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Full text of "Le Journal de physique et Le Radium"

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JOURNAL 


DE   PHYSIQUE 


THÉORIQUE  ET  APPLIQUÉE. 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  GAUTUIER-V'iLLARS  ET  FILS, 
19103  Quai  des  Grands-Au^stins,  55. 


â^i^e^l^^**^  *-*-**  ^  o/^^tl^j 


JOURNAL 


DE  PHYSIQUE 


THÉORIQUE  ET  APPLIQUÉE, 


FONDÉ 


Par  J.-Ch.  D'ALMEIDA 


ET   rODLIÉ   PAR 


iMM.  E.  BOUTY,  A.  CORNU,  E.  MASCART,  A.  POTIER. 


TROISIÈME  SÉRIE, 
TOME  DEUXIÈME.  —  ANN£E  1893. 


PARIS, 


AU  BUREAU  DU  JOURNAL  DE  PHYSIQUE. 

Il,  RUE  RATAUD,  11. 


1893  . 


-  ZVjhQ  ^ 


JOURNAL 


DE  PHYSIQUE 

THÉORIQUE  ET  APPLIQUÉE. 


8UB  LA  DEHSITÉ  GRITiaUE  ET  LE  THÉORÈIIE  DES  ET  ATS  GORRESPOIDAIITS  ; 

Par  xM.  E.  MATIIIAS  (»). 

Si  Ton  porte  en  ordonnées  les  deux  sortes  de  densités  d'un 
corps  (liquide  et  vapeur  saturée)  et  en  abscisses  les  températures, 
les  deux  courbes  obtenues  se  raccordent  à  la  température  critique  ; 
Tenscmble  forme  une  courbe  unique,  telle  que  le  lieu  des  milieux 
des  cordes  parallèles  à  Taxe  des  ordonnées  est  une  droite* 

Ce  résultat,  annoncé  par  INIM.  Cailletet  et  Mathias  (^),  vérifié 
sur  l'acide  sulfureux  dans  un  intervalle  de  i3G**,  a  été  confirme 
récemment  par  M.  Amagat  (^).  Mais,  sauf  pour  Facide  sulfureux, 
la  vérification  n'a  porté  que  sur  des  intervalles  de  température 
peu  étendus  (3o°  à  60**),  et  Ton  peut  craindre  que  le  diamètre 
rectiligne  ne  soit  qu'une  approximation. 

D'autre  part,  si  l'on  pose  avec  M.  Van  der  Waals 

p  =  ZTZy        V  =  nOf        T  =  273 -f- ^  =  m6, 
V isotherme  réduite  (1),  que  l'on  déduit  de  son  équation  des 


('  )  Le  Mémoire  détaillé  est  inséré  dans  les  Annales  de  la  Faculté  des  Sciences 
de  Toulouse  pour  1892. 

(•)  Cailletet  et  Mathias,  Journ.  de  Phys.  [2],  1886  et  1887. 

(  "  )  Axaqat,  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences^  t.  CXIV, 
février  189a. 


6  MATHIAS. 

Quidcs, 

il)  U-+-  —  K3/1  — i)  =  8/n, 

montre  que,  à  la  limite  de  l'étal  liquide  {m  voisin  de  zéro),  n  est 
voisin  de  j  pour  l'état  liquide,  et  indéfîniment  grand  pour  la  va- 
peur saturée  ('  );  c'est  ce  que  Ziloff  paraît  avoir  remarqué  le  pre- 
mier (^)  sans  y  avoir,  d'ailleurs,  non  plus  que  Nadcjdin  ('), 
attaché  d'importance.  11  s'ensuit  que  la  densité  d'un  liquide  doit 
tendre  vers  le  triple  de  la  densité  critique  quand  on  s'éloigne  le 
plus  possible  de  la  température  critique,  et  j'ai  montré  dans  un 
Mémoire  antérieur  (*)  qu'il  paraît  en  être  ainsi,  bien  que  l'é- 
quation des  Jluides  de  M.  Fan  der  Waals,  et,  par  suite,  Viso^ 
tlierme  réduite  qui  en  est  la  conséquence,  ne  représentent  pas 
du  tout  l'état  liquide  pour  m  voisin  de  zéro. 

i.  Les  récentes  expériences  de  M.  Sydney  Young(5)  permettent 
de  donner  de  la  loi  du  diamètre  rectiligne  une  démonstration 
définitive,  puisqu'il  s'agit  des  corps  les  plus  divers,  au  nombre  de 
douze,  et  que  les  intervalles  de  température  atteignent  3oo**  et 
même  325°  {benzine  monochlorée). 

J'ai,  au  moyen  des  volumes  spécifiques  moléculaires  donnés 
par  M.  Young,  calculé  la  demi-somme  des  densités  (")  pour 
chaque  corps  à  un  grand  nombre  de  températures;  puis  j'ai  déter- 
miné le  diamètre  par  deux  points  (^)  et  j'ai  comparé  les  ordonnées 
observées  et  calculées. 

Le  Tableau  suivant  donne  celte  vérification  pour  six  des  corps 
étudiés  par  M.  Young.  Les  températures  absolues  de  la  première 


(')  M.  Van  der  Waals  a  montré  qu'on  lire  le  même  résultat  de  l'équation  des 
fluides  de  Clausius,  moyennant  une  légère  modification  dans  le  changement  de 
variables,  et  j*ai  montré  moi-même  {Journ.  de  Phys.,  1891)  qu'il  en  était  de 
même  avec  une  équation  plus  générale  que  celle  de  Clausius. 

(•)  Ziloff,  Journ.  de  la  Soc,  Phys.  Chim.  Busse,  t.  XIV,  p.  169. 

(')  Nadejdin,  Exner  Repertorium,  t.  XXIII,  p.  7i3;  1887. 

(*)  Mathias,  Journ,  de  Phys,-,  3*  série,  t.  I,  année  1892,  p.  53. 

(»)  Sydney  Youno,  Phil,  Mag,  [5],  t.  XXXIII,  février  1892. 

(')  Rapportées  à  l'eau  à  4"»  ou  mieux,  au  gramme. 

(')  Il  serait  préférable  de  déterminer  le  diamètre  rectiligne  par  la  méthode 
des  moindres  carrés  et  en  faisant  usage  de  toutes  les  expériences;  c'eût  été  trop 
pénible  dans  le  cas  présent. 


•  • 


DENSITÉ   CRITIQUE.  7 

colonne  sont  relatives  à  la  benzine  monofluorée  ;  les  nombres  de 
chaque  couple  de  lignes  horizontales,  pour  les  autres  corps,  se 
rapportent  à  des  températures  correspondantes.  0  et  A  désignent 
la  température  absolue  et  la  densité  critiques. 


Tétra- 

Benzine 

chlorure 

mono- 

Acide 

Chlorure 

de 

Alcool 

Benzine. 

fluorée. 

acétique. 

d'élain. 

carbone. 

éthylique. 

obs . 

0,4^00 

0,5237 

0,5265 

1,1199 

» 

u 

cale. 

'Admis. 

o,52i8 

0,5295 

Admis. 

» 

» 

obs. 

o,4iio 

o,5i36 

0,5173 

1 ,0967 

0,80261 

u 

cale. 

0,4414 

o,5i?.o 

0,5192 

1,0974 

Admis. 

» 

obs . 

0,4253 

0,4948 

0,499^ 

1,0549 

0,7734 

0,3937 

cale. 

0,4256 

0,49^9 

0,4998 

1  ,o566 

0,7743 

0,4019 

obs. 

0,3785 

o,44i57 

o,444i3 

0,9351 5 

0,6895 

0,3559 

cale. 

0,3799 

Admis. 

Admis. 

0,9378 

0,6923 

Admis. 

obs . 

0,3534 

0,4119 

0,4142 

0,8707 

0,6457 

0,3309 

cale. 

0,3545 

o,4i25 

0,4 132 

0,8719 

0,6468 

o,33o4 

obs . 

o,324o5 

0,3776 

0,3761 

0,7937 

0,5922 

0,2997 

cale. 

Admis. 

Admis. 

Admis. 

Admis. 

Admis. 

Admis. 

obs. 

0,3092 

0,3598 

0,3563 

0 

o,566o 

0,2811 

cale. 

o,3o88 

o,36oi 

0,3576 

» 

o,5649 

0,2844 

A... 

o,3o37 

0,3543 

o,35i4 

o,74i3 

0,5558 

0,2793 

T. 
272^25 

289,3 

320,25 

4io,4 
460,4 

5i9>7 

55o,o 
e=559,55 

La  vérification  de  la  loi  du  diamètre  est  pour  ainsi  dire  absolue 
pour  tous  les  corps  étudiés;  cependant,  les  trois  alcools  méthy- 
lique,  éthylique  et  propjlique  donnent,  à  la  température  la  plus 
basse  des  expériences  (vo/Vles  Tableaux  VII  et  IX  du  Mémoire  de 
M.  Young)  une  différence  moyenne  d'un  peu  plus  de  2  pour  100 
entre  les  nombres  observés  et  calculés  (*);  la  vérification  est  par- 
faite dans  un  intervalle  d'environ  180^  à  partir  de  la  température 
critique. 

Les  physiciens  qui  se  sont  occupés  récemment  de  la  détermina- 
tion expérimentale  des  deux  sortes  de  densités,  MM.  Battelli, 
Amagat  et  Young,  ont  conclu  à  l'existence  d'une  limite  commune 
pour  les  deux  densités  à  la  température  critique;  d'après  la  loi  du 
diamètre,  il  s'ensuit  nécessairement  que  la  densité  critique  est 
égale  à  l'ordonnée  du  diamètre  qui  correspond  à  la  température 
critique,  comme  l'ont  indiqué  MM.   Cailletet   et  Mathias  (mai 


(0  L'eau  présente  également  le  cas  d*un  diamètre  curviligne. 


8  MATHIAS. 

1886).  Les  nombres  A  de  la  dernière  ligne  horizontale  du  Tableau 
précédent  sont  donc  les  densités  critiques  des  corps  étudiés. 

2.  Si  les  équations  de  Van  der  Waals  ou  de  Clausius,  qui  relient 
Tétat  liquide  à  Fétat  gazeux,  étaient  rigoureuses,  il  n'j  aurait 
aucune  différence  à  comparer  les  deux  sortes  de  densités  des  corps 
à  des  températures  correspondantes  ou  à  des  pressions  corres^ 
pondantes;  il  n'y  aurait,  en  effet,  dans  f(p,s;,  t)  =  o^  qu'un 
simple  changement  de  variables.  Mais  il  n'en  est  pas  ainsi  et, 
d'après  M.  S.  Young(*),  il  est  nécessaire  de  comparer  les  sub- 
stances différentes  non  seulement  à  des  températures  correspon- 
dantes, mais  aussi  à  des  pressions  correspondantes.  Il  ressort 
même  du  travail  de  ce  physicien  que,  dans  cette  seconde  manière 
de  voir,  la  comparabilité  des  corps  est  plus  grande,  particulière- 
ment en  ce  qui  concerne  la  densité  de  la  vapeur  saturée. 

Je  me  suis  donc  proposé  de  chercher  si  le  diamètre  des  densités, 
comparées  à  des  pressions  correspondantes,  est  rectiligne.  La 
benzine  monofluorée  étant  toujours  le  terme  de  comparaison,  j'ai 
calculé  (2)  les  densités  des  corps  sous  des  pressions  qui  corres- 
pondent à  celles  de  la  vapeur  saturée  de  G^H^Flaux  températures 
marquées  dans  le  Tableau  précédent. 

Comme  précédemment,  j'ai  déterminé  les  diamètres  par  deux 
points  (5).  J'ai  constaté  que  ces  nouveaux  diamètres  sont  recti- 
lignes  dans  toute  leur  longueur,  sauf  pour  les  alcools,  et  qu'ils 
sont  nettement  différents  des  précédents  quoique  souvent  très 
voisins  d'eux.  D'après  la  manière  même  dont  le  calcul  du  diamètre 
relatif  aux  pressions  correspondantes  est  fait,  il  est  évident  que 
pour  la  benzine  monofluorée  les  deux  sortes  de  diamètres  coïn- 
cident. L'ordonnée  du  diamètre  de  seconde  espèce  correspondant 
à  la  pression  critique  fournit  une  nouvelle  valeur  de  la  densité 
critique  A.  Si  cette  quantité  physique  est  bien  déterminée,  les 
deux  valeurs  de  A  doivent  coïncider;  c'est  ce  qui  se  vérifie  de  la 


(')  S.  YoDNO,  loco  citatOf  p.  i55. 

(')  D'après  les  Tableaux  VI  et  VIII  du  Mémoire  de  M.  Young. 

(  *)  Ces  deux  points  correspondent  à  deux  pressions  de  la  benzine  mono/luoree, 
et  le  Tableau  IV  du  Mémoire  de  M.  Young  me  donnait  les  points  d'ébuUition  du 
corps  sous  des  pressions  correspondantes;  le  diamètre  était  ainsi  déterminé  en 
fonction  de  la  température. 


DENSITÉ  CRITIQUE.  9 

façon  la  plus  remarquable.  La  moyenne  de  ces  deux  valeurs 
fournit  donc,  à  un  très  haut  degré  d'approximation,  la  valeur  de 
la  densité  critique. 

3.  Propriétés  de  la  densité  critique»  —  I.  Les  expériences  de 
M.  S.  Young  fournissent  une  très  belle  vérification  de  la  règle  du 
tiers  de  la  densité,  comme  le  montre  ce  Tableau,  dans  lequel  les 
densités  critiques  A  sont  les  moyennes  des  nombres  obtenus  par 
les  deux  sortes  de  diamètres  : 

Tiers 
de 
Corps.  A.  la  densité  à  f*.  /<*. 

C«H« o,3o38  o,3ooo  o* 

C«H»FI 0,3543  0,3491  —0,75 

C6H»C1 0,3665  o,3635  -+-35 

C«H»Br 0,4860  o,4836  -t-53 

C<HM o,5843  o,58o8  -+-77,8 

CH».OH 0,2775  0,274  o 

C»H*.OH 0,2786  0,269  o 

C'H^.OII 0,2777  0,2733  o 

(CMI»)«0 o,263i  0,2453  o 

CHï.COOII o,35i6  o,35io  -f-i6,3 

^  CCI* 0,5557  0,5440  o 

SnCl* o,74i4  o,7465  -^-l4»9 

Pour  les  trois  alcools  et  réthcr,  la  densité  du  liquide  n'est  pas 
prise  assez  loin  de  la  température  critique  pour  que  la  vérification 
précise  de  la  règle  du  tiers  de  la  densité  soit  possible.  Nous  verrons, 
dans  la  suite  de  ce  travail,  une  formule  très  simple  qui  s'applique 
à  ce  cas  et  permet  le  calcul  très  approché  de  A. 

IL  La  méthode  des  deux  diamètres,  appliquée  aux  trois  pre* 
miers  alcools,  donne  pour  leurs  densités  critiques  six  valeurs  qui 
ne  diffèrent  de  leur  moyenne  générale  0,2780  que  de  quantités 
très  inférieures  aux  erreurs  d'observation.  Par  suite,  il  est  permis 
d'en  conclure  que  les  trois  alcools  ont  même  densité  critique. 

Ce  résultat  se  généralise  de  la  façon  la  plus  remarquable,  et  Ton 
peut  dire  que  :  «  tous  les  alcools  saturés,  homologues  de  V alcool 
méthylique,  ont  même  densité  critique,  qu'ils  soient  normaux, 
primaires,  secondaires  ou  tertiaires.  » 


lo  MATHIAS. 

L'application  de  la  règle  du  tiers  de  la  densité  (  ^  )  démontre  cette 
proposition  de  la  manière  la  plus  nette  pour  vingt  et  un  homo- 
logues supérieurs  de  l'alcool  étliylique. 

La  signification  physique  de  ce  fait  est  très  simple;  en  effet, 
d'après  la  règle  du  tiers  de  la  densité,  les  alcools  saturés,  pour  des 
températures  de  plus  en  plus  basses,  doivent  avoir  des  densités  de 
liquide  sensiblement  identiques,  ce  que  l'expérience  vérifie. 

L'observation  précédente  ne  s'étend  pas  à  toutes  les  séries  homo- 
logues; il  semble  au  contraire  qu'elle  constitue  un  cas  très  parti- 
culier. En  effet,  si  l'on  considère  le  bromure  de  méthyle  et  ses 
homologues  supérieurs,  la  densité  du  liquide  (prise  à  la  tempé- 
rature la  plus  basse),  et  par  suite  la  densité  critique,  diminuent 
très  régulièrement  et  très  rapidement  à  mesure  que  le  poids  de  la 
molécule  augmente. 

4.  Propriété  des  diamètres,  —  L  Dans  ce  qui  suit,  je  m'occu- 
perai exclusivement  des  diamètres  relatifs  aux  températures  corres- 
pondantes. 

Soit  y  l'ordonnée  d'un  diamètre,  a  son  coefficient  angulaire, 


(*)  La  densilé  des  liquides,  telle  qu'elle  s'introduit  dans  les  équations  de  la 
Thermodynamique,  est  la  densité  du  liquide  sous  la  pression  de  la  vapeur  sa- 
turée. Dans  ces  conditions,  l'état  liquide  est  parfaitement  défini  par  la  tempé- 
rature seule,  abstraction  faite  du  cas  où  le  liquide  est  dans  un  tube  capillaire. 

Au  contraire,  la  densité  des  liquides  ordinaires  qui  se  trouve  dans  tous  les 
Traités  de  Physique  et  de  Chimie,  et  dont  je  me  suis  servi  pour  calculer  d'une  ma- 
nière approchée  la  densité  critique,  est  la  densité  du  liquide  pris  sous  la  pres- 
sion de  Vatmosphère.  Or,  en  général,  la  pression  de  vapeur  saturée  des  liquides 
ordinaires  est  beaucoup  plus  faible  que  la  pression  atmosphérique;  il  s'ensuit 
que  la  plupart  des  liquides  étudiés  en  Physique  sunt  des  liquides  comprimés. 
Cette  remarque  s'applique  d'ailleurs  à  l'eau,  dont  le  maximum  de  densité  réel 
est  plus  élevé  de  quelques  millièmes  de  degré  que  le  maximum  apparent  fixé  en 
général  à  -h  4"'  Par  suite,  la  densité  maxima  de  l'eau  est  abaissée  d'une  manière 
sensible.  Aujourd'hui  que  le  gramme  est  défini  par  le  kilogramme  des  Archives 
ou  plutôt  par  la  copie  qui  en  a  été  faite  par  le  Bureau  international  des  Poids 
et  Mesures,  la  remarque  précédente  n'a  pas  d'application.  Si,  comme  autrefois, 
l'unité  de  poids  était  définie  par  le  poids  d'un  centimètre  cube  d'eau  à  son  maxi- 
mum de  densité,  il  serait  rationnel  de  compléter  la  définition  et  d'ajouter  que 
l'eau  est  prise  sous  la  pression  de  sa  vapeur  saturée.  L'unité  de  poids  serait 
ainsi  abaissée  d'environ  ,,i,,-,  et  les  densités  des  liquides  ordinaires,  rapportées 
à  la  pression  de  la  vapeur  saturée,  devraient  subir  une  double  correction  du 
même  ordre  de  grandeur. 


DENSITÉ  CRITIQUE.  ii 

T=:m6  la  température  absolue,  A  la  densité  critique;  on  a 

v  =  A  -a(e  — T)  =A  — ae(i  — /w), 

d'où 

(a)  j^  =  A[n-a(i— m)], 

en  posant 

(3)  a  = • 

Or  j'ai  montré  dans  un  travail  précédent  (*),et  les  nombres  de 
M.  S.  Young  vérifient  également,  que,  dans  un  intervalle  d'en- 
viron 60®  au-dessous  de  la  température  critique,  les  deux  sortes 
de  densités  obéissent  au  théorème  des  états  correspondants  (^); 
les  diamètres  rectilignes  doivent  donc  aussi  lui  obéir,  au  moins 
dans  les  mêmes  limites. 

Pour  qu'il  en  soit  ainsi,  il  est  nécessaire  et  suffisant  que,  dans 
l'équation  (2),  a  soit  une  constante.  Dans  le  Tableau  suivant,  je 
donne  ce  coefficient  calculé  d'après  les  expériences  très  précises 
de  M.  S.  Young 

Corps.  Expérimentateurs.  a. 

C«H« S.  Young.  0,9359 

C«H»FI Id.  0,9165 

C«H»CI Id.  0,9557 

C«II»Br Id.  0,9639 

C«HM Id.  0,9572 

(C«H»)«0 Id.  0,9600 

CH'.GOOH....  Id.  0,9647 

SnCh Id.  0,9945 

CCI* Id.  0,9181 

Moyenne  générale a  =  0,95 1 8 

Excepté  la  benzine  monofluorée,  le  chlorure  d'étain  et  le  tétra- 
chlorure de  carbone,  la  concordance  des  valeurs  de  a  est  très 
remarquable.  Par  suite,  le  théorème  de  M.  Van  der  Waals 
s'applique  aux  diamètres  précédents  dont  l'équation  est  alors 

(2')  y—  A[i-ho,9>o(i  — m)]. 


('  )  E.  Mathias,  Journ,  de  Phys,  [3],  février  1892,  tlAnn.  de  Toulouse^  1891. 
(*)  D'après  les  expériences  de  M.  S.  Young,  ce  théorème  est  particulièrement 
exact  pour  les  densités  de  liquides. 


12  MATHIAS. 

La  différence  de  3  pour  loo  par  rapport  à  la  moyenne  donnée 
par  la  benzine  monofluorée  et  le  tétrachlorure  de  carbone  n'a  que 
peu  d'influence.  En  effet,  à  200°  de  la  température  critique,  pour 
ces  corps,  (i  —  m)  est  sensiblement  égal  à  5  et  Terreur  sur^  n'est 
que  de  y^^. 

Quant  au  chlorure  d'étain,  il  établit  la  transition  entre  le  groupe 
de  corps  précédent  et  le  suivant. 

Le  calcul  de  a,  fait  pour  la  partie  recliligne  du  diamètre  des 
trois  premiers  alcools  et  pour  l'acide  sulfureux;  donne  le  résultat 
suivant  : 

Corps.  Expérimentateurs.  a. 

CH3.0H S.  Young.  1,0675 

G»H».OH Id.  1,0234 

C3H7.0H Id.  1,0673 

S0« Cailletet  et  Mathias.  i  ,o534 

Moyenne  générale a  =  i  ,o5o. 

Ce  Tableau  montre  que  les  diamètres  des  trois  alcools  et  de 
l'acide  sulfureux  obéissent  au  théorème  de  M.  Van  der  Waals,  car 
a  est  sensiblement  constant. 

Dans  aucun  de  ces  groupes  ne  se  rangerait  l'acide  carbonique  : 
d'après  les  nombres  de  MM.  Cailletet  et  Mathias  entre  —  34"  et 
-+-  20^  et  d'après  ceux  de  M.  Âmagat  entre  0°  et  H-  3i°,  35.  En 
particulier,  le  diamètre  calculé  d'après  les  nombres  de  M.  Amagat 

donne  a  =  0,858,  la  densité  critique  étant  o, 464-  L'acide  chlorhy- 
drique  présente  un  cas  analogue,  mais  avec  a  sensiblement  plus 
grand  que  un.  Il  semble  donc  que  la  constante  a  puisse  prendre, 
oscillant  autour  de  l'unité,  toute  une  série  de  valeurs  différentes; 
mais  il  est  commode,  au  point  de  vue  des  états  correspondants,  de 
ranger  les  corps  en  groupes,  caractérisés  par  des  valeurs  de  a 
nettement  différentes,  ce  coefficient  restant  sensiblement  constant 
pour  tous  les  corps  d'un  même  groupe, 

IL  Le  coefficient  angulaire  d'un  diamètre  rectiligne,  exprimé 
en  fonction  de  la  température  centigrade  r,  est,  d'après  l'équa- 
tion (3), 

(4)  *  =  "'^ê* 


DENSITÉ  CRITIQUE  i3 

Il  est  donc  négatif  (*)  et,  dans  chaque  groupe  de  corps  où  le 
théorème  des  états  correspondants  s'applique  (a  constant)  :  le  coef- 
ficient angulaire  du  diamètre  est  proportionnel  à  la  densité 
critique  et  en  raison  inverse  de  la  température  critique  absolue. 

Les  diamètres  les  plus  inclinés  sont  donc  ceux  pour  lesquels  B 
est  petit  et  A  grand  (cas  de  l'oxjgène);  les  moins  inclinés  sont 
ceux  des  corps  à  température  critique  élevée  et  à  densité  critique 
faible  (cas  de  Pélher  et  de  la  benzine). 

Cela  donne  une  indication  sur  la  rapidité  de  la  variation  des 
deux  sortes  de  densités,  cette  variation  étant,  toutes  choses  égales 
d'ailleurs,  proportionnelle  à  Tinclinaison  du  diamètre  sur  Taxe 
des  abscisses. 

III.  Liquides  possédant  un  diamètre  rectiligne,  —  Soit  un 
corps  admettant  un  diamètre  rcctilignc  jusqu'à  la  solidification, 
et  passant  à  l'état  solide  sans  présenter  les  états  pâteux.  Soit 
X  =  x6  la  température  absolue  de  fusion  ou  de  solidification 
(suivant  les  cas).  Appelons  (3  4-/)A  la  valeur  limite  qu'atteint 

la  densité  5  du  liquide  à  la  température  X^^^;  la  densité  de  vapeur 

8 
saturée  est  sensiblement  nulle,  et  l'ordonnée  y  du  diamètre  égale  -  • 

Portons  cette  valeur  dans  l'équation  (2)  du  diamètre  rectiligne; 
m  devient  x  et  l'on  en  tire 


ou  sensiblement 


X  =  I 9 


(5)  x=- — ^y 

puisque  a  est  généralement  voisin  de  un. 

Si  Ton  connaît  la  température  de  fusion  ou  de  solidification  et 
la  température  critique,  x  est  connu,  et  l'équation  (5)  permet  de 
calculer  y  au  moyen  de  nombres  tirés  de  l'expérience.  On  a  alors 

(5)'  /•=!  — 2ir. 


(')  Par  suite,  dans  le  môme  intervalle  de  températures,  la  variation  absolue 
de  la  densité  du  liquide  est  toujours  plus  grande  que  celle  de  la  vapeur  saturée. 

(»)  Si/=  o,  la  limite  de  la  densité  6  du  liquide  est  bien  3  A,  comme  le  veulent 
les  isothermes  réduites  des  différentes  équations  des  fluides  (de  Van  der  Waals, 
de  Clausius,  etc). 


li  MÂTHIÂS. 

Selon  la  valeur  de  x^  la  valeur  limite  de  la  densité  du  liquide 
peut  être  supérieure,  égale  ou  inférieure  au  triple  de  la  densité 
critique  A. 

Plus  exactement, /est  donné  par  la  formule 

(6)'  /=  (2a  —  1) — 2aa?  =  2a(i  — ar)  —  I, 

mais  cela  ne  change  rien  aux  conclusions  précédentes. 

Proposons-nous  de  calculer /pour  un  certain  nombre  de  corps  ; 
à  cause  de  la  perturbation  qu'affecte  le.diamètre  rectiligne  au  voi- 
sinage de  la  fusion  ou  de  la  solidification,  et  que  nous  avons  né- 
gligée, les  valeurs  obtenues  pour/ seront  simplement  approchées. 


Corps.  0. 

C«H« 56r,5 

C«H»F 559,55 

C«H»C1....  633,0 

CMPBr....  670,0 

G»!!»! 721,0 

CCI* 556, i5 

SnCI* 591,7 

(C»H»)«0..  467,4 

CH».COOII.  594,6 

CO» 3o4,o 

SO* 429,0 


I**  Cas  oiï  a  est  connu. 

Température  absolue 


a. 


0,9359 
0,9165 
0,9557 
0,9^39 
0,9572 
0,9181 

0,9945 
0,9600 

0,9^47 
0,858 

i,o534 


de  de 

solidification,  fusion. 


<253 
<255 

248,3 
<287,9 

242 

289,2 
» 

'97 


276 

272,2 

233 
» 
» 
» 

» 
289,2 
216 

9 


0,4915 

o,4865 

o,368i 

<o,3776 

<o,3526 

0,4464 
<o,4865 

o,5i77 
0,4864 
0,7105 
0,4592 


— 0,048 
—0,039 
-4-0,208 

>-i-O,20O 
>H-0,237 

-f-o,oi6 

>-hO,02I 

—0,074 
—0,009 

— o,5o3 

-rO,l39 


2"  Cas  oà  Von  suppose  a  =  i. 

Température  absolue 


Corps.  8. 

• 

Azote 127 

Hypoazotide 444, 2 

Acide  chlorhydrique.. . .  324,2 

Acide  sulfhydriquc 373,2 

Cyanogène ^97,0 

Protoxyde  d'azote 3o9,4 

Sulfure  de  carbone 55o 

Chloroforme 537 

Trimcthylcarbinol 507,9 


de 

de 

solidification. 

fusion. 

X, 

/ 

• 

58- 

• 
u 

0,4567 

H-O, 

,087 

2Gi 

» 

0,5943 

<S 

189 

i63 

» 

0,5028 

— 0, 

006 

187,4 

)» 

0,502I 

-0, 

,004 

» 

238,6 

0,6010 

— 01 

,!>.02 

U 

174 

o,56-;>4 

— <>, 

12  > 

» 

i63 

0,2964 

-+-0, 

407 

» 

203 

0,3780 

-hO, 

1\\ 

» 

298 

0,6867 

-0, 

173 

DENSITÉ  CRITIQUE.  i5 

Ces  Tableaux  donnent  la  signification  exacte  de  la  règle  du  tiers 
de  la  densité.  Elles  montrent  qu'elle  n'est  qu'une  relation  ap- 
prochée et  qu'elle  donne,  pour  A,  des  valeurs  tantôt  par  défaut 
(cas  de  CO^)  et  tantôt  par  excès  (cas  de  SnCH)  (*).  Dans  ce 
dernier  cas,  probablement  le  plus  fréquent,  l'erreur  commise 
sur  A  pourrait  être  notable  si  l'on  se  servait  de  la  densité  du 
liquide  à  la  température  de  fusion  ou  de  solidification.  Le  plus 
souvent  le  point  de  fusion  est  inconnu,  la  densité  correspondante 
aussi,  et  l'on  ne  possède  que  des  S  se  rapportant  à  des  tempéra- 

tures  plus  hautes;  alors  la  relation  ^  =  0  ^^^  P^"^  approchée. 


IV.  Liquides  ne  possédant  pas  de  diamètre  rectiligne,  — 
Nous  avons  vu  que  c'était  le  cas  des  trois  alcools  méthylique, 
éthylique  et  propylique  dont  le  diamètre  est  curviligne  dans  une 
très  grande  partie  de  sa  longueur.  C'est  également  le  cas  de  Teau. 
Aucune  règle  ne  permet  actuellement  de  prévoir  si  un  corps  a  ou 
non  un  diamètre  rectiligne. 

5.   Calcul  rapide  de  la  densité  critique,  —  La  considération 
du  diamètre  rectiligne  permet  de  démontrer  très  simplement  Wl?' 
formule  qui  donne  la  densité  critique,  connaissant  6  et  une  va- 
leur 0  de  la  densité  du  liquide  telle  que  la  densité  de  vapeur  sa- 
turée ne  soit  pas  sensible  (771^0,7)  (^). 

Dans  ces  conditions  on  a,  à  un  assez  haut  degré  d'approxima- 
tion, 0  =  7,y,  Remplaçons  l'ordonnée  jk  du  diamètre  rectiligne  par 
sa  valeur  tirée  de  (2).  Il  vient 

8  =  aA[i  -i-a(i  —  m)], 
d'où 


0 


•2[i  H-  a(i  —  m)] 


(')  Les  isothermes  réduites  provenant  des  équations  de  Van  der  >Vaals  ou  de 
Clausius,  ou  même  de  l'équation  plus  générale  que  j'ai  signalée  {Journ.  de  Phys. 
[3],  t.  I,  p.  54;  1892)  ne  peuvent  faire  prévoir  ce  résultat.  En  eflTel,  pour  n  =  J 
elles  donnent  toutes  m  =  o  au  lieu  de  m  voisin  de  ^  que  donne  Tcxpérience. 
De  plus,  pour  /i<  J  ou  6  >  3  A,  on  aurait  m<o,  ce  qui  est  absurde.  Cela  montre 
que  les  diverses  équations  des  fluides  ne  représentent  plus  du  tout  réiat  liquide 
au  voisinage  de  la  solidification. 

(■)  Pour  m  =  0,70,  la  densité  de  vapeur  saturée  8'  est  généralement  voisine  du 
centième  de  la  densité  du  liquide  8. 


i6  MATHIAS. 

Remplaçons  a  par  l'unité,  il  vient  alors  la  formule  approchée 


(6)  A  = 


8 


2  ('2  —  m) 


Cette  formule  provient,  comme  on  voit,  des  deux  résultats  les 
plus  importants  de  Pétude  expérimentale  des  densités  (diamètre 
rectiligne  et  a  voisin  de  un)\  on  peut  donc  accorder  une  grande 
confiance  aux  résultats  qu'elle  fournit  {voir  le  Tableau  final). 

La  formule  (6),  dans  les  conditions  où  elle  est  applicable,  est 
très  supérieure,  à  peine  est-il  besoin  de  le  dire,  à  la  règle  du  tiers 
de  la  densité  dont  elle  est  une  généralisation  (elle  la  redonne  pour 
m  =  o,5);  c'est  ce  que  montre  le  Tableau  suivant  (*)  : 

Corps.  6. 

C0« i,o57 

Az*0 i,oo3 

SO* i,5i28 

(C«H8)»0 0,736 

Az 0,866 

iP^^CH* o,4i5 

AzH3 o,6i38 

O i,o883 

11  suffit  donc  de  connaître  {//le  valeur  S  de  la  densité  de  liquide 
et  la  température  critique  pour  avoir,  par  cela  même,  une  valeur 
très  approchée  de  la  densité  critique. 

Comme  cela  se  rencontre  dans  un  très  grand  nombre  de  cas, 
on  voit  qu'il  est  dès  lors  possible  de  calculer  A  pour  la  plupart  des 
corps,  et  de  faire  entrer  cette  quantité  physique  dans  un  Tableau 
des  constantes  critiques  du  genre  de  celui  qui  est  inséré  depuis 
1891  dans  )! Annuaire  du  Bureau  des  Longitudes,  ou  dans  les 
Innales  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse  de  1891. 

La  formule  (6)  donne  lieu  à  une  construction  graphique  extrê- 


(')  Qui  n'est  aulre  qu'un  Tableau  tiré  de  mon  précédent  Mémoire  (Journ. 
de  Phys.  [3],  t.  l,  p.  55;  1893)  complété  par  la  formule  (6),  mais  d'où  l'on  a 
retire  l'éthylène  et  l'acide  chlorhydrique  auxquels  cette  formule  ne  peut  s'appli- 
quer vu  que  la  densité  de  vapeur  saturée  correspondant  à  la  densité  du  liquide 
n'est  pas  négligeable. 


/•. 

—  • 

3 

8 

A. 

2(2  — m) 

-  34* 

0,352 

0,460 

0,460 

—  20,6 

0,334 

0,4^3 

0,410 

—  3o 

o,5o4 

0,527 

0 ,  620 

0 

0,245 

0,259 

0,260 

—202 

0,289 

0,299 

0,299 

-164 

o,i38 

0,145 

0,143 

-H    16,5 

0,204 

0,2394 

0,2387 

-169,5 

0,363 

0,408 

o,4o5 

y 


DENSITÉ   CRITIQUE.  17 

memenl  simple.  Soit  M  le  point  représentatif  de  la  densité  de 
liquide  0  lorsque  l'abscisse  est  m. 

Joignons  le  milieu  D  de  MP  au  point  A  dont  l'abscisse  est  m  =  2  ; 
AD  est  le  diamètre  et  l'ordonnée  BG  correspondant  à  m  =  i  est 
la  densité  critique  A,  au  degré  d'approximation  de  la  formule 
bien  entendu. 

Fig.  I. 


Aux  deux  moyens  précédents  de  calculer  A  connaissant  B  et  0, 
on  doit  ajouter  celui  qui  repose  sur  la  formule  empirique 

8  =  A  (  m  —  o ,  569  -4-  1 ,  66  y/i  —  m  ), 

pour  laquelle  je  renvoie  le  lecteur  à  mon  Mémoire  précédent 
{Journal  de  Physique,  1891).  Les  densités  de  liquides  tirées  du 
Mémoire  de  M.  Young,  à  l'exception  des  alcools,  la  vérifient  tn's 
bien  lorsqu'on  donne  à  la  constante  A  des  valeurs  convenables  qui 
se  trouvent  être  rigoureusement  proportionnelles  aux  densités 
critiques,  comme  le  veut  le  théorème  des  états  correspondants . 
On  a,  en  moyenne, 

8  =  2,345A(m  —  0,569  "*-  ï  ,66v^i  —  ni). 

Connaissant  0  et  /??,  celte  formule,  pour  m  compris  entre  0,8  et 
I  —  s,  fera  en  général  connaître  A  à  moins  de  •—,;  par  suite,  elle 
complète  la  formule  (6)  qui  s'applique  aux  valeurs  de  ni  inférieures 
ào,7('). 


(  *  )  Il  suffil  également  de  connatire  une  valeur  de  la  densité  de  vapeur  saturée  6' 
et  la  valeur  de  m  correspondante  {m  compris  entre  o, 85  et  1  —  e)  pour  qu'il  soit 
possible  de  calculer  A  par  la  formule  connue 

6'  =  V  (i  —  m  —  1 ,1  î'i  \U  —  m  +  0,5^9"  ) . 

V 

Malheureusement  le  rapport  —->  tout  en  oscillant  autour  de  2/J0,  varie  dans  de 

y.  de  Phys,,  3»  série,  t.  II.  (Janvier  1898.)  2 


i8  MATHIAS. 

Aux  méthodes  de  calcul  précédentes,  il  convient  de  joindre  le 
théorème  des  états  correspondants,  dont  l'emploi  est  précisé  par 
ce  qui  suit,  et  la  formule  empirique  de  M.  Ph.-A.  Guye 

dans  laquelle  M  est  le  poids  moléculaire,  A,  B  et  tc  la  densité,  la 
température  absolue  et  la  pression  critiques. 

Celle  formule  a  l'inconvénient  d'introduire  dans  le  calcul  de  A 
un  trop  grand  nombre  de  quantités,  B,  tt,  M,  de  sorte  que  les 
erreurs  commises  sur  chacune  d'elles  s'ajoutent  dans  le  calcul 
de  A.  Les  résultats  que  donne  cette  formule,  comparés  à  ceux  que 
donne  la  méthode  si  précise  des  deux  diamètres,  montrent  que  la 
formule  de  M.  Ph.-A.  Guye  est  insuffisante.  Elle  peut  conduire  à 
des  valeurs  inexactes  par  défaut  ou  par  excès  de  plus  de  i6 
pour  100  (2). 

6.  Détermination  directe  de  la  densité  critique,  —  De  même, 
les  nombres  que  l'on  déduit  de  la  détermination  expérimentale 
directe  des  volumes  critiques  peuvent  s'éloigner  beaucoup  de  la 
vérité,  tantôt  dans  un  sens  et  tantôt  dans  un  autre;  ainsi,  le  volume 
critique  de  la  benzine  monojluorée,  déterminé  avec  le  plus  grand 
soin  par  M.  S.  Young,  est  trop  petit  d'environ  i6,5  pour  loo. 

Celte  erreur  s'est  reportée  sur  tous  les  volumes  critiques  que 
M.  Young  a  déduits  de  l'application  du  théorème  des  états  corres- 
pondants et  dont  le  rapport  aux  nombres  exacts  varie  entre  1,12 


trop  larges  limiles  pour  qu'on  puisse  accorder  la  même  confîance  à  cette  for- 
mule qu'à  celle  qui  représente  Téiat  liquide.  L'erreur  sur  A  peut  s'élever  jusqu'à 
\  pour  100. 

(•)  Pii.-\.  GuYK,  Comptes  rendus  des  séances  de  l* Académie  des  Sciences, 
t.  GXII,  1891  et  Thèse  de  Doctorat,  p.  129  à  i3/|. 

(»)  Il  est  juste  de  reconnaître  que  la  formule  (7)  n'a  pas  été  donnée  comme 
pernieltant  de  calculer  la  densité  critique  A,  connaissant  8,  tc  et  M.  Par  la  com- 
paraison des  deux  nombres  de  l'égalité  (7),  selon  qu'ils  sont  sensiblement  égaux, 
nu  doubles  ou  triples  l'un  de  l'autre,  M.  Guye  en  conclut  que  la  molécule  est 
restée,  au  point  critique,  la  même  qu'à  l'état  ordinaire,  ou  qu'elle  s'est  doublée, 
triplée,  etc.  Pour  cet  objet,  très  important,  la  formule  de  M.  Guye  reste  valable, 
et  il  n'est  pas  besoin  qu'elle  soit  une  relation  rigoureusement  exacte  entre  A,  6, 
r  et  M.  Il  serait,  cependant,  intéressant  de  voir  si,  avec  des  valeurs  différentes  des 
constantes  numériques,  elle  pourrait  remplir  les  deux  buts  à  U  fois. 


DENSITÉ   CRITIQUE.  19 

et  1,18.  On  voit  parla  qu'il  est  difficile,  sinon  impossible  de  dé- 
terminer directement  et  avec  précision  la  densité  critique,  con- 
clusion à  laquelle  je  suis  arrivé  dans  mon  précédent  Mémoire.  Au 
contraire,  la  méthode  du  diamètre  fournit,  même  appliquée  à  une 
grande  dislance  de  la  température  critique,  des  valeurs  précises  de 
la  densité  critique,  parce  que,  le  coefficient  angulaire  du  diamètre 
étant  toujours  très  faible,  une  erreur  de  1°  sur  la  température 
critique  donne  une  erreur  négligeable  et  sûrement  plus  petite  que 
les  erreurs  d'observation.  La  détermination  indirecte  de  la  densité 
critique  est  donc  très  supérieure  à  sa  détermination  directe. 

7.  Remarque  sur  le  théorème  des  états  correspondants.  —  La 
comparaison  des  valeurs  de  a  montre  que  les  corps  étudiés  par 
M.  Young  se  rangent  en  deux  groupes;  pour  l'un,  a  est  très 
voisin  de  0,96,  pour  l'autre,  a  se  rapproche  de  i,o5.Dans  chacun 
de  ces  deux  groupes,  le  théorème  des  états  correspondants  est 
satisfait,  d'une  façon  presque  rigoureuse  pour  le  liquide,  d'une 
façon  très  satisfaisante  pour  la  vapeur  saturée  tant  qu'on  n'est  pas 
très  loin  d3  la  température  critique.  Si  l'on  compare  deux  corps 
de  groupes  différents,  le  théorème  de  M.  Van  der  Waals,  encore 
vrai  pour  le  liquide,  ne  l'est  plus  pour  la  vapeur  saturée,  à  moins 
qu'on  ne  soit  très  près  de  la  température  critique. 

Il  en  résulte  que  le  théorème  des  états  correspondants  doit 
s'appliquer,  non  pas  à  tous  les  corps  pris  en  bloc,  mais  qu'il  faut 
les  ranger  en  groupes,  le  théorème  conservant  sa  valeur  dans  chaque 
groupe.  Cette  remarque,  tout  en  limitant  l'applicabilité  du  théorème 
des  états  correspondants,  prouve  que  ses  vérifications  expérimen- 
tales sont  loin  d'être  aussi  grossières  dans  l'ensemble  que  le  pense 
M.  Young. 

8.  Densités  critiques  nouvelles,  —  Voici,  à  titre  de  renseigne- 
ment, un  certain  nombre  de  densités  critiques  nouvelles  calculées 
soit  par  la  règle  du  tiers  de  la  densité,  soit  par  la  formule  (6), 
qui  permettent  d'utiliser  (si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi)  les  den- 
sités de  liquides  dispersées  dans  le  Dictionnaire  de  Wiirtz  et  ses 
suppléments,  et  restées  jusqu'ici  sans  application  physique  et 
sans  lien. 


20 


MATHIAS. 


Corps.  6. 

Sulfure  de  carbone i  ,293 

Id.  i,^7ï 

Chlore i,33  env. 

Brome  (>) 3,187 

Iode  (solide) 4,948 

Éthylamine 0,6964 

Propylamine  (*) 0,7283 

Id.  0,7134 

Trichlorure  de  phosphore. .  i  ,612 

Ilypoazotide 1 ,  5o35 

Id 1,488 

Id 1,474 

Eau I 

Id 0,9400 

Id 0,8816 

Id 0,8661 

Isopentane o,6385 

Id o,636 

Hexane  normal o  ,663 

Isobutyle o,635 

Amylène  ordinaire  (*) 0,678 

Isoamylène  (^) 0,670 

Octylène  normal 0,7217 

Diallyle 0,684 

Id 0,6456 

Dibutyle o,  7067 

Id 0,694 

Toluène 0,8841 

Thiophcne i ,  062 

Chlorure  de  méthyle 0,9623 

Id.  0,9283 

Id.  0,9197 

Chlorure  de  méthylène i  ,36o4 

Chloroforme 1,480 

Chlorure  d'élhyle o  ,920 


t?. 

!-■ 

8         -i 

2(2  —  m) 

• 

0 

-h  i5 

o,43i 

» 

-  ^    >o,43o 
0,428    \ 

9 

• 

0,443 

» 

0 

1,06!» 

» 

-+-  17 

1,649 

» 

-+-    8 

» 

0,253 

0 
-h  21 

0,252    )        -, 
*    _,    J 0,253 
0,254    \    ' 

0 

0,537 

0,534 

-     5 

» 

0,539 

H-     5 

» 

0,541      0,542 

-+-  i5 

» 

0,545   ) 

-4-    4 

0,333 

1 

-4-124,1 

-f-i85,5 

0,344  ) 

-4- 200 

» 

-f-    14,2 

» 

o,23o 

-+-    17 

» 

o,23o 

-t-    17 

» 

0,229 

—    10 

» 

o,23o 

0 

» 

0,238 

0 

» 

0,237 

-4-    17 

0,240 

0,2417 

-t-    14 

-f-  58 

» 

0,238    )        . 

0  - 1 0,239 
0,239-)  \ 

0 

-4-    18 

» 

0,237    \ 

0 

0,295 

0,287 

-t-    23 

0,354 

0,354 

0 

» 

0,3549 J 

-f-  i3 

» 

0,3543     0,354 

-1-  17 

» 

0,3536/ 

0 

» 

0,462 

-h   18 

» 

o,5o7 

0 

» 

0,328 

(')  La  densilé  critique  du  brome  est  sensiblement  la  moyenne  arithmétique 
de  celles  du  chlore  et  de  l'iode. 

(»)  La  propylamine  a  exactement  la  même  densité  critique  que  réthylamine. 
son  homologue  inférieur. 

(»)  Ou  Irimélhyléthylcne. 

(•)  Ou  isométhyléthylélhylène. 


DENSITÉ  CRITIQUE. 


21 


Corps. 

Chlorure  d'élhylène i 

M\Am  ••*•••*  I 

Id.  I 

Id.  I 

Chlorure  d'éthylidènc i 

Id.  I 

Id.  I 

Chlorure  de  propyle o 

Chlorure  d'allyle o 

Bromure  d'élhvle i 

Alcool  allylique o 

Id o 

Id o 

Id o 

Id o 

Formiate  de  roéthyle o 

Formiate  d'éthyle o 

Id.  o 

Formiate  de  propyle o 

Id.  o 

Id.  o 

Formiate  d*amyle o 

Acétate  de  méthyle o 

Id.  o 

Id.  o 

Acétate  d*éthyle o 

Id o 

Id.  o 

Acétate  de  propyle o 

Acétate  de  butyle  normal.,  o 

Acétate  d'isobutyle o 

Acétate  d'amylc o 

Propionate  de  méthyle  ....  o 

Propionate  d'éthyle o 

Id.  o 

Id.  o 

Propionate  de  propyle o 

Id.  o 

Propionate  d'isobutyle o 

Id.  o 

Butyrate  d'éthyle o 

Butyrate  de  propyle o 

Butyrate  d'isopropyle o 


g. 

2808 
256 

247 
i356 

•204 

189 
107 
91 56 

9^4 
4733 

8709 

8604 

85o7 

8i83 

7883 

99^8 
9356 

9188 

9188 
8761 

835 

8743 

9562 

9«9 
8825 

9^39 

8875 

8623 

910 

8718 

8921 

8963 

9578 

9'4 
8945 

8625 

9022 

8498 
8926 

8437 
9019 
879 
8787 


f. 


!-■ 


a  (  2  —  m) 


=  A. 


* 
\ 


o,3i25 


22  FABRY. 

Corps.  K, 

Butyrate  de  butyle o,8885 

Butyrate  d'isobutyle 0,8798 

Butyrate  d'aniyle o  ,852        ■+ 

Isobutyrate  de  mcthyle  ....  o,9o56 

Id.  ....  0,8625 

Id.  ....  o,8i5 

Isobutyrate  d'éthyle o ,  890 

Id.  0,871 

Id.  ......  o,83i 

Isobutyrate  de  propyle  ....  0,8872 

Valérianate  d'éthyle 0,894 

Id.  0,8765 

Id.  0,8616 

Acétone o,8i4 

Id 0,7921 

Acétal 0,821 

Acide  propionique i,oi43 


/■ 

1- 

-^                 -A 

»    . 

2(2  —m) 

• 

0 

0,296 

» 

» 

0,293 

» 

1 3 

0,284 

)> 

0 

0,3019 

0,3017] 

38,6 

» 

o,3oi5  |o,3oi6 

78,6 

» 

0,3016/ 

0 

o,î97 

0,2945 j 

12,8 

» 

0,295    1 0,295 

55,6 

» 

0,295    ) 

0 

0,296 

0,2887 

0 

0,298 

0,294    j 

20 

» 

0,2955  1 0,295 

40 

» 

0,2975) 

0 
18 

» 

0,2785            - 
'  ^    0,278 
0,2778 i 

22,4 

» 

0,285 

0 

o,338 

0,326 

LA  PROPAGATIOH  AHOKALE  DES  OHBES  LUMIHEUSES  ET  LES  AHVEAUZ 

DE  HEWTOH; 

Par  m.  Ch.  FABRY  («). 

Les  phénomènes  de  propagation  anomale  des  ondes  lumineuses 
peuvent  être  mis  en  évidence  et  étudiés  au  moyen  de  tout  appareil 
qui  produit  Tinterférenee  entre  deux  ondes  sphériques  de  rayons 
différents.  Un  appareil  producteur  des  anneaux  de  Newton  peut, 
convenablement  employé,  servir  très  commodément  à  l'étude  de 
ces  phénomènes. 

Imaginons  un  appareil  producteur  des  anneaux  de  Newton, 
composé  d'une  lentille  convergente  dont  une  face,  convexe,  est 
appliquée  sur  une  surface  plane  réfléchissante.  Faisons  tomber 
sur  ce  système  une  onde  plane  parallèle  à  la  surface  réfléchis- 
sante OA'.  Soient  û  et  IV  les  ondes  réfléchies  sur  les  surfaces  OA, 
OA'.  (]es  deux  ondes  sont  sphériques  (celle  qui  s'est  réfléchie  sur 


(')  Mémoire  reçu  par  la  rédaction  du  Journal  le  30  juillet  1892. 


PROPAGATION  ANOMALE. 


a3 


la  surface  plane  a  aussi  traversé  deux  fois  la  lentille);  mais  leurs 
rayons  sont  différents.  Soient  F  et  F'  leurs  centres  (*).  En  tout 
point  de  la  droite  OF  ces  deux  ondes  sont  tangentes  et  présentent 

une  différence  de  marche  -  (perte  de  phase  dans  Tune  des  ré- 
flexions). Sur  un  plan  P  normal  à  OF,  on  aura  donc  un  système 
d'anneaux  à  centre  noir. 

Au  delà  de  F,  l'onde  û  prend  une  avance  de  -  •  En  tout  point  du 

segment  FF' les  deux  ondes  se  trouveront  d'accord,  et  sur  un  plan 
P  normal  à  O^  en  un  point  de  ce  segment  on  aura  des  anneaux 
à  centre  blanc. 

Enfin,  au  delà  de  F',  Tonde  û'  prend  à  son  tour  une  avance  de 
7>  et  les  anneaux  redeviennent  à  centre  noir. 


Fig.  I. 


A'  A 


P 

I 


P' 


Il  n'est  pas  nécessaire  que  l'onde  incidente  soit  plane  :  si  l'appa- 
reil est  éclairé  par  un  point  lumineux  S  placé  au  voisinage  de 
Oj:,  les  deux  ondes  réfléchies  seront  encore  sphériques,  et  leurs 
centres  seront  les  images  de  S  par  rapport  à  deux  miroirs  de 
même  sommet  O  et  de  foyers  F  et  F'. 

Disposition  expérimentale.  —  Je  me  suis  servi  d'une  lentille 
biconvexe  de  2™  environ  de  distance  focale,  appliquée  contre  un 


(')  II  est  facile  de  calculer  la  position  des  points  F  et  F',  et  de  s'assurer  que 
ces  points  peuvent  être  fort  loin  Tun  de  l'autre  :  si,  par  exemple,  on  suppose  la 
lentille  infiniment  mince,  biconvexe  et  symétrique,  et  son  indice  égal  à  i,5,  on 
trouve 

0F'=  =^, 
2 


0F=  •^, 
4 


en  désignant  par/  la  distance  focale  de  la  lentille.  F  est  alors  au  milieu  Je  OF'. 


24  FABRY. 

plan  de  verre.  Le  système  esl  placé  verticalement,  et  éclairé  par 
un  point  lumineux  (*)  placé  à  quelques  mètres  de  distance.  On 
Tobtienl  en  dirigeant  le  faisceau  solaire  sur  une  lentille  conver- 
gente de  très  court  foyer;  il  doit  être  placé  un  peu  en  dehors  de 
Ox  pour  que  l'observateur  n'intercepte  pas  les  rayons  incidents. 
Les  franges  sont  observées  au  moyen  d'une, loupe  mobile.  Si 
son  plan  focal  coïncide  avec  la  lame  mince,  on  voit  les  anneaux  de 
Newton  ordinaires,  à  centre  noir.  A  mesure  qu'on  s'en  écarte,  les 
anneaux  vont  en  se  resserrant,  leur  centre  restant  noir.  Arrivé 
au  centre  de  la  première  onde,  on  cessera  de  voir  les  anneaux  (ils 
seraient  alors  infiniment  resserrés).  Ils  reparaîtront  aussitôt  après, 
mais  à  centre  blanc.  Leurs  diamètres  iront  en  croissant  jusqu'à  ce 
que  le  plan  focal  de  la  loupe  soit  à  égale  distance  des  centres  des 
deux  ondes  ;  ils  se  resserreront  de  nouveau,  pour  disparaître  lorsque 
l'on  arrivera  au  centre  de  la  deuxième  onde,  et  reparaître  au  delà 
avec  un  centre  noir.  Leurs  diamètres  augmenteront  constamment 
si  l'on  continue  à  éloigner  la  loupe. 

Lignes  focales.  —  Si  l'onde  incidente  est  assez  oblique  par 
rapport  aux  surfaces  réfléchissantes,  chaque  onde  réfléchie  a  deux 
lignes  focales  distinctes.  Soit  Ox  la  normale  commune  en  O  aux 
deux  ondes  réfléchies  (c'est-à-dire  le  rayon  réfléchi  au  point  de 
contact  des  deux  faces),  et  supposons  le  plan  d'incidence  hori- 
zontal. Soient  A  et  B  les  lignes  focales  de  l'onde  û,  A'  et  B'  celles 
de  l'onde  Û' (2). 

Sur  un  plan  normal  à  Ox  en  un  point  du  segment  OA  on  aura 
un  système  de  franges  elliptiques  à  centre  noir.  Ces  ellipses 
s'allongent  dans  le  sens  vertical  à  mesure  qu'on  approche  de  A. 
Au  delà  de  A,  l'onde  û  prend  la  forme  d'une  surface  à  courbures 


(*)  L'emploi  d'un  point  lumineax  est  absolument  indispensable  :  grâce  à  son 
emploi,  les  franges  cessent  d'être  localisées;  leur  netteté  dépend  de  l'exiguïté  du 
point  lumineux.  Si  la  source  lumineuse  avait  quelque  étendue,  les  franges  se- 
raient localisées  dans  la  lame  mince  elle-même,  et  aucun  des  phénomènes  étudiés 
ici  ne  serait  observable. 

(')  Pour  avoir  quatre  lignes  focales  réelles  et  dans  l'ordre  où  elles  se  succcdeni 
sur  la  figure,  il  suffit  de  placer  le  point  lumineux  à  une  assez  grande  distance  de 
l'appareil,  sous  une  incidence  un  peu  inférieure  à  4^*'*  C'est  alors  que  le  phéno- 
mène est  le  plus  complet. 


PROPAGATION  ANOMALE.  a5 

opposées,  puisque  ses  centres  de  courbure  sont  toujours  Aet  B; 
Tonde  Q!  n'a  pas  changé  de  nature.  Les  franges  sont  alors  hyper- 
boliques; elles  ont  exactement  la  forme  des  franges  que  l'on  ob- 
tient, en  lumière  convergente  polarisée,  avec  un  système  de  deux 
lames  de  quartz  parallèles  à  l'axe  dont  les  axes  sont  croisés. 

L'onde  û  a  pris  une  avance  de  -•  Les  hyperboles  seront  donc  à 

centre  gris. 

L'expérience  permet  aussi  de  montrer  qu'il  s'est  réellement 

produit  une  avance  de  7?  et  non  un  retard  :  on  constate,  en  effet, 

4 

que  la  tache  centrale  grise  est  immédiatement  adjacente  à  une 
frange  noire  à  droite  et  à  gauche,  et  à  une  frange  brillante  en 
haut  et  en  bas.  Or  les  différences  de  phase  que  l'on  observe  sont 
dues  à  trois  causes  :  i**  la  différence  des  chemins  géométriques; 

2°  la  variation  de  phase  de  -  par  propagation  anomale  de  l'onde  û  ; 

•4 

3°  une  perte  de  phase  de  7  par  réflexion  de  Tune  des  ondes.  Il  est 

clair  que  si  cette  dernière  perte  de  phase  ne  se  produisait  pas,  les 
franges  brillantes  et  sombres  seraient  simplement  transposées. 

Fig.  a. 


B  S 


On  trouverait  alors  une  frange  brillante  eu  s'écartant  du  centre 
dans  le  sens  horizontal.  Mais  en  un  pareil  point  c'est  l'onde  û 
qui  a  parcouru  le  plus  long  chemin  géométrique;  comme  elles 
se  trouveraient  d'accord,  il  faut  admettre  que  l'onde  û  a  subi  une 
avance f  comme  le  veut  la  théorie. 

En  continuant  les  raisonnements  que  l'on  vient  de  lire,  il  est 
facile  de  voir  ce  qui  se  passe  pour  les  différentes  positions  de  la 
loupe  d'observation  : 


26  FABRY.  -  PROPAGATION  ANOMALE. 

Entre  G  et  A. . .     Ellipses  à  centre  noir. 

Entre  A  et  B. . .     Hyperboles  à  centre  gris,  bordé  de  blanc  en  haut  et  en 

bas,  et  de  noir  à  droite  et  à  gauche. 
Entre  B  et  A' . .     Ellipses  à  centre  blanc. 
Entre  A'  et  B'. .     Hyperboles  à  centre  gris,  bordé  de  noir  en  hauti  en  bas, 

et  de  blanc  à  droite  et  à  gauche. 
Au  delà  de  B'  . .     Ellipses  à  centre  noir. 

Le  calcul  des  différences  de  marche  conduit  aux  mêmes  résultats 
quant  à  la  forme  des  franges.  Prenons  trois  axes  de  coordonnées 
rectangulaires  disposés  comme  l'indique  la  (igure,  et  soient  a,  6, 
a',  V  les  abscisses  des  lignes  focales.  En  un  point  x^  y,  z  la  diffé- 
rence des  chemins  géométriques  parcourus  par  les  deux  ondes 

sera 

1  r                a'— a                              h' --h  1 

A  =  -     y* h  -z* - - » 

aL      (a  — a?)(a'— ar)  (6  — ar)(6'— a?)J 

y  et  z  étant  supposés  petits  par  rapport  aux  autres  longueurs. 

En  y  considérant  x  comme  une  constante,  cette  équation  est 
celle  des  franges  obtenues  sur  un  plan  parallèle  à  zOy  et 
d'abscisse  x;  elle  représente  un  système  de  coniques  concen- 
triques, dont  le  genre  change  chaque  fois  que  x  passe  par  les  va- 
leurs a,  a',  b,  b'. 

L'expérience  fondamentale  par  laquelle  M.  Gouy  a  mis  en  évi- 
dence les  variations  de  phase  par  propagation  anomale  (*  )  consiste 
aussi  à  faire  interférer  deux  ondes  de  courbures  différentes,  et  à 
étudier  la  nature  de  la  frange  centrale  (celle  pour  laquelle  les 
chemins  géométriques  parcourus  par  les  deux  ondes  sont  égaux). 
Mais  dans  cette  expérience,  rien,  dans  la  forme  du  phénomène, 
ne  distingue  la  frange  centrale  des  autres;  seule  la  distribution 
des  couleurs  peut  servira  faire  cette  distinction.  L'expérience  est 
délicate  et  exige  des  précautions  minutieuses  que  M.  Gouy  a  in- 
diquées dans  son  Mémoire. 

Dans  l'appareil  interférentiel  que  je  viens  d'étudier,  la  frange 
centrale  se  reconnaît  toujours  à  sa  position;  il  suffit  de  comparer 
Véclairement  du  centre  avec  celui  des  points  voisins;  l'expérience 
réussirait  même  en  lumière  homogène.   L'appareil  n'exige,  de 


(')  Ann.  de  Chim.  et  de  Phys.y  octobre  1891;  Journal  de  Physique,  2*  scorie, 
t.  X,  p.  5o3. 


CARVALLO.  —  MÉTHODE  DE  M.  MOUTON.  i? 

plus,  aucun  réglage,  et  permet  de  suivre  chacune  des  ondes  dans 
toute  l'étendue  de  sa  marche,  aussi  bien  avant  qu'après  son 
passage  par  un  (oyer  ou  une  ligne  focale. 


rEBncnomniimrTS  a  ii  iiéthoiis  de  ■.  aoirTOi 

POUB  L'iinSE  DD  BTECTBB  GU(AinOO£  ; 
Par  m.  E.  CARVALLO. 


i.  Méthode  de  M.  Mouton  (').  —  Ce  qui  manque  dans  le 
spectre  calorifique,  ce  sont  des  repères  commodes  pour  remplacer 
les  raies  de  Fraunhofer  qu'on  utilise  dans  le  spectre  visible  et 
ultraviolet. 

M.  Mouton  y  supplée  de  la  façon  suivante  : 

Une  lame  de  quartz  Q,  parallèle  à  l'axe,  est  placée  entre  un 
polariseur  P  et  un  analyseur  A  (yî^.  i).  La  section  principale  deA 

Fig.  .. 


est  parallèle  à  celle  de  P.  La  section  principale  de  la  lame  Q  est 
à  45"  des  deux  premières.  Un  faisceau  de  rayons  lumineux  paral- 
lèles entre  eux  et  perpcndiculnires  à  la  lame  Q  traverse  le  système 
P,  Q,  A.  Il  est  analysé  à  la  sortie  de  A  par  un  prisme  ou  un  ré- 
seau. On  obtient  un  spectre  cannelé  de  Fizeau  et  Foucault. 
M.  Mouton  prend  comme  repères  les  franges  noires  de  ce  spectre 
cannelé  et  il  enseigne  à  trouver  leurs  longueurs  d*onde,  leurs 
indice»  de  réfraction  pour  une  matière  quelconque  et  l'épaisseur 
de  la  lame  de  quaru. 

Dans   le  spectre   calorifique,   on   promène   une   pile   ibenno- 


(')  Ann.  de  Chim.  et  de  Phyt.,  5'  st^rie,  i 
1"  »irie,  l.  Vlir,  p.  3(j3. 


XVIII;  Journal  de  Pbyitqiit 


28  CARVALLO. 

électrique  linéaire  en  communication  avec  un  galvanomètre.  Les 
positions  de  la  pile  qui  répondent  aux  minima  d'intensité  indiqués 
par  le  galvanomètre  sont  celles  des  franges  noires.  C'est  cette 
méthode  que  j'ai  utilisée  dans  ma  thèse  (*)  pour  étudier  la  loi  de 
dispersion  dans  le  spath  d'Islande. 

2.  Inconvénients  de  la  méthode.  —  J'ai  déjà  signalé  les  in- 
convénients de  cette  n»élhode.  Elle  est  longue  et  pénible;  la  pré- 
cision est  peu  satisfaisante,  les  erreurs  pouvant  montera  quelques 
unités  du  quatrième  chiffre  décimal,  ce  qui  les  rend  environ 
dix  fois  plus  fortes  que  celles  du  spectre  visible.  Je  me  suis  proposé 
d'améliorer  la  méthode  de  M.  Mouton,  en  recherchant  les  meil- 
leures conditions  d'observation  et  analysanè  les  diverses  causes 
d'erreur.  Comme  je  l'ai  exposé  dans  un  Mémoire  sur  la  polarisation 
rotatoire  du  quartz,  c'est  toujours  une  méthode  de  mesure  mau- 
vaise en  principe,  celle  qui  consiste  à  fixer  la  position  d'un 
maximum  ou  d'un  minimum.  El,  en  effet,  ces  points  sont  mal 
déterminés,  la  fonction  mesurée  ne  variant  pas  sensiblement  dans 
leur  voisinage.  Il  faut  au  contraire  s'attaquer  aux  valeurs  pour 
lesquelles  la  fonction  mesurée  varie  le  plus  vite.  Quels  sont  donc 
les  points  du  spectre  cannelé  qui  répondent  à  cette  condition? 
Nous  allons  les  découvrir  et  les  caractériser  par  le  calcul. 

3.  Calcul  des  intensités  dans  le  spectre  cannelé.  —  Suppo- 
sons que,  la  section  principale  du  polariseur  étant  parallèle  à  celle 
de  l'analyseur,  la  section  principale  de  la  lame  de  quartz  soit  à  4^^ 
des  deux  premières.  Soient  (y?^.  2)  OP  l'amplitude  de  la  vibration 


lumineuse  du  polariseur,  OQ  et  OQ'  ses  composantes  suivant  les 

(')  Ann,  de  V École  Normale,  Supplément  pour  1890. 


MÉTHODE  DE  M.  MOUTON.  29 

directions  des  deux  vibrations  ordinaire  et  extraordinaire  de  la 
lame  de  quartz.  Soit  enfin  OÂ  la  composante  de  OQ  et  aussi 
de  OQ'  suivant  la  vibration  de  Tanalyseur.  On  a 

Dans  Panai jseur,  la  vibration  lumineuse  est  la  résultante  des 
deux  vibrations,  d'amplitude  égale  à  OÂ,  et  qui  proviennent  des 
vibrations  OQ  et  OQ'  du  quartz. 

Or  ces  deux  vibrations  ont  subi,  par  le  fait  de  leur  passage  à 
travers  la  lame  de  quartz,  une  certaine  différence  de  phase  ^déter- 
minée pour  chaque  valeur  de  la  longueur  d'onde  X  et  variable  avecX. 
Si  donc  la  première  vibration  est  représentée  par  la  formule 

X  =  OA  cosair^j 

Tautre  sera  représentée  par 

x'  =  OA  cos  lit  (  =,  -f-  <p  ) . 

La  résultante  de  ces  deux  vibrations  a  pour  expression 

X  -^x'=  OA    cos27:  =  -hcos2ir  (  fr.  -+-  ?)    =  aOAcosair  (  m  +  -  )  cosiro. 

L'intensité  de  cette  radiation,  à  la  sortie  de  la  lame  de  quartz, 

est 

i  =  (2OA)*  cos*irç. 

Or  2  0A.  =  OP  est  l'amplitude  de  la  vibration  incidente.  (  2  OA)^ 
est  alors  l'intensité  de  la  lumière  incidente.  Je  la  désigne  par  L 
J'obtiens  alors  la  formule 

(i)  1=1  cos*irçp, 

qui  fait  connaître  le  rapport  de  l'intensité  i  de  la  lumière  émergente 
à  l'intensité  I  de  la  lumière  incidente,  en  fonction  de  la  diflTérence 
de  phase  ^  que  la  lame  de  quartz  établit  entre  son  rayon  ordinaire 
et  son  rayon  extraordinaire. 

i.   Définition  précise  des  repères  dans  le  spectre  cannelé,  — 
La  méthode  de  M.  Mouton  consiste,  nous  l'avons  vu,  à  prendre 


3o  CARVALLO. 

pour  repère  les  minima  d'intensité  du  spectre  cannelé.  Ce  sont  les 
points  pour  lesquels  on  a  e  =  o.  Ils  sont  donnés  par  la  formule 

cos*iro  =  o, 
d'où 

où  k  prend  toutes  les  valeurs  entières  de  stéro  à  Tinfini.  D'après 
les  idées  exposées  au  n^  %  nous  prendrons  ait  contraire  comme 
repères  les  points  du  spectre  où  la  dérivée 


=  —  iT  smair^ 


est  maximum  en  valeur  absolue.  Ce  sont  les  points  donnés  par  la 
formule 

(2)  sinairç=±i         ou        ç  =  ^±{, 

où  k  prend  toutes  les  valeurs  entières. 

Nos  repères  sont  les  points  du  spectre  cannelé  pour  lesquels 
la  lame  de  quartz  introduit  entre  les  rayons  ordinaire  et 
extraordinaire  une  différence  de  phase  égale  àj,  à  un  entier 
près. 

En  ces  points,  la  formule  (1)  donne,  pour  le  rapport  de  l'intensité 
émergente  à  l'intensité  incidente, 

i  .  ir        I 

Y  =  cos*  7  =  -  • 
I  4      A 

• 

On  arrive  ainsi  à  cette  méthode  d'observation  : 

Les  sections  principales  du  polariseur  et  de  l^ analyseur 
étant  rendues  parallèles  : 

i^  Mettre  celle  du  quartz  à  45**  des  deux  premières  et  me- 
surer V intensité  i  reçue  par  la  pile. 

x^  Mettre  la  section  principale  du  quartz  parallèle  aux 
deux  premières  et  mesurer  V intensité  I. 

Les  repères  dans  le  spectre  cannelé  sont  les  positions  de  la 

m 

pile  pour  lesquelles  on  a  -  =  -• 


MÉTHODE  DE  M.  MOUTON.  3i 

C'est  la  méthode  de  M.  Mouton,  sauf  que  l'Inventeur  prenait 

pour  repères  les  points  où  l'on  a  ^  ^  o.  Outre  les  avantages  exposés 

au  n®  2,  nos  repères  ont  encore  celui  de  se  prêter  à  une  méthode 
d'observation  meilleure.  La  voici  : 

5.  Nouvelle  méthode  d^ observation  ^ 

1**  Observer  i  comme  précédemment  (n**  4). 

i""  Au  lieu  de  tourner  la  lame  de  quartz  de  45**,  comme  le 
Jait  M,  Mouton,  tourner  le  polariseur  de  90**  et  mesurer  la 
nouvelle  intensité  i'. 

On  voit,  comme  au  n°  3,  qu'on  aura 
(3)  f'=  I  sin*irtp. 

Les  repères  sont  donc  caractérisés  par 


•      't 

i  —  i'  =  o. 


Des  formules  (2)  et  (3)  on  tire  encore  celle-ci 


r 


(4)  ;^-— T,  =  C0S2irO, 


que  j'emploie  dans  les  observations. 

Avant  d'exposer  les  avantages  de  la  nouvelle  méthode,  je  vais 
donner,  comme  exemple,  l'application  que  j'en  ai  faite  en  déter- 
minant l'indice  de  réfraction  pour  la  longueur  d'onde  ).=  it*,44  et 
le  rayon  ordinaire  du  spath  d'Islande. 

6.  Exemple  d'application  de  la  nouvelle  méthode,  —  La 
lame  de  quartz  employée  est  une  de  celles  qui  ont  été  étudiées  par 
M.  Mouton.  D'après  les  recherches  de  ce  savant,  elle  a  pour  épais- 
seur 369  microns.  Pour  la  longueur  d'onde  ).  =  iH',  44  (*)?  ^^'^ 
introduit  entre  les  deux  rayons  une  différence  de  phase 

9  ï 

o  =  -  =  2  H • 


(*)  Ce  nombre  résulte  des  travaux  de  M.  Mouton.   Il  demanderait  sans  doute 
à  èlre  repris  avec  les  perfectionnements  apportés  ici  à  sa  mélhodc. 


32  CARVALLO. 

Si  donc  on  place  le  système  Interférentiel  P,  Q,  A  {^fig*  i)  devant 
la  fente  d'un  goniomètre  sur  lequel  on  a  placé  un  prisme  en  spath 
d'Islande,  on  pourra,  par  notre  méthode,  déterminer  l'indice  de 
réfraction  ordinaire  du  spath  pour  cette  longueur  d'onde  X  =  f  l^,  44* 
Voici  le  Tableau  des  nombres  observés  : 

Spectre  dévié  à  gauche  (3  mars  1892). 
Cercle. 


229.46 

49 

5i. 


m 

1. 

»•'. 

cos  a  K  9. 

mm 

53,9 

mm 

3i,3 

-4-0,265 

43,0 

40,8 

H-0,026 

3i,9 

5i,3 

—0,233 

La  première  colonne  de  ce  Tableau  fait  connaître  la  position  de 
la  pile  par  la  lecture  qui  lui  correspond  sur  le  cercle  du  gonio- 
mètre (*).  Les  colonnes  i  et  {'  donnent  les  intensités  calorifiques 
définies  aux  n"^*  3  et  5.  Elles  sont  mesurées  en  millimètres  d'une 
échelle  sur  laquelle  on  observe  par  réflexion  la  déviation  de  l'ai- 
guille du  gai vanomètre(^).  On  en  déduit  par  le  calcul  les  valeurs  de 

cos27t'^  =  .  ^  qui  figurent  dans  la  dernière  colonne.  Voici  main- 
tenant deux  courbes  qui  ont  pour  abscisses  les  lectures  du  cercle  et 
pour  ordonnées  les  valeurs  de  cos2'no;  la  courbe  i  est  relative  à 
l'image  déviée  à  gauche;  la  courbe  2  répond  à  l'image  déviée  à 
droite. 


r-^'îA' 


Fig.  3. 


A)«^ 


Wî 


1--  û,Je> 


I — 


1 


S' 


ff' 

_l 


(')  Ce  cercle  est  celui  qui  m'a  servi  dans  ma  thèse  {Ann,  de  l'École  NormalCf 
Supplément  pour  1890).  Son  vernier  donne  la  demi-minute  et  permet  d'évaluer  a 
l'estime  le  quart  de  minute  d'arc. 

(»)  Pour  plus  de  détails,  voir  mon  Mémoire  Sur  la  polarisation  rotatoire  du 
quartz  {Ann.  de  Chini,  et  de  Phys.^  6*  série,  t.  XXVI,  mai  1892). 


MÉTHODE  DE  M.  MOUTON.  33 

On  voit  avec  quelle  précision  elles  donnent,  pour  cos2t:ç  =  o, 
les  lectures  ?.•;»()" 49'?  3  et  i3o°i  i',9. 

La  différence  de  ces  deux  nombres  donne,  pour  le  double  de  la 
déviation,  aA  =  99^37', 4.  Tous  calculs  faits,  dans  le  détail  des- 
quels je  ne  veux  pas  entrer  ici,  je  trouve  pour  l'indice  de  réfrac- 
tion 

n  =  1 ,0^039. 

Deux  autres  déterminations,  faites  dans  des  conditions  diffé- 
rentes (*),  ont  donné 

i,(ii64i     et     1,63643. 

La  moyenne  de  ces  trois  nombres  est 

i,636ii  (»). 

On  voit  combien  chaque  observation  difière  peu  de  la  moyenne. 
Les  écarts  sont  de  l'ordre  des  erreurs  accidentelles,  qu'on  rencontre 
dans  de  bonnes  déterminations  faites  sur  les  raies  de  Fraunhofer 
dans  le  spectre  visible. 

La  supériorité  de  notre  méthode  ressortira  mieux  de  la  compa- 
raison de  l'exemple  précédent  avec  un  exemple  d'application  de 
la  méthode  de  M.  Mouton. 

7.  Exemple  d'application  de  la  méthode  de  M,  Mouton,  — 
Dans  ma  thèse,  j'ai  déterminé  par  la  méthode  de  M.  Mouton  l'in- 
dice de  réfraction  ordinaire  du  spath  ])Our  la  longueur  d'onde 
À  =  \^^.\vi  au  moyen  d'une  lame  de  quartz  d'épaisseur  247'*.  Voici 
les  nombres  trouvés  : 


(•)  Kn  particulier,  la  largeur  des  fentes  a  varié  de  ^"•■jS  à  i""',^. 

(')  Ce  nombre  ne  doit  pas  être  regardé  comme  définitif,  tant  que  je  n'ai  pas 
terminé  l'élude  des  erreurs  systématiques  de  ces  observations.  C'est  le  travail  que 
je  poursuis  en  ce  moment. 


J.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Janvier  1893.)  3 


34 


CARVALLO. 


Image  déviée  à  gauche  (25  juillet  1888). 


Cercle. 


i 

—  • 

I 


229 .46 0,32 

18 0,27 

5o 0,23 

52 0,21 

54 0,22 

56 0,23 

38 o,23 

23o.    O Oj27 

2 o ,  3 1 

La  première  colonne  donne  les  positions  de  la  pile  repérées  sur 
le  cercle  gradué  du  goniomètre.  La  deuxième  colonne  fait  con- 

naître  les  valeurs  du  rapport  -z  des  intensités  i  et  I  mesurées  comme 

il  est  dit  au  n°  4. 

Au  moyen  de  ces  nombres,  j'ai  construit  la  courbe  3.  La  courbe  4 


Fig.  4. 


Sp 

Si 

"V* 

Courbe.  3 

*» 

~ 

\ 

SçV 

lû 

ta 

- 

- 

Courbe^  é- 


^^^¥6^ioS*6éUSS        û        s 


Uf     i3       té       iS      iS     Î0     12'     2*^     2S     IS     M 


a  été  obtenue  de  même  pour  Timage  déviée  à  droite.  On  voit  avec 

quelle  indécision  ces  courbes  donnent,   pour  les  positions  des 

minima  d'intensité 

229^*54'    et     i3o02o'. 

On  en  déduit  pour  le  double  de  la  déviation  2  A  =  99^*34'  et 
pour  rindice  de  réfraction 

n  =  i,636i3. 
Une  autre  détermination  moins  nette  a  donné 


/i  =  1 ,63655. 


MÉTHODE  DE  M.  MOUTON.  35 

L'écart  de  ces  deux  observations  est  de  4^  unités  du  cinquième 
chiffre  décimal. 

8.  Comparaison  des  deux  méthodes.  —  Comme  il  était  prévu, 
la  nouvelle  méthode  est  beaucoup  plus  précise  que  celle  de 
M.  Mouton.  Les  écarts  accidentels  sont  environ  dix  fois  plus  forts 
dans  celle-ci  que  dans  celle-là.  De  plus,  alors  qu'il  me  fallait  au 
moins  quatre  heures,  et  jj^énéralement  davantage,  pour  obtenir  les 

^mesures  d'indices  qui  figurent  dans  ma  thèse,  les  déterminations 
que  je  donne  au  n"  0  n'ont  jamais  demandé  plus  d'une  heure. 

Cependant  on  peut  faire  mieux  encore.  Si  l'on  remarque,  en 
effet,  que  le  cercle  de  mon  goniomètre  permet  de  lire,  comme 
dernière  subdivision,  la  demi-minute,  on  voit  que  la  méthode 
comporte  plus  de  précision  que  le  cercle  lui-même.  Elle  constitue, 
par  la  lecture  de  l'échelle  du  galvanomètre,  une  sorte  de  vernier 
ou  microscope  donnant,  dans  les  exemples  ci-dessus,  les  p',  2.  On 
fait  mieux  à  la  pile  qu'on  ne  pourrait  faire  avec  le  même  cercle  et 
par  le  pointé  optique  des  raies  de  Fraunhofer,  car  on  met  avec 
plus  de  précision  deux  traits  en  coïncidence  (celui  du  cercle  et 
celui  du  vernier)  dans  la  méthode  de  la  pile,  qu'on  ne  fait  une 
lecture  quelconque  du  cercle  après  un  pointé  optique. 

De  tout  cela  résulte  que  notre  précision  est  limitée  ici,  non  pas 
par  la  méthode  même,  mais  par  notre  cercle.  On  peut  affirmer  sans 
crainte  que  la  seule  liuiile  imposée  à  ces  observations  par  la  pile 
est,  comme  pour  les  raies  de  Fraunhofer,  l'imperfection  de  l'ap- 
pareil optique.  11  en  résulte  la  nécessité  d'analyser  avec  soin 
toutes  les  erreurs  systématiques  de  ces  déterminations. 

9.  Erreurs  systématiques,  —  Elles  se  décomposent  en  trois  : 

1°  Celles  qui  dépendent  du  goniomètre.  Elles  sont  étudiées  dans 
ma  thèse. 

2**  Celles  qui  viennent  de  la  largeur  des  fentes.  Elles  s'étudient 
comme  je  l'ai  exposé  dans  mon  Mémoire  sur  la  polarisation  rola- 
toire  du  quartz,  dans  le  spectre  calorifique. 

3°  Celles  qui  viennent  du  système  inlerférentiel  P,  Q,  A  {fig^  i , 
n«  I). 

C'est  cette  étude  que  j'ai  maintenant  entreprise  par  la  théorie 


36  NIKOLAEVE. 

et  par  rexpérience.  Dans  le  cours  de  celte  étude,  j'ai  été  conduit 
à  un  nouveau  perfectionnement  de  la  méthode  et  à  une  nouvelle 
disposition  expérimentale  dont  je  pense  tirer  un  grand  profit. 
J'espère  pouvoir  donner  prochainement  le  résultat  de  ces  nouvelles 
recherches. 


HOTE  SUR  LA  MAHIFESTATIOH  DES  CHAMPS  ÉLEGTROSTATiaïïES,  ttUI  SE 
PBODUISEHT  AUTOUR  DES  CIRCUITS  OUVERTS  OU  FERMÉS,  PARCOURUS 
PAR  LES  COURAHTS  ALTERHATIFS  (OHDES  ÉLECTRIttUES  D'UHE  6RAHDE 
L0H6UEUR); 

Par  m.  W.  DE  NIKOLAEVE. 

Les  courants  étaient  produits  soit  par  une  bobine  de  RuhmkorfF, 
soit  par  un  dynamo-alternateur  qui  donnait,  pendant  les  expé- 
riences, une  différence  de  potentiels  pouvant  atteindre  260  volts. 
Les  bobines  employées  étaient  de  deux  modèles  :  une  de  dimen- 
sions moyennes  travaillait  avec  un  interrupteur  Ducretet  et  était 
alimentée  par  quatre  accumulateurs  ;  Pau  tre,  beaucoup  plus  grande, 
était  alimentée  par  deux  accumulateurs. 

Pour  obtenir  un  potentiel  oscillant,  dont  on  pût  faire  varier 
Tamplitude,  on  réunissait  Tune  des  électrodes  A  (^fig*  i)avec  la 
terre;  de  plus,  les  deux  électrodes  de  la  bobine  étaient  réunies 
aux  bornes  d'un  micromètre  à  étincelles;  alors,  en  faisant  varier 
la  distance  disruptive,  on  avait  à  sa  disposition,  à  Télectrode  B, 
un  potentiel  oscillant,  dont  Tamplitude  dépendait  de  la  grandeur 
de  Tétincelle. 

L'électroscope  employé  était  des  plus  simples,  à  feuilles  d'alu- 
minium; il  était  placé  dans  une  cage  en  verre. 

Pour  obtenir  un  effet  marqué,  on  peut  utiliser  les  champs,  qui 
se  produisent  autour  de  chaque  bobine,  parcourue  par  les  cou- 
rants alternatifs;  mais,  pour  avoir  un  effet  indiscutable,  nous 
avons  étudié  le  champ  autour  d'une  spirale  plane  (disques  de 
Faraday). 

Vtesjig,  1,  2,  iî,  4  montrent  la  disposition  des  appareils,  appro- 
priés seulement  pour  la  manifestation  des  champs  électrostatiques, 
mais  non  pour  des  mesures.  Pour  manifester  le  champ  électrosta- 
tique dans  les  circuits  ouverts,  on  relie  une  électrode  A  de  la  bobine 


CHAMPS  ÉLECTROSTATIQUES.  3? 

de  Ruhmkorff  ou  d'un  alternateur  à  la  terre,  el  l'autre  électrode  B 
avec  une  extrémité  (b)  de  la  spirale,  tandis  que  l'autre  extrémité 

Fig.  I. 


(a)  reste  isolée.  Parallèlement  au  plan  de  la  spirale  el  à  distance 
variable,  est  placée  une  plaque  métallique  (cd)  couvrant  la  moitié 
(en  général  une  partie)  delà  spirale.  Près  de  la  spirale  on  place 
Téleclroscope  (Ar,  m,  n)  et  on  le  relie  à  la  plaque  (cd).  Quand  la 


Fig.  2. 


bobine  ou  l'alternateur  est  mis  en  action,  on  voit  une  forte  di- 
vergence des  feuilles  suivant  toute  leur  longueur  et  en  même 
temps  les  parties  inférieures  (/w/i)  des  feuilles,  qui  ne  sont  pas 
séparées  de  la  spirale  par  la  plaque,  sont  repoussées  par  la  partie 
voisine  de  la  spirale,  de  sorte  que  les  feuilles  montrent  des  dévia- 
tions dans  deux  plans,  normaux  l'un  à  l'autre. 


38 


NIKOLAEVE. 


1/explication  de  ce  fait  est  fort  simple  :  les  forces  du  champ 
variable  électrostatique,  qui  est  produit  par  les  courants  alterna- 
tifs, induisent  dans  la  plaque  et  dans  Télectroscope  des  charges, 


variables  en  quantité  et  en  signe,  qui,  à  leur  tour,  forment  les 
champs  secondaires  variables.  Mais,  comme  les" phases  des  champs 
primaires  et  des  champs  secondaires  sont  presque  les  mêmes,  on 
voit  que  les  parties  voisines  de  la  spirale  et  des  feuilles  forment, 

Fig.  4. 


FUciroscopt/' 


à  chaque  moment,  des  champs  unipériodiques  et  de  mêmes 
phases,  de  sorte  qu'ils  doivent  se  repousser.  Si  même  les  phases 
n'étaient  pas  identiques,  mais  que  leur  différence  ne  dépassât  pas 

(7U    les  feuilles  seraient  encore  repoussées  par  la  spirale.   La 

valeur  de  la  divergence  est  déterminée  par  la  valeur  de  la  force 


CHAMPS  ÉLECTROSTATIQUES.  39 

effective.  Si,  au  lieu  de  relier  la  plaque  avec  l'éleclroscope.  on  la 
relie,  n'importe  par  quel  point,  avec  Tune  des  bornes  d'un  télé- 
phone dont  l'autre  borne  est  reliée  au  sol  ou  même  isolée,  on 
entend  un  son  très  intense.  Les  mêmes  expériences,  répétées  avec 
des  courants  fermés,  quand  l'extrémité  (a)  de  la  spirale  est  relié<* 
à  la  seconde  borne  de  la  bobine  de  Ruhmkorff,  reproduisent  les 
mêmes  efl'ets,  seulement  leur  intensité  est  plus  faible. 

L'existence  des  champs  électrostatiques,  autour  des  courants 
fermés,  nous  montre  que,  dans  tous  les  appareils  électrodyna- 
miques animés  par  des  courants  alternatifs  existent  simultanc''- 
ment  des  champs  magnétiques  et  électrostatiques. 

Si  l'on  avait  deux  bobines  (assez  plates),  l'une  fixe,  l'autre 
reliée  avec  un  fléau  de  balance  et  si  le  courant  alternatif  les  par- 
courait dans  la  même  direction,  la  pesée  donnerait  la  différence 
entre  les  deux  actions;  et  si  le  courant  les  parcourait  dans  des 
directions  opposées,  la  pesée  donnerait  la  somme  des. actions. 

Enfin  on  peut  montrer  un  champ  électrostatique  d'une  autre 
manière.  Devant  la  spirale  ou  au-dessus  d'une  bobine  {fig^  5,  6), 

hig.  5. 


SptraU. 


on  pend,  sur  deux  longs  fils  en  soie  (4"*  de  longueur),  deux  petites 
boules  légères  en  verre.  Quand  la  bobine  fonctionne,  les  boules 
se  repoussent  et  se  tiennent  à  une  distance  de  4*""  à  5*^".  Il  est  à 


4o 


NIKOLAEVE. 


remarquer  que,  chaque  fois  qu'on  tourne  le  commutateur  de  i8o**, 
les  boules  (a,  6,  fig,  6)  placées  au-dessus  d^ine  bobine  éprou- 
vaient une  forte  secousse  dans  le  plan  des  fils;  cette  secousse  était 
comparable  à  l'effet  d'un  choc. 

Fig.  6. 


BohUu/ 


hdi  Jig.  4  montre  une  disposition  emploj'ée  pour  faciliter  le 
changement  de  la  distance  entre  la  spirale  et  la  plaque  métallique. 
La  spirale  est  placée  horizontalement;  sur  la  spirale  on  place 
trois  cylindres  en  bois  couverts  de  paraffine,  sur  lesquels  est 
posée  une  plaque  en  paradfîne  recouverte  d'une  feuille  d'étain. 
(jCtte  disposition,  tout  à  fait  provisoire,  n'est  pas  recomman- 
dable,  parce  que  la  présence  du  bois  influe  sur  la  charge  de  l'étain; 
par  exemple,  quand  les  cylindres  en  bois  sont  remplacés  par 
des  cylindres  en  paraffine  de  plus  petite  longueur,  de  sorte  que  la 
distance  entre  la  spirale  et  la  feuille  d'étain  soit  plus  petite,  le 
potentiel  eff^eclif  de  l'étain  est  devenu  moindre;  il  faudrait,  pour 
des  mesures  nettes,  pendre  la  feuille  métallique  au-dessus  de  la 
spirale,  de  sorte  que  l'espace  interposé  fût  rempli  d'une  même 
matière,  air,  paraffine,  eau,  etc.  ;  peut-être  de  cette  manière 
pourrait-on  mesurer  aussi  les  constantes  diélectriques.  Nous  nous 
proposons  de  faire  ces  mesures. 


CHAMPS   ÉLECTROSTATIQUES.  41 

L'éleclroscope  était  calibré  au  mojen  d'un  voltmètre  Cardew, 
qui  était  intercalé  dans  une  batterie  d^accumulateurs,  de  sorte 
qu'on  pouvait  connaître  approximativement  le  potentiel  effectif 
de  l'éiectroscope,  quand  ces  feuilles  recevaient  des  charges  oscil- 
lantes. 

F>g-  7- 


200' 


-e- 


■e- 


-e> 


0^60  00     0 


pl»que  miuUiqut  tt  U  tpirtl% 


ges  ai  vergences 
rwM  »ugafkiité**. 


ces  dix 


Bien  que  ces  appareils  ne  fussent  pas  appropriés  pour  des  me- 
sures, cependant  les  expériences  montraient  que  l'action  électro- 
statique, marquée  par  l'éiectroscope,  dépend  de  la  distance  de  la 
feuille  d'étain  à  la  spirale.  N'ayant  aucune  intention  d'indiquer  la 


42     NIKOLAEVE.  —  CHAMPS  ÉLECTROSTATIQUES. 

loi  de  cette  dépendance,  mais  seulement  d'en  donner  une  idée, 
nous  reproduisons  ici  trois  courbes  (Jig'  7)  l'une  donnant  le  por- 
tentiel  de  l'électroscope  en  fonction  de  la  divergence  des  extré- 
mités des  feuilles,  et  les  deux  autres  les  potentiels  effectifs  de 
la  feuille  d'élain  pour  quatre  distances  de  la  spirale,  qui  était  une 
fois  ouverte  et  l'autre  fois  fermée.  L'étincelle  employée  était  très 
petite,  la  distance  entre  les  bornes  de  l'électro-micromètre  ne  dé- 
passait pas  o""",  I. 

En  ce  qui  concerne  le  son  entendu  dans  le  téléphone,  quand 
la  spirale  était  alimentée  par  un  alternateur,  nous  devons  dire  que 
l'alternateur  employé  ressemblait  beaucoup  à  l'alternateur  Ganz, 
et  que,  pour  le  dernier,  d'après  les  recherches  de  M.  le  profes- 
seur H. -F.  Weber,  on  peut  poser,  pour  la  force  électromotrice, 
la  fonction  suivante 

E  =  El  sin(27trt/  -H  »!  )   f-  E3  sin(^67r/t/  -+-  «j)  H-  E5  sin(ioi7/i/  -+-  ag), 

où  les  amplitudes  E|,  E3,  E5  se  comportaient  comme 

100,  3o  et  40. 

Comme  la  force  électromotrice  E  se  composait  de  trois  forces,  le 
courant  alternatif  se  composait  aussi  de  trois  ondes,  ayant  diffé- 
rentes amplitudes  et  phases,  et  le  son  entendu  était  certainement 
un  complexe  sonore. 

Le  son,  entendu  dans  le  téléphone,  quand  la  spirale  était  ali- 
mentée par  une  bobine  de  Ruhmkorff,  imitait  parfaitement  et  beau- 
coup plus  fortement  le  son  produit  par  l'étincelle. 

Remarque.  —  Pendant  l'état  variable  de  la  fermeture  et  de 
l'ouverture  d'un  courant  constant,  se  forment  des  champs  électro- 
statiques dont  les  effets,  surtout  dans  les  spirales  et  bobines,  ne 
doivent  pas  être  négligés. 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  43 

PROCBBDIirGS  or  THE  ROTAL  SOCIBTT; 

T.  XLIX  (fin). 

S.-P.  THOMPSON.  —  Sur  la  galvano-hystérésis,  p.  439. 

On  fait  passer  un  courant  suffisamment  intense,  pendant  quel- 
ques instants,  dans  une  bobine  de  fil  de  fer  doux  isole.  Le  fil  est 
ensuite  déroulé  et,  après  un  certain  temps,  mis  en  communica- 
tion avec  un  galvanomètre.  Si  alors  on  le  soumet  à  une  aimanta- 
tion longitudinale  ou  à  une  succession  d'aimantations  longitudi- 
nales de  sens  contraires,  on  constate  qu'un  courant  électrique 
traverse  le  galvanomètre. 

La  direction  du  courant  qui  provient  du  fil  de  fer  est  la  même 
que  celle  du  courant  qui  Ta  primitivement  traversé;  elle  est  de 
sens  contraire  à  celle  qui  aurait  lieu  si  le  fil  agissait  comme  un 
condensateur. 

Un  fil  qui  a  produit  une  telle  décharge  n'en  produit  pas  une  se- 
conde, à  moins  qu'il  n'ait  été  traversé  de  nouveau  par  un  courant 
de  charge. 

L'auteur  a  étudié  ces  phénomènes  -à  l'aide  d'anneaux  de  fil  de 
fer  recuit,  recouverts  de  fils  de  cuivre  isolés  et  enroulés  en  hélice 
revenant  axialement  sur  elle-même,  de  manière  que  le  courant 
qui  passe  dans  le  fil  de  cuivre  ne  puisse  développer  directement 
aucune  force  électromotrice  induite  dans  le  fil  de  fer 

M.  Thompson  croit  que  les  effets  obtenus  se  rapprochent  de 
ceux  obtenus  par  Villari  (*),  en  1 865, 'par  l'agitation  mécanique 
de  barreaux  de  fer  préalablement  traversés  par  des  courants  élec- 
triques. Us  se  rapprocheraient  également  des  effets  obtenus  par 
Hughes  (•)  avec  la  balance  d'induction. 

J.-N.  LOCKYER.  —  Sur  les  causes  qui  produisent  les  phénomènes  que  présentent 

les  étoiles  nouvelles,  p.  44^* 

L'auteur  a  réuni  et  discuté  toutes  les  observations  d'étoiles 
nouvelles  en  s'attachant  spécialement  à  déterminer  la  série  des 


(»)  Pogg,  Ann.j  t.  GLVI,  p.  87. 

(•)  Boj^.  Soc.  Proc,  t.  XXXI,  p.  53i;  1881. 


44  PKOCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

variations  spectroscopiques  depuis  la  première  apparition  d'une 
étoile  nouvelle  jusqu^à  sa  disparition  finale.  Il  est  arrivé  à  cette 
conclusion,  déjà  énoncée  par  lui,  à  savoir  que  «  les  nouvelles 
étoiles,  qu'elles  semblent  ou  non  en  rapport  avec  les  nébuleuses, 
sont  produites  par  le  choc  d'essaims  de  météores  ». 

Il  existe  une  relation  étroite  entre  le  spectre  des  nébuleuses  et 
le  spectre  des  étoiles,  mais  tandis  que,  dans  les  comètes,  on  n'a  à 
considérer  qu'un  seul  essaim  de  météores,  dans  les  étoiles  nou- 
velles on  en  a  deux,  qui  peuvent  être  ou  n'être  pas  de  densité  et 
de  dimensions  égales.  Le  spectre  des  étoiles  nouvelles  est  donc  un 
spectre  composé.  On  a,  en  fait,  une  radiation  mixte  et  un  spectre 
d'absorption  semblable  à  celui  qui  est  présenté  par  une  étoile  va- 
riable, comme  Mira  dejla  Baleine  quand  elle  atteint  son  maximum 
d'éclat. 

Lorsque  la  Nova  Coronœ  (1866)  fut  observée  pour  la  première 
fois,  elle  présentait  un  spectre  de  raies  brillantes  superposé  à  un 
spectre  de  raies  sombres.  Les  phénomènes  d'absorption  étaient 
semblables  à  ceux  qui  caractérisent  les  étoiles  telles  que  a  d'Orion, 
et  les  raies  étaient  surtout  celles  de  l'hydrogène.  Il  y  avait,  dans 
la  partie  bleue  du  spectre,  deux  raies  peu  marquées  qui  ont  été 
identifiées  avec  celles  que  l'on  a  trouvées  dans  le  spectre  des  co- 
mètes et  qui  sont  ducs  au  carbone. 

Le  spectre  de  Nova  Cygni  (1876)  consistait,  quand  on  l'a  ob- 
servé pour  la  première  fois,  en  plusieurs  raies  brillantes  et  en 
cannelures;  les  raies  de  l'hydrogène  étaient  très  visibles.  A  me- 
sure que  l'étoile  pâlit,  les  raies  devinrent  moins  nombreuses  et 
moins  brillantes;  mais  ce  qu'il  y  eut  de  plus  frappant,  ce  fut 
Véclat  que  prit  une  raie  située  dans  le  vert,  à  A  5oo  environ,  que 
l'on  regarde  généralement  comme  la  raie  principale  du  spectre 
des  nébuleuses,  à  mesure  que  les  autres  raies  s'effaçaient.  Ce  sont 
précisément  les  phénomènes  qui  se  produiraient  si  l'étoile  résul- 
tait de  la  collision  d'essaims  de  météores.  L'éclat  de  la  raie  5oo, 
au  moment  où  l'étoile  se  refroidit  et  disparaît  est  un  argument  en 
faveur  de  Topinion  qui  veut  que  les  nébuleuses  soient  à  une  tem- 
pérature relativement  basse. 

La  Nova  yindromedœ  {i885)  semble  offrir  le  même  spectre 
que  la  nébuleuse;  la  partie  la  plus  brillante  est  due  au  carbone. 

11  semble  donc  que  le  carbone  est  un  des  éléments  caractéris- 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  45 

tiques  du  spectre  des  étoiles  nouvelles;  c'est  aussi  un  des  élé- 
ments caractéristiques  des  spectres  des  essaims  de  météores; 
aussi  la  théorie  de  l'origine  des  étoiles  nouvelles  par  collision  est- 
elle  vérifiée  par  la  présence  de  cette  substance  dans  leur  spectre. 

W.  UAMSAY  et  E.-P.   PEUMAN.  —  Essai  de  détermination  des  relations  adia- 
batiques  de  l'oxyde  d'élhyle.  —  I"  Partie  :  Kther  gazeux,  p.  -'147. 

Les  auteurs  ont  cherché  à  déterminer  comment  se  comporte 
Félher  gazeux  à  l'approche  du  point  critique,  lorsqu'on  l'échaufl'e 
de  manière  à  modifier  son  état  adiabatiquement. 

Ils  ont  aussi  déterminé  les  rapports  entre  les  chaleurs  spéci- 
fiques à  pression  constante  et  à  volume  constant. 

Ils  ont  mesuré  la  vitesse  du  son  dans  la  vapeur  d'étber  à  des 
températures,  des  pressions  et  des  volumes  variables.  Les  diffé- 
rentielles isothermiques  obtenues  et  les  résultats  expérimenïaux 
relatifs  a  la  vitesse  du  son  ont  permis  de  calculer  le  rapport  entre 
les  deux  chaleurs  sj)écifiques. 

La  conclusion  générale  est  (|ue,  pour  un  volume  constant,  la 
chaleur  spécifique,  à  pression  ou  à  volume  constant,  décroît  jus- 
qu'à une  valeur  limite  à  mesure  que  la  température  s'élève,  puis 
augmente  à  partir  de  ce  moment;  le  changement  est  d'autant  plus 
rapide  que  le  volume  est  plus  petit.  Avec  des  volumes  considé- 
rables, la  chaleur  spécifique  tend  à  devenir  indépendante  de  la 
température  et  du  volume,  tandis  qu'avec  de  petits  volumes  l'in- 
fluence des  variations  de  température  et  de  volume  est  très  grande. 

HVHTLEV.  —  Sur  les  caractères  physiques  des  raies  produites  par  les  spectres 

électriques  des  corps  simples,  p.  ^f^S. 

La  comparaison  des  spectres  d'étincelles  d'un  grand  nombre 
de  corps  simples  montre  que  ces  spectres,  classés  d'après  la  loi 
périodique,  se  ressemblent  non  seulement  par  le  groupement  des 
raies,  mais  encore  par  les  caractères  physiques  des  raies  indivi- 
duelles. 

Les  spectres  électriques  des  éléments  sont  caractérisés  : 

1°  Par  Textension  de  certaines  raies  au-dessus  et  au-dessous 
de  la  partie  du  spectre  limitée  par  les  électrodes; 


I 


46  PIIOCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

a"  Par  le  nimbe  qui  entoure  les  extrémités  des  raies; 
3"   Par  le  spectre  continu  qui  sert  de  fond  aux  raies. 

L'auteur  est  arrivé  à  cette  conclusion,  que  les  spectres  des 
corps  simples  difficilement  volatils  ou  mauvais  conducteurs  de 
rélectricité  n'offrent  pas  cette  extension  des  raies;  et  qu'inverse- 
ment les  métaux  très  volatils  ou  bons  conducteurs  de  rélectricité 
présentent  des  spectres  dont  les  raies  s'allongent  ainsi. 

M.  Hartiey  croit  que  le  nimbe  dépend  de  la(|uantité  de  matière 
contenue  dans  l'étincelle  et  de  l'intensité  de  l'action  chimique  que 
les  rayons  émis  par  sa  vapeur  i ncandcscen  te  sont  capables  d'exercer. 
Ce  nimbe  ne  paraît  pas  dépendre  de  la  volatilité  ou  de  l'ox^'dabi- 
lité  de  la  vapeur  de  l'élément.  Ainsi  le  magnésium  fournit  le  nimbe 
le  plus  grand;  puis  viennent  le  cadmium  et  le  mercure;  les  plus 
petits  nimbes  sont  produits  par  le  platine,  l'or,  le  cuivre  et  l'argent. 

Le  fond  continu  c[i\e  présentent  certains  spectres,  notamment 
ceux  des  métalloïdes,  serait  causé  par  la  combustion  soit  d'une 
substance  solide,  soit  d'une  vapeur  qui  ne  serait  pas  celle  d'un 
élément,  mais  bien  celle  d'un  oxyde. 

La  largeur'  des  raies  dépendrait  de  l'intensité  de  l'énergie 
chimique,  de  la  volatilité  et  de  la  densité  de  la  vapeur,  et  eniin  de 
la  conductibilité  électrique  du  métal. 

A.    MALLOCK.  —  Note  sur  l'inslabilité  des  tubes  et  des  ballons  de  caoutchouc 
lorsqu'ils  bont  diàtcndus  par  la  pression  d'un  fluide,  p.  4^^* 

Quand  un  tube  de  caoutchouc  subit  la  pression  interne  d'un 
fluide,  il  conserve  sa  forme  cylindrique  jusqu'au  moment  où  son 
diamètre  atteint  des  dimensions  qui  sont  dans  nn  rapport  donné 
avec  son  diamètre  primitif.  Si  l'on  introduit  une  nouvelle  quan- 
tité de  fluide  dans  le  tube,  il  devient  instable  et  la  pression  in- 
terne diminue. 

Quand  donc  on  introduit  dans  un  tube  de  longueur  donnée 
plus  de  fluide  qu'il  n'en  faut  pour  atteindre  la  limite  de  stabilité, 
il  ne  reste  pas  cylindrique  dans  toute  sa  longueur,  mais  prend  la 
forme  d'un  cylindre  présentant  une  ou  plusieurs  proéminences. 

Dans  le  cas  d'une  sphère  élastique  creuse,  la  forme  sphériquc 
persiste, quelle  que  soit  la'quantitéde  liquide  qu'on  y  introduise; 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE  47 

mais  il  existe  également  une  limite  à  la  pression  que  Télasticité 
des  parois  produit  à  l'intérieur. 

Si  Tépaîsseur  des  parois  du  tube  ou  de  la  sphère  est  petite  par 
rapport  au  rayon  du  tube  ou  de  la  sphère,  et  si,  d'autre  part,  la 
substance  dont  ces  parois  sont  faites  peut  être  considérée  comme 
incompressible,  comme  les  autres  constantes  d'élasticité  restent 
invariables  pour  des  dilatations  comme  celles  qui  se  produisent, 
la  valeur  du  rayon  au  moment  où  Finstabilité  commence  peut  être 
aisément  déterminée  par  le  calcul. 

M.  Mallock  a  effectué  ce  calcul  et  a  institué  une  série  d'expé- 
riences pour  vérifier  les  résultats  obtenus  sur  le  caoutchouc. 

L'auteur  a  trouvé,  par  exemple,  que,  pour  un  cylindre,  la  va- 
leur du  rayon  au  point  critique  est 

i.8i5ro, 

Pq  étant  le  rayon  du  tube  non  dilaté.  La  longueur  du  tube  est 
alors  1,58  Iq,  l^  désignant  la  longueur  primitive. 

Pour  une  sphère,  la  valeur  du  rayon  au  point  critique  est 

ro/3, 
Fq  étant  le  rayon  initial. 

Les  résultats  expérimentaux  coïncident  sensiblement  avec  ceux 

de  la  théorie.  R.  Paillot. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6"  série,  tome  XXVIII;  janvier  iSgS. 

D.  Bebtuelot.  —  Sur  les  conductibilités  électriques  de  l'acide phos- 
phorique  et  des  phosphates  alcalinSj  p.  5. 

Wiedemann's  Annalen. 

T.  XLVII,  n»  12;  189a. 

D.  Krbichgaubr  et  W.  Jaegkr.  —  Sur  le  coefficient  de  température 
de  la  résistance  électrique  du  mercure  et  sur  les  résistances  en  mer- 
cure du  Reichsanstalt,  p.  5i3. 


48  BULLETLN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

K.  Wesendonck.  —  Production  d* électricité  par  le  frottement  des 
gaz  et  des  métaux,  p.  629. 

F.  RiCHARz.  —  Sur  la  polarisation  galvanique  de  petites  électrodes, 
p.  567. 

Kr.  Birkeland.  —  Oscillations  électriques  dans  des  fils;  mesure 
directe  d^ ondes  progressives,  p.  583. 

0.  Werner.  —  Mesure  de  constantes  diélectriques  au  moyen  de  V in- 
ducteur différentiel  y  p.  6i3. 

M.  WiEN.  —  Sur  la  mesure  des  résutances  à  l'aide  du  téléphone, 
p.  6*26. 

Ch.  Wiener.  —  Dispersion  de  la  lumière  par  des  surfaces  mates, 
p.  638. 

Ch.  Wiener.  —  Unité  de  sensation  pour  la  mesure  de  l'intensité  des 
sensations,  p.  669. 

W.  VoiGT.  —  Frottement  intérieur  des  corps  solides  et  particulière- 
ment des  métaux,  p.  G71. 

F.  NiEMOLLER.  —  Sur  la  mesure  des  coefficients  de  diffusion  des 
liquides,  p.  694- 

G.  DE  Metz.  —  Sur  la  compressibilité  absolue  du  mercure  y  p.  706. 
G.  Helm.  —  Propagation  de  l'énergie  à  travers  l'éther,  p.  743. 

E.  CouN.  —  Sur  le  Mémoire  de  M.  Winkelmann  :  Sur  l'emploi  et  le 
mode  d'aclion  du  téléphone  dans  les  méthodes  électriques  de  zéro,  p.  759.. 

F.  KoHLRAUSCii.  —  Sur  la  dissolution  des  silicates  de  soude,  et,  en  par- 
ticulier, influence  du  temps  sur  leur  constitution,  p.  756. 

G.  Quincke.  —  Diffraction  de  la  lumière  polarisée,  p.  766. 

E.  LouMEL.  —  Reproduction  visible  des  lignes  équipotentielles  dans 
des  plaques  livrant  passage  à  un  courant;  explication  du  phénomène 
de  Hall,  p.  766. 


B    BAILLAUD.  —  INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER  LE  TEMPS.    49 

NOTIONS  GÉNÉRALES  SUB  LES  INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER 

LE  TEMPS  (1). 

Par  m.  B.  BAILLAUD. 

i .  Notions  générales  sur  les  instruments  servant  à  mesurer 
le  temps,  —  Les  instruments  employés  aujourd'hui  à  la  mesure 
du  temps  sont  composés  d'un  appareil  produisant  un  mouvement 
sensiblement  uniforme,  dit  appareil  réglant,  et  d'un  appareil 
moteur  destiné  à  rendre  à  l'appareil  réglant  le  mouvement  que  les 
frottements  peuvent  lui  faire  perdre.  C'est  l'appareil  réglant  qui 
doit  être  regardé  comme  la  partie  essentielle.  A  la  rigueur,  pour 
un  intervalle  peu  considérable,  on  pourrait  se  passer  de  l'appareil 
moteur.  Dans  les  horloges  astronomiques,  le  moteur  est  un  poids, 
et  l'appareil  réglant  un  pendule;  dans  les  chronomètres,  le  mo- 
teur est  un  ressort,  et  l'appareil  réglant  un  balancier  combiné 
avec  un  second  ressort,  dit  spiral  réglant.  Dans  les  horloges  du 
commerce,  on  trouve  des  combinaisons  dans  lesquelles  le  moteur 
est  un  ressort,  et  Tappareil  réglant  un  pendule.  Nous  ne  décrirons 
ici  que  les  pendules  astronomiques  et  les  chronomètres. 

2.  Pendules  astronomiques.  Appareil  moteur,  —  Les  Jig,  i 
et  I  bis  représentent  la  projection,  sur  un  plan  parallèle  au 
cadran,  des  diverses  pièces  qui  constituent  l'appareil  moteur 
d'une  pendule  construite  par  M.  Fénon  pour  la  salle  méridienne 
de  l'observatoire  de  Toulouse;  layîgf.  3  représente  en  coupe  un 
développement  linéaire  de  ce  même  appareil.  La  Jig,  a  repré- 
sente l'ensemble  de  la  pendule. 

Les   diverses   roues   ont  leurs  axes    perpendiculaires   à    deux 


(*)  Cet  article  est  extrait  du  Cours  d'Astronomie  à  l'usage  des  étudiants 
des  Facultés  des  Sciences,  t.  I";  iSgS  (Paris,  Gauthier-Villars  et  fils). 

Le  Tome  I  de  cet  Ouvrage  {Quelques  théories  applicables  à  l'étude  des 
Sciences  expérimentales)  intéresse  au  même  titre  les  physiciens  et  les  astro- 
nomes. Il  traite  :  i"  des  principes  du  Calcul  des  probabilités  et  de  la  combinaison 
des  observations;  a"  de  la  théorie  générale  des  instruments  d'Optique  (théorie  de 
Gauss)  au  premier  et  au  second  degré  d'approximation  (aberrations,  propriétés 
des  pinceaux  lumineux);  S"  des  instruments  en  usage  dans  les  observatoires; 
4"  de  la  mesure  des  angles;  5*  de  l'interpolation.  R. 

J.  de  Pliys.,  3«  série,  t.  IL  (  Février  1890.)  4 


5o  B.  6AILLADD. 

plaques  parallèles  P,  P*,  reliées  invariablemenl  l'une  è  l'autre.  Le 
cadran  C  est  parallèle  à  ces  mentes  plaques  et  leur  est  aussi  inva- 
riablement fixé. 

Dans  la  fig.  i,  on  a  projeté  sur  la  plaque  V  les  pièces  com- 
prises entre  P  et  P',  et  dans  la  fig.  i   bis,   on  a  projeté  sur  la 

Kig.  1  et  I  bû. 


plaque  P  les  pièces  comprises  entre  cette  plaque  P  et  le  cadran  ('.. 
Sur  un  tambour  T  s'enroule  une  corde  convenablement  atta- 
chée à  ce  tambour  par  une  de  ses  extrémités.  L'autre  extri'milë 


instrdmeints  servant  a  mesurer  le  trmps. 


porte  le  poids  moteur.  A  ce  tambour  est  invaiia 


cmcnL  liée  une 
I  pignon  />,  de 

t6  dents.  L'axe  de  ce  pignon  porte  une  roue  diMiiée  R^,  munie 
de  ia4  dénis,  lii(|iiclle  engrène  avec  un  pignon  /jj  muni  de  i  4  dents, 


S  dentée  R,  de  i44  dents, 


dont  l'axe  poilc,  comme  il  sera  expliqué  plus  loin,  un  carré  Qi, 
sur  lequel  se  place  l'aiguille  des  minutes.  Cet  axe  porte  une  roue 
Ri,  munie  de  1 13  dents,  engrenant  avec  un  pignon  pt  muni  de 
14  dents,  de  sorte  que  ce  pignon/))  fait  8  tours  pendant  que  l'ai- 


52 


B.  BÂILLAUD. 


guille  des  minutes  en  fait  un.  L'axe  du  pignon  p^  porte  une  roue 
Ri,  munie  de  io5  dents,  qui  engrène  avec  un  pignon  p^  c|iii  en 

Fig.  3. 


a  14.  Pendant  que  la  roue  R4  fait  2  tours,  liî  pignon  p^^  en  fait  i5, 
et,  par  conséquenl,  pendant  que  Taiguille  des  minutes  fait  1  tour, 


INSTRUMENTS  SERVANT  A    MESURER  LE  TEMPS.        53 

Taxe  du  pignon  p^  en  fait  60.  Cet  axe  porte  à  son  extrémité  s 
l'aiguille  des  secondes. 

L'axe  de  Taiguille  des  secondes  porte  aussi  une  roue  E,  dite 
roue  d^ échappement,  qui  relie  l'appareil  moteur  à  l'appareil 
réglant,  comme  il  sera  expliqué  plus  loin. 

Indépendamment  des  roues  et  pignons  mentionnés  ci-dessus, 
l'appareil  moteur  en  comprend  encore  d'autres,  destinés  à  faire 
marcher  l'aiguille  des  heures.  A  cet  (  ffel,  l'axe  du  pignon  des  mi- 
nutes porte  une  roue  R^  engrenant  avec  une  autre  roue  R^,  de 
même  grandeur  et  du  même  nombre  de  dents.  L'axe  de  la  seconde 
R^  porte  un  pignon  /?3,  muni  de  10  dents,  qui  engrène  avec  une 
roue  R5  qui  en  porte  i5to.  L'extrémité  h  de  l'axe  de  celte  roue 
porte  raiguille  des  heures.  Il  est  manifeste  que,  quel  que  soit  le 
nombre  des  dents  des  roues  R^,  R^,  l'axe  de  l'aiguille  des  heures 
tourne  douze  fois  moins  vite  que  Taxe  de  l'aiguille  des  mi- 
nutes. 

La  roue  Ra  lient  sur  Taxe  du  pignon />2  à  frottement  doux.  C'est 
elle  qui  porte  le  carré  Q|.  De  celte  façon,  le  mouvement  du  tam- 
bour produit  par  le  poids  moteur  se  transmet  à  Taiguille  des 
heures,  le  frottement  doux  de  la  roue  Ra  sur  l'axe  du  pignon  p2 
étant  suffisant,  en  raison  de  la  faible  résistance  opposée  par  le 
mouvement  des  roues  R^  et  R5,  et  de  la  légèreté  de  l'aiguille  des 
heures.  Mais,  si  l'on  fait  tourner  avec  le  doigt  l'aiguille  des  mi- 
nutes, la  roue  R^,  tourne  librement  sur  l'axe  du  pignon  p^»  L'ai- 
guille des  heures  seule  est  entraînée,  ce  qui  permet  la  remise  à 
l'heure. 

Les  trois  aiguilles  sont  représentées  sur  la  Jig,  4?  qui  donne 
l'aspect  du  cadran. 

Dans  la  plupart  des  horloges  du  commerce,  on  a  ramené  les 
trois  aiguilles  à  avoir  le  même  centre.  On  conçoit  aisément  que, 
dans  une  pendule  de  haute  précision,  il  importe  de  diminuer, 
autant  que  possible,  le  nombre  des  pivots,  des  pignons  et  des 
roues. 

3.  Remontage  de  la  pendule,  —  On  remonte  le  poids  en  tour- 
nant le  tambour  en  sens  inverse  de  celui  dans  lequel  la  corde  se 
déroule.  Ce  mouvement  arrêterait  la  marche  de  la  pendule  si  l'on 
ne  disposait  pas  un  mécanisme  tel  qu'une  autre  force,  pendant  le 


54  B.  BAILLAUD. 

remonlagey  pût  actionner  les  rouages.  Les  choses  sont  disposées 
comme  nous  allons  l'expliquer. 

Les  quatre  parties  a,  p,  y,  8  de  \à  fig*  5  représentent  les  dé- 
tails du  tambour  T.  £n  p,  on  voit  une  coupe  de  la  pièce  la  plus 
volumineuse  de  ce  tambour,  sur  laquelle  s'enroule  la  corde  qui 
porte  le  poids  moteur.  L'axe  invariablement  fixé  à  la  pièce  ^  se 
termine  par  un  carré  H,  qui  sert  à  faire  tourner  le  tambour  pour 

Fig.  4- 


le  remontage,  au  moyen  d'une  clef  carrée.  Sur  \^  fig,  i,  ce  carré 
est  représenté,  et  est  en  avant  de  la  figure.  On  voit  qu'à  sa  face 
postérieure,  le  tambour  est  creusé.  Dans  la  cavité  se  loge  une  roue 
d'encliquetage  D,  fixée  au  tambour  au  moyen  de  3  vis,  telles 
que  F. 

Va  fig,  a  donne  une  vue  de  profil  du  tambour.  On  a  placé  en 
arrière  de  ce  tambour  une  roue  d'encliquetage  I,  munie  de  1 6o  dents 
tournées  en  sens  inverse  des  dents  de  la  roue  D.  Cette  roue  est 
libre  sur  le  pivot.  En  arrière  est  placée  la  roue  R|y  qui  compte 
i44  dents.  Cette  roue,  libre  aussi  sur  le  pivot,  est  maintenue  par 
un  chapeau  assujetti  par  une  goupille. 


INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER  LE  TEMPS. 


55 


On  a  représenté  en  a  et  ^  le  mode  de  rattachement  des  roues  I 
et  R|  Tune  à  l'autre  et  au  tambour  T. 


ig.  ,-). 


Ji€UCt 


»J 


A 


K 


Y  représente  la  face  antérieure  de  la  roue  I.  Deux  ressorts  en 
demi-cercle  J,  fixés  par  des  vis  à  celte  face  antérieure,  sont  ter- 
minés par  de  petites  pièces  qui  pénètrent  dans  les  dents  de  la 
roue  D,  que  Ton  a  représentée  aussi  en  ponctué  dans  cette  figure  y, 
pour  plus  de  clarté,  et  forment  encliquetage.  Si  le  tambour  tourne 


56  B.  BAILLAUD. 

dans  le  sens  de  a  flèche  {^fig»  î),  la  roue  D,  qui  lui  est  invaria- 
blemenl  liée,  entraîne  les  pièces  qui  terminent  les  ressorts  J  et, 
par  suite,  la  roue  I. 

En  ô,  on  a  représenté  la  roue  R|  qui  est  censée  superposée  à  la 
face  postérieure  de  la  roue  I.  A  celte  face  sont  fixés,  par  des 
vis  L,  des  ressorts  K  recourbés  qui  se  logent  entre  les  bras  de  la 
roue  R| .  Les  extrémités  de  ces  ressorts  R  viennent  buter  contre 
des  saillies  intérieures  P  de  la  roue  R|.  Ces  ressorts  tendent  à 
faire  tourner  la  roue  R|  ;  mais  son  mouvement  est  limité  par  une 
cheville  R  qui  vient  buter  contre  un  bras  de  la  roue  R|.  Ce  mou- 
vement de  la  roue  R|  tend  à  se  faire  dans  le  sens  de  la  flèche,  c'est- 
à-dire  dans  le  sens  suivant  lequel  le  poids  moteur  tend  à  faire 
tourner  le  tambour,  et  c'est  ce  qui  arrive  quand  on  remonte  le 
poids  moteur.  On  a,  en  effet,  disposé  un  cliquet  q  qui  pénètre  dans 
les  dents  de  la  roue  I  et  qui  la  rend  immobile  pendant  le  remon- 
tage, de  sorte  que,  celle  roue  étant  immobile,  les  ressorts  K,  qui, 
comme  on  va  le  voir,  sont  toujours  tendus,  font  tourner  la  roue  R< . 

Quand  le  poids  moteur  descend,  il  entraîne  la  roue  I  dans  le 
sens  de  la  flèche  et,  par  suite,  tend  les  ressorts  R  autant  que  le 
permet  la  cheville  R. 

On  comprendra  que  la  tension  des  ressorts  R  suffise  à  entretenir 
le  mouvement  pendant  le  remontage,  si  l'on  remarque  qu'en  une 

minute  le  pignon  p^  fait  y"  ^^  tour,  le  pignon  /?i  en  fait  ^  X  -7» 

et  le  tambour  en  fait;;-  x  — ;  X  -77»  environ de  tour.  On 

60        124        144  5ooo 

aura  donc  bien  eu  le  temps  d'effectuer  le  remontage  avant  que  la 
tension  des  ressorts  R  ait  disparu. 

On  a  représenté  en  e  une  projection  en  profil  de  la  roue  I,  des 
ressorts  J  qu'elle  porte  à  sa  face  antérieure  et  des  ressorts  R 
qu'elle  porte  à  sa  face  postérieure. 

4.  Pendule,  —  L'appareil  réglant  est  un  pendule  formé  d'une 
tige  rigide  en  acier,  terminée  par  une  bouteille  cylindrique  de 
même  métal  dans  laquelle  est  une  certaine  quantité  de  mercure. 
Le  coefficient  de  dilatation  du  mercure  étant  environ  seize  fois 
plus  grand  que  celui  de  l'acier,  il  n'est  pas  nécessaire  que  la  hau- 
teur du  mercure  dans  la  bouteille  soit  bien  grande  pour  que  l'on 
obtienne  la  compensation. 


INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER  LE  TEMPS.         5? 
Fig.  6. 


58  B.  BAILLÂUD. 

La  partie  supérieure  de  la  tige  d^acier  est  terminée  par  un 
double  crochet  qui  permet  de  suspendre  le  pendule  à  une  che- 
ville M,  ainsi  qu^on  le  voit  dans  les  diverses  parties  I,  II,  III,  lY 
de  la  fig,  6.  Cette  cheville  M  traverse  une  pièce  rectangulaire  L 
aux  deux  extrémités  de  laquelle  sont  pressées,  au  moyen  d^un  dis- 
positif approprié,  deux  lames  minces  K,  K'  d'acier,  formant  res- 
sorts. Ces  lames  sont  fixées  de  la  même  manière,  à  leurs  extrémités 
supérieures,  à  une  pièce  J  fixée  sur  deux  supports  D,  faisant  corps 
avec  un  support  général  Â  reposant,  par  son  centre,  sur  un  cro- 
chet B  en  fer  forgé,  scellé  dans  le  pilier  de  la  pendule.  Le  support 
général  est  orienté  au  moyen  de  vis  pénétrant  dans  des  trous 
taraudés  C  et  dont  Tune  se  termine  par  une  pointe  qui  s'engage 
dans  un  trou  pratiqué  dans  Tun  des  goujons  de  butée  scellés, 
comme  le  crochet  D,  dans  le  pilier  de  la  pendule. 

Les  parties  les  plus  délicates  et  les  plus  importantes  de  cet  en- 
semble sont  les  attaches  des  lames  K,  K',  soit  à  la  pièce  L,  soit  à  la 
chaise  J.  L'une  d'elles  est  représentée  démontée  à  gauche  de  la 
fig,  V,  et  en  place  à  droite  de  la  même  figure.  P  est  une  cheville 
d'acier  faisant  corps  avec  la  pièce  L.  Cette  cheville  traverse  suc- 
cessivement trois  pièces  libres  :  une  plaque  N  d'acier  trempé,  la 
lame  K  du  ressort,  un  segment  O  en  acier  trempé.  Après  quoi  la 
cheville  P  traverse  encore  une  presse  Q,  qui  serre  tout  le  système 
au  moyen  d'une  forte  vis  R  pénétrant  dans  la  pièce  L.  De  cette 
façon,  le  ressort  est  pressé  et  non  pas  suspendu  à  la  cheville  P,  ce 
qui  aurait  le  grave  inconvénient  que,  sous  l'action  du  poids  assez 
considérable  du  balancier,  le  trou  par  lequel  la  cheville  P  traverse 
la  lame  K  s'allongerait,  et  la  longueur  du  pendule  s'accroîtrait 
avec  le  temps. 

o.  Echappement  de  Reid,  —  L'organe  intermédiaire  entre 
l'appareil  moteur  et  l'appareil  réglant  est  l'échappement. 

Cet  organe,  le  plus  délicat  de  tons  ceux  qui  constituent  la  pen- 
dule, est  formé  de  la  roue  d'échappement  E  des  fig.  i  et  3, 
dont  les  dents  ont  la  forme  générale  indiquée  sur  Isifig.  6,  III. 
Une  platine  en  acier  S  est  fixée  par  deux  vis  et  deux  pieds  à  l'ex- 
trémité de  la  pièce  L.  Sur  cette  platine  sont  montés  deux  res- 
sorts T,  dont  les  extrémités  sont  garnies  de  saphirs  sur  lesquels 
glissent  les  dents  de  la  roue  E.  Le  centre  de  flexion  des  ressorts  T 
coïncide  en  U  avec  celui  des  lames  K,  K'.  Pour  limiter  la  pression 


INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER  LE  TEMPS.         Sg 

exercée  par  les  ressorts  T  sur  les  dents  de  la  roue  ^,  leur  course 
est  limitée  par  des  chevilles  en  or  montées  en  dessous  des  saphirs 
des  extrémités  et  mobiles  dans  les  ouvertures  V,  V  pratiquées  dans 
la  platine  S.  Ces  chevilles  en  or,  au  point  le  plus  bas,  reposent 
sur  des  saphirs  chaussés  dans  la  platine  S  à  la  base  des  ouver- 
tures V,  V,  de  façon  qu'il  n'y  ait  pas  d'adhérence  entre  ces  che- 
\îlles  et  la  platine.  A  chaque  oscillation  du  pendule,  l'extrémité 
de  chacun  des  ressorts  T  passe  d'une  dent  à  une  autre.  Le  balan- 
cier reçoit  une  impulsion  presque  insensible  qui  suffit  à  conserver 
aux  oscillations  leur  amplitude.  Les  oscillations  du  balancier  sont 
ainsi  isochrones  et  le  mouvement  de  l'appareil  moteur  uniforme. 
L'échappement  de  Reid,  que  nous  venons  de  décrire,  marche 
sans  huile.  Il  est  le  plus  parfait  que  l'on  puisse  employer. 

6.  Chronomètres,  Balancier  compensateur.  Spiral  réglant, 
—  Il  nous  suffira  ici  d'indiquer  les  différences  essentielles  entre 
les  chronomètres  et  les  horloges.  Comme  nous  l'avons  déjà  dit 
au  n*'  1,  le  poids  moteur  est  remplacé  par  un  ressort.  D'autre  part, 
le  pendule  est  remplacé  par  un  balancier  animé  d'un  mouvement 
oscillatoire  au  moyen  d'un  ressort  dit  spiral  réglant.  Nous  n'au- 
rons rien  à  dire  des  rouages,  qui  ne  ditièrentde  ceux  des  horloges 
par  rien  d'essentiel.  L'échappement  ne  peut  naturellement  avoir 
identiquement  la  même  forme.  On  lui  a  donné,  dans  les  montres 
et  chronomètres,  bien  des  formes  diverses.  Nous  décrirons  l'é- 
chappement libre  à  détente. 

Le  mouvement  du  balancier  est  produit  par  un  ressort  spiral 
attaché  par  un  bout  au  bâti  du  chronomètre,  par  l'autre  au  balan- 
cier. Celui-ci,  tournant  dans  un  sens  convenable,  enroule  le  spiral 
dont  la  résistance  croissante  arrête  le  balancier,  puis  le  ramène 
en  arrière.  Quand  le  balancier  est  à  sa  position  primitive,  ainsi 
que  le  spiral,  il  la  dépasse,  déroule  le  spiral  dont  l'élasticité  arrête 
de  nouveau  le  balancier,  puis  le  ramène  de  nouveau,  et  ainsi  de 
suite. 

La  durée  des  oscillations  dépend  ordinairement  de  leur  ampli- 
tude, qui  varie  avec  la  température,  avec  l'état  des  huiles,  avec  la 
force  motrice,  etc.  On  a  pu  rendre  cette  durée  indépendante  de 
l'amplitude  en  donnant  au  spiral  réglant  une  longueur  convenable, 
ou  en  terminant  ce  spiral  par  certaines  courbes. 


6o 


B.  BAILLAUD. 


Le  balancier  compensateur  est  un  anneau  formé  de  deux  mé- 
taux inégalement  dilatables  :  intérieurement  de  l'acier,  extérieu- 
rement du  cuivre  jaune.  Il  est  traversé  par  une  lame  d^acier  dite 
barrette,  percée  en  son  centre  d'un  trou  où  passe  l'axe  de  rotation 
terminé  par  des  pivots  très  finement  travaillés  qui  reposent  sur 
des  trous  formés  de  pierres  dures,  rubis  ou  diamants,  dans  les- 
quels on  met  une  gouttelette  d'huile  très  fine.  Ce  balancier  est 
coupé  en  deux  points  opposés,  de  telle  sorte  qu'il  est  formé  de 
deux  arcs  voisins  du  demi-cercle,  fixés  chacun  à  une  extrémité  de 
la  barrette.  Chacun  de  ces  arcs  porte  une  masse  métallique  A  voi- 
sine de  la  coupure  {Jig*  7). 

Fig.  7. 


Si  la  température  s'élève,  l'acier  étant  moins  dilatable  que  le 
cuivre,  chacun  des  demi-anneaux  se  courbe  davantage,  et  la  masse 
qu'il  porte  se  rapproche  du  centre.  Les  oscillations  deviendraient 
plus  rapides.  Mais,  en  même  temps,  la  force  élastique  du  ressort 
diminue,  ce  qui  rend  le  mouvement  plus  lent.  On  conçoit  qu'il 
puisse  y  avoir  compensation.  L'action  des  masses  A  dépend  mani- 
festement de  leur  position  sur  l'anneau,  et  l'on  obtient  la  compen- 
sation rigoureuse  par  tâtonnements  en  déplaçant  convenablement 
les  masses  A. 

Aux  extrémités  de  la  barrette,  on  place  des  masses  B  fixées  par 
des  vis  qui  permettent  de  les  rapprocher  ou  de  les  éloigner  plus 
ou  moins  du  centre.  Ces  masses,  qui  n'influent  pas  sur  la  compen* 
sation,  permettent  le  réglage  en  rendant  le  mouvement  plus  ou 
moins  rapide. 


INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER  LE  TEMPS. 


6i 


7.  Echappement  libre.  —  Le  mouvement  oscillatoire  du  ba- 
lancier se  transmet  au  rouage  par  Tintermédiaire  de  la  roue  d'é- 
chappement {Jig'  8). 

Sur  Taxe  du  balancier  sont  montés  un  cercle  A  évidé  assez  pro- 
fondément de  C  en  D,  et  un  rouleau  B.  Le  cercle  A  porte  un  long 
rubis  E,  et  le  rouleau  B  un  rubis  F  dont  on  expliquera  plus  loin 
Tnsage. 

Fig.  8. 


A  la  platine  du  chronomèlre  est  fixé  un  ressort  détente  GII, 
aminci  à  son  extrémité  G  et  recourbé  en  forme  de  crosse  à  l'ex- 
trémité H.  Ce  ressort  est  pourvu  en  I  d'une  partie  d'acier  dans 
laquelle  est  encastré  un  rubis  sur  lequel  viennent  reposer  succes- 
sivement les  dénis  de  la  roue  d'échappement  R.  Au  ressort  dé- 
tente GH  est  fixé  en  R  un  second  ressort  très  peu  résistant  KL, 
recourbé  en  M  de  manitTc  à  courir  à  peu  près  parallèlement  au 
ressort  détente  et  s'appuyer  librement  en  L  sur  son  extrémité. 

Le  fonctionnement  de  cet  ensemble  apparaît  de  lui-même.  La 
roue  R,  sous  l'action  du  ressort  moteur,  tend  à  tourner  de  R  vers  S. 


62    B.  BAILLAUD.  —  INSTRUMENTS  SERVANT  A  MESURER  LE  TEMPS. 

La  dent  S  repose  sur  le  rubis  I  qui  s'oppose  au  mouvement.  Ce- 
pendant le  balancier,  par  l'action  du  spiral  réglant,  tourne  alter- 
nativement dans  les  deux  sens,  et  entraîne  avec  lui  le  cercle  A  el 
le  rouleau  B.  Supposons  que,  la  position  du  balancier  correspon- 
dant à  la  figure,  le  mouvement  entraîne  le  cercle  et  le  rouleau  dans 
le  sens  de  la  flèche.  Le  rubis  F  soulèvera  le  ressort  ML,  passera  à 
droite  de  ce  ressort,  et  rien  ne  sera  modifié»  Dans  le  mouvement 
inverse,  le  rubis  F  butant  contre  le  ressort  ML,  le  soulève  et  sou- 
lève en  même  temps  le  ressort  détente  GH.  Le  rubis  I  s'écarte  ei 
la  dent  S  échappe.  En  même  temps,  la  dent  R  tombe  sur  le  rubis  Ë^ 
le  repousse,  et  donne  ainsi  au  cercle  A,  et,  par  suite,  au  balancier, 
une  impulsion  qui  lui  restitue  la  vitesse  que  le  choc  du  rubis  F 
contre  le  ressort  ML  et  les  frottements  lui  ont  fait  perdre.  Puis,  le 
ressort  détente  reprenant  sa  position  primitive,  la  dent  T  vient  « 
son  tour  reposer  sur  le  rubis  L 

8.  Ressort  moteur.  —  Le  ressort  moteur  est  un  long  ruban 
d'acier,  travaillé  de  telle  manière  qu'il  s'enroule  de  lui-même  en 
spiral.  Il  est  enfermé  dans  un  barillet  cylindrique,  attaché  par  une 
de  ses  extrémités  à  un  arbre  fixe  concentrique  au  barillet  et  par 
l'autre  au  pourtour  du  barillet.  Si  l'on  fait  tourner  ce  barillet  de 
façon  à  enrouler  le  ressort,  on  augmente  la  courbure,  et,  par  suite, 
le  ressort  tend  à  se  dérouler  en  faisant  tourner  le  barillet  en  sens 
inverse. 

Ce  barillet  remplace  le  tambour  sur  lequel  s'enroule  la  corde  du 
poids  moteur  d'une  horloge  à  poids.  Il  est  naturellement  relié  au 
rouage  par  une  combinaison  semblable  à  celle  qui  a  été  décrite 
pour  les  horloges  (§3),  de  façon  que  l'on  puisse  remonter  le  chro- 
nomètre sans  arrêter  le  mouvement. 

Mais  on  remarque  de  suite  que,  à  mesure  que  le  ressort  moteur  se 
déroule,  sa  force  devient  moindre,  de  sorte  que  l'impulsion  reçue 
par  le  balancier  à  chaque  échappement  diminue.  On  remédie  en 
partie  à  cet  inconvénient  par  l'introduction  d'une  fusée. 

La  fusée,  établie  à  côté  du  barillet,  est  une  sorte  de  tambour 
conique  sur  lequel  est  établi  un  gradin  en  hélice.  Une  chaîne  fixée 
par  une  extrémité  à  la  surface  du  .barillet,  par  l'autre  sur  celle  de 
la  fusée,  est  enroulée  sur  les  deux  surfaces.  A  mesure  que  le  dé- 
roulement du  ressort  fait  tourner  le  barillet,  la  chaîne  s'enroule 


RENARD.  —  BALLONS  PERDUS.  63 

sur  le  barillet  et  fait  tourner  la  fusée.  Au  début,  quand  le  ressort 
moteur  a  toute  sa  force,  la  chaîne  agit  vers  le  sommet  de  la  fusée 
à  une  petite  distance  de  l'axe.  Plus  tard,  quand  la  force  du  ressort 
a  diminué,  la  chaîne  agit  vers  la  base  de  la  fusée  à  une  plus 
grande  distance  de  Taxe,  et  les  choses  sont  calculées  de  telle 
manière  que  le  moment  O  de  la  force  qui  sollicite  la  fusée  soit 
constant. 

C'est,  bien  entendu,  la  fusée  qui  communique  le  mouvement  au 
rouage  par  Tintermédiaire  d'un  tambour  monté  sur  le  même  axe 
et  semblable  à  celui  qui  sert  à  remonter  les  horloges. 


SVR  L'EMPLOI  DES  BALLONS  PEBDUS  POUR  L'EXÉCUTION  DE  MESURES 
MÉTÉOROLOSiaUES  A  TBtS  «BANDES  HAUTEURS; 

Par  m.  le  commandant  RENARD. 

Il  y  a  quelques  mois,  des  recherches  sur  de  nouveaux  vernis  et  de 
nouvelles  enveloppes  très  légères  pour  les  aérostats  m'ont  suggéré 
ridée  de  mettre  à  la  disposition  des  savants  qui  s'occupent  de  l'at- 
mosphère une  sonde  aérienne  peu  coûteuse,  permettant  d'exécuter 
à  très  peu  de  frais  de  nombreuses  mesures  de  toute  nature  (thermo- 
métrie,  actinométrie,  hygrométrie,  électricité  atmosphérique,  com- 
position chimique  de  l'air  des  hautes  régions,  etc.). 

Le  problème  que  je  m'étais  posé  était  le  suivant  : 

Franchir  avec  un  petit  ballon  perdu  de  ioo°*  environ  de  ca- 
pacité les  neuf  dixièmes  de  la  masse  atmosphérique  en  emportant 
un  baromètre  enregistreur  et  un  autre  instrument  à  indica- 
tions continues  (thermomètre,  actinomètre,  etc.). 

Je  tenais  à  ne  pas  dépasser  cette  capacité  de  loo*"^,  estimant 
qu'un  grand  ballon,  dont  les  frais  de  gonflement  et  de  départ  se- 
raient très  élevés,  ne  pourrait  exécuter  que  de  rares  ascensions, 
dont  les  résultats  seraient  nécessairement  incomplets  et  hors  de 
proportion  avec  les  dépenses  faites. 

Quelques  chiffres  donneront  immédiatement  une  idée  de  la  dif- 
ficulté pratique  du  problème. 


64  RENARD. 

La  force  ascensionnelle  de  l'hydrogène  commun  à  la  pression 
de  i^°  par  centimètre  carré  et  à  o°est  sensiblement  égale  à  i*'*,  122. 

Dans  la  région  où  la  pression  est  réduite  au  dixième  de  la  valeur 
précédente,  elle  n'est  plus  que  o''*,!  122,  de  telle  sorte  que  la  force 
ascensionnelle  totale  du  gaz  de  notre  ballon  de  100™^  se  réduit  à 
1 1''*,  220  et  il  faut,  dans  ces  conditions,  enlever  une  enveloppe  de 
loo™''  (*),  deux  instruments  enregistreurs  et  les  appareils  destinés 
à  les  protéger  contre  les  chocs  de  l'atterrissage. 

Pour  résoudre  le  problème  je  me  suis  proposé  : 

1"  De  trouver  une  enveloppe  imperméable  à  l'hydrogène  et  ne 
pesant  que  3o8'"  par  mètre  carré; 

2**  D'alléger  les  instruments  enregistreurs  de  manière  à  les  ra- 
mener à  un  poids  voisin  de  12008'',  ce  qui  peut  être  obtenu  par 
l'emploi  judicieux  de  l'aluminium  dans  les  appareils  Richard; 

3**  De  protéger  ces  appareils  contre  les  chocs  par  un  dispositif 
aussi  léger  que  possible. 

Aujourd'hui  ces  trois  problèmes  sont  résolus. 

I  °  L'enveloppe  pèse  de  4 ^^'  à  5o^'  le  mètre  carré  et  sous  la  pression 
(le  3o"""  d'eau,  quatre  fois  supérieure  à  la  pression  maxima  réelle- 
ment atteinte  dans  noire  ballon,  elle  ne  perd  que  7*'^  d'hydrogène 
par  mètre  carré  en  dix-huit  heures.  Dans  ces  conditions,  un  ballon 
(le  100"^  de  surface  ne  perdrait  en  six  heures  (durée  maxima  d'une 
(expérience)  que  23o*'^  de  gaz,  soit  j^  environ  de  la  capacité  du 
ballon  de  100"*^  (^)  que  nous  proposons. 

C'est  l'imperméabilité  pratique. 

2°  Je  me  suis  occupé  tout  d'abord  du  baromètre  et  du  thermo- 
mètre enregistreurs.  Les  instruments  construits  par  M.  Richard 
pesaient  2''^,  800  chacun  et  j'ai  pu  facilement  ramener  leur  poids  à 
i''*,2oo  environ,  y  compris  leur  boîte  protectrice. 

3®  Pour  protéger  contre  les  chocs  de  l'atterrissage  ces  instruments 
délicats,  je  les  ai  placés  au  milieu  de  cages  d'osier  extrêmement 
hîgères  et  cependant  très  solides  auxquelles  ils  sont  reliés  par  huit 
ressorts  de  caoutchouc  de  7*^°*  à  8"^"  de  longueur  allant  des  huit 


(*)  La  surface  d'un  ballon  de  ioo"«  est  d'environ  100'"'». 

(»)  Un  ballon  sphérique  de  100"'  a  environ  ioo"*i  de  surface. 


BALLONS  PERDUS.  65 

sommets  de  la  cage  aux  huit  sommets  de  la  boîte  qui  renferme  les 
instruments. 

Chacune  de  ces  cages  pèse  moins  de  i''*. 

L^instrument  est  fixé  dans  sa  cage  comme  une  araignée  au  milieu 
de  sa  toile  et  il  est  facile  de  se  rendre  compte  en  laissant  tomber 
l'appareil  de  l'efficacité  du  système  de  protection  dont  il  s'agît. 
D'ailleurs,  pendant  la  descente,  le  ballon  complètement  vidé  et 
faisant  parachute  ne  pourra  pas  tomber  avec  une  vitesse  supérieure 
à  2"  par  seconde,  vitesse  résultant  d'une  chute  libre  de  o",  20,  bien 
inférieure  à  la  limite  d'efficacité  de  notre  protecteur  en  osier. 

De  ce  côté,  il  n'y  a  donc  absolument  rien  à  craindre. 

Ces  divers  problèmes  résolus,  j'ai  arrêté  ainsi  le  projet  de  sonde 
aérienne  à  très  grande  hauteur. 

Diamètre  du  ballon 6"* 

Volume I  iS"* 

Surface i  iS"*" 

Poids  de  l'enveloppe 5,65o 

Filet  (ne  se  rompant  que  sous  un  effort  total  de  Sco*^*).  0,673 

Poids  des  deux  enregistreurs 2,400 

Poids  des  deux  parachocs 2 

Total 10,623 

Dans  ces  conditions,  le  ballon  monterait  jusqu'à  la  région  où  la 
force  ascensionnelle  x  du  mètre  cube  de  gaz  serait  donnée  par  la 

relation 

ii3ar  =  10,628, 
d'où 

X  —  o''*,o94o. 

Comme  la  force  ascensionnelle  A  du  gaz  à  la  pression  de  \^^  par 
centimètre  carré  (pression  normale)  est  de  i''°,i22,  on  en  conclut 
que  la  pression  atmosphérique  dans  la  région  occupée  parla  sonde 

aérienne  au  sommet  de  la  courbe  sera  réduite  à  ^*  ^'*^  ou  o''8,o838 

1,122  ' 

par  centimètre  carré,  soit  à  62""  de  mercure. 

Les  f^  de  la  masse  atmosphérique  seront  franchis. 

La  hauteur  atteinte  (variable  avec  la  température)  sera  voisine 

de  ao*""*. 

/.  de  Phys,,  3*  série,  t.  IL  (  Février  1893.)  5 


•66  RENARD. 

Il  nous  reste  un  mot  à  dire  du  mode  d'opération  : 

1°  Par  beau  temps,  on  réglera  la  force  ascensionnelle  au  départ 
de  façon  à  monter  avec  une  vitesse  moyenne  de  3"  par  seconde  ;  le 
sommet  de  la  trajectoire  sera  alors  atteint  en  deux  heures  en- 
viron. 

Une  légère  fuite  systématique,  trop  faible  pour  arrêter  le  ballon 
avant  sa  zone  d^équilibre,  abrégera  la  durée  du  stationnement  dans 
les  régions  élevées  et  déterminera  une  descente,  dont  la  vitesse 
n'excédera  pas  2™  par  seconde. 

L'expérience  aura  ainsi  duré  en  tout  cinq  à  six  heures.  Quatorze 
à  quinze  mètres  cubes  d^ hydrogène  suffiront  pour  l'exécution, 
le  ballon  se  remplissant  peu  à  peu  pendant  l'ascension  et  conser- 
vant une  force  ascensionnelle  à  peu  près  constante  jusqu'au  mo- 
ment où  il  sera  plein . 

Les  frais  de  gaz  s'élèveront  environ  à  ao*^*",  et  la  dépense  totale 
de  l'expérience  ne  pourra  guère  dépasser  So'^',  y  compris  les  frais 
de  retour  du  matériel  par  les  soins  des  autorités  locales. 

2**  Par  mauvais  temps,  on  recourra  à  la  méthode  si  simple  ima- 
ginée à  Metz,  en  1870,  par  le  colonel  du  Génie  Goulier. 

Le  ballon  entièrement  rempli  sera  lesté  d'un  sac  plein  d'eau, 
dont  l'écoulement  sera  réglé  de  façon  à  élever  la  zone  d'équilibre 
d'environ  3"  par  seconde . 

Dans  ces  conditions,  la  pluie  ou  même  la  neige  pourront  bien 
ralentir  l'essor  du  ballon,  mais  ne  pourront  jamais  l'enrayer  com- 
plètement, et,  une  fois  au-dessus  des  régions  troublées,  l'aérostat 
gagnera  fatalement  la  hauteur  prévue. 

Vine  petite  fuite  déterminera  la  descente,  qui  s'exécutera  dans 
des  conditions  identiques  à  celles  dont  nous  avons  parlé  précédem- 
ment. 

Dans  ce  cas,  le  prix  de  revient  de  l'ascension  pourra  s'élevei 
à  1 5 o*^^  environ,  chiffre  encore  assez  faible  pour  qu'on  puisse  sou- 
vent répéter  ces  essais  par  mauvais  temps,  qui  présentent  un  grand 
intérêt  au  point  de  vue  de  la  répartition  des  températures. 

En  terminant,  nous  tenons  à  faire  remarquer  qu'avec  les  enve- 
loppes ordinaires  des  ballons,  qui  pèsent  environ  o''K,3oo  par  mètre 


BALLONS  PERDUS.  67 

carré,  on  ne  pourrait  exécuter  de  sondages  à  très  grande  hauteur 
qu'au  prix  d'une  dépense  excessive. 

Soit  D  le  diamètre  du  ballon,  et  supposons  que,  comme  précé- 
demment, nous  voulions  l'élever  jusqu'à  la  région  où  la  pression 
est  réduite  à  62""  de  mercure,  et  supposons  en  outre  que  le  ballon 
n'enlève  que  sa  propre  enveloppe. 

Sa  surface  sera  icD^,  et  son  poids 

o,3ooTrD*. 

Son  volume  sera  -^icD'  et  sa  force  ascensionnelle  au  sommet  de 
sa  trajectoire  sera  avec  l'hydrogène 

o,o94ox  ^TcD*. 

L'équilibre  sera  atteint,  si  Ton  a 

o,3oo7rD*  =  0,0940  X  JitD', 


d'où 


D=  -î^  -I9",i5. 
0,0940 


Un  pareil  ballon  aurait  une  capacité  de  8700"*^  environ,  coûte- 
rait très  cher,  exigerait  un  personnel  de  manœuvre  nombreux,  et 
chaque  expérience,  même  par  un  beau  temps,  permettant  de  ne 
gonfler  le  ballon  qu'en  faible  partie,  coûterait  plus  de  Soo^**  d'hj- 
drogène. 

Si  l'on  recourait  au  gaz  d'éclairage,  dont  la  force  ascensionnelle 
n'est  que  les  deux  tiers  de  celle  de  l'hydrogène,  on  aurait 

D  = '^^    ,    =28,60, 

1  X  0,09^0 

ce  qui  donne  un  ballon  énorme  de  12000"*^  de  capacité  et  d*un 
emploi  pratiquement  impossible. 


68 


MARANGONI. 


VABIABIUTÉ  DE  LA  CONSTAHTE  CAPILLAIRE; 
Par  m.  C.  MARANGONI. 

M.  Duclaux  (  *  )  avait  étudié  une  cause  d'erreur  dans  les  mesures 
aréométriques,  et  eu  avait  parfaitement  expliqué  les  phénomènes 
curieux  par  la  variation  de  la  tension  superficielle  du  liquide. 

Dans  le  numéro  de  septembre  1892  de  ce  Journal,  M.  Boris 
Weinberg  démontre,  par  une  autre  méthode,  la  grande  influence 
de  Tétat  de  propreté  de  la  surface  sur  la  valeur  de  la  tension,  ainsi 
que  M.  Quincke  d'abord,  et  moi  ensuite,  nous  l'avons  prouvé. 
Mais,  comme  ces  résultats  ne  semblent  pas  généralement  connus, 
je  vais  décrire  deux  appareils  de  cours,  de  très  facile  construction, 
qui  mettent  en  évidence  les  eflets  surprenants  de  la  tension  et 
qui  jettent  beaucoup  de  jour  sur  la  variation  de  la  constante  capil- 
laire. 

Premier  appareil.  —  Un  cylindre  AB  en  verre  (qui  peut  être 
celui  de  Hope,  pour  le  maximum  de  densité)  porte  une  tubulure 

Fig.  I. 


inférieure  à  laquelle  est  adapté  un  tube  \\Q  coudé  de  haut  en  bas. 
Un  tujau  de  gomme  joint  le  tube  B  à  la  tubulure  inférieure  D 
d'une  bouteille  (telle  que  le  flacon  de  Mariotte).  On  remplit  le 
cylindre  et  le  flacon  d'eau,  et  l'on  plonge  dans  le  cylindre  un  aréo- 
mètre sensible  H  (un  alcoomètre  Salleron,  par  exemple)  et,  pour 


(»)/>«  /  'influence  de  la   tension  superficielle  des  liquides  sur  les  mesures 
aréométriques  {.Journal  de  Physique,  1"  série,  t.  I,  p.  179-204;  1872). 


CONSTANTE  CAPILLAIRE.  69 

quMI  ne  louche  pas  les  parois,  on  Tendle  dans  un  triangle  formé 
de  fil  fin  de  cuivre.  On  pose  enfin  le  cylindre  dans  un  large  réser- 
voir V,  qui  puisse  recueillir  toute  l'eau  du  flacon. 

Manipulations.  —  On  salit  la  surface  de  Teau  du  cylindre  en 
la  saupoudrant  de  saponine  (extrait  de  Saponaria  officinalis)\ 
l'aréomètre  monte  tout  de  suite  do  quelques  degrés.  Qu'on  des- 
cende le  flacon  du  support;  dès  que  le  niveau  baisse,  on  verra  la 
lige  de  l'aréomètre  s'enfoncer,  comme  sur  l'eau  pure.  Si  l'on  place 
de  nouveau  le  flacon  sur  le  support,  Teau  monte,  et  la  tige  s'élève 
sur  le  liquide  au  même  niveau  que  dans  l'eau  salie;  mais,  au  mo- 
ment où  l'eau  déborde  du  cylindre,  la  tige  s'enfonce  tout  à  coup 
comme  si  l'an^omèlre  était  sur  l'eau  pure.  Un  bouchon  E  sert 
pour  arrêter  le  débordement.  Avec  de  la  raclure  de  savon  ou  des 
matières  graisseuses,  on  obtient  les  mêmes  effets,  mais  moins 
frappants.  Ce  qui  surprend,  c'est  la  quantité  minime  de  savon,  ou 
d'autres  impuretés,  qui  suffit  pour  amoindrir  notablement  les 
indications  aréomé triques. 

Pour  les  cours,  il  vaut  beaucoup  mieux,  remplacer  la  tige  en 
verre  par  une  feuille  de  mica  (muscovite);  j'ai  employé  une  feuille 
de  12*^"*  xa*^™  qui  avait  j^  de  millimètre  d'épaisseur.  De  cette 
façon,  l'effet  de  la  poussée  du  liquide  est  minime,  tandis  que 
celui  de  l'action  capillaire  est  beaucoup  augmenté.  Avec  cet  aréo-- 
mètre  capillaire,  au  moment  du  débordement  de  l'eau  salie 
avec  la  saponine,  la  bande  de  mica,  qui  émergeait  totalement  de 
Teau,  se  plongeait  tout  d'un  coup  entièrement,  c'est-à-dire  de 
I  a*^".  On  doit  lester  l'aréomètre  de  façon  que  la  feuille  de  mica 
soit  presque  totalement  submergée  dans  de  l'eau  pure  et  propre. 

Explication,  —  L'eau  mouille  la  tige  ;  la  tension  superficielle  // 
du  ménisque  {fig-  i)  fait  plonger  l'aréomètre  d'un  volume  excé- 
dant celui  qu'exigerait  le  principe  d'Archimède.  Alors  l'excès  de 
poussée  soulève  un  ménisque  aa  dont  le  poids  lui  est  égal.  Toute 
cause  qui  diminue  ou  augmente  la  tension  fait  donc  monter  ou 
plonger  la  lige  de  l'aréomètre  à  partir  du  point  normal  d'affleu- 
rement. Il  suffit  d'approcher  de  la  surface  bien  propre  de  l'eau  un 
pinceau  trempé  dans  de  l'éther  pour  voir  l'aréomètre   s'élever 


tout  d'un   coup;  les  vapeurs   d'éther  sufGseat   pour   beaucoup 
amoindrir  la  tension  de  l'eau  ('). 

Deuxième  appareil-  Autre  dispositif.  —  Voici  un  autre  appa- 
reil  plus  simple  et  plus  commode.  On  découpe  la  calotte  d'une 
cloche  de  verre,  de  lo*"  à  la™  de  diamètre;  on  introduit  le  tube 
N  obtenu  dans  un  cylindre  de  verre  M  {Jig-  s)  qu'on  remplît 


d'eau.  Au  milieu  du  tube,  on  place  Varéomèlre  à  mica,  et  l'on 
salit  la  surface  de  l'eau  avec  de  la  sapunïne.  Quand  on  soulève  le 
tube  sans  le  sortir  de  l'eau,  l'aréomètre  descend;  quand  on 
enfonce  le  tube,  l'aréomètre  remonte.  L'effet  est  le  même  qu'avec 
y  appareil  à  débordement;  ici  c'est  le  tube  qui  ramasse  ou  res- 
titue les  impuretés  de  la  surface. 

Mais  les  expériences  deviennent  plus  intéressantes  si  l'on  sub- 
stitue à  l'aréomètre  une  bulle  de  saponine.  Si  l'on  souffle  une 
bulle  de  solution  de  saponine  (i  pour  loo)  et  qu'on  la  dépose 
dans  Vappareil  à  tube  plongeur,  à  la  surface  de  l'eau  salie  avec 
de  la  saponine,  la  bulle  prend  à  peu  près  la  forme  d'une  demi- 
spbère.  Quand  on  élève  le  tube,  la  bulle  s'aplatit  comme  un  verre 
de  montre  {fig-  3);  quand  on  plonge  le  tube,  la  bulle  s'étrangle 
au  conUct  du  liquide  et  prend  une  forme  qui  approche  d'une 
sphère  entière,  ce  que  j'ai  appelé  bulle  à  la  moresque  {Jig-  4)- 

Discussion  sur  la  forme;  rapport  de  tension.  —  Soient  AEB 


(  ■  )  Voir  d'autres  phéDOmtnes  analogues  dans  mon  Mémoire  :  La  tItuUrina  det 
eottni  {H.  Aeead.  dei  Lineei,  17  aeptembre  1S86). 


CONSTANTE  CAPILLAIRE. 


71 


une  section  méridienne  de  la  bulle  (^fig>  3  et  4))  A.B  le  niveau  du 
liquide;  comme  il  s'agit  de  bulles  de  grand  diamètre,  on  peut 
négliger  la  dépression  de  niveau  à  Tintërieur  des  bulles.  Menons 
la  tangente  AT  au  point  A  et  la  corde  AE.  Soit  Tangle  TAB  =  o>, 

Fig.  3  et  '1. 


"C 


et  soient  i  et  f  les  tensions  de  la  surface  extérieure  et  intérieure 
de  la  bulle  et  des  surfaces  planes  adjacentes.  Au  point  A  sont 
appliquées  quatre  forces;  et,  pour  l'équilibre,  il  faut  que  la  résul- 
tante de  leurs  composantes  horizontales  soit  nulle,  c'est-à-dire 

i'-f-  i'COSOJ  -f-  t'  COS(0 —  i*  =  o, 


d'où 


mais  on  a 


t  I  —  COS  fO 

/'         i-|-cosa> 


.    .   1  I  —  COS  (O 

sin'  -  0)  = 

2  a 

.1  I  -h  COSa> 

COS*  -  (O  = 

•2  •>. 


qui,  divisées  l'une  par  l'aulre,  donnent 


.1  I COSO) 

lanir*  -  o)  =  » 


c'est-à-dire 

(I) 


•2 


I  -t-  COS  tu 


y,  =  tanj;«-(D. 


En  vérifîant  les  différents  cas,  on  a  évidemment,  pour  co  =  o®, 


tang*  -  0)  =  o, 


par  conséquent  C  =  o,  et  l'on  a  une  lame  plane  d'air; 


72  MARANGONI. 

Pour  0)  <  90, 


lang'-  u)  <  I, 
2 


par  conséquent  f  -<  ^,  et  l'on  a  une  bulle  en  verre  de  montre; 
Pour  o>  =  90, 


tang«-aj=  i, 


par  conséquent  f  =  t\  et  l'on  a  une  bulle  hémisphérique; 
Pour  o>  >  90, 


tang*-  («)>  I, 


par  conséquent  f  >  /',  et  l'on  a  une  bulle  à  la  moresque; 
Pour  (0  =  180, 


.  I 
tang'  -  01  =  «, 


par  conséquent  /'  =  o,  et  l'on  a  une  bulle  tangente. 

Pour  avoir  une  lame  plane  d'air,  on  souffle  une  bulle  sur  l'eau 
salie  de  saponine  dans  une  assiette,  puis  on  aspire  l'air  de  la  bulle; 
la  calotte  se  déprime  sans  diminuer  sensiblement  de  base,  puis  se 
détache  du  tube  qui  l'a  soufflée,  et  prend  la  forme  d'un  verre  de 
montre;  mais,  si  l'on  tient  l'extrémité  du  tube  très  près  de  la  sur- 
face et  qu'on  aspire,  la  bulle  se  transforme  en  une  très  jolie 
lame  d'air  plane  et  circulaire.  La  surface  intérieure  étant  cha- 
grinée, cela  indique  que  f  =  o. 

Au  contraire,  pour  avoir  des  bulles  tangentes,  on  prend  une 
assiette  avec  de  l'eau  pure.  On  souffle  à  l'extrémité  d'un  tube  une 
bulle  de  saponine,  on  la  dépose  sur  l'eau  et  on  la  crève,  en  la 
touchant  au  sommet;  la  saponine  s'étale.  On  dépose  une  seconde 
bulle  de  saponine  au  milieu  de  l'auréole  formée,  et  on  la  crève; 
et  ainsi  de  suite  on  en  dépose  huit  ou  dix  successivement.  La  pre- 
mière bulle  est  en  verre  de  montre;  la  deuxième  est  à  peu  près 
hémisphérique;  la  troisième  est  à  la  moresque;  les  suivantes  se 
relèvent  de  plus  en  plus,  et  la  dernière  est  une  sphère  complète 
qui  n'a  pas  d'adhérence  avec  la  surface,  et  y  demeure  tangente 
ou  danse  sur  la  surface  de  l'eau  :  c'est  parce  qu'on  a  /'  =  o.  Les 
gouttes  récentes  d'alcool  qui  surnagent  sur  l'alcool,  les  liquides  à 


CONSTANTE  CAPILLAIRE.  73 

Félat  sphéroïdal  dépendent  de  la  même  cause  :  la  tension  de  la 
surface  qui  soutient  les  gouttes  est  minime  ou  nulle. 
Reprenons  notre  formule  (i) 

j  =tang«-w. 

Comme  il  est  difficile  de  mesurer  eiiactement  Tangle  o),  je  lui  ai 
substitué  le  rayon  de  base  AD  =:  r,  et  la  flèche  DE  =/.  Dans  les 
Jig,  3  et  4)  on  voit  que  Tangleo),  formé  par  la  tangente  et  la  corde, 
a  pour  mesure  la  moitié  de  Tare  AEB,  et  l'angle  EAB  a  pour  me- 
sure la  moitié  de  Tare  EB;  on  a  donc 

EAB  =  i  0). 

2 

Mais  le  triangle  EAD  donne 

DE  1  / 

=-r  =  tang-u)  =  ^; 
DA  °  a  /' 

cette  valeur,  substituée  dans  la  formule  (i),  donne 


formule  fort  simple  et  élégante. 

J'ai  mesuré /et  r,  visant  à  deux  échelles  (verticale  et  horizon- 
tale) les  bulles  par  un  point  fixe,  et  j'ai  corrigé  les  lectures  par  le 
calcul.  J'ai  mesuré  les  tensions  t'  et  f  en  faisant  la  lecture  de 
deux  aréomètres  capillaires  faits  exprès,  dont  l'un  était  dans  la 
bulle,  et  l'autre  en  dehors.  Quand  la  bulle  prenait  la  forme  d'un 
verre  de  montre,  l'aréomètre  extérieur  s'enfonçait  plus  que  l'inté- 
rieur; quand  la  bulle  prenait  la  forme  à  la  moresque,  l'aréomètre 
extérieur  s'élevait  plus  que  l'intérieur.  Voici  quelques  résultats  : 


iji 


DiflTéreoce. 


Bulle  en  verre  de  montre 1,37  0.99  o,38 

»     à  la  moresque 0.86  o,^3  o,63 

Ces  difierences  sont  trop  fortes,  et  il  fallait  en  chercher  les 
causes  ;  les  voici  : 

i**  Dans  le  calcul,  on  suppose  que  l'angle  de  raccordement  du 


74  EKAMA. 

ménisque  avec  la  lige  des  aréomètres  est  nul.  Quincke  a  prouvé 
qu'il  varie  et  qu'il  peut  faire  diminuer  même  de  ^  la  valeur  cal- 
culée de  la  constante  capillaire. 

2°  La  tension  n'est  pas  la  même  sur  toute  la  surface,  comme 
on  suppose  dans  le  calcul;  à  cause  de  la  viscosité  superficielle,  la 
variation  de  tension  est  plus  forte  là  où  l'aire  varie  davantage. 

A  l'intérieur  de  la  bulle,  la  tension  varie  très  peu  ;  c'est  pour- 
quoi  j'ai  interverti  le  rapport  -r*  La  méthode  des  aréomètres  capil- 
laires ne  se  prête  donc  pas  à  des  mesures  exactes;  mais  les  résul- 
tats de  la  formule  (-A  méritent  plus  deconfîance;  elle  donnerait 
des  variations  comme  i  !4* 

Conclusion,  —  La  constante  capillaire  diminue  quand  la  tem- 
pérature augmente;  elle  diminue  aussi  parla  présence  d'impuretés 
ou  de  certaines  vapeurs;  elle  croît,  au  contraire,  quand  l'aire  aug- 
mente. Je  propose  de  substituer  au  nom  de  constante  capillaire 
celui  de  coefficient  de  capillarité  (*). 


RÉFRAGTIOH  DAHS  L'ATMOSPHÈRE. 
Par  m.  h.  ËKAMA. 

Supposons  que  l'atmosphère  soit  composée  de  couches  con- 
centriques et  très  minces,  dans  lesquelles  la  densité  change  sui- 
vant une  certaine  loi,  la  vitesse  de  la  lumière  changera  alors  aussi 
d'une  certaine  manière. 

Soit  /  l'angle  formé  par  un  élément  de  la  trajectoire  et  le  rajon 
vecteur;  on  a 

p     ""  a' 

p  étant  la  vitesse  de  la  lumière  et  a  une  constante  différente  pour 
chaque  trajectoire. 

(•)  Voir  Staderina  dei  coseni,  loc.  cit. 


RÉFRACTION  DANS  L'ATMOSPHÈRE.  76 

Faisons  passer  un  plan  par  le  centre  de  la  Terre  et  un  élément 
de  la  trajectoire,  toute  la  trajectoire  sera  alors  située  dans  ce  plan. 
On  a 


d'où 


r-±—  taugt  —  --, 

dr  ^         /a«  —  p« 

dr  _     v^a*— p*  ^'^  ^     ^* — ^^         t^^  '^^* 

d^  ~  V  d^*  ~~  f*  i'*    dr 


Le  rayon  de  courbure  est 


dr\n^ 


.0  = 


^  dfif  )  do* 


/•a 


.a*  —  v^         ,  a*  —  p*  ,  a^  </p  dv 

pi  pi  pS   dr  dr 


a=  i^coséc/  et  v  n'est  qu'une  fonction  de  /*, 
donc 

('/•  rotr) 


0  sin  I  = 
I 


La  seconde  partie  ne  dépend  que  de  la  position  du  point  et, 
par  conséquent,  les  centres  de  courbure  de  toutes  les  trajectoires 
qui  passent  par  ce  point  seront  situés  dans  un  plan  perpendicu- 
laire au  rayon  vecteur  et  la  distance  du  point  donné  est 


G(  /•)  -h  r^\r) 


Pourr  =  x,  0  sin/ =  ^,^/^, ,  comme  Bravais  (*)  l'a  trouvé  pour 
des  couches  parallèles, 

/e//\«         d'^r        r'-a'^  i  dv\ 

'-^''Kdh)    -"^d^^-^^^^'-dr)^ 


(•)  Ann.  de  Chim,  et  de  Phyt,y  3»  série,  t.  XLVI,  p.  499' 


76  PHILOSOPHICAL  MAGAZINE. 

Comme  p  est  très  grand,  la  trajectoire  aura  la  partie  concave  du 
côté  du  centre  de  la  Terre,  même  quand  3^  <  o. 

Ce  n'est  que  lorsque  ^  est  négatif  et  très  grand,  c'est-à-dire 

quand  la  densité  des  couches  inférieures  de  l'atmosphère  diminue 
très  vite,  que  la  partie  convexe  de  la  trajectoire  pourra  être 
tournée  vers  le  centre. 


PHILOSOPHICAL   MAdAIIHE. 
T.  XXXIV;  2*  semestre  189a. 

Carl  BARUS.  —  The  measurement  of  high  température  (La  mesure  des  hautes 

températures),  p.  1-18. 

Ce  Mémoire,  qui  n'est  que  l'introduction  d'un  travail  plus 
étendu  sur  la  détermination  des  points  de  fusion  des  roches  ignées, 
a  pour  objet  la  graduation  d'un  couple  thermo-électrique  platine- 
platine  iridié  (à  20  pour  100)  par  comparaison  directe  avec  un 
thermomètre  à  air. 

La  mesure  de  la  force  électromotrice  du  couple  s'effectue  en 
l'opposant  à  une  force  électromotrice  connue  et  variable  à  vo- 
lonté prise  sur  le  circuit  de  deux  daniells  préalablement  comparés 
à  un  étalon  Clark. 

L'évaluation  précise  de  la  température  de  la  soudure  chaude 
exige  de  nombreuses  précautions.  Le  réservoir  thermométrique, 
en  porcelaine  de  Bayeux  vernie,  est  une  sphère  portant  aux  deux 
extrémités  d'un  diamètre  horizontal,  d'une  part,  un  tube  de  por- 
celaine relié  au  manomètre,  d'autre  part,  un  tube  cylindrique 
rentrant  d'une  longueur  égale  au  rayon  de  la  sphère.  C'est  au 
fond  de  ce  tube,  et  par  suite  au  centre  du  réservoir  thermomé- 
trique, qu'est  placée  l'une  des  soudures  du  couple.  Un  moufle 
sphérique  concentrique  entoure  le  réservoir;  il  porte  deux  bras 
creux  horizontaux  livrant  passage,  l'un  au  tube  du  thermomètre, 
l'autre  aux  (ils  du  couple  soigneusement  isolés  par  un  enduit  de 
terre  réfractaire.  Ce  moufle  est  mis  en  rotation  autour  de  Taxe 
commun  des  deux  bras.  Il  est  chaufl^é  dans  un  fourneau  cylindre  à 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  77 

réverbère  hémisphérique  par  deux  brûleurs  à  gaz  débouchant  tan- 
gentiellement  aux  parois  du  fourneau;  il  résulte  de  cette  disposi- 
tion un  tourbillon  de  flammes  ayant  un  axe  vertical  passant  par  le 
centre  du  moufle.  Ce  mouvement  gyratoire  combiné  à  la  rotation 
horizontale  du  moufle  assure  une  parfaite  uniformité  de  la  tempé- 
rature à  l'intérieur  du  réservoir  therraométrique. 

Les  résultats  des  expériences  n'ayant  pu  être  représentés  par 
une  formule  simple  avec  une  précision  égale  à  celle  des  mesures, 
Fauteur  a  dû  se  contenter  de  dresser  des  Tables  donnant  les  forces 
électromotrices  du  couple  pour  les  températures  de  la  soudure 
chaude  comprises  entre  i5o**C.  et  1200®  C.  de  l'échelle  thermody- 
namique, la  soudure  froide  étant  à  20®.  La  représentation  gra- 
phique n'a  pas  montré  la  perturbation  qui  devrait  se  produire 
vers  1000®,  d'après  les  formules  données  par  M.  Le  Chatelier 
{Comptes  rendus  des  séances  de  l^ Académie  des  Sciences, 
t.  Cil,  p.  819;  1886). 


Carl  BARUS.  —  TheriDoelectrics  of  platinum-iridium  and  of  platinum-rhodium 
(Propriétés  thermo-électriques  du  platine  iridié  et  du  platine  rhodié),  p.  376- 
38i. 


L'auteur  compare  la  force  électromotrice  du  couple  platine- 
platine  iridié  à  20  pour  100  avec  celles  du  couple  platine-platine 
rhodié  à  10  pour  100  (couple  de  M.  Le  Chatelier).  Les  soudures 
chaudes  des  deux  couples,  fondues  ensemble  pour  assurer  l'égalité 
de  leurs  températures,  sont  chauflees  dans  un  creuset  de  platine 
rempli  de  chaux  calcinée.  Les  soudures  froides  sont  respective- 
ment plongées  dans  des  bains  de  pétrole  isolés.  La  mesure  des 
forces  électromotrices  s'effectue  comme  dans  les  précédentes  ex- 
périences; la  température  se  déduit  de  la  force  électromotrice  du 
couple  platine-platine  iridié. 

La  difficulté  de  maintenir  constante  la  température  des  soudures 
chaudes  pendant  le  temps  nécessaire  pour  les  deux  mesures  de 
force  électromotrice  a  été  tournée  de  la  manière  suivante  :  Le 
creuset  étant  porté  à  une  température  élevée,  on  le  laisse  se  re- 
froidir et  pendant  ce  refroidissement  on  mesure  alternativement 
la  force  électromotrice  de  chaque  couple.  Les  résultats  des  me- 
sures étant  portés  en  ordonnées,  les  temps  en  abscisses,  on  ob- 


78  PHILOSOPHICAL  MAGAZINE. 

lient  deux  courbes,  d'où  il  est  facile  de  déduire  les  forces  électro- 
motrices des  couples  à  ud  même  instant,  c'est-à-dire  pour  une 
même  température  de  la  soudure  chaude.  II  a  été  constaté  que  le 
rapport  de  ces  forces  électromotrices  est  constant  pour  la  tempé- 
rature 20°  des  soudures  froides  et  pour  des  températures  des  sou- 
dures chaudes  allant  jusqu'à  1200®;  ce  rapport  est  0,7724,  la  plus 
grande  force  électromotrice  étant  celle  du  couple  à  platine  rhodié. 
Au-dessus  de  1200^,  le  refroidissement  étant  trop  rapide  pour 
permettre  des  mesures  précises,  M.  Barus  a  dû  effectuer  ces  me- 
sures pendant  le  chauffement  du  creuset;  le  rapport  devient  alors 
0,7774  et  se  maintient  sensiblement  constant  jusqu'à  1700®. 

L'auteur  attribue  la  petite  différence  entre  les  deux  rapports 
aux  dérivations  résultant  de  la  conductibilité  des  gaz  chauds  et  de 
celle  de  la  terre  ré  frac  taire  servant  à  isoler  les  (ils  et  aux  forces 
électromotrices  de  contact  qui  s'établissent  entre  les  (ils  et  leurs 
enveloppes. 

Si  l'on  admet  cette  explication  et,  par  suite,  la  constance  du 
rapport,  réchelle  des  températures^  dé(]nie  par  la  force  électro- 
motrice de  l'un  des  couples  est  alors  la  même  que  celle  qui  est 
définie  par  la  force  électromotrice  de  l'autre.  Il  est  donc  indiffé- 
rent de  se  servir  de  l'un  ou  de  l'autre  couple  pour  l'évaluation  des 
températures.  De  plus,  cette  concordance  des  indications  des  deux 
instruments  semble  indiquer  que  la  relation  entre  les  températures 
qu'ils  définissent  et  les  températures  de  l'échelle  normale  doit 
être  la  même  quel  que  soit  l'intervalle  considéré  et  qu'on  peut  dès 
lors  extrapoler  jusqu'à  1700°  les  résultats  obtenus  par  l'auteur 
dans  ses  expériences  sur  le  couple  platine-platine  iridié. 

W.-H.  BRAGG.  —  The  elastic  médium  method  of  treating  electrostatic  theorems 
(  La  méthode  du  milieu  élastique  pour  la  démonstration  des  théorèmes  d'élec- 
trostaftique),  p.  i8-35. 

L'auteur  a  voulu  montrer  par  un  exposé  méthodique  que  toute 
l'électrostatique  peut  s'établir  aussi  facilement,  en  admettant 
l'existence  d'un  milieu  élastique  qu'en  admettant,  comme  on  le 
fait  ordinairement,  les  actions  à  distance. 

Les  hypothèses  servant  de  bases  sont  :  i^  Il  existe  un  fluide 
parfait  incompressible  (l'éther)  remplissant  tout  l'espace  et  tous 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  79 

les  corps;  2°  dans  certains  corps  (bons  conducteurs),  rien  ne  s'op- 
pose au  mouvement  de  ce  fluide  ;  3"  dans  d'autres  corps  (mauvais 
conducteurs),  le  fluide  ne  peut  se  mouvoir  sans  entraîner  avec  lui 
les  molécules  matérielles;  4^  quand  un  déplacement  se  produit 
dans  ces  derniers,  il  se  développe  une  force  tendant  à  ramener  le 
fluide  dans  sa  position  primitive  et  cette  force  est  proportionnelle 
au  déplacement,  au  nombre  de  molécules  déplacées  et  à  une 
quantité  dépendant  de  la  nature  des  corps  (coeffîcient  de  Maxwell); 
5®  à  une  charge  positive  d'électricité  correspond  uue  augmenta- 
tion de  la  quantité  d'éther  contenue  dans  un  corps;  à  une  charge 
négative  correspond  une  diminution  de  cette  quantité. 

La  méthode  permet  de  se  faire  facilement  une  image  mentale  de 
la  manière  dont  s'accomplissent  les  phénomènes  électriques  et  de 
ce  qu'expriment  les  équations,  de  simplifier  le  raisonnement  ma- 
thématique, de  voir  beaucoup  plus  nettement  que  dans  la  théorie 
ordinaire  la  signification  du  p*buvoir  inducteur  spécifique  et  du 
coefficient  d'élasticité. 

H.-A.  ROWLAND.  —  Notes  00  the  theory  of  the  transformer  (Notes  sur  la  théorie 

des  transformateurs),  p.  5)-57. 

Dans  cette  théorie  on  suppose  ordinairement  que  les  coefficients 
de  self-induction  et  de  mutuelle  induction  des  bobines  des  trans- 
formateurs sont  constants.  Cette  hypothèse  conduit  à  des  conclu- 
sions erronées  et  l'auteur  s'est  proposé  de  traiter  le  problème 
dans  toute  sa  généralité  en  tenant  compte  de  Thjstérésis  aussi 
bien  que  de  la  variation  de  la  perméabilité  magnétique  du  fer. 
Mais  dans  ces  conditions  de  nombreuses  difficultés  mathématiques 
surgissent  et  l'auteur  n*a  pu  traiter  qu'un  petit  nombre  de  cas 
particuliers. 

P.-J.  SMITH.  —  An  air-mercure  pump,  for  raising  mercury  in  différent  kinds  of 
mercurial  pumps  (Pompe  à  air  et  à  mercure  pour  élever  le  mercure  dans  les 
différentes  espèces  de  pompes  k  mercure),  p.  115-117. 

Dans  la  trompe  Sprengel  la  chute  du  mercure  diminue  la  pres- 
sion de  l'air  dans  un  réservoir.  Renversons  la  pompe  et  insufflons 
de  l'air  sous  pression,  par  le  canal  qui  sert  ordinairement  à  mettre 
la  trompe  en  communication  avec  le  réservoir  où  l'on  veut  faire 


8o  PHILOSOPHIGAL  MAGAZINE. 

le  vide.  Cet  air  divisera  le  mercure  en  colonnes  de  faibles  lon- 
gueurs et  le  fera  monter  à  un  niveau  tel  que  la  somme  des  lon- 
gueurs de  ces  colonnes  soit  égale  à  la  hauteur  du  mercure  qui 
exprime  la  pression  de  l'air  employé.  Tel  est  le  principe  de  l'appa- 
reil imaginé  par  Pauteur  pour  faire  passer  automatiquement  le 
mercure  employé  dans  les  divers  genres  de  pompes  du  réservoir 
inférieur  au  réservoir  supérieur.  L'air  comprimé  est  fourni  par 
une  trompe  à  eau. 

E.  WiTHE  SMITH.  —  Note  on  ihe  measurement  of  the  internai  résistance  of  celb 
(Note  sur  la  mesure  de  la  résistance  intérieure  des  piles),  p.  173-177. 

La  méthode  dont  l'exposé  fait  l'objet  de  cette  Note  était  des- 
tinée à  la  mesure  de  la  résistance  intérieure  d'un  accumulateur, 
pendant  sa  charge  ou  sa  décharge.  Le  schéma  des  communica- 
tions pourra  sans  doute  être  facilement  rétabli  sans  figure  en  sui- 
vant les  indications  suivantes  :  Relions  le  pôle  positif  de  l'accu- 
mulateur P  au  pôle  positif  d'une  pile  P|.  Soient  O  un  point  du 
conducteur  de  liaison,  A  un  point  du  pôle  négatif  de  l'accumula- 
teur, B  un  point  du  pôle  de  même  nom  de  la  pile.  Attachons  en  A 
et  O  les  extrémités  d'un  circuit  contenant  une  force  électro- 
motrice Ë  (celle  de  la  machine  servant  à  charger  l'accumulateur) 
et  une  résistance  ri;  en  O  et  B  les  extrémités  d'une  résistance 
dont  la  valeur  m^  est  telle,  que  A  et  B  soient  au  même  potentiel. 

Supposons  maintenant  qu'un  courant  d'intensité  I,  provenant 
d'une  source  extérieure,  circule  de  A  en  B.  La  différence  de  po- 
tentiel entre  ces  points  devient  V,  et  l'on  a 

v>  étant  la  différence  de  potentiel  entre  O  et  A,  Vt  celle  entre  B 
et  O.  Mais  en  exprimant  qu'en  A  et  B  la  somme  algébrique  des 
intensités  dans  les  divers  circuits  qui  aboutissent  en  ces  points  est 

nulle,  on  a 

-       (»  H-  c       p  -+-  E       vt  —  ei        vi 

I  =  — 1 =  — \ i. , 

o  r  bx  mx 

e  étant  la  force  électromotrice  de  l'accumulateur,  b  sa  résistance 
intérieure  ;  e^  et  b^  les  valeurs  des  mêmes  quantités  pour  la  pile  P| . 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  8i 

Eli  tirant  v  et  i'i  de  ces  ëqiiations,  on  obtient 

br\  —  re-bE        mtôi  I -+- miei 

Y  ^:r:   H- — — -  • 

b  -t-  r  nii-h  bi 

Mais,  d'après  le  choiT  qui  a  été  fait  de  la  résistance  /72|,  on  doit 
avoir  \  =:^  o  pour  I  =  o,  c'est-à-dire 

re -^  bE  miet 

o  =  — 


b  -i-  r  /Wi-i-  61  ' 

donc 


V  br  mib\ 


I         b  -h  r       nii 


=  R„ 


Ri  étant  la  résistance  apparente  entre  A  et  B,  résistance  qu^il  est 
commode  de  mesurer. 

Si  maintenant  nous  joignons  O  au  pôle  positif  d'une  pile  P2  de 
résistance  62  et  de  force  électromolrice  €2  et  si  nous  mettons  en 
dérivation  entre  O  et  le  pôle  négatif  C  de  la  pile,  une  résistance  /Wj, 
telle  que  A  et  C  soient  au  même  potentiel,  quand  aucun  courant 
extérieur  ne  passe  de  A  en  C,  nous  avons  |)our  la  résistance  appa- 
rente C  entre  ces  points 

br  niibf 

i\ «  ~.'  —^———  •  — ■ —  —  • 

b  -i-  r    '    /Wj-h  6j 

On  trouverait  pour  la  résistance  apparente  entre  B  et  C 


/nj^t  ntfbi 


nii-^bi        m^-h  ni' 
par  suite 

br      _  Ht  *-  R,-    R^ 

b  -h  r  ~  '1 

égalité  qui  donnera  la  résistance  cherchée  b. 


LIVEING  et  DEWAR.  —  On  the  spcctrum  of  liquid  oxygen,  and  on  the  refractivc 
indices  of  liquid  oiygen,  nitrous  oxide,  and  ethylene  (Sur  le  spectre  de  l'oxy- 
gène liquide  et  sur  les  indices  de  réfraction  de  Toxygène,  du  bioxyde  d*azote,  de 
Téthylénc  liquéfiés),  p.  .tio-:2i5. 

M.  Olzewski,  en  opérant  sur  une  niasse  d'oxygène  liquide 
de  S*"*  d'épaisseur,  n'avait  pu  observer  la  bande  B  que  l'on  aper- 
çoit facilement  dans  le  spectre  d'absorption  de  l'oxygène  gazeux 
sous  de  faibles  pressions.  Avec  une  épaisseur  d'oxygène  liquide 
de  20*^",  MM.  Liveing  et  Dewar  ont  observé  une  bande  en  cet  en- 

J.  de  Phys.,  Z*  série,  t.  II.  (Février  1893.)  6 


HP.  PHILOSOPIIICAL  MAGAZINE. 

droit.  Celle  bande,  ainsi  <:|ue  la  bande  \.  qui  apparaît  déjà  avec 
de  plus  faibles  épaisseurs,  sonl  limitées  très  nettement  du  coté  le 
moins  réfrangible  du  spectre  et  se  fondent  graduellement  du  coté  le 
plus  réfrangibb'.  Dans  le  spectre  d'absorption  de  Toxygène  gazeux, 
la  disposition  de  ces  bandes  est  renversée:  elles  sont  limitées 
nettement  du  crUé  le  plus  réfrangible  et  graduellement  fondues  du 
colé  le  moins  réfrangible.  Cette  disposition  inverse  n'avait  pas 
encore  été  remarqn»^e. 

Les  auteurs  conlirment  l'observation  faite  par  OIzewski  sur  la 
couleur  :  l'oxygène  liquide  a  une  couleur  bleue  qu'il  est  impos- 
sible de  confondre  avec  la  couleur  bleu  indigo  que  lui  communi- 
quent des  traces  d'ozone  liquide. 

Les  indices  de  réfraction  ont  été  déterminés  par  la  méthode  du 
minimum  de  déviation  du  prisme.  A  cause  des  difficultés  des 
expériences,  les  auteurs  n'ont  pu  obtenir  les  indices  de  l'oxygène 
et  de  l'éthylène  que  pour  les  raies  D;  celui  du  premier  corps  à 
son  point  d'ébullition  (  —  i8i")  est  i,i^4;  celui  du  second  à  sa 
température  d'ébullition  (  —  ioo°)  est  i.3d3a.  I^s  indices  du 
bioxyde  d'azote  à  —  go**  sonl  respectivement 

i,3'29     i,33o>     1,3345     1,3378     1 ,32  J7     i,33G8. 

pour  les  raies  C,  D^  F,  G;  la  raie  du  lithium  a  =  6705,  5  et  la 
raie  de  l'iridium  A  =-  {509,6. 


hKVVAR  cl  FLEMING.  Un  the  electrical  résistance  of  pure  mêlais,  alloysand 
non  nietals  at  the  boiiin^-point  of  oxygen  (Sur  la  résistance  électrique  des  mé- 
taux purs,  (les  alliages  et  des  corps  non  métalliques  jusqu'au  point  d'ébullition 
df»  l'oxygène),  p.  SaG-^S-;. 

Dans  le  cas  des  métaux  et  des  alliages,  les  résistances  sont  con- 
stituées par  des  fils  de  5o*^"  à  100*^°*  de  longueur  et  de  o™",i  de 
diamètre,  enroulés  sur  une  mince  plaque  de  mica,  placée  au  fond 
(riin  tube  à  essai,  dans  lequel  se  trouve  le  liquide  destiné  à  main- 
t<înir  le  fil  à  la  température  voulue.  Ces  résistances  sont  mesurées 
à  l'aide  du  pont  de  Whcalstone.  Les  mesures  sont  faites  aux  tem- 
pératures suivantes  :  100"  C.  environ  ;  ao";  o";  — 80"  température 
d'un  mélange  d'acide  carbonique  neigeux  et  d'éther;  —  loo** point 
d'ébullition    de   l'élhylène;    — 18'î**   température  d'ébullition    de 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  83 

Foxygène  sous  la  pression  atmosphérique-,  — 197®  température  d'é- 
bullition  de  l'oxygène  dans  le  vide. 

Les  courbes  obtenues  en  portant  les  températures  absolues  en 
abscisses  et  les  résistances  en  ordonnées  ont,  pour  les  métaux 
purs,  des  formes  telles  que  leurs  prolongements  passent  très  près 
de  l'origine  des  abscisses;  la  résistance  des  métaux  tend  donc  vers 
zéro  en  même  temps  que  la  température  absolue,  résultat  qui  a 
été  admis  par  Clausius,  à  titre  d'hypothèse,  dès  i858.  Les  courbes 
du  fer,  du  nickel  et  de  l'étain,  et  peut-être  du  cuivre,  ont  leur 
concavité  tournée  vers  le  haut;  celles  du  platine,  de  l'or,  du  palla- 
dium et  probablement  de  l'argent  ont  leur  cavité  tournée  vers 
l'axe  des  abscisses;  celles  de  l'aluminium  et  celles  de  presque  tous 
les  alliages  se  confondent  à  peu  près  avec  une  droite. 

En  représentant  la  résistance  à  t^  par  la  formule 

les  auteurs  ont  trouvé  pour  le  coefficient  a  des  valeurs  très  voi- 
sines de  celles  qu'ont  obtenues  MM.  Caillelet  et  Bouty  dans  des 
expériences  analogues  effectuées  jusqu'à  —  loo**. 

Quelques  expériences  faites  sur  des  filaments  de  charbon  de 
lampes  à  incandescence  ont  montré  qu'aux  basses  températures 
la  résistance  du  charbon  varie  dans  le  même  sens  qu'aux  tempé- 
ratures ordinaires,  c'est-à-dire  que  la  résistance  de  ce  corps 
augmente  quand  la  température  s'abaisse. 


E.-H.  GRIFFITHS  et  G.-M.  CLARK.  —.Note  on  the  détermination  of  low  tempe- 
ratures  by  platinum-thermomcters  (Note  sur  la  détermination  des  basses  tem- 
pératures par  les  thermomètres  à  platine),  p.  5i5-5i8. 


D'après  M.  Callendar  (*),  on  a  la  relation 


(I)  T- V-of-ï^ » 

^  '  \I00*  1 


-) 

00/ 


entre    la  valeur  T   de    la   température  exprimée   au    moyen   de 
l'échelle  normale  et  la  valeur  tpt  exprimée  au  moyen  de  l'échelle 


(•)  Phil,  Mag,^  t.  XXXII,  p.  io4,  et  Journal  de  Phytique^  1*  série,  t.  X,  p.  âi3. 


84      COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES, 
fournie  par  la  résistance  du  platine,  c^est-à-dire  définie  par 

(2)  ht=û b- ïoo, 

OÙ  Rq,  Riooi  I^  sûnt  les  résistances  d^un  fil  de  platine  à  la  tempé> 
rature  de  la  glace  fondante,  à  celle  de  Feau  bouillante  et  à  la  tem- 
pérature normale  T. 

Les  auteurs  ont  cherché,  à  Paide  de  ces  relations,  quelle  serait 
la  température  pour  laquelle  la  résistance  R  serait  nulle.  Ils  ont 
trouvé  T  =: — 278",  86  comme  moyenne  des  nombres  fournis  par 
sept  thermomètres  à  résistance  de  platine,  ce  qui  confirme,  au 
moins  pour  le  platine,  Texactitude  de  Phypothèse  de  Clausius. 

Il  résulte  de  cette  remarque  une  simplification  très  importante 
de  la  graduation  des  thermomètres  à  résistance  de  platine.  En  effet, 
il  suffit  de  déterminer  par  expérience  les  valeurs  de  R©  et  Rioo» 
car,  en  faisant  R  =  o  dans  la  relation  (2),  on  a  la  valeur  de  ipt  cor- 
respondante à  ï  =  —  273  et  la  relation  (1)  peut  dès  lors  servir  à 
calculera  en  y  remplaçant  T  par  —  278  et  tpt  par  la  valeur  corres- 
pondante. 

Les  auteurs  se  sont  assurés  qu'en  effectuant  de  cette  manière 
la  graduation  des  sept  thermomètres  qu'ils  ont  étudiés,  les  valeurs 
calculées  de  T  différaient  de  la  température  vraie  de  moins  de  o**,  1 4 
pour  T  =  5o®  et  d'au  plus  o°,44  pour  T  =  1 5o**. 

J.  Blondin. 


COMPTES  REimUS  DES  SËAHCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  8CIEICES  ; 

Tome  CXIII,  2*  semestre  1891. 

I 

SAVbLIËFF.  —  Résultats  des  observations  actioométriques  faites  à  Kief  (Russie }» 

en  1890. 

CROVA.  —  Remarques  sur  la  Communication  de  M.  Savélieff,  p.  ^Bi. 

A  l'aide  de  l'aclinomètre  enregistreur  de  M.  Crova,  M.  Savéliefl' 
a  constaté  qu'en  été  et  en  automne,  la  valeur  absolue  de  l'inten- 
sité calorifique  de  la  radiation  solaire,  par  un  ciel  en  apparence 
bien  pur,  atteint  un  maximum  vers  10*^  du  matin,  un  maximum 
secondaire  entre  i**  et  a**  de  l'après-midi,  et  un  minimum  ver? 
midi. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.      85 

En  automne,  le  minimum  elle  maximum  secondaire  deviennent 
moins  marqués  et  s'efTacent. 

M.  Crova  avait  obtenu  à  Montpellier  des  résultats  analogues. 
L^hiver  et  le  commencement  du  printemps  se  manifestent  par  des 
courbes  symétriques  de  part  et  d^autre  de  l'ordonnée  de  midi. 

C.  DECHARMB.  —  Aimantations  longitudinales  et  transversales  superposées, 

p.  533. 

Quand  on  aimante  longiludinalemenl  une  lame  d'acier,  puis 
qu'on  l'aimanle  transversalement  ensuite,  il  arrive  généralement 
que,  dans  le  spectre  magnétique  obtenu,  la  première  aimantation 
se  trouve  masquée.  Elle  n'a  pas  disparu,  car  il  suffit  de  quelques 
passes  longitudinales  pour  la  rendre  prépondérante  à  son  tour. 
Une  série  d'opérations  alternées  permettent  de  masquer  tour  à 
tour  les  deux  aimantations.  Le  barreau  finit  par  prendre  un  état 
d'instabilité  magnétique  telle  qu'une  faible  passe  suffit  pour  faire 
apparaître  l'un  ou  l'autre  des  deux  spectres.  On  peut,  avec  quelques 
précautions,  obtenir  un  spectre  mixte  où  les  deux  aimantations 
apparaissent  à  la  fois. 

LOEWY  et  PUCSEUX.  —  Détermination  de  la  constante  de  Taberration, 

p.  549  et  p.  1089. 

On  sait  que  l'aberration  annuelle  est  liée  à  la  vitesse  de  propa- 
gation de  la  lumière  et  à  la  longueur  du  demi  grand  axe  de  l'or- 
bite terrestre,  de  telle  sorte  que  la  connaissance  de  deux  de  ces 
grandeurs  permet  de  déterminer  la  troisième.  Les  meilleures 
mesures  de  l'aberration  exécutées  jusqu'ici  conduisent  à  des 
nombres  qui  varient  de  ao'^, 3i  à  20^,54.  Cette  incertitude  a  été 
attribuée  à  Timperfeclion  des  instruments,  à  certaines  lacunes 
dans  la  théorie  du  mouvement  de  la  Terre  autour  de  son  centre 
de  gravité,  à  une  variation  possible  dans  les  latitudes  géogra- 
phiques. 

MM.  Lœwy  et  Puiseux  ont  imaginé  pour  faire  cette  mesure  une 
méthode  indépendante  des  causes  d'erreur  que  nous  venons  de 
signaler.  La  pièce  essentielle  de  leur  appareil  est  un  double 
miroir  plan  taillé  sur  un  même  bloc  de  verre  en  forme  de  prisme. 
Cette  pièce  représente  un  compas  d'ouverture  constante,  grâce 


86      COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

auquel  les  variations  de  distances  d'étoiles  séparées  par  un  grand 
arc  sur  la  sphère  céleste  peuvent  être  évaluées  avec  la  même  pré- 
cision que  les  petits  arcs  compris  dans  le  champ  d'une  lunette. 

La  méthode  consiste  à  mesurer  la  dilTérence  des  arcs  qui  sépa- 
rent deux  couples  d'étoiles  A  et  H,  choisis  de  telle  sorte  que  les 
quatre  étoiles  arrivent  à  la  même  hauteur  à  quelques  minutes 
près,  ce  qui  permet  de  ramener  la  correction  due  au  changement 
de  réfraction  à  moins  d'une  seconde  d'arc.  Grâce  au  choix  conve- 
nable des  coordonnées,  l'écartement  des  composantes  du  couple  A 
est  maximum,  sous  l'influence  de  l'aberration,  quand  la  distance 
du  couple  B  passe  par  un  minimum.  Le  phénomène  inverse  se 
produisant  à  six  mois  d'intervalle,  la  différence  mesurée  a  éprouvé 
une  variation  totale  équivalente  à  quatre  fois  la  constante  cher- 
chée. L'emploi  des  deux  couples  élimine  les  erreurs  tenant  aux 
variations  possibles  de  l'angle  du  prisme  et  à  l'imperfection  de  la 
mise  au  foyer. 

L'ensemble  des  expériences,  dont  la  concordance  a  été  très 
satisfaisante,  a  donné  pour  valeur  finale  de  la  constante  d'aberra- 
tion 

Ce  résultat  présente  un  accord  remarquable  avec  le  nombre 
2(/'',44«">  fourni  par  W.  Slruve,  en  i8/{3. 

IM^INCAHt-].  —  Sur  Téquilibre  des  dicleclriqucs  fluides  dans  un  champ  électrique, 

p.  555. 

D'après  la  théorie  de  M.  von  Helmholtz,  quand  un  fluide 
diélectrique  est  placé  dans  un  champ  électrique,  il  faut,  dans  les 
équations  de  l'Hydrostatique,  introduire  des  termes  complémen- 
taires. 

On  se  trouve  conduit  à  cette  condition  que 


<^ 


doit  être  une  différentielle  exacte,  F  représentant  l'intensité  du 
champ,  k  le  pouvoir  diélectrique,  e  le  volume  spécifique.  Cette 
différentielle  prend  une  valeur  notable  dans  la  couche  de  passage 
qui  sépare  deux  fluides. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.       87 

M.  Poincaré  déduit  de  ces  considérations  Téquation  de  la  sur- 
face de  séparation  des  deux,  fluides  diélectriques;  mais  il  fait 
remarquer  qu'il  serait  nécessaire  de  tenir  compte  de  la  difl'érence 
de  potentiel  qui  peut  exister  à  la  surface  de  séparation  des  deux 
diélectriques. 

M.  BRILLOUIN.        Sur  le  dej^rc  de  complexité  des  molécules  gazeuses,  p.  576. 

Les  raies  spectrales  qui  caractérisent  une  même  vapeur  ont, 
entre  des  limites  de  température  très  étendues,  des  périodes  déter- 
minées qui,  rangées  pour  chaque  vapeur  dans  Tordre  décroissant, 
tendent  vers  une  limite  finie  diflercnte  de  zéro.  On  peut  faire 
trois  hypothèses  sur  la  constitution  de  la  molécule  gazeuse  pour 
expliquer  ce  grand  nombre  de  périodes. 

a.  Les  périodes  résultent  des  mouvements  internes  des  parties 
constituantes  de  la  molécule  et  se  communiquent  à  Téther  sans 
altération.  Cette  hypothèse  conduit  à  admettre  que  la  molécule 
d'un  corps  simple  est  formée  d'un  nombre  très  grand,  mais  limité 
d'atomes  ne  possédant  que  des  mouvements  d'ensemble. 

h.  La  molécule  est  constituée  par  un  petit  nombre  d'éléments 
dont  la  position  relative  est  définie  par  peu  de  variables  indépen- 
dantes. Les  équations  du  mouvement  sont  des  équations  difl'éren- 
tielles  non  linéaires,  comme  celles  du  pendule.  Le  mouvement  se 
décompose  en  une  série  de  ternies  sinusoïdaux  déterminés  par 
les  conditions  initiales. 

c.  La  molécule  formée  d'un  seul  ou  de  plusieurs  atomes  indéfor- 
mables agit  sur  l'éther  à  la  manière  d'un  choc  par  son  déplace- 
ment, et  provoque  des  vibrations  dont  les  périodes  dépendent  de 
la  forme  et  des  dimensions  de  cette  molécule,  mais  non  de  sa 
vitesse.  Chaque  atome  composant  pourrait  ainsi,  sans  dissociation, 
produire  son  système  de  raies. 

COLLEY,   MICHKINE   et    kAZINE.      -    Obscrvatious    actinométriques   faites   à 
Tobservatoire  de  l'Académie  Pelrowsky,  prés  de  Moscou,  p.  (i.io. 

A.  CROVA.       Remarques  sur  les  observations  précédentes,  p.  G.'iî. 

L'intensité  totale  des  radiations  émises  par  le  Soleil  et  difl'usées 


88      COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADfiMIE  DES  SCIENCES. 

par  le  ciel  sur  Tunilé  de  surface  a  été  déterminée  au  moyen  de 
Tactinographe  Richard  frères.  Bien  que  ces  observations  ne  soient 
pas  directement  comparables  à  celles  de  M.  Crova  à  Montpellier  et 
de  M.  Savélieff  à  Kieff,  il  y  a  lieu  de  remarquer  qu'on  observe, 
comme  dans  ces  stations,  deux  maxima  principaux  non  symétriques 
séparés  par  une  dépression  vers  midi,  et  que  ces  maxima  se  rap- 
prochent de  midi  en  automne. 

G.  SIBE.  —  Nouvel  appareil  gvroscopiquc,  p.  G38. 

Lorsqu'un  tore  est  assujetti  à  tourner  autour  de  deux  axes  rec- 
tangulaires entre  eux,  on  ne  peut  obtenir  une  rotation  alternative 
autour  de  l'un  de  ces  axes,  que  si  Taxe  du  tore  s'oriente  parallè- 
lement à  cet  axe,  et  de  façon  que  les  deux  rotations  aient  lieu  dans 
le  même  sens.  M.  Sire  a  vérifié  ce  principe  au  moyen  d'un  tore 
mobile  à  l'intérieur  d'une  chape  susceptible  de  tourner  autour  de 
deux  axes  rectangulaires  entre  eux.  Les  rotations  alternatives  sont 
obtenues  par  l'action  d'une  corde  à  boyau  s'enroulant  d'une  part 
à  volonté  sur  Taxe  qu'on  veut  actionner,  et  d'autre  part  sur  le 
tambour  d'un  |)etit  barillet  à  l'intérieur  duquel  est  disposé  en 
ressort.  Si,  pendant  la  rotation  du  tore,  on  actionne  un  des  axes 
ou  les  deux  à  la  fois,  on  détermine  divers  mouvements  d'oscilla- 
tion ou  de  précession  de  l'axe  du  tore,  vérifiant  le  principe  énoncé 
plus  haut. 

P.  DUHliM.  —  Sur  les  pressions  à  l'intérieur  des  milieux  magnétiques 

ou  diélectriques,  p.  687. 

M.  Duhem  indique  diverses  conclusions  qu'il  a  tirées  de  la 
théorie  de  M.  von  Helmhollz,  sur  les  pressions  au  sein  des  milieux 
magnétiques.  11  trouve  que  la  pression  à  l'intérieur  des  fluides 
magnétiques  est  normale  à  l'élément  pressé  et  indépendante  en 
grandeur  de  son  orientation.  La  densité  est  liée  à  la  pression  par 
une  relation  qui  dépend  du  coefficient  d'aimantation. 

Dans  un  cristal  diélectrique  dépourvu  de  centre,  le  potentiel 
thermodynamique  interne  renferme  un  terme  linéaire  par  rapport 
aux  composantes  de  l'aimantation.  L'étude  de  ce  terme  rend 
compte  des  propriétés  des  corps  p>TO  et  piézo-élcctriques. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.      89 

Dans  un  milieu  diélectrique  laissant  subsister  la  loi  de  Coulomb 
entre  les  conducteurs,  les  lois  des  actions  entre  corps  mauvais 
conducteurs  sont  profondc^ment  modifiées. 

H.  DESLANDRES.  —  Méthode  nouvelle  pour  la  recherche  des  bandes  faibles  dans 
les  spectres  de  bandes.  Application  au  spectre  des  hydrocarbures,  p.  60 1. 

M.  Desiandres  a  proposé  [Comptes  rendus,  1887)  une  loi  géné- 
rale de  répartition  des  bandes  dans  les  spectres  de  bandes.  L'appli- 
cation de  cette  loi  le  conduit  à  attribuer  aux  hydrocarbures  trois 
bandes  nouvelles  faibles  que  l'on  observe  dans  l'arc  électrique 
contenant  du  cyanogène  ou  des  hydrocarbures  et  dans  la  com- 
bustion du  cyanogène.  Divers  auteurs  avaient  précédemment 
attribué  ces  bandes  au  cyanogène. 

Général  DERRÉGACiAIX.  —  Sur  ia  mesure  d'une  nouvelle  base 
(le  la  triangulation  française,  p.  770. 

La  base  choisie  a  été  prise  sur  l'accotement  est  de  la  route  de 
Paris  à  Fontainebleau,  entre  Villejuif  et  Juvisy.  Chaque  terme 
consiste  en  une  chambre  souterraine  en  pierre  dure  de  Lorraine 
fondée  sur  un  fort  massif  de  bélon  et  recouverte  d'uue  dalle  affleu- 
rant le  sol.  Un  pilier  indépendant,  enchâssé  dans  le  béton,  porte 
un  repère  cylindrique  en  platine,  dont  l'axe  définit  Textrémité  de 
la  ligne  mesurée.  Les  dalles  ont  été,  après  l'opération,  recouvertes 
de  pyramides  de  granit.  La  base  est  brisée  aux  trois  septièmes  de 
sa  longueur  à  partir  du  terme  sud  et  Tangle  des  deux  segments 
est  de  14  minutes  centésimales.  La  base  a  été  fractionnée  en 
segments  par  des  dalles  scellées  dans  le  sol  et  munies  de  plaques 
de  cuivre  enchâssées  portant  un  repère. 

L'appareil  employé  est  l'appareil  bimétallique  (cuivre  et  pla- 
tine) construit  par  Rrunner  frères.  Les  règles  ont  été  étalonnées 
par  rapport  au  mètre  international,  au  Bureau  de  Breteuil,  et  leurs 
coefficients  de  dilatation  ont  été  mesurés.  Les  portées  successives 
sont  définies  par  les  axes  optiques  de  microscopes  verticaux  éla- 
blis  sur  l'alignement  de  la  base. 

La  mesure  a  été  efl'ectuée  de  juin  à  août  1890,  sous  la  direction 
de  M.  le  lieutenant-colonel  Bassot  et  de  M.  le  commandant 
DelTorges,  par  les  officiers  de  la  section  de  Géodésie.  La  mesure  a 


90      COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES, 
été  eflectuée  deux  fois  et  les  résullals  suivants  ont  été  obtenus  : 

Première  Seconde 

mesure.  mesure.  Différences. 


mm  mm 

Longueur  du  premier  segment.. .     3o49348,6  3o49336,6        -+-  2,0 

»  du  second  »       ...     1477^53,2  4*77564,1         —10,9 

Somme  des  deux  segments 72>.689i,8  727.6900,7        —  8,9 

Il  y  a  lieu  de  retrancher  4"""  pour  réduire  à  la  ligne  droite  et 
99™"î  8  pour  réduire  au  niveau  de  la  mer.  On  arrive  ainsi  à  la  tem- 
pérature iy°,26  à 

7226™,  799, 


cm 


avec  une  erreur  possible  de  i 

L^ancienne  base  de  Delambre,  de  Melun  à  Lieusaint,  calculée  à 
partir  de  la  nouvelle  base,  ne  diffère  que  de  i*^°*  de  la  valeur  trouvée 
par  Delambre  avec  les  règles  de  Borda.  L'incertitude  due  à  la 
triangulation  atteignant  5*^"^,  il  y  ^  s^ns  doute  des  erreurs  qui  se 
compensent. 

On  a  aussi  calculé,  à  partir  de  la  nouvelle  base,  les  côtés  de 
jonction  de  la  nouvelle  méridienne  avec  les  triangidations  anglaises, 
belges,  italiennes  et  espagnoles.  Les  mesures  françaises  nouvelles 
dépassent  systématiquement  les  mesures  étrangères  de  ëïïoôô  ^^ 
leur  valeur  en  moyenne.  Le  rapport  admis  entre  les  étalons  étran- 
gers et  le  mètre  international  paraît  donc  systématiquement  trop 
faible. 

B.-C.  DAMiËiN.  —  Sur  la  variation  du  point  de  fusion  avec  la  pression,  p.  785. 

:\.u  moyen  d'une  pompe  de  Natterer  à  soupape  d'aluminium, 
M.  Damien  développe  des  pressions  pouvant  atteindre  200  atmo- 
sphères dans  un  appareil  qu'il  a  décrit  précédemment  {Comptes 
rendus,  3  juin  1889).  Les  substances  étudiées  sont  toutes  fusibles 
au-dessous  de  100".  La  température  t  de  fusion  sous  une  pres- 
sion de  p  atmosphères  est  représentée  par  des  expressions  de  la 

forme 

f  -"  tçt-r-  aip  —  \)  —  b(p  —  I)*. 

La  dérivée  -j-  devient  donc  nulle  en  changeant  de  signe  pour 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.      91 

une  pression 

a 


En  même  temps,  conformément  à  la  formule  de  Thomson,  le 
volume  spécifique  du  solide,  qui  était  plus  petit  que  celui  du 
liquide,  doit  devenir  plus  grand.  M.  Damien  a  vérifié  cette  consé- 
quence sur  quelques-uns  des  corps  expérimentés. 

C.  RAVEAU.  —  Sur  la  théorie  de  ia  lumière,  p.  853. 

M.  Raveau  considère  un  milieu  homogène  possédant  une  per- 
méabilité magnétique  sensiblement  constante  en  tonte  direction, 
ce  qui  est  le  cas  de  la  plupart  des  cristaux.  Prenant  pour  axes  de 
coordonnées  les  trois  axes  de  Tellipsoïde  d'induction  électrosta- 
tique, il  exprime  l'énergie  par  unité  de  volume,  et  il  arrive,  en 
suivant  deux  marches  différentes,  à  la  mettre  en  partie  sous  la 
forme  d'une  énergie  cinétique,  en  partie  sous  celle  d'une  énergie 
potentielle  élastique.  II  obtient,  sauf  la  signification  physique  des 
constantes,  une  expression  identique  à  celle  qu'a  donnée  Mac- 
Cullagh  en  fonction  des  composantes  de  l'élongation.  L'énergie 
magnétique  correspond  dans  le  système  de  Mac-Cullagh  à  l'éner- 
gie cinétique,  et  dans  celui  de  MM.  W. -Thomson  et  Glazebrook 
à  l'énergie  potentielle.  M.  Raveau  est  conduit  à  conclure  que  la 
théorie  de  Fresnel  manque  de  rigueur. 

H.  RESAL.  —  Sur  les  expressions  des  pressions  dans  un  corps  élastique  homogène, 

p.  911. 

Lamé,  en  i852,  est  parvenu  à  réduire  de  36  à  2  le  nombre  des 
coefficients  qui  entrent  dans  les  expressions  des  pressions  dont  il 
s'agit.  De  Saint-Venant,  en  i856,  est  arrivé  au  même  résultat 
d'une  manière  plus  simple,  en  considérant  des  plans  et  axes 
d'élasticité.  M.  Resal  en  fournit  une  nouvelle  démonstration  plus 
courte,  en  ayant  recours  aussi  à  la  considération  des  axes  de  symé- 
trie. Il  arrive  aux  formules  connues 

Pxy  =  —  KY^cy»  •  •  *  • 


9-1      COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

Ces  formules  sont  indépendantes  de  Torientation  des  axes  coor- 
donnés. 


