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LE
MÉMORIAL
CATHOLIQUE. .
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LE
MÉMORIAL
CATHOtIQUE,
OUVRAGE PÊRIODIQnb
CINQUIÈME ANNÉE.
TOME X.
A PARIS^
AU BDREAU OU HÉHORIA^ CAXnOLIQDE.
■M aBÀVi'iB) , D*. j , pili Li mol Di iiiHi , r<inoiiaa iatrx-iui
IHFIIHERII DE GCEFFim,
M. DCCr.UÏIII
4
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LE
MÉMORIAL CATHOLIQUE
JUIUET 1838.
I immmmmm mmu
Avts Atnt SèuscMvtfeuM*
Âfessieuts tes Sowcripteurs dont Vabotmemetu eU expif^^
sont priés de le renouveler incessamment, pour ne point éprouver
ér interruption dans Venwn de leurs numéros.
Les lettres , demandes et envois d'argent doivent ^^^ affran^
chis , et adressés au Dîrectear dû Mémorial^ txjk des BiavX"
A&Ts > n*. 5, près la rue de SeiM^ faubourg Saint4jermaiiu
t
Si la parsécution nouvelle a profondément affligé tous les
▼rais catholiques^ rimpréssiôn qu^elIe a produite sera, à certains
égards j aakitaire à la religion. Cette cruelle épre«T« iranine ,
plus qu'on ne sanroit le dire ^ le coprage ci le aéle 1 ceux qui
paroîssoiait indifférente se remuent ^ et les endormie se réveil-
lent. Nous apprenons que le peuple des campagnes ménie à pris
l'alarme , particulièrement dans les diocèses oik la foi est plus
vive : il demande déjà si Ton veut encore lui rayîr'ses prêtres*
Chacun prévoit la crise qui approche ^ et pour f!j bïen préparer^
c'est déjà beaucoup <pie 4e laprévoir»
Cette disposition des esprits est singulièrement favpr;it»le aux.
mesures q|ue Ton attend »vee rmtxm de Tépiscopat^ Dans un
(6)
temps où le pouvoir n'ett nulle part y une ^ande puisnence est
doùnëe à Fauforité'SpiritiiaHe \ dè< qu'die se d^Loie avec ëneiv<
gîe. Les eîmemis de là irelfgbri le savbîït \, et TOilà pourqtioi ils
éclatent en menaces furieuses ^ dès qu'un ëvéque ose élever la
voix contrôleur tyrannie.. Déjà ila ont parlé de déportation', il
est vrai qu'ils n'ont pas encore prononcé le mot d'échafauds.
Nous publierons les réclamations des évêques à mesure
qu'elles parviendront à notreKïonnoksance. Les journaux quo-
tidiens ont déjà appelé l'attention publique sur celles de deux,
vertueux prélats^ mais comme Us ne les ont pas insérées en
entier, nous nous faisons un devoir de consigner dans notre re-
cueil ces pièces, qui méritent d'iêtre conservées^ et qui honorent
la sagesse et le zèle de leurs respectables auteurs.
\
, LJETTRE PASTORALE
'' DE Me»! L^É^ÉQUE DU Ptit,
ADRESSÉE AU CLERGÉ DE SON DIOCÈSE,
A Vottasion de V Ordonnance royale du, i\ avril dcmUr ,
. , relative, aupc Ecoles primaires.
/ .'.'> I .» '••^'î *' ■ • * * ■'. *»{♦ *• • n
, 'LoiaïrJAa|«is*]$lA«kicJi IDE' BftikLtf^ 'pair ta gr^ede'Dt^uet I'am*
torité dtt'Saiulr&iéi^ apostolique, ^vêque du! Pûjjf,; ai» iîurés'e^ .Des<>
servant^ 4« ^ji^ 4KK:ài«, Samjï.^? .^■«D»ffli^;.^4)¥Pl^jSfig;t^uf.
" • « • I . ' ."' • { ••».*{'<»
A mesure que les temps deviennent plus difficiles . nos très- cbors
coopéra teurs ,. potre vigilance ^ur le troiipea.u qiû nous est confié,
doit devenir plus active/ et notre zèle doit s^ènffammer davantage à
mesure que devient plus ardent le zèle des ennemis de Jésus-CHrist
•l de sa religidn. ..'>. ...).. j .
JNotfs tâiré l()(rsqu'ii faudrait ti^ttliipliër il«^ *a^i<CièiJettfé|^
(7)
instructions , seroû un^ prévarication manifeste et Tonbli des plus
redoutables obligations. Peut-être nous sauroit-oo gré de notre ^
silence, comme d'une preuve de cette modération qui a tant de prix
dans ces jours de faiblesse et de défection ; peut-être qu^une pri/*
dence p\u% selon le monde que selon Dieu applaudiroit i notre ré«
serve, et ne verroit que sagesse dans cette tolérance qui s'accom*^
mode de tout; peut-être que rester le témoin muet des insultes pro-
digoées k la religion « et entendre, sans paroitre ému, les bfas-
pfaènnes de Pimpie, serott le plus sûr moyen de se concilier cette
faveur populaire aujonrd^bui si ambitionnée; mais tandis qu'immo-*'
biles en présence d'un ennemi tous les jours plus entreprenant,'
nous nous bercerions de i'eapoir de cbarmer sa fureur par divers '
tempérameots, et de le désarmer âi force d'égards^ plus sage et plus
prudent que nous , il profiteroit habilement de notre excessive cir* '
conspection pour mioer rédifice de rÉglise, affaiblir insensible-
ment le respect pour les plus saintes règles de la discipline, et nous
dépouiller peu-i«peu des droits qne nous ne tenons que de Jésus- -
Christ. Croire qn^il pous coilvint dans ces circonstances d'imiter le'
silence que gardoit rHommc-Pieu Sn milieu des plus sanglants ou»
trages, ne seroit qu'une pieuse îlli^ion. On se prévtiitfdroit de ce
silence pour persuader à la multitude qu^après tout on ne vent re-
trancber rien d'essentiel, ni affaiblir en rien le respect dû au Sa*
cerdoce et à ses di^oîts; que c'est afin de f^ire cesser d'injustes pré*'
ventions et de ramener les ministres des autels à toute la spiritualité
de leurs^fonetîdna qu'on simplifie les devoirs de leur mission sur' la
terre, et qu^on les déchai'ge de certains soins qui excitent contre
eux les clameul*s' dt la malveillance et les arracbent au calme et'
aux douceurs du sanctuaire. Ainsi , on se sa*viroit de notre itiaction
pour en imposer aux fidèles et colorer les plus odieuses entreprises.
Mais, M. T. C. F. , si l'Esprit saint nous dit dans les saintes Lettres
qu'il y a un tempe pour se iaite^ H nous ditaussi qu'il y a un tefnps
pour patUr; et ce temps d'élever la voix semble être arrivé pour
nous.
Accusé solennellement de violer les lois du royaume et de cons<*>
pirer contre les libertés publiques , Tépiscopat françois, sans trop*
pnésmner de lui-même, pouvott puiser dans son amour pour son Roi
tt 50n attachement à ses devoirs Tespéranee de sortir victorieux
; (8)
d^une accusation aussi grave, (lm moîos pouf oîirîl prëlandrt.fi n^élre
coDd«ln.^é qu''apr^s àts^ aptqi^èlei dirigées av.ac conca^nct > suf deè .
t^aioîgnag^^ ijrrécufjijbles 0t sur lè9 ]^feiiva« las plui. 9i»nvatDçaol«i« '
Mai^ c;^ <|a'up |ic(;iiié ordinaire eûi réclamé cqm.iiie us droit , a smm
doule p^ru une nouvelle exigence de la part dei évâ«|ttet. Ouïe».
avoit^sigMaiéfi ^ux peuples coiiune ,d^^ conspirateurs ^ .e| yeilà 4}iiu-
de nouvelles mesures 9Uf rinstruction piriiuaiï'e » supposant 1# criuM .
constaté » viennent iout*à-coup dépouiller les premiers pesleurs de
leurs attribniipps les plus douces et les plus importantes, et les fié*
triaient ainii 9 en queiique sorte , dans Tesprit des iamilles » eniinsi*» .
puant qu*ils.n^f voient été jusqu'alors ni des n^rdiens assea fidU#$
de Tenfaûce ,. ni des conseille^ assez sa^es jde la jeuiieHe»
Peiit-éti:e trouvera- 1- on que nous laissant trop préqocupar parU:
souvenir de certaines accusations » vous mettons, Ut^ excès de sévérité •
dans nos jugements.. Mais qur^on- nous dise doue alors <|ueUe8 misoMS»
h\ puissantes ont pu «netiver celte restriciien desdrpîts des évéquesi
^ r^rd des polÂieSiécoks^. Avions- nous oublié: les ooligaèions sa^>
q^ée^.quiil^us sont imposées, au point de ne plusiisieroer aneone'
sur^eilianee sur ks inetitytenrs et leuri éUves? Qu'on consulte les-
prpcè«*VBrbaux de nos y\m»%^ .qu^on lise ^oftordonnancss, on verra: '
si nol^e/zàile s'est r^aiieitti \X{ïilo^ interroge ies eolaots, et vis redirotit
le# ie^ffrvi de leur .priemieripasteur, ^ \\& ,rappelieffont< le jour oài
ils.entonroient leur évéq^e., répondaient i ^9% qmeslioiks' et i^ece*-
leown^ 4^, lui 4es .«Bf::|^uragen\eflts et des témoignagea dViffeetiott.
lio^ i;f^prooberQit>0n de ne pas assça lavQiiiser.ia;p«opagalio«
de It'enseigQeinent prio)^ire et d'enipiojer nos efforts k retarder la
marche dn.jiii^le.? lk|a,is d^^niis quand ia ncUgiod i^t'elle ehetcké
Il s'^sspqi^r Tignorf^ncp. |^ur i^tepdre ^^% coai|uè(es Y. Quel:i besoin,
a-t-eile def t^nè.br^spouir écl^iir^r les esprits dosiumières de TËvan*
gile? ^ iàut toute .la. haine des .ennemis de fl^U^e peuir activer à
cet exc^s4^alsurdi(é dar^ .leurs CalooKiJe^. vCiei^ea> s'iJ étoit vraii
que nous naissions peu d^rdeur à répendre TinstruGtioi? parmi les
classes pauvres de la société, ce ne seroit pas à nous qu'il faudroit
reprocher cette tiédeur \ il faudroit en accuser* la licence effrénée de
la presse , qui attend que les enfants aient acquis l4s premières oon-
noissances des lettres pour jeter dens leurs ecmirs des.setteAces.de
révolte et de.libci-tiitage.
e
{9r
. Houf aocoMToU^on d« q« pa$ lOttUoir d« ttotrè iatUcoM WAm
les mélhodM d^eoteigD«iBeBl? Kout réfOBdrioBS(|«# Iè4ev6îr ^na
évéque esl d'en€OiiNig«r les méthodes qoi fevorisent BOiiiseoleiiient
)es progrès de l'esseignement , mais encore les progrès df la piété :
tesmétbode» qui ftppreniieQt «me eafiiats è porter daas k anson
paternelle non le foo du comm^ndemenl % maî^ la sonmispio» et le
^împKcité de leur "âge* Ce devoir , nous revdns retopU pe«i4tre
evec trop de fidélité , au gré de. adft eoousaleiirs.
Troitv«tMt»oQr qiie «leufi viettons ftop do mystère dans recercîce
de DOS foqptioiis relativement emp peiîMa écoles, que aous aoui
sommes tro|> affranchis d<9 nofliireuSes formalités aujOiird'iMM ea
Visage; qn^on oo voil de aovd ili «apports sir Tétat de rînolnictioa
prinaire» ai |abl0aB» de sitaatioii desélaUîsaemei^» particuliers ;
qu^a ua mot y aouf x^admiéiHr0m9 pas. assM», suivaDl le langage d;à'
jour? KoQS l'avouerons avec franehisA : nous avions cm jasqu*à pré*
sent que pour ma fnt^eniria di^cipliae <t la piété dhas les éooles « la
surveilUacfl iooraalière des çarés* Teialnèn sévèra des livres à
Tosage des enfavits, nos visites pasiorales» lé^oirtpte qaa duMpe
pasteur esl obligé de nous rendre de sa paroisse ^ ijùe. tous ces
moyen? que nous -sucrent les coocilesj las syttndoa » lAs Jtatitts deéi
diocèses, ont plus d'efficacité que des 'rapports qnî iktovtfarmeat:
rien, qaç des écriii^ai qne i'oo makipUe sabl frait comaM saaa
nécessiter Noiîs deiroof ootre jleaips a raaéoa»|>lissemeàt de devoirs
trop tmfopiaots » pour le consumer è remplir daii»feniialilésftférilea
pour le bien et; p^u eonfipnnes à U dignité de noire atâssiaa sar. la
terre* . ■ •• • >■*.,:
Peut-être auroU^oa désiré ^f» nottf «Ansîons ponbé dos éoolea è
ce degfé de^pf rfe^Uon » que les ^titalflira oaèhoUqàes i iaslrpiakiit
des élèves de différantes reiifiofiSt h^nt preuve d'âne ttastrlietibfi.
assez variée et de. principes a^ses fiksnibles pour eapliqner èAchaotait
la lettre da so^acaiéGhjsmo particulier « gardanlf aiimiliett de tènlei^-
çjes docArifi^ qi|i se cçnab^ttctit » k plart ejcacte naalnilité; Jlbrri'
Tensfigiiemaat primaire eût été'dirigé aaàe cetto parfaita} modérait
tion et cette ^crupuIcMsa toJéirança^i^ nécUme la prbgfè& des Iuh-
mières. Il est possible , ^* T. C. F. , que ce soit là le reproche
le plus grave que Ton ait è nous faire , .maisqMc » par un rffs^o de
pudeur , on n^ose nous adresser ouvertement. Sans insister sur ceUa.
( 10 )
accusation , nous devons déelarerque noiis mettrons toajours notre
gloire à Ja méritev , et que* toutes les lumières qui pourroient [aîllir
des écoles les plus perfectionnées ne valent pas le sacrifiée de sa fo»^
et de sa conscience.
Ainsi t rien dans le régime actuel dés écoles ne peut justifier les
mesures qui viennent d^enlever aux Evêques dVmpoi'tantes altri*.
ImtioDs f pour leur donner en' échange certains droits illusoires et*
une apparence trompeuse d^autorité. . ^
Mais quand le zèle se seroit ralenti dans quelques diocèses ; quand
il seroit vrai que sur quelques points renseignement primaire eût
été moins encouragé , n^y avoit-il donc d^autre remède au mal que'
de dépouiller l'Episcopat d^un droit inhérent à son caraetèrè ? Les '
saints Canons ne fournissoient-ils pas les moyens de rendre à la dis - •
cipline sa vigueur /au zèle sa première ferveur, à la vigilance toute'
son activité, sans violer les Canons, sans fouler aux pieds les pré-
rogatives les plus lé^times? £t , pour rétablir Tordre /c^a/, falloit-ii
recourir à des mesures pleines de dispositions contradictoires et dont '
la confusion décèle assez Pin justice ?
Oui 9 N« T. C. F., la juridiction sur les petites écoteâ est un
droit des £véques..Quelle est la plus importante fonction dé Pins*
tituteur de Penfance y quel est le premier de ses devoirs ? CV.//'
d^ enseigner à âes éièpes lé* mérités de ia Religion (x) : c^est de ^
graver dans la mémoire des enfants le texte du Catéchisme , et do'
leur exposer avec clarté et précision les dogmes que tout Chrétien
catholique fait profession de croire. S^l admet . Penseignément >
humain, ce n^est que comme un accessoire. Ici , Pinstituteur est
plutôt catéchiste que professeur; plutôt coopéra teur des ministres
de la parole sainte que maître dans une classe ; plutôt associé au
ministère évangéliqiie qu'appelé à donner les premier^ éléments des
lettres. Or » eonsidéré sous ces différents rapports , de qui le maître
d'école doit«<il tenir sa mission , si ce n'est de ceux àtrtquels il a été
dit 8 AlU* , enseignez ; de ceux qui sont chargés de distribuer atf
troupeau une doctrine saitte et de conserver avec fidélité le dépôt
de la Foi ? S'ii^reroit-il kii^alme d'enseigner? Mais ce seroit une^
, . . • ». ■ « ,
(i) Circulaire du ministre de Plostruction publique aux Xyêques , é«
is mai.
(il)
ititrusiôb» Irolt-it dem«ii<lér ailleurs tes phmroîrs ? Mais quelle eit
Pautoriléciîstmctedtfcôrp^ cfes Pasteurs qui partage avec ces Pasteurs
le devoir dTenseigner la Religion et de pattre le troupeau de Jësus-
GhrisC ? Nous oe la connoissous pas.
Si les maîtres d^école ne recoiveiA Tinstitution et la mission desf
£?éques y Vils ne sont sous notre continuelle surveillance , si le droit
nous est até de les établir et de les révoquer^ de Tes'admettre ou de'
les rejeter V que deviendra le plus souvent renseignement entre
leurs mains? Qui nous répondra de leur exactitude dans PexpH-
cation du dogme » dans le développement de la doctrine catholique?
Qui nous aséuf era que reirreur île sortira pa^ de leur bouche et ne
s?jnsinucra paa dans le cœur de leurs élèves ? Qui sait sMis ne sépa-'
reropt jj^^ aussi eux-mêmes la morale de la Refîgion, ét'S^ls ne*
croiront pas qu^il est possible de former des hommes de bien sans
se mettreien peine de former d«« Chrétiens? Et s*il en est ainsi ,
que deviendront un jonr les paroisses peuplées d*une ieurtesse sans'
instruction solide sur la Religion , sans principes arrêtés sur les'
objets de b croyance caljiotique , el^^^ayant loui au plus que quel-*'
qufis idées d^une moi!alé vague, sanis forec (mùr modérer les passions^
impuissapie pour procurer le bonheur des fiiniilles?
Elle étoit hautement reconnue cette prérogative que nous dé'
fendons ici , dans ces temps. où, avec moins de zèle que de Mor
îpurs pouir les libertés de TEglise gallicane , ou respectoit davan-'
tage son indépendance Les Conciles provinciaux prétoient à la
juridiction des Prélats sur les petites écoles l'appui de taille leur*
autorité , tandis que les arrêts de nos Cours souveraines et dek cou-'
seils du Mpntrquf^ randoient hommage è oe droit et le proté-^
geoî.ent can^tre d*i)3Jusle prétenfions. '
Entendez» If*. X.C» F.| les PèreadirConéile de Narbonne, ténu^
aa iJ^Si'» qui • déclarent inhabile ii «enseigner un instituteur ^i^/né^
UendroU pus 4a ntiMùn de son JËtféçue vu ek tout autre Supérieur
tccUaiastique (i). Peu de temps après, le Concile de Rouen or-
donne aux Évéf/u€â de rélahiirleis anciennes écoles et ij^ef^fori^tr
de nouvelles (s). Quelques années plus tt^rdv |ç8 Evêques* dp la
' ,..■•..,
(1) Gooc. NarboB. , Gao. 61 , an. i55i.
(3) Cenc. Rothom. , Gan. 1 y an i53i* ^
(
province de Bordeaux , comprenant toute Modaence de Téduee*
tion des enfanU sur la société » tracent avec une seHîettiide toute
pastorale les plus sages règlements pour htettue des écoles, et veu»
lent établir des maîtres dans toutes les paroissei:(i)* Marebant sur
les traces de ces Pontifes, le Concile d^Aîx exhorte les Prélats à
former des écoles des deux sexes « ^fin de soulager Us Curéi dan»
Uê fondions importâtes de V enseignement (s). Lee Conciles de
Toulouse et de Bourges ne déploient pas un zèle moios »rdcnt.
Tous supposent comme (uconteslable le droit qiie|noua reeendi-
quons»
^1^ langage imposant dont retentisfoit le sanctuaire de la Divi-
nité , les magistrats cbréiiens répondoient >, du saootiiaire de la
Justice f par un langage digne de leeurs «ugusies fonctions» et du
Fils aioé de T^lise , dont ils (enoient leur autorîlé. Ainsi , lo s8
}ujn i6s5 » le Parlement de Paris ordonne aux maîtres etmattressee'
dMcole de se pourvoir devant les Supérieurs ecclésiastiques du diocèse
pour régler les différends qui pourroient survenir e&tr^enx snr le fait
des petites écoles (3)* Le jto. ju&Ilet x63a , intervînt un arrêt de la
même Cour , qui défendait aux officiers civils de prendre comioîs-*
sance du fait des petites écoles (4). Le 23 janvier i68o , le même
Parlement rendit un arrêt, sur les conclusions de M. de Lameignon,
Avocat-général , pour maintenir la îuridictioa des Supérieurs ecclé*
siastiques sur les maîtres d^école de la ville d* Amiens (5).'
. Les droits des jËvêques a^étoient pas soutenus avec moins d«'foree
dans les conseils du Souverain. Ainsi , le ao aoét t^66 , sur ce qui
avoit été représenté au Moi , étant en son consèii , çtte Pinstrnction
des enfants a touj^iurs été jugée* comportante \ que de tout ttmpe
les lois civiles aussi bien que Isa ecclésiastiques Uoni paHicUTièfe^
tf^ent commise aux soins des Eoéques , tn sorte qu'il n*€H'pèthàis
à qui que ce soit de s'y ingérer^ ni de tenir des éooêes\;' q is'êl^H^ai^
obtenu ta permission et l'approbation de PMoéque' diôeésaifi'. Sa
(z) €onc. Bardeg. , tit. ny, an. i585.
(a) Coae. Aqaens. , ad* i585.
(3) Mémoires da Clergé, tom. I ^ p. io5o.
(4) nid. , p. io58. ^
(5) Ibid, , p. io3S.
.*»vl .•
( »5)
Mafesté ordonnu que ceux qui poudroiêni tenir de petites écoiee
pour ^iitëîruction de la feutttsee de Tun eà de Vautre eexe , dans
Véienduiedu dtQcèse de Cahors » éeroient tenus de prendre ta per*
mission et ^approbation expresse , par écrit , de l*Épéque de O»-
hors (i). Le lo septembre t68i , lotervint on arrêt du conseil d!état
en fiiTCur de la juridictioiy des 'Archevêques de Bourges sur les
écoles i sur la requête présentée au Roi, étant en son conseil^ par
l'jârchepétfue ie^Bourges , contenant que Vinstruction des enfants
étant i$ne des principaUs actions qui concernent ta Beligion et h
salut des âmes » il est du devoir et de l'autorité des Épéques d^f
pourvoir , et d^ examiner ia religi^tn ,| ta Jbi , la capacité et les
mœurs de ceux quise présentent ou que ton propose pour tenir des
écoles publiques et particulières (2).
On sent que les conseillers de la Couronne puisoient leurs inspi-
rations fl leur langage dans le cœur de nos Rois , lorsqu^on lit les
paroles que Louis-le- Juste écrivoit à Tévêque de Poitiers» sur l'ordro
à observer pour les petites écoles : C'est chose f disoit ce prince t
qui dans votre diocèse regarde en gét^ér^l votre soin , puisque d^est
de là que les dmes p du salut desquelles vous êtes chargé , doivent
recevoir la première teinture du bien (3). Ainsi, la jurisprudence
des Parlements et des Conseils du Hoi a reconnu et constamment
protégé le droit desEvéques dMnstituer les maîtres d^école.
Or, les arrêts des Parlements n^auront-îts donc d*autorité que
lorsquMs attaquent les plus saintes et les plus utiles institutions ?
Ne sera-t-il permis d^invoquer Tancienne législation que pour donner
des chaînes à rÉglise 4c France ? N*^ aura-t-il de sagesse , d^équité
et de raison que dans les édita de persécutions? Nous avons trop de
confiance aux protestations d^irn partialité et dé modération que
Ton entend de toutes parts , pour le penser< On ne trouvera donc
pas étrange que nous aussi nous allions emprunter des armes aux
anciennes lois du roj^aume ,, ppur défendre nos droits et nos pbéro*
gatives.
On nous dira peut-êtr^ qu'ep ôtant «u^ Êv^que^ c«irtfii|ie» a|tn#
. . ■■ . . • ■
(1) Bléinoire« du Clergé ;, t, I^ ^, 9^.
(a) J6«/,p. io34.
(3) Mlrf. , p. 977,
( '4 l
butions , relativement à l'éducation de l'enfance , (a nouvelle Or^
donnance accorde ceper^dant aux Ministres ie la Jieligivn uw^^
participation salutaire à la suiveillance des écoles (i); qu^elle n^en
Feconnpit pas roojns «jue la surveillance cU t enseignement. religieux
leur appartient en vertu de leur titre même (a); qu^elle entend qu9
la surveillance soit organisée de telle manière que les Supérieurs
ecclésiastiques jr prennent une part t^jfficace (.3); qa'etle veut assu^^
rer la salutaire influence des Ministres des autels (4) ; et qu^nfîn.
elle déclare que VÉvé^ue diocésain aura le droit de visiter ies
écoles (5),
Certes, il faut convenir, N. T. C. F., qu^on avoit bien besoin
de recourir À toutes ces déclarations pour voiler aux jeu;c de la
France catholique toute Tinjustice de Pusurpation des droits les
plus sacrés des £véques« et que ce n^étoit pas trop d^un largage
aussi religieux pour faire illusion sur des mesures aussi peu chré<»
tiennes.
On veut que nous ayons une part efficace à la surtfeillance des
\ écoles : et on nous accorde seulement la nomînatîcNi de trois meiii'
bres, sur neuf, dont se composent les comités. Avec une si foible
minorité f où sera souvent Tefficacité de notre intervention dans des
questions importantes ? On nous accorde une participation salutaire
à la surveillance des écoles : et on ne laisse k notre disposition au-
cun des moyens qui pourroient rendre salutaire notre vigil«nce sur
les écoles. Dans nos Visites pastorales, nous serons témoins des
abus, et nous ne pourrons rien ordonner de salutaire pour y remé*
dier. On nous signalera un instituteur corrupteur de la jeunesse ,
aussi suspect dans ses mœurs que dans sa foi> et nous ne pourrons
prendre aucunes mesures salutaires pour mettre sur-le-champ la
jeunesse h Pabri d^ la contagion des mauvais exemples et des scan-
dales de ses maîtres.
On a voulu assurer notre influence : et on a tout combiné pour la
paralyser. On a même si bien compris le peu d^efficacité de notre
^ (i) Gircul. dn Iflnistre aux Becteurs , da y mai.
(3) Gircul. du Ministre aux Évêques , du la mai.
(3) Rapport du Ministre au Roi, le ai aviil/ •
(4) /^*rf.
(5) OrdonnaDce du ai avril » art. 20. ^ * . * '
( »5 )
parlicîpatîon ci d# «oU*e infloeoce -dam U nouTcau régime ^eaf
éeoHe90 que les comités devront désigner des inspecteurs poar sur-
Teîlier TinstructioD primaire. NcMATisitts pastorales ne suffisent plus :
«ott-e ptésesce dans les paroisses que nous parcourons est sans uti*
Jilë, Cependant TEirêque pourra devenir Vàua^ttiaire et Vadjoint
Ams kispecleurs dioisis'par les comîléi. On Pautorîse , par un excès
de condescendance sans doute ^ k remplir les devoirs de PÉpiscopat s
on veut bien permettre qu^il exerce un pouvoir quMl ne tient que
: de Jésus-Christ, et qu^aucune autorité temporelle n'a le droit de
lui donner ni de loi ravir. C^est ainsi que sera assurée Pinflueâce de
;Ia religion : voilà ce qu^on entend par cette participaêion êçHufaire
& la sarveillanoe des écoles.
. Si jamais nous avons gémi sous le poids de la charge pastorale ;
c^est bien dans ce moment où les devoirs qn^elle nous impose nons
obligent de faire violeace à ces sentiments de respect et d^oBéissance
que nous professons à Tégard des dépositaires de l'autorité de Diea
même, pour nous élever avec toute la liberté de notre ministère
contre renvahissement de nos droits les plus certains et de nos plus
précieuses prérogatives. Quoi 1 N. T. C. F. , nous cpi ne cessons
d'^exhorter les peuples à la soumission envers les puissances , pavce
tivi'éiïes sont sur la terre Tiroage de celui qui règne dans les Cieux^
^nons voilà réduits à censurer devant les peuples les actes émanés de
ces puissances si dignes de nos respects! Quoi ! nous qui avons inondé
les saints autels de nos larmes de joie lorsque le Ciel nous rendit les
Bourbons , et rendit avec enx à TÉglise de France sa véritable
liberté , nous voilà contraints de nouveau à gémir aux pieds de ces
mêmes autels sur notre Apostolat humilié » sur notre autorité mé*
connue ! Quoi ! nous qui , au milieu des redoutables mystères , ne
cessons d^mportuner le Dieu de Clovis et de saint Louis pour attirer
les plus abondantes bénédictions sur les chefs des nations , nous
n^aurons plus maintenant à faire monter vers le Seigneur , avec Pen-
cens du sacrifice , que des plaintes et le cri de notre douleur ! « O
» Jésus, Prince des Pasteurs, s^il devoit en être ainsi, pourquoi
» nous avez-vous tiré des rangs obscurs du saSerdoce pour nous élever
» sur la chaire A^s Pontifes? Pourquoi nous avea-vous tevêtu d'une
9 dignité qui devient pour nous une source d^amertume , et nous
» impose aujourd'hui des devoirs qui font chanceler notre fai-
f «6)
«^lUiii el lemUent démentir en dou& ces sentiments que ▼otis
v^ MOUS ^yjn ÎBfpiiHb voufriH^me poar cens qui tonc voê représ«nl«iits
a^ sur la t0rre ?» ^ ^
IVfais , N< T. G. F, , loutondëplorani les ellei«»tet. port^ées h la
Heligiop f n'oublions îamais que toute puissance vient de Di^u {i) ,
et que , si 4a conscience nous oblige quelquefois a prolester eo0tre les
actes de Ta utorît4 temporelle ^^elle ne nous oblige pas moins îi reeoo*
noUre sa céleste origine et idéfiendre ses drQit|« Cesmastmes éloîeoi.
les ma^Bies de nos pères. Nos esemples comipe nos leçons doWnnt
tendre k les accréditer parmi Isa. peuples ^ parce qu^elies seules
peuvent maânteuir Poirdre public et assurer Ip bonheur des aetîoasi
Vous continuerez , ]N^ T. €. F. , à obserVer fidèlement necre or-
donnance du so décembre i8a4 , pour ce qui cooeerne les visites des
4coles et la surveîlMuce à exercer sur tpnles. les parties de l^ensei-
guem^nt primaire* Si OQUS croyons devoir adopter d'autres mesures,
niOttf nous empresserons de vous les faire connoitre* pleins de eeu*
fiance dans votre sèle è embrasser tous les moyens qui poorroeH
coutribiier davantage à procurer U salut des âmes eit à étendre le
règne de Jésus-Cbrist, : - "
Donné au Puj , sous poire, seing , le sceau de nos armes et le^
eoDtre-seîng de noire secrétaire , le lo juin idsS*
t L. J. MAURICE; ,
Évéquê du Puy^
Fto MmiiMicat d« Moiweignear : '
Chanoine honoraire , Secrétaire*
...
(i)Koii ett cDioi poteâtai oisi à t>eo« Ad Hom..^ iS, i. ' ..
f ■
( «7 )
LETTRE
DE Mm. L'ÉYÉQDE de CHARTRES ,
A ton ncBUJMCS
M". DE VATISMÉNIL,
MIHISTEB DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE,
Ju sujet de la formation des ComUés cantonnaux du dépar*'
iement d^Eute-ei^Loir.
MOISXMHKVE ,
J^ai différé U nomination de deux notables pour chaque comité
cantonnai, qne je tous avois en quelque sorte annoncée par ma
lettre dn 20 mai , et que irons me presses d^effectuer, parce que Té •
tat des choses étant bien changé depuis la date de ma lettre, j'^ai-
cm devoir mûrir ma détermination et voir k loisir ce que je pouvois
faire. A présent mes idées sont fixées, Monseigneur, et je dois tous
déclarer que ce qui a été fait et dit depuis denx mois , m^engage à
m^abstenir des choix dont il s^agit.
Le discours que votre Excellence a prononcé devant la Chambre ,
le 7 juillet, a été particulièrement Tobj^t de mes profondes médi-
tations : f y ai TU la règle de ma conduite ; souffrez que je vous ex-
pose les inductions que j'en ai tirées.
La profession de foi que vous y faites, Monseigneur « c^est
que la liberté en matière d^édircation idoit avoir des limites, et
qtfune liberté non restreinte est un^Tchimère dan* Pordre civil.
Je pourrois vous représenter, Monseigneur, que cette cAxmère ne •
se réalise que trop sur d^autres articles , puisquSl nY * poini d'in-
sulte à la religion de Pétat 1 dé mauvaise doctrine , d'erreors impies
10 ^
(.5)
qui né soient permises à in liberté de la presse. Maïs celte réÛeTÎoD
Il part« ce qui m^afflige, c*e«t ^uele catholicisme seul soit l^objet et
la victime des restrictions qui ont trait k Téducation publique ; que
toutes les limitations et tou(^^'les l'Iglieurs soient réservées pour
lui; qu''on interprète toutes les lois à son désavantage; et que la
religion, qui est de toutes le^nrl^thutions Ifi pittir nécessaire et la
plus sacrée, soit dépouillée pièce à pièce , non seulement de ce qui
fait sa prospérité , mais deoe qui assure sa vie ci sa durée.
Permetteznioi de vous le dire« Monseigneur, votre discours est
plein de ces interpri^(atiôoS r^pgt^is^s et d* ces explications de
lois oii il y a toujours perte pour la religion. Je ne crains pas même
de vous m^ni^uer inon étondetiient .de ce que le^paix>!es.d^un mi-
nistre aussi connu par la supériorité de ses talents, m'ont paru offrir
souvent dey erreurs graves. Mon zèle pour des vérités qtji 'niie sont-
plus chères que la vie, vou» eirplîquerft Jà' sincérité avec laquelle
je vais vous parler, Monseigneur*
Vous trouvess constitutionnel et Juste qu'ion oblige quiconque
voudra entrer dans renseignement , à signer au préalable qu^il n'^ap-
partient à aucune congrégation ou association' religieuse non recon-
nue. Mais quand on lit la charte ,• on ne comprend pas qu^une pa-
reille mesure puisse être prise sous son empire. La charte se fouille,
point dans les cœurs; elle, déclare tous les François admissibles:
à tous les emplois; elle n'autorise pas à les en, exclure pour des,
opinions ou des engageinents innocents;; elle n>n écarte que les ixi-,
dignes* • , .
Remarquez 4e p)us, Monseignenr^ qu'un tel droîtimplique contra-
diction dans les termes. Du moment qu^upe association religieuse ck^est
pas reeonnue'par Tétat^ Tétai est donc censé Tignorer. Mais , dites-
vous , MpQseîgneur, le gouv^rnerpent ne peut perdre sop /droit de;sar*
vtîUaiiee : ^^ep ' conviens sans peine; aussi peul^il ,s]urvei(ler les
membres de cette association, raais: non pas les repousser « 'mais
non* pa$ |,es flétrir ; mais pgn pas. les déclarer .si^spçcts , .mais xioa
pas créer cfont^e etixdes itici^pacilés légales. Cette conséquence est.
si évidente ; que , si un la rejette» >I senorble qu^ij n^^f.aitiplus.de.
charte , dû moins pçur les chrétiens;
En Angleterre^, il y a' des c<mgrégat ions Tieligîeu^f^s.patholjqaeSy
Ie*gouter.i»em«nt n'j rend pas J/eurr condition pire qi^e ce^l.e.4(BS
plat ikspotiqoet , «a Tw^uit , p«r eft^mpU , les rêUgitttx tTonft
{«mais porté ans .y«OK du desp^te'va etriiclère i^ftrticulier dérépt-ii-
bali<m. On ne les Ciruslroic poînl des droits qui ëtoient laisses I ce .
inallieurettz peuple. Comment ne pas regarder^ après cela^ comme
une chose ioezpUcable, qu^en Fraace» sons Tégide de la charte t
aa moment oh toutes les libertés sont dégagées des moindres gènes ,
les membres seuls des congrégations pieuses puissent être traités
comme nne easie disgraciée ?..
Qm^oo proposât aux professeurs protestants de Strasbourg de signer '
qn?ils n'appartiennent p«s k la congrégalfon des frères mbrsfe^ on '
■
a telle autre nssocialîon semblable , quels cris? quel toalè?ement ! ^
que Tovs importe » dfroit*^n P oh est donc la charte et la liberté do
tience ? Confenea , MoQSeignear', que Arbos respecterîet ces
9 ou plutôt qti'fif ne tous tiendront jamais dans Tesprit
d^j donner lieu. 'Vous ne tenteriez pas non phis de présenter un
pareil formulaire è souscrire aux firanes-maçons ou aux tllaminés. '
ITesl^il donc par visible qne le code de la liberté n^st muet od *
VDÎlé que pour le caUe cttthdlîque f • - i)
• Mais une séiexîoa mille fois pliis ibrté, e^ëst queées engagements^
religieux sont regardés comme on trait de perfection par la Réligtoik '
da nos pères , qui est 4a Religion de TËtat. €e détachement )r été
déclaré par Jésus-Christ le comble de la vertu. Un gouvernement*
ctnréliaii peut-il dpnc Toir un motif de méfiance et d'^etclusion dans
ce qni a été aux yeux de l'Homme-Dieu un titre de prédileeilea-
et do' fiiveiir? Gommant concilier 'la* profession de respect uncfoir
l)8a)angiie avec upe apprécîati<m des choses directement cootr'éiré'è'
l'Evangile ? Il faut avouer , Monseigneur » *qu^on àe perd dans ceè'
eantsadictioBS*-
..Sh.veSoî eopendaat ua^plus frappante encore. Il est penmi&de
blasphémer' Dieu v t^ ^^ .n^est pas* permis , du moins sans s^erpnoser'
è^df tristes rigueurs , de Vunir pour mieux servir l>îeù ? Quoîk|ue
VMâ,tA reconneisse le Fils de Marie pour le dîviu ftiâdatearde Sà
Religion ^ il a été peniiii& de nier la ï^'vinité de Jésus-Christ dans
un livre imprimé et déclaré innocent; et il n*est pas permi», dû
moiasti ronne veut pas étrechaèsé de certaines placés, de suitre
1m conseils jdè Msus^hriét ! Uni$srx*>voitf > dit un Dieu , par des
a.
( *p.)
lioa^ df foi «i d« oliariU r i« tous combkrai .dt mes doos et âe m^
rëcoiBpeiiseft ; et des hommea disent s Osés .fornior ces lîens > et '
nous saurons tou^ en faire repentir. U me semble , Monseigneur , -
que ces observations simples, font assea. bien sentir que retirer Ja •
confisince à un catholique, parce qu^il maiche dans la voieJa plus
parfaite suivant la^ foi.cathpiiquet.estun acte dont il est pennis '
d^ètre surpris et mênr^e confondu.
. Mai;s ce n'est pas ici , dites-vous , Monseigneur ^ une question de '
conscience » mais une question d*aplitude: Si cela m^étott permis ^ *
Monseigneur y j'oseroif vous demander si ceuz4à manquent d^ap-
titij^de pour élever la jeunesse , que les Bacon , les Richelieu , les
Coudé y les Corneille \ les Matthieu Mole » les Lamoignon ^ ont
regardés coinme les plus habiles ipstitoteui^ de renfance ? Je vous •
supplierois de me dire s'ib manquent d^aptitude».ceaz qui eon*-
duisent des centaines d^enfants comme un seul enfant, qui jo^aeat'
les lumières aux vertus , chez qui on a toujours vu régner un ordre '*
une subordination admirables, tandis qu'il fallait envoyer la força
I armée dans beaucoup de collèges, pour jr réprimer des révoltes i
dans les maisons desquels leurs plus violents ennemis, qui u'y étoteot'
venus que pour çritiqijier, n'ont trouvé, qu^â admirer et à fouër ;
enfin , qui reçoiveui de leurs élèves jdes marques d'affection et de-
gratitude « qui soqt la vraje pierre de touche, de. la bonté et dé
r habileté des «laitres !
L'éducation est ipal entre leurs mainst! Afa'l quabd rUuiversilé>
at4)ieîle aura produit la centième partie des savants , des orateurs,
despoètes immortels qui sont sortis des écoles des religieux: qu<ott>
f envoie f alors nous consentirons è ne vosi* en eux que des ighoranft'
el4esgens sans aptitudes ^ <^ ■ \\\
Mais ils ont un supérieur étranger,... Que s'en suit-il de là? Tous»
les peuples catholiques^, a Texception de quel queit cantons de/l'Ita-
lie , seront donc obligés d'abjurer leur foi , puisqu'ils n^auroat-per-'
sonne à mettre en place qui ne reconnoisse^ians le Pape un suffë*.
rieur étranger? il n'aurpil donc pas été permis au Fils de Dieu dei
se donner sur la terre up représentant unî,que., afin d'asseoir ruuité:
et la perpétuité de son Église? . .1 j
Tous trouvez , Monsejgi^eur , un gra^d incouvv^njbsol d;in5 kuei
dépendance .^w ce supérieur. Il peutj dite^ryous,, b» déplacer ès<in:
( â» )
fr^ et déranger par-U Us écoles. Demaoclez, MonieîgBettr^^ ouz
évéqoes , désolés de leur expulsion , s^ls ont recoûna cet înconv^-
DÎeot? 81 leÉ ordres de ce chef ne s^accordoîent pas lou)ours avec
l'utilité des maisons et le vosn des. prélats ? On plulâl'prenea la peine
de voir dafis les mémoires des temps passés, si pendant plus de deux
siècles , malgré cette obéissance au supérieur « leurs écoles nVnt pas
été florissantes , et }p. elles nVal pas eu la gloire de former pour
la France les B^ssuet, les Fénelo^n , les Boileau (i) » lès talents , en
UD mot , qui li^i apurent Téclat le plus durable.
Ils sont alarmants peur La. monavclue ! Étranges alarmes ! et ce*
pendant, dans des rîxeà scandaleuses provoquées, il y a quelques
années., par le choc àes opinions politiques, on a toujours vu leurs
anciens élèves dans les rangs des jeuDCs royalistes!: et cependant ,
lors de la conspiration tramée contre Nicolas î«, les journaux de
Pdtershourg remerquèrent qu^il n^yétôit pas entré un seul des jeunes
gens qui avoient étudié dans leur maisou ! Ab! Tindice ie. pkis
sigpificatif et le plus indubitable de leur dévouement à la royalité «
c^estlarage iaotti4|- »vec laq]uelle ils soiit poursuivis par les révo-
lutionnaires. . . .. ' I
Monseigneur , il y a un éblouissemeat dont les homnaosies plus
éclairés ont peine à «e défendre,.. quand ils sont assourdis par les
sophismes de ceux: qui ont .intérêt & les tromper. Je «rois pouvoir
dire que. vous n'^aves pu éviter cette .influence imperceptible, et
que malgré votre attticbement connu pour • la foi- d^ nos pères,
vous soutenez xuw doctriue incompatible avec la cltarle,. et qui
blesse cruellement les' droils de la religion.
C'est donc , Monseigneur » votre manière d^^nvisagtr :ia liberté
en matière d'éducation «qui me détourne de concourir à vosopëra-
IÂ<ms sur les potites écoles. Je crains de m^ngàger dans dets mesurés
où; d^ près l>^it actuel» la Religion laisserait toufonrsquel^u^ua
de ses drpits ou ;4^^es appuis. Quelle doulctir poUr un évêqiié de
participer k ce travail secret de des^uctien et de mort!
( ) Si cette' phrase est inexacte , en ce qnî cunceme Botleaa , son noin
poniToit être facilenaent remplacé par d'aatret noota qui cèTeflfsn^ aiiss'
les phu glorieux sudvetiifa. .'' . •
(a:. )
Ritn ot stroit plus conlrah^e à sa vocalloii : garder aT«è mm sainte
. îalouaM le xlépôt qui loi esit confié /lel -estsoii jdevoSft ' t '
Il doit encorf iaire' remarquer 4^dpprtssioB quand èlk èsi ^ili»
, ble 9 iet ia'piirtté des intADlîOBS 4^1^011 lui oppose ee pôurrdîf fis-
, tifier son sîlenoe« .
C'cât ce qui m'oblige, M pBseîgneury.è' >ôns représetitcr que rém*
preiote de cette disposition à| désKériter la Religion de toutes les
faveurs' et dé tontes les marqluesde la .prdteôtîoa publique , se re«
troure dans plusieurs autres iqdi^ohs! dé-vutre discôuH.
Vous promettez à Pindusti^ie , au comimefce', d*élar|^i*'les Tdîes ,
de multiplier les avantages et les'faeîHiés-de Téducatibn pour ceux
qui embrassent ces carrière!! ; fnass taudis que ^vôus' êtes disposé- â
lever tqutes les barrières en faveur dejctet^cî , «poerqubi enmettek-
TOBS sur la route qui conduit «iu sanctoffire y encore dépeuplé et en
' deuil» de si oeuvelles, de si terribles, et que Bonaparte lxH-m4nie
. «Voit refusé d^y placer ?
Vous faites envisager la res^tfurce des précepteurs^ mais il faut
donc un asile contre les gênes httaginées pt^ë^qu'é ëttz* premiers }oQ>s
de Têre nouvelle de la liberté. Mais parmi les enfants quf se desti-
nent aojoMrd^hui au sacerdoce , combien y eu ^U-il à qui leurs pa-
rente soient en état de donnais un précepteur !^ ' ^
YoMS vwis appliques , Monsèifgneiir , à jiislifièf cette inventfén
d^un diplànae de bachelier , lèqdel ëetti frappé d'e^ nullité' etiti^e Tés
■wtnf de rélève d'on petit séminaire qui Taura dbtenil» Il en sef a
qpitte». dites-vous, pour perdre un anà refaire sa' philosophie dans
un collège ? mais n^est-ce pas là tiné- défaveui',' Une confrarîété
dure et'gratiiile ? Quoi ! vous proiheltex h ceWqûî auront étë^ios*
tniits cbca leturs parents leur admission immédiate H^Texamen pdttr
le baocalsiuréat ; et parce qu'un élève, au liteU-d^éfTe resté dads
«es foyers, aura passé son enrance sous' le^ ailes .dis la Retigîtfn»
«t dans nne maison élevée sous sei auspièiès ,vùiis Vè punirez de ce
choix 9 vous reibrderes scm ei^trée dans tine noévcllë -CarWère l
N'est-ce pas là décourager les vocations » et oter è la Religion Tes-
poir de remplir les vides de la tribu sacrée > espoir qui » iodépen-
demment de vos mesures , étoitdéjà si éloigné ?
Tous dites » Monseigneur : LMdiication reste tonîours libre » les
(«3;
•parents peov«nt choisir parmi les étililissemefKs que nous laissons
stibsîster... Mats , veut llex le remarquer^ Mofasefgnenr, vous entra*
tes,. TOUS nrodfiiiez, vbns suppWnTez, en dépit de la charte et au
çrand'dètnmeihtdé la Religion, et ensifîie VOûs déclarez qt^^on est
libre de préférer celles des institution^ qui restent debout. Singu-
lière liberté (j'ose le dire), qui r/céorde ce qu'ion ne veut pas, et
qui refuse ce qu^on veut et qu^on à droit de vouloir !
Je lé sais, Monseigneur, il est douloureux pour un coeur aussi
chrétien que le vôtre d^apprendre que bien des personnes voient
ici un commencement de persécution. Je u^ignore pas combien vous
auriez horreur d'attacher un pareil caractère b, vos mesures : mais
enfin il est constant que ceux qui veulent persécuter s'en réjouis-
leiit.Ils disent bien hant, k la vérité, qneles projets de persécution
quV>Ci leur attribue et qu'on leur connoft, sont chimériques. Ils
ont imaginé à ce sujet mille expressions agiéables qui leur servent
h se jouer de la prétendue terreur des Prêtres. Qif ils Sjtcbeirt que
nous sofAmes les héritiers de ces Ecclésiastiques frunçots qui ont
fiit ftcimirer au monde entier leur foi et lé af courage; ^lie leur
aang encore fumant nous marque la route que nous aurons &' suivre
et que nous suivrons , s'il le faut. Non , les Préires ne craignent que
leur Dieu , et leurs ennemis ne sauroient' les faire trembler. Ceux-ei
^eur prêtent les frayeurs qu'ils vondrbi'ent lecfr Iriséirer , et iTs les
calomnient sur ce point comme sur tout le reste. M lis des prévisions
iie sont point des crdntes, et il e^t bien »tsé de prëVoTr que si
Tautorité ne se réveille / nous rëvenbnis d'affreux spectacTes'ë't d'a-
bominables scènes. Lés mêmes causes doivent produire les* mêmes
effets : or, qui oseroit nier, s'il n'est aveugle ou grossièrement '^pe,
que les symptômes qui se manifestèrent en gt , ne se reproduisent
avec des caractères même plus odieux et plus sinistres ? Les réVolu-
tionnaires, dans leur orgueil , se flattent de nous endormir et de
nous tromper en se moquant de l'idée seule de la persécution ; mais
ils ne savent pas à quel point ils sont démasqués et connus. Ne rem-
plissoient-ils pas , il y a quelques mois , la France de leurs terreurs
simulées sur la pui sance sans bornes des Religieux qu'on vient de
frapper ? A. présent , que quelque esprit ingénu sCalkrme des suites
de ce ^rand crédit et de la secousse qui peut avoir lieu après ce
coup port4» iU disent en propres termes qu'ils ont grandement
(M)
euvie de rire quand on ienr parle de la puissance de ces hommes*,
et ils accablent de leur mépris ceux qui avoient eu la -simplicité de
les croire. Leurs protestations et leurs fines railleries sur Pimpossi*
bilité d^une persécution sont également rassurantes. Ils la nient
en ce moment» et , quand elle sera arrivée , si Dieu ne la détourne,
ils auront grandement envie de rire , et ils céderont à cette envie à
la vue des personnes quUls auront empêchées de prévoir et peut-
être de prévenir les crimes et les horreurs dont ils seront enloinrés.
Tout en repoussant , Monseigneur , Pombre même des supposi-
tions qui seroient inalliables avec vos lumières et avec vos vertus.,
je crois que les ennemis de la religion'et du trône peuvent faire sei:-
v>r à leurs desseins les nouvelles mesures concernant Téducation ; \fi
crois que la liberté » garantie ptur la charte , j est blessée au préju-
dice de la religion ; je ne puis adhérer à voire doctrine sur les res-
trictions que vous croyez qu'où peut mettre à cette liberté. Le clergé
dont y si rhonneur d^êlrele chef, et ches lequel pai toujours ra-
connu une pureté de foi égale à la fermeté el à Télévation de sas
sentiments., partage toutes mes dispositions; je ne puis dono c|î.
coopérer « ni le faire coopérer ii ^exécution des choses, qjui ont été
arrêtées.
En conséquence , Monseigneur , de même <|ue par ma lettre du
ao mai j^ai eu Phonneur de vous déclarer que je m^ahstenois, à
regard de la nomination du. président et du prêtre chargé: de faire
Texamen relatif à Tinstruction religieuse » ainsi j^ai celui de faire^
ceanoitre aujourd'hui à votre Excellence que je ne puis, en aucune
sort« ^ désigner les deux notables pour chaque cooiité de ce départer
ment.
J'ai Phoimeur d'être, a^ec la plushaule considération ,
Monseigneur,
De votre Excellence «
Le très-liumble serviteur ,
t CLAUDE-HIPPOLYTE ^
Éi^éque dis Chartres^
Chactcei , i5 jiiillet i8a8.
(a5)
ObSERVâTIOHS sur V9 PA8SAGB DU BAPFOBT FAIT AU R 01 LE iB MAI
l8a8 PAR LA COKMISSIOII VVS icOLSS ECCLESIASTIQUES.
' Il n'est pas rsùre de voir lés •juHw^Misttltes de notre ^^qte ,
coofoAdaiit, ce semblé à plaisir:, lès temps et les oircoastanr
ces, s'appuyer, dans tel oU tel cas, sur des dispositions légis*
•latives autrefois en vigueur , dont l'esprit est tout*à-fiiit en
opposition avec les systèmes qu'on veut &ire prévaloir. Mais^
ce qui a droit de surprendre davantage , c'est qu'ils cOmmfiir
tent si souvent des erreurs graves touchant la WgîslatÎQn an-
cienne en elle-même ; car il en résulte alors d^ «appUcati^^
doublement £iusses à l'ordre légal actuel Un exemple remar*
quable de cette ignorance profonde de notre ancien dioit pubHç
nous est offert dans le rapport de la cofQmissV>n des peiils
séminaires. On en va juger par les observatipns suivantes.
Extrait du rapport Jb£t au Roi le a8 mai idaS par la corn*
mission des écoles ficM^iàstiques.
* f »
t
/ * , . , .
c Dans l'opinion de la minorité , c'est (nie erreur de croire
» que les lois ainsi que les anciennes maximes de la monar-
« cbie , qui veulent qu'aucun ordre religieux ne puisse s'établur
» en France sans la permission expresse dé la puissance souvé-'
» raine ^ ont eu seulement en vue h capacité relative à la ^
» propriété et à sa disposition. Elles ont eu d'abord en vue 1^
» règles par lesquelles il s'àgissoit de lier d'une manière
c
» continue et permanente pour tous les instants de leur vie
n des babitants du royaume. Aussi la permission ne pouvoit-
» elle et ne pourroit-elJe , dans aucun cas , être acc<Mrdée que
» d'après l'examen des statuts. Ceux qui se réunissent ptHir
» vivre sous des statuts qui n'ont point été communiqués au
9 gouvernement , qui n'oftt point été approuvés dans ta forme
• prescrite , sont donc en contravention aux lois. »
' . . . . ^ ' ■
* »
PbEMIÈBE OBSERVATlOJr.
C'^es]^^ il est vrai , un principe de Tancién droit public dé la
«lonarchie qa?a{acui;ie înstitutibn d'ordres religieux he pouToH
«TQir Ueû sans PautoriSâtidn royale donnée en forme d'édit ;
«Daifei c'éttrit '^i^ssi ttn principe inconte^àble de l'ancten droit
l^bBc que l'ai^torisation royale étoit relative seulement aux
effets^ civils.
Uauteûr très-]|>atlemeÀtaire et très-^gallican ( M. Le Vàyer
dttBoutigny , raattre des requêtes et intendant de Soissons)
Td'Un (râité àj^ànt pour titre : De V autorité du Roi touchant
Và^ .nécess'àîi^ à ht profession solennelle des retipéux ( Paris
1669)' en convient formenèniént. < Quand on deiâaÀde, dh-
» il ( pâg. 62 et suiv. ) , si le ÎRbi^ peut régler l'â'gé dés vœux
i» solennels ^ que veut dire cela , sinon s'il peut régler Tâge
» d'un. contrat civil ^. et comhie disent les )urisconsàltés , d'cm
» contrat synali^^tnaû^fUe qui se ferme tacitement entre le&
9 religieux et le public par la profession du vœu solennel.
,». Quel est ce contrat? C'est que ^. de. la part du religijeqx,., il
» s'objigf envers le public ^d^^demeurer; exclu de tonte sortie
^» de siiçces^ion.; d'être incapabl^.de tous actes et de touscon-
1» trats.çivils ^ de n^ gQuvoir j$f jtnêler d'aucunes affaires sécu-
j» lièvres > e| eu&n d^ ,yî^.]^e^> daps le public s^ivai^t toutes les
.B r^gj^es.et s^fittttf de^sqn or^re. Et d'autre part, le public
,» s'oblige eï\v^çra.le religieux de^ k tçnir quitte de tous tribut$y
.» de le .déçh^rgiçir de r^^l'S^^^^^'^^ servir l'état, da^ les
^itSfff.V^^^f; l^e le dispenser de ^administration des charges
» publiques y de i^ejeter .tout ce jEaix sur les ai^tres citoyens > de
• lexempter même des tribunaux séculier» , et enfin de le
(M7))
Smiwe\omr ée tous les drokt^ ptrrik4gt9 et . inànmiiitéi dtt
ordres réguliers et ecclésiastiques, .
• Souvénons^hoos (ju'il j a deux tortet de yœiix, tle vœu
simple et le vœu ^lénnel ; ces deux vonix; ne diffèrent poitit
dané leur e^ence...w, ni dans la nature de rdbUgvtîon qu'ils
produisent à F^ard de fiteu**.; En qaok dîttretttâls donc?
En une seule chose^ , en ce que le voeu simple ne produit ipie
l'obligation , et que le vœu solennel comprend l'obligation
et tout ensemble l'exécution publique. de cette obligation.
Par le premier * l'homme promet seulëaiénl h Dieu ; par le
second , en promettant il exéenteV il se livre publiquement
au monastère, afin que cette Urraison ( s*il est pmnis d'user
'de' ce terme) éikni publique et solenudle ^ ellcpuiisè pro*
claire aussi desé£fejts publics.
a U s'agit donc de savoir si le Koi pept rëg^er Page de Tèxë-
cution publique des vœux; noii pas de leur exécution spiiii-
tuélle et intérieure, cellâ-Ià me concerne point h puBlic;
maiï» di leur ëxé<!ution extérieure 9 temporelle et civile. !Qir
afin d'éviter toute équivoque, que les peuples fessent antsnt
de vœux ^ de Ulk nature et à tel âge qu?il lem* plairai y le
magistrat politique ne prétend point prendne •eonnôisssrnse
de leur validité à l'égard de Dieu. H ne se mêlera pas même
de leur exédt(tion » si elle peut se lairb sans blesser* l'itérât
légitime des j^rticùlîert et de l'étaTt. Qu'un jéàne' enfint^
par exemple , ftsse les vœux de pauvreté > de chaMeté et d'o^
bedience à quatorze âi^s, o« k td autre âge qu*Jl en seRi
sollicité par son zèle; qu'il les exécute même, si: boni lui
semble , par un détachement intérieur des choses du
monde , par la pureté du célibat , par une renonciation à sa
volonté propfo'ét II soi^nfème, et^entn , hn telle maniM qui
s\ièc0mipoikM le nUèumàsân diéséiH | tant qu'i^pé^isposiBiti
de rien dé teitipbfel , 4U préfu^eedes devoîrt auiqiiels il
est'civilemettf ôbNgé envers les pitrliciiliurs' et le public 9 je
(â8>
» n'ai gardb de prétendre qifiBSon ziile puksè êire'empécliif
» par le magistrat politique.. ». ' ^
Doiic , lorsqu'on ne prétend À aujcùn priTÎl^ ni immunité ,
lorsque dei vobox que l'on fait îL ne résulte aucun contrat avec
le public y chacun est libre de s'engager avec Dieu etd'exécu-
. ter ses engagements » comme il corwienâr^ lé mieux à son dos*
seià\ même quand il s*agiù de^se lier d^une mamère contmue et
• permanente »
Dusand diâ^Mailbne n'enseigné pas une autre doctrine : « La
' » suppression y lUt-il^ d'un ordre religieux ordonné par bpuis-
» sance séculièie ne touche point aux effets particuliers et inté-
» ri€u»s.'de.la conscience, : par rapport à l'état idn religieux à
» qui l'on a défendu: r^arercice pu^Zû; de leurs tgcux , et c'est
» dans ce sens qu'il^ut entendre la juste compétence que
» ràrtêt du 24 mai 176Q déclare apparteuur au parlement;. »
( Dict, du droit canon ^ art. Règls. )
Donc la puissance séculière ne peut atteindre des reli^uK.
qui restent soumis à toutes les charges, à. toutes les lois com«-
mnaes , et qaî s'abstiennent de l'exercice publie de leurs Vœux 5
car , • il faut établir pour fondement , dit M. Talon , que les
» .magistrats ne s'occupent que de ce qui concerne l'état et la
» eonditioa extérieure de ceux qUi' s'engagent dans ^Us pror
» Cession, des avantages et des privilèges qu'ils acc^iëtent
» dtes la eépublique et dans leurs familks ^ et au contraire des
» droits et des 'obligations que l'état et leur jEàmille acquièr
a rent k leur égard» » (Arrêt d^ parkmeilt de Paris du iS
mai l'j^A ) ••'...■..,....
Deuxième observatiow^'
* ! •
>
On cwiçoit que le gouvernement se réserve le droil d'exar
jniner , d'approuver , et mênie de modiâer i en ce qui est tem-
porel f les constitutions d'un ordre qui réclame. uue existence
pHblIque ; et les anciennes ordonnances , qui prescrivent ave€
( ^9 )
tant de rigueur la communication des statuts , en donnent la
raison. Si chacun ëtoit libre de former une corporation qui
pût exister et acquérir à ce titre , « une grande partie des
p /onds du royaume pourroit se trouver possédée par ceux
» ^o»t les bijens Ae diminuant jamais par dea aK^nations ^
» Vauginenteroient au con^aire coutinuellettiQat pu* de nou-.
» Telles acquisitions. » (E^ii du mois d'avril i749-)'Qiid<Iue-.
ibis aussi) t cette licence £Eroit entreprendre d*Àablir des.
» communautés sans aucun revenu , en sorte que Fou vcrroit:
a plusieurs être obligés d'abandpilDer leurs couvents, au grand
4 scandale de l'Église comme pu préjudice des .familles qui s'en
• trou veroient surchargées , et de laisser passer par secret à:
tt leurs, créanciers les lieux qui .étoient consacra à Dieu. »
(Iléclaratipn du Roi du 7 juin 1659, édi^du 3 1 mars 1667.) Or,
il est clair que^ quoi qu'en pçnse.la minorité de la commission ,.
dans ces édite ,. il s'agit ui^iquemept des .corporations prpprer.
ment dites qui. prétendent posséda eAÇQmmuii des b^ensde.
maiH-morte, « et même veulent contraindra les babi^ts de ks
9 nourrir et entréteAÎr ,.6t assigner rentes. et reyenus,à la dî-
» minution d^ aum6n^ accoutuiiiées être &it^ aux autres:
» ordres reçus par aujtorit^du l^q\* • (Arr4t du parlement de:
Rouen du i9 mars i6i6. ) Aussj pour les forcer à prendre des:
lettres-patentes çonfirmzitîvçs de. leurs établissemenjts, le parle-..
mei|t les meni^oit4I de U coniiscation.de le,ur teapporel. ( Ré-i
glement du.3odéceinbre 1667.) . . . <
De longs raispnnenienls ne soot p^s nécessaires , sans doute w
pour prouver que. ces oflrdonnances ( 0til vi'.j.fiiK a pa^ ime aeislor
qui soit fondée sw de^^Aotife différents) nei sont .nullement!
applicables i des as^ciations qui ne d^mai^desrtNrien à l'état m
à personne ^dans le^ueQes chacun dis^QSQ de. ses propriétés >
dpnne , apqniert ou vend suivant )es. règles établies; par ;lft
droit cpmmqn , et qui enfin ne réclament aucun del ava^ta^
ges dont l'autoris^tioR royale Jes feroit jouir.
{ 3o )
TROIfllEME OMEATAXIOII.
Pbu^ qu'un institut puîsseëtre approuvé par le gouVêfnemettt ,
il faut qu'il existe déjà jOU en d'autres terkaés ^ il fauî que la
rèçle soit préalablement adoptée par une association dliomiiier
qui vivent sons, cette règle. En ^ét> quand une congrëgatioiir
demande à être autorisée , elle doit déclarer le nombre dé ses*
membres- y la nature de ses biens ou de ses ressources, elle doit
enfin justifier de sbn utilité et de ses services : or > évidemment
tout cela seroit impossible , si la congrégation n*étoit pas déjà
formée, et même depuis un temps assee long ; donc elle n'est
pasâble de l'application des lois qui exigent la sanction légis-*'
lativCy que lorsqu'elle veut passer* de l'état privé à l'état pa«
blic. S'il en étoit autrement, toute la. législation sur cette
matijîre pourroit se résumer en deux mots : aucune congre^
gation ne sera approuvée si elle .n'existe , et aucune congre-*
gation n'existera si elle n'est approuvée.
Cette observation est tout«à-£iit d'aecord avec l'Ancienne }u-^
rispriidence 5 elle déclaroit valides non seulement les donations*
faites aux monastères légalement établis, 'mais encore les do-*
nations faites aux monastères à ériger : ainsi, « Barbe Ran-
» guell avoit donné huit muids de bled de rente à dés filles
r con^n^g^ef en la ville de Cressi-en-Valois ; la ddnatîon nott*
» acceptée, non insinuée, et bien qu'il n'y eàt point <ie lettres*
1k- patentes pour rétablissement de leur 'congrégatiim , fut
» eoniSrmée .p^r ^trêt d'audience contradictoire' du ^ aoiûl^'
a 1643. » Ces paftt^res filles en se réunâssattt pour i>iVr^ sùu^'
des statuts non^ encore' àppr&tévésn'êîôîent donc fcint en ca^
Uw^enlion mix hk', car if il n^est poiAt liécessaire , disait daps
» une cause semblable l'avocat Chennbt, <|ué les letdrès^pii-
« fentes précèdent^ et n*est pas même possible ^ et en quelque'
» temps qu'elles suiriennent elles ont un effet rétroactif. —
(.31.)
» Pour rétablissement des monastères » a^oute-t-il , les lettres
il ne s'en expédient sinon après ^ et la fondation décrétée par
» l'évéque, ostensâ donatione, et attachée sous le contre-scel
» des lettres jf et autreme^it la cour ne les vérifieroit paf , si
» elle ne YOjroît fondation suffisante > et ne Jeroit jamais d*é^
» rection. i> Le parlement de Paris rendit^ le ii mai i654» un
jugement conforme à ces principes , oui Talon ppur le proa/t'
reur général du Roi , qui adhéra aux conclusions fU Chcnnot» .
Et cet arrêt ^t d'autant plus jrema|:quableque,les.religi^tts^,
dont il s'agissoit avoieni £iit des vœux publics efijtre. les m^ins
du vicaire-général de .l'archevêque de Sefi$.
i • » * • * •
QuATEliuiE OBSEUVATlOff.
Je suppose , cependant , qu'une de ces associations légales ,
quoique non privilégiées j soit déclarée dissoute : qu*est-ce à'
dire? Entend-on que les vœux faits par les individus dont
elle se compose deviennent nuls pour la conscience , en vertu
d'un arrêt de la puissance séculière? Non sans doute; et ces
individus seront liés d'une mami^f^, continue et permanente
pour tous les moments de leur vie s ils conserveront Y état de.
religieux » s|»rès comme ava^t , d,^ l'aveu de tout le monde.
Entend-on qn'ils ne pourront plus habiter soifs le ip^me
toit 9. et se prescrire , dans leur intérieur^ l'ol^sei^aacç.âf .
certaines pratiques et de certaines règles ? fijlais où est la lo^
qui défende à des François de deii^urc^r plusjiçuxs epsequble.
dans une maison qui appartient à Fun d'eux ?.Q|i^)le pjeinç en-
courrontrils ^ ,si l'un obéit à Tautrq dans ^s cas p/!i i;hacun e^i
libre civilement d^ faire tçut ce qui lui pUit? Qu^Js moyeii^to .
pliis d^fia^te tyrannie poiu^roit-elle employer pour constater «
l^lçmentce nouveau genre de d^lit?.ATéppq|gi.e Iv, plus fu-
neste fje.la r^yolttt^on, on j^e songça ,p^8 k ejji^n^r, fet}e }>»-
quUition pdi/fi^e^et^.ce^tesy il^t f^fM», M f^^WPp.QM^/
nous ^n soyons-r^u^tsy sous le règne id*^n;I\oi tr^s-dbréitîent^:
/
r
(3a)
à chercher 'd€8 exemples de tolérance dans l'histoire de ce
(ehips-là.
En un mot y la loi ne peut dissoudre ce que la loi ne connoît
pas et ne peut connpttre^ ce qui ne se manifeste par aucun
signe extérieur contraire à l'ordre : cette dissolution n*auroit
même aucun sens, car, dans le cas supposé ^ la loi n'a d'ac-
tion ni sur la conscience que l'autorité ecclésiastique seule peut
délier , ni sur les biens qui sont ides propriétés privées ^ ni sur
ks personnes enfin y puisqu'fl n'existe dans nos codes aucune
peine que les tribunaux puissent appliquer à des habitants du
royaume qui préfèrent la rie commune à la vie privée , et'
qui , d'ailleurs 9 remplissent tons les devoirs auxquels ils sont
ci?ilement«obIigés^ soit envers les particuliers, soit envers l'état,
1
ObSEBVàTIONS pacifiques aux GATBOUQUBS CAET^SUUfS. >
' . . . . •
Il est des partisans du cartésianisme , pour lesquels , comme
pour moi , la règle suprême est, non pas l'opinion de tel on
tel philosophe y mais la parole de Dieu interprétée par l'Église. ^
C'est à eux que {e m'adresse. Il s'agit de combattre l'impiété et
l'hérésie. Pour le faire avec succès^ il faudroit que Farmée
d'Israël mairchSlt comme un seul homme , sans qu*on vît la
seconde ligne tirer sur la première. Mes observations tendent
a opérer cet heureux accord.
L'impiété et Thérésie en veulent également à notre règle
commune : l'une rejette la parole de IMeu 5 l'autre , l'interpré-
tation de l'Église. Et de' quel principe s'appuient-elles? Du
principe même de Descartes. Ecoutez et protestants et mcré-
dules, et la Res^ue et le Globe : c'est Descartes qui leur a ou*
vert la porte, c'est Descartes qui leur a frajé le chemin, ils ne
font que marcher k la suite de Descartes et tirer les conséqu^u*'
( 33 )
ees de ses principes, (i). Certes y itièsBietirs , voilà Taccusafioa
la plas grave pour un catholique. Êtes-vous en état de la re-
pousser? Faites alors ce que vous avez oublié jusqu'à présent ;
démontrez au protestant et à l'impie que le cartésianisme , p.^r'
ses conséquences naturelles et d'aprds l'expérience même , bien
loin de favoriser l'hérésie et l'irréligion , combat nécessaire-
ment l'une et l'-autre. C'est là une belle matière pour uii Caié'
chisrtte du sens privé.
Cette apologie est d'autant plus nécessaire que ce n'est pas,
d'aujourd'hui que vos doctrines sont accusées de produire des
effets désastreux pour la foi. Déjà le i^\ mai 1687, Bossuet
écrîvoit à un cai*tésien : «' Pour ne vous rien dissimuler , je
VOIS non seulement en ce point de la nature et de la grâce ,
mai» encore en beaucoup d'autres articles très-importants de
la reiigioil , un grand combat se préparer contre l'Eglise sous
le nom de la philosophie cartésienne. Je vois naître de son sein
et de ses principes , à mon avis mal entendus , plus d'une
hérésie ^ et je prévois que les conséquences qu'on en tire
contre les dogmes que nos pères ont tenus , la vont rendre
odieuse, et feront perdre à l'Eglise tout le fruit qu'elle en pou-
voît e^érer , pour établir dans l'esprit des philosophes la divi-
nité et l'imiaiortalité de l'âme.
a De ces mêmes principes mal entendus, un autre inconvé-'
nient terrible gagne sensiblement les esprits : car sous prétexte
qu'il ne faut admettre que ce qu'on entend clairement , ce qui /
rédoit à certaines bornes (2]), est très-véritable , chacun se
donne la liberté de dire^ J'entends ceci, et je n'entends pas
cela y et sur ce seul fondement^ on approuve et on rejette tout
(i) « C'est la réforme quia affranchi la pensée en Europe Les rédàctlfurs
• du Globe s{>nt enfants de Descartes ; cela est riai ; maïs Descartes étoit
• fils de Luther. » Revue proUsiante, tom. YII , pag. 55, Yf, livraisou ,
mai 1828.
(2) Certaines bornes ne suffiroient point ; il faudroit dus, humes cor^
ialncs,
16 5
(.54)
ec qu'on veut , ians songer qu' on tre nos idé^ cUires et diitinotest .
H y en a de confuses et cfe générales qui ne laissent .pas d'enfer*
mer des vérités si essentielles ^ qa^0n 'renvérsiaroit touc ^n le#
niant (i). ».
Ainsi donc , suivant Bossuet , les principes de Descartes |\^a
qu'on les entendoit. alors, préparoient un grand éonafeat cqiiM^a
l'Eglise , alloient à enfanirer plus .d'une hérésie f et tendoîent
au refliversemehl de tout. A son avis on les entendott b^1«
soit f niais enfin les cartésiens les entendoient ainsi , y coaipvis
le P. Malebranclie I contre lequel cies paroles sont pxrticiiUii^^
ment dirigées., Aujçu^d'hai les protestants , les incrédule >
les jeunes gens auxquels "oxi inctdqu^ ces mêines^ principe» 4^iia
leur C0U11 de |)^hilo^ppbie>/l<çs maîtres qui les leiur e^hseîg^iit ^
enfin vous-mêmes, poes^ieurs^ les entendec-vous aatremefSt'^fi
mieux que le P.. Male^randie et ]e.P. Lamj ? De grâce ^ T4i$wit«-
les en donna: des preuves claires et distinctes^
Ce n'est pas tout. Tandis que Bossuet déploroit les copusë*.
quences antichrétiennes qu'on tiroit ^bss principes de Di$9Ç|ir*'
tes , entendus alors^ comme on les entend aujoard'hiii .^ «g»
autre ^ouiife également. célèbre, le docte Hiiet, d^mcitttrQit
les vices ^ les contradictions , le venii| de ces principe» jaaémetv
J'invite tou« leS cartésiens à faire àTiQ^re évi$q«ie d'Avrmd|c$
l'honneur de Hre attentivenxent sa Censura philot^hwe jcaMt'
sianœ i eX, s'ÂUear est possible , de. le ré&iler pied. à pied^
comme il a fait leur maître^
Après cela , s'étoniiera-t-i^n.que Louis XIY ait prohibé ^ plu*
sieurs reprises l'ens^signement du car.tésianisme» et que la plupart
des œuvres de ,Desca,rtes sqieiit à l'index de Rome 7 Ce qui
m'étonne^ c'est que depuis Huetet Bossuet aucun évoque ne
s'e»t inoiit^é poqr. achever leur ouvrage. . •
Pour moi« je vois tlairemmU et distinctement que le cartel
sianisme pur détruit tontes les vérités «t autorise toutes les
(i) Œuvra de Bùiiutt , tom. 37.
( 35 )
crrMHTSf Snppoiei ttiifi rëanion decîiH{iiMHe {eilnes gens k.qd
Von enseigne les âémenu de la pbilosopliîe cartésienne. Pour
bien commencer 9 il faut » à l'exemple de J>escartes , et sérieuse-
ment comttie loi , rëroquer en doute , tenir même ponr fitiec
tout ce que vonsaTez re^ de conCakice jusqu'à présent; et puis
que chacun n'admette ponir vrai ttœ ce qi|'il concevra daire-
ment et distinctement. Telle sera la première leçon. Fiers de se
rw appelés à juger la raison de tons les^ hommes et à la re-
constituer k nénf , les {eanes architectes se mettront d abord k
nettx^yer la place. Les principes de religion, de morale, k
langue même , ils Font reçue sanr examen préalable. Il faur
donc jusqu'à aouret ordrei révoquer en doute tout cela ^ et kl
temr métise pour Hmix» L'un, trouvant imposable dépenser
sans se parler à Ini-méme mm lanffuà apprise , condut avee
RoUssem que Thomme qui pense est un animal dépravé, et qu«
sOii état naturel f st celui de U brute. Uo second , ne voyant
rièh dtedairm û» distinct , conclut aVeè Pyrrhonatt scepticisme
mmessd. Un trobtéme , ne concevant p^s clairement qu'il existef
im Dieu 5 on qu'il soit dMMrent de la matière , condot avec
3pino«a'» Ott qu'il nlj en a point , ou quHl n'est autre que cet
umMK-tkifak» Un quatrième, voyant clah^ement , à son avis,
0fm Fovigins dv mal est inéx^calble sôus im Dieu unique , con-*
dut avoè Mené» qu'il en «sfsCe au moins èevat, Uû cmquième ,
ne concevaitt pas nettement que nous ayons une àme distincte
dtt corps, voyant même éridenmient lotit té cènlraiie, décrie
avec leÉ matériafistés ; que quand î(m est mort toilt est Mort. Uq
Sixième, n'apercevant parfaitement aucuée dis^netibn essen*
tidie «ntpé k Kien et le mal , pense avec lieîbbes et compagnie ,
que la vertu et le viêe ne mnit qœ des conventions hntnàines.
lin septième, trouvai ^esa raison stifKt à tout ce qui est né-
ctossaire., eoMhtit t>at«trellemeut avec les déiste$ que toutéé les
rdigiônsditesréféUeBsont des impostures. Un huitièftie , ad-
mettasit par surérofi^ni «neEèriture inspirée y] décidi?, pour le
moins, qu'il n a besoin que de.lui-mème pour l'interpréter d<tns*
3.
t T'fi )
Mia vrai seMS. FlMSieurfi auuos «e vojaut autevisés , en vertn^du
tyremierde tous les principes 9. k révoquer en doute > à tenir
poar fausses., et à réformer d'après leur évidence individuelle
les crojances communes de tout le genre humain , e^concluent
liaitirellement qu'ils ont encore bien plus de droit de invoquer
eu doute, de. tenir pour fausses, etde,réfornier-le$ lois et cons-
titutions de leur pays. Que leur dira' lé professeur? Messieurs^
vous ne i-aisoanez pas comme Dcscartes. Eh! qu'est*cé que cela
nous fait 7 ne nous avce^vous pas appris de sa part quo nous -de-
voii> compter pçur rien tous lesautries et nous seuls pour tous?.
Cest poi>r être fidèles à vos propres principes que nous. nous,
iitoqnonti et de Descaries et de vous« Mais /du moins , ce gtand
liouiiue, dans sa conduite extérieure, prenoit pour règle pro-
visoire ]ai:q1igion et la morale commune. Encore une fois,
qu'c$t-ce que cela nous fait? c'était inconséquence ou pusillani-
mité de sa part. Pour nous^ qui ne voulons pas être des tarr
tufcs et des hypocrites , nous agirons comme nous pensons. Oa
dira que c'est là une supposition : oui^ sous ma plume; mais,
dans les collées universitaires de France , c'est la réaliténiêine«i
Nous supplions nosseigneurs les évéques, si pourtant V%Mm*.
versitc le leur permet encore , de.vouloir bienen faire l'épreuve-
Eii attendant, ils pourront en juger par les rédacteurs du Gioèe ^ *
soi-tis presque tous du noviciat oà Tuniversîté formoit les insdr-
tuteurs de la jeunesse françoiae.^
. Mais vous qui attaquez la méthode de Descattes , ne la suives*'
vous pas. vous*méme dans vos discussions ? Je fais tout le con«.
tiaire. Ce que Descarte;; commence pan révoquer en doute , les
dogmes communs , je conunence p^r les croire: Il subordonne*
la raison commune à la raison privée; moi,:je^subol*doUBe la-
riiison privée, à la raison commune.. Entre • sa modiode et la
mienne il y a juste la différence du protestantisme à la foi •
catholique, Du reste , chercher, à comprendre plus ou moins ce^
fi^e Von croit, y mettre un ordrfc facile &. saisir, réfléchir sur
r€ns,LnU>le, en déduire les consét[aenoes > éclairctr les (fontes.
(3-)
présenter des prenres de plus d^un genre; tout cek , fe pente f
n'«st pas plus de l'invention de Descartes que de celle deLulber.
Mais en suivant la règle de la foi catholique ^ en croyant ce
qui avoit étë.cru en tout tenips, en fous lieux et par tous , les
païens n'étoîent-i!s pas autorisés , obligés même à croire toutes
les extravagances de fidolSlrie? Je vois tout Topposé dans les
premiers Pères de l'Eglise» Pour combattre les idolâtres, ils
suivent absolument la même méthode que pour combattre les
philoso[]Fhes, et les hérétiques. Les théogonierdes uns , comme
les systèmes des autres , ont commencé a une époque connue ;
elles varient avec les pajs et les temps ; ell(*s s6 contredisent^ et
choquent les notions comratoes du bon sens relies se détruisent
miUueHement. Enfin , tout eu se contredisant soi-même , ni les
uns ni les autres n'ont pu s'empêcher de rendre' témoignage à
hk doctri&e deschrétiens y plus ancienne en date et que lliévésie
et que la philosophie et que Tidelâtrieii C'est, ainsi que le premier
Père des Gaules , Irenée de Ljon^ combat Valentin avec ses
tveivte dieux. Aprèsavoir montré que son système n^étoitqu'nn
amalgame des opinions particulières de quelques phiîosoplics ,'
U4e renvei^ de fond en comble^ en faisant voii*que toutes les
p«iHtes s'y «ontredisent , révolten^ le bon sens : qu^enfin ces
novateurs, malgré qu'ils eh eussent, convenoient avec les catl>o-
iiq«KS que le Créateur de l'univers est Dieu. « Sans parler clone
maintenant-dé l'Ecriture qui n'en proclame point d'Autres, con-
dot-iJ^, le témoignage de nos adversaires nous suffit ;' car , par
ce moyen, ton»- les hommes sont enfin d'accord sur ce point ?
Ses anciens d'dbord qui «ivoieniconservé^ cette croyance par la
tradition originaire du premier homme , et céléb) ment dans
leurs hymnes un seul Dieu créateur du ciel et de \h ti>rre ^ les
aivtres qui sont venus après eux et k qui les prophétisai «le Dferi
iMppcdoient la même Téri^é-^ les gentils qui rap[>renQent- de
Tunivei»: cai-^la-natufe publie son créateur, et l'o^edii monde
celui qui l'a établi ^ enfin, FËglise répandue par toute la terre
a reçu des apÂtres cette me me tradition %Ëtémt'd^nt ^^aih ^
<l!après le témoignage que lui reu ^eut %ou$ ]e$ lioniipes ^ que €•
D\en. e&% , il n'y a «ul doute que celui que nos adveirsarires inven-
Xent est sans preuve comiue sans témoin. SiinQi^ k nia|;icien a^
dit le premier qu'il étoit ce Dieu sapréme j s^ i^açcesseurs ne
font que se contredire d^ins les impiétés qa*ils vomissent €onti*e '
le Créateur, se montrant, ainsi qu^ leurs disciples ^ pires que
}c;s païens mêmes ^ car si ces derniers adorent la créatuiêe et 4e
iaw^ dieux, plutôt que le Créateur, ils attribuent du uwiigis le
premier ranf de la divinité au Dieu créateur de cet *uBiV'^?$ ,
tiindis que les impies que nous çomJ>a^tons iCen font ^u'iime es-
pèce d'avorton (i). *
Ainsi encore le .philosoptife et maji-tyr Justfia , dans son JS^^^
tfHioncauç Grecs, leur dit » que pooi^ reconnottre si une religiaok
est la véritable^ il faut .voir quels en sont les liutem^s et en^ipelsL
temps ils ont vécu^ D'apès ce$le règk ^ il nleet^ <|lie leurs
poètes et leurs philosoplu^es , v<*nU(5 tard , et en contci^iction Icft
nns avec les autr^A ne mériient e>icilne cft^oyalitce; tEtdoÀ
?i;ient^ ajoute^t-il, que yos p|i|S ^ages^ noprsevJeng^t sedisputeipyt
entre eujc, mais ne sont pa$ da(xotdave<:;<M:|i^-'mémes?^^e8t
qu'au lieu de vouloir apprends e de ceux qtû tavcaeet 9iil& 9t sM|
imaginé pouvoir eux*n»éniQs , |>ar leuv hiulMiiie intéHigéece^
ionnoStre clairenotent les choses dq Ciel » eux qui ne. ^ivrekst
p^çnétrer celles de I9 tctre^ E|n somoie, h ptnlosopfajechcs tous.
n'est qu'un cbao« informe-d'opieinns djs^Ordanlèsiet ie seul
anérite qu'un homme de l^on. seAs. puisse «ecoeitoitre à. vpia phi-
losophes, c'est qu'ils prouvent àmefveîUè ^ lès :ca(is oontoelesL
autres , qu'ils se iren^pénjt et ^e disent 'ftoint là réxité. ^Eiant
4onc bien constaté, par leuts cônti^diclions mêmes ^ que Tes
jninistres ne peuvent rien neus apprendre de qertsin nt de vrai
sur la religion , il nouit &i|t avoir recours à nos, ancêtres.. D'a-
bord , pour le teipps^ ils précèdent dm beauoenp tous vos sages ^
ensuite , iU ne nevs ont rie^ enstigné d'après leur seMs. pt'ixé >
(1) CMr* A^PIM. s iijl». 2« C^ 9^
(39)
n» oéfte eOttirééKsént potnt^ Pùn né renyme|>«uit ce qu a établi
Taoue { exetnptr db tOQit esprit d^ènvie el de cdntention^ ils-
to0tts €>dt ti^ainsnus jh dodriûe. telle qu*ill root reçue .de Dian.
fyk-iMt^y il';e$t natmrellengyent impassible. 2î fcsprit buinam df^<r
sVeff^à'Ia.cotmoissaDçe decho»es aussi grandes éi aussi di<
titiiS». Il; fiffl<^abtoôl<aneotJl| grâce descendre d'en baut sur ces
4iOiMM&«atiits.. Poui: cela ils n*avoien:( besoin ni de. Tart des
ptfraleBj piè^Vax^éts. disputes : mais semlement de se présemeir
«pnaâades ^ganes pars ^ Topération dç Fesprlt de Dieu 9 qi|V.
-voolc^ttyp^skr eax>iioi;is réi»fter la^çoimoissance. des dusses di*
rinèft et célestes* Aussi ^ quoiqu'ils atent vëca eU: des tçnips et
4es4ieinc divers , ils parlent de Dieu ^ de la eréàtiou du monde ,
*40'eeltt.4kèthçwutty dp ritxiniortaliie' deVânie, du jugement à
Mwry.eii6ttde.fonjtce t.qttll tti^us importe dev savoir, avec uu
ïSfitbrd st ptfr^ y qu'ils* sembient n-âfroii' tous qu'une bouche et
qttAaifeek»go«(0. »' ^
« Tésift Us pbenùèrè Ptèrçsassor^n.^ , c6tiane on Sait ^ qiae ce.quf ^
4erphlk)sopb«s dirent » d'accord avecles ctirëtiens, ^ur' Vunité
ijte *KeM et Want^fs dogmes deU rèl%ion; ils Tavoient puisil
-dsBii I!s£BÔen8t« pai:oIe et dam$ l'Ecriture dés Juifs. Les. païçn^ en .
«emvetioiepiti {fuménius dlsoit au second siècle : .Qu'est^c^ qup
nitDti^''siài^nlH6Sse parlait a ttique?
Il yai^oit, ht0 sujet , un travail très-curieuse et .très-utile
^ iuirê, et-qitir conrieoili'oit excellemment aux conferenceis..
«(îctânasiliques «n usage d^ns pt.Usieui*a diocèses. : ce seroit de
tBOBtver 5. par. ^Ecriture sainte et les anciens a.nteurs^ telqfi^.
-JosèpW) le. som qt«6'^it4» divine. Proiridençe , 2|Ux diverses
*( -,'♦ .-* ^
•épèfqu^'dti'mônde , iSe pi'oélàme^ et faire retepticf^j^r, toute, la
terne FaiMcitf^^e tfaditioïi.
' Pendant pliix^e vingt siècles^ depuis Adam jusqu'à Isaac^»
^tté tradBtif^^tôît parlante <]^ns lâs patriarches. Lprsque Isaaç
• » • , ■ ' ■ . t »• ■> !./■•• ' ' ' I , lïï
#■>•.*••• .!'.•■
' . . $ \ f I
(i) S, Jùiilni opéra , p»g. 8 etp , tèïU- flc Cramiûfij , i6iSk '
(4o.)
se maria y Sem vivoit encore; et Sem avoit vécu ç^t aat aiFCc
llathusalem , et celui-ci deux cents ans avec Adam.
Ûans cet intervalle , Hénoch prêcha 1« jugement- de Dieu :
ses paroles se savoient encore au temps de lapotr^e saint Jhide^
Le déluge y dont le souvenir s'est conservé chez tous les pe^p1es ,
avoit puissamment sanctionné la tradition des ancien^., JLst.con-
fusion des langues ^ la ruine de la Pentapole^ étoient liieA 041*-
pables de donner du poids aux predications.de Sem et de .ses
contemporains. Dans cette période paroit.Melchisedech^ roi de
Salem , prêtre du Très-Haut, figure du Grand-Prêtre de la nou-
velle alliance et de son sacerdoce.
Depuis Abraham , dont la mémoire est encore vivante ches
toutes les nations orientales ^ jusqu'à David et Salon^n, dans
l'espace d'environ mille ans ^ on voit d'abord ItOth^.Ismaiïl^
Esaii et les enfants de Céthura , devenir les pères .de ploaietirs
peuples auxquels ils n'auront pas manqué d^ transmettre la
religion de leur commun patriarche. Dix-sept sîédLes pliisiard,
les habitants de Sparte lisoient encore dans leurs archives qu'ils
descendoient d'Abraham, et que les Juife étoient leurs 1 frères.
Joseph est pendant quatre-vingts ans vice-roi de l'Ëj^pte^ et
en instruit les princes et les sages par l'ordre de Pharaon» Sous
la conduite de Moïse, le peuple d'Israël sort de ce pays , pair
une suite de prodiges qui retentirent da^ tout l'univers. Une
multitude innombrable d'Egyptiens se joint à lui. Il entre dai»
là terre de Ghanaan par une suite de prodiges nouveaux. Rahab
de Jéricho et les Gabaonites nous sont témoins de TiçGipxessiaii^
profonde que firent ces événements sur les divers peuples. H|ût
cents ans plus tard y Achior , roi des Ammonites , les racontoit
encore à' Holopherne. Pendant que ces grandes choses se prér
paroient ou se passoient. Job, illustre parmi tous les,.fi)£de
l'Orient , étonne le monde par sa patience, et lui rappelJe.avec
les accents d'un prophète la majesté du Très-Haut et la promesse
du Rédempteur ; Raguel , prêtre de Madian , reçoit chez lui
(4^ )
Jb jfutor lecpnkitcur d^s Bébreux-, Babain, âlsile Bcor» annonce
.aux natiçus orientales t'étoile d^ Jacob , qui ^ quatorze siècles
plus tard , amène les Mages à la crèche de Bethléeiu.
David po^stse ses conquêtes jusqoa TEupbrate. Sa renommée
s'étend par toute la terre. Son fils Salomon se fait admirer par
une sagesse qui n'a jamais eu et n'aura jamais de pareille* On
.Tient de tous les pays pour l'entendre. Les rois lui députent
pour recevoir ses oracles. Rharaon d'Egypte lui donne sa fille.
Hiram de Tyr bénit le Dieu d'Israël qui a fait le ciel et la terre ,
d'avoir donné à David- un fils aussi merveilleux. La reine de
S.iba vient le consulter en personne. Il envoie ses flottes jus-
ques^ à Tarsiset Ophir. Il bâtit des villes , et parmi elles Palmyre
.dans le désert. Mais surtout il élève au Très-Haut un temple^qui
est la merveille du monde. Plus de cqnt cinquante mille ou-
vriei's y travaillent. Ce sont, non pas des Juifs d'origine » mais
des Gentils adorant le vrai Dieu.
Sous les successeurs de Salomon > le peuple d'Israël est envahi
par divers conquérants* Chacun en enimène des captifs* pouf
annoncer, dltTc^ie^ les merveilles du Seigneur aux nations
quiTignoroient, et leur apprendre qu'il n'est de Dieu tout-puis^
sant que lui. Tyr et Sidon en vendent aux Grecs huit siècles
avant J[ésus - Christ (Joël, 3)« Juda transmigre à Babylone^
où on lui demande les cantiques de Sio.n. Daniel , avec ses com-
pagnons, administre l'empire d'Assyrie ei de Pei*8e , depuis Na-
bachodotioaor jusquà Cyrus. Dieu envoie à ces souverains. 4e8
avertissements prophétiques; ils voient ses miracles 4e leurs
yeux ; ils annoncent sa puissance dans des édits publics à tpus
leurs sufeis. Us font rebâtir Jérusalem et son temple. Une fille
d'Israël monte sur le trône des Mèdes et des Perses. Son oncle.,
en est lepfemior ministre. Une foule* de peuple e9;ibrasse le
culte du Seigueur*
Alexandre* de ]\facédpinp adore.1; nom de Jél}oya,sur 1^ fix^at
du grand-prêtre Jaddus, qui lui montre ses victoires écrites
d'avance par Daniel. Son précept^oi A3:i9lDte4iii:ïMkesse9 ;Sur
ite inôl^e, tme lettre oÀ il Wi Mseigiift T unité' «it^t«u dVprès ti
<pai*ole-ailcie9i$«<' L^ ih^Lh qui kii succèdent établti$etit<l«$ Juîfc
paitoutet-^Tec degraiitdft prrril^ges. ùb élèreau vrai Dieu un
temple si^r le iMnt G^iciin , lui aufre en Egypte. Ptoléniëe phî-
ladeiplie' iiarv<r traduiie en grec les Heures des Hébreux. Divers
auteurs et philosopb/es •écrivent stir les Jtii|is. et ce qui les con-
cerne, LesClen^ éoosoltent fes livres dé la: loi poiér y décou*
^ir la iNsssembtance d&leor^ simulacres. Arins y roi de Sparte^
^nouvelle le pacte ^ famiHe afvec les Jui£i; Les . Macchabées
font alliance avec les Romaitis. Au* temps de Sylk , Icts Juifs »
ilHStrahon, s'éldenlK întrod^nits dans tK>utes les villes. Sons le
'consulat dcGicéron, Pompée s'empare de Jérusalem et entitt
idans le temple. En rappebnt- ce fait , l^ratcnr ajo^utç {prtp
Flacco) que tous lés ans les J(uife*transportoient et de l'Italie et
'de toutes les autres, provinces des sommes d'or à^ Jémsaletn.
Les Athéniens décernent un^* couronne d'or et une statue ârtt.
pand-prêtre Hircàn., pour la bienyeillance qn*fl témoiguoit k.
èeui qui d'Athènes alloient en Judée^ César rappelle iarux Panac
'niens,' qu'il n*étoit pas défendu aux ifutfs d^ Rome de vivre -
welon leiiir Ibi. Horace» dans ses satires , parle^ comm^ de choses .
^rès*communeSy dé la rigueur âv^c l^q.uefllé les Juifs obserVoient
\k p&qne, et dé Test^éce de* violence qu'ils emplo^foient po^*
fbire desi {Prosélytes. Satn( Pkul trouve -dans presque tontes les
^iHes des 'synagogues» auxquelles ét6tent affiliées un grand
-tioiTïbrife de^ersouh'es , sottven^ des plus- considérables, il en^
trouvé nne à Athènes ; il y disputé avec \éi Jiîils et ler^Grecs..
«{uvadotoient Dieu, avant d'ènt^eprendrfe'^disd^lés de K^on.
et d'Eplcute. Etlfiti ^ s'éciioît alors Sénèqtié daift sob dépit |dbi-
tosophique^lesTttés dé ce peupFe tnaxrdit 'èotrt reçus 'dans tons
tes pays, et lés raincùs ont doniié des lois ^tax vahtqtfeurs.
C'est ainsi que la divine Providence accoihpIissoH ses d^-
Witts.€ar^ cohime eibsërVë Bbssnet^ aj^ifte saint Athanàsr(i; , ni
(43)
la loi niieêpraphàtes n'ai^ment poimi été dmmdè^ ^ux ^dfi pour
itax seuls ; mtÊiw.€SlcmT pour éeùtirêr 4ûu$ t^unw^n de la ror^*
noissance de Dieu et des konnee mœwm Voild potirrifuoi lepeiH
p}e dépoiiuire Àe cètteloi se dîsperfie €0i|tîira«Hetni9Dt parmi
tofis les autres , sans potirunt se confoadr^, avec auérnn. Le so**
\éX de jostîte qes'^toît point encore levé j c'était , suivent Tex*
presskm de Oëmeat d'Alexandrie , «mpruiit^ à Platon , urte
e^èce de four iiodiirne^ Dans cet état, <{ui deroit naturellettient
iaire désirer le gra^d jour ^ Boésutt «e doute potnx qu'il n'y ait
isu un grand uombre dé fidties parmi les Gentils ; nms Jor masso
«des peuples u'eu profita pas mieux qn« les ixàb eujK^mémes.
I^eseul remàdeÀ uiu si grand bmI 4toit la Tenue de l'Homme*
Dieu y promis et s^leudn depuis l'wgiiie des cfaoëes.
- Le Sairrevr arrivé achère le pl#u -cpTà avait commencé daus
la postérité de Jacob» Malgré la distinction de ses douse tribàst
malgré les variatînas de sou. administration temporelle , oe
^>eup\e toujours un^ et par sa jcroyançe au .seul Dieu Téritabl<^,
«t par Tunité de son sacerdoce quo courunnoît .un Pontife su*-
prémei ce peuple ^it la forme sur laquelle l'humanité do*
voit un jour être constituée tonte entière. Les diverses nations
)d» monde , tout en conservant la pliystoiu>mie partiouKére dé
leur gcmvemenieiit civil ^ sont appdl(6^,à s'unir |»ntre elles par
im lien ^commiin et* à ne feire toutes enséiuble ^'uno girwde
famille. Pour -accomplir ce. magnifique ouvrage ^ et ramenir
toatàl'uniié ^pasmi tou^Kjes disciples k.Sa»?eor en obnisit
dnn«e» et parmi ces douzeil en choisit n^qu'ii établit àsa plaeu
€l»ef sqprtous de isette monnrclm spiiâtuella et Centre d'unifé
pour toutes les nations de ki tenre, J^ar l'organe de cette pglise
une y sainte, universdle et perpiéluello^ il enseigne £^ tous 1^
peuple }m nijêrnes védtés^afin de réunir tontes les inteUigennos
dans la' même foi ; il donnée tous les Anémes préceptes , afin
d'unir tous Ws «ccsurs dans la..meme^chaci«éL £b un mAt^rha^
inanité entière conslituiée dâvcoemeèt pourî^tre ime comme
Pieil est n» î ▼oilà rEgHse cath«Hi|neo 1 l...,. ,; ... .. ^. . .
( /i4 ^
Ëufaut aflecUouné de cette Eglise , tout ce qui s^oppose k
cette grande uaion , soit raison. ii^dividuelie^soU prétentioi»
nationales, je le condaiiine; tout ce qu^improuve le Centre de
Funité , je Timprouve et le repousse. Je ne veux d'autre décla-
ration que celle de l'Ëglise mcme et de son Chef } cajp elte
existe. La voici telle qu'au sixième siècle elle fut dressée par i>ft
saint Pape , souscrite pai* le patrtarche de Constantinople , par
Tempereur Justinien , par plus de deux mille évéques d'Orient»
et consacrée par le kuitièiâecoudile général.
ft La prouilère condition du salut , c^est de gatder la règle
de la vraie foi y et de ne s'écarter eu rien de ia tradition des
Pèresr Et. parce qu'il est impossible que la sentence de notre
Seigneur Jésus-Christ ne s'accomplisse point 9 quand il dit : Tu
es Pierre , et siér cette Pierre je béiirài mon Eglise , etc. , Uévé-
nément a justifié ces paroles f car la religion catholique eât tou*
jours demeurée inviolable et san« tiche dans le Siège apostoli*
que. Ne voulant donc pas déchoir de cette foi , suivant au con-
traire en toutes ichoses les ré^enlents des'Pères , nous analiié-
ma tisons tuus les hérétiques , principalement' l'hérétique Nes.-
todas, etc. C'est pourquoi, comme il a déjà été dît, suirant
en ioutes choses le Siège apostolif)ae , et publiant tout ce- qui
a été décrété par lui , j'espère mériter d'être avec vous, dani
UI20 même communion ^ qui est celle de la Chaire apbslo^
hfUQ, dans, laquelle réiide la Traie et entière solidité dé
JU «"oligioii «chrétienne : promettant aussi- de ne - point, rédter
datis les saints mjatèffe* îles non» de ceux qui sont séparés
de la conunuiiion de l'EgUse catholique, c'e&t-à*>dîre , qui ne
aont pas d'accord en toaties choses avec le. Siège apostolique.
Que si je me permets de m*écarter moi-même en quelque
chose de la profession que je viens de faire , je mè déclàr^
p:ir ma propre sentence* au nombre de <:eux' que je» viens de
condaÉiaer. J'ai souitorît detmattnain cette- ^^roieiMoai qui e»! la
mteniie^el je l'ai envoyée^'àvous^ Horiiïid«s\ saiiitet vénérar
hle Pape de la grande Ro«ie.!»> i' - ..... F. .
(45 )
M<««%«V«« V«%^M«\ i««\%«%«%«\V«l ^««^««'M V'«A«4»M«%->%««%VVM^«»%%«%lM««Vt v«^ VM t ^<,% «« v%.«\«, «« '
SUR L'iXAT DE LA RELIGION PROTESTANTE EN ALLEMAGNE; par Ic
R HugheS'James Rose.
... • ' •
( Deiuiène article. )
■
* ♦ #
. f Si QQus avoas.dit cpie les novateurs de rAUeoMgne régir-
tknt Semlj^.CQfmn^ Içiir. jwiti'e e( le fondateur; de leur tfçole t *
on n'en doit p^s conclure qu'ils ad^tent (outes ses docti*ii¥ïS«
Souvent méipe ils le contredisei)t.ou;«rerteiBent'. Ainsi , pnr
exemple, ils. censurent saint Paul à, cause de. son trop 'graiid-
attachemeut au judaîsii^ç, Jandis ^\iç Semler» aucppUam,
•
le place, à la têt^ du parti gnostique, qui vo^Wit uu lebcistia*-
nisme épuré. Mais les théologiens de rAUeniagne ino4^ue fip- r
pelient Semler le fo4id<|teur de leur, école , puisque c!esi lui qui'>
» donné le premifH* e^eufiple de cette .mçthode'l^ardte qu'ils m'a-»
voient qu'à suivf^ç pour arriver au pqiut pil^ npas Is&.vojonfr)
aujourd'hi^i. Semler lui-même verroitavec étounei^^t, et*
peut-.Âtre avec, efiroit l'abondaçte i|ioissoi^ de.,plai4ea véaé-^
neus^s produites par les semences «que sa ^ai^ avoit, jetées* ,
Même .de nos jonrs, où la nouveauté suffit pçur^acpr^^H^»'
quelque fausse et dangereuse qu'elle «oit, vue opjinioi^> où \^»
applaudissements sont pour celui- qui recette ^vec plus de \aat^*
diesse ce que la sagesse de nos ancêtres a respecta; oflk u'éc»u* >
teroit pas sans horreur et sans dégoût certaines doctrines con-
signées dans les écrits des théologiens qui ont marché et n^r-
ihent encore sur les traces de Semler. Il y règne une incrédulité •
audacieuse, une insouciaDce du blasphème que l'on concevroit
dans la bouche d'un ennemi déclaré de la.reljgion chrétienne;
mais quand ensuite on se rappelle que les auteurs de, ces é(:i'ii.s,
non seulement continuent de prétendre au nom de chréiiens, »
C 46 )
tua» <pie poUr la plupart ilt sont charge dé paître , de guider ,
et dinstruik-e le troupeau dé Jësus-Christ^.on ne aauroîtse con.^
•oler qu'en pefisant que la Providence a quelque but caché ,
qu^elle a voulu nous donner quelque grande leçon, en permet-
tant a une peste aussi affreuse de ravager une partie de sa vigne,
et de menacer de destruction tout ce qui est cher et sacré à
des cœurs chrétiens (i).
«Prenant pour base le grand principe du protestantisme»
que I-Eoriture (l'examen de l'Ecriture) est la source de la vé«
risé les noyeAear» coranàénéèrtont par Uexamen des idées te-
eues coneevnatit Vinspiration et k erédibilité ^es^Li^nres saints.»
Et Toi^ii à«>peii«prés eommettt ' plusîetirs d'entré etuc , Ammon^*
fV^^ùkÊêàer^ Hauêe^ ete*^ s'expliquent sui^ l'inspiration»
terme padr lequel on avoit eméndn communément une infloeme
dîMelé et stimatttreHé eMeveée par r£sprit saint stnr Vm/fH^
des «utenrs saerésh Cette idée suppeîseroit d'àbotd que la 'nature
deJDiéu et celle de Fesprit humain sont telles^ qu'un sonAe peut'
les jnettre en eommnnioatiou {numim$ et memis^ hwnanct hcm
tuniÉ êpa^Mlem esse inuni. Ammoa , $tim. Theol. Qnrist. ) , et
elle répngUéh la raison, puisqu'elle est incompatible avec iumt
idée^leré^ ées perfsotions divines» et détruit la liberté intellect
ineHeet ipèrale de l'faomne. La démonstration orthodoxe dé*^
crit un- oerde vicient. On nou» dit d'ibbord de troitiei qne la*
BiMe renfsrmetine révélation divine, poisqu^elle- est an iitre
inspiré ^ et ^nus de eroire^ qu'elle est un livre inspiré , pnisqu'dle
renferme «lié révéfnîtion divine (a). Si l'inspiration dépend du
eottten» diss livres qur'on nous présente comme inspirés > il doit
•■ « ■ • . • '■..«.
.(t> GeUe iéç«D oosiifte dans U néteMÏté d*UQe:«utûi*ilè «naMtiëra de-
foi. Nom exauniiieroDs plus tard et nos lecteurs Cogérant co altendiiot, «
c'est, comme prétend M. Rote, celle de l'Eglise anglicane ou telle autre au-
torité protestante, ou bien celle de l'Eglise catholique.
' (a) Un cerclé vieitêi^ a été sotif ent reproché aux déleôfeurs du catboli«
etnne. fanr il' est vrai que les ûbl^ttona qu'on fait eootra «eliii>ei paufv^at
i^oun être dtrigécteaoteeieohiistîaaisaiefla général» •
ih)
BOUT être permis da les toumettr^ k la m^ine critique ^vm l«ii# .
les Aoues écriu y «talprs aouB yerroaa bi^. par lefei différ^Mie»
dustjle, par le» nuances vaiië<$s de la doctiifte, par les diffi^
cultes cbriOiM^logiques^ etc. ^ que lear iuspîraliou «st iosout^
nable. S'il av^it été nécessaii:e qu'um înspiration garantit»
centre l'erreur les- auteurs de la Bible, la m^mg néoe$tité esétf^
teroit pour Us iaiefprètes de ^:eUe Bibky t/ui est ê^meni ohêoure*
n est iiBpo$»ble 46 prouver qti4 les paasages oik tes apAtrea ae
représentent euir^iiaeDies: coNiine des docteurs in^ii)^ drivant ^
être a&tieudua 4<Eins un,Mas;|^Ui$ fittéral que ce queCicéron dks
de riuspif^pitÀoit 4es posèlef ^ «e^iu'en tMute dasi Qukitîlîtu.
sur eelMde HaMs* X<e tnéwe tjfààf^ doit firdaidtr à Ilnimr^
prétation^ ide |9iis les faits de rantiqoké ; il seroît kijiMtad'iid»
muttre d«s -aiy.th&i^ f ) dans rUsaoko furtfane» landiu <|Ber^daau'
la B^ldoii* prisiiifeûlt'tMt, au pied de U lellns. Or lantlqaittf:
tOttIa eutièi;e a tu ddiià renlbèus^stue l'effei d'une inspiraiiott.
i/imisui^ du Hio^e •aitribiie;ieut!ce qui T^loi^ à l'interven-t
tmsdela*^vibité> ^.tVp§aékeider fait imnarqwer «pie. tous
ies li^Iatewira et fendi^tora de;l«Ugielia:en appèUent à de»
adieux ^parlent par leur botlcbew. .
« £oQuie«is;^iaînteiianti les-^u^vateurs aun les propbéttai ei»
W:iBi9r»ç)es/q}û}qwisii(Ment aaaai une preuve de» llubKg^tMw
u,uivei»il)te d# ae .seusiiiellye à l'autoritd de» ^erivaina sacrés..
dmmon (Summ. TtieeU Si3v dit qu'il s^eu vapponte auea phiff
loaophes pour la question de savoir si Jo don de la prérision^dei
• (t) M^lf wanién tèiàîÈ whèvtmtoî^ oa da oMâa» <m gnpda partie^ f**'
buleiix 9 tttlt ^'oo l«sreaeonu«i pMPlyMit e« refoontaat à l'orifiAa de» {wvpM
et de* âMtitHtioi» de l'antiquité. Gonuoe Sis joutât un grand rûla^ dans la
théologie. QBodemer des Alleniandt , nous alloos traoserire ici ce qu'en dit
Wegscbeidèr : « Hythné gênera tim est narratio quttdam , sd antiqnissimani
.popull ant reiiglûnis institoti cujusdam historiàm maxiiAè pcrtlnens, quas
^Ittarite* ttDta^etfWbatosa est, f«l Teritatein tiistoricaacr atit pbHenoplii-'
ewn addit^taatib âdtia imàtm^jt» minaentows exsmalaas eslûbet. • V* Ittii*
Thôol. éûgnuttioB tkmtùm», p. su*.
f.45 )
lavehlr est pp«.^tbte ou îinpossH^le en Ini-tnéme ^ maïs. que dsm^^
tous les cas il edt clair que J^iis-'Ghrist lui-même a expressé- -
meut renoncé à toute prétention à cet égard (Matth. , XXIV, *
36<. Act* 1,7)', et que par conséquent on ne doit pa^ chèrclier '
des prophëtieS' «laPS Je nouveàti Testanieut. Quant à celles de'
IVneien Testament^ il dit 9 que les unes sont trop' obscures ^
vagues , que d'autres n'ont jamais été accomplies y que d*autre9 •
eif>core n*<>nt été faites qu'après-l'événement, et que les apôtre»
eux-mênies 1^ regardèrent comme imparfaites et obscures.
WegscUeider ajoute que l'idée des prophéties favorise lé fa ta- -
Ijtnie; Eidihonv^ dans son ouvrage : les Propriétés hébreux ,
s'attadie* à prouver m^^ les prophéties de l'ancien Testament ne
sont qu'un itablêasanimé et poétique d'événements qui s'étoient .
pMsés'du' vivant du poète on prophète. Paulus consacre sept*
pages de son commentaire sûr te nouveau Testament h démon*'*
ti^r que Jésus n'a nulle part prédit sa résurrection , et que s'il •
a dit à ses disdples qu'il les reverroit bientôt, cela -doit s*en*»
tendre de leur réunion future dans* l'étèrmté; Il est 'triste A^
trouver 9 méqie dans les écrits d'un homme comme Sehleyef^ ^
mâcher y des passages comme celui-ci : • Il estâmpc^sililed'é-*
tablif par une prieuve concluante , que les prophètes, avoient
une prévision distincte de Jésus-Ghriit et de sa religion^ t6ls*qmft«
l'avenir les a fait counottre , et dés lorsE disparoît ce qui distingue
un pressentiment vague {eïne unkestùnmte ahndung) d'une pro«>
phétie proprement dite. ». - • .
