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Full text of "Le livre des peintres et graveurs"

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P.   GENOLHAC 


BIBLIOTHECA 

Ottaviensis 


LE    LIVRE 


DES    PEINTRES 

ET   GRAVEURS 


Paris. —  Irapr.  Guiraudet  et  Jouait,  338,  rue  Saint-Honoré. 


LE    LIVRE 

DES   PEINTRES 

ET    GRAVEURS 

PAR 

MICHEL  DE  MAROLLES,  ABBÉ  DE  VILLELOIN 

Nouvelle  édition  revue 
PAR 

M.    GEORGES   DUPLESSIS 


A    PARIS 
Chez  P.    Jannet,    Libraire 


m  d  c  c  c  l  v 


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PRÉFACE. 


i  Ton  veut  voir  dans  l'abbé  de  Ma- 
rolles  un  littérateur  distingué  ,  si  Ton 
veut  l'envisager  comme  un  poète,  rien 
ne  paroîtra  plus  insignifiant  et  plus 
absurde  que  le  Livre  des  peintres  et  des  gra- 
veurs ;  si ,  au  contraire ,  on  le  regarde  comme  un 
simple  historien  de  Fart,  se  servant  de  la  poésie 
pour  exprimer  ce  qu'il  sait,  on  lui  pardonnera  la 
forme  en  faveur  des  précieux  renseignements  qu'il 
donne.  Ce  travailleur  infatigable  a  publié  un 
grand  nombre  d'ouvrages  ,  et  lorsque  la  mort  est 
venue  le  surprendre,  il  tenoit  prêtes  encore  beau- 
coup de  notes  qu'il  se  proposoit  de  faire  imprimer. 
Parmi  ces  nombreux  projets  ,  il  nous  donne,  à  la 
fin  de  son  Catalogue  de  1666,  le  plan  de  sa 
grande  histoire  de  l'art ,  dont  nous  trouvons  le  ti- 
tre suivant  à  la  suite  de  sa  traduction  de  Virgile, 
2  vol.  in-4*  Paris,  1673  :  «  Une  histoire  très 
ample  des  peintres,  sculpteurs,  graveurs,  archi- 


6  Préface. 

tcctcs,  ingénieurs,  maistres  escrivains,  orfèvres, 
menuisiers,  brodeurs,  jardiniers  et  autres  arti- 
sans industrieux  ,  ou  il  est  fait  mention  de  plus 
de  dix  mille  personnes ,  aussi  bien  que  d'un  très 
grand  nombre  d'ouvrages  considérables ,  avec 
une  description  exacte  et  naïve  des  plus  belles  es- 
tampes ,  ou  de  celles  qui  peuvent  servir  à  donner 
beaucoup  de  connoissances  qui  seroient  ignorées 
sans  cela,  pour  faire  plusieurs  volumes.  Cet  ou- 
vrage, tout  prest  à  mettre  en  lumière,  pourvu 
qu'il  y  ait  la  conduite  ,  pareeque  les  escrits  et  les 
mémoires  sont  encore  confondus  et  ne  peuvent 
estre  remis  en  Tordre  qu'ils  doivent  tenir  que  par 
luy  seul.  »  Ce  livre,  qui  eût  été  si  précieux  pour 
l'histoire  artistique  du  dix-septième  siècle ,  n'a 
jamais  été  publié,  et  le  manuscrit  même  a  été 
perdu.  Le  Livre  des  peintres  et  des  graveurs  en 
est,  nous  le  croyons,  un  extrait,  et  il  est  déjà  as- 
sez curieux  pour  mériter  d'être  tiré  de  l'oubli. 
Cette  grande  histoire  de  l'art  devoit  être  écrite 
en  prose,  et  par  cela  même  plus  intelligible  ;  mais, 
puisque  L'on  ne  retrouve  pas  cette  histoire  géné- 
rale ,  falloit-il  pour  cela  laisser  ignorer  plus  long- 
temps le  Livre  des  peintres  et  des  graveurs  ? 

Les  livres  de  Marolles  qui  méritent  d'être  lus 
encore  aujourd'hui,  dans  lesquels  on  trouve  des 
renseignements  précieux,  ne  sont  pas  en  grand 
nombre  ;  ce  sont  ses  Mémoires  ,  sa  descrip- 
tion de  Paris y  et  Le  Roy,  les  personnes  de  la 


Préface.  7 

cour,  etc.1,  et  enfin  le  Lii're  des  peintres  et  des 
graveurs.  Quant  à  ses  traductions,  nous  reprodui- 
rons un  passage  très  spirituel  de  Chapelain ,  que 
cite  Camuzat  dans  son  Histoire  critique  des  jour- 
naux*; il  est  extrait  d'une  lettre  adressée  à  Hein- 
sius  :  <x  Cette  traduction  française  des  Œuvres 
de  Stace  est  un  de  ces  maux  dont  notre  lan- 
gue est  affligée.  Ce  personnage  (Marolles)  a  fait 
vœu  de  traduire  tous  les  auteurs  anciens ,  et 
a  presque  déjà  accompli  son  vœu  ,  nVïant  par- 
donne ni  à  Plaute ,  ni  à  Lucrèce ,  ni  à  Catulle  , 
Tibulle  et  Properce,  ni  à  Horace,  ni  à  Virgile,  ni 
a  Lucain  ,  ni  à  Perse  ,  ni  à  Juveual ,  ni  à  Martial , 
ni  à  Stace  même.  Votre  Ovide  s'en  est  défendu, 
avec  Senèque  le  tragique,  Valerius  Flaccus ,  Si 
lius  Italicus  et  Claudieu  ;  mais  je  ne  les  en  tiens  pas 
sauvez  ,  et  toute  la  grâce  qu'ils  peuvent  attendre, 
c'est  celle  du  Cyclope  d'Ulvsse  :  c  est  d'être  dé- 
vorez les  derniers.  »  Pendant  que  Chapelain  se 
inoquoit  ainsi  de  la  malheureuse  passion  de  Ma-* 

i.  Paris,  ou  la  description  succincte  et  néantmoins  assez 
ample  de  cette  grande  ville ,  par  un  certain  nombre  d'epigram- 
mes  de  quatre  vers  chacun,  sur  divers  sujets,  par  M.  de  Ma~ 
rolles,  abbé  de  Yilleloin.  16--,  in-4°.  —  Le  Roy,  les  per- 
sonnes de  la  cour  qui  sont  de  première  qualité,  et  quelques 
uns  de  la  noblesse,  qui  ont  aimé  les  lettres  ou  qui  s'y  sont  si- 
gnalez par  quelques  ouvrages.  In-40. 

1.  Histoire  critique  des  journaux ,  par  C***  (Camuz&l). 
A  Amsterdam,  chez  J.  F.  Bernard,  MDCCXXXIY,  iii-12. 
Tome  1,  p.  268. 


8  Préface. 

rolles  pour  les  traductions  d'auteurs  anciens,  Ma- 
rolles n'avoit  lui-même  guère  confiance  en  soi;  il 
se  plaignoit  de  cet  éternel  manque  d'éditeurs ,  et 
surtout  des  critiques  adressées  à  ses  livres  par  ses 
amis.  Voici  comment  il  s'exprime  dans  un  passage 
très  singulier  de  son  Paris ,  au  paragraphe  des 
Professeurs  du  Roi  : 

J'ai  perdu  des  amis  par  un  rare  caprice , 
Quand  je  leur  ai  donné  des  livres  que  j'ai  faits, 
Comme  gens  offensez  ,  sans  pardonner  jamais, 
Bien  qu'on  n'ait  point  blessé  leur  méchant  artifice. 

L'abbé  de  Marolles  nous  donne ,  pour  ainsi 
dire,  dans  ce  livre,  une  description  de  sa  seconde 
collection  d'estampes ,  dont  il  imprima  le  Cata- 
logue en  1672  \  On  sait  qu'après  avoir  vendu 
sa  première  collection  au  Roi  en  1667,  —  col- 
lection qui  se  composoit,  comme  il  nous  l'ap- 
prend lui-même  dans  son  Catalogue  de  i666, 
de  cent  vingt-trois  mille  quatre  cent  pièces  ,  de 
plus  de  six  mille  maistres,  en  quatre  cent  grands 
volumes ,  sans  parler  des  petits,  qui  sont  au 
nombre  de  plus  de  six  vingts  ,  —  il  en  forma 


1 .  Catalogue  des  livres  d'estampes  et  de  figures  en  taille 
douce,  avec  un  dénombrement  des  pièces  qui  y  sont  contenues, 
fait  à  Paris,  en  l'année  1672,  par  M.  de  Marolles,  abbé 
de  Yilleloin.  Paris,  Jacques  Langlois  fils,  rue  Galande, 
proche  la  place  Maubert,  à  Tlmage  S.  Jacques  le  mi- 
neur. MDCLXXII.  In-12. 


Préface.  9 

une  autre ,  qui ,  quoique  moins  nombreuse ,  se 
composoit  alors  de  dessins  et  d'estampes.  On 
ignore  ce  que  cette  seconde  collection  est  deve- 
nue ,  et  on  le  regrette  d'autant  plus  que  la  des- 
cription qu'il  en  donne  d'abord  dans  son  Catalo- 
gue de  1672  ,  et  ensuite  dans  le  livre  que  nous 
publions,  laisse  voir  un  certain  nombre  d'estampes 
très  rares  et  de  dessins  très  précieux. 

Nous  n'avons  pas  cru  devoir  mettre  de  notes 
à  cette  publication.  Le  nombre  considérable 
d'artistes  qui  y  sont  cités,  l'obscurité  du  plus 
grand  nombre  d'entre  eux,  nous  eussent  d'abord 
entraîné  fort  loin,  et  ensuite  nos  notes  auroient 
porté  le  plus  souvent  sur  des  artistes  assez  con- 
nus, et  qu'elles  n'auroient  pu  faire  connoître  da- 
vantage. Nous  nous  bornerons  à  ce  qui  est  indis- 
pensable ;  nous  avons  tâché  seulement  de  rectifier 
dans  la  table,  autant  qu'il  nous  a  été  possible,  les 
noms  que  l'abbé  de  Marolles  estropioit  souvent 
par  amour  pour  la  rime. 

Nous  croyons  être  agréable  aux  amateurs  en  pla- 
çant ici  ce  que  Marolles  écrit,  à  la  suite  delatraduc- 
tion  de  Virgile  de  i6j3,  sur  la  formation  de  sa  col- 
lection d'estampes;  nous  transcrivons  littérale- 
ment :  h  En  Tannée  1660  et  suivantes,  il  (l'abbé 
de  Marolles)  travailla  à  l'arrangement  et  à  la  com- 
position de  plus  de  trois  cent  grands  volumes, 
contenant  plus  de  six-vingt  mille  estampes  choi- 
sies et  de  grand  prix ,  suivant  le  catalogue  im- 


10  PRÉFACK. 

primé  chez  Frédéric  Léonard,  en  1666.  Toutes 
lesquelles  pièces  furent  mises  dans  la  Bibliothèque 
Royale  en  cette  mesme  année,  pour  lesquelles  il 
plut  au  Roy  de  donner  vingt-huit  mille  livres, 
et  encore  depuis  deux  mille  quatre  cent  livres, 
à  deux  fois,  par  gratification;  parce  qu'il  est  cer- 
tain que  ces  livres  d'Estampes  si  bien  choisies  re- 
venoient  à  bien  davantage ,  comme  il  est  aisé  de 
le  juger  à  tous  ceux  qui  s'y  connoissent,  vu  la 
qualité  des  pièces ,  dont  les  principales  sont  rares, 
et  d'une  beauté  singulière. 

))  Depuis  ce  Recueil,  on  en  a  fait  encore  un 
second  presque  aussi  nombreux ,  par  la  grande 
quantité  de  Livres  en  ce  genre  qu'avoit  recueillis 
le  R.  Père  Henry  de  Harlay,  de  l'Oratoire,  les- 
quels ,  après  sa  mort,  ont  esté  acheptez  une  somme 
considérable,  pour  les  disposer  ainsi  qu'il  a  esté 
dit  ;  avec  ce  qui  restoit  du  grand  amas  qu'avoit 
fait  de  ces  choses-là  le  sieur  de  Lorme  f ,  commis 
de  M.  Monerot,  après  le  Sr.  Kerver,  duquel  on 
prit  tout  d'un  coup,  pour  la  première  fois,  jus- 

1.  Ce  Delorme  dont  il  est  ici  question  s'appeloit  Char- 
les Delorme,  et  non  pas  Jean  ,  comme  M.  Duchesne  aîné 
le  nomme  dans  son  excellente  Notice  des  estampes  exposées 
à  la  bibliothèque  du  Roi.  L'amateur  d'estampes  est  celui 
dont  le  portrait  est  gravé  par  Callot,  et  dont  Mariette 
dit  :  «  Il  étoit  un  des  plus  grands  curieux  d'estampes  de 
son  temps,  surtout  de  celles  de  Callot.  »  Jean  Delorme, 
dont  Michel  Lasne  a  gravé  le  portrait ,  étoit  le  père  de  ce- 
lui-ci. 


Préface.  11 

ques  à  la  somme  de  mille  louys  d'or,  et  pour  la 
seconde  fois  de   tout   ce    qui  estoit  resté  d'une 
grande  beauté ,  pour  six  cent  louys ,   dont  aussi 
il  a  esté  fait  un  second  Catalogue ,  imprimé  Fan 
1672,  pour  faire  voir  de  quelle  importance  est 
ce  recueil,  afin  qu'il  pust  servir  à  l'ornement  sin- 
gulier de  quelque  grande  Bibliothèque  ,  estant 
composé  de  237  volumes,  et  dans  de  grand  pa- 
pier. Cecy  addressé  à  M.  de  Brisacier,  secrétaire 
des  commandements  de  la  Beine,  de  qui  toute  la 
famille  est  si  vertueuse ,   et   qui  suggère  de  si 
bonnes  inclinations  à  toutes  les  personnes   qui 
ont  l'honneur  de  l'approcher,  pour  le  prier  de 
favoriser  le  dessein  qu'il  a  pris  la  liberté  de  luy 
communiquer  au  sujet  de  ce  second  Becueil  d'Es- 
tampes si  bien  choisies,  lequel  n'est  guères  moin- 
dre que  celuy  qui  est  entré  dans  la  Bibliothèque 
Boy  aie  par  les  soins  de  Mons.  Colbert,  qui  donne 
à  toutes  les  belles  choses,  pour  la  grandeur  et  la 
magnificence  des  meubles  de  la  couronne,  estant 
certain  qu'il  y  a  mesme  des  choses  très  curieuses 
et  très  singulières  entre  celles-cy,  lesquelles  ne 
se  trouvent  pas  ailleurs  ;  dont  personne  aussi  ne 
peut  mieux  juger  que  luy-mesme,  qui  les  aime, 
et  qui ,  s'y  connoissant  parfaitement ,  les  a  bien 
voulu  voir  à  loisir,  avec  des  yeux  éclairez  et  fins 
en  ces  sortes  de  matières,  tels  que  de  Mess.  Féli- 
bien  et  Mignard,  de  qui  les  seuls  noms  marquent 
assez  la  grande  suffisance.  » 


12  Préface. 

Outre  l'intérêt  historique  qu'offre  le  Livre  des 
peintres  et  des  graveurs,  il  offre  aussi  à  certains 
amateurs  celui  de  la  rareté  :  car  nous  n'en  con- 
noissons  que  trois  exemplaires,  dont  l'un  est  pos- 
sédé par  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal. 

G.  D. 


LE    LIVRE 


DES 


PEINTRES   ET   GRAVEURS 


Contenant  un  dénombrement  assez  ample  de 
eeux  qui  ont  aimé  les  estampes ,  et  qui  en  ont 
esté  quelquefois  curieux  jusques  au  point  d'en 
faire  des  recueils  considérables. 

La  suitte  des  principaux  peintres  et  graveurs 
de  toutes  les  manières  ,  qui  ont  travaillé  en 
France,  et  particulièrement  à  Paris,  depuis  l'an- 
née 1600. 

On  fait  voir  en  suitte  que,  jusques  aux  moin- 
dres graveurs ,  il  n'y  en  a  presque  pas  un  seul 
qui  se  doive  absolument  rejetter  :  que  tel  est  bon 
pour  une  chose,  qui  ne  Y  est  pas  pour  une  autre, 
et  qu  entre  les  meilleurs  ,  chacun  d'eux  a  son 
propre  talent  oit  il  peut  réussir,  ce  qui  se  dé- 
montre clairement  dans  la  partie  où  il  est  traité 
de  toutes  les  choses  imaginables  ,  lesquelles  ont 
esté  exprimées,  ou  se  peuvent  exprimer  par  des 
figures  diverses. 


i4  Le  Livre  des  Peintres 

On  s* étend  davantage  à  parler  des  excellents 
maistres  que  des  autres ,  que  Von  se  contente 
seulement  de  nommer  selon  les  divers  sujets. 

On  dit  quels  ont  esté  plusieurs  maistres  ,  qui 
ne  sont  connus  que  par  certains  caractères ,  ou 
chiffres,  qui  les  distinguent  entre  eux,  où  ne 
sont  pas  oubliez  ceux  qui  ont  fait  des  crayons. 

Les  livres  d'écriture  ,  d'architecture  ,  et  des 
jardinages ,  de  fontaines ,  d'orfévrie ,  de  menui- 
serie et  de  broderie  sont  marqués  séparément. 

Les  livres  d' armoiries  ,  de  médailles  et  de  de- 
vises, le  sont  également,  comme  ceux  des  plantes, 
des  fleurs  et  des  animaux,  et  ainsi  du  reste. 

Tout  cela  certainement  est  assez  curieux  et 
assez  recherché ,  sans  que  la  versification  en 
brouille  tant  soit  peu  Vidée  ,  pareequ  elle  s'est 
faite  avec  tant  de  clarté,  quil  est  certain  que  la 
prose  mesme  nen  a  pas  davantage  pour  rendre 
les  choses  intelligibles  * .  Mais  Von  a  cru  que 
la  poésie  y  apporteroit  certain  ornement  que  la 
prose  ne  sçauroit  donner. 

Les  gens  qui  n  aiment  guêres  que  leurs  pro- 
pres ouvrages ,  ou  qui  ne  peuvent  souffrir  que 
ceux  qui  sont  conduits  à  leur  manière ,  ne  met- 
tront pas  sans  doute  celuy-cy  en  grande  consi- 
dération. Et  ceux  qui,  par  une  fausse  gravité, 
s'imaginent  que  les  vers  ne  peuvent  convenir 
qu  aux  jeunes  gens,  ont  peu  de  connoissance  de 
la  belle  poésie ,  et  ne  se  souviennent  plus  que 
les  vers  sont  de  tous  les  âges,  et  de  toutes  sortes 

i.  Malgré  toute  l'élégance  que  Marolles  trouve  dans  sa 
poésie  ,  il  eût  été  bien  préférable  que  ce  livre,  plein  de 
renseignements  précieux  pour  nous,  fût  écrit  en  prose. 


et  Graveurs.  i5 

de  conditions ,  pourvu  qu'ils  soient  bons  et  bien 
tournez  sur  des  sujets  graves  et  sérieux ,  dont 
nous  avons  des  exemples  de  V Antiquité .  El  quand 
il  n'y  en  aur  oit  point  de  tirez  des  Saintes  Ecri- 
tures mesmes ,  où  il  s'en  trouve  en  divers  en- 
droits dans  les  originaux  9  il  est  indifférent  de 
quelle  sorte  l'on  consigne  ses  pensées  au  public , 
pourvu  que  Von  y  conserve  tout  ce  qu'il  y  faut 
observer  en  chaque  genre.  D'ailleurs  le  stile  des 
autres  livres  saints  ,  qui  composent  la  Bible, 
est  assez  poétique ,  selon  le  goust  des  esprits 
orientaux,  et  peut-estre,  selon  le  divin  génie  qui 
les  a  dictez . 

Cependant  quelques  uns ,  et  plusieurs  mes- 
mes qui  ne  sont  pas  capables  de  s'exprimer  de 
la  sorte,  comme  le  peuvent  faire  ceux  qui  en  ont 
acquis  le  bel  usage,  en  conservant  la  force  de  la 
pensée  et  la  politesse  du  langage,  condamnent  la 
versification  et  toute  sorte  de  poésie,  sans  sça- 
voir  en  quoy  consiste  la  différence  de  la  bonne 
d'avec  la  mauvaise,  cette  dernière  affectant  pres- 
que par  tout  une  certaine  enflure  de  paroles, 
quil  faut  bien  éviter,  pareequil  n'est  rien  de 
plus  vicieux  pour  la  belle  élocution.  Si  néant- 
moins  aujourd'hui'  tout  le  monde  veut  estre  de 
cet  avis,  ce  n  est  pas  un  trop  bon  signe  pour  écri- 
re en  vers,  ny  en  quelque  stile  que  ce  soit ,  toutes 
les  choses  que  tant  de  beaux  esprits  se  disposent 
chaque  jour  de  donner  au  public. 


LES  CURIEUX  D'ESTAMPES 

Quelques  uns   desquels  en  ont  fait  des  bibliotèques 

entières. 


I. 

e  diray  maintenant  les  curieux  d'estampes, 
Le  nombre  en  surprendroit  ;  mais  il  n'est 

[pas  puissant; 
Car,  pour  les  grands  seigneurs  ,  rien n'est 

[de  ravissant , 
S'il  n'a  plus  de  brillants  que  les  divines  lampes. 

IL 

Ils  s'y  connoissent  peu  ;  mais  estant  magnifiques , 
Ils  donnent  quelquefois  quand  ils  n'y  pensent  pas , 
Ou  la  magnificence  a  mesme  peu  d'appas 
Lorsqu'on  leur  dit  le  prix  de  ces  choses  antiques. 

III. 

C'est  ainsi ,  par  hazard  ,  que  dans  leurs  galeries 
Des  livres  de  portraits  s'y  rencontrent  meslez  : 
Mais  un  ou  deux  peut-estre  en  ces  lieux  exilez 
Passeront  seulement  pour  des  galanteries. 


i8  Le  Livre  des  Peintres 

IV. 
Deux  ou  trois  tout  au  plus  sont  dans  laMazarine. 
Elle  en  contenoit  plus;  mais  on  les  a  pillez  : 
Car  son  seigneur  habile  eut  les  yeux  dessillez, 
Et  pour  ces  choses-là  sa  science  fut  fine. 

V. 

Pour  Louis  Odespunck,  appelé  Mechinière , 
Il  en  fît  un  recueil  des  premiers  qu'on  ait  vus  ; 
Mais  estant  sans  nul  choix,  vers  des  gens  prévenus, 
Il  trahit  son  dessein ,  confondant  la  manière. 

VI. 

Il  en  fit  cependant  grand  nombre  de  volumes  , 
Tous  d'un  goust  si  méchant  que  les  moins  connois- 
En  furent  rebutez  par  leurs  fausses  douceurs  ;  [seurs 
Ils  estoient  fagotez  comme  sur  des  enclumes. 

VIL 

Que  n'en  a-t-il  point  dit,  relevant  son  histoire 
Par  de  belles  couleurs,  pour  la  faire  estimer? 
Sans  la  voir,  en  effet,  il  la  faisoit  aimer; 
Mais,  y  jettant  les  yeux,  elle  perdoit  sa  gloire. 

VIII. 

Il  ne  m'est  pas  connu  que  quelqu'un  la  possède. 
Pour  son  autheur,  sans  doute  il  avoit  de  l'esprit  ; 
J'ignore  toutes  fois  que,  pour  ce  qu'il  écrit, 
Sans  l'avoir  dissipée ,  un  autre  luy  succède. 

IX. 

Jacques  Kervel,  plus  riche,  en  fit  une  meilleure  ; 
Il  sépara  le  bon  d'avecque  le  fatras  ; 
Il  fut  propre  avec  choix ,  sans  fatiguer  les  bras  ; 
Mais  succombant  luy-mesme  il  vit  sa  dernière  heure. 


et  Graveurs.  19 

X. 

De  l'Orme  le  suivit,  non  pas  sans  opulence, 
Assisté  du  secours  de  ses  amis  puissants , 
Commis  de  Monnerot,  avec  des  soins  pressants, 
Pour  en  faire  un  recueil,  le  plus  riche  de  France. 

XL 

Là,  pour  se  contenter  d'une  chose  si  belle  , 
Il  fit  ce  qu'eust  pu  faire  un  seigneur  curieux  ; 
Plus  de  vingt  mille  écus  d'un  effort  somptueux 
Furent  le  prix,  au  moins,  de  sa  peine  fidelle. 

XII. 

11  mourut  travaillant  à  la  digne  entreprise. 
Ses  soins,  après  sa  mort,  ont  esté  négligez  ; 
Depuis,  tous  ses  deposts  ont  esté  partagez  ; 
Mais,  sans  passer  l'Estampe,  il  causa  ma  surprise. 

XIII. 

On  ne  vit  jamais  rien  de  si  parfait  au  monde , 
Je  le  dirois  cent  fois  s'il  en  faloit  parler  ; 
Car  pourrois-je  en  cela  mon  cœur  dissimuler, 
Ne  voyant  rien  de  tel  ailleurs  qui  le  seconde  ? 

XIV. 

Ce  qu'avoit  possédé  l'abbé  de  S.  Ambroise 
En  ce  genre ,  Maugis,  nostre  sincère  ami , 
Par  Kerver  curieux  ne  vint  point  à  demi , 
Chez  de  l'Orme,  si  cher  à  d'Emeri  d'Amboise. 

XV. 

Qui  s'en  fust  défié  ,  que  n  eust  pas  esté  ferme 
Dans  l'amour  de  l'Estampe  un  aussi  bel  esprit 
Que  l'est  Bretonvilliers,  dans  ce  qui  le  surprit  ? 
La  dépence  auroit-elle  ébranlé  ce  grand  terme? 


20  Le  Livre  des  Peintres 

XVI. 

Le  conseiller  Petau  par  deux  fois  renouvelle 
Sa  curiosité  pour  le  fait  des  Portraits  ; 
Il  en  marquoit  le  nombre  et  les  divers  attraits 
Dans  sa  bibliotèque,  en  tout  son  choix  si  belle. 

XVII. 

Tronçon  en  eut  aussi  dans  nostre  S.  Sulpice  ; 
Mais  il  aima  sur  tout  la  vieille  invention 
Des  maistres  qui  faisoient  de  la  dévotion  , 
Dont  il  vouloit  combatre  et  le  luxe  et  le  vice. 

XVIII. 

Dans  sa  bibliotèque  ,  avec  sa  politesse  , 
Montmor  en  garde  aussi  quelques  unes  de  prix  , 
Où  beaucoup  de  desseins  qui  se  trouvent  compris 
Sont  dignes  de  son  cœur  plein  de  délicatesse. 

XIX. 

Ne  faut-il  pas  louer  Bournonville  et  son  frère?  { 
Ils  ont  fait  des  recueils  dignes  de  leur  pouvoir, 
Dont  S.  Victor  profite  avec  tout  son  sçavoir, 
Agréable  aux  yeux  fins  ,  que  le  bon  sens  éclaire. 

XX. 

Robert,  docteur  qu'il  est ,  au  fort  de  son  étude, 
Aima  l'imagerie ,  et  Pont-Chasteaux  encor, 
Avec  son  sérieux ,  chérit  un  tel  trésor  : 
Porcher  perdit  le  sien ,  gonflant  sa  plénitude. 


i.  M.  de  Villefrit.  (Note  de  Marolles.) 


ET    GraVELRS.  2  1 

XXI. 

Sans  qu'on  y  perd  du  temps,  la  Chambre  l'aime  a 
Car  il  est  sérieux  autant  qu'il  est  puissant  ;      [core  : 
Il  ne  veut  rien  d'ailleurs  qui  ne  soit  ravissant . 
Pour  tout  faire  à  propos  dans  l'eruploy  qu'il  honore. 

XXII. 

Le  feu  baron  d'Ormeille,  ave:  une  belle  ame  , 
Ne  voulut  jamais  rien  ménager  pour  oela; 
Il  en  sçavoit  le  prix  quand  quelqu'un  en  par] 
Et  ne  retrancha  rien  de  cette  vivetlame. 

XXIII. 

La  Noue  ,  intelligent,  un  vénérable  prestre, 
Avec  un  bon  esprit  connu  sur  ce  sujet ,         [projet  : 
Fit   des  plus  beaux  desseins   un  ample  et   grand 
Mais  Jabae  le  surpasse ,  ou  nul  n'ira  peut-estre. 

XXIV. 

Tevenot  ,  Perruch c  '.  .  Tortebat  et  Gagnères , 
Qui,  dans  l'hôtel  de  Guise,  applique  son  sçav 
A  chercher  l'honorable  .  acquittant  son  devoir  , 
Montrent  que  la  vertu  peur  eux  ne  manque  guère?. 

XXV. 

De  Henri  de  Harlai .  seigneur  de  Palemore  , 
Qui  fut  dans  l'oratoire .  avec  son  cabinet , 
L'abondance  est  connue  :  il  en  eut  du  sujet  ; 
Et .  pour  son  bel  esprit .  personne  ne  l'ignore. 

XXVI. 

La.  le  bon,  le  méchant,  le  médiocre  ensemble  , 
Confondus  cependant ,  estoient  en  nombre  tel 
Qu'on  en  pouvoit  emplir  un  cabinet  d'hôtel   ; 
Pour  la  part  que  j'y  pris,  quand  j'y  pense,  je  tremble. 


22 


Le  Livre  des  Peintres 


XXVII. 

Tant  que  ce  seigneur  fut  dans  sa  sainte  retraitte, 

Il  se  divertissoit  à  ces  jeux  innocents; 

Il  en  fit  héritiers  des  pères  ses  enfants , 

Qui  d'un  tas  si  nombreux  ont  cherché  la  défaite. 

XXVIII. 

Us  se  passent  à  moins  ,  et  leur  sage  conduite 
Ne  se  conserve  rien  que  ce  qui  peut  servir  ; 
Les  crayons  et  bijoux  ne  les  peuvent  ravir, 
Mais  les  livres  choisis,  qui  trouvent  de  la  suite. 

XXIX. 

En  ce  genre  Goilard  fut  curieux  terrible  : 
11  étendit  ses  soins  de  l'un  à  l'autre  bout  ; 
Et,  s'il  eust  eu  la  force ,  il  s'emplissoit  de  tout  ; 
Pour  son  avidité  rien  n'estoit  impossible. 

XXX. 

Ses  Estampes  de  mesme  y  furent  si  nombreuses , 
Que  ,  dans  leur  grand  débit ,  tout  Paris  s'en  emplit  ; 
Son  chérubin  Albert,  étalé  sur  un  lit, 
Me  surprit ,  redoublé  dans  ses  masses  trompeuses. 

XXXI. 

Stella  ,  Quesnel,  Chauveau  ,  qui,  pleins  de  connois- 
Pouvoient  choisir  si  bien,  avecque  Roussellet,  [sance, 
Robert,  Le  Brun ,  le  Fèvre,  et  Mignard  ,  et  Paillet , 
Et  bien  d'autres  vivants,  en  ont  en  abondance. 

XXXII. 

Acard  en  fit  amas  sans  aucune  dépence, 
Estant  fort  ménager,  et  ne  sçeut  que  c'estoit 
D'employer  un  denier  pour  ce  qui  luy  plaisoit  ; 
Mais  il  le  meritoit  par  force  ou  complaisance. 


et  Graveurs.  a3 

XXXIII. 

En  mourant  il  en  fit  ses  dons  aux  abbayes 

De  sainte  Geneviève  l  et  du  martyr  Victor, 

Et  S.  Germain  des  Prez,  comme  d'un  grand  trésor; 

Mais  de  ses  legs  pieux  on  les  vit  ébahies. 

XXXIV. 