H.  POlNCAliK.        Sur  la  théorie  de  Télasticité,  p.  914. 

M.  H.  Poincaré  avait,  dans  la  Théorie  mathématique  de  la 
lum.lérey  écrit  la  fonction  fondamentale  Wa,  qui  définît  Téiasti- 
cité  d'un  corps,  avec  27  coefficients  arbitraires,  au  lieu  de  21. 
M.  Brillouin  i^BulL  des  Sciences  mathématiques,  t.  XIII)  a  con- 
testé la  légimité  de  cetle  extension,  parce  que  la  pression  ^xyne 
serait  plus  égale  à  la  pression  Vyx^  ce  qui  rendrait  impossible 
Téquillbre  du  corps  élastique. 

M.  Poincaré  fait  remarquer  qu'avant  la  déformation  les  trois 
composantes  de  la  pression,  qui  s'exerce  sur  un  élément  de  sur- 
face diii  orienté  perpendiculairement  à  l'axe  des  x,  sont 

—    ,yr^^  "^  Pzxdu), 
d\x 

Après  la  déformation,  les  composantes  de  la  pression  sur  un 
élément  de  même  aire,  orienté  de  même,  sont  déterminées  parles 
relations 

^  =-p,,(,^.7i;  -cj    tv$;  -p..îi, 

"v—  =     "  'Vi*(  *  -f-  T13  "*"  ?5  )    "  "rr^y  "^  ^yztzi  •  •  •  • 

Ces  conditions  sont  remplies  en  négligeant  les  carrés  des  Ç,  et 
l'on  a 

^  xy      »  yx' 

Les  termes  additionnels  ainsi  introduits  n'exercent  pas  d'in- 
fluence sur  la  stabilité  de  l'équilibre. 

MUTIN  et  LEBLANC  -  -  Sur  un  moteur  à  courants  alternatifs^  p.  gSS. 

Les  auteurs  ont  construit  un  moteur  pour  courants  alternatifs 
qui,  sans  commutateur,  utilise  un  courant  alternatif  ordinaire  dé- 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.      93 

bile  par  une  Jigne  unique,  et  dans  lequel  le  couple  développé  est 
indépendant  de  la  vitesse  de  rotation.  L'appareil  se  compose  de 
deux  anneaux,  l'un  fixe  et  l'autre  mobile.  Chacun  d'eux  est  recou- 
vert de  deux  circuits  distincts  symétriques,  comprenant  an  bo- 
bines enroulées  de  telle  sorte  qu'un  courant  y  développe  2/1  pôles 
alternés.  Les  deux  circuits  mobiles  peuvent  être  fermés  respecti- 
vement sur  des  résistances  sans  self-induction,  variables  à  volonté. 
Les  deux  circuits  fixes,  formés  de  conducteurs  de  sections  diffé- 
rentes, sont  montés  en  dérivation  sur  le  courant  alternatif  à  uti- 
liser; l'un  d'eux  est  coupé  par  un  condensateur. 

Les  auteurs  démontrent  qu'en  disposant  convenablement  du 
rapport  des  sections  des  fils  enroulés  sur  les  deux  circuits  fixes,  dr 
la  capacité  du  condensateur,  et  des  résistances  formant  les  circuits 
mobiles,  on  peut  développer  sur  l'axe  de  la  machine  un  couple 
moteur  dont  l'intensité  est  indépendante  de  sa  vitesse.  On  peul 
annuler  les  effets  de  self-induction,  en  intercalant  dans  la  ligne  un 
deuxième  condensateur  de  capacité  déterminée. 

Des  expériences  faites  sur  un  moteur  de  ce  système  ont  justifié 
les  prévisions  théoriques.  Avec  une  génératrice  donnant  une  alter- 
nance de  76  périodes  par  seconde,  le  moteur  a  fourni  environ 
1 1  chevaux,  avec  un  rendement  de  o,';8. 

HATON  DE  LA  GOUPILLIÈRË.  —  Sur  la  durée  de  l'évaporalion 

dans  les  généra  leurs,  p.  977  et  io36. 

M.  Haton  évalue  par  le  calcul  la  vitesse  d'abaissement  du  plan 
d'eau  dans  un  générateur,  lorsque  ce  plan  d'eau  est  descendu  au- 
dessous  de  la  ligne  des  carneaux.  Il  suppose  que  l'alimentation  ;i 
cessé  et  que  la  consommation  de  vapeur  se  continue  de  manièn- 
que  la  pression  conserve  sa  valeur.  Il  faut  tenir  compte  :  1®  de  la 
chaleur  fournie  directement  à  la  surface  de  chauffe  à  travers  In 
paroi  métallique  :  cette  cause  agissant  seule  donnerait  une  éva- 
poration  proportionnelle  à  la  surface  utilisée;  2^  de  la  chaleur 
fournie  parle  métal  rougi  à  la  zone  mouillée  adjacente  :  l'effetde 
cette  seconde  cause  est  proportionnel  au  périmètre;  3"  de  la  cha- 
leur rayonnée  par  la  surface  rougie  vers  le  liquide;  on  admet  qut* 
cette  quantité  de  chaleur  est  proportionnelle  à  la  surface  rougie. 
M.  Haton  indique  l'application  de  ses  calculs  à  divers  types  di^ 
chaudières. 


94      COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

WILD.  -    Sur  un  inclinatcur  à  induction,  p.  990. 

M.  Wild  a  décrit  [Comptes  rendus,  t.  XGVIII,  p.  91)  une  mé- 
thode de  détermination  de  l'inclinaison  magnétique  qui  permet 
d'éliminer  Terreur  provenant  de  ce  que  la  sensibilité  des  galvano- 
mètres employés  varie  avec  Ja  déviation.  Il  a  fait  construire,  pour 
appliquer  cette  méthode,  une  boussole  à  induction  qui  a  été 
installée  en  1890  à  l'observatoire  de  Pawlowsk.  11  [résulte  des 
expériences  faites  que  Tinclinaison  absolue  peut  être  déterminée 
avec  une  erreur  moyenne  de  ±  /\'^o. 

P.  G.VUTHIEK.  —   Sur  un  procédé  de   construction  des  vis  de  haute  précision 
pour  les  appareils  de  mesure  de  la  Carte  du  ciel,  p.  991. 

Pour  corriger  les  erreurs  provenant  de  la  vis  conductrice  et  de 
routll,  M.  Gautier  insuffle  sur  la  vis  construite  à  la  manière  ordi- 
naire une  poussière  très  iine  d'émeri,  puis  il  la  fait  passer  un 
grand  nombre  de  fois  dans  un  écrou  en  cuivre  d'égale  longueur, 
en  ayant  soin  de  la  retourner  bout  pour  bout  à  chaque  passage. 
La  vis  et  Fécrou  se  corrigent  ainsi  mutuellement  et  arrivent  à  une 
grande  perfection.  La  vis  ainsi  corrigée  est  employée  à  tracer  des 
réseaux  pour  la  Carte  du  ciel. 

M.  RRILLOUIN.        Tliéorie  élastique  de  la  plasticité  et  de  la  fragilité  des  corps 

solides,  p.  1054. 

On  suppose  à  tort,  daus  la  théorie  ordinaire  de  l'élasticité,  que 
les  forces  élastiques  sont  liées  aux  déformations  par  des  relations 
linéaires.  En  renonçant  à  cette  hypothèse,  on  peut  étudier  certains 
cas  d'indétermination  correspondant  à  la  rupture  ou  à  l'écoule- 
ment des  corps.  Un  système  de  forces  élastiques  déterminées  ne 
correspond  pas  toujours  à  une  déformation  déterminée.  Quand 
une  déformation  donnée  ne  fait  naître  aucune  réaction  élastique 
dans  un  corps,  l'équilibre  de  corps  est  indiflérent  ou  instable 
pour  cette  déformation.  Si  cette  déformation  n'entraîne  pas  de 
variation  de  densité,  elle  s'accroît  sans  rupture;  le  corps  est  plas- 
tique. Si  cette  déformation  entraîne  une  variation  de  densité,  elle 
provoque  la  rupture  dans  les  régions  de  plus  grande  dilatation 


BULLI^TIN  BIBLIOGUAPHIQUE.  gS 

cubique  :  le  corps  est  fragile.  C^iiand  l'action  déformalrice  est  loca- 
lisée en  un  point,  il  j  a  rupture,  si  une  onde  plane  de  vitesse  de 
propagation  nulle  est  accompagnée  de  variation  de  densité.  La 
théorie  moléculaire  ne  peut  fournir  une  explication  satisfaisante 
des  phénomènes  de  l'élasticité,  si  Ton  n'attribue  pas  des  mouve- 
ments individuels  aux  molécules  dans  Tétat  d'équilibre  des  corps. 

G.  FOUSSEREAI'. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 
Philosophical  Magazine. 

5*  série,  t.  XXXV;  janvier  1893. 

R.  Threlpalle.  — Les  propriétés  électriques  des  corps  purs.  —  I.  Pré- 
paration de  l'azote  pur  et  essais  de  condensatiorij  p.  1. 

H.  RrBENS  et  B.-W.  Snow.  —  Sur  la  réfraction  des  rayons  de  grande 
longueur  d'onde  dans  le  sel  gemme.  La  sylvine  et  la  fluorine^  p.  35. 

Walter  Baily.  —  Notes  sur  la  construction  d'un  tableau  des  cou- 
leurs, p.  46. 

BosAXQUET.  —  Le  mal  des  montagnes;  la  puissance  et  l'endurance, 

P-  47- 

William  Pôle.  —  Vouvelles  données  relatives  au  daltonisme  (III), 
p.  5a. 

Edceworth.  —  Unt*  nouvelle  faron  d'employer  les  moyennes  corré- 
latives, p.  03. 

Sanpord.  —  Une  modification  nécessaire  à  la  loi  d'Ohm^  p.  65. 

RmiNGTON  et  Smith.  —  Expériences  dans  des  champs  électriques  et 
magnétiques,  constants  et  variables,  p.  68. 

Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6*  si^rie,  t.  XXVIII;  février  1893. 

H.  Bouasse.  —  héjlexion  et  réfraction  dans  les  milieux  isotropes, 
transparents  et  absorbants,  p.  i45. 

H.  Lescgbcjr.  —  Recherches  sur  la  dissociation  des  hydratas  salins  et 
des  composés  analogues,  p.  237. 

Wiedemann*8  Ânnalen. 

T.  XLVIII;  n»  1;  iSgS. 

H.  Ébert.  —  Essai  d'une  généralisation  de  la  théorie  de  Maxwell, 
p.  I. 


96  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

G.  QiJiNCKK.  —  Nouveau  genre  d'appareils  de  mesures  magnétiques 
et  électriques^  p.  26. 

F.  IIeerwagen.  --  Méthode  de  zéro  pour  la  mesure  de  la  constante 
diélectrique  des  liquides  conducteurs,  p.  35. 

L.  BoLTZMANN.  —  Phénomène  analogue  aux  anneaux  de  Newton  pro- 
duit par  le  passage  d*ondes  planes  de  Hertz  à  travers  des  lames  mé- 
talliques planes  à  faces  parallèles,  p.  63. 

L.  BoLTZMANX.  -  Sur  un  milieu  dont  les  propriétés  mécaniques  con- 
duisent aux  équations  de  Maxwell  pour  l' électromagnétisme,  p.  7S. 

L.  BoLTZMANN.  —  Quelques  questions  relatives  à  la  théorie  de  Vélev- 
tricité  de  Maxwell,  p.  100. 

lï.-O.-G.  Ellingkr.  —  Indice  de  réfraction  des  rayons  électriques 
dans  r alcool,  p.  108 

Al).  Heydweillër.  —  Électrisation  de  l'air  par  les  décharges  en 
aigrettes,  p.  iio. 

P.  Drl'DE.  —  Addition  à  des  remarques  .sur  le  travail  de  M.  O. 
Wiener  :  Ondes  lumineuses  stationnaires  et  direction  des  vibrations  de 
la  lumière  polarisée,  p.  119. 

P.  Drude.  —  Sur  le  calcul  des  phénomènes  magnéto-optiques,  p.  lau. 

II.  Kayser  et  C.  RuNGE.  —  Sur  les  spectres  de  raluminium,  de  rin- 
dium  et  du  thallium,  p.  1*26. 

H.  Kayser  et  C.  Rungb.  —  Sur  les  spectres  infra-rouges  des  alcalis. 
p.  i5o. 

R.  Waciismutii.  --  Recherches  sur  la  conductibilité  calorifique 
interne  y  p.  i58. 

A.  WiNKELMANN.  —  Sur  la  valeur  absolue  de  la  conductibilité  calo- 
rifique de  l*air,  p.  180. 

C.  Brodman.  —  Modification  de  la  méthode  d'écoulement  par  les 
tubes  capillaires,  appropriée  aux  liquides  très  visqueux,  p.  188. 

Tu.  LONSTEIN.  —  Remarques  sur  le  travail  de  M,  Cantor  :  Sur  le>» 
constantes  capillaires,  p.  '207. 

VV.  Jaegkr.     -  Note  sur  la  purification  du  mercure,  p.  uoS. 


I 

« 


MACÉ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT.  —  MIRAGE.  97 

CORTBIBUTIOR  A  L'ÉTUDE  DU  MIBAftE; 
Par  mm.  J.  MACÉ  DE  LÉPINAY  et  A.  PEROT  («)• 

Lorsque  Fon  cherche,  ainsi  que  Tonl  tenté  Biot  (^)  et  Bra- 
vais ('),  à  compléter  la  théorie  classique  du  mirage  de  Monge,  il 
faut  établir  tout  d'abord  Téquation  générale  d'une  trajectoire  lu- 
mineuse et  pour  cela  partir  d'une  hypothèse  sur  la  loi  de  variation 
de  l'indice  de  l'air  avec  la  hauteur;  or,  aucune  hypothèse  donnant 
des  résultats  simples  n'a  pu  correspondre  à  la  réalité  (*),  toute 
hypothèse  plausible  conduisant  à  des  résultats  extrêmement  com- 
plexes. 

Dans  ces  conditions,  nous  avons  eu  recours  à  l'expérience,  en 
réalisant  un  milieu  analogue  à  celui  dans  lequel  se  produit  le  phé- 
nomène naturel. 

Imaginons  une  masse  d'air  indéfinie,  telle  que  la  température, 
fonction  uniquement  de  la  hauteur  verticale,  soit  sensiblement 
constante  au-dessus  d'un  certain  niveau,  mais  croisse  indéfiniment 
et  de  plus  en  plus  rapidement  de  haut  en  bas.  Un  pareil  milieu 
correspond  bien  à  celui  dans  lequel  prend  naissance  le  mirage,  à 
la  seule  condition  de  l'imaginer  interrompu  par  le  sol.  L'indice, 
dans  ce  milieu  indéfini,  sensiblement  constant  au-dessus  d'un 
certain  niveau,  décroîtra  de  haut  en  bas,  mais  tendra  nécessaire- 
ment vers  une  seconde  limite,  qui  est  Tindice  de  l'air  infiniment 
échaufTé,  c'est-à-dire  l'unité. 

La  courbe  dont  les  abscisses  sont  les  indices,  les  ordonnées  les 
hauteurs  verticales,  est  donc  comprise  entre  deux  asymptotes  ver- 
ticales. 


(»)  Le  .Mémoire  complet  a  paru  dans  les  Annales  de  Chimie  et  de  Physi(]ue, 
6*  série,  t.  XXVII,  septembre  189^ 

(')  Afémoires  de  l'Institut,  t.  X;  1810. 

(')  Société  météorologique  de  France,  p.  227,  280;  1802,  el  p.  r)5 :  i?53.  An- 
nales de  Chimie  et  de  Physique^  3*  série,  t.  XLVI,  p.  492;  i8')G. 

(*)  L'hypothèse  principalement  développée  par  Biol  revient  à  poser 

n^  =  n\  -\-  bz't 

celle  de  Bravais,  à  écrire  /i  =  a  4-  bz. 

J.  de  Phys.f  3"  série,  t.  H.  (Mars  1893.)  7 


9»  MACÉ  DE  LÈPINAY  ET  PEROT. 

Pour  réaliser  ud  milieu  analogue,  nous  avons  transformé  une 
expérience  imaginée  par  Woilaston  ('). 

Supposons  deux  liquides  miscibles  :  au  boutde  quelques  heures, 
il  se  forme  par  diffusion  une  couche  de  mélange,  par  strates  ho- 
rizontales, dans  laquelle  Tindice  varie  d'une  manière  contijiue  de 
la  valeur  correspondant  au  liquide  le  plus  dense  à  celle  qui  cor- 
respond au  plus  léger.  L'analogie  avec  une  masse  d'air  échauffée 
est  complète  et  les  phénomènes  qui  peuvent  s'y  produire  doivent 
obéir  aux  mêmes  lois  générales. 

Woilaston  se  contentait  de  constater  que  si,  plaçant  l'œil  à  une 
faible  hauteur  au-dessus  du  niveau  primitif  de  séparation  des  deux 
liquides,  on  examine  un  objet  délié,  on  en  voit  des  images  mul- 
tiples. Nous  avons  voulu  aller  plus  loin  et  étudier  en  détail  la 
forme  des  trajectoires  lumineuses  dans  un  pareil  milieu. 

Description  de  V appareil  {^),  —  L'appareil  employé  consiste 
en  une  cuve  fermée  par  des  glaces  parallèles,  soutenues  par  une 
armature  de  laiton,  de  i™  de  long  sur  5*^™  de  largeur  et  i5*^"  de 
hauteur.  On  la  remplit  aux  deux  tiers  du  liquide  le  plus  dense  (*), 
et  l'on  achève  avec  le  plus  léger. 

La  lumière  d'un  arc  électrique  traverse  deux  fentes  étroites 
horizontales,  fixées  l'une  sur  la  lanterne,  l'autre  près  de  l'une  des 
extrémités  de  la  cuve.  Distantes  de  5o*^'"  environ,  elles  délimitent 
un  faisceau  plan  qui  se  transforme  dans  la  cuve  en  une  nappe  cy- 
lindrique à  génératrices  horizontales,  dont  la  section  droite  a  la 
forme  de  la  trajectoire  que  l'on  se  propose  d'étudier.  Pour  rendre 
visible  cette  dernière,  nous  immergeons  dans  la  cuve  une  plaque 
de  cuivre  peinte  en  blanc,  portant  une  série  de  traits  noirs  hori- 
zontaux et  verlicaux,  distants  de  i*^".  Cette  plaque  est  disposée 
dans  un  plan  vertical  suivant  une  grande  diagonale  de  la  cuve. 
Dans  ces  conditions,  le  faisceau  cylindrique  qui  traverse  la  cuve 
y  dessine  sa  trace  sous  la  forme  d'une  ligne  lumineuse  que  l'on 


(')  Philosophical  Transactions^  1800. 
(')  Construit  par  M.  Ph.  Pellin. 

(')  I.cs  deux  liquides  doivent   être  aussi   transparents  que  possible  pour  éditer 
les  pertes  de  lumière  par  diffusion. 


MIRAGE. 


99 


peul  rendre  aussi  déliée  (]u'on  le  désire,  pour  efTectuer  une  me- 
sure, ou,  au  contraire,  assez  large  pour  la  rendre  visible  de  loin. 
Il  est  Tacite,  dans  le  premier  cas,  de  relever  ea  deux  ou  trois  mi- 


nutes les  abscisses  et  les  ordonnées  d'une  série  suffisante  de  poials 
d'une  trajectoire  pour  pouvoir  en  étudier  à  loisir  la  forme. 

Il  est  commode,  afin  d'obtenir  successivement  diverses  trajec- 
toires, de  suspendre,  â  peu  de  dislance  de  la  face  d'entrée  de  la 


loo  MACÉ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT. 

lumière  dans  la  cuve,  cl  à  rintérieur,  un  pelit  miroir  mobile  de 
l*extérieur  ijig-  i)*  On  fait  tomber  horizontalemenl  le  faisceau 
lumineux  à  peu  près  au  niveau  de  Taxe  de  rotation  du  miroir. 

Les  liquides  employés  ont  été  parfois  l'eau  et  l'alcool,  le  plus 
souvent,  et  pour  toutes  les  expériences  de  mesures  l'eau  et  une 
dissolution  concentrée  de  sel  marin  (2$^  Baume).  Ces  derniers 
liquides  ont  l'avantage  de  présenter  une  différence  des  indices 
extrêmes  plus  considérables.  Un  inconvénient  secondaire  réside 
dans  ce  fait  que,  le  liquide  le  plus  dense  étant  en  même  temps  le 
plus  réfringent,  le  mirage  artificiel  obtenu  se  produit  en  sens 
inverse  du  mirage  naturel.  Il  suffira,  pour  appliquer  à  ce  der- 
nier les  résultats  de  notre  étude,  de  retourner  toutes  les  figures  qui 
suivront  (*). 

Premiers  résultats.  —  Biot  a  établi,  indépendamment  de  toute 
hypothèse,  les  deux  lois  suivantes  : 

i"  Toutes  les  trajectoires  issues  d'un  même  point  ou  aboutissant 
à  un  même  point  et  contenues  dans  un  même  plan  vertical  se 
coupent  deux  à  deux.  Elles  ont  donc  une  enveloppe  ou  caus- 
tique. 

'>^  La  visibilité  des  objets  et  la  multiplicité  des  images  (mirage) 
dépend  essentiellement  de  leur  position  par  rapport  à  la  caustique 
qui  correspond  aux  trajectoires  aboutissant  à  Toeil  de  l'observa- 
teur. 

Le  problème  général  que  nous  avions  à  résoudre  était  donc  : 
Étant  donné  un  milieu  constitué  par  deux  liquides  superposés  par- 
tiellement didusés,  construire  un  nombre  suffisant  de  trajectoires 
issues  d'un  même  point,  et  déterminer  la  forme  de  leur  enveloppe. 
La  solution  en  est  facilitée  par  cette  remarque  :  pour  un  étal 
donné  du  milieu ,  une  trajectoire  quelconque  est  entièrement 
définie,  comme  forme,  si  l'on  se  donne  l'ordonnée  de  son  point 
(le   mirage.   En   d'autres  termes ,  toutes    les  trajectoires  dont  la 


(')  Le  premier  de  ces  mélanges  permet  de  réaliser  une  élégante  expérience  de 
cours.  L'alcool,  contenant  une  trace  de  fluorescéine,  est  réduit  à  une  couche 
<le  Q*<°  au  plus.  Le  faisceau  plan  de  lumière  convenablement  dirigé  dessine  une 
holle  guirlande  lumineuse,  due  à  une  succession  de  mirages  et  de  réflexions 
totales. 


MIRAGE.  i«i 

tangente  horizontale  est  au  même  niveau  sont  identiques  de  l'orme. 

La  première  mélbode  emplo;yée  est  peu  précise,  mais  elle  met 
en  évidence  les  principaux  faits  sur  lesquels  nous  devrons  porter 
notre  attention. 

I>a  Tonne  d'un  certain  nombre  de  trajectoires  ay^al  été  relevée, 
nous  en  construisons  des  gabarits,  li  est  alors  facile  de  dessiner 
une  série  de  trajectoires  issues  d'un  même  point  quelconque  P,  et 
d'obtenir  des  figures  telles  que  la  suivante  (  fig.  a). 


Fig.  ; 


Celte  figure  est  instructive,  car  elle  met  en  évidence,  par  la 
série  des  points  d'intersection  des  trajectoires  voisines,  prises 
denz  à  deux,  a,  p,  y,  S,  e,  la  forme  de  la  caustique  (que  l'on  a 
jugé  inutile  de  tracer),  et  la  manière  assez  inattendue  dont  elle 


102  MACÉ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT. 

est  engendrée.  Parmi  les  conséquences  de  celle  construction  gra- 
phique, nous  indiquerons  les  suivantes,  dont  plusieurs  sont  fort 
différentes  de  celles  de  la  théorie  de  Biot. 

I**  La  caustique  est  formée  de  deux  branches  ^A,  ^B,  présen- 
tant en  p  un  point  de  rebroussement.  D^aillenrs,  parmi  toutes  les 
trajectoires  issues  de  P,  celle  qui  a  son  point  de  mirage  en  P  forme 
la  limite  entre  les  trajectoires  qui  ont  leurs  points  de  mirage  à 
droite  de  Taxe  des  z,  engendrant  par  suite  la  branche  considérée  de 
la  caustique  et  celles  qui,  ayant  leurs  points  de  mirage  à  gauche 
de  cet  axe,  engendrent  la  branche  de  la  caustique,  symétrique  de 
celle-ci  par  rapport  à  l'axe  des  z.  La  branche  supérieure  de  la 
caustique  lui  est  donc  asymptote. 

2,^  La  partie  descendante  ^B  de  la  caustique  existe  même  dans 
un  milieu  indéfini  et  est  engendrée  par  une  série  de  trajectoires 
qui  traversent  toutes  la  branche  supérieure  de  la  caustique. 

3**  Cette  dernière  remarque  est  importante.  Si  nous  cherchons, 
en  effet,  les  trajectoires  qui,  issues  d'un  point  quelconque  pris 
à  rintérieur  de  la  caustique,  peuvent  aboutir  en  P,  où  nous 
supposons  placé  l'œil  de  l'observateur,  nous  en  trouvons  tout 
d'abord  deux  qui  sont  tangentes  à  la  branche  supérieure  ^A  de 
la  caustique;  mais  nous  en  trouvons  une  troisième,  qui  traverse 
la  branche  ^A  de  la  caustique,  et  vient  toucher  la  branche  ^B 
de  cette  dernière.  Donc,  dans  un  milieu  indéfini,  le  phéno- 
mène  normal  du  mirage  comporte  la  production  de  trois 
images. 

4"  Le  lieu  des  sommets  des  trajectoires  est  asymptote  à  la  tra- 
jectoire limite  émergente  PE.  Sa  forme  est  bien  éloignée  de  celle 
que  lui  attribue  Biot. 

Etude  du  mirage  par  la  méthode  des  courbes  auxiliaires,  — 
Il  importait,  pour  compléter  cette  première  étude,  de  pouvoir 
déduire  des  quelques  trajectoires  directement  observées,  toutes 
celles  dont  on  peut  avoir  besoin.  La  méthode  imaginée  à  cet  effet 
a  l'avantage  de  permettre  de  discuter  le  phénomène  dans  ses 
détails. 

Nous  considérons  à  cet  effet  une  première  surface  S©  telle  que 
son  intersection  par  un  plan  vertical,  j^  ==  6,  soit  la  trajectoire 
qui  mire  au  niveau  b.  Nous  achèverons  de  la  définir  si  nous  assu- 


MIRAGE.  loS 

jettissODS  chaque  trajectoire  à  avoir  son  sommet   (ou  point  de 


mirage)  dans  le  plan  zOy  (au  point  y=:z^b).  Cette  surface,  à 


io4  MACÉ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT. 

une  seule  nappe,  peut  être  avantageusement  figurée  par  ses 
courbes  de  niveau  dont  chacune  se  trouve  déterminée  par  autant 
de  points  que  l'on  a  observé  de  trajectoires  mirant  à  un  niveau 
supérieur  à  sa  cote. 

Toutes  ces  courbes  rencontrent  normalement  le  plan  des  yOz 
et  ont,  en  ce  point,  un  rayon  de  courbure  égal  à  celui  de  la  tra- 
jectoire qui  mire  à  ce  niveau.  On  n'en  a  figuré  que  la  moitié, 
celle  qui  est  à  droite  du  plan  de  symétrie  zOy  (eau  et  dissolution 
saturée  de  sel  marin  ;  niveau  initial  de  séparation  des  deux  liquides  : 
9*^,  70;  durée  de  la  diffusion  :  trois  heures).  On  voit  de  suite  que 
la  considération  de  cette  surface  nous  permet  de  relever  la  forme 
d'une  trajectoire  quelconque,  définie  par  l'ordonnée  de  son  point 
de  mirage. 

Nous  pouvons  aller  plus  loin.  Soit,  en  effet,  à  étudier  le  phéno- 
mène (trajectoires,  caustique,  etc.),  qui  correspond  au  cas  d'un 
point  lumineux  situé  à  une  hauteur  z  ^  c.  Nous  sommes  natu- 
rellement conduits  à  déplacer  horizontalement,  dans  son  propre 
plan,  chacune  des  trajectoires  qui  engendrent  S©,  de  telle  sorte 
que,  pour  chacune  d'elles,  un  point  d'ordonnée  cse  trouve  amené 
dans  le  plan  zOy,  Nous  engendrerons  ainsi  une  nouvelle  surface, 
Se,  surface  à  deux  nappes,  puisque  chaque  trajectoire,  mirant  à 
un  niveau  supérieur  à  c,  possède  deux  points  d'ordonnée  c  (*  ). 

Pour  effectuer  cette  transformation  et  déduire  des  courbes  de 
niveau  de  So  celles  de  S<r,  il  suffit  d'imaginer  qu'après  avoir  com- 
plété la  Jlg.  3  en  la  doublant,  on  transporte  en  bloc,  parallèle- 
ment à  l'axe  desx,  l'ensemble  de  tous  les  points  cotés  qui  se  trou- 
vent sur  chaque  parallèle  à  cet  axe,  et  cela  jusqu'à  ce  que,  pour 
chacune  d'elles,  l'un  et  l'autre  des  deux  points  de  cote  cse  trouve 
amené  sur  l'axe  des  y.  Ce  sont  autant  de  points  cotés  de  la  nou- 
velle surface.  Nous  avons  effectué  cette  construction  (Jig'  4)  dans 
le  cas  de  c  =  8*^,25,  mais  n'avons  figuré  que  la  moitié  de  la  sur- 
face, celle  qui  se  trouve  à  droite  du  plan  de  symétrieyOz. 

La  discussion  suivante  montrera  le  parti  que  l'on  peut  tirer  de 
la  considération  de  cette  surface.  Nous  prendrons,  dans  chaque 


(')  Ces  deux  nappes,  tangentes  au  plan  y  =  c^  se  raccordent  dans  ce   plan,  le 
long  de  la  trajectoire  qui  mire  à  la  hauteur  c. 


MIRAGE.  io> 

cas,  des  exemples  numériques,  mais  nos  conclusions  n'en  seront 
pas  moins  (générales. 


A.  Propoflons-nouB  tout  d'abord  de  construire  la  ou  les  tra- 


io6  MACÊ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT. 

jectoires  qui  font  voir  à  l^observaleur  dont  l'œil  est  situé  en 
P(^x  ^=  Oj  z  =  8*, 25)  un  point  M  d'un  objet  dont  les  coordonnées 
sont,  par  exemple,  x  =  54*^,  z  =  'j^.  Nous  devons  chercher  toul 
d'abord  sur  la  surface  S^leou  les  points  dont  les  coordonnées  sont 
celles  du  point  M  donné;  nous  trouvons  qu'il  est  unique,  et  nous 
le  désignerons,  sur  \di  fig,  4»  par  la  même  lettre  M. 

La  troisième  coordonnée  de  ce  point  de  la  surface  étant 
y  ■=.  10*^,68,  nous  en  concluons:  i°  qu'il  n'existe  qu'une  seule  tra- 
jectoire contribuant  à  faire  voir  le  point  considéré,  dont  l'image 
est  par  suite  unique;  2°  que  cette  trajectoire  a  son  point  de  mi- 
rage à  la  hauteur  io,68. 

B.  Supposons  qu'il  s'agisse  d'effectuer  la  même  construction 
pour  un  point  A,  dont  les  coordonnées  sont  x  =  54*^,  z  -—  5*^. 
Nous  trouvons  que  sur  la  courbe  de  niveau  5^5  existent  trois 
points  d'abscisse  54^,  dont  les  troisièmes  coordonnées  sont  : 
^1  =  8'^,32;^2=  9*^,o8;  ^3=  10*^,  26.  Nous  en  concluons  qu'il 
existe  trois  trajectoires  différentes,  susceptibles  de  faire  voir 
de  P  le  point  A  considéré,  trajectoires  dont  les  hauteurs  des 
points  de  mirage  sont  ^i,  y 2^  y^,  et  qu'il  est  facile  de  construire  : 
ce  sont  les  trajectoires  A|,  A2,  A3  de  la  /ig,  5. 

C.  Proposons-nous  de  déterminer  la  forme  de  la  caustique  ou 
enveloppe  des  trajectoires  issues  de  P.  Il  faut,  pour  qu'un  point 
C  de  coordonnées  x^^  z^  soit  un  point  de  cette  enveloppe,  qu'en 
effectuant  la  même  construction  deux  des  trois  trajectoires  obte- 
nues soient  confondues.  Il  faut  par  suite  que,  sur  la  fig.  4)  ^^ 
droite  x  =.  Xt  soit  tangente  à  la  courbe  de  niveau  js  ==  2< .  Nous 
sommes  donc  conduits  à  mener  des  tangentes  parallèles  à  l'axe 
des  y  à  chaque  courbe  de  niveau  et  à  déterminer  leurs  points  de 
contact.  Les  coordonnées  x  et  2  de  l'un  quelconque  de  ces  points 
sont  celles  d'un  point  de  la  caustique.  Le  lieu  ainsi  obtenu  est 
tracé  en  traits  et  points  sur  la/lg,  4»  Cette  courbe  est  tangente  à 
l'une  des  courbes  de  niveau,  qui  présente,  au  point  de  contact,  un 
point  d'in flexion  à  tangente  parallèle  à  O^. 

D.  Nous  pouvons  aller  plus  loin  et  voir,  dans  chaque  cas, 
quelles  sont  les  orientations  des  images  d'un  objet  donné.  Nous 
remarquerons  à  cet  effet,  avec  Biot,    qu'une  image  donnée  est 


MIKAGË.  107 

droite  si  les  deux  trajectoires  de  même  nature,  partant  des  extré- 
mités de  Tobjet  et  aboutissant  à  l'œil  de  l'observateur,  ne  se  ren- 
contrent pas  dans  celte  partie  de  leurs  trajets;  elle  est  renversée 
si  elles  se  croisent  dans  ce  même  intervalle.  Nous  considérons  à 
cet  effet  un  objet  vertical  AB,  tout  entier  compris  à  l'intérieur 
de  la  caustique,  et  dont  les  coordonnées  des  extrémités  sont,  pour 
A,:r  =  54*",  z  =  5^;  pourB,  x  =  54^,  z  =  5*^,5.  Soient  Ai,  A2,  A3, 
B|,  Bj,  Bj  les  points  figuratifs  correspondants,  dont  les  troisièmes 
coordonnées  sont  j, ,  y^,  y^  ;  J p  ri»  Xz' 

Cherchons  à  construire  les  parties  des  trajectoires  aboutissant 
à  P,  comprises  entre  les  extrémités  de  l'objet  el  ce  point.  Pour 
les  trajectoires  qui  correspondent  (Jig'  4)  aux  points  A2  et  B2 
situés  à  l'intérieur  de  la  courbe  figurative  de  la  caustique,  ESF, 
nous  devrons  déterminer  les  intersections  des  parallèles  de  Taxe 
des  X  menées  par  ces  points  avec  les  courbes  de  niveau  qu'elles 
rencontrent  entre  A2B2  et  l'axe  des  y.  Pour  Tune  d'elles  (de 
cote  7*^),  les  points  de  rencontre  a',  P'  ont  même  x  et  même  z; 
ces  coordonnées  communes  sont  donc  celles  du  point  de  ren- 
contre de  ces  deux  trajectoires,  qui  donneront  naissance  à  une 
image  renversée.  Si  l'on  effectue  la  même  construction  pour  Ai 
et  B|  ou  A3  et  B3,  situés  en  dehors  de  la  même  courbe  ESF,  on 
ne  trouvera  pas,  dans  la  même  région,  de  courbe  de  niveau  dont 
les  points  de  rencontre  avec  les  trajectoires  aient  même  abscisse  : 
ces  trajectoires  donnent  naissance  à  des  images  droites. 

Lorsqu'il  existe  trois  images  d'un  objet,  une  seule  est  donc 
renversée,  les  deux  autres  droites.  Comme,  d'ailleurs,  la  Irajcctoire 
qui  correspond  à  A2  a  son  ordonnée  du  point  de  mirage  intermé- 
diaire entre  celles  des  trajectoires  correspondant  à  Ai  et  A3,  sa 
direction  en  P  est  intermédiaire  entre  celles  des  deux  autres. 
L'image  renversée  est  toujours  comprise  entre  les  deux  images 
droites. 

WoUaston  avait  observé  l'existence  de  trois  images  (liquides 
superposés),  mais  la  théorie  qu'il  donne  du  mirage  est  complète- 
ment insuffisante. 

Pour  achever  de  mettre  en  évidence  les  particularités  des  phé- 
nomènes que  nous  venons  d'étudier,  nous  avons  déduit  la  Jig,  5 
de  la  figure  précédente  et  construit^  dans  le  cas  de  l'objet  AB  que 
nous  avons  considéré,  les  six  trajectoires  participant  à  la  forma- 


lolt  MACE  DE  LÉPINAÏ  ET  PEROT. 

lion  de  ses  images.  Celle  figure  melnettemeni  en  évidence  un  fait 
important.  Des  trois  images  obtenues,  celle  qui  est  la  plus  déviée 
(du  cAlé  du  milieu  le  moins  réfriogent)  est  constituée  par  deux 

Fig.  5. 


1 

V            f^^ 

mm. 

^m 

^M 

n 

■H 

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SBH 

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•           ■* 

!•,«      ? 

'           ,* 

trajectoires  qui  aboutisseat  en  P  sous  des  angles  d'incidence  très 
voisins.  Elle  est  donc  toujours  très  aplatie. 


Rôle  du  sol  dans  te  mirage  naturel.  —  Si  nous  voulons  ap- 
pliquer au  mirage  naturel  les  conséquences  de  notre  étude,  nous 
devrons  nécessairement  tenir  compte  de  la  présence  du  sol,  qui 
les  modifie  notablement.  Nous  supposerons  à  cet  cfTel  que,  dans 
la  Jig.  5,  la  ligne  onduli^e  représente  la  surface  du  sol,  que  nous 
devons  imaginer  situé  au-dessus  de  cette  ligne,  puisque,  pour  ap- 
pliquer cette  figure  au  mirage  naturel,  nous  devons  la  supposer 
retournée.  Soit  l'LL'  la   trajectoire  dont  le  point  de  mirage  se 


MIRAGE.  lOi) 

trouve  au  niveau  du  sol.   L'espace  situé  à  droite  de  la  verticale 
passant  par  P  se  trouve  partagé  en  plusieurs  régions  : 

1®  Dans  l'espace  i  situé  entre  le  sol  et  la  partie  LL'  de  cette 
trajectoire  limite  à  droite  de  son  point  de  mirage,  aucun  objet  ne 
sera  visible  de  P,  car  toutes  les  trajectoires  correspondantes  sont 
arrêtées  par  le  sol. 

2**  Dans  tout  l'espace  2  compris  à  gauche  de  cette  mémo 
branche  lAJ  de  la  courbe  limite,  mais  en  dehors  de  la  caustique, 
les  objets  sont  vus  simples  et  droits. 

3''  Dans  l'espace  3  intérieur  à  la  caustique,  mais  à  gauche  de  la 
trajectoire  limite  LL',  les  objets  donneront  trois  images,  dont  une 
renversée  intermédiaire  entre  les  autres. 

4°  EnGn,  dans  l'espace  4  intérieur  à  la  caustique,  mais  à  droite 
de  la  courbe  limite,  la  trajectoire  qui  donnerait  naissance  à  l'image 
ta  plus  déviée  est  arrêtée  par  le  sol.  Il  n'existe  plus  que  deux 
images,  une  droite  et  une  renversée,  cette  dernière  étant  la  plus 
rapprochée  du  sol. 

Ce  dernier  cas,  le  plus  fréquent,  est  celui  du  mirage  ordinaire. 
La  troisième  région  doit  disparaître  souvent  en  effet,  parce  que 
le  sommet  de  la  caustique  se  trouve  au-dessous  du  sol.  La  troisième 
image  peut  d'autre  part  passer  inaperçue,  à  cause  de  son  aplatisse- 
ment. Elle  a  été  signalée  cependant  par  Vince  et  par  l^iot. 

L'observation  suivante  de  ce  dernier  mérite  d'être  citée  :  «  Une 
petite  cabane  éloignée  de  4236™  nous  présenta  trois  intagcs,  deux 
droites  et  une  renversce,  entre  les  deux  autres  {Jig'  6,  rcpro- 


duction  de  Isl  fig.  5y  du  Mémoire  de  Biot);  mais  l'image  infé- 
rieure était  extrêmement  aplatie,  et  c'était  le  sens  de  sa  con- 
vexité seule  qui  indiquait  sa  direction  ».  On  ne  peut  qu'être  frappé 


iio  MACÉ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT. 

de  la  concordance  entre  Taspect  du  phénomène  ainsi  décrit  et  celui 
qui  résulte  de  notre  étude;  Biot,  au  contraire,  a  cru  devoir 
admettre  l'intervention  d'un  phénomène  secondaire  : 

«  Peut-être  les  ondulations  du  terrain  contribuaient-elles  à  ce 
phénomène  en  multipliant  les  branches  de  la  caustique  (*)•  » 

Reproduction  directe  de  la  caustique.  —  Il  est  intéressant,  à 
cause  du  rôle  important  de  la  caustique  du  mirage,  de  pouvoir 
l'observer  directement  :  une  légère  transformation  de  notre  appa- 
reil permet  de  le  faire.  Des  deux  fentes  qui  limitent  ordinairement 
le  faisceau  nous  supprimons  celle  qui  est  la  plus  rapprochée  de 
la  cuve  et  la  remplaçons  par  une  lentille  cylindrique,  à  court  fojer, 
à  génératrices  horizontales.  L'autre  fente  est  un  peu  élargie.  Dans 
ces  conditions,  nous  produisons  de  celte  dernière  une  image 
horizontale  très  étroite  qu'il  est  facile  de  faire  tomber  sur  le 
miroir  éclairant,  au  niveau  de  son  axe  de  rotation.  Au  delà  de 
cette  image,  la  lumière  forme  un  faisceau  divergent  de  trajectoires 
à  peine  visibles  qui  viennent  dessiner  sur  l'écran  leur  enveloppe 
avec  une  netteté  de  contours  parfaite  jusqu'au  sommet  même. 

Sur  les  franges  d^  interférence  qui  peuvent  accompagner  le 
mirage  artificiel.  —  Soit  un  système  optique  quelconque,  éclairé 
par  un  point  lumineux,  susceptible  de  donner  naissance  à  une 
caustique.  Une  onde  passant  par  un  point  quelconque  de  cette 
dernière,  étant  normale  à  toutes  les  trajectoires  lumineuses,  pré- 
sentera deux  nappes  orthogonales,  l'une  aux  trajectoires  tangentes 
à  la  caustique  avant  le  point  M  considéré,  l'autre  à  celles  qui  sont 
tangentes  à  l'enveloppe  au  delà  de  ce  même  point.  Ces  deux  nappes, 
normales  en  M  à  la  caustique,  présentent  une  courbe  de  rebrous- 
sement  passant  par  ce  point.  Si  nous  introduisons  en  M  un  écran 
normal  à  la  caustique,  on  doit  voir  s'y  dessiner  une  série  de 
franges  d'interférences,  car  à  chacun  des  points  de  cet  écran  par- 
viennent, au  bout  de  temps  inégaux  et  sous  des  angles  très  voisins, 
deux  systèmes  de  mouvements  vibratoires  correspondant  aux 
deux  nappes  de  la  surface  de  l'onde. 

Notre  appareil  producteur  du  mirage  artificiel  est  particulière- 


('  )  Loc.  cit.,  p.  2  «8. 


MIRAGE.  III 

ment  propre  à  l'observation  de  ce  phénomène.  Nous  avons  adopté 
la  disposition  suivante  : 

La  source  éclairante  est  une  fente  étroite,  horizontale,  placée 
au  foyer  d'une  lentille  cylindrique  (/=  So*^"  environ).  Le  faisceau, 
légèrement  incliné  de  bas  en  haut,  péaètrc  dans  la  cuve  par  la 
partie  inférieure  de  l'une  de  ses  extrémités  et  parcourt  ainsi,  dans 
la  première  partie  de  son  trajet  dans  la  cuve,  un  milieu  homogène. 
La  surface  caustique  est  alors  un  plan  horizontal.  On  dispose 
Texpérience  de  telle  sorte  que  la  caustique  se  prolonge  jusqu'à 
l'extrémité  de  la  cuve,  qu'il  est  utile,  à  cet  effet,  de  choisir 
longue  de  5o*^"  seulement.  On  observe  le  phénomène  au  moyen 
d'une  lunette  visant  à  courte  distance,  que  nous  supposerons  pour 
le  moment  viser  la  surface  terminale  de  la  cuve. 

La  surface  d'onde  offre  deux  nappes  cylindriques  présentant 
une  arête  de  rebroussement.  Cherchons  l'équation  de  sa  section 
droite. 

Dans  l'un  des  plans  d'incidence,  prenons  deux  axes  de  coordon- 
nées, l'un  vertical,  l'autre  horizontal,  ce  dernier  situé  dans  le  plan 
de  la  caustique,  l'origine  étant  placée  dans  le  plan  de  l'écran  sur 
lequel  nous  observons  les  franges.  Si  l'on  confond  une  trajectoire 
quelconque,  au  voisinage  de  son  sommet,  avec  sa  parabole  oscu- 
latrice  en  ce  dernier  point,  son  équation  peut  s'écrire 

avec  R  =  -^ —  (Bravais). 

On  en  déduit  facilement  pour  l'équation  de  l'intersection  de 
l'onde  avec  le  plan  d'incidence  considérée,  cette  onde  passant  par 
l'origine, 

Le  double  signe  correspond  aux  deux  nappes  de  l'onde. 

Ces  ondes  se  propageant,  au  voisinage  de  l'origine,  avec  une 

vitesse  -y  parallèlement  à  l'axe  des  x^  la  différence  de  marche  des 

deux  mouvements  vibratoires  qui  se  superposent  en  un  point  z 

de  l'écran  sera,  en  tenant  compte  de  l'avance  -7  que  prend  l'onde 


112  MACÉ  DE  LÉPINAY  ET  PEROT.  —  MIRAGE, 

convexe  en  traversant  la  ligne  focale  correspondante, 


2-1-4   '  — -  __- 
3  V      H         4' 

On  voit  que  les  franges  se  resserrent  lorsque  Ton  s'écarte  du 
bord  de  la  caustique,  c'est-à-dire  de  la  limite  du  champ  éclairé  de 
la  lunette. 

Ces  franges,  extrêmement  nettes  et  très  fines,  restent  visibles 
alors  même  que  l'on  modifie  le  tirage  de  la  lunette.  Ce  fait  pro- 
vient de  ce  que  l'appareil  intcrférentiel  présentant  un  plan  de 
symétrie,  la  source  étant  une  fente  normale  à  ce  plan,  les  franges 
d'interférence  ne  sont  pas  localisées  (*). 

Ces  franges  sont,  de  plus,  nettement  achromatiques. 

Cet  achromatisme  vient,  en  grande  partie,  de  la  réfraction, 
accompagnée  de  dispersion,  que  le  faisceau  lumineux  subit  à  son 
entrée  dans  la  cuve.  Il  en  résulte  que  le  plan  de  la  caustique 
s'abaisse  lorsque  la  longueur  d'onde  diminue,  ce  que  vérifie 
d'ailleurs  l'expérience,  car  le  champ  est  toujours  bordé  de  rouge 
du  côté  de  la  caustique.  Or  la  condition  d'achromatisme  est 

X  =  ii\/-ir- 4  =  •=""*' • 

En  passant  du  rouge  au  violet,  le  coefficient  du  radical  augmente; 
\  décroît  en  effet,  tandis  que  n  augmente,  non  seulement  parce 
que  le  plan  de  la  caustique  s'abaisse,  mais  aussi  par  suite  de  la 
dispersion  du  liquide.  Quant  à  l'expression  contenue  sous  le 
radical,  elle  diminue,  car  z  diminue  et  R  augmente.  La  condition 
d'achromatisme  pourra  donc  se  trouver  sensiblement  satisfaite 
dans  toute  l'étendue  du  champ. 


(')  Journal  de  Physique^  2*  série,  l.  X,  p.  5;  1891. 


BRILLOUIN.  —  COMPRESSIBILITÉ  ISOTHERME.  ii3 

SUR  LA  LOI  DE  G0KPBS88IBILITÉ  ISOTHEHHB  DES  UttUIDES  ET  DES  AAX 
ET  LA  DÉnXinOH  DES  ÉTATS  GORBESPOHDAHTS; 

Par  m.  Marcel  BRILLOUIN. 

I.  Les  formules  de  compressibilité  de  Ciausius,  de  van  der 
Waals,  de  M.  Sarrau,  dérivent  historiquement  les  unes  des  autres 
par  petites  modifications  exigées  par  Tétendue  et  la  précision  crois- 
santes des  expériences;  il  n'est  pourtant  pas  sans  intérêt,  surtout 
au  point  de  vue  didactique,  de  montrer  comment  l'aspect  seul  des 
isothermes  de  Tacide  carbonique  d'A.ndrews  conduit  à  Tessai 
d'une  forme  un  peu  plus  générale,  dont  il  faudra  probablement  se 
rapprocher  dans  l'avenir.  Ces  courbes  indiquent  qu'à  une  tem- 
pérature et  à  un  volume  déterminés  correspond  une  pression 
unique;  elles  présentent  un  point  d'inflexion,  un  seul,  et  peuvent 
être  coupées  en  trois  points  par  une  droite.  Il  est  donc  naturel 
d'essajer  de  représenter  la  pression,  à  température  constante,  par 
une  fonction  rationnelle  du  volume  jouissant  de  ces  propriétés 
géométriques,  c'est-à-dire  dont  le  numérateur  et  le  dénominateur 
soient  du  troisième  degré  en  fonction  du  volume.  Comme  la  pres- 
sion paraît  tendre  vers  zéro,  et  non  vers  une  limite  finie,  quand 
le  volume  croît  indéfiniment,  on  prendra  le  numérateur  du 
deuxième  degré  seulement 

Développant  en  fractions  simples,  on  a 

'^       V  —  a       r  —  p       V  —  Y 
ou 

P= ^  "i — ^ —^ 

suivant  que  les  trois  racines  du  dénominateur  seront  réelles  et 
inégales,  ou  que  deux  seront  imaginaires  ou  égales. 

La  forme  de  van  der  Waals  correspond  à  X  =  o,  (x  =  o,  CD  =  o, 
(De  fini;  celles  de  Ciausius  et  de  M.  Sarrau  à  (D  =  o,  (De  fini, 
X>o,  tiL=:X^.  La  loi  de  Mariotte  et  de  Gaj-Lussac  pour  les 
J.  de  Phys.,  3»  série,  t.  U.  (Mars  1893.)  8 


114  BRILLOUIN. 

grands  volumes,  supposée  applicable  à  toute  température,  donne 

a.-4-Hl>H-G  =  JUH-(D  =  RT, 

en  appelant  T  la  température  absolue  et  R  une  constante  com- 
mune à  tous  les  gaz  étudiés  sous  le  poids  moléculaire. 

Restent  cinq  autres  fonctions  de  la  température,  qui,  si  le  théo- 
rème des  états  correspondants  est  rigoureux,  doivent  être  des 
fonctions  homogènes  de  la  température  actuelle  et  d'une  seule 
température  caractéristique  pour  chaque  corps,  avec  des  coeffi- 
cients purement  numériques;  ces  fonctions  étant,  d'ailleurs,  les 

unes  ^»  ôt'  rt'  RT'  indépendantes  de  tout  volume  spécifique 

du  corps,  les  autres  proportionnelles  à  un  même  volume  spéci- 
fique pour  chaque  corps  (a,  p,  y,  X),  ou  à  son  carré  ([x). 

Mais  il  importe  de  remarquer,  quelque  importante  que  soit  cette 
loi  expérimentale,  que  la  loi  des  états  correspondants  est  surtout 
bien  établie  pour  les  corps  pris  sous  la  pression  de  saturation.  La 
relation  entre  les  volumes  spécifiques  v^  du  liquide  et  v^  de  la  va- 
peur saturée  sera  donnée  par  la  règle  de  Glausius 


/■ 


pdç=p(Vi  -vi). 


Première  forme. 


e;l,  ift)  G  ^  lll>  G 


P  =  Z Z-^7, fl-^ 


e-Pi',((,i— a)X(t,j— p)\lb(„j-_  Y)G=  e-p»',((,,_  a)A(i;3— p)t)J>((;3  — Y)^. 
Seconde  forme.  —  (x  —  X^  >>  o. 

X  log  -^ 1 log  -| î s- 

OU  [jL  =  X^,  formes  adoptées  actuellement. 

Une  loi  expérimentale  quelconque  entre  les  volumes  (>«,  v^  et 


i) 


COMPRESSIBILITÉ  ISOTHERME.  ii5 

les  lempératures  fournirait  une  relation  entre  les  fonctions  incon- 
nues de  la  température. 

Si  nous  supposons,  en  particulier,   quMl  convienne  d^adopter 

la  deuxième  forme,  d'y  regarder  les  covolumes  ol,  \  y/jx  comme 
des  constantes,  de  traiter  (Q  comme  nul  et(Qt  comme  une /onc- 
tion inconnue  de  la  température,  rX>  étant  égal  à  RT,  la  loi 
si  approchée  des  diamètres  rectilignes  pour  les  densités  près  du 
point  critique 

(i)  — -^  -î-  =aT-H  6 

(Mathias)  ferait  connaître  la  fonction  cDs  par  l'élimination  de  Ti 
et  (^3  entre  les  équations  (i)  et 

(,)     (0^(- 1 i )=RTf-! L_), 

(Ds       /  X  -f-  (^s  ^  X  -f-  (^1   \ 

—  I  arc  tan  g  ,  —  arc  tang  --  | 

(3)        ^v'h'-^'V        Vi*-x«  Vî^-x»/ 

ou  si  \^  =  |x,  comme  dans  toutes  les  formes  essayées, 

Dans  le  cas  de  la  formule  (3)',  les  Tables  de  Clausius  et  pour 
la  forme  un  peu  plus  générale  (3)  des  Tables  analogues  permet- 
tront de  déterminer,  pour  chaque  corps,  les  valeurs  numériques 

de  la  fonction  ^=,;  il  est  facile  en  effet  d'obtenir  la  relation  indé- 

pendante  de  la  température  entre  le  volume  spécifique  du  liquide 
et  celui  de  la  vapeur  à  saturation  : 


(Oe                      i^i  —  a        i^a  —  3t 

HT""             I                              » 

log^ 1 î î— 

°  i>i  —  a        V\  —  a        ç^ — a 

—        1        /                   A-*-  Vi              ,          ^  -4-  i'i  \                 i't 

t^s 

^a-X«V              °V^Ht-X»                   °v/lJ^— W      ♦^î-^^Xi^iH-jx 

i'î-haXi^j-t-ji 

L'étude  numérique  de  cette  relation  pour  les  vapeurs  éloignées 


ii6  BRI;LLOUIN. 

de  leur  point  crilique  (vapeur  d'eau  par  exemple)  permetlraîi 
de  savoir  si  Ton  doit  adopter  une  valeur  de  X*  différente  de  |jl,  car 
le  terme  en  arc  tang  qui  dépend  de  ç^  sera  presque  constant  et 

égal  à  -;  tandis  que  le   ternie   en  (^i    est  très    variable    si    Ton 

adopte  la  forme  (3);  avec  la  forme  usuelle  (Clausius,  etc.),  le 

terme  en  ^^3  correspondant  tend  vers  zéro.  Enfin,  si  la  formule  (4) 
n^était  pas  vérifiée,  il  en  faudrait  conclure  que  la  température 
entre  d'une  manière  plus  compliquée,  soit  dans  les  covolumes, 
soit  dans  le  terme  en  6^, 

II.  La  règle  des  états  correspondants  paraît  bien  établie  pour 
le  volume  de  vapeur  ^3  en  fonction  de  la  température,  et  moins 
bien  pourTétat  liquide.  Ici  on  doit  se  poser  une  question  :  Est-il 
probable  que  la  forme  des  isothermes  soit  complètement  exprimée 
par  la  formule  du  troisième  degré  en  (^?  Évidemment  non.  Ce  qui 
se  passe  pour  la  vaporisation  doit  se  produire  d'une  part  pour  la 
fusion,  d'autre  part  pour  la  dissociation  quand  elle  se  produit. 
Sans  vouloir  rien  préjuger  sur  la  forme  de  cette  dissociation  en 
système  homogène,  il  reste  certain  que  la  forme  de  la  loi  de 
compressibilité  en  peut  être  modifiée.  Quant  à  la  fusion,  il  ne 
faudrait  pas  arguer  de  la  petitesse  des  variations  de  volume  cor- 
respondantes pour  les  négliger.  L'existence  d'une  relation  indé- 
pendante de  la  température  {*),  entre  le  volume  spécifique-de  la 
vapeur  et  celui  du  liquide  saturants,  montre  que  les  plus  petites 
variations  de  volume  du  liquide  se  répercutent  avec  une  extrême 
multiplication  sur  celles  de  la  vapeur.  Or,  si  l'on  n'est  pas  très  loin 
du  point  de  fusion,  l'isotherme  présentera  une  seconde  variation 
rapide  de  courbure  dans  cette  région.  Cette  seconde  variation, 
il  semble  naturel  de  l'introduire  dans  les  formules  comme  la  pre- 
mière, et  d'essayer,  pour  en  tenir  compte,  d'exprimer  la  pression 
par  une  fraction  rationnelle  du  cinquième  degré  au  lieu  du  troi- 
sième,   c'est-à-dire  d'ajouter   dans    l'équation    développée    une 

seconde  fraction  -7-^ ■ —  dépendant  de  la  température  suivant 

une  autre  loi  que  la  Iraction c • 

'  t>*  -H  îi  A  P  H-  ^ 

(*)  Obtenue  en  éliminant  la  température  entre  les  deux  relations  que  fournis- 
sent l'égalité  de  pression  et  le  princi]  e  de  Clausius. 


COMPRESSIBILITÊ   ISOTHERME.  117 

Pour  les  corps  dont  le  point  critique  n*est  pas  trop  éloigné  du 
point  de  fusion,  il  y  aurait  grand  intérêt  à  rechercher  ce  quMI  peut 
j  avoir,  près  du  point  de  fusion,  d^analogue  à  ce  qu'ont  révélé  les 
expériences  d'Andrews;  il  semble  bien  probable  qu'il  y  ait  lieu 
de  définir  là  aussi  un  point  critique  ;  il  est  bien  peu  probable 
que  celui-ci  soit  défini  par  le  point  critique  de  vaporisation  quel 
que  soit  le  corps  étudié;  mais  il  est probablef  qu'on  pourra  classer 
les  corps  en  séries  homologues  pour  lesquelles  ces  deux  points 
seraient  dans  une  dépendance  simple  l'un  de  l'autre. 

En  tout  cas,  s'il  est  possible  de  conserver  une  règle  d'états 
correspondants,  ce  sera  à  la  condition  de  définir  les  pressions 
volumes  et  températures  correspondantes  au  moyen  de  variables, 
telles  que  les  deux  points  critiques  se  correspondent. 

1®  Relations  linéaires  ;  t= -^,  si  l'on  consent  à  ce  que 

©t — ©i 

les  valeurs  nulles  ne  soient  pas  correspondantes. 

ont.'      ^  ^^      A        (eî-K«eî)T-(e,-Ke,)T« 

1^  Relations  du  second  degré:  t  =  — ' ^  V;    ^ > 

se  réduit  à  t  =  o  pour  T  =  o,  à  t  =  i  pour  T  =  0|  et  à  la  valeur 
numérique  arbitraire  t=  K  pour  ï  =  0,.  Cette  relation  fournit 
d'ailleurs  pour  toute  valeur  positive  de  t  une  seule  valeur  réelle  et 
positive  de  T,  si  le  nombre  K  est  choisi  assez  grand,  par  exemple 
égal  à  1000,  pour  que  ©a  —  K0|  soit  de  signe  contraire  à  ©2 — ®i 
supposé  positif. 

3*»  Relations  fractionnaires  :  t  = .  ,.  ^^T  ^\ — r— s-tt 

qui  se  réduit  à  t  =  o  pour  T  =  o,  t  =  i  pour  T  =  8|  et  t  =  K 
pour  T  =  02j  sans  d'ailleurs  changer  de  signe  pour  aucune  va- 
leur positive  de  T  si  la  constante  K  est  assez  grande  pour  que 
62  —  K01  soit  négatif.  La  correspondance  entre  T  et  t  est 
d'ailleurs  aussi  simple;  mais  cette  forme  a  l'inconvénient  de  faire 

correspondre  à  T  =  oo  des  valeurs  variables  de  t,    ^  _Lkb    qu^ii^d 

on  donne  à  K  une  valeur  numérique  unique  pour  tous  les  corps. 
4^  Toute  autre  formule  à  deux  constantes  se  réduisant  à  o  pour 
T  =  o,  et  à  00  pour  T  =  00,  pourrait  être  essayée  pour  établir  la 
correspondance;  c'est  àj'expérience  qu'il^appartiendra  de  décider 
celle  qu'il  convient  d'employer. 


I20  TSCHERNIN6. 

mée  en  avant  par  un  verre  plan,  pensant  faire  disparaître  ainsi 
l'image  en  question;  mais  elle  persistait  toujours,  et  son  éclat, 
quoique  fortement  affaibli,  dépassait  encore  celui  des  images 
cristalliniennes.  Uindice  de  la  cornée  doit  donc  différer  sensible- 
ment de  celui  de  Teau.  Nous  allons,  pour  les  raisonnements  qui  vont 
suivre,  admettre  un  indice  de  i^i^j  pour  la  cornée,  et  de  i,3365 
pour  riiumeur  aqueuse  et  le  corps  vitré.  Le  rayon  de  la  surface 
antérieure  de  la  cornée  est  d'environ  8"*",  d'après  mes  recherches, 
celui  de  la  surface  postérieure  est  d'environ  6""*. 

Les  rayons  de  courbure  du  cristallin  mesurent  lo^^etô"".  Son 
indice  est  le  moins  connu  de  toutes  les  constantes  optiques  de 
l'œil.  Helmholtz  le  mettait  k  i,^5  et  plus  tard  à  i,44*  D'après  mes 
recherches  il  ne  doit  guère  dépasser  1,4^7  chiffre  que  nous  admet- 
trons dans  la  suite. 

Nous  avons  l'habitude  en  Ophtalmologie  d'exprimer  la  force 
réfringente  d'une  surface  en  dioptries  par  l'inverse  de  la  distance 
focale  antérieure.  On  trouve  ainsi  les  chiffres  suivants  (')  : 

Cornée. 

D. 

Surface  antérieure -*-  47 

»        postérieure —    6 

Cristallin. 

Surface  antérieure ■+-     7 

»        postérieure -r-  10 

Toul 58 

On  remarque  que  le  cristallin  contribue  pour  moins  d'un  tiers 
à  la  réfraction  totale  de  l'œil. 

Si  maintenant,  au  moyen  de  ces  données,  on  calcule  la  réparti- 
tion de  la  lumière  dans  l'œil,  on  trouve  : 

Pour  100. 

Lumière  utile 97 

y        perdue 3 

»         nuisible 0,002 


(')  Pour  déterminer  la  partie  de  la  réfraction  qui,  dans  un  système  composé, 
revient  à  chaque  surface,  je  calcule  d'abord  la  surface  réfringente  de  la  première 
surface,  ensuite  celle  du  système  composé  des  deux  premières  surfaces.  La  diffé- 
rence entre  ces  deux  chiffres  donne  la  partie  de  la  force  réfringente  qui  est  due 
à  la  deuxième  surface  et  ainsi  de  suite. 


IMAGES  DE  L'GEIL  HUMAIN.  121 

L'œil  est  donc  à  cet  égard  supérieur  à  tout  instrument  d'optique 
et  même  à  une  simple  lentille,  puisque  la  perte  de  lumière  n'est 
que  de  environ  3  pour  100,  et  que  la  lumière  nuisible  est  réduite 
à  un  minimum.  Mais  si  faible  que  soit  la  partie  nuisible,  son  inten- 
sité suffitpourtant  pour  qu'elle  soit  visible.  On  peut  s'en  convaincre 
par  une  expérience  bien  simple,  en  regardant  la  flamme  d'une  bougie 
à  travers  un  prisme  d'angle  très  faible.  On  voit  alors,  outre  la 
flamme  elle-même,  deux  images  accessoires  dont  la  dernière  très 
pâle.  Celle-ci  est  formée  par  des  rayons  qui  ont  subi  quatre  ré- 
flexions dans  l'intérieur  du  prisme.  Leur  intensité  n'est  donc  que 
j^  pour  100  de  celle  des  rayons  incidents.  Dans  la  suite,  nous 
admettrons  cette  intensité  comme  la  limite  de  visibilité. 

Nous  allons  maintenant  voir  ce  que  devient  un  rayon  lumineux 
qui  entre  dans  l'œil.  Sans  parler  des  rayons,  dont  l'intensité  ne 
dépasse  pas  la  limite  que  nous  venons  d'admettre,  le  rayon  in- 
cident finit  par  se  diviser  en  sept  rayons  difl*érents,  dont  quatre 
perdus  et  deux  nuisibles.  Le  rayon  incident  (^fig*  1)  traverse  en 

Fig.  1. 


effet  les  quatre  surfaces  et  vient  frapper  la  rétine  en  VIT  comme 
rayon  utile.  A  chaque  surface  il  se  fait  une  réflexion,  ce  qui  produit 
les  quatre  rayons  perdus  (I,  II,  III,  IV).  Trois  de  ces  rayons 
perdus  doivent  traverser  la  surface  antérieure  de  la  cornée,  où  ils 
subissent  de  nouvelles  réflexions.  Il  se  forme  ainsi  deux  rayons 
nuisibles,  qui  sont  dus  à  une  première  réflexion,  sur  l'une  des  cris- 
talloïdes  et  une  deuxième  sur  la  surface  antérieure  de  la  cornée. 
Le  troisième  qui  serait  dû  à  une  double  réflexion  dans  l'intérieur 
de  la  cornée  est  trop  faible  pour  être  distingué. 


122  TSCHERNING. 

D'après  ce  qui  précède,  nous  devons  donc  avoir  sept  images 
d'un  même  objet  lumineux,  dont  il  faut  nous  rendre  compte.  Leur 
position  est  indiquée  sur  la  fig.  2.  L'objet  est  supposé  situé  à  Pîn- 


Fig.  a. 


fini  à  20°  en  bas.  Je  n'insisterai  pas  sur  l'image  utile,  la  seule  dont 
on  s'occupe  habituellement. 

Parmi  les  quatre  images,  qui  sont  formées  par  des  rayons  perdus, 
trois  sont  bien  connues  sous  le  nom  à* images  de  Purkinje  :  ce  sont 
les  images  fournies  par  la  surface  antérieure  de  la  cornée  et  parles 
deux  crislalloïdes.  Mais  je  viens  de  trouver  que  la  quatrième  image, 
due  à  la  réflexion  sur  la  surface  postérieure  de  la  cornée,  est  visible 
également. 

L'histoire  de  cette  image  est  assez  curieuse.  Elle  fut  décrite  avec 
les  trois  autres  au  commencement  de  ce  siècle  par  Purkinje,  mais 
depuis  on  l'a  perdue  de  vue.  C'est  ainsi  que  Helmholtz  déclare 
qu'il  s'est  donné  beaucoup  de  peine  pour  la  chercher,  mais  qu'il 
n'a  pas  pu  la  retrouver.  La  manière  la  plus  simple  de  l'observer 
consiste  à  placer  une  forte  flamme  non  loin  de  l'œil  qu'on  veut 
examiner  et  à  observer  avec  soin,  au  moyen  d'une  loupe,  l'image 
catoptrique  de  la  surface  antérieure  de  la  cornée.  On  voit  alors,  dès 
que  cette  image  se  rapproche  du  bord  de  la  pupille  et  encore  mieux 
lorsqu'elle  le  dépasse  et  vient  se  trouver  devant  l'iris,  qu'elle  est 
accompagnée  d'une  petite  image  pâle,  qui  suit  la  grande  comme  un 
satellite  sa  planète  et  qui  se  trouve  toujours  entre  la  grande  image 
et  le  milieu  de  la  pupille.  Plus  les  images  se  rapprochent  du  bord 
cornéen,  plus  elles  sont  distantes  l'une  de  l'autre.  Vers  le  bord  de 
la  cornée  la  distance  peut  atteindre  1"*".  Au  milieu  de  la  pupille, 


IMAGES  DE  L'ŒIL  HUMAIN.  ia3 

au  contraire,  les  images  coïncident  et  je  n'ai  pas  réussi  à  les  séparer 
à  cet  endroit. 

La  petite  image  est  assez  nette  pour  qu'on  puisse  l'employer  pour 
mesurer  la  courbure  de  la  surface.  J'emploie  à  ce  but  un  instrument 
que  j'ai  fait  construire  pour  mesurer  la  courbure  du  cristallin,  et 
auquel  j'ai  donné  le  nom  à^ophtalmophakomètre  (/ig-  3).  II  est 


Fig.  3. 


composé  d'une  petite  lunette  et  d'un  grand  arc  de  cercle  en  cuivre, 
fixé  sur  la  lunette  et  mobile  autour  de  son  axe.  La  place  de  l'œil 
obsen'é  est  au  centre  de  l'arc,  qui  se  trouve  sur  l'axe  de  la  lunette, 
à  86*^"  de  l'objectif.  Les  images  catoptriques,  qui  servent  pour  la 
mensuration,  se  produisent  au  moyen  de  petites  lampes  à  incan- 
descence, qui  glissent  sur  l'arc. 

Au  moyen  de  cet  instrument,  j'ai  pu  constater  que  la  surface 
postérieure  montre  souvent  une  déformation  analogue  à  celle  de 
la  surface  antérieure,  le  méridien  vertical  étant  plus  courbe  que 


124  TSCHERNING. 

le  méridien  horizontal.  Celte  déformation  produit  de  Tastigma- 
tisme,  mais,  comme  la  surface  est  négative,  Tastigmatisme  de  la 
surface  postérieure  contribue  en  général  à  compenser  celui  de  la 
surface  antérieure. 

L'épaisseur  de  la  cornée,  qu'on  peut  également  mesurer  au  moyen 
de  cette  image,  est  de  environ  i"".  Il  s'ensuit  que  le  centre  de  la 
surface  se  trouve  à  i""  en  avant  de  celui  de  la  surface  antérieure. 
Les  deux  foyers  catoptriques  coïncident  par  conséquent,  et  c'est  là 
la  raison  pour  laquelle  on  ne  peut  pas  séparer  les  images  au  milieu 
de  la  pupille.  C'est  probablement  parce  qu'il  l'a  cherché  à  cet 
endroit  que  Helmholtz  ne  Ta  pas  trouvé,  car  l'image  n'est  nulle- 
ment difficile  à  voir. 

Je  ne  parlerai  pas  des  deux  images  cristalliniennes,  qui  sont  assez 
connues.  Je  ferai  seulement  remarquer  que,  tandis  que  l'image  de 
la  cristalloïde  postérieure  se  trouve  au  même  niveau  que  les  deux 
images  cornéenncs,  c'est-à-dire  à  peu  près  au  niveau  de  la  pupille, 
l'image  de  la  cristalloïde  antérieure  est  située  considérablement 
plus  en  arrière  (III,  fig.  2).  Si  l'on  veut  examiner  les  images  de 
Purkinje  au  moyen  d'un  instrument  grossissant,  il  est  donc  préfé- 
rable d'employer  une  lunette,  en  se  plaçant  à  quelque  distance,  car 
il  est  impossible  de  mettre  toutes  les  images  au  point  à  la  fois  au 
moyen  d'un  microscope. 

Quant  aux  images  nuisibles,  je  ferai  d'abord  remarquer  que,  les 
rayons  nuisibles  étant  dirigés  vers  la  rétine,  ces  images  doivent  être 
subjectives. 

Je  m'étais  placé  un  jour  devant  l'ophtalmophakomètre,  pour 
démontrer  à  un  confrère,  sur  mon  propre  œil,  certains  changements 
que  subitl'œil  pendantraccommodation,  et  qui  sontpassés  inaperçus 
jusqu'à  présent.  Je  regardais  l'objectif  de  la  lunette,  et  la  lampe  à 
incandescence,  se  trouvant  à  environ  20°  de  celui-ci,  envoyait  sa 
lumière,  concentrée  par  une  lentille,  vers  mon  œil.  Je  me  suis  alors 
aperçu  d'une  lueur  blanchâtre,  qui  se  montrait  de  l'autre  côté  de 
la  ligne  visuelle,  placée  à  peu  près  symétriquement  à  la  lampe  par 
rapport  à  celle-ci.  Je  me  suis  alors  mis  à  étudier  le  phénomène,  et 
j'ai  trouvé  qu'il  était  formé  par  des  rayons  qui  ont  subi  une 
première  réflexion  à  la  cristalloïde  postérieure  et  une  deuxième  à 
la  surface  antérieure  de  la  cornée  (VI, yî^.  i).  La  manière  la  plus 
facile  de  l'observer  consiste  du  reste  à  regarder  droit  devant  soi, 


IMAGES  DE  L'GEIL  HUMAIN.  i25 

dans  une  chambre  obscure,  tandis  qu'on  lient  une  bougie  allumée 
à  la  main  à  environ  20*^"  de  la  ligne  visuelle.  En  promenant  la 
bougie  un  peu  d'un  côté  et  d'autre,  on  aperçoit,  de  l'autre  côté  de 
la  ligne  visuelle,  une  image  pâle  de  la  flamme,  qui  est  assez  dis- 
tincte pour  qu'on  puisse  constater  qu'elle  est  renversée;  elle  se 
meut  symétriquement  à  la  bougie  par  rapport  à  la  ligne  visuelle. 

Les  rayons  qui  forment  cette  image  ont  subi  en  plus  de  différentes 
réfractions  deux  réflexions,  une  première  sur  la  surface  postérieure 
du  cristallin  et  une  deuxième  sur  la  surface  antérieure  de  la  cornée. 
Le  système  optique  qui  le  forme  est  donc  assez  compliqué,  mais  on 
peut,  au  moyen  des  formules  connues,  calculer  le  système  simple 
qui  le  remplace.  On  trouve  alors  que  le  foyer  de  ce  système  est  situé 
un  peu  en  avant  de  la  rétine  et  que  l'image  est  droite.  Nous  la 
voyon$  renversée  par  la  projection  en  dehors.  Les  myopes  voient 
souvent  l'image  difficilement  et  mal  définie,  la  rétine  se  trouvant 
trop  loin  en  arrière  ;  pour  la  voir  nettement  il  faut,  en  ce  cas,  placer 
la  flamme  tout  près  de  l'œil  ou  corriger  la  myopie. 

Après  avoir  trouvé  cette  image,  j'ai  pensé  qu'il  devait  néces- 
sairement en  exister  une  autre  due  à  une  première  réflexion  sur  la 
cristalloïde  antérieure  et  une  deuxième  sur  la  surface  antérieure 
de  la  cornée.  J'ai  aussi  pu  constater  sa  présence  dans  un  œil  arti- 
ficiel, mais  je  n'ai  pas  pu  la  trouver  dans  l'œil  humain.  En  calcu- 
lant son  système  optique,  on  en  découvre  du  reste  facilement  la 
raison.  Le  foyer  se  trouve  en  effet  près  de  la  cristalloïde  postérieure 
(V,yî^.  2)  et  l'on  conçoit  que  la  lumière,  déjà  faible,  doit  être  telle- 
ment dispersée,  avant  d'arriver  à  la  rétine,  qu'on  ne  puisse  pas  la 
distinguer.  Pour  que  l'image  se  forme  sur  la  rétine,  l'objet  doit  se 
trouver  entre  la  cornée  et  la  cristalloïde  antérieure,  mais  si,  par 
des  moyens  optiques,  on  essaye  de  former  un  point  lumineux  à  cet 
endroit,  les  rayons  utiles  remplissent  l'œil  de  manière  qu'on  ne 
peut  pas  apercevoir  autre  chose. 

Pour  celui  qui  se  sert  d'un  instrument  d'optique,  les  images  acces- 
soires ne  sont  d'aucune  utilité,  quelquefois  même  elles  sont  une 
cause  de  gêne.  Pour  le  constructeur,  au  contraire,  elles  ont  une 
grande  importance;  les  opticiens  s'en  servent  pour  juger  du  degré 
de  polissage  des  surfaces,  du  centrage  des  lentilles,  etc.  Il  en  est 
de  même  pour  l'œil  :  pour  la  vision,  ces  images  ne  sont  d'aucune 
utilité,  mais  pour  la  physiologie  de  l'œil  elles  jouent  un  grand  rôle. 


■  i6  DUCRETBT  ET  LEJEUNE. 

Les  nouvelles  images  tlonl  je  vrens  de  conslaler  l'existence  peuvenl 
ainsi  servira  résoudre  dilTérenlcs  qtieslions  concernant  l'optique 
physiologique,  auxquelles  je  reviendra 


une  autre  occasion. 


nOTICE  SUR  LES  EXPÉRIENCES  DE  HM.  ELIHn  THOHSOH  ET  TESLi.  BËA- 
LIStES  AU  HOTEN  DES  APPAREILS  CONSTRUITS  PAR  MM.  E.  DQCBETET 
ET  L.  LEJEDH&; 

PiR  .MM.  E.  DUCRETET  et  L.  I.EJEUNE. 

La  Jig.  I  ci-dessous  représente  l'ensemble  des  appareils  néces- 
saires pour  répéter  les  expériences  en  question,  moins  la  bobioe 


Ces  appareils  sont  montés  sur  on  socle  unique  et,  pour  com- 
pléterrinstallalion,  il  suffît  de  relier  les  fils  i,  i*  du  circuit  induit 
de  la  bobine  aux  fils  /,  ('  représentés  sur  la  figure. 


EXPÉRIENCES  DE  ELIHU  THOMSON.  127 

La  bobine  de  Ruhmkorff  (bobine  n°  5  de  5o""  d'étincelle  à 
trembleur  rapide  de  E.  D.)  est  actionnée  par  le  courant  de  5  à 
6  accumulateurs.  Le  courant  induit  de  cette  bobine  est  employé  à 
charger  une  bouteille  de  Leyde  L  et  cette  bouteille  produit  en  e, 
sous  la  forme  d'étincelles  très  vives  dont  on  peut  faire  varier  la 
longueur  en  écartant  ou  rapprochant  plus  ou  moins  les  boules, 
des  décharges  oscillantes  qui  ont  pour  effet  d'augmenter  considé- 
rablement la  fréquence  des  courants  induits  produits  par  la  bo- 
bine. 

Sur  le  circuit  de  décharge  de  la  bouteille  est  intercalé  le  fil 
primaire  d'un  transformateur  T  complètement  noyé  dans  l'huile, 
qui  forme  isolant,  et  dont  le  fil  secondaire  va  aboutir  à  l'excita- 
teur E;  les  deux  fils  du  transformateur  sont  séparés  par  un  tube 
d'ébonite. 

En  e  et  pour  un  appareil  de  plus  grande  dimension  dans  lequel 
la  bobine  de  Ruhmkorff  est  remplacée  par  un  alternateur  action- 
nant un  transformateur,  on  peut  adjoindre  à  l'appareil  soit  une 
soufQerie  qui  lance  un  jet  d'air  sur  l'étincelle  et  la  brise,  soit  un 
jet  d'acide  carbonique  provenant  d'une  bouteille  qui  contient  ce 
gaz  sous  pression,  soit  encore  un  électro-aimant  dont  les  pôles 
sont  à  angle  droit  avec  l'étincelle;  il  est  bon,  dans  ce  dernier  cas, 
de  recouvrir  les  pièces  polaires  de  feuilles  de  mica  pour  éviter 
que  l'étincelle  ne  jaillisse  sur  elles  (*). 

C'est  ce  dernier  dispositif  qu'emploie  M.  le  D'  d'Arsonval;  les 
étincelles  en  E  sont  alors  beaucoup  plus  longues  et  les  effets  ob- 
tenus se  trouvent  considérablement  augmentés. 

Effets  physiologiques.  —  L'étincelle  en  E  peut  atteindre  4*^" 
de  longueur;  même  dans  ces  conditions,  on  peut  tenir  à  chaque 
main  une  des  boules  de  Texcitateur,  surtout  si  l'on  prend  les  pré- 
cautions suivantes  :  les  deux  boules  étant  en  contact,  en  saisir  une 
de  chaque  main  et  les  séparer;  lorsque  l'expérience  est  terminée, 
les  rapprocher  au  contact  l'une  de  l'autre  avant  de  les  abandonner; 
dans  ces  conditions,  l'opérateur  ne  ressent  aucune  commotion 


(*)  Le  petit  appareil  de  Faraday  convient  parfaitement  pour  obtenir  les  champs 
magnétiques  intenses  nécessaires  pour  une  bonne  réussite  de  Texpérience. 


128  DUCRETET  ET  LEJEUNE. 

quelles  que  soient  la  bobine  employée  et  la  longueur  de  l'étîn- 
celle  en  E. 

M.  d'Arsonval  a  fait  de  ces  effets  l'élude  la  plus  complète. 

Effets  lumineux.  —  Détachons  les  conducteurs  quî  relient  le 
transformateur  T  à  Texcitateur  E;  si  la  salle  d'expériences  est  suf- 
fisamment obscure,  nous  verrons  ces  conducteurs  s'illuminer,  des 
aigrettes  jailliront,  des  corps  légers  pourront  être  attirés  et  l'odeur 
de  l'ozone  apparaîtra  nettement.  Ces  phénomènes  sont  donc  abso 
lument  du  même  genre  que  ceux  que  permettent  d'obtenir  les 
machines  de  Holtz  et  de  Wimshurt  et  en  tout  comparables  aux 
phénomènes  d'Électricité  statique. 

Prenons  un  tube  de  verre  dans  lequel  nous  aurons  fait  un  vide 
partiel  convenable  et,  prenant  à  la  main  une  des  extrémités  de  ce 
tube,  approchons  l'autre  extrémité  au  contact  d'une  des  tiges  de 
l'excitateur,  nous  verrons  le  tube  s'illuminer. 

Le  corps  humain  peut  lui-même  servir  de  conducteur;  dans  ce 
cas,  tenant  d'une  main  l'extrémité  d'un  tube  de  Geissler,  on  saisit 
de  l'autre  une  des  tiges  de  l'excitateur,  les  deux  boules  étant 
écartées.  Si,  dans  ces  conditions,  une  autre  personne  vient 
prendre  à  pleine  main  l'extrémité  libre  du  tube,  celui-ci  devient 
immédiatement  très  lumineux  et  dans  toute  sa  longueur.  On  peut 
ainsi  former  une  chaîne  de  personnes  tenant  entre  elles  des  tubes 
qui  s^illuminent  sous  l'influence  électrique. 

On  peut  aussi  illuminer  le  tube  sans  le  mettre  en  communica- 
tion immédiate  avec  l'excitateur.  Pour  cela,  une  surface  métal- 
lique S  {fig-  2)  est  suspendue  à  l'une  des  tiges  de  l'excitateur  et 
crée  ainsi  un  champ  électrostatique  qui  s'étend  à  distance.  Un 
tube  de  Geissler  ou  de  Crookes  tenu  à  la  main  par  une  des  extré- 
mités s'illumine  dans  le  voisinage  de  la  plaque  sans  cependant 
avoir  avec  elle  aucun  contact  immédiat. 

Un  autre  phénomène  également  très  intéressant  est  celui-ci  : 
suspendons  à  l'une  des  tiges  de  l'excitateur  E  une  lampe  U  (Jig»  2) 
à  une  seule  électrode  et  même  sans  électrode,  elle  s'illuminera  et 
nous  pourrons  voir  se  produire,  surtout  si  l'on  approche  la  main, 
une  aigrette  brillante  en  forme  de  pinceau  constituant  un  phéno- 
mène des  plus  remarquables.  L'aigrette  se  déplace  avec  la  plus 
grande  facilité  sous  l'influence  de  la  plus  faible  variation  magné- 


EXPÉRIENCES  DE  ELIHU  THOUSON.  119 

tique;  aussi  M.  Tesia  a-t-il  cru  voir  daas  ce  phénomène  à  la  fois 
un  nouveau  mo<Ie  d'éclairage  et  peul-élre  aussi  un  mo^en  u  de 
télégraphier  à  une  vitesse  quelconque  à  travers  l'A-tlantique  ». 


Expériences  diverses.  —  La  cuve  à  huile  R  {Jig-  1)  est 
enlevée  ainsi  que  le  transformateur  T  qu'elle  contient.  Dans  les 
deux  serre-fils  A  et  B  laissés  libres,  on  serre  les  extrémités  d'un 
gros  lit  CO  de  faible  longueur  et  dont  la  résistance  est  presque 
nulle  (o"''"',ooo7};  une  lampe  à  incandescence  L  relice  aux  deux 
extrémités  de  ce  gros  fil  s'allume  au  blanc.  La  lampe  étant  de 
4  volts,  le  calcul  montre  que,  pour  obtenir  le  même  effet  avec  un 
courant  continu,  l'intensité  du  courant  passant  dans  le  gros  (il 
devrait  être 


-  6000  ampère 


En  substituant  au  gros  fil  CO  un  solénoîde  d'une  dizaine  de 
spires  H,  il  est  possible  d'allumer  des  lampes  L  de  différents  vol- 
Uges  (Jig-  a)  en  branchant  les  deux  fils  de  ces  lampes  en  difTé- 
rents  points  du  solénoîde;  deux  spires  d'intervalle  suffisent  pour 
une  lampe  de  4  volts. 

Éclairage  par  induction.  —  Une  lampe  à  incandescence  L 
{Jig-  a)  de  4  volts  reliée  aux  deux  extrémités  d'un  solénoîde  H' 
de  deux  spires  s'allume  au  blanc  lorsqu'on  introduit  à  l'intérieur 
le  gros  solénoîde  H  parcouru  par  le  courant  de  décharge. 


/.  <U  Pky».,  l'  Unt,  t.  n.  <Uan  1893.} 


i3o  TOMMASI.  —  ACCUMULATEUR. 

ACCUMULATEUR  ÉLEGTRiaUE  HULTITURULAIRE  ; 

Par  m.  Donato  TOMMASI. 

Cet  accumulaleur  est  caractérisé  par  des  électrodes  renfermées 
dans  une  enveloppe  tubiilaire  en  gaine  métallique  ou  en  matière 
isolante  rigide  ou  élastique  (celluloïd,  caoutchouc,  ébonite,  etc.) 
perforée  d'une  multitude  de  petits  trous. 

Au  centre  de  cette  gaine  est  adaptée  une  âme  en  plomb  ou  tout 
autre  métal  en  alliage  convenable  servant  de  conducteur  au  cou- 
rant et  en  contact,  sur  chacune  de  ses  faces,  avec  une  couche 
d'oxyde  de  plomb  préservée  de  toute  chute  ou  désagrégation  par 
l'enveloppe  perforée  qui  l'emprisonne. 

Cette  disposition  a  pour  conséquence  de  doubler  à  poids  égal 
la  proportion  de  la  matière  agissante  et,  par  suite,  la  capacité  de 
Taccumulateur. 

La  charge  se  fait  à  un  régime  qui  peut  atteindre  sans  inconvé- 
nient 5  à  6  ampères  par  kilogramme. 

La  décharge  peut  varier  de  i  à  4  ampères  par  kilogramme 
d'électrodes.  Elle  doit  être  arrêtée  quand  la  tension  est  abaissée 
à  i^^'Sj. 

Dans  le  cas  d'efforts  variables,  lorsque  des  coups  de  force  sont 
nécessaires,  les  accumulateurs  Tommasi  peuvent  supporter  sans 
inconvénient  des  intensités  allant  de  6  à  8  ampères  par  kilogramme 
d'électrodes. 

Les  constantes  électriques  de  cet  accumulateur  sont  les  suivantes  : 

Force  clectromotrice  initiale 2'*'*",  4 

Capacité  par  kilogramme  d'électrode 20  ampères-heure 

Rendement  en  quantité ....    gS  pour  100 

Rendement  en  travail 80  pour  100 


BRO.WN.  —  PILES  A  ÉLECTROLYTES  FONDUS.  i3i 


J.  BROWN.  —  Voltaic  cells  with  fused  electrolyten  (Piles  à  éleclrolytes  fondus); 
Proceedings  ofthe  Royal  Society ,  vol.  LU,  p.  76;  octobre  1892. 

J'ai  montré,  il  y  a  trois  ans,  qu'il  n'y  avait  aucune  difTérencc 
essentielle  entre  les  piles  où  les  électroljtes  sont  rendus  conduc- 
teurs par  l'élévation  de  la  température  et  celles  où  ils  sont,  sui- 
vant la  manière  habituelle,  amenés  à  conduire  par  la  dissolution. 
Le  premier  cas,  compliqué  au  point  de  vue  de  la  commodité  des 
expériences,  est  même,  à  certains  égards,  plus  net  et  plus  simple  à 
étudier;  il  ne  saurait  se  produire  dans  de  tels  éléments,  ces  réac- 
tions secondaires  étant  dues  à  la  présence  du  dissolvant,  qui 
viennent  parfois  masquer  le  principal  phénomène.  J'ai  pu  étendre 
aux  piles  à  électrolj^tes  fondus  la  théorie  de  Helmholtz  et  montrer 
un  accord  parfait  entre  les  résultats  expérimentaux  et  les  prévi- 
sions théoriques. 

M.  J.  Brown  étudie  la  même  question  :  il  arrive  à  des  résultats 
conformes  à  ceux  que  j'ai  publiés  dans  mon  Mémoire  étendu,  et 
que  j'avais  tout  d'abord  sommairement  indiqués  dans  une  Note 
des  Comptes  rendus  dont  M.  Brown  semble  seulement  avoir  eu 
connaissance,  et  même  après  l'achèvement  de  son  travail. 

J'avais  étudié  complètement  à  toutes  les  températures  deux  ou 
trois  éléments  seulement.  M.  Brown  a  opéré  sur  un  très  grand 
nombre  de  piles  dont  il  a  amené  la  force  éleclromotrice  à  une  tem- 
pérature moyenne  ;  ces  piles  sont  des  éléments  réversibles  formés 
par  les  combinaisons  des  chlorures  d'argent,  de  cuivre,  de  plomb, 
de  cadmium,  de  zinc;  une  seconde  série  d'expériences  a  été  faite 
avec  des  mélanges  de  chlorure  de  potassium  et  de  chlorures  des 
métaux  suivants  :  magnésium,  aluminium,  zinc,  cadmium,  plomb, 
fer,  étain,  cuivre,  argent.  Pour  la  pile  zinc,  chlorure  de  zinc, 
chlorure  d'étain,  étain,  il  trouve  une  force  éleclromotrice  moyenne 
de  o''***^,35o;  en  comparant  à  un  élément  Gouy  étalonné  par 
M.  Pellat^  j'avais  pour  la  même  pile  obtenu  o^**'',335  au-dessus  de 
la  fusion  et  o^"*^^?^  ^  '*  température  de  solidifîcation;  la  concor- 
dance est  donc  très  satisfaisante.  Comme  je  Tavais  annoncé,  il  est 
nécessaire  pour  comparer  la  chaleur  chimique  et  la  chaleur  vol- 
laïque,  de  tenir  compte  des  variations  des  chaleurs  de  combinai- 
son quand  la  température  et  l'état  physique  des  corps  viennent  à 


i32  PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

changer.  Dans  tous  les  cas,  M.  Brown  montre  bien  qu'il  faut  aug- 
menter d'une  certaine  valeur  le  nombre  qui  exprime  la  force  élec- 
tromotrice calculée  en  prenant  la  chaleur  de  combinaison  des  chlo- 
rures, donnée   par  Thomsen. 

Le  travail  de  Pauteur  est  très  soigné  et  très  complet,  il  établit 
d'une  manière  définitive  l'identité  absolue  dans  le  mode  de  pro- 
duction de  l'énergie  électrique  par  tous  les  éléments  voltaïques, 
quelle  que  soit  leur  nature.  Lucien  Poincaré. 


PB0GEEDIIII8  OF  THE  ROYAL  SOCIETY; 

T.  XLIX  (fin). 

Th.  ANDREWS.  —  Passivité  du  fer  et  de  l'acier;  III-  Partie,  p.  48i. 

Une  lame  d'acier  et  une  barre  de  fer  forgé  furent  placées  dans 
les  branches  d'un  tube  en  U  contenant  de  l'acide  azotique  froid 
et  reliées  à  un  galvanomètre.  L'auteur  a  étudié  la  passivité  rela* 
tive  que  contractent,  dans  l'acide  azotique  froid,  le  fer  forgé  et 
les  divers  aciers  (acier  fondu  doux,  acier  fondu  trempé,  acier 
Bessemer  doux,  acier  Bessemer  trempé,  acier  Siemens  doux, 
acier  Siemens  trempé). 

D'une  manière  générale,  le  fer  forgé  est  électropositif  par 
rapport  aux  aciers;  il  peut  se  développer  entre  eux  une  force 
électromotrice  considérable  qui  peut  atteindre,  dans  certains  cas, 
jusqu'à  Y  de  volt.  Le  fer  forgé  est  donc  beaucoup  moins  passif 
que  l'argent. 

Les  expériences  de  M.  Andrews  ont  également  établi  que  les 
aciers  qui  contiennent  une  proportion  plus  grande  de  carbone 
sont  plus  passifs  que  ceux  qui  en  contiennent  une  proportion 
moindre. 


W.  de  W.  ABNEY.  —  Sur  la  limite  de  visibilité  des  différeots  rayons  du  spectre, 

p.  Sog. 

M.  W.  de  W.  Abney  a  institué  des  expériences  dans  le  but  de 
déterminer  la  limite  de  visibilité  des  différents  rayons  du  spectre 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  i33 

et  de  comparer  lear  éclat  avec  celui  d^une  lampe  à  acétate  d^amjle 
placée  à  une  distance  de  i  pied  d^un  écran. 

Il  a  constaté  que  les  rayons  de  longueur  d^onde  X  4770  environ 
sont  les  plus  persistants. 

Les  diagrammes  donnés  par  Tauteur  montrent  que  dans  Tétude 
spectroscopique  d'une  lumière  de  faible  intensité,  on  doit  perce- 
voir tout  d'abord  les  rayons  bleus  et  verts,  et  qu'il  peut  exister 
dans  le  jaune  et  le  rouge  des  rayons  de  plus  grande  intensité 
sans  qu'ils  afTectent  le  sens  de  la  vue. 

Ce  fait  peut  rendre  compte  de  quelques  résultats  singuliers 
donnés  par  l'examen  spectroscopique  de  sources  lumineuses  de 
faible  intensité  dans  lesquelles,  par  exemple,  les  rayons  jaunes  et 
rouges  font  défaut. 

J.  LARMOR.  —  Sur  la  théorie  de  rÉlectrodynamique,  p.  5a  i. 

Le  but  principal  de  ce  travail  est  la  comparaison  des  consé- 
quences de  rÉlectrodynamique  de  Maxwell,  d'une  part,  et  de 
rÉlectrodynamique  de  Helmholtz,  d'autre  part,  avec  les  résultats 
expérimentaux  obtenus  dans  ces  dernières  années  sur  les  vitesses 
de  propagation  des  ondes  électriques  dans  les  diélectriques. 

M.  Larmor  compare  à  la  théorie  de  Maxwell,  non  pas  seule- 
ment la  théorie  de  Helmholtz,  mais  une  théorie  nouvelle  beau- 
coup plus  générale  qui  la  comprend  comme  cas  particulier. 

Si,  dans  la  décharge  d'un  condensateur,  F  désigne  la  force 
électrique  dans  le  diélectrique,  kF  le  déplacement,  œ  la  densité 
superficielle  de  la  charge  amenée,  <t'  celle  des  charges  libres  sur 
les  faces  du  plateau,  on  a 

et 

F 

4ic 

Le  courant  se  rapproche  d'autant  plus  d'être  circuital  que  k  est 
plus  grand.  Pour  k  ^co,  on  a  la  théorie  de  Maxwell. 

Le  potentiel  éiectrodynamique  de  courants  non  fermés,  en  par- 
tant des  considérations  de  Helmholtz,  est,  d'après  l'auteur. 


=■/>■ 


r  ds  dtf  dsds'         \ 


i34    COMPTES  RENDUS  DE  L'ÂGÂDÊiMIE  DES  SCIENCES. 

expression  dans  laquelle,  contrairement  aux  idées  de  Helmholtz, 
0  n'est  pas  tout  d'abord  proportionnel  à  r. 

Il  trouve,  d'après  cela,  que  la  propagation  des  ondes  avec  la 

_JL 

vitesse  k\   *  où  k^  =z^7zk  est  indépendante  de  la  valeur  particu- 
lière donnée  à  ^. 

Il  résulte  des  expériences,  notamment  de  celles  de  MM.  Arons 
et  Rubens  (*),  que  la  vitesse  de  propagation  des  ondes  dans  les 

diélectriques  de  composition  chimique  simple  est  proportionnelle 

-— 
à  Ara   *,  où  A'a=  i  +  Ati  désigne  la  constante  diélectrique.  On  doit 

admettre  que,  pour  les  substances  étudiées,  k\  et  k^  doivent  avoir 

sensiblement  la  même  valeur  dans  le  cas  de  la  forme  limite  qui 

constitue  la  théorie  du  déplacement  de  Maxwell. 

La  capacité  inductive  absolue  du  vide  doit  être  prise,  dans  tous 

les  cas,  plus  grande  que  l'unité.  René  Paillot. 


COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES  ; 

Tome  CXII,  i*""  semestre  1891. 

C.  RAVE\U.  —  Sur  la  surface  d'onde  dans  les  cristauxi  p.  io56. 

Dans  les  théories  élastiques  de  l'électromagnétisme  données 
précédemment  par  M.  Raveau  {Comptes  rendus,  t.  CXll,  p.  853), 
on  suppose  que  la  perméabilité  magnétique  est  la  même  dans  tous 
les  corps  observés.  Il  n'en  est  plus  ainsi  notamment  dans  les 
cristaux  qui  présentent  une  anisolropie  notable  au  point  de  vue 
magnétique.  Dans  ce  cas,  la  théorie  électromagnétique  de  la 
lumière  conduit  à  attribuer  à  la  surface  d'onde  une  forme,  ou  au 
moins  des  propriétés  difierentes  de  celles  que  leur  attribue  la 
théorie  de  Fresnel.  L'auteur  se  propose  d'étudier  expérimentale- 
ment cette  question. 

J.  BOUSSINESQ.  —  Sur  l'explication  physique  de  la  fluidité,  p.  1099. 
M.  Boussincsq  fait  connaître  qu'il  a  enseigné  dans  son  cours  de 

(•)   Wied,  Ann.,  t.  XLII,  p.  58i;  1891. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     r35 

la  Sorbonne,  de  1887  à  1889,  diverses  idées  analogues  à  celles  que 
M.  Marcel  Brillouin  émet  dans  une  Note  récente  {Comptes  rendus, 
t.  CXIIy  p.  io54)*  Il  y  définit  les  fluides  comme  des  corps  iso- 
tropes qui  ont  la  propriété  de  recouvrer  spontanément  leur  iso- 
tropie  après  toutes  les  déformations  possibles,  ou  même  de  la 
garder  à  peu  près  pendant  ces  déformations  pourvu  qu'elles  soient 
lentes.  Ce  rétablissement  de  Fisotropie  est  dû  aux  vibrations  calo- 
rifiques de  chaque  molécule,  dont  le  mouvement  brownien  consti- 
tuerait la  partie  visible.  Dans  Tétat  stable  élastique,  la  pression 
moyenne  est  normale  et  sa  grandeur,  ainsi  que  celle  de  Ténergie 
interne,  est  une  fonction  de  la  densité  et  de  la  température  seu- 
lement. La  viscosité  consiste  en  ce  que  la  pression  peut  recevoir 
des  valeurs  négatives,  c'est-à-dîre  se  transformer  en  traction.  Cette 
propriété  existant  dans  les  fluides  à  des  degrés  divers,  leurs 
groupes  moléculaires  ne  peuvent,  pendant  une  déformation, 
prendre  instantanément  la  disposition  permanente  qu'ils  garde- 
raient si  la  déformation  s'arrêtait.  Mais  les  écarts  entre  la  disposi- 
tion actuelle  et  la  disposition  isotrope  seront  assez  faibles,  dans 
les  fluides  peu  visqueux  comme  Teau  et  le  gaz,  pour  ne  dépendre 
sensiblement  que  des  vitesses  actuelles  et  non  de  leurs  dérivées  des 
divers  ordres  par  rapport  au  temps.  Ils  ne  dépendent  donc  que  de 
la  déformation  subie  pendant  un  temps  très  court  avant  Tinstant 
considéré  par  une  particule  de  fluide  très  petite,  à  partir  de  la  mo- 
lécule considérée.  La  composante  tangentielle  de  la  partie  non 
élastique  de  la  pression  constitue  le  frottement  intérieur.  On  peut 
l'évaluer,  ainsi  que  la  composante  normale. 

PAYE.  —  Sur  un  Mémoire  de  M.  von  Bezold  relatif  à  la  théorie  des  cyclones, 

p.  1109. 

M.  Faye  invoque  les  faits  exposés  et  les  conclusions  émises  par 
M.  von  Bezold  et  par  diflerents  autres  auteurs  anglais  et  allemands 
pour  confirmer  sa  théorie  des  cyclones  et  tourbillons,  d'après 
laquelle  ces  phénomènes  prennent  naissance  dans  les  hautes 
régions  de  l'atmosphère. 

G.  LEMOINE.  —  Études  quantitatives  sur  Faction  chimique  de  la  lumière, 

p.  935,  99a  et  iia4* 

Le  réactif  employé  est  un  mélange  de  chlorure  ferrique   et 


i36    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

d'acide  oxalique.  Le  dosage  du  chlorure  ferreux  produit  après  la 
réaction  s^efTectue  au  moyen  du  permanganate  de  potasse.  En  com- 
parant les  effets  obtenus  sur  deux  cuves  minces,  contenant  le  même 
réactif  très  dilué,  dont  Tune  reçoit  la  lumière  solaire  directe  et 
l'autre  la  lumière  qui  a  traversé  un  milieu  quelconque,  on  étudie 
l'absorption  par  ce  dernier  milieu  pour  une  série  d'épaisseurs  et 
pour  différentes  lumières.  L'absorption  de  chaque  radiation  simple 
se  faisant  suivant  une  exponentielle  de  l'épaisseur  traversée,  on 
peut  exprimer  numériquement  la  quantité  de  lumière  émergente 
par  une  somme  d'exponentielles  à  quatre  termes.  On  trouve  pour 
l'acide  oxalique  la  même  transparence  que  pour  Teau,  le  chlorure 
ferrique  produisant  seul  une  absorption  notable. 

La  quantité  de  lumière  transmise  à  chaque  couche  infiniment 
mince  pouvant  être  ainsi  calculée,  le  poids  de  réactif  décomposé 
sera  proportionnel  à  l'intégrale  de  cette  quantité  de  lumière,  au 
début  de  la  réaction.  Des  mesures  ont  porté  sur  des  lumières  de 
différentes  couleurs;  mais  Taltération  du  liquide  en  change  à  la 
fois  la  transparence  et  la  richesse  en  matière  décomposable.  En 
admettant  que  la  vitesse  de  la  réaction  est  toujours  proportion- 
nelle à  la  richesse  et  à  l'intégrale  de  la  quantité  de  lumière,  l'au- 
teur établit  une  formule  qu'il  vérifie  expérimentalement.  Enfin  il 
exprime  l'influence  de  la  dilution  par  un  coefficient  dont  il  déter- 
mine diverses  valeurs.  Ce  coefficient  se  trouve  être  le  même  pour 
les  différentes  couleurs  et  pour  la  chaleur  obscure. 

CHASSAGNY  et  ABHAHAM.  —  Hecherches  de  Ihermo-électricité,  p.  1198. 

En  mesurant  par  la  méthode  d'opposition  les  forces  électromo- 
tiices  de  plusieurs  couples  ihermo-électriques  à  diverses  tempéra- 
tures, et  réduisant  ces  températures  à  l'échelle  du  thermomètre  à 
hydrogène,  les  auteurs  ont  trouvé  que  ces  forces  électromotrices 
ne  peuvent  s'exprimer  par  des  formules  paraboliques  à  deux 
termes.  Mais  les  températures  évaluées  en  admettant  de  pareilles 
formules  sont  identiques  pour  tous  les  couples  essayés,  et  diffè- 
rent également  des  indications  du  thermomètre  à  hydrogène. 

SAVELIEF.  —  Détermination  de  la  constante  solaire,  p.  1200. 
En  appliquant  à  ses  observations  du  26  décembre  1890  les  for- 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     187 

mules  de  M.  Crova,  M.  Savelief  obtient  pour  la  constante  solaire 
sept  valeurs,  dont  la  moyenne  est  3*^*^589.  Ce  résultat  dépasse 
notablement  le  nombre  y*\o  obtenu  par  M.  Langlej,  au  moyen 
d^un  bolomètre.  L^auteur  pense  que  Tabsence  presque  complète 
de  vapeur  d^eau  et  de  poussières  atmosphériques  au  moment  de 
son  observation  a  permis  à  certaines  radiations  ordinairement 
éteintes  dans  Tatmosphère  d^arriver  à  la  surface  du  sol. 

G.  GUILBERT.  —  Étude  sur  le  gradient  appliqué  à  la  prévision  du  temps, 

p.  1206. 

En  général,  la  vitesse  du  vent  autour  d'un  cyclone  est  propor- 
tionnelle à  la  pente  atmosphérique  ou  gradient,  et  plus  faible  dans 
le  demi-cercle  maniable  que  dans  le  demi-cercle  dangereux.  Ces 
règles  comportent  des  exceptions  fréquentes.  D'après  Tauteur,  un 
excès  de  la  vitesse  du  vent  sur  la  vitesse  normale  entraîne  au  point 
considéré  une  hausse  barométrique  dans  la  journée  suivante;  le 
phénomène  contraire  entraîne  une  baisse.  S^il  y  a  excès  de  vitesse 
à  la  fois  sur  tout  le  contour  du  cyclone,  la  hausse  se  produit  par- 
tout et  la  bourrasque  disparaît. 

A.  MOULIN.  —  Relation  entre  le  poids  atomique  et  la  densité  liquide,  p.  1309. 

L'auteur  cherche  à  établir  que  le  produit  du  poids  moléculaire 
dune  substance  liquide  par  sa  densité  est  la  somme  des  produits 
correspondants  de  ses  éléments. 

A.  DUBOIN.  —  Sur  un  nouveau  moyen  d^apprécier  le  mouvement  vertical 

des  aérostats,  p.  laSi. 

M.  Duboin  propose  d'employer  à  cet  usage  le  manomètre  diffé- 
rentiel de  Kretz.  II  suffirait  de  fermer  l'une  des  branches  à  un 
instant  donné,  en  y  emprisonnant  une  masse  d'air,  pour  voir  se 
produire  un  rapide  déplacement  de  la  surface  de  séparation  sous 
l'influence  de  la  variation  de  pression.  Un  calcul  élémentaire  per- 
mettrait d'en  déduire  la  vitesse  d'ascension  ou  de  descente. 

F.  DE  LALANDE.  —  Nouveaux  modèles  de  pile  à  oxyde  de  cuivrei  p.  ia53. 

L'élément  est  constitué  par  une  ou  plusieurs  lames  de  zinc 


i38    COMPTES  RENDUS  DE  L'âCâDÉMIE  DES  SCIENCES. 

suspendues  à  un  couvercle  de  faïence,  en  regard  d'une  ou  plusieurs 
plaques  d'oxjde  de  cuivre  aggloméré,  plongeant  dans  un  vase  en 
verre  rempli  de  la  solution  de  potasse  à  35  pour  loo.  L'oxyde  de 
cuivre  étant  peu  conducteur,  la  surface  des  agglomérés  est  métal- 
lisée, par  son  immersion  dans  l'eau  acidulée,  après  avoir  été  cou- 
verte de  zinc  en  poudre.  Le  cuivre  poreux  ainsi  obtenu  est  recou- 
vert par  galvanoplastie  d'une  seconde  couche  mince  de  cuivre.  Ces 
éléments  possèdent  une  résistance  faible  et  une  énergie  supérieure 
à  celle  des  accumulateurs  au  plomb  de  même  poids. 

P.  GUYE.  —  Détermination  du  poids  moléculaire  au  point  critique,  p.  1257. 

Si  l'on  désigne  par  ir,  0,  ç  la  pression  (en  atmosphères),  la 
température  absolue  et  le  volume  spécifique  pour  le  point  critique, 
la  densité  critique  par  rapport  à  l'air  ramenée  à  o"  et  à  i*'"  a  pour 
valeur 


FcpTr  X  lyS  x  0,001*293 


■ 

F  étant  un  facteur  qui,  d'après  Tauieur,  peut  s'exprimer  d'une 
façon  approchée  par  une  fonction  linéaire  de  la  température  cri- 
tique absolue.  On  ramène  ainsi  la  formule  à  l'expression 


e/=ii46  ^^ 


71(^1070  H-  6) 


0  étant  la  densité  critique  par  rapport  à  l'eau. 

L'auteur  fournit  quelques  vérifications  de  cette  formule. 

H.  FAYK.  —  Sur  les  courants  de  déversement  qui  donnent  naissance  aux  cyclones, 

p.  1289. 

M.  Faye  soutient,  contrairement  à  l'opinion  de  M.  Ferrel,  que 
les  cyclones  dépendent  des  mouvements  généraux  de  l'almo- 
sphcre.  L'air  des  régions  éqiialoriales  surchauffé  s'élève  en  s'avan- 
çant  vers  l'ouest,  par  suite  du  retard  qu'il  prend  sur  la  vitesse 
angulaire  de  rotation  de  la  Terre.  Il  tend  ensuite,  dans  notre 
hémisphère,  à  se  déverser  vers  le  nord,  rencontre  des  parallèles 
de  vitesse  linéaire  moindre  et  s'incline  de  plus  en  plus  vers  le 
nord-est,  décrivant  ainsi  une  sorte  de  parabole.  Les  inégalités  de 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     139 

vitesse  dans  les  parties  contigucs  de  ce  courant,  qui  résultent  de 
la  courbure  de  la  trajectoire,  amènent  la  formation  de  tourbillons 
tournant  dans  le  sens  de  la  rotation  du  globe.  Là  où  se  rencontrent 
des  cirrus  entraînés,  leur  présence  alourdit  la  masse  atmosphé- 
rique; le  tourbillon  descend  en  prenant  une  vitesse  croissante  et 
une  section  décroissante,  et  produit  les  efTets  connus,  dont 
Ténei^ie  se  trouve  ainsi  empruntée  à  la  rotation  delà  Terre. 

V.  SERRIN.  —  Nouveau  système  de  balance  de  précision  à  pesées  rapides, 

p.  1299. 

Pour  éviter  l'usage  des  cavaliers  et  des  poids  inférieurs  au 
décigrarame,  Fauteur  suspend  à  un  des  bras  du  fléau  Textrémité 
d'une  petite  chaîne,  dont  l'autre  bout  est  fixé  à  un  curseur  glis- 
sant sur  une  colonne  centrale  graduée  en  parties  de  2"™,  dont 
chacune  correspond  à  une  surcharge  de  i"^''.  Un  vernier  permet 
d'atteindre  le  dixième  de  milligramme. 

P.  GERMAIN.  —  Application  du  principe  de  la  transmission  des  pressions 
aux  transmetteurs  téléphoniques  à  grande  distance,  p.  i3ii. 

On  subdivise  l'embouchure  d'un  transmetteur  téléphonique  en 
embouchures  plus  petites,  correspondant  chacune  avec  la  chambre 
à  air  d'une  armature  téléphonique  distincte.  L'émission  de  la 
voix  détermine  ainsi  sur  les  armatures  des  pressions  proportion- 
nelles à  leur  surface.  En  groupant  en  série  les  bobines  des  diverses 
armatures,  on  peut  téléphoner  à  grande  distance  sans  micro- 
phone, ni  pile  constante,*ni  bobine  Edison. 

J.  REISET.  —  Résumé  des  observations  météorologiques  faites  à  Écorchebœuf, 
près  Dieppe  (Seine-Inférieure),  de  1878  à  1883,  p.  1849. 

Pression  moyeiïne  réduite  au  niveau  de  la  mer 761°**",  3 

Oscillation  extrême 60™",  2 

Température  moyenne  réduite  au  niveau  de  la  mer 9*^,6 

Moyenne  annuelle  des  jours  de  gelée 5^1 

9             0                   »      de  pluie i63 

État  hygrométrique  moyen 0,82 

Hauteur  moyenne  annuelle  d'eau 9o3""",  6 

Vent  dominant  (sud-ouest) 29  fois  sûr  100 

Nombre  moyen  annuel  des  orages 22 


i4o    COMPTES  RENDUS  DE  L'AGADËMIE  DES  SCIENCES. 

G.  et  L.  RICHARD.  —  Sur  un  avertisseur  électrique  permettant  de  constater 
dans  un  courant  gazeux  de  très  faibles  variations  de  pression,  p.  iSSg. 

Une  boîte  métallique  communique  par  un  tube  avec  le  conduit 
traversé  par  le  courant  gazeux.  Un  léger  clapet  suspendu  à  un 
axe  horizontal  laisse  le  tube  ouvert  dans  sa  position  de  repos  et 
ferme  le  circuit  d'une  sonnerie.  Sous  l'influence  d'une  légère 
diminution  de  pression,  le  clapet  va  fermer  le  tube  et  la  sonnerie 
s'arrête.  Cet  avertisseur  peut  rencontrer  quelques  applications 
dans  les  appareils  de  ventilation  et  de  chauffage. 

E.  MERCADIER.  —  Sur  un  récepteur  téléphonique  de  dimensions 

et  de  poids  réduits,  p.  i4i6. 

Dans  des  recherches  antérieures,  M.  Mercadier  avait  signalé 
que  pour  concilier  la  netteté  et  l'intensité  dans  la  production  des 
inflexions  de  la  voix,  il  faut  donner  au  diaphragme  l'épaisseur 
juste  suffisante  pour  absorber  toutes  les  lignes  de  force  du  champ 
et  diminuer  le  diamètre,  en  sorte  que  le  son  fondamental  et  les 
harmoniques  du  diaphragme  soient  plus  aigus  que  ceux  de  la  voix 
humaine.  L'accomplissement  de  ces  deux  conditions  a  permis  de 
construire  des  téléphones  de  faible  poids  rendant  les  mêmes  ser- 
vices que  les  téléphones  ordinaires.  L'auteur  a  construit  notam- 
ment un  système  de  deux  téléphones  réunis  par  un  fil  d'acier  en  V, 
qui  sert  à  la  fois  de  ressort,  de  conducteur  électrique  et  d'aimant 
auxiliaire.  Ce  fil  maintient  appliqués  sur  les  oreilles  deux  télé- 
phones à  boîle  d'ébonite,  munie  d'embouts  en  caoutchouc.  Le 
faible  poids  de  l'appareil  qui  ne  dépasse  pas  So^'  permet  de  le 
garder  ainsi  en  expérience  sans  y  porter  les  mains. 

BJERKNES.  —  De  Tamortissement  des  oscillations  hertziennes,  p.  14^9. 

Si  l'on  admet  que  le  mouvement  de  l'électricité  dans  le  résona- 
teur est  un  mouvement  pendulaire,  et  que  l'amortissement  de 
l'excitateur  est  très  rapide  par  rapport  à  celui  du  résonateur,  on 
peut  calculer  l'intensité  des  oscillations  du  résonateur  en  fonction 
du  rapport  de  sa  période  à  celle  de  l'excitateur.  Une  mesure 
électrométrique  fait  connaître  cette  intensité;  le  rapport  des  pé- 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     141 

riodes  peut  être  aussi  mesuré;  on  tire  de  là  une  détermination  du 
décrément  des  oscillations  de  Texcitateur.  On  peut  aussi  calculer 
le  décrément  du  résonateur,  si  Ton  connaît  la  longueur  de  Tétin- 
celle  secondaire.  Dans  une  mesure  Tauteur  a  trouvé  0,26  pour 
l'excitateur  et  0,002  pour  le  résonateur.  Le  rapide  amortissement 
des  oscillations  de  l'excitateur  montre  que  les  maxima  et  minima 
correspondants  seront  rapidement  masqués  par  ceux  qui  corres- 
pondent à  la  longueur  d'onde  du  résonateur. 

A.  HURION.  —  Transmission  de  la  lumière  à  travers  les  milieux  troubles, 

p.  i43i. 

M.  Hurion  s'est  proposé  de  vérifier  la  formule  de  Lord  Rajleigh 
relative  à  la  transmission  de  la  lumière  à  travers  les  milieux 
troubles 

X*  log  j-  =  const. 

1  est  l'intensité  lumineuse  transmise  à  travers  une  épaisseur 
donnée  d'un  milieu  donné,  pour  la  lumière  de  longueur  d'onde  X. 
Les  expériences  ont  porté  sur  l'eau  additionnée  d'une  solution 
alcoolique  d'essence  de  citron  et  sur  une  solution  de  chlorure  de 
potassium  additionnée  d'azotate  d'argent.  Les  mesures  ont  été 
faites  avec  le  spectrophotomètre  de  M.  Crova^  elles  ont  fourni 
une  vérification  satisfaisante  de  la  formule. 

G.  LIMB.  —  Sur  réleclrolyse  du  chlorure  de  baryum  pur  ou  mélangé 

de  chlorure  de  sodium,  p.  1434. 

M.  Limb  a  cherché  à  préparer  le  baryum  métallique  en  électro- 
lysant  le  chlorure  et  son  mélange  avec  le  chlorure  de  sodium, 
entre  une  anode  de  charbon  et  une  cathode  de  fer  forgé.  Le  cou- 
rant fourni  par  une  dynamo  tombait  rapidement  de  3o  ampères  à 
3  ampères,  dans  le  cas  du  sel  pur,  par  la  formation  d'un  dépôt  in- 
fusible sur  la  cathode.  Ce  dépôt  ne  se  formait  pas  avec  le  mélange 
de  chlorures.  Mais  l'opération  n'a  pas  donné  de  baryum  ;  il  paraît 
se  former  un  sous-chlorure. 

M.  BRILLOUIN.  —  Déformations  homogènes  finies.  Énergie  d'un  corps  isotrope, 

p.  iSoo. 

M.  Brillouin  exprime  que  les  coordonnées  finales  d'un  point, 


i42    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

après  la  dé  formation,  sont  liées  aux  coordonnées  initiales  par  des 
équations  linéaires,  ce  qui  est  la  condition  de  la  conservation  de 
l'homogénéité.  L'énergie  d'un  corps  isotrope,  rapporté  à  l'unité 
de  masse,  est  indépendante  de  l'orientation  des  axes  et  de  celle 
de  la  déformation.  Elle  n'est  donc  fonction  que  des  trois  inva- 
riants de  la  forme  quadratique  qui  définit  la  déformation,  abs- 
traction faite  de  la  rotation.  L'auteur  écrit  les  équations  du  mou- 
vement de  translation,  en  introduisant  les  projections  sur  les 
axes  de  la  force  élastique  actuelle  exercée  sur  une  face  primitive- 
ment égale  à  l'unité  et  normale  à  un  des  axes,  et  les  projections 
des  forces  extérieures  rapportées  à  l'unité  de  masse. 

F.  BEAULARD.  —  Sur  la  biaxie  du  quartz  comprimé,  p.  i5o3. 

Le  quartz  comprimé  dans  une  direction  normale  à  l'axe  optique 
devient  biaxc,  et  le  plan  des  axes  optiques  est  parallèle  à  la  com- 
pression. La  compression  était  exercée  par  une  pince  de  Wer- 
theim  placée  sur  un  limbe  gradué.  On  fait  arriver  la  lumière  po- 
larisée d'abord  suivant  l'ancien  axe  optique,  puis  suivant  des 
directions  inclinées,  et  l'on  analyse  la  vibration  elliptique  émer- 
gente. On  trouve  que  le  pouvoir  rotatoire  conserve  la  même  va- 
leur après  la  compression  sous  toutes  les  obliquités.  La  difTérencc 
de  marche  due  à  la  double  réfraction  seule,  d'après  la  théorie  de 
M.  Gouy,  va  en  diminuant  jusqu'à  l'incidence  qui  correspond  au 
nouvel  axe  optique  dans  l'air.  Pour  cette  direction,  les  compo- 
santes privilégiées  sont  circulaires,  comme  pour  l'axe  du  quartz 
non  comprimé.  Au  delà  de  cette  direction,  la  différence  de  marche 
reparaît. 

M.  Beaulard  a  pu  déduire  de  ses  expériences  le  coefïîcient  d'é- 
lasticité optique  suivant  l'axe  primitif  et  les  valeurs  des  indices 
principaux. 

A.  WITZ.  —  Rendement  photogénique  des  foyers  de  lumière,  p.  i5o6. 

Nous  n'avons  aucun  moyen  de  déterminer  le  rendement  photo- 
génique absolu  d'une  source  lumineuse,  c'est-à-dire  le  rapport 
de  l'énergie  lumineuse  à  l'énergie  disponible  dans  le  foyer;  mais 
on  peut  mesurer  les  rendements  relatifs  des  diverses   sources. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE.  i\i 

M.  Wilz  a  fait  cette  mesure  pour  plusieurs  d'entre  elles.  En  par- 
licullery  tandis  que  Tare  voltaïque  consomme  4*^**  par  carcel- heure, 
la  bougie  de  l'Étoile  en  consomme  716  et  le  bec  de  gaz  à  récupé- 
ration 189.  On  obtient  en  brûlant  le  gaz  directement  un  moindre 
rendement  photogénique  qu'en  l'employant  à  actionner  une 
djnamo  chargée  d'alimenter  des  foyers  électriques,  bien  que  les 
intermédiaires  réduisent  alors  l'énergie  disponible  à  0,1  environ 
de  sa  valeur. 

GUERRE  et  MARTLN.  —  Sur  un  timbre  électromagnétique,  p.  i5o8. 

L'appareil  est  constitué  par  un  timbre  d'acier  dont  les  vibra- 
tions sont  entretenues  par  un  électro-aimant.  Le  son  rendu  est 
plus  intense  que  celui  d'un  diapason. 

C.  ANDRÉ.  —  Contribution  à  l'étude  de  l'électricité  atmosphérique,  p.  iSoq. 

M.  André  trouve  qu'à  Ljon,  depuis  1884,  l'amplitude  de  l'oscil- 
lation diurne  de  l'excès  de  potentiel  électrique  atmosphérique  est 
trois  fois  plus  grande  que  l'amplitude  de  l'oscillation  nocturne  par 
le  vent  du  sud,  trois  fois  plus  petite  qu'elle  par  le  vent  du  nord, 
le  ciel  étant  serein  et  le  vent  faible.  Les  variations  de  la  pression 
et  celles  de  l'humidité  relative  subissent  des  changements  ana- 
logues. G.  FoUSSEREAU. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6*  série,  tome  XXVIII;  mars  1898. 

Savélief.  —  Sur  le  degré  de  précision  que  Von  peut  atteindre  dans 
les  observations  actinomé triques,  p.  894. 

H.  Abraham.  —  Addition  au  Mémoire  0  Sur  une  nouvelle  détermina- 
tion du  rapport  v  »,  p.  43^. 

Philosophical  Magazine. 

5'  série,  t.  XXXV;  mars  1893. 
L.  BoLTZMANN.  —  Sur  l'équilibre  de  la  force  vive,  III'  Partie,  p.  i53. 


144  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Garl  Barcs.  —  Les  constantes  de  la  fusion  des  roches  ignées, 
II*  Partie.  Contraction  des  roches  ignées  fondues  dans  la  solidifica- 
tion j  p.  173. 

Rydberg.  —  Sur  une  certaine  asymétrie  que  présentent  les  réseaux 
concaves  du  professeur  Rowland,  p.  190. 

Balt.  —  Séparations  et  stries  dans  les  gaz  raréfiés  sous  Vinfluence 
de  la  décharge  électrique,  p.  aoo. 

Gladstone.  —  Notes  sur  quelques  déterminations  récentes  de  réfrac- 
tion et  de  dispersion  moléculaire,  p.  204* 

F.  Smith.  —  Emploi  de  résistances  élevées  avec  le  galvanomètre 
d'Arsonval,  p.  aïo. 

W.  SuTUERLAND.  —  Les  lois  de  la  force  moléculaire,  p.  211. 

Garl  Barus.  —  Les  constantes  de  la  fusion  des  roches  ignées, 
III*  Partie.  Capacité  calorifique  des  roches  ignées,  et  son  rapport  avec 
la  relation  entre  la  pression  et  la  température  de  fusion,  p.  296. 

Wiedemann'8  Annalen. 

T.  XLVIII,  n»  2;  1893. 

A.  Hetdweiller.  —  Sur  le  passage  de  V électricité  à  travers  les  gaz, 
4.  Potentiels  de  décharge ^  p.  21 3. 

H.-E.-J.-G.  DU  Bois  et  H.Rubens.  —  Galvanomètre  astatique  modifié, 
p.  236. 

A.  FcEPPL.  —  Théorie  du  magnétisme  rémanent,  p.  252. 

L.  SiLBERSTEiN.  —  Sur  le  mouvement  d'un  corps  électrisé  dans  un 
diélectrique,  p.  262. 

F.  Pasciien.  —  Recherches  bolométriques  dans  le  spectre  des  réseaux, 
p.  272. 

P.  Glan.  —  Sur  la  loi  fondamentale  des  couleurs  complémentaires, 
p.  307. 

G.  Barus  et  E.-A.  Schneider.  —  Propriétés  de  V argent  solide  colloïdal 
par  rapport  au  courant  électrique,  p.  327. 

J.  Elster  cl  H.  Geitel.  —  Observations  de  la  chute  de  potentiel  dans 
l'atmosphère  et  de  la  radiation  solaire  ultra-violette,  p.  338. 

G.  Ghristiansen.  —  Appareil  pour  la  mesure  de  l'équivalent  méca- 
nique de  la  chaleur,  p.  374. 

A.  Raps.  —  Expériences  avec  la  machine  pneumatique  à  mercure 
automatique,  p.  377. 

P.  GuLMANN.  —  Sur  l'exactitude  d'une  loi  énoncée  par  Kirchhoff 
dans  la  théorie  de  V électromagnétisme,  p.  38o. 

A.  WiNKKLMANN.  —  Sur  l'usage  et  le  mode  d'emploi  du  téléphone 
dans  les  méthodes  électriques  de  zéro,  p.  384. 


HESS.  —  DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  i^i 

SUE  LES  DIÉLEGTEiaUES  HÉTÉEOfiÉNES  ; 
Par  m.  a.  HESS. 

La  théorie  des  diélectriques  composés  donnée  par  Maxwell  est 
féconde  en  conséquences  intéressantes.  EHe  contient  implicite- 
ment l'explication  de  plusieurs  phénomènes  dont  le  processus 
intime  est  resté  très  longtemps  obscur. 

L'un  de  ces  phénomènes  est  celui  connu  sous  le  nom  de  résidu. 
Un  diélectrique  chargé  n'abandonne  pas  en  une  seule  décharge 
rapide  toute  la  quantité  d'électricité  qu'il  contient;  il  faut,  au 
contraire,  un  grand  nombre  de  décharges  successives  pour  l'en 
débarrasser  complètement.  Toutefois,  cette  considération  ne  suffit 
pas  à  caractériser  le  phénomène  du  résidu  :  un  condensateur  à 
diélectrique  parfait,  tout  en  ne  formant  pas  de  résidu,  n'abandonne 
sa  charge  que  par  une  décharge  prolongée  à  l'infini.  La  véritable 
caractéristique  du  résidu  est  l'augmentation  de  la  diflférence  de 
potentiel  qui  se  produit  pendant  la  période  d'isolement  après  une 
première  décharge. 

Dans  le  cas  étudié  par  Maxwell,  on  suppose  le  diélectrique  forme 
par  la  superposition  d'un  nombre  indéfini  de  couches  de  nature 
différente,  chacune  des  substances  ajant  son  pouvoir  inducteur  et 
sa  résistance  spécifique  propres  (').  L'égalité  de  l'intensité  du  cou- 
rant dans  toutes  les  couches  permet  d'écrire,  en  appelant  e,  e', 
e",  ...  les  chutes  de  potentiel  entre  les  faces  des  diflerentes  couches, 
Ar,  k',  /r",  . . .  leurs  pouvoirs  inducteurs  etr,  /•',  r",  .  .  .  leurs  résis- 
tances spécifiques  : 

4tc  rf^  "^  r  ~  47:   dt  ~^  r'  "  ^T.  dt  "^  r'  ' 

Dans  le  cas  particulier  oii  les  produits  kr  sont  égaux 

kr=k'r'=^k'r^=...=  A\ 
on  voit  que 

i  /  k   dô        \       J_/ A_  rf£         A    -  i  /A  ^^'        »^  - 
r\iT:dt~^y"  r'\^Tz  rf^  "*" '/  "  r"  Uiz  dt  '^^  ) 

(*)  La  coexistence  du  pouvoir  diélectrique  et  de  la  conductibilité  a  été  mise 
hors  de  doute  par  les  expériences  de  Mi\f.  Cohn  et  Arons  et  de  M.  Bouty. 

/.  de  Phys,,  3«  série,  t.  II.  (Avril  1893.)  10 


i46  HESS. 

Les  différences  de  potentiel  varient  donc  parallèlement,  c'est- 
à-dire  qu'elles  sont  entre  elles  dans  un  rapport  invariable  avec  le 
temps.  Aucune  d'elles  ne  peut  donc  s'annuler  ou  devenir  négative 
sans  que  la  somme  des  tensions  devienne  elle-même  nulle  ou 
négative,  ce  qui  exclut  la  formation  du  résidu,  comme  on  le  verra 
plus  loin.  Ce  cas  est  d'ailleurs  celui  des  substances  diélectriques 
homogènes. 

En  restreignant  à  deux  le  nombre  des  substances  composantes, 
nous  pouvons,  tout  en  évitant  une  complication  exagérée  du 
calcul,  donner  un  aperçu  des  diverses  actions  qui  interviennent 
dans  l'éleclrification  d'un  diélectrique.  En  outre,  pour  rendre  les 
produits  kr  très  inégaux,  nous  admettrons  que  l'une  des  substances 
est  infiniment  résistante.  Les  deux  corps  peuvent  d'ailleurs  être 
mélangés  d'une  façon  quelconque;  on  peut  toujours  ramener  le 
système  à  celui  de  deux  couches  superposées. 

Prenons  donc  une  lame  formée  d*un  mélange  de  deux  diélec- 
triques. Dans  une  masse  de  substance  M  sont  nojrées  des  parti- 
cules d'une  autre  substance  M|  {Jig.  i).  La  substance  M,  douée 

Fig.  I. 


d'un  certain  pouvoir  inducteur,  possède  une  résistance  infinie. 
Les  corpuscules,  au  contraire,  sont  conducteurs,  et  ont  également 
iino  certaine  capacité  inductive  spécifique. 

Si  nous  découpons  dans  cette  lame  un  petit  cylindre  AB, 
nous  obtenons  un  corps  constitué  par  la  superposition  de  couches 
alternativement  isolantes  et  conductrices.  Les  couches  de  même 
iiahirc;  peuvent  être  réunies  sans  que  le  système  soit  modifié  au 
point  (le  vue  électrique.  Finalement,  il  nous  suffit  de  considérer 
dcîux  couches  représentant  la  réunion  en  cascade  de  deux  conden- 
saUîurs  (//^'•.  2),  l'un  de  capacité  C  et  de  résistance  infinie  (sub- 
siaïKwî  isolante),  l'autre  de  capacité  Cet  de  résistance  intérieure  p' 
ou  shunté  [)ar  une  résistance  p'  (corpuscule  conducteur). 

ICxaniinons  ce  qui  se  passe  lorsqu'on  charge  ce  système  AB,  en 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  147 

le  plaçant  dans  un  circuit  de  résistance  R  et  contenant  une  force 
<^lectromotrice  constante  E.  La  charge  du  premier  condensateur 
s'opère  d'après 

celle  du  second  d'après 

(  1  )  C  dt'  =ldt j  dt, 

9 

Fig.  2. 

C  C  ,    g. 

-wwwwv- 

en  appelant  €  et  c'  les  différences  de  potentiel  respectives  aux 
armatures  des  deux  condensateurs;  de  plus 

(3)  e-+-£'=^  E  — RI. 

Par  la  combinaison  de  (i),  (2),  (3),  nous  obtenons  l'équation 
différentielle 

La  solution  générale  de  cette  équation  est  donnée  par 
a,  et  a^  étant  les  racines  de  l'équation  du  second  degré 
c'est-à-dire 


a  = 


/       R      C'\  .  ,  /7       H      cy     ~KC' 


aRC 


Dans  le  cas  particulier  correspondant  à  /  =  0,  nous  avons  e'  =  o, 
les  condensateurs  étant  supposés  non  chargés.  Il  en  résulte 

A|=-  —  Aj. 
De  (2)  nous  tirons  une  expression  de  l'intensité  de  charge 

I  --  G'A,(a,6«.'—a,ea.')-+-^(«"*'— «*•')• 

r 


i48  HESS. 

La  solution  particulière  I  =  0  pour  ^  =  o  nous  permet  de  dé- 
terminer A| 

^  =  C'A,(at— atj), 

A  E 

*"  RG'(a,-a,)' 

de  sorte  que  nous  pouvons  écrire  en  définitive,  après  quelques 
transpositions, 

'  =  R(ï;?r^  [("'-^  cVh'- ("'^  C7)H' 

^  =  Ki'-ir^[(«'+c7^cTi)''''''- ("«-*- cV'^c^)H|- 

Les  coefficients  ai  et  a2  sont  toujours  négatifs,  le  radical  étant 
toujours  plus  petit  que  le  terme  entre  parenthèses;  les  termes  e*' 
diminuent  donc  avec  le  temps.  De  plus,  les  racines  ne  peuvent  pas 
être  imaginaires. 

J'ai  représenté  dans  la  fig,  3  les  courbes  de  e  et  de  s'en  fonction 
du  temps.  Les  constantes,  choisies  de  manière  à  accentuer  les  par- 
ticularités de  ces  courbes,  sont  en  unités  G. G. S.  électromagné- 
tiques 

G  =  io-»«,        R  =  io»8, 

r'        ,^-11  rJ-    '''''  E  =  -2X1010. 

La  courbe  de  e'  présente  une  forme  intéressante  ;  elle  montre 
qu'au  début  la  différence  de  potentiel  du  condensateur  G'  monte 
rapidemenl,  mais  que  cet  accroissement  se  trouve  de  plus  en  plus 
entravé  par  la  perte  d'une  partie  de  la  charge  à  travers  la  résistance 
intérieure  p',  et  qu'à  partir  d'un  certain  moment  la  perte  est  supé- 
rieure au  gain  apporté  de  l'extérieur.  La  différence  de  potentiel  c' 
passe  donc  par  un  maximum,  qui  a  lieu  pour 

«1 — aj      ai 
Dans  le  cas  particulier  considéré,  nous  avons 

•  «1  =  —  o,ooy5, 

aj  =  —  o,?,io5 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  149 

et  pour  e;„„ 

*  =  i5,4  secondes. 

Pour  un  temps  double  du  précédent  la  courbe  e'  présente  un 
point  d'inflexion,  à  partir  duquel  elle  tend  à  devenir asymptolique 
à  Taxe  des  abscisses. 

La  courbe  de  e,  tension  aux  bornes  du  condensateur  G,  croît, 
mais  évidemment  beaucoup  moins  rapidement  qu'elle  ne  le  ferait 
si  ce  condensateur  était  seul  en  circuit.  La  somme  (e  +  e'),  ou  la 
différence  de  potentiel  de  l'ensemble,  augmente  donc  très  lente- 
ment, et  atteint  la  valeur  E  à  Tinfini,  toute  la  charge  se  trouvant 
alors  sur  le  condensateur  C,  e'  étant  devenu  nul  et  s  rz:  E.  La 
courbe  de  l'intensité  varie,  en  sens  contraire,  avec  la  même  lenteur 

que(e4-0(*)- 

A  la  suite  de  ses  recherches  sur  la  conductibilité  des  cristaux, 

M.  J.   Curie  (^)  s'est  servi,  pour  représenter  la  fonction  reliant 

l'intensité  du  courant  au  temps,  de  la  formide 

a  ei  n  étant  des  constantes.  On  saisit  mieux  la  signification  de 
cette  relation,  comme  Ta  fait  remarquer  M.  Curie,  si  l'on  donne 
une  grande  extension  au  début  et  une  importance  d'autant  moindre 
aux  temps  qu'ils  sont  plus  éloignés  du  début,  en  prenant  les  loga- 
rithmes des  deux  membres.  On  peut  alors  considérer  la  fonction 

logl  —  loga  —  n  log^, 

et  l'on  voit  que  la  courbe  du  logarithme  de  l'intensité  en  fonction 
du  logarithme  du  temps  est  une  droite,  entre  certaines  limites. 
C'est  un  résultat  expérimental  obtenu  par  M.  Curie  pour  un  grand 
nombre  de  cristaux  et  que  j'ai  vérifié  pour  la  gutta,  la  paraffine  et 
le  caoutchouc. 


(*)  Parmi  les  cylindres  que  Ton  peut  découper  dans  la  masse  hétérogène  nor- 
malement aux  armatures  du  condensateur,  quelques-uns  peuvent  être  formés  uni- 
quement d'une  des  deux  substances  du  mélange.  Il  conviendrait  donc,  pour  étendre 
les  calculs  à  la  lame  entière^  d'ajouter  au  schéma  des  deux  condensateurs  en  série 
un  troisième  condensateur  placé  en  dérivation  sur  le  système  entier.  Le  calcul 
montre  que  les  phénomènes  conservent  dans  ce  cas  la  même  allure  générale  que 
dans  le  cas  précédemment  traité. 

(')  Thèse  de  doctorat,  juin  1888. 


iSo  HESS. 

Or,  si  nous  prenons  les  logarithmes  des  ordonnées  de  notre 
courbe  théorique  et  si  nous  les  représentons  eo  fonction  des  loga- 
rithmes des  temps,  comme  le  montre  la  courhe  logArl  i^fig-  3), 

Fig.  3.  —  Charge  de  deuï  coodensaleurs  en  série. 


/ 

cr- 



. 

,. 

^ 

^ 

J 

x- 

/ 

\ 

%- 

»  / 

1 

\ 

\\ 

:  V 

<■ 

i 

i     j 

u 

nous  obtenons  une  droite,  du  moins  entre  certaines  limites. 
M.  Curie  a  d'ailleurs  constaté  des  cicoplions  à  cette  loi,  notam- 
ment pour  le  spallt,  donl  la  courbe  logarithmique  est  concave  vers 
l'axe  des  abscisses.  l£n  modifiant  convenablement  les  valeurs  rela- 
tives des  capacités,  on  peut  passer  des  courbes  théoriques  du  i^pe 
général  à  celles  dont  la  conductibilité  du  spath  est  un  exemple. 

Si  l'on  admet  que  lu  loi  bjperbolique,  aussi  mise  en  évidence 
par  M.  Uouty,  continue  à  représenter  les  faits  au  delà  des  limites 
entre  lesquelles  elle  a  été  vérifiée,  un  remarque  que  la  quantité 
d'électricité  condensée  pendant  la  charge  tend  vers  l'infini  avec  le 
temps,  bien  que  l'intensité  du  courant  de  charge  tende  vers  zéro. 
C'est  là  un  point  qu'il  sera  intéressant  d'élucider,  car  dans  la 
théorie  de  Maxwell  la  quantité  tend  vers  une  limite  finie  en  même 
temps  que  l'intensité  tend. vers  zéro. 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  i5i 

Absorption  et  résidu. 

Examinons  à  quel  genre  d'aclions  correspoudenl,  d'après  la 
théorie  que  nous  envisageons,  les  phénomènes  de  l'absorption 
électrique  et  du  résidu.  A  cet  effet,  étudions  successivement  les 
périodes  de  charge,  de  première  décharge,  d'isolement  et  de 
décharge  résiduelle  d*im  diélectrique.  Les  quatre  parties  des 
courbes  de  la  fig,  4  correspondent  à  ces  diverses  périodes. 

Charge.  —  Nous  Tavons  déjà  étudiée  en  partie.  Notons  que, 
durant  cette  période,  tout  se  passe  comme  si  la  capacité  du 
système  augmentait  à  mesure  qu'il  absorbe  l'électricité.  Le  quo- 
tient de  la  quantité  d'électricité  par  la  différence  de  potentiel  est 
ici  ce  que  l'on  peut  appeler  la  capacité  apparente  (y)  du  système 


ï^ 


H-e' 


qui  est  loin  d'être  une  constante  et  varie  avec  le  temps. 

ce 

A  l'origine,  v  ~-^  r — ?^'  c'est-à-dire  est  égal  à  la  vraie  valeur  de 

la  capacité  du  système  ;  pendant  toute  la  durée  de  la  charge,  la  capa- 
cité apparente  augmente,  comme  on  peut  le  voir  sur  lajlg.  4-  On 
sait  d'ailleurs  que  l'on  s'approche  d'autant  plus,  dans  les  mesures, 
du  pouvoir  inducteur  vrai,  que  l'on  emploie  des  charges  de  plus 
courte  durée.  La  charge,  poussée  à  bout,  donne  y  =  C. 

Comme  on  le  voit,  la  capacité   apparente    peut   varier   entre 

ce 

P — p7  et  G,  c'est-à-dire  entre  des  limites  plus  ou  moins  considé- 
rables selon  la  valeur  de  C 

Décharge.  —  Arrêtons  la  charge  en  supprimant  la  force 
électromotrice  sans  modifier  la  résistance  du  circuit  extérieur. 
Les  équations 

-Cdt'--ldt~  ii  di, 

9 
—  Cdt  --  Idty 


donnent 


t-^t'r-.  RI 


où  «1  et  «I  sont  les  deux  constantes  que  nous  avons  rencontrées 
plus  haut.  Mais,  comme  nous  avons  arrêté  la  charge  avant  qu'elle 
fât  compirte  (â  loo'),  les  constantes  A,  et  Aj  acquièrent  des 
valeurs  did'érenles  de  celles  qu'elles  avaient  dans  les  équations  de 
charge. 


F 

ti 

- 

Charee  et  décharge  d 

a»  didteU-l,.ei 

bwrplio 

a  et  nhiidii. 

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ic:ij^ 

M«^ri^ 

\ 

^ 

1 

-W=Tft-l^™. 

1       1 

\ 

; 

Exprimons  d'abord  la  valeur  de  1  : 

I  =  — G'(aiA,e».'-i-a,A,e".')—  -,  (A,e».'^Aie».'). 
P 

Or,  pour  t-=.a, 
I„^  - 


■  R 


£i  =  A,-+-A,, 
^  — C'(a,A,-f-a,A,)-  ^, 


\j&  partie  II  de  \a  fig.  4  représente  les  fonctions  e,  e'  et  e  +  e' 
pour  In  décharge;  on  remarquera  que  I  coïncide  à  un  facteurprès 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  i53 

avec  s  4-  e'.  e'  passe  par  les  mêmes  phases  que  pendant  la  charge, 
mais  en  sens  opposé,  c'est-à-dire  que  la  différence  de  potentiel 
aux  bornes  du  condensateur  G' diminue,  devient  nulle  à  un  certain 
moment,  et  prend  ensuite  des  valeurs  négatives;  en  valeur 
absolue  on  doit  donc  la  retrancher  de  la  tension  e  aux  bornes 
de  G,  de  sorte  que  la  somme  algébrique  e  -h  e'  est  inférieure  à  e  et 
tombe  rapidement  à  des  valeurs  très  faibles. 

La  quantité  d'électricité  que  contient  le  système  est  Q  =:  e  G; 
elle  varie  donc,  comme  pendant  la  charge,  proportionnellement 
à  c;  et  si  le  système  ne  se  charge  que  lentement,  il  est  aussi  très 
long  à  abandonner  sa  charge. 

Si  la  charge  a  été  prolongée  jusqu'à  ce  que  la  tension  e'  se  soit 
annulée  et  que  e  soit  devenu  égal  à  la  force  électromotrice  exté- 
rieure, la  courbe  de  l'intensité  de  décharge  est  identique  à  la 
courbe  de  l'intensité  de  charge. 

Il  y  a  ici  une  remarque  intéressante  à  faire  :  A  une  même  valeur 
de  e,  ou  de  la  quantité  d'électricité  eG,  correspondent  deux  va- 
leurs différentes  de  la  différence  de  potentiel  (e-f-s'),  selon 
qu'elle  est  considérée  pendant  la  charge  ou  pendant  la  décharge; 
la  charge  est  en  retard  par  rapport  à  la  différence  de  potentiel  du 
système.  Ge  fait  résulte  d'ailleurs  de  la  variation  de  la  capacité 
apparente;  on  voit  qu'il  n'est  dû,  dans  le  cas  considéré,  ni  à  une 
hystérésis  proprement  dite,  ni  à  une  viscosité  moléculaire,  mais 
simplement  à  l'hétérogénéité  du  diélectrique. 

Isolement,  —  La  décharge  ayant  été  prolongée  jusqu'à  ce  que 
l'intensité  du  courant  soit  devenue  excessivement  faible,  ouvrons  le 
circuit  et  isolons  le  système.  G'est  pendant  cette  période  que  l'on 
constate  la  réapparition  lente  du  résidu  ou  son  retour  à  la 
surface, 

Gonsidérons  la  partie  HI  de  nos  courbes.  La  différence  de 
potentiel  e  est  évidemment  invariable;  e',  au  contraire,  doit  dimi- 
nuer, en  valeur  absolue,  d'après  la  loi 

/ 

La  courbe  de  e'  se  trouvant  au-dessous  de  l'axe  des  ^,  la  somme 
algébrique  (e  •+-  e')  augmente;  on  trouve  donc  bien,  par  le  calcul, 


i54  HESS. 

le  résultat  que  l'expérience  a  permis  d'observer  :  la  différence  de 
potentiel  entre  les  deux  faces  de  la  lame  diélectrique  augmente 
pendant  la  période  dUsolement, 

Décharge  résiduelle.  —  11  suffit  donc  de  refermer  le  circuit 
extérieur  pour  permettre  à  cette  augmentation  de  tension  de  se 
manifester  sous  la  forme  d'une  deuxième  décharge,  dite  rési- 
duelle, qui  s'effectue  d'après  les  mêmes  lois  que  la  première 
décharge.  Une  nouvelle  période  d'isolement  fera  réapparaître  une 
nouvelle  quantité  de  résidu,  et  ainsi  de  suite. 

Gomme  nous  le  disions  plus  haut,  dans  le  cas  où  Cp  =  C'p',  il 
ne  se  produit  pas  de  résidu,  e  et  e'  étant  dans  un  rapport  constant, 
e'  ne  peut  devenir  négatif,  de  sorte  que,  pendant  la  période  d'iso- 
lement, la  différence  de  potentiel  (e  -|-  c')  diminue  au  lieu  d'aug- 
menter. Pour  des  résistances  p  et  p'  à  coefficients  de  température 
différents,  les  produits  Gp  et  G'p'  peuvent  être  écartés  ou  rappro- 
chés l'un  de  l'autre  en  faisant  varier  la  température.  Un  même 
corps  donnerait  donc  ou  non  du  résidu  selon  la  température  à 
laquelle  il  serait  porté. 

Lorsque  la  structure  du  corps  est  telle  que  l'une  des  substances 
est  disposée  en  filets  parallèles  aux  lignes  de  force  et  traversant 
d'une  armature  à  Tautre,  le  diélectrique,  quoique  composé,  ne 
donne  pas  de  décharges  résiduelles;  ce  cas  correspond  à  celui  de 
deux  condensateurs  couplés  en  quantité  entre  eux  et  avec  une 
résistance. 

Une  expérience  très  simple  m'a  permis  de  vérifier  l'exactitude 
de  ces  considérations  théoriques.  Deux  condensateurs  à  mica, 
l'un  de  o,i,  l'autre  de  o,5  microfarad  sont  reliés  en  série;  entre 
les  armatures  de  ce  dernier  est  placée  une  résistance  en  graphite 
de  loo  mégohms.  Ge système  ne  se  charge  que  très  lentement;  de 
plus,  après  une  première  décharge,  il  suffit  de  le  laisser  isolé 
pendant  un  temps  plus  ou  moins  long,  pour  pouvoir  en  tirer  une 
décharge  résiduelle,  et  Ton  peut  répéter  ces  décharges  un  grand 
nombre  de  fois  sans  nouvelle  charge  préalable. 

Les  variations  de  potentiel  dont  ce  système  est  le  siège  peuvent 
être  représentées  par  les  variations  de  niveau  d'un  liquide  dans 
une  combinaison  de  vases  communiquants  comme  celle  représentée 
par  la  yî^.  5.  Un  tube  en  U  est  l'analogue  hydraulique  d'un  con- 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  i5S 

densateur;  les  deux  branches  y  représentent  les  annattires,  les 
niveaux  sont  à  la  place  des  potentiels  et  la  section  des  tubes  est 
comparable  à  la  capacité.  Pour  représenter  les  Irois  armatures 
consécutives  des  deux  condensateurs  en  série,  on  peut  donc 
prendre  un  tube  à  trois  branches  (fig-  5),  dont  deux  sont  reliées 


T-TÎ 

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Klg.  i. 
1 

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Il      r' 

1 

'M-^ 

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I — 

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a,»--, 

2 

?3 

entre  elles  à  leur  partie  supérieure  par  un  tube  de  très  petite  see- 
tion,  remplaçant  la  résistance  entre  les  armatures  d'un  des 
condensateurs. 

Au  début,  les  niveaux  sont  dans  la  position  i ,  i  ;  il  sullît  d'exer- 
cer une  pression  dans  l'une  des  branches  extrêmes,  par  exemple 
celle  de  droite,  pour  charger  le  sj'stème.  Les  niveaux  des  deux 
branches  sbuntées  descendent  et  celui  de  la  troisième  branche 
s'élève  (position  a).  On  a  établi  ainsi  une  diJTérencedc  pression  H. 
La  décharge  instantanée  correspond  à  l'égalisalion  brusque  des 
deux  niveaux  extrêmes  lorsqu'on  cesse  d'exercer  une  pression 
(position  3);  on  voit  que  pendant  celte  décharge  la  différence  des 
niveaux  des  branches  de  droite  change  de  sens. 

On  isole  le  système  en  fermant  la  branche  H  ou  h\  pendant 
l'isolement,  les  niveaux  des  deux  branches  sbuntées  tendent  à 
s'égaliser  (position  4)  en  même  temps  qu'il  s'établit  peu  à  peu 
une  différence  de  niveau  A,  de  même  sens  que  la  première  H. 
C'est  celte  différence  qui  donne  lieu  à  la  décharge  résiduelle,  qui 
peut  être  répétée  après  une  nouvelle  période  d'isolement. 


i56  HESS. 

Variations  de  risolement  apparent. 

Trompé  par  l'excessive  lenteur  des  variations  du  courant  de 
charge,  on  a  très  souvent  attribué  les  dernières  intensités  observées 
à  la  conductibilité  du  diélectrique.  On  a  été  ainsi  amené  à  consi- 
dérer le  quotient  de  E  par  I,  ou  de  la  force  électromotrice  exté- 
rieure par  l'intensité  au  temps  t,  comme  représentant  la  résis- 
tance  d^isolement.  Toutefois,  pour  un  très  grand  nombre  de 
corps,  l'intensité  du  courant  tend  très  lentement  vers  zéro  (*); 
on  ne  saurait  donc  appliquer  la  loi  d'Ohm  avant  que  la  charge 
soit  complète ,  et  le  quotient  E  :  I  ne  représente  la  résistance 
d'isolement  que  pour  un  temps  infini;  nous  le  désignerons  par 
isolement  apparent. 

Une  particularité  bien  connue  des  corps  isolants  est  la  diminu- 
tion très  rapide  de  leur  isolement  apparent  lorsque  la  température 
de  ces  corps  s'élève.  Si  l'on  considère  que  les  parties  conductrices 
sont  généralement  formées  par  des  électrolytes  à  coefficient  de 
température  négatif,  on  voit  que  les  intensités  de  charge  doivent 
augmenter  avec  la  température.  Lorsqu'on  trace  les  courbes  logl 
en  l'onction  de  log^  pour  diverses  températures,  on  constate, 
d'après  la  théorie  comme  d'après  l'expérience,  que  la  brisure  des 
courbes  est  d'autant  plus  rapprochée  du  début  que  la  température 
est  plus  élevée. 

Les  mesures  de  l'isolement  apparent  effectuées  avec  des  forces 
électromotrices  de  valeurs  différentes  ont  donné  des  résultats 
contradictoires.  Certains  expérimentateurs,  parmi  lesquels  nous 
citerons  MM.  Uppenborn  etHeim,  ont  trouvé  l'isolement  variable 
avec  la  force  électromotricc  employée  pour  sa  mesure.  M.  J.  Curie 
a  montré,  au  contraire,  que  les  intensités  sont  rigoureusement 
proportionnelles  aux  forces  électromotrices;  et  MM.  Preece  et 
Behn-Eschenburg  ont  confirmé  récemment  ce  résultat. 

La  théorie  développée  dans  ce  qui  précède  permet,  je  crois, 
d'expliquer  ces  divergences.  Elle  indique  que  les  intensités  de 
charge  considérées  au  même  temps  t  sont  proportionnelles  aux 
forces  élcclromotrices,  à  la  condition  que,  dans  les  divers  cas,  la 


(•  )  Pour  le  mica,  par  exemple,  d'après  une  expérience  de  M.  Houly. 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  iS; 

résistance  du  circuit  extérieur  soit  la  même.  Or,  dans  les  expé- 
ricDces  citées,  on  ne  s'est  pas  préoccupé  de  I»  résistance  du  circuit 
de  mesure  que  l'on  considérait  comme  négligeable  devant  celle, 
très  grande,  à  mesurer,  ce  qu'il  était  illégitime  d'admettre 
puisqu'on  se  trouvait  en  présence  d'un  phénomène  de  charge. 

Pour  étudier  l'influence  de  la  résistance  du  circuit  de  charge, 
j'ai  représenté  dans  la^^.  ti  la  fonction  qui  relie  celte  résistance 


Fig.  6. 


—   Variation    de   l'intensité   de   charge 
la  résistance  R  du  circuit  de  charge. 


■>■ 

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1^ 

_ 

V 

à  l'intensité  à  un  certain  temps  t.  Les  valeurs  de  C  et  C  sont  les 
mêmes  que  plus  haut,  p'^  lo"  unités  C.G.S.,  et  ï=:5o*.  Pour 
accenluer  les  variations  des  ordonnées,  j'ai  porté  en  abscisses  les 
logarithmes  de  R. 

On  voit  que,  pour  de  faibles  résistances,  l'intensité  varie  très 
peu^  plus  loin,  au  contraire,  elle  augmente  k  mesure  que  la  résis- 
tance augmente.  La  courbe  passe  par  im  maximum  et  décroît 
ensuite  rapidement  jusqu'à  zéro  pourR  =od.  La  partie  caractérisée 
par  une  rapide  croissance  de  la  courbe  est  comprise  dans  notre 
cas  particulier  entre  R^  lo"  et  Ri=  lo"  environ,  c'est-à-dire  que 
la  résistance,  dans  cette  partie,  varie  du  simple  au  décuple. 

Si  donc  les  piles  servant  à  la  mesure  ont  une  faible  résistance 
intérieure,  on  peut  en  faire  varier  le  nombre  sans  que  l'intensité 
en  varie  autrement  que  dans  le  rapport  des  forces  électromotrices; 


/ 


i58  HESS. 

IMsoIcnienl  apparent  sera  donc  trouvé  constant.  G^est  le  cas  des 
expériences  de  M.  Curie  qui  se  servit  de  piles  au  bichromate  et 
dont  le  quartz  piézoélectrique  agit  comme  un  condensateur  au 
début  de  sa  charge  et  n^introduit  pas  de  résistance  en  circuit. 

Les  premiers  expérimentateurs  cités  employaient,  au  contraire, 
xles  piles  à  grande  résistance  intérieure;  ils  pouvaient  se  trouver 
dans  la  partie  ra|)idement  ascendante  de  la  courbe  où  toute  aug- 
mentation de  la  résistance  augmente  l'intensité.  En  faisant  varier 
leur  nombre  d'éléments,  et  avec  lui  la  résistance  du  circuit,  l'in- 
tensité devait  varier  plus  rapidement  que  proportionnellement 
à  E,  et  pour  une  force  électromotrice  grandissante  le  quotient  E  :  I 
devait  diminuer.  L'isolement  apparent  (non  l'isolement  réel)  va- 
riait donc  avec  la  tension. 

Des  faits  analogues  s'observent  à  la  décharge  :  celle-ci  n'est  pas 
d'autant  plus  rapide  que  la  résistance  extérieure  est  plus  petite, 
il  existe  une  certaine  résistance  pour  laquelle  l'intensité  de 
décharge,  à  un  temps  déterminé,  est  maxima,  et  cette  résistance 
n'est  pas  R  rz=:  o.  Aussi,  lorsqu'un  condensateur  a  été  chargé,  ce 
n'est  pas  en  mettant  ses  armatures  en  court  circuit  qu'on  le 
décharge  le  plu»  aisément. 

J'ai  observé  ce  fait,  entre  autres,  sur  un  câble  à  gutta-percha; 
après  une  courte  charge,  ce  câble  fut  mis  en  court  circuit  pendant 
seize  heures,  puis  isolé  pendant  une  heure;  au  bout  de  ce  temps, 
on  obtenait  encore  an  balistique  une  décharge  équivalant  au  j^ 
de  la  charge  initiale. 

L'examen  de  notre  schéma  de  deux  condensateurs  permet 
d'avoir  immédiatement  un  aperçu  des  causes  de  ce  fait.  Si,  après 
une  première  charge,  on  met  en  court  circuit  les  armatures  du 
condensateur  ou  les  points  extrêmes  A  et  B  du  montage  (,/?^.  7), 

Kig.  7. 


G* 


U/W 


}r»B 


(VW/VW 


on  obtient  le  schéma  {/tg,  8).  On  voit  que  les  deux  condensa- 
teurs,   loin  de  se  décharger  sur  un   court  circuit,  perdent  leur 


DIÉLECTRIQUES  HÉTÉROGÈNES.  iSg 

charge  à  travers  la  très  grande  résistance  p'.  Dans  le  cas  plus  com- 
plexe où  nous  considérons  trois  condensateurs  en  série  {fig-  9), 


^^•g-  9- 


Piç.   10. 


^Sh^ 


SL 


r 


3-K 


IrB    ^ 


p-  p' 


la  réunion  en  court  circuit  des  armatures  A  et  B  (^fig-  10)  fait  que 
le  condensateur  C  se  décharge  sur  un  système  tel  que  C'p',  Cp" 
qui  n^admet  que  des  déplacements  très  lents  d'électricité. 

Dans  la  pratique  des  câbles  électriques,  Thabitude  est  de  mettre 
les  armatures  en  court  circuit  après  chaque  mesure  de  l'isolement. 
Au  bout  de  plusieurs  heures,  le  câble  n'est  pas  entièrement 
déchargé  et  une  nouvelle  mesure  fournit  des  intensités  de  charge 
plus  faibles  que  les  précédentes;  on  est  ainsi  amené  à  en  conclure 
que  l'isolement  augmente  dans  les  premiers  jours  après  la  fabri- 
cation. 


L'isolement  apparent  subit  encore  des  variations  sous  diverses 
autres  influences  dont  l'étude  nous  entraînerait  trop  loin.  Je 
n'aborderai  pas  non  plus  l'examen  des  diverses  méthodes  de  me- 
sures de  l'isolement;  je  rappellerai  seulement  que  ni  la  mesure 
directe  de  l'intensité  dans  les  conditions  habituelles,  ni  la  mesure 
de  la  perte  de  charge,  ne  permettent  de  déterminer  la  résistance 
d'isolement  réelle.  Ces  méthodes  et  plusieurs  autres  employées  ou 
proposées  donnent,  dans  des  conditions  d'application  diflerentes, 
des  nombres  peu  comparables  entre  eux. 

En  résumé,  l'étude  du  cas  simple  d'un  mélange  de  deux  diélec- 
triques permet  d'approfondir  quelques-unes  des  causes  de  ces 
phénomènes  si  complexes  qui  accompagnent  l'électrification  de  la 
plupart  des  substances  diélectriques.  Il  serait  peut-être  intéressant 
de  ne  pas  s'en  tenir  à  ce  cas  particulier  et  d'envisager  celui,  plus 
général,  d'un  mélange  de  n  substances  différentes,  si  le  calcul 
ne  devenait  alors  d'une  complication  peu  encourageante.  D'autre 
part,  l'étude  complète  devra  tenir  compte  des  phénomènes  électro- 


i6o  LAGRANGË  ET  STROOBANT. 

IjtiqueSy  comme  les  variations  de  la  capacilë  de  polarisatioD,  aux- 
quels peuvent  donner  lieu  quelques-unes  des  n  substances  d'un 
corps  hétérogène. 


OHE  lOUTELLE  MÉTHODE  ASTHOPHOTOMÉTRIQUE  (i); 
Par  mm.  E.  LAGRANGE  et  P.  STROOBANT. 

I.  Historique.  —  Le  problème  de  la  détermination  de  Tinten- 
site  lumineuse  absolue  des  étoiles  est  nécessairement  des  plus 
complexes;  sa  solution  dépend  de  la  connaissance  d'un  grand 
nombre  de  facteurs,  parmi  lesquels  nous  pouvons  citer  principale- 
ment l'absorption  qu'exercent  l'atmosphère  terrestre  et  la  distance 
qui  nous  sépare  de  ces  astres.  Or,  pour  ne  parler  que  de  cette 
dernière,  elle  n'est  connue,  et  cela  dans  des  limites  d'approxima- 
tion assez  larges,  que  pour  quelques  étoiles,  celles  qui  possèdent 
une  parallaxe  sensible. 

Le  nombre  en  est  assez  restreint  :  il  est  d'environ  quarante. 

Pour  les  autres  étoiles,  le  problème  pholométrique  se  présente 
sous  une  face  différente.  Il  ne  peut  plus  être  question  ici  de  déter- 
miner l'intensité  absolue,  mais  seulement  le  rapport  de  ce  que 
nous  appellerons  Véclat  d'une  étoile  avec  celui  d'une  autre,  qui 
aura  été  choisie  comme  type  de  comparaison.  Cette  recherche  est 
d'ailleurs  déjà  du  plus  haut  intérêt,  car  les  nombres  obtenus 
peuvent  servir  de  base  à  des  éludes  de  nature  très  diverse. 

Les  anciens  astronomes  s'étaient  occupés  de  ces  déterminations 
d'éclat  relatif,  mais  d'une  manière  tout  à  fait  empirique  et  gros- 
sière. Ptolémée  rangeait  les  étoiles  dans  un  certain  nombre  de 
classes  de  grandeurs  différentes,  et  entendait  parce  moi gran- 
deur  l'éclat  que  les  étoiles  présentent  à  l'œil  nu.  Ce  terme,  qui 
peut  prêter  à  confusion,  tend  à  être  remplacé  aujourd'hui  par  le 
mot  magnitude. 

Lorsque  la  lunette  eut  été,  sinon  inventée,  du  moins  pourvue 
d'un  grossissement  suffisant  par  Galilée,  on  la  dirigea  vers  le  ciel, 
où  elle  fit  découvrir  des  milliers  d'étoiles  nouvelles  que  l'œil  ne 


(')  BuU.   de  l'Acad.  roy.   de  RelgiquCy  3*  série,  t.  X\III.  n"  G,  p.  811-827; 
189a. 


MÉTHODE  ASTROPHOTOMÉTRIQUE.  i6i 

pouvait  apercevoir.  En  même  temps,  le  nombre  des  magnitudes 
s'accrut,  et  chacune  d'elles  fut  subdivisée  en  un  certain  nombre 
de  fraclions.  Ptolémée  rangeait  les  étoiles  en  six  classes  de  magni- 
tudes décroissantes;  à  partir  de  Galilée,  il  y  en  eut  douze  et  leur 
nombre  s'est  encore  accru  depuis,  avec  le  progrès  des  instruments 
d'optique. 

L'apparition  des  méthodes  photométriques  pour  mesurer  l'éclat 
relatif  des  étoiles  ou  des  astres  du  système  solaire  ne  date  que  de 
la  fin  du  XVII*  siècle.  Nous  rappellerons  en  peu  de  mots  les  prin- 
cipales méthodes  proposées,  en  nous  restreignant  à  celles  qui  ont 
été  suivies  d'applications  et  qui  ont  donné  des  résultats  d'une 
certaine  valeur. 

L'idée  la  plus  simple  qui  se  présentait  à  l'esprit  pour  obtenir  le 
rapport  numérique  entre  les  éclats  de  deux  étoiles  ou  d'une  étoile 
et  du  Soleil  ou  de  la  Lune  était  d'employer  des  diaphragmes 
appropriés.  Huygens  (1698)  (*),  par  exemple,  voulant  déterminer 
Téclat  relatif  de  Sirius  et  du  Soleil,  diaphragmait  circulairement 
celui-ci,  jusqu'à  obtenir  l'égalité  d'éclat.  Un  procédé  semblable 
fut  employé  par  de  Humboldt  (1802)  (^),  Reissig  (1808)  (')  et 
W.  Herschel  (1817)  (*).  On  peut  aussi  éteindre  les  étoiles  sépa- 
rément en  employant  des  diaphragmes  de  plus  en  plus  étroits  et 
comparer  leur  éclat  par  les  surfaces  limites  de  ces  diaphragmes. 
C'est  ce  que  fit  Vidal  (i8o5)  (*).  Nous  pouvons  rattacher  à  ces 
procédés  celui  préconisé  par  Knobel  (*),  qui  emploie  un  dia- 
phragme triangulaire  et  équilatéral  à  surface  variable.  John 
Herschel  a  remarqué  que  la  présence  d'un  diaphragme  affectant 
celte  forme  donne  aux  étoiles  un  aspect  particulier  :  elles  prennent 
l'apparence  d'un  petit  disque  bien  net  d'où  partent  six  rayons  fort 
réguliers  et  faisant  entre  eux  un  angle  de  60". 

Sir  J.  Herschel  (1847)  (')  employa,  au  Cap  de  Bonne-Espérance, 


(')  HuYOENS,  Opéra  varia^  t.  II,  p.  718.  Lyon,  1724- 
(')  A.  DB  IIuMDOLDTi  Connaissance  des  Temps,  p.  414;  iSo]. 
(')  Reissio,  Berliner  astr,  Jahrhuch^  p.  273;  181 1. 
(*)  W.  Herschel,  Philosoph,  Transactions,  p.  Soa;  1817. 
(*)  Vidal,  Connaissance  des  Temps,  p.  334;  1807. 
(•)  Knobel,  Monthly  Notices,  t.  XXXV,  p.  100. 

(»)  J-  Heiischel,  lîesults  0/ astronomical  observations  mode  at  the  Cape  of 
Good  Hope,  1847. 

/.  de  Phys.,  Z*  série,  t.  If.  (Avril  iSgS.)  1 1 


iGï  LAGRANGE  ET  STROOBANT. 

UD  photomètre,  qu'il  appelle  assez  improprement  cutromètre,  et 
fondé  sur  un  principe  un  peu  diflerent.  Il  compare  Féclal  d*unc 
«Hoile  à  celui  d*une  image  de  la  Lune  ou  de  Jupiter,  ramenée  à  un 
point  lumineuT,  au  moyen  d'une  lentille  à  court  fojer;  l^observa- 
teur  s'écarte  ou  s'approche  de  cette  image,  jusqu'à  ce  qoe  son 
éclat  lui  paraisse  égal  à  celui  de  l'étoile.  Si  l'on  fait  cette  obser- 
vation pour  deux  étoiles,  leur  intensité  relative  est  en  raison 
inverse  des  carrés  des  distances  de  l'œil  au  foyer  de  la  lentille,  au 
moment  où  l'on  apprécie  l'égalité  d'éclat  entre  chacune  des  étoiles 
et  l'image  de  comparaison.  De  l'aveu  même  de  Herschel,  cette 
méthode  est  d'une  application  extrêmement  difflcile. 

Steinheil  (i83G)  (*)  modifia  la  méthode  de  J.  Herschel  et  con- 
struisit un  photomètre  à  prismes,  qui  repose  sur  les  deux  prin- 
cipes suivants  :  l'éclat  relatif  des  étoiles  j  est  déterminé  sans 
passer  par  une  étoile  artificielle,  et  en  second  lieu  on  j  compare 
non  pas  directement  l'éclat  de  deux  points  lumineux,  mais  bien 
celui  de  deux  surfaces  lumineuses  finies. 

Les  images  des  deux  étoiles  à  comparer  sont  produites  par  les 
deux  moitiés  séparées  de  l'objectif,  vers  lesquelles  leur  lumière 
est  ramenée  par  deux  prismes.  En  faisant  mouvoir  les  deux  moitiés 
de  l'objectif  dans  le  sens  de  l'axe  de  l'instrument,  on  amène  les 
deux  images  à  l'égalité  d'éclat.  Le  rapport  des  éclats  est  inverse  de 
celui  des  carrés  dos  déplacements. 

Le  photomètre  de  Steinheil  ne  peut  pas  être  d'un  usage  général; 
les  prismes  nécessaires  pour  amener  la  lumière  des  étoiles  dans 
l'instrument  sont  absorbants,  et  inégalement  pour  les  deux  étoiles. 
A  ce  dernier  point  de  vue,  il  parait  toujours  préférable  d'avoir 
recours  à  un  [)rocédé  de  comparaison  à  une  étoile  artificielle,  en 
su|)posant,  bien  entendu,  que  cette  source  puisse  être  considérée 
<'.omnic  constante  ou  que  l'on  possède  le  moyen  de  tenir  compte 
de  sa  variation  d'intensité  lumineuse. 

C'est  ce  que  Zollncr  (1861)  {^)  a  cherché  à  réaliser  dans  son 
astrophotomètrc.  Le  premier  modèle  de  cet  instrument  emploie, 
comme  source  lumineuse  artificielle  constante,  une  lampe  à  gaz 


('  )  Von  Steinheil,  Abhandl.  der  math,  physik.  Classe  des  Daier,  Akademic 
des  W'isscnschaften^  t.  II,  p.  7\. 
(')  Z<iLLNKn,  Grundzit^c  cincr  allgcmeinen  Photomeirie  der  Himmels. 


MÉTHODE  ASTROPHOTOMÉTRIQUE.  i63 

qui  brûle  un  mélange  de  composition  définie,  s^échappant  à  une 
pression  donnée  d'un  orifice  de  section  constante.  La  hauteur  de 
la  flamme  est  contrôlée  au  moyen  d'une  lunette. 

Cette  source  artificielle  est  placée  sur  le  côté  d'une  lunette 
astronomique  dont  la  paroi,  percée  d'une  ouverture  circulaire, 
porte  un  tube  contenant  trois  niçois  et  une  lentille.  Un  miroir  de 
verre  transparent  est  fixé  sur  l'axe  de  la  lunette  et  incliné  à  45° 
sur  cet  axe.  On  peut  obtenir  ainsi,  à  la  même  distance  que  celle 
de  rimage  d'une  étoile  vue  directement,  l'image  d'un  diaphragme 
placé  vis-à-vis  de  la  source  lumineuse.  Le  premier  nicol  polarise 
la  lumière  de  cette  source;  au  moyen  du  second,  qui  est  mobile, 
on  amène  l'éclat  du  diaphragme  à  égaler  celui  de  l'étoile,  et,  comme 
Ton  mesure  la  rotation  du  nicol,''  on  peut  arriver  ainsi  à  comparer 
les  éclats  de  deux  étoiles.  Le  troisième  nicol  sert  à  dépolariser  les 
rayons  émergents  des  deux  premiers  et  que  la  réflexion  sur  le 
miroir  transparent  polarise  toujours  un  peu. 

En  i865,  Zollner  fit  connaître  une  autre  disposition  photomé- 
trique, qui  diflerait  de  la  précédente  en  ce  que  la  source  artificielle 
était  une  lampe  à  pétrole;  les  lumières  émises  par  l'étoile  et  la 
source  étaient,  par  réflexion,  polarisées  à  angle  droit,  et  un  nicol 
placé  devant  l'oculaire  amenait,  par  sa  rotation,  les  deux  demi- 
champs  de  la  lunette  à  la  même  intensité  lumineuse. 

Zollner  est  un  des  premiers  astronomes  dont  les  méthodes  pho- 
tométriques aient  servi  de  base  à  un  véritable  catalogue  d'étoiles; 
lui-même  et  d'autres,  tels  que  Rosen  (1869)  (*),  Lindemann 
(1873)  (*),  ont  fait  un  usage  étendu  de  cet  instrument.  D'autres 
savants,  tels  que  Seidel  (1867)  et  Leonhard  ('),  ont  donné  des 
mesures  faites  avec  l'appareil  de  Steinheil. 

Après  Zollner,  l'astronome  qui  s*est  le  plus  occupé  de  photo- 
métrie  est  Pickering  (*),  directeur  de  l'Observatoire  de  Harvard 
Collège.  lia  entrepris,  en  1877  particulièrement,  une  série  d'obser- 
vations sur  les  étoiles  doubles  et  la  lumière  des  planètes;  il  se  ser- 


(')  Rosen,  Studien  und  Messungen  an  einem  Zoiln,  Astrophotom.  {Bull. 
Acad.  des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg,  l.  XIV,  p.  96;  1870). 

(»)  Lindemann,  Obs.  au  photomètre  de  Zollner  (Ibid.j  l.  XVIII,  p.  3i;  1874). 

(')  Abhandl.  der  math.  Classe  der  Baier.  Akad.  Munich,  t.  X,  p.  201;  1870. 

(*)  FicKERiNO,  Annals  0/  the  astronomical  observatory  of  Harvard  Collèges 
t.  XI,  Part.  I,  1879,  et  t.  XIV,  Part.  I,  1884. 


i64  LAGRANGE  ET  STROOBANT. 

vit,  à  cette  occasion,  d'un  certain  nombre  de  photomètres  dont  les 
principes  ne  différent  pas  essenlieiiement  de  ceux  des  instruments 
que  nous  avons  eu  à  citer  jusque  maintenant. 

Le  premier  photomètre  employé  par  lui  consistait  en  un  nicol 
attaché  à  un  prisme  biréfringent  et  pouvant  tourner  autour  de  son 
axe.  Lorsque  deux  objets  lumineux  sont  vus  au  travers  de  cet 
instrument,  on  obtient  dans  le  prisme  deux  images  de  chacun 
d'eux;  en  tournant  le  nicol,  on  peut  toujours  ramènera  Tégalité 
d'éclat  deux  images  de  deux  étoiles  nécessairement  voisines. 
M.  Pickering  a  étudié  avec  beaucoup  de  soin  Finfluence  que  les 
positions  respectives  du  prisme  et  du  nicol,  par  rapport  à  l'objectif 
et  à  l'oculaire,  peuvent  avoir  sur  l'absorption. 

En  1878,  M.  Pickering  imagina  un  spectro-photomètre  basé  sur 
le  même  principe. 

Tous  ces  photomètres  sont  soumis  à  l'inconvénient  d'une 
absorption  énorme  qui  monte  jusqu'à  60  pour  100.  M.  Pickering 
a,  pour  éviter  cet  inconvénient,  disposé  un  autre  instrument  qui 
repose  sur  le  principe  de  l'étoile  artificielle.  L'image  d'une  étoile 
brillante  est  produite  dans  le  télescope  au  moyen  d'une  petite 
lunette  perpendiculaire  à  l'axe  et  de  deux  prismes,  de  manière  à 
venir  se  placer  côte  à  cote  avec  l'image  de  l'étoile  faible  dont  on 
veut  déterminer  l'éclat.  On  diminue  l'éclat  de  l'étoile  brillante  au 
moyen  d'un  diaphragme,  jusqu'à  obtenir  l'égalité. 

De  1 879  à  1 882,  M.  Pickering  a  effectué,  au  moyen  d'une  lunette 
méridienne,  la  comparaison  des  éclats  de  quatre  mille  étoiles  du 
ciel  boréal,  toutes  d\ine  magnitude  comprise  entre  la  première  et 
la  sixième. 

Comme  dans  ses  précédentes  observations,  il  n*a  pas  recouru  à 
une  source  de  lumière  artificielle.  11  a  pris  comme  étoile  étalon, 
lorsqu'il  le  pouvait,  a  Ursœ  minoris,  et,  dans  tous  les  cas,  une 
étoile.  Le  photomètre  qu'il  employait  consistait  en  une  lunette 
horizontale  à  deux  objectifs  égaux,  devant  lesquels  sont  placés 
deux  prismes  qui  y  renvoient  la  lumière  de  a  Ursœ  minoris,  et 
de  l'étoile  à  mesurer.  Les  deux  faisceaux  émergents  rencontrent 
un  prisme  biréfringent,  et  l'on  use  encore  d'un  nicol  comme  pré- 
cédemment. 

Enfin,  en  1882,  M.  Pickering  a  fait  connaître  la'nouvelle  forme 
qu'il  donne  à  son  photomètre  :  les  deux  prismes  y  sont  remplacés 


MÉTHODE  ASTROPHOTOMÊTRIQUE.  i65 

par  deux  miroirs;  l'auteur  propose  d'employer  comme  étoile  de 
comparaison  X  Ursœ  minoris. 

En  1881,  M.  Prilchard  (*),  professeur  d'Astronomie  à  Oxford, 
proposa  l'emploi  d'un  nouvel  instrument,  dont  voici  le  principe  : 

Lorsque  la  lumière  traverse  un  milieu  homogène,  elle  subit  une 
absorption  croissante  avec  l'épaisseur  du  milieu  et  qui  répond  à 
une  loi  exponentielle  :  Si  L,  U  sont  les  intensités  incidentes  et 
émergentes  d'un  faisceau  de  lumière  qui  traverse  normalement  un 
milieu  à  faces  parallèles  dont  l'épaisseur  est  t,  on  a 

L 


logv-r  =Kt. 


Si  l'on  adopte  une  valeur  p  pour  le  rapport  de  deux  magnitudes 
consécutives,  on  pourra  déterminer  en  «  magnitudes  »  l'absorption 
de  lumière  dans  un  milieu,  en  posant 

^0S~-  =  K':  =  logp^ 

K 

œ  = 


logp 


Cette  variation  en  magnitude  a;  est  proportionnelle  à  t.  Le  pho- 
tomètre se  compose  donc  d'un  prisme  de  teinte  neutre  auquel  est 
accolé  un  prisme  identique  en  verre  blanc;  les  deux  prismes 
forment  un  parallélépipède  qui  glisse  devant  l'oculaire.  On  amène 
successivement  les  deux  étoiles  à  comparer  à  l'extinction  et  l'on 
peut  démontrer  facilement  que,  dans  ces  conditions,  le  déplace- 
ment du  parallélépipède  est  proportionnel  à  la  différence  des 
magnitudes  des  deux  étoiles. 

M.  Pritchard  détermine  la  constante  de  proportionnalité  en 
réduisant  dans  le  rapport  de  4  ^  I9  ^u  moyen  de  diaphragmes  con- 
venables, la  lumière  envoyée  par  une  étoile. 

La  valeur  de  p  qu'il  adopte  est  celle  de  Pogson,  soit  2, 5 12. 
M.  Pritchard  a  publié,  en  i885,  le  résultat  des  observations 
d'étoiles  qu'il  a  faites  à  l'Observatoire  de  l'Université  d'Oxford, 
à  l'aide  de  cet  instrument  (^). 


(•)  Mont  h/y  \oCiceSf  t.  XLII,  p.  i. 

(«)  Uranometria  nova  Oxoniensis  {Astronomical  Observations  tnade  at  the 
University  Observatory  Ox/ord,  n"  II). 


i66  LAGRANGE  ET  STROOBANT. 

Il  nous  reste  à  citer  deux  méthodes  photométriques  reposant 
sur  des  principes  tout  à  fait  différents  des  précédents. 

C'est  tout  d*ahord,  en  date,  une  méthode  signalée  par  le  pro- 
fesseur Ch.-V.  Zenger(*),  de  Prague,  et  qui  consiste  à  mesurer 
l'éclat  relatif  des  étoiles  par  le  temps  qu'elles  mettent  à  devenir 
visibles  au  crépuscule. 

Enfin  M.  Wilsou  a  proposé  récemment  un  procédé  de  détermi- 
nation photométrique  basé  sur  la  Photographie  (^). 

Son  appareil  se  compose  d'une  plaque  située  dans  un  télescope 
photographique,  dirigé  vers  l'étoile  dont  on  veut  déterminer  l'éclat. 
La  durée  de  pose  est  de  loo*;  la  plaque  se  déplace  ensuite  de  ^  de 
pouce,  et  une  seconde  pose  d'une  durée  de  63*  a  lieu.  On  continue 
à  déplacer  la  plaque  en  diminuant  la  durée  de  la  pose  jusqu'à  i*. 
Le  télescope  est  ensuite  dirigé  vers  une  étoile  étalon,  la  Polaire 
par  exemple;  la  plaque  est  replacée  dans  sa  position  primitive  et 
une  seconde  série  d'images,  parallèle  à  la  première,  est  produite 
sur  la  couche  sensible.  Le  nombre  relatif  d'images  des  deux  étoiles 
donne  la  magnitude  à  o,  5. 

Il  est  évident  que  les  résultats  obtenus  par  cette  méthode  sont 
entachés  d'erreurs  provenant  de  la  différence  de  pouvoir  photo- 
génique d'étoiles  de  même  éclat.  D'autres  causes  d'erreurs  systé- 
matiques peuvent  se  manifester  également.  Ainsi,  M.  Kapteyn  (') 
a  montré  que  l'effet  actinique  est  considérablement  plus  grand 
pour  les  étoiles  situées  dans  la  Voie  lactée  ou  dans  son  voisinage 
que  pour  celles  dont  la  latitude  galactique  est  élevée. 

II.  Description  et  emploi  de  VappareiL  —  Le  photomètre 
dont  nous  proposons  l'emploi  se  compose  essentiellement  d'une 
lunette  astronomique  munie  d'un  oculaire  à  long  foyer  et  donnant, 
par  conséquent,  un  faible  grossissement.  On  produit  dans  le  champ 
de  la  lunette  et  près  de  l'astre  dont  on  veut  déterminer  l'éclat  une 
étoile  artificielle  exactement  semblable  à  celle  que  l'on  observe. 


(')  Zenoeii,  Monthly  Xotices,  t.  XWVIII,  p.  05. 

(")   A    nCKV   photographie   Photometer  for  drterm'ning  star  magnitudes 
i  Monthly  Notices  of  the  Royal  Astronomical  Society ^   l.  LU,  p.  i53;  janvier 

|H(j2. 

(')  .\cadéinie  clos  Sciences  d'Amsterdam  (séance  du  2  avril  189a).  Bévue  géné- 
rale des  Sciences  du  3o  avril. 


I 


MÉTHODE  ASTROPHOTOxMÊTRIQUE.  167 

A  cet  effet,  à  l'iatérieur  de  Tinstrumcnt  se  trouve  place  un  petit 
miroir  métallique  M  (./î/T-  0>  f^iîsant  un  angle  de  45"  avec  Taxe 

Fig.  I. 


C 


-L-\M 


^ 


\ 

M' 


fi- 


— ---^_ 


R 


• 


-H 


<i 


o,  oculaire. 
O,  objectif. 
M,  M'y  miroirs  métalliques. 
L,  lentille. 
L'i  lampe. 
K,  accumulateurs. 


A 

H,  rhéostat. 

G,  galvanomètre. 

S,  shunt. 

Ef  enregistreur  photographique. 

r,  rayon  lumineux. 


de  la  lunette.  II  est  destiné  à  réfléchir  les  rayons  lumineux  émer- 
geant d'une  lentille  fort  convergente  L,  en  face  de  laquelle  est 
disposé  un  second  miroir  métallique  M'  faisant  également  un  angle 
de  4^"  avec  Taxe  de  la  lunette. 

Près  de  l'objectif  O  se  trouve  placée  une  lampe  à  incan- 
descence L'  dont  le  filament  est  situé  à  la  même  distance  de  l'axe 
optique  que  le  centre  du  miroir  M'.  Les  rayons  lumineux  émanant 
de  la  lampe  sont  donc  réfléchis  vers  Toculaire  O  de  la  lunette. 
Près  de  celte  lampe  est  disposé  un  diaphragme-iris,  permettant  de 
donner  à  l'étoile  arliGcielle  la  grandeur  voulue. 


iG8  LAGRANGE  ET  STROOBANT. 

La  lenlille  L  est  placée  de  manière  que  l'image  de  cette  ouver- 
ture vienne  se  former  au  foyer  principal  de  l'objectif.  Entre  le 
diaphragme  et  la  lampe,  sont  disposés  deux  prismes  à  angle  très 
aigu  et  pouvant  glisser  l'un  sur  Tautre;  on  peut  donc  ainsi,  à  vo- 
lonté, augmenter  ou  diminuer  l'épaisseur  de  verre  traversée  par 
les  rayons  lumineux  et,  par  conséquent,  régler  l'intensité  lumi- 
neuse de  l'astre  artificiel  auquel  on  compare  l'étoile. 

La  lentille  L  et  l'oculaire  O  constituent  une  lunette  astrono- 
mique, mais  qui  diminue  dans  de  fortes  proportions  la  grandeur 
des  objets.  Nous  avons  réussi  à  réaliser  par  ce  procédé,  à  l'aide 
d'un  instrument  que  nous  avons  fait  construire  au  laboratoire  de 
Physique  de  l'École  militaire,  de  belles  images  d'étoiles  artifi- 
cielles. Les  essais  que  nous  avons  faits  nous  permettent  d'espérer 
de  bons  résultats  de  notre  méthode. 

Le  petit  miroir  M  est  mobile,  ce  qui  permet  de  placer  l'astre 
artificiel  dans  une  position  quelconque  par  rapport  à  l'image  de 
l'étoile.  Cette  disposition  est  importante,  car  on  sait  que  M.  Picke- 
ring  a  trouvé  que  le  résultat  de  la  comparaison  de  l'éclat  de  deux 
étoiles  dépendait  de  leurs  positions  respectives. 

Une  chose  essentielle  dans  le  genre  de  mesures  qui  nous  occupe 
est  la  constance  de  l'intensité  lumineuse  de  la  lampe  qui  sert  de 
point  de  comparaison.  La  lampe  à  incandescence  dont  nous  nous 
sommes  servis  fonctionne  normalement  avec  une  différence  de 
potentiel  de  8  volts  aux  bornes.  Nous  nous  sommes  proposé  de 
rechercher  la  loi  de  variation  de  l'intensité  lumineuse  de  la  source, 
lorsque  la  différence  de  potentiel  venait  à  se  modifier.  Les  expé- 
riences exécutées  dans  ce  but  ont  été  faites  au  laboratoire  de  Phy- 
sique de  l'Université  de  Bruxelles,  avec  l'aide  bienveillante  de 
M.  Rousseau. 

I^  lampe  électrique  était  comparée  à  une  lampe  étalon  de 
Dumas,  à  l'aide  d'un  photomètre  de  Bunsen,  ha  /ig.  2  représente 
schématiquement  le  dispositif  employé.  L  est  la  lampo,  G  un  gal- 
vanomètre Deprez-d'Arsonval,  A  les  accumulateurs,  S  le  shunt  du 
galvanomètre,  R  un  rhéostat. 

Le  galvanomètre  avait  été  préalablement  gradué  et,  au  moyen 
de  dérivations  prises  sur  la  lampe  et  sur  une  résistance  de  1  ohm 
placé  dans  le  circuit  de  celle-ci,  on  pouvait  déterminer  la  diffé- 
rence de  potentiel  aux  bornes  de  la  lampe  et  l'intensité  du  cou- 


\ 

I 


MÉTHODE  ASTROPHOTOMÉTRIQUE.  169 

raiit  qui  la  traversait.  Le  galvanomètre   permettait  d'apprécier 
7^  de  volt  et  -—j^  d'ampère. 

Pendant  que  l'un  des  observateurs  mesurait  l'éclat  de  la  lampe, 


Fi 


or       Q 


iZ85.i    cxj 


L,  lampe. 

H,  rhéostat. 

A,  accumulateurs. 


G,  galvanomètre. 
S,  shunt. 
fa>  =  1  ohm. 


l'autre  observait  au  galvanomètre  la  différence  de  polentiel  el 
rintensilé  du  courant.  Nous  avons  ainsi  obtenu  les  nombres  sui- 
vants (chacun  d'eux  est  la  moyenne  de  cinq  mesures)  : 


Différence 
de 

Intensité 
du 

Intensité  lumineuse 
de  la 

potentiel. 

courant. 

lampe  en  carccl. 

TOlU 

7, 16 
7,80 
7,83 
7,86 

•mp 

o,65o 
0,673 
0,676 
0,677 

0,078 
0,091 
0,094 
0,096 

7,9' 

0,681 

0,099 

7.99 

0,681 

0,  io3 

8,ua 
8,Î9 

0,719 
0,732 

0,1  >.i 
0,1  jo 

170 


LAGRANGE  ET  STROOBANT. 


La  Jîff,  3  représente  la  loi  de  variation  de  rintensité  lumineuse 
de  la  lampe  exprimée  en  carcels  (lampe  de  Dumas)  quand  la  diffé- 
rence de  potentiel  varie  de  7,6  à  8,4  volts. 


Fig.  3. 


M 


0.13 

0 
0 
0 
0 
0 

4 

^    0.12 

4 
^ 

0 
0 
0 

en  carcc 

#' 
X 

0 
0 
0 
0 

1 

0 
« 
s 
e 

1    0,10 

*  • 

0 
0 

3           ' 

•3! 

1    0.09 

i 

* 

>^ 

a 

m» 

0.08 

» 

' 

0.07 

< 

h 

.s     7. 

6          7' 

7        7- 

8            ?.i 

^            8. 
VoUs. 

0          8.1 

'          ô. 

^       a: 

^       8,4 

Dans  le  cours  de  nos  expériences,  nous  avons  constaté  qu'avec 
le  même  régime  cette  différence  de  potentiel  pouvait  varier  acci- 
dentellement jusqu^à  -^  de  volt,  ce  qui  entraîne  une  variation  de 
7  pour  100  dans  rintensité  lumineuse  de  la  lampe.  Sans  doute,  en 
répétant  suffisamment  les  observations  pour  chaque  étoile,  on 
pourrait  espérer  éliminer  à  peu  près  complètement  l'effet  de  ces 
variations  accidentelles;  mais,  pour  des  mesures  de  précision, 
nous  croyons  préférable  de  faire  enregistrer  d'une  manière  con- 
tinue celle  différence  de  potentiel  à  l'aide  d'un  galvanomètre 
Deprez-d'Arsonval,  dont  le  miroir  réflécliirait  un  faisceau  lumi- 
neux qui  viendrait  se  peindre  sur  une  pellicule  sensible.  Cette 
disposition  permettrait  de  corriger  les  mesures  photométriques 
effectuées  de  manière  à  réduire  à  moins  de  i  pour  100  l'effet  des 
variations  accidentelles  survenant  dans  l'intensité  lumineuse  de 
la  lampe. 


MÉTHODE  ASTROPHOTOMÉTRIQUE. 


»7> 


Notre  procédé  photomctriquc  permet  de  déterminer  non  seule- 
ment avec  précision  le  rapport  de  l'éclat  lumineux  des  difTérentes 
étoiles,  mais  encore  d'évaluer  la  quantité  de  lumière  que  chacune 
nous  envoie,  ce  qui  constitue  surtout  l'avantage  de  notre  méthode. 

Pour  arriver  à  cette  détermination,  supposons  que  l'on  ait 
disposé  une  lampe  Carcel,  munie  d'un  diaphragme  circulaire,  à 
une  certaine  distance  du  photomètre.  On  fera  varier  la  grandeur 
et  l'éclat  de  l'astre  artificiel  jusqu'à  ce  que  les  deux  images  vues 
dans  la  lunette  paraissent  égales  en  éclat.  Après  avoir  répété 
Texpérience  un  certain  nombre  de  fois,  on  notera  les  valeurs 
moyennes  trouvées  pour  l'ouverture  du  diaphragme-iris  et  l'épais- 
seur de  verre  traversée  par  les  rayons  lumineux.  On  fera  ensuite 
varier  la  distance  de  la  lampe  Carcel  et  l'on  répétera  la  même  opé- 
ration. On  pourra  ainsi  faire  une  échelle  de  la  quantité  de  lumière 
envoyée  par  les  étoiles  des  différentes  grandeurs  exprimée  en 
fonction  de  la  carcel. 

il  y  aura  peut-être  lieu  de  tenir  compte  de  l'absorption  des 
rayons  lumineux  par  l'air  atmos|)hérique,  lorsque  la  distance  de  la 
carcel  au  photomètre  sera  considérable. 

On  peut  aussi  aisément  donner  à  l'étoile  artificielle  la  même 
couleur  qu'à  l'astre  observé,  en  |)laçant  près  de  la  lampe  électrique 
un  verre  coloré  plus  ou  moins  épais.  La  même  coloration  pourra 
toujours  être  donnée  aux  rayons  lumineux  émanant  de  la  lampe 
Carcel  à  laquelle  on  compare  en  définitive  l'astre  dont  on  veut  dé- 
terminer l'éclat.  On  ramène  donc  ainsi  la  détermination  de  la  ma- 
gnitude d'étoiles  difTéremment  colorées  à  la  comparaison  de  l'éclal 
de  deux  sources  lumineuses  (carcel  étalon  et  carcel  diaphragmée) 
de  couleurs  différentes. 

Enfin,  il  résulte  de  nos  essais  que,  pour  la  facilité  des  compa- 
raisons, il  sera  peut-être  avantageux  de  diaphragmer  l'objectif  de 
la  lunette  et  la  lentille  L,  à  l'aide  d'une  ouverture  en  forme  de 
triangle  équilatéral,  ainsi  que  le  propose  M.  Knobel. 


172  BERGET. 


8UB  LA  DILATATIOH  KAftKÉTiaUE  DU  FEB; 
Par  m.  Alphonse  BERGET. 

L'étude  des  modiGcations  que  raimantation  fait  subir  aux  pro- 
priétés physiques  des  corps  placés  daas  ua  champ  magnétique  est 
déjà  ancienne  et  revient  à  Joule.  Wiedemann,  Wertheim  et 
Cantone  ont,  en  particulier,  étudié  Tinfluence  de  Taimantation 
sur  la  longueur  des  barreaux  de  fer  ou  d'acier,  la  variation  de  lon- 
gueur étant  mesurée  micrométriquement. 

L'étude  réciproque  a  également  été  tentée,  et  ces  savants  ont 
étudié  d'une  façon  générale  l'influence  d'une  déformation  méca- 
nique sur  l'aimantation. 

J'ai  pensé  que  l'on  pourrait  obtenir  plus  de  précision,  tout  en 
conservant  à  l'appareil  une  grande  simplicité,  en  appliquant  à 
Tétude  de  ces  phénomènes  la  méthode  de  M.  Fizeau,  basée  sur 
l'interférence  des  rayons  réfléchis  sur  les  deux  faces  d'une  mince 
couche  d'air.  On  connaît  l'extrême  sensibilité  de  cette  méthode, 
dans  laquelle  un  déplacement  d'un  millimètre,  subi  par  une  des 
deux  faces,  fait  passer  33oo  franges  dans  la  lunette,  si  l'on  observe 
en  lumière  jaune. 

Voici  la  disposition  générale  de  l'appareil  que  j'ai  fait  construire 
pour  ces  recherches. 

Un  fort  trépied,  formé  de  trois  gros  madriers  de  chêne,  supporte 
deux  plates-formes  H  et  K  {fig-  i).  La  plate-forme  inférieure  K 
reçoit  une  bobine  B  reposant  sur  un  socle  massif  de  bronze  S, 
porté  par  trois  vis  calantes  u.  Cette  bobine  traverse  la  plate-forme 
supérieure  H  par  un  large  orifice  pratiqué  au  centre  de  cette  der- 
nière. 

Dans  l'axe  de  la  bobine  B  est  placé  le  barreau  de  fer  doux  sou- 
mis à  l'étude.  Gomme  ce  barreau  doit  se  trouver  dans  la  partie  de 
la  bobine  où  le  champ  magnétique  est  sensiblement  uniforme,  il 
est  très  court  (52"*", 25)  et  se  prolonge  dans  les  deux  sens  par 
deux  barres  de  cuivre  ayant  exactement  le  même  diamètre  que  lui 
et  travaillées  au  tour;  en  même  temps  la  barre  de  cuivre  inférieure 
est  fixée  au  socle  de  bronze  S  par  une  vis  et  un  écrou  de  cuivre. 
La  fig,  2  montre  la  coupe  de  la  bobine  :  S  est  le  socle,  F  le  bar- 


DILATATION   MAGNÉTIQUE  DU  FEH.  173 

rcau  de  fer,  terminé  par  les  deux  barres  de  ciiivrc  Cii,  Cii.  La 
barre  supérieure  dt^passc  un  peu  la  joue  de  la  bobine  lî,  cl  porle 
un  disque  GG,  en  glace  noire,  travaillé  optiquement  en  surface 
plane  par  M.  Wcrlein;  au-dessus  de  cetle  gtace  est  nue  lentille 


plan-convcsc  L,  de  .{o"  de  dislance  focale.  C'est  entre  la  (ace  plane 
de  cetle  lentille  et  la  glace  G  que  se  produira  la  dilTérence  de 
marche  nécessaire  à  l'existence  des  franges. 

Voici  comment  sont  produites  ces  dernières. 

Une  source  lumineuse  suffisamnicut  niouochromatiquc  (bec 
Bunsen  avec  bromure  de  sodium)  est  placée  on  S  el  envoie  des 
rayons  jaunes  sur  un  pelît  prisme  à  réflexion  totale/),  disposé  de 
façon  à  les  renvoyer  vers  un  prisme  plus  grand  P,  placé  verticale- 


.74  BERGET. 

ment  au-dessus  de  la  lenlUle  L;  c'est  la  face  liypoléoiise  dti  petil 
prisme  p  qui  sert,  par  conséquent,  de  source  lumineuse.  Les 
franges  se  produisent  en  G,  et,  après  une  seconde  réflexion  sur  le 
prisme  P,  sont  observées  par  une  luiiellc  placée  en  T.  Le  repérage 
de  ces  franges  se  fait  facilemenl,  à  l'aide  de  points  gravés  sur  la 
face  plane  de  la  Icnlille  L  :  l'image  de  ces  points  coïncide  avec 
celle  des  franges  dans  la  lunette  T. 


M~^r> 


Ar 


-%_ 


f 


Tout  le  système  de  la  lentille  L  et  des  prismes  P  est  porté  par 
un  manchon  M,  porte  lui-même  par  un  plaloaii  A'  à  vis  calantes, 
reposant  sur  un  anneau  massif  de  bronze  A,  muni  de  trois  vis  mi- 
tTonicIriqiics  V.  Ce  plateau  est  porté  par  la  plate-forme  supé- 
rieure II  du  trépied,  de  sorlc  que  toutes  les  parties  de  l'appareil 
sont  solidaires  l'une  de  l'autre,  condition  essentielle  à  la  j)récisioi) 
des  mesures.  I,a  partie  optique  de  l'insiin nient  ainsi  que  les  sup- 
ports A  cl  A'  ont  étO  exécutés  dans  les  ateliers  de  M.  Wrriein. 


DILATATION  MAGNÉTIQUE  DU  FER. 


175 


Intensité 
du  champ. 


49 
104 

i35 

i5o 

160 

177 
190 

209 

9.38 

410 

540 


Nombre  de  franges 

déplacées. 

Allongement 

mm 

o,85 

0,000255 

i,{o 

0,000412 

1 ,5o 

0,000444 

1,60 

0,000467 

1,62 

0,000473 

1,66 

0,0004 83 

1,68 

0,000495 

»,73 

o,ooo5o9 

1,80 

0,000 5 3o 

1,89 

o,ooo556 

i,9« 

0,000 562 

La  courbe  qui  représente  graplnquemenl  ces  résultats  a  la  forme 

qu'indique  \^  Jig,  3  :  elle  est  asymptote  à  une  droite  parallèle  à 

Taxe  horizontal  sur  lequel  on  a  porté  en  abscisses  les  valeurs  du 

champ  magnétique. 

Fig.  3. 


200^   . 


100. 


200 


300 


MM 


"''•l'--- 


soo 


On  remarquera  Fanalogic  de  cette  courbe  avec  celle|qui  repré- 
sente rintensité  d^aimantation  en  fonction  de  la  force  magnétisante. 
Elle  appartient  au  type  des  courbes  que  l'on  peut  représenter  par 
Téquation 

III.  J'ai  employé  un  dispositif  qui  m'a  semblé  très  bon  pour  les 
mesures  optiques,  et  qui  permet  de  se  passer  de  la  lumière  mono- 
chromatique de  l'une  des  raies  du  sodium  :  il  consiste  à  utiliser  la 
différence  de  marche  qui  se  produit  entre  la  lentille  L  et  la  glace  G 
à  la  production  d'un  spectre  cannelé. 


176        BERGET.  -  DILATATION  MAGNÉTIQUE  DU  FER. 

Dans  CCS  conditions,  dès  que  Ton  excite  le  champ  magnétique 
de  la  bobine  B  en  y  faisant  passer  un  courant  suffisamment  intense, 
on  voit  les  franges  se  déplacer;  par  conséquent,  en  mesurant  ce 
déplacement,  on  peut  en  déduire  rallongement  spécifique  du 
barreau,  à  condition  que  Ton  connaisse  la  valeur  du  champ  ma- 
gnétique au  moment  de  l'expérience;  pour  mesurer  ce  champs  j'ai 
construit  une  petite  bobine  mn  {Jig»  a),  ayant  exactement  les 
dimensions  du  cylindre  de  fer  F,  et  pouvant  être  descendue  dans 
Taxe  de  la  bobine  B.  Les  extrémités  du  fil  de  cette  bobine  mn  sont 
reliées  aux  bornes  d'un  galvanomètre  balistique. 

Quand  on  excite  le  champ  de  la  bobine  B,  un  courant  induit 
prend  naissance  en  mn  :  en  renversant  le  courant  inducteur,  on  a 
le  moyen  classique  bien  connu  de  déterminer  le  champ  magnétique 
du  centre  de  B.  On  obtient  ainsi  le  champ  en  fonction  de  l'inten- 
sité du  courant  inducteur.  Ce  courant  était  fourni  par  une  batterie 
d'accumulateurs  Gadot. 

II.  Dès  qu'on  fait  passer  le  courant  dans  la  bobine  B,  on  voit 
les  franges  se  déplacer.  Ce  mouvement  est  instantané,  et  les 
franges  reprennent  leur  position  première  dès  que  l'on  interrompt 
le  courant. 

On  pourrait  objectera  cette  expérience  que  l'aimantation  du  fer 
réchauffe  et,  par  suite,  produit  une  dilatation;  ne  serait-ce  pas 
simplement  cette  dilatation  que  l'on  observe? 

La  réponse  à  cette  objection  est  facile  à  faire  :  l'élévation  de 
température  produit  une  dilatation,  mais  cette  dilatation  n'est  pas 
instantanée;  par  suite  on  observera  un  mouvement  fe/i/ des  franges, 
dû  à  l'allongement  thermique,  et  qu'il  n'est  pas  possible  de  con- 
fondre avec  le  mouvement  instantané  dû  à  l'allongement  magné- 
tique. 

Voici  maintenant  quel^  son  t  les  résultais  auxquels  je  suis  arrivé  : 
ils  sont  réunis  dans  le  Tableau  suivant,  dans  lequel  la  première 
colonne  indique  la  valeur  du  champ  magnétique,  la  deuxième  le 
nombre  de  franges  (en  lumière  jaune)  déplacées,  la  troisième 
l'allongement  en  fractions  de  millimètre. 

On  remplace,  pour  cela,  la  source  lumineuse  monochromatique  5 
par  une  source  de  lumière  blanche  :  les  interférences  se  produisent 
en  G,  mais,  au  lieu  de  les  observer  dans  une  lunette,  on  les  observe 


WYRODBOFF.  —  POUVOIR  ROTATOIRE  MOLÉCULAIRE.     177 

daos  un  spectroscope  ;  on  a  alors  un  spectre  cannelé,  et  le  dépla- 
cement des  cannelures  sert  à  mesurer  l'allongement  du  barreau. 

Ce  dispositif  est  très  commode  pour  projeter,  dans  un  cours, 
le  phénomène  sur  Técran  blanc. 

J'ai  borné  mes  mesures  à  l'élude  d'un  barreau  de  fer  doux;  il  n'y 
a,  en  efiet,  pas  d'intérêt  à  chercher  des  constantes  pour  plusieurs 
métaux,  car  les  constantes  mesurées  varient  avec  chaque  échan- 
tillon. J'ai  indiqué  ces  dispositifs  à  cause  de  leur  précision  et  de 
leur  généralité  :  ils  permettront  de  déterminer  facilement,  quand 
besoin  en  sera,  la  dilatation  magnétique  d'un  barreau  quelconque; 
ils  permettraient  aussi  d'étudier  avec  précision  le  magnétisme 
transversal  :  c'est  une  étude  que  j'entreprendrai  prochainement. 


SUR  US  pomroiB  BOTATOIBE  MOLËGULAIBE  ; 
Par  m.  g.  WYROUBOFF. 

Le  pouvoir  rotatoire  qu'on  constate  dans  les  corps  dont  la 
forme  cristalline  a  été  détruite  par  la  fusion  ou  la  solution  est  un 
phénomène  resté  jusqu'ici  absolument  inexpliqué.  Malgré  de 
nombreuses  recherches  sur  les  corps  actifs  les  plus  variés,  on  n'a 
pu  le  rattacher  à  aucune  propriété  connue  de  la  matière,  encore 
moins  trouver  une  loi  quelconque,  même  approximative. 

On  sait  seulement,  depuis  les  classiques  recherches  de  Biot, 
que  la  déviation  du  plan  de  polarisation  se  produit  dans  les  corps 
cristallisés,  aussi  bien  que  dans  les  corps  dissous,  d'une  façon 
identique,  c'est-à-dire  proportionnellement  à  l'épaisseur  et  à  peu 
près  en  raison  inverse  de  la  longueur  d'onde. 

Cette  première  et  importante  généralisation  indiquait  bien  Iv 
caractère  du  phénomène,  mais  ne  donnait  aucune  notion  sur  sa 
nature.  Fresnel  en  donna  une  théorie  aussi  simple  qu'ingénieuse, 
qui  a  été  longtemps  considérée,  du  moins  pour  les  corps  cristallisés, 
comme  une  solution  définitive  du  problème.  Cette  théorie  demeure 
vraie  au  point  de  vue  purement  cinématique  auquel  elle  s'était 
placée,  mais  ce  point  de  vue  est  insuffisant  lorsqu'il  s'agit  d'un 
phénomène  physique  aussi  complexe.  Pourquoi  certains  corps, 
/.  de  Phys.,  3*  série,  t.  IL  (Avril  iSgS.)  12 


17»  WYROUBOFF. 

appartenani  à  une  certaine  symétrie  cristalline,  sont-ils  seuls 
doués  du  pouvoir  rotaloire?  Pourquoi  ce  pouvoir  a-t-il  le  plus 
souvent  des  allures  irrëgulières  et  le  rayon  émergent  est-il  ellip- 
tique au  lieu  d'être  rectiligne? 

Dans  un  beau  Mémoire  qui  a  été  l'objet  de  nombreuses  contro- 
verses et  dont  les  conclusions  sont  aujourd'hui  à  peu  près  univer- 
sellement acceptées,  M.  Mallard  a  répondu  de  la  façon  la  plus 
complète  à  ces  questions.  Il  a  montré  que  le  pouvoir  rotatoire  des 
cristaux  tenait  à  la  discordance  qui  existait  dans  certains  corps  à 
formes  limites,  entre  les  propriétés  optiques  des  molécules  et  les 
propriétés  optiques  du  réseau  suivant  lequel  ces  molécules  se 
disposaient.  Il  a  été  amené  ainsi  à  formuler  une  interprétation 
physique  du  phénomène,  aussi  satisfaisante  que  possible,  et  j'ai 
fait  voir  par  des  observations  précises  que  cette  interprétation 
était  en  tous  points  conforme  aux  faits  (*).  Pour  les  corps  cristal- 
lisés la  question  me  paraît  donc  définitivement  élucidée  et  le 
débat  clos,  mais  elle  reste  entière,  aussi  obscure  que  par  le 
passé,  pour  les  corps  dissous  ou  fondus.  C'est  qu'ici  les  diffi- 
cultés sont  bien  plus  grandes;  il  n'y  a  plus  de  particules  cristal- 
lines, il  n'y  a  plus  de  symélrie,  plus  de  propriétés  optiques 
connues  qui  puissent  servir  de  point  de  départ  pour  les  observa- 
tions ou  les  raisonnements.  Nous  ne  savons  même  pas  si  les  corps 
dissous  ne  sont  pas  dissociés  en  leurs  éléments  chimiques  irré- 
ductibles. 

Ces  difficultés,  très  réelles  à  coup  sûr,  lorsqu'il  s'agit  d*une 
théorie  d'ensemble,  ne  doivent  pas  nous  empêcher  d'aborder  la 
question  par  son  côté  accessible  à  l'expérience,  et  abstraction 
laite  de  la  conception  que  nous  pouvons  avoir  sur  l'état  des  corps 
en  solution.  Nous  pouvons  chercher  notamment,  et  c'est  ce  que 
j'ai  essayé  de  faire,  s'il  n'existe  pas  une  relation  directe  entre  le 
pouvoir  rotatoire  des  corps  et  quelque  propriété  connue  des 
mêmes  corps  à  l'état  cristallisé. 

L'idée  fondamentale  qui  m'a  guidé  dans  ces  recherches  est  très 
simple.  Puisque  le  phénomène  obéit  aux  mêmes  lois  dans  les 
solutions  et  dans  les  cristaux,   et  puisque  dans  ces  derniers  il 


(*)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  (>•  série,  t.  VIII,  p.  34© ;  1886. 


POUVOIR  ROTATOIRE  MOLÉCULAIRE.  179 

dépend  de  la  pseudos^mélrie  des  polyèdres  élémentaires  qui 
occupent  les  nœuds  du  réseau  cristallin,  des  particules  semblables 
doivent  avoir  le  même  pouvoir  rolaloire.  Nous  ne  connaissons,  il 
est  vrai,  à  aucun  degré  ce  que  sont  ces  particules  ;  mais  nous  pou- 
vons supposer,  sans  faire  une  hypothèse  bien  hasardée,  que  deux 
corps  qui  sont  semblables  à  Tétat  cristallisé  sont  formés  de  parti- 
cules semblables  et  restent  semblables  une  fois  dissous. 

Le  problème  se  réduit  ainsi  à  la  détermination  du  pouvoir 
spécifique  [a]  dans  des  substances  isomorphes.  II  importe  cepen- 
dant de  s'entendre  sur  le  sens  que  nous  donnerons  ici  au  mot 
isomorphisme.  Le  pouvoir  rotatoire,  étant  une  conséquence  de  la 
biréfringence,  dépend  par  conséquent  de  la  position  et  de  la  forme 
de  l'ellipsoïde  d'élasticité,  bien  plus  que  de  la  forme  et  des 
dimensions  du  réseau  cristallin  qui  n'est  soumis  qu'à  la  condition 
d'avoir  une  forme  limite.  Or  un  grand  nombre  des  corps  les  plus 
strictement  isomorphes  ont  des  propriétés  optiques  très  diffé- 
rentes, leur  isomorphisme  étant  géométrique,  non  optique.  Pour 
comparer  utilement  les  pouvoirs  rotatoires,  il  nous  faudra  donc 
choisir  les  substances  qui  possèdent  non  seulement  des  formes 
analogues,  mais  encore  des  propriétés  optiques  aussi  semblables 
que  possible. 