« Les théologiens rationalistes traitent les miracles sur le même
pied que les prophètes. .Plusîemrs d'eatre eux soutiennent .qu'Vm
ne peut supposer que Dieu ait jamais voulu interron^re l'ordre
établi dans la nature , et qu'encore qu'il le voulût , il n'existe
aucun moyen pour l'homme, qui ne connoît qu'imparfaitemeut
la puissance de la nature, de déterminer avec certitude qu'un fait
est surnatu^^* D'ailLeurs les luirapl^s ne peuvent prouver la vé*
itté d'une doctrine , et ne sont utiles . qu'il excitei-Fattent ion- <de
la multitude. Or , il suffit pour cela qu'im fait étonne la muhi-
(49)
tmàe e^ UA fkiroUâé ètte on miracle; son utilité ponr Uê^é-
moins oculaires n'en souffre pas si pliis tard on parvient Ik Tex-
pliquei* naturelfehienr. Yoilà des principes génëraux qui , s*ils
écoîent fondés, jusli6eroient sans doute les explications natu-
relles que nous trouvons chez les exégétes allemands. Quelques
exemples suffiront pour les caractériser à cet égard. Nous les
prenons dans le commentaire de Pàulus , ouvrage qui , dit un
autre célèbre théologien allemand , rnuhoruni dociissimonim
har^inUm puncla tuîity dont plusieurs journaux anglois font les
plus grands éloges, et <|ue le Clasiical-journal ^a partiéulter*
annonce comme un ouvrage du premier ordre. Si Jésus a dit i
saint Pierre qu'il trouveroit une pièce de quatre drachmes danâ
la bouche du poisson qu'il prendroit , on ne doit pas oublier que
le mot gi*ec tvflûicuf a un sens plus étendu que notre mot trouver^
ei que, d'après le contexte, il peut fort bien être traduit : Se
proeurer en vendant le poisson. Ce que TÉvangile raconte de
la muhîpjkation des pains et des poissons ne doit s'entend i*e
que dans ce sens , que Jésus encouragea par son exemple ceux
de ses nombreux auditeurs qui avoient apporté des provisions
à les partager avec ceux qui n'en avoient ^inK (Uatth. XIY,
a6et8eq«) Nous n'avons qu'un miracle philologique résultant de
l'îgiionince de c«ax qui n'ont pas vu que les mots iiri r«y ^«x«r*
ont peuvent fort bien se traduire : Sur les bords du lac , sur le
rivage. Jésus lui-même a voit dit que Lazare n'étoit pas malade
à la mort ; mais les juiis le crurent mort, le traitèrent comme
tel , «t n'attendirent, suivant l'usage , que quelques heures pour
le déposer dans le tombeau. Paulus, «insi fue Wegscheider^
ne voyant dans la mort de Jésus même qu'un évanouissement^
ne voient aussi rien de surnaturel dans sa résurrection (i) ».
(i) Les commentaires fur la Bibie publiés dans i'AUemagoe noderoe ,
fourmillent de pareilles explications. Citons , après M. Rose , encore quelques
exemples. Ammon ne voit dans l'histoire d'Ananias et de Saphira qu'un
rtoit emphatique (ah &rnamenlûi aeeount) du fait qu'Ananias uounit subi-
tcmtnt dans une réunion des cbréliena , et que sa femme ne lui survécut *
10 4
« Plusieurs autres tb^qlogîens tout en |etant du ridicule sur
cette manie des explications naturelles , qui sont soavjent telle*
ment forcées qu'elles sont plus incroyables que les miracles
même , trouvent un moyen encore plus prompt et plus coui-
inode pour se débarrasser de tout ce qu'il y a de miraculeux
dans, là Bible , en n*y voyant que cette mythologie qui enve-
loppe l'origine de toutes les religions de Tantiquité ^ et qu'on
ae doit vouloir expliquer autrement que par l'ignorance uni-
verselle. L'iiistoire de la création, de la chute de l'hpmme, les
apparitions des anges ; dans le nouveau Testament , la naissance
miraculeuse , l'ascension du Sauveur, ^ont des récits mythologi-
ques qui doivent aussi peu nous embarrasser que les théogonies
de l'Inde et de la Grèce (i). »
pal long-temps. Kfiîno^/ explique, dans lé récit do baptême de Jésus, fâ
voix du Ciel par an coup de tonnerre que saint Jean •Baptiste pW/ pour une
déclaration ditinc que Jésus étoit le MessSe. Un autre théologien , ^ehmidt^
en expliquant la guérison des démoniaques (S* Math.VIII, 28 et geq*) <&t que
les pourceaux., abandonnés de leurs gardiens, qua la curiosité aToit porté*
k s'approcher de Jésus et des déntoniaques , s'étant avancés trop près du
rivage, plusieurs tombèjttpt dans la mer, et que Jésus se prévalut de cette cir-
constance pour persuader aux démoniaques que les démons dont ils se
croyoient possédés , les avoient quittés et étoient entrés dans les pourceaux.
Kuinoël approuve cette conjecture, puisqu'elle nous épargne la peine de jus-
tifier Jésus du tort que, d*après l'explication littérale, il fil éprouver aux gar-
diens ou propriétaires de ce troupeau. Jacobi çt Richter «expliquent les mi-
racles par le magnétisme.
(1) Voyez plus haut la définition de fVegteheider» Il ajoute : « Ejus modî
myihQs 9squë ot in religionibus paganorum etiam in monumcntis religionia
J.idaice etch|istian« iintiqoitsimia verè reperiri, «b lis potiisimùm n^atoy»
qui vel progreofus disciplinaram historicarum » philologicarum etphiioao*
pbicarum plané ignorant, vel mentis quàdam imbeciUitate dncti easdem
res iisdem nominibus dcfinire dubitant. — Primae religionis Christian» ori-
gines in ista tempora incidunt, quibus hominum animi i>U9%tùHftûvm ^%
miraculorum opioione imbuti essent. Neque ignorare licet res memorabîlei
de Jesu atqae aposColis in lîbris N. T. narratas nonnin aliquot dacennut
post illaa gestas litteria mandatas esse, ut mirum ncmini videri debcat , hlfl
i^i auguatioreni rerum tpeciem animis informatam narratoribut iUasîsse.
(5i )
* -«£21 niènne licence règne dans ce que les théologiens rationa-
listes disent sur l'origine des liVres qui composent le canon de
rÉcritùre. Il n'y en a presque aucun dont l'un ou Vautre n'ait
attaqué l'authenticité. Vater^ de Weite , Gesenius' , fFfg-
s'cheîeletet autres^ s'accordent avec Eben Ezra pour contester
celle du Pentateuque. Celle des prophètes Isaïe^ Jonas , Zacha-
rie:, Daniel, est également niée. ou révoquée en doute. Il n'est
pas sûr que les quatre évangiles ont été dès l'origine publiés
dans leur forme actuelle. L'authenticité de l'évangile de saint
Jean a surtout été l 'objet de nombreuses attaques. Schlejerma-
ciier a attaqué la première épttre à Timothée ; Eichhorn a at*
taqué les deux , ainsi que celle à Tite. L'Apocalypse , d'après
hn , est un drame descriptif de la chute du judaïsme et du pa-
ganisme , et Semler l'avoit rejeté entièrement comme Tou-
vrage d'un £inatique. '
'* ti Ces travaux sur les détails ont dû conduire bientort à, la
question plus générale de savoir ce qu'il falloit penser <le Ti-
dée même d'une révélation. Plusieurs ont contesté jusqu'à la
possibilité d'une révélation ou communication directe de la
Divinité avec l'esprit humain ^ c'étoit dépasser même les infi-
dèles i car lord Bôfyngbtoke dit expresi^ément qu'une action
ettraordînairè de Dieu sur l'esprit humain n'est pas plus in-
concevable que l'action ordinaire de l'esprit sur le corps ou
du corps sur l'esprit 5 et si une telle action est possible , il
seroit absurde de nier que Dieu puisse mettre en \ évidence
qu'elle a eu lieu réellement; Aussi la plupart des novateurs ne
contestent que la nécessité. Les autres animaux', dit Wegschei-
dér, et c'est \k un argument favori, atteignent le but de leur
existence sans une assistance extraordinaire , pourquoi donc
l'homme seul auroit-il besoin de secours surnaturels aOn
de remplir sa destination comme être inoral et ireligieux. ?
Imitant la mauvaise foi des infidèles , ces théologiens puisent
dès leur enfance dans Jes enseignements de l'Évangile , et attri-*
buant ensuite tout ce qu'ils savent aux seules lumières liàtu-
4.
f 5 a )
ralles y ib en tirent la conséquence qu* une révéhtiôn nVléit
pas nécessaire. Elle l'ëtoit , d'après qùelqùest-uiis^ osé» meiM'
utile ^ si en parlant d'une révélation de Dieu , on veut dire
seulement que la Providence dirige tout de manière' à ce que
' la vérité se propage de ceux qui la' possèdent à ceux qui ne
la connoisscnt pas encore ] et dans ce sens on peut même par»
1er d*uDe révélation progressive et continuelle. Tout ce qui e$t
bon et vrai vient de Dieu, et l'on peut toujours dire que c^est
lui qui le révèle (i).
« On se demandera ici comment avec de pareils principes oa
peut prétendre au nom de cbrétien, et continuel" k professer un
certain respect pour Jésus et ses ap6tres? L^ novateurs ont deux
expédients. Les ans nous parlent d'une déception , d'une fraude
pieuse que lesapÂtres pratiquèrent dans de bonnes intentions , afiil
d'établir on meilleur sjtème au milieu d'un peuple ignorant et
superstideux. Les autres excusent les prétendues erreurs des fon-
dateurs, du christianisme^ en soutenant qu'elles étoient inévitable»
pour des hommes de leur siècle et de^leur nation , et ilsdi^nC
qne notre cntique doit démêler la vérité, c'est-à-dire , distinguer
tes parties de l'Ecriture sainte qui se recommandent à notare-n^
son, de ces mirades et mystères qui la diqquent. En cherchant 1%
vérité dans l'Ecriture teinte^ik n'étudiaient pas le (îimngrimiHi.
tical des paroles de J.-G. , mais les opinions des Juifs , ses CMi-
temporains, sur le sujet qu'il traite : c'est ainsi qu'ils expliquent
l'histoire , les dogmes et même la morale du Sauveur*; ib ne
s'enquièrent pas de ce qu'il a voulu dire, mais de l'idée que
les Juifs ont dû attacher à ses discourai ib ne se demandent
pas ce que les apôtres ont écrit , mais si ce qu'ib ont écrit est
vrai ; non pas ce' qu'ib ont enseigné, mais ce qu'ib ont dû en^i.
(i) n est tealement fâcheux que nous ayons b«toln d'une révélation {«•-
trncnt pour discerner ayec certitude ce qui est faon et vrai» et qu'en rcn*
versant cet ordre la révélation comprenne les opinions les plus fanatiques qui
pamissant teii|ours bonnes et vraies à cens qui lesV>utiennent.
( 55 )
teigaer d'après leurs. rut$ bornées , et d'après Tét^at des hooimes
et des choses dans leur temps ; et enfin ce qu'ils eussent en-
seigné dans d'autres temps et k d'autres hommes. Plusieurs
cependant conviennent qu'outré* les doctrines de la religion
natnreUe» ce qu'ils appelleat la fbmie du christianisme^ c'est-à-
dire j tout ce.qui lu est particulier , peut Itre utile encore tous
les)atti:s pour la foule ignorante» et quelques-uns paroissent y
chercher même quelques véritéa générales. Hais là dessus nous
n'entrerons dans ancun détaiL GeiU qui renient se iamiliariser
arec k.méthqd^ aliemandei d'expliquer la rédemption et tout
cfi. qui s'y .rattache , n'ont qu'à consulter les hérésies des pre»
miers siècles ou bien les opinions les plus outrées des uni-
taires de l'Angleterre I et il est assea curieux de voir que
l'âuditioA des Allemands et la grossière ignorance de ces An-^
gloîs ont tiré les mêmes conséquences absurdes d'un principe
qui . leuc est commun , c'est-à-dire , mx\m doit rejeter tout ce
qui surpasse ou choque la raison humaine. »
'..Mousacbèrerons dans un troirième article l'analyse de Fou-
raa9e.de M. Bfi^^ par ce. qu'il dit sur l'influeuce que ces inno^
ratim» mt exercée «t exercen;t encore eu Allemagne.
àCA0ilflB DB» tCIBRCES.
' Une séance de l'Académie des sciences, est qudque chose de
grare et de sérieux; on ne rit guère dans une assemblée de
géomètres, de mécaniciens et de chimistes. Mais dans ses solen-
nités annuelles , l'Académie ne reut pas effaroucher le public
mondain qui se précipite vers son sanctuaire, et dans la dernière
réunion que nous avons rue , les deux notices de fil,. Cuvier et
de M. Fourrier^ sur Ramond et Charles ,. ont fait 'oublier aux
dam^ (^n'etlcs étoient dans une enceinte où la raulière a la pré:*
154)
tention de dominer; par malheur M* Mtfgendie, afvec son
cépba1o<»spinal , est yenù les en faire sotivenh*.
M. Carier , avec sa dietion élëgante, arec k chrté denses peO''
• i ■
sëes , et l'ordre didactique de ses récitsP^ semble mettre les $11^
jets scientifiques à la portée de to«ltes \€i intelligences. Cetft
comme la tradition du secret de Fôntenélle > qui, avec ihoins de
connoissances profondes , en savoît àsseï' pour deviner ce qu'il
ignoroit et pour en parler avec une' fiûqsse ettme liberté dd
langage que les gens de lettres admiretft et qU« 1^ savants Iro^
yexii commode de ne pas vouloir inâtèr. M. Guvier a &it l'his-
toire d'un homme célèbre sOus plusieurs rapports, ^t il a* sa
mêler dans son rédt des souvenirs varîé», coixime'pour mieux
expliquer le. secret du génie de Rafmond par la multitude des
circonstances où sa vie se trouva engagéeé Ramond fut natara*»
liste et' homme X affaires^ je ne dis pas homme d'état ; ce titfe
ne s'aequiert pas aussi aisément qu'on le dotcue 'dans notre
temps. ' • . . . .
Dès sa jeunesse Raniond avoit été jeté dans le toorbitloale
plus extraordinaire pi fut l'admirateur deCagliosépoet le conft*
dent du cardinal de Rohan. Ensuite la révolution changea sa
fortune. Il Tavoit secondée dans ses déplorables systèmes^ il ea
fut proscrit* Les Pyrénées furent son asile. Il fi;jt profe^^çur \
Tarbes, pour devenir vice-président du corps légi^atif; et
comme c'étoit un caractère indépendant ^ Bonaparte en fit un
préfet pour le rompre a samanière un peu despotique^^M.Guviet
a parcouru ces divers accidents de la vie de Ramond -, et les a
suivis avec ordre y eu y mâlâat^sâccèssitemeiitl'htstoire de les
travaux' scientifiques.
Ce n'est point sous la plumé dé fil. Guviér qUe \à biogr$iphie
d'un savant pourroit être sans intérêt; ce qu'on eût ^oulu , aa
eoiitraire , dans cette notice , c'est que M. Cuvler se fât attaché
plus fidèlement au savant qu'au politique , et qu'il eut £iit de.
l'histoifè des découvertes de Ramond l'objet principal du pa-
négyrique.^ au lieu d'en grouper le récit autour de qudçiie^
( 55 )
aVeoturet pabliqu<^ qu^î ne suffisent pas poUr.faire uti persôà*''
naçe important dans l'histoire de nos grandes révolutions. EC
âpres tout, M. Carier n'a pas en lui cette foi politique qui de*
vient nécessaire. pour -juger aujourd'hui les hommes qui ont
joné des rèles dans nos temps de discorde. Les'ménagements que
l'on accorde, aux opinions contraires peuvent donner lieu à det
artifices du langage qui annoncent la finesse de Tesprit^ mais qui
éloignent les jugements fermes et vrais sur les erreurs humaines,
les. censures courageuses des factions, le^ homAagës intrépides
klà vérité. Tel a été le langage de M. Cuvier , qu'on ne sauroît
dire si M. Ramond a tenu ferme dans les principes monarchi*
^ues , ni si^ prosaîption a été un des. nombreux caprices de la
révolution irançoise , et qu'après 9Voir entendu le panégyriste ^
il &ut se souvenir des traditions publiques qui montrent
M. Ramond lancé. dans les innovations funestes et dans les théo«
.ries d'une politique cruelle et imprévoyante* M« Cuvier a parle
de ces grands souvenirs de la révolution avec cette éléganee
spirituelle qui seroit propre tout au plus au récit des accidents
d'un régne paisible et monotone; mais point de vues larges^
point d'idées fécondes : l'efprit ne suffit pas pour tracer , même
en passant , une esquisse de ces grands tableaux. C'est encore
avec de l'esprit que M. Cuvier a fait disparottre M. Ramond do
la scène politique , et qu'il a rappelé son bannissement da
conseil d'état sous le dernier ministère. Mais ici il y avoit quel*
qne chose de fau:^ dans la position de l'orateur ; et je ne sais si
un certain sentiment de convenance ne lui commandoit pas
quelque discrétion à l'égard d'un système mauvais assurément ^
mais auquel il n'a rien perdu. Lorsque M. Labbey de Pompières
accuse, il n'est pas juste que M. Cuvier accusie aussi $ cela peut
paroître au moins bizarre,
Mous ne pouvons que mentionner rapidement la notice do
m. Fourrier sur le physicien Charles , notice pleine dé £iils
curieux , la plupart retenus dans la mémoire des hommes qtti
ont quelque culture des sciences ;( mais qu'on a aimé à r«lvoii*
(56)
groupes date uà se«l récit y aoiioé, conun^ on U ^oji^if^
par des souyenirs d'amitié. Dans le travail de M. Fourrier res--i
pire un ton de* candear et de simplicité que. nous. aimons à.
louer y parce qu'il conti^aste avec les efforts que.font aujour-.;
d'hui Tes orateurs pour émouvoir les imaginations. L'assemblé«.
a écouté avec attendrissement quelques-uns des traits de la vje
de ce physicien, qui, sans avoir droit par ses talents à une grande,
célébrité, eut le singulier bonheurd'ouvrir lepremier.Ia route^
des airs , et le i&érite peu distingué de porter à un haut degrés
1 art de la physique expérimentale. Cet homme avoit du reste
des niioeui's trés-douces , et M. Fourriei a porté Vémotion dans.^
les cœurs en mêlant à Téloge de ses vertus un. hommage sa* >^
turel à llnfortuné Louis XVI | qui , en récompenlsant un phy-.
sicien intrépide , kpnotoit un sujet iîdèle. On a eu récemment,,
dans un journal, l'occasion d'adresser de justes censures»
M. Fouirier ; c'est pour nous* un plaisir de lui adresser ai*>.
)Ottrd*hui des éloges , qui ont au moins le prix deiFimpartia-
liték Les opinions impies ontpu profiter des recherches sa vantes£
de M. Fourrier; il seroit digne de hxi de désavoijher leurs. inn^
terprétatioas.
Arrivons à M. Magendie. M. Hagendie est un de ces physi(>-.
légistes modernes qui, pour mieux connoitce Thomme, tuent
beaucoup de chiens et beaucoup de cabi^is , et qui après une
multitude d'expériences arcivent tout simplement à dire que»
rhomme est un animal , ni plus ni moins qii.'un chat ou un.
chien. Il faut convenir que cette opinion est modeste, surtout:
lorsqu'elle vient d'un homme qui siège à l'Académie. Ce qu'il«.
y a de fâdieux, c'est qut^une si haute physiologie est en con*
tradiçtion manifeste avec la science ^ et qu'avec la meilleure.,
envie du monde un matérialiste ne peut se faire, ni chien ni^
chat , et qu'il faut qu'il reste un homme , ce qui est vraiment
bien désespérant. La découverte nouvelle dont M. Magendie s^
entretenu le public est celle de ce fluidie céphalo-spinal , qui
deit servir désormais ^ expliquée la vi^. , et méma l'int^UUj
(57)
génce. Ce n'est pas b préinière fok qtfe U. lllageiicUe parloit
àe ce fluide précieux. On peut voir dans les Archives géné^
mies de- médecine une analyse de ses recherchés > et même une
pUôsuite lettre d'un docteur incrédule , qui nie tous les mirar
des du liquide diversement nommé par Vinvenieur, et qui (ait
l'histoire d'un chèfal malade sur lequel M. Uagendie avoit
beaucoup opéré et qui étoit mOrt guéri chez l'écarrisseur (i). Il
&ut savoir que le fluide céphalo*spinaI , suivant M. Magendie y
est le principe même de la vie animale^ et il s'en réjouit , parce
que cela fiât disparottre les fluides vitaux que personne n'a ja-
mais vus p et les fluides nerveux que l'on n*a'paâ tus davants^.
H. Màgendtene croit qu'à ce qu'il touche , et cela le dispense
de croire à bien des choses , même à son éq[>rit et k son génie.
Or il observe que lorsqu'on enlève à l'animal son fluide cé«
phalo-spinal , l'animal perd aussitôt sa liature , sa vie sensible^,
son instinct y il dévient imn&obile; c'est ce qu'il a expérimenté
sur un toiard dans sdn jardin , et le fait est manifeste , quoique
d'antres savants att^tent c(ue rimm<>bilité prétendue se réduiso.
en une espèce d'étourdisseihent , que l'on peut pi'oduire encore
par d'antres moyens. Hais toujours est*il que chaque animal a
ss ^aûtité de fluide ; depuis le renard jusqu'à l'homme,
M. Magendie en a inesulré totas les degrés. Il ajoute que la
femme en a plus que nous, et ce n'est pas par-là , dit-il avec
grâce y qu'elle doit revendiquel^ sa Supériorité ; car les idiots en^
ont davantage encore , rapprochement plein de galanterie, qui^
a feit sôU)*ire la docte réunion. Et pourtant il y avoît déjà dans
ce simple exposé des contradictions bisarres qui se présentoient
à la pensée ; car , si l'idiot a sept onces de fluide , et Thomiue de
génie deux seulement , ainsi que l'assure M. Magendie, le renard
qui n'en a plus du tout , au lieu de perdre son instinct, qui est
tout dans la méchanceté et la finesse , Idevroit acquérir par le
seul £dt de l'opération un développement de sa nature. Gda
(x) ApMvm génèràki de nniiieciM, septembre 1837.
(58)
B'es^il pat sensible F Mais un nntérialiste ne se piqne pas dm
raisonner. M. Magendie vent expliquer d'abord la vie par le
fluide céphalo-spinal. Il faudroit alors expliquer ses quantité»
Tttriées dans les animaux divers $ et pourquoi il est encore pré*
sent après la cessation de la vie. Il veut aussi expliquer la na-
ture de l'animal , son instinct , et par conséquent son inteHi-
gence; il faudroit alors expliquer la variété des natures ani-
males, depuis le chat jusqu'au r^iard, et depuis le renard
jusqu'à M. Magen^* Une cause matérielle unique ne peut
produire assurément tous ces résultats ; mais ill* Magendie ne
parott pas vouloir s'engager dans ces explications : il suffit à ua
génie, supérieur de montrer au monde son o^pinion, et il but
que- le monde y croie, dussent tous les savants en démontrer
l'erreur par mille raisons sensibles. Gela diq>ense , d'ailleurs , de
eroire à bien d'autres choses , et lorsque-l'esprit d'athéisme re-
pousse les mystère^ , il est juste qu'il adopte les absurdités. /Ce
qui est triste, c'est que ce soit en pleine Académie des sciences
^e s'établisse cette pitoyable autorité d'un docteur matérialiste..
On diroit que c'est peu de «Mitrediie toutes les croyances sa-
crées des peuples ; il fiiut k présent^ dans un siècle des lumAre»^
contredire toutes les expériences et toutes les recherches de le
science. CTest un double moyen d'in^irer la pitié , et de désho^
norer des études dont l'objet seroit grand et beau si on ne lea-
faisoit pas servir à ravaler la dignité de Wiemme et à le dégrade»
jusqu'à la matière. •
♦♦♦
* •
(59)
• . • ■ . • - '
■ • • •
- , • - . • • > *
CORRESPONDANCE ÉTRANGÈRE.
r* Bruxelle« , le 3 jaiUe\ i8a8.
V^us'croirièx dUBcUement à quel degré d'jf/oUVm^ sont rëdoilf^
lés bons catholiques dans ce malheureux pays» Un concoirdàt
est coBclii depub long^temps , par leqmel le soarerain Pontife
fait d'immenses sacrifices , puisque le clergë des prorinces
septentrionales va- devenir salarié, d'indépendant quHl étoit*
Eh bien! malgré cette immense eontession y le concordat ne
sera pas exccuté ; ou , s'il l'est , ce sera tivec la mauvaise foi
caractërîstiqtte de nos frères du nord > dont le cabinet du roi et
la chambre haute- de^ états-généraux sont peuplés presqu'exclu*
fi&vémeiit* Quant aux contributions., elles sont encore augfiien-'
tees cette atinée, à tel point que les partisans même des prin*
eipes dnti-religieux du gouvernement , j'entends ceux que des
intérétspécfusilaireset personnels n'attachent pas invinciblement
au nouvel ordre de choses , commencent à murmurer eux*
nïêmes , et \ trouver qu'on leur fait pa jcr un peu cher le plaisir
de voir le clergé asservi.
Il est plaisant de vbir vos prétendus libéraux , h Constitua
tionnei et le Courrier , témoigner le désir que le monopole uni*
versitaire cesse, en France, de peser sur qui que ce soit , et
applaudir chez nous à la suppression de la liberté générale dont
BOUS jouissions , jusqu'à un certain point , mais dont le gou-
vernement a fini par ne plus vouloir , parce que les établisse-
ments officiels d'instruction inspiroient aux parents autant de
mépris que les établissements opposés inspiroient de confiance.
Incapable de soutenir la concurrence , le gouvernement a sup'-
primé ( c'étoit le plus court) tous les établissements qui ue lui
<6ô)
tonTenoieni pas , et , prenant la place du père de {imiDe , il
s'est établi juge souverain des doctrines de tout le rc^aume '
Notre gouvernement ne s'en est pas tenu là, La loi fonda-
mentale décide que tous les belges sont aptes aux emplois^ et une
simple ordonnance crée une exception contre les belges élevés
en pays étrangers. Cependant un évê^e allemand se montre
disposé à sanctionner de son autorité ^e collège philosophique
de Louvain. Yite une exception à Tordonhance d'exception. On
envoie les léyitéSf établie parla lài, sous les i^ies de rémi-
neiice germaniqtte.
Les maisons d'éducation établies avant le» ordonnances ont*
été frappées par le système de rétroactivité adopté par lès en-'
seigneurs jurés. L'enseignement du htinfut interdit ( on devine t
pour 'qpel m^otlf ) dans toutes les pensions dirigées par àe^^
particulieis noâ dépendants du gouvèrnemeat. Oa a eu beau**
objecter qu'on n'anroit'janiais élevé ces maisot» ai on s^éteit^
attendu à une itiesure pareille ^ ca a eu beau se soumeUre auMt
visites périodiques des inspecteurs d'études, la iiUBsure étob*
dirigée contre tous les instituteurs ^ beaucoup (turent ruinés du:
coup. Il faat ajouter que. de rares exceptions ont été finies en^
laveur des instituteurs les plus agréaUes aux GoubaUi aux
Walter et aux autres penonnages irréligieux chacgéa d'ei^ploi ter
Fédueation des en&nts. cathoUqnes.
Cest une ceitaine société Tôt mU van t'algemeen (i) , qui »-
du gouvernement la ferme des livres d'école. Elle impose ceux
qu elle juge à propos , interdit les autres , etc.
Des établissements où les pauvres enfants étoient élevés gratls> •
nourris et habillés 9 ont été supprimés et remplacés par des-
écoles ofliiûelles où l'on interdit aux en&nts de finre le signe de
la croix» On à formé à Bruxelles plusieurs écoles de kse genre ;'
en se prc^ose d'en pcu'ter le nombre a une par section ; et 01^
(i) Société pour i'utlUîé générale.
(6i.) .
tkW enUrdr les etiCaiits datit oes çloaquei dès Tâge de deux ans.
Vous voyez qu*on 8*y prend de loin.
Voici une prouesse du gouverneur de la Flandre orientale
( dont Gand est le cheMieu ) . Je commence par vous provenir
que ce gouverneur , le sieur Van Doon^ , protestant hollandois ,
est .un .des plus zqlés partisans des nouveaux arrêtés sur Fédu*
cation.
Ce magistrat fit demiirenient une tournée dans tous les dis-
tricts de son ressort* Se trouvant à Ham • il visita un établisse-
ment fondé par legs d'un négociant , et servant à une école où
on faisoit travailler de pauvres enfants, et à un atelier de dente*
lières. Ce dernier étoit inoccupé drpuis un an par suite de la
stagnation du commerce de dentelles , mais le travail devait
recommencer à la première occasion favorable. Le, digne direc-
teur de Fétabliauement montra tout à M. Van Doorn; cependant
cet administrateur voyant une salle vide , conçut d*abord le
dessein de s'en emparer pour s'en faire une école officidle.
Comme le directeur refusoit d'obtempérer à la demande du
gouverneur f ce dernier se borna k demander le local pi^vi-
soireraent et jusqu'k ce qu'il fût occupé de nouveau. Le direc-
teur refusa derechef de disposer d'un bien qui ne lui appar-
tenoit pas , et allégua que la volonté des moi*ts étoit sacrée : le
magistrat ne te paya pas de cette raison , et répondit que Fin-
tenlion du défunt ne pouvoit avoir été de contrarier le gou-
vernement. Bref y le magistrat demanda au boorguemestre du
lieu d'être mis en possession du local vacant. Le bourguemestre
obtempéra k cet ordre , et Finstituteur officiel , à peiue installé ,
interdit aux élèves de l'école des pauvres Fentrée de la porte
commune. Le directeur réclama. Le magister ministériel se
•
plaignit de son côté à Faatorité supérieure, qui prit fait et
cause pour lui. Le directeur se voit maintenant obligé d'aban-
donner de malheureux enfants^ qui vont tomber entre les mbins
de la société Toi nui s^an t'ttlgemeen , et le gouvernement va
(6a)
sVmparer tlu local, de ii>étiié que vos amis de Vàrdre legai^
mëditent la confiscation de St. Acheul.
' Je vous entretiendrai , dans une prochaine lettre, des dé-
sordres universitaires, de l'obligation imposée aux employés
de Tétat de se faire aggréger à la franc-maçonnerie ou à la
société Tôt nui, et des moyens de séduction qui sont employés
pour y parvenir.
OEUVRES ASCÉTIQUES DE M< l'aBBÉ F. DE La MeVVAIS.
LE GUIDE DU PEEUIEE AGE.
Le premier chapitre de cet ouvrage, ou plutôt le premier
acte de ce drame pieux (i) , avoit été imprimé sous le titre
suivant : Dangers du monde dans le premier âge. Là, le
divin Sauveur , s'attendrissant à la vue des périls que va courir
r^me si chèrement rachetée de son pauvre enfant , l'avertit des
combats que livreront à sa foi les doctrines de révolte dont
le monde retentit, et ceux que livreront à son innocence les
brillantes illusions qui éblouissent le monde. Dans le second
chapitre ou dialogue, il lui annonce qu'il veut lui donner
les moyens de s'en garantir. Mais , commençant par réclairer,
il lui enseigne quelle est la vraie 6n de l'homme , et lui dit tout,
parce qu'il lui dit ce qui renferme tout. Il déduit ensuite et dé-
taille les conséquences de la fin de l'homme , qui sont les devoirs*^
et lui montre dam leur accomplissement l'indispensable moyeu
d'atteindre la bienheureuse éternité : c'est le troisième entre-
tien. Mais comme , pour la pratique des devoirs la grâce est né-
cessaire , le divin maître lui découvre dans les deux ch^pitre^
(i) C'est un dialogue entre jMsos Ghbist et li Disciple.
(63)
i^Tant& les deux sources inépuisables de misëricorde qu'il «
placées dans son Eglise , le sacrement de Pénitence, et le sacrer
inent de l'Eucharistie, dont l'un fsiit revivre l'innocence du bap«
lèine en effaçant la tache du péché originel , et l'autre fortifie
l'âme en l'identifiant en quelque soite avec l'Homme-Dieu. Au
l^apuenient enfin, Jisus- Christ introduisant son disciple au
milieu de ses élus» lui montre sa Mère qui règne sur toutes les
créatures , sa Mère , quUl exauce toujours comme il est toujours
exaucé de son Père, puis les saints ^ puis les anges ^ qui régnent
après elle. Il lui offre le secours de leur intercession qui n'est
qu'un partage sans division de la sienne , et l'exemple de leurs
vertus qui sont le reflet d^ celles qu'il a pratiquées sur la terre,
lion fils > lui dit*il en terminant, sou venez* vous de mes paroles,
et méditez-les dans votre cœur. Je vous laisse ma paix ; je vous
domie ma paix, non comme le monde la donne (i). Je m'en vais,
mais je reviendrai^ et je vous prendrai avec moi, afin que là oit
je suis, vous y soyez aussi {a). Demeurez en moi et moi en
fKitts (3). Demeurez dans mon amour (4).
Père saint , conservez en votre nom cet enfiint gue vous m'a^
yez donné : (pi'il ne soit pas du monde, comme moi-même je ne
suis pas du monde : sanctifiez-le dans la vérité: aimez-le comme
vous nCavez aimé, eifin qu'il voie l'éclat de ma gloire , et qu'il
soit un en nous (5) éternelleme9t (6).
Une analyse est quelque chose de bien pâle et de bien peu
satisfaisant , lorsqu'elle a pour objet ce qui lui échappe le plus.
Fonction et la piété. Aussi est-il nécessaire de lire ce livre pour
en avoir une juste idée. Tout ce que nous pouvons dire ici, c'est
qu'il laisse dans l'âme une paix ineffable tout en lui imprimant
(i) Jean, XIV, a;,
(a) J6m/.,3.
(3) Ibid. , XV, {.
(5) |e«D,XVII,ii»i6>i7) a3ta4>s>.
(6) (ïiiû/tf, etc.,p. 3o4*
^n saint mouvement qui Tentratne d^deusement vers Diài.'
i\ semble que k vertu ne doive plus rien coûter désormais.
Toutes lès illusions du monde ont disparu : on le voit -dans
^oute sa laideur^ on s'indigne contre ses séductions; et çorame
on aperçoit en face de lui le cœur ouvert de notre bon màttre ,
on s'y précipite, porté par une confiance indélibérée^ et là on
se rit des vagues qui ji'élèvent sur la mer du monde et nous
menacent , cpitime des séductions qui s'offrent à nos -regards et
nous appellent Enfin, os^ai^je exprimer ici une pensée qtti ne
m'est pas, fe crois ^ particulière ? Quelqu'un' à dit, péàt-étre
avec plus d'esprit que de bonne foi, que Y Imitation élôit le
plus beau livre qui fût parti de la main des hommes , ptaisqiM
l'Evangile n'en vient pas. Je dirois, ce me semble, mais en
tonte simplicité, que le Guide du premier âge me paroît le se*
icornd livre qui soit sorti de la main des hommes, puisque V/mi-
laf/oit*est le premier. . - *
' Quoiqu'il soit très-difficile de rien détacher de ce petit écrit ,
nous citerons cependant cette peinture si fidèle de la confession
sacrilège. ...
.- • ....•'■
« Quant à ceux qui croient, et qui néanmoins cèlent dani la con-
B fcssion certains péchés, on les circonstances qoi les aggravent nota*
> blemènt , Toici ce i|tii se passe en eox. Leur conscience tourmentée ,
» Ihquiète, Toadroit sincèrement, presque toujours, être délivrée
» du poids qui Toppresse. Là-dessus ils forment le dessein général et
» Vague de se réconcilier avec IMeu, par le sacrement de Pénifence..
■•■ Ibne se disent pas d*abord. Je tairai .tel et tel péché t mais, chaque
• fois qu*en s*eia minant , ces péchés B*offrent à leur souvenir, la pensée
9.,qa*il faudra les dévoUer, déchoir ainsi peut-être dans l'estime du
'• confesseur, la honte surtout de cet humiliant aveu, que leur imagi-
» nation frappée s'exagère encore, les effraie, les bpuleverse, les jette
» en des perplexités in6nies et d'inexprimables angoisses. Pins leur
» esprit s'arrête à ces réflexions , plus le sentiment qi^ les préoccupe
» prend de force. Le démon voit leur trouble , et l'augmente, en leur
» suggérant mille idées vaincs- : tabt6t il groteit leu#s fautes , pour qu'il
» leur paroisse plus pénible dé les déclarer ; tantôt il les'cxcnse et les
(,65 )
» «tl^«Hek,ppiir.qà^U les.cèkyit ATec moiag.de remords. En cet étal
• dludéckioa , lis te pfésenteut au prêtre/ Qae l^I dîront-ils? lis oe le
». sarept pas encore, ^arini les péchés qu'ils ont cbmcûis, W'j en a <!•
*• iBÔiiis grades, 'on qui leur seoaililent tels ; iU commeiiceût par B*ac-
'•"éiiW^é éim^}^: lÛlàîs te sbtd stirtiDttt tefs autres qui oécopt'nt letfr
' « *péii$èe: La* cAiiMiien^e \t9 ptéut ; ib xhèrcîfeitl delf moU , é^ too^
'» rikiùfès., pifiHf le<fdir«^ ehttedré I deud r à elinque npttt&t Tâfva saln-
•rf'tMx«ieit<ta»1eM|i lèweat mie puissance Mde 1*7 poÉJatth ^E»8 ^»y la
!•. fpÉBe4e«»olWlf :t ia iion^ «I l^Wi^gpril r«nH>Qftf#t ft.J!iUT9t<»TQtdi t4«^
:^ .tiif«i:à;#i^?.]!fof^A^ 4.ç^e,Aeftj PWffftrjrtire, loi Aft|pf,¥f^nt Ipiy
,•. %^^ <^^.*PM°«.S^i*« jw i;^e^iit dw lenfer.^ . ^ .^ ;..;>,$!
-SMKréap T«Hi&ll'iÀspif«» à* ton |)imS diaçîple^ : : : : .
f '^^ #r*î0MiM«l 1^ ttl'lei e&iàme à la èohàbè^ éf'J^ivatg^ai ire».
> mat Ukm; m Je «# ^e;^oiA*atr.pBèB. libella, at î»liii .dieaî t.O hn^
«. Iiélas.1 Je sfus çoGoneloÎA de toiis, loia de votrf fjj|f • ^9^^ w cette
^ iefra^à bien ^ dan^en^ » en proie à bien def^ don [«uni ; protégez-moi ,
• consolex-^moi ; et, quand Tiendra Thenre de ma moft, adoucisses
» pour moi ce pi^ssage , ranimes ma foi « mon espérance • mèttet dei
B pdrofés d*amour snir mes lèvres défaillantes , et poseï totrè lAain iiûr
• moa cœur, dont le dernier battement, ô ma Mère, lèra pour TCiàb
. etpouriiionJésks!'. ' ' * '•
L'nHtavioN b« JÂsda-CLoaiST , iraduethn nomfêtU , Mec éâitUfhaiààê à &i
fm de ekûqm chapitre , et précédée de priircc pendant ta Mc%m,
Plusiénn éditions de la traduttion de VlmitaUan de Jéma^
Christ s par M. l'abbë de lia Mennab^ ont déjà paru. Mais le
jpitia grand nombre des Réâexions qu'on âyoitiyoutees n'ëtôient
pas du tradacteur. L'édition, nouvelle gue xiôus jînnonçons'^
la mtme pour le texte de la ttadaction , est bien diftérentê
qnant aux refmions qui terminent chaque cli^pitre. Ell^ sont
>o 5
^
(v
tnaîntfùaot toutes JeM^. VâtM âet^allfêiinàbelpar^èflr^^
l'ëvélent aS9«z leur auteur.
Le li%Te de rjinîtatipn , (pï u*es(t point de Dieu Yam ^doiite^
:ipi9U qui ne -$611^6 pp» apn plus êti*e derh9i|i^iiie^«t.pm:ot^
4mte plutôt venir d'^m^uge, a ceU : de^feurt .içaiprqiiiib^
qli'il «SI à Ja féHéo de Imii te fidélMu Cwtif ar ^ ji|ctim^«»e
'fc-fîëié a'i^MiÉQe deuedhieiU daosleiQoaiif ; qft*4k«'jF )iMiifi«»
^^etieVy eoû^èmiiie t ei ^ Agp ua i VMimt éuqiMl «nie «Uune
^ur sa i^réMdéië cotntîiUifiëiei , )tt»qttW Misât le ftàB-Émiùaâ
dans les liantes Vôi^ de la spitituaUté ^ ^ «él ei tfoH ^être hi
'i^e fdiU. Mais toM ne sàttrôient të go*«er 4$|[ldMMM^ c%st 'iiM
manne merveiIleuae«M»t étOvAét éa oasot AcfJsMi» fû «m^
'ttent kk iisHs «I les fiables^ mais qui k me swe e «^fu'M yen
ii^iMîtifNMmd baie nouvelle sëv^ur* Or , leâ&dfieaiena dft Ifct dft
laMeuntis o«tle ribgûlierménlff d^ClrirtoiiiiMtelrr^
|)out -ànÀl' Elles iréftiMiteiit po^ Ws feSyies "la d6eiriiie"ri» ëhap*
que cliapî'tpé ; et la leot Ibnt itAénx '^tùtthAn leurfitem
mi^ux comprendre ; et quam'^<6ettK qui, phis arancés dkni )k
pïéiè ^ né se soucient de rien après Vlmitàttehy ils âuroiênt
autant de tort de. négliger ces nouvelles Réflezi<3^s ^ qu'ils
pnn eu raison de nié^liger celles que nous ayons eues jusqu'à ce
Jour. Car ou diroit qu*elles sont comme un^pçft^scriptwn du
pieux auteur ûeVImiiation^ tant t:'est le miéme esprit! tant
i4 /J^l?^ ui^^^ersuasioâ vive, affectueuse et péuëtraute ! .
• • ■ .• « . .
Jooaaés oo oaaima , eu Mcyên 4ê u êanétifUt a« milieii du. monde*
j^our tp^ les. jours. Beaucoup dp uvres plus ou moins satis^
laisaatsiipt d^jà paru soù^^ ce titre ; et , if /a quelques an nëes \
une Journée du chrétien tut publia par lin ecclésiastique pleim
c. i
/
(■,).
MiBiyaU de 6*a^ocier à so»'^*^'' ^"* 51^* P^*"**^ •? ?* "^^
ment a,étë faitQ sur cette c'*^^*» *"■" ^!^ a.ëti licureusement
«omgëeet complétée. El'^ rçn»»rq?*bl«|>at (e choix exquis
de tout ee qui làcompo^^**^ ?^ presque tout est ez^aii des
ourj-ager des Saints e^'^ ^^\^ ffiC conséquent une grande
^utoricë aux jenu dé^^^'- puisque TÉgUse en consacrant
ks exemples desSai^^''^^^^*"'^ leçons. Mais , enoutce, il
ja daqs lés paroles ^ S^inls quelque cliose de plus que dan».
h parole ordinaire/' mots que nous transmettent leurs pen-
sée» 9éibM)H>t y p^^ ttiytftève iaeflUilè , noas^t^MMAdCtre la
grâce q^i anitiioi^''^ ooiur. On se féliciter;» donc de trouirei*
dans la nouveUe^'^'^^'^ duahMiien des méditations du B. Li-
ff— 1< / wl||^ ^y«t» ft((itit««Ues^ dfls. sriiUs Heect^t die sainte
I h é rèse '^ de f<H Jean àt ta Croit., des prières du B.^ Louis
de Btois el ê^^^ Saints ^ enfin des lectures , pour tous le»
jours d»4ir> ^ fMmt.4cd«ov4%iMi d^CWnbiitii
j».
Jf/k Givi» «asKtan»* qu (s Jéirm 4»^âme$ rfUgiâ^uM^ $^tU B. Louis cU
4l^^#d«î^par M^ 4*4bM de La HspneU « aveq mis psédm é^k
Avnt.lbs trois ouTMges dont nons Venons d*enlreteÀir le
AisINir ,^ â«iit ott ns.siwrjiit evf simev le mente autaat qu'on
lc*e9t , eu;airoiC publié ftne tnkddctîôn d'un livire |><fi^ connu,
àeau89 de, U langue qui tenoit ce trésor cacbé au plus grand*
sondskre des fidèJes, mais qui porieit de gMods fmite i$m le»
âmes ymimetit ferventes ^quiaiirôiefvt retiré du mdode leuiP odftiir
ou leur personne , pour se consacrer h la perfection chrétienne
fHV de généreoMS résolnliotis On par tes ¥911191. de h iwligiàn.
CeM le G'iids spirUuely ou le Miroir des dines r^îijfteuses, o-l^bua
m oonfiotssons {vas d'ourrage , dit M. de La M6iUlafii( (r), 'sans
• • 4
(1) Pjréfact du Guide t p>ge 6. \
iTaulres égards, qui* réunisse i^g^^ dçgréla àbucèur, U
lèndvess^ , 1^ vivacité du sentjinc^ ^ naïveté de Vexpre»ipn.^
On sçnt partout que rauteur est ^^^a^^ent p'énétré des vë- '
nle's 'qu*îl annonce , et quésqn cœur^^ ^^ bouckt, et répand:
des grah(^ sur ses ieyres.t! rr (i) '
1 . « • '
■ > »
9e LA p«mh;i^4oii de. l'Êih^i^
( LA p«mh;i^40ii de. l Ëiïfci^ik càxauaM0j^^^jf,pj^ Qrd^nr^
na/uje^ sujr les petits séfnjnainps i car ÇÎ^tobwtie (a)-, .
** * c
ClBtCe*lNr<»diftte dit k réwiioi^ det ai lîplet i^^ ^ M, twi*.
prdoiin««cçs,^^;aute^^ l4aWt?oi|S Jl,
a joint u4 avertissement qui se técmiiie ainsi^^i tous avez
XI déjà eate^da^î^ à0 iMirinurès > et vo^savei^^H^être ^^
« étonnés de ces cri& plaintifs de la foi. Vpîci \it4irrbei||:e'
f, dçs lara^n^ation^ bieQ,autrei|ien^ d($qhirantes y qiyont éton-.
u n^r les peuples; et, ai Faspect de cette grandq^Qse de;
^ Ffatice; (lwb&v«us avec QuUié les dévc^nements ^^^^ v«t*
» ronssi vous aurez la fpi^çe de passer outre, et df^nîiir Jç«
» fer et le feu pour disperser le sanctuaire ;; après l'ayOi désolé*
«^ par vos usurj[)a.tion^. A
Avec quetmtérët néreitta-t-on pa»ces eouragewies potesr
«itto^s «oûtse da funestes menixes qui alavment unis les ce|t9.i
Itqties ?, Çesoptljet^ pe^^, ce. sonjt leurs ^m|ss^enu ei|^
^ unique sprte, .e( îauteui; n'en est que l'éloquent interpré^f
Aussi faudra-t-il bieù tecodnoître ^ à la fin, qu'il y a oans dv»!
sintimeilts si VIÀ^ e( qui te con^maniquent à tout un peuple >
^iAtr« <*Qfce ^e d^ Xvfiom . W 4^. j« W 4e. rv9«giil4tM^9t
j I •
l^andar et Devaax, rue Saint- Aodré-des-Arçs,.ii'>. 55. Vri^i dn.Gt^/ide du^
pHimUràge; in-Sa, a IV., et 2 fr. a5 c. par U poste.' Imitation, d^ Jêtu*-
Çhri^t , in«3a , ^pjier 8p|)ei:^ii , 5 ff. », et 5 fr. yS c, ^ar la pptte» iir/<M/f «^ir*^.
<tt/;/^, 2 fi-.
(a) Prix : i fr. 5p c, chez Edouard ^ficoo , t%^ (jii Pot*de-Fer, n*. 4*
f'%>
_ *
Qf Aiioii rcKEfftx i»E B(K«$i«VRS P9 X4ii09HKjf44)i)«LBi]i ,^ aân£-.
jiuirx IBS CHEF DE ^'armée VEifôiEiiNEf prononç^c à Saint'.
, ^ttiinrd4-^J3ai/ibîf^>:sM^jftUifi il!iiiA^€4,fUB^en€cd^A,K.,
Madaio^ t »VC«M|& J^ Beri^t , par Hf .^ )>bM I#«iibeit i,
pcédùa^ur ordi9air& 4l» Rçi ,^ Tiçair6^g(éÔ4r44)e Poitiers (i )•
A S^mt-Au^hi-de-Bâubiçnet , le 8 juillet^ M.. I!^bë lâm-
})ert, Vicaire-généi^fl dç Poil^çrs ,^ a prononcé^ en. pr^ence de
Madame x l'ori^ison' funèbre de H.enri et de Louis de ($roc)Yeja- '
quelèin. Arriyaa$ à une époque de hoateuse RiéiDQir.e pour
certaines gëiki ^i'Ç^Tl^Qt'Beàttcôi^^ 'àii}oureniui â« k sainteté^
(ies serments ^de 1 inriolabilité des promesses : « Oprofoodeuç
(les conseik 4e Bieul's^'esè^crié IWateur, aâatre aripéiM al-
loient se çéitoir et voht à la ytctoire. Alors aes DégociatîpnçK.
doiit Jés'eivMè àp^MHieiiiieDt à lliistbire et sont ëtnii;igèt)es à
|iQbK3Ç|imr cbi^ti^iiy yienoent ^nêhalnér IVdeur dé èeè^lnrayés
guerriers. Ffw<^iiÉ ^jq^i^uj^ ^nt ân^âpKs , licencient les coivtc
(qu'ils côhunaiiÀ^nt / i^ ajournent tes combats. « Pourtnoi^.
a^éGVÎe.lAr(M2hèfftqik«UyD y qui avait nrononeéle vœu de s£;)«inai%
a; piorlelvies ^rniMS Ms m^ L'^nd^rd dss Ks , Poud moi , je ne*
n «MO)BÎtt({ve/moiM>flW9 UHMilloi et mon ëpée ; |c ue u^iterai
9 îttdMi«:atae âsi. rebd:les%^» Hélas !< c^ a'eçt pa»a.vec.des opi«.
liions ^-tGais arec des principes ; ce n'est pas par des concessioiiSt.
niais p«je h ifXW^4 m'09 sai|ve li^ étoK», Ajiu;^s(e de ]Larochen
}aqttefein,|Ç|^PeUel^Uuperrat etd'a^utrçs cbefe vendi^eiis , qui ,"
dans cette ^nerrej pçt .^U dés prodiges de y^Ieu^r, pensent y
ioinme lui ^ qu'oii ne doit ayoir aucune coofiaiicé dun^ les pro-
messes de ces homine» qui » accabjés de^ dons du |Loi ,et décorés
de ses' ordres , pnt viole leurs senneiii'ts. Klàis que de¥iiei7iâi:a,->il
au milieu de tant d'eunemis que cette funeste désunion rend enn
(|ni par teur union pojuvoient épargner
invasion élrs(ti^e, décbir^it son ârne^ inais ne peuvent Fabs^ttre^
Il cotçbàt çoè^™^ ûri héros ^ et ipeurt couvert de glojrre sur uu
thamp de baisfiUe. <> '
Nous voudrions pouvoir t'rtef en entier ce beau discours. ifvCiï
nous siSfUs^ d'en retfonimatlder laiectui e y et de i^appéfer', à celles
• : r ' ; 1 i .'' '■ • \ ; ■ . ■• • . *'
U) iBapriaierMde Barbitr',:! PoUlerf/ *
•ecanoa » les Mfmointi du, géfiérsICaimet suc bi guèpr« At i B 1 5*.
cù l'on trouTera des faits qu'il est inmortant de iie pas oublia*,^
«t dés docubieau iiëcessaii*^ au^oiu'd'oui pour bieii.coniie^tr«la
situaitoii de Thécolque Venâsée^
professeur à l'Ath^nëe dé- Gêoes» Eut aHecid^nt l'occasion de
Kendrt apoipte de cç| iropc^'leot oovrdig^^ noua.é^^ derfir
apncuiccîr« (fes'anjpocd'faui, qu^il est eniièremeni jbasé fw U^
dojQUrÀQc; di» stns^ comiAUJOi etrja pbJtJlQsO^Uic:. traditk4»«ct)e. !
«(«ii*%«»fY%%%1
]|^«:i.|SgLiQiHk p'vw. F^MÇOis. ÇÀirvoMqir» »MMm »¥ft Pf «Pli 4||a|i*
. l^j&TiTS 9ii^]aij)i.Ai&BS > paff P.-JL. Boussot i aasieu avwcat. Pri^i, :/
^5 c^ A. li'injiprimerie de Btf (faune i r^e Palsoin^ j n*. iS.
Noua veconmandoM œtte excellente breciMiire> k I^ieittfoa»
de!xi06rieolenra4 £lte esS de l'anféiM! dfnn «MKrnm intiéiltf s 0ii»
WtdtéèoKàoHque ,. dont ilous àsMMS cite quelque» f f é^mBUt r.
da^ W MémomkL ^ el qiei- dokêtce insessamment li^^ 'eta»
pnMie» • •• . ..-.
somption'y^it le B. ATph. de Liguori, traduit d&ritaAèn.
1 Tol. &ù- lo. iPrix : fio c. ^ et 8oc. par lÀ poste. AvignoA , Se-
guin atné , i8i8.. . '
Quelque» personne» ne eompr ennenl peui-^tre pqs iMen^ponir-
quoi on met tant dezâe^ inuliiptier et a répandre lespr^tM|iie4i
4e dévotion aux saints ctrârs de Jisus. et .dé lifUffs* la. raison,
en est pourtant facile a saisir. Dans un |ei\ips a^gplsme eT
d uidiffereace, oJl des doctrines matérialiste^ onJt ^^cé tous les
cœurs , même ceux qui sont pleins de foi , ij est J4o#iWe i}Si^i4^
nécessaire d'entretenir dausilea^me^ , paf t<K^ Iw ^0]Fc^ pos-
sibles } une dévotion qui , étanC toute e^ a^Tectipix çt eii <Ia|»s
d*nmour, semble spécialement destinée à ranimer paruii nous
)o feu pi^esque éteint de Tam^ur de Dieu<
.» .. . ..
■
tfisroiBii î>t; «lÀttci^ de YiulrGk fZKDÂfit Li iinoxxivM ; àêâiié
àf $. Eve. Tàgr% LawlMr^iMhlni , ndAcè du SâÎBt^Slëge ca
' JPi^iitéé;'t>atM. II. ^ yol. 1fi**ii. Prix^ lie cbaque roi. :>fr.
So c. ; papier satiné : S f r% ^5 c» Ghes Bdéuard firîeoa , rue da
l^ot-dti-ler^ii*. 4^ •
Oft viettt ée mettre en r&oÊi le premter rolnme de cet ou-
vrage^ qi^i ne peut manquer dPétre foit recherché^ tKnt a
-causé aa sujet SI heureusèineat choisi par VauteuiTy qu'à canie
du boa esprit qui te dirige » et dans lequel tionft Pengageeius à
persévérer jusqu'à la fia de son, travaik Noaft esperoas lui
i^iniér ^es pteures abn -équ^oquéfe du «AMy ^e-aMsMrMs
de seecmdery ài|taift que nétai le «Oiimi&s> «ne e at t -e pti se
dottt futfiKté {Kmt la reiligioa et le «lerff ae eauroit élre Hiits
«a.^nte.
frt ator B; àtt»tt^t''M)iiiiiK tts-LiolTOiif^ f» Me Jemcafd.»
anSsstomiafre de Pr^tenee. I fM*t toL m^. f prîic : 6 fe.
A^PariB^ cKèztfttHliierCrèi^s tti^^t'Bfèfd MrpwttSi di Mar-
seille» tiiei Allègre fils y et Matius OKve.
La P^it é^fiaate que nous ai^ftouçoas mérite ji tant de titres
i9Maf taave<: ^«el^|He44t«iI* ji«'artide que aou» lui c,op»^<ci^;fÊ
-"(oiii^q|ft^aft«eriai«ftéi^ 4aBcJe.prpchaiaI|^um^rp,i: , / j
4 » i : . . . ■ f»
Dètft«É!m a y »a ai^ ?p m s, cafriQUaKs AvoutaifTtfiiai^ -ifeoaoaftr
Mirr tiâ «oimi«|tt« ^ws JM^ 'f^mîéuie anméio •: .Xettiaf
d^« ^M'^liej </'{7zè5, lie CtuHvt etdè Lmièm^]eiè^>j^^. \ 6h
5eixîème numéro { De la doctrine da Tyranmcùtci prix :
1 ir. 5o cent% Chet msdemoisfîte fiarîé de La Cbarie^ rue de
l'Ecole-de^Médecine , n* 4*
La seizième livraison de cette t^r^ieuse èefflection , dont le
«aiaotorVa t^H^om^ eiviw«lt#.^ W p),ai^ lîaut.intéri6t.jLa qpes-
«oA ém Tymnmkiide. j est trejttia^ kisUK'^Meil^oi tm^ .cfpi^
fiétemcbt qu'on poaToklt4éaiMr% ' - .
'• •• .0. .• • ■..
••-••• • . •.. . î » 1 , * " . , #
Rsi^ATioir ni jlol ^sovvaattoir. aa M. Hvi^cuiaaE 'J>^|crii .s .aiPr
"tac JL Aovx LB 3 riSvaixR i8«S ; précédée de quelques considé-
rmtionB sur le retour d'Israël dans l'Eglise de Dieu, Par
P.^L.*B. Drach. Br. in«>8*)-prîx: 75 cent. A Paris, d&es l'Au«
tenr > à la Sorbonne i et chez Méquigaon-Havard , rue des
Saints-Péres , a*. 10.
V
.HofT^ri^'àMt. sw i.i iiVui^loif , ou Répéniè 4tùx ^tiaques c^fUi^
^ nueâes des journaux prétehàus libéraux contre le clergé; pâl*
* fip laïque. BrocK;. ifi-8\ Prix i JTr., Chez ^a^teuv, rue Saînt'*
^ Jacques, »•. 3$.,
Les idëes âe t'atiteiilr dé cette broctiurë-, bCi idviX côtnj^arées
l(iotre sîtmastTon d'aa)oavd*hui' ç^ notre, situation d'au^relpis»
.À'apiparttenueirt pas k ce tetnpt^-ti. Cest le vieux bon sens qui j^
^ parie ^ cela s'uffit à nos ennemis pour en dire du mal ^ ^à noiis
ppur. en *^i'e du tiiehv ' •
Dii.jL J«s0MfQOPaoi/l£» Buivjie dV^ %eitnt a Jâ. Sîârtial Marcel,
- . m-'duanl <k /a Roche^JrHaud ^,p3ir l'ahbë lïe la €ha«se* ftrp*
•. ,<î^.i9-€^ Prix : $o cent; Ghe« Deifionfille > iif^ervifuBiiri*
libraire» rue Christine, n\ a^ ,, ^^ .
Le sieur Marcet recueille les éloges des libéraux ^ dans les
^])»«niawi> .et nilme à Ja Cbi^nbre^ k qnoi bofn 1^ <rof Mef dm
'^f»JQmsufn^fS9 ^ Nogb vei:ro;Ds .ce que deyienijiYa 4in partiqw^ a a
^ hpirtiié de coin|>te;r un pareil bo#ined^ns «es
< . 1
'joètit yoTufties 9 cartonnés > excellents pour ^re rëpamlus fmmi
les fidèles. Outre tes èix ouvtages que nous^avoiks aâatofièi^sv *tte
a iniprimé^ i^, la Dévotion au sacré cœur de Jésus et au saint
iHÊUrde Marie; fnxi 9t>.centw; a*wîfc 3Ms de M^ne^ ofi fe
Mois </e iMi»; prix « «cent. Cesdola opuscules fon^KSiU la
septième et la luntième "
II,:* ' «iiii ■ 'Éii i,
flimt€» A torrîM ^aiM la livraison ée Mm»
> , 1 » r * ' " • • . ' * ,
' Âaàii l'arHcle inséré âa^ft Ift limlflon précédedtë rar'Pôifvni^ Mi-
lUé : Ésiàf gkr fkitiûin ée ta fkîloto^kié, etc./ il »'oit ^lué laie ftnÉto
dlMttfttMkMi qaîfornenttcoBlmsem, pagp 36^'; au Hgtf d^ i Cçft.Mui
f«« Ht. I>«mif0ii confoif /a éoetrina itauiariié , lîiek ? C0 n^Mf pai ains^^
«Ce. — F. 59$ , 1. 1 1 et xa : un rccaeil qni mérite joti ialéfét et M»««ea««
ngemeèilt ; /i«m .* k^t iatéiét et An**« eacooft gemeota. -^ / . i
^•' ■• ' • ' . j ' * > "
• i"f r .1 •♦ « ■ .
; tï ;
MÉMORIAL CATHOLIQUE.
• ■ » •
LtyrsquNiiie penëcinion s^^èv^ ' contre TËglIse , ' loftqtit
surtout' hs envalibseinétits de 1» puissance «Àcdiiîire'i'o^ibti' aili
rfibrts deis tnéthànts rendent Tè dadgiéi*' phis' gravé êi! {i1bs"|^rc»-
sant , les fidèles tournent leurs regards vers rdutBrlt^ qtifi îeulé
a le droit de commander à leur conscience, et ils invoquent \â
voix courageuse de laiirs •plrdtiii Jrs pasteurs; car c'est elle qui
les éclaire toutes les' fois qu'on ckercbe à les égarer sur la foi et
sur la doctrine. Or y malgré 4a' leilliiAte iuriense qui nous rae-
nace, voiI& que le temps d'avoir pitié de Sion est venu; le Sei-
gneur a regàrkiè fKfÀ peîêple ; et AAeniènda les gémikseme^tii de
ceux qui étaient dans les liens (i).
Des pLiintes énergiques , telles que les permet la sainte liberté
de l'Evangile !> ont ,é|t4 <l^P^^^<m< Xh^*' ^ ^par Son Emi-
nence le cardinal de Clermont-Tonnerre , doj^cn desévéques de
France , au nom de l'épiscopat firançois. Il ne fût point voiu
dans notre pensée de rendre publiques ces réclamations sans
une autorisation spéciale. Mais puiscjue les journaux lek ont fait
connottre , nous croyons devoir les publier aussi , et avec
d'autant plus d*empfeâsement qu'elles ne peuvent manquei*
de prendre place parmi les actes les plus mémiorableS déi clergé
éA Fnuict* JUéft bouVel^s réflexibns que note nous proposons
(i) Quiajem/m$ miêSMndi ejui\ ^uiavênit itthfius,,,... Dominuê^ é^^tûfio
m IffjWiéi . tuptmH ^ uî audirût gemitus eompiditûnfif , Pi«l. lo i • . » , . ' r
10 6
(74)
encore de faire sur les ordonnances deyenant ainsi toat*k4ait
inutiles y nous n'aurons point à nous occuper d'un^ocf um ano-
W^ ^lii A, p2|r«i Wcèmin^t , ^i^ loquet 14^ . c^viçti^ti «dm
ministre rêve pour lui la rcconnoissanee du clergé. Le iR/^-
moire des évéques explique comment il &ut entendre cette
reconnaissance, promise aH SxA par M. Feutrier, et conmient il
faut juger le rapport qui précède les ordonnances du 16 juin.
Espérons qu'une démarche et une fermeté si dignes de Fépis-
copat) dontTànnonce seule a fait frémir l'incrédulité^ sauve-
ront l'illustre Eglise de France d'un schisme demandé à grands
cris par toutes les sectes» fit qu'dies célébroi^t déjà comvMS un
trion^Jbe assuré et prochain. Qull nous suffise d'ayoir exprimé
les.Topm unanimes de tous les oi^obques i écoutons maîme-
nant les évoques. '
MÉMOIRE
nàMsmxL av eoe
PAR E«ES ÉVOQUES OJS FRANCE,
• I * i , *
AU SOfIT
« I
D1SS ORDONRUNGBS DU 16 ItJINiSàS,
■ ' •
t r '
^ , . ....
(
' ; ' ''aBLAtlTvè
• . < • • •
*;: M)^ ^Ç9US 5ECQNQAIRSS £G€LisU#TIQ1lSS,
i . : I
|ja ^tnf s jamtcaàmm pas Ui doulaut que^ l«s léviqiitt d» votre
royau'ne ooi éprouvée k roccasion des ordonnances du 16 juin ; au
cenUAire » ib sçnt#aL.q4l'alU devieiii.pliis vive «t plus profonde à
mesure quUls'Voient s'approcher le terme faul de leur eiécuttom Las
(A)
«termes de ia conacience vtennenl encore ae joindre à. celle doeleiir
pour la leur rendre insupportable. Si les évéques ne dévoient en
effet , que demeurer spectateurs passils des choses qui se prép^aai
Msespé<*croieni trouver du moins dans Tacceptation decetCecmelle
épreuve un adoucissement que la résignation et la patience leur
rendroient méritoire; maisfrappés des coups les plus sensibles par
une main qu'ils sont accoutumés à bénir, il ne leur sera pas pernisde
se contenter de gémir en secret et d'attendre en silence Taccompliase-
ment des mesures qui doivent les désoler et affliger leurs églises. On
leur demande de coopérer eux-mêmes directement à des actes qu^'ls
ne peuvent s^empécherde regarder comme humiliants pour ia reli<*
gvop y dors pour le sacerdoce , gênants et vexatoires pour raulorité
spirituelle dont ils ne doivent compte iqu'à Dieu parce que lui j^nl
knren:a confié l^exercîce. On vent qucf par un concours direct et
immédiat de leur part , ils paraissent approuver ce qae 1m priocîf es
lenr semblent condamner , et qu'ils travaillent eujE-mêmes À »rrer
des entraves qqe la liberté évangéliquelenr interdi& de souffrir;
plecé ainsi entre les plus chères affections et les devoirs les. plus
sacrés , Tépiscopat François ne sait comment satisfaire â-Ia>lbis au
sentiraenLdu coeur et an cri de la conscience. Pleins d^uue inquié-
tude que des eqnemis même n'oseroieot leur reprocher , les évéques
tournent leurs regards tourà-lour vers le Ciel où préside la Majesié
snprêmedont ils doivent respecter les ordres j et vers le trône où est
assise le seconde Majesié dont ils voudroient contenter jusqu'au
vioindre désir.
Dans leur anxiété , Sire , après avoir invoqué par de lougues
snpplicatious les lumières et. le secours qui viennent d'en haut,
les évéques ne croient pas sVcarter des homes du respect et de la
soumission dont il leur appartient plus qu^an. ce&te des fidèles de
donner Pexemple > sMls essaient de déposer aux pieds du Eloi , comme
ils savent que quelques-uns de leurs collègues réunis à Paris TouV
déjà fait par l'organe d'un d'entre eux avant la publication des ordon-
nances M leurs inquiétudes et leur» craintes , en suppliant sa t>oulé
d'apporter è'Ces omionnanctsdes modilications. qui les arract^uit
è la cruelle alternative où elles vont les placer; iUn'obéissentt point
k Texigence des passions « ils n'empruntent pas leur langage » ce n*est
méme^q^i^après avoir, maîtrisé le premier fOQuyenieQt» de Ja .ciouleur
6.
( 7^)
cprilfl vUnneal faire enleodro au Roi Très-Clirélien la vo\t platnure
de- la ' religion et lei douloureux acccnU de TÉglise 4 celai qdVIle
aime k |iommer 1^ premier -né de sesJUs.
Les^vidque»a^i((norcnt p^is qn^onleor conteste le droit d>iâinen
ol de diiicÙMÎpn sur les ordonn^inces du i6 juin , qu^on affecle de ne
les .regarder- qtM'coniàfie des règlements d*ordre légal qui appàriien-'
nent à la |>tnssnnce séculière ; on ne cesse de leur rappeler que ces
ordoniMncet ne blessant en aucune manière les intérêts de la reli«
gion m le pouvoir ecclésiastique ^ ils rie' doivent inlerventr que pour
se soumeUre et secondei^Taction du gonvernemeut. Piûl è i)iei^qu*il
en fût ainsi! on les vertôit ce qu^ils sont toujours , zélés et fidèles «
commander le respect e€ Pobéissatice autant par leur exemple que
par léurs' discours } niais il est au contraire trop manifesté 'que les
ordonnances sont de nature è porter Tatteinte la plus déplorable a
la prospérité de la religion catholique en France, et q nielles atta-
quant dans plusieurs de leurs dis^ osttions l^honneur et Tautot^iié de
Tépiscopat. Ces motiCi sont plut qntf suffisants pour tégiliraer »
nous ne dirons pas tes' résisioncei ^ mais Pinaction des évéques, qui
peuvent bien supporter un joug Onéreux , mais qui né sauroLent se
rimposer eux-mêmes. C'est ce qui résulte de Pexamën approfondi,
des dons ordonnances sons quelque point de vue qu'on lès envi-
soge , soit dans ^ensemble ,-soit dans les détails.
L*une et Tau tre ordonnances semblent reposer sur ce' principe
bien contraire aux droits de Tépiscopat dans une itaatière évidem-
ment spirituelle f puisqu'il regarde la perpétuité méuje du sacerdoce »
savoir , que les écoles secondaires ecclésiastiques /autrement appe-
lées petits séminaires, seiroient tellement du ressort et sons lé dé-
pendance de Tautorité civile, qu'elle seule peut les iustituer et y
introduire la f^irme et les modifications quVllè jugeroil k propos ,
les créer , les détruire , les confier à son gré a des supérîeiii'S de
son choix , eu transporter ladirectioui en changer le régime comme
elle le voudra , sans le concours des évéques, même contre leur
volonté , et cehi sous prétexte que les lettres humaines étaht eusei-
griées dans ces écoles , cet en&eignemenl est du ressort exclusif de la
puissance séculière.
C^est en vertu de ce principe que huit écoles secondaires eeclé-
siitstîfftrcs ont été tout d^ttucoup , sans àvértissemem , sans ces admio-
( 77 î
nilîons prMttblet qtiî convientient f» l^en'à une ndmiMtrAlion pri.
teroclle , arrachées au gouvernement <les é?èq4ies tous-fequel elles
f rospéroîent , pour dire soumises au- r^giine-fle * rirnivèrM^éi G*4*st
encore par une conaéffiience ^ ee principe iftiSI- cAt ordonné «fu^A
rav^nir^ sans avoir égard è rinslUulion de révé(|ur^ hon'plmi qMpè sa
respntMahilîfé devant- Dieu et devant ¥à% hommes, nulnt pourra c/e*
meurer chargé ^tde la direct iom , soif dt t^^nscignènitni <ianë iin«
des écoies secondaires scc!é*iosliques , s*il hi*^ affirmé par é^rii ffu*ii
n'mppariient à aucune eongréffofion refigieuse- non iégaiêment éià»
hlie en Franco., •• €*esl tovjonra de ce principe- que découlenl les
aolsee dispositions qui liinîtenl au gré de rAuforîfé^^faïque te nomhre
des élèv#9 qui doivent recevoir dans cen mêmes éoofes réilucatîon
ecclésiastique , qui déterminent les conditions satia lesquelles ifs Ae
peuveiit' la recevoir , et^ qui , enfin , statuent que «ftésoimaiii cette
éducation ne sepa donnée, que Ja vocation au sacerdoce ne pourra
être, recMiBUê et dirigée <Us son commencement -s»ns rinterventtôn
de c^te même autorité lilfUe; .rar \eê supérieurs ou directeurs
doivent obtenir ragréipeni du Roi avaiit de s^ingérer, après la mis*
ûxsm des évéques, dent la cwmeipsaitce 9t du» la direoiion de oelte
voeatîook.
Voilà jujqM-oè' condiut un principe fondé -sur noe prêt «Mit ién
exorIsjtaDte , un principe mal conçu, fiiosièinelit-âpplftfité , et'tix>p
largeinent étendu à des objets dcfvanl leèqnêfi fa i*aîsAn , hi fnstice et
Inconscience le forcent à s*»rréter; vniH aussi icbnîme (^provoque
des..réclaiiMtioiis,de$ froissements , desl«Hes très*péA^Mes , qui» Von
auroit évités I si ronayoi) s» se renfermer dans ees boi^sen-deç^
desqutfMes il'B^ » qu'hésitation et que foiMeise-, commie'il n'y a au-
delà que violence et que collision.
Que le principe donc de Taotorîté de \n puissance eivl4è à Tégard
des petits séminaires soil réduit à ses jttfetes limites , et tout-alors ren-
trera natitrellemeat dans Pordre » pai^ que rien ne sera contpromis.
Essayons de les déterminer avec précision.
Que le prince doive avoir « et qu^tl ait en effet sur les écoles ec-
clésiustiques , destinées à perpétuer le sacerdoce, l^rnspection et la
surveillance nécessaires pour assurer Pordre public, empêcher k
transgression àes lois , maintenir lesdroita et Phonneurde la sotive-
ratneté \ qu'il^ puisse exiger , exicuier par kû même U réforme dos.
(7»)
abus qui iii(^r«sseot Tordre civil ; qu^ii doive mdme^^ en q«»friiU
à^évéque' du dehors , provocfuer la réforme des abus dans l^oixlrc
spirituel » ei prêter l'appui du bras séculier pour le maintien des
règles cano&iques^» on en convient j^ qu'il sott libre d^accorder oa
de refusera .ces é.tablissements une protection, des privilèges ,
des bienfaits.^ dans ^intention de favoriser les progrès de la Soi ^
en contribuait k perpétuer les ministres de^ TÉvangile , la religion
n'est pas'.iognte et lui rendra au centuple, pour prix de sa muni-
ficence^ oon-seuleoient la reconnoissance et Taffectiou, mais é»'
core le dévouement et les services $ qu'ainsi les éooles ecelésîàs'.
tiques reçoi|pe9it<ttpe:Sanction qui les &tsse jouir de tous les avantagci
dont sont en possessioa tous» les autres, élablisseineuts légaiemeitt
reconnus s qtt.^elle$.$iepi la capacité d^acquérir , de^vendre , de posr
séder , etc. ; ifue ces fvantages même ne leur soient accor dés* qu^à- de
certaines conditions sans. Taccoinpli sse ment desqiseUes elles ne
pourroieoten jouir-, rien dans tout cela «fui excèd oie pouvoir poè»**
tique V qiii'eBvabisse je pouvoir spirituel f mwê a^rdelà rusurpatioa*
esta ccfraia^v^e^. elle est bkn procbaine. :
Prétendre, peu e9(f^rtipjle>Jiu^4Mcuoe<écële- destinée à formet: J^
la piélé , à la science et aux vertus sacerdotales , ne peut existe? smift
Tautorité duprin^i^A ; qv^ les é^qi^s^souipis d'ailleurs k toutes les:
lois*, ne puissen t ;rémi|ç lestjepi^^ S^npuël que ie Seigoenr'a|^eU#
dà6 l^eofaoceaa saini minist^Qy i^fk 4». les ^r^ndce plus propres ji
de^secvir i'auteletJe^taberoeclej^qu'ibn'ajent pus la libellé de^oaf
fisc! réduoatioo, la direction» rensfeignconeMt, de: celte obàfct etpr^*
cienseambu , eujc.meitres^u'ils jugeront les plusltabiles^et Us-^Iim
capables deia di^tigec 4t,trav)ers mille <daf}gera.|usqu*ai| terme de sa
vocation ; qu'ils ne puissent bénir et multiplier ctUie tnoi^Qndé pfQr
phàt^â^ n' c^es^^vooloir «ssertir^l'iàglise dans ce qu'elle, a de plus iadé«*
peudax4ii ,to'<es^ porter alïteiisite' B^x ,droits de sa mission divine ; c'est
CÇQUecjLire jléi}Aér$iirement ces paroUs;qui.i:eg^rd^i|t tous le^tempSi;
^llez ei enseignez \ c'es( iTinscrire en faux- contre Tbistagire de VÉ^
glise. Au. sein de la persécution, elle étoit libre de former des clercs
dans les prisope et dans les ca^coinbes ; en Iqi donnant la paix ^ie^
empereurs o'ont pas assnj#t|i à leurs r4g)empnts les écoles (etle^s^Or
Baatèresioit eUejrecueiiUoit.l^spéiiBn^ deson.saceidocc^f «t.s'ilss«o(
ipielquefoi^iutejrTeiiaiâ^ceD'estq|ie|Mr.leur protocUon^i^ur ]ihikt
niké,oiidai»lc»di08«s piirem«uUemp«r«lles. Depuis, rÉgKsen'a
pu se dessaisir des droits que lui a coufiéssoo difîii fondateur.
Si elle accepte lesfiiveurstles-prjneesàlaf coodiiiou de quelles
privilèges qui toneh^t'au spirituel /comme les droits 'de nomina-
tion « de painsaage, etc. , elhtpuui prendre' des eol^gemeuts atec
eus » elie se les impose > mais elle neim reçoit pas ; elfe hs vemplîl ^
maie en cela eilofi^obéirquirelie^aftèiiie. f
£tqIl^ofn ne dis» fas.qo^ir ne f^tipl iei'que de PeUSeigAemtiii
deskttreshomaiiieSf qui est«ki rassoit 'de la puissaneetifèle t qti\aÉr
remafique q»Mlestiqnesfî»it d'é^ote»'eeelésiastiqi^'où oet enseilgnej'
ment n^est qa\m ae^essoifê dOdt/apris tout > la religion pouiVoSc
se passer., et que le firîatipat /iqtti eiBJ>oHa tout le resloî «M éri'*
demment du ressort iïe<ra«tor^iéi|iîrituelle.. Le» oMonnan^cî eltie^
mêmes éiaèHisetiitoetirYMttreiiee* La pi-eMèrie àiatue » af^tÀil^ il ;
que « nul no pOw^adeaieurer ehargè; soit- de la dtrètiioO'; SOît é0
l>iiseigaeflS0» tibM« mstf dês'^ùiêonê dtéèubtawn' éépkHêuMeé* dé
^Umivemiié i a ertHu^ajouie ) 4» on iiiÊ»if»u$^^dêi ééoittfêt^Hdatt^
ecciéêiiutiçues, » La distinction est formeNb V eV^^enJattt IdUt' f
esicompH^, fbtft j est placé sou^hémêm^ autoi^è^ * " ''
'-^im SeeoAéé 'orÂoiMànce' Vaplmr Ibinéneoi^ et dHsu^^MaiÉiènl
pfos expresse i ùà n'a pas înèmêa et» la précaùiloB dr^ téisièl^'liii'
moyen de diftsée toncre les reproches d*uhe u^furpàtfibo évidente^
on if y ittf bqtre ^is miSifoe lé pr¥te«te tiré de l'enseignement dei
Imreé bnmtflùcb', car Vartiéfe'^ de cette, ordonnance H^sig^ pas
H^kftétMhi^é^h puissaiico bivîré pbiir le^ i^rOfesieurs qtii ènseigtteiil
leslMf^iomiiinès dàbsees AM>lë»;mftls pour les' supérîèu^à ou
dif^eiMi^ î''mt éj^i soiit spétiaféihent ohàrgÀ delà «DdUÔîUsaWée ,
et defm^niér Jéê ëHVeS Via' j^itté', faJdowHnO/la sclenàe , et toute*
1^ t^usiidces^att^ès k ceitâ iocktlon sainlè ; dViit il i^ansuit* que
c*est' ressetitteî'hiliiie des ëeoles eoelésia^iqûes ^ et ce qui appaf-
tiëm eà propre aux «f^4^> V^ ^o° semblé tonloir partager aveo
eux. '•'••*
' Ce n*est pas Vintention Sans doute , nous crojfoué même que
lesiaeilités qui seront données pour Hagrément réduiront h presque
rielicMié'foHnÀlittr^^ ^^ 4^mi»ftétlèut; devenir «iâiigf^ei^
du moMent qii'etlé ak èommaudèe ' : lés^ iysièmei chatagént wtéc ioa
^.ttiiivM^/Qi celui ([ui a |hmu: iiuiraM«i:râ^ew«J9A.<krJ&)(t«^»,^Mt *
déjà ybteau d«|>uis peu sur elle (l^IinpprtanU ftVApUig^^«i(>;i |>réy«iu*
^roil UD jour, et poorroit exiger d'autre«.coiicf|4i^s«: 8i.4>^oçcoo
qç 99 ipeUQÎt en gardf çoi^i:e.deB,pr«^.(eiMiQn!| fX^S/ér^^»., . .
j P>prè# .^et expp^, '.s il r#filt« g «A pfeinjer. lieu , ^^n les or4i»i«^
nf sice^ qui .9a^ pronoi|cé^lV'4f|9i petits i4mi|i%ira»..Pfi4 tMeu^^nlçtt**
communiquer Texistence lëgi^le'^ et . Avec elle t^t jtee «TanUget UAi-
|\çri9l4elcixiUi:qui r^ocoifipRfnenf «ilu^^Ues peuyeiit:«UMi lettraocpr-
4^. des 4ecour4, des dofaitoi^f,» 4as ineisonft pour a^éteblir ; mu»
q^^'eUea ne peilveiil nen sur le^r^tisleuce propreme^i 'M{n ^ :{miftf|iia
f*es(( uoe conf4^(4iQnce:de la jni^îon.djvÎQç .<|jae lesiéyé iiies.» «»iM
ci^nformanl 4>iillc{urft mv I<Ù4 du^pf^s ^«m toui: k reste,» ^aie»^ le
d/ptl.d^/»ftsiirer ei de perp^tiiefJâp«Micatiop de.rj£fang^ie:f r^nv«
Dîfti^lioii deK,^eren»jP«As e| kl biffilfia d'uo mîoislère: qui, a^poiir
Q^jf 1.1e p^v\ dts Ainef«. La. in.m^riil d'user de Oadre-ît ,. ou pInlÂt cU
remplir c^ey^»|ieu|4lrf différenU suifaiiC l«s.lei*pi(Cl,h»W4
%û|is ; oif^ JVxerivee .ii?«tA>{ipf|jrUefit p«f ntoiBf #qs étd<{(|eft>^ il sa
.^uwiil J«M'44r*.CQiiiçsij*. ..f.. . .;•...... :. ., «,.^. ••■• -
Il oe scryiroji..dff rien d9, d^a qu^iolr^rfiis il \vff, ^irpjt . pft4 « U
^«ei^itll^ f ifis^nlt actttelje»e|it Quanif çeJa 4^pi|i.Yrai.,.l|| firi^t 4«f
^y/lf!»fÇ»fl« .PWi f'w>, é|é iqpr^ par le i}Qn,e^çrçir^ ^^^t/ofî,iif jW*^
roi^ iovo(|iier \ç\ \% g^scripUon.; mais.oa.esi lo^ dlaç^ieflr^ qu7U
Ç-yî«A*F«ft <*^. pe^îM»*"»^»^^.; ^ pf^wv^roin^ ajjuqçyitr.aWtiP^r
)^iDii9i}i9^is les plus jiulhfnûau«^./;Cipc XÎ^ym .ft^;4WM«*<«
^ ;Ui;^lle^ePiSf?cond lieuv 4e c^. principe, fine; Je, Çf^*^ 4# Ms^te»
oiiJifs #spîr^ilsaosaint,roîn^tère 4oiyf^ut.iU^e^r<e|iS'»f.^Vff<t}^«^Nh
>4f» *«>«4*Mw^ Mr voq^Ofi ^flMp^lWiPwîirii, 1^^
4ç^. ifial^ç^ a»! If^ wwi^n^ot et qii^î les fOodjW^A» î^fWr^W
rq^te (Céleste « sçuiviusM d^ resjfoft^e l'ai((Q/;U4,^Pfdfm?Un'f <e^(
porlf r^>Bttieînle.> .SOA 'indépend^i^c/ç.,..c'^|, Ipi.fif^Un^.. 4e^ .^{rf^ye^
que de lui imposer des conditions qui lui éteroient ou qui g4aeroip;pti|
ui.Ub^ri^ 4«Pf IjR ^^}%Af cwij5,qp>l|ç ^^^çbargfKf dst^^rfri^ar
.41) ^oti» Qpncilç/l^Jreqt^^mVr:.^^» #fr AS^.J^^v* flWV»%<f?ft^
9§|i^ deXoiiis X\V j,Fku7, 5^ P'^^n *f r.rV'Ji^'r» ff^i^^}iV^u
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f Bi )
1 YétiWé liii Séfgtieu^ ; et des 'i:«iutiu€wiM-i qo^illto reoônnbU étib Tes
' It s'fHiMlk êtibifM'qwf H 14 pwiMoot: sioulîèi^ leroîl. pouvoir
relutor-où^ritiror Mi 'feiPtiirt* «et pH^Ufoi, )Bl'lo«iJeft«roiitogM
et i^^M!i»fdû€fê^ftd^4 intime fe leeulili d'eMotgoér Wa Ic^^tra iniA
«nk^iief ,%iMi pi'éiref qor, fiidrMil«ieU'eiiitntott«olleciî]roniefiiVfini>
veut,' pbUfléitr négimt iiii^rieiir; le v^le d^im«Migrëga (km: ou é'uk
htdi^ébni'lk loi beytftoniQÔlt p^t t^e^ckitnce^ clleive petit «toHire eoi
prétrej de Peiistfîgaement des édoles^ eéelëeMMiqttes pouf eo aeiil fëki
^hiéméin bit', appelés pet fok é1rê(|tte8» sbumU eo ton! à !• fdri-
§?dttoti de roi'diaiilré xdAtfmé fdèft 1«» MilM préiret dés droçteti»
Ift^t prépcisés à cet êûMlgoénnut et à eoiie 'diwctioo*
' ' Les ésêquea' sont donè en droit de condlire , ei ils le eooehieni
'pre9que'frrnbèniitl(lé't^Iti*Mfeai*pflrûtt répugotr ji la conscience df
soiiineft^è i le nticti«tai du Roi U oonlitt«tioii de» sapërîeiivff et
àk^tteiirs de leifrd petit# séminaires, parce que cette obligation est
contraire 4 le pleinW «t enilèrto frbeirtè dont les éfêques doivent fumi
diras fa dtreeitMi de cesdtalillsseiiienla, enraîton de1enrnktiire-e(
d^fenf deslinattôn. Eii-tl rie» qn! irppÉfitieône pinsèl'MiMM ipi^
fkkék qtie* hi droH" «f ettfïiliMr la v<»aii6n des ;»<ijei9 qin aspisèni
ail sacéldoc^ ; dé former Ces sttjêts eut' Tertos secérJbtelcsv ee^qoi
f^êiilkrnlte ëtidemniisili celui de -êboniir des ëommes cliergét de'Tairé
cétexafftfen » 4e ftig^<dMtocà|îoiis • de» former à ces vcitns ? Oon»
ment doili: fes-dféqtfês p<Mirroieni«flé re^noôhlY dèns rèaiorité ci<»
vrle* le fémiùi» d'ipéev> on de're}etêr leeàbfnnws qii^îls ân#èleat
ebergés-^de tMtteniîiMn toute spir)lnrllè? 1^:1^0 séréil^ pas reooof*
hbllt^ce ptmUit que de cônMbôer à mettra k èséeiillon.lV(ide'6
de la seconde dv'tes ordonnances? i
* '5i iVm objecte -i|ne les ëvéques sodt déji soîtmis k deSifémalMs
tembltfbtes pbtir ce qui concerne' la nômîbatiôn des Yioaires-géné-
tm»Mf cfcanèines et curés , îl est faille de r^pbbdré que » qnaMtAOi
curer» c^estea teftU d^une dansé formelle du euqceodatd» i^oi» ci
par sutfiè (iit4»c IW Coos^réthent tipfèlida souvfsrain Plmltfii^il^iief^
l6rM(4ie le bien delà religion IVxi^.pent résti'eiDdre Dosage de
i:eire pleme et entière Ubei^é-que J. G: adon'néei soii Ëiglies^ ceqiii
eseède lé pewvQÎr dHivévéqueè régeiddecesdi^oiliisn^^f tteat^t
\
(( 8rfB JD
nfeal ifat le iiA|^ttsi£iîre« Quant aux Tieëirea-gënéraiixvl auzditl
éaspotîqaé €l par nnt poîssaiioe, a^ufiçoBtteQpe n'ast f ugandé que
caiBBia ma siaapla fomalitéqiii B'ki8tta»ait tîea aitr Hnitilutian^aa*
naniqiMiV'C^Mft pkift.qiMsiar Iteamce daa poiiyoîra qulaUt tm^r^i
tandis 4)96' la néaassîA6'da',riq^r4nieiit rqyatpiour laf ftupériauf^ oi»
dirâclaura^d^iB» patk'Séniltiaîi'aiina fala a4nH»e» la'rfefu&deae^ ff§f^
nant pteirroît jeiar .le,déaordra dans cet éVabli3^m<Wl prédaojL^ e|
paat-iêira iaittna ea «ntcainar ia ruine*
*' i^é^mmt eonduani-spcoaid^manl ^«^^îl ne laiir paroU p«« rnfn^
plua'.paasibUi da oOBciUer avec caita sainte et «pleine ind^endançf^
d^t ils doLvant )<Miir:dao8 Porganisation. da leurs /écoles eeelésÎMt
tkpiès,' FoUîgatiiin.de:fbui*nîr des déclarations iudiyiduelles d(Q 1»
pÉrl^daa-divectaurSiOii supérieurs qu^ils y .a{^allaro{<;nk Un évè^ur
se peut 8%lardîre la faculté de.donqer.une r^la sp^paie ^uz direc^r
lanra •^professeurs de, sas petits séoiinaîjres , de les assujettir m^e if
dba tœnzén fon intérieur , d'établir ainsi une espace de oq^gv^gi^tioii ^
s£n idefiiîrarégner et plus/Je-piété et plus d'^barmonie an^i:f> df ai^ff^
tff«B daaiMiés' ft ;ibvtiier de jnunaB clercs à la .pçrfec^t^i^ , sacardotale r
irlaîca»ofeaarver ii leurs élevas une. règle sétèM^ à las .édifier par
tentas sartesida.Wns exemples > a leur inspirer» ii leur rendre fami*-
Isér Tainaur :du détaclMitaent de soi^qséine , ,da- rMbéi9f#9e#.« du 1^
l^aayrétéieC. des anli*as consetb évangélâ9ue»H donlt lapriiti^ine , dan^-
w> oanaîndegré y estJBÎ paopra à assurer, las fruiudu sacré fnH|i9tjU*a^
■st^ilmo da plnaspicilnel de aa: nature^ qsi^nne voagpé^atîon ralir^
gîauaa "Cfmaidéréa préctsémenf comme .oongcégalHNi «teligiauia
dl:i|lép«i'ée;de'toale nttsleiice iif^e ? Si des. élpAi|U«s peun^nt
reconnottre dans Pautorité sëcuUère le droit de( donner ou 4a
vcAiscrè'mè aoâgrégatkln retigieuse 6atte isoiûlenaa ^<^^a^,':ila n«
peuvent lai 'reconnaîtra le droit da défendre A l'aolorité spirilneli^
ihip^Droinrerit' d^établir, dal diriger eas cofligrégaiions toutes .spirîr
tuaUeë^ d7eB employer ks juainbres à- ;deS fonclians* égalemani
jjpmtaallssy.at éonséquomnaént k fermer k»}attna»oiercaa lasdencc
•éi att1^ vdk*tu8 aoolésîaatMfttf s^ Or , ce serait racolmoîtra ce-drait dt^m
•l^iutarM cif ilr qàa d^aiiëontel- Ifaal^' a- dft-là' pcamièra oriUMinanaa »
qni éiftnà géoérriémant i atos aucwir^Wneti^ , d^ampkijar a 1»
C 83 )
direclkw de r^nMignemenC dftos les écoles sacoodatm 8«clérfas-
tiques tout hbmnic qui «iifxu^itndMut àiifi«c<MisBéga|k»li mbtk légM
Ien«eiifc^t»blieeji FràoeewH .'»■ • > t ^'^^^ . .. .«i
£a iroitièMe* limi , i«ar ^véqtàes ««oiickiâat qiié^ la eonadaoMi'Ba
kor permet f>as«UwMitâge.«K«' coopérer 4^cMie maaîèreacitva «u» av^
tiele«4 a( &'d« Iniseeotido ordomuÉloav'qtd'iîimItntlIe inoailHno dot
élèves dans lei écoles'setoatiaives bceMîaiMMpiaat et»q«»«»ài)tlwiil
les externes, panée quOiC^ eelx)ît Toiiloir e^iqfielqiie sorte lifiiîtor las
vocattoiis et iiiettredesobitables à une grâee dont ils doÎTCpl4Micov^
tiaire , aac»nt -qru -ihest en emc , favoriser les prsgrès et assorei* la Hai
Qà'ils se stsumettttftd^me msnière pattiveaulr mesuNsiqiiîâatidrdi»
roient-aux jenaes gotis appelés au saeerdoce Centrée de 4qu m éeoiat
secondaires, c'^est tout ce qifoD peut exiger d'eux;. mais Uavioil
îadigne de ievr caractère de s'engager àr les ntpdusitr duisâ'nçlvrfir^
ou k les écarter du cliemi» qui' peut la»y cooduine, soos' lf*paét«BO .
que le oofnBiie ea*esi trop gfaadvovque.'DlayaDt pas les moyens- (te..
p{»jer une peDsioo' exigée , ib ne peuxenbsuivre leséooles q«ie oocnoii
externes ?iii sevoit égfdeaaeatieootnaire tfux 'deveiirs dey évdifaes^ d#'
raeoanoiire » |iar una ooopératio» positive^ ob droit AiueUe'à te rsiî*'
gtOB /à. .vue époque etirlootok la'>rai1eté :ttas prâtTOS wA^fà qtmmiê
|4aîe de(4^£<glî*>e$'et'oiii, i4'<f9ut«en boiiveiup> l^dueofeioi} éomiét.
tUns les inslitulîona lak'qfiiaf est telle ,* en général ^ qoe.les nroèelionii
eoelésiastsqiiesi^s^ ipaedeiit>k>in de B*j 'développer.. La: pu î e t à n c»
séo»lièr^-n/ést>*t)as*d^lleurst-juge dompétente pour t^oanoUro )tist
«ps'on s^éleaden^'teS besoins* de I^ËgUse , et oh dowem l^rrèler les
secours^qui loi mont liédeMairss; Muti'.r.. i.«,.>
Ss-e, à l^appui des* motifs quelles évéquos >bnt-l*liiiiliiepr? d^^
poser k Y; M. pdurt^rifiei' une 6oîiduito'qn\>n'nemah<fnera ips^
peut ètroj^ de lui présonttfrobmine^ne réfoUo^coiitre soiialitorité<i
tb poorroient 'itffpqrier ce«tc^ liberté civite^et cette tol^ràn«# reH^
gmise eonsltcréespar-les iastîtvtioas qiie noatdtfnms'èr \»€m*t «ugttsté
frère, et que Y. Mi a fm^éatiséide'Hiaintenîr ; mais ib' né veullipl
poittt'«nt>er daas ntie questioa de droit put}lic doqt' tes maàiiioéeet
les'oonséqaences ne sont- pas enclore kieB'fixées') surihqtidHt 4es
plBS'hafoiles^«ui»(liémes $biit< divisés» cl^)pfi|i<»n v at t|af ij»t fattai*or|
teisiitie.4itscÉssion.$iiseepilble des^ét^n^roél db'so«ei9fcpMr/tetea
les temps et les syslèttm touj<>ùrs'inobMes; tpujdtirs variables. *
f84V
•' Ib mit exitaiitté djiris It 80cr«l du ^nncliuiii e , tii préRcnri- an
souverflio Jocfoi , «?•« lërprmdtncê et. la si/npUcHé qui leur otil ^é
recominaiidées par kur divin matlre, c« çu'ils dtvoiént à Céun
comme cê tf^iU détient À MHmé 1 1«itr conacienee Icm* a répoàdu
^u^il'Valoii mieux obéir 4 Dieu qu'aux hommes ^ lorsque c«tt«
obëiiMiice qiê'ihdméai j^rpmibrmmmni è Dîea né Muroit souiller
Mrt«.e«U« qua.lds bomnm leur d«mand#iit. lis ne réiisteol point ,
Ue ne profôreni pas taNHihueuMnieol des paroles hardies , ils n^eiK>
fHrijneot pasd^impérieuaes volonlis; ils se coritenteni de dite avec
nil|iefct« ooiiNne lés a{ifttres , Nimpo^sumuê , notis ne pmivons pas ,
el.iJs; conjurent V«..Id« de. lever une inaftossUiiKlé toujours si dou-
igtireusepour le evur d^uo sujet frièle via- à- vis d'un Aoi si te»*
lintoient aimé. ^ -
t . Juaqa^âei noits n^aywis considéré dans les. nouvelles ordonnances
que ce qn^eltes.nous peroîasent avoli^de contraire à la liberté du
minîsière ecclésiastique, relativement à rédtieatîondea clercs et à la
perfiétuké d« sacerdoce ;. mais ^ Sire* nous n^aurious paa satisfaii à
l'un des> devoirs jque V. M* ainiei cnriont que- noos • remplissions
auprès d'elle » celui de lui faire conaottre If vérité sans déguisemem ,
•i BOUS Inî taisions les autres funestes conséquences qu» ces ordoi>-
naaces peuvent avojr .pour la religion. Pasteurs du traupeau de
JésuS'Gbrîst » notre sollicitude ne dmt paa se borner à fermer les
guâdes qui. seront destiiM&s à le conduire sous notre dtveciion aoa
pAturageade la vie éternelle. Le pw^ du .bercail tout eniier noua
regvcde f et ce leroil pour nous une illusion el ilms erreur imper-
(ioonables , si nous croyions avoir acqiiitté ^out ce que demande la
charge .pastecate dumoiAent ob noua u*avo«s rien négligé- p<»ur
fMSii^er de bons prêtres k nos églises. C'est aana doute la .première
ft la. plus efseoti^lc dt nos obligatîona. pour laquelle nous ne
a^uriona faire Irop .de aaerifioes.; mais tom cequî peut avoir quelque
influence sur la senetifieatioa des Amei réclame .aussi de noua une
l^igf lance, une attention et des e(lbrt4.coillÎji^tl««
> . Or.f .il n'est que trt^p manifeste qwe. les dispoailioàs des ordon-
nances qui tendent è interdire rigoureusement l'accès «leoos écoles
IHsdéaiastiques à v^up certaine clasde de fidèles qui ne se destine-
riiient, pas eu sacerdoce,. sfl|ront trè^-fiitales à la foi et aux mœurs.
Nous le disons sans orgueil et sans vouloir dépijécier les institutiouj»
(85)
pibKiiiies y daoi nos sétniiMiîref te Uit de le |»Iub 9tâom doctrine cottie
toujours par et abôdduiit ; tei précàoiioBs fioair toàsivwér làorlacbe
rifiHÔociiàe dir}eiliie kgp tout portées d^eateot plus loîn* que nous
irs|>irons à ue préseoter eu service dts seints euteb qu>uae virgiuiê
secerdot4^e s' le respect pour lés lois ,' remôur pour le Monerque /et
i;i1îdé1ilé^& foUs les f dtres devbirsdele viesoeielci y-soiit enseigfiésv
développes» iiicblquéà avec d^aaùmt pins tfte force définies eeprîtil
éi dans tes, cfKUrs / qtie nous anms'à former des homnies qui seront
oliligës par étal de prêcher tnutë leur vie la connoissaocc de ces d»«
voîrs et d^ea commander la pratique au nom dnCiel ; les* vertus a|i«s
quelles on y exercé les élèves sont d'autaut plns^solidês quotas doivénll
en souieiiii!l''4)6nneurlp''«V Ici p)us courageux exemples*' De quel effreê
U religion nV-t-elle donc i^as' dû erre saisie! qiiede larbies n^t-eHd
pas dû répnndre en entendant l'errét qui exclut 4 pimais de le per£ie«
fion de ses en^eîgnetnenfs léîi enfauts'de tsht dé fannllesiionorablescpri'
aurbientviiialu Confiera une vigUance plus fiialernélle ce quelles
ont de pins cher » et souvent ce qUe TÉtet a de- plus priéoièux^ tfâie
combien cet èffVoi a-t-il augmenté, coin bien ces larmes sont^ettee
devenues plus a)nères , lorsqu'elle a 'vu répudier de IHoÉIràciioil
publique les miitires h» plus èapable» de foirmer la 'jeunene aux Vltfn
fus du chnsiiamsme; quand même Ihr né' seraient pas -^reoéMnft»
comme tes plus habiles pour leur enseigner les lettres humaines l
Mj4 elle n^avoU pu voir , ùins pousser de profèuds soupirs ; ruiCage
de rautoritéqu^elte doiC exercer sur TéduCàtionde renlenGeaffbibli,r
restreint et presque réduit k nne simple voix consultatives elle n^e-
voît pu ques^affliger delà nouvelle humiliation qif 'on lui a fait âubir
eu liii retirant la confiance qub lui avoit témoignée le feu l^oi quel-
ques années auparavant ; ses alarmes redoublent avec sa dottlede
depuis qu'acné voit écarter, avec lant de précautions, d^aupr^ des
générations qui sMlèveot , ces infatigables et xélés pi'écèpteurs de
Padolescence , qu'elle a comptés dans tous tes tefnpa au uemUre de
»es plus puisââhu auxiliaires.
Sire, nous ne poussons pas plus loiniios coQsidéraliuns; quoiqti'eiltea
se préseulent enfouie. François, nous ne voultins pas récriminer
contre notre siècle nî coiure lé système d^éductilicMi oi'gaoisé dans
noire patrie; évéques « nous devons être atteotits aux périls qui en*
\ironueot Jà jeunesse , espçraucé de Pl^lise et de l'État. S'tlne tious
(86)
cil pas domrfde I* prtenrer evtîèrtfment de tous les^dftligars q'iiî'la
HlenacmiA', nous devons désirer et dcmailderietec insli^Dce qu^on ne
rep<iuis^pas du moinsles moyens salutaires qtu peuvçBt eu^dimiiiuer
le nombre^el en aiSoliilir rexcès. ^
Sire, quelque profonde que soit rAfBîction des évêquea de se
troDveç dans la pénible nécessité de contrister peut-être Y. M., en
loi demandant d^apporter aux adesures qu'elle a ordonnées des lent-
péraments qui' dissipent leursalarmes, ils se consolent cspeodani et
se r««nnent par la pensée que ces mesuras n^ont été prises qu^à re-
gret, -eC dans cette persuasion que« si elles pouvoient s^allier avec
lesklefieirs du christianisme • elles devenoient indispensables k cause
de la rigiieurdcs temps. Ils ne s^abusent donc pas en espérant que
kseooseils de- Y* If., plus éclairés par les obsenralipiis de Pépis*
•opal, s^empresseront de lui prc^ioser des mod.ificatioqs capables de
satisfaire à^la^fois à ce qu'esigent la dignité souveraine et Tautorîté de
la coJispiettce , la paix publique , et les trop longues douleurs de la
Ml^Sobx Oui , Sire , ce aont tous les évéques de France qui
solliciteol de Y. M. le remède , des maux dont ils portent tous en-
semfble le poids accablant > et non plus seulement quelques évéques
isolés^, qui cherchent à détourner un malheur prochain. S'il en est
permt eux » qiioiqne en très- pelk nombre, qi4 difi^^rent d^opitn'on mf
ht conduite è tenir dans ces circonstances difficiles ,, il n'en est pas un
leirf qui ne partage les sentiments de Taffliclion commune, et qui nef
croie fesmemeot que la piété du fils de saint Louis ne repoussera pas
les respeSlueuses doléances que Tépiscopat tout eqtier ose prendre
hi confiance de lui adresser.-
Pipsd^une fois,Siie, les évéques de. votre royaume se sont vus
oblîgésde délendre ainsi , par leurs supplications au pied du trdue ,
la e»aBe.sacrée de leurs églises contre les. envahissements de la pqis-
sancé séculière, déposée entre les mainsde ces corps antiques si res-
pectables ei si utiles à la mouarbhie, mais qui, meilleure usement
pour la religion et pour TEtat , se croyoieot quelquefois autorisés k
soumettre k leur juridiction Pauloriié du prince et celle des pdn-
liies , réunissant ainsi en une seule main le glaive de la justice ,
la houlette des pasteurs et le sceptre des rois. L^épiscopat , alors pro*
tégé p|ir èe9 privilèges, soutenu par son crédit , placé par sa situation
sociale dsns une parfaite indépendanoe , luttoit ea quelque sorte à
foret ëgtla««ec H mag^lraUMi II loi Aoil doiQé4i.riiioir lUnt
use Muk «i métM aclioo loussef oMijcQSf et AKPutenîv •▼«!$ «iim^
Uge les alUques livrées k riodépendance de son piîiiîi|tèrt« Al<y!S^
Sire, il supplioit, il imploroîl ras^^isUpce de raVtoritë sou?ereine;
il lui parloîl toujours avec une djgni&é pleine de mesure ; toujours il
en étoit écouté avec iMcnveil lance, et souvent avec succès. Aujour-
d'')ittt« privé de at$ encîennes ressources, dispersé sans pouvoir se
concerter d^une manière facile, mais toutefois investi des mêmes
droits spirituels et responsable de ^atteinte qu^il y laisseroU porter
par négligence on par foiblesse, it supplie encore; et la voix de sas
prières et de ses larmes sera d^autant plus -puissante surie Roi Très-
Chrétien, qu^il n^esfste ples^ eneu» prétSKle qiû puisse (aire soup-
çonner les évéquesde vouloi^r employer .4^«i»t|nai.i|ioj<fif ^iQiir le
flécbîr.
Si malgré cette sitottioD humUe et respect i ie y se^ cnpeUe d#
réduire au silence tes langues, les plue imprudentes , il se trouvoit
encore des bommes qui osassent prêter A notre aèlo et 4 nos instances
les cottlenrs de la révolte » at noot tradnine devant la FranosLe^ dai
vani Y. ]IL comme des^s^ela neteUes; xalefant alors AO^froatthi»^
asîliés» noys repousserjUNts f^YfC une jipffjte iadignatipn d^ai|ssi odiey^ica
calomnies; tons cm^mble W^$. fépéterio;is avçp assurance ce$^«
pressions de fidélité qve noç prédécesseurs portèrent autrefois au
pied du trdne de votre auguste aïeul^ à la suite d'une da ces assem*
blées générales dont la discipline ecclésiastique et les pliis chers
intérêts de la religion appellent si impërîeusemeal le retour; nous
vous dirions , Sire , « qu^au milieu des maux qui nous affligent , votra
» prospérité et votre gloire sont le sujet de nos plus tendres et de
» nos plus vives acclamations; que soutenir et défendre les droits
» sacrés de votre couronne sera toujours pour nous l'objet d^une
« noble et sainte jnlousie ; que pins nous sommes obligés de chercher
» à conserver la liberté d'un ministère qu^on ne sauroit essentielle-
» ment nous ravir, plus nous nous croyons engagés è donner l'exem*
» pie de la.^iimi^ion; que cette obligation ne nous servira jan^ais
» .qiie pour porter.pl^s loiç notre obéissance et lui donner plus df
:i mérita ; fye nul: ne ,pcut noi^s dispenser des moindres deyoirs de
» véritables François , et qu^enfin dans ce royaume ou Y. M. est
a partout chérie et révélée , nous ne lui connoiâsoxàs d'aatras ennemis
(;W)
» que e«m tfiii nofit-iiteèiiit i it ite l*éCra', et-qnî VodMMC iieil fomt
» décrier ttij^4>H*«ll!0 )oo» vti|M«U« nMrfc aibovr •! notte ioébi»»^
» lâblé idâflé (t). à ' ' ' ' i
Kous sommes avec respeét , Stre , •
De Votre Md jesrë ,
Les itka hmiiMes , tiè<-tl)ëissiinffi( ef
ftddhes siifets et sei^îléitrs ,
lies €ardiaaiii.9 Arche véfiqef et É? êqoet de l'ÉgUse de fnnc^ » .
'A.'J. cakKPiVAL -ut Ciosaiiopy'ToiîircMiK «
' Aachef âipie de Touioase ^ JDojjieD dea Arêques dc.Fraoee » -
«<■• ••!• rts • 4|^f#i^^at /raej^« , . , . >
Parîi « le !•*• aftAtitaèi '«..:»
• » . .|
I \
La prâmière dès deux letlrtt ; qu'on ra' Une e$l.a[tirîJbm9^ k
Mgr» heear£aâl -de ClmnbntvTomieBre'i Ia.Modiide.c8t:ttgii;é4
dé -Mgr. réyéqdède Mai^iH'é.ToalMilt» deux ont itéèAvtê^
sées à S. Exe. le ministre de« l'instruction puUîqne^ au sujet
derordonnàncé du 91 avril. Si^nôus les publions^ après d'aiitre^
journaux y c'est qu'on ne sauroit trop fiiire connoître cet coura**
geuses rëclamations en. faveur des droits sacrés de l^autorîlé
spiritiiellêf et qu'il est important ^e les consigner dan^ on recueil
périodique de la naturjî 4^^ Atémorial.
• . . , . LETTRES
A SON EZCEti<B|iCB |.E inNiSTlic DE l'ikstructiqn. pi;dliqub.
• • • • I ' » ;•.•,!
M. le grand-maUre , je tiens de recevoir la lettre de V. Ekc. r^\^
ti\e à Tordonnance du âi aTril dermér, concernant llAsli!>aei|on prK
maire.. Puisque V. Exe. rcconnoU que cette'insirnction doit èUre tMkï^
i j . . . / .
' i(î)îlarânglic au Rôi pour la clûtiirë de rAâseinlil^ de i7oô. •'
(89)
tîcllt;meiit retigiétue i ^ qoe la suhréillânce «h apparient aax évoques ;
en vertu de leur titre niênie , il lemblè que V. Exe. devoit aiissi recon^
noitre qae M. Févêque d^Hermdpolis n*aToit fait que remplir un devoir;
en rendant ad corps.épiseopai une attribatioa importante ,- qui lui a?oik
été enlevée par rimpiété. il est donc beaucoup à regretter que V. fixe:
nait point msSntenu fonvrage de son illustre et âage prédécesseur ,-
qu'elle ait dépouillé les premiers pasteurs des droite qui leur atoicut été
rendus par FordonDance du S atrîl i8a4* en rétablissant , aveé quel-
ques modifications peu importantes , un régime qui avoit déjà produit »'
et qui doit produire eiicore , dans renseignement de la classe pauvre ;
les pins funestes abus« J*aime k croire que ce résaitat««t loin de la
pensée de V. Exe. Les principes qu'elle a émis dans son rapport an Boi,
èté^àx qui sont consrguéiB thâs'hi lettre du i*ji dn mois dernier, sèm-
bleroient ie' garantir ; Û ks dispositions de rordonhadee et lès instruc-
tions qui raecompagbcmi ^6 trouVoiétit en barmouîe avec les droits que
y. £xc. recoÀiiott au dergé'. Depuis loïig- temps les ennemis du trône
et de Tafutel vojoic^t aieê regret les évéqués chargés de la direction detf
écoles primairéis, et il eAt hùpûrSaiblé de se dissimuler, en lisant soit
les dispotîtio&9 de Tôrdo'Dn'âlice du ai avril, soit Tinstruciion ministé-
tieUe du 7 mai , qu'elles né conduisent insensiblement à Taccomplisse-
ment de leurs coupatyletf vœux.
B*nBi côté , la recommandation faite a*ux conntés <^e Jiavoriéer toutes'
les méthodes' d'eufselgiiemént , et par conséquent renseignement mu-
tuel', que' tous tes boni esprits ont fonjours repoussa eu Franéo , pai*ce
que , si celte méthode peut contribuer à déveh>pper plus prompteinent
Tesprii;- èlîe faisse le eteùr vidé, pâf «ûe fausse économie du temps ^ue
Fexpédence' u^vcrscUe ai reconnu héceMairc pour donner aux eufautu'
une' éddcdlion morale el religieuse ;' de Fautre , la permisision de tenijr
deséeoteé niîxiés qub'V. Exe. 8*ésl engagée k n^ jamais refuser, elpli^*
deurs auCrëé disposition^ qdll serbit trop long de délailler , peuvent de-»
ve^ dfes sôufcéS înépuisableà^ de désordre que lés comités établis p^
Fôrdonnance n*attroni aucun moyeh de réprimer.