Conrad  avoit  aussi  beaucoup  de  ces  figures: 
Il  aimoit  ce  qu'on  doit  aimer  avec  esprit; 
Rien  aussi  pour  cela  jamais  ne  le  surprit, 
Et  dans  de  tels  desseins  il  garda  ses  mesures. 

XXXV. 

De  n'en  avoir  qu'un  livre  ou  deux,  c'est  peu  de  chose, 
Cela  passe  pour  rien,  et,  si  trois  grands  seigneurs 
Y  prenoient  du  plaisir  avec  des  goûts  meilleurs, 
On  n'y  pourroit  fournir  comme  on  se  le  propose. 

XXXVI. 

Piousseau,  qu'on  peut  nommer  échevin  consulaire, 
Ayant  esté  consul,  a  fait  un  beau  recueil 
Pour  l'histoire  du  monde,  en  évitant  l'ecueil 
De  Louys  Odespunck,  son  premier  exemplaire. 

XXXVII. 

Les  marchands  qu'on  a  vus  pour  en  faire  commerce  : 
Ciartres,  Jean  le  Clerc,  Messager,  Jean  Boisseau, 
Huart,  Jolain,  Ragot,  Moncornet,  Guerineau, 
Boudan,  Bertrand,  Vanmerle  en  matière  diverse; 


i.  On  sait  qu'il  existe  encore  à  la  Bibliothèque  Sainte- 
Geneviève  quelques  recueils  de  ces  rares  estampes. 


i4  Le  Livre  des  Peintres 

XXXVIII. 

Langlois  le  fils,  de  Fer,  Honneruog,  Mariette, 
Quesnel  intelligent,  comme  Testoit  aussi 
Le  défiant  Le  Blond,  la  Hove  et  Marcoussi, 
Herman  Weyen,  Valet,  Boissevin,  Brebiette. 


LES   PEINTRES   ET   GRAVEURS 

de  figures  en  taille-douce,  au  burin, 

à  l'eau  forte  et  en  taille  de  bois, 

lesquels  ont  fleuri  en  France 

depuis  1600. 

I.  [ouvrages? 

ais  quels  sont  les  autheurs  de  tant  de  beaux 

Disons-le  maintenant,  Tordre  le  veut  ainsi. 

|  Je  ne  puis  toutefois  m'en  expliquer  ici 

Que  comme  la  mémoire  en  offre  les  images. 

IL 

Je  me  veux  contenter  de  dire  de  la  France 
Les  peintres  et  graveurs  de  nostre  temps  connus  : 
Pour  tous  ceux  de  dehors,  les  gens  sont  prévenus. 
Que  ceci  donc  suffise  à  nostre  diligence. 

III. 

Voici  ceux  que  Ton  tient  les  plus  considérables  : 
François  Clouet  de  Tours,  dit  le  peintre  Janet; 
Bunel  de  Tours  encore,  et  Martin  Freminet, 
Qui,  sans  Rome,  peignit  des  choses  si  durables. 


et  Graveurs.  20 

IV. 

C'est  ce  Bunel  qui  fit  cette  ample  galerie 
Au  Louvre  qu'on  voyoit,  et  qu'on  pouvoit  priser 
Pour  ses  desseins  sçavants,  sans  le  favoriser; 
Mais  un  feu  de  théâtre  y  marqua  sa  furie. 

V. 

D'entre  ses  grands  tableaux,  cette  belle  Décente 
Du  S.  Esprit,  de  luy,  se  voit  aux  Augustins. 
De  Freminet  on  sçait  les  excellents  destins, 
Où  dans  Fontainebleau  sa  gloire  est  évidente. 

VL 

Là  le  grand  Nicolo,  disciple  de  Boulongne, 
Ce  Primaticio,  l'abbé  de  S.  Martin, 
Léonard  de  Vinci,  maistre  Roux  Florentin, 
Ne  l'obscurcissent  point,  ternissant  sa  besongne. 

VII.  [gogne: 

François  Perrier,  grand  peintre  et  graveur  de  Bour- 
Toussaint  du  Breuil,  du  Bois,  Blanchar,  Simon  Vouet. 
Son  gendre  Dorigni,  Simon  François,  Huret; 
Vignon,  toujours  si  prompt,  qui  la  paresse  éloigne. 

VIII. 

Ce  Perrier  excella  dans  son  travail  d'eau  forte; 
Ses  bas-reliefs  on  loue,  et  son  livre  est  si  beau 
Quïl  éclaire  partout  comme  un  brillant  flambeau, 
Découvrant  son  esprit  où  sa  vertu  le  porte. 

IX. 

Quels  tableaux  diroit-on  de  Blanchar  et  Lahire, 
De  Sève,  de  François,  de  du  Loir?  Mais,  dès  là, 
On  cesse  de  parler  sans  connoistre  cela, 
Et  l'on  sçait  peu  de  bien  dont  l'on  n'oze  médire. 


26         Le  Livre  des  Peintres 

X. 

Simon  Vouet  a  peint  les  grands  baings  de  la  reine, 
Il  a  peint  S.  Eustache  et  le  palais  Seguier, 
Où  des  roys  prosternez  adorent  pour  prier, 
Dans  une  balustrade  où  l'orgueil  se  promeine. 

XI. 

Grégoire  Huret,  graveur,  acquit  dans  sa  manière 
Une  estime  qu'on  doit  à  sa  capacité  : 
Beaucoup  d'invention  dans  sa  témérité, 
Où  certain  air  brillant  surmonte  la  matière. 

XII. 

Claude  Vignon,  connu,  mérite  que  l'on  l'aime, 
L'Espagne  en  fit  estât  :  elle  en  eut  du  sujet. 
Qu'on  juge  de  ses  traits  par  Gilles  Rousselet4, 
Dans  sa  belle  graveure  estant  noble  de  mesme. 

XIII. 

Jacques  Stella,  Boivin,  Egman,  Laurent  La  Hire, 
De  Losne  d'Orléans,  l'un  et  l'autre  Rabel, 
Eustache  Le  Sueur,  Sarrasin  et  Lourdel, 
Daniel  du  Moutier,  que  tout  son  siècle  admire. 

XIV. 

Jacques  Stella  comprit  une  belle  manière 
De  faire,  comme  il  fit,  des  figures  en  bois 
D'un  dessein  tout  nouveau,  les  colorant  deux  fois. 
Ses  Vierges  ont  un  goust  digne  de  la  lumière. 

i.  Il  est  fait  probablement  allusion  ici  au  grand  nom- 
bre de  pièces  gravées  par  Gilles  Rousselet  d'après  Cl.  Vi- 
gnon. Le  style  embarrassé  de  Marolles  pourroit  aussi  si- 
gnifier que  Rousselet  avoit  gravé  un  portrait  de  Vignon  ; 
mais  nous  croyons  notre  supposition  plus  vraisemblable. 


et  Graveurs.  27 

XV. 

Que  ses  vases  sont  beaux,  ses  jeux  d'enfant  encore, 
Et  tous  les  ornemens  que  nous  voyons  de  luy  ! 
Qu'à  ses  nièces  on  doit,  qui  gravent  aujourd'huy, 
Comme  des  curieux  pas  un  seul  ne  l'ignore  î 

XVI. 

Pour  Boivin  et  Lourdel,  on  ne  prend  pas  la  peine 
De  relever  si  fort  les  choses  qu'ils  ont  fait. 
René  Boivin  d'Anjou,  pour  un  graveur  parfait, 
N'a  que  du  Florentin  suivi  l'étroite  veine. 

XVII. 

Nostre  Edouard  Egman  en  bois  est  admirable, 
Comme  on  le  peut  juger  de  ce  qu'on  voit  de  luy, 
Après  Jaques  Calot,  sa  gloire  et  son  appui, 
Dans  ses-  gueux  exprimez  d'un  air  incomparable» 

XVIII. 

J'en  dirois  bien  autant  de  ses  petits  Caprices, 
Chefs-d'œuvre,  à  mon  avis,  d'un  burin  excellent, 
Où,  comme  après  Businck,  il  n'est  point  violent 
Et  laisse  dans  l'esprit  de  secrettes  délices- 

XIX. 

D'un  burin  délicat  maistre  Estienne  de  Losne 
A  dépeint  en  petit,  d'un  air  ingénieux, 
De  Raphaël  d'Urbin  des  desseins  curieux, 
La  Genèse,  le  Monde,  et  la  gloire  du  trosne. 

XX. 

De  Daniel  Rabel  nous  avons  peu  de  chose. 
Il  estoit  inventif  surtout  pour  les  balets  ; 
Ses  desseins  furent  vus  dans  le  Royal  Palais^ 
Sans  trop  de  fixions  de  la  métamorphose*  . 


28  Le  Livre  des  Peintres 

XXI. 

D'Eustache  Le  Sueur,  dont  Ton  peut  faire  estime, 
Bien  qu'il  ait  peu  vécu,  ce  qu'il  a  fait  de  beau, 
Dont  Paris  est  orné  jusque  sur  son  tombeau. 
Treize  estampes  pour  luy  montrent  son  air  sublime. 

XXII. 

De  Jacques  Sarasin  de  Paris,  comme  Eustache, 
Eut  les  mesmes  graveurs  pour  montrer  son  sçavoir, 
Daret  et  Dorigni,  par  qui  Ton  le  peut  voir, 
Sans  que  de  son  grand  nom  rien  du  tout  se  détache. 

XXIII. 

Daniel  du  Moutier  eut  une  ame  sincère. 
Travaillant  en  crayon,  il  s'en  fit  de  l'honneur. 
En  cela  son  sçavoir  fut  rempli  de  bonheur; 
Sa  parole  estoit  douce  et  sa  piqueure  amère. 

XXIV. 

A  propos  de  Rabel,  Jessé  fut  admirable 
A  former  des  dessins  pour  des  jeux  de  balet; 
Ses  crayons  achevez  ne  portoient  rien  de  laid, 
D'une  manière  fine  et  d'un  air  agréable. 

XXV. 

L'heureux  Charles  le  Brun  et  Gabriel,  son  frère, 
L'Aleman  de  Nanci,  l'un  et  l'autre  Mignard, 
Jean  Miellé,  Morin  ;  de  Nantes,  Charles  Erard, 
Geofroy  de  Moutier,  de  Daniel  grand-père. 

XXVI. 

C'est  de  Charles  le  Brun  que  l'on  voit  d'Alexandre 
Les  tableaux  inventez  dans  le  grand  goust  du  Roy, 
Pour  marquer  de  son  cœur  le  belliqueux  employ. 
Où  quelqu'autre  que  luy  ozeroit-il  prétendre  ? 


et  Graveurs.  29 

XXVII. 

Le  cavalier  Bernin  le  dépeint  tout  de  mesme, 
Avec  cet  air  si  haut  qui  veut  estre  adoré  ; 
L'ouvrage  de  Varin  y  seroit  comparé, 
Tant  son  bust  glorieux  est  fier  sans  diadème. 

XXVIII. 

Le  Brun,  Bernin,  Varin,  rhabillent  à  l'antique; 
Mignard  l'habille  ainsi,  quand  il  est  à  cheval, 
Les  bras  nuds  et  les  pieds  presque  nuds  bien  en  mal , 
Sans  étrieux  encor,  ce  qu'on  tient  héroïque. 

XXIX. 

Je  ne  t'entens  pas  bien,  n'aimant  que  trop  l'histoire. 
Pour  dépeindre  au  public  le  prince  tel  qu'il  est, 
Faut- il  estre  menteur,  sans  y  prendre  interest? 
Quel  tort  la  vérité  feroit-elle  à  sa  gloire? 

XXX. 

Couronner  donc  son  front  d'un  brin  d'herbe  est-il 
Parce  qu'un  Empereur  en  eut  son  front  orné    [juste, 
Dans  la  mode  d'un  temps  où  tout  fut  si  borné? 
On  en  fit  cependant  un  autre  pour  Auguste. 

XXXI. 

Les  Empereurs  plus  bas,  sans  les  dire  barbares, 
Trajan,  les  Antonins  et  le  grand  Constantin, 
Changèrent  la  couronne  au  gré  de  leur  destin, 
Et  ne  feignirent  pas  de  porter  des  thiares. 

XXXII. 

Mignard  a  peint  la  voûte  à  fresc  au  Val-de-Grace; 
C'est  un  ouvrage  illustre ,  et  Ton  voit  de  Bourdon 
L'hôtel  du  président,  où  brillera  son  nom, 
Pour  l'ample  promenoir  dans  tout  son  grand  espace. 


3o         Le  Livre  des  Peintres 

XXXIII. 

Que  n'en  diroit-on  point  si  c'estoit  là  l'ouvrage 
De  quelque  Italien,  pour  en  faire  du  bruit  ? 
Nous  sommes  ainsi  faits,  préoccupez  sans  fruit, 
Pour  n'y  pas  rechercher  nostre  propre  avantage1. 

XXXIV. 

Rubens  à  Luxembourg  a  déployé  sa  gloire, 
On  n'en  profite  pas,  à  peine  en  parle-t-on  : 
Le  Palais  Cardinal  ne  fait  qu'un  peloton 
Où  l'on  a  des  François  représenté  l'histoire. 

XXXV. 

De  Georges  l'Aleman  on  voit  plusieurs  figures 
Que  Businck  mit  au  jour  en  bois  et  clair  obscur; 
D'autres  que  son  poinçon  a  faites  d'un  air  dur  ; 
D'autres  par  Brebiette  et  Dorigni,  plus  sures. 

XXXVI. 

JeanMorin,  acquitant  son  devoir  à  l'eau-forte, 
A  donné  cent  portraits,  et  des  pièces  encor 
Sur  des  sujets  divers,  comme  un  pieux  trésor. 
Car  il  estoit  dévot,  et  vesquit  de  la  sorte. 

XXXVIL 

Nicolas  Boleri,  Nicolas  de  la  Fage, 
Robert  Picou  de  Tours,  Provost  et  Jean  Boucher, 
Calot,  Spirinx,  Heraud,  Rousselet  et  Richer 
Nous  pourront  obliger  d'en  dire  davantage. 


i.  Marolles  nous  semble  ici  assez  difficile;  Molière 
venoit  de  publier  la  Gloire  du  val  de  Grâce*  Nous  ne  con- 
noissons  pas  beaucoup  de  tableaux  italiens  qui  aient  eu 
l'honneur  d'être  célébrés  par  un  tel  poète. 


et  Graveurs.  3i 

XXXVIIÏ. 

François  Pourbus,  Caron,  Melan,  Michel  Corneille, 
Deux  ou  trois  Ferdinand,  et  l'un  et  l'autre  Audran, 
Natalis,  Valedor,  Vanmol,  Falck  et  Goiran 
Empescheront  souvent  qu'un  bon  œil  ne  sommeille. 

XXXIX. 

Claude  Melan,  qui  seul  donneroit  à  sa  ville 
Quelque  nom  glorieux,  excelle  en  son  burin, 
Qui  figure  d'un  trait  l'humain  et  le  divin, 
Ouvrage  nom  pareil  dont  s'honore  Àbbeville. 

XL. 

Michel  l'Àsne,  estimé,  surprenant  bien  du  monde 
Par  son  burin  si  net,  fut  loué  de  son  temps  : 
Plus  de  cinq  cent  portraits,  au  goust  de  force  gens, 
Ont  honoré  ses  jours,  tant  sa  main  fut  féconde. 

XLI. 

Dans  un  juste  dessein  conduit  d'une  main  sure, 
Rousselet  fait  bien  voir  qu'il  est  grand  ouvrier  ; 
Son  air  est  généreux,  sans  y  rien  oublier, 
Faisant  d'ailleurs  fleurir  une  noble  gravure. 

XLIL 

Philippe  Thomassin,  qui  fut  long-temps  à  Rome, 
Prit  les  loix  du  païs,  abandonnant  le  sien  ; 
Il  estoit  un  peu  dur,  mais  il  travailloit  bien, 
Et  de  ce  qu'il  a  fait  Troye  enfin  se  renomme. 

XLIII. 

François  Chauveau  pouvoit  mériter  de  la  gloire, 
Pour  son  invention,  s'il  eust  eu  cet  air  doux 
Que  l'art  luy  denioit  dans  ses  plus  hardis  coups, 
Quand  il  vouloit  toucher  les  desseins  de  l'histoire. 


32 


Le  Livre  des  Peintres 


XLIV. 

D'Albert,  en  bois  on  voit  la  teste  d'un  colosse  : 
11  le  fit  tout  exprès;  mais  cela  n'est  point  beau  ; 
J'aimerois  mieux  Ganiere  éteignant  un  flambeau, 
Et  les  traits  de  Biard,  d'un  goust  un  peu  féroce. 

XLV. 

Jean  de  l'Astre  peut-il  mériter  quelque  place, 
Où  nous  voulons  marquer  François  Spierre  et  Valet? 
Picard ,  venu  de  Rome  un  peu  devant  Baudet, 
Du  Chasteau  d'Orléans  avec  sa  belle  audace  ? 

XLVI. 

Estienne  du  Perac  entend  l'architecture; 
Joseph  Boilot  l'entend  pour  ses  termes  divers  ; 
Jean  Maucler  du  Lignony  conçoit  de  grands  airs; 
Simon  Maupin  souvent  y  mesle  la  figure. 

XLVII. 

Pour  Nicolas  Poussin,  il  est  incomparable  : 
On  l'admire  partout  et  quand  il  a  vescu , 
De  tous  ceux  de  son  temps  pas  un  ne  l'a  vaincu. 
Il  le  faut  donc  louer,  puisqu'il  est  admirable. 

XLVIII. 

Les  Tettelins  connus,  le  Postre  et  les  Perelles, 
Tortebat  et  du  Loir,  Tavernier  et  Mozin, 
Les  David,  les  Poillis,  Boulanger,  Limouzin, 
Sans  estre  distinguez  nous  feroientdes  querelles. 

XLIX. 

Ceux-cynous  en  feroient  chez  Pierre  Mariette, 
Fouquière,  Lamiel,  Velut,  Guignard,  Blondeau, 
Gribelin,  GilbertSeve,  etQuesnel,et  Moreau, 
Berchet,  Stresor,  Le  Fevre,  et  Belange,  et  Fillette. 


et  Graveurs.  33 

L. 

Mais  d'un  autre  façon,  Boulounois  et  la  Mare, 
Langot,  Lochon,  Grignon,  Bignon  et  Collignon, 
Humblot,  Roussel,  Matthieu,  Briot  et  Charpignon, 
Le  triste  Jean  Piquet,  et  Ganière,  et  la  Bare. 

LI. 

Frône,  Sauvé,  Bonnard,  Auroux  et  Dellarame, 
Vibert  et  Nicolas,  Catreux  et  Pèlerin, 
De  Son,  Robert  Boissard,  l'Enfant,  Charles  Melin, 
Crayer,  Crozier,  Crespin,  Denisot  et  Ladame. 

LU. 

Louys  Hans,  Patigni,  Bachelier,  laRoussière, 
Lens,  Casans,  Valeri,  Jacquart,  Michel  Pelais, 
Robert  le  Roy,  graveur,  Michel  Faulte,  au  Palais, 
Courbes,  Jaspar  Isac,  et  Grand-Home,  et  Tourrière. 

lui. 

Avec  Voueriot,  je  louerois  Bonnemère, 
Alexandre  Valée,  et  Lourdet,  et  le  Blond, 
S.  Igny,  du  Frénoi,  qui  traite  tout  à  fond, 
Mauperché,  Phelippon  et  Blasset,  son  confrère. 

LIV. 

On  ne  méprise  pas  Claude  de  la  Ruelle  ; 
On  estime  en  son  genre,  avecque  Jean  Marot, 
Androuetdu  Cerceau,  Jean  Brun,  Pierre  Colot, 
Lombard,  Albert  Flamen,  Franchine  et  Jacques  Gelle. 

LV. 

Le  Mercier,  Metezeau,  François  Mansar,  Le  Postre, 
Sambm,  Mirou,  Deïran,  et  Geran,  et  Bruant, 
Cottard  et  Perroteau,  Roger  Bourges,  Durant,    [tre. 
Les  Stelles  Boussonnets  frère  et  sœurs  l'un  pour  Tau- 


34  Le  Livre  des  Peintres 

LVI. 

On  ne  peut  trop  louer,  ce  me  semble,  Sylvestre; 
Ce  qu'il  fait,  il  l'exprime  avec  tel  agrément, 
Que  pour  l'architecture  il  se  montre  charmant  : 
Qui  ne  voit  quelquefois  de  sa  main  la  palestre  ? 

LVII. 

Entre  les  bons  graveurs  sont  Pitau ,  qu'on  déplore , 
Lombard  et  Vandermul ,  qui  fait  de  grands  sujets  ; 
Audran,  qui  suit  du  Brun  les  célèbres  projets; 
Hedelins,  Regnesson  et  Jean  Toutin  encore. 

LVIIL 

Nanteuil  est  au  dessus  de  toute  bagatelle  : 
Il  s'est  mis  hors  du  pair  dans  sa  profession  ; 
Un  seul  portrait  qu'il  grave  est  en  perfection; 
Comme  il  fait  de  beaux  vers,  sa  veine  est  immortelle. 

LIX. 

François  et  Nicolas  Poilli  sont  d'Abbeville , 
Thibaud  Poissan  en  est,  l'Enfant,  Robert  Cordier, 
Chacun  d'eux  en  son  genre  honorant  son  métier  ; 
Mais  l'aîné  des  Poillis  entre  tous  est  habile. 

LX. 

Des  citoyens  de  Tours,  diray-je  Abraham  Bosse? 
Son  eau  forte  admirable  est  allée  aussi  loin 
Qu'on  la  pouvoit  porter  par  adresse  et  par  soin  ; 
Mais  pour  vouloir  écrire,  il  gasta  son  négoce1. 


i.  On  sait,  en  effet,  que  Bosse  fut  exclu  de  l'Académie 
à  l'occasion  de  son  libelle  intitulé  :  Lettre  à  Messieurs  de 
l'Académie  royale  de  la  peinture  et  de  la  sculpture ,  etc.,».  S, 
L.N.  D.  (1660), in-4. 


et  Graveurs.  35 

LXI. 

Les  eaux  fortes  qu'on  peut  louer  avec  la  sienne 
Sont  de  François  Perrier,  de  Michel  Dorigni , 
De  Sylvestre  et  Perelle  et  de  Chauveau  parmi, 
Où  sur  toutes,  le  Postre ,  on  voit  briller  la  tienne. 

LXII. 

Mais  de  Calot  qui  peut  surpasser  l'industrie? 
Calot,  presque  divin,  devançant  Mauperché, 
La  Belle  ,  dont  le  Clerc  pourroit  estre  fasché  , 
Sans  Herman  et  Barrière,  honorant  leur  patrie. 

LXIII. 

Bellange  est  au  dessous  de  ces  mains  si  parfaites  ; 
Mais  Claude  le  Lorrain  n'en  use  pas  ainsi; 
Le  jeune  Audran  non  plus  pour  Le  Brun,  son  souci  \ 
Paine  a  pour  son  Poussin  des  expressions  nettes. 

LX1V. 

Le  Clerc  fait  à  l'eau  forte  avecque  tant  d'adresse 
Tout  ce  qu'il  fait  si  bien,  qu'on  en  est  étonné  : 
Vandermule  accomplit  ce  qu'il  a  dessiné  ; 
Le  libertin  Cochin  a  beaucoup  de  richesse. 

LXV. 

On  loue  Albert  Flamen,  et  Garnier  est  louable  ; 
Les  Hollandois  le  sont  :  Vaterlo ,  Polembout , 
Velde ,  Lives  ,  Rhinbrand ,  Yischer,  Ostade ,  Goût  ; 
Mais,  si  j'allois  plus  loin,  je  me  rendrois  blâmable. 

LXVI. 

Charles  Le  Brun  luy-méme,  avec  son  grand  génie, 
S'est  servi  de  Teau  forte  ;  et  la  main  de  Yignon, 
Grand  peintre,  a  dessiné  ,  tout  ainsi  que  Bourdon, 
Où  Vaillant  s'est  acquis  une  gloire  infinie. 


36         Lb  Livre  des  Peintres 

LXVII. 

Qui  pourroit  oublier  Scalberge  et  Boutemie? 
Provost ,  l'Homme  ,  Firens,  Manessier  et  Masson 
Le  sçavant  Peyroni,  Cossin,  Simon,  Sanson? 
Barbe  d'or,  Materot,  et  la  docte  Pavie.9 

LXVIII. 

Qui  Claude  le  Lorrain,  et  la  Plate  Montagne? 
Dominique  Barrière  ,  et  Robert  et  Berton  ? 
Jean  Blanchin  ,  Desparois ,  et  Cordier  et  Le  Bon  ? 
Pierre  Daret,  Tournier  et  Philippe  Champagne? 

LXIX.  [boise 

Jean  Cousin  est  bon  peintre,  et  les  Beaubrun  d'Am- 
Doivent  estre  estimez  ;  et  peut-estre  Jean  Dieu  , 
Chastillon,  Jean  Barbet,  Pierrets,  Hubert,  Beaulieu; 
Mais  qu'on  donne  à  Cottars  le  compas  et  la  toise. 

LXX. 

Si,  pour  le  jardinage,  on  lit  la  Baraudie, 
On  y  peut  ajouter  et  le  Nostre  et  Valet , 
Le  Aoriste  Robin  et  les  quatre  Molet , 
Rabel ,  Betin,  de  Caux,  Lauret,  La  Quindinie. 

LXXI. 

Pour  les  ingénieurs  dans  la  mathématique  , 
Les  de  Caux  de  Dieppe,  et  Besson  Dauphinois , 
Renaudin  de  Sedan ,  Petit  de  Bourbonnois , 
Hanzelet  de  Lorraine,  en  sa  Pyrotecnique. 

LXX1I. 

Pour  le  gros  bois  taillé ,  Nicolas  Matonnière 
Et  Denis  et  Michel ,  qui  portent  mesme  nom  ; 
Les  Cristofle  Suisse,  et  Savigni,  moins  bon; 
Savari,  de  Lyon,  sur  diverse  matière. 


et  Graveurs.  3j 

LXXIII. 

Médiocres  graveurs,  Humbelot  et  Ganière,       [rin, 
Lagnet,  Yanloch ,  Jolain,  Roussel,  d'Auroux,  Gue- 
L  un  et  l'autre  Picard  ,  Piquet,  Isac  ,  Blandin  , 
Michel  Pelais,  l'Huilier,  François  de  La  Roussière. 

LXXIV. 

Faudroit-il  oublier,  touchant  l'orfèvrerie, 
L'un  et  l'autre  Egaré,  Laurent  et  Gedeon? 
Pierre-Jean  de  Bullant?  Estienne  Carteron? 
La  Barre  ,  l'Eveillé  ?  de  La  Quevillerie? 

LXXV. 

Fourbisseurs ,  serruriers  ,  arquebuziers  encore , 
Guillaume  le  Lorrain ,  et  Mathurin  Berthon  ? 
Marcoul,  arquebuzier  ;  Jaquart  et  J  proton? 
Théodore  de  Bri,  Mathurin  Jousse  et  Flore? 

LXXVI. 

L'écriture  comprend  La  Roulière  Malherbe, 
Robert  Yignon ,  Beaulieu ,  Desparois  et  Petré , 
Senaut  et  Limosin,  de  His,  André  de  Bé , 
Et  d'Alexandre-Jean  le  papier  et  la  gerbe. 

LXXVII. 

Là ,  Lucas  Materot ,  Le  Gangneur  et  Beauchesne  ; 
Là,  Beau  grand  de  Paris;  là,  Pavie  et  Moreau, 
Jean  Matthieu,  Peyroni,  Cordier  et  Raveneau, 
La  Pointe,  François  Soin,  sans  parler  de  du  Chesne. 

LXXVIII. 

Alfonse  du  Frenoy,  si  vous  fustes  habile 
Avecque  le  pinceau ,  d'une  plume  à  la  main 
Vous  avez  peint  en  vers  le  naturel  humain , 
Heureusement  rendu  par  le  discret  de  Pile. 


38         Le  Livre  des  Peintres 

LXXIX. 

Vostre  latin,  si  pur,  garde  son  élégance 
Dans  l'ouvrage  qu'on  lit  de  ce  bon  traducteur, 
Qui  se  peut  bien  nommer  vostre  commentateur, 
Pénétrant  le  secret  de  vostre  connoissance. 

LXXX. 

Le  fin  de  la  peinture  est  connu  par  de  Pile; 
Nul  ne  peut  ignorer,  par  Pamphile  et  Damon 
(Qui  ne  sçauroient  celer  sur  ce  sujet  son  nom), 
Que  tout  ce  qu'il  en  dit  est  charmant  et  facile. 

LXXXI. 

Qu'on  ne  s'attende  pas  que  je  laisse  Fouquière 
Dans  une  multitude  où  j'ai  nommé  Pelais  : 
Ce  débauché  mérite  une  entrée  au  palais , 
Et  pour  le  païsage  on  prise  sa  manière 

LXXXI  L  [homme, 

Jean  Nocret  ne  peut  estre  avec  Faulte  et   Grand- 
Sans  estre  distingué ,  comme  un  peintre  excellent  : 
11  fait  parestre  en  tout  un  certain  air  galant 
Qui  veut  que  dans  le  Louvre  et  partout  on  le  nomme. 

LXXXIIL 

Gilbert  Sève  et  le  Febvre  ont  beaucoup  de  mérite, 
Dans  leur  douce  manière  on  voit  de  la  grandeur; 
Gribelin  est  louable  ;  Erard  est  plein  d'ardeur  ; 
Du  Loir  et  Tettelin  ont  leur  noblesse  ensuite. 

LXXX1V. 

De  Bourges ,  Jean  Boucher  fut  un  peintre  agréable  ; 
Divers  tableaux  de  luy  sont  d'un  air  gracieux , 
Sous  un  beau  coloris  semez  en  divers  lieux, 
Inventeur  des  sujets  de  son  crayon  aimable. 


et  Graveurs.  3q 

LXXXV. 

Dans  Paris  aujourcThuy,  dit-on  (chose  étonnante  !), 
Plus  de  mille  pinceaux,  artistes  concurrents, 
Touchent  dans  leur  manière,  en  desseins  différents, 
Tous  les  corps  naturels  sur  des  toiles  d'attente. 


LES  LIVRES  ARMORIAUX. 

I. 

s^  ntre  ceux  qui  nous  ont  donné  des  Armoiries, 
(  Le  nombre  en  est  bien   grand  )  Sainte- 

[Marthe ,  d'Hozier, 
Les  enfants    de  ceux-là .,    Pierre  Barra, 
Lesautheursdes  tournois  et  des  chevaleries.  [Schoïer, 

II. 

Le  Tourangeau  du  Chesne  et  le  Chartrain  de  Vales , 
Fine  de  Brianville ,  et  Vulson  Daufinois  ; 
Chifflet  de  Bezançon ,  Ménétrier  Lyonnois, 
De  Varenne  et  Monnet,  et  deux  nobles  TEscales. 

III. 

La  Roque ,  le  Breton  de  la  Doënerie , 
Salvain  de  Boissieux,  Jean  Maigret  de  Moulins; 
Les  roys  d'armes  lorrains ,  de  Flandre  et  de  Salins, 
Gagnères  de  Bourgongne  et  la  Poinçonnerie. 

IV. 

Le  jeune  Laboureur  qui ,  dans  ses  beaux  ouvrages , 
En  cela  si  souvent  a  marqué  son  sçavoir,  [voir 

Blanchar,  THermite,  Àncelme,  où  beaucoup  peuvent 
Comme  dans  duBouchet,  dissiper  maints  nuages. 


4o         Le  Livre  des  Peintres 


LES    GRAVEURS     d'à  RMOIRIES. 


V. 

Ceux  qui  pour  leblazon  ont  fait  le  plus  de  choses, 
D'entre  tous  les  graveurs,  faudroit-il  rejetter, 
Trois  Firens  ,  trois  Picards ,  que  Ton  craint  d'imiter, 
Vanlochon  et  Vanmerln  ,  sans  en  dire  les  causes  ? 