Mais  cette  condition  n'est  pas  la  seule  qu'on  doive  prendre  en 
considération. 

Deux  corps  semblables  à  tous  égards,  lorsqu'ils  sont  cristallisés, 
peuvent  devenir  très  difl'érents  lorsqu'ils  sont  dissous.  L'un  d'eux 
peut,  par  exemple,  être  dimorphe  sans  que  l'autre  le  soit,  ou  bien 
encore,  ce  qui  est  le  cas  fréquent,  être  susceptible  de  former  plu- 
sieurs hydrates,  tandis  que  l'autre  n'en  présente  qu'un  seul  à 
toutes  les  températures.  Celte  seconde  condition,  qu'on  a  complè- 
tement négligée  jusqu*ici,  est  capitale,  et  aucune  comparaison  ne 
peut  être  tentée  si  l'on  ne  s'est  assuré  au  préalable  que  les  deux 
solutions  renferment  bien  les  corps  isomorphes  que  l'on  a  dissous. 

Une  étude  semblable  n'a  pas  été  faite  même  pour  les  substances 
les  mieux  connues  au  point  de  vue  de  leur  activité  optique.  Il  m'a 
donc  fallu  faire  cristalliser,  dans  les  conditions  les  plus  variées, 
une  grande  quantité  de  corps  actifs  pour  arriver  à  les  classer 
dans  quatre  groupes  distincts. 


i8o  WYROUBOFF. 

I.  Le  premier  groupe,  qui  comprend  les  corps  géométriquement 
et  optiquement  isomorphes  tant  à  Tëtat  cristallisé  qu'à  Tétat  de 
solution,  est  malheureusement  assez  restreint  jusqu'ici,  mais  les 
résultats  qu'il  fournit  sont  on  ne  peut  plus  nets. 

J'en  citerai  quelques  exemples  pris  parmi  les  corps  isomorphes 
de  genres  très  divers. 

1.  Sels  différant  entre  eux  par  Tacide  : 

Sulfate  de  strychnine  -h  6H»0 [  3t]y  =  — 27°,4» 

Scléniate  de  strychnine  -h  CU'O [^tjy  = — 26",9. 

Lorsqu'on  dissout  ces  deux  sels  dans  l'alcool  faible,  ils  donnent 
des  hydrates  à  oH^O  pour  lesquels  on  a  : 

Sulfate  de  strychnine  -4-511*0 fa]y  =  — 15%6 

Séléniate  de  strychnine  -h  5H'0 [*]y  =  —  i?*»** 

Dans  un  autre  ordre  d'alcaloïdes,  on  trouve  : 

Sulfate  neutre  de  cinchonine  -4-  2H'0 [*]>  =  "*" '67* 

Séléniate  neutre  de  cinchonine  -»-  2H*0 [a]y=-+-  i65",  5 

ou  bien  encore 

Chlorhydrate  de  cinchonidinc  -f-  CH*0 [  a]y=  —  lO'i**,  8 

Bromhydrale  de  cinchonidine  -+-  GH^O l*]y  =  —  loi",  i 

2.  Sels  dont  la  molécule  chimique  restant  la  même  est  engagée 
dans  deux  combinaisons  moléculaires  différentes,  telles  qu'un 
hydrate  et  un  alcoolate,  ou  deux  alcoolatcs  différents.  On  trouve 
dans  cet  ordre  de  corps  isomorphes  : 


lodhydrate  de  cinchonidine  -h  |H*0 
lodhydrate  de  cinchonidine  -+-  GH^O 


Bromhvdrate  de  cinchonidine  -+-GII*0. 
Bromhydrate  de  cinchonidine  -+- |H*0. 


Quinidine  -+-G*H60 
Quinidine  4-GH*0. 


Bromhydrate  de  cinchonine  H-  H*0. ., . 
Bromh}drale  de  cinchonine  -h  jG^IIsO 


«]y  =  -  8«,7 

a]y  =  —  loi,  I 
«]y  =  -   98,8 

a]y=  -h235,:{ 
a]y  = -1-236,1 

3t|y  =  -Hi49,' 

«]y  =  -+-l48,7 


I 


POUVOIR  ROTATOIRE  MOLÉCULAIRE.  i8i 

3.  Sels  dans  lesquels  la  différence  porte  en  même  temps  sur  la 
molécule  chimique  et  la  combinaison  moléculaire.  Telle  est  la 
série  des  trois  sels  que  j^ai  déjà  cités  : 

Chlorhydrate  de  cinchonidine  -h  CH*0 [*]y  =  — 102,8 

Bromhydrate  de  cinchonidine  -h  CH^ G [ol]j  =  —  loi ,  1 

Bromhydrate  de  cinchonidine  -+- y  H' G [*]y= —   9^i^ 

II.  Le  second  groupe  comprend  les  corps  qui  ne  sont  que  géo- 
métriquement isomorphes  et  dont  les  ellipsoïdes  optiques  sont 
différents,  soit  par  leur  orientation,  soit  par  leurs  dimensions. 

On  trouve,  par  exemple, 

Sulfate  acide  de  quinine  -h  7 H* G [*]y  =  —  '71*» 5 

Scléniate  acide  de  quinine  -h  7  H' G [*Jy=  —  i55",8 

ou  bien 

Chlorhydrate  de  cinchonine  -f-  GII^G [a]y  =  -+- 175*, 6 

Bromhydrate  de  cinchonine  -h  GH^G [ajy  =  -i-  160**, 4 

III.  Dans  le  troisième  groupe  se  rangent  les  corps  parfaitement 
isomorphes  mais  dont  les  solutions  ne  sont  pas  comparables  entre 
elles,  car  l'une  d'elles  renferme  plusieurs  hydrates  : 

Quinidine  -4- |G« H» \ol]j  =  -f- I94^o 

Quinidine  -♦- ^C^H^oG [atjy  =  -+-254",5 

Les  cristaux  qui  se  déposent  de  la  benzine  ou  do  Téther  sont 
tout  à  fait  identiques,  mais  la  solution  dans  la  benzine  lorsqu'elle 
est  très  concentrée  donne  d'abord  des  cristaux  anhydres  qu'on 
n'obtient  jamais  de  la  solution  éthérée.  La  solution  dans  la  ben- 
/.ine  contient  donc  deux  corps  différents,  et  évidemment  d'autant 
plus  du  corpsàjC*H*  qu'elle  est  moins  concentrée.  Le  chiffre 
donné  ci-dessus  se  rapporte  à  une  concentration  de  o,5  pour  100 
environ.  Pour  une  concentration  de  0,8  pour  100,  on  a 

[a]y  =  H-i85%3; 
pour  une  concentration  de  0,2  pour  100,  on  a 

[a]y  =  -+-226% 

beaucoup  plus  voisin  du  pouvoir  spécifique  du  corps  éthéré. 


iSi    WVROUBOFF.  —  POUVOIR  ROTATOIRE  MOLÉCULAIRE. 

Le  chlorhydrate  et  le  bromhjdrate  de  cinchonine  cristallisés 
dans  Talcool  absolu  donnent  des  cristaux  géométriquement  el  op- 
tiquement isomorphes  renfermant  JC^H*0.  On  a  pour  ces  cris- 
taux : 

Chlorhydrate  de  cinchonine  -|-^C*H«0 [a]y  =  -*- 173% 3 

Bromhydrate  de  cinchonine  H- JG*H*0 [a]y  =  -M48*,7 

Mais  la  solution  du  chlorhydrate  dépose  suivant  sa  concentra- 
tion et  suivant  qu'on  opère  par  refroidissement  ou  parévaporation, 
deux  sortes  de  cristaux,  les  uns  renfermant  une  molécule,  les 
autres  une  demi-molécule  d'alcool.  Le  pouvoir  rotatoire  du  chlor- 
hydrate doit  donc  diminuer  par  la  concentration.  C'est,  en  effet, 
ce  que  l'on  observe. 

IV.  J'ai  examiné  enfin  quelques  cas  de  corps  ayant  une  com- 
position chimique  analogue,  mais  ne  présentant  entre  eux  aucun 
isomorphisme.  Tels  sont  les  bromhydrate  et  iodhydrate  de  cin- 
chonine cristallisant  tous  les  deux  avec  une  molécule  d'eau,  mais 
le  premier  étant  ortho,  le  second  clinorhombique.  On  trouve  : 

Bromhydrate  de  cinchonine  -h  H* G [a]y  =  -+-  149®, a 

Iodhydrate  de  cinchonine  -i-  11*0 [a]y  =  -i-  i32%2 

De  tous  ces  faits,  il  me  semble  résulter  très  clairement  que, 
seuls,  les  corps  géométriquement  et  optiquement  isomorphes 
possèdent  des  pouvoirs  rotatoires  sensiblement  égaux, 

La  polarisation  rotatoire  est  donc  une  propriété  qui  dépend 
du  réseau  de  la  particule  cristalline,  non  de  la  constitution 
de  la  molécule  chimique. 

Il  suit  de  là  que  ce  sont  ces  particules,  relativement  très  com- 
plexes, qui  existent  en  solution;  que,  par  conséquent,  ni  la  molé- 
cule chimique,  ni  même  les  combinaisons  moléculaires,  comme 
les  hydrates,  ne  sont  dissociés  en  solution,  ainsi  que  le  veut  une 
théorie  fort  à  la  mode  aujourd'hui. 

Je  ferai  remarquer,  en  terminant,  que  cette  manière  de  conce- 
voir les  choses  supprime  d'un  coup  toutes  les  anomalies  si  sin- 
gulières que  l'on  observe  dans  les  corps  actifs.  On  comprend  très 
bien,  en  eflet,  qu'une  substance  qui,  comme  la  quinidine,  forme 
une  combinaison  moléculaire  avec  son  dissolvant,  donne  des  pou- 


BATTELLI.  —  ÉTUDE  THERMIQUE  DES  VAPEURS.       i83 

voirs  rolatoires  variables  dans  difTérents  liquides;  que  la  valeur 
de  [a]  reste  au  contraire  constante  pour  une  substance  qui, 
comme  la  cinclionidine,  reste  toujours  anhydre.  On  s'explique 
aussi  parfaitement  les  variations  parfois  énormes  du  pouvoir  ro- 
tatoire  avec  la  concentration  de  la  solution,  ou  avec  la  tempéra- 
ture pour  une  même  solution.  Ces  variations  ne  se  présentent 
que  dans  les  substances  qui  forment  avec  leur  dissolvant  plusieurs 
combinaisons  moléculaires,  par  conséquent  plusieurs  corps  dis- 
tincts ayant  chacun  leur  pouvoir  rotatoire  propre.  Les  corps  qui 
se  présentent  toujours  à  Tétat  anhydre,  ou  qui  ne  possèdent 
qu'un  seul  hydrate,  ont  le  même  pouvoir  rotatoire,  quelle  que 
soit  la  concentration  de  leur  solution,  et  quelle  que  soit  la  tem- 
pérature à  laquelle  on  opère. 


Angelo  BATTELLI.  —  SuIIe  propietà  termiche  dei  vapori,  parte  III  c  parte  IV. 
Studio  del  vapore  di  solfuro  di  carbonio  e  del  vapor  d'acqua  rispetlo  aile  Icggi 
di  Boyie  et  di  Gay-Lussac  (Étude  de  la  vapeur  de  sulfure  de  carbone  et  de  la 
vapeur  d'eau,  relativement  aux  lois  de  Mariotte  et  de  Gay-Lussac  )  ;  extrait  des 
Mémoires  de  l'Académie  royale  des  Sciences  de  Turin,  1891-1892. 

M.  A.  Battelli  poursuit  l'exécution  du  vaste  programme  d'étude 
sur  les  propriétés  thermiques  des  vapeurs  qu'il  s'est  tracé  :  les 
recherches  actuelles  forment  la  suite  toute  naturelle  de  celles 
dont  il  a  déjà  été  rendu  compte  dans  ce  journal  (•);  l'auteur 
étudie  les  lois  de  comprcssibilité  et  de  dilatation  des  vapeurs  de 
sulfure  de  carbone  et  d*eau. 

Les  appareils  dont  il  fait  usage  ne  diflTèrent  de  ceux  qui  ont  été 
précédemment  décrits  que  par  de  simples  modifications  de  détail  : 
un  dispositif  spécial  sera,  par  exemple,  employé  pour  soustraire 
le  sulfure  à  l'action  de  la  lumière,  tant  que  l'on  n'aura  pas  de 
lecture  à  effectuer,  ou  bien  encore  le  manomètre  recevra  un  per- 
fectionnement qui  le  rendra  plus  sensible  aux  hautes  pressions. 
Les  deux  corps  ont  été  purifiés  avec  le  plus  grand  soin.  Un  litre 
de  sulfure  de  carbone  a  été  laissé  longtemps  en  contact  avec  une 


(•)  Tome  X,  a*  série,  p.  i33-i4i. 


i84  BATTELLI. 

lessive  de  soude,  lavé  à  Fean.  agUé  avec  da  chlomre  de  calcium, 
puis  avec  du  mercure,  puis  avec  du  sublimé;  enfin,  filtré,  il  est 
distillé,  après  adjonction  de  2  pour  100  d*buile  d'olive;  Feao, 
filtrée  et  distillée  à  la  manière  ordinaire,  est  de  nouveau  distillée 
sur  du  permanganate  de  potassium,  puis  sur  du  sulfure  d'alumi- 
nium. Les  deux  liquides  sont  bien  purgés  de  toute  trace  d'acide 
par  une  dernière  distillation,  effectuée  dans  le  vide  barométrique; 
un  ingénieux  dispositif  permet  de  les  recueillir  dans  les  ampoules 
qui  seront  introduites  dans  la  cloche  où  on  les  étudiera. 

Comme  il  l'avait  fait  dans  ses  premiers  Mémoires,  M.  Battelli 
a  consigné  toutes  les  mesures  effectuées  dans  de  nombreux  Ta- 
bleaux ;  il  a  tracé  plusieurs  courbes  soigneusement  gravées.  De  la 
discussion  des  résultats,  il  a  tiré  d'intéressantes  conclusions,  assez 
semblables  à  celles  auxquelles  il  était  antérieurement  arrivé  pour 
la  vapeur  d'élher;  résumons  rapidement  les  plus  importantes. 

La  tension  de  la  vapeur  de  sulfure  de  carbone  est  à  toute  tem- 
pérature, dans  les  premiers  moments  de  la  condensation,  plus 
petite  que  la  tension  maxima;  jusqu'à  200**,  le  rapport  entre  les 
deux  tensions  est  presque  constant;  au  delà,  il  augmente  légère- 
ment quand  la  température  croît.  Le  rapport  entre  la  différence 
des  deux  tensions  et  la  diminution  correspondante  du  volume  de 
la  vapeur  croît  rapidement,  en  même  temps  que  la  température. 
Pour  la  vapeur  d'eau,  on  observe  le  même  phénomène,  mais  le 
rapport  entre  les  deux  tensions  semble,  au  contraire,  diminuer 
quand  la  température  s'élève  :  le  défaut  de  sensibilité  de  l'appa- 
reil est  peut-être  cause  de  cette  différence. 

Les  tensions  maxima  de  vapeur  des  deux  corps  peuvent  très 
bien  se  représenter  Tune  et  l'autre  par  des  formules  analogues 
à  celle  qu'avait  donnée  Biot.  Mais,  pour  le  sulfure  de  car- 
bone, il  convient  d'employer  deux  formules  différentes,  l'une 
de  — 3o"  à  170",  l'autre  de  170°  à  273^  et,  pour  l'eau,  trois  for- 
mules, l'une  de  — 10°  à  100®,  la  seconde  de  100°  à  25o°  et  la 
troisième  de  25o°  à  367".  Les  valeurs  trouvées  pour  l'eau 
s'accordent  parfaitement  avec  celles  données  par  Regnault; 
l'accord  est  aussi  satisfaisant  avec  les  résultats  des  expériences 
de  MM.  Cailletet  et  Colardeau;  les  divergences  s'accentuent 
cependant  aux  hautes  températures. 

Les  coefficients  de  dilatation,  sous  pression  constante,  de  la 


ÉTUDE  THERMIQUE  DES  VAPEURS.  i85 

vapeur  de  sulfure  de  carbone  augmenleni  d^autant  plus  rapidc- 
raent,  quand  la  température  diminue,  que  la  vapeur  est  plus 
voisine  de  la  saturation.  Pour  Teau,  les  coefficients  de  dilatation 
sous  volume  constant  diminuent  en  même  temps  que  la  tempé- 
rature et  plus  rapidement  au  voisinage  de  la  saturation. 

Dans  les  deux  corps,  les  coefficients  d'augmentation  de  pres- 
sion, pour  un  volume  donné,  diminuent  quand  la  température 
croît,  et  toujours  plus  rapidement  quand  les  volumes  sont  plus 
petits. 

La  différence  a=  ^^  — i  {piV^  étant  relatif  à  l'état  gazeux 

et  pv  à  l'état  de  vapeur)  va,  pour  les  deux  corps,  en  augmentant 
à  toute  température,  au  fur  et  à  mesure  que  la  vapeur  s'approche 
de  l'état  de  saturation. 

La  formule  d'IIerwig   ^^^^    —  i  =  const.  ne  se  vérifie  en  au- 

cune  façon;  la  valeur  du  premier  membre  diminue,  pour  le  sul- 
fure, depuis  —  3o°,  passe  par  un  minimum  à  i3o°  et  augmente 
ensuite  rapidement;  il  en  est  de  même  pour  l'eau  ;  le  minimum  est 
à  i^o*". 

Seule,  la  formule  de  Clausius,  mise  sous  la  forme 

_  J{T mT-t^— /iTv 

peut  représenter  l'ensemble  des  résultats  obtenus. 

De  ses  expériences  sur  le  sulfure  de  carbone,  l'auteur  peut  con- 
clure, de  la  façon  la  plus  nette,  à  l'existence  d'un  véritable  point 
critique  où  les  densités  du  liquide  et  de  la  vapeur  deviennent  les 

mêmes;  d'ailleurs,  en  ce  point,  le  facteur  T  ^  — p  est  très  diffé- 
rent de  zéro,  ce  qui  confirme  indirectement,  d'après  une  formule 
bien  connue  de  Thermodynamique,  l'égalité  des  deux  densités. 
M.  Batlelli  montre  enfin  que  l'on  peut  calculer  à  volume 
constant  la  pression  de  la  vapeur  d'eau,  au  moyen  d\ine  for- 
mule à  deux  constantes  p  =  hTra  et  il  donne  une  Table  de  ces 
constantes  pour  les  volumes  de  3*^*^  à  200 ooo^*'  pour  i^'  d'eau.  Il 
termine  ses  intéressants  Mémoires  par  cette  remarque  que,  dans 
l'hypothèse  où  il  se  formerait  dans  les  vapeurs  étudiées  des  groupes 
de  molécules  doubles,  il  faudrait  que  le  nombre  de  ces  groupes, 


i86  AMERICAN  JOURNAL. 

dès  les  premiers  momenls  de  la  condensation,  crût  rapidement,  en 
même  temps  que  la  température,  et  qu'au-dessus  d'une  certaine 
température  (aSo®  pour  le  sulfure,  Sac**  pour  Teau),  on  devrait 
forcément  admettre  qu'il  se  forme  des  groupes  de  3,  4"«-  molé- 
cules. Lucien  Poincaré. 


THE  AMERIGAH  JOURNAL  OF  SGIERGE; 

3«  série,  t.  XLIV,  189a. 

C.  BARUS.  —  Changement  de  conductibilité  thermique  en  passant 
isothermiquement  de  l'état  solide  à  l'état  liquide,  p.  i. 

La  substance  sur  laquelle  ont  porté  les  mesures  est  le  thjmol^ 
qu'on  peut  avoir  à  volonté  solide  ou  liquide  entre  o®  et  5o®,  à 
cause  de  la  facilité  avec  laquelle  il  se  surfond.  La  substance  est 
intercalée  entre  deux  disques  de  cuivre  plans,  horizontaux,  reliés 
aux  deux  soudures  d'une  pile  thermo-électrique  cuivre-maillechort. 
L'appareil  est  dans  une  enceinte  dont  la  température  peut  être 
maintenue  rigoureusement  fixe;  à  un  moment  donné,  on  lance  un 
courant  d'eau  froide  qui  vient  baigner  la  face  inférieure  du  disque 
de  cuivre  inférieur  et  l'on  note  la  différence  des  températures  de 
lèo*  en  20*,  par  exemple  :  la  variation  avec  le  temps  de  cette  diffé- 
rence de  température  permet  de  calculer  la  conductibilité  de  la 
substance  intermédiaire.  On  a  trouvé  qu'en  passant  à  12** — 13" 
de  l'état  liquide  à  Tétat  solide,  le  thymol  éprouve  un  accroissement 
de  conductibilité  calorifique  égal  aux  -^  ^^  '^  conductibilité  abso- 
lue et  aux  Y^  de  la  conductibilité  thermométrique,  ces  deux  quan- 
tités mesurées  à  l'état  solide  ou,  ce  qui  revient  au  même,  aux  p^, 
de  la  conductibilité  absolue  ou  aux  t^.  de  la  conductibilité  thermo- 
métrique relatives  à  l'état  liquide. 


lUO 


John  WHITMORE.  —  Méthode  pour  augmenter  l'échelle 
de  réiectromctre  capillaire,  p.  64. 

Avec  l'élcctromètre  capillaire,  on  ne  peut  dépasser  des  forces 
électromotrices  de  o^***^,9;  on  ne  fait  de  bonnes  mesures  qu'en 
restant  au-dessous  de  o^*'**,45;  de  o^"**  à  o^"^',45î  la  courbe  liant 
les  variations  de  niveau  aux  forces  électromotrices  est  sensiblement 
une  droite.   En  mettant  en   série    plusieurs    électromètres,    on 


AMERICAN  JOURNAL.  187 

peut  mesurer  des  forces  électromolrices  plus  élevées,  et  la 
courbe  est  sensiblement  une  droite  dans  des  limites  variant  entre 
o^"''  et  une  force  ëlectromotrice  égale  au  produit  de  o^"*^, 45  par 
le  nombre  à^ éléments.  On  peut  réaliser  cette  série  avec  un  cha- 
pelet de  gouttes  de  mercure  dans  un  tube  capillaire  rempli  d'eau 
acidulée,  mais  on  aurait  ainsi,  aux  surfaces  positives,  une  polari- 
sation par  l'oxjgène  et  une  oxvdation  :  il  faut,  pour  l'éviter, 
rendre  les  surfaces  positives  très  grandes  par  rapport  aux  autres. 
La  forme  définitive  donnée  à  l'appareil  est  celle  d'une  série  de 
tubes  capillaires  verticaux  de  ~  de  millimètre  :  ce  sont  des  tubes 
reliés  alternativement  par  la  partie  supérieure  et  par  la  partie 
inférieure;  les  tubes  de  rang  impair  portent  en  leur  milieu  un 
renflement  de  o",  02;  on  met  du  mercure  dans  la  branche  infé- 
rieure des  tubes  en  U  ainsi  formés,  le  mercure  arrivant  jusqu'au 
milieu  du  renflement;  les  branches  supérieures  contiennent  de 
Teau  acidulée.  II  faut  une  rigoureuse  égalité  des  appareils  succes- 
sifs pour  que  l'on  ait  des  cliutes  de  potentiel  bien  égales  entre 
elles  quand  on  passe  de  l'un  à  l'autre,  et  pour  qu'on  puisse  déduire 
de  l'examen  d'un  seul  des  ménisques  la  valeur  de  la  force  élcclro- 
motrice  totale. 

C.-H.  LINEBAHGER.  —  Relations  entre  la  tension  superficielle  des  liquides 

et  leur  constitution  chimique,  p.  83. 

On  peut  obtenir  la  tension  superficielle  à  la  surface  de  contact 
de  deux  liquides  très  peu  solubles  l'un  dans  l'autre  en  faisant 
arriver  l'un  d'eux  dans  l'intérieur  de  l'autre  par  un  compte-gouttes, 
et  en  évaluant  le  poids  des  gouttes  qui  se  détachent  successive- 
ment et  qui  tombent  au  fond  ou  montent  à  la  surface  suivant  la 
densité  relative  des  deux  liquides. 

Cette  méthode  permettra  d'étudier  la  tension  superficielle  au 
contact  de  l'eau  d'un  certain  nombre  de  liquides  organiques  et 
de  chercher  s'il  y  a  une  relation  entre  cette  constante  et  la  nature 
chimique  du  liquide.  En  étudiant  la  série  des  carbures  aroma- 
tiques, l'auteur  obtient  un  premier  résultat  intéressant  :  c'est  que, 
pour  ces  carbures,  le  poids  de  la  goutte  d'eau  dans  l'hydrocarbure 
est  proportionnel  au  poids  de  la  goutte  du  même  hydrocarbure 
tombant  dans  l'eau.  La  relation  ne  parait  se  vérifier  qu'en  pesant 


i88  AMERICAN  JOURNAL. 

des  groupes  de  composés  homologues.  La  présence  d'un  radical 
substitué  en  position /?a/*a  semble  exercer  une  influence  et  dimi- 
nuer la  constante  capillaire.  C'est  là  une  voie  nouvelle  ouverte  à 
la  Physico-Chimie. 

E.-P.  FERRY.  —  Persistance  de  la  vision,  p.  igS. 

La  méthode  employée  pour  l'étude  de  la  persistance  des  impres- 
sions lumineuses  est  celle  de  M.  Nichols.  Un  disque  noir  divisé 
en  quatre-vingt-dix  secteurs,  dont  la  moitié  ont  été  découpés,  tourne 
devant  une  source  de  lumière.  Si  le  disque  tourne  lentement,  on 
voit  distincts  les  secteurs  éclairés  et  les  secteurs  obscurs;  quand  on 
commence  à  ne  plus  les  distinguer,  c'est  que  la  durée  de  la  per- 
sistance rétinienne  est  égale  au  temps  que  met  un  secteur  pour  se 
substituer  au  voisin.  On  règle  la  vitesse  de  rotation  avec  un  frein; 
la  rotation  est  produite  par  un  moteur  électromagnétique. 

La  lumière  fournie  par  une  lampe  à  incandescence  est  reprise, 
après  avoir  rencontré  le  disque,  par  une  lentille  qui  la  concentre 
sur  la  fente  du  collimateur  d'un  spectroscope.  Le  plan  focal  de  la 
lunette  est  muni  d'un  diaphragme  qui  permet  d'isoler  une  couleur 
déterminée  et  d'étudier  ainsi  la  variation  de  la  persistance  réti- 
nienne avec  la  longueur  d'onde.  La  variation  avec  l'intensité  lumi- 
neuse pourra  s'étudier  en  faisant  varier  la  largeur  de  la  fente  du 
collimateur. 

Ou  trouve  ainsi  que,  pour  un  œil  normal,  la  durée  de  persistance 
rétinienne  est  très  diflerente  d'une  région  à  l'autre  du  spectre;  elle 
est  minimum  dans  le  jaune,  c'est-à-dire  dans  la  région  la  plus  bril- 
lante, et  va  en  croissant  quand  on  va  vers  les  extrémités  du 
spectre.  Si,  dans  une  région  donnée,  rintensité>  lumineuse  aug- 
mente, la  durée  de  persistance  diminue;  elle  diminue  en  progres- 
sion arithmétique  quand  l'intensité  croît  en  progression  géomé- 
trique. 

L'auteur  a  eu  l'idée  de  prendre  la  courbe  de  distribution  de 
l'énergie  lumineuse,  de  la  luminosité,  dans  le  spectre  de  la  lampe 
à  Incandescence  qu'il  employait  et  de  chercher  ce  que  seraient  les 
durées  de  persistance  pour  les  diverses  couleurs  supposées  rame- 
nées  au  même  éclat.  Il  a  trouvé  des  durées  sensiblement  iden- 
tiques. 

Ainsi  la  persistance  rétinienne  ne  dépend  que  d'un  facteur,  la  lu- 


AMERICAN  JOURNAL.  •  189 

minosité  (elle  est  indépendante  de  la  couleur)  et  elle  est  inverse- 
ment proportionnelle  au  logarithme  de  la  luminosité.  Si  l'on 
admet  la  loi  de  Fechner,  sensation  lumineuse  proportionnelle  au 
logarithme  de  la  luminosité,  on  pourrait  dire  plus  simplement  que 
la  durée  de  persistance  rétinienne  est  inversement  proportion- 
nelle  à  la  sensation. 

Pour  des  yeux  daltoniens,  on  n'a  plus  une  persistance  indépen- 
dante de  la  couleur.  Chez  les  personnes  qui  ne  voient  pas  le  vert, 
les  impressions  vertes  persistent  plus  que  les  autres,  les  impres- 
sions rouges  un  peu  moins  et  les  autres  ont  la  durée  normale. 
L'étude  de  cette  durée  de  persistance  est  une  manière  précise  et 
pratique  d'apprécier  le  daltonisme.  En  étudiant  la  constitution  du 
spectre  des  daltoniens,  comme  l'ont  fait  MM.  Macé  et  Nicati 
[Comptes  rendus  des  séances  de  V Académie  des  Sciences, 
t.  XCI,  p.  1078),  on  voit  que,  pour  certaines  couleurs,  la  sensibi- 
lité de  l'œil  est  différente  de  celle  de  l'œil  normal  :  en  tenant 
compte  de  cet  élément,  on  fait  rentrer  tous  les  cas  possibles  dans 
l'énoncé  général,  précédemment  donné,  qui  lie  la  persistance  à  la 
sensation. 

Carl  BARUS  et  Joseph  II)I)IN(;s.  —  Noie  sur  le  changement  de  couductibilitc 
électrique  de  magmas  de  roches  de  diverses  compositions,  quand  on  passe  de 
l'état  liquide  à  l'état  solide,  p.  .>4a. 

On  a  mesuré  par  la  méthode  de  Kohlrausch  la  conductibilité 
élecl roi}' tique  de  nombreuses  roches,  en  particulier  d'un  magma 
acide  contenant  plus  de  -jo  pour  100  de  silice,  d'un  autre  décom- 
position intermédiaire,  et  d'un  troisième  basique.  Les  courbes 
donnant  la  résistance  en  (onction  de  la  température  sont  des 
courbes  as^mptotiques  à  Oy  pour  les  basses  températures;  elles 
descendent  en  tournant  leur  convexité  vers  l'origine  et  se  con- 
fondent sensiblement  avec  l'axe  des  x  à  partir  de  1000".  La  courbe 
la  plus  à  gauche,  celle  qui  correspond  à  la  moindre  résistance,  est 
celle  du  magma  acide.  On  n'observe  aucune  variation  brusque  au 
moment  de  la  fusion  :  il  y  a  variation  régulière  et  continue  de  la 
conductibilité.  De  là  l'idée  de  faire  de  cette  mesure  de  la  conduc- 
tibilité d'une  roche  siliceuse  une  méthode  pyrométrique. 

La  conductibilité  croît  avec  le  degré  d'acidité  de  la  roche,  c'est- 
à-dire  avec  le  degré  de  dilution  du  cation;  et,  comme  la  roche 


190  AMERICAN  JOURNAL. 

• 

devieDl  de  moins  en  moins  fusible  à  mesure  que  sa  composition  se 
rapproche  de  celle  de  la  silice  pure,  on  peut  dire  que,  dans  une 
série  de  magntoLS  différents,  la  conductibilité  électrique  à  une 
température  donnée  croit  en  proportion  de  la  viscosité.  L'étude 
des  conductibilités  électriques  des  roches  en  fusion  permettrait 
de  soumettre  à  des  vérifications  les  théories  d^Ârrhenius,  d'Ostwald 
et  de  Van't  Hoff.  La  silice,  isolante  par  elle-même,  paraît  jouer 
un  rôle  analogue  à  celui  de  Tcau  dans  les  dissoluûons. 

O.-N.  ROOD.  —  Sur  un  système  de  couleurs,  p.  a63. 

C'est  l'indication  d'une  méthode,  fondée  sur  l'emploi  du  disque 
de  Newton,  pour  obtenir  de  proche  en  proche  les  points  du  plan 
figuratif  d'une  série  de  couleurs  données.  Deux  couleurs  exacte- 
ment complémentaires  sont  figurées  par  deux  points  équidistants 
d'un  point  central  répondant  au  blanc,  et  en  ligne  droite  avec  lui. 
On  comparera  chacune  de  ces  couleurs  avec  une  couleur  peu  dif- 
férente de  la  couleur  complémentaire,  répondant  par  suite  à  un 
point  situé  sur  la  circonférence  qui  a  le  blanc  pour  centre,  à  une 
petite  dislance  d'un  point  précédent;  et  l'on  cherche  dans  quel  cas 
la  combinaison  de  ces  deux  couleurs  à  peu  près  complémentaires 
donne  la  meilleure  neutralisation. 

Kdward-L.  NICHOLS.  —  L'enduit  qui  se  dispose  à  la  longue 
sur  les  lampes  à  incandescence,  p.  377. 

La  surface  intérieure  des  lampes  à  incandescence  se  recouvre, 
avec  le  temps,  d'une  couche  de  charbon  désagrégé,  qui  arrive  à 
atténuer  son  éclat  apparent.  Le  dépôt  a  lieu  surtout  au  début  du 
fonctionnement  de  la  lampe.  Dans  le  cas  d^une  lampe  qui  dure  huit 
cents  heures,  par  exemple,  plus  de  la  moitié  de  la  couche  est  dé- 
posée au  bout  de  deux  cents  heures. 

La  perle  d'éclat  due  au  pouvoir  absorbant  de  cet  enduit  est  une 
fraction  variable  de  la  perte  totale;  elle  est  la  plus  grande  dans  les 
lampes  de  grand  rendement  initial.  L'induit  ne  modifie  pas  d'une 
manière  appréciable  le  caractère  de  la  lumière  émanée  de  la  lampe. 
La  distribution  dans  le  globe  est  sensiblement  uniforme.  Depuis 
la  publication  de  cet  article,  M.  B.-F.  Thomas  a  montré  que,  dans 
le  cas  des  lampes  où  l'on  a  fait  le  vide  sans  recourir  au  mercure, 
l'enduit  est  à  peine  perceptible. 


AMERICAN  JOURNAL.  191 

Gharles-B.  THWING.  —  Méthode  pholographique  pour  représenter 

un  champ  magnétique,  p.  874. 

Le  laboratoire  étant  éclairé  par  une  lumière  non  actinique,  on 
dispose  une  plaque  photographique  sèche  dans  la  région  où  Ton 
veut  étudier  les  lignes  de  force  du  champ,  et  Ton  y  projette  de  la  li- 
maille de  fer;  puis,  tournant  la  clef  qui  commande  une  lampe  à  in- 
candescence, on  fait  tomber  sur  la  plaque  un  faisceau  lumineux 
qui  donne  une  image  négative  du  spectre  magnétique.  On  éteint  la 
lampe,  on  enlève  la  limaille  avec  une  brosse,  on  développe  el 
Ton  fixe. 

Frederick  BËDELL  et  Albert  C.  CRKHERE.  —  Effet  de  la  self-induction 
et  de  la  capacité  électrostatique  distribuée  le  long  d'un  conducteur,  p.  387. 

Dans  un  (il  conducteur  dont  C  est  la  capacité  et  h  la  self-induc- 
trice par  unité  de  longueur,  on  a  Téquation 

/étant  la  valeur  du  courant  en  un  point  à  distance  x  de  Torigine 
et  au  temps  t.  On  peut  en  tirer  la  force  électromotrice  et  le  cou- 
rant dans  le  cas  où  Ton  soumet  le  fil  à  une  force  électromotrice 
alternative.  On  en  conclut,  entre  autres  résultats,  que  raraorlisse- 
inent  des  ondes  de  haute  fréquence  est  plus  rapide  que  celui  des 
ondes  de  faible  fréquence;  c'est  quand  il  n'j  a  pas  de  sclf-induc- 
lion  que  la  différence  dans  les  décréments  est  la  plus  grande.  C'est 
cette  différence  dans  le  taux  de  décroissement  des  ondes  de  haute 
el  de  basse  fréquence  qui  fait  qu'on  est  limité  dans  l'emploi  du  té- 
léphone. Le  calcul  précédent  montre  que  l'effet  sur  les  ondes  de 
haute  fréquence  existe  toujours  dans  les  circuits  ayant  une  capa- 
cité statique  distribuée  le  long  des  conducteurs,  mais  il  est  moins 
marqué  quand  il  J  a  aussi  self-induction. 

C.-E.  LINEBARGER.  —  Influence  de  la  concentration  des  ions  sur  l'intensité 
de  coloration  des  solutions  salines  dans  Teau,  p.  t^i^, 

La  couleur  d'un  sel  dissous  dépend  de  la  couleur  des  ions  dans 
lesquels  il  est  décomposé  par  l'acte  de  la  dissolution  et  de  la  cou- 


192  AMERICAN  JOURNAL. 

leur  du  sel  lui-même.  On  augmente  la  coloration  en  augmentant 
la  concentration.  On  peut,  sans  toucher  à  la  concentration  du  sel 
dissous,  augmenter  la  concentration  en  ions,  et  cela  en  élevant  la 
température.  La  conductibilité  électrolytiqiie  augmente  par  éléva- 
tion de  température,  ce  qui  revient  à  dire  que  le  nombre  des  ions 
libres  est  plus  grand;  la  couleur  est,  en  effet,  plus  intense,  ainsi 
qu'il  résulte  d'expériences  de  Gladstone.  M.  Vernon  (Chem, 
News,  t.  LXVI,  p.  io4)  est  arrivé  à  des  conclusions  identiques 
en  étudiant  «  la  dissociation  des  électrolytes  dissous  par  des  dé- 
terminations calorimétriques  ». 

Leconte  STEVKNS.  —  Comparaison  expérimentale  des  formules  relatives 
à  la  radiation  totale  entre  i5'*C.  et  iio^'C,  p.  43i* 

On  a  soumis  au  contrôle  de  l'expérience  les  formules  de  Stefan, 
de  Rosctti,  et  de  H. -F.  Weber,  de  Zurich.  On  a  étudié  le  rayon- 
nement d'un  disque  métallique,  percé  en  son  centre  d'un  trou  par 
lequel  on  introduit  un  thermomètre.  A  quelque  4û*"*>  on  place  une 
pile  thermo-électrique  en  relation  avec  un  galvanomètre  à  faible 
résistance.  On  a  obtenu  les  résultats  suivants  : 

Pour  des  températures  peu  ('levées  au-dessus  de  la  température 
ordinaire,  les  formules  de  Stefan  donnent  un  taux  d'accroisse- 
ment de  la  radiation  qui  est  trop  rapide;  les  formules  de  Weber 
coïncident  très  bien  au  contraire  avec  les  résultats  de  l'expérience. 
Les  courbes  représentant  la  déviation  galvanométrique  en  fonc- 
tion de  la  température  du  disciue  diffèrent  de  la  formule  admise; 
elles  coïncident  sensiblement  jusque  vers  loo**.  La  courbe  de  la 
formule  de  Slefan  donne  des  résultats  supérieurs  à  ceux  de  la  for- 
mule de  Weber.  Mais,  par  une  température  voisine  de  720®,  les 
deux  courbes  se  coupent,  et  la  courbe  de  Weber,  qui  était  au- 
dessous,  passe  au-dessus  de  la  courbe  de  Slefan. 

Bernard  Brlnhes. 


DEFFORGES.  -  PENDULE.  193 

DE  L'nfFLUEHGE  Dïï  ftUSSEHEHT  DE  L'ABÊTE  Dïï  COUTEAU  SUR  LE  PLAN 
DE  SUSPENSION  DANS  LES  OBSEHYATIONS  DU  PENDULE  ; 

Par  m.  le  commandant  DEFFORGES. 

On  a  exposé  ici  même  (*),  en  1888,  une  méthode  différentielle 
pour  la  mesure  de  l'intensité  absolue  de  la  pesanteur,  qui,  par 
remploi  de  deux  pendules  réversibles  de  même  poids  et  de  lon- 
gueurs différentes,  élimine  à  la  fois  Finfluence  de  la  courbure  des 
couteaux  et  celle  de  Tentraînement  du  support  par  Tappareil 
oscillant. 

En  désignant  par  : 

A|,  ).2  les  longueurs  des  deux  pendules,  mesuréies  entre  les  arêtes 
des  couteaux  ; 

//,,  A',,  Aj,  h'.,  les  distances  des  centres  de  gravite  des  deux  pen- 
dules aux  arêtes  des  couteaux; 

P\  et  p'j  leurs  poids  respectifs; 

0  et  p'  les  rayons  de  courbure  moyens  des  couteaux  dans  les  limites 
d'amplitude  considérées; 

T|,  T',,  Ta,  T!j  les  durées  d'oscillation,  poids  lourd  on  bas  et  poids 
lourd  en  haut,  des  deux  pendules  oscillant  sur  les  mêmes  cou- 
teaux, dans  les  mêmes  limites  d'amplitude,  et  sur  le  même 
support  d'élasticité  e, 

on  a,  entre  ces  quantités,  l'intensité  g  de  la  pesanteur  et  le  rap- 
port T  de  la  circonférence  au  diamètre,  les  relations 


y 


/„Tî-/*',T',«  _  r«      /         ptt         p-p'  \ 

—7,,  -  /?,         7  '  \      TT  ~  TiT^h\) 

/i,T|-A',T','_r»      /.  ,    Ptt         p-p'  \ 

<■!,  relranchant  membre   à  membre   el  introduisant  les  durées 
llicoriques  t'  et  t*,  pour  abréger  l'écriture, 


(*)  Journal  de  Physique,  1*  série,  t.  VU,  p.  289,  S.'i;,  .'|C5;  i88ii. 

y.  de  Phys.,  3«  série,  l.  IL  (Mai  1893.)  i.J 


i<j4  DEFF0R6ES. 

ou,  en  remplaçant  X|  elX2  par  les  quantités  équivalentes  h\  +  A',, 
A2H- Aa, 

..-xî  =  _(X,-x.)-*--e(/»,-;».)  +  -(P-P)(Â:zrÂf-Â7^J)- 

Il  faut  et  il  suffit,  pour  que  les  deux  derniers  termes  du  deuxième 
membre  soient  nuis,  que 

Al       A» 

Donc  on  peut  éliminer  entièrement  Teffet  du  support  et  celui 
du  rayon  de  courbure  des  couteaux,  en  faisant  osciller,  dans  les 
mêmes  limites  d'amplitude,  sur  le  même  support  et  avec  les  mêmes 
couteaux,  deux  pendules  de  même  poids,  de  longueur  différente 
et  dont  les  centres  de  gravité  sont  semblablemcnt  disposés  par 
rapport  aux  arêtes  des  couteaux. 

L'intensité  absolue  de  la  pesanteur  et  la  longueur  L  du  pendule 
à  secondes  doivent  être  alors  données,  sans  correction  aucune,  par 
la  formule  trrs  simple 

y?  _  /i(T«-TÎ)^/i-(T;»~T;*)  _  ^, 

-p  représentant  la  valeur  commune  des  deux  rapports 

Les  pendules  de  Brunner  du  Service  géographique,  décrits  déjà 
dans  ce  Recueil,  ont  même  poids  à  i^'^prés,  i"  et  o"*,  5  de  distance 
entre  les  arêtes  des  couteaux  et  oscillent  sur  le  même  support  avec 
les  mêmes  couteaux.  Leurs  centres  de  gravité  sont  placés  aussi 
semblablemcnt  que  possible  par  rapport  aux  arêtes  des  couteaux 
communs,  mais  pas  assez  exactement  cependant  pour  qu'on  puisse 

négliger  entièrement   la   petite  différence  des   rapports  jry  -A' 

Mais,  par  l'échange  des  couteaux,  ou  s'affranchit  entièrement, 

suivant  la  méthode  de  Bessel,  de  leurs  rayons  de  courbure,  comme 

le  montrent  les  formules  qui  suivent. 

On  a 

Pendule  de  o'^^S, 


T?  = 


PENDULE.  195 

avant  l'échange  des  couteaux, 

après  l'échange  ; 


Pendule  de  i". 


•*  -     /„-  a;     -  5-  '  l     ■>■.     A.- a;  /* 

avant  l'échange  des  couteaux, 

\ — A, g'/  _  rj.    /         />s         p^p'  \ 

'.-a;     -7^'V"^^'*'/^I^/'Î/ 

après  l'échange;  cl,  en  combinant  deux  à  deux  les  valeurs  de  t, 

Pendule  de  o"',^. 

..     _    T?  +  t'.'    _    7:'  /       ,      /«îX 

Pendule  de  i^. 

On  peut,  de  ces  dernières  expressions,   tirer  comme  tout  à 
Theure  : 


^1  ^1 

^  =  L  = 


Ç         w  •'/», —  •/«, 


^1  Xi— X, 

Mais  on  peul  aussi  mettre  en  évidence  Fenlraînemcnt  du  sup- 
port par  la  diflTérence 

Xj        Xi        /r       Xj— X| 

"1 T"  ^  "iP-  "T"" —  ' 

'.71,         '//l,         "ï^  '»«Ai 

qui,  à  cause  de  la  petitesse  de  s,  en  remarquant  que  -^  est  voisin 
de  Tunité  ainsi  que    !  ^   S  peut  s'écrire,  sans  erreur  pratique, 

/.\  Xj         X| 

(0  zr-zîr=P'" 


*/n«  "in. 


On  rappellera  enfin  que  Télude  de  rcnlraînement  du  support  a 
conduit  M.  Plantamour  à  distinguer  deux  coefficients  d*élasticité  : 
le  coefficient  statique,  obtenu  par  rexpcrience  statique  en  mcsu- 


196  DEFFORGES. 

ranl  le  déplacement  très  petit  produit  par  un  effort  connu  appliqué 
horizontalement  au  support  au  point  de  suspension  du  pendule, 
et  le  coefGcient  dynamique,  donné  par  l'expérience  dynamique, 
laquelle  consiste  à  mesurer  les  déplacements  du  support,  pendant 
les  oscillations  même,  sous  Teffort  du  pendule  en  mouvement,  effort 
facile  à  calculer.  Les  expériences  poursuivies  il  y  a  plusieurs  an- 
nées au  Service  géographique  ont  confirmé  ^existence  d'une  diffé- 
rence bien  nettement  caractérisée  entre  les  deux  coefficienls,  qui 
s'élève  à  environ  ^  de  la  valeur  de  e  et  qui  paraît  un  peu  plus  faible 
quand  l'élasticité  du  support  est  notablement  augmentée. 

N'ayant  pu  réussir  à  expliquer  cette  différence,  on  a  cependant 
constaté,  en  faisant  osciller  le  même  pendule  dans  les  mêmes  con- 
ditions sur  un  support  d'élasticité  variable  à  la  volonté  de  l'obser- 
vateur, que  c'est  l'e  statique  qui  convient  à  la  formule  donnée  par 
Peirce  et  Cellérier  pour  tenir  compte  de  l'effet  de  l'enti*aînement 
du  support  sur  la  durée  de  l'oscillation 

eTT       I   pth 

Pour  lever  toute  incertitude  provenant  de  cette  anomalie  appa- 
rente, on  a,  dans  les  stations  absolues,  exécutées  jusqu'aujourd'hui 
par  le  Service  géographique,  aux  huit  points  de  Breleuil  (Bureau 
international  des  Poids  et  Mesures),  Paris  (Observatoire),  Green- 
wich  (observatoire),  Marseille  (observatoire),  Alger  (observatoire 
de  Voirol),  Nice  (observatoire),  Dunkerque  (Rosendael)  et  Per- 
pignan (Ilivesaltes),  rendu,  par  une  construction  1res  soignée  des 
piliers,  auxquels  on  a  donné  une.  grande  masse,  aussi  bien  que 
pur  la  constitution  robuste  du  support  proprement  dit  des  pen- 
dules de  Brunner,  le  coefficient  e  assez  petit  pour  que  la  distinc- 
tion entre  ït  statique  et  Te  dynamique  soit  sans  importance  et 
n'influe  pas  sensiblement  sur  la  correction  finale  appliquée  à  la 
longueur  du  pendule  à  secondes  qui  résulte  des  observations. 

A  Paris  et  à  j\ice,  où  les  piliers  étaient  en  j)ierre  de  taille,  l's 
italique  était  respectivement 

A  l'aris o^jOOOoooiS 

A  Mciî o"',  00000018 

aux  six  autres  stations,  où  les  piliers  étaient  en  briques  cimentées. 


PENDULE.  KJ7 

£  alteîgnait  la  valeur  moyenne 

o",  00000060 

avec  de  très  faibles  écarts  d'une  station  à  Paulre. 

Le  poids  commun  des  pendules  de  Brunner  étant  de  5*^^,2,  il 
est  aisé  de  calculer,  d'après  les  mesures  statiques  de  e,  la  valeur 
numérique  de  la  quantité  pt. 

A  Paris /?e  =  0,0000008  =  0,8 

A  Nice /;e  =  0,0000009  =  o,<) 

Aux  autres  stations pt  =  o,ooooo3i  =  3,  i 

Il  est  bien  évident  que  le  ^de  ces  quantités,  lesquelles  repré- 
sentent, au  facteur  4  près,  les  corrections  à  appliquer  du  chef  du 

support  aux  valeurs  obtenues  aux  différentes  stations  pour  la 
longueur  du  pendule  à  secondes,  peut  être  négligé  sans  inconvé- 
nient vis-à-vis  des  erreurs  qui  proviennent  soit  de  la  mesure  de 
la  longueur  a,  soit  de  la  durée  théorique  t. 

Mais,  en  toutes  les  stations  précitées,  la  quantité /?«,  déduite  de 
la  formule  (i),  ne  s'accorde  nullement  avec  la  valeur  calculée 
directement  à  l'aide  des  mesures  de  8.  On  a  trouvé  :  ^ 

Breteuil  (observations  dans  l'air) 6'j*.,5 

»        (observations  dans  le  vide) 58, 1 

Paris  »  56, '2 

»  »  55, '2 

Rivesaltes  »  »  53,4 

Rosendael  v  58, 2 

Greenwîch  »  58,5 

Marseille  »  56,9 

Alger  »  58, -2 

Nice  (observations  dans  Tair) »  36,5 

58, o  55,0 

Les  nombres  de  Breteuil,  Paris,  Rosendael,  Greenwich,  Mar- 
seille, Alger  s'appliquent  à  une  même  paire  de  couteaux,  ceux 
de  Nice  et  de  Rivesaltes  à  une  seconde^aire,  peu  différente  de  la 
première. 

Ces  nombres  différaient  trop  de  la  valeur  calculée  directement 
pour  que  l'écart,  d'ailleurs  systématique,  pût  être  mis  sur  le  compte 
d'une  erreur  résiduelle  de  l'observation. 


198  DEFF0R6ES. 

La  récluclion  au  vide  ayant  élé  étudiée  avec  le  plus  grand  soin 
•'t  dans  le  plus  grand  détail  et  appliquée  aux  durées  observées,  on 
ne  pouvait  pas  mettre  la  différence  sur  le  compte  d'une  élimination 
imparfaite  de  l'effet  de  l'air. 

Une  erreur  systématique  sur  la  longueur  n'était  pas  admissible, 
les  pendules  ayant  élé  mesurés  et  comparés  a  deux  étalons  diffé- 
rents du  Bureau  international,  à  Breteuil  même,  avec  le  concours 
du  directeur  du  Bureau  international,  M.  R.  Benoît.  D'autres 
mesures,  d'ailleurs,  exécutées  à  plusieurs  reprises  à  l'aide  d'un 
troisième  étalon,  avaient  constamment  confirmé  les  premières  dé- 
terminations de  la  longueur  des  pendules. 

Il  fallut  donc  reconnaître  que  l'on  était  en  présence  d'une  er- 
reur non  encore  analysée  et  qu'il  était  nécessaire  de  préciser. 

C'est  Texamen  au  microscope  (grossissant  environ  mille  fois) 
des  plans  de  suspension  qui,  après  d'assez  longues  recherches, 
en  a  révélé  la  véritable  origine. 

Un  des  supports  employés  au  Service  géographique,  utilisé 
spécialement  pour  des  études,  présentait,  après  i8  millions  en- 
viron d'oscillations,  au  point  même  où  porte  le  couteau,  une  sorte 
de  cannelure  creuse  de  loH-  environ  de  largeur  et  de  oH-,  5  de  pro- 
fondeur, tout  à  fait  comparable  aux  entailles  cylindriques  prati- 
(|uées  par  les  constructeurs  sur  les  V  des  instruments  méridiens 
pour  recevoir  les  tourillons  de  la  lunette. 

Cette  cannelure  avait  l'apparence  d'une  ébauche  de  coussinet 
dans  lequel  aurait  roulé  le  couteau  de  suspension. 

Klle  avait  été  évidemment  produite  par  le  frottement  du  cou- 
teau sur  le  plan,  mais,  vu  la  dureté  de  la  matière,  cette  usure  re- 
lativement considérable  semblait  impliquer  autre  chose  qu'un 
simple  frottement  de  roulement,  un  frottement  de  glissement  ana- 
logue à  celui  qui  se  produit  entre  un  tourillon  et  son  coussinet. 

Ce  glissement  a  pu  être  mis  en  évidence  pendant  le  mouve- 
ment, d'abord  par  l'observation  microscopique  directe,  puis  par 
remploi  d'un  appareil  spécial,  qui  a  permis  d'en  mesurer  l'étendue. 

Pour  l'observation  directe,  une  section  aussi  nette  que  pos- 
sible ayant  été  faite  perpendiculairement  à  l'arête  dans  le  couteau 
d'un  lourd  balancier  d'horloge  et  un  plan  de  suspension  convena- 
blement disposé,  on  a  pointé  un  microscope  de  naturaliste  sur  le 
point  de  contact  du  couteau  et  du  plan,  l'axe  optique  de  ce  mi- 


PENDULE.  199 

croscope  étant  très  approximativement  dans  le  prolongement  de 
Taréte  de  contact.  On  a  ainsi  vu  le  couteau  pénétrant  d\ine  petite 
quantité  dans  le  plan  déformé. 

Si  le  pendule  est  mis  en  mouvement,  on  perçoit  très  nette- 
ment, au  moment  du  passage  par  la  verticale,  lorsque  la  vitesse 
angulaire  devient  maximum,  une  sorte  de  patinage  du  couteau 
dans  le  canal  qu^il  creuse,  patinage  qui  s^afTaiblit  jusqu^à  devenir 
insensible  aux  extrémités  de  Toscillation,  lorsque  la  vitesse  angu- 
laire tend  vers  zéro. 

Le  patinage  d'une  locomotive  sur  le  rail  représente  très  bien  le 
phénomène,  qui  se  traduit  par  le  fait  que  la  distance  sur  le  plan 
de  suspension  des  points  extrêmes  de  contact  du  plan  et  du  cou- 
teau au  commencement  et  à  la  fin  d'une  oscillation  entière  est 
moindre  que  la  môme  distance  mesurée  sur  la  section  droite  du 
couteau. 

D'après  ce  qu'on  vient  de  dire,  il  était  naturel  de  supposer  toul 
d'abord  ce  glissement  proportionnel  à  la  vitesse  angulaire  et,  par 
conséquent,  à  M. 

Dès  lors,  le  mouvement  du  pendule,  pendant  un  temps  élé- 
mentaire dt,  en  supposant  le  support  rigide  et  complètement  im- 
mobile, se  compose  de  deux  rotations  effectuées,  l'une,  autour 
d*une  des  droites  de  contact  du  couteau  et  du  plan  de  suspension, 
mouvement  analogue  au  roulement  d'une  roue  sur  un  pavé,  l'autre, 
autour  de  la  droite  lieu  des  centres  de  courbure  de  l'élément 
cylindrique  de  contact,  mouvement  semblable  à  celui  d'un  tou- 
rillon dans  ses  coussinets.  Si  M  est  le  déplacement  angulaire 
total  du  pendule  pendant  le  temps  dt^  les  deux  rotations  font 
respectivement  tourner  le  pendule  d'angles  qui  ont  pour  expres- 
sions m  rfO  et  n  rfO.  On  a  d'ailleurs 

Mais  ces  deux  rotations  autour  de  deux  droites  parallèles  peu- 
vent se  composer  en  une  seule,  d'amplitude  rf8,  autour  d'une 
autre  droite,  parallèle  aux  deux  premières  et  passant  par  un 
point  qui  divise  le  rayon  de  courbure  de  l'élément  de  contact, 

dans  la  section  droite,  dans  le  rapport  —  et  dont,  par  conséquent, 

la  distance  au-dessus  du  plan  de  suspension  est  égale  k  np. 


20O  DEFFORGKS. 

Tout  se  passe  donc  comme  si  Taxe  iastantané  de  rotation  du 
pendule  était  relevé  de  /tp  et  comme  si  le  pendule  tournait  autour 
de  cet  axe  d'un  angle  M  dans  le  temps  dt.  L'équation  des  moments 
prend  dès  lors  la  forme 

où  k^  est  le  moment  d'inertie  du  pendule  par  rapport  à  un  axe 
parallèle  à  l'arête  du  couteau  et  passant  par  le  centre  de  gravité. 
On  en  lire  aisément  pour  un  pendule  réversible,  en  remarquant 
que 

Autour  du  i**^  coulcau T«=:  —  X(i —  -r  -\ ç-^  ) 

^     \        à  X    / 

Autour  du  2*  couteau T*  =  -    X  (  i  —  V»  H — \-^  I 

^     \        ff  ^     / 

et,  pour  la  durée  théorique,  avant  l'échange  des  couteaux, 

après  l'échange 

,,      Tz^^  [        P  —  p'       ?.  n /i  p' -^  9.  n' h' p' 1 

La  durée  théorique  moyenne  est,  dès  lors,  donnée  par  l'ex- 
|)ression 

,    ,  ,        T'-f-xl        it«     r        nh(o-^p*)  —  n'h'(p-^p')l 

(•^)      ^-=— r'^^H'"^ X(A-/o         J' 

Arrivés  à  ce  point,  il  s'agit  de  connaître  n  et  n'.  Pour  cela,  il 
fallait  mesurer  le  glissement. 

L'appareil  qu'on  va  décrire  a  permis  d'en  avoir  une  valeur  au 
moins  approchée. 

Une  fourchette  h'grrc  en  acier  est  suspendue  par  un  fil  métal- 
li(|ue  Irrs  fin  à  une  colonne  fixe  portée  par  le  support.  L'une  de 
ses  extrémités  porte  une  glace  plane  et  présente  un  léger  excès  de 
poids,  de  telle  façon  que  la  fourchette  tend  toujours  à  basculer 
autour  du  point  d'attache  du  fil,  du  côté  de  la  glace.  Les  deux 
bras  de  la  fourchette  embrassent  le  pendule  et  vont  s'appuyer  sur 


PENDULE.  201 

l^aréte  du  couteau  de  chaque  côté  des  plans  de  suspension.  La 
prépondérance  de  la  tête  de  la  fourchette  est  calculée  de  façon 
que  les  bras  sont  appliqués  sur  Taréte  avec  une  pression  qui 
n^excéde  pas  quelques  grammes. 

La  longueur  du  iil  est  réglée  de  manière  que  les  bras  de  la  four- 
chette soient  dans  un  plan  exactement  parallèle  au  plan  de  sus- 
pension. 

Le  mode  de  suspension  de  la  fourchette  lui  donne  une  extrême 
mobilité  qui  lui  permet  de  suivre  exactement  tout  déplacement 
de  Tarête  qui  pourrait  provenir  d^un  glissement  latéral,  tandis 
qu'elle  reste  forcément  immobile  si  Tarète  du  couteau  roule  sim- 
plement sur  les  plans  d'acier  poli  que  présentent  les  deux  bras. 

Les  déplacements  de  la  fourchette  sont  décelés  et  mesurés  par 
Pexamen  de  franges  d'interférence  produites  entre  la  glace  portée 
par  la  fourchette  et  une  glace  fixe  porlée  par  le  support  même  du 
pendule.  Par  suite  de  celte  dernière  disposition,  renlrainemcnt 
du  support  se  fait  sentir  également  aux  deux  glaces  et  les  mouve- 
ments relatifs  de  la  fourchette  par  rapport  au  support  sont  seuls 
mis  en  évidence. 

Pendant  le  roulement  proprement  dit,  la  fourchette,  comme  le 
plan  de  suspension,  reste  immobile,  sauf  le  balancement  du  sup- 
port, qu'elle  partage  avec  lui.  Mais,  pendant  le  glissement,  la 
fourchette,  à  cause  de  son  extrême  mobilité,  reste  adhérente  au 
couteau  et  l'accompagne  dans  son  mouvement. 

L'appareil  est  très  délicat  et  demande  les  plus  grandes  précau- 
tions, à  cause  de  l'extrême  petitesse  de  la  quantité  à  mesurer. 

Les  nombres  suivants  correspondent  à  un  couteau  d'agate,  a|>- 
partenant  aux  pendules  de  Brunner,  mais  monté  sur  un  pendule 
d'étude  dont  le  poids  était  variable  à  la  volonté  de  l'observa- 
teur. 


Poids  =    4  ,9 
8,9 

Âmpl.  =  i3J 

fr            Jl 

1  =  0,8  =  o,5 
1,1  =0,7 

• 

=  o,i6  =  o,  10 
0,  12  =  o,o8 

M, 7 

» 

i,5  =  o,9 

o,  10  =  OjOO 

Poids  =  ii,7 

Ampl.  =  i3j 
9'> 

7=  1,5  =  0,9 
i,o  =  0,6 
o,'>  =  o,3 

Ces  nombres,  pris  au  hasard  parmi  un  grand  nombre  d'autres, 
montrent  : 


101  DEFFORGES. 

1^  Que  le  glissement  total  est  proportionnel  à  Taogle,  ce  qui 
justifie  rhjpothèse,  faite  au  début  de  cette  théorie,  que  le  glisse- 
ment élémentaire  est  proportionnel  à  la  vitesse  angulaire  ; 

2®  Que  le  glissement  ne  croît  pas  proportionnellement  au 
poids.  Ce  résultat  était  facile  à  prévoir.  Le  glissement  dépend, 
en  eflet,  de  récrasement  et  de  la  déformation  de  Taréte,  qui  ne 
sauraient  croître  proportionnellement  au  poids.  Cependant,  jus- 
qu^à  des  poids  ne  dépassant  pas  de  beaucoup  5*^^,  les  couteaux 
auxquels  se  rapportent  les  expériences  ci-<lessus  comportent  un 
glissement  assez  exactement  proportionnel  au  poids. 

3°  Le  glissement  est  le  même,  poids  lourd  en  bas  et  poids  lourd 
en  haut  pour  un  pendule  réversible  :  il  ne  paraît  donc  dépendre 
que  de  la  vitesse  angulaire  et  n  =  n! , 

En  réunissant  dans  la  même  formule  l'influence  du  support  et 
reflet  du  glissement,  on  aura,  pour  un  pendule  réversible, 


""~7     L  "^  5^  J 


Dans  le  Tableau  de  la  page  197,  d'après  la  théorie  précédente, 
les  résidus  de  Tobservation  doivent  représenter  la  quantité 

En  les  corrigeant  des  valeurs  calculées  de  pz  et  admettant, 
comme  tout  à  l'heure,  que  p  =  p',  on  trouve  aisément 

Il  faut  remarquer  que  l'expression  théorique  du  glissement 
linéaire  total,  pour  une  amplitude  0,  est  /7p0. 

Il  est  donc  possible,  ayant  déduit  np  des  observations  entre- 
prises pour  la  mesure  de  la  pesanteur,  de  calculer  a  priori  la  va- 
leur du  glissement  pour  une  amplitude  donnée.  Si  le  nombre 
ainsi  obtenu  concorde  avec  le  glissement  observé,  ce  sera  à  la  fois 
une  vérification  de  l'exactitude  des  mesures  et  une  confirmation 
de  la  théorie. 

Or,  dans  les  stations  énumérées  plus  haut,  la  valeur  moyenne 
du  glissement,  mesuré  à  l'aide  de  l'appareil  à  fourchette,  a  été 
trouvée,  à  l'amplitude  de  3o',  égale  à 

oH-,  20. 


PENDULE.  2o3 

Le  glissement  calculé,  pour  6  =  3o',  /?p  =  aSH-,  est 

C'est  aussi  satisfaisant  que  possible,  si  Ton  considère  la  peti- 
tesse des  quantités  dont  il  s'agit  et  la  difficulté  qu'on  rencontre  à 
les  mesurer. 

Le  glissement  ainsi  mis  en  évidence  et  représenté  par  une  for- 
mule, il  était  intéressant  d'en  montrer  expérimentalement  Tin- 
tluence  en  mesurant,  en  une  même  station,  avec  des  pendules  de 
poids  et  de  longueurs  divers,  l'intensité  absolue  de  la  pesanteur. 

En  limitant  à  3^^  le  poids  des  appareils  oscillants,  on  peut, 
comme  il  a  été  dit  plus  haut,  poser 

n  =  A/), 

cl,  comme  la  longueur  du  pendule  à  secondes  est,  en  fonction  du 
glissement  et  de  l'élasticité  du  support, 

L  =  i^  =  ^  r , + ii?it.ei>-±z5  "I . 

En  désignant  par  oL  la  correction  due  au  glissement  et  au  sup- 
port réunis,  on  peut  écrire,  j^  étant  voisin  de  l'unité, 

"-7/1 

Cette  correction  est  donc  proportionnelle  au  poids  du  pen- 
dule d^expérience  et  inversement  proportionnelle  à  sa  Ion- 
gueur.  Les  valeurs,  fournies  en  une  même  station,  pour  la  lon- 
gueur du  pendule  à  secondes  par  les  divers  appareils  oscillants, 
devront  donc  différer  entre  elles  de  quantités  de  la  forme 

M/) 

— ; —  > 

et  pouvoir  être  accordées  entre  elles  avec  précision  à  l'aide  d'une 
correction  de  cette  forme. 

C'est  ce  que  l'expérience  a  pleinement  confirmé.  A  la  station 
de  Rivesaltes,  les  mesures  ont  été  faites  à  l'aide  de  quatre  pen- 
dules de  même  forme,  oscillant,  successivement,  à  l'aide  des 
mômes  couteaux,  sur  le  même  support  (dans  le  vide)  et  dont  les 
poids  et  les  longueurs  étaient  : 


2o4  DEFFORGKS.  —  PENDULE. 

Numéros. 


i 

3 
i 


Poids. 

Longueur. 

H 

m 

5. a 

I 

5,2 

1 

3,2 

i 

2,3 

1 
T 

On  a  trouvé  : 

Numéros. 

X  m  ^  m 

1 ;::â"  =  0,993373         oL  =-T- 0,000057         L  =  0,993430 

i 3iG  ii3  4^9 

3 358  70  4-28 

i 33'A  100  43-1 

L'accord  des  quatre  valeurs  de  L  est  tout  à  fait  satisfaisant. 

De  tout  ce  qui  précède,  il  faut  retenir  ce  fait,  d'une  véritable 
importance,  que  la  mesure  de  l'intensité  absolue  de  la  pesanteur 
par  le  pendule  est  sujette,  du  fait  de  la  suspension,  à  une  erreur 
sensible  qui  dépend  de  la  constitution  même  de  l'appareil  oscil- 
lant, notamment  de  son  poids  et  de  sa  longueur. 

C'est  là  très  vraisemblablement  la  cause  des  divergences  des 
valeurs  obtenues  pour  g  en  une  même  station,  à  des  époques  dif- 
férentes et  par  des  observateurs  différents.  C'est  aussi  l'explica- 
tion de  la  difficulté  qu'on  a  éprouvée  jusqu'à  ce  jour  à  accorder 
entre  elles,  par  le  moyen  d'observations  relatives,  les  valeurs  de  g 
obtenues  en  des  lieux  différents  par  les  plus  habiles  observateurs, 
tels  que  Borda,  Biot,  Rater,  Bessel,  etc. 

Un  travail  de  discussion  et  de  revision  s'impose.  Il  devrait  con- 
sister à  recueillir  des  données  précises  concernant  le  poids  et  la 
longueur  des  appareils  anciennement  employés,  la  pression 
exercée  par  millimètre  courant  sur  les  arêtes  des  couteaux  par  les 
divers  pendules,  la  matière  et  la  forme  probable  des  arêtes.  On 
tenterait  d'en  déduire  la  correction  de  glissement.  Il  est  malheu- 
reusement à  craindre  que  quelques-unes  de  ces  données,  celles 
particulièrement  qui  ont  trait  à  la  figure  de  l'arête  des  couteaux, 
ne  soient  impossibles  à  retrouver  aujourd'hui. 

Le  glissement  fournit  une  explication  très  simple  de  la  différence 
signalée  plus  haut  (  *  )  entre  l'e  statique  et  l'e  dynamique.  Lorsque, 

(  '  )  Voir  p.  195- !()♦>. 


MESLIN.  -  FRANGES  SEMI-CIRCULAIRES.  aoS 

sous  l'effort  du  pendule  en  mouvement,  le  support  fléchit  et  s'écarte 
de  la  verticale,  c'est  par  l'arête  de  contact  du  couteau  avec  le 
plan  de  suspension  que  se  transmet  l'effort.  S'il  y  a  glissement, 
intermittent  ou  continu,  le  support  échappe  momentanément  ou 
en  partie  à  l'action  entraînante  du  pendule,  et,  tandis  que  celui-ci 

se  déplace  de  la  quantité  pt  t  ^  (*)  <i|u'indique  la  théorie,  le  sup- 
port, pendant  le  glissement,  demeure  eh  arrière  et  ne  se  déplace 
que  d*une  fraction  de  cette  quantité.  Si  —  représente  cette  frac- 
tion, il  est  clair  que  le  coefAcient  d'élasticité  fourni  par  l'expé- 
rience dynamique  sera  précisément  e'.  Il  ressort  nettement  de  ce 
raisonnement  que,  comme  l'avait  déjà  montré  l'expérience,  c'est 
le  coefficient  statique  e  seul  qui  doit  entrer  dans  la  formule  de 
Peirce  et  Cellérier,  puisqu'il  correspond  bien  à  l'excursion  réelle 
du  couteau  du  pendule  causée  par  la  flexion  du  support. 


8ÏÏH  LES  FRAHCIES  D'IHTEBrÉBENGES  8EH!-GIRGïïL AIRES  ; 

Par  m.  g.  MESLIN. 

Les  franges  d'interférences  que  l'on  obtient  avec  les  miroirs  de 
Fr^snel,  le  biprisme,  les  demi-lentilles  de  Billet,  sont  sensible- 
ment rectilignes  comme  étant  les  sections  par  un  plan  parallèle  à 
l'axe  d'une  série  d'hyperboloïdes  qui  sont  de  révolution  autour  de 
la  ligne  des  foyers  P,  P;  cela  tient  à  ce  que  la  lumière  se  propage 
perpendiculairement  à  la  droite  PP';  si,  au  contraire,  elle  se  pro- 
pageait dans  le  sens  PP'  de  l'axe  de  révolution,  l'écran  perpen- 
diculaire à  cette  ligne  déterminerait  dans  les  hyperboloïdes  des 
sections  circulaires  :  les  franges  auraient  donc  la  forme  d'une  cir- 
conférence dont  on  verrait  une  portion  plus  ou  moins  grande  sui- 
vant l'empiétement  plus  ou  moins  considérable  des  deux  fais- 
ceaux. 

J'ai  obtenu,  en  effet,  ces  franges  circulaires  avec  le  dispositif 
suivant  :  on  sépare  les  deux  demi-lentilles  de  Billet  et  on  les  met 


(')  Journal  de  Physique,  a'  série,  t.  VII,  p.  3J5. 


io6  MESLIN. 

à  la  suîle  Tune  de  Tautre  devant  un  trou  de  très  petite  dimen- 
sion vivement  éclairé  par  de  la  lumière  solaire.  On  dirige  le 
faisceau  lumineux  conique  de  façon  qu'il  tombe  à  peu  près  autant  * 
de  lumière  sur  chacune  des  demi-lentilles  que  Ton  règle  de  façon 
que  le  trou  S  et  les  deux  centres  optiques  C  et  C  soient  très  sen- 
siblement en  ligne  droite,  cette  droite  étant  d'ailleurs  Taxe  du 
faisceau  lumineux. 

Dans  ces  conditions,  le  point  S  donne,  avec  une  des  lentilles, 
un  faisceau  qui  va  passer  par  le  point  P,  puis  diverger  au  delà; 
il  donne,  avec  l'autre  lentille,  un  faisceau  qui  va  converger  en  P; 
entre  P  et  P'  ces  deux  faisceaux  ont  un  champ  commun  où  l'on 
peut  apercevoir  au  microscope  des  franges  formant  une  moitié 
de  circonférence.  Si,  en  effet,  on  imagine  que  les  demi-lentilles 
sont  limitées  par  un  diamètre  vertical  projeté  en  C  et  G',  il  n'y 
aura  de  partie  commune  que  sur  l'une  des  moitiés  de  la  figure, 
au-dessous  de  la  droite  PP'  {Jig.  i). 

Pour  réussir  l'expérience,  il  importe  d'employer  un  trou  S 
très  petit;  je  me  suis  servi  pour  cela  d'une  fente  très  une  (jj  de 
millimètre  environ)  avec  laquelle  je  mettais  une  autre  fente  en 
croix;  dès  qu'on  agrandit  le  trou  ou  qu'on  l'allonge  en  forme  de 


z:^ 


Fig.  I. 


\^ 


^\ 


JC 


fente,  les  phénomènes  disparaissent  par  la  superposition  de  sys- 
tèmes de  franges  circulaires  qui  ne  sont  pas  centrés  sur  la  même 
droite. 

Les  deux  points  P  cl  P'  présentent,  Tun  par  rapporta  l'autre, 
une  différence  de  marche  considérable;  malgré  cela,  les  deux 
rayons  qui  se  rencontrent  en  un  point  du  champ  commun  peu- 


FRANGES  SEMI-CIRCULAIRES.  207 

vent  interférer;  car  ils  n'ont  qu'un  faible  retard  provenant  de  ce 
qu'ils  ont  suivi  des  chemins  presque  identiques  à  partir  de  leur 
commune  origine  S. 

Le  retard  en  M  est  o  H-  MP  pour  le  rayon  qui  a  dépassé  le 
point  P,  cp' —  MF  pour  celui  qui  n'a  pas  encore  atteint  P';  la  dif- 
férence est  MP4-MF4-0  —  ç',  if  et  '^  étant  les  retards  de  ces 
rayons  en  P  et  en  P';  mais  (f  et  f'  sont  indépendants  du  rayon 
choisi,  en  vertu  du  tautochronisme  des  foyers;  désignons  par  ir 
leur  difierence,  qui  n'est  autre  ici  que  PF, 

o  =  MP-hMP'— TT,         MP-+-MP'  =  5-hit  =  K  -  H- T., 

2 

Entre  P  et  F,  les  lieux  des  points  correspondant  à  des  retards 
constants  sont  donc  des  ellipsoïdes  de  foyers  P  et  F;  les  franges 
sont  des  cercles  dont  le  rayon  ^  est  l'ordonnée  de  l'ellipse  méri- 
dienne dont  l'équation  est 


3  / 3  / 

On  a 

2a  =:0-+-7r,         pj  =  aï— ^s=  1 = , 

4  4 

OU  sensiblement 


visa  =  7: 


) 


2^  =  /'iirS, 


?:  étant  incomparablement  plus  grand  que  S  : 


Si  l'on  opère  en  lumière  homogène,  on  a  donc  les  deux  lois  : 

I®  Pour  une  même  valeur  de  j:  (position  de  l'écran),  les  rayons 
varient  comme  les  racines  carrées  des  nombres  entiers. 

2®  Si  l'on  observe  à  différentes  distances,  les  franges  sont  plus 

ou  moins  larges  suivant  la  valeur  du  produit  (^-^xj(-'—xj; 

il  part  de  zéro  pour  revenir  à  zéro  en  passant  par  un  maximum 
pour  X  =  o. 


2o8  MESLIN. 

Les  franges  sont,  en  eflel,  1res  fines  aux.  environs  de  P,  s^élar- 
gissent,  présentent  un  maximum  au  milieu  de  l'intervalle  PP 
pour  décroître  ensuite.  Elles  sont  si  serrées  aux  environs  de  P 
qu'il  est  nécessaire,  pour  les  observer  commodément,  de  se  servir 
d\in  microscope  (objectif  Nachet  n°  3);  dans  une  des  positions 
où  elles  étaient  le  plus  nettes,  les  dix  premières  couvraient  un 
espace  inférieur  à  ^  de  millimètre. 

En  réalité,  rexpéricnce  ne  peut  être  disposée  exactement  comme 
il  a  été  dit,  par  suite  de  ce  fait  que  les  deux  centres  optiques  C  et 
(7  ne  sont  pas  tout  à  fait  sur  la  partie  terminale  des  demi-len- 
tilles, mais  un  peu  en  dehors,  si  bien  que,  si  les  trois  points  S,  C, 
G  étaient  en  ligne  droite,  les  deux  faisceaux  n'auraient  qu'une 
très  petite  partie  commune  ;  dans  la  pratique,  on  est  obligé  de 
déplacer  chacune  des  lentilles  perpendiculairement  à  la  droite  PP', 
de  façon  à  produire  la  superposition  des  deux  faisceaux  au  point 
où  Ton  désire  examiner  les  franges. 

Calculons  le  retard  en  un  point  M'  situé  au  delà  du  point  P; 
il  est  la  différence  des  deux  retards 

M'Fh-ç    et    M'P'4-<p'; 
on  a  donc 

0=  M'P— M'P'-h^  — «',         M'P  — M'P'=o-+-o'— <p; 

les  points  correspondant  à  des  retards  égaux  sont  donc  sur  des 
hvperboloïdes. 

On  peut  aussi  voir  des  franges  très  près  de  la  lentille  L;  on  a 
un  groupe  de  franges  larges,  visibles  à  la  loupe  de  part  et  d'autre 
d'une  frange  achromatique.  Elles  tournent  leur  concavité  vers  la 
gauche  de  l'observateur  pour  la  disposition  indiquée,  elles  se 
resserrent  lorsqu'on  approche  de  P,  disparaissent,  réapparaissent 
très  fines  au  delà,  mais  tournées  en  sens  contraire,  s'élargissent 
pour  se  resserrer,  disparaissent  en  1*'  et  se  produisent  de  nouveau 
après  ce  point,  mais  ayant,  comme  au  début,  leur  concavité 
tournée  vers  la  gauche;  en  suivant  ces  déformations,  on  recon- 
naît deux  positions  pour  lesquelles  les  franges  apparaissent  en 
bien  plus  grand  nombre  et  couvrent  tout  le  champ;  ce  sont  deux 
positions  dachromatisme  sur  lesquelles  nous  reviendrons  tout  à 
rheure. 


FRANGES  SEMI-CIRCULAIRES.  209 

Toutefois,  le  décentrage  de  l'appareil  déforme  légèrement  les 
franges,  car  Técran  n'est  plus  perpendiculaire  à  la  droite  PP'  sur 
laquelle  elles  continuent  à  être  centrées,  et  qui  peut  être  très 
éloignée  du  milieu  du  champ  commun;  de  plus,  cette  droite  PP' 
ne  correspond  plus  à  un  retard  nul,  mais  seulement  à  un  retard 
minimum;  il  a  pour  expression 

MPdzMP'-^cp  — o', 

c'est-à-dire  PP'-t-'^  —  '^' \  chacun  de  ces  termes  dépend  de  la 
couleur,  puisque  la  distance  focale,  et  par  conséquent  la  dis- 
tance des  images,  varie  avec  la  radiation,  de  sorte  que  le  retard 
varie  sur  la  droite  PP'  pour  les  diverses  couleurs,  non  seulement 
au  point  de  vue  des  longueurs  d'onde  qu'il  représente,  mais  en- 
core au  point  de  vue  de  sa  valeur  absolue. 
Ce  retard  s'écrit 


^/(?'—  ?)'  —  4'f?'  sin»^  -^  ?  —  ?', 


rn  appelant  a  l'angle  des  deux  axes  SC,  SC;  il  s'annule  avec  a, 

mais  il  peut  devenir  très  grand  en   valeur  absolue;  il  en  résulte 

que  le  centre  des  anneaux  n'a  pas  le  caractère  de  frange  centrale 

et  peut  même  n'être  pas  visible  (*). 

Pareillement,  la  surface  sur  laquelle  le  retard  est  nul  est  définie 

par  l'équation 

MPiirMP'-^  0  —  0=0; 

elle  varie  avec  la  radiation  considérée;  les  anneaux  de  retard  nul 
ne  coïncident  donc  pas  entre  eux  et  l'on  conçoit  la  production  d'un 
anneau  achromatique  pour  lequel  la  quantité  précédente  présen- 
tera une  variation  minimum;  cet  anneau  est  facile  à  apercevoir 
en  se  plaçant  entre  le  point  P  et  la  lentille  L. 

Nous   avons   trouvé    pour    expression    du    ra^on    de  l'anneau 


(*)  Celte  double  circonstance  el  le  déplacenicnt  constant  qu'il  faut  donner  aux 
lentilles  rend  difficile  la  constatation  du  changement  de  signe  par  le  passage  au 
foyer,  cliangement  si  bien.mis  en  évidence  par|^f.  Gouy  et  que  j'avais  précisément 
essaye  de  vérifier  par  ce  dispositif;  l'introduction  de  ce  changement  de  signe  ne 
modifierait  pas  les  calculs  présentés  plus  haut.  K  serait  seulement  remplacé  par 
K-i. 

J.  de  Pkys,,  y  série,  t.  II.  (Mai  1893.)  i.'l 


«lo  MESLIN. 

H'orrlre  K 

Comm^  X  déâi;^ne  la  distance  au  milieu  de  rinler^alle  PP  qui 
\arîe  avec  fa  couleur.  D«'iU5  rapporterons  le>  distances  z  à  rori- 
^îneS:  en  nésriigeant  l'épaisseur  des  lentilles,  on  a 


*\'fnt 


r  --  z 

> 

- 

^ 

■     \ 

Ka 

• 

^               ^ 

t5    J  ■■ 

Si  la  lumière  incidente  est  composée  de  deux  radiations  de 
longueur  d'onde  a  et  A|.  les  anneaux  d'ordre  K  sont  répartis  sur 
deux  surfaces  qui  se  coupent  suivant  un  cercle  AB  et.  en  exami- 
nant dans  le  plan  de  ce  cercle,  les  deux  anneaux  coïncident. 


Fis.  2. 


Il  '.iiffil  que  z  soit  déterminé  j  ar  la  relation 

y      -  y.       .  ft         1)11  -.       —  (  Z  S'tS  Z    — ,—  -'-  3|>i3,  5)^0- 

r -~ -f  n      ri 

C#:Ue  équation  étant  indépendante  de  K,  la  coïncidence  sera 
réalisée  pour  les  anneaux  d'ordre  quelconque  et  Ton  verra  un 
aussi  ^rand  nombre  d'anneaux  que  si  Ton  opérait  en  lumière  ho- 


nio^rne. 


L'équation  est  du  second  degré  et  fournit  deux  solutions,  dont 
une  seule  comprise  entre  P  et  P';  supposons,  en  effet,  que  X| 
soit  inférieur  à  )..  la  Icnlille  étant  plus  convergente  pour  cette 
|)remièn;  radiation,  on  a 


?i    .?        '-t        ?i<? 


FRANGES  SEMI-CIRCULAIRES.  ^ii 

Substituons  successivement  csi  et  cp'  à  z^  on  a 

(?i— ?)(?'— ?i)     <^t     -, — -(o;  — ?)(?'— ?;), 


o  —  o    •         •      •         •  o  —  o 

I 


qui  sont  de  signe  contraire  puisque  cp'  et  '^^  sont  toujours  supé- 
rieurs à  cp  et  Ç|. 

Cette  solution  convient  donc,  puisque  c'est  le  cas  dans  lequel 
on  s*était  placé  pour  calculer  j';  l'autre  solution  doit  également 
être  conservée  pour  la  raison  suivante  :  si  l'on  se  place  dans 
l'hypolhcse  où  le  point  est  en  dehors  de  la  région  PP',  les  anneaux 
sont  sur  des  hyperboloïdes  et,  en  calculant  leur  diamètre,  on  arrive 
à  une  expression  analogue  à  la  précédente,  avec  un  changement 
de  signe;  mais,  si  Ton  pose  la  condition^  — j'i  =  o,  on  retrouve 
la  même  équation  que  plus  haut,  équation  dont  on  doit,  cetle 
fois,  considérer  seulement  la  racine  située  en  dehors  de  l'inter- 
valle PP';  les  deux  solutions  conviennent  donc  et  donnent  deux 
positions  de  concordance,  l'une  pour  les  ellipsoïdes,  l'autre  pour 
les  hyperboloïdes. 

Si  maintenant  X|  tend  vers  X,  il  suffira  de  chercher  la  limite  de 
l'interseclion  des  surfaces,  on  aura  l'équation 

Ay  =  o,         ou  a  la  liniilc  -;^  r=  o; 

ce  sera  la  position  d'achromatisme  pour  la  couleur  X. 

Si  enfin  Ton  opère  avec  de  la  lumière  blanche  dans  laquelle 
Tœil  est  le  plus  sensible  à  une  radiation  donnée,  on  cherchera  la 
Hmite  de  l'intersection  des  surfaces  au  voisinage  de  cette  radia- 
tion^ ce  sera  la  région  achromatique  et  l'achromatisme  sera  réalisé 
quel  que  soit  l'ordre  de  l'anneau. 

Éi, ,         .       (iy 
crivons  lequation  -^  =  o,  on  a 

(?'-?)[(^-?K?'-^)->^J(?'--)^^  Jc^-?)] 

Évaluons  es  et  es'  pour  prendre  leurs  dérivées. 

Soient  s  et  5'  les  dislances  du  point  S  aux  deux  lentilles  L  et  1/, 


ai2  MESLIN.  -  FRANGES  SEMI-CIRCULAIRES. 

p  eip-  les  distances  de  leurs  images, 

^         P        f  ^  f         ^—f 

III  /        /       ,      s'p'         s'* 

-H ■/=-?>  O  =/>  -4-5  =  --^  =  -7 >, 

rfX  ~  (5  — /•)«  €/X'         rfX  "  (5'—/)*  ûTX' 
On  a  l'équation  du  second  degré  en  <3 

.  df/  s*    \/    s'*  \  [      s'*  »'       1  _ 

-  ^  ^  r  -  j^j  Vr=7 -^;  [(7=7)^  -  (7^=7?J  "  "• 

Pour  évaluer-^»  il  faut  connaître  la  dispersion  de  la  substance 

qui  compose  les  lentilles,  on  a 

R  df  _  R         dn  _  f      dn 

Nous  prendrons,  pour  la  valeur  de ^^->  celle  qu'on  peut 

calculer  à  l'aide  du  Tableau  d'indices  donné  par  M.  Mascart  (*) 
pour  le  crown-glass  Rossette;  pour  la  longueur  d'onde  o!^, 555, 

on  a 

I       dn  i        _- 
r:  ——  r  o,oC3; 

d'où 

^dï  ~  o,o()3/; 

en  remplaçant  /'par  ao*-'*"  et  s  et  5'  par  40*^"*  et  a 5*^™,  qui  étaient  les 
conditions  de  l'expérience,  on  obtient,  tous  calculs  faits,  l'équa- 
tion 

z- —  'M)C^^  -H  1780';».  =  o. 

doni  les  deux  solutions  sont 

f        Q  /cm 


('  )  MAsnAiiT,  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  \*  S(^ric,  t.  \IV. 


GOURÉ  DE  VILLEMONTÉE.  —  DÉPOTS  D'UN  MÉxME  MÉTAL.      21 3 

Ce  calcul  se  vérifie  très  exactement,  car  ce  sont  précisément  là 
les  deux  positions  observées  d'achromatisme;  la  seconde  s'étend 
sur  une  plus  grande  région,  et  les  franges  y  sont  d'ailleurs  plus 
difficiles  à  apercevoir,  en  raison  de  la  différence  d'éclaîrement  des 
deux  faisceaux;  l'un  d'eux  est  assez  près  de  son  point  de  concen- 
tration, l'autre  en  est  plus  éloigné  et  comme,  en  outre,  sa  conver- 
gence était  plus  grande,  il  est  beaucoup  plus  étalé  que  le  premier, 
ce  qui  diminue  considérablement  la  netteté  des  franges;  pour 
compenser  partiellement  la  différence,  on  est  conduit  à  faire 
tomber  une  plus  grande  portion  du  faisceau  initial  sur  une  des 
lentilles  (*). 

ÉGAUTÉ  DE  POTENTIEL  DES  COUCHES  ÉLECTRIttUES  ttUI  RECOUTEEirT 
DEUX  DÉPOTS  ÉLEGTROLTTiaUES  D'UN  MÊME  MÉTAL  AU  CONTACT; 

Par  m.  g.  GOURÉ  DE  VILLEMONTÉE. 

Des  plaques  d'un  même  métal  ne  présentant  au  contact  aucune 
différence  de  potentiel  m'étaient  nécessaires,  il  y  a  quelques  an- 
nées, pour  une  série  de  recherches. 

Un  Mémoire  étendu  de  M.  Pellat  (Annales  de  Chimie  et  de 
Physique,  5®  série,  t.  XXIV,  p.  5  et  suivantes)  établissait  alors 
les  variations  considérables  que  produisaient  les  altérations  chi- 
miques les  moins  perceptibles  et  le  travail  mécanique  le  plus 
faible  sur  la  valeur  de  la  différence  de  potentiel  des  couches 
électriques  qui  recouvrent  deux  métaux  en  contact.  L'impossi- 
bilité d'obtenir  dans  le  commerce  un  métal  dans  un  état  défini 
résulte  immédiatement  des  études  de  M.  Pellat.  J'ai  essayé  de  pré- 
parer les  métaux  par  éleclrolyse.  L'article  suivant  est  le  résumé 
des  expériences  faites  pour  déterminer  la  valeur  de  la  différence 
de  potentiel  au  contact  des  couches  électriques  qui  recouvrent 
deux  dépots  électrolytiques  d'un  même  métal,  préparés  dans  des 
conditions  déterminées. 


(»)  J'ai  obtenu  de  nouvelles  franges  d'interférences  semi-circulaires  par  un  dis- 
positif plus  simple  qui  consiste  à  enlever  la  demi-lentille  L'  et  à  la  remplacer  par 
une  lame  de  verre  destinée  à  compenser  l'épaisseur  de  l'autre;  les  points  S  et  \* 
jouent  le  rôle  des  points  P  et  V,  L'équation  d'achromatisme  se  simplifie,  n'est 
plus  que  du  premier  degré  et  ne  donne  qu'une  seule  position  {Comptes  rendus 
des  séances  de  V Académie  des  Sciences,  numéro  du  i3  mars  1893). 


9.ii  GOURÉ  DE  VILLEMONTÉE. 

I.  Préparation  des  dépôts,  —  Les  métaux  déposés  par  élcc- 

trolyse  ont  été 

nickel,     fer,     xinc,     cuivre. 

Les  dépôts  ont  été  formés  sur  des  plaques  de  cuivre  ou  de 
laiton  et  sur  de  la  grenaille  de  plomh  la  plus  fine  du  commerce. 
Les  bains  ont  été  préparés  avec  des  sels  purs  dissous  dans  Teau 
distillée. 

Dans  les  premières  expériences,  j'ai  eu  soin  de  disposer  paral- 
lèlement dans  les  bains  à  Taide  de  niveaux  Tanode  et  la  plaque 
sur  laquelle  le  dépôt  devait  être  fait.  Mes  premières  mesures  m'ont 
montré  l'inutilité  de  ces  précautions.  Toutes  les  pièces  peuvent 
être  suspendues  comme  on  le  fait  dans  l'industrie  pour  la  galva- 
nisation. 

H.  Courants  de  galvanisation,  —  Les  courants  ont  été  pro- 
duits, dans  une  première  série  d'expériences,  par  des  piles,  dans 
une  seconde  série  (*)  par  une  machine  dynamo.  Les  limites  entre 
lesquelles  ont  été  prises  les  différences  de  potentiel  aux  pôles  de 
la  pile  ou  aux  bornes  de  la  machine  et  les  intensités  des  courants 
sont  résumées  dans  le  Tableau  suivant  : 

Dlirércnces  Iiilensilcs 

de  potentiel.  des  courants. 

Dépôts.  — ^*i>-^  -■  1»  — 

vulls  Tults  «Mip  anip 

Nickel 6  '>a  o/j»  (> 

P'er 1  G  o,o')  0,2 

Zinc 4  »  0,18                    M 

Ouivrc 4  4^  0,18  24 

Les  limites  entre  lesquelles  ont  été  comprises  les  densités  des 
courants  de  galvanisation  ont  été  : 

Densités  des  courants. 
Dépôts. I  — ^ —    -. 

Nickel 0,06  1,6*2 

Fer 0,01  1.06 

Zinc o  ,0'>.  o,  "JiG 

Cuivre 0,01 5  i3,63 


(')  I^a  seconde   série  (rexpériences  a   été  faite  au  laboratoire  de  Physique  de 
l'Kcole  Normale  supérieure. 


DÉPOTS  D'UN  MÊME  MÉTAL.  2i5 

Les  dépôts  de  cuivre  avec  les  courants  de  densité  supérieure 
à  0,99  ont  été  obtenus  seulement  sur  la  grenaille  de  plomb.  Les 
grains  étaient  placés  sur  des  corbeilles  rectangulaires  basses  en 
laiton  a  fond  horizontal,  de  manière  à  couvrir  le  fond.  L^anode 
était  une  plaque  de  cuivre  horizontale  disposée  au-dessus  des  cor- 
beilles. Les  dépôts  de  cuivre  ont  lieu  seulement  sur  la  face  supé- 
rieure des  grains  en  face  Tanode.  Il  est  nécessaire  de  retourner 
les  grains  en  les  agitant  pour  cuivrer  toute  la  surface.  En  cher- 
chant à  abréger  la  durée  du  cuivrage,  j'ai  été  amené  à  essayer 
l'emploi  de  courants  de  plus  en  plus  intenses.  Les  dépôts  produits 
avec  de  grandes  intensités  n'étaient  pas  adhérents  sur  le  laiton  ou 
sur  des  lames  de  plomb.  Les  dépôts  pulvérulents  sur  ces  lames 
étaient  enlevés  par  le  lavage  et  Tessuvage. 

La  densité  du  courant  dans  le  cas  du  cuivrage  des  grains  de 
plomb  a  été  calculée  en  prenant,  pour  surface  recevant  le  dépôt,  la 
surface  du  fond  de  la  corbeille.  Cette  approximation  est  légitimée 
par  les  remarques  suivantes  ;  le  diamètre  des  grains  est  très  petit, 
les  grains  couvrent  le  fond  de  la  corbeille,  le  dépôt  se  forme  seu- 
lement sur  riiémisphèrc  supérieur. 

F^es  limites  de  température  ont  été 

o  o 

Nickel ao  H4 

Fer 1 9. ,  1 5  •/ 1 

Zinc II  16 

Cuivre 10,75  .^o 

La  composition  des  bains  a  été  : 

MCKKLAGK. 

Bain  1  (formule  de  Roselcur). 

Sulfate  double  de  nickel laoo**^ 

Sel  excitateur (100'='^ 

Kau  distillée W** 

Bain  2. 

Sulfate  de  nickel r'ji4 

Citrate  de  nickel 98 

Acide  benzoïque 3 1 

Eau  distillée 4"',5 


aiG  GOURE  DE  VILLEMONTÉE. 

FERRAGE. 

Bain  1. 

Chlorhydrate  d'ammoniaque ^o^ 

Sulfate  de  proloxyde  de  fer ii^ 

Eau  distillée i"' 

Bain  2. 

Sulfate  de  fer ia4 

Citrate  de  fer gS 

Acide  benzoïque 3 1 

Eau  distillée 4"S5 

ZINCAGE. 

Chlorure  de  zinc 8oo 

Carbonate  de  soude 8oo 

Bisulfite  de  soude 8oo 

Cyanure  de  potassium 19.00 

Eau  distillée 4o"* 

CUIVRAGE. 

Sulfate  de  cuivre 4 i^ 

Eau  distillée 4"* 

„  .11.  à    \  Acide  sulfurique. . .       7.iZ^^  )  ,.. 

Eau  acidulée  au  Jj^  ^   .^        ,...,.  „  /..  2 

<«   I  Eau  distillée I777^    ) 

Les  pièces  à  hi  sortie  des  bains  ont  été  lavées  immédiatement 
sous  lin  filet  d'eau  courante,  tamponnées  rapidement  avec  un  linge 
blanc  soc  et  lavées  avec  de  l'alcool  à  90®  au  moyen  de  linges  pré- 
parés avec  les  pn''cautions  suivantes.  De  vieux  linges,  très  souples 
et  très  propres  à  la  suite  d*un  lessivage  ordinaire,  sont  placés  pen- 
dant plusieurs  jours  dans  un  crislallisoir  avec  de  Teau  de  conduite 
fréquemment  renouvelée,  ensuite  dans  de  l'eau  distillée.  Ces  opé- 
rations ont  pour  but  d'enlever  les  dernières  traces  de  savon.  Ces 
précautions  si  minutieuses,  prises  antérieurement  par  M.  Pellal 
(loc,  cit.)  sont  indispensables  pour  obtenir  des  résultats  con- 
stants. 

III.  Méthodr  d^  observa  lion,  —  La  méthode  suivante  pour  dé- 
terminer la  diflercnce  de  potentiel  au  contact  de  deux  plateaux 
consiste  à  former,  avec  les  deux  plaques  à  étudier  ou  la  grenaille 


DÉPOTS  D'UN  MÊME  MÉTAL.  217 

cuivrée  répandue  uniformément  sur  un  disque  de  métal,  un  con- 
densateur dont  les  armatures  sont  réunies  par  un  fil  pouvant  con- 
tenir une  force  électromolrice  variable.  La  force  électromotrice 
qu'il  est  nécessaire  d'ajouter  pour  rendre  nulle  la  charge  du  con- 
densateur est  égale  et  de  signe  contraire  à  celle  qui  existe  entre 
les  plateaux. 

L'ensemble  de  l'appareil  est  représenté  par  la  fig,  1  :  A  et  B 


sont  les  plateaux  du  condensateur  reliés  par  les  tiges  et  fils 
G,  H,  I,  J,  J',  O,  S,  L,  B'.  Los  tiges  GH,  IJ  sont  soutenues  par 
des  supports  isolants  à  acide  sulfurique.  Des  plaques  d'ébonite 
sont  emplovées  pour  isoler  le  reste  de  l'appareiL  Au  moment 
d'une  mesure,  l'isolement  et  l'écart  du  plateau  A  sont  obtenus 
par  le  déplacement  d'une  tringle  qui  détache  le  talon  de  platine  J 
de  l'enclume  J',  un  arrêt  ^\il^  à  la  tringle  mobile  entraîne  YY',  et, 
par  suite,  le  plateau  A.  Le  mouvement  est  arrêté  par  le  contact 
des  talons  de  platine  U  et  U'  qui  établissent  la  communication 
de  A  avec  la  feuille  de  l'éleclromètre  Hankel  isolé  au  moment  de 
l'écart  des  contacts  JJ'. 

La  force  électromotrice  ajoutée  entre  les  plateaux  A  et  B  est 
réalisée  en  intercalant  entre  ces  plateaux  une  longueur  variable  OS 


•Ai8  GOURÉ  DE  VILLEMONTÉE. 

d'un  fil  de  platine  homogène,  entre  les  extrémités  O  et  F  duquel 
on  maintient  une  différence  de  potentiel  constante  égale  à  i^***^,  435. 
Cette  différence  de  potentiel  constante  est  obtenue  en  opposant  à 
l'aide  de  résistances  convenables  une  dérivation  prise  sur  le  cir- 
cuit de  trois  éléments  Daniell  à  un  élément  Latimer  Clark  (*). 

L'approximation  est  mesurée  par  la  valeur  minima  de  la  diffé- 
rence de  potentiel  qu'il  est  nécessaire  d'établir  entre  les  plateaux  A 
et  B  rendus  identiques  pour  obtenir  une  déviation  observable  de 
la  feuille  de  l'électroscope.  La  sensibilité  a  été  augmentée  en  for- 
mant une  image  de  la  feuille  d'or  avec  une  lentille  et  en  pointant 
l'un  des  bords  de  l'image  avec  le  microscope.  Cette  disposition 
permet  d'emplojer  des  grossissements  plus  forts  sans  être  gêné  par 
la  position  du  microscope  (^). 

IV.  Description  d'une  expérience,  —  Toute  série  d'expé- 
riences est  précédée  des  opérations  suivantes  : 

Lavage  avec  alcool  et  linges  préparés,  comme  il  a  été  dit,  des 
plateaux  du  condensateur,  montage  de  ces  plateaux  à  l'aide  de 
pièces  métalliques  qui  permettent  d'éviter  tout  contact  avec  les 
doigts.  Lavage  avec  alcool  des  contacts  JJ',  UL)',  XX'.  Vérification 
de  rétablissement  d'une  différence  de  potentiel  de  un  Latimer 
Clark  entre  O  et  F.  Vérification  de  l'immobilité  de  la  feuille  de 
l'électromètre,  lorsque  les  plateaux  de  l'électromètre  sont  alterna- 
tivement au  sol  et  chargés  par  la  pile.  Vérification  de  l'isolement 
du  plateau  du  condensateur  qui  sera  chargé  par  la  force  électromo- 
trice additive.  Vérification  de  la  possibilité  de  maintenir  ce  pla- 
teau isolé  pendant  une  minute  sans  déperdition  appréciable  d'une 
charge  produisant  une  déviation  de  dix  divisions  du  micromètre. 

Les  vérifications  préliminaires  effectuées,  on  mesure  les  charges 
prises  par  le  condensateur  lorsque  aucun  courant  ne  traverse  le 
fil  OS.  Si  la  déviation  est  nulle,  on  établit  successivement  entre  O 
et  S  des  différences  de  potentiel  de  -h  o^"*',  oi  et  -  -o^**^^,©!  et  Ton 


(*)  Une  disposition  semblable  avait  été  prise  auparavant  par  M.  Pellat,  Ann. 
de  Chim.  et  de  Phys.  {loc.  cit.). 

(*)  Cette  description  est  le  résumé  de  développements  publiés  dans  un  Mémoire 
présenté  comme  Thèse  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris,  en  juillet  i88S,  intitulé: 
liechcrches  sur  la  différence  de  potentiel  au  contact  d'un  métal  et  d*un 
liquide. 


DÉPOTS  D'UN  MÊME  MÉTAL. 


219 


cherche  si  les  déviations  sont  de  signes  contraires.  Les  deux 
dernières  expériences  perineltenl  de  constater  le  bon  état  de 
Tappareil  et  l'exactitude  de  la  première  mesure. 

V.  Résultais,  —  Les  conditions  de  formation  des  dépôts  élec- 
trolvtiques  étudiés  sont  résumées  dans  les  Tableaux  suivants,  les 
numéros  des  bains  en  rappellent  la  composition.  Toutes  les  données 
relatives  aux  deux  dépôts  dont  on  a  mesuré  la  différence  de  po- 
tentiel sont  inscrites  sur  une  même  li|^ne  horizontale.  Les  condi- 
tions relatives  à  la  préparation  des  dépôts  pris  pour  terme  de  com- 
paraison sont  réunies  sous  la  première  accolade.  Les  conditions  de 
préparation  des  dépôts  formant  la  seconde  armature  du  condensa- 
teur sont  placées  dans  la  seconde  accolade. 


Nickel. 


Dépùl  pris  pour  terme 
de  comparaison. 


Densité 

Date 

du 

du 

Bain. 

courant. 

nickclagc 

i 

1,14 

i"  juin 

ï 

u 

1) 

u 

») 

II 

» 

)l 

y 

» 

M 

u 

Dépôt  compa 

ré. 

Densité 

Date 

du 

du 

Bain. 

courant. 

nickclage 

1 

o,M 

i*""  juin 

1) 

I  M 

n 

•) 

0,33 

n 

M 

0,08 

t) 

i 

o,o() 

7  juillet 

Fer. 


Dépôt  pris  pour  terme 


de  compai 
Densité 

raison. 

Date 

^ 

Dépôt 
Densité 

comparé. 

Date 

du 

du 

du 

du 

Bain. 

courant. 

ferrage. 

Bain. 

courant. 

ferrage. 

i 

0,10 

3  août 

1 

0,009 

3  août 

D 

I  ,©<) 

» 

w 

u 

i> 

l> 

1,08 

19  octobre 

» 

0,08 

19  octobre 

W 

» 

)> 

» 

o,o5 

1) 

ù 

w 

t» 

» 

0,0'2 

» 

D 

•J 

0 

2 

0,01 

i5  novembre 

'220 


GOURÉ  DE  VILLEMONTÉE.  -  DÉPOTS  D'UN  MÊME  MÉTAL. 


Zinc, 


Dépôt  pris  pour  terme 
de  comparaison. 


Densité 

Date 

du 

du 

Bain. 

courant. 

zincage. 

1 

0,08 

a3  novembre 

» 

» 

» 

» 

0 

M 

» 

u 

)) 

Dépôt 

comparé. 

Densité 

Date 

du 

du 

lin. 

courant. 

zincage. 

I 

0,08 

23  novembre 

» 

o,o5 

» 

M 

0,02 

» 

» 

0,26 

3o  novembre 

Cuivre, 


Dépôt  pris  pour  terme 
de  comparaison. 


Bain. 
1 

» 

u 
» 
1) 
» 

» 
» 
)) 
» 

» 
)) 
» 

0 

» 
» 


Dépôt  comparé. 


Densité 

du 
courant. 

0,20 

» 
o,oi5 
0,02 
o,o3 
o,o5 
0,06 
o,oC 
0,06 
0,67 
0,14 
o,36 
o,63 

0,99 

ï»99 
3,98 

5,11 

G, 81 

10,23 

i3,C3 


Date 

du 

cuivrage. 

3  mars 
5  mars 
8  août 

3  mars 
8  août 

» 

4  août 
3  mars 

29  mars 

30  mars 
23  mai 

5  décembre  1891 
» 

17  décembre  1891 
» 
4  janvitT  1892 
6  janvier     » 
2  janvier     » 
6  janvier     » 
2  janvier     » 


]-.a  difTcrence  de  potentiel  entre  deux  dépôts,  inscrite  sur  une 
même  ligne  horizontale,  a  toujours  été  trouvée  nulle. 

Les  conclusions  sont  les  suivantes  :  La  différence  de  potentiel 
au  contact  de  deux  dépôts  électroly tiques  d^un  même  métal 
est  indépendante  de  la  densité  du  courant,  de  la  température 


VERNER.  -  POLARISxVTION  ROTATOIRE  xMAGNÉTIQUE.         221 

et  de  la  composition  du  bain  employés  pour  produire  le  dépôt. 
En  comparant  les  dates  des  dépôts,  on  voit  que  l'égalité  de 
potentiel  a  été  constatée  entre  deux  dépôts  : 

De  nickel  préparés  à  deux  époques  distantes  de  87  jours 

De  fer                      »                         »>  de  9.7  jours 

De  zinc                     »                          »»  de    7  jours 

De  cuivre                •>                         »  de  80  jours 

Les  dépôts  peuvent  donc  être  obtenus  dans  des  conditions 
définies  et  dans  un  état  permanent.  La  préparation  des  métaux  par 
élcclrolyse  permet  ainsi  de  fixer  la  valeur  de  la  difiercnce  de 
potentiel  au  contact  de  deux  métaux  placés  dans  un  milieu  isolant 
absolu  sans  action  chimique  sur  eux,  ou  de  préciser  les  conditions 
de  début,  relatives  aux  métaux,  de  la  différence  de  potentiel  de 
deux  métaux  plongés  dans  un  milieu  qui  n'est  pas  un  isolant 
absolu. 


ESSAI  D'UNE  EXPLICATION  DU  PHÉNOMÈNE  DE  LA  POLARISATION  ROTATOIBE 
MAGNÉTiaUE  BASÉE  SUR  LES  EXPÉRIENCES  DE  REUSCH; 

Par  m.  a.  VERNER. 

i*'  On  sait  qu'un  corps  isotrope  soumis  à  des  pressions  ou  à  des 
tensions  présente  les  propriétés  d'un  cristal  biréfringent  dont 
l'axe  optique  coïncide  avec  la  direction  de  la  pression. 

2"  Des  expériences  nombreuses  démontrent  qu'un  diélectrique 
placé  dans  un  champ  magnétique  ou  électrique  éprouve  des  pres- 
sions et  des  tensions  suivant  des  directions  différentes.  On  peut 
énoncer  celte  règle  générale  :  il  y  a  une  tension  suivant  la  direc- 
tion de  la  ligne  de  force  et  des  pressions  suivant  les  directions 
normales  à  la  ligne.  Ainsi  les  phénomènes  de  double  réfraction 
électrique,  découverts  par  Kerr,  se  rapportent  à  cette  série  d'ex- 
périences. 

3**  Rcuscli  a  démontré  pour  un  cas  particulier  qu'une  pile  for- 
mée de  lames  biréfringentes,  dont  les  sections  principales  étaient 
disposées  hélicoïdalement,  présentait  le  phénomène  de  la  po- 
larisation rolatoire.  La  théorie  donnée  par  M.  Mallard  permet 
de  calculer  la  grandeur  de  la  déviation  du  plan  de  polarisation 


}M  VERNE  R. 

d'un  rajon  qui  traverse  un  nombre  infiniment  grand  de  lames 
infiniment  minces.  Ce  cas  a  été  réalisé  par  M.  Bichat,  qui  em- 
ployait un  condensateur  électrique  à  armatures  hélicoïdales 
plongé  dans  un  liquide  isolant.  Les  nombres  obtenus  par  M.  Bi- 
chat  établissent  clairement  que  la  cause  du  phénomène  est  dans 
les  tensions  des  lignes  de  force  qui  déterminent  la  biréfringence 
des  sections  du  liquide. 

/\"  Du  fait  de  la  polarisation  rotatoirc  dans  le  cas  de  lames  suc- 
cessives dont  les  sections  principales  sont  inclinées  l'une  par  rap- 
port à  l'autre,  fait  que  nous  considérons  comme  étant  bien  établi 
et  étudié,  nous  tirons  cette  consé(|ucnce  nécessaire  : 

Un  corps  biréfringent  qui  tourne  autour  d'une  direction 
perpendiculaire  à  son  axe  optique  doit  déiûer  le  plan  de  pola- 
risation d'un  rayon  qui  le  traverse  suivant  l'axe  de  rotation. 

Décomposons,  en  effet,  ce  corps  en  une  série  de  lames  dont  les 
plans  sont  normaux  ii  l'axe  de  rotation. 

Fi  g.   r. 
/  <zay  cpiiçue.  du.  crîsUd^ 


^^ig^^t^rIt'JL-^£^']  (d.J^laJ^ru.<U/^rte.J 


Pondant  ([ue  la  luniiùro  traverse  la  lame  mince  n'*  I,  le  corps 
aura  lourn(*  d'un  certain  angle;  par  suite,  la  section  principale  de 
la  lame  n'*  2  sera  inclinée  par  rapport  à  la  direction  <[u'a  occupée 
la  section  principale  de  la  lame  n°  I  au  moment  où  la  lumière  l'a 
traversée.  Si  donc  la  vitesse  de  rotation  est  du  même  ordre  de 
grantleur  que  la  vitesse  de  la  lumière,  nous  aurons  certainement 
le  phénomène  de  la  polarisation  rolaloire. 

T)**  Je  fais  l'hypothèse  suivante,  qui  est  ime  conséquence  de  la 
manière  dont  Faraday  expliquait  les  propriétés  des  lignes  de  force 
magnétiques  : 

yl  un  moment  quelconquCy  la  pression  magnétique  d'un  seg- 
ment de  la  ligne  de  force  ne  s'exerce  que  suivant  un  certain 
azimut  normal  au  segment  de  la  ligne.  Le  plan  contenant 
cette  pression  et  le  segment  en  question  tourne  autour  du  seg- 


POLARISATION  ROTATOIRE  MAGNÉTIQUE.  aaS 

ment  de  la  ligne  comme  axe  avec  une  vitesse  proportionnelle 
à  r intensité  du  champ  magnétique  au  point  donné. 

Faraday  représentaît  une  ligne  de  force  magnétique  comme  une 
suite  de  particules  tournant  autour  des  segments  de  la  ligne  de 
force  comme  axe  avec  une  vitesse  proportionnelle  à  Tintensité  du 
champ  au  point  donne.  Ces  particules  tournantes  doivent  produire 
une  pression  tangentielle  qui  tourne  aussi,  comme  il  est  annoncé 
dans  mon  hypothèse. 

6**  Nous  réah'sons  le  cas  du  corps  biréfringent  tournant  quand 
nous  plaçons  une  substance  active  telle  que  le  sulfure  de  carbone 
dans  un  champ  magnétique,  ou  autrement,  quand  nous  la  faisons 
traverser  par  un  faisceau  de  lignes  de  force.  La  pression,  dont 
nous  avons  parlé  au  §  5**,  détermine  la  biréfringence  de  la  sub- 
stance; la  section  principale  coïncide  avec  le  plan  de  pression 
magnétique.  Or  ce  plan  tourne  et  avec  lui  la  section  principale 
de  la  substance.  Par  conséquent,  notre  substance,  placée  dans  le 
champ  magnétique,  doit  présenter  le  phénomène  de  la  polarisation 
rotatoirc  magnétique. 

Cette  explication  permet  de  nous  rendre  compte  de  ce  fait  par- 
ticulier à  la  polarisation  magnétique  que  le  sens  de  déviation  est 
indépendant  du  sens  du  rayon  qui  traverse  la  substance;  il  suffit 
pour  cela  d'admettre  que  la  déviation  est  toujours  dans  le  sens  de 
la  rotation  du  plan  de  la  pression  magnétique,  c'est-à-dire  que  le 
plan  de  polarisation  est  entraîné  par  le  plan  de  pression  en  rota- 
tion. 

Nous  ferons  remarquer  que  le  signe  de  la  déviation  doit  être  en 
rapport  intime  avec  le  signe  de  biréfringence  (positive  ou  néga- 
tive) due  à  la  pression.  On  sait,  en  effet,  que,  suivant  la  nature  de 
la  substance  active  choisie,  la  rotation  peut  être  gauche  ou  droite; 
de  même,  suivant  la  nature  de  la  substance,  la  pression  peut  en- 
gendrer un  corps  biréfringent  positif  ou  négatif. 


224  MATIIIAS.  —  DIAMÈTRES  DES  DENSITÉS. 

SUR  LE  DIAMÉTBE  DES  DENSITÉS  RELATIF 
AUX  PRESSIONS  CORRESPONDANTES  ; 

Par  m.  E.  MATHIAS. 

M.  S.  Yoiing  a  bien  voulu  me  faire  remarquer  que,  si  l'on  trace 
le  diamètre  relatif  aux  températures  correspondantes  et  le  dia- 
mètre relatif  aux  pressions  correspondantes  (*)  rapportés  aux 
mêmes  axes  de  coordonnées,  les  deux  diamètres  coïncident  gra- 
phiquement, ainsi  qu'il  l'a  vérifié  dans  le  cas  de  l'acide  acétique 
(diamètre  rectiligne)  et  de  l'alcool  méthylique  (diamètre  curvi- 
ligne). 

((  D'après  la  manière  même  dont  le  calcul  dii  diamètre  relatif 
aux  pressions  correspondantes  est  fait,  il  est  évident  que  pour  la 
benzine  monojluorée  les  deux  sortes  de  diamètres  coïncident  », 
avais-je  dit;  il  en  est  de  même  pour  les  autres  corps,  et  l'on  peut 
démontrer  aisément,  comme  suit,  l'exactitude  de  cette  remarque. 

Considérons  d'abord  la  benzine  monojluorée;  so\i y  VovAonuét 
du  premier  diamètre  pour  la  température  absolue  ï.  On  a 

(1)  7=/(T). 

Soit  y'  Tordonnée  du  diamètre  de  seconde  espèce  pour  la  pres- 
sion de  vapeur  saturée  p  relalive  à  T;  on  a 

et 

/=?(/>)  =  oC'KT;]  =/(T)  =^, 

ainsi  que  je  l'avais  dit. 

Considérons  maintenant  un  autre  corps,  et  soit  y^  Tordonnéc 
du  premier  diamètre  pour  la  température  T^  qui  correspond  à  T; 
on  a 

M  7i  =  /i(T,). 

Soit  mainlenant  }'j  l'ordonnée  du  diamètre  relatif  pour  la  pres- 
sion />!  qui  correspond  à/?;  on  a 

(3)  />i-'^(T2), 


(')  Harricnc  à  (t\vc  foiiclion  delà  tcinp(^ralurc,  comme  je  l'ai  indiqué  page  -^  de 
ce  volume. 


SYDNEY  YOUNG.  —  VOLUME  ET  DENSITÉ  CRITIQUE.    225 

T2  étant  différent  de  T|  comme  le  montrent  les  expériences  de 
M.  Young;  or 

Si  y't,  est  l'ordonnée  du  diamètre  de  première  espèce  pour  la 
température  T2,  on  a  (4) 

(4)  .rî=/i(T,)=7;. 

Les  deux  diamètres  coïncident  donc  rigoureusement,  et  il 
n'y  a  lieu  de  considérer,  en  fonction  de  la  température,  qu'une 
seule  espèce  de  diamètre  qui  est  le  diamètre  relatif  aux  tempéra- 
tures correspondantes. 


SYDNEY  YOUNG.  —  On  the  détermination  of  the  critical  volume 
(Sur  la  détermination  du  volume  critique). 

SYpNEY  YOUNG  and  G.-L.  THOMAS.  —  On  the  détermination  of  the  critical 
density  (  Sur  la  détermination  de  la  densité  critique)  ;  PhUosophical  Magazine, 
5*  série^  t.  XXXIV,  décembre  1892. 

La  première  de  ces  deux  Notes  est  la  réponse  de  M.  Young  ù 
ma  Note,  insérée  aux  Comptes  rendus  de  l'Académie  des 
Sciences  du  4  juillet  dernier,  dans  laquelle  je  montrais  que  ses 
mesures  expérimentales  des  volumes  spécifiques  (liquide  et  vapeur 
saturée)  obéissaient  à  la  loi  du  diamètre  rectiligne  formulée  dès 
mai  1886  par  M.  Cailletetetmoi.  M.  S.  Young  déclare  reconnaître 
avec  plaisir  l'exactitude  de  la  loi  du  diamètre  (excepté  en  ce  qui 
concerne  les  alcools)  et  accepter  sans  hésitation  les  densités  cri- 
tiques calculées  d'après  cette  loi  à  la  place  de  celles  qu*il  avait  pri- 
mitivement adoptées. 

En  ce  qui  concerne  les  trois  alcools  mcthylique,  éthylique  et 
propylique,  il  pense  que  le  diamètre  est  constamment  curviligne, 
au  lieu  de  rester  rectiligne  dans  un  intervalle  de  180''  environ 
au-dessous  de  la  température  critique,  et  de  devenir  curviligne 
ensuite,  comme  je  l'ai  admis.  M.  Young  est  alors  conduit  à  admettre 
pour  les  trois  alcools  des  densités  critiques  un  peu  plus  faibles  que 
les  miennes.  Il  n'y  a  de  différence  sensible  que  pour  l'alcool  mé- 
thvlique,  comme  le  montre  ce  Tableau  : 

J,  de  Phys,,  3«  série,  t.  II.  (Mai  iSgS.)  i5 


Î26    SVDNEY  YOUNG.  —  VOLUME  ET  DENSITÉ  CRITIQUE. 

A  (  Young  ).  A  (  Malhias). 

Alcool  méthylique o ,  2706  o ,  2784 

»       éthyliquc 0,2760  0,2798      0,278 

»       propylique 0,2762  0,2778, 

Eq  comparant  les  nouvelles  densités  critiques,  calculées  par  la 
considération  du  diamètre,  aux  densités  théoriques  calculées 
comme  si  au  point  critique  les  corps  étaient  à  l'état  gazeux  par- 
fait, M^  Young  trouve  que  pour  la  benzine  et  ses  monosubstitués 
halogènes,  le  tétrachlorure  de  carbone,  Téther  et  le  chlorure 
d'étain,  le  rapport  de  la  densité  critique  à  la  densité  théorique  est 
très  sensiblement  constant  et  égal  à  3,8.  L'acide  acétique  et  les 
alcools  donnent  pour  le  rapport  précédent  des  nombres  compris 
entre  4  ^^  3. 

Appliquant  à  son  tour,  le  théorème  des  états  correspondants  au 
diamètre  recliligne,  M.  Young  trouve  que  le  produit  du  coefficient 
angulaire  par  la  température  critique  absolue,  divisé  par  la  densité 
critique  (ce  que  j'appelle  — a)  est  sensiblement  constant  pour 
les  corps  qu'il  a  étudiés  et  que  j'ai  partagés  en  deux  groupes  :  l'un 
où  a  est  voisin  de  0,90,  l'autre  où  a  est  voisin  de  i,o5. 

Dans  la  seconde  Note,  M.  Young  a  étudié,  en  collaboration  avec 
M.  G.-L.  Thomas,  cinq  éthers  composés  des  trois  premiers  alcools; 
l'ordonnée  D  du  diamèlre  des  deux  sortes  de  densités  a  été  calculé 
par  la  formule  A  -+-  a^  dans  un  intervalle  de  température  de  180" 
environ.  La  différence  entre  les  nombres  observés  et  calculés  n'est 
que  de  quelques  unités  du  quatrième  ordre  décimal  et  elle  est 
tantôt  positive  et  tantôt  négative;  on  peut  affirmer  qu'elle  est  de 
l'ordre  de  grandeur  des  erreurs  d'expérience.  Les  diamètres  des 
cin([  éthers  étudiés  sont  donc  rigoureusement  rectilignes  même 
au  voisinage  immédiat  de  la  température  critique,  car,  dans  le  cas 
(lu  formiate  d'élhyle,  les  mesures  ont  été  poussées  jusqu'à  un 
dcnii-degré  de  cette  température.  Les  constantes  de  la  formule 
I)  ~  A  4-  %t  sont  : 

A. 

Forinintc  de  métliUc o,j025 

iVcétaie  île  inclhylc o,483(j 

Formiate  (i'étli}le o,  Î75<) 

Acétate  dï-tlivlc o,.i644 

Propionatc  de  méthyle 0,47^1 


2. 

A. 

0,0007155 

0,3494 

0,0006740 

0,3255 

0,0006490 

o,323>. 

0 ,  00062.')  0 

o,3o8i 

0,0006210 

o,3i>.3 

SllEA.  —  PRISMES  MÉTALLIQUES.  127 

Les  densités  critiques  de  ces  deux  élhers,  obtenues  par  la  mé- 
thode du  diamètre,  sont  données  dans  la  dernière  colonne  du 
Tableau  précédent. 

Les  auteurs  ont  aussi  calculé  la  valeur  de  l'expression  —  := — a; 

ils  ont  trouvé  o,  997  pour  le  formiatc  de  méthjle  qui  se  trouve  être, 
comme  le  chlorure  d'étain,  intermédiaire  entre  les  deux  groupes 
que  j'ai  proposés.  Les  quatre  autres  éthers  rentrent  nettement 
dans  le  groupe  des  alcools  et  de  l'acide  sulfureux  («  =  i ,o5),  car 
ils  ont  fourni  respectivement  les  nombres 

i,oi7,     1,061,     i,o55,     1,021. 

Remarquons  enfin  que  les  expériences  de  MM.  Young  et  Thomas 
démontrent  une  fois  de  plus  que  la  constante  a  oscille  bien  autour 
de  l'unité.  E.  Mathias. 


Daniel  SHEA.  —  Zur  Brechung  und  Dispersion  des  Lichles  durch  Métal Iprismen 
(Sur  la  réfraction  et  la  dispersion  de  la  lumière  par  les  prismes  métalliques); 
Wied.  Ann.y  t.  XLVII,  p.  177-203;  1892. 

On  sait  que  la  loi  du  sinus  ne  s'applique  plus  pour  les  sub- 
stances absorbantes;  tel  est  le  résultat  énoncé  par  Cauchj;  c'est 
aussi  la  conclusion  à  laquelle  est  parvenu  von  Helmholtz  (')  en 
partant  des  hypothèses  suivantes  : 

1®  Des  atomes  pondérables  en  suspension  dans  Téther  et  reliés 
entre  eux  par  la  cohésion  ; 

2?  Une  force  entre  ces  atomes  et  les  particules  d'élher; 

3®  Une  action  entre  les  particules  fixes  et  celles  qui  sont  en 
mouvement; 

4°  Un  frottement  des  atomes  pondérables. 

11  en  résulte,  comme  dans  toutes  les  théories  011  l'absorption 
intervient,  que  l'indice  (rapport  des  sinus)  dépend  de  l'incidence. 

Cette  conclusion  a  été  soit  attaquée,  soit  soutenue  par  Jamin, 
Quincke,  Wernicke,  Eisenlohr,  Voigt,  etc. 

(')  Journal  de  Physique t  i"  série,  t.  IV,  p.  216;  1875. 


228  SUE  A. 

Une  des  difficultés  provient  de  ce  qu'on  est  conduit  dans  certains 
cas  à  des  indices  négatifs;  mais  on  sait  que  cette  difficulté  peut 
être  levée  en  admettant  qu'il  se  produit  un  retard  sur  la  couche 
de  séparation,  retard  qui  peut  ainsi  être  mesuré. 

Récemment  MM.  Du  Bois  et  Rubens  ont  employé  la  méthode  de 
M.  Kundt  (méthode  du  prisme)  et  ont  constaté  que  la  loi  du  sinus 
n'était  pas  applicable  pour  Ni,  Co  et  Fe.  Comme,  d'un  autre  côté, 
les  observations  de  Kundt  ont  établi  que  Au,  Cu,  Ag  présentaient 
sous  l'incidence  normale  des  indices  inférieurs  à  i  et  comme  les 
écarts  présentés  par  la  loi  du  sinus  sont  d'autant  plus  grands  que 
l'indice  est  plus  faible,  l'auteur  a  entrepris  des  recherches  sur  Au, 
Ag,  Cu,  Pt  et  Ni.  Il  s'est  servi  d'un  grand  spectromètre  Pistor- 
Mattin  déjcà  employé  par  Kundt,  puis  par  Du  Bois  et  Rubens.  Il  a 
cfTeclué  d'abord  plusieurs  expériences  pour  lever  certaines  ob- 
jections, en  particulier  celle  qui  consiste  à  dire  que  dans  de  telles 
lames  minces,  l'état  vibratoire  ne  peut  pas  s'établir  régulièrement 
faute  d'espace,  ce  qui  pourrait  influencer  l'indice  ;  pour  lever  cette 
objection  il  a  fait  des  mesures  sur  de  petites  lames  prismatiques 
d'iodure  d'argent  dont  l'épaisseur  était  comparable  à  celle  des 
prismes  métalliques,  il  a  obtenu  des  valeurs  exactes  de  l'indice. 

En  second  lieu,  M.  Mascart  (^)  a  fait  remarquer  que  le  retard 
produit  par  la  surface  de  séparation  peut  dépendre  de  l'épaisseur 
traversée  {'^),  ce  qui  équivaudrait  à  une  variation  de  l'angle  du 
prisme.  Mais,  à  l'appui  de  ces  expériences,  Kundt  en  a  constitué 
de  nouvelles;  il  plongeait  le  métal  dans  des  milieux  différents  et 
constatait  pour  les  indices  les  modifications  régulières  correspon- 
dantes. 

En  troisième  lieu,  on  a  constaté  que  la  loi  du  retour  inverse 
était  encore  applicable  dans  le  cas  de  l'argent. 

Enfin,  si  la  loi  du  sinus  était  applicable,  la  réflexion  totale  se 
produirait  dans  le  cas  de  Au,  Ag,  Cu  pour  de  faibles  incidences; 
l'auteur  s*est  assuré  qu'il  n'en  est  rien  et  que  ces  lames  métalliques 
laissent  passer  la  lumière  jusqu'à  des  incidences  de  8()"2o'. 


(')  Mascaut,  Traité  d'Optiquey  l.  Il,  p.  oGo  cl  â()5. 

(■)  C'ftiK  ce  qui  se  produit  en  parliculicr  pour  de  la  lumière  polarisée,  si  l'on 
conaïuèrc  les  retards  des  d?u\  composâmes  principales  Tune  par  rapport  à  l'autre: 
cette  diilércnce  varie  avec  l'incidence  et  avec  Tépuisseur  traversée.  (Meslin, 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  3*  série,  t.  X\.) 


PRISMES  MÉTALLIQUES.  229 

De  plus,  Tauleur  a  constaté  que  la  déviation  nV'lait  influencée, 
ni  par  la  polarisation,  ni  par  la  présence  d'un  champ  magnétique 
dont  rintensité  a  été  portée  à  12000  C.G.S. 

Les  prismes  étaient  fabriqués  conformément  aux  indications  de 
Kundt  :  pour  Au,  Ag,  Ni,  Cu,  on  utilisait  une  décomposition  élec- 
troljtique;  pour  le  platine,  on  faisait  passer  un  courant  de  20  am- 
pères dans  une  petite  lame  de  4™"  àe  largeur  et  de  ^^  de  millimètre 
d'épaisseur  placée  verticalement  au  milieu  de  la  lame  de  verre 
horizontale;  la  pulvérisation  était  telle  qu'au  bout  d'une  demi- 
heure,  on  avait  un  biprisme  qu'on  réduisait  ensuite  par  la  flamme. 

Pour  le  platine  et  le  nickel  les  déviations  étaient  positives, 
croissaient  avec  l'incidence  et  ont  varié  de  17*'  à  197". 

Pour  l'or,  le  cuivre,  l'argent  elles  étaient  négatives  (sauf  pour  Cu 
sous  l'incidence  de  70*^),  décroissant  quand  l'incidence  augmentait, 
et  ont  atteint  80"^  en  valeur  absolue  pour  tendre  vers  zéro. 

Pour  interpréter  ces  résultats,  l'auteur  s'est  servi  de  la  formule 

(i)  n'*=î['»o  — /?'*-+- sin«t -h  v/4^î^*H-(/*î  —  ^*—sinn')«], 

successivement  proposée  par  Kirchbofl*,  Wernicke  et  von  Helni- 
holtz,  combinée  avec  l'équation  ordinaire  du  prisme 

,,       sin*CA-f-D  —  /*) -+- sin't-+- asin'/cosA  sin(  A -H  D — i) 

(i)      n*—  ^-— r 

sin*A 

/7o  est  l'indice  sous  l'incidence  normale,  g  une  caractéristique  du 
corps,  D  la  déviation  produite  par  le  prisme  d'angle  A.  Ces  deux 
équations  permettent  de  connaître  la  déviation  D  correspondant  à 
une  incidence  quelconque  i.  Cette  dernière  relation  peut  généra- 
lement se  simplifier  et  se  mettre  sous  la  forme 

(3)  D  =  a(— ^~i), 

\cost         / 

ce  qui  est  précisément  la  relation  à  laquelle  on  parvient  dans  la 
théorie  de  Voigt,  comme  le  montre  Drude;  c'est  aussi  celle  à 
laquelle  on  parvient  dans  la  théorie  de  Béer  et  de  Cauchy  en  par- 
tant de  l'équation 

(4)  /i'«=  nÎH-sin«*. 

L'auteur  a  d'abord  calculé  les  valeurs  de  no,  par  la  relation 


23o  SHEA.  —  PRISMES  MÉTALLIQUES. 

obtenue  à  Faide  de  (i)el  de  (s>.),  en  se  servant  des  valeurs  de  g  dé- 
terminées par  Rathenau,  Rubens  et  Drude;  chaque  incidence  i 
permet  de  calculer  une  valeur  de  /Zq;  ces  valeurs  sont  assez  con- 
cordantes et  Ton  obtient  en  faisant  la  moyenne 


/lo  • 


Or.        ArgcDl.    Cuivre.     Platine.    Nickel.        Fer.       Coball. 
0,26        0,35         o,.{8         1,99        2,01         3,o3        3,16 


Puis  il  s'est  servi  de  ces  valeurs  moyennes  pour  calculer  les  va- 
leurs de  la  déviation  dans  chacun  des  cas  observés,  ce  calcul  étant 
fait,  soit  à  Taide  de  la  formule  exacte,  soit  à  Taide  de  formules 
approchées  dans  le  genre  de  Téquation  (3). 

Enfin  il  a  utilisé  ces  mêmes  formules  pour  avoir  Tindice  sous 
chaque  incidence  :  la  formule  (8)  donne  pour  ce  calcul  les  mêmes 
résultats  que  la  formule  (1).  Voici  ces  résultats  pour  X=64ol*l*  : 

Indice  des  métaux. 


Incidences.     0.  10.  20.  30.  40. 

Or 0,26  0,34  0,43  o,56  0,69    0,80 

Argent.  0,35  0,39  0,48  0,60  0,72 

Ciuivre.  0,48      »  0,69  0,69  0,80 

riatine.  1,99      »  »  2,o3  2,08 

Nickel..  2,01       »  »  2,06  2,09 

Fer....  3,o3      »  »  3,07  3,09 

r.obalt  .  3,16      »  »  3,19  3,21 


50. 

55. 

60. 

65. 

70. 

80. 

90. 

0,80 

» 

0,90 

• 

0,97 

1,01 

i,o3 

o,83 

» 

0,9* 

» 

0,99 

i,o3 

1,0  S 

0,90 

» 

0,98 

» 

i,o5 

1,09 

1,10 

2,11 

2,l3 

2,14 

2,1 5 

2,16 

2,18 

2,19 

2,12 

2,14 

2,l5 

2,16 

2,18 

2,19 

2»  20 

3,10 

3,11 

3,12 

3,i3 

3,14 

3,i5 

3,i5 

3, '22 

3,23 

3,25 

3,26 

3,27 

3,28 

3,:>.8 

Pour  terminer,  l'auteur  a  fait  par  le  procédé  de  MM.  Du  Bois  et 
Rubens  quelques  déterminations  avec  différentes  lumières  (raies 
du  lithium,  D,  F,  G);  sa  formule  D=:(/?o — i)A  lui  a  donné 

Li.  I).  F.  G. 

Or 0,29  0,66  0,82  0,93 

Argent o,2j  0,27  0,20  0,27 

Cuivre o,35  o,r)o  1,12  i,i3 

FMaline 2,02  1,76  i,63  1,41 

Tous  ces  nombres  concordent  assez  bien  avec  ceux  déterminés 
par  MM.  Du  Bois  et  Rubens  ou  avec  ceux  calculés  par  M.  Drude 
d'après  leurs  expériences;  mais  ils  diffèrent  notablement  de  ceux 
obtenus  directement  par  ce  dernier  dans  ses  expériences  sur  la  ré- 


DU  BOIS  ET  RUBENS.  -  RÉFRACTION,  ETC.  aSi 

flexion  (*);  ils  sont  également  différents  de   ceux  obtenus  par 
M.  Kundt.  G.  Meslin. 


Du  BOIS  et  RUBENS.  —  Ueber  ein  Brechungsgesetz  fUrdeo  Eintritt  des  Lichtes 
in  absorbirende  Medien  (Sur  la  loi  de  réfraction  de  la  lumière  qui  pénètre  dans 
un  milieu  absorbant);  Wied,  Ann.,  t.  XLVII,  p.  2o3;  1892. 

Dans  un  précédent  travail  déjà  analysé  (^),  ces  physiciens  ont 
cherché  la  relation  qui  existe  entre  l'angle  d'émergence  1  et  l'angle 
à  l'intérieur  l'm.  Us  avaient  considéré  im  comme  une  fonction  uni- 
valente et  impaire  de  i  (^) 

Toutefois  les  calculs  ont  conduit  à  des  valeurs  supérieures 
à  90*^,  ce  qui  indiquerait  une  réflexion  totale  qui,  on  le  sait,  n'existe 
pas. 

Us  pensent  que  l'erreur  consistait  à  dire  que  i  était  entièrement 
déterminé  par  im  sans  ambiguïté. 

La  théorie  de  Lorentz,  qui  ne  prête  pas  aux  mêmes  objections, 
conduit  à  l'équation 


.    sini 
i,„  =  arc  sin  — j- , 


qui  se  met  sous  la  forme 


ifn  =  arc  cosy  L  -+-  /L*-i-  ^*/iJ  cosec*  /, 

en  posant  L  =  ^[(/«J  —  ^*'')coséc^i  —  i]. 

Si  g  tend  vers  zéro,  on  retrouve  la  loi  des  milieux  transparents 

i„^  =  arc  coséc(/io  coséce). 

Pour  représenter  les  résultats,  ils  portent  i  en  abscisses  et  i^  en 
ordonnées;  la  bissectrice  des  axes  correspond  à  la  valeur  i  de  l'ir 
dice  et  partage  le  plan  en  deux  régions,  telles  que,  lorsqu'une 


(»)  Journal  de  Physique,  a*  série,  t.  X,  p.  535,  537,  1891;  3*  série,  t.  I,p.  493 
et  494,  189a;  3*  série,  t.  VII,  p.  256;  1888. 

(•)  Journal  de  Physique,  a*  séiie,  t.  X,  p.  535;  1891. 

(>)  On  a  mis  les  mêmes  notations  que  dans  le  Mémoire  précédent  où  Ton  voit, 
en  s'y  reportant,  la  signification  de  A,  D,  /i^,  g  et  n'  (Note  du  traducteur). 


a3a  GLAN. 


courbe  passe  d^unc  région  dans  Tautre,  Tindice  passe  par  TunUé 
et  il  n'y  a  pas  de  déviation;  c'est  ce  qui  se  produit  non  seulement 
pour  i  =  o,  mais  aussi  pour  la  valeur 


lin^, 


i  =  arc  smi/  1-4-        «      » 


Donc,  pour  les  métaux  dont  l'indice  est  inférieur  à  i ,  il  y  a  deux 
incidences  sous  lesquelles  la  déviation  est  nulle;  l'une  est  l'inci- 
dence normale,  l'autre  est 

Pour  le  cuivre 6^->9 

»         argent 71 

»  or 76 

C'est  précisément  ce  qu'a  constaté  M.  Shea  pour  le  cuivre  sous 
l'incidence  de  63**  (changement  de  signe  signalé  dans  l'analyse  du 
Mémoire  précédent). 

En  terminant,  les  auteurs  ont  tracé  les  courbes  que  Ton  ob- 
tiendrait si  la  loi  des  sinus  était  vraie;  la  différence  qui  met  en 
évidence  l'influence  de  l'absorption  est  surtout  considérable 
lorsque  l'indice  est  faible  (Au,  Ag,  Cu),  pour  les  autres  corps 
l'influence  est  beaucoup  moindre  (Co,  Ni,  Fe);  aussi  les  auteurs 
maintiennent-ils  pour  ces  métaux  les  conclusions  qu'ils  avaient 
énoncées.  Georges  Meslin. 


V.  GLAN.  —  Zur  absolulen  Phasenânderung  des  Liclites  durch  Reflexion  (Sur  le 
changement  de  phase  produit  par  la  réflexion);  Wied.  Ann,,  t.  XLVII,  p.  263; 
189?. 

L'auteur  reprend  la  méthode  qu'il  a  déjà  indiquée  en  1879  (*) 
pour  mesurer  à  l'aide  des  anneaux  de  Newton  le  changement  de 
phase  produit  par  la  réflexion,  dans  le  cas  de  la  lumière  polarisée 
perpendiculairement  au  plan  d'incidence.  11  rappelle  d'abord  les 
résultats  qu'il  a  obtenus  autrefois. 


(«)  \oir  Journal  de  Physique,  2*  série,  l.   IX,  p.  100;  1880,  pour  le  dispositif 
et  les  notations. 


CHANGEMENT  DE  PHASE  PAR  LA  RÉFLEXION.         233 

Retard  évalué 

en 
fractions  de  X. 

Rouge.  RIeii. 

Diamant o,  52a  » 

Fer  oligiste o,544  o,583 

Fuchsine o,5o?.  o,83i 

Acier 0,620  0,64 1 

Argent 0,667  ** 

11  remarque  ensuite  que  le  relard  ne  varie  pas  toujours  dans  le 
sens  de  l'absorption  :  ainsi  dans  la  fuchsine  le  retard  augmente 
régulièrement  du  rouge  au  bleu,  tandis  que  Tabsorption  est 
maximum  dans  le  vert;  aussi  il  pense  qu'indépendamment  de 
rabsorption,  Tazimut  principal,  qui  varie  aussi  en  sens  contraire 
(le  A,  peut  avoir  une  influence,  si  bien  que  des  corps  transparents 
pourront  produire  un  retard  appréciable  si  l'azimut  principal  est 
suffisamment  grand. 

Or,  pour  tous  les  corps  transparents  qu*il  a  déjà  examinés,  les 
plus  grandes  valeurs  de  l'azimut  principal  se  présentent  pour  le 
quartz  et  pour  le  diamant,  pour  lesquels  la  tangente  de  Tangle  est 
0,0102  et  0,0190  d'après  les  mesures  de  Jamin. 

Pour  le  spath  perpendiculaire  à  l'axe,  on  a  une  valeur  triple, 
0,0591;  c'est  ce  qui  l'a  engagé  à  expérimenter  sur  ce  corps. 

En  appelant  *^  la  difl*érence  des  retards  correspondant  aux  deux 
réflexions  spath-air  et  air-verre,  on  a 

/  =  '!'  — ?  =  (î  —  3t)X, 

ou  a  =  -r 

Les  mesures  faites  sous  l'incidence  de  21*^48',  pour  A  =  633l*l*, 
donnent  pour  y^  et,  par  conséquent,  potir  ^  (car  o  est  négligeable) 

(o,5Î9ifco,oo7)A. 

Comme  vérification,  il  a  étudié  le  retard  produit  par  le  quartz 
sur  lequel  il  avait  opéré  antérieurement. 

11  termine  en  parlant  de  l'influence  du  polissage  de  la  surface 
par  le  colcothar,  la  potée  d'étain  ou  la  craie  et  il  conclut  que  la 
cause  de  cette  influence  est  encore  à  trouver. 

Georges  Mesli^i. 


234    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

C0KPTB8  nnïïs  au  siânis  n  vttàsiam  ses  sgoeigis, 

T.  CXIII;  1891. 

J.  BOUSSINESQ.  —  Sur  la  manière  dont  les  vitesses,  dans  un  tube  cylindrique 
de  section  circulaire,  évasé  à  son  entrée,  se  distribuent  depuis  cette  entrée 
jusqu'aux  endroits  où  se  trouve  établi  un  régime  uniforme,  p.  g. 

Supposons  rentrée  du  lube  assez  évasée  pour  que  les  vitesses  u 
(lu  fluide  soient  parallèles  entre  elles  et  égales  à  leur  moyenne  U, 
dans  la  première  section  de  la  partie  cylindrique.  Quand  on 
s'éloigne  d'amont  en  aval,  les  vitesses  tendent  vers  un  régime  uni- 
forme où  l'on  a 


«=o  =  a(.-^,)=2(l-v), 


/*  désignant  dans  une  forme  circulaire  de  rayon  R  la  distance  à 
l'axe,  et  t  le  rapport  ^-  Pour  passer  du  premier  mode  de  distri- 
bution au  second,  il  faut  ajouter  à  o  une  fonction  ir,  à  déterminer, 
telle  que  '^  -+-  71  =  i  à  l'entrée  du  tube,  et  tî  =  o  dans  la  région 
où  le  régime  uniforme  est  établi. 

Le  calcul  conduit  M.  Boussinesq  à  celte  conclusion  que,  pour 
les  valeurs  notables  de  la  distance  x  à  la  section  initiale,  la  fonc- 
tion 7:  prend  la  forme 

-  IILL      /  ri  \ 


E.  MERC  VDIER.  —  Sur  la  détermination  des  constantes  et  du  coefficient 

d'élasticité  de  l'acier-nickel,  p.  33. 

Dans  des  Notes  précédentes,  M.  Mercadier  a  indiqué  une  mé- 
thode pour  déterminer  le  rapport  -  des  constantes  de  Lamé  pour 

un  corps  solide  sonore  et  par  suite  son  coefficient  d'élasticité  dyna- 
mique, en  se  fondant  sur  la  théorie  des  vibrations  des  disques 
circulaires  de  KirchhofT.  Il  avait  trouvé  que  pour  des  aciers  très 

différents  le  rapport-  ne  varie  que  de  5  pour  100  de  sa  valeur 

moyenne,  et  que  le  coefficient  d'élasticité  dynamique  varie  à  peine 
de  I  pour  loo,  le  rapport  du  coefficient  d'élasticité  dynamique 


COMPTES  RENDUS  DE  LâGADËMIE  DES  SCIENCES.    tzSS 

aucoerOcienl  statique  était  en  moyenne  de  i,o35.  Ces  aciers  con- 
tenaient à  peine  i  pour  loo  de  substances  étrangères  au  fer. 

L^auteur  a  repris  cette  étude  pour  des  disques  d^acier-nickel 
provenant  des  usines  du  Grcusot,  et  contenant  les  uns  5,55,  les 
autres  a5,oi  pour  loo  de  nickel.  Tandis  que  les  premiers  disques 
sont  très  éloignés  de  Tisotropie,  les  autres  en  ont  été  trouvés  très 

voisins,  le  rapport  -  étant  voisin  de  l'unité.  Le  coefficient  d'élas- 

licite  dynamique  s'abaisse  en  même  temps  d'environ  lo  pour  loo 
de  sa  valeur.  Enfin  le  rapport  du  coefficient  dynamique  au  coeffi- 
cient statique  s'accroît  el  prend  les  valeurs  1,17  et  i,54. 

J.  BOUSSINESQ.  —  Calcul  de  la  moindre  longueur  que  doit  avoir  un  tube  cir- 
culaire évasé  à  son  entrée,  pour  qu'un  régime  sensiblement  uniforme  s'y  éta- 
blisse, et  de  la  dépense  de  charge  qu'y  entraîne  l'établissement  de  ce  régime, 

P-  49- 

Pour  que  l'écart  des  vitesses  sur  celles  qui  conviennent  à  l'uni- 
formité ne  dépasse  pas  0,01,  il  faut  que  la  longueur  L  satisfasse 

à  la  condition 

L  >  200000  R*U. 

Une  première  approximation  donne  pour  la  dépense  de  charge 

due  à  l'établissement  du  réffime  uniforme  la  valeur  —  •  La  seconde 

approximation  augmente  celle  quantité  d'environ  la  pour  100. 


S. -P.  L.VNGLEY.  —  Recherches  expérimentales  aérodynamiques 

et  données  d'expérience,  p.  59. 

Celte  Noie  résume  un  Mémoire  dans  lequel  l'auteur  a  cherché 
à  établir  qu'avec  des  moteurs  du  poids  de  ceux  que  l'on  construit 
actuellement,  nous  possédons  la  force  nécessaire  pour  soutenir 
dans  l'air  des  corps  très  lourds  avec  un  mouvement  rapide,  el  que 
pour  un  plan  mobile  de  dimensions  el  de  poids  délerminés  sou- 
tenu dans  un  vol  horizontal,  la  force  nécessaire  pour  le  soutenir 
diminue  à  mesure  que  la  vitesse  croît.  Les  expériences  ont  été 
faites  avec  une  machine  à  bras  tournants,  de  20"  de  diamètre, 
mus  par  une  machine  à  vapeur  de  10  chevaux.  Un  plan  horizontal 
1900  fois  plus  dense  que  l'air  a  employé  pour  tomber  de  i ",2a  des 
temps  de  chute  croissant  de  o',  43  à  2% 00,  quand  la  vitesse  hori- 


u3G    COMPTES  RENDUS  DE  L'ÂCÂDËMIE  DES  SCIENCES. 

/.ontale  croissait  de  o"  à  20".  Ce  temps  s'accroît  de  plus  en  plus 
rapidement,  quand  la  vitesse  horizontale  croît.  Si  le  plan  est  incliné 
et  surchargé  d'un  poids,  il  faut  pour  le  faire  progresser  horizon- 
talement une  vitesse  d'autant  plus  grande  et  une  dépense  de  tra- 
vail d'autant  plus  petite  que  l'inclinaison  est  plus  faible.  Le  poids 
qu'on  peut  faire  progresser  avec  un  travail  donné  par  seconde  va 
en  même  temps  en  croissant. 

L'auteur  conclut  que  le  poids  d'un  appareil  composé  de  plans 
et  d'un  moteur  peut  élrc  soutenu  dans  le  vol  à  grande  vitesse  par 
des  moteurs  aussi  légers  que  ceux  que  l'on  construit  actuellement. 

MASSIN.  —  Sur  des  mesures  de  capacité,  de  self-induction  et  d'induction 
mutuelle,  effectuées  sur  des  lignes  aériennes,  p.  68. 

Ces  mesures  exigent  que  les  conducteurs  expérimentés  ne 
soient  pas  dans  le  voisinage  des  (ils  qui  travaillent,  ni  dans  le 
voisinage  de  fils  induits  par  ceux  qui  travaillent.  On  a  opéré  sur 
deux  groupes  de  deux  fils  de  fer  distants  de  o"*,4o  l'un  de  l'autre 
et  de  i^^5o  du  sol,  et  d'une  épaisseur  de  3"".  Ces  lignes  avaient 
respectivement  ï8*^"  et  5o''"*  de  longueur.  On  a  étudié  également 
une  troisième  ligne  de  5o''"  en  fils  de  cuivre  de  2"*™,  5,  distants  de 
o™,5o  et  placés  à  5"*,5o  du  sol. 

La  capacité  a  été  mesurée  par  comparaison  avec  un  condensa- 
teur, en  faisant  passer  la  décharge  à  travers  un  galvanomètre.  La 
capacité  kilométrique  par  rapport  au  sol  s'est  trouvée,  pour  les 
trois  lignes,  comprise  entre  0,0092  et  0,00g-  microfarad.  La  ca- 
pacité de  l'ensemble  des  fils  a  été  de  o,  o  1 65  et  o,  0070  microfarad. 

Les  coefficients  kilométriques  de  self-induction  mesurés  parla 
méthode  de  M.  Vaschy  ont  été  de  0,0121  et  0,0 129  pour  les  lignes 
de  fer,  et  de  0,0026  pour  la  ligne  de  cuivre.  La  perméabilité  du 
fer  employé  serait  en  conséquence  environ  100. 

Le  coefficient  d'induction  mutuelle  de  deux  fils  aurait  été  de 
o,oo32  sur  la  première  ligne.  L'auteur  reconnaît  que  ce  chiffre  est 
incertain. 

II.  BAZIN.  —  Expériences  sur  les  déversoirs  (nappes  noyées  en  dessous),  p.  121. 

La  nappe  déversante  peut  affecter  la  forme  adhérente  ou  la 
forme  noyée  en  dessous.  Dans  ce  dernier  cas,  le  coefficient  m  de 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.    287 

la  forme 

Q  =  mlhsj'igh 

peut  dépendre  à  la  fois  de  la  charge  h  au-dessus  do  la  crcte  du  dé- 
versoir et  de  la  hauteur  h\  de  cette  crête  au-dessus  du  niveau 
d^aval.  Cette  dernière  dépendance  n'a  pas  lieu  pour  h^  >>  /t,  et 
c^est  ce  cas  simple  qui  est  Tohjet  de  la  Note.  Désignons  par  m^  le 
même  coefficient  pour  une  nappe  libre  qui  aurait  même  charge  h 
et  même  hauteur  je?  du  déversoir  au-dessus  du  fond  du  canal.  En 

représentant  —,  —  i    par  les  ordonnées  d'une  courbe   dont  les 

abscisses  sont  —9  on  obtient  une  courbe  voisine  d'une  hyperbole. 

En  mesurant  les  pressions  sous  la  nappe  à  l'aide  d'un  mano- 
mètre plongeant  dans  le  remous  au-dessous  de  la  nappe,  on  a  pu 
établir  la  relation 

— ;  =  o ,  8t"2  h-  o  ,  I  32  7-  • 
tn  h 

Pour  —  compris  entre  0,4  et  1,0,  on  a  sensiblement 

//im'=  o,*225. 

I).  IIUKMUZESCU.  —  Vibration  d'un  fil  traversé  par  un  courant  électrique 

continu,  p.  ia5. 

Un  fil  métallique  fin,  tendu  entre  deux  supports,  vibre  sous 
rinduence  d'un  courant  continu  qui  le  traverse.  Ces  vibrations 
dépendent  de  la  dilTérence  des  températures  du  fil  et  du  milieu 
ambiant.  Les  vibrations  sont  d'autant  plus  rapides  que  le  fil  est 
plus  fin.  On  obtient  un  mouvement  régulier,  en  mettant  le  fil  dans 
un  lube  de  verre,  à  l'abri  de  l'agitation  de  l'air. 

LABATLT.  —  L'absorption  et  la  Photographie  des  couleurs,  p.  136. 

Quand  on  soumet,  par  la  méthode  de  M.  Lippmann,  une  pelli- 
cule transparente  non  colorée  à  l'impression  du  spectre,  cette  im- 
pression est  très  lenle  à  se  produire.  Quand,  au  contraire,  cette 
pellicule  est  teintée  au  moyen  de  matières  colorantes  à  bandes 
d'absorption  nettes,  l'impression  est  rapide,  et  l'on  obtient  des 
bandes  colorées.  Si  Ton  interpose  sur  le  trajet  de  la  lumière  une 


a38    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

pellicule  plus  forlemenl  teintée  de  la  même  substance  absor- 
bante, il  n'y  a  plus  d^impression.  Les  radiations  absorbées  sont 
donc  celles  qui  produisent  l'impression.  On  obtiendra  donc  sans 
écran  l'impression  d'une  radiation  donnée,  en  choisissant  une 
plaque  sensible  absorbant  cette  radiation.  Ainsi  une  pellicule 
teinte  de  vert  Victoria  absorbe  le  rouge  orangé,  et  donne  cette 
couleur  après  impression,  quand  on  regarde  par  réflexion  sur 
la  face  de  la  pellicule  qui  était  en  contact  avec  le  bain  de  mer- 
cure. On  s'explique  ce  résultat  en  admettant  que  la  réduction  ait 
lieu  aux  ventres  de  vibration.  Ces  plans  étant  distants  de  la  sur- 
face d'un  nombre  impair  de  quarts  de  longueur  d'onde,  la  lumière 
qui  s'y  réfléchit  est  concordante,  d'après  la  théorie  des  anneaux 
colorés  avec  celle  qui  se  réfléchit  sur  la  surface  extérieure  de  la 
pellicule. 

Quand  on  regarde  par  réflexion  sur  la  face  en  contact  avec  le 
verre,  on  observe  la  couleur  complémentaire  de  la  précédente, 
c'est-à-dire  la  couleur  propre  de  la  substance  absorbante,  le  vert 
dans  le  cas  précédemment  cité,  comme  si  la  lumière  blanche  avait 
fixé  la  couleur  de  la  pellicule.  Tout  se  passe  comme  si  la  surface 
pellicule-verre  était  un  ventre  de  vibration,  l'épaisseur  de  la  pelli- 
cule étant  assimilable  à  la  longueur  d'un  tuyau  fermé. 

A.  CHARPENTIER.  —  Oscillations  rétiniennes,  p.  147. 
MASCART.  —  Sur  le  retard  des  impressions  lumineuses,  p.  180. 

M.  Charpentier  a  observé  que  si  l'on  fait  tourner  assez  lente- 
ment un  disque  noir  sur  lequel  on  a  fixé  un  secteur  blanc,  en 
tenant  le  regard  immobile  au  centre  du  disque,  le  côté  du  secteur 
blanc  qui  pénètre  le  premier  sur  le  fond  noir  présente  une  bande 
blanche  suivie  d'une  bande  noire  estompée  sur  les  bords.  Ces 
bandes  sont  d'une  étendue  telle  qu'elles  mettent  un  temps  con- 
stant à  passer  devant  un  point  de  la  rétine,  quelle  que  soit  la  vi- 
tesse. L'auteur  attribue  cet  effet  à  une  réaction  de  la  rétine  contre 
l'excitation  lumineuse.  Dans  l'obscurité  complète,  une  excitation 
lumineuse  instantanée  paraît  dédoublée  par  celte  disparition 
intermédiaire.  La  première  bande  noire  de  l'expérience  citée  plus 
haut  serait  suivie  d'une  série  d'autres  moins  marquées  et  régu- 
lièrement espacées. 


BULLETIN  BlBLIOGRAPlilQUE.  289 

En  faisant  tourner  un  disque  noir  portant  un  petit  secteur 
blanc  de  1°  à  2"^,  on  obtient  une  image  persistante  d'une  certaine 
largeur,  sur  laquelle  se  détachent  une  série  de  zones  sombres 
d'autant  plus  rapprochées  que  le  disque  est  plus  voisin  de  Tœil  et 
que  son  mouvement  est  plus  rapide.  M.  Charpentier  eiKplique  ce 
résultat,  en  admettant  que  la  réaction  rétinienne  se  propage  avec 
une  vitesse  déterminée  le  long  de  la  rétine. 

M.  Mascart  expose  à  ce  propos  l'observation  suivante,  qu'il  a 
faite  en  voiture  en  regardant  l'image  des  arbres  passer  sur  un 
fond  de  brouillard.  L'objet  sombre  paraît  suivi  d'une  région  ob- 
scure bordée  de  rouge  du  côté  où  la  lumière  reparait.  L'impression 
lumineuse  ne  se  manifeste  donc  qu'avec  un  certain  retard,  et  ce 
retard,  qu'on  peut  évaluer,  d'après  hi  largeur  de  la  bande  sombre, 
à  jj  de  seconde,  serait  plus  faible  pour  le  rouge  que  pour  les 
autres  couleurs  de  ~  de  seconde  environ.  G.  Foussereau. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6*  série,  t.  XXVIII;  avril  1893. 

11.  BoUASSE.  —  Héflexion  et  réfraction  dans  les  milieux  isotropes 
transparents  (seconde  Partie),  p.  433. 

Philosophical  Magazine. 

5»  série,  t.  XXXV;  février  1893. 

W.-E.  SuMPNER.  —  La  diffusion  de  la  lumière  y  p.  81. 

G.  GoRE.  —  Relation  entre  la  force  électromotrice  voltaïque  et  la 
pression  y  p.  97. 

B.  Galitzine.  —  Sur  Vénergie  radiante,  p.  ii3. 

Si».  Umfreville  Pickering.  —  Quelques  expériences  sur  la  diffusion 
des  substances  en  dissolution,  p.  127. 

J.-G.  Mac  Gregor.  —  Action  de  contact  et  conservation  de  l'énergie, 
p.  i3i. 

A. -A.  Campbell  Swi.nton.  —  Expériences  sur  les  décharges  élec- 
triques de  haute  fréquence,  p.  i  {•.>.. 


24o  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Avril  1893.  I 

Cu.  Barton.  —  Sur  les  ondes  sonores  planes  et  sphériques  d*ampli- 
tude  finie,  p.  3 17-333. 

J.-D.  EvERETT.  —  Sur  un  nouveau  foco mètre  pratique,  p.  333-338. 

Bryan.  —  Démonstration  hydrodynamique  des  équations  du  mouve- 
ment d'un  solide  percé  de  trous,  avec  des  applications  au  mouvement 
d'une  carcasse  mince  rigide  dans  un  liquide  circulant,  p.  338-354* 

MiNCHiN.  —  Champ  magnétique  d'un  courant  circulaire,  p.  354-365. 

Shields.  —  Sur  V hydrolyse  dans  les  solutions  salines  aqueuses, 
p.  365-389. 

J011NSTON  Stoney.  —  Une  hypothèse  sur  la  source  possible  de  l'énergie 
exigée  par  la  vie  des  bacilles  et  sur  la  cause  de  la  petitesse  de  leurs 
dimensions,  p.  365-389. 

Wiedemanii't  Aniialeii. 

T.  XLVIII;  n»3;  1898. 

H.  VON  Helmholtz.  —  Théorie  électromagnétique  de  la  dispersion, 
p.  389. 

H.  Leiimann. —  Aimantation  d'anneaux  de  fer  fendus  radialement, 
p.  406. 

E.  IIiRSCii.  —  Influence  de  la  température  sur  la  polarisation  circu- 
laire ferromagnétique,  p.  446. 

E.  LojtfMEL.  —  Représentation  visible  des  lignes  équipotentielles 
dans  des  plaques  traversées  par  un  courant,  p.  462. 

F.  RiciURZ.  —  Théorie  cinétique  des  gaz  poly atomiques,  p.  467. 

K.  Angstroai.  —  Recherches  bolométriques  sur  l'intensité  de  la  ra- 
diation de  gaz  très  raréfiés  sous  l'action  de  la  décharge  électrique, 
p.  493. 

H.  Ruoss.  —  Mesure  des  indices  de  réfraction  des  liquides  par  lu 
méthode  du  miroir,  de  la  lunette  et  de  l'échelle,  p.  53 1. 

P.  Drude.  —  Relation  des  constantes  diélectriques  et  des  indices  île 
réfraction,  p.  536. 

n.-E.-J.-G.  DU  Bois.  —  Polarisation  de  la  lumière  réfractée  par  les 
réseaux,  p.  546. 


SORET.  —  GOND  CCTEBILITÉ  CALORIFIQUE.  lii 

DB  U  GOnVCTlBILITi  GALOBIFiaïïE  DAK8  LES  GUSUIIX; 

Pau  m.  Cil.  SORET  (')■ 

1.  Coefficients  de  conductibilité  intérieure  dans  les  corps 
cristallisés  ('),  —  Considérons  un  mur  indéfini  formé  par  une 
substance  anisotropc.  Nous  n'avons  aucune  raison  d'admeltre  que 
le  flux  lolal  de  chaleur  soil  tJirigé  suivant  la  normale  NN'  aux  sur- 
faces isothermes  {Jîg-   i)',  le  milieu  n'est  pas  en  général  symé- 


trique par  rapport  à  celle  ligne;  il  est  naturel  de  penser  que  sa 
conductibilité  est  variable  d'une  direction  à  l'autre  et  que,  par 
suite,  la  chaleur  passe  plus  facilement  de  la  surface  AB  à  la  sur- 
face A'B'  en  suivant  une  ligne  oblique,  telle  que  NN, .  La  variation 
de  température  suivant  NN'  donne  lieu  à  un  transport  de  chaleur 


(■)  Cet  article  est  eiirait  des  Élémeiili  de  CrUtaUographie  physique,  publiés 
TJcemmEnt  par  M.  Cb.  Sorcl  (p.  483  i  3o'|).  (Paris,  Gautliicr-Villars  cl  Gis; 
GcDire,  Gcorg  Et  C^;  i8g3.) 

(■)  L'applicitioD  de  la  tliiSoric  aux  rrUlaux  possédant  trois  plans  de  symétrie 
rectangulaires  (égalilé  symétrique)  a  clé  Taîlc  par  Duiujiel,  Journal  de  l'École 
Polytechnique,  l.  \III,  p.  SriQ,  i83t:  t.  XI\,  p.  i35;  i»\%.  ~  Journal  de  Liou- 
vilte,  t.  IV,  p.  G3;  i83{).  —  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des 
Sciences,  t.  XXV,  p.  «ÎJ.  870,  1817;  t.  XXVII,  ii(|,  i8ia;  l.  XLIII,  l.  I,  i85fi.  - 
I^  cas  K'-néral  a  cti.'  cnvisagù  par  SroKr.a,  Camb.  and  Dubl.  Math.  J.,  l.  VI, 
p.  aiSj  18S1.  —  I.AMK,  Théorie  de  ta  chaleur,  l'^iris.  iSfti.  —  Minnihkhouh,  Ueber 
Wdrmeleilung  in  Kryitallen.  Tlicsc,  Ciœttiiigcii,  tUfri.  —  flf.  Jahrb.  f.  Min.,  t.  |, 
p.  1;  1886.  —  BouBKLNEBo,  Comptes  rendus  det  séances  de  l'Académie  de» 
Science»,  l.  lAV,  p.  lo.l,  1H67  ;  t.  LXVl,  p.  1  iç)'|  ;  iSfiS.  —  Étude  sur  ta  propa- 
gation de  ta  chaleur  dans  les  milieux  /lomog-è/icj.  Thèse,  Paris,  18G7.  —  Journal 
de  Liouville,  t.  \IV,  p.  163. 

J.  de  Phy*.,  3*  série,  t.  II.  (Jnin  1893.)  rG 


a44  SORET. 

non  seulement  suivant  NN',  mais  aussi  normalement  à  cette  ligne. 
Les  formules  simples  des  corps  isotropes  ne  sont  donc  plus  appli- 
cables, et  nous  devons  considérer  le  flux  F^,  par  exemple,  comme 
dépendant  non  seulement  de  la  variation  de  température  Ux  sui- 
vant l'axe  des  x,  mais  aussi  des  variations  Uy^  Ug  suivant  les  axes 
des^  et  des  z.  La  supposition  la  plus  simple  que  l'on  puisse  fairr 
est  d'admettre  pour  F^,  F^,  F,  des  valeurs  de  la  forme  (•) 

F-^  =  —  (B'tt^H-  X'uy  -h  Dw-), 
F-  ^  -  {C'ujr-h  D'ii>,-4-  A'a,), 

qui  satisfont  à  la  condition  évidente  de  s'annuler  en  même  temps 
que  les  variations  de  température. 

Dans  cette  hjpothùse,  la  conductibilité  du  milieu  cristallisé 
dépendrait  généralement  des  neuf  coefficients  de  conductibilité 
A,  A',  A",  B,  B',  C,  C'y  D,  D'.  C'est  là  une  première  approxima- 
tion qui  est  certainement  permise  si  les  variations  u^^  Uy,  Ug  de 
la  température  par  unité  de  longueur  sont  petites,  mais  qui  peut 
se  trouver  en  défaut  si  la  température  varie  rapidement  d'un  poinl 
à  l'autre. 

12.  Conductibilité  normale,  —  Dans  un  mur  anisotrope  indr- 
fini  tel  que  celui  que  nous  avons  supposé  au  §  1,  dont  les  faces 
AB  et  A'B'  sont  maintenues  à  des  températures  uniformes  u  et  //', 
le  passage  de  la  chaleur  se  fait  partout  de  la  même  manière  et  les 
surfaces  isothermes  sont  des  plans  parallèles  à  AB.  Le  flux  total  F 
est  en  général  dirigé  obliquement  suivant  une  direction  NNj  va- 
riable avec  la  nature  et  l'orientation  du  mur.  F  est  la  quantité  dv 
chaleur  qui  traverse  l'unité  de  surface  d'un  plan  perpendiculaire 
à  NN|.  La  quantité  de  chaleur  qui  traverse  Tunilé  de  surface  du 
plan  AB,  ou  le  flux  normal  au  mur,  est  égale  à  la  projection  V„ 
du  flux  total  F  sur  la  normale  NN'. 

On  peut  démontrer  (^)  :  i°  Que  le  flux  normal  F„  est  propor- 


(')  Stokks,  Camb.  and  Dub!.  Malhem.  J.,  t.  VI,  p.  ai5;  i85i. 

(»)  On  démontre  ces  deux  ihéorènies  en  additionnant  les  formules  du  §  I 
après  les  avoir  multipliées  respectivement  par  les  cosinus  des  angles  a',  P',  f'  que 
NN'  forme  avec  les  axes,  et  en  y  remplaçant  w^,  a^.  m,  par  leurs  valeurs  u^  coso'. 
w^  cosp',  1/^  cosy'. 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  a43 

iionnel  à  la  variation 


U  —  H 
Un  =  : — 


que  la  température  subit  par  unité  de  longueur  dans  la  direc- 
tion de  NN',  de  sorte  que 

*^/i  =  —  '^n  W/j, 

kn  étant  un  certain  coefficient  de  conductibilité  normale; 
*jl^  Que  le  coefficient  kn  varie  pour  un  même  cristal  a^^ec 
V orientation  du  mur^  et  se  trouve  représenté  dans  chaque  posi- 
tion par  V inverse  du  carré  du  rayon  vecteur  mené  suivant  NN' 
iVun  certain  ellipsoïde  {ellipsoïde  inverse  de  conductibilité  nor- 
male). 

3.  Axes  de  conductibilité.  —  Les  axes  principaux  de  cet 
ellipsoïde  sont  appelés  axes  de  conductibilité;  si  on  les  choisit 
pour  axes  de  coordonnées,  les  formules  du  §  1  prennent  la 
forme 

Fx  -=    —    (  Xx  UjC  —    X.  lly   -4-    \y  Uz), 

F,  ^  —  (     X; lijr  -h  Ay Uy  —IxUz), 

F  -  -^  —  (—  ly  Ujc  -  H  Xjr  Uy  -H  k-  Uz  ) 

et  ne  dépendent  plus  que  de  six  coefficients  :  les  trois  conducti^ 
hilités  principales  kx,  Av,  kz  et  les  trois  coefficients  rotationnels 

'»j:,  r^f^  A^. 

L'c(|uation  de  rdlipsoïde  Inverse  est  alors 

kjpX^  -h  kyy^  H-  kz  -'  —  i 

et,  en  appelant  a',  ji',  y'  'c*  angles  compris  entre  la  normale  Nl\' 
au  mur  et  les  axes  de  conductibilité,  le  coefficient  de  conductibi- 
lité normale  est  donné  par  la  formule 

X  „  =  kx  cos'  a'  -i-  ky  cos*  fl'  -t-  /•-  cos'  y- 

4.  Conductibilité  linéaire,  —  On  peut  encore  démontrer  (*)  : 
'**  Que  le  flux  total  F  dirigé  obliquement  suivant  NN|  est  prc- 


(')  On  résout  les  formules  du  §  1  par  rapport  ù  m^.,  m^,  m^,  on  les  additionne 
*prés  les  avoir  respectivement  multipliées  par  les  cosinus  des  angles  x,  ^,  y  que 
le  Qux  V  forme  avec  les  axes,  et  l'on  remplace  F^,  F^,  F,  par  leurs  valeurs  F  cosa, 
Pcosp,  F  00»  y. 


«ili  SORET. 

portionnel  à  la  variation  de  température 


Uf  = 


NN," 


estimée  dans  la  direction  du /lux  lui-même.  Cette  proportion- 
nalité n'a  pas  lieu  pour  les  autres  directions,  sauf  celle  de  la 
normale  NN'  déjà  mentionnée.  On  a  donc,  en  appelant  ki  un 
certain  coefficient  de  conductibilité  linéaire, 

Y^  —  kiui. 

>/'  Le  coefficient  ki  varie  avec  V orientation  du  mur;  pour 
chaque  position  il  est  égal  au  carré  du  rayon  vecteur  mené  dans 
la  direction  NN|  d'un  certain  ellipsoïde  {ellipsoïde  de  conduc- 
tibilité linéaire)  (*)  dont  réqualion,  rapportée  aux  axes  de  con- 
ductibilité, est 

.r^       y2_      £^   ._  (Xja:-t-  Xy7>f-X;^)«  __         XjXj.4- XyXj-F  /«X?  ^ 

les  axes  principaux  de  cet  ellipsoïde,  qui  dépend  non  seulement 
des  conductibilités  principales  kx^  ky^  kz^  mais  aussi  des  coeffi- 
<!ienls  \xi  >-/»  ^z,  ne  coïncident  pas  en  fçénéral  avec  les  axes  de  con- 
ductibilité définis  plus  haut.  Toutes  les  fois  que  les  \  sont  nuls, 
le  coeffîcient  de  conductibilité  linéaire  A*/ est  donné  par  la  formule 

I         cos'a        cos*3        cos*Y 

—   =3 1 ! 1 ». , 

kl  A"jj  ky  kz 

où  a,  p,  Y  sont  les  angles  que  la  direction  NN|  du  flux  total  forme 
ave<!  les  axes  de  conductibilité. 

C'est  le  coeffîcient  de  conductibililé  linéaire  qui  détermine  le 
passage  de  la  chaleur  le  long  d*un  barreau  très  mince  par  rapport 
à  sa  longueur;  dans  ce  cas,  en  effet,  le  flux  total  F  est  obligé  de 
se  propager  dans  la  dircclion  mrme  suivant  laquelle  la  variation 
de  température  est  estimée. 

o.  Ellipsoïde  principal  (-).  —  Si  Ton  échaufle  un  point  O 
dans  rinléricur  du  cristal,  la  chaleur  se  propage  inégalement  dans 


(  '  )  HoussiNEsQ,   Conijffcs  rendus  des  séances  de  r Académie  des  Sciences, 
I.   lAV,  p.   loV.  1SG7. 
V*)  Lamk,  Théorie  de  la  chaleur,  p.  \i.  Paris;  1861. 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  245 

les^diverses  directions,  et  les  surfaces  isothermes  forment  une 
série  d'ellipsoïdes  semblables  qui  ont  leurs  centres  en  O,  et  dont 
les  axes  principaux  coïncident  avec  les  axes  de  conductibilité.  Ces 
ellipsoïdes  sont  représentés  par  Téquation 

^f       y*      -S* 

^  -h  ^-  -+-  T-  =  const. 

KX  Ay  Kz 

On  passe  de  l'un  à  l'autre  en  modifiant  la  valeur  de  la  constante, 
et  celui  de  ces  ellipsoïdes  pour  lequel  le  second  membre  est  égal 
à  l'unité  porte  le  nom  d^ ellipsoïde  principal.  Ses  demi-diamètres 
principaux  sont  égaux  respectivement  aux  racines  carrées  des  con- 
ductibilités principales  k^^  A*^,  A*,. 

6.  Influence  de  la  symétrie  cristalline,  —  Comme  dans  les 
autres  branches  de  la  physique  des  cristaux,  la  symétrie  vient 
modifier  ici  le  phénomène,  et  imposer  aux  coefïicienls  de  con- 
ductibilité certaines  conditions.  Il  est  clair,  par  exemple,  que,  si 
l'axe  des  Z  est  un  axe  de  symétrie  quaternaire,  les  deux  axes  des 
K  et  des  Y  doivent  avoir  identiquement  les  mêmes  propriétés;  la 
composante  F;^  du  flux  de  chaleur,  produit  par  une  chute  de  tem- 
pérature Ux  parallèle  à  l'axe  des  X,  doit  être  égale  à  la  compo- 
sante F^  du  flux  de  chaleur  produit  par  une  chute  de  température 
égale  Uy  parallèle  à  l'axe  des  Y.  Il  faudra  donc  que  l'on  ait,  entre 
autres  conditions,  A-x=  Ar_^  ( *  ). 

Deux  remarques  générales  sont  cependant  nécessaires. 

1°  D'après  les  formules  du  §  1,  si  l'on  change  les  signes  des 
fUj  Uyy  Uzj  les  Fxt  F^,  F^  changent  en  même  temps  de  signe.  En 
d'autres  termes,  les  flux  sont  simplement  renversés  de  sens  et 
restent  les  mêmes  en  grandeur  absolue  si  l'on  renverse  simplement 
le  sens  de  la  chute  de  température.  La  conductibilité  est  la  même 
dans  les  deux  directions  opposées  d'une  même  droite.  Le  cristal 
se  comporte  donc  toujours  à  l'égard  de  ce  phénomène  comme  s'il 
possédait  un  centre  de   symétrie.  Les  types  méroédriques  non 


(•)  On  doit  à  M.  Minnigkrode,  A^.  Jahrb.  /.  Min.,  t.  I,  p.  i;  i886,  la  discus- 
sion complète  de  rinfluence  exercée  par  la  symétrie  de  tous  les  systèmes  holoé- 
driques  et  hémiédriqucs  sur  la  forme  des  équations  de  la  chaleur,  et  la  ciassîG- 
cation  de  ces  systèmes  que  nous  indiquons  dans  les  paragraphes  suivants.  — 
Voyez  aussi  Likbiscu,  Lehrbuch  der  physikalischen  Kristallographie.  Leipzig, 
ïSgi,  p.  139. 


246  SORET. 

centrés  ne  pourront  différer  des  systèmes  dont  ils  dérivent  ^ar 
suppression  du  centre. 

Mais  il  se  peut  que  cette  conclusion  soit  nécessitée  non  par  la 
nature  des  choses,  mais  seulement  par  l'ordre  d'approximation 
auquel  nous  nous  sommes  arrêté  pour  établir  les  formules  du 
§  1.  Il  n'est  pas  impossible,  comme  nous  l'avons  dit;  que  cette 
approximation  ne  soit  insuffisante  dans  certains  cas.  On  pourrait 
alors  observer  une  conductibilité  unilatérale  dans  des  méroèdres 
non  centrés.  Cette  supposition  paraît  d'ailleurs  peu  probable. 

a^  On  admet  le  plus  souvent  que  les  coefficients  rotationnels 
^^x)  V'  ^'^  ^^"^  toujours  nuls,  et  cela  par  suite  de  quelque  cause 
générale  indépendante  de  la  symétrie. 

Dans  ce  qui  suit  (§  7-16),  nous  nous  placerons  d'abord  dans 
cette  supposition,  dont  l'exactitude  ne  saurait  être  prouvée  actuel- 
lement, mais  qui  parait  assez  probable;  elle  introduit  de  grandes 
simplifications,  et  suffit  pour  l'exposé  des  faits  observés  jusqu'ici. 
JNous  résumerons  ensuite  (§  17-19)  les  conséquences  curieuses 
auxquelles  on  est  conduit  lorsqu'on  admet  que  les  coefficients  rota- 
tionnels ne  sont  pas  nuls  en  général  et  ne  disparaissent  que  lorsque 
la  symétrie  cristallographique  l'exige. 

7.  Cas  où  les  coefficients  rotationnels  sont  nuls,  —  Si  les  coeffi- 
cients X;rj  V'  ^-  *^"^  nuls,  l'ellipsoïde  de  conductibilité  linéaire 
du  §  4  se  confond  avec  Tcllipsoïde  principal  du  §  5.  Les  lois  de  la 
propagation  de  la  chaleur  dans  le  cristal  dépendent  uniquement 
de  la  forme  et  de  l'orientation  de  cet  ellipsoïde  :  les  axes  de  con- 
ductibilité sont  parallèles  à  ses  axes  principaux,  et  les  trois  con- 
ductibilités principales  Ar^,  Aj,  kzj  qui  subsistent  seules  dans 
l'expression  des  flux  donnée  au  §  3,  sont  égales  respectivement  aux 
carres  de  ses  demi-diamètres  principaux.  Au  lieu  de  Tellipsoïde 
principal,  il  suffirait  également  de  connaître  l'ellipsoïde  inverse 
du  §2  dont  les  demi-diamètres  principaux  ont  la  môme  orienta- 

,  «         I  I  T 

tion  et  sont  respectivement  eeraux  a  -  -,  -,--.,  -rrr. 

8.  Dans  le  cas,  déjà  considéré  au  §  5,  où  la  chaleur  est  supposée 
se  répandre  tout  autour  d'un  point  échauffé  dans  la  masse  du 
cristal,  le  calcul  montre  que,  lorsque  les  coefficients  rotationnels 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  a47 

$ont  nuls,  les  flux  de  chaleur,  quoique  variant  d*une  direction  à 
Tautre,  se  propagent  toujours,  dans  un  milieu  cristallisé  comme 
dans  un  milieu  isotrope,  en  lignes  droites  à  partir  du  point  échauffé . 

9.  L^ellipsoïde  principal  qui  détermine  la  conductibilité  du 
cristal  dépend  uniquement  de  la  structure  de  celui-ci  et  doit,  par 
conséquent,  être  compatible  avec  la  symétrie. 

Dans  le  système  triclinique,  qui  ne  possède  ni  plans  ni  axes  de 
symétrie,  l'ellipsoïde  principal  peut  donc  avoir  une  forme  et  une 
orientation  quelconques. 

Dans  le  système  clinorhomblquc,  Tun  des  axes  de  conductibi- 
lité coïncide  nécessairement  avec  Taxe  de  symétrie;  les  deux  autres, 
toujours  rectangulaires  entre  eux,  ont  une  orientation  quelconque 
dans  le  plan  de  symétrie. 

Dans  le  système  rhombiquc,  les  axes  de  conductibilité  coïnci- 
dent nécessairement  avec  les  trois  axes  de  symétrie.  L'orientation 
de  l'ellipsoïde  est  déterminée,  mais  sa  forme  peut  varier  d'un 
cristal  à  l'autre,  suivant  les  valeurs  des  conductibilités  principales. 

Dans  les  cristaux  quadratiques  et  hexagonaux,  l'ellipsoïde  prin- 
cipal est  de  révolution  autour  de  l'axe  cristallographique.  Les 
deux  conductibilités  principales  relatives  aux  axes  horizontaux 
sont  égales;  il  n'y  a  plus  que  deux  coefficients  distincts,  A*-  sui- 
vant l'axe,  et  kx  perpendiculairement  à  l'axe. 

Enfin,  dans  les  cristaux  cubiques,  les  trois  conductibilités  prin- 
cipales sont  égales;  il  n'y  a  plus  qu'un  seul  coefficient  :  rellipsoïde 
principal  se  réduit  à  une  sphère  et  tout  se  passe  comme  dans  un 
corps  isotrope. 

10.  Conductibilité  extérieure.  —  Les  résultats  théoriques  que 
nous  venons  de  résumer  ne  peuvent  guère  être  vérifiés  directement 
par  l'expérience.  Nous  n'avons  aucun  moyen  de  suivre  dans  l'in- 
térieur d'un  cristal  le  développement  des  surfaces  isothermes  ou  la 
marche  des  flux  de  chaleur  totaux.  Les  cristaux  sur  lesquels  nous 
pouvons  opérer  sont  toujours  limités  par  des  surfaces  terminales 
en  contact  avec  l'air  ou  avec  un  autre  milieu,  et  tout  ce  que  nous 
pouvons  faire  en  général  c'est  d'étudier  la  distribution  et  la  va- 
riation des  températures  sur  ces  surfaces.  Or,  lorsqu'une  surface 
à  température  u  est  en  contact  avec  un  milieu  à  température  ciq, 


•i48  SOU  ET 

elle  perd,  par  unité  de  surface  el  par  unité  de  temps,  une 
quantité  de  chaleur  qui  peut  être  représentée  en  première  approxi- 
mation par 

/=  A(a  — Mo), 

et  sa  température  dépend  en  chacun  de  ses  points  non  seulement 
des  flux  qu'elle  échange  avec  Tintérieur  du  corps,  mais  aussi  du 
flux  f\  h  est  appelé  coefficient  de  conductibilité  extérieure ^  il 
varie  principalement  avec  Tctat  de  la  surface. 

De  plus,  dans  un  corps  limité,  les  flux  ne  peuvent  pas  se  pro- 
pager librement  comme  dans  un  corps  indéfini,  de  nouvelles  con- 
ditions s'introduisent  qui  peuvent,  suivant  les  cas,  simplifier  ou 
compliquer  le  problème. 

H.  Méthode  expérimentale  de  Senarmont  (*).  —  La  sub- 
stance à  étudier  est  taillée  sous  forme  d^une  lame  mince,  suffi- 
samment étendue  pour  pouvoir  être  considérée  pratiquement 
comme  indéfinie;  elle  est  percée  en  son  milieu  d'un  petit  trou 
qui  permet  de  l'enfiler  sur  une  lige  conique  d'argent;  cette  tige, 
chauflee  à  une  distance  suffisante  de  la  plaque,  apporte  con- 
stamment au  milieu  de  celle-ci  de  la  chaleur  qui  se  répand  tout 
autour  du  pelit  trou.  La  plaque  est  couverte  de  cire  qui  fond 
jusqu'à  une  certaine  limite,  dont  la  forme,  visible  après  le  refroi- 
dissement, montre  comment  la  conductibilité  varie  dans  les 
diverses  direclions. 

On  peut  également  remplacer  la  tige  d'argent  par  un  petit  tube 
où  circule  un  courant  d'air  chaud  ou  de  vapeur,  ou,  comme  l'a  fait 
M.  V.  von  Lang  (^),  par  une  aiguille  échauflee  par  un  courant 
électrique  qui  la  traverse.  Pour  éviter  de  percer  la  lame  à  étudier, 
M.  Jannettaz(^)  applique  simplement  contre  sa  surface  une  petite 
boule  métallique  traversée  par  un  courant  électrique.  On  peut 
aussi  remplacer  la  cire  par  de  la  graisse,  qui  fond  à  une  tempéra- 


(')  De  Senarmont,  Ann.  de  Chini.,  t.  \\I,  p.  4^7,  1847;  t.  XXII,  p.  179; 
t.  XXill,  p.  a:>7,  i848;  l.  XXVIII,  p.  279;  i85o. 

(')  V.  V.  Laxu,  Pogg.  Ann.,  t.  CXXXV,  p.  29:  iSGS. 

(')  E.  Jannettaz,  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences^ 
t.  LXXV,  p.  94o,  io8a,  looi,  1872;  t.  LXXVIII,  p.  4'3,  1202,  1874;  t.  LXXXI, 
p.  1254,  1876;  t.  XCV,  p.  996,  1882;  l.  XCIX,  p.  1019,  i88'i;  l.  CXIV,  p.  i352,  189a. 
—  DuU.  Soc.  géoL,  t.  I,  p.  117,  252,  1878;  t.  II,  p.  264,  1874;  t.  IIÏ,  p.  499i  «875; 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  îi49 

liire  plus  basse,  ou  par  un  enduit  d'iodure  de  cuivre  et  mercure, 
qui  passe  du  rouge  au  brun  vers  70®  (*).  M.  Rontgen  (^)  a  em- 
ployé un  autre  procédé,  qui  consiste  à  produire  un  léger  dépôt 
de  rosée  en  soufflant  sur  la  plaque  bien  nettoyée,  puis  à  la  toucher 
pendant  un  temps  très  court  avec  une  pointe  chauffée.  La  rosée 
s^évapore  tout  autour  de  la  pointe  dans  un  espace  nettement  limité 
à  chaque  instant,  et  Ton  fixe  Timage  en  la  saupoudrant  rapidement 
de  Ijcopode,  qui  n'adhère  qu'aux  points  encore  humides. 

Les  courbes  isothermes  ainsi  obtenues  sont  des  ellipses,  au 
moins  tant  que  la  lame  peut  être  considérée  comme  échauffée  par 
un  seul  point;  les  ellipses  se  réduisent  à  des  cercles  si  la  symétrie 
du  cristal  implique  Tégalité  de  conductibilité  dans  les  diverses 
directions  parallèles  à  la  lame. 

Ainsi  que  Duhamel  (')  Ta  démontré,  ces  ellipses,  lorsque  les 
coefficients  rotationnels  sont  nuls,  sont,  dans  chaque  cas,  sem- 
blables à  l'intersection  de  Tellipsoïde  principal  par  le  plan  de  la 
lame. 

12.  Les  ellipses  sont  orientées  d'une  manière  quelconque  dans 
le  système  triclinique.  Dans  le  prisme  rhomboïdal  oblique  elles 
sont  symétriques  par  rapport  au  plan  de  symétrie  sur  une  lame 
parallèle  à  l'axe,  et  ont  sur  les  autres  faces  une  orientation  non 
assignable  a  priori.  Dans  le  prisme  rhomboïdal  droit  elles  sont 
symétriquement  disposées  sur  les  faces  parallèles  aux  axes  de 
symétrie. 

Dans  les  cristaux  à  un  axe  elles  sont  toujours  symétriques  par 
rapport  à  la  section  principale,  et  se  réduisent  à  des  cercles  sur 
une  face  perpendiculaire  à  l'axe. 

Dans  les  cristaux  cubiques,  enfin,  on  a  des  lignes  isothermes 
circulaires,  quelle  que  soit  la  face  étudiée  (*), 


l.  iV,  p.  116,  553,  1876;  t.  V,  p.  4io,  1877;  l.  VI,  p.  2o3,  1K78;  t.  IX,  p.  196,  1881.   - 
Bull,  Soc,  min.,  t.  I,  p.  19,  1878;  t.  VII,  p.  469,  1884.  —  J.  de  Phys.,  t.  V,  p.  i5o. 
a47, 1876.  —  Ann.  de  Chim.,  t.  XXIX,  p.  5,  1878.  —  Notice  sur  les  travaujc  de 
P.'M.'E.  Jannettaz,  Meulan,  1883. 

(•)  A.-M.  Mayer,  Phily  Afag,,  t.  XLIV,  p.  267;  1872. 

(")  HoNTOEN,  Pogg,  Ann,,  t.  CLÏ,  p.  6o3,   1874.  —  Zeitsch,  f,  Kryst.,  t.  III, 
p.  17;  1879. 

(")  Duhamel,  J.  de  V École  Polyt,,  t.  XIX,  p.  i5j;  i8'|8. 

{*)  La   relation   des   figures   isothermes  avec  la  symétrie  des  cristaux  a  éti' 


a5o  SORET. 

Il  sera  donc  possible,  par  Tétude  d'un  nombre  suffisant  de 
lames  d'orientation  différentes  et  connues,  de  déterminer,  non 
pas  les  dimensions  absolues,  mais  la  forme  et  la  position  de  l'ellip- 
soïde principal.  Les  axes  principaux  de  cet  ellipsoïde  ont  la  di- 
rection des  axes  de  conductibilité  et  sont  proportionnels  aux 
racines  carrées  des  conductibilités  principales,  qui  pourront  être 
mesurées  ainsi  en  valeurs  relatives. 

Ainsi,  dans  le  quartz,  rellipsoïde  est  allongé  suivant  Taxe  prin- 
cipal dans  le  rapport  de  i,3  à  i;  la  conductibilité  suivant  Taxe 
est  à  la  conductibilité  perpendiculairement  à  Taxe  dans  le  rapport 
de  (  1,3)^  à  I,  c'est-à-dire  de  1,69  à  1. 

13.  M.  Jannettaz  a  observé  que,  dans  tous  les  corps  qu^il  a  étu- 
diés, les  axes  de  plus  grande  conductibilité  sont,  pour  autant 
que  la  symétrie  le  permet,  parallèles  aux  clivages  les  plus  faciles. 
Lachaleur  se  propagerait  donc  plus  facilement  dans  les  directions 
suivant  lesquelles  les  molécules  sont  plus  rapprochées. 

D'après  de  Senarmont  (  *  ),  il  n'en  est  pas  de  même  dans  un  corps 
isotrope  soumis  à  une  compression;  la  conductibilité,  étudiée  tou- 
jours par  le  même  procédé  des  courbes  isothermes,  est  dans  ce 
cas  plus  faible  parallèlement  que  perpendiculairement  à  la  com- 
pression. Malleucci  a  observé  l'inverse  dans  le  bismuth. 

D'après  M.  Jannettaz,  il  existerait  aussi  une  relation  entre  la 
conductibilité  et  l'élasticité.  Cet  auteur  a  observé  que,  dans  les 
cristaux  clinorhombiqucs,  la  direction  de  l'élasticité  maximum 
sur  un  disque  dont  on  ébranle  le  centre  est  généralement  parallèle 
à  la  direction  de  plus  facile  propagation  de  la  chaleur. 

14.  Mesure  des  conductibilités  normales,  —  Un  second  pro- 
cédé d^étude  consiste  à  réaliser  autant  que  possible  les  conditions 
du  mur  de  Fourier,  dont  nous  avons  parlé  au  §  1.  Si  l'on  a 
une  lame  à  faces  parallèles,  sufilsamment  étendue  pour  que  l'on 


constatée  par  tous  les  auteurs  cités  au  paragraphe  précédent,  par  Senarmont  et 
par  M.  Jannettaz  en  particulier  sur  des  cristaux  naturels  de  tous  les  systèmes, 
par  M.  von  Lang  sur  des  cristaux  artificiels  uniaxes,  par  M.  Pape  sur  le  sulfate  de 
cuivre  triclinique  (Pape,  Wied.  Ann.,  t.  I,  p.  ii6;  1877). 

(*)  De  Senaumont,  Ann.  de  Chim.,  t.  XXiil,  p.  357;  i848.  —  Mattbucci,  ibid., 
t.  XLUI,  p.  469;  i855. 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  aSi 

puisse  négliger  rinfluencede  ses  bords,  dont  les  deux  faces  soient 
maintenues  à  des  températures  diflerentes  et  connues,  et  si  Ton 
mesure  la  quantité  de  chaleur  qui  la  traverse  dans  Tunité  de 
temps  lorsque  le  régime  permanent  est  établi,  cette  quantité  de 
chaleur,  rapportée  à  Tunité  de  surface  de  la  lame,  est  la  compo- 
sante F/,  du  flux  total  estimée  suivant  la  normale  à  la  lame.  La 
formule  du  §  2 

permettra  de  déduire  A„,  et  par  suite  le  rayon  vecteur  correspon- 
dant à  cette  direction  de  l'ellipsoïde  inverse.  L'étude  d*un  nombre 
suffisant  de  lames  d'orientations  connues  et  difi'érentcs  donnera 
donc  la  position,  la  forme  et  les  dimensions  absolues  de  cet 
ellipsoïde,  c'est-à-dire  la  position  des  axes  de  conductibilité,  et 
les  grandeurs  des  conductibilités  principales  kxj  ky,  kt  dans  tous 
les  cas. 

Ces  mesures  présentent  d'assez  grandes  difficultés.  En  premier 
lieu,  les  lames  que  l'on  peut  employer  ne  sont  jamais  bien  éten- 
dues, et  ne  peuvent  être  complètement  assimilées  à  des  murs  indé- 
finis. En  second  lieu,  il  est  très  difficile  de  connaître  exactement  les 
températures  des  deux  surfaces  (  *  ).  Il  semble  qu'en  les  immergeant 
dans  un  liquide  elles  doivent  prendre  la  température  de  ce  liquide  ; 
en  réalité,  lorsqu'il  y  a  un  flux  de  chaleur,  l'équilibre  de  tempé- 
rature ne  peut  pas  s'établir.  La  température  varie  rapidement  el 
d'une  manière  qu'on  ne  peut  déterminer  dans  la  couche  liquide 
très  mince  qui  est  en  contact  immédiat  avec  les  surfaces.  Cette 
erreur  est  surtout  à  craindre  si  le  liquide  n'est  pas  beaucoup 
meilleur  conducteur  que  la  lame.  Enfin  la  mesure  des  quantités 
de  chaleur  qui  passent  est  une  opération  malaisée  et  exigeant  des 
corrections  délicates  (*). 


(•)  Pbclet,  Ann,  de  Chim.f  t.  II,  p.  107;  i84i. 

(*)  Pfafp,  Pogg,  Ann.,  t.  CXIII,  p.  647;  1861.  —  Hopkins,  Phil.  Trans., 
p.  8o5;  1807.  —  Tyndall,  Archives  des  Se.  phys.  et  nat.,  t.  XXII,  p.  a65;  i853. 
—  Herschbl  et  Lebour,  Hep.  Brit.  Assoc.,  p.  aaS;  1873.—  Forbes,  Proc.  roy. 
Soc.  Edinb.,  t.  VIII,  p.  62;  1875.  —  H.  Less,  Ueber  die  Wàrmeleitung  schlecht- 
leiiender  Kôrper.  Thèse,  Berlin,  1878.  —  Lodqe,  Phil.  Mag.,  t.  V,  p.  iio; 
1878,  ont  proposé  pour  l'étude  des  corps  de  faibles  dimensions  divers  procédés, 
dont  les  uns  sont  d'une  interprétation  complexe  et  douteuse,  et  dont  les  autres 
ne  paraissent  pas  avoir  été  appliqués  jusqu'ici  aux  corps  cristallisés. 


'ib2  SORET. 

15.  Expériences  de  M.  Tuchschmid{*).  —  M.  Tuchschmid  a  ap- 
pliqué à  Tétude  du  quartz,  de  la  calcite  et  du  sel  gemme  un  pro- 
cédé imaginé  par  M.  H.-F.  Weber  pour  Tétude  de  la  conductibilité 
des  liquides.  La  lame  à  étudier  est  placée  entre  deux  plaques  de 
cuivre,  et  le  contact  assuré  à  Taide  d'un  peu  de  glycérine.  Lorsque 
le  système  a  pris  la  température  du  laboratoire,  on  refroidit  la 
plaque  de  cuivre  inférieure  avec  de  la  glace  ou  un  courant  d*eau, 
et  l'on  déduit  la  conductibilité  normale  du  refroidissement  du 
disque  supérieur  observé  à  Taide  d'une  soudure  thermo-électrique 
appliquée  en  son  milieu.  Dans  les  expériences  de  M.  Tuclischmid, 
l'influence  des  deux  couches  de  glycérine  n'était  pas  négligeable, 
mais  on  pouvait  l'éliminer  au  moins  partiellement  dans  le  cas  du 
quartz  et  de  la  calcite,  en  supprimant  la  plaque  de  cuivre  infé- 
rieure et  en  refroidissant  directement  la  lame  avec  un  courant 
d'eau. 

Les  résultats  concordent  suffisamment  avec  ceux  que  donne  la 
méthode  de  Senarmont;  le  rapport  des  conductibilités  obtenues 
pour  le  quartz  et  la  calcite,  parallèlement  et  perpendiculairement 
à  l'axe,  est  sensiblement  égal  au  rapport  des  carrés  des  axes  des 
ellipses  isothermes.  De  plus,  la  conductibilité  dans  une  direction 
à  4^°  de  l'axe  se  déduit  bien  des  deux  autres  par  la  considération 
de  l'ellipsoïde  inverse;  on  a  en  eff'et  : 

Conduclibililé  absolue.  Quartz.  Calcile. 

Suivant  l'axe X;  =  ij57()  0,676 

Perpendiculaire  à  Taxe ^.r  =  0,967  0,472 

A  45**  de  l'axe X«=  1,272  o,5i8 

On  en  déduit 

•  =  I  j64  pour  le  quartz,  et  \  ^11  pour  la  calcite, 

tandis  que  les  expériences  de  Senarmont  donnent 

A-- 

TT"  —  *  >%  pour  le  quartz,  et  1,21  pour  la  calcite; 


(  •  )  TucuscHMiD,  Das  innere  Wàrmeleitungs^'ermôgen  von  Quartz,  Kalkspath 

und  Steinsalz.  Thèse,  Zurich,  i883.  —  H.-F.  Weber,  Wied.  Ann.,  t.   X,  p.  io3: 

1880.  —  Une  inélhodc  analogue  a  été  proposée  par  MM.  Thoulkt  et  Laoardk, 

Comptes  rendus  des  séances  de  i' Académie  des  Sciences,  t.  XCIV,  p.  1047;  '^'*' 

-  Ann.  de  Chim.y  t.  WVI,  p.  261  ;  1882. 


CONDUCT(B[L[TIÏ   CALORIFIQUE.  aSS 

et  que  ta  conduclibililé  à  4^°,  calculée  conforméinent  à  la  théorie 
d'après  l'ellipsoïde  inverse,  est  i ,  266  pour  le  quartz  et  o,  5a4  poiir 
la  calcite. 

16.  Expériences  de  M.  Bâckstrôm.  —  M.  Backslruni  (')  a 
appliqué  un  procédé  dû  à  M.  Christiansen  et  permettant  de  com- 
parer entre  elles  les  conductibilités  normales  de  deux  lames.  Ces 
lames  A|,  Aj  {fig-  2)1  taillées   de  manière  à  avoir   les  mêmes 


siirlaces,  et  des  épaisseurs  faibles  mais  d'ailleurs  quelconques  fi 
el^j,  sont  métallisées  et  amalgamées  sur  leurs  faces  opposées,  el 
placées  entre  trots  plaques  de  cuivre  B|,Ba,  lia  un  peu  plus  grandes, 
portant  chacune  une  soudure  lhcrmo-»^lectriquc  S  dans  son  inté- 
rieur. Le  système  est  ensuite  chauffé  par  le  haut  et  refroidi  par  le 
bas  à  l'aide  d'étuves  convenables.  Quand  le  régime  permanent  est 
atteint,  on  peut  admeltre  qu'un  m«^mc  (lux  de  chaleur  traverse 
■  oui  le  système,  et,  connaissant  les  températures  m,,  ii^,  113  des 
trois  plaques  de  cuivre,  on  déduit  te  rapport  des  conduclibililés 
k^  et  k'i  par  la  formule 


*j       \"ii— "1/  t'i 


Ce  procédé,  appliqué  en  même  temps  que  celui  de  Sennrmont 
à  l'étude  de  Votigiste,  a  donné  des  résultats  satisfaisants.  Le  rap- 
port de  la  conductibilité  perpendiculaire  à  l'axe  à  la  conductibilité 
suivant  l'ase  a  été  trouvé  de  1,11  par  la  méthode  de  Christiansen 
rt  de  1,1  a  par  celle  de  Senarmoni. 

En  remplaçant  l'une  des  lames  par  un  corps  isotrope  connu,  on 
pourrait  déternuncr  ainsi  la  conductibilité  absolue. 


(■)  Backsthom,  Ofvfis.  Ak-ait.  .s"loi')l7i(t/»t,  p.  5.'|3;  i8Sa.  -  CniusTîANaiiFf,  H  ied- 
Ann.,  t.  XIV,  p.  uS  ;  1881. 


254  SORET. 

17.  Cas  général  o  à  les  coefficients  rotationnels  ne  seraient  pas 
nuls.  —  11  nous  reste  maintenant  à  voir  ce  qui  se  passerait  si  la 
supposition  que  nous  avons  faite  au  §  6  se  trouvait  inexacte  et  si 
les  coefficients  rotationnels  X^,  X^,  X^,  qui  entrent  dans  les  for- 
mules du  §  3,  pouvaient  avoir  des  valeurs  différentes  de  zéro. 

On  trouve  d'abord  que  ces  coefficients  s'annulent  nécessaire- 
ment par  raison  de  symétrie  : 

1®  Dans  l'holoédrie  et  les  méroédries  rhombiques; 

2^  Dans  les  holoédries  quadratique  et  hexagonale;  dans  les 
méroédries  des  mêmes  systèmes  qui  possèdent  des  plans  de  symé- 
trie parallèles  à  Taxe  principal  ou  des  axes  de  symétrie  perpendi- 
culaires à  Taxe  principal  ; 

'6°  Dans  Tholoédrie  et  dans  les  méroédries  du  système  cubique. 

Dans  ces  trois  groupes,  les  phénomènes  seront  donc  en  tout 
cas  ceux  que  nous  avons  décrits. 

Mais  il  peut  en  être  autrement  dans  les  trois  groupes  suivants. 

18.  Le  cas  général  où  les  neuf  coefficients  de  conductibilité 
sont  distincts  et  quelconques  peut  se  rencontrer  : 

1°  Dans  les  cristaux  holoédriques  et  hcmiédriques  du  système 
Iriclinique.  Trois  de  ces  coefficients,  ainsi  que  nous  Favons  vu  an 
§  3,  disparaissent  quand  le  cristal  est  rapporté  à  ses  axes  de  con- 
ductibilité, et  peuvent  être  regardés  comme  définissant  la  position 
de  ces  axes. 

Les  axes  de  conductibilité  sont  placés  d'une  manière  quelconque 
par  rapport  au  cristal;  l'ellipsoïde  de  conductibilité  linéaire  a  une 
position  quelconque  par  rapport  à  ces  axes.  Tout  ce  que  Ton 
peut  en  dire,  c'est  qu'il  a  un  diamètre  et  le  plan  diamétral  con- 
jugué de  ce  diamètre,  communs  avec  rcllipsoïd«  principal  qu'il 
enveloppe.  Les  deux  ellipsoïdes  coupent  leur  plan  diamétral 
commun  suivant  des  ellipses  semblables  et  scmblablement  placées. 
Si  la  chaleur  se  répand  à  partir  d'un  centre  dans  un  milieu  cristallin 
indéfini,  les  surfaces  isothermes  sont  semblables,  comme  nous 
Tavons  vu,  à  Tellipsoïde  principal;  mais  les  flux  de  chaleur  partant 
du  centre  décrivent  des  spirales  tracées  sur  des  cônes  à  bases 
ellipti(iucs,  avant  le  centre  pour  sommet,  et  pour  axe  le  diamètre 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  ^55 

commun  aux  deux  ellipsoïdes.  Ce  n'est  que  suivant  ce  diamètre 
que  la  propagation  se  fait  en  ligne  droite. 

a"  Dans  le  système  clinorhombiquc;  en  prenant  l'axe  de  symé- 
trie comme  axe  des  j^,  on  doit  avoir,  pour  l'holoédrie  et  pour  les 
hëmiédries,  qui  n'en  diflfèrent  que  par  l'absence  du  centre, 
B  =  B'=  D  =  D'=  o.  Il  reste  cinq  coefficients.  L'un  des  axes  de 
conductibilité  coïncide  avec  l'axe  de  symétrie;  les  deux  autres, 
toujours  rectangulaires  entre  eux,  ont  une  position  quelconque 
dans  le  plan  de  symétrie,  déterminée  par  la  valeur  de  l'un  des 
coefficients. 

L'ellipsoïde  de  conductibilité  linéaire  a  ses  axes  coïncidant 
avec  les  axes  de  conductibilité;  il  coupe  l'axe  de  symétrie  à  la 
même  distance  que  l'ellipsoïde  principal,  qu'il  enveloppe,  et  le 
plan  de  symétrie  suivant  une  ellipse  semblable  et  semblablcment 
placée. 

Les  flux  partant  du  centre  décrivent  des  spirales  tracées  surdos 
cônes  à  base  elliptique  ayant  leur  sommet  au  centre  et  l'axe  de 
symétrie  pour  axe.  Seul  le  flux  qui  suit  ce  dernier  se  propage  en 
ligne  droite. 

3"  Les  coefficients  rotationnels  peuvent  enfin  ne  pas  s'annuler 
dans  les  cristaux  quadratiques  et  hexagonaux  qui  ne  possèdent 
pas  d'axes  binaires  perpendiculaires  à  l'axe  principal,  ni  de  plans 
de  symétrie  passant  par  cet  axe.  Ce  groupe  comprend,  dans  le 
système  quadratique,  l'hémiédrie  pyramidale  et  les  tétartoédrics 
pyramidale  et  sphénoïdale  ;  dans  le  système  hexagonal,  l'hémiédrie 
pyramidale,  les  tétartoédrics  pyramidale,  sphénoïdale  et  rhom- 
boédrique,  et  Togdoédrie. 

L'un  des  axes  de  conductibilité  coïncide  avec  l'axe  principal 
du  cristal.  Pour  les  deux  autres  axes,  on  peut  prendre  deux 
droites  rectangulaires  quelconques,  perpendiculaires  à  l'axe  prin- 
cipal. 

L'axe  principal  étant  pris  comme  axe  des  Z,  on  doit  avoir 

D  =  D'=C  =  G'=o,         A  =  A',        B'  =  — B. 

Il  reste  trois  coefficients  A  ou  A'j-,  A"  ou  A-,  et  B  ou  X^. 

L'ellipsoïde  principal  et  Tellipsoïde  de  conductibilité  linéaire, 
qui  l'enveloppe,  sont  tous  deux  de  révolution  autour  de  l'axe  prin- 
cipal qu'ils  coupent  au  même  point. 


Les  flux  partant  du  ceolre  décrivent  des  spirales  placées  sur  de» 
cHaes  à  hase  circulaire,  ajant  le  centre  pour  sommel  et  l'axe  prin- 
cipal pour  axe.  Ce  n'est  que  dans  la  direction  de  l'axe  principal 
que  le  flux  se  propage  en  ligne  droite. 

19.  L'étude  expérimentale  de  ces  cristaux  pourrait  être  abordée 
de  la  manière  suivante  (*). 

Si  nous  appliquons  d'abord  la  méthode  de  Senarmont,  nous 


observons  que  les  flux  de  chaleur,  dans  le  cas  que  nous  considé. 
rons,  ne  sont  pas  absolument  libres  dans  leur  propagation  :  ils 
sont  forcés  de  rester  presque  complètement  dans  le  plan  de  la 
lame.  Dans  les  cristaux  où  les  flux  ne  se  propagent  généralement 
pas  en  ligne  droite  à  partir  d'un  centre  d'échauffemcnl,  leurs 
trajectoires  seront  modiliées,  et  les  spirales  coniques  du  milieu 
iiidénni  se  réduiront  à  des  spirales  planes  dans  le  cas  d*une  lame 
de  faible  épaisseur. 

D'après  M.  Boussincsq  (^),  les  courbes  isothermes  J  {Jîff-  3) 
sont  dans  tous  les  ca^  des  ellipses  semblables  à  l'intersection  L  de 
l'ellipsoïde  de  condiiclibilité  linéaire  par  le  plan  de  la  lame,  et 
.semblahlemcnt  placées.  Pour  une  même  durée  de  propagation,  le 
rapport  de  sîmililude  varie  avec  l'oricntaLion  de  la  Inmc,  de  telle 
sorte  que  celte  ellipse  soit  constamment  tangente  k  l'intersection  P 
t\v  l'ellipsoïde  principal  qTi'elhs  touche  aux  deux  extrémités  DD 
d'nn  ni(>me  diamètre.  Hxpcriinenlalemcnl,  ce  rapport  de  similîttidi' 
ini|ioi'lc  peu  :  les  dimensions  absolues  de  la  courbe  isotherme  soni 


CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE.  aS; 

trop  variables  avec  les  conditions  de  chaque  essai  pour  pouvoir 
donner  lieu  à  des  mesures  précises.  Ce  que  Ton  peut  déterminer, 
c'est  Torientalion  de  ces  ellipses,  et  le  rapport  de  leurs  axes 
principaux.  On  en  déduira  la  forme  et  la  position  de  l'ellipsoïde 
linéaire. 

Appliquant  ensuite  la  méthode  des  conductibilités  normales^ 
nous  observons  que  l'ellipsoïde  inverse  du  §  2,  qui  s'en  déduit 
dans  tous  les  cas  (§  14),  ne  dépend  aucunement  des  coefficients 
rotationnels  et  donne  directement  la  position  des  axes  de  conduc- 
tibilité et  les  grandeurs  des  conductibilités  principales  A.r,  A'^,  kz- 
On  pourra  donc  en  déduire  l'ellipsoïde  principal  (§  5),  et  sa  com- 
paraison avec  l'ellipsoïde  linéaire  obtenu  parla  méthode  de  Senar- 
mont  permettra  de  déterminer  les  coefficients  \x^  V'  ^«  dans  les 
milieux  non  symétriques,  et  de  reconnaître  si  réellement  ils  sont 
différents  de  zéro.  Il  est  à  remarquer  que  l'ellipsoïde  principal 
étant  connu  de  position,  de  forme  et  de  dimensions  absolues, 
l'ellipsoïde  de  conductibilité  linéaire,  connu  déjà  de  position  et 
de  forme,  et  devant  avoir  un  diamètre  commun  avec  l'ellipsoïde 
principal  (§  18),  se  trouvera  complètement  déterminé.  En  dé- 
duire les  valeurs  des  coefficients  ne  sera  plus  qu'une  question 
d'analjse. 

Ces  mesures  de  conductibilité  normale  présententdonc  un  grand 
intérêt;  malheureusement,  leur  exécution  est  difficile,  et  jusqu'à 
présent  le  contrôle  de  la  théorie,  dont  nous  venons  d'indiquer  la 
possibilité  en  principe,  n*a  pas  été  fait. 

20.  Conductibilité  unilatérale  dans  les  méroèdres  non  cen- 
trés. —  Nous  avons  vu  (§  6)  que  les  formules  admises  au  §  1, 
comme  première  approximation,  impliquent  qu'il  ne  peut  y  avoir 
aucune  différence  de  conductibilité  dans  les  deux  sens  opposés 
d'une  même  droite.  Il  importe  de  vérifier  si  cette  approximation 
est  suffisante. 

MM.  S. -P.  Thompson  et  Lodge  (*)  ont  étudié  les  isothermes 
par  la  méthode  de  Senarmont  sur  des  lames  de  tourmaline  paral- 
lèles à  Taxe.  La  tourmaline  est  hémimorphe  dans  le  système 
hexagonal.  Ils  ont  observé,  au  lieu  des  ellipses  habituelles,  des 


(»)  S.-P.  TiiOMi'SON  et  O.-G.  Lodoe,  Phil.  A/ag.,  l.  VIIT,  p.  i8;  1879. 
J.  de  Phys.,  3'  série,  t.  IL  (Juin  1893.)  i- 


258  SORET.  -  CONDUCTIBILITÉ  CALORIFIQUE. 

courbes  déformées  el  inégalement  aplaties  suivant  l'axe  du  cristal. 
Le  rapport  des  deux  rayons  vecteurs  de  la  courbe,  opposés  Tun  à 
Tautre  dans  la  direction  de  Taxe,  variait  notamment  d'une  expé- 
rience à  l'autre  et  se  Irouvait  en  moyenne  égal  à  i,3. 