Le caractère ^acré dent je suis feVétu , mon amour. poUr k Roi,
■ • • , II' I
mon attacliement inviolable k la religion . t6ut me fait un devoir de
vous signaler, M. le grand-maUre ,* les graves inconvénients de;, la me-
sure k laquelle y.- Exe. m'invite k concourir, et du lui déclarer que
jusqûc-lh je m'absGendrai d'y participer.-
10^ 5
l 90 )
Jjt recoanob d*aîUear$ les obligatioBs qae Diea mlmpose par rap-
ppri k Fédacâtion des fidèles oimfiés à mes soins, notâûmetit pour c^Hc;
de U classe (iaaTre t je lés remplirai , aotmit^Hl sevà «n idon potsitAr^'
avec tcHlt le zMe dont î« serai capable , afin de foraier de boas cfaré-'
tiens et des sujets fidèles.
Tai lîidmiettT , etc. . . .
. Monseigfnehir ,
Il n*étoit poilit nécessaire pour aasttvw à k jeunesse U bienlsit d*oiltt
instruction fondée sur la religion» d'enlerer «tix éfêques ta facnllè
d'exercer nn droit qulls tiennent de Jésos-Glirist t car, Monseignenr*,
ce nVst pas senlement la surveillance de renseignement réUgienx qui
lenr appartient en yertn de teor titre , mais encore renseignement
même, cest-à-dire, qu'ils sont juges de la doctrine, et qn*ils doivent
counoUre seuls, sans le concours obligé d'aucun comité,, des erreurs
qui peuvent se glisser dans l'enseignement qui est offert aux ouailles ^oi
leur ont été confiées par le souverain Pasteur des âmes. Ces cçnôdéra-
tions tiennent à un ordre supérieur qui ne peut se plier aux exigences
des partis ni aux détours de la politique humaine. La force peut mettre
nn obstacle invincible k l'exercice de nos droits ; mais elle ne sauroit
nous les enlever , ni même nous prescrire de concourir à des opérations
qui 7 portent atteinte. Vous ne trouverez donc point mauvais , Mon-^
seigneur , que je demeure étranger à l'établissement des comités que
l'on doit former dins moh diocèse , d'après l'ordonnance du a 1 avril
dernier. La réclamation que je £su aujourd'hui» je Taurois faite en
iS9r4 s'û s'étoit trouvé des écoles spécifiées dans l'article 4 du titre Y de
l'ordonnance du 8 avril dans le diocèse de Marseille. Mais n'ajant qjae
des écoles comprises dans le titre II , j'usai alors 4^un pouvoir qui nous
étoit rendu plutôt qu'accordé , et bientôt toutes les écoles primaires se
reisscntirent de Tinfinence de mon ministère. Il n'est point d'abus que
je ne mê sois efforcé do corriger, )e ne m'en fais pas un mérite,,, je
m^acqùitlois d'un devoir, d'autres achèveront ce que j'avois commencé :
mais ^e n'y concourrai désormais que par mes vœux , FintenUon de Sa
. (9» )
Majesté ne pouvant être que je eomprometté ma conscience en coopé-
rant à un nourean système qui blesse les droks de ma charge.
Recevex , Monseigneur, lassurance de ma respectueuse conaidérafion.
Signé f CvABLBs Foutiir* , évéqne de Marseille/
De L^uiriVBBSiTÉ irovrni.«, fille aîhe'e 0b la iu^volittioit , par
réditeur d«s pocuments historiques concemani Ia compagnie
de Jésus i arec cçUe épigraphe :
<>matrspMichraflUaptttehriar(i).
QuelqaëafiEKctioû que les ordonnances du 16 juin aient causée
à (DUS les amis de la religion , il est un point de vue sous lequel
on peats'en consoler, sinon s'en réjouir 5 c'est quelles hâtent
la solution d'une question sociale dont notre avenir dépend ,
ceîle de la liberté d'éducation. Aux vives réclamations qui s*é-
toient élevées contre le monopole de l'instruction publique dans
les premiers jours de la restauration, avoit promptement succédé
un sjjenfce presque absolu : les parents chrétiens n'en soufTroient
pas 9 grâce aux petits séminaires; les autres se taisoient^ parce
qu'ils ne croyoierit ' voir dans le système universitaire rien de
menaçant pour l'avenir de leurs doctrines. Aujowd'bai que
le gouveriiement a blessé les intérêts les pliis sacrés des pères
de famille, les plaintes éclatent de tous côtés; les journaux en
sont pleins ^ la tribune publique en a retenti , et elles ne cesse-
ront plus de se faire entendre qu'elles n'aient obtenu satisfac-
tion pleine et entière^La conduite des libéraux dans cette occa-
sion est remarquable : ceux qui sont conséquents à leurs principes
sont obligés d'avouer que }a. liberté d'éducation est implicite-
(t) Broch. de s5o pages. Prix : a fr. 5o e. Cbei MHe . Carié de. la Gharie ,
me de rÉeole-de-M éd^cine , r<>. 4* .
( 92 )
ment garantie par la charte, que le monopole universitaire est
illégal et oppressif, et que sa suppression est désirable. Cepen-
dant il est visible que le libéralisme est en général favorable à
l'université : s'il l'attaque, cVst avec une douceur et commâ
ponr l'acquit de sa conscience, on le roit toujours
Paic«ntem nribus» atone
Ëxteiiuant«iii illas contultè.
9es 'journaux y ses orateurs applaudissent ironiquement aux ré-»
damations des honumps religieux en faveur de la liberté d'édu-
cation. Ils se félicitent de la circonstance qui donne à leuts doc-»
trines de si étranges auxiliaires ; ils donnent à entendre que les
principes que nous mettons en avant sont une arme que nous
empruntons pour les besoins du moment ^ prêts à la rejeter si
nous triomphons c car y a-t'^il rien de plus antipathique à toutes
les idées de liberté que la religion catholique ? Il importe de
détruire ce sophisme, et les faits suffisent pour celai. Certes ^ s'il
y a un homme que les catholiques puissent présenter comme
le véritable organe de leurs doctrines ^ c'est M. l'abbé de
La Mennai». Or il est notoire que Tuniversité et son inonopole
ii*out jamais eu d'adversaire plus terrible, plus tn&tigable.
Qu'on relise, le Conservateur , on y verra avec quelle vigueur
de raisonnement » quelle haute éloquence , il a attaqué cette
institution : il y a traité ex professa , et dans toute leur
étendue , les questions du droit des gouvernements sur l'éduca-»
tion , de l'éducation dans ses rapports avec la liberté , etc. Tout
le parti royaliste pensoit alors comme lui. Depuis les hommes
du gouvernement changèrent, un évêque fut mis à la tête de
l'université^ les royalistes crurent tout sauvé: ils oublièrent
que des hommes y quelque habiles , quelque vertueux qu'on les
suppose, ne peuvent changer la nature d'une institution radica-
lement vicieuse et basée sur de mauvais principes. La voix de
M. de La Mennais se fit encore entendre : le tribunal correction-
nel le sait ^ ni lui, ni ceux qui partagent ses doctrines nont
(§3)
cesse y sous M. Décades cotnme sous fIL de Yillèle » de rëclameè
}a liberté d'éducation , parce qu'ils sayen^ que pour être chré*
liepue il faut qu'elle soit libre.^
Bi. de La Mennaisi daps les diye]!s articles qu'il a faits, sur ce
sujet, a établi les théories les plus solides et les plus iaconies-
tables; sous ce rappoit, il n\ rieo laissé à dire après lui. Voici
un ouvrage d'Un autre* genipe, qui doit beaucoup avancer la
controverse ^.et par l'beuseuse idée qui Ta inspiré ^ et par la mar
niére dont elle est mise à. exécution. Il est intitulé : De /'«ni*
uersiti nouvelle , fille, aînée de la révolution j. et il a pour auteur
Tédil^^ur des Documents historiques concernant' la compaenie ^
/i^5i^^ Impatienté des pb rases sonores de ces apologistes ^ qui y
appliquant habilement d'anciens noms \ des choses nouvelles,
apnelleqt l'université actuelle ku fi)le aînée de nos rojs , il a
voulu nous puésentei: les titres généalogiques de celte institu.-
tlon^ ^ Nou^prétendom;^ ditril, que l'université nouvelle est
une institution purement révolutionnai re^ puis<^e nousl avonji
appelée la fille aînée de Iti révolution y, et nous ajoutons quelle
a consecvé les doctrines, et les tcaditions de sa nière. » Pouc
nrouvei: son asseition^ l'auteui; résume dans un style, serve e^
rapide les fliscussions des assemblée^ républioaines etimpériales^
sur l'éducation, lies lois qu'^lle^ ont en&ntées , les principes
qu'elles ont admis-yleç modifications, que les événements ont ap-
portées dan3 ces principes , se présentent à nous tour-à-tour,dans
ce tablean dramatique ^ où. le ridicule se mêle sans cesse è l'hor-
rible. Cette histoire de l'université étoit le coup le (^lus terrible
qu'on pût lui porter ^ parce que le^ faits n'admettent pas de ré^
pliqpef surtout lor/sque^ comme ici'» l'auteur a su y répandre une
teik clarté , l<s coordonnée si bien.^. que les conclusions en sor-
lent toutes seules. Une grande idée domine tout Touvr^ge et v.
établit cet ordr^ logique , cette unité ^ qui laissent dans l'âme du,
l^eçteur une.impi*^^o?^>^e et forte. On. assiste au combat de U.
r.é^olutâon contrje le catholicisme : dés les premiers pas elle^
(econnoU en lui le seul ennemi qu'elle ait à craindre : elle eior
( 94 J
ploie tour*à-tour contre lui la ruse et la foret* : elle orend toutes
les formes , tous les masques , rassemble tout cç qm lui a été
donne de puissance pour le lUal ; mais au milieu des persëcu*
tions , des échafauds , la religion toute sanglante fait douter sa
rivale de son triomphe : elle la réduit à recommencer sans cesse
, , ^ .... y » • • ^* ' •
une lutté qu^elle croit finie.
> ♦ < »
' ■*' ' F^rdanna 9 per cakk* Mb ipso "* ' r
. • • •
Une chose bien -remarquable , et sur laquelle nous appelons
toute l'attention des libéraux , c'est que , dans cette guerre ter--
tible 9 chaque fois que la révolution , croyant le triomphe de
èes doctrines assuré , laissoit l'éducation libre , l'éducation était
emportée vers la religion par une pente rapide et irrésistible ;
bientôt mille voix furieuses redemandoient le n^onopole et Pé-
ducation forcée , seules garanties de I avenir.
L'université de Paris tomba avec les autres institutions de.I an-
tique monarchie , c'est ce que personne pe devrait. iffpo|rçr« Il
est étrange d'être obligé de prouver que la tiile af née des rois dte
France , avec sa juridiction qui ne s'étendoit guère au delà de la
banlieue de Paris , n'a nen de commun avec le corps enseignant
unique créé par Bonaparte pour un royaunie de trente millions
d'habitants. L'tmiversité détruite , les corps Religieux supprimes,
il ' falloit mettre quelque chose à la place : Tassen^blée cansti>
tuante s'en chargea. Un rapport sur l'organisation del iiistruction
publique fut fait par M, deTalleyrand sTévéque d'Autun youloit
entre autres choses que la déclaration des droits de lliomme fut
le nouveau catécliisme de 1 enfance. L'édlication fut alors re*
connue libre en principe. Un an après , lé plan de M. de Talley^
land n'étoît plus à la hauteur des circonstances^ Cohdorc&t et^'
tit un nouveau pour l'assemblée législative.' Dans celui-ci on dé-
dâroit mauvaise toute religion particulière , mêrne ta religioM*
nsiturellc : la liberté d'enseignement y étoiï déjà soumise à quel-
ques restrictions : il va sans dire que c^ plan fut lui-pieiae bi^l^lAt
(95)
suiHiàné pour. la. Gonveotioiu « Deiui choses, dicnolt^ auteur/
yai.oiMentav.oir surtout occupé ks pensées et les toUcittuies de
}a convention y. tuer les pères et laire élever les eufents : jamais
les plans d'éducation nationde ne S9 sont plus multipiiés que
pendant le sègne di^ cette troisième classe de régénérateurs de
kl nation française. ». Nous renvojons nos lecteurs au livre même
s'ils vjeulent se fiûre une idée de discussions où.toiÉes les bornes
QQunues de l'eiliiavagiuice sont d^ssées : cm sentit vivement
à la conviention les inoonvénients de la liberté d'éducation, grAise
k laquelle la régénération n'avancoitpas asseï vite : c'est au nio-
uient le plus afireux^du règne de la terreur que l'idée du mono-
pole prit naissance : elle est tout entière dansce mot de Dan-
ton ,,qaè iesenCuits appartiennent à: la république avant d'ap-
partenir k leurs pavjenU. Après une discussion, où Chénier.
demanda queles^fib de la république fussent arrachés au )oug,
de la thifoccatiegui pesoit encore sur easu, oùf ourcroy denuioda.
la destruction, des collèges, dont l'eqprit étoit en. (^position,
avec les nueur^ nouvdles, on créa des écoles prîmiiires où les.
parents fiirent obligés d^nyojer leurs enlanls {i). Nous ne suir
vrons pas Fauteur dans lé. tableau dessixépoques qui compren-
ueatles travaux de la convention snr l'instruction publique. De
grands et.' nombreuk établissements furent projetés : il y eut
même un commenceinent d'exécution : une discussion qui eut
lieu sous le dire<jtotre nous apprend ce qui en étoit résulté; « Des
étabUssementfe étoient élevés , des professeurs entretenus: mais
il n'y avoit' d'élèves nulle part : Pitistruction publique étoit dans
un délabrement absolu, nulle, vicieuse àxo» n Forme, .efl^yante
par sa dépense , etc. • Dans le corps législatir de cette époque ,.
quelques hommes honnêtes qui y étoient entrés réclamèrent la
liberté des cultes : les convention uèls / obligés de consentir à
rapporter les lois rendues contre les prêtres, demandèrent qu'on
exig^t d'eux la déclaration suivante : « Je promets de na rien
• ; . , ' . ■ _ ' "T .' '' .' •
r
(i) Loi du àg fnmaire an 5.
(96;)
^i^igaer4€ ççtvtratjjre h laxp^stitutiikD de l^n III,' soit en public,
spi^ea particulier. » C'est upe givapde marque d'ettiiue qu'oi^f
4o.nnée aui:^ h^nuiifis religîeuj^ les gauv^memeiit^ qui 0Dt iioar
g[inë de les mettre aux serments çc^mnie pu met lesvnminels fiux
fer^. \Jn r^oor effrajra^uf Tersle/ôxt^fv/ïfe.et'la superstition s^tan^
manifesta dapç )a làftipn ;, I^ i<8 i^iietidpr rurr&tiic x la rérphition ef
l^ï^ plçtps d^ipstru^tiiin.piil^l^cie xepriffeut leur ^oqrs accoutume*
1^ .habil^^ yoyoient.biejçi ^w» panr saiurer TaTenir et même
1^ présent» il £Allqit en rer^r^^u plai^ d^éduçati^^ fiprcee de
pautoi:^, c'est-jà'dire, détrair^ les ^çol^ partiçiifières quV|vpi|
&it élever la lU)ertéd'enseîgQement pr4>çlamfie dans k( çonsti-.
^ution de l'aii I)}. Elles furent ^^opiicé^ au conseil des cinq-
pçnts. « Qa y «^QVQit les aniajnts des ^W^^^i^ dans la haine de 1^
9. république; 09 faispit filtrer dai^ les veiae^ delà jeupessele
]^ poisqn du rpvalisme %% de 1^ ^perstitiptt^i si le i^fislateur ne
)» s'empairoit d^ la gépérutîpn nouvelle , la rérplutipa se trou-
x^ verQÎt arr^tép 4'¥P demVsièçle ^ etc. 1^ Un décret fut présent^
d'après )e<{^el la police pquvpît défendre d'enseîg^^ atout
instituteur ^ui prpfesserojt des pf ii^cipes anti-répubticains : ui^
article, fait .dans le bul d'écarter 1^ prêtes. ^ pprlott que |iuf
ne, poiifroitef^^ner s'il ^'étpil vwf ou npiarié* Bouky de 1^
Meurjt)^ le. çofi^liiattit : ^ JesuissA^f disoitri), que le .dessein
». 4'éq3i;t^r de l'ensçigneuiç^ les pr^trçs papistes sera suffisaia-
9, inent rempli par Iç se^me^it exigjf 4'^MX. ^ Il parott que Iça^
inesnrfs {«n peu çicerbfis pjçises par le direptpire p^'avpieot pa^
prodpît les^eu^çti^ .eÇ«Mf qu'on s'ep etpit pfpiiiîs i car^eu de
tpmps apr^s. ^ se pla^iipit d^ ce qw» <i ?« écçjes deia çponar-
çhie s^ ||ojirjrifspiei)t et s'cngraissp^ei)^ des pertes et de U ruine
çLes écoles patipnales. • Vç» îlo.uve^^ plan fut pjréseç^té : il y eut
i^ne di$.çH$sioj([i des plus, curieuses sur ^ liberté de Véducation.
V II&Mt ,,4isoJit-oU9 que rinstiiiction pvblique soit arrachée ^
l'aristpcr^tieet au:K suggestions du royalisme.... Il est indîspen-:
sable d'obliger les parents à envoyer leurs fils aux écoles.... L^
^berté au'on invoque pour ^éducation sera funeste a la libeilç. ï^
(97 )
pi ées tnexabrei ptése^Miit un dilemme que nooV iWomnmsii-
dons aux partisane de l'ordre lépti^ « Ou («s pères de famille
soi|C amis y ou ilsjoot' ennemis de l'ordi'e aciuel des choses : s'ils .
sont amis , lisse confoiriiieroiit bbqx lois qu'il établit : sMls sont
fimeiiHSt je ne ypt^piis corainent-oQ pourrolt rëchmer poux*
pui. VMM Ubef të dont ils ne ponrroieiit qu'abuser. » - 1 '
- >£i^n B^M^rfevim t celttî»çi ^ dpnt les intérêt étolcnt diffif-*
l«a^ de ceu^dèl^tipopededëiîMlgo^ei qu'il iiroit dépossédée^
(:oin|^it qu'une alliance ay«p le parti catholique pouvoit lui être'
ndlé-» ^1 cotiaif|e|iç^par le maénager , se rëservant d'essayer de
l'asservir ph^ l^lpd ^il avoit fofuyert \fai éjjlises pour fôtisilire
fiuK pr^)ttg|fe'4€li^éiiér*fîpnsprés0u|0S| il résolut de Vasâurer
p« Véà^M^v^fii^Amh ^Mt&ç. LWeur rçtrâce avec
talent les prèmbÉiis^essaisf tentés' par lui ^ ipé ' genre et fétat de
l'iostriil^li ^'uiïlîque en' France , jusqu'au inomeiit où Bona-
pàt»iet arritéii l'apogée^ siî puiss^n^e^ e| libir^ de brâvbr hn-
piaiémeiit^epa«li^ca|baHqi4e qu'Jtavbît ai tnittreusemfe^t ca-
iressé, lirài lluttit^mté'inipéisaieA Four *^exéciitfr*1è plan* de
Ittonfr6^e.||«^^i^l^|l0i|0i^i(^enlafe «ràitconçu ; illùi fâll<>î|
^e^esplaves t^êl'É^ésùlut donc'd^abrtrfif tpt tle fidiatiKer '^ dti-^rdfit
4e^sa seule ànikitîôtt; ttne générirtlibn^iiàissai^té^qU'IlI Vàgii^sfaiit de
réfMir 'Iputé ei^liè^'sdus's^-.itf^in pour en hXté ouf dés it^^tru-'
jné^rt^ n^térie}» 4'admibi8trÀtioii 'dai|$ s^ bixreau^S oti'dès'knà-
^elnkssurl0cbani|^^é'bsltâiHe.' Ttf lé fili4â p^nééd i^Motui^'
naissance ^'Vtttiiv^isiié, ^bust^^siliVroiispiilt nWfe'àût^iir'dans
les'j(MtMi9 qci^îl dçinné inr (ie éorp's *pliis'admruiiiratif'qiiii'en-'
seignapt, sur feà hiérai'chie'où leî professeurs des faciittéi "ïi'â-'
voient que le ^kièiiié¥aiig', marque 4^ c^ mépris qné Bonaparte
avoit pouç Fintel^^èiice humaine;, hurles différentes attriboti'ons
des fonqtion!n$(ii^s, eu^^n^sur le but caiché ou pâtei^t de '<Aaque
disposkloiié Le^dieçret d«i 17 mars iBoS étabHdsôrt le privilège'
eoiqlusif de fenseignem^t au. profit de Funiversité. Âucùh éta-
bUssement dlnvimciion ne^pouvott phis êtrefornié faorsdesoi^
ç^ ef sans-i^af^robatioti du ^^ind-mattté. Toute la Fraxite e^*
( 9&)
sdjg^^iUe et^ e^u^né^siç trouver eavelop|Nfe ^^ }f»y99Kfin^ Hl^iA
4e.ceU9 ^di^MpisUd^lioi» ^ çt sumtè.di^i cl%e£ SM^^éi^d^ V'^PÎT^i^
bjié^ PU pour xjâe^ dire ^ 1^ l),ii^9^(;i^tiie djofk%i\ ^i^çn(tpii;é<.
Ncf u^ rcjgr^Uoi^ ijueles horj^s q/i^ npus non» j»aiiv]»es fKmmtfi&
m^ ui^us, fi^vaif i^t f^» 4^ rej^catfaûje le^ taU^u d« c^tfe Uufti-
tutioQ tel que .lA.préseote l^iOeuc de la br«içbai:€^;.lQ( icca9QrA&
4eceU^.gr«^ide nmchiae flM»iu.mi& àmi aveu; i>qft sofwiité loeuar-
(|jjable .; QA ^t efffajrf die tojiif ,çe. qj^^elleprépciitu^ de-ykea pou«
i^^ dir^ oirgajaiques « d^ iic)9 pQuvqijr pom; Iç mij^ df^ km whi
po^asMief ,pomr le bîei^ s twiL j ^% facrifié.li U peff^ tiuicbiii^r
y élique du fondatqtti; : elle ^eule ta ditrige ç^ l^anîm^
Boiv^çti^ aiz;ait eiopk>j^;tto ivomen^ «oiijr*.l^;CillbpU<^s«!ef
^ygaes .dap g e y jtuK» del» yiy ft 4eJl4^'deeepûtHiiAiL.lfif dé^
dpig^ Uen^t^t^pour rç.v/&|^r kaoïà i»a^ajrelvif4!99t.HÀfa{N{iiettX
t^ ^aipiU^ cat^oliqq^ a'^ltyig?^'^^ de,aç$ Ijctok el elMsrcbpien^
lJa.4^ç;t ç^jfduj.eii 9f>ven^bt» 18 ij^ «'^pi^ d*eAicitt oette^
]^s^ dq^ p^n^^itt. .0^ oepent paa ae.^w» M«:idiâ» de» diÉfioaL-
tjp9)$ tjraxu^tjuesi et ye^ioiiref» de ce dépcet ;. yiipaîa^Qn n^avipit
)^^ çmplèjteiDaeiit fûjulé ^h^ ew^>> 4^<)i|«: 1», bM ^P^ k$^
in^rête .lea^plus préçiifiip^. des .cijtçyena ; iLA'eitpaa^samÛBkAé^
ret (|e ireioairi^ufx cpiç €e 4,eçret rédui^pijt )^..4ç<4^ eccJlféiÎMtir
S!^^?.A W*Ç e»Ç 44B^'t«Pa«!^^^«W«WÎ^*«(liJ dfïC* de»
é<^ç{^cj^ ^ rui^msîtif •. Rjl^ niçppRi^oitplijf d«9|on)Wft échappée
aif b«a^, de £sr.de Bp^^paiçte ; les g^ratîo>i9 i^oi^veUe» ^loiente
qa sa pijii^aajoice et il 8e crp j>i^t «ûf. de l'aTeniis Ipi^^que le psëseM
Imî éçi^Appa. n toniba MUi&^les çpupii de r£urope.,.e^ la Fram^e^
i^l irendue à ses piriaççf» l^g^tfo^es* \^. cogimeiice p^mr l'iosuriic-
uça publiqfie «ne ère apuyelle qyii ii*wt paf la iMÛw ccvcieuse.
De j^outea les tpstiuaioAs de l'epipire.» l'upWemte. fatcelle qui
çfxji, le plus à craiudi;e pour swej^ist^nce lors de "la Kestaoralion,.
IJn cri g^iiéral s'éleva fx>xiire elle du sein de9 liuniUles qui se
\.
i^^yoiettl^potir tc^oois aàrraoMe^ m joug odfeox qui 'ft^Oit {mé
sur^HiSS ; lesaccii6atita8.âA»î«i€aràdbl«iiibef et peripiiM n^e»-*
Bayoil4<rJ6ft réfuter : tttS'claeb.«ii£ihe et' les tnémbret ^è ^lini-
veraté^niUoieBt U-Goodàinaerpar kiirttlènce. Ma^ «{iwkjuo
ses ficei^ fosseiiK reeonmisiet-f ijAUipienent avmià'par let'ôr|&-
lies du gQttireriiiBMetity idla obtint l!avantàge«léécisif An pmvi«
sçixe^ fy ne ùfê^^m le %j fmAtr b8 ta' qu^an ovdomiaai^e rojnile
ia supp^tna : Je pfé^mbale'qiii .détaille lons-W incoiiTëiiiiéiits
dé cettQ îiMtitiitÂoa ekt^lMTt oûrieoz. Bea de jeun i|pr^ aetlê
QrdopMiaBçe> Boinq^tHte Nuirait eo' France et rétaUisêolc fom-*
irai-sité ^ 4iea'9MRxrriiiMM'ae Bwntpèrentdigiiés des bîe^dt^ d^
leup.DRajti» f. GaUiHOit célébra è.la tribiiBS rendkoiMMUifie des if-
çées ; il y ent psesque .pa«$Mêi»des iiéi^àntioa» panar I9 éljives^
<;t la cba|iib«e Içiir y^t» 4e4i remerciements; Qa'arma*t-il a^rès
le retoor ^ Roi^ Qp^ i'ioiùvemlë fut 'proi^ttoKreiiicftt encore re*
co^tituée* )d raqtear 9-ai.TétQf>ouf iN^umerseBritkiesigénéalo*
giqnes et 4^b^r la,filii»tiop><pd cp^îKeeiitrejeUe et lespramiera
établisscm«wts réTQitttiomMiiiAQS;^ il le promweipmt ks eKpvemikms
(tes pi'^tsd^ leisydoi rayip^ÉUi^ des drfcbét^^ «to« v KSeiirii'a éltf
perdU;; dit-il, tout ^ iétl4 irdSgKHuièneiit cottserré et tmnsmds
d'écp]i8,/B9|^qq|l||^ ji P4i^ do b Dciav^entioi»^ eoripasssnt par le
<tijr<sç^i$e 9 le fsoivmlat el 'Venq^à« joaqpi'à la: môèardMe». Qé
^oi|^ les ^i^M^ matérim^fle» tatoes'. éUmoiU s .iitwmtvlc^
tipii T.i\ n^ a eu au^e iÇîkpsé à^faite'.^Wf^ (1^ le* Tomterp
de lés réufdr^ d^ les o/^gon^reiT» de ka ogdtio h â wi e r (»)4 f ijcé
choses étapt restfSes laf^tiMimesi-il 7 a euqfietqiice johangei
nieiits pan^ les borameS' • JUaut e^peiidani laiM- une dif^tinc»
tipi:;^ :.\'^^^l|G^iiiftra|iou es^resté^r la mén^ qUe aouiS' Bonaparte^r
chaçuii est deniam:^ leiriMàl^nposte:^t ^dèlek aesappcHtttt^
méats ;.lii epmovç ^i^eUfT^ L'it)#mo^l&i6léi(ie8| imr^ étf$
reqiei;t4e.. I^es changements* opères bat eu lieà ^ans les àdmi*
niHréff .ç*e^f;*à:-dire ^ dans le oCNrps enseigàantv.Mai» ici Pdjoieur
(i) Ce^SQDt les termes des pièces ufficielles.
t I^OO )
9l»tfli6Miiqiidl«i».IItt«dlo»r^flu»do« âe en cfcdivig|«ii$éiilii^; et if
dén»ntt^fmf d» raîfloùoeineiMf»» pleins 4e force tfoe ians cette
i{l9titiutio« îl o'^a pdint ^^«f ^ion in^v^le âts ck«fs sut ]bé pro^
(es^rS) lié tseux-cî i«»l9»inattrt!i'd*^iw}e, â^ liriattre^ d^éludé
sur les .éMves ::qu''ei^iiui|i|M|MMi| leè foii^McM^iiall^ veniplîs d^
tOMftw le^ v«rti»y: 4e toute )')labHe|ë , de t^itt le ^è' {lossiMe y,
riea<J»efeut.ain41ituren cette ma^obine çnséigï^aiile et aAniàiis-
trftlkttit^ doBtilestirovaget si aKMçnliretix et si eomplîqtiés leuïcheât
liM,«orpft.par.*)|ofis les'ilrêi^tft^'a^R cfw les içt^HigeucesIeiir
écbappilat d^^tOHtes fiaists. «.Aiii»H 'liî^i)! ^ei sonr coQM«vee»
df«:lietirs.â«^lÂ'€«A%«a|iQKiet'd||dîre«toive*:^'^^ y jkVbît fmpo9«
i^tUlké qiiei^elft f^autt^esoeuti •ç4^««i'gé«bërâtk>ps ètolasiiques
iieidispav<MSM»tp^ toatd^iui coitp ? «Mes 9*éoauléiit1eiitenient^
|[i;f9dncHcaiettt, saqs ^ ffsse 'f eaon^elées 'parles ^éaéra tiens dou-
velks]q|ttî'xteiisf]p.îotroébfseat^u^ |Mir une lente et hi^asibt^^
gFadatîa|i , ietiesùieBl ^ tfaoç' -^ c(ui-eiif»e' te cortdthpc pair' fé^éoïk-
Saftt4i|»éi{iuMède:X«vpir4^api|>fdte^<è^«<^^ he cnfignoDs
p99 àt^9.^6xeit sattf qtt'îl sQÎt dbiuit^è «r^nfié |iuîssaace hiinii^iixie.
: : ]u'^utaifrr.ecptM|w ûii.ohtfpilrè mix éooléi écch$èidsti^|i)es $ou&
k> moiiaTelûei ;;/ob .ipeiife' Wett ^tle ^ n'-e^t "pas le n¥om&
kilifawti^ it\nnmtre<^ par le^' dates ^ules ^ qué1or9<;[aé lie Koi
donaoît aMz-j{yéqiMiile*dr0it d^^^a^irdes écoie^eciélésiàstfqàes,^
liiupprt9sro»iAe'Vtt9il^^iV^ étoit résolue ^^ que soir existence
^if^tvfttohf^gêi&^r'iÊsrdv^iikéê dite, temps^ que cette existence
étoit^bJignowoiM et devv^il feire p)acek un système il^mttf^ fond^
suttmq&iiu^ c*<s&à»dire' , conçu den^nière h ti'étre pas en oppo»
sitioniqi^fiC'lft. ohakt^^ dont 1^ ^'^érlcTâ^ reçoivent ime atteinte
grave^de ce pFÎTilégêei^cittsif attribue- k Vuniversiié' impHriale
fHtnÂ'b(HÊHn€ ifuiSavoU ctféée pfatét pour sçivir ses ^Buès poUti-
^ueiiffu^ p^uarWpandf^ hss. bie^fkitê d'une éducation rncrale (i )•
(i) Tout ce qui est en italiquv» est çxtrait des ordq/inai^çs dM.i7 févcj^^
çt du. i5 août 181 5.
( i*l )
Il 69 1 4<mo aÎHHiffde 4e supposer qiie*ioviqiie l^tmjtmirtë iwH
sous le Gotip du prAV'isoire b^plns iMumIiànl, pr0V<nMiii^ qui eit
encore aiij^ard'liui le 8e|il titve^leMd ekiMenoe, i'aUteTÎtérojditf
exercée ,par. le 6U .atué del'figHse pf>éà9acltt *f we rétfét te comré
TËgUse ipdiD^ 4eft prlvSéges d*i|B eot p« «{U^H atoit le pr<»|et de
détruiïâ et, partout des impéte qu» loi ëtoieaf don* Qooî qu'il en'
noil )^ les école» jQteclériasIiquei, aonune l'aiMmiit'&it danaid'av
très »tçfliip8- les it^tUutibiit ^a«Uottl»fieStiroycM^ s^aecrotlM'
to|is les )<H«c$,le DQndivedfii taios^yea» efMsr^eiKley de iNiniter^
sk4 4iPH>Ql4QBèrtieB diaas les jiiémes^ropdrtfàiis ; larëvôittlioii^'
4ùn% rfHKenk: était mettaoé far.de» génémcioii^ 'ehrétienties , a^
bit eiHefkdre.de oéaveaa de» cris dé fureur, et les hotutuesdu*
pouxr^r j ontobev.€e qu^elle veuty <m- qtt*eHè déiM^tide, c'est
ce quelle déiaândoii. à la êoutèutidu^ et an direevfni^ ^ c'est ce*
que lui ac«xH^kt Bonaparte .* i^édiseatiiim* forcée^* la -proèibitîoaf
4e$ écoles chrétiewMSv L'auleuv a Tapproekëles àrgàments qui"
ay oient retenti dans ies^ assëstibiéee réil^liKtontlaires, de cent»
qui ppt.été avattcé&dernîèrenieAtà lâ^tribiNie pnilikpieetdâni'-
les journaux ihiiristériels^ 0&*e»croit àpeîne'MrjeiiM^ umis*^
les idéeS) les principes, les déduCEttonsv )ee«ermifiir'ieûveiit Boat'
les mêmes* Le pènraaldes IMna^aet' W autres défenseurs (de,
KuniversiM parlent «ansis'en douter comme Dànt,on> et < Robes-* ^
pierre. Nous .recon^BandéHs aussi à nos lecteurs les aMMidérâ^"
tions de l'auteur .sur cet ordi^e légal , Yulu'rtutirpHù^ de tou» nosl
politiques» contre lequel. ni raison nifuétiçe'ne doîveat'prér3ti^>
loir y qui ressemble a cette destinée aveugle des- anciens contrit'
laquelle tout venoit se briser, mais auquel neoroieat guéi^s ceux
qui l'ont imaginé , parce quepresque tout le mottdesait bien qu^it'
n'y a jamaia eu lit^jort/repluff complet que celui qui règne dana^
notre législation* immense arsenal qui fournit tour k tour den
armes à tous les partis. Il se hasarde à prédire à l'ordre légal que
lui aussi verra sa puissance' échouer contré la. religion , et il' tet^^^* <
mine son ouvrage par une péroraison pleine dé cette. élo<pienee
qui naît de l'alliance d'un talent élevé et d'uue convic^e»|iro*
( >94 )
des nu^ij^ t^paii<)us giiv le suprême jj^^u voit clé hi chitftâeiitë y
cpBÇQiiJTU^ à,b^(er la nais9^^lÇ|e da |»iiîV>4iPpt^M^^ modecn^. K
nouf a sifmblé. utile de dpQQiet qtf€!lqD^iioa«:«aux fiirefofpe*
jueuts.iL ces pensées t montrant comment les^spiîl» àés^^ous^
Tei^pîre du galUicanisme sont arrivas sur la. p£ii»|#r^â<î «à ik sfe'
tUroavQj^nt aux. approches de Ja - téxolucioar* Oet^e âiide $K(jBîrA
ppur reconnokre le développemen,! d'idées qii'giiv^l^e le gaUîccl*
fû^me 9, et . juscpi^fi d^iiel poînt il cliang^ la disppsiJMn. oTiC^nairé
d^ boianxes. .';.'.
t^our.poser d'abord la cfuiÉistionjoas lé nooVèirii point àé me
DU noii&.yt>ulf>ns'la. traiter^ la soisîété 6déle y ccMi^UéetSoit ea
empir<6 général » comme sous les* premiers Carloiyi«i^ieiiSi soit
en pliisieMrs ^tatajudépendafita y. ne f ossèd^-jhsUc: f^S; en elle-
même le moyen certain de mamtenir l^ eivilisdlml'itflRliw dies bé*
résiarques et çpn^tra des^so^ter^ns iuditidtiels ou. colleetib «pis
attentant fi Tes^istence sociale de la Traie religiqu, seule baàe dei
la çiv:Uisation Téritable? Ce mcvjrfa certaiii n'âipi^teot-il pas pour
chacun de çp9- étajt^ s'il jouit, de l'indépendanccf ou.d*ttn apptil
suffisant ? Placé sous l'action inimédiate du clergé gallican ,
l'homme qui réfléchit « conduit à ces questions par le spectacle
de l'histoire f areeottrs à lut pour en recevoir l'échiirciSsemefitÂ
Sa confiance dans l'identité des réponses qu'il va recevoir avec
Fenseignement dès Apôtres est d'autant plus grande, i^ifil és€
préparé par son éducation k regardent ce clergé comme la voix
même de la primiliTe.£glise et la partie la plus Iq^neuse du
troupeau de Jésus-Christ* Yoici ces réponses si vivement atten-
dues: «Saint'Piekrrei'eis^soceeMeurafVicaîcé^de^ésus^litisty et
» tofiie l'SgUse 9àémc ,■ n'ont reçu de pqissimee de Dieu^qne sub
» les.chosesspiriluelles et q«i conocment lis salut , et nonpoine
» sur les choses iempor elles et civilck^ Jés^s•^Chri8t non» appve*
» naut lui-^ieoleque sàn raymAite >n\est pas de ce monde , eb
s en un auitre/dadreit» qu'il: /<zi«< peindre ai César ce ijài est H
» C^sar, et. à Dé^uce tfui e^t à Dieu^-éL qnfaînsiJce précepte d^
» rApéues^it^tiI^Mil ne p^ttt ta îriek;éù« altéré ou -.ébranlé i
f io5 )
Que toute personne soit soumise aux puissances pfup&ieàrer • '
car a ny a pas de puissance qui ne vienne de Dieu , et c*est '
fui qui ordonne celtes qui sont sur la terre; celui donc qui^
s'oppose ûttà: puisàiances résiste à tonbn de Dieu. Noua dé-
darons en conséquence que les rois et les souTcraîiw ne sont '
souniis àaucunépuisiànçè ecclésiastique par r ordre de Dieu
dans les chÀ^ temporelles- qûlls né peuvent éti-e dëposA '
dirtctemcttt liî iîidireclciliéht par taut^yritë des chefs de'
lï^e ; que leurs sujets ne peuvent être dispensa de la sou-'
missioii et de l'ôbâssakice qu'ils leur doivent, ou allons du'
serment de fidëlitë j et que cett^ doctrine nécessaire pour /a'
tranquillité publique^ émoxi moini avantageuse k l'Eglise^
qu'à l'Etat ,. doit être iflviôlàblelnent siiivié comhie conforme *
à la paroIe.de Dieu , à la trâditïoïi des saints Pères, ei aux '
exemples des sainte (î). ' ♦ • '
» L'empire ou lé igtnivern«ment civil est subordonné à la'
vraie religion et en dépend dans le genre moral , niais non
dans le genre politique ou en ce qui' concerne les dioîts dé la'
» société humaine , pàisqtte, dans ce genre , rtnipire et la Vi'aie
» religion peuvent subsister l'un sansPautre. Il s'ensuit de ies
• principes^/tit>t<^5</e^cnir/e monde , xpé ,' dans quelque état
» que.se twmve la religion ^ (en vain toute l'Eglise ) , en v^n
» lespéntîfes quî^n sont les chefefe^dnt des lois , d>s oi'don-'
» nanoes et. des décreU' contre le Prince qui est le chef de la
» sodété civile j le Prfnce eonservèira indépendamment de ces''
i décrets tous les^ droits qu'il arbit avant , dé gouverner et de'
» r^ler. la société dvile sans pouvoir jamais être deposé^ par
» ( toute rSglise ), par les pontifes. L'institutioû du éaêerdoce^
• des chrétiens n'a rien changé dâfns le di'oit dés souverains, et'
■ Jésus-CfarisI n a attribué aucun poawtr ( à tdutè l'Eglise ) ^l
» aux pontifes du christianisifaè , pbur régler Pes choses tempo*
» r^es ou pour donner et ôtèk^ leis empires* Le Prinbè né doit'
(lyOée!. de i68», art. !•'. * , :* «
10 S
»
n
»
» rendre compte à personne de ce qu'il ordonne. Le Prince, $e
i> pQUt redresser lui-mêine quand il connoît qu'il a m.il fait ^,,
» mais contre son autori^te , il ne peut y avoir de remède que^
» dfins son aulprité. » « Un Prince qui anéantit le droit de
Dieu ou celui des peqples, .dit Jurieu , par cela même aneant/t^
ses prppres dxoîts ; çar,oii ne doit rien à.çeluj qui ne, reiul^
rien à personne, ni à Diei) , ni aux hommes^ : on ne.peij[t pas^
pousser plus Iqin ta lémérilé,.». Jésus* Chi^ist met , pour
n ainsi parler, dans la mêaïc ligne. ce qiiVn doit au;c Princes.
» avec ce qu'on doit à Diçu. memex afit* qu'on reooni|oJb$c daçs,
» Tun et dans Tautre une. obligation ésalement inviolable* Jésus-
» Clirist> qui assiu^ément n'ignoroit,pas. que ses disciples nc^
)) dussent être persécutas pav, les Princes , puisque meipe il.
» Tavpit prédit si souyQnt, ç*en rab^^ttoit rien pour cela ^e
» V étroite obéissance qu'il leur prescfivoit , ne leur per*,
y> mettant que la fuitç 4!une yillç à l'autre, et ne leur donn;\nt
D d'autre moyen jd.'aissurejr; leur vie. et leur liberté que lapa-
» tience. ^Soit que l'om considère les préceptes de rEcriluve.^
», ou. I^ .manière dont on les a. entendus et pratiqués dans l'Egliçe,,
n,J^ ixiaximç qui prc^ritune obé^sance à toute épreuve enyersi^
».Iet Rois , ni ne peut .êire un simple conseil ,. ni un précepte^
naççotnjnodé ans temp^ deji>ifflesse { de l'Eglise ) , p^isq^i'on.
» les-vo.it établi^ par des principes çu£ sont. également de tOifs^
»^<p^ temps , lejs^que.sqnt V.orjdrç de Dieu et le ^rqspect qui e^t^
%,A,vi , pqur l'amour de lui et pour le repof du genre ht^mcùn ,
i> au^. puissances souveraines : principes qui,, étant tirés des..
»> ^pçéççgtçs. 4^ Jésusr.Çhiiat, devroiexitdi^r^r autant que son,
n ^ règne j c'est-à:dir^ ^ selj^n l'expressioti. du Pi>aiintste ^ autant
» que /e^dfc// et que /« /wwe ,et ajUtant qjgie l'umV^^r^ , L'iirjpiéfé,
* déclarée et même la persécution n'exemptent pas ks suJ9t^
» de l'obéisçance. quik dpjjYjçiit aux Princes., Cçj^e doctrine gui,
»,^celle,d.es pKpphè^^s,, s>t Ç9iwçryée 4^8$ kj^l^gipiV^cliç^'-,
» tienne ; c'est aussi celle des Apôtres. On les doit toujours
» servir^ quels qu'ils soient, bons ou m^ch(ints. L'Eglise c|ird-
( ^'*^ )
t tienne sW fert'ùtté r^iéd^ In prâtiqiie canitàûteàe celte
» maxime tout le resté des temps ; de sorte qu'on peut assurer
• comme une i^érité incontestable que la doctrine qui nous oblige
» à pousser la fidélit^en vers^Iès Rois jusqu'aux dernières épreuves,
» est i^rt/ef/ien^établie dans Yanci&i et Je nouveau peuple. Quoique
» toute l'Eglise tnéme n'ait reçu micune puissance sur les choses
• temporelles et civiles, il n'existe point desou veraînetëdnpeujple.
» Le ministre Jurîeu s'est imaginé que le peuple est naturellement
I» souv.erain, ou, pour parler comme lui , qu'il possède natu-
» rellement la souveraineté , puisqu'il la donne à qui H lui plaît :
» or ceîa , c'est errer dans le principe et ne pas entendre les
j) fermes; car, à regarder les hommes comme ils so^ naturel-
• lement et avant tout gouvernement établi , oto iic trouver que
ï) l'anarchie. S'imaginer maintenant dans le peii^le , considéré
n en cet état , une souveraineté qiiî eèt déjà tinc espèce de gou-
» Temcment, c'est meAttc un gou\^ernement aVarittout gôu-
» verncthént et ie cbhtredire soi-même. Il est' démontre que
i les ebcce{)tïôns où ïimitdUom dû pouvoir Ses RôSs, loin d*êtVe
• h tbvit cdmmiih -dés hfoharcWes ,' ne' sont pas sèiïléi^eht
» iYwr/^tte^'dans cëHe iuyieupîè dé Dieu j mais çéllé^ei n^ayaht'
» hièri eu rf(Cr;7Àrf/«ttif/ir,*piuisqu'au contraire on la' vt)ît établie*
t sur b forriiie de toutes lejî aiitrés ou de k" plupart ^fa déifions-'
» tratiob TJal^ée plus Idin'ét remonte jusqu'au* niôùârfchies les
» ^îus aricîenWei ét^lw jjîus célèbres ae Puhivers ; desoHe q^u'on
V peut Conclure qii^ t'outcfi fcés monarchies n'ont pas seufehient'
36 connu ce pr^bdu' pouvoir du peuple^ èï <^*bîi^nèïe'cqn-**
» noîsioit ^âs dbns lefe empires (jue Dieii ihênielêt J&ùs-tJh'rîst'
» ont ' autorisa. Si les Princes *( les empereurs 'romains f
»' quittaient les règles à'un bongouvernëi^efti, Wrs'sùcces-
» seursrèretioi^nti l'intérêt de TEtat , qui dans lé JTonA étoit
D aussi le leur : les peuples se rétablissoient ; et, sans en faille
D des souiirbraîns>vM«ircrAarè]e se :proj[>olBoitU'lMbKr'^AA
» nionaréhte b plurf absoïueià pluS pàr&îtfe lîb^r^ê Ai pèupfe
» sounùs , ce qui est d'autant plus aisé, que les monarchie* les'
8.
/
( 10^ )
» plui absolues n« laisse&t pas d'avoir des bornes ioébranlables
» dans ceitaÎDes lois foDdamexitales> coDire lesquelles on ne
• peut rien faire qui ne soit nul de soi. Gomme le vrai intérêt
» du peuple e$t d-intéresser à son salut ceux qui- le gouTernaut ,
B le vrai intérêt de ceux qui gouvernent est dlntéres^r aussi
» à leur -conservation les peuples soumis; ainsi.... le gouvcr-*
» nçmentva tout seul et se soutient pour ainsi dire par soa
» propre POIDS. Sans craindre qu'on les contraigne jles Rois
» htibUesw donnent eux-mêmes des bornes pour s'empêcher
» d'être surpris ou prévenus 3 ik s'astreignent à certaines lois ,
» parce que la puissance outrée se détruit enfin elle-même :
I» pousser plus loin la précaution , c'est , pour ne rien dire, de
D plus f autant . inquiétude que prévoyance , autant indocilité
01 que liberté et sagesse , autant esprit de révolte et d'indépen-
s dance que a;ile du bien public On a régné parmi les Juif»
» toujours dans lejnême esprit d'indépendance absolue, tant
» sods les Rois de la première institution que dans la monarchie
s nai^ant? sous les Machabées. Ce peuple étpit^le peiqptlede
1^ Dieu , Iç seul qui le connût et le servit : le seul par consé-
s^qnent qti^i eût la vérit<iblt sagesse : M se^l que JDieu gou-
i»^ veimât jX qui il eût donné des Ipi^, . Le. peuple ( de Dieu ) ne
s se laisse ipieu.pRrQi)i'U puisse jamais s'opposer au Prince» ni
» armes ^ ni a^emblées 9 ni autorité quelconque» ni enfin ou^,
» chose que Vobéissapceb lie droit 'de. la propre conservation ,
s obfecte Jurieu , est un droit inaliénable. II ne luisertde riea
» de dirci qu'il parle d'un peuple ^ car il n^. expressément
» dan§ le. mên^e droijt une ^ande partie du pfitqfk.mi verroit
» sa. vie injustement attaquée ( par ic souverain )..•• Que de-
» viendront les éuts si Ton itablit de telles maximes (1) ! ! ! s
Selon l'illustre auteur des A^'trtissenienU , ce droit de conser-
r *
ifê l0^m ,^^ M. Jmri€Hi,P^liiù,M^ w«**-4: Uf. U ¥oyjK tium Çènf. éêtm
.... - ->..» • '' r " "* " ^' •■.-..< '•: I»
( »09 )
dation n'appartient pas même au toal montl'; à la majorité dé
l'Etat , car il nous représente les chrétiens comme la partie pr^
pondérante , la partie la pins nombreuse de Tempire romain
Bçus Julien l'Apostat ; et , en tjuelijue nombre (fu* ils fussent , et
quelques tourments qu'ils dussent souffrir , il leur refuse même
dtms ce cas le droit de défense ; non en vertu d'un précepte
appliqué k la situation sociale de ce temps, mais par iin pré-
cepte apostolique absolu d'une perpétuelle applicttdon , et le
principe de .conscience qui en dérive.
YoiU donc 9 grand Dieu! la société telle qiiele cfcristianisma
l'a faite y s'écrie , frappé d'une douloureuse surprise , Tesprit mé-
ditatif à qui vient d'apparoftre ce singulier tâfUeau z qu'est-cî
donc que ces choses civiles et temporelles qui ne concernent
point le salut , puisque FEglne qui 'k pouvoir sur les choses qui
concernent le salut n'en a point sur elles? Ces choses civiles et
temporelles ^ru ne concernera peint le salât sont -elles des actes
d'une créature raisonnable ou des <^jets purement matériels^
Et le monde matériel lui-même est-il sans rapport au salut deè
ftres pour lesquels il est créé ?Qu'ei5t-ce qu'une conscience qui
prescrit k an <$tat de périr de péor je périr, de périr de peur,
de souffrir; enfin , âe périr de ' mort spii'itueile de peur ût souf-
frir temporelleitient. itélas! l'étude de la société avoit fait nattré
en moi d'autres eîipérances : il 'lanfàréài paru que dans une
société bien constituée , la vérité et la liberté deVôient se
soutenir par le développement -de toutes les ressources^ de
la nature humaine. La réparation du genre humain me préken-
tmt Pidée d'une action divine, destinée à ramener la société
humaine , par le bon usage du- libre arbitre > à xeconnotlrè
complètement Vàrdre social ^ I s'y soumettre de droit et dé
iait. L'ordre social étoit il mes yeux une législation eoniplèté,
destinée h déployer contre le désordre et surtoitt contre te crtme^
qui est la corruption et ta mort spirituelle de lalsociéié, toutes
les forces spirituelles et physiques du corps social ; et cette légis-
lation me sembloit ne pouvoir être efficace que par u|ie hiérar-
(i.o)
o}^\e, qui Tappliqueroit à la société. Jésu9^Chriait me parpiUfQit.ê^^
"^au réparer le genre bumaiapriacipalemeDt pcMiff )a v^nt^^ put
itappoit au salut oa à la vie future, mais aussi par rapport à If
vie présente, au .sal^t temporel eu lui-même ^ ^i telle «e pr4?
tentait à moi 1 action du. réparateur sur la société otéisjtinU^
aux lois delà réparation, Ai^ lieu de cela, que m« montre le
^ristianif mje de la primitiye Eglise, le véritabh ckris§ianisme{i ) ?
Un Dieu qui confère immédiatement un pouvoir politique doi>t
la possession est affranchie 4^ tqute condition , un pouvoir inor
jwi^ble , i^oinsque Vétat ne soit çonqub , quelles qjuiB puissent
être Fh^ré^ie, la tyrannie^. l'iinpiétéj^ un Dieu, dontlaparoljer}
^infiifeve. qui; 4ç)aire tout l^omme venant en ce mo^d^ , ne faiç
que m^iu^eim* les piipces destruc^içrs ^t Myrt T^uipire à ^JBk
fyrannie temporelle sai^s remède certain j un Dieu y, qui ne re*-
|i,re japais les pouvoirs d» la royauté à un souverain rebelle au3(
|ois foud^^mentales de la société hamii^e, qi^'cn livrant Vétcuà
f franger j qui même, au.stfiud'un empire profondémeot atta-^
cl|é au.chpstianisme , conftre des<lrpit^ souverains 4ont la po&>
^ssion est indépendante de tout respect pour les bases de 1^
^Qciéld' chrétieiufe f çt confttitufi le «pouvoir, politique sans freio
eeric^i^f tendant au despoti^ne^ comme l'obéiseapce sanssécu-
jritf^ ,jt^dant à !aTébel)k)n! Yoilii donc le c«o^p^ sD(;i^lUvr0à la
,):)ppi^^y9loiUté {d'op pfç^uv^^ ipdividu^l tjp^ bi^main, : c'estrà*
^i'^f^,C]^mmfir , à Anne^de fiojeyn ou à.He^si VIII , k Pombal ,
.à;£lis^betb, à ^iei:i*eJe-Cr^el^Jivi'é^ /enfin-à ifai^hfist «lui?-
)ffj^fiP^ih.c^^^wii^"^^,ct 9^K Séjan, ^ux,]l^[essaline9 à Né*
iTP^^i Qpn^tienf à ÇqqnnQdjç, à.Iféiiog^bale,,^ria loi de na^-
S^V^, iaU^]^fxéié^ seio^ lçkk>i 4^S^àce ! Quel d0ute affreux vî^ut
faisîjç iftqjf^^afii ! Ë^t^elle divine et véj:itable la- re^i|^^.qai coust
tit^jS.d'^^èsdepareik prÂnçi{>çs le sçc^été humaine loji^e ^^iir€
Gl.^à Jfu^aisl. Ainsi les Germains; les Romains, les p^pleseilr
liques . qv^î j .. par rexercice . de la véritable force ^Qcia}e ,
• <
^i)0n«i)teii4^u*îii'«gil ici4u gaUiQanUmc. >
'{>réservént long-temps 'leurs ifickUrs et leur liberté (Tune tj «
rannie corruptrice^ n'obéirent en cela qli'h une fausse sagesse^,'
à une flius^e loi de nttture; ei leur entrée dans TËgnse eut pour
eflcl de détruire cette 'flatteuse illusion , et non de régler, diri-
ger Viisûge des diverses puissances du corps social et d'en préve-
nir les écarts! Au contraire, l'empire romain^ agissoit seloa
la Jol de nature tant qu il se laissoit dissoudre par des êtres
qui n'avoient det'liouune que la figure et l'esprit des dé«-
inons ! L'Evangile condaninoit T'AUemagne quand , en- 1 1 06 ,
felle rejeta Henri IV, c'est-à-dire, le schisme, la simoi^ie,
l'iniquité pernianenfe, la corruption sociale; la France^ quand
elle ne voulut pas concevoir pratiquement un roi très-chrélwi
professant l^h'éré^îe\ l'Espagne^ quand elle s'est soustraite ^ un
Néron chrétien sous té nom de Pierre -le-CrueT. Mais te Bas-
Enlpire , ^Angleterre , la Suède, lé Dahemarck,- TEçosse, se
conformèrent^ dû moins ifiatcrietl'emént , à l'èrdre du Christ,
en taiit que tout âussî libres dans leai*s actes sociaux ils restèrent
soumis à Henri VÎII , à Elisabeth et autres qui exerçoient sur
eux une action -plus a nti-clife tienne et plus ântî-sociale. Oui,
plus ah éônâidèreun ordre socîàl si impàrraît , si chancelant,
reposant sur vies^ bases si étrôîlei» et si précaires ^ irélrécissànt si
^iiisuliêretnènt f idée cénérate de la loi' naturelle et d'une'révé-
latioh véritable', pins les doutes augmentent sur la divinité et
la vérité d'une rëligidn qui constitue aiusi'la'sociéfê humaine.
-, • . ■
Tel est l'effet inévitable d'un enseignement que repoussent la
raison et la conscience 'humaine. Les âmes nobles, les esprits
droits s'irritent contre une doctrine qui courbe lès peuples sôas
lin despotisme éternel. Alors une voix s'élève,' elle chante^, le
déisme et la liberté, elle annonce de nouveaux cieux- et uq«
terre nouvelle. ' ' '
• • ■ ' * I
« Il y a/ dit-elle,' une religion bizarre, qui, donnant atix
» hommes deux législations , deux chefs , deux patries y les sou-
» met à des devoirs contradictoires , et les empêche de pouvoir
» être à la fois dévots et citoyens :. telle est la religion des lia^
{ nO
9 mas, telle est celle desJfapooais : tel e$ile> d^mliams/nerO'
» main {}); il en résulte une sorte de droit mixte et iiysociable ,
» qui n'a point de nom Elle est si éTidemment mauvaise
» que c'est perdre le temps de s'amuser h le déipontrer. Tout ce
» qui rompt t unité sociale ne vaut rien. Toutes les iusiitutions
» qui mettent l'homme en contradiction avec lui-même ne
■ valent rien. Jésus vint établir sur la terre un royaume spiri-
■ tuel, ce cpL\, séparant le sjrstème tbéologique du système po«
» li tique ^ 6t que l'État cessa d'être un et causa les divisions in-
m testines qui n'ont jamais cessé d'agiter les peuples chrétiens.
• Il a résulté de cette double pubsance un perpétuel conflit de
» juridiction qui a rendu toute bonne police impossible dans
» les états chrétiens., Un Catilina , un Cromwel , aui^a trouvé l'art
» de s'emparer d'une partie de l'autorité publ^ae... : bientdt
» voilà une puissance. Dieu veut qu'on lui obéisse. Ledéposi-
s taire de cette puissance en abuse-t-ii , c'est la verge dont Dieu
• punit se» enfants. ••; et après tout, qu'importe qa'on soit libre
» ou serf dans cette vallée de misères? L'essentiel est d'aller en
» paradis 9 et 14 résignation est un moyen de plus pour cela.
». Mettez vis4i-vis des chrétien^ ces peuples générea^ que de*
> voroit Tardent an[H)ur de la gloire et de la patrie , supposez
» votfe i*épublique chrétienne vjs-à-vis de Sparte ou de Rome.. .
» Hais je me trompe en disant une république chrétienne y cha<>
» cun de ces deux mon exclut Vautte; le christianisme ne
» prêche que servitude et dépendance : son esprit est tropfavo-'
% ruùle à la tyrannie pour qu'elle n'en profite pas toujours. Les
» vrais chrétiens sqntjaits pour être esclaves : ils le savent et ne-
9 s'en émeuvent guère , cette tourte vie a trop peu de prix à
» leurs jjeux. De tous les auteurs chrétiens le philosophe Hobbes
s est le seul qui ait bien vu le mal et le remède , <|ui ait osé pro-
» poser de réunir les deux* t^tes de l'aigle, et de tout ramener à
» Yunit/é politique sans laquelle jamais état ni gpuvernehient ne
(*) G*e»t-à-dûe f^attiean^ ,
1 ».; t ........
( *ï5 )
» sera bien £onsiUué(i). «Cependant, « H iffipoiie bien à VéUèt
• que chaque citoyen ait une religion qui lui fisse aimer se» de*-
• Toirs. Les dogmes de la religion ciyile doivent être simples |
» en petit nombre , énoncés afvec précision. L'existence de k
» diyiiHtév puissante, intelligente, bienfaisante, prévoyante^
» et pourvoyante, la vie à veuir, le bonlieur des juslet,. le
■ châtiment des niçcli^pts, J^ sainteté des lois, en un mot k
t déisme (a). ».
Ainsi > séduit par ce développement d'idées, Fesprit méditn-r
tif dont nous suivons k marche s'^Içigtte du cbri^iiuaiismé qu'il
ne voit plus que comine incompatible avec la liberté naturelle k
que comme principe éternel de division sociale ; et il arrive à
l'idée d'une «ociété tout humaine reposant sur une religion
naturelle , eiVBeijgnée h la spciété par k seuk raison , «I
dont le maintien est confié à k {missa^ce politique; Suivoiis*k
dans les conséquences qu'il va tirer de eet Ordre d'idéal. La riet
ligion naturelle étant seu|,e coni]patibl^ -a-^ec k liberlé publique
et Vunîté morale des sociétés humaines ^ c'est elle qpi doU.pré^
valoir comn»e base de la civilisation UiOiverselk. La religîaii
chrétienne essentiellementservile, qui tend tOKJciur^ à Viétftndhf
et à se développer , ne doit pas ,étre r^iigitm de l'étet f au cdur
traire , pour qu'elle ne punse encore lui mtke,.^l£i«^, tAniiqu'ois
pouiTa, l'éteindre, chercher ,à sou9^ttre:à l'étal •0ii;ëgliM;»
lui donner une constitution' civile* Si'f^lte é^^ise' résiste , les
ménagements qi%'on,aur,a,pour elle j^se^o^t plus qu'eflfet dt
prudence; car ce motif n'ayantplus lieu » il'sera naturel aii corp»
social d'employer totus ses* moyens à ebccliire de son sein éet
idées et des hommes qui menacent couj^urs le bon lims » k droit
naturel^ k liberté puUiqne^ et dont k sysième al enlTaÎM k
monde* De là^ suppressions^ spoliations ; et puis serments t ii}-
ti-usions^-eiils, déportations, incarcératiol^ 9 eatétntipns! ré<^
^pressions indispen^bles de la* résistance obstinée à ^a »Aisoir«
aux lois de rEiat , qui ne veulent plus soufkîr qu'on Tél^nn
(i) Cofilraf focîiaf,UY. 3 , cb* 8»
(1) ÉimU , t. I V , p* 373 et 587,
( '«4 )
'et qu'on la méprise. Toilâ pour la religion ; Classons aux tùmé-
quences politiques : tt Le droit politique est encore h nailVé.
• <Ja'icst-ce qu'une loi et quel^-sont les vrais caractères 'de la loi?
» Ce sujet est encore tout nmif^ là déBhiiiôn de la loi est dncôrë
j'à'faire (i). »
Donc aussi la définition du souverain qui impose la loi \ et ces
définitions pures et justes œ se trouvent ni dans le paganisme
avec SCS extravagances ^ ni dans le christianisme" avec la servf •
Ifté. Elles n^ peuvent donc se tr^ouver que dans la savante ji lu-
lôsùphie qui s'ëlèVe, et'do^nt on voit l'aurore chez quelques pliT-
losbphes dé 4'antlquité qui ont su tnépriser les supersdCions
populaires. > • • ' • .
'• Suivrons-*' nous* cet esprit inquiet autnilieti des obscurs e^
|irofottds abtmes où il va s'enfoncer? Ce détail ne pourroit se
Informer diiu$ les l>oriies que nous nous sommes prescrites.
Isivré, dam» l'étude h plus étendue et la plus variée , celle de là
société , à toutes lès illusions â une philosophie tout hunialive*^
altérée par toutes les passions et toutes les foiblesses de l'intélli^
%bù^f ses ^gareRient9 seront indéfinis. Ne le dissimulons pas',
|Biu»la révéla lion a développé l'esprit humain et donné de forcé
à^lalumièi'é qbi Claire la société , plus l'abus et l'altération de
eette lumière doiviént être terribles dans leurs effets. L'homniè
qm rej«tfe la religion révélée ou- complète ne peut errer de \k
mëmô-liîauière que celui qui abandonne la religion naturelle -y il
s^rai d'autant pWs redoutable et plus malheureux qu'il s'appulerâ
d^fin bien&if divin plu» admirable pour attaquer le don de Dièa
m^ne. «-Le plospài^tld^esprits célestes^ dit Bossuet, se trouva
I le plus fimiiaisânt et le pltà ftnâlheureux (3). Ainsi les plus
bëaivr dôn^deJi^iuteHigenceet de l'âme se changèrent eti erreur
et en ^natisme les.^kis terribles sous l'empire de Fesprît men-
songer du philosopfahme déiste ou athée. La nature de Thomme.
dès cfdrps politiques , des létats , du monde civilisé, delà société
humaine, fut cotiçue en dépit de la révélation, de là raison et de
(i)£m(7c, t. IV, p. 373ct587. ' * ' '^ ' ' •'••^'* ' '
[2)Dtsc,surihi5l.univ, '
Texpertence , autant qu'il plut aux pliilosoplies modernes de se
soustraire a tontes ces lumières de la vîe. Dans les rëlbnnes qu'exî-
geoient les abus introduits par une longue altération de la science
sociale , on rejeta la haute sagesse de la représentation divine qui
avoit formé ITurope, qui, sans jamais exclure déforme politique
nécessaire , l'eût dirigée dans le choix paisible des modifica-
tions* co.n\[euabIes à TéUKt de la soc^IdtQl On préféra se livrer à
fessai aventureux , de pi asi^i;r$ foriMes de gouvernement qui,
lueuie possibles et légi^iines ailleu/s, exposaient aux plus grands
jna]bears«le&étajtS:à.qi)i.4lles étbii^nt inapplicables. Ainai> iimnt
seulement le système de i68a conduisit nu pbîlosopbtsuie parie
dégoût de la reUçion chrétienne , nuis beaucoup d'erreurs du
phiiosophism^ . sont de véritables. conséquences de pluaieiir$
principes prpfçssés par l-école gallicane^ La déclaration gallicane
enseigne y par exemple, que l'Eglise u'a point reçu dé Jésu»-
jChrist de poissapce sur les choses jciviles et temporelles ^ quai
^r4 l'effet de ç6tte maxime dans Y esprit des lois? Le voici dans
^H^l^es. litres de chapitres du livre de Moiàtesquieu ; c Les
» choses qui doivjent être réglées p^t las principes du droit
» civil peuvent i:qni^eftt Ji'é^le.paff* }ts priiusipés des lois de b
/i religipn. Il Eut oa quelques cas suivare 3a l^i civile qui permet^
» etjipn> pasja \ç\ 4^ la religion qtti df^nd. Il nefautpoinl
» régler les tribunaux huQiains ptirjes maximes^des tribunaux
9 qui regardent l'autre vie. Pans tel Ci«;il &ut suivre à l'égard
j» dçs inari^ges les lois de la religion >. 0t dans tel cas il faut suivre
t les lo^ civiles. • G'est^-dire -^ opposÂtian des lois civiles aux
leis religieusei^yaMpposition de bonoes Ipiaci viles contradictoires
aïo:. loîs[ religieuses ^ et enfin», préféreace fde l'obéîssaJice aux li>is
i;tvilel à l'obéissanoe aux lois religieuses. Quelle extension, n'a
))as. obtenue maintenant un tel ordre d'idées !
Le comte Hehrï de Mkrode. .
. ( La suite au prochain Numéro, )
( ti6 )
ft>%%v%%4V\« ««iV«»>w%^M» \%««««W <««\««« «<lN%v««v ««M\i» %«v%««n%«»%«*^VM) ««^^f«%%<%V% ««•
Sur un passage dv jourr^l des débits.
Par extraordinairi^, le journal des Débats contient (dans son
n*. du 1 5 de ce mois) un passage plein de vërhé que nous croyons
devoir faire coniioitre à nos lecteurs. A Taide de quelques pré-
liminaires assez insignifiants» le journaKsté arriVé, tant bien que
thaï , à te proposer cette question : Yaudroit-il mieux que lei
professeurs de nos coUëges fussent ecclésiastiques? et à ce pro^^
pos 11 remarque que depuis deux cents ans en çà tout en
France tend à ta sécuiansaUon. » C*est, dit-il , un fait iropor*-
« tant dans Tbistoire moderne que cette sécularisation progres^
ii sive de toutes choses, tl y a eu un temps où TEglise aspiroit à
n goûvei-ner les royaumes. Elle j â parfois réussi ; mais cet ordre
tr de cbotes n'a pas pu durer. Il y a eu séparation du pouvoir
» temporel et du pouvoir spirituel : c'a été la sécularisation de
-» la politique. Autrefois' la morale étèit du ressort du clergé^
» e'étoit ce qu'on appeloit le casuitisme. La tb^ologie définissoît
• seuîe nos devoirs et fios obligation^; elle nous disoit seule ob
• • • • r *
i étoientlebien et le mal. Pétrarque, Uontaignei Cbariron , ont
é émancipé la nîorale; elle est devenue une science laïque. Le
Il monde s'esit fait des pHnéipes d*bôûnêteté indépendante des
• canoni def l'Eglise. Il y a eu d'antres vertus que celles du clottre,
« d'autres l^gles de conduite que celles du casuitisme : c'a été
» la sécukvîtation dé la morale. Avant Descartes , ta pbilosopbte
n étoit eonfondiie avec la théold^e ; e'étoit le tiemps de la sco-
» lastique; Descartes est venu ; ^'â été la sécnlarîsatioh dé la
• philosophie. Jusqu'à Louis XIY les cardinaux entrent au con-
» seil et gouvernent souvent l'état. Depuis Louis XIV qui avoit
» l'expérience de ce qu'avoit été Masàrin , on ne voit plus guère
» que le cardinal de Fleury à la tête des afiures. Je me trompe,^
("7).
» \\j a en le cardinal Dubois; mais TEglite, )lmaginff , ne se
» soucie giière de reveÀdiquer comme sieif un pareil homme ;
» ç*a été la secularisatShi du ministère. Autrefois, dans Tuniver-
h àié de Paris, la p.Ui{>art des professeurs étoient prêtres. Les
» uBi^enités étoieat un des quatre ordres de l'Eglise : Tépisco-
» pat, les prêtres séculiers , les ordres monastique! , les uaiver-
■ siié»* A mesure que le temps a marché, l'université est de*
» Tenue, plus séculière. Jadis les lettres et les sciences étoient
M renfermées dans les cloîtres ; c'étoit leur berceau et leur asile.
1^ Bientôt il 7 a eu des académies^ des instituts, des sociétés»
» Quannonçoient toutes ces fiondations? la sécularisation des
» lettres et des sciences» »
Il ajoute que celte sécntarisatioa unirerseUe « n'est rien autre
B chose qcie la marché de la ciTilisation» €s^r, dit- il , le caractère
» le plus marqué de la ciFilisalloD , c'est de partager tout entre
» tottSf pouvoir, pences , industrie , riche^es. »
Il y a long temps que nous disions que la civilisation telle que
Venlendent ce4 messienrs , n'étoit autt^e chose qu'une ]ongue et
per^év^éfaate attaque de la terre contre le Cii^l, dont le but étoit
d'exclure pettrà^u la religion de la politique , de l'éducation ,
de la littérature, de la morale^ enfin de tout ce que là religion a,.
fomr objet de régler. ici-bas 5 et que^ si on laissoit faire cette
espèce decivilisal^B, on ver^oit enfin la religion , et par con-'«
séquent toute société, dtspardltre de dessus ta terre* Les paroles*
que nous venons de- trfinscrire s6at un aveu éclatant de cette
vérité. Eo tf^, si celle grande iécularisation pou voit enfin de«- *
venii' complète, si l'on ponvoit enfin parvenir A partager tout
entre tous, ei par égales portions ( cela va sans dire , jusque là
Toeuvre seroit imparfeite), considérons un instant le rare bon-
heur dçmt on jouiroît dans ce notvvel âge d'or. D^abord le pou-
voir, qui, suivant noire journaliste^ a déjà si heureusement
passé du dkrgéimx rois et des rois aux nssemhlées tégisiatwes ,
seroit aloi:s arriva jusqu'aux jparticuliers, qm, le posséderoîent
tous également. Ainsi ces. distinctions l|iiiiiîliwies de princes et
( "3 )
cleMijefir, tl^iiimaijstnitcùrsi>t d^udminisir^, n^xîstéroient pln^
^ednus Thistoircv Personne n*âur<>it plus démallre; tl n'f^
auFoit plus dé gôùveimèment nuUe pa4# Alors virroit-bn ert
paU? Sans tlontie/ car les consciences aurpient olkcfna' ùn^
plénitude de liberté en vertu de laqnUk^'iL^sft biendanfr ^*e«
c]«acun auroit le droît^de îaàre tout (»'qû?iF 'fugeroit .u pro^«|s/<
La morale seroit conapl&teniewt ëmatieîpde. > En vtti'tnéuîHhi'f
auroit- plus ni easnistes, ni tas de con«cieftee. Cesc(à;,'on en*
ço&vîcnt au}ourd'hai , c'est là décidonent que Ton Tient tious^
conduire. Il y a long* temps que nous le savions. N.oiis 1 orion^
dit et répété mille fois.. Mais' il est bom pourtant que<:ii«M;eAiie-'«
mis l'avouent. Du moins personne n'en pou rtfaphis doUfér.^Man^
que dis-je? et quelle est mon erreur ! L'aot^ot que nous Ti^iiDins
de citer aurh p\uÈ d'upe fois encore la liard'fésdetde'se^é cliré-'
tien^ et il trouvera encore des lecteurs- sisnei irtê^tkëëê p6t\r ter
croire. Ce n*est«pas pour ceuxrlà que poug: écrlvoiKt. M^is ceéx<
à qui il reste encore de riateiligeDoe con^r^ndi^otit' âisétnii^nt
qu'il faut pourtant bien que les écrivains '^tholiqvés: aietti vu*
clair, puisque ce qu'ils ne cessent de répéter depirîé si'lon^^:
temps , et ce qui a troUvé tant d'incrédules , cpt proclama AU*
jpurd'liui.pdr leurs enneniis qui s'en appiarùdâisent. > •
« Mous allons essiajer de montrer coninftcnt tois les ditttr»'
genri^s de sécularisation' dont le ^oirrnaliste libéral nouk etrtre-'
tient, comment toutes ces différentes manières d'ex!clak*é hi ne*'
a
lagion se lient ^ntre elles et partentd'an: principe c^mnAiny'^*^*'
dépendance de la raison individuelle; quedlbti è écHvaiW Appelle'
»vecbf3aucoup:de justesse la séeidatigqtmn'de Id pl^b^sèpkfcj
}>)ur le bien faire comprendre, nous alitas rètnfohKer à l'ori*^
gîne commune de toutes les questions et de toutes les «èctes-.*
L'infini «xiste, car autreinent liexistencc auroit diesr bcytkeset^
Je^néant seroit une réalité. D'autre paitv <fe fini ex'if^ d^^. €ai% '
cliacun de nous ôent en lui-raénae qufH êse b^né* '• ^h\^^ ici sev
présente 1^ grand fNroUlàmè> :Ie.pipbimw;)^tièr»>de ix^u^e^^^
l^opliic c|ui:n>$tipj}^£9^ée4Ur iaikiiî^ïinnsrétxJt dfîgMtfûntb*
(îi9)
OÙ. Dieu. a .place Tindivida; tant qu'il uf consulte que sa raison
isolée, il ne peut voir et ne voit en efiet que contrnclîction dans
la coexistçncie du.fini et de Tinfini. De là tous les systèmes. Chacun
a ^magi/ie le. sien. pour i'ésôudi*e cette difficulté qui se présente
]^artoift.^ous iniUfS ^ mille fa ces diverses,. et ù. laquelle serédui*
f^Ht^i^ dçfW^Mt^ aJEialyse toutes les questions de ht pbîlosôpliie/
Biais comn^c. elle est absolument. insoluble pour quiconque ne^
SjÇ^fiaifet pa$ d'abord! s^ raison privée à la raison générale , il en-
^l résulté que' ces sysitèii^es. seisont éloignés du vrai k propor-
tion qi^c leurs auteurs ont eu plus de force dans Tesprit. Ainsi
ceux qui. ont envisagé cette difficulté dans sa plus grande géiié-*
rî^fuéet qui en oi?t tiré la dernière conséquence , ont dit ; L'exis-i'
t^ïoce de l'iit/ini e»t déniontrée^ celle du fini est évidente^ et lat
<:6ntradiciion entre ces deux existences est claire comme le ioiir r
donc la iraisoa se contredit : donc on ne doit pas se fier à elle :
donc il faut dou,ter de tout. Ce furent les sceptiques de, tous le»
temps. D'autres ont dit .: Noii , la raison ne se contredit pas ; il;
jaune des trois propositions qui n'est pas démontrée* L!im-:
portant étoit de savoir laquelle : on se divisa sur ce point.. IL
s en trouva qui nièrent l'existence du fini et qui soutinrent .^poe^
les individus n'étaient par rapport au grand tout quo ce quô«
sont les modifications par rapport au sujet u>odifié^ lesqueHes
n'empêchent pas. qu'il ne soit un. Restoit bien la question de
lavoir con^ment les modifications elles-mêmes pouvoient être
distinctes entré ç.lles et. distinctes du sujet modifié , sans qùd
l'unité fût roipapue. Mais 09 négligea pour le moment cette petite
dUficuUé : ^t on. fit le panthéisme. D'autres trouvèrent qu'ils»
étoient pourtant bien des individus réels et différents les uns de»
autres; ct^ pour défendi'e leur existence personnelle, que l'autre
système a^taquoit, ils attaquèrent celle de Tinfini, et conckn!eni
qu'il n'existoit pas. Ce furent les athées.
La même difficulté se présente sou» une autre forme dans la
question de la spiritualité de l'âme. On n'a qu'à considi^rer la
simplicité comme un hifinipient petit en éten^luo^ et on va voin
\
( «20 y
U»§ mêmai d'uM^ussions produire dés sectes analo^çuei. Lès plu$^
forts dirent : Lu pensée est an acte simple que la matièt^e e^éii-
tiellemeiit étendue ne peut produii*e : donc il existe^ci nom ttne
substance inétendue qui est le su\et de la peniée ; d'autre part ^
il est bien évident que notre ceft|M est une matière iMndoe»
Maisyaotidfl réciproque entre un être sinipié etun^cre étéA4«
MBplcqQecontradietion^ doncit y a contradiction entre leii^dM*
■éeiles plus chires de notre inteUîgence ! dotic il •né' laut pa§
croire à spn témoignage : donc il faut être, sceptiiqve. D%utrcll>
éireÀt : Nnn'y il fiûtt absolument qu*il y ait une des trois .don*
nées£i«sses, et oi| se divisa pour savoir laquelle; Les nialéria^*'
listes soutinrent que la pensée ii'étoitqu>^ane modification' der W
■iatîére; et les idéalistes sou tinrent que la matière étoit unpiir^
phénomène, simple m6<^eatidn de nôtre esprit- abusée • <^
Telks sont les.princîpales erreurs dan^ lesquelles an tohtba*
fur les deux questions fondamentales Au laphiioséplne', 'par^
suite de l'impossibilité où se trouve là raison individuelle de^
résotidrele grand prol)ldmedèl|i coexistence' du* fîniet dé- Tin^.
fini. Il nous seroit facile de ramener aux mêmes élément^^ non-^
seulement tontes les autres questions qui se rattai: lient à ees
deux principjtles , comme celles «qui se (ont sur le temps et 1-es^
pace» sur Toriginede nos connoissaticeSy sur le libre arbitre , 5«r
Forigine du mal^ la natnre des modifications, les univèrsaux ». ett. ,
mais encore toutes les questions tliéologt^ues que les diverses*
hérésies ont soulevées. Cottime les bornes d'un iifticle ne nous
permettent pas d'entrer dans ce tong> mais curteui^ c^tàil, nOUs
nous contenterons de dire que la eoexisteiice dti fini et de Tin-''
fini offrant à la raison bornée de l'individu nue contradiction»
apparente, et ne pouvant par condéquent être adiniiie qu'eA vel*ftiî
d'un acte de foi , la détermination de leurs rappottls ne peut de
même appartenir qu'à l'autorité générale ou callioKque; qu'ainsi
du mom«it où les homméft commeneè'i^e^t à- prendre leur rai^a
particulière pour guide d^sleiqucâtio^s dé cet ordre, ils dui^nif
nécessairement se retronveir eQ^préseuce de h diifficulté foudu-'
\
/
tnéiifale; çiie cette difficulté dut reparottre^ toujours également.
Bisoliible, sotts autant de faces diverses qu'il j avoit de rapports
à déteimiaer.; (fue delàf dut nahre une multitude infinie de
ae6teaf(pposfasietprésentant> s^ chaque question^ des carac-
tères aaalogu«rà tèusqué nduit avons obéervés dans les i|ectesf.
oelatsT€9 àf 63çktêBcie4de Dieu et' à la sptrituaiifé dé râme.'C!esl
aosH. ce* qui est arrivé, -^ ,' comiÀé l'Itistoire de la philosophie p
HhîsCoîre) dçr bérésieB , qcti n'en est qu'une continuation , offre
ooBftaniaBiettttiescavai^tères. Ainsi; par exemple, les hérésies qui
ooneeme&t la persoAoâi de notre Seigneur Jésiis-Cfarist vinrent
toutes '4ie rimpoësilkilité où l'on étort de comprendre l'unioa
bypostatiqueda Créateur avec une créature 3 et de îà naquirent
deux geiur«i de sectes «^posées , dont les unies considéroient Je-
suVCkriat comme on pur hoAitne, et telâ furent les paûlianistes,
lea pJiotinistes , les ariens et les sociniens; tandis que les autres
tendoicDt à anéantir en Jésus-Ghrist l'humanité , et ce fut le ca-
ractère particulier du monothéfisme. La même question appli-
quée à nos actes moraux donna lieu à là même division. Les.
pélagiensaltribuéreat tout att libre arbitrer et lie laissèrent plus
heu dans le domaine de la grâce.; et l'erreur opposée fui celle
des yansénî^es dont la'grâee toujours efficace détruit dé fond en
OdQable le t^re arbitre. • ' -
Mais le grand problème dont nous parlons ne se présente pas
usalenientdans les questions purement philosophiques ou théo-
lo^ques. Ses ramifications s'étendent encore à la politîque'^ à la
morale y à lé littéiratore, -aux sciences \ en un mot à tout ce qui
eomposerkamensê domaine de l'esprit hiimain. Pour s'en con-
laincre^'il suffit de considérer ii^ué Tinfini se retrouve partout,
ei que, dajai la roopale ^ le droit,' dans la politique , le pouvoir
d^lu» kk Ultérature^ \^heàu^ dans lès sciences, le vrai^ n'out
pas d'autre ^source que l'infini ou Dieu ^ ni d'autre réglé que
l'^u^nt» géaéialc oa le ^séns comnhun. ^ kxtktX ' Tou reçonnoitra
CacUeneBt l'orîgÙM d» fôutos les fausses théories ; et Ton com-
prendra poiàrquds toAt ce qui tf^èst pas bathcfli^ué s'est trouvé
10 9
I
1
( »>a )
partagé entre le rigorisme et la morale relaeh^Se, le droit dirin
tnamissîble çt «ans bornes et la souyeraîneté du peuple^ le
classique et le romantique,, l'idéalisme et ren^risme.
Cependant il est important de remarquer que ces deux grandeaf'
classes d^erreurs opposées , qui comprennetit toutes les erreur»*
dani. lesquelles Tesprit humain s'çst égaré, n'obtinrent point etF
n'obtiendrcmt jamais dans le monde un Succès égal Depuis le
péché originel , les choses sensibles et bornées nousitoudient
par trop d'endroits et se révèlent à nos seos arec trop d'énergie^
pour que nous ne soyons pas^ en général^ plus portés vers les
opinions qui les favorisent que vers celles qui fendroient aies
faire dtsparoitre devant l'idée de Tinâni oudeDieu^ que notre
foiblesse n'aperçoit plus que comme à travers tm voile. C'est
pourquoi , dans tous les temps ^ la tendance la plus générale de
l'esprit particulier a eu pour objet d'éloigner de plus en plus
Dieu dt l'homme, on^ comme Va fort bien dit le Journal des
Débats y de séculariser toutes choses. Nous allons voir d'ail-»
leurs' que les systèmes mêmes qui tendent h anéantir l'idée de
rÊtre infini , et qui, sous ce rapport^ sembleroient s'éloigner
I
de éette tendance générale, j reviennent tous par un autre
chemin , ce qui peut aider à expliquer comment les sectes les
plus opposées ont pu contracter une si étroite alliance , quand
il «'est agi de combattre la religion catholique. Toutes alors ont
fait cause commune; toutes ont travaillé , autant qu'il étoit en
elles, à rompre le commerce d'amour que le divin Médiateur
avoit , au prix de tout son sang, rétobli en(tre le Ciel et la terre.
Ainsi le gallicanisme a exclu la religion de la politique, parce
que apparemment le Dieu qui a créé le monde et qui est mort
pour lui n'a pas le droit de se mêlar de ce qui s'j passe. Ainsi
le jansénisme a éloigné les individus de la pratique de la reli*-
gjon , en leur faisant entendre que leur salut ne dépendoit
d'eux en aucune sorte, et en refusant à leur fo3>lesse les secours
qu'elle puisoit dans là manducation fréquente du pain des forts*
Le calvinisme a nié la présence réelle st a ainsi JKinni de ses
( '«3)
tempks le Dieu-Hoinine/ Vëpoiix^ l'appui et le oônsalatèvr
unique des âmes. Les déistes sont allés plus loin et ont dit que
Dieu étoit trop grande trop ëleyé au > dessus de nous pour s'oc-
cuper en aucune manière ni de nous ). ni de nos actes. Enfin les-
athées et les panthéistes se sont trouvés d'accord pour nier *
l'existence du vrai Diea, ou pour assurer avec Cabanis que la*
cause première est pourtoujours dérobée à notre investigation •
C'est ainsi que les croyances religieuses se sont par degrés se»'
cïdan'gées. Et comme ^ dAns le^ sociétés ^ ces crojances finissent '
toujours par dét^minex' tout le reste^ tout le reste s'est aussi
progressivement sécularisé ^ c'est-à-dire, que l'athéisme', ou
autr^nent laf révolution , a pris partout la place de là religion
et de l'ordre.
On a sécularisé la politique , c'est-à-dire , que les rois sont
devenus l'es juges de ce qu'ils dévoient à leurs peuples, et les
peuples sont devenus les juges de ce qu'ils dévoient à leurs rois,
conflit d'où résulta l'alternative inévitable du despotisme et de
l'anarchie, de l'anarcbie qui règne encore , et qui continuera de'
régner jusqu'à ce que le despotisme vienne la remptacer de
nouveau»
On a sécularisé la philosophie, c'est-à-dire, que chacun e»t
devenu le juge de tout ce qu'il devoit croire, ce qui est l'anar-^
<iie ou antr^mçnt le délire dans les crojancea;
On a &ît plus (et le rédacteur soi^Jisant chrétien du Jo^Unaf ,
des Débats trouve en cela un sujet ide Joie) , on a sécuhrisé la: ^
morale , c'est-à-dire , que chacun est devenu le juge à» ^ dc«. .
voirs, soit envers Dieu, soit envers les autres hommes i d'piV
Tient qu'on proclao^ auijonrd'hui le triomphe de la morale du
monde , tapt de Ibis anathémisée par Jésus-Christ , sur la morale
de ce divin maître, qui 4 cMlisé les nations»
Et afin d'assuré? la dni^ d'un. sîr bel oeuvré, afin que cette
cîyilisation noùrelléx ou plutôt cette dégradation épouvantais ^
9^
( Î24 )
de la société , se perpétuât d'âge en âge > on a sécularisé Téda^
cation.
La littéfartttre, tes sciences^ ont evanssi lent port daSia ce fu-
neste progrés. La littérature ^ après awùir méconnu la ïégle im-
muable et universelle du beau , que le chriltianîsme seul révèle^
n'a su que flotter iaaertatne enire le despotisme du^dassiqae y
qui la rend impuissante pour le bien y et la licence effirénée du
i:oniantisnie > qui. lui donne tout pouvoir pour le mal. Les
sciences^ destituées de la règle du vrai ^ se sont d'abord égarées
dananûllis systèmes^ qui se le disputent les uns aux autres en
'absurdité et en audace pour attaquer toutes les doctirinctf qui
servent de fondement à la société et à la monde, jusqu'à ce
que, fatiguées enfin de tant de rêves et de chimères^ elles
n'aient plus fait que ramper dans les détails et se soient en quel-
que sorte interdît toutes les considérations élevées qui seules
les pouvoient eiinobUr.
Tels ont été ^ dans les sciences^ dans la littéi-ature , dans la
morale , dans la philosophie , dans la politique ^ tels ont été les
fruits amers de cette espèce de civilisation que le /dunta/ £^5
Débats nous vante. Elle a tout sécularisé; elle a chassé Dieu de
partout 5 elle a chassé de partout la vérité et la vie. Maià quelle
est donc h puissance Occulte et maligne qui , en flattant l'otrgueil
de l'homme , te porte satis cesse à se constitoer ]ù^ de tout œ
qu'il devroit adoi'er , et entretient ainsi la guerre entre le monde
et ëAotl ipÀ l'a Élit? La ndigîon» qui n'est autre chose que le
règne de Dieu aur la terre, la religion qui nous unit à Dieu>
nous idenlitts a^ec iuî , et eonnnaniéo dès iei-bas le grand ou«-
vrage de l'unité dont la eonsonnnation doit faire notre bon-
heur étevnel 9 la religion seule peut nous apprendre le nom et
l'origine de cette puissance qui travaiUs de tant 4e manières à
nous séparer pour )aniais de notre unique bi^n* Cette puissance
est la même qui , êé& le commencennant , flsiUa. l'orgueil de la
mère du genre hntsma , en lui dettandanê pourquoi Dieu ne lui
:( ȉ5 )
avoît |»as permis de manger du fruit de l'arbre' de la fcience du
bien et du mal. Cette puissance , c'est le Prince {i), i^tat èe
dieu (a) du siècle et du monde ; en un mot , c'est l'Esprit mau-
vais^ qui y (fepuis le jour de sa chute f faii la .guerre à l'Esprit
de J)ica^ Jeguel a dit^ pd>' la bouche, de saint Jacques» que l*a-
milié dfi ce monde jest ^l'inimitié de Dieu^^ eH que quiconque veut
4tre Vomi de ce sièçk se constitue par là même Vennemi de
I}ieu{Z)* Yous donC| 6 insensés , qui applaudissez au triomphe
de cette puissance et qui combattez sôus ses drapeaux, apt^rénez
que celui dont les paroles ne passeront point , celui dciutles pa-
rôl^snnriyront au Ciel et à la terre , a dit que ie'Fhnbe de ce
monde .était déjà jugé (4)^ *et qu'il a promis à' Sbii épouse, a
çefle Église aux lois de laquelle vous préférez les ma^tiiiies du
monde et de son prince, qtie iàf. ou tard elle triotnpheroit de
vos coupables efforts^ et qiÂe les portes de tenjer ne pré^au-
droientpas contre eue (5).
(l) JOMI., XIV, 3o.;
^a).lICor.,lV,4.
Q) Jac, IV, 4.
(i) JoaD., XVI, ti.
(â)liatli.,XVI,i&
^ 1
i 1
» . i
« • •
> • . «. . ,"..>. »
( ia6)
t t
'^JjCsxts-Cbbist le trai Isaac , 'ou la Divinité 4^ diristiantsme
prouvée par r histoire du saint patriarche Isaac ; par M^Ciftoir^
curé-doyen d'AilIy^e-Haut-Cloeher (i): '
«
La prophétie étant un caractère distinctif de la divinité , il
s'ensuit, par une conséquence nécessaire^ que toute religion fon-
dée si)i* la prpphétie est manifestement divine. C'est donc rendre
un important service à la religion catholique^ et contribuer
puissamment à lui donner de nouveaux en&nts , que de mettre
en évidence les prophéties sans nombre que contiennent ses
livres sacrés. Depuis l'origine du christianisme , les Pères et les
docteurs se sont livrés sans relâché à ce ti*avail , et il n'est pas
un discours prophétique qui n'ait été excellemment développé.
Cependant on peut dire qu'il reste beaucoup à faire, lies inter-
prètes des divers oracles se sont plus particulièrèmént'appésàntis
sur ce qu'on peut appeler prophéties de discours} mais il y a
dans l'ancien Testament une manière d'annoncer l'avQnir^ ncMi
moins frappante, à laquelle , avec notre auteur , nous donnerons
le nom de propltëtie d'action^ c'est ce genre de prophétie qui
résulte de la vie, de la conduite et de toutes les actions des pa-
triarches et du peuple de Dieu en général , qui n'étoit lui-même
tout entier qu'une continuelle prophétie. Tout, dans l'ancien
Testament annonce le nouveau , « et , dit Bossuet y il n'y a page
» où l'on ne trouve le sauveur Jésus. Il est dans le paraàis ter-
» restre^ il est dans le déluge, il est sur la montagne > il est au
i> passage de la mer Rouge, il est dans le désert, il est dans la
» teiTe promise > dans Tes cérémonies , dans les sacrifices , dans
(i) Deux foits Yol. in-ia ; prix : 6 fr. ^ et 7.fr. 5o c. par U postc^ ParU »
«lu* DcKh-Mandai et 0«:iraux , rùc St.-Ândrè>deB-Àrts , n». 55.
V
( 127)
« Vaidbei éam U tabermick} il ettpai-tout: nuis il ti*y «tt
» qttîen figures: » •.'■•'.**■
C'est une Qoavelle partie de ces figures qa*a voulu expliquer
Jefiî^ux et savant auteur du Kvré que nous cxaiuiaons. « Déjà,
• àatï%V£ssaisur les rapports entre l&saùtt patriojfehe Joseph
. et)Mn Seigneur Jéms^hnH, nous nous sommes «fforcë»
» dit-il^ d^ moBtrer avec quelle clarté « quelle précision , quelle
» exactitude, le Fils de Dieu étoit préfiguré par lés moindres dé«
» taik de Tliistmredu fils de Jacôb. Auiiné'du désir d*être utile ,
» MUS avons continué de sciniter les divines Ecritures , pour j
» trouver et y montrer partout notre Seigneur Jésus-Christ ^ et
» nous venons offrir 9 dans l'histoire dû saint patriarche Isaac^
tt nne nMtvelle preuve de la divinité du christianisme* »
On sait qitel succès obtient le premitnr de ces ouvrages. « Il
ià faHf dit M. Drach y une vive impression sur tous les Israé-
• lites qui le lisent^ et il a contribué à la conversien de quel*
» qnes-uns d'entre eux. » Ifous disons avec confiance oue co^
hi-Gi dl>tiendra le même succès. H est dans le même genre
que le premier; l'auteur y &it voir, par des iapprochements>
continuels , les nombreux trait» de ressembhnce qui se4irouvent
entre Jésus-Christ etisaac, et d\ine manière si frappante, qu'a-
près avoir la l'ouvrage-, il estîmpossiblode ne pas reconnoftre
dans Isaac une incontestable prophétie de Jésus-Christ ; partout
nous avons trouvé la plus grande justesse d'application , ce que
Ton doit exiger surtout d'un écrit de cette nature y et si quelqMe-
fois l'auteur parottse permettre des rapprochements moins di«-
rects^ soit dans rhistoire du mariage d'Isaac >.soit dans la com-
paraison de Rebecca avec la sainte mère de Dieu , soit dans queU
ques auU'es endroits que l'on remarque en très-petit nombre ,
alors même il cite à. l'appui de ces rapprochements des interpré-
tations si claires et si. précises des docteurs» qu'on est obligé de
se ranger à son avis»
•' ISons croyons encore devoir détvuire d^ivance un préjugé qui
semble nattre de la nature m^me de Tôuvragc. On pourroit se
(.138)
le repi'^Bter comme çomfoU d'artkl^.dëcooiiirèt d*tfièlèo«
ture désagréable : ce seroit ua |agement tréa*biix^ L'itugétàÊWÊe^
disposition qa'^ su lui donner llauteur, en fome «Mm* kifetoîre
raisonnée et non interrompue du patiiardie laaae' d'usé |^aH^
et de Jésus-Christ de l'autre, dans un texte oouttomme^ KéeC
suivi au moyen de. pf^ges. alternes , c'cist«iHlipe<lesiiik MflwOfiré-
sente toujours l'histoice d'Isaac» et le r?c(a<Gette d# Jlfeul?CUria|
en regard, coimqe dans,une traduction. '
On ne peut que le:conseiIler à tous te chrétieBs.qiti déftrènt
s'instruire et s'édifier, et surtout aux braélileade bonne-MLqm
veulent siiicèrement le ^ut de leur Ame.
En finissant cet article^ nous ne laisserons paa édiapper l^ooca^
sion de faire mentîpa d'un ouvrage important, intiinlé^Mi
Crûtp nei due Tesfameniiy par le chanoine Rtinottd-,^ ^ Hlibn , •
que l'auteur a bien voulu nous adresser, et âontndée foftdaofioeiv*
taie se rapproche beaucoup de celle qui dirige M^ l'abbéCIaiioa
dans ses travaux. Cette colUicidenct Temavquakle Ifonoite riu^ «I
l'autre écrivain. Nous.paKleroBS plus tard d0 Tofuviri^.îtalietft
, . « * ■ •
Yit mf B. AiiPH. M ABiB DE LiaTOiii } par M. Jeaneard , mi^rion-
nàiré dé Provence ( I ).
i\iblier une vie de saint par le temps qui court, c'est , ce
semble , manquer de respect à son siècle. Y songe-t-on de don-,
ner tout simplement un bon livre , dans lequel on se contente
de raconter des vertus admirables , ii est vrai , mais qui , dès-
loi's , ne sauroient s'accorder arec les progrès que font tous les
jonrs les lumières ? Ce livre est une litstoire; mais puisque c'est
J'hlStotre d'un saint reconnu- par Piîgtise, *îl faut, de'toute
(&) Un tàti. Tpl. ii^*. ; ptiic :Q ùf, ^ Paria ^ 4 U UhnMt de Oanthier
frères, nie et hôtel Serpente.
( ïag )
»éc#Kil<r>q^«Oe«ait «ostvaavée,qi^eUe o!»tln^ cilàt dont
on parle^ qn'eOe contierme force railhries impicft e€ force anoc*
dotes «CffjMialeuses. Que si, 'au contraire t U }4Mlioe a guidé la
plmii^ ^Véavmu '^ sSI «yead hoimnaige à la - sainte Tcntfnée
SUIT les^iadi r b| plm^l^nde gi^€e quVm puiiae faSre à ton ou-
vrage x'eat d'en SkiM^fîia. Apparemment M. JelkntÈttd n'a fiia
éçéarrêtë par ces considérations y.sonloa^sâl ëtainCiaéBsi fknx
qu'otile et intéressant. Maia il ne s'est pus doutée aiki^ement^ qn^il
pût .^miais sortir, de Vonire /e^a/ qiieli|iiie|irosorlftîon contre
les jrerlns pratiquées ;par le .fL.Iigttorà* Il ne laf^oit pas qn'en
France on ne siiit pas in^nnément U% conseils ëvaagéliqnes, et
que I^ ndnistres dn Roi très^clxrétia» nDvs appftendrolent un
|omr^ par ordonnances, qu'on^nedoît )reeevclil* l'Brangile qu'en
partie ^ et qu'à mointi d un nouvel onii:^ UgAt'eai un crime dé
iaÂf€i:e ippeDîeu consetUe. . . ■
(« B« Alphonse-Harie de^Lignocit évêquede-Sainte-Agalhe,
dans le rofmxme 4e Kai^ei > vîiroitdiins JesîÂcle dernier. Aussi
illustre par aes^ vertus ^ipie p^r son sdT^.y cft pal* leS'gtaiMleB
4>lioseft qu'il a faites p^r l'j^Iise, -il est ^ parmi les saints , un
fuodèle. eon^arableiiwtrplusiçéièbres petsoBnages*de J^'lristoiae
ecclésiastique. Sa grande eépiilatîon et les,nombreux ouvrages
qu'il,|^ laissa , tan^ en latin squ*^ italien ^ daiTmt .(aire désirer
de connokre sa vie. Le. tableau qu'ai a. tracé l'auteur de l'ou-
vrage que nous annojnçons , dans une préiace trés-bien écrite y
en donna une justeidée^ et permet d'en saisir tout de suite
l'ensemble admirable.
L'auteur explique ensuite comment il a été conduit à ce genre
de c<miposition. Un ancien magistrat , M* le président de Maze-
aod y avoit commencé de traduii^ de l'italien une yie ahré^ée
du saint. Après la mort du respectable traducteur ^ M. l'abbé
leancard a été cbar|$é de remr et-de terminer. ce travail ; mais
de nombreux documents qui lui ont été fournis à cette époque
rQPtqûs.danslcifias; de donner un ouvrage original et beau-
(■ i3<> )
^^oQp phtt^endtt. 'he%' £ut» y $oât trêt^muDiplli^ et ^oontés
avec des détails aussi curieux que bien clloisb^i
f Parmi les nombreux passages de cette f% que nou» pour-
irions ehêi^ ,'nôtts d'avon» que reBdï)airrâ8 du choix. NoUs nous
sommes' arrêta de prëffrence aux suivants , que nous croyons
devoir offrir k nos lecteurs. On y verra ce que le B. Liguôri
|iensptt de Tautoritë du Pape.
i « II se plaisoit a rendre en toute* rencontre bomihage et
^ obéissance aux décisions du Chef de l'Eglise. Telles étoient ses
% dispositions à cet égard qu'il ne voulut jamais iaire imprimer
» aucun ouvragé de théologie sans l'avoir auparavant soumts a
<» son jugement irréfragable. Dans sa piété' filiale pOur le Père
>» commun des fidèles , il déploroit comme un malheur toutes
'41 les attaques dirigées contre la chaire du Pk^Iiicé des apôtres.
• H jugeoit avec raison que , contester k cette Qiairé sainte
» quelques^ns de ses droits^ et de ses prérogatives ', et surtout
'j» ' <sa prééminence souveraine sur toutes les églises partiîcnlières,
'« «t l'autorité' diirine des jugements qui en- éntianent^ c'étoît
» tendre , peut-être sans le vouloir , 'velrs' le même but que
*»' poursuivent avec des inientioiis coupables tous le^ ememis
-t de Dieu. Porter atteinte au saint Siège apostolique , c'étoit ,
*» à son avis , frapper au cœur la religion de Jésus* Christ^ et
»' vouloir ébranler cette inébranlable colonfne de l'a vérité, que
.» Dieu lui-même a élevée au miKeu du monde pour Êiire luire
» la lumière aux yeux de tous les hommes , et qui soutient à
» elle seule l'Eglise universelle^ dont elle est le centre nécessaire
*» et le fondement divin. Il s'élevoit avec force contre toute
» restriction imposée à la puissance apostolique du. Pontife
'» romain , en qui elle réside essentiellement dans toute sa plé-
» nitude. U disoit^ en parlant du pouvoir suprême du Pape ,
i» dans une lettre au professeur en droit- canon du lycée archîé-
'9 piscopal de Naples-: Je suis prêt à défendre ce pfuwér au
» péril de ma vie , car, san^^ce pouvoir , l'autorité de l'Egfiée
( aSi )
,«t $c^itan4tMk.f*: Sn suppriniont ce Juge mprtnm de ipmes
» les controverses ^ la foi est perdue ; Vabsence de ce Jug^ est
• lajG^usç de la grande confusion et de la diversité de sen$imAnts
.» {jfuf l'on trowoe parmi les hérétiques, parée qu'à d^ut^du
• i/uge établi de Dieu, chacun se constitue arbitre de sa propre
«. autorité, U s'efforça d'opposer une4î|;ue au torrenl de^ do»e-
» triaes anti-catholiques qui commençoieat alors à ae rtf pendre
•..Q^êoneeii Italie. Quoique avancé en âge et acçabU'iA'i|»6r-
% mités, il entr^rit de yenger le aaint Siège 4^ attaques de
:>. . ]Fet>ro(iiius y qui venoit de publier sou livre contre l'autorité
.» du Pape. Il composa plusieurs^autres ouvrages pour la défeo$e
M de l'autorité- du Chef de l'Eglise. Ces. écrits lui attirèrent
.« quelquefois des injures de la part de ses adversaires, il les
• supporta avec patience et n'en demeura pas moins ferme dans
3 ses principes. II les défeadoit par esprit de religion et il étoit
.9 inaccessible à toutes les atteintes de l'esprit de parti. Cepen-
.« . daut y s'il étpit sans ressentiment contre les hommes passion-
> oés qui l'outrageoient y il s'attachoit .aussi avec un neligiffttz
n intérêt j^ tous lea savants qui partageoient ses opinions^ et
», «ntreteuoit a vieeux un commerce utile, à une Qau9«,flaiiilet.
> 9. .Tel étoit ton attachement pour cette cause de la vérité , que,
» se trouy ant diins un état violent de souffrance et «n danger de
i» perdre la vie , il tressaillit de joie et parut reprendre s«s ibroes
4» un }Our qu'on lui parla du zèle de ses élèves pour la doctrine
» catholique de la suprématie du Pape (i). » Et plus loin .
« C'étpit un point capital aux yeux de notre saint que la supré-
c* roatie absolue du Pape. comme juge des controverses : il pro-
• testoit qu'il étoit prêt à défendre rinfaillihilité du Pape uu
» prix, de son smng et Jusqu'à la mort*.... Sans doute ce grand
• attachement de notre bienheureux au saint Siège apostolique
t» ne sauroit être trop relevé pour l'édification du. lecteur,
V* .puisque , d'après Senoit XIV , il faut Compter parmi les^ngnes
(0 Pag. 55o.
( «3* )
M d'ane xttùi h^iqoè ht se^missmk el^rob^îssatic» an Ctîéf chs
l;e Bi; Atpbonse. de Ligàoiieiit ^tffftÊea n^ppom avise k
f^ra^ce>,,^ it e^ ^ort6ut curieàx de eono^tire âh «oireifkoii-
datdce a^ec^ l'abbë NoBotte. On y toit avec plaisir tofifmènt II
jogeoit Vbllatre et J.-J. ^bùssean, ^ <pàeh «Esta il assigtioit>
dea-tors aux erreurs dont u.atre patrie ëtoit derenue le feyer ^
d[^m!t dlea se f repageiaient «usai te dans 'toiHe l'Eai^pe^ UiuÇ
vn grand tailikt , «in grand miasioniiaire ^ et VR grand ëTiêi{iie ^^
M on aimepâ è «'arrêter sas les détails de ses vertus prîTées , de
ses travaux apostoliques et 4e son adnitBÎsttatîon ëpiscopale.
Chacun d^ «es trioîs rapport; offre le sujet de la lesture spiri-
tuelle la plus^attacbante et la phis propret édifier* On est ravi
éa voir tout «o que pcui un homme que Fespril^ de Dieu aiiime ,.
<et ou se sent vivement p«essé de Drire qudque chose pous-
4'iniîter. L'ouvragisett divisé'^en six pardes, :et subdivisé ea,
tshapitres qui se lient les uns ata autres saur «pie la suite dt^ifails
soit interi ompue. Il y a un chapitre particnliisr sur les écrits,
du bienheureux* CTest «m upevçu suucînet , mais, qui donne la^
«plus grande idée des connoîssances et des travaux de l'auteur
de tant de livres utiles à la rdigiom Son.giuud ovmage de théo-
logie morale est le seul qui s6it examiné .avec quelque étendue.
'On auffoit pu défiiter que 'Fautenr ne se fftt pas renfermé pour
ee travail dans les bornes d'un seul chapitre. Il auroit'Mlu
considérer et étudier récrivâm d'^ne manière qui répondit
dafantage à son mérite. Quoi qu'ilen soit à oét égard j la f^te
du JR. laguon^t digne de se trouver entre les maiin. de toutes
les personnes religieuses et surtout celles qui >oiàCà cœur leur
Iperf^tiDn* .On< ne sàuioit tvop en . conseiller la Jedure dans les
's^BJiinair^s , et en géaénLd»n8.1és>càiniiMsnauMs de Tuii. tin de
J'aitttre sexe. On peut avancer que , parmi tant de vies de saints
que nous possédons , il en est peu qui'se recoînfnandcfit autant
(i) Pag. 563 et 564.
( <S5 )
àlinliéretdes lecteuvs. chrétiens , et il n'en eart point aToc.lès-
"queUes elk ae puisse soutenir le paralLèle* Les recherches de
yaoleor^ quia ecrit.d'après les actes. mêmes de la b&tlfication
-et guardesiniéiiidreseontetiiporainsy garantissenlisoiicxactitude»
«t la cojblei» qu'il a su donner à sen style doti falis&iise a«la*i6is
les sentiments et le goût des homrnes piemc et instr intib
* % ^ t é -m m •
GOLLioE DÉ JUIIXY.
•■ ' • • • • .
♦ - ■ .
. Quoiqiie ypginion.p.ablique. soit déjà fixée i^r le nouTeau
tollége qoe des prêtres r^pectables vont fonder dans l'ancienne
maison de Juilly . nous adressons à nos souscripteurs le pros->
pectus de cet établis^ment :,nous aurions regrettéde ne faille
cpn^oitre Que par des extraits cette intéressante notice, qui
nous a paru renfermer , dans un petit nombre de pages ^ tes
vues les plus sages y le plan d'éducation le mieux entendu , le
plus complet j,. \^ pl<«s approprié aux be3oins c^ç notre époque.
. Si le. prospectus ^u.^Uége de Juilly promet beaucoup, le
nom d^ ecclé^astiques qai dirigeront oet établissement est un
s^f garant que tout ce qui e^t promis sera réalisé»
M. r;|bbe.de,SçDr):kbc a prêché pendant six ans des retraites
dans les différents coUéffes de l'Huiversité . et il a obtenu dans
ce minist,èçe des tuçqès qui étonnent tous ceux qui connoisseut
les obstacles qu'il devoit rencontrer dans les vices inhérents à
l'orgamsation d^ collèges royaux. AI. labbé de Scorbiaç n'est
pas seule^ient mn prêtre de j&\q et de talent ; mais il possède au
plus haut degré l'art de se £siire aimer des jeunes gens , de s'em-
parer de leur confiance.
L'aihitté qui noiis unit à M. l'aUré de Sainns , et la part qu'il
a prise à là rédaction du Mémorial y nous ôtent le droit de dire ,
dans ce recueil , tout ce que nous pensons de cet ecclésiastique.
( »34 )
M. l^libéGmrea eu occasion de montrer, dans le séminaire
de Mapsràlle dont il a été supérieur , et dans le coU^ de
Henri IV 9 où il exêrçoit depuis trois ans ^ avec M. Fabbé de Sa-
linis, les fonctions d*aumdnier^ la réunion rare de toutes les
qualités que Ton peut désirer dans un prêtre qui se destine à
Téducation de la Jeunesse.
Les trois ecclésiastiques qui Tont se trouver à la tête de la mai»
son de Juilly ont pu déjà apprécier la confiance qulnspiroient
leur caractère connu, leur réputation. Nous apprenons que plu-
sieurs prêtres recommandables^ que des laïcs , dignes par leurs
talents j par leur piété , par leur expérience dans l'enseignement^
de leur être associé^ , se sont empressés de leur offrir d'être Ieui*s
collaborateurs dans ToeuTre qu'ils entreprennent. Des bommes
religieux^ des pères de famille, qui occupent dans le monde
le rang le plus éleré , ont touIu s'associer au bien immense qui
doit résulter de cette institution , en faisant toutes les avances
de fonds nécessaires pour réparer ^ pour embellir la maison de
Juillj , pour donner à cet établissement tous les développements *
dont il est susceptible.