VI. 

Boisseau,  l'Huillier,  Jollain  ,  Jaspar  Isac  encore, 
Si  libéraux  à  mettre  en  chaque  endroit  leur  nom , 
Jacques  Humblot ,  Langot,  Ganière  et  Charpignon , 
Paliot ,  Seguenot  et  Roussel  qu'on  déplore  ? 

VII. 

Balthazar  Montcornet ,  Alix  et  Michel  Faulte , 
Et  Gabriel  le  Brun ,  la  Roussière  et  Blandin , 
Faber  le  Lionnois,  Claude  Audran  et  Guérin , 
Melchior  Tavernier,  d'une  façon  plus  haute  ? 

VIII. 

Pour  faire  des  portraits  de  manière  inégale , 
Bien  qu'on  n'y  trouve  pas  le  burin  de  Melan , 
De  Giles  Rousselet ,  de  Lucas  Kilian , 
De  Nanteuil  ou  de  l'Asne  en  son  bon  intervale. 

IX. 

Faute  d'autres,  de  mesme,  on  souffre  la  graveure 
D'Humbelot,  de  Jollain,  de  Roussel,  de  Noblin  , 
De  Christo,  de  Bersy,  de  d'Avroux ,  de  Guerin  , 
Qui  conservent  si  peu  le  goust  de  la  peinture. 


et  Graveurs.  4* 

X. 

On  aime  le  Petit,  Jean  Reiners  et  Jean  Frosne , 
Jean  Durant  d'Orléans  et  Jean  Regnaut  de  Caën , 
René  Lochon,  Ragot,  Jaspar  Isac,  Boudan, 
Gantrel  et  Messager,  Maillot,  si  loin  du  trosne. 

XI. 

Jean  Picquet,  le  Bossu,  Larmessin  et  Ladame , 
Colignon  et  Colin ,  Nicolas  Regnesson  , 
Edme  Moreau  de  Rheims,  et  Bignon  et  Grignon, 
Jean  Picard  pour  l'antique  ,  la  Mare  et  de  la  Rame. 


PEINTRES  DIVERS. 

I. 

eintres  de  peu  de  nom ,  mais  pourtant  de 

[mérite, 
Plaustein,  Matthieu  Fauvel,  Poisson,  Ra- 

[ton,  Bouri, 
Bellot,  Ninet ,  Lourdel ,  Baugin ,  Strezûr,  Vari, 
Buguin,  Versproncls,  Berchet,  Paillet,  Doffet  et  Sixte. 

IL 

Jascard,  Jacquart,de  His,  Jean  Dieu ,  Hurel,  du  Chesne, 
PhilippesLourdelet,  Jean  Cittermans,  du  Pré, 
Le  Teîier,  Bonnemère,  Jean  Lis  et  Diapré, 
Thomas  Picquet,  Cheron  et  Gribelin,  et  Paine. 

111. 

Le  Breton  et  Caï,  Louis  Hans  et  Garigue  , 
Charles  Mellin  Lorrain,  avec  Robert  Melin  ; 
Mathurin  Montcornet,  Jean  Lis  et  Pèlerin  ; 
Jean  le  Blanc,  de  Lyon ,  et,  de  Tours,  Jean  Lartigue. 


4?         Le  Livre  des  Peintres 

IV. 

Du  Dot  et  Guillerier,  Juste  d'Egmont,  Bourzone, 
Henri  Faulx,  de  Dijon,  l'un  et  l'autre  Bernard , 
Jean  Madain,  Vanloo,  delà  Mare  Richard, 
Sept  Quenels,  et  Blasset,  architecte  du  trône. 

V. 

Hierosme  Franque  aussi,  Pierre  de  Franqueville, 
Erard  de  Bressuïre  et  Marin  le  Bourgeois  ; 
Et  le  petit  Bernard,  si  délicat  en  bois , 
Et  Louys  du  Garnier,  d'une  main  si  subtile. 


Des  Religieux  qui  ont  excellé  en  peinture. 

I. 

ommons  encore  icy  l'ingénieuse  addresse 
Des  moines  excellens  à  toucher  le  pinceau, 
Qui  gardent  au  crayon  ce  qu'il  a  de  plus  beau 
Pour  y  faire  admirer  beaucoup  de  politesse. 

IL 

En  cela  nulle  main  S.  Victor  ne  surpasse , 

Pour  son  religieux  le  père  du  Buisson, 

Qui  feroit  du  pastel  la  première  leçon , 

Si  Nanteuil  n'avoit  point  son  mérite  et  sa  grâce. 

III. 

Le  père  de  Saillans,  peintre  en  miniature, 
Entre  les  Augustins  acquit  un  grand  renom , 
Fut  connu  dans  Paris  et  mort  en  Avignon  ; 
On  le  peut  bien  nommer  très  sçavant  en  peinture. 


et  Graveurs.  43 

IV. 

Frère  Àmbroise  Feideau  fut  célèbre  en  son  ordre, 
Et  comme  excellent  peintre,  et  comme  bon  sculpteur; 
Dont  Tolose  connoist  le  fond  d'un  tel  autheur  ; 
Où  dans  ce  qui  s'en  voit  nulle  dent  ne  peut  mordre. 

V. 

A  Tours  également  Guénaud  fut  admirable, 
Dont  son  couvent  orné  garde  de  grands  tableaux, 
Qui  se  peuvent  priser  entre  tous  les  nouveaux  , 
Mais  il  devint  aveugle  et  fut  inconsolable. 

VI. 

François  Courde,  Augustin,  a  d'Estienne  Rabâche, 
Des  pères  Augustins  le  saint  reformateur, 
Fait  le  portrait  dévot;  ce  bon  dessinateur, 
Méritant  qu'on  l'estime  au  devoir  qui  l'attache. 

VIT: 

Dunstan ,  Bénédictin ,  a  donné  de  Tarisse , 
General  de  son  ordre  ,  un  excellent  portrait , 
Que  Morin  a  gravé  dans  son  œuvre  parfait , 
D'où  l'on  voit  de  sa  main  l'excellent  artifice. 

VIII. 

On  peut  aussi  louer  des  Mineurs  la  peinture  : 
Frère  Luc,  Recolet,  est  un  peintre  excellent; 
Antonin,  Capucin,  égale  le  talent; 
Et  des  deux  le  profil  s'ajuste  à  la  figure. 

IX. 

Des  pères  Cordeliers  on  en  connoist  d'habiles  : 
Le  père  Jean  François  a  fait  de  beaux  portraits , 
Qui ,  gravez  par  Cossin  ,  conservent  leurs  attraits  ; 
Le  père  Peroteau  trouve  aux  siens  des  asvles. 


44         Le  Livre  des  Peintres 

DIVERS  GRAVEURS. 
L 

Thomas  de  Leu. 

homas  de  Leu  forma  dans  des  ronds  ses 

[sibyles; 
Il  fit  d'un  burin  doux  ses  anges  à  my-corps, 
Cent  portraits  de  la  cour  et  de  ceux  du  de- 
Et  Ton  a  fait  estât  de  ses  desseins  faciles.         [hors  , 

IL 

Gaultier. 

De  Léonard  Gaultier  la  manière  un  peu  dure 
A  pourtant  sa  beauté,  surtout  dans  ses  portraits; 
En  ses  tiltres  de  livre,  enrichis  de  fins  traits  , 
Aux  thèses  de  Meurisse,  il  plut  par  leur  figure. 

III. 

Il  donna  la  Psiché,  les  Rois  et  les  Prophètes; 
Dans  leurs  quadres  petits,  ses  illustres  si  beaux; 
De  Philostrate  on  voit  de  luy  quelques  tableaux  , 
Et,  dans  plusieurs  desseins  ,  il  sert  aux  interprettes. 

IV. 

Ensemble  on  peut  ranger  Cochin  et  Brebiette: 
Tous  deux  sont  inventifs ,  et  tous  deux  hardiment 
Ont  fait  divers  sujets  qui  plaisent  un  moment  ; 
L'abondance  des  deux  à  l'eau  forte  est  complette. 


et  Graveurs.  45 

V. 

Les  David  sont  nombreux  :  Hierosme  ,  en  Italie , 
A  fait  un  livre  exprès  de  quelques  grands  seigneurs; 
Charles,  son  frère,  a  fait  quelques  desseins  meilleurs; 
Et,  dans  l'œuvre  des  deux,  certain  air  doux  se  lie. 

VI. 

Jean  Boulanger  plaist  fort,  s'il  suit  un  bon  modelle  ; 
Son  burin  élégant  a  beaucoup  de  douceur  ; 
Que  s'il  est  un  peu  lent,  il  flatte  son  censeur , 
Et  sa  dévotion  est  exacte  et  fidelle. 

VII. 

Crispin  de  Passe  a  fait  trop  de  choses  en  France 
Pour  ne  dire  qu'un  mot  de  ce  bon  Zelandois  ; 
D'Antoine  Pluvinel  il  a  fait  les  Tournois, 
Cent  desseins  de  roman  avecque  bien-séance. 

VIII. 

Des  emblèmes  divers,  où  Barbara  Crispine 
Et  Magdelaine  Passe  ont  beaucoup  travaillé; 
Deux  portraits  malheureux  ont  presque  tout  brouillé; 
Mais  on  en  voit  de  luy  de  bien  meilleure  mine. 

IX. 

De  Michel  Natalis ,  comme  de  sa  Chartreuse , 
On  aime  le  burin  pour  son  trait  gracieux; 
Ses  Antiques  si  doux,  qui  plaisent  tant  aux  yeux , 
Sont  d'un  air  élevé,  d'une  main  généreuse. 

X. 

Falque  le  Polonois ,  plus  sçavant  que  Zenarque, 
A  fait  chez  nous  souvent  des  femmes  en  portrait, 
Ou  pour  la  comédie,  ou  pour  quelqu'autre  atrait; 
Mais,  chez  luy  de  retour,  il  peignit  son  monarque. 


4G         Le  Livre  des  Peintres 


XI. 

Faïtorne  l'Anglois,  a  travaillé  de  mesme  ; 
Parmi  nous  on  le  mit  dans  la  dévotion  ; 
Son  burin  y  fit  voir  sa  bonne  intention  ; 
Mais  pour  son  cher  pais  son  amour  fut  extrême. 

XI I. 

• 

C'est  de  Pierre  Daret  que  Monsieur  de  Haurane 
On  conserve  en  portrait,  de  mémoire  exprimé, 
Par  du  Moutier  le  peintre  en  sa  teste  imprimé  , 
Honorant  d'un  grand  nom  le  vénérable  organe. 

XIIL 

C'est  de  Robert  qu'on  voit  des  choses  admirables , 
Pour  des  oiseaux  divers  et  pour  des  fleurs  encor  , 
D'une  rare  beauté  plus  charmante  que  l'or, 
Dont  les  originaux  sont  presque  incomparables. 

XIV. 

Depuis  il  a  gravé  des  oiseaux  en  grand  nombre , 
Tels  que  ceux  que  l'on  voit  formez  d'un  air  si  doux 
Par  Antoine  Tempeste,  admiré  parmi  nous, 
Dont  François  Villamène  éclaircit  le  jour  sombre. 

XV. 

De  Langres  ce  bon  peintre  a  pris  son  origine  ; 
Il  aime  sa  patrie  et  se  sent  du  bonheur 
Que  la  victoire  apporte  à  tous  les  gens  de  cœur, 
Qui  s'attendent  toujours  à  la  faveur  divine. 


et  Graveurs.  47 

XVI. 

Du  Cerceau. 

Nul  n'a  tant  dessiné  de  bastiments  antiques , 
De  modernes  non  plus,  qu  Androuet  du  Cerceau; 
Il  a  fait  ceux  du  Louvre  et  de  Fontainebleau  ; 
On  voit  de  luy  partout  ses  arcs  et  ses  portiques. 

XVII. 

Il  a  fait,  de  morceaux  de  grande  architecture , 
Des  termes ,  des  piliers  avec  leurs  chapiteaux  , 
Des  jeux  de  perspective  en  des  desseins  nouveaux , 
Des  vases,  des  buffets  de  diverse  figure. 

XVIII. 

Philbert  de  Lorme  estoit  un  célèbre  architecte; 
Clani  le  fut  encor  ,  et  puis  François  Mansart 
Fit  à  Sainte-Marie  un  chef-d'œuvre  en  son  art; 
Il  dessinoit  ailleurs  une  bibliotèque. 

XIX. 

Jean  Marot,  architecte,  a  dessiné  le  Louvre; 
Il  a  peint  le  chasteau  pompeux  de  Richelieu  ; 
Des  palais  sont  de  luy,  des  temples  en  maint  lieu , 
Et  pour  lart  de  bastir  le  secret  il  découvre. 

XX. 

De  Jean  Couvay  Ton  voit  des  pièces  agréables, 
Après  Stelle  et  Vignon ,  du  Loir,  Blanchar,  Perrier  ; 
En  figure  il  a  fait  le  Despautère  entier , 
Et  beaucoup  de  portraits  de  luy  sont  supportables. 


48  Le  Livre  des  Peintres 

XXI. 

Voiïillemont  chez  Rabel  fît  son  apprentissage; 
11  fit  après  le  Guide,  Albane,  Raphaël  ; 
Ses  portraits  d'Italie  ont  un  goust  de  pastel  ; 
Neuf  princes  Lascaris  honorent  son  ouvrage. 

XXII. 

C'est  Antoine  Benoist  de  Joigni  de  Bourgongne  , 
Qui  fait  toute  la  cour  si  bien  au  naturel , 
Avecque  de  la  cire  où  se  joint  le  pastel , 
Que  de  la  vérité  l'âme  seule  s'éloigne. 

XXIII. 

L'un  et  l'autre  Jaillot,  deux  admirables  frères, 
Du  lieu  de  Saint  Oyan  dans  la  Franche-Comté, 
Sur  l'y  voire  exprimant  toute  leur  volonté , 
L'animent  par  leur  main  sur  des  sujets  contraires. 

XXIV. 

Par  Simon  on  diroit  que  la  matière  endure  ; 
Hubert  la  fait  plier  de  la  mesme  façon  ; 
De  quelle  utilité  profite  leur  leçon  ? 
Et  qui  peut  mieux  former  une  noble  figure  ? 

XXV. 

Aubin  Vouet  a  peint  comme  Simon  son  frère'; 
Il  a  fait  S.  Philippe  et  l'Ethiopien, 
S.  Estienne  debout  sans  besoin  de  soutien, 
Animé  qu'il  paroist  d'un  divin  caractère. 

XXVI. 

L'Asne  en  est  le  graveur  dans  sa  bonne  manière , 
Où  le  dessein  entier  se  montre  à  découvert; 
D'Aubin  on  voit  encor  la  Vierge  de  Tudert , 
Resplandissante  autour  d'une  grande  lumière. 


et  Graveurs.  49 

Sept  Peintres  de  la  Famille  des  Quesnels.  i 

I. 

Six  peintres  des  Quesnels,  et  tous  considérables, 
Qui  sont  sortis  de  Pierre  et  de  ses  trois  enfants , 
Deux  François ,  Nicolas  et  Jacques  triomphants , 
Augustin  et  Toussaint  ingénieux,  aimables. 

II. 

Pierre  avoit  fait  aussi  les  vitraux  de  l'église 
Qui  dans  les  Augustins  sont  derrière  l'autel , 
Ouvrage  en  son  dessein ,  sur  le  verre ,  immortel , 
De  Christ  montant  au  ciel ,  dont  la  mort  est  surprise. 

III. 

Là  de  Henri  Second  se  voit  l'image  encore , 
Celle  de  son  épouse  à  genou  vers  le  bas , 
Dans  Tan  cinquante  sept ,  sans  suitte  de  soldats  , 
Entre  les  docteurs  saints  debout  que  Ton  honore. 

IV.  [me 

Tout  est  plein  des  travaux ,  d'ailleurs,  de  ce  rare  hom- 
Mais  bien  plus  de  François  tout  le  monde  est  semé, 
Qui  dépeignit  la  cour,  en  ce  genre  estimé , 
Et  qui  suivit  Janet,  que  partout  on  renomme. 

i.  Nous  croyons  distinguer  au  milieu  de  tous  ces  vers 
aussi  bizarres  que  curieux  le  tableau  suivant  de  la  fa- 
mille des  Quesnel  :  Pierre  Quesnel,  le  père;  François, 
Nicolas  et  Jacques,  fils  de  Pierre  Quesnel;  et  Toussaint, 
François  II,  et  Augustin,  fils  de  Jacques.  M.  Frédéric 
Reizet  donne  cette  généalogie  dans  le  tome  3e  des  ir— 
chives  de  Vart  français ,  et  les  actes  de  naissance  qu'il  a 
trouvés  à  l'hôtel  de  ville  sont  parfaitement  en  rapport  avec 
les  vers  de  l'abbé  de  Marolles. 

4 


5o  Le  Livre  des  Peintres 

V. 

Il  fit  des  grands  tableaux  pour  les  tapisseries, 
Tels  que  ceux  que  son  père,  ou  du  grand  Auxerrois, 
On  honore  le  nom  dans  l'église  des  rois, 
En  fit  d'hommes  puissants  sous  d  amples  galeries. 

VI. 

Il  peignit  les  tableaux  pour  la  superbe  entrée 
De  la  reine  Marie  auprès  de  son  Henri , 
Au  milieu  de  sa  gloire  ,  en  un  temps  favori , 
Quand  ce  prince  mourut  d'une  manière  outrée. 

VII. 

Il  peignit  de  son  fils ,  dans  la  cérémonie  , 

Le  sacre  que  Ton  fit  en  l'église  de  Rheims, 

Que  deLeu  mit  au  jour  sur  quelques  tableaux  peints, 

Et  partout  Ton  connut  quel  fut  son  beau  génie. 

VIII. 

Jacques  peignit  des  saints ,  des  voûtes ,  des  chapelles  ; 
Il  peignit  des  tableaux  pour  l'hôtel  de  Zamet, 
Il  en  fit  pour  le  prince  à  qui  tout  se  soumet, 
Et  l'on  connut  de  luy  mille  beautez  nouvelles. 

IX. 

De  Jacques ,  Augustin ,  qui  survequit  son  frère , 
A  laissé  des  portraits  qu'il  exprima  si  bien 
Qu'à  leur  naïveté  l'on  ne  desiroit  rien  , 
Le  puisné  de  celuy  qui  des  vertus  fut  père. 

X. 

Je  dis  Jacques,  celuy  père  d'une  famille 
Dont  le  second ,  François ,  le  vice  a  combatu , 
Et  quitté  la  peinture ,  imitant  la  vertu 
De  ses  frères  pieux  dont  l'oratoire  brille. 


et  Graveurs.  5i 

XI. 

Nicolas  ,  si  sçavant,  dans  les  nobles  familles  , 
Fit  des  blazons  prisez  en  son  temps  pour  la  cour, 
Dont  il  fut ,  disoit-on  ,  l'objet  de  son  amour, 
Laissant  son  fils  Toussaint  père  de  plusieurs  filles. 

XII. 

Mais  Toussaint  fut  un  peintre  en  des  sujets  d'histoire, 
Employé  quelque  temps  avecque  Freminet 
Comme  avecque  du  Breuil ,  qui  dans  le  cabinet 
Applica  son  pinceau  pour  orner  sa  mémoire. 


Suite  des  Peintres  qui  ont  vescu  en  Franc* 
depuis  1600. 

I. 

on  dessein  entrepris  sous  la  main  semble 

[croistre , 

S'il  faut  encor  nommer  tous  les  peintres 

[connus , 

De  qui  depuis  six  cent  les  travaux  on  a  vus , 
Sans  que  le  temps  jaloux  les  ait  fait  disparoistre. 

II. 

Des  enfants  de  Vignon  ,  Nicolas  et  Philippe 
Méritent  d'avoir  part  dans  ce  long  entretien  ; 
Et  Charlote ,  leur  sœur,  a  travaillé  si  bien 
Qu'elle  a  fait  admirer  sa  rose  et  sa  tulipe. 


52  Le  Livre  des  Peintres 

III. 

On  a  fort  estimé  Georges  de  la  Chapelle , 
Dauvel ,  Chauvel ,  Franquart ,  Langlois,  Charles  Dau- 
Du  Guerrier,  Roëlant ,  Estienne  Villequin  ,         [fin  , 
Barthelerai  Mazot,  Isnal  et  Jean  Cotelle. 

IV. 

On  peut  louer  Cossiers  ,  de  Sam  ,  Rerbin,  Duchale, 

Et  Didier  Humbelot,  Danoot  et  Fillet, 

André  Cretey,  Pinac  et  Pierre  Coulombet, 

Du  Laurier,  des  Lauriers,  et  Subbu,  qui  régale. 

V. 

En  ce  rang  on  peut  mettre  ,  avec  Jacques  Bologne , 
Et  Federic  Scalberge ,  Henri  Gascard  ,   Courtois , 
Morillon  ,  et  Vanboucle  ,  et  Riche  pour  ses  bois  ; 
Quant  à  Robert  Vauguier,  on  aime  sa  besongne. 

VI. 

Jean  Daret,  et  Forest,  et  Jacques  d'Assom  ville, 
Ne  sont  pas  moins  connus  que  Louys  le  Meusnier, 
Michel  Fredeau ,  Moilon  ,  Baussonnet  et  Selier, 
Henry  Pesne  et  TEstain,  Both  et  Pierre  Gobile. 

VII. 

Jean  Berci ,  pour  les  fleurs  ,  fut  un  peintre  admira- 
On  a  prisé  Le  Maire  et  FAleman  Stresor,  [ble  ; 
Et  Nicolas  Bolgon  le  fut  de  mesme  encor  ; 
Et  pour  le  païsage  Asselin  fut  semblable. 

VIII. 

On  a  loué  Floquet,  les  Naims  de  Picardie, 
Laurent  Picard  aussi,  le  Liégeois  de  Nets, 
Paliot,  Jean  Rhodolphe  ,  et  de  Lens,  et  Perets  ; 
Leremberf  fait  bien  voir  que  sa  main  est  hardie. 


et  Graveurs.  53 

IX. 

Je  ne  méprise  point  ni  Lincler,  ni  Beaufrère  , 
Ni  Godran  de  Dijon ,  ni  le  Dard  de  Chalons  , 
Ni  Murgalet  de  Troye  en  peignant  ses  melons  , 
Ni  Baudisson ,  ni  l'Homme  ,  ami  de  Bonnemère. 

X. 

Je  ne  rejette  point  Thomas  Piquot,  Robuste; 
De  Jean  Barthelemi  le  nom  est  bien  venu  , 
Des  Nouettes ,  Guignard  ,  Paris  a  maintenu  , 
Et  Jean  Coquelimont  n'y  fait  rien  que  de  juste. 

XL 

Du  nombre  des  François,  quel  homme  fut  Marcile  , 
Qui  peignit  sur  le  verre  et  se  fit  admirer 
Jusques  dans  l'Italie  estant  à  désirer, 
Pour  sa  belle  manière  et  pour  sa  main  subtile  ? 

XII. 

Et  du  grand  Valentin,  de  Coulommiers  en  Brie, 
Quel  estât  faut-il  faire,  estant  capricieux  ? 
De  son  ouvrage  on  voit  des  tableaux  précieux 
Qui  feroient  l'ornement  d'une  ample  galerie. 

XIII. 

Ceux  que  je  vais  nommer  honorent  la  Loraine, 
Henri  Hubert,  Merlin,  Nicolas  de  la  Fleur, 
Et  Nicolas  de  Bar,  Courtois ,  plein  de  chaleur, 
Des  Ruez  de  Nanci  ;  la  Tour  s'y  joint  sans  peine. 

XIV. 

A  Tolose  on  connoist  l'œuvre  de  la  Perrière, 
Et  Durand  et  Muguet,  comme  ailleurs  Tortoret, 
Jean  Gabriel,  si  rare  en  dessein  de  ballet, 
Bramereau  d'Avignon  avec  moins  de  lumière. 


54         Le  Livre  des  Peintres 

XV. 

Que  Samuel  Bernard  et  Douffet  de  Liège, 
Excellent  en  leur  genre,  on  ne  peut  trop  louer, 
Aubert  le  Lionnois,  quiseplaistàjouer  ; 
Pour  moy  j'aime  du  Puits  et  Blanchet  pour  son  siège. 

XVI. 

De  Bourzoneet  Montagne,  émus  par  leurs  Tempestes, 
Ne  parleroit-on  pas,  si  de  Martin  Paris 
Et  de  Vincent  Vaillant  on  célèbre  les  ris? 
Vibert,  de  Raphaël  imite  les  conquestes. 


QUELQUES  GRAVEURS  ORMIS. 

I. 

oici  quelques  graveurs  obmis  entre  les  au- 
tres : 
Alexandre  Gouban,  André  Bertrand  de  Metz , 
Jacques  Baudoux,  Binet,  Jaquinet,  desMa- 

[rets , 
De  Bie  etTerochel,  qui  n'estoient  pas  des  nostres. 

II. 

Nicolas  de  la  Cour,  des  Pesches  et  des  Perches 
En  estoient  bien  d'ailleurs;  Denisot  en  estoit, 
De  la  Rue  et  le  Maire,  et  le  Doyen  qu'on  voit, 
Et  Ninclerà  l'eau  forte,  avecque  ses  recherches. 

III. 

Nous  avons  eu  Mazot,  Pajot  et  Bonne  Jonne, 
La  Pointe  de  Verdun  et  François  de  Verneuil, 
Jean  Pesne  de  Rouen  et  Baudet  de  Vineuil, 
Marchetet  Pierre  Estienne,  et  FournieretLeronne. 


et  Graveurs.  55 


IV. 


Nous  avons  eu  Migon,  Michelin,  des  Croisettes, 
Jacques  le  Long,  Blanchin,  Louys  le  Boulonnois, 
Béret,  Nicolas  Pierre  et  Poinçard  Chalonnois, 
Guillaume  du  Vivier  et  Pierre  de  Nouettes. 

V. 

Jean  Perissin,  Fatoure  et  Nicolas  des  Hayes, 
Rivière,  Jean  Bernard,  Jean  Colin,  Jean  Croisier, 
Jean  Alix  de  Moulins,  la  Puihelle  et  Charlier, 
Charpentier,  dont  le  chiffre  efface  maintes  playes. 

VI. 

Millot,  Benoist  Thiboust  et  Bernard  de  la  Place, 
Richel,  Charles  Burette  et  Gabriel  Audran, 
Gérard  Audran  encore  et  Poulain  de  Rouen, 
Jean  Estienne  de  l'Asne  avecque  peu  de  grâce. 

VII. 

Jacques  Beli,  Chartrain,  a  fait  après  Carrache, 
Jardin  et  des  Jardins,  et  le  Juge  et  Crouleau, 
Milet,  Jacques  Picard,  de  Courbes,  Hulpeau, 
Pierre  Vanloch,  le  fils,  où  son  humeur  l'attache. 

VIII. 

Quelques  filles. 

Des  filles  Geneviève,  en  ce  rang  Brebiette 
Mérite  qu'on  la  nomme  avec  Jeanne  Matthieu, 
Les  Annes  Montcornet,  et  Pinard,  en  ce  lieu, 
Ainsi  qu'une  Marie  est  de  Briot  sujette. 


56         Le  Livre  des  Peintres 

IX. 

<  Les  trois  Stelles. 

11  faut  donc  à  propos,  en  ce  lieu,  les  trois  Stelles 
Nommer  encore  un  coup,  puisque  Tordre  le  veut; 
Ce  que  Claudine  fait,  Françoise  aussi  le  peut, 
Et  la  jeune  Antoinette  y  mit  des  traits  fidelles. 

X. 

Claude  Daigli,  Dervet,  Chassel,  sont  de  Loraine  ; 
Rouhier  est  de  Bourgongne,  avec  peu  de  façon, 
Et  Gabriel  Perier  est  sorti  de  Mascon; 
Claude  Isac  et  Burette  ont  vescu  sur  la  Seine. 

XI. 

Ouvriers  en  bois. 

En  bois,  nommons  encore  Estienne  de  Rivière, 
Crache,  Georges  Matthieu,  Claude  Bezard,  Félon, 
Georges  Volant,  Boulèze,  avec  Jean  Papillon, 
Pillehotte,  du  Val,Graffardet  la  Roulière. 


Jésuites  qui  ont  esté  sçavants  dans  le  dessein  pour 
les  choses  de  mathématique  et  d'architecture. 

I. 

Combien  d'hommes  sçavants  d'entre  les  jésuites 
Ont  aussi  dessiné  sur  des  sujets  divers  ! 
Pour  les  beaux  bastiments,  leurs  livres  sont  ouverts; 
Martelange  et  Derrand  ont  leurs  règles  écrites. 


et  Graveurs.  5j 

IL 

Frère  du  Breuil  a  fait  l'art  de  la  perspective, 
Georges  Fournier  la  montre  à  Bourdin  de  Moulins  ; 
Vattier  de  Normandie  invente  des  moulins, 
Et  Pierre  Bobinet  mérite  qu'on  le  suive. 

III. 

Claude  François  Milliet  Descales  fortifie  ; 

Il  attaque,  il  défend  les  places  et  les  forts, 

Sur  la  terre  inégale,  ainsi  que  sur  les  ports  ; 

Mais  pour  tous  ses  projets,  faudra-t-il  qu'on  s'y  fie  ? 

IV. 

Cor  délier  s. 

D'Haroldus,  cordelier,  nous  avons  des  emblèmes  ; 
De  Gabriel  le  Fèvre  on  a  d'autres  desseins  ; 
Ceux  de  Louys  Boulai  se  trouvent  assez  pleins  ; 
Ceux  des  Carmes  Gaifard  et  Gaspard  sont  problêmes. 

V. 

Bénédictin. 

De  Gislain  de  la  Rue  on  connoist  la  pratique  ; 

Dans  S.  Vaast  de  Douai  l'on  ouït  les  leçons, 
Et  ce  Bénédictin,  grand  en  toutes  façons, 
Fit  sentir  son  sçavoir  dans  la  mathématique. 

VI. 

Bernardin. 

Le  moine  de  Chailli,  Guillaume  Guilleville, 
Fit  aussi  des  écrits  qu'on  garde  chèrement, 
Enrichis  de  desseins  qui  font  leur  ornement , 
Pour  les  beaux  bastiments  des  champs  et  de  la  ville. 


58  Le  Livre  des  Peintres 

VII. 

P  remontré* 

De  Louys  Barbaran  on  voit  le  monastère 
De  Tordre  Premontré  dessiné  nettement  : 
Car  il  estoit  bon  peintre,  et  peignoit  justement, 
Des  objets  naturels  gardant  le  caractère. 

VIII. 

Un  Feuillant. 

De  son  livre  achevé  le  Feuillant  d'Abbeville 
De  S'c  Magdelaine  eut  loisir  d'y  songer, 
Et,  sans  mentir,  il  est  si  bon  horologer, 
Qu'on  en  voit  l'importance  en  sa  manière  utile. 

il. 

Jacobins  et  Augustins. 

Frère  Jacques  Cillars,  Jacobin  dans  la  Flandre, 
A  peint  de  beaux  sujets  ;  et,  pour  les  Augustins, 
Frère  Eugène  Vanmol,  promettant  des  festins, 
Montre  avec  Padelou  qu'on  ne  peut  s'y  méprendre 


ARCHITECTES. 


I. 

eux  que  je  vais  nommer,  ce  sont  des  ar- 
chitectes : 
Les  Antoinesle  Postre,  et  Pierretset  Gitard, 
Jean  Girardon,  Colot,  le  Muet  et  Cotard, 
Le  Petit,  au  Pont-Neuf,  eut  ses  formes  dirrectes. 


et  Graveurs.  59 

IL 

Jacques  Boulet,  Monor,  et  Jacques  Curabelle, 
Buri,  Duri  le  fort,  qui  bastit  Coulommiers  ; 
Franqueville,  qui  fut  des  illustres  premiers, 
Appelle  de  Cambrai  pour  sa  gloire  immortelle. 