Dans  une  seconde  série  d'expériences,  les  mêmes  auteurs 
mastiquaient  une  lame  perpendiculaire  à  l'axe  entre  deux  tubes 
de  verre  placés  dans  le  prolongement  l'un  de  l'autre.  L'inférieur 
était  chauiTé  par  un  courant  de  vapeur  et  le  supérieur  contenait 
du  mercure  et  un  thermomètre;  on  mesurait  le  temps  nécessaire 
pour  élever  d'un  nombre  déterminé  de  degrés  la  température  de 
ce  thermomètre;  puis  on  retournait  l'appareil,  en  mettant  le  mer- 
cure et  le  thermomètre  dans  l'extrémité  qui  était  d'abord  chauffée 
et  réciproquement  :  on  faisait  ainsi  passer  la  chaleur  en  sens  inverse 
à  travers  le  cristal.  Les  résultats,  assez  discordants,  ont  en  moyenne 
donné  une  différence  de  conductibilité  dans  le  même  sens  que  par 
l'autre  méthode. 

D'autre  part,  M.  Stenger(*),  qui  a  étudié  le  même  problème 
par  la  méthode  plus  précise  de  M .  Weber  (§  15),  n'a  pas  pu  trouver 
de  différence  entre  les  conductibilités  opposées  de  la  tourmaline. 
L'étude  des  courbes  isothermes  a  conduit  M.  Jannetlaz  à  la  même 
conclusion. 

NOTE  ADDITIONNELLE. 

I>a  mélhode  indiquée  ci-dessus  (n°  19)  pour  vérifier  expérimentalement 
rexisience  ou  Tabscnce  des  coefficients  rotationnels  est  d'une  application 
difficile  et  douteuse,  puisqu'elle  repose  en  partie  sur  des  mesures  de  con- 
ductibilité normale. 

M.  P.  Curie  a  suggéré  récemment  {Archives  des  Se.  phys.  et  nat., 
t.  XXIX,  p.  353;  1893)  une  autre  voie  consistant  à  transporter  aux  corps 
cristallisés  les  méthodes  expérimentales  utilisées  pour  l'étude  du  phéno- 
mène de  Hall.  Prenant  des  lames  parallélépipédiques  longues  par  rapport 
à  leur  largeur,  et  larges  par  rapport  à  leur  épaisseur,  on  devra  maintenir 
une  différence  de  température  entre  les  extrémités  de  la  longueur  el  étu- 
dier la  direction  des  lignes  isothermes  vers  le  milieu  de  la  lame.  Dans 
certaines  conditions  convenablement  choisies,  Tinclinaison  des  isothermes 
peul  donner  le  rapport  d'un  coefficient  rotationnel  à  un  coefficient  prin- 
cipal. 


(•)  F.  SiKNOER,   Wied.  Ann.,  t.   Wli,  p.  Saa;  1884.  —  Jannettaz,  Comptes 
rendus  des  scances  de  r Académie  des  Sciences,  i.  CXIV,  p.  i3j2;  iSç)!. 


GARBASSO.  —  RÉSONANCE  MULTIPLE.  aSg 

De  notre  côté  nous  avons  fait  l'essai,  avec  diverses  modifications  de 
détail,  des  méthodes  suivantes,  dont  le  principe  est  tout  à  fait  analogue 
(Archives  des  Se,  phys.  et  nat.,  t.  XXL\,  p.  356;  1893)  :  i"  Chauffer  un 
point  du  bord  rectiligne  d'une  lame  mince  perpendiculaire  à  Taxe  rota- 
tionnel; si  les  coefficients  rotationnels  ne  sont  pas  nuls,  l'isolherme  doit 
subir  une  déformation  spiraloïde  et  les  distances  auxquelles  elle  vient  couper 
le  bord  de  la  lame  à  droite  et  à  gauche  du  point  échauffé  ne  sont  pas 
égales.  Les  quelques  essais  que  nous  avons  faits  jusqu'ici  sur  le  gypse  prin- 
cipalement nous  ont  donné  constamment  des  résultats  négatifs.  1'^  Chauffer 
par  le  procédé  de  M.  Jannettaz  un  point  d'une  face  taillée  dans  un  cristal 
indéfini,  parallèlement  à  l'axe  rotationnel;  si  les  coefficients  rotationnels 
ne  sont  pas  nuls,  on  doit  obtenir  des  isothermes  non  symétriques  par  rap- 
port à  celui  de  leurs  diamètres  qui  est  parallèle  à  cet  axe.  Le  fait  que  cette 
déformation  n'a  pas  été  signalée  jusqu'ici  semble  indiquer  que  les  coeffi- 
cients en  question  sont  toujours  nuls  ou  au  moins  très  petits.  Il  convient 
cependant  de  remarquer  que  la  mesure  des  isothermes  n'est  pas  susceptible 
d'une  bien  grande  précision. 


SUR  LE  PHÉNOMÊHE  DE  LA  RÉSONAHGE  HÏÏLTIPLE  ; 

Par  m.  a.  GAKBASSO. 

La  théorie  des  oscillatloDS  électriques,  dans  son  état  actuel, 
prévoit  pour  chaque  excitateur  et  pour  cha(|ue  résonateur  une 
seule  durée  de  vibrations;  en  pratique,  les  choses  se  passent  tout 
autrement,  et  l'on  peut  dire  que,  dans  de  bonnes  conditions,  tout 
résonateur  résonne  avec  tout  excitateur. 

Ainsi  que  dans  la  plus  grande  partie  des  questions  qui  se  rap- 
portent aux  oscillations  électriques,  c'est  encore  Hertz  qui,  dans 
celte  voie,  a  été  le  premier  à  obtenir  quelques  résultats  expéri- 
mentaux (*). 

Ensuite,  le  phénomène  fut  étudié  avec  plus  de  soin  par  Sarazin 
et  de  la  Rive,  de  Genève,  qui  lui  donnèrent  un  nom  (2). 


(')  Voir  la  préface  aux  Untersuchungen  iiber  die  Ansbreitung  der  electrischen 
Kraft,  Entre  autres  choses,  on  y  lit,  p.  17  : 

«  En  employant  des  résonateurs  à  la  rcclierche  des  ondes  dans  l'espace  étroit 
qui  sépare  deux  fils,  j'ai  trouvé  que  j'obtenais  aussi  des  nœuds  distincts  ;iu\ 
extrémités  des  fils,  en  employant  des  résonateurs  beaucoup  trop  petits.  » 

(•)  Archives  de  Genève,  t.  X\III,  p.  ii3;  1890. 


a6o  GÂRBASSO. 

Aucun  doute  ne  peut  s^élever  sur  les  expériences  de  Sarazin  el 
de  la  Rive;  on  doil  plutôt  se  demander  quel  sens  ou  quelle  inter- 
prétation il  faut  leur  donner. 

A  ce  sujet,  il  y  a,  en  substance,  deux  opinions  :  d^une  part, 
Sarazin  et  de  la  Rive  pensent  que  l'excitateur  ne  donne  naissance 
ni  à  une  vibration  unique,  ni  même  à  une  série  d'harmoniques; 
son  spectre  ne  serait  pas  constitué  par  une  ou  plusieurs  lignes 
brillantes  et  éloignées  :  ce  serait  un  spectre  continu  ou  plutôt 
formé  d'une  large  bande  diffuse. 

D'autre  part,  Hertz  et  Poincaré  pensent  que  l'amortissement 
rapide  des  oscillations  dans  l'excitateur  joue  un  rôle  prépondé- 
rant. 

Poincaré  s'exprime  ainsi  (*)  : 

«  Dans  les  vibrations  émises  par  un  excitateur,  deux  choses  sont 
à  considérer,  la  période  et  le  décrément  logarithmique. 

»  Diverses  raisons  me  portent  à  penser  que  ce  décrément  est 
beaucoup  plus  grand  pour  l'excitateur  que  pour  le  résonateur. 

))  L'intensité  des  vibrations  émises  par  Texcitateur  irait  donc 
en  diminuant  très  rapidement,  de  telle  sorte  qu'elles  seraient  de 
durée  très  courte  et  peu  capables  d'interférer. 

»  Il  n'en  serait  pas  de  même  des  vibrations  propres  du  réso- 
nateur. 

»  Qu'arriverait-il  alors?  Le  résonateur  serait  mis  en  train  par 
l'excitateur,  pourvu  que  les  périodes  ne  soient  pas  très  différentes, 
puis  il  continuerait  à  vibrer  après  que  l'excitateur  serait  revenu  an 
repos;  mais  il  vibrerait  alors  avec  sa  période  propre  et  ce  sont 
ces  dernières  vibrations,  d'une  durée  beaucoup  plus  longue  et 
susceptibles  d'interférer,  que  l'on  observerait.  » 

Si  je  ne  me  trompe,  rexpérience  peut  décider  entre  les  deux 
interprétations.  Supposons  que  l'excitateur  produit  une  seule 
espèce  de  radiations. 

Ceci  admis,  si  de  quelque  façon  on  absorbe  les  radiations 
de  cette  longueur  d'onde,  aucune  autre  radialion  ne  devrait 
passer  outre;   mais  si   les   ondes  émises  par  Texcilateur  sont  de 


(')  lï.  PoiNCARK,  Électricité  et  Optique  y  l.  lî,  p.  a'>o. 


RÉSONANCE  MULTIPLE.  261 

(lifTérentes  longueurs  d'onde,  quand  on  en  supprime  une,  il  doil 
en  subsister  quelque  autre.  Or,  pour  Sarazin  et  de  la  Rive,  un 
résonateur  ne  résonne  qu^à  la  condition  que  parmi  les  radiations 
émises  par  l'excitateur  se  trouve  la  longueur  d'onde  particulière 
convenant  au  résonateur;  pour  Hertz  et  Poincaré,  cela  n'est  nul- 
lement nécessaire. 

Il  en  résulte  que  pour  Sarazin  et  de  la  Rive  un  résonateur 
n'absorbe  que  la  partie  de  l'énergie  émise  par  le  primaire  qui 
correspond  à  une  certaine  longueur  d'onde;  pour  Hertz  et  Poin- 
caré, un  résonateur  quelconque  peut  absorber  toute  l'énergie 
émise  par  l'excitateur. 

Plus  clairement,  supposons  qu'un  excitateur  donné  E  soit 
capable  de  faire  agir  deux  résonateurs  A  et  B  de  diverses  pé- 
riodes. 

Sur  le  trajet  des  rayons  électriques  qui  de  E  vont  à  A  et  à  B, 
interposons  plusieurs  résonateurs  tous  égaux  à  A  ;  si  l'explication 
de  Sarazin  et  de  la  Rive  est  exacte,  ces  résonateurs  doivent  affai- 
blir les  étincelles  de  A,  non  celles  de  B;  si,  au  contraire,  l'inter- 
prétation de  Hertz  et  de  Poincaré  est  vraie,  le  mouvement  de 
l'électricité  doit  être  atténué  aussi  bien  dans  B  que  dans  A. 

J'ai  fait  cette  expérience. 

L'excitateur  était  celui  qui  a  été  employé  par  Hertz  dans  ses 
dernières  recherches  et  décrit  par  lui  dans  son  Mémoire  :  Sur 
les  rayons  de  force  électrique  ;  j'ai  fait  usage  du  miroir  para- 
bolique pour  renforcer  et  diriger  les  radiations. 

J'ai  employé  dans  les  premières  expériences  deux  résonateurs  : 
le  premier.  A,  est  un  carré  de  i5*^™  de  côté,  formé  d'un  fil  de 
cuivre  de  o*^'°,25;  la  longueur  d'onde  qui  lui  correspond  détermi- 
née par  l'expérience  des  ondes  stationnaires  est  un  peu  plus  grande 
que  celle  qui  correspond  théoriquement  à  l'excitateur.  Un  autre 
résonateur  B  était  rectilignc,  du  type  de  celui  que  Hertz  décrit 
dans  le  Mémoire  déjà  cité,  mais  plus  petit;  sa  longueur  totale 
était  de  1 6^°*  ;  le  fil  avait  o*^™,  07  de  diamètre  \  Tonde  étant  de  beau- 
coup plus  courte  que  celle  qui  correspond  à  la  vibration  théorique 
de  l'excitateur,  j'ai  ajouté  à  ses  extrémités  deux  petites  boules 
de  laiton  de  o*^",  8  de  diamètre. 

Les  étincelles  étaient  toujours  très  faibles  dans  ce  dernier 
résonateur,  et  je  n'ai  pu  déterminer  expérimentalement  avec  cer- 


262  GARBâSSO. 

titude  sa  longueur  d^onde;  mais  elle  ne  doit  pas  être  éloignée  de 
celle  que  donne  la  théorie,  à  savoir  45*^". 

Dans  les  expériences,  le  résonateur  B  était  muni  d*un  miroir 
parabolique  de  distance  focale  convenable. 

Sur  une  tablette  T,  de  largeur  égale  à  celle  du  miroir  pri- 
maire et  haute  de  i™,  j'ai  disposé  neuf  résonateurs  identiques 
à  A,  trois  par  trois  sur  des  lignes  parallèles  (Jig*  i)* 

Fig.  I. 


J'expérimentais  ainsi  : 

Le  résonateur  Â,  en  action,  avec  son  côté  interrompu  vertical, 
était  tenu  en  avant  du  miroir  à  la  hauteur  de  Tétincelle,  à  environ  2* 
de  distance;  on  interposait  alors  la  tablette  T  avec  les  résonateurs 
prêts  à  agir,  normalement  à  la  direction  du  rayon  de  force  élec- 
trique, comme  le  montre  la  figure;  les  étincelles  de  A  diminuaient 
d^intensité.  En  agissant  sur  des  vis,  on  éloignait  les  pointes  des 
boules  des  résonateurs  sur  T  jusqu'à  inlerromj)re  le  flux  d'élec- 
Iricilc,  et  les  étincelles  de  A  reprenaient  leur  première  vigueur. 

On  peut  faire  Texpérience  d'une  manière  plus  évidente  en  tenant 
le  résonateur  A  incliné  de  façon  que  le  côté  interrompu  fasse  un 
angle  de  60"  avec  la  verticale;  alors  les  étincelles  éclatent  libre- 
ment si  les  résonateurs  T  n'agissent  pas;  dans  le  cas  contraire, 
elles  sont  supprimées. 

On  en  déduit  que  les  résonateurs  semblables  à  A  absorbent 
l'énergie,  quelle  qu'elle  soit,  qui,  émise  par  l'excitateur,  est  pré- 
cisément capable  de  susciter  les  oscillations  de  A. 

Au  résonateur  A  j'ai  substitué  le  résonateur  B;  même  quand  il 
n'y  a  rien  d'interposé  et  que  ce  résonateur  est  placé  à  moins  do 
1"  de  l'excitateur,  les  étincelles  sont  toujours  assez  petites^ 
si  petites  qu'on  ne  les  observe  bien  qu'avec  une  loupe  et  dans  une 
demi-obscurité. 


RÉSONANCE  MULTIPLE.  263 

Eh  bien,  si  l'on  interpose  la  tablelle  T,  il  j  a  peut-être  une 
légère  diminution  de  Pélincelle  deB,  mais  il  n'y  a  absolument  pas 
de  différence  que  les  résonateurs  de  T  soient  ou  non  en  action. 

Il  en  résulte  que  Ténergie  émanée  de  Texcilaleur  qui  se  mani- 
feste par  le  mouvement  de  l'électricité  dans  A  ne  constitue  pas 
toute  l'énergie  correspondant  aux  radiations  de  l'excitateur. 

L'expérience  se  prononce  donc  en  faveur  de  la  manière  de  voir 
de  Sarazin  et  de  la  Rive. 

Pour  avoir  une  idée  de  la  facilité  relative  d'extinction  des  étin- 
celles de  A  et  B,  j'avais  fait  un  réseau  avec  cinq  fils  de  cuivre 
cloués  sur  une  tablette  :  ce  réseau  éteignait  les  étincelles  de  B 
mais  n'altérait  pas  celles  de  A. 

Voyant  que  les  résonateurs  possèdent  ainsi  une  absorption 
élective,  j'ai  été  porté  à  penser  que  les  expériences  de  Hertz  sur 
l'action  des  réseaux  métalliques  ne  sont  que  des  expériences 
d'absorption;  qu'un  réseau  supprime  une  vibration  donnée  parce 
que  chacun  de  ses  fils,  muni  d'une  interruption,  constituerait  un 
résonateur  ayant  une  longueur  d'onde  égale  à  celle  de  la  vibration 
que  le  réseau  absorbe.  J'ai  cherché  à  vérifier  cette  supposition  de 
la  manière  suivante  : 

J'ai  construit  des  réseaux  métalliques,  et,  pour  pouvoir  calculer 
aisément  et  avec  quelque  certitude  leur  durée  propre  de  vibration, 
j'ai  ajouté  à  l'extrémité  de  chaque  fil  des  lames  de  zinc  de  capa- 
cité considérable;  pour  la  commodité  du  calcul  j'ai  donné  à  ces 
lames  la  forme  de  disques. 

Les  réseaux  employés  étaient  au  nombre  de  deux  :  dans  l'un 
d'euxKi,  les  fils  étaient  longs  de  i4*^°*,  épaisdeo*^°*,i4,  les  disques 
avaient  6^"*  de  diamètre*,  dans  l'autre  R2  les  fils  étaient  identiques, 
mais  les  disques  avaient  un  diamètre  trois  fois  plus  faible. 

Dans  l'un  et  dans  l'autre,  les  fils  étaient  distants  de  3^";  les 
disques  étaient  normaux  aux  tablettes  qui  recevaient  le  réseau. 

1^  théorie  donne  pour  R|  une  longueur  d'onde  de  74*^")  pour  Rj, 
43*^"  à  peine. 

J'ai  trouvé  que  R|  supprime  les  étincelles  de  A(*),  tandis  que 


(*)  Naturellement  quand  les  fils  sont  placés  parallèlement  au  côté  de  A  dans 
lequel  est  rinterruption. 


264  GARBASSO.— RESONATEUR  MULTIPLE. 

R2  ne  les  altère  pas  du  tout.  Les  étincelles  de  B  sont  supprimées 
aussi  bien  par  l'un  que  par  Taulre  réseau ,  ce  qui  lient  certaine- 
ment à  la  très  grande  faiblesse  des  étincelles  de  B. 

Il  semble  intéressant  de  reconnaître  si  un  réseau  qui  interrompt 
la  vibration  d'un  résonateur  donné  peut  en  laisser  vibrer  librement 
lin  autre;  l'expérience  sur  Bêlant  incertaine  par  la  raison  qui  a  été 
indiquée,  j'ai  opéré  d*une  autre  manière. 

Au  résonateur  A  j'en  ai  substitué  un  autre  A' circulaire,  de  20*^"* 
de  diamètre. 

Les  étincelles  de  ce  résonateur  A'  sont  beaucoup  moins  vives  que 
celles  de  A,  mais  le  réseau  R|  ne  les  supprime  pas  entièrement. 

Finalement,  j'ai  encore  vérifié  d'une  autre  manière  la  similitude 
d'action  d'un  résoau  cl  d'une  série  de  résonateurs. 

J'ai  pris  un  fil  du  réseau  R|  et  un  du  réseau  R^,  je  les  ai  muni> 
d'une  interruption  avec  pointe  et  boule  (yî^.   2),   formant  ainsi 


j-1 


deux  résonateurs  /•<  et  /•2;  j'ai  trouvé  que  les  étincelles  de  Ti  ne 
sont  pas  influencées  par  la  présence  du  réseau  R^,  et  sont  suppri- 
mées par  le  réseau  R<  ;  mais  si,  rapidement,  on  coupe  par  le  milieu 
tous  les  fils  de  R|,  les  étincelles  de  r^  reparaissent. 

Celte  dernière  expérience  peut  être  considérée  comme  sem- 
blable à  une  de  celles  que  j'ai  décrites  ci-dessus  :  à  la  tablette  T 
est  substitué  le  réseau  R|,  et  au  résonateur  A,  le  résonateur  r|. 

En  outre,  j'ai  vérifié  que  R2  supprime  les  étincelles  de  rj. 

Résumant  les  résultats  que  je  viens  d'exposer,  il  me  semble  pou- 
voir conclure  que  : 

i"  Un  excitateur  émel  des  ondes  de  diverses  longueurs; 

2"  Un  résonateur  absorbe  les  ondes  do  longueur  égale  à  celle> 
<|ui  lui  correspondent  ihéoriquemenl,  et  absorbe  seulemeni 
celles-là  ; 

3"  Un  réseau  n'est  qu'une  série  de  résonateurs  toujours  en 
action;  et  à  ce  titre  il  absorbe  certaines  ondes  et  n'en  absorbe  pas 
certaines  autres. 


CURIE.  -  CONDENSATEURS  A  ANNEAU  DE  GARDE.   ^65 

Le  professeur  Naccari  m*a  fourni  les  moyens  pour  cxéculer  ce 
travail,  et  pendant  son  exécution  m^a  soutenu  par  ses  conseils 
bienveillants;  pour  ces  deux  motifs,  je  lui  exprime  ici  ma  recon- 
naissance. 


8ÏÏB  L'EMPLOI  DES  GONDEHSATEUES  A  AHHEAU  DE  AABDE 
ET  DES  ÉLEGTEOMÈTEES  ABSOLUS  ; 

Par  m.  p.  CURIE. 

Condensateur  à  anneau  de  garde.  —  Nous  nous  sommes 
servis  mon  frère  et  moi,  dans  diverses  recherches,  d'un  conden- 
sateur à  anneau  de  garde,  dans  lequel  on  employait  comme  pla- 
teaux deux  plaques  de  verre  argentées. 

Les  plateaux  PP,  l^'P'  (/ig-  i)  étaient  séparés  par  trois  cales  de 


Fig.  I. 


\AA*VV" 


quartz  q.  L'argenture  de  la  face  intérieure  de  l'un  des  plateaux 
était  divisée  en  une  portion  centrale  (2)  et  un  anneau  de  garde  (3) 
à  l'aide  d'un  trait  circulaire  de  quelques  dixièmes  de  millimètre 
de  large  ss  tracé  dans  l'argenture.  Ce  trait  constituait  le  sillon  de 
l'anneau  de  garde.  L'avantage  de  cet  appareil  est  de  réaliser  d'une 
façon  à  peu  près  parfaite  et  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  faire 
aucune  correction  le  condensateur  théorique  (*). 


(*)  L'axe  optique  des  cales  de  quartz  est  horizontal,  c'est-à-dire  parallèle  aux 
plateaux.  Dans  la  direction  normale  à  Taxe,  la  conductibilité  du  quartz  est  en  elTel 
«'xlrémement  faible,  tandis  que  le  quartz  conduit  presque  aussi  bien  que  le  verrt* 
dans  la  direction  de  Taxe  (J.  Curie,  ^/i/ia/<*5  de  Chimie  et  de  Physique,  1889). 

Nous  employons  cet  appareil  depuis  i883  (voir  J.  Curie,  Comptes  rendus  des 
séances  de  l'Académie  des  Sciences^  1886  et  journal  La  lumière  électrique,  1888). 
M.  Abraham  s'est  servi  récemment  de  cet  instrument  et  a  donné  une  méthode 
très  précise  pour  mesurer  la  dislance  des  plateaux  (  Comptes  rendus  des  séances 
de  IWcadémie  des  Sciences,  189a.  Thèse  à  la  Faculté  des  Sciences). 


266  CURIE. 

Nous  avons  d'abord  employé  cel  inslrumenl  dans  des  recherches 
d'électricité  statique,  en  portant  P  (^fig.  i)  à  un  certain  potentiel  V 
avec  une  pile,  Tanneau  de  garde  étant  à  terre,  et  en  mesurant  la 
(|uantité  d'électricité  nécessaire  pour  maintenir  la  portion  cen- 
trale de  P'  au  potentiel  zéro.  Mais,  dans  ces  conditions,  l'appareil 
est  mal  isolé.  Le  sillon  5,  qui  sépare  l'anneau  de  garde  de  la  por- 
tion centrale  du  plateau  P',  devient  conducteur  sous  l'influence 
de  l'humidité  de  l'air  et  cette  conductibilité  est  généralement 
accompagnée  d'une  petite  force  électromolrice;  enfin  la  conducti- 
bilité du  verre  lui-même  n'est  pas  négligeable  (*). 

Pour  éviter  ces  inconvénients,  nous  avons  employé  le  conden- 
sateur {^fig-  2)  en  chargeant  au  potentiel  Via  portion  centrale  du 
plateau  P',  l'anneau  de  garde  étant  toujours  à  terre,  et  en  mesu- 

Fig.  2. 


rant  l'électricité  qu'il  fallait  fournir  au  plateau  P  pour  qu'il  reste 
au  potentiel  zéro. 

En  vertu  d'un  théorème  connu  d'électricité  statique,  les  quan- 
tités d'électricité  mesurées  sont  les  mêmes  dans  les  deux  modes 
opératoires,  bien  que  dans  le  second  la  distribution  des  lignes  de 
force  soit  très  compliquée  (nous  avons  représenté  d'une  manière 
schématique  sur  \csjlg,  i  et  2  la  disposition  des  lignes  de  force). 

En  opérant  par  la  seconde  méthode,  c'est  le  plateau  P,  très  bien 


(*)  Les  armatures  du  condensateur  communiquant  d*abord  avec  la  terre,  on 
isole  la  portion  centrale  de  P';  on  constate  avec  un  élcclromètre  de  faible  capa- 
cité qu'il  n'y  a  pas  tout  d'abord  de  force  éleclromotrice;  mais  celle-ci  prend 
naissance  lentement.  On  peut  admettre  que  les  deux  portions  d'argenture  du 
plateau  P',  reliées  par  l'humidité  à  la  surface  du  sillon  de  l'anneau  de  garde, 
forment  un  couple.  Ce  couple,  complètement  polarisé  quand  tout  est  relié  à  la 
terre,  se  dépolarisc  lentement  quand  une  des  parties  argentées  est  isolée. 

Ces  causes  de  trouble,  qui  peuvent  avoir  une  influence  appréciable  dans  des 
expériences  d'électricité  statique,  ne  peuvent  évidemment  produire  aucun  effet 
dans  des  expériences  avec  un  galvanomètre.  M.  Abraham  a,  du  reste,  vérifié  par 
expérience  qu'il  en  était  bien  ainsi. 


CONDENSATEURS  A  ANNEAU  DE  GARDE.  167 

isolé  par  les  cales  de  quartz  parallèle,  qui  esl  en  relation  avec  les 
appareils  de  mesure  et  Tinstrument  fonctionne  parfaitement. 

Electromètre  absolu  à  anneau  de  garde.  —  Je  me  suis 
demandé  si  le  même  artifice  pouvait  être  employé  avec  Télcctro- 
mètre  absolu  à  anneau  de  garde,  c'est-à-dire  si  Ton  pouvait  indiflc- 
remment  l'employer  par  la  méthode  ordinaire  ou  bien  charger  la 
portion  centrale  du  plateau  P'  {ftg*  2),  laisser  Tanneau  de  garde 
et  le  plateau  P  en  relation  avec  la  terre  et  mesurer  l'attraction  du 
plateau  P. 

La  pression  électrostatique  étant  proportionnelle  au  carré  de 
la  densité  électrique,  il  semble,  au  premier  abord  que  les  forces 
d'attraction  doivent  être  assez  différentes  dans  les  deux  cas.  On 
parvient  cependant  à  se  rendre  compte  qu'elles  ne  diffèrent  que 
d'une  quantité  extrêmement  petite  lorsque  le  rapport  du  diamètre 
de  la  portion  centrale  du  plateau  P'  à  la  distance  des  plateaux  est 
suflGsamment  grand.  De  plus  le  terme  de  correction  très  petit  qui 
pourrait  être  nécessaire  peut  être  évalué  d'une  façon  rigoureuse 
dans  une  étude  préalable.  Il  suffit,  pour  cela,  de  faire  trois  mesures  : 
la  première  avec  la  portion  centrale  seule  du  plateau  P'  au  poten- 
tiel V,  l'anneau  de  garde  et  le  plateau  P  étant  à  terre  ;  la  deuxième 
avec  tout  le  plateau  P'  au  potentiel  V;  la  troisième  avec  l'anneau 
de  garde  au  potentiel  V,  la  portion  centrale  de  P'  et  le  plateau  P 
étant  à  terre. 

Désignons  par  F|,  F2» /les  forces  d'attraction  obtenues  respec- 
tivement dans  ces  trois  expériences.  Désignons  par  C  la  capacité 
réciproque  (ou  coefficient  d'induction)  entre  le  plateau  P  et  la 
portion  centrale  du  plateau  P';  par  c  la  capacité  réciproque  du 
plateau  P  et  de  l'anneau  de  garde  de  P'^  par  y  la  capacité  réciproque 
entre  la  portion  centrale  et  l'anneau  de  garde  du  plateau  P'.  Dési- 
gnons par  e  la  distance  des  plateaux.  On  a,  en  supposant  que  Ton 
écarte  de  de  les  plateaux  et  en  appliquant  le  principe  de  la  con- 
servation de  l'énergie, 

1       de        -1       de 


Fj-^--V*-^  -- V«^, 


i  V*  —  -  -  V*  ^ 
'À        de        •?.       de 

/  .-=  _  i  V«  ^  —  i  V»  -' 
•^  '1        de        2       de 


-,  ♦ 


268  CURIE, 

d'où 


P.-.P,_,=  .(_1V.^) 


Désignons  par  cp  la  force  que  donnerail  Tallraclion  de  la  portion 
cenlrale  du  plateau  P'  si  rélectromètre  était  employé  par  la  mé- 
thode habituelle  pour  le  même  potentiel  électrique 

Fi-4-Fj— /=acp, 

ce  qui  permet  de  calculer  ^. 

Soit 

o  —  F, 

on  aura 

O--:   F,(H-S) 

et  e  sera  un  coefficient  de  correction  toujours  très  petit  qui  sera 
le  même,  quel  que  soit  le  potentiel,  pour  une  même  distance  des 
plateaux  et  qui  pourra  être  déterminé  d*avance. 

Le  calcul  qui  précède  rend  légitime  le  nouveau  mode  opératoire, 
qui,  au  point  de  vue  pratique,  semble  plus  avantageux  que 
Tancien.  On  pourrait  en  eflTct  employer  les  plateaux  en  verre 
argentés  comme  pour  les  condensateurs,  puisque  les  deux  portions 
conductrices  du  plateau  [^  sont  solidaires.  Le  desideratum  de  la 
théorie  serait  obtenu  d'une  manière  plus  parfaite,  le  sillon  qui 
sépare  ces  deux  portions  argentées  étant  très  étroit  et  ces  deux 
portions  étant  très  exactement  dans  le  même  plan. 

Je  pense  que,  si  l'on  réalisait  cet  instrument,  la  meilleure  dispo- 
sition pour  mesurer  la  force  d'attraction  serait  de  suspendre  le 
plateau  continu  PP  à  l'extrémité  d'une  balance  (*),  le  plateau  PP 
étant  fixe.  Il  faudrait  employer  une  balance  permettant  d'apprécier 
un  déplacement  très  petit  du  plateau.  Les  balances  avec  micro- 
mètre mobile  et  microscope  fixe  conviendraient  pour  cet  usage  (*). 

Enfin,  la  sensibilité  étant  fortement  augmentée  par  la  présence 
du  champ  électrique,  il  faudrait,  pour  que  l'équilibre  fût  stable, 
baisser  le  cenlre  de  gravité  du  fléau  d'une  quantité  qui  dépendrait 


{* )  M.  Baille  a  déjà  fail  usage  de  la  balance  dans  des  mesures  faites  avec  ré- 
lectromètre à  anneau  de  garde  {Journal  de  Physique,  2*  série,  1. 1,  p.  169;  1882). 
(»)  P.  Curie,  Journal  de  Physique,  2*  série,  t.  IX,  p.  i38;  1890. 


CONDENSATEURS  A  ANNEAU  DE  GARDE.      269 

de  rinlensitë  du  champ.  Une  masse  mobile  le  long  de  Taiguillc 
de  la  balance  sérail  fort  utile  pour  obtenir  ce  résultat. 

Ces  diverses  dispositions  rendraient  moins  pénible  Temploi  de 
rélectromètre  absolu  et  les  mesures  faites  avec  une  balance  et  un 
équilibre  stables  seraient  beaucoup  plus  précises  que  celles  faites 
avec  un  ressort. 

Voici  le  résultat  d'un  calcul  numérique  qui  montre  que  les  conditions 
requises  pour  un  bon  fonctionnement  peuvent  être  réalisées  pratiquement. 

Soit  un  électromètre  de  i*'"''  de  surface  de  plateau,  et  supposons  un 
champ  de  aoo  volts  par  millimètre  et  une  distance  de  S"*"  entre  les  plateaux. 

La  balance  employée  aurait  lo**"  de  longueur  de  bras  et  le  micromètre 
serait  à  ao*"  du  couteau  central  ;  on  pourrait  apprécier  au  microscope  jj^  de 
millimètre.  Le  fléau  aurait  une  masse  de  3oo6'^(en  y  comprenant  une  massi» 
de  looS''  mobile  le  long  de  Faiguille). 

On  remarque  d'abord  que  dans  ces  conditions  la  balance  est  folle  tant 
que  le  centre  de  gravité  du  fléau  n'est  pas  plus  bas  que  2*"*",  4  au-dessous 
de  Tarète  du  couteau  central. 

L'attraction  électrique  étant  de  177  dynes,  supposons  que  l'on  veuille 
apprécier  le  -^^  de  milligramme,  il  faudra  pour  cela  baisser  le  centre  dt; 
gravite  du  fléau  jusqu'à   S^^jj. 

Electromètrc  sphèrique,  —  Le  même  principe  peut  servir  à 
transformer  tous  les  instruments  employés  en  électricité  statique. 
Ce  principe  consiste  essentiellement  à  séparer  au  point  de  vue 
du  potentiel  électrique  et  à  rendre  solidaires  au  point  de  vue 
mécanique  certains  conducteurs  qui,  dans  le  fonctionnement  nor- 
mal, étaient  solidaires  au  point  de  vue  du  potentiel  électrique  et 
indépendants  au  point  de  vue  mécanique  et  réciproquement. 

L'électrométre  sphèrique  de  M.  Lippmann  est  particulièrement 
intéressant  à  considérer  avec  ce  nouveau  mode  de  fonctionne- 
ment. Avec  la  nouvelle  disposition,  la  sphère  conductrice  int«'*- 
rieure  {Jig-  3)  serait  simplement  suspendue  sous  le  plateau  d'une» 
balance  parle  fil  métallique  ad,  La  sphère  extérieure  fixe  sérail 
formée  de  deux  hémisphères  métalliques  matériellement  solidaires 
et  réunis  par  une  substance  isolante  tout  le  long  d^un  grand 
cercle  bb.  On  porterait  l'hémisphère  inférieur  au  potentiel  V, 
l'hémisphère  supérieur  étant  mis  à  la  terre,  ainsi  que  toute  la 
sphère  intérieure  et  l'on  mesurerait,  par  une  pesée,  la  force  résul- 
tante des  actions  électriques  sur  la  sphère  intérieure.  Les  lignes 
de  forces  (grossièrement  représentées  Jig.  3)   seraient  réparties 


'iyo 


CURIE. 


d^une  façon  fort  complexe;  cependant  la  force  d'attraction  ver- 
ticale F  est  donnée  par  une  formule  simple  d'une  façon  rigou- 
reuse. Désignons  par  de  un  déplacement  infiniment  petit  de  la 
sphère  intérieure  suivant  la  verticale. 

Soit  C  la  capacité  réciproque  entre  la  moitié  de  la  sphère  exté- 
rieure et  la  sphère  intérieure.  Soit  c  la  capacité  réciproque  des 
deux  moitiés  de  la  sphère  extérieure. 

On  a 


'À       de        •!       de 


Fig.  3. 


Mais,  lorsque  les  deux  sphères  sont  concentriques,  r,  par  raison  de 

de 
symétrie,  passe  par  un  minimum  :  donc  -t-=o  pour  les  deux  sphères 

concentriques  et  il  reste 


r  ^ 


i  y,  dC 
2        de 


.    dC  . 


Pour  avoir  -7-  il  faut  faire  usage  des  images  électriques  en  suivant 

la  niolhode  de  Murpliy.  On  cherche  la  capacilé  C -{- dC  iVuu 
hémisphrrc  lorsque  les  deux  centres  des  deux  sphrres  sont  à  une 
distance  de  infiniment  petite  (la  direction  e  élant  normale  au  plan 
de  séparation  des  deux  hémisphères).  C  est  la  capacité  de  la  moitié 
d'un  hémisphère  du  condensateur  sphérique  lorsque  les  sphères 


CONDENSATEURS  A  ANNEAU  DE  GARDE.  171 

sont  concentriques;  on  a  donc  par  différence  c?G,ccqui  permel  de 

calculer  F.  On  trouve  ainsi,  lorsque,  comme  dans  le  cas  considéré 

plus  haut,  c'est  une  des  moitiés  de  la  sphère  extérieure  qui  est 

portée  au  potentiel  V, 

3  /•  Rï 

R  étant  le  rayon  de  la  sphère  extérieure, 
r  celui  de  la  sphère  intérieure. 

Dans  le  cas  où  la  sphère  intérieure  serait  divisée  au  point  de 
vue  électrique  en  deux  hémisphères  portés  aux  potentiels  zéro  et  V 
et  où  la  sphère  extérieure  serait  au  potentiel  zéro,  on  aurait 

(2)  F=    r  V* 


8       R  — r  R»— /•»' 


ces  deux  formules  diffèrent  de  celle  de  l'électromètre  sphérique 
employé  sous  sa  forme  normale.  On  a,  en  effet,  dans  ce  cas 


V«        R« 

(3)  F=- 


8   (R  — rj« 


Les  formules  (i)  et  (2)  montrent  que,  lorsque  Ton  augmente  le 
rayon  R,  le  rayon  r  restant  constant,  la  force  diminue  plus  vite 
avec  le  nouveau  mode  de  fonctionnement  qu'avec  l'ancien.  Avec 
l'ancien  mode,  la  force  tend  vers  ^  V^  lorsque  R  tend  vers  l'inGni, 
tandis  qu'elle  tend  vers  zéro  avec  la  nouvelle  méthode.  Ceci  pouvait 
se  prévoir  a  priori. 

Au  contraire,  si  (R —  r)  est  petit  par  rapport  à  /*,  les  formules 
(i),  (2),  (3)  donnent  sensiblement  les  mêmes  résultats. 

L'électromètre  sphérique  présente,  à  certains  points  de  vue,  des 
avantages  très  sérieux.  Cet  électromèlre  absolu  serait  peut-être 
le  meilleur,  si  l'on  parvenait  à  surmonter  les  grosses  difficultés 
que  l'on  rencontre  dans  sa  construction.  L'usage  de  cet  instrument 
sera  plus  pratique  en  employant  le  nouveau  mode  opératoire  que 
nous  venons  d'indiquer.  Signalons  en  particulier  que  l'on  pourra 
vérifier  la  coïncidence  des  centres  des  deux  sphères  en  utilisant  les 
phénomènes  électriques,  en  constatant  par  exemple  que  la  force 
agissant  sur  la  sphère  intérieure  est  nulle  lorsque,  celte  sphère 
restant  en  relation  avec  la  terre,  on  porte  toute  la  sphère  extérieure 
à  un  certain  potentiel. 


v}%  TSURUTA. 

■on  stra  u  gulede  be  tipousatioi; 

Par  m.    K.  TSURUTA 
Kigakuski  (de  Tokio). 

Le  calcul  suivant  établit  que  les  mesures  de  M.  Amagat  (  *  )  sont 
en  parfait  accord,  au  moins  dans  une  direction,  avec  celles  (lr> 
MM.  L.  Cailletet  et  E.  Mathias  (>). 

Le  Tableau  cî-joint  est  une  simple  transforma  lion  des  nombres 
donnés  par  M.  Amagat. 

ri  g.  t. 


^=i 


La  formule  d'interpolation  suivante,  qui  donne  p^  a  été  calcuittc 
jjar  la  mctbode  des  moindres  carrés 

p    -  t.1,3   ,   o,«739(   :-o,ou3W'. 


d'où 


''A 


-0,87.1-, 


La  concordance  des  vatciirsdo/»  obscrvt-es  ci  interpolées  jtistilic 
l'emploi  de  la  formule  ci-dessns. 


(  '  )  Joiirnnl  tic  l'Iiytique.  a 
{ '  )  JotiriHit  de  Phytiquc,  : 


CHALEUU  DE  VAPORISATION. 


273 


Les  valeurs  de  la  chaleur  latente  de  vaporisation  L  ont  été  repré- 
sentées  par  une  courbe;  entre  plusieurs  formes  d'interpolation, 
la  suivante  a  été  trouvée  la  meilleure 

L«  =  141 ,215')  (  3i ,  i)  —  0  —  «  ,5yt54  (3i  ,35  —  t*); 

les  valeurs  de  L  calculées  ainsi  sont  dans  Tavant-dernièrc  colonne 
du  Tableau. 

Volome  spccinque 


de  la 

da 

P 

L 

▼apear  tainrèe. 

liquide. 

^  .^ 

dp 

— ^       ^ 

X. 

(T. 

obserfé 
atni 

Inlerpolè. 
alm 

Diff. 

</T 

observe, 
rai 

Interpolé, 
cal 

Dlff. 

. .      0,0010467 

0,0001094 

34,3 

34,30 

0 

o,87'4 

.54,07 

54,11 

-,-<),  04 

lOlOI 

1099 

35,2 

35,18 

—  0,02 

0,896 

53,78 

53,67 

— 0,  i  I 

9709 

1104 

36,1 

36,09 

—0,01 

<>,9'9 

52,89 

53,20 

-1-0 , 3 1 

9i34 

IIJI 

37,0 

•37,02 

-rO,02 

0,942 

52,61 

52,70 

-t-0,09 

9091 

II18 

38,0 

37,9« 

— 0,02 

0,965 

5i,8o 

5?.,  16 

-;-o,3ô 

8773 

II  26 

39,0 

38,  (p 

— o,o5 

0,987 

5 1 ,  o3 

51,59 

H-0,56 

8547 

ii34 

40,0 

39,9'^ 

—  o,o5 

l  ,010 

5o,8o 

50,98 

-+-o,i8 

8264 

ii4i 

4i,o 

40,95 

— o,o5 

i,o33 

5o,o8 

5(),34 

-ho,'*.i\ 

8000 

ii5i 

42,0 

42,02 

i-0,02 

i ,  o55 

49,39 

49,65 

--().a6 

775  j 

1109 

43,1 

43 ,  08 

-0,02 

1,078 

48,74 

48,93 

4-0,19 

7519 

1168 

44, t^ 

44,17 

--o,o3 

i  ,101 

48,11 

48, 16 

4-o,o5 

7299 

"79 

45,3 

4'',  29 

—  0,01 

1,124 

47,4!) 

.47,35 

-0,14 

7042 

1189 

46,4 

46,42 

-1-0,02 

i,i46 

46, 5o 

46,49 

— 0,01 

68o3 

1203 

^17»^ 

47,58 

-i  0,08 

1,169 

45,52 

45,58 

-»-o,oti 

6579 

1216 

4«,7 

48,76 

H-o,o6 

>,Ï92 

44,60 

44, «2 

-ho, 02 

6339 

1228 

5o,o 

49,96 

-  0,04 

l,2l4 

43,38 

/,3,6o 

-hO,22 

6097 

12.14 

5l,2 

51,19 

-  0,01 

1,537 

42,20 

42, 5? 

H-0,32 

588a 

1256 

52,4 

52,43 

-f-o,o3 

I  ,  260 

4i,io 

4i,38 

-f-0,28 

5682 

1272 

53,8 

53,71 

0,09 

1,282 

40,02 

4o,  i6 

-f-0,l4 

5464 

1288 

55,0 

55,01 

-i-0,OI 

i ,  3o5 

38,70 

38,8; 

-r-0,17 

5263 

i3o5 

56,3 

56,42 

-0,  12 

1,328 

37,44 

37, 5(, 

-l-o,o6 

5o'i5 

l324 

57,6 

57,66 

;-0,o6 

i ,  35 1 

35,73 

36,  o3 

-HO, 27 

4807 

i346 

59,0 

59,02 

1-0,02 

1,373 

34,10 

34,4'» 

-r-0,3j 

4608 

i368 

6u,4 

60, 4o 

0 

1,396 

32,56 

32,75 

•+0,19 

4386 

1395 

61,8 

61,81 

-t-o,oi 

ï,4i9 

3o,65 

30,91 

-f-0,26 

4166 

l4'i2 

63,3 

63,24 

—0,06 

i.44« 

•j8,66 

28,90 

-HO, 24 

3968 

1453 

64,7 

64,69 

— 0,0  i 

l  r  W 

26,77 

26,68 

o,<>9 

3759 

1490 

60,2 

66,17 

— o,o3 

1,487 

24,61 

2'|,ao 

— o,4i 

3546 

i53i 

67.7 

67,67 

— o,o3 

i  ,5io 

22,26 

20,39 

H-o,i3 

33oo 

1587 

69,2 

69»'9 

— 0,01 

i,53a 

19,27 

»7'9« 

— «,39 

2994 

1672 

70»7 

70*73 

-t-o,o3 

1,555 

i5,i4 

13,70 

-1,44 

2809 

1742 

71,5 

71,51 

-^o,oI 

1 ,  566 

12,33 

10,90 

-1,43 

255 1 

1862 

72,3 

72,30 

0 

1,578 

7,99 

7,02 

-0,97 

2369 

2016 

72,8 

72*69 

— 0,11 

1,583 

4, «4 

3,75 

—0,37 

2i55 

2i55 

7'-'>9 

72,85 

— o,o5 

1.586 

0 

0 

0 

J.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Juin  1893.) 


iK 


274  ZAMBIASI.  -  POINT  CRITIQUE. 


G.  ZA.MBLVSI.  —  Sul  punio  critico  e  sui  fenomeni  che  lo  accompagnano  (Sur  le 
point  critique  et  les  phénomènes  qui  l'accompagnent);  Atti  délia  H.  Ace.  dei 
Linceij  l.  I,  p.  423-43i;  1892. 

M.  Pellat  formulail  ici-même  (*  ),  à  la  fin  d'un  arlicle  sur  le  point 
critique,  un  appel  à  de  nouvelles  expériences. 

Le  travail  de  M.  Zambiasi  se  présente  comme  une  première  ré- 
ponse à  cet  appel. 

Il  comprend  trois  séries  d'expériences  : 

I"  Application  de  l'expérience  du  tube  en  O  de  Cailletet  et  de 
Collardeau  à  l'élher  ordinaire  ; 

a°  Production  du  phénomène  de  Gagniard  de  Latour  avec  des 
tubes  simples  contenant  diverses  quantités  d'éther; 

3"  Production  du  même  phénomène,  comparativement  sur  deux 
ou  trois  tubes  échauflés  dans  le  même  bain. 

Dans  l'expérience  du  tube  en  O  la  disparition  du  ménisque  eut 
lieu  d  193**.  Les  deux  colonnes  de  mercure  présentaient  alors  une 
diirérence  de  niveau  plus  ou  moins  grande,  suivant  la.  différence 
initiale.  L'égalisation  des  niveaux  de  mercure  eut  lieu  à  196**.  La 
formule  qui  exprime  Téquilibre  des  deux  parties  du  tube  montre 
que  la  marche  de  la  différence  de  niveau  correspond  très  sensible- 
ment à  celle  de  la  différence  entre  la  densité  du  liquide  et  celle  de 
la  vapeur. 

Le  [)liénoniène  de  Cagniard  de  Latour  fut  observé  dans  sept 
tubes  011  les  volumes  du  liquide  et  de  la  vapeur  étaient  à  la  tem- 
pérature de  18", 6  respectivement  dans  les  rapports  suivants  : 

9  7 

-  .. ,     _. . 

10  :) 

Des  rL'Sultals  obtenus,  l'auteur  conclut  que,  pour  que  la  dispa- 
rition du  ménisque  puisse  être  observée  dans  un  tube,  il  faut  que  le 

rapport  —  du  volume  du  liquide  au  volume  de  la  vapeur  à  la  teni- 

pcralure  ordinaire  ne  soit  pas  au-dessous  d'une  limite  inférieure 


1 

•1 

I 

6 

4 

—  > 

r  » 

-  » 

— , 

7  j 

1 

> 

•1 

1 1 

5 

')  Jo'/rna/  de  Physique,   »    série,  t.  I,  p.  iTtw  i8yi. 


ZAMBIASI.  —  POINT  CRITIQUE.  9.75 

comprise  entre 

1  'À 

7     et     - 

ni  au-dessus  d'une  limite  supérieure  comprise  entre 

—     et     7. 

Les  expériences  comparatives  sur  plusieurs  tubes  échaufTés  dans 
le  même  bain  ont  montré  que  la  température  de  disparition  du 
ménisque  n'est  pas  constante  pour  un  même  corps,  mais  dépend 
de  la  quantité  de  ce  corps  qui  est  renfermée  dans  un  volume 
donné.  Dans  un  même  tube,  la  réapparition  fut  constamment  ob- 
servée à  la  même  température  que  la  disparition. 

J.    PJOKCHOJV. 


• 
a.  ZAMBIASI.  —  Il  punto  critico  e  il  fenomenu  di   sparizione   del    mcnisco,  no 
riscaldamento  d'un  liquido  a  volume  constante  (Le  point  critique  et  le  phéno- 
mène de  la  disparition  du  ménisque  dans  TéchaufTement  d'un  liquide  à  volume 
constant);  Atti  délia  Reale  Ace.  dei  Lincei,  t.  II,  p.  21-27;  i8g3. 

Le  fait  établi  par  l'auteur  dans  une  Note  précédente,  savoir,  que 

la  température  te  de  disparition  du  ménisque  n'est  pas  constante 

et  s'élève  lorsque  Ton  diminue  le  rapport  du  volume  initial  du 

liquide  au  volume  de  la  vapeur,  pouvait  être  prévu  d'après  les 

expériences  de  Jaminoùla  dîsj)arition  du  ménisque  était  obtenue 

par  une  compression  à  température  constante.  M.  Âmagata  montré 

le  même  fait,  d'une  manière  encore  plus  précise,  en  produisant 

par  une  lente  augmentation  de  la  compression  de  l'acide  carbonique 

la  disparition  du  ménisque  à  3o",  5o,  alors  que  le  seul  écliauffe- 

ment  produirait  la  disparition  à  31*^,35.  Si  la  température  te  était 

unique,  elle  seraitindépendante  de  la  compression.  Elle  n'augmente 

pas  la  tension,  qui  est  maxima  ;  mais,  en  condensant  la  vapeur,  elle 

augmente  le  volume  et  la  masse  du  liquide,  de  sorte  que  le  rapport 

des  volumes  augmente. 

Les  densités  d  et  cP  et  les  volumes  v  et  v'  du  liquide  et  de  la 
vapeur,  lorsqu'on  écbaufie  une  masse  m  d'un  corps  dans  un  espace 
clos  de  volume  constant  V,  doivent,  h.  toute  température,  satisfaire 


i^e  ZAMBIASI.  -  POINT  CRITIQUE, 

aux  équations 


vd-^  v' d!  --  m. 

PH-P'    -  V. 

On  a  donc 

V        m  —  V/f 

v''~  \d—m 

En  discutant  cette  expression,  l'auteur  montre  que  la  dispari- 
lion  du  ménisque  a  lieu  au  point  critique,  si  V  est  le  volume  cri- 
tique de  la  masse  sur  laquelle  on  opère. 

Si  une  masse  d'un  corps  est  soumise  à  un  échauQement  graduel 
dans  un  volume  voisin  de  son  volume  critique,  mais  un  peu  infé- 
rieur, elle  arrivera  successivement  à  un  état  où  aura  lieu  la  dispa- 
rition du  ménisque,  à  un  état  où  sa  pression  sera  égale  à  la  pression 
critique,  à  un  état  où  sa  température  sera  égale  à  la  température 
critique;  enfin  à  un  état  franchement  gazeux.  A  partir  du  moment 
de  la  disparition  du  ménisque,  il  n'y  a  plus  indépendance  entre  la 
pression  et  la  masse.  Entre  ce  moment  et  celui  où  il  atteint  la  tem- 
pérature critique,  le  corps  est  dans  un  état  qui  ne  correspond  ni  à 
une  masse  de  gaz  ni  à  une  masse  de  vapeur  et  de  liquide  juxta- 
posés. On  peut  le  concevoir  comme  un  mélange  ou  une  dissolution 
des  deux  sortes  de  malière. 

Si  le  volume  constant  dans  lequel  est  enfermée  la  masse  consi- 
dérée est  égal  à  son  volume  critique  V,  la  disparition  du  ménisque, 
le  rétablissement  du  niveau  du  mercure  dans  les  tubes  en  O,  la 
pression  et  la  température  critique  doivent  être  réalisés  simulta- 
nément. 

Pour  être  certain  d'avoir  amené  un  corps  à  l'état  critique,  il 
faut  constater  qu'il  présente  simultanément  deux  éléments  carac- 
téristiques de  cet  état.  La  disparition  du  ménisque  et  le  rétablisse- 
ment du  niveau  dans  les  tubes  capillaires,  envisagés  isolément, 
ne  sont  pas  des  indices  suffisants,  car  ils  peuvent  avoir  lieu  en 
dehors  de  l'état  critique.  Par  contre,  l'égalité  des  densités  ou  des 
volumes  spécifiques  du  liquide  et  de  la  vapeur  serait  une  donnée 
suffisante  parce  qu'elle  équivaut  à  deux  éléments  critiques. 

En  définitive,  pour  que  la  méthode  de  réchauffement  d'un  corps 
à  volume  constant  offre  des  indices  certains  de  l'état  critique  et  y 
conduise  le  corps  à  coup  sûr,  Tauteur  propose  de  la  perfectionner 
en  munissant  le  tube  en  O  d'un  régulateur  des  volumes.  En  modi- 


PUILOSOPHICAL  MAGAZINE.  277 

fiant  convenablement  le  volume,  on  pourra  par  tâtonnements 
arriver  à  obtenir^//  même  moment  la  disparition  du  ménisque  et 
le  rétablissement  du  niveau  du  mercure.  L'espace  occupé  par  le 
corps  sera  alors  le  volume  critique;  d'autre  part,  la  température 
et  la  pression  correspondantes  seront  aussi  celles  du  point  critique. 

J.   PlONCHON. 


PHILOSOPHIGAL    MAGAZINE. 

b*  série,  l.   XXXIII  (i"  semestre  i>^93  ). 

Henry  CREW.  —  Nouvelle  méthode  pour  robtention  d'une  température  constante, 

P-  89-94- 

L'auteur  propose  l'emploi  d'un  courant  électrique,  d'intensité 
constante,  circulant  dans  un  lîl  isolé  et  enroulé  aussi  uniformé- 
ment que  possible  sur  la  surface  entière  de  Tenceinte  à  chauffer. 
Kn  opérant  ainsi  avec  un  tube  de  verre,  contenu  dans  une  enve- 
loppe cylindrique  à  double  paroi  pour  rendre  constante  la  chaleur 
perdue  par  rayonnement  pendant  l'unité  de  temps,  il  est  parvenu 
à  maintenir  constante,  à  moins  de  -^  do  degré  et  pendant  une 
heure,  la  température  de  l'eau  remplissant  le  tube. 

A. -P.  LAURIEL  —  Sur  l'existence  d'une  combinaison  d'or  et  d'étain,  p.  9^-99. 

La  méthode  employée  est  basée  sur  les  faits  suivants  :  deux 
électrodes  métalliques  A  et  B,  plongées  respectivement  dans  une 
dissolution  d'un  sel  de  A  et  dans  une  dissolution  d'un  sel  de  B, 
présentent  une  différence  de  potentiel  parfaitement  déterminée. 
Si  l'on  attache  à  A  un  petit  fragment  du  métal  B,  cette  différence 
devient  sensiblement  nulle  et  il  en  est  de  même  si  l'on  remplace  A 
par  un  alliage  des  deux  métaux  contenant  une  petite  quantité  du 
métal  B  non  combinée.  Quand  on  substitue  à  A  une  combinaison 
de  A  et  B,  la  différence  de  potentiel  prend  une  nouvelle  valeur 
déterminée,  différente  de  celle  que  l'on  avait  avec  le  métal  B.  Il  est 
donc  facile  de  reconnaître,  par  la  mesure  des  différences  de  po- 
tentiel,  si   un  alliage  constitue  une  combinaison  ou  une  simple 


278  PHlLOSOPlilCAL  MAGAZINE. 

dissolution  de  Fun  des  métaux  dans  Tautre  ou  dans  une  combi- 
naison. 

M.  Laurie  a  constaté  ainsi  que  les  alliages  d'étain,  de  zinc,  de 
plomb,  de  cadmium  ne  sont  pas  des  combinaisons;  que  le  cuivre 
donne  avec  Fétain  et  avec  le  zinc  des  combinaisons  définies;  enfin 
que  l'or  et  Tétain  se  combinent  pour  donner  le  composé  AuSn. 

I>.  MENDELÉEFF.  —  Sur  la  variation  de  la  densité  de  l'eau  avec  la  température. 

p.  99-133. 

Malgré  bien  des  tentatives,  la  densité  de  Teau  à  r  n^avait  pu  être 
représentée  par  une  formule  algébrique  applicable  à  un  grand 
intervalle  de  température.  Guidé  par  des  considérations  théo- 
riques, M.  Mendeléeff  est  parvenu  à  la  formule 

'"  (A   -/)(B    -/)C' 

qui  donne,  pour  les  températures  comprises  entre  —  io°et-j-  200**, 
des  nombres  concordant  fort  bien  avec  les  résultats  des  meilleures 
déterminations  expérimentales,  lorsqu'on  prend 

A  =  94, 10,        B=7o3,5i,        C  —  1.90. 

L'auteur  passe  ensuite  à  l'examen  critique  des  expériences 
faites  jusqu'à  ce  jour.  11  montre  que  les  corrections  relatives  à  la 
diminution  du  volume  de  l'eau  sous  l'influence  de  la  pression,  à  la 
variation  de  volume  qu'éprouve  le  récipient  quand  la  pression  et  la 
température  changent,  à  la  mesure  exacte  des  températures,  etc., 
n'ont  jamais  été  faites  simultanément  avec  toute  la  précision 
désirable.  Sa  conclusion  est  que  les  valeurs  des  constantes  don- 
nées ci-dessus  ne  doivent  être  regardées  que  comme  provisoires, 
tant  que  de  nouvelles  expériences  n'auront  pas  été  eflectuées. 

W.-A,  AYRTON  et  T.  MATHER.  —  La  construction  des  résistances  sans  induction. 

p.  186-191. 

Les  résistances  construites  par  les  auteurs  pour  Tétude  des 
courants  intenses  sont  formées  par  une  bande  de  platinoïde  de  6"" 
de  longueur,  4*^™  de  largeur  et  o*^"*,()25,  repliée  sur  elle-même 
(le  manière  à  donner  une  bande  double  de  3™  (|ue  l'on  enroulr 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  279 

ensuite  en  hélice;  une  bande  de  soie  isole  les  deux  moitiés  de  la 
double  bande.  On  voit  que  ces  résistances  ne  diffèrent  des  bobines 
ordinaires  que  par  la  substitution  d^une  bande  mince  au  (il  circu- 
laire. Cette  substitution  a  d'ailleurs  son  importance,  Maxwell 
ayant  montré  que  Tinductance  des  conducteurs  plats  est  moins 
grande,  pour  une  même  résistance,  que  celle  des  conducteurs 
ronds.  Un  autre  avantage  est  le  refroidissement  rapide  qu'éprouve 
un  ruban  par  suite  de  sa  grande  surface  de  contact  avec  Tair  am- 
biant, refroidissement  qui  s'oppose  à  une  variation  sensible  de  la 
température  du  conducteur  échauffé  par  le  passage  du  courant. 

Une  autre  forme  de  résistances  sans  induction  consiste  en  deux 
spirales  de  fil  /i,  11  :  l'une  d'elles,  enroulée  dans  un  certain  sens,  esl 
placée  à  l'intérieur  de  la  seconde,  enroulée  en  sens  inverse  et  de 
plus  grand  diamètre.  Les  extrémités  supérieures  des  deux  spirales 
sont  soudées  ensemble;  il  en  est  de  même  des  extrémités  supé- 
rieures. Avec  ce  mode  d'enroulement,  deux  spires  voisines  sont  à 
des  potentiels  peu  différents  et  l'on  évite  la  perforation  de  l'isolant 
qui  se  produit  quelquefois  avec  l'enroulement  ordinairement 
employé. 

Charles  BURTON.   -  Théorie  concernant  la  constitution  de  la  matière, 

p.  191-204. 

Cette  théorie  repose  sur  l'hypothèse  suivante  :  une  portion  de 
matière  consiste,  non  pas  en  une  portion  d'éther  ou  de  toute  autre 
substance,  mais  en  modifications  de  la  structure  ou  de  l'énergie 
ou  des  autres  qualités  de  Téther,  et,  quand  la  matière  se  meut,  ce 
sont  ces  modifications  qui  se  propagent  d'une  portion  de  l'éther 
à  une  autre. 

Partant  de  cette  hypothèse,  l'auteur  montre  par  le  calcul  que 
certaines  figures  d'équilibre  peuvent  se  déplacer  dans  l'éther  sans 
déformation  et  sans  éprouver  de  résistance.  L'entraînement  de 
l'éther  par  les  corps  matériels  s'explique  alors  facilement. 

H.-L.  CALLKNDAR.     -  Quelques  expériences  faites  a\ec  le  pyroinèlre  à  platine 
sur  le  point  de  fusion  de  Tor  et  de  l'argent,  p.  220-238. 

On  sait  que  M.  Callendar  utilise  la  variation  de  résistance  du 
platine  avec  la  température  pour  la  mesure  des  températures  éle- 


^.8o  PHILOSOPHICAL  MAGAZINE. 

vées  (*).  En  se  servant  d'un  appareil  fondé  sur  celle  propriélé,  il 
a  conslalé  qu'il  étail  suffisammenl  sensible  pour  déceler  la  faible 
varialion  que  produit  l'addilion  d'une  petite  quantité  d'argent  sur 
le  point  de  fusion  de  l'or  pur.  Il  a  reconnu  que  le  point  de  fusion 
de  l'argent  est  considérablement  abaissé  par  l'addition  d'une  très 
petite  quantité  de  plomb  et  que  le  point  de  solidification  de 
l'argent  absolument  pur  dépend  de  la  quantité  d'oxjgène  dissous 
dans  l'argent  fondu. 

Le  calcul  de  la  température  de  fusion  de  l'argent  pur  dans 
l'échelle  centigrade,  au  moyen  de  la  formule  empirique 

f  —  T  =  1 ,75i  T(ioo  —  T)io-*, 

donne  T  =  981",  6  G.  Le  désaccord  de  ce  résultat  avec  ceux  qu'ont 
obtenus  MM.  Deville  et  Troosl  (94^**)  ^l  M.  Violle  (934")  par  des 
méthodes  diflTérenles,  montre  que  la  relation  précédente^  déduite 
de  l'étude  de  la  résistance  du  platine  aux  températures  inférieures 
à  600",  ne  s'applique  pas  aux  températures  plus  élevées. 

James  WALKER.  —  Sur  rinlcnsité  au  foyer  d'un  télescope  quand  l'objectif 
est  recouvert  d'un  écran  percé  d'ouvertures  circulaires,  p.  266-269. 

[^'amplitude  du  déplacement  de  réther  au  foyer  de  l'objectif 
peut  être  représentée  par  la  partie  réelle  d'une  somme  de  termes 
de  la  forme 

•ln->- 

A=   r  f  \'??*pdpd^, 

a 

OÙ  /•  est  le  rayon  de  l'une  des  ouvertures,  a  la  distance  de  son  centre 
à  celui  de  l'écran,  pi  et  p^  satisfaisant  à  l'équation 

p* —  2a p  cosO  -+-  a* —  r'  =  o 

«le  celle  ouverture.  En  développant  e'PP*,  on  arrive  à  trouver 

A  =  'ï:[co-f-r,(£p)-;-Ct(«p  )*-+-...]. 

L'intensité  qui  est  proportionnelle  au  carré  du  diaphragme  est 
donc  proportionnelle  au  carré  du  module  de  cette  quantité;  par 


(')  Journal  de  Physique,  q' série,  t.  \,  p.  5i3;  1H91. 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  iSi 

suite 

I  =  •ir*[cj  -f-(c}  —  •2CiCo)P*-i-(^|      9.r.TCi  —  ic^Cq)^^-]-.  .  .|. 

En  appliquant  cette  formule  aux  écrans  employés  à  l'observa- 
toire de  Greenwich,  M.  Walker  a  trouvé  que  l'intensité  lumineuse 
au  foyer  du  télescope  est  réduite,  par  l'emploi  de  ces  écrans,  au  -^ 
de  ce  qu'elle  est  quand  il  n'y  a  pas  d'écrans. 

W.  LUCAS.  —    Appareil  pour  mettre  en  évidence  les  étincelles  d'un  résonateur 

de  Hertz,  p.  299-301. 

Les  deux  extrémités  du  résonateur  sont  situées  dans  un  tube  de 
verre  au  fond  duquel  se  trouve  de  l'acide  chlorhydrique.  Deux 
électrodes  en  platine  reliées  aux  pôles  d'une  pile  plongent  dans 
cet  acide.  Le  tube  se  trouve  ainsi  rempli  d'un  mélange  de  chlore  et 
d'hydrogène  qui  donne  lieu  à  une  explosion  chaque  fois  qu'une 
étincelle  éclate  entre  les  extrémités  du  résonateur. 

W.  IIILBERT.  —  Sur  un  champ  magnétique  permanent,  p.  3o7-3i4. 

L'auteur  est  parvenu  à  maintenir  constante  l'aimantation  d'un 
barreau  d'acier,  aimanté  depuis  longtemps,  en  le  munissant  de 
pièces  polaires  taillées  de  façon  à  constituer  un  circuit  magnétique 
presque  fermé.  Un  des  modèles  adopté  consiste  en  un  barreau 
de  a*",  5  de  diamètre,  de  6*^™,  4  de  long,  muni,  à  une  extrémité, 
d'un  disque  de  fer  de  lo*""*  de  diamètre  et  i*"*,  5  d'épaisseur  et,  à 
l'autre  extrémité,  d'une  demi-sphère  en  tôle  qui  vient  presque  au 
contact  du  disque.  Le  champ  magnétique  dans  l'espace  annulaire 
séparant  le  disque  de  l'hémisphère  est  resté  parfaitement  con- 
stant pendant  les  sept  mois  qu'ont  duré  les  expériences.  L'auteur 
pense  pouvoir  utiliser  des  appareils  de  ce  genre  comme  étalons 
magnétiques.  Ils  pourraient  servir  à  la  graduation  des  galvano- 
mètres balistiques  par  la  mesure  de  l'impulsion  produite  par  le 
courant  induit  développé  dans  un  circuit  se  mouvant  dans  l'espace 
annulaire,  la  quantité  d'électricité  transportée  parce  courant  étant 
calculée  d'après  la  valeur  du  champ  et  les  dimensions  du  circuit. 


282  PHILOSOPHICAL  MAGAZINE. 

John  TROVVBRIDGE.  —  La  propagation  du  magnétisme  par  ondes,  p.  374-^79. 

La  mélhode  consiste  à  chercher  sMl  existe  des  nœuds  dans  Tai- 
mantation  d\ine  barre  de  fer  soumise  à  l'action  de  deux  bobines 
traversées  par  un  courant  alternatif  dont  la  période  est  de  -^  de 
seconde  environ.  On  peut  déplacer  le  long  de  celte  barre  deux 
petites  bobines  respectivement  reliées  à  deux  téléphones.  Un  fais- 
ceau lumineux  se  réfléchit  successivement  sur  les  membranes  de 
ces  téléphones  qui  sont  disposés  de  manière  que  la  vibration  de 
Tun  produise  un  déplacement  horizontal  du  faisceau  et  celle  de 
l'autre  un  déplacement  vertical  ;  la  vibration  simultanée  des  deux 
membranes  donne  naissance  à  une  des  figures  de  Lissajous.  La 
phase  de  vibration  d^me  membrane  dépendant  de  la  phase  du 
courant  induit  dans  la  petite  bobine  correspondante  et  celle-ci 
de  la  phase  du  mouvement  que  possèdent  les  molécules  de  fer, 
l'ensemble  des  deux  téléphones  permet  de  reconnaître  si  les  mou- 
vements des  molécules  de  deux  portions  de  la  barre  présentent  la 
même  phase  ou  une  différence  de  phase  de  180°. 

L'expérience  montre  que  la  courbe  lumineuse  formée  sur  un 
écran  par  le  rayon  réfléchi  sur  les  membranes  est  une  ellipse  dont 
l'orientation  et  l'excentricité  dépendent  des  positions  des  bobines 
magnétisantes,  du  sens  des  courants  qui  les  traversent  et  des  po- 
sitions des  bobines  d'exploration.  Dans  un  seul  cas,  on  observe 
une  droite  lumineuse  horizontale  ou  verticale  :  c'est  celui  où  l'une 
des  bobines  d'exploration  est  placée  au  milieu  de  l'intervalle  sépa- 
rant les  bobines  magnétisantes,  le  sens  des  courants  dans  ces  bo- 
bines étant  tel  que  les  pôles  de  même  nom  soient  en  regard.  Il  n'\ 
a  donc  que  dans  ce  cas  où  il  y  ait  un  nœud  dans  la  barre  de  fer. 
L'existence  de  ce  nœud  s'expliquant  tout  aussi  bien  par  une  pro- 
pagation du  magnétisme  analogue  à  celle  de  la  chaleur  que  par 
une  propagation  ondulatoire,  l'auteur  rejette  l'hypothèse  de  ce 
dernier  mode  de  propagation. 

Kdward-L.  NICIIOLS  et  Benjamin  W.  SNOW.   -   Note  sur  l'absorption  sélective 
fie  la  lumière  par  le  verre  d'optique  et  le  spath  calcaire,  p.  379-3S2. 

Devant  la  fente  d'un  speclropholomètre  sont  placés  une  len- 
tille de  crown  et  un  prisme  de  Nicol.  La  disposition  expérimen- 


PHILOSOPHICAL  MAGAZINE.  -iSj 

laie  est  telle  qu'il  est  possible  de  comparer  Tintensité  d\in  faisceau 
lumineux  provenant  d'une  lampe  éclairant  l'instrument  et  celle 
d'un  faisceau  venant  de  la  même  lampe  et  ayant  traversé  soit  la 
lentille  seule,  soit  la  lentille  et  le  prisme;  les  réflexions  et  réfrac- 
tions subies  par  les  deux  faisceaux  sont  d'ailleurs  les  mêmes, 
abstraction  faite  de  celles  qui  résultent  du  passage  dans  la  lentille 
ou  dans  leNicol. 

L'intensité  lumineuse  de  la  région  du  spectre  du  second  fais- 
ceau dans  le  voisinage  de  la  raie  D  est  prise  pour  terme  de  compa- 
raison. L'intensité,  dans  la  même  région,  du  spectre  donné  parle 
premier  faisceau  est  prise  pour  unité  dans  la  mesure  des  intensités 
des  autres  régions  de  ce  spectre. 

Les  auteurs  ont  trouvé  que  l'intensité  de  la  lumière  qui  traverse 
la  lentille  de  crown  varie  de  i,o5()  pour  la  longueur  d'onde  oH-^ySS 
à  0,700  pour  la  longueur  d'onde  oH-,  4'-i5  et  que  celle  de  la  lumière 
qui  traverse  le  prisme  varie  entre  1,006  et  o,5oo  entre  les  mêmes 
valeurs  de  la  longueur  d'onde.  Les  courbes  représentant  graphi- 
quement ces  variations  en  fonction  de  la  longueur  d'onde  montrent 
que  l'absorption  du  verre  d'optique  croît  à  peu  près  régulièremenl 
du  rouge  au  violet,  tandis  que  celle  du  spath  conserve  à  peu  près 
les  mêmes  valeurs  du  rouge  au  vert,  puis  augmente  très  rapide- 
ment. 

K.-F.  HERROUN.        Note  sur  les  forces  élcctromolriccs  des  piles  ù  électrode  d'or 

et  à  électrode  de  platine,  p.  5i6-52i. 

Une  opinion  très  répandue  est  que,  dans  une  pile  de  ce  genre, 
Télectrode  d'or  est  l'électrode  négative.  Cette  opinion  résulte  sans 
doute  du  fait  que  For  est  attaqué  plus  facilement  que  le  platine 
par  les  agents  chimiques,  car  la  considération  des  quantités  de 
chaleur  dégagées  dans  les  actions  chimiques  conduirait  à  une  opi- 
nion contraire,  la  chaleur  de  formation  du  chlorure  d'or  étant, 
d'après  les  mesures  de  ïhomsen,  près  de  moitié  moindre  que  celle 
de  la  formation  du  chlorure  de  platine. 

Pour  élucider  la  question,  l'auteur  a  comparé  la  force  électro- 
motrice de  piles  à  électrodes  d'or  ou  de  platine  à  celle  d'un  élé- 
ment Latimer  Clark  par  la  méthode  d'opposition  de  Poggendorff. 
La  force   électromotrice  d'une  pile  platine,  chlorure  double  de 


•284  PHILOSOPHICAL  MAGAZINE. 

platine  et  de  sodium,  chlorure  de  zine,  zinc  est  égale  à  i^®*\647 
immédiatement  après  sa  construction,  1^°**,  478  après  cinq  minutes 
de  mise  en  court  circuit  et  à  i^***^,5o7  après  dépolarisation;  la 
moyenne  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  petite  valeur,  qui 
est  i'***^, SaS  d'après  plusieurs  expériences,  diffère  peu  delà  valeur 
théorique.  La  force  électromotrice  d'une  pile  or,  chlorure  d*or, 
chlorure  de  zinc,  zinc  est  égale  à  i  '•**^  855  immédiatement  après  con- 
struction, tombe  à  i'"*%834  après  quelque  temps  de  mise  en  courl 
circuit,  puis  prend  une  valeur  constante  intermédiaire.  Cette  valeur 
est  notablement  différente  de  la  valeur  théorique  2^"***,cï44î  c" 
tout  cas  elle  est  supérieure  à  celle  de  la  pile  à  électrode  de  pla- 
tine. L'or  doit  donc  être  plus  électronégatif  que  le  platine.  L'auteur 
s'en  est  d'ailleurs  assuré  directement  en  constatant  que  l'or  con- 
stitue l'électrode  positive  d'une  pile  formée  par  une  lame  d'or  et  une 
lame  de  platine  plongeant  dans  l'eau  pure  ou  une  dissolution 
chlorhydriquc  très  étendue.  Si  l'on  prend  de  l'acide  concentré,  le 
sens  de  la  différence  de  potentiel  devient  douteux,  fait  que 
M.  Herroun  ne  peut  expliquer. 

C.  LUDEKING.  —  L'action  des  décharges  électriques  sur  les  gaz  et  les  vapeurs. 

p.  Sai-Sag. 

L'auteur  a  cherché  à  reconnaître  si  le  passage  des  décharges  à 
travers  un  gaz  ou  une  vapeur  produit  une  décomposition  électro- 
lytique  de  ces  corps. 

Dans  les  expériences  sur  la  vapeur  d'eau,  celle-ci  arrive  dans  un 
tube  à  électrodes,  muni  à  ses  deux  extrémités  d'un  tube  à  dégage- 
ment. Si  la  décomposition  de  la  vapeur  était  uniquement  due  à  la 
dissociation  par  la  chaleur  de  l'étincelle,  les  gaz  s'échappant  des 
deux  tubes  seraient  formés  de  2^"'  d'hydrogène  et  1^***  d'oxygène. 
Il  en  serait  de  même  dans  le  cas  d'une  décomposition  électroly- 
tique  si  les  décharges  alternatives,  produites  par  une  bobine  d'in- 
duction, transportaient  la  même  quantité  d'électricité  dans  chaque 
sens.  Mais,  la  fermeture  du  courant  inductetir  donnant  un  courant 
induit  d'intensité  différente  de  celle  du  courant  résultant  de  la 
rupture,  on  doit  obtenir  un  mélange  d'hydrogène  et  d'oxygène  en 
toute  autre  proportion  s'il  y  a  réellement  décomposition  électro- 
lytique.  Or,  M.  Ludcking  a  constaté  que  l'un  des  mélanges  con- 
tenait un  excès  d'hydrogène,  l'autre  un  excès  d'oxvgène. 


PIIILOSOPHICAL  MAGAZINE.  283 

En  opérant  sur  l'acide  iodhjdriquc  sec,  il  a  observé  la  formation 
d'un  nuage  de  vapeurs  violeUes  à  chaque  décharge  et  celle  d'un 
dépôt  d'iode  sur  Tune  des  électrodes.  Il  attribue  la  formation  du 
nuage  à  une  dissociation  du  gaz  par  la  chaleur,  le  dépôt  à  une 
décomposition  électrolylique. 

L'auteur  a  également  étudié  l'action  des  décharges  sur  les  hy- 
drocarbures  (gaz  des  marais,  gaz  oléfiant,  gaz  d'éclairage)  et  sur 
les  vapeurs  de  sulfure  de  carbone,  de  chloroforme  et  de  tétrachlo- 
rure de  carbone.  Ces  gaz  et  ces  vapeurs  étaient  contenus  dans 
des  éprouvettes  reposant  sur  le  mercure.  Celui-ci  constituait  l'une 
des  électrodes;  l'autre  était  formée  par  un  fil  de  platine  soudé  à  la 
partie  supérieure  des  éprouvettes.  Un  dépôt  de  charbon  formé  de 
petits  cônes  emboîtés  les  uns  dans  les  autres  se  produisait  tou- 
jours sur  l'un  des  pôles  avec  les  hydrocarbures  ;  cette  constitution 
du  dépôt  exclut  l'idée  d'une  projection  mécanique  du  charbon 
et  M.  Ludeking  l'attribue  à  une  décomposition  électrolylique.  Les 
dépôts  obtenus  avec  tous  les  autres  corps  ne  présentent  pas  cette 
forme  et  paraissent  dus  à  une  dissociation  par  la  chaleur  de  la 
décharge. 

Khkdkrick-T.  TROUTON  cl  W.-E.  LILLY.    -  Méthode  pour  déterminer 
la  capacité  inductive  spécifique  des  diélectriques,  p.  ÔQg-SSa. 

Quand  on  substitue  une  lame  diélectrique  à  la  lame  d'air  d'un 
condensateur  dont  les  armatures  sont  maintenues  à  une  différence 
de  potentiel  constante,  les  charges  des  armatures  croissent  en  va- 
leur absolue  et,  par  suite,  l'énergie  électrique  augmente.  Les  forces 
électriques  accomplissent  donc  un  travail  positif  pendant  cette 
opération;  en  d'autres  termes,  la  lame  diélectrique  est  attirée  entre 
les  armatures.  La  valeur  de  cette  attraction  peut  être  facilement 
obtenue  en  fonction  du  pouvoir  inducteur  spécifique  K  de  la  sub- 
stance; on  trouve 

V»(K-K,)a/ 


F=  - 


8 t:  f  a  -•-  TF-  ù\{a-^  h) 


V  étant  la  différence  de  potentiel  des  armatures,  K|  le  pouvoir 
inducteur  spécifique  de  l'air,  a  l'épaisseur  de  la  lame  diélectrique, 
b  la  distance  des  armatures. 


'i86  PIHLOSOPHICAL  MAGAZINE. 

Les  auteurs  ont  fondé  sur  cette  remarque  une  méthode  pour  la 
détermination  du  pouvoir  inducteur  spécifique  des  diélectriques. 
Pour  rendre  les  mesures  plus  précises,  ils  donnent  à  la  lame  dié- 
lectrique la  forme  d'un  double  secteur  (comme  l'aiguille  d'un  élec- 
tromètre à  quadrants)  et  évaluent,  par  la  torsion  d'un  bifilaire, 
l'attraction  qu'exerce  sur  cette  lame  un  condensateur  plan  dont 
chaque  armature  est  formée  par  deux  secteurs  réunis  par  leurs 
sommets.  La  déviation  ne  dépendant  que  du  carré  de  la  différence 
de  potentiel  des  armatures,  on  peut  charger  celles-ci  avec  une 
source  dont  les  pôles  changent  de  signe  très  rapidement  sans  que 
le  sens  de  la  déviation  varie.  On  peut  donc  obtenir  les  valeurs  du 
pouvoir  inducteur  spécifique  pour  des  perturbations  de  très  courte 
période. 

J.  BROWN.  —  Différence  de  potentiel  au  contact  de  deux  liquides 
réagissant  Tun  sur  l'autre,  p.  SSa-SSg. 

La  méthode  est  celle  des  égalisateurs  de  potentiel  par  écoule- 
ment. Deux  entonnoirs  laissent  écouler  de  l'eau  suivant  les  axes 
de  deux  cylindres  de  papier  à  filtre  imprégnés  respectivement 
des  dissolutions  A  et  B  que  Ton  étudie;  les  vases  contenant  ces 
liquides  sont  réunis  par  une  bande  de  papier  à  filtre  ou  par  une 
mèche  d'amiante;  les  entonnoirs  peuvent  être  mis  en  communica- 
tion avec  l'aiguille  d'un  électromètre  par  l'intermédiaire  d'une 
électrode  de  platine  plongeant  dans  Tcau  qu'ils  contiennent. 

Dans  une  série  d'expériences,  on  opère  delà  façon  suivante  :  le 
liquide  A  étant  relié  au  sol,  on  met  l'entonnoir  correspondant  en 
communication  avec  Télectromèlre  etl'on  note  la  déviation;  ensuite 
on  met  le  second  entonnoir  en  communication  avec  l'électromètre  : 
on  observe  une  seconde  déviation  el  il  est  facile  de  voir  que  la 
différence  de  ces  deux  déviations  représente  la  différence  de  po- 
tentiel vraie  entre  A  et  B. 

Dans  une  seconde  série,  on  mesure  la  déviation  obtenue  en 
reliant  l'un  des  entonnoirs  à  l'électromètre  et  l'autre  au  sol  :  on  a 
ainsi  innnédiatement  la  dilVérence  de  potentiel  cherchée.  Pour 
éliminer  les  causes  d'erreur,  M.  Brown  commence  la  mesure  après 
avoir  interverti  l'ordre  des  communications  et  prend  la  moyenne 
des  deux  lectures. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE.  287 

M.  Brown  a  cherché  si  les  résuilats  obtenus  présentaient  quelque 
relation  avec  les  chaleurs  de  combinaison  des  sels  en  dissolution. 
Ses  expériences,  qu'il  considère  comme  incomplètes,  n*ont  pu  le 
conduire  à  cette  relation.  J.   Blowdi>'. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6*  série,  tome  XXIX;  mai  1893. 

E.  Charpy.  —  Recherches  sur  les  solutions  salines,  p.  5. 
E.-II.  Amagat.  —   Mémoire  sur    i'élasticifc    et    la    dilatabilité  des 
fluides  jusqu'aux  très  hautes  pressions,  p.  68. 
A.  Crova.  —  Sur  le  ùolomètre,  p.  iSj. 

Juin  1893. 

A.  Battelli. —  Sur  les  propriétés  thermiques  des  vapeurs,  p.  289. 

R.  Savélief.  —  Sur  le  degré  de  précision  que  l'on  peut  atteindre 
dans  les  observations  actinomé triques,  p.  2G0. 

11.  WiLD.  —  Remarque  au  Mémoire  précédent  de  M.  Savélief, 
p.  '283. 

Bartoli  et  Stracciati.  —  Sur  la  chaleur  spécifique  de  l'eau,  p.  285. 

Philosophical  Magazine. 

5*  série,  t.  XXXV;  mai  1893. 

II. -A.  HowLAND.     -  Les  réseaux  en  théorie  et  en  pratique,  p.  897. 

E.-II.  Blakbsley.  -  Sur  l'équation  différentielle  de  flux  électrique, 
p.  419. 

K.  Tsuruta.  — Note  sur  la  chaleur  de  vaporisation  de  l'acide  chlor- 
hydrique  liquide,  p.  433. 

M.-P.  UuDSKi.  —  Vote  sur  l'écoulement  de  l'eau  dans  un  tuyau  droit, 
p.  439. 

J.  Perrt,  J.  Graiiam  et  C.-W.  IIeath.  —  Frottement  liquide,  p.  441. 

G.  Carp.  -  -  Note  sur  l'effet  du  remplacement  de  l'oxygène  par  le 
soufre  sur  les  points  de  fusion  et  d'ébullition  des  composés,  p.  458. 

Wiedemann's  Annalen. 

T.  XLVIII,  n«  4;  1898. 
H.   ÉOERT  et  K.  WiKDEUANN.  —  Sur  les  décharges  électriques;  pro- 


288  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

duclion  d'oscillations  électriques;  leur  manière  d*ètre  dans  les  tubes 
de  Geissler,  p.  549. 

V.  Bjerknes.  —  Pénétration  des  ondes  électriques  dans  les  métaux 
et  théorie  électrique  de  la  lumière,  p.  692. 

G.-Il.  Zaiix.  —  Phénomènes  produits  par  un  courant  à  la  surface 
de  séparation  de  dissolutions  diversement  concentrées,  p.  606. 

J.  Elster  et  H.  Gritel.  —  Sur  la  comparaison  des  intensités  lumir- 
neuses  au  moyen  de  la  Photographie,  p.  ôaS. 

A.  Sella  ot  W.  Voigt.  —  Observations  sur  la  résistance  à  la  rupture 
du  sel  gemme,  p.  636. 

W.  Voigt.  —  Quelques  observations  sur  l^ élasticité  de  torsion  du  sel 
gemme,  p.  657. 

W.  Voigt.  —  Observations  sur  la  résistance  à  la  rupture  du  quartz 
et  du  spath  Jluor^  p.  663. 

W.  Voigt.  —  Mesure  des  constantes  élastiques  de  quelques  métaux 
quasi  isotropes  par  des  vibrations  lentes  de  tiges,  p.  67!. 

F.  RicuARZ.  —  Sur  la  loi  de  Dulong  et  Petit,  p.  708. 

H.  Ambronx.  —  Sur  les  propriétés  optiques  des  fentes  très  étroites, 
p.  717. 

H.  V.  Helmholtz.  —  Additions  et  rectifications  au  Mémoire  «  Sur  la 
théorie  électromagnétique  de  la  dispersion  »,  p.  723. 

C.  Christianskn.  —  Sur  un  nouvel  électromètre,  p.  726. 

K.-R.  Kocii.  —  Sur  la  polarisation  galvanique  de  petites  électrodes, 
p.  734. 

J.  Elster  ot  H.  Geitel.  —  Remarques  sur  les  Mémoires  de  M.  Branly, 
relatifs  à  la  conductibilité  unipolaire  des  gaz,  p.  738. 

D.-A.  GoLDiiAiiMKR.  —  Sur  la  théorie  électrique  des  phénomènes  ma- 
gnéto-optiques, p.  740. 

A.  Oberbeck.  —  Effets  des  courants  électriques  sur  V argent  colloïdal 
solide.  Réponse,  p.  745. 


.MERCADIER.  —  DIMENSIONS  ET  UNITÉS.  3189 


8ÏÏB  LES  BSLÂTIOHS  GÉHÉRALES  OUI  EZISTEVT  ERTEE  LES  GOEmCIEHTS 
DES  LOIS  rOVOAMElTALES  DE  L'ÉLEGTBIGITÉ  ET  DU  MAfiVÉTISME,  ET 
LES  COHSÉOUEVGES  OUI  EH  EÉSULTEUT  AU  POIHT  DE  VUE  DES  DIMEN- 
8I0H8  ET  UVITÉS  DES  ORAKDEUES  ÉLEGTBIOUES; 

Pxn  M.  E.  MERCADIER. 


1. 

• 

Relations  générales,  —  1.  Considérons  les  lois  de  rtiectricilé 
et  du  Magnétisme  dans  Tordre  où  elles  ont  été  découvertes. 

Les  deux  premières  sont  les  lois  de  Coulomb  sur  les  actions 
électriques  et  magnétiques 

Les  coefficients  A*  et  A*'  qu'elles  renferment  doivent  être  consi- 
dérés comme  caractéristiques  des  milieux  où  se  produisent  les  ac- 
tions, et  auraient  dû  être  conservés,  par  suite,  dans  toutes  les 
formules  d'Electrostatique  et  de  Magnétisme,  tant  que  leur  nature 
physique  n'était  pas  déterminée,  au  moins  dans  toutes  les  re- 
cherches théoriques. 

Admettons  que  les  quantités  d'électricité  et  de  magnétisme 
représentées  dans  (i)  et  (2)  par  ^  et  a  soient  exprimables  en 
fonction  des  unités  fondamentales  de  la  Mécanique  [unités  de  lon- 
gueur L  (  *  ),  de  masse  M^  de  temps  T],  ainsi  que  les  coefficients  k 
et  A'',  dont  nous  représenterons  les  unités  par  K  et  K'. 

Alors,  si  nous  désignons  par  n  (*)  et  n*  des  nombres,  on  peut 


(*)  Dans  ce  qui  va  suivre,  on  représentera  toujours  V unité  à'Mnt  quantité  par 
rinitiale  romaine  ou  grecque  de  son  nom  en  caractères  antiques,  au  lieu  d'em- 
ployer, comme  on  le  fait  ordinairement,  des  lettres  entourées  de  crochets,  [M]  par 
exemple  :  ces  crochets  sont  très  g(>nants  dans  les  formules  et  les  calculs  de  di- 
mensions. 

(')  Les  lettres  n  ou  N  avec  des  accents  ou  des  indices  représenteront  toujours 
les  mois  :  un  certain  nombre  :  de  sorte  qu'on  pourra  représenter  toute  combi- 
naison de  CCS  lettres  par  l'une  d'elles  qui  signifiera  le  nombre  résultant  de  la 
combinaison. 

/.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Juillet  i8y3.)  ,y 


'290       .  MERCADIBR. 

écrire  la  définition  en  dimensions  des  quantités  ^  et  p.  de  la 
façon  suivante, 

(3)  (7=  /iK"«M*L»T-»  =wK"*Lv/F; 

-111  -4     /- 

(4)  îx  =  /i'K'    *M*L»T-»=n'K'    *L/F, 

F  désignant  l'unité  dérivée  de  force  ==  MLT~*. 

On  en  déduit,  d'après  les  définitions  ou  les  théorèmes  connus, 
les  expressions  en' dimensions  des  diverses  quantités  électriques 
et  magnétiques,  en  fonction  de  K  et  K'. 

2.  La  découverte  de  la  pile  et  des  effets  de  l'électricité  en  mou- 
vement n'introduisirent  dans  les  formules  exprimant  ces  effets 
aucun  coefficient  nouveau  semblable  à  A*  et  k'.  Seulement  l'iden- 
tité d'action  des  courants  produits  par  les  piles  et  les  machines 
électrostatiques  conduit  tout  naturellement  à  définir  l'intensité 
d'un  courant  par  la  quantité  d'électricité  qui  passe  dans  l'unité 
de  temps  à  travers  une  section  du  circuit,  cette  quantité  étant  de 
la  même  nature  physique  que  celle  qui  est  représentée,  en  élec- 

trostatique,  par  q=zn}^  ^Ly/F.  D'après  celte  conception,  con- 
firmée plus  tard  par  Faraday,  la  définition  de  cette  intensité  £  est 
donc 

(5 )  r^  /i  ^^         ou  philùt         i  z=  ni.1  z:^  nK   * LT" » v^F, 
n  étant  bien  un  coefficient  purement  numérique. 

3.  En  1820,  l'expérience  d'Œrstedt  vint  établir  un  lien  entre 
les  courants  et  les  aimants,  une  relation  entre  les  quantités  telles 
que  i  et  telles  que  ^-S  nidis,  avant  que  cette  relation  fût  ex- 
primée sous  la  forme  même  qu'on  donna  plus  tard  à  la  loi  de 
Laplace,  Ampère  découvrit  les  actions  électrodynamiques  et  la 
formule 

r          "'  ds  ds' .  ^       » 

{(y)  /      a ;- ('2  cos6  —  3  cosa  co*a  ) 

qui  en  exprime  la  loi.  11  introduisit  ainsi  un  troisième  coefficient, 
que  nous  représentons  par  a,  caractéristique,  comme  k  et  A',  du 
nilieu  dans  lequel  se  produisent  les  phénomènes,  et  dont  nous 


DIMENSIONS  ET  UNITES.  291 

devons  laisser  la  nature  indéterminée,  noas  contentant  de  repré- 
senter son  unité  par  A* 

Les  intensités  i  et  H^  qui  entrent  dans  la  formule  d'Ampère, 
étant  définies  par  la  relation  (5),  cette  formule,  dont  toutes  les 
conséquences  ont  été  d'ailleurs  vérifiées  par  l'expérience,  doit 
être  homogène  nécessairement. 

Il  en  résulte,  d'après  (5),  la  relation  nécessaire  suivante 

(7)  ^=/iLM-*, 

a 

relation  qu'on  peut  énoncer  ainsi  : 

I.  Le  rapport  des  coefficients  qui  entrent  dans  la  loi  électro- 
statique de  Coulomb  et  la  loi  d"^ Ampère  représente  le  carré 
(l'une  vitesse. 

Considérons  maintenant  la  loi  de  Laplace  sous  sa  forme  com- 
plète 

(8)  /=x!^î^^;î"*. 

Cette  formule  doit  être  homogène.  En  y  remplaçant  i  et  a  par 
leurs  expressions  (i)  et  (5),  on  trouve  qu'il  résulte  de  l'homo- 
généité la  relation  nécessaire  suivante 

II.  Le  rapport  du  produit  des  coefficients  de  deux  lois  di* 
Coulomb  au  carré  du  coefficient  de  la  loi  de  Laplace  repré- 
sente le  carré  dUtne  vitesse. 

En  rapprochant  Tune  de  l'autre  les  équations  (7)  et  (9),  il  en 
résulte 

(10)  X«=Nfl.A'; 

d'où  ce  corollaire  des  deux  propositions  précédentes  : 

F^e  coefficient  de  la  loi  de  Laplace  est,  à  une  constante  nu- 
mérique près,  la  moyenne  proportionnelle  entre  les  coefficients 
de  la  loi  d'Ampère  et  de  la  loi  magnétique  de  Coulomb. 


191  MERCADIER. 

Or,  si  l'on  examine  les  expériences  et  les  calculs  d*où  Ampère 
et  Savarj  ont  conclu  à  IMdenlité  des  aimants  et  de  certains  sys- 
tèmes de  courants;  si,  comme  cela  doit  être  fait,  on  laisse  dans 
toutes  les  formules  les  coeffîcients  k\  \  a,  on  arrive  à  ce  résultat 
que  l'identification  des  lois  de  réiectrodvnamique  et  de  rélectro- 
magnétisme  est  complète  si  les  valeurs  des  coefficients  satisfont 
à  la  condition 

(il)  X2r=aA:', 

c'est-à-dire  précisément  à  la  relation  (lo)  déduite  uniquement  de 
considérations  d'homogénéité,  el  dans  laquelle  le  facteur  numé- 
rique N  serait  égal  à  i . 

On  peut  remarquer  :  i^  que  la  relation  précédente  entre  ^,  a 
et  k'  est  indépendante  du  coefficient  A*  de  la  loi  électrostatique 
de  Coulomb  ;  a^  qu'elle  ne  dépend  pas  de  la  loi  d'Ohm  ;  elle  aurait 
pu  être  formulée  avant  la  découverte  de  cette  loi. 

4.  Cette  loi  elle-même  n'a  introduit  en  électromagnétisme 
aucun  coefficient  nouveau  analogue  à  A',  A',  a  et  X.  On  peut  la 
considérer  comme  servant  à  définir  la  notion  de  résistance  élec- 
trique. 

5.  La  loi  de  Joule,  comme  celle  d*Ohm,  n'introduisit  pas  de 
coefficient  nouveau,  et  elle  ne  donne  pas  de  relation  nouvelle 
entre  les  coefficients  A*,  Ar',  a  et  X. 

La  découverte  de  Tinduction,  et  les  conséquences  qu'on  en 
a  déduites,  n'ont  introduit  aucun  coefficient  autre  que  ceux  dont 
nous  parlons,  et  qui  suffisent  pour  définir  les  quantités  qui  entrent 
dans  les  formules  de  l'induction.  En  particulier  V induction  mu- 
tuelle et  V auto-induction  s'expriment  en  dimensions,  d'après 
leur  définition  phjsique,  quand  on  laisse  dans  les  formules  les 
coeffîcients  \  k'  ou  a,  par  l'expression 

/i  — ;  L     OU     bien     n  AL, 
K 

d'après  la  relation  (lo). 

Ainsi  les  cocffîcienls  A*,  A',  a  cl  X,  ou  même  k  et  deux  des  trois 


DIMENSIONS  ET  UNITÉS.  29^ 

autres,  suffisent  actueilement  pour  exprimer  toutes  les  grandeurs 
électriques  et  magnétiques,  et  les  relations  générales  (8),  (9),  (10) 
qui  existent  entre  eux  ne  préjugent  rien  sur  leur  nature  phvsique  : 
que  ce  soient  des  constantes  numériques  ou  des  quantités  phy- 
siques exprimables  en  longueurs,  temps  et  masses,  les  relations 
ci-dessus  sont  toujours  vraies;  on  peut  les  considérer  comme  des 
conséquences  nécessaires  des  définitions  mêmes  des  grandeurs  ^, 
p,  I,  et  de  la  forme  mathématique  des  lois  de  Coulomb,  d'Am- 
père et  de  Laplace. 
• 

II. 

Systèmes  rationnels  d^ expressions  en  dimensions  des  gran- 
deurs électriques  et  magnétiques,  —  11  résulte  des  considéra- 
tions précédentes  qu'on  peut  exprimer  en  dimensions  chaque 
grandeur  électrique  de  plusieurs  manières  en  fonction  :  soit  de  A', 
soit  de  a,  soil  de  X  et  Â',  soit  de  k  et  a,  soit  de  \  k  et  A:',  etc., 
ou  de  leurs  unités,  en  partant  de  la  définition  expérimentale  de 
cette  grandeur,  et  en  se  servant  des  relations  générales  nécessaires 
ci-dessus.  Ces  expressions  diverses  ne  renfermeront  rien  d'ar- 
bitraire, et  elles  seront  équivalentes,  ce  qui  est  indispensable,  car 
une  même  grandeur  ne  peut  avoir  qu'une  seule  définition  phy- 
sique, exprimable  d'une  seule  manière  en  fonction  des  unités 
fondamentales. 

Le  Tableau  ci-contre  contient,  comme  exemple,  cinq  de  ces 
systèmes  rationnels  d'expressions  en  dimensions  des  principales 
grandeurs  électriques  :  trois  simples,  et  deux  mixtes  obtenus  en 
multipliant  deux  des  expressions  d'une  même  grandeur  dans  deux 
systèmes  simples  :  les  noms  que  je  propose  de  leur  donner  s'expli- 
quent d'eux-mêmes.  K,  K',  A,  A  représentent  les  unités  de  A*,  A^, 
a,  X,  et  /i  un  certain  nombre. 


A9i  MERCàDIBR. 

Systèmes  rationnels  de  dimensions. 


Système  Coulomb.           Système  Ampère,  Système  Laplact. 

(expressions                      (expressions  (expression» 

en  fonciioB  de  K).            en  fonction  de  A).  en  fooclion  de  A  et  K 

Quantiic  d'électricité...     Qifr  =  /i-'=M^L^T-*  Q«  =  wl/-M^L'  Qx  =  w^Ma' 

VK                                    VA  A 

Potentiel Va— /i/kM^L*T-«  \^  =  n)/i  M^tn-»  \i=r=ny^M*i?T- 

Capacité Q-n^L  Ca  =  n  jl-^T*           .  Cx=^ /»  ^i  L->T* 

I     i  »                     /i"    11  ^ic'    -  1 

Intcnsitc  de  courant U~/i — M*L'T-*  Irt  =  /il/ -  M*L*T-*  Ix~n-— M*L=T 

/k                          va  a 

Ai 

Résistance Ra:-=  /iKL-»T  R«  =  /i  ALT-  »  ^^^  "  i?  ^'''  ' 

Auto-induction L^-nKL-^T*  L^=:  /lAL  Ia=^'»  jT?  L 


I       1   ^ 


Quantité  de  mapiétisnic.  »  m  jjlX~"-,     M-l-T 

Systèmes  mixtes. 
Système  Coulomb-.Xmpére.  Système  Coulomb-Laplacc. 

Q*«   --  n--^.  ML«T-»  Q»,-  /i^ML^T-» 

/ak  a/k 

V?,,  -  /i/ÂK  ML'-T    »  V.^n-  /I  ^  ML*T-» 


vK' 
KA  A^K 


I 


/i^ 


';!«  -^  '»  - .— :  ML»  r-  »  Ih r-  «  -— .  ML»  7-=" 

L»,.-/iAKT»  i.r  -  „  ^' "^  T« 


^^^ML»T-.  :^h-n^ 

A'  A  V^K' 


^•'1  ^-  "  -tT-  ML*T->  [ih^  n  -^%  ML*T-» 


Formules  de  transformation  pour  passer  d'un  système  au\  autres  . 

V  =  L»  T-«  ;  '^  -  L»  T   *  ;         A-  -  AK'. 

A  A 


DIMENSIONS  ET  UNITÉS.  >.9^ 

On  ferait  aisément  une  classification  complète  de  ces  systèmes, 
dont  cinq  sont  donnés  ici  à  titre  d^exemplc. 

Dans  tous  les  calculs  d^homogénéité,  on  pourra  se  servir  à  vo- 
lonté, pour  chacune  des  grandeurs  électriques,  de  l'une  quelconque 
de  ses  expressions  renfermées  dans  le  Tableau;  on  choisira  dans 
chaque  cas  la  plus  simple  ou  la  plus  commode. 

A  l'inspection  de  ce  Tableau  on  voit  immédiatement  des  rela- 
tions curieuses  comme  celle-ci  :  le  carré  d^une  résistance  est 
représenté,  à  un  /acteur  numérique  près,  par  le  produit  des 
coefficients  des  lois  de  Coulomb  et  d^ Ampère  (voir  RJ^  dans  le 
système  Couloml>- Ampère). 

On  voit  aussi  beaucoup  d'autres  relations  indépendantes  de 
celles  qui  ont  servi  à  constituer  les  expressions  renfermées  dans 
le  Tableau,  relations  provenant  de  combinaisons  déjà  connues, 
mais  qui  acquièrent,  diaprés  ce  qui  précède,  une  généralité  com- 
plète :  soit  que,  dans  ces  combinaisons,  les  coefficients  A',  A*',  a^  X 
disparaissent,  les  unités  mécaniques  restant  seules  avec  un  facteur 
numérique;  soit  même  que  ces  unités  elles-mêmes  disparaissent, 
et  que  le  facteur  numérique  reste  seul. 

Ainsi,  l'expression  Rl^/  représente  toujours  une  énergie  ML^  T~- 
(c'est  la  loi  de  Joule)  :  les  expressions  LP  et  CV^  représentent 

aussi  une  énergie;  CR,  ^i  y/CL  représentent  un  temps  /iT;  — r- 

représente  une  quantité  numérique  /i,  etc.  Et  cela,  de  quelque 
nature  que  soient  k^  A',  a  et  ).. 

On  remarquera  que  les  systèmes  des  dimensions  appelés  ordi- 
nairement électrostatique  et  électromagnétique  ne  sont  pas  com- 
pris dans  le  Tableau.  C'est  qu'ils  ne  sont  pas  indépendants  de  la 
nature  physique  des  coefficients  Ar,  A"',  a  etX.  Dans  le  premier,  on 
suppose  que  A*  est  un  coefficient  purement  numérique;  dans  le 
second,  on  suppose  que  c'est  A/ et  aussi  \  et,  par  suite,  a  d'après 
l'équation  (3).  Or  l'hypothèse  qui  fait  de  A*  un  nombre  est  inad- 
missible, car  les  faits  les  plus  simples  montrent  que  le  pouvoir 
inducteur  spécifique,  représenté  par  Ar~*,  varie  avec  tous  les 
diélectriques.  Les  autres  hypothèses  sont  beaucoup  plus  vraisem- 
blables; mais  tant  qu'on  n'aura  pas  montré,  sans  contestation 
possible,  quelle  est  la  vraie  nature  physique  des  coefficients  a^ 


296  MERCADIER. 

A',  X,  il  n'est  pas  rationnel  de  donner  aux  quantités  électriques 
des  dimensions  où  cette  nature  est  préjugée  (*). 

On  remarquera  aussi  qu'il  n'a  pas  été  question  jusqu'à  présent 
de  systèmes  d^ unités  électriques.  C'est  que  déterminer  les  </i/nc/i- 
slons  des  grandeurs  électriques  et  magnétiques,  ou  bien  déter- 
miner un  système  cohérent  et  rationnel  Alunites  auxquelles  on 
doit  rapporter  ces  grandeurs  pour  en  obtenir  les  valeurs  numé- 
riques, sont  deux^questions  tout  à  fait  distinctes.  Malheureuse- 
ment, on  peut  affirmer  qu'on  les  a  trop  confondues,  et  même, 
que  des  nécessités  d'ordre  en  quelque  sorte  industriel  ont  beau- 
coup contribué  à  cette  confusion,  en  faisant  prédominer  la 
question  pratique  des  unités  sur  la  question  théorique  des  dimen- 
sions, 

III. 

Systèmes  de  dimensions  d'unités  électriques.  —  A.prcs  avoir 
montré  comment  on  peut  constituer  des  systèmes  d*expressions 
en  dimensions  des  grandeurs  électriques  ne  présentant  rien  d'ar- 
bitraire, et  renfermant  les  coefficients  A',  A',  «,  \  des  lois  de 
Coulomb,  d'Ampère  et  de  Laplacc,  il  est  aisé  de  voir  comment 
on  peut  en  déduire  un  système  rationnel  et  cohérent  Alunites 
pour  ces  grandeurs  en  satisfaisant  à  cette  double  condition  pra- 
tique :  i*'  simplifier  les  calculs  en  supprimant  le  plus  possible  de 
coefficients;  !>.'*  rendre  la  réalisation  pratique  des  unités  aussi 
simple  et  précise  que  possible. 

Il  faut  donc  choisir  d'abord  le  système  rationnel  de  dimensions 
qui  permettra  d'atteindre  ce  résultat. 


(*)  En  i8S3,  nous  avons  montré,  M.  Vaschy  et  moi,  séparément  d'abord,  puiit 
en  collaboration  (voir  Comptes  rendus  des  séances  de  l*  Académie  des  Sciences^ 
janvier  et  février  i883;  Lumière  électrique,  janvier  i883)  que  les  deux  systèmes 
imaginés  par  Maxwell  étaient  contradictoires  et  que  Tun  d'eux  était  inadmissible. 
Depuis,  en  particulier,  MM.  Hertz  en  i885  {Wied.  Ann.,  l.  X\IV;  i885)  et 
UUcker  {Phii.  Mag.,  5«  série,  t.  XXVII;  1889),  sans  mentionner  notre  travail, 
sont  arrivés  aux  mêmes  conclusions.  Ce  dernier  a  même  essayé  d'accorder  les 
deux  systèmes  en  laissant  en  évidence  dans  les  formules  le  pouvoir  inducteur 
spécifîque  et  la  perméabilité  magnétique,  mais  les  considérations  sur  lesquelles 
il  se  base  sont  incomplètes  et  restent  encore  arbitraires. 


DIMENSIONS  ET  UNITÉS.  297 

Le  système  (loulomb,  où  les  grandeurs  sont  exprimées  en 
fonction  de  k,  doit  être  écarté  tout  de  suite,  car  il  est  inadmissible 
de  supprimer  ce  coefficient  en  le  considérant  comme  numérique, 
puisqu*il  varie  avec  tous  les  diélectriques. 

Restent  les  systèmes  simples  Ampère  et  Laplace,  où  les  gran- 
deurs sont  exprimées  en  fonction  des  coefficients  a,  A,  A'.  Or,  ces 
coefficients  ne  paraissent  pas  présenter,  à  beaucoup  près,  le  même 
degré  de  variabilité  que  A*.  En  effet,  nous  avons  démontré  expéri- 
mentalement, M.  Vaschy  et  moi  (Comptes  rendus,  8  et  22  jan- 
vier 1 883),  qu'en  passant  de  Fair  dans  des  milieux  tels  que  Thuile, 
la  glycérine,  la  benzine,  le  pétrole,  tandis  que  le  coefficient  k  y 
varie  du  simple  au  double,  a  et  A*'  n'y  varient  pas  de  y^,  et  il  doit 
en  être  de  même  de  X,  d'après  la  relation  générale  'k^=  ak'. 

Par  suite,  l'hypothèse  que  a,  X,  A'  sont  des  coefficients  numé- 
riques, n'étant  pas  en  contradiction  avec  V expérience,  pour- 
rait être  admise  au  moins  provisoirement  et  sous  toutes  réserves 
au  sujet  des  dimensions  réelles  de  ces  coefficients. 

De  là  la  justification  de  l'emploi  provisoire  du  système  de  Laplace 
pour  l'expression  en  dimensions  des  grandeurs  électriques.  En 
considérant,  en  effet,  dans  les  formules  de  ce  système,  XetA*',  non 
seulement  comme  des  nombres,  mais  comme  égaux  à  l'unité,  on 
obtient  précisément  le  système  arbitraire  de  dimensions  dit 
électromagnétique. 

On  voit  d'ailleurs  qu'on  pourrait  en  établir  beaucoup  d'autres 
analogues,  les  valeurs  numériques  arbitraires  qu'on  peut  donner 
à  A  et  A*'  n'étant  assujetties  qu'à  satisfaire  à  la  relation  ).^=  ak'. 

On  aurait  pu  se  servir  également  du  système  Ampère  comme 
point  de  départ,  d'autant  plus  qu'il  ne  renferme  qu'un  seul  coeffi- 
cient, a,  au  lieu  de  deux;  mais  l'emploi  si  général,  si  simple  et  si 
précis  deB  galvanomètres  et  des  instruments  électromagnétiques 
proprement  dits,  semble  devoir  faire  préférer  le  système  Laplace 
et  le  système  électromagnétique  qui  en  dérive,  et  dont  l'usage 
ne  présente  pas  d'inconvénients  graves,  à  la  condition  de  ne  pas 
oublier  le  degré  d'arbitraire  qu'il  comporte. 

Ce  système  admis,  on  en  déduit  pour  les  grandeurs  électriques 
le  système  d'unités  bien  connu,  qui  satisfait  aux  conditions 
ci-dessus  indiquées,  eu  égard  à  l'état  actuel  de  la  Science. 

Sans  examiner  la  manière  dont  on  établit  ce  systèn^e  cohérent 


298  MERGADIER. 

(T unités^  je  voudrais  présenter  quelques  observations  sur  ce  qu'on 
appelle,  depuis  Maxwell,  les  relations  entre  les  deux  systèmes 
d'unités,  ou,  plus  exactement,  de  dimensions  d'unités  élec- 
triques. 

Ces  relations  se  résument  ainsi  :  En  prenant  les  rapports  des 
expressions  d'une  même  grandeur  électrique  dans  le  système 
dit  ÉLECTROSTATIQUE,  et  dans  le  système  dit  électromagnétique, 
on  obtient  une  quantité  de  la /orme  (  LT~'  )*,  «  étant  positif  on 
négatif,  égal  à  i  ou  ^,  c'est-à-dire  une  certaine  puissance 
d'une  r)itesse. 

Celte  vitesse,  qui  est  devenue  l'un  des  éléments  caractéristiques 
de  la  théorie  de  l'électricité,  apparaît  ainsi,  on  peut  le  dire, 
comme  par  hasard  et  de  la  façon  la  plus  singulière,  car  enfin  ell<* 
provient  du  rapport  d'expressions  simplifiées  préalablement  d'une 
façon  arbitraire,  en  y  faisant  a  priori  les  coefficients  des  lois  de 
Coulomb  et  de  Laplace  égaux  à  l'unité. 

Si.  au  contraire,  on  n'opère  pas  ces  simplifications  arbitraires, 
si  on  laisse  dans  les  expressions  en  dimensions  des  grandeurs 
électriques  les  coefficients  A*,  k\  X,  a  des  lois  générales,  la  vitesse 
en  question  apparaît  d'une  façon  rationnelle  et  nécessaire. 

En  effet,  considérons  seulement  Tune  des  grandeurs  électriques, 
la  quantité  d'électricité  Q  (les  raisonnements  subséquents  seraient 
les  mêmes  pour  les  autres).  En  l'exprimant  dans  les  systèmes 
Coulomb  et  Laplace,  d'où  dérivent  les  systèmes  dits  électrosta- 
tique et  électromagnétique,  on  a  (voir  les  Tableaux  ci-dessus), 
pour  les  expressions  en  dimensions  de  V unité  de  quantité  : 

I      »-  ^  v^i?    '   -1 

VK  A 

Il  en  résulte 

Qx       /kK' 
Or  j'ai  démontre  précédemment  que est  nécessairement 

l'inverse  d'une  vitesse,  et  cela  par  de  simples  considérations 
d'homogénéité,  indépendantes  de  la  nature  physique  des  coeffi- 
cients X,  k  et  A'  (dont  A,  K  et  K'  représentent  les  unités).  De 

sorte  que  jrr  est  égal  à  i,  et  non  pas  à  une  vitesse;  et  cela  doit 


DIMENSIONS  ET  UNITÉS.  Î199 

être  ainsi,  Tunité  de  quantité  d'électricité  (comme  celle  de  toutes 
les  grandeurs  possibles)  ne  pouvant  avoir  au  fond  qu'une  seule 
définition  en  dimensions. 

Mais,  en  même  temps,  on  voit  bien,  par  la  relation  (i  i),  que  si 
l'on  trouve  ordinairement  et  si  l'on  dit  que  le  rapport  ci-dessus 
représente  une  vitesse  LT~S  c'est  parce  qu'en  îdÀsdiXii  au  préalable 
et  arbitrairement  Ar  ==  i ,  A-'  =  i ,  X  =  i  dans  les  lois  de  Coulomb 
et  de  Laplace,  on  a  précisément  réduit  arbitrairement  à  l* unité 

l'inverse  d^une  vitesse  ■    __-  »  qu'on  n'a  pas  le  droit  de  supprimer 

a  priori. 

On  voit  ainsi  clairement,  à  ce  qu'il  me  semble,  comment  et  de 
quelle  manière,  en  quelque  sorte  artificielle  y  le  rapport  des  unités 
de  quantité  dites  électrostatique  ei électromagnétique  sq  trouve 
représenter  une  vitesse. 

On  voit  aussi  que  la  vitesse  représentée  par  ^^ est  la  même 

que  celle  dont  il  s'agit  dans  les  relations  entre  les  deux  systèmes 
d?unités  considérés  depuis  Max\\'ell  ;  mais,  sous  cette  forme,  cll<j 
apparaît  d^une  manière  qu'on  est  en  droit  d^appeler  rationnelle; 
car  les  coefficients  Ar,  A*',  X  caractérisent  précisément  l'influencr 
du  milieu  sur  les  actions  électromagnétiques,  et  il  paraît  très 
logique  et  très  naturel  qu'une  certaine  fonction  de  ces  coefficients 
puisse  représenter  une  vitesse,  comme,  par  exemple,  celle  de  la 
propagation  dans  ce  milieu  d'un  mouvement  électromagnétique  ;' 


'<} 


de  même  qu'une  certaine  fonction!/?  du  coefficient  d'élasticité 

et  de  la  densité  d'un  milieu  représente  la  vitesse  d'un  mouvement 
vibratoire  qui  s'y  propage. 

On  ne  peut  s'empêcher  de  remarquer,  à  ce  propos,  combien  il 
est  étrange  que  Maxwell,  qui  a  consacré  un  si  bel  Ouvrage  à 
exprimer  mathématiquement  et  à  développer  les  conceptions  de 
Faraday  sur  la  nature  des  actions  électriques,  conceptions  011  le 
rôle  du  milieu  est  prédominant  et  fondamental,  ait  en  même 
temps  et  dans  le  même  Ouvrage,  quand  il  s'est  agi  d'établir  systé- 
matiquement un  ensemble  d'unités  pour  calculer  numériquement 
les  phénomènes,  supprimé  a  priori  dans  les  formules  de  dimen- 
sions de  ces  unités,  les  coefficients  qui  caractérisent  précisément 
V influence  du  milieu. 


3co  BRANLY. 

DÉPEBDRIOH  DE  L'&EGTRIGITÉ  A  LA  LÏÏMIÈBB  DU  JOUB; 

Par  m.  Edouard  BRANLY. 

Un  arlicle  de  M.  Bichat,  publié  dans  ce  journal  (*  ),  a  résamé  en 
1889  les  recherches  faites  à  cette  époque  sur  la  déperdition  de 
l^électricité  négative  sous  Faction  d\ine  lumière  très  réfrangible. 
Les  radiations  [employées  étaient  celles  de  l'arc  voltaïque  rendues 
très  actives  par  une  volatilisation  de  zinc  ou  d*aluminium.  J^ai 
montré  depuis  (^)  qu'il  était  aisé  de  reproduire  et  d'étendre  ces 
expériences  en  ayant  recours  aux  radiations  des  décharges  des 
condensateurs  et  que  sous  l'action  de  ces  radiations  tous  les  mé- 
taux, polis  ou  non,  vernis  ou  non  vernis,  manifestaient  la  déper- 
dition négative.  La  déperdition  positive  était  elle-même  à 
considérer,  bien  que  beaucoup  moins  importante.  La  lumière 
solaire  et  la  lumière  des  nuées  n'exerçaient  qu'une  action  insen- 
sible. 

Récemment,  MM.  Elster  et  Geitel  ont  reconnu  que  les  métaux 
alcalins  éprouvent  la  déperdition  négative  même  sous  l'influence 
des  rayons  peu  réfrangibles  ('). 

De  nouveaux  essais  m'ont  montré  que  la  déperdition  par  la 
lumière  du  jour  peut  devenir  très  vive,  avec  des  métaux  usuels, 
aluminium,  zinc,  cadmium,  si  le  conducteur  électrisé  négativement 
et  éclairé  vient  d^ être  poli.  Je  vais  d'abord  décrire  la  disposition 
qui  a  servi  à  mes  mesures,  je  passerai  ensuite  aux  expériences  de 
simple  démonstration,  telles  qu'elles  conviennent  pour  un  cours. 

Mesures.  —  Les  observations  ont  été  faites  avec  un  électro- 
scope  à  feuille  d'or,  dont  le  manchon  isolant  est  vissé  dans  une 
platine  de  machine  pneumatique.  Sur  cette  platine,  on  place  à 
volonté  des  cloches  de  verre  ou  des  boîtes  conductrices.  La  feuille 
d'or  est  enfermée  dans  une  cage  entièrement  métallique.  Pour  la 
construction  de  mes  électroscopes,  tels  que  je  les  ai  fait  disposer 
par  M.  Gendron,  l'isolant  auquel  je  me  suis  arrêté  est  le  soufre 


(')  :»•  série,  l.  VIII,  p.  345. 

(')  Comptes  rendus  de  t*  Académie  des  Sciences  y  8  avril  1890. 

(*)  Journal  de  Physique,  3'  série,  t.  I,  p.  557. 


DÉPERDITION  DE  L'ÉLECTRICITÉ.  3oi 

en  canon,  substance  de  composition  bien  définie,  dont  le  travail 
est  aisé  et  qui  joint  à  des  qualités  isolantes  ei^ceptionnelles  Ta- 
vantage  de  se  conserver  inaltérée  sans  exiger  aucune  précaution 
contre  les  influences  atmosphériques. 

-Pour  la  charge  constante  de  l'électroscope,  j'emploie  des  piles 
à  deux,  liquides  composées  d'éléments  de  grande  résistance.  Ces 
éléments  sont  formés  d'une  part  :  d'une  tige  de  cuivre  isolée  ter- 
minée par  un  fil  de  platine  qui  plonge  dans  une  pâte  de  protosul- 
fate de  mercure  et  charbon  de  cornue  en  poudre,  et  d'autre  part  : 
d'une  tige  de  zinc  entourée  d'une  solution  de  sulfate  de  zinc  soli- 
difiée par  l'agar.  Le  charbon  et  l'agar  sont  séparés  par  du  plâtre 
de  modeleur  gâché  formant  une  cloison  poreuse  solide.  Un  vase 
en  verre,  d'une  capacité  de  90*^*^,  fermé  par  un  bouchon  paraffiné 
et  recouvert  d'un  enduit  imperméable  à  l'air,  contient  le  tout,  (^es 
éléments  sont  fixés  par  groupes  de  20  sur  des  gâteaux  isolants. 
Plusieurs  de  ces  groupes  sont  en  usage  depuis  trois  ans  pour 
diverses  recherches  et  n'ont  pas  exigé  de  réparations. 

Un  disque  d'aluminium,  dont  le  diamètre  variait  de  7  à  i5*^",  est 
posé  sur  le  bouton  de  l'électroscope^  dans  une  salle  bien  éclairée 
et  chargé  avec  le  pôle  négatif  d'une  pile  de  3oo  éléments.  Un 
disque  d'un  beau  poli,  s'il  a  été  poli  depuis  plusieurs  jours,  se 
comporte  à  peu  près  comme  un  métal  quelconque,  poli  ou  non, 
mais  si  ce  disque  d'aluminium  vient  d'être  vivement  poli  (poli 
au  tour  avec  du  papier  d'émeri  et  une  goutte  d'essence  de  térében- 
thine), la  chute  de  la  feuille  d'or  devient  rapide,  même  à  la  lumière 
diffuse.  La  déviation  totale  de  la  feuille  d'or  étant  de  80  divisions 
au  micromètre  du  microscope  viseur,  la  chute  peut  atteindre  la 
moitié  de  l'écart  en  3o  secondes,  c'est-à-dire  4o  et  même  45  divi- 
sions sur  80.  La  décharge  de  l'électroscope  est  bientôt  complète. 
La  lumière  active  est  ici  la  lumière  qui  a  traversé  les  vitres  de  la 
salle  d'expériences.  Une  cage  de  verre  et  même  une  cage  de  verre 
jaune  orangé  posée  en  outre  sur  la  platine  peut  recouvrir  le  disque 
saus  que  la  décharge  cesse  d'avoir  lieu,  elle  n'est  que  ralentie.  Il 
résulte  de  là  que  les  rayons  violets  et  ultra-violets  ne  sont  pas  ici 
les  seuls  rayons  actifs;  avec  une  cage  en  verre  rouge  fonce  toute 
déperdition  s'arrête. 

La  déperdition  décroît  à  mesure  qu'on  s'éloigne  du  moment  où 
le  poli  a  été  efl^ectué. 


3u2  BRÂNLY. 

Voici  quelques  nombres  se  rapportant  à  deux  essais  consécutifs;  la  chute 
(le  la  feuille  dor  observée  immédiatement  après  la  charge  est  exprimée  en 
divisions  du  micromètre.  Déviation  totale  80. 

Chate 
Disque  d'aluminium  en 

fraîchement  poli.  60  secondes. 

Sous  la  cage  en  verre  jaune 4 

X  l'air  libre ari 

Sous  la  cage  en  verre  jaune 3 

A  Tair  libre 9.1 

A  l'air  libre  (après  35  minutes) 9 

Le  même  disque  est  ensuite  repoli  à  neuf,  avec  le  même  soin  que  précé- 
demment; sa  sensibilité  augmente;  en  général,  elle  croît  jusqu'à  une  cer- 
taine limite,  à  partir  de  laquelle  de  nouveaux  polis  n'ajoutent  rien. 

Chute 
en 
3o  secondes. 

Disque  à  l'air  libre 27 

Sous  le  verre  jaune 3 

A  l'air  libre  (après  33  minutes  sous  le  verre  jaune). . .  8 

Si  Ton  recouvre  le  disque  d'un  treillage  métallique  à  mailles 
serrées,  on  observe  encore  une  déperdition  très  nette  due  à  la 
lumière  qui  a  traversé  les  mailles. 

Du  zinc,  fraîchement  poli,  a  donné  à  la  lumière  diffuse  une  dé- 
perdition qui  a  atteint  i5  divisions  du  micromètre  en  3o  secondes 
(Talumlnium  dépassant  4^)- 

Un  disque  d'aluminium,  fraîchement  poli,  exposé  à  la  lumière 
bleue  du  ciel,  par  une  fenêtre  ouverte,  à  Tabri  des  rayons  solaires 
directs,  laissa  dans  un  essai  perdre  toute  la  charge  de  Télectroscope 
en  sept  secondes;  à  un  disque  de  zinc  il  fallut  vingt  secondes  cl 
soixante-quinze  à  un  disque  de  cadmium.  Dans  les  belles  journées 
du  mois  d'avril  de  cette  année,  il  ne  fallut  parfois  que  deux  se- 
condes pour  la  déperdition  totale  avec  l'aluminium  et  la  déperdi- 
tion parle  zinc  et  le  cadmium  devenait  aussi  très  rapide. 

La  décharge  était  plus  vive  sous  l'action  des  ravons  solaires 
directs,  elle  Tétait  moins  par  la  lumière  des  nuages. 

Le  cuivre  rouge,  le  laiton,  l'élain  donnaient  des  pertes  insigni- 
liantes. 

I^orsque,  devant  la  boule  d'un  éicctroscopc  chargé /?05/7/i7v//e///. 


DÉPERDITION  DE  L'ÉLECTRICITÉ.  3o3 

OQ  place  un  disque  d^aluminium  relié  au  sol,  rraîchemenl  poli  et 
éclairé  par  la  lumière  du  jour,  Télectroscope  se  décharge  rapide- 
ment. 

Celte  expérience,  pour  ainsi  dire  inverse  des  précédentes,  se 
rapporte  encore  à  la  déperdition  négative  d'un  disque  éclairé.  Que 
le  disque  d^aluminium  soit  posé  sur  un  électroscope  négatif  el 
perde  directement  ou  qu'il  soit  en  face  d'un  conducteur  positif  et 
le  décharge,  il  s'agit  dans  les  deux  cas  d'un  flux  d'électricité 
suivant  les  lignes  de  force^  qui  aboutissent  à  un  disque  poli  et 
éclairé. 


Expériences  de  démonstration,  —  Quand  on  opère  à  la  lumière 
du  jour  par  une  fenêtre  ouverte,  la  lumière  solaire  directe,  la 
lumière  bleue  du  ciel  et  la  lumière  des  nuées  produisent  une  dé- 
perdition rapide,  visible  sans  microscope,  sur  un  disque  d'alumi- 
nium chargé  négativement  et  fraîchement  poli.  Voici  deux  dispo- 
sitions expérimentales  spécialement  avantageuses. 

i®  Un  électroscope  ù  cage  métallique  et  à  tige  isolée  par  un 
manchon  de  soufre  est  surmonté  d'un  disque  de  S*-'"^  de  diamètre 
fraîchement  poli.  S'il  est  exposé  à  la  lumière  du  jour  sur  le  rebord 
d'une  fenêtre  ouverte  et  chargé  négativement,  la  chute  de  la  feuille 
d'or  a  lieu  en  quelques  secondes;  à  la  lumière  solaire,  la  chute  est 
instantanée. 


FIg.  I. 


0  + 


L'électroscope  étant  surmonté  d'une  boule  métallique  quel- 
conque et  chargé  positivement,  sa  charge  se  conserve.  Si  un 
disque  d'aluminium,  fraîchement  poli,  éclairé  et  relié  au  sol,  est 
disposé  à  une  petite  distance  de  la  boule,  la  chute  de  la  feuille  a 
lieu  immédiatement. 

Ces  expériences  réussissent  encore  assez  bien  avec  du  zinc  et  du 


3o4  BllANLY.  -  DÉPERDITION  DE  L'ÉLECTRICITÉ. 

cadmium  lorsqu'ils  viennent  d'être  polis.  Avec  un  disque  de  cuivre, 
on  n'a  aucun  effet  appréciable. 

La  charge  des  éleclroscopes  se  fait  par  influence  avec  un  bâton 
de  verre  ou  de  résine  frottée. 

Si  l'on  recouvre  l'électroscope  d'une  cage  de  verre  jaune  ou  de 
verre  jaune  orangé,  la  déperdition  est  encore  assez  rapide  à  la  lu- 
mière directe  du  Soleil  pour  pouvoir  être  observée  sans  micro- 
scope. Dans  une  cage  de  verre  rouge  foncé,  tout  efiet  cesse. 

2"  Une  bouteille  de  Leyde  étant  chargée  négativement  par  son 
armature  interne,  un  disque  d'aluminium  poli  et  éclairé  posé  sur 
le  bouton  la  décharge  et  Ton  peut  recueillir  cette  charge  sur  diffé- 
rents conducteurs. 

L'expérience  inverse  est  particulièrement  facile  et  frappante. 
On  charge  positivement  l'armature  interne  d*une  bouteille  de 
Leyde  ordinaire  de  iS^*"  de  hauteur  et  l'on  dispose  à  quelque  dis- 
tance en  face  du  bouton  un  disque  d'aluminium  fraîchement 
poli  et  éclairé  surmontant  un  électroscope  à  décharges  de  Gaugain  ; 
la  décharge  de  la  bouteille  a  lieu,  accusée  par  les  va-et-vient  de  la 
feuille  d'or. 

FIg.  3. 


Avec  Taluminium  et  un  beau  jour,  la  distance  OA  de  la  boule 
au  disque  peut  facilement  dépasser  do''"  pour  une  charge  moyenne 
de  la  bouteille.  Auprès  d'une  fenêtre  fermée,  en  dedans  des  vitres, 
la  distance  OA  doit  être  moindre.  La  charge  de  la  feuille  d'or  esl 
positive,  comme  celle  du  bouton  de  la  bouteille. 

Le  (lux  d'cleclricilé  se  rend  du  bouton  au  disque  en  suivant  les 
lignes  de  force  qui  aboutissent  au  disque  poli  et  éclairé.  La  bon- 


VERSCHAFFELT.  —  DIFFRACTION  PARALLÈLE.  3o5 

teille  ne  doit  pas  être  isolée  et  réleclricité  négative  de  la  panse  se 
rend  à  la  cage  métallique  de  l'électroscope  et  à  la  sphère  s. 

La  conductibililé  d^une  planche  de  bois  sur  laquelle  reposent 
la  bouteille  et  la  cage  métallique  de  Télectroscope  est  amplement 
suffisante  pour  assurer  la  communication. 


ÉTUDE  «ÉOMÉTRiaUE  DE  LA  DOTRAGTIOH  PABALL&LE; 
Par  m.  J.  VERSCHAFFELT. 

Considérons  un  système  d'ondes  planes  qui  se  propagent  nor- 
malement à  un  écran  percé  d'ouvertures  de  forme  quelconque  ; 
après  avoir  traversé  les  fentes  de  cet  écran,  elles  sont  reçues  sur 
une  lentille,  dont  Taxe  principal  est  perpendiculaire  au  plan  de 
Técran,  et  dans  le  plan  focal  de  laquelle  nous  observons  le  phéno- 
mène de  ladiifraction. 

Projetons  le  plan  focal  sur  le  plan  de  Técran,  et  soient  O  et  OX 
les  projections  du  foyer  principal  et  d'un  axe  passant  par  ce  foyer. 
Je  pars  des  trois  principes  suivants  : 

i"*  Pour  obtenir  la  résultante  de  plusieurs  vibrations 
V  =  as'iniTZ  (  r^~h  ^\,  r'=  a' sinîi:  f   -7  H- o' j.  ..., 

dont  les  directions  de  propagation  coïncident,  on  représente  cha- 
cune de  ces  vibrations  par  une  masse,  égale  à  son  coefficient  de 
vitesse,  placée  sur  une  circonférence  de  rayon  =  i,  tî  Textrémité 
d'un  rayon  vecteur  OS  faisant  avec  un  axe  fixe  OA  un  angle  OAS 
égal  à  sa  phase;  on  détermine  ensuite  le  centre  de  gravité  G  de 
toutes  ces  masses  ;  Tanglc  AOG  est  égal  à  la  phase  2?:^  de  la  vibra- 
tion résultante,  et  le  coefficient  de  vitesse  est 


(')  V.  Dvorak,  Zur  Théorie  der  Talbot' schenstr€i/en{Sitzungsberichteder 
Wiener  Akademie),  Bd.  67,  S.  Sg-ioo;  1873. 

J.  JouBERTi  Théorie  des  phénomènes  de  diffraction  observés  à  Vinfini  ou  au 
foyer  d'une  lentille  {Journal  de  Physique^  1"  série,  l.  III.  p.  267;  1874). 

/.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Juillet  1898.)  jo 


3o6  VERSCHAFFELT. 

2^  La  vibration  envoyée  en  un  point  de  Taxe  OXpar  une  ouver- 
ture de  forme  quelconque  ne  change  pas  si  l^on  déplace  cette 
ouverture  perpendiculairement  à  cet  axe. 

3^  Si  Ton  déplace  l'ouverture  parallèlement  à  l'axe  OX,  le 
coefficient  de  vitesse  de  la  vibration  envoyée  en  un  point  quel- 
conque de  cet  axe  n'est  pas  affecté,  mais  la  phase  augmente  ou 

diminue  de  la  quantité  2ic  — c^ — «  S  étant  le  déplacement. 


Ces  deux  derniers  principes  étant  presque  évidents,  je  n'insiste 
pas  sur  leur  démonstration. 

I.  Ouverture  parallélogrammique.  —  Supposons  que  l'aie 
principal  de  la  lentille  vienne  passer  par  le  centre  O  de  l'ouver- 
ture ABCD  {fig*  1  )  ;  nous  étudierons  d'abord  la  variation  de  Tin- 

Pig.  I. 


1 

0  àk 


tensité  lumineuse,  le  long  d'un  axe  OX  parallèle  à  deux  des  côtés. 
Considérons  dans  le  parallélogramme  une  tranche  MN  d'épais- 
seur rf>^;  et  cherchons  quelle  est,  d'après  le  premier  principe,  la 
vibration  produite  par  cette  tranche  en  un  point  de  l'axe  OX  dont 
l'abscisse  est  égale  à  Ftanga,  F  étant  la  dislance  focale  principale 
de  la  lentille. 

A  cet  effet,  traçons  une  circonférence  avec  un  rayon  égal  à 
l'unité  (Jig'  2);  un  élément  dxdy  envoie  une  vibratioh  que  l'on 
peut  représenter  par  une  masse  égale  à  dxdy  située  en  S,  à 
l'extrémité   du    rayon  OS  faisant  avec  un  axe  fixe  OA  Tanglr 

AOS  =  27Ï  — ^  —  ;  a;  est  l'abscisse  de  l'élément  dxdy  considéré. 

A 

Toutes  les  masses  dxdy  sont  distribuées  uniformément  le  long 
d'un  arc  jxv  --  27:  -^— . —  •>  ia  étant  la  longueur  du  côté  AB;  si  g 


DIFFRACTION  PARALLÈLE,  So; 

est  le  centre  de  gravité  de  Tare  [xv,  le  coefficient  de  vitesse  de 
la  vibration  produite  par  la  tranche  considérée  est 

m  =  ia,dy  x  O^, 
et  sa  phase  est  égale  à  aiccp  =  angle  AOg. 

Fig.  a. 


Nous  pouvons  maintenant  représenter  ce  rayon  par  une  masse 
«•gale  à  m,  concentrée  en  y  à  l'extrémité  du  rayon  O^.  Pour  toutes 
les  tranches  MN,  on  peut  du  reste  faire  une  construction  ana- 
logue, et  l'on  voit  que  leurs  masses  représentatives  sont  distri- 

buées  uniformément  sur  l'arc  a3  =  zt — =?— >  où  26  est  la 

*  tangco     A 

hauteur  du  parallélogramme,  et  co  l'angle  ADC.  Le  centre  de  gra- 
vité G  de  cet  arc  se  trouve  sur  OA;  donc  la  phase  du  rayon  résul- 
tant final  est  la  même  que  celle  du  rayon  parlant  du  centre  du 
parallélogramme;  quant  au  coefficient  de  vitesse,  il  est  donné 
par 

M  =  2m  X  ÔG  =  iab  x  (J^x  ÔG. 

Voyons  maintenant  comment  varie  l'intensité  le  long  d'un  axe 
quelconque  OX',  faisant  avec  OX  un  angle  0  (y?^.3).  Menons  MON 
perpendiculaire  à  OX';  il  est  facile  de  voir  que,  par  un  simple  dépla 
cément  de  tous  les  éléments,  perpendiculairement  à  l'axe  OX',  le 
parallélogramme  ABCD  peut  être  transformé  en  un  autre  A'B'C'D', 
dont  deux  côtés  passent  par  M  et  N  et  sont  parallèles  à  OX';  les 
droites  MN,  BCet  BC  passent  par  un  même  point  S.  Représentons 
par  »a',  2 fr'  et  (o'  la  base,  la  hauteur  et  l'angle  (correspondant  à  co) 


3o8  VERSCHAFFELT. 

de  ce  nouveau  parallélogramme;  on  a 


a'=acos6,         A' = 


cos6* 


cl  les  triangles  MBS  et  MB'S  fournissent  la  relation 

tangoi'  cos6  cos((o  —  6)  =  sinco. 


Fig.  3. 


/  \ 


^•'jî-X/- 


Appliquant  donc  le  second  principe,  et  nous  servant  du  résultai 
déjà  obtenu,  nous  pouvons  dire  que  la  phase  de  la  vibration 
envoyée  en  un  point  quelconque  de  Taxe  OX'  est  égale  à  celle  de 
la  vibration  partant  de  O,  et  que  le  coefficient  de  vitesse  esl 


M'=  .\a'ù'x  O^  X  OG  =  /iab  x  Og  x  OG; 
mais  ici  g  est  le  centre  de  gravité  d'un  arc 

9.n's\noi  9.<7ros6sina 

|jLv  ~  '2  t: c =2  7: 


A 


T 


t'I  G  esl  le  centre  de  gravité  de  Tare 


o         .  •'  0'      sin  a  u 6  sin  a  cos  (  to  —  0  ) 

a3  =  d:  xt: -,   -. —  =  il:  27r 


tai)^(u'     X 


X  sin 


0) 


I  intensité  lumineuse  est 


I- iGrtîi»*xO^*x  OG*. 


On  voit  que  cette  intensité  est  proportionnelle  au  carré  de  la 


DIFFRACTION  PARALLÈLE.  809 

surface  de  l'ouverture;  elle  dépend  en  outre  de  deux  facteurs 
transcendants.  I  peut  s'annuler  de  deux  manières  : 

1**  Si  0£'  =  o,  c'est-à-dire  si  av  =  2 Ait,  d'où  sina=: r-: 

*^  *  '  'la  cos  0  ' 

2**  Si  OG  =  o,  c'est-à-dire  sina  =  — —. 

Ces  deux  équations  expriment  que  les  projections  des  points  oit 
l'intensité  est  nulle,  sur  deux  axes  parallèles  aux  côti^s  du  parallé- 
logramme, sont  indépendantes  de  0.  Il  y  aura  donc  deux  systèmes 
de  franges  obscures,  perpendiculaires  aux  bords  de  la  fente. 

II.  Ouverture  parallélogrammique  dont  la  moitié  est  cou- 
verte par  une  lame  mince  transparente.  —  Appelons  ici  2a, 
26  et  (i>  les  éléments  de  chacun  des  deux  parallélogrammes  dans 
lesquels  la  fente  est  divisée;  le  coefficient  de  vitesse  des  vibrations 
envoyées  par  chacun  des  parallélogrammes  en  un  point  d'un  axe 
faisant  avec  la  ligne  des  centres  00'  un  angle  0  est  égal  à  M,  et 
les  phases  sont  encore  celles  des  vibrations  parties  de  O  et  O'.  La 
différence  de  ces  deux  phases  se  compose  de  deux  parties  : 

1  **  D'une  quantité  2  7: ^:^ ,  provenant  de  la  distance  00'  ; 

2**  D'une  certaine  quantité  provenant  de  la  différence  de  marche 
introduite  par  l'interposition  de  la  plaque.  Si  n  qI  e  représentent 
l'indice  de  réfraction  et  l'épaisseur  de  cette  plaque,  le  relard  pro- 
duit sera  (n  —  i)ecosa,  de  sorte  que  la  différence  de  phase  intro- 
duite sera  27: 1 •  Cette  quantité  est  indépendante  de  0 

et  ne  change  pas  de  signe  avec  a,  c'est-à-dire  quand  on  passe  par 
l'axe  principal  de  la  lentille.  Si  l'on  compte  les  a  positifs  dans  la 
direction  de  O'  vers  O,  on  a  pour  la  différence  de  phase  totale 


2r 


A  =  -^-  [^acosO  sina  -4-  (/i  —  i)e  cosa]. 

Si  G'  est  le  centre  de  gravité  des  deux  masses  M,  on  a,  pour 
coefficient  de  vitesse  de  la  vibration  résultante, 

M'=2M  xO(?. 

M  =  o  donne  les  minima  du  premier  ordre  :  ce  sont  les  franges 


3io  VERSCHAFFELT. 

trouvées  précédemmenl,  OG'=o  donne  les  mioima  du  second 
ordre.  Or  OG'  s^annule  quand 


d'où 


'j-  [ia  cosO  sina  -f-  (//  —  i)^  cosa]r=(aA:-f- 1)  tc, 

a  a  cos6.9.  sin-  a'cos  -a-}-(/i  —  i)e  |  cos*-a  —  sin*  — a  | 

2  2  \  2  2     / 

2X  -+-I  .    /         ,1  .    ,  <      \ 

=  A  (  cos'  -  a  -H  sin*  -  a  )> 

2  \  2  2      / 

ce  qui  donne  une  équation  en  tang-a.  Mais,  comme  l'angle  a  est 
très  petit,  on  peut  poser  sina  =  a  et  cosa  =  i  :  donc 

2CT  cosOa -t- (/i  —  lie—  A, 

2 

équation  qui  exprime  que  les  franges  du  second  ordre  sont  éqiii- 
distantes  et  perpendiculaires  à  00'. 
On  aurait  pour  la  A»*'™*  frange 

2X'-+-I    , 

■  A  — (/i  — i)e 


acosO  — 


2a 


or  s'il  n*y  avait  pas  de  plaque  interposée,  on  aurait 

.       (2X:-4-i)X 

a  cos6  =  ^ ; > 

4a 

équation  qui  donne  des  franges  obscures  divisant  en  deux  parties 
égales  les  espaces  compris  entre  les  franges  du  premier  ordre  ;  on 
voit  ainsi  que  a  a  diminué  par  Tinterposition  de  la  lame,  c'est- 
à-dire  que  les  franges  du  second  ordre  sont  déplacées  vers  la 
moitié  couverle. 

III.  Réseau  à  mailles  parallélogrammiques.  — Considérons 
des  ouvertures  parallélogrammiques  séparées  par  deux  systèmes 
débandes  opaques  parallèles  et  équidistantes.  Cherchons  d'abord 
la  vibration  produite  par  une  file  de  parallélogrammes  parallèle  à 
un  des  systèmes;  représentons  par  a  a,  26  et  w  les  éléments  des 
ouvertures,  par  2^  la  distance  de  deux  centres  consécutifs;  les 
diverses  ouvertures  envoient  des  vibrations  que  nous  pouvon> 


DIFFRACTION  PARALLÈLE.  3ii 

représenter  par  des  masses  M,  situées  sur  une  circonférence  de 
rayon  =  i,  en  des  points  A,  B,  C  comprenant  entre  eux  des  arcs 

égaux  à  -Y  arfcosO  sina.  Si  G/i  est  le  centre  de  gravité  de  toutes 

ces  masses,  le  coefficientde  vitesse  de  la  vibration  résultante  de/i 
parallélogrammes  sera 


M„=2MxOG|,^/iMx  0G„; 

quant  à  la  phase,  ce  sera  celle  du  rayon  existant  ou  possible  (sui- 
vant que  n  est  impair  ou  pair)  parti  du  centre  de  la  file. 

Représentons  maintenant  par  ^cP  la  plus  courte  distance  entre 
les  lignes  des  centres  de  deux  files  consécutives;  la  vibration  en- 
voyée par  chaque  file  peut  être  représentée  par  une  masse  M/,,  ù 
l'extrémité  d'un  rayon  =  i ,  tous  ces  rayons  formant  entre  eux  des 

angles  égaux  à 

,    ar  a^cos(a)  —  0)sina 
^ . 

A  sinoj 

S'il  y  a  ainsi  n!  files,  et  si  Gn'  est  le  centre  de  gravité  de  ces  n' 
masses  on  aura  pour  coefficient  de  vitesse  de  la  vibration  résul- 
tante 

M„n'-^  n'Mn  <  OG^r^  n/i'M  x  0G«  x  Ôg7; 

la  phase  est  celle  du  rayon  existant  ou  possible,  partant  du 
centre  du  système. 

M  =  o  donne  les  franges  obscures  du  premier  ordre  ;  OG^  =  o 
l't  0G„'=:  o  celles  du  second  ordre.  Or  les  masses  M  et  M„  sont 
situées  aux  sommets  de  polygones  réguliers,  convexes  ou  étoiles, 
et  pour  que  ces  polygones  soient  fermés,  en  quels  cas  les  centres 
(le  gravité  coïncident  avec  le  centre  de  ces  polygones,  il  faut 
que 

•ii:     ,        .    .  ,  ^  ,9.7:      ,,  cos(a>  — 6)   .  . 

/i -r-'2acos6  sina  .--:  2A'Tr         et  n  -r-aa  ^: sin«-9.A'r, 

À  À  sinci) 

ù  condition  toutefois  que  Ton  n'ait  pas  simultanément 

2it  aie        cos(a)  — 6)   . 

-,-2acosO  sina  -  9.A- r.         ou  -v- 2a  ^. ^sin«~2A-i:. 

A  A  sinu) 

parce  qu'alors  0G«  -- 1    et  OG»/  =z  i .  On  voit  que  les  franges 


3ia  VERSCHAFFELT. 

obscures  du  second  ordre  sont  perpendiculaires  aux  directions  des 
bandes  opaques. 

IV.  Ouverture  trapézoïdale»  —  Considérons  un  trapèze  ABCD 
{fig'  4);  représentons  par  2a  et  2c  les  deux  côtés  parallèles, 


par  2/1  sa  hauteur,  par  o)  et  co'  les  angles  que  forment  les  côtés 
non  parallèles  avec  la  droite  DC;  proposons-nous  de  déterminer 
rinlensité  en  un  point  d'un  axe  OX  faisant  un  angle  0  avec  la 
droite  MN,  qui  joint  les  milieux  des  côtés  non  parallèles. 

Soient  OA   et  OB  {Jig*  5)  deux  droites  que   nous  suppo- 
serons représenter  les  vibrations  produites  par  les    parallélo- 


grammes AA'D'D  et  B'BCC,  obtenus  en  menant  par  les  points  M 
et  N  des  parallèles  aux  côtés  opposés  et  considérés  comme  des 
ouvertures  fictives;  ces  droites  ont  même  direction  puisque  les 
deux  vibrations  ont  même  phase  :  la  phase  du  rayon  partant  du 
point  milieu  O  de  MN. 

Soient  maintenant  OM  et  ON  deux  droites  telles  que 

MOA  =  A0^  =  -v--  OMcosôsina  =  -y- ^^ cos6sina; 


DIFFRACTION  PARALLÈLE.  3i3 

les  angles  MOA  et  AON  sonl  les  phases  des  rayons  partis  des 
points  M  et  N.  Considérons  encore  les  triangles  CD'N,  A'NB, 
C'DM  et  AMB'  comme  des  ouvertures  fictives  {fig>  4)»  et  soient 
Oyi  Op,  05  et  Oa  {^fig*  5)  les  vibrations  qu'elles  produisent;  il 
est  facile  de  démontrer,  en  partant  des  principes  II  et  II[,  que  ces 
droites  sont  égales  entre  elles,  et  que  les  angles  a OM,  MO o,  ^ON, 
NOy  sont  égaux  entre  eux;  il  suit  de  là  que  les  droites  ao  et  ^y 
sont  respectivement  perpendiculaires  à  OM  et  ON. 

Pour  passer  du  parallélogramme  AA'D'D  au  trapèze  ABCD 
(y?^.  4)7  il  faut  supprimer  Taction  du  triangle  BA'N  et  ajouter 
celle  du  triangle  ND'C;  si  donc  OT  (^fig*  5)  est  la  vibration  pro- 
duite par  le  trapèze,  on  aura  Pégalité  géométrique 


OT  =  OA  —  Op  -f-  Ov  =  OA  -'-  ?Y  =  OA  -+-  OT  ; 

on  a  de  même 

OT  =  UÏÏ  -h  ï?  =  OB  -+-  B t. 

On  déduit  de  là  la  construction  suivante  :  parles  points  connus 
B  et  A,  on  mène  des  perpendiculaires  aux  droites  connues  OM 
et  ON;  le  point  d'intersection  de  ces  deux  perpendiculaires  déter- 
mine l'extrémité  de  la  droite  OT,  qui  représente  la  vibration  pro- 
duite par  le  trapèze. 

Si  nous  nous  servons  des  notations  que  nous  avons  employées 
en  traitant  le  cas  du  parallélogramme 

OA  —  'y.h^a  -h  c)  x  Ô^  X  OG, 


on  -=  'xh{a  -h  c)  X  O^'  X  OG', 
g  est  le  centre  de  gravité  d'un  arc 

jiv  =  -^(a  -f-  c)cos6  sîna, 
G  est  le  centre  de  gravité  d'un  arc 

Q       _l-  ^'^     ,  cos(u)  — 6)    . 

«3  =  zh  -T-  Ji  A ^ sin a, 

^  A  sinu) 

et  G'  est  le  centre  de  gravité  d'un  arc 

fOf        .    5iit     ,cos(u)'  — 6)    . 

a  p  =  dt  -^  2  // : ; — i  sin  «. 

^  A  sinio 


3i|  VERSCHAFFELT. 

La  fig,  5  donne 

or'  =.  ÔÂ'  -t-  Ôb'  ~-  !^. OÂ .PB  cosM ON 

4sin»M0A 

2 

r^  AV«  -  ^)^  ^^-7^^  (^ÔG*  +  ÔG*  —  iÔG.ÔG'cosMON  ) 
^  sin»MOA 

et 

k  /-\m  OA  OB  .->-x  . 

^  OA  -4-  OB 

La  construction  {Jig^  5)  montre  que  OT  s'annule  dans  deui 
cas  : 

i"  Si  OA  =  OB  -r  o  avec  M0N^2 Ait, 

V.®  Si  OA  —-  OB  r  -  o  avec  MON  =  2  A"re,  à  condition  que 

PY  ~  a8  —  o. 
Or  OA  et  OB  s'annulent  simultanément  de   deux  manières, 

a.  Si  l'on  pose  O^  =  o, 

b.  Si  Ton  pose  0G=:^  OG'-~o. 

Mais  si  0^  =  o,  MON  :-- aA-re;  donc  0^:^o  est  incompatible 
avec  le  1°  qui  donne  alors  seulement  OG  --:z  0G'=  o.  Le  2®  en- 
traîne O^  =  o  ;  quant  à  la  condition  ^v  ^^  o,  elle  exprime  que  les 
triangles  BNA'  et  ND'C  produisent  des  effets  identiques  en  un 
point  quelconque  de  Taxe  OX,  et  Ton  déduit  facilement  des  prin- 
cipes I  et  II,  quMl  faut  pour  cela  que  les  sommets  A'  et  G  soient 
sur  une  même  perpendiculaire  à  OX;  dès  lors  les  côtés  BC  et  AD 
ont  même  projection  sur  OX  et  les  arcs  a^  et  a'^'  sont  égaux. 

La  condition  a2  =:=  o  conduit  du  reste   au  même  résultat.  On 
voit  ainsi  que,  si  MON  ==  2A"t:,  OT  ne  s'annule  que  si 

cos(a>  —  0)        .    cos(ci)' — 6) 
sinto  sinw'       * 

ce  qui,  d'après  une  formule  donnée  plus  haut,  peut  encore  s'écrire 

tangcoi  -■  =h  tangWj, 

(0,  et  Wj  étant  les  angles  qui  correspondent  à  o)  et  w',  dans  les 
parallélogrammes  que  Ton  obtient  en  transformant  les  parallélo- 
grammes AA'D'D  et  B'BGC  de  la  manière  indiquée  antérieure- 
ment. 


DIFFRACTION  PARALLÈLE.  3i5 

La  condition  tang(i)|  =  ±  tang'(i)|  donne 

(Ut  =  tt}\        ou  bien        cui  +  u>|  =  iSo**; 

or  si  f^i  =  (o\  on  a  aussi  co  :=r  o)',  et  la  figure  ÂBCD  serait  un 
parallélogramme.  11  ne  reste  donc  que  (Oi  +  <ù\  =  i8o^,  et  la  va- 
leur de  0  à  laquelle  correspond  cette  égalité  est  donnée  par  Téqua- 

lion 

cos(w    -6|)       cos((o' — 6|> 

. 1 ; ; ==  O, 

sinco  sinio 

d'où 


tanc^Oi  =  -  -  -  ( 1 ,  ) 

"  2\tanga>        tangio/ 


Cette  valeur  particulière  de  0  détermine  un  axe  perpendiculaire 
à  la  droite  qui  joint  les  milieux  des  côtés  parallèles;  représentons 
cet  axe  parOX|. 

Les  points  obscurs  donnés  par  le  2^  sont  donc  situés  sur 
Taxe  0X|  et  déterminés  par  Téquation 


kl 
sina  = 


(a  -i-  c)cosO' 


et  les  points  obscurs  donnés  par  le  i^  sont  déterminés  par  les 
équations  simultanées 

9.ir     ,   cos((u  —  6)   .  ,  9,it     _   cosCci/  —  0)    .  ,, 

-r-ayi : SinOLr-  2KTZ         Ct         -— 2^    . j SIR  a—    2  AT  TT. 

A  smco  A  sinco 

On  voit,  d'après  ces  deux  dernières  équations,  que  sur  un  axc^ 

quelconque   il  n'y   aura  de   points   obscurs   que   si  le   rappori 

,     cos((o  —  6)  ,  (costo'— 0>  ...  .  .  , 

de  — ^T a : — ; —  }  ou,  ce  qui  revient  au  même,  si  le  rap- 

port  : — - — î-  est  commensurable :  et  ces   points  seront  d'autani 
»  tangcui  '  '^ 

plus  rapprochés  que  ce  rapport  est  plus  simple.  Pour  Taxe  0X| 

ce  rapport  est  égal  à  —  i,  et  les  points  obscurs  sur  cet  axe  son! 

donnés  par  l'équation 

A'Xsinio  X'Xsînio' 


sina  = 


aAcos(ci>  —  6i)       2/e  cos(i«>  —  0',  ; 


k 
Pour  tout  autre  axe,  le  rapport^  est  plus  compliqué,  et  comme, 

pour  passer  d'un  rapport  simple  à  un  autre  rapport  simple,  il  faut 


3i6  BOULOUCH. 

passer  par  des  valeurs  compliquées  el  même  incommensurables,  les 
points  obscurs  ne  forment  pas  de  franges  continues. 

V.  Triangle  et  trapèze  isoscèle.  —  Le  cas  du  triangle  peut 
être  traité  directement  comme  celui  du  trapèze;  nous  pouvons 
aussi  le  déduire  du  trapèze  en  faisant  c  =  o. 

Une  ouverture  triangulaire  ne  donnera  donc  pas  de  franges, 
mais  simplement  des  points  obscurs;  ces  points  seront  à  un  mini- 
mum de  distance  sur  les  trois  axes  perpendiculaires  aux  trois  mé- 
dianes. 

Le  trapèze  isoscèle  peut  se  déduire  du  trapèze  ordinaire  en  fai- 
sant (1)  +  (o'  =  1 80*^;  mais,  comme  on  n'a  besoin  de  considérer  ce  cas 
particulier  que  pour  arriver  au  cercle,  et  que,  à  cet  eOet,  il  suffit  de 
savoir  comment  varie  Tintensité  lumineuse  le  long  d*un  axe 
parallèle  aux  côtés  parallèles  du  trapèze,  nous  résoudrons  la  ques- 
tion directement. 

D'après  le  second  principe,  l'effet  produit  par  le  trapèze  iso- 
scèle ABCD  est  le  même  que  l'effet  produit  par  le  parallélo- 
gramme AB'C'D,  dont  le  côté  B'C  passe  par  N,  milieu  de  Bf\ 
La  phase  de  la  vibration  résultante  est  donc  celle  du  ravon  parti 
de  O,  point  milieu  de  MN;  quant  au  coefficient  de  vitesse,  il  est 
égal  à 

M  =  '?.h{a  -h  c}  X  U^'  .<  OG, 

O^'  et  OG  ayant  la  signification  que  l'on  connaît. 


DÉDOUBLEMEIIT  DES  FRANGES  D'INTERFÉREHCE  EH  LUHltRE  HATURSLLB; 

Par  m.  R.  BOULOUCH. 

L  Au  cours  de  ses  expériences,  devenues  classiques,  sur  les 
interférences  produites  au  moyen  de  la  flamme  de  Talcool  salé, 
M.  Fizcau  a  observé  pour  la  première  fois  des  disparitions  pério- 
diques, dues  à  la  superposition  des  deux  systèmes  de  fVanges 
correspondant  aux  deux  radiations  distinctes,  de  longueurs  d*ondf 
peu  différentes,  émises  par  cette  flamme. 

Il  est  possible  de  voir  simultanément  les  deux  systèmes  de 


DÉDOUBLEMENT  DES  FRANGES.  817 

franges,  si  Ton  se  place  dans  des  conditions  convenables  fournies 
par  Texamen  des  formules  d'Airj. 

Si  la  lumière  est  polarisée  dans  Tun  des  azimuts  principaux 
(le  cas  de  la  lumière  naturelle  se  déduit  sans  difficulté  de  ce  cas 
particulier,  à  cause  de  Tabsence  de  différence  de  phase  entre  les 
composantes  principales),  l'intensité  de  la  lumière  réfléchie  par 
une  lame  mince  est  donnée  par  la  formule 

dans  laquelle  a^  est  Tintensité  de  la  lumière  primitive,  h  le  facteur 
de  réflexion  et  8  la  différence  de  marche  due  au  passage  à  travers 
la  lame,  pour  la  lumière  de  longueur  d'onde  A,  et 

-^    (I  — /i»)»H-'2yi«[i  — cos(8  — [Ji8)j 

pour  la  lumière  de  longueur  d'onde  X',  tji  étant  un  facteur  très 
petit.  Si  Ton  fait  varier  8  d'une  manière  continue  en  lui  faisant 
prendre  des  valeurs  suffisamment  grandes,  [xo  peut  prendre  succes- 
sivement les  deux  séries  de  valeurs 

(1)  o  27:  2/17: 

(O  TZ  Sr  ('A/l  -r-  1)7:; 

d'ailleurs,  si  dans  le  voisinage  d'une  de  ces  valeurs  attribuées  à  {jlo, 
on  fait  varier  3  de  2pTz  à  a(/?  -f- 1)^,  on  pourra  négliger,  à  cause 
de  la  petitesse  de  [x,  les  variations  de  llo. 

Cela  posé,  l'intensité  du  faisceau  réfléchi  contenant  les.  deux 
radiations,  I  +  P,  sera  si  l'on  donne  à  [xo  l'une  des  valeurs  de  la 
première  série 

a^*(i  —  coso) 


lH-l'=(rt«-i-a'i) 


nT  > 


(i  —  A*  j  -+-  •2A*(i  —  coso) 


on  obtient  le  même  système  de  franges  qu'avec  une  radiation 
unique,  8  variant  de  'ÂpTz  à  (2/}  H-  ^)'î^,  le  maximum  unique  pour 
0  =  (2/?  +  i)tz  est  compris  entre  deux  minima  nuls. 

Si,  au  contraire,  ao  prend  une  des  valeurs  de  la  seconde  série, 
on  a 

I   -H  r  =  a'  ■: r^-r n-: <"  -i-  a  - 


(i  —  /i*)*-i    ih^(i  —  coso;    '         (i  —  /i*)-{- -2 /**(!.- coso; 


3i8  fiOULOOCH. 

et  pour  les  valeurs  de  8 

j^  •> 

'2piZf      ipiZ-^'^f       ipiZ-^-tty      2/?r-f--^,       (2/>-|-a)l5, 

rinlensilé  totale  prend  les  valeurs 

Dans  les  expériences  de  Fizeau,  h  est  une  quantité  très  petite; 
comme  d^ailleurs  a  et  a'  sont  peu  diflTérents,  la  valeur  de  1+  i' 
est  sensiblement  constante  et  voisine  de  ^a^h'^  :  les  franges  dispa- 
raissent. 

Mais  si,  au  contraire,  h  peut  prendre  des  valeurs  assez  grandes 
pour  n^élre  pas  très  différentes  de  Punité,  il  est  aisé  de  voir  que 
I  +  F  présentera  deux  maxima  identiques  séparés  par  des  minima 
peu  différents  Tun  de  l'autre  mais  jamais  nuls;  le  nombre  des 
franges  sera  doublé. 

On  obtiendrait  des  résultats  identiques  pour  la  lumière  trans- 
mise puisque  les  anneaux  transmis  sont  complémentaires  des 
anneaux  réfléchis. 

On  pourra  réaliser  la  condition  h  sensiblement  >>  o  de  plusieurs 
manières  : 

i"  Dans  la  production  des  franges  d'une  lamelle  de  verre  sous 
une  incidence  presque  rasante  ;  si  Tépaisseur  de  la  lamelle  est  telle 
que,  pour  les  grandes  incidences,  Tépaisseur  optique  corresponde  à 

une  valeur  de  |jl3  voisine  de  (an  -H  i)->  on  aperçoit,  soit  en  eni- 

plovant  une  fente  parallèle  aux  franges,  soit  en  visant  exactement 
les  points  du  plan  de  localisation,  les  franges  dédoublées  avec 
netteté  dans  la  lumière  réfléchie; 

îi°  Le  dédoublement  des  franges  pourra  encore  être  obtenu  en 
luinirre  transmise,  et  sous  l'incidence  normale,  en  augmentant  le 
pouvoir  réflecteur  des  surfaces  qui  limitent  la  lame  mince;  il 
suffira  de  produire  des  anneaux  entre  deux  lames  transparentes 
recouvertes  d'une  couche  d'argent  assez  mince,  pour  que  l'ensemble 
soit  un  peu  transparent  pour  la  lumière  du  sodium;  en  éloignant 


DÉDOUBLEMENT  DES  FRANGES.  3i«) 

les  deux  surfaces,  les  anneaux  dédoubles  apparaissent,  pour  une 
épaisseur  convenable  de  la  lame,  singulièrement  nets. 

Bien  que  Ton  ait  affaire  à  la  réflexion  métallique,  les  conclusions 
précédentes  sont  applicables,  puisque  Tincidence  est  normale. 

II.  Un  dédoublement  qui  n'est  pas  sans  analogie  avec  le  précé- 
dent peut  être  produit  à  Paide  d'une  lumière  rigoureusement 
monochromatique.  En  observant  les  franges  réfléchies  fournies 
par  une  lamelle  argentée  sur  sa  face  postérieure,  on  remarque  que 
ces  franges,  naturellement  pâles  sous  Tincidence  normale,  se  dé- 
doublent en  devenant  plus  nettes  aussitôt  que  l'incidence  devient 
presque  rasante. 

L'explication  de  ce  phénomène  est  comparable  à  celle  qui 
vient  d'être  donnée;  Tintensité  de  la  lumière  réfléchie  résulte  de 
la  formule  (*) 


I    -    î  f  A*-H  A| -f- 2^/i|  cosoi  A* -^  Af  -i-  'lA'ki  co» ( ô|  —  s )  l 

Li -t- ^A/ii  cosoiH- À*/i}   '    I -+- -iÀ-X:!  cos(8|  —  e)-+-A-*A|J 


y 


S  étant  la  difl^érence  de  phase  des  deux  composantes  principales 
après  la  réflexion  ;  les  facteurs  A,  A*  ;  /i| ,  kt  relatifs,  les  premiers  à  la 
réflexion  air-verre,  les  derniers  à  la  réflexion  verre-métal,  ne  sont 
du  même  ordre  de  grandeur  que  sous  l'incidence  rasante. 

Pour  l'incidence  normale  e  =  o;  si  l'on  introduit  cette  hvpo- 
thèse  dans  la  valeur  de  I,  et  si  l'on  donne  à  8|  les  valeurs  succès- 

sives  2/?iç,  a/^-re  -\-  -,  ('.ip  -h  i)tz,  o^piz-h  -^-y  (2p-i-a)'re,on  obtient 

pour  I 

6,.  I. 

*^"^i "'iT^TÂiÂî   -  TTyfîIfJ 

A(hi-h)*         (k\-k)-\ 

^p^'^T "'[r-T/iiAî      v^n^\\ 

(-'p-^-'^ "' L(T-r7r/i7>î     .^>7-J 


(*)  Voir  Mascart,  Optique,  t.  II,  p.  5o6. 


^  a 


320  MACÉ  DE  LÉPINAY. 

0|  variant  de  sic,  on  rencontre  un  minimum  unique,  peu  accen- 
tué, h  étant  petit  par  rapport  à  A|  ;  ce  minimum  correspond  à 

Pour  Tincidence  rasante  e  =  ?c  et  prend  des  valeurs  peu  diffé- 
rentes si  l'incidence  reste  grande;  si  Ton  fait  e  =  tc  dans  la  valeur 
de  I,  et  si  l'on  donne  à  8|  les  mêmes  valeurs  que  précédemment, 
on  obtient  le  Tableau  suivant  : 

r  ^»-i-Aî  Â«  -f-  k\  1 

L'inspection  des  valeurs  de  I  montre  que  dans  la  variation  con- 
sidérée de  0|  on  rencontre  deux  maxima  identiques 

/  r  37r\ 

séparés  par  des  minima  [2/?7:,  (2/?+ 1)11,  (2/?-î-2)7c],  peu  diffé- 
rents entre  eux,  et  différant  au  contraire  assez  notablement  des 
maxima. 

L'expérience  réussit  aisément  telle  qu'elle  a  été  décrite,  avec 
les  flammes  du  lithium  et  du  thallium. 


371  r  h^-^h\  k^-\-k\ 

2P'K-\ •       ^**  ' 

^  2 


aUEiaUES  REMABaUSS  RSLATI7BS  A  LA  THÉORIE  DU  KIRAftE  DE  BIOT  ; 

Par  m.  J.  MAGÉ  DE  LÉPINAY. 

Nous  n'avons  pu,  M.  Perot  et  moi-même,  dans  notre  travail  sur 
le  mirage  (*),  que  signaler,  sans  entrer  dans  les  détails,  les  divers 


(•)   .4 anales  de  Chimie  et  de  Physique  (♦>),   t.   XWII,  1892  ni  Journal  de 
/'h)  sif/nc  (  îj,  l.  II. 


MIRAGE.  3vti 

essais  théoriques  relatifs  à  cette  question,  dus  surtout  à  Biot,  Bra- 
vais et  à  M.  Tait  (*).  Je  crois  utile  de  revenir  ici  sur  l'hjpothèse 
principalement  développée  par  Biot,  en  prenant  pour  point  de  dé- 
part Texposé  si  clair  qui  en  a  été  fait  récemment  par  M.  Mascart(^), 
et  de  montrer,  en  complétant  sur  quelques  points  la  discussion^ 
que  ses  principales  conséquences  concordent  d*une  manière  frap- 
pante avec  les  résultats  de  notre  étude  expérimentale. 

I.  Biot  admet  qu'au  voisinage  du  sol  le  pouvoir  réfringent  de 
l'air  varie  proportionnellement  à  la  hauteur,  ce  qui  revient  à  écrire, 
n  étant  l'indice  variable,  j^  la  hauteur,  m  et  a  deux  constantes, 

/i«  =  m»  /  I  -f-  2  ^  j . 

Dans  le  cas  de  l'air,  où  m  et  ai  sont  voisins  de  l'unité,  on  peut 
simplifier  et  écrire 

L'hypothèse  de  Biot  et  celle  développée  par  M.  Mascart  (avec 
les  simplifications  qui  sont  les  conséquences  de  la  même  remarque), 
sont  donc  équivalentes  et  conduisent  aux  mêmes  résultats. 

Toutefois,  comme  la  variation  de  l'indice  de  l'air  est  manifeste- 
ment de  moins  en  moins  rapide  lorsqu'on  s'éloigne  du  sol,  Biot 
est  conduit  à  admettre  qu'au-dessus  d'un  certain  niveau  l'indice 
devient  brusquement  constant.  Si  nous  remarquons  d'autre  pari 
que  l'indice  de  l'air  indéfiniment  échauffé  ne  peut  descendre  au- 
dessous  de  TuniU*,  on  voit  que,  dans  une  masse  d'air  indéfinie, 
dont  la  température,  constante  au-dessus  d'un  certain  niveau, 
varierait,   au-dessous,  suivant  la  loi  qu'implique  l'hypothèse  dr 


(•)  M. Tait,  dans  un  Mémoire  dont  nous  ignorions  rcxislencc  (  Trans,  Ph.  Ed., 
t.  XXX,  p.  55i;  i88a  ),  développe  les  conséquences  des  trois  hypothèses  suivantes: 

n'  =  a*-i-y^y  n*=  a' — ^',  n'  =  a'  -i-e'cos  -^  •  Cette  dernière,  limitée  à  la  région 

comprise  entre  deux  sommets  consécutifs  de  la  courbe  des  indices,  correspond 
assez  bien  au  cas  de  deux  liquides  miscibles  superposés.  M.  Tait  déduit  Texistence 
d'images  multiples,  et  en  particulier  triples,  de  la  considération  du  lieu  des  som- 
mets des  trajectoires  aboutissant  à  Tœil  de  l'observateur.  Ce  mode  ingénieux  de 
raisonnement  conduit  à  des  résultats  simples  lorsque  l'œil  et  l'objet  sont  situés 
dans  le  même  plan  liori/onlal. 
(')  Traité  d'Optique f  t.  III. 

y.  de  Phys.,  Z*  série,  t.  II.  (Juillet  1893.)  21 


ix'à  MACÉ  DE  LÉPINAY. 

Biot,  la  courbe  dont  les  abscisses  seraienl  les  indices,  et  les 
ordonnées  les  hauteurs  verticales,  serait  constituée  par  une  ligne 
brisée  formée  de  trois  droites  dont  deux  verticales.  Dans  les 
conditions  réelles  (voir  notre  Mémoire),  ces  deux  droites  verti- 
cales sont  les  asymptotes  d'une  courbe  continue  ;  la  droite  inclinée 
de  Biot  peut  être  considérée  comme  correspondant  à  la  tangente  à 
la  courbe  réelle  en  son  point  d'inflexion. 

Comme  d'ailleurs  le  sol  est  nécessairement  dans  la  couche  d'in- 
dice variable,  il  est  loisible,  ainsi  que  l'a  fait  Biot,  de  simplifier  la 
constitution  du  milieu  en  admettant  que  la  loi  de  variation  adop- 
tée reste  applicable  à  toute  distance  vers  le  bas,  à  ta  condition 
rssent telle  de  ne  tenir  aucun  compte,  dans  la  discussion,  des 
parties  des  trajectoires  lumineuses  gui  ont  pu  pénétrer  dans 
des  courbes  d^indice  inférieur  à  Vindice  minimum.  Dans  le 
cas  de  Tair,  les  seules  trajectoires  susceptibles  de  subir  le  mirage 
font  avec  la  normale,  dans  le  milieu  d'indice  constant,  un  angle  z 
voisin  de  90'^  (compris  entre  90"  et  88" 36'  environ)  (*).  Même 
dans  le  cas  de  nos  expériences  avec  des  liquides,  et  dans  les  cir- 
constances extrêmes,  l'incidence  de  ^5"  dans  le  milieu  d'indice  le 
plus  grand,  correspondait  à  un  rayon  limite  qui  pénétrait,  sans 
subir  le  mirage,  dans  le  milieu  d'indice  le  plus  faible  (2). 

II.  Dans  un  milieu  tel  que  l'admet  Biot,  chaque  trajectoire 
lumineuse(')  estconstituéc  par  deux  parties  rectilignes  inclinées  en 
sens  inverse,  raccordées  par  une  partie  parabolique  dans  la  couche 
d'indice  variable.  Toutes  les  trajectoires  issues  d'un  même  point 
lumincMix  et  situées  dans  un  même  plan  vertical  ont  une  enveloppe 
ou  caustique,  qu'elles  ne  touchent,  chacune,  qu'en  un  pointqui  peut 
se  trouver,  soit  sur  la  partie  rectilignc,  soit  sur  la  partie  parabo- 
lique. L'axe  des  x  étant  pris  dans  le  plan  horizontal  qui  sépare 
les  régions  d'indice  variable  et  d'indice  constant,  ce  point  de  con- 
tact est  au-dessus  de  cet  axe  dans  le  premier  cas,  au-dessous 
dans  le  second. 


(  •  )   Traite  W Optique,  l.  III,  p.  3i  i. 

(  ■' )  Indices  cxtrrines  :  ijSSi-j  et  i,333(). 

(^)  Nous  no  considiTons  ici  que  les  trajectoires  lumineuses  proprement  dites, 
qui  sont  reclilignes  au-dessus  de  Ox,  et  non  les  prolongements  géoiiictriqucs  de 
lours  parties,  soit  rectilignes,  soit  paraboliques. 


MIRAGE.  323 

III.  Considérons  les  trajectoires  issues  d'un  même  point  C  situé 
dans  la  région  d'indice  constant  (*).  L'enveloppe  des  parties  para- 
boliques des  trajectoires  est  la  courbe  AB1JB2KII,  présentant 
deux  points  de  rebroussement  en  J  et  en  K,  et  asymptote  en  H  à 
Taxe  des  x.  L'enveloppe  des  parties  reclilignes  est  la  courbe 
QB1IB2C'  qui  se  raccorde  à  la  précédente  en  B|  et  en  Bj. 

Il  résulte  tout  d'abord  du  §  II  que  les  portions  B|  JB3  de  la  pre- 
mière caustique,  et  QB,  BjC  de  la  seconde  doivent  être  rejetées. 
La  véritable  enveloppe  des  trajectoires  se  réduit  au  contour 
AB|  IB2KH.  Mais  la  totalité  de  la  caustique  ainsi  réduite  ne  cor-- 
respond  pas  au  mirage. 

Beinarquons  en  effet  que  toute  la  partie  AB,  I  de  cette  caustique 
est  engendrée  par  des  trajectoires  correspondant  à  des  angles  ini- 
tiaux d'incidence  en  C  inadmissibles,  car  ils  sont  compris  entre 
o"et  60"*,  c'est-à-dire  par  des  trajectoires  qui,  dans  le  cas  de  l'air, 
auraient  subi  le  mirage  dans  des  couches  d'indices  compris  entre 
—  I  et  -j-  0,87.  Elle  se  trouve  donc  nécessairement  limitée  en  un 
certain  point  M,  point  de  contact  de  la  trajectoire  qui  mire  au 
niveau  du  sol. 

Prolongeons  la  caustique  subsistant,  MKH,  par  la  partie  MT  de 
la  trajectoire  limite.  Cette  caustique  ainsi  complétée,  la  trajectoire 
limite  CS|MT  et  le  sol  partagent  le  plan  de  la  figure  (2)  en 
quatre  régions.  Nous  supposerons  l'œil  de  l'observateur  en  C. 

1"  Dans  l'espace  (1),  compris  entre  le  sol,  la  trajectoire  limite 
et  la  caustique,  aucun  objet  n'est  visible,  toutes  les  trajectoires 
correspondantes  étant  arrêtées  par  le  sol. 

a°  Dans  l'espace  (:>.),  en  dehors  à  la  fois  de  la  région  précédente 
et  de  la  caustique,  les  objets  sont  vus  simples  et  droits  (trajec- 
toire rectiligne  pour  des  points  de  l'objet  situés  au-dessus  de  Ox 
partiellement  curviligne  dans  le  cas  contraire). 

3"  Dans  l'espace  (3),  intérieur  à  la  caustique,  mais  à  gauche  de 
la  trajectoire  limite,  les  objets  donnent  trois  images,  dont  une 
renversée  comprise  entre  les  deux  autres.  Par  un  point  situé  dans 


(*)  Loc.cit.  p.  332  et  suivantes. 

C)   Ldjîg.  3  a  été  construite  en  adoptant  une  échelle  dos  abscisses  beaucoup 
plus  réduite  que  celle  des  ordonnées. 


35t4 


MACÉ  DE  LÊPLXAY. 


celle  région  au-dessous  de  Ox,  on  peut  en  effet  mener  trois  tra- 
jecloircs  tangentes  à  la  caustique,  l'un  seulement  des  trois  points 
de  contact  se  trouvant  compris  entre  le  point  considéré  etC  (con- 
dition pour  que  l'image  soit  renversée).  Si  le  point  considéré  est 
dans  la  même  région,  mais  au-dessus  de  Ox,  on  ne  peut  plus  mener 
que  deux  trajectoires  tangentes  à  la  caustique,  la  troisième  est 
remplacée  par  une  trajectoire  rectiligne. 


Au 


4"  Dans  l'espace  (4),  l'une  des  deux  trajectoires  fournissant  une 
image  droite  n'existe  plus,  car  elle  serait  langenle  à  la  caustique* 
au  delà  de  M;  celle  trajectoire  est  arrêtée  par  le  sol.  11  n'existr 
plus  que  deux  images,  l'une  droite,  l'autre  renversée. 

On  voit  que  les  conséquences  de  celle  discussion  sont  entière- 
ment conformes  à  celles  de  notre  élude  expérimentale.  Il  est  seule- 
ment utile  de  remarquer  (jue,  dans  la  figure  correspondante  de 
notre  Mémoire,  le  point  M  se  trouve  rejeté  en  dehors  des  limites 
de  la  figure. 

IV.  Biol  a  également  examiné  le  cas  où  le  point  C  se  trouve 
dans  le  plan  Ox  qui  sépare  les  deux  régions  d'indice  constant  et 
l'indice  variable.  Il  ne  saurait  évidemment  correspondre  à  la  réa- 


MIRAGE.  325 

lilé;  son  étude  était  seulement  utile  comme  préliminaire  de  celle 
du  cas  précédent. 

Si  nous  supposons  que  le  point  C,  situé  au-dessus  de  Ox,  se 
rapproche  de  Torigine  O,  le  calcul  montre  que  le  point  Bj  f^fig*  2) 


Cs 


l'i?.  a. 


-»^ 


(2r-.  K 


s  m^'/ixi:^^'^:/^  i^y^^i^mmw^^-'^^/^m 


se  rapproche  également  de  l'origine  et  se  confond  avec  elle,  en 
même  temps  que  C.  Il  en  résulte  que  la  branche  KII  de  la  caus- 
tique finit  par  se  confondre  avec  Taxe  des  x.  Ou  voit,  sans  entrer 


Fig.  3. 


mM^My/mmMmMjmMM^' 


dans  des  détails  inutiles,  que  la  région  où  doivent  se  trouver  les 
objets  pour  qu'ils  soient  vus  multiples  du  point  C  est  limitée  par 
le  contour  TMOx.  Cette  courbe  (que  nous  pouvons,  par  exten- 
sion, considérer  comme  constituant  la  caustique),  la  trajectoire  qui 
mire  au  niveau  du  sol  et  le  sol  lui-même  partagent  le  plan  de  la 
ligne  en  quatre  régions  jouissant  des  mêmes  propriétés  que  dans 
le  cas  précédent. 


326  MACÉ  DE  LÉPINAY.  —  MIRAGE. 

V.  11  m'a  paru  intéressant  d'aborder  également  par  le  calcul  le 
cas  où  Tœil  de  Tobscrvateur  se  trouve  dans  la  région  d'indice 
variable,  à  une  distance  b  au-dessous  de  Ox.  Trop  long  pour  être 
reproduit  ici,  il  ne  fait  que  confirmer  les  résultats  que  Biot  avarl 
pu  i^réwoxT  {Mémoires  de  r Institut^  1809,  p.  io4). 

Fig.  4. 


0 
C 


Bo.-' 


L'enveloppe  des  parties  rectilignes  des  trajectoires  éprouve  un 
brusque  changement  de  forme,  lorsque  le  point  C  passe  au-dessous 
de  Ox.  Elle  est  en  effet  asjmptote  à  la  trajectoire  CBoHqui  mire 

au  point  C  (abscisse  de  B©:  Xo=  v  ^-  ctb).  Elle  coupe  l'axe  des  x 

en  un  point  B|  dont  l'abscisse  est  X|  =  y  a^4- 2a6.  Ce  dernier 
point  correspond  à  un  angle  initial  d'incidence  donné  par 


COS  '2Z  =  — 


a 


i)v  remarquons  que  de  la  relation 


n  =  ni 


(-Î) 


où  n  et  m  sont  tous  les  deux  voisins  de  i,  résulte  que  b  doit 
être  toujours  supposé  très  petit  par  rapport  à  a.  L'angle  z  qui 
caractérise  la  trajectoire  qui  touche  le  caiisliquo  en  B4  reste  donc 
très  voisin  de  45",  quoiqu'un  peu  plus  petit,  et  cette  trajectoire 
est  par  suite  arrêtée  par  le  sol.  Le  point  M  de  contact  avec  la 
caustique  de  la  trajectoire  qui  mire  au  niveau  du  sol  est  donc 
quelque  part  entre  B|  etH;  soit  MT  son  prolongement  qui  est  rec- 
tilignc.  On  voit  iinniédiatement  que  des  quatre  régions  précédem- 
ment indiquées,  trois  seulement  peuvent  subsister.  A  tout  point 
intérieur  au  contour  IIMT  ne  peuvent  correspondre  que  deuxtra- 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.    Sa; 

jectoires  tangentes  à  Ja  caustique.  Il  n'existe  d'un  objet  que  o,i, 
ou  2  images  (l'une  droite,  l'autre  renversée  dans  ce  dernier  cas). 

VI.  En  résumé,  les  conséquences  de  l'hypothèse  de  Biot  s'é- 
cartent beaucoup  moins  de  la  réalité  que  l'on  n'est  tenté  de  le 
penser  tout  d'abord.  Elle  peut  expliquer  l'existence  de  trois  images 
(mais  de  trois  images  au  plus);  conformément  à  nos  expériences, 
elle  permet  de  montrer  que  la  distance  du  sommet  de  la  caustique 
à  l'observateur  passe  par  un  minimum  lorsque  la  hauteur  de  Tceil 
de  l'observateur  au-dessus  du  sol  varie  d'une  manière  continue. 
Les  divergences,  notables  cependant,  entre  la  théorie  et  Texpé- 
rience,  proviennent  de  la  discontinuité  supposée  par  Biol  dans  la 
constitution  du  milieu.  En  réalité  :  i"  la  distance  du  sommet  de  la 
caustique  à  l'observateur  ne  peut  devenir  nulle  (§IV);  '>.'•  la  forme 
de  la  caustique  ne  subit  pas  de  brusque  transformation  (§V); 
3"  la  région  de  l'espace  qui  correspond  à  l'existence  d'une  triple 
image  ne  disparaît  pas  subitement. 


COMPTES  BEHDUS  DES  SÉANCES  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES; 

ï.  CXIJI;  1891  (suite). 

H.  PAIIENTY.  —  Sur  une  rcprcsenlation  géomclrique  et  une  formule  de  la  loi 
d'écoulenienl  des  guz  parfaits  à  travers  les  orifîceSi  p.  18^. 

L'auteur  propose,  pour  représenter  le  débit  en  poids  des  gaz, 
en  fonction  de  la  perte  de  charge  à  l'orifice,  un  tracé  composé 
d*un  quadrant  d'ellipse  prolongé,  à  partir  de  son  point  maximum, 
par  sa  tangente  en  ce  poiut. 

Ce  débit  pourrait  être  exprimé  par  la  formule 


Vo  étant  la  densité  réelle  du  gaz  qui  s'écoule,  k  un  coeflicient  va- 
riable avec  la  forme  de  l'orifice  de  section  o),  p^  la  pression  du 
réservoir. 


328    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

Celte  formule  et  la  représentation  graphique  s'accordent  avec 
les  expériences  de  Hirn. 


DRZFAVIECKI.  —  De  la  concordance  des  résultats  de  M.  P.-S.  Langley, 
sur  la  résistance  de  Tair,  avec  les  chiffres  obtenus  par  le  calcul,  p.  ai4« 

Dans  un  travail  antérieur,  Fauteur  a  présenté  une  théorie  des 
aéroplanes  et  du  vol  des  oiseaux,  de  laquelle  il  résulte  que  l'incli- 
naison correspondant  aux  meilleurs  résultats  est  d'environ  2".  11 
montre  que,  dans  deux  circonstances  où  les  données  de  ses  calculs 
sont  comparables  à  celles  des  expériences  de  M.  Langlej,  les  ré- 
sultats présentent  une  concordance  satisfaisante. 

0.  DEMENY.  —  Analyse  des  mouvenients  de  la  parole 
par  la  Chronophotograpbic,  p.  216. 

En  photographiant  les  mouvements  des  lèvres  d'un  homme  qui 
parle,  par  le  chronophotographe  de  M.  Marej,  on  a  pu  faire  lire 
à  un  sourd-muet  les  voyelles,  les  diphtongues  et  les  labiales  des 
sons  émis.  Les  sons  qui  exigent  le  concours  de  la  langue  ont  été 
moins  bien  perçus  à  cause  de  Timperfection  de  la  photographie 
des  mouvements  de  cet  organe.  i3e  plus,  la  discontinuité  de  la 
photographie  rend  la  reproduction  incomplète. 

■ 

A.  CHARPENTIEH.  —  Relation  entre  les  oscillations  rétiniennes 
et  certains  phénomènes  enlopliques,  p.  217. 

M.  Charpentier  complète  l'observation  analvsée  antérieure- 
ment ('),  en  déterminant  la  longueur  d'onde  avec  laquelle  se  pro- 
page l'oscillation  rétinienne,  par  la  mesure  de  la  distance  de 
deux  bandes  sombres  consécutives.  La  vitesse  de  propagation  a 
été  trouvée  comprise  enlre  o/J"*'"  et  90'"'".  Les  oscillations  durent 
en  movenne  j^  de  seconde,  et  la  longueur  d'onde  est  en 
moyenne  2""". 

Quand  on  regai^de  une  surface  blanche  à  travers  un  disque 
rolalif  à  secteurs  allernalivement  pleins  et  vides,  si  les  secteurs 


(')   loir  p.  a38  de  ce  Volume. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉiMIE  DES  SCIENCES.    329 

passent  dans  une  durée  comprise  enlre  -^  et  3^  de  seconde,  la 
surface  blanche  paraît  revêtue  d'une  teinte  violet  pourpre,  sauf 
au  voisinage  du  point  fixe.  Il  y  a  alors  coïncidence  entre  les  oscil- 
lations négatives  fournies  par  chaque  secteur.  L'auteur  pense  que 
la  coloration  du  champ  est  due  à  la  vision  entoptique  du  pourpre 
rétinien. 

E.  SCIIERING.  —  Sur  les  inclinomèlres  à  induction,  p.  'j58. 

Cette  Note  renferme  une  réclamation  de  priorité  faite  à  propos 
de  l'inclinomètre  de  M.  Wild  sur  lequel  une  Note  a  paru  au 
t.  CXIl  des  Comptes  rendus  {^),  M.  Schering  expose  que  Tincli- 
nomèlre  conslruit  par  lui,  en  1878,  en  perfectionnant  la  méthode 
de  Weber,  a  été  de  nouveau  modifié  en  1886,  et  se  trouve  plus 
sensible  que  Tinclinomètre  de  Wild  construit  en  1890. 

A.  LEDUC.  —  Sur  la  dilatation  du  phosphore  et  son  changenicnl 
de  volume  au  point  de  fusion,  p.  239. 

Ermanin  et  Ropp  sont  en  désaccord  sur  la  question  de  savoir  si 
la  dilatation  qui  accompagne  la  fusion  du  phosphore  est  brusque 
ou  progressive.  M.  Leduc  a  repris  Tétude  de  cette  question  au 
mojcn  d'un  flacon  à  densité  de  Regnault  surmonté  d'un  tube 
capillaire.  On  introduit  le  phosphore  dans  ce  flacon  et  l'on  achrve 
de  remplir  avec  de  l'eau  distillée.  Un  second  flacon  de  même 
dimension  contient  le  réservoir  d'un  thermomètre  sensible  el 
plonge,  comme  le  premier,  dans  une  masse  de  27  litres  d'eau, 
dont  on  peut  maintenir  la  température  constante.  Le  phosphore 
solide  se  dilate  régulièrement  jusqu'à  44"? i  du  thermomètre 
normal,  puis  subit  une  dilatation  brusque  correspondant  à  la 
fusion,  et  recommence  ensuite  à  se  dilater  avec  un  coefficient  plus 
fort.  L'accroissement  de  volume  dû  à  la  fusion  a  été  trouvé  iden- 
tique à  celui  de  Kopp,  tandis  que  les  coefficients  de  dilatation  sont 
en  désaccord  avec  les  siens. 


(*)   Voir  p.  93  de  ce  Volume. 


33o    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

A.  CHARPENTIER.  —  Analyse  chromoscopique  de  la  lumière  blanche,  p.  378. 

Derrière  un  papier  noir  percé  de  irous  d'épingle,  on  place  un 
papier  translucide  ou  un  verre  dépoli,  et  l'on  regarde  à  travers 
un  oculaire,  en  interposant  un  disque  rotatif  muni  d'un  ou  deux 
secteurs  vides.  L'éclairement  à  chaque  passage  doit  durer  moins 
de  o%2.  Si  l'éclairement  est  faible,  les  trous  d'épingle  sont  vus  à 
chaque  tour,  tantôt  blancs,  tantôt  diversement  colorés,  la  cou- 
leur variant  d'un  point  à  l'autre,  et  à  chaque  tour  pour  le  même 
point. 

Cette  circonstance  montre  que  le  phénomène  ne  doit  pas  être 
attribué  aux  couleurs  consécutives  de  la  lumière  blanche.  L'auteur 
interprète  ces  résultats  en  admettant  que  la  rétine  est  parcourue 
par  une  série  d'ondulations,  grâce  auxquelles,  pendant  la  période 
très  courte  de  l'excitation  lumineuse,  le  point  frappé  se  trouve 
dans  une  condition  favorable  à  la  perception  d'une  couleur  déter- 
minée. 

BAV.  —  Sur  un  nouveau  foyer  d'incandescence,  p.  298. 

Un  réservoir  sphérique  chaufl'é  laisse  échapper  des  vapeurs 
d'alcool  qui  se  mélangent  à  l'air  admis  par  un  orifice  latéral,  et 
s'échappent  à  travers  un  couteau  en  platine  maintenu  incandes- 
cent parleur  combustion.  L'appareil  peut  servir  de  thermo-cautère 
ou  de  chalumeau  automatique. 

PAQUELIN.  —  Sur  un  nouveau  chalumeau  ù  essence  minérale,  p.  3o3. 

L'appareil  comprend  : 

I**  Un  chalumeau  à  un  seul  tube  fournissant  une  flamme  cen- 
trale effilée  et  des  flammes  latérales  qui  l'amorcent; 

2"  Un  carburateur  servant  à  mélanger  Tair  et  les  vapeurs  d'es- 
sence à  doses  convenables  et  à  régler  la  longueur  de  la  flamme; 

.'^®  Une  soufllerie  à  double  vent. 

Diverses  dispositions  permettent  de  modifier  à  volonté  les  di- 
mensions et  la  température  de  la  tlamme. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     33i 
ANTOINE.  —  Sur  la  tension  de  la  vapeur  d'eau  jusqu'à  300  atmosphères,  p.  SsS. 

Uautcur  représente  les  expériences  de  MM.  Cailletetet  Colar- 
deau  par  la  formule  empirique 

i638  —  0,000'jP* 
~     5,o4o2  —  logP  '  ' 

P  étant  exprimé  en  atmosphères. 

BOSSCHA.  —  Etudes  relatives  à  la  comparaison  du  mètre  international 

avec  le  prototype  des  Archives,  p.  34'|. 

FOERSTER.  —  Remarques  sur  le  prototype  international  du  mètre,  p.  4i3. 

M.  Bosscha  a  cherché  à  voir  si  Je  mètre  à  bouts  des  Archives  est 
capable  de  fournir  une  unité  de  longueur  immuable,  à  i  micron 
près.  Il  a  réuni  pour  cela  quatre  valeurs  de  la  difTérence  de  lon- 
gueur entre  ce  mètre  et  le  mètre  n°  23  à  16",  44?  diaprés  quatre 
systèmes  d'observations  indépendants  entre  etix,  comportant  des 
ajustements  différents  des  organes.  Dans  un  de  ces  systèmes,  le 
mètre  des  Archives  est  observé  dans  la  position  renversée.  Les  ré- 
sultats obtenus  par  des  observateurs  différents  s'écartent  de  moins 
de  i  micron. 

La  Commission  néerlandaise  trouve,  par  deux  séries  de  mesures, 
que  le  mètre  n°  6,  adopté  comme  mètre  international,  diffère  à  o** 
du  mètre  des  Archives  de  2^,'io  et  21^,96.  Ces  résultats  sont  en 
désaccord  avec  ceux  de  la  Conférence  générale  des  Poids  et  Me- 
sures, et  M.  Bosscha  explique  ce  désaccord  par  le  nombre  trop 
restreint  des  mesures  faites  atix  basses  températures  et  par  Tin- 
certitude  de  ces  mêmes  observations.  Eu  modifiant,  d'après  ses 
idées,  la  marche  du  calcul,  il  arrive  à  conclure  que  la  longueur  du 
mètre  international  est  inférieure  d'environ  21^,6  à  celle  du  mètre 
des  Archives. 

M.  Foerster,  président  du  Comité  international  des  Poids  et 
Mesures,  fait  observer  à  ce  propos  que  la  comparaison  entre  le 
prototype  international  à  traits  et  l'étalon  à  bouts  des  Archives  ne 
peut  se  faire  assez  exactement  pour  établir  si^rement  des  équa- 
tions aussi  faibles  que  celles  qui  figurent  dans  le  Mémoire  de 


332    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

M.  Bosscha.  Il  déclare,  au  surplus,  que,  le  prototype  ne  pouvant 
dépendre  de  corrections  incertaines  et  incessantes,  il  y  a  lieu  de 
s'en  tenir  à  la  décision  du  Comité  international,  d'après  laquelle 
l'étalon  du  Bureau  international  est  le  seul  représentant  univer- 
sellement adopté  de  l'unité  fondamentale  du  système  métrique. 

G.  FAUIUE.  —  Sur  les  lois  de  l'écrouissage  et  des  déformations  permanentes,  p.  349- 
L'auteur  vérifie  sur  divers  métaux  les  formules  suivantes  rela- 


tives  à  Técrouissagc 


F  —  R  =::  K 


L-4-a/ 


RL  IL       

-  L— 7  ""'      (l/^  1){L  -h  a/)' 

L  étant  la  longueur  primitive,  /  l'allongement  correspondant  à 
l'effort  F  par  unité  de  section  actuelle,  R  l'effort  pour  lequel  la 
déformation  commence  à  se  produire,  K  et  a  des  constantes  et  ^ 
étant  défini  par 

où  5  et  S  sont  la  section  actuelle  et  la  section  primitive. 


A.  Cil  VUVCATJ.  —  Sur  la  fusion  des  sensations  chromatiques  perçues  isolémeot 

par  chacun  des  deux  yeux,  p.  358. 

Sur  les  sensations  chromalicpies  excitées  dans  l'un  des  deux  yeux  par  la  lumière 

colorée  qui  éclaire  la  rétine  de  l'autre  œil,  p.  394. 

Sur  la  théorie  de  l'anlagonismc  des  champs  visuels,  p.  4^9. 

Instrumentation  pour  l'exécution  des  diverses  expériences  relatives 
à  l'étude  du  contraste  binoculaire,  p.  44^* 

M.  Cliauveaii  se  propose  d'établir,  conformément  à  l'opinion  de 
Foucault  et  de  Bc^nault  et  contrairement  à  celle  de  Helniholtz, 
que  deux  couleurs  reçues  simultanément  et  isolément  sur  les 
points  correspondants  des  deux  rétines  sont  fusionnées  dans  les 
centres  nerveux  et  donnent  la  sensation  de  la  couleur  résultante, 
sans  (|u*il  soit  nécessaire  pour  cela  de  faire  intervenir  un  acte  de 
jugement  se  produisant  à  un  moment  donné  de  la  lutte  des  deux 
champs  visuels.  Pour  obtenir  la  superposition  exacte  des  images 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     333 

rétiniennes,  il  fait  usage  d'un  système  de  dessins  colorés  placés 
devant  un  stéréoscope.  La  production  de  la  sensation  du  relief 
établit  la  superposition  des  images  et,  par  suite,  de  leurs  couleurs. 
Une  région  des  images  porte  les  deux  couleurs  composantes;  une 
autre  région  porte  la  couleur  résultante  des  deux  côtés.  Enfin  deux 
autres  portent  des  deux  côtés  chacune  des  couleurs  composantes. 
L'effet  de  la  superposition  est  ainsi  apprécié  par  comparaison. 
Dans  ces  conditions,  l'exacte  résultante  est  toujours  obtenue, 
pourvu  que  l'éclairement  soit  faible,  même  quand  il  est  instantané, 
ce  qui  ne  laisse  guère  place  à  une  combinaison  de  jugements  dif- 
férents résultant  de  sensations  contradictoires.  Un  éclairement 
intense  amène  des  variations  périodiques  dans  la  coloration,  par 
suite  d'un  antagonisme  rythmé  des  champs  visuels.  L'appareil 
emplo^'é  dans  ces  expériences  est  généralement  un  stéréoscope  à 
prismes  largement  découverts  et  dépourvus  d'œillères.  Chaque 
œii  voit  les  deux  images;  l'image  de  gauche  vue  par  Tœil  gauche 
et  l'image  de  droite  vue  par  l'œil  droit  se  combinent  en  une  image 
en  relief.  Les  deux  autres  images  vues  par  un  seul  œil  conservent 
des  teintes  plates. 

Diverses  expériences  établissent  que  les  points  correspondants 
des  deux  rétines  sont  dans  une  dépendance  réciproque,  par  l'inter- 
médiaire des  centres  nerveux  qui  leur  sont  reliés.  Si  l'on  place 
devant  les  deux  yeux,  pour  regarder  un  double  dessin  blanc,  des 
verres  respectivement  jaune  et  violet,  les  images  latérales  prennent 
ces  couleurs,  tandis  que  l'image  centrale  reste  blanche  par  leur 
combinaison.  Si  alors  on  enlève  brusquement  les  verres  colorés, 
les  couleurs  des  images  latérales  se  trouvent  interverties.  Si  un 
seul  œil  regarde  à  travers  un  verre  jaune,  l'autre  étant  couvert  d*un 
écran  noir,  on  obtient  encore  le  même  résultat,  comme  si  l'œil 
affecté  par  de  la  lumière  jaune  avait  transmis  son  excitation  à 
l'autre  œil,  en  cessant  de  la  percevoir  lui-même,  par  suite  de  la 
fatigue.  Si  un  œ»ll  est  maintenu  éclairé  par  une  source  latérale  in- 
dépendante, de  couleur  rouge,  et  que  l'on  observe  en  même 
temps  un  dessin  stéréoscopique  blanc,  l'image  simple  vue  par  l'œil 
éclairé  parait  verte;  l'image  simple  vue  par  Taulre  œil  paraît 
rouge,  l'image  en  relief  restant  blanche.  Des  images  colorées 
donnent  la  teinte  résultante  de  la  couleur  objective  et  de  la  cou- 
leur subjective. 


334     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACÀDËMIE  DES  SCIENCES. 

KAYE.  —  Sur  les  discussions  récentes  au  sujet  des  cyclones,  p.  878. 

La  iJiéorie  de  la  convcclîon  suppose  qifun  cjxlone  naît  du  tirage 
qui  s'établit  dans  une  colonne  d'air  dont  la  température  surpasse, 
à  toute  hauteur,  celle  de  Tair  ambiant,  et  que  Tair  est  dans  un 
équilibre  instable  en  toutes  les  régions  où  le  cyclone  va  s'établir 
successivement.  Dans  des  observations  faites  sur  des  montagnes, 
M.  Ilann  a  trouvé  au  contraire  que  l'air  d'un  cyclone  est  à  une 
température  j)lus  basse  que  l'air  ambiant.  M.  Ferrel  attribue  ce 
résultat  au  refroidissement  du  sol  voisin  par  les  précipitations 
atmosphériques.  M.  Hann  répond  que  la  température  du  sol  d'un 
sommet  de  faible  étendue  ne  ])eut  affecter  sensiblement  celle  d'une 
couche  d'air  emportée  dans  un  mouvement  violent,  et  que  l'état 
d'équilibre  instable  nécessité  par  la  théorie  de  la  convection  ne  peut 
d'ailleurs  être  admis  sur  les  grands  espaces  intéressés  par  un 
cyclone.  En  adoptant  ces  conclusions,  M.  Faye  combat  l'idée  que 
les  cyclones  des  basses  latitudes  puissent  avoir  une  origine  diffé- 
rente de  ceux  du  reste  du  globe. 

PA^U'ELIN.  —  Sur  un  foyer  de  fils  de  plaline  demeurant  incandescent 

au  iiiiliou  de  l'eau,  p.  38'|. 

Au  moyen  de  son  rarburalciir,  _M.  Paquelin  chasse  un  mélange 
d'air  et  de  vaj)eurs  hydrocarburées  dans  une  bande  de  toile  de 
platine  enroulée  en  (*ylindre  plein.  Si  Ton  enllanime  le  mélange,  la 
llamme  disparaît  bientôt,  comme  absorbée  par  le  platine  qui  de- 
vient incandescent.  f-.e  foyer  peut  alors  être  plongé  dans  l'eau  sans 
cesser  d'être  lumineux. 


A.  PÉHOT.  —  Vérifiralion  de  la  loi  de  déviation  des  surfaces  équipotentielles 

et  mesure  de  la  constante  diélectritjue,  p.  4>5. 

De  part  et  d'autre  d'un  prisme  diélectri(|ue  fornu*  de  n'sine  unie 
à  /y  de  cire,  on  place  une  plaque  métallique  charg<'îe  à  un  potentiel 
zéro  communiquant  avec  un  éleclroscop<»  à  feuilles  d'or.  On 
eherrhc  à  orienter  celte  secon<le  plaque  ])arallrlement  aux  sur- 
faces équi|)otentielles  dctenninées  |)ar  la  premirre  au  delà  du 
prisme,   celle-ci  ('tant  placée  parallèlement  à  la  face  voisine  du 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     335 

prisme.  On  interpose  pour  cela,  entre  la  seconde  plaque  et  le 
prisme,  une  troisième  plaque  très  mince,  isolée,  de  faible  dimen- 
sion, et  on  la  déplace  parallèlement  à  la  seconde.  Quand  ce  dé- 
placement ne  détermine  aucun  mouvement  des  lames  d'or,  le 
résultat  cherché  est  obtenu.  On  détermine  ainsi  une  direction 
unique  de  la  seconde  plaque  satisfaisant  à  la  condition  énoncée. 
L^application  de  la  formule 

tanp;a  =  K  tan{;^p 

permet  ensuite  de  déterminer  la  constante  diélectrique  K.  Sa 
valeur  a  été  trouvée  comprise  entre  2  et  p. ,  i ,  valeurs  indépendantes 
du  temps  de  charge  et  voisines  du  carré  de  l'indice  du  prisme  : 
1 ,  477.  Un  prisme  de  soufre  a  donné  pour  constante  3 , 5. 

AYMONNET.  —  Rclalion  entre  l'indice  de  réfraction  d'un  corps,  sa  densité, 
son  poids  moléculaire  et  son  pouvoir  diatherinane,  p.  /|i8. 

L'auteur  mesure,  sous  différentes  épaisseurs,  les  pouvoirs  dia- 
ihermanes  de  l'eau,  de  l'alcool,  de  la  benzine,  du  chloroforme  et 
du  sulfure  de  carbone,  au  moyen  d'une  lampe  Bourbouze  cl  d'une 
pile  ihermo-électrique.  Il  mesure  les  indices  calorifiques  par 
rintensité  de  la  chaleur  réfléchie,  en  admettant  la  formule  d' Young 


-Ct^)' 


et  cherche  à  établir  une  relation  théorique  entre  ces  quantités,  le 
l)oids  moléculaire  et  la  densité. 

L.  DE  LA  llIVE.  —  Sur  une  valeur  de  la  tension  électrostatique,  p.  429. 

Maxwell  a  mentionné,  pour  expliquer  les  phénomènes  électro- 
statiques, riiypothèse  d'un  fluide  incompressible  émanant  d'un 
ou  plusieurs  centres  positifs  et  aspiré  par  des  centres  négatifs. 
Supposons  que  les  vitesses  simultanées  du  fluide  fournies  par 
chacun  de  ces  centres  se  composent  suivant  la  règle  ordinaire  :  le 
flux  ne  se  produira  que  suivant  les  tubes  de  force.  En  remplaçant 
partout  la  force  électromotrice  par  la  vitesse,  ou  exprimera  que  la 
vitesse  est  nulle  en  tout  point  de  l'intérieur  d'un  conducteur.  En 


336  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

calculant  la  quantité  de  mouvement  du  fluide  dans  le  diélectrique, 
quand  il  s^est  produit  un  déplacement  limitant  l'action  du  fluide 
incompressible,  on  obtient  Ténergie  acquise  par  un  élément  de 
volume  du  diélectrique  et,  par  suite,  la  pression  électrostatique. 

G.    FOUSSEREAV. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 
Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6*  série,  l.  XXIX;  juillet  1898. 

H.  Le  Ciutelier.  —  Sur  le  dosage  de  petites  quantités  de  gaz  com- 
bustibles mêlés  à  Vair,  p.  289. 

A.  Battelli.  —  Sur  Vétat  de  la  matière  dans  le  point  critique. 
p.  400. 

Philosophical  Magazine. 

5*  série,  t.  XXXV;  juin  iSgS. 

G.  OwEN  Squier.  —  Effets  électrochimiques  dus  à  l'aimantation, 
p.  473. 

Cii.  V.  BuRTOX.  —  Sur  l'application  des  équations  du  mouvement  de 
Lagrange  à  une  classe  générale  de  problèmes,  spécialement  au  mou- 
vement d'un  solide  perforé  dans  un  liquide,  p.  490. 

A.-B.  Basset.  —  Note  sur  la  tension  finie  d'une  couche  mince, 
p.  490. 

Angstrom.  —  Recherches  bolométriques  sur  l'intensité  de  la  radia- 
tion par  les  gaz  raréfiés  sous  V infiucnce  de  la  décharge  électrique, 

p.  502. 

E.-C.  RiMiNGTON.  —  Décharges  lumineuses  dans  des  tubes  vides  sans 
électrodes,  p.  5oG. 

M. -S.  Pembrey.  —  Expériences  comparatives  avec  le  psychromètre  à 
boules  sèche  et  mouillée  et  hygromètre  chimique  perfectionné  y  p.  5-25. 

R.-E.  Hugues.  —  L'eau  considérée  comme  une  matière  cataly tique, 
p.  :V2>. 


JANET.  —  OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  33; 


SUR  LES  OSCILLATIOHS  ÉLECTBIQUES  DE  PÉRIODE  MOTEUNE; 

Par  m.  p.  JANET. 

Ou  sait  depuis  longtemps  déjà  que  les  courants  qui  naissent  ou 
<resscnt  dans  un  système  de  conducteurs,  présentant  des  conditions 
convenables  de  capacité  et  de  self-induction,  peuvent  affecter  la 
forme  oscillatoire;  cette  découverte  capitale,  due  à  Lord  Kelvin 
et  à  von  Helmholtz,  prend  de  îjour  en  jour  une  im|)ortance  plus 
grande  :  c'est  elle  qui  a  été  le  germe  des  belles  expériences  de 
Hertz  et  à  qui,  par  conséquent,  nous  serons  prochainement 
redevables  de  la  synthèse  définitive  destinée  à  unir  dans  une 
même  explication  les  phénomènes  de  l'Optique  et  de  rÉIectricité; 
c'est  elle  aussi  qui  a  permis  à  Tesla  de  réaliser  ses  expériences  si 
brillantes  et  si  originales  et  d'ouvrir  peut-être  ainsi,  dans  le  do- 
maine de  la  pratique,  un  champ  nouveau  à  la  production  artifi- 
cielle de  la  lumière. 

Ces  récents  travaux,  que  je  viens  de  rappeler  en  quelques 
mots,  ont  porté  l'attention  de  la  plupart  des  physiciens  du  côté 
des  hautes  fréquences;  on  a  pu,  par  des  moyens  purement  élec- 
triques, réaliser  des  oscillations  dont  la  durée  ne  dépasse  pas 
lôooooodô  ^^  seconde,  et  étudier  leurs  propriétés  ;  l'importance 
des  résultats  obtenus  et  à  obtenir  explique  cette  tendance,  et  il 
est  probable  que  les  savants  qui  se  sont  engagés  dans  cette  voie 
V  trouveront  encore  de  nombreuses  et  fécondes  découvertes. 
Néanmoins  il  nous  a  paru  qu'il  y  avait  encore  quelque  intérêt  à 
reprendre  l'étude  des  oscillations  à  périodes  relativement  lentes 
(quelques  Tû^^nr  ^®  seconde  environ).  Les  expérimentateurs  qui  se 
sont  jusqu'ici  occupés  de  telles  oscillations,  et  parmi  lesquels  je 
citerai  Feddersen,  Blaserna,  Bernstein,  Schiller  et  Mouton,  ont 
surtout  cherché  à  déterminer  avec  précision  leur  période  et  leur 
décrément  logarithmique,  et  ont  en  général  négligé  l'étude  appro- 
fondie de  leur  forme,  c'est-à-dire,  en  définitive,  de  la  manière 
dont  les  différentes  grandeurs  électriques  (intensité  ou  différence 
de  potentiel)  varient  avec  le  temps;  c'est  à  ce  point  de  vue  surtout 
qu'ont  été  instituées  les  expériences  suivantes. 

/.  de  Phys,,  3*  série,  t.  II.  (Août  1898.)  22 


I. - 


Dijpoûtioii  géaétalt  dei 


L'appareil  fondamental  dans  les  recherches  de  ce  geore  est  un 
dUjonniciir  ':onvenfibl'; ;  le  pendule  interrupteur  d'HelmhoItz,  qui 
d'aillfiurs  i-.il  un  instrument  délicat  et  compliqué,  n'eiiisie,  à  ma 
connai«>ani:v,  dan-^  aucun  laboratoire  français:  je  me  suis  arrêté 
au  disjoncteur  tournant  de  M.  Mouton  (';,  Cet  appareil  se  com- 
pose ijiff-  ■)  de  Iroii  roues  A,  B,  B  montées  sur  le  même  axe 


aii(|ti(rl  on  peut  donn 
l'aid>-d>^  h  p<miIh;C;  ■ 
r»;<luTi;lii-s  actuelles.  L 


un  niotivcmcnt  de  rotation  rapide  à 
c  seule  dos  roues  B  est  utilisée  dans  les 
rotic  A  (_/!ff.  a),  en  lironze  ("),  porte  une 


rc  de  Physique  de  l'Iicolï  Norroa 

e  obligeance,  par  M.  Violle. 
lient,  aprèii  (|ucli|iics  niodilicatioi 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  ÏSg 

came  excenlricjiie  a  qui  vient,  à  chaque  tour,  établir  un  conlaci 
avec  un  couteau  en  platine  iridié  b.  Ce  couteau  est  lui-ménu" 
porté  par  une  pièce  massive  D  et  peul  recevoir  de  petits  mouve- 
ments verticaux  à  l'aide  d'une  vis  micro  métrique  C  qui  donne  le 
cinquantième  de  millimètre.  Le  courant  entre  par  la  borne  d  et 
le  ressort  frotteur  a,  et  sort  par  la  borne  e. 