En voyant le collège de JuiDjr (1) renaître dans^ ce moment^
ou plut6t un nouveau collège, entouréde tant de garanties, se
présenter à la France catholique dans l'ancienne et magnifique'
maison de J uill y*) nous ne pouvons nous empêcher d'admirer et
de bénir la Providence , qui a réservé l'exécution d'une oeuvre^
dont il paroît que le dessein avoit été conçu depuis long-temps ,
à une époque où cette œuvre devenoit si nécessaire; et qui a '
voulu qu*un établissement si précieux s'élevât précbément au '
milieu des ruines de tant d'écoles religieuses , où l'impiété pré-
tendoit ensevelir les dernières espérances des familles chré--
tiennes !
• * •
(l) Les Directeurs de la maîno de Jnilly rappellent dau leur pnwpeetut
quelquet'ims de« anciens titres de gloire de cette école célèbre. Qu'ils nou»
permeflent d'en ajouter un qu'ils ne connoissotent peut-être pas , c'est quci
l'illustre auteur de la LégUlûtUm primitive étoit éière de JuiHj.
(i35)
Aussi le projet de oeC âabUssonent ëtoita peine coonn db pu*»
blic, qu^il avoit déjà squlevié les daineurs des journaux impies.
Ceux qui ont besoin encore qu'on leur explique comment la ré- 1
Tolution entend cet ordre légale avec lequel elle. a proscrit;
les Jésuites , pourront l'apprendre des articles que k Consdiu^,
tionnel et le Courrier ont publiés sur le collège de iuilly. Louons
]e pouvoir .d*ayoir osé , dans cette circonstance y ne pas être aussi
absurde que la révolution; car nous en sommes venus au point
de devoir louer les ministres du Roi trés-chrétien de toutes le&
persécutions qu'ils épargnent à la religion^
DES ATANTAGES
DBS ORDONNANCES VORTÀLIS ET FEUTRIKR ,
ET DE LEURS HEUREUX EFFETS.
•. ■ . . • • '
Qudques lecteurs prendront sans doute ce titre pour une
épigramme ou du moins pour une plaisanterie^ C'est pourtant
très-sérieusement que nous l'avons choisi , et les réflexions
qu'il nous suggérera seront très-sérieuses aussi, du moins si
l'effet répond à notre intention.
Après cet avertissement nécessaire , et sans autre préambuk ,
nous commencerons en nous adressant à nous*méme cette
question : Q'est-ce qu'une société 7
N'est-ce pas une réunion de créatures intelligentes , gouver-
nées par une Loi divine dont toutes les autres lois dérivent f
obéissant aux mêmes préceptes conséquences des mêmes
crojances , attachées à l'intérêt général par un dévouement
conimon , et liées entre ^lles par des sacri&ces réciproques et
une mutuelle charité?
( '56 )
• Otte définition adfnbe (et nous ne pensopsipas qn'otella
contesté ) » remontons en éaprit les dernières années éconlëes ,
et sans perdre de. vue ces caractère» constitiitife de tonte société
dirétiei^na, cônsldëron$4a en iF'rancètelté qné Fa iiiite la rës^^
hèti&naiMéè de la restauration {i).
A la Loi divine , la r^rolation a substitué l'athéisme l^al ,
que la restauration a recotinu et confirmé. Et aussitôt , plus de
société publique 9 c'est-a-dire^ plus' àê droits de commander ^
plus de misons d'obéir 9 plus de liens , plus dérègles ^ plus de
freins; car rien de Sacré, rien dé stable'sur la terre , Mtdt
qu'elle a rompu avec le CieK
' Cependant, telle' étoit Ta force vitale du christianisme dans
celte France qu'il avoit fondée , que bien que déjà moit civile-
' > ... « *
(1) Noos répétons h dessein cette expression , que nous avons employée
il y a quelques années , parce qu'alors elle fit jeter les hauts c^is fxix circons"
pêcU et aux modéré* , ce qui étoît déjà' pour nuys la preuve qu'elle était
just« , avant même que les érénements se soient chargés de la justifier.»
comme ils l'ont fait et le font tous les jours. A« reste nous venons de
trouver la même pensée reproduite deux fois : en premier lieiï, dans nn ar-
ttci« de (a QitotidUnn» du 9 août , aussi remarquable par rélévation des
toBs que par la jastose de i^exp^ietsioiifll y esl 4iteD parîantdei'opiDikm
ffé«oiutioiinair6 1 « On lui soumet. font, et mène Jm rayaeté ; U i^Mi p0s
» de sacrifice qu'on, n» lui ^it fn'ii depuh quatorze 09)1 ,^o'ç«t^|i- dire» ^#«û{
> ^époque où a dû recommencer en France te régne de la vérité ef do la Jus-
> tiee; » en sec\>nd lieu, daiAi une brochure tonte nouvelle , mais dé}4
célèbre de vérité, intitulée oa l'vkivbrhitiI , raLi Ainits 01 là ni vô lotion.
• tl n^ûtt WA^nkmt ptinonnet ait raotem>,(i qai it iOU riéttààlrc d'àp-
• pn/uir0'imt, p«r nncoooonrs de eircoostancas prodS^uses, ht raîau^
m ration ne fut pas autre chose , sotts une forme nouvelle , qu'un», Mm$g, d-
> peine interrompue quelques instants y de la rèvùlutign, 9 VoiU | ce ivous
semble , deux phrases bien ressemblantes à la nôtre. £t cependant au-
jourd'hui personne ne s'en scandalise, 'personne ne se récrie. Pourquoi r
G'eat qee te temps a fait, un pas*, et que ie prétendu paradoxe de ISa5 est
devenu une vérité:ba«a|c en ifiaâr Avis< A. donner, en passant /aux myojpes
|>olitiques , qui a'offenient de 42e .qi)'pn v^ît d'un; peu. plua lom^qo^uk, et
aux yeux desquels le plus grand des toits est d'avoir «aison trop tOt.
( »37)
ment el poKti^fmeiU , fl 7 TÎTok enoove monafemenij t'etUli-
iaaté, que chasse des institutioiiSy il sVtoil comiÀe réfugié dans
les mœurs, se défendant , au fond des consciences, cpntrela
♦ • • • « .
persécution des lois > et entretenant ainsi, ime espèce de société
privée parmi lès^raines de la société publique, en rer^rsant sur
la famillielliéritage de doctrines et de vérités répudié par
Fétat- .
Or, c*en étoit trop encore pour la révolution, qui compris
que c'est en vain qu^elIê régneroit par les lois si elle ne régnoit
jpas sur les esprits, et que tant que ceux-ci resterolent Unis entre
eux par des doctrines communes , elle les trouveroit aussi unis
contre elle dans une commune opposition* Il lui falloît. donc le$
corrompre pour les diviser^ et les dk'iser ptmr les assen'ir : de
là.dépendpit son[ triomphe* Dès lors tous ses efforts tendirent k
ce but , et il ne s^agit plus que de trouver les moyens de l'at-
teindre.
ÏUe lès cherclioit , quand , par grand bonheur , elle reucon-
tra , ou (si l'on veut) elle porta au pouvoir un homme merveil-
'leusement propre^k la seconder. Doutant toutefois qu'en lui ri^
Vélant.8es projets elle en pût faire son complice, elle en fit S4
dupe; et ce lui fut d'autant plus facile , qœ ce qu'elle vouloît
lui dire £nre pour elle, il étoit d'avance tout disposé à le faire
pour lui-même , et qu'en le poussant oik il croyoit aller libres
ment , elle obtenoit ainsi de l'intérêt personnel cent fois plus
qu'elle .n'auroit .osé attendre même du dévouement le plus
obâssant. Ayant donc reconnu. d'abord en lui une vaste ambir
tioiit enabarrassée dans, des idées étroites, et une disposition sin-
gulière à acquérir une grande autorité par de petits moyens, la
révtAution qui, d'un coup -d'œil. Jugea tous les avantages
qu'elle pouvoit retirer d'un tel Caractère, lui insinua adroite^
ment quie rien n'est si difficile à conduire et à maîtriser que les
grandes. masses; que les préjugés généraux, les opinions com.-
munes sont toujours la pierre d'achoppement du despotisme^
>t i^e pour macelKr rite , sûrement , et commodément dans h
* 10. ' !•
I
fteoii a ne réocotitrér sorspn 'ctiemin que <^e5 mdtvîdus utiles, .
LVppât 'étoit trop sedaisa'nt pour qu'un esprit à^Yue comte j
pût échapper :*le cbef du dernier ministère s'j bîssa prendre 1
et la réTolutiop â'etit' pW qu'à le regarder ùàJh. On peiil ccpîré
même qu'elle fut étonnée de son mtelligence à deriner ce qii'dle
désiroit, et qu'en Tpjant tpnte la peine qu'il se donnoit pour
Ifc'complir Fœbrre do;it elle seule déroit nnirer tout le profit ^
elle dut quelquefois sourire' en ene-même de cet ezcè$ d'obli-
geançe. *
Fendant sept ans^ en effet ^ il j travailla sans relâcney liia^rë
lés oppositions y' les plainti» ^ les avertissements 9 les accusatioBS^
et même les epigraratnes de tpute.la Firance j et en èonsidëranl
llne si jo'ngiie ténacité , on conçoit comnleot on a pu la prendre
^élqttefoispoùrdn caractère. Diviser , désunir, isoler^ pour
régner ensuite sur l'égoïsme par la corruption j et sur. la. |bi-
bte^é {(al* là Violence , telîe fut d^c sa; pensée dominante , S{l
régief inviolable. Dans ce dessein, non seulement il essaya A*^
iiéintii''ce ijuî pou voit rester encore de crejances* publiques^
biais aussi dé briser jusqu'au lien dés simples opikiions, jusqu'A
i'accord'dés^ préjuges communs et' des antiques affections. Or.^
H'Êiut Convenir que' dans finvention ciD^me dans la diversité
tie» expédients qu'il employa, il fit preuve d'une fertilité d'ei»
prit qui ressembloit presque à dû génie.
Il n'est pas nécessaire ^ ce nous semble, de le isuivre id pas a
pas^ et dé bous Ëiîre, jour par jour^ Tfaistôriographe de sa poli-
liane. Les &its sont assez récents et parlent assez haut. iStouis
'afvv)ns ih. :hréc' foute là France, semer, croître et se développer^
|)ar èés ào^ibs,^ ces germes dé division dont nous devions recueillir
'dés'fnitts'éi amers. N'ous avons vu se$ efforts , trop souvent heu-
rcut ^ pouV séduire les coeurs les plus pur^^ pour égarer res juge-
'ttientsTèl^ j6là^ drôiâ! Nous avohs'vu d^nt;îques yértiis s'éclipseif^
^ttlcs persévérances de'éinquante ans fléchir tout-à-coup . tant
ii aWrt'W'ie^àré; fiéUsrfa ^e^/^tU^^
hBiem^i^ 'JiS^ t& VVbâ «eiMfivÀ^tos iiti autre ÀrapeW^
^àn% âe l£gm& WûQT^Iléii y k 1k Udmfeyielattt^e des fâTeurs
accordëes n'a é?të trop «»iwrMitpeiir>iioi»qiie Je tarif des cdn«
jsdeuf^ yra^oet. Ainsi qous ayoup^ tu les grâces , les emplois,
bs distinctions^ l^ois^i unissent d^>rdmaire Tiétat qui r^com-
jM^ au serviteur rëcqmpens^. , jet/s au cont^àîre clans la soeîé(!ë
tomoie «ntent'aepQilimes^dè dîscofclé: nous avons tu enfin
Jusqu'à Faumone devenir une source ^é dissensions^ et la prë-
liplpe ctiaritié àiràupowcèni siisci'ter'dansleBfa^'ilIès , qu'une
Hçoavttunejpanvretëïivoit du moins unies , 4^ Ihilnérs de }>rocés,
dontXe produit VpTus net est une haine , qùf 'itirvivrà lon^«
teinp8.aii mui^i^bie brin d^or ^uï f a tkti nahik' ''
/Ce a'câit pas tout ;'à cofhtne si l'on eût cràiiMf ^e ^Mtjtiês
e^nlB sans an^i^icin rësistàsSeât au 'dissâWfid:it universel^ tte
que U^pplitiqûé séùiè ne iét j(fâs uior tnoj'en Aè'diM<M^ àMx
puiasaur , on unagina de lui alsècier la rel^iott. A -propoi ^
Mtiânés tétviîudeê de ll^ttue 'dé France; cjuie Ton ^ftt^ dé
temps en tçmps, appeler par moquerie iHeriét fpiUiceulëi^^^^ffa
sncprit & qiielqiii^WeMftm audèrgCuBt ei^é^ ^ déelartilott;
très-va^é siàiis didUte;''ét aussi )^ céneluante daiis fe ibtfd
qu^S]iasit^1c^£î'f<^ Mkii qu^itii^rtoiéiitiiéi'fet|i»rttieet1e
fond , pourvu'que ''èâaL^Wiéitt il'tronblér tss'espilts- , - à: riteiwcr
les conso^nç^ , » cVâTr ifes diVÙois^?'&'<Ét II» IMt ce q«ie «>u.
loH WmiimtireVsà Viii^ llirA»iJSi^ites'iJlél^
iQin.
On doit pchiréant^^é lii'V, ati iknliiéii dé éekê dlNotiiticm gtf.
n^ale.ët àe cjss miiiuii^ ddméétSques > iin |ifaHi démeitra- «om^
tarent uni ; lira r^olilttôtin^^$'iét «'fiiut l'entré a«pr^{t«r
ministre cette justice^ ^^é Ibîn 4*é$lftàyèr èeuletâeii^dè X^^^u viJt^,
jj^cpÂtribi^ âutant'q^^^ f^^h^lèiirs.Uè«S.'f^Ui4ae
'açt^i^e^ireVahimn^^^ <^Ait6) loisV iritéMM.
ces, éîectionk,mai^ifeit!es otf<!telr^
10.
e tt^NU^ {MMt^ cIb j«i«IMHiX^ I^IJ^mU^ uiAge.ppitf
roçhar, pou» vémoif t^ui^^^mf nU 4e U rjfjrolation t on eA(
Et qpL'il ^ubit oous.ea .donoer, jorne édition compacte. /
Ma« j par mallieiir^ U xéf oJnfiQi^ n'estt pa^ xèconn^NMaste ^, '
^ I
quand elle çut épuisé le crédit de son bienfaitéar^ te voyant s^-
» • ' /••'•'•t, ''''..>■ '•'
; foîblir, chanceler, .et prêt à succomber sons le nombre des en-
nemi^ qu'elle-même lui iivoit jait$, tont-à-coup, elle aussi k^^
lève contre loi , le renvfurse , ^t remet en des mains nouveffés Kè
.pouvoir dont soningratitude vient de le dépouiller. . ' '
Ce succès, -en. )ni révélant toute sa force, la rendit fièré. VBe
.parla à ses nouveaux agents d'un ton qui dut leur jfairë d^aBbra
comprendre à quelles, conditions elle les a voit choisis. Voyant
. aolous d'elle tous ses enoemis décoaragé|>.4battus , divisés , 'et
; croyant it':avolr,plH3 qu'un pas k fiiire,^toute dissimulatipn lui
: parot^éloriPaip inutile* Çpnune U reine de Juda, d'un respect
^fbreé eUe ftépawUa ks- re^ft.i ^\ fOur achever sur Dieu ses
r ¥en§fKmcesfimcsfes f elfe diçfl^ lefr 4efu ordonnances; de pérse-
^ fct^ ^tfoi > u#jnyfa% s yicta c k -m/^ pré^gMe ; qydtacle que nous
ioei^ntf à iidbe «spéver,j» «u^el np^^n^en^s étoient plus loili
r tacece 4iti in^M/smàst , et qui les a jel^ dan$> ix^t sorte d'éton-
\iiffiient/.fuiieipi5 digme oiû^tde nos méditations. '^
■ . Patop leur» c4cuk/et les 4ivenes^ay^ plus pu mdins pro-
bables sur lesqneQis ik Lça ^^pujoîent.^ il,est un obstacle qu'ils
avoient oublié de compter : c'est 1.4 Foi. Et comment 7 au«
Mîwl^k peiisé;? Ne la jconnQÎsjsant que .de. nom , et p:i^truits à
. oroke que» c'était Hn^. parole vide de. sens , ou tout au plus une
abslraelÎQn Ibéplagîque -sana application., ne devoient-ib plas
. ètM consterm^'CA jeni^trant^ne. o^^e où ils n'avoiént jamais
vu qu'ayt iBii0|,,..H4fie réalit/^ pu -jlf.pe^asoient ne'trouver qû'im?
. «n^^yàu^it»; cette Fqiqu'ik jug^ent £(^éa,peiniB de servir
:>dUîaiUtii}4lwi4apq|i|€r^(;|(jcel^^ £o1Ie superstitioi» diès
I
I
!
iiédes âetinibreê, et qu'oÀ '«ftycnt âbpAi^è àrec euxcleraiit
WM lumières ; ceàè Fôl', i^à^ çtbyôient éusrv^elte aviec tout le '
reste fous les âécpmbrés àeViAScè social , «'élerattC font h c(m{^ *
flii milieu 4e ses irainès,^ éomme la loncbtrlcédti ihontimeiit
qui ii*e8t pins, pour fltfeiidré'ses deiliiëvs'fl^is contre leurs '
derniers ou|rageS| cette Foi a ëte pour eux cbàiixiè une ^pcm«
Taiitablé âppâriiiou. Leur eSiprit s^éét troublé jr ils se sont regar<>'
des arec anxiî^té; 'et , flatis leur stupeur / fls se iMtat dtemalidé n'
ce n'étoit point un songe, et si 'die existott bien réellement
ckie puissance ^i braroit leurs fufeurs , cette'ferté qui rësis-''
toit i léni^ yiolences , cette n»ik soilrerainé ^i paribit plus
baut que leurs ctametirs | eeité iniitlortielle wtoiité qui seiioit'
de kiirpouToir d'un fôn^î
H leur' a pourtant bien ialhi se fenire k l'ëvidénte; et ib en '
ont été tellenient accablés, qiîeTeùr arrôganèe Même a paru tin .*
BiOtneiit les abandonner. Les premiers Maslpbèiiies sortis de leur^ *
boucbe ont éte^ pour à^ dîre^ ]^ùs edipreints' encore de
frajenr que de rage^ ei même aujourd'hui , qu'ils ont feint* de*'
Kprendrie léûr air aassurance accoutumé, Tinqniéfudb Mi6r« <
telle qhi les agite perce de toutes parts SbUft lék sarcasuiev dont,
ils essaient d'^J^ \fiox% menaces. En Tain les beaux esprits de
Tordfe Mgsl, poiir détourner notre attention de leurs propres.
tteyenrs , s^efinreent de pbâsanler sur ce qu'ils appellent, nos,
ferveurs inttgiMiyres; las patkw» d» Aristkintaie 'SelMl- la^
dharte ont beau persifler avec giâce le caiholiei siii g p ei^ sé èuHéi
e^ railler fes ministres proscrits ,' ils n'^n imposeront \ penbnne. *
S(HU lenr masqvie.on ysÀy encore Wr figure j^ et leur |atté gri-
■Mcâère ne Anra pliM de dupes i on sait, bien, gfip. les litrons,
dianlent ^land ib ont peur*: Us cbanSent^ «um* leur vmx-k
tietnble!.... ^^
' pi^tte soudaine métamorphose des révolûtîoflfnâires , ce pas- '
sage subit de f audace à la crainte est le premier des heureux'
efieta de deux ordonnança antichrétiennes, et si Ton sait en
( >iC« )
go^ ^ hfl^tâ^ dan» ^|wir«|cs,, si iç»jjj^ri«o|e 4aa^ fe> to-;
V\fmfHff9*^*f9Wi». lear dura Maîtr«. que ce&çujQotft
p'?-!
fomda kcaD,0ue Dieu- donne iuiiourd'Huî an mbiiae ! Anl qull
!):> .•••:..•••'» Z;j;; ,-. •. «." 7 1.
f •
<Mar»« tenrawast «m enaenUt d'uiu »Aaoi..i »■ sa loven , avant dT^tr^ ^flf*^!
pcwfftanr^ piàGtta'AaGKnTi Revoit le trahir par «a baiaer^JvDAS tTOiX
• i I* :(J /»:j,J :,Ji g!
[ II*;
t taaat dk puis$ance., s'il avoit plus, tôt demaitidë à cette fiUe d»
Ciel coinment on désarih'e i enfer. .Ûup de tempêtes 'H anrùit
nàréés f que de sang il aiiroit ëpargné ! aiie de folies, que
con
de crim» , c[ue de misères, qaed angoisses^ que de farmes^
que de remords il a uroit évites ! * , . ,
tf^ parce qu il s est cru sage^ et qu u s^est complu dans sa
prudence, f un a trouvé au erreut et déception. Atteint d'un' mal
".,.■5... ' f ' (. ' '"' '"T. . •* ''jrf,^ .' ' ''
kecrety 3 a cfaçrche le remède partput^ excepte où il ëtoit^ il a
demande a la science de Thomme dç îe guérir , et il s*es( ëtonné
de voir, son etaU empirer. Las dupasse , tourmenté du ^réseirt',
* il S est uns a la poursuite d un avenir imaginaire. A l en croire y il
aHoit toujours atteindre au bonheur : il n'avoit plus, di|^it-iL
• ' # " y- •'.'•'••>'-.'* • • .** ' ";• -^^'-'l^V' 1' = ' *
qa.un dernier. pa.s a fau-e, et toujours ce d.ernierK|Kle plon-^.
geoit dans un nouvel abîme. Déçu, mais non détrompé , il se
relevoit.s^lors pour poursuivre de nouveau le fantiôme imppsr
teur. Mais en vain il a cour.u d'illusion en illusion: de malheu**
..''.»•' ♦/•Il' ' .*.. ^ l\ * M
renz .essais ont été suivis d'essais plus malheureux encore , et il
n^a VU .qu'ils^toit. abusd que pourVabuser davadtas^e. Ainsi il
lanarclupi U a inventé une moifalé au fond de laquelle il a
trouve tous les ennuies ; il a compose u^iie reiig:ion qui , le leù-
dtsmain, l'a coni^iUJt,4c9Î^.^ 4 ^H^^i^l^^ '•••«• Ç^P^f^dant^ de
longues années se sont écoulée» ainsi^ et déjà des générations
entières' ont p^ssé, agitées , malheureuses^ et|.niaudîsswt 19
nècle qu'elles traversoient. . . -t .
. JSn serait-il de même de )a génération présente ? Tant de dé-
.ptorables ,exp*éri^ces ne nous instruiront-elles pas 1 et verrons^
nous enfin ,ofe i7 est ^ le remède à ,tous i^os maux ? Qviq si i^os
veiîx sont encore irop fascinés", crpyons-^i) dû moins nos en*
ilenîi^ plus clairvoyante « et que leur cri de détresse nqu^ sauve
nous-mêmes du naufrage. Recpnpoisson» etaâoropscett$|.Proyi-
( «44 )
)', qui pcraiet qoe ce iioienC'eux qal se chargent atifoonfCiu
de hbus montrer la seule foirce qai puisse les arritçr ^ la seule
puissance qui sache le^ ramcre. Its se sont ri de notre yamè sar
gesse et de ses p'uërîl^ efforts f ib ont hravë nçite politique ,
notre légîskton , nos amobées ^'nos tribunaux^ notre police pd-
blique ou secrè'té ; ou plutôt , police^ tribunaux ^ i um t j é s , légis-
lation y politique, its ont tout ènvalii ou tout paralysa, ^f enfin ^
ils dnt renéontr^FÉglisé ^ et lès voilà anrSiës. En fiuxt-il plu»
pour nous éclairer 7 Ah f suivons Ta voie qu'ils nous tudiquent ,.
et réKigions-nous dans cette forteresse an pied de laquelle vieur
nëiit niounr leurs fureurs. Là seulement nous retrouverons^
l'inteffigehce et la lumière ; car ce n^est qu'k sa vôijc divine que
les m^eugles voieni et que ki smirds entendeni* Comparant alors
les passions furieuses qui rugissent autour d^eOe an calme inef^
£d>le qui règne dans son enceinte; ne rcjànt que désordres^
crimes et folies partout ou éBe ne donnne pas^^^ ^^^ i(agessê l la
*}ustiee et la paix ne fleurir que sous ses lois , nous reconnoîtrôn»
cette grande vëritë ^morale et politique | qu'il n*y a d'union cpie
dans l'Église, de pouvoir que par l'Église , d'ordre possible que
selon l'Église. Car ^ sans l'Église, qi«eQe ma].est^ est inv^lablé ,.'
quelle autorité est sacrée, quelte bbâssance est niîso*nnabte>
quel précepte est obligatoire > quel sacrifice est exigible^ quelle-
promesse est sûre , quel serment est fidèle , quel dévouement éi%
entier, quel engagement est irrévocable TKeconnoissant, en lifr
mot , que l'Église > g'bst la dociiri , puisque ee n'iest qu'en elle
queIKeu et Tbômme peuvent s'aimer et que les hommes, slâi-
ratui en Dieu, nous entendrons alors^, comme elle doit ritrèV
une pàVoIe profonde dont {usquicî le monde a trop circonscrit le
sens , et nous nous écrierons unanimement : Borst Eglise pofrii
Je salut f non fpoiîA desâlùtppùr les rois , pbinf de saîùtpoiîr
les peuples', point' de salut pcfur la nature humaine ; car point
dé salùt pour ses plus nobles attributs : rintelTigence ,, la ra&on ^
h Mi«iée> le génie et ta liberté 1
Màk èifk cette réiité âe saint p^âÂré àê tiiùiéà parti' ^a|
les întelligeftcéB y et jr'ré^ând de )oar elQ )oiir ùue plos.Yite ta»
mière. Geux-Bi même ijui n'avoîent jaihais rffléchi sur Ta puis-
sance spi|itÀ€ine^ ou qui peut-être nourrissoient contre elle dl-
{gnorantes prévenàons, en commençant à la connoître sont
conune forcéi de l'admnrer. En 4a voyant > toa}6nrs fidèle anx
|»eiqples qui finiséetet comme àvôL I>«uplès qui comiqeiic^t^ ae«
courir seulé^ quandlont Testr^t bu Ije^ abandonne, pour à^-
Cendre' leur yidUesàe, comme dte 'prdt^ea leur lonfanee ; ^
rentendanty toujours semblable à élle-nabBqiet protester , j^
iéur JbTeur , contré îes^ Jolies et les crimes du Jour ^ c^ Terta
> . . . . ■ •
des mêmes droits d arecles mêmes paroles qiii protealoi|m|>
il y a dix^birit siècles, en fayéiir jd'autres peuplés « ooa^ré
d'antres crimes et d'àiitre$ feliès; les plot incr^uki lttnte&]i
qu'il y a là qudque cliOse de surbùmain, et que ce isPest paa
rhoimne qui a Jamais pu dt^nérj Vecévoirg et ^çorç i^mnf
conserver une telle autcvité^ ' * w -
Cest ainsi que les derniers èvèneâiants Oiit impriniif aux i^-
prits une difection noûY^rile, dont eax-imémèé. pëutiêtre soi^
bien étonnés ; et assurément , cWacLCbr^ia tin aeiireux éSet dés
ordonnances révolutionnaires. . ' *
Mais non seulement elles ont . été ÙM iùùtté' féconde d'ins*
imcUbn > mais au^ un mo^en Aé ris^rcfcUertient et de récon-
ciliation. Le dernier ministère' avoit «tout désuni |^ tout divîse^
Opposant ftérêt à iaté^t , opinioà i opittïèn, il avéït'é^aré
him des coeurs , troinpë bien des écrits ^ fascmé bien des hnà^
ginatiôiisf; mais'le temps otiraudaot lui ^àVOitiÂanqiié pour creu-
^aèr plus avant ; lit , grâces l IMleur , du milieu dé' ces foiMbaés
' bumaines » beaucoup dé consciences étpiént demeurées pur^.
' Aussi, dt^s ^'elles se sont senties atteintes ; elles ént jeté an ttï
'unanime; et aussitôt , intÀ'êts . opinions, "di^dèitces.riràH*
' ' ' ^ * . Il
' tés , tout a disparu^ et d'un bout du tojaumè à ratitre lès
François ont tout oiiblié^ exce|]||é qu'ils étçâentcfaréliexis.
mimé le dire, po\ir en b^'nfr'flietf > il ne VlMlt
•y«>t. ^l^fîln* adwite pu.,mow»,a.ffai|ié!Çj, ;j^.e||p jii|(r9J|i <^ç^^,fj0
^t^MU sops dcjToiiefplus.épaw^si elle a^P^t.«lf('«W!^,K<»gÇ«^
jivemeflt et amcbé par lw}>e«ax c<? q^*>Uf a vQ^lû^j-^jçi^ ,^
renvener, 4'un «eu) coup , qui peiit'douter cj.a|e|l6 à'^ -ifjï^„îîfô-
assurer
< > • f /
* "«^t.^tte |°S?M.t!»5f?;.»WÎ:P^<<>çc?j>oit depuis 'on^-tTpv
la rëvolution ; c^efoit ^ patience. Car . alor»^^ de qubuauroic^t
metttam sa|is/rd(âche., pussions-nous , comme par le passé, sU
|p^^ cbaçuii 4^ .^ .moaTopnits. (;t ^ané partout l'alanne;
comne par le passé aussi ^ on ne n<m.4;û.t point écpvxéi ^ et J^v^
, km}
rtii cb finBip^"- ^ ^'A 'î\'' * ^'.^ / -.«a «t
Ibis ^ p|af iLQffirenÊ cl^'de celt^ peiwééatàmk f c^ettlviniplil-^
pins fâmCett^ H jhût nàxmbie. Z\lpikif9)fmmoiVtirér\fB6ÊM*
tioDyiqiieceài^MraMetptëkltyétùsfiieki {mrJaplnafnkrAé-^
rWaii, OB ï^^nsMf le dfi]ât* cte^ ûéSbéxet dnpcrsët, vea «kéne-
tanps i^e*parlâ pku b4iettte'tyta|iiiwè 4», fet fBi|éckoft^ éB<fe>c
réttoir, dtifpoiurtaAt tk'iu^élé Ikvcyfen^^ iTeateodi^éc dâfâre»
cÉtéiljdi^^téllir Vbii^ »ii liMndé ; c%àt $ttai te èMcluké » ^ae kiu»
jUMiKés èi" $ôrmOttt< les obsta«WV'«l!^ilHb ôttVMiÉKiir^êdùif
fêUlÉi et rendu TÎsible cette Eglise àé Pvante ii iMgbt«tifpi
ééSpié^ff iHeiîl ia^'êàigéàif'hÉttmi q«iileiaV»iiiipiintf^«ég'^BAr6tet
ik déetetH»iitd«viiiic Dieu ^deraM lëi hijnÉitKÉ^^^étgàvdiMI»
1 'Mttie#!Ktt«ry''t«iqttn|peat;9J^ Ctai^èrii9 ipiHhêeiie j A^^ft^fM^
• eux-mêmes des entraves que la liberté évan^ffU^ùe hft^ in tmié f
9 s/oniJUueiquejQis miçrvcTLus. • ce n csl auc par êcur prvicuuun j^
i 3 >ni.i T '- * 1^ )/».-. r V ..'1:4. ».» ifii. if ;•'') »- 1,0' «. j J'i'j7îJofï
> ^ fut^ tUt ae«epie kttrs'/tuwirs, elle peut premin
(ir4flf)'
)^nê'0timtUn\Uàmé:fÙ€iMmi^G^ mm JEfU»,
mais que cela excède, le pouvoir d'un évéque à l'égtml ék «K^ î
^\dtpit$'$uM$. dmtttii'H^est fuele HépOHtmte ;.>^.^ fCfe pmkm-
igi^dkB^yfkÊt éisdmpUr^ jfÊL^êOÊBÊÊim* ëqok èecUtiaùUiqwiâim pad
•3 '4udÉfUi smu i*€rd^ \m.Êmà»\ fa 'permUmm é^kpriace, lé-'^it »
> ; îwwitoàr lautmm l 'É fli $ 0\dmis. lié qu'etk.'a de plmiÊÊdépn^[
m^dàm^ v'rèêt potàtraiiemie^.amx ÉbQ(Uék:âMi^
w €*€H s'vàcni»'emLjBiua eonite $on hiêÊmf€^i^^$i£!ûBlroéRatii
% êàmàiçBiixtnmnt\C9s^p0imh^^ regamitm Umi k$ temp^ hr
% ÂtaMMWiVÊmbvïïfl^mti'ffîilf.miâ dQim\é0ammé dmsleMh^
»; €feijdtt sanch»ai^p»emprifsence du mmvet^aùi A9? » a^ec.làtt
M^pmdmoe ei fa tùtipliciié fue leur omi 9top0im^mfkkB tem^\
» diftim MaUte , .ctf > 1^'ii9 wPfQinn k CiIsm wm^A G$> i«ti'»i^i
». mtvQiiirx ▲ Dum, €t,qmMçQn$eiemoç^0fnt^N^^
H- T^:iMMUiime ^^ ortf if/tis^m^ &i^f9^attf j27pKt9^
; Pflff^ «a|^ elforiBi qui od|^ re»da Tisspçir i K£g)is^,)&fa^>
qié 091 vâmi. «M» loi «st^rils ^ ,t^^mà tôinJn i»iwiglB».|jei(
qiâ»llâim.dii4)««iu.qAi les » iiitpké»^ ■iiMpU0iroi^l«$lo0»^
ffiiiriii»del» Foji ^^ ^^t bema sontmdeokit ses lâinn^Tf 1 «4^ ! n
^'ii)]Fvf JiiAgrIeflifKi q«é mmm les &{ifelîèftft^e iQua^BM v^m«^c
lto».!Hl aipéiattce 1 -..-•.•.•.•>«
• Sofaft\uiltedaiiit,:ftta».iwittitpflèbl^^
• • . • ". . • i
(1) Il est superflu suis doute de dire obierrer ^e .ceji citations ne se
tihwTtnt' pas'^daos cet ordi^ dans le Mèmoirp desévéqueV de' tVâncè ;*
mais , pour cA'mOùtttr'fbprit géitèhil ^ iu^^ t%^ tMÏèt nji^^^i^^i' "' '
* »
( M9 )
ftésêffi mfigaSÉffM^ .{ mus avçm. p«te$q«f dit proph^H^ue ) ,
^'un gnfEkà ëcrivaio ^^retioii il 7 a huit ans au clergé fran*
çois , quand il disoit 4^ lui. ; t II a donné au monde pendakU là
• tempête révQjiitiônmire un spectacle admirable ; disperse
» • ■ • •• . • ^^ •••• '.' /"
a par une tojiirmentè affreuse. sur tous les. points du globe.
» pérjtput il a conquis restime et souvent 1 admiration des peu-
» dies. Attçunie gloire ne lui a manqua) pas inéine la pâlm^
» 4^ martyrs. L histoire de l'église n^a rien d aussi magnîQqu'e
• flue le massacre dés Câlines**.*, dupérjêur aui^ incultes, A' IJi
» pauvreté I à l'exil , aux tourments et aux échafauds | que lui
» manque^t-u?.*.. Pendant long-temps le èlergé sera privé, de
» j^et édat qu'il tenoit de quelques circonstances neûreu^es.
» Aujourd'buij il ne peut maintenir sonxang que par la pii-
a rèté et par l'austérité de ses ms^ximes.... Que 91 quet^jueàù^
• toHué, > anfcuffe héritière d'un aveuglemerU ancien ', asok
a encore lui demander un serment à lafoii ridicule et coupatte^
t. qu'il réponde par tes paroles qite lui dictoit Bossuet vû^ani s
;a N09 possvvps! iii^x >osst7iiYJ8 1 et le cierge peut', éirt sûr
,p ^u'i$ Vaspeet de son. attitude ùn^éi^^^ ^rsqjnde n^ôêem'fè
• pousser à Août* Ak/rs de lunâfeàUx rqftom tmnnfmfttoêf M
f tête ^etUff'ànd<êmrecommauxmpa^ ".""v t
Il les. a prononcée»; cet. paroles ^.cpie la révolution à ènten*
ducs avec étomjûiemeDX^ et^ qa*«llé médiie ayee e&oi« Dé)4 y^
'illustré défenseur de là vérité avoit dit au gt^d acâftdialé des
impies 1 s /Z$ yi^ savent pas ce que c^est qti Un pretrti t eh ineh
lis l'apprendront ! » Aujourd'hui , -gr^ce ji Dieu , nous ^poutozp
dire dans un sens plus étqidu ; ils ne savoient pas ce que c'é-
toit que. le clei:gé.fran,i^oi9 ; eh bien ils l'ont appris !
' En résomiS .ayant Idi ordonnances , là r^^olùtibn était pt^"
tout victerieuse et.; marquait dé|a .le;)Qur de son derniei;. triom-
phe ; les geois dt bien l'attenAotoatt îiwpobibs f Us nus: déen-
t* . ..., :,.,,'...;!.»*,. . .,-^. « .V ..... . :'.;..
■"- dei8>3. ^ .^...1. . . , î. .4
les wrêtreg pTioient ^i» le Joug , e^ 1^ Fraq^.. m idiO^àt
qu'eue, a des fréqim que eomiQe^Ue ^ait m elle |i des éréienV
cIieri:tioi( en yam son epi8c6pat....<t Depuis les ordonnances ,
la reV&)ution tr.eifabTe et nous désigne fîne-meme Tartne qm la
peut terrasser 2 les gens, de bien se l'eyeilienc > se raninfent. cf| lii
Voi ...kn les rapprochant V a rçÊiit uji esprttp^^blic; 11^^ •
iiyre de r^pifcppa^. , ^ ;, , ,».
d:<iQuyre de F^pifcppal. . ;, , ,» .
peutabpeler cda-leursm'aTi/ag?^. . . , ^ , ' .
fi. ^é^àtimesail «a aniet^ de l'ocdoteavc^ d».. 9\ J^yfû* iMf>us
parlerons dans.lejprafiJ^u J^ttfflkéjrp de pet^rit remwrquable et
uleinie fermeté en fcvéur des droits de Vëpiscop'af. Nduj^ reu^
Slll?s1ikfe^^^
*i*tt:i»M»c»iirA«;«é4ir t6 iWii^^ pnésentéà l'wrf«sècttrtwfi)/wi4r
'fHéWfW'â^Vët'i ÛYii^rtiv ib.
c )
néral en publiant une nouvelle édition de V Essai y en anq vô-
-' • la Défense. L'ouvrage entier se vend.
(i) Gibbon » mMts es fa ij ifl s^ff » cte»
(■''51 )
a'
aw
profiterons de cette occasion poîii'
dotil4ê««BS sttdkti'iï étÊLbt\ {Mig. 63 ^ V^Hti'fy\ é^nttûiëti de
îuUlèl j* daM IViîttcie-qile ooîls àTons donné sur les ÇPti^ws'dicé'
«A^ dé M. dé i^ 'Menntrïs; A« lieu de : îTh effaçant la f^diè
«bi:)M(blu^W^^rv Blek r Eh éffiiçtafi lespéehés ^ -hùiùi àvoA
Nous apprendrons à nos lecteurs qtt} /dociipéiii é^y Ul ril»
pbk une Bouvelle qui les intéressera Tivemcnt : ç^est la publv*
fcaitêra dans uii troisième volume^ qui p^rottra sépai^nie^Cy
dans le'bdurantdefannëe iSag/despreAVes delà réiîjgjon , en
suivanjty comme dans ses Eiëiûénts de philosophie • la règfê de
h'ttàdïtiéA 'et du «0ns conanum L'ô^irvage se Tendra^ k F^Hs»
tm ]nfreaii''<itt MëmùrùU y H e&et BeIitt<*Mandar <»t Oef aux ^ M
à Besançon 9 «bas BoiUet «t oaMjpigDto. Lt |Mrit éét dM« p^L
nqder^ Tolooiesi sej::;^ da 1 1 fir^ . v ,
• • " I < t
:,*, ■*.' i »' 1 * 1 nî . . • ■»'
• *
(-. m&UMll 'MK30«lA9taiQDB4 - ^ <l
' » » • • *
CoKSlDRBiTlOKS QBViaAiES SITE l'EtoOPIÇ. *ET Sfm 14^ niAlia,:^l
FiBTtcuûùi % o» Rm€:joions sur les maux de lâ^sociâé pit^-
sente; par M. Rosset. Un vol. lurB , : pm.«M^ fr, 60 ç, ,
[ .ft 3 fr« ,5» c par ^la po^té^ A PkfU.^ \ la librairie éoslisùif-
iaqv^ de^i^sapd^f^^duTot-deritjei:, p% 8.. ,^ . .; , ,
Uesjprk 4e^ iet; ouFtiagaiett aaioeltoiit! Mahré futiqùès tlmi-
«giiMsa ;> on k: I ^ «rôi bibaincoi^ dladé^: L^utfltia a ^ttéa^^îen
«ompns.qut k dt^lKîne phil^sobhifiie dUsmt prMjéjitai\ la pijb-
mkirâ cMiaf (dés^mathfltet« Umè ViitfFruptÎQiii âftiVEàiopaipil
Ukntarpàf ittiaâra jyp^wr >ré§l(Snéf«ii laaapiAépà^làQdaaCfdKr
catholique d* autorité , la seulemaaif ii^ iiiua.q^kiiifapiMste*
▼oquer désormais avec avantage.
( »5.2 )
V
eeuvreâ phti0$tmhiqÙQf de Cicéron ., Sénèque , etc« y par
M. Cuénn, professeâr an collée d^ Sainte-Barbe; Parîs^ 1897,
tin TiC>L ia-i a ; prix : 5 fr/Chez Qbarles Gosselin , rue Sûnt-
Gerdiaib-diBS-Pres, n^ 9.
L^ morceaux qui^composentce recueil oiÉt i$é tkoim ares
un goût sûr et une «âge prëca^tion , dans les nombreux ou*
irraoes que l'antiquité latine nous a laissés sur les matières fitakif*
^pl^^pi^s. Des analyses à-la fois exactcts.el n^ps^esIieAtentAr
eux ces diyers'fragmeàts , de manière à donner une idjée clause
plète des traites dont ils sont extr^> en n'arrêtant l'attention
que sur les passages les plus ititéressants. La correction du ttfxie
aittf ^nv^eiUé6«yfiC loin.
ToSGlEVy VOIXtEÀV DlCTlblTKll&B o£OGEAPBIQ1TX tTITlVSASEL, COn^
. tenant une description détqillée des royaumes , empires | ééaU ,
' eoriiréesj etc. 9 rédigé sur Un plan nouveau , par M. le cbera-
.. lier de Roujoux. Un vol. in-8*., prix i ém, et Qfn 5oc*
^ '. par la poste. A Paris , cbet Belin-Mandar et Dev|iux , rue
' 5t.TAnaré-des*Arcs 9 'n*. 55^ et \ Èruxelles , même maison ,
. rue de la €bancellèrie , place Sainte-Gudule,
^ :4Ce dl^tiovmaire g^nq^iî^e «t à la fois ttès-exaet et tré»-
lepoipleiy xpfDjpofe il e^r aussi le filus récent , deux condUians
iiidfspi»l#blarpoi^ \f^ moces d'un ouvrnge de cegepra
L'ami des câmpacves , Aïméuutch morai , hisiorique et amusam \
suivi des FeiUées fnau>conUoises* On mettra cet Almanadk
, en Tente le a5 S)çplfiM>xe » à la libmrie d'Outlutuin Cbalaiir
dre fils , à Besançon , Grand'rue , n*. 6o. Pour toute de-
mande ^ui excédera cinquante douzaines y prix : a fn 5o ç,.
la dogzame ; et mklesBOQs devenemlm , % fr. 7$ c
Nous Tenons de recevoir le prospectus de XAnd des campa-
gnes, te nom de l'auVsur y le ^lan au*il a .suivi y tout annonqi
que ce nouvel almahacb sera très-nien exécuté, et qu'on lë
trouvera éminemment propre à être répandu n^rmi le peuple.
En effet, ce sera un recueil uti/e , contenant le calendrier, les
Ibires de plusieurs provinces y des avis de médecine domestique
et d'agriculture*; ce sera un recueil amusant et varié y présen-
tant la rdation des principaux événements politiques de l'Eu-
. rope et •sértout de la Friteee , des traits historiques et dees a ieo
-dhà^es, et^ enfin , fens'Ie titre de FeiUées frmnc^eomtoises y des
compositions d'ungenre plus éle^. Mais ce qu'il inifioMe le p
^.la^mr, c'etft %^Y Ami dês compagnies tiendia, boqs
;sftii|,lMt'ctqu;îipMmet. -
MÂfSÛH. B'IÉligCÂTlC);!^
DE JVILLY.
MM. lVbbë de Scorbiac^ Directeur.
l'abbé db Salinis , J ^, ^ .
LABBÉ CaIRB^ y
^ Paschal Roche , fréfet des études.
La réputation de la maison de Juilly rémois, à
grià» de deus sièclic»^. G'esten 1640 qjue ce collège fut
fondé , par: les pères de TOratoire ; Loui« XIII le dé^
ooca la même annëe du titre, d-^codem^ royale (i)»
, 4px*ès répoque désastreuse ^de la révolution , et
dès que des jours plus calmes permirent de relever
quelques-unes des institutions qui avoient été en-
traînées dans la chute de la monarchie, des hommes
respectables, qui avoient appartenu à la congréga-
tion de rOratoire, aidés des ressourcés. qUe la pieuse
reconnoissance.de plusieurs élèves de. la maison de
Juilly mit à leur disposition , rachetèrent lés bâti-
ments de ce collège a.vec le parc, magnifique qui en
dépend, et les rendirent à leur ancienne destination.
. . . •
(1) Juilly étoit une ancienne abbaye de chanoines réguliers, qui
fot réunie à la congrégation de TOratoire par une bulle d*Ur-
bain Vm, en i638. Henri IV ûmoit ai Tisiter. cette maison, d*où
•ont même datés plusieurs actes de son conseil.
'2
La-j>i>9jwi€té<ie -cet- étaWissemént' à été fbnclée plus
larcî sur les bases'logales hs pluâ propres à eil assurer
la stabilité : elle est possédée en coiiimun par une
société^ qui retrace dan§ ses statuts et dans IVsprit
de son adnMnistration tout le désintéressenficnt des
* congrégations religieuses , saris en avoir l^- engage-
ments.
- Cependant plifsîeurs'membres de cette association
ayant été appelés à remplir des fonctions <}ui ne leur
permettent pas de résider dans la maison de Juilly y
d^autrcs se trouvant , à raison de leur grand âge et de
leurs infirmités y dans Timpossibilité de prendre une
part active à la direction de cet établissement , Tad-
ministration tout entière reposoit, depuis plusieurs
années, sur .un seul des sociétaires, dont le dévoù-
ment, les talents, Fexpérience*, né pouvoîeht pas re-
médier à tous les incmivériièntà d'un pareil' Aa't de
qboses. L^administration d\itlé^ maison' d'éducation
se cpoipese de tn^p dedetaîils pour qu'un séui homme
puisse suffire' a tout , quels tjiiie soient son tele et sa
capaeitéé» Pour J^révcnir tme décadence inévitable', il
devenoit donc nécessaire d'aider de' naÙTcàni asso-
cia, qui puissent 'porttei* danâ radministratidri du
teollege de Juilly tout le tonccit,' tout l'énsémble
nécessaire' au- succè» d^'eeuvres de ce igenrè. Cette
opinioi» émise dans uae réunion deis sociétaires^ ]^ar
le^ dii^ecteui* même de la maison de Juilly^ a^nt
été généralement approuvée, âts ptôpositiôrïs furent
laites aux ecclésiastiques dont le nom se trouve à
1/1 tétq dece prospectus* Us considérèrent comme un»
devoir.de se^dénrouer à dette oehiVré dans léS' eircàns-
tances ou elle leur étoît ôflferté. ' ' '
: Cependabt ik ne ss sentengagég dànscetie entre-
prise qu'aprè& s'être 98suré le concours d'un nombre
suffisant de collaborateurs^ la plupart ecclësiïistiqitea,
étrangers comme eus à l'Oratoire et à toute cbngré-
gàUon. religieuse, mais animés de l'esprit d'abnlga-
tJQn et dedésin téressement qui distingue le-Eele et qui
fait la force des corps religieux.
bipartie matérielle d'un collégeatme importance
que personne ne peut mrfconnoîire ; car elle est étroi-
tement liée à. la partie morale, qui est le but essentiel
de réduGation. Soas ce rapport, i4 n'existe peirt-étre
aucun établissement qui se pre'sente aussi heureuse-
ment que lecolle'gede Juilly. De»bâtimehts vastes,
construits avec uneadmirabie prévoyance de tous les
besoins d'une maison d'éducation ; les cours, les salles
de récréation et d'étude, les dortoirs spacieux et par-
faitement aérés; uAe distribution calculée de ittahièrc
à sépare? les difle'rents âges êt^ faire, on quelque
sorte, plusiottrs collèges distincts daiis un raétne coî-
lége; un parc de trente arpehts, qui offre des Jicûx de
ri'créalion entièren^mt isdés aux élèves de chaqne
cours; la facilité d'établir, dans une immense pièce
d'eau ^ une école de natàtiott; tout l'espace nécessaire
pwir un manège, pour les jeux, pour lès exercices de
gymnastique j qnt, distribué!» dans l'éducatioh avec
une sage réservé, peuvent servir à entretenir la santé,
à développer les forces dès enfants sans les jeter dans
une lr«p guaudé <lissipatiott : tels sont les avrfnlàècs
qui M trouvent Sfëunis dans la maison de Juilly. Mais
pour tirer tqut le parti possible de ce vaste établis-
senten«, pour faire toutes les réparations, pour in-
troduire louteè les amëKorations convenables, pour
donner enfin à cette maison^ s^il est permis de parler
ainsi, sous le rapport physique, en même temps que
sous le rapport moral , toute la perfection dont elle
est susceptible, il falloit des avances de fonds trè&-
considérables. Tous les capitaux nécessaires ont été
fournis par des pères de famille, qui appartiennent
aux classes les plus élevées de la société, et qui, accou-
tumés à aider de leur fortune toutes les entreprises
utiles, ne pouvoient pas laisser échapper Poccasion
de concourir à une institution qui, en même temps
qu'elle leur a paru propre à rendre les plus grands
services à la religion et à la société, était en outre
un moyen d'assurer une éducation chrétienne et mo-
narchique à leurs propres enfants.
Encouragés par tous ces moyens de succès, les nou-
veaux directeurs de la maison de Juilly ont cru pou-
voir entreprendre avec confiance Fœuvre qui leur
étoit proposée. Il leur reste à faire connoître quelle
sera Torganisation de cet établissement, et les prin-
cipes d'après lesquels il sera dirigé.
L'expérience a toujours prouvé que la réforme
d^une maison d'éducation présente beaucoup de diffi-
cultés , et demande un temps très-long. Il est même
rare d^en tendre citer dans ce genre des exemples d'un
succès complet.
Les directeurs de la maison de Juilly ne hasarde-
ront pas cette entreprise. La crainte de tromper la
confiance des familles chrétiennes l'emportant dans
leur esprit sur toute -autre considération , ils ont cru
qu'ils dévoient renoncer aux élén^ents mêmes dé
5
bien que présentoit la composition actuelle de ce
collège , et fonder un établissement entièrement
jnouveau.
Cette mesure indique assez les règles d^une sage
sévérité , que les directeurs s'imposeront dans Tad-
.mission des élèves. Us n'en recevront aucun qu'après
s'être assurés , par les renseignements les plus posi-
ûkj que les habitudes contractées ou les principes
puisés dans la première éducation , seront de nature
à ne présenter aucun danger poui* rétablissement.
' On rendra à leurs parents tous les élèves qui se-
roient dangereux pour leurs camarades. Mais les
directeurs s'eflforceront toujours de concilier les me-
sures de rigueur essentielles au maintien des règles,
de la piété et des bonnes mœurs , avec les ménage-
ments dus à l'honneur des familles.
Le principe de la discipline du collège de Juilly
sera une vigilance continue , qui ne laisse jamais les
élèves seuls, et qui s'attache à prévenir les infrac-»
tions plutôt qu'à les réprimer. Du reste, la sévérité
nécessaire à l'ordre extérieur sera tempérée par toute
l'indulgence que réclament les défauts de l'enfance :
le. collège doit être pour les enfants une seconde
famille.
C'est à la religion qu'il appartient de donner ce
caractère paternel au régime des collèges. Que la
religion soit la base nécessaire de toute bonne éduca-
tion , c'est là une vérité que personne ne nie, et qui
se trouve énoncée dans le Prospectus de tous les éta-
blissements. Les directeurs de la maison de Juilly no
6
eroludront pas dMten^ré un peu celui cfu^ls publiciit^
pour expliquer aux parents chrdtienfii) auxquels ils
s'adressent, comment ils entendent cette véritë. Us
pensent que, pour plier aux principes de la religion
lés pensées et lés sentiments de lenfance, il ne suffit
pas que la religion explicjqe ses wseigneménts divins |
de temps à autre , du haut d'une chaire^ mais qu'elle
doit se trouver naturellement mêlée aux cQnseil3%
aui reproches, aux leçons de tous les ioqrg. C'est pa?
le langage habituel de la foi et de la piété qiie Ton
d'une éducation chrétienne , qui est je former des
chrétiens, ne sauroit être atteint : le christianisme
u^est plus dans un collège c^ùe comme une de ces
langues étrangères que les élèves apprennent a parler
plus ou moins correctement, mais dans làqueîte ils
ne pensent pas.
Cependant uii hom^ne du niionde lîMtant pas sou-
mis à tous les devoirs d'un prêtre, It^ directeurs c΀
Juilly' ne' croient pas que le régime d'un collège
doive être , sous le rapport religieux ,' celui d'un sé-
minaire. Une piété franche , renfermée dans les ha-
bitudes , les pratiqués essentielles qu'un chrétien
exact à ses devoirs peut et doit même conserver dans
le monde^toiitesa vie, c'est' là ce qu'ils s'eflfoix^eixint
d'inspirer aux élèves.
. Mais ^'il importe de prémunir le coeur des jeunes
gçns j:oi^tre ka séductîoQS à^ niotkde pair les habiuides
d\ine piété aolide^ il n'est pa& moins essentiel de forti--
fii^r lepr .^^rit par Les principes d'une foi éclairée,
contrée les erreurs qu'un siècle de fçiusse philosophie a
cléposé^ dans la société. LHn&tructton ^tiligieusedans
Je çollogecle JuiUy sera coordonnée de manière à sui tre
les progrès de rinlelUgence des étèvcs et le dcvcloppc-
inenl des autres études. Elle sera nartas;ée en quatre
cours, cnacun de deux années. Dans le premier , on.
fera apprendre et on expliquera aux élèves des basses
classes les cléments de la religion rcnfçrméa dansje'
Catéchisme- Le second-, destiné aux élèves de cin-
qîiièmé et de sixième, aura pour objet l'étude de riiis-.
toirë de là Religion avant et après J.-G. Dans le
troisicnae cours, il sera fait aux élèves de quatrième
et de troisième dés instructions développées sur tout'
lensemblé de la doctrine chrétienne, les dogmes, la,
morale, le culte. Enfin les élèves des classés supé-
rieures assisteront a une suite de conférences sur lès
^ iristianisme et derauto-
rite de l'Église. Dans les deux derniers cours , on
exigera des élèves des analyses raison nées do chaque
instruction,, exercice qui est un moyen naturel de
faire servir letude de la religion au progrès des
études classiques, en c^ qu'il n'offre pas seulement
Tavantage çle graver les enseignements religieux, plus
profondément dans la mémoire des élèves , mais
qu'il les accoutumede bonne heure à se rendre ct)mple
de ce qu'ils entendent, à suivre la chaîne d'un rai-
^onneme^it, à lier leurs propres idées ^ à les exprimer
avec ordre et avec précision.
On saitq[uelleaété \ sous' le rappôift désuétudes , la
réputation de l'académie wyrfe de J't&iHy pé«K<<ïnt
près de deux siècles, lies • diroetcrfi^sf du » nouveaii
collège dte'-Juilly espèrent qud ct*tte mailson- poui-fa
ne pas paroîtrc indigné tfavoir rccUéiMi l'héritage
8
d'un nom aussi illustre. Ils n'ignorent pas que c'est
promettre beaucoup. Voici les motifs sur lesquels se
fondent leurs espérances.
C'est d'abord la position même si heureuse de la
maison de Juilly, placée à une distance de Paris qui
j^met de profiter de tous les moyens d'instruction
qui ne se trouvent réunis que dans cette capitale ,
sans présenter les occasions de dissipation qui retar-
dent toujours plus ou moins le progrès des études.
C'est 9 en second lieu , ils ne craindront pas de le
dire, l'esprit religieux qu'ils s'efforceront avant tout
d'établir dans cette maison. Que la religion et les
bonnes mœurs qui en sont la conséquence aient
beaucoup d'influence sur les bonnes études , c'est là
une vérité à-la-ibis de bon sens et d'expérience.
Combien d'exemples prouvent tous les jours qu'une
corruption précoce énerve le talent, et que rintelli-
^ehce naissante des en£sints ne s'éteint que trop sou-
vent dans les vices du cœur*
En troisième Heu , rien ne sera épargné pour atta-
cher aux différentes branches de l'enseignement les
hommes les plus habiles, des professeurs d'un véri-
table talent, d'une réputation déjà établie. Tous
les sacrifices nécessaires à la prospérité de la maison de
Juilly seront une conséquence naturelle de l'esprit
de désintéressement personnel qui animera l'admi-
nistration de cet établissement.
Enfin rien n'est plus essentiel.au succès des études
qu'une direction générale, sagement entendue, qui
coordonne , qui^ie entre elles les différentes branches
de l'enseignement; qui dans le progrès de l'insiruc-
9
tion classique sache suivre les développements nalu*
rels de Fintelligence des enfants ; qui , ramenant à
l'unité toutes les leçons particulières , prévienne
la confusion et le d^rdre que des méthodes opposées
peuvent jeter dans Fesprit des élèves. Le Préfet
des études du collège de Juilly portera dans cette
importante fonction un zèle éclairé par quarante
ans d'expérience. La modestie de M, Roche ne nous
permet pas , et sa réputation nous dispense d'ajouter
aucun autre éloge.
L'enseignement dans le collège de Juilly compren-
dra tous les mêmes objets que dans les collèges royaux^
LES LANGUES ANCIENNES ET MODERNES , LA RHÉTO-
RIQUE , LA PHILOSOPHIE , LES MATHÉMATIQUIES , LA PHY-
SIQUE , l'histoire 9 LA GÉOGRAPHIE , LES ÉLÉMENTS
D'HiàTOIRE NATURELLE, L^ÉCRITURE, LE DESSIN, LES
ARTS d'agrément.
L'histoire étoit dans le collège de Juilly l'objet
d'un enseignement spécial long- temps avant que
cet enseignement eut été introduit dans les collèges
de l'université. On soignera d'une manière toute par-
ticulière cette étude, si importante et par son objet
direct et par le secours nécessaire qu'elle prête aux
autres études. Les enseignements de l'histoire sont , en
effet , après les enseignements de la religion , le seul
moyen d'enrichir l'esprit desélèves d'un fonds de con-
noissances positives, sans lesquelles la rhétorique n'est
pour eux que l'art futile de combiner des mots^
qu'une vaine théorie des formes du langage.
L'art d'écrire n'étant que l'art de penser , et la îo^
gique formant par conséquent une base essepti^tte de
10
la rhétorique, tous les gi^ands maîtres ont étséà^vtris^
que pour inspirer aux jéiine^gens le^oùt'f q^e pour?
les initier aux secrets de laTériCable éloquence y iU
faUdroit avoir j>réparé leur esprit par rétude de>la
philosophie ^'letir avoir fait cdhtracter i'habitude de
la médiiatioiret d«t raisonnement. 'Les ëleves du eolK>
lége de Juilly jioûriront,' après rartnée d<J pbiloso*^
pbie, sutYÏ^e, si^elà convient à leurs parents y «n^
COUR» OB HAUTS LiTTÉRATURB/desïinéà'leur faite é^^-
dier tous les grands monuments qu^aprôdnîts Le génies
de I-antiquifé'et dès différents peupfles moderne» ^ ^et
à les exercer ^>ar dès compositions plus graves , J)kis'
importantes que celles qui occupent les cours ^oitdi-'
naires de rbctoriqùe. ^ ' / • . : . :
L'aiôTOiîiB -WATURBLLB offre dans ses différentes
branches une source trop abondante d'itistrtietio^^^
agréables , elle peut avoir des applications trop iltiléî^
à rindusrïrie, aux arts^ à Têconoiliiè rurale V'tlcibmcs-^
tique ) pour que l'on n'accueille pa^ a JuiHy Fhêtrrtufee
innovation qui a fait des éléments de cette scictiCe^ ûtï"
dos objets de l'enseignement des collèges royaux.- *
L'cnseignemfent des mathématiques coiiftifliertccra
en seconde: 11 sera établi dés classe^ spéciales pOwr^
préparer les élèv<=*s qui autoicnt l'intefitiofn de se*
présenter àuk Cx^Tinens de Fécolê dé ÎVJarii*^ de-
l'écolc Militaire, ou de l'école Polytechnique. Deux^
suivants auxquels nous devons témoigtier ici notre
jeconnœsèance ,^ M. Ampère et M. CaUcby, tous le&
deux membres dé l'Académie des Sciences et pixjfes-'
scuVs à récolc Polytechnique , veulent bicii'se clntr-
gér de diriger ccX te partie importante des éludes*^
II
ils «éclalioFopt les professeurs de kuirs conseils, et
ibs^assiireront'paF des examens réguliers des progrès
des élèves.. - , •
Les élèves de- 1 ancien collège de Jtiilly n'avoient
pas îvoulu que la ileneminaiion CC Académie, rojc. le
fttt pour eelt^ «nâispn un vairi titre. Les meilleurs
àioliei? de philosophie.^ de rhétorique et de seconde
lisoiefit tous les mots des compositions de prose et de
verS', en pr^^neo des élèves des antres classes, des
proi«8seur6 et quelquefois d'un nombre considérable
tfétraogors. On rétablira ces exercices , qui présentent
le douhle avai>l)age d animer les éludes par une
lotiabh^ émula ttofl , et de former )cs jeunes gens à
lavt si rare de parler et de lire en public.
Sous le rapport de Téducation ppvsiQtJE^ la mai-
son de J'Uilly offrira^ toutes le& garanties quepeut ic-
dama: la juste sollicitude des paix^ats. Les enfante y
trouveront tqut ce quipeot entretenir Ieursfii;i^^^i4iv
air pur, «une no^rriture saine et abondante , une
sage distribution des heures de travail et de récréa-
tion. , „
-Un -médecin résidera dans rétablissement. Les
médecine les plus habiles lui seront adjoints dans
toutes les maladies qui présenteroicnt quelque carac-
tère de ffravité. Le soin de l'infimerie sera confié »
des reliffieuses.
Les directeurs de .la maison de Juilly ont cru de-
voir entrer dans .tous les détails qui, en faisant
connoitre l'organisation, le caractère, l'esprit de
cet établissement , pouvoient mettre les familles chré-
tiennes à même d'apprécier les motifs qui les ont
déterminés à se divoucr à l'œuvre qu'ils cntreprcn-
nent. Préparer par des études fortes et par des habi-
tudes chrétiennes des hommes utiles à la religion et à
la société, tel est le but unique quHls ont envisagé»
Leur ambition sera entièrement i:emplie si cet étar
blissement répond pleinement à Fattente des familles
chrétiennes , et si les parents religieux qui auront fait
élever leurs enfants à Juilly peuvent dire un jour de
cette maison ce que disoit, il y a cent cinquante
ans , de Fancien collège de Juilly , un père vertueux
dans un livre de conseils adressé à ses enfants :
(X Harduin et Charles, mes deux cadets, j'ai en-
» core acquis sur vous cette obligation, qu'étant
» septuagénaire, je vous ai amenés à Juilly, qui
» est une Académie que tiennent Messieurs de FQ-
« ratoire, à plus de six vingt lieues de ma maison.
» Je m'y suis enfermç avec vous onze jours entiers
yy pour être l'espion de votre éducation et de leurs
» manières. J'ai vu que tout s'y faisoit avec un si bel
» ordre pour les let^^s , pour la piété , pour les
» mœurs , pour la netteté et peur les heures de xé-
)) création , que si vous ne devenez pas en ce lieu
» là savants , gens de bien et sociables , je n'aurai
)) sujet de me plaindre que de vous (i). »
Du reste, les directeurs de Juilly désirent que les
pères et les mères qui leur auront confié leurs enfants
veuillent bien être les espions de leur éducation et dçs
manières de leurs maîtres. Une partie des bâtiments
sera destinée , comme elle l'a toujours été , à les re-
cevoir.
(i) Testament ou Conseils fidèles Sun père à ses enfants^ par P. For-
tin, seigneur de la Uoguelte. t^^aris , i656. )
i3
L'entrée des élèves et Fouverture des classes aura lieu, cette
anuée, le lundi ao octobre.
Le prix de la pension , tant pour la nourriture que pour
l'instruction commune, est^ pour l'année scplaire, de 800 fr.,
payables par quartier et d'avance^ à raison de 80 fr. par mois.
Il ne sera fait de déduction sur le prix de la pension que pour
les absences qui seroient de plus de quinze joun. H j aura
deux mois de vacances; les élèves pourront passer ce temps
dans leur collège ou dans leurs familles, au gré de leurs parents.
L'instruction commune comprend le i.atih, le grec ^ l'an*
GLAIS, l'aLLEMAIID, LA. FBlIiOSOPHIE, LES BELLES- LETTRES, l'bIS-
TOIRE , LES MATHÉMATIQUES ÉLÉMENTAIRES ET TRABSCEHDAiCTES,
LA PHYSIQUE, LES ELEMENTS DE l'b1ST0;1RE NATUREJULK, LA GÉO-
GBAPHIE^ LE DESSIN, l'ÉCRITURE^ LE CHANT, LA NATATION, etC...
La rétribution universitaire est de 4o fr. en sus de la pen-
sion.
JMojennant une somme annuelle de 400 fr. l'établissement se
charge du blanchissage, du raccommodage, du renouvellement
du linge et des habits , et de l'entretien de tout le trousseau ;
des fournitures de papier, plumes, encre, livres classiques,'
cartes de géographie, crayons, papier de dessin, de ràboni^e-
ment au médecin , dentiste , etc. , et en général de toutes les
dépenses 6xes ou éventuelles tant en santé qu'en maladie.
Les parents n'auront à leur charge que les arts d'agrément ,
qui ne sont pas compris dans l'enseignement commun, c'est-à-
dire la munque instrumentale, la danse, Tescrime et l'équi-
tation.
Les élèves^ en entrant , fournissent le trousseau suivant :
Deux habits. . . . . l
Deux gplets ) drap d'Ëlbeaf bleu ;
Deux pantalons ... 7
Trois pantalons , deux habits-vestes et deux gilets d*été , en mexi-
caine , laine et coton , couleur gris-noir ;
Un chapeau rond et une cascpiette ;
Trjoia paires de souliers ;
Trois paires de draps en toile ;
«4
Doute scrvk'tles;
Douze chemises en toile :
Douze mouclioii*8;
Huit cravates carr<!'Cs eu pcrkale ;
Deui cravates noires en soie ;
Douze paires de bas de coton bien mélangé de blanc :
Six bonnets de colon et ^x scrre-Mle ;
Deux peignes ;
Une brosse pour les habits , une pour les peignes ;
Un couvert et un gobelet d*argcnté
Le tout doit être marqué du numéro de Félève.
Si les parents le désirent , Tétablistieinent se chargera de la
confection du trousseau*
Les élév€B emportent^ en sortant de l'ëtablissemetit, leur
troasseau complet , excepté nne pake de draps de lit et tes
serviettes, qiii appartiennent à Finfirmerie,
Les lettres doivent être adressées , jusqu'au i5 octobre pro-
chain 9 à M* Tabbé ne Sconsiii^ , Directeur de la miisôn de
JuTLXT, nie des fossés St,- Jacques j n*. i3, à Paris, Après cette
époque oïl pourra le» adresser à Juilly , par Dammartin ^
Seine-et-Marne .
Lés parents qui seront dans Fîntention de placer leurs enfants
dans la maison de Jailly ^ sont priés d^adresser leurs deman-
des avant la fin dn mois de septembre.
iV. £. Il part tous les jours de Parisii rue de Bondy, n"*. 56, nne dîli-*
gence qui arrîve à Juilly en trois heures et demie. Le départ cat à
sept heures en été » et à huit heures en hiver.
^.*— — *fc»^i^i.r^**iiO**l^Mi*»***»l li»ld>
Imprimerie de GUEFFIER, rue Maïaiine » n«« %%,
I>E
MÉMORIAL CATHOLIQUE,
SEPTEMBRE |8s8.
4
• •
(ai>%»M%%»»*^^^^»'**'*^*'*^^*^'^'*^*^^'*^^*^^^*^*******'^^'*^*^^*'*'*^^^'^'^*'^^^^^
tE mmStÉldEL DANS t'jSMBARRASr.
flM'n nV«t li dan^ifna qu'un tgDortm ««il
lifetui vaiidroil un «agc ennemi.
' * . . / Lafontatne , livre * , fabù 5%
Il j a «liiAS ée monde â^ bonunes bien malheureuseinent
naladroiCs : ils arrivent ton jours trop Ut ou trop tard. Nous ea
•connoissons un qu) «'ëtoit avisé de £iire de Toppoçition précisé-
moit au moment où elle ne donnoit plus d'importance ; et main-^
tenant, le Toici ({ui s'en vient £»re de Y approbation au moment
où elle ne donne que des rîdkules. Si cet homme joue janaaia
dans les fonds publics y iP«6t ruiné : il n'entend rien à calculer
la hausse et la baistse.
Quoi qu'il en soit , îl est donc accouru du fond de son dépar-
tement pour défendre M. Feutrier et son ordonnance; et , «ertes^.
ce n'est pas de cela que je le blâme; Fintenlion est même chari*
i^le, et c^'est/un voyage obligeant. Peut-être aussi qu'il aura
pensé que le ministre n'ayant encore rencontré cette courageuse
complaisance que dans un écrivain pseudonyme qui dine chez
lui, et dans un anonyme qui a envie d'y dîner, en arrivant lui
troisième pour les assister, il trouveroit encore place dans la rç«
connoissance et dans la salle à manger de Son Excellence. Or^:
10 II
( i54)
c9 calcul ef t encore assez innocent -, il est permis d'aimer les
n^w^ife^ ç«lo|t9a^ç<s jifStifiëes par 4e bon dtners , et d'êiré'
déskieuJt 4^figufer A la taMe^^'uit'niinTStfe^ surtout quand on y
a ses coudées franches 5 comme il arrive maintenaut aux eon^
yives de Monseigneur.
Mab ce qui est fâcheux partout , et particulièrement en Frapce,
c^est de nuire à ceux que l'on^eut servir, c'est de tourner se»
apologies de façon qu'elles deviennent des censures^ c'est d'ima*.
giner de si maladroites louanges qu'elles équivalent aux plus
sanglantes épigrammes. Or, c'est justement ce qui vient d'arri-
ver au malencontreux abbé, auteur anor^me des Nouvelles ré-
flexions sur l'ordonnance du 16 juin concernant les petits sémi-*
nairesu
En effet , cette pauvre- petite brochure, faite dans l'intention
la plus bénévole du monde , est devenue , par l'événeHient ,
d'une incroyable méchanceté contre le ministre qu'elle devoit
iiAtifiei*. Toici comment : le fait est assez, curieux.
. ■ * ' • ' • * * ' t i %.
' L'auteur, qiii comptoit peu sur.la bonté, intrinsèque de sa
cause (te qui prouve un fond de discernement), et moins encore
sur la force de sa logique (ce qui dénote aussi une louable con-
noissaiice'de sôi-iuêriié), n'a riçn imaginé jde mieux pour sup-
pléer rùW él Fautre eti*eudre sa tache facile , qtie de présuppo-
ser comme une vérité dé^à universell^nent reconnue ,, que l'orr
donnanc€l n"'a trouvé d'adversaires en France queparipi déjeunes
écrivains , qui malheureusement ont oublié ce que leur curé le^r
aappfi'^ de catéchisme , et qui, aidant dejaire du dogme , de la
Mnoràlè et (h là discipline dans les livres ou dans les. feuilles. pu--
bliqucs , auroieni dû prendre la précaution de relire , dans ce.
catéchisrne j les chapitres relatifs aux objets .qu'ils voulaient
traiter.
I ■ »
L'hjpothèsè étoit commode en effets et simplîBoit beaucoup
tr^esogne; car une fois ce point reconnu^ ce n'étoit plus guè-*e
la peine de raisonner. Devoit-on même compromettre un per-
sonnage nécessairement aussi docte qu'un ministre , et un acte
( i55 )
mkeBââirenient aussi respectable qu'une ordonnance , en s abait-
s»nt jusqu'à les 'défendre contre de pauvres jeunes ignorants?
Envers dé si minces advei'saires la dialectique seroit du luxe.
Tout ce qu'on leur doit, c'est touOaù plus un peu de catéchisme
pour leur tenir lieu de celui de leur curé qa'ib ont oublié. Aussi ^ «
Fauteur leur en donne-t-il , par charité , trois petites pages de sa
bxpn , et encore par demandes et par réponses ^ pour se mettre
mieux à la portée de leur débile et jeune intelligence.
Mais voici l'accident : c'est que pdadânt qiœ M. l'Abbé nous
faisoit le catéefaisme à nous autres enfants » l'épiscopat françois
prenoit, de son côté, la liberté deTairelélcatéehisnie à M.' l'Abbé,
et cela non pas en trois petites pages, et par demandes ei par ré"
ponses, mais dans une longue, éloquente et luminei|se exposi-.
tien de la doctrine catholique, qui délaisse rien' à demander
aux ignorants comme nous , et rien à r^ri^reani^ savants comme
M. FAbbe ; car cette déclaration unaniàie. des évéques de France
étant la réfutation complète et démaillée de l'œuvre ministé-
rielle, il faut logiquement en conclure l'une de ces deux choses :
ou que l'apologie du ministre y fondée sur la supposition que son
ordonnance n'a été blâmée que par de jeunes ignorants qui ont
oabliélecatécliisme de \evtr curé, croukf maintenant par sa^M
et ae reposW plus sur rien, (première conclusion emlKirrassante
pour M. l'Abbé) j ou que les évêques de France qui blâment Vov^
donnance, sont ioiXs^ moins celui de Bèauvais, de feum$$ igno*
rants qui oiit oublié ce que leur curéleur ^ appris de catéchisme,
( seconde conclusion que M. l'Abbé doit trouver encore plu a
embarrassante que la première ); et cependant il ft^t bien
qu'il -choisisse entte les deux , car il n'y en a pas une troisième.
Mais pour mieux faire apprécier le d^grémeat de4<i position
de M. l'Abbé , que je plains vraiment de tout mon cçedr, il moi
prend envié d'adopter la méthode qu'il m'indiqUe lui*mêii|o ^
et de composer aussi , non pas un caté^lûsme ( c^tte aiidafced^nst
an laïque seroit trop impertinente) , mais seuléii^ent un petit
dialogue sans prétention ) et pour étlx^ »ûr qu'au in^ins une; par-;
1 1.
(.56)
tic \m en paroitrà iigrcable , c'est h lut-nicine qye je Tempruik-
terai , en rapportaut ses propres paro|c^Jgij|^t à Tautre partie,
je tâcherat*âe l'appuyer aussi sur des autorites ^.d'M^ autre genre
i! est vrai ^ mais qu^i ne selubleroat pas , j'espérç ^ moins re^pec-
tabléSi Ain9»> )e inetti ai le .public eu état de prononcer lui-
iliélne y et me tenant autant que possible à l'écart, comme il
cbhyient à un enfant qui ne sait pas son catéchisme , j'aurai
* prouvé que si j'ai encore toute l'ignorance du premier âge , j'en
al du moins aussi toute la sâniplicàté.
' Je tdrois devoii; seulement priérenir le lecteur qu'il ne trou-
vérapâs danscedialogue rencbaînement d'idées qu'il amroit droit
d'^xigét si -J'avbis oomppsé, moi-même les d^m^ndes et les ré-
ponses. Mais attentifs b«»s^rver, intactes et viergç^ les paroles
de mon interlocntétir, j'aldû me borneir à les choisir çà et là ,
dans son livre, et ensuite |t les transcrire simplement , sans liai-
sons et sans transitions, persuadé qu'en pareil cas il est juste de
préférer une fidélité ^ même aride , aux plus agréables artifices
du langage.
It. l'abbé.
' - - '• . . , . • ' .
•xMx^and on promonoe aVjSc éclat ces mots de violation de
s sanctnake , de petsécntion de l'église catholique , quand on
9 les imprkne à la têle. des actes du gouvernement , on glace de
9 terreur les âines.les plas lérmeSf.^ Qu'on ne soit donc plus
» étonné )8i quelques phrastss bi^n sombres et bien alarmantes
» oQt encore la puissance de plonger l'figlise dans une inconso-.
1^ lablè désolation. «. Les provinces» privées de la connoissance
» deç causes qui produisenjt ks événements, et par conséquent
i incapjables de les isolet des. commentaires passionnés, qui les
i {précèdent ou qui les suivent^ les provinces sont livrées sans dé-
» fensé auirplus fausses tcrreurs«.| Et domme dans ces îles reçu-
9 lées dont parlent les voyageurs , on entepd gronder les orages
* sous un cteil serein... Mais à quoi bcM^ se jouer de la raison
s publique et de l'évidence des^faits?... En matière de juridic-
( '57 )
» tfoli et de diMpIitie dcclésiastique ^ la pé ar est une igaoronce^
» on cVâmt'par6e tfHén |K âait pas..'. On parleDrott^ioins de vî«-
B latîoa de ^aftctuaire', d'empî^emeiit iur Isi jaridiotio» dos
« éfê^es/detoAciles et de droits canoniques^ si ToQ^toit vm
B peu plus fort'Sur son Je crois en Dieu* Un th^Iogien ne s'iui-
• promise gu^re plus quan pcântreou ui^ architecte... Il iaut
» un peu d'apprtftitissAgé à tous les ëfarts,.. , et ce n!eti pas avec
» des dësivs et du xète qu'on feroît une colonnade comme Fer-
» rault et «in tableau comme Raphaël. •«. Hommes dé bonne (bî>
» laissons donc aux passions déchaînées la sottise qui blesse et
» les pompeuses déèramations r pesons nos peiisées ara»! d>e les
• publier; et les faits manquant aux exagérations , les &at4iiiits
» s'évanouiront pour faire place à la yérité^ » •
. • • '
Personne, monsieur TAbbé, nVsiplii^cpfitainca.qfi.e.n^jOiidc
mon ignorance : c'est peut-être la seule chose que je sache. , et
je la savois avant mêmç que vous ijn'^ussiez fait rfaonneiir de u^e
l'apprendre, f avouienii donc tant qu'il vops plaira que je ne suis
pas fort sur mon Je croîs en Dieu ^ quoique je )e disç tous Içs
jours daiis la siipplicité de mou ccsory comme vous vp^^ bré<
viaire» Aus^i« n'ai-je jamais eu la prétention d'être uj| il^éqlpgie^,
même improvisée Je conviens aussi que je n'ai point visité les
Iles reculées où l'on entend gronder les.oragf^s sous uq ci^l $p-
rein y je ne me suis même jamais senti des désirs de faire des co-
lonnades co)nme Perrault^. ni des tableaux comme Rapha^tl.
Mes paroles ne peuvent donc avoir aucun poids. Mais je connois
des personnages, très- graves,. très-vénérables, et aussi très-sa-
vants 9 quoiqu'ils ne fassent non plus ni tableaux ni colontiades ^
et qui vont répondre ici pour moi. Ce sont eux' qui 'disent* que
« pleins d'une inquiétude que des ennemis même n^oseroieht
» leur reprocher, il ne leur sera pas permis de se 'contcutcr de
( i58 )
» gëmir en secrtt , ci d^àttendre en silence raccomplissement
» des mesure^ qui doivent les désoler et afi9iger leurs églises 5
» car on leur demande de coopérer eux-mêmes à d^es actes
» qu ils ne peuvent s'empêcher de regarder comme humiliants
n pour la religion ^ durs pour le sacerdoce, gênants et vexatoires
» pour l'autorité spirituelle ; on veut enfin que par un concours
» immédiat de leur pari ils travaillent eux-mêmes à serrer les
» entraves que la liberté évangélique leur interdit de souffrir...
» Or, c'eist vouloir asservir l'Eglise , c'est porter atteinte aux
» droits de sa mission divine 5 c'est s'inscrire en faux contre son
». hisleôre, c'est contredire téniérairement ces paroles qui re-
» gardent tous les temps.: Allez et euseigki^z ! » Maintenant , si
vous voulez savoir, monsieur l'Abbé, quels sont ces téméraires
qui prononcent avec éclat, comme vous dites, ces phrases som-
bres et alarmantes , qui iSe permettent ces pompeuses déclama-
tions 9 ces commentaires passionnés des ordonnances^ qui livrent
sans défense les provinces aux plus fausses terreurs, qui se
jouent de la raison publique et de r évidence des faits , et dont la
peur est une ignorance ; je vous dirai en confidence que ce sont
TOUS LES £vÊQV£s DE FRAiccE ! Oui , monsicur l'Abbë , c'est contre
eux que votre science aura à se mesurer ; ce sont ces théologiens
iinptovisés qui craignent parce qu^èls ne savent pas , qu'il vous
faudra instruire'et rassurer; et, en attendant, c'est k eux que
vous laissez la sottise qui blesse , et que vous conseillez charita-
blement de peser leurs pensées avant de les publier,
x. L*ABBS {qui ^ préoccupé de sa propre pensée , ne paroft pa
avoir écouté la réponse^)
« Peu s*en est fallu qu'on ait déjà prêché la révolte et l'însur-
» rection à, propos d'un article de l'ordonnance Mais les oc-
» donnances ont force de loi.... Inventer des subterfuges pour
» les éluder^ se retrancher derrière des manières de parler pour
\s
( «59 ) •
Il les enfireindre, pour rendre va%ies Ieur$ dispasitiqns^ ce Be-
» roit faire, du saint et glorieux ministère un instrument pi^or
» Cane d'opposition au gouvernement. »
LE LAÏQUE IGHOJUNT. . ^ . ,
Yoilà , monsieur l'Abbë , une grave accusation , et même
quelque chose de plus 5 car cela résseipble beaucoup , pour le
fond et pour la forme 9 à ces dénonciations civiques , comme on
en faisoit en 1790, dans le bon temps de là constitution civile
du clergé. Mais heureusement que nos évéques^ qui ont autant
de pénétration que de fermeté , paroissoient s j attendre , et y
ont répondu d'avance. Ecoutez -les /monsieur l'Abbé , et dites
si l'on ne croiroit pas qu'ils pensoient à vous quand i)s di-
soient que « pour justifier une conduite guon ne miùiquéra pas
» de présenter CM Roi comme une révolte contre son autorité , ils
» pourroient invoquer la liberté civile et la tolérance religieuse
:» consacrées par nos înstittitiottSf i» mais ils ont mieux aimé en-
tore • examiaer dans le secret du san^etuaire, eR'|)fesence dix
• •ri ^
■H souverain Juge^ avec la prudence et )a simplicité qui leur ont
j» été recommandées par leur dmn maître , ce qu'ils deVtTi^ht fi
» César comme cequ'ils'devoient à Dieu,, et leur conscièhcib
» leur a répondu qu'il yaloît mieux. obéir k Dieu qu^aux faorni-
f mes ; » en conséquence ^ « Us ne profèrent pas tamultiièùsé"
11 ment des paroles hardies ; maïs ils se contentent 'dé dire' avdb
» respect , . comme les apôtres : Noir po^umus '!..;.. Gepeiidant ,
» si, malgré cette- situation humble et resfp^fâéusiÈf/'eà^ablfe
» de réduire au silence les langues les plus imprudentes , il se
» trouvoit encore dés hommes qui osassent prêter à leur zèle et
» à leurs instances les couleurs de la.révolte,, et les tr/fd^ire^^e*
» vont la France et devant Sa Majesté co^ime djçs sujets nr«
V belles , relevant alors leurs fronts humiliés , ils repousseroient
n avec indignation à^aussi odieuses calomnies ! n Eh bien ^
monsieur VAbbé^ que vous en semble ? que dites-vous de ce gé;
'{ i6o )
ii(^6i»x ti\ de là' conscience episcopale , àé celte énergique pro-
tesUitiîèiï 'contre lès calomnies des dâïonc&itéui-s ? ù'y voyez-vous
pas de quoi réduire au'^ilence les langue^ tes plus imprttdéntes'7'
Je conçois que dans le dialecte de l'ordre légal ^ que tous pai-
lez avec une Êicilité et une grâeê infimes^ cela peut 'signifier
chercher des stdfterfuges , prêcher la révolte et l'insurrection >.
faire du saint ministère un instrument profane d'opposition au.
gouvernement , voire même f comme vous le dites fort élegam-
ment y se retrancher derrière des manières de parler y maïs quant
à moi^ qui ne sait que le vieux françois ^ je vous avoue que ces
manières de parler vae semMent fort bonnes et fort belles ^ que-
ce retranchement me parok trés^bien choisi , et même que je ne*
vois pas trop comment vous pourrez y atteindjre et ea expulseï
eeu3L qui s'y isont réfugiés,^
M. l'abbe {dont ta des traction continue.)-
£b biei^ « yokî u& r^sos^emeat concluant^ et je dis qu'eo
^» doniunU leur adhéÛQQplei Aie eleotiérèàrotdotmaBcedu S'OC^
9 tobre ir8i4 (qui ^tablissoitle$petitssfBiiiMtives)^lesévêque8
3 ont adhéré d'avance à l'ofdotoancè du tft juin f%:^ f dooc^
;i aux yei^x de répiscopat» cette deriifiérc ordonnance ne povie
» auc^tfter atteùUe i$ la perpHm^ du sacerdoce^ dose> supposer
» qu'eUe éprouvera de s» part une appoiiticm indirecte ou d'ho»-
j norable» résistances , c'eit tùte iajuf e^ h dos premiers pa»*
» yt^i^^fr^ l^vax^ j^ttaqiiçr VordoiiiiaBce, c'est atlai^licrjktpré*-
4 • . , . . ■ .....
LE LAÏQUE I^OKAUT*.
M » %
le nila^^erçois , monsienr l*Abbé , qne tout entier à vos pro»
près pensées', Vôtis ne m'avez pas fait l'honneur de m'écouter^
Mais ce superbe dcdàin né me découragera pas ; et à votre rai-
sonnenient' concluant j'opposerai encore celui des évêques de
France^ qui disent que «l'ordonnance seiy!>lë reposer sur w»
*
• * ' *
» principe bien contraire aux droits de Tépiscopat dans une nat-
.» tiére purement spirituelle, puisqu'é//e regarde la perpétuité du
'% saeenhce ; xpi^il est mamleste qa^elle porte l^ atteinte la plus dé^
». plorabte à la prospérité de l'Eglise 4:atfaolique en France , et
« .qu'elle attaque llionneur et l'autorité de Tépiscopat... d Et ils
ajoutent tf que et% motifs sont plus que suffisants pour légitimer
• rinaciion des évéques^ qui peuvent bien supporter un joug oné-
» reMX, mais qui ae sauroient se Pimpoier à euz-ménies. » Cette
«épouse est ad rem , conrenez-eu \ et ne vous paroit-il pas sin-
gulier y monsieur TAbbé , d'y retrouver voft propres expres-
sions 9 employées à infirmer ce que vous affirmez , et n'étes-vous
pas tenté d'en eonelure que ce n'est pas feiie unes! grande injure
à l'épiscopat que de supposer qu'en adhérant à Fordonkiance de
18149 yui établissoit les petits séminaires ^ feu cela même il n'ad-
Wroît pM d'aifonee à l'ordonnance de 1828 qui les détruit 7
■
If. l'abb£«
• • • •
Aaretle^ « les petit» séminaires n^ont pas vingt ans de date;
» <Hi en trouve à peine des vestiges dans les conciles et dans la
» ^scipline ecclésiastiques. ..• Leur établissement est dû à Ye&-
# prit irréUgietix du siècle , et cet esprit venant à changer , iU
* seroient par&itement inutiles. »
»-.•.••■'••,
^ LE LAÏQUE &GIfO|U5T.
Je né sais 9 monsieur TAbbé , si c'est pirécbémént l'esprit irré-
ligieux du siècle 'qui a produit les petits séminaires. Ce seroit ^
au reste ,. une grande obligation que nous lui aurions là , et dont
]e ne me doutois pas avant que tous prissiez la peine de me l'ap-^
prendre. Je ne vois pas non plus bien clairement encore com-
ment ils.^eroient parfaitement inutiles si Tesprit du siècle venoit
à changer. Mais comme il vous faudra , selon toute apparence >
prêcher le siècle encore long-temps levant que ce changement
arrive» }'a)ournerai jusque-là y s'il vous plait, ma convictiofi tou-
/
( l62 )
chaot l'mutilUë d^ petits séminaires. Et quant à b date récente
^ue vous assigne^ à leur fondation ^ j'entends encore les ëvêques
qui me disent « qu'on prouveroit, au contraire , par les monu-
» ments les plus authentiques , que TEglise et TEtat en ont for-
» mellement reconnu et même recommandé l'établissement ; »
et ils citent à l'appui le saint concile de Trente y session xxiii* ,
les ordonnances de Louis XIV , et le cinquième Discours sur
l'histoire ecclésiastique^ par Fleury. Mais apparemment que les
évêques de France ne comptent pas les années comme yous ,
monsieur l'Abbé , et entendent autrement les conciles et la dis-
cipline ecclésiastique.
• M. l'abbé.
« Mais^ après tout, quels fruits si nombreux ont porté deputs
» quatorze ans ces arbres chargés d'un si riche feuillage ?. »
LE LAÏQUE IGSORANT.
Voici 9 monsieur l'Abbé 5 ce que je lis à ce sujet : « Dans ces
» établissements précieux , le lait de la plus saine doctrine coule
» toujours pur et abondant. Le respect po^r les lois 9 l'amour
» pour le monarque » et la fidélité à tous les autres devoirsy sont
Tt enseignés y développés , inculqués dans tous les esprits et dans
9 tous les cœurs Et les vertus auxquelles on y exerce les
» élèves sont d'autant plus solides , qu'ils doivent en soutenir
» l'honneur par de plus . courageux exemples. • Je crois ,
monsieur l'Abbé, que ce sont là desJruitSy et des fruits assez
précieux , et je suis étonné qu'un œil. aussi pénétrant que le
vôtre né les ait pas aperçus. Pour vous les cacher y il falloit que
votre riche feuillage fût bien épais !
M. l'abbé ( cherchant à détourner Ventretien.)
« L'atteipte prétendue donnée aux' droits inhérents à l'épis*
» copat ; par ia disposition de rordaniiaucè relative aux direc-
( «65)
h leurs des écoles ecdeHasUques, est tncote une chimère; et ii
» ne paratt pas possible qu'on attaque jamais cette disposition
n en elle-même On demande si le Roi peut exiger que les
» évêques présentent à son agrément les prêtres qu'ils nomment
]» aux places de grands-vicaires etde professeurs de théologie ?. . .
» Un enfant que j'instruirois rëpondroit : Otiiy il le peui^d'a-»
ït près le droit canonique elles concordats Que penseroit'OU
» donc de ceux qui prétendroient que les évéques ne peuvent
» être soumis à cette règle pour ]a nomination des directeurs de
» leurs petits séminaires ? On penseroit , soit dit sans les offenser j
» qu'ils ne savent pas leur catéchisme. »
LE LAÏQUE IGlïOaANT.
La décision est tranchante y monsieur FAbbé , et telle qu'il
convient à un grand théologien comme vous. Gepeudant en
voici une autre non moins positive , selon moi , quoique ex-
primée en des termes plus doux. Ce sont toujours les évêques
de France qui déclarent « qu'il répugne à leur conscience de
» soumettre à la sanction du Roi la nomination des supérieurs
f ou directeurs de leurs petits séminaires. » £t ils ajoutent :
tt Si Ton objecte que les évéques sont déjà soumis \ des forma-
is lités semblables pour ce qui concerne la nomination des vi-
» caires-généraux , on sait que cet approuvé , imposé après le
» concordat de 1801 , sous un régime despotique et par une
» puissance soupçonneuse , n'est regardé que comme une simple
n formalité ^ qui n influe en rien sur l* institution canonique,
» non plus que sur l'exercice des pouvoirs qu'elle confère, »
Maintenant , de quel côté me rangerai- je ? Je voudrois bien que
ce fût du vôtre , monsieur l'Abbé y car vous aviez l'air si sûr de
votre fait , que j'étois déjà à moitié convaincu. D'ailleurs y cefte
menace de passer, même aux yeux d'un enfant ^ pour)ae^as
connoître, au moins aussi bien, que lui , le droit canonique et
les concordats , cette menace humiliante m'avoit épouvanté y je
( »64 )
tous ravonie* Mais voilà que, tout-à-coap , la difficulté que ydi
déjà indiquée plus haut se représente encore, et pour vous
donner raison , il faut que je scq^pose , avec vous , que les
évêques de France ne savent pas leur catéchisme) or^ vérita«*
blement , ye ne puis m'y résoudre f et j'aimerois presque mieux
croire que c'est vous, monsieur l'abbé ^ qui ne savez pas le vôtre 5
soit dit aussi sans vous offenser^
■ • , . • -•-..,
M. hUnm ( s*attimaiU toui-àrcoup , et d'^n tou inspirée ) .
c Calmez donc vos craintes • catholiques sincères l votre re-
» ligîon ne court pas plus de risque après l'ordonnance qu'elle
» n'en couiroit avant cette ordonnance. Elle est un sacrifice de
1» la couronne au repos des peuples , et non un don de vos
I» ennemis. Loin de couper les dernières racines du catholi-
Il cisme dans le sol français , elle plante l'arbre de vie au milieu
» des institutions qui régissent la France ; elle unit plus inti**
» mement l'autel au trône , et la religion à l'Etat ! »
LE LAÏQUE IGZfORAKX.
Voilà ^monsieur l'Abbé, un tableau bien agréable et bien
pittoresque. Quel brillant coloris ! quel pinceau fip et délicat !
mais surtout que vous êtes habile à peindre la perspiective I que
de bonheur promet au trône et à l'Etat une ordonnance qui
est un sacrifice de la couronne, et quel délicieux souvenir du
paradis terrestre , que cette ordonnance qui plante Varhre de
vie au milieu d* institutions ! En vérité , monsieur l'Abbé ,
M. Feutrier devroit vous nommer premier peintre du ministère
des Affaires ecclésiastiques. Cependant voici , sur le même sujet ,
un autre tableau que je vous prie de considérer! Moins gracieux,
iJÎj|ili| liant qiié le vôtre, le style eu est sévère , vigoureux ,
imposant j mais un connois'seur comme vous , monsieur l'Abbé,
y reconnoitra sans peine une (ouchc de maître. « Le temps ne
» calme pas , disent les évêques , la douleur qu'ils ont éprouvée
{ i65 )
« à Toccasion des ordonnances ; au contraire , ils sentent qu^elle
» devient plus vive et plus profonde à mesure qu'ils voient
» s^approcher le terme fetal de leur éxecution. Les alarmes de
»' la conscience viennent encore se joindre à cette douleur pour
» la»leur rendre insupportable..*.. ; cepehdant, après avoir'
»' mai Irisé le premier mouvenrent de cette douleur , dans leui' '
D- anxiété ils tournent leurs regards vers le Ciel où réside la'
» majesté suprême dont ik doivent respecter les ordres. . • , et ils
» vienttétit faire entendre la* Voix plaintive de la religion et les
D douloureux accents de- TEglise. » Voici deitx peintures bien
opposées; et si l*une est vraie , l'autre est nécessairem^it in-
fidèle. Auriéz-vous donc , monsieur l'Abbé , composé de mémoire
et peint d'imagtnatîon ? on bien votre vue vous a-t-elle trompé ,
et ce que vous avez pris pour V arbre de vie , ne seroit-il pas ,
par hasard , i^arZréi dd la tiberté 7
M. L^ABsi {^qtU est retombé dafis ses distractions. )
Quoi qu'il en soît^ et malgré tout ce qu'on pourra dire^ « le
» zèle excuse les alarmes du 6dèle , mais il ne 1 autorise pas à
» les répandre. C'est de plus haut qu'elles doivent partir quand
» elles sont fondées.... Ainsi donc, si les. principes que vous
n avez établis sont si sûrs , si les conséquences que vous dé-
» duisez sont si évidentes , comment se &it*il que d'autres voix
» ne se joignent pas à ki vôtre pour proc^lamer vos doctrines ?..#
I» seriez- vous le seul vrai caihplique?.... non, mon, unvriû
» catholique n'est jamais seul ^ quai^d profondément soumis à
» l'autorité de l'Eglise et dégagé de tout esprit novateur ^ il
» s'efforce de mettre les fidèles également à l'abri des excès d'un
» zèle qui s'emporte , et de la lâcheté d'une indifférence qui
» laisse tout périr. Et qu'ai-je dit qui n'ait été dit avant moi?
» ai-je manqué de guides pour me conduire et d'autorité pour
» me décider ? ma tâche est donc finie, t
/
(i66)
• • • 7 »
LE LAÏQUE IGNORAirT.
«
Ici y monsieur FAbbé , j'ai lebonheur d'être tout-a-fait de votre
avis. Oui » you9 avez raison , cent fois raison , un vrai cafiio- -
liffuei n'est jamais seul quand il est profondément soumis à Vaum
torité de l'Eglise , et dé^gé de tout esprit novateur : aussi > ne.
sont-ils pas sefils, les catholiques advei^saires des ordonnances,
anti-catholiques 9 et ik. entendent an-dessus d'eux l'iinposaiite.
voix de r£glise de France qui s'écrie : « Oui , ce sont tous les.-
B évêques de France qui sollicitent le remède à des maux dont >
D ils portent tous ensemble le poids accablant , et non pàs'seu^
« lement quekpaes^ évéques isolés , qui cherchent à dëtoorner un
n malheur prochain.... Il n'en est pas un seul qui ne partage,
p le sbntiment de l'afiftietion commune, et quPne croie ferme-
» ment que la piété dn fils de saint Louis ne repoussera pas les
-» respectueuses doléances que I'éphicopat tout extiek ose
» prendre la confiance de lui adresser. » Oui , monsieur l'Abbé ,
c'est parce que les alarmes { comme vous le dites) , viennent
de haut , qu'elles nous ^dXon%çxiX fondées ; c'est parce que cette
voix solennelle confirme la nôtre que nous jugeons nos%principes
sûrs, et que les conséquences en sont évidentes ; en un mot y c'est
parce que nous trouvons de tels guides pour nous conduire et
de telles autorités pour nous décider y que nous pouvons y avec
confiance y répéter après vous : qu'ai-je dit qui naît été dit
avant moi ?.,,. Enfin y monsieur l'Abbé y invoquant une dernière
autorité que y sans doute y vous ne récuserez pas , « Je n'ou-
s blierai point y vous dirai-je en terminant cette .discussion y
9 qu'un ^and évéque a traité de factieux les esprits inquiets
j» qui k diverses époques tentèrent de jeter dans l'épiscopat des
» semences funestes de division. Nous apprenons de l'histoire
» ecclésiastique , dit Bossuet , que lorsque les factieux eittre'
9 prenoient de diviser l'épiscoput ', une voix- commune de toute
( >67 )
y l^SgUse et de tout le clergé Jidhte s'élevoii contre cet attentat
» sacrilège.., les Mques n'ont tons ensemble qu'un métne trou-
» peau , dont chacun conduit une partie inséparahle du tout , de
» sorte qu'en vérité tous lesévéques sont au tout et à V unité , et
'à ils ne sont partagés que pour la facilité de l'application.
» ( ^oisuetj Oraison fuiûhre du Père Bourgoing, ) Lors donc
1 qu'on entreprend de dlscnter des sujets qai touchent de plus
» ou moin» près aux droits spirituels et inviolables des pre*
9 miers pasteurs, on nesauroit perdre de vue ces belles maximes
» sans se déclarer indigne et incapable k-la-fois de Jeter aucun
» |oor sur de si hautes matières;.... Pontifes vénérables!
» voudroit-on feire retomber sur vous le reproche amer d'avoir
» livré la porte de la dté sainte aux ennemis qui ont juré sa
» caine ? Non > les passioas orageuses qui s'agîtoient au-deho'rs
» n'ont point pénétré dans la paisible enceinte dé vos délibé-
ft rations. La vérité qui voit passer devant elle la politique et
» ses systèmes , les exigences d'un jour et les passions de tous
n les 'temps , la vérité s'est assise dans vos sages conseils ; mais
» les partis politiques ne veulent pas de U vérité : ils Tinter*
» rogent pour la forme 9 comme Pilate; et sans attendre sa
» réppnse , ils pensent à autre chose , ou ils prêtent l'oreille
» aux clameurs qui les menacent de perdre leur puissance, *
» s'ils osent refuser à l'opinion égarée le sacrifice de la justice
» et la condamnation de l'innocence. » -— Or , vous le savez ,
monsieur l'Abbé, ce n'est pas moi , ce ne sont pas les censeurs,
des ordonnances, ce ne sont pas les évêques de France qui
ont dit cela. C'est un apologiste du ministère , c'est un défen-
seur officieux ou officiel de M. Feutrier , en un mot , c'est vous ,
OUI, VOUS-MEME , MOKSiEUB l'abbe !!!... Et si le lecteur étonné
en vouloit douter , vous lui confirmerez vos propres paroles ;
vous lui réjpéterez que , selon vous , ils sont incapables et in-
dignes dé pailer , ceux qui* nient tes droits spirituels et invio-
lables des eV^^itei; vous lui répéterez, qu'à vos yeux, ce sont ^C5
factieux, et qu'ils commettent un attentat sacrilège ceux qui
'slélhvciU contre l'union de- l'£piscopat ; vM»3iujr4pAereiE^iiet
l'enceinte des délibérations demies Pçntj^ i^énérable^ aétéptU^
sible,. que les passions oragfiuses n*jr ontpQÎfU pénétré, Hfuefa^
vérité s*est assise dams leurs copseils ;yov& liof ^ptflemqVik vou»
semblent de noùyeauo: Filate^y^ honmiet Tenais oa anâritîeitx
qui sacrifient la justice^et l*imoùence -à &i armnJte de p&rdre la^
faveur des princes et. 4^ nÙDistreç-, et qui , lamiu'ik'inMesmogeri»
la vérité pour* la forme^ n'^OHtentpas.tarépoim^ea anmfliC*^
TOUS lai déclfprerez arec moi, que (i'està vous.^ i^onsîeiir TAbbé^
à TOUS seul > que j'ai -emprimt^ i^oHe ^ingalière ptgt tMtt mst^
lier 6. Quant à moi , ^n tous TaBerçis»sl. de meFaTob tùwnm^
je dois décl^^r aussi qu'elle est kiçofitestableikieiit la inéilleiira
de votre ouTrage. Vous ne me tFOixvere^4oOjC paa^ro^ bardi^
si j en finissant y j'ose vous engager à la méditer^, à Tappno-»
fondir I et à en (aire la hase d'upp^tit^satéebisaie à'TOtre4Mropre
* • • • • *
^us^ge.. ....
comte (yilABOITY. *
iw wâtm »>iw>»»iw»»»M»»i^ i iit» t » » »»»><>w^i^»A%»%%i»»iv»»wi»i%^w i M^%w%^»»t»»»< 4 <
Un ^é ivos eotiréspondants -nous adresse , au sujet de Y Histoire
^d'Angleter^ par le docteur lingard , les observations soi-
^aaXes'qtte-aeusadolptons entièrement. Côùsidërëe sous un cer-
tain rapport, cette histoire nous a paru mériter des ëloges^
«lais sous un an^trë rapport plus in^portant, elle mérite les plus
.graves reproches. ' '
* *
A M, le Hédacteur du Mémorial catliolique.
» , . ... . .
Après avoir lu les articles que le Mémorial a pi^bUés. /^or
^Histoire d'Angleterre par le. docteur Lingard^, je me suis em-
pressé de me procurer cet oi;ivrage. Je m'atlendois bien à y
trouver des princi|>es peu conformes à la doctrine cathoKque
(,»«5) •
lolicbftiii'l^ifoiMkaieii^ de la soàété yrauk Bo«b tu avie9|Mrë^
ireBu âafis u&ejiote» Mû», malgrécctfive»fi»eineiity .j'étoulueil
feia jâncoiïs d^me'bpmerune UUeexaeto âm grandtsiet dange*
reu^ea^ri'fttiKvqii'Al' contient. Aùm^ après TaToUitturtaelBoiii ^
îe n'ai paA douH^ un 8«tl j^nstant ^fie roui n'éusftiez ié f^a)éiéé
&ir«, eA lemptopportna^ une crftiqoe «ë¥à»9»dë<Mftf klstoire^
pour déaabwser los caithotique» qai attroianf M^ cMtrv m^tre
îulepiioo^iiadKitaeD emii^r parTO» artiele»/ ^ -je- croît in^
cottfbmier à. «os ▼nés, en votts' adrettM»it À^cd «njef- qwelqwctt
obaerraAiotfii^ très-^ioeompiétea tans doute , mais qui sont 'dtt
moins le fmitd'un examen missi attentif qu'impartiaK
J'ai olierclié d'abord à m'èxpUquer pourquoi les catholiiques
anglois aycôeiit aocUèifli si favorablemetlt cet otitra^e. Les ÎiIs-a
loriens protestants de TAn jfleteif e s'ëtoîent âttaijiés à pt&eiîték*,>
sons le joar le pios Isiirr , «eut ce qui concerne ' f^tA^^Ift^hftenf
de la réforme dans la Grande-Bretagne , et cette maâSè â'è^rèurs '
et de cajonuttos', mises en cIroulatîoB parmi toutes les cisvsses
de la population, contribuoit puissamment à entretmut'cespré'*
pigés baineux contre le cathol^eisine 9 qui , outre qu'as iélôi^hent
les esprits de la vérité, ontanssi poâr effet de rètavdèl^ le ino*^
ment «ù l'opinion p^nbliqne.fera trfomf her la cause tde^l-éiiiëa-
«ipalion* Quo^uele savant doote«irMilnef eût déjà i*épa|id<tt ui»
grand jour sur J'origine et les cnrconstanees de la véfèrinatièifr
anglkane<9 leacaUiohques {le cepajsoiit dâ léprouverùtiieivnatë
satis&ctipn de pôss^ir unebistoire nationale qni retire cette
grande (époque, de mânièd'e À âireimpi^ssion suFlèÀ.protest^tnts^
en confrontant Se^-édf^é léiirs hfstoi'iéns atec l'ebsetniile'des do-^
«amentsoottlmpdri^nè. Leméiitedela vérité histôY$^lM%%qtlë^'
roit,.sous ce rapport ^ dané l'puvragçdu doèteiir Lîngard y comtWè:
daaà ceiix.^^.iitoccettc; Mihier, tine ivn'poi^ancé partieiiMèt^V^^
raisoii de BignoDancedana laquelle ù^ avoit tenu jUSq4ie-Mi^ J<^
Aogloifi>snr^ined«b:pàrdesles plus 4nt4resant)ies de l^^rf t^pt«!
bJstoire'. Sk'ua antre câlé, on s'a^cqrde généraltemeiit à recon^
nôttredaosléddctswLingard lioe patience de travail^ t|ne»so^te
10 2:^
• ( i66 )
4*cf iniâtrttté as fecbiarclies» qui nesontrj^Hrès-cotonnitie», sttr^;
tout chez les hîttoriess qui >ont à parootttûr'ane' lengue suite
d'événements; -Mais ces. qualités ^ qudque' r^commandahles
qu'eHoB soient, ne dèvoienl pas Êdre illusion snr des-défiints noU
mpftis réAf et dont quelques-uns, comme nous le irerFons
H^titdt» sont de natuA*eà produire les résultats les plus- ftmestes.
:'iie nem'arrÂte pas à. examiner, sous un râpfiavt purement
Uuéraire, celte.ehionlque rapide, qui ne me paroît pâl, en
gé««Mf. s/élever beaucoup au*dessus dHine gaiette* correcte*
lisent écrite. Je dirai peu de chose aussi de ce penchtfht A!ftatter,
même dajis des minuties, les préjugés de rorgùeH;nâtionaL
Gettç' partialité, qu'on peut excuser comme une foîblesse^ n'en
est pas moinsun trés>gran.d défaut dons un bîstoisien , et si le»
A^lois n'en sont pas choqués, comme cda se conçoit, la classe
instruite m Europe en juge toi^t autremeiftt, au^oi^id'hui s«r«^
tout que 'Cette misérable coquetterie dun historien enver» sa
propte nation contraste, d'u^e manière un peu rîdkule , aveo la
tenda^nce , si marquée chez les grands écrivains des nations eôn-
Vinent&iles, k considérer^ sous des points.de vue généraux et âe^
vés, l'histoire des sociétés bumaines. .
1^ docteur Lingard! me paroit préoccupé d'nn^ idée tràs-'
fausse qui^ influé suf tout son ouvrage. On voit, enjieant^sqn
inttoductioB ^ qu'il ne coilçoit pas de milieu entre l'histô4re
teUe,q^'iU'a jbite 9 éi Thistoirc philosophique tfdlejqu'iLh définit.
L'histoire te)U qu'il l'a faMe est la chronique ^ rfaistciii«cpkilo»4»»-
phique,' d'après Vidée qM'il s'en forme ^ est^nn.tissi^ dç*icx»Bj«e-
twf^ ,^9it4fOAÛqnes -f et. comme l'historioiût), suivaoïtiilttîydoit
opt^reci^'e <ees de<iK g^Qre$^ il en conclut que , pour ëvherrde»
i^çQPnéni^nts du.^CQud.f qu'il appelle ayec raison le ro^ian
die HhiMoire, il dgît se.Ke^mier dans le premieh;. Que la chro"
niqi^éi «it ses avantages , qu'elle soit même nécessajse pôuri^as*
semblor les inaténdW^ de>lâ vriie sdenoebfslorîque , persiinne
n'en discofl^iendra/ Il n'est ipersonne aussi >qni se voteaîséttiënt
tcttt ce<qu'a.d« fittilc et.d^ijipurd/e.pe qu'il appelle histoire plu-
V i
/I
•( «'67 ).
losoplitqiie Afnifi entre ces deux extrêmes se trouvé la Véri-
table liistoire , source - iécoude d^une instruction que ni l'un 11}
Tautre ne sauioît fournir. Elle a poiar objet de nous donner
l'intelligeneedes faits , en faisant saisir au tecteur les rapport»
des ^yënanents particuliers qui. remplissent une époque , àved
les principes généraux qui gouvernent la société à cette époqiief
même. Le moyen âge y par exemple^ offre une grande action du
catholicisme ^ tendant perpétuellement à soumettre à la Loi din
vine j c'est*à-dîre ^ à la vérité et à I9 justice , les forces maté-'
rielles et brutales qui trôubloient la société. La plupart des
travaux sur cette mémorable époque entrepris depuis quelque
tomps soit en Allemagne , soit en France, par des catlioUqucs
et des protestants , par des écrivains de toutes les opinions /
aboutissent à ce résultat fondamental, qu'on cherche en vain dau!^
l'ouvrage du docteur Littgard> qui eèt resté , sous ce rapport^ fort
en arriére des études contemporaines. Il a oublié que l'histoire
d'Angletenre n'étoit qu'une dépendance de l'histoire générale
du moyen âge, et qu'il falloit considérer cette partie dans ht
point de vue de l'ensemble* Au lieu de se placer au centre de li
république chrétienne , pour bien juger l'histoire de ce pays qui
n'en étoit qu'une province , il a placé dans cette province
même son centre d'observations, dés '-lors nécessaireindin
étroites et fausses : semblable , je n'hésite pas à le dh'e,a ces
auteurs chinois , qui s'imaginant que leur patrie est le grand
empire ebk, milieu , établissoient sur cette base leiir système élo'
géographie.