III. 

Isac  et  Jean  François  de  Tours,  furent  célèbres, 
Jean  Triert  le  Lorrain  le  fut,  et  Jean  Bullant, 
Marin  de  la  Valée,  et  Marchant  et  Bruant, 
Egallèrent  du  Coin  dans  ses  pompes  funèbres. 

IV. 

De  Nicolas  Simon  le  goust  fut  légitime  ; 
Pour  deux  grands  hôpitaux,  celuy  de  S.  Louys, 
Et  celuy  des  blessez  pour  des  faits  inouïs, 
Deux  Noblets,  Perceval  et  Michel  Ton  estime. 

V. 

On  estime  Maupin  et  le  Vau  pour  le  Louvre, 
Simon  Lambert,  TEspine,  Oudin  et  Jean  Savot, 
De  Nantes  Jean  le  Duc  et  Michel  Villedot  ; 
Pour  le  jeune  Mansart,  Yersaille  le  découvre. 


Go         Le  Livre  des  Peintres 

QUELQUES  SCULPTEURS. 

I. 

Les  A  nguiers. 


o^e- 


ntre  les  bons  sculpteurs  ,  et  les  meilleurs 

[de  France, 

Les  deux  frères  François  et  Nicolas  Anguier 
i&iiÉI  Ont  de  leur  industrie  honoré  leur  métier, 
Marquant  en  plus  d'un  lieu  leur  grande  suffisance. 

II. 

Au  nombre  de  ceux-là,  s'il  faut  s'en  mettre  en  peine, 
Joignons-y  Girardon  et  Thomas  Duarin, 
Gorgon,  Charles  Cassel,  Jean  Trierst  et  Voitrin, 
Ces  trois  derniers  sortis  de  la  haute  Loraine. 

III. 

Joignons -y  Vanobsvalt  et  Girardon  de  Troye, 
Et  Christophe  Cochet,  disciple  de  Biar, 
Baltazar  de  Cambray,  Petitot  et  Friar, 
Et  le  sculpteur  en  bois  Legeret  qu'on  employé. 

IV. 

Après  Germain  Pilon,  statuaire  admirable, 
J'ay  parlé,  ce  me  semble,  ailleurs  de  Jean  Varin; 
Mais  les  Justes  de  Tours  et  Jaquin  le  Lorrain, 
Avec  Michel  Bourdin  ont  icy  leurs  semblables. 

V. 

Je  dis  Lasson  de  Caën,  et  Curin  d'Abbeville, 
Compagnon  de  Poissan,  qui  suivit  Sarrasin  ; 
D'ailleurs,  voici  Guillain,  voicy  Thomas  Lourdin, 
Sans  parler  de  Chenu,  si  connu  dans  sa  ville. 


et  Graveurs.  61 

VI. 

Quelques  Menuisiers, 

Antoine  Loriot  fut  en  menuiserie 
Le  premier  de  son  temps  ;  le  Brun  fut  estimé  ; 
Pour  cela  mesme  encor  Germain  fut  renommé  ; 
Mais,  pour  les  beaux  desseins,  on  veut  la  Tricherie. 

VII. 

Quelques  Serruriers. 

Dans  l'art  de  serrurier,  avec  Mathurin  Jousse , 
Didier  Torner  on  loue,  et  Guillaume  Lorrain, 
Nicolas  de  Jardins,  Louche  avec  son  parrain  , 
Pasquier  de  Focamberge,  etBerton,  et  la  Brousse. 

VIII. 

Pour  les  jeux  de  hazard,  Antoine  Raffle  on  nomme  ; 
Pour  faire  une  horologe,  on  nomme  le  Ralleur  ; 
Pour  les  plus  beaux  cachets,  Pèlerin  a  l'honneur, 
Et  Claude  Terouane  eut  l'œil  d'un  habile  homme. 

IX. 

Quelques  Jardiniers. 

D'entre  les  jardiniers  et  ceux  qui  font  des  antes, 
On  parle  de  Belin,  dont  le  Nostre  fameux 
Recommande  si  fort  les  soins  laborieux  ; 
Guy  de  la  Brosse  est  bon  pour  son  Jardin  des  Plantes. 

X. 

La  Broderie. 

Jean  Perreux  est  brodeur,  tel  que  le  fut  la  Fage  ; 
Et,  pour  la  broderie,  on  discerne  les  traits, 


62  Le  Livre  des  Peintres 

Qui  peuvent  exprimer  quelques  fois  des  portraits  ; 
Mais,  pour  y  réussir,  il  faut  un  long  usage. 

XL 

Les  Tapissiers, 

On  en  doit  dire  autant  de  la  tapisserie, 
Cet  objet  si  charmant,  qui  plaist  le  plus  aux  yeux, 
Quand  les  desseins  sont  tels  qu'on  en  voit  en  maints 
Des  sçavans  Gobelins,  sans  la  Savonnerie.        [lieux 

XIL 

Quelques  Orfèvres. 

Quant  à  l'orfèvrerie,  on  peut  nommer  encore 
Bédouins  et  Blochon,  Jean  Dunet  et  Jaquart, 
Estienne  Carteron,  et  le  Febvre,  et  Caillard, 
Pierre  Bougne,  et  la  Barre,  et  Maurisson  Pandore. 

XIII. 

Un  Guillaume  de  Belle,  arrivé  d'Abbeville, 
Vit  Josias  de  Belle  à  Paris  estimé, 
Vincent  Petit  aussi ,  par  tout  si  renommé; 
Hurtu,  Moilon,  Marchand,  et  TE  veillé  facile. 

XIV. 

Quelques  Écrivains. 

En  beaux- arts  Abbe ville  est  sans  doute  féconde; 
En  écrivains  encore  elle  eut  Jaques  de  His , 
Avec  BobertCordier,  honorant  son  païs, 
Qui,  de  sa  belle  lettre,  agrée  à  tout  le  monde. 


et  Graveurs.  63 


XV 


René  des  Comtes  jeune  est  sans  doute  admirable; 
On  met  en  pareil  rang  Baies,  Vignon,  Henry  ; 
On  y  met  Gougenot,  Migon,  Jarre,  Jary, 
Michel  Martin  d'Anjou,  par  tout  considérable. 

XVI. 

Les  Armoiries. 

Ceux  que  je  vais  nommer  ont  fait  des  armoiries  : 
Le  Segoin  de  Bourgongne,  avec  Charles  Sohier, 
Monnet,  Noblet,  Morin,  Paliot  et  Scohier,  [ries, 

Presque  tous  Bourguignons  dans  leurs  humeurs  fleu- 

XVII. 

Quelques  Ingénieurs. 

Pour  les  ingénieurs,  Jean  Antoine  de  Ville, 
Bachot,  François  de  Malthe,  et  Langres,  et  Carlo  , 
L'Espajace,  Morel,  Louys  de  S.  Malo, 
La  Perrière  estimé,  Goudebout  d'Abbe  ville. 


64         Le  Livre  des  Peintres 

Autre  addition  concernant  les  crayons  et  les  des- 

seins  à  la  main. 
Les  noms  des  maistres  qui  ont  travaillé  en  cette 

sorte  d'ouvrage ,  et  ceux  des  François  qui  ne  se 

trouvent  point  marquez  ailleurs. 

I. 

ans  les  livresque  j'ay,  dessinez  àla  plume, 
Ou  qui  sont  à  la  main  figurez  en  crayon  ,» 
Voicy  des  noms  de  maistre  où  reluit  le  rayon 
D'une  fine  peinture  en  chaque  grand  volu- 
II.  [me. 

Jacques  Kning  et  Stacker  sont  des  noms  d'Alemagne; 
Nicolas  van  Aëlst  est  un  nom  hollandois  ; 
Mais  en  est-il  ainsi  de  Guillaume  Courtois, 
De  Charles  de  la  Fond,  et  de  Perrin  Montagne? 

III. 
En  seroit-il  ainsi  de  Michel  de  la  Rosse, 
De  Martin  le  Bourgeois,  de  son  frère  Constant, 
De  deux  ou  trois  Langlois,  de  Georges  le  Normand  ? 
Car,  pour  Jame1 ,  on  le  tient  d'Angleterre  ou  d'Ecosse. 

IV. 
On  y  trouve  marquez  Giles  Coninx,  des  Pesches , 
Laurent  Gyot ,  Monpé ,  Baudinar  et  Benier  ; 
D'autres  disent  pourtant  Brandimar  et  Bernier  ; 
Quant  aux  deux  premiers  noms ,  les  rimes  sont  re- 

y#  [vesches. 

On  met  en  pareil  rang  Vanlejong  et  Ponlongne , 
Luxuderi ,  Montpré ,  maistre  Paul ,  Jean  Chenu  , 
Ambroise  Aumont,  Jammont,  en  son  temps  si  connu  ; 
André  Bertrand  de  Metz  et  Perné  de  Gascongne. 

i.  James  Blâmé. 


et  Graveurs.  65 

VI. 

On  y  peut  mettre  encore  Isac  Joubert,  de  Sière, 
Tiner,  Toussain,  Paris,  Jame  Blâmé,  Maillet, 
Jacques  Boucher,  du  Fresne  et  le  jeune  Ninet, 
Et  Pierre  du  Moutier,  qui  prisoit  sa  manière. 

VII. 

De  Vitry-le-François ,  Jean  de  Mojure  en  peinture 
Avoit  acquis  du  nom,  avec  maistre  Raimond  ; 
Lanneau  n'y  faisoit  pas  bien  des  choses  à  fond, 
Mais  tout  de  fantaisie  en  diverse  posture. 

VIII.  [tre; 

Beaucoup  d'autres  crayons  y  sont  sans  nom  de  mais- 
Mais  bien  d'autres  aussi ,  dans  ce  nombreux  recueil , 
S'y  trouvent  de  Belange  et  de  François  Verneuil, 
De  du  Pautre  et  Chauveau  ,  si  facile  à  connestre; 

IX. 

De  Daniel  Rabel,  de  Pourbus,  de  la  Hire, 

De  Bunel,  de  Martin  et  de  Paul  Freminet, 

De  Vignon  ,  de  Calot  et  de  François  Janet, 

De  Magdelaine  Heraud ,  dont  Ton  ne  peut  médire  ; 

X. 

Des  faciles  Cochins,  de  Pierre  Brebiette, 
Des  Perelles  aussi,  de  Vanmol,  de  Bourdon, 
Du  sçavant  Jean  Daret  et  d'Antoine  Caron, 
De  Georges  l'Aleman,  de  Stelle  et  Simonette. 

XI. 

Là  Biar  a  sa  part ,  plus  heureux  à  la  plume 
Qu'il  n'est  dans  le  burin  ,  comme  François  Quesnel, 
Geoffroy  de  Moutier,  S.  Igni,  Baudinel, 
Androuet  du  Cerceau,  qui  remplit  maint  volume. 

5 


66         Le  Livre  des  Peintres 

XII. 

Quelques  wis  des  Pais-Bas  et  d'Alemagne. 

De  Pierre-Paul  Rubens ,  le  dois-je  dire  encore? 
Il  s'en  voit  en  grand  nombre ,  et  de  Martin  de  Vos , 
De  Bloëmar  d'Hemskerc ,  qui  fit  tant  de  travaux , 
Des  Vtirix,  de  Stradan,  de  Galle  et  Francque- Flore. 

XIII. 

Quant  à  ceux  de  Lucas  et  d'Albert  admirable, 
Ils  sont  passez  d'ici  dans  la  maison  du  roy1; 
Quelque  peu  d'exceptez ,  pour  un  si  grand  emploi , 
Parmi  ceux  de  Valcour,  esprit  si  raisonnable. 

XIV. 

Là  des  vieux  Alemans,  Georges  Pens,  Aide  Grave, 
Sebald  Been,  Hisbins,  Virgilius  Solis  , 
Se  trouvent  avec  soin ,  de  maints  lieux  recueillis  ; 
Et,  si  la  chose  est  vraye,  on  les  doit  au  Burgrave. 

XV. 

Crayons  de  quelques  Italiens. 

Voicy  ceux  d'Italie  où  l'on  met  son  estime  : 
De  Raphaël  d'Urbin ,  de  François  Parmesan, 
De  François ,  de  Leandre  et  de  Jacques  Bassan  ; 
Du  grand  Jules  Romain ,  de  qui  l'air  est  sublime. 

i.  Il  existe  encore  aujourd'hui ,  comme  on  sait,  au  ca- 
binet des  estampes  ,  quelques  dessins  d'Albert  Durer.  On 
remarque  entre  autres  une  admirable  tête  de  cerf  des- 
sinée en  i5o4  par  ce  célèbre  artiste. 


et  Graveurs.  67 

XVI. 

On  y  peut  voir  aussi  des  traits  de  Michel-Ange 

Et  de  ceux  de  Boulogne  ,  abbé  de  S.  Martin  ; 

De  maistre  Nicolo  ,  du  Neapolitain , 

De  maistre  Roux  encor,  si  Ton  ne  prend  le  change  ; 

XVII. 

De  deux  Salviati ,  du  Fetti ,  de  l'Albane  , 
De  Prospère  Bronzin  ,  du  savant  Titien  , 
De  Schiavone,  et  Carrache,  et  Mole,  et  Mucien, 
De  Jules  Bonazone  ,  en  matière  profane  ; 

XVIII. 

De  lun  et  l'autre  Zucchre  et  de  Perrin  del  Vague  , 

Du  fameux  Tintoret,  de  Gioseppe  Porta, 

De  Lorenzo  Lotto ,  de  Giovan  Maganza  , 

De  Giorgion  de  Castel ,  qui  jamais  n'extravague . 

XIX. 

Nous  en  avons  aussi  de  Palme  et  de  Couronne  , 
De  Pordenone  encor,  si  célèbre  par  tout  ; 
Des  antiques  Belins,  qui  sont  toujours  debout; 
De  Tinelli,  Malombre,  et  du  sçavant  Bordone; 

XX. 

De  François  Vanius,  de  Frédéric  Barroche  , 
D'Adrian  Veronèse  et  du  Padoino , 
Et  de  Paul  de  Vérone  et  de  Casolino, 
De  Maestro  Livio,  qui  n'a  point  de  reproche. 

XXI. 

On  y  peut  faire  estât  des  desseins  de  Tempeste 

De  Giustavillari ,  de  Francesco  Chiaro  , 

De  Chetone ,  Vasare  et  de  Passignano , 

De  Guerchin  ,  de  Castel,  de  Sartre  et  Piètre  Teste. 


68         Le  Livre  des  Peintres 

XXII. 

Là  mesme  pourroit-on  oublier  Polidore, 
Dominicain,  Corrége  et  l'heureux  Vicino, 
Sinibalde  Scorza  ,  Franc  et  Bernardino  , 
Farinât,  Porcacin,  Salimbene  et  Del-More? 

XXIII. 

Benedette  Montagne  et  le  simple  Cangiage, 
Bastiano  Piombino  ,  Francesco  Guerriti , 
Ciamberland ,  Pomerange  et  François  ,  Boscoli , 
Valesio  ,  d'Ancone  ,  et  Bramante  au  passage  ? 

XXIV. 

De  tous  ceux-là  chez  nous  on  peut  voir  des  modèles  ; 
L'on  en  voit  beaucoup  plus  chez  le  libre  Iabac , 
Enrichi  du  pais  d'où  nous  vient  le  tabac  ,       [délies, 
Comme  pour   ses  desseins  tous  ses  soins   sont   fî- 


Plusieurs  maistres  qui  ne  sont  pas  tant  connus  par 
leurs  noms  que  par  les  chiffres  ou  par  les  figures 
dont  ils  ont  maraué  leurs  estampes. 


leurs  noms  que  par  tes  cnijfres  ou  } 
dont  ils  ont  marqué  leurs  estampes. 


I.  [maistres 

n  ne  dit  pas  les  noms  de  grand  nombre  de 
Qui  d'entre  les  premiers  ont  beaucoup  travaill 
Leur  ouvrage  pourtant,  au  burin  bien  taillé, 
Ne  sera  pas  jeté  dehors  par  les  fenestres. 

IL 

On  ne  les  connoist  donc  que  par  certaines  marques 
Qui  les  font  distinguer  :  tantost  par  un  oiseau , 
Tantost  par  un  palmier,  tantost  par  un  roseau  , 
Et  quelquefois  aussi  par  le  fuseau  des  Parques. 


et  Graveurs.  69 

III. 

On  voit  un  chandelier,  une  chandelle  étainte, 
Un  pot  empli  de  fleurs,  ou  deux  bourdons  croisez; 
Quelquefois  une  paele,  ou  des  chevrons  brisez  ; 
Quelquefois  un  cordon ,  pour  une  forte  etrainte. 

IV. 

On  nomme  ce  graveur  le  maistre  au  caducée, 
Celuy-ci  du  miroir,  ou  du  nom  de  Jésus  ; 
Cet  autre  a  deux  battoirs  façonnez  par  dessus; 
Un  cube  est  au  troisième  ,  où  sa  place  est  tracée. 

V. 

Un  trait  entrecoupé  s'abaisse  sur  un  livre  ; 
Avec  Fecu  de  Saxe  un  autre  a  le  dragon  ; 
L'S  entrecoupe  un  H  ou  lie  un  martagon , 
Ou  le  presse  si  fort  qu'il  l'empesche  de  suivre. 

VI. 

Quelqu'un  s'est  designé  par  une  souricière, 
Un  autre  par  un  glaive  ou  fleur  de  nenufar, 
Un  autre  par  un  monde ,  un  autre  par  un  char, 
Ou  d'une  chausse-trappe  il  marque  sa  manière. 

VII. 

Par  deux  palmes  quelqu'un  se  fait  assez  connestre  ; 
Pour  l'autre,  une  ecrevice  exprime  assez  son  nom; 
Le  saultereau  d  un  autre  accomplit  le  renom  , 
Et  le  pilier  fleuri  désigne  un  autre  maistre. 

VIII. 

Dans  une  gaisne  à  Tun  on  enfonce  une  dague; 
Un  lasset  à  quelqu'autre  attache  une  L  au  P  ; 
A  quelqu'autre  une  croix  se  plante  sur  un  T  ; 
Celuy-ci  porte  un  anchre  et  un  autre  une  bague. 


;o  Le  Livre  des  Peintres 

IX. 

On  voit  une  araignée  à  quelqu'un  sur  sa  toile; 
Un  navire  est  l'enseigne  à  ce  maistre  graveur; 
Un  autre  sous  une  H  entrecoupe  un  gros  cœur; 
Huict  pièces  seulement  sont  du  maistre  à  l'estoile. 

X. 

Pour  un  autre  ,  deux  VV  sont  entre  YM  et  YN  ; 
Un  compas  grand  ici  s'ouvre  sur  un  mortier; 
Une  chandelle  ailleurs  luit  dans  son  chandelier; 
Une  S  en  cet  endroit  se  tranche  sur  une  M. 

XL 

Une  espèce  de  trait ,  là,  transperce  un  triangle; 
L'S  et  YR  debout  sont  là  sur  un  boisseau  ; 
Ici  Ton  voit  un  vase  entre  un  double  rameau  ; 
Ailleurs  c'est  une  lance ,  autre  part  une  sangle. 

XII. 

Un  autre  vase  encore  ,  ou  plutost  une  aiguère  , 
Pour  un  maistre  se  montre  entre  YL  et  le  K  ; 
La  gaine  d'un  couteau  dans  un  G  coupe  un  A , 
Et  la  paele  est  marquée  ailleurs  d'un  caractère. 

XIII. 

On  se  peut  étonner  de  tant  de  différence  : 
Na  dat  en  quelque  endroit  c'est  Natalis  Datus  ; 
Vultis  mihi  dare  ?  fait  cet  autre  confus  , 
Ou  veut-il  par  ces  mots  se  tenir  en  silence? 

XIV. 

On  voit  un  epagneul ,  on  voit  une  navette , 
Une  croix  renversée ,  une  barre ,  un  crampon  , 
Un  bassin  de  tripière ,  un  bachot ,  un  brandon , 
Une  fourche  ,  un  hanap ,  un  croc  ,  une  pincette. 


et  Graveurs.  71 

XV. 

Deux  cents  chiffres  ainsi  marquent  sous  les  figures 
Les  noms  d'Albert  Durer,  de  Lucas  et  d'Holbeins  , 
D'Aide  Grave,  de  Pents,  de  Bressancket  d'Hisbins , 
De  Christofle  Amberger,  sous  de  justes  mesures  ; 

XVI. 

De  Corneille  Matsis ,  de  Stymer  de  Schafuse  , 
De  Hans  Burguemaïr,  et  de  Lucas  Cassel, 
D'Hispanien  Pean  ,  de  Schom  ,  de  Criegel , 
De  Martin  le  Thudesque  où  chaque  esprit  s'amuse. 

XVII. 

De  Jost  Aman ,  de  Bon ,  d'Andréa  de  Mantoue, 
D'Adam  du  mesmelieu  ,  de  Lucas  Met,  de  Craen, 
De  Sebon  de  Colmar,  de  Vanmeck ,  de  Béen, 
De  Virgile  Solis ,  qui  si  souvent  se  joue. 

XVIII. 

Comme  eux  marquoit  son  nom  Nicolas  Béatrice , 
Silvestre  de  Ravenne  et  Marc  Antoine  encor, 
De  qui  l'œuvre  admirable  est  un  riche  trésor; 
Augustin  et  Bambin ,  non  pas  sans  artifice. 

XIX. 

Martin  Linck ,  Matthieu  Grom  ,  Sebalde  de  Bohême, 
Antoine  de  Wormace  avec  Hans  "Wictelin, 
Graff  de  Basle  et  Cockson ,  Grebber  et  Gamperlin  , 
Montagne  et  Campagnole ,  en  ont  usé  de  mesme. 

XX. 

Guereverdin  aussi;  mais pourroit-on  tout  dire , 
Et  qui  n'auroit  point  peur  de  Jean  Kentarlaer, 
D'Eginoff  et  de  Crac,  et  de  Hans  Brosamer, 
Des  Hopfer,  de  Pincquie,  assez  d'humeur  de  rire? 


72  Le  Livre  des  Peintres 

Toutes  les  choses  imaginables  qui  peuvent  estre  re- 
gardées comme  les  véritables  objets  delà  peinture. 

I. 

[chose 
iray-je  qu'en  peinture  on  montre  quelque 
De  tout  ce  qui  se  voit  et  qui  ne  se  voit  pas, 
Soit  au  ciel,  soit  en  terre,  oumesme  encor 

plus  bas, 
Des  esprits  et  des  corps,  comme  on  se  le  propose? 

II. 

On  a  représenté  jusques  aux  minuties 
De  toute  la  nature  et  de  ce  que  les  sens 
Peuvent  appréhender,  jusques  aux  corps  absents, 
Soit  d'objets  sérieux  ou  bien  de  facéties. 

III. 

On  a  mesme  exprimé  par  diverses  figures 
L'esprit  et  la  raison,  pour  aller  aussi  loin 
Que  la  philosophie ,  et  l'idée  ,  au  besoin  , 
Des  poètes  menteurs  dans  toutes  leurs  mesures. 

IV. 

D'ailleurs  cecy  comprend  les  secrets  de  l'histoire  , 
Il  comprend  tout  le  monde,  et  n'en  excepte  rien  , 
Et  chaque  nation  y  découvre  le  sien , 
Et  la  vanité  mesme  y  remontre  sa  gloire. 

V. 

On  y  voit  nettement  toute  l'architecture , 
Les  villes,  leurs  ramparts  et  leurs  forts  bastions; 
On  y  voit  des  soldats  les  grandes  légions , 
Et  des  plus  beaux  palais  la  royale  structure; 


et  Graveurs.  73 

VI. 

Les  pilastres  portez  sur  leurs  bases  solides, 
Des  colomnes  le  fust  avec  ses  chapiteaux  , 
Les  bas  reliefs  restez  que  nous  tenons  si  beaux  , 
Les  obélisques  droits  et  quelques  pyramides. 

VII. 

Là  se  meslent  encore  les  niches  ,  les  statues , 
L'architrave  et  la  frise  avec  les  ornements  , 
Les  somptueux  plat-fonds  dans  les  beaux  bastiments, 
Des  eguilles  qu'on  voit  s'eslever  dans  les  nues. 

VIII. 

On  y  voit  des  vaisseaux ,  des  vases ,  des  fontaines  , 
Des  jardins  enrichis  de  diverses  couleurs  , 
Des  parterres  formez  de  verdure  et  de  fleurs , 
Des  fleuves,  des  forêts,  des  montagnes,  des  plaines. 

IX. 

Ce  que  les  villes  font  aux  roys  dans  leurs  entrées, 
Ce  qu'une  cavalcate  a  de  plus  somptueux , 
Y  montre  également  son  éclat  fastueux  , 
Dans  les  goûts  différents  de  toutes  les  contrées. 

X. 

Là  des  princes  on  voit  les  chapelles  funèbres  , 
Leur  pompe  funérale  ,  avec  leur  vanité , 
Qui  n'a  pu  se  sauver  de  la  mortalité , 
Nous  apprennant  par  là  leurs  fadaises  célèbres. 

XI. 

Tant  d'habits  superflus  ,  d'officiers  inutiles , 
Ne  servent  plus  de  rien  pour  eux  en  cet  estât  ; 
Mais  ils  font  grand  plaisir  au  nouveau  potentat, 
Qui ,  feignant  de  pleurer,  trompe  les  gens  faciles. 


74  Le  Livre  des  Peintres 

XII. 

On  voit  en  mesme  lieu  les  hautes  catafalques 
Des  tombeaux  enrichis  cTornemens  glorieux, 
Qui  s'élèvent  au  ciel  pour  éblouir  les  yeux  , 
Tandis  que  vers  le  bas  soupirent  des  Menalques. 

XIII. 

Les  estampes  encor  donnent  les  armoiries , 
Les  emblèmes  formez  par  tant  d'invention  , 
Les  devises  aux  grands  dans  leur  intention , 
Leurs  plaisirs  recherchez  pour  les  galanteries. 

XIV. 

Les  cartouches  y  sont  en  diverses  manières, 
Comme  les  ecussons  ornez  de  la  toison, 
Pour  porter  les  desseins  d'une  grande  maison , 
Qui  veut  plus  de  splendeur  que  de  pures  lumières. 

XV. 

Les  médailles  y  sont,  les  monumens  antiques 
Et  tous  ces  bas-reliefs  des  marbres  et  meteaux 
Tirez  des  vieux  palais  et  des  arcs  triomphaux , 
Des  tombeaux  renversez ,  ou  superbes  portiques. 

XVI. 

Par  là  du  corps  humain  on  voit  l'anatomie, 
Dont  Ton  a  dessiné  chaque  membre  si  bien  , 
Qu'on  y  reconnoist  tout,  où  l'on  ne  connoist  rien  ; 
L'on  y  voit  les  secrets  aussi  de  la  chimie. 

XVII. 

Rien  est-il  de  plus  beau  que,  pour  André  Vezale , 
Les  figures  qui  sont  dans  son  livre  admiré? 
En  cela  tout  est  juste  et  si  considéré  , 
Que  de  tout  ce  qu'on  voit  ailleurs  rien  ne  l'égale. 


et  Graveurs.  y5 

XVIII. 

Les  habits  on  y  voit  de  toutes  les  provinces , 

De  chaque  nation,  dans  leur  diversité, 

Qui  des  hommes  apprend  la  contrariété 

Et  montre  la  splendeur  et  la  pompe  des  princes. 

XIX. 

N'y  voit- on  pas  aussi  des  mers  et  de  la  terre, 
Les  divers  animaux,  qui  se  détruisent  tous, 
Si  les  foibles  des  forts  n'évitent  le  courroux, 
Se  combattant  sans  cesse  et  se  faisant  la  guerre  ? 

XX. 

Les  poissons,  les  oiseaux,  les  reptiles,  les  bestes, 
Sont  présents  à  nos  yeux  dans  ces  livres  divers, 
Où  Ton  voit  les  cirons,  les  mouches  et  les  vers 
Animez  bien  souvent  par  les  rudes  tempestes. 

XXI. 

On  y  voit  les  travaux  des  célestes  abeilles , 

Le  soin  laborieux  des  petites  fourmis, 

Les  moucherons  piquants,  les  papillons  amis, 

Ces  vers  qui  pour  la  soie  ourdissent  leurs  merveilles. 

XXII. 

C'est  aussi  là  qu'on  voit  toutes  sortes  de  plantes 
D'une  diversité  qu'on  ne  peut  exprimer  ; 
On  y  voit  le  corail  jusqu'au  fond  de  la  mer, 
Les  petits  arbrisseaux  et  les  nouvelles  antes. 

XXIII. 

Des  arbres  si  nombreux  on  y  voit  les  figures , 
Tous  les  simples  qui  sont  produits  en  divers  lieux , 
Pour  satisfaire  aux  soins  des  esprits  curieux, 
Dont  aussi  Ton  a  fait  dix  mille  portraitures. 


j6         Le  Livre  des  Peintres 

XXIV. 

On  n'a  pas  oublié  les  divines  images 
Dans  la  crédulité  des  peuples  innocents, 
Qui  veulent  le  miracle  à  charmer  tous  les  sens  ; 
Les  madones  aussi  leur  sont  de  grands  usages. 

XXV. 

Les  thèses  qu'on  y  voit  y  sont  considérables, 
Pour  montrer  quel  dessein  Ton  a  le  plus  souvent 
De  flatter  de  bonne  heure,  en  prenant  le  devant, 
Les  seigneurs  que  Ton  veut  avoir  pour  favorables. 

XXVL 

J'en  ai  vu  d'Italie  et  d'ailleurs  un  grand  nombre, 
Je  ne  mentirois  pas  disant  plus  de  six  cent, 
Sans  celles  des  blazons,  d'un  dessein  innocent, 
Offusquant  les  esprits  d'une  lumière  sombre. 

XXVII. 

L'invention  des  arts  se  trouve  dans  l'estampe, 
Chaque  métier  s'y  trouve  en  sa  perfection , 
Qui  tandis  luy  tient  lieu  de  sa  protection, 
Si  pour  un  tel  sujet  l'on  ne  veut  qu'elle  rampe. 

XXVIII. 

Car  la  protection  veut  une  autre  mesure, 
Il  suffit  d'y  trouver  beaucoup  d'instruction, 
Et,  pour  cela,  d'y  mettre  un  peu  d'affection, 
Ce  que  l'on  peut  attendre  aussi  de  la  figure. 

XXIX. 

C'est  de  là  mesme  aussi  que  les  nochers  y  trouvent 
De  bons  enseignements  qui  leur  pourroient  aider, 
Et  la  milice  aussi  peut  s'en  accommoder,  [vent. 

Pour  les  desseins  guerriers  que  les  vaillants  approu- 


et  Graveurs.  77 

XXX. 

Par  là  mesme  on  s'instruit  à  faire  l'exercice, 
On  apprend  à  combattre  et  marcher  fièrement, 
A  former  une  attaque  et  vaincre  seurement, 
Si  l'on  joint  au  grand  cœur  la  ruse  et  l'artifice. 

XXXI. 

On  y  porte  en  maints  lieux  les  enseignes  guerrières, 
Des  javelots  romains  et  les  grands  étendarts, 
Les  phalanges  des  Grecs  y  sont  au  gré  de  Mars, 
Mais  plus  que  tout  cela  nos  troupes  sont  altières. 

XXXII. 

On  y  voit  traverser  les  fleuves  à  la  nage, 

On  y  jette  des  ponts  pour  porter  les  chevaux, 

Les  machines  de  guerre  et  tous  les  grands  travaux , 

Les  régiments  nombreux  et  tout  leur  équipage. 

XXXIII. 