Tout  ce  système  est  soigneusement  isolé.  La  roue  B  {Jîg.  3), 
dans  le  modèle  primitif,  portail  un  long  ressorty  terminé  par  un 
couteau.  Je  l'ai  remplacé  par  un  couteau  lîxe  en  platine  vissé  sur 
la  roue;  ce  couteau  établit  à  chaque  tour  un  contact  très  court 
avec  un  autre  couteau  semblable  g.  Le  couteau  g  est,  dans  le  mo- 
dèle actuel,  muni  de  tous  les  moyens  de  réglage  en  hauteur  et  eu 


ti'avers.  Les  communicutions  sont  prîmes  au  moyen  des  bornes  k 
et  t.  Supposons  que  les  choses  soient  réglées  de  telle  sorte  que  le 
contact  /g  ail  lieu  au  moment  précis  de  la  rupture  en  ab  (c'est 
ce  point  que  nous  prendrons  pour  origine  des  divisions  du  micro- 
mélre).  Soulevons  la  vis  c  d'une  quantité  /,  cl  cherchons  l'inter- 
valle de  temps  qui  s'écoule  entre  la  rupture  ab  et  le  contact  Jg. 
Soient  d  la  dislance  de  a  à  l'axe  (dislance  qui  s'obûenl  aisément, 
l'appareil  étant  démonté,  ù  la  machine  à  diviser),  n  le  nombre  de 
tours  par  seconde.  En  une  seconde,  lu  point  a  parcourt  un  chemin 
•iT.dn  ;  par  suite,  le  temps  qui  s'écoule  pendant  qu'il  parcourt  le 
chemin  /  est  ■_ — -7—  En  observant  que  chaque  division  du  micro- 
mrire  vaut  o,ooa,  le  temps  correspondant  au  déplacement  d'une 
division  de  la  vis  micrométrique  est  —    — j--  On  aenviron  rfz=5, 


340  JANET. 

<le  telle  sorte  qu'en  adoptant  la  vitesse  très  modérée  correspon- 
dant à  n  =  2,  on  peut  évaluer  avec  la  plus  grande  facilité  ,0^00  ^^ 
seconde,  et  il  est  possible  d*aller  beaucoup  plus  loin. 

La  seule  difficulté  que  l'on  rencontre  dans  ces  mesures  de  petits 
intervalles  de  temps  est  le  maintien  d'une  vitesse  constante  pour 
l'appareil;  j*ai  mis  fort  longtemps  avant  d'y  parvenir;  le  pro- 
cédé auquel  je  me  suis  arrêté  est  le  suivant  :  le  moteur  est  une 
petite  turbine  (Chicago^s  top)  qui  fonctionne  très  régulière- 
ment sous  la  pression  normale  des  eaux  de  la  ville;  cette  turbine 
met  en  mouvement,  d'une  part,  le  disjoncteur,  après  réduction 
de  vitesse  convenable  obtenue  à  l'aide  d'une  double  poulie;  de 
l'autre,  un  régulateur  de  Foucault.  Ce  régulateur  a  un  double 
but  :  il  s'oppose  d'abord  aux  petites  variations  accidentelles  de 
vitesse  qui  se  produiraient  constamment,  de  plus  il  sert  d'in- 
dicateur pour  maintenir  la  vitesse  rigoureusement  constante  pen- 
dant toute  la  durée  d'une  série,  et  même  pour  retrouver  la  môme 
vitesse  à  plusieurs  jours  d'intervalle.  Pour  cela,  un  viseur  à  lunette 
est  pointé  à  poste  fixe  sur  le  régulateur  et,  au  moyen  d'un  robinet 
sensible  placé  sous  la  main  de  l'observateur,  dans  le  voisinage 
aiéme  des  ap[)areils  de  mesure  électrique,  on  règle  le  courant 
d'eau  de  telle  sorte  que  le  même  point  du  régulateur  vienne  tou- 
jours se  placer  sous  le  fil  du  réticule.  On  peut  ainsi,  même  pen- 
dant qu'une  expérience  est  en  train,  intervenir  constamment  pour 
maintenir  la  vitesse  constante,  le  régulateur  s'opposant  d'ailleurs 
à  toute  variation  à  courte  période. 

VOyons  maintenant  dans  quelles  conditions  nous  produirons 
les  oscillations  à  étudier.  L'appareil  que  nous  venons  de  décrire 
est  éminemment  propre  à  produire,  à  un  instant  bien  déterminé, 
une  rupture  brusque,  puis,  après  un  temps  très  court  et  connu, 
un  contact  instantané.  Pour  utiliser  ces  propriétés,  nous  avons 
été  conduit  à  la  disposition  suivante  {,/iff*  /{)•  Le  circuit  d'une 
pile  P  se  ferme  sur  une  résistance  CD  -  R'  très  grande  et  un 
court  circuit  AB.  Aux  bornes  A  et  B  du  court  circuit  sont  reliés  : 
1"  un  condensateur  EF;  a"  un  circuit  dérivé  AGHKlB  d'une  ré- 
sistance totale  égale  à  R.  Ce  circuit  lui-même  comprend  deux 
parties  :  i"  une  bobine  GHdc  résistance  r^  et  de  self-induction  L: 
•j.*^  une  résistance  r^  prise  sur  une  boite  et  ne  présentant  pas  de 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  34i 

self-înduction  sensible.  Dans  la  plupart  des  mesures,  on  s'arrange 
de  sorte  que  Ti  =  r^  =  /*;  la  boîte  ne  donnant  pas  les  fractions 
d'ohm,  on  arrive  à  Tégalité  rigoureuse  au  moyen  d'un  rhéostat 
de  Wheatstone.  La  température  de  la  bobine  est  maintenue  con- 
stante au  moyen  d*un  serpentin  où  circule  un  courant  d'eau  con- 
tinu. Cela  posé,  au  temps  o,  on  rompt  brusquement  le  court 
circuit  AB,  et  l'on  se  propose  d'étudier,  en  fonction  du  temps,  les 
différences  de  potentiel  e^  et  e^  qui  existent  :  i"  entre  G  et  H  ; 
2"  entre  H  et  K.  Le  rapprochement  de  ces  deux  fonctions  du 
temps  permet,  comme  nous  le  montrerons  plus  loin,  d'aborder  un 
certain  nombre  de  questions  intéressantes. 


Voyons  maintenant  comment  dans  la  pratique  est  réalisé  ce 
plan  d'expériences.  Le  courant  est  fourni  {Jig>  5)  par  une  batterie 
d'accumulateurs  P,  sur  laquelle  on  peut,  au  moyen  du  commuta- 
teur L,  prendre  a  ou  12  éléments  en  tension,  suivant  les  cas;  le 
court  circuit  AB  de  \di  Jig,  /\  est  obtenu  au  moyen  de  la  came  a 
et  du  couteau  b\  aux  bornes  rf,  e  sont  reliés  :  i"  le  condensa- 
teur EF-,  2"  le  circuit  dérivé  GHK.  Les  godets  à  mercure /?,5',/>',5r' 
permettent  de  faire  entrer  le  courant  soit  par  G,  soit  par  H  sans 
changer  le  sens  des  charges  du  condensateur  EF.  Si  l'on  suppose 
le  point  T  relié  à  la  terre,  on  voit  que  le  point  d'entrée  du  cou- 
rant dans  le  circuit  dérivé  sera  toujours  au  potentiel  zéro.  Suppo- 
sons qu'il  s'agisse  d'étudier  e^  en  fonction  du  temps  (différence 
de  potentiel  entre  GH),  on  a  soin  de  placer  mn  en  pq^  de  ma- 
nière que  G  soit  au  potentiel  zéro,  et  alors  tout  revient  à  étudier 
les  variations  du  potentiel  en  H.   Pour  cela,  le  point  T  (et  par 


342  JANKT. 

suite  G)  est  mis  en  cominiiiiicatlon  avec  l'une  des  armatures  d^in 
condensateur  auxiliaire  Cj  de  i  microfarad.  Le  point  H  est  mis 
en  relation  avec  Tautre  armature  de  ce  condensateur  par  Tînter- 
médiairc  du  dis(|uc  B,  du  contact  instantanée^  et  de  la  clef  à 


Fig.  5. 


rlil4iNliliiili|i|iMi 


décharge  L'.  Si  x  est  le  nombre  de  divisions  dont  on  a  tourné  la 
vis  micrométrique  à  partir  de  l'origine,  le  condensateur  C  se 
charge  sous  une  différence  de  potentiel  égale  à   celle  (|ui  existe 

au  temps ,    entre  les  points  G  et  H.  On  attend  une  minute 

pour  être  assuré  que  la  charge  est  complète,  et  l'on  mesure  celte 
charge  en  déchargeant  le  condensateur  C\  dans  le  galvanomètre 
G|  ;  on  obtient  une  impulsion^,  et  Ton  a 

et-  kyt. 


On  aurait  de  même 


Pour  avoir  au  galvanomètre  des  impulsions  du  même  ordre  de 
grandeur,  le  courant  est  emprunté  en  réalité,  dans  le  premier  cas, 
à  deux,  dans  le  second  à  douze  accumulateurs  en  tension,  en 
sorte  que  les  grandeurs  dircctenïent  comparables  sont  >'o  et 
y\  =  6j'', ?  y\  étant  Timpulsion  directement  observée. 


II.  —  Des  oscillations  électriques. 

Admettons,  pour  un  instant,  (jue  le  condensateur  EF  soit  un 
condensateur  parfait.  JNous  désignerons  sous  ce  nom  un  conden- 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  343 

satcur  tel  qu'il  existe,  aussi  bien  pendant  le  régime  variable  que 
pendant  le  régime  permanent,  un  rapport  rigoureusement  constant 
(capacité)  enlre  ses  charges  et  les  différences  de  potentiel  de  ses 
armatures.  Soit  G  la  capacité  ainsi  définie.  Il  est  alors  facile  d'éta- 
blir l'équation  du  courant  dans  la  branche  dérivée  GHK  {Jlg'  4) 
qui  nous  intéresse.  Appelons,  en  effet,  I  l'intensité  dans  la 
branche  PB,  i  dans  la  branche  BAGA,  V  dans  la  branche  BEF. 
On  a,  à  chaque  instant, 

D'autre  part,  soit  V  le  potentiel,  au  temps  /,  du  point  B  et,  par 
suite,  de  l'armature  correspondante  du  condensateur  qui  lui  est 
reliée  par  un  conducteur  sans  résistance;  soit  E  la  force  électro- 
motrice  de  P,  et  supposons,  comme  plus  haut,  A  maintenu  au 
potentiel  zéro.  On  a  les  équations  évidentes 

(3)  v=k.->-lj;. 

Soit  Q  la  charge  du  condensateur  : 

Q  :.-  <;v, 

Le  problème  revient  à  éliminer  V,  I,  î'  entre  les  équations  (i), 

(2),(-^),(4)- 

On  obtient  facilement  l'équation  différentielle  du  deuxième 
ordre 

(5)  ^^^'5ïî  -+-(CRR'-hL)^   i-rR-T-R';*-^!!:. 

On  voit  immédiatement  que  le  courant  sera  oscillatoire  si  les  ra- 
cines de  la  caractéristique  sont  imaginaires,  c'est-à-dire  si  l'on  a 

(6)  (CRR'-L)2— 4GLR'«<o. 

Cette  inégalité  permet  de  se  placer  à  coup  sûr  dans  des  condi- 
tions où  les  oscillations  se  produiront;  si,  en  effet,  on  effectue 


344 


JANET. 


les  mesures  dans  dos  conditions  telles  que  rinégalité  soit  sûre- 
ment satisfaite  (et,  pour  s'en  assurer,  il  suffit  d'avoir  une  connais- 
sance même  1res  grossière  des  quantités  qui  y  entrent),  on  trouve 
que  les  difTérences  de  potentiel  et  et  62  sont  oscillatoires  ;  elles 
sont  représentées  dans  la  /iff.  6,  qui  est  purement  schématique. 
Cette  première  recherche  nous  fournit  quelques  particularités  in- 
téressantes :  en  premier  lieu,  nous  pouvons  vérifier  ce  fait,  qui 
résulte  immédiatement  des  lois  fondamentales  de  Tinduction.  que 
la  courbe  Ct  passe  exactement  par  les  maxima  et  minima  de  la 
courbe  r^]  en  second  lieu,  la  courbe  et  présente  des  parties  néga- 
tives, dans  lesquelles  il  est  curieux,  quoique  fort  naturel  d'ail- 
leurs, de  voir  le  courant  remonter  dans  le  sens  des  poteutieU 

croissants. 

Fig.  6. 


Kevcnoiis  à  l'écjualion  (j). 

Dans  le  cas  où  le  courant  osl  oscillatoire,  l'intégrale  générale 
de  cotte  é(|uali()n  est  iUt  la  forme 


(7) 


/  -  to   :-  £-«'(  A  ros[i^   -  Hsin^O, 


en  posant 


<«> 


CHH'      L 

""  ~    •2(:lk'"' 


3:.. 


Pour  déteriiiin(M"  1rs  constantes  \  et  B,  nous  observerons  qu'à 
l'origine  des  t<'nij)s  on  a  /  =  (>;  on  a  aussi  Q  =  o,  d'où  V  =  o,  et, 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  345 

d'après  (3),  (-t.)  =o.  On  doit  donc  avoir 
(9)  o  =  io-hA. 

D'autre  part, 

^-  =  —  ae-f^^iX  cosf^t  -h  B  sin^  e)  -h  ^e-^H—  \  sin^t  -h  B  cos^t)  ; 

d'où 

De  (9)  et  (10),  on  tire 

A  =  —  ïoi        B  =  —  j  l'o. 

? 

En  portant  ces  valeurs  dans  (7),  il  vient 

(11)  i  ~  {^     I  —  e-ar  (  cos  3^-4-  ^  sin  p  /  j    . 

Telle  est  la  valeur  théorique  de  la  fonction  qui  lie  l'intensité  i 
au  temps.  De  là,  nous  tirons 

Cette  fonction  est  intéressante  k  considérer,  en  ce  sens  qu'elle  esl 
indépendante  de  E  et  ne  contient  qu'un  rapport  d'inlensités,  ce 
qui  nous  dispense  de  toute  mesure  absolue.  Les  maxima  et  mi- 
nima  ont  Heu  pour  les  valeurs  de  t  données  par  l'équation 

sinp^  -  :  o,  /  =  -js--» 

Les  valeurs  corresnondantes  de  u  sont 


—  m  -r-  —  "«  -^- 


m  étant  un  entier  (|uelconque. 

Nous  sommes  maintenant  en  état  de  faire,  au  moins  dans  les 
grandes  lignes,  une  comparaison  entre  la  théorie  et  l'expérience. 


346  JAXET. 

Les  quantités  qiril  est  possible  de  déterminer  expérimentalement 
avec  précision  sont  les  résistances  et  le  coeflicient  de  self-induc- 
tion (').  On  adoptait  en  général,  pour  les  résistances,  les  va- 
leurs 

R  r=  5oo.  R'=  20  000. 

Le  coefficient  de  self-induction,  mesuré  soit  par  la  méthode  de 
Lord  Rajleiglî,  soit  par  une  mélhode  particulière,  sur  laquelle 
nous  reviendrons  plus  loin,  a  pour  valeur 

L  =  o,G5. 

Le  condensateur  employé  étant  non  pas  un  condensateur  à  air, 
mais  un  condensateur  à  mica,  nous  devons  faire  les  plus  grandes 
réserves  non  seulemenl  sur  la  valeur,  mais  encore  sur  l'existence 
même  (Fune  capacité  bien  définie  et  indépendante  de  la  charge 
pendant  la  période  variable.  N^attachons  donc  aucune  importance 
à  la  valeur  nominale  de  cette  capacité,  et  tâchons  de  la  déterminer 
expérimentalement  (si  elle  existe).  Pour  cela,  mesurons  sur  les 
(tourbes  le  premier  maximum  de  u 


Ml  = —  € 


oit 


Dans  celle  étjualion,  nous  pouvons  considérer  C  comme  la  seule 
inconnue  et  résoudre  par  rapj)ort  à  C  :  si  Ton  peut  admettre 
pour  G  une  valeur  vérilablement  constante  et  indépendante  de  la 
charge,  c'est  à  coup  sûr  celle-là  qu'il  faudra  adopter,  La  valeur 
(le  C  étant  ainsi  connue,  on  peut  construire  la  courbe  théorique 
de  /  en  fonction  du  temps.  Or,  en  opérant  ainsi,  on  trouve,  dans 
le  cas  où  le  condensateur  employé  est  un  condensateur  à  mica, 
que  la  courbe  calculée  s'écarte  sensiblement  de  la  courbe  obser- 
vée, tout  en  reproduisant  les  principales  circonstances  révélées 
par  rexpérieuce.  11  y  a  donc  (pielque  phénomène  dont  nous 
n'avons  pas  tenu  compte  dans  le  calcul.  En  reprenant  ce  calcul, 
nous  trouvons  (jue  le  seul  point  discutable  consiste  à  admettre 
l'existence    d'un    rapport   constant  (caj)acité)   même  pendant   la 


(*)  Toutes  les  unités  adoptées  sont  des  unités  pratiques. 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  347 

période  variable,  entre  les  charges  et  les  diffe'^rences  de  poleiiliel. 
Si  un  tel  rapport  n'existe  pas,  la  théorie  est  infirmée;  la  marche  à 
suivre  maintenant  se  présente  donc  d'elle-même  ;  nous  allons 
nous  efforcer  de  diriger  nos  calculs,  en  vue  précisément  de  savoir 
si  réellement,  pendant  la  période  variable,  la  capacité  est  con- 
stante ou  non;  nous  allons  montrer  qu'un  examen  judicieux  des 
courbes  précédemment  obtenues  nous  amènera  à  la  solution  de 
cette  question. 

III.  —  Hystérésis  et  viscosité  diélectrique  du  mica. 

Proposons-nous  d'évaluer  à  chaque  instant  :  1°  la  différence  de 
potentiel  V  qui  existe  entre  les  deux  armatures  du  condensa- 
teur EF  ;  2**  la  charge  Q  de  ce  condensateur.  Si  le  condensateur 

était  parfait  {voir  plus  haut),  le  rapport  ^  devrait  être  constant 

et  représenterait  sa  capacité;  nous  avons  à  rechercher  s'il  en  est 
ainsi  : 

I"  On  a 

(  i3 )  V  =  e,  +  ej  =  k{yx  -r-  yt). 

2°  L'équation  (2)  donne 

F        V 

Appelons  Iq  l'intensité  finale  qui  règne  dans  le  circuit  PBKGAP 
{/iff'  4)  lorsque  le  régime  permanent  est  établi,  et  soit  y^  l'im- 
pulsion au  galvanomètre  due  à  la  différence  do  potentiel  qui 
existe  alors  entre  H  et  K;  on  a 

(M)  I  =  '«('^f)^-^->'»('-K')- 

D'autre  part, 

V        k 

Tenons  compte  dans  (2)  des  équations  (i4)  et  (i5),  il  vient 


ï  =  -  ('-^  K')^'«-  W^^^'  "^  ^^^' 


348  JANET. 

D'ailleurs 


'=;r.: 


par  suite, 


yo  est  une  constante  connue;  yt  et  j/'2  sont  donnés  en  fonction 
de  la  division  x  du  micromètre,  x  étant  proportionnel  au  temps. 

Construisons  une  courbe  ayant  pour  abscisse  x  et  pour  ordonnée 
la  fonction  connue  de  x 

Mesurons  sur  le  papier  quadrillé  les  aires  q  de  cette  courbe  à 
partir  de  l'origine 

/     uclx. 


(j  est  ainsi  connu  en  fonction  de  x. 
Posons  d'autre  part 

Enfin  construisons  une  dernière  courbe  en  prenant  pour  ab- 
scisse i'  cl  pour  ordonnée  q.  Si  nous  observons  que  ç  et  q  repré- 
sentent, en  unités  arbitraires,  les  valeurs  simultanées  des  diffé- 
rences de  [)otcntiel  et  des  charges  du  condensateur,  nous  voyons 
que  si,  pendant  la  période  variable,  le  condensateur  présentait 
une  capacité  constante,  cetle  courbe  serait  simplement  une  ligue 
droite  passant  par  l'origine.  Or,  si  l'on  effectue  la  série  de  calculs 
indiqués,  on  trouve  qu'il  n'en  est  rien;  la  courbe  présente  très 
nettement  la  forme  suivante  (Jiff.  7). 

Il  n'est  pas  inutile  de  remarquer,  avant  d'aller  plus  loin,  que 
tous  ces  résultats  sont  obtenus  sans  aucune  hypothèse;  les  seules 
lois  dont  nous  nous  sommes  servi  dans  nos  calculs  sont  :  la  pre- 
mière loi  de  Kirchhoff  et  la  loi  d'Ohm.  Nous  n'avons  même  pas 
eu  besoin  d'avoir  recours  aux  lois  de  l'induction. 

Si  nous  examinons  attentivement  la  courbe  représentée  dans  la 
fiff,  4,  nous  voyons  qu'elle  peut  s'interpréter,  indépendamment 
de  toute  hypothèse,  de  la  façon  suivante,  qui  est  une  pure  traduc- 
tion des  faits  : 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  349 

Dans  un  condensateur  à  diélectrique  solide,  soumis  à  des 
oscillations  rapides,  il  y  a  un  retard  des  charges  sur  les  diffé- 
rences de  potentiel;  autrement  dit,  ù  différences  de  potentiel 
égales,  les  charges  sont  moins  grandes  pour  les  potentiels 
croissants  que  pour  les  potentiels  décroissants. 

A  quoi  devons-nous  attribuer  ce  retard?  Un  grand  nombre  de 
phénomènes  physiques  présentés  par  les  solides  offrent  un  carac- 
tère analogue.  On  peut  les  rattacher  à  deux  causes  :  l'hystérésis 
et  la  viscosité;  la  première  étant  indépendante  de  la  vitesse  des 

Fig.  7. 


cycles  parcourus,  la  seconde,  au  contraire,  dépendant  unique- 
ment de  cette  vitesse.  Ces  deux  causes  sont  réunies  ici,  et  notre 
étude  actuelle  ne  permet  pas  de  les  distinguer  Tune  de  l'autre; 
nous  ne  trancherons  donc  pas  actuellement  cette  question  déli- 
cate, tout  en  nous  réservant  d'y  revenir  plus  tard,  car  il  entre 
dans  notre  plan  d'expériences  de  tenter  de  Téclaircir  au  moyen 
de  cycles  lentement  parcourus.  Nous  devons,  cependant,  rappeler 
ici  que,  en  se  fondant  sur  des  comparaisons  et  des  expériences 
fort  ingénieuses,  et  en  développant  la  théorie  des  diélectriques 
hétérogènes  de  Maxwell,  M.  Hess  nie  d'une  manière  absolue 
l'hystérésis  des  diélectriques  pour  ne  conserver  que  leur  visco- 
sité. Mais,  je  le  répète,  l'expérience  seule  peut  trancher  cette 
question  difficile. 


IV.  —  Vérilicatioii  de  la  théorie;  nouvelle  méthode  de  mesure 
des  coefficients  de  self-induction. 

Puisque  nous  devons  renoncer,  pour  la  période  variable,  à  la 
notion  de  capacité,  dans  quel  sens  faudra-t-il  chercher  une  con- 


35o  JANET. 

firmalion  expérimentale  rigoureuse  de  la  théorie  des  oscillations 
électriques? 

La  première  idée  qui  se  présente  consiste  à  employer  un  con- 
densateur à  air  :  s'il  existe  un  condensateur  parfait,  c'est,  à  coup 
sûr,  celui-là.  Il  est  vrai  que  deux  physiciens  anglais,  Trowbridge 
et  Sabine  (*),  attribuent  même  à  l'air  une  certaine  viscosité 
diélectrique.  Mais  c'est  là  une  opinion  qu'il  ne  faut  pas  con- 
sidérer comme  définitive;  c'est  encore  à  Texpérience  qu'il  faut 
avoir  recours  pour  trancher  la  question,  et  c'est  dans  ce  but  que 
j'ai  entrepris  une  nouvelle  série  de  mesures,  actuellement  en 
cours  d'exécution,  sur  un  condensateur  à  air,  par  la  méthode 
exposée  plus  haut  (HI). 

Mais,  même  avec  un  condensateur  à  mica  présentant  toutes  les 
complications  de  l'hystérésis  ou  de  la  viscosité,  il  n'est  pas  impos- 
sible d'obtenir  des  vérifications  très  précises  de  la  théorie.  C'est 
ce  point  que  j'exposerai  maintenant. 

Reprenons  les  équations 

,  di 
Cx     =  ri -h  h -T'y  et     =ri 

ou 

A- r  1  =  ri-hh^y  ky^  =  vL 

Retranchons  membre  à  membre,  et  remplaçons  -7-  par =7-^;  il 

*      '  ai  ^       r    dt 

vient 


Ainsi  le  rapport 


dyt 
dt 


^Zî— ri 


dy\ 
dt 


doit  être  constant,  en  vertu  des  seules  lois  de  rinduetion,  et 
ind('pendammeut  de  toute  notion  de  capacité.  Transformons  ce 
rapport  de  manière  à  n'y  laisser  que  les  quantités  données  par 
l'expérience.  Soit  x  la  division  de  la  vis  micromctrique  qui  cor- 
respond au  temps  /;    Vi  et   )'2  sont  des  fonctions  connues  de  w 


(')  /V^l7.  Maîf.,  r«  série,  t.  X\\,  p.  So.J. 


OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES.  35i 

que  nous  pouvons  représenter  par  deu\  courbes.   Ecrivons  alors 


dx 
Posons  -j-  -=  a.  On  a 
dt 


dy^  dx 
dx    dt 


a  =  I  ooo  r  dn  ; 


a  est  donc  connu.  Nous  avons  donc  à  vérifier  simplement  que  le 
rapport 

djr^ 
dx 

c'est-à-dire  le  rapport  de  la  différence  des  ordonnées  des  deux 
courbes  au  coefficient  angulaire  de  la  tangente  à  l'une  d'elles  esl 

constant.  Cette  constante,  multipliée  par  -  qui  est  connu,  don- 
nera L.  Nous  sommes  donc  là  en  possession  d'une  nouvelle  mé- 
thode de  mesure  des  coefficients  de  self-induction. 

Cette  méthode,  dans  toute  sa  généralité,  comporterait  assez, 
peu  de  précision.  Nous  emploierons  de  préférence  l'artifice  sui- 
vant. 

Observons  que,  la  fraction  ^^ ,  /  ^  devant  rester  constante,  au 

dx 
maximum  de  son  numérateur  correspond  nécessairement  le 
maximum  de  son  dénominateur.  11  nous  suffira  donc  de  chercher 
d'une  part  le  maximum  de  y'2 — y\i  de  l'autre  le  coefficient  angu- 
laire maximum  de  la  tangente  à  la  courbe  ^'2,  c'est-à-dire  le  coef- 
ficient angulaire  de  la  tangente  au  point  d'inflexion.  La  courbe  j'^ 
dans  les  environs  de  ce  point  se  confondant  sensiblement  avec  une 
ligne  droite,  cette  mesure  pourra  se  faire  graphiquement  avec  une 
grande  précision.  Nous  obtenons  de  la  sorte  deux  valeurs  assuré- 
ment simultanées  de  y^, — y\  et  de  -^  sans  avoir  à  nous  préoc- 
cuper de  savoir  si  ces  valeurs  correspondent  bien  à  une  même 
abscisse  :  nous  sommes  d'ailleurs  dans  de  bonnes  conditions  expé- 
rimentales, a^anl  à  mesurer  deux  grandeurs  dans  le  voisinage  d'un 


35?.  JANET.  -  OSCILLATIONS  ÉLECTRIQUES, 

maximum.  Nous  avons  à  vérifier  que  la  fraction 


^(yt—ri)«iBx 


-m 


roax 


est  conslante,  et  que  cette  valeur  constante  est  précisément  celle 
du  coefficient  de  self-induction  de  la  bobine  GH. 
Voici  maintenant  les  résultats  obtenus  : 

Capacité  nominale 
du 
condensateur.  L. 

mr 
o ,  I o ,  63 

o ,  I o ,  65 

o,  I 0,64 

0,2 0,67 

o,A 0,64 

0,3 o,65 

Movcniu* o,65 

Le  même  coefficient,  niesuré  par  la  méthode  connue  de 
Lord  Ravleigh,  a  été  trouvé  égal  à  o,65  (moyenne  de  plusieurs 
mesures  concordantes).  La  vérification  est  donc  aussi  satisfai- 
sante que  [)ossible. 

Ainsi,  nous  a>ons  pour  ainsi  dire  dégagé,  dans  le  phénomène 
complexe  des  oscillations  troublé  par  Thystérésis  et  la  viscosité 
du  diélectrique,  les  circonstances  les  plus  sim[)les,  et  nous  avons 
reconnu  que,  tant  qu'il  est  possible  de  ne  pas  toucher  a  la  notion 
de  capacité,  la  théorie  se  vérifie  exactement;  c'est  à  Fexpérience 
maintenant  de  nous  donner  des  renseignements  plus  complets  sur 
le  rôle  exact  de  cette  capacité  dont  la  variation  avec  la  charge  et 
le  temps  complique  si  singulièrement  les  phénomènes. 


PRYTZ.  —  POINT  DE  FUSION.  353 


POIHT  DE  FUSIOH  DE  LA  ftLACE  AU  CONTACT  DE  CORPS  ftAZEUZ; 

.Par  m.  K.  PRYTZ. 

I.  —  Recherches  expérimentales. 

SI  l'on  place  un  morceau  de  glace  humide  dans  un  espace  con- 
tenant un  gaz,  Teau  qui  couvre  la  surface  de  la  glace  absorbera 
un  peu  de  ce  gaz.  La  glace  est  ainsi  en  contact,  non  plus  avec  de 
l'eau  pure,  mais  avec  une  solution  dont  le  point  de  congélation 
est  inférieur  à  celui  de  Teau  pure.  La  glace  a  donc  un  point  de 
fusion  qui  varie  d'après  la  nature  de  Tatmosphère  où  elle  se 
trouve. 

Ce  qui  m'a  amené  à  examiner  cet  état  de  choses,  c'est  que  je 
cherchais  des  moyens  de  conserver  longtemps  une  température 
constante,  inférieure  au  point  de  congélation  de  l'eau,  mais  voi- 
sine de  ce  point.  Mes  premiers  essais  ont  porté  sur  des  solutions 
salines  saturées,  qui,  en  théorie,  ont  un  point  fixe  de  congélation. 
Mais,  ici,  la  tendance  d'une  solution  à  cumuler  la  surfusion  et  la 
sursaturation  va  contribuer  a  abaisser  le  point  de  congélation, 
en  sorte  que  le  seul  moyen  d'obtenir  le  point  normal  de  congéla- 
tion est  d'agiter  fortement  et  de  faire  largement  surabonder  et  sel 
et  glace  à  l'état  de  fine  division.  Entre  autres  solutions,  j'ai  exa- 
miné aussi  de  l'eau  traversée  par  des  bulles  d'acide  carbonique 
pendant  qu'elle  gelait,  et  j'ai  été  amené  ainsi  à  écarter  l'eau  et 
à  lancer  un  courant  gazeux  parmi  des  morceaux  de  glace  dont 
j'entourai  le  thermomètre,  à  l'instar  de  ce  qui  se  pratique  pour  la 
détermination  du  zéro  ihermométrique.  J'ai  trouvé  alors  que  le 
gaz  faisait  son  eflet,  le  thermomètre  baissant  avec  une  rapidité 
frappante  et  montrant  ensuite  une  grande  fixité  tant  que  l'on  con- 
tinuait à  faire  circuler  le  gaz  à  travers  la  glace. 

D'un  côté,  cela  m'avait  fait  atteindre  d'une  manière  très  satis- 
faisante le  premier  but  où  je  visais,  mais  en  même  temps  je  trou- 
vais là  une  méthode  pour  déterminer  le  point  de  congélation 
d'une  solution  dans  certains  cas  et  dans  des  circonstances  beau- 
coup plus  favorables  qu'en  suivant  la  méthode  ordinaire.  D'après 
cette  dernière,  le  point  de  congélation  se  détermine,  comme  on 
/.  de  Phys.,  3«  série,  t.  II.  (Août  1893.)  23 


354  PRYTZ. 

le  sait,  par  le  maximum  indiqué  par  le  thermomètre,  lorsque, 
après  une  surfusion  rendue  aussi  faible  que  possible,  le  thermo- 
mètre moDte  pour  redescendre  quand  on  prolonge  la  formation 
de  la  glace.  Cette  détermination  est  entachée  de  défauts  de  mé- 
thode, outre  Finconvénient  observé  depuis  longtemps,  savoir 
que  la  concentration  augmente  avec  une  intensité  inconnue, 
puisqu'il  doit  nécessairement  se  former  de  la  glace  pendant  l'ex- 
périence. 

Voici  ce  qui  se  passe  durant  une  pareille  expérience.  Au  début 
de  la  formation  de  la  glace,  la  température  hausse;  mais  cette 
température  n'atteint  son  degré  constant  que  si  l'on  agile  très 
vivement,  la  formation  de  la  glace  ne  se  propageant  dans  une  so- 
lution qu'avec  une  faible  vitesse  :  au  sein  de  la  solution  il  peut  j 
avoir,  même  dans  le  voisinage  de  la  glace,  des  surfusions  locales. 
On  ne  peut  guère  douter  que  la  majeure  partie  du  liquide  ne  soit 
en  surfusion,  alors  même  que  la  température  se  maintient  con- 
stante; car,  elle-même,  cette  constance  de  température  dépend 
d'une  surfusion,  sans  laquelle,  en  eflct,  la  température  monterait 
jusqu'à  son  maximum,  sur  quoi  elle  baisserait  avec  une  vitesse 
décroissante,  et  non  croissante  comme  elle  l'est  au  début.  Que  la 
température  se  maintienne  quelque  temps  constante,  on  ne  peut 
expliquer  ce  faitqu'en  admettant,  non  pointun  état  d'équilibre,  mais 
un  état  stationnaire  dans  lequel  la  chaleur  que  dégage  la  forma- 
lion  de  la  glace  est  égale  à  la  chaleur  communiquée  durant  le 
même  temps  aux  corps  environnants;  mais  ce  résultat  exige  une 
formation  de  glace  relativement  abondante,  et  la  condition  pour 
cela,  c'est  une  surfusion  prolongée.  Dans  les  commencements  du 
temps  où  la  température  se  maintient  constante,  ie  liquide  est 
surfusionné;  lorsque,  vers  la  fin,  la  surfusion  cesse  ou  est  presque 
arrêtée,  la  concentration  a  fait  de  nouveaux  progrès,  grâce  à  la 
formation  abondante  de  la  glace. 

Lui  aussi,  le  thermoïnèlre  peut  occasionner  des  erreurs  dans  la 
détermination  en  (jueslion.  La  ca|)illarilé  aura  pour  cOet  que 
l'iudication  du  thermomètre  retarde  quand  il  descend.  Ce  sont 
des  erreurs  assez  considérables  qui  peuvent  en  résulter;  j'ai  ob- 
servé bien  des  fois  qu'un  thermomètre  de  Beckmann,  divisé  en 
centièmes  de  degré  et  qui  restait  stationnaire  en  apparence,  pou- 
vait manifester  une  variation  subite  très  notable,  de  même  o",oi. 


POINT  DE  FUSION.  355 

quand  je  secouais  le  thermomèlre  en  le  frappant  avec  le  doigl.  On 
voit  aisément  que  ceci  peut  entraîner  des  erreurs  considérables 
quand  on  détermine,  par  la  méthode  ordinaire,  de  petites  dépres- 
sions du  point  de  congélation.  Le  zéro  se  détermine  dans  Feau 
pure,  où  la  hausse  qui  suit  la  surfusion  n^est  elle-même  suivie 
d'aucun  abaissement  de  température,  et  où,  par  conséquent,  le 
thermomètre  peut  à  loisir  prendre  son  niveau  définitif.  Dans 
l'expérience  suivante,  qui  porte  sur  la  solution,  il  reste  au  con- 
traire un  doute  sur  la  suffisance  du  temps  accordé  au  thermomètre 
pour  achever  la  dernière  hausse  sous  la  réaction  de  la  capillarité, 
avant  la  baisse  subséquente.  La  constance  de  la  température  est 
vraisemblablement  aussi  partiellement  solidaire  de  cette  particu- 
larité du  thermomètre. 

Ces  erreurs  inhérentes  au  procédé,  qui  l'une  et  l'autre  tendront 
à  indiquer  une  température  trop  basse,  n'entachent  pas  ma  mé- 
thode précitée  ;  les  deux  déterminations,  tant  celle  de  l'eau  que 
celle  de  la  solution,  sont  parfaitement  statiques.  On  doit  se  rap- 
peler que,  dans  la  glace,  il  n'y  a  pas  d'autre  eau  que  la  mince 
couche  qui  couvre  la  surface  de  tout  morceau  de  glace  ^  le  gaz  in- 
sufflé chasse  l'air  de  l'espace  qu'il  occupait;  la  mince  couche 
d'eau  se  sature  promptement  de  ce  gaz,  ce  qui  va  causer  une  fu- 
sion; mais  l'eau  qui  vient  de  se  former  s'écoule  sous  l'entraîne- 
ment du  courant  gazeux  lancé  de  haut  en  bas.  Peu  à  peu  le  refroi- 
dissement gagne  tous  les  morceaux  de  glace,  et,  quand  il  est  à 
bout,  la  fusion  cesse  et  la  température  se  maintient  parfaitement 
constante,  du  moins  elle  ne  varie  qu'avec  la  hauteur  barométrique 
(voir  plus  loin).  Il  ne  peut  se  produire  ici  ni  surfusion,  car  la  so- 
lution se  trouve  partout  en  contact  intime  avec  la  glace,  ni  sursa. 
turation,  car  le  gaz  aussi  se  trouve  présent  partout  et  à  l'état 
libre.  Du  reste,  les  deux  anomalies  sont  écartées  par  le  fait  que 
l'expérience  a  lieu  à  une  température  décroissante. 

La  forme  définitive  de  l'appareil  que  j*ai  employé  est  présentée 
dans  la  figure  ci-jointe  (/?^.  i).  On  renverse  un  récipient  de  ma- 
chine pneumatique  et  on  le  couvre  d'une  plaque  en  verre  épais 
formant  obturateur  hermétique  à  l'aide  d'un  enduit  gras.  Cette 
plaque  est  percée  de  deux  trous  dans  l'un  desquels  est  placé  un 
thermomètre  divisé  en  centièmes.  La  partie  inférieure  de  ce  thermo- 


mètre  est  entourde  d'un  tube  de  verre,  large  d'enviroD  4*~  et  long 
d'environ  7"°,  suspendu  à  la  tige  à  l'aide  d'un  boncfaon  perfora, 
tandis  que  l'orifice  inférieur  est  muni  d'un  bouchon  percé  de  trous 
et  arrêtant  la  glace  intérieure.  On  remplit  de  glace  concassée  Uni 
ce  tube  que  la  cloche  qui  l'entoure. 


Les  tubes  d'cntrcc  et  de  sortie  sout  installés  comme  le  montre 
la  figure.  Le  gaz  est  injecté  d'abord  de  haut  en  bas  à  travers  la 
glace  intérieure,  puis  sort  par  le  fond  et  remonte  en  traversant  la 
glace  extérieure,  le  tuyau  d'écoulement  placé  au  bas  de  la  cloche 
étant  interceplé  par  l'eau.  Alors,  la  température  une  fois  devenue 
coiistiinlc,  il  n'y  aura  pas  de  fusion  dans  l'enceinte  intérieure. 
ApH'S  avoir  monté  l'appareil,  on  l'emmaillote  entièrement  de 
ouate,  en  sorte  que  seul  le  thermomètre  est  visible.  Quand  il  n'y 
a  |)as  d'inconvénient  à  laisser  échapper  le  gaz  dans  le  local  où 
l'on  ojh're,  on  peut  enlever  la  plaque  de  verre,  ce  qui  facilite  le 
remplissage  à  la  glace.  Le  thermomètre  est  surveillé  à  la  lunette.    , 

On  conduit  l'expérience  comme  suit.  On  laisse  d'abord  séjour- 
ner le  ihcrmomèlrc  dans  la  glace  |>ure,  jusqu'à  ce  que  son  indica- 
tion soii  devenue  constante  el  impressionnable  à  l'agitation  (voir 


POINT  DE  FUSION. 


357 


p.  353).  Ensuite  on  fait  entrer  le  gaz,  ordinairement  en  le  faisant 
passer  en  bulles  à  travers  l'eau,  pour  en  estimer  la  vitesse,  d'abord 
rapidement,  puis  avec  lenteur,  et  l'on  observe  la  descente  du  ther- 
momètre, jusqu'à  ce  qu'il  soit  redevenu  stationnaire  et  insensible 
quand  on  l'agite. 

C'est  avec  une  rapidité  surprenante  que  l'action  du  gaz  se  mani- 
feste dans  la  plupart  des  cas.  Le  thermomètre  peut,  en  quelques 
minutes,  en  arriver  à  quelques  millièmes  de  degré  près  à  son  indi- 
cation définitive.  Les  substances  examinées  se  trouvent  portées  au 
Tableau  ci-dessous. 

A.  Gaz. 


Dépressions 

relatives  absolues 

- —   ■■       ^ — ^ —      ' — -^i^^ — -^ — ^ — ■      Coefficient     Chaleur 
observ.       réduites,      obscrv.     calculées.        d'absorpt.    d'absorpt. 

carbonique  GO* 0,146  0,146      o,i56      o,i58  1,809  1^4 

xyde  d'azote  N*0 o,io4  o,io5      o,ii5      0,116  i,3io  » 

îgène  sulfure  SH« 0,878  0,882      0,892      0,877  (?)        4,4o3  (?)  184 

ure  de  mélhyle  GIGH'.  !      ^'^^  ^'*^        0,209        »  >*.  » 

I      0,199  0,200 

réclairage 0,008  0,008      0,018        »  »  r 

Az — 0,0010        0,0010    0,0089    0,0095  0,024  ^» 

ène  0 0,0020        0,0020    0,0019    0,0117  o,o5o  » 

»  »  a  0,0099  »  9 

Les  quatre  premières  colonnes  contiennent  les  dépressions,  In 
première  celles  que  j'ai  observées  directement  et  qui,  dans  la 
seconde  colonne,  sont  réduites  à  la  pression  de  760™".  Les 
nombres  de  la  troisième  colonne  sont  les  dépressions  absolues, 
c'est-à-dire  les  dépressions  correspondant  à  760™™  et  comptées  du 
point  de  congélation  de  l'eau  pure  à  la  pression  zéro  ;  j'ai  trouvé, 
comme  je  le  montrerai  plus  tard,  que  ce  point  est  de  0^,0099  supé- 
rieur au  point  de  congélation  dans  Tair.  Dans  la  quatrième  colonne 
se  trouvent  les  valeurs  que  j'ai  calculées  pour  les  dépressions 
absolues,  l'expression  théorique  eu  étant  donnée  plus  loin  dans 
l'équation  (2).  Les  cinquième  et  sixième  colonnes  contiennent  les 
valeurs,  employées  dans  le  calcul,  du  coefficient  et  de  la  chaleur 
d'absorption. 

Les  changements  de  température  extrêmement  petits,  dus  à 


358  PRYTZ. 

l'azote  et  à  l'oxygène,  furent  mesurés  à  l'aide  de  la  vis  micromé- 
trique d*un  cathétomètre  dont  la  lunette  fut  braquée  sur  le 
ménisque  de  la  colonne  mercurielle  et  sur  chacune  des  deux  divi- 
sions entre  lesquelles  se  trouvait  ce  sommet.  La  mise  au  point  de 
la  lunette  ne  pouvait  pas  atteindre  une  grande  précision,  parce 
qu'on  visait  à  travers  deux  épaisseurs  de  verre.  Pendant  que  le 
thermomètre  séjournait  dans  la  glace  au  contact  de  Tair,  j'ai  fait 
quatre  relevés,  après  l'avoir  agité  chaque  fois.  Voici  les  valeurs 
que  j'ai  trouvées  pour  la  hauteur  thermomélrique  (le  thermomètre 
a  un  zéro  arbitraire)   :  0,7667,  0,7662,  0,7662,  0,7658,  dont  la 

moyenne  est 

0,7662. 

Puis  je  fis  passer  de  l'azote  dans  la  glace.  Je  n'observai  aucun 
changement  de  température,  avant  que  le  thermomètre  fût  agité, 
mais  cela  fait  il  y  eut  une  hausse  perceptible.  Quatre  observations 
donnèrent  0,7671,  0,7674»  o>767i,  0,7674,  dont  la  moyenne  est 

0,7672. 

L'azote  donna  donc  une  dépression  apparente  de  o°,ooio. 

On  insuffla  alors  de  l'oxygène  :  le  thermomètre  baissa  visible- 
ment. Quatre  observations  donnèrent  0,7646,  0,7643,  0,7646, 
0,7689,  dont  la  moyenne  est 

0,7642, 

en  sorte  que  l'oxygène  donne  une  dépression  de  0*^,0020. 

D'après  le  Tableau,  la  dépression  absolue  atteint,  selon  mes 
calculs,  pour  l'azote  :  0^,0095  et  pour  l'oxygène  :  o°,oi  17,  ce  qui 
fait  trouver  pour  l'air  :  0^,0099,  d'où  une  dépression  relative  de 
— o°,ooo4  pour  l'azote  et  de  o°,ooi8  pour  l'oxygène.  Ces  valeurs 
concordent,  autant  qu'on  pouvait  l'attendre,  avec  les  dépressions 
observées. 

Le  zéro  d'un  thermomètre  est  défini  par  le  point  de  fusion  de 
la  glace  au  contact  de  l'air  à  la  pression  de  760'°"*.  Comme  je  l'ai 
montré,  le  point  de  fusion  est  à  4-  o",oo99  centigrades  dans  le 
vide,  tandis  que,  dans  l'eau  pure,  à  la  pression  de  760™",  il  se 
trouve,  d'après  la  formule  de  J.  ïhomson  et  Clausius,  o**,o076 
au-dessous  de  o",oo99,  c'est-à-dire  à  -}-  o°,oo23.  La  correction  à 


POINT  DE  FUSION.  359 

appliquer  dans  la  détermination  du  zéro  thermométrique,  à  cause 
de  rinfluence  de  la  pression  atmosphérique/?  sur  le  point  de  fusion 

de  la  glace,  est  donc      ^^  '   .  o**,  0099. 

L^influence  de  l'air  sur  la  glace  extérieure  du  calorimètre  à 
glace  suffit  sans  doute  à  expliquer  le  défaut  d'équilibre  existant 
dans  cet  appareil,  quand  on  n'évite  pas  cette  influence  par  des 
moyens  spéciaux. 

B.  Vapeurs. 

J'ai  examiné  l'action  qu'exercent  sur  le  point  de  fusion  de  Ja 
glace  les  vapeurs  de  liquides  soit  réputés  insolubles  dans  l'eau, 
soit  solubles  dans  l'eau  à  un  certain  titre  seulement.  Les  liquides 
examinés  sont  la  benzine,  le  sulfure  de  carbone,  l'éther.  On  fît 
barboter  un  courant  d'air  dans  une  provision  du  liquide  qui  était 
à  la  température  ordinaire  :  de  là  le  mélange  d'air  et  de  vapeur 
traversa  la  glace;  on  était  donc  bien  sûr  que  l'air  de  la  glace  était 
saturé  de  vapeur.  Comme  la  majeure  j)artie  de  la  substance  qui 
traverse  est  de  Tair,  et  que  la  hauteur  barométrique  est  sans 
influence  sur  l'action  de  la  vapeur,  je  n'ai  fait  aucune  correction 
aux  dépressions  observées  et  que  voici  : 

Benzine  (  G*  H^  ) o  ,o36 

Sulfure  de  carbone  (CS*) 0,090 

Élher  ( C^HïoQ ) 3 ,768 

Ces  substances  étaient  données  pour  pures,  la  benzine  comme 
exempte  de  thiophène.  L'action  de  l'éther  avail  un  cachet  spécial. 
Pour  ne  pas  fondre  une  trop  grande  quantité  de  la  glace  intérieure, 
je  fis  d'abord  passer  la  vapeur  seule  à  travers  la  glace  extérieure; 
quand  le  refroidissement  commença  à  afl^ecter  le  thermomètre,  le 
courant  fut  lancé  par  la  voie  ordinaire.  Ce  dernier  jet  n'avait  pas 
duré  deux  minutes,  et  la  température  avait  baissé  de  3".  âu  bout 
de  quinze  minutes,  la  température  était  devenue  constante. 

II.  —  Recherches  théoriques. 

Quand  un  vase  clos  contient  un  gaz  et  une  substance  présente 
à  la  fois  à  l'état  solide,  liquide  et  gazeux,  le  corps  composé  qui 


36o  PRYTZ. 

en  résulte,  et  qu'on  suppose  en  équilibre  de  température,  présente 
flans  son  état  thermodynamique  des  propriétés  assez  particulières. 
De  même  que  dans  le  cas  d'un  liquide  en  contact  avec  sa  vapeur 
saturée  ou  d'un  solide  au  contact  de  sa  substance  en  fusion,  les 
isothermes  du  corps  composé  en  constituent  également  les  iso- 
bares. C'est  que  le  point  de  fusion  du  solide  dépend  de  la  quan- 
tité de  gaz  dissoute  dans  le  liquide;  mais  le  rapport  de  solubilité 
dépend  de  la  pression.  La  température  est  donc  exclusivement  une 
fonction  de  la  pression. 

Si  l'on  diminue  adiabatiquement  le  volume  du  corps,  la  pression 
augmentera,  le  liquide  absorbera  plus  de  gaz,  ce  qui  abaisse  le 
point  de  fusion  et  doit  entraîner  la  fusion  partielle  du  solide  :  c'est 
pourquoi  reffet  de  la  compression  est  de  refroidir  le  corps.  Un 
afflux  de  chaleur  isotherme  réduit  le  volume  du  corps.  Un  apport 
de  chaleur  sous  volume  constant  diminuera  la  pression.  Ces  rela- 
tions sont  analogues  à  celles  de  la  glace  en  présence  d'eau. 

Soumet-on  le  susdit  corps  composé  à  un  cycle  isothermoadia- 

batique,  on  obtient,  puisque  la  pression  dépend  uniquement  delà 

température, 

cTT  _  _  T  (  dv\ 

ici,  T  est  la  température  absolue;  P,  la  pression  indiquée  en 
unités  absolues;  I,  l'équivalent  mécanique  de  la  chaleur;  rfQ, 
l'afflux  de  chaleur  correspondant  à  l'expansion  isotherme  dK\  Si  t: 
est  la  pression  de  la  vapeur  saturée  sur  le  corps  solide  à  T**,  le  gaz 
exercera  une  pression  P  —  ir.  Appelant  respectivement  ^  et  y  les 
densités  respectives  du  gaz  et  de  la  vapeur  par  rapport  à  l'hydro- 
gène, désignons  respectivement  par  (^4,  is  et  cp  les  volumes  d'unité 
de  poids  du  solide,  de  la  solution  et  de  la  vapeur.  Appelons  k  le 
titre  de  la  solution,  défini  par  le  rapport  entre  la  quantité  de  sub- 
stance dissoute  et  la  quantité  du  dissolvant. 

L'afflux  de  la  quantité  de  chaleur  dQ  fait  supposer  la  fusion 
<runc  (|uantilé  de  la  substance  solide;  r//,  la  vaporisation  d'une 
quantité  de  li(|nide  du  et  le  dégagement  d'une  quantité  de  gaz  dL 
La  dilatation  qui  y  correspond  est 

dv  =  {vt—  Vx)di-\-  {o  —  Vi)du. 

(loinme  dl  et  du  à  l'étal  gazeux  occupent  le  même  volume. 


POINT  DE  FUSION.  36i 

on  a 

dl  du 


en  outre 

dl  =z  —  kdi-^  kdu, 
ce  qui  donne 

dv  =  Ut?,  —  t'j)^^^-7 ^  -i-»  —  vy     du. 

L  étanl  la  chaleur  iatenle  de  fusion,  D  la  chaleur  latente  de 
vaporisation  du  liquide  et  U  la  chaleur  d'absorption  du  gaz,  on 
obtient  pour  Tafflux  de  chaleur  rfQ 

L  ^ï't  Yt  J 

Les  valeurs  trouvées  ainsi  pour  dv  et  rfQ  donnent 


[— ^îH?^]- 


Si  la  loi  d'absorption  d'Henry  est  applicable,  on  a 

io«.i,oi4 

où  a  est  le  coefficient  d'absorption  rapporté  à  l'unité  de  poids  du 
dissolvant;  P  est  le  poids  spécifique  de  l'hydrogène  à  760""  de 
pression  et  0°  centigrade.  En  transportant  dans  (i)  l'expression 
de  Xr,  appelant  p  le  poids  spécifique  de  la  vapeur  et  /*  celui  du  gaz, 
tous  deux  à  T°  et  à  des  pressions  respectives  i:  el  P  —  ir,  on  ob- 
tient 

L       '^7^  '^73       J 

Composons  celte  équation  avec  la  loi  de  M.  KaouU  du  point  de 
congélation  des  solutions  étendues.  M.  Van't  HofT  a  déduit  pour 


362  PRYTZ. 

cette  loi  une  expression  théorique,  savoir 

1 ,014. 10® T« 
273.0,0000448  LT      ' 

où  dn  signifie  le  nombre  de  molécules  dissoutes  dans  i^'  d'eau. 
Quant  à  la  comparaison,  il  faut  se  rappeler  que  dans  (2)  la  dé- 
pression est  due  tant  à  la  variation  de  la  pression  qu^àla  variation 
de  la  quantité  de  gaz  dissoute.  Si  l'on  a  affaire  à  des  solutions 
étendues,  (2)  devient 

(3)  <n  = ^ —  ^-  -^-f  ^. 

Le  premier  membre  du  binôme  (3)  donne  l'influence  directe  de 
la  pression,  tandis  que  le  second  membre  est  la  dépression  dans 
le  sens  ordinaire  du  mot.  En  substituant  adV  à  dn  on  voit  aisé- 
ment ((ue  le  second  membre  est  identique  à  l'expression  de 
M.  Van't  Hofl*. 

M.  Planck  (*  )  a  déjà  démontré  qu'on  peut  déduire  celte  expres- 
sion sans  faire  des  hypothèses  sur  la  pression  osomtique  ou  sur  les 
parois  imperméables.  Toutefois  les  approximations  qu'il  introduit 
limitent  l'application  de  ses  calculs  aux  solutions  étendues.  Dans 
mes  expressions (1) et  (2)  on  n'a  introduit  ni  hypothèses  ni  approxi- 
mations ;  cependant  les  expressions  n'ont  rapport  qu'à  des  solutions 
des  corps  qui  sont  volatiles  à  l'état  libre.  Mais  pour  ces  corps  (1) 
donnera  la  loi  complète  du  point  de  congélation  des  solutions 
concentrées  ou  étendues,  si  l'on  connaît  le  k  en  fonction  de  T 
et  de  P. 

Quant  aux  nombres  donnés,  au  Tableau  de  la  page  35^,  sous  le 
titre  calculés,  \c  les  ai  trouvés  par  Téquation  (2)  en  me  servant 
des  coefiicienls  d'absorption  de  l'acide  carbonique,  du  protoxyde 
d'azote  et  de  l'hydrogène  sulfuré,  d'après  M.  Bunsen  (^),  de  ceux 
de  l'azote  etde  l'oxygène  d'après  MM.  Bohr  et  Boch  ('),  ainsi  que 
la  chaleur  d'absorption  de  l'acide  carbonique  et  de  l'hydrogène 


(')  Planck,  Wicdeniann' s  Armaient  t.  \X\II,  p.  499;  1887. 
(')  Bu.N.sEN,  Gasom.  Meth. 

(')  BoHH  et  Bock,  Overs.over  d.  K.  D.  Vidensk.  Selsk.  Forh.,  p.  S\',  1891.    - 
Wied.  Ann.y  t.  XLIV,  p.  3i8;  1891. 


POINT  DE  FUSION.  363 

sulfuré,  telle  que  Ta  déterminée  M.  Jul.  Thomsen  (*).  Pour  le 
chlorure  de  méthyle,  je  ne  connais  pas  les  valeurs  de  a  et  de  U. 
Le  terme  de  Téquation  (2)  dans  lequel  rentre  la  chaleur  d'absorp- 
tion, n'a,  dans  les  cas  considérés  ici,  qu'une  importance  subor- 
donnée qui,  pour  le  N^O,  le  N  et  l'O,  est  insignifiante.  J'ai  posé 
dans  ce  calcul  la  chaleur  latente  de  fusion  de  la  glace  égale  à  79,4 
et  l'équivalent  de  la  chaleur  en  mesure  absolue  égal  à  io®.4>2- 
Comme  on  le  voit,  il  y  a  bonne  concordance  entre  l'expérience  et 
le  calcul  à  l'égard  de  l'acide  carbonique  et  du  N^O.  Le  coefficient 
d'absorption  est,  en  matière  de  calcul,  la  quantité  décisive  ;  pour 
l'acide  carbonique,  la  détermination  de  ce  coefficient  eflectuéepar 
M.  Bunsen  s'est  trouvée,  à  l'inverse  de  ce  qui  a  lieu  pour  plu- 
sieurs autres  gaz,  confirmée  par  des  recherches  postérieures 
(voir  Bohr  et  Bock,  loc.  cit.).  Au  contraire,  les  dépressions  trou- 
vées par  le  calcul  pour  l'hydrogène  sulfuré  concordent  assez  mal 
avec  celles  que  donne  l'expérience,  et  le  signe  de  l'écart  fait  croire 
que  le  coefficient  d'absorption  est  trop  faible.  Or,  selon  toute 
probabilité,  la  valeur  trouvée  par  M.  Bunsen  pour  ce  coefficient, 
est  aussi  trop  petite.  Elle  a  été  déterminée  par  lui  ou  plutôt  par 
MM.  Schônfeld  et  Carius,  en  faisant  barboter  le  gaz  dans  l'eau 
pendant  deux  heures,  après  quoi  la  quantité  absorbée  sera  déter- 
minée analytiquement;  on  ne  contrôla  point  jusqu'où  la  saturation 
était  arrivée,  et  il  me  paraît  fort  douteux  que  l'eau  ait  été  réelle- 
ment saturée. 

En  fait  de  températures  définies  avec  certitude,  on  n'a  eu  jus- 
qu'ici que  les  points  de  congélation  et  d'ébuUition  de  l'eau.  Les 
autres  points  de  congélation  et  d'ébullition,  dont  on  a  disposé  en 
deçà  des  limites  ordinaires  de  la  température,  sont  déterminés  par 
des  substances  dont  on  ne  peut  guère  garantir  parfaitement  la  pu- 
reté. Les  points  de  fusion  de  la  glace  dans  divers  gaz  nous  donnent 
aujourd'hui  une  série  de  températures  inférieures  au  point  de 
congélation  de  l'eau,  parfaitement  définies  et  restant  indéfiniment 
constantes.  Il  est  bien  certain  qu'un  gaz  comme  l'acide  carbonique 
peut  être  procuré  aussi  pur  que  l'eau  (on  doit  se  rappeler  que  la 
vapeur  d'eau  dans  le  gaz  est  ici  sans  influence).  En  mélangeant  un 


(*)  Jul.  Thomsen,  Thermochem.  Untersuchungen,  t.  III,  p.  190. 


iG4  PRYTZ.  —  POINT  DE  FUSION. 

des  gaz  avec  une  quantité  connue  d*un  autre  gaz,  par  exemple 
l'azote,  on  peut  en  outre  faire  varier  à  volonté  la  température. 
Jusqu'ici  j'ai  peu  examiné  des  mélanges  gazeux. 

Les  susdites  températures  constantes,  très  rapprochées  mais  en 
dessous  du  point  de  congélation  de  l'eau,  peuvent  acquérir  de 
rimportance  dans  IVtude  du  point  de  congélation  de  solutions,  ce 
point  pouvant  être  déterminé  statiquement,  si  l'on  prend  àconlre- 
pied  la  méthode  ordinaire  de  façon  à  déterminer  la  concentration 
qui  correspond  à  un  point  de  congélation  donné.  En  effet,  si,  dans 
un  espace  où  le  froid  se  maintient  à  un  degré  constant,  on  place 
un  récipient  qui  contienne  la  solution  et  un  peu  de  glace,  il  y  aura 
échange  de  chaleur  et,  par  suite,  congélation  ou  fusion  de  la  solu- 
tion, jusqu'à  ce  que  le  titre  soit  précisément  celui  qui  correspond 
à  la  température  constante  comme  point  de  congélation. 

Comme  le  point  de  fusion  de  la  glace  dans  un  mélange  de  deux 
gaz  est  déterminé  exclusivement  par  la  pression  atmosphérique 
et  les  quantités  respectives  des  ingrédients,  on  peut,  dans  plu- 
sieurs cas,  déterminer  ces  quantités  en  observant  le  point  de  fu- 
sion. La  même  observation  peut  aussi  servir,  si  l'on  veut  former 
un  mélange  a  proportions  définies,  en  faisant  circuler  ce  mélange 
à  travers  la  glace  et  variant  l'addition  de  Tun  des  gaz,  jusqu^à  ce 
qu'on  obtienne  le  point  de  fusion  qui  correspond  aux  proportions 
voulues  du  mélange.  En  somme,  l'observation  du  point  de  congé- 
lation de  la  glace  dans  un  mélange  gazeux  est  l'un  des  moyens 
extrêmement  peu  nombreux  dont  on  dispose  pour  apprécier,  en 
diflérents  cas,  par  un  seul  relevé  instantané  la  relation  de  mélange 
entre  gaz. 

Si  l'on  fait  passer  le  gaz  dans  une  eau  contenant  de  la  glace,  le 
point  de  congélation  de  l'eau  doit  finalement  atteindre  la  même 
température  que  le  point  de  fusion  de  la  glace  dans  ce  gaz.  Si  l'on 
connaît  ce  point  de  fusion,  l'observation  de  l'eau  peut  servir  de 
signe  caractéristique  pour  le  moment  où  l'eau  est  saturée  du  gaz. 
On  peut  obtenir  par  là  des  renseignements  sur  la  durée  de  la  satu- 
ration quand  on  étudie  l'absorption.  Du  reste,  la  détermination  du 
point  de  fusion  dans  le  gaz  sert  à  déterminer  rapidement,  à  l'aide 
de  l'équation  (2),  le  coefficient  d'absorption  à  la  température  du 
point  de  fusion. 


MACÉ  DE  LÉPINAY.  —  ÉTALONS  D'ÉPAISSEUR.  365 

MESUBES  OPTiaUES  D'ÉTALONS  D'ÉPAISSEUR; 
Par  m.  MACÉ  DE  LÉPLNAY. 

Les  recherches  dont  je  rne  propose  d'entretenir  la  Société  de 
Physique  sont  encore  inachevées.  Elles  ont  pour  but  l'étude  com- 
plète d'une  série  d'étalons  d'épaisseur,  dont  la  moitié  est  destinée 
au  Bureau  international  des  Poids  et  Mesures  ;  les  autres  le  sont  à 
la  Faculté  des  Sciences  de  Marseille.  Ces  étalons  sont  en  quartz, 
parallèles  à  l'axe,  tous  tirés  du  même  bloc,  en  même  temps  qu'un 
prisme  à  arêtes  parallèles  à  l'axe,  et  ont  été  taillés  avec  une  grande 
exactitude  par  M.  Werlein.  Leurs  épaisseurs  sont  de  2,  4,  6»  8, 
10  et  20™".  Chacun  d'eux  est  en  double. 

La  méthode  optique  employée  repose  sur  l'observation  des 
franges  de  Talbot.  Elle  est  identique  comme  principe  à  celle  que 
j'ai  décrite  il  y  a  quelques  années  (^Journal  de  Physique,  2®  série, 
t.  V,  p.  3o5),  mais  l'amélioration  des  appareils  m'a  permis  d'une 
part  d'accroître  considérablement  le  degré  de  précision  obtenu, 
et  de  l'autre  d'étudier  directement  des  lames  de  20™"*  d'épaisseur. 
L'emploi  d'un  autre  réseau  me  permettrait,  si  cela  était  nécessaire, 
d'aller  beaucoup  plus  loin. 

Sur  le  trajet  du  faisceau  de  lumière  qui  traverse  un  appareil 
spectroscopique  quelconque,  introduisons  une  lame  à  faces  paral- 
lèles, d'épaisseur  e^,  d'indice  N^,  de  telle  sorte  qu'elle  soit  tra- 
versée normalement  par  la  moitié  du  faisceau. 

Le  spectre  obtenu  est  sillonné  de  franges  noires,  qui  sont  (à 
quelques  particularités  près,  étudiées  par  Airy  et  M.  Mascart, 
mais  qui  n'en  modifient  point  les  positions),  dues  à  l'interférence 
des  deux  mouvements  vibratoires  qui  ont  traversé  des  épaisseurs 
égales  de  la  substance  étudiée  pour  l'un,  d'air,  d'indice  s^t.w  pour 
l'autre,  et  qui  présentent  en  se  croisant,  dans  le  plan  focal  de  la 
loupe  d'observation,  une  différence  de  marche 

Si  nous  posons 
A  étant  la  longueur  d*onde  dans  le  vide,  P  peut  être  considén'* 


366  MACÉ  DE  LÉPINAY. 

comme  une  fonclioa  conliniie  de  la  longueur  d'onde  A,  foncliou 
dont  les  valeurs  entières  impaires  correspondent  aux  milieux  des 
franges  noires  obtenues. 
La  relation 

nous  permettra  de  calculer  Ce  et  par  suite  eo,  si  nous  connaissons 
les  valeurs  numériques  des  divers  termes  qui  entrent  dans  cette 
formule.  Les  seuls  dont  j'aurai  à  parler  spécialement  sont  P  etN^; 
les  autres  :  indice  de  l'air  en  fonction  de  la  température  et  de  la 
pression;  variation  de  l'indice  du  quartz  (rayon  ordinaire)  en 
fonction  de  la  température;  dilatation  du  quartz,  sont  connus  avec 
toute  la  précision  nécessaire  grâce  aux  recherches  de  MM.  Mascart, 
René  Benoît  et  Dufet.  Quant  à  A,  j'ai  admis  provisoirement,  pour 
la  radiation  utilisée  (milieu  du  groupe  D),  la  valeur 

5,894729- X  10- *  centimètres, 

qui  résulte  de  mes  propres  recherches  (*). 

L'appareil  employé,  solidement  installé  sur  des  piliers  en  bri- 
ques, est  simplement  constitué  par  une  fente  de  i™"  de  hauteur, 
un  réseau  concave  de  Rowland,  de  2™  de  rayon,  et  un  oculaire 
micrométrique.  Le  spectre,  produit  par  diflTractioii  normale,  est 
assez  étalé  pour  que  l'on  ait  pu  observer  et  mesurer  des  franges 
qui  ont  atteint  le  nombre  de  vingt  entre  les  deux  raies  D.  La  lu- 
mière solaire,  renvoyée  par  un  prisme  à  réflexion  totale  porté  par 
un  héliostat,  traversait  un  gros  foucault  qui  permettait  de  n'uti- 
liser que  le  rayon  ordinaire  dans  le  quartz,  puis  une  lentille  de  gS*^"* 
de  distance  focale  qui  la  concentrait  sur  la  fente.  L'image  solaire 
ainsi  obtenue  étant  exactement  centrée  sur  la  fente  et  les  obser- 
vations se  faisant  au  voisinage  de  midi,  les  longueurs  d'onde 
ne  se  trouvent  modifiées  ni  parla  rotation  de  la  Terre  autour  du 
Soleil,  ni  par  celle  de  ce  dernier  sur  lui-même  (Mascart,  Optique, 
t.  III,  p.  io()). 

Le  quartz  est  recouvert  de  papier  noir  qui  ne  laisse  à  découvert 


(')  J'espère  pouvoir,  avant  raclièvcment  inômc  de  celte  élude,  ineltrc  à   profit 
les  résultais  des  remarquables  recherches  de  M.  Michelson. 


ÉTALONS  D'ÉPAISSEUR.  867 

qu^un  millimètre  carré  au  voisinage  du  milieu  de  l'un  des  bords. 
C'est  l'épaisseur  moyenne  corrrespondante  que  l'on  mesure  (*  ). 
La  lame  était  enfermée  dans  une  boile  métallique  percée  d'ou- 
vertures convenables  et  contenant  le  réservoir  d'un  thermomètre 
étalonné. 

La  marche  d'une  expérience  consiste  à  relever  au  micro- 
mètre les  positions  des  deux  raies  D,  lorsque  le  faisceau  tra- 
verse en  totalité  d'abord  l'air,  puis  la  lame;  amenant  ensuite  cette 
dernière  dans  la  position  convenable,  on  relève  les  positions  de 
douze  franges  encadrant  l'une  et  l'autre  de  ces  raies.  Soit  x  la 
valeur  entière  et  impaire  de  P  qui  correspond  à  l'une  de  ces  franges, 
on  déduit  de  ces  mesures,  par  interpolation,  la  valeur  de  P  qui 
correspond  à  chacune  des  raies  D  et  par  suite  à  leur  milieu.  C'est 
ainsi  que  quatre  déterminations  relatives  à  l'une  des  lames  de 
2*^*"  ont  conduit  aux  résultats  suivants  : 


ilieu  du  groupe  D. 

t. 

H. 

P  =  ar~  28,041 

0 

23,2-2 

c 
70,04 

X  -f-  28,075 

23  ,  'l'>. 

7r>,o4 

X  —  28,029 

23,02 

7^,97 

a: -f-  28,119 

•23 ,02 

7'>,97 

On  en  déduit,  en  admettant 

No=  1 ,54477^7     (voir  plus  loin) 
et 

X  =  36859 

les  valeurs  suivantes  à  0°  de  l'épaisseur  moyenne  dans  la  région 
étudiée  : 

^0--  I  ,9965.83 

I ,9965.88 
1,9965.83 
1 ,996  5.85 

Movcnne ^o~i79965.85     (*; 


(*)  Une  fois  le  travail  de  polissage  achevé,  les  lames  ont  cli5  rognées  de  •;}""" 
sur  trois  cAtés  pour  atténuer  les  irrégularités  des  surfaces  au  voisinage  de** 
bords. 

(»)  Ce  nombre  doit  être  diminué  de  oi*,o4  pour  tenir  compte  de  ce  que  la  lame 
était  traversée  par  un  faisceau  légèrement  divergent. 


368  MACÉ  DE  LÉPINAY. 

Les  erreurs  n'atteignent  que  quelques  centièmes  de  micron. 
Les  autres  lames  ont  conduit  à  des  résultats  analogues. 

II  est  nécessaire  d'entrer  dans  quelques  détails  au  sujet  de  la 
détermination  de  x  (nombre  entier  impair)  et  de  N©. 

Celle  de  x  ne  présente  aucune  difficulté;  j'ai  pu  en  effet  éviter 
l'emploi  de  la  méthode  sûre,  mais  longue  et  pénible,  que  j'ai  décrite 
antérieurement  {Journ,  de  Phys,,  2*  série,  t.  V,  p.  4o5).  Il  m'a 
suffi  de  déterminer,  par  comparaison  avec  mes  anciens  étalons  (en 
faisant  usage  du  sphéromètre  Brûnner  de  la  Faculté  des  Sciences 
de  Marseille),  les  épaisseurs  approchées  des  nouvelles  lames  aux 
points  étudiés.  Si  l'on  remarque  qu'une  erreur  de  2  unités  sur  x 
correspond  à  une  erreur  de  il*, 08  sur  l'épaisseur  et  que  le  sphé- 
romèlre  permet  de  connaître  cette  dernière  à  oï*,  a  près  environ, 
on  voit  que  x  est  connu,  dans  chaque  cas,  avec  une  certitude 
absolue. 

La  détermination  de  l'indice  est,  de  toutes,  la  plus  délicate;  elle 
a  nécessité  trois  mois  d'études  préliminaires. 

La  Faculté  des  Sciences  de  Marseille  est  redevable  au  talent 
bien  connu  des  frères  Brunner,  et  à  une  généreuse  subvention  du 
Ministère  de  l'Instruction  publique,  d'un  magnifique  goniomètre 
spécialement  construit  pour  ces  recherches.  Il  est  à  cercle  répé- 
titeur de  82*^"*  de  diamètre,  divisé  en  5'.  Les  lectures  se  font  au 
moyen  de  deux  microscopes  à  oculaires  micromètriques,  dont  les 
tambours  divisés  permettent  délire  directement  les  2"  et  d'estimer 
les  o'\2.  La  lunette  a  4*^"*  d'ouverture  et  4o*^"*  de  distance  focale. 
Le  collimateur  est  indépendant,  afin  de  permettre  d'effectuer  des 
lectures  dans  tous  les  azimuts,  mais  repose  sur  la  môme  plate-formc 
(|ue  le  reste  de  Tappareil.  Une  mesure  complète  d'un  angle  est 
<ronduilc  naturellement  de  manière  à  utiliser  la  totalité  delà  divi- 
sion du  limbe,  quoi([ue  les  irrégularités,  très  faibles,  en  aient 
été  étudiées  en  détail,  ainsi  que  celles  des  divisions  des  deux  micro- 
uièlrcs. 

Le  prisme  est  bien  taillé.  En  me  repérant  sur  les  déplacements 
en  hauteur  des  images  de  la  fente  produites  par  réflexion  sur  les 
trois  faces,  j'ai  pu  constater  que  la  somme  des  angles  dièdres 
formés  j)ar  les  plans  tangents  aux  centres  de  ces  trois  faces  ne  dif- 
féraient pas  de  o",  01  de  180".  J'ai  montré,  dans  un  précédent  travail, 
comment  on  pouvait,  en  partant  de  cette  remarque  et  en  prenant 


ÉTALONS  D'ÉPAISSEUR.  869 

la  moyenne  des  mesures  d^indices  eflectuées  en  utilisant  successi- 
vement les  trois  dièdres  du  prisme,  éliminer  l'influence  des  erreurs 
commises  individuellement  sur  les  valeurs  des  trois  angles  réfrin- 
gents {Journ.  de  Phys.,  2®  série,  t.  VI,  p.  190).  Je  n'y  revien- 
drai pas. 

La  principale  difficulté,  signalée  par  M.  Cornu,  étudiée  par  lui- 
même  et  par  M.  Carvallo,  réside  dans  l'influence  sur  les  mesures 
de  déviations  minima  de  la  courbure  des  faces.  J'ai  mis  à  profit, 
pour  la  faire  disparaître,  les  précieuses  indications  de  M.  Carvallo, 
en  excentrant  le  prisme  sur  la  plate-forme  du  goniomètre  de  telle 
sorte  que  l'axe  du  faisceau  lumineux  entrât  et  sortit  par  les  cen- 
tres des  deux  faces  utilisées.  La  meilleure  preuve  de  l'exactitude 
avec  laquelle  on  peut  faire  disparaître  cette  cause  d'erreur  est 
dans  la  concordance  des  nombres  obtenus  dans  des  expériences 
complètement  indépendantes. 

Une  autre  difficulté  provient  de  l'influence  de  la  température. 
Dans  le  cas  des  franges  de  Talbot,  les  cflets  de  la  dilatation  de  la 
lame  lorsque  la  température  s'élève  et  de  la  diminution  simul- 
tanée de  l'indice  se  compensent  presque  exactement;  il  suffit  alors 
de  connaître  la  température  à  quelques  dixièmes  de  degré  près. 
Des  précautions  minutieuses  sont  au  contraire  nécessaires,  lors 
des  mesures  d'indice,  car  ce  dernier  varie  de  6  unités  du  sixième 
ordre  décimal  par  degré  centigrade.  Le  prisme  repose  sur  un  cy- 
lindre de  bois  et  est  enfermé  dans  une  boîte  à  double  enve- 
loppe pleine  d'eau,  dans  laquelle  plongent  un  agitateur  et  le 
réservoir  d'un  thermomètre  étalonné.  Cette  boîte,  recouverte  d'une 
couche  épaisse  de  feutre,  n'était  percée  que  des  deux  ouvertures 
nécessaires  pour  le  passage  de  la  lumière,  ouvertures  qui  restaient 
fermées  pendant  deux  heures  au  moins  avant  une  mesure  par 
d'épaisses  portes  de  bois  que  l'on  n'ouvrait  que  pendant  le  temps 
strictement  nécessaire.  C'est  grâce  à  ces  précautions  que  l'on  a 
pu  obtenir  les  nombres  suivants,  résultant  de  séries  complètement 
indépendantes  d'expériences  : 

No- 1,5447739 
I  ,5447726 
1,5447736 

1,5447748 
y.  de  Phys,,  3«  série,  t.  II.  (Août  1893.)  -4 


370  AfALAGOLI. 

On  voit  que  la  valeur  de  N  —  r  peut  être  considérée  comme 
connue  à  ^^qq^^q  près  environ. 

11  reste  encore,  pour  compléter  Tétude  de  ces  étalons,  à  déter- 
miner, pour  chacun  d'eux,  les  courbes  d'égale  épaisseur.  L'em- 
ploi, pour  séparer  convenablement  les  faisceaux  interférents,  des 
parallélépipèdes  de  Fresnel  (*)  me  permettra,  j'ai  pu  m'en  con- 
vaincre, de  mener  à  bien  cette  étude;  il  ne  s'agit  plus  d'ailleurs 
que  d'effectuer  des  mesures  différentielles. 


GOHTRIBUTION  A  LA  THÉORIE  DE  L'ÉLEGTROLTSE 
PAR  GOURANTS  ALTERHATIFS; 

Pau  m.  Ricvrdo  MALAGOLI  («). 

1.  En  1891,  M.  Mengarini  a  publié  sur  ce  sujet  une  théorie 
dont  le  principe  fondamental  seul  peut  être  conservé.  Il  consiste 
à  admettre  que  les  phénomènes  d'éleclroljse  produits  par  les 
courants  alternatifs  doivent  être  considérés  comme  une  succession 
d'autant  d'électrolyses  élémentaires,  qu'il  y  a  d'alternances  du 
courant.  Il  est  donc  nécessaire  d'étudier  le  phénomène  élémen- 
taire en  appliquant  à  une  seule  alternance  les  lois  bien  connues 
de  l'électrolyse;  puis  d'intégrer  par  rapport  au  nonibre  des  alter- 
nances que  le  courant  fait  dans  un  temps  quelconque. 

2.  Supposons  qu'on  dirige  un  courant  alternatif  à  travers  un 
voltamètre  ayant  ses  électrodes  égales  et  inattaquables  par  l'élec- 
trolyte  et  par  les  éléments  de  sa  décomposition. 

Puisque  l'on  n'a  pas  de  formule  pour  exprimer  les  valeurs  de  la 
force  électromotrice  de  polarisation  d'un  voltamètre  même  après 
qu'elle  a  atteint  son  maximum,  il  n'est  pas  possible  d'appliquer  le 
calcul  pour  déterminer  la  forme  de  la  courbe  de  régime  de  la 
force  clectronwtrice  de  polarisation  du  voltamètre, 

La  méthode  que  j'ai  suivie  pour  cette  détermination  a  été  for- 


(')  Mascaut,  Journ.  de  Ph.y$.  (  i),  l.  III,  p.  3îo. 

(•)    Ilésumé  par  l'aulciir   iTun   Mémoire  publié  dans  La  Lumière  électrique, 
t.  \LVJI,  II"  10  et  13;  iSd'J. 


ÉLECTROLYSE  PAR  COURANTS  ALTERNATIFS.  371 

cément  une  investigation  minutieuse  de  plusieurs  cas  parli- 
culiers. 

Si  2T  est  la  période  du  courant  allernatif, 

f   Idt 

est  la  quantité  sq  (s  indiquant  la  surface  active  de  chaque 
électrode)  d'électricité  qui  passe  dans  le  voltamètre  pendant  la 
demi-période;  et  puisque  pour  le  même  voltamètre  et  pour  un 
éleclrolyte  donné,  la  force  électromotrice  de  polarisation  est 
fonction  seulement  de  q,  nos  considérations  doivent  se  rapporter 
à  cet  élément. 

Si  <7o  représente  la  quantité  d'électricité  qui  doit  traverser  la 
surface  de  i™™'i  de  chaque  électrode  pour  que  le  voltamètre 
atteigne  son  maximum  de  polarisation  et  si  t  est  l'intervalle  de 
temps  au  bout  duquel  l'intensité  I  arrive  à  produire  ce  maximum, 
les  différents  cas  qui  peuvent  se  présenter  sont 

q  <  qoi  "c  >  T, 

qo<  q  <  '^qoy        .7  <  "^  <  T, 

T 
q  =  iq^,  T-^-, 

T 

Dans  les  trois  premiers  cas  il  n'y  a  pas  de  décomposition  élec- 
trolylique.  Le  voltamètre  a  pourtant  une  polarisation  variable  et, 
si  l'on  veut  seulement  tenir  compte  de  la  forme  stable  de  la 
courbe  de  régime  de  polarisation,  il  en  résulte  qu'an  commence- 
ment et  à  la  fin  de  chaque  alternance  on  a  des  polarités  égales  et 
de  signe  contraire,  et  que  la  polarité  nulle  correspond  à  l'instant 

—  ;  de  sorte  que  la  première  moitié  de  sq  est  employée  à  dépola- 
riser le  voltamètre  et  la  seconde  moitié  à  le  polariser  en  sens  con- 
traire. 

Si  q^=.'iq^\di  polarisation  initiale  et  la  finale  sont  égales  au 
maximum.  Lorsqu'il  n'y  a  pas  d'électrolyse  la  courbe  de  polari- 
sation est  donc  décalée  d'un  (piart  de  période  par  ra|)port  à  celle 
de  l'intensilé  du  courant. 


372  MALAGOLI. 

Si  (/  >>  2^0)  posant  (comme  on  a  dit) 


•/o 


ilans  l^inlervallc  de  o  à  t  le  voltamètre  sera  dépolarisé,  et  si 


dans  Tinlervalle  de  t  à  t',  le  voltamètre  acquerra  la  polarité  con- 
traire à  rinitiale;  et  dans  l'intervalle  de  t'  à  T  de  la  phase  élémen- 
taire la  décomposition  électrol^tique  demeure  possible.  La  courbe 
de  polarisation  aura  donc,  dans  ce  cas,  un  maximum  à  Tinstant 
initial  de  chaque  phase,  et  prendra  le  maximum  de  nom  contraire 
après  le  temps  t',  en  le  conservant  jusqu'à  l'instant  T.  Cette 
rourbe  a  donc  un  décalage  de  t  par  rapport  à  la  courbe  de  l'in- 
tensité du  courant,  et  ce  décalage  sera  d'autant  plus  petit  que  q 
est  plus  grand. 

3.  Pour  trouver  les  lois  du  phénomène  il  suffit  de  déterminer 
théoriquement  la  quantité  de  produits  qui  sont  développés  par 
Télectrolysc  dans  un  intervalle  de  temps  quelconque. 

Supposons  ici  seulement  (cas  idéal) 

I  =  Asm^. 

Si  le  régime  stable  de  la  polarisation  est  déjà  obtenu,  l'instant  t' 
de  la  phase  élémentaire  au  bout  duquel  l'électroljse  commencera 
est  déterminé  par 

2sqo=  A   /      s'in  ^dt, 

d'où 

T=~arccos(^,--^.-j. 


D'autre  part,  la  ([uantité  d'électricité  à  laquelle  est  proportion- 
nelle le  travail  électrolj tique,  pendant  la  phase  élémentaire  du 
couranl,  est 


ÉLBCTROLYSE  PAR  COURANTS  ALTERNATIFS.  873 

En  posant  Tp  =n,  la  quantité  d'électricité  qui  pendant  l'unité 

de  temps  traverse  le  voltamètre  ayant  le  maximum  de  polarisation 
et  donnant  lieu  à  la  production  d'un  travail  élcclrolytique  qu'on 
peut  utiliser  sera  donc 

2A/         r,sçon\ 

Finalement,  si  le  phénomène  dure  0  secondes  et  siXr  est  l'équi- 
valent électrochimique,  la  quantité  de  produits  mis  en  liberté  dans 
le  voltamètre  sera  représentée  par 


^__aA0Xr/        izsç^nX 


4.  Donnons  maintenant  les  résultats  qui  sont  contenus  dans  la 
formule  précédente,  et  qui  sont  (comme  je  l'ai  montré  dans  le  Mé- 
moire) généraux.  Il  est  bon  de  supposer  que  le  courant  parcou- 
rant le  voltamètre  est  fourni  par  un  transformateur  alimenté  par 
un  alternateur  quelconque,  de  façon  que  l'on  peut  admettre  que 
le  nombre  d'alternances  et  les  maxima  de  l'intensité  du  courant 
sont  des  variables  indépendantes. 

De  la  formule  précédente,  en  remarquant  qu'une  valeur  néga- 
tive de  Q  n'a  aucune  signification,  et  posant 


T  =  ^» 


nous  pouvons  conclure  : 


I.  A  chaque  valeur  de  n  correspond  une  valeur  de  la  densité 
maxima  8  du  courant  sur  les  électrodes,  déterminée  par 

I ^^—  =  o, 

0 

pour  laquelle,  ainsi  que  pour  toute  valeur  inférieure,  Félectrolyse 
est  impossible. 

II.  Pour  chaque  valeur  8'  du  maximum  de  la  densité  du  courant, 
supérieure  à  la  limite  précédente  correspondant  à  une  valeur  fixe 
de  /i,  le  phénomène  de  l'électrolyse  se  produit  encore  même  pour 
une  fréquence  plus  grande  du  courant,  mais  il  existe  une  limite 


374  MALAGOLI. 

maxima  /lo,  déterminée  par 

à  partir  de  laquelle  Télectrolyse  cesse  et  demeure  impossible  pour 
toute  valeur  plus  grande  que  Uq. 

III.  Ces  limites  dépendent  de  y©  et  diffèrent  également  avec  la 
nature  de  l'électrolyte. 

IV.  Si  l'on  admet  que  la  nature  des  électrodes  n*a  aucune  in- 
fluence sur  la  valeur  de  la  force  électromotrice  de  polarisation  du 
voltamètre,  pourvu  qu'elles  ne  soient  attaquables  ni  par  l'électro- 
Ijte,  ni  par  ses  éléments,  on  en  infère  que  les  limites  en  question 
sont  également  indépendantes  de  la  nature  des  électrodes. 

V.  Si  Ton  fait  varier  la  surface  des  deux  électrodes  ainsi  que  la 
fréquence,  de  façon  que  le  produit  sn  reste  constant,  la  quantité 
de  produits  obtenus  par  la  décomposition  de  l'électrolyte  restera 
constante. 

VI.  Si  Ton  fait  varier  seulement  les  maxima  de  l'intensité  du 
courant,  les  variations  résultantes  des  produits  ne  sont  pas  pro- 
portionnelles. 

VII.  Si  Ton  fait  varier  proportionnellement  les  maxima  de  l'in- 
tensité et  la  surface  des  électrodes  ou  la  fréquence  du  courant,  les 
variations  correspondantes  de  la  quantité  d'électroljte  décomposé 
ne  sont  pas  (dans  le  cas  général)  rigoureusement  proportionnelles. 

VIII.  Si  l'on  fait  varier  seulement  la  surface  des  électrodes  ou 
la  fréquence  du  courant,  les  produits  obtenus  varient  en  sens 
contraire. 

IX.  Si  le  courant  est  redressé,  le  régime  stable  de  la  polarisa- 
lion  est  (comme  pour  le  courant  continu)  représenté  par  une 
droite  parallrle  à  l'axe  des  temps  et,  dans  ce  cas,  les  produits  ob- 
tenus sont  proportionnels  à  la  quantité  d'électricité  totale  Irîi- 
versant  le  voltamètre,  celle  qui  sera  employée  pour  la  polarisa- 
tion du  voltamètre  étant  négligeable.  Il  en  résulte  que  dans  ce  cas 


ÉLBCTROLYSE  PAR  COURANTS  ALTERNATIFS.  3y) 

la  quantité  d'éleclrolyle  décomposée  est  plus  grande  que  celle 
qui  correspond  au  courant  alternatif. 

X.  Si  sur  un  même  circuit  on  dispose  plusieurs  voltamètres 
égaux  à  électrodes  inattaquables,  et  contenant  des  électroljtes 
différents,  la  quantité  de  produits  obtenus  dans  chaque  voltamètre 
ne  suit  pas  les  lois  de  Faraday  pour  Télectrolyse  ordinaire  puisque 
les  quantités  d'électricité  dépensées  dans  les  polarisations  et  dé- 
polarisations des  voltamètres  sont  différentes. 

5.  Toutes  les  lois  expérimentales  déterminées  par  M.  Menga- 
rini  rentrent  dans  celles  énoncées  plus  haut,  en  exceptant  toute- 
fois celle  relative  à  la  nature  des  électrodes,  dont  l'importance 
n'est  du  reste  pas  essentielle. 

6.  La  formule  que  nous  avons  déterminée 

AeA- 


()  _  'i'^?^^"  /,__  "*'/o'*\ 


et  qui  exprime  la  quantité  de  produits  qui  est  mise  en  liberté 
pendant  le  temps  6  sous  l'action  du  courant 


I  4  "^^ 

1  =  A  sin  Y  ^ 

peut  être  considérée  maintenant  comme  l'interprétation  pure  et 
simple  des  résultats  expérimentaux  obtenus,  et  nous  pouvons 
chercher  une  forme  plus  simple.  * 

La  quantité  d'électricité  (jui  traverse  le  voltamètre  pendant  une 
seule  phase  du  courant  est  donnée  par 

.'q  tt  ni: 

Substituant  dans  l'expression  de  Q,  nous  aurons 

et  comme  ^^o  représente  la  quantité  d'électricité  qui  doit  tra- 
verser le  voltamètre  pour  lui  permettre  d'atteindre  le  maximum 
de  polarisation,  si  nous  désignons  cette  quantité  par  Qo,  la  for- 


376  WIENER. 

mule  deviendra 

Q  =  e/iA:(Q,-2Qo), 

où  0/z  représente  le  nombre  (ralternances  contenues  dans  l'in- 
tervalle de  temps  considéré. 

Celte  nouvelle  forme  montre  que  : 

La  condition  nécessaire  et  suffisante  pourvue  le  phénomène 
de  Vélectrolyse  à  courants  alternatifs  soit  possible  est  que  la 
quantité  d'électricité  qui  traverse  le  voltamètre  pendant  une 
seule  alternance  du  courant  soit  supérieure  au  double  de  celle 
qui  est  nécessaire  pour  communiquer  au  voltamètre  le  maxi- 
mum de  polarisation.  La  production  électroly tique  cesse  dès 
que  ces  deux  quantités  sont  égales^  et  la  quantité  d^électrolyte 
décomposée  est  proportionnelle  à  la  différence  de  ces  mêmes 
quantités. 


O.  WIENER.  —  Darstellung  gekrUmnitcr  Lichlstrahlcn  und  Verwcrlhung 
derselben  zur  IJntersuchunp;  von  DifTusion  und  Wiirmeleitung  (Production 
des  rayons  curvilignes  de  luniièro.  Application  à  l'étude  delà  diffusion  et  delà 
conductibilité  calorifique);  Wicd.  Ann.,  t.  XLIX,  p.  io5;  iBgS. 

Nous  avons  indiqué,  M.  Perot  et  moi-même,  la  possibilité  d^ap- 
pliquer,  à  Pétude  des  lois  de  la  diffusion,  l'observation  de  la  tra- 
jectoire curviligne  d'un  rayon  lumineux  dans  un  svslème  constitué 
par  deux  liquides  miscibles  superposés  (').  La  méthode  beaucoup 
plus  sensible  de  M.  Wiener  dérive  du  même  principe  :  elle  con- 
siste à  projeter  sur  un  écran,  au  moyen  d'une  lentille  à  court 
foyer,  et  à  travers  une  cuve  à  faces  parallèles  de  peu  d'épaisseur, 
contenant  les  liquides,  Timage  d'une  fente  inclinée  à  4î>"  (^)«  De 


(*)  Ann.  de  Chim.  et  de  Phvs.,  sept.  1  •'<<)■.?.  M.  Wiener  avait  imaginé  de  son 
côté  de  rendre  visible  j)ar  lluorescence  la  trajectoire  lumineuse  dans  les  liquide* 
et  a,  en  février  i8f;!>,  reproduit  ses  expériences  devant  la  Société  des  Sciences 
naturelles  d'Aix-la-Chapelle.  Nos  premières  observations  remontent  à  1SS9. 
{Comptes  rendus  des  séances  de  r Académie  des  Sciences,  t.  CI\),  et  nos  ex- 
périences ont  été  répétées  en  avril  1891  devant  la  Société  scientilitiuc  et  indus- 
trielle de  Marseille. 

(*)  Nous  avons  trouvé  plus  commode,  en  cherchant  à  répéter  cette  expérience, 
de  concentrer  la  lumière  sur  un  trou  et  de  limiter  le  faisceau  divergent  qui  en 


RAYON  LUMINEUX.  377 

ce  que  le  rayon  de  courbure  d'une  trajectoire,  au  voisinage  de  son 
sommet,  a  pour  valeur  p  =  —  (  /i'=  77Z  )'  ^^  déduit  que  le  dépla- 
cement vertical  z  du  point  où  Tun  des  rayons  vient  renconlrer 
l'écran  est 


z  =  a  8/1', 


ô  étant  l'épaisseur,  supposée  petite,  de  la  cuve,  à  la  distance  du 
milieu  de  la  cuve  à  l'écran,  n'  la  dérivée  de  l'indice  à  la  hauteur 
moyenne  où  la  trajectoire  traverse  la  cuve.  La  courbe  obtenue, 
tangente  à  ses  deux  extrémités,  à  une  même  droite  inclinée  à  45° 
(image  de  la  fente  qui  se  produirait  si  la  cuve  contenait  un  liquide 
homogène),  présente  une  partie  très  saillante,  dirigée  du  côlé  du 
liquide  le  plus  réfringent,  i^a  forme  de  cette  courbe  peut  à  un 
instant  donné  s'obtenir  soit  par  un  simple  tracé  à  main  levée,  soil 
par  la  Photographie.  Elle  renseigne  immédiatement  sur  la  loi  de 
variation  de  composition  du  liquide  avec  la  hauteur  et  ses  trans- 
formations successives  sur  la  valeur  du  coefficient  de  diffusion. 
En  particulier,  l'aire  /  de  la  courbe,  comprise  entre  la  tangente 
commune  aux  extrémités  etla  verticale  passant  par  un  point  donné, 
aire  comptée  à  partir  du  point  de  contact  supérieur  avec  celte  tan- 
gente commune,  est  liée  à  l'indice  n  au  point  où  la  trajectoire  a 
traversé  la  cuve  par  la  relation 


'i 


ris  étant  l'indice  du  liquide  supérieur,  v^  le  rapport  des  distances 
de  la  lentille  et  de  l'écran  au  milieu  de  la  cuve.  En  appliquant 
celte  formule  à  l'aire  totale  de  la  courbe,  l'auteur  a  obtenu  pour  la 
valeur  de  la  différence  n^ — /i|  des  indices  des  liquides  extrêmes 
des  nombres  concordant  avec  ceux  déduits  des  mesures  directes. 


provient  par  une  fente  inclin«^e  à  '|5«,  fixée  sur  la  face  d'entrée  de  la  lumière  dans 
la  cuve.  On  observe  dans  ces  conditions  un  fait  intéressant.  Si  l'on  enlève  la  fente, 
récran  étant  suffisamment  éloigné  de  la  cuve,  on  constate  que  la  lumière  s'y 
trouve  fortement  concentrée  dans  une  région  nettement  délimitée  par  deux  bords 
horizontaux  qui  sont  les  intersections  par  l'écran  de  la  surface  causticfue  des  tra- 
jectoires issues  du  point  éclairant.  On  constate  aisément  de  plus  que  la  courbe 
de  Wiener  est  tangente  à  ces  deux  bords;  ou  en  déduit,  par  un  raisonnement 
simple,  que  l'œil  d'un  observateur  situé  à  l'intérieur  de  la  caustique  doit  voir  une 
triple  image  du  trou  éclairant. 


378  MAZOTTO. 

Quoique  l'auteur  n'ait  eu  pour  but  que  d'étudier  la  méthode  et 
non  d'effectuer  des  mesures  précises,  il  a  pu  vérifier  plusieurs  faits 
intéressants.  Dans  le  cas  de  l'alcool  et  du  sulfure  de  carbone,  le 
sommet  de  la  courbe  {z  maximum)  se  déplace  progressivement 
vers  le  second  de  ces  liquides  :  la  diffusion  est  la  plus  rapide  du 
sulfure  de  carbone  vers  l'alcool.  Elle  est  de  même  la  plus  rapide 
de  l'eau  vers  l'acide  chlorhydrique  ;  le  coefficient  de  diffusion  est 
par  contre  indépendant  de  la  concentration  dans  le  cas  de  l'eau  et 
de  l'ammoniaque.  Ces  résultats  sont  d'accord  avec  ceux  de  Scheffer, 
ainsi  que  les  valeurs  moyennes  des  coefficients  de  diffusion  dé- 
duites de  ces  expériences. 

La  méthode  est  assez  sensible  pour  permettre  d'étudier  la  con- 
ductibilité de  Teau  pour  la  chaleur,  en  superposant  de  l'eau  à  j^ 
et  de  l'eau  à  53".  Le  coefficient  absolu  de  conductibilité  a  été 


cent 

trouvé  égala  o,ooi8;  o,ooi4;  0,0016;  moyenne  0,0016 à 

29°  environ.  J.  Macé  de  Lépinày. 


D.  MAZOTTO.  —  Sui  crioidrati  dclle  misccle  saline  con  una  modifîcazione  al 
termoinclro  ad  aria  (Sur  les  cryohydrates  des  mélanges  de  sels  et  sur  une  mo- 
dification du  thermomètre  à  air);  Reale  Istituto  lombardo  di  Se.  e  Lett.  Ren- 
dicontij  t.  XXIII^,  p.  5'|.''|-579  et  GSS-Gjg;  1890. 

L'auteur  a  examiné  les  mélanges,  deux  u  deux,  de  neuf  sels  dif- 
férents, savoir:  les  sulfates,  chlorures  et  nitrates  de  potasse,  de 
soude  et  d'ammoniaque.  Pour  chacun  d'eux,  il  indique  la  prépa- 
ration, l'analyse  et  la  température  de  solidification  des  cryohj- 
dralcs. 

La  méthode  suivie  pour  la  préparation  des  cryohydrates  est 
celle  même  de  Guthrie.  Au  lieu  d'analyser,  comme  le  faisait  Gu- 
ihrie,  le  résidu  solide,  Taulcur  a  de  préférence  analysé  Teau  mère. 
11  a  trouvé  (jue  la  composition  de  Teau  mère  est  très  voisine,  mais 
un  peu  différente,  de  celle  du  résidu,  ce  qui  a  lieu  aussi  pour  les 
cryohydrates  d'un  sel  uni(|ue. 

Les  mélanges  qui  ont  fourni  la  température  la  plus  basse 
( —  3i"î4)  sont  un  mélange  de  chlorure  de  sodium  et  de  nitrate 


CRYOHYDIIATES.  379 

d^ammonîaque  et  un  mélange   de  chlorure  d'ammoniaque  et  de 
nitrate  de  sodium. 

I^es  résultats  généraux  de  ce  travail  sont  les  suivants  : 

Le  point  de  solidification  d'un  cr^ohydratc  est  sensiblement 
égal  (généralement  un  peu  supérieur)  à  la  somme  des  abaisse- 
ments que  les  sels  qui  le  constituent  feraient  éprouver  séparément 
au  point  de  solidification  de  toute  la  masse  d'eau  présente,  et  elle 
est  toujours  plus  basse  que  celle  des  cryohydrates  des  sels  sépa- 
rés. 

Le  point  de  solidification  est  très  fixe  pour  certaines  solutions, 
moins  fixe  pour  d'autres.  Les  solutions  qui  donnent  un  point  fixe 
sont  celles  qui  correspondent  aux  mélanges,  capables,  lorsqu'on 
les  traite  comme  l'a  indiqué  RudorflT,  de  donner  des  solutions  satu- 
rées. 

Dans  les  mélanges  de  sels  ayant  des  acides  et  des  bases  difle- 
rentSy  il  peut  arriver,  durant  la  cristallisation  provoquée  par  un 
refroidissement,  qu'un  échange  se  produise  entre  les  acides  et  les 
bases.  Il  en  est  ainsi  lorsque  de  cet  échange  peut  résulter  le  sel 
le  moins  soluble.  Ce  sel,  alors,  se  dépose,  et  il  entre  dans  la  dis- 
solution un  troisième  sel,  outre  les  deux  introduits  primitivement. 

Les  solutions  dans  lesquelles  se  produit  cet  échange  des  élé- 
ments et  que  l'on  peut  qualifier  d'instables  correspondent  à  celles 
que  RudorfT  a  signalées  comme  inaptes  à  produire  des  solutions 
saturées,  et  inversement  celles  où  l'échange  n'a  pas  lieu  sont 
celles  qui  sont  susceptibles  de  donner  des  solutions  saturées. 

Les  expériences  de  l'auteur  semblent  confirmer  la  remarque 
déduite  par  Nernst  de  la  théorie  de  Van'  t  IIofT,  sur  les  solutions 
diluées,  savoir  que  les  sels,  ayant  un  ion  commun,  diminuent  ré- 
ciproquement leur  solubilité,  quand  ils  se  trouvent  dans  la  même 
dissolution,  alors  que  ceux  dont  les  ions  sont  difierenls  et  inca- 
pables d'agir  chimiquement  la  conservent  inaltérée. 

J.   PlONCHON. 


38o      GORE.  --  FORCE  ÉLECTROMOTRICE  ET  PRESSION. 


G.  GUGLIELMO.  —  Descrizione  di  un  nuovo  sferometro  esatto  e  di  facile  costru- 
zione  (  Description  d'un  nouveau  sphéromètre  exact  et  de  construction  facile): 
Atti  délia  /?.  Accad.  dei  Lincei\  t.  IIj,  p.  1G7-171;  1893. 

Un  crislallisoir  contient  un  liquide  (eau  ou  mercure),  jusqu'à 
une  hauteur  marquée  par  une  pointe  6.  Le  support  de  la  pointe  h 
est  déplacé  verticalement  d'une  quantité  égale  à  l'épaisseur  qu'il 
s'agit  de  mesurer.  Ce  déplacement  peut  être  réduit  de  la  quantité 
de  liquide  qui  doit  être  introduite  dans  le  cristallisoir  pour  amener 
le  niveau  à  la  hauteur  marquée  par  la  nouvelle  position  de  la 
pointe  h. 

Tel  est  le  principe  de  l'appareil  micrométrique  que  propose 
M.  Guglieimo  et  dont  il  indique  diverses  applications. 

S'il  s'agit  de  mesurer  la  longueur  d'un  fil  court,  d'un  cristal 
aciculaire,  etc.,  et  non  plus  l'épaisseur  de  corps  pouvant  être  inter- 
posés entre  le  support  de  la  pointe  b  et  le  couvercle  du  cristallisoir, 
on  dispose  ce  fil  ou  ce  cristal  verticalement  à  l'intérieur  du  cristal- 
lisoir et  l'on  détermine  la  quantité  de  liquide  qu'il  faut  employer 
pour  étahlir  raflleurement  successivement  aux  deux  extrémités. 

J.    PlONCHOJV. 


G.  GOHK.  —  Relation  entre  la  force  électromotrice  et  la  pression 
{Phil.Mag.,  5«  série,  t.  XXXV,  p.  97-1 13;  février  1893). 

Deux  électrodes  métalliqties  identiques  sont  fixées  aux  extré- 
mités d'un  tube  de  3™  de  longueur  rempli  d'un  éleclrolyte  et 
reliées  aux  homes  d'un  galvanomètre  Thomson  très  sensible.  Le 
tube  est  maintenu  horizontalement  jusqu'à  ce  que  l'aiguille  du 
galvanomètre  reste  en  repos,  puis  on  le  redresse  brusquement  et 
Ton  observe  la  déviation  de  l'aiguille.  Un  très  grand  nombre  d'ex- 
périences faites  avec  des  électrodes  de  zinc,  d'aluminium,  de  fer, 
(le  plomb,  do  platine,  etc.,  et  avec  les  solutions  éleclrolytiques  les 
plus  divers(*s  montrent  (jue,  dans  la  plupart  des  cas,  un  courant  se 
produit  et  se  maintient  pendant  plusieurs  heures  en  traversant  la 
solution  (le  bas  en  haut.  La  difî'érence  de  potentiel  que  présentent 
alors  les  électrodes  est  toujours  très  petite;  elle  est  de  o'^'^^jOOJ^i 


BULLETIN   BIBLIOGUAPHIQUE.  38i 

dans  le  cas  d'électrodes  de  zinc  plongeant  dans  une  solution  de 
chlorure  de  potassium,  cas  qui  correspond  à  Tune  des  plus  fortes 
déviations  galvanométriques  observées. 

Pour  s'assurer  que  la  différence  de  potenliel  est  bien  due  à 
l'augmentation  de  pression  produite  dans  le  voisinage  de  Télec- 
Irode  inférieure  parle  poids  de  la  colonne  liquide  qui  la  surmonte, 
l'auteur  a  fait  deux  séries  d'expériences.  Dans  Tune,  la  pression 
est  maintenue  la  même  dans  le  voisinage  des  deux  électrodes  par 
remploi  d'un  diaphragme  placé  à  la  partie  inférieure  du  tube  qui 
empêche  le  poids  de  la  colonne  liquide  de  produire  une  augmen- 
tation de  pression.  Dans  l'autre  série,  les  deux  électrodes  placées 
aux  extrémités  d'un  tube  horizontal  sont  soumises  à  des  pressions 
différentes.  Une  déviation  du  galvanomètre  a  été  observée  avec 
celle  dernière  disposition;  aucune  n'a  pu  être  constatée  avec  la 
première. 

L'auteur  explique  ces  résultats  en  supposant  que  la  pression 
modifie  la  vitesse  des  molécules  liquides,  ce  qui  créerait  une  dif- 
férence d'état  moléculaire  de  rélectrolvte  dans  le  voisinage  des 
électrodes.  L'énergie  électrique  se  produirait  dès  lors  aux  dépens 
de  l'énergie  potentielle  du  liquide. 

La  force  électromotrice  observée  dépendant  de  la  nature  des 
électrodes  et  de  l'électrolyte,  il  résulte  de  ces  expériences  que  la 
force  électromotrice  d'un  couple  à  deux  liquides  doit  varier  avec 
la  pression.  Ce  fait  avait  déjà  été  observé  par  M.  Gilbault(*). 

J.  Blowdiw. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

Philosophical  Magazine. 

5'  série,  l.  XWVI;  juillet  1893. 

0.  LoDGE.  —  Les  fondements  de  la  dynanilquCy  p.  1. 
L.  BoLTZMANN.  —  Sur  les  méthodes  de  la  Physique  théorique,  p.  37. 
W.-H.  IIarvey  et  F.  Hihd.  —  Notes  sur  la  décharge  par  aigrettes  dans 
les  gazj  p.  43. 


(•)  Comptes  rendus  des  séances  de  r Académie  des  Sciences,  p.  4^^;  2*  se- 
mestre 1891. 


J8a  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

H. -A.  RowL.VND.  —  Nouvelle  Table  de  longueurs  d'onde,  p.  49» 
O.-V.  Boys.  —  Tracé  des  courbes  par  leurs  courbures,  p.  75. 
A. -P.  Trotter.  —  Nouveau  photomètre,  p.  82. 

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384  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

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CORNU.  —  RÉSEAUX   DIFFRINGENTS.  385 


ÉTUDES  SÏÏB  LES  BÉSEAÏÏZ  DnFRIHftENTS.  AHOKAUES  FOCALES; 

Par  m.  a.  CORNU. 

1.  Les  réseaux  diffrin gent s  servent  aujourd'hui  presque  exclu- 
sivement à  la  détermination  précise  des  longueurs  d'onde  lumi- 
neuses :  quelque  parfaits  que  soient  aujourd'hui  ces  appareils  au 
point  de  vue  de  la  définition  des  raies  spectrales  depuis  les  progrès 
réalisés  par  Rutlierfurd  et  M.  le  prof.  Rowland,  ils  présentent  en- 
core parfois  diverses  anomalies  qui  pourraient  jeter  quelques 
doutes  sur  la  rigueur  des  principes  optiques  sur  lesquels  ils  sont 
fondés.  Il  importe  donc  d'étudier  en  détail  ces  perturbations,  d'en 
déterminer  les  lois  et  les  causes,  condition  essentielle  pour  pou- 
voir en  apprécier  l'influence  sur  la  précision  des  mesures,  éliminer 
les  erreurs  qu'elles  entraînent  et  perfectionner  la  construction  ou 
l'usage  des  réseaux  difl^ringents. 

Cette  étude,  un  peu  ingrate,  m'a  occupé  souvent  depuis  l'époque 
déjà  éloignée  de  mes  premières  observations  sur  les  propriétés 
focales  des  réseaux  (*)  :  j'ai  été  conduit  à  construire  une  machine 
traçant  automatiquement  des  traits  espacés  suivant  des  lois  déter- 
minées, de  manière  à  produire  et  amplifier  à  volonté  les  anomalies 
dont  je  voulais  vérifier  l'origine;  au  milieu  des  difficultés  pratiques 
si  nombreuses  qui  compliquent  la  construction  des  réseaux,  j'ai 
cherché  à  démêler  les  causes  systématiques  de  perturbations  et  à 
en  dégager  les  éléments  purement  géométriques  :  les  modifica- 
tions successives  apportées  à  cette  machine,  dont  j'aurai  bientôt 
l'occasion  de  donner  une  description  succincte,  m'ont  suggéré 
quelques  résultats  intéressants  à  divers  titres  que  je  demanderai  à 
la  Société  la  permission  de  lui  communiquer  successivement  :  ce 
sont  presque  tous  des  énoncés  de  Cinématique  ou  de  Géométrie 
d'où  a  disparu  la  trace  des  essais  longs  et  laborieux  qui  leur  ont 
donné  naissance. 


(  *  )  Comptes  rendus  des  séances  de  l 'Académie  des  Sciences,  t  LXXX,  p.  (14')  ; 
1875.  Association  française,  Congrès  de  Nantes f  p.  876;  Bévue  scientifique^ 
w  12,  18  septembre  1875. 

/.  de  Pfiys»,  3»  série,  t.  II.  (Scplcnibrc  1893.)  a.", 


386  CORNU. 

Anomalies  focales. 

2.  Parmi  les  perturbations  délicates  auxquelles  sont  sujets  des 
réseaux,  d'ailleurs  très  parfaits  comme  définition  des  images  spec- 
trales, on  doit  signaler  des  erreurs  systématiques  dans  la  position 
du  foyer  de  ces  images,  erreurs  incompatibles  avec  la  théorie  du 
réseau  régulier. 

L'ensemble  des  observations  m'a  conduit  à  attribuer  ces  ano- 
malies à  deux  causes  distinctes  et  purement  géométriques  : 

i"  Dans  le  cas  des  réseaux  plans,  à  l'existence  d'une  faible  cour- 
bure de  la  surface  sur  laquelle  a  été  exécuté  le  tracé; 

2'*  Dans  le  cas  des  réseaux />/a/i5  ou  courbes^  à  l'existence  d'une 
variation  régulière  dans  la  distance  des  traits. 

Ces  deux  causes  existent  le  plus  souvent  à  la  fois,  ce  qui  rend 
assez  complexes  les  lois  du  phénomène  optique. 

Courbure  anomale  de  la  surface,  —  La  difficulté  d'obtenir 
une  surface  parfaitement  plane  explique  l'existence  de  cette  cour- 
bure généralement  sphcrique  d'une  manière  approchée  et  le  plus 
souvent  convexe  :  lorsque  la  surface  est  irrégulière,  les  images 
spectrales  sont  défectueuses;  les  raies  perdent  toute  netteté.  Tou- 
tefois, quand  la  surface  striée  est  assimilable  à  une  portion  de  sur- 
face du  second  degré  et  offre  un  plan  de  symétrie  parallèle  aux 
traits,  les  images  des  raies  spectrales  peuvent  être  parfaitemeni 
nettes  :  l'astigmatisme  inévitable  peut  même  être  corrigé  suivant 
une  méthode  que  j'ai  indiquée  ailleurs  (*). 

Cette  remarque  montre  que,  dans  la  présente  étude  des  pro- 
priétés focales  des  réseaux,  on  peut  faire  abstraction  de  la  cour- 
bure de  la  surface  dans  le  plan  parallèle  aux  traits  et  ne  considérer 
que  la  courbure  normale  à  ces  traits.  Ce  qui  revient  à  supposer 
le  réseau  tracé  sur  une  surface  cylindrique  dont  les  traits  sont  des 
génératrices  :  la  surface  striée  est  donc  caractérisée  simplenienl 
par  son  rayon  de  courbure  R.  Toutes  les  démonstrations,  rame- 
nées à  la  Géométrie  plane,  deviennent  alors  très  simples. 


(')  Ann.  de  Chim.  et  de  P/iys.y  <i'  sôrie,  i.  VII,  p.  k). 


RÉSEAUX  DIFFRINGENTS.  387 

Anomalie  dans  la  distribution  des  traits.  Loi  représenta- 
tive. —  La  difficulté  d\)btenir  une  équidislance  rigoureuse  des 
traits  explique  la  variation  continue  de  leur  distance  :  on  repré- 
sentera donc  cette  distance  s,  comptée  à  partir  d'un  trait  pris 
comme  origine,  par  la  formule  (  *  ) 

la  variable  t  (représentant  par  exemple  le  nombre  de  tours  ou  de 
fractions  de  tour  de  la  vis  de  la  machine  à  diviser)  prenant  les 
valeurs  i ,  2,  3,  . . .,  n.  Le  terme  perturbateur  ct^  est  positif  (c  >  o) 
si  rintervalle  va  en  croissant  dans  le  même  sens  que  t;  négatif 
(c<;o)  dans  le  cas  contraire. 

3.  Interprétation  cinématique  de  la  loi  admise.  Paramètre 
caractéristique.  —  Celte  loi  de  progression  de  la  distance  des 
traits  s'interprète  par  une  image  qui  rend  compte  de  la  relation 
entre  les  coefficients  b  et  c. 

Supposons  que  le  réseau  ait  été  tracé  au  moyen  d'une  vis  tournant 
d'angles  égaux  8^,  t  croissant  positivement  :  si  Ton  a  c  =  o  les  traits  sont 
équidistants  et  la  vis  offre  un  pas  constant;  le  filet  de  la  vis  forme  donc 
une  hélice  parfaite  dont  le  développement  sur  un  plan  est  une  droite.  Si 
Ton  a  c  >  o  les  traits  sont  de  plus  en  plus  espacés,  pour  c  <  o  de  plus 
en  plus  resserrés;  la  vis  a  donc  un  pas  variable  qui  (si  la  vis  était  prolon- 
gée) Onirait,  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  suivant  le  signe  de  c,  par  de- 
venir nul   lorsque  -7-  =0;  ce  qui  aurait   lieu  à   la   distance  5o  = ;- > 

^       dt  ^  ^c 

que  nous  désignerons  plus  loin  par P;  d*oii  Ton  conclut  aisément  : 

Lorsqu'un  réseau  présente  dans  la  distance  de  ses  traits  une  varia- 
tion progressive  représentée  par  la  loi  s  =  bt  -\-  ct^,  on  peut  le  consi- 
dérer comme  tracé  au  moyen  de  la  rotation  d'une  vis^  dont  le  filet, 
développé  sur  un  plan,  serait  un  arc  de  parabole  (*),  l'axe  de  cette 
courbe  étant  parallèle  à  l'axe  de  la  vis.  La  distance  du  sommet  de 

b^ 
la  parabole  à  VoriginCy  Sq  =  —  —  >  constitue  un  paramètre  caracté" 

ristique  de  la  vis  et  de   tous  les  réseaux   tracés  avec  cette  vis,  car  il 


{*)  Uq  terme  en  t*  un  peu  notable  introduirait  des  aberrations  sensibles  dans 
la  formation  des  images  focales;  or,  ces  aberrations  ne  sont  pas  appréciables 
dans  les  réseaux  considérés  ici. 

{')  V hélice  parabolique  est  appliquée  à  la  rayure  des  armes  à  feu. 


388  CORNU. 

€ist  indépendant  du  nombre  de  subdivisions  du  pas,  c'est-à-dire  de   la 
distance  moyenne  des  traits, 

4.  Relations  qui  régissent  les  anomalies  focales,  —  Nous 
allons  démontrer  ce  résultat  très  important  : 

Les  anomalies  focales  d'un  réseau,  dans  le  plan  normal  aux 
traits,  sont  entièrement  définies  par  deux  constantes  linéaires  : 
le  rayon  de  courbure  II  de  la  surface  et  le  paramètre  P  de  la 
fus  génératrice  du  tracé;  ces  deux  constantes  sont  liées  aux 
données  optiques  et  géométriques  de  Inexpérience  par  deux 
équations  très  simples  qu'on  va  établir  comme  il  suit  : 

Soient  (fig-  i  )  : 

0,  p'  sont  les  distances  respectives  des  points  de  convergence  des 
faisceaux  incident  et  diffracté  au  centre  M  du  réseau; 

7.,  t!  les  angles  respectifs  des  axes  de  ces  faisceaux  avec  la  nor- 
male au  point  d'incidence  ; 

R  le  rajon  de  courbure  de  la  section  droite  MS  du  réseau  ; 

P  le  paramètre  caractéristique  de  la  loi  de  distribution  des  traits; 

e  leur  intervalle  moyen. 

<^)iisi(lérons  une  onde  cylindrique  émanée  d*un  point  A  et  rencontrant 
deux  traits  consécutifs  M  et  M'  du  réseau;  la  différence  des  chemins  par- 
rourus  par  la  lumière  est  AM  —  AM'  ou  p  —  (  p  -4-  oo)  =  —  ^/p, 


^         *> 


(i)  —  op  =  05sina  avec  po2  =  û5cosa, 

«în  appelant  05  rintervalle  très  petit  du  trait  MM'  correspondant  à  la  va- 
riation 0/  dans  l'expression  s  =  bt -h  ct^  (s  compté  positivement  dans  le 
sens  MS  )  et  a  l'angle  MA'M'.  Chacun  des  deux  traits  devenant  le  centn* 
d'ondes  diffractées,  un  point  A'  situé  à  l'intersection  de  ces  deux  onde> 
sera  un  point  de  concordance  vibratoire  si  la  différence  des  chemins 
M'P-hM'P'  est  un  nombre  entier  positif  ou  négatif  de  longueurs  d'ondes; 
on  aura  donc 

(  >)  op-l-c/p'=  —  ml         ou         o.v(siii  a -h  sina')=  mX, 

la  longueur  d'onde  étant,  comme  la  distance  des  traits,  traitée  comme  un 
infiniment  petit. 

Si  l'on  considère  un  troisième  trait  M"  (  défini  par  un  nouvel  accroi>- 
sement  constant  0/  de  la  variable  /)  comme  associé  au  deuxième  M',  Li 
condition  de  concordance  sera  la  même,  sauf  cju'il  faudra  rhangor  /  en 
/  —0/,  a  en  a -4- Sa,  a'  en  a'-hoa';  mais  mX    comme  0/  restera  con^lanl: 


RÉSEAUX  DlFFRtNGENTS.  38g 

cela  reviendra  à  égaler  à  zéro  la  difTércntielIe  de  l'équation  (3) 
(3)  8>.(iiii«  +  >i««')+8'(cc»»S.  +  oo..-8.')=o. 

Or  on  a,  en  appelant  Su,  Se,  &t'  les  angles  inlinîment  petits  C,  A  et  A 


Ëliminanl  Soi,  3e,  Se'  et  divisant  (3)  par  Sl>,  il  vient 

Assimilant  ces  quotients  de  quantités  très  petites  aux  dérivées  -j-^  cl 

-^1  on  en  conclut  les  valeurs  suivantes  qui  se  rapportent  au  trait-milieu 

(lu  réseau  ((  =  o)  qu'on  prend  comme  origine 

d't  /diY       ..  ,         ,  ■  n        *' 

^=ic,        (jt)   =  "j        dont  le  quotient  est       P=— • 

Kînalcmcnt  l'équation  (5)  prend  la  forme  sjiuélriquc 
( Gi  cos'g        ^'5'  _  c"sa  +  cosn'  _  sina-t-sina' 

ù  laquelle  il  faut  adjoindre  réqtialîon  (a)  mise  sous  la  foi'inc' 
(7)  e(sina-(-siDa')= /rtX         en  posant         e  =  bit. 


390  CORNU. 

e  représentant,  on  le  voit  aisément,  Vinle/valle  moyen  des  traits 
du  réseau. 

Telles  sont  les  relations  qui  régissent  les  anomalies  focales. 

5.  Discussion  de  ces  formules.  Courbes  focales  conjuguées, 
—  L*équation  (6)  établit  la  relation  qui  lie  la  distance  focale 
3'=  MA'  (fig»  I  )  d'une  onde  cylindrique  de  longueur  d^onde  X, 
difTractée  dans  le  spectre  d'ordre  /n,  lorsque  la  distance  de  la  source 
est  p  =  MA  : 

1°  Cette  équation  étant  symétrique  en  p  et  a  d'une  part  et  p'  et 
a'  de  l'autre,  les  points  A  et  A'  sont  de  véritables  foyers  conju- 
j;ués  :  on  peut  donc  intervertir  leurs  définitions  et  considérer  A' 
comme  source  et  A  comme  foyer  ou  inversement; 

2^  Pour  chaque  position  de  la  source  (  p  =  const.,  a  =  const.  ), 
la  position  d'un  foyer  A'  est  indéterminée  d'après  la  seule  équa- 
tion (G);  cette  équation  représente  donc  le  lieu  géométrique  en 
coordonnées  polaires  (p', a')  de  toutes  les  positions  que  le  foyer 
du  faisceau  difTracté,  conjugué  de  la  source,  peut  occuper  dans  le 
plan  de  diffraction  :  c'est  donc  l'équation  de  la  courbe  focale  cor- 
respondant à  une  position  donnée  de  la  source^ 

3"  La  courbe  focale  A'  ne  passe  pas  en  général  par  la  source 
A;  il  y  a  donc  une  famille  de  courbes  focales  dont  le  para- 
mètre est  défini  par  la  substitution  des  coordonnées  (p,  a)  de  la 
source  dans  Téqualion  (G); 

4**  Le  lieu  des  positions  A  de  la  source  qui  correspondent  à  la 
même  courbe  focale  A'  a  évidemment  pour  équation 

cos'a        cosa        sina        , 

mais  alors  l'équation  de  la  courbe  focale  A' est  nécessairement 

.  ,  .  cos'a'        cosa'        sina'  , 

pour  satisfaire    à  l'équation  (6);  elle  ne  difl^ère  de  la  précédente 
que  par  le  sij;ne  de  la  constante  k. 

Ces  deux  familles  de  courbes  sont  donc  conjuguées, 

().  Courbe  Jocale  principale,  —  Le  paramètre  /»  peut  prendre 


RÉSEAUX  DIFFRINGENTS.  391 

la  valeur  zéro  :  alors  les  deux  courbes  conjuguées  correspondant  à 
=  o  coïncident  ;  leur  équation  commune  est 

.    .                                      cosa       cosa       sina 
(9) R-+-F=o. 

Cette  courbe  jouit  donc  de  la  propriété  de  passer  par  tous  les 
foyers  et  par  la  source;  elle  est  unique  pour  le  réseau  donné  et  ne 
dépend  que  du  rayon  de  courbure  R  et  du  paramètre  P;  on  voit 
qu'elle  est  indépendante  de  la  distance  moyenne  des  traits. 

Je  propose  de  l'appeler  courbe  focale  principale. 

Elle  affecte,  suivant  le  rapport  existant  entre  R  et  P,  des  formes 
très  diverses,  qui  dérivent  du  type  de  la  cissoïde  de  Diodes  à  la- 
quelle d'ailleurs  elle  se  réduit  lorsque  la  courbure  du  réseau  devient 
(R  =  cx>).  On  peut  en  effet  mettre  l'équation  (9)  sous  les  formes 
suivantes  : 

,      V  cos*a  PR       cos^a 

(10)  p=: 


C0S2 

"R~ 


sina         H  cos(a-i-«p) 


en  posant 


R  =  Hsincp,        d'où         tang«p  = —> 

P  =  Hcos(p,  H»=  P«-4-R*, 


qui  conduit  à  une  construction  géométrique  très  simple  {Jig-  2). 
On  vérifie  aisément  que  cette  équation  peut  s'écrire  aussi 

[sin'9  "1 
^ — r  -\-  cos(a  —  9)    • 
cos(a-ho)                       ^    J 

Cette  forme  démontre  évidemment  que  le  rayon  vecteur  p  est, 
comme  celui  d'une  cissoïde,  la  somme  de  deux  autres,  celui  d'une 
droite  et  celui  d'un  cercle;  ce  qui  permet  un  second  mode  de  con- 
struction. 

Un  point  A  quelconque  s'obtient  d'après  l'équation  (  10),  à  l'aide  de  la 
droite  MqG  qui  joint  le  centre  de  courbure  G  du  réseau  au  point  M©,  tel 
que  MMo=  P  :  en  abaissant  sur  le  rayon  vecteur  MF  de  celte  droite  la 
perpendiculaire  FG  sur  MG  et  la  perpendiculaire  GA  sur  MF.  La  courbe 
a  pour  asymptote  la  droite  LN  dirigée  sur  a  =  90**  —  cp  et  distante  de  l'o- 
rigine M  de  la  quantité  MN  =  R  cos«psino  qu'on  obtient  en  abaissant  les 
perpendiculaires  MK  sur  MqG,  KL  sur  MqMcI  LN  sur  MK. 

La  seconde  construction,  déduite  de  l'équation  (i  i),  s'obtient  en  portant 


392 


CORNU.  —  RÉSEAUX  DIFFRINGENTS. 


sur  le  prolongement  du  rayon  vecteur  MJ  (lu  cercle  construil  snr  MK' 
comme  diamètre  le  rayon  vecteur  MI  de  la  droite  LN  asymptote  déjà  dé- 
finie. Le  cercle  a  pour  diamètre  MK'=  Rcos^,  K'  étant  le  symétrique  d« 

K  par  rapport  à  MC,  car  il  a  pour  équation  p  =  Rcosf  cos(a  —  7). 


I.a  figure  correspond  à  c>o,  P  >o;  les  traits  s'écartent  vers  la  droite; 

car  P  =  -2*«  {'-<">  p.  387). 

7.  Cotle  seconde  définition  de  la  courbe  focale  principale  con- 
duil  à  plusieurs  vorificutions  immédiates  en  reproduisant  comme 
cas  particuliers  des  résultais  déjà  connus. 

Si  l'on  suppose  le  réseau  de  plus  en  plus  parfait  comme  équi- 
distance  de  traits,  tout  en  conservant  la  même  courbure,  le  poini 
C  reste  fixe,  mais  le  point  M<,  s'éloigne  vers  l'infini  ;  l'angle  ç  de- 
vient de  plus  en  plus  petit;  à  la  limite,  la  courlic  focale  devient 
nulle  (outre  une  droite  parasite  MS),  le  cercle  utilisé  par 
M.  Rowland  dans  ses  admirables  réseaux  concaves. 

Si,  dans  Je  réseau  concave,  il  subsiste  une  petite  erreur  systé- 
matique de  tracé,  l'angle  ç  n'est  pas  absolument  nul;  la  courbe 
focale  |)rincipalc  se  réduit  encore  sensiblement  à  un  cercle,  mais 
dont  le  diamètre  est  incliné  <le  ce  petit  angle  s  sur  la  normale  au 
réseau.  C'est  le  résultat  auquel  est  parvenu  récemment  M.  J.-R. 
Hydbcrg,  d'une  manière  empirique,  dans  un  Mémoire  remarquabb' 
{Académie  de  Stockholm,  t.  XVIII,  n"  9). 

Enfin,  passant  à  des  conditions  inverses,  si  le  réseau  est  sensi- 


BEAULARD.  -  POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.     SgS 

biement  plan  et  présente  une  progression  systématique  notable 
dans  la  distance  des  traits,  le  point  G  s'éloigne  à  Tinfini,  Tanglecp 
devient  droit;  la  courbe  focale  principale  devient  une  cissoïde 
dont  Fasymptote  passe  par  Mo  et  est  normale  au  plan  du  réseau. 
On  retrouve  alors  la  disposition  des  foyers  des  spectres  que  j*ai 
indiquée  dans  mes  premières  recherches. 

Je  me  borne  aujourd'hui  à  ces  résultats  purement  géométriques, 
réservant  pour  un  article  ultérieur  la  description  des  méthodes 
expérimentales  permettant  les  vérifications  numériques  de  ces 
lois. 


m  U  COEXISTSlfGE  DU  POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DE  LA  DOUBLE 

RÉFRACTION  DANS  LE  OUARTZ; 

Par  M.  F.  BEAULARD  (»). 

Ce  Travail  a  pour  but  d*étudier  les  phénomènes  de  la  double 
réfraction  elliptique  que  présente  le  quartz,  lorsqu'un  rayon  de 
lumière  se  propage  dans  une  direction  inclinée  sur  Taxe  optique 
du  cristal,  et  de  vérifier  si,  conformément  aux  idées  de  M.  Gouy  (  *  ), 
on  peut  considérer  le  phénomène  de  la  double  réfraction  elliptique 
comme  provenant  de  la  coexistence  à  chaque  instant  d^unpouioir 
rotatoire  constant  dans  toutes  les  directions  et  d'une  double  té- 
fraction  holoédrique  croissante  avec  l'obliquité. 

D'une  façon  plus  générale  on  a  été  amené  à  superposer  au  pou- 
voir rotatoire  du  quartz,  et  à  sa  biréfringence  naturelle,  une  double 
réfraction  accidentelle  obtenue  par  une  compression  exercée  nor- 
malement à  l'axe  optique  du  quartz.  Dans  ces  conditions,  ce  cristal 
présente  les  caractères  de  la  biaxie  optique  et  l'on  peut  ainsi 
étendre  aux  biaxes  la  vérification  de  la  théorie  des  effets  simul- 
tanés du  pouvoir  rotatoire  et  de  la  double  réfraction. 


(')  Extrait  d'un  Mémoire  plus  étendu  présenté  à  la  Faculté  des  Sciences  dr 
Paris,  comme  thèse  de  doctorat,  et  publié  dans  les  Annales  de  la  Faculté  des 
Sciences  de  Marseille, 

(')  CouY,  Journal  de  Physique  [2],  t.  IV,  p.  149;  i885. 


3^4  BEAULARD. 

Démonstration  des  formules,  —  Soit  un  rayon  de  lumière 
polarisée  tombant  sur  la  lame  de  quartz  sous  une  incidence 
oblique.  Prenons  deux  axes  de  coordonnées  rectangulaires,  Taxe 
des  X  étant  dans  le  plan  de  la  section  principale  que  nous  suppo- 
serons horizontale,  l'axe  des  y  étant  perpendiculaire  à  celte  direc- 
tion ;  le  rayon  de  lumière  incidente  est  polarisé,  par  exemple,  dans 
la  section  principale;  la  vibration  lumineuse  est  alors  représentée 
par 

t  .         y 

Un  pareil  mouvement  vibratoire  est  du  reste  cinématiquemenl 
équivalent  aux  deux  mouvements  vibratoires  elliptiques  suivants  : 


X  = 


-cosî, 


I--A 


l  H-  A* 


X  = 


qui  représentent,  d'après  les  idées  d'A.iry  (*),  deux  mouvements 
vibratoires  s'eflTecluant  sur  deux  ellipses  dont  les  axes  correspon- 
dants sont  à  angle  droit,  et  dont  les  rapports  des  axes  sont  inverses 
Tun  de  l'autre;  de  plus,  le  plus  petit  axe  de  l'une  des  ellipses 
coïncide  avec  le  grand  axe  de  l'autre. 

D'après  l'hypothèse  d'Airy,  ces  deux  mouvements  vibratoires 
de  girations  contraires  se  propagent  avec  des  vitesses  différentes 
à  l'intérieur  du  cristal  et  présentent,  par  suite,  à  l'émergence, 
une  différence  de  marche  d  évaluée  en  longueurs  d'onde  ou  en 
vibrations;  cette  différence   de  marche   étant  relative  à   l'unité 

(l'épaisseur  traversée  par  le  rayon  de  lumière.  Si,  pour  simplifier 

A- 
récriture,  on  supprime  le  fadeur 77»  les  deux  mouvements  vi- 


(  '  )  AiRY,  On  the  nature  0/  the  light  in  the  tivo  rays produced  by  the  double 
refraction  of  quartz  {Cambr.  Trans.,  l.  IV;  i832). 


POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.        ScjS 
bratoires  sont  représentés  par 

y=J.  sin($-h'27c^); 

\v  sens  des  flèches  montre  que  le  mouvement  vibratoire  droit 
prend  l'avance  sur  le  mouvement  vibratoire  gauche. 

Ces  deux  elliptiques  donnent  à  l'émergence  une  vibration  ellip- 
tique dont  les  éléments  sont  accessibles  à  une  détermination  expé- 
rimentale. 

Soient 

X  =  x-\-  x'=  A  sin(Ç-|-  tp), 

où  A  et  B  représentent  les  amplitudes  des  deux  constituants  prin- 
cipaux de  l'ellipse  émergente,  dont  la  difTérence  de  marche  est 
^' —  ç.  On  trouve  facilement  les  relations 

A'  =  4  sin'icc?, 

,  I  —  COSaTTC? 

tango  =  tang-rra  —  — ; ~, —  > 


,  SXÏÏITzd 

tangcp  =  7- i 

^  A*-hC0S27ta 


Si  l'on  pose 

-r- =  tanga,         A- =  lange,         m  =  cp  —  o, 
A 

on  trouve 

coscc  =  sin2esin7:â?, 

langi/  =  C0S2E  tangre/. 

Il  est  nécessaire  de  transformer  les  deux  formules  précédentes 
de  manière  à  pouvoir  calculer  rf  et  £  en  fonction  de  a  et  de  a, 
directement  observables. 

On  en  déduit  après  transformations 

cos7:e/=  cosMsina, 

I 


tang2£  = 


tangoE  sinu 


396  BEAULARD. 

En  considérant,  de  même,  la  lumière  polarisée  perpendiculaire- 
ment, ou  à4S^  de  la  section  principale,  on  trouverait  des  formules 
analogues. 

On  a  alors  les  relations  suivantes  qui  permettent  de  passer  des 
éléments  a  et  u  mesurables  de  Tellipse  émergente,  aux  éléments 
d  et  e  qui  caractérisent  les  deux  vibrations  elliptiques  étudiées. 
On  a  alors  : 

i"  La  vibration  incidente  est  verticale  f 

[    cosTTC?  =  cosa  sina, 

(I)  I 

J  tang2e  =  —. 

f  smatanga 

•1''  La  vibration  incidente  est  horizontale  -f 

/    cos  Tzd  =  cos  M  cos  a, 

C)  \  tanga 

i  tan<;2s  =     .        • 
\        "  sinw 

3"  La  vibration  incidente  est  à  45** 

/  cos27rrf=  cosasinaa, 

/    tang2&=-: 

\  °  sinatang2a 

Exposé  de  la  méthode,  —  Parmi  toutes  les  méthodes  que  Ton 
peut  employer  pour  l'étude  d'une  vibration  elliptique,  on  a  choisi 
celle  de  de  Senarmont,  modifiée  et  portée  à  son  maximum  de  sen- 
sibilité par  une  disposition  particulière  sur  laquelle  nous  revien- 
drons. 

Si  l'on  désigne  par  U  la  différence  de  phase  des  constituants 
principaux  de  l'ellipse  émergente  après  son  passage  à  travers  le 
quartz  et  le  mica  compensateur  de  la  méthode  de  de  SenarmonJ, 
on  a  (la  vibration  incidente  étant  horizontale)  les  deux  rela- 
tions 

cosTzd  =  cosU  cos  a, 


On  en  déduit 


tanî'a 
ta  II  g  r  a 


Donc,  pour  que  Terreur  Ld  de  la  différence  de  marche  des  vi- 


POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.        397 

brations  elliptiques,  introduite  par  Terreur  AU  de  la  dilTérence  de 
phase  des  constituants  principaux  de  l^ellipse  émergente,  soit  lu 
plus  petite  possible,  il  faut  tang^/  =0,  auquel  cas  Arf==  o.  On 
en  déduit  l]  =  m:.  Ainsi,  en  opérant  de  telle  sorte  que  la  vibra- 
lion  émergente  du  système  quartz  4-  mica  soit  recliligne,  on  est 
dans  les  meilleures  conditions  pour  que  Terreur  faite  sur  la  dé- 
termination de  l'un  des  paramètres  de  l'ellipse  émergente  entraîne 
une  erreur  minima  sur  la  détermination  de  l'un  des  paramètres 
de  la  biréfringence  elliptique,  c'est-à-dire  sur  la  différence  de 
marche  des  vibrations  elliptiques  d'Airy. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  le  mica  quart  d'onde  de  de  Se- 
narmont  rétablit  la  polarisation  rectiligne  et  que,  par  suite,  la 

différence  de  phase  introduite  par  le  mica  étant  de  ii'=  -,  celle 

au  sortir  du  quartz  est  aussi  telle  que  u  =  -;  et  suivant  que  les 

phases  se  retranchent  ou  s'ajoutent,  on  a,  pour  la  phase  totale,  an 
sortir  du  système  formé  par  le  quartz  et  le  mica. 


ou 


M  = =  O, 

•À  2 


a  =  — ! —  =  t:. 
•2        À 


Il  y  a  donc  avantage  à  utiliser  le  mica  quart  d'onde  à  axe  in- 
variablement disposé  dans  Tun  des  plans  principaux,  et  à  choisir 
des  incidences  telles  que  la  vibration  elliptique  émergente  du 
quartz  ait  un  axe  horizontal  dans  la'  section  principale  ;  l'autre  axe 
étant  dans  la  section  perpendiculaire,  par  suite  vertical. 

Dans  ce  cas,  la  différence  de  marche  des  constituants  princi- 
paux d'une  pareille  ellipse  est  d'un  quart  de  longueur  d'onde  pour 
la  radiation  à  laquelle  correspond  le  mica  employé  pour  restaurer 
la  vibration  recliligne.  Les  formules  deviennent  alors  (vibration 
incidente  horizontale) 

COSTTé/  =  O, 

tang2e  =  tangx, 

d'où 

A  —  tang  -  . 

"  '2 


39« 


BEAULARD. 


Description  de  i' appareil.  —  L'appareil  (Jig'  i)  se  compose 
i"  (i^in  polarisateur;  i?  d*un  cube  épais  de  quartz,  avaDt  un  couple 
de  faces  peqpeudiculaircs  à  l'axe,  placé  sur  une  plate-forme  au- 
dessus  d'un  limbe  gradué,  muni  d'un  vernier  donnant  la  minute: 

Fig.  1. 


K,  fente  à  largeur  variable  par  la  vis  v. 

P,  polariseur. 

C,  ciilio  dn  quartz,  sur  la  plalc-formc  /?;  V,  vernier;  L,  limbe  gradue. 

///,  mira  quart  d'onde  (raie  D). 

/,  fente  du  microscope. 

4/,  quartz  à  deux  rotations. 

N,  nic«)!  k  faces  normales;  mobile  avec  le  vernier  V;  la  rotation  se  lit  sur  \v  limlx 

gradué  L'. 
<•,  collimateur  du  spectroscope.. 
1*,  prismes. 

/,  lunette  du  spectroscope. 
/',  fente  oculaire. 

,5"  d'un  mica  quart  d'onde  pour  la  radiation  jaune  (a„)  orienté  de 
façon  à  avoir  son  axe  soit  dans  le  plan  d'incidence,  soit  dans  \v 
plan  perpendiculaire;  4°  d'un  spectroscope  après  la  (ente  duquel 
se  Irouvc  un  analyseur,  muni  d'un  limbe  vertical  donnant  la  mi- 
iiiUc,  cl  possédant  en  outre  un  quartz  à  deux  rotations  placé  der- 
rière la  fente  et  en  avant  de  l'analyseur.  La  ligne  de  séparation  du 
l)i(|uartz  est  horizontale,  c'est-à-dire  perpendiculaire  à  la  fenlr 
verticale  du  spectroscope.  L'oculaire  du  spectroscope  est  muni 
(riine  fente  oculaire  formée  par  deux  petites  règles  roclang:ulairrs 
niétalli([ues  pouvant  glisser  dans  deux  coulisses  horizontales.  On 


POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.        Sijcj 

peut  ainsi  isoler  la  radiation  que  Ton  étudie  et  se  débarrasser,  en 
même  temps,  de  la  lumière  provenant  des  radiations  voisines. 

On  opère  en  lumière  solaire;  dans  ces  conditions,  lorsqu'on 
regarde  à  travers  la  lunette  du  spectroscope,  on  a  un  spectre 
sillonné  de  franges. 

Franges  du  quartz  oblique,  —  Il  n'est  pas  inutile  de  se  rendre 
compte  tout  d'abord  de  la  façon  dont  prennent  naissance  ces 
franges  du  quartz  oblique,  et  de  ce  qui  les  différencie  de  celles 
que  l'on  observe  lorsque  la  lumière  traverse  un  cristal  de  quartz 
suivant  l'axe  ou  suivant  une  direction  normale  à  l'axe. 

Dans  le  premier  cas,  les  franges  proviennent  de  l'interférence 
des  deux  rayons  circulaires  de  Fresnel,  cl,  lorsqu'on  agit  sur 
l'analyseur,  on  voit  les  franges  se  déplacer  dans  le  spectre,  mais 
en  conservant  leur  même  intensité. 

Dans  le  second  cas,  les  franges  proviennent  de  l'interférence  de 
deux  mouvements  vibratoires  rectilignes  à  angle  droit  :  ce  sont  les 
franges  bien  connues  de  Fizeau  et  Foucault.  Lorsqu'on  tourne 
l'analyseur,  les  franges  varient  d'intensité  sur  place  et,  lorsqu'on 
a  tourné  de  90",  les  maxima  ont  pris  la  place  des  minima  et  inver- 
sement, de  telle  sorte  qu'il  semble  qu'une  frange  a  marché  de  la 
moitié  de  l'intervalle  qui  les  sépare  tout  d'abord. 

Dans  le  cas  actuel,  les  franges  résultent  de  l'interférence  des 
deux  mouvements  vibratoires  inverses  d'Airj;  on  obtient,  à  la 
sortie  du  cristal,  une  vibration  elliptique  émergente,  engendrée 
par  les  deux  vibrations  elliptiques  qui  se  propagent  à  l'intérieur 
du  cristal  avec  des  vitesses  différentes. 

Si  l'on  fait  tourner  l'analyseur,  les  franges  se  déplacent  et  va- 
rient en  même  temps  d'Intensité,  participant  ainsi  des  deux  cas 
précédents. 

Si  l'on  veut  déplacer  une  frange  et  lui  conserver  sa  même  in- 
tensité, il  faut,  à  la  fois,  incliner  le  quartz  et  agir  sur  l'analyseur. 
On  peut,  par  ce  double  mouvement,  amener  une  frange  sur  une 
raie  connue;  nous  verrons  qu'il  est  possible  de  déduire,  de  ces 
deux  données  expérimentales,  à  savoir  Tincidence  de  la  lumière 
sur  le  cristal  et  la  position  de  l'analyseur,  les  deux  quantités  d 
et  k  qui  sont  les  inconnues  de  la  biréfringence  elliptique  du 
quartz. 


4oo  BEAULARD. 

Mode  opératoire.  —  On  opère  alors  de  la  façon  suivante  :  On 
vise  une  radiation  déterminée  du  spectre,  la  raie  D  dans  le  jaune, 
et  on  risole,  tout  d*abord,  grossièrement  aCn  d'éliminer  simple- 
ment les  radiations  inuliles.  Ensuite,  agissant  sur  le  cube,  après 
avoir  au  préalable  polarisé  la  lumière  incidente,  on  incline  celui-ci 
d'une  faron  progressive  sur  le  rayon  incident,  de  telle  sorte  qu^une 
frange  soit  amenée  sur  la  raie  D.  Mais,  en  même  temps  que  la 
frange  se  déplace,  son  intensité  lumineuse  varie;  aussi  faut-il  agir 
simultanément  sur  l'analyseur  et  conserver  à  la  frange,  à  peu 
près,  sa  même  intensité.  Le  mica  ayant  son  axe  horizontal  ou 
vertical,  mais  dans  tous  les  cas  immobile,  compense  la  différence 
de  marche  qui  existe  entre  les  constituants  principaux  de  Tel- 
lipse  émergente,  la  compensation  pouvant,  suivant  le  cas,  avoir 
lieu  par  soustraction  ou  addition  d'un  quart  de  longueur  d'onde (*). 

Pour  la  radiation  considérée  u  est  donc  connu;  il  est  égal  à  -; 

il  reste  à  déterminer  l'angle  a  de  la  vibration  rectiligne  rétablie  et 
de  la  section  principale.  Le  mica  ayant  rétabli  la  polarisation  rec- 
tiligne, il  suffit  de  rendre  la  frange  aussi  noire  que  possible,  en 
agissant  sur  l'analyseur.  Ce  procédé  manque  absolument  de  préci- 
sion ;  les  écarts  peuvent  atteindre  jusqu'à  5**  et  la  répétition  des 
mesures  ne  suffît  pas  à  écarter  cette  cause  d'erreur. 

Pour  mesurer  avec  précision  l'angle  a,  j'ai  appliqué  l'artifice 
employé  dans  les  polarimèlres  à  pénombre;  c'est  là  le  rôle  du 
<|uartz  à  deux  rotations  dont  la  ligne  de  séparation  est  perpendi- 
<!ulairc  à  la  fente  du  spcclroscope.  La  frange  présente  alors  deux 
parties  inégalement  sombres  et,  en  agissant  sur  Tanalyseur,  on  ar- 
rive, aK'CC  une  précision  très  grande,  à  obtenir  l'égalité  d'inten- 
sité des  deux  plages  superposées  de  la  frange  que  l'on  observe. 
La  lecture  faite  sur  le  limbe  de  l'analyseur  détermine  l'angle  a.  Il 
faut  remarquer  que,  en  agissant  sur  l'analyseur,  on  déplace  légè- 
rement la  frange,  et  qu'il  est,  par  suite,  nécessaire  d'agir  sur  le 
cube  pour  la  ramener  sur  la  raie  D.  C'est  donc  par  une  série  de 
nîtouciies  combinées  de  l'analyseur  et  du  cube  qu'on  obtient  ce 
double  résultat  de  l'égalité    d'Intensité    des    deux    parties  de  la 


(')  Nous  renverrons  au  Mcinoirc  original  pour  la  vérification  du  quarl  d'onilc. 


POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.        401 

frange  et  de  sa  coïncidence  sur  la  raie  D,  avec  une  très  grande 
précision,  si  Ton  a  surtout  soin  de  rétrécir  le  plus  possible,  pen- 
dant ces  dernières  opérations,  la  fente  oculaire,  de  manière  à  avoir 
affaire  réellement  à  une  radiation  homogène. 

Soit  OA  la  vibration  rectiligne  rétablie,  elle  tombe  sur  le  bi- 
quartz  et  l'on  a  les  deux  vibrations  OA'  et  OA"^  qui  représentent  la 
vibration  OA  ayant  tourné  d'un  même  angle  o>  à  droite  ou  à  gauche 


(ci)  =  5**  environ).  Pour  éteindre  la  vibration  rectiligne,  il  faut  que 
la  section  principale  de  l'analyseur  soit  perpendiculaire  à  OA.  Or 
soit  ON  cette  section  principale  faisant  avec  OX,  direction  ho- 
rizontale, l'angle  p,  on  a,  en  prenant  OA  =  i. 

Projection  de  OA'  sur  ON Oa'  =  cosO  -h  ol  —  oi), 

Projection  de  OA''sur  ON Oa'=  cos('::  —  p  —  a  —  10); 

les  deux  plages  de  la  frange  sont  également  éclairées  quand 

Oa'=Oa\ 
c'est-à-dire  quand 


a  =  -   , 
•2 


condition  indépendante  de  l'angle  co. 

Le  champ  est  alors  uniforme  et  son  éclat  a  pour  valeur 


I  =  cos* 


f  —  —  to  j  =  sin'oj, 


qui  dépend  de  l'angle  o>;  la  sensibilité  de  l'œil  est  plus  grande 
pour  des  intensités  lumineuses  moyennes  que  pour  des  intensités 
trop  fortes  ou  trop  faibles.  C'est  ce  qui  dicte  la  valeur  la  plus  con- 
venable à  donner  à  l'angle  w. 

y.  de  Phys.f  3*  série,  t.  II.  (Septembre  i8«j3.)  afi 


40^  BEAULARD. 

Si  la  section  principale  ne  fait  pas  Fangle  ^  =  -  —  z.  on  a  deax 

plages  inégalemenl  éclairées,  présentant  une  différence  d'éclat  tH 
é'i  Ton  a  après  transformations 

dl       a«in2ra-î-8i 

^___  _^  ______________    «  ^  • 

I  tango»        ' 

»i  Ton  admet  que  l'œil  apprécie  une  différence  d^éclat  de  ^,  on  a 
pour  Terreur  possible  sur  la  position  de  TanalyseurE  =  l'iS*^;  on 
peut,  en  opérant  dans  une  chambre  complètement  obscure,  aug- 
menter la  sensibilité  de  Fœil  et  la  répétition  des  mesures  donne 
ulors  toujours  le  même  résultat  à  o',  5. 

Ainsi,  en  admettant  que  la  position  de  Fanaljseur  est  exacte- 
ment déterminée  à  i'  près,  on  a  pour  Fangle  e  qui  est  égal  à  7  une 

erreur  maxima  de  o',  5.  Telle  est  la  précision  obtenue. 

Lorsqu'on  amène  sur  la  raie  D  une  frange,  on  constate  que  la 
partie  supérieure  et  la  partie  inférieure  de  la  frange  débordent  Tune 
sur  Fautre,  en  sorte  que  ces  deux  portions  ne  sont  pas  sur  le  pro- 
longement Fune  de  Fautre,  mais  présentent  une  partie  commune 
qui  est  sur  la  raie  D  (Jig'  3). 


(l^csi  celle  partie  commune  que  l'on  isole  au  moyen  de  la  fente 
oculaire  (*). 

Celle-ci  a,  dès  lors,  un  double  rôle  :  isoler  la  radiation  consî- 
drrro  ci  protéger  Fœil  contre  toute  lumière  voisine,  afin  de  lui 
(!oiisorvrr  sa  sensibilité. 

Sans  insister  ici  sur  les  détails  un  peu  long  du  réglage  de  Fap- 


(')  Nous  rcnviMToiis  le  lecteur  au  Mémoire  original  pour  la  théorie  complète 
lie  cvi  cnVt  (li^  au  hitiuarl/. 


POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.       4o3 

pareil  et  la  marche  d*unc  eispérience  (*),  nous  nous  bornerons  à 
dire  que  la  direction  de  Tincidence  est  déterminée  à  o^  5  ainsi  que 
l'angle  a,  ce  qui  entraîne  une  erreur  maximum  pouvant  atteindre 
^  de  la  longueur  d'onde  pour  la  différence  de  marche  ;  Terreur 
pour  A*,  c'est-à-dire  pour  l'ellipticité  de  la  vibration  est  de  -^^  au 
plus. 

Vérification  de  la  théorie  de  M.  Gouy.  —  Si  l'on  désigne  par 

—  et  9  la  différence  de  marche  pour  l'unité  d'épaisseur,  due  au 

pouvoir  rotatoire  seul,  et  à  la  double  réfraction  seule,  on  a  les 
relations  suivantes  dues  à  M.  Gouy  : 

rf«   =   0«H ;, 

A:  =  —  A  zb  v/r^"«, 
en  posant 

Pour  tenir  compte  de  la  séparation  des  rayons  dans  le  quartz, 
on  a  calculé  cp  par  la  formule 

j  _  fi' sin*/ sin'(r  —  r')cos*r 

on  a  alors  la  valeur  de  t/cne  et  de  A'eaic  d'après  les  idées  de  M.  Gouy 
que  l'on  compare  aux  valeurs  de  rfob»  ^^  ^'oiw  précédemment  don- 
nées. 

On  a,  du  reste,  vérifié  dans  une  expérience  de  contrôle  effec- 
tuée avec  un  petit  prisme  de  quartz  de  i^™  environ  taillé  à  i5°  de 
l'axe  qu'il  revient  au  même  d'opérer  sous  une  obliquité  de  i5®, 
avec  une  lame  normale  à  l'axe,  ou  d'opérer  sous  l'incidence  nor- 
male avec  une  lame  dont  l'axe  optique  est  à  i5^  de  cette  dernière 
direction.  Dans  ce  dernier  cas,  les  ondes  elliptiques  se  propagent 
exactement  suivant  la  même  direction,  et  l'on  peut,  en  toute  ri- 
gueur, appliquer  les  relations  de  IVI.  Gouy. 

Les  expériences  ont  porté  :  i**  sur  le  cube  d'environ  4*™;  on  a 


(*)  Voir  le  Mémoire  original. 


4oi 


BEâULâRD. 


mesuré  soixanle-dix  franges,  la  dernière  correspond  à  i  =  32**  21'; 
2®  sur  une  lame  de  o*^",89,  la  dernière  mesure  (5o*  frange)  cor- 
respond à  /=  57*»54'3o''. 

Le  résultat  de  ces  expériences  a  élé  entièrement  satisfaisant, 
et  Ton  peut  regarder  la  théorie  de  M.  Gouy  comme  donnant  des 
résultats  conformes  à  Texpérience. 


Diverses  théories  mathématiques  ont  été  proposées  pour  expli- 
quer les  phénomènes  de  la  polarisation  rotatoire  circulaire  et  ellip- 
tique. Elles  consistent  à  compléter  les  équations  différentielles 
de  la  double  réfraction,  en  ajoutant  au  second  membre  des  déri- 
vées par  rapport  aux  coordonnées  ou  au  temps.  La  première  ten- 
tative dirigée  dans  cette  voie  est  due  à  Mac  Cullagh  (*)  en  i83(), 
et  la  même  question  a  été  abordée  en  1847  par  Cauchy  (2).  De- 
puis cette  époque,  ce  même  sujet  a  été  l'objet  de  nombreux  Ira- 
vaux. 

Si  Ton  désigne  par  d^  et  d  la  différence  de  marche  suivant 
Taxe  optique,  en  suivant  une  direction  inclinée  de  l'angle  r  sur 
Taxe  optique,  les  diverses  théories  proposées  donnent  l'une  ou 
l'autre  des  deux  formules 


(i) 


d^  =  P«  sin*  /•  -+-  dl 


(Kl 


(U) 


^  =  P»  sin*  r  -+-  dl  cos*  r, 


avec  des  valeurs  différentes  de  P  pour  chaque  théorie.   La  pre- 
mière expression  (I)  est  fournie  par  les  théories  de  Mac  Cul- 


(')  Mac  (^.iLLAOïï, //•.  Trans.,  l.  WII,  I*ait  III,  p.  \^\\ ,  —  l*rocv.cd.  uf  thi  Ir 
Acdd.  I».  I-3S3  ;   i83«). 

(*)  (^vuciiY,  t.  \\V,  p.  33i. 


POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION.        4o5 
lagh  (*),  Clebsch(*),  Von  Lang  ('),  Voigt  (*),  Boussinesq  {^) 


avec 


P  =  ^'L'Z_5:!).. 33.4.8, 

2  Al  *  A 


raiitre  expression  (II)  convient  aux  théories  de  Cauchy  (•),  Von 
Lang(^),  Lommel  (*),  Ketteler  (*)  et  Sarrau  (*®),  avec  les  va- 
leurs de  P  suivantes  (**)  : 

Cauchy  et  Von  Lang  (premier  Mémoire).     P  = »-? =  1 53, 798 

n't I   /i'« /l'ï 

Lommel P  =  -_ ,; —  =  iSa.O'ifi 

n'^ — i      2/1  A 

Ketieler P=  -  —    '      =154,873 

2/1  A  ' 

barrau P  = .tt---  =  i  53 ,  »  i 8 

On  a  appliqué  le  calcul  à  soixante  franges.  Si  Ton  fait  la  dif- 
férence rf^i,,  —  deaicf  on  trouve  le  résultat  suivant  : 

Moyenne 
(obs.  —  cale.  ). 

Boiissinesq — o,o-23 

Sarrau -:-(),o'29 

Cauchy —0.014 

Lommel —0,040 

Kelteler. . .    — 0.060 


(')  Mac  Cullauii,  Trans.  Soc.  roy\  Ir,,  t.  XVII,  Part  III,  p.  44»;  1889  et  Pro- 
ceeding  0/  Ir.  Ac,  p.  383;  1839. 

(«)  Clebsch,  Journal  de  Crelie,  t.  LVII,  p.  356;  1809.  ~"  Verdet,  Optique 
physique,  t.  II,  p.  328. 

(»)  Von  Lano,  Pogg,  Ann.  (Ergbd.),  t.  8,  p.  622;  1878  (second  Mémoire). 

{*)  VoiOT,  Wied.  Annal. y  t.  XIX,  p.  889;  iS83. 

(»)  BoussiNESQ,  Journal  de  Liouvi/le,  a*  série,  t.  XIII,  p.  335;  1868. 

(•)  Cauchy,  Ann.  de  Phys.  et  de  Ch.  (3),  t.  XXX,  p.  68;  i85o  (cilé  par 
Jamin). 

V)  Von  Lano,  Pogg.  Ann.,  t.  119;  p.  85;  i853  (premier  Mémoire). 

(•)  Lommel,  Wied.  Annal.,  t.  XV,  p.  389;  1881. 

(•)  Kktteler,  Theoretisch  Optik,  p.  419-421;  i885. 

(")  Sarrau,  Journal  de  Liouville,  2"  série,  t.  XIII,  p.  io5;  i863. 

(*')  On  a  pris  pour  n'  el  n"  les  indices  du  quartz  donnés  par  M.  Mascart  et, 
pour  tenir  compte  de  la  température,  on  a  appliqué  la  relation  suivante  de 
M.  Macé  de  Lépiiiay  (pour  /  =  i5**) 

n'  —  n"  —  0,00913206(1  —  0,0001246/ ). 


4o6    BEAULARD.  —  POUVOIR  ROTATOIRE  ET  DOUBLE  RÉFRACTION. 

Les  résultats  peuvent  se  représenter  par  des  courbes;  elles  ont 
ù  première  vue  un  caractère  de  ressemblance  fort  net.  Les  sinuo- 
sités des  courbes  se  correspondent  exactement,  comme  si  Tune 
déciles  avait  subi  simplement  une  translation.  On  en  peut  con- 
clure que  les  écarts  rfo^»  —  <^ciic  q"c  l'on  retrouve  sur  chaque  courbe, 
pour  la  même  incidence,  représentent  les  erreurs  de  Tobservation 
tandis  que  le  glissement  de  la  courbe  mesure  Técart  systématique 
de  la  théorie  et  de  l'expérience. 

Si  Ton  porte  les  écarts  sur  une  même  ligne  verticale  en  prenant 
pour  zéro  les  valeurs  de  l'observation,  on  aie  Tableau  suivant  : 


Fig.  0. 


0.6 

-* 

Théorie  de  Ketteler. 

0.* 

• 

Tbèorte  de  BousHneeq, 

O.î 

- 

— ► 

Théorie  de  Caaehy.  elc 

0  — 

^ 

Observation. 
Théorie  de  f  louy 

0,8 

1^ 

« 
Théorie  de  Smrtu 

0,4 

-^ 

Tlièorie  de  Lommel. 

0,6 

. 

Comme  les  écarts  ne  sont  pas  très  grands,  on  peut,  en  résumé* 
conclure  à  l'inexactitude  certaine  des  deux  seules  théories  de 
I^ommel  et  de  Ketteler;  pour  toutes  les  autres  théories  (Boussi- 
nesq,  (>auchy.  Sarrau),  il  n'est  guère  possible  de  conclure  d'une 
façon  formelle;  on  peut  seulement  dire  que  la  théorie  de  Cauchy 
est  satisfaisante. 

Ces  mêmes  théories  permettent  aussi  de  déterminer  la  forme 
(les  ellipses.  I^e  rapport  des  axes  de  chacune  des  vibrations  ellip- 
tiques est  k  et  7  et  est  donné  par  une  relation  de  la  forme 


/.  -  —  h 


v^T 


~h^. 


VAN  AUBEL.  -  RÉSISTANCE  DU  BISMUTH.  407 

avec  des  valeurs  différentes  de  h  pour  chaque  théorie  : 

p 
Boussinesq h  =  -y  sin'  r 

«0 

P 
Sarrau h  =  -y  tang»  r 

«0 

P 
Cauchy,  Von  Lang A  =  -j-  tang*  r 

P 
Lommel A  =  -t-  tang*  r 

p 

Ketteler A  =  -j-  sîn  r  tangr 

«0 

avec  les  valeurs  de  P  déjà  données,  et  qui  varient  d'un  auteur  à 
Tautre.  Si  Ton  compare  l'observation  et  la  théorie,  on  constate 
que  les  diverses  théories  conduisent,  au  point  de  vue  de  la  forme 
des  vibrations  elliptiques,  à  des  résultats  quasi  identiques;  la 
différence  A'ot, —  A*c.ic  est,  du  reste,  toujours  négative,  dès  que  l'in- 
cidence dépasse  7®  environ. 


SUE  LA  BÉ8I8TAIGE  ÉLEGTBiaUE  DU  BISKUTI  GOKPBIHÉ; 

Par  m.  Edm.  VAN  AUBEL. 

Les  Annales  de  Chimie  et  de  Physique  ont  publié,  en  i88(), 
les  résultats  de  mes  recherches  sur  la  résistance  électrique  du  bis- 
muth (*).  Depuis  lors,  plusieurs  physiciens,  notamment  MM.  Le- 
duc (^),  Drude  et  Nernst  ('),  Lenard  (*)  ont  confirmé  la  plupart 
de  mes  conclusions. 

Pour  établir  un  parallèle  plus  complet  entre  mes  expériences  et 
celles  de  M.  Lenard,  il  était  nécessaire  de  préparer  des  fils  de  bis- 
muth comprimé  avec  le  même  métal  qui  m'avait  servi  antérieure- 
ment. 


(•)  Voir  Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6*  série,  t.  XVIII;  i88y. 
(•)  A.  Leduc,  Journal  de  Physique,  a*  série,  t.  X,  p.  na;  1891. 
(")  P.  Drude  et  W.  Nernst,  Annalen  der  Physik,  Ncuc   Folgc,  Band  XLII, 
p.  568;  1891. 
(«)  Pii.  Lenard,  Annalen  der  Physik,  Neue  Folge,  Band  XXXIX,  p.  619;  i8<m). 


4o8  VAN  AUBEL. 

L'élude  de  rinfluence  du  magnétisme  sur  la  résistance  élec- 
trique du  bismuth  comprimé  présente  un  intérêt  spécial,  car  les 
curieuses  spirales  de  MM.  Lenard  et  Howard  (*)  permettent  de 
mesurer  industriellement  avec  la  plus  grande  facilité  des  champs 
magnétiques  intenses. 

Suivant  M.  Righi  (^),  la  résistance  électrique  à  o''  du  bismuth 
du  commerce,  par  rapport  au  mercure,  a  varié  de  3,9  à  6,3  pour 
les  fils  fabriqués  par  pression  à  froid  et  le  bismuth  comprimé  est 
moins  sensible  au  magnétisme  que  celui  qui  a  été  fondu. 

Dans  une  Communication  préliminaire  (^),  j'ai  examiné  la 
résistance  électrique  d'un  échantillon  de  bismuth  comprimé  du 
commerce.  Ce  fil  avait  été  obtenu  par  compression  à  froid  et 
m'avait  été  remis  par  mon  obligeant  collègue  W.  Spring.  La 
résistance  électrique  de  ce  fil  ne  variait  guère  avec  la  température: 
de  i6°,8  à  4^*^9  4?  îl  y  avait  une  faible  diminution  de  la  résistance, 
puis  une  augmentation  très  petite  également  jusqu'à  76'*. 

Si  l'on  fondait  ce  fil  pour  en  faire  une  tige  lentement  refroidie, 
on  trouvait  une  augmentation  assez  forte  de  la  résistance,  quand 
la  température  s'élevait. 

En  1889,  j'ai  de  nouveau  étudié  trois  tiges  comprimées  prépa- 
rées avec  un  bismuth  dans  lequel  l'analyse  chimique  ne  pouvait 
déceler  aucune  impureté,  mais  un  examen  délicat  au  spectroscope 
y  faisait  découvrir  des  traces  de  plomb. 

J'ai  observé  qu'une  élévation  de  température  produisait  une 
diminution  de  la  résistance,  variable  d'une  tige  à  l'autre;  les 
valeurs  absolues  de  la  résistance  à  o"  étaient  également  différentes. 

Les  nouveaux  résultats  que  je  vais  faire  connaître  se  rapportent 
à  une  tige  de  bismuth  trempée  et  à  une  tige  de  bismuth  comprimée 
à  froid  :  toutes  deux  ont  été  obtenues  au  moyen  du  bismuth  élec- 
troljsé  pur  ('•)  dont  le  mode  de  préparation  et  les  propriétés  élec- 


(')    Elektrotechnische    Zeitschrift,    t.    IX;    juillet   18S8.    —   V Électricien, 

l.  XIII;  1889. 
(•)  Journal  de  Physique,  o*  scorie,  t.  III,  p.  355;   1881. 
(  •)  Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  3'  série,  t.  XV,  p.  an  cl  ai^: 

1SS8. 

(♦)  Le  métal  m'a  été  donné  par  M.  le  professeur  Classen;  il  a  été  comprimé  par 
M.  le  professeur  Spring.  Je  tiens  à  exprimer  ici  à  ces  obligeants  collègues  l'ex- 
pression de  ma  reconnaissance. 


RÉSISTANCE  DU  BISMUTH.  409 

triques  sont  indiquées  en  détail  dans  mon  Mémoire  publié  dans 
les  Annales  de  Chimie  et  de  Physique  (*). 

Mesure  des  résistances  électriques  et  calcul  des  valeurs  abso- 
lues, —  Les  mesures  des  résistances  électriques  ont  été  faites  sen- 
siblement par  les  mêmes  méthodes  donl  je  me  suis  servi  dans  mes 
recherches  antérieures. 

Le  diamètre  du  fil  comprimé,  qui  était  à  peu  près  cylindrique, 
a  été  déterminé  en  plusieurs  points  avec  le  sphéromèlre  de  Wild. 

Pour  calculer  la  résistance  absolue  à  o"  de  la  tige  trempée,  j'ai 
opéré  de  la  façon  suivante  : 

La  tige  a  été  partagée  en  trois  morceaux  ayant  respectivement 
4"",  5,  4*^",  5  et  7*",i  de  longueur.  Chacun  de  ces  morceaux  a  été 
pesé  séparément  et,  au  moyen  de  la  densité  du  bismuth  pur,  on 
en  a  déduit  la  section  moyenne  de  chaque  morceau,  savoir  respec- 
tivement : 

rq 
0,0445 

0,0409 

o,o3i7 

Cela  étant,  soient  R  la  résistance  électrique  à  o'  de  la  tige 
entière  et  Ko  la  résistance  électrique  à  o"  du  bismuth.  On  aura 

R  =  Ro  X  -^4tz  h-  Ro  X  -^4-  -h  Ro  X     ^'  ' 


0,0445  0,0409  o,o3i7 

R  étant  mesuré  en  unités  C.G.S.,  cette  équation  donnera  l'in- 
connue cherchée  Rq. 

Mesure  du  champ  magnétique.  —  Le  champ  magnétique  a 
été  déterminé  par  la  méthode  de  F.  Slcnger(^)  que  j'ai  décrite  en 
détail  dans  V Électricien. 

Le  courant  très  faible  qui  traverse  la  bobine  de  Stenger  doit 
être  mesuré  avec  la  plus  grande  exactitude.  A  cet  efTet,  j'ai  em- 


(*)  Pour  le  mode  de  préparation  du  métal,  voir  éj^alement  : 

Classen,  Berichteder  deutschen  chemischen  GeselUcha/ty  q3'  année,  p.  9-38; 

iSgo. 
(')  Annalen  der  Physik, ^t\xt  Folge,  t.  XXXIII,  p.  3ia;  1888.  —  V  Électricien  y 

t.  XIII,  p.  576,  602,6^8;  1889. 


4io  VAN  ÂUBEL. 

ployé  la  mëlhode  suivante  qui  m'a  paru  plus  commode  que  celle 

dont  je  m'étais  servi  antérieurement. 

Soient  {^fig*  i)  P'une  pile,  Aet  B  deux  caisses  de  résistances, 

S  la  bobine  de  Stenger. 

Fig.  I. 

^  ' — "' ï^ 

P 


vers 
l'EJcctromctrc 


o  e  e  o  e  e 


W 


«'. 


o 
o 
o 

o 


^ 


I) 


«V. 


Désignons  par  (V'2  Isi  résistance  intercalée  entre  E  et  D,  pariVi 
la  résistance  du  circuit  ESD  comprenant  la  bobine  de  Stenger, 
par  ((^-+-(^2)  la  résistance  du  circuit  CADEF,  qui  contient  les 
caisses  de  résistances  A  et  B. 

Représentons  par  I  l'intensité  du  courant  dans  le  circuit  CADEF, 
par  I|  l'intensité  du  courant  dans  le  circuit  ESD,  c'est-à-dire  l'in- 
tensité du  courant  à  mesurer.  Nous  aurons,  en  désignant  par  e  la 
force  électromotrice  de  la  pile 


II 
I 


«'1  -+-  IVj 


W 


Wi  IV  j 


donc 


(V|-i-ir, 


I,--. 


iV 


iVi  -H  iVf 


X    - 


«1 


M'i  -f-  IVj 


Les  résistances  çv,  W|,  W2  sont  déterminées  au  moyen  du  pont 
de  Wheatstone. 

En  variant  la  résistance  (v,  par  exemple,  on  pourra  obtenir  dif- 
férents courants  I, .  En  mesurant  les  déviations  a  correspondantes 
de  la  bobine  de  Stenger,  on  aura  plusieurs  mesures  de  Tinlensitr 
du  champ  magnétique;  on  en  prendra  la  moyenne. 

La  force  électromotrice  de  l'élément  employé  (un  élément  Da- 
iiiell)  est  déterminée  avec  le  plus  grand  soin,  au  moyen  de  l'élcc- 
tromèlre  de  Mascart,  par  comparaison  avec  un  élément  Clark.  I^s 
deux  conducteurs  X  et  Y  venant  des  pôles  de  la  pile  permettent 


RÉSISTANCE  DU  BISMUTH.  411 

de  faire  cette  détermination  dans  chaque  cas,  la  force  éleclromo- 
trîce  de  Télément  Daniell  variant  avec  la  résistance  intercalée. 

Le  champ  magnétique  était  produit  au  moven  d'un  électro-ai- 
mant de  Ruhmkorff  dont  les  pôles  portaient  deux  disques  épais 
de  fer  doux  verticaux,  entre  lesquels  on  plaçait  le  bain  d'eau  ou 
de  glace  fondante  contenant  la  tige  de  bismuth  (*). 

Pour  obtenir  plus  exactement  les  valeurs  des  résistances  élec- 
triques aux  diverses  températures,  j'ai  placé  également  les  tiges 
de  bismuth  dans  un  grand  bain  d'eau  de  plusieurs  litres,  dont  on 
pouvait  maintenir  la  température  constante  beaucoup  plus  facile- 
ment. 

Comparaison  des  résultats  obtenus  ax^ec  les  /résultats  anti- 
rieurs, —  Dans  les  Tableaux  qui  vont  suivre, 

Rq  désigne  la  résistance  électrique  spécifique  à  la  température  de  <>" 
en  unités  C.G.S.  ; 

K  est  le  coefficient  de  variation  de  la  résistance  électrique  avec  la 
température,  c'est-à-dire  que  la  résistance  à  f"  est  donnée  par 
l'équation  R,  =  Ro(i  +  K/); 

Enfin  AR  est  la  variation  de  la  résistance  électrique  R  sous  l'ac- 
tion du  champ  magnétique. 

TIGES    LENTEMENT     REFROIDIES. 

Expériences  faites  en  J889. 

K.  IV 

De  o  à  2-2, 1 -f  0,0041 1 

De  o  à  56 -1-0,00426  io'xi07,99 

De  o  à  99,7 -+-  o,oo45o 

AUTRE   TIGE. 

De  o  à  19,5 -f-o,oo.ii'2 

De  o  à  55 --  0,00426 

De  o  à  99,7 -Ho,ooJ47 


(•)  Voir  ma  Communication  préliminaire^  lococitatOf  p.  2o5. 


4 1 1. 


VAN  AUBEL. 


TIGES   TREMPEES. 


Expériences  faites  en  1889. 


Dr  <)  à  56, 1... 
De  o  à  î)9,7... 


K. 

r-o,oo399 
-7-0,004  via 
H- 0,004  4  5 


AITRE   TIGE. 


De  o  à  99,6...     -HO, 00434 


R„. 


10^  X 108,69 


Expériences  faites  en  1893. 


•  a 

De  o  à  2a, 8.. 
De  o  à  39,95. 
De  o  à  61 ,98. 
De  o  à  99,4'- 


K. 

-4-0,004^1 
-+-0,00422 
-hO, 00431 
4-0,00440 


Ho. 


10' X  iio,ri 


TIGES  COMPRIMEES. 


Expériences  faites  en  1893. 

Compression  à  la  tcmpéralure  ambianle 
(Van  Au  bel  ). 


K. 


H  . 


De  0  à  ï'jijH... 

-4-0,00398 

De  0  à  39,9... 

-4-0,00  îo4 

I ()"*  X  \\>..\  ) 

De  0  à  67.,  i... 

-T-o,oo4i8 

De  0  à  99,  i... 

-4-0.00  |3o 

ilésistance 
à 

lO^X  121  ,97 

Compression  à  chaud 
(Lcnard). 

Température  RésisUDce 

de  la  à 

compression.  aa*  :  R„- 

i5)' io'XioS,« 

190 .  IO*XI09,<i 

195 io*xio8.r» 

xio io*x  111.^ 


Action  du  magnétisme. 


1.    EXPÉRIENCES  DE   1889   (VAN    AUBEL ). 

Intensité  du  champ  maf^nétitjue  :  1:208  unités  CG.S.  (^). 


Tige  Icnlcmcnl  refroidie. 


Tcmpôralures. 


.'» 


91)"w <>.«»'> 


Tipc  trempée. 


AH 
loo  -TT-'      Tem[)éralurL" 


o 


99%  7 


AH 


KM) 


H 
>.,89 

0,402 


«  ')  .V.  li.  —  Par  suite  d'une  erreur  de  transcription,  j'ai  attribué  au  champ 


RÉSISTANCE  DU  BISMUTH.  4i3 

2.    EXPÉRIENCES  DE  1893  (VAN  AUBEL). 

Intensité  du  champ  magnétique  :  1523  unités  C.G.S. 
Tige  trempée.  Tige  comprimée  à  froid. 

AR  AR 

Températures.  ioo-=r-»      Températures.  igo-tt-» 

o* 3,34  o° 3,3o 

99%4 0,72  99%4 0,64 

3.   EXPÉRIENCES   DE  M.    LENARD. 

Intensité  du  champ  magnétique  :  1360  unités  C.G.S. 

ar 

Fil  comprimé  à  i55® 100  -^  =  3,5o 

Ces  résultats  montrent  que  la  trempe  et  la  compression  n'altèrent 
que  faiblement  les  propriétés  électriques  du  bismuth  pur.  La  ré- 
sistance électrique  à  o®,  le  coefficient  de  variation  avec  la  tempé- 
rature et  ^influence  du  magnétisme  sont  à  peu  près  les  mêmes  pour 
les  tiges  lentement  refroidies,  trempées  ou  comprimées. 

Le  coefficient  de  variation  avec  la  température  est  toujours 
positif  et  ne  varie  pas  beaucoup  aux  diverses  températures  com- 
prises entre  o"  et  ioo°. 

Mes  recherches  antérieur^îs  ont  montré  que  ces  propriétés 
n'existaient  pas  pour  le  métal  contenant  seulement  des  traces 
d'impuretés. 

L*influence  du  magnétisme  est  à  peu  près  équivalente  dans  mes 
expériences  et  dans  celles  de  M.  Lenard;  mais  on  ne  peut  en  dire 
autant  de  la  valeur  absolue  de  la  résistance  électrique. 

Puisque  l'action  du  magnétisme  sur  le  bismuth  pur  est  la  même, 
quel  que  soit  le  mode  de  préparation  de  la  tige,  on  devra  préférer, 
aux  lames  de  bismuth  électroljtique  de  M.  Leduc,  les  spirales 
de  bismuth  comprimé  par  la  méthode  de  M.  Lenard,  qui  sont  plus 
faciles  à  réaliser. 


magnétique  (le  mes  précédentes  expériences  les  valeurs  1650  et  15G0  unités  C.G.S. 
(Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6*  série,  t.  XVIII,  p.  ^''o  et  452;  1889).  Au 
lieu  (le  ces  nombres,  il  faut  lire  1268  unités  C.G.S.,  résultat  que  j'ai  d'ailleurs 
cootrùlé  par  de  nouvelles  mesures  du  champ  magnétique. 


4i4  HARTLBY. 

Les  intéressantes  spirales  de  bismuth,  étudiées  par  M.  Lenard, 
sont  en  outre  plus  sensibles  à  raction  du  magnétisme,  comme  le 
montre  le  Tableau  suivant,  extrait  du  Mémoire  de  ce  savant  : 

INTENSITE  DU  CHAMP  MAGNéTtQVB  :  11200  UNITés  C.G.S. 

Valeur  de  loo  -^  : 

1.  Couche  de  bismuth  électroFysé  (Leduc) a8,8  à  4o,i 

2.  Fil  de  bismuth  électrolysé  comprimé  à  i55^  (Lenard) 48, i 

3.  Fil  de  bismuth  électrolysé  comprimé  à  i%o^  (Lenard) 5o,3 

Ces  résultats  prouvent  encore  qu^il  est  préférable  de  comprimer 
le  (il  à  une  température  élevée. 

Les  spirales  de  bisniutb  sont  fabriquées  par  MM.  Hartmann  et 
Braun,  qui  fournissent  en  même  temps  la  couri^e  d'étalonna^  de 
l'appareil  (  *  ).  Pour  les  champs  magnétiques  faibles,  on  peut  ap- 
pliquer la  formule  de  M.  Leduc,  mais,  à  partir  de  600O unités  C.G.S. 
environ,  la  courbe  devient  une  droite  (^). 


W.-N.  H. \RTLEY.  —  Spectre  d'une  flamme  aux  températures  élevées  (i**  Partie). 
Spectres  dans  la  flamme  oxhydrique  (Extrait  par  l'auteur). 

Brewster,  en  184^)  examina  le  premier  le  spectre  de  sels  en 
suspension  dans  la  flamme  du  gaz  d^éclairage  alimentée  par  Vo\y 
gène(»). 

Le  professeur  Norman  Lockyer  a  publié  une  planche  représen- 
tant vingt-deux  spectres  de  métaux,  à  la  température  de  la  flamme 
du  mélange  cité  plus  haut.  La  région  observée  s'étendait  entre  les 
limites  correspondant  à  X7000  et  X^ooo. 

Avant  d'entreprendre  l'étude  des  phénomènes  spectroscopiques 
intimement  liés  à  l'appareil  Besscmer  et  à  la  préparation  de  l'acier 
en  général,  j'ai  soigneusement  observé  les  spectres  des  métaux  el 


('  )  Voir  dans  La  Lumière  électrique,  10  juin  1893,  p.  482  ou  dans  Lndustries, 
lA  mai  1893,  un  Mtïnioirc  de  M.  le  !>'  Th.  I3ruger  sur  ces  spirales. 

(')  A  comparer  avec  les  résultats  des  travaux  de  M.  Leduc.  Ce  travail  a  été 
fait  au  laboratoire  de  M.  le  professeur  Wûllncr,  à  l'École  Polytechnique  d'Aix- 
la-Cliapelle. 

(*)  Proc  Royal  Society,  Edinburg,  t.  VI,  p.  i\j. 


SPECTRE  D'UNE  FLAMME.  4i5 

des  oxydes  métalliques  en  soumettant  ces  substances  à  Faction  de 
la  flamme  du  gaz  oxhydrique. 

Méthode  de  recherche.  —  La  méthode  employée  pour  obtenir 
le  spectre  des  flammes  possédant  une  haute  température  est  la 
suivante. 

L'hydrogène  sortant  d\in  grand  générateur  en  plomb  est  brûlé 
dans  un  chalumeau  avec  de  Foxygène  comprimé.  Le  chalumeau 
mesure  3  pouces  (*)  de  longueur  et  a  un  diamètre  extérieur  de 
I  de  pouce.  Les  substances  examinées  sont  supportées  dans  la 
flamme  par  de  petites  plaques  de  cyanile  de  2  pouces  de  long,  de 
^  de  pouce  d'épaisseur  et  de  j  de  large. 

Ce  minéral  que  Ton  trouve  en  blocs  à  Donegal,  en  Colombie, 
contient  96  pour  100  de  silicate  d'alumine  et  est  considéré  en  pra- 
tique comme  infusible. 

Les  spectres  furent  tous  photographiés  avec  l'instrument  que 
j'ai  employé  dans  plusieurs  occasions  pour  la  photographie  du 
spectre  ultra-violet  et  dont  j'ai  publié  la  description  dans  le  Che- 
mistry  Society  Journal  (2). 

La  dispersion  de  l'instrument  était  celle  d'un  prisme  de  quart?, 
dont  l'angle  de  réfringence  mesurait  60°. 

J'ai  surtout  employé  les  plaques  isochromatiques  développées 
à  l'hydroquinone.  On  essayait  diverses  teintes  pour  mesurer  leur 
sensibilité  et  l'on  employait  difi^érentes  substances  développatrices. 
Les  spectres  étaient  mesurés  avec  une  échelle  d'ivoire  divisée  en 
centièmes  de  pouce  et  directement  appliquée  sur  les  photogra- 
phies, la  division  20  étant  située  sur  l'échelle  de  manière  ù  coïnci- 
der avec  la  ligne  jaune  du  sodium  qui  apparaissait  dans  chaque 
photographie.  On  trouvait  convenable  d'enregistrer  les  mesures 
sur  un  papier  au  gélatinobromure  reproduisant  le  négatif  agran- 
di. Quelquefois,  lorsqu'on  voulait  apporter  plus  de  soin  à  l'opéra- 
tion, on  faisait  un  agrandissement  du  spectre,  l'échelle  étant  pla- 
cée dans  la  position  qu'elle  devait  occuper,  mais  de  cette  façon 
on  ne  pouvait  efiectuer  les  mesures  exactement.  Il  est  nécessaire 


(*)  Le  pouce  (inch)  est  de  2'",53. 
(')  TomeXLI,  p.  91;  188.!. 


4i6  IIARTLEY. 

d'employer  un  grossissement  considérable  et  d^avoir  un  réticule  à 
Toculaire. 

Pour  reconnaître  les  lignes  déjà  connues,  il  n'j  avait  aucune 
complication,  mais  pour  mesurer  les  nouvelles  lignes  et  les  bandes 
il  était  nécessaire  de  faire  usage  d'un  micromètre  et  d'un  micro- 
scope; la  vis  du  micromètre  était  divisée  en  loo  filets  dans  une 
longueur  de  25™""  et  le  grossissement  généralement  employé  était 
de  lo  diamètres. 

Caractères  et  étendue  du  spectre  observé.  —  Maintenant^ 
comme  dans  l'emploi  ordinaire  du  spectroscope,  nous  devons  être 
préparés  à  voir  les  lignes  du  sodium  et,  dans  les  flammes  d'hydro- 
carbures, les  bandes  du  carbone;  ainsi  dans  ces  spectres  on  devra 
reconnaître  les  lignes  relatives  au  sodium,  et  les  lignes  plus  fortes 
relatives  au  spectre  d'émission  de  la  vapeur  d'eau  peuvent  de 
mémo  être  remarquées. 

De  plus,  la  cyanite  fournit  une  ligne  rouge  identique  à  celle  du 
lithium;  ce  fait  ne  présente  aucun  inconvénient,  mais  sert  au  con- 
traire à  indiquer  l'endroit  où  commence  le  spectre. 

Les  spectres  d'un  grand  nombre  de  métaux  ainsi  que  de  leurs 
composés,  se  limilcnt  dans  la  région  des  lignes  les  plus  intenses 
de  la  vapeur  d'eau.  Les  spectres  non  métalliques  formant  un  type 
à  part  sont  ceux  du  soufre,  du  sélénium  et  du  tellure  :  le  premier 
donne  un  spectre  continu  avec  une  série  de  bandes  cannelées  d'un 
très  bel  effet;  le  second  une  série  de  bandes  fines,  se  suivant  à  de 
plus  petits  intervalles,  enfin  le  troisième  est  caractérisé  par  des 
bandes  encore  pins  rapprochées  et  voisines  de  la  partie  terminale 
plus  réfrangible,  dont  on  voit  quatre  lignes  que  l'on  retrouve  dans 
le  spectre  de  l'étincelle  du  tellure  obtenu  par  Hartley  et  Adeney. 
L'accroissement  dans  le  poids  atomique  produit  de  plus  courtes 
périodes  dans  le  retour  des  bandes.  Dans  les  lignes  du  spectre 
l'effet  contraire  a  lieu;  l'accroissement  de  poids  atomique  pro- 
duit (le  plus  grandes  périodes  dans  le  retour  des  lignes.  Le  char- 
bon et  l'oxyde  de  carbone  fournissent  respectivement  des  spectres 
continus;  le  dernier,  cependant,  présente  quelques  bandes  cor- 
respondant au  carbone.  Les  hydrocarbures  fournissent  le  spectre 
bien  connu  composé  de  bandes  du  carbone  avec  celle  que  Ton  a 
attribuée  au  cyanogène.  Les  lignes  spectrales  des  éléments  métal- 


SPECTRE  D'UNE  FLAMME.  417 

iiqiies  tels  que  le  nickel,  le  chrome  et  le  cobalt  sont  parfaitement 
accusées.  L'antimoine,  le  bismuth,  Targent,  l'ëtain,  le  plomb  et 
l'or  donnent  un  spectre  formé  de  très  belles  bandes  (spectre  du 
premier  ordre)  accompagné  de  quelques  lignes. 

Ces  spectres  sont  plus  purs  que  ceux  du  sélénium  et  du  tellure. 

Le  fer  et  le  cuivre  fournissent  des  raies  et  des  bandes  moins 
apparentes.  Le  manganèse  possède  une  belle  série  de  bandes  et  un 
groupe  de  trois  lignes  voisines  très  rapprochées. 

L*aluminium  donne  un  beau  spectre  continu  avec  trois  lignes 
d'origine  incertaine;  le  zinc,  un  spectre  continu  sans  lignes  et  le 
cadmium  un  spectre  consistant  seulement  en  une  simple  ligne  de 
longueur  d'onde  A  (8260,2). 

Parmi  les  composés,  Pacide  chromique  forme  un  spectre  con- 
tinu avec  six  lignes  correspondant  au  métal;  Toxyde  de  cuivre, 
une  fine  bande  spectrale  avec  deux  lignes  du  métal;  le  sulfate  de 
magnésie  donne  un  spectre  d'oxyde  de  magnésium  consistant  en 
de  larges  bandes  dégradées  composées  de  lignes  minces  très  rap- 
prochées, dont  une  de  longueur  d'onde  X.  2862  correspond  au 
métal. 

Les  sulfates  de  chaux,  de  strontium  et  de  baryum  donnent  tous 
des  bandes  d'oxydes  et  des  lignes  correspondant  à  chacun  des 
métaux  qui  ont  servi  à  les  former.  L'acide  phosphoriquc  donne  un 
spectre  continu  avec  une  ligne  particulière  dont  on  constate  aussi 
la  présence  dans  le  spectre  de  Tarsenic. 

Les  chlorures  des  alcalis  fournissent  aussi  des  lignes  correspon- 
dant aux  éléments  avec  un  spectre  plus  ou  moins  continu  qui,  selon 
l'opinion  admise,  est  dû  au  métal  dans  chacun  des  cas.  Le  chlorure 
de  lithium  ne  donne  pas  de  spectre  continu. 

Volatilité  des  métaux.  —  Un  des  faits  les  plus  intéressants, 
confirmé  par  les  recherches,  est  la  volatilité  de  tous  les  métaux 
examinés,  sauf  le  platine,  et  particulièrement  l'extraordinaire 
volatilité  du  manganèse  et  à  un  moindre  degré  la  volatilité  d'un  mé- 
tal infusible,  l'iridium.  De  l'iridium,  réputé  pur,  a  diminué  de 
volume  après  avoir  subi  l'action  de  la  flamme  pendant  deux  heures. 


J.  de  Phys.,  3"  série,  t.  II.  (Septembre  i8y3.)  27 


4i8  DE  HEEN. 


P.  DE  HEEN.  —  Variabilité  de  la  température  critique  {Bulletin  de  V Académie 

royale  de  Belgique^  t.  XXIV,,  p.  96-101;  189a). 

II  s^agit  de  la  variabilité  de  la  température  de  disparition  du 
ménisque  dans  les  tubes  de  Natterer. 

M.  de  Heen,  ayant  introduit  dans  un  même  bain  une  série  de 
tubes  identiques,  mais  renfermant  diverses  proportions  d'éther,  a 
constaté  que  la  disparition  du  ménisque  avait  lieu  à  une  tempéra- 
ture plus  élevée  pour  les  tubes  plus  fortement  chargés.  Toutefois, 
les  différences  sont  toujours  faibles  et  ne  dépassent  pas  i^  à  2*^. 
Ainsi,  dans  un  tube  dont  le  liquide  occupait  la  moitié  de  la  capa- 
cité à  180^,  la  disparition  avait  lieu  à  192^,  5,  alors  qu'elle  n'avait 
lieu  qu'à  191°  dans  un  tube  dont  le  liquide  occupait  seulement  4 
du  volume. 

La  limite  supérieure  des  températures  te  de  disparition  du  mé- 
nisque est  la  température  T<.,  appelée  par  Andrews  température 
critique,  c'est-à-dire  la  température  à  partir  de  laquelle  l'état  de 
saturation  ne  peut  plus  exister. 

La  température  te  serait  la  température  à  laquelle  la  vapeur  for- 
mée est  susceptible  de  dissoudre  la  totalité  du  liquide  sous- 
jacent. 

Afin  d'éviter  toute  confusion,  M.  de  Heen  propose  pour  la  tem- 
pérature te  le  nom  de  température  de  transformation,  le  nom 
de  température  critique  étemi  réservé  à  la  température  T^  qui  re- 
présente la  limite  supérieure  de  te*  J.  Pionchon. 


P.  DE  HEEN.  —  Sur  un  état  de  la  matière  caractérisé  par  Tindépendance  de  la 
pression  et  du  volume  spécifique  {Bulletin  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 
t.  XXIV,,  p.  367-285.;  1892). 

Considérons  un  tube  scellé  contenant  un  poids  P  d'une  sub- 
stance en  partie  à  l'état  liquide  (volume  V/,  densité  D/)  et  en 
partie  à  l'état  de  vapeur  saturée  (volume  V^,  densité  D»,).  On  a  la 

relation 

V/D/-i-V»,D^=P, 


INDÉPENDANCE  DE  LA  PRESSION  ET  DU  VOLUME.     419 


d'où 


D, 
D, 


V.D/ 


V/ 
V. 


jr-  représente  le  volume  qu'occuperait,  dans  les  conditions  de 

l'expérience,  le  poids  de  la  substance  considéré,  s'il  était  tout  en- 
tier à  l'étal  liquide.  Si  ce  volume  est  connu  (*),  l'observation  de  V/ 

et  de  Yu  permettra  de  calculer  le  rapport  ^« 

Cette  étude  a  été  faite  par  M.  de  Heen  sur  l'étherà  l'aide  d'une 
série  de  cinq  tubes  contenant  des  poids  différents  de  cette  sub- 
stance. 

Les  courbes  suivantes,  construites  en  prenant  pour  abscisses  les 
températures   et  pour    ordonnées   les    valeurs    correspondantes 

de  ~  fournies  respectivement  par  les  cinq  tubes  employés,  re- 
présentent les  résultats  obtenus. 

On  peut  conclure  de  l'examen  de  ces  courbes  qu'<ù^  une  tempé- 
rature déterminée  correspondent  une  infinité  de  vapeurs  satu- 
rées, ayant  des  densités  différentes. 


(•)  Ce  volume  V^,  à  chaque  température  est  dans  un  certain  rapport  v  avec  le 
volume  V{|  du  liquide  à  une  température  déterminée  0.  Le  rapport  v  pour 
chaque  température  t  est  caractéristique  de  la  nature  de  la  substance  considérée. 


Fig.  I. 


V 


l^ 


Vï/: 


,.* 


On  peut  le  déterminer  aisément  en  étudiant  la  variation  avec  la  température  de 
la  longueur  d'une  colonne  /  du  liquide  en  question  occupant  le  fond  d*iin  tube 
capillaire  scellé  et  surmontée  d'une  colonne  de  mercure  c  et  d'une  colonne  de 
liquide  l\  la  tension  de  la  vapeur  dégagée  en  /'  maintenant  le  liquide  /  dans  son 
état  normal  jusqu'à  la  température  critique. 


J30  DE  HEEK. 

Si  l'on  prolonge  les  courbes  IH,  IVel  Vrespeclivemeot  jusqu'aux 
températures  de  [89°,  iSS'ct  162° auxquelles  les  tubes  correspoQ- 
(liinls  seraient  complètement  remplis  de  liquide,  on  obtient  des 
puinls  représentant  pour  ces  températures  le  maximum  de  densité 
que  la  vapeur  saturée  est  capable  d'acquérir. 

r.g.  ï. 


h       1 

h 

/" 

'jj 

N/ 

jll 

'J) 

'/// 

1 

'-/ 

^ 

^ 

^ 

^ 

La  courbe  M,  intermédiaire  entre  11  cl  III,  correspond  à  un  tube 
qui  serait  exaclcment  rempli  de  liquide  à  la  température  critique; 
il  résulte  de  son  tracé  que  le  rapport  -r^  est  égal  à  l'unité  à  cette 
température  et  pour  ce  cas  limite. 

Les  points  représentant  les  valeurs  maxima  de  1^  trouvés  ainsi 
cxin'-iiiiicntaiemenl  déicrniinenl  une  courbe  N  penncltant  d'assi- 
gner pour  cbaqtic  température  le  maximum  de  densité  qu'une 
vapeur  saturée  est  susceptible  d'acquérir. 

Soitt/sS  une  isolbcrme  présentant  une  partie  rcctiligne  sS,  la 
portion  ds  correspondant  à  la  vapeur  détendue.  Il  suit  des  faits  qui 
précèdent  que  la  densité  de  la  vapeur  saturée  va  en  croissant  de 


INDÉPENDANCE  DE  LA  PRESSION  ET  DU  VOLUME.     4^1 

Télat  s  à  Tétai  S  où  elle  est  maxima  ;  et  c'est  au  voisinage  de  S  que 
la  variation  de  densité  est  la  plus  rapide. 

Soit  A  un  tube  scellé  contenant  une  quantité  de  liquide  telle 
que,  par  une  élévation  de  température,  le  ménisque  s'évanouisse  à 
un  moment  où  le  volume  de  la  vapeur  peut  être  considéré  comme 
négligeable.  Nous  venons  de  voir  qu'on  a  alors,  en  appelant  D|.r  la 
densité  de  la  vapeur  et  D/<.  la  densité  du  liquide  à  cette  tempéra- 
ture critique, 

Dçc  =  D/c, 

la  valeur  commune  de  ces  deux  densités  étant  la  densité  moyenne 
Dm  de  la  substance  supposée  uniformément  répartie  dans  le  vo- 
lume du  tube. 

Soit,  d'autre  part,  un  tube  B  contenant  une  quantité  de  liquide 
plus  faible,  en  sorte  qu'au  moment  de  la  disparition  du  ménisque 
le  volume  du  liquide  soit  négligeable  vis-à-vis  de  celui  de  la  vapeur. 
On  aura  alors 

par  suite 

Ainsi  la  densité  de  la  vapeur  à  la  température  de  dispari- 
tion du  ménisque  est  variable  et  dépend  de  la  proportion  de 
liquide  renfermée  dans  le  tube,  bien  que  la  pression  soit  con- 
stante (*). 

On  déduit  de  l'inégalité  précédente 

D'         D 

Donc  la  densité  de  la  vapeur  prise  à  la  température  de  dis- 
parition du  ménisque  est  toujours  inférieure  à  la  densité  du 
liquide,  lorsque  celui-ci  à  cette  température  ne  remplit  pas 
complètement  le  tube. 

Soit  un  tube  ^scellé  AB  en  forme  d'U  renversé  et  renfermant 
dans  l'une  de  ses  branches  A  une  quantité  d'élher  réglée  de  façon 
que  la  quantité  de  liquide  soit  encore  notable  au  moment  de  la 


(*)  LMndépcndance  de  la  tension  de  la  vapeur  saturée  et  de  la  quantité  de  li- 
quide renfermée  dans  le  tube  est  établie  par  les  expériences  de  M.  Gailletet. 


422    DE  HEEN.  —  INDÉPENDANCE  DE  LA  PRESSION  ET  DU  VOLUME. 

disparition  du  ménisque.  Si,  après  avoir  produit  cette  disparition, 
on  vient  ensuite  à  refroidir  uniformément  les  deux  branches  A 
et  B,  on  constate  en  B  une  condensation  beaucoup  plus  faible 
qu'en  A.  Ce  résultat  est  conforme  aux  faits  établis  ci-dessus  d'a- 
près lesquels  la  densité  moyenne  doit  être  plus  faible  en  B  qu'en  A. 
Désignons  par  I  et  D  ces  densités  moyennes. 

Soit  maintenant  un  tube  identique  A'B'  dans  lequel  la  quantité 
de  liquide  soit  assez  faible  pour  être  complètement  vaporisée  au- 
dessous  de  la  température  critique.  Si,  après  avoir  élevé  la  tem- 
pérature de  manière  à  surchauffer  considérablement  la  vapeur,  on 
refroidit  uniformément  les  deux  branches,  on  constate  qu'après 
condensation  la  quantité  de  liquide  est  plus  grande  en  A'  qu'en  B'. 
11  semble  donc  qu'il  y  ait  aussi  des  vapeurs  surchauffées  niaxima 
et  minima. 

Supposons  que  le  liquide  du  tube  A'B'  soit  complètement  éva- 
poré à  une  température  légèrement  inférieure  à  celle  de  la  dispa- 
rition du  ménisque  en  A,  et  envisageons  les  deux  tubes  A'B'  et  AB 
à  cette  dernière  température.  La  densité  en  A'  sera  voisine  de  D; 
elle  sera  donc  supérieure  à  la  densité  d  en  B.  Mais  la  pression  P' 
on  A'  est  inférieure  à  la  pression  P  en  A.  On  arrive  ainsi  à  celle 
conclusion  que,  malgré  la  diminution  de  pression,  la  densité  de 
la  vapeur  non  saturée  est  plus  grande  que  la  densité  de  la 
vapeur  saturée,  la  température  étant  la  même. 

Figurons  graphiquement  les  valeurs  correspondantes  du  volume 
spccilîque  et  de  la  pression. 

Fig.  3. 
P 


I 


'^^i^. 


—  tf 


0 


Voùww.        spêri/ùfuc^ 


Soient  a|i  la  partie  de  la  ligne  représentative  correspondant  à  la 
vapeur  non  saUirée  minima  et  jSy  la  partie  correspondant  à  la  va- 
peur saturée.  La  densité  d  correspond  à  un  état  voisin  de  P,  el 


AMERICAN  JOURNAL.  428 

la  densité  D  à  un  état  voisin  de  y  mais  non  représenté  sur  Py  Si 
Ton  isole  de  son  liquide  un  volume  très  petit  de  vapeur  saturée 
maxima  dans  l'état  représenté  par  y  et  si  on  le  détend,  le  point 
figuratif  ne  parcourra  pas  la  ligne  yP»  mais  une  ligne  telle  que  y* 
figurant  une  succession  de  vapeurs  non  saturées  maxima  à  la  tem- 
pérature considérée. 

M.  de  Heen  voit  dans  ces  faits  une  confirmation  de  sa  théorie  des 
molécules  liquidogé niques . 

D'après  cette  théorie,la  vapeur,  qui  jusqu'en  ^  s'était  comportée 
comme  un  gaz  imparfait,  serait  dans  la  transformation  py  le  siège 
d'une  polymérisation  physique  correspondant  à  la  production  de 
molécules  liquidogéniqucs.  Parmi  ces  molécules,  qui  seraient  de 
masses  inégales,  les  plus  aptes  à  constituer  Tétat  liquide  se  préci- 
piteraient sous  cette  forme  au  fond  du  tube,  tandis  que  les  autres 
se  maintiendraient  en  dissolution  «dans  la  vapeur  et  deviendraient 
de  plus  en  plus  nombreuses  à  mesure  que  le  volume  occupé  par  la 
vapeur  diminuerait.  Une  détente  efiectuée  sur  une  petite  portion 
de  cette  vapeur  constituerait  une  transformation  ne  portant  plus 
sur  le  nombre  des  molécules  liquidogéniqucs  mais  sur  leur  état  de 
polymérisation  qui  irait  en  diminuant  pour  chacune  d'elles  en 
particulier. 

Le  phénomène  de  l'évaporation  pourrait  se  produire  de  deux 
manières  :  il  se  pourrait  que  la  surface  du  liquide  abandonnât  sim- 
plement des  molécules  gazogéniques,  et  dans  ces  conditions  la 
vapeur  serait  minima;  mais  il  se  pourrait  également  qu'un  certain 
nombre  de  molécules  liquidogéniqucs  fussent  projetées  comme 
telles  dans  la  vapeur,  donnant  alors  des  vapeurs  non  minima.  Dans 
une  délente,  les  vapeurs  seraient  le  siège  d'une  \(tv\ldh\e  évapo ra- 
tion interne,  M.  de  Heen  propose  de  désigner  ces  vapeurs  aux- 
quelles la  loi  de  Van  der  Waals  ne  s'appliquerait  pas,  sous  le  nom 
à^  pseudo-gaz  ou  de  pseudo-vapeur ,  suivant  que  Ton  considère  des 
températures  supérieures  ou  inférieures  à  la  température  critique. 
Cet  état  pseudogazeux  représenterait  le  quatrième  état  de  la 
matière  soupçonné  par  James  Thomson.  J.  Pionchon. 


424  AMERICAN  JOURNAL. 

THE  AMERICAN  JOURNAL  OF  SCIENCE; 

t.  XLV,  I"  semestre  1898. 

R.-S.  WOODWARTH.  —  Note  préliminaire  sur  la  règle  à  glace  fondante  de 
Tappareil  pour  la  mesure  des  bases  du  U.  S.  Coast  and  Geodetic  Survcy, 
p.  33-54. 

Afin  d'éviter  les  causes  d'erreur  provenant  de  l'incertitude  sur  la 
température  des  règles,  on  a  construit  des  règles  rectangulaires  de 
5™,  02  de  long,  destinées  à  être  plongées  dans  la  glace  fondante  au 
moment  de  la  mesure.  Une  auge  en  forme  d'Y,  formée  de  deux 
plaques  d'acier  de5™,  i4  de  long  et  de  a5*^",5  de  large,  faisant  entre 
elles  un  angle  de  60°,  est  remplie  de  glace,  et  la  règle  est  posée  au 
milieu  sur  des  supports  que  des  vis  permettent  de  régler.  On  ali- 
gnera la  règle  en  vérifiant,  à  l'aide  d'un  niveau  à  fourche,  que  des 
chevilles  implantées  latéralement  sur  la  ligne  neutre  de  la  règle 
sont  bien  dans  un  même  plan  horizontal.  On  a,  avec  cette  règle, 
comparée  à  un  mètre  étalon,  mesuré  successivement  un  hectomètre 
et  un  kilomètre.  La  mesure  du  kilomètre  peut  se  faire  en  un  jour. 
On  a  trouvé  une  erreur  probable  de  o™™,76  sur  la  mesure  du  kilo- 
mètre dans  une  série  de  mesures  et  ©"""^og  dans  une  autre  série. 

J.-C.  GRAIIAM.  —  Quelques  expériences  avec  un  geyser  artiflciel,  p.  54. 

L'auteur  a  construit  un  geyser  artificiel  analogue  à  celui  deTjn- 
dall,  avec  la  diflerencc  que  la  source  de  chaleur  est  au  bas  de  raj>- 
pareil,  et  non  en  un  point  intermédiaire.  Sur  ce  geyser  il  s'est  pro- 
posé d'étudier  surtout  l'influence  du  savon  ajouté  à  l'eau.  En  jetant 
des  pierres  à  savon  dans  certains  geysers  d'Irlande,  il  semble  qu'on 
soit  arrivé  dans  quelques  cas  à  hâter  l'éruption,  à  diminuer  la 
période  écoulée  entre  deux  jets  de  vapeur.  Les  expériences  de 
M.  (jraham  prouvent  que,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  le  geyser 
artificiel  à  eau  de  savon  a  une  période  plus  courte  sensiblement  que 
celui  qui  est  à  eau  pure. 

A  quoi  tient  celle  action?  L'auteur  montre  qu'elle  ne  saurait  être 
attribuée  ni  à  une  variation  de  densité,  ni  à  un  changement  du 
point  d'ébuUition^  ni  à  une  diflerence  de  chaleur  spécifique.  II 
arrive  à  la  conclusion  de  M.  Arnold  Ilague,  qui  pense  que  la  vis- 


ÂMËRICÂN  JOURNAL.  4^25 

cosité  de  l'eau  de  savon  empêche  la  vapeur  de  se  dégager  aussi 
régulièrement.  Quand  une  quantité  suffisante  de  vapeur  s'est  accu- 
mulée dans  le  réservoir  inférieur,  il  y  a  explosion  et  le  jet  s'é- 
chappe :  la  diminution  de  pression  serait  plus  brusque  et  la 
marche  du  phénomène  serait  ainsi  accélérée. 

G.  BARUS.  —  IsolhermeSi  isopiestiques  et  isométriques 
relatives  à  la  viscosité,  p.  87-97. 

Les  expériences  ont  porté  sur  la  glu  marine,  dont  la  viscosité 
est  très  sensible  avec  la  température.  On  mesure  la  viscosité  en 
étudiant  la  vitesse  d'écoulement  de  la  glu  marine  enfermée  dans 
un  corps  de  pompe  terminé  par  un  orifice  étroit,  et  comprimée 
par  un  piston.  On  peut  atteindre  des  pressions  de  2000  atmo- 
sphères, et  faire  varier  la  température  de  10®  à  3o**  en  plongeant 
tout  l'appareil  dans  un  bain-niarie.  On  admet  que  la  pression  à 
laquelle  est  soumise  la  masse  de  glu  qui  s'écoule  est  la  moyenne 
entre  la  pression  intérieure  et  la  pression  extérieure,  cette  dernière 
étant  prise,  égale  à  zéro.Xa  viscosité  varie  beaucoup  plus  vite  avec 
la  pression  qu'avec  la  température.  Les  variations  de  pression 
nécessaires  pour  faire  varier  la  viscosité,  autant  que  la  fait  varier 
une  élévation  d'un  degré  centigrade,  dépendent  de  la  pression 
initiale.  Elles  sont  pour  des  pressions  de 

o"*",    Soo"*",     1000""", 
respectivement 

67'"",     25G"»'",       •280-»'". 

MENDENHALL.  —  De  remploi  des  plans  et  des  couteaux  dans  les  pendules 

pour  la  mesure  de  la  gravité,  p.  i/|/|. 

Pour  éviter  et  pour  étudier  les  causes  d'erreur  provenant  de 
rincertitude  et  de  la  variation  de  la  ligne  de  contact  du  couteau  et 
du  pian  sur  lequel  il  appuie,  l'auteur  propose  d'intervertir  leur 
rôle,  de  fixer  le  plan  au  pendule  et  de  le  faire  osciller  sur  un  cou- 
teau. On  pourrait  alors,  avec  un  même  pendule,  étudier  l'influence 
de  la  forme  du  couteau,  de  la  largeur  de  l'arête  et  de  la  grandeur 
de  l'angle.  La  distance  des  deux  plans  d'un  pendule  réversible  se 
mesurerait  par  la  méthode  optique  de  Michelson  et  Morley. 


426  AMERICAN  JOURNAL. 

C.  BARUS.  —  Note  préliminaire  sur  les  couleurs  de  condensation 

des  nuages,  p.  i5o. 

En  faisant  passer  un  jet  d'air  saturé  d'une  haute  température  à 
une  plus  basse,  on  forme  un  brouillard  qui  présente,  en  lumière 
transmise,  une  succession  de  couleurs  déterminée  quand  la  diffé- 
rence des  températures  va  en  croissant  ;  en  lumière  réfléchie,  la 
même  masse  d'air  chargé  de  vapeur  est  toujours  d'un  blanc  inco- 
lore. Ces  couleurs,  prises  dans  l'ordre  inverse,  en  commençant  par 
le  blanc,  sont  les  couleurs  des  anneaux  de  Newton,  par  transmis- 
sion du  premier  et  du  second  ordre.  L'étude  de  ces  couleurs,  dans 
un  brouillard,  nous  donne  une  mesure,  qui  peut  être  très  exacte  et 
qui  est  instantanée,  de  la  grandeur  des  globules  d'eau  qui  le  con- 
stituent. 

G.  LUDËKING  et  J.-E.  STARH.  —  Glialcur  spécifique  de  l'ammoniaque  liquide, 

p.   200. 

La  chaleur  spécifujuc  a  été  délerminée  par  la  mélhode  des  mé- 
langes. On  a  obtenu  des  nombres  variant  entre  o,  863  et  0,897. 
On  a  pris  une  valeur  moyenne  o,88.j-. 

G.-W.  COLLES.  —  Dislance  des  étoiles,  par  le  principe  de  Doppler,  p.  aôg. 

Fox  Talbol  a  montré  comment  la  connaissance  exacte  d'un  sys-^ 
lème  de  deux  étoiles,  de  leurs  orbites  et  de  leurs  vitesses  données 
par  les  mesures  spectroscopiques,  permet  de  calculer  la  dislance 
de  ces  étoiles.  Le  présent  Mémoire  est  une  extension  de  ce  principe. 
Une  analyse  fondée  sur  le  Calcul  des  probabilités  montre  qu*on 
pourra  trouver  les  distances  de  toutes  les  étoiles,  si  Ton  en  conuail 
exactement  le  mouvement  apparent,  et  la  vitesse  suivant  la  ligne  de 
visée,  d'un  grand  nombre  d'étoiles  disséminées  au  hasard  sur  la 
sphère  céleste.  Un  Tableau  donne  les  éléments  du  calcul  pour 
9;*)  étoiles. 

A.-G.  M.VYEK.  —  Radiation  et  absorption  de  la  chaleur  par  les  feuilles,  p.  34o. 

On  s'est  servi  du  cube  de  Leslie  sur  une  des  faces  duquel  a  pu 
être  appliquée  la  feuille  à  étudier  et  des  appareils  ordinaires  de 


AMERICAN  JOURNAL.  4^7 

chaleur  rayonnante.  Les  résultats  ont  varié  avec  les  espèces  végé- 
tales étudiées. 