Ceci me conduit à considérer sous une autre face cet oii-'
vrage que l'on a jugé , ce me semble , beaucoup trop légcrc-
raent. Ici ses défauts, ou plutôt les erreui-s qu'il renfenne
prennent un autre caractère, et réclament, de la part dès cathb-*
liques, Lr plus sérieuse attention. • '^••
Hériliei*s des vieux préj ugés des protestants , les philosophes du
dix -huitième siècle avoient traité l'histoire mbdeinedé'îriantèrè
à prtscntcrrcxercice dit pouvoir dcclésbstique et particulière-*
12.
( «68 )
ment du Pouvoir pontifical sous un aspect peu propre à le fair^
respecter, quoique de temps en temps la vérité leur arrachai des
aveux f emarquables , qu'on trouve jusque dans Voltaire. Cette
philosophie passionnée et sup^ficielle a fait place , dans le dix-
n^uviéme siècle , à une philosophie moins partiale parce qu'elle
est plus éclairée. Les fausses idées qui avoient prévalu dans
l'âge précédent 9 sont rejetées aujourd'hui, et niéme avec mér
pris y par les philosophes les plus opposés d'ailleurs au catholi-
cisniie» qui s accordept , à peu d exceplioos près , à reconnottre
que le pouvoir des Papes et l'usage qu'ils en ont fait, ont été ea
général éminemment iavorables , autant que l'état du genre hur
main le comportoit, à l'établissement de l'ordre et de la liberté s
de telle sorte que les actions des Papes , que les philosopher
encyclopédistes, les protestants et les gallicans ^ffectoient de
signaler à Tindignation publique , sont précisément «elles que
les philosophes de l'époque actuelle admirent le plus , comme
on peut s'en convaincre en comparant les opinions diamétrai^
meut opposées des uns et des autres touchant Vinfluence exer-
cée par Grégoire VU* Mais tandis que les ennemis du catholicisme
ont été forcés çU i;evenir.à des idées plus saines , le docteur
Lingai'd a marphé en sens inverse, ou , si l'on veut, il n'a pas
marché, il est resté, à cet égards dans l'ornière du dix-hui^i^ine
siècle. 4^urén^ent je suis loin de prétendre qu'on retrouve
daDS son histoire quelque chose qui ressemble aux grossières
iaiures, fiux déclamations furieuses si fréquentes chez les écri-
vains de cette époque^ je suis bien plus loin encore de comparer
ses .intentions a.leur^ intentions^ mais il ne m'en p^roît pas
moins tièâ- certain qu^ l'impression totale, qiii résulte de I9
le^fure de son ouvrage, concorde malheureusement avec celle
qpe leurs :éçrits produisent Le Pouvoir spirituel, particulière-*
ment dans ses rapports avec la société politique, j apparoit ^
non pas seulement comme une chose sujette à des abus, mais
comme étant lui-même un grand abusà-peu-près continuel. Ce
résultat i^'étonne sous un rappoit , puisqu'enfin il s'agit de.
( «69)
l'ouvragé d'un prêtre catholique ; mais , sous un autre rapport^
je n'ai pas de peine à me l'expliquer , et^ si l'on fait attention à
la doctrine du docteur Lingard j on concevra qu'il en devoît
être ainsi nécessairement. Il part constamment de cette idée que
la société politique, loin d'être subordonnée à la société spiri-
tuelle , doit en être fondanientalement séparée, et comme l'histoire
lui montre l'ordre contraire établi par l'Eglise elle-même pendant
plusieurs siècles^ il se trouve conduit à considérer tous les feits
qui n'étoient qu'une conséquence de cet ordre ^ comme des vio-
lations delà constitution légitime de la société. Alors tout change
de face : les Papes qui ont combattu pour le maintien de cet
ordre ne sont plus que des fanatiques, s'ils y travailfoient de
bonne foi, ou, dans une autre supposition, de méprisables
intrigants, d'audacieux criminels , responsables de tous les
troubles occa ionés par des prétentions injustes. Les conciles
soit particuliers > soit généraux , qui ont sanctionné le même
ordre, étoient dominés par d'absurdes préjugés. Les princes
* * < <
quis'jsoumettoient, doivent être considérés comme des espèces
d'idiots politiques , qui, par foiblesse d'esprit ou de caractère ,
fléchissoient sous le joug de la domination sacerdotale; tous les
actes de résistance deviennent au contraire d'honorables pro-
testations contre une monstrueuse tyrannie. En un mot , le
Pouvoir spirituel , tel q^ie l'Église l'exerçoit , n'est rien moins
qu'une usurpation permanente des droits les plus sacrés , et la
dernière et inévitable conséquence qui sort de cette doctrine ,
c'est que l'Eglise, pendant plusieurs siècles , s'est trompée elle-
même ou qu'elle a trompé sciemment le monde entier sur
l'étendue du pouvoir qui lui appartient. Mon objet n'est pas de
relever en ce momcqt les erreurs historiques dans lesquelles le
docteur Lingard est tombé à ce sujet. ; mais , sans entrer dans
l'examen des faits , tels qu'ils sont présentés dans son histoire , je
remarque seulement ce lait, qui jette lui seul plus de jour
qu'une critique de détail , sur le caractère de ceîle histoire
même : c'est qu'eu rapprochant du jugement qu'il porte sur l'in-
\
( «70 )
iluence du Pouvoir spirituel les opinions qui pi*évalent depuis
quelque temps , à cet égard , hors du cathblicisi^ie , on esC forcé
de convenir qu il est resté îmbu de préjugés dont les philo-
sophes se' sont affranchis. Ce sont des protestants , des déistes ,
des athées qui vengent aujourd'hui , contre les* assertions d'un
prêtre catholique, l'institution divine. Faites une histoire du
Pouvoir spirituel y extraite de leurs ouvrages , à commencer par
le protestant Jean Millier pour finir par les - écrivains matéria-
listes du Producteur et les rédacteurs sceptiques dû Globe) com-
posez ensuite la même histoire avec des extraits de l'ouvrage du
docteur Lingard : la première sera infiniment plus catholique
que la seconde. Sur ce point j'en appelle, sans craindre un dé-
menti j k tous ceux qui ont lu ces écrivains ^ et , quant à ceux
qui ne les «onnoissent pas , j'espère trouver l'occasion de 4eur
fournir des citations assez nombreuses pour les mettre à lieu de
&ire eux-mêmes cette singulière expérience.
En affranchissant le pouvoir politique de toute règle exté-
rieurement obligatoire ou de la Loi divine /promulguée par
l'Église, le docteur Lingard le soumet k la souveraineté du
peuple. Cette doctrine , qui perce dans son ouvrage , s'y
montre surtout, d'une manière révoltante , dans le jugement
qu'il porte sur Charles I*'. Le sang-froid avec lequel il ap-
prouve la justice du peuple anglois à l'égard de cet infortuné
monarque me dispense d'insister sur ce point. Ainsi , de même
qu'il en est resté , en ce qui concerne les Papes , aux préjugés
des encyclopédistes y il en est resté aussi, relativement aux
rois , aux principes du Contrat social ; et sous ce nouveau rap-
port il est encore plus éloigné de la vérité que les chefs ac-
tuels du parti philosophique , qui avouent que la doctrine de
la souveraineté du peuple n'est pas au fond plus satisfaisante
que celle qui livre les peuples au pouvoir arbitraire d'un ou de
quelques hommes , et qu'elles ne font qu'établir , sous des for <»
. mes différentes , l'empire de la force ou le despotisme.
D'après toutes ces considérations, je suis intimement con*
( t:i )
vaineu que ^o^vrage du docteur lifigard est , je ne dis pas plm
dangereux que les écrilsdesphilosopheç du diJC^neuviètne siècle
( car ceuxfci , malgré de grandes erreurs , servent , sans le vwk-*
loir j la cause catholique ) , mais plus propre ^égàreit le juge-
ment dés catholiques peu instruits que tout ce q«è les vieux
philosophes du siècle précédent dvoient éeiit touchant le Pou*
voir'spiriUiBl et son action sur le moBd«. Leur haine lbtia^«
que cpntre le christianisme , la violi^nce de leurs déclaniÉitions, '
avertissoîent hxtr» lecteurs de se tenir en garde contre leurs
assertions ; mais , dans l'ouvrage du docteur Lingard , le ca«
ractére honorable de l*aoteur , le sacerdoce dont 11 est. revêtu ,
le service qu'il a rendu aux catholiques anglois, son érudition
da détails > son tangage décent et mesuré, tout concourt à faire
illusion sur des eiYeurs anti-catholiques et anti -sociales qu'il
s'obstiàe à perpétuer parmi lès ci^jants , en fece de l'incrédu-
lité qui s'en moque et qui auroit honte de les soutenir encore.
Je ne suis pas le premier h »i^sXêi* lé carâctèrd affligeant de
cette production* On en a fait récemment une édition fraii-'
çoîse à JU>avain , à laquelle M. L. tF^- de Robiano de Borsbeeck ,
fondateur de la- Société catholique des Pays-Bas pour b pro-
pagation des bons, livres ^ a cru nécessaire de joindre des notes
pour corriger > autant que cela étc^f passible , des areurs qui
l'ont justement alai'mé. Je regrette de n'avoir, pas en ce mch
ment sous la main ce travail y. qui honore la foi ,. hr science et
le zèle de son respectable auteur ; mais si je , ne puis en ^tèiti
dre eompte.aujourd'hui , je présume; que ie Mémoriai netâr4
dera pas de s'acquitter de ce devoir , et de recommander eef
antidote aux lecteurs de cette histoire imprudemment vantée^
Si Les. catholiques ang]ois> dont les applaudissenxen|s , répé-
tés parmi nous , ont fait la réputation de cet ouvrage , n'oni
pas été. choqués de sa dangereuse tendance , il ne falbl^pss s'éU
étonner. Ils sont eux-mêmes sur une pente très-dangereuse^
uu'd^r. ardelitdé let^r émancipation politique les. entraide
à se rappttJchisr) à quelques égmds > des protestants y en teur
( «-0
Cm^dI des coQc«6$i9itô de doctfine. Delà ces declarstioi» s«r
C^utôrllë du. Saint-Siège, reUtii^ement à dies Jifoints sur les-
qi^ls des évoques catboUqufs ne d<ÛTeat s'expliquer qo^après
a^voir cdiinD^ité iU Yie»ire de 'J^8*Chrisl y doét aucune église
ne peut tKMTii^r'^rbitmiifeiiient) autorité : de là cette lettre de
M. D^jtet^^^vêque'^n Irlande, qui a été. rendue publique 9 et
qaî refiferitti^ des tho)^ sl> étranges :qu*on eslid>ligë'desê re*
dire saii^<:^§s^, ^n l^ lisait, qu^eU^ a^été réeIieiQeQt,éerite par la
inaiin. d\nix <^yêque calbalique. Il est tfiste qu'au moment où des
opipions'funestes sootà la veille d'être presque entièrement extlr-
pé[9S dupaysipùçUes étoient le plus enracinées^ elles poussent
des rejetons dans une contrée où la foi des catholiques s'étoit
conseryée dans ,tçute ça yigueur et toute 0a pureté, et qu'elles
semblent. prêtes à s'y relever bien plus • dangereusement. Car
le gallicanisme y qu'on . soutei^oU^ eu France pouv flatter :le&
rçis., xi'y avoit pa^e^ pour effet , du moins immiédifat^âe rem-*
dre JEnoins vive jia lutter Q$inti1B les protestants. Af srîs ceux qui in*
clw^pt.sea Angleiberr/e vers les opinions gallicanes ne les adop»
tent que pouie cnniplaire au protestantisme. IJ n'est personne
qili ne. voie que;Cetie .dispi^sitiott est bien plds périllense , et,
^.i^.,^tboliqa4s anglois étoient. nialhenreusemént destinés à
fesser ^ ciQmmë pous^par toutes les pbasesdu gallicanisme ,
plus i^oiblis que nous dès le principe , ils n'auroient pas la
«léîneCarce pour résister long-tjsmps à cette terrible épreuve.
\iwifi ftttssi pou^rquoi l'bistoire du docteur lingard ^ dangereuse
parieUe-même^ est bien plus dangereuse encore dans cette dis*
positioki dea catholiques anglois : aucun ouvrage n'est plus pro-
pce:qtt^le sien. à la favoriser ; il hâtera y dans la Grande^Breita'-
g^e ) Jes progrès du gallicanisme > dont le germe , déposé dans
!|W($l«q\iCiS séminaii^es de ce pays par des professeurs firâineois 1ers
d^ iVmigratioii i.s'^ développe dé)à rapidement^ et st. Ton n'j
pFj&i^d.gardt , le^ esprits seroa^ préparas sans Jurait ï renouve*
Ji^ilrl^'^IK-l^^ intércts politiques \fiUv pe^itl^Qnll l'exi^, une
^IMWPivection^bien .autrement décisive ^Me4:e)!eid<(iii68%« Aussi
( 173 )
plus j'j réflëehi$, plus je domeure pei»iwdë qu'il Rome et «il-
ieil» on fi. mis à Tindez des- ouvrages moiàs nuisîbks que celte
histoire r dans^ IMtat «duel deicapnUi.
Telles soDl> monsieur le Rédacteur , les pt*emières réflexions
que }'ai cru derotr vous adresser a ce sujift.. Je pourrai ei^uittf
fortifier, ces GOBsidémtkms générales par une série de preuves
pariieullères^ k moins toutefois que vous n'aîmies mieux, vous
charger vous-même de ce trarvaii;
J ai l'honneur d'être, etc., •
, Un dk vos comspondùuU^
Quelques EiFLBXioNs suy Là littérature st les beaux* arts.
•■ • •
Rien nC'eit beau que It ▼ni i le vmitevl eit aunaUe.
Ce beau vers de Boilean n'est pourtant 4}u'une imitation asses
pâle du jiriikcipe de Ptalon : Pulghrum , splebdoe veri. Le Beau,
c'est la splendeur du vrai. Principe sublime , évident en lui-
mémé , vérifié dans tous les âgés par les rapports constants qui
ont. toujours régné entre les littératures et les doctrines reli*
gieuses et philosophiques «les peuples , t$, seul propre , selon
lioHSi à verser la lumière snr toutes les grandes questions qui
•
t>nt partsigé et qui partagent encore aujourd'hui le monde
littéraire. Nous ii'entvep rendrons point ici^de trader dans toute
son étendue la grande question du romantique et du elassUjuCé
Céttd tâche (Sera remplie' par une plume plus eî^ercée qws la
nàtre. Mous nous bornerons à établir quelques vérités qui nous
sembleiit d^oir être supposées par quiconque voudm onriiager
cetftb dispute sous ton véritable point de vue. .
. Bt d'abord , il tst bien évident qu'en partant dr nsÉnr prifi*
( »:4 )
cipé/ H iaui de toute iiA:es$itë proscrire de la lîitérature tout-
ce qu*il y a de faux dans le paganisme, et reconnottve que les
absurdités de la mythologie , qui jouent un si gi*and rôle dan»
nos classiques, n'ont pu que retarder la marche du génie dans
la carrière du Beau. Je n'ignore point ce qu'on a dit et IS^^ique
répéteront peut-être encore long>temps ceux qui prétendent
que l'esprit humain , sous Louis XCV, est parvenu h la dernière
limite où il lui soit donné d'atteindre, et qui ne veulent plus Inir
permettre que de tourner incessamment dans le cercle plus ou
moins étroit tracé autour de lui par les grands écrivains du dix*
septième siècle. Ôb a dit et l'on répétera sans doute que la
littérature et les arts ne peuvent pas se passer du merveilleux ,
que le christianisme est trop sévère pour s'allier aux jeux de
l'imagination , et qu'il faut par conséquent de toute nécessité
recourir au merveiUeux mythologique. Sîins doute , si l'on ne
considère la littérature et les beaux-arts que comme des jeux
frivoles destinés seulement à nous procurer quelques plaisirs
éphémères et stériles, sans doute peu importera que vous ayes
recours à la vérité ou au mensonge 3 tout sera bon^ pourvu que
vous amusiez vos lecteurs. Mais aux yeux de la saine philoso-
phie^ l'objet de la littérature et des beaux-arts ne doit pas être
seulement de nous amuser. Non , non ; l'homme de génie a sur
la terre une mission bien plus haute à remplir^ La destination
naiturelle de la littérature , c'est de rennier les cœurs , c'est de les
oaptîver, et, s'empi^rant ainsi des volonté, de disposer des
hommes en souveraine maîtresse pour les rendre meilleurs et
plus heureux. Or, pour atteindre un aussi grand but , deux con-
ditions sont nécessaires et suffisent. Il £iatr i°« que l'influence
de la littérature sur la société soit tout employée au perCec^
tioBnement des^mosurs privées et publiques; af. que cette in<»
fluence soit portée au pins haut degré possible. Koos essaierons
de démontrer qu'une littérature fondée sur le christianisnie
peut et peut seule remplir dans toute' kur étendue ces dèmx
conditioins; Mais, auparavant , nous croyons devoir faire quel-
( *75 )
ques réflexions sur la natnre du Beau littémirej Car ^ dans ce
siècle de lumière , toutes les connoissances o& le cœur humaÎB
se trouve intéressé ont été tellement obscurcies et dénaturées^
qu'il faut , de toute nécessité , pour établir quelque cfaos<^ de
solide et se faire comprendre , en revenir aux premiers élémenlç.
La capacité du cœur humain est infinie. C'est ce qui fait qu'il
est impossible d'exercer sur lui une grande puissance $ tant qu'on
ne lui présente que des objets bornés et considérés comme ^ek.
Dans la vague multiplicité de ses désirs 9 c'est l'infini, c'est Dieu
qu'il recherche partout , et , le plus souvent , à son propre insu»
Ce n'est donc qu'en lui pr^entant sous mille et mille faces
diverses l'image de l'infini , qu'on peut être assuré de le ravir et
de le maîtriser. Aussi tous les passages des anciens et des mo*
dernés qui ont été le plus admirés dans tous les temps, ne sont
jamais, en dernière analyse^ que des manières différentes de
transporter nos âmes de Tordre relatif et borné à l'ordre îtifini
et absolu. Le fameux Moi! deMédée, qu^est-il autre chose qu'nïie
créature s'uttribuant, dans le délire de l'orgueil, l'une de$ p^r*
fections incommunicables de Dieu , qui seul peut se suffira à Inir
même. Le Qu^il mourût du vieil Horace n'est de même que l'ex-
pression du dévouement et du courage portés au-delà de toul6
limite et jusqu'à ce dernier point où se trouve, dans la mort'^
l'immortalité. Il seroit facile de ramener à ce type universd un
plus grand nombre de passages , et de montrer comment les
plus doutes peintures de la vie pastorale ne sont que les images
d'un bonheur et d'une paix qui n'est point ici-bas et que le Gel
nous révélera > comment les tableaux les plus terribles ne repaie
dent dans nos cœurs ce sentiment d'effroi que l'auteur a voulu
produire , qu'autant qu'ils réussissent à frapper nos esprits par
l'idée de maux sans bornes et sans remède, tels qu'il n'en esl
point sur la terre ; conmotent enfin tout ce qu'il 7 a de pair&U
dans les plus beaux monuments de la littérature et des- arts»
trut teint précisément la perfection qiVen dépassant la réalité^
ou plutôt (car )'ai;dktout le contraire de de qu'il falloit dire )>
( «76 )
en rëreillaut confusément dans notre âme, à Taide des figures
de ce monde, qiu sont vaines et qui passent, le sentiment des
réalités éternelles.
Voilà ce que n'ont compris ni M. Cousin, ni M. S. D. , Vnn
des rédacteurs du Journal des Débais, qui paroît être son
élève; et les deux passages suivants, que nous prenons, Fun
dans la première leçon donnée en Sorbonne par M. Cousin le
17 avril dernier , l'autre dans un artîcfe des Débats du i r août,
nous semblent propres , parles contradictions qu'ils renferment,
à jeter du jour sur cette matière.
«r Dans le monde des formes , nous dià M/Cousin, la beauté
• ne se montre que d'une manière qui^ en nous la révélant, la
» Tdile et la défigure. •• Le plus bel objet Au monde a ses dé-
I» fauts^ la plus charmante figure a ses taches. Par combien de
» tristes détails ne tient-elle pas encore à la matière ! L'héroïsme ^
» lui*méme, la plus grande et la plus pure de toutes les beautés >
» rbéroïsme , vu de près , a ses misères. Tout ce qui est réel est
» mélangé et imparfait. Toute beauté réelle 9 quelle qu'elle soit,
» pâlit devant l'idéal de beauté qu'elle révèle. Que fait donc
» Vhomme ? Ce qu'il fait. Messieurs? après avoir renouvelé la
»' nature et la société primitive par l'industrie et les lois ,'il refait
» les objets qui lui avoient donné Tidée du beau sur cette idée
Il même , et les refait plus beaux encore. Au lieu Ae s'arrêter à
1» la lîontemplation stérile de l'idéal , il créé pour cet idéal une
» nature nouvelle, qui réfléchit la beauté d'une manière beau-
» coup plus transparente que la nature primitive. La beauté de
« l'art «st supérieure à la beauté naturelle de toute la supério-
I» rite de rhomme sur la nature. Et il ne faut pas dire que cette
» beauté n'est qu'une chimère , car la plus haute vérité est dans
^ la pelisée ; ce qui réfléchit lé mieux ia pensée est ce qu'il y a
%• de plus vrai , et les ouvrages de l'art sont par là bien plus vrais
» que ceux de la nature. »
Et M. & D. , fidèle aux mêmes principes , nous dit : « L'art
» seul cependant, Tart qui ajoute, qui retranche, qoi crée.
( m )
» laisse de longaes et profondes éiuotions. La fidélité du co.pifltbt
» amuse un in*stant , mais s'oublie yite. Ce qui plait daus la
s copie f c'est le talent du peintre qui a su attraper la resssm-
s blance. La ressemblance constata ,. on s'éloigàe ^ur ne plus
s revenir. L'artiste au contraire attacbe p^r l'iiXipres&ioii. <|ue
» produit son ceuvre, vraie , comme le sontlofites les créa tii>i»^
» du génie , mais de cette vérité que oo^us saisissons en noiis*
» mêmes, qui nous appartient et que nous prétons au monde
s extérieur. Qu'tst-ce donc que la réalité pour Fartiste? jUn
» fmids conimun ouvert à qui veut y puiser. C'est Kà qu'il risnr
» contré son idée première. Mais cette idée^ il ne la reproduit
» pas telle qu'il l'a trouvée ; il la travaille , il la dét^çhe.de toul
» ce:qiii l'enveloppe^ il la conçoit , en un mot, et en la ccuiee-^
» vant il la modifie. Ce n'est pas tout : son imaginatiou l'^gri^i^
» dit bientôt; il la crée en quelque sorte une seconde foisî e}Ie
• sort plus pure et pluSibelle des mains de $01^ intelligence» et
tt commence à vivre d'une vie toute poétique. Crojit-on qu'eMe
» en soit moins vraie? Non ; mms au lieu d'.étre vmie .aujour-*
» d'hui seulement ^^Ue lésera dj^main , apr^S-dcrraain encoi'e^
s aussi long'temps qu'il j aura qnelque sympathie entre lel
» hommes. La réalité ciiange 9 et les joopies qui U représentoieni
» se décolorent, La vérité poétique, qiii va dç l'âme à l'âm^»
* vit éternellement. »
Les vérités que ces messieurs admettent, la méprisç dan^
laquelle ils tombent 5 et les absurdité^ qui en résultent, nou^
paroissent également dignes de fixer l'attention*.
£t d'abord, ils reconnaissent formellement la supérioA*ité.i;|ifif
nie de la vérité poétique , ou du beau idéal ^ sur toutes les beau<r
tés du monde extériejur. Ils reconnolssent fonnellement qu^
l'art seul, qui a pour objet de nous représenter en mille ma-^
nières cet ineffable modèle^ l'art seul pçut laisser dans nos âmoi
de longues.ei j^rofondes^ émotions. Enfin ils reconnolssent (cajf
)e ne crois pas qite.M* Qousin soit disposé à démentir en Cjcla soi^
disciple) , ils reconnoissent que cette vérité poétique , ce beau
( «.-8 )
i^ai^ a 5QTtoiit(*s ks outres beautés le plus gr(lnd de tousleât
frWïldges^ celui d^ i^iare éternellement.
M. Cousin auroit dà être, naturellement conduit de oet idéal
^do^eautéque la beauté crfsëe révèle et devant lequeLeUe pdlii ^
à )a sPD^irce onginelle/de toute beauté^ à Dieu /qui est la beau lé
parr essence. Il n'eût eu pour cela qu'à demeurer d'accord avec
hii-mcme , puisque^ datis un autre endroit de la même leçon , il
dit : « Enchaîné 4ans les limites de Ce -monde, l'homme ne voh
» rien qu'à travers ce monde, et sous les formés de ce mondes
» msûsy.à travers ces formes et sous ces formes mêiaes, ilsùp-c
i> pose irrésistiblement quelque chose qui e^t pour Itii'lâ sub-<
# 'stancâ « la cause et le modèle de toutes les forces et de toutes
» les perfections qu'il aperçoit et dans lui-même et dans le
»• mondes En uo mot, par-delà le monde de l'industrie, le
» monde politique et celui de 1 art, l'homme conçoit Dieu. * i
' Mais cette route- eût mené trop loin. Il falloit donc rebrous-
ser chemin à quoique prix que ce fût. La chose était pourtatil
difficile. En effets, au point ou on es étbit , on ne pouvoit
éviter de deux choses l'une , ou de reconni>lbre que le beau
idéal, la beauté essentielle, est une grande réalité qui ne se
trouve- qu'en Dieu, ou de dire implicitemeîit que le Beau ^
ou la vérité poétique, qui rà éternellement, et à laquelle
seule il appartient de laisser dans nos âmes de longues et
profondes émotions , n'est, au fond, rien du tout. Ce dermer
parti -est bien absurde^ mais on ne pou voit se dispenser dé
le prendre, à moins de voir la religion étondi'ç son empire sur
ialittérature et les beaux-arts. Or c'est ce qu'il falloit éviter par-
dessus tout. On eût rendu , il est vrai , aux sublimés médita*'
tiojns du génie le seul objet véritablement digne d'elles^ on né
IVut pas fait courir San^ cesse après ce qu'à la yéritqoaa hoA4a
cl-appeler line chimcrfe, jnais que pourtant ok dépooiMe dff
Hfoute réalité î fett" un mot , on n'eût pas subi cette loi terrible
et inévitable'^ laquelle l'esprit humain'e«it a^ujett^ dans tous
ses procédés, dès qu'il s'écarte dçs règles que la vérité éter-'
(^ '79 )
inelle laia'trWes/cèttêioiy dls^^Je i <jiii' le porte >iT^«til>1e-
Ttient à .renoineer auxffmikles réalilës qai der-oîent fditie son
magnifique apanage y et h prodiguer en pure perte* à la Vanité
«taïKiménsoiige tout ce-que rhumanité a reçu de sou; auteur
de plus npbleet de plus précieux. Njoiporte. Pourvu' qu'on
«oît dispensé 'di3 elierclier en Dieu la source du- Beau , et dans
la religiobV ou le smis' commun , sa règle , on fera touè ieè
saprifices nécessùres^. ^ dira même , s'il, le faut; poik*-côU<^
tplev les hommes d^ génie /que ce qui- n'a poinjt de ^éâlké tiè
doit pas être pour cela rangé parmi les chim^es-, qu'entré lé
réel et' le chimérique 'lë vrai tient un juste milieu 5 • et Von
appuiera cette absurdité sur oètt« autre, qui esif le dernier
excès de l'idéalisme : La plus lumte vérité est dans la pensée ;
principe réi^itablement curieux 9 qui, traduit en langage ort.
•dinaire , veut dire que toutes les pensées sont vraies , mên^
les fausses , et qui a peut*être sa raison dans cette autre propo-
sition du même auteur : Les idées ne représentent -rien,^ abso*
himent rien ^qu' elles-mêmes , laquelle , traduite à son' toilF^
signifie que toutes leà idées jsont fausses, même les vraies (t).
(1) Nous n'ignoronè point, qaec^ deux propositioDS , dàoft une a«tr«
bouche qnecfiUe de .M. Gousia , . poorrosent être entenduei dan» Qti'tràs'^
bou sens. Si i'on disoit , en effet , qae la pensée buméiiae- on génécal «--oïl
autrement la penaée dd genre humain.^: qui sente 'est rihfeiUible' et' qtit
doit servir de règle à toiltes 'fes pensées fifdiVida^IeS'^ a< Di^» |>ôiir obftjt
•mkvédiat; ique c'est en lui. qu'éclairés par la ^p4rdFle ekténeote' v'bd^s
Soyons toutes lési vérités f et ^qoel'eâsence divine v'^ii*}e^ «miqtfe^dS'uotfle
intêUigéocé , est l'éternel archétype dont itons 4eft:'objei»'>'cFéés ne><sMit
^e lea images : on pourseit direualprs- que lu pitfs haute' vèrkè'estilmu la
ptntée^ puisque tout ce qui n'est pas Dieu n'etit vrdi , c'est*à-dire , «'«st ,
que; parce qu'il représente la pensée de Dieu et qu'il participé* de cbttë
loaniè^ k sa vérité et & sop. être. On potirréit dire atissi que (es'^é^*né
refuriêêMetU rien ^ abtolumeni rien tf^él{e9-fMtite9, puisque -4es'fidééè»-«'q'tfé
lions voyonaea Bieu*^ et qulfiont' purtie de'Ii^esflK^ce divine y De''sî[iht pas
1a copie 9 naisPongioalélenid diaprés lequel td«ites -cKoÉêti .ont é^' fiÉilos.-
Mais il eal important d'observer. ^ne' cette lui|iteidCK>irlh&'ne"pant'^otfn-^
( »8o)
Telles sont les ;baùt6s absurdités iftii découleAt ia système
que neus combattons, et qui pourtant- sont auyourd'faui, en
Socbonne , les bases de l'enseigoetiienli pbilosof^iqiie. P,our
nous qui croyons tout bonnement, ayjec le f;en«e;. humain ^
qu'il y a des pensée vraies et des pensées fausses ^ que leur
vérité dépend de leur conformité .avec la. nature des choses
o<i avec la raison de Dieu, et que le sens comiiiun^est le dèf nie^
^ infaillible moyen pour distinguer celte eontormitté de. ce, qui
n'en ai que l'apparence : nous croyonsau^i qUe le: AedU i comme
le Vrai , dèsrlà qu'il n'est pas une cbimèrey^ eat nécessair^meni
une réalité f et celte réalité , qui 'vi^ ^(emè//9mci«t -^ nous, le
yoyon^ dans Vt^i/emd, djtns celui qui est ^. comme l'a si bien dît
M- Cousin I la substance^ Za cctuse et k modèle de tçuiea le$
forces et de ioutes les pprfectÎQns que l'bomme ^erç<Ht danf
li^*m^rne et dam le monde. , , .
, ^tie irérité bien «(éditée peut rendre raison ^'un grand
&0ik^iT<^ my sièces absolument inexplicables, pour ceux qttiae
la reconno'issent pas. '
Tenir qu'au catholique qui recopooit comme infaillible la pensée générale»
eviikiaena o0nB(myn..Dèt- qu'on refuse , avec,M% Coiishi'^- ifimpoier à~/4>pAî*
•/«M^M« ^4.74. .f)^n««fnnidiy&dttdlie tmt aiutonVé jtf/MrflMraMieoQnmiisfatil
pHi^i.dàf'lorayjd'iajatre pensée que le» pensées iadividiitUes^ qui .s'«ali«H
|)ait99t.,!et dopt:» par^tinAèqveat^ Ane partie est nécessairenieiit fanssc^
«D 9» ,pt^\ pltts 4ir9i qoe. té'(tlèi$ l^aiOÊiVèratietid&nà UpmaU , sans dira
{Mkfjà^qiie tnq^ea les pensées individueliea , et, par eanséquent» «elles
q^^/|OQ|> faussa»» aoaf vraiea. £t de oiéine,éè« qu'on renie i» 'moyen §4»
oéml «I iwiquetpat Uquâl »m pensée* penvent participer à rinfatUibiilté
de oeUcs de Dieu , et , par Ik Biéme>^ à lenr aouveraùae indépendance ^^
4ès4or8. on n'a plus aiiqun di-oit de les considérer comme archétypes par
nppDrt aux choses créées, et, dans cet état d'isolement , on iie:pei|t
pins l<^s regarder comme Traies qu'en supposant «grataitement -qu'elles
Mprésentent les objets eitérîeors et qu'elles en sont des ^copies exactes*
^nsî dire , dans cette l^pothèse « que /e< ùUn ne fepréêtmtent rien , né»
^iiêmiBn^ ri€m qu'elUt^mfimu î o'est dve. é.?idemmeot qu'elles eont tmrteë
£mHes » mtoe ceUes* qui^iiar bssted poumneat se trouver Traies*
( '8' )
^te liottg feU'cotihQttie d'abord la rai&on métaplijsique dtl
principe dé Platon doiii nous avoàs parlé au Qqmmencemeat
de cet 0i%rc1é : « Le Beau est la splendeur Au vrai ; » car elle
nous fait remonter jusqu'à Dieu, qui est le centre et le lien
récessaire de toutes les perfections. Ainsi , dans la tliéorie des
inx-arts, comme* dans toutes Tes autres matières dont elle
jupe 5 la salue philosophie nous ramène aux vérités les plus
e^ les plus douces de notre sainte' religion. Oui ^ le
une te Trai ^ n'est autre chose c^ue Dieu. Et ce q^î
I, dafl^Mis les temps y l'objet unique des Recherches , des
[itatio^^^iès dësirs de tous les hommes de génie qui ont
lu sut* k t^^^et qui , pour la plupart , l'ignoroient ou nV
soient pas y^^^^si l'objet unique de la foi et de Famour
:hretieh. £t nel^^s-nous pas daSs saint Jean que le CaRisx
ms répître de St. Paul aux He'breux ,
.▲ GLOIRE de Dieu (2) ? Mais ce n'étoit
Ire aimé de nous. Ce Beau inefiable »
lé prendrt k notre égard le titre d'E-
Idu haut des Cieux , il descend sur nos
kporellement à nous, et d'accomplir
écrit dans la prophétie de Zacharie :
^èl qu'est-ce que le )Beau du Seigneur ,
sinon le fromennRs cjus et le vin qui produit les vierges (3), »
Le même jUrincipe peut seul nous expliquer pourquoi la
religion dans tous les pays est le premier objet des beâui-arts. Ce
,fut elle~qui alluma sur la terre les premiers feux du génie : le
géuie à son tour lui consacra ses premiers fruitis \ et les succès
qu'il obtint furent tels qu^ils ont peine aujourd'hui à trouver
Ul VÉBITÉ (i), e|
il est l'a. sPLETiDEral
•assez de consenti]
»eau par essence a 1
[x \ et tous les joui
lsi a6n de s'unîl
" îttre ce qi
(i) GhrLitus cet Teritas. 1 Joam, , v » 6.
(t) Qui cùm ait splehdor gtoriac , et -figura sabstantlae ejas. Hthr^ » 1 9 3«
{^ Qiitd enîm boûnm «juà est , él quid pulclirumi ejut , nui frumcûtum
elcctunun ».e.t vinum gemioans Virg[lnet. Znc^u , ix , 17.
io.
i3
\
(l82)
croyance p^rmi nous. C'est. gue le géaie des hea^ix-arls ii'e$t
autre cUosc que le l^lertt d'éinou voir et, d'entraîner le$ cœurs ,
rr ctùi hé -peut se f|ire qu'en leur offrant pour attrait , sous un
point' d'e vue bu sous un autre , leur véritable objet, qui est
riofÎQi ou pieu. Aii^^ila religion est l'élément naturel du génie ^
€t'il n^èst pas étonnant qu'il lui ait dû ses p;remiers et ses plus
prodigieux succès*
Quand ilvipulut t,raiter des sujets moins élevés, il se§tit
parfaitement la,iiécessité indispensable d'employer encore le
même mobile. Do la naquit le. merveilleux poétique , qui n'e$t
autre cliose que l'interventipn , soit directe , soit indirecte ^
de la Divinité daps les af&ires humaines. Le besoin du mer-
veilleux est la démonstration ta plus éclatante du rapport in-
tinte que la littérature etjes beaux- arts ont avec la religion.
Tout le monde., sans .exception , convient que la littérature ne
peut se passer du merveilleux. Je dis tout le monde , sans ex*
ception^ et cela, peut-être ,.paroitra d'abord paradoxal , puis-
qu'il existe une classe de théoriciens qui soutiennent expressé*
ment que la littérature peut se passer du merveilleux. Mais
cette prétention n'est que dans les termes. En effet ^ le mer-
veilleux rutérâire ne consiste pas seulement dai^ Tinterven-
tion explicite des puissances surnaturelles dans Faction d'un
poème (et c'est uniquement de cette intervention que la né-
cessité est contestée ). 11 est évident qu'il y a emploi du mer-
veilleux pai-kout oik il est fait usage de fa notion de la Divinité
comme moyen littéraire. Or ceux qui nient que les puissances
surnaturelles xloivent être nécessairement employées, comme
machines poétiques > ne peuvent du moins se refuser à ad-
mettre que les perfections des objets que la littérature et les
beaux-arts ont pour but de nous représenter , doivent être non
seulement exagérées ,.mais portées au plus haut degré possible,
en un mot ^ comme l'a dit presque en propres tevmes M. Cou-
sin , qu'elles doivent être refaites sur le modèle du beau idéal.
( i83 )
tl y a pli» : là* lUt^raUiire f pom* produire' ibiu* son effet ^ est
iibhgée de déifier le» objets des afiectÎDiis qu'elle yteut nous
taire partager; c'éBt . ce qu^on peut bbsérver à chaque instant
dans presque tous les^enres de poésies^ mais surtout datié
les r^maudès niodernes ^ où les tenues de 'divmité et d'aâora4
tion sont prodigués sans cesse en rhonneur de la persotiné
cliantëe. Ce besoin de la littérature a^ comme nous lavons
déjà dit 9 sa cause nécessaire -danr le fond de Hottre cœur^
qui sent, quoique d'une. manière* co'nfese',' qu'un objet hi^
fini est seul capable de le contenter , et , par conséquent , seut
digne de son amour: Au reste , prise en elte^mérocf , et abstrac^
tion faite de ses applications vicieuses , cètte't4$ndan<!e générale
h -diviniser les créatui*es objets de nos aïFéeiinns'estfpi't lèîn
de mériter le blâme. La religiou, en efïêt ^ n'est pas autre
cbose que i'hiunanité divinisé^ ; et le Fils- de Dieu n^est^veïMl
sur la terre et ne s'est revêtu dé notre nature que poar nona
reudre y tous tant que nous sommes^ patticipani de sa dwi^
nité (i)) et faire de nous se^ cohéritiers et ses fnerhbhïs (ik). C'est
pourquoi il nous:^t non seulement permis y mais eonimandd
de nous regarder Etéciproquement comme des dieux. '
Ainsi donc, amis et ennemis, cbrétiens, païens , philosophes ^
tous sont^ au fond, d'accord pour reconno^tre lHndis|iensablé
nécessité du merveilleux dans la littérature et les beaux -arts.
r
Oo^ pour en faire usage, des l'origine deux voies se présentèrent
à l'homme', celle de la vérité et celle de l'erreur. La première
consistoit à chercher ^ à saisir les innombraMes rapports qui
lient nécessairement chaque sujet particulier avec l'ordre éter-
nel etab^lu ,'à metti'e ainsi chaque chose à sa véritable place 9
et à réaliser dans les arts les magnifiques splendeurs du vr<\i.
(i) t>iTinaBCoaM)rtefl naturs. \l, Petr. > 1 , 4-
(3) Gohsredes aat^m Ghriutt. Rom. , vu , 17, Memb^'a sumns corpofi»
ejas. Eph. , ▼> 3o.
i3.
( >84 ).
Pf cet ordre d'idées., mille et niiUe fois ptus*^ fécond et plat
yf^ie que Je$ .fictions coupables qui ont* presque tout envahi ^
jA^cefoods inépuiisable des réalités subliihes, jaillit la source
^^fnorielle^des sentiments profonds et purs , fleuve de vie^ d'oui
pfçcèdetout ce qui excita jamais ladmiratiôn etTentliousiasme.
Si Ifs géoje humain n'eiU marché que dans cette toute ^ il eût
l*empli sa destination divine , dont , au niilieu de ces plus grands
forfaits 9 il i^onserve en4îore le souvenir. Il eût conduit les
liçiûmes 9 par l'attrait du plaisir ^ à la vérité et au bonheur.
Miais il fut infidèle à cette grande vocation. Il en eoûtoit trop à
rkomme;, dégénéré et coupable , de contempler sans cesse la
mérité éternelle qui hti rappeloit d'une manière si puissante ,
arec la règle inflexible du devoir , l'affreuse difformité du mal
vers lequel l'entraînoit son penchant. Pourtant il lui falioit da
merveilleux , car l'homme ne pourra jamais s'en passer. Après
9voi|' renoncé aux merveilles véritables que les traditions pri-
mitif es lui présentoient^ il en fabriqua d'autres à sa manière. Il
lui falioit un Gel ^ il en fit un sur une montagne de Thessalie.
Le 4:hef d'une colonie égyptienne fut pour lui le maître di^ tOQ-»
nerre. Et le fxuit du commerce impur de cet homme avec une
certaine Latone remplaça dans des chants sacrilèges l'Esprit
dt'aïuQur inspirateur des pmphètes; '
• ■
( La siUte à un prochain Numéro. )
j #
( >8â)
' f
•9 '
è
ChBONIQVB de £4 RÉVOLUTIOlf DU PORTUGAL, DB l8aO A* iSllG.
(Qu«lnème aitide.)
. i8tt6.
Nouveau triomphe ibé parti révoiufiQnnairâ. — Réelsténce g^ért^e^
— Guerre civUe. — Querelle faite à l^ Espagne. -— Invasion (1^*
Portugal par une armée angloU^,
3 3fni. Don Pedro , empel'eur du Bi^sîl , Doonme lès pairs du
rojaume de Portugal , quoîquMl en eût abd^ué la couronne et que
la constitution ne fût encore ni publiée ni jurée. Il ordonne aussi
de procéder tmraédiatei^eut a Télection des membres de la cham-
bre des députas.
' f'. Juilht. Sir Charles Stuart , t»(ir-&-tobr ambassadeur d'An^.
glelerre et du Portugal , apporte 'la charte de don Pedro à Lis*
hoChe* Elle y est' reçue avec un morne silence .que tes journaux
appellent tranquillité.
II Juillet. Le ministre des affaires étrangères en Poi'tugal , M. le
comte de Porlo-Sanlo , excellent royaliste , donne sa démission..
i3 Jwklet.Vi^ régence , peu empressée [i^squ^ici de promulguer
la constitution , le fait enfin le i3 juillet. Elle engage le peuple à
la tranquillité , et fixe îa prestation du serment au 3i juillet.
Sir Charles Sluart est rappelé par sa cour» mesure par Uqùel'e
rAngletcrré veut prouver qu'elle u^a ni provoqué ni approuvé la cons-
titution importée du Brésil. Nous croyons en eiTet que ce reproche
est mat fondé » et qu'en ce genre on attribue trop^à T Angleterre «
comme s*îi n^ avoit pas des francs-maeons et àes jacobins ailleurs.
Que le cabinet britannique ait désiré d'affermir la séparation du
Brésil , de trouver un prétexte d^oceuper le Portugal , de pi^olonger
«ks embarras de l*Espagae et de la forcer à reconnoître Tindépen-
dauce de ses colonies , cela se peut ; mais il pouvoit également
( i8G )
atteindre, ce but sans constiUitîoB , fflojenDAOt une reine âj^ée de
sept ans etfrne régence dévouée. Les journaux aoglpîs disent, euzr, '
rncmes que c^st du calicot , et non des coosti^ution^ » que dans «a
détresse r Angleterre doit exporter (i).
* Des prôclartiatîons royalistes sont répandues en faveur de rin-
faut don Miguel , que Ton regarde /après rabdication de son frère,
comme roi légitime du P^riu^l.
a4 Juillei* Le* gouverneur militaire de Chavès fait arrêter J« nut/,
donc contrairement k la constitution , grand nombre de person-
flattes importants» suspectés d'indisposer le peuple contre la consti*
tution* IX les «omme des factieux , et assure que feur cri de rallie*
ment est ; V'i¥e J* Espagne et le jRoi absolu ! Mort- awp Anglais »
aux constilutionnels et à ceux .fuijureroni la constiluiion.
2 Août. Des troubles éclatept dans la province de Tras-los-r
Montes et dans celle d^Alentejo au sujet du sermeiK à la eonstitu-
lion , serment qui ne devoit être prêté que par les troiç ordres de
l'état et non partons les individus. Le 24* régiment d^infanterie
se soulève à Bragance, le 17* à Estremy , le a* de cavalerie h
V) I la vi ci o$a , quoique la constitution les déclare esseiitiellemest
obéissants , et ils passent en Espagne avec armes et bagages , caisse,
jnusique , et le corps des officiers.
3 jtoûi* IXomination d'un ministère libéral li Lisbonne : ^x
nflTaîres étrangèref M. Alniejrda , ci-devant membre des cortex ,
refusé comme ministre de Portugal par la cour àp Vienne , et
connu h P;tris* par ses liaisonii intimes avec le parti libéral ; à la
guerre M. Saldanha d'Oliviers Daun, gouverneur très- constitutionnel
d'Oporto ; et aux finances M* Braancamp , ancien membre des
cortès et pareillement fort attaché aux principes dîts confi^litU'»
tionnels.
/</. Le marquis de Gbavès fait une proclamation en faveur de
riofant don Miguel ; la princesse régente eu publie une autie à
Lisbonne où elle annonce quV//e exécutera et fera^ exécuter l'int^
mortel code conAUutionnel qu*a donné son augusiejrère le roi don
Pedro IV, dotht le nom glorieux est répété avec admiration et
respect dans V Amérique , dans VEurope^sU^ dans le mopdfi entier.
4 Août. .Les domestiques et marnûtous %s cuisines royales sont ^
(1) Cflobc and Traveller.
i>
( 187 )
sppefës p«r lé ministre de la fnaison au Aoi à se rendre au palais
dMjoda pour prêter serment à la constitution (i)« Apparemment
les marmttons sont aussi ^ un des trois ordres de Pétai. Au moins
tont-ils plus utiles à U société que Pécole dei francs- maçons.
Le Nonce du Pape , Tambassadeur d^Espagne et le ministre de
Russie ne se rendent pas à la cour lors de la prestation du sermeni
À la charte. Les cocardes ré?olutîomi aires, rcparoissent dans les
Kues , où Pou insulte les prêtres et les motpes. En revancké de nou-
¥eaux mouvemenlâ.roji(lîstes éclatent à 0|>ortO| à Evora.^aEivas,
à Chavès et k Bragance (a).
4 Août. Les Portugais qui se trouvent & Paris prêtent serment à.
Fa charte constitution neile » prestation qiii^est elle-même anticons-
titutroonelle , puisque la charte ne devoit être jjirée que par lei
trois ordres de Pétat. On rdmari^ue dans le nombre de ces Portugais
plusieurs personnages fort connus depuis la révolution : deux nn^
éiens députés aux certes*, tteut ex-ministres de la constitution ,
Ferreira» et Pamplona, comte de Subserra, Sepulveda , fameur
gouverneur de Lisbonne , et qui tous avoient également juré la
constitution des cortès. En revanche Bl* Corner, simple chargé
d^affairestle Portugal ik* Madrid , envoie sa démission*.
• 16. Aoûi.XffB gouverneur de Tras-los-Montes mande que les iiw
singés paroil^sent découragés parce qu^on les désarme en Espagne ,
et qu^ils n^y reçoivent pas Passistance qu*bn leur avoit promise.'
Néaamoijis une grande partie de la population émigré en Espagne»
'- 23 Août. Uhe C(mspirati«n contre la charte éclate même dans la
garde de police à cheval de Lisbonne. Oa< Paccuse d^avoir voulu
établir Pabsurde système de Vab^olulisme qui , dit on» n*a jamais
existé en Portugal , et proclamer un nouveau roi et une^iouçeUé
régence. L^àrticle officiel n^ose pas dire quel roi et quelIeS^égence,
de peur que le public ne tit)uvàt pas le crime si extraordinaire.
Quatre compagnies de la cavalerie de police sont désarmées , et il
est enjoint à bicour criminelle de procéder sans délai à l'enquête
et au jugement de la conspiration. L^ntendant-généri^l de la police
du royaume est remplacé par un ardent constitutionnel.
Atrété provisoire de la régence contre fa liberté de la presse ; èti.
(1) Avis officiel cenlenu. daos la galette de-LIsboane du'3 aoCM.
(a) Étoile du 19 août.
dépit déîJk ,€oiiâtîiu(îon^ iimI écrit ne )f^v^ |>luff {Ni.raî(j*t saas -iiu^
permission préalable.
l EUblissement cl\jne commission pour rétablir dans leurs grades
tous l'es officiers destitués en i8fi3 , après la chute de la constitution
des cortè9. Ih sont en effet réintégrés peu de temps a^rrès. En re-
vanche on destitue des officiers etdeu;i[ colonels dits infanlistes,
c'est-à-dire royalistes.
1 Septem^rt» La gazette ofj^cielle de Lisbonne contient un long
article du Constitutionnel en faveur de la charte pqrtu|jaise,
/</• Etablissement de douze censeurs chargés d'em^ninec tous
les ouvrages, spécialement.les journaux et les pamphlets. On a]ou(e
que si ce nombre ne suffit pas , il en sera proposé d'Siutres. ( Mioiic^
19 sept. )
4 Septembre* Les Portugais résidant à Maçlrid refusent de prêter
serment â la charte. Ils veulent auparavant en connolire les dispo-
sitions,; mais lé nouveau chargé d^affaires de Porlugnlnepeut Jeur
en montrer la texte , qu'il ne possédait, p^s Ini^ipêine. ( Etoile ,
i5 sept* )
, 6 Septembre, Des troubles plus on moins violants éclatent danf
les villes de jCruimarae^t Monforto, Braga.et Yianna de Min|io.
Le 9^ régiment de cavalerie se Soulève aussi contre la constitution »
et la garnison d^Alraeidn , composée du zi« ré^iiqent d'infanterie »
passe tout entière dan^ la Vieille-Castille*
za Septembre. Nomination d^une commission de tacf^graphes
chargés de recueillir les séances des cortès^et d'en transroettre.lt
compte rendu aux différents journaux. Dans l'intervalle des séan*
ces , le tachygraphe en chef, largement payé «sera tenu de faire un
cours public et gratuit de àon art.
20 SepHembre. Décret contre ceux qui vendent les journaux dans
les rues et déuigrent le gouvernement.
27 Septembre. Décret de la princesse régenté qui ordonne de'
mettre immédiatement le séquestre survies biens de tout ecclésiasti-
que <, militaire ou paysan , qui sortira du Portugal sans autorisation*
La lii^e des émigrés sera envoyée sans détai au gouvernement , et
tout fonctionnaire qui négligera de les faire conuoilre sera destitué
su:-Ie-champ. Voir l'article delà constitution qui garantit è tout
citoyen i<i iii>erté de sortir du royaume en em portion t^«0 propriétés,
( '89 )
«t Ja prodamaitOD da l^régetfte qui promet *d*ei4çut«r jet de fahrt
ckécuter eeiU constholîoii.
.«4 Octobre. Après de lon^. délais » l'Infant, don Mîguel jure k
Vienne la charte constitutionnelle, qu*il n^a probablement jamiiis
lue. Trois semaines après, ses fiançailles avec sa nièce llnfauie doue
Maria da Oloria ont lien dans la même ville,
4- to Octobre. Elections des députés ponr la chambre è Lisbonne^
Qporto et antres villes du royaume. Tout le parti révolutionniiire ou
maçonnique qui avoît régné sous les certes de i6sa , est dereclief
porté an pouvoir suprême. Presque tous les membres no.mm^s sont
Û€B avocats et professeurs , députés ci-devant ^uz certes, auxquels
le Consii'tutionntide Paris prodigue les plus grands éloges , et don|
il yaïUe les antécédents*
i3 Octobre. Une insurrection appuyée par le 14* régiment d*in-
fiauterie et le 4* de chésse,urs , écl:ite dans» les Algarves «pus le
comjiuandenieDt du niarquifr d'Abrantès. £lle proclame don Miguel
roi absolu I et reconnoit la reînc^euve poi^r régente. Le ministre de
la guerre marche avec six obus et 2700 hommes de troupes contre
ces insurgés qui sont dispersés ,^ et 900 d'entre eux fujent en, Es-
pagne où on les désarme.
La princesse régente » assimilant la charte & TËglise chrétienne e|
don Pedro k Jésus«Chrîst i assure , dans une réponse à la municipa-
lité de Beja , ^ue ieê portes de l'enfer ne préifaudrçnt pas contre la
^charte constitutionnelle donnée par son Jirère bien^mé , Pincôm»
parable roi et seigneur don Pedro If^, Noos le croyons sans peine s
car à eoup*sûr les portes de Tenfer ne s^élèveront pas contre cette
charte. Reste k savoir si elle tiendra également contre les puissances
du Ciel.
. .18 Octobre. Deux cents soldats de la marine de Tescadre an*
glaise , précurseurs d^on secours plus considérable , sont débarqué9
à Lisbonne 4>our servir.de garde à la princesse régente.
aS Octobre. Avis officiel publié à Lisbonne que le roi d^Espagne
a ordonné aux gouverneurs de la Galice , de la Vieille- Castille et
de r£stramadure y.de remettre aux autorités portugaises les armes
et chevaux des insurgés Portugais.
3o Octobre. Première séance des cor tes. La princesse régente
dit dans son disc<^urs d'ouyerture , a que le P>:rtugul ne connut ja«
( »9» )
»' mais que !a monarchîe représcnliilîve^ qn'il a fleifrî^ f»his furd*^
M Pomhred'un gouVertiement comptètetneni représlentalif , rcnoti-.
» veié'aiijbirfti'htii par dés inslM lit ions sag^ et stabhr\ et -que d^s
» hommes pervers et traîtres ont k peine réussi k enti^ainer contre
bcies'Ki^titolions quelques indfi^vidiis faibles ou imprudenl^. j^Enfîn
elle annonce un code civil et criminel , i«n;systbme.*jraumc>|ml ^ des
Administrations provinciales, la prospérité de TâgridliKiire « de Pin*
dn'strie ^ dit commerce , et recommande anx eortèlsde porter leurs>
soins sur ^éducation et Tinstruction j^blifue»
4 Novembre, h» chambre; dahs sa première séence, refuse Pa«
doptîon dVn règlement proposé par le ministère , et l'adresse ré"
Aîgée par Tévéque de Vtseu , en réponse an discours de la r^ente^.
est conçue dans des termes beaucoup moins pllilosophiqmes que le
discours Iui«mêroé. • v
7 Aovembre. Reppert du mint^tre des finances sur nn déficit de-
deux millions et demi de'reis ,' ou quinze mifliéns de francs. -^L&
proposition de proclamer don Pedro roi légîtime: du Portugal est
écartée , maison revanche on adopte par- ecclamation celhe^ de lui
ëriger un monument avec rînscripliou : Aa Restaurateur des /iV
berfés publiques, la nation reconnaissante. On, se rappelle que
Louis XVI aussi fut proclamé jRe9/aura/eiii« J^ taUherté^
1 1 Novembre, Une conspiration royaliste est découverte i OpOrto.
Le gouverneur fait intercepter et ouvrir les lettre* des réfugiés.
Portugais, quoique la cou&titution garantisse comme inviolable lee
secret d^s correspondances ; personne ne réd'ame le moins du monde
contre celte violation de la charte.
' ' i3 Novembre et suivants. La chambre des pairs décrète que les.
fils aines des pairs auront de préférence les places réservées au pu^
biic dans les tHbnneset les galeries. Ajourhaut d'ailleurs les tra-.
Vaux législatifs» elle s^occupe d*un grand nombre de motions pa<^
trioiiques; do monument à élever à don Pedra; dMn cxmseil miii-c
taire pour juger tous les ennemis de la charte ,'qu<^tque cette charte
înénie interdise les tribunaux paiHiculiers .; de l'établisse merrt
d^unc garde nationale pour garder les francs- maçons; de la forma-
lion de sociétés d^igriculturc y composées comme ailleurs de genS^
qui n^entcndcnt i icn à I*;)griCuIlure , mais destifiée.H à rendre les
cultivateurs favorables à la révolution , en leur préchaut TinGonvé-
( »9t )
l^çDt de payer leurs dexies el <ie,r.liofii4;r les d^ Anches. et \en fêles :
de plus f la chambre VoGci^ie d^un re^çUtre de parchemin où sont
inscrits les noms djes pai|-s , ejt de ruiûfitriiie des députés et des
garçons de hureiti. . \
. £1 y 24- I^ovemhre^ Siix ces, eatrefaîtes-les émigrés Portugais ^
■réunis sur Je. .territoire espagnctl i>gexi& faibles pu imprudents selon
le discours de la princesse « rentrent co Portugal sur trois cotoottes ^
par les provinces de Tras'los- (Montes et de Beira s ilss>mparent d»
Uragance, de Cbayès > de lUirenda , de Yiseu » et «vaoçent )usques.
^l'ès de Porto et de Cojimhire , procfliniaot don Miguel roi légitime
de Portmsal i la reine*mèrje tégente^ et établissant une régence pro^
y'isqiv^» « £o cas., disent -Us , que leur auguste seigneur don Miguei
■ Tint k courir sans enfjiiyts légitimes , ils reconnoissent pour son
» successeur et pour souverain du Portugsl^ et des autres possessions
» <iu Portugal \ S. Jk> B»* ia^princesse de Beira ,-dona Maria Thérèse,
» soeur ainée de don Miguel (i) ; et en cas quMle meure , son fils
V Plnfant d^Brag^ance de Bourbon , né en:i8ii , Porti^ais de sang^
« de naissance et par lecemirat de mariage. » De plus p ces insurgés
Jurent « de défendre- jusqu'à J» mort fous ces droits sacrés et de ne
9 jamais reconneilre dVutres états usurpés ou envahis de force et
» entièrement opposéa;aiiz lois fondamentales du royaume » loi» qui
IL lient également les sujets et les souverains (2). »
l)^s avant celte époque TAngteterre a voit fait au roi d'Espegnif
nue querelle semblable à. celle. du loup et de Ti^eau. « Yous me
troublez Teau-; c^est vous < qui êtes la cause de cette irruption des-
émigrés portugais; vous altaquez^le Portugal» *«• Mais, reprenoif
TËspagne»' les troubles viennent r de chez voas ^c^est moi qui en
souffre : vouasavez bien qu'ils me déplaisent et que je ne les ai pas
provoqués.— Si ce nVst pas vous , lui réplique^t-on ^ c'est donc votre
f4rère ou quelqu'un d^s vôtres ; vos gouverneurs etvos sujets sontf^-
votrables à .mes ennemis ; et bref, je vous en rtiiâs respousable, parce
que tel est mon bon plaisir et que j'ai- envie de m'em parer de vos
|M>ssessions. » Il est à remarquer que la régence de Portugal a voit
a plusieurs reprises ( le 16 oont , le i3 octobre ; le sS octobre ) for-
(1) La Régente atïtaeUe est le quatrième enfant du roi Jean VX , et a deux
6(Kur8 aînées»
(3) Voyez le texte de ce âcrmeut dans YEloitc du 5 décembre.
( '92 )
meU^nucnt et offici«l)eiii«nt annoncé (fie- les ioturgé^ PortUgnir
ëloîent désarmés eo Espagne , el que des ordres a^eru été donnés
aux goiivemeurs des provIneeslrAiitrophes de remettre les armes et
les chevaux de ces insurgés aux autorités portugaises»' Rfaintenant on
reproche au roi d'Espagne rinexécution de cesoindres, el oo l'accuse
d^avoir provoqué et secondé Finvasion >du Portugal. Or , Tune oti'
Vautre de ces assertio&s doit nécessairement être fausse. Il est vrai
qu^on pourroît demander encore en vertu de quel droft. des gens le
roi d'Espagi^céloit obligé de ne pas recevoir Us émigrés portugais
sur son territoire» mais de les y désarmer et de les em'pèclief de
rentrer dans leur {>atrie? Etott-il donc le gendarme des cortès por-
tugaises, devoit-il faire la police pour elles^, devenir t*atlié' desré-'
vol otionoaires ses enneinis ,-et suppléer ir leur propre impiirssaucë ?
Si la défense personnelle des émigrés ou lenr aggres^iôn do Por-^
togal étoit un délit, c'en étoit un cofttre le» cortès dé Lisboniïe et
son contre le roi d'Espagne» dont elle ne blesse point lés droits, eH
qui n'^est point tenu <ie réprimer ni de venger Tinjaib (Vite k t:it
autre. En temps de paix même^ et entre des poisèauee^ amlèS, il*
faut un cartel pour l'extradition des déserteurs réciproques,^ et 'à.
défaut de cette convention spéciale on ne livre ni leurs pei^sotnies ,
pi leurs armes et chevaux, pas plus quV>n ne remet des merehah-'
dises entrées par contrebande, àes esclaves fugitifs, ou des prîsotir'^
iiiers échappés de la captivité militaire. C'est k la puissance lésé# de
veiller elle-même à TexéciUion de ses ordres et défaire respeêler ses*
droits ou ses prétentions » si elle le peut. Enfin uul ; et uii roi moius
que tout aiitre , n'est responsable des actes ou des négligem)es de ser
au^altem^ , encore moins de ceux des simples particuliers, surtout
lorsqu'il n'a ni pouvoir de les em^iécher, ni intérêt Ir le -faire. Il
nVst pas de guerre ^n Europe ou ailleurs dans laquelle des indivi-^
dus sujets d*un autre «prince ne prennent parti pour rube ou l'autre
puissance belligérante , selon leur goût et leurs intérêts : ils entrent'
au service.de ces. puissances et les secondent de diverses manièrefi,'
sans qu'on y trouve rien à redire, sans que personne en rende leur
souverain responsable. Quand pour une cause toute pareille h celle
des royalistes portugais , les émigrés françois se rassemblèrent k
Coblenls , on n'a pds accusé Pélecteur de Trêves d'attaquer la
France : pour lui en faire uu crime, les gouvernants révolution*'
( «ôS )
ninîresî .eiur-tnêmes * pUis modérés que ceux de Lisbonne , nttea^îi ént
' du molus qu^ils fussent devenus les pluS forts , et en définitive pour»
tant ce prÎQceittV pas été plus maltraité que d^autres qui , par ùue
pi:udenc6:mé<îeuJettse, a voient fléchi sous les exigences des jacohios*
JDaii^ la gue&TO actuel le entre les Turcs et lés Grecs ne voi(«o» pas
des FrAP.çois et des An§1ois servir les uns chez les Grecs, et les autres
c}M|g)e»p«ch9.d^JÊgV|jte. D'une part, des <Knnités grecs euToient aux
révoltés moréotes des ofllciers et des soldats , de Pargent, dés vivreà
«t.de4 iminiliops ; dû l'autre , quand le {leis^EIFendi se plaint seule-
mêiit qu^il ait:à combattre plus d^Anglojs que de Grecs, et que
l'amiral Cochrane arbore même le pavillon anglois, M. StrafTord-
C^Muiiig,. parent du ministre, lui répond que ces Anglois sont au
service 4es Grecs et non de P Angleterre. Eh bien! les Espagnols
entrés en Portugal avec le marquis de Ghavès ne sont - Ils pas auisi
au service des Portugais? M. Agier a révélé k la chambre des dé-
putés qu'o«9 em6!e à Paris des officiers et des soldats pour les Turcs,
Lord Cochrane nVst-il pas le grand amiral des Grecs, le général
diurch leur, généralissime, sans que la Porte -Ottomane accuse
r Angleterre oi la France d'une aggression? Une puissance comme
rAngleterre, qui se vante de son respect pour la liberté indivî-
4utiM^» devroU savoir que les sujets d'un roi ne sont pas des es-
claves attachés i la glèbe , qu'ils peuvent par conséquent servir tels
maîtres qu'iU.veulent, et que leur fait n'est pas celui de leur soUve-
içaip. £nfin i'Anglelerrci u^a«t*eUe pas donné lin asile et môme des
pefisions à tous les rebelles proscrits de l'Espagne , toléré leurs in-
trigueA»; fayoriiié plusieurs de leurs débarquehients , qui avoienrpour'
but de susciter de nouveaux troubles en Espagne? N'a t-elle pas
depuis six ans foii^énté» encouragé, secondé la révolte et la défec-
tiop du^Mevique , du Pérou et de U Colombie 4 dont l'armée se com«
pose en grande partie d'officiers anglois ? «Et cela malgré les défenses
formelles du 1*01 d'Angleterre , qui n'ont p(ls été mieux o))servées
que les ordref d^ roi d'Espagne. De quel droit vieut-ulle maintenant
reprocher à celui-ci qu-une potgi^ée d'Espagnols ont peu(*>être se-
condé les royalistes^Portugaii» ? Mais il l'aroît que de tels actes ne
sont pjBr^jnis qu'au Içup et non pas à Pagjnçau : TEspague les supporte*
avec résignation » et quoiqu'elle eût bien plus de droit de se plain-
dre d'une aggressiou. de la part de rAngleterre , eile prisse poiir cou«
( 194)
pable» parce que qaelcfii«s-ttns de ses sujets prêtent tênrâpptti k ta
justice et senvent parmi tes fidèles royalistes P^t ugais* '
La Frirtice , craignant entre i^Espag^é et l'Angleterre Péclat dVnié
rupture qui pôurroil en entraîner d^a^tres, donne au rai d^Espagnç
des^conseils d^une prudente condescendance , et pour témoigner son
niëcontenlemenl de ce que ces conseils n'ont pas été siiiwis danà
toute leur étendue , elle rappelle vers la fin de novembre son am-^
haSSadeur de Madrid.
28 Novembre, L^Espagne intimidée fait néanmoins ce qo>ll«
peut y avant que l'ordre de rappel ne fût panreBù' ab marquis de
Moustiers. M. Salnion* ministre dos alFaires-élrangères , remet au:t
ambassadeurs de Russie, de Prusse, d'* An triche, de France et
d'Angleterre Une note portant que les réfugiés Portugais» ayant
abusé de rhospitalité généreuse qu^ils avoient reçue en E<»pagne ;
seront désarmés et qu^on les fera rentrer dans Tintérieur de TSU-»
pagne à soixante lieues des frontières , en les séparant de leurs
chefs et oâiciers i qu'eniiu les généraux comte de Ganelias et ni^n>
quis de Chavès ne seront plus tolérés dans le royaume.
2 Jjécembre, Le minTstère portugais n''en demande pas moins le
secours de TAngleterre s6us prétexte d^une aggression prétendue de
la part de PËspagne ,jn aïs r dans le- fait contre les royalistes Porto-
gais, qui selon le discours de la princesse régente n'étoient pourtaut
qu^un..pelit nombre, d^individus foibles ou imprudents.
, 4 Décembre. M. Almeyda» ministre des affaires étrangères» fait
aux deux chambres un rapport arrogant contre TEspagoe et contra
la conduite politique de Pambassadeur de France , qu^il suppose
disgracié y quoique son rappel de Madrid tienne è des clauses indé-
pendantes de sa conduite et de ses opinions personnelles. Dans ce
rapjport , M. Almeyda enchérit encore sur le langage du Consiitu^
iionneL « L^ Espagne, dit<il, est dominée par une juftie apo,stoliquê
qui est le plus ^and iléaii des monarchies > la plus infâme ligue
contre les rois et la civilisaiion européenne ; » d^où il résolte' que
les apôtres et ceux qui suivent leur doctrine ; communément appelés
les chrétiens , composent cette ligue inf&nie*; que TEurope n^a pas
été civilisée avant 1789 , ou que dans le dictionnaire libéral le mot de
civilisation est synoijynie de révolution ^ et doit être entendu dans
sou sens libéral comme une cis>lfication^ uâe opération ^endaut ^
( '95 ).
l^ltriquer àep citoyens , c^eâl-à-dirq, à ebangei: I^^ monarchies en ré-,
publiques, gouvernées par une aristocratie de francs r maçons* £t
pourtant Ja charte portugaise prescrit un serment de fuiéiité à la,
religion catholiqjue, -qui est aussi nonimé(^a/7&j/o/^'^£ie.
5 Décembre, Les cortès suspelident la liherté indiyîduelle.pour
trois mois et autorisent H pouvoir exéculii'à suspendre et destituer.
[es magistrats et les juges , 4an« .observe," aucune Jormali lé contti»
iutionnelie; mesures inconnues du temps des apostoijques.et ^ui
appartiennent sans doute aussi àja moderne civilisation européenne.
Formaiion d'une garde de sûreté pubjique, c'est-à-dire maçonn^que,^
^ans' toutes les villes et comnmnes du royaume, laqueJle garde est
autorisée il arrêter tout individu proférant des cris séditieux ou ré*
pandant des écrit;» îucendiaires. De tels cris et de iels écrits ne sont
permis qu^aiix révolutionnaires contre les rois et les gouverpements
^«^gitimes, ou les appelle ^lors liberté de la presse, qui pour les
francs-maçons est en erfet la plus précieuse, des libertés; mais ils
ne sont pas assez l>êtes pour Paccorder à leurs ennemis*
6 Décembre. Cliangement de ministère à Lisbonne, Tous les mi-
uistres, deux exceptés, donnent leur démission , et on a beaucoup
-de peine k en irpuviçr.d'autres ,«tan| la terreur est grande.
Id, Décret portant que tout individu insurgé , répandant des
proclamations ou adressant des discours au peuple pour lui per-
suader quetion Pedro (qui a abdiqué la couronne) n^est pas sou-
-verain légitime , sera jugé par une cour martiale, no/robs/ant toutes
ies lois cotU rai res» £h que n^n fait-on autant en France contre
ceux qui contestent et attaquent. chaque jour Tautorité légitime et
bien mieux établie du roi Charles Xi Les libéraux francs- maçons
gavent bien déroger à leurs propres lois et chartes quand il le faut.
Ils les établissent non pour détruire» mais pour conserver leur pou-
vovi', et en cela ils ont raison. .
Jd. Soi\i fetie date» le Times ^ journal anglais ministériel ,
particulièrement attaché aux intérêts de M. Canning, contient des
invectives furibondes tant contre TËspagne que contre li^ France^
Selon 4ui,^le roi .d'Espagne est ^n despote qui tien^ ses (leuples
dans Tesciavage ; rien ne pourra satisfaire les puissants alliées , I4;
Poi^ugal et TAngleterre surtout j qu^uu changement absolu et coni'
plet dans Tesprit et la forme du despotisme monacal, comme si le
(«96)
mînLsière du Roi ëtoU composé de tvioiues, et que ks moines , qaî
se s^qUesireot du monde, fussent des dîespot«s, La France est acciMi^
de perfidie et d^line duplicité qui surpasse même celle de Bbnaparte;
Il ne suffit pas au Times^u*elle ait rappelé son ambassadeur ; il^
Ikut qu^elle rfetîre ses trouj'es» afin que celles d^Espagne cessenl
d*êlre disponîMes et que Tarmée anglo- portugaise trouve moins'
d'obstacles I envahir ce royaume. ( Fbj^, les articles du Times daji9
Y Étoile des lo et 19 décembre.
9 Décembre, Décret des oortcs qui autorise le gouvernement k
ouvrir un nouvel emprunt de deux'niilie contos rets, ou quinze
militons de fi'ancs , la moitié des revenus annuels. Défense de tout
rassemblement populaire dans le» rncs et places de Lisbonne et dv
toute autre ville , tant de jour que de nuit, excepté pour un marché
ou une cérémonie religieuse. Sans doute il ne s'^agit point ici de
rassemblements dans le sens libéral et conslitutionticl > autrement
On ne |cs auroit pas défendus. Remarquez au surplus que le marché
vient avant la cérémonie religieuse.
Id, Au moment où Ton se plaint avec tant d'amertmne
de quelques' Espagnols . mêlés parmi les royalistes portiTgais ;
M. OuerreyrOy membre des cortès, propose d^armer , d^enrëgi-^
mentor et d^employer tous les militaires ctran<^ers quelconques,
cVst-à -dire tous les jacobins espagnols, italiens et autres, léfugiés
en Portugal. M; de Yilla-Real s'élève même contre les journaux de
TEspagne, et les regarde ai^si comme des actes d^hostilité , parce
qu^ils dénigrent la révolution; de sorte que la liberté de la presse
existera dans toute l'Europe pour diffamer rËglK<îe , ^cs souverains
et les honnêtes gens, mais non pour dénigrer les francs -maçons* Op
S^étonne de celte apparente inconséquence des libéraux , mais k tort.
La révolution n^est-elle pas, selon eux. Tunique bonne cause? la
cause de la raison, de la liberté, de Tégalité, que sais- je, i:kêii*e
de la justice et de rhumanité? donc tout doit être permis pour «file
et rien contre elle. Plusieurs gouvernemeols légitimes sembleul
nȐme Kcntendre ainsi.
II Décembre, Me5s;>ge du roi d^An^^lcterre adressé aux deux
chambres et ]lbrtanl que des troupes levées en Espagne oiH envahi
le Poriiigal; que la princesse régente a demandé des secours coâire
cette agression hostife de VEtpa^tte , et que les traites oblfg4Pii4
{ ^97 )
PAngleterre k fournir ce lecours, qui, mmb atUA<lr0 la réic^uliotf^
^u parlement i est accordé avec une promptitude inoaie. Cinq milU
hommes de toute* armes s^embarquent en toute Hlte pour Lisbonne
^r des bateaux à vapeur. Quand il s'agissoit de combattre la rëvo*
lutîon âi Naples et en Espagne, il a fallu l'accord préalable de toutes
les puissances réunies en congrès. L'Angleterre va son train et ne
demande Pautorisation de personne pour occuper le Portugal » oà
il s'agît de soutenir une constitution révolutionnaire.
*i2 » i5 Décembre. Discours de M. Canning au parlement d'An-
gleterre pour justifier ces mesures. Il y annonce que les révolution-
naireSset les mécontents de tous pay^T sont prêts k se ranger du côté
de l'Angleterre, q^ui cependant doit observer la neutralité, non*
ôeuUment entre les hommes , mais aussi entre les opinions, c^est-
à-dire entre la justice et l'injustice , la vérité et le mensonge , l'ordre
et le désordre, la rébellion et la fidélité. Mais pourquoi donc en-
voyer des troupes en Portugal , si elles ne doivent servir aucun
parti ? C'est, dit M. Canning, pour y planter la bannière de VAn^
gleterre et empéeber qu'aucune autre puissance n'y parvienne. Il
croit toutefois que la présence de l'arniée française en Espagne a eir
pour effet de protéger le parti qu'elle étoit destinée à combattre, et
que le résultat de sa retraite seroit la destruction de ce même parti,
cérame étant de beaucoup le plus foible. "Se pouvant , malgré tous
ses efforts , empêcher Toccupation de l^spagne , qu'il appelle une
invasion ^yi. Canning se vante de l'avoir rendue préjudiciable à son
possesseur , et d'avoir appelé & l'existence un nouveau monde , c'est-
à-dire , secondé la révolte et la* défection des colonies espagnoles en
Amérique , ce qui sans doute n'éloit pas un acte d'hostilité contre
le roi d'Espagne.
Ce discours 'excite une vive surprise et même un peu d'indigna-
tion dans toute TEurope , et en Angleterre peut-être autant et plus
qu^aîlleurs.
is Décembre. Le roi de France termine son discours d'ouvc;rture
des chambres par ces mots : a La France , industrielle et tranquille',
» acquerra une grandeur nouvelle,, el ses siiCcès dans la pnix ne
» répandront pas moins d'éclat que n'en répandroieut encore ses
» vertus guerrières , si l'honneur l'abligeoit â les déployer. » Ces
mots si simples produisent déjà une certaine inquiétude en Angk-
lO l4
( «98)
terre , et les journaux ministériels de ce pays font tous leurs efforts
pour empécber qn^oo ne les regarde comme une menace de guerrç.
;20 Décembre^ lj)^6C0urs de M. le ministre des afTaires étrangères
d^ France j prononcé daps la chambre des pair3 à royverturte de
la discussion sur le projet d'adresse. Il désapprouve la conduite de
l'Espagne par rapport aux affaires du Portugal ; déclare qu'on lui
refusera tout appui si , par sa faute , elle s^ezposoit à des hostilités
de la part du Portugal « mais annonce cependant que la France suu-
tiendra les droits de PËspagne , s^ils venoient à être injustement
attaqués y et finit par dire que puisque TAngleterre n'est sortie
victorieuse d^une longue et sanglante lutte qu'en défendant les
principes dWdre et de légitimité , les mêmes succès seroient assurés
à la France , si jamais elle étoit appelée à défendre à son tour les
mêmjçs principes.
Bien que peut-être il eût été plus noblç encore et sans danger de
justifier les appréhensions du roi d'Espagne et de se prononcer hau-
tement contre la révolution du Portugal , en laissant d'ailleurs aux
^nglois leur ascendant ordinaire dans ce pays , ce discours du mi-
nistre ne produit pas moins son effet en Angleterre» et engage les
journaux anglois à plus de circonspection. Le Times > qui naguère
avoit rempli ses colonnes de violenter diatribes contre la France»
change tout à-coup de langage , appelle les François les alliés de
TAngleterre , vante leurs sentiments d^amitîé , et excuse même
l'éloquence irréfléchie de M.Xanning, qu'il ne falloit pas juger
d'après l'emportement et V impétuosité ^une intronisation. Enfin
M. Ganniog publie une édition rectifiée de son fameux discours^ où
plusieurs passages sont adoucis et changés.
23 Décembre, Dissolution des deux chambres en Portugal» quatre
jours avant l'arrivée des troupes angloiseç.
26 Décembre. Discours énergiques prononcés à la chambre des
députés de France contre la révolution de Portugal , contre la po-
litique de PAngleterre , le discours de M. Canning et le système
qu'on suppose avoir été suivi par le ministère de France. Les mi*
DÎstres répondent qu'il n'existe aucun traité avec l'Angleterre par
rapport aux affaires du Portugal » et que les alliés de la France sont
toutes les puissances de l'Europe.
24 » 27 Décembre» Les troupes angloises débarquent a Lisbonne »
( '99 )
et selon le rapport de leurs propres officiers , elles y sont reçties avec
un morne silence, sans le moindre signe de contentement ni même
de curiosité. Néanmoins un constitutionnel de Lisbonne écrit dans
les journaux anglois que le Portugal va maintenant respirer, et que
la liberté'du monde ( remarquez qu^il s^agit de la liberté du monde
maçonnique , et non de la liberté portugaise) sera affermis par cet
acte 4e protection de la part du peuple constitutionnel le plus
puissant tfui existe. L'intervention étrangère n^est nullement blâmée
quand elle s^exerce en faveur de la révolution.
Durant ce mois de décembre et , à ce qu^il paroît, aussitôt après
le rappel de Fambassadeur de France, l'Angleterre exige de TEs-
pagne , sous la forme d^m ultimatum, x*». le renvoi immédiat da
ministère, et surtout de M. Galomarde ; 2*. la destitution des trois
capitaines accusés d^avoir favorisé les royalistes portugais ; 3<>. la
reconnoissance de la constitution portugaise et du gouvernement
établi en vertu de sa charte^ 4^. le rétablissement des relations
diplomatiques et Tenvoi d^un ambassadeur à Lisbonne. SI Ton en
croit les journaux, qui en cela n^ont pas été contredits^ le roi
d** Espagne auroit refusé les deux premiers points , en observant qi^e
de son côté il seroit tout aussi bien en droit de demander la destitu-
tion deJVl. Canning, du gouverneur de Gibraltar et autres agents du
cabinet britannique. Sur le troisième point, il auroit été répondu
que la cour d^Espagne, suivant Texemple des autres cabinets du
continent , avoit reconnu le gouverne meut institué par le testament
du roi Jean YI, et qu^il n^étoit pas bien certain que la France elle«
même appuyât le gouvernement établi dans ce moment à Lisbonne.
Enfin on observe , sur le quatrième point, que c'*étoit le gouverne-
ment portugais qui , le premier et sans aucune provocation , avoit
interrompu les rapports diplomatiques que la cour de Madrid étoit
toute , disposée à rétablir. Il n^y avoit rien à répliquer à cette ré-
ponse : FApgleterre semble s^en contenter « et Tambassadeur d^Es-
pagne reparoît > le 27 décembre , à la cour de Lisbonne.
Résumé des événements de 1826.
Le roi de Portugal meurt 4^un coup d^apoplexie , et néajomoins
on publie sous son nom rétablissement d^ a ne régence illégale', mais
l4«
^
( 260 )
jëvouét au parti niafoniiB|iie , et oh la majorité des voix d«voît d^
cidçry'méme contre Tavis de la régente. Don Pedro apprend cette
nouvelle au Brésil , et pour la première preuve d^affectîon envers le
pays de ses pères et le berceau de sa famille « il amnistie tous les
scélérats fugitifs ou proscrits , chargés de crimes et de rapines^ et
lance dans le Portugal , sous le nom de charte constitutionnelle , un
hrandon de discorde , qui , sous tous les rapports , brise tous les
liens » détruit les^ pactes et les promesses , qui enfin est un germe
de dissolution et de mort. Par une fatale déception , les cabinets de
TEurope semblent respecter cette charte , parce qu^elIe émane de
l'autorité légitime, comme si le poison changeoit de nature pour être
administré par une main royale » et qu^on n'eût jamais distingué
entre la source et ce qui en découle » entre la puissance et son em-
ploi. Diaprés ce principe , aucun homme au, monde ne pourroit plus
faire de mal ; car sa liberté naturelle , ses facultés natives ou acquises
sont aussi légitimes. Jadis Ton croySît» au contraire, que Tiniquité
est d^autant plus révoltante quand on Térige en régie et qu'acné se
pratique par celui-là même qui devroit être le gardien et le défenseur
de la justice. On ne s'^occupe en Europe que de la question de savoir
si don Pedro est ou non roi légitime de Portugal , comme si dans le
premier cas la charte étoit excellente. Nul n^examîne s^, eu le
supposant même légitime « chose au moins fort douteuse diaprés sa
révolte au Brésil , diaprés le traité de séparation , d'après les lois qui
règlent Tordre de succession au trône de Portugal et d^apiès Tacte
formel d^abdication 9 don Pedro avoit le droit dMmposer une pareille
charte : question à laquelle aucun publiciste instruit n^'auroit pu
répondre affirmativement, puisque don l^edro y dispose de ce qui ne
lui appartient pas, renverse des rapports dont il n'est pas Tauteur,
blesse les droits et les propriétés tant de sa propre maison que de
tous les sujets , et viole en un mot les lois divines et humaines. Don
Pedro ne pouvoit hériter de son pèie que ce que celui-ci possédoit
lui-même et étoit , par conséquent , en droit de lui transmettre* Or,
au moment de la mort de Jean YI, Tancien ordre de choses étoit
rétabli en Portugal, et loind^élre en droit de faire jurer sa charte
arbitraire, don Pedro devoit, au contraire, avant d'exercer aucun
acte de royauté, et selon l'exempte de tous ses prédécesseurs , [urer
lui-hnême « de maintenir la justiee envers tous , de les laisser dans
( 20I )
«r la jouissance àe tous les bons usages et prif U4ge« , comme aussi de .
M toutes les glrâccs, libertés et franchises qui leur ont éié concédées
» par les rois ses prédécesseurs. » Permis k don Pedro d^abdiquer la
couronne de Portugal, s^il la dédaignoit ou s**!! la jugeoit încompa*
tible avec celle du Brésil, mais non pas de dépouiller la maison de
Bragance de ses droits et de ses domaines, dont il n^étoit que Tadmi»
nîstrateur et Tusufruitier ; encore moins d^ordonner à ses sujets d^ab-
dîqner des droits qu^ils tiennent aussi bien que lai de la grâce de
Dieu , par droit de propriété et par des engagements ▼olontaires. Le
temps est venu oii il faut enfin reconnoître que les rois euz-mémeff
SDpt soumis à des lois éternelles , données non par le peuple, mais
par celui qui est le Roi des rois ; que les révolutions ordonnées d^en
haut sont aussi criminelles, désastreuses et impraticables que celles
qui s^efiectuent d^en bas ; qu^une révolution daps le genre moderne
n^est pas seulement un crime de lèse^majesté , mais un crime de
lèse-divinité et de lèse-société , et qu'Hun roi fauteur , instrument ou
complice des révolutionnaires , est le plus grand fléau qui puisse
affliger un peuple.
Aussi la force! des cboses Pa-t-elle emporté sur cet usage inique
d^uhe autorité elle-même illégitime ou èontestée.^Malgré Padhésion
tacite des cabinets et les bons offices de leurs diploniates « la consti-
tution de don Pedro est universellement repoussée. Le peuple doûne
un démenti formel à ceux qui usurpoient son nom ou qui , joignant
ia moquerie à Toutrage , prétendoient lui faire recevoir la mort
comme une source de vie, et Pesclavage le plus honteux pour de
la liberté. Les francs-maçons arrivent > à la vérité , momentanément
au pouvoir souverain , mais c^est pour montrer au^ grand jour leur
impuissance, leurs sottises et leurs turpitudes. Des insurrections
éclatent contre eux dans toutes les provinces et jusque dans les villes
de Lisbonne et d^Oporto, dont les loges a voient été le berceau de
ia révolution. Par un sentiment universel et sans aucun concert
préalable , tous les insurgés reconnoissent que la couronne appar*
tient de droit au prince injustement exilé à Vienne ; et soit par un
reste de pudeur, soit par crainte, les révolutionnaires eux*mêmes
rejettent la proposition de proclamer don Pedro roi légitime dvi
Portugal, Prévoyant la chute de leur règne et ne songeant qu^à leur
4^lut personnel, ils appellent à grands cris une armée ét^angèrç k
( 30â )
ietir secours , et consomment ainsi envers le pays qu'ils pri^tendoieut
affranchir tous les genres de trahison. Du reste , comme on pouvoil
le prévoir» aucun article de la charte n^est exécuté, aucun droit
garanti comme inviolable n^est respecté, et ceux qui prônent la
constitution la violent eux-mêmes impudemment dans tous les
points : singulière charte dont personne ne veut , et qui n^est exécutée
ni par ses amis ni par ses ennemis! Elle devoit être jurée par les
trois ordres de Pétat, et ces trois ordres de Féiat ne sont jamais
convoqués : en revanche , on force à ce serment tous les individus ^
€t jusqu^aux marmitons des cuisines. Elle avoit fastueusement ga-
ranti la liberté de la presse , le droit de sortie du royaume , en em-
portant ses propriétés , Tasile sacré da domicile des citoyens , le se-
cret inviolable des lettres» etc. , et les constitutionnels eux-mêmes
établissent une censure préalable contre tous les écrits et spéciale-
ment contre les journaux , qualifient Pémigration de crime et confis-
quent les biens des émigrés, se vantent devoir ordonné des arresta-
tions nocturnes et remplissent les prisons de gens de bien , autorisent,
c<9mmandent la détention arbitraire de tous ceux qui auroieut mal
parlé de la révolution , suspendent même toute liberté individuelle»
et font publiquement intercepter et ouvrir toutes les lettres. La
charte déclare tous les citoyens admissibles aux emplois ; mais les
sujets fidèles en sont exclus ; le privilège s^établit en faveur d^une
secte , et Ton ne peut obtenir la moindre place sans produire un
brevet de franc-maçon* Elle supprime tous les tribunaux particu-
liers, et les gardiens de cette constitution établissent des conseils
militaires et des cours martiales pour }uger les ennemis de la charte,
et ceux mêmes qui disoient qu^un roi qui a renoncé k la couronne
cesse d'être roi. Enfin l^intégrité présumée des juges et des magistrats
incommode même les libéraux francs-maçons, et malgré Tioamovi-
bilité des juges, ils autorisent leur pouvoir executif à les destituer
arbitrairemeut, sans observer aucune formalité consfilutionnelle.
En faut-il encore davantage pour montrer aux moins clairvoyants
que cette charte, ainsi que toutes les constitutions semblables, n^é«
toit et ne devoit être, dans Tesprit même de ses auteurs, qu'un
échelon pour les faire arriver au pouvoir, et après , une amusette
pour les sots , une pâture pour leurs disputes , afin de les endormir
et de les empêcher de voir le véritable ennemi. L^unique résultat de
( ao3 )
ceê conslîttitions , le seul possible , !e seul aussi qui sait a craindre,
et dont cependant on se préserve le motiBy c^est rezahation de hi*
secte maçonnique au poavoir absolu et souTerain. Du reste , leurst
mesures de défense, considérées en elles-mêmes j sont pr-oportion-
nëes à leur but 9 dictées par un instinct de conservation et par le seu*
tinrent d^un pouvoir libre de toute entrave; elles pourroient même
apprendre aux souverains légitimes comment il faut procéder contre
des ennemis publics ; et si nous les bl&mons , si elles nous inspirent
de rhorreur, ce n^est point parce qu^elles sont inconstitutionnelles ,
car nous n^entendons pas dire que la constitution soit excellente et
que sa violation seulement soit réprébensible, mais nous détestons
ces mesures parce qu'elles sont employées par des scélérats contre
des gens de bien et pour le trioiApbe d'une cause infUrae.
> Six mois après la pttbKcatioft de la charte , le Portugal es( sub-
jugué par Une armée étrangère. Sous prétexte de le préserver â^uoe
invasion espagnole f elle arrive , au fond , pour soutenir le gouverne*
ment soi-disant constitutionnel ; mais les protecteurs eux - mêmes
ne tardent pas à s^en dégoûter et en préparent la chute. G^est ce
que nous verrons dans le cinquième et dernier article.
r
KÉCBSSITS D*ÉGLAI&GIB ILS QtJESTtOR DU POtrTOUL SUPBÈHE SCB Là.
CnB$TlBiraB.
(Troiiième et dernier article.)
Peur concevoirles incroyables oppositionsà laliOi divine accré-
ditées au sein d'une monarchie très-chrétienne ^ il suffit de considé-
rer les altérations qu'elle avoit subies dans son intelligence sociale.
CestàrEglise que le Réparateur^ qui , comme Christ, est sous tous
les rapports chef suprême de la chrétienté , a confié le pouvoir
de gouverner le monde chrétien sous tous lès rapports. Comme
mon Père m'a erwoyé, je vous envoie aussi de même (i). Ainsi ,
(i) S. Jean , cb« ao.
(M)
là grande maxkne gallicane qui affirme que ITglhe n'a point
reçu de pouvoir sur les choses civiles et temporelles^ condoisoit
naturellement à affirmer que Jésus-Christ n'étoît Roi suprême.
Roi des rois , que comme Dieu ou Verbe , mais non comme
homme , comme Christ : que le régne du Christ comme homme
n*étoit qu'un règne purement spirituel y exclusif de tout droit
temporel ; que la royauté n'étoit attribuée qu'à une , et non aax
deux natures du Christ , au Christ conune Dieu^ mais non comme
Dieu-Homme , comme Christ. Il s'ensuivoit que les souverains
chrétiens étoient » sous les rapports civils et temporels s indépen-
dants , de droit naturel et pab ie cbristiak isme même , du Christ
comme homme , comme Christ ; etque cet Homme-Dieu ne devoit
qu'à [^ crédulité superstitieuse des peuples » au fanatisme reli-
gieux y le droit dont il avoit joui dans toute la chrétienté et pen-
dant MILLE A5S ( 1 ) sur l'ordrc social des peuples <:hrétiens dans les
rapports civils et temporels. Ainsi s'ébranloit dans la monarchie
très-chrétienne ce règne du Christ qu'elle avoit proclamé fadis
avec enthousiasme^ en présentant à l'univers sur les monnoies le»
plus précieuses ce cri de joie et de triomphe : Chbistus REOVATy
viirciT, iMPERAT, uui à-cclui de la reconnoissance : Sithombh Do-
miri BENEDicTUM. II s'cusuivoit que les rois et les peuples chré-
tiens j depuis long- temps abusés et trompés sur ces rapports s de«
voient enfin rompre leurs chaînes et rentrer enpossession de leurs
droits naturels et primitifs , dans la jouissance de leur ancienne
liberté : Dirumpamus vincula eorum, projiciamus à nobis jugum
ipsorum (a). C'étoit substituer ai^ec mesure aux acclamations anti-
ques un cri nouveau : Nolumus hune regnare super nos, non ha^
bemus regem nisi Cœsarem. Ainsi les rois de France , comme
che& de la monarchie » chargés de soutenir son indépendance
du Christ comme Roi | et même sous les rapports civils et tem-
porels son indépcxldance du Christ comme Pontife , ne furent
(i) Ap. , eh. 20 y T. 4 et 6.
(a) Pi. >.
(ao5 )
pfai» d e drdft les représentants , enccfre m oins les sujets da Chrkt
en sa qualité de Roi : leur autorité ne fat plus regardée comine
une participation de l'autorité royale du Christ, mais comme
une émanation de l'autorité du Dieu de la nature considéré
comme Yerbe. Le trône trés-chrétien ne fut plus fondé, appuyé
sur le ti*ône du Christ \ et le peuple François ne dut plus voir dans
son roi le successeur de Glovis , de Charlemagne , de saint Louis^
et le représentant du Christ comme^oi des rois, mais le succes-
sieur dePharamond et de Clodion, le représentant du Dieu de
la nature. Dans un royaume tr^s-chrétien , la qualité de roi fut
absolument indépendante de la qualité de chrétien , et la qualité
de cbrétien fut aggidentellb à la qualité de roi. Afibiblissement
d'intelligence Toisin delà décrépitude, et qui plaçoit, sous le rap-
port de la liaison des idées j un tel système social bien au-dessous
de celui des royaumes hérétiques dulford , voire même du ma-
hométisme ! Désordre de jugement qui , joint à des conséquences
indéfinies, donnoit la plus grande force au reproche de man-
quer de constitution, adressé par les philosophes modernes à
l'ancienne monarchie.
Sera*t-il difficile maiiîtenant, d'apprécier la puissance morale
que puisèrent en de tels précédents les novateurs déistes, lors-
qu'ils vinrent achever la révolution antichrétienne« arracher
l'état à la profession sociale du christianisme pour le fonder sur
la loi naturelle, sur le déisme pur, et présenter comme châti-
ment à l'Europe effrayée un empire universel, né d'une repu*
blique en délire, et apparoissant nUlie ans après le saint empire
romain pour proclamer la déchéance du Christ et le règne du
Jbrt-armé ? Vainement on admireroit la grande et imposante
unité de l'empire de Napoléon. L'Ecriture nous fait entrevoir
l'avantage d'avoir un seul chef politique , en nous 'montrant la
multitude des princes comme un châtiment de la terre : Propter
peccata terrce multi principes ejus; mais c'est en nous faisant
f?nvisager , dans l'effrayante puissance de la société des impies
i»ous un seul chef, l'Antéchrist, quelle ponvojt être celle del'era-
( ao6 )
pire chrétien sons on seul chef profondément souhms à FEglise ».
et ainsi au Christ , par le paissant ressort de la yraie religion
sociale. La société chrétienne 8*est avancée vers l'unité politique-
sous Gharlemagne. Grégoire IX nous présente avec détail la
magnifique idée de ce vaste développement de l'édifice élevé
par le Christ (i). L'£glise avoit conservé dans les chefs du saint
empire romain , successeurs ie cet empereur auguste , un centre
d'unité politique pour la chrétienté ; long-temps les empereurs
conservèrent une suzeraineté sur les royaumes annexés à Fem-
pire de Charlemagne (2)«
Leur primauté d'honneur parmi les princes chrétiens étoit uni-
versellement reconnue. Elle leur fut accordée par l'Eglise avec la
qualité de défenseur de l'Eglise romaine et chef des chrétiens
contre les infidèles (3). La disparition du saint empire romain de
la face de la terre a toujours été dans le sens intime des chrétiens
Tannonce d'une défection funeste : Pie YÏIi conformément à ce
sentiment profond, en faisoit témoigner sa douleur en ces ter-
mes au congrès de Vienne Jpar le cardinal Consalvi , son pléni-
potentiaire : nliesainteiïïpïxeTomaâjijCent/^de l'unité politique,
ouvrage vénérable de l'antiquité^ consacré par Vauguste carac^
tère de la religion , et dont la destruction a été uit des renverse-
ments les pku funestes de la révolution^ n'est pas ressuscité de
ses ruines. »
Dès l'origine de cette affireuse tempête^ les caractères les plus
sinistreli annoncent qu'elle va soulever les bases de l'ordre so-
cial. Non seulement le déisme, mais l'athéisme et l'idolâtrie sont
proclamés : une impure déesse, emblème de la raison humaine ,
reçoit des adorations publiques dans le temple de Dieu : des
factions anarchiques s'arrachent le pouvoir : un féroce et vil so-
phiste répand la terreur et la mort ; il ose annoncer le projet
(i) Lettre à l'empereur Frédéric II.
(a) Foyet , par exemple » le prés. Hénault, à l'an 883, et le F. d'Orléans »
BèvoLd'Esp.f Feid. I".
(3) Pons, de Lelbnits.
( 207 •)
de dépeapler la France : des villes entières sont ravagées par ses
satellites , des supplices dignes de Néron viennent se placer à
côté d'an genre de mort simple et rapide j et les mœurs publi-
ques se présentent sous les formes hideuses de la dégradation.
Les révolutions se succèdent jusqu'à l'élévation du conquérant
redoutable qui constitue l'état sur le déisme et le despotisme
militaire^ foule aux pieds toutes les libertés de l'état et de la
famille, brise comme de légers roseaux les sceptres des rois
fidèles ou opposés à l'Eglise , présente au monde une image plus
vive du règne antichrétien de la fin des siècles , et périt eu atta-
quant dans ce qu'il nomme Idéologie les derniers obstacles à son
apothéose (i).
Après ces égarements effrojables de la société , n'est-il pas
enfin arrivé le temps d'en signaler les principes, d'en édaircir
les causes et de rappeler aux hommes l'ordre dans lequel seul ils
peuvent éprouver pleinement les bienfaits qui descendent du
trône de TËternel 7 Mais une objection toujours reproduite nous
arrête. Le règne, du Christ par son Eglise sur la chrétienté toute
entière et sous tous les rapports n'est plus applicable à la so«
ciété 'f il est donc bien inutile d'expliquer ce bel ordre , de le ,
défendre , de prouver qu'il est le seul ordre social complet.
Singulier raisonnement , fondé sur une véritable confusion
d'idées ! Sans doute on pourroit conclure des antécédents qu'il
seroit inutile et même impossible de faire à la société actuelle
Inapplication pratique de toute la civilisation chrétienne. Mais
vouloir prouver par là que la science sociale chrétienne doit,
rester à jamais ensevelie, que le défsme politique doit s'affer»
mir et s'étendre, vouloir calomnier et faire illusion, sans que
la vérité se fasse entendre , c'est une tendance aussi naturelle au
philoso[|Jiisme qu'elle paroîtroit incompréhensible en des catho-
liques, si elle ne servoit a montrer plus que toute autre preuve
la nécessité d'une lutte complète avec l'erreur et les prestiges
(i) Disc, de Ccmp, au cons, d*é(at au retour de la Russie, i8ia ou i8i3.
(ao8)
qti*elk eirfb&ta L'actfon profane et prolongée dfouTinges ou de
sophîsmes théologiques et politiques ayant diminué et fausse la
science sociale parmi les nations chrétiennes j M^e action doctrî-'
nale pure et soutenue peut seule apporter remède à cette cause
de désastres. Cherchons donc les principales notions de l'ordre
dans la nature des êtres socbux^ Dieu et Thomme, et dans
l'histoire des peuples chrétiens : plus ils seront connus, et plus
ressortira la nécessité d'en déduire le développement de la
véritable doctrine sociale pour prévenir de funestes égarements.
IHeu est le Créateur et le Seigneur suprême de la société hu-
maine. L'homme est formé de deux natures personnellement
unies, esprit et corps. Depuis sa chute, l'homme est plus sensible
h ce qui agit sur les sei&s extérieurs qu'à ce qui agit intérieure-
ment sur l'âme 3 Dieu condescendant à cette foiblesse, gouverne
la société humaine par des moyens extérieurs et sensibles. Le
Médiateur est le moyen extérieur et sensible par lequel Dieu
gouverne son peuple sous la loi de grâce; mais le Médiateur,
n'étant plus sensiblement présent sur la terre (1), depuis son as-
cension , r£glise continue par voie de représentation sa pré-
$en<;e sensible ici-bas. L'expérience montre que le gouverne-
* ment monarchique ou unitaire est le plus complet et le plu»
efficace, et Dieu a donné ï son Eglise , à Tépicospat , le gou-
vernement monarchique. Le Médiateur , en tant que sensible
ou comme homme , est plus semblablement représenté à la
société par un homme que par un corps ou être humain col-
lectif; c'est un homme qui est le représentant suprême , le
Vicaire de Jésus-Christ^ le Pape. La monarchie étant aussi la
forme de gouvernement politique la plus complète et la plus
efficace, la raison objective, qui est le Verbe divin, naturellement
mais intérieurement présent à l'homme , demande de la pré"
Jffrer; et le Médiateur , sensiblement présent par. l'ïglise et
développant par elle l'enseignement naturel et intérieur du
(i) PrcÊsiet fidts ttippiûmentum sensu um dcfcduié Hym. de S. Tb. d'Ac[«
( ^9 )
Ikrbe "divin , denvUMle pour elle la mttno préférence* Mais la
Bociétë chrétienne devant être gouvernée par un moyen eité^
rieur et sensible venant de Dieu , et ce moyen étant l'Eglise ,
les chefs politiques des peuples chrétiens , rois ou autres ,
seront dirigés pa& Diey; au moyen de l'Eglise infaillible dans
le gouvernement de là chrétienté. Plus cette action de l'E^
glise sera fortement sensible, plus la liberté des peuples et les
droits des ordres de l'état seront garantis 5 plus le pouvoir ré^
guîieret salutaire du souverain politique sera fort et inébran*
lable , plus son caractère sera sacré, profondément vénérable et
entouré d'un amour fondé sur une divine ressemblance avec le
Christ, plus son pouvoir ^^^^or^/o/m^ et destructif sera éphémère.
I a Réparation , selon le sens du christianisme , est le remède de
tous les désordres dans l'enseignement et Texercice de nos
devoirs envers Dieu et les hommes. Ce remédie embrasse tous les
'moyens que présente la nature humaine , et n'est que le pouvoir
de l'Eglise sous celui de Dieu. Dieu a donné à l'Eglise sur le
monde et les états comme sur l'homme individuel y le pou?oir
suprême de ^roiV qu'exige l'obéissance , le pouvoir suprême de
droit et de fait qui n'agit sur eux , avec une efficacité com-
plètement salutaire , que quand le monde et les corps politiques
ou l'homme individuel usent de leur libre arbitre selon Tordre
de Dieu. Sans doute il n'existe pas une seconde force sociale
pour contraindre celle qui existe^ et il faut que celle-ci soit
assez pénétrée du christianisme pour obéir à l'Eglise comme à la
représentation du Christ» Roi des rois : autrement , instabilité
de Tordre social chrétien^ gallicanisme, protestantisme, déisme
révolutionnaire, et enfin, athéisme ou plutôt idolâtrie envers
le pouvoir de Thomme^' adobation de l'impie déifié de la fin
des siècles.
Le comte Hekjii de Mejiods.
( 2iO )
%«%««VV%%>M '\^IV\<W«<\ IVfcl'Vl^ » Wk VM <VVVM>» AJM «%VMIV«WW\W««%4t«l^AMA <kV«^MM/MMIi^'VtVVW«%V«W«
ASSOCIATION VOUA LA DEFENSE DE LA BELtGION CATHOLIQUE.
BAPPOBT FAIT Aq COPTSEIL GÉNtlIAL , US JEUDI Zl SVUXAT iSuS (l).
L'Association pour la défense de la religion catholique a an-
noncé, dans lart* Il de ses statuts , qu'elle se proposoit de faire
discuter par un conseil spécial les questions légales qui inté«
ressent la religion. C'est en exécution de cet article qu'une com-
mission^ composée de M. le vicomte d'AuBRAY, pair de France ^
M. le marquis de Dampierre , pair de France , M. Duplessis de
Grenedan^ député^ et M* Berryer fîls^ avocat , a été chargée
« d'examiner les discussions élevées dans les chambres , dans les
» journaux et dans un grand nombre d'écrits^ depuis la publi-
» cation des deux ordonnances du 16 juin dernier^ contenant
9 diverses mesures relatives aux écoles secondaires ecclésias^
» tiques et autres établissements d'instruction publique , et de
B rechercher spécialement en quoi les dispositions de ces deux or-
» donnances sont conformes ou opposées aux lois du royaume. »
Le Rapport que nous annonçons , et qui a été rédigé par M. Ber-
ryer y présente le résultat des délibérations de cette commission.
Nous regrettons vivement de ne pouvoir le donner en entier.
MaiS; du moins ^ nous essaierons d'en offrir à nos lecteurs une
analyse, dans laquelle nous conserverons^ autant qu'il nous sera
possible > les propres expressions de l'illustre avocat-.
(1) Ce Mémoire se vend chez Bricon , libraire de la Société catholique ,
rue du Pol-de-Fer , n« 4.. Prix : i fr.
( ali )
M. Berryer commence par dégager et mettre en évidence
ridée-mère des deux ordonnances, • Leur objet ^ dit-il , est
d'interdire les fonctions de l'éducation publique aux membres
de toute congrégation religieuse non légalement établie en
France , et de réduire le nombre des écoles ecclésiastiques et
t:elui des élèves qui peuvent j être admis , de manière h. n'y
laisser pénétrer que des enfants nécessairement consacrés au
sacerdoce. L'intention du gouvernement seroit donc de s'op-
poser^ autant qu'il en a le pouvoir, à ce que les jeunes gens
destinés à toute autre carrière pussent être élevés dans un éta«
blissement religieux ; d'où il faudroit conclure que lès hommes
qui sont chargés de l'administration du royaume regardent
réducation catholique comme inutile , ou plutôt qu'ils se sont
persuadés qu^on ne peut sans danger confier à la religion le soin
de préparer les hommes aux travaux et aux devoirs de la so-
ciété. Mais 9 dans cette pensée , il falloit effacer des ordonnances
les articles qui laissent subsister une partie des écoles ecclésias-
tiques. A quoi bon , en effet , permettre à l'Église de réparer les
ruines du sacerdoce 7 Pourquoi former de nouveaux prêtres , si
on les destine à vivre dans le monde , en présence d'une géné-
ration qui , dès TenËince , aura été soigneusement soustraite à
l'autorité de leurs enseignements ? p
M. Berryer remarque ensuite que deux principes semblent
avoir guidé les conseillers de la couronne : i\ la prohibition
en France des congrégations religieuses non légalement établies^
a"", le droit exclusif créé par les décrets impériaux en faveur de
Tuniverisi^é. Examinant d'abord le premier de ces deux prin-
cipes, il montre tout ce qu'il y a d'inconséquent ou de faux dans
la prétention de remettre en vigueur les anciennes décisions
royales sur des matières particulières qui intéressent l'ordre re-
ligieux ou l'ordre politique. «De nouvelles mesures, dit-il,
règlent en France tous les droits, de nouveaux rapports sont
établis entre la religion et l'état. La liberté de conscience , l'égale
protection accordée à divers cultes ^ la libre publication des opi-
( ^«> )
nions et de» doctrines , Tuniforaie autorité des lois de potisc
intérieure , Tabolition des privilèges personnels , IVgalitë d ap«
tttude politique pour tous les emplois s toute notre lëgislation ,
en6n , repousse cette alliance bizarre entre les choses présentes
et les lois d'un temps qui n'est plus. »
L'orateur fait ensuite l'histoire de la législation relative aux
congrégations religieuses depuis 1789 , de laquelle il résulte
que « le gouvernement impérial , le gouvprnement consulaire ,
l'assemblée constituante , n'ont laissé aucun acte législatif qui
exclue les membres de congrégations religieuses des fonctions
de l'enseignement publique 5 et que c'est dans les archives de la
convention qu'on a pu découvrir les principes constitutifs de
V ordre légal, avec lequel on met en harmonie des ordonnances
publiées au nom du Roi. » Il prouve , par le dilemme suivant, que
ce prétendu ordre légal n'est nullement légal sous l'empire de
la charte royale : ou l'Etat en France est catholique , et alors les
lois et les règlements doivent être en harmonie avec la religion
catholique^ et ne peuvent, par conséquent, frapper d'incapa-
cité et exclure de la loi commune les sujets qui se vouent à
la profession religieuse recommandée par l'iÉvangile , parles
apôtres et par l'Eglise j ou l'Etat n'a point de religion propre ,
c'est-à-dire, la loi est athée et doit l'être ; et alors l'Etat doit res-
pecter les engagements religieux contractés dans un culte régu-
lièrement établi , comme il doit respecter la conscience et la
pensée. « Comme le religieux ne reçoit aucune protection parti-
culière de l'autorité civile , comme il n'a point de devoirs spé-
ciaux à remplir envers elle , l'autorité n'a point de droits ni de
pouvoirs particuliers à exercer sut lui. Si ^ dans un tel ordre de
choses 9 on consulte les lois politiques où il est écrit que l'Etat ne
reconnoit pas l'engagement religieux , cela veut dire qu'il ne voit
dans la personne qui a fait des vœux solennels qu'une personne
libre et semblable en tout aux autres habitants du territoire ;
mais il n'en résulte point que l'Etat interdise à ses membres la
liberté de former un engagement de conscience , et de se sou-
( =»»3 ) ,^
mettre aux pratiques de la vie religieuse. D*où il suit que c*est
par une violation manifeste de tous les droits, qu'on raviroit aux
membres des congrégations religieuses U capacité > commune
aux hommes de toutes les religions , de remplir les importantes
fonctions de l'instruction publique.