Pour  la  paix  on  y  voit  des  arcs,  des  galeries, 
Des  cascates,  des  eaux  de  toutes  les  façons, 
Tes  promenoirs  perdus,  des  déserts,  des  moissons, 
Des  rochers  et  des  monts  et  des  plaines  fleuries. 

XXXIV. 

Par  là  mesme  on  peut  voir  tout  ce  que  dans  l'optique 

Se  peut  offrir  aux  yeux  dans  sa  diversité, 

La  juste  perspective  en  son  activité, 

Et  tous  les  beaux  effets  de  la  mathématique. 

XXXV. 

On  y  voit  les  desseins  des  fines  broderies, 
Tous  ceux  des  serruriers  pour  tant  d'inventions 
Qui  pourroient  égaler  les  douces  fictions 
Qui  sont  également  dans  les  orfèvreries. 


78  Le  Livre  des  Peintres 

XXXVI. 

Combien  de  livres  faits  pour  la  menuiserie, 
Dépeignant  les  buffets,  les  tables  et  les  lits, 
Les  plats-fonds  figurez  pour  les  palais  des  lis, 
Pour  qui  Ton  fait  aussi  mainte  tapisserie. 

XXXVII. 

Quelle  diversité  pour  les  belles  étoffes, 
Sur  tant  de  points  coupez  de  diverses  façons, 
Où  le  peuple  occupé  prend  beaucoup  de  leçons, 
Dont  se  passent  si  bien  les  sages  philosophes. 

XXXVIII. 

Il  n'en  est  pas  ainsi  des  livres  d'écriture, 
Propres  à  tant  de  monde  ,  et  dont  l'invention 
Favorise  le  soin  de  toute  nation, 
Afin  qu'à  chaque  lettre  on  garde  sa  figure. 

XXXIX. 

Vous  aurez  part  icy,  cartes  géographiques, 
Vous  y  devez  tenir  un  honorable  rang, 
Puisqu'en  petit  le  monde  y  voit  comme  il  est  grand, 
Et  que  toutes  ses  mers  s'y  tiennent  pacifiques. 

XL. 

Tous  les  jeux  de  hazard  y  font  voir  leur  fortune  ; 
Les  autres  jeux  d'esprit  s'y  rencontrent  aussi , 
Comme  les  jeux  d'addresse,  en  un  champ  raccourci, 
Où  rien,  pour  leur  longueur,  ne  choque  ou  n'importune . 

XLI. 

On  y  voit  les  balets ,  les  belles  comédies , 
Les  théâtres  charmants ,  les  tournois ,  les  combats  , 
Les  triomphes  d'éclat ,  qui  flattent  les  soldats  , 
Et,  d'un  autre  costé,  les  grandes  tragédies. 


et  Graveurs.  79 

XLII. 

On  y  rencontre  aussi  les  plaisirs  de  la  chasse  , 
De  toutes  les  façons  qu'on  peut  s'imaginer. 
Soit  après  le  repas  ou  soit  avant  disner, 
Sans  decoupler  des  chiens  l'impétueuse  audace. 

XLIII. 

Des  animaux  rusez  Ton  y  voit  l'artifice  , 
Par  là  mesme  on  s'instruit  à  voler  les  oiseaux  ; 
On  y  cherche  au  besoin  les  poissons  dans  les  eaux , 
Et  des  renards  si  fins  on  trompe  la  malice. 

XLIV. 

Là  des  fiers  animaux  on  dompte  la  colère , 
On  dompte  la  fureur  des  lions  et  des  ours  , 
Des  tigres  inhumains  on  arreste  le  cours  , 
Et  Ton  y  voit  percer  le  flanc  d'une  panthère. 

XLV. 

Les  cerfs  les  plus  légers  sont  forcez  par  la  chasse , 
Les  chevreuils  on  y  pousse  avec  moins  de  vigueur, 
Des  lièvres  et  des  dains  on  fait  croistre  la  peur, 
Courans  et  recourans  dans  un  bien  moindre  espace. 

XLVI. 

On  y  met  en  son  jour  toute  l'agriculture  ; 
On  y  plante  la  vigne ,  on  sème  les  guerets  ; 
On  y  fait  la  moisson  des  presens  de  Cerès , 
Et  le  fécond  essain  dans  sa  ruche  murmure. 

XLVII. 

N'y  voit-on  pas  régler  tous  les  tons  de  musique? 
On  y  fait  presqu'ouir  les  accents  doux  et  forts. 
De  là  tant  d'instruments  y  peignent  leurs  accords. 
L'on  en  connoist  l'usage  et  laimable  pratique. 


80  Le  Livre  des  Peintres. 

XLVIII. 

N'y  fait-on  pas  aussi  les  rezevils  ,  les  dentelles  , 

La  guipure  nouvelle,  ainsi  que  je  l'ay  dit? 

Les  étoffes  de  prix  y  trouvent  leur  crédit , 

Et  là  manqueroit-on  d'apprendre  cent  nouvelles? 

XLIX. 

Là  mesme  on  peut  donc  voir  mille  plaisanteries, 
La  mascarade  brusque  avecque  le  balet, 
La  courte  et  longue  paulme ,  et  le  jeu  du  palet, 
Et  la  palestre  antique,  et  les  bouffonneries. 

L. 

Ce  qui  touche  en  maints  lieux  les  fables  et  l'histoire 
Est  d'ailleurs  si  nombreux  qu'il  est  presque  infini, 
Et  ne  serviroit  pas  s'il  n'estoit  réuni, 
Afin  d'en  conserver  quelque  utile  mémoire. 

LI. 

C'est  donc  ce  qui  s'est  fait  d'un  ordre  méthodique , 
Aidé  par  les  portraits  des  hommes  vertueux , 
Dont  le  visage  peint  se  conserve  avec  eux  ; 
Ouvrage  gracieux  dans  un  temps  pacifique. 


FIN. 


Le  nombre  des  vers  contenus  dans  cette  partie  est  de  i356, 


'ay  grand  sujet  de  craindre  que  tant  de 
noms  ,  les  uns  bizarres  et  les  autres 
assez  peu  connus  ,  lesquels  sont  em- 
ployez dans  toute  V étendue  de  cette 
partie  des  peintres  et  des  graveurs  >  ne  plairont 
pas  extrêmement  à  tout  le  monde ,  s'il  se  ren- 
contre quelqu'un  qui  les  lise  :  car  les  vers  ne 
sont  pas  aimez  de  tous  ceux  qui  veulent  bien 
que  Von  croye  qu'ils  sont  du  nombre  des  beaux 
esprits  ;  et  ceux  qui  sont  les  plus  capables  d'en 
juger  ne  sont  pas  aussi  toujours  d'humeur  d'ap- 
prouver tout  ce  que  j'écris ,  en  quelque  genre 
que  ce  soit.  Et  c'est  de  là  que  quelques  uns  n'ont 
pas  fait  de  scrupule  de  blâmer  ces  deux  vers  de 
ma  version  des  Cantiques*  : 

Qu'il  me  baise  toujours  des  baisers  de  sa  bouche  : 
Tous  mes  sens  sont  charmez  au  moment  qu'il  me 

[touche.] 

Au   sujet  du  second ,  parce ,    disent-ils,   que  le 

i.  On  r.e  doit  pas  s'étonner,  quand  on  counoîl  quelques 
livres  de  l'abbé  de  MaroHes  ,  des  explications  qu'il  donne 
ici  sur  des  ouvrages  qui  n'ont  aucun  rapport  à  l'histoire 
de  l'art.  Le  Litre  des  peintres  et  graveurs  se  trouvoit 
réuni  aux  différentes  œuvres  de  cet  abbé,  et  il  n'a  pas 
même  de  titre  spécial.  Il  Tavoit  probablement  publié  pour 
former  un  seul  volume  avec  sa  Géographie  sacrée,  son  Pa- 
ris* etc. 


82  Le  Livre  des  Peintres 

sens  de  ses  paroles  n'est  pas  naturel,  et  que 
la  pensée  en  est  tirée  par  les  cheveux.  Sans 
mentir,  il  faut  estre  bien  délicat  pour  s'en  expli- 
quer ainsi y  et  ceux-là  ne  sont  guère  accoutumez 
au  slile  des  Hébreux,  ou  des  plus  éloquents  au- 
theurs  des  livres  sacrez  de  V Ancien  Testament , 
qui,  dans  la  seconde  partie  de  leurs  versets,  di- 
sent presque  toujours  la  mesme  chose  que  ce 
qu'ils  ont  dit  dans  la  première  ,  outre  que  le  sens 
de  ce  second  vers  est  une  raison  assez  bonne  des 
souhaits  de  l'Epouse,  lesquels  sont  exprimez  par 
ces  paroles  :  Qu'il  me  baise,  etc. 

D'autres  ont  repris  ,  dans  ce  mesme  ouvrage, 
ces  vers  de  la  15e  page  : 

Vos  lèvres,  où  l'on  voit  que  la  rougeur  éclate, 
Font  une  bandelette,  à  nos  yeux  d'ecarlate. 

par  ce ,  disent-ils,  que  des  yeux  d'ecarlatte  ne 
sont  pas  une  fort  belle  chose ,  comme  si  cette 
couleur  se  devoit  entendre  des  yeux ,  et  non  pas 
de  la  bandelette.  Cela  s'appelle  disputer  de  tout, 
ou  ne  s'y  entendre  pas  trop  finement. 

Il  faut  corriger,  dans  la  partie  des  Abbez  ,  en 
la  page  33,  dans  la  seconde  epigramme ,  en 
parlant  des  Bénédictins  de  la  congrégation  de 
S.  Maur  : 

Le  premier  s'appela  dom  Martin  Terrière , 

Car  il  se  nommoit  Tesnier,  et  non  pas  Ter- 
rière. 77  sera  donc  mieux  de  lire  ainsi  ce  vers  : 

Le  premier,  dom  Martin ,  eut  beaucoup  de  lumière. 

Dans  l' epigramme  cinquième,  Benard  au  lieu 
de  Bernard. 

Dans  le  Traité  de  la  géographie  sacrée,  en  la 


et  Graveurs.  83 

page  4 ,  epigramme  9 ,  décrivant  la  province 
de  Bourges ,  il  la  faut  lire  en  cette  sorte  \ 

Bourges ,  grande  province,  a  sous  elle  Limoges, 
Tulle,  Clermont,  Cahors,  Rodais,  S.-Flour,  Alby, 
Castres,  fille  d'Alby,  Vabres ,  Mande,  Le  Puy, 
Eglises  dont  chacune  oblige  à  des  éloges  ; 

parcequejemy  estois  Mépris  au  sujet  de  Tulle, 
que  j'avois  marqué  au  troisième  vers  au  lieu  de 
Castres  ;  puis  qu'en  effet  Tulle  est  fille  de  Limo- 
ges, et  non  pas  d'Alby,  et  Castres  seule  est  fille 
d'Alby. 

Il  faut  aussi  lire  ,  dans  la  partie  des  théolo- 
giens ,  page  55,  epigramme  4o  ,  Morot  au  lieu 
de  Moreau ,  avec  ce  vers  : 

Le  vertueux  Morot ,  etc. 


APPENDICE 


QUELQUES  PEINTRES  SCULPTEURS 

et  Ingénieurs  logez  dans  les  galeries 
du  Louvre, 


I.  [tique] 

e  Louvre  a  fait  honneur  pour  la  matherna- 
Au  sçavant  Aleaume,  à  Guillaume  Ferrier, 
A  son  germain   Antoine,  à  Fran  dit  le 

[Guerrier] 
Aux  deux  Volant,  qui  font  Fhoreloge  pratique. 

II. 

Abraham  de  la  Garde  excelle  en  mesme  chose  ; 
Martineau  se  signale  en  ce  noble  métier  : 
Picot,  faiseur  de  sphère,  y  fait  le  monde  entier. 
Bedaut,  Rolin,  Septale,  en  découvrent  la  cause. 


i.  Les  vers  qui  vont  suivre  ne  font  point  partie  du  Li- 
vre des  peintres  et  graveurs  ;  mais  ils  ont  été  extraits  par 
nous  du  Paris  et  de  Le  Roy,  pour  réunir  dans  ce  volume 
tout  ce  que  Marolles  a  écrit  en  vers  sur  les  arts  et  les 
artistes. 


88  Le  Livre  des  Peintres 

III. 

Orfèvres. 

Quant  à  l'orfèvrerie  ,  on  y  nomme  la  Barre , 
L'un  et  l'autre  Courtois  ,  les  Baslins  et  Roussel  ; 
Vincent  Petit,  orfèvre,  et  Linse  et  Jean  Vangrel , 
Julien  de  Fonteine,  en  ses  joyaux  si  rare. 

IV. 

Là  dans  la  cizelure  excella  Débonnaire. 

On  y  vit  exceller  le  sçavant  Montarsi , 

Jean  Grenet,  approuvé  depuis  par  Marc  Bimbi , 

En  quoy  Thomas  Merlin  ne  fut  jamais  contraire. 

V. 
Menuisiers. 

De  sçavans  menuisiers ,  Boule  y  tourne  en  ovale  , 
Laurent  Stabre  est  habile,  et  Jean  Massé  de  Blôis, 
Et  Claude ,  Isac  et  Luc,  ses  enfants,  font  en  bois 
Tout  ce  qui  s'y  peut  faire  en  son  juste  intervalle. 

VI. 

Les  Couteliers,  Arquebusiers  et  Dammasquineurs . 

Entre  les  couteliers  ,  les  Marbreaux  ,  deux  frères , 
L'un  et  l'autre  Verrier,  l'un  et  l'autre  Petit  ; 
Jumeau  l'arquebuzier,  dont  pas  un  n'a  médit , 
Juste  et  léger,  qui  plaist  par  ses  doux  caractères. 


et  Graveurs.  89 

VII. 

Les  Tapissiers,  Brodeurs  et  autres  Ingénieurs. 

Un  Maurisse  Burot  fut  en  tapisserie 
Admirable  ouvrier  ;  ainsi  les  deux  Laurents , 
Les  du  Pont ,  renommez  ,  honorent  leurs  parents , 
Quand  les  Burets  aussi  montrent  leur  industrie. 

VIII. 

Là  Nicolas  le  Febvre  et  Nicolas  la  Fage  ; 
Larmino ,  grand  brodeur,  le  fut  aussi  du  roy  ; 
Torelle  ingénieur,  y  marqua  son  employ  ; 
Aux  baiets  Vigarane  y  trouva  son  usage. 

IX, 

Les  Peintres  dans  les  galeries. 

Des  bons  peintres  logez  dans  l'enceinte  du  Louvre , 
Jacob  Bunel,  Picou,  Bernier,  Jacques  Stella; 
Les  enfants  de  la  sœur,  vertueux  en  cela , 
Du  Moutier  père  et  fils  ou  Boladone  s'ouvre  ; 

X. 

Simon  Vouet,  Nocret,  Bourgeois,  Erard,  Boursone. 
Mellan,  Bimbis,  Gesse,  Dorigni,  desMartins, 
Du  Pré  le  bon  sculpteur,  et  les  deux  Sarrasins  ; 
L'Asne,  avec  Séjourné  ,  pour  décorer  le  trosne. 


90         Le  Livre  des  Peintres 

CEUX  QUI  FONT  FLORIR  LES  REAUX-ARTS 

Dans  Vhoslel  des  manufactures  royales  aux  Go- 
belins,  sous  la  direction  de  Monsieur  Le 
Brun ,  premier  peintre  du  Roy,  selon 
les  mémoires  qu'en  a  baillez  Mon- 
sieur Rousselet,  le  7  jour  de 
may  1677. 

I.  [tures, 

'hostel  des  Gobelins,  pour  les  manufac- 
Est  conduit  par  les  soins  de  ce  peintre  fa- 

[meux, 
Le  Brun,  dont  tous  les  traits  du  pinceau 

[sont  heureux, 
Et  qui  prescrit  la  loy  dans  les  belles  peintures. 

IL 

Pour  tous  les  grands  talents  le  roy  l'affectionne. 
De  ce  lieu  merveilleux  il  est  le  conducteur , 
11  en  est  l'économe  et  le  seul  directeur, 
Digne  d'estre  chéri  de  l'auguste  couronne. 

111. 

Ne  voit-il  pas  sous  luy  la  main  de  Vandermeule  , 
Ce  peintre  si  sçavant  qui  fait  voler  les  darts, 
Serrer  les  escadrons  sous  les  grands  etendars, 
Et  qui  presse  les  bleds  par  le  fer  et  la  meule  ? 

IV. 

Il  dépeint  les  combats  et  les  prises  des  villes. 
Bruxelles  Ta  fait  naistre,  admirant  ses  travaux, 
Et  craint  en  mesme  temps  de  luy  voir  des  rivaux  ; 
Elle  en  est  étonnée,  entre  tous  ses  asiles. 


et  Graveurs.  91 

V. 

Là,  se  voit  de  Moulins ,  le  jeune  peintre  Sève, 
Qui  le  porte  si  loin  avecque  le  pinceau, 
Secondant  de  Gilbert,  son  frère,  le  cerveau, 
D'une  manière  artiste  et  qui  souvent  enlève. 

VI. 

Ouasse,  de  Paris,  est  un  grand  peintre  encore, 
Qui  pour  les  grands  desseins  se  doit  faire  admirer, 
Sans  que  dans  sa  jeunesse  on  puisse  désirer 
Chose  aucune  au  sujet  de  ce  qui  se  colore. 

VII. 

Yvart  est  jeune  aussi;  la  ville  de  Boulongne 
Aura  de  sa  peinture  un  aussi  grand  honneur 
Que  pour  luy-mesme  un  jour  il  croistra  son  bonheur, 
Tandis  que  de  son  art  l'ignorance  s'éloigne. 

VIII. 

Que  Henri  Tetelin  est  un  bon  peintre  encore, 
Aussi  bien  que  Verdier,  tous  les  deux  de  Paris  ! 
Bonnemer  de  Falaize  y  vaut  ainsi  son  pris  ; 
Par  de  si  bons  pinceaux  la  peinture  s'honore. 

IX. 

Anguier  a  de  son  nom  beaucoup  de  connoissance, 
Dans  son  architecture  il  donne  un  agrément 
Qui  porte  à  son  ouvrage  un  parfait  ornement  ; 
De  Melun,  qui  le  suit ,  tempère  sa  science. 

X. 

Les  graveurs  sont  ceux-cy,  de  qui  la  renommée 
Ne  dit  rien  au  dessus  de  ce  qui  leur  est  dû  : 
L'œuvre  de  Rousselet  est  partout  entendu , 
Et  l'unique  au  burin  d'une  force  estimée* 


92  Le  Livre  des  Peintres 

XI. 

Ce  Rousselet,  si  sage,  a  d'une  vertueuse 
Une  fille  et  six  fils,  l'aîné  religieux , 
Les  autres,  comme  luy  qui  sont  ingénieux, 
Ont  une  discipline  à  profiter  heureuse. 

XII. 

Audran,  Le  Clerc  de  Metz,  travaillent  a  l'eau-forte, 
Leur  poinçon  est  exquis,  l'on  en  fait  de  Testât, 
Le  Brun  mesme  leur  donne  aussi  de  son  éclat, 
Et  dans  ses  beaux  desseins  chacun  d'eux  se  comporte. 

XIII. 

Le  Fèvre,  tappissier,  excelle  en  haute  lice; 
Jean  Jans  excelle  aussi  dans  un  pareil  employ, 
Suivant  les  grands  dessins  qu'on  a  faits  pour  le  roy, 
Tout  le  monde  admirant  un  si  grand  artifice. 

XIV. 

Quant  à  la  basse  lice,  où  la  règle  est  plus  seure, 
Deux  artistes  flaments,  de  La  Croix  et  Mozin , 
Qui  seuls  pourroient  fournir  un  royal  magazin , 
N'y  mettroient  pas  un  fil  dans  sa  juste  mesure. 

XV. 

Jean-Baptiste  Tubi,  Cosuau,  pour  la  sculpture, 
De  Rome  et  de  Lyon ,  excellent  en  cet  art  ; 
Les  portraits  du  dernier  ne  sont  point  du  hazard, 
En  son  œuvre  égalant  la  plus  docte  peinture. 

XVI. 

De  Vilers  et  ses  fils  sont  dans  l'orfèvrerie 
Des  hommes  achevez  ;  Alexis  Loir,  comme  eux, 
De  Paris ,  tous  les  quatre  ont  des  dessins  heureux 
Meslant  à  ce  qu'ils  font  une  rare  industrie. 


et  Graveurs.  93 

XVIi. 

Horace  et  Ferdinand,  deux  frères  de  Florence, 
Lapidaires  tous  deux,  nommez  Megliorini, 
Et  leur  compatriote,  l'ingénieux  Branchi, 
Pour  pièces  de  raport  sont  merveilleux  en  France. 

XVIII. 

Pour  la  sculpture  en  bois  là  sont  venus  de  Rome , 
D'entre  les  bons  sculpteurs,  Philippe  Cassieri, 
Et  du  mesme  pais  Dominique  Cassi  ; 
Que  partout  en  leur  art  justement  on  renomme. 

XIX. 

Prou,  menuisier  du  Roy,  doit  y  tenir  sa  place  ; 
Que  la  sienne  y  conserve  aussi  Bellan,  brodeur, 
Et  la  sienne  Fayette,  autre  excellent  La  Fleur. 
On  ne  dira  jamais  que  ce  soit  par  audace. 


LXXX*. 

Architectes. 

Jacques  Franquart,  Bourdin,  sont  pour  l'architecture  ; 
On  ne  se  défend  point  d'y  comprendre  Mansar  ; 
Et,  pour  les  bastimens,  l'architecte  Ponsar , 
Savot,  et  Le  Muet,  si  juste  en  sa  structure. 

1.  Ces  quatre  derniers  quatrains  sont  extraits  de  l'ou- 
vrage que  nous  avons  cité  dans  notre  préface,  intitulé 
Le  roy,  les  personnes  de  la  cour,  etc.  Ils  se  trouvent  dans 
ce  volume  parmi  les  Gens  de  lettres,  à  la  page  48. 


94        Le  Livre  des  Peintres. 

LXXXIII. 

Isac  et  Salomon  de  Caux  font  des  machines 
Pour  enlever  les  eaux  et  les  font  rejaillir  ; 
De  Ville  fortifie  avant  que  d'affaiblir  ; 
Claude  de  Chastillon  repare  les  ruines. 

LXXXIV. 

On  donne  à  Jean  Le  Cœur  les  familles  de  Rome , 
La  perspective  est  due  à  Du  Breuil  et  Bachet , 
Briot  a  la  monnove  et  La  Pierre  la  fait  ; 
La  médaille  en  de  Bie  a  fait  un  honneste  homme. 

LXXXVI. 

Serruriers 

De  l'art  de  serrurier  et  de  l'orfèvrerie 
Mathurin  Jousse  estoit  écrivain  autrefois  ; 
Jean  Toulin,  grand  orfèvre,  au  canton  de  Dunois 
A  fait  lamesme  chose,  honorant  sa  patrie. 


FIN. 


TABLE 

DES   NOMS   CITÉS   DANS   CE    LIVRE1. 


Àcard.  Page 

Adam  de  Mantoue. 
Aelst  (Nicolas  van  > 
Albane  (François  F). 


11 


Albert  (Chérubin). 
Aldegrever  (Henri). 
Aleaume. 
Alexandre-Jean. 
Alix  (Jean). 
Allais  de  Beaulieu. 
Amberger  (Christophe). 
Amman  (Jobst).         64 


11 

7i 
64 
48 

67 

3i 


66,7 


1 
87 

4o,  55 

36,  37 

7i 
71 


Ancone .  68 

Androuet  du  Cerceau  (Jac- 
ques). 33,47»  65 
Anguier  (François).  60 
Anguier  (Guillaume).  91 
Anguier  (Michel).  60 
Anselme  (Le  père).  39 
Antonin  Le  père).  43 
Asselyn  (Jean).  5i 
Aubert.  54 


Audran(Les).  3i 

Audran  (Claude).  4° 

Audran  (Gabriel),  55 

Audran  (Gérard).    34,  35 

55,  92 

Augustin  Vénitien.  71 

Aumont  (Ambroise).  64 
Auroux  (Nicolas).  33,37, 40 

B 

Bachelier.  33 

Bachet.  94 

Bachot  ^Jérôme).  63 

Baies.  63 

Ballin(Les).  88 

Bambin.  71 

Bar  Nicolas  de).  53 

Barbazan  (Louis).  58 

Barbedor.  36 

Barbet  (Jean).  36 

Baroche  (Frédéric).  67 

Barra  Pierre).  39 
Barrière  (Dominique). 

35,  36 


1.  Les  noms  imprimés  en  italique  sont  ceux  dont  l'or- 
thographe nous  a  paru  douteuse. 


<jG  Table. 

Barthelcmi   Jean).  53 

Bassan  (François).  66 

Bassan  (Jacquesu  66 

Bassan  (Léandre).  66 

Baudet  (Etienne).      32,  54 

Baudinar  ou  Brandimar.  64 

Baudinel.  65 

Baudesson  (François).  53 

Baudoux  (Jacques).  54 

Baugin  (Lubin  .  41 

Bé  (André  de).  37 

Beatrizet  (Nicolas).  71 

Beaubrun  (Les).  36 

Beauchesne  (Jean  de).  37 

Beaufrère  (P.).  53 

Beaugrand  (Jean).  37 

Bedaut.  87 

Beham  (Hans  Sebald).  66 

71 
Belin.  61 

Bellan.  93 

Bellange  (Jacques). 

32  ,  35,  65 
Belle  (Guillaume  de).  62 
Belle  (Josias  de).  62 

Bellin  (Les).  67 

Bellot  4i 

Belly  (Jacques).  55 

Bembi  (Marc).  88 

Benoist  (Antoine).  48 

Berchet.  32,  4 1 

Berci  (P.  Jean  de).  52 

Béret.  55 

Bernard  (Les).  l\i 

Bernard  (Salomon).  42 
Bernard  (Jean).  55 

Bernard  (Samuel)*  54 

Bernardino.  68 

Bernier  ou  Benier.  64,  89 
Bernin  (Le  chevalier).  29 
Bersy.  4° 

Berthon  (Mathurin)  36,  37 

61 
Bertrand  (André).     54,  64 


Bertrand  (Pierre).  23 

Besson.  36 

Betin   Pierre).  36 

Bczard  (Claude)  56 

Biard  (Pierre).  32,  60,  65 
Bignon  (François).  33,  41 
Bie  (Corneille  de).  54,  94 
Binet.  54 

Blâmé  (Jean).  64,  65 

Blanchar.  39 

BlanchardlJJacques).  25,47 
Blanchet  Thomas).  54 
Blanchin  (Jean).  36,55 
Blandin.  4° 

Blasset  (Nicolas).  33,  42 
Blochon.  62 

Bloemaert  (Corneille).  66 
Blondeau  (Jacques).  32 
Bobinet  (Pierre).  57 

Boillot  (Joseph).  32 

Boissard  (Bobert).  33 

Boisseau  (Jean).  23,  4o 
Boissevin  'Louis).  24 

Boivin  (René).  26,  27 

Boladone.  89 

Boleri  (Nicolas).  3o 

Bolgon  ^Nicolas).  52 

Bologne  (Jacques).  52 

Bon,  71 

Bonasone  Jules).  67 

Bonnard.  33 

Bonne-Jonne.  54 

Bonnemer  (François).    33 
4i,  53,  91 
Bordone  (Paris).  67 

Borzoni   François).  4^,  54 

89 
Boscoli  (François).  68 

Bosse  (Abraham).  34 

Both  (André).  52 

Boucher  (Jacques).  65 

Boucher  (Jean).  3o,  38 
Soudan  (Alexandre).  23, 4i 
Bougne  ^Pierre).  62 


Table. 


97 


Boulai  (Louis).  57 

Boulanger  (Jean).  3j,  45 
Boule  (André).  88 

Boulet  (Jacques).  5g 

Bouleze.  56 

Boulonnois  (Edme).  33 
Boulonnois  Louis  le).  55 
Bourdin  (Michel).  57, 60, 93 
Bourdon  (Sébastien).  29,35 

65 
Bouri.  41 

Bournonville.  20 

Bouthemie  (Daniel).  36 
Bramante.  68 

Bramereau.  53 

Branchi.  93 

Brebiette  (Geneviève).  55 
Brebiette  (Pierre).    24,  3o 

44,65 
Bressanck.  71 

Bretonvilliers.  19 

Bri  (Théodore  de).  37 

Briot  (Isaac).  33,  94 

Briot  (Marie).  55 

Bronzino.  67 

Brosamer  (Hans).  71 

Bruant.  33, 5g 

Brun  (Jean).  33 

Buguin.  41 

Bullant  (Jean).  37,  5g 

Bunel  (Jacques).  24,  25,  65 

Buret  (Les).  89 

Burette  (Charles).  55,  56 

Burgmair  (Hans).  71 

Buri.  59 

Burot  (Maurice).  89 

Businck.  27,  3o 


Caffieri  (Philippe).  93 

Caï.  4i 

Caillard.  62 


Callot  (Jacques).  27,  3o,  35 

65 
Campagnola  (Dominique). 

7«- 
Cangiage  (Lucas\  68 

Caravage  (Polidore  de).  68 

Carlo.  63 

Caron.  60 

Caron  (Antoine).       3i,  65 

Carrache  (Les;.         55,  67 

Carteron  (Etienne).  37,  62 

Casans,  33 

Casolino.  67 

Cassel  (Lucas).  71 

Castelli  (George).  67 

Caux  (Les).  36 

Caux  (Isaac  de).  94 

Caux   Saîomon  de\  36,  94 

Champagne   (Philippe  de). 

36 

Charlier.  55 

Charpentier.  55 

Charpignon  (Claude). 33,  4o 

Chassel  (Charles  .      56,  60 

Chastillon  (Claude).  36,  94 

Château  (Guillaume;.      32 

Chauveau  ^François).  22,31 

55,  65 

Chauvel.  52 

Chenu  (Toussaint).  60 

Chenu  (Jean).  64 

Chéron  (Louis).  4l 

Chetone.  67 

Chiaro   Francesco).         67 

Chifflet.  39 

Christo.  4<> 

Chris tofle  (Les).  36 

Ciamberland.  68 

Cillars  (Jacques).  58 

Cittermans  (Jean).  4* 

Clouet  (François),  dit  Ja- 

net.  24,  49,  65 

Cochet  (Christophe).       60 

Cochin  (Les).  65 


98  Table. 

Cochin   Noél).  35,  44 

Cockson.  71 

Colignon  (François).  33,  41 
Colin  Jean)  33,  4m  55 
Colot  (Pierre).  33,  58 

Coninx  (Gilles).  64 

Conrad.  23 

Coquelimont  (Jean\  53 
Cordier  (Robert).  34,  36, 37 

62 
Corneille  (Michel).  3i 

Corrége  (Antoine).  68 

Cossiers.  5a 

Cossin  (Louis).  36,  43 

Cotelle  (Jean).  52 

Cottard  (Ildefonse\  33,  36 

58 
Coulombel  (Pierre).  5i 
Courbes  (Jean  de).  33, 55 
Courde  (François).  43 

Couronne.  67 

Courtois  (Les).  88 

Courtois  ;  Guillaume),   bi 

53,  64 
Cousin  Jean).  36 

Couvay  (Jean).  47 

Coysevox  (Antoine.  92 
Crac.  71 

Craen.  7  i 

Crayer  Gaspard  de),  33 
Crespin.  33 

Cretey  (André).  52 

Criegel.  71 

Crouleau.  55 

Crozier   Jean-Baptiste). 