Albert  W.  WHITNEY.  —  Héfraclion  de  la  lumière  sur  la  neige,  p.  359. 

Par  une  après-midi  claire  et  froide  d'hiver,  on  voit  parfois  sur 
une  vaste  étendue  de  neige  deux  larges  traînées  lumineuses  en 
forme  de  V,  dont  l'ouverture  est  tournée  vers  le  Soleil,  le  sommet 
étant  à  six  pieds  de  l'observateur,  et  Tanglc  90"  environ  pour  Tune 
des  deux,  le  sommet  à  1 5  pieds  et  l'angle  60°  pour  Tautre.  Sur  ces 
traînées,  la  lumière  est  plus  vive,  et  l'on  voit  des  colorations.  Ces 
apparences  s'expliquent  par  la  réfraction  de  la  lumière  du  Soleil  à 
travers  les  cristaux  de  neige;  et  les  deux  lignes,  qui  sont  des  arcs 
d'hjperbole  obtenus  en  coupant  le  plan  de  la  neige  par  des  cônes 
ajant  pour  axe  commun  la  ligne  qui  va  du  Soleil  à  l'œil  de  l'obser- 
vateur, correspondent  aux  deux  angles  60**  et  90®  des  cristaux 
hexagonaux  de  neige.  Les  angles  de  120^  du  prisme  hexagonal  ne 
donnent  pas  lieu  à  un  rayon  émergent;  pour  les  angles  de  60°  et 
90",  au  contraire,  les  déviations  minimum  répondent  bien  aux 
deux  angles  qu'a  donnés  l'observation. 

S.  MORELAND.  —  Valeur  de  la  force  exercée  par  un  courant  électrique  dans  un 
conducteur  circulaire  sur  un  pôle  magnétique  unité  placé  en  son  centre,  p.  393. 

L'auteur  indique  une  façon  simple  d'obtenir  le  résultat 

G.-O.  SQUIER.  —  Eflfets  électrochimiques  dus  à  Taimanlation,  p.  413. 

L'auteur  a  fait  une  série  d'expériences  en  employant  la  méthode 
de  Rowland.  Il  a  d'abord  employé  un  disque  circulaire  de  fer  de 
5mm  jg  rayon,  et  |en  regard  un  fil  de  i^'"  de  long  et  de  i™"  de  dia- 
mètre, le  tout  plongeant  dans  l'acide  nitrique  étendu.  Quand  on 
excite  l'élcctro-aimant,  on  a,  dans  ce  cas,  une  impulsion  du  galva- 
nomètre et  dans  une  direction  indiquant  que  la  pointe  de  fer  est 
protégée  par  l'aimantation  contre  l'action  chimique  et  se  comporte 
comme  le  cuivre  dans  la  pile. 

On  a  obtenu  des  résultats  complexes.  Il  y  a  en  définitive  deux 
actions  de  sens  opposés.  L'une  consiste  en  ce  que  la  partie  la  plus 
énergiquement  aimantée  est  protégée  contre  l'action  chimique. 


4a8  AMERICAN  JOURNAL. 

L^autre  est  due  à  la  concentration  des  produits  de  la  réaction  au- 
tour de  l'électrode  de  fer  le  plus  fortement  aimantée;  cela  produit 
un  potentiel  plus  élevé  aux  parties  les  plus  aimantées,  et  crée  des 
courants  électriques  permanents  qui  vont  dans  le  liquide  des 
parties  aimantées  aux  parties  neutres  du  fer.  Cet  effet  de  la  con- 
centration croît  rapidement  avec  la  teneur  de  la  solution  en  sels 
de  fer  et  avec  sa  fluidité. 

M.-J.  PUPIN.  —  Oscillations  électriques  de  basse  fréquence  et  leur  résonance, 

p.  335-334y  4^o~430f  5o5>520. 

Le  problème  que  s'est  posé  d'abord  M.  Pupin  est  le  suivant  : 
obtenir  des  résonateurs  ne  donnant  qu'un  courant  harmonique 
simple  de  fréquence  constante;  une  force  électromotrice  donne 
naissance  dans  un  circuit  secondaire  à  un  courant  de  même  période, 
mais  pour  lequel,  en  général,  le  courant  n'est  pas  donné  en  fonc- 
tion du  temps  par  une  fonction  sinusoïdale  simple  :  au  50/1  fonda- 
mental se  superposent  ses  harmoniques  supérieurs. 

Le  circuit  primaire  étant  par  exemple  un  circuit  parcouru  par 
le  courant  d'une  pile,  et  qu'on  interrompt  périodiquement,  par 
un  contact  mobile  plongeant  dans  une  coupelle  à  mercure  et  fixé 
à  une  corde  vibrante  ;  le  circuit  secondaire  comprend  un  téléphone, 
un  condensateur  de  capacité  variable  et  une  bobine  auxiliaire 
avec  un  noyau  de  fer  doux.  Ce  secondaire  a  une  capacité  et  une 
self-induction  localisées,  par  suite,  bien  déterminées  :  il  a  une 
période  naturelle  qu'on  peut  faire  varier  à  volonté.  On  peut  donc, 
en  agissant  par  exemple  sur  le  noyau  de  fer  doux  mobile,  le  mettre 
à  l'unisson  de  l'un  des  harmoniques  du  son  fondamental  du  pri- 
maire, son  dont  la  hauteur  est  donnée  parla  corde  vibrante.  Entre 
le  cas  où  l'on  a  les  harmoniques  secondaires  et  celui  où  l'on  a  le  sod 
fondamental  pur,  il  y  a  au  téléphone  la  différence  entre  le  son 
d'une  clarinette  et  celui  d'un  tambour  qui  donnent  la  même  note. 

Quand  la  résonance  est  établie,  il  y  a,  enlre  l'amplitude  maxi- 
mum E(i  de  la  force  électromolrice  et  l'amplitude  E|  de  la  différence 
de  polenliel  aux  armatures  du  condensateur  embroché  sur  le  se- 
condaire, le  rapport 


Eq        'à  tz 


j  CR 


âmericân  journal.  429 

C  est  en  microfarads,  R  en  ohms;  mais 


d'où 


T  -  .0.  v^^C. 

E, 

sitL       Inductance 

Eo 

""   TR   ^   Résistance 

Si  donc  la  self-induction  est  grande  et  la  résistance  faible,  on 
peut  rendre  considérable  E|. 

Le  problème  des  oscillations  électriques  à  basse  fréquence  (à 
fréquence  assez  faible  pour  qu'il  y  ait  lieu  de  tenir  compte  de 
raraortissement)  sans  que  cet  amortissement  influe  toutefois  sur 
la  durée  de  la  période)  est  comparable  au  problème  du  pendule  de 
torsion  suspendu  par  un  fil  élastique  :  le  moment  d'inertie  du  bar- 
reau suspendu  et  l'élasticité  du  fil  de  suspension  répondent  à  la 
self-induction  et  à  la  capacité  du  circuit;  la  résistance  de  l'air  au 
frottement  correspond  à  la  résistance  du  circuit  en  ohms,  le  frot- 
tement intérieur  dans  le  barreau  et  dans  la  suspension  élastique, 
à  l'hystérésis  magnétique  et  diélectrique;  le  déplacement  angulaire 
du  pendule  de  torsion,  à  la  charge  électrique  du  condensateur,  et 
la  réaction  de  torsion  à  la  différence  de  potentiel  entre  les  arma- 
tures du  condensateur.  On  peut  poursuivre  l'analogie  dans  le  dé- 
tail. 

Il  y  a  accroissement  de  potentiel,  par  le  fait  de  la  résonance  aux 
armatures  du  condensateur,  comme  il  y  avait  accroissement  de  la 
réaction  de  torsion  dans  les  vibrations  résonantes  du  pendule  de 
torsion.  Une  expérience  grossière  peut  le  mettre  en  évidence.  On 
met  en  série  deux  bobines  de  réaction  et  un  condensateur  Mar- 
shall sur  le  secondaire  d'un  transformateur.  Les  noyaux  des  bo- 
bines sont  des  faisceaux  de  fils  de  fer  doux  qu'on  peut  retirer. 
Les  bornes  du  condensateur  sont  reliées  à  un  voltmètre  électrosta- 
tique Thomson.  La  force  électromotrice  inductrice  a  100  périodes 
par  seconde  et  règle  la  capacité  du  condensateur  jusqu'à  ce  que 
l'enlèvement  de  la  cheville  soit  accompagné  d'étincelles  brillautes  : 
alors  on  n'est  pas  loin  de  la  résonance.  On  déplace  le  noyau  de  fer 
doux  de  la  plus  petite  bobine,  peu  à  peu,  de  haut  en  bas,  et  inver- 
sement jusqu'à  ce  que  le  voltmètre  donne  la  plus  grande  élongation. 
Ou  passe  ainsi  de  60  volts  de  force  électromolrice,  engendrés  dans 
le  secondaire  et  marqués  par  un  voltmètre,  à  une  différence  de 


i3o    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉxMIE  DES  SCIENCES. 

polentiel  de  900  volts  au  condensateur.  Il  y  a  un  changement 
considérable  et  rapide  du  courant  quand  on  est  au  voisinage  de  la 
résonance.  Si  Ton  fait  varier  la  capacité  ou  la  self-induction  en  sui- 
vant les  variations  correspondantes  de  la  différence  de  potentiel,  on 
trouve  dans  la  courbe  plusieurs  maxima  successifs.  Ces  maxima 
successifs  correspondent  précisément  aux  harmoniques  de  la  note 
fondamentale  avec  lesquels  le  circuit  se  trouve  successivement  cd 
résonance. 

Dans  une  série  d'expériences,  on  a  excité  le  circuit  primaire  au 
moyen  d'un  alternateur  :  les  résultats  observés  ont  été  d'accord 
avec  les  prévisions  du  calcul,  sauf  toutefois  certains  effets  encore 
incomplètement  expliqués  auxquels  a  donné  lieu  la  présence  du 
fer  doux.  Citons,  entre  autres  expériences,  la  suivante  : 

En  introduisant  un  à  un  les  fils  de  fer  dans  le  noyau  d'une  bo- 
bine de  réaction,  quand  on  a  réglé  la  capacité  de  manière  à  être 
au  voisinage  d'un  maximum  de  potentiel,  on  arrive  tout  à  coup  à 
une  chute  brusque.  On  élève  alors  tout  doucement,  puis  oh 
abaisse  le  faisceau  de  fils  de  fer.  Le  condensateur  est  à  19  micro- 
farads. On  peut  alors  faire  varier  sa  capacité  en  enlevant  les  che- 
villes, une  à  une,  jusqu'à  la  diminuer  de  6  pour  100  sans  modifier  ' 
en  rien  la  résonance  marquée  par  la  valeur  élevée  du  potentiel. 
Puis  on  atteint  tout  à  coup  une  valeur  critique,  et  dès  lors  la 
moindre  variation  de  capacité  amène  une  chute  brusque  dans  le 
potentiel,  et  l'on  a  beau  remettre  les  chevilles,  on  ne  rétablit  pas 
la  résonance.  Pour  la  reproduire,  il  faut  lever,  puis  abaisser  le 
paquet  de  fils  de  fer  comme  tout  à  l'heure. 

B.  Brunhes. 


COMPTES  BSNDUS  DES  SÉAIGE8  DE  L'AGADÉIDE  DES  SGIEHGES; 

T.  CXIII;  1891  (fin). 

II.  GILBAULT.  —  Variation  de  la  force  électromotrice  des  piles 

avec  la  pression,  p.  4^)5. 

D'après  la  théorie  de  M.  von  Helmholtz,  si  E  représente  la  force 
électromotrice  d'un  élément  de  pile,  et  q  la  quantité  d'électricité 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.    43i 
développée  par  unité  d'accroissement  du  volume  i>^  l'on  a 

dE       . 

M.  Gilbault  a  mesuré  -r—  pour  diverses  piles.  Dans  le  cas  des  piles 

sans  dégagement  gazeux,  il  a  Irouvé  que  la  variation  de  E  avec/? 
est  presque  linéaire,  conformément  à  la  théorie.  Dans  le  cas  des 
piles  à  dégagement  gazeux,  la  variation  de  E  est  sensiblement 
proportionnelle  à  L/>.  L'ordre  de  grandeur  des  nombres  obtenus 
est  conforme  aux  prévisions  théoriques. 

H.  BECQUEREL.  —  Mémoire  sur  les  températures  observées  sur  le  sol, 
au  Muséum  d'Histoire  naturelle,  pendant  l'hiver  iSQO-iSgi,  p.  483. 

Les  températures  souterraines  sont  mesurées  au  Muséum,  de- 
puis i863,  au  moyen  de  câbles  thermo-électriques,  jusqu'à  une 
profondeur  de  36™.  Les  observations  actuelles  se  rapportent  à  des 
profondeurs  de  moins  de  i",  pendant  une  période  particulièrement 
favorable  à  l'étude  de  la  conductibilité  du  sol.  On  a  comparé  les 
résultats  à  cinq  profondeurs  différentes,  sous  un  sol  dénudé  et 
sous  un  sol  gazonné.  La  grande  oscillation  hivernale  de  la  tempé- 
rature se  retrouve  à  toutes  les  profondeurs,  avec  des  amplitudes 
décroissantes  et  un  retard  qui  atteint  finalement  sept  jours  à  la 
plus  grande  profondeur.  Des  périodes  secondaires  d'oscillation 
embrassant  six  à  vingt  jours  se  répètent  aussi  aux  diverses  pro- 
fondeurs; enOn  l'oscillation  diurne  se  propage  aussi,  mais  finit 
par  se  renverser.  La  forme  des  courbes  montre  que  la  présence  du 
gazon  équivaut  à  une  épaisseur  supplémentaire  déterre,  d'environ 
o",  5o.  La  gelée  s'est  propagée  à  plus  de  o"*,  78  sous  le  sol  dénudé, 
et  à  o"*,  3o  sous  le  gazon. 

L'étude  approfondie  des  résultats  apporte  une  confirmation  à 
la  théorie  de  Fourier.  Il  ressort  de  cette  théorie  qu'entre  les  pro- 
fondeurs X  et  x\  l'amplitude  d'une  oscillation  supposée  de  forme 

r  —  x* 

harmonique  se  multiplie  par  e         ^    ?  ^  s'exprimant  par 

X«=47:/îT. 

La  vitesse  de  propagation  ^i/-—  dépend  de  la  durée  T  de  la 
période. 


43a    COMPTES  RENDUS  DE  L'ÂGADËMIE  DES  SCIENCES. 
Le  coefficient  k  a  pour  valeur 

K  étant  la  conductibilité  calorifique,  C  la  chaleur  spécifique  et  D 
le  poids  spécifique.  Ce  coefficient  varie  avec  le  tassement  et  l'hu- 
midité du  sol. 

On  a  pu  déterminer  les  valeurs  de  X  et  de  A*.  Cette  dernière 
quantité  a  été  trouvée  égale  à  0,0066.  Les  constantes  CetD  ajant 
été  mesurées  directement,  on  en  a  déduit 

K  =  0,0040. 

On  peut,  comme  confirmation,  partir  des  valeurs  ainsi  trouvées 
pour  calculer  Tamplitude  des  variations  à  la  profondeur  zéro.  Dans 
le  cas  du  sol  dénudé,  on  retrouve  les  variations  extérieures.  Dans 
le  cas  du  sol  gazonné,  on  trouve  une  réduction  qui  correspon- 
drait, comme  plus  haut,  à  o™,55  de  terre  représentant  rinfluence 
du  gazon. 

H.  POINCARK.  —  Sur  la  théorie  des  oscillations  hertzienneSi  p.  5i5. 

M.  Poincaré  établit  certaines  propriétés  des  équations  qui  déter- 
minent les  oscillations  hertziennes,  d'après  la  théorie  de  Maxwell, 
dans  le  but  d'étendre  à  un  excitateur  quelconque  les  résultats  de 
Hertz.  Après  avoir  écrit  les  équations  qui  conviennent  à  l'espace 
entier,  entre  les  composantes  du  déplacement  électrique,  de  la 
force  magnétique,  du  potentiel  vecteur,  du  courant  total,  du  cou- 
rant de  conduction,  le  potentiel  électrostatique  et  la  densité  élec- 
trique, il  écrit  les  équations  convenant  au  diélectrique  et  à  Tinté- 
rieur  du  conducteur.  11  exprime  les  autres  quantités  en  fonction 
des  courants  de  conduction.  En  particulier,  les  composantes  du 
déplacement  s'expriment  simplement  dans  le  cas  des  oscillations 
périodiques.  Les  phénomènes  peuvent  être  interprétés  par  la  con- 
sidération d'une  matière  fictive  répandue  dans  la  couche  super- 
ficielle du  conducteur. 

P.  DUIIEM.  -   Sur  la  théorie  de  la  pile,  p.  53G. 

M.   Duhem  revendique  la  priorité  d'une  relation  vérifiée  par 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.    433 

M.  Gilbault(t;oiVplus  haut)  et  que  ce  dernier  indique  comme  con- 
séquence des  travaux  de  M.  Helmholtz. 

E.  GOSSART.  —  Remarques  expérimentales  sur  une  catégorie  de  phénomènes 
capillaires,  avec  application  à  l'analyse  des  liquides  alcooliques  et  autres, 
p.  537. 

En  opérant  sur  des  plaques  métalliques  d'argent  et  d'or  parfai- 
tement poliesy  M.  Gossart  a  obtenu  des  sphéroïdes  caléfiés  bien 
au-dessous  du  point  d'ébullition,  par  exemple  de  l'eau  sur  une 
plaque  à  80°.  On  peut  ainsi  supprimer  toute  inégalité  de  tempéra- 
ture entre  la  goutte  et  la  plaque.  Si  on  laisse  tomber  dans  un  li- 
quide, au-dessus  d'un  support  poli,  des  gouttes  plus  denses,  de 
plus  grande  tension  superficielle,  on  obtient  des  sphéroïdes  du- 
rables, comme  ceux  de  Leidenfrost  (goutte  de  mercure  dans  l'eau 
sur  or  poli,  goutte  d'eau  colorée  par  de  la  fuchsine  dans  la  téré- 
benthine incolore,  sur  le  mercure,  etc.). 

Le  roulement  des  liquides  les  uns  sur  les  autres,  à  la  tempéra- 
ture ordinaire,  est  attribué  par  Tauteur  à  la  présence  d'un  mince 
matelas  de  vapeur.  On  peut  ainsi  faire  rouler  un  liquide  sur  lui- 
même,  tandis  que  deux  liquides  purs  ne  roulent  jamais  l'un  sur 
l'autre,  le  matelas  de  vapeur  étant  absorbé  instantanément  par  le 
support.  Mais,  si  le  liquide-support  contient  déjà  l'autre  liquide 
comme  impureté,  le  matelas  ne  sera  plus  absorbé  et  le  roulement 
sera  possible.  La  production  du  roulement  et  l'étendue  de  sa 
course  dépendront  de  la  dose  d'impureté  dissoute  et  de  la  compo- 
sition de  la  goutte,  chaque  impureté  se  comportant  comme  si  elle 
était  seule.  L'auteur  a  tiré  de  là  une  méthode  d'analjse  quantita- 
tive applicable  notamment  aux  liquides  alcooliques. 

■ 

MASCART.  —  Sur  l'aberration,  p.  671. 

Bradley,  et  plus  tard  Struve,  ont  cru  pouvoir  conclure  de  la 
constance  de  l'aberration  pour  les  planètes  et  les  étoiles,  que  la 
propagation  de  la  lumière  est  uniforme  dans  tout  l'espace  intra- 
stellaire.  M.  Mascart  fait  remarquer  que  l'aberration  ne  dépend 
que  du  rapport  de  la  vitesse  de  l'observateur  à  celle  de  la  lumière 
dans  la  région  occupée  par  l'instrument.  Elle  ne  peut  donc  rien 
nous  apprendre  sur  les  modifications  éprouvées  par  la  propaga- 
/.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Septembre  1893.)  a8 


434    COMPTES  RENDUS  DE  rAGADËMIE  DES  SCIENCES. 

lion  des  ondes  lumineuses  entre  Fé toile  et  la  Terre.  Ses  variations 
d'une  étoile  à  l'autre  pourraient  seulement  nous  renseigner  sur  le 
transport  du  système  solaire.  La  comparaison  des  mesures  de 
vitesse  de  la  lumière  faites  à  la  surface  de  la  Terre,  avec  la  durée 
de  propagation  à  travers  l'orbite  terrestre  et  les  dimensions  de 
cette  orbite  connues  par  des  mesures  astronomiques,  permet  d'é- 
tablir que  la  propagation  de  la  lumière  est  uniforme  à  l'intérieur 
de  l'orbite  terrestre.  On  peut  tirer  des  expériences  faites  jusqu'ici 
des  résultats  directs  plus  étendus. 

J.  JANSSEN.  —  Note  sur  l'observatoire  du  mont  Blanc,  p.  673. 

M.  Janssen  fait  connaître  à  l'Académie  qu'on  a  creusé  à  la* 
verticaux  du  sommet  du  mont  Blanc  deux  galeries  horizontales 
perpendiculaires,  de  28"*  de  longueur  chacune.  Des  échantillons 
de  neige  ont  été  prélevés  pour  l'étude  des  poussières  minérales; 
mais  on  n'a  pas  rencontré  le  rocher.  Une  cabane-abri  enfoncée 
dans  la  neige  a  été  placée  à  l'entrée  de  la  galerie. 

M.  Janssen  se  propose  d'établir  sur  la  neige  permanente  du  som- 
met une  construction  munie  d'organes  rectifîcateurs  destinés  à  lui 
rendre  sa  position  primitive,  quand  elle  s'en  écartera.  Des  plans 
rigides  appuyés  sur  des  vis  formant  vérins  supporteraient  la  con- 
struction et  présenteraient  une  résistance  de  Sooo''^  par  mètre 
carré.  L'édifice  comprendrait  des  pierres  en  sous-sol  et  un  pre- 
mier étage  à  demi  enfoui  dans  la  neige.  Un  édicule  provisoire  a 
été  construit  pour  observer  après  l'hiver  l'action  des  intempéries. 

M.  MAIIEV.  —  Emploi  de  la  Chronophotographie  pour  l'étude  des  appareils 

destinés  à  la  locomotion  aérienne,  p.  6i5. 

m 

Les  composantes  de  la  résistance  de  l'air  ne  peuvent  être  cal- 
culées que  j)Our  des  corps  de  formes  géométriques  simples,  et  le 
calcul  ne  peut  tenir  compte  aisément  de  la  flexibilité.  La  Chro- 
nophotogra|)hic  permet  d'étudier  dans  le  détail  le  mécanisme  du 
coup  d'aile  fourni  par  un  appareil  volant.  M.  Marey  a  étudié  par 
celte  méthode  des  appareils  donnant  des  coups  d'aile  a  la  façon 
des  oiseaux  rameurs  et  des  appareils  à  vol  plané. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ÂGADËMIE  DES  SCIENCES.    435 

J.-A.  LEROY.  —  Un  moyen  simple  de  vérifier  le  centrage 
des  objectifs  de  microscope,  p.  689. 

On  observe  les  images  d'un  point  lumineux  produites  par  ré- 
flexion sur  les  faces  successives  des  lentilles  de  Tobjectif.  Si  le 
centrage  est  exact,  toutes  ces  images  seront  sur  une  même  droite 
qui  sera  l'axe  du  système  dans  le  cas  où  le  point  lumineux  sera 
lui-même  sur  cet  axe.  Si  la  ligne  des  images  n'est  pas  droite,  une 
ou  plusieurs  lentilles  seront  décentrées^  et  il  sera  facile  de  les  dé- 
terminer par  éliminations  successives  en  retirant  des  groupes  de 
lentilles.  En  particulier,  si  l'on  dévisse  d'un  ou  plusieurs  tours 
une  des  lentilles,  le  défaut  de  centrage  ou  de  serrage  de  la  vis  se 
manifestera  par  des  irrégularités  dans  la  position  des  images.  La 
fréquence  de  ces  irrégularités  montre  que  la  méthode  ordinaire- 
ment employée  pour  constater  le  centrage  n'est  pas  exacte,  puis^ 
qu'elle  consiste  à  vérifier  la  fixité  de  l'image  dioptrique  d'un  point, 
pendant  le  dévissage  partiel  de  chaque  lentille. 

D.   BERTHELOT.   —  Sur  l'existence  des   sels  acides  ou  basiques 
des  acides  monobasiques  en  liqueur  très  étendue,  p.  641. 

Quand  on  ajoute  des  quantités  régulièrement  croissantes  d'une 
solution  alcaline  à  une  solution  acide  de  même  titre,  la  conducti- 
bilité électrique  du  mélange  se  trouve  représentée,  en  prenant 
pour  abscisses  les  proportions  de  l'un  des  corps,  par  deux  droites 
correspondant  aux  mélanges  acides  et  aux  mélanges  basiques, 
dans  le  cas  des  acides  forts  et  des  bases  fortes.  M.  D.  Berthelot  a 
constaté,  en  opérant  sur  des  mélanges  d'acide  chlorhjdrique  et  de 
baryte,  que  ces  deux  droites  se  raccordent  par  une  portion  de 
courbe,  dont  l'existence  manifeste  la  formation,  de  part  et  d'autre 
de  la  neutralité,  de  faibles  quantités  de  sels  acides  et  de  sels  basi- 
ques, même  dans  des  liqueurs  très  étendues. 

CHAUVIN  et  Ch.  FAVRE.  —  Sur  une  application  de  la  Photographie 

au  polarimètre  à  pénombre,  p.  691. 

Les  auteurs  se  sont  proposé  de  substituer  la  Photographie  à  la 
visée  directe  dans  l'observation  du  polarimètre  à  pénombre.  Ils 
ont  employé  comme  source  lumineuse  la  flamme  du  chalumeau 


436    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

oxhydrique  projetée  sur  du  sel  fondu.  La  rotation  du  polariseur 
est  mesurée  par  le  déplacement  d'un  index  sur  un  cercle  gradué. 
On  peut  ainsi  mesurer  Tangle  qu'il  fait  avec  l'axe  de  la  lame 
demi-onde.  On  peut  produire  sur  une  plaque  de  9*^"*  sur  la"" 
quatre-vingts  images  successives  du  disque  lumineux  du  polari- 
mètre,  pour  autant  de  positions  successives.  On  emploie  des 
plaques  au  gélalinobromure  recouvertes  d'une  solution  d'éry- 
throsine  et  nitrate  d'argent,  et  l'on  développe  à  l'aide  du  révéla- 
teur à  l'iconogène  et  à  la  potasse  caustique.  On  a  effectué  une 
série  de  déterminations  du  zéro  avec  des  temps  de  pose  variables 
et  diverses  valeurs  de  l'angle  du  polariseur  et  de  la  lame  demi- 
onde.  Le  temps  de  pose  utile  minimum  peut  être  réduit  en  raison 
inverse  de  l'accroissement  de  l'angle.  On  arrive  au  temps  de  pose 
de  dix  secondes  pour  un  angle  de  24°  qui  à  l'œil  fournirait  une  sen- 
sibilité très  insuffisante. 


R\YET.  —  Observation  de  l'éclipsé  totale  de  Lune  du  i5  novembre  1891, 

à  Tobservatoire  de  Bordeaux,  p.  733. 

A.  GAUTIER  et  JANSSEN.  —  Remarques  à  propos  de  cette  Communication. 

p.  735  et  73fi. 

M.  Courty,  élève-astronome,  a  obtenu,  par  une  atmosphère  peu 
transparente,  des  images  photographiques  d'une  portion  notable 
de  la  Lune  éclipsée,  avec  des  expositions  de  deux  minutes  envi- 
ron. MM.  Wolf  et  Rayet  avaient  déjà  obtenu  des  photographies 
des  parties  les  plus  voisines  de  la  limite  de  l'ombre.  Il  est  probable* 
qu'avec  un  temps  de  pose  de  quinze  minutes  on  pourrait  photo- 
graphier toute  la  portion  éclipsée. 

M.  Gautier  rappelle  à  ce  propos  qu'il  a  obtenu  l'explosion  du 
mélange  de  chlore  et  d'hydrogène  au  voisinage  de  surfaces  qui 
depuis  plusieurs  minutes  avaient  cessé  d'être  éclairées  par  le 
Soleil. 

M.  Janssen  rappelle  que  la  lumière  éclairant  encore  la  Lune 
éclipsée  est  due  à  la  réfraction  par  ralmosphcre  terrestre,  et  pense 
qu'en  faisant  varier  le  temps  de  pose,  on  pourrait  comparer  celle 
lumière  à  celle  de  la  pleine  Lune.  On  pourrait  chercher  dans  cette 
lumière  les  bandes  de  l'oxygène  dans  le  bleu,  qu'on  aperçoit  diffi- 
cilement dans  d'autres  conditions. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     43? 

H.  DESLANDRES.  —  Recherches  sur  le  mouvement  radial  des  astres 
avec  le  sidérostat  de  TObservatoire  de  PariSi  p.  787. 

L'obserration  de  la  vitesse  radiale  des  astres  par  le  déplace- 
ment des  raies  spectrales  donne  des  résultats  incertains  avec  la 
visée  directe.  M.  Deslandres  a  utilisé  la  Photographie,  au  moyen 
du  sidérostat  de  Foucault,  muni  d'un  speclroscope  à  un  ou  deux 
prismes  en  flint  léger.  Un  dispositif  particulier  ramène  la  lumière 
de  l'étoile  sur  la  fente,  malgré  le  mouvement  diurne.  On  compare 
la  photographie  du  spectre  de  l'étoile  à  celles  de  spectres  de  com- 
paraison fournis  par  des  étincelles  électriques  pour  trois  corps  : 
l'hydrogène,  le  calcium  et  le  fer.  On  a  pu  mesurer  ainsi  le  dépla- 
cement radial  des  principales  étoiles.  Sirius  se  rapproche  du  So- 
leil de  i''™,2  par  seconde. 

A.  COLSON.  —  Sur  l'écoulement  des  liquides  en  tubes  capillaires,  p.  740. 

M.  Cornu  avait  observé  que  l'écoulement  des  mélanges  d'eau 
et  d*acide  sulfurique  dans  les  tubes  capillaires  subit  de  brusques 
variations  dans  le  voisinage  des  hydrates  sulfuriqucs.  M.  Colson  a 
cherché  s'il  existe  une  relation  entre  la  formule  chimique  et  la 
vitesse  d'écoulement.  L'influence  de  la  température  est  très  mar- 
quée pour  les  liquides  visqueux.  En  comparant  l'écoulement  de  la 
benzine  pure  avec  ceux  de  dissolutions  renfermant  5^'  de  chacun 
des  trois  xylènes  dans  loo*^*^  de  benzine,  il  a  trouvé  que  le  retard 
dans  la  durée  de  l'écoulement  n'est  pas  le  même,  malgré  l'isomérie. 
Il  en  est  de  même  avec  les  dérivés  bromes.  Il  n'y  a  donc  pas  de 
relation  simple  entre  la  durée  et  le  poids  moléculaire. 

En  comparant  l'écoulement  aux  points  d'ébuUition,  sans  cor- 
rection sur  les  dimensions  du  tube,  il  trouve  que,  pour  des  liquides 
parfaitement  mobiles,  la  durée  de  l'écoulement  est  proportion- 
nelle à  la  racine  carrée  de  la  densité.  Cette  loi  ne  se  vérifie  pas 
pour  des  liquides  imparfaitement  mobiles. 

PARENTY.  —  Sur  les  dimensions  et  la  forme  de  la  section  d'une  veine  gazeuse 
où  règne  la  contre-pression  limite  pendant  le  débit  limite,  p.  Sqj. 

Sur  les  modifications  de  l'adiabalisme  d'une  veine  gazeuse  contraclëc,  p.  791. 

Dans  le  débit  limite,  la  section  où  règne  la  contre-pression  li- 


438    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

mite  est  sensiblement  égale  à  la  section  réelle  de  rorifice  con- 
tracté ou  non.  Dans  les  orifices  contractés  il  peut  exister  un  col 
à  Pamont  de  la  surface  limite  adiabatique  et  de  la  surface  limite 
réelle.  Dans  les  orifices  parfaitement  convergents,  la  section  con- 
tractée adiabatique  se  confond  avec  le  col  réel,  mais  la  surface 
aux  vitesses  limites  est  à  Tamont  de  ce  col. 

E.  CARVALLO.  —  Sur  la  polarisation  rotatoire,  p.  846. 

Dans  des  Notes  antérieures,  M.  Carvallo  a  montré  que  les  équa- 
tions du  type  Boussinesq-Helmholtz  satisfont  aux  lois  de  la  double 
réfraction,  en  même  temps  qu'à  la  dispersion.  Il  cherche  à  établir 
qu'elles  sont  aussi  conformes  aux  lois  de  la  polarisation  rotatoire 
et  de  sa  dispersion.  Il  suppose  que  sur  chaque  particule  d'éther 
s'exerce  une  force  de  torsion  relative  représentée  par  le  vecteur 
dont  les  composantes  sont  les  binômes  alternés 

II  étudie  par  la  méthode  de  Bellavitis  le  mouvement  dans  le 
plan  d'une  onde  perpendiculaire  à  Taxe  du  quartz,  ou  à  un  axe 
quelconque,  dans  le  cas  d*un  corps  amorphe.  On  arrive  ainsi  à  deux 
vibrations  circulaires  inverses  qui  se  composent  en  une  vibration 
rectiligne  tournante  obéissant  aux  lois  de  Biot  et  de  Cornu.  La 
formule  de  dispersion  des  pouvoirs  rotatoires  to  est 

u>X»=  A/i«— B. 

Cette  formule  concorde  avec  les  déterminations  expérimentales 
de  Soret  et  Sarrazin. 

D.  BERTHËLOT.  —  Sur  les  trois  basicités  de  Tacide  phosphorique,  p.  85i. 

M.  D.  Berlhelot  trouve  qu'en  ajoutant  à  l'acide  phosphorique 
des  proportions  progressivement  croissantes  de  potasse,  ammo- 
niaque ou  soude,  on  obtient  une  courbe  de  conductibilités  dont 
les  ordonnées  décroissent  d'abord  jusqu'à  un  point  anguleux  qui 
caractérise  le  sel  monobasique  très  stable.  Ensuite  l'ordonnée  se 
relève  et  fournit  un  nouveau  point  presque  anguleux  pour  le  sel 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ÂCADÊMIE   DES  SCIENCES.    439 

bibasique  qui  se  dissocie  très  peu.  Enfin  la  variation  de  conduc- 
tibilité est  encore  linéaire  jusqu^aux  environs  du  troisième  phos- 
phate tribasique,  si  la  dissolution  est  concentrée;  mais  elle  cesse 
d'être  linéaire  si  la  dissolution  est  étendue.  Il  y  a  alors  une  disso- 
ciation très  accentuée  qu'on  retrouve  par  les  méthodes  thermo- 
chimiques. De  plus,  la  conductibilité  des  sels  de  potassium  et 
d'ammonium  qui  reste  identique  jusqu'à  la  première  combinaison, 
et  peu  différente  jusqu'à  la  seconde,  diffère  beaucoup  au  delà  de 
cette  composition.  L'acide  phosphorique  ne  se  comporte  donc  pas 
comme  un  véritable  acide  tribasique,  mais  comme  un  acide  à  fonc- 
tion complexe. 

MASCART.  —  Sur  un  réseau  oculaire,  p.  xoox. 

Quand  on  observe  dans  une  lunetle  Timage  d'une  étoile  bril- 
lante, l'œil  étant  placé  latéralement,  de  façon  que  la  pupille  soit 
en  partie  cachée  par  le  bord  de  l'œilleton,  l'étoile  paraît  accom- 
pagnée de  deux  spectres  situés  de  part  et  d'autre  suivant  la  direc- 
tion de  la  tangente  au  bord  de  Técran,  le  rouge  étant  en  dehors. 
Un  écran  muni  d'une  ouverture  en  V,  ne  découvrant  qu'un  secteur 
de  la  pupille,  donne  une  plus  grande  netteté  au  phénomène.  Ces 
spectres  présentent  tous  les  caractères  des  spectres  de  diflraction. 
En  observant  un  orifice  étroit  éclairé  par  un  arc  électrique, 
M.  Mascart  a  pu  voir  les  spectres  du  second  ordre.  La  déviation 
du  premier  spectre  observée  à  l'aide  d'un  verre  rouge  a  paru  égale 
à  3®,  6.  On  en  conclut  pour  les  stries  qui  produisent  la  diOractiou 
un  écart  d'environ  lol*.  Cet  écart  varie  du  reste  d'un  observateur 
à  l'autre. 

Ce  phénomène  paraît  devoir  être  attribué  aux  fibres  qui  consti- 
tuent les  couches  feuilletées  du  cristallin.  Ces  fibres  présentent 
des  directions  principales  se  coupant  au  centre  et  inclinées  à  6o®. 
Les  intervalles  sont  occupés  par  des  fibres  qui  se  rencontrent 
en  V  vers  le  centre.  Chaque  système  de  fibres  parallèles  donne 
des  spectres  de  diffraction  non  concordants.  L'éclat  de  l'un  d'eux 
devient  prépondérant  quand  on  utilise  seulement  un  bord  de  la  pu- 
pille. La  largeur  de  ces  fibres  comprises  entre  51*,  5  et  i  al*  s'accorde 
bien  avec  le  résultat  observé,  et  le  phénomène  peut  être  reproduit 
artificiellement  au  moyen  de  réseaux  tracés  sur  verre. 


44o     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADËMIE  DES  SCIENCES. 

C.  FÉRY.  —  Sar  an  nouTeau  réfractomètre,  p.  1028. 

Le  liquide  à  étudier  est  contenu  dans  un  prisme  d'angle  fixe, 
dont  la  déviation  est  compensée  par  un  prisme  solide  d'indice 
connu  et  d'angle  variable.  Ce  prisme  solide  est  constitué  par  les 
faces  opposées  d'une  lentille  sphérique,  dont  l'épaisseur  renferme 
la  cuve  à  liquide  d'angle  fixe.  Le  faisceau  incident  étant  parallèle 
à  l'axe  principal  de  la  lentille,  la  compensation  s'obtient  en  ren- 
dant le  faisceau  émergent  parallèle  à  ce  même  axe  par  un  dépla- 
cement de  l'appareil  perpendiculaire  à  la  direction  du  faisceau. 
C'est  sur  la  mesure  de  ce  déplacement  qu'est  basée  la  mesure  de 
l'indice.  Quelques  modifications  permettent  de  mesurer  aussi  l'in- 
dice d'un  solide.  G.  Foussereài;. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Annales  de  Chimie  et  de  Physique. 

6-  série,  t.  XXIX;  août  1893. 

E.-H.  Amagat.  —  Mémoire  sur  l* élasticité  et  la  dilatation  des  fluides 
jusqu'aux  très  hautes  pressions,  p.  5o5. 


CORNU.  —  ANOMALIES  FOCALES.  4|i 


8UB  DITEBSES  MÉTHODES  RELATIVES  A  L'OBSERVATION  DES  PROPRIÉTÉS 
APPELÉES  «  ANOMALIES  FOCALES  »  DES  RÉSEAUX  DIFFRIN6ENTS  ; 

Par  M.  A.  CORNU. 

8.  Les  relations  existant  entre  les  distances  p,  p'  des  points  de 
convergence  des  faisceaux  incidents  ou  difiractés,  les  angles  a,  a' 
de  leurs  axes  avec  la  normale  au  trait  milieu  du  réseau  et  les  para- 
mètres R,  P,  e,  m,  X  définis  précédemment  (p.  388), 

sina  -+■  sina' 
— ï^ y 


(S) 

cos*a        cos*a'        cosa-i-cosa'        î 

p       '       p'      -             R 

(7) 

e(sina -+-  sina')=  //iX, 

se  prêtent  immédiatement  aux  vérifications  expérimentales  :  il 
suffit,  dans  les  observations  ordinaires,  avec  un  goniomètre  de 
Babinet,  de  graduer  en  millimètres  les  tubes  de  tirage  du  colli- 
mateur et  de  la  lunette;  la  lecture  de  ces  graduations  définit  les 
distances  respectives  xx'  des  points  de  convergence  des  faisceaux 
aux  foyers  principaux  des  deux  objectifs  préalablement  bien 
déterminés.  Les  formules  suivantes  donnent  p  et  p'  : 

(8)  ^7=/^     x'f=p-, 

(9)  P=^  +  /',         ?'  =  /  +  /*', 

en  appelant  respectivement  h  et  A' la  distance  du  centre  du  réseau 
dixx  point  focal  principal  extérieur  de  chaque  objectif. 

Les  constantes  e,  l\,  P  se  déterminent  par  trois  observations 
préliminaires;  on  peut  alors  comparer  les  valeurs  observées  avec 
les  valeurs  calculées;  telle  est  la  méthode,  en  quelque  sorte  bru- 
tale, de  vérification. 

Il  est  plus  élégant  et  surtout  plus  instructif  d'utiliser  les  équa- 
tions (6)  et  (7)  de  manière  à  éliminer  certaines  données  et  à 
réduire  les  vérifications  à  ce  qu'elles  ont  d'essentiel.  On  remar- 
quera, en  effet,  qu'il  y  a  superposition  de  deux  effets  :  Tun,  inhé- 
rent à  l'action  de  la  courbure  de  la  surface  définie  par  le  rayon  R; 
l'autre  à.  l'action  du  défaut  d'équidistance  des  traits,  caractérisé 
par  le  paramètre  P.  Il  y  a  donc  intérêt  à  étudier  séparément  ces 
deux  inlluences  autant  qu'à  déterminer  isolément  la  valeur  numé- 
rique de  leurs  paramètres. 

J.  de  Phys.,  3»  série,  t.  II.  (Octobre  1893.)  29 


4^2  CORNU. 

9.  Construction  et  propriétés  géométriques  des  courbes  fo- 
cales conjuguées.  —  On  éclairera  la  discussion  de  ces  phénomènes 
(nécessairement  un  peu  complexes  en  raison  du  grand  nombre 
d'clcmcnls  qu'ils  comprennent  :  o,  p',  a,  a',  R,  P,  e^  X,  /n)  par 
la  construction  des  courbes  focales  conjuguées  (p.  Sgo)  :  on 
obtiendra  ainsi,  avec  une  vue  d'ensemble,  des  vérifications  quali- 
tatives faciles  et  beaucoup  plus  rapides  que  par  discussion  numé- 
rique. 

Théorème  I.  —  Si  la  source  décrit  une  des  courbes  focales^ 
le  foyer  conjugué  {point  de  la  caustique  par  réflexion)  décrit 
la  courbe  focale  conjuguée. 

Comme  la  construction  par  points  de  la  caustique  est  très 
simple  (*),  on  peut  vérifier  ou  compléter  le  tracé  de  Tune  des 
courbes  parFautre. 

Ce  théorème  se  démontre  en  substituant  a'  =  —  a  dans  l'équa- 
tion (6)  ;  on  retrouve  alors  la  formule  bien  connue  (caustiques  par 
réflexion) 

(lO) 


p        p'       Rcosa 

Théorème  II.  —  Si,  par  le  centre  du  réseau,  on  mène  une 
droite  coupant  les  deux  courbes  focales  conjuguées,  la  nwvennt* 
harmonique  des  deux  rayons  vecteurs  p',  o"  est  le  rayon  vec- 
teur p  de  la  courbe  focale  principale. 

La  démonstration  est  immcdiale;  il  suffit  de  prendre  la  demi- 
somme  des  équations  (8)  et  (8  bis)^  p.  3()o,  en  substituant  a  =  a'el 
p  =  p^'  et  de  ridenlificr  avec  ré([uation  (9). 

Remarque.  —  La  demi-dinercnce  de  ces  deux  équations  donne 
encore  un  résultat  utilisable  dont  je  supprime  Ténoncc  pour 
abréger. 


(*)  Du  reiilrc  de  courbure  on  abuissc  une  perpendiculaire,  1"  sur  le  rayon 
rt'flcchi  ;  a"  du  pic»!  de  coUe  perpendiculaire  sur  la  normale  et  l'on  obtient  le  centre 
de  jonction.  La  source,  son  foyer  conjugué  et  le  centre  de  jonction  sont  toujour> 
en  ligue  droite  (l'Oi/*  A.  Cornu,  IS'ouveUes  Annales  de  Mathcniatiques^  1*  série, 
t.  II;  i8G3). 


ANOMALIES  FOCALES.  443 

Eafio,  il  reste  à  indiquer  une  construction  géométrique  de  ces 
courbes  li>cales;  elle  résulte  de  l'interprétation  de  Téquation  (8), 
qu'on  peut  écrire 

Kî  ~~  ÏÏ«  ■*"  P«  ' 
ifi'er)    P=^— ^^ T 7ir—\('^        tang(<p  +  ^,)  =  p, 

COS  (  -  4-  o  )  cos  (  -  -*-  9  )  I 

Va       '/         \a       ^/  (  R_Q 

tang<ptangi|/  =  g-j-^, 

Q  représentant  Tinverse  de  A'  (p.  Sgo)»  pour  rétablir  riiomogé- 
néité. 

L'ensemble  de  ces  propriétés  permet  donc  de  traiter  graphi- 
quement tous  les  cas  relatifs  à  la  formation  des  fojers  des  réseaux. 

Remarque»  —  Cette  équation  représente,  en  réalité,  l'une  et 
l'autre  des  deux  courbes  conjuguées;  en  effet,  leur  ensemble  forme 
une  courbe  du  sixième  degré  dont  les  branches  sont  algébrique- 
ment inséparables. 

Nous  allons  maintenant  passer  en  revue  quelques  propriétés 
conduisant  à  des  vérifications  simples  et  caractéristiques. 

10.  Séparation  des  effets  de  la  courbure  et  de  la  non-équi- 
distance  des  traits,  —  On  séparera  immédiatement  l'influence  de 
la  variation  progressive  des  traits  à  Taide  de  la  remarque  suivante  : 
le  signe  de  P,  paramètre  qui  la  caractérise,  est  le  même  que  celui 
du  coefficient  c  dans  la  formule 

/>* 
(il)  *  =  6/4-c/*       avec       P  =  — » 

qui  donne  la  distance  du  trait  d'ordre  /  au  trait  milieu-origine. 

Si  l'on  fait  tourner  le  réseau  de  i8o^  autour  de  sa  normale  au 
trait  milieu,  la  loi  de  succession  des  traits  devient 

(12)  s'—ht  —  ct^, 

par  conséquent  P  change  de  signe.   On  peut  donc  renverser  le 
signe  de  P,  tandis  que  celui  du  rayon  de  courbure  R  reste  inva- 


(  ')  Le  paramétre  K  est  représenté  par  la  droite  MK  {Jig.  a,  p.  39a). 


444  CORNU. 

riable.  De  là  une  méthode  (Inobservation  qui  permet  soit  d'éliminer, 
soit  d'isoler  l'influence  de  P,  et,  d'une  manière  corrélative,  d'isoler 
ou  d'éliminer  Tinfluence  de  R. 

En  eflet,  le  faisceau  incident  restant  fixe(p'a'),  l'axe  du  faisceau 
diflracté  d'ordre  m  conserve  dans  cette  rotation  la  même  direc- 
tion a  en  vertu  de  l'équation  (7)  indépendante  de  P  comme  de  R; 
mais,  comme  P  change  de  signe  dans  la  seconde  position,  la 
distance  primitive  p  devient  p2  :  elles  sont  définies  par  les  deux 
relations 


(i3) 
(i4) 


cos*a        cos*a'        cosa-+-cosa'       sina-4-sinx 
cos'a       cos*a'        cosa-J-rosa'       sina-hsina' 


p.  p'  H 

Ajoulant  el  retranchant  membre  à  membre,  il  vient 


l  -  ( 1 )  cos*a  H ,— 

)  2  Vpi        pî/  ? 

cosa 


-»-rosa'        2  /a  —  a'\         /a-4-a'\ 


,  ^      1  /i         i\        .  sina-Hsina'  1         /a  —  a'\  /a-+-a'\ 

relations  où  les  influences  caractérisées  par  R  et  P  sont  séparées 
cl  qui  se  prêtent  à  une  méthode  expérimentale  très  simple,  qu'on 
pourrait  a|)peler  méthode  par  rotation  du  réseau  autour  de  sa 
normale  (*). 

Rcmarr/uf*.  —  La  méthode  ne  s'a|)pliquerail  pas  moins  bien  si 
Ton  remplaçait  la  rotation  (souvent  incommode  dans  la  pratique), 
[)ar  Tobscrvalion  sous  des  incidences  symétriques,  c'est-à-dire  en 
dirif^eanl  le  faisceau  incident  dans  la  dircclion  —  a'  et  observant 
le  faisceau  diffraclé  dans  la  direction  —  a  :  la  substitution  de  ces 
valeurs  dans  (G)  montre  que  le  résultat  est  identique. 


(')  M.  Cornu  met  sous  les  yeux  de  la  Soeiélc  rappliealion  de  celte  iiicthode, 
en  montrant  la  variation  du  foyer  d'un  réseau  concave  Howland  (de  10  pieds  de 
dislance  focale)  lorsqu'on  fait  tourner  le  réseau  de  180"  autour  de  lu  normale. 
Le  dépointement  était  d'environ  o",u2  au  deuxième  spectre,  observe  noruialc- 
ment  à  lu  surface. 


ANOMALIES  FOCALES.  445 

11.  Cas  particuliers.  —  Il  est  inutile  d'insister  sur  tous  les  cas 
particuliers  qui  simplifient  Tobscrvatlon  :  il  suffit  d'en  ënumérer 
quelques-uns. 

I®  Faisceau  incident  parallèle  :  p'  devenant  infini  disparaît  de 
l'équation  (i5),  ce  qui  la  rend  tout  à  fait  sjmétriqne  de  (i6). 

2"  Faisceau  incident  parallèle  a^ec  incidence  normale  : 
p'=x,  a'=o,  l'équation  (i6)  devient  particulièrement  simple. 

3"  Source  lumineuse  au  centre  de  courbure  :  p'=  R,  a'=  o. 

C'est  le  cas  réalisé  dans  l'observation  spectrale  à  l'aide  des 
réseaux  concaves  Rowland  :  les  équations  (i3)  et  (i4)  deviennent 


(17)  -( ! )  cosa    = 

2  \Pi        Ps/ 


H 


(18)  -  ( )  cos*a  =  — 

a  \pi        p,/ 


1' 


Lorsque  P  est  très  grand,  c'est-à-dire  lorsque  l'équidistance  des 
traits  est  presque  parfaite,  il  se  présente  une  grande  simplifica- 
tion :  alors  les  distances  pi  et  p2  sont  peu  différentes,  et  leur 
moyenne,  arithmétique,  géométrique  ou  harmonique,  est  sensi- 
blement la  même;  soit  p  celte  moyenne,  l'équation  (17)  donnera 
comme  valeur  très  approchée 

(18)  p  =  R  cosa, 

Eliminant  alors  cos^a  entre  (18)  et  (ig),  il  vient,  en  remplaçant 
Pi  pj  par  pa,  conformément  à  la  remarque  ci-dessus, 

(>9)  ;(?i-p«)  =  -p  sina. 

C'est  Ja  loi  des  anomalies  focales  d'un  réseau  Rowland  décou- 
vertes par  M.  J.-R.  Rydberg  [voir  p.  3()!2)  qui  se  trouve  ainsi 
résulter  directement  de  la  présente  théorie  :  c'en  est  même  une 
vérification  précieuse. 

4°  Méthode  du  retour  des  rayons,  —  On  peut  déterminer 
expérimentalement,  point  par  point,  la  courbe  focale  princi- 
pale; la  méthode  consiste  à  observer  le  faisceau  diffracté  en  coïn- 
cidence avec  le  faisceau  incident  :  a  =  a',  p  =  p'.  L'appareil  se 


446  CORNU. 

réduit  à  une  luDelic  fonctionnant  aussi  comme  collimateur  :  le 
tirage  mobile  porte  la  fente  (éclairée  par  un  prisme  hjpoténuse) 
et,  sur  le  prolongement  de  la  fente,  le  réticule.  On  peut  simplifier 
encore  le  dispositif  et  le  réduire  à  Voculaire  nadiral  lorsqu*on 
op^re  avec  une  source  monochromatique.  On  voit  aisément  que 
les  équations  de  condition  sont  précisément  (17)  et  (18).  L'angle x 
est  mesuré  par  la  plate-forme  graduée  qui  contient  le  réseau. 

12.  Il  resterait  à  montrer  que  les  formules  (6)  et  (7)  convien- 
nent aux  faisceaux  diflractés  aussi  bien  par  réflexion  que  par 
transmission.  La  discussion  serait  un  peu  longue;  elle  présente 
le  même  genre  de  difficultés  que  celle  des  fovers  d'une  lentille 
d'un  miroir.  Dans  la  pratique,  toute  difficulté  s'évanouit  parce 
qu*on  a  toujours  comme  repère  le  foyer  des  faisceaux  transmis 
ou  réfléchis  (/ti  =  o);  on  reconnaît  donc  sans  hésitation  la  branche 
de  courbe  focale  où  se  trouvent  les  fovers  diflractés  successifs. 

13.  Détermination  directe  du  paramètre  P.  —  Jusqu'ici  le 
paramètre  P(*)  n'a  été  déterminé  que  par  son  influence  sur  la 
convergence  des  faisceaux  difl'raclés  :  il  est  nécessaire  pourtant, 
à  titre  de  contrôle,  d'en  obtenir  la  valeur  indépendamment  de 
tout  phénomène  inlerférentiei. 

i"  Méthode  micrométrique.  —  Appelons  1%  et  /_|  les  deux 
demi-1ar«^eurs  du  réseau  comptées  à  partir  du  trait  milieu  et  T 
le  nombre  des  traits  de  chaque  côté  :  on  a  évidemment 

d'où 

2CT2=  Ix—l-x 


(')  I'  rcprésenle  le  paramùlre  rcLatif  à  l'accéléralion  de  la  «listanrc  des  traits 
sur  rare  x  lUWeloppé  :  il  coïncide  avec  le  paramètre  P^  de  la  vis  génératrice 
(p.  38H)  si  la  courbure  de  l'arc  est  très  faible;  sinon,  on  a  sensiblement 


II  0 


ô  étant  l'inclinaison  moyenne  de  Tare  s  sur  l'axe  de  la  vis  pendant  le  tracé. 


ANOMALIES  FOCALES. 


Cette  méthode  exige  une  machine  micro  m  étriqué  très  parfaite. 

a°  Méthode  du  moiké.   —  La  méthode  suivante  dispense  de 
toute  machine  de  haute  précision;  elle  est  générale  et  permet  de 


multiplier  d'u 


lière 


presque 


indéfm 


l'erreur  suivant  «ne 


loi  quelconque  d'éqiiîdistance  des  traits.  Elle  est  fondée  sur  l'oh- 
servation  de  moirés  ou  /ranges,  produits  par  la  superposition 
sous  un  petit  angle  de  deux  réseaux  identiques.  Appliquons-la  à 
l'étude  de  la  loi  continue  s  =  l>t  +  cl''.  Les  trois  figures  ci-contre 
permettront  d'abréger  les  explications. 

La  première  {Jtg-  3)  représente  ud  réseau  grossier  dont  les 
intervalles  croissent  ri'gulièrement  de  ^  de  millimètre  à  chaque 
trait  dans  le  sens  de  la  flèche  :  il  a  été  tracé  sur  une  planche  de 


Fig.  3. 


Fig.  4. 


Fig.  5. 


cuivre,  tiré  snr  papier  et  reproduit  par  le  procédé  Dujardin.  La 
deuxième  {_/if^.  4)  roprésen le  la  superposition  de  deux  tirages 
successifs  de  la  même  planche  sur  une  même  feuille;  mais  cette 
feuille,  ap|>liquéc  ohliqiienieni  sur  la  planche,  a  été,  au  deuxième 
tirage,  retournée  de  180°  dans  son  plan;  la  position  des  deux 
(lèches  en  est  la  preuve.  Enfin  la  troisième  {fig-  5)  représente 
un  autre  mode  de  superposition;  la  feuille  de  papier,   inclinée 


448  CORNU.  -  ANOMALIES  FOCALES. 

vers  la  gauche  par  rapport  à  la  planche,  au  premier  tirage,  a  été 
inclinée,  au  second,  du  même  angle  vers  la  droite;  les  flèches  en 
font  foi. 

ha/lg.  4  (où  les  intervalles  de  largeur  inverse  sont  superposés) 
offre  un  moiré  formé  de  courbes  dont  on  trouve  aisément  les 
équations;  celle  qui  nous  intéresse,  AB,  et  qui  est  jalonnée  par 
les  points  de  croisement  des  traits  de  même  ordre,  est  une  para- 
bole dont  le  sommet  a  pour  rayon  de  courbure  A 

cos*0 

2O  étant  l'angle  d'inclinaison  des  deux  réseaux  (*).  On  peut  donc 

relever  directement  sur  cette  parabole  la  valeur  du  paramètre  P. 

Au  lieu  de  mesurer  1^,  ce  qui  serait  un  peu  délicat,  on  relève  la 

longueur  2X  de  la  corde  de  l'arc  de  parabole  AB  et  la  flèche  Y, 

et  l'on  a 

X»  cos«e 

""  2Y    sinO  ' 

Grâce  à  la  multiplication  de  la  flèche  Y  (d'autant  plus  grande  que 
l'angle  0  est  plus  petit),  la  mesure  n'exige  pas  d'appareils  de 
haute  précision. 

La  /ig.  5  offre  un  contrôle  important  :  la  frange  claire  recti- 
ligne  AB  prouve  l'identité  des  deux  réseaux  superposés;  la 
moindre  inégalité  ^e  traduirait  par  une  altération  de  la  droite  ré- 
sultante. 

L'application  à  la  détermination  de  P  dans  les  réseaux  diffrin- 


(')  Les  coordonnées  rectangulaires  XfX  d'un  point  de  la  courbe  [rorigine  des 
coordonnées  étant  l'intersection  des  deux  traits  milieux  {t  =  0)  et  l'axe  des^  la 
bissectrice  de  ces  traits]  sont 


s  -hs'         bi  s  —  s'         et' 

X  — 

1«   « 
ou 

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X  —  -  —  r  —  ••  y  =    — : — 7:  "  -: — r  » 

j  cosO        cusU  asjnO        sin  0 

sinO  ^^         sinO     ^ 

x'=y —  — T'iPr, 


par  élimination  de  t  dans  s  et  s'  donnés  par  (ii)  et  (12). 

La  demi-corde  X  s'obtient  en  substituant  dans  j;  /  =  T  (voir  ci-dessus)  et  la 
néclie  Y  en  faisant  la  même  substitution  dans  ^'. 


AMAGAT.  —  COMPRESSIBILITÉ  ET  DILATATION  DE  L'EAU.       449 

gents  est  évidente  :  le  resserrement  des  traits  rend  plus  curieuse 
encore  la  production  du  moiré  sur  un  champ  en  apparence  uni- 
forme. Le  phénomène  apparaît  soit  avec  deux  réseaux  transpa- 
rents identiques  (tracés  avec  la  même  macliine),  soit  sur  deux 
copies  d'un  même  réseau  :  les  copies  photographiques  sur  géla- 
tine bichromalée,  suivant  le  procédé  de  M.  Izarn  (^Comptes 
rendus,  t.  CXVI,  p.  5o6),  sont  particulièrement  propres  à  cette 
observation.  Les  franges  apparaissent  aussi  en  moiré  lorsqu'on 
effectue  deux  fois  le  tracé  sur  la  même  surface,  sous  une  obliquité 
convenable;  c'est  ainsi  que  j'opère  depuis  longtemps  pour  étudier 
les  erreurs  continues  ou  périodiques  des  vis. 

Quel  que  soit  le  mode  d'application  de  la  méthode,  on  trouve 
dans  l'observation  de  ces  franges  des  contrôles  très  précieux. 

Les  vérifications  numériques  relatives  aux  propriétés  focales 
précitées  feront  l'objet  d'une  prochaîne  Communication. 


SUR  LE  MAXIMUM  DE  DEHSITÉ  ET  LES  LOIS  RELATIVES  A  LA  GOMPRESSI- 

RILITÉ  ET  A  LA  DILATATION  DE  L'EAU  ; 

Par  m.  E.-II.  AMAGAT. 

L'exposé  qui  va  suivre  ayant  surtout  pour  but  l'étude  du  maxi- 
mum de  densité,  j'indiquerai  très  rapidement  les  principales  lois 
relatives  à  la  dilatation  et  à  la  compressibilité  de  l'eau,  ou  plutôt 
les  différences  que  présentent  ces  lois  avec  celles  relatives  aux 
autres  liquides  que  j'ai  étudiés,  parce  que  ces  anomalies  pro- 
viennent du  maximum  de  densité  dont  elles  sont  comme  la  trace 
dans  les  limites  de  pression  et  de  température  où  elles  subsistent. 
Les  limites  expérimentales  de  ces  recherches,  dont  Tcxposé  com- 
plet est  inséré  aux  Annales  de  Chimie  et  de  Physique  (juin  et 
août  1893)  sont  les  suivantes  :  dans  dix  séries  à  diverses  tempéra- 
tures entre  0°  et  5o",  la  pression  a  été  poussée  jusqu'à  3ooo  atmo- 
sphères; ces  séries  ont  été  faites  avec  une  charge  d'eau  unique; 
avec  une  seconde  charge  de  liquide  et  par  une  méthode  diffé- 
rente, j'ai  fait  vingt  et  une  séries  entre  o"  et  100**  dont  onze  de 
degré  en  degré  entre  0°  et  10"  (plus  une  série  à  200"),  dans  les- 


45o  AMAGAT. 

quelles  la  limite  supérieure  des  pressions  a  éié  de  looo  atmo- 
sphères; les  séries  de  degré  en  degré,  entre  o®  et  lo",  ont  eu 
spécialement  pour  but  Tétude  du  maximum  de  densité. 

I**  Compressibili((* .  —  F-.e  coefficient  de  compressibilllé  de 
Teau  décroit,  dans  tous  les  cas,  quand  la  pression  augmente,  ainsi 
que  cela  a  lieu  pour  tous  les  autres  liquides  étudiés. 

Ce  coefficient,  ainsi  qu'on  le  sait  déjà,  pour  les  faibles  pressions, 
décroît  quand  la  température  croît  jusque  vers  5o**,  il  passe  par  un 
maximum,  après  quoi  il  décroît  comme  pour  les  autres  liquides; 
ce  maximum  se  retrouve,  mais  de  moins  en  moins  accentué,  sous 
des  pressions  de  plus  en  plus  fortes  et  finit  par  disparaître. 

2"  Dilalation  sous  pression  constante.  —  Contrairement  à  ce 
qui  a  lieu  pour  les  autres  liquides,  le  coefficient  de  dilatation  de 
l'eau  croît  d'abord  avec  la  pression;  cet  elVel,  de  moins  en  moins 
prononcé  quand  la  température  s'élève,  disparaît  vers  5o°;  après 
quoi  la  variation  a  lieu  en  sens  contraire  comme  pour  les  autres 
liquides. 

Sous  clia(|uc  pression  (el  à  parlii*  du  maximum  de  densité  pour 
les  pressions  sous  ios(juelles  ce  niaxinuini  existe  encore)  le  coefli- 
cient  de  dilatation  croît  av<îc  la  température,  ainsi  (|ue  cela  a  lieu 
pour  les  autres  li(|uidcs,  d'ahor.!  beaucoup  plus  rapidement;  celle 
variation  diminue  sous  des  pressions  do  plus  en  plus  fortes;  elle 
est  cependant  sensible  jusqu'à  oooo  alniosphèros. 

3"  /dilatation  sons  i-ni/nnr  constant .  —  Le  coefficient  de  près- 

sion  (    .   j  croît  avec  la  pression  comme  pour  les  autres  li(piides, 

mais  d'abord  beaucoup  plus  rapidement;  le  coefficient  de  <lilala- 
tion  à  volume  constant  décroît  dans  les  mêmes  conditions  ainsi 
rpie  cela  a  lieu  aussi  pour  les  aulres  li(|ui(les. 

Le  coeliieient  (\v  pression  pour  un  volume  constant  donné 
(à  partir  (lu  niaxiuiuni  de  densil*'*  lant  (pi'il  exisie  encore  ),  ronlrai- 
renu^nt  à  ce  (|ui  a  lieu  pour  les  aulres  licpiides,  croît  d'abord  très 
rapid(?ment  a\ec  la  lempéralure:  celte  variation  diminue  au  fur  et 
à  mesure  que  la  pression  ou  la  température  s'élèvent  cl  Teau  finit 
par  rentrer  dans  le  cas  ordinaire;  le  eoeflicient  de   dilalation  à 


COMPRESSIBILITÉ  ET  DILATATION  DE  L'EAU.  45i 

volume  constant,  contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  les  autres 
liquides,  croît  d'abord  avec  la  température,  passe  par  un  maximum, 
puis  rentre  dans  le  cas  normal. 

Maximum  de  densité  de  l'ean.  Retonr  aux  lois  ordinaires  sous  l'influeDce 

de  la  température  et  de  la  pression. 

Mes  premières  recherches  sur  ce  sujet  ont  été  publiées  en  1887  ; 
j'ignorais  à  cette  époque  que  plusieurs  ph3^siciens  s'étaient  déjù 
occupés  de  la  question.  F^e  fait  du  déplacement  du  maximum  de 
densité  par  la  pression  avait  été  prévu  et  vérifié  pour  de  faibles 
pressions  par  MM.  van  derWaals  et  Puschl;  M.  Tait  avait  montré 
que  la  température  au  fond  d'un  vase  rempli  d'eau  surmontée 
d'une  couche  de  glace  csl,  sous  pression,  inférieure  à  4^î  enfin 
MM.  Marshall,  Smith  et  Osmond  avaient  trouvé  que,  sous  pres- 
sion, la  température  pour  laquelle  l'eau  ne  subit  plus  d'effet  ther- 
mique sous  l'influence  d'un  faible  accroissement  de  pression  est 
inférieure  à  4"« 

Ces  expériences  mettent  seulement  le  fait  en  évidence.  Pour 
suivre  l'ensemble  du  phénomène,  il  fallait  déterminer  les  données 
d'un  réseau  d'isothermes  assez  serré  enire  o®  et  10°;  c'est  ce  que 
j'ai  fait  dans  cet  intervalle  de  degré  en  degré  jusqu'à  1000  atmo- 
sphères. 

Le  réseau  de  ces  isothermes  n'a  pu  être  tracé  directement, 
tellement  elles  sont  rapprochées  dans  certaines  parties  à  cause  de 
la  petitesse  des  angles  sous  lesquels  elles  se  coupent  ;  cependant, 
comme  il  est  intéressant  de  se  rendre  compte  de  l'entrecroisement 
des  courbes  qui  montre  de  suite  l'ensemble  du  phénomène,  voici 
un  diagramme  (^fig»  i)  qui  est  pour  ainsi  dire  l'exagération  du  fait, 
grâce  à  quoi  il  a  pu  être  dessiné. 

Les  pressions  sont  portées  sur  l'axe  des  abscisses  et  les  volumes 
sur  celui  des  ordonnées.  Sur  chaque  isotherme  on  a  inscrit  la 
température  à  laquelle  elle  est  censée  correspondre;  il  n'a  élé  tenu 
compte,  bien  entendu,  que  de  l'ordre  des  points  d'inlerseclion,  et 
nullement  de  la  distance  relative  ou  du  rapport  de  longueur  des 
segments  formés  et  de  la  forme  exacte  de  l'enveloppe. 

On  voit  que  les  isothermes  forment  en  s'entrecoupant  un  étran- 
glement du  réseau,  à  la  suite  duquel  celui-ci  va  en  s'évasant;  c'est 


COMPIlESSIBILlTfc  ET  DILATATION  DE  L'EAU.  453 

forics.  Cet  épanouissoinent  inverse  du  réseau,  pourTeau,  a  encore 
lieu  pour  un  certain  nombre  d'isolliernies  supérieures  à  8",  dont 
les  premières,  tout  au  moins,  iraient  se  couper  sous  des  pressions 
inférieures  à  une  almosplière;  il  disparait  au  fur  et  à  mesure  que 
la  température  s'élève;  de  même  pour  une  température  donnée  il 
disparait,  mais  très  lentement,  sous  des  pressions  de  plus  en  plus 
fortes. 

Le  diagramme  ci-contre  {^fig.  2)  qui  figure  les  isothermes  pour 
l'eau  et  Télher  de  10"  en  10°  entre  o"  et  i'îo'*  et  jusqu'à  3ooo  atmo- 
sphères montre  de  suite  comment,  pour  Peau,  l'épanouissement 
du  réseau  est  renversé  et  disparaît  graduellement  sous  l'influence 
de  la  température  et  de  la  pression. 

Ou  voit  de  suite  comment  résulte  de  là  le  renversement  de  la 
plupart  des  lois  relatives  à  l'eau,  notamment  la  diminution  du 
coefficient  de  compressihilité  quand  la  température  croît,  Tac- 
croissement  du  coefficient  de  dilatation  avec  la  pression,  la  va- 
riation rapide  du  coefficient  de  |)ression  avec  la  température,  etc. 

Le  diagramme  montre  qu'avant  3ooo  atmosphères  l'épanouisse- 
ment du  réseau  de  l'eau  a  disparu  ;  on  peut  prévoir  que,  sous  des 
pressions  plus  fortes,  ce  réseau  irait  en  se  resserrant,  ainsi  que  cela 
a  lieu  depuis  la  pression  normale  pour  les  autres  liquides  étudiés; 
on  voit  aussi  que  le  retour  aux  conditions  normales  se  fait  sous 
de  faibles  pressions  par  le  fait  d'une  élévation  suffisante  de  t<Mnpé- 
rature,  de  telle  sorte  que  l'eau  rentre  dans  Je  cas  des  autres  liquides 
sous  des  pressions  d'autant  moindres  que  la  température  est  plus 
élevée  et  à  des  températures  d'autant  moins  élevées  (jue  la  pression 
est  plus  forte;  on  peut  dire  que  dans  les  limites  de  o"  à  100", 
•  vers  3ooo  atmosphères,  les  anomalies  dues  à  l'existence  du  maxi- 
mum de  densité  ont  disparu,  pour  les  lois  qui  avaient  été  ren- 
versées :  ou  bien  l'ordre  normal  est  rétabli,  ou  bien  le  renverse- 
ment n'existe  plus  et  le  rétablissement  de  cet  ordre  normal  apparaît 
avec  certitude. 

On  remarquera  encore  que  les  liquides  ne  sauraient  ac(ju<'rir 
un  maximum  de  densité  sous  l'influence  de  la  pression  ainsi  que 
l'avait  pensé  M.  Grimaldi  pour  l'éther  :  c'est  tout  le  contraire  qui 
a  lieu;  il  est  facile  de  voir  que  si  les  isothermes  vont  en  conver- 
geant quand  la  pression  augmente,  et  c'est  le  cas  de  tous  les 
liquides  étudiés  sauf  l'eau,  le  maximum  de  densité,  s'il  en  existe 


n  ceMp  temp/iratu; 


t  èlre  que  dépassé,  c'e&l^-dire  ne 


456  AMAGAT. 

Je  reviens  maintenant  aax  résultats  fournis  par  les  isothermes 
entre  o**  et  lo'*  et  à  leur  représentation  graphique. 

J'ai  d'abord,  en  tenant  compte  de  la  variation  de  volume  du 
pîézomètre,  dressé  un  premier  Tableau  des  pressions  â  volume 
constant;  ces  résultats  ont  été  ensuite  représentés  par  un 
diagramme  i^Jig'  3)  dont  chaque  courbe  a  été  obtenue  en  portant 
les  températures  en  abscisses,  et  sur  les  ordonnées  les  pressions 
nécessaires  pour  maintenir  constant  à  ces  températures  le  volume 
relatif  à  cette  courbe.  L'ordonnée  à  o®  étant  d'autant  plus  grande 
pour  les  courbes  successives  que  celles-ci  correspondent  à  des  vo- 
lumes constants  plus  petits,  on  a  transporté  ces  courbes  de  manière 
qu'elles  partent  toutes  de  l'origine,  afin  d'éviter  la  hauteur  exa- 
gérée qu'aurait  eue  le  diagramme,  et  Ton  a  inscrit  sur  chacune 
d'elles  l'ordonnée  initiale  à  o^,  qu'il  faut  ajouter  à  chaque  ordonnée 
pour  avoir  la  pression  correspondante. 

Le  tracé  régularisé  des  courbes  s'est  fait  sans  difficulté;  on  en 
a  déduit  les  résultats  consignés  au  Tableau  suivant,  qui  ne  pré- 
sentent avec  les  résultats  primitifs  aucune  différence  notable. 


COMPRESSIBILITÉ  ET  DILATATION  DE  L'EAU. 


457 


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CiCiCiCioooooooo     r^r^ivotototOkO 

CiCiCiCiCiCiClCiCiCiCiCiCiCîCiCi 

d"    o'    o"    o'    o"    o"    d"    o"    cT    o"    o"    cT    cT    o"    o     o" 


y.  de  Phys  ,  3«  série,  t.  II.  (Octobre  iSgS.) 


3o 


458       AMAGAT.  —  CONDUCTIBIUTÉ  ET  DILATATION  DE  L'EAU. 

J'ai  intercalé  les  valeurs  des  coefficients  de  pression  (B)  entre 
les  deux  pressions  auxquelles  ils  se  rapportent;  la  rétrogradation 
du  maximum  de  densité  se  voit  de  suite  à  l'inspection  du  change- 
ment de  signe  de  (B)  (les  valeurs  négatives  ont  le  signe  —  placé 
au-dessus  d'elles)  qui  a  lieu  en  même  temps  que  celui  du  coefG- 
cient  de  dilatation  sous  pression  constante;  le  phénomène  est 
encore  plus  facile  à  suivre  sur  le  diagramme;  la  température  du 
maximum  de  densité  est,  pour  chaque  courbe,  l'abscisse  de  l'or- 
donnée minima;  en  ajoutant  à  cette  ordonnée  la  pression  initiale 
inscrite  sur  la  courbe  on  a  la  pression  correspondante. 

On  trouve  ainsi  pour  température  du  maximum  de  densité  : 

■tm  . 

Sous  la  pression  de    4>}6  3,3 

»  O^j^  2,0 

»  144,9  0,6 

La  forme  de  la  quatrième  courbe  montre  que  le  maximum  de  den- 
sité a  déjà  atteint  et  même  un  peu  dépassé  0°  sous  la  pression  de 
197  atmosphères;  il  atteint  donc  cette  température  sous  une 
pression  un  peu  inférieure  à  celle  résultant  de  mes  premières 
recherches,  qui  n'étaient  du  reste  que  des  essais  préliminaires. 

La  rétrogradation  moyenne  entre  4°»«  et  o°,6  serait  donc  de 
o**,235  par  atmosphère;  elle  irait  en  s'accentuant  légèrement  avec 
la  pression,  mais  celte  accélération  est  incertaine,  car  il  suffit 
d'une  bien  petite  erreur  pour  déplacer  d'une  façon  notable  le  point 
de  contact  des  tangentes  horizontales  aux  courbes. 

Les  fractions  d'atmosphère  inscrites  au  Tableau  ci-dessus 
peuvent,  surtout  aux  pressions  élevées,  paraître  illusoires;  cela 
peut  être  vrai  en  valeur  absolue,  mais  non  si  l'on  considère  les 
difi'érences  entre  les  pressions  successives;  ce  sont,  du  reste,  les 
résultais  directement  pris  sur  le  diagramme;  j'ai  conservé  deux 
décimales  seulement  au  voisinage  de  l'ordonnée  minima  là  où  la 
variation  est  extrêmement  lente. 

Il  est  évident  qu'en  limitant  la  pression,  par  exemple  à 
9.00  atmosphères  et  la  température  à  10",  on  aurait  pu  fouiller 
davantage  le  |)hénomène  et  obtenir  plus  de  précision;  tandis  qu'il 
s'agit  ici  d'un  travail  d'ensemble  dans  lequel  la  partie  relative  au 
maximum  de  densité  n'occupe  qu'une  place  relativement  restreinte  \ 
mais  j'ai  tenu  à  ce  que  tous  les  résultats  soient  déterminés  sur 


BEAULARD.  —  QUARTZ  COMPRIMÉ.  459 

une  charge  unique  de  liquide  de  manière  a  avoir  un  ensemble 
auquel  on  pourra  toujours  raccorder,  s'il  y  a  lieu,  un  travail  de 
détail  relatif  à  un  point  présentant  un  intérêt  particulier. 

J'avais  même  eu  l'intention  de  reprendre  de  celte  façon  l'étude 
spéciale  du  maximum  de  densité,  et  de  l'étendre  à  des  températures 
inférieures  à  o",  au  moyen  d*un  appareil  spécialement  disposé 
dans  ce  but,  mais  les  circonstances  ne  m'ont  point  permis  de 
donner  suite  à  ce  projet. 


ÉTUDE  DU  aUARTI  GOMPRIKÉ  SOUMIS  A  UHE  GOMPBESSIOH  HOBMALE 

A  L'AXE  OPTiaUE; 

Par  m.  F.  BEAULARD  (»). 

Soit  une  lame  de  quartz  taillée  normalement  à  l'axe  et  que  l'on 

comprime  latéralement.  On  associe  ainsi  au  pouvoir  rotatoire  — 

une  double  réfraction  cp  que  l'on  peut  faire  varier  avec  la  pression. 
Si  Ton  fait  tomber  normalement  sur  la  lame  un  rajon  de  lumière 
polarisée  horizontalement,  par  exemple,  on  obtient  à  l'intérieur 
du  cristal  deux  vibrations  elliptiques  privilégiées  d'elliplicité  k 

et  T  qui  se  propagent  avec  des  vitesses  différentes,  et  présentent  a 

la  sortie  une  différence  de  marche  d  évaluée  en  longueur  d'onde. 
Ces  deux  vibrations  interfèrent  et  donnent  une  ellipse  émergente 
dont  les  éléments  sont  accessibles  à  l'expérience. 

Si  l'on  considère  deux  axes  de  coordonnées,  Tun  horizontal, 
Taulre  vertical,  les  composantes  principales  d'amplitude  A  et  B 
présentent  une  différence  de  phase  27zu  et  le  grand  axe  de  l'ellipse 
fait  avec  la  vibration  incidente  horizontale  un  angle  a.  Il  s'agit  de 

déterminer  a  en  fonction  de  cd,  de  -  et  de  /\\ 

Les  composantes  principales  sont 

!X  =  A  siiiç, 
Y  =  Bsiii($-T-2rw); 


(')   Voir  p.  393  de  ce  Volume,  la  première  Partie  du  Travail  de  M.  Bcaulard. 


46o  BEÂULÂRD. 

on  en  déduit  l'équation  de  Tellipse  émergente 

X«        Y»         XY 

(a)  Tï  "^  Ri — -2^-0  cos2rM  =  sin*î:M; 

on  trouve  facilement  la  relation 

(3)  langaa  —  —_  i>a  cosittm. 


Poson 


s 


B 


il  vient 

(4)  laiij^-2a  =  lang'2'{/ cos';i7:m. 

Si  Ton  pose,  ainsi  qu'on  l'a  déjà  fait, 

il  faut  évaluer  à  et  u  en  fonction  des  paramètres  de  la  biréfrin- 
gence elliptique,  c'est-à-dire  en  fonction  de  d  et  de  c.  On  a  déjà 
trouvé  (*  ) 

1  -I-  A- 

ou 

(5)  lan;:'27:M  =  cosvîc  taiif^T:^/; 

on  en  déduit  Tcxprcssion  de  c(>s'>.7:^/ 


H\ }  ros- -^t://  r.  - 


...  , 


•2  -  -  >ill  -  -2  £ (  I COS  -2  —  t/  ) 

qui  exprime  u  rn  fonction  de  d  et  de  s. 

Il  fiiul  évaluer  'l  en  fonction  des  mêmes  quantités.  On  a 

tan-»'l/=  —, 


avec 


(  '  )    loir  i>.  ."m)5  de  rc  Volume. 


QUARTZ  COMPRIMÉ.  461 

on  trouve 

(7)  tang  Tj/-  ^i^;t»)«— 4A«siD«i:^  "  1  -  sin«'2esin«TCe/' 

on  passe  à  Pangle  2^  par  la  relation 

...  ,        sin'jie/i  —  cosjtTTé/ /a  —  sin*ae(i  —  cosjsTzrf) 

(8)  lansx^  = ^^ — ^ '  ; 

il  suffit,  dans  l'équation  (4),  cle  roinplacor  tang  a*!/  el  cos^tzi/  par 
leurs  valeurs,  pour  obtenir  Téquation 

* 

(9)  lan{j!>.a=  - .  — -. 

Or  M.  Gouy  (*)  a  donné  les  relations 

I   M  k 

r  I  -r-  A^ 

f    o  =  ^ —  -  -, 
l    *  I  -h-  A« 

qui  se  transforment  en 

,     ,  \  —  —  a  sinas, 

(11)  1: 

f      O  --  dcOSTLZy 

en  sorte  que  l'expression  de  tang 2  a  peut  s'écrire  sous  la  forme 
suivante  établie  géométriquement  par  M.  Wiener  (2) 

On  voit  que  l'angle  a  est  une  fonction  périodique  de  la  diffé- 
rence de  marcbe  d  des  vibrations  elliptiques  et  que  l'angle  a  s'an- 
nule pour  les  valeurs  de  la  double  réfraction  cp  qui  assignent  à 
d  les  valeurs  égales  à  un  nombre  pair  ou  impair  de  demi-lon- 
gueur d'onde.  L'angle  a  change  de  sens,  en  passant  par  ces 
valeurs;  il  en  résulte,  en  particulier,  que,  pour  certaines  séries 
croissantes  de  cp,  le  grand  axe  de  l'ellipse  tourne  en  sens  contraire 
de  la  rotation  ordinaire  du  milieu. 


(*)  Journal  de  Physique,  2*  série,  t.  IV,  p.  149;  i885. 
(•)  Ann.  de  Wiedemann,  t.  XXXV,  p.  i;  1888. 


462  BEAULARD. 

C'est  une  première  conséquence  à  tirer  de  la  théorie  des  effets 
simultanés  du  pouvoir  rotatoire  et  de  la  double  réfraction.  Il  y  a 

lieu  aussi  de  vérifier  si  le  pouvoir  rotatoire  -  se  conserve,  et  si, 

conformément  à  ce  qui  a  été  établi  par  Wertheim  (*  )  pour  le  verre 
comprimé,  la  double  réfraction  (p  augmente  proportionnellement 
à  la  pression. 

Il  faut  aussi,  de  Tétude  de  la  vibration  elliptique  émergente,  re- 
monter aux  paramètres  d  et  k  des  deux  vibrations  elliptiques  pri- 
vilégiées qui  lui  ont  donné  naissance.  Pour  analyser  la  vibration 
elliptique  émergente,  on  a  employé  la  méthode  de  de  Senarmont(*). 

Soieut  :  a  Tangle  du  grand  axe  de  l'ellipse  émergente,  avec  la 
vibration  incidente  primitive  prise  comme  axe  des  x\  p  Tangle  de 
la  vibration  rectiligne  avec  ce  même  axe  de  l'ellipse.  On  a  (for- 
mules de  de  Senarmont) 

/  COSa^^  =  002  2 Ot  COS 2  p, 

(i3)  \  tangos 

\  tang2'ira=  — t^ — ^• 
\        ^  sin2a 

La  méthode  du  mica  quart  d'onde  permet  d'avoir  a  et  |î;  on  en 
déduit  ij  du. 

D'un  autre  côté,  dans  un  précédent  article,  on  a  démontré  les 
relations  suivantes 

cos'î:d=  cos2t:m  cosi};, 

(»4)  {  ,  tan<ri|/ 

*  tang2e  =  -: — ^^-ï-, 

SlTi'lTZU 

qui  déterminent  rf  et  e  en  fonction  de  ^  et  de  m,  et,  par  suite,  en 
fonction  de  a  et  de  ^  qui  sont  les  données  expérimentales. 

Les  formules  (i  i)  permettent  de  déterminer  —  et  ç  puisque 

(II)  }   r. 


i 


<p  =  dcosiz. 


(•)  Annales  de  Chimie  et  de  Physique  (3),  t.  XII,  p.  i36. 
(»)  Ibid.  (2),  t.  LXXIII. 


QUARTZ  COMPRIMÉ.  463 

On  a,  en  définitive,  déterminé  les  quantités 

a,     a,     e,     —     et    o. 

Discussion,  —  L'orientation  de  l'ellipse  émergente  est  donnée 
par  la  relation 

,    ^  sin^ie  sinarrf 

(g)  tang2a=  — ^—^ -.', 

le  rapport  des  axes  de  cet  ellipse  est  déterminé  par 

,  -.                                          «           sin^B  I  —  COS23 

(i5)  p  =  tangS  =  ^  =  — -. — Q-^; 

on  transforme  en  fonction  de  e  et  de  rf  :  il  suffit  de  comparer  les 
formules  (5)  et  (i3)  pour  en  déduire  après  simplification 

(i6)  sin2p  =  sin4e  sin^TCû?. 

L'angle  a  est  nul  pour 

sin2itû?  =  o; 

il  est  facile  de  voir  que  la  vibration  émergente  est  rectiligne  pour 
les  valeurs  de  d  égales  à  un  nombre  pair  de  -  et  qu'elle  est  ellip- 
tique, rapportée  à  ses  axes,  qui  coïncident  avec  les  axes  de  coor- 
données, pour  les  valeurs  de  d  égales  à  un  nombre  impair  de  7  » 
En  eflet,  la  vibration  est  rectiligne  si 

tang^  =  o,        cos27:a  =  =hi,        cos7:rf  =  ±i, 

d'où,  pour  rf,  les  valeurs  (en  longueur  d'onde) 

o,     1 ,     2,     ■  •  •  • 

Si,  au  contraire,  l'ellipse  a  son  grand  axe  horizontal,  la  différence 
de  phase  des  constituants  principaux  est 

7.TZU  =  -: 

2 

les  formules  (i4)  deviennent 

iCOSTTâf  =  o, 
tang2&  =  tang^, 


46j  BEAULARD. 

qui  sont  précisément  les  relations  qui  ont  été  utilisées  pour  Tétude 
delà  double  réfraction  elliptique  du  quartz  naturel. 
La  condition 

COSltû?=0 

donne  pour  rf,  en  longueur  d'onde,  les  valeurs 

I       3       5 

—  ,     — •     -»     •  •  •• 

•À  2  '2 

Un  cas  particulier  intéressant  est  celui  où  la  vibration  émergente 
est  circulaire;  la  différence  de  marche  est  de  la  forme  précédente 


2 

avec  la  condition  en  plus 

tang4/  =  i, 
qui  entraîne  d'après  (17) 

6=  ^>         A  =  tange  =  lang^  =o,îi4, 

ce  qui  détermine   relliplicité  des    vibrations    privilégiées  dont 
l'interférence  engendre  une  vibration  circulaire. 
Les  formules  (i  i)  donnent  alors 


—  =  o,         et,  par  suite,         rf^  =  o^  h =  — ^— ^ — —y 

d'où 

tO  2p  -f-  I 

-   =?=    — • 


'  7:  2 


et 


—       > 


V^8 
pour/?  =  i  en  particulier, 

(18)  -  =  o  r-T  —  =  I  ,o6oGG, 

ce  qui  exige  des  épaisseurs  particulières  pour  les  lames  de  quartz. 
Pour  la  vibration  circulaire,  la  position  du  mica  laisse  indétermi- 
née la  position  des  axes,  mais  rindclcrinination  n'est  que  phy- 
sique. La  formule  (9)  en  tenant  compte  de  la  formule  (11)  peut 
s'écrire 

7:10  r/si  119.-6? 

(*0)  tang2a=-T— î- ,    .   ^ — j) 


QUARTZ  COMPRIMÉ.     '  465 

qui  prend  la  forme  indéterminée  poursin2  7crf=  o,  €08  211(3?= —  i 
et  rf  =  ©y/i  =  — y/a.  Le  rapport  des  dérivées  par  rapport   à   d 


lonne 


tang'>.a  =  —  to  =  — 


ip 


v/8 


•-y 


pour  p  =  I 


tang2a  =  —  i  jOGoGGir. 


Ceci  posé,  abordons  les  vérifications  expérimentales;  nous 
étudierons  d'abord  le  cas  où  Ton  opère  toujours  sous  la  même 
incidence,  la  pression  augmentant  de  plus  en  plus.  La  lame  de 
quartz  étudiée,  taillée  normalement  à  Taxe  optique,  est  comprimée 
parla  disposition  particulière  que  Ton  va  décrire.  La  compression 
s'exerce  normalement  à  Taxe  optique.  On  peut  ainsi  associer  à  un 
pouvoir  rotatoire  constant  une  double  réfraction  croissante. 

Les  pressions  ont  été  obtenues  au  moyen  d'un  dynamomètre  de 
Perreaux,  à  essayer  les  tissus  {Jig.  i),  modifié  pour  les  besoins  de 

Fig.  i. 


rexpérieiice.  Elles  ont  varié  de  o'^^  à  53o'''«  par  cenliiuclre  carré. 
La  pièce  principale  est  un  châssis  rectangulaire  en  fonte  A  por- 
tant, à  une  extrémité,  une  pièce  en  forme  de  fer  à  cheval  B  sur 
laquelle  repose  un  cadran  gradué,  et  à  l'autre  extrémité  une  vis  à 
filets  carrés.  Deux  coulisses  a  et  a',  s'ajuslant  dans  le  châssis  A, 
sont  destinées  à  la  compression  de  la  lame  de  quartz;  à  cet  effet, 
la  coulisse  a  est  dirigée  par  la  vis  V  et  petit,  à  volonté,  être  rap- 
prochée ou  éloignée  de  la  première  a'  :  celle-ci  est  réunie  par  un 
système  de  trois  barres  t  rigides  et  résistantes,  à  une  double 
équerre  h.  Le  ressort  dynamométrique  R,  fixé  sous  le  cadran,  se 
compose  de  deux  lames  métalliques  qui  représentent,  par  leur 


466  BëAULARD. 

forme,  une  courbe  à  peu  près  elliptique.  Ces  deux  lames  sont  re- 
courbées à  leur  extrémité,  elles  sont  réunies  à  Taide  de  clavelles 
fortement  serrées,  d*un  bout  dans  la  pièce  en  forme  de  fer  à 
cheval  et  de  l'autre  à  Tune  des  pièces  de  l'équerre  h.  Cette  équerre 
h  porte  une  règle  crémaillère  qui  commande  un  pignon  denté  qui 
fait  tourner  raiguillc.  Lorsqu'on  agit  sur  la  manivelle,  la  coulisse 
a  appuie  sur  le  bloc  de  quariz  et  le  presse  contre  la  coulisse  c/ 
qui,  par  l'intermédiaire  des  tringles  t^  bande  le  ressort  R.  On  lit 
la  pression  sur  le  cadran  ;  on  peut  atteindre  Soo''^.  Le  dynamo- 
mètre est  placé  sur  une  double  plaque  de  chêne  robuste.  La  pre- 
mière planche,  pouvant  tourner  autour  d'un  pivot  vertical  (le  mou- 
vement étant  réglé  par  quatre  roulettes),  est  guidée  par  un 
mouvement  de  translation  de  la  seconde  planche  de  chêne  sur 
deux  petits  rails  qui  sont  sur  la  table  destinée  à  supporter  tout  te 
système.  Enfin,  les  pieds  du  dynamomètre,  au  lieu  de  reposer  di- 
rectement sur  la  plaque  tournant**,  y  reposent  par  l'intermédiaire 
de  vis  calantes,  ce  qui  permet  d'imprimer^  si  besoin  est,  un  mou- 
vement de  bascule  à  l'appareil.  Par  la  combinaison  de  ce  mouve- 
ment de  bascule,  du  mouvement  de  rotation  de  la  plaque  supé- 
rieure et  du  mouvement  de  translation  de  la  plaque  inférieure,  il 
était  possible  d'orienter,  à  chaque  expérience,  la  lame  de  quartz 
normalement  au  rayon  incident.  Il  convient,  pour  avoir  une  pres- 
sion exactement  répartie  sur  les  parois  latérales  delà  plaque  pres- 
sée, d'user  à  Témeri  les  arêtes  latérales  du  bloc  de  quartz,  de 
façon  à  obtenir  deux  surfaces  de  contact  avec  les  mâchoires  abso- 
lument égales.  Il  faut  aussi  intercaler,  entre  la  lame  et  les  cou- 
lisses a  et  a' y  des  bandes  de  carton  bien  homogène,  obtenues  au 
moyen  d'une  pâle  de  papier  bristol  délayée  dans  de  la  colle  d'ami- 
don bien  fine.  Les  franges  d'interférence  que  l'on  obtient  avec 
ces  précautions  ont  alors  un  aspect  bien  linéaire.  L'ensemble  de 
l'appareil  est  alors  constitué  par  les  pièces  suivantes  : 

i"  Le  polariseur; 

a**  Le  quartz  comprimé  par  le  dynamomètre; 

3°  Le  mica,  quart  d'onde,  mobile  dans  sa  monture,  cette  pièce 
se  meut  sur  un  limbe  gradué,  muni  d'un  vernier; 

4°  La  fente  du  spectroscope  (la  fente  est  munie  du  quartz  à 
deux  rotations; 


QUARTZ  COMPRIMÉ.  467 

5°  L'analyseur  ; 

6**  Le  spcctroscope,  dont  la  lunette  est  munie  d'une  fente  ocu- 
laire (*). 

Les  mesures  ont  porté  sur  deux  lames  de  quartz  taillées  norma- 
lement à  Taxe  et  d'épaisseurs  différentes,  environ  o'^^jSq  pour 
l'une  (quartz  vert  dextrogyre)  et  o*^™,59  pour  l'autre  (quartz 
rouge  lévogjre). 

Le  Tableau  suivant  donne  les  résultats  reliitifs  au  quartz  droit. 
IJangle  ^  est  affecté  du  signe  -h  quand  l'axe  du  mica  est  dans 
Tangle  xOy,  et  du  signe  —  dans  l'angle  xOy. 

Tablkau  a. 
Quartz  D,         e  =  o'''",8993,  -  =  1,097. 

«n 
>framme!i 
par 

^Jm.  carré.       a.  A.  H.  k. 

O...     — 16         — 16  *»"97     I  '>^97    ^ 

5o . . .     — aj.iS    — 20.40     1,126    0,83 1     1,107    *>|2^7 

00...     — 33.  5    — .\ï.Zj     i,23'|    0,679     1,1  j7    o.4.")5 

-  i  mal  dé-  -  ,  ,         ^  ^  ,  \  Vibration  quasi 

lac.     \^        .    .  »         i,.ioo     o.^ii     ijO'M)     1,060         »  o.o'io       -4-0,110     i       .       ,   . 

(  terminé  m  ^      >  >  >.M.f  ^    circulaire. 

too...     4-28         -f-44«3o     1,764     o,4o6     i,23i     i,i63 
Wo. . .     -H  8         H-  6.3o     1,925    0,339     '>"7     i,'>-«8 

l8o...     -ho  o         2,000    0,317     1,097     '/^7^ 

|6o. . .     — 15         ■+■  i.3o     2,3o8    o,238     1,040     2,061 

i  Vibration  ellip- 

>o5...     -t- o         -+-26. 3o    2,f)oo    o,-.»35     i,ii5    2,9.37      2,217      2,23i      -»-o,oo6    \     tique    à    axe 


fat) 

^*       ?obj.    Tinlerpolô.    ?calc.    ?ob«. ~  ?toIc. 


0 

» 

» 

o,:>i9 

0,1 84 

-î-0,023 

o/|39 

0/»"!) 

-f-o,oi5 

» 

o,9l9 

-T-0,IIO 

i,3i7 

1,009 

—0,046 

i,58o 

i.')79 

— o,oai 

1 ,666 

1,669 

-ho,oo3 

2,020 

2,029 

-hO,o32 

2,217 

2,23l 

H-o,oo6 

Vibration  recti- 
ligne. 


►20...     H-3.3o      -f-28.3o    2,029    0,224     1,080    2,286      2,283      2,299      — 0,01 3 
^3o...     -f-8  -i-3i.3i     2,572    o,2o5     1,096    2,327     aduïis     2,344      — o>"'7 


1 


horizontal. 


Remarquons  que  la  pression  de  2^0^^  donne  une  vibration  à  peu 
près  circulaire;  pour  une  telle  vibration,  on  a,  en  effet, 

—  =  o  =  -i-- —  =  I  ,obo6, 

-^      '        s/S         ' 

qui  diffère  peu  de  -  =  1 ,097. 


(')  Voir  le  Mémoire  original  pour  le  détail  du  mode  opérât. are. 


Nous  nous  bornoDH,  pour  abréger,  à  la  Iran  s  crîplï  on  de  quelques 
résullats  relatifs  à  lautre  lame. 


Tailbiu  B. 

uarU  G 

«  =  0,598a. 

^  =0,719. 

,.     .. 

^-      ?»*..   ?i 

Krpolj.    îeilc.  9eb..-î«K. 

o.m  0.717 

o'fi:',  ".y,: 

,397      0,371      -t^i.oTfi 

Vibrai 

0,695 

o,3i.>    o,;6i     o,<yîi      0.997      "-■>!»«      -"-"ÎT 


0,178    0,639     '-T^i 
o.iSo     0,719     ■l^'^ 


Les  rcsiillats  des  Tableaux  A.  et  B  ont  été    traduits   par   les 
courbes  2,  3,  4  et  5  ci-après.  Les  pressions  sont  portées  en  ab- 


1 

M- 

\ 

rii    __ 

^  _i\ 

'     1 

\  '  1 

' 

s 

1 

' 

^H^ 

i  ^^ 

__ 

ïîtït. 

_j_L_L 

■pî 

T 

r 

iiriï^^a^ 

:-'"^±t 

t 

"-^f-t 

i-o^;!:. 

i-LJ-J 

.l       —     -u 

t-                 ^^ 

:\ 

\ 

.'    \ 

^ 

'.       "=^^41 

■  +                i 

■h+fri-h  \fiê=^ 

—  "^^J-^         ■     1         1 

.1^PilIt.i:.l 

scisscs;  dans  les  courbes  '.i  et  5  on  a  pris  comme  ordonnées  les 
valeurs  de  d  cl  de  y,  rt  dans  les  courbes  2  et  4  celles  de  A\  Les 


QUARTZ  COMPRIMÉ.  469 

courbes  qui  représentent  les  difFérences  de  marche  ç  (double  ré- 
fraction seule)  sont  rectilignes;  on  peut  les  représenter  par 

Quartz  D 9=  —  0,0409-4-0,0045? 

Quartz  G cp  =  —  0,0214  +  0,0049? 

Les  droites  ne  passent  pas  par  l'origine  à  cause  de  l'inertie  des 
bandes  de  carton;  il  y  a  un  retard  dans  la  transmission  de  la 
pression,  d'environ  lo'^s  pour  le  quartz  D  et  3''8  pour  le  quartz  G. 
Le  coefficient  de  proportionnalité  de  'f  avec  la  pression  est  alors 
égal  à  0,0045  pour  le  quartz  D  et  o,oo4o  pour  le  quartz  G;  c'est- 
à-dire  sensiblement  le  même  pour  les  deux  échantillons. 

Nous  avons  vu  que,  lorsque  l'ellipse  émergente  a  son  grand  axe 
horizon  lai,  on  a  la  vérification 


—  =  tang^. 


En  efiel, 


7:  CD 
t 

Quartz  D. 

;^— o,i3o4         et         tan  j; '^  =  0,4985. 

Quartz  G. 
-=  0,7191         ç>-^i,3iG,         4; --=  A -•=  7.G"  59', 

--   =0,5464,         tanj,"Jy  =  0,5092; 

7ÎO 

■ 

la  vérification  est  satisfaisante. 

Nous  avons  encore  vu,  au  commencement  de  cet  article,  (juc 
l'angle  a  est  une  fonction  périodique  de  d  et  par  suite  varie  avec  es, 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  avec  la  pression  P.  Nous  donnons 
ci-après  l'angle  a  du  grand  axe  de  l'ellipse  avec  la  vibration  pri- 
mitive et  la  pression  correspondante.  Pour  une  pression  nulle,  le 
premier  angle  donné  par  le  Tableau  mesure  le  pouvoir  rotatoire 
naturel  de  la  lame;  il  est  de  196°  environ  pour  le  quartz  D  et  de 
I29°25'  pour  le  quartz  G. 


470  BEAULARD. 

Quartz  l)  X^.  Quartz  G  ^. 

P.  p  =  rotation.  P.  p  =  rotation. 

o 19G.00  0,0. i29.'25.ia 

io 209..  l'j  5o,o i4o 

100 aiS.S        96,5 152.42 

i5o 222         '17P 168. 3o 

3oo 332         182,0 180 

32> 339.6       212,5 191  «4^ 

36o 352         255,0 2oi.3o 

38o 36o         335,0 193,50.45 

460 375  342,5 180 

490 366  437,5 173.15 

5o5 36o  4^1,0 180 

520 356. 3o  4^'^iO i85.i8 

53o 352 

535 347 

On  voit  que  dans  les  deux  cas  Tangle  p  du  grand  axe  avec  Ox 
au^menle  avec  la  pression,  oscille  autour  de  '27z=  36o**  pour  le 
quartz  D  et  autour  de  7:=  180"  pour  le  (|uarlz  G. 

Les  courbes  3  traduisent  les  résultats  précédents;  à  Tinspection 
de  la  courbe  relative  au  quartz  D,  on  constate  la  rapide  variation 
du  ^rand  axe  de  Tellipse  émergente  aux  environs  de  Texpérience 
qui  correspond  à  P  =  240''"  :  c'est  en  effet  ce  qui  doil  être,  la  vi- 
bration étant  quasi  circulaire  (*). 

On  constate  que  le  grand  axe  est  horizontal  (Jig'  6,  quartz  D), 
l'ellipse  pouvant  du  reste  se  réduire  à  une  droite,  quand  la  pression 
est  telle  que  la  valeur  de  o  assigne  à  d  une  valeur  égale  à  un  muU 

tilde  de  -'• 

*  2 

En  résunîé,  on  a  vérifié,  sur  deux  lames  d'épaisseurs  différentes, 
que,  lorscpi'on  associe  à  un  pouvoir  rolatoire  constant  une  double 
réfraction  croissante,  le  quartz  présente,  pour  un  rayon  tombant 
toujours  normalement  à  la  lame,  les  phénomènes  de  la  double  ré- 
frachon  elliplicpie  et  (jue  :  i'^  Le  pouvoir  rotatoirc  reste  constant; 
:>.'•  L(L  ili O'érence  de  marche  '^  duc  à  la  double  réfraction  seule 


(')  <hian<l  on   |)a^se  par  iim^  >  il)iali«»ri  tirrulairc,   il  y  a  en  ciïct  une  variation 
bruxiiic  tic  -  (MoNNoiiY,  Journ.  de  Phy^.,  2*  si'iic,  t.  I\;  juin  iSjO). 


QUARTZ  COMPRIME.  1(71 

est  proportionnelle  à  ta  pression;  3"  L'angle  a  du  grand  axe 
de  l'ellipse  émergente  et  de  la  vibration  incidente  primitive 
croit  d'abord  avec  la  pression  {pour  les  lames  d'épaisseurs 
données)  pour  osciller  autour  de  la  vibration  incidente,  et  pour 


Ht . 

t^S^ 

^ 

/       ^^ 

« 

^'^             ^       - 

7                 ^"-L 

t 

4.^ 

% 

J           -J^^ 

-F-"      - 

J                   ^ 

^■"    /t   2.. 

«1 

«^.Zxij 

t^  / 

-  z^ 

»    ^ 

Lad 1 — - — — 1 — 1^    1.^ 

^  L  L  »  In  !»  '  ' 

des  pressions  particulières  se  confond  avec  elle;  en  sorte  que,  à 
an  moment  donné,  ce  grand  axe  tourne  en  sens  contraire  du 
pouvoir  rotaloire  naturel  de  la  lame  de  quartz;  4°  Pour  les 
directions  parficulières  de  l'angle  a  =:  o,  l'ellipticité  de  l'el- 


lipse émergente  est  o  ou 


^9 


■>.  prem 


î  correspond  à  une 


vibration  rectiligne,  le  second  à  une  ellipse  à  grand  axe  hori- 
zontal. 


47^  BEAULARD. 

SUR  LA  BIAXIE  DU  aUABTX  GOMPBIMÉ; 
Par  m.  F.  BEAULARD  («). 

Le  quartz  comprimé  présente  tous  les  caractères  des  cristaux 
biaxes  (^).  Dans  ia  compression  exercée  perpendiculairement  à 
i^axe  du  cristal,  le  milieu  acquiert  trois  plans  de  symétrie  rectan- 
gulaires :  Pun  perpendiculaire  à  Taxe;  un  autre  à  la  direction  de 
compression,  et  le  troisième  perpendiculaire  au  plan  des  deux 
premiers.  L'ellipsoïde  inverse  cesse  d'être  de  révolution.  Soit  «<. 
l'axe  de  révolution,  et  Hq  l'axe  équatorial  de  cet  ellipsoïde.  Sui- 
vant la  direction  de  la  pression  Hq  diminue  et  devient  fiq — D. 
L'axe  équatorial  normal  à  la  compression  devient  /lo —  d  et  l'axe 
de  révolution  prend  pour  valeur  n^ —  cl'.  Les  quantités  </ et  d' sont 
en  général  différentes  entre  elles  puisque  les  élasticités  optiques 
ou  mécaniques  sont  différentes  suivant  les  deux  directions  :  néan- 
moins d  et  d' sont  inférieurs  à  D  ;  et  D,  ^f,  d' sont  des  quantités  très 
petites  (^).  Posons 

II  I 

a  =  r-,  0  = 9  c  = .,• 

/Iq —  l)  FIq — a  Ile — « 

On  a,  pour  le  demi-angle  des  axes  optiques  désigné  parV, 

D  — ^ 


lang' V  = 


n^ — /i, 


On  peut  se  proposer  d'étendre,  au  quartz  biaxe,  la  théorie  de 
M.  Gouy. 

Le  quartz  a  été  fortement  serré  au  moyen  de  la  pince  à  com- 
pression de  Werllieim  {Jig.  i),  que  l'on  plaçait  entre  les  mon- 
tants M  verticaux  du  (Iis[)ositif  ci-après,  qui  pouvait  se  placer  sur 
le  limbe  gradué  de  l'appareil  déjà  employé. 

On  se  donnait  une  pression,  ensuite  on  opérait  sous  l'inci- 
dence normale;  aprrs  quoi,  on  inclinait  la  pince  de  façon  à  opérer 

(  ')  Voir  p.  3()3  et  !\M)  de  ce  Volume,  lu  première  et  la  seconde  purlie  du  Tra- 
>ail  de  M.  lieauiard. 

(•)  nuF.wsTEH,  Edinbuifç  Trans.,  t.  VIII,  p.  281;  1817.  Pfaff,  Annales  de  Phy- 
sique et  de  Chimie,  [3],  l.  LVII,  p.  mç);  iH'mj.  Moigno  el  Soleil,  Comptes  rendus 
des  séances  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  \\\,  p.  36 1;  i8Jo. 

(»)  Notation  de  M.  Maliard  {Traité  de  Cristallographiey  l.  II,  p.  342). 


BIAXIE  DU  QUARTZ  COMPRIMÉ.  473 

SOQS  une  incidence  de  1°,  2",   . . .  ;  on  pouvait  aussi  chercher  les 
incidences  privilégiées,  pour  lesquelles  la  vibration  émergente  est 

Fig.  I. 


soit  une  ligne  droite,  soit  une  ellipse  à  grand  axe  horizontal.  Les 
angles  A  et  M  définissent  les  orientations  de  l'analyseur  et  du 
mica.  La  lumière  incidente  a  été  polarisée  horizontalement;  il  en 
résulte  que  A  est  l'angle  de  vibration  reetiligne  rétablie,  et  que  M 
est  ra:xe  du  mica  avec  la  vibration  incidente. 
On  a  le  Tableau  suivant  : 


Quartz  D,         e  =  0,899, 


i. 


o . 00 . 00 . . 

I .oo.oo . . 

2 . 00 . 00 . . 

3 . 00 . 00 . . 

6 . 2 1 . 00 . . 

7.24.00. . 

8.00.00. . 

9 . 00 . 00 . . 

9.i4*3o . . 
10.00.00 . . 
12.45.00. . 
I j.  7.00 . . 
17.  9.00.. 


A. 

25.43.00 
3o.  i5 

23 

25 .  3o 
7,27  environ 
27 . 1 5 
28 .  3o 
36 
46.26 

25.37.30 
18 

I 3 . 22 . 3o 


M. 


eu 

-  =',097, 


Pr=,95''8(l). 


4o.  32.3(> 
40.10 
41 .24. i5 
34.30 

7.27  environ 
3o.4o 
36 

47 
o 

66. 3() 

o 

o 

o 


1  ,o35 
1 ,060 
1 ,092 
1 ,  io3 

ï  ,097 
1,070 

1  ,o53 

1 ,001 

1 ,  086 

1,091 

1 ,081 

1 ,081 

1,041 


0,837 
0,751 
0,661 
0,317 
0,000 
0,388 
0,668 
1,039 
i,o34 
1 ,  3o4 
2, 2  54 
3 ,  328 
4,378 


d. 

,332 
,3o5 

,299 
,218 

,097 

,19'^ 
,265 

,443 
,5oo 
,701 
2 ,  5oo 
3,5oo 
4 , 5()o 


A. 

0,477 
o ,  520 

0,574 

o ,  635 

1 ,000 

0,722 

o ,  522 

o,4o3 
0,4^8 
o,364 
0,227 
o,i58 
0,117 


(*)  La  formule 


9^  =  —  0,0409  -♦-  o,oo45P 


pour  Çç=  0,887  donne  la  pression  F  =19')  obtenue  par  la  pince;  pression  qui  n'est 
pas  directement  mesurable. 

/.  de  Phys.,  3«  série,  t.  II.  (Octobre  1893.)  3i 


474  BEAULARD. 

On  constale  : 

i"  Que,  lorsque  rincidence  augmente,  dettf  diminuent  d'abord 
pour  augmenter  ensuite; 

2^  Que  k  augmente  d'abord  pour  diminuer  ensuite. 

Cela  résulte  de  la  biaxie  du  quartz  comprimé  ;  quand  f  augmente, 
l'angle  du  rayon  de  lumière  et  de  l'un  des  axes  optiques,  diminue 
jusqu'à  zéro,  quand'la  propagation  delà  lumière  s'effectue  le  long 
de  cette  direction. 

3**  On  détermine  cette  direction  par  la  courbe  des  ©  et  des  rf. 
On  voit  que,  pour  t  =  6°2i',  on  a  ç  =  o  et  que  la  courbe  des  d 
est  tangente  à  la  direction  d=z  1,097. 

4**  La  courbe  des  k  donne  de  même  pour  celte  direction  A*  =  i. 
On  a  donc  pour  i=6**2i'  environ 

^=»,097,        ?  =  o,        rf  =  1,097,        A:  =  1,00. 

Ainsi  un  biaxe,  obtenu  par  compression  d'un  uniaxe  rotateur, 
possède  le  pouvoir  rotatoire  suivant  les  axes  optiques  (*). 

5*^  On  vérifie  la  constance  du  pouvoir  rotatoire  -;  ainsi,  con- 
formément aux  idées  de  M.  Gouy,  on  retrouve  le  pouvoir  rota- 
toire constant  dans  toutes  les  directions,  et  même  le  long  des  di- 
rections axiales  du  cristal  devenu  biaxe. 

On  peut  utiliser  les  données  précédentes  pour  résoudre  un  cer- 
tain nombre  de  questions  accessoires;  cherchons,  par  exemple, 
l'angle  des  axes  avec  la  pression.  On  a  la  relation  (^) 

lani;*\  = • 

/te— ffo 

Or,  pour  de  faibles  obliquités,  on  a  la  formule  (') 

pour i  =  o 


(')   Voir  \Ei\DKTf  Optique  physique,  t.  VI,  p.  32G. 

(»)  Mallaud,  J' rai  té  de  Cristallographie,  t.  Il,  p.  343. 

(»)  Mascaut,  Optique  physique^  t.  I,  p.  J78. 


BIAXIE  DU  QUARTZ  COMPRIMÉ.  475 

d'où 

D  —  rf  =  Oo  -  7 

*    c 

pour  la  pression  P  =  i  qS"*»,  ©0=0,837;  on  en  déduit 

D  -  rf  =  0,0000547        et        V  =  4'^'>.5'3o'. 

On  en  conclut  que  Tangle  correspondant  d^ns  Pair  est 

E  =  6»36'5o\ 

Le  même  angle  déduit  de  Tinspection  des  courbes  a  pour  valeur 
E  =  6'*2i'.  On  a,  de  même,  calculé  le  Tableau  suivant  : 

V  par  centimètre  carré.  D  —  d.  V. 

^B  ... 

00 0,000013534  '2.  1-2.1 3 

100 0,00009-9749  3.16 

195 0,000054700  4 '^5.30 

•220 o  ,000069606  4  •  58 .45 

3oo o ,  000082579  5 .  '25 .  55 

36o o ,  000099906  5.38.  '20 

460 0,000013475  6.55.35 

5o5   0,0000116-26  7.r2.|5 

5'2o o,ooooi49Î7  7. 17. -26 

53o o,ooooi5'2i5  7. 21. '20 

La  courbe  (2)  représente  les  résultats  précédents^  les  pressions 
sont  portées  en  abscisses,  les  V  en  ordonnées. 

On  peut  aussi  calculer  le  coefficient  d'élasticité  optique  du 
quartz,  le  long  de  la  bissectrice  aiguë  des  axes  optiques.  Ou  a 
pour  ce  coefficient 

A    00 

on  a  pour  réchantillou  D 

<p  =  —  o , o 409  -+-  o ,  0045 1*  ; 

on  en  tire  la  valeur 

G  =3,4  xio«, 

nombre  qui  est  de  Tordre  de  grandeur  du  coefficient  optique  du 
verre. 

On  peut  enfin  calculer,  au  moins  d'une  façon  approchée,  les 
indices  du  quartz  biaxe. 

Pour  un  ra^on  de  lumière  qui  se  propage  suivant  une  direction 


4^6  BEADLARD. 

peu  inclinée  sur  la  bissectrice  aiguë  des  axes  optiques,  la  diOe- 

rence  des  marches  est  donnée  par  la  relalion 

pour  l'incidence  normale 


or  on  a  (voir  les  ligures  ci-dessous  3,  4i  ^  ^t  6) 

1^  valeur  de  D  —  ti  est  connue  pour  uqc  pression  donnée,  par 
exemple  1*=  jyà^f, 

D  —  t/  =  «,ooooJ47. 

Pour  l'unglo  i  ijui  correspond  à  l'axe  optique  dans  l'a!r,  on  a 


BIAXIE  DU  QUARTZ  COMPRIMÉ, 
si  l'on  prend  /==  6**3o',  on  a 

A  =  cM^  —  M  =0,0040734: 


or 


A  = 


=  b=zc). 


Fig.  4. 


477 


COMPRIISION 


PHjwoid»  innw  «prè*  la  ctmoïKZiom  a'  >  b'  >  C  . 


Fig.  5. 


Sarik*  dci  «llMMi  MnoAln  «fut  k 


COMPMtSIM 


Bmhœ  de*  viteBses  murilw  aprii  1»  conprcuioa. 


Lnmlèr» 

i 

Si  Ton  admet  que  d  est  peu  différent  de  ct^  en  prenant 

D  —  rf  =  D  —  cr=  0,0000547, 
/iff —  /lo  "^^  0,009139.06, 
A  —  0,0040734, 

on  déduit  de  la  relation  précédente 


En  prenant 


rig—  (1*=  1,50177. 
/le  =  1 ,  55339,        n©  =  1 ,  544^6» 


4r^     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

on  a  la  valeur  approchée 

d  =  d'  =i  o,oSi63. 
d'où 

D  =  o,oSi6747. 

On  a  en  définitive,  pour  les  indices  et  les  vitesses  principales 
du  quartz  biaxe  pour  la  pression  de  igS^*  les  valeurs 

/lo— D  =  1, 49^59,  a=  0,66998. 

rtit—  d  —  1,^9064,  A'=  0,66995, 

/i^— ^=  1,60177,  c'=o, 66588. 

l/«încrgie  de  la  hi réfringence  est  donnée  par ^ —  =  o,oooo38. 

A  r<Hat  naturel,  elle  a  pour  valeur  o,oooo34*  La  biréfringence 
optique  augmente  donc  par  la  compression. 


COKPTES  BOrDÏÏS  DS8  8ÉAICE8  DS  L'ACADÉni  DES  WEEÊOA 
ST  AIHALC8  DE  CHIMIE  ET  DE  PITSIQUE;  1892. 

Électricité. 

Kl).  HRANLY.  —  r)<^perdition  des  deux  électricités  par  les  rayons  très 
r('frafiKîi>lcs  (Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences^  t.  CXIV,  p.  68). 

M.  Branly  a  montré  précédemment  (i8go)  qu^un  plateau  mé- 
tallique électrisé  et  illuminé  par  des  rayons  très  réfrangibles  ne 
perd  [)as  seulement  Télectricité  négative,  mais  aussi,  moins  rapi- 
dement, l'électricité  positive.  Il  reprend  cette  démonstration  en 
employant  comme  source  lumineuse  Tare  voltaïque. 

L'appareil  de  mesures  est  un  électroscope  à  feuilles  d'or,  sur- 
monté <run  disque  éclairé  de  7*^"*  de  diamètre.  Un  isolement  par- 
fait (îst  ohleiui  au  moyen  d'une  enveloppe  de  soufre.  L'électroscope 
esl  charj;/'  à  un  excès  de  potentiel  de  3oo  volts,  et  l'on  observe, 
par  rrcartenient  des  feuilles  d'or,  le  temps  qu'il  met  à  descendre 
à  '^-o  volts  sous  l'influence  de  l'illumination. 

(^e  temps  est  de  'ao  à  /\o  fois  plus  grand  pour  l'électricité  posi- 
liv(î  que  poiir  l'électricité  négative.  Quand  l'arc  voltaïque  décroît, 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     479 

la  déperdition  positive  se  ralentit  plus  que  la  négative.  Une  lame 
de  quartz  interposée  absorbe  peu  les  rayons  actifs.  Le  verre  et 
surtout  le  mica  les  absorbent  beaucoup  plus,  mais  encore  incom- 
plètement. La  nature  du  métal  qui  forme  le  disque  a  aussi  une 
influence  sensible. 


ED.  BRANLY.  —  Nouvelle  conductibilité  unipolaire  des  gaz 
{Comptes  rendus  de  l' Académie  des  Sciences,  t.  CXIV,  p.  83 1). 

L'auteur  étudie  la  conductibilité  électrique  singulière  que  prend 
un  gaz  compris  entre  un  métal  porté  au  rouge  (fil  de  platine  iridé 
plusieurs  fois  replié)  et  un  métal  froid  (disque  métallique  relié 
à  un  électromètre  de  Hankel).  La  conductibilité  est  beaucoup  plus 
forte  si  le  métal  froid  est  négatif  que  s'il  est  positif.  Elle  ne  se 
manifeste  que  si  le  fil  atteint  la  température  du  rouge.  Elle  se 
manifeste  encore  quand  on  aspire  les  gaz  chauds  qui  environnent 
le  platine,  au  moyen  d'un  courant  gazeux  sortant  d'un  réservoir 
à  25*'"*,  pour  les  projeter  sur  le  disque  soustrait  à  l'action  directe 
du  platine,  même  quand  on  a  soin  de  refroidir  ces  gaz  en  les  fai- 
sant passer  dans  un  serpentin  entouré  d'eau  froide. 

On  reconnaît  de  même  au  galvanomètre  que  la  couche  gazeuse 
comprise  entre  les  deux  métaux  se  comporte  comme  une  couche 
conductrice,  principalement  quand  le  mêlai  froid  est  négatif. 

Enfin  la  dislance  explosive  pour  l'étincelle  électrique,  entre  une 
lame  de  platine  et  un  disque  de  laiton,  est  a  peine  modifiée  par 
réchauffement  de  la  lame  quand  la  boule  est  positive,  tandis  qu'elle 
est  beaucoup  augmentée  si  la  boule  est  négative. 


ED.  BRANLY.  —  Sur  la  conductibilité  d'un  gaz  compris  entre  un  métal  froid  et 
un  corps  incandescent  (  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  CXIV, 
p.  i53i). 

M.  Branly  confirme  les  faits  qui  font  l'objet  du  précédent  article, 
au  moyen  d'expériences  plus  précises.  Une  spirale  de  platine  in- 
candescente et  un  tube  de  laiton  froid  dont  elle  occupe  l'axe 
communiquent  respectivement  avec  deux  électroscopes,  dont  l'un 
peut  être  muni  du  conducteur  latéral  de  Gaugain.  L'un  ou  l'autre 
des  deux  métaux  peut  être  mis  à  volonté  en  communication  avec 


48o    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

un  des  pôles  d'une  pile  de  25o  éléments,  dont  le  second  pôle  est 
au  sol.  On  constate  ainsi  les  faits  suivants  : 

I®  Si  la  spirale  de  platine  a  été  portée  au  rouge  sombre,  Télec- 
tricité  négalive  ne  passe  que  du  corps  froid  au  corps  chaud  et 
réicctricilé  positive  en  sens  contraire. 

2°  A  mesure  qu'on  élève  la  température  du  platine  à  partir  du 
rouge  sombre,  l'électricité  continue  à  passer  dans  le  sens  prévu, 
mais  passe  aussi  de  plus  en  plus  facilement  en  sens  contraire. 

3*^  Le  platine  incandescent  peut  être  remplacé  par  un  corps 
quelconque  porté  au  rouge,  comme  un  bâton  de  verre;  mais  le 
sens  de  la  conductibilité  la  plus  grande  varie  avec  la  nature  du 
corps  incandescent.  Les  effets  obtenus  dépendent  non  seulement 
de  la  surface  du  corps,  mais  de  sa  structure  intérieure  (trempe, 
recuit,  etc.). 


L.  DE  L\  RIVE.  —  Application  de  la  théorie  des  lignes  de  force  à  la  démonstra- 
tion d'un  ihcorcme  d'électrostatique  {Comptes  rendus  de  V Académie  des 
Sciences,  t.  CXIV,  p.  740). 

Le  théorème  suivant  a  été  démontré  successivement  parChasleii, 
par  Sir  W.  Thomson  et  par  M.  Bertrand. 

Si  dans  le  champ  d'un  système  de  conducteurs  électrisés  on 
leur  substitue  une  ou  plusieurs  surfaces  de  nii'eau  entourant 
respectii'ement  les  masses  agissantes,  avec  une  densité  superfi- 
cielle égale  à  —  yz  7f~''  ^^  champ  en  dehors  de  ces  surfaces  reste 

le  même,  et  le  potentiel  à  C intérieur  est  constant  et  égal  à  la 
valeur  qu' il  prend  dans  le  champ  sur  ces  surfaces  mêmes. 

L'autour  en  donne  une  démonstration  nouvelle  qui  est  une  sim- 
plilication  de  celle  de  Sir  W.  Thomson. 

Soit  '0  le  potentiel  en  un  point  quelconque  d'un  champ  dû  à  un 
certain  nomhre  de  conducteurs  éleclrisés  C,  et  S  une  surface  de 
niveau  entourant  les  masses  agissantes.  Considérons  les  tubes  de 
force  allant  de  la  surface  d'un  conducteur  à  celle  d'un  autre  con- 
ducteur ou  à  la  surface  S,  et,  dans  ce  dernier  cas,  faisons  croître 
n  <le  la  surface  du  conducteur  vers  S. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     481 
Pour  un  point  P  extérieur  à  S,  l'intégrale 

I      \ffn 


/^ 


^''"      '  dn 


r  Un 

pour  tous  les  tubes  compris  entre  C  et  S,  est  nulle  puisque  le  flux 
est  constant  dans  ce  volume,  r  représente  la  distance  du  centre 
de  la  section  rfS  du  tube  de  force  au  point  P. 

En  intégrant  par  parties  pour  un  tube  quelconque,  on  trouve 

r,  dn  rx  dn  J    r^ 

i  étant  Tangle  du  rayon  vecteur  dirigé  de  rfS  vers  P  avec  la  nor- 
male à  l'élément  dS. 

Mais -—  =  dtù  est  l'angle  solide  élémentaire  sous-tendu 

par  dS. 

En  intégrant  pour  tous  les  tubes,  une  partie  des  termes  ^82 
donne  l'intégrale  de  surface  relative  à  S,  rf/i  étant  dirigé  vers 
l'extérieur.  Les  autres  termes  ^82  et  les  termes  dSx  donnent  cette 
intégrale  relative  aux  surfaces  des  conducteurs,  avec  le  signe  — . 

L'intégrale  fd^diù  est  nulle,  puisqu'aux  points  où  le  rayon 
vecteur  coupe  8,  ç  reprend  la  même  valeur. 

On  a  donc,  en  divisant  par  J^tz^ 

fyr.J^  r  dn 

La  marche  de  la  démonstration  est  analogue  pour  un  point 
intérieur  à  8. 


CHASSAGNY  et  H.  ABRAHAM.  —  Sur  le  mode  d'emploi  des  couples  thermo- 
électriques  {Annales  de  Chimie  et  de  Physique,  6*  série,  t.  XXVII,  p.  355). 

Quand  on  veut  utiliser  les  forces  électromotrices  thermo-élec- 
triques qui  ne  dépassent  guère  le  millième  de  volt  dans  le  cas  des 
couples  métalliques,  il  faut  éliminer  avec  soin  les  perturbations 
dues  à  l'imperfection  de  l'isolement  et  aux  forces  électromotrices 
étrangères. 

Les  auteurs  isolent  les  diverses  parties  du  circuit  par  des  sup- 
ports en   paraffine.  Les  métaux  sont  employés  à  l'état  de  fils  et 


482    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

isolés  Fun  de  l'autre  au  voisinage  de  la  soudure  par  des  tubes  de 
verre  mince  engagés  dans  un  tube  plus  large.  Les  fils  sont  soudés 
dans  une  même  capsule  de  cuivre  rouge  qui  forme  le  fond  de  ce 
dernier.  D'autres  dispositions  permettent  de  réunir  trente  sou- 
dures par  centimètre  carré,  pour  les  piles  destinées  à  l'étude  de  la 
cbaleur  rayonnante.  On  s'est  assuré  de  l'bomogénéité  des  fils  par 
l'absence  de  courant  quand  on  les  chauffe  en  dehors  des  soudures. 
Les  raccords  de  fils  nécessaires  pour  joindre  la  pile  aux  appareils 
de  mesure  étaient  établis  au  mercure  et  maintenus  deux  à  deux 
dans  un  même  bain  de  mercure,  pour  éviter  toute  différence  de 
température.  Des  précautions  ont  été  prises  pour  soustraire  la  boîte 
de  résistances  et  le  galvanomètre  à  toute  variation  de  température 
par  des  enveloppes  appropriées.  Les  coupe-circuits  présentent  une 
ingénieuse  disposition  qui  permet  d'établir  les  communications  en 
reliant  deux  masses  de  mercure  par  un  bain  du  même  métal. 

Le  circuit  comprenait  le  couple  étudié,  un  galvanomètre  Thom- 
son à  faible  résistance,  une  boite  de  loo  ohms,  le  coupe-circuit  et 
une  force  électromotrice  d'opposition  empruntée  par  une  double 
dérivation  à  un  élément  Gouy,  qu'on  avait  comparé  avec  quatre 
étalons  Latimer-Clark.  Les  lectures  de  l'échelle,  faites  à  la  loupe, 
permettaient  d'apprécier-^  de  microvolt,  c'est-à-dire  d'évaluer  une 
force  électromotrice  de  '^^  de  volt  avec  une  erreur  de  l'ordre  des 
dix-millièmes.  Ce  degré  d'approximation  a  été  constaté  par  une 
série  de  vérifications  de  la  loi  des  métaux  intermédiaires.  On  a 
reconnu  que  des  fils  de  cuivre,  fer,  argent,  platine,  empruntés  aux 
mêmes  bobines,  fournissent  des  couples  plus  concordants  entre 
eux  que  les  éléments  éleclrochimiqucs. 

L'élude  de  l'influence  de  la  température  a  montré  que  des 
couples  thermo-électriques  employés  comme  thermomètres  per- 
mettraient d'évaluer  au  centième  de  degré  des  chutes  de  tempéra- 
turc  de  ioo°.  Si  l'on  adopte  Téchelle  du  thermomètre  à  hydrogène, 
les  couples  n'ont  pas  une  marche  parabolique  et  les  pouvoirs 
thermo-éleclriqiies  sont  représentés  par  des  courbes  concaves  vers 
l'axe  des  températures.  Une  même  échelle  de  températures,  con- 
venablement choisie,  ramènerait  à  la  fois  tous  les  couples  essayés 
à  avoir  une  marche  parabolique.  Il  serait  intéressant  de  pouvoir 
rapporter  la  marche  de  ces  couples  à  l'échelle  thermodynamique 
qui  diffère,  comme  on  sait,  de  celle  du  thermomètre  à  hydrogène. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     483 

H.  BAGARD.  — Sur  les  phéaoménes  thermo-électriques  au  contact  de  deux  élec- 
tpolytes  {Comptes  rendus  de  l'Acad,  des  Sciences,  t.  CXIV,  p.  980). 

M.  Bagard  a  trouvé  dans  son  précddent  travail  que  la  marche 
d'un  couple  thermo-électrique,  formé  par  un  amalgame  et  un 
électrolyte,  est  représentée  par  une  parabole  tournant  sa  convexité 
vers  l'axe  des  températures.  Il  étend  ce  résultat  à  des  couples  for- 
més de  deux  électrol;ytes. 

Une  masse  d'un  liquide  La  est  reliée  par  des  siphons  à  deux 
masses  d'un  liquide  L|  qui  communiquent  elles-mêmes  avec  des 
électrodes  impolarisables.  Les  communications  entre  liquides  dif- 
férents ont  lieu  à  travers  des  diaphragmes  de  parchemin  végétal. 
Le  vase  contenant  une  de  ces  jonctions  est  porté  dans  un  bain- 
marie  à  différentes  températures,  tandis  que  le  reste  des  appareils 
est  maintenant  à  o**.  Le  liquide  chauffé  est  protégé  contre  l'évapo- 
ration  par  une  couche  de  paraffine.  Dix  éléments  ainsi  constitués 
sont  assemblés  en  tension. 

Le  liquide  L{  étant  une  solution  de  i  iS^'^de  sulfate  de  zinc  dans 
loo^*" d'eau,  avec  des  électrodes  de  zinc  amalgamé,  et  le  liquide  L2 
étant  une  solution  d'acide  sulfurique  au  j-j'g^  en  poids,  le  sulfate 
de  zinc  froid  est  positif  à  l'extérieur,  et  l'on  obtient  une  force 
électromotrice  croissant  avec  la  température,  suivant  une  para- 
bole convexe  vers  l'axe  des  températures.  A  76", 6,  on  atteint 
o*»,  0545. 

Le  liquide  L|  demeurant  le  même,  on  prend  pour  L2  une  solu- 
tion de  3o8'  de  sulfate  de  cuivre  dans  loo^'  d'eau.  Le  sulfate  de 
zinc  froid  est  négatif  aux  basses  températures,  puis  devient  posi- 
tif. Le  maximum  a  lieu  vers  4^**  et  l'inversion  vers  70°,  et  la 
courbe  affecte  encore  une  forme  parabolique.  Il  y  a  lieu  de  remar- 
quer l'analogie  de  ces  phénomènes  avec  ceux  que  présentent  les 
couples  bimétalliques. 

C.  REIGNIER  et  G.  PARROT.  —  Sur  une  propriété  des  conducteurs  bimétal- 
liques lamellaires,  soumis  à  Tinduction  électro-magnétique  (  Comptes  rendus 
de  l'Acad.  des  Sciences,  t.  CXV,  p.  3 10). 

Les  auteurs  substituent  aux  conducteurs  de  cuivre,  ordinaire- 
ment employés  dans  les  machines  dynamo,  des  lamelles  minces 


484     COMPTES  RENDUS  DE  LACADËMIE  DES  SCIENCES. 

composées  d'un  métal  très  magnétique  et  d'un  métal  très  bon  con- 
ducteur superposés  en  épaisseur.  Ces  lamelles  sont  disposées  de 
telle  sorte  que  les  lignes  d'induction  soient  perpendiculaires  à  leur 
épaisseur.  Le  flux  d'induction  se  divise  en  nappes  de  filets  paral- 
lèles très  rapprochées,  qui  traversent  seulement  la  portion  magné- 
tique des  conducteurs  bimétalliques.  L'énergie  disponible  aug- 
mente avec  la  hauteur  des  conducteurs.  Les  circuits  sont  courbés 
en  forme  de  développantes  de  cercle  et  assemblés  de  façon  à  for- 
mer des  disques  superposés  qui  sont  reliés  les  uns  aux  autres  pour 
constituer  un  circuit  fermé.  A  la  vitesse  de  5oo  tours,  les  auteurs 
ont  obtenu  une  utilisation  spécifique  de  4^  watts  par  kilogramme 
de  poids  de  leur  machine. 

J.  MORIN.  —  Sur  une  nouTelle  forme  d'appareil  d'induction 
(  Comptes  rendus  de  l'Acad.  des  Sciences,  t.  CXV,  p.  889 ). 

Les  appareils  d'induction  employés  en  électrothérapie  sont  or- 
dinairement formés  de  deux  bobines  qui  glissent  l'une  sur  Tautre, 
et,  au  moment  où  elles  achèvent  de  se  séparer,  il  se  produit  une 
chute  brusque  du  courant  induit,  au  lieu  d'une  diminution  pro- 
gressive jusqu'à  zéro.  M.  Morin  propose  l'emploi  de  deux  anneaux 
plats  concentriques  munis  de  gorges  pour  l'enroulement  du  fil  in- 
ducteur et  du  fil  induit.  L'un  de  ces  anneaux  tournant  autour  d'un 
de  ses  diamètres,  le  courant  induit  passera  progressivement  par 
toutes  les  valeurs  comprises  entre  son  maximum  et  zéro.  Cette  dis- 
position permet  aussi  d'avoir  des  courants  induits  alternatifs  par 
l'emploi  d'un  inducteur  continu. 

D.  KORDA.  —  Théorie  d'un  condensateur  intercalé  dans  le  circuit  secondaire 
d'un  transformateur  {Comptes  rendus  de  l'Acad.  des  Sciences f  l.  CXV,  p.  33 1 
et  4iO- 

Si  l'on  intercale,  dans  un  circuit  de  courant  alternatif  de  forme 
sinusoïdale,  un  transformateur  dont  le  circuit  secondaire  contient 
un  condensateur,  les  phénomènes  sont  exprimés  par  le  système 
suivant  : 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     483 

Primaire Eo  sin  (u/  — -  L  -r-  —  M  -7-  —  R  i  =  o 

ot  ot 

_  ,  .  »j  ^^       »  ai' 

Secondaire  ....     —  wl-r-  —  l  -r--  —  e  —  rt  =  o 

Ot         Ot 

Condensateur..     K  -r-  —  l  =  o. 

Ot 

Fiosimot  est  la  force  électromotrice  sinusoïdale,  L,  M,  /  sont 
les  coefficients  d^induction,  i  et  i'  les  intensités,  R  et  r  les  résis- 
tances, e  la  diCTérence  de  potentiel  aux  armatures  du  condensa- 
teur et  K  sa  capacité.  On  en  tire  par  élimination  Téquation  néces- 
saire 

(L/_M)^ -l-(R/  +  rL)- +  (^Rr+ j,j  -  +  g  * 

^    /                          K/coî-i    .         \ 
=  Eq  (  /'(u  cos  i»it ^ sin  to  /  j  • 

Suivant  que  le  discriminant  de  Téquation  caractéristique  est  ou 
non  plus  grand  que  zéro,  la  décharge  est  oscillante  ou  simple. 
Quand  le  régime  régulier  est  établi,  on  a 

t  =  I  =  -, 

P 

p  étant  la  résistance  apparente  du  primaire  donnée  par 
pt=  Rî-hLïto> 


Ces  équations  permettent  de  calculer  ou  de  représenter  graphi- 
quement les  éléments  du  problème. 


Ch.  GUILLAUME.  —  Sur  la  variation  thermique  de  la  résistance  électrique  du 
mercure  {Comptes  rendus  Je  l* Académie  des  Sciences,  t.  CXV,  p,  4*4  )• 

Un  étalon  mercuriel  d^environ  i  ohm,  amené  successivement  à 
diverses  températures,  est  comparé  à  un  autre  étalon  maintenu  à 
une  température  invariable.  Les  deux  étalons  sont  substitués  Tun 
à  Tautre  dans  une  même  branche  du  circuit  d'un  pont  de  Wheat- 
stone.  Pour  éliminer  les  contacts,  on  fait  précéder  le  premier  éta- 


486     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

Ion  et  suivre  le  second  d^un  vase  contenant  quelques  kilogrammes 
de  mercure  à  la  température  de  Pautre  étalon. 

Dans  un  premier  groupe  de  mesures,  la  différence  des  étalons 
est  mesurée  par  Taddition  d'une  portion  de  fil  de  laiton  étalonné. 

Dans  un  second  groupe  de  mesures  exécutées  en  même  temps 
que  les  premières,  on  introduit  entre  les  prises  de  contact  de  la 
résistance  la  plus  forte  une  dérivation  ramenaDi  le  galvanomètre 
au  zéro. 

Les  étalons  étaient  formés  de  tubes  assez  gros  pour  ccMUeoir 
environ  So^"^  de  mercure  par  ohm.  Divers  modes  de  contact  ontélé 
successivement  employés. 

L'auteur  estime  avoir  atteint  pour  la  précision  de  ses  mesures 
Tordre  du  ï-ôôWô*  ^^^  deux  groupes  de  mesures  ont  conduit  respec- 
tivement pour  la  variation  réelle  de  la  résistance  spécifique  du 
mercure,  en  fonction  de  Téchelle  normale,  aux  formules 

p^  =  po(i  •+■  0,000887 45T  -+-  0,000001018 1  T*), 
p,  =  po(n-  0,000888 79T  -f-  0,000001  oo2aT'). 

VASCHY.  —  Sur  les  réseaux  de  conducteurs  élcciri<|ucs.  Propriété  réciproque 
de  deux  branches  (  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  CXV, 
p.  1280). 

M.  Vaschy  démontre  le  théorème  suivant  : 

Considérons  un  ou  plusieurs  reseaux  de  conducleurs,  pou\ant 
même  contenir  des  condensateurs  intercales  sur  diverses  branches. 
Si  une  force  électromotricc  E=y(<)  placée  dans  une  branche  A 
produit  un  courant  d'intensité  f  =  '^(f)  dans  une  branche  B 
(appartenant  soit  au  même  réseau  que  Â,  soit  à  Tun  des  autres 
réseaux),  réciproquement,  la  même  force  électromotrice  E,  placée 
en  B  et  variant  suivant  la  même  loi/(«),  produira  dans  la  branche 
A  un  courant  i  variant  suivant  la  même  loi  ^{t)- 

D.  NEGUEANO.  —  Variation  de  la  constante  diélectrique  des  liquides  avec  la 
température  {Comptes  rendus  de  r Académie  des  Sciences,  l.  CXIV,  p.  345  ). 

L'appareil  est  constitué  par  un  condensateur  à  cinq  plateaux 
dont  un  seul  est  mobile.  Les  poteaux  extrêmes  et  celui  du  milieu 
sont  chargés  par  une  bobine  d'induction  et  les  deux  autres  sont 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     487 

mis  en  communicalion  avec  un  électromètre  à  quadrants.  Le  li- 
quide contenu  dans  une  cuvette  plate  est  porté  à  diverses  tempé- 
ratures. On  a  opéré  sur  la  benzine,  le  toluène  et  le  x^lène.  L'au- 
teur a  trouvé  que  la  constante  diélectrique  décroit  quand  la 
température  s'élève,  suivant  une  loi  qu'on  peut  exprimer  par  une 
formule  parabolique  à  deux  constantes. 

A.  PÉROT.  —  Mesure  de  la  constante  diélectrique  par  les  oscillations  électro- 
magnétiques (  Com/?/e«  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  C\IV,  p.  i5a8; 
t.  CXV,  p.  38  et  p.  165). 

D'après  M.  Blondlot,  la  période,  et  par  suite  la  longueur  d'onde 
des  résonateurs,  est  proportionnelle  à  la  racine  carrée  de  leur 
capacité.  On  aura  donc  la  racine  carrée  de  la  constante  diélectrique 
d'une  certaine  substance,  en  prenant  le  rapport  des  longueurs 
d'onde  d'un  même  résonateur  dans  cette  substance  et  dans  l'air. 
L'appareil  est  composé  d'un  oscillateur  Blondlot  relié  à  une  ma- 
chine de  Holtz,  d'une  ligne  en  fil  de  cuivre,  d'un  pont  mobile  que 
l'observateur  manœuvre  à  l'aide  d'un  ruban  gradué  et  d'un  résona- 
teur  Blondlot,  dont  les  plateaux,  séparés  par  des  cales  en  ébonile, 
peuvent  être  placés  verticalement  ou  horizontalement  suivant  les 
cas  et  plongés  dans  la  cuve  où  Ton  introduit  les  substances  diélec- 
triques. La  longueur  d*onde  se  mesure  en  déterminant  les  posi- 
tions du  pont  pour  lesquelles  il  n'y  a  pas  d'étincelles  au  micro- 
mètre. 

M.  Pérot  a  opéré  sur  la  glace  au  niojen  d'un  bloc  taillé  à 
l'avance.  Il  achève  de  remplir  rintervalle  des  armatures  avec  de 
l'essence  de  térébenthine  sur  laquelle  il  a  opéré  d'abord.  La  me- 
sure de  l'épaisseur  de  la  glace  est  très  incertaine.  M.  Pérot 
retrouve  pour  la  glace  des  résultats  voisins  de  ceux  de  M.  Bouty. 
Il  a  opéré  encore  sur  des  mélanges  de  cire  et  de  résine  à  diverses 
températures  et  enfin  sur  le  verre.  Dans  ce  dernier  cas  il  cherche 
à  écarter  l'influence  des  bords  en  employant  une  lame  diélectrique 
plus  mince  que  l'intervalle  des  plateaux. 

L'auteur  a  répété  une  grande  partie  de  ses  mesures  en  employant 
d'autres  méthodes,  notamment  la  méthode  du  prisme  et  celle  du 
galvanomètre  balistique.  Il  a  aussi  comparé  ses  résultats  avec  ceux 
de  MM.  S.   Thomson  cl  Blondlot.  Les  valeurs  de  la  constante 


488     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

résultant  de  la  méthode  du  prisme  préseuteot  uq  accord  satisfai- 
sant avec  ceux  que  donnent  les  oscillations  rapides.  M.  Pérot  con- 
sidère ces  résultats  comme  donnant  la  véritable  limite  de  la  con- 
stante, en  admettant  que  la  charge  résiduelle  est  due  à  la  polarisation 
de  cellules  électroly tiques  réparties  d'une  manière  arbitraire  dans 
toute  la  masse  du  diélectrique. 

M.  HUNOLFSSON.  —  Sur  une  relation  entre  la  chaleur  moléculaire  et  la  con- 
stante diélectrique  {Comptes  rendus  de  V Académie  des  Sciences,  t.  CXV, 
p.  1066). 

En  comparant  les  poids  moléculaires,  les  chaleurs  spécifiques 
et  les  constantes  diélectriques  pour  diverses  substances,  Fauteur 
trouve  que  le  produit  des  deux  premières  quantités,  divisé  par  la 
troisième,  donne  un  résultat  constant  égal  à  6,8,  pour  tous  les 
corps  essayés,  quel  que  soit  leur  état  physique.  Le  défaut  de  pré- 
cision dans  les  mesures  de  la  constante  diélectrique  pour  presque 
tous  les  corps  rend  cette  conclusion  bien  incertaine. 

FOUSSEREÀU. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 
Annales  de  Chimie  et  de  Phy signe. 

b*  série,  tome  \X\;  septembre  1893. 

B.  Bruiinks.  —  Etude  expérimentale  sur  la  réflexion  cristalline  in- 
terne, p.  98. 
0.  Chwolsox.  —  liéponse  à  M,  Ji.  Saçéliejf^  p.  i4i. 

Octobre  1893. 

B.  BniUNBs.  —  Étude  expérimentale  sur  la  réflexion  cristalline  in- 
terne, p.  145. 

Mahckl  BiuLLoriN.  —  Déformation  produite  dans  un  milieu  isotrope 
indéflni par  le  déplacement  d'une  sphère  solide,  p.  u^S. 

Bkhtiielot.  —  Sur  quelques  alliages  métalliques  connus  au  moyen 
âge,  p.  '285. 


BRUNHES.  —  RÉFLEXION  CRISTALLINE.  489 

BÉFLBXIOir  CBISTALLIHE  IHTEBHE  (  1  )  ; 
Par  m.  Bernard  BRUNHES. 

m 

1.  Je  me  suis  proposé  l'étude  expérimentale  des  différences  de 
phase  produites  par  la  réflexion  à  la  surface  interne  d'un  milieu 
anisotrope.  On  sait  qu'un  rayon  lumineux  qui  chemine  dans  un 
cristal  donne  lieu,  en  général,  quand  il  arrive  sur  une  surface 
limite,  à  un  rayon  réfracté  et  à  deux  rayons  réfléchis.  Dans  le  cas 
particulier  où  la  réflexion  est  totale,  le  rayon  réfracté  disparaît  : 
y  a-t-il  alors  une  différence  de  phase  produite  par  la  réflexion 
entre  les  deux  rayons  réfléchis? 

La  solution  du  problème  expérimental  n'est  pas  sans  présenter 
quelques  complications.  A  la  différence  de  phase  introduite  par  la 
réflexion,  s'ajoute  celle  qui  est  due  à  la  différence  des  chemins 
parcourus  par  les  deux  rayons  réfléchis  avant  leur  sortie  du  cristal. 

Pour  que  les  deux  rayons  émergents  soient  parallèles  et  puissent 
être  amenés  à  interférer,  il  faut  donner  au  cristal  la  forme  d*une 
lame  à  faces  parallèles.  Mais  on  doit  éliminer  la  lumière  réfléchie 
à  la  face  d'entrée,  d'où  la  nécessité  de  baigner  cette  face  d'entrée 
par  un  liquide  d'indice  voisin  de  l'indice  du  cristal;  on  doit  pou- 
voir comparer  la  réflexion  interne  sur  différents  milieux,  d'où  la 
nécessité  de  ménager,  derrière  les  lames,  des  compartiments 
étanches  qu'on  puisse  remplir  de  liquides  variables. 

2.  L'appareil  employé  a  été  un  prisme  à  liquide,  rectangle  et 
isoscèle,  qui  a  été  construit  par  M.  Pellin  {/ig*  i).  La  face  hypoté- 
nuse sera  formée  par  la  lame  cristalline  qu'on  veut  étudier,  en 
général  une  lame  de  quartz;  les  deux  autres  sont  des  glaces  de 
verre.  On  remplit  le  prisme  d'un  mélange  de  sulfure  de  carbone 
et  de  benzine,  dont  la  réfringence  et  la  dispersion  ont  été  étudiées 
comme  on  va  le  voir  :  l'indice  moyen  de  ce  mélange  pour  la  ré- 
gion la  plus  lumineuse  du  spectre  est  voisin  de  l'indice  ordinaire 
du  quartz. 


(')  Résumé  d'un  Mémoire  plus  étendu  publié  dans  les  Annales  de  Chimie  et 
de  Physique,  6"  série,  t.  XX\,  p.  98  et  i^ô. 

J.  de  Phys.,  3'  série,  t.  II.  (Novembre  i8(j3.)  82 


iv> 


BRUMIES. 


La  lame  cristalline  a  une  forme  circulaire,  elle  appuie  sur  un 
rebord  intérieur  qui  avance  de  5""",  toul  autour  d'une  ouverture 
circulaire  de  4o"""  de  diami^lre  ménagée  dans  la  face  hypotëouse 
du  prisme.  Cette  forme  a  été  adoptée  afin  de  pouvoir  changer, 
d'une  expcricnce  à  l'autre,  l'orientation  cristallograpliique  de  la 


lumc  par  rapport  au  plan  d'iucidcncc.  La  lanio  cïl  toujours  moins 
l'-paisse  que  la  paroi  :  au-dessus  l'on  pose  une  petite  couronne 
cyliniiriquc  qui  entre  dactcmcul  dans  le  trou  circulaire;  une 
cloison  diaiiiiHrale  tu  divise  en  doux:  au-dessus  de  la  cloison, 
s'apiiliqiie  une  plaque  métallique  rectangulaire  a\ant,  aux  quatre 
coins,  quatre  trous  dans  lesquels  on  engage  quatre  petites  liges 
(ilelées  implantées  sur  la  face  livpoténusc  du  prismf;  quulre  petits 
rcrous  (ju'on  visse  au-dessus  de  ce  couvercle  métallique  le  main- 
tiennent fortement  serré  et  avec  luila  pièce  en  forme  de  couronne 
et  le  eristul.  Pour  pouvoir  pénétrer  dans  les  deux  comparlimenls 
ainsi  ménagés  denièrc  la  lame,  on  a  inipiuulé  sur  le  rouverele 
uiélalliqiie  quiilre  petites  clirniinécs  fermées  p;ir  des  bouclions- 
écrous,  (lébouctiant  deux  de  cbaque  cùté  de  la  cloison  diaméinde 
de  la  couronne  cylindrique.  La  base  supérieure  du  jn-isme,  <lont 
les  arêtes  sont  «lisposées  veriieaicment  durant  l'espcricnce,  est 
surmontée  aussi  d'une  petite  cbeminée  à  bouchon,  permettant  le 


RÉFLEXION  CRISTALLINE. 


49» 


remplissage  «lu  compartiment  central.  Un  autre  orifice  plus  large 
permet  l'introduction  d'un  thermomètre  qui  donne  la  température 
intérieure. 

La  lame  cristalline,  la  couronne  et  le  couvercle  sont  collés  à  la 
gomme.  L'expérience  achevée,  on  dévisse  les  écrous,  on  vide  de 
tout  liquide,  et  Ton  met  le  tout  dans  l'eau  chaude  jusqu'à  dé- 
collage complet  des  diverses  pièces  distinctes. 

Le  prisme  permet  d'étudier  la  réflexion  interne  sous  l'incidence 
de  43"  :  il  suffit  de  faire  tomber  le  faisceau  incident  normalement 
à  l'une  des  faces  latérales;  avec  le  quartz,  il  y  a  pour  l'incidence 
de  45"  réflexion  totale  sur  l'air;  on  étudiera  la  réflexion  sous  une 
incidence  diflérenteen  changeant  l'inclinaison  du  faisceau  incident 
sur  la  face  d'entrée. 

3.  Voici  la  disposition  générale  de  l'appareil. 
Les  rayons  solaires,  renvoyés  par  un  héliostat,  tombent  sur  une 
lentille  achromatique  L  {fig*  2)  de  25*""*  de  foyer  :  dans  le  plan 

Fi g.  2. 


focal  de  cette  lentille  on  a  un  cercle  lumineux,  image  du  Soleil. 
Dans  ce  plan,  on  dispose  un  écran  mobile  D,  présentant  une  série 
graduée  de  trous  circulaires  de  divers  diamètres.  Le  plus  étroit  n'a 
que  o"*"*,4o.  Une  seconde  lentille  L',  également  achromatique, 
est  destinée  à  rendre  parallèle  le  faisceau  divergent  issu  du  petit 
trou.  Sa  distance  focale  est  de  33*^™.  Les  rayons  lumineux  ren- 
contrent alors  le  prisme  à  liquide  P,  et  sont  renvoyés  à  angle 


49^  BRUNHES. 

droit  sur  le  speclroscope.  Un  gros  prisme  de  Foucault  est  installé 
sur  le  trajet  des  rayons  incidents,  avant  la  lentille  L;  et  un  nicol 
analyseur,  entre  le  prisme  P  et  le  spectroscope. 

Le  spectroscope  est  à  trois  prismes  de  flint  de  53**  d'angle.  Il 
donne  une  dispersion  de  6*^  de  la  raie  B  à  la  raie  G.  La  fente  du 
collimateur  a  ses  deux  bords  mobiles  en  même  temps  :  ils  se  dé- 
placent en  sens  inverse  quand  on  l'ouvre  ou  qu^on  la  ferme,  de 
telle  sorte  que  le  milieu  reste  immobile.  L'oculaire  de  la  lunette 
donne  un  grossissement  égal  à  4  environ. 

On  a  une  bonne  dispersion  et  un  grossissement  pas  trop  fort, 
ce  qui  est  la  condition  qui  donne  de  l'exactitude  au  pointé  des 
franges.  Dans  le  cas  de  la  réflexion  totale,  j'obtiens  aisément  des 
franges  dans  lesquelles  la  ligne  noire  n'excède  pas  le  •—  de  la  lar- 
geur de  la  frange  entière  ;  et  ce  rapport  est,  comme  on  sait,  ce  qui 
donne  la  mesure  de  la  précision  du  pointé. 

J'ai  toujours  eu  recours  à  l'oculaire  micrométrique.  Je  trouve 
qu^en  donnant  aux  deux  fils  verticaux  un  écartement  tel  qu'ils 
comprennent  la  ligne  noire  en  laissant  de  chaque  côté  un  imper- 
ceptible liséré  lumineux,  on  arrive  à  pointer  avec  plus  d'exacti- 
tude qu'avec  un  fil  unique  bisseclanl  la  bande  noire. 

Pour  comparer  les  spectres  cannelés  provenant  de  la  réflexion 
sur  les  deux  compartiments  ménagés  derrière  la  lame,  je  repère 
successivement  la  position  de  quelques  franges  consécutives  dans 
l'un  et  Tautre  spectre.  C'est  le  procédé  indiqué  par  M.  Macé  de 
Lépinay  (*)  pour  étudier  des  diflérences  de  phase  dans  le  cas  gé- 
néral; ici  il  s'applique  de  lui-même,  le  cristal  qui  produit  les 
franges  n'élant  autre  que  la  lame  même. 

Une  difficulté  se  présente.  Un  spectre  cannelé  obtenu  par  ré- 
flexion totale  et  un  autre  obtenu  par  réflexion  partielle  n^auront 
pas  le  même  éclat.  La  netteté  des  bandes  dépend  d'ailleurs  non 
seulement  de  la  quantité  totale  de  lumière  du  spectre,  mais  aussi 
de  l'angle  des  azimuts  d'extinction  qui  les  rendent  le  plus  noires 
possible.  (]et  angle  n'est  pas  le  même  pour  les  deux  spectres.  Or, 
pour  faire  un  pointé  qui  soit  bon,  il  est  indispensable  de  ramener 
la  bande  noire  à  occuper  la  même  largeur;  on  y  parvient  en  atlé- 


(')  Macé  de  Lkpinay,  Journal  de  Physique,  a'  série,  t.  IV,  p.  2G1. 


RÉFLEXION  CRISTALLINE.  493 

nuant  Féclat  du  spectre  qui  donne  les  bandes  les  plus  déliées.  On 
a  une  série  de  verres  colorés,  et  avec  un  peu  d^habitude  on  arrive 
à  trouver  tout  de  suite  un  verre  ou  une  combinaison  de  verres  qui, 
placés  entre  l'œil  et  l'oculaire,  ramènent  la  bande  noire  dans  le 
spectre  le  plus  lumineux  à  avoir  rigoureusement  le  même  aspect 
entre  les  deux  fils  verticaux  du  réticule  micrométrique  que  la 
bande  voisine  du  spectre  le  moins  brillant.  On  peut,  sans  changer 
l'écartement  des  fils  du  réticule,  pointer  trois  ou  quatre  franges 
consécutives  dans  une  région  donnée  du  spectre  et  les  franges  de 
l'autre  spectre  qui  viennent  s'intercaler  entre  celles-là.  J'arrive 
ainsi  à  pointer  les  franges  avec  une  incertitude  qui  ne  dépasse  pas 
en  général  ^  de  la  distance  de  deux  franges  dans  le  même 
spectre. 

Les  lectures  se  font  sur  un  tambour  divisé  adapté  à  la  vis  de 
rappel  de  la  lunette.  Ce  tambour  est  divisé  en  5o  parties  :  on  peut 
apprécier  au  jugé  le  —j  de  division.  Un  tour  de  tambour  corres- 
pond en  moyenne  à  un  angle  de  10'.  Dans  la  plupart  de  mes  me- 
sures, deux  franges  consécutives  étaient  à  une  distance  atteignant 
au  moins  deux  tours  complets  du  tambour.  Dans  ces  conditions, 
l'erreur  de  lecture  est  notablement  inférieure  à  l'erreur  de  pointé. 

Comment  examiner  successivement  les  deux  spectres  prove- 
nant des  réflexions  sur  les  deux  compartiments?  La  plate-forme 
sur  laquelle  repose  le  prisme  à  liquide,  et  qui  est  munie  de  trois 
vis  de  réglage,  est  portée  par  une  colonne  à  crémaillère,  et  peul 
s'élever  ou  s'abaisser  à  l'aide  d'un  bouton.  Je  commence  par 
m'assurer  dans  chaque  cas,  en  laissant  un  même  milieu,  liquide 
ou  air,  dans  les  deux  compartiments,  que  ce  mouvement  vertical 
n'entraîne  aucun  déplacement  des  bandes. 

4.  La  plupart  des  mesures  ont  porté  sur  des  lames  de  quartz. 
Le  liquide  employé  dans  le  prisme  a  été  un  mélange  d'un  volume 
de  sulfure  de  carbone  pour  deux  volumes  de  benzine,  mesurés  à 
une  température  voisine  de  1 5".  Pour  étudier  son  indice,  ou  plutôt, 
son  indice  par  rapport  au  quartz,  on  en  remplit  une  petite  cuve 
carrée  à  glaces  parallèles,  que  l'on  place  sur  la  plate-forme  du  go- 
niomètre Brunner,  et  dans  laquelle  on  plonge  un  prisme  de  quartz  : 
on  a  réalisé  ainsi  un  spectroscope  à  vision  directe,  et  l'on  a  facile- 
ment Tindice  du  quartz  par  rapport  au  liquide  pour  une  radiation 


i94  BRUNIIËS. 

quelconque.  Un  thermomètre  plongeant  dans  le  liquide  indique  la 
température.  J'ai  obtenu,  pour  les  indices  du  liquide  par  les 
raies  C,  D,  b  et  F,  les  valeurs 

/ic=  I  ,^^79  —  (/  —  Il  )o, 00075, 
/iD~  I  ,:>338  —  {t  —  '2';») 0,00076, 
iib—  1 ,5439  —  (  /  —  22)0,00078, 
//  F  =  I ,  J  3oo  —  (  /  —  2'2  'i  o ,  00080. 

Il  sera  aisé  d'en  conclure  dans  chaque  cas,  quand  on  connaîtra 
la  température,  la  valeur  exacte  de  l'incidence  intérieure  du  rayon 
ordinaire  dans  la  lame  de  quartz. 

3.  Le  faisceau  qui  entre  dans  la  lame  cristalline  doit  être  pola- 
risé dans  un  azimut  uniradial  :  sans  cette  précaution  l'on  aurait 
deux  ravons  arrivant  sur  la  face  intérieure  du  cristal  avec  un  retard 
l'un  sur  l'autre;  chacun  d'eux  donnerait  deux  rayons  réfléchis,  et 
l'on  aurait  finalement  un  résultat  complexe  dépendant  non  seule- 
ment des  changements  de  phase  par  réflexion,  mais  aussi  des 
rapports  des  amplitudes  entre  les  deux  vibrations  réfléchies  pro- 
venant d'une  même  incidente. 

La  simple  inspection  des  franges  spectrales  fournit  immédiate- 
ment un  procédé  de  réglage  approximatif.  Quand  le  polariseur  est 
dans  un  azimut  uniradial,  nous  avons  au  spectroscope  les  phéno- 
mènes que  présente  une  lame  cristallisée  unique  entre  deux  niçois  : 
en  tournant  Tanalyseur,  on  ne  déplace  pas  les  franges,  on  en 
change  seulement  l'éclat;  et,  pour  deux  positions  difl'érenles  de 
l'analyseur  (cjui  ne  sont  pas  rectangulaires  en  général),  on  a  des 
franges  complémentaires.  Pour  un  autre  azimut  du  polariseur,  les 
franges,  au  contraire,  se  déplacent  par  une  rotation  de  l'analyseur  : 
elles  sont,  d'ailleurs,  en  nombre  double,  on  a  deux  systèmes  qui 
n'ont  j)as  hnir  maximum  d'éclat  en  même  temps;  le  phénomène 
est  celui  que  présentent  deux  lames  superposées,  dont  les  sections 
principales  font  un  angle  quelcoiupu»,  placées  derrière  un  polari- 
seur liiisant  avec  la  section  principale  de  la  première  un  angle 
quelcon(jue.  On  trouve  ainsi  que,  pour  deux  positions  sensible- 
ment rectangulaires  du  polariseur,  on  a  le  phénomène  simple  des 
franges  lixes. 

Mais,  si  à  partir  d'une  de  ces  positions  du  polariseur  on    le 


RÉFLEXION  CRISTALLINE.  49^ 

tourne  de  2®  ou  3",  l'analyseur  étant  réglé  pour  donner  des  franges 
bien  noires,  on  voit  ces  franges  se  déplacer  vers  le  rouge  ou  vers 
le  violet,  suivant  le  sens  de  rotation.  Si  Ton  tourne  l'analyseur,* 
ces  franges  restent  fixes,  ne  faisant  que  s'atténuer,  ou  faire  place 
à  un  système  complémentaire. 

La  comparaison  des  deux  systèmes  complémentaires  de  franges 
noires  va  nous  donner  le  moyen  de  savoir  si  le  réglage  est  bien 
fait. 

Étudions  le  spectre  produit  en  plaçant  entre  deux  niçois  une 
lame  quelconque,  traversée  normalement  par  la  lumière.  Pour 
prendre  un  exemple,  je  donne  les  nombres  relatifs  à  la  détermi- 
nation de  l'épaisseur  optique  d'une  des  lames  de  quartz  que  j'ai 
employées,  et  que  j'appellerai  la  lame  I. 

La  lame  ayant  sa  section  principale  à  45"  environ  de  celle  de 

l'analyseur,  j'orienterai  le  polariseur  successivement  dans  les  deux 

azimuts  qui  donnent  des  franges  noires,  et  je  repérerai  ces  franges 

au  fur  et  à  mesure.  Les  nombres  de  la  première  colonne  indiquent 

les  nombres  de  tours  de  la  vis  micrométrique  dont  le  tambour 

est  divisé  en  5o  parties,  les  nombres  de  la  seconde  colonne  sont 

les  cinquantièmes  de  tour.  Les  A|  sont  les  distances  de  deux 

bandes  consécutives  évaluées  encore  en  cinquantièmes  de  tour  de 

la  vis  {voir  p.  49^)» 

\.  V 

Haie  Dj 9.  i .         26 ,  î 

Dantle  :  niçois  ~ }:>.,  G, 8 

1X1 

»  =^ '^3.         4,<)  ,_'.j  —0,8 

»  = ij,  1,9  ,   '.^  4-0, G 

»  -i- 'lO.  1,4  t^\  H-1,5 

00,8 

»  = '^:-        2,2         ^^  -+-2,1 

»  -H 2«.         :>,!  ..^'3  -^o,i 

»  = 2<J.  8,  j  ,,',  "+"'?' 

»  -î- 3o.         12,8  -■'..  ■+07Î> 

= ^''         '«'^  56,8  -^''* 

»  -4- J-.^.  25,  :i  -hl,i 

»  — !i3.         33,5  .    \  H- 1,3 

-H 34.         43,0  2.'\  -^'^' 

-^ 30.  3, G  ^'^ 


Haie  = 37.  2,2 

:  niçois  -h 37.         i5,  i 

»  = 38.         26,7 


',9 

Bande  :  niçois -h 37.         i5,i  _'',  -Hi»* 

u3,b 


496  BRUNHES. 

On  voit  que  les  bandes  sont  espacées  régulièrement,  c'est- 
à-dire  que  les  différences  A|  qui  représentent  les  distances  angu- 
laires de  deux  bandes  consécutives  varient  d^une  façon  régulière, 
sans  quMl  y  ait  aucune  prédominance  des  valeurs  paires  sur  les 
valeurs  impaires.  Les  différences  secondes  Aj  sont  sensiblement 
égales  entre  elles. 

Au  contraire,  voici  ce  que  donne  l'examen  du  spectre  obtenu 
avec  la  lame  I  collée  dans  la  cuve  sous  un  angle  de  3i**i5' (ré- 
flexion sur  Tair).  Cette  lame  1  est  parallèle,  à  très  peu  près,  à  Taxe 
optique,  et  ce  qui  va  suivre  s* applique  seulement  aux  lames 
sensiblement  parallèles  à  l'axe. 

Le  polariseur  est  à  -f- i6i**  (•). 

L'analyseur  sera  placé  successivement  dans  les  azimuts  80®  et 
132*^  (positions  1  et  2). 


1 

2 

1 

2 

i 

2 

1 

Raie  Dj 
9 


1 
2 
1 

2 
1 
2 
1 

1 

2 
I 

2 
l 


I 

9, 
3 
4 

f) 

/ 

/ 

8 

9 
1 1 

12 

l'j 

li 
i(> 

18 
'9 

'^\ 
'l') 


11,0 

i3,4 
12,1 
17,0 

«7,4 
24,4 

3i,  I 
36,  o 

3,1 
10,2 
24,0 
34,1 

0,4 

33,1 
49,0 

4 1,0 

43,0 


i, 

• 

52. 

ri 

48, 

54, 

,7 

5o, 

4 

0 

02 

,8 

j8, 

,8 

j  > 

>    1 

Gi 

r7 

^7 

»» 

03 

,« 

(•>o 

,1 

GG 

,'^ 

G'i, 

,3 

70 

G5 

.9 

73. 

»o 

O9 

,6 

/  /  ! 

•^' 

7.1, 

8 

-3,7 

-1-6,0 
-4,3 
-+-6,6 

-4,i 
-1-6,0 
-3,4 

-^6,3 
-4,6 

+(■',7 

-3,7 
--(-.,  V. 

-4,0 

-r8,I 

— 4,j 

-+-7,i 
4 


—3  '■ 


7,« 


— ^H 


(')  Ii<'s  niçois  ([lie  j'ai  employés  ctaiciil  luonlcs  dans  des  bonncUcs  portaiil 
une  ^'radiiation  en  de}j;rcs  soit  de  0°  à  30  )°,  soil  de  o"  à  i^^o"  et  ensuite  de  180"  à  «>•. 
N'ayant  [)as  à  mesurer  des  azimuts,  je  ne  me  suis  pas  préoccupé  de  rapporter  Ie> 
indicaliDus  des  graduations  à  ce  qu'elles  seraient  si  la  section  principale  était 
dans  h*  |)lan  d'incidence  quand  on  est  au  zéro  :  l'origine  à  laquelle  sont  rap- 
portées les  indications  d'azimuts  est  donc  arbitraire. 


RÉFLEXION  CRISTALLINE. 


497 


On  voit  qu'il  y  a  prédominance  évidente  des  différences  paires 
sur  les  différences  impaires.  Une  bande  du  système  1  est  trop 
rapprochée  de  la  bande  2  qui  la  précède  du  côté  du  rouge  et  trop 
éloignée  de  la  bande  2  qui  la  suit  du  côté  du  bleu.  Je  change 
Tazimut  de  polarisation  de  quelques  degrés.  Je  fais  A=  167**. 

On  obtient  pour  les  mêmes'franges  : 


1. 

2. 

1. 

2. 

1. 

2. 

i 

2. 

1. 

2. 


1 

Q 
1 

2 

1 

2 

\ 
9 

1 

2 
I 


I 

•X 

3 

4 
5 
G 

7 
8 

9 
10 

vx 

i3 

14 
i5 

«7 
18 

20 

•21 

11 

l'y 


i5,7 
10,4 
16,0 

ï2,9 
22,0 

18,7 

3i,8 

32,6 

46,6 

49,3 

«5,7 
20, 1 

40,0 

*/  >  » 
18,8 

3o,4 
3,3 

19)7 
45,4 
i5,3 

44,6 


44,7 
55,0 

46,9 
59,3 

46,7 
62,1 
5o,8 
64,0 
52,7 
66,4 
5î,4 
69,9 
57,4 

71,4 
61,6 

72,9 
86,4 

75,7 
69,9 
79,3 


•^,- 


10 
8 
2 
2 

» 

j 
I 
3 
I 
3 
2 
5 
2 

4 

—  9 

—  6 
9 

» 

) 
9 


3 
I 
6 

4 
4 

3 
2 
3 

7 
o 

5 

5 

o 

8 

3 

J 
6 

I 


-+-0,3 
-f-2,0 
-f-o,5 

-M, 3 
-4-1,2 


1,3 

1,5 
f-o,6 

t,4 
1,8 

-^0,9 
-hi,i 

-hi,6 

— 0,3 

-+-î»,4 
H-o,4 

-^-3,9 

-f-i  ,0 


L'erreur  est  ici  en  sens  inverse.  11  y  a  donc  une  valeur  intermé- 
diaire de  Tazimut  de  polarisation  pour  laquelle  la  succession  serait 
régulière,  et  la  différence  seconde  A2  sensiblement  constante. 
Si  A^  est  la  valeur  de  Aj  pour  P=  161"  et  A^  la  valeur  de  A2  pour 
P  =  167**,  la  valeur  x  de  cet  azimut  est 

/?i .  1 6 1  -+-  w .  1 67 
X  = ^, 

w  -T-  n 

m  et  n  étant  définis  par  la  condition  de  rendre   sensiblement 
constante  la  différence 


On  aperçoit  aisément  qu'ici  la  condition  est  a  peu  près  réalisée 


498  BRUNIIES. 

pour  m  =  5,  /i  =  2.  La  suile  des  quantités 

7 

est  indiquée  dans  la  dernière  colonne.  Pour  Tazimut  i62**43',  on 
aurait  ainsi  polarisation  uniradiale  du  rayon  incident. 

Seulement  la  détermination  de  cet  azimut  exigerait  une  expé- 
rience préliminaire  et  un  calcul  assez  lougs.  La  remarque  suivante 
permettra  d'abréger  rexpérlence. 

L'expérience  prouve  que  pour  une  même  rotation  du  polariseur 
au  voisinage  de  Tazimut  uniradial,  les  bandes  complémentaires 
voisines  se  déplacent  de  quantités  égales  en  sens  in^'erse. 

Je  viserai  donc  trois  franges  successives  occupant  les  posi- 
tions a',  j3,  ^',  par  réQexion  sur  l'air.  En  passant  d'un  azimut  à  un 
autre,  on  les  déplace  de  quantités  Aa',  A^,  A^';  ces  A  varient  d'une 
région  à  l'autre  du  spectre,  mais  assez  lentement  pour  que  la  valeur 
absolue  de  Aj3  puisse  être  considérée  comme  la  movenne  entre  celles 
de  Aa'  et  de  Aj3'.  A|3  est  d'ailleurs  de  signe  contraire.  La  mo\ennc 


est  nulle. 

Si  nous  avons,  s'intercalaut  entre  les  franges  de  ce  système,  un 
autre  système  obtenu  par  réflexion  sur  l'alcool,  je  suppose,  soient 
a! y  ù,  h'  les  positions  de  ces  franges.  On  a  de  même 


-I-  A6 

— —  (). 


i^a  quantité 

(^/'— a)  ,-(7/- 3')        .,        ^^ 


M= ■"       - 

1 


est  donc  constante,  quel  que  soit  Tazimul,  pourvu  qu'il  soit  voisin 
de  l'azimut  de  polarisation,  et  cette  quantité  mesure  la  distance 
vraie  de  ^  à  ^  dans  le  système  qu'on  obtiendrait  avec  une   polari- 
sation rigoureusement  uniradiale. 
Voici  quelques  nombres  : 


RÉFLEXION  CRISTALLINE.  499 

P  =  idS\     P  =  i63\     P  =  i66*. 

a'— a' 3a, 4  35,9  38, 1 

b-? 39,4  36,4  34,6 

à'-?' 34^      2î:^      i!iZ 

M 35,5  36,5  36,6 

G.  Il  importe  de  connaître  Torientation  cristallographique  delà 
lame  par  rapport  au  plan  d'incidence.  Je  me  borne  au  cas  d\ine 
lame  uniaxe.  Si  elle  est  taillée  obliquement  à  Taxe  optique,  il  faudra 
commencer  par  déterminer  cette  obliquité;  il  suffit  de  la  placer 
entre  deux  niçois  croisés  et  en  faisant  tomber  sur  elle  de  la  lu- 
mière normale;  l'épaisseur  d'une  lame  parallèle  à  l'axe  qui  donne- 
rait les  mêmes  franges  étant  s,  et  l'épaisseur  de  la  lame  niesuréc 
au  spliéromctre  étant  e,  l'angle  ^  de  la  normale  à  la  lame  avec 
l'axe  est  donné  par 


sin-0  (  I  —  , .-- —  cos-y  )  —  - 


b  et  a  étant  les  vitesses  ordinaire  et  extraordinaire  dans  le 
cristal  ('). 

Il  faut  ensuite  connaître  l'angle  de  la  section  principale  de  la 
lame  et  du  plan  d'incidence,  c'est-à-dire  du  plan  contenant  les 
deux  normales  à  la  lame  et  à  la  face  latérale  B  du  prisme  à  liquide 
par  où  entre  la  lumière. 

La  mesure  se  fera  ainsi  :  Le  couvercle  et  la  couronne  cylin- 
drique enlevés,  on  placera  le  prisme  de  façon  que  la  lame  cristal- 
line soit  rencontrée  à  45®  par  le  faisceau  incident  :  la  seule  diffé- 
rence avec  l'expérience  définitive  est  que  le  prisme  présente  ici 
la  lame  de  cristal  en  avant.  En  outre,  le  prisme  est  vide  de  liquide. 
Une  partie  de  la  lumière  arrivée  sur  la  lame,  sous  l'incidence 
de  45**,  se  réfléchit  à  la  face  d'entrée.  Une  autre  partie  pénètre,  se 
réfléchit  à  la  face  intérieure  et  ressort.  I^  polariseur  est  vertical, 
l'analyseur  horizontal.  On  a  un  phénomène  déterminé  au  spectro- 
scope. 


(*)  La  inélhodc  est  évidemment  inapplicable  dans  le  cas  d'une  lame  presque 
parullùle;  on  aurait  recours  dans  ce  cas  à  un  procédé  spécial  qui  sera  indique 
dans  un  prochain  article. 


5oo  BRUNHES. 

Supposons  que  l'on  puisse  faire  tourner  tout  le  prisme  de  façon 
qtie  la  lame  cristalline  tourne  simplement  dans  son  plan.  On  la 
met  d'abord  dans  une  position  telle  que  le  faisceau  incident  qui  la 
traverse  aille  ensuite  rencontrer  normalement  la  (ace  B.  Le  plan 
des  normales  à  la  face  B  et  à  la  lame  coïncide  alors  avec  le  plan 
d'incidence.  La  section  principale  de  la  lame  fait  un  angle  6  avec 
ce  plan. 

Quel  que  soit  l'aspect  observé  au  spectroscope,  cet  aspect  rede- 
viendra le  même  quand  on  aura  fait  tourner  la  lame  de  lO,  de  façon 
à  amener  la  section  principale  dans  une  position  symétrique  delà 
position  précédente  par  rapport  au  plan  d'incidence. 

L'appareil  qui  sert  à  celte  mesure  (Jig-  3)  est  un  cercle  divisé. 


porté  sur  un  pied    vertical 
un  vernicr  permet  d'apprccic 


c  cercle  est  divisé  en  3tio  degrés  el 
r  les  deux  minutes.  En  manœuvrant 
un  bouton,  on  déplace,  par  rnpporl  nu  vernicr  fixe,  le  cercle 
{gradué  qui  tourne  dans  son  plan,  emportant  une  douille  où  l'on 
prui  iniroduirc  une  bonnctie.  Contre  celle  boniietle  viendra 
s'iippliqucr  un  disque  plan  portant  le  prisme.  C'est  un  disquecir- 
culairc  ]>crcé  an  centre  d'une  larjj;e  ouvcrinre  rectangulaire,  autour 
de  laquelle  sont  quatre  petits  irous  correspondant  à  autant  de  trous 
de  vis  disposés  sur  la  fuce  bvpoténusc  du  prisme.  On  visse  ainM 


RÉFLEXION  CRISTALLINE.  5oi 

le  disque  contre  le  prisme,  la  laine  cristalline  étant  en  avant  et 
à  découvert. 

Il  faut  que  la  lame  reste  bien  dans  le  même  plan  pendant  la 
durée  de  la  rotation.  Le  disque  plan  qui  s'applique  contre  la 
bonnette  ne  vient  la  toucher  qu'en  trois  points.  Trois  vis  à  large 
tête  et  à  longue  tige  traversent,  en  eflet,  le  disque  et  viennent  se 
visser  en  trois  points  sur  le  pourtour  de  la  bonnette;  entre  celle-ci 
et  le  disque,  est  disposé  un  petit  ressort  à  boudin  entourant  la  tige 
de  la  vis  et  dont  l'effet  est  d'écarter  le  disque  dès  qu'on  dévisse. 
Le  disque  est  fixé  ainsi  par  l'intermédiaire  de  trois  vis  réglables, 
et  on  commence  par  ce  réglage  préliminaire,  aisé  à  imaginer. 

7.  Les  mesures  ont  porté  sur  une  lame  de  quartz  perpendicu- 
laire à  l'axe  sur  une  série  de  lames  de  quartz  parallèles  à  Taxe,  sur 
une  lame  de  quartz  oblique,  sur  un  spath  parallèle,  et  sur  une 
topaze. 

Un  résultat  général,  vrai  pour  les  biaxes  aussi  bien  que  pour  les 
uniaxes,  est  le  suivant  :  si  on  passe  d'un  raj^on  incident  intérieur 
au  rayon  incident  conjugué,  c'est-à-dire  donnant  les  deux  mêmes 
directions  de  rayons  réfléchis,  la  différence  de  phase  produite  par 
la  réflexion  totale  entre  les  deux  vibrations  réfléchies  reste  con- 
stante. 

Le  polariseur  P  (^fig-  2)  ayant  été  réglé  dans  un  des  deux  azi- 
muts de  polarisation  uniradialc,  on  a  pour  deux  azimuts  déter- 
minés de  l'analyseur,  deux  systèmes  de  franges  noires  complémen- 
taires. Si  l'on  tourne  le  polariseur  P  de  90°,  c'est-à-dire  si  l'on 
passe  au  second  azimut  de  polarisation  uniadialc,  on  obtient  les 
mêmes  systèmes  de  franges,  aux  mêmes  places,  pour  deux  azi- 
muts de  l'analyseur  qui  diffèrent  en  général  des  précédents.  Ou 
plutôt,  si  l'on  n'a  pas  réalisé  exactement,  par  cette  rotation  de  90**, 
la  polarisation  uniradiale,  les  franges  se  trouvent  légèrement  dé- 
placées, mais  les  franges  des  deux  systèmes  complémentaires  sont 
déplacées  en  sens  in>ersc,  et  de  quantités  rigoureusement  égales. 

Dans  la  réflexion  métallique,  au  contraire,  cette  égalité  ne  sub- 
siste plus. 

Les  deux  systèmes  de  franges  complémentaires  sont  déplacées 
dans  le  même  sens  et  d'une  quantité  qui  peut  être  très  notable 
quand  on  tourne  de  90^  le  polariseur,  réglé  dans  un  azimut  unira- 


5o2  BKUNHES. 

dial.  L'expérience  de  comparaison  a  été  faite  en  mellant  du  mer- 
cure dans  un  des  compartiments  derrière  la  lame  cristalline  et 
laissant  de  Fair  dans  Tautre.  Voici  les  nombres  obtenus  avec  la 
lame  1,  collée  de  manière  que  la  section  principale  fasse  avec  le 
plan  d'incidence  un  angle  de  38"i5'. 


r  =  i6a\ 

Air.  Mercure.  Air. 

11.48,6  ,      .     i?-.8,9         ^  ii.48,Q  ,       .-.w  ^ 

,  ^./        12.49,5       ,      '  ,     13.9,2  ,       '^     12,49       ,     o         i3.i,7 

On  peut  rendre  compte  de  ce  résultat  en  partant  de  la  théorie 
générale  de  la  réflexion  cristalline.  On  a  pris  pour  point  de  départ 
(le  tous  les  calculs  la  relation  de  Mac  CuUagh  généralisée  par 
iM.  Potier,  et  les  quatre  équations  de  continuité  à  la  surface  sous 
la  forme  que  leur  a  donnée  M.  Potier  (*). 

8.  La  double  réflexion  est  le  cas  général.  Mais  il  y  a  réflexion 
simple  dans  certains  cas  particuliers.  Avec  une  lame  uniaxe  per- 
pendiculaire à  l'axe,  le  rayon  ordinaire  incident  ne  donne  qu'un 
rayon  ordinaire  réfléchi,  et  de  même  le  rayon  extraordinaire  ne 
donne  qu'un  extraordinaire.  Dans  ce  cas,  si  l'on  polarisait  le 
faisceau  incident  dans  l'un  des  azimuts  uniradiaux  on  aurait 
toujours  un  spectre  continu  sans  franges.  En  polarisant  dans  un 
azimut  quelconque,  on  a  un  spectre  cannelé.  Tant  que  la  réflexion 
est  partielle,  les  franges  du  spectre  occupent  toujours  la  même 
place,  quelque  soit  le  milieu  qui  baigne  la  surface  réfléchissante; 
ou  bien  elles  forment  un  syslèmede  franges  complémentaires.  Les 
spectres  cannelés  obtenus  par  réflexion  sur  deux  liquides  diflerenls 
sont  concordants  ou  alternés  suivant  que  l'incidence  est  comprise 
entre  les  incidences  de  polarisation  sur  les  deux  liquides,  ou  exté- 
rieure à  ces  incidences. 

Avec  une  lame  uniaxe  parallèle,  fixe  par  rapport  au  plan  d'inci- 
dence, il  existe  une  valeur  de  Tincidencc  et  une  seule,  telle  qu'un 
des  deux  rayons  incidents  donne  un  réfléchi  unique.  Il  donne 
toujours  dans  ce  cas  un  rédcchi  d'espèce  différente,  le  rayon  or- 


(')  Journ,  de  Phjs.,  1'  stirio,  t.  X,  p.  349. 


RÉFLEXION  CKISTALLINE.  5oi 

dinaire  donne  un  extraordinaire.  Celte  incidence  singulière  de 
réfle7[ion  uniradiale  est  comprise  entre  l'incidence  de  polarisation 
et  l'angle  limite.  L'autre  rayon  incident  continue  d'ailleurs  à 
donner  deux  rayons  réfléchis.  D'un  côté  de  cetle  incidence  sin- 
gulière,  les  spectres  correspondant  aux  deux  azimuts  uniradiaux 
sont  concordants;  de  Fautre  côté,  ils  sont  allernés. 

Le  passage  par  Yincidence  de  polar^isation  ne  présente,  au 
coniraire,  rien  de  particulier.  Ce  qui  caractérise  cette  incidence, 
c'est  que  les  deux  polarisations  uniradialcs  donnent  lieu  exacte- 
ment aux  mêmes  spectres.  Le  polariseur  étant  réglé  à  l'un  des 
azimuts  uniradiaux,  on  tourne  Tanalvseur  de  façon  à  avoir  des 
bandes  noires;  si  Ton  est  à  l'incidence  de  polarisation,  Tanalyseur 
ainsi  réglé  reste  réglé  quand  ou  amrne  le  polariseur  à  l'autn»  azi- 
mut uniradial.  Il  reste  encore  réglé,  et  Ton  a  toujours  des  bandes 
noires  si  l'on  donne  au  polariseur  une  orientation  quelconque, 
et  même  si  on  le  supprime  et  si  on  laisse  tomber  sur  le  cristal  de 
la  lumière  naturelle. 

Pour  l'incidence  de  polarisation,  on  a  donc,  comme  dans  la  ré- 
flexion entre  milieux  isotropes,  la  propriété  d'obtenir  de  la  lumière 
totalement  polarisée  en  partant  de  la  lumière  naturelle.  Mais  on 
n'a  plus,  en  traversant  cette  incidence,  une  variation  brusque  de 
phase  pour  un  des  rîiyons  réfléchis.  Ce  phénomène  se  produit  pour 
une  autre  incidence,  variable  avec  l'orientation  cristallographique, 
Yincidence  singulière  de  réjlexion  uniradiale.  C'est  en  la  tra- 
versant qu'on  aurait  un  phénomène  analogue  à  celui  que  présente 
le  passage  par  l'incidence  principale. 

9.  Lorsqu'il  y  a  réflexion  partielle  sur  deux  milieux  différents, 
les  spectres  ont  leurs  bandes  coïncidentes  ou  exactement  com- 
plémentaires. La  théorie  indique  entre  les  deux  vibrations  réflé- 
chies une  diff*érence  de  phase  égale  à  o"  ou  à  iSo**.  Pour  avoir  la 
différence  de  phase  introduite  par  la  réflexion  totale,  il  suffira 
donc  d'étudier  le  déplacement  relatif  d'un  spectre  cannelé  obtenu 
par  réflexion  partielle  sur  l'alcool. 

Aux  valeurs  mesurées  des  diff*érences  de  phase  on  a  comparé 
les  valeurs  déduites  dans  chaque  cas  des  équations  de  la  réflexion 
cristalline.  Une  même  lame  a  pu  servir  à  plusieurs  mesures,  en  la 
collant  dans  divers  azimuts  :  l'angle  0  désigne  toujours  l'angle  du 


5o4 


HESEHUS.  -  PHOTOMÈTRE. 


plan  d^incidence  et  de  la  section 
renées  de  phase  8  sont  évaluées 


Lames  étudiées.  0. 

• 
Quartz  parallèle  I r>.8,46 

»  i> 

0  0 

»  i> 

»  » 

»  i5.47 

»  » 

»  3i  ,i5 

»  » 

V  » 

44, 5o 

»  0 

Quartz  parallèle  II 53, 1 8 

»  ....         i> 

Quartz  parallèle  IIÏ G8,5o 

y>  ...» 

»  ...» 

Spath  parallèle •;t2,48 

»  » 

Quartz  obIi([ue 1 1 ,  i  » 

^  =  5i"4j' 0 


principale  de  la  lame.  Les  diffé- 
en  nombres 


Radiation 

■■  '     . 

étudiée. 

observé. 

calculé. 

C 

0,346 

0,342 

D 

0,341 

0,340 

û 

o,338 

» 

» 

0,342 

B 

F 

0,337 

0,334 

D 

0,433 

0,484 

F 

0,426 

0,430 

C 

o,3ii 

o,3i5 

D 

o,3i7 

0,3l2 

F 

0,307 

o,3o6 

D 

0,141 

0,143 

F 

0,140 

0,142 

^1 

0,092 

0,096 

F 

0,093 

0,097 

C 

o,o63 

0,066 

D 

0,o6'2 

0,067 

F 

o,o63 

0,071 

D 

o,4o8 

0,404 

^1 

0,4  00 

o,îoo 

D 

0,087 

0,091 

F 

0,089 

0,094 

PHOTOMÈTRE  A  ËCRAlf  BUHSEN  A  TROIS  TACHES; 

Par  m.  N.-A.  IIESEIIUS. 

On  donne  plus  de  sensibilité  au  photomètre  Bunsen  en  incli- 
nant Técran  par  rapport  à  la  ligne  qui  joint  les  deux  sources  de 
hinnrre  et  en  y  faisant  trois  taches  grasses  au  lieu  d'une.  L'égalilc 
d'oclaircmerit  s'apprécie  en  réglant  l'appareil  de  façon  (|ue  la  tache 
centrale  disparaisse  complùtenient  cl  que  les  deux  taches  latérales 
apparaissent  l'une  en  clair,  l'autre  en  sombre. 

L\\spacc  mort,  c'est-à-dire  l'espace  dans  lequel  on  peut  dépla- 
cer l'écran  sans  apercevoir  de  changement  d'aspect  apparent  a  été 
réduit  de  1 1 ,4  pour  100  à  7  pour  100  quand  on  a  substitué  l'écran 


HESEIIUS.  —  FORMATION  DES  GRÊLONS.  5o5 

à  trois  taches  à  l'écran  à  une  tache,  lorsque  rexpérîence  a  été 
faite  par  M.  N.-P.  Kolomitchefl*,  qui  a  une  mauvaise  vue,  et  de 
i6,6  pour  loo  à  0,7  pour  100  quand  Texpérience  a  été  faite  par 
M.  Hesehus. 

L'écran  est  disposé  à  43"  dans  Taxe  d'un  tube  de  laiton;  à  l'un 
des  bouts  est  une  lampe-étalon  qu'on  peut  déplacer  à  l'aide  d'une 
crémaillère;  à  l'autre  bout,  une  glace  à  45®  renvoyant  la  lumière 
de  la  source  a  étudier;  on  peut  en  particulier  étudier  très  aisément 
la  lumière  du  jour.  Un  petit  tube  implanté  perpendiculairement 
au  premier  permet  l'observation  de  l'écran. 


SUR  LA  FORMATION  DES  GRÊLOHS; 
Par  m.  N.  HK^KIIUS. 

(EXTRXIT.  ) 

En  étudiant  des  dessins  de  grêlons  annexés  à  la  Revue  météoro- 
logique pour  1890- 1891,  publiée  par  M.  Kaossowski,  nous  fixâmes 
involontairement  notre  attention  sur  certaines  formes  coniques  et 
sphériques  avec  saillies;  ces  formes,  il  y  a  plusieurs  années,  nous 
réussîmes  à  les  reproduire  artificiellement.  Nous  nous  sommes 
intéressés  jadis  à  confirmer,  par  une  expérience,  cette  simple 
conclusion  relativement  à  l'aspect  des  gouttes  d'eau  congelées 
que,  «  s'il  se  formait  une  cavité  sur  une  goutle  de  stéarine  quand 
elle  se  fige,  il  devait  se  former  une  saillie  dans  certaines  condi- 
tions de  congélation  d'une  goutte  d'eau,  car  l'eau  possède  la  pro- 
priété de  se  dilater  en  se  solidifiant  ». 

Pour  faire  ces  expériences,  on  exposait  à  la  gelée  des  gouttes 
d'eau  placées  sur  des  verres  de  montre  couverts  de  suif  ou  dr 
lycopode  en  poudre.  Dans  peu  de  temps  on  pouvait  remarquer  sur 
chaque  goutte  une  saillie  dont  la  grandeur  et  l'aspect  dépendaient 
des  dimensions  de  la  goutte  et  de  sa  vitesse  de  congélation.  Cette 
saillie  apparaissait  subitement  comme  en  déchirant  Tenveloppc 
extérieure  congelée  plus  tôt.  Parfois  les  gouttes  prenaient  en  se 
congelant  la  forme  de  cônes  réguliers. 

L'intérêt  éveillé  par  la  variété  des  formes  de  grêlons,  repré- 

J.  de  Phys,,  3"  série,  t.  II.  (Novembre  1893.)  33 


5o6      HESEHUS.  —  FORMATION  DES  GRÊLONS. 

senlëes  sur  le  Tableau  cité  plus  haut,  nous  a  fait  faire  récemment, 
avec  le  concours  de  M.  Terecliine,  une  nouvelle  série  d'expériences 
dans  l'espoir  de  reproduire  quelques  nouvelles  formes  de  gouttes 
solidifiées  outre  celles  que  nous  avions  obtenues  jadis.  Pour 
obtenir  le  plus  de  résultats  possible  dans  un  temps  relativement 
court  et  pour  les  conserver  en  vue  d'autres  travaux,  l'idée  nous  vint 
de  remplacer  l'eau  par  l'antimoine,  |)os5éJant,  aussi  bien  que  ce 
liquide,  la  propriété  de  se  dilater  en  se  solidifiant. 

On  faisait  fondre  l'antimoine  dans  des  cuillères  en  fer  et  puis  on 
le  j)longeait  dans  l'eau  ;  là  il  se  solidifiait  très  vite  et  prenait  diffé- 
rentes formes  selon  la  façon  dont  on  le  faisait  plonger  dans  l'eau. 
Exposées  à  l'air,  les  gouttes  d'antimoine  se  solidifiaient  d'une 
façon  égale  et  lente,  gardant  pour  la  plupart  leur  aspect  extérieur. 
Quelques  gouttes  se  solidifiaient  dans  l'eau  sans  quitter  la  cuillère, 
d'autres  pendant  qu'elles  coulaient  au  fond  d'un  vase  assez  haut. 

Sur  la  surface  supérieure  de  presque  toutes  ces  gouttes  figées 
et  surtout  sur  les  bords,  on  pouvait  remarquer  des  raies  concen- 
triques ;  sur  quelques-unes  d'entre  elles,  on  put  voir  à  l'aide  d'un 
microscope  des  raies  radiales  ;  sur  d'autres,  une  surface  à  structure 
granulée.  Quelques-uns  des  gréions  naturels  présentent  une 
remarquable  analogie  avec  ces  gréions  artificiels  d'antimoine. 

IjCS  conditions  dans  lesquelles  les  un  set  les  autres  se  sont  formés 
doivent  sans  doute  être  les  mêmes.  Quand  une  goutte  se  refroidit 
assez  lentement  et  également  partout,  elle  garde  en  se  solidifiant 
sa  forme  de  sphère  ou  d'ellipsoïde  de  révolution  ;  mais,  quand  elle 
se  nîfroidit  vite  et  que  toutes  ses  parties  ne  se  solidifient  pas  éga- 
lement, il  se  forme  une  croûte  d'inégale  épaisseur,  qui  se  rompt 
dans  ses  parties  les  moins  épaisses;  il  se  forme  alors  des  saillies  de 
différents  aspects,  coniques,  cylindriques  ou  quelquefois  cristal- 
lines. 

Des  observations  directes  prouvent  que  pendant  la  formation 
de  la  grêle  les  conditions  indispensables  à  nos  explications  peuvent 
effectivement  se  réaliser,  c'est-à-dire  qu'il  peut  se  produire  une 
congi'Iation  successive  qui  forme  simultanément,  à  un  moment 
donné,  une  enveloppe  solide  sur  un  noyau  liquide.  Ainsi,  M.  Pchi- 
cliichowski,  après  sa  description  dans  la  Revue  météorologique 
des  formes  de  gréions  observés  par  lui,  ajoute  :  «  Ce  qui  est  le 
plus  remarquable,  c'est  que  plusieurs   gréions   fendus   avec  un 


MAYER.  —  CONTRASTE  SIMULTANÉ  DES  COULEURS.     607 

couteau  représentaient  dans  les  deux  parties  des  cavités  remplies 
d'eau.  On  ne  peut  pas  supposer  que  pendant  l'opération  le  noyau 
ait  disparu  sans  qu'on  y  prit  garde;  du  reste,  la  quantité  d'eau 
dans  les  cavités  s'oppose  tout  à  fait  à  cette  hypothèse  ». 

Des  observations  nouvelles,  faites  en  1891  dans  le  sud-ouest 
de  la  Russie  confirment  parfaitement  cette  manière  de  voir.  On  a 
trouvé  de  nouveaux  gréions  au  centre  desquels  était  de  l'eau  non 
gelée.  On  a  trouvé  dans  quelques-uns  des  cavités  en  forme  d'en- 
tonnoir atteignant  parfois  l'espace  occupé  par  l'eau  :  pendant  la 
solidification,  la  masse  liquide,  déchirant  l'enveloppe  solide  déjà 
durcie,  a  pu  produire  une  crevasse  ou  un  canal  à  travers  cette 
croûte  solide  et  3'écouler  à  l'extérieur. 


Alfred  M.  MAYER.  —  Studics  of  ihe  phcnomcna  of  simultancous  conlrasl-color; 
and  a  photomcter  for  ineasuring  the  intensilics  of  lighls  of  différent  colors 
(  Etudes  sur  les  phénomènes  de  contraste  simultané  des  couleurs;  et  photomètre 
pour  la  mesure  des  intensités  de  lumières  de  différentes  couleurs);  American 
Journal,  t.  XLVI;  1893. 

L'expérience  capitale  consiste  à  mettre  en  évidence  la  diffé- 
rence de  teinte  entre  deux  lumières  données,  par  exemple,  la  lu- 
mière du  jour  et  la  lumière  d'une  lampe  à  pétrole. 

On  découpe  dans  un  disque  de  carton  blanc  de  22*^"  de  dia- 
mètre une  ouverture  centrale  de  12^™.  Entre  deux  couronnes  de 
carton  ainsi  obtenues,  on  place  un  disque  de  papier  blanc  translu- 
cide de  35*^™  de  diamètre.  L'écran  ainsi  constitué  est  placé  entre 
une  lampe  à  pétrole  et  une  fenêtre  ouverte.  On  s'arrange  pour 
que  chaque  face  de  l'écran  ne  soit  éclairée  que  par  l'une  des  deux 
lumières.  Si  l'on  place  l'écran  au  point  011  devrait  être  mis  le  disque 
à  tache  d'huile  du  photomètre  Bunsen  pour  obtenir  l'égalité  d'éclai- 
rcment,  on  voit  que,  du  côlé  qui  regarde  la  lampe,  l'anneau  de 
carton  paraît  jaune  orangé,  le  disque  translucide  sur  lequel  il  se 
détache  étant  bleu  et,  du  côté  de  la  fenêtre,  on  a  l'aspect  inverse. 

L'expérience  suivante  permet  de  vérifier  que  les  couleurs  d'une 
même  partie  de  l'écran  sur  ses  faces  opposées  sont  complémen- 
taires et  que  les  couleurs  des  parties  voisines  d'un  même  côlé  sont 
complémentaires  aussi.  A  côlé  de  la  lampe  à  pétrole  on  dispose 


5o8  MAYER. 

un  miroir  d'argent,  l'œil  placé  entre  l'écran  et  la  fenêtre  verra  à 
la  fois  la  face  tournée  vers  la  fenêtre  et  l'image  dans  le  miroir  de 
la  face  tournée  vers  l'écran.  En  observant  avec  un  analyseur  biré- 
fringent, il  pourra  dédoubler  chacune  de  ces  deux  images;  en 
tournant  le  spath,  on  pourra  obtenir  l'aspect  suivant  {Jig*  i). 

Fig.  I. 


A  et  B  sont  les  deux  images  de  la  face  de  l'écran  qui  regarde  la 
fenêtre,  C  l'une  des  deux  images  qui  regarde  la  lampe,  vue  par 
reflexion  dans  le  miroir. 

J-.a  figure  se  comprend  d'elle-même  (*). 

L'auteur  a  appliqué  cet  appareil,  un  peu  modifié,  à  des  mesures 
|)holonu' triques.  En  découpant  dans  un  disque  de  carton  opaque 
(les  secteurs  et  en  recouvrant  le  disque  d'une  feuille  de  papier 
translucide,  on  aura  dans  Texpérience  précédente  une  suite  de  sec- 
leurs  teints  de  nuances  complémentaires.  En  faisant  tourner  ce 
disque  très  vile,  on  obtient  une  couleur  rcsullanle  qui  est  du 
blanc  grisâtre  si  les  secteurs  pleins  et  les  secteurs  vides  sont  en 
proportion  convenable.  Pour  vérifier  que  l'on  obtient  bien  du 
blanc  incolore,  on  a  soin  de  peindre  sur  un  cercle  pris  au  centre 
du  disque  tournant  des  secteurs  avec  des  couleurs  connues,  les 
rapports  des  surfaces  étant  choisis  de  manière  à  donner  du  blanc 
par  rotation  rapide.  Ce  disque  tournant  remplacera  Técran  du 
photomètre  Bunsen.  On  a  ainsi,  avec  deux  sources  de  couleurs  dif- 
f('T(Miles,  des  surfaces  éclairées  ayant  la  même  teinte,  et  la  compa- 
raison est  possible.  Dans  une  série  de  mesures  d'intensité  d'une 
lampe  Welsbaeh,  Tt^carl,  à  la  moyenne,  pour  Go  mesures,  a  été  en 


(')  Lt'-i  rôj^ioijs  bliiiiclics,  ohlcnues  par  suju-rposilion  do  couleurs  ooinplLMi.cii- 
Iriiros,  sont  inar(|uccs  W  (wliilc),  les  régions  bleues  lî,  cl  les  régions  jaunes  ^ 
(ycllow  ;. 


CONTRASTE  SIMULTANÉ  DES  COULEURS. 


509 


moyenne  1,49  pour  100,  en  se  servant  du  disque  pliolométrîque 
tournant;  il  a  été  de  5,22  pour  100  avec  le  photomètre  Bunsen. 
M.  Mayer  s'est  proposé  de  chercher  une  limite  du  temps  néces- 
saire pour  la  perception  du  contraste  simultané  des  couleurs.  On 
a  soutenu,  en  effet,  que  le  contraste  simultané  provenait  d'une 
erreur  de  jugement;  quand  on  recouvre  d'un  papier  translucide 
un  carton  rouge  sur  lequel  on  a  placé  un  petit  cercle  blanc,  si  le 
cercle  apparaît  coloré  en  vert,  c'est  que,  d'après  certains  auteurs, 
tels  que  von  Bezold,  l'esprit  «  divise  entre  les  deux  régions 
colorées  la  différence  de  couleur  qui  existe  réellement  entre  elles  ». 
M.  Mayer  prétend  montrer  que  la  perception  du  contraste  simul- 
tané est  immédiate,  qu'il  ne  saurait  admettre  une  première  per- 
ception d'une  différence  de  couleur,  laquelle  serait  suivie  d'un 
jugement  et  seulement  ensuite  de  la  perception  des  couleurs  com- 
plémentaires. L'expérience  suivante,  à  quelque  discussion  qu'elle 
donne  lieu,  est  intéressante.  En  regard  d'une  glace  argentée  dans 
une  chambre  noire,  on  fait  éclater  une  longue  étincelle  d'une  ma- 
chine de  Holtz.  Sur  la  glace  qui  a  4*^"*  de  large  sur  12*^"*  de 
long,  on  place  un  verre  vert  de  4*^"*  sur  G'^",  qui  en  couvre 
exactement  une  des  moitiés.  Au  moment  où  l'étincelle  éclate,  on 
la  voit  par  réflexion  dans  la  glace  sur  le  miroir  d'argent;  la  ligne 
lumineuse  dessinée  par  la  décharge  est  blanche  (W,^?^'.  2).  La 


ri  g. 

•2. 

r"^ 

R 

^^^*^^^^^^^' 

^^^„^^ 

w 

s/^ 

i        ï 

^^-^^cT' 

O- 

=\_/ 

continuation  de  cette  ligne  sur  la  surface  recouverte  du  verre  vert 
apparaît  en  rouge  (K)  bien  qu'elle  soit  blanche  en  réalité.  En 
avant  de  cette  ligne  et  parallèlement  à  elle,  on  voit  une  ligne 
verte  (G)  produite  par  la  lumière  réfléchie  à  la  surface  de  l'argent 
et  qui  a  traversé  deux  épaisseurs  de  verre  vert.  La  durée  de  la 
décharge  est  certainement  inférieure  à  ^  uooouu  ^^  seconde.  Ce 
temps  suffit  pour  qu'on  voie,  colorée  en  rouge,  une  ligne  lumi- 
neuse blanche  uniquement  dans  la  région  où  elle  est  voisine  d'une 
ligne  verte. 


ôio  BATTELLI. 

Ci  ions  une  autre  expérience,  faile  encore  avec  l'éclalremenl 
instantané  donné  par  une  élincelle  de  machine  de  Hoitz.  On  pla- 
çait un  anneau  gris  sur  un  disque  bleu  d'outremer  devant  la 
machine,  et  Ton  demandait  à  un  observateur  ajant  pleine  con- 
fiance dans  la  sincérité  de  l'expérimentateur,  de  décrire  aussi 
minutieusement  cjue  possible  la  nuance  exacte  de  rose  ou  de 
rouge  qu'il  verrait  sur  un  fond  vert  au  moment  de  la  décharge. 
Chacun  des  observateurs  a  répondu  :  a  ce  n'est  pas  du  rose,  c'est 
du  jaune  qui  apparaît  sur  un  fond  bleu  ».  Par  le  mensonge,  excu- 
sable en  ces  matières,  de  l'expérimentateur,  l'observaleur  élail 
préparé  à  voir  rouge  ou  vert.  Ce  n'est  pas  ce  qu'il  voit;  il  voit  du 
jaune  sur  du  bleu,  là  où  il  j  a  du  blanc.  Cette  expérience  suffît  à 
renverser  l'explication  qui  attribue  la  perception  du  jaune  à  un 
jugement  inconscient  par  lequel  on  se  serait  dit  qu'on  ne  doit 
voir  que  du  jaune.  B.  Bruches. 


V  nVTTELLI.  —  Sullc  isobare  dci  vapori  (Sur  les  isobares  des  vapeursj; 

Atti  délia  lï.  Accad.  dei  Lincei,  t.  IP,  p.  i7i-i7«);  i8()3. 

V  l'aide  des  données  récentes  fournies  par  M.  Amagat  sur  Ta- 
cidc  carbonique,  M.  Battclli  a  eu  Tidéc  de  construire,  pour  celU' 
substance,  un  certain  nombre  do  lignes  d'égale  pression  ou  iso- 
harcSy  au  sujet  desquelles  il  préscnlc  les  rcmar(|ucs  suivantes  : 

Toutes  les  isobares  qui  correspondent  à  des  pressions  infé- 
rirures  à  ^o^'™  commencent  pur  une  partie  rectiligne  légéremenl 
inclinée  sur  l'axe  des  abscisses  (axe  des  températures),  puis  pré- 
sentent une  partie  verticale  et  enfin  j)rennenl  Tallure  d'une  courbe 
tournant  sa  concavité  vers  Taxe  des  abscisses,  celte  courbe  ten- 
dant, à  mesure  que  la  température  s'élève,  à  se  convertir  en  une 
li":ne  sensiblement  droite. 

[ja  première  partie  rectiligne  correspond  à  l'état  liquide,  la 
parlic  verticale  représente  le  passage  de  l'état  li([ui(Ie  à  Télat  de 
\apcur,  enfin  la  courbe  qui  suit  est  relative  à  Télat  gazeux. 

\  ers  Id  [)ression  de  'ja**'™  la  partie  verlicale  commence  à  dispa- 
raître et  est  remplacée  par  une  courbe  à  inflexion,  qui,  à  mesure 
que  la  pression  s'élève,  s'incline  de  plus  en  plus  vers  Taxe  des 
abscisses.  Aux  pressions  considérables  de  /\oo^^^^^  5oo*"",  etc.,  les 


ISOBARES  DES  VAPEURS.  5n 

parties  exlrômcs  des  isobares  tendent  de  plus  en  plus  à  égaliser 
leurs  inclinaisons  et  finalement  ces  lig;nes  offrent  Taspect  de 
courbes  ne  présentant  plus  qu'un  point  de  très  faible  inflexion. 

Si  l'on  joint,  d'une  part,  les  extrémités  supérieures  des  parties 
rectilignes  des  isobares  de  la  première  catégorie  et,  d'autre  part, 
les  points  d'inflexion  des  isobares  de  la  seconde  catégorie,  on  ob- 
tient deux  courbes  régulières  qui  se  raccordent  assez  bien  l'une 
avec  l'autre. 

Si  la  substance  considérée  à  l'état  gazeux  suivait  la  loi  de  Gay- 
Lussac,  les  isobares  relatives  à  cet  état  devraient  être  rectilignes. 
D'un  seul  coup  d'œil,  le  diagramme  montre  que  la  loi  réelle  s'é- 
Ciirte  de  cette  simplicité  théorique,  et  l'on  peut  très  facilement  en 
déduire  les  lois  auxquelles  l'auteur  a  été  conduit,  dans  son  étude 
sur  les  propriétés  thermiques  des  vapeurs,  touchant  le  coefficient 
de  dilatation  sous  pression  constante. 

Ce  coefficient  augmente  lorsque  la  température  diminue  et  d'au- 
tant plus  rapidement  que  la  vapeur  est  plus  voisine  du  point  de 
liquéfaction.  D'ailleurs,  pour  une  même  température,  la  valeur  du 
coefficient  est  d'autant  plus  grande  que  la  pression  à  laquelle  se 
trouve  la  vapeur  est  plus  grande.  Le  diagramme  montre  clairement 
que  les  remarques  sont  encore  applicables  aux  isobares  qui  n'ont 
pas  de 'partie  verticale,  c'est-à-dire  aux  isobares  représentant  des 
étals  de  la  matière  au-dessus  du  point  critique,  si  à  la  considéra- 
tion du  point  de  liquéfaction  on  substitue  celle  du  point  d'in- 
llexion  de  chaque  isobare. 

Si,  en  prenant  comme  abscisses  les  températures,  on  construit, 
d'une  part,  la  courbe  des  tensions  maxima  ayant  pour  ordonnées 
les  pressions  relatives  aux  points  d'inflexion  de  toutes  les  isobares 
qui  se  trouvent  au-dessus  de  la  pression  critique,  on  trouve  que  la 
seconde  courbe  se  dispose  exactement  sur  le  prolongement  de  la 
première  et  conserve  la  même  allure.  L'auteur  donne  à  l'ensemble 
de  ces  deux  lignes  le  nom  de  courbe  de  liquéfaction. 

On  sait  que  Wroblevvski,  à  la  suite  de  la  courbe  des  tensions 
maxima,  avait,  au  lieu  de  la  courbe  dont  il  vient  d'être  question, 
construit  la  courbe  obtenue  en  prenant  j)our  ordonnées  les  pres- 
sions correspondant  aux  valeurs  minima  du  produit  pv.  Cette 
courbe  a,  au-dessus  de  la  température  critique,  une  allure  nette- 
ment différente  du  prolongement  de  celle  des  tensions,  si  bien  que 


5i2  BATTELLI.  -  ISOBARES  DES  VAPEUUS. 

les  deux  courbes,  après  s'être  notablement  écartées,  deviennent 
ensuite  sécantes.  Bien  plus,  avant  la  température  critique,  dès  ao** 
environ,  les  deux  courbes  commencent  déjà  à  se  séparer  Tune  de 
Taulre.  Faute  des  données  étendues  que  nous  avons  maintenant 
grâce  à  M.  Amagat,  Wroblewski  n'avait  pu  apercevoir  ces  parti- 
cularités. Pour  démontrer  que  sa  courbe  faisait  ^suite  à  celle  des 

tensions,  il  calcula  les  quotients  — (les  d  représentant  les 

densités  et  les  p  les  pressions)  et  il  lui  parut  que  ces  quotients 
qui,  avant  la  température  critique,  avaient  leur  maximum  sur  la 
courbe  de  liquéfaction,  l'avaient  ensuite  sur  la  seconde  courbe. 
Mais  c'est  là  une  erreur  :  ainsi  l'ordonnée  représentant  le  maxi- 
mum relatif  à  la  température  de  4o"  tl.  doit  se  terminer  dans  le 
diagramme  de  Wroblewski  entre  les  isopicnes  o,4o  et  o,45  et,  par 
suite,  nécessairement  au-dessous  de  ladite  courbe.  Il  est  difficile 
d'attribuer  une  signification  physique  à  la  courbe  de  VVroblevv>ki. 

Les  isocares  (*),  tracées  sur  le  même  diagramme  queisi courbe 
de  liquéfaction  définie  plus  haut,  permettent  d'avoir  une  repré- 
sentation claire  des  divers  [états  présentés  par  une  substance  dans 
des  conditions  diverses  de  température  et  de  pression.  Toutes  les 
isocares  coupent  la  courbe  de  liquéfaction  et  le  point  de  rencontre 
définit  le  moment  de  liquéfaction. 