« Le caractère illégal des ordonnances > continue M» B^rjer, '
est plus manifeste encore dans la disposition qui y pour parvenir
h opérer cette injuste exclusion , impose aux personnes attachiées
à TuDiversité , ou soumises à son régime, l'obligation d'affirmer
par écrit qu'elles n'appartiennent a aucune congrégation reli*
gieuse. Étrange et nouvel excès d'un pouvoir inquiet , qui pré-
tend pénétrer la conscience de l'homme , et le contraindre à
révéler, ses engagements envers Dieu. Rien de pareil ne s'étoit vu
en France depuis qu'en présence de l'échafaud , la révolution
Touloit faire jurer aux prêtres la constitution civile du clergé ;
et j il le Êiut avouer , la révolution étoit moins inconséquente ,
car elle ne séparoit point l'Eglise et l'état ; elle préten^ojit régler
la religion ^ sa constitution étoit un' établissement civil, une orga"**.
nîsation de l'Eglise dans l'ordre civil ; le gouvernement ci vilpôu-
Toit donc , sans cesser d'être violent, mais, du moins sans être
absurde^ exiger de ceux qui faisaient partie du clergé l'obéis-
sance aiix lois qu'il avoit faites pour le clergé. Mais comment
comprendre que dans un état où la loi fondamci^tale pose une
barrière entre les choses spirituelles et les choses temporelles ,
dans un état où tous les cultes sont également admis , toutes les
opinions libres , la loi civile étende son autorité sur un engage*^
ment qu'elle méconnoit , qui n'émane point de sa puissance ,
qui n'est pas contracté envei*s elle , et qui ne sauroit être sou-
mis k ses commandements , parce qu'elle a seulement promis
de le tolérer en promettant, le libre exercice de la religion* »
Passant à la question du monopole universitsure , M. Berrver
retrace l'histoire de la législation sur cette matière, et il établit
ainsi , «"qu'il n'existe point de loi qui ait constitué l'université •
que son existence et celle des petits séminaires émanent de 'la
10 lî
\
l a«4 )
même autorité , s'exerçant dans k même forme et par des acfei
de même nature ; que les règlements universitaires n'ont été
maintenue qttVii ce qui n*étoit point contraire à rétablissement
des écoles ecclésiastiques ^ que , loin d'être favorisé ^ ce privilège'
exclusif /de Tédacation n'a été considéré que comme une ano-
malie funeste qu'on promettoit de faire bientôt cesser ^ qu^enfin)
ce qui est bien dig-ne de remarque , l'exécution actuelle des ré-
glei^éhts de l'université n'est qu'une exécution provisoire»
tandis qu au contraire l'orgaiiisation des écoles ecclésiastiques
étoit définitivement réglée par le Roi» »
L'oratear termine ainsi cette discussion lumineuse i « I/ordre
légal né t^édâmoît donc point ces réformes désastreuses 5 Tau-
torité des lois n'est évidemment qu'un prétexte imaginaire t
Nous ne croyons pas que l'état présent de l'enseignement re-
ligieux > des moeurs et de la discipline, dans tes collèges de l'uni*
Tersité> ait pu exciter Virement en leur faveur le zèle des auteurs
des deux ordonnances é Quels sont donc les motrfs impérieux
qui ont violenté k ce point leur conscience? Nous ne vou-
drions pas lés accuser d'avoir écouté timidement les clameurs
des ennemis de la religion et de la royauté ; mais pourquoi
sont^ils Irestés sourds aux plaintes et aux reproches que le»
hommes religieux et lés sujets fidèles élèvent depuis qua-
torze ans contré le réj|;ime Intérieur des maisons soumises à
l'université? s
a D'un bout du rojaume à l'autre^ a dit M. de Cliâteau'
» briand (i)> les pères de Êtmille réclament 5 et les apologistes
» de rûniversîté prbvisoire n'^'ulTei'ont pas les plaintes des
» père^ dé fafi^iHè. Il n'y â pas un liidment à perdre ^ on né peut
Il suspendre noité existence comme ou ajourne l'éducation 2
i notre vie it'est à" la vérité que provisoire^ mais c'est en atten-
1^ âàiOt réternifé. Les générations qtti coniptoient douze , treize ^
» quatoHe où quinafe aniiées ati commencement de la restaura^
(1) OtntcrvaUur^X, iy.;.p.« 8ok
( 3i5 )
» lion, en comptent aujoui'd'hui dix-$ept ^ djx-hart , Axt-tiéutf
• vingts et vingt -une. QuVt-on fait pour attaclier ces gêné-
« rations à la religion ^ au Roi légitime , au gouvernement mo«
ji nai*'cbique 7 Déjà la restauration a vu entrer dans le monde
» quinze cent iixi Ile jeunes françois. Que sont -ils ces jeunes
i> hommes qui vont nous remplacer sur la scène du monde,
1» occuper les tribunaux, les èorps politique^ ^ les places de
n Tadministratibn et de l'armée ? Croient-ils en Dieu ? Recon-
f» noissent-ib le Rm ? Obéisseiit^ils à leurs pères? Ne sont-^ils
» point anti - chrétiens dans uh état dUk'étien , républicains daitt
• la raonarcbié, désireux de révolution et de guerre dans un
» pays qui ne se peut sauver que par la piix ? Les ministres se
1» sont-ils januds £iit ces questions ?..« •
« Cétoît eir 1819 que le noble, pair interrogeoit ainsi lés
dépositaires du pouvoir. Que leurs successeurs lui répondent
aujourd'hui : diront-ils que c'est par la destruction des établis--
Sements religieux qa'ils se proposent d'aasurer les destinées de
la mbnar<fhie ?»
* » " . »
ftKFLBXIOVS ml V01ISB16VB17S L^ivÊQVX l»B CalETaSS SVft VK AtL"
TIOLB IVSEBà AV MOVlTBIJil D« 4. «KJnTBXBAB , COnCBaNANT #S^
OSIK>jniAilCB9 VO l6 lUlN.
*
L'adhésion qae n^us avons donnée aKi Mémoirie des évêquei , et Ut
pabKcation de deux écrits oit nous nous sommes efforcé de démoiitrer
les vices des ordonnances da lO juin» sont pour nous un engagenietiit
k découvrir lés erreurs sans non^r« reùfermées dans le faaeiiiéux article
récemment inséré au Moniteur snr ceft ordonnances.
Dans les différentes conjecifures qu'on a faites sur hi étirée d*où pai*^
toit ce fqeium contre les étêques, on a prononcé dés noms r^peefahles
que nous honorons trop poiur a9«k seulement la pensée de les associer
à cette œuVre^
i5.
(a»6)
Il cBt impossible d*cii imaginer une qui » sons uae apparente modé«
ration , cache plus de venin que cette production astucieuse , où une
espèce de courtoisie et de derai-respect accompagne des assertions si
hostiles envers notre ministère et si destructives de la foi; c'est un
travail tout propre à réjouir Fimpiété, et qui lui facilite merveilleuse-
ment les moyens d^auéantir le culte de Dieu sur la terre.
• Je sais que beaucoup de lecteurs ont pu être séduits ; tout » k la sur*
face , est si mesuré , à cauteleux , si éblouissant par les citations d'auteurs
graves , par les démonstrations d'une tendre affection pour la royauté ,
que les personnes peu versées dans ces matières ont pu se prévenir en
effet , au premier abord , contre les réclamations des évêques ; mais le
fond, quand on prend la peine de le creuser, est si plein de fausseté ,
.de haine mal déguisée, de semences dimpiété, quavec un peu de diS'
cussion il est aisé de faire voir, à travers tous ces sophlsmes et tontes
ces citations mal appliquées , Ténorme el mortelle blessure faite à la
religion.
Les doctrines qu on y expoBe tendent k faire disparoStre cette religion
par le moyen le plus court et le plus efficace , qui est la destruction du
sacerdoce. Le ministère des autels y est sapé par les fondements ; on y
tourmente , on y atténue , on y éteint le principe de «a vie et de sa
perpétuité ; on prend de telles mesures , que sa reproduction , traversée
de mille manières , devient presque impossible. Jamais on ne trouva
un expédient plus sûr pour faire tomber à petit bruit , et dans un ëourt
intervalle , FËglise de Jésus-Christ.
Attaquer la foi dans sa racine et dans la préparation la plus éloignée
des moyens qui la soutiennent , c*est une invention nouvelle , et qui
avoit échappé au génie si fécond en ressources de Julien lui-même. jCet
empereur voulut interdire aux chrétiens les études profanes, mai» il
n empêchoit pas que , dans leurs écoles , d*où étoiont bannis Homère et
Virgile , il ne se formât autant de prêtres qull en falloit pour le service
de la religion. Il leur fermoit les sources d'une instruction humaine )
maîfl en s*abstenant de toucher an sacerdoce, il laissoit subsister les
canaux par lesquels ils recevoiei^t la science du salut. On ne trouve ,
dans rhistoire entière , que les Vandales qui aient su porter au vrai
culte on coup n décisif. Victor de Vite cite un édit d'Huneric , qui dé-
fmdoit d^créonner toit des évéquss, toit de» prêtre», soit des clercs infé-
ri$«r$9 tous peine (f«ne forte amende contre les eonsécrateurs et les con-
( ai^ )
taeré* (i). Non» ne voyons pas qn^on ait employé dans aucnne antre
occasion ce procédé infaillible pour détruire le christianisme.
Toutes les formules insidienses de Farticle du ikf ofic/0ttrn*empêchent pas
que les principes qu*on y défend ne mènent tout doucement à cette fin.
Aussi a-t-il été éle^é jusqu'aux nues par certains écrivains qui nour-
rissent assurément W Laine la plus profonde et la plus euTenimée à
laquelle le culte de Dieu ait jamais été en batte. Ils n'auroient pas ac-
cueitii ces doctrines avec tant de joie et de si vifs applaudissements , si
elles n*étdient que médiocrement cruelles et injustes envers la foi de
nos pères.
La pièce que nous combattons n'est quun sophisme perpétuel qui
a diverses branches, entrelacées avec beaucoup d'art et disposées de
manière ji se prêter un mutuel appui ; mais quand nous aurons anéanti
( ce qui nous acra facile ) l'erreur principale , toutes ses dépendances «
toutes les conclusions qu'on en tire tomberont d'elles-mêmes, et ces
' vains raisonnements, rompus et minés, exciteront la douleur et l'effroi
par la vue de l'ablni» affreux où ils auroient conduit ceux qu'ils auroient
pu surprendre.
Voici les deux oti trois côtés par lesquels ce grand échafaudage
manque. Il porte sur des erreurs révoltantes qu'on a palliées le mieux
qu'on a pu » et sur les prétentions les plus iniques qu'on puisse ima-
giner.
Tout est bon à l'auteur de l'article pour écraser la religion , et il ne
tient aucun compte des lois on des principes qui la protègent. Tout
lecteur sensé a dû s'en apercevoir. On sait que chaque constitutiou po-
litique a son caractère propre , que les avantages et les charges relatives
aux différentes classes de citoyens , aux différentes institutions, s'y com-
binent diversement , de manière qu'en passant d'un ordre de choses k
un autre, le poids d'une nouvelle obligation, Timportunité d'une gêne
inconnue est adoucie et compensée par l'acquisition de quelque bien
qu'on n'avoit pas. Supprimez cet équitable dédommagement , et dès-
lors il y aura quelque classe de la nation ou quelque institution publique
(t) Nullûm ordinanéi haberenî tieêniiam 9ivê epUeopos , sive presùyierw »
veUliosquosadeterum pertinereeontingiret^ propositâ severiiate i;in(//r/«,tlc.
Vict, Vit. Htbt. perscc. vandalics, L 4> P* ^>
( ai8 )
qui, Tojant se réooir tur elle une muldtude d^obllgaftoug dures, doul
docuu avantage a alkgcra le fardeau , sera toéceMairement accablée , ou
plutôt frappée de mort, Qu*on accumule nur le commerce toutes les
prohibitions , tontes les taxes , toutes les entraves que lui imposent plu-,
rieurs constitutions diaparates, et qu*on lui refuse tous les encourâ-.
gementt, tous les appuis que lui offroient \;e8 diyersea formes de gou-
vernement, il «st évidept que le négoce est détrutt, et que# f^ar cet
arrangement inique et intolérable ,. on a voulu le perdre et lui ôter
jusqu'au moindre souffle de vie. Or » voUà U règle arbitraire et absiurde
dont Qu use dans VearticU , au «ujet de la religion, Tandis qu*oa doit
prendre chaque gouTeraement aycp ses conditions parliculièrea, sans
mêler ce qui appartient h divers états politiques , cet écrivain va chercher
de tous c^tés ce qui blesse, entrave, déprime cette religion divine , el
il méconnott tout les titres , tous les avantagea que les diverses con^tU
tutiops ont pn lui assurert 11 n*j a de mise • selon lui « que ce qui Thu-.
mille et la tue ; U rcpouMe ou annule tout ce qui la protège, Nou9 vivona
aouala charte, loi écrite, récemment rédigée, ouverte souë les jénxde
ieius les François , où la religion a beaucoup perdu u un côté , mais oi|
elle trouve de Tantre , dana sa participation h la liberté jAn» étendqe
concédée k tous, certaines garanties de son affermissement et de sa
prospérité. Noire adverssdre ne lentend pas ainsi. Que le» antres invo-*
quemt la charte , tp'ib veuillent fi*en tenir i la charte, il trouve leui^
prétention très-juste i mais sll s*agit des ministres de Dien , c*est autre
chose ; il s*élance hors de cette sphère pour aller ramasser an loin des
rigueurs, des gènes, dea reslrictiopa odiepses qu*il puisse accumuler li
plaisir sur lepr tête, Q va demander an régpjme absolu de nos rcds , aux
furenrs de Tanarchie , an despotisme impéiial , comme aux nouvelles
maximes dç la .charte , des dispositions qui rétrécissent nos droits , qui
embarrassent l'action de notre ministère *» il met toul cela ensemble , et
opprimant tontes les compensations que nous niénageoient ce« gouveri
nements chacun à lepr miinière , il noue dit i ■ Voilà le code qui doit
vous gouverner t U présente, à la vérité, une' confusion et pn alliage qni
sont contre naturel H rassemble U votre n»age ce qui est disparate et
incompatîl^e % n*importe, cela est assez bon pour vous. Ministres de
pieu , résignez^ous k tous aos caprices , qpe nous aTOUs orné» du beau
pom i\*ordr0 iégai^ «
< aig )
^*e8t-il pat dvideni qvll est iiqpo«^l« que U rdl^n ne tmocomlMB
|)a8 sous un ftj9Ume.4 îiisensé et don| llnjosUco eut si moiMtraeQse ?
Or , nous verrous que c'est là \sk métliode diérie de iiotre publiciste.
G*e«l fiue. chose çorieuso d'ex^i^iaer jusqaoù U étçnd cette iviétbode.
Personne n osergit contester que la charte ne prot^ige la reUgion calho-
Ëqueff qu*dle déclare Ucdi^on 4e l*£tat« Ne faut-il donfi pas-dès-lorsavoiv
l>erdu tout sentiment dt, coniienances , pour prétendre falire cadrer avec
U charte une loi dictée pan un esprit directement, contraire à. ses. vues ^
c'est-à-dice,. par un esprit de haine £urieuAe contCjO la cathoUpiié ? Toi
est cependant le procédé de notre écrivain* li ose noits opposer la lui
du isH aoikt i7Qpk i QUTragji .d*ona poignée d'^oarclûst^s., qui vcnoienl »
huit jours avant «de préoipiler |a>hV» XVI du haut de son trône, «tqui»
quiuze jours après, abandonnèi^isnt. au poigfiard des assasskis plusieurs
ocnlaimes de prêtres dont le sang regQCgjça jiosquii ienrvepai^p.. Quelle
hassesse ( nous n*hési|onA pas à le dire ) df9 reproduire a^eo i:espect les
dispositions émanées de cette source al)ominablel La-ehufte a.Xi:^ppé
cet acte de nullité» et puisque cette considération n*arrêfee pa^récrivain
du MoniîeMVt pourquoi n^ i^mettroii-U- pa&en vigueur* tontes les lois
atroces et impies qui effrayèrent la. terre dana cq teinp.dQ diUire ? U se
4éferoit ainsi de la cetipon et dés prêtres h msilleur marcl^é..
Un antre vii^e radrcal 'de X article^ c'est qu'indépendamment de oa^
emprunt fait à d^a coni|ti|uliona.diver8iss etinalliahles, pour mieux, op^
primer Ffigtise ony exptiqao la charte dune manièce si grossièremien^
erronée ». quon le pardonneroii à peine 4 Thomme le pins, ignare.
Chacun ^ dit nojtre acte fondamental ( nA, 5. ) • profytês m. vêHgioi^
qnec una égaU Ukerté ,. ei obtient poiiK' ten <mlte la mém$ pratepiion, VoU4
l^s propres parolea(jni<» abrogeant des lois de qnatorae siècles «; ont établi:
parmi nous la liberté des cultes (> mais cette concession se jréduit*eUe à.
garantir aux ctiltércnts cultes qujik.pouiiron^ esîst«r' publiqueuujnt en-
France ?. et ne leur assurc-t'elle pas en même temps qnlls y seionlptr^
£aitemen% libres » c*esl-àslire , qn'ils y pratiqueront hautçmant tout on
qui dépendra de lenr croyance » poorvn< qutils ne. nais&H pm.4//mtrai ?*
H ny a que la manxaiae foi la plus insigne q{ii.pQi8S0 élevée des doutes
sur cette interprétalion.. Si Fbn disoit ».par exemple « aux. Juifr : « Voas^
pouveiL professer sans troid»le votre* religion , la charte vous convre d»
son égide; cependant, comme autrefois, vous porterez sur vos vête*
rncnt^ uns marque distinçti»} ; ^m» tqsw- rctiricrez. d^iiv» Ton d^mipnres ii
( 220 )
une heure fixe : Tout vous soumettrez à toutes les gênes du temps passé : *
Si Ton disoit aux protestants : « A la bonne heure, élevez des prêche»,
jouissez de tous les droits ciTib ; mais on tous interdira , ou à une partie
d*enlre tous , certaine^ pratiques qui sont dansTesprit de Totre religion ^
et qui n*oÀt rîen de gênant ni dlncommode pour autrui ; » aTec quel
mépris on repouaseroit cette interprétation dérisoire et tyranniquc 1 Too»
les coites sont conséquemment libres en France » non-seulement quant
an droit d-exister , mais encore quant au développement entier de leur»
maximes et de leurs rites , en tout ce qui ne préjudîcîe ni au public ni
aux particuliers. La religion catholique est-elle de pire condition que le»
autres sur cet article? Quelle absurdité de le supposer l Louis XVllI,
en reportant ses regards Ters les siècles passés , y Toyoit celte religion
«^associant à la gloire de ses ancêtres et de ses prédécesseurs Jusque
CloTis , couTrant de ses ailes , protégeant par ses lois , enrichissant de
ses Inmières cette illustre nation françoîse qnt Tavoit rapjpelé dans, son
Msn» pouToit-il ne pas rendre quelque hommage solennel et durable à
la foi des Glotilde, des Blanche, des saint Louis, qm est en même
temps celle d'une grande partie de la terre? Il ajouta donc ces mots aux
paroles que nous aTons dtées plus haut : Cependant U religion eaiko'
tique, apottoliquê et ronaUne, est la religion de CEtat (art. 6 ]. C*est-à*
^e éridemm'ent : bien que nous croyions devoir accorder à d'autres
eiétes la même protection qu*à cette religion antique que nous portons
gravée dans notre cœur, et qui fut silông-témps chère et précieuse' ft
tous les François , cependant' nous lui assurons une distinction qui
transmettra du moins aux siècles futurs un souTenir et un foiblë re^te
de son ancienne prééminence. Voilà le sens manifeste des art. 5 et 6 de
la charte > et prétendre que son fondateur a touIu , en les proclamant»
retirer au culte catholique fendère liberté qu'il laissent aux antres , et
ainsi lui imprimer un caractère dlnfériorîté au lieu de lui conférer nu
privilège, c'est une explication aussi contraire au texte de la charte,
qalnjuriense envers son auteur.
Que le canoniste du Moniteur Tienne après cela nous citer les lois du
gouTernemènt absolu, les décrets rendus parla Constituante sur les
déforiff du trône qu'elle aToît reuTersé la Teille , Ids actes de Bûonapartc,
let tout ce qu'il aura pu ramasser de plus fâcheux pour nous daus tous
es €»>des passés , nous lui dirons : Nul ne peut obéir à deux maîtres^ bîeu
moins encore à tingt maîtres différents qui se contredi«cnt , qui se dà-
{ 221 )
cliircnt les unajcs autrrs. Voilà la cliartc , c'est noire règle Uniqne. Les
lois du régime absolu exigent que nous prenions des lettres-patentes
pour former entre nous des associations pieuses , mais ce régime est
anéanti; tous triomphez de sa destruction ; tous tous applaudissez de
lui dcToir tine liberté entière ; de quel droit , de quel front osez-Tons
restreindre le même bienfait que nous tenons d'elle à notre tour? Dam
tout ce qui ne nuit point à autrui, nous sommes pleinement libres
comme tous; et si vous touIcz refuser à notre foi et à notre amour
pour TEvangile ce que tous réclamez pour tos systèmes impies et pour
Tos passions , tous tous jouez de nous , de la charte , da cnlto de nos
pères; TOUS êtes de ridicules tyrans et de pitoyables raisonneurs.
Vous nous opposez Tancien régime ; mais rendez-nous donc les aTan*
tages iihmeiises que bous tenions de Ini, son zèle pour la foi , sa pro«
tcction éclatante, ses profonds sentiments de religion, qui lui anroient
fait Toir avec horreur cette ligue d*athées , de matérialistes , de réTO«
Intionnaires , de cannibales , formée poor détruire nne institution bien*
faisante et dÎTine : rendez-nous tous les moyens qn*on anroit ens alors
de fadre taire d'effrénés déclamatenrs qui , par Tinsolence aTec laquelle
Sis traitent les corps les pins respectés chez tons les peuples ^t la majesté
même , offrent rczemplc d*nn oubli des bienséances qu*on ne rencon-
treroit pas même chez les saaTages ; rendez-nons ces choses , et alon»
nous TOUS sacrifierons Toloniiers le pen <[ne la charte nons donne en
échange des biens et des pririléges sans nombre dont elle- nons priTo*
Notre adTersaire dn Moniteur dte Lebret pour pronTer qne nons ne
pouTons établir, sans la permission dn Roi , des écoles ecclésiastiques.
Il estTrai que ce Tiens anteur, après aroir fait remonter jusqu'à Nemrod
rétablissement des aniTerntés, aTance la proposition qu*on allègne (la*
quelle an reste ne conclut rien pour la question discntéej ; mais il ne
faut pas mettre en pièces nn auteur , on doit prendre Fensemble de ses
doctrines t pourquoi done notre écriTain ne citoit-il pas les chapitres dn
même Lebret où il établit qn*il iC appartient qu'au Roi de faire dee loledan^
son royaume, de tee ektmgeretde lee mTBiipnéTBB ; qu*H n'appartient qu'au Bûi
dé lever denùers sur ses sujets par forme de tailles, aides et gabelles , etc. (i) ?
Qui ne Toit combien ces contradictions et cette bigarrure , îmaglnéee
pour opprimer le clergé , sont fallacieuses et misérable».'
^t} De la Sûuveraineic du Roi; par iiebret, pag. li el ôçS.
/
( asa )
lii^olredlsfcjrlatcur uoitt oppose encore Duperray. Mauraise 4hlliOi^.
puisque c^ JuriscousuUû u<^ parle que des aris libéraux , ei nuUciaeiit des.
i>tuc|c9 sacrées ; aussi <^-|ril eu soiu de ne point iudiquer le. passage dont
la seule lecture décon^re la fausse application qu'on ea fait
Di^ reste » il veut , paro^ que notre religion est la reUgton de TÈtatv
que le cIyU puisse se m^^r de .tout ce qui ikioi à son culte • à sa per-
pétuité , à sa vie i par cela même , 9«All?^ant Inii^ elle ne peut récUuner U-
privilège de Cindifférenee^ Dérision cruelle l. Les lieos qu'elle a^ contractés
avec V£tat sei<oient bien dont Traiment , s'ili. uat oient presque d'aulri:
effet que d'antonaar le pouvoir temporel à Tasierrir et à la dégrader. U:
rappelleroit ce tyran ^ Lacédémone qui » po«r marquer sa Wodre affec-
tion à quelquea-.nns de ses sujets « les approchoit d*une «tatae qui repré-
aentoit la reine, et qui. les saisissait to«t-iooup «^ le^ perçoit d^ mille,
pointes de fer cachées 8oi;ule9'Vétements. '
Cet .lenteur a <vib]ié une aiUoe grande Téntjé .. cW tpfi l*£gB8e de.
Jésus- Christ forn^e une société parfaite ; qu'elle, a reçu de Dieckle droiC
et l'obligation 4o se perpétuer, iQdépeQ,tlaiamei|b de toutes les puî^ances.
de la terre t que les premiers payeurs sont donc t^ns par le- préeepte^
(tivin,de former un nombre suffisant de Qaiaistres. de dispensateur» de
la parole et des mystères i qu'ils spot obligés, au prix dekur sang et de
leur vie » d'aecompUr ce devoir i. cpi,e a'ila ne peuvent le faire, librement
at & lafaoe di;<GiaU ils dotVient le faire ei^ seçKet« ci>iiame ces. ppemieGs.
chrétiens- qui^. ip« pouvant imp^olel: en public * cieosoient la terçe ofi<
s'enfonçoient da^ les cataconthas pous offrir la victim/a du salut
Enfin l'apologiste des ordonnances ne voit pas qqe les évêqneq on^
tout anjet de se tenir en garde. Malgré les bonnes int^nliona de cen^
qni gouvernant,^ la (action ieaponsae , elle gagne* tons les' joturs du tar^
rain; on ne pant if^voir JQsqn'oà. elle espère d'arriver nu jour par ce
m^ange d'aatnce profonde et de violence qpi fal|t son carjact^re,. Pquv
moit >e ania Irèa-frappé de ces paroles de l'hisUiira de Julien • • U ré-
« senfoit lea grands coaps jusqu'à ce qu'il fû^ ass^ d'achevée par la.
» force oçi ^'il an?oit conimenpé pair radffeaieM*'Mais auparavant il
9 vouloit tenter toutes tes voies imaglnahLea qui. ne. seEoient pas incotn-.
« patiblea avec une apparçn^cededigtiité et des gnmacea de toléniRPÇ*.
« fusant semblant de n'être pas persécnteui; (i). ».
(i) Fk de Juiien t par l^a Elettria , p. 2^o«
(323 )
; Après l«t obsertatloDt que août Tenons «1« faire , nous n avons qu ji
parcouiirrapidement rarticle du Moniîem', On Terra , k Taide des prin-
cî|]es posés , qtt*iL ne çqnlien^ presque pas un mot qni ne soit une erreur»
une insnlte ou une perfidie.
. Il ne Teut pas que les éiêques soient les direoteurs indépendants de
leurs petits séminaires » parce qu*on y enseigne les lettres. «. Mais depuis .
quand les lettres ne font-elles pm essentiellement partie de la science .
epclésiastiqup? Le concile de Trente, dans Tendroil qu*U pite lui-mûme •
n&dit*il p^s qu'on donnerai anx élàves des'petiii séminaires la connois-
sancedu chant, de la grammaire et. des autres bonnes lettres, aUarnm»
que bonarum artium (i)? Le latin n*est41 pas la langue de TEglise? Les
qlercs ne doiTcnt^ils pas être en état d^esqpliquer les homélies des Pères,
di^.st'énoncer en puhlio avec clarté, avec force» «tcc éloquence mémo
s'ils le peuvent? Où eo sermt la Francasl, depuis qualone siècles, on
avoit ' interdit' aux ecçléûas^ques l'étude des lettres? Les éTéques ont
donc , de drcnt diw , la facilité et même Tobligation de faire apprendre
m»- élèfes du sancti^ire lea lettres humaines comme préparation iudis-»
pensable k la science dirâe,
' On prétend que les éTéqnep fegasdepl loss l#a étabijissements •d'é4n<'
cation séculière comme étant à^ leur domaiue , et qu'ils Toulent (r««j<».
fçrm$r içmU» poUéguiftp^nsionnaU de France ea ^UAti^impiU eêcUim*
tiquê^^j. G'est une imposture, Qvl^u cita un a«ul mot, «ne seiule démarche •
rpii annonça de leur part cette prétention, Leiirs msûsoi|s d'éducation
cléricale spiit daps i|ne trèsrfioible pi^pprUcm avec les établic^ments de-
runiiersité qui çpuvreut. tou^ la Fraoqe. Us i^'aspi^ut noUement è gou-*
fem^t ceuxiât majis ils déCondent leur autQdté aur tes autn^^; parc*,
qu'ils sont tepus de le faire an pm des pliia g«mds sacrifices,
. Antrefûs, dit-on, il n'y afoit p^^ntde petits sémiuatres.,. Assertion
trèsfinexacte 4 dans .la réalilé , ils étmeat- en petit nombnei mws qudl^
ea é.toitla raison? C'est que l'éduee^ù. étant dirigée en Fran6e dt^poiar
Cloiis parles ecclésiastiques , bsTO^ati^^ua an sa^ierdoce «e défcloppoienl
sans obstadee • «t que tous les coBéges , suivant r^uqNreseioft de Fle^ivy, '
Le Roi a contédé aux.évéques^ par l'ordennancede t^i4 1 l^^roH 4f>.
(i) Cçnc^ Trié, sens» a3 , c« 18,
/
( 224 )
nommer les maitres des pciîts séminaires ; donc lc6 dvdqttos n'ont pft»
cctlo facoltô de droit divin : le Roi a limité à upe seule par départemcnf
h nombre de ces maisons; les prélats n*ont pas réclamé; donc Hs ont
reconnu qne tontes ces choses dépendoient de ta poissance sécutière,..
-Misérables sopfaismes ! On a rendu à la religion par lambeaux ce que la
réTolution lui aToit ôté : TEglise a reçu ce qu'onr lui rendoit ; souvent
elle gémiésoit en secret sur llmpcrfection ou sur la forme de ces rcsti*
tutions ; mais elle se taisoit , persuadée qu'elle réclameroit en vaiUé Un
particulier foiblc , qui ne peut tirer d*un homme puissant qu'une partie
dé ce qui lui est dû , prouTC-t-îl par son ûlence qu*il abandonne le sur-
plus de sa dette ?
Mais la commission formée au sujet des petits sémiaaires est d'une
autorité qui doit nous fermer la bouche. Elle côinptoit parmi ses mém-
breé deux Ténérables archevêques... Le rapport dé cette commission ne
doit pas avoir plus de poids à nos yeux qu'il n*en a eu au jugement de»
dépositaires du. pouvoir, lesquels, malgré la dédsion qull renferme,
ont frappé une compagnie illustre dont la proscription excite les vif»
regrets d'une foule de gens de bien d'un bout de la France à l'autre.
' Vingt mille jeunes gens ; ÎDtoàtiîls dans les petits séminaires , suffisent
pour ïes besoîbs'de la religion... La vérité de cette assertion repose sur
ce fait , savoir qtill n'j a en France que huit mille titres ecclésiastiques
vacants. JTowre l'Âlmanach du dergé pour i8a4 $ document le plus au»
thentique du monde, puisqu'il est récfigé dans les bureaux et sous les
yeux du ministre des Affidres ecclédastiques , et je lis dans un tableau
placé à la fin t Nonih^ de» éùeUsiûgttques manquant pour U servies des di<h
céses , i5,8oS. On part donc d'une base très-fausse, et on sacrifie, par
une prohibition inooie dies les chrétiens, le salut d'une infinité d'âmes.
Ma&sii y a des coUéges' mixtes où l'on pourra placer les élèves ecclé-
diastiques; on les excitera, comme par le passé, de la rétributioi»
unÎTersitaire... Quelle déception ! Il y a très-peu de collèges mixtes en
France , et on en supprime tous les jours. Dans notre diocèse et dans
beaucoup d'autres ces étabUssementssont inconnus. Il faudra donc que ,
dans^une grande partie de la France, la feu périsse, parce qu'on y' aura
nds des obstacles invincibles au renouvellement du sacerdoce.
Graînles* pusillanimes! le Roi augmentera plus tard . sll le faut, le
nooibre de 90,000... On emploie toujours le nom du Roi^ pour lequcjl
( aaS )
on connolt notre respect profond et notre défouement à tonte éprcuTc :
assurément c*csl le stratagème Ip plus finement calculé sur les 8cntimeu(s
de notre cœur; mais nous ne pouvons mettre un bandeau sur nos yeux,
ni éteindre notre intelligence. Nous savons comme tout le monde, et
Ton a soin de nous Tinculquer dans d antres occasions, que , sous le ré-
gime constitutionnel , ce n est pas la volonté personnelle du Roi qui est
la règle , et que le gouvernement, ce sonties ministres. Or la confiance
Bans bornes que nons aurions dans notre bien-aimé souverain , pouvons^
nous raccorder avec cette même absence de toute restriction à des mi-
nistres qui se succèdent rapidement^ qui sont accusables et quelquefois
«censés; qu;3 nos adversaires eax-mémes traitent souvent conune les plus
TÎls , les plus perfides , les plus corrompus des hommes?
Le Roi s*est réservé Fagrément des supérieurs ! £h bien ! cette inno«
vation (qa*on n*a Yue dans aucun siècle au sujet des chefs des écoles .
cléricales) peut-elle vous donner quelque omb^rage ? Quoi ! vous hésites k
TOUS fier au Eoi!... Même réponse. Ajoutons quil est impossible de
concevoir pourquoi la monarchie de son côté ne se .fieroil pas, aux évdr
ques qui Vont faite autrefois , comme dit Gibbon, et qui certes n ont rien
tant à cœur que d*en empêcher la ruine.
Le gouvernement peut choisir qni il veut pour enseigner... Sans doute,
mais il, ne peut pas interdire aux évêqnes de placer k la tête des écoles
dont ils sont de droit divin les chefs indépendants , des hommes qui ont
tons les droits que la charte assure à tous , et à qui on ne peut défendre
l'enseignement qu en violant ouvertement ect acte fondamental.
Quoi ! vous voulez refuser au Roi la surveillance sur les établissements
ecclésiastiques!... Voilà votre équivoque éternelle, et au moyen de la»
quelle vous justifies , vous encouragez la plus odieuse oppression. Vouf
pouvez, vous defez tout surveiller dans le royaume t et. les maisons cié^
ricales comme le reste : mais qui dit surveillance , ne dit pas administra-
tion 9 gouvernement , invasion des droits des particuliers. 11 n*y a point
de père de. famille auquel votre surveillance ne doive s*élendre, et ce-
pendant û vous prétendiez que nul ne pourroit se choisir un régbseur
de ses biens ou un précepteur de ses enfants qui n eut Totre agrément ,
cette imagination seroit regardée généralement comme aussi bizarre que
tyrannique. Or les droits de TEgUse ne sont pas moins sacrés que ceux
de la Camille.
n seroit aisé de dire beaucoup d*autres choses contre le sophiste que
'( 226 )
hous combattons ; on pourra les tfonTcr en partie dans tin (;crit (iV(|t(ë
nou8 avons publié il y a nn mois , et oh nong Tavons réfuté d'aTance.
Qu*il n*e8p6re pas que son manifeste fasse illusion aux évéques. IlsTerront
comme nous qu*il aiguise d'un air respectueux llnstmment de la persé-
cution la plus dangereuse qui fut jamais. Us ne jugeront pas ses fnten^
lions, sur lesquelles nous nous abstenons aus» de prononcer; mais ils re«
connoltroni q«ift la religion est perdue , û Ton suit ses conseils. '
Nous devions encore parler 4e deux écrits fort importants \
concernant l'ordonnance dii si avtîl ; mais le àéî^nt A'espacè
nous oblige d'en renvoj^ Faaaljse au procbaio Nathéro*
L un est de Mgr. rév^e^e de Charire» , Défense et développe"
ment de ia Lettre de Mgr. Vévéque de Chartres à M. de Votif
mesnil , et se trouve che2 Adrien Leclère. L'autre est intitulé :
Examen de V ordonnance du ^t avril concernant l'instruction
primaire, pat M. l'évéque de Bayonme, Prix : 60 c €hei
firic#» y me du Pot-de-Fer ) n\ 4«
* ' • \
* . ' I
BULLETIN BÏBLIOORAPHIQtJE.
Les qbdohvahces du 16 nnir 1828 cossiDERtfES Diurs leiibs
BAPPOETS AVEC LA CHABTS ET L ORDRE L^GAL. Bl*OchurÇ in->i* j
prix : 75 c, chez Bricon , riie du Pot-de-Fer^ n* 4* .
Cette brochure y aussi bien pensée que bien écrite , a ét^
publiée par X Association pour la défense de la religion catho'
ii^ue. Mous en rendrons compté prochainement.
i^TTRES DE SAINT François-Xavier , traduîtes enfrançois. peux
vol. ]ii-8<» ; prix : 10 fr. A Paris^ chez Périsse frères , place
St. - André* oes- Arcs ) n* 11 ; et à Lyon, chez 1^ mêmes li^
braires»
L'abondaiioe dés matières nous'a foifcés dp tenvoyér à un
autre numéro l'article que im)u$ avions préparé sur cet excel^
lent ouvrage.
(i) Défentô et dtvehpptment de ta Lettre de Mgr, t'évéïuc de Chartret à
M. de Vuiîmetnii,
( 22; )
I'héologie ijohale de Liouo&i. Besançon ^ Gtiatamire Bis, 1828*
9 Tol. in-8$ prix : 5 fn So c le vol. : et en 9 vol. in-i!i, prix s
il fr. 5o 0. — - BiBUA SACHA. I vol. in-8*, prix : i4 fr. , ou
huit vol iii-3a , piix : 16 fr. A Paris 1 chez Gaunie frères >
rue du Pot-de-Fer , n« 5.
Ces deux entrepiîses de H. Chalandre fils , imprimeur à Be-*
"sançon , se continuent avec autant de soin que d*activité. La
Bible Idtiàe , comme nous l'avons déjâi dit ,' est extrêmement
remarquable sons, le rapport de la correction.
M. lUf^quignon-Junlor vient de tneitre en vente la quatrième
livraison de la théologie de BiHciart i ainsi se trcruvent Aé\}k
publiés :les huit premiers volumes de la morale» Cette iropor<^
tante cfnlreprise se continue avec tons les soins que l'on atlen-*.
doit des éditeurs. Elle mérite de fixer l'attention du clergé et de
tous ceux qui s'intéressent au progrès des études ecclésias-
tiques»
Le même libraire annonce en ce moment une autre théo^
lôgie nèn moins estimée » cdle de Liguori , dans le formai
iu'd'' et in- 19. Cette éditipn sort des presses dW célèbre im-
primeur catholique , M. Hanicq de Malines*
Voir y pour le prix de ces deux ouvrages ^ la couverture du
cahier.
■i^fc— ufc» I -■■■■■«.*
IBAISOV 01 sAwr-^ruscisH.
.•■•"'•• . ' ■ • ■ >,
s De boas iwpTito'stoieiit depuis long-tèmpt «enti Ub«M$trd'«in p4an
d^èaucation où n'é^feroil pas Tétode dîi gr6c et éa l«dit< Il dst nae
fodle de jeaaes gens , d*»llettrs bien nés , auxqaeb ces ladgaes ne tonl
ni nécessaires m même utiles ^ et qui manqueni néanmoitis de^ coMkoi»*
ianèes dont Ils. à«iiHdiit bcëdn dans lé cdnrs ordinaire de la We. Demie*
refoeàt encore dès membres dlétingaés de Funiveruté signuioient cette
lacoDe et pro|[>osoiént diters moyens dé li remplir.
» Sans doute Fétude des langues anciennes est indispensable i ceux
qui, par la nature des fonctions qu^ils auront & remplir , sont obligés k
une érudition plus Variée , k un savoir plia étendu. Mais aussi combien
de jeunes gens» devant parcourir une tout autre carrière , perdent dans
les collèges un temps considérable à acquéiir des connpisBances trop
( 338 )
souvent 8iipcrfîcicUe«, cl qui leur «ourtouloars d*une iaaUllté complète^
Qui ne voit TavanUge immense qui résuUeroil pour eai , si , au liea de
consacrer irait années à des étoiles pénibles, infructueuses pour plu-
sieurs, dispendieuses pour tous, ils en employoieat seulement quatre
ou cinq à apprendre d'une manière usuelle et pratique tout ce qui s'en-
seigne à la longue dans les autres établissements d'éducation? Quel
avantage surtout si les mattrcs éloieul des hommes rassemblés par le seul
désir du bien , et s*il4 joignoiénX k la capacité requiae les malieorea
méthodes d'enseignement ! • >
• A ces importantes considérations tiendroient s'en rattacher d'autres
plus sérieuses encore , si , dans cesr jour» où la jeunesse se trouve plus
que jamais exposée à tant de dangers , les parents trouvaient dans un
établissement toutes les garanties que la religion peut présenter ; n , non
content d'écarter tout ce qui a l'apparence du mal , on s'effoirçoit de dé-
velopper les germes précieui que le Ciel dépose dans ces jeunes âmes ;
«
û de pieux instituteurs leur inspiroient l'amour de la vertu moins par de4
leçon» , toujours insuffisantei^ , que par des exemples , toujours plus ou
moins efficaces ; enfin , si Ton ne iaissoit rieu à désirer à la soUici-
»
^ude paternelle elle -même , quand elle n'ignore pad llnflucnce que les
sentiments religieux etercent sur l'éducation.
» Tel est le plan que les Directeurs de la Maison de Saint-Fuscien » près
Amiens , ie sont appliqués à réalisisr, et qu'ils suivent avec une constance
justifiée par les résultats les plus satisfaisants. Leur prospectus , répandu
déjà dans nombre de {irovinces ; ne peut que contribuer à la prospérité
d un établissement vraiàoient digne d^éncouragement et d'éloges*
i » A tons ces avantages )i Saint-Fuscien joint encore l'agrément de la po-
sition la plus heureuse, par la .beauté du site et la salubrité de Tuîr. Lea
bâtiments sont beaux, grands et commodément distribués. Outre les
jardins et de spacieuses localités , destinées aux jeux des élèves , le peu*
siostnat a » dans ses dépendances , un bois de trente arpents , contiga
aux mno de Fenclos, et eoc4>é en tons' sens par de larges allées, qui
oifrent en toutes saisons des promenades aussi saines qu'agréables» •
Page lia , ligne 19 : t'itrt'iinfiniy lisez : VUrtfifù' — P. i58, I. 18 :
ré^k iiwiokitdB , lises : règle intmrUiUe.
LE
MÉMORIAL CATHOLIQUE.
OCTQAAB iii'jS.
.At16 ArX SonSCBlPTEVRS*
Messieurs tés ^ouscrîptètirs dont V abonnement expire avec la
livraison de décembre , sont- priés -de le renouveler avant le
1 5 janvier 1829, pour ne point épirouver de 'retard dans l'envoi
de leurs numéros» •
Les lettres , demandes et envois d argent doivent être affran^
chis y-et caressés au Directeur du Mémorial ^ rue dèsBbaux-
. Arts 9 n* 5 , près la rue de Seine ^ fauboui^ SaîntpGermaîa.
Messieurs les Abonnés tfui auraient des réclamations à nous
adresser, sçnt invités à nous les Jaire parvenir à l* époque du
rsnoûvelèemdhi de leur souscription ; plus tara elics ne sèroient
pas admises* ' * ' '
•%« %^/»»«v»»%vwt»> vvv»<<wiv<^>v<^t> » v»a»^v^^t»»»>w tm w % o ti w iwwfc»%>wA»»%»<M»«»%x*<w n o<v»»%%%\^)vt
AFFAIRES ECGLÉSIASTIQUKS.
7 1
Nos lecteurs n'attendent pas de nous des récits sur les afiaires
de l'Eglise de France. Nous venons tard pour leur raconter ce
qui a occupé les journaux pendant un mois. Mais notre jugeinent
ne sera point inutile peut-être , pour faire justement apprécier
la position où Von a fait tomber quelques évéques vertueux^ k
force de petits manëg«s , indignes des ministres d'un Roi très-
chrétien.
La fameuse lettre diplomatique du cardinal Bernetti a été le
premier piège tendu à la bonne foi. Monseigneur Bernetti , eu
sa qualité de secrétaire d'état du gouvernement Pontifical, a pu.
fort bien exprimer le désir de voir une confiance réciproque
( a3o )
sMtablir entre le Roi <le France eC les ëvéques. Hais c'est là an
Tœn politique, tel cpie Tauroit pu Êiîre le ministre d*utt souve-
rain indifférent à la religion. Et après toat ce n'étoit pas au mi-
nistre Bernetti qu'on avoit à demander une solution pour les dif-
ficultés qui troublent l'Eglise de France. Cétoit à rautorité sou-
yeraiue du Pape qu'on devoit s*adresser. Le Pape seul pouvoit
prouoncer sur ces questions qui touchent à la conscience et à la
foi. Tant que l'on a pu faire de ce recours à Rome une affaire de
famille entre M. Lassaignj , conseiller à la cour de cassation , et
Monseigneur Bernetti , ministre de S. S. , il est bien évident qu'il
n'j a eu là qu'une supercherie qui a pu faire sentir de plus en
plus combien on redoute en France l'intervention^réelle 5 souve-
raine et apostolique du Fape dans les aflâires de l'Église.
Aussi tout a été déception dans cette intrigue. Une lettre mi-
nistérielle arrive ; on la cache soigneusement, et comme on vent
toutefois qu'elle ait une autorité suffisante pour eflfrajer les cons-
ciences j on répand avec habileté quelques phrases qui semblent
exprimer une.pensée du saint Père. Aussitôt ceux qui désignent
le saint Père sous le nom impie de souverain étnmfgsr^ disent
avec une assurance toute nouvelle et qu'on prendroit presque
ùour un mouvement subit de catholicisme , que le Pape a parlé
et que tout est fini ; que les évéques doivent obéir y que toutes
les menaces de résistance sont évanouies > que les ordonnances
seront exécutées , et que c'est un vœu du souverain Pontife.
Alors nouvelles intrigues 5 nouveaux moyens mystérieux. Qui
dira toutes les confidences , tous les pourparlers^ toutes les pro-
messes qu'on a vu se succéder dans huit {ours? Nous en savons
assez pour gémir profondément de voir les afi^ires d'un clergé
qui compte quarante mille prêtres et quatre-vingts prélats véné-
rables, gouvernées par des moyens aussi pitoyables. Vit-on jamais
un mépris semblable tomber^ nous ne disons pas sur d'autres
corps de l'Etat j mais sur les derniers sujets du Roi? Il Ëiut que
les évéques se soumettent sur la parole d'un ministre françois
qui leur dit qu'il y a dans la chancellerie des affaires étrangères
( a5», )
une lettre d'an miiû^tre italien sur les ordonnaocet^ Gn mtoittre
par ùUifrîrn est ckargë de traiter avec des formes diplomatiques
Une question qui ayant été publiquement débattue attendoit
une solution publique. Il faut obéir sans savoir à qui» Il £siut
s'humHier sans savoir pourquoi. Mais | dans toutes les afiaires
humaines , lorsqu^il est question de soumission , on montre la
loi qui ordonne de se soumettre. Autrement , à la place de l'o-
béissance et du devoir on mettroit une affreuse servitude et ufi
abominable arbitraire. Quoi ! il n*]r a que les évéques pour qui
on fait exception k cette régie de bon sens et de droit! On les
méprise assez pour leur commander une obéissance aveugle ! On
ne daigne pas même eroire à leur conscience ! En vérité c'est !à un
excès de despotisme qu^on n'a voit jamais vu dans aucun tempr*
De quelque manière qu*ou ait pu juger cet abus extrême
d^autoiité, qui se réduit en intrigues mystérieuses etpitoyable!:,
il n'est que trop vrai qu'il a eu quelques résultats conformes au
vœu ministériel. On a eu beau faire du gallicanisme > des décla*
rations, des explications de doctrine, des écoles déliantes études,
on n'a^pas détruit en France ce profond respect pour l'autorité
souveraine du Pape, qui est le fond du catholicisme* Il suffit
même d'en montrer l'ombre à nos évêques, pour que les cons-
ciences en soient émues. Observation bien digne d'être méditée !
€ar oii j trouve l'indice des dispositions universelles du clergé
de France , telles qu'elles devroient éclater si l'on en venoit enfin
à trancher certaines questions que les anciens pouvoirs Ont si
malheureusement perpétuées dans l'intérêt unique des révolu»
tionnaires et des impies. C'est par cette disposition profonde à
l'obéissance que nous devons nous expliquer la facilité qu a
eue le ministère de tromper quelques prélats vénérables et
dignes d'hommages. Nous savons qu'il y a eu un plan général
^^Ûè conciliation qui paroft avoir été suivi par plusieurs évêques.
Il ne nous appartient pas de publier ce qu'on a voulu tenir se-
cret. Mais nous nous permettrons d'observer que ce mystère a
un danger grave pour b religion. Cir si dans le plan d'arrangé-
6.
( >5a)
litent qui a ^té conçu , tous les intérêts de l'Eglise ont éié ^
comme on doit Iç présumer^ suffisammeiii défendus^ le pu-
blic qui ignore ces stipulations est autorisé à n^attaclier son juge-
ment qu'aux actes qu'on lui fait coûnottre. Ainsi il voit le Moni-
teur t^x^^mouce des autorisations légales pour les séminaires et
ies agréments pour les directeurs ; et il peut conclure que les évê-
ques ont fait purement et simplement leur acte d'adhésion aux
fatales ordomumces ^ si consciencieusement jugées parleur Mé-
moire. Une situation aussi fausse^ est d'iin extrême danger , et
nous devons penser que la plus grande partie ded évêqu^ a
compris une si triste complication dlntérêts^ carié minist;ère se
iait depuis quinze jours , et les journaux révolutionnaires en
sont réduits à se réjouir de ce que quelques séminaires n'ont
pas été rouverts dans quelques diocèses ,.ou bien à dénoncer les
évêques qui , nonobstant les intrigues diplomatiques, continuent
â exercer le droit inaliénable qui leur est donné d'en haut de
pourvoir 4 l'éducation cléricale.
Tel est eh résumé Vétat actuel des choses. Avec de la ténacité
dans les volontés catholiques, nous persistons â dire qu'il est
Cacilè au dergé françois de sortir victorieux de la lutte où il à
été précipité ipalgré lui. Qu'il songe surtout que rËjglîse ne se
gouverne pas. comme lès états modernes par de l'intrigue et de
la diplomatie. Ëlte a ses régies et ses Uaditions , et lorsqu'elles
sont publiquenient violées, il appartient aux Pasteurs d'en rap*
peler l'autorité par leur fidélité et leur courage*
>
( :»3.3 )
• ■ . • •
( Heu? î^die afti<^U, )
*
Le quinsièiiie sièole^. époque importâote dans Phistoire dé
%>ute rEurc^e, l'est surtout dâus Thi^toire de' France : car
, . •
c'est celle du règne de Louis XJ. Sens ce prince s'acvompKl
une véritable t^VQlutîon : les grands sont abaissés^ leur puia*
~sance détruite : h féodalité expire dans une demrére convul-
sion. A dater de cç règne , l'aristocratie- ne sera, pi us en France
Une puissance politique- .*; il n'y aura plus ^ùe deux forces , la
loyauté d'une part , la démocratie dç l'autre , car celle-ci s'or«
ganise et trouve dans 1^ parl^rnaent un représentant toùjouirs
agissant. Elles travailferont dé concert à dn^truire y à effacer
tout ce qui les sépare encore , jusqu'au moment o& elles se
trouveront en présence et se. livreront la lutte la plus terrible
qu'ait vue le monde. C'eât au règne de Louis XI que finit le
moyen âge et que commence l'ère véritable Afi lliistoire mo-
derne : le pouvoir se centralise^ ses moyens d'action, devien-
nent fixes et réguliers y et la science de l'administration com-
mence : la sQcléti^ matérielle se pi^rftctionne : les nouveaux
rapports des états entr'eux donnent naissance>à la diplomatie.
En même temps que des changements importants s'accomplissent
dans l'ordre politique , de grandes révolutions se préparent
dans Tordre religieux.^ et bienjt^t la Aicq du monde va' être re-
nouvelée.
Nous avons vu qu'àl'époquede U, rivalité delà Fr^^nce elde
TAngleterre , la yictoire du pouvoir royal sur U. féodalité étoît
décidée i les troubles intérieurs qui signalèrent les règneft de$.
preniiçr.s Valois eurent ui|. caractère tout populaire j ^t aucuix^.
( 'H )
iûAaeiiee aristocratique ne ifj fait sentir. Les duce As Bourgogiiey
princes issus du sang rojal , n'ëtoient plus de grands vassaux ^
chefi d'une ligue de seigneurs c cVtoient, dans le l^it, malgré
le lien féodal 9 des souverains rivaux , égaux en puissance aux
rois de France, et que la force des choses entrainoit à se rendre
tout-à-fait indépendants. Les guerres contre l'Angleterre furent
favorables à Tautorité royale , parce que le roi étoit un centre
auquel tout se rallioit pour résister à l'ennemi coiniiiun j^ et
que lui seul pouvoit donner de l'unité aux efforts tentés pour
reconquérir l'indépendance nationale. Aussi la fin du régne de
Charles YII e^t remarquable paj? des institutions qui fixent et
régularisent cette augmenta Udn de pouvoir. Les armées per-
manentes dont nous avons déjà parlé furent créées dans ce but ;
c'est alors aussi que les coutumes des provinces furent écrites ,
généralisées , et soumises à la sanction royale. Louis %l acheva
ce que son père avoit commencé. En ce prince se cOncentra'en
quelque sorte toute la politique des rois ses aïeux t la crainte
«t la bai9>e des grands , la propension à s'allier avec le peuple ,
pour dominer V}fi-fois par lui le pouvoir aristocratique de la
l>obIesse je( 1^ pouvoir spirituel de l'Église. M. de Saint-Victor
a très-bien fait ressortir cette tendance des rois Capétiens , ten«
dance qui s'explique fa^ilenient par les circonstances au milieu
desquelles l^ur puissance ayoit continence , et qui étoit devenue
pour <Bu^ v^ne tradition de fitu^ille^ Nous ne pouvons mieux
faire que d'analyse^ les considérations générales auxquelles il
se livre à {;e 3u}et. Il rjeproclie aux descepdants d'Hugues Gapet
d'avoir été cl^erch^r dans le peuple uu dangereux auxiliaire
contre la'i^oblesse, jtandi^ qu'ils négligeoieQt ^ ou pour mieux
dire , qu'ils sembloient redouter , qu'ils s'efforçoient 4'affoibiir
)a puissance spirituelle , « puissappe augnstp et salutaire , dit-il ,
qui plus d'une fois avoit déjà sauve la société, qui d'elle-même
yenpit s'offrir à eux poiir la sauver encore j^ puissance également
favorable aux peuples et aux rois, puisque c'étoit en rendant
ireu^ci meilleurs qu'elle consplidoit le pouvoir de ceux-là. »
(aj5 )
Sans doate \in pareil système fera crier 'à. l'uItraEDon^Disme ,
cl il j a beaucoup de gens pour qui une pareille qualificatioif
tient lieu des meilleurs arguments. Nous ferons observer à
ces gens-là qu'il ne s'agit que du passe , et que par conséquent
les opinions de M, de Saint-Tictor ne mettent point Tétat
en péril ^ qu'il étabKt une hypothèse historique , laquelle a
luème, de plus qu'une autre , le mérite de Toriginalilé, car no&
historiens en général ne sont rien moins qu'ultramontains. 11
est certain que le clergé, sous la seconde cace et dans les pre-
miers temps de la troisième, exerça, une influence tout-à-fait
favorable à la cirilisation. Pendant une époque de troubles et
de dissensions , tes papes aidèrent les rois à contenir des sujets
indociles et turbulents , et à établir Férdre dans leurs états ;
mais le Chef de l'Église universelle devoit tenir la balance «gale
pour tous. Si elle promettoil aux rois de maintenir les peuples
dans leur légitinie dépendance , elle promettoit aussi aux peu-
ples de les protéger contre les violences et les passions des rois.
Elle imposoit également ses lois divines à ceux qui commah-
doient et à ceux qui dévoient obéir. Tant que l'appui de l-É-
glisefut nécessaire aux souverains , soa pouvoir put s'exercer
sans aucune contestation ; mats lorsqu'ils furent affermis sur
le trône , lorsqu'ils virent leur autorité devenir de jour en^our
plus étendue^ les princes françois formèrent le dessein de s'af-
franchir par degrés d'un joug qu^une sage politique eût dû
leur faire trouver utile et léger , si les passions des hommes
n'étoient pas^ dans tous les temps, ce qu'il y a de plus opposé
à leurs véritables intérêts. « Il est très-remarquable ^ dit M. de
Saint-Victor , que le premier roi de France qui se soit mis en
révolte déclarée contre le Chef de FÉglisé , est le même qui
imagina de donner au peuple des droits politiques et d'en for-
mer un troisième ordre dans Tétat. Ainsi il créoit une forcée
aveugle et impétueuse , et brisoit en même temps le seul frein
qui pût constamment la lui assujettir et Kii fournir des moyens,
sûrs de la diriger à son grç. C'est que ce frein rincommodoit
( a56 )
]ui-n)êjne, parc6 que, npas devons le répéter encore , les pa«
pes;, qui Touloîeiit que les peuples fussent obéissants et fidèles ,1
exigeoient que le gouveruement des rois fût ju^e y religieux et
paternel. » Les violences exercées par Philippe^Ie-Sel centre Bo-
^iface YIII montrèrent aux peuples que-ce qui étoit Tobj^^ ^^
]eur vénération • pouvpit être impunénaent insulté par \çut%
souverains. L'exil des papes à Avignon et enfin le grand
schisme d'occident portèrent de nouvelles ^t irréparables atr
teintes à l'autorité pputiâcale. Les esprits s'accoutumèrent a^
soumettre à leurs jugenients ce qui a voit été pour eux la pre-
mière et la plus irréfragable des autorités : l'esprit de révplte
s'introduisit peu-à-peu Jusque dans le sein ménie de l'Eglise.
Le concile 4^ Constance^ celui .de Bâle, firent voir quels pro*
grès eQrayants avoient fait les idées de licence et de rébellion^
On vit le concilç de Bâle se déclarer supérieur au Pape, puis,
inviter les princes temporels à s'associer à son entreprise con-.
tre le Chef de l'Église y en leur offrait des décrets, nouveaux ^
dont le résultat étpit de légitimer à sop égai^ Içur entière in<^
dépendance et de briser les derniers liens par lesquels ils.
étoient encore reteuus. Les règlements nouveaux f^its par le
concile de Bâle relativement à la discipline de l'Eglise , furent
reçus en France so.i^s le règne de Çharlçs VII ; et c'est alors que
fut établie la Pra^natique sanction , véritable origine de ces^^rr-.
vitiides de l'église gallicane , dérisoirement appelées ses libei'-
tés. C'est ainsi que se préparpient tous les schismes p toutes les
. ][iérésies qu'alloit enfentcr bient<xt cet esp\*it de révplte contre
l'autorité pontificale ^ qui i^'a cessé de vivre jusqu'^ npsjpursau
sein même du catholicisme. Ces maximes d'indépendance à Pé-.
gard du Saint-Siège^ nées au miiiendes discussioxis du concile de
Constance, établies en France par la Praginatique^ s'y perpétuè-
rent au sein des parleiiients^beattcoup plas ^ue dans Iç clergé , y
servirent de prétexte a Routes leurs entreprises sur T^utorit^ ec-
clésiastique : elles enfantèrent le jansénisme ,. et ont mérité T^d-
Ijl^aiop, dçs hérétiques de tous les temps f ce soB^t malt^n^çi^-.
C >37 )
inent let mêmes qu'un« partie de. TEglise de France a consacrées
par la déclara tio a (ie 168^1. Ecoutons sur ce sujet M. Guizot,
homii^e désintéressé entre les gallicans, et les ultramontains,
puisqu'il est protestant^ et auquel on ne peut refuser des vues
remarquables et bes^ucoup de sagacité. 4près avoijc sigpalé l'es-
prit de réforme s^élevant dans le sein de FÉglise^se manifes-
tant dans les efforts du concile de Baie : « La papauté l'em-
porte , dit-il ; le concile na pu accomplir ce qu'il avoit
entrepris , mais il a fiit d^s choses qu'il n'a?oit pas entreprises
fst qui lui survivent. .En France , et avec les décrets du coac^le
de Bâle, Chartes VU fs^it la Prag[inatique. ^({(nction qu'il proclame
à Bourges en i^^S...» La Pragmatique sanction est déclarée en
France loi de l'état* Ce que le pouvoir spirituel a tenté sans
succès , le pouvoir temporel sembile disposé à l'accomplir.
Nouveai; revers des proîets- réformateurs. Comme le concile
a voit écboué , la Pragmatique échoue : François 1*^ VaI^^Q*
donne et lui substitue sou cpncordat avec Léon X. La réforme
des princes fie réussit pas. mieux que celle du clergé. Mais ne
croyez pas qu'elle périsse tout-à-fait4 De même que le concile
avoit fait des choses qui lui pnt survécu , de même la Pragma*
tique sanction a des effets qui Icii survivent et joueront un
grand rôle dai^s l'histoire moderne. Les principes du concile
de Baie étoieiit puissaiits et féconds.... En vain le concile se dis-
sout , ei^ vain la Pragmatique sanction est abandonnée : ses doci
trines générales sur le. gou?ernement de l'Église, sur les ré-
formes, nécessaires à y opérer , ont pris racine en France : elles
s'y sont perpétuées , elles ont passé dans les parlements , elles
sont devemies. une opinion puissante ; diles ont enfanté d'à-
hord les iausénistes , ensuite les galUcai^s. Toute cette série de
inanimés et d'efforts teudfint à réfornaer l'Eglise , qui commence
^u coQcile de Constance et aboutit aux quatre propositions de
Çossuet , .éma(ie de la ^eme source et va au même but : c'est
le même fait qui s*est successivement transformé. En vain l^
tentative, de réforme légale du quinzièuie siècle x échoué ^
V
(a58)
-elk n'en a pas moins pri^ place dans le cours delà civUisatton ^
elle n'en a pas moins exerce iudirectement une immense in-
fluence ( 1 }• • M. Guizot croit que la réforme légale tentée
par les conciles^ si elle eût pu être accomplie^ auroit prévenu la
révolution du seizième siècle. C'est-à-dire que si le Pape eût
abdiqué son autorité , on na l'eût pas attaquée. Quant à la
réforme des abus réels qui s'étoient glissés dans FEglise^ elle
fut opérée par le concite de Trente , que le comte de Maistre
appelle avec raison le plus grand et le plus heureux effort qui
ait jamais été fait dans le monde pour la réformation d'une
grande société ; or, voit-on que la suppression de ces abus ait
ramené ceux qui étoient déjà séparés de l'Eglise , ou empêché
la séparation d'uu grand nombre d'autres 7 Au reste , nous
aurons occasion , en parlant du règne de François I", d'appré-
cier l'influence des maximes de la Pragmatique sanction , et
l'usage qu'en flrent les parlement») revenons à Loais XI , dont
cette digression nous a un peu écartée.
Lorsqu'il monta sur le trône il ne restoit de grands vassaux
de la couronne que les ducs de Bourgogne et de Bretagne. G-ns
deux princes ne vojoient pas sans inquiétude l'accroissement
de la puissance royale : ils se trouvoient désormais dans la né-
cessité, ou de briser sans retour jusqu'aux derniers liens qui
les attachoient II la couronne de France f ou de subir son auto-
rité. Le duc de Bretagne étoit un trop petit prince pour pou-
voir espérer de devenir indépendant. Quant au duc de Bour-
gogne^ sa puissance égaloit celle du roi de France y et il est
probable que Charles-Ie-Téméraire , s'il eût vécu , eût pris le
nom de roi et rejeté entièrement la suzeraineté du monarque
françois. En attendant , tous deux se méloient autant qu'ils
pouvoient des affaires de la France ; ils vouloient arrêter les
progrés du pouvoir royal , et n'osant pas s'y opposer à force ou-
veite , ils attisoient les mécontentements , et prcnoient par^
(i) Coure dit Isltirc moifcrnc , a*. Ii r m . page 57.
( a59 )
fteorètetnent aiu révoltes des grandts. Le duc de Bourgon^e
surtout , au sein d'une paix tipparente et forcée , étoit réelle-
ment contre le roi dans un état de guerre perpétuelle. A peine
louis 'XI fut 'il monté sur le trône p qu*on vit éclater la guerre
du bien public. Presque tous les princes et grands seigneurs du
royaume se liguèrent contre le roi , f pour l'engager à changer
» de système , ii réformer les abus y le tout par compassion
» pour le pauvre peuple, s Mais, le peuple n'étoit pas la dupe
de ces protestations i il trouroit incomparablement plus de
douceur sous une autorité ferme et régulière i que sous la ty-
rannie capricieuse des &^igneur8. Cependant cette ligue étoit
si puissante que le foi , pressé entre de si nombreux et de si
'implacables ennemis | sembloit être au moment d'éprouver une ^
révolution aussi funeste que celle qui avait failli arracher le
sceptre à son père et renverser de fond en comble sa maison,
lieûreosement pour lui que la monarchie n'ëtoit plus ce qu'elle
javoit été i le temps étoit passé où l'on pensoit à lever des
troupes , lorsqu'il s'agissoit de commencer la guerre s une
force 'militaire disciplinée , et dans une activité permanente ,
^loit aux ordres du roi ^ mais avant tout, ce qui le sauva , -ce
fut la supériorité de son génie* Quelque peu d'estime qu'ins-
pire soù caractère , il est impossible de ne pas admirer son ha-
bileté. Ayant contre lui tant de chefs de parti ^ qui, réunis en
apparence pour un intérêt commun^ n'avoient en effet pour
but que des intérêts particuliers, ilii'avoit qu'à les diviser pour
les' afibiblir : or personne ne s y entendoit mieux que lui.
« Entre' tous ceux que j^ay jamais connus , dit Philippe de Co-
mines, le plus sage pour soy tirer d'un mauvais pas , en temps
d'adversité, c'estoit le roi Louis XI, notre maître : le plus
linmble en paroles et en habits, et qui plus travailloit à ga-
gner un homme qui le pou voit servir ou qui lui pouvoit nuire.
Et ne s'ennuyoit point d'être refusd une fols d'un homme
qu'il prétendoit gagner : mais y continuoit en liiy piomettaut
largement et donnant par eïlct argent et eslats qu'il connoissoit
( ^1o )
Ini plaire. El quasi à ceux qu*il avoU chassés et déboutés m
temps de p^U et de prospérité , il \e^ raçl^ctoi^.bijea cher
quand il en avoit besoin et s'ea seryoît : «t ne les avQit en.
I^ulle haine pour les choses passées. Il estoit i^slmt^lUi^ij^tafifH,
des gens de moyen estât et eanea:iy de^ &>us grands, qui se poa-.
voient passer de luj. Et ses tepyies et façons qail tenoit dont
j'ay parlé cy-dessus, l.uy ont sauvé U couronne^ yen les en-
nemis qu'il s'estoit t^y-méme acq^is à son adyénemémt au^
royaume, » Du côté de ses ennemis é^oit la. foi'ce ,, mais la
force brute : les chefs étoient vaiHants , rudes et .(;ros8iers ;.
ils ne connoissoient que le métier d^s armes« Louis XI an ton;
traire s'adressoit aux esprits , les manioil; babilenien^ : il es(
en quelque sorte le créateur d^ la politique pjoprement dite ^
qui jusqu'alors avoit tenu peu de place dan^S; le gouv^ernement^.
C'est par cç moyen qu'il teçmipa à son a;ra^tage cette.^erre du»
bien public , qui sembloit devcdr renverser la monarchie et
qui y par le parti qu'il sut eu ûrex f contribua an. contraire. à la,
laHermir, Convaincu par une triste expérijence que les ^raiids
de l'état étoient ses ennen^is irr^éconciliables , il vit qu'il nVvoil>
d'espoir de salut que dans leur désunion c et dès ce ino-
Vient « toutes ses peiisées y .toutes |es actions ^. tous les traités,
quil fît, toutes les faveurs qu'il accorda ^ ^ndirent ^.ce.bu^
unique de mettre leuçs intérêts en opposition et de les a£pciibhr
çn. les désunissant. Sa vie. fut un combat continuel : car la^
guerre des grands vassaux contre leur suzerain se i:allnmoit de^
nouveau chaque fois que l'occasion en seniblpit facyorable ^ le
roi pressé sans cesse entre le duc de Bretagne ,. le duc de Bour-
gogne et le roi d'Angleterre , résis'toit avec d'autant plus de peine
1) ces trois ennemis , que pour mettre le comble à ses embarras»
\iis brouillons et les séditieux dont la France étoit infestée trou-.
voient dans sa propre famille un chef qui les soutenoit dans
leurs continuelles rébellions. On le voit placé au. centre de
tant d'ennemi» , étudiant tous leurs mouvements , profitant de.
toutes leurs £aiutes y sachant exciter Leurs passions lors<fu'elt<i>S;
(Mt )
l^ôuVèient hi aveugler ^ur leurd intérêts , corrompant leui^s mU
liîstres , sortoat leur suscitant à propos des adversaires qui, par
d'utiles diversionaf^ ûe combattoient en quelque sorte que pour
lui } enfin s^'il fait des fautes , il se hiontre aussi fa&iVe à les ré^
Jparerqu^à profiter de celles qu'il £iit commettre^
On a souvent présenté Louis XI comme un digne émule des
Néroh et des Domitien : on s'est plu à le peindre des couleurs
les plus sombres , h eniaire un Véritable épouvantait historique.
Nous croyons qu'il y a beaucoup d'exagération dans cette ma-
nière dé 'le jujger. Au reste , cela prouve la douceur du gouver-
nement dés princes qui Ont gouverné la France : car si Ton
tompare Louis XI à plusieurs des rois d^Angleterre , à Henri
Vin f par exemple , combien né gagne*t-il pas à la comparai-
son. Mérite-t-il donc le nom de tyran 7 Comme il faut être
juste enve^s^out le monde , nous croyons , avec M. ^e Saint-
l^ctor , que noâ. Qù*on examine, en effets sa vie. Dans ce régne
si agité , ce qui frappe d'abord, c'est la situation d'un roi qui ne
Toit partout que des ennemis acharnés à sa perte. Dans les périls
les plus imminents /il'oppose la ruse et la force aux violences et
aux perfidies i il hé répugné à aucuns moyens , dès qu'ils peu-
Vent le mener à son but , qui esf de perdre ceux qui cherchent
également sa perte par tous les moyens possibles /'car ses ad-
versaires ) pour être moins habiles que lui , n'étoiént ni moins
fourbes ni mcJins dissimulés. Quelles que soient les qualités
d'un tel prince ^ on ne pourra le présenter comme* un beau ca-
fractère : une politique aussi perverse ne pourra se faire estimer j
car il est faux , quoi qu'on en ait dît , que ceux qui gouvernent
les hommes soient dispensés de suivre les lois de la probité.
Mais quelque odieux que Soient de tels principes , il serpit in-
luste et même 'déraisonnable de considérer comme une iv-
rannie l'usagé que Loiiis XI en a pu taire dans le cas dé la dé-
fense la pluft légitime x' et l'on n'est pas un tyran pour cher-
dier à dét'ruire des ennemis qui nous attaquent à lÀaia ainiee*
« Si nous exainlnûns ce prince dànsl'intérieur dé ses états, dit
( a4^)
M. de Saint-Tictor , nom ly soyons entoura à^eanenùB plus
dangereux peut-être et surtout plus coupables que les ennemis
du dehors. Us ne cessent de tranaer contre lui d'indignei» corn**
plots. Parni ces traîtres, on compte des honsmes qu'il a tirés
de la poussière pour les combler de bienfaits ^ pour les élerer
aux dignités les plus éminentes^ des ingrats à qui il a déjà
plusieurs fois pardonné $ des perfides qu'il honore de sa cou*
fiance la plus intime. Il fait éclater sa «olère contre ces bom*
mes pervers e il les livre h toute la sévérité des lois « ils ne sont
condamnés qu'après avoir été convaincus devant les tribunaux
légalement institués , et subissent le juste supplice qu'ils ont
mérité : ou donc est la tjrannie? On a cité avec une indigna-
tion exagérée ces cages de^ fer dans lesquelles des prisonniers
languirent pendant de longues années f mais il n'est pas prouvé
que Liouis XI ait fait subir une sembKible peine k des innocents :
et perso&ne n'Ignore que le cardinal Balue et Tévéquer de Yer*
dun, d^Harilucourt , qui j furent si 1 ong- temps r^nfennés, et
qui du reste étoient eux-mêmes les inventeurs de ces affreux
cachots y méritoient la mort la plus honteuse et Ta plus, cruelle f
pour avoir trahi le prince etrétat... Nous ne prétendons point
justifier les actes d'une trop grande rigueur exercés au Plessis
pendant les deox^dernières annéu^s de son règne i mais nous
soutenons qu'il ne faut pas juger la vie entière d'un roi sur
ces actes d'un esprit malade et même aliéné par tant, de trahi-
sons^ dont il.n*a pas cessé un seul instant d'être environné. »
Ces observations' nous semblent parfaitement justes^ et nous-
les appuierons du témoignage de Comines , qui dcmis semble
très-bien caractériser Louis XI : « Cestuy-ci n'a fait m^l k nul
qui ne luy eut fait quelque offense .. S'il pressoit ses subjets 9
toutefois il ti'eût point souffert qu'un autre l'eût fait, ne
privé , ni étrange, h Un fait Constant , c'est, que sous lui les
petiples furent heureux et tranquilles , les lois respectées ,
toutes les parties de l'administration améliorées;; que jamais
les cours souveraines n'usèrent avec moins de danger du droit
( 243 )
de renionlrnnces et ne «arrogèrent même jllus Unpu;iémriit
celui d*opposition aux Tolontés du prince. Louis XI est bien
loin assurément d'être un noble et vertueux caractère ; mais
nous ne croyons pas qu'il mérite Tépithète de tjran , si sou-
vent et si légèrement attichée.à son nom , ni qu'il doive par-
tager l'exécration qu'inspirent ces ennemis des hommes pour
lesquels cette dénomination a été inventée.
COLLECTIOV CBOISU DS$ PeRBS DE l'ËGLISE (i).
( Premier article. )
Le premier volume de cette précieuse collection^comprend
les Epures de saint Clément de Rome 9 de saint Ignace le mar-
tyre , et de saint Polycarpe; les Actes des lyartyres de saint Poly-
cai*pey de saint Ignace» de Saint Pothin et de ses compagnons;
et les ouvrages qui nous restent de saint Justin , savoir : le Dis-
cotus et V Exhortation aux Grecs ^ le livre de la Monarchie j les
lieux Apologies, le Dialogue avec Tryphon , et Y E pitre à Dio-^
ffiète.
Nous uous proposons de donner sur la CoLtECTiOH choisie
DES PEBEs DB l'Eglise , uue suitc d'articlcs dans lesquels nous
ferons part à nos lecteurs des principales réflexions qu'une lec-^'
ture aUentive de leurs immortels écrits nous aura suggérées sous
le double rapport de la philosophie et de la tradition. Nous
Dous estimerions heureux si nous pouvions ainsi contribuer au
(1) QoLLgCTIO 8IILIICTA aAHCTOailll BCGLBSIA ^ATftOK > COHPLBCTCNS BXQOISI'
TIMniA OPBEA , TUM DOGMATICA kT MOBALIA , TUM APOLOGBTICA BT OBATOBIA ; AC-
cunnttbus nonnulUs è guUicano elero pre$àyteriSf 1*001 « i*'. ; prii 1 6 fr. So c.
Chez Parent Dctbarras , nie de Sorbouoc, n«. S.
(44)
Succès d'une .entreprise si utile^ et qui peut aider si puksàln^
ment y pour nous serrir des paroles dû savant auteur du pros-
pectus , à prépara la restauration complète des ëtudes ecclé^
siastiques (i)* .
Ce que noUs exan^inerons principalement aujourd'hui^ c'est
la méthode apologétique de âaint Justin.
Deux grjgindes puissances sont en guerre dépuis le commence-
ment du monde. Elles se livrent sans cesse autant de combats
r
particuliers qu'il y a d'individus dans l'espèce humaine; et le
comdbat général dont la société est le théâtre n'est que le pro-
duit des difiereiftes combinaisons de tous ces combats partico-
liers. Aussi les rapports qui existent entre ces deux puissances
dans l'individu et dans la société sont-ils absolument les mêmes ^
et il en devoit être ainsi , car la partie de la société dans laquelle
l'esprit règne sur la chair , devoit naturellement se trouver à
l'égard du reste des hommes > chez qui la cliair tient l'esprit
asservi , dans les mêmes relations que l'âme et le corps ont entre
eux chez l'indifidu. C'est ce qui a fait dire/à saint Justin^ que
» les chrétiens sont dans le monde ce que l'^ngi^ etX dans le
1» corps. L'âme, dit-il , est répandue dans tousi leg m^Oibres de
to notre corps, et les chrétiens dans toutes les villes du monde.
» L'âme habite dans le corps ,inais éll^ n'est pa& du corp3 ; et de
9 même 9 les chrétiens habitent dans le monde , mais ils ne sont
D pas du monde. L'âme invisible est comme en garnison dans un
» corps visible 5 de même les chrétiens, tant qu'ils habitent ]e
% monde sont, à la vérité, connus, maïs le culte spirituel qu'il*
y rendent à Dieu ne se voit pas. La chair , qui n'a reçu de Tes-
w prit aucun mal, le hait pourtant^ et lui fait la guerre parce
» qu'il l'empêche de se livrer aux voluptés j le monde aussi hait
» les chrétiens qui ne lui ont jamais fait de mal, parce qu'ils sont
)» ennemis des voluptés. L'âme aime le corps qui la hait, comme
' (ï) Nous invitbtosle lecteur à revoir ce prospectua, qui a ét^ Inséré tn
Mcmorial , liviaisou de mars dernier.
( .*45 )
« le^ chrétiens teimeat ceax qui les liaitC6iit: L'âibe mi eitferàiëe
» dans le c<irp9,. main c'est elle qui conservé le corput et, de
M méfne^ les chrétiens sont retenu» dans le monde comme dans
» une prison , mais c'est à eux que le monde doit de n'être pas
a anéanti. Le corps iiiortel est comme une tente qu'lmhite en
a passant TâmQ immortelle, et c'est ainsi que les chrétiens
» habitent ce mpnde corruptible comme une maison qui n'est
a pas la leur, et soupirent après l'incorruptibilité dont ils seront
a rev^tMai dapélesCieux. L'âme devient meilleure étant mahrai-
• tée par les jeûnes, et les suf»plices multiplient les çhrétien<i.
» Dieu a voulu, qu'ils occupasseiit sur la terre un rang aussi au*
» guste : l'abandonner serott pour eux un grand crime (i). »
Cependant on n'auroit qu'une idée fort imparfaite des deux
puissances' qui sont eu guerre., si on ne les coiinoissoii purement
et simpleiiient que S014S les- notions de l'âme' et du corps , de
l'Église et du monde, il ne adroit pas même possible de c6oce«
voir que le corps 9 p^r luiymêtue inerte , impuissant, et qui tient
uniquement de l'âme tpnjt cq.qu'il a de forcé et de vie , pût exer*
cer contre elle apitun. pouvoir , ni par contéquent lui fhire aucun
mal : et 4e meute, on ne concetrroit pas que le monde, qui', cou*
«idéré isolément de l'assemblée des fidèles n'est plus qu'une
multitude d'éléments hétérogènes., sans lien^ «sans unités etpar
coKvéquent dépourvue de tout ce qui constitue essentielloment
la vie et )a (oprce, pût agir conCre le christianismo, let obtenir
diins une telle guerre l'ombre. du plus, léger «uccès. Ausni rame»
née souveraine du/corps, ne peut jamais ni lui être asservie, ni
perdre même auciine. partie du pouvoir légitime qu'elle a sur
lui , que lorsque venant à douter ^e la puissance que Dieu lui a
donnée,. elle se rend elle-même complice de iKm. su^et rebelle.,
et abandonne par de lâches concessions la place auguste qui lui
avoit été assignée dans la constitution de l'homme. Bien qne
l'Eglise ait de^ promesses que l'âme n'a pas, puisque celle-ci peut,
(1} Cpifitol.i ad Diugnettiin , n. 6.
riîîiie, UimHs qiaé r^gMè A^st ifiiÊiliKUeiii6at lawsiatétàêsa-^k:-
turiré future et dëftftitfve* sur le itiotide , et par ooix^qiMot «le
wa nniHortalité glot-vease; cependant, iftndkqii&Attfc h c6iti-
bat , il se passe soiii dans la société qoalqiMS ttiose d'attalogue
a ce que doiîs avons reiiAntjud dans Tlieiiiriie^ «iir tMièar le^
l>e?sécttlions dei paVsus liront fait qfi'aiigneiiiav b pu^M^aÉtee de
t Eglise y et lèsr |^lus grandes plates qd'^le. ttit reones Inî sânt
veuves ortghmfement d*eHe. Cest dans le sein du dergëqu'a
germé tout le bien et tont le maL
Mais il faut encore aMer plus loin. H est eontndre k UnettM'e
de tout être, soft inditiduel , soît collectif, de iraraflleï* cottire
iai*inétne et de s^ déofaii-er de ses propres mains. QuicoiK|ue
wëditere profondément sur ce dibordre, dont Fexbteute per-*
pétoelle ne peut être contestée^ sera forcé d'y. reedltnokre nu
grand miracle, que peut seule expliquer Fintervention constnnie
d'êtres étrangers 3i Tespic^ bamaine j et à qui pMvéir a été
tionné pour la sédiiire« Et qni po^nltiott cofètprendrfr âtrUrenk^t
cet accord nnitersel ée toinslei ettttetfliide là religion, qui ,
sans s*étre entendus , et sonrdnt divisés pttf lies doctrines dianié-
Iralement opposées, sont avertis k poiii4noHi»ké,'par une sôHe
tkSnftinct eommun , ou plntét d'itÂpii-atioti iMlaniqUè ^ de tout
te qu*tl j a de mieux à (aire OM à dire dans chaque ttrconateBce,
pour hâter avec <>rdre la marche systéimalique dn désordre » et
coosolumef métbodiquement, s*il !em> étoit possible, la ruine
complète de l'homiue et de la société? Céfl'ési donc pas seule^
ment contre lacbair et le sang qne nèul avons à combattre | nos
plus grands y nos vrais. ennemis iont hs esprits malins quirè-
ptent-cn fymnsMr le tnonde et sur Its téàëbres de ce siècle (i).
Abss{> pour résister & de tel^ etinéMHl , ceserolt peu de nck forces
humaines , si nous n')étions dans le combat revêtus d'une armure
divfne, si Dieu Jûi^même et tbnTe l'^htece céleste ne dâigooknt
(i)Ephef., VI. 12.
( al7 )
4m dem. (gimdes ptoMantc» q«î aiH^ ea guerre, M foMt toAn^
dërtr^ d*ttiie|aRrly éaà$ l^iadlvkltt, kcbaûr^ iMl q«î ttèsigniU»
poi mdeineDi le êorpi, mais aiuti Tàun en tant ({u'^Uc soit It»
a pp ^é kgchagoekf dbm h «ociétë» k moade, c'est«i»dire, amh
seulement la partie du geure liumaiu qui ne professe pas la Tiaîa
««iigikMi^ loais encore tout ceui d'entre tes dkrëtîens qttisttiveut
em tottt mm «a parût les maxmies dM^rooipiieft du^ineadef ci à
kt tèsè dtt cél inlbriKe assemblage , Satan , chef dbs puMonoes
defettler d eè de Katttte pMt , da«s TmATidn , IWpnt ^ cestKi-
y ïâmea taoft ^'eUe SMt avac Ediâité lesiimptraitonft ce-
m; dftnalusMÎétli ^L'EgEstt^ jKMi pas TEgiise visible Jout U«
wsmbmi pwtie ^ »«sis nSgliÉ» TénêiMmml nûlkaiiie y en
«ai^ met FasseMbtée d^ sainis,. unis par la (biel la dbaixié à
JésoB^iCimst lenr dief cÉ à lovs les eqirtts bîealMiufeiiK fut eéni*
p<iaeni rSi^iie triMiphaate»
Cetdènx puissance» 4^ t ainsi déiermimëel el bien «mv^uik r
•»estfiatoretlèfl9keM: cQndnit à pe«Mr q»^ dMt. fit«0; possiUIa
de^fuebr dèjss 1» niifelie qurt diaciuie 4 elles a suivie depuis
i» oomasebceiBeiiC dé la guerre tes piineipe:» généraux A-éi^ir.
fOe et dé dcfcns^ qui coi(^iiueui 1q caractère propi^ de sa lai:-
^iqa«« C«ituttMi>^il- n^esl ]poîni de plus grand specticlè que fc^i
que aaus offre t:«tie guerre , \l nen est pokit qui: Haérile làieiHK
de fixer no» regftvds^ et h science des principes qni la âiH^iit
est de tontes les sciences k plus digne de nos inéiliution» ei'Ue
ii9tre jétude^ Or, cette scieitce des scietices , que la pbilosQ|ittie
eartésienne coinfoençoit à faire eubiiar, na f>eut être inieitx
rapprise que dins les oavraget des sàiuU Pètes ^ qui fureia les
principaux chefs du bon parti» et qui^ p.tr leui's travaux ; kû
avoient conquis le monde euUer, Saint Justin, èti p^irticuiiev' ie
pins anôeu des Pères apologistes , et qui ^ èoiiinerti de la pbilo-
aeplùe païenne au chri$tiatiisnie, eoifsenr^ toute sa vie fliabit
de philosophe et fut le pt'rè de h philosophie chrétienne, saint
Justin , sous ce double rapport , nous p^^oît pins propre <pi\^n-
^7-
( ?ôô )
cmi awtve à moali-dt* dan» soa CNrtgine nièMe la tiiëthode.ap<4o'*
^éikfCHi et se» éiétwsnt» etseocieili. PeuC'^élrQ ne yerra^f-an pas
sans quelque surprise ridentitëparisUe de cette méthode^ telle
que ce grànd saint Favoit coBçtte^ avae ceUe qu'un homme
illustre a suivie de nos Jours, et qUe l'iguorauee a a<icusée de
nouveauté*
Qife fait donc saint Justin?- Il remarque que les ejEbrls des
devons ont iui but unique « qui e$xd*ëhignet ds pbiê en plus
les hommes de Dieu leur eréaieutetihJéstt8''.Chri$i sonJUs; et
que potuT' atteindre ce but, ils empiètent deux moyens priQoi-
pauXf appropriés aux deux natures qui compétent la persomie
bUfiJàiuey et aux deut classes d'individua dans lesqndles notie
espècâB peut être partagée ^ suivant que Fuiie ou, Pautre de ces
deux natures j domine; « Ceu!x, dtt4r« qm lae peuvent pua
w s'éteréc au-dessus dé la terre 9 les dteoua ne s'eSEbrcent qu*à
» les attacher de plus en plus aux choses terresCres et aux eu-
» vrages faits par la main des honmnes, et ceux qui aVlèvcnt h
• la oonlemplatiou des choséi éëlestes, à moins qu'ils niaient
9 un fttgement parfaîtefeneut iiaîu et qu'ils ne lurent «ne vie
» pore et exempte des troubles de l'âme ^ Ils le^ supplantent^et
n let jettent dans Timpiëtë ( 1 )• xr De Ik les deiùc f of mes gëuëralcÉ
sous lesquelles l'osuvredn demoii s*est touj ours moutrtfe^ savoirs
U volupté Ojtt l'orgueil dés sens^ d'oîSi naît le cidte des passiont
ou l'idolâtrie^ jadis extérieure et publique , aujourd'hui parti*
ciilière et cachée, et l'orgueil ou la volupté de Pesprit , d'où naît
le culte de livraison , ou la philosophie proÊiUe. L'une et l'autre
de ces deux formes tendent sans cesse vers leur développement
complet, et il est permis de penser qu*eHes ne Tairont atteint
c|ue lorsqu'on les verra unies dans leur manifestation publique »
comme le sont dans l'individu les deux facuhés dont elles pi^-
c^dent. Ceci pourroît peut-être faire conjecturer qu'on verra
plus d'aune fois reparoitre le culte de la déesse ¥inriM^ qui réalise
(k) iWpoîogia prima « a. 5&«
( M»)
pr«cisénieiit celte pensée. QuarcpiUl mm sok, Vidolftirie B*ëunt
pas une ei^nr^ mate un cirînie> c*e»t |^iilvt au prèdiceleiir qu'^
Tapologislequ^it apparlieot delà «omhaHre^ 11 ne e'agU point ^
•ni effet; de raisonner «ontre l'idot&Ure, ni de loi prouva qu'il
«I ioH; il s'agit nnAquement^ k l'égard de l'individn , de le mettrç
en présente dé son crime, de le rappeler à sa conscience» et» i|
IVgard de h soeiété, de lui montrer pat sa propre littérature
qn elle connotile Dieu qoreUe onuagp. C'est ei^ceh q«e consist<;
ttdiqneittent loiit ea qae saint Jhistin a écrit contre ricf[oI&lFi<^
Le petit Dtscottrs ant ^(reenet les-deux pagjss de r&hqftafî«>f|
aux oiêiàca» desi tesqii^ie il combat directement ;ce genre iic
détordre , onit ponaobjet dé retracer lea vices et lea dérèglements
«les dieux :, tk (chose bien digne de remarque i ) Tapologiste $*^
«ieni là : fl il'afOtttemtaie pas quetftnt de laiUessea et de crimes
-aoni incompatiblm avec lea iM>tiooi que^nens^ av<M9a de la Dtvî-
m^ I ta^t i\ étoit «ertain que U seule représentation do fpute^
cea cboses sa$rott»pav Teffet du contraste > pour rëveiHer dans
les c«m^ cflie notion adoofise de tous* VoiU ce qua Ton trouve
sur ce sujet d^n* les deux, écrit» dont nous Veçions de parler.
Mais^ afin de «D^foi^dce entièrement ses adversaires^ saint lus-
li»conipyosa mi» autre ouvrage ^ut exprès aur rmiité de.Dieu ,
qu^il intitula ::de ta Mçnarçhicx Un cari^ésien doit supposer que
cet buvffage.esl une longue $uîta de raiscumeinents métaphysi-
ques ^ d^BS lesquels l'auteur, démontre que Dieu étant infini , et
llnfiiii étant nécessairement unique , il faut absolument qi^jl n'jr,
eit qu'un IXe»* El^ bien ! saint Justià n'a p^p* seulement pensé li
eela* Son livre (du moins ce qui nous en re^tev car il y eu a une
partie^ni est perdue) n'eat qu'une eoHedion d'extraite d'Ea-
etiylet de Sophocl e ,, d'Euripide i dnltlénandre -, de PbiUnum,.
d'Orphée, etc.^. par lesquels îl iaiti voir quel» Diett q/i'il an**
tfiS^^ ifiV^ point du tont une nouveauté .pour les Grecs ^.maisi
bien le Dieu unique et véritable, de tous temps connu parmi
eux : et il termine ainsi : « C'est ppurquqi nous devons- nous atta-
)i cher ati vrai Dieu , au Dieu immuable ; qui ne voua est pp^
N
( ^')
À ê^ahrMtét 'p^^hé^pfitr moi y maU <nini par p9ê maeumm^mtg
h 'ffêtiM&ttairtitiDdêeà^ént démk te$ fmÊmAerttéUmenUHe ht menée,
» Be petir f{tiè ; fn nOm pMitSm» le tekiipe de cette fie daniroifti*
n Veié et la phrej($e^ n<^ti$ A'ayons un compte ngoarent k Tendre
n II iMré fnge , non pad seuleinêiM pOiit *a¥'{9ir igmé k glom
4 c^^£e^ ttiaU AHsi^i pour notre ikigfailtftà^ enflent lin; •
' Vêot-on mamtenakit éaVofr ponrqtioA ^M Jii^tm n'a poml
employé 9i^ raij(onnetnenfd thétaphjrsiqiied 'po«ir prouver aux
païbns Tunlté de Dieu? fféit cpte ce gniud^ ^tërïiable'pkilo*
iopbë né troyoît pas qu^il Tût posfffMe d^éCilMîr in f^té ptar ce
iQojeii. Ceci notis conduit % eramfiier là inafaMM/dastil eomlMit
la nlit?o<«oplite païenne. Dans son Ethoi^tiM Mt )6recSy il^post
en (Sritictpe queles térit^ dëta réligtovi tié^pett¥eiii^4fe d^o«^
vertes par Ift tftison ; ktaTjêM^ït y il^<ieiepeiiipasiiii^q«*dti
» choses si granit! es et sidiffués soient éOnftilM; Imtokmqà^Bm
il ne'lês ait apprises de personnes qui ièê saèlMit'fi);'» fl|ir0#vi»
([^nMilte ce principe par l'expérience^ etittoAlffe^ «itèfe délaM^
que tous les'pnilosopbes grecs ,' depuis HiaTés ^^fi*i Piatnn 4!t j
Âvistote, nVnt fart que 9e contredire snlrTorfgliie'desciioMi^
sur la natare de Dieu et snr cetk* dé 1*âin^. 4 MM quelle «ft
t donc, côntinûe'HI , là rârisàn ijni KH qnelôMf^cewcqtti Mt
• pksté dieî Vous pour dès sages #ônt perpét^Vfeiifèbi ëH
^ cbniràdictfôil , non*-seidéméht eiitr*eu« ,' niai» encore aftt
j^ eu't-nil§mes? Là toict : 'C*ès^ fu'Hs n*ônt pérHjmÂi ëpprenékit
t fie ceux qmsà^oierky et qntfs se sont îfriîigîrié^qtlç'pftl' lîisêltle
* /bfce'<}e Vesprit KtAiiaih ^ pôurrofeînrt pà^enlr è c>étl O >< tf»€
A clhTremeb^ Tés cHoses Su G}eT, tandis qà%'he potÉt<yi«4^t ^ài
» Aftft^ cbni^<itt<% aîwfT celles dë3a*B¥re'fûTv : * » • - • '
'f:î riiônie tilnéë e^t encô^ dér^ppée ta tû imî W N fe ê»i€Étit<i
DTsHÔgte ATedlVjfmbA,'rfà «rfirTlusCiu ifaconte^è^^uèHe «èe^-
STon il .àbaindoahë f (fcufle des philosoplléi t>cnifiè flî V»ef k trité
-.8 -■ , . • 1 •
t
(a5i )
(te ncfi Liy 1^ soîeMrn le fuyoHioml; un jqtu ^mê Ufrumpagae en
qfi'(il,r)e^ÇiiUiâ( ufi hfijwm f^} JMiit«MM|if0.claine9ie«A FïMikpQSM^T
^/Uj(<k.Qeriajn s^i^ MMmfi hi^^|H»fP€lMD9 4e Dieu. Ypiô b
i^i9(mn4HM<»Qt .fciiil. Mnple .que iiis.pef !«MMMi9e;lui. &i s.« £i loo
» n^i^ I^«p|iUQB()phes afm^Mp'fitckiiletfidéwf «Mis;^folïi^
.« VMCikir juKec vérité? BsjAe peiMr4|iili»k ^BDosotir*;^ fMHi|M'«b
Ci'«s4MnM ^(|i«^> 4âst«({m dÊbMf >- k|AàkM#p hyi » hwfc i fm i d jfc wr .
lu miM ^MnélraAAptBft fi|i|>Mée;à. cdUèjqiieit^i^iiteiptièe
jefficMcaBentt qn'fnîdétaMdKdniipAr le jraffom^vabttct jpài^ijeji>
périence rimfKMsUiiU^tëialnol ne bi»iumsaof attKS^^P'Hi^cnV'^"*'
<»tte T0ie à la eonnoisBaiuMMlei^^Mté» Je/ftiis tafUnré f ap^véter
ici v^>paan|je 4u iD/^z^bguc^auaffi^lr^/ElioKy iouitlii|ûil^<>«Mgp
«l^râme, fiaaoe«pt«l nie aernble tvéa^piiûpre à n àW rtffci' ^ yhtw i
la ittcahode 5{«e IfSipnumartiobvsti^ov-eanyiloyoiMt •fmmV'p»^
parer les lipiainesà ^ Un étoH c^iposrfe à,ceUé>qiiil -«iécé^apm»
dan* ces derniers iqmps* B)iiis tbasea iios'pliU9saf^i^9>daésa|M^
modernes on attache une très-grande importance à démontrer
,1 ame e^, mvAOrtelk de aaioatare^ ou ^ pour jua «arvlr de
(1) Dial. cum Trypboae indso 1 s» 5.
• . M»', i
Il I- J > t-
I I i
i
1 f ipirei^OA leclMMqae , (|ite l^mMiiorta(itié lui ett inlrhi^ègiêt ( i )«
Oq défnoBt?e€ela tréihdoGtement, d'apirès les philosophes Grecs,
en disant que Tâina n'a poiiit de parties^ et que oe qaî n'a point
de parties ne peut périr ; caf, coinrae dit Gicéron dans ses TV'^t^
iane^ ,• « la inort est en quelque sorte une séparation! des parties
» ^i' auparavant étaient jointes. » Tout cela est admirable. Ce-
,peuda4it li^ personnage' qui oonvertit saint Justin regardoit ce
Mnlinieat.cèmrae une^MJir^ (MeUr; et il crut devoir lui démon-
treo p^*f opérer sa convei^iôn ^ qqe rame ast mortelle de sa
natora;; La raison péremptciré qu'il en donna^ c'est que la vie
n'est pas noéiv bien propre ^ il^ii^jr * que Diaaqm tm% hiwntnit
m<wkf imkVàme , aussi bian qoé lo co»ps , pe pfut vivra qu'autant
iluVipInSfeépiau da la^lairie' participer ii la vie p«|r une action
éùm^kfimÊf etdMMs iiUesrotnpuu -4^^ sa volonté tottie-puissBUte;
^e Mte action akma à o^sser «a seul instatt^ac Tâma, im-
i Ki^t i atan ieatlatipar son propre poids f retombant dans-le néabt
d'oi^oUë a ^té'tfnée. Gâta ne veut pi» dira ^A l'Anna doh^ inou-
w ^j pn è sqoe . Dwa p^ut 'la> hw vivre 4ternaHem«it' et qu'il a
ofiÎBotivaikient |4véléqii%l eufonnaaiiisi* Maïs cala prouve que
liÎ4{U0stibailo;l'iiafiortliUté de^^aai&ast eatiéreaMnt iadépen-
dsiqte decelie dk sn^ritijudi^ ^etna peut eft apicona façop être
décidéa, pois des pmcipes tirés dn la CMisidéiuliop de sa nature,
9iy panYQfif éi|u(»i » par ks seules, forces de U raison (a).
ïbI fst UulDfU unique ve» laqàel aant dirigés tous les travaux
pUkisophiqvéa' da saijét Juàtin, savoir , de montrer que la
aniskn- partit«]âire de.l'hqmaaa il'est d'eU&îmetne.qof néants et
qui'pHe ai|t antiaoemeatimpiiissilnta àétahlir- par a(le-*mênie an-
«âMhs.^ité. C'^t ce qu'il con^rme encore ^ai\ie témoignage de
iieM{iMita ;^« Que ai ^ ditril , 1^ ^ de la phik^popbie est suivant eux
t •# ) i. t I *
)j
(i) PMmiMtui 'â Anima ll«iBÛi*li «•CtiêrtitartÀtis'iri^ UKhùmeo» PkihêopfUt de
Lyon , d'Adam , etc. , etc.
{%) Diaiog. cum Tiypliuae )ud»o ^ n. 6.
» { sulVaiit le» pbîloM>i>hm l^rèc» ) de fUcou vrir h v'ét^ ■ ccmiii**
« liiçnt eux qqi n'ont pii fianrenir h la connoftre niérit«rt>ienr-
» ils le nom de pMIosopbes i^âftr^<«l de tons ros saget le plu* sage^
yi ai Sbcrate, à qui, comme tom le raconte^ Totu^ndine» votre
M oraele a tendti ee tëmoigAage : Socraêe est le plus sage de tout
9 tés liotnmes / si , dis-je , Socvaté âroaé (}ttMl neisaU fïè» ^ com*«
1» ment eeox qui iont venus après lui osent-ils scrvatttérde con^
» nofire tes eboses dn Ciel > car H dit tui-«iéme , que $*\i a été
9. dédarë 'sage, e^sl uniquënieiit pavcèf qu'it A'faësil» pokH à
1^ confesser qu'il ne satt rien, tandin que les autrer'koniméa fei*
9 géetkt de savéir ce qoUs ignorent ( • * '
Mais-il »(» siyfisoit pa* de mmitrer ÉWt gentfk k mdnstiniosit#
de leur idolâtrie et l'ignoraBcedè lente philosoplies ; iV tkVoîk
eûeore leur prouver la vériti^'dè la' religion cbyéiîeliile.* Les
prauvèsdeSBÎM Jvsttn sont »• ' • ..
1^ L'itniî^aiii^de'nbsLivi^es^amti/et'ea'^aiftlculIc^ déiseux
Jk Mblfire, ampleurs iiiÈ>»-aeQleméiilli tOM les poéèés et à tous
ks historiens 'gir«<is, maii eneofe'i^ Càdmfisrqttiié premhr ap*
porta ralp<iabet>dePli;éniil^iefiif^éèe<«->; '
i\ Vaùcord àdMikfUè qm' règne emr<»toiâ«l|»««teùTf «acrér^
}esquek, « ajaut écrit en dea temps et en des Kettr divers, n'ont
n pas laissé. èHf nous Instrniveatec' cin covisesteMicnt pjirfeit et
» comme s'ils nia voient tooe eti qo*«iè booidke et qu^imé langae^
9 sur l'origine du monde, sur b crÀition de* Fliomme et Tim^
a mortalité de/ l'Aimé, sur le fugement ^i doHr suivre cette vie»
w enfin sur toute» les cboset dontlà ooonoîssaiMe-nDnt est &ëceâ^
» salie f » accord ifut prouve ëvifd^kiîieiit dedans tout ee quHla
noua oi^ MMigWë , j^nW «âMs ium^M de leur eàef «r Usoieie
» sont pdlntraHr ta guerre *e»tAMQi, ila^n'ont point estaytf^ de ^
» réfuter les uns les autres; mais^ sans contention et sans débat^^
> ils n'ont fait que nous transmettre la science qu'ils rçcetoiçnl
(i) Ad gr«co5 cohorW» d« 36.. . , ^ .
ji 4êèfSn^^ Ainsi, desçiiùfes^%ï j&eam^âM €t «i 4irw9^ i^ ,^HV^
» Ai^ii.4^^3t*«f^rlih49 Xk^m^^^f «n^a ^.ui<mf#4 [Ht le. don .de
» bf spii^ lû d^ ani^^44» J»ivg»§e^ ç|i iU^ pcWiwe d< liQ^^Hite;
A.d^GRtijdii 4h Ci^ i^omr l;^tb«r 4iP$ ijiî» liMin^U^y e« nous
3\ Les miracles de J4uSrGl«48l , veeMfifMi4^|Q«|» «| 4!fi«i«Mà
fiM'vkftMiifi» aàtlictttkpMt «qui .ftvoi«|it ^|4 dumê^ êom Bt^e
> Ï^:*.l4» iptpçpMifi^ 4e. UatHJea Tesiamem «.dont i'iHSc<i««plii^
semait étoit inaiiifeste et rantfaeqtîoît^ ^fHH»^ par ies iliiîfr,
iDesl-4hdMr0 }el!fliis jfviiels mKiCjnîir'd^ «huécieiis (3).
ii%Jbes4cim%iMM?*' de Pinson » dont s^i»i«l«iijtiii:&iiTOÎr «pue
Jffl ptéfMefMI l(tesp)fi%«da)kiéft:iiAWilCeirtii0ft^t*<^ idées, emr
pruntees h Moïse et a«x aiilMt tiK>fl»«i«s.y' iàé^ i|«ie le pkito-
^ofihetgfActaiRQii plm%i»;i»oiiis »Hifré«l^^i«te^*il jw TQ«rioit
^AS JiQm>h tcigisë .cMiiiiM f«B outlKe (i4^« ^
• 6?* I44S f <if » gii|giwy» ide itou» ksfUNkes gmgsi^iciaî » A^eomioeH-
^wr^ia^ O&qfhfK^^ «éQOiMloiM#i^t iwBidléwiili'ftiiik^deifiiieo
4esj9iffcsew7mâiM9'te.j»eoiiiOfai»l à^snUti^iiiltîm^iariût^^l^cé
i{n« l«i Cb»ldée»g'ia<>tei<afliri»Btic>yem^doiei^ lw^i^« l»jW > fe »
iMvri«^'qib'i])l j4efw«fk lfi«ri»jkl)m^ le RqIaiuj i»<'f;ip4wr iMire/^iir
(•)^-^' . . Mi...
(a) Àpol. prim., n. 48.
(5) Ad grasc. cohort., n. |3 ; apol. prifti., a. 3o et Bcq.
(4) Ad praccos cohoit. » n. 20 et so.q. ' -^ .-■..„,
(.)} yt(i/.,o. i5 et fl'.'q.; n'.cnuii iolu8 de ManaFchiâ Uiicr. - . /
( 265 )
au Dieu Coiit pulfsant ; pronopoi , çntrc ^ulfeB^ ces jiavples re-
iiMrqu^bles : lui-^fuifor^rtuit le prcnùcr homme et Va,j}pclu Adam ( i )«
Gel hj«d«e,* continue I0 salut apulogiiiU*^ est cou^cr.i^ par plu-
sîeai» qcie aous «•DiKMsiBoii» y et peut servir à coufondre ceux
qui ue veuUiit pas^e r«odve à la viérité confinnée par It iémoi*
fpage 'de tous i tbutati owjuy TESTaMOicio coifMRaii.TjE. (9}.
8% nE«&A ce témoignage de la Sy bille «. unîvcràcUcment re-
coBiiue pour ki^ir^e :•« Si dauc , dil-il, 6 Giecs^ vous préfère»
• ymreaalotà la vaine fictiaodés dieux qui ne sont pas^ croyez ^
a eonune je l'ai déjà dit | ccoyez à la Sji^iHe , qui remonte à la
h ^iie luitfte aotiquité ^«leiitlea livreraont fardëa par tout Yvlih'
• ▼eM^^'^^ animée d'une inqpîration puissante » nous en-
• seig«e« paie sesoracles» que lee dieux que voueadore'zfieiKMil
t rîetty et atinoAce daîrèneivC et ouvertement la Teune .iuture
• de notreSanvenr Jéuia^Ghrist f et louM les choses qu'il devait
%fawe (3). a ......
&dttt Justin lenuiioe son ExiherMmi aux Grecs eu pippeTaiK
la bîblessede IWpffhkummUysar lequel^ it semble ne pouvoir
le lasser de revenir. U cite encore ^nr ce point Iee> témoignages
de Heroura'et d'Alimioii » ks plus aneieuf , dit-il , de tous ceux
qui oot étâ appelés plûlosophes^ ^ÏL finit ainsi ^ « Cest^doiif
» ttae'diose bien évidente etbien prouvée^ qu'il est impossible
» de coanottre fiiieil ou U ^«aife religion par aucun autremojren^
» sinon par las âsuli prophètesqui noiHi Feasefgaent avec rjEs-^
• pritde Dieàt/e
Ou peut juger maintenant en q<loi oonsisjte la tnétfbode epo*
logëtîqne de aaîut Justiuw Clle oo«sts€e uttiquementeo ànat
clioses : 1* à renverser d*un seul coup tMiei lea evr^euiq^ e9
montrant par le raisenaenient, par l'eapérieuee et^pav te témoi'^
gnage fliême des pUloeophes ^ que la raison véduile à les propre
(OQtti pria ia i movialcni eflleaii Adan^pie ieea«il*
(9) Ad gnscaseoboft,, D. 36. '
(?)JMem. • . . . '^i
force» ne peut |amais enfanter que le doute; a* à montrer fei
vérité Arec ses caractères (listinctift, qui sont lantîqaité , Tun»-
versalitë, le consentement^ Que si tous les Pères apologistes qui
sont venus après saint Justin ont saivl constamment h. même
méthode, comme rexameà des autres KTraîsoas de la- £^//eclio»
choisie nous fournira TiEHrcasioB de ke démontrer , que doit-Oi%
penser des apologistes modernes qut ont cru deroir suivre,
la méthode opposée 9 et qiii y s'imaginant que le vrai Dieu ëtoit
entièrement inconnu des gentils avant la venue de J^us-Cîhristy.
ont entrepris dVsseoir les vérités de )a foi sur les vain» vaisoiK
nements de la phifoéophicy semblables a des arctiitectes qui.
prétendroieht bâti» sur un sable meuvant un édifice tnAfan*'
fable ? Ne «eroit-îl pas permis de leis. comparer il de# gtierriers
qnt , au lieu d'étudier k Tëcole de tous lé» grands capitaines de»
siècles passés les principes de l'aHmSlitairê et eette tactique sa-*
vante qui leur a valu tant de triomphes et djé gloire V îrôieni
ft^abord 9e présenter an combat sans> bouelier et sans épëé. Ce-
n'est pas nous qtiri imaginons cette comparaison* Nou^Tavona
apprise dans le même livre , h la même source^ où saint Justin
et tons les Fèves de TËglise ont appris à eofnbmUr» le bmi combat.
CTest l'Esprit saint lui-même qui liqus l^a enseignée par IWgane
iitt Docteur dés nations. A l'endroit tnéme de l'épitre aux Ephé-*
ifens que nous vons dé)h cité et où saint Paul noiis dit que nous
n'avons pas seulement 2k combattre eontrç la. chair et )e sang ^
mais aussi contre les puissances spiritiielles du mal : Ei toutes
'choses j nous dit-il , prtne% te boucHerde làjbiy avec lequel vous
puissiez repousser tous les traits' enflatnmës\le l* esprit nUdin.^.x
Prenet amsi le gUtive de l*Esprit, tfuiest la parole de Hieu ( 1 )•
Profond avertissement el digi^e de toutes les inédllalioi» des
défimsi^irs delà vérité! L'esprit ne dit pa& : Veus opposerez k
(i) In omoibuB sumente» MMIImid fidoi ici qiio pmiUii oaMua U'Ia neqiiis*
ftioii ignea extiDguere....; et gladium Spivftùif qltvd est terbù^i D^û
|£|>he0.9 VI. 16, 17,
(. ^1 V
telle â^îAcult^ tes àécisîot» de rfiglise» à cette autrâes dMctti-*
$iOns de fft phHosophIe; von» soumettret à i exameo de la raison
les vérités fondamentales , telles que Inexistence de Dieu , l'iin^
mortalité de Tâiiie^ la divinité de Jésus'Christ ^ etc. » et vous les
établirez par dés raisonnements tirés de Platon, de Cicéron ou
$ratre8 ^ aprés^qu^i vous eiçigerez de la raison qui aura prononcé
sur tant et de si impénétrables mystères ^ qu'elle se soumette
aveuglément h laatorjté sur tout le re^te. Non > non , VËsprît de
PieuL ne se contredit pa» lui-même^ comme l'esprit de mensonge
qui préside apx conciliions dé la philosophie indépendante; et
les inventions de son amour pour élever jusqu*à lui notre néaut
sont mieux proportionnées à notre foiblesse. Cesten tout et par-
tout qu'il nous ordonne de prendre le bouclier de la foi et le glaive
de la parole de Dieu. Et si les traits de/su de V esprit malin ont
cause depubcent ans de si effroyables ravages » il ne faut point
en douter , l'oubli du précepte divin en a été une des princi-
pales causes. Puissent désormais les apologistes de la religion ,
téclairés par une leçon si terrible^ reprendre » pour ne la plus
tquitter^ Tarmure divine complète , et reconquérir sur l'enfer
toutes les belles contrées qu'on lui a laissé envahir.
Après avoir considéré la méthode apologétique dans ce qu'elle
a d'essentiel et de général ^ il nous resteront à faire le même
travail sur la tactique .qti'a suivie de son côté la puissance enne->>
mie de Jésns«>Christ et de l'Église , et à montrer^ d'après les apo*
logies de saint Justin, l'identité parfaite de cette tactique , telle
qu'elle se présentoit sous les empereurs païens et alors que lé
sang des martyrs ruisseloit dans les amphithéâtres y et telle
qu'elle se montre encore aujourd'hui soils le régime de Vordre
légal. Une des prochaines livraisous^de la Collection choisie nous
fournira probablement l'occasion d'établir cet effrayant parafa
lèle y dans lequel l'étendue déjà trop considérable de cet article
ne uous permet pc^s 4'eutrer aujûunVh.ui.