33,  55 
Cruche.  56 

Cucci  (Dominique).  93 
Curabelle  (Jacques).        5g 

D 

Daigli  (Claude).  56 

Danoot  (Pierre;.  52 

Daret  :  Jean).      28,  52,  65 


Darct  Pierre  \  36,46 

Dassonville  Jacques).  52 
Daufin  (Charles;.  52 

Dauvel.  52 

David  (Les).  32,  45 

Débonnaire,  88 

Defer  (Antoine).  24 

Deïran.  33 

Delacroix.  92 

Delarame.  33, 41 

Delastre  (Jean).  32 

Delaulne  (Etienne).  26,  27 
Delestain  (Ninet). 41, 52,  65 
Delmore.  68 

Delorme  (Charles).  19 

Delorme  (Philibert).  47 
Denisot.  33,  54 

De  Piles   Roger).  38 

Derrand  (Le  père).  56 

Deruet  (Claude).  53,  56 
Desaillans  (Le  père).  42 
Descomtes  René;.  63 

Descroiseites.  55 

Deshayes  (Nicolas).  55 
Desjardins.  55 

Deslauriers.  52 

Desmarets.  54 

Desmartins.  89 

Desnouettes  (Pierre).  53, 55 
Deson  (Nicolas).  33 

Desparois.  36,  37 

Desperches.  54 

Despesches.  54, 64 

Dévales.  39 

Devarenne.  39 

Deville  (  Jean-Antoine).  63 

94 
D'Hozier.  39 

Diapré.  41 

Dieu  (Jean).  36,  4i 

Dominiquin  fLe).  68 

Dorigni  (Nicolas).      25,  28 

Dorigni  (Michel  .  3o,  35,  89 

Doufflers  (Gérard).  41,  54 


Table. 


99 


Duarin    Thomas).  Go 

Dubois   Ambroise'.  *5 

Dubouchet  (Jean).  3g 

Dubrcuil  (Toussaint^  25, 5 1 

94 
Dubreuil  (Frère).  67 

Dubuisson  (Le  Père)       4* 
Duchale.  52 

Duchesne.  37 

Duchesne   André1.  3g 

Duchesne  (Antoine).        41 
Ducoin.  59 

Dudot  (René).  42 

Dufresne.  65 

Dufresnoy  (Alphonse). 

33,  37 
Duguernier  Louis).  42>  5q 
Dulaurier.  5i 

Dumonstier  Les).  89 

Dumonstier  Daniel).  26,  28 

46 
Dumonstier  (  Geoffroy  ).  28 

65 
Dumonstier  Pierre).  65 
Dunstan  Le  Père'.  43 

Dupérac  (Etienne).  3s 

Dupont  Les;.  89 

Dupré.  4i 

Dupré  (Guillaume).         89 
Dupuits.  54 

Durant  (Jean\     33,  4i>  53 
Durer  (Albert).  66,71 

Duri.  59 

Duval.  56 

Duvet  (Jean).  62 

Duvivier  (Guillaume  .    55 


E 


Ecman  (Edouard).     26,  27 
Edelinck  ^Gérard).  34 

Eginoff.  71 

Egmont  Juste  d'J.  42 

Emery  d'Amboise^d^v— tj* 


Errard  (Charles),  le  père. 

42 
Errard  (Charles),  le  fils.  28 

38,  89 

F 

Faber.  40 

Faithorne  Guillaume).  46 
Falck  (Jérémie;.  5i,  45 
Farinati  (Paul).  CS 

Fatoure  (P.)*  55 

Faulte  Michel;.  35,  38,  4o 
Faulx   Henri  .  42 

Fauvel  (Mathieu).  41 

Fayet  (Simon).  90 

Félon.  56 

Ferdinand  (Les).  3l 

Février  {Antoine).  87 

Ferrier  Guillaume).  87 
Fetti  (Dominique).  67 

Fillet.  32, 52 

Fine  de  Brianville.  3g 

Firens  (Les).  4° 

Firens   Pierre).  36 

Flamen  (Alberto  33,  35 
Floquet  Jean-Paul).  52 
Focamberge    Pasquier  de). 

61 
Fonteine  'Julien  de).  88 
Forest  Jean).  52 

Fouquières  (Jacques).  32 

38 
Fournier.  54 

Fournier  (Georges).  57 
Fran . ,  dit  le  Guerrier.  87 
Francini  (Alexandre).  33 
Franck  (Jérômej.  42>  68 
François  de  Verneuil  54 

François  de  Malte.  63 

François  Jsaac).  5g 

François  (JeanJ.  5g 

François  (Simon).  25 

Francque-Flore.  66 

—Fran  quart.  5  2 


100 


Table. 


Franquart  (Jacques'.       g3 
Franqueville (Pierre de).  t\i 

59 
Fredeau  (Ambroise).  43 
Fredeau    Michel).  bi 

Freminet  (  Martin  ).  24  »  ^5 

5i,  65 
Freminet  (Paul  .  65 

Friar.  60 

Frosne  Jean).  53,  41 

G 

Gabriel  (Jean).  53 

Gaifard  (Le  frère).  5j 

Galle  (Corneille).  66 

Gamperlin.  71 

Gaignières.  ai,  39 

Ganières  (Jean).  32,  33,  37 

4o 
Gantrel  (Etienne).  41 

Garnier  (Antoine).  35 

Garigue.  41 

Gascard  (Henri'.  5i 

Gaspard.  57 

Gaultier  (Léonard>  44 
Gelée  ^Claude),  dit  le  Lor- 
rain. 35,  36 
Gelle  (Jacques).  33 
Géran.  33 
Germain.  61 
Giorgion  (Le).  67 
Girardon  François).  60 
Girardon  (Jean).  58 
Gislain  de  la  Rue.  57 
Gissey  (Henri  de;.  28,  89 
Gitard.  58 
GiustaviJlari.  67 
Gobile  vPierre;.  52 
Godran.  53 
Goilard.  22 
Gorgon.  60 
Gouban  (Alexandre).  54 
Goudebout.  63 
Gougenot.  63 


Goudt  (Le  comte  Henri).  35 
Goyrand  (Claude).  3i 

Graffard.  56 

Granthome  (Jacques). 33, 38 
Grebber.  71 

Grenet  (Jean).  88 

Gribelin  (Jacques).    32,  38 

4i 

Grignon  (Jacques).     33,  41 
Grom  (Mathieu).  71 

Guénaud.  43 

Guerchin   Le).  67 

Guérin.  37,  4° 

Guereverdin.  71 

Guerineau.  23 

Guerriti  (Francesco).      68 
Guide  .Le).  48 

Guignard.  32,53 

Guillain  (Simon'.  60 

Guilleville  (Guillaume).  57 
Gyot  '^Laurent;.  64 

H 

Hans  (Louis).  33,  4* 

Hanzelet.  36 

Harlay:  Henri  de).  21 

Haroldus.  57 

Hedouins.  62 

Hemskerk  (Martin).        66 
Henry.  63 

Heraud  (Madeleine).  3o,  65 
Herbin.  52 

His  (Jacques  de;.  37,41,62 
Hisbins.  66,71 

Holbein  (Hans).  71 

Honneruog.  24 

Hoppfer  (Les).  71 

Houasse  (René  Antoine.  91 
Huart.  23 

Hubert  (Henri).         36,  53 
Hulpeau.  55 

Humbelot  (Didier).         52 
Humbelot  Jacques).  33,  37 

4o 


Table. 


Hurel.  4i 

Huret  ;Grégoire).      a5,  26 
Hurtu.  62 

1 

Isac   Claude).  56 

Isac(Jaspar).  33,  37,40,41 

5a 


Jabach  (Evrard).        ai,  68 
Jacquard   Antoine).  33,  37 

4i,  6a 
Jaillot  (Hubert*.  48 

Jaillot  (Simon  .  48 

Jans  (Jean).  9a 

Jaquiu.  60 

Jaquinet.  54 

Jardin.  55 

Jardins  (Nicolas  de}.       61 
Jaroton.  37 

Jarre.  63 

Jary.  63 

Jascard.  4i 

Jean-François  (Le  Père).  43 
Jean  Rodolphe.  5a 

Jolain.  a3,  37,  4° 

Joubert  Isaac).  65 

Jousse  (Mathurhr.     37,61 

94 

Jumeau.  88 

Juste  ,Les).  60 


101 

61 


K 

Kenterlaer  (Jean\  71 

Kerver  Jacques).  18,  19 

Kilian  (Lucas).  l\o 

Kning  (Jacques).  64 

L 

La  Baraudie.  36 

La  Bare.  33,  37,  62,  88 
La  Belle  (Etienne  de).  35 
Laboureur  (Le).    ■  39 

Labrosse  i^Guy  dej.         61 


Labrousse.  • 
Lachambre.  21 

Lachapelle  ^Georges  de,. 5a 

64 
Lacour  (Nicolas de).  54 
Ladame  (GabrieP.  33,  4l 
Lafage  Nicolas  de).  3o,  61 

89 

Lafleur  (Nicolas-Guillaume 

de).  37,  53,  93 

Lafond  (Charles  de).  64 
Lagarde  (Abraham  de).  87 
Lagneau.  65 

Lagniet.  37 

Lahire  Laurent  de\  25,  26 

65 
La  Hove  Paul  de).  al 

Lallemand  (Georges).    28 

3o,  65 
Lamare  Richard  (F.  I.  de  . 
33,  4^4* 
Lambert  (Simon).  5g 

Lamiel.  32 

Langlois  (Les).  64 

Langlois    (François),    dit 

Ciartes.  a3 

Langlois,  le  fils.  a4,  5a 
Langot  (François).  53,  40 
Langres,  63 

La  Noue.  ai 

Laperrière.  53,  63 

Lapierre.  94 

Laplace  (Bernard  de).  55 
Lapoinçonnerie.  3g 

Lapoiute.  37, 54 

Laquevillerie.  37 

La  Quintinie.  36 

Larmessin  (Nicolas  de).  4*- 
Larmino.  89 

Laroque.  3g 

Larosse  Michel  de'.        64 
Laroulière  Malherbe.  37, 56 
Laroussière    François  de\ 
55,  37,  40 


102 


Table. 


Lartigue  (Jean\  4l 

Lame    de  .  54 

Laruellc  (Claude  de).  33 

55 
Lasne  (Jean-Etienne).  55 
Lasne  (Michel).  3i ,  4o, 48 

89 
Lasson  60 

Lastre  (Jean  de).  32 

Latour.  53 

Latrichcrie.  61 

Laurent.  5a 

Laurent  ;Les).  89 

Lauret.  36 

Lavallée  (Marin  de).  5g 
Leblanc  (Jean).  41 

Leblond  (Michel).  24,  33 
Le  Bon.  36 

Lebossu.  41 

Lebourgeois  Constant).  64 
Lebourgeois  (Marin).  4^,  89 
Lebourgeois  Martin  .  64 
Lebreton.  4l 

Lebreton  delà  Doenerie.  39 
Lebrun.  61 

Lebrun  (Charles'.  22,  28 
29,  34,  35,  90,  92 
Lebrun  (Gabriel).      28,  40 
LeclerciJean  23 

Leclerc  (Sébastien).  35,  92 
Lecœur  (Jean).  94 

Ledard  (Pierre).  53 

Ledoyen  54 

Leduc  ;  Jean),  59 

Lefèvre.  92 

Lefèvre  (Claude). 22,  32,  38 
Lefèvre  (Gabriel).  57 

Lefèvre  (Nicolas).  62,  89 
Legangneur  (Guillaume  .37 
Légaré  (Gédéon).  37 

Légaré  (Laurent;.  37 

Legeret.  60 

Lejuge  (G.).  55 

Lelong  (Jacques).  55 


Lelorrain  'Guillaume).    37 

6l 
Lcmaire.  52, 54 

Lemercier  (Antoine).  33 
Lemuet  (Pierre).  58,  g3 
Lenain  ;Les  frères).  5<* 
Lenfant  (Jean).  33,  34 

Le  Nostre  (André).  36,  61 
Lens  (De).  33,  52 

Léonard  de  Vinci.  25 

Lepautre  (Antoine).  58 
Lepautre(Jean).  32,  33,  35 

65 
Lepetit.  58 

Lepetit.  41 

Leralleur.  61 

Lerambert.  52 

Leronne.  54 

Leroy  (Robert).  33 

Lescales  {Deux,.  3g 

Lesegoin.  63 

Vespajace  63 

L'espine.  59 

Le  Sueur  (Eustache)  26,28 
Leteliier  (Pierre).  4* 

Leu  (Thomas  de).  44»  5o 
Levau  (Louis).  5g 

Leveillé  37,  62 

L'Hermite.  39 

L'Homme  (Jacques;.  36,53 
L'Huillier.  37,  40 

Limosin  (Léonard).  32,  37 
Linck  (Martin).  71 

Lincler  (De).  53,  54 

Linse.  88 

Lis  (Jean).  4l 

Livens  (Jean).  35 

Livio.  67 

Lochom  (Pierre  van).  37,40 

55 
Lochon  (René).  33,  4* 
Loir  (Alexis).  92 

Loir  (Nicolas).  25,32,38,47 
Lombart  (Pierre).     33,34 


Table. 


io3 


Loriot.  61 

Lotto  Lorenzo).  67 

Louche.  61 

Lourdel.  26,  27,  33,  4l 
Lourdelet  (Philippe).  4l 
Lourdin  (Thomas).  60 
Louys.  63 

Luc  (Frère\  43 

Lucas  de  Leyde.  66,  71 
Luxuderi.  64 

M 

Madain  (Jean).  t\i 

Maganza  (Jean).  67 

Maigret  (Jean).  39 

Maillet.  65 

Maillot.  4i 

Malombre.  67 

Malte  François  de).  63 

Manessier.  36 

Mansart  (François).  33,  47 

5g,  g3 
Mantegna  (André).  71 

Marbreaux  (Les).  88 

Marc-Antoine.  71 

Marchand.  62 

Marchant.  59 

Marchet.  54 

Marcile.  53 

Marcoul  (François).  37 
Marcoussi.  24 

Mariette  (Pierre).  24,32 
Marot  (Jean\  33,  47 

Marsy  (Balthasar  de).  60 
Martel-Ange  (Le  frère).  56 
Martin  (Michel).  63 

Martineau.  87 

Massé   Claude).  88 

Massé  (Isaac)  88 

Massé  (Jean).  88 

Massé  (Luc) .  88 

Masson  (Antoine).  36 

Materot  (Lucas).  36,  37 
Mathieu  (Georges).         56 


Mathieu  Jean).  33,  37 
Mathieu   Jeanne).  55 

Mathonnière  Denis  de).  36 
Mathonnière  (Michel  de).  36 
Mathonnière  (Nicolas  de). 

36 
Matsis  (Corneille).  71 

Mauclerc  (Julien).  32 

Maugis  (Claude).  19 

Mauperché  (Henri).  33,  35 
Maupin  (Simon).  32,  59 
Maurisson  Pandore.  62 

Mazot  (Barthélémy'.  52,54 
Megliorini  (Ferdinand).  93 
Megliorini  (Horace).  93 
Mellan  (Claude). 3i,  4o,  89 
Mellin  (Charles).  33,  4i 
Mellin  (Robert).  4i 

Melun  (De).  91 

Ménétrier  (Le  père\  39 
Merle  (Pierre  van).  23,  4° 
Merlin.  53 

Merlin  (Thomas).  88 

Messager.  23,  4* 

Met  (Lucas).  71 

Metezeau  (Clément;.       33 
Meulen   (Antoine-François 
van  der).  34,  35,  90 

Meunier  (Louis).  52 

Michelin.  55 

Michel-Ange.  67 

Miel   Jean  .  28 

Mignard  (Les).  28 

Mignard  (Pierre  .  22,  29 
Migon.  55,  63 

Milet.  55 

Milliet  Descales  (Claude- 
François.  57 
Millot.  55 
Mirou.  33 
Moilon.  52,62 
Mojure  (Jeau  de).  65 
Mol  (Eugène  van).  58 
Mol  (^Pierre  van).  3i 


°4 


Table. 


Mol  (Pierre-François).  67 
Molet  (Les).  36 

Moncornet  (Anne).  55 

Moncornet  Ballhazar).    23 

4o 
Moncornet  (Mathurin).  41 
Monnerot.  19 

Monnet.  39,  63 

Monor.  59 

Monpé.  64 

Montagna  (Benedctto).    54 

68,71 
Montarsis.  88 

Montmor.  20 

Montpré.  64 

Moreau  (Edme).  32,37,  4l 
Morel.  63 

Morillon.  52 

Morin  1  Jean}.  28,  3o,  43,  63 
Mozin  (Michel;.  32,  92 
Mucien.  67 

Muguet.  53 

Murgalet.  53 


N 
Nanteuil  (Robert'. 

Natalis  (Michel). 

Neapolitain. 

Nets  (De). 

Niccolo  deir  Abate. 

Nicolas. 

Noblet. 

Noblet  (MicheP. 

Noblet  (Perceval  . 

Noblin/ 

Nocret  (Jean). 

0 


34,  4o 

42 

3i,  45 

67 

52 

25,   67 

33 

63 

59 

59 

4o 

38,89 


Obstal  (Gérard  van).       60 

Odespunck  (Louis) ,  appelé 

Méchinière.  18,  23 


Ormeille  (Le  baron  d*;.  21 
Ostade  (Adrien  van).  35 
Oudin.  59 

P 

Padelou.  58 

Padouan  (Le).  67 

Paillet  (Antoine).  22,  41 
Pajot.  54 

Palliot.  40»  52,  63 

Palme  (Jacques).  67 

Papillon  (Jean).  56 

Paris.  65 

Paris   Martin).  54 

Parmesan  (François).  66 
Passe  (Barbara  de).  45 
Passe  (Christine  de).  45 
Passe  (Crispin  de).  45 

Passe  Madeleine  de).  45 
Passignano.  67 

Patigny(Jean\  33 

Paul.  64 

Pavie.  36,  37 

Pelais  (Michel).  33,  37,  38 
Pèlerin.  33,  4i,  61 

Pencs  (Georges).  66,  71 
Perelle  (Les).  32,  35,  65 
Perets.  52 

Perissim  (Jacques).  55 
Perné.  64 

Perret  (Jacques).  36,  58 
Perreux  Jean).  61 

Perrier  (Françoise    25,  35 

47 
Perrier   Gabriel).  56 

Perrin  Montagne.  64 

Perroteau  (Georges).  33,43 

Perruchot.  21 

Pesne  (Henri).  52 

Pesne  (Jean).       35,  41,  54 

Petau(Paul).  20 

Petit  Les).  88 

Petit  (Vincent).  36,  62,  88 

Petitot(Jean).  60 


Table. 


io5 


Pétré  (Jean).  3j 

Peyroni.  36, 3j 

Phelippon  (Adam'.  33 

Picard  (Les).  37,  4o 

Picard  fAnne\  55 

Picard  (Jacques).  55 

Picard  (Jean).  32, 41 

Picot.  87 

Picou  (Robert).  3o,  89 

Pierre  (Nicolas).  55 

Pierre  Estienne.  54 

Piles  Roger  de  .  37,  38 

Pillehotte.  56 

Pilon  (Germain).  60 

Pinal.  52 

Pincquie.  71 
Pionibo  Sebastien  del).  68 

Piquet  (Jean  .     33,  37,  4* 

Piquet   Thomas  .  41,  53 

Pitau  (Nicolas  .  34 
Plate-Montagne     (  Nicolas 

de).  36 

Plaustein.  41 
Poelembourg  (Corneille -.35 

Poilly  Les1.  32 
Poilly  (François  de\       34 

Poilly  (Nicolas  de;.  34 

Poinçard.  55 

Poissant  ^Thibaut).  34,  60 

Poisson.  41 

Pomerange.  68 

Ponlongne.  64 

Ponsar.  93 

Pont-Chasteaux.  20 

Porbus  (François).  3i ,  65 

Porcher.  20 

Pordenone  (Le).  67 

Porta  (Joseph).  67 

Poulain.  55 

Poussin  (Nicolas\  32,  35 
Primatice(François\  25,  67 

Procaccini.  68 

Prou  Jacques).  93 

Provost.  3o,  36 


Q 

Quatroulx.  53 

Quesnel  (Les).  42 

Quesnel  (Augustin).  22,  24 
32,  49,  5o 
Quesnel  Françoise  49>  65 
Quesnel  ,  François  II).  49>5o 
Quesnel  Jacques).  49?  5° 
Quesnel  (Nicolas).  49,  5i 
Quesnel  (Pierre).  49 

Quesnel  ^  Toussaint).  49' 5 1 
Quillerier  (Noël;.  42 

R 

Rabâche  (Etienne).         43 
Rabel  (Les  .  26 

Rabel   Daniel).   27,  28,  36 

48,  65 
Raffle  (Antoine).  61 

Ragot  ^François).      23,  4* 
Raimond.  65 

Raphaël  Sanzio.  27,  ^S,  54 

66 
Raton.  4l 

Raveneau.  37 

Reguaut  (Jean).  41 

Regnesson  (Nicolas).  34, 4l 
Reiners  ^Jean).  41 

Rembrandt  (  van  Ryn).   35 
Renaudin.  36 

Riche.  52 

Richer  [P  ).  3o,  55 

Rivière  Etienne  de).  55,  56 
Robert.  20 

Robert  (Nicolas). 22,  36,  46 
Robin.  36 

Robuste.  53 

Roelant.  52 

Roger  Bourges.  33 

Rolin.  87 

Romain  (Jules).  66 

Rouhier.  56 

Rousseau.  23 


1  o6 


Table. 


Roussel.  33,  37,  4°>  88 
Roussellet  (Gilles).  22,  26 
3o,  3i,  4o>  91*  9* 
Roux  (Le  maître).  25,  67 
Rubens  (Pierre-Paul). 

3o,  66 


Saint-Igny  (Jean de;  33, 65 
Sainte-Madelaine.  58 

Sainte-Marthe.  39 

Salimbeni.  68 

Salvaing  de  Boissieux.  39 
Salviati  (Les).  67 

Sam  (De).  52 

Sambin  ^Hugues).  33 

Sanson.  36 

Sarrazîn  (Les).  89 

Sarrasin  (Jacques).    26,  28 

60 
Sarte  (André  del).  67 

Sauvé  (Jean).  33 

Savari.  36 

Savigni.  36 

Savot  (Jean).  5g,  93 

Scalberge  (Frédéric'.  52 
Scalberge  Pierre).  36 

Schiavone  (Le).  67 

Schoen  (.Martin).  71 

Scohier.  39,  63 

Scorza  (Sinibalde).  68 
Seguenot  (J).  4° 

Séjourné.  89 

Selier.  52 

Senaut.  37 

Septale.  87 

Sève.  91 

Sève  (Gilbert  .25,32,38,91 
Sière  (De).  65 

Silvestre  (Israël).  34,  35 
Silvestre  de  Ravenne.  71 
Simon  (Nicolas).  59 

Simon  (Pierre).  36 

Simonette.  65 


Sixte.  4l 

Sohier  (Charles).  16 

Soin   François  .  37 

Solis  (Virgile  66,  71 

Spierre  (François).  32 

Spirinx.  3o 

Stabre  (Laurent).  88 

Stacker.  64 

Stella  (Les).  33 

Stella  (Antoinette).  56 

Stella  (Baussonet;.  52 

Stella  Claudine).  56 

Stella  Françoise).  56 
Stella  (Jacques). 

22,  26,  47?  65,  89 

Stimmer.  71 

Stradan.  88 

Stresor.               32,  52,  41 

Subbu.  52 
Swanevelt  (Herman).       35 


Tarisse  (Le  père).  43 

Tavernier  (Melchior) .  32, 4o 
Tempeste  (Antoine).  46,  67 
Terouanne  (Claude).  61 
Testa  (Pietro).  67 

Testelin  (Les).  32 

Testelin  (Henri).  38,  91 
Thévenot.  21 

Thiboust  (Benoît).  55 

Thomassin  , Philippe).  3i 
Tinelli.  67 

Tiner.  65 

Tintoret  (Le).  67 

Titien  (Le\  67 

Torelle.  89 

Torner  (Didier  .  61 

Tortebat.  21, 32 

Tortorel  (Jean\  53 

Tournier  (M.  G.).  33,  36 
Toussain.  65 

Toutin  (Jean).  94 

Triers  (Jean).  59,  60 


Table. 


107 


Tronçon.  20 

Troschel.  54 

Tubi   Jean-Baptiste  .      92 

Y 

Vaggue  (Perin  del).  67 

Vaillant  v  Vincent  .  35,54 

Valcour.  66 

Valdor  <'Jean\  3i 

Valentin  (Le).  53 

Valeri.  33 

Valesio.  68 
Valet  Guillaume\Q4>32,36 

Vallée  (  Alexandre).  33 

Vanboucle.  bi 

Vangrel  (Jean).  88 

Vanlejong.  64 

Vanloo  (Jacques).  l\i 

Vanmeck.  71 

Vanmol.  3i,  65 

Vanmol  (Eugène;.  58 

Vanni   François).  67 

Vari.  4 1 

Varin  (Jean  .  29,  60 

Vasari    Georges).  67 

Vattier.  57 

Vauguier  (Robert).  52 
Velde  (Adrien  van  de).    35 

Velut.  32 

Verdier    François).  91 

Verneuil  (François'.  65 

Veronèse  Adrien^.  67 

Veronèse  (Paul).  67 

Verrier  .Les).  88 

Versproncls  4l 

Vesale  (André.  74 

Vicino.  68 

Vigarane.  89 


Vignon  .Charlotte).         5i 
Vignon    Claude).     25,  26 
35,  47?  65. 
Vignon  (Nicolas).  5i 

Vignon  (Philippe).  5i 

Vignon  (Robert).  37,  63 
Villamène  (François).  46 
Villedot   Michel).  5g 

Villefrit  (De  .  20 

Villequin  Etienne).  52 
Villiers  Claude  de].  92 
Visscher.  35 

Voitrin.  60 

Volant  (Les\  87 

Volant  (Georges).  56 

Vos  (Martin  de  .  66 

Vouet   Aubin  .  48 

Vouet  (SimonN.    20,26,48 

89 
Vouillemont  (Sébastien  \  48 
Vuibert  (Rémy).  33,  54 
Vulson  de  la"  Colombière. 

39 

w 

Waterloo    Antoine).  35 

Weyen   Herman).  24 

Wictelin  Hans).  71 

Wierix  Les).  66 

Woeiriot  (Pierre).  33 

Wormace  Antoine  de).  71 

Worms  (Antoine  de\  71 


Yvart  (Bauduin). 

z 

Zuccheri   Les. 


91 


67 


FIN. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pages 
RÉFACE 5 

Le  livre  des  peintres  et  graveurs.   i3 
R  Les  curieux  d'estampes,  quelques  uns 
desquels  en  ont  fait  des  bibliothè- 
ques entières 17 

Les  peintres  et  graveurs  de  figures  en  taille- 
douce,  au  burin,  à  l'eau  forte  et  en  taille  de 
bois ,    lesquels  ont  fleuri  en   France  depuis 

1600 .  24 

Les  livres  armoriaux. 

Les  graveurs  d'armoiries 4° 

Peintres  divers 41 

Les  religieux  qui  ont  excellé  en  peinture.  .  .  .  42 

Divers  graveurs 44 

Suite  des  peintres  qui  ont  vescu  en  France  de- 
puis 1600 5i 

Quelques  graveurs  obmis 54 

Quelques  filles 55 

Ouvriers  en  bois 56 

Jésuites  qui  ont  esté  sçavants  dans  le  dessein  pour 

les  choses  de  mathématique  et  d'architecture  .  56 
Architectes 58 


110  TABLE 

Quelques  sculpteurs 60 

Quelques  menuisiers 61 

Quelques  serruriers 61 

Quelques  jardiniers 61 

La  broderie 61 

Les  tapissiers 62 

Quelques  orfèvres 62 

Quelques  écrivains 62 

Les  armoiries 63 

Quelques  ingénieurs 63 

Autre  addition  concernant  les  crayons  et  les 
desseins  à  la  main.  —  Les  noms  des  maîtres 
qui  ont  travaillé  en  cette  sorte  d'ouvrage ,  et 
ceux  des  François,  qui  ne  se  trouvent  point 

marquez  ailleurs 64 

Quelques  uns  des  Païs-Bas  et  d'Alemagne.  .  .  66 

Crayons  de  quelques  Italiens 66 

Plusieurs  maistres  qui  ne  sont  pas  tant  connus 

par  leurs  noms  que  par  les  chiffres  ou  par  les 

figures  dont  ils  ont  marqué  leurs  estampes.   .  68 

Toutes  les  choses  imaginables  qui  peuvent  estre 

regardées  comme  les  véritables  objets  de  la 

peinture 72 

Appendice 87 

Quelques  peintres ,  sculpteurs  et  ingénieurs  lo- 
gez dans  les  galeries  du  Louvre 87 

Orfèvres 88 

Menuisiers 88 

Les  couteliers ,  arquebuziers  et  dammasquineurs.  88 
Les  tapissiers ,  brodeurs  et  autres  ingénieurs  .   .  89 

Les  peintres  dans  les  galeries 89 

Ceux  qui  font  florir  les  beaux-arts  dans  Thostel 


DES    MATIÈRES.  111 

des  manufactures  royales  aux  Gobelins,  sous 
la  direction  de  monsieur  Le  Brun,  premier 
peintre  du  Roy,  selon  les  mémoires  qu'en  a 
baillez  monsieur  Rousselet ,  le  7  jour  de  may 

1677 90 

Architectes 93 

Serruriers 94 

Table  des  noms  cités 90 


FIN. 


CATALOGUE 


DE    LA 


BIBLIOTHÈQUE  ELZEVIRIENNE 


ET     DES     AUTRES     OUVRAGES 


DU   FONDS    DE    P.    JANNET 


PARIS 

Chez    P.    J  an  net,     Libraire 

RUE   DES   BONS-ENFANTS,   28. 


i855 


Avertissement.  3 

Bibliothèque  elzevirienne.  7 

Ouvrages  de  différents  formats.  25 

Publications  de  la  société  des  Bibliophiles.  3i 

Manuel  de  l'Amateur  d'estampes .  3  2 


AVERTISSEMENT. 


orsque  j'entrepris,  il  y  a  deux  ans,  la 
publication  de  la  Bibliothèque  elzevi- 
vienne,  je  m'étais  posé  ce  problème  : 

«  Publier  une  collection  d'ouvrages  d'e- 
»  lite ,  dignes  de  tous  par  leur  exécution 
n  matérielle,  à  la  portée  de  tous  par  la  modicité  de 
»  leur  prix.  » 

Jusque  alors,  les  curiosités  littéraires  du  genre  de 
celles  qui  doivent  composer  en  grande  partie  la 
Bibliothèque  elzevirienne  n'étaient  —  lorsqu'on  le? 
publiait  —  tirées  qu'à  un  très  petit  nombre  d'exem- 
plaires ,  destinés  à  des  amateurs  riches  et  fervents. 
La  rareté  native  et  le  prix  exorbitant  de  ces  publi- 
cations les  rendaient  inabordables  pour  le  plus  grand 
nombre  des  lecteurs ,  et  particulièrement  pour  ceux 
qui  lisent  pour  les  autres  :  les  littérateurs  ne  sont 
pas  tous  assez  riches  pour  acheter  des  livres  sans 
regarder  au  prix. 

En  présence  du  mouvement  qui  porte  la  généra- 
tion actuelle  vers  l'étude  sérieuse  des  mœurs ,  de  la 
littérature  et  de  l'histoire  du  passé ,  je  crus  faire  une 
chose  utile  en  vulgarisant ,  autant  qu'il  serait  en  mon 
pouvoir,  les  documents  propres  à  faciliter  cette  étude. 
Malgré  ma  foi  dans  la  possibilité  de  créer  un  pu- 
blic nouveau  pour  ce  genre  de  livres,  je  crus  devoir 
faire  de  mon  mieux  pour  satisfaire  les  goûts  du  pu- 
blic déjà  existant,  goûts  que  je  partage  d'ailleurs  : 
je  trouve  qu'un  bon  texte  ne  perd  rien  à  être  im- 
primé avec  un  certain  luxe. 