Il  faut  s'entendre  sur  ce  qu'il  convient  d'appeler  liquéfaction  et 
état  liquide  au-dessus  de  la  température  critique.  Naturellement, 
il  ne  s'agit  pas  de  la  formation  d'un  fluide  se  portant  au  fond  des 
récipients  comme  les  liquides  ordinaires;  il  ne  peut  être  question 
que  de  la  formation  d'agrégats,  de  groupes  moléculaires  de  vapeur 
possédant  assez  de  force  vive  pour  que  la  cohésion  soit  impuis- 
sante à  les  tenir  rassemblés,  leur  formation  toutefois  ayant  lieu  de 
la  même  façon  que  lors  de  la  liquéfaction  ordinaire.  C'est  dans  ce 
sens  qu'il  faudrait  entendre  la  proposition  énoncée  par  Janiin, 
comme  conséquence  de  ses  considérations  sur  la  compressibilité 
(les  gaz,  savoir  que  rhydro*;rnc  à  la  température  ordinaire  ol  sous 
une  pression  de  3"'™  ou  /{'""  <î^t  déjà  licpilde. 

L'étliylrne  et  l'eau,  dans  les  limites  des  données  expérimiîulales 


(')  Courbes  rcprcsciitunl  la  rclulion  i.'iiLrc  />  cl  t  à  voluiuo  conslanl. 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  5i3 

que  nous  possédons  acluellemenl  à  leur  égard,  se  comportenl 
comme  l'acide  carbonique. 

Le  fait  auquel  paraissent  conduire  les  expériences  de  MM.  Cail- 
lelet  et  Mathias  et  celles  toutes  récentes  de  M.  Amagat,  savoir  que 
les  courbes  des  densités  de  la  vapeur  saturée  et  du  liquide  se  rac- 
cordent au  point  critique,  serait  une  grande  objection  aux  consi- 
dérations précédentes.  Mais  les  données  fournies  par  les  isobares 
aussi  bien  que  par  les  isothermes  montrent  que,  dans  le  voisinage 
du  point  critique,  la  densité  du  liquide  va  en  diminuant  avec  une 
grande  lenteur  et  que,  d'autre  part,  l'augmentation  de  la  densité  de 
la  vapeur  saturée  a  lieu  aussi  d'une  façon  très  lente,  si  bien  que 
les  deux  courbes  qui  les  représentent  tendent  à  se  rencontrer  un 
peu  au-dessus  de  la  température  critique. 

L'auteur  définit  comme  température  critique  (*)  celle  à  laquelle 
la  cohésion  entre  les  particules  liquides  est  diminuée  au  point  de 
leur  permettre  de  se  répandre  dans  tout  l'espace  qui  leur  est  oflcrt. 

J.    PlONCHOJV. 


WIEDEMANN'S  ANNALEN  DER  PHTSIK  UND  GHEUIE. 
Tomes  XLV,  XLVI  cl  XLVII;  1892. 

Actions  moléculaires.  —  Acoustique. 

I'\  AliKKIi.VCH.  —  Sur  la  mesure  <le  la  Jiiretc,  noiainincot  pour  les  corps  plastiques, 

l.  \L\  ,  p.   >ih-2-/y. 

Nous  avons  déjà  indiqué  dans  ce  Recueil  (^) la  méthode  employée 
par  M.  Auerbach  pour  la  mesure  de  la  dureté  de  corps  tels  que  le 
verre  ou  le  quartz. 

Si  l'on  veut  appliquer  la  même  méthode  à  des  corps  doués  d'une 
certaine  plasticité,  comme  le  spath  fluor  ou  le  sel  gemme,  on  est 
arrêté  tout  d'abord  par  une  difficulté,  c'est  qu'il  ne  se  produit  pas 


(*)    Sut/o  stato  délia  nialeria  sitl  pitnto  critico  {At/i  del  /?.  Istit.  veneto, 
7  agoslo  189a  ). 
(»)  Voir  Journal  de  Pnysùjue,  3*  série,  l.  I,  p.  5j8. 


5i4  WIEDEMANNS  ANNALEN. 

(le  ruplure;  mais  on  reconnaît  qu'à  partir  d'une  certaine  limite  de 
diarge,  la  surface  de  contact  croît  proportionnellement  à  la  pres- 
sion totale,  c'est-à-dire  que  la  pression  par  unité  de  surface  ne 
peut  dépasser  une  certaine  limite  que  Texporience  permet  de  dé- 
terminer avec  précision.  Cette  limite  servira  alors  à  fixer  la  dureté 
et  Ton  pourra  d'une  manière  générale  définir  cet  élément  de  la 
manière  suivante  : 

La  dureté  est  la  résistance  à  la  pénétration  (pression  par 
unité  de  surface)  pour  laquelle  les  corps  fragiles  se  brisent  et 
les  corps  plastiques  se  déforment  continûment, 

M.  Auerbach  résume  les  résultats  de  ses  recherches  antérieures 
et  présentes  par  le  Tableau  suivant  : 

Substances.  n.  II.  K. 

Quartz  (porpcnclirulairc  à  l'axe  ) 7  •;»9>  ioi<>4 

Verre  n*»  III G  a39  jSSi 

»      n"  1  ï fi  •J>.•^fi  6701 

»      n*  I ')  2i4  î>4^i 

»      n"  n' 5  190  O200 

Spatli  fluor  (faces  (le  Toct.) 4  ï^>^>  9^02 

Spalh  d'Islande  (faces  de  cliv.) 3  9^»  8820 

Se!  j,M'mme  (faces  du  cube) 2,'*  20  \\\o 

n  désigne  la  place  du  corps  dans  réchelle  de  dureté  (ancien  svs- 
lùmc);  H  la  dureté  évaluée  par  M.  Auerbacli;  E  le  coefficient 
d'élasticité. 

Contrairement  à  ce  que  M.  Aucrbach  avait  cru  pouvoir  déduire 
de  ses  premières  reclierclies,  les  valeurs  de  11  ne  varient  pas  tou- 
jours dans  le  même  sens  que  celles  de  E. 

V.  M  KUBACII.  —  IMaslirité  et  fragilité,  t.  XLV,  p.  277-r>()i. 

Il  n'y  a  ni  corps  absolument  fragiles,  ni  corps  absolument 
plasti(|nes,  mais  seulement  des  corps  plus  ou  moins  plastiques. 
M.  Auerbacli  propose  de  prendre  pour  mesure  de  la  plasticité  : 
soit  1"  la  différence  F  —  V  de  la  force  F  appliquée  à  l'unité  de 
surface  pour  laquelle  le  corps  considéré  atteint  sa  limite  d'élasticité 
parfaite,  c'est-à-dire  commence  à  éprouver  des  déformations  per- 
manentes, et  de  la  force  V  pour  laquelle  il  se  rompt  {module  de 


WIEDEMANN'S  ANNALIiN.  5i5 

,         p y 

plasticité)^  soit  2"  le  quotient  — p—  {plasticité)^  soit  enfin  3°  la 

grandeur  relative  de  la  déformation  que  le  corps  |)lastique  éprouve 
entre  les  valeurs  F  et  V  de  la  force  appliquée  à  Tunilé  de  surface 
{plasticité  pratique). 

Par  exemple,  s'il  s'agit  de  la  traction,  les  forces  F  cl  V  sont  pour 
le  cuivre  respectivement  de  12''^  et  de  ^ij}^  par  millimètre  carré. 
Le  module  de  plasticité  est  28,  la  plasticité  —==0,7;  enfin  la 
plasticité  pratique  est  égale  à  o,oo3. 

M.  Auerbach  applique  les  notions  précédentes  au  cas  spécial 
des  déformations  produites  par  la  pénétration  d'ime  surface  sphé- 
rique  dans  une  surface  yAdinG  {dureté),  11  trouve  que,  pour  le  verre 
et  le  quartz,  F  et  V  sont  trop  voisins  l'un  de  l'autre  pour  qti'on 
puisse  assigner  une  valeur  bien  définie  îi  la  plasticité  :  ce  sont  des 
corps  pratiquement  fragiles.  Pour  le  sel  gemme,  V  est  trop  petit 
pour  être  mesuré  avec  précision  :  le  sel  gemme  est  éminemment 

plastique.  Enfin,  pour  le  spath  fluor,  la  plasticité  — ^ —  est  sensi- 
blement égale  à  ^. 

W.  VOIGT.  —  Sur  le  frollciiienl  inléricur  des  corps  solides 
et  particulièrement  des  métaux,  l.  \LVII,  p.  G-i-GqS. 

Le  problème  du  frottement  intérieur  dans  les  corps  solides 
n'avait  pas  encore  été  soumis  à  une  étude  théorique  et  expéri- 
mentale régulière.  Dans  un  grand  Mémoire  qu'il  a  inséré  aux 
Mémoires  de  la  Société  royale  des  Sciences  de  Gôttingen  { '  ) 
et  qu'il  se  borne  à  résumer  dans  les  Annales  de  Wiedemann, 
M.  Voigta  essayé  de  combler  cette  lacune. 

II  traite  d'abord  le  problème  théorique  pour  un  corps  cristaHisé 
quelconque.  Dans  le  cas  le  plus  général  ce  problème  comporte 
l'introduction  de  36  constantes  qui  se  réduisent  à  20  pour  le  sys- 
tème monoclinique,  à  12  pour  le  système  rhombique,  à  7  ou  à  () 
pour  le  système  quadratique,  à  6,  8  ou  i  i  pour  le  système  hexagonal, 
à  3  pour  le  système  cubique,  enfin  à  2  pour  les  corps  isotropes. 
C'est  à  ce  dernier  cas  seulement  que  se  rapportent  les  exj)ériences 
de  M.  Voigl. 


(')T.  \\\VI  cl  XWVIII. 


5iG  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

Ces  expériences  consistent  à  produire  :  i°  des  oscillations  de 
flexion  ;  2^  des  oscillations  torsionnelles  d'un  même  prisme  métal- 
lique et  à  observer  les  décréments  logarithmiques  correspondants. 
On  associe  le  prisme  à  des  masses  de  moment  d'inertie  assez  con- 
sidérable pour  que  la  durée  d'oscillation  du  prisme  lesté  soit  très 
grande  par  rapport  à  la  durée  de  propagation  d'un  ébranlement 
élastique  quelconque  dans  toute  sa  longueur;  et  l'on  fixe  ces  masses 
au  prisme  de  telle  sorte  que  la  déformation  produite  soit  uniforme. 
Dans  ces  conditions,  des  formules  très  simples  permettent  de  dé- 
duire les  deux  coefficients  de  frottement  intérieur  de  l'observation 
des  deux  sortes  de  décréments  logarithmiques  et  des  durées  d'os- 
cillation correspondantes. 

Pour  produire  les  oscillations  de  flexion  on  emploie  un  disque 
de  laiton  du  poids  de  lacoB'  et  de  20""  de  diamètre,  mobile  au- 
tour de  son  axe  constitué  par  un  couteau.  Le  petit  prisme  à  étudier, 
disposé  verticalement,  est  fixé  par  sa  base  inférieure  sur  un  support 
rigide  ;  sa  partie  supérieure  est  attachée  invariablement  en  un  point 
du  disque  de  telle  sorte  que  l'axe  du  prisme,  dans  la  position  d'équi- 
libre, coïncide  avec  un  rayon  et  que  son  milieu  soit  sur  l'axe  du 
disque.  Si  l'on  imprime  au  disque  un  petit  mouvement,  le  prisme 
fléchit  en  arc  de  cercle,  et  le  système  continue  à  osciller  suivant 
les  conditions  imposées. 

Pour  produire  les  oscillations  torsionnelles,  le  prisme,  invaria- 
blement fixé  par  son  extrémité  supérieure,  porte  à  son  extrémité 
inférieure  un  disque  métallique  horizontal  dont  l'axe  coïncide 
avec  l'axe  du  prisme;  quand  on  fait  tourner  le  disque  dans  son 
plan  on  obtient  les  vibrations  torsionnelles. 

La  première  chose  dont  il  convient  de  s'assurer  pour  reconnaître 
si  la  théorie  est  admissible,  c'est  de  voir  si  les  expériences  fourni- 
ront (les  valeurs  constantes  des  coelficients  de  frottement,  indé- 
pendamment des  dimensions  du  système  oscillant.  Si  l'on  désigne 
par  /  le  décrément  logarithmique  corrigé  de  l'eflet  de  la  résistance 
de  l'air  et  réduit  pour  une  amplitude  infiniment  petite,  par  T  la 
durée  (l'oscillation,  enfin  par  a  le  coefficient  de  frottement  inté- 
rieur, la  théorie  de  M.  Voii;t  fournit  la  relation 


/T 

(  I  )  a  :_ , 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  517 

qu'il  s'agit  de  soumettre  au  contrôle  de  Texpérience,  en  variant 
les  dimensions  et  notamment  Fépaisseur  des  barreaux  d'une  même 
substance. 

D'une  manière  générale  la  formule  (i)  n'est  pas  vérifiée.  Parmi 
les  métaux  étudiés  par  M.  Voigt,  le  nickel  et  le  cuivre  ont  seuls 
fourni  des  valeurs  sensiblement  constantes  pour  les  deux  coeffi- 
cients de  frottement.  Le  laiton  et  le  bronze  paraissent  aussi  vérifier 
la  formule  (i),  mais  seulement  pour  les  oscillations  de  flexion. 

En  ce  qui  concerne  les  oscillations  torsionnelles,  la  manière  la 
plus  simple  d'interpréter  les  résultats  fournis  par  le  laiton  et  le 
bronze  consisterait  à  admettre  qu'en  dehors  du  frottement  intérieur, 
tel  qu'il  est  défini  par  M.  Voigt,  il  y  a  encore  un  résidu  élastique. 

D'après  la  théorie  de  ce  dernier  phénomène,  proposée  par 
M.  Boltzmaun  (  *  ),  le  décrément  logarithmique  des  oscillations  tor- 
sionnelles  dû  au  résidu  élastique  serait  pour  chaque  corps  une 
constante  caractéristique.  M.  Voigt  vérifie  que,  pour  les  oscillations 
torsionnelles  du  laiton  et  du  bronze,  on  peut  poser 

a  =  — r  -+-  «0, 

/q  et  ao  étant  deux  constantes,  ce  qui  correspondrait  bien  à  la 
superposition  d'un  frottement  intérieur  et  d'un  résidu  élastique. 

Mais  la  complication  des  phénomènes  ne  paraît  pas  s'arréler  là. 

Le  cadmium  fournit,  aussi  bien  pour  les  oscillations  de  flexion 
que  pour  les  oscillations  torsionnelles,  des  valeurs  sensiblement 
constantes  du  décrément  logarithmique,  conformément  aux  idées 
de  M.  Boltzmann  (résidu  élastique  pur). 

Enfin,  la  plupart  des  métaux  étudiés  par  M.  Voigt  donncnl,  pour 
les  décréments  logarithmiques,  des  valeurs  qui  croissent  avec  la 
durée  d'oscillation,  en  opposition  aussi  bien  avec  la  théorie  de 
M.  Voigt  qu'avec  celle  de  M.  Boltzmann.  L'idée  de  la  superposition 
d'un  frottement  intérieur  proprement  dit  et  d'un  résidu  élastique 
est  donc  tout  à  fait  insuffisante  pour  rendre  compte  de  l'ensemble 
des  phénomènes  observés. 


(')  L.  BoLTZMAXX,  Pogg.  Ann.,  Krg.-Iid.  VU,  p.  ()3G;  1870. 


5i8  W1EDEMANN*S  ANNALEN. 

C.  BRODMAiN.  —  Recherches  sur  les  coefficients  de  frottement  des  liquides, 

t.  XLV,  p.  i59-i8/|. 

L'espace  compris  entre  deux  sphères  ou  deux  cylindres  con- 
centriques est  rempli  de  liquide.  On  imprime  à  la  sphère  ou  au 
cylindre  intérieur  un  mouvement  de  rotation  uniforme  et  on  dé- 
termine le  couple  qu'il  faut  appliquer  au  vase  extérieur  pour  le 
maintenir  en  équilibre. 

Les  équations  qui  déterminent  le  coefficient  de  frottement  X*  au 
moyen  des  données  ne  sont  intégrables,  dans  le  cas  des  sphères, 
qu'en  négligeant  les  termes  du  second  ordre;  elles  sont  directe- 
ment intégrables  dans  le  cas  des  cylindres. 

Les  expériences  de  M.  Brodman  confirment  un  résultat  obtenu 
d'abord  par  M.  Elie  (•),  à  savoir  que  la  méthode  fondée  sur 
l'emploi  des  sphères  concentriques  donne  pour  k  des  valeurs 
croissantes  avec  la  vitesse  de  rotation,  contrairement  aux  hypo- 
thèses sur  lesquelles  les  équations  ont  été  établies.  îl  n'en  est  pas 
de  même  dans  le  cas  des  cylindres.  M.  Brodman  conclut  de  là  que, 
dans  le  cas  des  sphères,  il  n'est  pas  légitime  de  négliger  les  termes 
(lu  second  ordre  dans  les  équations  difi'érenticlles. 

Le  coefficient  de  frottement  de  l'eau  déduit  des  expériences  de 
M.  Brodman  se  rapproche  plus  de  celui  que  l'on  déduit  des  expé- 
riences de  Poiseuille  que  tous  ceux  qui  ont  été  obtenus  auparavant, 
soit  par  la  méthode  des  disques  oscillants  ou  par  les  méthodes 
même  employées  par  l'auteur. 

Conformément  à  ce  que  Helmholtz  avait  déduit  des  expériences 
de  Pi()lrowsky(-),  les  expériences  faites  par  M.  Brodman  au  moyen 
de  cylindres  tendent  à  établir  que  l'adhérence  de  l'eau  par  rapport 
à  des  parois  données  a  une  valeur  finie. 

Les  valeurs  numériques  de  A*  fournies  par  l'auteur  pour  divers 
liquides  sont  les  suivantes  (système  C.G.S.). 

Ea u  à  !>'* o , (» I '228 

Alcool 0,01  î5f) 

(ïl  ycôrinc 2 ,  *339> 

Ihiile  (I'oHno o,98()o 


('  )  lù.iE,  Journal  de  l^hvsiijue,  2"  sério,  t.  I,  p.  '?'}.\\  1H82. 

(M  Helmholtz  cl  PioTiiowsKY,  Wiener  Ih'ricktr,  i.  XL,  p.  ^io;;  iSHo. 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  519 

R.  COHEN.  —  Influence  de  la  pression  sur  la  viscosité  des  liquides^ 

t.  XLV,  p.  66(5-684. 

Voici  les  conclusions  du  Mémoire  de  M.  Cohen  : 

1°  Ainsi  que  Tonl  déjà  observé  MM.  Hontgen  (*),  Warburg  vl 
Sachs  (^),  jusqu'à  4o°  la  pression  diminue  la  viscosité  de  l'eau. 

2"  Jusqu'à  la  température  de  26"  et  à  la  pression  de  900  atmo- 
sphères on  ne  constate  pas  de  minimum  de  la  viscosité,  mais  la 
variation  de  la  viscosité  croît  plus  lentement  que  la  pression. 

3**  L'influence  de  la  pression  sur  la  viscosité  de  l'eau  est  surtout 
marquée  au  voisinage  de  o**; 

4**  Pour  les  dissolutions  concentrées  de  chlorure  de  sodium  ou 
d'ammonium,  la  viscosité  croît  avec  la  pression  et  presque  pro- 
portionnellement à  celle-ci.  L'influence  de  la  température  est 
faible; 

5**  Plus  une  dissolution  de  chlorure  de  sodium  est  étendue,  plus 
l'influence  de  la  pression  et  de  la  température  se  rapproche  de  ce 
qu'elle  est  dans  le  cas  de  l'eau  pure.  De  5  pour  100  à  10  pour  100 
de  Na Cl  il  y  a,  pour  chaque  concentration,  une  température  com- 
prise entre  2"  et  22",  5  pour  laquelle  l'influence  de  la  pression  sur 
la  viscosité  est  nulle  jusqu'à  600  atmosphères. 

6**  Pour  l'essence  de  térébenthine,  la  variation  de  la  viscosité 
par  la  pression  est  vingt  fois  supérieure  à  celle  qui  correspond  à  la 
dissolution  saturée  de  chlorure  de  sodium;  elle  a  lieu  dans  le 
même  sens  et  à  peu  près  proportionnellement  à  la  pression.  L'in- 
fluence de  la  température  est  petite  et  en  sens  inverse  de  celle  qui 
correspond  au  chlorure  de  sodium. 

G.  DE  MET/.  —  Sur  la  compressibilité  absolue  du  mercure, 

t.  XLVII,  p.  7of>-7'|a. 

Les  expériences  de  M.  de  Metz  ont  été  exécutées  avec  quatre 
piézomètres  de  verre,  par  la  méthode  de  Regnault  et  par  la  mé- 


(«)  RoNTOEN,  Wied,  Ann.,  t.  XXII,  p.  5io;  1884.  —  Journal  de  Physique, 
2*  série,  t.  IV,  p.  619. 

(*)  Wahburo  et  Sachs,  Wied.  Ann.,  t.  XXII,  p.  5i8;  188}.  —  Journal  de 
Physique,  2*  série,  l.  IV,  p.  5 19. 


520  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

thode  de  Jamîn  (corrigée  par  M.  Guillaume).  Les  formules  em- 
ployées pour  le  calcul  des  variations  de  volume  du  piézoraètre 
sont  celles  de  Lamé,  M.  de  Metz  ayant  vérifié,  par  des  expériences 
directes  sur  ses  piézomètres,  que  la  constante  de  Poisson  qui  leur 
convient  est  très  voisine  de  o,25. 

La  valeur  du  coefficient  de  compressibilité  déduit  par  M.  de 
Melz  de  ses  propres  expériences  est  37,4.1  o~^ .  Ce  résultat  s'écarte 
peu  de  celui  de  M.  Amagat  et  aussi  des  résultats  des  anciennes 
expériences  convenablement  corrigées  de  l'eflet  de  l'enveloppe. 
Voici  en  effet  le  Tableau  fourni  à  cet  égard  par  M.  de  Metz  : 

CoIIadon  et  Sturm  (*  ) 35,2.  io~'' 

Aimé  (*) 39,0.10-' 

Regnault  (') 35,2.  lo"' 

Amaury  et  Descanips  (M 38,6.  lo-' 

Tait  (5) 39,0. 10-7 

Amagat  (*) 39,0.10-'' 

De  Metz 37,4.10-*' 

Moyenne 37,9.10"' 

W.-C.  RÔNTGKN.  —  Méthode  pour  pro<liiirc  des  surfaces  d*eau  j)ure 
ou  de  mercure  pur,  l.  \LVI,  p.  153-157. 

M.  Rôntgen  obtient  une  surface  d'eau  pure,  à  Taide  de  deux 
entonnoirs  fixés  concentriquemenl  :  un  courant  rapide  d'eau  des 
fontaines  publiques  pénètre  de  bas  en  haut  par  le  tube  de  l'en- 
tonnoir intérieur  et  se  déverse  par  la  partie  évasée  dans  l'entonnoir 
extérieur  d'où  l'eau  s'écoule.  11  suffit  de  fermer  le  robinet  d'ad- 
mission au  bout  de  quelques  minutes  pour  obtenir  dans  l'entonnoir 
intérieur  une  surface  d'eau  tranquille  et  présentant  les  propriétés 
décrites  par  lord  Rajieigb  (^). 


(')  CoLLAOON  Cl  SruiiM,  A/in.  de  Chim.  et  de  Pins.,  >'  sério,  i.  \\\VI. 
p.   iS-j-k^d;  iH.»-. 

(»)  \\yn\  Ann.  de  Ckitn.  et  de  Phys.,  y  sriic,  l.  NUI,  p.  l><)S-'2-«);    \>^\.\. 

(')   llKONAi.LT,  Mémoires  de  l'/nslilut,  l.  \\I,  p.  /|'i.S-/j  |2;  iS'17. 

(•)  A.MAUUY  cl  Dkscami's,  Coiuptes  rendus,  t.  LWIII,  p.  i.')'i'j;  1S6).  —  Hf-S- 
«AMPS,  Ptudes  sur  la  conipressibilite  des  lùjuides.  Thèses  de  doclural,  Paris;  iS^i. 

{')  Tait,  lieibUitter,  t.  Mil,  p.  /,|-<;  iSSç,. 

(•)  Amagat,  Journal  de  Phvsûjue,  1*  série,  l.  VIII,  p.  3o3;   i8>^i). 

(^)  Lord  Haylkiûh,  /*/*//.,  Ma:;.,  t.  XWIII,  p.  i;  i8ç)i. 


VVIEDEMANN'S  ANNALEN.  52i 

Pour  le  mercure,  on  opère  d'une  manière  analogue,  en  faisant 
pénélrer  le  liquide  sous  pression  et  de  bas  en  haut  par  le  tube  de 
l'entonnoir  intérieur.  11  importe  peu  que  le  mercure  employé  soit 
plus  ou  moins  souillé,  les  surfaces  fraîchement  obtenues  présen- 
tant toujours  le  même  caractère  :  une  goutte  d'eau  s'j  étale  en 
couche  très  mince. 

Le  contact  de  Tair  suffit  à  salir  une  surface  fraîche  de  mercure, 
de  telle  sorte  qu'au  bout  d'un  petit  nombre  de  minutes  une  goutte 
d'eau  que  l'on  y  "dépose  prend  la  forme  d'une  lentille  fortement 
convexe.  L'air  libre  agit  plus  activement  que  l'air  confiné  d'une 
chambre,  la  fumée  de  tabac  beaucoup  plus  activement  encore.  Un 
faible  courant  de  gaz  d'éclairage,  le  contact  de  la  flamme  d'un  bec 
Bunsen  salissent  aussi  la  surface  du  mercure. 

Si  l'on  touche  d'une  manière  répétée  des  surfaces  fraîches  de 
mercure  avec  la  même  portion  d'une  lame  de  verre,  celle-ci  cesse 
de  salir  une  surface  fraîche  de  mercure,  et  cependant  le  verre  n'a 
pas  été  complètement  nettoyé  par  ces  contacts,  car  l'eau  refuse  en- 
core de  s'étaler  à  sa  surface. 

Un  courant  d'air  chargé  de  vapeurs  acides  salit  fortement  le 
mercure,  comme  on  devait  s'y  attendre.  Dans  ce  cas,  il  se  forme  à 
la  surface  salie  une  pellicule  que  l'on  peut  déchirer  de  façon  à 
mettre  à  nu  une  surface  propre  sur  laquelle  l'eau  s'étale  :  il  s'agit 
donc  ici  d'une  véritable  action  chimique. 

Les  vapeurs  d'alcool  élhylique,  d'éther  ne  salissent  le  mercure 
que  temporairement.  Une  feuille  de  papier  à  filtre,  prise  au  milieu 
d'un  paquel,  ne  le  salit  pas,  mais  si  elle  a  été  longtemps  exposée  à 
l'air,  elle  le  salit.  Une  goutte  d'eau  qui  s'est  étalée  à  la  surface  du 
mercure  le  laisse  sali  après  son  évaporation. 

Le  camphre  déposé  sur  une  surface  propre  de  mercure  présente 
les  mêmes  mouvements  que  sur  Teau. 

M.  C.VNTOR.  —  Sur  les  constantes  capillaires,  t.  XLVII,  p.  399-433. 

1 .  L'angle  de  raccordement  d'un  métal  solide  et  d'un  électrolyte 
dépend-il  de  la  polarisation?  Pour  résoudre  expérimentalement 
cette  question,  M.  Cantor  emploie  un  anneau  métallique  horizontal 
baigné  par  l'électrolyte  et  il  détermine  d'une  part  la  hauteur  k  à 
laquelle  le  point  le  plus  bas  de  l'anneau  se  trouve  relevé  au-dessus 
/.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Novembre  1893.)  34 


Saa  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

de  la  surface  libre  du  liquide,  d'autre  part  la  valeur  correspon- 
dante de  la  traction  P  exercée  sur  Tanneau.  Les  quantités  P  et  Ar 
se  sont  montrées  parfaitement  indépendantes  de  Tétat  de  polarisa- 
tion de  l'anneau,  ce  qui,  d'après  la  théorie  développée  par 
M.  Cantor,  indique  que  l'angle  de  raccordement  est  constamment 
égala  i8o*^.  La  variation  de  la  constante  capillaire  relative  à  la 
surface  mélal-électrolyte,  laquelle  doit  décroître  en  vertu  de  la  po- 
larisation, reste  donc  constamment  supérieure  à  la  constante  ca- 
pillaire de  la  surface  électroljte-air. 

2.  Dans  une  dernière  partie  de  son  travail,  M.  Cantor  déteiv 
mine  la  pression  maximum  à  l'intérieur  d'une  goutte  ou  d'une 
bulle  à  l'extrémité  d'un  tube  capillaire  taillé  à  angle  droit,  ou 
aiguisé  en  mince  paroi.  Cette  méthode  permet  de  déterminer  la 
constante  capillaire  a  d'un  liquide  par  rapport  à  l'air  ou  par  rap- 
port à  un  autre  liquide  {voir  le  Mémoire  original).  Les  résultats 
suivants  sont  exprimés  en  prenant  pour  unité  de  force  le  milli- 
gramme-poids et  pour  unité  de  surface  le  millimètre  carré. 

Surface.  Température.  a. 

Mercure-air •.>,!  46,^ 

»  83  44,  ï^ 

Mercure-benzine 'xo  34  ,*^3 

»  7*2  -28,45 

Mercure-alcool  amylique. . .  a5  26,67 

Des  expériences  ont  été  réalisées  parce  procédé  pour  la  surface 
mercure-eau  acidulée  par  l'acide  sulfurique  à  5  pour  100. 

Expérience  /  ( à  •21"). 

Différence 
de  potentiel 

en  volts.  a. 

0,0  82,67 

o,  >.  37,28 

♦Jî»  39,92 

0,8  43,108 

1,0  .i'>,n 

Expérience  //(à  20'). 

0,0  37,41 

0,8  4>,/,9 

0,9  4'^M^9 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  523 

Expérience  III  (à  75"). 

Différence 
de  potentiel 
en  volts.  a. 

0,0  'h ,  63 

0,8  41, 41 

0,9  41,9^ 

1,0  4i)^( 

Le  maximum  de  a  correspond  à  peu  près  à  une  différence  de 
potcnliel  de  o^"^'^,(),  comme  l'avait  déjà  observé  M.  IJppmann. 
L'influence  de  la  température  est  très  faible. 

3.  M.  Canlor  a  déterminé  la  variation  de  la  constante  capillaire 
de  quelques  liquides  avec  la  température. 

Eau. 

»9V> 7/>î     ) 

ao,o 7,03     >        0,009.1 

70,0 (1,83     1 

Alcool  amyliqiie. 

21 ,0 2,38     } 

l         0,0029 
7J,o 2,00     \ 

Benzine. 
22,) 2,993   / 


72,5 2,/|08    { 


o,oo39 


On  admet  d'ordinaire  à  titre  de  première  approximation  que  la 
variation  de  a  avec  la  température  est  linéaire 

(i)  a  =  olq(i  -h  £/). 

L'application  des  principes  de  la  Thermodynamique  montre  que, 
si  la  formule  (i)  est  rigoureuse,  la  capacité  calorifique  de  la  couche 
superficielle  doit  être  identique  à  celle  de  la  masse  profonde. 

D'après  Laplacc,  le  coefficient  de  variation  e  devrait  être 
les  I  =  2 ,  333  du  coefficient  de  dilatation  y  du  liquide.  Le  Tableau 
suivant  utilise  les  observations  de  Timberg  (T)  et  de  Jâger  (J) 
pour  les  coefficients  e.  Les  coefficients  de  dilatation  sont  empruntés 
aux  Tables  de  Landolt  et  Bornstein. 


5a4  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

e 

Y.  e. 

T 
Alcool  niélhylique o,ooi433i7       o,oo36  J        2,5 

Alcool  élhylique 123717  36  T  2,9 

1)                n  35  J  2,8 

Alcool  amylique 108893  29  2,7 

Éther 2i49<J7  59  T  2,8 

»     »  53  J  2,5 

Acclone 172459  47*'  '^i7 

Chloroforme 139929  44  J  3,i 

Sulfure  de  carbone 14689  ^o  J  2,8 

Benzine i3846  43  T  3,2 

»       »  39  -2,8 

Mercure 018077  069  3,3 

Moyenne 2 ,834 

Les   valeurs  de  -  oscillent  non  autour  de  2,333,  mais  autour 

d'une  autre  valeur  moyenne  2,834  dont,  à  la  vérité,  elles  ne  s'é- 
cartent guère. 

G.  BERTHOLL).  —  Pour  servir  à  l'histoire  du  phénomène  de  L,cidenfrost, 

l.  \LVII,  p.  35o-352. 

Le  phcnomùne  dit  de  Leidenfrost  (caléfactiou)  parait  avoir  été 
décrit  pour  la  première  fois  par  Boerliaave  (*),  vingt-quatre  ans 
avant  les  expériences  de  Leidenfrost  (^). 

L'expérience  inverse  a  été  réalisée  pour  la  première  fois  par 
Socquet  (■■')  dans  une  manufacture  de  glaces  de  Venise,  où  il  a  vu 
une  masse  de  verre  incandescente  de  quatre  livres  environ,  plongée» 
dans  un  grand  bassin  de  marbre  plein  d'eau  froide,  ne  produire 
aucune  ébullitlon,  tandis  que  Teau  bouillait  au  contact  de  la  pince 
plus  froide  avec  laquelle  on  soutenait  cette  masse  de  verre. 

F.  MEMOLLICR.  —  Sur  la  mesure  des  coefficiculs  de  diffusion  des  liquides, 

l.  XLVII,  p.  69^-705. 

Un  liiho  ('Iroit  terminé  par  un  ballon  contenant  une  électrode 


(*)  BoKiuiAAVK,  Elcmenta  Cliemiœ,  Lu{;<l.  Bal.,  1733,  t.  I,  p.  2,  exp.  \I\. 
p.  2.58. 

(')  Leidenfrost,  De  aquœ  communis  nonnuUis  qualitatibus.  Duisburgi,  i-.v». 
p.  3o,  etc. 

(^")  Journal  de  Physique.  Paris,  171)9,  l.  VI,  p.  'h». 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  5^5 

est  rempli  d'une  dissolution  très  faible  d'un  sel  (de  sel  marin  par 
exemple).  Ce  tube  plonge  dans  un  réservoir  contenant  une  disso- 
lution connue  du  sel  dont  on  veut  étudier  la  diffusion  dans  l'eau 
(sel  ammoniac).  Une  deuxième  électrode  plonge  dans  ce  réser- 
voir. La  mesure  du  coefficient  de  diffusion  se  déduit  de  l'observa- 
tion des  variations  de  la  résistance  électrique. 

W.-C.  RÔNTGEN.  —  Sur  la  constitution  de  l'eau  liquide, 

t.  XLV,  p.  91-97. 

Toutes  les  anomalies  constatées  jusqu'ici  dans  les  propriétés  de 
l'eau  liquide  s'expliquent  en  admettant  que  l'eau  contient  deux 
sortes  de  molécules  isomères  dont  la  proportion  varie  avec  la  tem- 
pérature. La  transformation  des  molécules  de  la  première  espèce, 
plus  abondantes  aux  basses  températures,  dans  celles  de  la  seconde 
est  accompagnée  d'une  contraction  qui  l'emporte  sur  la  dilatation 
thermique  au-dessous  de  4**;  au-dessus  de  cette  température  la 
contraction  est  inférieure  à  la  dilatation,  d'où  le  maximum  de 
densité,  etc. 

W.-C  RÔNTGKN.  —  Influence  de  la  pression  sur  quelques  propriétés  physiques, 

t.  XLV,  p.  98-107. 

La  pression  diminue  la  vitesse  d'inversion  du  sucre  de  canne 
par  l'acide  chlorhydrique;  elle  augmente  la  quantité  d'eau  absor- 
bée osmotiquement  par  une  dissolution  de  sulfate  de  zinc;  elle 
augmente  la  dureté  de  la  glu  marine. 

Cn.  WIENER.  —  Unité  de  sensation  pour  la  mesure  de  l'intensité  des  sensations, 

t.  XF-.VII,  p.  659-670. 

M.  Wiener  se  fonde  sur  la  loi  logarithmique  de  Weber,  plus 
connue  en  France  sous  le  nom  de  foi  de  Fechner,  dont  il  fournit 
d'ailleurs  une  nouvelle  vérification  expérimentale. 

Soient  /o  l'intensité  arbitrairement  attribuée  à  la  sensation  cor- 
respondant à  un  certain  éclat  /q  d'une  surface  lumineuse  observée 
par  l'œil,  a  un  autre  coefficient  arbitraire,  et  posons 


.--io(i+y"; 


526  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

rinlensité  /  de  la  sensation  correspondant  à  Téclat  i  est  une  fonc- 
tion linéaire  de  n.  M.  Wiener  écrit 

l  —  Iq-^-  n. 

Pour  déterminer  les  coefficients  Iq  et  a,  M.  Wiener  fixe  expé- 
rimenlalenient  :  i"  le  plus  faible  éclat  qu'il  faut  donner  à  une  sur- 
face éclairée  pour  que  Tœil  la  distingue  du  fond  obscur  sur  lequel 
elle  se  détache;  la  sensation  correspondante  sera  égale  à  i ,  /==  i  ; 
f>.**  la  plus  faible  variation  d'éclat  nettement  perceptible  à  l'œil  : 

ce  sera  -  •  Ces  deux  éléments  changent  d'un  observateur  à  l'autre 

et  aussi,  pour  un  même  observateur,  suivant  l'état  de  fatigue  de 
l'organe  visuel.  M.  Wiener  prend  la  moyenne  des  valeurs  corres- 
pondant à  son  œil  considéré  soit  à  l'état  ordinaire,  soit  après  une 
station    prolongée    dans   l'obscurité    complète.    11    trouve    ainsi 

a=  -  -;  /o=  o,oooi.  L'unité  choisie  pour  i^  est  l'éclairement  pro- 
duit à  un  mètre  de  distance  par  une  bougie  stéarique. 

V.    MELDK.    —    Mesure    de    la    vitesse    de    propagation   du    son 
dans  les  corps  membraneux,  t.  \LV,  p.  568-588  et  729-750. 

Les  corps  membraneux  étudiés  par  M.  Melde  sont  taillés  sou> 
forme  de  bandes  (|ue  Ton  tend  verticalement  et  que  Ton  fait 
vibrer  longiludinalenient  comme  des  cordes,  de  manière  qu'elles 
rendent  leur  son  fondamental.  On  détermine  le  nombre  de  vi- 
brations en  comparant  le  son  rendu  par  la  membrane  à  celui  d'un 
tonomèlre  (pii  fournit  une  octave  entière  par  échelons  de  quatre 
vibrations;  ou  encore  en  produisant  les  figures  de  Rundt  dans  un 
tube  de  verre  dont  l'air  est  mis  en  vibration  longitudinale  par  la 
bande  membraneuse.  Nous  renverrons  le  lecteur  au  Mémoire 
original  pour  la  description  du  dispositif  très  ingénieux  que 
M.  Mcidc  a  imaginé  à  cet  eflTet. 

L'auteur  divise  les  corps  qu'il  a  étudiés  en  huit  classes. 

i"  Pifpicrs  sans  enduit.  —  Dans  les  corps  de  ce  groupe  la  vitesse 
du  son  varie  de  1600'"  à  p.^oo'".  La  [)lus  grande  vitesse  a  été  obte- 
nue avec  du  papier  de  soie  jaune,  la  plus  faible  avec  du  papier  de 
paille. 


SOCIÉTÉ  PllYSltO-CHIMIQUE  RUSSE.  627 

2°  Papiers  préparés  (papiers  avec  enduit,  papiers-parchemin, 
papiers  huilés).  —  Les  vitesses  obtenues  sont  du  même  ordre  de 
grandeur  que  pour  la  classe  précédente  (de  i4oo"*  à  a6oo"*).  Les 
papiers  avec  enduit  (papiers  à  copier,  par  exemple)  donnent  les 
plus  faibles  vitesses;  Tendu it  se  comporte  donc  comme  une  charge 
inerte. 

3"  Etoffes  de  soie,  de  lin,  de  coton  ou  de  laine.  — Vitesse  de 
760"  à  2000™.  —  Les  fibres  transversales  du  tissu  jouent  le  rôle  de 
charges  inertes. 

4*"  Étoffes  avec  enduit  [loÛGs  cirées j^ic).  —  L'effet  de  la  charge 
inerte  est  si  grand  que  la  vitesse  du  son  peut  se  réduire  presque  à 
la  valeur  de  la  vitesse  du  son  dans  Falr. 

5**  Caoutchouc,  gommes,  — Il  a  été  impossible  de  faire  vibrer 
ces  corps  longitudinalement  de  manière  à  obtenir  un  son  bien  dé- 
terminé. 

6°  Membranes  végétales.  —  Vitesses  de  Sooo*"  à  4ooo"*. 

7°  Membranes  animales.  —  Vitesses  de  470"*  à  1860". 

8"  Membranes  métalliques.  —  Une  membrane  de  magnésium  a 
donné  une  vitesse  de  4600".  E.  Bouty. 


JOURNAL  DE  LA  SOCIÉTÉ  PHTSIGO-GHIMiaUE  RUSSE. 
Vol.  XXIV,  n*»*  6,  7,  8,  9;  189a. 

B.  ROSIN(r.  —  Sur  le  mouvement  magnétique  de  la  matière,  p.  io5-i45. 

L'auteur  a  essayé  d'introduire  dans  les  formules  de  la  théorie 
moderne  du  magnétisme  l'hypothèse  d'un  certain  mouvement 
magnétique  de  la  matière  elle-même,  mouvement  qu'il  laisse  provi- 
soirement indéterminé.  Le  résultat  de  ses  calculs  est  conforme  aux 
suppositions  qui  en  forment  la  base. 

A.-S.  POPOFF.  —  Expériences  de  cours  sur  l'accroissement  progressif  du  cou- 
rant dans  un  circuit  de  grande  self-induction  et  de  résistance   insigniGanlr 
p.  i5o-i5i. 

Le  circuit  de  trois  grands  accumulateurs  est  fermé  par  deux 
branches  parallèles,  d'égale  résistance  :  l'une  contient   un  grand 


528  SOCIÉTÉ  PHYSICO-CHIMiyUE  RUSSE. 

électro-aîiTianl,  dont  le  circuit  magnétique  est  fermé,  et  l'autre  un 
fil  en  manganinc,  de  résistance  égale  à  celle  des  bobines  de  l'électro- 
aimant.  Chaque  branche  contient  en  outre  trois  petites  lampes  de 
quatre  volts.  Les  lampes  de  la  deuxième  branche  s*allument  instan- 
tanément quand  le  circuit  est  fermé,  mais  celles  de  la  première 
demandent  quelques  secondes  pour  arriver  à  leur  éclat  maximum. 
Le  retard  est  beaucoup  moins  accentué  quand  le  circuit  magné- 
tique de  Télectro-aimant  est  ouvert. 

N.  H?]SËHUS. —  Appareil  de  démonstration  pour  la  conductibilité  tliermique 
relative  des  métaux,  d'après  Ingenhousz,  p.  iô3-i55. 

Les  cylindres  de  Tappareil  sont  fortement  inclinés,  chacun  porte 
une  forte  boule  en  paraffine  sur  laquelle  une  bande  de  cuivre, 
pliée  en  deux,  est  placée  à  cheval.  Quand  la  paraffine  commence 
à  fondre  au  contact  du  métal  échauffé,  le  poids  de  la  bande  de 
cuivre  fait  descendre  la  boule  le  long  du  cylindre,  ce  qui  rend  le 
phénomène  visible  à  tout  l'auditoire. 

\.  HESEHUS.—  Conditions  de  réussite  de  rcxpéricnce  sur  l'interférence  da 
son,  démontrée  à  l'aide  de  la  flamme  sensible  de  Govi  et  de  l'appareil  de 
Quincke,  p.   rr)6-i57. 

On  doit  employer  pour  produire  le  son  un  sifflet,  donnant  une 
noie  assez  haute;  pour  assurer  le  réglage  de  la  flamme  sensible, 
on  Talimcnte  de  gaz  emmagasiné  dans  un  sac  de  caoutchouc,  car 
la  pression  dans  les  conduites  de  gaz  de  la  ville  est  sujette  à  varier 
irrégulièrement.  L'entonnoir  de  l'appareil  de  Govi  doit  être  en- 
levé et  remplacé  par  le  tube  de  l'appareil  de  Quincke,  dont  l'autre 
bout  reçoit  l'entonnoir  pour  mieux  rassembler  les  vibrations  so- 
nores. 

J.    WOliLF.    --    Sur  l'erreur   systématique    dans    la    mesure 
des  (lianièlros  lics  amiraux  de  Newton,  p.  iCn-iGa. 

Celle  erreur,  signalée  par  iM.  A.  Cornu,  provient  de  la  non- 
coïncidence  (lu  milieu  géométrique  de  chaque  bande  avec  son 
milieu  optique,  c'est-à-dire  avec  le  lieu  de  l'intensité  muximum 
ou  niininnini.  En  appelant  l\  le  ravon  de  courbure  du  verre,  C  le 
rayon  de  Tanneau,  A  la  longueur  d'onde  et  9  une  fraction  moindre 


SOCIÉTÉ  PHYSICO-CHIMIQUE  RUSSE.  629 

que  Oy5  et  qui  dépend  de  la  largeur  de  la  bande   annulaire,  l'au- 
teur a  calculé  la  valeur  S  de  cette  erreur  : 


0  = 


C« 

l^a  valeur  vraie  C  du  rayon  cherché  est  donnée  par  la  formule 

G»-  c»H-8«. 

A.  SOKOLOFF.  —  Discussion  de  la  méthode  de  Winkelmann-StschegliaefT 
pour  la  mesure  des  constantes  diélectriques,  p.  179-igo. 

L.  SMIRNOFF.  —  Expériences  à  l'appui  de  la  discussion  précédente,  p.  191-195. 

La  méthode  proposée  par  M.  Winkelmann  en  1889  et  modifiée 
un  peu  par  M.  StschegliaefT  (  *  )  est  basée  sur  l'emploi  d'un  conden- 
sateur double,  à  air,  dont  on  remplace  une  partie  par  le  diélec- 
trique étudié.  M.  Sokoloff  remarque  que  le  raisonnement  et  les 
calculs  employés  ne  restent  valides  que  pour  des  corps  isolants; 
et  la  concordance  des  nombres  obtenus  par  M.  Stschegliaeff  avec 
ceux  que  d'autres  observateurs  ont  délerminés  par  des  méthodes 
différentes  en  est  la  preuve.  Mais,  si  l'on  introduit  une  couche  de 
liquide  conducteur  contenu  dans  une  auge  en  verre,  on  n'a  plus 
affaire  à  un  condensateur  double,  mais  bien  à  un  condensateur 
triple.  Aprrs  avoir  fait  les  calculs  relatifs  à  un  condensateur  de  ce 
genre,  M.  Sokoloff  a  trouvé  que  les  nombres  que  M.  StschegliaefT 
prenait  pour  mesure  des  constantes  diélectriques  sont  propor- 
tionnels à  l'épaisseur  de  la  couche  du  diélectrique,  inversement 
proportionnels  à  sa  capacité,  et  augmentent  quand  sa  position 
entre  les  deux  autres  armatures  du  condensateur  devient  non 
symétrique.  Les  expériences  de  M.  SmirnofT,  faites  avec  de  l'eau 
distillée  et  le  benzol,  confirment  en  tout  point  les  calculs  de 
M.  Sokoloff. 


N.  KASTERINE.  —  Sur  la  tension  superficielle  de  Tétlier  éthylique 

aux  hautes  températures,  p.  196-310. 

L'auteur  a  mesuré  entre  -h  iG"  et  -f-  ig'i"*  C.  la  différence  dcsas- 


(')  Voir  Journal  lie  l*h)siquCy  H'  séiir,  t.  I,  p.  y.Vi. 


53o  SOCIÉTÉ  PHYSICO-CHIMIQUE  RUSSE. 

censions  h\  —  lii  de  Téther  dans  trois  ou  quatre  tubes,  dont  le 
rajon  r  variait  de  o™"',o52  à  o"",3,  et  qui  étaient  scellés  dans  un 
gros  tube  de  verre  en  partie  rempli  par  ce  liquide;  Tascension  ca- 
pillaire, /i,  peut  être  calculée  d'après  Ai,  //„  Ti,  r^  par  la  for- 
mule 

hx  —  ht  ^ 

h  —  Ti  rj  , 

/•,  —  ri 

donnée  par  la  méthode  de  Gaj-Lussac,  généralisée  par  M.  Pilt- 
schikofl.  Le  tube  scellé,  contenant  les  tubes  capillaires,  divisés 
sur  verre,  et  Téthcr,  était  placé  dans  une  étuve  de  Magnus,  dont  les 
parois  latérales  furent  chauffées  aussi  bien  que  le  fond  pour  ob- 
vier à  la  condensation  deTéther  dans  les  bouts  supérieurs  des  tubes 
et  à  la  formation  des  chapelets  de  Jamin. 

La  hauteur  d'ascension  h  dans  un  tube  de  un  millimètre  de 
rayon  à  diverses  températures  peut  être  exprimée  approximalive- 
mcut  par  la  droite  A  =5,4553  — 0,02794^;  mais,  en  réalité  de  16" 
à  70"  et  de  i58"  à  la  limite  supérieure  des  observations,  la 
convexité  de  la  courbe  est  tournée  vers  l'axe  des  abscisses,  et 
entre  -o"  et  i  58®  du  côté  opposé;  ces  déviations  surpassent  nota- 
blement les  erreurs  des  observations  de  l'auteur.  La  surface  du  li- 
quide prenait  une  forme  convexe  au  moment  de  la  disparition  de 
la  limite  entre  le  liquide  et  sa  vapeur,  à  la  température  critique, 
mais  la  dépression  du  niveau,  signalée  par  M.  Wolf,  n'a  été  obser- 
vée qu'une  seule  fois  par  l'auteur,  quand  la  température  s'élevait 
trop  brusquement. 

Pour  déterminer  l'angle  de  raccordement  1,  l'auteur  a  mesuré  à 
diverses  températures  la  llcche  du  ménisque,  A',  dans  des  tubes  de 
o"*"',o«S  et  o"*'",v.5  de  rayon,  enfermés  dans  un  tube  scellé;  cette 
quantité  permet  de  calculer  /par  la  formule 

t:  h' 

i  = a  arc  taiiff  —  ? 

2  /* 

si  Ton  admet  que  la  forme  de  la  surface  capillaire  est  une  sphère. 
Le  Tableau  suivant  contient  les  résultais,  aiusi  que  les  valeurs  de 
la  tension  superficielle  S,  calculés  par  la  formule 

I      d  -  0 

b  —  -  h -.-, 

•A       cos  i 


SOCIÉTÉ  PHYSlCO-CHIMiyUE  RUSSE.  53i 

les  valeurs  de  la  densité  de  Télher  d  et  de  sa  vapeur  saturée  à 
diverses  températures  étant  celles  de  M.  Avenarius. 


rc. 

20,7 

41,8 
69,  B 
89,0 
9^»  5 

98,9 

ï07,4 
118,5 

ia4,o 

ia5,5 

«33,9 

i38,4 


6,5 

8,a 
10,8 

l3,2 

'3,7 

ï4,7 
16,1 

18,1 

19»^ 
»975 
ai  ,5 
22,6 


0. 


0,714 
0,710 
o,683 
o,632 
0,620 
0,610 
0,594 
0,579 
0,557 
0,542 
0,540 
0,527 

0,494 


mm 
1,745 

1,684 
1,424 
1,1 16 
0,980 

o,9λ 
0,859 

0,789 
0,682 

o,586 

0,575 

0,492 

o,43o 


i4i,6 

144,4 
148,3 

i5i,o 

157,2 

i58,5 

i63,2 

169,0 

171,0 

178,0 

182,2 

187,5 


2. 

23,4 
24,1 
25,2 
26,1 
28,1 
28,4 

3o,4 
32,9 
33,9 
39,0 
41,3 
(5o,7) 


6.     S 


0,485 
0,475 
0,460 
0,452 
0,426 
0,418 
0,400 
o,368 
o,356 
o,325 
o,255 
0,186 


mgr 


mm 

0,406 
0,373 
o,336 
o,32i 
0,243 
0,247 
0,191 
o,i38 
o,  121 
0,079 
0,043 
0,022 


A.  SIGSON.  —  Photographies  de  (locons  de  neige,  p.  aii-aiS. 

M.  Sigson,  photographe  professionnel  à  Ryhinsk,  a  fait  une  série 
d'excellentes  photographies  de  flocons  de  neige  par  les  moyens 
suivants.  Un  microscope  de  Zeiss,  muni  de  son  aplanat  et  d'une 
chambre  noire  à  long  tirage,  a  été  disposé  dans  le  grenier  d'une 
maison,  non  loin  d'une  fenêtre,  dans  une  position  fortement 
inclinée.  Pour  recueillir  les  flocons  séparés,  on  disposait  du  gros 
drap  dans  une  partie  du  grenier  où  il  ne  tombait  que  de  rares  par- 
celles de  neige.  Après  avoir  choisi  un  flocon  à  l'aide  de  la  loupe, 
on  le  faisait  tomber  sur  un  réseau  formé  de  fils  de  cocon,  collés 
à  travers  un  trou  pratiqué  dans  une  carte,  et  l'on  plaçait  cette  carte 
sur  le  porte-objectif  du  microscope.  L'éclairage  doit  être  latéral  et 
réglé  d'avance  de  manière  qu'une  moitié  du  champ  de  vision  soit 
éclairée  uniformément  et  Tautre  en  dégradé.  Pour  un  grossissement 
de  i5  fois,  l'exposition  durait  de  2  à  5  secondes  avec  des  plaques 
deM.  Lumière.  PourqucThaleinedu  photographe nefassepasfondre 
le  flocon,  il  doit  respirer  pendant  toute  l'opération  de  l'ajustement 
à  l'aide  d'un  tube  recourbé.  Lermantoff. 


53-2  PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

PROGEEDINGS  OF  THE  ROTAL  SOCIETY  OF  LOVDOV; 

T.  L,  i8<)i-i89.î. 

O.-J.  LODGE.  —  Recherches  sur  la  décharge  des  bouteilles  de  Leyde,  p.  2. 

L'auteur  résume  ses  communications  anlérieures  sur  la  décharge 
<les  bouteilles  de  Leyde  et  indique  de  nouvelles  expériences  qu'il 
a  faites  sur  le  même  sujet. 

Il  a  trouvé  notamment  que  la  vitesse  d'une  onde  électrique  le 
long  d'un  fil  mince  de  cuivre  bien  isolé  est  pratiquement  égale  à 
la  vitesse  de  la  lumière. 

J.-H.  POYNTING.  —  Détermination  de  la  densité  moyenne  de  la  Terre  et  de  la 
constante  de  la  gravitation  au  moyen  de  la  balance  ordinaire,  p.  .{o. 

Principe  de  la  méthode.  —  Si  deux  sphères  de  masse  M  et  M' 
ont  leur  centre  à  une  distance  rf,  elles  exercent  l'une  sur  l'autre 
une  force /qui  est,  d'après  la  loi  de  la  gravitation, 

formule  dans  laquelle  G  désigne  la  constante  de  la  gravitation. 

Pour  déterminer  G,  Fauteur  calcule  la  valeur  de /lorsque  M, 
M'  et  d  ont  des  valeurs  connues. 

Lorsque  G  est  déterminé,  on  en  déduit  facilement  la  valeur  de 
la  densité  moyenne  A  de  la  Terre.  En  effet,  si  Ton  regarde  celle-ci 
comme  une  sphère  de  rayon  R,  le  poids  d'une  masse  M'  à  sa  sur- 
face est 

Gx  IttR^x  Ax  M'x  t^  =  iGATîRM'. 
3  H'        i 

Mais,  si  g  représente  l'accélération  de  la  pesanteur,  le  poids  de 
la  masse  M'  est  aussi  M'^''.  En  égalant  ces  deux  valeurs,  on  ohticnl 

L'auteur  suspend  aux  deux  extrémités  du  fléau  d'une  balance 
deux  masses  sphériques  de  plomb  et  d'anlimoine,  pesant  environ 
'>.\^^  chacune,  de   manière  (|ur  leurs  centres  se   trouvent  à  .'^o'"* 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  533 

environ  au-dessus  du  centre  d'une  niasse  alliranle  considérable. 
Cette  masse  attirante  consiste  en  une  sphère  de  plomb  el  d'anti- 
moine pesant  environ  liS**^  et  placée  sur  un  plateau  tournant  de 
manière  à  pouvoir  être  mise  en  mouvement  au-dessous  de  l'une 
des  deux  masses  suspendues  à  la  balance. 

Les  quantités  à  mesurer  sont  les  variations  des  poids  des  masses 
attirées  provenant  du  déplacement  de  la  masse  attirante. 

En  répétant  les  observations  lorsque  la  distance  entre  la  masse 
attirante  et  les  masses  attirées  est  doublée,  on  élimine  l'attraction 
exercée  sur  le  fléau,  les  lils  de  suspension,  etc.  La  position  du 
fléau  est  déterminée  par  la  réflexion  d'une  échelle  dans  un  miroir; 
une  division  de  l'échelle  correspond  à  un  angle  de  déplacement 
du  fléau  d'environ  o",oi3. 

M.  Poynting  a  obtenu  les  valeurs  suivantes  : 

Constante  de  la  gravitation G  = ^ 

°  10* 

Densité  moyenne  de  la  Terre A  =  5,4934 

\V.-H.  DINES.  —  Pression  du  vent  sur  les  surfaces  courbes  des  girouettes,  p.  \i. 

Dans  un  Mémoire  précédent  (*)  l'auteur  a  donné  les  résultat.s 
de  ses  expériences  sur  la  pression  exercée  par  le  vent  sur  les  sur- 
faces obliques  à  sa  direction.  11  rapporte  dans  la  précédente  Com- 
munication quelques  résultats  nouveaux  obtenus  en  soumettanl 
des  surfaces  courbes  à  l'action  du  vent. 


W.-E.  AYRTON,  J.  PEHRY  et  W.-E.  SINNPNEH.  —  Élcctroinclres  à  quadrants, 

p.  53. 

On  a  signalé  en  1886  que,  lorsqu'on  augmente  constamment  la 
charge  de  l'aiguille  d'un  électromètre  à  quadrants  et  à  suspension 
bifllairede  SirW.  Thomson  tout  en  maintenant  la  même  différence 
de  potentiel  entre  les  quadrants,  la  déviation  de  l'aiguille,  et  par 
conséquent  la  sensibilité  de  l'instrument,  au  lieu  de  s'accroître 
constamment,  va  d'abord  en  augmentant,  puis  en  diminuant.  Des 


(*)  Proceed.   0/  tke   Boy.  Soc,  t.  XLVIII,  p.  233;    Journal  de   Physique, 
Q' série,  t.  X,  p.  385. 


634  PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

expériences  poursuivies  pendant  plusieurs  années  par  MM.  .\yrlou 
et  l^erry  ont  permis  de  déterminer  les  causes  de  cette  particularité. 
Les  résultats  de  ces  recherches  peuvent  être  résumés  comme  il 
suit  : 

r*  L'électromctre  à  quadrants,  tel  qu'il  est  construit  par 
MM.  While  à  Glasgow,  quoique  très  symétrique,  n'obéit  pas  d'or- 
dinaire, même  approximativement,  à  la  loi  reconnue  des  électro- 
mètres à  quadrants,  lorsque  le  potentiel  de  Taiguille  varie; 

r>.°  Les  particularités  observées  sur  l'éleclromètre  White  sont 
dues  principalement  aux  actions  électriques  qui  se  produisent 
entre  le  tube  de  garde  et  l'aiguille  ainsi  qu'à  une  légère  inclinaison 
de  l'aiguille  qui  a  lieu  à  des  potentiels  élevés; 

3"  Par  certaines  dispositions  spéciales  des  quadrants  on  peut 
rendre  la  sensibilité  de  l'instruuieut  presque  indépendante  du  po- 
tentiel (le  l'aiguille,  ou  directement  proportionnelle  à  ce  potentiel, 
ou  bien  enfin  on  peut  la  faire  s'accroître  plus  rapidement  que  le 
potentiel  de  l'aiguille^ 

4"  lin  modifiant,  comme  l'indiquent  les  auteurs,  la  construction 
de  l'instrument,  on  peut  obtenir  un  électromètre  soumis  à  la  loi 
conventionnelle. 

\u  cours  de  leurs  expériences  MM.  Ayrton  et  Perry  ont  fait 
une  nouvelle  détermination  de  i^.  Ils  ont  trouvé 

if  =  '.>.,98  X  10*^  cenlirm>lres  par  seconde. 

W.  GUOOKKS.  —  Sur  l'évaporalioii  électrique,  p.  8S. 

On  sait  que,  lorsqu'un  tube  vide  est  muni  d'électrodes  de  pla- 
tine, le  verre  adjacent  se  noircit  rapidement  au  voisinage  du  juMe 
négatif  par  suite  d'un  dépôt  de  platine.  Cela  est  dû,  comme  Ta 
démontré  le  I)''  Wrighl,  à  ce  que  les  molécules  de  platine  super- 
ficielles sont  poussées  hors  de  lu  sphère  d'attraction  de  la  masse 
métallique  et  se  fixent  sur  les  objets  voisins.  Cette  prnpriélé 
ressemble  d'une  manière  frappante  à  Tévaporation  ordinaire  duc 
à  la  chaleur.  M.  Crookes  lui  donne  le  nom  (ïciaporaiion  élcc- 
tri(/ue. 

La  vitesse  propre  des  molécules  liquides  ou  solides  augmente 
avec  la  chaleur  et  diminue  avec  le  froid.  Si  doue  on  élève  la  teni- 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  535 

pérature  d'un  liquide  sans  augmenter  sensiblement  celle  de  Tair 
ambiant,  la  tendance  des  molécules  superficielles  à  sortir  de  la 
sphère  d'attraction  des  molécules  voisines  s'accroît;  on  dit  alors 
que  l'évaporation  est  facilitée. 

Le  but  principal  des  exj)ériences  de  M.  Crookes  a  été  de  déter- 
miner l'action  exercée  par  l'électricité  sur  l'évaporalion  des  diffé- 
rentes substances. 

Pour  l'eau,  M.  Crookes  a  constaté  que,  lorsqu'elle  est  électrisée 
négativement*,  elle  perd  en  une  heure  et  demie  ^^  de  son  poids 
de  plus  que  l'eau  isolée. 

Pour  étudier  l'évaporation  électrique  des  métaux,  l'auteur  les 
plaçait  dans  des  tubes  vides  d'air  de  formes  particulières.  II  a 
constaté  que,  dans  tous  les  cas,  la  couche  déposée  était  la  plus 
grande  au  pôle  négatif. 

Pour  le  cadmium,  par  exemple,  placé  dans  un  tube  eu  U  vide 
d'air  et  maintenu  à  la  température  de  23o"C.,  au  moyeu  d'un  bain 
de  paraffine,  le  courant  agissant  pendant  trente  minutes,  les  ré- 
sultats obtenus  furent  les  suivants  : 

Pôle  positif.     INMc  négatif, 
icr  gr 

Poids  du  cadinium  avant  l'expérience 9)3.)  9,38 

n  après  »  9,25  i  ,86 

Cadmium  volatilise  en  trente  minutes <>)09  7/32 

M.  Crookes  a  déterminé  la  volatilité  relative  d'une  série  de 
métaux  soumis  aux  mêmes  conditions  de  température  et  de  pres- 
sion ainsi  que  rinfluence  de  rélectricité  sur  le  phénomène.  Il  a 
j>ris  l'or  comme  terme  de  comparaison,  sa  volatilité  électrique 
étant  supposée  égale  à  loo.  Le  Tableau  suivant  résume  les  ré- 
sultats : 

Palladium io8  ,oo 

Or 100,00 

Argent 82, GH 

Plomb 75,04 

Élain 50,96 

Laiton 5i  ,38 

Platine 4  î ,  «<> 

Cuivre  rouge A^tM 

Cadmium 3i  ,99 

Nickel i<^,99 

Iridium 'Oj  i9 

Fer 5,5o 


536  PROCEEDINGS  OF  THK  ROYAL  SOCIETY. 

Dans  ces  expériences,  on  exposait  au  courant  des  surfaces  égales 
de  chaque  métal.  En  divisant  les  nombres  ainsi  obtenus  par  le 
poids  spécifique  de  chaque  métal,  on  obtient  l'ordre  suivant  : 

Palladium O^oo 

Argent 7,88 

Étain 7 ,76 

Plomb .6,61 

Or 5,18 

Cadmium 3,7^ 

Cuivre 2 ,  Sa 

Platine 2,02 

Nickel 1 , 29 

Fer 0,71 

Iridium o>47 

U  semble  n^exister  aucune  relation  simple  entre  les  volatilités 
électriques  et  les  autres  constantes  connues,  physiques  ou  chi- 
miques. 

En  plaçant  au  pôle  négatif  une  brosse  de  fils  d^or  et  en  faisani 
passer  le  courant  pendant  quatorze  heures  et  demie,  M.  Grookes 
a  obtenu  une  feuille  d'or  brillante  pesant  environ  S^""  et  qu'il  a  pu 
enlever  des  parois  du  tube.  Avec  une  brosse  en  platine,  il  obtient 
un  dépôt  friable  et  poreux. 

H,-E.  ARMSTRONG  cl  G.-H.  RUBl^RTSON.  —  Étude  chimique  de  la  pile  Plani- 
au  plomb,  à  l'acide  sulfurique  et  au  peroxyde  de  plomb,  p.  io5. 

M.  Ilobertson,  en  étudiant  les  couples  secondaires  de  Planté, 
est  arrivé  aux  conclusions  suivantes  : 

i"  Il  n'y  a  aucune  raison  d'ordre  chimique  ou  électrique  pour 
supposer  qu'il  se  produit  dans  les  réactions  dont  la  pile  est  Ir 
siège  d'autre  sulfate  que  le  sulfate  blanc  ordinaire  SO*Pb; 

a**  Si  l'abaissement  soudain  de  la  force  éleclromolrico  était 
causé  [)ar  un  changement  dans  la  nature  des  composés  chimiques 
qui  se  forment  sur  les  lames,  il  serait  très  difficile  de  s'expliquer 
la  rapidiré  avec  laquelle  cette  force  électromotrice  reparait  dans 
une  pile  qui  semble  déchargée; 

3^*  Les  peroxydes  se  retrouvent  en  quantités  appréciables  dans 
l'éleclroljte  pendant  la  charge  et  la  décharge; 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  53; 

4**  L'influence  de  ces  peroxydes  ne  doit  pas  être  négligée  si  Ton 
veut  se  rendre  compte  du  fonctionnement  de  la  pile  Planté. 

MM.  Armstrong  et  Robertson,  dans  une  recherche  faite  en 
commun  sur  le  même  sujet,  se  sont  occupés  spécialement  des 
changements  chimiques  qui  se  produisent  dans  la  pile. 

Ils  sont  arrivés  aux  résultats  suivants  : 

1**  Le  refroidissement  observé  dans  la  pile  de  Planté  ne  peut 
s'expliquer  que  comme  le  résultat  de  la  dissociation  de  l'acide  suU 
furique  dilué; 

2°  La  diminution  d'action  que  l'on  observe  ne  peut  être  due 
aux  variations  de  température,  car  ces  variations  proviennent  de 
réactions  qui  se  produisent  hors  du  circuit; 

3°  Il  est  difficile,  en  comparant  les  valeurs  observées  de  la  force 
électromotrice  avec  les  valeurs  calculées,  d'arriver  à  une  conclu- 
sion définitive  sur  la  nature  exacte  des  changements  qui  se  pro- 
duisent dans  la  pile; 

4**  Une  force  contre-électromotrice  de  o^°**,  5  rendrait  compte 
de  l'écart  observé  avec  la  plus  haute  valeur  calculée.  Gomme  des 
peroxydes  se  trouvent  toujours  dans  l'électrolyte,  on  peut  con- 
cevoir l'existence  d'une  pareille  force  contre-électromotrice^  ce- 
pendant il  est  aussi  possible  qu'il  faille  tenir  compte  de  l'influence 
du  support  de  plomb; 

5^  La  diminution  d'action  observée  doit  être  attribuée  à  la  for- 
mation de  peroxyde  dans  l'électrolyte  et  à  la  production  excessive 
de  sulfate,  principalement  sur  la  lame  peroxydée,  dans  le  circuit 
local  qui  existe  entre  le  support  et  la  pâte. 


H.  WILDE.  —  Influence  de  la  température  sur  l'aimantation  du  fer 
et  d'autres  substances  magnétiques,  p.  109. 

L'auteur  a  porté  à  une  température  élevée  des  cylindres  de  fer 
de  6  pouces  de  long  sur  0,6  de  diamètre  et  a  évalué  pendant  le 
refroidissement,  soit  l'action  qu'ils  exercent  sur  une  aiguille  ai- 
mantée suspendue  par  un  fil  de  soie  sans  torsion,  soit  l'attraction 
exercée  sur  ces  cylindres  par  un  électro-aimant  placé  verticalement 
au-dessous  d'eux. 

y.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Novembre  iSy.'t.)  33 


Fer 


538  PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

Le  barreau  froid  étant  placé  dans  la  direction  de  Taiguille  d'in- 
clinaison, Taiguille  aimantée  était  déviée  de  20®. 

On  chauffait  alors  le  barreau  au  rouge  clair  et  on  le  replaçait 
dans  sa  position  primitive;  la  déviation,  d*abord  nulle,  augmentait 
rapidement  pendant  le  refroidissement  jusqu'à  43^,  puis  diminuait 
graduellement  jusqu'à  20'*. 

Quant  à  Taltraclion  produite  par  l'élcctro-aimant,  elle  aug- 
mentait en  allant  du  rouge  blanc  à  la  température  de  —  ^G^C. 

Des  expériences  comparatives  sur  l'attraction  exercée  par  un 
électro-aimant  actionné  par  un  courant  de  20  ampères,  sur  des 
cubes  de  fer,  de  nickel  et  de  cobalt  ont  montré  que,  pour  le  cobalt 
comme  pour  les  deux,  autres  métaux,  l'aimantation  diminue  quand 
on  passe  d'une  température  de  —  76** C.  à  une  température  où  ils 
prennent  une  couleur  qui  correspond  à  X6i4i»  L'aimantation 
du  cobalt  croît  cependant  de  —  76**  à  4-  442**C.  et  ce  n'est  qu'au- 
dessus  de  cette  dernière  température  que  commence  sa  décrois- 
sance régulière  jusqu'aux  températures  les  plus  élevées. 

L'auteur  a  montré  que  la  masse  du  fer  et  du  nickel  employée  a 
une  influence  sur  les  résultats  obtenus  et  que  Faction  d'une  force 
peu  intense  peut  ne  se  faire  sentir  que  dans  une  petile  profondeur 
au  delà  de  la  surface  du  mêlai  tant  qu'il  est  froid,  l'action  s'éten- 
dant  à  l'intérieur  lorsque  la  température  s'élève. 

Le  Tableau  suivant  renferme  les  résultats  des  expériences  faites 
sur  de  petits  cylindres  de  fer,  de  nickel  ei  de  cobalt  de  0,06  pouce 
de  long  et  de  o,o5  pouce  de  diamètre  : 

Force  attractive. 


Far  pouce  carre  Rapport 
avec                         de  la 

Courant  de  un  courant          force  attracti 

'■ ■■         ^ — ^ — -  de                       au  poids 

Température.                      5  ampères.           20  ampères.  20  ampères.               du  métal. 

\\\ro  livre 

\  4i^°G o,Jcjo                0,547  ,„ 

I     I  '3*C 0,437                  o,  Go  I  3oj                         17000 

...  ,    ,   \    ii'>"^^ «^»'^'  o,ooi 

Nickel  {       .,„.,                                '    . ,  ...                          __ 

/      I  rC (),oO»                   <>,i'>7  ^4                          33oo 

I   Coulrur  X  ()4<)(»...  .        <>,i0()  ^^t^l'^- 

Cobalt  I  4i>»"C 0,1  jG  <»,29r> 

(     i3"C 0,1 4o                 o,3o4  I  »4                        8000 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  SSg 

J.  HOPKINSON.  —  Note  sur  la  dcosilé  des  alliages  de  nickel  et  de  fer,  p.  lai. 

L'auteur  a  observé  que  des  alliages  de  nickel  et  de  fer  renfer- 
mant 25  et  22  pour  loo  du  premier  métal  deviennent  aimantables 
par  un  refroidissement  considérable  et  que  la  densité  est  d'environ 
2  pour  loo  plus  faible  dans  Tétat  aimantable  que  dans  Tétat  non 
aimantable.  Il  a  trouvé  : 

Nickel  aS  pour  loo.  Nickel  aa  pour  lOo. 

Densité.      Tcmpér.  Densité.      Tempér. 

Après  cchaufTement,  non  aiman- 
table      8,i5  i5,i  8,i3  i6,5 

Après  refroidissement,  aiman- 
table      7,99  14,5  7,96  i5,6 

Chauffé  de  nouveau,  non  aiman- 
table      8,1-3  ]8,o  8,12  18,2 

Nouveau  refroidissement,  aiman- 
table      7,97  22, o  7,95  21,8 

M.  Hopkinson  employait  des  anneaux  qui  étaient  refroidis 
chaque  fois  à  une  température  variant  entre — lOO^C.  et  —  i  io**C. 
obtenue  par  de  Tacide  carbonique  et  de  Téther  dans  le  vide. 

F.  GLOWES.  —  Appareil  destiné  à  éprouver  la  sensibilité  des  lampes  de  sûreté, 

p.  laa. 

L'appareil  de  M.  Clowes  consiste  en  une  boîte  de  bois  de  forme 
cubique,  d'une  capacité  de  100**^  environ,  rendue  imperméable  aux 
gaz  par  un  enduit  de  paraffine;  cette  chambre  est  munie  de  deux 
tubes,  l'un  en  haut  pour  l'entrée  des  gaz,  l'autre  en  bas  pour  leur 
sortie.  Une  fenêtre  garnie  d'une  glace  permet  d'observer  la  lampe 
placée  à  l'intérieur.  La  lampe  est  introduite  par  une  ouverture 
pratiquée  dans  la  paroi  inférieure;  cette  ouverture  peut  être  close 
par  une  fermeture  à  eau  consistant  en  une  petite  auge  de  zinc 
portée  sur  des  supports  et  contenant  de  l'eau  dans  laquelle 
plongent  les  rebords  de  l'ouverture. 

Les  gaz  contenus  dans  la  chambre  peuvent  être  mélangés  au 
moyen  d'une  planche  mince  suspendue  à  l'intérieur  et  que  l'on 
peut  faire  mouvoir  à  l'aide  d'une  poignée  placée  sur  le  devant  de 
la  boîte. 


54o  PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

M.  Clowes  n'a  pas  encore  publié  les  résultats  complets  de  ses 
recherches;  il  indique  cependant  que  parmi  toutes  les  formes  de 
lampes  qu^il  a  essayées,  la  seule  qui  ait  répondu  à  la  double  con- 
dition d'éclairer  suffisamment  et  d'être  sensible  à  la  présence  d'une 
petite  quantité  de  gaz  est  la  lampe  de  Âsh^orth  (système 
Hepplewhite-Gray  ) . 

C.-I.  BURTON  et  W.  MARSHA.LL.  —  Mesure  de  la  chaleur  produite 
par  la  compression  des  solides  et  des  liquides,  p.  i3o. 

La  première  partie  du  Mémoire  de  MM.  Burton  et  Marshall 
renferme  les  résultats  des  expériences  exécutées  par  le  premier 
de  ces  auteurs  en  1888,  particulièrement  sur  les  deux  variétés 
allotropiques  du  phosphore. 

Mais  les  mesures  n'étant  ni  assez  nombreuses,  ni  assez  com- 
plètes, pour  en  tirer  des  conclusions  générales,  MM.  Burton  et 
Marshall  ont  repris  la  question  avec  des  méthodes  perfectionnées 
et  en  opérant  sur  un  plus  grand  nombre  de  substances. 

Ils  ont  employé  un  appareil  analogue  à  celui  qui  servait  précé- 
demment à  MM.  Creehman  et  Crockct  (*).  La  mesure  de  la 
pression  se  faisait  au  moyen  d'un  manomètre  décrit  par  Tait  dans 
ses  expériences  sur  les  thermomètres  Challenger.  Le  couple 
thermo-électrique  qui  servait  à  déterminer  l'élévation  de  tempé- 
rature était  formé  de  platine  et  de  platine  iridié. 

En  opérant  sur  des  métaux  durs  et  leur  appliquant  des  pressions 
d'environ  388  atmosphères,  l'élévation  de  température  était  suffi- 
sante pour  être  appréciée  exactement  avec  le  couple  thermo- 
électrique.  Les  auteurs  donnent  cependant  les  nombres  suivants  : 

Klévation 

de 

température. 

• 
Aluminium o,  181 

Magnésium o,  181 

Zinc 0,062 

Argent 0,047 

Etain o,  1*25 


(')  Edinburg  Boy.  Soc.  Proc,  l.  XIII,  p.  3ii. 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  541 

Les  recherches  effectuées  sur  les  liquides  sont  plus  concluantes. 
Voici  quelques  résultats  : 

Élévation 

de 

température 

Alcool  mcthylique 6, 54 

»  éthylique 4  i^o 

»  propylique 6,23 

»  isobutylique ^i9^ 

»  butylique  tertiaire » 

»  amylique 3,4 1 

»  caprylique 4  «28 

»  allyiique 4*65 

Aldéhyde 8 ,98 

Paraldéhydc 5 ,  86 

Aldéhyde  benzoïque 6^00 

Acétate  de  méthyle 7 , 1 3 

»        d'éthyle 7,11 

»        de  propyle 6, 58 

»        d'isobutyle 6,65 

»        d'amyle 5,91 

Acétone 7  j  36 

Anhydride  acétique 5 , 38 

Sulfure  de  carbone 8,27 

Eau o ,  3o3 

Acide  sulfuriquc i  ,96 

Mercure o ,  829 

Dans  la  plupart  des  séries  homologues,  réchauffement  avec  la 
pression  diminue  lorsque  le  poids  moléculaire  augmente,  mais  il 
est  impossible  de  formuler  une  loi  générale. 

La  paraldéhyde  et  Talcool  butylique  tertiaire  présentent  un 
phénomène  remarquable.  En  appliquant  la  pression,  l'aiguille 
du  galvanomètre  indique  une  élévation  brusque  de  température, 
puis,  lorsque  la  pression  est  maintenue  constante,  Taiguille,  au 
lieu  de  revenir  au  zéro  comme  pour  les  autres  substances,  con- 
tinue à  être  déviée,  indiquant  une  nouvelle  élévation  de  tempéra- 
ture. La  compression  produisait  dans  ce  cas,  comme  on  s^en  est 
assuré  en  ouvrant  le  tube  de  compression,  une  congélation  de  la 
substance  à  une  température  inférieure  à  son  point  de  fusion  nor- 
mal. 


542  PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY. 

W.-E.  AYRTON  et  H.  KILGOUR.  —  Ëmissivité  thermique  des  fils  fins  dans  Tair, 

p.  166. 

Les  auteurs  ont  étudié  comment  varie  le  pouvoir  émissif  d'un 
fil  avec  son  diamètre. 

Ils  ont  employé  neuf  fils  de  platine  ayant  des  diamètres  de  i  .rî  à 
i4  millièmes  de  pouce  anglais.  (Le  fil  de  0,001  pouce  =  o™",025 
est  le  plus  fin  que  Ton  trouve  dans  le  commerce.)  Les  longueurs 
des  fils  étaient  choisies  de  manière  à  pouvoir  négliger  les  pertes 
de  chaleur  aux  extrémités  lorsque  ces  fils  étaient  chaufl'és  par  un 
courant  électrique. 

Le  pouvoir  émissif  de  ces  fils,  cylindriques  et  polis,  dans  Tair 
à  la  pression  ordinaire  (c'est-à-dire  le  nombre  de  petites  calories 
perdues  en  une  seconde,  par  rayonnement  et  convection  et  pour 
un  excès  de  température  de  i®C.,  par  un  centimètre  carré  de 
surface),  fut  trouvé  d'autant  plus  grand  que  le  fil  était  plus  fin. 

Ce  pouvoir  émissif  augmente,  pour  un  même  fil,  avec  la  tem- 
pérature et  plus  rapidement  pour  les  fils  fins  que  pour  les  fils  gros. 

Les  auteurs  représentent  le  pouvoir  émissif  e  par  les  formules 
suivantes  : 

o 

A  100 e  =  o,ooio36o  h-  0,0120776  d-^ 

A  200 e  =  0,001  II i3  -H  0,0143028 d-^ 

A  3oo e  =  0,001  i3f)3  H-  0,016084  d-^ 

d  étant  le  diamètre  des  fils  évaliié  en  millièmes  de  pouce  anglais. 

G.-J.  BURCH.  —  Sur  les  rapports  de  temps  des  mouvements  de  rélcclromctrc 
capillaire  el  méthode  à  employer  pour  utiliser  cet  instrument  à  Tétude  des 
changements  de  courte  durée,  p.  172. 

Ce  Mémoire  fait  suite  à  un  autre  Mémoire  du  même  auteur  ('). 

Les  rapports  entre  les  mouvements  du  ménisque  de  Télectro- 

mètre  capillaire  et  le  temps  peuvent  être  représentés  par  la  formule 


-^  n^—ct 


y  =  ae 


(')  Proceed.  of  thc  Roy,  Soc,  t.  LVIII,  p.  89,  analysé  dans  le  Journal  de 
Physique  (2),  t.  X,  p.  2\)\. 


PROCEEDINGS  OF  THE  ROYAL  SOCIETY.  543 

Plus  l'excursion  du  ménisque  est  grande  pour  une  petite  diffé- 
rence de  potentiel  donnée,  plus  Taction  de  l'instrument  est  lente. 
Dans  la  plupart  des  élcctromclres  capillaires,  l'étendue  du  mouve- 
ment diminue  à  mesure  que  le  ménisque  s'approche  de  l'extrémité 
du  tube  capillaire.  D'autre  part,  plus  la  longueur  de  l'acide  dilué 
est  courte,  plus  la  résistance  est  faible  et  plus  le  mouvement  est 
rapide.  Il  en  résulte  que  dans  ces  instruments  la  rapidité  tend  à 
augmenter  à  mesure  que  le  ménisque  s'approche  de  l'extrémité  du 
tube. 

L'auteur  a  imaginé  une  méthode  nouvelle  pour  photographier 
les  excursions  du  ménisque  et  l'a  appliquée  à  Tétude  des  variations 
électriques  du  muscle. 

H.-I.  GALLENDAU.  —  Sur  un  thermomètre  à  air  compensé,  p.  a^?» 

L'auteur  étudie  un  thermomètre  à  air  à  pression  constante 
construit  de  manière  que  les  variations  de  température  des  tubes 
qui  relient  le  manomètre  au  réservoir  n'ont  aucune  influence  sur 
les  lectures  et  peuvent  être  négligées  dans  les  calculs.  Pour  arriver 
à  ce  résultat,  il  emploie  deux  systèmes  de  tubes  de  connexion 
d'égal  volume  et  toujours  a  la  même  température,  disposés  de  telle 
sorte  que  leurs  actions  se  compensent. 

La  masse  d'air,  renfermée  dans  le  réservoir  thermométrique  et 
dans  un  autre  réservoir  contenant  du  mercure  et  où  l'air  peut  se 
dilater,  est  maintenue  égale  a  la  masse  d'air  contenue  dans  un 
troisième  réservoir.  Dans  ce  dernier  l'air,  de  densité  convenable, 
exerce  une  pression  constante  lorsqu'il  est  maintenu  à  une  tempé- 
rature fixe,  celle  par  exemple  de  la  glace  fondante.  Ce  réservoir 
communique  avec  un  jeu  de  tubes  de  connexion  égaux  en  volume 
à  ceux  du  réservoir  thermométrique  et  semblablement  placés. 

L'instrument  étant  ainsi  compensé,  on  gradue  en  degrés  l'un 
des  tubes  du  réservoir  à  pression  constante;  on  peut  lire  sur  cette 
graduation  la  température  du  réservoir  thermométrique  et  les 
indications  sont  aussi  aisées  à  lire  que  celles  d'un  thermomètre  à 
mercure  ordinaire.  R.  Paillot. 

{A  suivre). 


544  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Wiedemann's  Annalen. 

T.  L,  n»  10;  iSgS. 

A.  Raps.  —  Sur  les  vibrations  de  Vair,  p.  igB. 

H.  Ebert  et  E.  Wiedemann.  —  Phénomènes  lumineux  dans  des 
espaces  remplis  de  gaz  raréfiés  et  dépourvus  d'électrodes  sous  Vin- 
fluence  de  champs  électriques  rapidement  intervertis,  p.  aai. 

H.  Ebert.  —  La  chaleur  de  dissociation  dans  la  théorie  électro^ 
chimique,  p.  255. 

R.-J.  HoLLAND.  —  Sur  le  changement  de  la  conductibilité  électrique 
d'une  dissolution  par  V addition  de  petites  quantités  d'un  corps  non 
conducteur,  p.  261. 

H.  Kayser  et  C.  Runge.  —  La  dispersion  de  Vair,  p.  298. 

E.  V.  LoMMEL.  —  Lignes  équipotentielles  et  lignes  de  force  ma- 
gnétiques, p.  3 16. 

E.  V.  LoMMEL.  —  Lignes  équipotentielles  et  lignes  de  force  magné- 
tiques. Applications  au  phénomène  de  Hall,  p.  820. 

E.  V.  LoMMEL.  —  Production  objective  du  phénomène  d* interférence 
dan^  les  couleurs  spectrales,  p.  325. 

P.  CzERMAK.  —  Sur  les  courants  d'air  ou  de  liquides  chauds,  p.  829. 

E.  WiECiiERT.  —  Lois  du  résidu  élastique  pour  des  températures 
constantes,  p.  335. 

R.-G.  HoLLAND.  —  Sur  la  conductibilité  électrique  de  solutions  de 
chlorure  cuivreux,  p.  349* 

R.  Reiff.  —  Propagation  de  la  lumière  dans  des  milieux  en  mou- 
vement, d'après  la  théorie  électro-optique,  p.  36i. 

F.  Sciiulze-Berge.  —  Pompe  à  air  rotative,  p.  368. 
W.  VoiGT.  —  Réclamation,  p.  377. 

P.  Drude.  —  Sur  la  théorie  de  la  lumière,  p.  38i. 

G.  Kummell.  —  Remarque  sur  un  Mémoire  de  M,  G, -H.  Zahn, 
p.  383. 


VIOLLE.  -  FOUIl  ÉLECTIUQOE.  545 

FOUR  ÉLEGTEiaïïE.  —  LUMIÈBE  ET  CHALEUR  DE  L'ABC; 

Par  m.  J.  VIOLLE. 

L'arc  vollaïqiie  est  la  source  la  plus  puissante  de  chaleur  et  de 
lumière  dont  nous  puissions  actuellement  disposer.  Aussi,  les 
patientes  et  méthodiques  investigations  qui  ont  amené  M.  Moissan 
à  la  magniHque  expérience  de  la  fabrication  du  diamant  exigeant 
un  foyer  intense,  M.  Moissan  s'est  trouvé  nécessairement  conduit 
à  employer  l'arc.  De  là  est  né  un  four  électrique,  qui,  de  TEcole 
de  Pharmacie,  son  berceau  (*  ),  après  avoir  passé  par  l'École  Nor- 
male, est  venu  grandir  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers  (*). 

L'arc  voltaïque  n'est  qu'une  puissante  étincelle  jaillissant  d'une 
façon  non  interrompue  entre  deux  charbons.  Comment  se  produit 
cette  décharge  continue?  Tout  le  monde  sait  que  le  passage  de 
l'électricité  à  travers  un  corps  conducteur  (métal  ou  charbon) 
l'échauffé,  et  que  réchauffement  produit  est  d'autant  plus  fort 
que  le  courant  est  plus  intense  et  le  conducteur  plus  résistant.  Si 
donc  entre  deux  morceaux  de  charlion  taillés  en  pointe  et  se  tou- 
chant seulement  par  cette  pointe  nous  faisons  passer  un  courant, 
les  parties  en  contact  vont  s'échauffer,  et,  si  le  courant  est  suffi- 
samment puissant,  s'échauffer  jusqu'à  la  température  la  plus 
élevée  qu'elles  puissent  supporter. 

Admettons  que  cette  température  est  précisément  le  point  d'é- 
bullition  du  carbone.  Le  charbon  se  réduira  en  vapeur  entre  les 
deux  pointes  que  Ton  pourra  dès  lors  séparer;  le  courant,  passant 
par  la  vapeur  comprise  entre  les  deux  électrodes,  persistera,  et  le 
charbon  continuera  à  bouillir,  distillant  du  pôle  positif  au  pôle 
négatif. 

Nous  aurons  ainsi  entre  les  deux  charbons  un  flux  de  vapeur 
semblable  au  flux  qui  se  produit  au-dessus  d'un  vase  dans  lequel 
on  fait  bouillir  de  l'eau,  avec  celte  différence  toutefois  que,  tandis 
que  l'eau  bouta  loo",  le  charbon  bout  à  35oo°  comme  je  l'établirai 
bientôt.  La  condensation  de  la  vapeur  de  charbon  sous  l'influence 
des  causes  de  refroidissement  extérieur  se  produisant  à  faible  dis- 


(»)  H.  Moissan,  Comptes  rendus^  t.  CXV,  p.  io3i. 

(•)  IL  Moissan  et  J.  Viollb,  Comptes  rendus,  t.  CXVI,  p.  S^g. 

y.  de  Phys ,  3-  série,  t.  IL  (Décembre  iScjS.)  36 


546  VIOLLE. 

tance,  l'arc  est  limité  brusquement  par  une  surface  nette  qui  lui 
donne  la  forme  d'un  œuf,  à  l'intërieur  duquel  la  température 
diflere  peu  de  celle  du  charbon  positif. 

On  voit  d'après  cela  comment  doit  être  construit  un  four  dans 
lequel  on  se  propose  d'emplo^^er  l'arc  comme  source  de  chaleur. 

Les  deux  charbons  doivent  être  placés  en  regard  l'un  de  l'autre, 
de  manière  que  l'on  puisse  facilement  les  rapprocher  ou  les 
éloigner.  La  disposition  la  plus  simple  et  la  plus  commode  con- 
siste à  les  disposer  sur  une  mcme  ligne  horizontale. 

Pour  enfermer  l'arc  de  façon  à  le  soustraire  autant  que  possible 
au  refroidissement  extérieur  et  de  façon  à  utiliser  au  mieux  la  cha- 
leur produite,  la  substance  qui  se  présente  tout  naturellement  à 
res|)rit  est  celle  que  nos  illustres  maîtres  H.  Sainte-Claire  Deville 
et  II.  Debraj  ont  employée  pour  leur  four  oxhydrique  qui  a  rendu 
tant  de  services  à  la  science  et  qui,  en  permettant  de  fondre  le 
platine  en  grandes  masses,  a  mis  a  même  de  construire  ces  mètres 
et  ces  kilogrammes  internationaux,  qui  sont  peut-être  les  plus 
puissants  instruments  de  civilisation  que  la  France,  qui  en  a  tant 
produit,  ait  donnés  au  monde. 

Réduit  à  son  schéma,  le  fourélecirique  se  compose  donc  de  deux 
charbons  s'engageanl  dans  une  gouttière  horizontale  pratiquée 
dans  un  bloc  de  chaux,  qu'il  est  commode  de  constituer  de  deux 
morceaux  formant  l'un  le  creuset,  l'autre  le  couvercle.  Mais  la 
chaux  estdiflicilc  à  se  procurer  en  beaux  blocs;  de  plus,  elle  fond 
et  s'use  rapidement  au  contact  de  l'arc. 

Pour  éviter  le  premier  inconvénient,  nous  avons  remplacr 
la  (;haux  |)ar  la  pierre  de  Courson,  ainsi  que  l'avaient  déjà  fail 
H.  Sainte-Claire  Deville  et  II.  Debray.  Pour  obvier  au  deuxième, 
nous  garnissons  intérieurement  le  four  d'un  revêlement  en  char- 
bon constitué  par  un  morceau  de  tube  fermé  par  une  plaque  à 
cha(|ue  extrémité. 

Notre  four  se  compose  donc  d'une  enceinte  cylindrique  en  char- 
bon (de  diamètre  égal  à  la  hauteur),  logée  à  l'intérieur  d'un  bloc 
en  pierre  et  séparée  de  la  pierre  par  une  couche  d'air.  Deux 
Irons  horizontaux  laissent  passer  les  électrodes  constituées,  comme 
toutes  les  parties  en  chai  bon,  par  des  agglomérés  de  charbon  de 
eornue  lié  avec  du  goudron  sans  acide  bori(|ue. 

Les  dimensions  de  l'appareil  dépendent  de  la  puissance  dont  on 


FOUR  ÉLECTRIQUK.  54? 

dispose.  Pour  des  courjints  compris  entre  3oo  el  5oo  ampères, 
nous  formons  l'enceinle  avec  un  morceau  de  tube  de  6"',  5  de  dia- 
mètre; nous  prenons  comme  électrodes  des  cliarbons  de  3""  à  3™, 5 
de  diamètre,  et  le  bloc  de  pierre  a  environ  3o""  de  longueur, 
ao""  de  largeur,  i5'"de  haiiieur;  le  couvercle,  qui  a  la  même  sec- 
tioQ,  a  une  épaisseur  de  5'''°. 

Les  cylindres  de  charbon  qui  servent  d'électrode  sont  portés  par 
des  pinces  en  fer  reposant  sur  des  chariots  horizontaux  qui  per- 
mettent de  les  rapprocher  ou  de  les  éloigner  à  volonté,  ils  reçoivent 
le  courant  par  de  forts  manchons  de  cuivre  rouge  armés  de  mâ- 
choires entre  lesquelles  on  écrase  les  extrémités  du  câble  dynamo- 
électrique. Cette  disposition,  imaginée  par  M.  Gustave  Tresca,  est 
très  commode  pour  l'allumage  et  le  maniement  de  l'arc. 

La  figure  ci-joinic  {,fig-  i)  représente  le  four  servant  à  la  fusion 
des  métaux  réfractaires  :  chrome,  manganèse,  etc.  Il  contient  au 
fond  du  cyhndre  un  creuset  de  charbon  qui  est  f^iit,  soit  en  agglo- 
méré, soil  en  charbon  de  cornue,  et  qui  contient  le  mélange  à 
réduire. 

Fig.  .. 


Les  températures  obtenues  virient  suivant  la  durée  de  l'expé- 
rience et  suivant  la  grandeur  du  four  Clips  n'ont  d'autres  limites 
que  celle  de  l'arc  vollaïque  Mieux  on  utiliseia  l'arc,  plus  on  s'ap- 
prochera de  cette  limite.  Pratiquement  nous  réalisons  sans  peine, 
dans  nos  appareils,  des  températures  supérieures  à  3ooo°. 

Une  expérience  facile  et  intéressante  consiste  à  projeter  sur  un 
écran  l'image  de  l'arc  travaillant  dans  le  four.  Avec  nos  f{o  chevaux 
dépensant  leur  puissance  dans  40"^,  nous  avons  un  rendement  de 


548  VIOLLE. 

l*espace  assez  enviable,  et  dépassant  de  beaucoup  celui  que  Ton 
a  réussi  à  tirer  des  manœuvres  irlandais  fonctionnant  à  raison  de 
lo  hommes  par  i"*^. 

Le  fait  capital  résultant  de  mes  recherches,  c'est  que  Tare  vol- 
taïque  est  le  siège  d'un  phénomène  physique  parfaitement  défini, 
l'ébullition  du  carbone.  Ce  phénomène  est  attesté  par  la  constance 
de  l'éclat  et  de  la  température,  ainsi  que  par  toutes  les  circonstances 
qui  caractérisent  l'ébuUition  normale. 

La  constance  de  l'éclat  avait  déjà  été  annoncée  comme  très  pro- 
bable par  Rossetti  (  *  )  ;  et,  dans  une  Note  à  la  Société  des  Arts  de 
Londres  (^),  M.  Sjlvanus  Thomson  l'avait  affirmée,  d'après  des 
expériences  inédites  du  capitaine  Âbnej,  en  l'expliquant  par  l'ébnl- 
lition  du  charbon.  D'ailleurs  tous  les  électriciens  savaient  depuis 
longtemps  que  l'éclat  d'une  lampe  à  arc  ne  dépend  guère  de  la 
puissance  de  la  lampe,  dans  les  limites  où  des  constatations, 
nécessairement  un  peu  superficielles,  avaient  pu  être  faites.  J'ai 
trouvé  que  l'éclat  du  charbon  positif  est  rigoureusement  indépen- 
dant de  la  puissance  électrique  dépensée  à  produire  l'arc,  en  opé- 
rant dans  des  limites  étendues  : 


Ampères. 

Volts. 

Watts. 

Chevaux-vapeur. 

lO 

5o 

5oo 

0,7 

4oo 

85 

34000 

46 

Les  expériences  ont  été  faites  par  deux  méthodes  très  diffé- 
rentes. 

J'ai  d'abord  opéré  par  visée  directe,  au  moyen  du  spectropho- 
tomètre  que  j'avais  fait  construire  par  Duboscq  pour  l'étude  des 
radiations  simples  du  platine  à  diverses  températures  ('). 

C'est  un  photomètre  à  franges  qui  permet  d'égaliser  avec  beau- 
coup de  précision  les  radiations  de  longueur  d'onde  déterminée 
de  deux  sources  lumineuses.  Si  l'une  des  sources  lumineuses  esi 
formée  par  le  bout  du  charbon  positif,  l'autre  étant  constituée  par 
l'étalon  de  lumière,  régalisalion  une  fois  établie  persiste  malgrt' 
les  changements  que  Ton  peut  produire  dans  le  régime  de  l'arc. 


(»)  HossETTi,  ftendiconti  deW  Accadeniia  dci  Lîncei,  atino  CCLXXVI  (1878- 

i«79). 
(=•)  Sylvanus  Thomson,  Society  0/  arts,  mardi  6;  1889. 

(')  ViOLLE,  Comptes  rendus,  t.  LXXWIII,  p.  71;  1879.  —  T.  XCII,  p.  866;  i8>^i. 


FOUR  ÉLECTRIQUE.  549 

tandis  que  la  plus  légère  différence  amènerait  immédiatement  la 
prédominance  de  Tun  ou  de  Tautre  des  deux  systèmes  de  raies  qui 
se  neutralisent  dans  le  cas  de  l'égalité. 

J'ai  ensuite  fait  des  photographies  de  l'arc  à  différents  régimes, 
en  prenant  soin  de  diaphragmer  énormément  l'objectif  et  de  limiter 
la  pose  à  une  très  petite  fraction  de  seconde.  Ces  photographies 
montrent  que  l'éclat  du  charbon  positif  reste  identiquement  le 
même  dans  tous  les  cas,  car  l'opacité  de  la  couche  impressionnée 
se  montre  constante. 

J'ajouterai  que,  suivant  les  expériences  faites  depuis  par  M.  Blon- 
del  (*),  les  impuretés  que  peuvent  contenir  les  charbons  ordinaires 
du  commerce  n'altèrent  pas  sensiblement  l'éclat  du  cratère  positif. 
On  s'en  rend  compte  aisément,  si  l'on  remarque  que,  les  impuretés 
se  volatilisant  à  des  températures  relativement  basses,  c'est  ex- 
clusivement du  carbone  qui  bout  au  pôle  positif. 

Les  courants  d'air  constituent  habituellement  une  cause  d'erreur 
beaucoup  plus  redoutable.  Je  les  évite  en  opérant  dans  le  four 
électrique. 

Si  l'on  prend  pour  cathode  un  charbon  creux,  on  peut  constater 
au  pôle  négatif  la  condensation  de  la  vapeur  de  carbone  qui  vient 
former  à  l'intérieur  du  tube  une  trame  cristalline,  se  développant 
à  la  manière  des  dépôts  électroljtiques  de  plomb  ou  d'argent, 
pour  disparaître  ensuite  quand  la  cathode  se  sera  suffisamment 
échauffée. 

D'une  façon  générale,  on  peut  juger  de  la  température  obtenue 
dans  le  four  par  le  simple  aspect  du  charbon  négatif  qui  se  nettoie 
d'autant  mieux  que  cette  température  est  plus  élevée,  en  même 
temps  que  l'éclat  du  charbon  positif  s'uniformise  remarquablement, 
la  taille  restant  parfaitement  nette  et  sans  trace  de  fusion. 

Despretz  (^)  s'est  sans  doute  exagéré  la  fusibilité  du  graphite  à 
la  pression  ordinaire;  mais  il  avait  parfaitement  raison,  contre 
ses  contemporains,  lorsqu'il  affirmait  pour  la  première  fois  la  vo- 
latilisation et  la  condensation  du  carbone. 


(*)  Blondel,  Bulletin  de  la  Société  internationale  des  Électriciens,  t.  X, 
p.  i3!2;  1893. 

(■)  Despretz,  Comptes  rendus^  t.  XXVIII,  p.  766;  1849.  —  T.  XXIX,  p.  a8, 
545,  709;  18/19.  —  T.  XXX,  p.  367;  i85o.  —  T.  XXXVII,  p.  369,  443;  i853. 


Sio 


VIOLLE. 


Je  ne  citerai  point  ceux  qui  jusqu'à  ce  jour  ont  sou  tenu!' ofij 
nion  iûverse  et  n'onl  voulu  voir,  dans  l'usure  de  l'anode  et  l'a 
croisseinenldciacalliode,  qu'un  transport  de  charbon  pulvéruleiH 
d'autant  plus  qu'il  ne  serait  peut-être  pas  bien  difficile  d'établii 
l'accord  entre  les  deux  opinions. 

J'estime  toutefois  que  la  conception  d'une  véritable  ébullilioi 
de  l'anode  rend  beaucoup  mieux  comple  des  faits  :  elle  entraîne 
avec  elle  la  notion  de  fixiié  qui  est  le  caractère  du  pbénomèoe. 

Une  conséquence  de  cette  fixité  est  l'emploi  du  cbarbon  pOsîUCu 
comme  étalon  photométriqiie  secondaire.  M.  Blondel  {■  )  a  indiqua 
un  moyen  très  ingénieux  de  réaliser  un  semldable  étalon. 

La  détermination  de  la  température  d'ébullilion  du  carbone  e 

difficile.  J'ai  essaj'é  d'abord  de  la  mesurer  par  la  méthode  calorini 

trique  qui  m'a  servi  pour  les  métaux  réfractaircs  (*).  Les  Jlg,  i 

Fig.  ». 


et  3  indiquent  la  disposition  que  j'ai  donnée  alors  au  four  éleclriqiiq 
L'électrode  positive  est  formée  d'un  gros  tube  logeant  lui-i 
un  deuxième  tube  qui  contient  une  baguette  terminée  intérieuM 


(■)  Hlondbi,  loc.  de 

(•)  VioLLK,  Comptes 

1H7S.  -  T.  L\X\I\,  |i. 


FOUIl  ÉLECTRIOUE.  55i 

ment  par  un  boulon  de  même  diamètre  que  le  deuxième  lube. 
Qu&ad  ce  boutoa  aura  pris  la  Lempéralure  voulue,  il  sufOra  de  lirei' 
viventenl  sur  la  baguette  pour  lu  détacher.  Il  sera  alors  reçu  dans 
un  petit  vase  en  cuivre  placi;  au  milieu  de  l'eau  du  calorimètre, 
amené  sous  le  four.  Le  fond  du  vase  est  garni  d'un  disque  de  gra- 
phite; un  autre  disque  est  jeté  par  un  revolver  sur  le  boulon, 
transformé  lui-même  en  graphite,  dès  que  celui-ci  est  tombé  dans 
le  vate;  puis  le  vase  est  fermé  avec  son  couvercle.  La  chaleur  ap- 
portce  est  alors  mesurée  très  aisément  suivant  le  procédé  habituel. 
Avec  l'euceinte  due  à    M.    Bcrtbelot  et  un  système   d'écrans   en 

Vis.  1. 


carton  d'amiante,  un  peut  se  préserver  à  pou  près  conipictemeol 
du  rayonnement  du  fojer,  et,  en  tout  cas,  rédnire  assez  la  correc- 
tion provenant  de  ce  fait  pour  que  deu\  expiTiences  à  blanc,  exé' 
cutées  avant  et  après  ia  mesure,  permettent  de  l'évaluer  esacte- 
ment.  La  perte  de  chaleur  éprouvée  par  le  bouton  dans  sa  cbuti- 
est  très  faible,  l'ouverture  du  petit  vase  étant  amenée  à  lo'"  en- 
viron des  charbons  et  la  vapeurdeTarc enveloppant  le  bouton  sur 
presque  tout  son  parcours;  il  suffira  d'ailleurs  de  varier  les  cir- 
constances de  la  chute  pour  estimer  la  grandeur  de  la  perte.  De 
même,  en  opérant  successivement  sur  des  boulons  de  différentes 
longueurs,  on  pourra  déterminer  l'effet  calorimétrique  qui  sérail 
produit  par  un  morceau  de  graphite  porté  dans  toute  sa  masse  à 
la  température  de  la  surface   lerminale.  On  mesurera  ainsi  très 


Î52  CARVALLO. 

exactement  la  quantité  de  chaleur  apportée  au  calorimètre  par  i^' 
de  graphite  à  sa  température  d*ébullition.  Si  l^on  connaissait  la 
chaleur  spécifique  du  carbone  dans  ces  conditions,  on  en  déduirait 
aisément  la  température  cherchée.  Comme  cette  chaleur  spécifique 
est  encore  mal  connue,  on  ne  regardera  que  comme  approximatif 
le  nombre  de  35oo^  que  j^ai  avancé  dans  une  première  évalua- 
tion (*).  J^espère  être  bientôt  en  état  de  donner  un  résultat  mieux 
déterminé. 

J^ai  en  outre  entrepris  de  mesurer  la  même  température  par  une 
méthode  plus  directe. 

J'ajouterai  que  je  n'ai  point  trouve  dans  Tare  cette  températirc 
noiablement  supérieure  à  celle  du  charbon  positif  indiquée  pr 
Hr>ssetti. 

Si  Ton  introduit  normalement  dans  l'arc  une  fine  baguette  ût 
charbon,  on  la  voit  s'user  rapidement,  se  creusant  du  côté  qui  re- 
garde la  cathode  et  se  recouvrant  d*un  dépôt  pulvérulent  en  face  de 
Tanode.  En  un  mot,  elle  se  comporte  exactement  comme  un  mor- 
ceau de  métal  dans  un  bain  galvanoplastîque  suivant  la  loi  de 
(jrotthus.  N'est-ce  pas  d'ailleurs  une  véritable  électrolyse  que 
cette  dépolymérisation  signalée  par  M.  Berlhelot  comme  accom- 
pa<;nant  la  volatilisation  du  charbon  dans  l'arc? 

En  appliquant  à  l'examen  de  la  cavité  oflerte  par  la  baguette  les 
méthodes  qui  m'ont  servi  à  étudier  l'extrémité  du  charbon  positif, 
j'ai  trouvé  que  l'éclat  était  le  même  sur  la  baguette  que  sur  le 
charbon  positif. 

CAS  PARADOXAL  DE  RÉFLEXION  GRI8TALLIHE; 
Par  m.  E.  CAKVALLO. 

1.  Le  fait  paradoxal  que  je  veux  signaler  est  la  réflexion  de  la 
lumière  à  la  surface  de  séparation  de  deux  milieux  qui  ont  le  même 
indice  de  réfraction.  Il  m'a  été  sugf^^éré  par  les  formules  classiques 
de  la  réflexion  cristiiliine  et  je  Tai  vérifié  par  expérience.  Il  me 
paraît  intéressant,  parre  que  les  vérifications  de  ces  formules 
sont  peu  nombreuses  et  (|u'un  fait  paradoxal  prévu  par  la  théorie 
et  vérifié  par  expérience  semble  plus  probant  que  tout  autre. 

(•)  Vioi.LK,  Comptes  nindus^  l.  (J\V,  p.  i  ï^iî. 


RÉFLEXION  CRISTALLINE. 


553 


2.  Le  cas  paradoxal,  —  Dans  un  cristal  de  spath  d^Islandc, 
taillons  une  face  AB  perpendiculaire  à  l'axe  cristallographique  X 
{fig.  i)  et  plongeons-le  dans  un  liquide  dont  l'indice  de  réfrac- 


lion  soit  égal  à  celui  de  Tonde  plane  extraordinaire  qui  se  propage 
à  4S°  de  Taxe  X.  Faisons  alors  arriver  une  onde  lumineuse  normale 
à  SI,  à  4 S**  de  Taxe  X.  L'onde  extraordinaire  se  propagera,  sans 
déviation,  dans  la  direction  fR|.  prolongement  de  SI;  et  si  nous 
avons  soin  de  polariser  la  lumière  perpendiculairement  au  plan 
d'incidence,  ce  rayon  extraordinaire  sera  le  seul  à  se  propager 
dans  le  cristal  :  le  rayon  ordinaire  disparaît.  On  pourrait  croire 
que,  dans  ces  conditions,  toute  la  lumière  pénètre  dans  le  cristal. 
Il  n'en  est  rien.  Les  formules  montrent  qu'une  partie  de  la  lumière 
se  réfléchit  suivant  IR. 

3.  Application  de  la  théorie  au  cas  précédent,  —  Soient  en 
efiet  T,  V,  T|  les  amplitudes  des  trois  vibrations,  incidente,  réflé- 
chie et  réfractée,  dans  le  système  de  M.  Sarrau  ('  ).  Je  dois  écrire 
que,  de  part  et  d'autre  de  la  surface  réfléchissante,  il  y  a  conti- 
nuité (2)  : 

1^  Entre  les  projections  des  vibrations  sur  le  plan  de  sépara- 
tion ; 


(  *  )  Ou    encore   les    amplitudes    de   la  force  électrique  dans   la  théorie   de 
iMaxwell. 
(')  PoiifCARÉ,  Th.  math,  de  la  lumière,  t.  I,  p.  363. 


55i  CARVALLO. 

2°  Entre  les  vecteurs  de  Neumann  (*). 

On  sait  que  ces  conditions  au  nombre  de  cinq,  en  apparence, 
se  réduisent  réellement  à  quatre,  dans  le  cas  général.  Ici,  à  cause 
de  la  symétrie,  elles  se  réduisent  à  deux,  qui  sont  respectivement, 
en  désignant  par  i  Tangle  d'incidence  (de  45")?  ^^  P^^  ^  l'angle  de 
la  vibration  réfractée  avec  le  plan  d'onde, 

(l)  TOOSf  —  t' COSÏ  —  T|  COSf  ÏH-  E), 

(9.)  T  -f- t'  —  Ti  rOS£. 

Pour  retrouver  les  équations  de  M.  Cornu  (^),  il  sufdt  de  poser 
Tj  cose--  Tj.  Les  équations  (i)  et  (a)  deviennent  alors 

(i)  T  cose  —  T'cose  —  Tifcose  —  sine  tange]^ 

(2)  t-ht'.-^  Tj. 

Elles  montrent  que  l'on  n'a  pas  t'^^o;  car  elles  donneraient, 
pour  T,  deux  valeurs  incompatibles.  Pour  calculer  V,  je  remplace, 
dans  l'équation  (i),  T,  par  sa  valeur  tirée  de  (2).  Il  vient 

T  cosi  —  t'  cost  —  (t  -h  •c')[cost  —  sint  tangs], 
d'où  l'on  tiro 

(3^ 


-' 

T  Sine  tange 

lanpe  lange 
'X  —  lange  lange 

9. cose       sine  lange 

i.  Application  numérique.,  -  Je  dois  remplacer,  dans  cette 
formule,  /  par  45";  e  par  sa  valeur  déduite  de  la  théorie  de  la 
double  réfraction  (théorie  de  Maxwell  ou  de  M.  Sarrau).  C'est 
l'angle  de  la  vibration  avec  l'onde  plane.  Pour  calculer  cet  angle, 
je  désigne  par  0  et  0' les  angles  que  le  plan  d'onde  d'une  part  et  la 
vibration  d'autre  part  font  avec  le  plan  perpendiculaire  à  l'axe  du 
cristal.  On  aura,  en  désignant  par  n  et  ai'  les  deux  indices  prin- 
cipaux, 


d'oii  l'on  lire 


langO'r       ,2-  langO, 


71*   _    langO'        sinO'rosO 
n'*        langÔ  "~  cosO'sinÔ 


(')  Dans  la  théorie  de  .Maxwell,  ce  sera  la  force  mngnctique. 

{*)  (".oiiNr,    Sur  la   rr/lciiort  vristniliiie  (  inn.  rir  Ch.  et  de  Phys  .   ^  srrir 

i.  \î,  p.  u8;i). 


RÉFLEXION  CRISTALLINE.  555 

et,  par  une  transforma  lion  connue  des  proportions, 

n^—n'*  _  sinO'cose  — cosQ^  sinO  _  sin(6'— 6) 
/**-!-/*'*  ~"  sinO'cosO  -h  cosÔ^smô  "~  sin(0'-^-6)* 

Si  maintenant  on  remplace  0  par  45°  et  0'  par  45" -f-  e,  il  vicnl 

Si  je  remplace  tange  parcelle  valeur  et  tang£  par  i  clans  la  for- 
mule (3),  j'obtiens  en  définitive 

Pour  la  raie  D,  on  a 

71  =  1,65837,        /i'=i,4865o. 

L'application  de  la  formule  (4)  donne  alors 
(5)  -  —  0,0576. 

5.   Comparaison  du  rayon  extraordinaire  au  rayon  ordi- 

naire,  —  Il  est  intéressant  de  comparer  ce  nombre  —  =  0,0576 

à  celui  que  donne  le  raj'on  ordinaire  du  spath.  Supposons  donc 
maintenant  la  lumière  polarisée  dans  le  plan  d'incidence.  Dans 
ce  cas,  les  formules  (*)  sont  celles  de  la  reflexion  vitreuse,  et  Ton 
a,  en  désignant  par  T|  et-r',  les  amplitudes  des  vibrations  incidente 
et  réfléchie, 

(6)  _  !i  _  i"i;.r.:^ 

ou,  en  faisant  i  --  45",  /'  ■--  45" —  a, 

—  —  =  tan  g  a. 

Pour  calculer  a,  noiïs  avons  la  loi  do  Descaries 

sini  _  n 
sinr        V 

où  V  est  rindice  de  réfraction  du  liquide  dans  lequel  plonge  le 


(')  Il  ne  faut  pas  confondre  rclte  nouvelle  signilication  altribucc  à  \A  lf:Uro  t, 
avec  celle  qui  lui  avait  élé  donnée  au  n"  3. 


556  CARVALLO. 

cristal.  De  cette  formule  on  tire 

sinr  =  —  sin«. 
n 

Dau3  cette  formule,  n  et  /sont  connus;  la  valeur  de  v,  indice 
de  réfraction  du  rayon  extraordinaire  à  45"  de  l'axe,  se  déduit  des 
valeurs  des  indices  principaux  /i  =  i ,  G58  3^ ,  n'  =  i , 486 5o  par  la 
formule 

-  =  -- 008*45"-+-  -7rsin*45**. 

On  trouve 

V  = 1,5654- 

Cette  valeur  de  v  portée  dans  la  formule  précédente,  avec 
I  =  45"  et  /i  =  1 ,65837,  donne 


d'oii  Ton  déduit 
et  eniin 


r  —  4I»5îl'?.o^ 
a  =  45'--/=3''7'4o' 


L  r=  langa  =  o,o546. 

'Cl 


Comparons  cette  valeur =o,o546  à  celle  qui  a  été  obtenue 

pour  le  rayon  extraordinaire =  0,0576;  nous  arrivons  à  cette 

conclusion  assez  étrange  : 

A  45*  de  Vaxe  cristallo graphique  du  spath  d* Islande^  le 
rayon  ordinaire,  qui  a  un  indice  de  réfraction  notablement 
différent  de  celui  du  liquide  où  plonge  le  cristal  {n=  i,  658  37 
et  v  =  i,5654o),  est  un  peu  moins  fortement  réfléchi  que  le 

rayon  extraordinaire  (  —  —  =  o,o546  et-=z  0,0676  ]  qui  a  exac- 
tement le  même  indice  que  le  liquide. 

6.  Vérification  expérimentale  qualitative.  —  Sur  la  plate- 
forme d*un  goniomètre,  on  dispose  une  cuve  rectangulaire  DEFG 
{fig»  2),  de  façon  que  les  faces  DE,  EF  soient  perpendiculaires 
aux  axes  optiques  IIX  et  HY  du  collimateur  et  de  la  lunette  préa- 
lablement disposés  à  angle  droit.  Dans  cette  cuve  repose  un 
prisme  de  spath  ABC  taillé  de  façon  que  Taxe  soit  perpendiculaire 


RÉFLEXION  CRISTALLINE.  jSj 

à  la  face  BC.  On  oriente  le  prisme  de  façon  que  l'image  de  la  fente 
du  collimateur  vienne  se  faire  sur  le  réticule  de  la  lunette  placée 
à  90°  du  collimateur.  Enfin  on  remplit  la  cuve  d'un  liquide  ayant 
la  densité  voulue  v  =  i ,  5654- 


Fig.  2. 


G 

1 ■ — 7 

• 

F 

D 

/                      1 
X                          1 

é 

X 

E 

lY 


On  observe  encore  une  faible  lumière  réfléchie.  Si  maintenant 
on  place  un  polariseur  entre  le  collimateur  et  le  prisme,  on  con- 
state que  la  quantité  de  lumière  réfléchie  ne  varie  pas  sensible- 
ment quand  on  fait  tourner  le  polariseur  dans  sa  monture,  ce  qui 
montre  que  le  rayon  ordinaire  et  le  rayon  extraordinaire  sont  à 
peu  près  également  réfléchis.  Je  vais  maintenant  indiquer  quelques 
détails  expérimentaux,  avant  d^aborder  la  vérification  numériqur 
des  formules. 


7.  Composition  et  vérification  du  liquide  d'indice  v  =  i  ,5654- 
—  Le  liquide  est  composé  d'un  mélange  de  sulfure  de  carbone  et 
de  benzine.  Les  indices  de  ces  liquides  sont 

a  =  i,63o3        (CS»), 
6  =  i,5oo2        (GniJfi). 

Pour  connaître  les  proportions  en  volume  des  deux  liquides  à 
mélanger,  on  applique  la  loi  de  Gladstone  que  l'on  peut  écrire,  en 
appelant  x  tl  y  les  volumes  inconnus. 


On  en  lire 


ax  -^  bjr  —  v(a?-f- j^). 


a:  __  V  —  6  _  o,o65a 
y       a  —  V       0,0649 


es» 


558  CARVALLO. 

J'ai  élé  assez  surpris  de  trouver,  pour  le  mélange  ainsi  formé, 
non  pas  riudice  souhaité  1,5654^  mais  i,54^o.  La  benzine  em- 
ployée n'élail-elle  pas  pure?  Y  a-t-il  une  action  des  deux  liquides 
l'un  sur  l'autre?  N'ai-je  pas  eu  la  précaution  d'agiter  le  liquide 
pour  rendre  le  mélange  intime,  avant  de  prélever  la  portion  qui 
a  servi  à  la  mesure?  Laissant  de  côté  ces  questions,  j'ai  pris  le 
parti  d'abaisser  l'indice  du  sulfure  de  carbone  par  des  additions 
successives  et  méthodiques  du  mélange  d*indice  i,542. 

Je  suis  alors  arrivé  très  vite  au  résultat  cherché  en  notant  chaque 
fois  la  déviation  produite  par  le  mélange  placé  dans  un  prisme  à 
li(|uidc.  Comme  vérification,  j'ai  constaté  que,  le  liquide  étant  dans 
la  cuve,  dans  la  position  de  la  Jig.  i,  le  rayon  extraordinaire 
transmis  n'est  pas  dévié  par  son  passage  à  travers  les  milieux  ré- 
fringents. 

8.  La  cuve  et  le  prisme,  —  La  cuve  est  à  faces  parallèles  soi- 
gnées et  l'angle  des  deux  couples  de  faces  est  très  suftisamment 
droit.  Les  écarts  de  ces  angles  sont  voisins  de  lo'.  Le  prisme  est 
celui  que  j'ai  étudié  anlérieurement  (*);  il  appartient  au  labora- 
toire de  M.  Cornu,  à  rKcole  Polytechnique.  L'angle  de  l'axe  cris- 
lallographique  avec  IJC  ne  diffère  de  yo"  que  de  9', 5. 

\).  Mctiiodc  de  mesure  pour  la  v>rrifi cation  des  formules 

!  **■ 

I  —  —0,0576         (  rayon  extraordinaire), 

f  --  ^  —  0,0546         (rayon  ordinaire). 

La  seclion  principale  du  polariseur  est  réglée  à  4^"  de  celle  du 
prisme.  Un  analyseur,  placé  entre  le  prisme  et  la  lunette,  permet 
d'éteindre  l'image  rélléchie.  Un  calcul  simple  permet  de  déduire 

de  l'azimut  d'extinction  le  rapport  —    -  :  -^>  lequel  doit  avoir  pour 


1         0,0046 

valeur  -   -.— - 

0,0)76 


10.   PJssai  de  la  flamme  de  sodium,   —   Malheureusement  les 
(|uantilés   de  lumière  rélléchie   élant   très  faibles,   la  flainnie  de 


(')  Annales  (h*.l'Kcnlc  \orninlc.  Supplément  [)Our  i8yo. 


RÉFLEXION  CRISTALLINE. 


559 


sodium  ne  permet  pas  d'obtenir  des  mesures  précises.  Il  y  a  une 
indécision  d'environ  5"  sur  la  position  d'extinction  de  l'analyseur. 
Tout  ce  qu'on  peut  constater,  c'est  que  le  plan  de  polarisation  a 
tourné  environ  de  90"  par  le  fait  de  la  réflexion.  L'angle  de  la  vi- 
bration réfléchie  avec  la  section  principale  du  prisme  est  donc 
voisin  de  4^"i  ^^  îl  ^st  ainsi  vérifié  que  les  quantités  de  lumière 
réfléchie  sont  sensiblement  égales  pour  le  rayon  ordinaire  et  pour 
le  rayon  extraordinaire. 


ii.  Vérification  numérique  avec  le  Soleil,  —  Le  Soleil  de- 
vait me  fournir  une  lumière  plus  facile  à  observer,  étant  beau- 
coup plus  intense.  Cette  lumière,  il  est  vrai,  n'est  pas  homogène, 
et  les  calculs  ci-dessus  ne  s'y  appliquent  pas.  Mais  j'ai  pensé 
qu'il  devait  se  produire  ici,  comme  dans  la  polarisation  rotatoire, 
un  phénomène  analogue  à  celui  de  la  teinte  sensible.  L'expérience 
a  justifié  cette  prévision  :  on  ne  peut  pas  obtenir  l'extinction; 
mais,  de  part  et  d'autre  de  la  position  do  l'analyseur  qui  éteint 
la  lumière  jaune,  l'image  de  la  fente  du  collimateur  se  colore,  soit 
en  rouge,  soit  en  bleu.  Ce  phénomène  rend  la  méthode  sensible. 


A^*07* 


/  C*51-,3 


rai/on,  ejcirgontmairt 

A*7%0 


\ 
B-38M 


Les  résultats  de  l'observation  sont  réunis  en  un  schéma  sur  la 
fig,  3.  On  y  a  représenté  les  azimuts  de  l'analyseur  qui  donnent  l'ex- 
tinction de  la  lumière  jaune,  conformément  au  Tableau  suivant  : 


56o  CARVALLO.  —  RÉFLEXION  CRISTALLINE. 


Azimuts 

d'extinction. 

• 
Rayon  extraordinaire  à  travers  le  prisme -h    7,0 

»       ordinaire  à  travers  le  prisme H-  97,0 

»       transmis  par  le  polariseur —  38,  i 

0       réfléchi  par  la  surface  BC  du  prisme +  5i,3 

Les  angles  que  font  enire  eux  ces  azimuts  d'extinction  mesurent 
ceux  que  font  entre  eux  les  azimuts  des  vibrations  éteintes.  On 
peut  donc  regarder  ces  azimuts  d'extinction  comme  représentant 
ceux  des  vibrations  elles-mêmes. 

Pour  comparer  les  nombres  observés  à  la  théorie,  je  désigne 
par  a  et  ^  les  angles  que  font,  avec  Tazimut  de  la  vibration  extra- 
ordinaire du  prisme,  ceux  de  la  vibration  incidente  et  de  la  vibra- 
tion réfléchie.  Ces  angles  seront  comptés  comme  en  Trigonométrie. 
On  a,  sur  la  figure, 

l  a==AB--  ~38%i~7%o-    -45%i, 
jp-:AG       r-5i%3    -7%o   -  ^44%3. 

L'angle  a  étant  regardé  comme  donné,  comparons  le  nombre 
observé  ^  à  celui  qui  résulte  de  la  théorie.  Celle-ci  donne,  en 
prenant  pour  unité  la  vibration  incidente,  transmise  par  le  pola- 
riseur, 

T  =  cosa,  Tj  —  sina, 

•z  —  o,o576cosa,         t',  -    —  o,o5.î6sin2, 

d'où  Ton  lire 

t',        — o,o546 

T  0,0570 

et,  cil  remplaçant  a  par  sa  valeur  —  4-^'*?') 

\,  =^-+-0,95-2. 

Ce  rapport  représente  la  valeur  de  tangjî  assignée  par  la  théorir. 
On  en  déduit,  pour  la  comparaison  avec  l'observation, 

Y»  calouic 43,6 

p  oi)servc 4î,3 

Difrérenco  G  —  C .-0,7 

Celte  vérification  doit  élre  regardée  comme  satisfaisante. 


LEFÈVRE.  —  DIÉLECTRIQUES.  66i 

BECHERGHE8  SUB  L£8  DIÉLECTRIQUES; 
Par  m.  Juuen  LEFÈVRE. 

Dans  un  champ  électrique  produit  par  un  seul  point  électrisé  A, 
je  place  un  diélectrique  à  faces  planes  et  parallèles  et  je  cherche 
comment  la  valeur  du  potentiel  se  trouve  modifiée  en  un  point 
situé  de  Tautre  côté  du  diélectrique,  sur  la  perpendiculaire 
abaissée  du  point  A  sur  les  faces  de  celui-ci.  Je  me  suis  servi  d'une 
balance  de  Coulomb,  carrée  et  de  grandes  dimensions,  revêtue  à 
rintérieur  d^une  couche  métallique  reliée  au  sol.  Sur  la  face  an- 
térieure est  ménagée,  pour  les  observations,  une  longue  fenêtre 
horizontale,  fermée  par  une  glace  à  faces  parallèles.  La  boule,  qui 
d'ordinaire  est  fixe,  peut  décrire  une  droite  horizontale  parallèle  ù 
cette  fenêtre  et  passant  par  la  position  d^équilibre  de  la  boule  mo- 
bile. Celle-ci  est  portée  par  une  longue  aiguille  que  soutient  un 
bifilaire,  placé  excentriquement.  Lorsque  le  bifilaire  est  sans  tor- 
sion, cette  aiguille  est  perpendiculaire  à  la  fenêtre;  elle  porte  un 
petit  miroir  plan  qui  permet  de  le  constater  par  la  méthode  de 
Poggendorff.  La  tête  de  torsion,  qui  porte  le  bifilaire,  est  placét; 
à  Textrémité  d^un  fer  en  T  scellé  dans  un  mur  épais. 

La  balance  renferme  encore  un  compensateur  formé  de  deux 
boules  ou  d'une  boule  et  d'un  plateau,  disposés  de  part  et  d'autre 
de  deux  boules  principales  et  destinés  à  annuler  l'action  des  parois 
de  la  cage  sur  l'aiguille  mobile.  Les  quatre  pièces  peuvent  com- 
muniquer avec  l'un  des  pôles  d'une  bobine  de  RuhmkorlT, 
donnant  environ  i*^",  5  d'étincelle  et  dont  l'autre  pôle  est  à  la 
terre. 

L'aiguille  mobile  étant  au  zéro,  c'est-à-dire  perpendiculaire  à  la 
fenêtre,  sans  torsion  du  bifilaire,  j'interpose  entre  les  deux  boules 
un  diélectrique,  solide  ou  liquide,  perpendiculaire  à  la  ligne  qui 
joint  leurs  centres.  Je  charge  l'aiguille  mobile  et  le  compensateur, 
mais  non  la  boule  fixe,  et  je  dispose  les  deux  pièces  de  celui-ci  de 
façon  à  maintenir  l'aiguille  au  zéro.  Le  champ  produit  sur  la  boule 
mobile  par  les  charges  des  parois,  des  compensateurs  et  de  cette 
boule  elle-même,  se  trouve  ainsi  annulé. 

Je  charge  alors  la  boule  fixe,  que  j'amène  successivement  à  dif- 
y.  de  Phyt.,  3*  série,  t.  II.  (Décembre  1893.)  37 


56a  LEFÊVRE. 

férentes  distances  de  la  boule  mobile.  Dans  chaque  position,  j'é- 
quilibre la  répulsion  et  je  ramène  Taiguille  au  zéro  en  tordant  le 
bifilaire.  La  distance  des  boules  est  mesurée  avec  un  cathétomètre, 
placé  horizontalement  devant  la  fenêtre. 

Je  fais  ensuite  une  série  d'expériences  identiques,  mais  sans 
diélectrique.  Puis  les  torsions  observées  dans  ces  deux  séries  su- 
bissent deux  corrections  :  la  première,  relative  à  rinfluence  réci- 
proque des  deux  boules,  a  été  calculée  par  la  méthode  des  images 
électriques;  elle  équivaut  à  augmenter  la  distance  des  centres  d^une 
quantité  sensiblement  constante,  dans  les  limites  de  mes  expé- 
riences; la  seconde  est  relative  à  la  torsion  du  bifilaire,  qui  ne  suit 
pas  tout  à  fait  la  loi  du  sinus. 

Les  expériences  ainsi  corrigées,  je  construis  deux  courbes  ayant 
pour  abscisses  les  distances  des  boules  et  pour  ordonnées  les  tor- 
sions obtenues  avec  ou  sans  le  diélectrique.  Ces  courbes  montrent 
que  rolFet  de  la  lame  isolante  est  le  même,  au  moins  dans  les  limites 
de  mes  expériences,  que  si  Ton  rapprochait  les  boules  d'une 
distance  o,  qui  parait  être  proportionnelle  à  Tépaisseure  et  varier 
avec  la  nature  de  la  plaque  ;  je  pose  donc 

k  otaiil  lîi  oonsranlo  diélectrique.  La  dislance  o  peut  être  mesurée 
ilirootoment  sur  les  courbes  et  j'en  déduis  f\  k).  dont  les  valeur» 
so  IrouNenl  dans  le  Tableau  ci-iiessous. 

Il  reste  à  délerniiuor  la  forme  qui  convient  le  mieux  pour/(A  >. 
J*ai  ossavô  successivement  les  formes  empiriques 

A    -1 
,1  

k-i 

.  I  •  »  -.    — , 

qui  vlonnonl  des  n'suîuus  idonlivjues  |»ur  A"  =  i  et  pour  k  =  2.  Le 
LïMoau  suivant  mvMiîro  q;:o  îos  ]vijitre  \aleurs  de  k\  tirées  de  ces 
tonnuîos,  Sv^n:  >i!:^isa:n:ne::t  d\iocord  ;i\eo  les  nombres  de 
M    iu^Vxiv^u  c:  Cv',:\  sjuî  ou:  ^;e  v^bteuus  depuis  p^^r  divers  expéri- 


DIÉLECTRIQUES.  563 

inentaleurs.  Il  est  donc  impossible  de  déterminer  avec  certitude  la 
forme  de/{k). 

Parmi  les  quatre  formes  étudiées,  la  première  est  celle  qui 
donne,  pour  une  même  substance,  les  nombres  les  plus  concor- 
dants; peut-être  même  peut-on  lui  reprocher  de  manquer  de  sensi- 
bilité, car  elle  fournil,  pour  les  six.  substances  essayées,  des  va- 
leurs bien  voisines  les  unes  des  autres.  La  moyenne  pour  le  soufre 
est  sensiblement  inférieure  aux  nombres  de  Gordon;  de  même 
pour  le  verre. 

La  seconde  présente  au  contraire  deux  défauts  de  concordance, 
Tun  pour  les  deux  glaces  de  Saint-Gobain,  Tautre  pour  la  plaque  de 
soufre  n°  4,  qui  ne  s'accorde  pas  avec  les  trois  autres;  mais  c'est 
une  plaque  qui  était  fondue  depuis  plus  de  six  mois  lorsque  je 
l'ai  employée,  tandis  que  les  autres  ont  été  introduites  dans  Tap- 
pareil  aussitôt  après  leur  fabrication.  J'ai  d'ailleurs  obtenu  la 
même  différence  dans  les  mêmes  conditions  avec  d'autres  plaques 
non  indiquées  ici  ;  mais  on  sait  que,  d'après  M.  Gordon,  le  pouvoir 
inducteur  du  verre  augmente  notablement  avec  le  temps;  il  n'est 
pas  surprenant  qu'il  en  soit  de  même  pour  le  soufre.  Le  cas  des 
deux  glaces  de  Saint-Gobain  peut  s'expliquer,  soit  par  la  même 
raison,  soit  par  une  différence  de  composition;  rien  ne  me  ga- 
rantit qu'elles  soient  formées  de  verre  identique. 

Substances.  e.  6.      /(A).     k\.        A,.        k,.        A\. 

Paraffine  brune 3,54  ï»??^  o,5o  2,00  2,00  2,00  2,00 

Paraffine  blanche 3,90  2,i5  o,35  2,10  2,22  2,1  '>  2,i3 

Ebonite,  n°  1 2,72  i,5o  o,55  2,10  2,22  2,11  2,1 3 

»          n°  2 2,12  1,276  0,60  2,20  2,5o  2,33  2,28 

Glace  de  S*-Gobain  n"  1 1,73  1,20  0,69  2,38  3,22  2,70  2,58 

»                   n°  2 '>.,5o  1,40  o,5G  2,12  2,27  2,19  2,16 

Soufre  n*  1 2,87  i  ,825  o,63  2,26  2,70  2,4 1  2,38 

»       n°  2 4»'>o  3,00  o,6()  2,32  2,94  2,57  2,47 

»       n®  3 3,60  2, 10  o,58  2, 16  2,38  2.2G  2,22 

Soufre  (fondu  depuis  6  mois), 

n"  4 2,46  1,80  0,73  2,46  3,70  2,89  2,72 

Essence  de  térébenthine 3,oo  1,10  0,37  1,74  i,58  i,Gj  1,08 

Sulfure  de  carbone 3,oo  1,275  0,42  1,84  1,72  1,77  1,79 


564  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

WIEDEMAHH'S  AHHALEH  DEB  PHT8IK  ÏÏHD  GHEHIB. 

T.  XLV,  XLVI,  XLVII. 

Optique. 

P.  LEBEDEW.  —  Sur  la  force  répulsive  des  corps  rayonnants, 

t.  XLV,  p.  273-297. 

D'après  Maxwell  ('),  un  corps  qui  absorbe  le  rayonnement 
éprouve  dans  la  direction  de  la  propagation  quUI  supprime  une 
pression 

V 

E  est  la  quantité  d'énergie  communiquée  au  corps  en  vertu  de  Talv 
sorption  pendant  l'unité  de  temps,  v  la  vitesse  de  propagation  du 
rayonnement  dans  le  milieu  où  se  trouve  le  corps  absorbant. 

En  admettant  la  valeur  de  la  constante  solaire  donnée  par  Lan- 
gley,  M.  Lebedew  cherche  la  grandeur  de  la  répulsion  éprouvée 
par  un  corps  sphérique  absorbant  et  il  trouve  que  pour  tout  corps 
dont  la  densité  est  supérieure  à  i  et  le  rayon  à  10",  Fécarl 
par  rapport  à  la  loi  de  Newton  est  au-dessous  des  grandeurs  ob- 
servables ;  mais,  pour  des  corps  de  dimension  beaucoup  plus  pe- 
tite, la  répulsion  résultant  de  l'absorption  du  rayonnement  peul 
devenir  très  supérieure  à  l'attraction  newtonienne. 

Si  Ton  considère  deux  sphères  absorbantes  à  la  tempéra lurr 
de  0°  C.  de  densité  égale  à  10  et  de  rayon  égala  2"*"*,  isolées  dans 
l'espace,  la  force  répulsive  qu'elles  exerceraient  l'une  sur  l'autre 
en  vertu  du  rayonnement  contre-balancerait  exactement  l'attraction 
newtonienne;  si  le  rayon  des  sphères  se  réduisait  à  un  millio- 
nième de  millimètre,  la  répulsion  serait  d'un  ordre  de  grandeur 
un  million  de  fois  supérieur  à  l'attraction. 

K.  PRINGSllEIM.  —  La  loi  de  Kirchholî  et  le  rayonnement  des  gaz, 

t.  XLV,  p.  4»8-459. 

La  loi  de  KirchhofT  n'est  établie  théoriquement  que    pour  les 
(')  Maxwell,  Elcct.  and  MagnetisniyUvi.  792. 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  565 

corps  dont  le  rayonnement  est  fonction  de  la  lempéraliire  seule. 
Cette  condition  est-elle  réalisée  parles  gaz  rayonnants?  W.  Sie- 
mens (  *)  pensait  qu'aucune  expérience  n'a  établi  jusqu'ici  d'une 
manière  évidente  qu'un  gaz  est  susceptible  d'émettre  de  la  lu- 
mière quand  on  l'échauffé.  D'après  lui,  l'oxygène,  l'acide  carbo- 
nique, l'azote  et  la  vapeur  d'eau  n'émettent  aucune  lumière  à  la 
température  de  i5oo". 

M.  Pringsheim  établit  d'abord  que,  si  l'on  chauffe  du  carbonate 
de  soude  ou  du  chlorure  de  sodium  dans  l'azote,  dans  l'air  ou 
dans  l'acide  carbonique,  à  la  plus  haute  température  qu'on  puisse 
atteindre  dans  un  tube  de  porcelaine,  on  ne  peut  déceler  la  moindre 
trace  de  la  raie  D  dans  le  spectre  d'émission  ou  d'absorption. 

Si  l'on  emploie  du  sodium  métallique  au  rouge  sombre,  on  ob- 
tient une  vapeur  colorée  dont  le  spectre  d'absorption  présente  une 
série  de  bandes.  Quand  la  température  s'élève,  la  vapeur  devient 
moins  foncée  et  bientôt  parfaitement  transparente  :  elle  présente 
alors  la  double  raie  D  brillante  dans  son  spectre  d'émission  et 
obscure  dans  son  spectre  d'absorption.  Des  observations  analogues 
ont  déjà  été  publiées  par  MM.  Lockyer  ('-),  Liveing  et  Dewar('). 
M.  Pringsheim  juge  toutefois  que  ces  observations  ne  tranchent 
pas  définitivement  la  question,  que  l'oxydation  du  sodium  doit 
jouer  un  rôle  même  dans  le  cas  où  le  tube  ne  contient  que  de  l'a- 
zote (toujours  impur),  que  par  suite  il  n'est  pas  établi  que,  même 
dans  le  cas  du  sodium  métallique,  l'émission  lumineuse  n'est 
fonction  que  de  la  température  seule. 

Une  série  très  intéressante  d'expériences  de  M.  Pringsheim 
prouve  que  les  sels  de  sodium  portés  à  rincandescence  dans  une 
flamme  émettent  la  raie  D  à  des  températures  où  les  mêmes  sels 
chauffés  dans  un  gaz  neutre  n'émettent  pas  la  moindre  trace  de 
lumière  (tandis  que  le  sodium  métallique  dans  un  gaz  neutre  pré- 
senterait le  même  spectre).  L'auteur  établit  par  des  expériences 
directes  qu'il  faut  chercher  l'explication  de  ces  phénomènes  dans 
une  réduction  des  sels  de  soude  par  Thydrogcne  ou  les  autres  ga/ 


(')  W.  Siemens,  Wied.  Ann.,  t.  XVIII,  p.  3ii;  i883. 

(')  Lockyer,  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  t.  LXXVill,  p.  1790; 
1874. 
(»)  LiVEiNQ  et  Dewar,  Proc.  Roy.  Soc. y  t.  XXVII,  p.  182;  1878. 


56C  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

aclifs  de  la  flamme.  Dans  les  conditions  pratiques  où  Ton  observe 
le  spectre  des  sels  de  soude  par  incandescence  il  est  donc  certain 
que  l'intensité  de  rémission  n'est  pas  fonction  de  la  température 
seule,  puisqu'il  y  a  une  action  chimique  concomitante. 

En  résumé,  l'auteur  se  croit  autorisé  à  conclure,  d'après  l'en- 
semble de  ses  recherches  : 

1°  Qu'il  n'y  a  pas  de  source  lumineuse  connue  qui  remplisse 
les  conditions  pour  lesquelles  la  loi  de  Kirchhofl*  a  été  démon- 
trée; 

'>f*  Qu'on  peut  porter  des  gaz  à  l'incandescence  dans  des  flammes 
dont  la  température  ne  dépasse  pas  i5o"; 

3"  Que  l'incandescence  des  sels  de  soude  dans  les  flammes  est 
liée  à  des  actions  chimiques; 

4"  Que  le  sodium  chaufl^é  dans  des  gaz  neutres  n'émet  de  lu- 
mière qu'à  la  faveur  d'actions  chimiques; 

5**  Que  l'hypothèse  que  des  gaz  peuvent  devenir  lumineux  par 
la  seule  élévation  de  leur  température  est  jusqu'ici  purement  gra- 
tuite. 

O.  LUMMEU  et  F.  KURLBAUM.  —  Recherches  bolomélriqucs, 

t.  XLVI,  p.  204-224. 

Le  bolomètre  de  MM.  Lummer  et  Kuribaum  se  compose  de 
quatre  branches  sensiblement  identiques.  Chaque  branche  est 
constituée  par  une  feuille  très  mince  de  platine  convenablement 
découpée,  et  la  disposition  de  l'appareil  est  telle  que  l'on  peut  ex- 
poser au  rayonnement  à  volonté  le  système  des  branches  i  et  3  ou 
Si  et  4  du  pont. 

Pour  obtenir  une  feuille  de  platine  suffisamment  mince,  les 
auteurs  ont  recours  au  procédé  bien  connu  employé  pour  la  fabri- 
cation de  fils  de  platine  très  fins,  c'est-à-dire  qu'ils  soudent  une 
feuille  de  platine  à  une  feuille  d'argent  beaucoup  plus  épaisse  et 
soumettent  ensuite  le  systi'me  à  une  série  de  laminages  et  de  recuits, 
(^uand  on  a  atteint  l'épaisseur  voulue,  on  iixe  la  lame  sur  une 
plaque  de  verre,  on  la  découpe  à  la  machine  à  diviser,  on  la  sé- 
j)are  du  verre  et  on  la  soumet  à  l'action  de  l'acide  nitrique  pour 
<lissoudre  Targenl.  Des  précautions  minutieuses  sont  nécessaires 
pour  le  lavage  qui  doit  être  opéré  par  déplacement  y  en  rempla- 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  667 

çant  l'acide  par  de  Teau,  l'eau  par  de  l'alcool,  à  l'aide  de  siphons 
étroits,  sans  sortir  la  lame  découpée  du  liquide.  Il  est  aussi  assez 
difficile  de  noircir  la  lame  au  noir  de  fumée  sans  la  briser. 

Le  bolomètre  de  MM.  Lummer  et  Kurlbaum  peut  demeurer  ex- 
posé longtemps  dans  une  chambre  à  température  constante  sans 
que  l'aiguille  du  galvanomètre  quitte  sa  position  d'équilibre.  Une 
variation  de  température  de  o®,  i5  des  branches  i  et  3  fournit  une 
déviation  constante  à  ^-^près  :  les  auteurs  estiment  qu'on  pourrait 
encore  évaluer  une  variation  de  température  six  fois  plus  faible 
avec  la  même  approximation. 

B.  WALTER.  —  Valeurs  exactes  des  indices  de  réfraction  de  l'eau, 

t.  XLVI,  p.  423-4'i5. 

Les  expériences  de  l'auteur  sont  bien  représentées,  jusqu'à  la 
cinquième  décimale  par  la  formule 

n  —  1 ,33401  —  io-«(  lit  -f-  5i,o5^*—  o,oo5/') 
relative  à  la  raie  D. 

W.  HALLWACHS.   —  Sur  les  indices  de  réfraction  des  dissolutions  étendues: 

t.  XLVII,  p.  380-398. 

C'est  la  première  Partie  d'un  travail  entrepris  par  M.  Hallwachb, 
pour  reconnaître  si  les  variations  de  constitution  chimique  des 
dissolutions  étendues,  mises  en  évidence  par  la  mesure  des  con- 
ductibilités électriques,  peuvent  aussi  être  manifestées  par  une 
étude  purement  optique.  Pour  cet  objet  il  ne  suffît  pas  de  con- 
naître les  variations  de  l'indice  de  réfraction  de  la  dissolution 
comparée  à  l'eau  pure  :  il  faut  encore  connaître  les  variations  de 
la  densité,  que  l'auteur  n'a  pas  étudiées  dans  ce  premier  Mémoire. 

Les  mesures  des  variations  d'indices  ont  été  exécutées  par  une 
méthode  interférentielle.  L'accroissement  de  l'indice  de  réfraction 
dû  à  une  molécule  de  sel  dissous  croît  très  sensiblement  avec  la 
dilution  pour  l'acide  sulfurique,  les  sulfates  de  magnésie,  de  zinc, 
de  cuivre,  le  carbonate  de  soude  et  Tacide  lartrique;  on  constate 
un  accroissement  plus  faible,  mais  encore  appréciable,  pour  l'acide 
chlorhydrique,  le  chlorure  de  sodium  et  l'acide  acétique;  mais 
dans  le  cas  du  sucre  on  n'observe  aucune  variation.  Ces  faits  sont 


568  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

eu  accord  général  avec  les  prévisions,  mais  ne  peuvent  acquérir 
une  valeur  démonslrative  bien  certaine  que  lorsque  les  variations 
de  densité  de  ces  diverses  dissolutions  seront  bien  connues. 


C.  PULFRICH.  —  Influence  de  la  température  sur  la  réfraction  du  verre: 

t.  \LV,  p.  609-665. 

Tandis  que  l'indice  de  réfraction  de  la  plupart  des  corps  solides 
décroît  quand  la  température  s'élève,  diverses  sortes  de  verres  et 
quelques  cristaux  présentent  le  phénomène  opposé,  en  apparence 
paradoxal,  d'un  accroissement  de  l'indice  de  réfraction  avec  la 
température. 

D'un  grand  nombre  de  mesures  réalisées  à  Tusine  de  Cari  Zeiss, 
à  léna,  sur  diverses  sortes  de  verres  et  d'autres  solides  transpa- 
rents, M.  Pulfrich  tire  cette  conclusion  générale  que  : 

Le  pouvoir  dispersif  de  tous  les  corps  solides^  y  compris  les 
verres  en  apparence  anormaux,  croît  quand  la  température 
s'élève, 

11  se  fonde  sur  le  résultat  de  ces  expériences  pour  proposer  l'in- 
terprétation suivante  de  l'anomalie  apparente  signalée  ci-dessus. 

La  chaleur  agit  de  deux  manières  sur  un  corps  :  1°  elle  diminue  la 
densité  et  de  ce  chef  l'indice  de  réfraction  doit  décroître  quand  la 
température  s'élève;  2°  elle  accroît  la  force  vive  vibratoire  des  mo- 
lécules d'où  résulte  une  variation  de  l'absorption.  Mais  la  théorie 
de  Helmholtz  et  l'expérience  coïncident  pour  indiquer  une  relation 
entre  l'indice  de  réfraction  et  l'absorption.  M.  Pulfrich  suppose 
que,  de  ce  dernier  chef,  l'indice  de  réfraction  doit  diminuer  quand 
la  température  s'élève.  Cela  posé,  l'un  ou  l'autre  des  deux  effets 
peut  être  prépondérant,  l^our  les  corps  très  peu  absorbants,  l'effet 
de  densité  prédominera;  ce  sera  l'inverse  pour  les  corps  très  ab- 
sorbants. 

M.  Pulfrich  confirme  cette  interprétation  par  des  expériences 
sur  l'absorption  des  verres.  On  a  depuis  longtemps  observé  dans 
les  usines  que  des  verres  qui  sont  peu  colorés  à  basse  température 
deviennent  de  plus  en  plus  foncés  quand  on  élève  leur  tempéra- 
ture jusqu'au  voisinage  de  la  fusion.  On  peut  aller  plus  loin  et  re- 
connaître   que    l'absorption    exercée    par    les    ilinls    sur  le    bleu 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  569 

spectral,  croît  quand  la  température  s'élève  et  se  traduit  par  une 
déformation  croissante  de  la  courbe  de  dispersion;  cette  déforma- 
tion est  dans  le  sens  prévu  par  la  théorie  de  Helmhollz.  IJ accroisse- 
ment de  r indice  avec  la  le mpé roture,  présenté  par  les  (lints 
dans  la  région  visible  du  spectre,  serait  donc,  d'après  M.  Pulfrich, 
un  pur  effet  de  dispersion  anomale. 

H.  KAYSER  et  C.  RUNGE.  —  Sur  les  spectres  du  cuivre,  de  l'argent  et  de  l'or; 

t.  XLVI,  p.  :i25-243. 

On  sait  que  MM.  Kayser  et  Runge  ont  découvert  dans  les 
spectres  de  la  plupart  des  corps  des  deux  premières  séries  de 
MendeJeeff  des  séries  très  intéressantes  de  doublets  et  de  triplets 
dont  la  périodicité  est  représentée  par  des  formules  simples  (*). 
Mais,  tandis  que,  pour  les  alcalis,  la  totalité  des  lignes  spectrales 
obéit  à  ces  lois  de  périodicité,  il  n'a  été  possible  aux  auteurs  de 
reconnaître  dans  les  spectres  du  cuivre  et  de  l'argent  qu'un  petit 
nombre  de  lignes  que  l'on  puisse  ranger  en  séries  périodiques; 
ils  ont  échoué  pour  l'or. 

Résumant  à  la  fin  de  leur  Mémoire  les  résultats  acquis  par  eux 
jusqu'ici,  les  auteurs  font  ressortir  l'analogie  que  présentent,  au 
point  de  vue  purement  spectral,  les  corps  chimiquement  analogues. 
Par  la  périodicité  des  raies,  les  éléments  étudiés  par  MM.  Kajser 
et  Runge  se  groupent,  en  effet,  comme  il  suit  : 

A Li,  Na,  K,  Rb,  Cs 

B Cu,  Ag,  Au 

G Mg,  Ca,  Sr 

D Zn,  Cd,  Hg 

Or  ces  groupes  sont  précisément  des  groupes  chimiques  na- 
turels. 

Les  auteurs  font  encore  observer  que  plus  un  corps  est  diffici- 
lement fusible,  et  plus  la  proportion  relative  des  raies  spectrales 
qui  échappent  aux  lois  de  périodicité  devient  importante. 

H.  RUBENS.  —  Sur  la  dispersion  des  rayons  infra-rouges;  t.  XLV,  p.  aSH-sGi. 
Après  avoir  rappelé  les  travaux  de  M.  Mouton  et  de  M.  Langley 

(»)  Voir  Journal  de  Physique^  2*  série,  t.  X,  p.  53o;  3»  série,  t.  I,  p.  479. 


570  WIEDEMANN'S  ANNALEN. 

sur  la  dispersion  des  rayons  infra-rouges,  M.  Rubens  indique  la 
méthode  nouvelle  qu41  a  appliquée  pour  le  même  objet.  Les 
rayons  issus  d'une  source  intense  sont  rendus  parallèles  par  une 
lentille  et  reçus  à  45**  sur  deux  plaques  P  parallèles  emprisonnant 
entre  elles  une  mince  couche  d'air,  enfin  concentrés  par  une 
deuxième  lentille  sur  la  fente  du  collimateur  d'un  spectroscope. 
Le  parallélisme  des  plaques  Pest  tel  que  dans  la  lumière  réfléchie 
on  n'aperçoit  qu'une  teinte  uniforme  :  le  spectre  visible  fourni 
par  le  spectroscope  est  donc  sillonné  de  franges  et  pour  deux  de 
ces  franges  consécutives  la  différence  de  marche  constante  im- 
primée par  le  système  des  iliaques  aux  deux  faisceaux  inter- 
férents  comprend  des  nombres  de  longueurs  d'onde  qui  diflfèrent 
d'une  unité.  Ces  franges  se  continuent  dans  l'infra-rouge;  et  il 
suffit  de  connaître  le  numéro  d'ordre  d'une  quelconque  d'entre 
elles  par  rapport  à  une  frange  du  spectre  visible  pour  en  déduire 
la  longueur  d'onde  de  la  radiation  qui  correspond  à  la  frange  et 
qu'on  se  propose  d'étudier. 

Un  bolomèlre  linéaire  placé  au  foyer  de  l'objectif  de  la  lunette 
du  spectroscope  permet  d'apprécier  les  déviations  des  franges;  on 
a  donc  tous  les  éléments  pour  l'étude  de  la  dispersion  des  rayons 
infra-rouges  par  le  prisme  du  spectroscope  et  cela  pour  une  série 
de  longueurs  d'onde  connues. 

M.  Uubeus  a  ainsi  étudié  la  dispersion  de  substances  variées, 
prismes  divers  de  flint  et  de  crown,  eau,  sulfure  de  carbone,  xylol, 
benzine,  quartz,  sel  gemme  et  spath  fluor.  Pour  le  sulfure  de 
carbone,  le  xylol  et  la  benzine  les  résultats  sont  bien  représentés 
par  la  formule  de  Cauchy 

n  -^A-5^, 

c'est-à-dire  qu'à  mesure  que  la  longueur  d'onde   croît,   l'indice 

paraît  tendre  vers  une  valeur  limite  A  bien  déterminée,  qui  serait 

1  ,5835  pour  le  sulfure  de  carbone,  i ,  i'^'My  pour  le  xylol,  i  ,4oo8 

pour  la  benzine.  11  est  d'ailleurs  à  remarquer  que  ces  valeurs  nr 

vérifient  pas  toujours  la  relation  de  Maxwell  A  =  y/ix. 

Constante 

dit'îlcctriquc  jj..  ^\k.  A. 

Sulfure  tle  carbone 2,()7  i,63  1,383) 

X\l(»l 2,3j  1,53  1>Î7><'> 

Benzine 2,20  1,48  i,48or> 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  371 

La  formule  de  Cauchy  n'est  certainement  pas  applicable  aux 
autres  substances  étudiées  par  M.  Rubens.  Ce  dernier  résultat 
était  déjà  établi  par  les  recherches  de  MM.  Mouton  et  Langley. 
Nous  ajouterons  que  M.  Rubens  compare  les  résultais  qu'il  a  ob- 
tenus avec  le  quartz  à  ceux  de  M.  Mouton  jusqu'à  X  =  2t*  et  ceux 
qu'il  a  obtenus  avec  le  sel  gemme  à  ceux  de  M.  Langley  jusqu'à 
X  =  5l*,  3.  La  concordance  est  exacte  à  trois  unités  du  quatrième 
ordre  au  plus. 

M.  Rubens  termine  son  Mémoire  par  quelques  mesures  de 
coefficients  d'absorption.  Il  trouve  que  les  trois  corps  (sulfure  de 
carbone,  benzine  et  xylol)  qui  obéissent  à  la  formule  de  Cauchy 
ne  se  distinguent  pas  essentiellement  de  ceux  qui  n'y  obéissent 
pas,  au  point  de  vue  de  l'absorption  exercée  sur  les  radiations 
infra-rouges  :  le  sulfure  de  carbone  est  presque  parfaitement 
transparent,  tandis  que  le  xylol  et  la  benzine  présentent  une  ab- 
sorption énergique. 

H.  RUBENS  et  B.-W.  SNOW.  —  Sur  la  réfraction  des  rayons  de  grande  longueur 
d'onde  dans  le  sel  gemme,  la  sylvine  et  la  fluorine;  t.  XLVI,  p.  539-54i« 

Les  expériences  de  M.  Rubens  n'avaient  été  étendues  que 
jusqu'à  la  longueur  d'onde  5t*,  3  pour  le  sel  gemme.  En  employant 
comme  appareil  réflecteur  des  lames  plus  grandes,  MM.  Rubens 
et  Snow  ont  pu  dépasser  8i*. 

Au  point  de  vue  de  la  dispersion  des  rayons  infra-rouges,  la 
sylvine  se  comporte  à  peu  près  comme  le  sel  gemme;  quant  au 
spath  fluor,  sa  dispersion  comparée  à  celle  du  sel  gemme  est  petite 
dans  l'étendue  du  spectre  visible,  mais  elle  devient  énorme  dans 
l'infra-rouge  au  delà  de  2I*.  Son  indice,  qui  est  1,4398  pour 
Xr=:  ol*,  434  et  1 ,4325  pour  X  -:=  ot*,656,  se  réduit  à  i  ,4^40  pour 
X--  ol*, 019  et  à  1 ,378  seulement  pour  \  =  81^,07. 

B.-W.  SNOW.  —  Sur  le  spectre  d'émission  infra-roiigc  des  alcalis: 

t.  XLVll,  p.  3o8-a3i. 

Ces  recherches  ont  été  exécutées  à  l'aide  d'un  bolomètre  li- 
néaire. 

Elles  ont  conduit  Tauteur  à  celte  conclusion  curieuse  que  le 
maximum  d'énergie  dans  le  spectre  de  l'arc  électrique  jaillissant 


^r>  WÏEDEMANN'S  ANNALEN. 

entre  des  poinles  de  charbon  (spectre  de  bandes)  se  trouve  dans 
la  région  ultra -violette,  au  delà  de  la  raie  H  de  Frauenhofer,  entre 
oï*,  385  et  oï*,388;  un  maximum  d'énergie  moins  important  se 
trouve  entre  oi*,  4 1 1  et  oi*,  45to. 

La  présence  d'un  alcali  en  vapeur  dans  l'arc  électrique  change 
complètement  la  distribution  de  l'énergie;  par  exemple,  dans  la 
région  ol*,  385  à  ol*,  388,  l'énergie  se  réduit  presque  à  rien  et  le 
caractère  des  déviations  bolométriqucs  indique  nettement  un 
spectre  de  lignes. 

Les  Tableaux  suivants  résument  les  recherches  de  M.  Snow, 
sur  les  spectres  des  alcalis  dans  l'arc  électrique.  La  deuxième  co- 
lonne, I,  donne  les  intensités  relatives  de  l'énergie  correspondante 
aux  diverses  raies  (déviation  bolométrique). 


Lithium 

!. 

Potassium 

A. 

Il 

I. 

X. 

I. 

X. 

I. 

o,39i3 

10 

0,4045 

3o 

o,885 

i3 

o,4i4o 

58 

0,4^33 

16 

0,950 

23 

o,4a"^8 

II 

o,5i i3 

5 

1,086 

108 

o,4'288 

10 

0,5340 

9 

i,i55 

395 

o,46r3 

33 1 

0,5362 

6 

1 ,  220 

20  5 

«,499" 

34 

0. >8oo 

14 

1,470 

70 

0,6l02 

570 

0,643 

1 1 

i,5oo(?) 

5o 

0,670 

1191 

0,691 

/4 

0,811 

•.HJ6 

0,768 

ii43 

i,8oo(?) 

(?) 

0,840 

Sodium. 

18 

0,3932 

3i 

0,5892 

877 

0,770 

22 

0,3967 

3i 

0 , 6 1  (> 

91 

0,818 

660 

0, 1236 

42 

0,644 

22 

o,855 

18 

o,4('>77 

1 1 

0,671 

26 

0,930 

8 

«,49l)<> 

62 

0,699 

7 

0,995 

10 

0 ,  j  I  ()  1 

12 

0,710 

14 

1,075 

i3 

0,5271 

16 

0,714 

i3 

I,l32 

419 

0,5 600 

»9 

0,720 

12 

1,245 

3o 

o,568;> 

186 

0,736 
Rubidium 

10 

• 

i,8oo(?) 

(?) 

0 , 4  '^00 

6 

0,627 

23 

0,945 

10 

o,423o 

8 

0,669 

11 

0,997 

i5i 

0,521 5 

3 

0,726 

21 

I  ,o63 

1 1 

WÏEDEMANN'S  ANNALEN.  Sy'i 


X. 

I. 

l* 

0,D'Jt70 

6 

0,5367 

4 

0,5435 

4 

0,5592 

9 

0,5710 

7 

0,607 

8 

0,616 

12 

O,4200(?) 

4 

o,423of?) 

7 

o,4565 

i5 

0,4600 

6 

0,5  5-28 

7 

o,5635 

7 

0,5828 

28 

0,6010 

14 

0,619 

23 

0,629 

12 

Rubidium 

i. 

X. 

I. 

",737 

«9 

0,775 

414 

0,791 

443 

0,821 

42 

0,845 

5o 

0.878 

60 

0,912 

1 1 

Cœsium. 

0,646 

10 

0,674 

16 

0,694 

63 

0,721 

Î7 

0,775 

175 

0,790 

107 

o,833 

^97 

o,865 

f5i 

0,882 

345 

X. 

1. 

1,090 

i3 

i,i53 

26 

I,22i 

i3 

i,3i8 

198 

1,475 

102 

I,520 

71 

0,900 

i55 

0,995 

182 

i,i5o 

9 

I  ,2o5 

/ 

1,323 

81 

i,42o(?) 

38 

1 ,45o 

52 

1 ,  520 

20 

1,575 

8 

PH.  LENAHD.  —  Note  sur  un  phosphoroscope  à  étincelle,  t.  XLVI,  p.  i')'i'}-i\\\ . 

L'interrupteur  de  Foucault  d'une  bobine  de  Ruhmkorff  poiie 
au  bout  d'un  long  bras  un  disque  de  papier  noir,  devant  un  exci- 
tateur à  électrodes  de  zinc.  L'œil  est  placé  de  telle  sorte  que  le 
disque  de  papier  en  oscillant  vienne  lui  cacher  l'étincelle  qui 
jaillit  à  chaque  interruption  du  courant.  Si  l'on  dispose,  entre 
l'excitateur  et  le  disque  de  papier,  une  substance  phosphores- 
cente, la  lumière  reparaît  aussitôt,  comme  si  le  disque  était  devenu 
transparent. 

Cet  appareil  très  simple  peut,  dans  quelques  cas,  remplacer  le 
phosphoroscope  de  M.  Becquerel. 

E.  BLASIL'S.  —  Sur  les  phénomènes  d'interférence  produits  par  deux  plaques 

à  faces  parallèles,  t.  XLV,  p.  3i6-352. 

Sur  les  phénomènes  d'interférence  qui  accompagnent  les  anneaux  de  Newton, 
ou  qui  se  produisent  avec  d'autres  combinaisons  de  lentilles,  t.  XLV,  p.  385-4a5. 

Dans  le  premier  de  ces  deux  Mémoires  l'auteur  étudie  surtout 


574  WIEDKMANN'S  ANNALEN. 

les  franges  des  plaques  épaisses  dans  le  cas  où  les  plans  de  ré- 
flexion sur  les  deux  lames  sont  différents  et  où  les  deux  plaques 
sont  d'épaisseur  diflférente. 

Dans  le  second  Mémoire,  M.  Blasius  généralise  Tétude  de  phé- 
nomènes d'interférence  secondaires  découverts  par  van  derWilli- 
gen  (*)  avec  l'appareil  à  anneaux  de  Newton  et  étudiés  principa- 
lement par  Mach  (2),  Stefan  (*)  et  Lummcr  (*). 

E.  SCHMIDT.  —  Sur  les  franges  d'interféreuce  produites  par  deux  plaques 

de  même  épaisseur,  t.  XLVI,  p.  1-28. 

Ce  Mémoire  est  consacré  à  la  vérification  expérimentale  d'une 
partie  des  résultats  obtenus  théoriquement  par  M.  Blasius  dans  le 
premier  des  deux  Mémoires  signalés  ci-dessus. 

P.  DRUDE  et  W.  NERNST.  —  Phénomènes  de  fluorescence  développés 
par  des  ondes  stationnaires,  t.  XLV,  p.  46o-474* 

Une  plaque  de  verre  est  recouverte  d'une  mince  couche  d'une 
dissolution  aqueuse  de  fluorescéine  au  j^  que  Ton  a  additionnée 
de  ~y  de  gélatine.  L'eau  s'évapore  et  le  verre  demeure  recouvert 
d'une  couche  gélatineuse  dont  l'épaisseur  peut  ne  pas  dépasseï* 
l'ordre  de  ttô  ^^  jô  de  longueur  d'onde.  Sur  la  face  gélatine  de  la 
))laque  ainsi  préparée  on  applique,  par  sa  face  métallique,  une 
plaque  de  verre  argentée  chimiquement.  Le  système  ainsi  formé 
est  exposé  dans  le  plan  focal  de  l'objectif  de  la  lunette  d'un 
speclroscopc  éclairé  par  un  arc  électrique  puissant  et  dans  la  région 
du  spectre  qui  contient  les  rayons  les  plus  efficaces  pour  produire 
la  fluorescence.  La  lumière  fluorescente  émise  par  le  système  est 
sillonnée  de  bandes  régulièrement  espacées. 

MM.  Drude  et  Nernst  attribuent  cette  apparence  aux  ondes 
stationnaires  dévelopj)ées  parle  système  formé  de  la  couche  mince 
de  gélatine  cl  de  la  surface  d'argent  réfléchissante.  Ils  croient 
})Ouvoir  affirmer  que  les  maxima  et  les  miniina  de  la  fluorescence 


(')  Van  nni  Wii.ligkn,  l*ogg.  Ann.,  t.  CWIII,  p.  r)58-5Si;  i8<l4. 
(*)  Mach,  l*ogg.  Ann.,  t.  CL,  [>.  GjS-G.if). 
(')  Stkfan,  Pogg.  Ann.,  l.  CWIII,  p.  Goo;  t.  CWV,  p.  160. 
(*}  LuMMKit,  Wied.  Ann.,l.  WIV,  p.  417;  i885. 


WIEDEMANN'S  ANNALEN.  Sjy 

coïncidenl  avec  les  maxima  et  les  minima  photographiques  et  ca- 
lorifiques. 

H.-E.-J.-G.  DU  BOIS.  —  Réflexion  et  transmission  de  la  lumière 
par  certains  objets  éolotropes,  t.  XLVI,  p.  542-071. 

M.  du  Bois  nomme  objets  éolotropes  {dololrope  Gebilde)  des 
objets  présentant  une  direction  privilégiée,  comme  des  réseaux  de 
fils,  des  surfaces  striées,  etc.  De  tels  objets  doivent  agir  d'une 
manière  difierente  sur  la  lumière  suivant  que  le  plan  de  polarisa- 
tion de  la  lumière  incidente  est  parallèle  ou  perpendiculaire  à  la 
direction  prévilégiée. 

Les  expériences  les  plus  complètes  ont  porté  sur  des  réseaux  de 
fils  d'argent  polis  séparés  par  des  intervalles  égaux  à  leur  diamètre. 
La  lumière  transmise  par  un  tel  réseau  dans  la  direction  de  pro- 
pagation normale  est  plus  intense  quand  la  lumière  est  polarisée 
dans  la  direction  des  fils  (direction  privélégiée)  que  dans  la 
direction  perpendiculaire;  une  fente  à  lèvres  polies,  des  fentes  de 
largeur  supérieure  à  ioojjl  dans  une  couche  mince  de  platine  se 
comportent  de  même.  De  même  encore  (pour  la  lumière  réfléchie) 
un  miroir  de  métal  strié,  tandis  qu'un  réseau  de  verre  se  comporte 
inversement. 

M.  du  Bois  a  observé  des  phénomènes  analogues  avec  des  miné- 
raux (cobaltîne,  pyrite)  dont  les  éléments  crislallographiquement 
semblables  se  distinguent  les  uns  des  autres  par  quelque  propriété 
physique,  notamment  par  une  apparence  striée  dans  des  directions 
différentes. 

Un  miroir  d'acier  tendu  j)ar  un  poids  considérable  agit  comme 
le  ferait  le  miroir  non  tendu. 

R.  UMLAUF.  -  -  Sur  la  double  réfraction  des  liquides  tournants, 

t.  XLV,  p.  3o4-3i5. 

Maxwell  a  découvert  la  double  réfraction  du  baume  de  Canada, 
agité  avec  une  spatule.  Depuis  MM.  Kundl  (*)  et  de  Metz  (^)  ont 
étendu  cette  propriété  à  divers  liquides  visqueux  et  en  ont  étudié 


(»)  KuNDT,  Wied.  Ann.,  t.  XIII,  p.  iio,  1881;  Journal  de  Physique,  !'•  série, 

t.  X,  p.  539. 

(»)  De  Metz,  Wied,  Ann.,  t.  XXXV,  p.  497»  1 888 ;  /oi/r/ia/  de  Physique^  1*  série, 
t.  VIII,  p.  a4i* 


,76  WIEDEMANN'S  ANNALKN. 

les  lois.  Le  travail  de  M.  Umlaiif  est  destiné  à  compléter  celui  de 
M.  de  Metz  notamment  en  ce  qui  concerne  la  double  réfraction 
de  signe  opposé  à  celle  du  baume  de  Canada  découverte  par 
MM.  voa  Ebner  (  '  )  et  Ambronn  (^)  sur  certaines  sortes  de  gommes 
liquides. 

Le  liquide  à  étudier  était  compris  dans  l'espace  annulaire  entre 
deux  cylindres  de  même  axe,  l'un  fixe,  l'autre  mobile  et  disposes 
verticalement;  la  double  réfraction  produite  était  évaluée  à  l'aide 
d'un  compensateur  de  Babinet  placé  verticalement  au-dessus  du 
liquide  entre  le  liquide  et  l'analj'seur. 

M.  Umiauf  a  étudié  la  gomme  adragante,  la  gomme  de  cerisier, 
la  gomme  arabique,  le  collodion  et  la  gélatine.  Voici  les  princi- 
pales conclusions  du  Mémoire. 

1.  La  double  réfraction  produite  esta  peu  près  proportionnelle 
à  la  vitesse  de  rotation;  avec  la  gomme  adragante  la  double  ré- 
fraction croît  un  peu  plus  lentement. 

2.  A  vitesse  de  rotation  constante,  la  double  réfraction  décroît 
quand  la  température  s'élève. 

3.  La  gomme  adragante  et  la  gomme  de  cerisier  se  comportent 
comme  les  liquides  étudiés  par  Kundt  et  par  de  Metz,  c'est-à-dire 
que  la  pression  ou  la  traction  agissent  comme  dans  le  cas  du  verre; 
la  gomme  arabique,  le  collodion  et  la  gélatine  agissent  en  sens  in- 
verse. 

4.  Une  addition  d'acide  sulfurique  à  la  gélatine  l'empêche  de 
se  coaguler;  elle  diminue  mais  n'annule  pas  la  double  réfraction. 

o.  La  double  réfraction  d'une  solution  de  gélatine  croît  avec 
la  concentration. 

Parmi  les  carbures  d'hydrogène,  l'huile  de  paraffine  seule  a 
présenté  le  phénomène  de  la  double  réfraction.  La  glycérine,  l'eau 
et  les  dissolutions  de  sucre  fortement  concentrées  n'en  présentent 
pas  la  moindre  trace.  E.  Bout  y. 


(•)  Von  KiiNE»,   l'ntersuchuns^en  ûber  die   Ursachen  der  Anisotropie  or^a- 
nische  Substanzen,  p.  28,  Leipzig;  i8î^2. 
(')  Amuuonn,  Wied.  Ann.,  t.  X.VXVIII,  p.  169;  1889. 


IL  NUOVO  CIMKNTO.  677 


IL  HUOYO  GIKEHTO. 
3»  série,  t.  XXXI  et  XXXll;  1892. 

F.  CINTOLESI.  —  Sur  les  phénomènes  présentés  par  le  cuivre  dans  les  solutions 
de  sulfate  de  cuivre,  et  pendant  Télectrolyse  de  ce  sel,  t.  XXXI,  p.  17. 

C'est  le  résumé  d'un  travail  que  l'auteur  a  publié  dans  les 
Annales  des  Instituts  technique  et  nautique  de  Lii'ourne, 
(2*  série,  t.  IX).  11  expose  des  expériences  qui  démontrent  que 
la  dissolution  du  cuivre  électroljtique  dans  une  solution  de  sulfate 
de  cuivre  est  due  à  la  présence  de  l'oxygène  de  l'air  :  il  donne  la 
théorie  chimique  du  phénomène. 

G.  VASSURA.  —  Sur  la  résistance  électrique  de  quelques  métaux 

au  point  de  fusion,  t.  XXXI,  p.  25. 

L'auteur  a  déterminé  la  résistance  électrique  de  l'étain,  du 
bismuth  et  du  cadmium  jusqu'à  leur  température  de  fusion  :  la 
pureté  des  métaux  essayés  fut  constatée  par  l'analyse  spectrale. 

Il  mesura  les  résistances  par  la  méthode  de  Thomson,  dans  des 
tubes  capillaires  de  verre  en  U,  dont  on  avait  mesuré  préala- 
blement la  résistance  lorsqu'ils  étaient  pleins  de  mercure  pur. 
On  remplissait  les  tubes  dans  le  vide  et  à  haute  température  avec 
les  métaux  liquides. 

En  appelant  ï  la  température  de  fusion  du  métal  et  Ki,x,  ^s,7r 
Kg  o  la  résistance  du  métal  liquide  et  solide  à  T,  et  solide  à  o",  on 
a  les  valeurs  qui  suivent,  et  qui  résument  les  résultats  de  l'auteur  : 


T. 

o 


Rl.t  Ks.t 


KS.T 

Ks.O 

•2  , 1 9.6 

2,9.25 

0,466 

2,  126 

1,97^ 

2,661 

Étain 226 

Bismuth 271 

Cadmium 3i8 


A.  BARTOLI  cl  E.  STUACCIATI.  —  Sur  la  chaleur  spéciûque  de  I*eau  surfondue. 

t.  XXXI,  p.  i33. 

Dans  un  Mémoire  qui  va  être  analysé  ci-après,  les  auteurs  ont 
y.  de  Phys.,  3»  série,  t.  II.  (Décembre  1893.)  38 


578  IL  NDOVO  CIMENTO. 

établi  une  éqiiatioD  qui  donne  avec  beaucoup  d'approximation  la 
chaleur  spécifique  vraie  de  l'eau  entre  o**  et  35®. 

De  celle  équation  Ton  déduit  par  extrapolation  la  chaleur 
spécifique  entre  o°  et  —  lo®. 

Dans  le  Tableau  qui  suit  sont  reportées  les  chaleurs  spécifiques 
vraies  C<  et  Cj  déduites  de  la  formule,  en  prenant  respectivement 
comme  unité  la  chaleur  spécifique  vraie  à  i5"  et  à  o";  et  le** 
valeurs  Cm^  déduites  des  expériences  de  M.  Martinelti  (Aiii 
délia  /?.  Accad.  délie  Scienze  di  Torino,  t.  XXV,  i8yo);  on 
peut  constater  que  Taccord  est  satisfaisant. 

/.  C,.        C,.        C^. 

o 
<J 1 ,00663       1 ,0000       1 ,0000 

—  I 1 ,007*23      1 ,0006      I  ,ooo5 

-    2 1,00783  f,()OI'2  1,0010 

-  3 1,00841  1,0018  1,001 5 

—    4 1,00905  1,0024  I  ,0012!O 

— 6 I ,01025  I ,oo36  i,oo3i 

-  8 1,01143  f,oo48  I ,oo4 I 

-10 1, 019.55  i  jOoSq  i,oo5i 

i\A\  <;HIMALI)I.  —  Sur  la  niclhode  de  MM.  Caillclel  et  Colardeau 
pour  la  dotennination  du  poinl  critique,  l.  \\\I,  p.  i4<3. 

Dans  celle  IVoïc,  en  nie  servant  des  données  expérimentales  <le 
M.  Amaf;al,  j'ai  démontré  que  la  méthode  de  MM.  Caillelet  et 
(lolardeau  |)onr  la  détermination  du  poinl  critique  (Jour ntrl  dr 
/*/tysir/ffi\  t.  X,  p.  383;  1891),  appliquée  à  l'anhydride  carbo- 
nique, conduit  à  des  résultais  peu  exacts. 


\.  STKI'WIM. 


Sur  les  hns  psNcho-pliysiques  de  MM.  Feclincr  et   IMalciu. 
t.  \\\I,  p.  i35. 


li'auteur  a  fait  des  expériences  pour  examiner  si  les  sensation- 
lumineuses  sont  liées  aux  excitations  <|ui  les  produisent  par  la  loi 
Je  M.   Plateau 


<  I } 


E 


v/i«. 


on  par  celle  «le  MM.  h\^chncr  <'t  Dellxeuf 


«  '  ) 


I-:     lo- 


H 


c 


IL  NUOVO  CIMENTO.  579 

E  est  rintensité  de  la  sensation,  R  Fintenslté  de  Tcxcitation  et  c 
une  constante  qui,  d'après  M.  Delbœuf,  est  égale  à  ^  dans  (2). 

M.  Stefanini  a  construit  dans  ce  but  deux  pièces  de  carton  blanc 
d'une  forme  telle,  qu'en  les  faisant  tourner  rapidement  sur  un 
fond  noir,  si  l'une  ou  l'autre  des  deux  lois  était  la  véritable,  le 
carton  correspondant  aurait  dû  apparaître  d'intensité  uniformé- 
ment décroissanlc. 

Contrairement  aux  résultats  de  M.  Delbœuf,  il  trouva  que  la 
figure  correspondante  à  la  loi  (1)  ne  le  cède  en  rien  en  uniformité 
à  la  figure  correspondante  à  la  loi  (2). 

La  loi  de  M.  Plateau  n'est  donc  pas  à  rejeter.  Elle  oflre  à  peu 
près  le  même  degré  d'approximation  que  la  loi  de  M.  Fechner. 

A.  RIGHI.  —  Sur  la  théorie  du  stéréoscope,  t.  XXXI,  p.  255. 

Prenant  occasion  de  la  vogue  que  la  Photographie  stéréosco- 
pique  a  acquise  dans  ces  derniers  temps  auprès  des  amateurs, 
M.  le  professeur  Righi  a  développé  et  complété  la  théorie  du  sté- 
réoscope. 

Dans  cette  Note  il  établit  : 

1°  Les  relations  qui  interviennent  entre  les  coordonnées  d'un 
point  quelconque  appartenant  à  un  objet  et  les  coordonnées  des 
deux  images  perspectives  du  même  point; 

'1°  Les  relations  entre  les  coordonnées  des  deux  images  perspec- 
tives éloignées  entre  elles  d'une  quantité  suffisante  pour  en  éviter 
la  superposition,  et  les  coordonnées  du  point  dans  Tirnage  vir- 
tuelle en  relief  qui  résulte  de  la  superposition  des  deux  perspec- 
tives. 

De  ces  deux  séries  d'équations,  on  obtient  par  élimination  les 
conditions  générales  nécessaires  pour  une  reproduction  en  relief 
exacte  d'un  objet. 

Ces  conditions  sont  exprimées  par  les  trois  équations  suivantes 

(I)  r/=D, 

(3)  K  =r=  A,(/  — e/)— /(D  —  c/H-r/). 

2D  est  la  distance  entre  les  deux  centres  de  projection,  qui  dans 


58o  IL  NUOVO  CIMENTO. 

le  cas  de  la  Photographie  stéréoscopîque  équivaut  à  la  distance 
entre  les  deux  objectifs  de  l'appareil; 

2  /  est  la  distance  entre  les  centres  optiques  des  deux  lentilles  du 
stéréoscope,  dont  la  distance  focale  principale  est/; 

nd  est  la  distance  entre  les  yeux  de  Tobservateur  et  w  la  dis- 
tance entre  chacun  des  yeux  et  le  centre  optique  de  la  lentille 
qu'il  regarde  ; 

b  est  la  distance  entre  le  plan  vertical  qui  contient  les  deux 
centres  de  projection,  et  le  plan  vertical  des  deux  images  perspec- 
tives; ce  qui  correspond,  dans  le  cas  de  la  Photographie  stéréosco- 
pique  à  la  distance  entre  la  plaque  et  les  objectifs; 

b'  est  la  distance  entre  le  plan  des  images  et  le  centre  optique 
des  lentilles  du  stéréoscope; 

a  est  enfin  la  distance  dont  on  a  écarté  les  deux  images  en  les 
plaçant  dans  le  spectroscope,  pour  en  éviter  la  superposition. 

Si  dans  les  trois  équations  précédentes  on  fait  /i,=y,  c'est- 
à-dire  si  l'on  place  les  images  stéréoscopiques  au  foyer  des  len- 
tilles de  l'appareil,  les  équations  se  réduisent  à 

(T)  '  rf=D, 

(•/)  /'  =  /'!=./, 

(3')  a^l—d, 

dans  lesquelles  \v  est  disparu.  II  suffit  donc  dans  ce  cas,  pour  avoir 
la  coïncidence  entre  les  objets  apparent  et  réel,  c'est-à-dire  une 
vision  stéréoscopique  parfaite,  de  faire  la  distance  des  objectifs 
égale  à  récartement  des  yeux,  la  distance  entre  la  plaque  et  les 
objectifs  égale  à  la  distance  entre  les  images  et  les  lentilles  du 
stéréoscope,  et  récartemenl  des  deux  images  égale  à  la  difl'érencc 
entre  la  distance  des  lentilles  et  celle  des  yeux. 

L'expérience  démontre  la  grande  différence  qu'il  y  a  entre  une 
vision  stéréoscopique  observée,  lorsr|ue  ces  conditions  sont  réa- 
lisées, et  ce  qu'on  voit  dans  les  stéréoscopes  ordinaires,  construits 
au  hasard. 

Si  des  trois  écjuations  (i)  cl  (2)  seulement  sont  satisfaites,  et  k 
n'est  pas  éj;al  à  o,  l'image  semble  vue  comme  à  travers  une  len- 
tille diver«;eute.  Si  (i)  et  (.'^)  seulement  sont  satisfaites,  les  images 

perdent  en  relief  envirou  dans  le  rapport  -j* 


IL  NUOVO  CIMENTO.  58i 

Si  (i)  n'est  pas  satisfaite  et  D  >>  t/,  on  obtient  en  général  une 
représentation  de  l'objet  dans  une  échelle  réduite. 

M.  ASCOLI.  —  Sur  la  ténacité  et  la  plasticité  du  fer  à  différentes  températures, 

t.  XXXII,  p.  8. 

En  mettant  à  profit  le  matériel  et  les  appareils  préparés  dès  1880 
par  M.  le  prof.  Pisati,  l'auteur  a  exécuté  une  recherche  expéri- 
mentale sur  la  ténacité  et  la  plasticité  des  plaques  de  fer  à  diflfé- 
rentes  températures. 

Le  fer  laminé,  provenant  des  ateliers  du  Greusot,  était  coupé  en 
grandes  plaques  de  o"*°,5  à  5°"  d'épaisseur.  Chaque  plaque  était 
divisée  en  lames  de  i"  de  longueur  et  de  20"™  de  largeur  :  la 
partie  centrale  dans  un  trait  de  50*"™  était  réduite  à  une  largeur 
de  12"".  Ce  travail  était  exécuté  avec  une  grande  exactitude  par 
des  machines  spéciales. 

Les  lames  ainsi  préparées  étaient  recuites  dans  l'anhydride  car- 
bonique à  une  température  supérieure  à  5oo**.  Elles  étaient  ensuite 
étirées  dans  une  machine  Thomassct  à  mesurer  la  résistance  des 
matériaux,  la  partie  centrale  rélrécie  étant  enveloppée  par  un  tube 
en  verre  plongeant  dans  un  bain  d'huile.  Les  tensions  produites 
par  la  traction  étaient  mesurées  avec  un  manomètre  de  construction 
spéciale  annexé  à  la  machine  et  dont  la  partie  essentielle  était  une 
feuille  de  caoutchouc.  Le  manomètre  était  fréquemment  contrôlé; 
les  incertitudes  relatives  à  cet  instrument  étaient  du  reste  infé- 
rieures à  celles  inhérentes  à  la  nature  même  du  phénomène  que 
l'on  étudie. 

Les  barres  étaient  étirées  jusqu'à  la  rupture  et  l'on  mesurait 
d'un  côté  l'accroissement  proportionnel  de  longueur  de  toutes  les 
barres  (d'après  des  mesures  prises  sur  des  traits  gravés  dans  toute 
la  longueur)  et  l'augmentation  locale  du  point  de  rupture. 

En  même  temps  Ton  étudiait  la  forme  de  la  fracture,  et  l'on 
observa  que  les  fractures,  qui  sont  en  général  irrégulières  à  de 
basses  températures,  deviennent  très  nettes  et  régulières  à  des 
températures  élevées.  La  température  à  laquelle  cessent  les  irré- 
gularités de  la  rupture  se  rapproche  de  celle  du  minimum  de 
ténacité. 

Dans  la  Table  qui  suit  sont  consignées  les  moyennes  des  rcsul- 


S82  IL  XCOVO  CIMEXTO. 

tats  de  Fauteur  :  /  Indique  la  température,  T„  la  ténacité  moTenne 
exprimée  en  kilogrammes  par  millimètre  carré  et  Mie  rapport  des 
sections  de  la  lame  avant  et  après  rallongement. 

/.  T..  M.  t.  T..  M. 

o' 37,9  1,2-28               175'. 45,8  1.084 

'2'S 37,1  1,194               200 46,3  1,100 

So 35,7  1.161               22Î 4B,o  1,121 

75 3i,o  i,i3>               25o 47.9  1.146 

!'''> 36,9  «î''^               '^75 47,"  «,«74 

i'/-i 39,1  1/^90                3oo 45,8  I,20S 

i^'i 4i;4  1,079 

Ces  résultats,  sauf  de  petites  modifications,  confirment  les  ré- 
sultats obtenus  par  M.  le  prof.  Pisati  avec  les  fils  de  fer. 

Pour  ce  qui  regarde  la  plasticité  du  fer,  Tauteur  examine  les 
définitions  données  par  M.  Auerbach,  et,  les  trouvant  insuffisantes, 
il  établit  la  proposition  suivante  : 

La  mesure  de  la  plasticité  est  donnée  par  le  rapport  entre  la 
déformation  permanente  et  Teflort  nécessaire  à  le  produire. 

Si  Ton  construit  une  courbe  qui  ait  pour  abscisses  les  allonge- 
ments permanents  et  jiour  ordonnées  les  lensions  correspondantes, 
on  obtient  une  li^ne  qui  est  une  droite  presque  parallèle  à  Taxe 
des  ordonnées  jusqu'à  la  limite  de  Télaslicité.  Lorsque  la  limite 
de  Tébisticité  est  atteinte,  on  a  un  changement  brusque  de  cour- 
bure et  la  ligne  devient  presque  parallèle  à  Taxe  des  abscisses. 
Au  delà  de  c<;  point,  où  Ton  observe  quelques  irrégularités,  la 
courbe  monte  lentement  et  régulièrement  jusqu*au  point  de  rup- 
ture, avec  une  légère  convexité  dans  la  direction  de  Taxe  des 
ordonnées.  Des  expériences  de  rauleur  il  résulte  que  la  limite  de 
rélaslicité  du  fer  diminue  lorsque  la  température  s'élève  et  que  la 
plasticité  diminue  de  même  régulièrement  présentant  un  minimum 
vers  I  jo". 

A.  IJAKTOLI  et  P:.  STU\CCI\TI.  -  Sur  la  variabilité  de  la  chaleur  >pôcifiquc 
«le  l'eau  entre  o"  cl  H- Sj",  t.  \\\II,  p.  19,  y-  cl  aij. 

Les  auteurs  ont  exécuté  le  projet  d'expériences  qu'ils  avaient 
annoncées  précédemment  (Journ,  de  Phys.y  t.  V,  p.  Sjo  ;  1886)  et 
qui  avaient  j)our  objet  la  délerniinalion  de  la  chaleur  spécifique 
de  Teau  entre  o'^  et  -f-  35". 


IL   NUOVO  CIMENTO.  583 

On  sait  que  la  mesure  de  celle  conslaole,  de  la  plus  haute  im- 
porlance  dans  les  recherches  calorimétriques,  a  été  entreprise  par 
un  grand  nombre  de  physiciens.  La  plupart  des  résultats 
discordent  cependant  entre  eux,  de  manière  que  l'on  pouvait  dire 
que  la  chaleur  spéciiique  de  Teau  n'était  pas  connue  jusqu'ici 
avec  l'approximation  nécessaire.  Les  auteurs  ont  comblé  cette 
lacune. 

Ils  ont  employé  trois  méthodes  expérimentales  : 

i"  On  fait  tomber  dans  l'eau  du  calorimètre  de  petites  balles 
métalliques  chaufl[(^es  à  loo",  et  dont  on  connaît  la  chaleur  spéci- 
fique vraie  entre  o"  et  loo". 

Cette  méthode  a  été  aussi  employée  avec  le  platine  et  le  mercure 
pour  liquide  calorimétrique. 

•4"  En  ajoutant  à  l'eau  du  calorimètre  une  quantité  d'eau  dé- 
terminée, à  0°  ou  à  100"; 

3*^  En  ajoutant  à  Teau  du  calorimètre  qui  est  à  une  température 
plus  élevée  que  l'enceinte  une  quantité  déterminée  d'eau  à  la 
température  ambiante. 

Avec  ces  trois  méthodes  ils  ont  exécuté  plus  de  2000  expé- 
riences, et  ils  ont  employé  neuf  années  de  travail  avec  la  collabo- 
ration de  plusieurs  jeunes  physiciens. 

La  mesure  des  températures  fut  l'objet  de  soins  très  minutieux. 
On  employa  vingt-sept  thermomètres  dont  quatre  étaient  des  éta- 
lons ïonnelot  identiques  à  ceux  livrés  au  Bureau  international  des 
Poids  et  Mesures  de  Sèvres;  quatre  étaient  des  étalons  pour  déter- 
minations secondaires  et  quatorze  étaient  des  thermomètres  calo- 
rimHri(|ues  l^audin  divisés  en  cinquantièmes  de  degré.  Divers 
autres  thermomètres  Gcissler  et  ïonnelot  furent  aussi  employés 
dans  le  cours  des  recherches. 

Les  thermomètres  étalons  en  verre  dur  Tonnelot  étaient  con- 
struits d'après  les  règles  établies  par  le  Bureau  international.  On 
vérifia  l'équidislance  des  traits,  on  exécuta  le  calibrage  par  les 
méthodes  suivies  au  Bureau  de  Sèvres  et  on  détermina  ensuite  les 
coefficients  de  pression  et  l'intervalle  fondamental  à  l'aide  des 
méthodes  indiquées  par  M.  Guillaume. 

J^a  position  du  zéro  à  zéro  (c'est-à-dire  après  un  long  séjour 
dans  la  glace  fondante)  était  presque  invariable  (tjjVô  ^^  degré 


584  IL  NUOVO  CIMENTO. 

environ  de  variation  par  mois);  on  la  délerminait  d^une  année  à 
Tautre.  Les  variations  du  zéro  aux  diverses  températures  étaient 
calculées  sur  les  données  de  M.  Guillaume,  pour  les  thermomètres 
en  verre  dur-,  pour  les  autres,  elle  fut  l'objet  d'une  étude  spéciale. 

La  correction  des  thermomètres  étalons  relativement  au  ther- 
momètre à  gaz  fut  établie  pour  un  des  étalons,  par  M.  Guillaume^ 
au  Bureau  de  Sèvres,  en  se  servant  des  données  de  M.  Cliappuis. 
Pour  deux  autres  étalons  la  correction  avait  été  déterminée  par 
M.  Barloli  à  Florence  en  faisant  une  longue  série  de  mesures 
directes.  Le  quatrième  étalon  enfin  fut  comparé  par  M.  le  prof. 
Rowlaiid  avec  six  thermomètres  rapportés  au  thermomètre  à  gaz 
lors  de  ses  études  sur  la  Théorie  mécanique  de  la  chaleur. 

Pour  ce  qui  regarde  les  thermomètres  calorimétriques  on 
étudia  les  coefficients  de  pression,  les  variations  annuelles  du 
zéro  a  zéro  (qui  étaient  très  petites),  la  dépression  du  zéro  entre 
o®  et  +  38",  et  enfin  on  les  compara  avec  les  étalons  pour  déter- 
miner une  correction  complétive  (|ui  ramène  les  températures  au 
thermomètre  à  gaz. 

Cette  comparaison  fut  très  minutieuse  et  dura  quatre  années  : 
elle  était  exécutée  dans  un  grand  vase  de  5oo*''  environ  plein  d'eau 
fréquemment  agitée  et  maintenue  à  la  température  ambiante  dans 
une  chambre  exposée  au  nord.  La  température  de  Teau  déterminée 
avec  trois  étalons,  toutes  corrections  faites,  présentait  tout  au 
plus  des  écarts  de  un  millième  de  degré  environ. 

L'appareil  qui  servait  à  déterminer  la  chaleur  spécifique  de  l'eau 
par  la  première  méthode  (immersion  des  métaux  chauds)  était 
composé  dans  ses  parties  essentielles  d'une  éluve  et  d'un  calori- 
mètre. L'éluve  était  à  vapeur  d'eau  bouillante,  à  double  |)aroi,  et 
contenait  dans  son  milieu  un  tube  en  laiton  qui  servait  à  contenir 
les  petites  balles  métalliques.  L'éluve  pouvait  tourner  rapidement 
sur  deux  pivots  pour  faire  tomber  les  balles  dans  le  calorimètre. 
La  tenij)érature  des  balles  était  exactement  égale  à  celle  de  la  va- 
peur d'eau  et  par  des  expériences  préliminaires  les  auteurs  s'assu- 
rèrent ([ue  la  chaleur  perdue  pendant  la  chute  des  balles  était 
tout  à  fait  négligeable. 

Le  caloriuièlre  était  du  tvpe  Berlhelot^  ses  dimensions  ont  varié, 
dans  les  mesures  faites  avec  les  trois  méthodes  de  200"  à  9*'*. 

Dans  les  di\ erses  séries  d'expériences  on   faisait  varier  de  o' 


IL  NUOVO  CIMENTO.  585 

à  3o®  la  température  initiale  du  calorimètre,  et  Ton  tâchait  d'ob- 
tenir qu'elle  fût  égale  à  la  température  de  Tenceinte.  Dans  ce  cas, 
on  pouvait  négliger  les  variations  de  température  du  calorimètre 
avant  le  mélange  :  le  maximum  de  température  était  atteint  au 
bout  d^une  minute  environ;  la  correction  relative  au  rayonnement 
était  donc  très  petite  (pour  la  plupart  des  cas  variant  entre  deux 
€t  quatre  millièmes  de  degré). 

Pour  calculer  la  chaleur  cédée  à  Peau  par  les  métaux,  on  se 
servait  des  données  des  divers  expérimentateurs  qui  ont  déter- 
miné la  chaleur  spécifique  de  ces  métaux  de  o®  à  T.  Pour  Tétain, 
les  mesures  furent  exécutées  par  les  auteurs  mêmes.  Au  reste,  les 
variations  de  la  chaleur  spécifique  des  métaux  avec  la  température 
n*ont  que  peu  d'influence  sur  les  résultats. 

En  réunissant  les  diverses  séries  faites  avec  des  températures 
initiales  du  calorimètre  peu  difl'érentes,  ils  ont  calculé  la  chaleur 
spécifique  moyenne  entre  la  température  initiale  t  et  finale  T  du 
calorimètre.  Ils  ont  admis  que  cette  chaleur  spécifique  moyenne 

coïncidait  avec  la  chaleur  spécifique  vraie  à qui  se  trouvait 

ainsi  déterminée  à  un  grand  nombre  de  température,  entre  o® 
et  35**.  Avec  ces  valeurs  pour  chacun  des  métaux  employés,  on 
traça  une  courbe  au  moyen  de  laquelle  on  détermina  la  chaleur 
spécifique  vraie  à  chaque  degré  de  température  de  o®  à  35°.  Ces 
valeurs  sont  consignées  dans  un  Tableau  que  Ton  trouvera  ci-après. 

L'appareil  employé  pour  les  déterminations  faites  par  la 
deuxième  méthode  ne  différait  pas  pour  la  disposition  de  celui 
autrefois  employé  par  M.  Rowland;  les  dimensions  seulement 
étaient  plus  grandes. 

On  remplissait  une  bouteille  en  nickel  de  plusieurs  litres  de 
capacité,  et  on  la  laissait  séjourner  pendant  vingt-quatre  heures 
dans  une  grande  caisse  pleine  de  plusieurs  quintaux  de  glace. 

Lorsque  la  température  était  stationnaire  et  inférieure  à  o",  020, 
on  faisait  tomber  une  certaine  quantité  de  l'eau  de  la  bouteille 
dans  une  quantité  déterminée  d'eau  à  la  température  ambiante, 
qui  était  contenue  dans  le  calorimi'lre.  On  pouvait  ainsi,  toutes 
corrections  faites,  construire  une  courbe  donnant  la  chaleur  spé- 
cifique vraie  aux  diverses  températures. 

Dans  la  Table  qui  suit,  sont  consignés  les  résultats  de  l'auteur  : 


>86  IL  NUOVO   CIMENTO. 

Les  colonnes  de  S  à  7  contiennent  les  chaleurs  spéciGqiies  vraies 
(l*après  les  mesures  faites  avec  les  métaux;  la  colonne  8  contient 
le  moyenne  de  ces  mesures  ;  la  colonne  9  les  résultats  obtenus  avec 
la  deuxième  méthode  et  la  colonne  10  donne  la  moyenne  entre  les 
colonnes  8  et  9. 

La  colonne  11  donne  enfin  la  chaleur  spécifique  vraie  de  Teau 
entre  o"  et  35",  calculée  avec  Téquation 

C/  =  I  ,ooOr»3o  —  o  ,ooo  Sy^QÔ'i  / 

-^  o,o/)ooo433865o/--4-  o,oooooo  4255-20/* —  0,00000000*2819/*, 

qui  de  toutes  les  formules  essayées  par  l'auteur  est  celle  qui  a 
donné  les  résultats  les  plus  satisfaisants. 

Les  chaleurs  spécifiques  sont  rapportées  à  la  chaleur  spécifique 
vraie  à  -r- 15"  prise  comme  unité. 


IL  NUOVO    CIMENTO. 


587 


• 

• 

H 

OS 
P 
H 
< 
OS 
-M 
0. 
M 

• 

H 
•4 
pi 

eu 

CUIVRE 
allés  grandes). 

CUIVRE 
(balles  petites). 

• 
•< 

H 

• 

ai 

< 

• 

pa 
S 

0 

m) 

MOYENNE 
des  métâas. 

EAU 
S*  méthode. 

MOYENNE 
eao-métaux). 

ce  e  • 

S  S  g 

B  1  S 

H 

H 

A 

1 

t 

a 

k 

t 

6 

7 

8 

e 

10 

11 

0' 

i,oo63i 

1,00719 

1,00847 

1,00399 

i,oo323 

i,oo388 

1,00661 

1,00777 

1,00664 

i,oo663o 

1 

1,00677 

i,oo656 

1,00781 

i,oo362 

I ,oo3oo 

I , oo36o 

1 ,00606 

I ,00696 

1,00601 

I ,006041 

2 

i,oo5i3 

I ,00596 

1,00709 

1, 00328 

1,00281 

1 ,oo332 

I ,00460 

1,00626 

1,00643 

i,oo6463 

3 

1,00459 

i,oo533 

1,00642 

1,00297 

1,00268 

i,oo3i4 

1,00417 

1,00661 

1,00489 

I ,004898 

4 

I, 00408 

1,00471 

I ,00677 

1,00263 

1,00235 

1,00293 

I ,00374 

1,00496 

1,00435 

I, 004360 

5 

I ,oo353 

i,oo4i5 

1,00619 

1,00228 

1,00212 

1 ,00272 

i,oo333 

1,00434 

1 ,oo383 

i,oo382o 

6 

1,00296 

i,oo36o 

1,00467 

1,00191 

1,00189 

1,00240 

1,00289 

1,00374 

1 ,oo33i 

i,oo33o7 

7 

1,00249 

I ,oo3o9 

1,00399 

1,00164 

1,00168 

I, 00214 

1,00249 

I ,oo3i8 

1,00283 

I ,002824 

8 

1,00212 

1,00263 

I, 00337 

1,00126 

1,00143 

1,00189 

1,00211 

I ,00266 

1,00233 

1,002362 

9 

1,00173 

1,00219 

1,00279 

1,00099 

1,00122 

1,00167 

1,00176 

1,00206 

I ,00190 

1,001927 

10 

i,ooi38 

1,00173 

1,00228 

1,00076 

1,00099 

1,00127 

i,ooi4o 

1 ,00167 

1,00149 

1,001622 

11 

1,00I0'| 

I ,ooi36 

1,00177 

I, 00066 

1,00081 

1,00099 

1,00109 

i,ooii3 

1,00111 

1,001146 

12 

1,00074 

1,00090 

1,00129 

I, 00039 

I ,00060 

1,00067 

1 ,00077 

I ,00078 

I ,00078 

1,000804 

13 

1,00042 

i,ooo55 

i,oooSi 

1,00021 

i,ooo4i 

i,ooo4i 

I ,00047 

i,ooot8 

1 , 00048 

1,000496 

14 

1,00018 

1,00028 

I ,00039 

1,00009 

1,00021 

i,oooi4 

1,00022 

I ,00023 

1,00023 

1,000224 

15 

1 

I 

I 

1 

1 

I 

I 

» 

I 

0,999990 

16 

0,9998a 

«.9997'> 

0,99977 

0,99998 

0,99982 

0,99998 

0,999^5 

« ,99982 

0,99983 

0,999795 

17 

0,999^^ 

0,99945 

0,999^2 

0,99998 

0,99961 

0,99995 

0,^)9969 

0,99968 

0,99968 

0,999642 

18 

0,999^4 

o,999»9 

0,9993» 

0,99993 

0,99947 

0,99995 

0,99957 

0,99951 

0,99959 

o,9S^3o 

19 

0,999^6 

0,99901 

o,999'9 

0,9999» 

0,99931 

0,99995 

0,99949 

0,99964 

0,99951 

0,999462 

20 

"199961 

0,99880 

0,99908 

0,99991 

o,999»9 

1,00018 

0,99946 

0, 999^9 

o,999l7 

0^999439 

21 

«^9997'> 

0,99873 

0,99908 

0,99998 

o,999»9 

1,00044 

0,99953 

0,99947 

0,99950 

0, 999463 

22 

079999^ 

0,99860 

o,999i3 

1,00007 

0,99922 

1,00076 

0,99962 

0,99949 

0,99955 

0,999533 

23 

I ,00009 

0,99860 

0,99922 

I ,00023 

0,9992'* 

1,00118 

0,99971 

0,99954 

0,99961 

0,999652 

24 

I ,ooo35 

0,99844 

0,999^6 

i,ooo63 

0,99938 

l ,00168 

0,99996 

0,99970 

0,99983 

0,999821 

25 

I ,00067 

0,99837 

o,999'^9 

1,00090 

0,99970 

1 ,00226 

I ,00026 

0,99986 

I ,00006 

1 ,000040 

2C 

I ,00099 

0,99834 

0,99988 

1,00129 

1,00006 

1 ,00296 

I ,00068 

I ,00006 

i,ooo3i 

1 ,ooo3ii 

27 

1 ,ooi36 

0,99832 

0,99923 

I ,00184 

i,ooo4i 

i,oo364 

1,00097 

1 ,ooo32 

i,ooo6f 

I .  c>oo633 

28 

I ,00189 

0,99834 

1,00069 

1,00261 

1 ,00090 

1 ,00434 

I ,00144 

I ,0006 3 

1,00098 

1 , 000967 

29 

I ,00242 

0,99837 

1,00126 

1, 00334 

1,00164 

1,00616 

1 ,00201 

i,ooo85 

1 ,001 '|3 

I ,ooi438 

30 

I ,00295 

0,99848 

1,00184 

1 ,00426 

1 ,00233 

I , 00696 

1,00264 

1,00111 

1,00187 

1 ,001921 

31 

I ,oo364 

0,99871 

I , 00264 

1,00617 

i,oo328 

1 ,00688 

I ,00337 

i,ooi}6 

1 ,00241 

1,002469 

32 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

1 ,oo3o54 

33 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

i,oo3668 

34 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

i,oo44o8 

35 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

1,006170 

Les  expériences  avec  la  troisième  mélhode  furent  exécutées  dans 
le  but  de  contrôler  les  valeurs  fournies  par  les  deux  premières  mé- 
thodes. Le  contrôle  fut  très  satisfaisant. 


588  IL  NUOVO  CIMENTO. 

A.  RIGHI.  —  Sur  la  distribution  des  potentiels  près  de  la  cathode, 

t.  XXXII,  p.  94. 

Cesi  une  Noie  préliminaire  qui  contient  la  description  d'un 
phénomène  observé  par  Tauleur. 

Un  ballon  de  verre,  dont  la  surface  intérieure  argentée  commu- 
nique avec  le  sol,  contient  une  électrode  isolée  mise  en  commu- 
nication avec  le  pôle  négatif  d'une  pile  dont  le  pôle  positif  est  à 
la  terre. 

Une  deuxième  électrode  mobile  est  reliée  soit  avec  un  éleclro- 
mèlrcy  soit  avec  un  galvanomètre.  Avec  Tun  ou  l'autre  des  deux 
instruments  on  peut  constater  qu'il  existe  dans  les  alentours  de  la 
cathode  une  surface  sur  laquelle  le  potentiel  a  une  valeur  mini- 
mum, plus  pctile  qu'au  voisinage  immédiat  de  la  cathode. 

M.  (^VNTONK.  —  Sur  la  variation  de  résistance  du  fer  et  du  nickel 
dans  le  champ  magnétique,  t.  XXXII,  p.  55. 

L'auteur  a  étudié  les  variations  de  résistance  de  fils  de  fer  et 
de  nickel  produites  par  le  magnétisme. 

I 

Il  fit  construire  avec  des  fils  des  deux  métaux  vingt  bobines 
différentes  dont  deux  à  enroulement  longitudinal. 

I-.e  champ  était  produit  par  un  électro-aimant  à  grandes  pirccs 
pohures,  et  il  était  mesuré  par  la  méthode  d'induction.  Les  résis- 
tances étaient  mesurées  avec  un  pont  Carpentier,  qui  donnait 
directement  les  centièmes  d'ohm  et,  en  lisant  les  déviations  gal\a- 
nométriques,  on  pouvait  apprécier  les  dix-millièmes  par  interpo- 
lation. 

Dans  les  premières  expériences,  Tauteur  obtint  des  résultats 
discordants,  soit  en  replaçant  plusieurs  fois  la  même  bobine  dans 
le  champ,  soit  en  passant  d'une  bobine  à  une  autre  dont  le  diamètre 
des  fils  et  renrouleniciU  dos  spires  étaient  diflVrents. 

I/aulcur  s'jipeivut  (juc  ces  irréj;ularilés  étaient  j)roduiles  par  les 
parties  rectili^nes  re|)h'ées  des  bobines  et  par  les  rhéophores  qui 
étaient  orionlj's  irrégulièrement  dans  le  chanij). 

Il  fit  alors  construire  des  spirales  formées  avec  des  rubans  de 
nickel  de  forme  sj)éciale,  de  manière  à  séparer  nettement  riniluence 
de  l'aimantation  longitudinale  de  rinduence  de  Taimantalion  trans- 


IL  NUOVO  CIMENTO.  589 

versale.  Il  peut  ainsi  démontrer  que  Paimantation  longitudinale 
augmente  la  résistance  des  fils  de  fer  et  de  nickel,  tandis  que  Tai- 
mantation  transversale  la  diminue. 

Ë.  VILLARI.  —  Modifications  de  rélectromctre  à  quadrants  de  M.  Thomson, 

t.  XXXII,  p.  289. 

L*auteur  a  appliqué  un  frein  électro-magnétique  à  Télectro- 
mètre  Thomson-Mascart,  en  suspendant  à  la  partie  inférieure  de 
Taiguille  un  cylindre  vide  en  aluminium,  qui  tourne  entre  les 
branches  d^un  fort  aimant  en  fer  à  cheval.  Avec  un  cvlindre 
de  3o™™  de  hauteur  et  de  même  diamètre,  on  obtient  des  résultats 
excellents  :  entre  certaines  limites  les  déviations  sont  propor- 
tionnelles aux  charges,  et  Tinstrument  est  presque  apériodique. 
Avec  des  freins  plus  puissants,  on  obtient  des  résultats  moins 
réguliers  et  la  proportionnalité  n'a  plus  lieu. 

L^auteur  a  remplacé  dans  son  instrument  l'aiguille  ordinaire 
des  électromètres  par  un  système  de  trois  aiguilles,  une  dans 
l'intérieur,  une  au-dessus  et  l'autre  au-dessous  de  la  boîte  à  qua- 
drants. Cette  importante  modification  rend  plus  que  triple  la 
sensibilité  de  l'instrument  et  rend  plus  facile  la  recherche  de  la 
position  symétrique.  Pour  obtenir  la  plus  grande  sensibilité 
possible,  les  aiguilles  extérieures  doivent  être  le  plus  possible 
approchées  des  parois  horizontales  de  la  boîte. 

A.  B.VTTELLI.  —  Résultats  des  mesures  pour  la  construction 
de  la  carte  magnétique  de  la  Suisse,  t.  XXXII,  p.  200. 

L'auteur  publie  une  Table  résumant  les  mesures  des  constantes 
magnétiques  exécutées  en  Suisse  dans  soixante-dix  stations  de 
1888  à  189*2.  G. -P.  Grimaldi. 


5c/>     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADEMIE  DES  SCIENCES. 

coKPni  mun  n  vàustma  ns  icmras  n  èmmèum  n  oods 

R  il  riTSIiUI;  itn.  . 

Électricité  (suite). 
V.  CII\SSy.  —  Sur  les  lois  de  l'électrolyse  <  C.  B.,  t.  CXIV.  p.  99S). 

L'aiileur  propose  d%''Donccr  ainsi  la  loi  fondamentale  de  Tëlec- 
Iroljse  : 

''  Lorsqu'on  électrolvse  une  substance  quelconque,  il  sedégaj^e 
toujours  un  équivalent  dlijdrogène  ou  la  quantité  correspondanle 
du  radical  électropositif.  » 

Dans  un  électroljte  M/'R^,  il  admet  qu'on  peut  toujours  rem- 
placer le  radical  électropositif  M/'  par  une  quantité  d'hydrogène  H-^, 
de  façon  à  obtenir  un  et  un  seul  composé  hydrogéné  connu  et 
nettement  défini,  et  il  appelle  quantités  correspondantes  les  quan- 
tités M^  cl  II'.  Cela  reviendrait  à  dire  que  les  acides  relatifs  à  tous 
les  sels  électrolysables  sont  connus.  M.  Chassj  montre  qu'on  peut 
faire  reutn-r  dans  la  règle  proposée  les  divers  cas  qui  ont  conduit 
aux  énoncés  de  Becquerel  et  de  Wiedemanu.  Il  étend  cette  règle 
a  divers  cas  nouveaux  en  pratiquant  réleclrolvse  dans  une  auge 
formée  de  deux  v;ises  réunis  par  un  siphon,  et  en  analysant  ensuite 
les  li(|ui(l(!s  contenus  dans  chacun  des  vases. 

|{.  |{LOM>LOT.  —  Sur  un  nouveau  prorrdc  pour  transmettre  des  ondulations 
(•ItM'triqucs  le  lon^  des  fils  métalliques,  et  sur  une  nouvelle  disposition  du  ré- 
rcptrur  {C.  /t.,  l.  CXIV,  p.  aS'Jj. 