( a^d )
t%V^» *'» » * »»iW > <%1>«»»»> » » | l*»^ » »^»»»*»V»P%'^»»»<>»»^»»»»»»M<t ^ MM^it ^ %»%y
Sua tÀ vouvtLtB iomov tx la BniLS Dt TmcSà (*•)
tJn journal protestant , rédigé par des professeurs ^e Heîdel-
berg et de Bonn > conlenoFt y dans sa première livraisoil de TAtïoéé
dernière , tin article intitulé \ Coup-itœil sur Pétai actuel de fa
liiltraitws théologtque en Ftance. Ce coup -4f œil ëtott dellf. IIIat>
ter, professeur luthérien de Strasbourg, un des profonds ërudît^
de la réforme, au dire delà Revue protestante, Dans sa Rvmîson da
mois de mars , te Catholique dé Spire s'est permis Sj de'couvrîr
quelques béyues* Sur le| vingt-qualre pages que fenfetme Par»
tide , il en compte environ sept cent quatr'e-vingt-douz?, à pèa
prés une b^vue'par ligne. En voici de» écbandBoii$ rc Uif
recueil qui se rapproche encore plas dé» ahciéttnes légende^ ^ té
sont les y tes des Pères de Butlo^ , que fabbrf Godesciird /r&-
duit en françois, et don£ les mois de sepfembire , octobre,
novembre et dccctnbré viennent de paroitrè. s'ifabbi^ Ko^é^
card est mort depuis viugt huit ans, et cepeiidânt le voil^ qui
Iradull encore en frauçois les Fies dès Pères : certes voilà une
légende qui , ^ coup sûr , n'a paë sa pareille aixns lèis douze
volumes d*Alban^ Butler.
Plus loin, lé docte professeur nous apprend que Tes séminaires
de France n'ont que de maigres abrégés dé théologie dogmati-
que, et que cette année-là même (^1827) Tes villes de Lyon et
du Mans venoient de publier lés leurs , savoir cèu£ de fiailly et
de Bouvier : sur quoi le Catholique observe que fia ilfy n'a guère
pu éaire de Compendiuni en 18^7 , par la raison qu^il est mort
depuis vingt ans •* que la préolière édition de son ouvrage date
(1) Viogl-cinq vol. in- 8*. , arer. mi atlas ui-4*. Prix ^e cbaqae voi««ie 1
7 fr. A Paris » cbcs MéqaîgDonliaftrd » me des 8t9.-f^èrc0 , o* 9.
i «^9 )
('ommc }etif étvttit fiftfptt ; Vft q ir' A»n gniml hbittbi'è U'e sKHiiîiintre*!*
Tout adoptd depuis trente ims- : qœce A'est pas un petit àom^
pandium^ mais nb cours complet di^'Sépt ou huit gros tofuiher:
qu'il renferme ncm-seulement le dogme , ma?s enfcofe la morale,
et un il ie froavé entre les mains dé presque. tous les ecclt^sias^'
tiquer. Ce qui motitre surtout combien le coiq;>*>d'cnl: «te M* Mifl^
ter est {uste , c*est qu'il faiit des balottrdîsas sef»bhtyle^>qii9t|rl'll
vent parler de ce que Von bit âous- 4ei yen^i à* SéraskMi^
Le docteur lutliérkm nous assure eucorie que dans les sëmt^
narres dé France on ne bit que lire et que Ifraduif^^ srnis les
èirpliquer , certaine litreidtt nèaveâju l^e^Camcnt.' Ce qui prouve
Seulement que le safrant docteur ne sait pas que dans cbsîqué
séminaire il y a un professeur chargé , d'empliquer l'Ecriture
kdnte : que le çottrs entier 4e ihéologiey qutdikre trois du quatre
ans, consiste pi<ésq«e nnfqnemient à éteblir Fanthenticité des
livres saints » et à en déduira le dogme et h momie psr Tinter^
{yrétatiott certaine des ^ièdes chrëtiens. < Cependant , «joute
M. Matter , on publie encore volontiers en Franee des traduc*^
tions de h Bible. On réimprime ton jtmrs les Bibles de Le Maistre
de Sacy et de Fénencâ | m^ne avec des introductions et des
édairdssements sur dértaint passagéi diRlelles et comestës. •
Toill^ peut-être plus d'une Bévue pi^r ligne. M. Matter ntet là
Bible de Sacy au premier rang» et cependant c'est h moins esti>>
mée { il atteste qu'on la réimprime tonjourl, et cependant on
ne la réimprime point' du tout :il fkit entendre que ce n'est
qu'une simple ttadnction , accompagnée de quelques notes , et
une des plus andennes éditi<Mi^ ne renferme pas moins de trente-
deun gros volumes in- 8*. Il suppose que lès deux traductions
dont 3 parle sont les seules qui soient répandnes en France. R
ignore, à ce .qu'il parott, l'existence dé^la Bible de Carrières, dte
la Bible de Rondfet^ de la Bîble de lU. Genoudey chacune de vingt
à trente volumes : il ignore Texislence des excellents commen-
( a6« )
foires dei'PÇ. Béribier el. de Pioquignj : U ignore. eetk de ta
Bible yen^iée en six Tolomet în 8*. Il ignore jusques anx titre»
des ouTl'ages dont il veut parler } car quand il mentionne la
Bible de i^eitence > il veut dire probablement, la Bible de Yence*
Cette Bible n'est pas non plus, comme il le suppose j une simple
traduction accompagnée de quelques notes,, mais un ouvrage
ccmiplet et savant sur toute l'Ecriture » et dont une des éditions
fes plus récentes n*a pas moins de vingttcinq volumes in-S"*. ,
avec un atjai io-4'** ^ compila t|o|i allemande que. M. Matter
vante le plus, celle de Ruinoel , est , h côté de ce beau monu-
ment, dit le Caûiolique de Spire, ce que seroit a côté du magni-
fique dôme de Strasbourg un temple protestant menaçant ruine,
éclairé par des vitraux de papier, n'ayant pour décoration que
les poutres et les échafauda^^ des .maçons occupés k en réparer
les brèches sans iM>mbre.
• Cet éloge ,.,qiie.inéritoit la àpngèfe édition delà Bible de
Yence , l'édition que nous anuonçansle mérite .encore davan-
tage* fj'^ropressioii en es^ encore plus bell^* Mais surtout elle a
été enrichie par M* Drach d'un giand nombre d'observations
et de noi^ emportantes. A chaque passage, à chaque événement
qui a. doqvié lieu à quelques objections de la part des incré-
dnles, on indique avec soin les endroits des apologistes'nu>-
dernes où se trouvent les réponses et les édairicissements dési-
rables. CeMX auxquels on renvoie le plus souvent sont : Sacra
scriptura propugnataj'^ar le P. Yeith, jésuite : les Réponses criti"
ques de Bullet : la sainte Bible vengée^ par M. Duclot : \e% Lettres
de quclquécs juifs : le Dictionnaire philosophique de Nonotte :
les Hehiennes : les ouvrages de Bergier , etc. C'est un véritable
service rendu a ceux qui veulent approfondir l'Ecriture et pou-
.voir la défendre contre les attaques de l'impiété. Parmi les notes
de M. Draçh , les plus intéressantes sont celles où., par des cita-
.tious d'auteurs profanes, il montre chez les peuples anciens,
principalement chez les nations de l'orient, des coutumes et des
locutions tout-à-fait semblables à* celles qui surprennent quel-
( «c« )
gtrefeh dans les^ livres SâUits/ 6(*peu(lant ii est aiie de tes cita -
lions, ceRé dé Lttcaiti^ sur le Seuil delà feminé d'Urfef, q^ i^otis
à paru iéphcée. fin autre mérite dé cette édition , c^est que les
textes gtees cieéft ad bas des pages obt été pnrgSk des nMiH
bretises fatiies d^mpi^srôfi qui s*/ étoietit gliss^eSv Ciafin , lar
mots liël^reùz, clraldâYque^, saHiiàrïtaiDS | ete. , qui âtmn i'édW
t^on préeédetite iixAent figurés en lettres romaines'» b^ M
rétablis par M. Drtictr ôxtm leurs caractères iiaiurels. ttùv»
8ot[ha%6ns rhretnènr que la rtté de ces signes attllqiH^ ^g^f^
un pltfsgrand'iiombre d^élévcs ia saibctuaire à étudier U Tangne
des patf lafcliies. Nous Ahons Yoif plus grind nombre , taf it
n'est peut-être point de diocèse 66 ne se rencontrent qaelqtiés
ébclé&iasflqu'es plus ou moins familiarises avec la langue ^}nte.
Cette Aude d'ailletrrs n^est pas, de beaucoup , si difficile qn^ôn
se f imagine communément. Avec la moitié da temps et de Tap*
pllçatîon que Ton donné an latin , on apprendtoit àsser Thé-
breu pour lire et interpréter couramment Fancieniié Ibi dans le
tette original $ et atéc six mois seulement d'une «pplrcatidn
commune^ on en saura pour le moins autant que là plnpârtdes
ministres pf-otestants qiii ea savent quelque cbosé. Là langtte
Iiébraïqne*, ajontérons-nou», est la première des trois qui furent
consacrées 9 en quelque sorte, sur la croix du Sauveur. La con*
noissance en est nécessaire aujourd'hui pour servir efficacement
KEglisedii côté des sciences )ii3toriques. Les recherches, de^
savants se portent de préférence vers les anciennes traditions
de VAsie^ fréquemment ils j font des découyerte^qui peuvent
servir à dissiper les nuages de Timpiété et à confirmer la croyance
4e8 fidèles. Il s'agit de recueillir ^ d'étendre^ de compléter ces
découvert^ précieuses* Ppur cela « il fant connoître les langues
4ç rOrient ; ^béb^e^ e$t la cleF^ la racine de la plupart d entre
f^les. Oui, qu^Iqpe chose de grand se prépare }, la science inter-
roge çurieuseiçent toutes les branches de 1^ grande famille
humaine. Chacune expose, ses Souvenirs; leurs dépositions,.
dWcord sur plusieurs points ^ se divisent sûr d'autres. Entre
10 iS
( 262 )
cesliranches diverses , il en est une privilégiée du ^liel-: elle né.
dit qae ce dont toutes les autres sont d'acctfrd* Pour garant dé)
la foi commune, elle a non-seulement la tradition orale , mais
encore des papiers de famille; elle possède 4^ titres authen-
tiqués^ empreints du sceau de Dieu méme« Développer ces tes-
taments deVEternel dans leur maiestueusé unité, en montrer la
substante dans le souvenir de tous les peuples, en découvrir les
vestiges défigurés jusque dans les grandes erreurs de l'homme :
voilà le glorieux monument* que la science chrétienne doit,
encore k la vérité de Dieu. Pour aider à ce grand .œuvre, il &ut
condoitre la langue de ces antiques, archives. M. Drach, un de
ces hommes que la Providence a visiblement choisis pour exé-
cuter ses desseins^ p^otnet de faciliter beaucoup ce travail aux
hommes de bonne volonté. Il annonce qu^immédiatement ^près
la dernière livraison ^ il publiera 9 en un seul volume 9 le texte
original ponctué de Tancien Testaments avec une grammaire
de la Ifngue, sainte, -et un lexique de toutes les racines hébraï-
ques et chatdaïques dé la Bible* C'est un nouveau molif pour
nous de souhaiter que sa beHe entreprise s'achève promptemeni
et qu'elle ti*ouve un grand nombre de souscripteurs;
■ ' Dn membre du jeune clergé y
'■'.''■ F.
QlJtftQtJBS OBSERVi.T10lvé SUA t. A THEOLOGIE MORALE.
• • • ■ .
1"*. Tout homme sensé doit préférer les opinions théologiquei
d'un auteur examiné et jugé par une côngrégatfon romaine à
celle des autres auteurs^ car, en envisageant lâ'cbdse humaine-
ment, on doit avoir plus de confiance dans une décision portée
sur une cause quelconque par une réunipu dé pei*s6nnâges très-
instruits, très-respeotables, très- attentifs à peser I^ motifs de
( 263 )
tenir rétblution , ctont les conséquences ^toient des plus gfdves^
iipie dans une décision^ donnée par un seul homme, même esti«*
ihàble, tel qu'un censeur épîscopàU qui suffit pour exaitiiner
et approuver les autres ouvrages non présentés ^ ni discutés,
ni jugés à Rome : bien entendu qu'on excepté le cas où le seul
Iiomme seroit ù^mné d'une assistance spéciale du Saint-Ësprit«
21*. Tout catholique agit sagement en préférant les opinions
d'un auteur tanonisé k celles dé» auteurs non canonisés ; car le
Saint-Siège est in&illible dans ses jugements sur la canonisation
des saints î et toiktme ces jugements résultent des décisions don^*
nées par rapport aux différents points qu'on examine pour pro-
noncer la canonisation, savoir, la vertu ^ hi doctrine , les mira-
tles^ ett.^ quand le Saint-Siège a dit : nihU censura dignum, ce
seroit lui faîmtne grave injure de ne pas croire que c'est vrai »
de ne pas estimer un tel auteur plus que ceux sur lesquels le
Saînt-Siége n'« pas porté de )U|;ement^ et desquels un certain
nombre > d'abord approuvés par des censeurs locaux ^ ont en-
suite été condamnés à, Rome» ,
5^ Il j n beaucoup plus de sûreté, à suivre .en tout les opt^
nions d'un auteur tanonisé que celles des autres auteurs. Il est
vrai que l'Eglise laisse chacun .libre d*embrasser & son gré toutes
tes opinions fondées; mais par rapport à celles d'un saint, la
considération suivante me semble très-forte. Le saint a dû suivre
lui-même dansla pratique lei opinions qu'il conseille aux autres^
car ce seroit être non un saint^ mais un insensé ^t un impos-
teur que d'enseigner sur des objets si importants des choses
qu'on ne voudroit pas pratiquer soi-même. Or tel auteur en
pratiquant, et qui plus est en enseignant publiquement ses
opinions , est devenu et a été déclaré saint; donc ses opinions
n'empêchent pas 9 mais plutôt procurent la sainteté. Qui pour*
roit jamais itnaginer que Dieu, après avoir publié dans l'univers
la sainteté d'un tel auteur , acquise avec et fiiar ses (^inions> pût
damner un autre homme pour avoir suivi fidèlement toutes ces
l8.
/
( «64 )
m/^mes opinions ? On doit dooc êiré bien trapqntlle sur son
^ propre salut et sur celui àe$ autres , quand oa s'en tient exi^cte-
ment k ces opinions. Seroitnil sage de prétendre être ou paroitre
plus saint quo (es saints? Mais sans touloir blânier ceux qui
préfèrent les opinions des autres auteurs > il fsMt cependant
convenir qu'elles offrent beaucoup moins d'assurance) d'abord
parce que l'Eglise n'a pas dit d'elles-, nihil censura digriufn; et
ensuite, quoique ces auteurk aient paru Vertueux, on n'est
cependant pas sûr qu'ils ne soient pas damnés» et peut-être par
suite des opinions même qu'on veut i^dopter. Quai^t à cenx qui
voudroient nous astreindre à préférer et k suivre leurs opi-
nions , exigeant qu'on observe ce qu'ils appellent des préceptes ,
lesquels sont du moins douteux au {ugement des autres tbéolor
giens, nous aurions droit de leur demander qu'ils fissent >
comme les saints , quelques miracles , pour nous prouver \a ^
supériorité de leurs opinions sur celles des saints canonisés.
.4** ^^^ trois propositions précédentes résulte nécessairement
une conséquence utile à ceux qui étudieikt la théologie. Quand
il s'en trouve qui ont assez de temps, die livues, de lumières et
de sagesse pour approfondir les différents auteurs, comparer
leurs opinions jfbndées et choisir , ils sont bien maîtres de. le
faire. Mais il en est beaucoup d'autres qui épiY>ttvettt de grandes
inquiétudes en considérant la multitude des théologiens, n'ayant
souvent qu'un auteur, et encore manquant de temps pour le
Inen étudier. D^ailleui-s, quand même ils en auroient plusieivs
et du temps, ils seroient encore fort embarrassés, car avec un
peu de juste modestie ib n'oseroient se constituer juge^ de
tant d'hommes si' instruits , et décider ex cathedra qui d'enitre
eux a raison ou tort : peu d'hommes en sont capables. Ils peu-
vent, s'ils le veulent , prendre un parti bien facile, et qui leur
offre pleine assurance. Qu'ils adoptent ua de ces auteurs cano-
nisés dont Rome a dit, nihil censuré dignutn : tant que Rome ne
dira rien de contraire, qu'ils suivent toutes se» opinion»^ et
( iG5 )
diaprés ce qui a élé dit plus baut^ qu'ik viveut p«rfa(!itcincUC
tranquilles sur leur salut et sûr celui des autres, assurance qu'ih
n'auroieili jamais avec d'autres auteuis«
' 5*. On dit qu'on veut l'aiiiie de doctrine dans un pays, il
faut arbsoliiineilt qu'elle y ftott sur les points décidas en. do^âie
et en 'morale* Mais quant aiik opinions : \* elle n^a jani^fe été
obtigatoir^e, Manducantem non ipernat (saint Paul ) ;. In dubiié
iihttlas (saint Ângustin) y 9* les evéques ne peuvent l'exiger :
Benoît XIV leur défend si souvent de pbononeer sur les opi~
nions y fl* vu les dispositions des têtes bumaines, on nel'obtien-
dra jattiais > et il seroit fou de Tcsperet^. La prudence et la néces*
skë exigent donc qu'on laisse cbacun libre. Le seul moyen, et
le p^us. iûrj pour approcher de l'unité qu'on dési-re, sâos jamais
en*er d'une manière dangereuse pour le sàlut , seroit de s'accor*
del* à adopter dans la pratique les opinions de tel ou tel saint y
et de les suivte dans tout le pays. Se dis le plus sût^ paixe que
l'auteur ëtant devenu saint en pratiquant et en enseignant aes
opinions, un autre ne peut ^ damuer'en l'imil»nt , et on ne
peut eh assurer jutant des autres auteurs ^ côau'ue il a été «iit
plus- haut, quand leurs opinions sont oppoi»ëbs h celles de»
saints. Je dis de tel au tel saint y car les saints eux^^méme» n'ont
pas toujours été d'accord sur les opinions , et c'est une preuve
de plus qu'elles sont libres^ puiscpi'avdc les unes et les autres eu
certains cas on se sauve ^ smtout loi^qil'elles ont éta aduptéesi
par des saints. ' . ... )
Maintenant si l'on demande quel est parmi les autetirs>dOm 4»
sainteté est reconnue celui qui paroît devoir être préféré • je
vois en faveur de la théologie morale du bienheureux Liguori
une réunion de motifs qui me semble être du plus grand poids.
1". C'est le dernier auteur de morale , il a lait usage dcs^
lumières de tous ses prédécesseurs. 3*. Il a examiné leurs opi-
nions avec la plus grande attention : par ses prières et par sa
sainteté il a obtenu des lumières que tous n'ont pas reçucf;.
5". Il cite en détail les opinions de tons les principaux niora-
( 266 )
lîsles, de sorte qu*il peut suppléer tous les autre», t^. Il n\
^crit qu'après bien des années d'exercice habituel du sàînt mii
nistère dans les niissiojns ( chose très-rare pour les aytres ail-
leurs}. 5*. Il a opéré en grand nombre les conyersion^ les p1u&
étonnantes. 6*. Il ne tenoit à aucun sjstèihê de pajs. , il n'éi;pit
attaché qi^'à la doctriae rouiainé et à tout ce qoi s'en^ l^pprochoi^
le plus y il cite à l'occasion toutes les décisions dt^ Ss^nt-Siége ,
que^d'atttres auteurs omettent souvent. ^ a toujours eu princi-
palement pour but de s'opposer aux janséuistes , qai o^t tant
bouleversé la morale , de détruûfe leors faQ3( systè^Ks^ > de ra-
mener aux anciennes règles de l'Oise catholique suivies^ pat.
to.us les sainta des différents siècles. 7*. U n'avoit aucun intérêt
humain ni personnel. 81^- Sa morale est ealiûiée e| si^vie par m^
grand nombre d'eccWsiastiques zélés ^ qui « lapant hieu^ étudiée «
exercent, avec beaucoup de liruit» Le. saint ministère. 9**. £n^
pratiquant et en euseignant sa morale v il es^ devenu saint. Qo^
veu^on de plus y et comment se damneroit celui qui.ri^teroit^
no*. Les autres saints, moralistes n'o^t pas écrit sur la morale
avec autant de détail que. lui. 1 1*. I^ome , aprèa im examen
rigoureux, a déclaré y nihil eensiérd. dignupi, la*. Dans auc^^
autre moraliste on ^e trotuyejca tous ces avantages réu;ii||.
Nootf tffoa$ aanoncé dans le dermer Ni^^aé^ ^u%, édkÎQiiB delà Tkà(f-\
hgiè morale de lignori , dont roue, f ioD^pae à Beseiiçon , et Tantre ^
Ijlaimeé. Quatre volâmes, ont dé^à paru. Voir, pour les prU t Is ^^^^*ik
^lep^mbre.
( a67 )
I
Examen d« L'6RiK>iiirAiiCB i^irai ikTiiii v8»8 , cay^BBiiAiiT L'199^
TBQGuoii pjuKAïBi^ par Mgv. l'évéqiM de Bajonne (i)* --r
Di^FEUSB et DÉTELOPFBl^BRT DE LA LETTBB DB MOE. L'ftvÉQUB
DE CaARtBES. ik M. pifr^YATiMBSBii* ( du 1&, juiUèC iBtkB), paf
Mgr. rëvique de Cl^rtres«
Nous avons Femaitque dans le premier dis oes deux écr'm
un. caractère tout paiticuKer qui le recommande spécialement
aux lecteurs pieux. On y reconnoîl partout le langage inimi-
table de la sainteté ; la candeur ,^ la simpliste naïve du vrai
chrétien , rhpmiiité de Itànachorète jointe aux* talents de
l'apologiste , cette délicatesse di9 conscience qui trembfe d'of-^
fenser ceux«*l^ mêioe qu*elle se croit obligée de combattre , cette
alliance merveilleuse de la douceur et de la force que la c&arité
connoît seule , tout cela 6*j trouve réuni pour édifier tout à-lar
ibis les âmes fidèles et confondre Fiinpîété.
« Loin de moi , dit fauteur avant d'entrer en matière , Ibia
de moi là pensée » non-seulement de manquer k te qUe f é doi^
au Prince ou à ceux qui le fepré^ntent ; mais même d'ofienser
qui que ce puisse être. Je dois k mon caractère d,*aVertiir des
dangers qui men^cenjl la religion , de signaler certhines disposi-
tions qui tendent k sa ruine ^ mais ^ pour remplir ce devoir , je
n'ai besoin d'accuser personne. Au fond , qui connoît les^ vrais
auteurs du mal ? J'entends , par ces vrais auteurs du mal , ceui!!;^
qui veulent y qui exécutent ou. fonjt exécuter tout le mal dont
nous gémissons.. ».
Après avoir montré^ p^r nombre de documents^ que nos;
évêques et nos rois ont toujours considéré l'enseignement de la
religion et l'éducation chrétieniie des enfants conime Tobje^
^1) Prbç : 60 cent. A Patis , chez Bric0n , me do Pot^dieFer , n* 4*. ,
(a680
ets^mtid H principal des peflt«9 écoles, et qu^ine pleine siuioric^
•iir ces ^CQJI^ a çomtanuneDt ^(4 Attribuée w^ pr^la^ ,, Mgr. Yér
▼éque de Bayonne analyse les dispositions de Tordonnance h cet
«g^rfi fit, «io^<9 que ri»flae!9çe ^qu'elle §«mUe laisser & VépisccH
fsxt ^ véMX ai^ImiMOt à .rie.i^, ; . > < :
Il proiuv^ eipsjMte qaW^ ft^nd ^ délrmre doits fes/ondcmenis
la foi dpipe^p^s. |lai9> a>ii|]|9ivaya9V> 1^ fpjm^ prâat nous rë-*
vêle une partie de ce qui s'est pa^é dans. sa. belle âme i t La
religion , dit-il , wfi paroit menacée; et jecraindrois , si je gar-
dois le silence, de mépîte/ le reproche- fait aux lâches pasteui's ,
quQ FEcritiire, appelle des chiens muets qui ne savent pas abiyrer^
yiïvquç cepeq4azU . que , soit par Teffet dune crainte trop ha-
maine^ soit par le sçntiinent naturel du respect qui est dû aux
hommes rev^t^s 4^ l'autorité , il a fallu que je me ^is fait Tio-
lence pour me décider à consigner mes réflexions dans cet écrit* ,9
Après .cçs parotiçs donft le fritte toiU chrétien est. plus facile k
f entiv fitjCk «ps^ly^er ^ le vénérable auteur démontre par les dis-
cours de MU* Dupin et Vatimesnil , rapportés fiu Moniteur du
*à6 avril, que l'article i3*de Fordo^inance, qui porte que le^
fnsîitiUçwrs 4f^ éçqlçs prinyiires cf^fhofiqijes rte pourront rece^
voir dfis f^lèyes de différente^ religions sans en avoir obtenu la
permission,. d^t conseil r^al de l'Instruction publique , au lieu
d'établir fine précaution sage , comme il sembleroit au premier
fibord| crée a^ contraire un grand abus qui n'existoit pas ; que
rautorisation dont il parle sera demandée fréquemment ^ et
presque toiiJQurs accordée | que , par suitç de cette autorisation ^
des inslitHteijirs catholiques se verront obligés k enseigner d^os
leur classe les principes religieux les plus opposés et d'j faire
prier leurs élèves chacun selon sa croyance, ce qui,. du moins
dans un très-grand. nombre de diocèses, emportera pour. ces
iqaîtrçs la plus grande des peines spirituelles « l'excommunica-
tion; enfyï gu'il n'étoit p;|s possible d'imaginer nn expédient
plus efficace pour anéantir la foi dans les cœurs et pour y établir
une in^t^r^]^G ab)H>]ii4e poi^r $o^tes les religions. C'est dans la
(«69)
biDchiMiateM^'ilfEiill lii^ cette partie du travail deMooseii*
gneur d'Astros ^ si Ton veut se faire une ju$te i^ée de sa dialecr
tique éloquente.
U termina «îHii : « Ilresteroit maioteaaat à en^aminer «e que
âpiTeotlaireleStéréqu^spar rapporta l'exéoutiou de l'ordonnance
que iMMis venons de discuter* Il m^appartieat moins qu'à tout
auiitt de tracer À. mes ▼éli4ral>les4X>llègues la coaduite qu'ils ont
à leair* Pour it^oi > )e eroiross^ en ^^péiwkt k cette «locution t
ai* Ji>diq4er les droiti qtii appartiennent esseutieUeiufent
aux ^viêqiiesiHur les étokê priiuairea cstholiques f
a »* f ervoriaer piwsamnsent rindiAéreuce de toute» les reli*
^ons» 4fm elt Teitettr propre du jour , contre laquelle par con-
aiîquesit noua dsYOïis «lous ële?er saM cesse } .
a 3* Cooiiàiçrer Uû acte ifA tend à saper la foi dans ses fon-
demeMs) .
a 4* Enfin » par cette coopération à l'exécuiti^ai 4'ua acte dont
Iflsdlspositions me sont bien connues ^ {ecroirois atoir renoncé
au droit d*uscr dans la «uite de Tautorité spirituelle qui m'esf
confiée, pour erap^èher ^^on ne meUe en vigueur dans iuom
dîocése celles de ces dispositions qui tendeut tfvideuunent à la
destruction de la foi, «
a Ili(k» seroit autrement , i** si> en laissant aux évéques le
droit dé donnw raiitorisatiou spéciale aux instituteurs pri«
maires y on se bornoit à régler qu'ils ne peuvent en prononcer h^
révDoatiën qu'aprca avoir pris l'avis des comités^
» a!* St. Ton déclaroit que Ton n'IôUoduira jamais daus le^
écoles le mélange d'élèves de divers cidtes, si ce u'est du coi^:;
sentèment dss évéques, et avec les précàuticrni nécessaires pouç
meètre en a&reté la foi des enfanta.
» On oomprendasseiqu'ils ne permettront janiaisi^ unêe bouche
oatliOflîque de s'ouvrir pour enseigner l'erreur.
s ^owrquoi nous seroit-il défendu d^espér^r que Sa.|tfajaste ^
mieux éclairée sur im objet d'un aussi grand intérêt , et prêtant
l'preiUe h uos humbles supplications, ordonnera la réfonue^de
( i^T^^ )
feqne rordùnnance d^ ai avril cootteiH d«*fttfieMe pour )a t^^
)igioo et poor TEtat? n '
MooeeigQeur l'ëTéqueck Chartres établit chnt aonéerit» i*ié>
droit ({u'ont les évéques-dte refuser leur coopératioihkPe«éeutioii,
de Pordonnance ooo^roa^nt les petites écoles; a*" les services:
. inapprëcisdïles ifae les HivôÊéê ont rendus de Ums temps à la re-
ligion, et l'illëgalilé des^. mesures qui ont éprises- 4X>Dtre'eiui.
par les ordonnances dti i^ juin; 3* la justieed^s alarmes que-
ces ordonna«|D4s OAt piodultes dans tons, les ccsan chrëtîeDS et
des rédamalioDS que lea^véqnes- ont filit enti^dre. « DiLmiUeu^.
dit«-il, de kt^ôbu sacrëe^ou du sein fks-,fiiii|îlle» chrétiennes il'
s'élève un gémissement universel* iïescommiMiiioaa séparées:
elles-mêmes marquent^ leur éttHineniait etleui pitiés « Les or--
» donnanoes sur k suppression des Jésuites, disait, il' y avn^r
« mois, un célèbre journal protestant, ont produkla plttsgfasde-
n sensation h. Pariis.'Quanjt ànous^ nous ne voyona pas qiie«ette>
i> mesure ait été nécessaire*. Un y a pas beaucoup de rabon à.
n craindre que la génération^qui s'élève en. France devienne trop.
» religieuse (»). » Gomment, ajoute Monseigneur de Montais,
des évéques pourroient-ils s'abstenir de réclamer contre des. in*
no valions qui, d'aprèfr une vue commune à touslcs catkdiqaes,.
et dont leurs ennemis eux-mêmes sont ft^ppés, achèvent de
pbnsser l'Eglise dans l'abtme ?»
On avoit accusé l'ill astre pi'élat d'à v-orr manifesté la .crainte
d'une persécution. 4 Quoi ! sous Charles X, craindre que l'Eglise •
ne soit persécutée, s'est-on écrié avec une indignation simulée-
et un air de scandale J; Mais^^tépond^il, ceux qui' jouent ainsi la.
surprise savent très-bien que nos^ appréhensions embrassent tout
à la fois le tr6ne et l'autel , et que , si nous redoutons le retour
des. violences et des horrejars , nous supposons: avant tout qu»>
les ennemis de la monarchie qui la sapent avec tant de tage^^
f ^7! )
«eront parvenus à la réiiirei'Ser ... Du re^U, afon(e-l-if eirlprini-
nant, ce n*est point pour nos personnes^ que noua craignons >
iTiate pour la foi et pour tout ce qui est cher aux vrais françois ;
et qua^^d nous soilicitQQs l^ miséricorde divine , celui qui reçoit
nos vœux sait bien que nouS| pasteurs ou enfants de l'élise ^ n^
l'invoquons que pour la coqçeryatio,^ des plus pr^ci^x 9 des
plus grands intérêts^ et que nous nou^ botmons k lut dire ^ Oieil
tout-puissant , gardez la religion , conserve^ leRoi^ protégeisa^
famille, aauvef la France. i(
Cet ^crit d<e Monseigneur Vévèqae de Ghartret est une protes^
tation courageuse contre les envahissements du pouroir tem-
porel sur les droits sacrés de I^Eglise. Ce n'est donc pas ici le lieu
de nous -arrêter h combattre les principes que Sa Grandeur a crû
devoir posér> oti commençant^ sur la distinction et la limite des
deux puissances. Ces principes, qui ont été plus d'une fo.is dis-
cutes; dans le Mémorial , seront toujours , nous n'ei^ doutons
point , solennellement di^ihentîs dans la pratique par le petit
^onibre des évéques qui les professai^t»
La Quotidienne ayant piiblîé une des protestations confidèn->
tîelles des évéques , laquelle nous a paru un vrai modèle de fer*
ineté apostolique , nou9 croyons devoir. la transcrire à la fin de
cet article, a Ce sera ^ nous le savons , dit cet excellent |ournal ,
contre le gré ç(u pontife yéné^-able qui l'a écrite ; mais qM'il
flous pardonne : tout le sacrifice que nous devons à son humt-?
lité , c'est de cacher son nom* H fai:^t bien aussi que les catfao*
liques de France sachent comment ïeurs pasteurs soutiennent
leurs droits , lorsqu'il y a de malheureux ministres qui les
abandonnent ou les trahissent. »
• J*at déjà eu Thonneiir d^éçrire à Voh*e Excelleace, dit le pieux Évêqae,
^ue j*aToi8 adhéré au Mémoire des évoques concernant les ordonnances
^16 juin ; que ma conscience ne me permeUoit pas de coopérer à Vcj^ô*
' ( n^ )
cuUi^de œt Ofdonnailcet , et que s*U anHoU qae par «alte de ee fefoi
on en Tint à fermer mes petits séminaires, il ne me rcsteroit qii*à déplo-
rer la violence qui scroit faite , «ons un roi très-chrétien , à la religion ,
et les funestes effets qui en seroient la suite.
» Depuis cette époque , Monseigneur , il n'est survenu aucun change-
ment qui m*ait permis de prendre une autre détermination. Les ordon-
nahces du 16 juinsont toujours les mêmes, et tous continuez de nous
en presctire Feiécation comme en tertu d*uu droit rigoureux de la puis*
MmeeciTilt.
• Il a été question , il est vrai , d*one réponse de Rome sut <^ sujet,
Ott^ fieponvoR Bovt pro(>ô8er pour guide «ne autorité plus Ténérablc t
SiOQ» avoos pour le âMot-Siége on respect profoôd et une sonmissiou en-
tière, «t nons saurions dire • d Rome aroit parlé 1 la cause eêt fmiie* Mais
quelle est cette réponse ? Une not^ diplomatique sur laquelle tous gardez,
M^nseigneor, on dknee absolu t on n*a pas même voulu nous la com-
muniquer textoellement. On 8*est contenté de nous rapporter en substance
une partie de 9e qu'elle contient. Cette partie même est vague et obscure ;
elle peut être modifiée » annulée par ee qui précède et par ce qui suit «
et , isolée coqune on nous la donne » il n*estpas facile d*y trouver un sens
raisonnable. Gomment pourroit-oiv exiger qiie sur un document pareil
les évéques d*une grande Église abjurassent la déclaration solennelle qolU
ont faite de leurs sentiments?
»I1 m^est donc impossible , Monseigneur, d'obtempérer à votre lettre
du 1 4 du présent mois. Le même courrier qui me Fa apportée m'annonce
gne Tordre est donné de fermet, dans ce cas , mes petits séminaires. J*ea
^i ressenti la plus vive douleur. Nous allons donc voir commencer , à la
grande satisfaction des impies , une persécution nouvelle.
» Tespère , avec le seçOprs de Dieu, lionseigneur ,'la souffirir sans me
laisser Abattre.' a
( ^1^)
]|iST01IUE; XkV CI^VBAB DE FlUSCC PERBAITT XX tÛYOLmiOB y dédiée
à ÂfgFé^ Lambruschim 9 nonce du Sénnt'-Siiégo ; par H. h.***j
auteur de plusieurs ouvrages politiques et reUgieiix (i).
En lisant le titre de.ce livi^ ^ une réflexion se présente d*abord
à Tesprit. On se deman^ si elles sont dé)à si Ioîb de novs ctê
grandes tribulations de l'Eglise de France, et si cens qui en ont
été les témoins ou les fauteurs ont la méiiïoiresi courte ou des-
remords si fugitifs y que pour nous rappeler nos malheurs et
leurs forÊiits , tant de témoins vivants soient àé\k muets ^ et qu'il
nous faille avoir recours k la parole écriteV Hélas I il faut bien»
Favouer , et quelque étonnante que soit cette ouUiease indiffé-
rence f chaque jour elle devient plna générale ^ etpar conséquent
plus évidente. La France d'aujourd'hui ne se souvient pas delà
France d'hier. Jsolés dans le présent , nous somiA^ tout à-Ia-fois
squrds au passé et insouciants de l'avenir , et l'on dicoit qu'en
i\ous abandonnait l'Espérance a aussi emporté nos souvenirs»
, Aînf i^ tandis qii'autour de nous certains peuples se montent
encoi:e enipresseï de recueiUîr , et soigneux de conserver leurs
plus antiques traditions historiques ^ nous , an contraire , répu^-
diant même l'histoire contemporaine , nous nous hâtons d'effacer '■
jusqju'à la tvace des éyénenaents les pfais récents* En vain une ré-
volution d'un demi'^iècle aura ébranlé notre patrie ^ en v^n la
terre qui noua porte en tremble encore ; ei» vain y à ce long châ-
timent de la justice de Dieu , sa miséncorde avoit voulu attacher
aussi une grande leçon f en subissant la ponction , nous avons
riqKmssé la lumière, et noua ne gagnerons même pas en expé-
rience ce que nous avons peidu en bonheur.
(i) A Paris, & la librairie cathotiqae d'Edouard Bricon» rufi do Pot-de-Fer,
n^ 4* Pn>^ du premier volume publié : a fr. So c. L'ouvrage sera composé
de trois Tolumes ; le second est sous presse.
( 2^4 )
Cette disposition y bien hamiliante pour k g^nëratioti pt^
$eate| et qui, pour le dire en passant, contraste assez singulié-^
rement avec ses hautes prétentions à la science , doit du moins
être favorable à l'ouvrage que nous aniibnçoiis. II sefa , pcfar \at
plupart deslecteui^, comme une chronique déjà vieille de plu^
sieurs siècles : car une histoire oubliée équivaut h une histoire
inconnue s et celle-ci^ tout en rapportant des événements accom^
plis hîet, en célébrant des victimes dont lé sang fume encore ,
en flétrissant des Bourreaux qui vivent au' milieu denous eit
attendant des victimes nouvelles ^ offrira néanmoins à nos jeiines
érudits , et peut-être même aux vieut , toât le piquant dé faits
ignorés et tout l'avantagé d'une instruction inattendue.
En effet, peut-être sait-on encofe confusément aujourd'hui
qu'il j a une cinquantaine d'années , l'EgKse de France a été en
butte aux attaques de la philosophie qui détestoit sajiuissance ^
et aux sarcasmes des philosophes qui coèvoitoieiit ses richesses.
Mais sait-on par quel enchaînement d'intrigués^ de machi na-
tions t de calomiâes^ ils parvinrent k renverser FAiitel erà s'em-
parer de ses dépouilles? Quelquiss personnes ssrvênt encore qu'il
y eut un serment imposé à l'autorité spirituelle par l'autorité «
ou , pour dire niieux , par la force civile; mais ce serment > le
connoît-on? Nos innocents gallicans eux-mêmes savent-Ils , pat
exeinple,' que pour exiger^ pour défendre, pour îCfestifier ce
serment schismatiqiie^^ l'impiété législative de cette époque w
Toqna précisément leurs chères libertés gallicanes , et même
qu'elle prouva assez logiquement que la constitution cwih da
clergé se troiivoit tout entière renfermée en miNCiPB dans ta
déclaration de 1682 , et n'en étoit ^ après tout , qu'une cxamé-^
quence pratique plus développée? On sait encore qu'uti rot
pieux, mais foible, sanctionna cette constitution, qui, plus
tard , fut le seul so.u venir qui troubla la paix de son martyr ;
mais connoît-on les insolentes menaces par lesquelles les révo-
lutionnaires de 1790 arrachèrent cette lamentable et funeste
sanction royale, et que les révolutionnaires de i8a8 ont déjà
f ^ )
¥l*ctfmineiicé à faire entiîfidre , pour arracher k un autre roi une
^u(re sanction, non moins lamentable, et plus funeste peut-être?
On sait qu'alors le courageux pontife Pie YI , parlant au Roi et
au peuple du haut de cette chaire qui domine les peuples et les
rois f anâthëmatfsa icsl cette constitution saCrilëge , et ceux qui
l'aboient faite ^ et ceux qui.j adhëroient ; mais connoit-on , en
détail, ceç lettres , ces bre6 , ces bulles > en un mot tous ces yé-
nërables monuments de l'autorité , de la sagesse , du zèle et de
* la sience apostoliques? On sait que l'immense majorité du clergé
ide France 9 arant mên^e que Rome eût parlé ^ s^étoit hâté de
repousser» au nom de sa cOnsciepce, cette usurpation civile,
^u'il devoit bientôt, par l'ordre du successeur de Pierre > re-
pousser au nom de la foi | mais connoît-on les protestations élo-
quentes que la foi et la conscience firent entendre alors jusqu'au
pied de cette tribune «b'tç nationale, où Timpiété vomissoit les
Ijilatphèmes qui dévoient > de. tribune en tribune comme d'é*
ichos en ëcbos> parvenir jusqu'à nous? On sait qu'au Nonpossu*
4nus de tant d'iUustres confesseur^ , l'ordre légal répoùdit alors,
^commie aujourd'hui^. par des puprages et dès. violeiices> et que.
,^c(S cette discussion > la j^ache révolutionnaire fut le dernier
argum^nt.que la philosppbîe opposa à la religion; mais sait-on
dans quelles voies. tortueuses elle. s'engagea d'abord pour at«
teindre plus sûrement son but ? Sait-on (et véritablement il ne
seroit peut-être pas inutile de s'en souvenir aujourd'hui ) par
quelles protestatipnç de respect pour le christianisme on pré*
luda à sa destruction? Sait-on ces hjpo/crites promesses de sa*
larier le culte qu'on venoit de dépouiller, de protéger les reli-
gieux dont on envahissoit les asiles > de consaci^er à la hienfai*
sance les biens confisqués sur la charité? Sait-on ces tentatives
pour intimider la foiblesse.^ pour ébranler la fidélité ^ P^l'^f c<^*
dormir la vigilance , pour tromper la siiidplicité ? Sait-on ces ca-
i-esses pi us. dangereuses que des menaces, ci;s honneurs décernés
à la défection, ces priuoies oiferies à l'apostasie? Enfin ^ connoî(-
on les diverses p^h^es^ si importantes pourtant à méditer au
( «76 )
temps où nous sommes , de cette longue persécution^ qnf com-
mença par une tok^rante proclamation de l*InViolabîlifë de la
conscience et de la liberté des opinions religieuses, et qui finit
par Tadoration forcée d'une prostituée sur les autdls du Christ
inondés du sang de ses prêtres 7
Uhîstoire du clergé de France pendant la f^dtution ne pou-
voit clone être publiée dans un moment plus opportun j! puis-
qu*elle est à la fois un hommage rendu auX courageux confes-
seurs qui nous ont précédés dans la roie des tribulations, et no
encourageant exemple proposé aux chrétiens qui doivent J
marcher après eux. Cependant , son principal mérité à nos yeux
n'est pas encore tant de nous offrir une source d'instructions ^
que de nous présenter un grave sujet de comparaison*, en nous
montrant à quel point ce que nos pères ont vu ressemble à ce
que nous voyons. La similitude, en effet, est tellement évi-
dente, qu^ n'est pas un lecteur, quelque insouciant qu'on le
suppose, qui ne doive en être frappé, et qui, dans le siteiple
récit de ce qui s'est passé il y a quarante ans, né reconnoisse à
la fois \à peinture la plus fidèle et la censure la plui éloquente
de ce qui se passe aû)ourd'hui« £t qu'on remarque attentivetadënt
ici rimportanée de cette siniilitudè singulière! quMn remarque
combien le passé et le présent s^éclairent et se fortifient mutuel'
lement, et quelle imposante autorité les conseils de la pré-^
voyance doivent acquérir , confirmés qu'ils sont ainsi par la voix
de l'expérience même! Ë'e^, on peut le dire, un immense avan-
tage de position , et dont nous serions d*aùtantplus inexcusables
de ne pas profiter, qd'il se représente plus rarement dans les
annales du monde.
Et en effet , avant que les révolutions édatent, d'ordinaire il
se rencontre > parmi les gens de bien, quelques esprits péné-
trants qui en pressentent les approches, en prévoient les suites
et en révèlent le but. Hais les événements n'ayant jpu entore
justifier leurs paroles, et ta sanction des &its manquant à leurs
avertissements, les révolutionnaires ont aldl^ beau jeu pour
repousser les inculpations , désavoruer^çs ipteiitioni qu\)A Jbeiw
aUrU)ue| et.traiteir de visioaDaiie et d'alarmiste le prophète
indiscret qui, da^s$:e qu'ils ont déjà fait, a aperçu ce qu'ils
veulent faire. Et, malheureusement, ils n'ont pas grand- peine à
abuser , sur ce point, cette masse d'indifférents , d'étourdis et' de
$pls, qu'on nomme. le public, qui ne craignant rien tant que
d'avoir à craindre quelque chose , se rangent toujours de llavis
4e celui qui leur àiidormçz tr^^^nquiUes ; attends^nt ainsi ppur
apercevoir les catastrophes qu'elles jspientdéjà irréparables ,f et
qui, après avoir répété constamment 1/ n^ a rien à craindre,
jusqu'à ce jjue le mal arrive, finissent par dire il n'y a rien à
faire, quand le mal est arrivé : espèce d'hommes qui^ du reste,
n'appartient p^s exclusivement à notre époque , qu'on retrouve
partout et toujours en remontant jusqu'avant le déluge, et dont,
selon toute apparence , il se sera glissé furtivement un couple
dans l'arche; , / • . .
Mais ici ,1a. position e$t diférente. .€e ^'est pas un Muvel
ordre de choses qui se prépare; la révolution ne commence pas :
elle recommence. jBll^ iie peut donc avoir rien de caché^ rien
de m]n|térieux, rien d'imprévu; dans ses parofles on ne trouve
même rien de neuf : elle ne Ëiit que redire ce qu'elle a dit ^,. de
• # •
sorte que pour lui répondre il suffit de ce. qu'on lui a répondu.
Des victimes nouvelles elle en fera sans doute: mais de nôu-
Telles djipçs, c'est désjormais io^ssiblef car l'hypocrisie ne sert
qjil'une fois , et la révolution, tou|ours la même à ce vice près ,
a tout conservé inoi^s sou masipie* Pour connottre ses desseins
jet lire dans sa peusée, il ne.faut.donc ni calculs profonds, ni.
conjectures savanjte^ | un peu de mémoire dispense de pénétra-
tion. Ceux qui prévoient aujourd'hui sont ceux qui sesouvien-
s^e^t, et c'est le p^ssjéqvii raconte l'avenir. .
C'est donc principalement sous ce rapport que nous applau^
. dissons à l'ouvrage de M» R^^^f c'est parce qu'en retraçant les
persécutions qu'a subies l'Eglise de Erance, il nous révi^le celles
.qu'eue. doit bientât siibir encore >. que. nous engageons nos lec-
10 . . 19
(»7M
^prs h in^diter sërictisenient eette kîstoire ^ qui , condidërëe
ainsi , ppat être juBtement notnimëe prophét^ue. C'est pour la
même raitçn que nous aucions désire que Tauieur donnât plus
de deTeloppement à certaines parties de son livre, qu'A multi-
pliât davantage les pièces justificatives , qu'il citât de plus longs
fragments des discours qui fiprent prononce à cette époque
pour et contre l'Eglise ^ so^ autorité , ses droits , sa doctrine ,
ses privilèges ^ ses coulâmes > etc. ; certains que nous sommes
que chaque trait qu'il eût ajouté ^ son tableau eût été aussi un
trait ajouté à $a ressemblance avec celui qui j^à^e dëroule sous
nos jfiux* Car l'auteur a l'esprit trop juste pour n'avoir pas
aperçu , en abordant son sujet , que cesi sous ce double point
de vue qulil doit constamment le considérera %\\ veut imprimer
\ son ourrage le grand caractère d'utilité et d'autorité qu'il
peut^t doit avoir dans les. conjonctures présentes, pour ré-
pondre aux vœux des bons esprits et contribuer à la guérison
des esprits foibles ou aveuglési^Nous l'engageons dooc à se
donner plus de latitude dans les deux dernières parties , sans
€ire anêté par la crainte de dépasser lés bornes qu'il s'étoit
d'abord prescrites* Qu'un volume de plus même ne Tefiraie
pasj ce qui rebute le Iceteuf , ce ne sont pas les ouvrages longs*.*
ce sont les longueurs.
Nous ferons maintenant une observation sur un point impor-
tant de cette histoire ) observation que nous avons cru devoir
/communiquer préalablement i\ Tauteur y et k laquelle il a ré-
pondu avec une franchise et uoe modestie qui nous: donnent le
drpit et même nous imposent l'obligation de tiansmettre aussi
à DOS lecteurs l'éclaircissement qu'tl a Kîen voulu nous adresser
à ce sujet Mafs d'abord , rappelons les faits. .
M. de pompignan^ ancien arche?êquede inenne, et M. de Cicé, *
arobevêque de Bordeaux, étoient tous deux ministres de Louia
XVI brsquc l'assemblée nattnnale décréta la constitution civiîe
du clergé. Dès que cette œuvre impie tox connue ^u souv9>
rain Pontife ^ il enjoignit à c^ deux préhAs d'user de toute leur
( «79 )
isAtteoce fOitr empé^ber le Roi de donner la mxacûonSm à tes
décrets empoisonnés dont ydisoit-S^Teffet inévitable seroîc
de rompre toute conimtinicatîon entré k ro jaame de France
et le centre de l'unité. Ainsi, aloiùtoit-ily'ce monarque , bo«
norédnsamom glorieujt de roi trés^chrëtien^ nées aurions
donc la douleur de lé Toir tomber dàÉà le scbitme ; tous
Ie$ ëvéquesy âus dans les formes prescrites par Tasseitiblée na*
tionalei seroient scbismatîques ; et nou^-même, nous serions
réduit, il la nécessité de les déclarer retranchés de la eommu»»
nion des fidèles !*••. C'est dbne pour nous up devoir rigoi»>
reux de combattre j avec h grftce de Dieu , d^aussi criminels
desseins,«.**JEa conséquence nous avons jngé convenable
djB réclamer les bons offices de nos vénétable^ frères les évê*
ques de France , et de ceux i en partieuUery à qui la permis*
sion d approcher duRqi donne les qioyeaa de persuader cet
exceBepK prince ^de ne pas compi^omettre âa sanction. •.*..«
I|ktts$Qmmes bien loin de penser qu'il &iUe vous rappeler
les <^ligations que vous »vez contractées par un eifgàge^
mfini: solennel an jour d^ vo^e consécration ; convaincue que
upu» $oœm$$ qu'elle tous sont continiiellèvent présentes,
la plus sacrée 9 la plus indispensable de toutes est de détour-
ner le Roi de cette latale sanction , de peur qu'il iie ferme Us
roQraume des Cieuas à lui et à ses peuples* Nous n'ignorons
pas la situation oit il est f àous savons combien elle est'dé*-
pleraMè dans ^état dé sujétion où le tiennent lès violences
populaires'}, knais nous savons aussi que Ast pour lui um
devoir de né pas âe'der aux mouvements d'une multitude ef-
frénée y qui j n'écoutant que ses fureurs , court se précipiter
dans l'abkne. hRs Mictions qui nous lient à Dieu ne sont
susceptibles ni dé chdngefnentnide dissimulation, queiq^'ev
p VISSE ÊTR^ LE MOTIF ^ fût-ou dîsposé \kj retenir , lorsqu'on
ne sera plus sous le joug des malbeureuses circonstances qui
nous y auront contraints. »
( 2{^0 )
I
£h inéinfi temps, et pour disposer le Roi à écouler (arorabte-
meut les remontrances de rëpiècopat firançoîs / le saint Pontife
lui adressa cette lettre immortelle, si belle à lire dans tous les
temps 9 et surtout si bonne à relire aiuj^ourd'fabi. « Quoique nous
» soyons loin de douter^ dis6it-il^ de la ferme et profonde ré-
nr solution où Yous^tès de rester attaché à la religion catholique^
p apostolique et romaine , au Saint-Siège^ centre de l'unité , à
» notre personne^ à la foi de vos glorieux ancêtres, n'ous n*tea
» devons pas moins appréhender que des artifices adroits et un
» captieux langage surprenant votre amour pour vos peuplés ,
B on ne parvienne à abuser du désir ardent que vous avez de
» mettre l'ordre dans les affaires de votre royaume et d*y tU"
» mener la paix et la tranquillité. Mais nous qui représentons
HT Jésus-Christ sur la terre ^ nous à' qtii il' a confié le dépôt de
» la Foi y nous sonimes spécialement chargé du devoir, non pas
% de vous rappeler vos obligations envers Dieu et envers vos
» peuples (car nous ne croyons pas que vous soyez jamais 'înfi-
r dèle à votre conscience, ni que vous adoptiez les fausses vues
V d'une vaine politique) y mais , cédant à Timpulsion de notre
» amour paternel , de vous déclarer et dé vous dénoncer de la
D manière la plus expresse que si vous approuvez les décrets
» relatifs au clergé , vors bsteaivez par cela même votre'ha-
% TIOK DANS l'erreur , LE ROXAITUE DANS LE SCHISME , €t péUt"
» être vous allumez lajlamme dévorante d'uhe gtterre de reli"
D gion,, .. GardeZ'Vous , notre cher fils eh Jésus-Gbrist , gardez-
» vous bien de moire qu'un corps simplement civil et politique
» ait le droit de changer la doctrine et là discipline universelle
» dé l'Eglise > de transgresser et de compter pour rien les or-
» donnances des saints Pères et des conciles, de renverser l'ordre
n de la hiérarchie , en un mot de bouleverser arbitrairement et
» de dégrader toute la construction de l'Eglise catholique. Votre
» Majesté a dans son conseil deux archevêques, dont Tun^ du-
» r:iut tout le cours de fon épîscopat, a défendu la religion
( 28l )
» contre les attaques de l'impiétë ; l'autre possède une ooûhoîs-
f» sance approfondie des matières du dogme et de la discipline.
» XîoUsultez-les^ prenei^ as^is de ceux de s^os prélats en grand
' » nombre et des docteurs de votre royaume distingués tant- par
» leur piété que par leur savoir , de peur be hisâbdëb le sàlut
* ÉTERNEL ns vous ET DE VOTBE PEUPLE par unt indiscrète et
» légère approbation, qui seroit pour tous les catholiques un
» sujet de scandale et de mécontentement. Vous avez fa\)t de
. « grands sacrifices au bien de votre peuple; mais s'il étoit eu
» votre disposition de renoncer i des droits inhérents à la pré-
» rogative royale; vous n'avez pas le droit d'aliéner e» bien ni
n d'abandonner ce qui est dû à Dieu et à l'Eglise, dont vous
» etesle fils aîné! »
Dans sa réponse le Roi ayant expressément reconnu la'souvc*
. raine autorité et les droits sacrés dé TEglise 9 sur cette assurance
le Pape se hâta de Itii écrire de nouveau pour soutenir son cou-
rage et fortifier sa foi. Et le lendemain du jour où le Roi reçut
cette secondé lettre, la sanction royale parut au bas de la
constitution civile du clergé ! ! !
Ce sacrifice de la conscience d'un Roi très-chrétien aux exi-
geances de l'impiété factieuse parut tellement inexplicable , que
les écrivains contemporains et tous les historiens de l'époque
aimèrent mieux supposer et dire que les deux ministres-arche-
vêques avoient dérobé au Roi la connoissance des brefs du Pape,
que de croire qu'un fils aîné de TËglise pût oublier si vite lés
instructions souveraines du Père commun des fidèles: tant albi*s
on étoit loin encore d'avoir sondé l'abîme de la foiblesse , et
d'avoir découvert tout ce qu'il renferme de misères, et de mal-
heurs! ;
Tel est le point important que le nouvel historien du clergé de
France à voulu rétablir selon la justice et la vérité, pour dé-
charger deux prélats de la longue accusation qui afïligea leur
vieillesse et qui pesoit encore sur leur mémoire. Jusqu'ici nous
partage>^ns en tout son opinion , et nous applaudissons à son
( y»2 )
ièle« Uaiff oe n'evt pat tout. M. l'arcbeTéqueck Bordeaux aYok ^
en outre , reçu du Saiut- Siëge l'ordre çxprés de comm^oiqaer à
tes collègues dans l'épiscopat les décision^ ppiUifieales. «Gepen*
» dant , dit Fliistorieà , Louis JLFI s'ëlant opposé à ce éfw elles
» fussent répandues^ le ministre soumis crut dtsHHPûbéir eoà Roi
» son maître. » Puis il ajoute imm^diatenient : t Atosi donc^
» les deux ministres doivent être purifies de l'ignoioînie dont
• la légèreté a pu les couvrir quelque teiDps ^ et nous u'aTons
» pas cru insister trt>p loogueinent dans cette histoire sur Tilda-
9 tante réparation qui leur est due^ ••
Nous l'avotteronSy cette deraière ps^rCie de l'apologie ^^en^ ce
qui concerne lesecond grief^ nous apara étrange de la part d'u»
écrivain qui montre partout les sentiments iet les priodpes les-
plus orthodoxes ; et il nous a semblé que , dans cette mandére
gallicane d'excuser un érêque d'avoir désobéi au Pape pour
obéir au Roi, tout catbulique ne devoît voir , au coutraii-e,
qu'une espèce de justification accusatrice ^ tout*à^£ut en conh>
tradiction avec Tintention apparente de Pauteur. Nous avons
donc cru devoir lui en témoigner notre étonnement , et il s'est
empressé de nous déclara , et de nous autoriser à le £iire après
lui y que l'intention de son apologie ne portoit fue sur U seul
Jait des brefs qu'on disait avoir été soustraits à la connaissance
du Roi, et nullement sur Ténorme et inexcusable faute d'avoir
manqué (en ne les communiquant point aux évéques) à la sou-
mission due aux ordres de l'autorité spirituelle^ pour se confor-
mer aux injonctions de b puissance temporelle. II noiis a de
plus assurés qu'une note du second volume contîendroii cette
explication , et préviendroît ainsi toute fausse interprétation de
sa véritable pensée.
Une docilité si complaisante à la critique ne sauroit él;n^ trop
louée, et elle se rencontre si rarement auJQur4'hui^ que nous
sommes tenté de la mettre encore a l'épreuve ep sigi^lant à
Fauteur deqx phrases qui nou^ paroisçent devoir être rectifiées.
Il dit : a Tandis que Jourdan rçmplissoit. Avîgno4i de sang e^
( »83 )
« de te^retir |le ftoi, tpn venoit d'accepter la constitution , fai-
» soit célébrer par des {0tes somptueuses cette démarche €/«-
» venMte nécûssaire* » Les deux mots que nous avons souligna
semblent dîire qn^ii peut quelquefois devenir nécessaire de faire
ou d'approuver ce qu'on, sait être mal , ce qu'assurément l'auteur
^A fort éloigné de croire » lui qui nous a fourni cette belle cita-
lion du bref pontifical où il est dit i « Nous n'ignorons pas corn**
» bien_esl: déplorable la situation du Roi dans l'état de sujétion
• où le tiennent les violences populaires ; mais nous saurons aussi
• que c'est pour lui iin dei^oir de ne pas céder aux mouvenienU
9 d'une muitOude effrénée^ qui, foulant aux pieds tous k<t liens
» et n'écoutant que ses fureurs , courtese précipiter dans Pabtme.
a Gar les obligations qui nous Uent à Dieu ne sont susceptibles
« ni de changement ,nide dissimulation , quel qv'ev puisse Itee
a I«E MOTIF. »
Notre seconde et dernière observation porte sur cette phrase :
« A la suite d^ ce brjsf pontifical , les évéqueA de France publié-
• rent différentes instructions et lettres pastorales j qui vinrent
tt ajouter encore à P autorité des paroles du Oief de l'Eglise, t
Oty les instructions et lettres pastorales des évoques ont bien pu
ajouter à la publicité^ mais non à l'autorité des paroles du Chef
de l'Eglise f parce que cette autorité^ aussi inaltérable qu'in-
faillible , est telle , par elle-même , qu'aucune puissance sur la
terre né peut ni l'accroître ni la diminuer.
Ces remarques y que des lecteurs irréfléchis pourront trouver
minutieuses, seront, nous en sommes certains^ jugées diffé-
remment par l'auteur auquel nous les soumettons; et il com-
prendra mieux que personne ^ que dans la situation actuelle des
esprits, une phrase, un mot, tout enfin est important dans
dés matières d'uiiie si ha^te importance^
Au reste, ces fautes pourroient fort bien n'être pas méihe
imputables au jeune historien | et l'on sera tenté de le croire
quand on saura que , par une méfitince excessive de Jui^néme^
il avok d'abord cru devoir coumniniquer son travail e< demander
( 284 )
conseil ùt un journaliste obscur , qui fait deux fois la semaine
du gallicanisme à tant par mois, et qui non content d*en bar-
bouiller son journal, n'aura pas manqué aussi cette occasion d'en
jeter quelques éclaboussures sur le livre soumis à son examen»
n est encore heureux qu'il ne lait pas taché davantage; car*
a mesure que cette doctrine , en produisant ses conséquences ,
perd les partisans de bonne foi qu'elle avoit abusés , ceux qui
lui restent attachés par des liens moins nobles que la convic-
tion , s'y cramponnent de plus en plus , et veulent , à mesure
que le mépris ou le ridicule les atteint, que du moins les profits
fcroissépt aussi pour le couvrir. Or , dans cette situation déses*
pérée du parti, obligés ds faire ressource de tout, sans doute
que ses écrivains mercenaires sont également récompensés pour
les mauvais ouvrages qu'ils font et pour les bons qu'ils gâtent;
Nous félicitons donc M. R*** d'avoir échappé , à ce prix , aux
conseils de son premier ami. Il en doit rendre grâce à la Pro-
vidence 9 et aussi au vénérable représentant du souverain Pon-
tife qui a daigné encourager ses efforts, en acceptant la dédicacé
de son ouvrage. Cela lui aura porté bonheur , et la protection
d'un saint prélat romain aura été , pour lui , le contrepoison de
la bienveillance du journaliste gallkan.
• Le comte OTHUHOïrt.
Fàutei à corriger dan» U Numéro de septembre,
• Page i65, ligD« i, ainsi, liêez : aussi. -^Page i8ij ligne aS, la religion dans
tou« \es pny^est le premier objet des beauz-arts, lisez : fut le premier objet
des beaux-arts.
• Errata pour l'Eloge funèbre de M. Bertaud du Coin.
V/d^e î"»,.à la DOte , auquel ses glorieux frères d'armes , lis^z: auquel ses
braves frères d'arooes.; — Fàge S , ligue 17 , peut à grand prix , lisait : peut
à grand bruit.
5
ir%i»»t>»» v»<»% % %»%y»»^»»»<f»li»<^<^%V> ^'*A%M^iMlSiVtmAXViX' u»t%»^
ÉLOGE FUNÈBRE
PI
GiAtsB BERTADD so COIN.
CAPITAIM AU 1«. aitfllMtMT D'iaPAlTTItlt 01 KA «AtDI tOTALI
Prononcé dans une chapelle particollèie « conaaerée à la Miote Vierge , en
préaenee de parentt > d'kinb, et de eompagnoni d'aroMS da défont.
Par le comte OlMAaoïrT (i).
BtnramêHl htmafogitmio^ ^mmom DfM «raf cmm fM*...-. « «l •«• f
aiimi» omnûiiR f «0 ftcA.
Il ■ puié«a faiMm le Mm , para» qM Olw èMii •«••IttL*.. , «t
«TOBi ilé téimiM àm ehotei qa'U • GUteSi
' * ' • • ■
Lorsque le Prince des Apôtres k'endoit ce glorieux témoignage
au Sauveur du monde, il n'étoit pas seulement rintei*prète de
l'admiratipn^ de la reconnoissance et de la foi Jes premiers
chrétiens , qui y comme lui , cM)ient été témoins des choses que
r Homme-Dieu avoit faites en passant sur la terre ^ il vouloit
ehcore que. cet éloge , si sublilne et si touchant dans sa simpli*
cité y devint pour les chrétiens de tous les siècles et de toutes
(l).Lorsqa<$ lea apôtres de l'impiété ledoableot d*effortf povr éteindre
jusqu'aux dernières lueurs de la foi dans toutes les classes de là -société, et
principalement dans notre, brave armée , nous avons pensé que l'éloge d'un
officier chrétien , auquel ses glorieux frères d'armes avoient unanimement
décerné le glorieux surnom à' Ange, de là Garée produiroit peut-être quelque
bien ,«et que la révélation publique d'une si sainte vie pourroit servir d'en-
t
les ftatioDS un^erpëlucl avertissement , une exhortation élo-
quente , et comme ït v Akale d'une émulation sainte et d'une
pieuse ambition; il vouloit que chaque disciple de Jésus , en
s'efforçant de marcher sur les traces de son divin modèle > fût
incessamment soutenu, «ncouragé, enflammé par le noble es-
poir de mériter qu'au terme de son pèlerinage les mêmes
paroles lui fussent appliquées j et que la vérité répétât aussi sur
sa tombe : Il a passé en faisant le bien, parce que Dieu étoit avec
lui : pcrtransiit bsnefaciendo^ quoniam Deus erat cum illo.
Louange 9 eo effet, au-dessus de toutes louanges» louange
divine, on peut le dire, puisqu'un Dieu en fut le premier l'ob-
jet 5 et cependant louange que l'humanité peut, sans rougir,
recevoir de la justice, parce qu'elle est plus glorieuse encore au
Créateur qu*à la créature , et <jue si elie dit de l'homme quil a
passé en faisçni le bien , elle ajoute aussitôt ; parce que Die»
étoit avec lui: quoniam Deus erat cum ilk>.
Mais si cette récompense est la plus belle que le chrétien puisse
désirer et recevoir sur la terre, qu'il est difficile, Messieurs, qu'il
est rare d'en être véritablement digne ! qu*il est rare d'avoir fait
le bien pendant toute sa vie , si courte qu'elle ait été, et de l'a-
voir fait , comme le dit ici l'Apôtre, par Dieu seul , pour Dieu
seul , en présence de Dieu seul ! qu'il est rare qu'aucun motif
étranger, qu'aucun intérêt humain n'en ait altéré le mérite , et
que , pesé dans la balance au Seigneur, il ait été ttouvé pur et
sans alliage !
Telle est pourtant TobligatioB imposée au chrétien par FApé-
tee. Cest à cette condition seulement que sa mémoire sera hono-
couMgemeiit et •d'exemple à }a jenaefse miliuire et chrétienoe , poor la-
quelle , ftafoordlini , la paix ft plos de dangers que la gaerre , et qui , des-
tinée à combattre les ennemb dtt Roi et de la France , a encore à soatenir
nne lutte bien pins terrible contre les ennemis de Dien et de la société ; ces
motift nous ont fait demander à M. O'Mabony de publier dans ie MémorùU
cet ^tog» ftinèbre , qu'il ne destinoit pas à l'impression.
( Noie dû t'édiUur. )
(3)
r^y que son passage sur la terre sera béiii^ Entrepris poar toute
autre cause 9 ses ^travaux sont sans fruits ^ ses sacrifices sans va-
leur I car Dieu n'est pas avec celui qui travaille pour obtenir
l'estime des homiBes , l'approbation du siéok et les louanges du
monde»
Aussi , les h^roi que la philosophie veut imposer à notre ad-
miration ne ressemblent guère à œUz que la religion recom-
mande à notre respect^ propose à notre imitation ; et ii cet ëgard,
la langue elle-même a piis soin d'cninen marquer la diffi^rence.
ht béros philosophe peut être brovB : le héros chrétien seul sait
être couiageux ; le monde dira du philosoplM qu'il est sage ^
modeste et patient : mais ce n'est que du chrétien que l'on peut
dire qu'il est chaste 9 humble et résigna Si 9 ik force d'études ,
le philosophe parvient à mériter le iitre de savait: sans autres
Inmières que cdks dé la foi , le chrétien > et mém^e le chrétien
ignorant, est «eul véritablement éclairé^ enfin le philosophe
peut à grand prix se proclamer bienfaisant » mais àU chrétien
exclusiveuient appartient k jamais le glorieux privilège d'être
nommé charitable.
Laîssontdonc aux enfiints du êiède le futile ol^gueil et le vain
pUl»ir de célébrer leurs héros et de brûler en leur honneur un
encens dont le vent dissipe la famée comme le temps emporte
leur gloire. Chretiene^ n'estimons^ n'admifonS que ce qui eèt
chfétien 9 n'aiaoonsiqtie ce que Dieu trouve aimable^ H^ louons
que ce que Dieu approuve 9 ne travaillons k aëquérii* qiie ce que
Dieu bénit et récompense 1
Ces réflexioos» Messieurs^ nte Conduisent tiatui*e1leinent au
sujet principal de ce diètonr^i^ ou, 'pour mieux dire > elles
sortent du sujet même ; et déjà^ j'en suis certain , celui ^jue je
n'ai pas encore nommé est présent à votre esprit^ et déjà vous
l'avez reconnu dans ces premiers traits de l'esquisse du parfait
chrétfen^ '^t -dans les paroles mêmes du texte qtie j'ai choisi , et
dont jamais r^pplicâ tien ne fut pitts juste et mieux meifitéé;
(4)
VOUS VaTcx aécoiuiu quand j'ai parlé de courage > de rësignatieii^
de déaiiitéressemexit ) .d^abhégaiîony d'humilité, de charité jf
TOUS Fa^QZ reconnu y et mille traits touchants se sont présentés à
votre mémoire , alors que }'ai dit : il: a passé en disant le bien ,
pertransiit benefaciendo ^ frappés des prodiges de la miséricorde
divine en sa faveur', vous l'avez reconnu surtout quand j'ai
ajouté que Dieu étoit avec lui , Beus ervtt cum Uio ; et pleins
du souvenir d'une vie semée de tant de bonnes œnvres, ou,
pour mieux dire , d'une vie qui n'a été qu'une bonne œuvre ,
vous' avez dit aussi £q>rès l'Apôtre ? « etnous aussi ; nous avons
été témoins de toutes les choses qu'il a faites ; m et nos testes
sHi^usQn^KàjumquœféciL'
. L'in^olrable tâche qui m'est imposée par tons , Messieurs j
se bo^jçne.dpnç^ pour ainsi, dire , à rassembler vos propres sou-
venirs,: vos propres -sentiments y et avons léi présenter danaf un
tableau ddnt voua aiirez. ainsi fcim'ni les tiraits , et qui sans doute
seroit plni^ brillant si vous en aviez aussi fourni les couleurs.
Mais du mbins je tâcherai de suppléer l'éclat par là simplièité ,
et peut-être trouverez-vous qu'elle ne messied pas au sujet que
\fà traite ) peutrétre Vous jugerez comme moi qu'une vie û pure
4Qitjetre racontée sans art / et qu'un récit naïf est dans une plus
juste harmonie ^vec les vertus d'un chrétien qui , par l'tnno-
oence de sies. mœurs, la candeur de son caractère , la franchise
de son/é)^ j sensible appartenir bien plutôt aux premiers siècles
de foi et de charité qu'à cette triste époque de relâchement et
d*indiirérence , où , comme isolé aii milieu de la corruption
générale, il trouva si peu de modèles , et où j'^onterots qu'il
a laissé si peïi d'Imitateurs ^ si je parlois y Messieurs > partout
ailleurs que dans cette édifiant^ assemblée.
Ce fut au sein d'une noble famille lyonnoise, et plus noble
encore parla yertu que par le sang, que Claude B^ïtAtm du Coik
(5)
reçut le jour dans l'année 1780. La reHgBon s^assit auprès de
son berceau *9 et déposardans son âme ces pFemiers germes de
foi qui dévoient un jour porter de si précieux fruits. Aussi
peut-on dire de lui ce qu*un orateur sacre disoit du' jeune Yillars^
que les amusements de son enfance ne furent que des essais de
vertus. Incapable encore de connoître la créature , il levoit déjà
ses mains pures vers le Créateur! Il apprit à consacrer son cœur
au Seigneur dans un âge où \ peine a-t-on un coeur pour soi-
même ; et la piété, qui est d'ordinaire le fruit tardif de la grâcé|
n'attendit pas ici l'âge de raison.
Les premières qualités qu'elle développa en lai'Airent une
fermeté inflexible jointe à une inaltérable douceur y vertus bien
rares à rencontrer réunies, mais dont Dieu se plut à former
l'alliance dans le cœur du jeune Bei*taud/ parce qu'il devoit
avoir bientôt besoin de leur double appui ; d'abord , dans les
persécutions auxquelles sa jeunesse alloit être livrée y et qui lui
rendirent également nécessaires la fermeté qui insiste et la dou-
ceur qui supporte ; et ensuite dans l'espèce d'apostolat militaire
qui occupa ses dernières années , mission admirable, mais*diffi«
cile , où la fermeté seule peut adiever et consolider ce que la
xlouceur a ( ommencé.
Ces éprer. ves dont il devoit sortir si pur et si saint ne se firent
pas long- temps attendre. La révolution éclata , et Lyon fut une
des villes de France où l'enfer immola le plus de victimes y où
le Ciel recueillit le plus de martyrs. Lors du* siège à jamais
fameux que soutint cette fidèle cité , Bertaud sortoit à peine âf
l'enfance ; mais homme déjà par le coeur /déjà nourri du pain
^c^ybrfi, il ne voulut pas se contenter ^ :r :. ,
De lever aa Seigneur ses iriBf^centes maînt ; '
fSa jeune audace réclama sa part du danger commun. Cependant
Iropibibleiiaoore pour combattre lui-même , il aocompagnoit
(6)
ses parents ^ ses aniis au combat. Intrépide comme eux et plus
exposé qu'eux ^ sans armes, et saiis. force po^r^ défendre ssi vie ^
on eût dit qu'il n'étoit.là que pour att^odre la mort. Son am^
bition n'allo^t pas plus loin ; car il n avoit pas . eiicore TUge de
la gloire : il ayoit seulement aiitiçipé sur celui du courage.
On sait Tissue de cette noble défense ^ on sait que tant d-bé-
roïsme ne fut pas récompensé sur la terre !^..^, ppur échapper
à l'échafai^d^ le jeune Bertaud et sa vertueuse £imiHe fureilt
obligés de quitter la France ^ et leur bourreau trompé leur fit
payer de leur fortune le crime de lui avoir dérobé leur tête.
Après nue absence de quelqpes années, Bçrtaud revint à
Lyon ; il 7 revint pauvre aux yeux des hommes , mais aux yeax
de Dieu plus ridie qu'il n en étoit sorti : car il y rapportoit de
nouvelle^ vertus f fruits heureux des privations et des souffrances
de l'exil. Pour les accroître encore , la divine Provideuoe acheva
de lui retirer jusqu'aux derniers débris des biens qui lui étoient
restés. Plusieurs spéculations entreprises par lux pour rétablir
les affiures de sa famille eurent un succès tout contraire; i^o
ne lui réussit : et sa patience en devint plus infatigable» sa sou*
miçsior^ y sa résignation plus parfaites.
Saisi d'un saint^effroi à l'aspect de llDimoralité de son siècle ,
Jbéritiçr corrompu du siècle corrupteur qui Tavoit précédé » le
jeune Bertaud plein d'innocence voyoit le mal , pour ainsi dire,,
plus qu'il ne le comprenolt j. et le fuyoit comme par instinct
pour n'avoir pas à le détester par expérience. En garde conU*e
illes obligeants ^mis , ces conqiagnons de plaisirs qui seroient
mieux nommés pçut-étre complices de désordre -, étranger aux
joies du monde, aux divertissements prolanes que de prétendus
chrétiens s'efforcent de faire croire innocents ( peut-être sans le
croire eux-mêmes ) , les plaisirs du jeune Bertaud c'étoient ses
devoirs , ses divertissements c'étoient ses bonnes œuvres , s»
compagnons , ses amis c'étoiient ^es parents. Pendant loDg-
temps il n'eut pas d autre société. Heuiwax au milieu d'eu^, il
(7)
les aîmoit att^Dit qu'il en étoit tàmé , H chaque jour 41 leur
rendoit ( douce récompeuae de leur lendreesel ) les exemples
édifiants quUl en âvoit reçus. Ce ne fut que lorsque quelques
}ennes Lyonaois ^ coinme lui tfcfaappëf an naufrage presqu'unii-
▼ersel » se réunirent au nom de Maru pour mettre e|i commun
leurs travaux , leurs œuvres et leurs pcîèffes , qu'il se joignit k
eux y se livrant alors sans crainte aux nouveau^ compagnons
auxquels la Vierge irès'-pnuhnte Tunissoit^ el goûtant sanf
trouble auprès d'eus les charioes naï^ d'une amitié forméesous
tes auspices de la Beime dos tmgcs et confiée à la garde de ia
yierge des vierges^ .
Mais ce moment de ealme devmt peu durer. Bertaud étoit
destiné à l'honneur de comlMtre les combats du Seigneur, et
Dieu avoil omrqué çn lui un Maurice plulât qu'un Stanislas.
Déjà la perséouiion du despotisme avoit succédé à celle de Ta*
uarchie, et r£glise de France n'avoit Eût que changer de tyran.
Le souverain Pofitife éteît prisonnier à Savonne. Le diocèse de
Lyon, privé comme tant d'autres de ses pasteurs légitimes,
languissoit et déjà penchoit vers sa ruine* L'auguste captif
pouvoit seul le relever çt le rappeler à la vie; mais il falloit
pénétrer jus^'à l^i^ lui exposer les souffruices de ses enfiints,
et recevoir de ses mai|is sacrées le baume consolateur qui devoît
guérir leurs plaies. Or , comment tromper les regards d'une
police ombrageuse ^ échapper à la vigilance de l'inquisition ré*-
volutionnaire 7 La tentative seple exposoit à la mort: le succès
rendoit la mort presque certaine. Qai donc sera le messager d^
cette périlleuse ambassade? Oa le cherchoit..... Bertaud se
présente. Cependant il demande un moment avai|t de s'engager;
et aussitôt il court vers sa mère ; il lui expose le but et les
chances de Fentrepvise^ les dangers du retour » etle$ dangers
bien plus grands encore qui en doivent être la suite. < Enfin ,
» lui dit<*il^ il est à^rroire qu'il y n^a de la vie. La mienne , ma
s mère ^ vous appartient autant quà moi, et }e n^en puis dis*-
(8)
n poser sana voire {^miMion. » -^ Parlez,' n^nJUs, et que
Dieu vouspwtéQB ! telle fut la r^onse d€ cette mère digne d'un
tel fils. Et , en effet , il partit et Dieu le protégea ! A l'ombre
de eette tonte-f^uissante protection , il parvînt josqu'au Captif
•aéré j et , comme jadis, le siiccessear de saint Pierre vit appa*
Tottre dans sa prison un nouvel Ange qui , cette fois ^ n'ëtoit
pas envoyé pour le délivrer de ses lien» ,■ mais qui Tenoit
( chose plus merveilleuse peut-être ! } pour demander au Pasteur
prisonnier la délivrance spirituelle de son troupeau.
' Cihargé des bénédictions et des ordres du souverain Pontife ^
son retourne fut pas moins heureux y et le succès de ce premier
voyage engagea Bertaud à en entreprendre d'autres , pendant
lesquels il établit avec une admirable prudence et une pré-
Toyance qu'on pourroit appeler inspirée, une correspondance
secrète entre le Pape et les fidèles de France y canal mystérieux
par où l'Esprit Saint a fait incessanunent couW les grâces de sa
lumière y et dont il n*a jamais été donné à l'impie et au méchant
de découvrir h trace ni d'airêter le cours.
Le bien étoit fait, l'œuvre étoit achevée; il étoit juste que
l'ouvrier reçût sa récompense; Celle que Dieu chorâit à Bertaud
dans les profondeurs de ses trésors étôit digne d'un tel servi-
teur : il fut soupçonné, arrêté et jeté en prison.
C'est ici , Messieurs , que commence cette longue suite de tri-
bulations et d^épseuves qui conduisirent Bertaud à la hauteur
de perfection où Dieu l'appeloît pour sa gloire et pour notre ins-
truction. Arrêté avec MM. Franchet, Yanet et quelques autres
complices d'innocjence, il fut, comme son divin Maître, mù au
rang des malfaiteurs et livré à une troupe armée pour être
amené devant ceux qui s'étoient fait ses juges. A quelques lieues
de Lyon, une pauvre servante d'auberge, qui sans doute avoit
an lii^e la vertu au* front de celui rqu'on traitoit eni:riminel, lui
propose de le faire évader | mais Bertaud refuse , o parce que,
a dit-il , sa fnit^ pourroit compromettre ceux «fui le ga^rdoient.»
(9)
Phu loin^ on chargea de fers son Teitueux ami Fraadiet; Ber'*
tuad comptant sur le même traitement, pr^ntoit déjk ses
mains en s'écrîant : • C'est la livrëe de Jësus-Cbrist ! je n*o-
soift pas prétendre à un pareil honneur ! • Mais ce transport im-
prudent lui fit tort : on ne lui mit pas les fers. Demeure libre
malgi-elui, il s^en affligea intérieurement, en reconnaissant ,
comme il l'a écrit depuis , que Dieu Tavoit justement puni d'a-
Toir aspiré à une gloire dont il étoit indigne.
A son arrivée à Paris , Bertaud subit l'espèce de torture k la-
quelle, dans ces jours d'exécrable mémoire, on soumettoit tout
Itomme soupçonné de piété et suspect de vertu. Sa conscience
fut livrée aux interrogations de ces inquisiteurs delà tyrannie «
si habiles^ comme on sait, à interpréter la pensée, à commenter
un regard, ^ même à traduire le silence pour faire coupables
ceux que le mahre ne vouloit pas qui fussent innocents. Mais
Dieu soutint son serviteur dans cette périlleuse épreuve, c!t tous
ses interrogatoires tournèrent à sa gloire et à la confusion de ses
ennemis. D'un côté, l'on vit tout ce que l'impiété sans pudeur,
le despotisme sans firein peuvent inventer dé plus insultant; de
4'ai]ftre , on put admirer tout ce que la foi inspira jamais de plus
noble k l'innocence. Ici , tantôt d*infâmes ruses , d'hypocrites
détours, d'insidieuses questions; tantôt (piège plus perfide en-
core!) de l'emportement sans abandon, de la fureur sans fran-
chise; là, au contraire, la douceur unie à la fierté, la vérité di-
rigée par la prudence, et toujours une sorte de candeur habile
et de sincérité discrète, qui, sans dire tout ce qui est, ne dit
pourtant rien qui ne soit.
Lassés enfin de leurs vains efforts pour obtenir un aveu dé
leur victime , ses persécuteurs ne pouvant punir ses paroles ,
voulurent du moins punir son silence; ils voulurent essayer s'ils
«croient jilus heureux à fatiguer sa patience qu'à vainoi-e sa fer-
meté, et si la lente agonie d^uim captivité solitaire lui arrache-
roit une ibibksse que la menace d'une mort violente n'avoit pu
ob^nir d^Iui. Un noir cachot^ dont une liumidité infecte^ êé^
▼croit les murs que le soleil n^avoit jamais ëdaiirës , tel fut Fa-
si)^ qn'on lui choisit. C'est là que, séparé de aes amis , ignorant
le sort de sea^ parents , d^ouillé d^ ses papier», de ses livres ,
•ans avgeM , sans ressources , c'est là que Bertaitd entra seul..».
Seul? Non, Messieurs, je me trompe; on lui avoit laissé son
crticifiiL.
Aussi , il sentit bientôt qnll a'avoit rien perdu, ou pliUôt il
sentit tout ce qu'il avoit gagné. Où la cruauté des bommes abon-
doit , les consolations de Dieu surabondèrent*. Le récit qu'il se<
plaisoit souvent à en faire avec une candeur et une vivacité dont
jesçns trop que le charme est inimitable/est un des plus tonebants
témoignages , et l'on pourroit dire même un des plus beaux
cantiques d'actions de grâces que jamais la reconnoissance de
l'homme ait adressé à la miséricorde de Dieu.
Ah! que ne l'entais entendu, comme nous, ces malheureux
qui nient la Providence I que ne l'ont-ib entendu raconter ces
communications ineffables avec Jésus, ses tendres invocations au
' cœur de Marie, ces heures si ingénieusement partagées pour en
déguiser la longueur , entre la prière , la méditation , les souve-
nirs et l'espérance f ce sonuneil si doux sur la pierre qui lui
servoit de couche ; ces rêves ^i consolants , suivis d'un réveil
si paisible et si serein ; cette constante liberté d'esprit au milieu
des fers; cette paix profonde du cœur sous la hache des bour-
reaux 'y tous les mystères enfin de la solitude chrétienne, toutes
les délices de la captivité pour Jé$us*Chriat !
Ces favorables rigueurs durèrent six moif , que Bertaud a
toujours regardés^ disoit* il souvent , comme les plus heureux
de S4 vie. Cependant il changea de prison , et fut jeté parmi les
voleurs et les assassins» Peutrettie espéroit-on Vhumilier en ra-
baissant jusqu'à ces malheureux ) le contraire arriva : il eut la
(consolation d'c:n élever plusieurs jusqu'à lui ; et répandant sur
eux la auiaboudan^^ 4^s gi'^çe^r qu'il ycnoit d'amasser dans la
N
( »« )
solitude, il lenrenf^eigna k religion qui purifie la maîn du tueur-
trier» il leur fit aimer le Dieu qui accueillit le repentir du bon
larron.
Enfin , le tyran tomba ^ et avec lui les fers de l'innocence. La
nouvelle de sa chute excita dans les prisons où languissoient tant
de royalistes des transports de joie impossibles k décrire. Quant
k Bertaud , il se contenta d'obseiver que c'etoit précisément 1^
jour de la fête de la Compassion de la sainte Vierge , que Dieu
avoit eu pitié de la France, Personne ne parolssoit y penser.
Cependant , la plupart de ceux qui avoient soufieft pour îa
cause de l'autel et du trône firent valoir leurs droits. Bertaud
ne s'en crut aucun aux récompenses : il croy oit n'en avoir qu'aux
persécutions ; et tandis que ses amis et les compagnons de ses
revers recevoient ou attendoient de la légitimité le prix de leur
sang réyandu ou exposé pour elle , Bertaud , obscur et oublié
comme le mérite modeste f reprenoit au sein de sa famille lu
cours de ses pieuses et charitables habitudes. L'arrivée à Lyon
de LL. AÂ. RR. Monsieur et Madame ne put même le distraire»
Satisfait de les voir, il ne fit aucune tentaâve pour en être vu;
car alors ils étoient heureux , et cen'étoit pas encore le temps
de les défendre.
Hélas! ce temps n'arriva que trop tôt. L'ombre de l'usurpa-
teur reparut , et la France , a la vue du fantôme sanglant , poussa
un cri d^effroî. Bertaud l'entend ; il vole à Paris , et les rangs
des volontaires royaux s'ouvrent pour le recevoir. II y apporte
ce zèle ardent et ingénieux qui s'applique à toutes les positions
et maîtrise toutes les fortunes , et il devient l'exemple de ses
frères d'armes, comme plus jeune il avoit'été l'édification de ses
pieux compagnons. Son dévouement se communique à ses nou<
Teaux camarades; son courage les électrise, sa fci*meté les sou-
tient, sa prudence les dirige. Parvenus à la frontière , c'est on
vain qu'on veut les forcer à retourner sur leurs pas. « Amis y,
( '2 )
• s'écrie Beriaud^ qui a du cœur tne tmvel » et soixante jeunes
guerriers s'élancent , et franchissent arec >lui It frontière, en
présence d'un régiment qui déjà avoît arboré les signes de la
rébellion y et qui demeure immobile de surprise pt d'admi-
ration.
Rentré arec le Roi, Bertaud alloit s'enAeveltr de nouveau
dans son humble obscurité , lorsqu'un colonel dé la garde
royale que la noblesse de sa conduite avoit frappé y le fit nommer
capitaine dans son régiment. Bertaud ^.Mcpris d'avoir été re-
marqué f plus surpris encore d'avoir été trouvé digne d*une,ré-
compense y accepta en rougissant une justice qu'il nommoit une
faveur , et dés-lors il ne travailla plus qu^a la mériler. Instruc-
tion^ discipline , exactitude , régularité , il eut bientôt tout ac-
quis; et ce même homme , qu'on crojoit exclusivement adonné
aux pratiques minutieuses d'une piété monastique , fit voir aux
impies et aux mondains étonnés^ que celui qui sait obéir à Dieu
sait aussi commander aux liommes y et qu'unp épée ne paroit pas
pesante au chrétien accoutumé à porter sa crbix.
C2ependant , k cett^ épée mêase , une croix aussi éloit atta-
chée; croix plus lourde y plus accablante cent fois qu'aucune de
celles que Bertaud avoit portées jusqu'alors. Car Dieu Voulut ,
pour que rien ne manquât à ses métites, et peut-être aussi pour
jqne rien ne manquât à l'instruction qu'il devoit nous donner ,
que son serviteur subît la plus rude épreuve à laquelle un mili-
taire y un Français pût être soumis. Un de ses camars^des , injus-
tement prévenu contre lui^ l'appelle en duel..... A ce mot seul^
Messieurs^ vous vous troublez pour lui y et votre cœur vous en
dit plus que je ne pourrois le faire. Officiers et chrétiens, vous
seuls pouvez comprendre tout ce qu'il eut à souffrir ; et vous
mettant à sa place y vous sentez combien la tentation dut être
pressante y combien il étoit difficile de vaincre la crainte de pa-
roStne craindre lajnort..... Mais rassiirez-\:ous . Messieurs: IHeu
( i3 )
aoiiteBoitB^taiid^ a^eela tiibulation il lui avoit envoyé la force.
« Le Roi, répondit-il au provocateur^ le Roi m'a confié une épée
». poj^^'Ç09nbattrei;9es ennemis et non pour égorger ses servi*
» teiu*^I'»&fpo»nse sublime, courage héroïque^ et je dirois
pr^que coTira^ inimitable , si je ne savois que quelques-uns de
ceux qui m'entendent ici l'ont imité, comme Bertaud luî-méme
ayoit imité en cela le brave des braves , le grand Turenne..,. Et
comme Turenne aussi, il fut approuvé, loué de ses frères
d armes i dp sçs ^befs, de ses inférieurs. Puissant empire du vrai
courage I jusqu'alors Bertaud avoit été aimé, estimé; de ce mo-
ment, l'amitié se changea en admiration, l'estime en respect. Et
lui^ sorti vainqueur d'un combat bien plus glorieux que celui
qu'il «ivoit reiiisé , il s'attacha de plus en phia à remplir les de-
voirs d'uno^cier zélé, comme il venoit d^accomplir ceux d'un
fidèle chrétien,
£t que l'on n'iipagine pas. Messieurs, que ces nouveaux de-
voirs lui fissent négliger en rien le premier, k plus important
de tous» et que le service du Roi nuisit ènrten, chez lui, au ser-
vice de Di^tt» Bien loin de là , il ctoiprit qu'environné de frères
uioJAs favçrlsés d^ la grâce que lui, il devoitoredoubler de zèle
et de ferveur, afin que son exemple encourageât les timides, ré-
chaufiât les tièdes et ramenât les égarés. D ne tarda pas à re-
cueillir les fruits de cette sage et charitable piété , et c'est à elle
principalement qu'est dû ksuccèsdes missions de la Garde, dont
U a été le premier moteur et comme le vicaire extérieur -, et Tac-
ccoi^ement merveilleux des pieuses associations d'officiers dont
il fut le fondateur^ et dont 9iaintenant, sans doute, il est le
protecteur' et l'aqge tutélaire -, et l'établissement des pieuses réu*
nions de soldats », que partout il a formées sur son passage , à
Paris, à Rouen , à Versailles , à Saint-Denis, à Vincennes : œuvres
admirable3^ qui SQO.t tellement marquées dtt double caractère
religieux et militaire , qu'on les croiroit plutôt des fondations
de saint Louis continuées par Henri IV, que l'ouvrage d'un
( 4V
miiple officier qui Bçiat, pour TentrfipieBcIre^ qué^im zèle , et
.pour ra<:h$ver<)ae sa persévértuiGe*
Ce n'est point h Yoiis^ Messieurs^ qu'il «^t nëcMS&ii^e éé ¥e*
tracer et les heureux effets de ce zèle> et les fruité nombreux de
cette perse vérafice. Vous en êtes , pour k plupart y les virants
témoignages-, et vi)s souvenirs vous en diront plus que tontes
mes paroles. Ce lieu même nous rappelle assez que c'est à sa suite
que plusieurs d'entre nous j enti^mes; qne ce fut, appelés,
guides par lui^ que nous vînmes y en frères unis de foi et de
charité , promettre, an pied de cet autel , de servir Dieu , dlio-
nom* Marie 9 de défendre le Roi ^ et de nous aimer les uns les
ainUes. Saint engagement^ douce promesse^ que Dieu récom-
pense en.augaMntaBtdbaquejourk nombre des eûlkûtsàt'Nôtrû^
Dame-des-P^ictoins! Fruit béni des travaux et des efforts de
celui qui nous a placés sous sa puissante protection !
. Cependant ,.tant d'efforts ^ tant de travaux avaient nsé sa vie ,
tant de vertus avoient préparé son immortalité : déjà le Ciel le
redemandoit à la terre» Dieu voulut toutefois j pour couronner
une s^ belle carrière , que ses derniers j<>urs fussent encore utiles
à son pays. Uni par Pamilié , la vertu et le malheur, comme je
liai déjà dit ^ h cet infiitigable magtètrat qui veille sur la France
avec autant de zèle qu'il prie pour elle , et qui , hors dMcî^ est la
terreur des traîtres , comme ici il est l'édification des fidèles (i),
Bertaud s'offirit à. supporter ûUe pHtûe da poids de ses immenses
travaux. Il s'jr livra avec une ardeur qui s'atîcroissoit Vit tout ce
que le désir de soulager l'amitié peut ajouter ati désir de servir
sa patrie. Mtiis ses forces trahirent son cocu'age. Sa santé s'altéra ;
ou.lui conseilla d'aller respirer l'air natal , et il partit pour Lj on.
Bientât une longue et douloureuse maladie l'avertit que sa dé.
livranoeétoit prochaine. Pendant quelques jours , cependant,
on le crut guéri ^ sa famille, ses amis en aceuetlloientPespérance;
(t) M« Franchet , 4ot^ dûrccteur général dt la poUce (!ù royaume.
t.5)
lui seultiela {MFi^Ugenit pas; €t soit qu'il senttt son état » soit
pittlôt que Dieu Veài iarorisé à c6t égard de quelque rérâalion
particnliève / comme le feroient croire plusieurs circonstanee»
«ztraorditiaîres quî'pein^tre seront mieux connues %in jour,
-Bertaud vit que Tlieure suprême approchoit ; et c'est au moment
même où ses parents se réjouissoient de son rétablissement , que
s* entretenant avec eux du néant des espérances de la terre, au
bonheur de l'éternité , des miséricordes de Dieu , il rejnit dou-
cement entre ses mains son âme si belle et si pure y et alla con-
tinuer dans le Gel sa prière commencée sur la terre.
Telle est , Messieurs , l'esquisse rapide de la vie de celui qui
a passé ^n faisant le bien parce que Dieu étoit avec lai* Vous
^^ui avez été témoins des choses qu'il a faites , vous savez si j'ai
rien ajouté k la vérité^ ou plutôt vous savez combien je suis loin
de l'avoir dite tout entière; et comme moi, vous regrettez tout
oe que son humilité a dérobé à notre admiration. Cependant il
est un témoin , Messieurs, un témoin qui a vu , qui a jugé , qui
a apprécié ses vertus les plus cachées , ses plus secrets sacrifices.
Ce témoin est ici , il est au milieu de nous C'est le Dieu qui
xepose dans ce tabernacle! Ah! si, humblement prosternée de-
vant lui , il étoit permis à sa créature de l'interroger , et qu'il
daignât , comme autrefois sur la montagne , faire entendre ici
^a voix; s'il nous révéloit les mérites obscurs de son serviteur ,
et les Êiveurs secrètes qui en furent le prix, quelle admirable ,
quelle touchante manifestation ! que nous apprendrions de com-
bats , de victoires , de récompenses i que nous verrions de pieuses
larmes tendiement essuyées, de saintes^ austérités miséricor-
dieusement adoucies I que nous connoî trions de pauvres secou-
rus, de malades soulagés, de malheureux consolés^ de pénitents
encouragés , de pécheurs convertis ! Enfin , de la part de Dieu ,
quelle abondance de grâces , et de la part de son serviteur, quelle
correspondance à la grâce !..... Mais je m'arrête, Messieurs;
le respect m'impose silence; l^en a voulu qu'un vo^e couvrît
( >6 )
emcore cette partie da tableau. Adorons m Tolontë tapréme 5 et
attendons soutenus par la foi et Fespësance, attendons ce grand
jour, ce dertiier jour, où tous les voiles tomberont, où toutes
les œuvres seront pesées et jugées , et où les vertus des justes
seront données' en spectacle m Gel et à la terre !
FIN,
llfPqiMBRIE DB GUEFFICR, IlOE MAZAfilRE, N«. 93.
LE
MÉMORIAL CATHOLIQUE.
iroVEHBBS ibuH.
» '. t
Avis AUX SoUSCElVTEUàS*
messieurs tés Sûuscripteurs'doht t abonnement expire ai^ec td
tti¥aàon de décembte , sont priés^ de le renàiwefer iwlmt U
x5 janvier i829> pour ne poi(U éfàrou^er de retard dtins l'envoi
de leurs numéros.
Les lettres , demandes et envois d^arseht dois^erit être nffntn-
vHis y'èt' ad/essés AtL Wrécieui dû' MémoNdljHHiE. nzs BtkiJX^
t^ftTg» n« 5» prés la rue.de Seioei iauboui'g Saint-Gerinatn.
.. Messieurs les Abonnés gui auraient des récli^ations à nom
adresser , sont invités à nous les faire parvenir à l'époque du
renouveUemeni de leur souscription ; plus tard elles rie sètôiént
f^ admises^
QuELQUtS FAAGME9T8 DE LA 8EOOKDE I^ARTIE DE L^OUVRAGB D^
M* MomLER 8VR lIIkitiC db l'Église f i)é
» ■ ' ■ • ■ • ... !
Coiilme tiouS avons liea dis penser qu'on a lu atec intérêt
Tanalyse de la première partie du savant ouvrage de M^ Moehler^
insi^rée dans le Mémùricd de février , nous espérons que quelr
ques extraits de la seconde partie tit)uv€i'ont aussi un accueil
favorable.
M. Neandel* , professeur à Berlin , qui publie en te motncnt
une ffisloire dé l'Église , dont le quatrième volume vient de
parottre > ajant déclaré qu'aQn de bien comprendre et de juger
(t) Vaye* le premier article êor cet oiivrag« d«if» 4e ciikier an mm de
février. . ,^
ro flo
( 286 <)
arec impartialité let éTéoements et les hommes qui figurent
daa$ l'histoire eNcelÀ«isli(]ue ^ it {eiut que ceHe-ci. soil h^%ée sur
ridée d*une Eglise invisible , son assertion a été attaquée non-
seulement par des catholiques , mais même par des auteui-s
protestants. Ainsi , on trouve dans la Gitzette évangélique , qui
s'imprime à Berlin ^ un article du pasteur Grundvirich ^ sur l'ou-
vrage de Pfeander , où il est dit , au sujet de cette Eglise invi-
sible^ que les protestants a voient cru devoir l'inventer afin de
pouvoir répondre aux catholiques , qui leur reprochoient de
ii,*étre plus dans l'Eglise hors de laquelle il n'y a point de salut,
^t auxquels on ne ppuyoit rçpliquei: autrement qu'en donnant
ce nom à la seule Eglise des éjus , qv^i ne se di^ingue pas par
des marques sensibles. « Mais y ajoute le pasteur , si les hommes
n'ont aucun moyeu de distiaguer la véritable Eglise y elle n'est
pour eux qu'un é|re imaginaire, et il sera mâm&ifnpossibhs de
dire avec certitude si saint Etienne ou bien ses bourreaux appar-
tenoient à l'Eglise , attendu que pous ne pouvons les distinguer
que par leurs paroles et leui's actions | c'est-à-dire par d^ chose»
sensibles. >
Ce point essentiel de la théologie étant donc controversé de
nouveau entre les protestants mêmes , nous croyons devoir
soumettre à nos lecteurs ce qu'en dit M. Moehler.
« Les agents cachés , les forces invisibles tendent partout à se
xnanlfester dans le monde extérieur , et produisent des phéno-
mènes analogues à leur nature et à leur action particulière.
Pour que l'âme de l'homme comme telle put être et agir , il a
lall n qu*elle se formât des organes et qu'elle se manifestât dans un
corp^. Le KctyavtAôv ^ la sociabilité , que l'homme tient de son
Créateur , se révèle en formant la société. Nos principes ii^o-
raux se manifestent dans nos œuvres. Et. lorsque l'psprit saint
fut envoyé sur la terre, il fallut de. même que cette force^nou-
velle , cet agent invisible se manifestât en produisant un phé-
i^ooiéne m>uyeau et correspondant à la nature de spn action.
Ce phénomène est l'Eglise visible. Sa destruction seroit unsigne
( 28- )
àe b i'etrâhe du SaÎBl-Ëiiprii, comme la dUsoIutîpn du torps
de rhpmme niarque le dëparl dtt ioB âme. Il esterai qae Paciioa
du Saiat-Eq[>ritdaii8 aosâmes^ par lequel il produit et consenrt
l'Église Tisible^ semble suppôsar que bous sommes dan$ un état
purement passif» puîsqu'au lieu dé nous déterminer nous-^iué**
mes 9 nous nous laisscM^s déterminer par l'universalité d«is fidè*
les; niais cette passivité apparente renferme la plus grande acr
livité» Car Tabnégation de nous-mêmes qui nous rend soumis à
riSgttse est uD des plus grands efforts dont la T<4onté humaine
ik>it capable. Noua le voyons par l'exemple de cet eoÉifesseuns et
«liairtyrs que saint Gyprien a voit à e^mbatlse ) ils avoient la forc^
^u'il falloit pour braveir les tourments /mais ils n'ét«ûe&t pas aa-
«<to fan» pt>ur résister aux teataéons de Torgueil et pour sou«-
nMttre leur sens privé aux déiâsîons de l'Eglise.
s li'E^lise visible y ce phénomèite qui manififiste l'action de
TEsprit de Dîeu^ de cet Esprit d'amour qui étouffe P^ïsme et
qài unit les fidèles, est aussi le seul moyen qui puisse trans*
mettre et cMserver la vraie foi que le Verbe de Dien a révélée |
Cotumna véritatis (i). Jésus Christ n'a pas voulu que le basard
décidât par qui et comment sa doctrine ^eroit enseignée ; les
apâtres non plus ne l'abandonnèrent pas au hasard. Sans cet éta*
blissement et cette succession régulière et permanente d'un corps
enseignant^ la bonne nouiueUâ et son véritable sens ne seroieat
parvenus à la po^stérité que comme ces^ bruits vagues et confus
qui se perdent dans le lointain^ Et si chaque chrétien , absn<«
dfMiné à lui-même , avoit de , sur des notions aussi vagues , se
fctiherspn* christianisme , ji qui le païen se seroit41 adressé, si
Icfs ebré^tfétos eux-mêmes n'avoient su répondre que d'une ma-
nf éré éènfiise et ôontradSctoire ft cette question : Quelle est la dœ^
trine du maître sous l'étendard duquel vous voulez que je me
range ? Rien au contraire n'a dû tant frapper les paiens que cette
réponse uniforme de tous les chrétiens , qui n'était que l'écho
(iHTÎm.,IU, i5-
20. •
( a88 )
deTËgUsc enseignante. Cet aeeord merreilleat, selon la belle
idée dé saim Augustin y deroit remplacer, pour tons les temps,
ceâ miracles priirfilifs que Jésus-Christ eC ses apA.tres' ^volénrt
employés pour attirer l'aCteintion d\in mdnde qui ne coiifioissôil
pas^eneore te christianisme \ et nu) doate que Tunité de FEgKse ne
soit'uil miracle perpétuel .du Snint-Esprit ,' un at*gttment propre
à toucher dans; tous les sièdes dâ intelligences feités pour s^tir
ce qui estgi^ild etsùblîme. Quant à Topinion de ceux qui pr^ten-
'dent que J^ns-Christ n*aVoulit fonder qu'une Eglise invkîUe f
«Ik est tellement contraire an chrislianismey que quelle ^lè s6îc
l'époque \ laquelle on i'èinoiile , 6n trouvera ton)ôiilr»que TEglise
visible e^tttoit àè^i de fait^ comme «nssi elle est précédée par
tous lesenseignements dirSauvéartoéme', de ses apôtres et des
docteurs primiti6. L'imstilution dé èacreinentt visibles pour PE-
flise/ce que Jésas-CKriit dit des régies qu'on suivra pour ad-
mettre les hommes dans $on Eglise ou plnir les en exclure , les
préceptes 'aposito^qaes de garder FtinHé de la foi et d'éviter les
hérétiques^ tout cela h'aûnut ancun aèiis danel'liypûtfaiise d'une
Eglise invisible^ '}>
Dans ce que M. Moebler dk sut' TéfÂscopat nous avons re-
marqué le paésage suivant* : '
«La primitive Eglise se compcwoit d*hoinmes que leSaiat«-Ea-
prit aveit convertis 9 et dont Is volonté sainte étoit si'confôrnie
à celle de leur évéque? q«'il pouvoit paroStre qw cieUiî^i ne fit
que t)rodaliier et exécuter la Volonté génél'dle. Mm» la présence
et Taaioad^ l'autorité épistopale ont dû se faire selitir davan-
tage à mèsui^ que ceux qui n'étoieot chrétiens <{«ie. par leur
naissance sont vetoua remplacer' les Vrais fidèles f l#..v<4^(H[)|é dé
l'évêqûene pouvoit plus être l'expression de la. volonté de Un^
puisque celle volonté de tous n'étoit plus' conforme à la voloitila
divine; l'évêque s^ inonti'e dé^lots souvent en of^osii^n avec
le grand nombre y et les bons seulement sont de son c^é. Il coiw-
mande pins souvent, puisque l'obéissance volontaire est plu»
rare : il parott s*£ii*e élevé ^ puisque ceux qui composent son
{ *«9)
ti'oupeau se sont abaissés et sont déchus de learprtinîtive veftu.
Voilà coiiiinent on doit s'expliquer, le changement qui eut lieu.
On iiouvera sans doute plus coininodede ramener tous les dére-
loppements de l'autorité 9 et. en général fovs les éyénements de
riiisioire ecclésiastique à un 9eul et oiéine principe > c*est-à«
dire, h Tégoïsme et à l'ambition des mitiistres de Jésus-Christ. ».
Void maintenant , en substance , ce. que dit M. Moehler sur la
Papauié^ Le comoa^ncenaent pQurroit surprendre dans un écri-
vain catholique % si Ton ne savoit que c*est un professetir 4e Tu*
bingue qui parle.
. « J avpis pendant long-tetnps véyoqué en doute, et )elois
mêiuc prçt à nier q|ie la t^^p^iUé fût une nécessité, un caractère
essentiel 4e FCglise catho)ique.« Le concours de toutes les parties
pour la foruurtion d'u^i scmI «t grand tout me paroissoit assuré
par l'unité del*é^s<(Opat tellç que |e vien^ de Texpliquer. Mais
e^n examinant plus attenliveinent et avec .moins de préjugés les
passages de l'Ecriture qui se rapportent k saint Pierre, et les
données que ^p^^ trouvons dans l'hisioire des pemi^fs siècles;
^n méditant ainsi plps profondément sur tous ks ^éil^ents qui
eiitrçfft pécetsairomept dans }'idécicle r£g)ise . je: m« suis con-
vaincu que cette idée seroit incomplète sans la Papautés Notus
avons vu dans l'évéque le centre et l'imagie vivante de l'unité
de tous les fidèles d'un même diocèse i le métropolitain nous a
paru de m£me être le centre de l'unité pour plusieurs évéqnes
appartenant à la même métrçpole ; nous ayons engn trouvé l'u-
nité de tous les évêqoes , mais il nous ipanqnç encore une. image
vivante de leur, unité. Or, de même que nous.avons vu que l'é-
véque, cen|re et image vivante de l'unité de ^ouales fidèles d'un
même diocèse^ n'est pas une* création o.u invention humaine,
mais une institution divine , ainsi nous devons trouver déjà dans
TËvangile l'institution du centre et de l'image vivante de l'uni t4
de tous tes évêqt^es ,. qui est l'unité de T^lisc même. Or, qu'on
attache plus ou molnsdepoidsaux testes par lesquels on prouve
j(^institntion divine de la Primauié de saint Pierce^ on ne
•
l 29^ )
eentestera pas du mdins qàe TÂpètre l'a exercé de iak* Et quand
même J^sus-Christ' eût dit en termes exprès rll tous £iut uié
centre d'anîté; il ne pou voit pas ^tre compris ayant l'époque
où la nécessité d'un pareil centre d'unité comijneiiçât à se faire
f enfir. Pendant la rie des apôtres, dans leur dispersion, et qnaiid
chacune des Eglises qu'ils avoient fondées ëto|t encore tout oc»
eupéé de son organisation paifticùlièrè , le besoin et Taction
même d'une autotité suprême ne pouvoi^nt encore être qne
peu sensibles. L'histoire dé FEglise nous présente le déreloppe-
ment d'un corps et de ses organes 5 ce corp^ et ses drganés sont déjà
renfermés dans le germe qui existe tout d^abord^ m/ùs le germe
ne peut Se développer que succe^sWement. L*idéé de l'unité de
FEglise précède dans l'ordre logique celle d'un centre de cette
unité. Il a fallu que les chrétiens fussent d*aboi'd conduits ii l'idée
d'une seule et grande société^ qu'ils dévoient forlùei* en profes-
sant tous la même docttlne etsuivatit la mêmeloi^ pc^ur passer*
de là à éette autre idée d'un Chef visible et suprême^ comme le
seul moyen et le moyen donné par lé foudatenr noétoie^de la re' '
Kgion pour réaliser et maintenir l'unité de tousf les fidèles." Ausst
est-il remarquable qu'à dater de Tëpoqué où le dogme d'unef
seule Eglise, fondée par 'JésuMSiHst, ftit plus expt>esséâkenteii^
seigné, et le besoin de l'unité senti plus généralement ^Phistoire
BOUS parle beaucoup plus souvent de l'Eglise de Rome, et ttoug
h montre prenant la part la plûs-^^tive à tout ce qui se passé
d'important pour le monde chrétien. ' Le célèbre passage de
saint Iiétiéè qui faH remonter cette autorité, cette infitience de
l'Eglise de Romeà sa fondation par saint Pierre et saint JPaul, ré^
Atte d'avancé toi» Ceux qui aiment mieux l'expliquer parla cir-
constance qtiè Rome éifoit la capitale du monde ^ et certes, on ne
«pn^it pas ce qu'une pareille circonstance pourroit avoir de
commun avec la croyance des chrétieiis, que TEvéque de cette
1rille«stlé ci^nservateur fidèle de la doctrine apostolique.