Le  luxe  dans  les  livres ,  je  l'entends  à  ma  manière. 


Peu  de  texte  dans  un  grand  format,  sur  de  beau 
papier  très  blanc,  brillant,  glacé,  satiné  —  mais 
brûlé,  cassant,  d'une  qualité  déplorable  —  ce  n'est 
pas  là  mon  fait.  Le  format,  je  le  veux  commode  ;  le 
papier,  je  le  veux  solide  avant  tout;  du  texte,  j'en 
veux  pour  mon  argent.  Qu'il  soit  net,  lisible  sans 
fatigue,  et  cela  me  suffit. 

Au  point  de  vue  des  résultats  —  je  ne  parle  pas 
des  moyens  —  l'art  d'imprimer  les  livres  a  fait  peu 
de  progrès  depuis  deux  siècles.  Les  petits  volumes 
sortis  des  presses  des  Elzevier  auront  long-temps 
encore  de  nombreux  admirateurs.  En  donnant  à  ma 
collection  le  nom  de  ces  imprimeurs  illustres,  j'ai 
compris  l'étendue  des  obligations  que  je  m'imposais. 
J'ai  fait  de  mon  mieux  pour  ne  pas  rester  trop  au 
dessous  de  mes  modèles.  J'ai  fait  fondre  des  carac- 
tères ,  graver  des  ornements  ,  fabriquer  du  papier, 
modifier  des  presses.  Les  éloges  que  des  amateurs 
d'une  autorité  considérable  ont  bien  voulu  donner  à 
mes  petits  livres  me  prouvent  que  je  suis  dans  la 
bonne  voie.  Je  tâcherai  d'atteindre  le  but. 

Si  le  format  et  l'exécution  matérielle  de  mes  volu- 
mes ont  trouvé  des  approbateurs,  l'entreprise  en 
elle-même  a  été  bien  accueillie.  Le  public  sur  lequel 
je  comptais  a  repondu  à  mon  appel;  son  concours 
m'a  permis  d'entreprendre  la  publication  d'un  assez 
grand  nombre  de  volumes,  qui  sont  sous  presse  ou 
en  préparation. 

Je  ne  crois  pas  nécessaire  de  donner  un  catalogue 
détaillé  des  ouvrages  que  je  me  propose  de  faire 
entrer  dans  la  Bibliothèque  elzevirienne.  Il  suffit  de 
rappeler  le  plan  général.  Cette  collection  doit  se  com- 
poser :  j°  d'ouvrages  anciens,  inédits  ou  rares,  utiles 
pour  l'étude  des  mœurs,  de  la  littérature  ou  de  l'his- 
toire ;  2°  des  ouvrages  antérieurs  au  XVIIIe  siècle 
qui  jouissent  d'une  réputation  méritée.  Les  ouvrages 
postérieurs  au  XVIIe  siècle  ne  seront  admis  que  par 
exception. 


D'ailleurs  ,  chaque  volume  qui  paraît  jette  un  nou- 
veau jour  sur  le  plan  que  je  me  suis  tracé.  Ainsi 
j'ai  publié  : 

Moralistes.  La  Rochefoucauld,  La  Bruyère,  le 
Livre  du  chevalier  de  la  Tour,  qui  serait  mieux  placé 
parmi  les  conteurs.  Plus  tard  je  donnerai  Montai- 
gne, Charron,  Vauvenargues. 

Beaux-Arts.  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  de 
l'Académie  de  peinture.  —  Le  livre  des  peintres  et 
graveurs.  J'ai  d'autres  ouvrages  du  même  genre  à 
faire  paraître. 

Poésie.  Les  Mémoriaux  de  Saint-Aubin  des  Bois, 
Villon,  Régnier,  Chapelle  et  Bachaumont.  J'ai  sous 
presse  ou  en  préparation  :  Gérard  de  Rossillon  , 
poème  provençal;  plusieurs  Chansons  de  gestes , 
entre  autres  Regnault  de  Montauban,  en  17,000 
vers;  divers  recueils  importants;  Matheo'us ,  Grin- 
gore,  Roger  de  Collerye,  Clément  Marol ,  Vauquelin 
de  la  Fresnaye,  Saint  Arnaud,  Sen ecé  (œuvres  con- 
nues et  inédites) ,  et  quelques  autres. 

Théâtre.  Quatre  volumes  de   V Ancien  Théâtre 

françois.  A  côté  de  cette  collection,  je  donnerai  les 
œuvres  de  Larivey,  Molière,  Corneille,  Racine ,  etc. 

Romans  et  Contes.  Melusine ,  le  Roman  bour- 
geois, Don  Juan  de  Yargas,  Six  mois  de  la  vie  d'un 
jeune  homme.  J'ai  en  préparation  plusieurs  autres 
romans  et  une  suite  considérable  de  conteurs. 

Facéties.  Les  Quinze  joyes  de  mariage,  la  Nou- 
velle fabrique  des  excellents  traits  de  vérité.  J'ai  sous 
presse  ou  en  préparation  :  les  Evangiles  des  Que- 
nouilles, Rabelais,  Tabourol,  les  Caquets  de  l'Ac- 
couchée, et  beaucoup  d'autres. 

Histoire.  VHistoire  notable  de  la  Floride.  J  ai 
sous  presse  quelques  autres  relations  de   voyages, 


6 

les  Aventures  du  baron  de  Fœneste,  les  Souvenirs  de 
Madame  de  Caylus,  et  en  préparation  plusieurs  ou- 
vrages intéressants. 

Paris  y  le  i5  Février  i855. 

P.  Jannet. 


AVIS  IMPORTANT. 

Les  volumes  de  la  Bibliothèque  elzevirienne 
sont  imprimés  sur  papier  collé  et  très  chargés 
d'encre  ;  il  est  difficile  de  les  relier  tout  de  suite 
sans  les  maculer.  D'un  autre  coté ,  leur  couver- 
ture en  papier  blanc  perd  promptement  sa  fraî- 
cheur, et  on  ne  peut  les  garder  long-temps  bro- 
chés. J'ai  pris  le  parti  de  faire  couvrir  ces  vo- 
lumes d'un  élégant  cartonnage  en  toile,  à  la  ma- 
nière anglaise,  ce  qui  permettra  aux  amateurs 
soit  de  les  garder  toujours  ainsi  ,  soit  de  ne  les 
faire  relier  que  dans  un  an  ou  deux.  A  partir 
d'aujourd'hui ,  tous  les  volumes  seront  vendus 
cartonnés,  non  rognés  et  non  coupés,  SANS  AUG- 
MENTATION DE  prix.  Les  personnes  qui  possè- 
dent des  volumes  brochés  non  coupés  pourront  les 
échanger,  sans  frais,  contre  des  volumes  carton- 
nés ;  quant  aux  volumes  coupés ,  je  me  charge- 
rai de  les  faire  cartonner  moyennant  75  centi- 
mes. 


BIBLIOTHÈQUE  ELZEVIRIENNE 


LIVRES   EN    VENTE. 


Moralistes. 


é flexions,  Sentences  et  Maximes  mo- 
rales de  La  Rochefoucauld.  Nou- 
velle édition,  conforme  à  celle  de 
1678,  et  à  laquelle  on  a  joint  les  An- 
notations d'un  contemporain  sur  chaque  maxi- 
me ,  les  variantes  des  premières  éditions ,  et  des 
notes  nouvelles,  par  G.  Duplessis.  Préface 
par  Sainte-Beuve.  1  vol.  Prix  :  5fr. 

Les  Annotations  d'un  Contemporain  sur  les  Maximes 
de  La  Rochefoucauld  ont  été  attribuées  à  madame 
de  La  Fayette.  Elles  paraissent  ici  pour  la  première 
fois.  Quelques  unes  seulement  avaient  été  publiées 
par  Aimé-Martin. 

Les  Caractères  de  Theophraste  ,  traduits  du 
grec ,  avec  les  Caractères  ou  les  mœurs  de  ce 
siècle,  par  La  Bruyère.  Nouvelle  édition, 
collationnée  sur  les  éditions  données  par  l'au- 
teur, avec  toutes  les  variantes,  une  lettre  in- 


8 

édite  de  La  Bruyère  et  des  notes  littéraires  et 
historiques,  par  Adrien  Destailleur.  2  vo- 
lumes. 10  fr. 

Cette  édition  est  le  fruit  de  plusieurs  années  de 
travail.  M.  Destailleur  s'est  attaché  à  reproduire 
toutes  les  variantes  des  éditions  données  par  l'au- 
teur. Il  a  indiqué  avec  soin  les  passages  des  mora- 
listes anciens  et  modernes  qui  se  sont  rencontrés 
avec  La  Bruyère.  Il  a  fait  assez  pour  que  M.  S.  de  Sa- 
cy  ait  pu  dire  :  «  Voilà  enfin  un  La  Bruyère  auquel 
il  ne  manque  rien.  » 

Le  Livre  du  chevalier  de  la  Tour  Landry,  pour 
renseignement  de  ses  filles  ;  publié  d'après 
les  manuscrits  de  Paris  et  de  Londres  ,  par  M. 
Anatole  de  Montaiglon,  membre  résidant 
de  la  Société  des  antiquaires  de  France.    5  fr. 

Ce  livre,  œuvre  d'un  gentilhomme  du  quatorziè- 
me siècle,  contient  de  précieux  renseignements  sur 
les  mœurs  du  moyen  âge.  Les  sentiments  du  chevalier 
sur  l'éducation  des  filles,  déduits  avec  une  naïveté, 
une  liberté  d'expression  qui  paraissent  étranges  aux 
lecteurs  de  notre  époque  ,  sont  appuyés  du  récit  d'a- 
ventures empruntées  à  la  Bible,  aux  chroniques  et 
aux  souvenirs  personnels  du  chevalier  de  la  Tour, 
récits  souvent  piquants  et  toujours  gracieux,  qui  as- 
signent à  son  livre  une  place  distinguée  parmi  les 
œuvres  des  conteurs  français. 


9 


Beaux-arts. 


'j^zà  emoircs  pour  serrir  à  l'Histoire  de 
)  l'Académie  royale  de  peinture  et  de 
sculpture,  depuis  1 648  jusqu'en 
1664,  publiés  pour  la  première  fois, 
d'après  le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  Impé- 
riale ,  par  M.  Anatole  DE  MONTAIGLON.  2 
vol.  8  fr. 

Ces  Mémoires,  que  M.  de  Montaiglon  attribue  à 
Henri  Testelin.  secrétaire  de  l'Académie  de  peinture 
pendant  plus  de  trente  ans,  contiennent  une  foule  de 
renseignements  précieux  sur  les  artistes  qui  brillè- 
rent en  France  au  XVIIe  siècle. 

Le  livre  des  peintres  et  graveurs  .  par  Michel  DE 
Marolles  ,  abbé  de  Villeloin.  Nouvelle  édi- 
tion,  revue  par  M.  Georges  Duplessis.  i 
vol.  3  fr. 

Ce  petit  livie  ,  curieux  spécimen  de  l'incroyable 
versification  d'un  écrivain  beaucoup  trop  fécond  ,  a 
cependant  un  mérite  :  il  apprendra  une  infinité  de 
choses  aux  hommes  les  plus  versés  dans  l'histoire 
de  l'art. 


W 


! 


10 


Poésie. 


Euvres  complètes  de  François  Vil- 
lon. Nouvelle  édition,  revue,  corri- 
gée et  mise  en  ordre  ,  avec  des  notes 
historiques  et  littéraires ,  par  P.  L.- 
Jacob,  bibliophile,  1  vol.  5fr. 

QEuvres  de  Mathurin  Régnier,  avec  les  com- 
mentaires revus  et  corrigés,  précédées  de  V His- 
toire de  la  Satire  en  France,  pour  servir  de 
discours  préliminaire,  par   M.  Viollet   le 

Duc.   1  vol.  5  fr. 

Le  travail  de  M.  Viollet  Le  Duc  ,  publié  pour  la 
première  fois  en  1822,  a  été  revu  et  modifié  par  lui 
pour  la  nouvelle  édition.  V  Histoire  delà  satire  a  reçu 
des  additions. 

Extrait  abrégé  des  vieux  Mémoriaux  de  V ab- 
baye de  Saint- Aubin- des-Boy  s  ,  en  Bretagne. 
1  vol.  2  fr. 

Pièce  en  vers,  publiée  par  M.  Francisque-Michel. 
Quoique  datée  du  XIIe  siècle,  elle  est  réellement  du 
XVIIe.  C'est  le  résultat  d'une  de  ces  supercheries 
qu'on  s'est  parfois  permises  pour  relever  l'illustra- 
tion de  certaines  familles. 

QEuvres  de  Chapelle  et  de  Bachaumont; 
nouvelle  édition,  revue  et  corrigée  sur  les  meil- 
leurs textes,  notamment  sur  l'édition  de  \  732, 
précédée  d'une  notice,  par  M.  Tenant   de 

Latour.  1  vol.  4  fr- 

Lefèvre  de  Saint-Marc,  à  la  fin  des  œuvres  de 
Chapelle  et  de  Bachaumont,  qu'il  donna  en  1755, 


11 

exprime  le  regret  de  n'avoir  pas  connu  à  temps  l'é- 
dition de  173-2,  et  engage  les  éditeurs  futurs  à  con- 
sulter cette  édition  Jusqu'à  M.  Tenant  de  la  Tour, 
les  éditeurs  de  Chapelle  et  de  Bachaumont  ont  re- 
produit la  note  de  Saint-Marc ,  mais  se  sont  bien 
gardés  de  consulter  cette  édition  de  1732,  qui  con- 
tient réellement  un  très  bon  texte  du  célèbre  Voyage* 

Sous  presse. 

Gérard  de  Rossillon,  poème  provençal ,  publié, 
d'après  le  manuscrit  unique,  par  M.  Fran- 
CISQUE-MlCHEL.   1  vol.  5  fr. 

Chansons j   ballades   et  rondeaux  de  Jehannot 
de  Lesgurel  ,  poète  français  du  XIVe  siècle , 
publiés  d'après  le  manuscrit  unique ,  par  M. 
A.  de  Mont  aiglon.  1  vol. 

Le  livre  de  Maiheolus.  —  Le  Rebours  de  Ma- 
theolus.  2  vol.  10  fr. 

OEuvres  de  Roger  de  Collerye  ,  nouvelle  édi- 
tion, revue  et  annotée  par  M.  Charles  d'HERi- 
cault.  1  vol.  5  fr. 

OEuvres  complètes  de  Pierre  Gringore  ,  avec 
des  notes  par  MM.  Anatole  de  Mont  aiglon 
et  Charles  d'Héricault.  4  vol.  20  fr. 

OEuvres  complètes  de  Saint-Amand  ,  revues  et 
annotées  par  Ch.  L.  Livet,  2  vol.         10  fr. 

OEuvres  choisies  de  SenegÉ  ,  revues  sur  les  di- 
verses éditions  et  sur  les  manuscrits  originaux, 
par  M.  Emile  Chasles.  1  vol.  5  fr.  —  OEu- 
vres posthumes  de  SenecÉ,  publiées  d'après 
les  manuscrits  autographes,  par  M.  Emile 
Chasles.  i  vol.  5  fr. 


12 


Théâtre. 


ncien  théâtre  français ,  ou  Collection 
des  ouvrages  dramatiques  les  plus  re- 
marquables depuis  les  mystères  jus- 
qu'à Corneille,  publié,  avec  des  noti- 
ces et  éclaircissements,  par  M.  Viollet  le 
Duc.  Tomes  I  à  IV.  Le  vol.  5 fr. 

Les  trois  premiers  volumes  sont  la  reproduction 
d'un  recueil  unique  conservé  au  Musée  Britannique,  à 
Londres,  contenant  64  pièces  dont  voici  les  titres  : 

Tome  I. 

1.  Le  Conseil  du  Nouveau  marié,  à  deux  person- 
nages ,  c'est  assavoir  :  le  Mary  et  le  Docteur. 

2.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  du 
Nouveau  marié  qui  ne  peult  fournir  à  l'appoincte- 
ment  de  sa  femme ,  à  quatre  personnages ,  c'est  as- 
savoir :  le  Nouveau  Marié,  la  Femme,  la  Mère  et  le 
Père. 

3.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  de 
l'Obstination  des  femmes,  a  deux  personnaiges,  c'est 
assavoir  :  le  Mari  et  la  Femme. 

4.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  du 
Cuvier,  à  troys  personnages,  c'est  assavoir  :  Jaqui- 
not,  sa  Femme  et  la  Mère  de  sa  femme. 

5.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  à 
troys  personnages,  c'est  assavoir  :  Jolyet,  la  Femme 
et  le  Père. 

6  Farce  nouvelle,  à  cinq  personnaiges,  des  Fem- 
mes qui  font  refondre  leurs  marys,  c'est  assavoir  : 
Thibault ,  Collait,  Jennette,  Pernette  et  le  Fondeur. 


i3 

7.  Farce  nouvelle  et  fort  joyeuse  du  Pect,  à  quatre 
personnages,  c'est  assavoir  :  Hubert,  sa  Femme,  le 
Juge  et  le  Procureur. 

8.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  des 
Femmes  qui  demandent  les  arrérages  de  leurs  maris 
et  les  font  obliger  par  bim,  a  cinq  personnages,  c'est 
assavoir  :  le  Mary,  la  Dame,  la  Chambrière  et  le 
Voysin. 

9.  Farce  nouvelle  d'ung  Mary  jaloux  qui  veult  es- 
prouver  sa  femme,  à  quatre  personnages,  c\st  as- 
savoir :  Colinet,  la  Tante,  le  Mary  et  sa  Femme. 

10.  Farce  moralisée,  à  quatre  personnages,  c'est 
assavoir  :  deux  Hommes  et  leurs  deux  Femmes , 
dont  Tune  a  malle  teste  et  l'autre  est  tendre  du  cul. 

11.  Farce  nouvelle  et  fort  joyeuse,  à  quatre  per- 
sonnages ,  c'est  assavoir  :  le  Mary,  la  Femme  ,  le  Ba- 
din qui  se  loue  et  l'Amoureux. 

12.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse  ,  de 
Pernet  qui  va  au  vin,  a  troys  personnaiges,  c'est -as- 
savoir :  Pernet,  sa  Femme  et  l'Amoureux. 

i3.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse, 
d'un  Amoureux  ,  à  quatre  personnages ,  c'est  assa- 
voir :  l'Homme  ,  la  Femme ,  l'Amoureux  et  le  Méde- 
cin. 

14.  Colin  qui  loue  et  despite  Dieu  en  un  moment, 
à  cause  de  sa  femme ,  à  troys  personnages,  c'est  as- 
savoir :  Colin  ,  sa  Femme  et  l'Amant. 

i5.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  à 
quatre  personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Gentilhomme, 
Lison,  Naudet,  la  Damoyselle. 

16.  Farce  nouvelle  ,  à  troys  personnaiges,  c'est 
assavoir  :  le  Badin,  la  Femme  et  la  Chambrière. 

17.  Farce  nouvelle,  très  bonjie  et  fort  joyeuse,  de 
Jeninot  qui  fist  un  roy  de  son  chat,  par  faillie  d'aul- 
tre  compaignon  ,  en  criant  :  Le  roy  boit ,  et  monta 
sur  sa  maistresse  pour  la  mener  a  la  mes.^e,  à  troys 
personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Mary,  la  Femme  et 
Jeninot. 

18.  Farce  nouvelle  de  frère  Guillebert,  très  bonne 
et  fort  joyeuse,  à  quatre  personnages,  c'est  assavoir  : 
Frère  Guillebert,  l'Homme  viel,  sa  Femme  jeune,  la 
Commère. . 

19.  Farce  nouvelle ,  très  bonne  et  fort  joyeuse  ,  de 
Guillerme  qui  mangea  les  figues  du  curé ,  à  quatre 


»4 

personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Curé  ,  Guillcrme  ,  le 
Voysin  et  sa  Femme. 

•20.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  de 
Jenin,  filz  de  rien,  à  quatre  personnaiges,  c'est  as- 
savoir :  la  Mère  et  Jenin,  son  fils,  le  Prestre  et  le  De- 
\in. 

21.  La  Confession  de  Margot,  a  deux  personnaiges, 
c'est  assavoir  :  le  Curé  et  Margot. 

22.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  de 
George  le  Veau  ,  à  quatre  personnaiges,  c'est  assa- 
voir :  George  le  Veau ,  sa  Femme ,  le  Curé  et  son 
Clerc. 

Tome  IL 

23.  Sermon  joyeux  de  bien  boire,  a  deux  person- 
naiges, c'est  assavoir  :  le  Prescheur  et  le  Cuysi- 
nier. 

24.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  très  joyeuse,  de 
la  Résurrection  de  Jenin  Landore,  à  quatre  person- 
naiges, c'est  assavoir  :  Jenin,  sa  Femme,  le  Curé 
et  le  Clerc. 

25.  Farce  nouvelle,  fort  joyeuse,  du  Pont  aux 
Àsgnes,  à  quatre  personnaiges,  c'est  assavoir  :  Le 
Mary,  la  Femme ,  Messire  Domine  de  et  le  Bosche- 
ron. 

26.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse  ,  à 
troys  personnages,  d'un  Pardonneur,  d'un  Triacleur 
et  d'une  Tavernière,  c'est  assavoir  :  le  Triacleur,  le 
Pardonneur  et  la  Tavernière. 

27.  Farce  nouvelle  du  Pasté  et  de  la  Tarte,  à  qua- 
tre personnaiges,  c'est  assavoir  :  deux  Coquins,  le 
Paticier  et  sa  Femme. 

28.  Farce  nouvelle  de  Mahuet,  badin  ,  natif  de  Bai- 
gnolet,  qui  va  à*  Paris  au  marché  pour  vendre  ses 
œufz  et  sa  cresme ,  et  ne  les  veult  donner  sinon  au 
pris  du  marché  ,  et  est  à  quatre  personnages,  c'est 
assavoir  :  Mahuet,  sa  Mère,  Gaultier  et  la  Fem- 
me. 

29.  Farce  nouvelle  et  fort  joyeuse  des  Femmes  qui 
font  escurer  leurs  chaulderons  et  deffendent  que  on 
ne  mette  la  pièce  auprès  du  trou  ,  à  troys  personna- 
ges, c'est  assavoir:  la  première  Femme,  la  seconde  et 
le  Maignen. 

30.  Farce  nouvelle ,  très  bonne  et  fort  joyeuse ,  à 


i5 

troys  personnages,  d'un  Chauldronnier,  c'est  as- 
savoir :  l'Homme,  la  Femme  et  le  Chauldron- 
nier. 

3i.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  à 
trois  personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Chaulderon- 
nier,  le  Savetier  et  le  Tavernier. 

52.  Farce  joyeuse,  très  bonne  et  récréative  pour 
rire,  du  Savetier,  à  troys  personnaiges,  c'est  assa- 
voir :  Audin,  savetier  ;  Audette  ,  sa  Femme,  et  le  Cu- 
ré. 

33.  Farce  nouvelle  d'ung  Savetier  nommé  Calbain, 
fort  joyeuse,  lequel  se  maria  à  une  Savetière ,  à  troys 
personnages,  c'est  assavoir  :  Calbain ,  la  Femme  et 
le  Galland. 

34.  Farce  nouvelle  ,  à  quatre  personnaiges,  c'est 
assavoir  :  le  Cousturier,  Esopet,  le  Gentilhomme  et 
la  Chamberière. 

35.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  à 
troys  personnaiges ,  c'est  assavoir  :  Maistre  Mimin  le 
Goûteux,  son  varlet  Richard  le  Pelé,  sourd,  et  le 
Chaussetier. 

36.  Farce  nouvelle  d'ung  Ramoneur  de  cheminées, 
fort  joyeuse,  à  quatre  personnaiges,  c'est  assavoir  : 
le  Ramoneur,  le  Varlet,  la  Femme  et  la  Voysi- 
ne. 

37.  Sermon  joyeux  et  de  grande  value 

A  tous  les  foulx  qui  sont  dessoubz  la  nue , 
Pour  leur  monstrer  à  saiges  devenir, 
Moyennant  ce,  que,  le  temps  advenir, 
Tous  sotz  tiendront  mon  conseil  et  doctrine  ; 
Puis  congnoistront  clerement,  sans  urine, 
Que  le  monde  pour  sages  les  tiendra, 
Quand  ils  auront  de  quoy  :  notez  cela. 

38.  Sottie  nouvelle,  à  six  personnaiges ,  c'est  as- 
savoir :  le  Roy  des  Sotz ,  Triboulet,  Mitouflet,  Sotti- 
net,  Coquibus,  Guippelin. 

3g.  Sottie  nouvelle,  à  cinq  personnages,  des  Trom- 
peurs, c'est  assavoir  :  Sottie,  Teste  Verte,  Fine  Mine, 
Chascun  et  le  Temps. 

4o.  Farce  nouvelle,  très  bonne,  de  Folle  Bobance, 
à  quatre  personnaiges,  c'est  assavoir  :  Folle  Boban- 
ce, le  premier  Fol,  gentilhomme  ;  le  second  Fol,  mar- 
chant ;  le  tiers  Fol,  laboureux. 


i6 

4i.  Farce  joyeuse,  très  bonne,  a  deux  personna- 
ges, duGaudisseur,  qui  se  vante  de  ses  faietz,  et  ung 
Sot,  qui  lui  respont  au  contraire,  c'est  assavoir  :  le 
Gaudisseur  et  le  Sot. 

4a.  Farce  nouvelle  ,  très  bonne  et  fort  récréative 
pour  rire,  des  cris  de  Paris  ,  à  troys  personnaiges , 
c'est  assavoir  :  le  premier  Gallant,  le  second  Gallant 
et  le  Sot. 

43.  Farce  nouvelle  du  Franc  Archier  de  Baigno- 
let. 

44-  Farce  joyeuse  de  Maistre  Mimin  ,  à  six  per- 
sonnaiges, c'est  assavoir  :  le  Maistre  d'escolle; 
Maistre  Mimin,  estudiant;  Raulet,  son  père;  Lubi- 
ne,  sa  mère;  Raoul  Machue,  et  la  Bru  Maistre  Mi- 
min. 

45.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  a 
troys  personnaiges,  de  Pernetqui  va  à  l'escolle,  c'est 
assavoir  :  Pernet,  la  Mère,  le  Maistre. 

46.  Farce  nouvelle,  très  bonne  et  fort  joyeuse,  à 
troys  personnaiges,  c'est  assavoir  :  la  Mère,  le  Filz 
et  l'Examinateur. 

47.  Farce  nouvelle  de  Colin,  filz  de  Thevot  le  Mai- 
re, qui  vient  de  Naples  et  amène  un  Turc  prisonnier, 
à  quatre  personnaiges ,  c'est  assavoir  :  Thevot  le 
Maire,  Colin  son  filz,  la  Femme,  le  Pèlerin. 

48.  Farce  nouvelle,  à  trois  personnaiges,  c'est  as- 
savoir :  Tout  Mesnaige,  Besongnefaicte,  la  Chambe- 
rière  qui  est  malade  de  plusieurs  maladies,  comme 
vous  verrez  ci-dedans ,  et  le  Fol  qui  faict  du  médecin 
pour  la  guarir. 

49.  Le  Débat  de  la  Nourrisse  et  de  la  Chamberière, 
à  troys  personnaiges  ,  c'est  assavoir  :  la  Nourrisse  , 
la  Chamberière ,  Johannes. 

50.  Farce  nouvelle  des  Chamberières  qui  vont 
à  la  messe  de  cinq  heures  pour  avoir  de  l'eaue  be- 
niste,  à  quatre  personnaiges,  c'est  assavoir  :  Domi- 
ne Johannes  ,  Troussetaqueue,  la  Nourrice  et  Sau- 
picquet. 

Tome  III. 

5i.  Moralité  nouvelle  des  Enfans  de  Maintenant, 
qui  sont  des  escoliers  de  Jabien ,  qui  leur  monstre  à 
jouer  aux  cartes  et  aux  dez  et  entretenu  Luxure , 
dont  l'ung  vient  à  Honte,  et  de  Honte  à  Desespoir,  et 


<7 

de  Desespoir  au  gibet  de  Perdition,  et  l'aultre  se 
convertis!  à  bien  faire.  Et  est  à  treize  personnages  , 
c'est  assavoir  :  le  Fol ,  Maintenant ,  Mignotte  ,"Bon 
Advis,  Instruction,  Fmet,  premier  enfant;  Malduit, 
second  enfant;  Discipline,  Jabien,  Luxure,  Honte, 
Desespoir,  Perdition. 
52.  Moralité  nouvelle,  contenant 
Comment  Envie,  au  temps  de  Maintenant, 
Fait  que  les  Frères  que  Bon  Amour  assemble 
Sont  ennemis  et  ont  discord  ensemble, 
Dont  les  parens  souffrent  maint  desplaisir, 
Au  lieu  d'avoir  de  leurs  enfans  plaisir. 
Mais  à  la  fin  Remort  de  conscience, 
Vueillant  user  de  sou  art  et  science, 
Les  fait  renger  en  paix  et  union 
Et  tout  leur  temps  vivre  en  communion. 
A  neuf  personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Preco ,  le 
Père,  la  Mère,  le  premier  Filz,  le  secoud  Filz,  le 
tiers  Filz,  Amour  Fraternel,  Envie,  et  Remort  de 
conscience. 

55.  Moralité  nouvelle  d'ung  Empereur,  qui  tua  son 
neveu  qui  avoit  prins  une  fille  à  force;  et  comment 
iedict  Empereur  estant  au  lict  de  la  mort,  la  sainte 
Hostie  lui  fut  apportée  miraculeusement.  Et  est  à  dix 
personnaiges,  c'est  assavoir  :  l'Empereur,  le  Chap- 
pelain,  le  Duc.  le  Conte,  le  Nepveu  de  l'Empereur, 
î'Escuyer,  Bertaut  et  Guillot,  serviteurs  duNepveu; 
la  Fille  violée,  la  Mère  de  la  Fille,  avec  la  sainte 
Hostie  qui  se  présenta  à  l'Empereur. 

54.  Moralité  ou  histoire  rommaine  d'une  Femme 
qui  avoit  voulu  trahir  la  cité  de  Romme,  et  com- 
ment sa  Fille  la  nourrit  six  >epmaines  de  son  lait  eu 
prison,  à  cinq  personnaiges,  c'est  assavoir  :  Ora- 
cius,  Valerius,  le  Sergent,  la  Mère  et  la  Fille. 

55.  Farce  nouvelle,  fort  joyeuse  et  morale,  à  qua- 
tre personnaiges,  c'est  assavoir  :  Bien  Mondain, 
Honneur  spirituel,  Pouvoir  Temporel,  et  la  Femme. 

56.  Farce  nouvelle,  très  bonne,  morale  et  fort 
joyeuse,  a  troys  personnaiges,  c'est  assavoir  :  Tout, 
Rien  et  Chascun. 

5y.  Bergerie  nouvelle,  fort  joyeuse  et  morale,  de 
Mieulx  que  devant,  à  quatre  personnaiges,  c'est  as- 
savoir :  Mieulx  que  devant,  Piat  Pays,  Peuple  pen- 
sif, et  la  Bergière. 


i8 

58.  Farce  nouvelle  moraîisée  des  Gens  Nouveaulx 
qui  mangent  le  Monde  et  le  logent  de  mal  en  pire, 
à  quatre  personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Premier 
Nouveau,  le  Second  Nouveau,  le  Tiers  Nouveau,  et 
le  Monde. 

59.  Farce  nouvelle  à  cinq  personnaiges,  c'est  as- 
savoir :  Marchandise  et  Mestier,  Pou  d'Acquest,  le 
Temps  qui  court ,  et  Grosse  Despense. 