H.  nLOM)L(.)T  et  M.  DlJFOUll.  —  Sur  l'influence  exercée  sur  les  phénooiènes 
i\p  résonance  électro-nia^nétiquc  par  la  dissymétrie  du  circuit,  le  lon^  duqu«'l 
Si*  propagent  les  ondes  (  6'.  /f.,  p.  3'i7). 

Kapporl  sur  un   Mémoire  présenté  par  M.  nioiidlot  et  relatif  à   la   propagation 

des  o'^cillations  horlzieiincs  (  C.  It.,  p.  645). 

DiHix  boules  inélalli(|ue.s  reliées  aux  pôles  d'une  bobine  d'in- 
duction conmiuni(|iient  d'autre  part  avec  des  iîls  nu'lalli(|uos  d*'- 
erivant  cliaciin  un  cionii-cercie  de  >."*  de  diamètre,  et  se  lerniinanl 
aux  armatures  d'un  condensateur.  On  obtient  entre  les  boules  une 
décharge  excitatrice  oscillanle.  Le  circuit  transnietleur  comprend 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     691 

un  second  fil  circulaire  intérieur  au  premier  et  voisin  de  lui.  il  en 
est  séparé  par  une  enveloppe  de  caoutchouc.  Au  voisinage  des 
boules,  les  deux  bouts  de  ce  circuit  se  continuent  par  deu\  fils 
parallèles  voisins,  entre  lesquels  il  faut  placer  le  résonateur 
Blondlot  pour  mesurer  la  vitesse  de  propagation  des  ondes  électro- 
magnétiques. Dans  la  région  où  Ton  veut  mettre  le  résonateur, 
les  fils  transmetteurs  s^écartent,  d^manière  à  dessiner  un  rectangle 
capable  d'entourer  celui  du  résonikur.  Un  pont  mobile  termine 
le  transmetteur  à  une  distance  arbitrairement  choisie.  Avec  cette 
disposition,  le  transmetteur  ne  reçoit  pas  d^induction  électrosta- 
tique, mais  seulement  une  induction  électro-magnétique  très 
intense. 

On  sait,  d'après  le  principe  de  MM.  Sarasin  et  de  la  Rive,  que 
la  longueur  d'onde  des  oscillations  transmises  est  déterminée  par 
le  résonateur  seulement.  M.  Bjerknes  a  interprété  théoriquement 
ce  résultat,  en  admettant  que  chaque  onde  excitatrice  élémentaire 
communique  deux  impulsions  au  résonateur,  l'une  à  l'aller  par 
l'un  des  fils,  l'autre  au  retour  par  l'autre,  après  avoir  franchi  le 
pont.  11  y  a  concordance  ou  discordance,  suivant  que,  dans  l'in- 
tervalle, le  résonateur  a  accompli  un  nombre  pair  ou  impair  de 
demi-oscillations.  Conformément  à  cette  théorie,  MM.  Blondlot  et 
Dufour  ont  constaté  que,  si  l'on  établit  une  dissjmétrie  entre  les 
deux  branches  du  transmetteur,  en  disposant  une  boucle  sur  Tune 
d'elles,  la  position  du  pont  qui  annule  l'étincelle  du  résonateur 
n'est  pas  modifiée.  Toutefois,  si  l'on  fait  varier  d'une  manière  con- 
tinue la  longueur  de  la  boucle,  l'intensité  des  étincelles  de  réso- 
nance, pour  une  position  donnée  du  pont,  passe  par  des  maxima 
et  des  minima,  et  les  maxima  se  produisent  quand  la  longueur  de 
la  boucle  représente  un  nombre  entier  de  longueurs  d'onde.  Dans 
ce  cas,  en  effet,  les  ondes  arrivant  par  les  deux  fils  sont  concor- 
dantes. Enfin,  comme  les  oscillations  s'amortissent  en  se  propa- 
geant, on  trouve,  comme  on  doit  s'y  attendre,  que  les  maxima  et 
minima  correspondent  à  des  longueurs  de  boucle  un  peu  plus 
petites  que  les  longueurs  théoriques. 

M.  Poincaré,  dans  son  Rapport  à  l'Académie,  fait  ressortir  l'im- 
portance des  derniers  travaux  de  M.  Blondlot,  en  ce  qui  concerne 
la  vérification  de  la  formule  de  Sir  W.  Thomson,  l'augmentation 
d'intensité  et  de  précision  des  phénomènes  due  aux  dispositifs  de 


59^     GOxMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

M.  Blondlot  et  la  confirmation  des  idées  de  MM.  Sarasin  et  de  la 
Rive.  Il  est  toutefois  nécessaire  d*admettre,  pour  le  calcul  de  la 
self-induction,  que  les  formules  de  Neumann  s'appliquent  à  des 
courants  d'alternance  aussi  rapide. 

H.  POINCAKÉ.  —  Sur  un  mode  anormal  de  propagation  des  ondes 

(C.  B,f  t.  CXIV,  p.  i6). 

L'équation  d'un  mouvement  ondulatoire  symétrique  par  rap- 
port à  l'axe  des  z  est,  en  posant 

et  en  appelant  V  la  vitesse  de  propagation 

Cette  équation  admet  l'intégrale 

\  =  AJo(/ip)cos2irf  j  ■"  x)' 
où  A,  hj  /,  T  sont  des  constantes  satisfaisant  aux  conditions 

et  où  Jo  désigne  la  fonction  de  Bcsscl 


.?'*  .r»  .r' 


Si  l'on  pose  VT  :=  a,  \  pourra  s'appeler  la  longueur  d'ondt? 
normale,  et  /  la  longueur  d'onde  apparente;  on  aura 


4  t:«        À2        /* 

On  voit  (|ue  la  l()n«;iieur  d'onde  apparonlc  sera  plus  grande  qur 
la  longueur  d'onde  normale.  Le  calcul  numérique  montre  que  la 
dlfTérence  sera  inappréciable  pour  des  longueurs  d'onde  aussi 
pcliles  (|ue  celles  des  ondulations  lumineuses.  Mais  dans  le  cas  des 
ondulations  herlziennes,  à  grandes  longueurs  d'onde,  il  est  possible 
qu'il  y  ail  lieu  de  Wiùv  compte  de  phénomènes  analogues. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     59! 

II.  POINCARÉ.  —  Sur  la  propagation  des  oscillations  hertziennes 

(C  R.i  p.  io46  et  p.  1229). 

Soit  un  fil  recliligne  indéOni  et  très  mince,  le  long  duquel  se 
propage,  avec  la  vitesse  de  la  lumière  prise  pour  unité,  une  per- 
turbation produite  en  un  point  qu^on  prend  pour  origine  des  coor- 
données. L^ai[e  des  z  est  dirigé  suivant  le  fil.  Le  courant  en  un  point 
A  du  fil  situé  à  la  distance  11  de  Torigine  a  pour  intensité 

Soient  p  la  distance  au  fil,  /*  la  distance  au  point  A,  r^  la  dis- 
tance à  Torigine  d^un  point  M  du  diélectrique.  Il  étant  la  fonction 
de  Hertz,  on  aura  pour  ce  point 


•0  r? 


¥(u  —  t-^-t)fhi 


0  '' 

dp  ~~  /'o  —  -5      /'o 


Au  voisinage  du  fil  où  r^  diffère  peu  de  5, 


=  —  9. 

ôp  p 

11  en  résulte  qu^au  voisinage  du  fil,  la  force  magnétique  et  la 
composante  de  la  force  électrique  perpendiculaire  au  fil  varient 
à  peu  près  en  raison  inverse  de  p.  La  composante  parallèle  au  fil 
devient  négligeable  par  rapport  à  l'autre  et  les  lignes  de  force 
coupent  normalement  le  fil.  L'hjpolhèse  sur  la  vitesse  de  propa- 
gation est  ainsi  justifiée,  mais  on  ne  retrouve  pas  Tamortissement 
observé  par  M.  Blondiot. 

Pour  rendre  compte  de  cette  circonstance,  il  faut  tenir  compte 
du  diamètre  po  du  fil  supposé  de  révolution.  En  appelant  ul  la 
distance  du  point  M  à  une  génératrice,  r  sa  distance  au  point  où 
cette  génératrice  coupe  le  plan  des  xy,  et  cp  Tangle  dièdre  des  plans 
qui  se  coupent  suivant  l'axe  des  z  et  passent  par  le  point  M  et  par 
la  génératrice  considérée,  on  a 

Or.         /•'"F(r- Ofr-r-c)  p-0oc'os':>    , 
—  •nr—  —   /        ^ ~ -do. 

Si  le  diamètre  est  petit,  on  retrouve  l'expression  de  --  indiquée 
/.  de  P/^s,,  3*  série,  t.  II.  (Décembre  i8g3.)  'Mj 


>tl4    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

|>Ius  haut.  Le  champ  électroinagoéliqne  en  dehors  du  fil  est  donc 
le  même  que  si  tout  le;  courant  était  concentré  sur  Taxe. 

Mais,  en  faisant  la  somme  des  carrés  des  forces  magnétique  et 
électrique  pour  le  calcul  de  Ténergie,  il  ne  faut  étendre  l'intégra- 
tion qu'au  diélectrique.  En  négligeant  les  quantités  très  petites, 
la  dérivée  de  l'énergie  par  rapport  au  temps  est  alors 


quantité  différente  de  zéro.  H  j  a  donc  nécessairement  un  amor- 
tissement, dont  le  taux,  c'est-à-dire  l'aflaiblissement  du  logarithme 
de  rintensité  par  unité  de  temps,  est 


àE  j_ 
dt  2E 


H.    iiLOM>LOT.  —   Sur    la    vitesse    de    propagation   des  ondulations   électro- 
magnétiques dans  les  milieux  isolants,  et  sur  la  relation  de  Maxwell  (C.  B.r 

t.    CXV,    p.    2-20  ). 

Soit  un  oscillateur  électrique  formé  d'un  métal  très  bon  con- 
ducteur. La  longueur  d'oncle  À  des  ondulations  qu'il  peut  émettre 
ne  dépend  que  de  la  forme  et  des  dimensions  de  Toscillalcur  d*une 
part,  et  des  propriétés  électriques  du  milieu  d'autre  part.  Le  mi- 
lieu étant  isolant,  ses  propriétés  électriques  sont  définies  par  ^a 
constante  diélectrique  A\  Mais  la  valeur  numérique  de  k  dépend 
du  choix  de  l'unité  de  temps,  et  il  est  impossible  <pic  celle  de  a  eu 
dépende,  puisque  c'est  une  longueur.  La  longueur  des  ondes  émises 
est  donc  indépendante  de  la  nature  du  milieu  isolant. 

M.  Blondiot  a  vérifié  cette  proposition  dans  le  cas  de  diélec- 
triques liquides,  en  disposant  la  partie  de  son  résonateur  qui  forme 
condensat(;ur  dans  une  cuve  de  verre,  et  les  fils  de  transmission 
situés  au  delà  du  résonateur  dans  une  auge  de  bois.  On  détermi- 
nait la  position  du  [)onl  qui  fait  disparaître  l'étincelle,  en  opérant 
sncccssivcnicnt  dans  l'air  el  dans  le  liquide.  Cette  position  fut  la 
même. 

Knlre  la  capacité  C,  le  coefficient  de  self-induction  L  et  la  pé- 
riode T  du  résonateur  existe  la  relation 


COMPTES  RENDUS  DE  LACADËMIE  DES  SCIENCES.     5()> 
ou,  en  multipliant  par  la  vitesse  V  de  propagation, 

X=jtiT/L/Gx  V. 

A  et  L  ne  dépendant  pas  de  la  nature  du  milieu,  il  en  est  de  mémo 

de  y/Cx  V.  Si  l'on  passe  de  l'air  à  un  diélectrique  de  constante  A* 
el  d'indice  de  réfraction  /i,  on  devra  avoir  k  =  n^  pour  que  cette 
condition  soit  remplie.  Les  expériences  qui  précèdent  vérifient 
donc  la  relation  de  Maxwell,  et  cette  vérification  est  rigoureuse, 
parce  que  les  quantités  comparées  se  rapportent  à  des  phéno- 
mènes de  même  période. 

Ces  raisonnements  ne  sont  du  reste  applicables  qu'à  des  diélec- 
triques dont  les  propriétés  électriques  sont  définies  par  la  con- 
stante diélectrique  seule. 

A.  PÉROT.  —  Sur  les  oscillations  de  Hertz  (  C.  7?.,  l.  CXIV,  p.  i6j). 

M.  Bjerknes  a  établi  que  les  oscillations  de  force  électromotrice 
produites  autour  de  fils  conducteurs  peuvent  élre  représentées 
par  l'expression 

Y  =  Ae-«f'-0^  sinair  (^  —  çV 

M.  Pérot  vérifie  la  même  loi  de  décroissance,  en  employant  le 
dispositif  de  M.  Blondlot,  légèrement  modifié.  Les  oscillations 
prennent  naissance  dans  un  fil  de  cuivre  de  8"  de  longueur,  relié 
par  un  pont  mobile  à  un  fil  parallèle  et  communiquant  avec  la  ré- 
gion où  se  produisent  les  oscillations  par  un  fil  de  fer  de  80". 
Grâce  à  l'amortissement,  l'interférence  des  ondes  issues  de  l'exci- 
tateur se  produit  dans  le  fil  de  fer.  Pour  une  position  donnée  du 
pont,  on  mesure  au  micromètre  la  distance  explosive,  en  admet- 
tant qu'elle  mesure  le  carré  de  la  diflférence  de  potentiel  maxima. 
Les  résultats  sont  conformes  aux  prévisions,  et  la  force  électro- 
motrice  est  pendulaire  simple,  avec  amortissement  rapide.  Cet 
appareil  a  permis  de  mesurer  avec  exactitude  la  longueur  d*onde 
d'un  résonateur. 

A.  PKROT.  —  Sur  raflfaiblissemcnt  des  oscillations  électromagnétiques 
avec  leur  propagation  et  leur  amortissement  (  C.  IL,  t.  C\V,  p.  i384). 

M.  Poincaré  a  montré  que,  grâce  à  la  perte  d'énergie  due  à  la 


Ù€fi    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

surface  extérieure  du  fil  conducteur,  raflaiblissement  des  oscilla- 
tions hertziennes  doit  varier  en  sens  inverse  du  diamètre  du  fil. 
M.  Pérot  invoque  une  autre  cause  de  dissipation  de  l'énergie  qui 
serait  due  à  une  production  de  chaleur,  grâce  à  la  pénétration  de 
la  déformation  à  l'intérieur  du  Gl. 

Au  moyen  d'un  oscillateur  Blondlot  dont  les  boules  plongent 
dans  la  vaseline,  il  compare  les  effets  reçus  par  des  fils  de  divers 
diamètres  et  de  diverses  natures.  Il  retrouve,  en  ce  qui  concerne 
les  diamètres,  la  relation  annoncée  par  M.  Poincaré. 

Conformément  aux  résultats  de  M.  Bjerknes,  il  trouve  que  les 
divers  métaux  (cuivre,  plomb,  fer)  ne  donnent  pas  les  mêmes  ré- 
sultats pour  le  même  diamètre.  Une  partie  de  Técart  existant 
entre  le  fer  et  le  cuivre  parait  devoir  être  mise  sur  le  compte  de 
l'hystérésis. 

R.   COLSON.  —  Méthode  téléphonique  pour  Tétude  de  la  propagation 
des  ondes  téléphoniques  (C  B.y  t.  CXIV,  p.  349). 

Une  bobine  Buhmkorff  actionnée  par  une  pile  thermo-électrique 
fournit  i3o  vibrations  par  seconde.  Une  des  bornes  communique 
avec  un  fil  de  cuivre  auquel  on  rattache  les  conducteurs  à  étudier; 
l'autre  borne  est  relice  à  une  capacité  convenable.  Le  conducteur 
étant  une  ficelle  mouillée,  l'extrémité  du  câble  d'un  téléphone  est 
promenée  le  long  de  ce  conducteur.  L'intensité  du  son  éprouve 
des  chutes  qui  se  rapprochent  entre  elles  à  mesure  que  la  ficelle 
sèche,  en  même  temps  que  le  timbre  varie.  Quand  le  fil  est  long, 
les  courbes  d'intensité  affectent  des  formes  en  cascade,  et  les 
dislances  des  chutes  augmentent  à  partir  de  l'origine. 

L'auteur  admet  que  les  flux  direct  et  inverse  de  même  période 
envoyés  par  la  bobine  n'ont  pas  la  môme  vitesse  de  propagation, 
cette  vitesse  étant  supérieure  pour  le  flux  direct  à  potentiel  plus 
élevé.  Il  explique  ainsi  le  mode  de  succession  des  nœuds.  Si  le  fil 
est  court,  les  exlinctions  mellcnt  en  évidence  la  longueur  d'onde 
de  Tonde  dlrcclc.  Cette  longueur  d'onde  augmente  avec  le  nombre 
des  brins  de  fil  associés,  mais  moins  vite  que  ce  nombre, 

K.  COLSON.  —  Démonslralion,  yii  moyen  du  téléphone,  de  l'existence  d'une  inter- 
férence d'ondes  électriques  en  circuit  fermé  {C.  B.,  t.  CXV,  p.  800). 

M.  Colson  complète  Tétude  qui  précède,  en  considérant  le  cas 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.    697 

d'un  circuit  fermé.  Dans  le  cas  du  circuit  ouvert,  le  son  devient 
insensible  quand  le  contact  du  conducteur  téléphonique  s'éloigne 
sur  le  conducteur  au  delà  d'une  cerlaine  distance  de  la  borne  de 
la  bobine.  Quand  on  fait  communiquer  la  seconde  borne  du  télé- 
phone et  la  seconde  borne  de  l'induit  avec  des  capacités  crois- 
santes, la  longueur  d'extinction  augmenle.  Si  un  long  Hl  médio- 
crement conducteur  relie  les  deux  bornes  de  l'induit,  on  observe 
aux  deux  bouts  du  fil  deux  portions  actives,  séparées  par  une 
zone  neutre,  comme  si  Ton  avait  aflTaire  à  deux  portions  de  circuit 
ouvert.  La  zone  neutre  diminue  à  mesure  qu'on  raccourcit  le  fil. 
L'auteur  attribue  la  zone  neutre  à  l'interférence  des  deux  ondes 
de  même  période  lancées  en  sens  inverse  par  la  bobine. 

SARASIN  et  DE  LA  RIVE.  —  Sur  la  production  de  l'étincelle  de  l'oscillateur  de  Hertz 
dans  un  diélectrique  liquide,  au  lieu  de  Pair  {C.  R.,  t.  C\V,  p.  Ifi^)* 

Sur  Tégalilé  des  vitesses  de  propagation  de  l'ondulation  électrique  dans  l'air  et 
le  long  des  fils  conducteurs,  vérifiée  par  l'emploi  d'une  grande  surface  métallique 
{Ibid.jt,  CXV,  p.  1277). 

En  faisant  éclater  dans  un  liquide  isolant,  tel  que  l'huile  d'olive, 
les  étincelles  primaires  de  l'oscillateur  hertzien,  on  augmenle 
considérablement  l'effet  sur  le  résonateur.  Les  étincelles  restent 
visibles  de  loin  pour  les  résonateurs  de  grand  diamètre,  à  la 
distance  de  lo*".  Enfin  Tintensité  demeure  invariable  pendant  plus 
de  vingt  minutes. 

En  employant  ce  dispositif  et  en  faisant  usage  d'un  miroir 
formé  de  feuilles  de  zinc  et  atteignant  8™  sur  16",  les  auteurs  ont 
pu  observer  des  séries  de  trois  nœuds  et  trois  ventres  de  réflexion, 
sur  des  résonateurs  circulaires  atteignant  o'",5o  et  o'",75  de  dia- 
mètre. 

Ces  résonateurs  étaient  disposés  dans  un  couloir  obscur,  à  la 
hauteur  du  centre  du  miroir,  et  des  mesures  micrométriques  per- 
mettaient d'évaluer  dans  chaque  position  la  distance  explosive  et 
d'en  tracer  la  courbe. 

Les  auteurs  ont  rencontré  une  pleine  confirmation  des  proposi- 
tions suivantes  déjà  établies  par  leurs  premières  recherches  sur 
des  longueurs  d'ondes  plus  petites  : 

1®  Le  résonateur  circulaire  a  une  longueur  d'oode  constante, 
quelles  que  soient  les  dimensions  de  l'oscillateur; 


>j8    COMPTES  KENDUS  DK  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

'Jt'*  Le  quart  de  la  longueur  d*onde  est  sensiblement  égal  au 
double  du  diamètre; 

.1"  iJans  le  cas  de  la  réfleiiion  normale,  le  premier  nœad  est 
exacUrment  an  miroir; 

{"  La  vitesse  de  propagation  de  l'ondulation  électrique  est  1^ 
même  dans  l'air  et  le  long  de  fils  conducteurs. 

1*.  JAXKT.  -  -  Sur  les  oscillation»  électriqaes  (  C.  R.,  t.  CXV,  p.  873  j. 

M.  Janet  se  propose  d'étudier  la  forme  «les  oscillations  déveloj  - 
pées  dans  un  circuit  doué  de  capacité  et  de  self-induction.  Le  cir> 
cuit  d'une  pile  P  se  ferme  sur  une  grande  résistance  R',  suivie 
d'un  court  circuit,  aux  bornes  duquel  on  a  disposé  en  dérivation  : 
i"  un  condensateur  de  capacité  C;  2"  un  circuit  dérivé  comprenant 
une  bobine  de  résistance  i\  et  de  self-induction  L  et  une  résis- 
tance 7*2  sans  self-induction.  L'appareil  employé  est  un  disjoncteur 
de  M.  Mouton  modifié  en  vue  de  cette  expérience.  Le  court  circuit 
étant  rompu  au  temps  o,  on  étudie  successivement  en  fonction 
du  temps  les  différences  de  potentiel  développées  aux  deux  extn- 
milés  des  résistances  /'i  et  l'i-  Pour  cela,  on  établit  au  temps  / 
déterminé  la  coininiinication  de  ces  extrémités  avec  les  armatures 
d'un  condensateur  auxiliaire  de  1  microfarad,  et  ce  contact  instan- 
tané, répété  au  même  temps  l  a  chaque  tour  du  disjoncteur 
communique  aux  armatures  la  différence  de  potentiel  cherchée. 
La  chaffi^e  du  condensateur  est  alors  mesurée  au  galvanomètre 
balîstlc|uc'. 

Les  résultats  sont  conformes,  dans  leurs  lignes  générales,  aux 
lois  connues  de  l'induction  ;  mais  l'auteur  fait  des  réserves  sur  la 
constance  de  la  capacité  du  condensateur  principal  pendant  la 
période  variable  qu'il  étudie  des  phénomènes  analogues  à  l'hysté- 
résis pouvant  s'opposer  au  déj)lacement  électrique  dans  le  diélec- 
tri(|U(î  du  condensateur. 

I*.  JANKT.  —   Dt'tormination  «les  roefficients  de  ?cIf-induction, 
.111  moyni  des  oscillations  électriques  (C.  /?.,  l.  C\V,  p.  128G). 

r/appiicntion  de  la  méthode  qui  consiste  à  mesurer  le  coefficient 
de  self-induction  par  les  oscillations  électriques,  en  faisant  inter- 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.    599 

venir  la  capacité  du  condensateur  employé,  peut  être  entachée 
d'erreur  par  le  défaut  de  constance  de  cette  capacité.  M.  Janet  se 
propose  de  mesurer  ces  coefficients,  sans  aucune  mesure  de  capa- 
cité, en  appliquant  la  disposition  décrite  dans  l'article  précédent. 
Les  différences  de  potentiel  e^  et  e^  aux  extrémités  des  résistances 
/•j  et  /'a,  au  temps  ^,  sont  déterminées  au  moyen  du  galvanomètre 
balistique,  à  un  facteur  constant  prés  qui  s'élimine  dans  le  calcul. 
Eii  supposant  en  particulier  /•,  =:/-2:^r,  et  en  exprimant  les 
différences  de  potentiel  en  fonction  de  l'intensité  du  courant  et 
du  coefficient  L  de  self-induction,  on  obtient  aisément 

~Ôt 

On  construit  les  courbes  de  e^  et  e^  en  fonction  du  temps.  Le 
rapport  contenu  dans  le  second  membre  devant  être  constant,  on 

prend  pour  e.>  —  e^  la  valeur  maximum  et  pour -^  le  coefficient 

angulaire  de  la  tangente  au  point  d'inflexion  de  la  courbe  e^^  qui 
donne  aussi  la  valeur  maximum.  Les  valeurs  de  L  ainsi  déterminées 
concordent  avec  celles  que  l'auteur  a  tirées  de  l'application  de  la 
méthode  de  Lord  Rayleigh. 

V.  BJERKNES.  —  De  la  dissipation  de  l'énergie  du  résonateur  de  M.  Hertz 

(C.  -ft.,  t,  CXV,  p.  725). 

Un  résonateur  circulaire  de  o"*,  /\o  de  diamètre  se  termine  par  des 
disques  verticaux  parallèles,  entre  lesquels  on  suspend  par  un  fil 
de  quartz  une  feuille  d'aluminium  formant  avec  l'azimut  des  disques 
un  angle  de  45".  On  enregistre  les  déviations  de  cette  aiguille, 
quand  on  substitue  dans  le  résonateur  des  fils  géométriquement 
identiques  formés  de  métaux  différents.  En  prenant  comme  abscisse 
la  résistance  et  comme  ordonnée  la  déviation,  on  voit  les  résultats 
relatifs  aux  métaux  non  magnétiques  se  placer  régulièrement  sur 
une  même  courbe,  tandis  que  les  résultats  relatifs  au  nickel  et  au 
fer  se  placent  beaucoup  au-dessous  d'elle.  M.  Bjerknes  conclut 
de  ses  expériences  que  la  vitesse  de  dissipation  de  l'énergie 
électrique  du  résonateur  est  augmentée  par  l'accroissement  de 
résistance  du  fil  conducteur  et  par  son  magnétisme.  Il  montre  que 


r^P^,    COMPTES  RENDUS  DE  L*ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

ce  résultat  ne  conlredit  pas  celui  de  M.  Hertz,  d'après  lequel  la 
longueur  de  l'étincelle  secondaire  n'est  pas  aflectée  par  la  nature 
du  métal.  Celte  longueur  mesure  seulement  l'oscillation  marima, 
et  non  la  somme  des  oscillations. 

En  recou\rant  le  fil  employé  de  couches  électrolrtiques  crois- 
ftantes  d'un  autre  métal.  Fauteur  a  vu  la  dé\iation  tendre  vers 
celle  qui  caractérise  ce  second  métal.  Cette  dernière  est  atteinte 
pour  le  cuivre  avec  l'épaisseur  o"",oi  et  pour  le  fer  avec  o"",oo3. 
Les  courants  pénètrent  donc  moins  profondément  dans  les  métaux 
magnétiques  que  dans  les  autres,  Je  magnétisme  accélérant  la 
dissipation  de  l'énergie.  Cette  circonstance  tend  à  accroître  la 
résistance  dos  métaux  magnétiques.  Ces  résultats  font  prévoir 
que  les  ondulations  lumineuses  traverseront  aussi  les  métaux  ma- 
gnétiques moins  aisément  que  les  autres. 


r.  CCHIK.  —  Propriétés  magnétiques  des  corps  i  diverses  températures 

(  C.  /?.,  t.  CXV,  p.  H<>5  ). 

Sur  1(S  propriétés  magnétiques  de  l'oxygéoe  à  diverses  températures 

{tbid.j  t.  C\V,  p.  1292). 

Los  deux  hras  liorizonlaux  d'un  électro-aimant  sont  dirigés 
ohliqucmenl,  l'un  par  rapport  à  l'autre.  En  un  point  de  leur  plan 
de  symétrie,  on  dispose  le  corps  à  étudier,  et  l'on  mesure,  par  la 
torsion  d'un  fil,  en  observant  au  microscope  un  micromètre  ter- 
minant une  aiguille,  la  force  J  qui  agit  dans  le  plan  de  sjmélrie, 
quand  l'électro-aimant  est  excité.  11^  étant  l'intensité  du  champ 
dans  la  direction  perpendiculaire  au  pian  de  symétrie,  on  peut 
représenter  par  KH^  l'intensité  d'aimantation  par  unité  de  masse; 
M  étant  la  masse  du  corps,  on  a 

•^  ^  dx 

Les  fonctions  II,>  et  —^  ayant  été  d'abord  étudiées,  il  est  avan- 
tîij^cux  de  placer  le  centre  du  corps  au  point  pour  lequel  le  pro- 
duit 11^.--^  passe  par  un  maximum.  L'étude  de  ces  fonctions  se 

fait  à   l'aide  d\in    galvanomètre  balistique  et   d'une   bobine   de 
(|ucl(|uos  spires  que  Ton  fait  tourner  ou  avancer  dans  le  champ. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.  (>oi 

La  surface  totale  des  spires  est  évaluée  par  égalisation  avec 
celle  d'une  bobine  de  plus  grand  diamètre.  Le  corps  peut  être 
chauffé  dans  un  four  électrique,  permettant  d^atteindre  i5oo". 

Pour  éliminer  l'influence  de  l'air  dans  lequel  les  corps  sont 
plongés,  M.  P.  Curie  a  d'abord  appliqué  cette  méthode  à  des 
masses  d'oxjgène  enfermées  dans  une  ampoule.  L'ampoule  est 
disposée  pour  le  remplissage  dans  un  tube  à  parois  épaisses.  Son 
ouverture  étroite  est  fermée  a  l'aide  d'un  fil  de  platine  porté  au 
rouge  par  un  courant.  Le  coefficient  d'aimantation  de  l'oxygène 
a  été  trouvé  constant  à  une  même  température,  quelle  que  fût 
l'intensité  du  champ,  pour  des  pressions  variant  de  5  à  20  atmo- 
sphères. Le  rapport  des  coefficients  d'aimantation  spécifiques  de 
l'oxygène  et  de  l'eau  à  20"  a  été  trouvé  égal  à  —  i45. 

En  ce  qui  concerne  la  température,  on  est  arrivé  à  la  loi  simple 
suivante  : 

Le  coefficient  d^ aimantation  spécifique  de  V oxygène  varie 
en  raison  inverse  de  la  température  absolue. 

On  peut  déduire  de  ces  mesures  le  coefficient  de  1"  d'air  à  la 
pression  de  i  atmosphère.  A  20°,  il  donne,  pour  l'eau,  une  cor- 
rection de  4  pour  100.  Cette  correction  devient  cinq  fois  plus 
petite  à  400**. 

W.  DE  FONVIELLË.  —  Sur  la  découverte  de  la  ligne  sans  déclinaison 

(C.  /?.,  l.  CXV,  p.  45o). 

M.  de  Fonvielle  conclut,  de  l'examen  de  divers  documents 
historiques  et  géographiques,  que  Christophe  Colomb,  dans  ses 
traversées  successives  de  l'Atlantique,  a,  le  premier,  reconnu 
l'existence  d'une  ligne  sans  déclinaison  qui  ne  se  confond  pas 
avec  un  méridien. 

C.  DECHARMK.  —  Déplacements  évolutifs  d'un  aimant  sur  le  mercure, 
sous  l'action  d'un  courant  électrique  (C.  R.,  t,  C\V»  p.  65i). 

L'auteur  étudie  les  mouvements  que  prend  une  aiguille  aimantée 
flottant  sur  le  mercure,  quand  un  courant  traverse  ce  mercure 
dans  divers  sens.  Sous  l'influence  du  frottement  et  des  actions 
magnétiques,    l'aiguille   exécute   diverses   évolutions,   avant  de 


"V^    CO)IPTES  KENDCS  DE  L  ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

ftrtndtf:  l»  {io%ition  d'équilibre  assignée  par  les  lois  de  rélectrc- 
mai^néh^fiie. 


M,  VASCIIY      -  ExaiD«o  d<t  U  p<>»§îbilité  d'à  se  artkfO  réciproq»? 
frutr^  an  ^orfH  éitctri^  fX  oo  aînaot  ^C  /T.,  t.  C\IV,  p.  1474  )• 

I^%  coefficifrDts  X'  #^t  Xr'qui  entrent  dans  les  fomialesdes  aclioni^ 
électrocuta  tiques  et  des  actions  magnétiques  mesurent  des  pro> 
priétés  du  milieu  qui  interviennent  seules  aussi  dans  les  actions 
éleclrodvnamiques  et  électromagnétiques.  Il  ne  peut  eiLÎster 
d*autres  actions  électriques  ou  magnétiques  dépendant  seulement 
des  coeflicients  Ar  et  X^:  par  exemple,  une  action  d'un  corps  élec- 
trisé  <»ur  un  pôle  d^aimant.  Une  pareille  force,  si  elle  existait, 
pourrait  être  exprimée  par 

r/  étant  la  quantité  d'électricité  et  tx  la  quantité  de  magnétisme. 
0;lte  force  serait  dirigée  suivant  la  droite  q^.  Les  paramètres  r, 
/i7/,  /•'  ont  des  dimensions  indépendantes  entre  elles,  et.  comme  le 
facteur  de  4>  a  les  dimensions  d'une  force,  celle  fonction  se  réduil 

d  iina  conslanle  A,  en  vertu  d'un  théorème  connu  sur  l'homogé- 

'  '  t  f 
w.iitu 

Les  actions  réciproques  de  y  el  de  jjl  sont  les  mêmes  que  celles 

d(*»  quantités  d'éleclricilé  rj  el  y'=  Ai/  -r  [x,  à  la  même  distance. 

Si  deux  pAlcs  magnétiques  a  et  [x'  sont  en  présence,  p.'  subit 
l'action  du  champ  électrique  créée  par  p..  On  trouve  aisément  pour 
valeur  de  la  force 

/=  AU'ii'i'. 

La  ({('firiilion  de  /'  exij^e  donc  que  l'on  ait  A  =  i.  Dès  lors,  la 
force  exercée  entre  r/  et  ja,  à  la  distance  /*,  se  trouve  être  la 
nio^erinr;  f^éomélriquc  des  forces  exercées  à  la  même  distance  : 
1**  en!r(!  y  (!t  y;  y."  entre  ix  el  jx.  (^ette  force  serait  donc  aussi  facile- 
ment iii(!.surable  que  les  forces  éleclroslallqucs  el  magnétiques  el, 
comme  on  ne  l'a  [)as  constatée,  elle  n'existe  pas  ou  dépend  de 
pro|iri('tés  nouvelles  du  milieu. 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES.     6o3 

GOUY.  —  Sur  les  phénomènes  êlcclro-capillaircs  et  les  différences  de  polcnlicl 

au  contact  (C.  /?.,  t.  CXIV,  p.  22). 

H.  PELLAT.  —  Remarques  au  sujet  des  expériences  de  M.  Gouy 
sur  les  différences  de  potentiel  au  contact  {Ibid.,  p.  i6'|). 

GOUY*.  —  Remarques  sur  la  tension  superficielle  des  métaux  liquides, 
à  l'occasion  d'une  Note  de  M.  Pellat  {Ibid.,  p.  343). 

H.  PELLAT.  —  Remarques  au  sujet  de  la  dernière  Communication  de  M.  Gouy 
sur  la  tension  superficielle  de  métaux  liquides  {Ibid..  p.  464)* 

Le  tube  d'un  électroinèlre  capillaire  peut  recevoir  successive- 
ment du  mercure  ou  un  amalgame  au  j^ôq  ^^  différents  métaux. 
Un  réservoir  mobile  permet  de  faire  varier  la  hauteur  de  charge, 
de  façon  a  maintenir  toujours  le  ménisque  dans  la  même  position. 
Le  vase  inférieur  communique  par  un  siphon  avec  un  autre  vase 
contenant,  comme  lui,  de  Teau  acidulée  sulfurique  et  du  mercure  M. 
Au  mojen  d'un  éleclromètreà  quadrants,  on  mesure,  dans  chaque 
expérience,  la  différence  de  j)oten(iel  apparente  0  enlre  le  mer- 
cure M  et  le  métal  du  tube,  et  Ton  note  en  même  temps  la  charge. 
L'auteur  a  constaté  que,  pour  une  même  valeur  de  la  différence 
de  potentiel  apparente  0,  la  tension  superficielle  du  mercure  ou 
de  l'amalgame  prend  une  même  valeur.  En  particulier,  le  maxi- 
mum de  la  tension  superficielle  correspond  à  une  valeur  Oq  de  0 
pour  le  mercure  et  pour  tous  les  amalgames  étudiés.  Si  l'on  ad- 
met avec  Helmholtz  que,  pour  le  maximum  de  tension,  la  diffé- 
rence de  potentiel  est  nulle  entre  le  métîil  et  l'eau  acidulée,  on 
sera  conduit  à  cette  conséquence  que  la  différence  de  potentiel  au 
contact  est  nulle  entre  le  mercure  et  les  amalgames  au  tôtôô* 

D'apr<^s  M.  Lippmann,  un  métal  isolé,  s'écoulant  par  gouttes 
dans  un  éleclroljte,  prend  le  potentiel  qui  rend  maximum  la  ten- 
sion superficielle.  En  opérant  sur  l'amalgame  de  zinc,  M.  Peliat  a 
vu  le  métal  conserver  son  potentiel  normal  et  en  a  conclu  que  ce 
potentiel  est  sensiblement  celui  de  l'eau  acidulée.  M.  Gouy  con- 
teste cette  conclusion;  il  pense  que,  pour  les  métaux  oxydables, 
la  dépolarisation  spontanée  est  assez  rapide  pour  empêcher  Tap- 
plication  du  principe  de  M.  Lippmann. 

M.  Peliat  fait  remarquer  qu*on  peut  étendre  aux  métaux  solides 
et  aux  amalgames  concentrés  les  conclusions  établies  par  M.  Gouy 
sur  les  amalgames  au  y^ôô-  Les  amalgames  des  métaux  moins  oxy- 


6oi    COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

dables  que  le  mercure  se  comporteraient,  d'après  lui,  comme  le 
mercure  et  non  comme  le  métal  aille.  M.  Gouy  ne  conteste  pas 
celte  différence  d'action  que  ses  propres  expériences  établissent 
pour  Talliage  Darcet. 

Kn  ce  qui  concerne  la  réfutation  de  l'objection  de  M.  Gou  j,  re- 
lative à  l'identité  de  potentiel  entre  un  métal  qui  s*écoule  et  le 
liquide  qui  l'entoure,  M.  Pellat  renvoie  à  ses  Mémoires  antérieurs. 

M.  Pellat  fait  observer,  en  outre,  que  le  simple  contact  de  l'eau 
acidulée  lui  semble  devoir  enlever,  aux  amalgames  de  zinc  et  de 
cadmium,  la  faible  quantité  de  métal  qu'ils  contiennent  près  de  la 
surface  du  ménisque.  Ces  amalgames  se  réduiraient  ainsi  à  du 
mercure.  M.  Gouy  réfute  cette  opinion,  en  montrant  que  les  mé- 
taux de  son  appareil  forment  une  pile,  dont  la  force  électrorao- 
trice  est  voisine  de  celle  de  la  pile  zinc-mercure.  Le  résultat  est 
encore  le  même,  quand  on  remplace  l'acide  sulfurique  par  des  li- 
quides qui  n'attaquent  pas  l'amalgame  de  zinc.  M.  Pellat  objecte 
que  le  même  résultat  pourrait  être  obtenu  avec  deux  mercures, 
car  la  force  électromolrice  de  la  série  qui  comprend  le  ménisque 
capillaire  dépend  de  l'état  de  polarisation  inconnu  de  ce  ménisque. 
Avec  du  mercure  et  un  amalgame,  on  ignore  quel  est  cet  étal  de 
polarisation  après  le  contact  des  métaux  extrêmes. 

GOUY.  —  Sur  les  phénomènes  éleciro-capillaircs  (  C.  R.,  t.  CXIV,  p  an  et  657). 
A.  BEI^GIOT.   —  Sur  les  phcnomcncs  électro-capillaires  {Ibid.,  p.  53i  et  7^2). 

M.  Gouy  étudie  la  loi  des  phénomènes  électro-capillaires  avec 
du  mercure  pur  et  divers  liquides.  Contrairement  aux  indications 
de  M.  Lippmann,  il  trouve  que  cette  loi  ne  reste  la  même  que  pour 
certaines  catégories  d'électrolytes.  Si  Ton  porte  en  abscisses  les 
polarisations  et  en  ordonnées  les  constantes  capillaires,  on  obtient 
pour  l'acide  sulfurique  la  courbe  parabolique  de  M.  Lippmann. 
La  partie  de  celte  courbe  dont  les  abscisses  dépassent  celle  du 
maximum  est  appelée  par  M.  Gouy  partie  cathodique,  parce  que 
si  l'éleclrolysc  avait  lieu  avec  les  polarisations  correspondantes, 
le  ménisque  jouerait  le  rôle  de  cathode;  l'autre  branche  de  courbe 
est  dite  anodique.  M.  Gouy  a  obtenu  avec  divers  électrol}tes 
des  courbes  différant  entre  elles  par  leur  forme  et  par  la  valeur 
de  Tordonuée  maxima.  En  déplaçant  ces  courbes  parallèlement 


COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÊxMIE  DES  SCIENCES.     6o5 

à  l'axe  des  abscisses,  on  peut  amener  leurs  branches  cathodiques 
à  coïncider  jusqu'au  voisinage  du  maximum,  tandis  que  les 
branches  anodiques  restent  différentes.  Les  bases,  les  acides  et 
les  sels  oxygénés  forment  un  groupe  conforme  à  la  loi  de  M.  Lipp- 
mann;  les  autres  acides  ou  sels  fournissent  autant  de  groupes 
distincts  qu'il  y  a  d'éléments  électro-négatifs.  La  nature  du  pro- 
duit d'électrolyse  possible  semble  ainsi  jouer  un  rôle  prépon- 
dérant, et  si  les  parties  cathodiques  se  confondent,  c'est  qu'un 
même  élément,  l'hydrogène,  tend  alors  à  se  dégager. 

L'étude  des  mélanges  d'électrolytes  conduit  l'auteur  à  des  con- 
clusions peu  favorables  à  la  théorie  des  couches  doubles  d'IIelm- 
holtz.  Une  solution  de  potasse  au  -^{Lt)^  puis  la  même  solution 
additionnée  dcj^d'iodure  de  potassium  (L2),  du  côté  du  ménisque 
capillaire  seulement,  donneraient  des  courbes  confondues  par 
leurs  parties  cathodiques  et  présentant  sur  leurs  parties  anodiques 
des  différences  d'abscisses  qui  correspondraient  à  {  volt. 

M.  Berget  conteste  les  conclusions  de  M.  Gouy  et  institue,  pour 
établir  la  généralité  de  la  loi  de  M.  Lippmann,  les  expériences 
suivantes  : 

i^  Il  construit  un  électromotre  capillaire  avec  le  liquide  L2  et 
constate  qu'on  retrouve  la  courbe  de  M.  Lippmann,  si  l'on  fait  en 
sorte  que  le  verre  soit  bien  mouillé. 

2°  Il  verse  dans  un  large  tube  du  mercure  qui  remonte  égale- 
ment dans  deux  tubes  verticaux  capillaires,  de  même  diamètre, 
communiquant  avec  lui.  Il  ajoute  dans  ces  tubes  quelques  gouttei» 
des  liquides  L<  etL^.  L'égalité  des  niveaux,  d'abord  troublée,  re- 
paraît quand  on  fait  communiquer  les  deux  liquides  par  un  siphon 
capillaire. 

3°  Deux  larges  gouttes  de  mercure  disposées  sur  un  mémo  plan 
horizontal  en  glace  communiquent  par  un  tube  en  U  inférieur.  Dans 
deux  auges  qui  entourent  ces  gouttes  de  mercure,  on  verse  les  li- 
quides L|  et  L2,  qu'on  relie  par  un  siphon  capillaire.  Les  surfaces 
supérieures  des  deux  gouttes  se  placent  dans  un  même  plan  hori- 
zontal, et  il  en  est  de  même  de  leurs  équateurs. 

M.  Gouy  a  expérimenté  une  disposition  analogue  a  celle  de  la 
première  expérience  de  M.  Berget,  avec  cette  différence  que  les 
liquides  L|  et  L2  sont  reliés  par  une  mèche  de  coton,  cl  sont  en 


6o6     COMPTES  RENDUS  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 

outre  mis  en  comniunicatiou  avec  une  aulre  masse  du  liquide  L|, 
reposant  sur  une  masse  M  de  mercure  qu'on  peut  relier  à  celui  du 
tube,  soit  directement,  soit  par  Fintermédiaire  d'une  force  élcc- 
tromolrice.  Le  mercure  M  est  recouvert  d'oxyde  de  mercure 
destiné  à  le  dépolariser.  M.  Gouy  trouve  ainsi  que  les  niveaux 
dans  les  deux  tubes  capillaires  sont  très  diflTérents,  mais  que  cette 
différence  s'atténue  et  finit  par  disparaître,  conformément  à  ses 
expériences  antérieures,  quand  la  force  électromotrice  interposée 
communique  au  mercure  des  tubes  des  polarisations  négatives 
croissantes.  Du  mercure  mal  purifié  donnerait  l'égalité  des  niveaux 
ou  les  cas  intermédiaires,  grâce  aux  traces  de  mélaux  oxydables 
que  contient  ce  mercure,  et  c'est  à  cette  influence  des  métaux 
étrangers  que  M.  Gouy  attribue  la  diDTérence  entre  ses  résultats  et 
ceux  de  M.  Berget.  Il  ajoute,  en  ce  qui  concerne  le  défaut  de 
mouillage  du  tube  par  le  liquide  électrolytique,  que,  si  l'on  a  soin 
de  faire  osciller  le  ménisque  de  part  et  d'autre  de  sa  position  d'é- 
quilibre, on  écarte  loule  incertitude  supérieure  à  i"*"  sur  la  hau- 
teur de  la  colonne  de  charge. 

M.  Berget  critique  l'emploi  d'une  mèche  de  coton  qui,  d'après 
lui,  peut  introduire  des  erreurs  importantes,  et  l'addition  d'oxyde 
de  mercure  sur  le  mercure  M,  cette  précaution  lui  semblant,  an 
point  de  vue  du  mouillage  et  de  la  pureté  du  mercure,  plus  nuisible 
qu'ulile. 

Des  expériences  faites  en  commun  peuvent  seules  trancher  la 
question. 

\V.  SCHMIDT.  —  Chronographc  êlcclro-balisliquc  {C.R.,  l.  CXIV,  p.  733). 

M.  Schmidtse  sert,  pour  mesurer  les  petites  divisions  du  temps, 
d'un  balancier  de  chronomètre,  dont  l'oscillation  est  maintenue 
constante  en  amplitude  par  un  mécanisme  spécial.  L'aiguille, 
fixée  sur  Taxe  du  balancier,  est  ramenée  au  zéro  avant  chaque 
observation,  par  une  rotation  communiquée  à  la  glace.  Le  res^orl 
tvsl  alors  armé  d'un  demi-tour  et  le  balancier  se  trouve  au  repos 
dans  la  position  qui  correspond  à  la  fin  d'une  oscillation.  Le  com- 
mencement de  rinlervalle  de  temps  à  mesurer  coïncide  avec  la 
rupture  d'un  des  deux  courants  qui  traversent  l'appareil.  S'il  s'agit 
de  la  vitesse  d'un  projectile,  le  passage  de  ce  projectile  détermine 


COMPTES  RENDUS  DE  LACADÉMIE  DES  SCIENCES.     607 

cetUs  rupture  par  la  section  d'un  fil.  l^e  chronographc  se  met  alors 
en  marche  et  se  trouve  arrélé  quand  le  projectile,  en  coupant  un 
second  fil,  amène  la  rupture  du  second  courant. 

La  graduation  se  fait  à  Taide  d'un  disjoncteur  qui  interrompt 
les  courants  à  intervalles  connus,  et  Von  élimine  ainsi  les  erreurs 
de  départ  et  d'arrêt.  Les  causes  d'erreur  variables  n'ont  qu'une 
action  négligeable.  L'appareil  est  très  portatif  et  n'est  pas  affecté 
par  le  voisinage  d'une  arme  à  feu. 

GAUTIER  et  J.  LARAT.  —  Utilisation  médicale  des  courants  alternatifs 

à  haut  potentiel  (C.  B.,  t.  CXIV,  p.  493). 

Les  auteurs  ont  utilisé  les  courants  alternatifs  fournis  par  l'usine 
d'électricité  des  Halles,  dont  les  alternances  atteignent  dix  mille 
par  minute.  Une  série  de  transformateurs  permet  de  faire  passer 
les  courants  : 

i^  Dans  l'eau  d'une  baignoire  en  porcelaine  ou  d'une  douche, 
avec  une  force  électromotrice  de  5  à  4o  volts  et  une  intensité  de 
I  à  16  milliampères.  Un  graduateur  permet  de  faire  varier  insen- 
siblement cette  intensité.  Ces  courants  alternatifs  tétanisent  lé- 
gèrement les  muscles,  et  déterminent  une  consommation  nutritive. 
Us  agissent  sur  les  nerfs  sensitifs  en  excitant  les  centres  nerveux 
d'une  manière  favorable,  d'après  les  premiers  résultats  ; 

2**  Dans  un  galvano-cautère,  recevant  8  volts  et  de  i  à  6  ampères  ; 

3®  Dans  un  ozoneur  formé  de  lames  de  verre  portant  des 
feuilles  de  métal  et  séparées  par  une  couche  d'air  de  a"*™.  Sur 
cette  couche  agit  l'effluve  déterminée  par  une  force  électromotrice 
de  1000  volts  dépensant  i*"p,  5.  L'air  ozonisé  est  ensuite  projeté 
par  un  ventilateur  automatique.  Les  auteurs  n'ont  pas  tiré  de 
bons  résultats  de  cette  ozonisalion  par  décharges.  Ils  pensent  que 
l'air  est  vicié  par  la  formation  de  produits  nitreux,  qui  donne- 
raient dans  une  solution  de  potasse  une  quantité  appréciable  d'a- 
zotate. 

A.  D*ARSONVAL.  —  Sur  les  effets  physiologiques  des  courants  alternatifs  à 
variation  sinusoïdale.  Procédé  pour  les  doser  en  électrothérapie  (  C.  B.,  t.  CXrV, 
p.  i534). 

L'onde  électrique  est  déterminée  par  deux  facteurs  :  1"  la  fré- 
quence; 2"  la  force  électromotrice  maxima.  Pour  faire  varier  ces 
deux  facteurs  et  les  mesurer,   M.  d'Arsonval  dispose,  dans  le 


6o8  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

champ  variable  à  volonté  d'un  éiectro-aimanl  recevant  un  cour;^nt 
continu,  un  anneau  Gramme  dont  l'axe  porte  à  une  extrémité  un 
collecteur  ordinaire  muni  de  ses  balais  B.  A  Tau  Ire  bout,  cet  axe 
porle  deux  bagues  isolées,  munies  de  Trotteurs  fixes  K  et  commu- 
niquant par  des  prises  de  courant  avec  deux  points  déterminés  de 
l'anneau  diamétralement  opposés  l'un  à  l'autre.  On  obtient  ainsi 
aux  Trotteurs  K  un  courant  alternatif  à  variations  sinusoïdales,  et 
aux  balais  B  un  courant  continu  dont  la  force  électromotrice,  va- 
riable à  volonté,  est  mesurée  au  voltmètre  et  représente  la  force 
électromotrice  maxima  aux  frotteurs  K.  La  fréquence  dépend  du 
nombre  de  tours  et  est  mesurée  par  un  indicateur  de  vitesse. 

Comme  premiers  résultats,  Tauteur  a  observé  que,  si  la  fréquence 
est  faible,  des  courants  même  intenses  ne  donnent  ni  douleurs, 
ni  contractions,  ni  action  chimique;  mais  l'absorption  d'oxygène 
et  l'élimination  d'acide  carbonique  par  la  respiration  sont  aug- 
mentées. En  augmentant  la  fréquence,  on  obtient  des  contractions 
moins  douloureuses  qu'avec  la  bobine  d'induction,  la  variation  du 
courant  étant  plus  régulière.  Les  combustions  respiratoires  sont 
alors  fortement  exagérées.  G.  Foussereau. 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

Philosophical  Magazine. 

5-  série,  t.  XXWI;  août  1898. 

A. -A.  Mayer.  —  Études  sur  le  phénomène  du  contraste  simultané 
des  courbures;  sur  un  photomètre  pour  mesurer  l'intensité  de  la 
lumière  de  diverses  couleurs,  p.  i53. 

A.  Mac  Aulev.  —  Notes  sur  une  modification  de  la  théorie  élec- 
trique de  Maxwellf  p.  175. 

\V.  Pôle.  —  Nouvelles  données  sur  la  cécité  colorée,  p.  188. 

.I.-E.  MvERS.  —  Sur  un  nouveau  voluménomctre,  p.  i()5. 

G. -M.  MiNCiiiN.  —  Champ  magnétique  au  voisinage  de  la  surface 
d'un  fil  traversé  par  un  courant  électrique,  p.  201. 

Perry  et  n.-A.  Beeston.  —  Téléphonie  à  grande  distance,  p.  111. 

Septembre  iSy». 

J.-G.  Mac  Gregor.  —  Sur  les  hypothèses  de  la  dynamique,  p.  233. 
J.  WmsiiL'RST.  —  Nouvelle  forme  de  machine  à  influence j  p.  264. 


BULLIÎTIN  BIBLIOGRAPHIQUE.  609 

W.-R.  PiDGEON.  —  Machine  à  influence,  p.  267. 

J.  Dbwar  et  J.-A.  Fleming.  —  Résistance  électrique  des  métaux  et 
des  alliages  à  des  températures  voisines  du  zéro  absolu,  p.  171. 

A.-A.-C.  SwiNTON.  —  Expériences  avec  des  décharges  de  haute  fré- 
quence,  p.  3oo. 

Ch.-A.  Parsons.  —  Expériences  sur  le  carbone  à  des  températures 
élevées  et  sous  de  hautes  pressions  en  présence  de  diverses  substances, 
p.  304. 

Octobre  1898. 

J.-J.  Thomson.  —  Sur  Veffet  de  Vélectrisation  et  de  l'action  chi- 
mique sur  un  Jet  de  vapeur,  et  de  la  vapeur  d'eau  sur  la  décharge 
électrique  à  travers  les  gaz,  p.  3i3. 

LiVEiNG  et  Dewar.  —  Sur  les  indices  de  réfraction  de  l'azote  et  de 
l'air  liquides,  p.  328. 

Lord  Kelvin.  —  Sur  la  propriété  piézo-électrique  du  quartz,  p.  331. 

Lord  Kelvin.  —  Sur  une  pile  piézo-électrique,  p.  342. 

J.  Trowbridge.  —  Sur  les  oscillations  de  la  foudre  et  des  aurores 
boréales,  p.  343. 

Carby  Lea.  —  Sur  les  réactions  endothermiq ues  produites  par  la 
force  magnétique,  p.  35 1. 

Lord  Raylkigh.  —  Sur  l'écoulement  des  liquides  visqueux  no- 
tamment à  deux  dimensions^  p.  354. 

Novembre  i8y3. 

Proctor  Hall.  —  Nouvelles  méthodes  pour  la  mesure  de  la  tension 
superficielle  des  liquides^  p.  385. 

Lord  Kelvin.  —  Sur  l'élasticité  d'un  cristal  d'après  Boscovich, 
p.  414. 

J.-H.  MiciiELL.  —  Les  ondes  les  plus  hautes,  dans  l'eau,  p.  43o. 

K.  TsuRLTA.  —  Note  sur  quelques  propriétés  thermiques  d'un  mé- 
lange  d'azote  et  d'acide  carbonique,  p.  438. 

LoHD  Kelvin.  —  Sur  la  théorie  de  la  pyro-électricité  et  de  la  piézo- 
électricité  des  cristaux,  p.  453. 

A.  RiCHARDSON  et  G.  QuicK.  —  Forme  modifiée  de  Vactinomètre  pen- 
dule de  Bunsen  et  Boscoe,  p.  4^9. 

Wiedemann'8  Annalen. 

T.  L,  n"9;  1893. 

H.  Ebert  et  K.  Wiedbmann.  —  Phénomènes  lumineux  dans  des  es- 
paces dépourvus  d'électricité  et  pleins  de  gaz  raréfiés,  sous  l'influence 
de  champs  électriques  rapidement  alternants,  p.  1. 

C.  Dieterigi.  —  Sur  la  force  élastique  maximum  de  dissolutions 
aqueuses  à  zéro,  p.  47* 

/.  de  Phys,,  3*  série,  t.  II.  (Décembre  1893.)  4o 


6io  BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

E.  Englisch.  —  Recherches  thermo' électriques,  p.  88. 

F.  Braun.  — Signification  physique  delà  thermo-électricité,  p.  m. 
F.  KouLRAUSCH  et  W.  Hall WA CHS.  —  Sur  la  densité  de  dissolution 

aqueuses  étendues,  p.  ii8. 

F.  KoiiLRAUSCH  et  F.  Rose.  —  Solubilité  de  quelques  corps  difficile- 
ment solubles  dans  l^eau,  d'après  la  conductibilité  électrique  de 
leurs  dissolutions,  p.  127. 

A.  Kleiner.  —  Chaleur  produite  par  la  polarisation  diélectrique^ 
p.  i38. 

A.-L.  IIoLZ.  —  Recherches  sur  la  production  d'électricité  par  de 
petites  gouttes,  p.  147. 

A.  Frankb.  —  Variation  de  la  diélectrique  de  corps  liquides  avec 
la  température,  et  formule  de  Mossotti-Clausius,  p.  i63. 

J.  Klbmengic  et  P.  Czermack.  —  Recherches  sur  l'interférence  d'ondes 
électriques  dans  l'air,  p.  174. 

H.  Jahn.  —  Note  sur  les  chaleurs  secondaires  d^éléments  gaha- 
niques,  p.  189. 

T.  L;  n»  11;  189.3. 

F.  KoHLRAUSCH.  —  Sur  la  vitesse  des  ions  électrolytiques,  p.  385. 

F.  Paschen.  —  Sur  l'émission  des  gaz  incandescents,  p.  409. 

0.  Krigar-Menzbl  et  A.  Raps.  —  Mouvement  des  cordes  pincées, 
p.  444. 

J.  Klemencic.  —  Contributions  à  la  connaissance  de  l'absorption  et 
de  la  ramification  des  oscillations  électriques  dans  les  fils,  p.  4^^>. 

K.  Wesendonck.  —  Sur  l'écoulement  par  les  pointes,  p.  476. 

K.-R.  Kocii.  —  Note  sur  une  méthode  simple  pour  étudier  la  con- 
ductibilité des  liquides  diélectriques,  p.  482. 

11.  Hennig.  —  Sur  la  susceptibilité  de  Voxygène,  p.  485. 

B.  Galitzine.  —  Sur  l'état  de  la  matière  au  voisinage  du  point  cri- 
tique, p.  521. 

E.  WicHERT.  —  Lois  du  résidu  élastique  à  des  températures  con- 
stantes, p.  546. 

A.  Heydweiller.  —  Encore  sur  la  mesure  galvanique  de  longues 
bobines,  p.  571. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

I 

E.  Mathias.  —  Sur  la  densité  critique  et  le  théorème  des  états  correspon- 
dants         b 

Ch.  Fabrt.  —  La  propagation  anomale  des  ondes  lumiaenses  et  les  anneaux 
de  Newton ai 

E.  Caryallo.  —  Perfectionnement  à  la  méthode  de  M.  Mouton  pour  l'étude 
du  spectre  calorifique a^ 

\V.  DE  NiKOLAKTB.  — Note  sur  la  manifestation  des  champs  électrostatiques, 
qui  se  produisent  autour  des  circuits  ouverts  ou  fermés,  parcourus  par  les 
courants  alternatifs  (ondes  électriques  d'une  grande  longueur) 36 

S.-P.  Thompsox.  —  Sur  la  galvano-hystérésis;  par  M.  Bené  PeUllot 43 

J.-P.  LocKYER.  —  Sur  les  causes  qui  produisent  les  phénomènes  que  pré- 
sentent les  étoiles  nouvelles  ;  par  M.  Bené  Pailloi i\Z 

W.  Ramsat  et  E.-P.  Permax.  —  Essai  de  détermination  des  relations  adiaba- 
tiqoes  de  Tosyde  d'étbyle.  x**  Partie  :  Étker  g^eux;  par  M.  René  Paillot,      [\b 

Hartley.  —  Sur  les  caractères  physiques  des  raies  produites  par  les  spectres 
électriques  des  corps  simples;  par  M.  Bené  Paillot 4^ 

A.  Mallock.  —  Note  sur  l'instabilité  des  tubes  et  des  ballons  de  caoutchouc 
lorsqu'ils  sont  distendus  par  la  pression  d'un  fluide;  par  M.  Bené  Paillot,      4^ 

B.  Baillaud.  —  Notions  générales  sur  les  instruments  servant  à  mesurer  le 
temps • 49 

Commandant  Renard.  —  Sur  l'emploi  des  ballons  perdus  pour  l'exécution 

de  mesures  météorologiques  à  très  grandes  hauteurs 63 

C.  MARAN0O5I.  —  Variabilité  de  ta  constante  capillaire 68 

11.  Ekama.  —  Réfraction  dans  l'atmosphère 74 

Carl  Barus.  —  La  mesure  des  hautes  températures;  par  M.  J.  Blondin,.,  76 
Carl  BARts.  —  Propriétés  thenoo-électriques  du  platine  iridié  et  du  platine 

rhodié  ;  par  M.  J.  Blondin 77 

M. -H.  Braoo.  —  La  méthode  du  milieu  élastique  pour  la  démonstration  des 
théorèmes  d'électrostatique;  par  M.  /.  Blondin 78 

H. -A.  RowLAND.  —  Note  sur  la  théorie  des  transformateurs;  par  M.  /. 
Blondin 79 

F.-J.  Smith.  —  Pompe  à  air  et  i  mercure  pour  élever  le  mercure  dans  les 
différentes  espèces  de  pompes  à  mercure  ;  par  M.  /.  Blondin 79 

E.-WiTHE  Smith.  —  Note  sur  la  mesure  de  la  résistance  intérieure  des  piles; 
par  M.  /.  Blondin 80 

LiVEiNa  et  Dewar.  —  Sur  le  spectre  de  t'oxygène  liquide  et  sur  les  indices 
de  réfraction  de  l'oxygène,  du  btoxyde  d*azote,  de  Téthyléne  liquéfiés;  par 
M.  /.  Blondin 81 

Dbwar  et  Fleminq.  —  Sur  la  résistance  électrique  des  aiétaux  purs,  des 
alliages  et  des  corps  non  métalliques  jusqu'au  point  d'ébullition  de  l'oxy- 
gène; par  M.  /.  Blondin 82 


6i2  TABLE  DES  MATIÈRES. 

E.-H.  Griffiths  cl  C.-M.  Clark.  —  Note  sur  la  détermination  des  basses  tem- 
pératures par  les  thermomètres  à  platine  ;  par  M.  /.  Blondin x3 

Savelieff.  —  Résul  tats  des  observations  acUnométriques  faites  à  Kieff  (Russie) 
en  1890  ;  par  M.  G.  Foussereau 84 

Crova.  —  Remarques  sur  la  communication  de  M.  Satelieff;  par  M.  G. 
Foussereau 84 

C.  Deciiarme.  —  Aimantations  longitudinales  et  transversales  superposées; 
par  M.  C  Foussereau 85 

Lœwy  et  PcisEUX.  —  Détermination  de  la  constante  d'aberration;  par  M.  G. 
Foussereau 85 

PoiNCAHÉ.  —  Sur  l'équilibre  des  diélectriques  fluides  dans  un  champ  élec- 
trique ;  par  M.  G,  Foussereau 8<) 

M.  Brillouin.  —  Sur  le  degré  de  complexité  des  molécules  gazeuses;  par 
M.  G,  Foussereau 87 

Colley,  Michkine  et  Kazine.  —  Observations  actinométriques  faites  à  l'ob- 
servatoire de  l'Académie  Petrowsky  prés  Moscou;  par  M.  G.  Foussereau.      87 

A.  Crova.  —  Remarques  sur  les  observations  précédentes;  par  M.  G.  Fousse- 
reau       87 

G.  Sire.  —  Nouvel  appareil  gyroscopique;  par  M.  G.  Foussereau 88 

P.  DuuEM.  —  Sur  les  pressions  à  l'iniérieur  des  milieux  magnétiques  ou 
diélectriques  ;  par  M.  G.  Foussereau 88 

H.  Deslandres.  —  Méthode  nouvelle  pour  la  recherche  des  bandes  faibles 
dans  les  spectres  de  bandes;  application  au  spectre  des  hydrocarbures; 
par  M.  G.  Foussereau 89 

Général  Derrécaqaix.  —  Sur  la  mesure  d'une  nouvelle  base  de  la  triangu- 
lation française  ;  par  M.  G.  Foussereau 89 

B.-C  Damien.  —  Sur  la  variation  du  point  de  fusioa  avec  la  pression,  par 
M.  G.  Foussereau <jo 

C.  Raveau.  —  Sur  la  théorie  de  la  lumière  ;  par  M.  G.  Foussereau 91 

H.  Resal.  —  Sur  les  expressions  des  pressions  dans  un  corps  élastique 
homogène  ;  par  M.  G.  Foussereau 92 

H.  PoiNCAHK.  —  Sur  la  théorie  de  l'élasticité;  par  M.  G.  Foussereau 92 

HuTiN  et  Leblanc.  —  Sur  un  moteur  à  courants  alternatifs;  par  M.  C, 
Foussereau 92 

Haton  de  la  Goupillièhe.  —  Sur  la  durée  de  Tévaporation  dans  les  géné- 
rateurs; par  M.  G.  Foussereau 93 

Wild.  —  Sur  un  inclinateur  à  induction  ;  par  M.  G.  Foussereau 93 

P.  Gautier.  —  Sur  un  procédé  de  construction  des  vis  de  haute  précision 
pour  les  appareils  de  mesure  de  la  Carte  du  ciel;  par  M.  G.  Foussereau.      93 

M.  Brillouin.  —  Théorie  élastique  de  la  plasticité  et  de  la  fragilité  des  corps 
solides  ;  par  M.  G.  Foussereau c,3 

J.  Macé  de  Lépinay  et  A.  Pkrot.  —  Contribution  à  l'étude  du  mirage 97 

Marcel  Brillouin.  —  Sur  la  loi  de  compressibilité  isotherme  des  liquides 
et  des  gaz  et  la  définition  des  états  correspondants 1 13 

TsciiEUNiNO.  —  Les  sept  images  de  l'œil  humain 1  iS 

E.  DucRKTET  et  L.  Lejkunk.  —  Notice  sur  les  expériences  de  MM.  Elihu 
Thomson  et  Tcsia,  réalisées  au  moyen  des  appareils  construits  par  M.  K. 
Ducrctct  cl  Lejeune 1 2(1 

Donato  Tommasi.  —  Accumulateur  électrique  multitubulaire i3o 

J.  Brown.  —  Piles  à  éleclrolytes  fondus;  par  M.  Lucien  Poincaré i3j 


TABLE  DES  MATIÈRES.  6i3 

Ptres. 

Th.  Andrews.  —  Passivité  du  fer  et  de  l'acier;  par  M.  René  Paillot iSa 

W.  DE  W.  Abnet.  —  Sar  la  limite  de  visibilité  de  différents  rayons  du 

spectre  ;  par  M.  René  Paillot i3a 

J.  Larmor.  —  Sur  la  théorie  de  l'EIectrodynamique;  par  M.  René  Paillot.     i33 
C.  Raveau.  —  Sur  la  surface  d'onde  dans  les  cristaux;  par  M.  G.  Fausse- 

reau 1 34 

J.    BoussiNESQ.  —  Sur  l'explication    physique   de    la    fluidité;   par  M.   G. 

Foussereau i3/| 

Faye.  —  Sur  un  Mémoire  de  M.  von  Bezold  relatif  à  la  théorie  des  cyclones; 

par  M.  G.  Foussereau i35 

G.  Lemoine.  —  Études  quantitatives  sur  l'action  chimique  de  la  lumière; 

par  M.  G.  Foussereau i35 

Chassagny   et   AnuAHAM.  —  Kecherches  de  thermo-éleclricité;  par  M.   G, 

Foussereau i36 

Savelieff.  —  Détermination  de  la  constante  solaire;  par  M.  G.  Foussereau.     i36 
G.  Guilbert.  —  Étude  sur  \c  gradient  appliqué  à  la  prévision  du  temps; 

par  M.  G.  Foussereau 137 

A.  Moulin.  —  Relation  entre  le  poids  atomique  et  la  densité  liquide;  par 

M.  G.  Foussereau 1 37 

A.  DuBOiN.  —  Sur  un  nouveau  moyen  d'apprécier  le  mouvement  vertical  des 

aérostats  ;  par  M.  G.  Foussereau 137 

F.. DE  Lalande.  —  Nouveaux  modèles  de  pile  à  oxyde  de  cuivre;  par  M.  G. 

Foussereau 137 

P.   Guye.  —  Détermination   du   poids  moléculaire  au   point  critique;  par 

M .  G.  Foussereau 1 38 

H.   Faye.  —  Sur  les  courants  de  déversement  qui  donnent  naissance  aux 

cyclones;  par  M.  G.  Foussereau i38 

V.  Serrin.  —  Nouveau  système  de  balance  de  précision  à  pesées  rapides; 

par  M.  G.  Foussereau 1 3() 

P.  Germain.  —  Application  du  principe  de   la  transmission  des   pressions 

aux  transmetteurs  téléphoniques  à  grande  distance;  par  M.  G.  Foussereau.     139 
J.  Reiset.  —  Résumé  des  observations  météorologiques  faites  à  Ecorchebœuf 

près  Dieppe  (Seine-Inférieure)  de  1873  à  1882;  par  M.  G.  Foussereau i39 

G.  et  L.  Richard.  —  Sur  un  avertisseur  électrique  permettant  de  constater 

dans  un  courant  gazeux  de  très  faibles  variations  de  pression;  par  M.  G. 

Foussereau i  'i<* 

Ë.  Mercadier.  —  Sur  un  récepteur  téléphonique  de  dimensions  et  de  poids 

réduits  ;  par  M .  G.  Foussereau i^o 

Bjerknes.  —  De  l'amortissement  des  oscillations  hertziennes;  par   M.  G. 

Foussereau i^o 

A.  HuRiON.  —  Transmission  de  la  lumière  à  travers  les  milieux  troubles;  par 

M.  G.  Foussereau \\i 

G.  LiMB.  —  Sur  l'électrolyse  du   chlorure  de  baryum  pur  ou  mélangé  de 

chlorure  de  sodium  ;  par  M.  G.  Foussereau i4» 

M.  Brillouin.  —  Déformations   homogènes    finies.  —   Energie   d'un    corps 

isotrope  ;  par  M.  G.  Foussereau i  '|i 

F.  Bkaulard.  —  Sur  la  biaxie  du  quartz  romprimé;  par  M.  G.  Foussereau.     1^2 

A.  WiTZ.  —  Rendement  photogénique;  par  M.  G.  Foussereau \^\ 

Guerre  et  Martin.  —  Sur  un  timbre  électromagnétique;  par  M.  G.  Fousse- 
reau      I  '|3 


6i4  TABLB  DES  MATIÈRES. 

Ptfe* 
C.  André.  —  Contribvtion  à  i'étade  de  Télectricité  atmosphérique;  par 

M.  G»  Foussereau 1 4^ 

A.  Hess.  —  Sur  les  diélectriques  hétérogènes i^^ 

Laqranqe  et  Stroobant.  —  Une  nouvelle  méthode  astrophotométrique i6o 

A.  Beboet.  —  Sur  la  dilatation  magnétique  du  fer 1 7'i 

Wyrouboff.  —  Sur  Je  pouvoir  rotatoire  moléculaire 177 

Anoelo  Battelli.  —  Étude  de  la  vapeur  de  sulfure  de  carbone  et  de  la 
vapeur  d'eau,  relativement  aux  lois  de  Mariotte  et  de  Gay-^Lussac;  par 

M.  L.  Poinccuré. iS3 

C.  Barus.  —  Changement  de  conductibilité  thermique  en  passant  isother- 

miquement  de  l'état  solide  k  l'état  liquide;  par  M.  Bernard  Brunhes,»..     18H 
John  Whitmork.  —  Méthode  pour  augmenter  l'échelle  de  l'électromètre  ca- 
pillaire; par  M.  Bernard  Brunhes il>6 

G.-E.  L1NEBAROER.  —  Relations  entre  la  tension  superficielle  des  liquides  et 

leur  constitution  chimique;  par  M.  Bernard  Brunhes 187 

E.-P.  Ferry.  —  Persistance  de  la  vision  ;  par  M.  Bernard  Brunhes 188 

Garl  Barus  et  Joseph  Iddinqs.  —  Note  sur  le  changement  de  conductibilité 
électrique  de  magmas  de  roches  de  diverses  compositions,  quand  on  passe 

de  l'état  liquide  à  l'état  solide;  par  M.  Bernard  Brunhes. 1S9 

O.-N.  RooD.  —  Sur  un  système  de  couleurs;  par  M.  Bernard  Brunhes..,,     190 
Edward  L.  Nichols.  —  L'enduit  qui  se  dépose  à  la  longue  sur  les  lampes  à 

incandescence  ;  par  M.  Bernard  Brunhes 19» 

Charles  B.  TnwiNO.  —  Méthode  photographique  pour  représenter  un  champ 

magnétique;  par  M.  Bernard  Brunhes 191 

Fr.  Bedell  et  Aleert  Creheue.  —  Eflfet  de  la  self-induction  et  de  la  capa- 
cité cleclroslatiquc  distribuée  le  long  d'un  conducteur;  par  M.  Bernard 

Brunhes i<)i 

C.-E.  Linedarger.  —  Innucnce  de  la  concentration  des  tons  sur  rintensité 

de  colorations  des  solutions  salines  dans  l'eau;  par  y\.  Bernard  Brunhes.     i«)i 
Lecoxte  Stevens.  —  Comparaison  expérimentale  des  formules  relatives  à 

la  ra<liation  totale  entre  iS'G.  et  iio*C;  par  M.  Bernard  Brunhes 192 

Commandant    Defforoks.   —   De   Tinfluencc   du  glissement  de   l'arête   du 

couteau  sur  le  plan  de  suspension  dans  les  observations  du  pendule \\^ 

ij.  Meslin.  —  Sur  les  franges  d'interférences  scmi-rirculaires 3o5 

G.  GouuÉ  DE  ViLLEMOXTF.E.  —  Égalité  de  pot4'nliel   des  couches  électriques 

qui  recouvrent  deux  dépôts  électrolytiques  d'un  même  métal  au  contact..     21 5 
A.  Vehnkr.  —  Essai  d'une  explication  du  phénomène  de  la  polarisation  ro- 
tatoire magnétique  basée  sur  les  expériences  de  Heusch a  »i 

E.  Mathlvs.  —   Sur  le  diamètre  des  densités  relatif  aux  pressions  corres- 
pondantes       ii  I 

Sydney  Voung.  —  Sur  la  détermination  du  volume  critique;  par  M.  E.  Ma- 

lll  l'as »    ;  ') 

Sydney  Vouxg  et  G.-L.  Thomas.  —  Sur  la  détermination  de  la  densité  cri- 

li(iuc;  par  M.  E.  MatJiias »..*) 

Damkl  Shea.  —   Sur  la   réfraction  et  la  dispersion  de  la  luniicrc   par  k-s 

prismes  inélalliques;  par  M.  G.  Meslin 11- 

Du  B018  et  Hudens.  —  Sur  la  loi  de  réfraction  de   la   lumière  qui  pénètre 

dans  un  milieu  absorbant:  par  M.  G.  Meslin i.\\ 

P.  Glan.  —    Sur   le   changement   de  phase   produit    par   la    réflexion;   par 

M .  G,  Meslin j  ;  .> 


TABLE  DES  MATIÈRES.  6i5 

Pafot. 
J.  B0U88INESQ.  —  Sur  la  manière  dont  les  vitesses,  dans  un  tube  cylindrique 

de   section   circulaire,   évasé   à  son   entrée,   se  distribuent  depuis  cette 

entrée  jusqu'aux  endroits  où  se  trouve  établi  un  régime  uniforme;  par 

M.  G.  Fouêsereau a34 

E.  Mercadier.  —  Sur  la  détermination  des  constantes  et  du  coefficient 
d'élasticité  de  l'acier-nickel  ;  par  M.  G.  Foussereau a34 

J.  B0U8SINE8Q.  —  Calcul  de  la  moindre  longueur  que  doit  avoir  un  tube 
circulaire  évasé  à  son  entrée,  pour  qu'un  régime  sensiblement  uniforme 
s'y  établisse,  et  la  dépense  de  charge  qu'y  entraîne  l'établissement  de  ce 
régime  ;  par  M.  G.  Foussereau a35 

S.-P.  Lanqley.  —  Recherches  expérimentales  aérodynamiques  et  données 
d'expérience  ;  par  M.  G.  Foussereau a35 

Massin.  —  Sur  des  mesures  de  capacité,  de  self-induction  et  d'induction 
mutuelle,  effectuées  sur  des  lignes  aériennes;  par  M.  G.  Foussereau a36 

II.  Bazin.  —  Expériences  sur  les  déversoirs  (nappes  noyées  en  dessous); 
par  M.  G.  Foussereau a36 

D.  HURMUZE8GU.  —  Vibration  d'un  fil  traversé  par  un  courant  électrique 
continu;  par  M.  G,  Foussereau a37 

Labatut.  —  L'absorption  et  la  photographie  des  couleurs;  par  M.  G. 
Foussereau a37 

A.  Charpentier.  —  Oscillations  rétiniennes;  par  M.  G,  Foussereau a38 

Masgart.  —  Sur  le  retard  des  impressions  lumineuses;  par  M.  G.  Fousse- 
reau      a38 

Ch.  Soret.  —  De  la  conductibilité  calorifique  dans  les  cristaux 2^1 

A.  GARBA8S0.  —  Sur  le  phénomène  de  la  résonance  multiple aâg 

P.  Curie.  —  Sur  l'emploi  des  condensateurs  à  anneau  de  garde  et  des  élec- 
tromètres absolus • a65 

K.  TsURUTA.  —  Note  sur  la  chaleur  de  vaporisation 373 

G.  Zambiasi.  —  Sur  le  point  critique  et  les  phénomènes  qui  l'accompagnent; 
par  M.  /.  Pionchon 374 

i>.  Z1XBIA8I.  —  Le  point  critique  et  le  phénomène  de  la  disparition  du  mé- 
nisque dans  réchauffement  d'un  liquide  à  volume  constant;  par  M.  /. 
Pionchon 378 

Henry  Crew.  —  Nouvelle  méthode  pour  l'obtention  d'une  température 
constante;  par  M.  /.  Biondin 377 

A.-P.  Laurie.  —  Sur  l'existence  d'une  combinaison  d'or  et  d'étain;  par 
M.  /.  Biondin 277 

D.  Mendeleeff.  —  Sur  la  variation  de  la  densité  de  l'eau  avec  la  tempé- 
rature ;  par  M.  /.  Biondin 378 

W.-A.  Ayrton  et  T.  Mather.  —  La  construction  des  résistances  sans  induc- 
tion ;  par  M.  /.  Biondin 378 

Cii.  BuRTON.  —  Théorie  concernant  la  constitution  de  la  matière;  par  M./. 
Biondin 379 

H.-L.  Callendar.  —  Quelques  expériences  faites  avec  le  pyrométre  à  pla- 
tine sur  le  point  de  fusion  de  l'or  et  de  l'argent;  par  M.  /.  Biondin 379 

Tames  Walker.  —  Sur  l'intensité  au  foyer  du  télescope  quand  l'objectif  est 
recouvert  d'un  écran  percé  d'ouvertures  circulaires;  par  M.  /.  Biondin,     380 

W.  LucAH.  —  Appareil  pour  mettre  en  évidence  les  étincelles  d'un  résona- 
teur de  Hertz;  par  M.  /.  Biondin 381 

W.  HiLDER.  —  Sur  un  champ  magnétique  permanent;  par  M.  /.  Biondin.,     381 


6i6  TABLE  DES  MATIÈRES. 

J.  Trowbridge.  —  La  propagalioa  du  magaélisme  par  oodes;  par  M.  /. 
Blondin a8i 

Edwards- L.  Nicbols  et  Bexjamin-W.  Snow.  —  Note  sur  l'absorption  sé- 
lective de  la  lumière  par  le  Terre  d'optique  et  le  spath  calcaire;  par  M.  /. 
Blondin 281 

E.-F.  Herroux.  —  Note  sur  les  forces  éleclromolrices  des  piles  à  éleclrode 
d'or  et  électrode  de  platine  ;  par  M.  /.  Blondin aS3 

C.  LuDEKiNQ.  —  L'action  des  charges  électriques  sur  les  gaz  et  les  vapeurs; 
par  M.  /.  Blondin 384 

Frederick-T.  Tronton  et  W.-E.  Lilly.  —  Méthode  pour  déterminer  la  capa- 
cité induclive  spécifique  des  diélectriques:  par  M.  /.  Blondin 385 

J.  Brown.  —  Différence  de  potentiel  au  contact  de  deux  liquides  réagissant 
l'un  sur  l'autre  ;  par  M.  /.  Blondin 386 

E.  Mercadier.  —  Sur  les  relations  générales  qui  existent  entre  les  coeffi- 
cients des  lois  fondamentales  de  l'électricité  et  du  magnétisme,  et  les 
conséquences  qui  en  résultent  au  point  de  vue  des  dimensions  et  unités 
des  grandeurs  électriques 389 

Edouard  Branly.  —  Déperdition  de  l'Électricité  à  U  lumière  du  jour 3<'0 

J.  Verschaffelt.  —  Étude  géométrique  de  la  diffraction  parallèle 3o.S 

R.  BouLoucH.  —  Dédoublement  des  franges  d'interférence  en  lumière  na- 
turelle     3i6 

i.  Macé  DR  LÉIMNAY.  —  Quclqucs  remarques  relatives  i  la  théorie  du  mi- 
rage de  Hiot 330 

H.  Farenty.  —  Sur  une  représentation  géométrique  et  une  formule  de  la 
loi  d'écoulement  des  gaz  parfaits  à  travers  les  orifices;  par  M.  G.  Fousse- 
reau 327 

Drezwiecski.  —  De  la  concordance  des  résultats  de  M.  P. -S.  Langley  sur  la 
résistance  de  l'air,  avec  les  chiffres  obtenus  par  le  calcul;  par  M.  G. 
Foussereau 328 

G.  Demeny.  —  Analyse  des  mouvements  de  la  parole  par  la  Chronophoto- 
graphic  ;  par  M.  G.  Foussereau 3:^8 

A.  Charpentier.  —  Relation  entre  les  oscillations  rétiniennes  et  certains 
phénomènes  catoplriques;  par  M.  G.  Foussereau 3^8 

E.  Sgrerixo.  —  Sur  les  inclinomctrcs  à  induclion;  par  M.  G.  Foussereau..     3^9 

A.  Leduc.  —  Sur  la  dilatation  du  phosphore  et  son  changement  de  volume 
au  point  de  vue  de  la  fusion  ;  par  M.  G.  Foussereau 3*9 

A.  Charpentier.  —  Analyse  chromoscopique  de  la  lumière  blanche;  par 
.M.  G.  Foussereau 33o' 

Bay.  —  Sur  un  nouveau  foyer  d'incandescences;  par  M.  G,  Foussereau....     33u 

Paquelin.  —  Sur  un  nouveau  chalumeau  à  essence  minérale;  par  M.  G. 
Foussereau 33o 

Antoine.  —  Sur  la  tension  de  la  vapeur  d'eau  jusqu'à  aco''";  par  M.  G. 
Foussereau Sv'î  i 

BossciiA.  —  Éludes  relatives  à  la  comparaison  du  mèlre  international  avec 
le  prototype  des  Archives;  par  M.  G.  Foussereau S't 

FŒUsTF.n.  —  Ueman|ues  sur  le  prototype  international  du  mètre:  par 
M.  G.  Foussereau 33 1 

C.  Fauuie.  —  Sur  les  lois  de  l'écrouissage  et  des  déformations  permanentes: 
par  M.  G.  Foussereau 33  » 

\.  Chauveau.  —  Sur  la  fusion  des  sensations  chromatiques  perçues  isolé- 


TABLE  DES  MATIÈHES.  617 

Pafet. 

ment  par  chacun  des  deux  yeux  ;  par  M.  G,  Foussereau 33q 

A.  CuAUVEAU.  —  Sur  les  sensations  chromatiques  excitées  dans  l'un  des  deux 
yeux  par  la  lumière  colorée  qui  éclaire  la  rétine  de  l'autre  œil;  par  M.  G. 
Foussereau 333 

A.  Chauveau.  —  Sur  l'antagonisme  des  champs  visuels;  par  M.  G,  Fousse- 
reau      33a 

A.  Chauveau.  —  Instrumentation  pour  l'exécution  des  diverses  expériences 
relatives  à  l'étude  du  contraste  binoculaire;  par  M.  G.  Foussereau 333 

Paye.  —  Sur  les  discussions  récentes  au  sujet  des  cyclones;  par  M.  G. 
Foussereau 334 

Paqitelin.  —  Sur  un  foyer  de  fils  de  platine  demeurant  incandescent  au  mi- 
lieu de  l'eau  ;  par  M.  G.  Foussereau 33/| 

A.  Pkrot.  —  Vérification  de  la  loi  de  déviation  des  surfaces  équipotentielles 
et  mesure  de  la  constante  diélectrique;  par  M.  G.  Foussereau 334 

Aymonnet.  —  Relation  entre  l'indice  de  réfraction  d'un  corps,  sa  densité, 
son  poids  moléculaire  et  son  pouvoir  diathermane;  par  M.  G.  Foussereau,    335 

L.  DE  LA  Rive.  —  Sur  une  valeur  de  la  tension  électrostatique;  par  M.  G. 
Foussereau • 335 

P.  Janet.  —  Sur  les  oscillations  électriques  de  période  moyenne 337 

K.  Prytz.  —  Point  de  fusion  de  la  glace  au  contact  de  corps  gazeux 353 

Macé  de  Lêpinay.  —  Mesures  optiques  d'étalons  d'épaisseur 365 

RicARDO  Malaqoli.  —  Contribution  à  la  théorie  de  l'électrolyse  par  courants 
alternatifs 370 

Wiener.  —  Production  des  rayons  curvilignes  de  lumière.  Application  à 
l'étude  de  la  diffusion  et  de  la  conductibilité  calorifique;  par  M.  /.  Macé 
de  Lépinay 376 

D.  Mazotto.  —  Sur  les  cryohydrates  des  mélanges  de  sels  et  sur  une  mo- 
dification du  thermomètre  à  air  ;  par  M.  /.  Pionchon 378 

G.  GuoLiELMO.  —  Description  d'un  nouveau  sphéromètre  exact  et  de  con- 
struction facile  ;  par  M.  /.  Pionchon 38o 

G.  GoRR.  —  Relation  entre  la  force  électromotrice  et  la  pression;  par 
M.  /.  Blondin 38o 

A.  Cornu.  —  Études  sur  les  réseaux  difl'ringents.  Anomalies  focales 385 

F.  Beaulard.  —  Sur  la  coexistence  du  pouvoir  rotatoirc  et  de  la  double 
réfraction  dans  le  quartz ^'93 

Ed.  van  Aubel.  —  Sur  la  résistance  électrique  du  bismuth  comprimé 407 

W.-N.  Harjley.  —  Spectre  d'une  flamme  aux  températures  élevées 
(I"  Partie);  spectre  dans  la  flamme  oxhydrique 4 ''4 

P.  DE  Heen.  —  Variabilité  de  là  température  critique;  par  M.  /.  Pionchon.    4»8 

P.  DE  Heen.  —  Sur  un  état  de  la  matière  caractérisé  par  l'indépendance  de 
la  pression  et  du  volume  spécifique;  par  M.  /.  Pionchon (\\^ 

R.-S.  WooDWAUTH.  —  Note  préliminaire  sur  la  règle  à  glace  fondante  de 
l'appareil  pour  la  mesure  des  bases  du  U.  S.  Coast  and  Geodctic  Survey; 
par  M.  B.  Brunhes l\iZ 

J.-C.  Graham.  —  Quelques  expériences  avec  un  geyser  artificiel;  par  M.  B. 
Brunhes 4^'! 

C.  Barus.  —  Isothermes,  isopiésiqucs  et  isomériques  relatives  à  la  viscosité; 
par  M.  B.  Brunhes 4^4 

Mkndenhall.  —  De  l'emploi  des  plans  et  des  couteaux  dans  les  pendules 
Dour  la  mesure  de  la  gravité;  par  M.  B.  Brunhes ^aô 


6i8  TABLE  DES  MATIERES. 

C.  Barus.  —  Note  préliininaire  sur  les  couleurs  de  condensation  des  nuages; 

par  M.  B.  Brunhes 4^^ 

C.  LuDEKiNO  et  J.-E.  Starr.  —  Chaleur  spécifique  de  l'ammoniaque  liquide  ; 

par  M.  B.  Brunhes ^i^ 

G.-W.  Colles.  —  Distance  des  étoiles,  par  le  principe  de  Dôppler;  par 

M.  B.  Brunhes 4^ 

A.-G.  Mater.  —  Radiation  et  absorption  de  la  chaleur  par  les  feuilles;  par 

M.  B.  Brunhes 426 

Arthur  W.  Whitney.  —  Réfraction  de  la  lumière  sur  la  neige;  par  M.  B, 

Brunhes 4'^ 

S.  MoRELAND.  —  Valeur  de  la  force  exercée  par  un  courant  électrique  dans 

un  conducteur  circulaire  sur  un  pôle  magnétique  placé  en  son  centre; 

par  M.  B.  Brunhes 4'7 

G.-O.  Squier.  —  Effets  électrochimiques  dus  à  Faimantation;  par  M.  B, 

Brunhes (37 

M.  J.  PupiN.  —  Oscillations  électriques  de  basse  fréquence  et  leur  résonance; 

par  M.  B.  Brunhes • 4^8 

11.  GiLBAULT.  —  Variation  de  la  force  électromotrice  des  piles  avec  la  pres- 
sion ;  par  M.  G.  Foussereau 43" 

H.  Becquerel.  —  Mémoire  sur  les  températures  observées  sur  le  sol  au 

Muséum  d'Histoire  naturelle,  pendant  l'hiver  1899-91;  par  M.  G.  Fousse- 
reau      4^> 

11.   PoiNCARK.  —   Sur   la  théorie  des  oscillations  hertziennes;  par  M.  G. 

Foussereau 4^^ 

Duhem.  —  Sur  la  théorie  de  la  pile;  par  M.  G.  Foussereau 4^^ 

M.  GossART.  —  Remarques  expérimentales  sur  une  catégorie  de  phénomènes 

capillaires,  avec  application  à  l'analyse  des  liquides  alcooliques  et  autres; 

par  M.  G.  Foussereau 4^^ 

Mascart.  —  Sur  raberration  ;  par  M.  G.  Foussereau 4^3 

J.  Janssen.  —  Note  sur  l'observatoire  du  mont  Blanc;  par  M.  G.  Foussereau,  l\V\ 
M.  Marey.  —  Emploi  de  la  Chronophotographie  pour  l'élude  des  appareils 

<lcstinés  à  la  locomotion  aérienne;  par  M.  G.  Foussereau ^34 

J.-A.  Lkiioy.  —  lin  moyen  simple  de  vérifier  le  centrage  des  objectifs  de 

microscope  ;  par  M.  G.  Foussereau 4^4 

I).  Behthelot.  —  Sur  rexistcncc  des  sels  acides  ou   basiques  des  acides 

monobasiques  en  li(iueur  très  étendue;  par  M.  G.  Foussereau 4^'* 

('iiAUViN  cl  Cn.  Fabre.  —  Sur  une  application  de  la  Photographie  au  pola- 

rimètre  à  pénombre  ;  par  M.  G.  Foussereau ^^J 

Rayet.  —   Observation   de   l'éclipsé  totale   de  Lune  du  i5  novembre  1891 

k  Tobscrvatoirc  de  Bordeaux  ;  par  M.  G.  Foussereau 43<' 

A.  CiArTiKH  et  Janssen.  —  Remarques  à  propos  de  cette  Communication; 

pu r  M .  (r.  Foussereau 43*' 

11.  Deslandhks.  —  Recherches  sur  le  mouvement  radial  des  astres  avec  le 

sidéroslat  de  l'Observaloire  de  Paris:  par  M.  G.  Foussereau 4^'' 

A.  Coi.soN.  —  Sur  l'écoulement  des  liquides  en  lubcs  capillaires;  par  M.  G. 

Foussereau 4^7 

Pauknty.  —  I"  Sur  les  dimensions  et  la  forme  de   la   section  d'une   veine 

gazeuse  où  rèpnc  la  contre-pression  limite  pendant  le  débit  limite.  2"  Sur 

les   mndificatiotis   de   l'adiabatismc  d'une   veine  gaz-cuse  contractée  ;  par 

M .  G.  Foussereau '^^7 


TABLE  DES  MATIÈRES.  619 

Ptjre». 

E.  Carvallo. —  Sur  la  polarisation  rotatoire;  par  M.  G.  Foussereau 4^8 

D.  Berthklot.  —  Sur  les  trois  basicités  de  l'acide  pliosphorique;  par  M.  G. 

Foussereau ^ZH 

Masgart.  —  Sur  un  réseau  oculaire  ;  par  M.  G.  Foussereau 4^9 

C.  FÉRY.  —  Sur  un  nouveau  réfractomètre  ;  par  M.  G,  Foussereau 4^9 

A.  Cornu.  —  Sur  diverses  métbodes  relatives  à  l'observation  des  propriétés 

appelé'*^  «  anomalies  focales  »  des  réseaux  diflringents 44  > 

E.-H.  Amaoat.  —  Sur  le  maximum  de  densité  et  les  lois  relatives  à  la  com- 

pressibilité  et  à  la  dilatation  de  Teau 4l9 

F.  Beaulard.  —  Etude  du  quartz  comprimé  soumis  à  une  compression  nor- 
male à  Taxe  optique '. 4% 

F.  Beaulard.  —  Sur  la  biaxic  du  quartz  comprimé 47- 

Rd.  Branly.  —  Déperdition  des  deux  électricités  par  les  rayons  très  réfran- 
gibles  ;  par  M.  C  Foussereau ^78 

Ed.  Branly. —  Nouvelle  conductibilité  unipolaire  des  gaz;  par  M.  G.  Fous- 
sereau       ^7) 

Ed.  Branly.  —  Sur  la  conductibilité  des  gaz  compris  entre  un  métal  froid 
et  un  corps  incandescent;  par  M.  G.  Foussereau 479 

L.  DE  LA  Rive.  —  Application  de  la  théorie  des  lignes  de  force  à  la  démon> 
stration  d'un  théorème  d'électrostatique:  par  M.  G,  Foussereau 4Bo 

Chassaony  et  II.  Abraham.  —  Sur  le  mode  d'emploi  des  couples  thermo- 
électriques ;  par  G,  Foussereau 4^* 

II.  Baoard.  —  Sur  les  phénomènes  thermo-électriques  au  contact  de  deux 
électrolytes  ;  par  M.  G,  Foussereau. 4^-^ 

C.  Reignier  et  G.  Parrot.  —  Sur  une  propriété  des  conducteurs  lamellaires, 
soumis  à  l'induction  électro-magnétique;  par  M.  G.  Foussereau 4^^ 

J.  MoRiN.  —  Sur  une  nouvelle  forme  d'appareil  d'induction;  par  M.  G.  Fous- 
sereau      4^4 

]).  KoHDA.  —  Théorie  d'un  condensateur  intercalé  dans  le  circuit  secondaire 
d'un  transformateur;  par  M.  G.  Foussereau 4^i 

Oh.  Guillaume.  —  Sur  la  variation  thermique  de  la  résistance  électrique  du 
mercure  ;  par  M.  G.  Foussereau /|85 

Vaschy.  —  Sur  les  réseaux  de  conducteurs  électriques.  Propriété  réciproque 
de  deux  branches  ;  par  M.  G.  Foussereau. '|80 

D.  Neqreano.  —  Variation  de  la  constante  électrique  des  liquides  avec  la 
température  ;  par  M.  G.  Foussereau 4^^> 

A.  PÉiiOT.  —  Mesure  de  la  constante  diélectrique  par  les  oscillations  électro- 
magnétiques ;  par  M.  G.  Foussereau 4^7 

iM.  Runolfsson.  —  Sur  une  relation  entre  la  chaleur  moléculaire  et  la  con- 
stante (liélcclrique ;  par  M.  G.  Foussereau 4^^ 

Bernard  Bruniies.  —  Réflexion  cristalline  interne 4^3 

N.-A.  Heseiius.  —  Photomètre  à  écran  Bunsen  à  trois  taches 5o| 

N.  Heseiius.  —  Sur  la  formation  des  gréions * 5oô 

Alfred  M.  Mayer.  —  Étude  sur  les  phénomènes  de  contraste  simultané  des 
couleurs;  et  photomètre  pour  la  mesure  des  intensités  de  lumière  de  diflé- 

rentes  couleurs  ;  par  M.  li.  Brunhes 507 

A.  Battelli. --  Sur  les  isobares  des  vapeurs;  par  M.  J.  Pionchon .)io 

F.  AuERBACii.  —  Sur  la  mesure  de  la  dureté,  notamment  pour  les  corps 

plastiques;  par  M.  E.  Bouty 5i3 

F.  AuERBACii.  —  Plasticité  et  fragilité  ;  par  M.  E.  bouty 5i'j 


620  TABLE  DES  xMATIÈRES. 

W.  VoiGT.  —  Sur  le  frottement  intérieur  des  corps  solides  et  particulière- 
ment des  métaux  ;  par  M.  E.  Bouty Si5 

C.  Brodman.  —  Rechcrcbes  sur  les  coefficients  de  froltcment  des  liquides; 
par  M.  E,  Bouty 5i8 

W.  CouEN.  —  Influence  de  la  pression  sur  la  viscosité  des  liquides;  par 
M.  E,  Bouty 5i9 

G.  DE  Metz.  —  Sur  la  compressibilité  absolue  du  mercure;  par  M.  E.  Bouty.    619 

W.-C.  RoNTOEN.  —  Méthode  pour  produire  des  surfaces  d'eau  pure  ou  de 
mercure  pur  ;  par  M.  E.  Bouty Sac 

M.  Cantor.  —  Sur  les  constantes  capillaires;  par  M.  E.  Bouty Sqi 

G.  Berthold.  —  Pour  servir  à  l'histoire  du  phénomène  de  Leidcnfrost;  par 
M.  E.  Bouty Sa} 

V.  NiEMOLLER.  —  Sur  la  mesure  des  coefficients  de  diiïusion  des  liquides: 
par  M.  E.  Bouty 5a4 

W.-C.  RoNTQEN.  —  Sur  la  constitution  de  l'eau  pure:  par  M.  E.  Bouty SaS 

W.-C.  RoNTOEN.  —  Influence  de  la  pression  sur  quelques  propriétés   phy- 
'  siques  ;  par  M.  E.  Bouty SaS 

Cii.  Wiener.  —  Unité  de  sensation  pour  la  mesure  de  l'intensité  des  sensa- 
tions; par  M.  E.  Bouty 5a5 

F.  Melde.  —  Mesure  de  la  vitesse  de  propagation  du  son  dans  les  corps 
membraneux  ;  par  M.  E.  Bouty 3a6 

B.  RosiNG.  —  Sur  le  mouvement  magnétique  de  la  matière;  par  M.  Ler- 
mantoff. .^27 

A.-S.  PoroFP.  —  Expériences  de  cours  sur  l'accroissement  progressif  du  cou- 
rant dans  un  circuit  de  grande  self-induction  et  de  résistance  insignifiante  : 
par  M.  F^ermantoff 327 

N.  Heserus.  —  Appareil  de  démonstration  pour  la  conductibilité  thermique 
relative  des  métaux,  (l'après  Ingcnhousz;  par  iM.  Lermantoff. 5'j8 

N.  Hesehus.  —  Conditions  de  réussite  de  l'expérience  sur  rintcrfcrencc  du 
son,  démontré  à  l'aide  de  la  flamme  sensible  de  Govi  et  de  l'appareil  de 
Quincke:  par  M.  Lermantoff ^28 

J.  WouLF.  —  Sur  l'erreur  systématique  dans  la  mesure  des  diamètres  des 
anneaux  de  N'ewton  :  par  M.  Lermantoff 528 

A.  SoKOLOFF.  —  Discussion  de  la  méthode  de  Winkclmann-Stschegliaefl';  par 
M.  Lermantoff 5a<j 

L.  Smiiinokk.  —  Expériences  à  l'appui  de  la  discussion  précédente:  par 
iM .  Lermantoff ...     629 

N.  Kasteuine.  —  Sur  la  tension  superficielle  de  l'élher  élhyliquc  aux  hautes 
tCHipératurcs ;  par  M.  Lermantoff .Vuj 

A.  SiosoN.  —  Photographies  de  flocons  de  neige;  par  M.  Lermantoff. .'>3i 

O.-J.  Lodge.  —  Recherches  sur  la  décharge  des  bouteilles  de  Leyde;  par 
M.  n.  Paillot 532 

J.-ll.  PoYNTiNQ.  —  Dcleriiiination  de  la  dcnsilt*'  moyenne  <h'  la  Terre  et  tic 
la  constante  de  la  gravitation  au  moyen  de  la  balance  onlinaire:  par  M.  li. 
Paillât 5'»2 

\N.-H.  Dînes.  —  Pression  du  vent  sur  les  surfaces  courbes  des  gin»uettes: 
par  M.  n.  Paillot 53:^ 

W.  E.  Ayuton,  J.  r*EiinY  et  W.-E.  Sinm'NKU.  —  Kleclromètres  à  quadrants: 
par  M.  H.  Paillot 533 

\N  .  ('iiooKES.  —  Sur  l'évaporation  électrique;  par  M.  II.  /*aillot 534 


TABLE  DES  IdÂTlEUES.  621 

Page». 
H.-E.  Armstronq  et  G.-H.  Robertson.  —  Etude  chimique  de  la   pile  de 

Planté  au   plomb,  à  l'acide   sulfurique  et  au   peroxyde  de   plomb;  par 

M.  R.  Paillot 536 

H.  Wilde.  —  Influence  de  la  température  sur  l'aimantation  du  fer  et  d'autres 

substances  magnétiques  ;  par  M.  B.  Paillot J37 

J.  HoPKiNsoN.  —  Note  sur  la  densité  des  alliages  de  nickel  et  de  fer;  par 

M.  /?.  Paillot 539 

F.  Clowes.  —  Appareil  destiné  à  éprouver  la  sensibilité  des  lampes  de  sû- 
reté ;  par  M.  /?.  Paillot 539 

C.-J.  BuRTON  et  W.  Marshall.  —  Mesure  de  la  chaleur  produite  par  la  com- 
pression des  solides  et  des  liquides;  par  M.  B,  Paillot 54o 

W.-E.  Ayrton  et  H.  Kilqour.  —  Émissivité  thermique  des  fils  fins  dans  l'air; 

par  M.  /?.  Paillot 54a 

G.-J.  BuRGH.  —  Sur  les  rapports  de  temps  des  mouvements  de  l'éleciromètre 
capillaire  et  méthode  à  employer  pour  utiliser  cet  instrument  à  l'étude 

des  changements  de  courte  durée;  par  M.  B.  Paillot 54^ 

H.-I.  Gallender.  —  Sur  un  thermomètre  à  air  compensé  ;  par  M.  R.  Paillot.    543 

J.  VioLLB.  —  Four  électrique.  Lumière  et  chaleur  de  l'arc 545 

E.  Garvallo.  —  Gas  paradoxal  de  réflexion  cristalline 553 

Julien  Lefèvre.  —  Recherches  sur  les  diélectriques 56i 

P.  Lebedew.  —  Sur  la  force  répulsive  des  corps  rayonnants;  par  M.  E. 

Bouty 504 

E.  Prinqsheim.  —  La  loi  de   KirchhofT  et  le  rayonnement  des  gaz;   par 

M.  E,  Bouty 564 

O.   Lummer   et   F.    Kurlbaum.  —   Recherches  bolométriques;  par  M.  E. 

Bouty 566 

B.  Walter.  —  Valeurs  exactes  des   indices  de   réfraction  de    l'eau;    par 

M.  E,  Bouty 567 

W.  Hallwaciis.  —  Sur  les  indices  de  réfraction  des  dissolutions  étendues; 
par  M.  E.  Bouty 567 

G.  Pulfrich.  —  Influence  de  la   température  sur  la  réfraction   du   verre; 

par  M.  E.  Bouty 568 

H.  Kaysbr  et  G.  Runqe.  —  Sur  les  spectres  du  cuivre,  de  l'argent  et  de 

l'or  ;  par  M.  E,  Bouty 5()9 

H.    Rubens.  —   Sur    la   dispersion   des  rayons    infra-rouges;   par    M.  E. 

Bouty 569 

H.  Rubens  et  B.-W.  Snow.  —  Sur  la  réfraction  des  rayons  de  grande  lon- 
gueur d'onde  dans  le  sel  gemme,  la  sylvine  et  la  fluorine;  par  M.  E.  Bouty,  571 
B.-W.  Snow.  —  Sur  le  spectre  d'émission  infra-rouge  des  alcalis;  par  M.  E. 

Bouty 57 1 

Pli.    Lenard.  —   Note    sur    un   phosphoroscope    à    étincelle;    par  M.   E. 

Bouty 573 

E.  Blasius.  —  Sur  les  phénomènes  d'interférence  produits  par  deux  plaques 

à  faces  parallèles  ;  par  M.  E.  Bouty 573 

E.  Blasius.  —  Sur  les  phénomènes  d'interférence   qui   accompagnent   les 

anneaux  de  Newton  ou  qui  se  produisent  avec  d'autres  combinaisons  de 

lentilles;  par  M.  E,  Bouty 573 

E.  ScHMiDT.  —  Sur  les  franges  d'interférence  produites  par  deux  plaques 

de  même  épaisseur;  par  M.  E.  Bouty 57'} 

P.  Drude  et  W.  Nbrnst.  —  Phénomènes  de  fluorescence  développés  par  des 


022  TABLE  DES  MATIÈRES. 

ondes  slationnaires  ;  par  M.  E»  Bouty 674 

H.-E.-J.-G.  DU  Bois.  —  Réflexion  et  transmission  de  la  lumière  par  cer- 
tains objets  éolotropes;  par  M.  E,  Bouty S75 

H.  Umlauf.  —  Sur  la  double  réfraction  des  liquides  tournants;  par  M.  E, 
Bouty 57b 

F.  CiNTOLESi.  —  Sur  les  phénomènes  présentés  par  le  cuivre  dans  les  solu- 
tions de  sulfate  de  cuivre,  et  pendant  l'clectrolyse  de  ce  sel  ;  par  M.  G.-P, 
Grimaldi 677 

G.  Vassura.  —  Sur  la  résistauce  électrique  de  quelques  métaux  au  point 

de  fusion  ;  par  M.  G,-P,  Grimaldi 677 

A.  Bartou  et  E.  Stracgiati.  —  Sur  la  chaleur  spécifique  de  l'eau  sur- 
fondue  ;  par  M.  G.-P.  Grimaldi 077 

G. -P.  Grimaldi.  —  Sur  la  méthode  de  MM.  Caiiletet  et  Colardeau  pour  fa 
détermination  du  point  critique  ;  par  M.  G.-P.  Grimaldi 578 

A.  Stepanini.  —  Sur  les  lois  psycho-physiques  de  M.  Fechner  et  de  M-.  Pla- 
teau ;  par  M.  G.-P.  Grimaldi brfi 

RiQui.  —  Sur  la  théorie  du  stéréoscope  ;  par  M.  G.-A  Grimaldi 579 

M.  AscoLi.  —  Sur  la  ténacité  et  la  plasticité  du  ier  à  différentes  tempé- 
ratures; par  M.  G,-P.  Grimaldi 58i 

A.  Bartou  et  E.  Stracgiati.  —  Sur  la  rariabilité  de  la  chaleur  spécifique 
de  l'eau  entre  o*  et  -f-  3a*  ;  par  M.  G.-P,  Grimaldi 5«j 

A.  RiGUi.  —  Sur  la  distribution  des  potentiels  près  de  la  cathode;  par 
M.  G.'P.  Grimaldi •..     588 

M.  Cantons.  —  Sur  la  variation  de  résistance  du  fer  et  du  nickel  dans  le 
champ  magnétique  ;  par  M.  G.-P,  Grimaldi 588 

E.  ViLLARi.  —  Modilications  de  Télectromètrc  à  quadrants  de  Thomson; 
par  M.  G.-P.  Grimaldi 'y^ 

A.  Battelli.  —  Hcsullats  des  mesures  pour  la  construction  de  la  Carte 
magnétique  de  la  Suisse  ;  par  M .  G.-P.  Grimaldi jSi| 

A.  CiiASSY.  —  Sur  les  lois  de  l'électrolyse;  par  M.  Foussereau 5<^i 

H.  Blondlot.  —  Sur  un  nouveau  procédé  pour  transmettre  des  ondulations 
électriques  le  long  des  fils  mclaliiques,  et  sur  une  nouvelle  disposition  du 
récepteur  ;  par  M.  Foussereau 5yo 

R.  Blondlot  et  M.  Dufour.  —  Sur  l'influence  eiercée  sur  les  phénomènes 
de  résonance  élcclromagnélique  par  la  dissymétrie  du  circuit,  le  long 
duquel  se  propagent  les  ondes;  par  M.  Foussereau byu 

Rapport  sur  un  Mémoire  présenté  par  M.  Blondlot  et  relatif  à  la  propaga- 
tion des  oscillations  hertziennes  ;  par  M.  Foussereau 5ç^ 

H.  PoiNGARK.  —  Sur  un  mode  anormal  de  propagation  des  ondes;  par 
M.  Foussereau 692 

II.  PoiNCARÉ.  —  Sur  la  propagation  des  oscillations  hertziennes;  par 
M.  Foussereau 5c^ 

R.  Blondlot.  —  Sur  la  vitesse  de  propagation  des  ondulations  électro- 
magnétiques dans  les  milieux  isolants,  et  sur  la  relation  de  Maxv^ell;  par 
M.  Foussereau VS94 

A.  PÉROT.  —  Sur  les  oscillations  de  Hertz;  par  M.  Foussereau 5îp 

A.  Perot.  —  Sur  raiïaiblissemcnt^dcs  oscillations  électromagnétiques  avec 
leur  propagation  cl  leur  amortissement;  par  M.  Foussereau 5*».î 

R.  Colson.  —  Méthode  téléphonique  pour  Téludc  de  la  propagation  des 
ondes  téléphoniques  ;  par  M.  Foussereau bx/i 


TABLE  DES  MATIÈRES.  63t3 

R.  CoLSON.  —  Démonstration^  au  moyen  du  téléphone,  de  l'existence  d'une 
interférence  d'ondes  électriques  en  circuit  fermé;  par  M.  Foussereau hçfi 

Sarazin  et  DE  LA  Rive.  —  Sur  la  production  de  l'étincelle  de  Foscillateur  de 
Hertz  dans  un  diélectrique  liquide,  au  lieu  de  l'air;  par  M.  Foussereau..     597 

P.  Janet.  —  Sur  les  oscillations  électriques;  par  M.  Foussereau 598 

P.  Janet.  —  Détermination   des  coeffîcients  de  self- induction  au   moyen 
des  oscillations  électriques;  par  M.  Foussereau 5ç)8 

V.  BjERKNES.  —  De  la  dissipation  de  l'énergie  du  résonateur  de  M.  Hertz;    . 
par  M.  Foussereau 599 

P.  Curie.  —  Propriétés  magnétiques  des  corps  à  diverses  températures; 
par  M .  Foussereau Goo 

P.  Curie.  —  Sur  les  propriétés  magnétiques  de  l'oxygène  à  diverses  tempé- 
ratures ;  par  M .  Foussereau 600 

W.  de  Fonvielle.  —  Sur  la  découverte  de   la  ligne  sans  déclinaison;  par 
M.  Foussereau , Hoi 

C.  Decharme.  —  Déplacements  évolutifs  d'un  aimant  sur  le  mercure,  sous 
l'action  d'un  courant  électrique;  par  M.  Foussereau 601 

M.  Vaschy.  —  Examen  de  la  possibilité  d'une  action  réciproque  entre  un 
corps  électrisé  et  un  aimant  ;  par  M.  Foussereau G02 

GouY.  —  Sur  les  phénomènes  électro-capillaires  et  les  différences  de  po- 
tentiel ;  par  M.  Foussereau Oo3 

H.  Pellat.  —   Remarques  au  sujet  des  expériences  de  M.  Gouy  sur  les 
différences  de  potentiel  au  contact;  par  M.  Foussereau 6o3 

GouY.   —   Remarques  sur  la  tension  superficielle  des  métaux   liquides  à 
l'occasion  d'une  Note  de  M.  Pellat  ;  par  M.  Foussereau 6o3 

H.  Pellat.  —  Remarques  au  sujet  de  la  dernière  Communication  de  M.  Gouy 
sur  la  tension  superficielle  de  métaux  liquides;  par  M.  Foussereau 6o3 

GouY.  —  Sur  les  phénomènes  électro-capillaires;  par  M.  Foussereau 6o4 

A.  Bbroet.  —  Sur  les  phénomènes  électro-capillaires;  par  M.  Foussereau.. .    6o4 

W.  ScHMiDT.  —  Chronographe  électro-balistique;  par  M.  Foussereau 606 

Gautier   et  J.  Larat.  —   Utilisation  médicale  des  courants  alternatifs   à 
haut  potentiel  ;  par  M.  Foussereau G07 

A.  d'Arsonval.  —  Sur  les  effets  physiologiques  des  courants  alternatifs  à 
variation  sinusoïdale  ;  par  M.  Foussereau 607 

Procédé  pour  les  doser  en  électrothérapie;  par  M.  Foussereau 607 

Table  des  matières 611 

Table  par  noms  d'Auteurs 6'i4 

Table  analytique 634 


FIN    DE   LA   TABLE   DES  MATIERES. 


TABLE    PAR    NOMS    D'AUTEURS 

DES  MATIÈRES  CONTENUES  DANS  LES  TOMES  I  ET  II 

DE  LA  3*  SÉRIE. 


Les  titres  des  Mémoires  sont  donnes  en  abrégé.    Le  premier  nombre  inscrit  à  U  suite 
de  chaque  Mémoire  désigne  le  volume;  le  second  désigne  la  page. 


Abbr  (C.)«  —  Radiation  atmosphérique, 
I,  436. 

Abney  (W.).  —  Classification  des  cou- 
leurs, I,  221.  —  Visibilité  des  diffé- 
rents rayons,  II,  i3q. 

Abraham  (H.).  —  Détermination  de  i\ 
I,  36i.  —  Débit  d'une  machine  élec- 
trostatique, I,  409.  —  Théorie  des  di- 
mensions, l,  536. 

Abraham  et  Ghassaony.  —  Thermo-élec- 
tricité, II,  i36,  481. 

AcwoRTii  (J.-J.).  —  Plaques  photogra- 
phiques, I,  4*^3. 

Amaoat  (K.-H.).  —  Densité  des  gaz,  I, 
288.  —  Comprcssibilité  et  dilatation 
de  l'eau,  II,  4'i9; 

Andrk  (C).  —  Électricité  atmosphé- 
rique, II,  1^3. 

Andrews  (T.).  —  Passivité  du  fer  et 
do  l'arier,  I,  182,  II,  i32. 

Anthoixe  (C).  — Tension  des  vapeurs, 

I,  49^-  —Tension  de  la  vapeur  d'eau, 

II,  33i. 

Ai»pi:nn    (  V.).    —    Sons    résultants,    1, 

Armstrong  (II.-K.)  cl  HoRERSTox  (c;.- 
II.).  —  Pile  de  Planté,  II,  53G. 

Arons  et  RuBHNs.  —  Vitesse  do  propa- 
gation dos  ondes  éloolriquos,  I,  82. 

Arsonval  (d').  —  KITots  physiologiques 
des  courants  altcrnatirs,  II,  ()07. 

AscoLi  (M.).  —  Ténacité  et  plasticité, 
II,  381. 


AuBEL  (E.  van).— Bismuth,  1. 4^  î,  II,  io;. 

AuERBACH  (  F.).  —  Mesures  de  dureté,  l, 
528.  II,  5i4.  —  Plasticité  et  fragilité. 
II,  5i4. 

Aymonnet.  —  Relation  entre  Pindice  de 
réfraction,  la  densité,  etc.,  Il,  335. 

Ayrton  (W.-A.)  et  Mather  (T.).  —  Ré- 
sistance sans  induction,  II,  378. 

Ayrton  (W.-E.),  Pkrry  (J.)  et  Sinxpner 
(W.-K.).  —  Klectromètres  à  qua- 
drants, II,  533. 

Ayrton  (W.-F.)  et  Kiloour  (H.).  — 
Emissivité  thermique  des  fils  fins,  II, 
54  a, 

Ayrton  et  Sumpner.  —  Énergie  d'un 
courant,  I,  358. 

Vyrton  et  Taylor.  —  Dynamomètre,  1. 

9'l- 

Bachmetiefp  (p.).  —  Thermo-électri- 
cité, 1,  2()o.  —  Influence  de  Painian- 
tation  sur  les  propriétés  thermochi- 
miques, I,  .3()9.  —  Thermo-électricité 
des  amalgames,  I,  4^»^.  —  Influenrc 
de  la  compression  sur  les  propriétés 
Ihorriio-éloctriquos,  I,  4o'|.  —  Chaleur 
magnélique,  I,  438. 

Bagaro  (M.).  —  Étalon  thermtvéler- 
Iriquo,  I,  128.  —  Thermo-électricité, 
II,  483. 

Baillaud  (B.).  —  Instruments  servant 
à  la  mesure  du  temps,  11,  49. 

Bartoli  (A.).  —  Chaleur  sphérique  dos 
la>os,  I,  57  i. 


TABLE  PAR  NOMS  D'AUTEURS. 


&i5 


Bartoli  (A.)  et  Stracciati  (E.)-  —  Cha- 
leur solaire,  I,  672. —  Chaleur  spéci- 
fique, II,  577-582, 

Barus  (C).  —  Compressibilité  de  l'eau, 

I,  4'>'  —  Point  critique,  l,  222.  — 
Fusion  des  roches,  I,  4^3.  —  Hautes 
températures,  II,  76.  —  Platine  iridié 
et  platine  rhodié,  II,  77.  —  Conducti- 
bilité thermique,  II,  186.  —  Viscosité, 

II,  420.  —  Nuages,  II,  426. 

Barus  (G.)  et  Iddings  (J.).  —  Conduc- 
tibilité électrique,  II,  189. 

Basset  (A.-B.).  —  Réflexion  et  réfrac- 
tion dans  un  milieu  aimanté,  I,  181. 

Battelli  (  A.).  —  Crépuscules,  I,  574.  — 
Étude  thermique  des  vapeurs,  II,  i83. 
—  Isobares  des  vapeurs,  II,  5 10.  — 
Carte  magnétique.  II,  589. 

Bay.  —  Foyer  d'incandescence,  II,  33o. 

Bazin  (H.).  —  Déversoirs,  II,  236. 

Beaulard  (F.).  —  Quartz  comprimé, 
II,  142,  459.  —  Pouvoir  rotatoire  et 
double  réfraction,  II,  393. 

Becquerel  (Ed.).  —  Photographie  des 
couleurs,  I,  564. 

Becquerel  (H.).  —  Phosphorescence,  I, 
137.  —  Températures  sur  le  sol,  II, 
43i. 

Bedell  (F.)  et  Crehere  (A.).  —  Ca- 
pacité électrostatique,  II,  191. 

Berqet  (A.).  —  Dilatation  magnétique 
du  fer,  II,  172.  —  Phénomènes  électro- 
capillaires.  II,  604. 

Berthelot.  —  Onde  explosive,  I,  567. 

Berthelot  (D.).  —  Conductibilité  élec- 
trique, II,  435,  438. 

Berthold  (G  ).  —  Phénomène  de  Lein- 
denfrost,  II,  524* 

BiDWELL  (S.).  —  Récepteurs  à  sélé- 
nium, I,  91. 

BiOELOW  (F.).  —  Variations  de  Taiguille 
aimantée,  I,  223. 

Bjsrken  (P.  VON).  —  Traction  et  com- 
pression du  caoutchouc,  I,  f\^i.  — 
Caoutchouc  et  gelées,  l,  538. 

Bjerknes.  —  Oscillations  hertziennes, 
II,  i4o,  II,  599. 

Blakbsley  (T.-H.).  —  Problème  de  ma- 
gnétisme, r^  92.  —  Dynamométrie,  I, 

94- 
Blasios  (E.).  —  Interférence,  II,  573. 

Blondlot  (R.).  —  Ondulations  élec- 
triques, II,  590-59^1. 

Blondlot  (R.)  et  Dufour  (M.).  —  Ré- 
sonance électromagnétique,  II,  590. 

Bobylefp  (D.).  —  Mouvement  d'une 
sphère,  I,  439» 


/.  de  Phys.,  3«  série,  t.  II.  (Décembre  1893.) 


Bock  (J.)  et  Bohr  (C).  —  Dissolution 
des  gaz,  I,  536. 

Brodman  (  G.).  —  Coefficients  de  frotte- 
ment des  liquides,  II,  5i8. 

Bohr  (C.)  et  Bock  (J.).  —  Dissolution 
des  gaz,  l,  536. 

BoRQMANN  (J.).  —  Oscillations  élec- 
triques, I,  4o6. 

BosscHA.  —  Mètre  international,  II, 
33i. 

Boulouch  (R.)*  —  Dédoublement  des 
franges,  II,  3 16. 

BoussiNESQ  (J.).  —  Écoulement  en 
mince  paroi,  I,  265.  —  Diminution  de 
la  pression  moyenne,  I,  285.  —  Flui- 
dité, 11^  i34-  —  Distribution  des  vi- 
tesses, II,  234.  —  Régime  uniforme, 
II,  235. 

BoUTY  (E.).  —  Propriétés  diélectriques 
du  mica,  I,  5.  —  Pouvoir  diélectrique 
et  conductibilité,  I,  44^- 

Braoq  (W.-H.).  —  Milieu  élastique,  II, 
'"8 

Branly  (E.).  —  Conductibilité  des 
corps  isolants,  I,  4^9*  —  Déperdition 
de  l'électricité,  II,  3oo,  479.  —  Conduc- 
tibilité unipolaire,  II,  479* 

Braun  (F.).  —  Électrolyse,  I,  553. 

Brennand  (  W.).  —  Pholométrie,  l,  35». 

Brillouin  (M.).  —  Molécules  gazeuses, 
II,  87.  —  Fragilité  des  corps  solides, 
II,  9'|.  —  Compressibilité  isotherme, 
II,  ii3.  —  Déformations  homogènes, 
II,  .41. 

Broca  (A.).  —  Aplanétisme  et  achro- 
matisme, I,  147. 

Brown  (J.).  —  Piles  à  élcctrolytes  fon- 
dus, II,  i3i.  —  Difl'érence  de  potentiel 
au  contact  de  deux  liquides,  II,  286. 

Bruckner  (H.).  —  Frottement  des  dis- 
solutions salines,  I,53i. 

Brunhes  (B.).  —  Réflexion  cristalline, 

II,  489. 

BuRCH  (G.-J.).  —  Électromètre  capil- 
laire^ II,  542. 

BuRTON  (Ch.).  —  Constitution  de  la 
matière,  II,  279. 

BuRTON  (C.-I.)  et  Marshall  (W.).  — 
Compression  des  solides,  II,  54o. 

Callkndar  (H.-L.)  et  Grifpiths  (E.- 
H.).  —  Point  d'ébullition  du  soufre, 
I,  179.  —  Pyromètre  à  platine,  II,  279. 
—  Thermomètre  à  air,  II,  543. 

Cantone  (M.).  —  Résistance  du  fer.  H, 
588. 

Cantor  (M.).  —  Constantes  capillaires, 

11,521. 


4i 


TABLE  PAB  NOMS  D^JàUTEUBS. 
—  T«aipéntQf^  4«  fil».  L  |  CcitiE 


ê  aasbciv 


K'- 


i 


fïp-wtrt  eal'>ri6qa*-  II.  ï;.  —  Polari- 
uti'/ft  rotatMre-  II.  îV».  —  H^tUn.if,m 
criUalIïft^.  n.  >>2. 


î>î. 


CattaïEO  'C-;-  —  Dîlatatk«  d»  al- 
lia«<n.  I,  y'O.  —  DilaUtioo  da  bîsmatL. 

CaAnrz%ntn  f  k.).  —  O^îllatioas  ré- 
tioi<rttDe4,  II,  iV#,  ÎJ-i.  —  .VnalTM 
cbr«>fn'>4^'|>î<]oe  de  la  lamiêre  blas> 

cbe,  II,  3Vi. 
CHAAAACrVT  et  Abiiaham.   —    TberiDo- 

éltctrirïU,  II,  i36,  JiJi. 
CfiAA»T  (A.;.  —  !»••  de  l'électroljse, 

II,  5y> 
Cbauvcac  'A.)-  —   Po»ion  des  seo»a- 

tîott»  chroma  tiqaes,  II,  33). 
CHACViîf  et  Patr£  <  Ch.>.  —  Polarimétre, 

II,  '|33. 
CHihTOJfi  rC).  —  Actioo  d*on  aimant,  I, 

CisiTOLCsi  r  p.).  —  Électrolyse,  II,  577. 
Clakk  f  G--M.>  el  GBirriTHB  (E.-U.).  — 

Basses  temp^ratares.  II,  HS, 
Clowea  ^F.;.  —  Sensibilité  des  rampes 

ÔK  *ûret»;.  II,  Wj. 
CoHE5  rR.;.  —  Viv:osilé,  II,  519. 
CoLLKH  (  G.-\V.).  —  Ijiuance  des  étoiles, 

II,  4a6. 
OtLLr.Y  (  U.). —  Oscillations  ^:leclriquc«, 

I,  i3i. 

CoLLKY,  MiciiKiNE  et  Kazine.  —  Actino- 

mctrie,  II,  X7. 
CoLLOT  (  \.).  —  Balanr*!  de  précision,  I, 

503. 
CoLAOX  (A.).  —  Tubes  capillaires,  II, 

437. 
C0L8ON  (  R.)    —  Ondes  téléphoniques, 

II,  .if/i. 

Cornu  ^  A.).  —  Réseaux  diiïringent^,  II, 

3H5.  —  Anomalies  focales,  II,  4î«. 
CoLKTTK    fM.).  —    Kqnivalcnt   éleclro- 

chirniqur,  I,  3 '10. 
CowAN    (J.-M.;.    —    Kchauiïcmcnt   des 

ronrlurtiîiirs,  I,  ^o, 
Chkiikiik  (  \.)  rt  Rkdfll  (Fr.).  —  (^a- 

pacitr  «rlcctro^'tatiqur,  II,  nji. 
CliKW  (  II.;.  —  Temfx'rnilure  constante, 

C1100KE8    (W.).    —    Kvaporalion   élec- 
trique, II,  53.'|. 
CiiovA.  —  Aclinométric,  II,  8'|,  87. 


I 


im.  L 


àm 


P..  -  C- 
de  çar^.  II.  y-l.  — 
Çftét>;«e«.  II.  *I*:^:. 
Crm».  —  A^-:«*t*î»e  fia 

I.  324- 
CZATSXI     5-  .  —    lv-«î-> 

Dajcks  .'B.-C  -  —  Varuci^H 

de  fiuioa.  II.  <#:. 
IncBAMMË,  '  C  .  ~  Aimascatk-B.  IL  t^S. 

—  Action  d'as  e*crut  smr  ■■  ai»a>t 

II.  eoi. 

DEfroBfiES  /C  .  —  Pemd«:e.  O.  193. 

De  la  Rite  <  L.  .  —  Tea^ios  «Ie«:tr»9ta- 
tiqae.  II.  Î3S.  —  TWonesK  d'ckc- 
trrjrstatâqoe.  II.  4>>. 

De  la  Rite  et  Saraecv.  —  OseilUtevr 
de  Hertz.  II.  S*>7. 

Delauvat  N.  .  —  Théorie  ciMttiqvr 
des  çaz,  I.  4i^. 

Dehett  (G.;.  —  Chroaopbotoçnplûe 
de  la  parole.  II.  32^. 

Deraecagaix  (G*^;.  —  XovTelle  ba«e. 
11,89. 

Des  Coudres  (Tm.).  —  Thermo-^leciri- 
cité  do  merrare.  I.  3^9. 

Deslaxdres  I  H.j.  —  Bandes  daas  le» 
spectres  de  bandes.  II,  ^  —  Moaf e- 
ment  radial  dos  astre*.  II.  437. 

Dewar  et  FLF3II5G.  —  Résistance  élec- 
trique, II.  ^3. 

Dewar  ^G.-D.)  et  LiTEnca  (J.*.  — 
Spectre  des  flammes.  I,  319.  —  Spectre 
de  l'oxTgène  liquide,  II,  81. 

DiETERici  (C).  —  Calorimétrie,  I.  S41. 

Dînes  (W.-H.).  —  Girouettes.  II,  533. 

D'0cAG5E  (If.;.  —  Formule  des  len- 
tilles, I,  75. 

Drude  (P.;.  —  Réflexion  et  réfraction. 
I,  493.  —  Constantes  optiques.  I,  494. 

—  Prismes    métalliques,    I,    494*   — 
Forces  moléculaires.  I,  533. 

Drude  (P.)  et  Nernst  (  W.).  —  Phéno- 
mène de  Hall,  I,  5r>o. 

Drude  (  P.)  et  Voigt  (W.).  —  Constantes 
élastiques,  I,  537. 

Drzewiecki.  —  Résistance  de  l'air.  II. 


t2 


8. 


DuBOiN  (A.}.  —  Aérostats,  II,  137. 
Du  Rois  (II.-K.-J.-G.).  —   Réflexion  et 

transmission,  II,  676. 
Du  Rois  et  RuBENS.  —  Réfraction,  II. 

'2.3  I. 

DucRETET  (E.)  et  Lejeune  (L.).  —  K\- 
périences  de  Klihu  Thomson,  II,  12*'*. 

DuPET  (H.).  —  Mesures  comparatives 
d'indices,  I,  iG3. 


TABLE  PAR  NOMS  D^AUTEURS. 


627 


DuPOUR  (M.)  et  Blondlot  (R.)«  —  Ré- 
sonance électromagnétique,  II,  690. 

DuiiEM  (P.)«  —  Détente  des  vapeurs,  I, 
/170.  —  Pressions  au  sein  des  milieux 
magnétiques,  II,  88.  —  Théorie  de  la 
pile,  II,  433. 

Ebert  (H.)  et  WiEDEMANN  (E.)»  —  Dé- 
charges électriques,  I,  4^9* 

Edler  (I.)  et  Oberbeck  (A.)-  —  Force 
électromotrice  des  piles,  I,  554. 

Ekama  (H.)-  —  Réfraction  dans  l'atmo- 
sphère, II,  75. 

Elsas  (A.).  —  Constantes  diélectriques, 
I,  a5i. 

Elster  (J.)  et  Geitel  (H.).  —  Déper- 
dition, I,  557,  558. 

Fabry  (Gh.).  —  Visibilité  des  franges, 

I,  3i3.  —  Propagation  anomale,  II, 

27, 

Faurie  (G.).  —  Lois  de  Fécrouissage, 
U,  332. 

Fayb.  —  Gycloncs,  II,  i35,  i38,  334. 

Ferche  (J.).  —  Propriétés  de  la  ben- 
zine, I,  543. 

Fbry  (E.-P.).  —  Persistance  de  la  vi- 
sion, II,  188. 

Ferry  (G.).  —  Réfractomètre,  II,  44o. 

Fleminq  et  Dewar.  —  Résistance  élec- 
trique, II,  82. 

Foerster.  —  Mètre  international,  II, 
33i. 

FoNViELLE  (W.  de).  —  Ligne  sans  dé- 
clinaison, II,  601. 

Fromme  (G.).  —  Magnétisme,  I,  SSg. 

Galitzine  (B.).  —  Température  cri- 
tique, I,  479. 

Garbasso  (A.).  —  Résonance  multiple, 

II,  259. 

Garnault  (E.).  —  Expérience  d'Œrs- 

ted,  I,  245-429. 
Gauthier  (P.).  —  Construction  des  vis, 

II,  92. 
Gautier  (  A.)  et  Janssen.  —  Éclipse  de 

Lune,  II,  436. 
Gautier  et  Larat  (G.).   —   Courants 

alternatifs  en  médecine,  II,  607. 
Geitel  (H.)  et  Elster  (J.).  —  Déper- 
dition, I,  557,  558. 
Germain  (P.). —Téléphone,  II,  139. 
GiLBAULT  (H.).—  Force  électromotrice, 

II,  430. 
Glan  (F.).  —  Spectrosaccharimètre,  I, 

491.  —  Changement  de  phase  par  la 

réflexion,  II,  23?. 
GoLDHAMMER  (D.).  —  Polarisation  rota- 

toire,  ly  2o5-345.  —  Théorie  élcctro- 

magnétique,  I,  4^9-440. 


GoRE  (G.).  —  Force  électromotricc,  I, 
86.  —  Force  électromotrice  et  pres- 
sion, II,  38o. 

GoRE  (J.-H.).  —  Système  décimal  au 
xvii*  siècle,  I,  44- 

GossART  (E.).  —  Capillarité,  II,  433. 

G08SELIN  (Cap.).  —  Courants  induits, 
I,  495. 

Gouré  de  Villemonthe.  —  Dépôts  d'un 
même  métal,  II,  2i3. 

GouY.  —  Propagation  des  ondes,  I,  5o3. 

—  Phénomènes  électro-capillaires,  II, 
6o3-6o4.  —  Tension  superfîcielle,  II, 
6o3. 

Graham  (J.-C.).  —  Geyser  artificiel,  II, 

424. 

Grassi  (  G.).  —  Galvanomètre  sensible,  I, 
576. 

Gray  (A.).  —  Action  électromagné- 
tique, I,  84.  —  Coefficient  d'induction, 
I,  309. 

GRIFPITH8  (E.-H.)  et  Callendar  (H.- 
L.).  —  Ébullition  du  soufre,  I,  179. 

Grifpiths  (E.-H.)  et  Clark  (  G.-M.).  — 
Basses  températures,  II,  83. 

Grimaldi  (G.-P.).  —  Chaleur  spéci- 
fique, 1, 576.  —  Oscillations  électriques, 

I,  577.  —  Point  critique,  II,  578. 
Guerre  et  Martin.  —  Timbre  électro- 
magnétique, II,  143. 

GuQLiELMO  (  G.).  —  Electromètre,  I,  575. 

—  Sphéromètrc,  II,  38o. 
GuiLBERT  (G.).  —  Prévision  du  temps, 

II,  137. 

Guillaume  (Ch.-Ed.).  —Thermomètre, 
I,  563.  —  Résistance  d'une  dérivation, 

I,  564.  —   Résistance   électrique   du 
mercure,  II,  4B5. 

GuYE  (P.).  —  Poids  moléculaire,  II, 
i38. 

Hallwachs  (  W.).  —  Indices  de  réfrac- 
tion, II,  567. 

Hartley.  —  Spectres  électriques,  II- 
45.  —  Spectre  d'une  flamme,  II,  4i4* 

Haton  de  la  Goupillière.  —  Évapora- 
tion  dans  les  générateurs,  II,  93. 

Heen  (P.  de).  —  Température  critique, 

II,  4i8.  —  Indépendance  de  la  pres- 
sion et  du  volume,  II,  4i8* 

Henry  (P.).  —  Dispersion  atmosphé- 
rique, I,  569. 

IIerroun  (E.-F.).  —  Force  électromo- 
trice, II,  283. 

Hertz  (H.).  —  Rayons  cathodiques,  I, 

252. 

Hesehus  (N.).  —  Forme  des  grêlons, 
I,  4^3.  —  Photomètre,  II,  bo^.  —  For- 


i 


fny^ 


TABLE  PAR  NOMS  D'ACTECRS. 


mation  dt%  grêlon»,  II,  >>S.  —  Ei- 
jMJrienc/;   d'ioff^^nbou^z,    II,    5>'î.   — 
Flamme  sensible,  II,  -jjH, 
Hks»  /  ^.;.  —  Diélectriques  hétérogèoe^, 

II,  iT'. 
Hrydwfjller  r\.;.  —  Décharçes  dans 

iei»  gaz,  I,  -yyj. 
HiBBFJtT  (  \V.;.  —  Champ  magnétique 

permanent,  I,  25>4.  II,  jHi. 
Um^iH  (S.).  —  .Sensibilisateur  pour  les 

rayons    de    faible    réfrangibililé,    I, 

IIopEiXHOX  (J.).  —Densité des  alliages, 
II,  :>^. 

IlouLLF.viouE  (L.).  —  Maximum  de  po- 

la^i^alion,  I,  .1x5. 
llL'ooi?(ii  (.M.  et  M»*;.  —  Constellation 

du  ^'.ygne,  I,  17^. 
IIl'kion  {  \.;.  —  Oculaire  nadiral,  I,  !\\\. 

—  Transmission   de   la   lumière,  II, 

llufiMUZF.firju    (I).)-   —    Vibration   d'un 

fil,  II,  '^37. 
IlL'iïHRL  {  \.;.  —  Hotation  dans  le  quartz, 

I,  3:5. 
IIl'TCIiixh  (  C-C).  —  Radiation  de  l'air, 

I.  43:,. 
IIl'tin  cl  Leblanc.  —  Moteur  à  cou- 
rants allcniatifs,  II,  <p. 
Ii*i>iN(i8  (J  )  fl  ÏJahi:k  (C.). —  Conduc- 

lil»ilit<*  rifctriquo,  II,  1H9. 
IZAHN.  —    \[»pan-il   polir  l<;s  ondes  sla- 

tionnair<;s,  I,  3oi. 
Jankt  (V.).  —   Formules  de  ï-'n-snol,  ï, 

37'».  —  Courant  de  haute  fréquence,  I, 

373.      -    <K(;illulions    élcctri(iues,  II, 

337,  II,  rM,8. 
Janhmkn  (J.).  —  Observatoire  du  mont 

IJlanc,  II,  \S\. 
Janhsk.n  (J.)cl  <jautiku  (A.).  —  Kclipsc 

de  lu  Lune,  II,  /|3(). 
JoUKowsKY   (  N.).    —    Mouvement  d'un 

liqiiidi^  I,  i3->. 
Kahankink  (iN.)'  —  Capillarité,  I,  i33. 

—  Constantes  ca|>illaircs,  ï,  4"^>« 
Kastkhink    (N.).    —    Tension    superfi- 
cielle, II,  W.\\). 

Kaysih  (  II.,).  —  Sprclrcs  de  Iif;n«"*,  I, 
\-^Y    ■    hinii**»»»"  par  I«*  caoutchouc,  I, 

;>.)  |. 

Kaysku  (II.)  «•!  hiiNOK  (C).  —  (iroupc 
(h*  Mrniiflrrir,  I.  '|7«).  —  Spectres  de 
Cu,   A;;  cl  Au,  II,  .')'i(|. 

KaZINK,    CoI.LKY    cl    MiClIKINK.    —    Acll- 

i)oiiirlri(%   II,  S7. 
Kkki.i.u   (J.-IC).    —    Spectre  des  néhu- 

Iriiscs,  I,  .>')«>. 


I 


KiLGouR  fH.)  et  Atrto?!  (W.-E.\.  — 

Emis^ÎTité  des  fils  fins.  il.  V\t. 
Klewetscic  '  J.;.  —  Réde\ion  des  FaTi.»os 

4P 

de  force,  I,  3<)|. 

Klobukow  (  \.  \ors  ).  —  Mélanges  des 
piinnents,  I,  |?*|. 

K?[OBLArcH  f'0.,i.  —  Spectres  d'absorp- 
tion, I.  \^\. 

KoHLRAUscn  fF.  j.  —  Solubilité  do 
verre,  1,537. 

KoRDA.  —  Théorie  d'uo   condeosateor. 

II,  w. 

Krioar-Menzel  i  O.)  et  Raps  (  O. }.  — 

Vibrations  des  cordes.  I.  Soi. 
KUMMEL  (G.j.   —   Dispersion   rotatoire 

des  tartrates.  I,  190. 
Kuklbaum  (  F.)  et  Lummer  (  O.).  —  Bo- 

lomètre,  S'W. 
Labatut.  —  Photographie  des  couleurs, 

II,  237. 
Laorange  (E.)  et  Stroobaxt  (P.).  — 

Méthode  astrophotométrique.  II.  160. 
Lala(U.).  —  Compressibilité,  I,  565. 
Lalande  (  F.  de  ).  —  Pile  i  oxyde  de 

cuivre,  II,  137. 
Lamb  (H.).  —  Flexion,  I,  88. 
Langley  (S.-P.).  —  Recherches  aéro- 
dynamiques,  II,  235. 
Larmor  (J.).  —   Théorie   de   rélcctro- 

dynaniique,  II,  i33. 
Larat  (G.)   et  Gautieh.   —    Courants 

alternatifs  en  médecine.  II,  607. 
Laurie  (  A. -P.).  —   Combinaison  d'or 

et  d'étain.  II,  277. 
Lrbedkw   (P.).   —   Constantes    diélec- 

tri(iues,  I,  81.  —  Force  répulsive,  II, 

Leblanc  et  IIutin.  —  Moteur  à  cou- 
rants alternatifs,  II,  93. 

Le  Ciiatelirr  (II.).  —  Mesure  optique 
des  températures  élevées,  I,  i85. 

Lécher  (K.).  —  Constantes  diélec- 
triques, I,  86. 

Lkduc  (A.).  —  Densité  des  gaz,  I,  23i. 
—  Formule  du  pendule,  I,  391.  —  Di- 
latation du  phosphore,  II,  339. 

Lefebvhe  (  P.).  —  Vibrations  privi- 
légiées, I,  i.n.  —  Accidents  de  U 
gamine,  I,  •>\\.  —  Notes  d'Optique 
géométrique,  I,  34 1. 

Lekèviie  (J.).  —  Attraction  à  travers 
un  diélectrique,  I,  '>.'\}t.  —  Diélec- 
tri(|iies,  II,  5<ji. 

Lkhkeldt  (  U.-A.).  —  Composante  hori- 
zontale, I,  3io. 

Leiimann  (  O.).  —  .Machine  à  inlluencc,  I, 
39.3.  —  Gouttes  à  moitié  limitées,  1, 533. 


TABLE  PAR  NOMS  D'AUTEURS. 


629 


Lbjeune  (L.)  cl  DucRETET  (E.).  —  Ex- 
périences de  Elihu  Thomson,  II,  126. 

Lehoine  (G.)*  —  Action  chimique  de 
la  lumière,  II,  i35. 

Lenard(Ph.).  —  Phosphoroscope,  II, 
573. 

Léon  (J.-T.).  Wright  (A.)  et  Thompson 
(C).  —  Alliages  ternaires,  I,  i83. 

Lermantoff  (\V.).  —  Production  arti- 
ficielle de  la  pluie,  I,  41o.  —  Chapes 
en  agate,  I,  41o. 

Leroy  (J.-O.).  —  Centrage  des  objec- 
tifs, H,  433. 

LÊVAY  (J.).  —  Travail  du  courant,  I, 
407. 

LiMB  (G.).  —  Électrolyse  du  chlorure 
de  baryum,  II,  i4i. 

LiNEBAitoER   (C.-E.).  —  Solutions  col 
loVdales,  1,434-  —  Tension  superficielle 
des    liquides,  II,  187.   —   Coloration 
des  solutions,  II,  191. 

LiPPMANN. —  Photographie  des  couleurs. 

I,  564. 

LiVEiNO  (G.-D.)  et  Dewar  (J.).  — 
Spectre  des  flammes,  1,219. —  Spectre 
de  l'oxygène  liquide.  II,  Ki. 

Logkyer  (J.-II.).—  Spectres  des  étoiles, 

II,  43. 

LoDGE  (O.-J.).  —  Décharge  des  bou- 
teilles de  Leyde,  II,  532. 

Lœwy  et  PuisEUX.  —  Constante  de 
l'aberration,  II,  85. 

LoMMEL  (E.).  —  Couleurs  de  mélange, 

I,  32,  4^'i«—  Lumière  polarisée,  I,  489. 
Lucas  (W.).  —  Hés)nateur  de  Hertz, 

II,  281. 

LuDEKiNG  (C).  —  Décharges  sur  les 
gaz,  II,  384. 

LuDEKiNQ  (C.)  et  Staar  (J.-E.).  — 
Chaleur  spécifique  de  l'ammoniaque, 
II,  436. 

LuMMER  (O.)  et  Kurlbaum.  —  Bolo- 
mctre,  II,  566. 

Macé  de  Lépinay  (J.).  —  Double  ré- 
fraction du  quartz,  I,  33.  —  Mirage, 
11,320.  —  Etalons  d'épaisseur,  II,  365. 

Macé  de  Lepinay  (J.)  et  Pérot  (A.). 
—  Mirage,  II,  97. 

Makarofp  (  S.).  —  Poids  spécifique  de 
Peau  de  mer,  I,  i32,  400. 

Malaooli  (U.).  —  Électrolyse  par  cou- 
rants alternatifs,  II,  370. 

Mallock  (A.).  —  Module  de  Young,  I, 
355.  —  Instabilité  des  tubes  de  caout- 
chouc, II,  46. 

Maranooni  (C).  —  Constante  capil- 
laire, II,  69. 


Marek  (W.).  —  Dilatation  de  l'eau,  I, 
540. 

Marey  (M.).  —  Locomotion  aérienne, 
II,  434. 

Markowsky.  —  Pile  à  gaz,  I,  554. 

Marshall  (W.)  et  Burton  (C.-L.).  — 
Compression  des  solides,  II,  54o. 

Martin  et  Guerre.  —  Timbre  électro- 
magnétique, II,  143. 

Mascart.  —  Masse  de  l'atmosphère,  I, 
97.  —  Anneaux  colorés,  I,  5o3.  — 
Achromatisme  des  interférences,  I, 
509.  —  Retard  des  impressions  lumi- 
neuses, II,  239.  —  Aberration,  II,  433. 
—  Réseau  oculaire,  II,  439. 

Massin.  —  Mesures  sur  des  lignes 
aériennes,  II,  236. 

Mathias  (E.).  —  Théorème  des  états 
correspondants,  I,  53.  —  Densité  cri- 
tique, II,  5.  —  Diamètre  des  densités. 
II,  22^,. 

Matthey  (E.).  —  Métallurgie  du  bis- 
muth, I,  181. 

Mayer  (A.-G.).  —  Radiation  et  ab- 
sorption, II,  426. 

Maykr  (  A.-M.).  —  Propriétés  du  caout- 
chouc ou  de  rébonite,  I,  45.  —  Con- 
traste simultané  des  couleurs,  II,  507. 

Mazzotto  (D.).  —  Cryohydrates,  I,  571; 
II,  378.  —  Thermomètre,  I,  574. 

Melde  (F.).  —  Propagation  du  son,  II, 
536. 

Mendeleeff  (D.).  —  Densité  de  l'eau, 
I.  398. 

Mendenhall  (T.-C).  —  Etalon  de  temps, 

I,  433.  —  Pendules.  II,  4^5. 
Mercadier  (E.).  —  Récepteur  télépho- 
nique, II,  i4o.  —  Coefficient  d'élasti- 
cité, II,  23  ).  —  Dimensions  et  unités, 

II,  289. 

Merritt  (E.).  —  Emploi  du  galvano- 
mètre avec  la  pile  thermo-électrique,  I, 
46. 

Meslin  (G.).  —  Diamètre  des  éléments 
rétiniens,  I,  75.  —  Visibilité  des  an- 
neaux de  Newton,  I,  332.  —  Franges 
semi-circulaires,  II,  2<)5. 

Metz  (G.  de).  —  Compressibilité  ab- 
solue du  mercure,  II,  519. 

Meyer  (O.-E.).  —  Frottement  des  li- 
quides, I,  53 1. 

Micuelson  (A.-A.).  —  Visibilité  des 
franges,  I,  83.  —  Mesures  spectrosco- 
piques,  I,  84*  —  Multiplicité  des  théo- 
ries, I,  4o4* 

Michkinb,  Colley  et  Kasinb.  —  Acti- 
Dométrie,  II,  87. 


63o 


TABLE  PAR  NOMS  D'AUTEURS. 


MicuLESCU  (C).  —  Équivalent  méca- 
nique de  la  calorie,  I,  104. 

MiNCHiN  (G.-H.).  —  Photo-électricité, 
I,  90. 

MoNNORY.  —  Compressibilité  du  quartz, 
ï,  566. 

MoosER  (I.).  —  Couches  métalliques 
«iésagrcgées,  I,  556. 

MoRELAND  (S.).  —  Conducteur  circu- 
laire, II,  4^7. 

MoRERA  (G.).  —  Thermodynamique,  I, 
679.  —  Capacités  thermiques,  I,  579. 

MoRiN  (J.).  —  Appareil  d'induction,  II, 
484. 

Moulin  (A.).  —  Poids  atomique  et 
densité  liquide,  II,  137. 

MoUHEAUX.  —  Variation  magnétique,  I, 
569. 

MuLLER  (I.).  — -  Diffusion  de  l'ammo- 
niaque, I,  535. 

MuLLER  (J.-A.).  —  Gaz-volumètre  de 
Lungc,  I,  507. 

MuLTZER.  —  Notes  musicales,  ï,  565. 

MuRANi  (O.).  —  Condensateurs,  I,  575. 

MuTZEL  (K.).  —  Frottement  des  li- 
quides, I,  53i. 

Narr  (F.).  —  Déperdition,  I,  546. 

Natanson  (L.).  —  Courbes  orthobares, 
I,  43i. 

Negbaur  (  W.).  —  Surface  de  conlacl,  I, 
553.  —  Kléments  normaux,  I,  555. 

Neoreano  (D.).  —  Constante  diélec- 
trique des  liquides,  II,  4^6. 

Nernst  (W.)  et  Drude  (P.).  —  Phé- 
nomène de  Hall,  I,  56o. 

Neyreneuf  (N.  ).  —  Tuyaux  cylin- 
driques, ï,  499. 

NiciiOLs  (E.-L.).  —  Arc  électrique  al- 
ternatif, I,  '|3.  —  Dépôt  sur  les  lampes 
ù  incandescence,  II,  190. 

NicnoLS  (E.-L.)  et  S.\ow  (B.-W.).  — 
Lumière  de  l'oxyde  de  zinc,  I,  3o8.  — 
Absorption  sélective,  II,  283. 

NiEMOLTER  (F.).  —  Diffusion  des  li- 
quides, II,  5i4. 

NiKOLAEVE  (  w.  DE  ).  —  Champs  électro- 
statiques, II,  iT). 

NoRKEWiTscii-JoDKO  (  J.).  —  Expériences 
avec  le  télépiione,  ï,  i33. 

OnEURECK  (A.).  —  Couches  précipitées, 
I,  55i. 

OnEKiJECK  (O.)  cl  Edler  (I.).  —  Force 
électroniotricc  dos  piles,  I,  55^. 

OuMOFF  (N.).  —  Diffusiomètres,  I,  4oi. 

Padoa  (E.).  —  Interprétation  des  phé- 
nomènes électriques,  ï,  575. 

Paquelin.  —  Nouveau  chalumeau.  II, 


33o.  —  Foyers  incandescents,  II,  334. 

Parenty  (IL). —  Loi  d'écoulement  des 
gaz,  II,  337.  —  Veine  gazeuse,  II, 
437. 

Parmentier  (F.).  —  Marteau  d*cau, 
I,  393. 

Parrot  (G.)  et  Reigmer  (C).  —  Con- 
ducteurs bimétalliques,  II,  483. 

Paulsen  (Ad.  F.-W.).  —  Aurores  b<>- 
réales,  I,  79. 

Pellat  (IL).  —  Point  critique,  I,  3?.». 

—  Expérience  de  M.  Gouy,  II,  6o3. 
Perman  (E.-P.)   et  Hamsey   (W.).   — 

Point  critique.  II,  4^. 

PÉROT  (A.).  —  Constante  diélectrique 
mesurée  par  les  oscillations,  IL  487- 
-*-  Oscillations  de  Hertz,  II,  5<)5. 

PÉROT  (A.)  et  Macé  de  Lépinay  (J.)- 

—  Mirage,  II,  97. 

Perry  (J . ) .  —  Etude  des  transformateurs, 

I,  95. 

Perry  (J.)»  Ayrton  (W.-E.)  et  Sinxi*- 
NER  (\V.-E.).  —  Électromètres  à  qua- 
drants, II,  533. 

Pfeiffer  (E.).  —  Attaque  du  verre,  ï, 
537. 

PiCKERiNO  (S.-U.).  —  Zéro  absfdu  de 
Person,  I,  177. 

PiRoooFF.  —  Viriel,  I,  i34. 

PoiNCARË  (H.).  —  Équilibre  des  diélec- 
triques, II,  86.  —  Théorie  de  l'élasti- 
cité, II,  9'J.  —  Oscillations  hert- 
ziennes, II,  432,  II,  592. 

PoPOFF  (  A.-S.).  —  Expérience  de  cour>, 

II,  527. 

Potier.  —  Principe  d'Huyjrens,  l,  56?^. 
PoTiLiziNE  (A.).  —  Point  de  fusion  de^ 

substances  inorganiques,  I,  437. 
PoYNTiNQ    (J.-H.).    —    Densité    de     la 

Terre,  II,  532. 
Preston  (E.-I).).  —  Forme  de  la  Terre, 

1,47. 
Prixqsiieim  (E.).  —  Rayonnement  des 

gaz,  II,  564. 

pRYTZ  (K.).  —  Point  de  fusion,  II,  353. 

PuiBEUX  et  Lœwy.  —  Constante  de  l'a- 
berration, II,  85. 

PuLFiiiCH  (C).  —  Réfraction  du  verre. 
II,  5G8. 

PUPIN  (M.-J.). —  Décharges  électrique^, 
I,  43'|.  —  Oscillations  électriques,  II, 

4 -.18. 

Uamsay  (W.).  —  Point  critique,  I.  353. 
Uamsay    (\N.)  et   Pkhmanx   (E.-I*.).  — 

Point  critique,  II,  45- 
Raps  (Q.)  et  Krigah-Menzel   (O.).  - 

Vibrations  des  cordes,  I,  3o5. 


TABLE  PAR  NOMS  D'AUTEURS. 


G3i 


Haveau  (C).  —  Adiabatiqucs,  I,  461.— 
Théorie  de  la  lumière,  II191.  —  Sur- 
face de  l'onde,  II,  i34. 

Uayet.  —  Éclipse  de  Lune,  II,  436* 

Uaylëiqh  (Lord).  —  Forces  superfi- 
cielles, I,  216,  255,  256.  —  Réflexion 
sur  les  surfaces  liquides,  I,  3oG. 

UEroNiEii  (C.)  et  Pariiot  (G.).  —  Con- 
ducteurs bimétalliques,  II,  ^S^. 

Reinold  (A.-VV.)  et  Rucker  (A.-\V.;. 

—  Forces  moléculaires,  I,  532. 
Reiset  (I.).  —  Observations  météoro- 
logiques, II,  139. 

Renaud  (O).  —  Ballons  perdus,  II,  63. 

Rendu.  —  Thermomètre,  I,  064. 

Resal  (H.).  —  Pression  dans  un  corps 
élastique,  II,  91. 

Richard  (G.  et  L.)  —  Avertisseur  élec- 
trique, II.  l'|0. 

RiBCKE  (E.).  —  Charge  par  le  frotte- 
ment, I,  545. 

RiGHi  (A.).  —  Figures  électriques,  I.  577. 

—  Décharge  d'une  batterie,  ï,  577.  — 
Électricité  de  contact,  I,  077. —  Forces 
électromagnétiques,  I,  577.  —  Stéréo- 
scope. II,  579.  —  Potentiels  prés  de 
la  cathode,  11,  588. 

Riao|.LOT  (Il.)«  —  Actinométre  électro- 
chimique,  I,  5oo.  —  Spectres  d'ab- 
sorption,  I,  562. 

RoBERTS-AusTEN.  —  Lol  de  périodicité, 

I,  354. 

RoBERTsoN  (G.-II.)  et  Amstrono  (II.- 
E.).  —  Pile  de  Planté,  II,  536. 

RoOERS  (F.-I.).  —  Lumière  au  magné- 
sium, I,  435. 

RoNTOEN  (  \V.-C.).  —  Influence  de  la  pres- 
sion, I,  253.  —  Comprcssibilité,  I,  53o. 

—  Surface  d'eau  pui^,  II,  52").  —  In- 
fluence de  la  pression.  II,  525. 

RONTGEN  (VV.-C)  et  Zehnder  (L.).  — 

Indices  de  réfraction,  I,  47 1* 
RooD  (O.-N.).  —  Système  de  couleurs, 

II,  190. 

RosA  (E.-B.).  —  Pouvoir  inducteur  spé- 
cifique, I,  89. 

Rosenberg  (V.).  —  Vents  alizés,  1,44^. 

RosENTiiAL  (J.).  —  Conductibilité  des 
électrolyles,  I,  407. 

RosiNG  (  B.).  —  Mouvement  magnétique 
de  la  matière,  II,  527. 

RowLAND   (H.-A.).  —  Transformateurs, 

n.  79- 
RuBENB  (H.).  —  Rayons  infra-rouges, 

II,  569. 
RuBENs  et  AnoNs.  —  Vitesse  de  propa- 
gation des  ondes  électriques,  I.  83. 


RuBENS  et  Dubois.  —  Réfraction,  II,  23i. 

RuBENS  (H.)  et  Snow  (B.-W.).  —  Sel 
gemme,  II,  571. 

RuNQE  (C.)  et  Kayser  (II.).  —  Groupe 
de  Mendeleef,  I,  479*  —  Raies  du  Cu, 
Ag  et  Au,  II,  569. 

RUNOLFSSON  (M.).  —  Constante  diélec- 
trique, II,  488. 

Salvioni  (E.).  —  Unité  britannique,  I, 
572. 

Sarazin  et  De  la  Rive.  —  Oscillateur 
de  Hertz,  II,  597. 

Savêlieff.  —  Observations  actinométri- 
ques  faites  à  Kief,  H,  84.  —  Constante 
solaire,  II,  i36. 

ScHERiNG  (  E.) —  Inclinomètres,  II,  329. 

SciiiAPARELLi  (G.).  —  Rotation  de  la 
Terre,  I,  575. 

ScHMiDT  (E.).  —  Franges  d'interférence, 
II,  57i 

SciiMiOT  (\V.).  —  Chronographc,  II, 
606. 

ScnusTER  (A.).  —  Inclinaison  magné- 
tique, I,  92. 

SCHWEDOFF  (Th.).—  Duubic  réfraction 
des  liquides,  I,  49- 

Skliwanoff  (Th.).  —  Détermination  des 
hautes  températures,  I,  i3'|. 

Sentis  (11.).  —  Baromètre,  I,  77.  —  Ba- 
romètre enregistreur,  I,  au. 

Serrin  (V.).  —  Balance,  II,  139. 

Shea  (D.).  —  Prismes  métalliques,  II, 
227. 

Shrader  (W.).  —  Résistance  à  l'exten- 
sion, I,  546. 

SiosoN  (A.).  —  Photographies  de  flo- 
cons de  neige,  II,  53i. 

SiNNPNER    (W.-E.).  AyRTON    (W.-E  )   Cl 

Perçy  (J.).  —  Électromètres  à  qua- 
drants, II,  53). 

SiiiE  (G.).  —  Appareil  giroscopique,  II, 
88. 

Slouguinoff  (  N.).  —  Théorie  de  la  ré- 
flexion, I,  4o1«  —  Quotient  des  con- 
ductibilités thermiques,  I,  4o5. 

Smirnoff  (L.).  —  Constantes  diélec- 
triques, II,  529. 

Smith  (F.-J.). —  Eflets  du  magnétisme, 

I,  42.  —  Pompe  à  air  et  à  mercure,  II, 

79- 

Smith  (E.-Withe).  —  Résistance  inté- 
rieure des  piles,  II,  80. 

Snow  (B.-W.).  —  Spectre  infra-rouge, 

II,  571. 

Snow  (B.-\V.)  et  Nichols  (E.-L.).  — 
Lumière  de  l'oxyde  de  zinc,  1,  3o8.  — 
Absorption  sélective,  II,  28.1. 


GVi 


TABLE  PAR  NOMS  D'ACTEURS. 


.S!«ow  (B.-W.;  et  RuBEiVB  (II.;.  —  S«l 
gemrrir,  II,  571. 

SoKOLorr  (A.).  —  Constantes  diélec- 
tri<|U(!S,  II,  539. 

SoiiKT  (Cii.;.  —  Conduciibilité  calori- 
fiqiw;,  II,  .141. 

Sgi:iKi{  (('>.-():).  —  Effet»  i-iertrochimi- 
que»,  II,  ii7. 

SiKrAJiiMi  (A.).  —  Période  variable  du 
courant,  I,  '»7fj.  —  Lois  psycho-phy- 
siquen,  II,  5/8. 

Stkvf.mh  (L.;.—  Itadiation  totale, II,  ifp. 

Stiucciati  (  K.)  et  Bartoli  (  A.;.  —  Cha- 
leur solaire,  I,  57.1.  —  Chaleur  spéci- 
fique, 11,  577-.'i8'-«. 

Stuooiiant  (T.)  et  Laoiiangk  (E.).  - 
Méthode  astrophotométrique,  II,  iGo. 

Sthciikoi.iakkk  (\V.).  —  Con^tante  dié- 
lectrique,  I,  'ih<i. 

SiJMi'NhH  et  Ayuton.  —  ^^nergic  d'un 
courant,  I,  3JK. 

Tayi.011  et  Ayiiton.   —  l)ynamomririe, 

I,  '/i. 

TiioMAM  ((;.-L.).  et  Y()i:no  (S.).  —  Den- 
sité critique.  II,  -22'). 
TuoMi'HON  (S.-l*.).  —  Koconièlre,  I,  221. 

-  (lalvuno-hyHiéréHis,  II,  4-^> 
TiioMi'HoN    (J.-O.).     —    Dilatation    élas- 

lii|ur,  I,  r)»<i. 
TiioMphON   (C),   Witiaiir   (A.)  et   Lkon 

(J.T.).  —  Alliam's   Icrnaires,   I,  i83. 
TiloMHoN    (Sir    W.).    —   Arlion   élcctro- 

Htalique  (les  rrr.iiis,  I,  35)7. 
TilOM-ioN  (J.-J.).    -  -    DécliarKC  dans   les 

ga/,  I,  '^'K  --  Champ  rli'(lri<|iie,  ï,  .ig. 
TliWiNJi  (Ci.).  —  IMiolo^iapliit;  dt'S  rou- 

Iciii'H,  ï,   J  ».i.  —   Représrniation    d'un 

champ  iiiaKiii'tique,  l(,  kji. 
Tommasi  (D.).  —  \ccuiiuilaleiir.  II,  i3<). 
TuoiToN   (  l''.-T.)  et  Lii.i.Y  (W.-E.).  — 

Cupacilé  induclivc,  II,  :*H'). 
TiuiWHiuiKJK  (J.).      -    Décharges   élec- 

lri<|ncs,    I,  Sf).  —    amortissement  des 

os<'illations,  I,  n^.  —  IMiasemèlre,  I. 

433.         Propagation  <lu   magnétisme, 

II,  iHj. 

Tmciikuninu.  —  Images  de  I'omI,  II,  iiH. 
TniiNi:  (W.).  —  Coiieentralion  des  di>- 

««oliitions,  I,  \'.\i. 
l'Mi.vrK  (K.).         Double  réfiaetion,  II, 

r>-  ;. 

\  \\\\    (J.).  Kqiii\alent    électrochi- 

ini<|iie,  I,  Sjo. 

Vaschy.  -  Héseaux  de  conducteurs 
électriques,  II,  \'^^'k  —  Action  entre 
un  corps  éleetrisé  cl    un  aimant.  II, 


Vassuba  (G.).  —  RésisUoce  électriqae, 

II,  577. 

Verxeh  (A.).  —  Polarisatioo  roUtoire 
magnétique,  221. 

Verschaffelt  {}.).  —  Dîffnctioo  paral- 
lèle, II,  3o5. 

Vieille.  —  Phénomèocs  explosifs,  lyS^'». 

ViLLARi.  —  Fluorescence,  I,  571.  — 
Électrométre  Thomson,  II,  58<f. 

ViOLLE  (J.).  —  Rayonnement  des  corp» 
incandescents,  I,  298.  —  Four  élec- 
trique, II,  543. 

VcoEL  (E.).  —  Bandes  d'absorption,  I. 

484. 

VoiOT  (W.).  —  Dilatation  des  solides. 

I,  539. 

VoiGT  (W.)  et  Drude  (P.).  —  Con- 
stantes élastiques,  I,  ùi-j. 

Waciismuth  (R.).  —  Rotation  électn»- 
magnétique,  I,  SSq. 

Walker  (I.).—  Intensité  au  foyer  d'un 
télescope,  II,  280. 

Walter  (  B.).  —  Indices  de  réfraction, 

II,  567. 

Wead  (C».-K.).  —  Intensité  du  son,  I, 

45,  321. 

Weber  (C.-L.).  —  Inclinaison  magné- 
tique, I,  56i. 

Wkklh  (II.-L.).  —  Trompe  de  Sprengel. 
1,46. 

WEiNDEno  (B.).—  Température  cl  ten- 
sion superficielle,  l,  378. 

Whitmohk  (I.).  —  Klcclromètrc  capil- 
laire, II,  iK(). 

Whitnky  (  A.).  —  Réfraction  de  la  lu- 
mière sur  la  neige,  II,  427. 

WiKDKMANN  (  E.)  ct  Ebert  (II.). —  Dé- 
charges électriques,  1,   129. 

WlKN  (M.).  —  Téléphone  optique,  1,547» 
5',H. 

Wikner  (Ch.).  —  Intensité  des  sensa- 
tions, II,  525. 

Wikner  (O.).  —  Rayon  lumineux,  II. 
37H. 

WiLi).  —  Inclinateur  à  inducteur,  II,</|. 

WiLDK  (II.).  —  Influence  de  la  tempé- 
rature sur  Taimantation,  11,  537. 

William  (J.-A.-M.).  —  Réactif  de  l'al- 
buminc,  1,  355. 

WiNKELMANN  (A.).  —  Conductibilité 
des  gaz,  I,  h\\. 

Witkowsky  (  W.).  —  Bases  géodésiqucs. 

1, 4'ii. 

WiTZ  (A.).  —  Rendement  photogra- 
phique, II,  143. 

NNoioT  (R).  —  Frottement  intérieur 
des  corps  solides,  II,  5i5. 


TABLE  PAR  NOMS  D'AUTEURS. 


633 


Wooo  (R.-W.).  —  Pression  sur  la 
glace,  I|  44*  —  Jets  de  gaz  sous  pres- 
sion, I,  47* 

WooDWARTH  (R.-S.).  —  Règle  à  glace 
fondante,  II,  ^li, 

WouLP  (J.).  —  Rotation  du  plan  de  po- 
larisation, I,  4<>^*  —  Anneaux  de 
Newton,  II,  628. 

Wright  (A.)  qJl  Thompson  (C).  —  Al- 
liages ternaires,  I,  i83. 

Wriqht  (A.),  Thompson  (C.)  et  Léon 
(J.-T.).  —  Alliages  ternaires,  I,  i83. 


Wyroubopf  (G.).  —  Pouvoir  rotatoire 

moléculaire,  II,  177. 
YoUNQ  (S.).  —  Généralisation   de  van 

der  Waals,  1, 267.  —  Volume  critique, 

II,  325. 

Zahn  (G.-H.)*  —  Résistance  du  bis- 
muth, I,  549. 

Zambiazi  (G.)-  —  Point  critique,  II, 
274-276. 

ZbHNDBR  (L.)  et  RONTQEN  (W.-C.)»  — 
Indices  de  réfraction,  I,  474* 


FIN   DE   LA  TABLE   PAR  NOMS  D  AUTEURS. 


/.  de  Phys.,  3*  série,  t.  II.  (Décembre  1893.) 


/•i 


TABLE  ANALYTIQUE   DES   MATIÈRES 

DBS  TOMBS  I  ET  II  DE  LA  3'  SÉRIE. 


Généralités,  Mécanique  et  Pesanteur. 

Unités;  Mrburbb.  —  Abraham.  Dimensions,!,  526.  —  Mercadier,  Id.,  II,  289. 

—  Gore.  Système  décimal  au  xvii*  siècle,  I,  44*  —  Baillaud.  Mesure  du  temps,  II, 
49.  —  Bosscha  et  Foerster,  Mètre  international,  II,  33 1.  —  Woodwarth.  Règle, 
II,  433.  —  Witkowsky,  Mesure  des  bases  géodésiques,  I,  44' •  —  Derrécagaix. 
Base  de  la  triangulation  française,  II,  89.  —  Blakesley,  Dynamométrie,  I,  94.  — 
Ayrton  et  Taylor,  Id.,  I,  9^1. 

PEBANTEun;  Gravitation.  —  Parmentier.  Marteau  d'eau,  I,  393.  —  Leduc. 
Formule  du  pendule,  I,  390.  —  Mendenhall.  Pendule,  I,  433;  II,  4a5.  —  Defforges. 
Pendule,  II,  193.  —  Poynting.  Constante  de  la  gravitation,  II,  53a. 

Mi^CANiQUK  QKNKHALK,  HYDRODYNAMIQUE.  —  Michclson.  Multiplicité  dcs  ihéorics 
mécaniques,  I,  l\o!\.  —  liurton.  Constante  de  la  matière,  II,  279.  —  Pirogoff. 
Viricl,  1,  134.  —  Bobylejf.  Mouvement  d'une  sphère  creuse,  I,  439-  —  Joukowsky. 
Mouvement  d'un  li(|uidc,  1,  i32.  —  Boussinesq.  Kcoulemcnt  des  liquides,  I,  265; 
II,  233;  Diminution  de  la  pression  moyenne,  I,  285.  —  Bazin.  Déversoirs,  II, 
23().  —  Parcnty.  Koouloment  des  gaz,  II,  327,437.  —  Drzeiviecki.  Résistance  de 
l'air,  11,  328.  —  Langlcy.  Aérodynamique,  II,  235.  —  Afallock.  Instabilité  des 
ballons  de  caoulcliour,  II,  4^.  —  Dînes.  Pression  du  vent,  11,533. 

Mkcaniouk  APPLioiKE.  —  Smith.  Style  de  clironographc,  I,  42;  Pompe,  II,  80. 

—  U'ccls.  Trompe  de  Spron^el,  1,  4^-  --  Izarn.  Appareil  pour  les  ondes  station- 
nuires,  1,  3oi.  ■  -  Coitot.  Halance,  1,  56-2.  —  Serrin.  Id.,  II,  139.  —  Gaw/ier.  Con- 
struction des  vis,  II,  93.  —  Giigliclmo.  Spliéromètre,  II,  38o.  —  Sirt.  Gyroscope, 
II,  88,  --  JAi/rv.  Cbrunophotographie,  II,  !\h\. 

Actions  moléculaires.  Phénomènes  physico-chimiques. 

Ki.ASTunn  nis  somurs.  —  Poincarc.  Théorie,  II,  92.  —  Thompson.  Loi  do 
la  dilat.«lion  ol.iNiicjno.  I.  5jr».  —  lirillouin,  /iL,  I,  90;  Knergie  d  un  milieu  i>o- 
ln>po,  II.  i|i.  /iVx(ï/.  Pros>ion.  Il,  .)>.  —  AucrOac/i.  Plasliiiié  et  iragililc,  II, 
hi.\.  Drtidc  vt  I  (»/:,'/.  (.ourlantes  élasliiiuo^.  I,  5^7.  --  Maiiock.  Motiule  tiVoun^. 
l,  3:»:».       I.<imf>.  Flexion  dun  ressort.  I,  88.    -  AuerlHich.  Duretë,  I,  '>.^'^:  II,   '>i3. 

—  Ascolî.  \\i\  II,  :>8i.  -  -  McrctJ</ûr.  Aoier.  II.  2S\.  —  Fnurie.  Kcrouissage,  II. 
33j.  —   }'on  lijcrken.  Analoiiio  du  caoutchouc  et  lios  iiolées,  I,  33^. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  635 

Élasticité  des  liquides  et  des  gaz.  —  Barus,  Compressibilité  de  Feau,  I,  4^. 

—  Amagat,  Id,y  II,  449*  "~  ^^  Metz,  Mercure,  II,  Sig.  —  Rôntgen,  Liquides,  I, 
53o,  —  Lala.  Air  et  hydrogène,  I,  b']b. 

Capillarité.  —  Lord  Bayleigh.  Théorie  des  forces  superficielles,  I,  216,  355, 
206.  —  Drudty  Reinold  ^X.  Riicker.  Sphère  d'action  moléculaire,  I,  533.  —  Maran- 

* 

gonu  Constante  capillaire,  II,  68.  —  Cantor.  Id.,  II,  5ai,  —  Kasterine.  Ether, 
II,  Sag.  —  Kasankine.  Constante  capillaire,  I,  t\o^\  Influence  de  la  concentration, 

I,  i33.  —  Rôntgen,  Surfaces  d'eau  pure,  II,  52o.  —  Weinberg.  Influence  de  la 
température,  I,  378.  —  Lehmann.  Gouttes  à  moitié  limitées,  I,  533.  —  Linebarger, 
Tension  superficielle  et  constitution  chimi(|ue,  II,  187.  —  Gossart,  Application  à 
l'analyse,  II,  l\ZZ, 

Viscosité.  —  Roussinesg.  Fluidité,  II,  i34.  —  Meyer  et  Afiitzel.  Frottement 
intérieur,  I,  53 1.  —  Brodman.  Id.,  II,  5i8.  —  Brùckner,  Dissolutions  salines,  I, 
53i.  —  Cohen,  Influence  de  la  pression,  II,  519.  —  Barus,  Isothermes,  etc.,  II,  t\2b. 

—  CoUon,  Écoulement  par  des  tubes  capillaires,  II,  ^3-].  —  Voigt,  Frottement 
intérieur  des  solides,  II,  5i5. 

Diffusion.  —  Oumoff,  Théorie  de  la  difl'usion,  I,  l^i,  —  Wiener.  Difl'usion, 

II,  376.  —  Niemôller,  Id,,  II,  5a4'  —  Kayser.  Difl'usion  à  travers  le  caoutchouc, 
I,  534.  —  Miiller.  Ammoniaque  dans  l'eau,  I,  535. 

Osmose.  —  Kayser.  Difl'usion  à  travers  le  caoutchouc,  I,  534-  —  Linebarger. 
Pression  osmotique  et  poids  moléculaire,  I,  434* 

Dissolution.  —  Ramsay.  Dissolutions,  I,  353.  —  Barus.  Verre,  I,  4^«  — 
Pfeiffer.  Id.y  I,  537.  —  Kohlrausch.  Id.,  I,  537.  —  Bohr  et  Bock.  Gaz,  I,  536.  — 
âf aller.  Ammoniaque,  I,  535.  —  Linebarger.  Concentration  des  ions  et  dissolu- 
tion, II,  191. 

Combinaison.  —  IVood.  Combustion  des  gaz,  I,  47-  —  Vieille.  Vitesse  de  pro- 
pagation des  phénomènes  explosifs,  I,  566.  —  Berthelot.  Id.^  I,  566.  —  Laurie, 
Or  et  étain,  II,  277, 

PiiÉNOMKNES  ruYSico-CHiMiQUKS.  —  Andrews.  Passivité  du  fer,  II,  i32.  — 
Mathey.  Bismuth,  I,  181.  —  Wright,  Thompson  et  Léon.  Alliages,  I,  i83.  — - 
Hopkinson.  Id.,  II,  539.  —  Roberts  Austen.  Métaux,  I,  354.  —  Moulin.  Poids 
atomique  et  densité.  II,  i35.  —  Berthelot  (/>.).  Existence  des  sels  acides  et  ba- 
siques, II,  435;  Basicités  de  l'acide  phosphorique,  II,  438.  ^  Mac  William.  Albu- 
mine, I,  355.  —  Linebarger.  Solutions  colloïdales,  I,  434-  —  Rontgen.  In- 
fluence de  la  pression,  I,  353;  II,  535;  Constitution  de  Peau,  II,  535. 

Acoustique. 

Acoustique,  —  Lefebvre  (P.).  Gamme,  I,  341.  —  Melde.  Vitesse  dans  les 
corps  membraneux,  II,  526.  —  Miiltzer.  Variation  du  nombre  de  vibrations,  I, 
565.  —  Wead.  Intensité  du  son,  I,  45,  aai.  —  Krigor-Menzel  et  Raps.  Cordes, 
I,  3o5.  —  Ilurmuzescu.  Vibrations  d'un  fil,  II,  337.  —  Hesehus.  Expérience,  II, 
538.  —  Neyreneuf.  Écoulement  du  son,  I,  499.  —  Trowbridge.  Phasemètre,  I, 
433.  —  Cutter.  Acoustique  d'un  auditoire,  I,  324.  —  Demeny.  Mouvements  de  la 
parole,  II,  338.  —  Wiener.  Unité  de  sensation,  II,  525.  —  Stefanini.  Lois  de 
Fechner  et  de  Plateau,  II,  578. 


f.Vf  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Chal«ar. 

T'ir.HMOukTBi,  —  Crew.  Températures  coosuntef.  Il,  577.  —  CalUndar.  Ther- 
momrtr^,  II,  S^î.  —  Caiiendar  et  Oriffiih$.  Thermoniclre.  I-  17^  —  CriJSihs 
et  Clark,  Therfnom#:tre,  II,  83.  —  Mazzolto.  Id,,  I,  374  ;  II,  37*.  —  GuiUaum  e 
Cfnrf:clioa  de  la  ti|;e,  I,  563.  —  Benou.  Id.,  I,  564.  —  SéiUximoff.  Haotes  tempé- 
ratures, I,  1.34.  —  Le  Chaielier.  Id.,  i85.  —  Barus.  Id.,  Il,  76. 

iJfLATATiOTrii.  —  Voigi.  Appareil,  I.  SSg.  —  Leduc.  Phosphore.  II,  329.  — 
yiendeleej.  Kau,  ï,  398.  —  Marek.  Eaa,  1, 54o.  —  Amagat.  Eau,  II.  449-  —  Cattaneo. 
Allia((e»,  ï,  ^70;  Bismuth,  ï,  374.  —  Mayer.  Caoatchoac,  I,  45-  —  Von  Bjerkem. 
Id.^  I,  538.  —  BaiteUi.  Vapeur*,  II,  i83. 

Poids  spécifiques.  —  Mendeleef.  Eau.  II,  378.  —  Macaroff.  Eau  de  mer,  I. 
V'O.  —  Amagai.  Gaz  liquéfiés,  I,  a88.  —  Maihùu.  États  correspondants,  I.  53.  .— 
Millier.  Gaz-volumétre,  I,  507.  —  Leduc.  Gaz,  I,  a3i. 

Chaleurs  spécifiques.  —  Pickering.  Chaleurs  spécifiques,  I,  177.  —  Barioli. 
Lavc4,  I,  57^.  —  Bartoli  et  StraccialL  Eau,  II,  677,  582.  —  Grimaldi.  Liquides, 
I,  576.  —  Ludecking  cl  Star.  Ammoniaque  liquide,  II,  4-6* 

ÉvAPoiiATiON,  Édullitiox.  —  Antoine.  Tensions  de  vapeur,  I,  498;  II,  33 1.  — 
DietericL  Dissolutions  salines,  I,  h\i.  —  Caiiendar  et  Grijfiths.  Ebullition  du 
soufrr,  I,  179.  —  Graham.  Geyser  artificiel,  II,  !\i\.  —  Berihold.  Phénomène  de 
l^id'rrifrost,  II,  5.i4* 

Liquéfaction;  Point  critiquk.  —  Brillouin.  Compressibiliic  isothernic.  II. 
ii.'î.  -  lUittt'AU.  Vapiîiirs,  II,  i83.  -  Pellat.  Point  critique,  I,  225.  —  Amagat. 
Id.,  I,  '»HK.  —  (ialitzine.  Id.,  ï,  ^t'i*  —  Zambiasi.  Id.,  II,  27^,  275.  —  Grimaldi. 
Id.,  Il,  57H.  I)e  llren.  Id.,  Il,  '|i8;  Klal  de  la  matière,  II,  4 18.  —  Guye.  Poids 
inolrciilairr»  au  pr>inl  critique,  II,  i38.  —  Voiing.  Généralisations  de  van  der  \VaaI<. 

I,  v')";;  hfriisilr  critique,  II,  -.luS.  —  Voung  et  Thomas.  Id.,  II,  225.  —  Mathias. 
Ktats  correspondant»,  I,  53;  llcnsilé  criti(]uc,  II,  5,  224. 

KrsioN,  Solidification.  —  Ij^duc.  Phosphore,  II,  Z^x^.  —  Prytz.  Glace,  II,  363. 

Wood.  (ilarc,  ï,  .'|'|.  —  Politzine.   Point  de  fusion,  I,  437.  —  Damien.  Point 

{\v.  fusion  n  prrssion,    II,  90.  —  Barus.  Ojnlinuilé  de  l'état  solide  et  liquide,  I, 

y'.'j.  —  Mazzotto.  Oyoliydratcs,  I,  b-.x)  II,  378.  —  Caiiendar.  Or  et  argent,  II, 

CiiAi.Ki.MH  LATKNTKH.  —  Pickcring.  Chalcurs  latentes,  I,  177.  —   Tsuruta.  Id., 

II,  •: 


TiiKiiMoDYNAMiouK.  —  Mîculescu.  Kquivalcnt  mécanique,  I,  io4.  —  Morera. 
I]<|u;ili«)ris  fondanicntaics,  I,  fj-g.  —  Natanson.  Courbes  orlhobares,  I,  !\^\.  — 
liurton  v\  Mdrshnll.  Clialcur  de  compression,  II,  54o.  —  Barus.  Point  de  fusion 
cl  pression,  I,  \'\.\.  —  Prytz.  Fusion  de  la  slacc,  II,  33.  —  Ferchc.  Sur  quelques 
pruprii'lrs  pli\>i(|U(<s,  I,  U\\\.  —  Mathias.  Ktals  correspondants,  I,  53.  —  Galitzine. 
Tmip»  r.iturc  critiipic,  1,  471.  —  Itaveau.  Adiabati(|ucs,  I,  \{u.  —  Bamsay  cl 
PcrriKin.  Oxyib*  d'cthylc,  II,  4>-  —  Duhern.  Détente  des  vapeurs,  I,  47<>«  — 
ItdttcUi.  Vapeurs,  II,  18^,510.  --  Von  Bjerken.  Caoulcbouc  cl  gelées,  I,  538. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  637 

Théorie  des  gaz.  —  Delaunay,  Théorie  des  gaz,  I,  ^438.  —  Briliouin.  Com- 
plexité des  molécules,  II,  87. 

Conductibilité  calorifique.  —  Hesehus.  Appareil,  II,  SaS.  —  Slouguinojf. 
Formule,  I,  t\ob.  —  Wiener.  Conductibilité,  II,  876.  —  Soret.  Cristaux,  II,  2^1. 

—  Winkelmann.  Gaz,  I,  bl\\.  —  Darus,  Conductibilité  et  changements  d'état,  II, 
186. 

Applications.  —  Duboin.  Aérostats,  II,  187.  —  Haton  delà  Goupillière.  Géné- 
rateurs, II,  93.  Bay.  Foyers,  II,  33o.  —  Paquelin.  Id.^  33o,  334.  —  Clowes,  Lampe 
de  sûreté,  II,  539. 

Optique.  Radiations. 

Optique  géométrique.  —  D'Ocagne.  Formule  des  lentjlles,  I,  76.  —  Lefebvre, 
Notes,  I,  341.  —  Thompson  {S.).  Focométrie,  I,  221.  —  Broca,  Aplanétisme  et 
achromatisme,  1,  1^7.  —  Leroy,  Microscope,  II,  4-^4-  —  Wiener.  Production  de 
rayons  curvilignes,  II,  H76. 

Photométrie.  —  Hesehus,  Photomètre,  II,  5o3.  —  Mayer,  Lumières  de  diffé- 
rentes couleurs,  II,  607. 

Indices  de  réfraction.  —  Du/et.  Mesures  d'indices,  I,  i63.  —  Carvallo.  Mé- 
thode de  Mouton,  il,  27.  —  Fery.  Uéfractomètre,  II,  439.  —  Walter.  Eau,  II, 
567.  —  Hallwachs.  Dissolutions  étendues.  II,  567.  —  Cassie.  Indices  et  tempéra- 
ture, I,  353.  —  Put/rich.  Id.,  Il,  568.  —  Rôntgen  et  Zehnder.  Influence  de  la 
pression,  I,  479-  —  Aymonnet.  Relation,  II,  335. 

Spectres  d'émission  et  d'absorption.  —  Pringsheim.  Loi  de  Kirchhoff  et 
rayonnement.  II,  5(>4.  —  Liveing  et  Dewar.  Oxygène,  II,  81;  Spectre  des  flammes, 
I,  219.  —  Hartley.  Corps  simples,  II,  4^.  Flammes,  II,  !\\\.  —  Nichoh  et  Snow, 
Oxyde  de  zinc,  I,  3<)8;  Verres  d'optique,  II,  282.  —  Kayser,  Spectres  de  lignes  et 
spectres  de  bandes,  I,  47«)«  —  Deslandres.  Spectres  de  bandes,  II,  89.  —  Kayser  et 
Bunge.  Deuxième  groupe  de  Mendelcef,  I,   479;  Cuivre,  argent  et  or,  II,  569. 

—  Knoblauch.  Spectres  d'absorption  des  dissolutions  étendues,  I,  48i.  —  Bigollot. 
Spectre  d'absorption  des  dissolutions  d'iode,  ï,  5fi2.  —  Acworth.  Absorption  et 
sensibilité  des  plaques,  I,  483.  —  Vogei,  Id.,  ï.  484* 

Chaleur  rayonnante.  —  Lebedew.  Force  répulsive  des  corps  rayonnants,  II, 
564-  —  Lummer  et  Kurlbauni.  Uecheiches  bolométriques,  II,  566.  —  Mayer. 
Pouvoir  diathermanc  du  caoutchouc,  I,  4^«  —  Ayrton  et  KUgour.  Émission  par 
les  fils  fins,  II,  5^42.  —  Leconte  Slevens.  Radiation  totale,  II,  192.  —  VioUe. 
Rayonnement  des  gaz  incandescents,  I,  298.  —  Hutchins.  Alun,  I,  435.  —  Mayer, 
Feuilles,  II,  '126.  —  Bubens.  Dispersion  des  rayons  infra-rouges,  II,  569.  —  Bubens 
et  Snow.  Id.,  II,  571.  —  Snow.  Spectre  d'émission  infra -rouge  des  alcalis,  II,  571. 

AcTiNiSME.  —  lîiggs.  Composés  d*alizarine,  I,  354.  —  Acworth.  .Absorption  et 
sensibilité  des  plaques,  I,  4B3.  —  Vogel,  Id.,  I,  484* 

Phosphorescence,  Fluorescence.  —  Lenard.  Phosphoroscope,  II,  573.  — 
Becquerel.  Intensité  de  la  lumière  phosphorescente,  I,  137.  —  Villari,  Phospho- 
rescence, ly  571.  —  Drude  et  Nernst.  Fluorescence  par  ondes  station naires,  II,  574. 


6>  TABLE  AXALVTIQUE  DES  MATIEBES. 

^-^m-irt  rwTêiouAifjrr.  Ximiou.  —  Ttcheming.  Imaze»  4*  r..tiL  IL  i:*.  — 
MoMAart,  K^^eto  oroUîre.  II.  V^  —  LomnusL  Cooltnn,  I.  Si,  4*^^.  —  O.  itood. 
Of«Uïim,  II.  f^^/.  —  /46/t?^-  /</.,  I,  mi:  Vi*ibîlii^  4b  spetrtr?,  IL  lîi.  —  Bizki 
St/f^#vy/f*<.  II,  >7,.  —  Ko/i  KlohukfAKT.  Eip^ri<^ar<»*l^  coars.  I.  +*4.  —  CAoïutfOtf. 
S^,u^t'ious  chromiliqu^A,  IL  3/2,  —  Charpentier,  MoMcart.  «J^rilUtiOfts  rrti- 
ùï»rutk':hf  IL  ^-/i.  —  Charpentier.  Id,,  II.  ^i^.  3Vf.  —  Majrer.  0>etra»t«  sÛBalta^é. 
Il,  >/;,  —  Jf-2$iin,  fén^Xr^iion  4e  l'œil.  1.  74.  —  Ferry.  P^ntsUnrc  4s  U  Tû«*>a. 
IL  if-^,  —  Wiener,  Lmté  4k  ^eu^-^lion,  II.  Si^.  —  Stejanini.  Li>i5  de  Fwbmeret 

de  i'UVzkU,  II,   'z^* 

î%Tthfttttncmt  DirrRACTiox.  —  Potier.  Principe  d'Hajzeas.  1.  S^*.  —  Gouy. 
Vt*»^%^Uhu  apaormale  de^  onde^,  I,  Vj7.  —  Ebert.  InflaeiKe  de  la  diitribation 
de  i'intefk^ît^  nar  une  nie,  I,  ^|.  —  Hurion.  Franzes  dan*  ao  ocolaire  nadira). 
L  )ii;  Milieos  troubles,  II,  i|f.  —  Ftibry.  Vîsibiliiê  el  orieotalioo  de«  franzes. 
I,  ^f/;  Propriété  anomale,  IL  3<,  —  Woulf.  Anneaux  de  Newton.  II.  S>**.  — 
MoMiiiM.  Id.,  II,  .S;'^.  —  Schmidt,  Id..  IL  574.  —  Meslin.  Visibilité  de»  ann*:ao% 
de  %ewt/#n,  L  -^32;  Frange4  semi-circalaires,  II,  30.7.  —  .IficAeiJOii.  Visibilité  de« 
frangea,  I,  H2;  \pplicalion  an  spectroscope,  1,83.  — Âfascart.  Anneaax  colorv5.  L 
.Vf3;  Arbrornati^me  de^  interférences,  L  S^j^.  — Boulouch.  Dédoublements,  II,  3i6. 
—  Drude  et  Nern»t.  Fluorescence  par  ondes  stationnaires,  II,  574.  —  Vertckaffelt. 
IfitlTStfXïon  parallèle.  II,  V^,  —  Cornu.  Anomalies  focales.  II,  S^j.  4i>-  —  Walker. 
Ouvertures  circulaires,  II,  'JtHo. 

l'oLARiftATio?(,  UovhLW.  ftP.rRACTioji,  KÉFLEiiox.  —  Lommel.  Direction  des  vi- 
brations, I,  f^Hfj.  —  liaveau.  Surface  d*onde,  II,  134-  —  Macé  de  Lépinay.  Double 
H'if'dfMitn  du  quartz,  I,  33.  —  Czapêki.  Double  réfraction  accidentelle  du  Terre. 
I,  \()i,  —  lieaulard.  liiaxie  du  quartz  comprimé.  II,  142,  ^T^-  —  Schwedoff. 
Double  réfrarliofi  t\*-%  liquidf"^,  I,  \i).  —  Vmlauf.  Id.,  575.  — Janet.  Réflexion  totale. 
I,  37'J.  —  liayleAgh.  Kéflexiori  sur  le»  surfaces  liquides,  I,  3t>6.  —  Drude.  Réflexion 
a%er  ronr|i#r<»  superficielles,  I,  '|f|3;  Constantes  optiques  du  cobalt,  L  \W\'- 
Itéfrartion  par  dr»»  pri'^mcs  métalliques,  ï,  '.\i)\.  —  Shea.  Id.,  Il,  '^^7.  —  Ifu  liois 
el  Huhf'.nn.  Id.,  Il,  'i3i.  —  Glan.  Changement  de  phase  par  réflexion,  IL  ■-'3>.  — 
Urunlttfn,  Réflexion  cristalline  interne,  IL  ^Hq.  —  Carvallo.  Cas  paradoxal.  II. 
U'n,  l)u   /foin.  Objets  éololrope*.   Il,   '>7.').  —  Foussereau.   Entrainement  d»' 

IVUiri,  I,  i\\. 

l'oLAiiiMATioN  iioTAToiHK.  Carvollo.  Polarisation  rotaloirc,  H,  4-^*^-  —  Le/eù^-re. 
Vibration»  privilégiées,  l,  i.u.  -  Hussel.  Quartz,  I,  33.  —lieaulard.  Jd.,  IL  393, 
f\'n).  Monnory.  C^Hiiprcstion  du  quartz,  ï,  566.  —  Wyrouboff.  Pouvoir  rotatoirr 
moléculaire,  II,  177.  —  Kummel.  Dispersion  rolatoire  des  tartrates,  I,  490.  — 
Woulf.  Nouveaux  ran,  L  4*>'>-  --  Glan.  Spcctrosaccharimétre,  I,  191.  —  Chauvin 
et  Fahrc.  Application  de  la  Photographie,  II,  435. 

AiM'i.iCATioNH.  —  Hâtera.  Magnésium,  I,  435.  —  Thwing.  Photographie  de^ 
?ouh!iirH,  I,  rx^.  Li/tpniann.  Id.^  I,  'y<\\.  —  liecquerel.  Id.^  l,  564-  —  Labatut 
Itl.,  II,  -«.17.  -  I.v.  Cluttclicr.  Mrsiin:  (hrs  icmpératnnrs  élevées,  I,  i85.  —  .Michelson. 
Mrsiin<»  iistronoMii({urs,  I,  Hà.  Kiglii.  StéréosrojM?,  L  ^77*  —  Macc  de  Lepinay. 
Ktul()n">  dépaiHseur,  II.  Mû).  —  Witz.  Rendement  photogénique,  II,  i4.>.  — 
AffiMsiti.  Caparilé,  rU:.,  des  lignes  aériennes.  II    ■j36. 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  GScj 


Électricité  et  magnétisme. 

GÉNÉRALITÉS.  —  Biecke,  Charge  par  le  frottement,  I,  545.  —  Thomson.  Pro- 
priétés du  champ,  I,  Sg;  Plaques,  réseaux,  écrans,  I,  357.  — De  la  Rive.  Théo- 
rème, II,  /|8o;  Tension  électrostatique,  11,335.  —  Padoa.  Lumière,  électricité,  I, 
675.  —  Bragg.  Méthode  du  milieu  élastique,  II,  78.  —  Righi.  Contact,  I,  577.  — 
Gouré  de  VUlemontée.  Id.,  II,  ai 3.  —  Brown.  Liquides,  II,  a86.  —  Gore.  Force 
électromotrice  et  pression,  II,  38o.  —  Gilbault.  Id.<,  H,  /|3o. 

Conductibilité  métallique.  —  Vaschy.  Réseaux  de  conducteurs.  II,  4^6.  —  Mac 
Cowan.  ÉchaufTement  des  conducteurs,  I,  40'  —  Schrader.  Résistance  à  l'exten- 
sion, I,  5^|6.  —  Guillaume.  Mercure,  II,  485.  —  Dewar  et  Fleming.  Métaux,  11, 
Mi.  —  Zahn.  Résistance  du  bismuth,  1,  549.  —  Van  Aubel.  Fd.,  II,  4^7-  —  Vassura. 
Métaux  au  point  de  fusion,  II,  577.  —  Cardani.  Température  des  fils,  I,  576.  — 
Guillaume.  Résistance  d'une  dérivation,  I,  564. 

Thermoélectricité.  —  Chassagny  et  Abraham.  Thermoélectricité,  II,  i3(>, 
4^1.  —  Bagard.  Étalon,  I,  128.  —  Des  Coudres.  Mercure  et  amalgames,  I,  549. 

—  Bachmetieff.  Recherches  de  Spatschinsky,  I,  260;  Amalgames,  I,  402;  Influence 
(le  la  compression,  I,  4o4'  —  Barus.  Platine  iridié,  II,  77. 

Électrolyse.  —  Chassy,  Lois,  II,  590.  —  Couette.  Équivalent  électrochimique, 

I,  35o.  —  Vanni.  Id.,  I,  55o.  —  Houllevigue.  Maximum  de  polarisation,  I,  3S5.  — 
Malagoli.  Électrolyse  par  courants  alternatifs,  II,  370.  —  Oberbeck.  Couches 
précipitées,  I,  55i.  —  Limb.  Chlorure  de  baryum,  II,  i4i.  —  Cintolesi.  Sulfate 
de  cuivre,  II,  577.  —  Braun.  Électrosténolyse,  I,  553.  —  Andrews.  Passivité  du 
fer,  I,  182.  —  Barus  et  Iddings.  Conductibilité  des  roches,  II,  189.  —  Bouty.  Con- 
ductibilité et  polarisation  diélectrique,  I,  44^»  —  Rosa.  Id.j  I,  89.  —  Bagard. 
Thermoélectricité,  II,  483. 

Piles.  —  Duhem.  Théorie  de  la  pile,  II,  4^2.  —  Gore.  Influence  des  premières 
(|uantités  dissoutes,  I,  86.  —  Negbaur.  Dissolutions  étendues,  I,  555;  Elément 
étalon,   I,  355.   —  Brown.  Piles  à  élcctrolytes  fondus,  II,  i3i.  —  Lalande.  Pile, 

II,  137.  —  Tommasi.  Accumulateur,  II,  i3o.  —  Armstrong  et  Robertson.  Pile 
Planté,  II,  536.  —  Oberbeck  et  Edler.  Forces  électromotrices,  I,  554.  —  Mar- 
kowsky.  Pile  à  gaz,  1,  554* 

Électromaqnétisme,  Induction.  —  Garnault.  Expériences  d'OErsted,  I,  245,  429. 

—  Moreland.  Force  exercée  par  un  courant,  11,4^7.  ~"  Lo-rmor.  Théorie,  II,  i33. 

—  Gray.  Théorie  dynamique  de  l'électromagnétisme,  1,  84.  —  Righi.  Forces  élé- 
mentaires, I,  577.  —  Gosselin.  Courants  induits,  1,  49^.  —  Colley.  Oscillations 
lentos,  I,  i3i;  Appareil  Ruhmkorfl*,  I,  i32.  —  Bedell  et  Crehere.  Eflet  de  la  sclf- 
induclion,  II,  191.  —  Korda.  Condensateur  d'un  circuit  secondaire,  II,  484*  — 
Morin.  Appareil,  II,  484»  —  Reignier  et  Parrot.  Conducteurs  bimétalliques,  II 
483.  —  Ducretet  et  Lejeune.  Expérience  de  Elihu  Thomson,  II,  126.  —  Popojf. 
Expérience,  II,  527.  —  Decharme.  Expérience,  II,  601. 

Mesures  électriques.  —  Mercadier.  Unités,  II,  289.  —  Gray.  Coefficients  d'in- 
duction, I,  309.  —  Ayrton  et  Sumpner.  Énergie  d'un  courant,  I,  358.  — 
Abraham.  Mesure  de  «',  I,  361;  Débit  d'une  machine,  I,  409.  —  Salvioni.  Unité 


C4o  TABLE  ANALYTIQUE   DES   MATIÈRES. 

britannique,  I,  572.  —  Thomson,  Galvano-hystérésis,  II,  4^*  —  Smith.  Résistance 
interne  des  piles,  II,  80.  —  Heroun,  Piles  à  électrodes  d'or,  II,  283. 

Instruments.  —  Gugiielmo.  Éiectromêlre,  I,  575.  —  Withmore.  Jd.,  ïî,  i8(i. 
—  Curie.  Id.,  Il,  260.  —  Burch.  Id.,  H,  162.  —  Ayrton,  Perry  cl  Sumpner.  Ed., 
II,  533.  --  Viilari.  Id.y  II,  589.  —  Ayrton  et  Mather.  Résistances  sans  induction, 
II,  278.  —  Lermantoff.  Chapes  en  agate.  1,  4io«  —  Merritt.  Galvanomètre,  I,  4*>-  — 
Gratsi.  Id.y  I,  576.  —  Wien.  Téléphone  optique,  I,  547,  548. 

DiKLKCTRiQUES.  —  Poincoré.  Diélectriques  fluides.  II,  86.  —  Duhem.  Pression, 
H,  88.  —  Hess.  Diélectriques  hétérogènes,  II,  i45.  —  Bouty.  Mica,  1,5;  Conduc- 
tibilité et  polarisation  diélectrique,  I,  445.  —  Bosa.  Fd.,  I,  89.  —  Stschegliaeff.  fd., 
I,  257.  —  Lécher.  Constante  diélectrique,  I,  86.  —  Elsas.  Id.,  I,  25 1.  —  Trouton 
et  Lilly.  Fd.,  Il,  285.  —  Sokoloff,  Smirnoff.  Id.y  529.  —  Aegreano.  Liquides,  II, 
486.  —  Frérot.  Mesure  par  oscillations,  II,  487.  —  Lebedew.  Vapeurs,  I,  81.  — 
Fjefèvre.  Diélectriques,  II,  56i;  Attraction  de  deux  plateaux,  I,  2 12.  —  Perot.  Dé- 
viation des  lignes  équipotentielles,  II,  33'|.  —  Bunolffsson.  Chaleur  moléculaire  et 
constante  diélectrique,  II,  488. 

Drciiârges  électriques.  —  Narr.  Déperdition,  I,  346.  —  Lehmann.  Décharge 
d'une  machine  à  influence,  I,  395.  —  Murani.  Condensateurs,  I,  075.  —  Thomson. 
Vitesse  de  propagation  de  la  décharge,  I,  35.  —  Wicdemann  et  Ebert.  Décharges. 

I,  4a9'  —  Pupin.  Id.,  I,  /|34.  —  FFeydweiller.  Fd.,  I,  555.  —  Lodge.  Fd.,  Il,  53->.  — 
Liidecking.  Action  sur  les  gaz  et  les  vapeurs,  II,  i'^\.  —  Branly.  Conductibilité 
unipolaire  des  gaz,  II,  ^"^ç^.  —  FFertz.  Rayons  cathodiques,  I,  i^i.  —  Mooser.  Couches 
métalliques  désagrégées,  I,  556.  —  Janet.  Courants  de  haute  fréquence,  I,  375.  — 
Bighi.  Figures  électriques,  I,  577.  —  Ducretet  et  Lejeune.  Expérience  de  To>la. 
H,  126.  —  Vielle.  Lumière  et  chaleur  de  l'arc,  II,  .V|5.  —  Bighi.  Distribution  drs 
potentiels  près  de  la  cathode,  II,  588. 

Maonkiisme. — Decharmc.  Aimantation  longitudinale  et  transversale,  11,85.— 
Frommc.  Recherches  magnétiques,  1,  559.  —  Fiibbert.  Champ  magnétique  per- 
manent, I,  259;  II,  291.  —  Thwing.  Représentation  photographique  d'un  champ, 

II,  191.  —  Filakesley.  Problème,  I,  92.  —  Cantone.  Résistance  du  fer  et  du 
nickel  dans  le  champ,  II,  588.  —  Smith.  Fer,  nickel  tordus,  1,  '42.  —  Trowbridge. 
Amortissement  des  oscillations  dans  le  fer,  I,  223.  —  Chistoni.  Action  déviatrioe, 

I,  576.  —  Duhem.  Pression,  II,  88.  —  Wilde.  Température,  II,  537.  —  Curie.  Fd., 

II,  600. 

Actions  diverses  du  champ.  —  /'wr/zie.  Ccmrentralion  des  dissolutions,  1,  i32.  — 
Van  Aubel.  Bismuth,  1,  (\'>.\.  —  Bachmetieff.  Aimantation  et  propriétés  thermo- 
chimiques, l,  399;  Chaleur  magnétique,  l,  '|38.  —  Fierget.  Dilatation  magnétique 
du  fer,  II,  173.  —  Squier.  Kfl'els  électrochimiques,  II,  4^7.  —  De  AiAolaeve. 
Champs  éleclroslatiqucs  produits  [)ar  des  courants  alternatifs,  II,  36.  —  Crookes. 
Kvaporation  cloclrique,  II,  53'|.  —  Vaschy.  Action  sur  un  corps  électrique.  II,  602. 

ÉLECTRo-cAPiLLAniTK.  —  Gouy .  Phcnomèni's  électro-capillaires,  II,  6o3,  6o4-  — 
Pellat.  fd.,  II,  6o3.  —  Bergel.  Fd.,  Il,  604. 

PiiKNoMKNE  DE  Hall.  —  Drude  et  Nernst.  Influence  de  la  température,   I,  56o. 

Phënomknk  de  Hertz.  —  Poincaré.  Théorie,  II,  432;  Propagation,  II,  093  ;  Pro- 


TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  641 

pagatioa  anomale,  II,  692.  —  Borgman,  Oscillations  électriques,  I,  406.  —  Gri- 
maldi.  Id.,  I,  577.  — -  Bjerknes.  Id.^  II,  i4o,  599.  —  Janet,  Jd,,  II,  337.  —  Blondlot. 
Jd.y  II,  590,  594.  —  Blondlot  et  Dufour.  Id.j  II,  690.  —  Pérot.  Id.,  II,  595.  —  Janet. 
Id.,  II,  598.  — Arons  et  Rubens.  Vitesse  de  propagation  dans  les  diélectriques,  I, 
82.  —  Klemencic.  Réflexion  des  rayons  de  force,  1,  3q4.  —  Garbasso.  Résonance 
multiple,  II,  259.  —  Sarazin  et  de  la  Rive.  Diélectrique  liquide,  II,  697.  — 
Lécher.  Mesure  des  constantes  diélectriques,  I.  86.  —  Pérot.  Id,,  II,  487.  —  Colson. 
Emploi  du  téléphone,  II,  696.  —  Janet.  Courants  de  haute  fréquence,  I,  876; 
Détermination  des  coefficients  de  self<induction,  II,  698.  — Pupin.  Id.^W,  t\2%. — 
Trowbridge.  Propagation  du  magnétisme  par  ondes,  II,  282.  —  Lucas.  Appareil, 
II,  281. 

Photo-électricité.  —  Minchin.  Photo-électricité,  I,  90.  —  Elster  et  GeiteL  Mé- 
taux alcalins  et  amalgames,  I,  557;  Surfaces  minérales,  I^  538.  —  Bidwell.  Sélé- 
nium, I,  91.  —  Branly.  Déperdition  à  la  lumière,  II,  3oo,  478. 

Électro-optique.  —  Goldhammer.  Théorie  électromagnétique,  I,  2o5,  3^5,  489, 
440'  —  Raveau.  Surface  d'onde,  II,  i34;  Théorie  de  la  lumière,  II,  91. —  IVachs- 
muth.  Rotation  électromagnétique,  I,  559.  —  Werner.  Id.y  II.  221.  —  Basset. 
Phénomène  de  Kcrr,  I,  180.  —  Rosing,  Mouvement  magnétique  de  la  matière, 
II,  527. 

Applications  de  l'électricité.  —  Witz.  Rendement  photogénique,  II,  i23.  — 
Nichols.  Arc  électrique  alternatif,  I,  43  ;  Enduit  des  lampes  à  incandescence,  II, 
190.  —  Perry.  Transformateurs,  I,  96.  —  Rowland.  Id.,  Il,  79.  —  Norkewitsch- 
lodko.  Téléphone,  ï,  193.  —  Colson.  Id.,  II,  596.  —  Germain.  Id.,  II,  189.  — 
Mercadier.  Id.,  II,  i4o.  —  Richard.  Avertisseur,  II,  i4o.  —  Guerre  et  Martin. 
Timbre,  II,  i43.  —  Carvallo.  Similitude  dans  les  fonctions  des  machines,  I,  209. 
—  Ilutin  et  Leblanc.  Moteur.  II,  92.  —  Violle.  Four  électrique,  II,  540.  — 
Schmidt.  Chronographc,  II,  606.  —  Gautier  et  Larat.  Utilisations  médicales,  II, 
607.  —  D'Arsonval.  Effets  physiologiques,  II,  607. 


Météorologie.  Physique  du  globe. 

Physique  de  l'atmosphère.  —  Mascart.  Masse  de  l'atmosphère,  I,  97.  —  Ro- 
semberg.  V^ents  alizés^  I,  4ia-  —  Paye,  Cyclones,  II,  i35,  i38,  334.  —  Abbe.  Radia- 
tion atmosphérique,  I,  430.  —  Paulsen.  Aurores  boréales,  I,  79.  —  Battelli.  Cré- 
puscules, I,  574.  —  Henry.  Dispersion  atmosphérique,  I,  569.  —  Macé  de  Lépinay 
et  Pérot.  Mirage,  II,  97,  820.  —  Ekama.  Réfraction  de  l'atmosphère,  II,  74.  — 
Barus.  Couleurs  par  la  condensation  des  nuages,  II,  ^20.  —  André.  Électricité 
atmosphérique,  II,  i43. 

Instruments  et  observations  météorologiques.  —  Sentis.  Baromètre,  I,  77; 
enregistreur,  I,  212.  —  Guilbert.  Gradient,  II,  137.  —  Janssen.  Observatoire  du 
mont  Blanc,  II,  434-  —  Ferrel.  Chaleur  solaire,  I,  46.  —  Bartoli  et  Stracciati. 
Id.,  I,  572.  —  Savélieff.  Constante  solaire,  II,  i36;  Observations  actinométriques. 
Il,  84.  —  Crova.  Id.,  Il,  84,  87.  —  Rigollot.  Actinométre,  I,  5oo.  —  Hesehus. 
Expériences  sur  les  gréions,  I,  4^3,  II,  5o5.  —  Lermantoff.  Production  artificielle 
de  la  pluie,  I,  4'|0.  —  Renard.  Emploi  des  ballons  perdus.  II,  63.  —  Reiset.  Obser- 
vations, II,  139.  —  Colley,  Michkine  et  Kazin'e.  Id.,  II,  87.  —  Sigson.  Photogra- 
phie de  flocons  de  neige,  II,  43 !• 


r»42  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

Physique  tebrestre.  —  Prttion.  Forme  At  la  Terre,  I,  47-  —  SckiapareUi. 
RoUitioo  de  la  Terre,  L  S75.  —  Makaroff.  Eaa  de  mer.  1. 132.  —  Lehfeidi.  Mesure 
de  H.  L  3 10.  —  Weber.  Mesure  de  l'ioclinaisoii.  L  5Si.  —  Sckerùkg,  IncliBomè- 
ires.  II,  329.  —  WUd.  Inclioatear  k  indoction,  11,  93.  —  SckusUr.  Id^  I.  93. 

—  Bigelow.  Variation  de  l'aiguille  aimaotée.  1.  729.  —  Moureaur.  td..  1.  369. 

—  BatlellL  Carte  magnétique  de  la  Suisse,  IL  5^9.  —  De  Fon\'ielU.  Liçnes  san« 
déclinaison.  II,  <>of .  —  Bartoli.  Chaleur  spécîGque  des  lares.  L  ^i\.  —  Berquerei. 
Température  du  sol.  Il,  4^'- —  Whitney.  Réfraction  sur  la  neige.  II.  \li. 

Physique  céleste.  —  Bayet.  Gautier,  Janœn.  Éclipse.  IL  436.  —  Lagrange  et 
Stroobant.  Méthodes  astrophotométriques,  II,  160.  —  Brennand.  Observations 
photométriques,  I,  353.  —  Huggins.  Ktoiles  à  raies  brillantes.  I.  17S.  —  Lockyer, 
Etoiles  nouvelles,  II,  43-  —  A'eeler.  Spectre  de»  nébuleuses.  L  336.  —  Colley. 
Dislance  des  étoiles,  IL  426.  —  Mcucart.  Aberration.  IL  433.  —  DeUandres. 
Mouvement  radial  des  astres.  H,  4^- 


FIN   DE   L%   TABLE   ANALYTIQUE. 


1»»9     Paris.  —  Imprimerie  GAUTlilER-VlLLARS  ET  FILS,  quai  des  Grandt-Anfaitlnt.ss.