60.  La  vie  et  hystoyre  du  Maulvais  Riche,  à  treize 
personnaiges,  c'est  assavoir  :  le  Maulvais  Riche ,  la 
Femme  du  Maulvais  Riche,  le  Ladre,  le  Prescheur, 
Trotemenu,  Tripet,  cuisinier;  Dieu  le  Père,  Ra- 
phaël, Abraham,  Lucifer,  Sathan,  Rahouart,  Agrap- 
part. 

Ci.  Farce  nouvelle  des  Cinq  Sens  de  l'Homme, 
moraîisée  et  fort  joyeuse  pour  rire  et  recréative ,  et 
est  à  sept  personnaiges,  c'est  assavoir  :  l'Homme, 
la  Bouche,  les  Mains,  les  Yeulx ,  les  Piedz,  l'Ouye 
et  le  Cul. 

62.  Débat  du  Corps  et  de  l'Ame. 

63.  Moralité  nouvelle,  très  bonne  et  très  excel- 
lente, de  Charité,  où  est  démontré  les  maulx  qui 
viennent  aujourd'huy  au  Monde  par  faulte  de  charité, 
àdouze  personnaiges  :  le  Monde, la  Charité,  Jeunesse, 
Vieillesse,  Tricherie,  le  Pouvre ,  le  Religieux,  la 
Mort,  le  Riche  Avaricieux  et  sou  Varlet,  le  Bon  Ri- 
che Vertueux,  et  le  Fol. 

64.  Le  Chevalier  qui  donna  sa  Femme  au  Dyable, 
à  dix  personnaiges,  c'est  assavoir  :  Dieu  le  Père, 
Nostre  Dame,  Gabriel,  Raphaël,  le  Chevalier,  sa 
Femme,  Amaury ,  escuyer;  Anthenor,  escuyer;  le 
Pipeur,  et  le  Dyable. 

Le  tome  IV  contient  les  œuvres  dramatiques  d'E- 
tienne Jodelle;  les  Esbahis,  de  Jacques  Grevin;la 
Reconnue  :  de  Remy  Belleau. 

Sous  presse. 

Théâtre  complet  de  Larivey.  2  vol.  10  fr. 

Histoire  de  la  vie  et  des  ouvrages  de  CORNEILLE, 
par  M.  J.  Taschereau.  1  vol.  5  fr. 


*9 


Rouans. 


elusine  ,  par  Jehan  cTArras  ;  nouvelle 

édition,  publiée  par  M.  Gi.Bruxet. 

i  vol.  5  fr. 

Reproduction  exacte  de  l'édition  ori- 
ginale, de  Genève,  14-8,  in-fol. 

Le  Roman  bourgeois,  ouvrage  comique,  par  An- 
toine Furet  1ÈRE.  Nouvelle  édition,  avec  des 
notes  historiques  et  littéraires  par  M.  Edouard 
Four>"IER,  précédée  d'une  Notice  par  M.  Ch. 

ASSELÏNEAU.    1   Vol.  5  fr. 

Le  Roman  bourgeois,  décrié  au  XVIIe  siècle  par  les 
ennemis  de  l'auteur,  mal  réimprimé  au  XVIIIe,  était 
à  peine  connu  au  XIXe.  L'édition  publiée  par  MM. 

Asselineau  et  Fournier  a  révélé  à  nos  contemporains 
un  des  livres  les  plus  sensés,  les  plus  amusants,  les 
mieux  écrits  du  siècle  de  Louis  XIV,  le  plus  précieux 
peut-être  pour  réunie  des  mœurs  bourgeoises  et  lit- 
téraires à  cette  époque. 

Six  mois  de  la  vie  d'un  jeune  homme  (1797) , 

par  VlOLLET  LE  DUC.   I   VOl.  4  fr- 

Tiré  à  petit  nombre  pour  la  collection.  Prix  des 
exemplaires  sur  papier  ordinaire,  2  fr. 

Les  Aventures  de  Don  Juan  de  VargaS  ,  ra- 
contées par  lui-même  ,  traduites  de  l'espagnol 
sur  le  manuscrit  inédit,  par  Charles  Xavari>\ 
i  vol.  3  fr. 

Don  Juan  de  Vargas  a-t  il  existé  ?  Si  vous  lisez  son 


20 

histoire  écrite  par  lui-même  ,  vous  reconnaîtrez 
tout  d'abord  le  gentilhomme  espagnol  du  seizième 
siècle,  avide  d'aventures  et  servi  à  souhait.  Suivez- 
le  dans  les  quatre  parties  du  monde ,  soyez  témoin  de 
ses  hauts  faits  d'amour  et  de  guerre,  vous  trouverez 
un  homme  réel,  qui  a  vu  les  lieux  qu'il  décrit ,  as- 
sisté aux  événements  qu'il  raconte,  un  homme  en 
chair  et  en  os  autant  qu'homme  du  monde.  —  Si 
vous  consultez  des  critiques  doués  d'une  pénétration 
incontestable,  le  terrible  aventurier  Don  Juan  de  Var- 
gas  serait  un  être  imaginaire ,  créé  de  toutes  pièces 
par  l'imaginaire  Charles  Navarin.  La  question  ainsi 
posée,  c'est  au  public  à  la  résoudre.  Après  tout,  «  il 
•»  a  bien  de  l'esprit,  ce  don  Juan  de  Vargas.  Il  y  a 
»  de  l'imagination  et  de  la  grâce  dans  ces  aventures 
»  apocryphes.  »  M.  Jules  Janin ,  qui  dit  cela ,  paraît 
ne  point  regretter  les  quelques  heures  employées  à 
la  lecture  de  ce  livre. 


Sous  presse. 

Hitopadésa,  ou  l'instruction  utile ,  recueil  d'apo- 
logues et  de  contes,  traduit  du  sanscrit  par 
M.  Ed.  Lancereau.  t  vol.  5  fr. 


2  l 


Facéties. 


es  quinze  Joy es  de  mariage.  Nouvel- 
le édition ,  conforme  au  manuscrit  de 
la  Bibliothèque  publique  de  Rouen, 
ïu/£^|  ^avec  les  variantes  des  anciennes  édi- 
tions et  des  notes.  1  vol.  3  fi\ 

Cet  ouvrage  si  remarquable,  qu'on  attribue  à  Fau- 
teur du  Petit  Jean  de  Saintré,  Antoine  de  la  Sale ,  a 
toujours  eu  de  nombreux  admirateurs,  au  nombre  des- 
quels se  trouvent  Rabelais  et  Molière.  Il  a  été  im- 
primé plusieurs  fois  ;  l'éditeur  a  reconnu  l'existence 
de  quatre  textes  différents,  tous  plus  ou  moins  tron- 
qués. En  s'aidant  des  anciennes  éditions  et  du  ma- 
nuscrit de  la  Bibliothèque  publique  de  Rouen  ,  il  est 
parvenu  à  rétablir  le  texte  tel  qu'il  a  dû  sortir  de  la 
plume  de  l'auteur.  Les  variantes  recueillies  à  la  fin 
du  volume  justifient  pleinement  ce  travail ,  et  les 
notes  placées  au  bas  des  pages  rendent  l'intelligence 
du  texte  facile  aux  personnes  même  les  moins  versées 
dans  la  connaissance  de  notre  littérature  du  moyen 
âge. 

La  Nouvelle  Fabrique  des  excellens  traits  de 
vérité y  par  Philippe  d'ÀLCRiPE,  sieur  de  Neri 
en  Verbos.  Nouvelle  édition ,  augmentée  des 
Nouvelles  de  la  terre  de  Prestre  Jehan.  1  vol. 

4fr. 

Cet  ouvrage ,  de  la  fin  du  seizième  siècle,  est  le 
type  et  la  source  de  ces  nombreuses  histoires    où 


22 

l'exagération  joue  un  si  grand  rôle.  De  ce  volume 
viennent  en  droite  ligne  les  Facétieux  devis  et  plaisons 
contes  du  sieur  du  Moulinet,  les  histoires  de  M.  de  Crac 
et  de  sa  famille ,  et  les  célèbres  Aventures  du  baron 
de  Miinchausen.  En  somme,  c'est  un  livre  fort  amusant, 
et  qui  fait  connaître  un  des  côtés  de  l'esprit  railleur 
de  nos  pères. 


Sous 


presse, 


Les  Evangiles  des  Quenouilles,  1  vol.  3  fr. 

OEuvres  de  Rabelais  ,  seule  édition  conforme 
aux  derniers  textes  revus  par  Fauteur,  avec  les 
variantes  des  anciennes  éditions,  des  notes  et  un 
Glossaire.  2  vol.  1 0  fr. 

Recueil  gênerai  des  caquets  de  V  accouchée.  Nou- 
velle édition,  revue  sur  les  pièces  originales, 
avec  des  notes  littéraires  et  historiques ,  par 
MM.  D.  L.  et  Edouard  Fournier.  1  vol.  5fr. 


23 


Histoire. 

istoire  notable  de  la  Floride,  conte- 
_  nant  les  trois  voyages  faits  en  icelle 
5)  par  certains  capitaines  et  pilotes  fran- 
çois,  descrits  par  le  capitaine  Laudon- 
NIÈre  ;  à  laquelle  a  été  ajousté  un  Quatriesme 
voyage,  fait  par  le  capitaine  GOURGUES.  1 
volume.  5  fr. 

Cet  ouvrage,  parfaitement  écrit,  est  d'une  lecture 
attrayante,  tout  intérêt  historique  mis  à  part.  L'é- 
dition ancienne  (Paris,  i586,  in-8)  est  extrêmement 
rare,  et  celle-ci,  tirée  à  petit  nombre,  pourra  le  de- 
venir promptement. 

Sous  presse. 

Les  Aventures  du  baron  de  Fœneste,  par  d'Au- 
bigné.  Edition  revue  et  annotée  par  M.  Pros- 
per  Mérimée,  de  l'Académie  française.  î  vo- 
lume. 5  f. 

Souvenirs  de  madame  de  Cajlus.  t  vol. 


*4 


MÉLANGES. 

Sous  presse. 

ariétés  historiques  et  littéraires  ,  re- 
cueil de  pièces  volantes  rares  et  cu- 
rieuses, en  prose  et  en  vers.  Le  volu- 
me. 5  fr. 

Le  ier  volume  paraîtra  dans  le  courant  du  mois 
de  mars.  Parmi  les  pièces  qui  composent  les  pre- 
miers volumes ,  nous  citerons  les  suivantes  : 

Les  Singeries  des  Femmes  de  ce  temps  descouver- 
tes (1623).  —  La  Police  des  Pauvres,  par  G.  Mon- 
taigne. —  Le  Ballet  nouvelement  dansé  àFontaine- 
Bleau  par  les  Dames  d'amour  (1625).  —  Le  Réveil 
du  Chat  qui  dort ,  etc.  (1616).  —  Les  Statuts  des  fi- 
loux.  —  Examen  sur  l'Inconnu  et  nouvelle  Caballe 
des  frères  de  la  Rozée-Croix  1624).  —  Les  Entre- 
tiens de  quatre  Femmes  en  leur  voyage  à  Charenton 
(i633).  — Histoire  espouvantable  de  deux  Magiciens 
qui  ont  été  estranglez  dans  Paris,  la  semainte  sainte. 
—  Plaidoyer  pour  les  Laboureurs  contre  les  Gens 
d'armes  (i6i5).  —  La  Chasse  et  l'Amour  à  Lysidor 
(1627). —  La  Plainte  des  Amants  contre  les  Amantes 
et  la  Réponse  des  Amantes.  —  La  Blanque  des  Filles 
d'amour.  —  Facétieuse  adventure  de  deux  Bour- 
geois de  Paris  (i633).  —  La  Mode  qui  court  à  pré- 
sent et  les  Singularitez  d'icelle  ,  ou  l'ut,  ré,  mi, fa, 
sol,  de  ce  temps  (1613).  —  Les  plaisantes Epheme- 
rides  et  Pronostications  très  certaines  pour  six  an- 
nées, envoyées  par  le  capitaine  Ramoueau  de  l'au- 
tre monde  (1619).  —  La  Mine  éventée  des  Dames  de 
courtoisie  de  Paris,  etc.  (1619).  —  Le  Songe  doré 
de  la  Pucelle. 


25 

OUVRAGES  DE  DIFFÉRENTS  FORMATS, 


Bibliographie  lyonnaise  du  xve  siècle,  par  M.  A. 

Péricaud  aîné.  Nouv.  édit.  Lyon,  imprimerie  de 

Louis  Perrin,  1851,  in-8.  lre  partie.  7  50 

2e  partie,  in-8.  4     » 

3e  partie.  2     » 

Bibliotheca  scatologica  ,  ou  Catalogue  raisonné 
des  livres  traitant  des  vertus,  faits  et  gestes  de 
très  noble  et  très  ingénieux  Messire  Luc  (à  Re- 
bours), seigneur  de  la  Chaise  et  autres  lieux,  raê- 
mement  de  ses  descendants  et  autres  personnages 
de  lui  issus.  Ouvrage  traduit  du  prussien  et  enri- 
chi de  notes  très  congruantes  au  sujet,  par  trois 
savants  en  us.  In-8.  10    » 

Catalogue  de  la  bibliothèque  lyonnaise  de  M. 
Coste,  rédigé  et  mis  en  ordre  par  Aimé  Vinglri- 
nier,  son  bibliothécaire.  Lyon,  1853,  2  vol.  gr. 
in-8.  (18,641  articles).  12  » 

Catalogue  des  livres  imprimés,  manuscrits,  estam- 
pes, dessins  et  cartes  à  jouer  composant  la  biblio- 
thèque de  M.  C.  Leber,  avec  des  notes  par  le  col- 
lecteur. Tome  IV,  contenant  le  supplément  et  la 
table  des  auteurs  et  des  livres  anonymes.  Paris, 
1852,  in-8.  avec  6  fig.  8    » 

Grand  papier,  fig.  col.  25     » 

Grand  papier  vélin,  fig.  col.  30    » 

Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque 
poétique  de  M.  Viollet  le  Duc,  avec  des  notes. 
Paris,  1843,  in-8.  9     » 

Supplément  au  premier  volume  :  Chansons, 

fabliaux  ,  contes  en  vers  et  en  prose ,  facéties,  etc. 

Paris,  1847,  in-8.  5     a 

Les  deux  volumes  réunis.  12    » 


26 

Choix  de  fables  de  La  Fontaine,  traduites  en  vers 
basques    par  J.-B.  Archu.  LaRéole,  1848,  in-8. 

7  50 

Chronique  et  hystoire  faicte  et  composée  par  révé- 
rend perc  en  Dieu  Turpin  ,  contenant  les  proues- 
ses et  faietz  darmes  advenuz  en  son  temps  du  tr  es 
magnanime  Roy  Charlemaigne,  et  de  son  nepveu 
Raouland.  (Paris,  1835,)  in-4.  goth.  à  2 col.,  avec 
lettres  initiales  fleuries  et  tourneures.  20     » 

Pap.  de  Hollande.  25     » 

Dialogue  (le)  du  fol  et  du  sage.  [Paris,  1833,)  pet. 

in-8.  goth.  9     » 

Pap.  de  Holl.  (à  10  exempl.).  12     » 

Pap.  de  Chine  (à  4  exempl.).  15     » 

Dialogue  facétieux  d'un  gentilhomme  françois  se 
complaignant  de  l'amour,  et  d'un  Berger  qui,  le 
trouvant  dans  un  bocage,  le  reconforta ,  parlant 
à  luy  en  son  patois.  Le  tout  fort  plaisant.  Metz, 
1671(1847),  in-16.  oblong.  9    » 

Dictionnaire  pour  l'intelligence  des  auteurs  classi- 
ques, greeset  latins,  tant  sacrés  que  profanes,  par  Fr 
Sabbathier.Pam,1815,in-8.(t.37eetdern.).    6     » 

Dit  (le)  de  ménage  ,  pièce  en  vers ,  du  XIVe  siècle, 

publiée  pour  la  première  fois  par  M.  G.-S.  Tre- 

butien.  'Paris,  1835,)  in-8.  goth.  2  50 

Pap.  de  Holl.  4     » 

Dit  (un)  daventures  ,  pièce  burlesque  et  satirique 

du  XIIIe  siècle,  publiée  pour  la  première  fois  par 

M.  G.  S.  Trebutien.  {Paris,  1835,)  in-8.  goth.  2  50 

Pap.  de  Holl.  4    » 

Essai  synthétique  sur  l'origine  et  la  formation  des 
langues  (par  Copineau).  Paris,  1774,  in-8.     4    » 

Histoire  des  campagnes  d'Ànnibal  en  Italie  pen- 
dant la  deuxième  guerre  punique,  suivie  d'un 
abrégé  de  la  tactique  des  Romains  et  des  Grecs, 
parFréd.  Guillaume,  général  de  brigade.  Milan, 


27 

de  l'impr.  Royale,  1812,  3  vol.  gr.  in-4.  et  atlas 
de  49  planch.  gr.  in-fol.  20     » 

Histoihedu  Mexique,  par  Don  Alvaro  Tezozomoc, 
trad.  sur  un  manuscrit  inédit  par  H.  Ternaux- 
Compans.  Paris,  1853,  2  vol.  in-8.  15  » 

Lai  dIgnaurès,  en  vers,  du  XIIe  siècle,  par  Re- 
naut,  suivi  des  lais  deMelion  et  du  Trot,  en  vers, 
du  XIIIe  siècle,  publiés  pour  la  première  fois  par 
MM.  Monmerqué  et  Francisque  Michel.  Paris, 
1832,  gr.  in-8.  pap.  vél.,avec  deux  fac-similé  co~ 
lor.  9     * 

Pap.  de  Holl.  15    » 

Pap.  de  Chine.  15     » 

Lanternes  (Les)  ,  histoire  de  l'ancien  éclairage  de 
Paris,  par  Edouard  Fournier,  suivie  de  la  réim- 
pression de  quelques  poèmes  rares  (Les  nouvelles 
Lanternes,  1745.  —  Plaintes  des  filoux  et  écu- 
meurs  de  bourses  contre  nosseigneurs  les  réver- 
bères, 1769.  —  Les  Ambulantes  à  la  brune  con- 
tre la  dureté  du  temps,  1769.  — -  Les  Sultanes 
nocturnes,  1769).  Paris,  1854,  in-8.  2  fr. 

Lettre  d'un  gentilhomme  portugais  à  un  de  ses 
amis  de  Lisbonne  sur  l'exécution  d'Anne  Boleyn, 
publiée  par  M.  Francisque  Michel.  Paris,  1832, 
pr.  in-8.  pap.  vél.  3     » 

Livre  (le)  des  légendes  (Introduction) ,  par  M.  Le 

Roux  de  Lincy.  Paris,  1836,  in-8.  3    » 

Pap.   vélin.  6     » 

Manuel  du  libraire  et  de  l'amateur  de  livres, 
par  M.  Jacq.-Ch.  Brunet,  quatrième  édition  ori- 
ginale. Paris,  18i2-1844,  5  vol.  gr.  in-8.  à  2  col. 

100     » 

Moralité  de  la  yendition  de  Joseph,  filz  du  pa- 
triarche Jacob;  comment  ses  frères,  esmeuz  par 
envye,  s'assemblèrent  pour  le  faire  mourir.... 
Paris,  1835,  in-4.  goth.  format  d'agenda,  pap. 
de  Holl.  36    » 


28 

Moralité  de  Mundus,  Caro,  Demonia,  à  cinq  per- 
sonnages. —  Farce  des  deux  savetiers,  à  trois  per- 
sonnages. Paris,  Silvestre,  1838,  in-4.  goth.  (or- 
mat  d'agenda.  12    » 

Moralité  nouvelle  du  mauvais  Riens  et  du  ladre, 

à  douze  personnages.   (Paris,   1833,)  pet.  in-8. 

goth.  9    » 

Pap.  de  Holl.  (à  10  exempl.).  12    » 

Pap.  de  Chine  (à  4  exempl.).  15     » 

Moralité  très  singulière  et  très  bonne  des  blas- 
phémateurs du  nom  de  Dieu.  (Paris,  1831,)  pet. 
in-4.  gothique,  format  d'agenda ,  papier  de  Hol- 
lande. 36     » 

Mystère  de  saint  Crespin  et  saint  Crespinien, 
publié  pour  la  première  fois,  d'après  un  manu- 
scrit conservé  aux  archives  du  royaume,  par  L. 
Dessalles  et  P.  Chabaille.  Paris,  1836,  gr.  in-8. 
orné  d'un  fac-similé.  14     » 

Pap.  de  Holl.  (fac-similé  sur  vélin).  30     » 

Pap.  de  Chine.  30     » 

Nouveaux  documents  inédits  ou  peu  connus  sur 
Montaigne,  recueillis  et  publiés  par  le  Dr  J.-F. 
Payen.  In-8.  de  68  pages,  avec  plusieurs  fac-si- 
milé, gr.  pap.  vergé  fort.  3  » 
Grand  papier  vélin,  fac-similé  sur  papier  du 
XYV  siècle.  6    » 

Parnasse  (le)  occitaniex,  ou  choix  de  poésies  ori- 
ginales des  troubadours,  tirées  des  manuscrits 
nationaux  (publié  par  M.  de  Rochegude).  Tou- 
louse, 1819,  in-8.  —  Essai  d'un  glossaire  occita- 
nien  pour  servir  à  l'intelligence  des  poésies  des 
Troubadours  (par  le  même).  Toulouse,  1819,  in-8. 
Les  2  vol.  10    » 

Pap.  vél.  20    » 

Poésies  françoises  de  J.  G.  Alione  (d'Asti),  compo- 
sées de  1494  à  1520;  avec  une  notice  biographi- 


29 

que  et  bibliographique  par  M.  J.-C.  Brunet.  Paris, 
1836,  pet.  in-8.  goth.  orné  d'un  fac-similé.     15     » 

Proverbes  basques,  recueillis  (et  publiés  avec  une 
traduction  française)  par  Arnauld  Oihénart  ;  sui- 
vis des  poésies  basques  du  même  auteur.  Seconde 
édilion  ,  revue,  corrigée,  augmentée  d'une  tra- 
duction française  des  poésies  et  d'un  appendice, 
et  précédée  d'une  introduction  bibliographique. 
Bordeaux,  1847,  in-8.  10    » 

Recueil  de  réimpressions  d'opuscules  rares  ou  cu- 
rieux relatifs^  l'histoire  des  beaux-  arts  en  France, 
publié  parles  soins  de  MM.  T.  Arnauldet,  Paul 
Chéron,  Anatole  de  Montaiglon.  In-8.  papier  de 
Hollande  (tirage  à  100  exemplaires). 

I.  Ludovicus  Henricus  Lomenius,Briennse  Cornes,  de 
pinacothecasua.  1  50 

II.  Vie  de  François  Chauveau,  graveur,  et  de  ses  deux 
fils,  Evrard,  peintre,  et  René,  sculpteur, par  J.-M.  Pa- 
pillon. 3  50 

Relation  des  principaux  événements  de  la  vie  de 
Salvaing  de  Boissieu,  premier  président  en  la 
chambre  des  comptes  de  Dauphiné,  suivie  d'une 
critique  de  sa  généalogie,  et  précédée  d'une  No- 
tice historique,  par  Alfred  de  Terrebasse.  Lyon, 
imprim.  de  Louis  Perrin ,  1850,  in-8.  fig.      7     » 

Roman  de  Mahomet,  en  vers,  du  XIIIe  siècle,  par 
Alex,  du  Pont ,  et  livre  de  la  loi  au  Sarrazin ,  en 
prose,  du  XIVe  siècle,  par  Raymond  Lulle;  pu- 
bliés pour  la  première  fois,  et  accompagnés  de 
notes,  par  MM.  Reinaud  et  Francisque  Michel. 
Paris,  1831,  gr.  in-8.  pap.  vél.,  avec  deux  fac- 
similé  coloriés.  12    » 

Roman  de  la  Violette  ou  de  Gérard  de  Nevers ,  en 
vers,  du  XIIIe  siècle,  par  Gibert  de  Montreuil , 
publié  pour  la  première  fois  par  M.  Francisque 
Michel.  Paris,  1834,  gr.  in-8.  pap.  vél.  avec  trois 


3o 

fac-similé  et  six  gravures  entourées  d'arabesques 

et  tirées  sur  papier  de  Chine.  36     » 

Pap.  de  Chine.  60     » 

Roman  (Lej  du  Renart,  publié  d'après  les  manu- 
scrits de  la  bibliothèque  du  Roi,  par  Méon,  4  vol. 
in-8.  fig.  15     » 

Gr.  pap.  vél.,  ftg,  avant  la  lettre  et  eaux-for- 
tes. 50     » 

En  papier  ordinaire,  avec  le  supplément  ci- 
après.  19     » 

Roman  du  Renart  (supplément),  publié  d'après  les 
manuscrits  des  bibliothèques  du  Roi  et  de  l'Ar- 
senal ,  avec  variantes  et  corrections ,  par  M.  Cha- 
baille.  Paris,  1835,  in-8.  avec  fac-similé.        6     •» 

Gr.  pap.  vél.  12     » 

Pap.  de  Holl.  16     » 

Roman  (Le)  de  Robert  le  Diable,  en  vers,  du  XIIIe 

siècle,  publié  pour  la  première  fois  par  G.-S.Tre- 

butien.  Paris,  1837,  pet.  in-i.  golh.  à  deux  col., 

avec  lettres  tourneures  et  grav.  en  bois.      20    » 

Pap.  de  Holl.  30    » 

Pap.  de  Chine.  36    m 

Roman  du  Saint-Graal,  publié  pour  la  première 
fois,  d'après  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
Royale,  par  Francisque  Michel.  Bordeaux,  1841, 
in-12.  4    » 

Romans  (li)  de  Bauduin  deSebourc,IIIe  roy  de  Jhé- 
rusalem  ,  poème  du  XIVe  siècle,  publié  pour  la 
première  fois  d'après  les  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque Royale  (par  M.  L.  Boca).  Valencieymes , 
1841 ,  2  vol.  gr.  in-8.  br.  28    » 

Table  des  auteurs,  traducteurs,  commentateurs, 
etc.,  avec  les  titres  des  ouvrages  anonymes,  sui- 
vie des  prix  d'adjudication  ,  des  livres  composant 
la  bibliothèque  de  M.  le  comte  de  La  B***  (La  Bé- 
doyère).  Gr.  in-8.  pap. vél.  2  50 

Table  des  prix  d'adjudication  des  livres  composant 


3i 

la  bibliothèque  de  M.  L***  (Libri).  Par»,  1847, 

in-8.  1  50 

Table  des  prix  d'adjudication  des  livres  composant 

la  bibliothèque  de  M.  1.  m.  d.  H.  (du  Roure). 

Paris,  18'i8,in-8.  1  25 

Trésor  des  origines,  ou  dictionnaire  grammatical 

raisonné  de  la  langue  française,  parCh.  Pougens. 

Paris,  imp.  roy.,  1819,  in*4.  6     » 

Pap.  vél.  9     » 

Publications  de  la  Société  des  Bibliophiles  françois. 

Apparition  (l')  de  Jehan  de  Meun,  ou  le  Songe  du 
prieur  de  Salon,  par  Honoré  Bonet.  Paris,  1845. 


in-4.  fis:.  22 


'O 


Z.JL    m 


Carrosses  (LEs)àcinq  sols,oulesOmnibusduXVIIe 
siècle  (par  M.  de  Monmerqué).  Paris,  1828,  in-12. 

2     » 

Jeux  de  cartes  tarots  et  de  cartes  numérales  du 
quatorzième  au  dix-huitième  siècle,  représentés 
en  cent  planches  d'après  les  originaux  ,  avec  un 
précis  historique  et  explicatif.  Paris,  18W,  pet. 
in-fol.  Fig.  noires.  72    » 

Fig.  color.  120     » 

Ménagier  (le)  de  Paris  ,  traité  de  morale  et  d'éco- 
nomie domestique ,  composé  vers  1393  par  un 
bourgeois  parisien.  Paris,  1848,  2  vol.  in-8.  pap. 
fort.  22     » 

Mélanges  de  littérature  et  d'histoire.  Paris,  impr. 
Crapelet,  1850,  pet.  in-8.  de  XXIII  et  363  pa- 
ges. 10     )> 

L'Heptameron  des  Nouvelles  de  Marguerite 
d'Angoulême,  Reine  de  Navarre,  nouvelle  édi- 
tion, publiée  sur  les  manuscrits.  3  vol.  pet.  in-8. 

36     » 
Grand  papier.  72    » 


MANUEL 


DE 

L'AMATEUR    D'ESTAMPES 

CONTENANT 

i°  Un  Dictionnaire  des  Graveurs  de  toutes  les  nations,  dans  lequel 
sont  décrites  les  estampes  rares  ,  précieuses  et  intéressantes,  avec 
l'indication  de  leurs  différents  états,  et  des  prix  auxquels  ces  estampes 
ont  été  portées  dans  les  ventes  publiques,  en  France  et  à  l'Etranger, 
depuis  un  siècle  ; 

s  >  Un  Répertoire  des  Estampes  dont  les  auteurs  ne  sont  connus  que 
par  des  Marques   figurées  ; 

3°  Un  Dictionnaire  des  Monogrammes  des    Graveurs  ; 

4°  Une  Table  des  Peintres  ,  Sculpteurs ,  Architectes  et  Dessinateurs 
d'après  lesquels  ont  été  gravées  les  estapipes  mentionnées  dans  l'ou- 
vrage, avec  renvoi  aux  Artistes  qui  ont  reproduit  leurs  œuvres  ; 

5°  Une  Table  méthodique  des  Estampes  décrites  dans  le  Dictionnaire 
des  Graveurs  et  dans  le  Répertoire  ; 

ET   PRÉCÉDÉ   DE 

CONSIDÉRATIONS  SUR  L'HISTOIRE  DE  LA  GRAVURE 

SES  DIVERS  PROCÉDÉS,  LE  CHOIX  DES  ESTAMPES,  ET  LA  MANIÈRE 

DE   LES  CONSERVER 

PAR  M.  t  II,  LE  BLANC 

Du  département  des  Estampes  de  la  Bibliothèque  Impériale 
OUVRAGE   DESTINÉ   A  FAIRE   SUITE   AU 

Manuel  du  Libraire  el  de  l'Amateur  de  Livres 

PAR  M.  3.-CH.  BRUNET 


Conditions  de  la  Publication. 

Le  Manuel  de  V  Amateur  d'Estampes  sera  publié  en  16  livraisons, 
composées  chacune  de  dix  feuilles,  ou  160  pages  gr.  in-8\  à  deux 
colonnes  ,  imprimées  sur  papier  vergé  ,  avec  monogrammes  intercalés 
dans  le  texte.  Le  prix  de  chaque  livr.  est  fixé  à  4  fr.  5o  c;  il  est  tiré 
quelques  exempl.  sur  papier  vélin  au  prix  de  huit  francs  la  livraison. 

LES   5   PREMIÈRES  LIVRAISONS  SONT  EN  VENTE. 

La  6  '  livraison  paraîtra  le  i5  mars  i855,  les  suivantes  dans  un  dé- 
lai rapproché. 

43:25. — Paris,  imprimerie  Guiraudet  et  Jouaust,538,r.  S.-Konoré. 


r 


La    Bibliothèque 
Université   d'Ottawa 

Echéance 

Celui  qui  rapporte  un  volume 
près  la  dernière  date  timbrée 
i-dessous  devra  payer  une  amen- 
e  de  cinq  sous,  plus  un  sou  pour 
haque  jour  de   retard. 


The  Library 
University  of  Otta* 

Date     due 

For  failure  to  return   a   bc 
or    before    the    last    date    st 
below  there  will  be  a  fine  < 
cents,  and  an  extra  charge 
cent    for    each    additional    d 


a39003    003^583^5b 


CE    PC       1103 
..5M376    1655 
COÛ      MAROLLES, 

ACC#    1344889 


MI    LIVRE    DES 


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