« 'Pour bien comprendre l'action de FaUtorité dans les pre-
mierl siêcle^^, nous devons partir de ce principe , que Féneirgic^
( 29» )
«rec laquellese manifeste runitë chrétienne est^ou jours i'n pt o«
porUon da nombre et de Ift violente des attaques qui yeuletit
h troubler^ Dans: les temps les plus florissants et les plus calmes»
BOQs ^ne Remarquons que Faction de ckaqae évéque dans les li^
nites de son diocése.'Dans des ten^s moins florissants, lorsque
la paÎK est troubla d^ms nne certaine étendue de pajs , nous
▼ojons les rapports qui exbtent entre plusieurs diocèses de«-
▼enir plus sensibles; les éréques d'une même province se mon-
trent combinant leurs forces et groupés,- par exemple, autoi» d'un
métropolitain. Enfin un péril plus imminent et un désordre
plus général marquent les époques où Taction de la Papauté se
&iit le plus sentir, oi)i toutes les forces de TEglise se concentrent
plus visiblement dans un sefil j afin que dans cette Concentration
la résistance soit propoi'tionnée à la violence de l'attaque, i^
Ce qui caractérise l'ouvrage de M. Aloeh1er« c'est qu'il trouvé
partout l'expression de cette unité intérieure, la manifestation
de ce principe d'amour qu'i) regarde comme la base de tout \t
chnstianisme. €it6n$ comme exeuiple nne réflexion qu'il fait
dans l'une des appendices qui terminent son livre. « La confes-
sion , dit-il ^. exprime aussi l'union intime qui existe entre tous
les chrétiens* Tous ne forment .qu'une seule finaille ; l'un ne
peat rien cadber. aux autres , il éprouve le besoin* d'o^vur son
ccBuîr ; et comme il ne peut te faire devant tous , comme cela se
pratiquoit en quelque sorte dans les premiers siècles , il le fait
en se confessaBt.k celui dans lequel eêi touic l'EgUse, à l'évé-.
que^ soit en personne y. soit par l'entremise d'un prêtre qui rcr
présents;-l'£glise. s
JkûoB une iippendice sur l'affidbUuement des/orctts vitales du
4Juistianisme^ quiy dtmsies cowunuftwns séparées, doit résufietdm
caractère sceptique de l'hérésie^ nous avons été frappés de là
vérité des j^flexions sàivantes. « Un missionnaire .hérétique,
s'il reste fidèloà son système, ne convertirai janiais ua païen. C«s
voici , dans- ce oas, le début de sa prédication ; — La chose Ja
plus essentielle, que, je dois-vous annoncer, c'est que vouiax«£,la
}ib«rt^ de çroiro tout ce que voum vouiez. Poar devenir membm
Ae /lotre Eglise ^ il faut que vous interprétiez VEvangile vouz-mé*
mes } si quelqu^un s'arroge le dr6it de vous eu direleseus , vousoe
pouvez Vëcooter> à mokns d'apostasier la maxime fondamentale
du systèm^auquel je désire VQus.convtrtir. Oardez-vousliien
de vous convertir à ce que je vous .dis, par la raison que vous
Favez entendu de moi ; car si vous.crojtéz pat confi»uce eA celui
qui vous proche ^ vous vous laissez. iQfluenQer;parraiitorit^.d'An
homme, et vous serez fort mal converti sî vou^nesayetpas.re*
jeter toutes les autorités humaines. Ne ypus imaginer paa^non
plus transmettre à vos enfants ce que ^qus crojeZi.iBar ceux-ci
ont le droit de trouver toute^utre cbosç par .rexamen qu'ils'Cfrr
l'ont de TEcriture sainte, — Quel païen.se convertira sur une
telle prédication qui , au lieu de* lui donner k^ vérité , lui impose
seulement la tâche de la chercher y-en lui déf<endan^de croire que
quelqu'un l'ait jamais trouvée? Voilà le néant de rhérésiç» on ne
peut la prêcher qa*en reniant son principe fou dameoilalj ïl.JoHy
^ que des hypocrites ou dés ignorants qui piiis8^n.t ^re ses vm-f
sionnaires. • . ■ . . . . u. > .:
Nous voulions traduire esi entier unct autre appendiceibrtsa'
vante sur l'ex^èse d'Origéne:^ mais cet article étani déjii Imp
longt npus nous bornerons à reproduireJes principaux : résuU
iats des recherches de rauteur, lesquelles sont d!nn ântérét géné-
ral et méritent d'êti'e méditées très sérieusement^ : .
« Origéne nous prouve que si l'on ei*dyoit et cévérois r&rt*
ture sainte, ce u*étoit pasen o<mséquence.d'an exaqien préalable
auquel ou l'eikt soumise. Il j trouvoit nombre de choses qui
liii sèiiibloient absurdes , oontradictoives et indignes de Dieu.
Potti-quoi donc nVt-il pas rejeté, ce livre .quLlut paroisioitreM*
fermer des absurdités ? C'est qu'il eut d'autre part .la certkude
que ce livre étoit un Livre divin. Sa lai en l'Ecsiture reposoU
sur sa foi en l'ËgUsè y qui lui disoit que toutie contenu des- Li-
vres saints émane de Dieu et estt6ui-à*fait digne de lui } etsoM
çxégese allégorique et mystique n'étoit pouç hii qu'w expédient
( 39"> )
iBUirpld il eut rikroars aftiik de se réconcilier ar<?« q«balqii^{>>ia«
*(;age<i qui le choquoîent et qui étoieiit pourtant jdiin$ un l4vi:e
'iloot le chrétien ne doit approcher qtt*ay<^le plus ptrofoind re^
^)act e^ aae déférence absolne poar toixt ee qu'il contient*. Mais
AÎ TEglise lui Coihouindqit'de totitcroire« elle jie lui cominan*
doit pas de pt^adretoos les paMages au pied de la lettre « et lui
permettoit d*expliqi|er lîbreineut ceux dont elle n*avoit pas en*
core précisé le sens. Quant aux textes dont l'Ëglise a fixé le set»
et qui renferment les dogmes qu'elle enseigne , Origéne ne s'est
jamais permis d'jr appliquer sa aiéthode allégorique; des doc-»
tri nés comme celle de la Trinité, d'un Dieu qui s'est fait chair,
d*on Dieu souffrant, sanbleiK pouvtant aossi propres à choquer
la raison humaine qi|e les antres passages dont le sens littéral
lui paroissoit absurde et indigne de la Divinité f mais on ne
trouve pas choquant ce qu^on croit et révère de tout son cosur,
et Origène avoit été élevé datis la foi de l'Eglise dès l'âge le plus
tendre ) la doctrine de celle-ci, la régie de la foi lui marqnoit
4onc ea ûiemie temps l'étendue et les liftites de la liberté qui
^toit laissée à son interprétation individuelle. C'est dans. cette
liplïére qull emplojalosjstéoiehennéneutique qu'on admiroit
alors, coniiae oa peut dans les- m&mes limites employer tel autre
qti*on admire 'au)oiud'hui. Mais ces systèmes variables dlnljpr-
prétation ne doivent pasdétenuiner la foi chrétienne , qui doif
à jamais être lâ même, et nous ne pouvons $ou8 ce rapport
trouver aiHre chose dans FEcriture sainte que ce qu on j a tou-
jours troaté. l«ainanière dont le catholique lit la Bible a queU
que cliose de bien touchant et de vraiment divin; il la. lit. dans
lie- plus parfait accord avec Jes chrétiens des pays les plus dis-
tants et- des siècles les plt^s reculés. C'est con^ne si> réunis danq^
:un seul et grand temple ^rEsprit saint descei;kdoit au milieu d'eux
pour leur- faire à tous la même révélation ; ou comme si ne. for-
.mant qu'une seule fainiUe ,,ils lisoieut ensemble les lettres dV
mour que leur adresse un père tendre et chéri ^ tous n'étant
qu'nn cçeur et cjcfune âme y iiouyent le même sens et iççohcnt
( 29*4 )
Ift même consolation y le même eucounigemenK La ffè&ëée pa^
femelle s'imprime peut-être dans Fesprit de que1ques-un6 d'une
manière plus forte et plus 1 «mineuse \ mais aucun ne s'arroge
le âroh d'j trouver autre chose qne le reste de la Ibnûlle, et le
père n'a pas le chagrin d'apprendre que la lettré qu'il a voit
écrite pour les unir plus étroitement cntr'eox et avec lui est.
devenue' entre leurs miiins^uu sujet de dispute et une source de
■
division. » fë.
• • <
OlSEftVÂtlOlïS Sn TTH TEXTB BE SftllIT P«UL TOVCBATIT LA LOU
lli.TOfllXLI.B«
A M, le Kidacleut du MëmoriaL
Je vons ai communiqué dans le temps (i*) quelques éclaic^
cissements sur un pa JRge de saint Paul aux Romains , le Ratiom»^
bile obsequium , auquel bien des personnes 'attribuent un sens
qui est le contraire du véritable. Je vous adresse aujourd'hui
des obligations pareilles sur un autre texte de la même Epître»
Le voici : « Tribulation et angoisse sur l'âme de tout homme
qui fait le mal : du Juif premièrement , puis du Grec. Mais
gloire, honneur et paix à toiit homme qui fait le bien : du JuîC
premièrement , puis du Grec ; car Dieu ne fiiit point acception
des personnes. Ainsi tous ceux qui ont péché sans la Loi (écrite)^
périront sans la Loi; et tous ceux qui ont péché dans la Loi ^ se-
ront jugés par la Loi. Car ce ne sont pas ceux qui entendent U
Loi , qui sont justes aux yeux de IKeu; mais ce sont ceux qui la
pratiquent^ qui seront justifiés; En effet , lorsque lés nations
f les gentils) qui n'ont point la Loi (écrite) , font naturellement
les choses que la Loi commande , n'ajant point la Loi , elles sont
(i) Voytz le Itioméfo d'août 1837.
( 293 )
à elles-inémes Ia Loi : elles monUent rosuyre de la Loi ecriie d<iti9
leurs coeurs, leur propre conscience leur rendant témoignage ,
et Içurs pensées s'accusani.entr'elles ou ^usai se défendanl , au
jour ^auquel Dieu, .selon l'Ëvan^ile qne je priche, jugera par
Jésus-Christ ce qui est caché dans le cœur des liomnies (i)« •
I)e ces paroles bien des gens concluent qu IL existe une loi na*
tur^lle distincte de foute révélation ^ et que tout homme, même
païen 9 la cqni^oSt par les seules forces de ^n intelligence.
Cette conclusion supposa ^ 1* qne saint Paul entend parler
des gentUs encore infidèles; 21^ que, selon lui, naturellement
signifie : par les forces naturelles de Jtindisddu UUssé à lui seul\
3** que la loi écrite dans le cœur^ y« est gravée indépendamment
de toute révélation*
Le plus savant commentateur des £pitres de saint Paul , £s*
tius j rapporte trois inlerprétations'de ce passage*
La première est de Pelage et de Jetn Câssien. Selon eux, TApÀ*
tie vouloit dire que des gentils avoient observé la loi de Dieu par
les seules jforc^de la nature,, sans la (oi et la grâce de J.ésus^
Christ , et s'étoient ainsi reodos naturellement justes. Cette doc-^
trim; a été condamnée comme hérétique.
La seconde est de Cajetan et de plusieurs autres. Suivant eux,
TApôire veut parler des gentils encore infidèles, qui accomplis*
sent, non pas toutes les œuvres de la Loi , mais seulement quel*
qucs-unes : comme d*honorer son père et sa mère, de secourir
un malheureux, de rendre un dépôt. Cette interpréta tion , dit
^tius , n'a rien de contraire à la saine doctrine .* car les infidèles
peuvent faire quelques œuvres moralement bonnes. La raisou
qui fait croire à ces interprètes que saint Paul parle ici de cette
sorte de gentils et d'œuvres produites par les seules forces de la
nature, c'est qu^il dit que les nations font naturellement^ c'est- à*
dire, suivant eux, par les forces de la nature , ce que la'Loi
(1) Rom. ,11. ^
cçminftnde. Mai$« ajnule Estius, cette preuve s*évaiiouira<(an9
peîpe quand an aura entendu l'interprctaCion plUt Véritable.
* Et c'est la troisième , qui applique lès parles et TApiôtre aux
gentils qni ont la foi du Médiat0ur> et^qui, par sa grAce, ac-
complissent la Loi f qu'ils aient vécu avant ou depuis l'avéne-
ment de Jësus-Christ* Cette interprétation est de saint Angustiny
de saint Prosper^ de saint Fulgence, desaint Thomas , de Denis*
le Chartreux y ainsi que de beaucoup d^dutres. BUe résulte
^d'ailleurs du contexte même y comme SaliUt Augustm le preuve
en détail contre les Pélagiens. En elTet, saint 1^1 dit que ce ne
sont pas les auditeurs de la Loi , mais eeujc qui la pratiquât» sans
distinction de Juif ni de Grec, qui seront justifiés devant Dieu
et obtiendront lu gloire, l'honneur et la paix. Or, d'après la
doctrine cathoKqne^ sans là foi tMil né sera justifié devant Dieu ,
ni récompensé au jour du' lugetiient. Il ne peut donc être ici
question d'infidèles- Et ce que dit l'Apôtre dans ce second cha-
pitre n'est que le développement de ce qu'il a dit dahs le pre-
mier, savoir : que VEyangUe est Idjbrcé ik'Die» potà* sàu%^er
ffuicotufue croii^ prenuèrtmeat le Juif ^ puis h ge/i^/A Ainsi,
d'après l'interprétation la mieux fondée en raison et qui compte
le plus d'autorités en sa faveur, TApàCre parle M de gentils qui
ont la foi 5 qui , par conséquent , ont participé à la r^éVâatîon
divine , sans laquelle ne sauroît se former la foi qui ssuve.
Quantàl'expressioiitiiarttiv&menr, de l'aveu de tous les in-
terprètes elle n'est mise l^ en oppositionqu'avec la loi écrite, avec
la loi de Moïse. Elle n'exclut donc ni la gr^e, ni la foh, ni î<t
révélation transmise par la parole, mais simplement l'écritare..
Baire wUureUemeni» connottre naiurellèmant , signifie dans ce
texte de saint Paul, faire et conncltre sans le secours de l'écri-
ture* Telle est la voie naturelle* Anssi^ avant d'écrire aaxenfiints
de Jacob ^es dix coinmandemens sur la pierre, Dieu voulut-il le»
leur transmettre par la parole. Et de fait^ l'homme peut agir
naturçllenmU ^ counoiue et opérer d'une niaaière cdtiforiné au sa
. ( 397. )
.lui^ure d*^lre intelUgent et ralsonnafale» il {léullpavirenir xnème
A 1.91 ph)s Jiiatite peiiediofi^ sans lesecoiû'â deT^criture. Il lui
suffit ppu|- c^la.de la;p»tvile,viy9ate f. quiVcemniiituqtM^e pnr 9ie%
semblables, rëvejile ea lui la &cuUé native ^d^ eoniioitre , lui
U'ap^naçt le8.vërHé« <|iàî JL'alimàQâéot^et.liai sert fteirtigle^ Miûs
sap9 cette .parol«>vivi£is|iitfei: il ne. poucfdît, môme a^veb Yétri^
.ture^ y mettre en à«liôn> lét^lacult^ Aativas, eàeoré' mouit lenr
donner aucun développeioent» Il restecoi^ dans sa naluire trrut«|
il ne sevoii inielU^enicpi'en paiMaacc* Pqur le devenir de fait ^
pom* .diétdipppel' s2^ nature» la parole loi est ueceasaîre et lui
jBuffiC La parole» voilà c^ qâi alliiaie en hii la.lumiéte innée*
^AusaiSnarea dit ,.en parlant de la promulgation de la loi natn«
relie i^Mod^u auiefnjfUiOfi confèatumlis iiiius iegis Juit, ut.inci-^
peret à dmnd reviekUume; pos(eà verà per- tradUioncm dèsc^n-^
deret à,pafentiùus. ad filios , prœifenientc simul » et coopérante
Dec, cum singi^Us a4 ilàuffiMiiîouem iiiius legis pereipiendam,
« Pour pi:omiftlgner. cette loi, le mode qui lui étoit naturel eu
» qiielque sorte» c'est qu'elle commençât pnrk iréyilation dlTint*»
» ei.qu elle dieacendtt «osuile par la. tradition dtê pères aliiceti'
i».Q«lais» DtenpiiévenattteaB)iôtnétei|ips:chacii<i» et coopérantaTec
» Im^pour lui faire aTQÎr l'inteHigence de cette loi ( i )« »
Pour ce qui est de L'expression d'ceuvre de la toi écrits dmnjf
lefi cécwf y saint Augustin, saint Prosper, saint Fuigence, en
tirent une nouvelle preuve contre les Pélagiena^ que TApôire
entend les gentils qui ont la ibi»Car^ d'être écrite dansle cœnr et
non sur la pierne^ c'est unearâctère distinctif de lakn dè{^*âee»
En iput cas » cette qualité n'exclut ni la grâce , ni la foi » ni la rë«
vélatip»» puisque., de l'aveu de tout le monde» elle s'applique
principalement à ladoî.de l'ELvangile» qui est la grâee» la révéla*
tion par excellence, et ne se transmet que par la prédication. Il
en est de nieme de la qualification d'innée ', car la seule fois que .
nous la trouvions dans l'Ecriture, elle est appliquée à la loi
(i) Suarez , de Len'tb ut , lib. I , c. 1 1.
(398)
ëy^agâiqtte. «Rèeerêk dit saâit Jacques^ aux pnsmîers fidèle»,
» re€ev.ezÀvec dôcilitéla parole iÉm^e oautoplantée^î peut $auver
.» vos âmes. »/it numsueiudinesuscipitenfnvini^iivtwMf riv iftfv-
T«» À«Vo* > ^uodpùtesi $aivare animas '»esiras ( i ).
' Et les interprètes velèveiit la Justesse de* eette expreésieB y en
m que la parole du saint genne et natt daas nos eœors , comme
la semence dans le setn de )a terre. Mais œk- n'exclat pas la^ main
^i rjr )ette* Cela suppose seulement qi^e lecϝv de t'homme
est n^ardiemaDt feitpoar secevoir cette 6ei|ience divine, comme
la terre est ^^itepoiMT recevoir le grain d^ blë. Atusrle tnenhen*-
veWL Li|(iiori ^ aprèa avoir bien examkié toot ce qu^ disent les
théologiens pour expliquer dans^ quel' sens k loi naturelle est
innée y fijiit par dire : Undë' conciuendum y fwd y propriè et
tiriclèlMiuendo^y in infusione aninw^Tumjam inseraturiex, sed
inseratmr lumen quo iex coffwacenda eril ah homme y ^iun pcr*
venerit ad usant rationis, sive inPeraiur.potnUia , eapajcitas, sive
habilitas adiegem cognoscendam iempùre usés padonis* a De
» tout cda il &iit condure qu'à parler proprement et stricte<-
% tuenl, ce n*est pas la loi <{uî est infose- avec l-àme , mais la lu*
» roîèrepour la eomtoture un jonr, autrement dit, la puissaïu^e, la
» capacité^ la facûltéde connoître cette loi,- au temps où rhoinme
» sera parvenu à l'usage de la raison (a)% »
. > Oa ne peut aucunement inférer de ce passage de saint Paul, ni
qu'il existe dans l'homme une loi distinct» è^e la révélation trans-
mise parla parole, ni qu'il puisse la conno|tre par les 'seules
forces de sa raison individuelle et sasMi le secours de la raison
commune. Tout ce que prouve ce texte, si^équemment cité ,
c'est que l'Écriture n'eiitre point dans la voie nnt|irelle ci primi^
tive de connoître et de pfntiquer la loiulivine.
Un mùtnêrê da Jeane Clergé ^' '
Profitueur dtÈtritart sainte.
, fOiacob^ Uv;l, V. ai»
(2) T. I , p. 57 , édit. 1S2S » in 8«.
I» I ,ia»iifci— X.
( 29q )
m
.fllSTOIRS DE FhAIICE.
( Diiicme article. )
Nous voici arrives, au seizième siècle^ la grande ère de This-
ioire moderne. Quel tableau présente l'Europe à cette ^po<|uç !
quelle aotivite, quelle fermentation dans lès esprits ^ quels
liomme$ et quelles choses ! L'imprimerie est inventée, le monde
doublé par Colomb ; les arts et les lettres semblent sortir di^
néant : la réforme, mère de toutes les révolutions modernes |
vient remuer les basjes de la société européenne, et ébranlera*
la-foîs l'ordre. religieux et Tordre politique ; c'est le temps de^
gi:an4e& découvertes et des grandes révolutions. Quelque inté-^
ressaut^ quelque instructif que soit ce spectacle , nous, ne noiisy
«irriterons pas poui; le moment. La France seule aous.occu*;
pera : encore lajsserons^nous de càté les grands événements du
vègne brillant e^ malheureux de François I*'j qui ne sait sa
loi)g|i€^ l^tte avec Gharles-Quint, ses victoires^ se$rçvers, sa
hç9iyouri»,€st S4 ioifai^^é cbevalere&que ? Nous parl^eroos .d'une
lutte, lifOins i;ou^Dç et i^oins écWanti^ , celle qu'il eu^ k .%Q#te-}
ijir contre le pfir\çMaent de Paris* C'est sous son règne i^ ce
CQi|>8 célèbre commencée faire foir ce qu'il sera par la suite
dans IjH oqpsfitution de l'état | qu'il prend vjs4-visde l'autorité
royale ^tdM .pouvoir spirituel une position qu'il loie qniitera
plu«« Poui* bien comprendre l'hi^oire de France à.da|er de
cette ^oque^ il iaut se faire une idée juste de cette nouvelle
puissancei <iompai:er ses droits ^et ses prétendons 5 enfin, recher-
cher les principes^ qui duigcront sa double. oppo^ou. contre
lea roia et cpntrcv l'£glifte.
Les attribiilikons politiques vev€B4iqil^ p^r les {^idemenU
( 3oo )
leur »tipârietiQÎeni-eUes Icgitinieaient i ou leuts droits é(dtettt<
î|^ restreints k rexercîea' des ioBctloiif ju^cialres? €*e9C Mue
question facile à résoudra pour quiconque a ëtudié lancîeD
droit public de la Cranceé Ce^grands corps prëtendoieut tenir
la place des grands conseils des successeurs de Cliarlema^
gne, etil^ se considéroient comme à& états^^néraux siu pe^
ut pied. Maiscette pritâniion n^avoit aticun fondement, eotmiM
le preuve fort bien une excellente dissertation qu'on Ut dans 1«
pretilier tôlume du Tableau de Para. II est hors de d0ûi«
que le parlement de Faits n'Àoit. point la cour de France, lu
parlemeM de lu nation, mais simplement la cour du Roi; son au'^
ioritépren'oitsa source danà^Fautorité royale ; il lui dévoît sort
existence, et des privilèges concédés par les monarques dam»'
Fiiitérêt des peuples ne lut donnoient point le droit de Itmei^
Contas la Tolonté'de ceux dont i! étoit le eoiiseiller et 4e servie
lesr.ltfaisles rojs^ après s'être aerVt de lui potir briser autour d'eux
toutes les résistances y pour enlever à l'aristocratie ^Fabord une
puissance exorbitante^ puis jusqu'à sa légitffÀe influence dans
te gouvek'riefnent ^ ne durent point être étonnés que céda»
gereux auxiliaire voulût entrer en partage de ce pouvoir sans
Kiuites doiitil a voit été le ^riiicipal instrunieiit. Cost peédant
les troublés du règne de Ciiarles yi> quele parlefttent «MH
mença à s'immiscer datis la connois^unce des liffairéi d^fitef <
Camille le gouvêrneïneiit avbit pris fb^lbitude d'y- faire pu^
blier et déposer ses actes» il élevala-pi'étentiofi deiaire précéder
Fenrc^trement -de» actes émanés «te la eottronne îdf une détibé-'
t'aiiott sui^ leur mérite moitié ^.ef par conséquent de' A'-etire^
gjsirer et'i^issèr exécuter que ceux ^qulûbtiettdttlîèni stafn ap-^
|ii-obaéion , pi*étentioii qu'il n'abandonna plus. Le droit d^elH'et
gistrement-nelui appartint jatdaislégkilnemeBtt quairt-^iu droit
deremotttranees, ce fut également une usUt^pi^ioa quetohm
lapolftiquedetipuis XI, qui avoit besoin de inénagér cette com^
pagnie y afin d'en être eilieacement sécondl^ dans son sy^émt
d*aboi9seii«t»t des gnmdf vassaux. Le» iMUles pré^galtves épxu
( 3oi )
•*4iMgeoii lé piiknièiil:, et qa^il pmisfta . daim la mite jutcpi'è
]tidpiiMle^iiS4l^phrabfe, m'éioièBt doUoréeAemenifiondeèë que
«u 4eft pr^bwknrts , acqél8.*presqae toujours diuM des leiaprile
|ro.MiÊiJes 0tâ la&vcofc' des. elniMnras ' oik « tronToitranitoritë>
9Q}^ak* ...
. Tout g^werneineikt exî^e ttseopp^sitioii quelconque ; auMÎ,;
8» l«s paiiomeats s'elowiit faoï-o^s à aniêcer dans ceitainei tir^
«oiMtaiices la tnanjié tr6p • rapide ^ea rois. Ter» le despotisnàe^^
•o piouitoky .▼otr un service rendu à la patrie ; et qaoiqae Top-^
poil ttoki eût pu être placée aiUeurs' plus utilenteort-et plusirfgî^
tiuMflisut y on trouTeroii peut-^éfre qu'il raloit* mieux après tout
qu'eUé fûl.là qiM nulle part. Mais le caractère disfinètif , inra-»
KiaUey du perlemeot^ se tire moins encore de son opposition àr
Valntorilié rôyak que de son esprit de résistance centre le Saînt-
Si^e Quant à cette autiw opposition, elle nerpeutêtlre îdstifiée s
car «Ue n'a 4ait que du mal à la religion et à l'état : fout t^nuBO
q)Hé. lira l'hiatoire saut préjugés en lotiibei'a d'acebi^é Toy^na
ce qu'éloil i l'époque 'où nous nous trôuvohÉ , cet esprit
d*bdsttlitécoiitife le|ifoiiTeir'spirkiiel,'ët rech^cliokif Us eauaea'
qnijuiAvoiefletdQfUiié/natssanee. • • '
\ X'^éUiance fonùééy dans le prjndpé, entre ks toil et la dé-
«HiQiatie^dontle pariime^t étoilf le représoitant» tendoit à h
dcAtmetîoli de le puîssance'du -clergé, ioutc6itii^ à cdle de lav
ptûseause d«e seigneurs^ Pehdant que- les monai^qûes chcr«-
elH>îênt<à e'affranciii^' de ièué dépehdanœ apirilueUe à l'égard
du Fà|»e 5 leur allié earrâfaissoit^ dans le royaume , la. fvridklioîà^
#odésiesti<ps& ;Dèt ' les . premiers siècles ■ dû cht istianiSMe ■ il
dMk teobmutqpe l'BglÎMr ^ eu ta^ cpie société , deireM arbir sur
9m I9i«fidbees une )ii|ridktit>» propre et tn^iépeiidànte de la puia^
taiMie temporelle.' Lca coQcitea et les l^siper auxquels apparta^
iioicre]rfecfôe«dtt fwkvovt spirituel ^ prommçbient doue aveo
«tté autorité i#oiii^«ratM ^er lesnmtièrGfidè la foi et la règle des
nitelifs > Jinef ient des j^é|^lements de diniptine , 'dtabUssoîeat
de» pasteufrl on jit» vnitiis^rrs , eoSn pmwsoient eèut qni vio*»
ro al
( 3o2 )
loicnt S9i lois et retrancfaoient de la société les membres coil'oiii»
pas. Ces principes ëtoient avoués de tout le monde : en consé^
quence il exîstoit, indépendamment du droit civil , un droit
canonique qui compreooit l'ensemble des lois ecclésiastique» y et
Tapplication etrinterprétation de ces lois étoient confiées* à des
tribunaux ecclésiastiques. Au commencement du quinzième sië*
cle c*étoit une maxime universellement en^igoée parles juris*
consultes^ qu'il n'y avoit point d'appel du juge d'Eglise au juge
séculier .r Les princes jusqu'alors n'avoient jamais prétendu, sous
aucun prétexte , connoitre des matières spirituelles , et les dé-
crets de l'Eglise y l'e.connus valables par eux-mêmes, n'avoient à
attendre de la puissance royale qu'une entière soumission et
une protection extérieure , suivant cette règle tracée par Bos-
suet , qu'on n'accusera point de trop diminuer l'autorité deSToisr
« Dans les af&ires, non seulement de foi ^ mais dans tout ce qui
p concerne la discipline ecclésiastique, aux priuces la protec»
» tioû j la défense , l'exécution des canons et des règles ecdé*
» siastiques , à l'Eglhe la décision. » Tel étoit l'état des choses^
lortque le schisme d'Occident vint faire éclater de funestes dUvi-
sions dans l'Eglise et préparer les voies à la réforme. Alors fut
établie en France la pragmatique-sanction , fondée en partie sur
les décrets d'un concile qai s'étoit séparé du souverain Poutife
et qui avoit mérité ses anathèmes. La pragmatique doUna aux
parlement^ la première occasion d'empiéter efficacement sur la
>urîdiction ecclésiastique ', l'assemblée de Bourges qui avait ré-
digé cet acte l'avoit mis sous là protection du roi : les officiers
du roitrouvère&t dans cette clause m^ prétexte pour connottce
de toutes les infractions à la pragmatique qui pourroieut «tre
commises par les évéquiés eux-mêmes, et, par suite dé ce.pcv^.
ehant qu'a tout pouvoir' à s'accroître, ils prirent juseosibleiiieAt
connoissance de toutes les affaires ecclésiastiques. Dès 1490V Feu*
vabissement avoit été si raj^ide et ét<»it porté si loin qu'un iUus-
tre magistrat de cette époque^ Gosme Guimier , prâddent au
parlement de Paris sous Charles VIII , ne craignoât pas de dire
( 5o3 '.)
que, sans Tuide deIKeu , ta jaridiction et les lifoertâ deTEglige
alloiait être anéanties. Ainsi le clergé dé France ne s*étoit sons-
mit à l'autorîté du Pape que pour tomber sous celle du parle*
mente Ce corps , comme on peuile croire , attachoît le plus grand
prix à la nouvelle juridiction qu'il ^ àyoit attirée à lui , et les
pr^nîéres remontrances qu'il se soit hasardé à fUre, eurent
lîeii Ik l'occasion de la pragmatique que Louis.XI^ pressé par le
Fipe> TOnleit âboIir%Tant que dura la pragmatique, il y eut une
espèce de sclûsme en France y car presque tous les Uens qui
att»choient ce rojaii^me au Saint-Siège se trouvoîent rompus.
Elle étoit d'ailleurs pldne d'inçoâvënients , suivant l'opinion
même d'éorirains parlementaires, tels que le président Hénaut:
il suffit pour eu. donner une idée dé direqu^elle ordonnoitU
ûornèantioneTtai jepncUe tous les dus ans, clause non seulemeut
É
absurde ^ mats evdore impraticable, qui toutefois supposoit Tau-.
torilé des eozicilè^ au-dessus de i^elle des Pape^ , et ipettoit en
ancflôe temps dans^ tous- les cœMVS l'esprit de révolte ^t d^ dé-»,
fiance*^
On voit bie^ quels fruits a vcSent. portés les doctrine^ de la
pragmatiquie lôrsquefrançoisl^' l'abolit de cOncei^tav^c LépnX^,
M*'de.Spiitt-FktQr'qiir^ éomnae nosleeteurs, te .^^vent déjà,
s'«[ttache avant tout aux év.éjleiheiit^.qui iutére9sei|t]a preligion,.
€ <f i wsi rfupe, manière très^reniarquableice.qui sfSi .pi^^;à.celte
accaskHn; On voit déjà dans le tableau qutt uoUs.pré^entjb> toi^
ce?que seea le parlement, toutièe qu'il. lierai de mfii ^ ^'j^lise,
et (pvibttt quel paiii irtifferarpokir.' cela de tç qu'oQ 9pp^te les
lîbei^tÀ galBcaiies. AliHe .motî&sse jréuniss^ienf .pOii? engager
Fsaooois XV . à« abelîr . ;là 'pragmatique» ::des aiégqciâtiqpç. .(^rei)(
^Mamées^ vét^ëllesveurent pour r^sidlatub .f^i^,da|i^;leqi)4
lerPipe ip nefORtfasip t^ouÉ ncrquKl lui .étAit inippsaUJe 4e ^^e^ ,.
seimoàtra^très^facife^sur pbisiei^s articles de la. prag!ïi9itiqi)e
qa'iliily:«»r«dt^ttff'pelid'iiiooiisrâuenlsà co«SiBîVer.iQ ffit reçu^
etconfiriné dans le concile d« LatraA , -et .c'yest I4 çpA^titution,
muûârcUe^ depuis ai èélèbre sous.lé nom de conco,r4^4. L'esprit
21.
( 5o4 )
pandu en France , qûb Ib l^i » qui $'^Un.4oit à <U vîft» iréeh-
matio^ifl, peut être à de Iftcfaeiisef lréti9CMilàef>id^itirafi|)D(tt9tlifl
indécis pen«hkit une annëe entière et eomme s'il e^lcfaîiitdf!
rompre le silence J^ ce snîef* Enfin la èborâ ayant ftniiMpîHik
tous côtés , Il se décida h faire connoltre sa TolonUé et 4 Y^fo^
ser de manière \ ce qoe Von 'fût bien conTaineu <|ii'»l étt>îl té*
soUi delà feire ezécnter. Frano(ris 1*^ se tendit donc an parte*
meut au mfliea de l'appareil le>pliis imposant ^ ist là le ebaji«
celier exposa, Aann un' long discours , tous les im^tfi qui
aiTolent décide rabolitioô delà pragmatiquei et déclara qn^ e'^*
toit la volonté da roi qiie le parlement enreilaftrât'le nais?«tn
trait<f sans élever la moindre difficulté eà aana. se pci'mettreJa
plus petite i^^ifttanee. Qurïqaes jotari aprèi cette «éance
où ie rot avdit parld ett «nidUre iqui vofilôit itre <1bei9.ee enrps
ayant reçu led lettres^atenteis par lescpelles il iaiéteât ordonné
d'enregistrer et de iaii*é exëcutér leeôntoidat., nefit k{ft'ttn»
réponse évasive au chancelier et au connétable qui les lui np».
portèrent, lorsque les baltes du Pape liii forent présentées y H
nomma dés ^èmniisêaire» péâr'ftire l'exaknen atéia nouvelle
constitatîon qui y étolt contenue, et Fariecat^généinl qûi'«roit
provoqué cet examen ^ alMs ia iuirdîeuer idr se déclader op*
posant à l'^iiregistrement, et4e reqnérii* de li nonr que unnejhi
«tant la tétociition ée la pragmatique elfe né continnàt pat
miàins^^A «Hivre la déore^ idant toutoses jngciDMtttek. En^y
après beaucoup Aê lenletive wlM^taiffes ; qni: «^ cîlèfeu Vîn^â*»
timoe du foi, le parlement j^micfin'pntf ttn refi» brmel d'en^
registrer et àe pnbfier le om^brd^ • Il tn^ .emt'péint enonee
À'etempley èil St. de Saint-lTktor « dTttnA.aemblable rériafaN»
aux tdontÀ 4tt r^ dé la 'pâiit'desacouv«de)ngtîflfti^k {TtnM
noit , dans d^tte «ireonstancvy* «i éarantém notivean qnâ cmo»*'
troit Si qiiel point «entés les idées étaient' qliaif§éès7an.Erânfif
depuis rétablissement; de iapm^nMil»^e« etfencflëtil.neiiint
point c&eéekar ailleâis iqne dànrœtte loi jdenévolfe'c^nitvl^mft
( 3q5 }
torUé ^ft^lMHe )• piiiietp^ 4*^ iteHriHiiiim^o (»>titM le pou*
voir «i5iMr|iQreI <|laly d^fotttcs rj^rti, cMitiMiiçoIt k te mànifiN^
iir* TiMitefiM» cet oêiai que 1^ ft^vkmént {m»oi%û» flM« forces ii#
powvit tésmït diatu l'état actuel d^ cheteâ et arec iin prittce tel
^ne Praaçoial*. Il ëtôit à Amboise lonq^*» appi^h le nSaulut dct
«MiMrafleiia'de éette ednr, etilll^le-<hMl^ U'iH^iiiia ^'elk
«At )r hd ettvdj^r des députés pour lui àtir«.câiMe!ti^ k^ mo*
f là àé ^ùû ^arrAt. Ces députéi fiireiil reços connue ifé itiAitoÂent
de Vtîrei te toi ne Tooltit pa» les eiartêndre, ift après quekpes
|Mtr6lés frès^ares sur les remontrances : t' Je suis soi de Frafiice^
léar dit^H^ et }e nVttténds pas qu^l j ait un sénat comme h Ye*
msetle parlement ne doit se mêler que de rendre la paix h mon
iroyatime , j'en ai pris les moyens sûrs , et on ne iléfera pas ea
Fram:e tt que )'ai fait ^n haKe pour le bien it mon État, t il
fit sfgnifier ensulle au pai-lement Fordre le plu» positif de pro«
céder «ttr-le;<llamp à Tefiregistrement. Ce ne fut <(tt*à la.d^r-^
artère extrémité^ et api^ s'être bien assuré que le ifcû étoit ré-<
foltt de se porter à toutes sortes de violences s'il n'obteubit pas
ftàlislaeliQU , que le pal*lément se décids à faille fearëgiiitrenietit ;
Qiaîir al^ «dette dautô toiit aussi nouvelle qiM^ h veste i € Dis
Ètè9-êiifTè0 eotnmattdètnent du roi, plasieurs fois rékJhré ^ oon*
servMitàûasi, métne d&}is son c^issance, ce eàraetért de ré*
^te qik%3i^éà pi^isfèf qu'il étoH résolu de ne plus quitter; »
• Oittt conduite du parlement peut cependant s'appeler mode*
rée, «i on la compare à ^lle^ue tint l^anirersité dansr cette cir**
eoBstadce. Quelques éloges qu'ait rei^vLÈ ta fitis atnée des rois, il
htut contenir qu'^He a mcrilé encore plus de reproches. De^
pois soa établissement tm la trouve partout où U y a d^ ré-
voltes^ ot dè^ sédMions t pomt ^e troubles populaires où sesr
membres tte figoieoc au premier rang ; sott esprit de mutinerie
et d'hidépendance y encouragé en quelqa e sorte par Findulgenco
eiteesme-de nos roisy se montrée chaque-occasion; cette fois elle
pottssa h résistanee presque }nsqn^à k folie; C'étoit^dans l'uni*
tpsnité q«ie fa- pragmatique et Iss^ doctritaes «qui tWaiént enfimi
( 3o6 )
t^e avoîent ti oiMré de loïKt temps leur» fla$ HriiHeft et letm
|»tas ardents défenaeiirs» Gerson, Ahna}a> Jean Uaîor et lèu»
disciples 3efQÏ^tiUpu% en Fc9iice«d là léte d0€e9tb«fol9gféns qti^
mettait les coiM:i}es au-dessus de^Papes'j l^rétendoient coasa*
GTbrdansle^Qtiyeni^mea^rile rBgUsç le:dogrne4e;la souve-
raineté du pèuplfe. Ces dQcteuns y- dures^ejjétpiem.pliis consé*
quents'qurçfïVa'qtti ç^ops jours soutifl]ineptiIe^,B|$0)erai9xir
mes^ et qui; -çoasisbattant de,toiitQS leurs {qrces } autorité des
P^p^s» veuIiQnt .qu^ JU'on coii^.4^^ ccovune iaviplaUje l'autorité
des roi|^ ce qui est vouloir que le peuple soît à4a-fois s^uveraîji
fit /SM jet .Cemx^à, meilleurs logiciens, le maiiUei^Qieiit eafçrs
et ç9];iti?^.tQUS dans la souveraineté dopt ils l'avoiç^t gratifie. Si
le 'Concile est au-dessus du Pape^ le peuple est aur dessus du roi;
la conséquence est de rigueur* a La raison est, dit Germon, qur
» lorsqu'il s'agit de remédier aux maux de l'ËglisÇvOu.d'un état
9 queUoi^ue , les sujets sont le# maître^ et. 1^ jtiges. des soa-
» verains^ quand ceux-ci chercl^qnt leur iiué^êt aux dépens df^
D Yéiàù » . , .
Tels étoient 1^ priticipes de Tuniversitéi et on ne, doit j^
sléîQUper d*api*ès cela de la voir se réiinir aCi parWoent dans
l'ajfair^ du cpncordat ^ et maïkilestlsr m^mt^so^ opposition av(^
pins de cfaal.eur et de violence. QuQÛ|iie le parl^meot eut fait
assurément une belle résistance, relie éclata .en «àurinijires et en
reproches contre la lâcheté ^e celte compagnie } elle convoqua
aussitôt des assemblées où furçn^t a^ppf lés les avocats k^ plus cé-
lèbres, les plus dévoués à sa cause, et dans lesquelles il fut résolu
que Ton diQmanderoit la con^ooiitiqn 4'wi cùncile nutiqnal^ Dé-
fense e^^presse fut faite par elle aux imprimeurs^ «|Ur lesquels el)^
avoit alors toute puissance., d'imprimer , vendre et'afficher le
concordat ,, sous . peine de privation de leurs privilèges et de la
perte de leur état. Les prédicateurs soumis à spn infl^encef et
soutenus d ail leuu'spai^Jiine partie du«clergé^,déclamèrent bau-
temppt^dans leurs, sei^^kons contre la cour de Rome, la cour^
les minisi^^^ejl n'épafgnèrei^t meme,j^a^.Ia.per^i>ne du roi. Il
( 3o7 ) ~
Ufait filtre attirer des troupes dans Paris , arracher les placards
aëdîtieux de FimiTersité^ emprisonner et condamner à defortei
limendes qtielques-ixns doses principaux membres^ pour obte-
nir le rélablissemeiit de Tordre. Quoique le parlement eût été
forcé d'enregistrer le concordat^ il n^en continua pas moins
déjuger toutes les matières bënéficiales , conformément aux dé*
erets de h pragmatique, tant il avok te pressentiment que U
puissance toute populaire qu'il avoit comnfencé k ^s^it^ger ne
pouvoits'élerer et se consolider que sur les ruifies de ^autorité
spuituelle^ on ne parrint à donner au éoncocdal une acCièm vé*
jriâabfe qa'esî ^ôitant à cette compagnie la connoissance de ces
sortes d'aftàres pour l-attrilnier au grand-cooséil. Ce seroit ce*
pendant une erreur de croire que ce parlement y si opposé à
l'autorité du Pape et presque rebelle à celle du roi, fât com*
posé d'bommes sans celi^on et d'ennemis d)e la monarchie.
«La j^lnpaflrl de ses membres, dit M. de Saint-Victor , étoient
elore^ et. furent j^endant long-temps encore des pei-socnages
frawe» et réguliecs.dans leurs moânrs, fermesdans leur croyance,
dév'ouéaaki' prince et ne.resfnrant quelebien del'état ; mais ils
^ienipoAséifiés de cette passion qu'ont tous ceux qui possèdent
iin pouvoir qudconque, de l'acorottre^ de l'étendre tant qu'il
n'œt pas aasà grand et aussi étendu qu'il pourroit être : ei c'est
là ee qui les attadhoit si fortement à des doctrine» dont il est
. probable qu-ils ne eentoient pas toutes les conséquences , .mais
qu'tk. jjKgieoient très-bienétre extrêmetnent favorables à leurs
vues ambitieuses. Aiissi les verrons-nous, partagés ainsi entre
leurs principe» et leurs affections, tomber plus* d'une fois dans
^ iés Gôntradictionft lâs plus étranges ^ et » selon qu'ils seront ainsi
poussés 4*^(1 c4té'Ou d'un autre, devenir des instrument» de
perte ou de salut pour la monaixhie. Mais le temps n^étoit pas
enc^e vienuoù le pedement pû.t se permettre impunément de
semblables libertés , et ses résistances , tant que dura ce règne ,
ne produisirent pour lui que dés humiliations nouvelles, et àe$
coups d'autorité encore plus fâcheux queie premier.
(50»)-
Cé$t 90vii Fisl«çois I-^ que fia ëtabtiek T^aalitédet oActt»d«
judkfeitiiré. Oue ntesoire eut ics remltotB lei plus» ioipiniakito' ^
eUea^été divefâèineBt jti^e. M. de Maiitr» , i^^iitUnt Vokwtt
qui avoit dit^ ft\i€e> sa Mgèceté kabîtudle-: « La p«Miveq«e'ccitit
T^Qte e»t UQ abus ^ c'est «pi^ttHe ne fol produite qjDe:p»r un aa«
tre abus » j uionire fovt faiea qu'il be tmi jtt9er kt infttîtiitiofls
publiqu«^ que par leuri^ efet9 oOoaAan^y etneÉ^pif IaMni>ca«ei
queJcoB^ttes ,; qui ne ûgnifieot rien pair rappçrt ;a« noinâie é^
l'ir)iHita.t}(9<. « Une cour volnpftiieuse et diaaifiEtviee^.dH*il|
r^duUe aux nJ^oiâ par ses d^apîdatioas^.imagiM ie ;T«ndre.ks
oifioA de nagistiralure» «t crée ains't.( ce qnfèHeA'iaiilwtfaniaia
faU Ubraméttt et avec connonaasoe de cause ) , eUa miée ^4î0-{«^
9Q,e magîsiratnre rScbe> inauKavîUe.et- indtfpendaiil» ^ éRSam*
mère que la puissance infinie ^ui^se fowf ilona /'k/uWas^h) ,' se
sert de lu corruptien pouv créer des; tribuiiMix înœenqytibfes ,
aAilant que le |>eraiet Id fetblesse fcuauinie.«w Vcéci le||n4|léaie
presque résolu quand âl est posé ^ oonmie^ aeme à» presque
tous les problëmesw Ua «pays, td, qw Ja fcbnoe ,poit^k4l ^re
jugé sûcQi: que.par desanagiitrets béitrdilairea?'$î'l'o«»eed^
cîde pour TafimiaittT>e, ce. que je suppose^. il findM|ttHii A
$utee proposer uis second preUèmeiqueTcikr': La magiMnaiive
devant éure bérédi^xv , jr ♦^t^ pour b eonsihiieE'd^abord ^ et
easiHte pour là recrute» ,: im mode pIus-a^ntaytHit q^e oeloi
iqui'. jeUe de» nûttions au pfasê bae priic daae les eofffef du soaf
^erain, et qui certifie en oiéueleàip» làricbène, Ifiail^eq^
danee et même la noblesse des jngessnpéeieurs 7âi Te» se co»
sidère U vénalilé que comi^. mojen di^béuédii^ ^ too( esymit
îi^i^ est frappé de ce point de Viie qui est le irmi (a). » M. de
&iti»t^Trictor e;( prime une ^intosa eptâSrenaent opposée à eeHf
de qet illustre épritain^ oa pkitàt.il considère la questixm soa$
un autre point de vue qui nous pavoit plus Traî* M» de Maisire
(i) LadttiM hLaée terre»!»». Frov. , TIII , 2ii»
(a) Ettai sur ie prindpi^ e^né^friff 'rfof cwMfîltf fiiffli ftoiiti^ncs , n**. 4o.
et M. de Boiiald(qài a porté uo jugement analogue) a'ont to
dan* lé parlement que ce qu'il devoit être en effet, la cour de
justice du roi, et non ce qu'il avoit trouvé le mojen de ««faire
sous François I«., une sorte d'assemblée f>(l/il«^»e; et rdativc-
meat h Taciion du pouvoir monarchique , comme une chambre
d'opposition permanente. Pour achever de se cpnstituer ainsi ,
il ne lui manquolt que d'assurer k ses membres une existence
entîèremxmt indépendante du choix et de la volonté du monar-
quej c'est ceqoeâfclBvéwBlé des charges. Le pw^mentiB crut
^lors bien humiW, bien ooéragéç U i résisti leng^mp» «^
irîgeatewemesrtii la>oenrêltemesur^rBiai«*'îl eàtbîen êoispri^
h» infërêls nouveaux qu'il prélei«l»ili»e. faire, et^ 41» *oi|
^érable 4 cet «anoiinvde pouvoi»' et. tfiB4épe»da*»cft dfiit'ii
etok possédé > a» Be» de s'oppoeer k la. vëniJité d» cHat^fse 11
à«roU dû s'en ïëjosiir é^ lapiovoquei^; On pe»t Vëti«inere*ssi
qi«e le roi n^àitipa» cempeis qu'il ne prïv»il par là de U ÉNS^lé
qa^il avoic consebvéo* jjasq^aïkmi Je ^unir pan lai diBsétotM»
eeiMcde oe»m%tttttlie<|^i»'ée»îent mis dams lecae^dé loi d^laîm
eife'il eoiisaeneîtl6ninamDeibiIhéi.»Q eei ceetakr que le pérkK
i«e>it eomiMn^edè^hmà fouer dans los jdtbîfe» p«iWi^ie« «^
s4]e d^une ,toat aôthee imporSanée. LBuwwte nonf ♦pfeendaè^si
©e chanfenwilt fiutavantageux o« fcsneste pour fiéUlJ. :
, € -ess sbuftle^nedeFranooii I"^ iqo* le calvimsiiiè coanajfffff»
k s'iotrodnire^M Fsancei ontsàteeqa'il arint y appoiter ftttiioe
essaiMène^deos.le^rochaflD ar«iele, d'apprécier. ks^iecDsistaMee
qui favorisèrent ses progrès et disposèrent tant JJeep•ilr4^^•04<
«aeiltie.- .. .'■;•". r, . . -.:.'. * ' ^ « '^ ' ' '^
*; '.
t t r> •
• * • *
• « • . • - ■
• ' ' ' • , •
'.:>>; SISB LA J^ll)JL030PHIB BU JIAKS^^
- • ^
* ' ■ • •
:Datti TOine IMraiÉim de s^tamBre toq»^ ares; ânooii^^
nir la eo)»Terti»e du Mt^noràal^ la Philosophie du Mans,.
ptarHs. Booxiaè. Cette Biniple îadîcâtuma fait ctomh quelques
fflfBoÉ«f»'qtte yous.I'approuTieB «fi toiit. A moai avis, eUes se-
fertifiintv Je afen piûs. doute» après l'èxamMi qiM^^)<'eB>ai feit ,.
et dont je prends Ia.libesié de tous conà|ioinq»eB lé résnkaiL
- Jba plnlosopfaie peilt se définir^ la sdeiiee de la raison hu-
MatAe* lia cours de pliilpsc^le doit déco^uvrir le fondement
fOK'ltqvel la raison hnaiaiiio s'appuie, dévidi^per les yérité»
CBp«ti|les xpki foaii^commè sa substance , dpnnet à rindmdli une
mMiDdé «ûre et fiicik^ jpour , àe ces iërk^s-pi^BiUve»^ lîpev
d«s '«Mééqnences uUâifeures et en iaive déà applications^ De-*
pur leog^tetnps on en:demande un , qui, débai«aesë des qnes«
tions inutiles , et d^niontraBl avee force utdârié les yérités ne-*
ettsaianss^ réponde îmx^btsoina actuels, des esprits, «le donnért)is
Tobmtien mon tuffrlaf^ea la Fkilosophie du^' Mans^ si l'auftêap
avok ttiia un peu plus de cpétt^ et d'ensemble dans son chapitre
soK lat ccKtitedè. \
Il y établit d'abord que dans l'ordre moral le sentimaU uni**
versel, connut et uniforme des hommes, est toujours un motif
infaillible de juger ; et il conclut qu'il n'est permis à personne
d'opposer à ce sentiment commun son opinion particulière. C'est
précisément sur ce fondement qu'il appuie y dans les deut der-<
niers volumes , les ^grandes vérités de la religion et de la morale..
Quant il l'objection tirée de l'idolâtrie, il répond avec M. de La
Ménnais, auquel il renvoie > qu'elle u'étoit point uniforme.
(3m )
Vais Fauteur borne*Uil ripfafl^bilité du leni^iniiiun a Tor-
ûre fnaval?NoD^»jS9t| àla.fiu dejsa thçse^nr réTidet»:ey.iVo^
serve que le sens commun ^taot un motif infaiUîbfe de {uffer, il
pourra, .quand il y auracofD^it efeilre désévidti^esparticttliéreij
nionjtrcr de quisl «ôtë est la véritable. Voici «es paroles ; Noian^
di^n est a*^; Semum eomrmmem ex superiùs notau's ,. et exjusiàe
in/rà dicendis^ essf moUvum infaiUibUe judicandi : porrb êensus
commums ostendere poterit quineun ex conlenekntibus evidet^
tiam haheant. Yoilà donc la ^suprématie du ^ens co^anMin rer
«connue encore ^us Tordre métaphysique» , .
Mais Fauteur 1 admet-*il égaleroeat daus Tordre physique 7
Oui : car il a une thèse pour prouver contre Descaries, Biale^
branche^ Berkeley et Kant, Texistebce déseoips^par la pen>
suasion invincible , constante et j^niyecseHedc^ tous les hommes^
Donc y suivant Taii^ur^ le sens commun esit da^is Tordre phy-
sique une j^reuve tellement infaillible > qpe c'est à lui à redresser
la raiso9 particuhère d*un Kant^ d*un ^rkeley, d^un Descactes;
Donc, suivant Tauteur^ et dans Tordre métaphysique y et dafis
Tordre phyfique, et dans Tordre moral» \t sens commun .est
toujours tm motif in£siillible de cer^itudç. ..... i
Dopc^ suivant Tauteur^ et dans Tordre paétaphysique^ et dans
To'rdrç physiquei et d^^s Tpxdrjç mçral, c'f^st.au sens commun
Il jujger et à redresser les évidences particulières ^ jnéme oaUe
d'un Descartes et d'un Malebranche.
Or^ voilà toute la dpctrine de M, da La.Hennaîs , je dis. toute
la doctrine , car le re^. ne sont que des conaé(pie^»s «t des ap*
plications.^ Pour avoir um expoMtîon olaîrede la doclriqe du
sens commun , Tauteur de la Philosophie du Mans n'ausoit eu
qu'à fondre enseoible ses trois propositions ^ en développer les
conséqi^ences nécessai/jes ^ et c'est parce qu'il ne T» point eosjcmf
fait, qu'il se trouve dans inné paitîe de son travail une certaine
confusipD^ qui nuit beaucoup à l'ensemble, i ■■ ....
Aia^î, d'une part, il dounepour fondement à saipl^ilosofiliif
U solittiipc^e de toni; oequ'eiipeifP^'M. de^LsiMMinais. IltidiiMjt
(lia)
i que émit ¥ùfdim pkjwfaté et mé^tàifisysufae i aitftit
fiie daw i'ovdve mùtàlf \e tiem eoiAtitun e*ti infftiflibfe et doit
étveieTé^le des )t|getiieiHf8 itidiriditels ; et d'tm autre t&xé, il
prétetod que.Ie^tléiiie de M. de La ll^mais c^t inutile et dan-
gereux^ détriMpaM. '^hâ d'une mam èe qu'il bfttit dcTautre ;
d'antamt plus qi|%|&^pea àuptararattl , pàthnt de la méthode
cartésienne, il di^«|ué , de Faveu même de Descartes , die peut
4tre funeit^à un grand nottitoe et ntîiler dans lefur esprit ïete
#Dikd0nieatB delà réligiieny de la motale et de h société.
Ainsi encore^ quand.il easigu^ Ids qà^Ktés que doit avoir le
sen^ comi^nn poiirétre mi moiif bfiiDible de certitude, ii dit
d'abovd qu'il doit é«re' consttral et mnfdrtne,' ^est-iUdire Téri*
•tableMentiçottipEUUi , ee qui crm très-vrai ; ekàuite^ qu'il doit être
eonfome à la raisouv Comme ii té marque point de quelle rai-
eqn^I entend pffirler^ si c'est de là' raison de chaque individu on
de la raison coimnune j on ne sait ce quifl veut avec cette der-
niàre conditlioné Ëntendnil quelesens eontonm, peur être une
preuve inliailliMe , doit être conformé à la raison de chaque in-
dividu ? Alors il ne sera jamais une preuve ce^tart personne : alors
il ne prouvera jamais feontre la raison individuelle de Descarte^^
4eMaki»anc])ey. de Beiiieley, deKant, qoll existe des corps:
«kNFS entre deux individus qui ont des évidienees coiitràires, 3
Die pourra jfamais pttiuver. à l'un que son ^évidence n'est pas vé^
ritable ; ce que l'auteur assure eependant. £é(tend-il que, pout
étveunô pir^iivie infinltible^ lé sens comman doit être conforme
il la raisDo cotnuiuae^ c'esa-à-dii^ ^ lul^iliêftie ? Mois ii'est-ce pas
Ui^aïqMMei^ qiie le «m oomtnnii , cMmatif et toiforme> pieut
êire contraire àlùlanéme, se dlinientlr lui-niênie; attester à la
feiskpout eile<iionSre> leoftî et. fo- lâon^ fiûe^menf, qufH: laff é
pour yhamipe aiactuifioi^eniA&illUite dé eeriftade, mais qu'ii
est'plongii ilatoi undKMiteiiirem^able.
En paiiant du douta métbodîgue de Deaeartél , Tauteaf
pflé^end'que le easiéaiànislne eçnsistt' Éni^fuetn^itt à dire ce
^ualont tous kl )«ilrs leà ibéoiegimi» catlM^liques ^ quand ih
( 3t5)
ptùWfeM, pat U voie de discussion, les dogmes qalk connoissent
dé\k d'une manière certaine parla ▼eie-d 'aneo ri té. Mais il y r
cette ënorme différence» que les théologiens caiholiqaes don*
nent à leurs discussiodipouip règle lâerojattice commune, l'ait*
torité qui peut toujours redresser leurs jugements particuliers }
tandis que les* cartësien?» pour ekaluiner^ juger et rédresser lea
croyances les pluï uni venelles, ne donnent à T'individu que spn
évidence pariictilière. Ceux qui foiit comme les théologiens ca^
thoUqnes « ce sont les disciples du sens commun : ik ne détruis
sent point' là' raison de rinditidu , ne Ii^i interdisent point la dis-
cussion r seulement ils lui donnent pour guide et pour juge la
raison côpfimnne. Les* cartésiens, au' contraire , ne font ni plus ni
moins que les théologues protestants; et leur système , suivi au
pied de lalettre et dans tonte la' rigueur des conséquences, ne
conduit pas moins que celiii de la Revue protestante au renvei^
seinént de tbute vérité et de toute certitude. '
' il estl&cfaeux de voir des choses semblables dans un cours de
philosophie. 'i)n nous dit dans la préface que ce traité bit com-
mencé, suspendu^ repris 9 abandonné^ repris dé nouveau, et
enfin achevé au milieu d'une £mle d'occupations étrangères et dd
diMradions presque continuelles: Cela nous explique l'espèce d0
eonfiasion qui règne dans la partie que nous venons d'examiner^
mais cela n^empèchenas qu*eUe ne produise inévitablement une
cbttftisîbtt semblable danâ l'esprit des élèves. Comme je sais
que lenteur est unliommede hien et qui ne Tit que pour le
•èrvitiediéri^fise, je me permettrai de lui adresser un conseil
ou phltôt une l^riire : c'est de revoir cettl^ partie de son trarait
pins l'ioisiri par là' il' fera tàte bonne œuvre dé plus. U eonfri-^
bdefft pttfssamttkenti'1'ùttiM^ ât désirable des esprits.
,: i * ' ; i .' j' ';: o i . ... . • U., :. f
> *
( 3.4 )•
LETAB Ds Mur ica»
SUE Ll SOUYELLE UHlTEB^lxi DE CETTE.YllXB.
Voas désirez qne je vous communi^e lesi remeigoeoMyols
qu'à l'occasion de mon dernier voyage j'ai- recueillis $.ar les
études, en Bavière et principalement sur la nouvelle imtveraitë
de Munich. Je satisfais à ce vœu d'un anii chéri d'autant plus
volontiers que je connois la confoiiaité qui existe entre notre
manière d'envisager le rapport de la science à^ la religion et -les
besoins de l'Eglise catholique , et .que j'ai lieu . d'espérer que
vous me comprendrez parfaitement.lj^ circonstances nie furent
aussi pour cette fois très * favorables. A Munich plusieurs
hommes fort respectables s^condanit mes vues.^ m'ont iqtfodvit
chez les principaux personnages de l'université y, du dergé el dç
Tadministration ^ et dans leurs entretiens j['ai,|p|i^é les détails
quéje vous transmets. •'• . ,* . i,
Vous savez que dans le royaume 4^ Bavière les defix ti^
des habitants sont catholiques, et C|ue l'antre tters e^\^ pro-
testant. Cest d'après ce nombre, qne sont répartes les nj^ver-
sites 5 car Tune est protestant;e, cejle d'&laBgeo..et deu^ sont
catholiques, celle de Wûrtzbourg^ et celle quia étéréçemifient
transférée de Lanclshut dans la capitajlç «(|aacfeni|am^t.'elle
existoità Ingolstàdt). Les .catholiques. ^uj;^i9i ,e8p<^fe^,.qi^ ce
principe du droit égal pqui: tous it'pbser^oi^ dan^ le^noiQi-
iiaiions des professeurs, et qu'i) n j ^uf o^.fgtte,]^ ca^^^l^ues
dans les universités catholiques, et que des protestants dans
lliiniversité protestante. €elà eut lieu , en effet , sous le gourer*
iiement précédent pour Érlangen » qui resta protestant ; seule-
ment, dans les dernières années de ce règne, on avoit tenté
d'y introduire un cathoUque comme pro/bsseur de chieur6ie;
( 3i5 )
mais, n )€ nt me trompe^ on ne réiiMiC pa» à cati^ Aà 1«
résistance des professeurs protestants de ^etle nnlversHë**
En revanche^ on força les uiiiTérdtës cathvUtfiies à recevoir «a
nombre considérable de prolessevm proiestants , et j'ose avàn*
oer hardiment que cette manière d'agir ^toit combinée avec ce
plan giganteeque^ de l'état que 4'autres mesures prises ahMrt
aroient signalé, et qui é^i àe déca^U$er la Bavièhs oa d'y
répandre un indiffértrUisme généraL %t quels furent , pçor la
plnpart, ces gens \ qui l'on confia l'éducation de la jetinease
cathoUque? Je n'en nommerai qn'un , c'est Koeppen, d'ailleof^
connu par ses écrits, et que $on ami Jùoobi recommanda pour
Landsbut. Comme professeur il ne fut^as même médiocre ; ce
qu*il «aToit le mieux c'étoît de répéter sans cesse à ses audi-
teurs que le Pape est l'antéchrist. Je parlerai plus tard de son
collégiàB Mannert. "On salit trdp bien quels fruits a produits la
semence funeste que f^es profesj^tnrs tant protestants que catfao^
liques s'^éfiforçoient de répandre en Bavière.
YovLS n ignorez pas combien s'est améliorée squs le gouvarne--
ment actuel Wsituation de l'Eglise catholique , et que c'est dé«
cidemment la volonté du Roi de protéger lès intérêts des ca<
«beliques; Je ne crains point d'àjouiéi: ^ue Se M. a aussi uAtn^
Belletnent exprimé sa volonté à l'égahi des protestants ^t qu 'it
serôit impossible de citer un seul &it par le<^d elletMiroit
blessé leurs droits. Gela est juste et conforme arux obi^s^iona
^ne lëR^i s^t imposées en devenant soûtémin dW ét<a mixle^'
Les oadioUques bavarok désirent 8euleâfiisnt.<|u'on lêuratccëtde
une partnâpation égale aux ^oits cotts^Uns , et ils n^ aet^eletu^
crus heureux si sous l'ancien régimeifeav^ént'pQ'|Ofailtide
cette égalité (i). _ . :. »
i ' / .
)[i} L*exemple snivaut , choisi parmi bien d'autres | 8erTÙp4i .& montrer
comment cette égalité a été maintenue. Un jeao^ protestant ,., nommé
Schmidi , obtint iine place de professeur extraordinaire avec un trajitement,
il la Faculté de droit de l'université de WUrtzbourg , qui ne le conqoissoit
même pas. \/f la même époque la Faculté de théologie catholii|ue ayajat
<3|6)
. Aif^iKk db ?aui capoter conbisn om mil pea à^ép^t^ poM» ks
cttboliqiioi lôM de l'tfrecUoii ^la noiifeUe nmcsité de'Mai
Mth^ je M fluM ine djnpenser de jeler tin eoup-d'œil aar l'an*
«knne ^cole d^ Landafaut. Xont le inoiide 'convieet que cette
wmmM i^itéMSite dans les dernières ennees de ma exîsieneo
rîvtage XuM entiàre décadence y et qu'il étdit abselnment né-
celsaîne àt la réformer. U y avoit dans, les professeurs peu et
aàle> peu d'Mdi<ur> saais.b^neanp de dîsep'rde et de màcontehi
tensent , aarll>tit par bfaUte. de ee.iix qiu , sons le gonvernenieiil
préeédeUt » a^ient été à leur it^ ; our gn peut dire hardtmemy
8ans1ear,faiffed'in)aU4Ge« Qu'ils possédoie^t n«e adresse sîofpi^
Uiise k icboiair pour profiesseura » dans les lycées eomme dans les
unrrersilés^ les, suj[eta les pli0 ^noranU^ei qnelq«uefi>b las phs
MMli^aei..
Les ëtndîents ^e dtsting^oieut par leur is^^q^pUcatioa , pae
leur xuslicité et des seatimems émi^usiés po^r tout ce cnLesl
noble et grand. Il y arait sa^ doute des esîceptioas , inais en*i
fi%(G^ n'étoiei^t que des excftpiUvui, Aussi ce fut une pensée hea-
seffieetsa^çde ^ransfér^r l'uaiiTersité de Laudshiit dans une
capitale a» rich^ «A eoUectieins prédeuses et ett foutes sentes de
seemi;s.littér#i|!^t€4t^^ Iranatatlou et ks eliaaigetnenU faits
j^nnile^^pff^fessQUip» tapit potM: ceqiti regarde leur personnel
que^ppur le«c miitire » "COpciiururent 1^ en faire un institut toal
unutHniu . h^ renvoi des pinfeiseuiu non admis k Mnnioli lit
4^ili:APnatri»î^J^ ptus heuiseuses espérances* (ta ae^r^tabscnt
siirtiHU.dftU destitution de^ trois principaux ntotcuiis Aas. dis*
aaiwions qui trégnpient parmi les (Nrofasseurs^ et qui eauBrçpîeat
kptaS'iiusi]UeînAtteilce.stt;r la ^euncwe desécolesu
damandé pour son profetaear eztraordioaîre , M.'BieM,'vn traitement
trèi-mèdiocre • ùa loi répçadit qn'oo avoit pour princtpç de nç. point
donner ^e traitement à an profcsscnr exirûordlnaire, Btcepcnd^nt M. Bief «/
étoit Indispensàblenlent nécessaire à la Faculté tfhéologiqae. Sous le gpu-
Ternement actuel on a agitent autrement ; tar Bt. Schmidt ayai'at'^èe jujg^è
incapable îdte remplir 'wfs ronctions |i Aé déstituéV^'t le 'savant 'fttl ' Éttket a
M aomnté proieMem- ordinaire. * '
(-5.7)
hfs^xled^Salàtf'Koèpipen et SchuMess,, Ce dermery gui^oit
professeur de ibédeciney poussa jusqu'à h fureur sa haine contre
la^ religion catholique et ses ministres, et on m'a assuré qii^l eut
inême la barliarie de refuser à son ëpènse sur le lit de mort les
consolations de la religion. Il se donna toutes les peines imagi-
nahles pour exciter dans le coèar de ses auditeurs TaUtipathie
qu'il avoit pour les pf^jffen ou caloiins. Le profeiiseur Koeppen,
qui à la fin'étoit tombé dans une entière inaction , se prépa-
rant ainsi ^ comme on disoit par ironie à Landshut , k remplir
une place à l'acadéhiie dé Munich > fut envoyé & Erlaingen ,
sinon comme protestant , do moins comme anti-catholique;
n paroît être à sa place. Weui en&n Satat ^ qui' depuis asies
longtemps déshonore l'état ecclésiastique , auquel îl appai^tient.
Cet homme fut pensionné , et c'est ce qu'on ponvpit faire de
mieux ; car lui donner une cure , c'eiû^t été une insulte pour ses
paroissiens. Son caractère est tel', que ta vie humaine en offre
rarement des exemples. Après avoir dénoncé au ministètie les
hommes les plus estimables ) il s'occupa , quand pèrfonne ne
^aigna plus lire ses miisérablés éerits philcMC^hiques j à caibm**
nier, sous mille rapports, des hommes teh que jtwwùrékStuier,)
qui cependant étoient placés trop aiiodesaus de lui pour pouiiroir
craindre ses aboiements. Il a continué jusqu'à ce iopr à tenkeVi
ses impertinences grossières dans les récnei1& lés piqs dégoût*
lants de la littérature allemande , tonime VHespérui et antreé
journaux semblables. Et enfin, puisque c'est ^ un des 1 traita ^dit
caractère dexét hoinine , je dirai- qu'il fait pal*aîtnB en toute
. OGcasioii un zèle ridicule conti*e le célibat. * ' '
Cependant Féliinina lion si nécessaire de queUjues professeurs
dé cette université nVat pas lieu coinpieteu)onf..On[&'tiaa9Kao
aisément , en effet , que la plupart despvofesseurs de^ljindfihut
conservèrent leurs places , et qu il lut assez naturel dWdmettre
dai)s la nouvelle université lessafvantsqui se trouFoiaiit;»Mttptfib|>
etprilicipaletneni ceuxqui étoient de l'acadénue âea|Scleiic«»y
aîasÀ qu'une partie derprofîMseuiis desljrté^e* C'est pôuuql^i '4a
10 I :2a
(3i8)
etil déè k fommencemeiit «116 unîrerskë mâxte , eC parmi Xesi
académiciens qui devinrent professeurs^ je citerai les^protestant»*
Schellîng , Thiersch , Fogel , Spaeth , Martius et fVag^er.
De Landshat vinrent ^jt et Mannert , puis le jurisconsulte
Maurçf^ le professeur d'histoire naturelle *S'c^u6er£ , etTaes*,
théliçietr Schom^ tous protestants. Vous voyez que le
nombre deç protestants est très^considërable , et que parmi des
noms obscurs en briilent d'autres du premier ordre. Yous.re-
marqjkiez en outre que cette université s'est éloignée de son but
pjiiviiif^ qui étoit de devenir un institut catholique, mai»?
(|ue cette miction fut produite par les circonstances. Au reste^*
il est étonnait que tous ces protestants, à l'exception du seul.
3Jaurery appaiftiennent à la faculté dite philosophique, qui
a par Conséquent la4>répondérance, tandis que les facultés des
sciences positivés ne comptent que des catholiques.
Mais a présent /mon cher ami 9 vous demandes ce qui pourra,
dans.un pareil amalgame , maintenir l'unité de sentiments et
de principes si nécessaire à la proi^périté de l'établissement ?
Lk«*dessus je nesaurob que vous répondre. Ce que je puis dire,*
c'est qu'à Munich, comme dans d'autres pajs, cette unité de
sentîmepts et de principes n'est pas regardée comme essentielle >-
peut-être pa^ mêrâe comme désirable. Il paroit qu'on croit à'
Munich que peur établir iine bonne université il ne s'agit que
de rassembler de toutes parts pne masse' de savants y les uns di»-
tixkgaés^ les autres bons, et d'autres enfin médiocres ^lesquels
enseigneront chacun à sa manière ce que bon. lui semblera. On
suppose que les étudiants possèdent éminemment le don que
l'antique serpent' prpmit à kos premiers parents, qui est de sa-
voir coiiîme Dieu discerner le bien du mal. On n'a pas réfléchr
que c'evt sui^outau mauvais choix des professeurs qu.'il Êrutat"»
triboiir k chute pvofonde de l'université de Laiidsbut. Cepen-
dant je dbisfavouer,'avec uu sentiment de reconnoisscince ^ qu'au
moins la partie dans laqueBe rojpinî^ia religieuse du profrss^ur
a^fe pkfs^d'iqflueik^&^je fmà dtrâ rbistoive', àéiéicoa6épk «i»
;. i'
( J19 )
tott»o%ne dan» toute la force du terme. An, siirpi»», le g.avef.
ûenjent lui-œêmfe a déjà eu occasion de remarquer les suites de"
ce défaut d'union spiTituelle j car tous ses effoits et tous ses en-
couragements pour la création d'un journal littéraire dont l'u-
niversité devoit eue le centre , sont restés sans effet jusqu'à
ce moment. Aussi bien est-il difficile de concevoir comment un
nombre d'hommçs qui ne tiennent ensemble que par l'unité du
lieu et une cwnmunè destination à renseignement, se conçer-
teroient pour une pareille entreprise littéraire, qui devrait être
l'organe des opinions et des sentiments les plus contradictoires.
Si , ensuite , nous considérons chacune des faculté et de
leurs diverse«)ranches, nous voyons d'abord une grande jné-
galité entr'elles. Ainsi il doitparoître étonnant que la brahche
de l'histoire na<«re//e soit pourvue d'un si grand nombre de
professeurs; on diroit que c'est l'enfant de prédilection qui s'est
attiré toute ta sollicitude maternelle. Il y a deux professeurs de
minéralogie , deu* de botanique > deux de physique , et deu:^ de'
chimie, un de zoologie, deux à' histoire naturelle générale; en-
semble onze professeurs. Voilà qui est bieù fort. îl est vrai* que
sou» le gouvernement précédent ces professeurs étôient déjà'
parvenus à l'Académie sans savoir pourquoi. La. translation de'
l'université leur offrit l'occasion tarit désirée de répandre leurs
lumières, qui étôient restées cachées jusqu'à c.ejouri W.rque
faire-de ces g;ens-là, sinon des professeur d'^istojre naturelle
eux qui ii'avoient pas un instant cessé d'être oisife, et qui'
étôient incapables de remplir une autre fonctiçn ? Si un narei '
système avoit duré plus long-teinps, nous auribns' des profes-'
seui-s d:entonu,logie , d'elminthologie , de crjrptogamie, éic. Noua'
savons aussi que les Allemands ont un penchant décidé pour, ces
sortes de sciences, oÙ l'on s'achéUîà si bas prix la réputation'
de savant. C'est un des signes caractéristiques de la bétjse et de
k «ûsère de,nQtre siècle, qui a ^ .«anie de,;ou!oir être «and*
dims ce qm est petit. Autr^ojs un concilg ;t,tivp|t rat.tpntip„ de!
to.te lEuropej aujourd'hui tous lei o^i^eï}^^
2a.
( 5«o )
%AiieBCf«t II a e0ngris de professeurs d^hisloire naturelle , qai '
se â^attéât sérieusement sur une tufuveUe espèce de moussey et
sur la nécessite de sovs-ditisèb le genre linnéen de l'escargot en
deux autres. II ne faut done pas s'étonner si la nouvelle univer-
sité suit cette pente.
La Faculté théologiqûe est traitée en revanche avec d'autant
plus de parcimonie. Elle ne compte , à propremeht parler^ que
quatre profebseurs 9 puisque Mail n'enseigne que l'hébreu et ne ,
peut pas être mis en ligne de compte. TViedemann est directeur
du séminaire Géorgien , et ne fait que préparer les élèves au. saint
ministère. Une des branches principales de la théologie, savoir,
Vêxéghse da nouveau Testament , attend encore son professeur,
jfe vais maintenant vous donner une idée de chacun des profes-
seurs. Buchner, qui enseigne le dogme , étoit auparavant pro-
fesseur à Diliingen, puis à Wûrtzbourg. II a jusqu'ici satisfait
ses auditeurs ; cependant on désireroiten lui plus de feu et une
profondeur plus raisonnée. Mais il seroit juste que dans une uni-
versité qui compte quatre cents théologiens » la partie la plus
essentielle et la plus dîi&cile eût deux professeurs. Amann , qui
étoit professeur de dogme avant Buchner^ enseigne maintenant
la morale. Il faut convenir que la vocation de cet honime^ d'ail-
leurs estimable, est tout-à-fait manquée. Auparavant, comme
pasteur ei prédicateur, il étoit à sa place ; mais son état maladif
lie lui permettant pas de se perfectionner sous le rapport de la
science, on ferôit bien de le rendre ï sa première vocation , et
de le remplacer jp>ar un hôtiime propre h cette partie de la science
théologique. Dôèlîinger est professeur d'histoire ecclésiastique
et de droit* canon. Il parle, dit- on, avec beaucoup de clarté et
de feu , ce qui fait qu? son cours est très-siiivi. Il mérite d'être
rangé parmi les meilleurs fliéoldgîens allemàn'ds', et ses produc-
tions littéraires Tont déjà rendu célèbre. Aîlioli , Professeur
assido'^ profond, laborieux et tres-e^timé, fait \in cdurs'de
langues ûrientiles et â*exégèse de Tâncieii Testament, on ôb-
sèrf« cependant quH >st mpinëut* pliiloVogne qtiVx^^gite/ î>
(5«0
SftTint Jffortiff.qm l'année passée enseif^oit encore U morale^
niais qui fiit enleyé à la Faculté théologîque^r son admission
dans le chapi^e, ne sera pas facile à remplacer. Son élocution
claire, savante^, et quelquefois pleine de traits d^esprit, étoit
goûtée de tout le monde , et jamais professeur ne sut mieux qt^e
lui s'attirer Vamour et la con(iance de ses auditeurs.
{La suUc ^u prochain Numéro. )
^P>|imm»l> IM«Wmf%M%«V%>%XN%'«'«» Vl^\««V«i%'VM t/«^>\^<^U^«(b«%\ VWVM%Vk%\V««%« »>«\«'V%\4MIMMW^
l
> ' ■> .
SUA IB rtSmCA ABTICLE DZ la ÙÉCLiaATl05 DB i68a (l).
Lillet totTril 1617.
II n^e Êiut pas s'étonner au)o^rd'hl^ si certains amis du gal-
licanisme déclament avec, tant dje fureur coptre nos éyêques ,
parce que leur Toix ne ci^e 4e signaler et de poursuivre les doc-
.Crines effroyables que la presse a romies depuis la restauration.
pe& gallicans sont tout-à-fait d'accord . avec le principe ; car ,
d'après la déclaration ^ le temporel étant complètement indé-
pendant du spirknel f le derniepr ne peut se permettre ancun avis
on conseil sans être accusé de vouloir envaliir l'autre. Quand
donc l'épiscopat se plaint aTec amertume d'une licence entière-
ment désordonnée, il dit au Prin.ce.que c'est à lui de la faire
cester ^ et il r^rend de ùàt la puissance qni lui, appartient
de droit d'après VultramotUanisme , mais qui n'est qu'un
«ttentat d'après la doctrine de 1681.; et de là ces accusations
d'euTahissements contre le deigé , £es cris sur la conspiration
des saints y sur cette Ëiclîon qui se cache derrière i'aatel , toutes
choseç qui serotent fondéessi le gallicanisme étoit la vérité ; car ,
• (i) ÛD'Yoît , par la date » que cette lettre, d'un de nos abonnés, est déjà
«ncienpe. M«is elle nous a paru offrir un si grand intérêt dans les circons-
tancei'actBeUes , quoique la question qui en fait le sufet semblât épuisée ,
yim moins pour lsfc»tboliq«éi, <^it aeiit, irtat cru d«Tolr l« f#tiiii«aiqm.
èBetlffttors.
il^après le premier article , le sacerdoce né doit ni Yôir ht èti-^
tendre, et quand le dernier citoyen a le d'roît dé se j^làîtidre de
ce qu'il pense pouvoir être funeste^ l'élat , seul il est obligé aa
sîleuce. En vain alléguera-t-tl que, sentîneltedu troupeau,' il
doit répondre devant Dieu de Végaren^ént des brebis :'o'n lui
dira que la puissance qui peut faire cesser le désordre est , de
son propre aveu , entièrement affiranchiede h juridiction ; que ,
si elle écoutoit un de ses aris, elle perdroit son indépendance et
-se soumettroit en cela ; qw ce langage n'est done qu'une tenta*
tive d'usurpation , et que , par cela qu'on le fait entendre , le
pouvoir doit le rejeter pour conserver la liberté qu^ a reçue de
Dieu. $'il arrivoit même que la voix du clergé , réunie à celle
de tous les hommes clairvoyants , annonçât un danger tellement
évident^ que le Prince fût obligé de l'écouter, Q pourroit Ve-
tiiércîer les derniers , mais il diroit au clergé : Vos réclamations
étoient juâtes , mais ce n'étoit point k vous S les fiiire ; miés acteS|
en tout temps et de toute manière , vons sont totalement étran-
gers, c^est vous-mêmes qui Tarez déclaré, et vous nepouves en
provoquer un seul sans manquer essentiellement aines droits ^
sans cherchera plier à votre jugement co qui ^ TonslétareK^
pe doit y être soumis en rien. - —
' Ainsi , noA-^ulemént les maximes jpllicahes rompent }'aut<H
>ité dn sacerdoc^e , mais elles lui ifttenr toute son action et Tem-
^êclient d'exéctfter ses devoirs. Préserver le troupeau da dan-
'gerest soti' obligation principale; les attaques 'contre ht TàH|p'on
et lés livrée qui les renferment sont le plus griand danger rinais
'si ces livret existent, c'est que le pouvoir temporel fe peirUet.
lie Sacerdoce 9 dont la charge est ' de st^aler le péril', ne peut
donc la remplir s'il reste gallican, car elle l'oblrge à défendre
ce que le Prince tolère , à tonner contre ce qu'il souffre ; et si ,
inalgré sa profession de gallicai^lsme , la conscience l'oblige à
être uUpamQntain , en cherchant par ses censures à prémunir
I0S fidèles I les gallicans, conséquents av^ceux-a^m/es , lui ror
procbcront avec raisop ses envahisseiuents sur le temporel 1 1%
( 5^3 )
)a pliiiosophie , 4|iûreconii<4tra qu'agir aion ce$t suirrela dœ*
(rine uaîversdle, dont le Fape est le conserva tèiir incorrupcible,
portera tout aussUôt ses aceusatioDs contre le soaveram Pontifie,
^'elle sait tout .aussi. bten que les vrais chrétiens être la base
unique de /cette puissa^ice spirituelle c^u'^elle jcombat avec, tant «le
iureor.
. . Le Prince est le ministre de Dieu,, dit l'Apôtre $ mais eemmeil
ne peat connottre la volonté divine que par les hommss chargés
par Dieu même de l'enseigner, et. de rinterpréter , il ^ est. donc
aie toute nécessité qu'il écoute ces hommes , pour^savoir «.«înisle
^n . quoi conaistent lea devoirs que. Dieu lui impose. Le fpllicar
siisme , qui prétend , au contraire, que le pouvoir temporel est
car l'ordre deJPieu «ptièrement indépendaiiit du spirituel ^ioro^
ie Prince à ne plus consulter que sa raison pariiculiére ^ le ùiA
]irotestant d^ £iit.,,aves ce^e diâenenoe pourtant que les rifor^
més^ lorsqu'ila oui $enU TiusHf&sauoe de leur raison , peuvent
S'evenir k l'autorité catholique ; tai^dis que le Prince^ fût-il mimo
jaravé au doute absolu,. u^ pQUfroit,. sans reniverser d^^.di^^U
sacrés,. »ps se {lév.olf^r .contre Piçu.m^mey qui l'en a fait indé^
l^ndant ,, yfiuh à cçtte amUMrité4|ue j'erreur ne peut }9maisiaim
i:hanceler, -il /cette vérité infaillible donnée pour éclairer tous
Jfis h^nfim^s, lui !^.q) excepté. Mai^. cpmxne le doute ^t insupr
portable et que. le Prince. doH jagjti'^yil x\e prouve pl^8'dans la(
.loi divine la certitude; qu'4l cherchait pour le guider il ser4
jfofcétuefit aniené à suivre, cette hMniére qu^ Ijt philosophie apr
pelle 1^ reinf dujuonde^^'esjt^à-direl'oipiuifiA. Cette opinion ,
reine absolue, n'étant autre que Js^ pej^sée du plus grand
nombre, c'est. au d<>^4.ne de .1^ souvieraineté. popul^ir^ quç
le gallicanisme conduit le Prince [ ensuite, l'homme ne devant
d'obéissance qu'à la vérité , l'obliger à se soumettre i l'opinion
c'est déclarer avec Jurieu et Rousseau que la vérité n'est que ce
fp^e veut le peuple. Qu'on ne s'étonne donc plus si la révolution
ap.p1audit au gallicanisme :. elle sait fort .^ifij^ qu'il coAduit.tot
^»a tan) à eUe , et jcommc il afl^nehit le {iouroir tomporri du
^
(3a4:)
{•ttg ékrëtita , el ijiie jce pouToijr , d'apréa aie, A*ap|t^ieirt
qit'aQ penpk , elle accnesU^ avec J<Me an auxiliaire qui déclare,
an oom de Die»^ que lefthommea sont. enfla délirrés dii.Tieox
ao^agef et rendus h leun droits soovtraiAS; de là sa fareur
eteitre lesxalholiques complets et conséqvebts , qu'elle appelle
uUrainontainsj de là ses crîs contre nos évéqaes^ soupçonnés
àrec grande raison j pour la plupart y d'ultramoiltanisnie ; de là
surtout sa: rage contre Rome. Le Pape , voilà le monstre qu'il,
lui bùt'écraser^ voilà Fiisurpatect étemel de cette souveraineté
^absôkw qu'elle lui di^ute aree tabt d'énergie j entre eUe et lui
il né pent pas plus y avoir de trêve qu'e&trè le bien et le mal ,
le juste et l'In jiiste , la lùmièrret les ténèbres. Voyez avec quelle
instance elle demande que. l'on rompe avec Rome. L'un de se$
^games (i) Vécrioit dernièrement que le statut anglais qui met
liorsla loi' .to«t homme eonvaineu de correspondre avee le
Râpe y et permet à tons de le tuer ^ que ce statut devroît être
bdopté en France j et que ce seroit le tnoyèa d'en finir avec
le jÀoitisme^ c'est-à-dire le eathplicisilie. âélas! elle est déjà
parvenue à empêcher nOs évêqueè d'avoir cette correspon-
dëace; et le gpuvémetnent ne peut en effi^ rester gallicaa
'ièttià regarder aussi 'le Pape comme son 'eûnètài-y tàr, d'an
cdi'é ^ les Pontifes romains , soutenant toujours qu'ils sont
lesinterprétes de la loi divine f loi obligatoire pour tous les
hommes » princes ou lujets , et qiie nul ne peut connoStr^ avec
certitude que par eux tous Tes det€Hrs exigés^ par cette loi, il
est de toute nécessité que les princes / pour obéir à Dieu dont
ils sont les ministres , viennent entendre lelir voix et se sou-
mettre à leur enseignement {i) : et le galficanisme > de l'autre
I I
(q) Quand aoas disons les Pontifes romains, nous entendons anssi
l'Eglise nnÎTerselIe , parce que, comme l'a fort bien démontré le cardinal
Litta , l'enseignement du Pape et celai de l'Eglise ne forment qu'ion seul
tt mêflft9 easeif nemettt. Toàtes les promesses faites aux ApOtres , y cdmpris
Pls/by-oatét* ftites à Pierre iciiIï s'il s été dit aux pràiDÎeri : Tosl u 911e
( -5:15 )
«6trf, eomUtant k nier cette puissance et à la traiter d 'usurpa*
tion^ilest de nécessité absolue que tout pouroir .qui pro-
fesse ies opinions gallicanes rompe arec le Saint-Siège j eC
plus il j aura de sincérité dans les cr<»jâace6 , plus aussi cette
ropture devra être complète. Et c'est parce qu'elle n'est point
çnçore entière , que la révolution accuse notre gouyernement
d'une. timidité pusillanime. Mais elle le pousse de plus en plus
^ cet acte désespéré qui manque seul en effet à sa victoire 5 car ,
vous délierez , il a été dit à Pierre dans les mêines termes : Tout ce çne Ik
délieras. Mais, ajoute le même cardioal, c'est DiçQ qui a C^^it ces promesses ,
il ne peut être contraire à lui-même , la rérîté est une ; donc , selon le mot
de saint FfaniçcMs dfe Sales, le Pape et l'Eglise c'est tout un « Nous aj>ii-
tevons une' réflexion qui nous est syggérée par M. Draoh dans 'sa deuxième
li^tcte^ d'un rabbin couTerti : c Un dea noms dn M |es«ie • (dit eesayanl'
r
Israélite , destiné par Bieu sans doute à rapaener ses frères errant«) c qui
• exprime le mieux tous les caractères que nous rcnarqnons dans sa
• personne adorable , c'est celui de Pierre, Vous avez vu dans la première
• liettre que dans ce mot pous trouvons tes noms hébreux du Père , dn
• l^ils «et dn lien d'Amour ineffable entre les deux. — 0ftns Pancien Test»
• ineati féfap?aest fréquemment appelé Pierre. » • .
Mais puisque le nom de Pierre est celui de Dieu , et renferme , ainsi qu^
Jéhpya , les trois personnes de la Divinité , pourquoi Jésus-Christ Ta-t-il
donné au Prince des Apôtres^ N'a-t-il'pas montré par-là que ce Pasteur
suprigfm^, qu'il donnait au troupeau pour le conduire jusqu*à laffin des teasp*^
n'étcât antre que tni-mêdoîe retàdu ainsi tîsible dans la personne sacrée, du
Pontife* {«es Pro((hëtei aboient en eObt annbojsé .qiie le gui^e ntiqne' qni
réglait éternellemeptlpraël ne seroit autre qo^ Jéhora., et Jésus-GhrisI
a parfaitement expliqué leurs oracles en donnant à Simon ce nom au-
guste , et en lui «gisant par trois fois en présence des Apôtres : Patcê pvê$^
pàsee agnàs. L'Eglise entière a proclamé cette croyance , en disant dans le
bnitiènâe concile œcuméttî^ne que. la' religion chrétienne s'éfoit toujours
conservée pore et sans Uchedaas le Siège apostolique» Mais pour pe.|4inu»
errer dnos la foi, il ne £DUt pas un seul instant être abandonné de la rérité»
et la vérité , c'est Dlci ; diMic riep de plus vrai que ce mot de saint Augustin^
que nous avons déjà cité : Ce que le Pontife prononce , ce n'est pas lui qui
le dit, mais D^ctt même, quia mît It doctrine de vérité dans la chiîre
d'unité. '
( 5a6 )
pour Is reste , il seroit impossible d'ajouter quelque chose I la
défiaace avec laquelle on voit chez nous tout ce qui Tient de
Rome : une lettre du Pontife^ un mot d'un ërêque au Prince
des- pasteurs , semblent • beaucoup plus dangereux: que cette rë^
Tolutiôn qu'on a Pair de combattre ^ et les tribunaux l'ont for
taiellement déclare. Mais repousser Tinterpràte; c'est rejeter la
doctrine , et cette doctrine lésas-Christ l'appelle la yëritë; donc
J)rétendre que le temporel est indépendant du. spirituel, c'est
soutenir que la Térité doit être éternellement étrangère à la
politique , ej. que le bonheur universel ordonné par cette
yéjçijté ii'est qu'upe chimère que Fia téret. d'état doit repousser
AFÇc mépris,. Héjââ ! le niond,e chrétien n'a /^ue trop suivi ce fatal
fn'incipe> et des torrents de sang ont coulé. Mais au moins on
ne contesioit pas k l'Eglise le droit de protester, etiIn*étoit
réservé iju'au sallicanisine 4^ vouloir |e lui enlever entière-
inenjt,
» • • ' ' ' . '• * ' ....
. ]^oii« lis disons avec uqc conyiçjtiou.pvofonde^ ^ç'est à I^ dé?
daration de 1681 que nous devons tous les maux qui. oqt dét
;Solé la France et qtti nous menacent encore. Sans doute les
méchants sont de tous les temps y mais ils sont plus qu moins
contenus par les puissances, et leu.r liberté absolue doit être
suiyie4es plus grands fléauXt.Tanl; qiji^ ç/es puissances crurent
que la religion devoit être le mcASa de leurA actes , elles ntsur
rent point transiger avec les ûiusses doèirines, çt empêchèrent
leurs auteurs de les répandre; mais quand la déclaration vint
apprendre aux princes qu'ils ne dévoient point se laisser guider
fiinsi , c^ que Piei| les avoit faits, indépendants , ils n'eurent plus
fie rég)e$ c^ertaines, etU phiipsppbie, proGtant 4e leurs hési-
tations, fit paroître aussitôt tous ces écrits qui^ fescinant les
yeux et les charmant par leur voile ci© tolérance et de philan-
thropie^ inoculèrent la révpltc ^a^s tousses çsprijs : on se perr
çuada qi^e la société telle que. le chris^ianisnj^ l'avoit faite
n'^toit cp'une barbarie honteuse , ot que Vhoiyime étant soji^
( ^27 )
'Tbràin , sa liberté comme roi étoît incompatible avec 1e« pou-
Voîrs religieux' et politique. On fit un appel à Fanarchio, <t cet
librrible appel ne fut que trop entendu. En tain les éy^cpes ,
élevant une voix courageuse , montrèrent-ils le précipice dans
lequel on alloit s'engloutir , on leur dit qu'ils n*étoient boint
)'Église universelle y et que quand ils en auroient les droits , ils
jiauroient rien encore à voir aux cboses temporelles; on les
Vraita dé factieux , on les accusa de vouloir étouffer les lumières
et replonger lés peuples dans là barbarie d'où la philosophie
alloit enfin les tirer. Des princes religieux essa jurent aussi de
s'opposer au torrent , mais on leur représenta qu'ils obéissoient
à TEglise et lui soumettoient un pouvoir que le gallicimisme
^en àvoit à jamais affranciii : ils hésitèrent, et tout fut per^u. L^
pliilosopliîe donna le dernier signal ; elle rappela au peuple
qu'étant le Vrai souverain ^ les pouvoirs religieux et politi-
que qui Tavoient si long-temps courbé sous leur joug ii'4-
toient que d'odieux usurpateurs , coupables du plus horriblA
attentât y et que-sa liberté ne seroit réelle que quand il les au»
roît détruits ; il les renversa donc arec une .rage effroyable , el
tous les hommes accusés d'avoir soutenu l'un ou l'autre' fa*
rent égorgés sur ses échafauds. En Tain aujourd'hui véut-OÉ
désavouer ces massacrés ^ ils furent la conséquence rigoilteuse
dés principes , car Tes législations 8u monde condamne^it àinoit
toute ^suTpation de l'autorité légitime.
Grand Dieu! à quel avenir avez^vous donc côndam'néla Francé|
. • • • •
puisqu'une leçon si terrible ne lui a point servi? La 'philosophie
a recommencé ses attaques : les princes, avertis parTexpérience^
auroient pu éçputér la voix de l'Eglise ; mais le gallrcanisme est
epcoreTenu leur dire que la déclaration de i68a contenoitla
véritable doctrine de l'Evangile y et retombant dans le dôufe^lb
jse sont rfîti-ouv^s sai^s force» La révolution n a pas perdu de
temps, et réîmprhnaut ses^ Voltaire , ses Rousseau , ses Rajnàl^
ses Diderot , seis d'Holbaeh', ses Uelvéiios j eUe a répandu l^pifS
infâmes productions d^ios lemonde entier, et comme la BtAi^QiKi
{ 3a8 )
«Bliquey Palis a corrompu Tuniver^ (i). Mais si le second âiHf
remporte sur le premier ^ le châtiment sera aussi plus terrible;
il «-approche de plus en plus , et déjà un rertige inconcerable
•'emparant des esprits leur persuade qu'il n'j a de bonheur que
dans l'indépendance , et que les pouvoirs ^ fléaux de la terre >
doivent en être chassés à tout prix. Dans un si grand danger , le
Pôniife ne se tait pas et les évêques répètent sa, voix , mais Tau*
lorité ne croit que les maximes gallicai^es et se refuse à l'enr
4e6dre% £lle 0otte indécise , tantôt faisant à la révolution des
<ot^ceflsions que celle-ci tourne aussitôt contre elle , tantôt cher «
«chant à la retenir par des digues inutiles et qui ne font qu'ac-
cr-oître sa force. Sùr^ de la victoire, là. révolution ne dissimule
plus sa joie ^ et le jour où ceux qui l'avaient coinbattue sont
i^nuS) comme ses amis> proclamer l'opinion , qui n'est que la
souveraineté populajre^ et ont ajouté que désormais il a*y auroit
^ns de crimes et que la hache était émot|s$ée, ce jour, la ré-
«ff^pce a cessé d'exister. Encore quelque temps 9 et le fruit de
tpot d^illusions sera mûr, et dans une tempête plus horrible que
telle de ^3 , on apprendra y ^ais trop tard , que les vents ne
Ipti^t point le calme ,. et que des maximes toutes destructives ne
|>ro4uisent que des ruines •
• ;Poiir nous résuiper^ nous répéterons ce que nous venons de
Hfp , que le premier article de l'assemblée de 1 689 , sous le pré-
texte d'affranchir le pquvoir temporel , n'a fait que lui enlever
s^ force et le livrer sans défense à ses ennemis. Il est double-
p^i»t cher à la révolution , et pour ce motif, et parce que dé-
daraat le souverain. libre de toute juridiction spirituelle, il le
^t. absolu , sans autre guide que sa volonté ; doctrine qui. n'est
î^pit^e^iue celle dc^ia philosoplve^ et qui n'en diifèie qu'en ce
ffie là i^osophie ne voit la souveraineté légitime c^ue dans le
, (i) Eeeê eg$ ûé ïê , mont putlfcr » ail Dàmlnitè , qui eùtrumpU univêrsàm
^êrram, eiêostiiiufam manum meàià mpèP^^ k ê9oivaM té Éê pêirèf^'el
émêè (ê m mon($m'i9mbâttimi$*.r*.i ptréUittttum^tihumBitiét^
( 5a9 )
l^enplé, tandis que le gallicanisme la reconnott partout où elle
éè tronre , dans les mains d'un seql, de plnsieurs on de tous.
Lé deuxième et le quatrième articles ne sont que le compté'
ihent du premiei*, et étendent à tous les hommes ce que le pre-
mier n'accordoit qu'au pouvoir; car» sous prétexte aussi de rec-
tifier Fautorité religieuse , ils la rendent impossible à exercer,
fflusoire par conséquent , et , la détruisant par le fait , ils don-
nent ainsi à chaque individu le droit de n'écouter que sa raison
qui y prirée de la lumière par laquelle seule elle est quelque
chose ^ ne peut que le conduire au doute et l'asservir à la ma-
tière. Le gallicanisme a donc été une erreur des plus funestes :
il a dépouillé les pouvoirs religieux et politique delà force qui
étoit leur vie , et la philosophie ne trouvant plus de résistance
n'a eu qu'à marcher pour les anéantir.
Agréez, monsieur le Rédacteur, l'hommage de la profonde
estime avec laquelle j'ai Thonneur d'être ,
Votre très-humble et trèsnob^issànt serviteur^
Vv DE vos ABONNES ,
Membre de la Société catholique dê^
bons livres de Lille (Nord ). '
• /
t
UlfSXIGNElfEfiTS SCR LES SOI/RI>S-MUKT9.
Les observations sut l'état des sourds-muets par .rapport à
Tordre intellectuel et moral conduisent, comme l'a remarqué
M* de Bonald, à une vérité d*une grande importance; car il en
résulte que l'individu reste renfermé dans le mopide des sensa-
tions, tandis que la société ne lui a pas révélé ^ an moyen d'un
langage <|iaekoQque,.ld n^onde spirituel. Quoique cette v^rké^
mt déjà sQfSianimeiit constatée ^ elle est trop féconde en coii"
( 330 )
séquéiicM^ pour (Ju oe do$¥é n^ttgér^de reâieillir les n<iUTdIe»
observations qui peUvelit Yy raftpOrlen C'est pour cette raison
que nous n*liésitons pas à consigner dans notre recueil le docu-(
ment suivant, d'autant plus qu'il est comme relègue en forme
de note dans un livre qui , soit pour le fond , soit pour la forme^
ne^ous paroît pas destiné à jouir d'une grande publicité. »
L'auteur^ M. l'abbé Yrindts^ se trouvant^ il y a quelques an-
nées , à la Chartreuse d' Auray, en Bretagne , où les dames de la
sagesse dirigent un établissement de sourdes- muettes ^ pria ces
respectables institutrices de lui faire donner par écrit l'expose
sommaire des idées que pourroient avoir ces enfants* pau: saitef de
leur éducation domestiqu e, au^moyendu gesteet au très secours
que fournit la famille. Quatre des plus instruites de leurs élèves
écrivirent les réponses suivantes.
MlitiE-Jo^ÉB BooiLLt. --* Atànt inôn in^nictîon , je crojoîs tfae le
soleil étoit le marître de la nature, eC qà*il gouVemolt runiveirs; je le
respectoîs et je Fadorois » je peiisois qifil faisait eroUre les plantes ef
donnoit la Tie aux animaux , et qu'il pouvait me tuer; je le prîpis de me
eonserver la vie ; je te remêrdois de et qu'il ne me faiêoii fku mourir ; fe
lui faisob signe de la tête ; je pehsois qa*il ne regardoit que moi seule et
qall me fixoit toujours ; je eraignoiê qu'il ne me fti mourir ; je me de->
mandois à moi-même pourquoi il ne cessoit de me regarder ; je lui di-
iou de regarder aussi les autres persotines ; je le ptUà» de ne pas entoyer
de pluie, parce que jememouilloisquand je gardois mes fâches ; quand
il faisoit beau je l'en remerciois i croyant qn*il m'avoil exaucée ; quand
je ne le voyois pas je me ressouvenoîs de lui avec bien du plaisir ; je
pensois qu'il m*aimoit mieux que les autres , puisqu'il, ne regardoit que
moi seule ; je m^asseyois sur le gaton , et }e £xois le soleil, parce que je-
voulôis faire comme lui,' croyant qull me fixoit aussi; je le regardois
de temps en temps , et je voyois qtf*il me regardoit toujours ; yVp«;rs0<V
qu'il itvoîi grande pitié dé moi parée quej'éioiê êourde-muette , c'est pour-'
qêoije Vaimoii eingulièrement ; je pênsdis qa^il faisoit erottre lûb.fiettr»
que je coltiTois; quand elles mouroient^. je hu.fttm» dés gprimaces ef
lui itisoit qu*tl étoit un âne, Xainoia bieuies oîs«wi«; je prenpif 99m,
( 35t )
fie qo^ues-ttiM.» et qi;axKJi Us ufoaroient j'€|ii éUm Aohée.; j« erojoitf
qu9. le soleil en éioit cause ; je loi tirois la langue et je le menaçois ; je
mettois sous une pierre ceux que j'aTois ensevelis, et je leur mçttoi»
des cierges de paille et une croix de bois; Je prenois une pierre que
j'agîtois comme si c'eût été une sonnette, et je faisob leur enterre-
ment; quand je revenois pour les prendre. et que je ne les trouToii
plus, je crojois que le soleil étoit venu prendre ces oiseaux pendant
la nuit et qu'il les avoit ressuscites ; je peiisois qu'ils dévoient toujours
^tre ayec lui, et je croyois qu'ils en étoient bien contents.
Je pensois, en voyant les étoiles, que c'étoient des chandelles que
des hommes allam oient tous. les soirs pour nous éclairer pendant la
nuit ; je pensois qu'ils étoient bien riches puisqu'ib allunioienl tant de
chandelles, au lieu qu'ici on étoit pauvre puisqu'on n'en avoit guère ;
je croyoift aussi qu'il y avoit deux lunes , une dans le firmament et
l'autre dans la mer; quand je rcgardoîs celle->ci pendant long- temps ,
je pemois quelU avançoii vers moitpour me précipiter dans la mer ^ oh je
eroyois devoir périr ; je craiguois que cette lune ne vint chei moi , où
je me eaehois parce que je craiguois quelle ne me tuât. Je pènsois que les.
prêtres voulaient faire mourir les personnes auxquelles ils donnoient
Textrême-onction , et qu'ils leur donnoient des coups de couteau : je les
menaçois , je craignois de les voir et je les fujois ; je pensois qu'ils vou"
loient me faire mourir comme les autres ; je me cachois pour qu'ils ne
me trouvassent plus.
Quand je vojois les personnes parler , je voolois les ioûter , et je
remuois le^ lèvres pour faire comme les autres*
A la fête de Noël ou représentoit dans notre paroisse la naissance de
Jésus-Christ dans l'étable où il y avoit des animaux ; quand je demandois
ce que c'étoit , on me montroit le ciel , et je croyob qu'il y avoit dans le
ciel des bœufs et des. ânes comme sur la terre ; il j avoit aussi une statue
qui représentoit un homme noir ; j'en avois peur et .je fuyois, craignaiït
qu'il ne m'emportât .
ApiLÀtoB GiSBNiktB. •— - J'e pensois que te soleil étoit le maître soùve-
rsdn de* la natui'e, qu'il créoit tous les enfants et tous les animaux,
qu'il faisOit croître les plantes ; je Tadoroîs ; Je craignois quil né me fti
mourir comme les autres , (juejé croyois quil tuoit;je me eàchois dans uêL
arlnre et dans les ntaisons 'poitr quil ne me ti'ouvàt pài, Cbnime Je mat-
( 333 )
cKois toujours , )e peaioîi m tremblant qall me Yoyaii toajoors et tfiïï
me toiToit , pour récompenser les bons et pour panir les mécluints »
comme je croyoia qa*on me le disoit. Je croyois qae les étoiles étoient
beaucoup de chandelles , que les bommes montoient dans le ciel tontes
les nuits pour les allumer ; je désirols les Toir ; je les regardois par les
fenêtres , mais je ne les apercer ois jamais monter. Je craignois beaucoup
que le tonnerre et les éclairs ne me tuassent , c'est pourquoi je né les
regardois pas ; je pensois que si je les ^oyois ils me rendi^oient aveagle ;
je les craignois beaucoup ainsi que la tune, que je croycns Compagne du
soleil et au-dessous de lui; je pensois quelle me ^oyoit toujours comme
les hommes , et qu'elle marchoit toujours dans le ciel , tandis que je
mai*chois sur la terre. Je croyois qu*îl y avoit beaucouj^ de soleils et de
lunes, '^et qu'il y en avoit dans tous lus pays du monde ; je croyois que
dans le ciel il y aToit des hommes qui étoient immensément riches , qui
aÏT oient beaucoup de maisons superbes ; qn'il n'y a jamais aucun pauvre;
f avois un grand désir de les voir. Je pensois qu'il y avolt deux soleils
et deux lunes pour mon pays , dont l'une étoit dans le ciel et l'autre dans
la rivière. Quand il y avolt beaucoup de statues au reposoir le vendredi
saint, je pensois que c'éloient des hommes méchants qu'on avoit tués, et
je craignois beaucoup qu'on n'en fit autant de mon père et de mes frères,
ce qui me faisoit pleurer. Quand je voyois un cruciGx , je pensois que
mon père et mes frères seroient cruci6és de même ; je le craignois aussi
beaucoup pour moi. Quand il pleavoit , je pensois que les hommes
portoient des seaux dans le ciel pour jeter l'eau sur la torre , qu'ils
étoient très-méchants et 'cruels pour nous tous qui étions couverts de
pluie. Je croyois que tous les hommes avoient le pouvoir de dire la
messe tous les jours comme les prêtres.
Maman me disoit que nous mourrions comme tous les hommes , et
que tous les animaux meurent ; je lui disçîs qu'ils étoient très- faibles de
mourir , et qfte moi i au contraire , j'étois très-îorle et que je ne me
laisserois jamais mourir. A la commémoration des morts, je pensois
Avec crainte que Tes prêtres feroient mourir mes parents ; j'en étois bien
fâchée. Je désirols parler; c'est pourquoi, quand j'étois seule, je re-
muojs ines lèvres pour parler aux murs et aux choses , comme les pcr-
«on^^s qui parlent ensemble. Ma sœur et mes frères apprenoieut à lire
et h écrire. J'en étqis jalouse ; je remuois mes lèvres pour lire dans leurs
lÎTres. ijuand mon père et ma mèrelisoient leurs livres dans l'église, je
( 333 )
%ioiV>cliapp6is pour prendre un autre livre , et je rèmîioU ]ei U?rès. jffdar
^îre comme eux. Jlmilois dans notre maUôiiteaeérâmQmM detrËgUd^^
avec mes frères , ma sœar et mes antres amies , comme les personnes les
font dans Tégiise» Jepenêoit «a tremblant que le ciel s'abaissoit toale# les
tenits ; mais je ne le Toyôis jamais.
FifiLici't GassâsMbù; — ie crbyois que l'è soleil étoit Dieu et qn ijl mô
Toyoit ; je présùmois qa*il faisoit croître toqtes les plantes et qull com*
iftandoît anx étoiles ) j*aîinois beâacoàp bes rayons , et je prenois plaisir
à Voir mon timbre. Je Vôyois le Hux el le reflux de la mer ; je ne saTois
ce qne tt^étoit'; je pensois que Teau rèiitrdit dans le ^s|blé quand la mer
>éldit ba^sél \é crbj'ois qnll y àvoit un ciel an fond de la mer, parce que
]*y voyois la représentation des étoiles. Je désirois monter an nant dés
teâls des Taîsseaax , parce qne je mtîmaginois ponroir de là toucher Je
tfrmèment.
' Je roc demanclois à moi- même pourquoi les prêtres dîsojent la mess^
tous les jours t je croyois que tous les autres hommes pouvoient la dira
comnke eux ; je mé mcilois à genoux devant les objets que je trouTois
^olis, et je faisois semblant de piier. J*aimoîs bien mes parents et It)!
personnes qui me plaisoicht ; mais je n aimois pas celles qui %e me
plai&oienl pas.
Je' pensois que si maman Venoît h mourir, je scrois tqntc seule, «t.
que je serois bien malheureuse, parce qu'elle a soin de moi ; mais je me
consolois en penftant qu'après sa n^oii; elle resstisciteroit au bout de quel-
ques jours.
On m'aToit dit qu*il y avoit dans nn puits un nègre qui revenoit on
bord ; je ne voulbis pas y yoîr parce que j'aTois peur , et jeplcurois.
Je désirois appi^endre à parler et à lire; je regardois avec beaucoiip
^'attentioh les' personnes qui parloient; je me retirois quelqi;(^ob seule ,s
et je tâchois ae parler t je revenois à. maman » et lui, faisois entendra
mes sons , qu'elle me disoît être vilains ; je prenois un livre; et ie demaiv.
dois à mamam de me faire lire; mais elle me dîsoit que je né ponvoif
pas rapprendre ^ parce que j'élois sonrde-ninctte ; alors je m'iifiiigeoiB
beaucoup ; a autres fois j'essayois encore de parler, et les personties qni
m'entendoieni noient beaucoup et se moqnoient de moi.
Je parlois par signes devant un laoricr qui étoit dans not^ jurdin;. fe
lui disoîs qn il étolt bien joli ; bientôt après je sortais «hÀ ^rriin et ^o
lOi 2Ù
( 334)
TOtfkilB UeW de prononcer des paroles ; je le falsok devant maman
povv qa*eHe me dit si )e parlois bien \ mais je ne concerors pa9 com-
raent on prononçoit les mots ; je retonrnois encore dans le jardin \
je Teeommençois à parler an laurier; je me plaignob k lui de mes
petite chagrins , en me mettant à genoux sur le sable ; j*admirois des
pêchers et des raisins violets où étoient de belles grappes ^ je ^ ado-
rois même.
* Quand, je Tojois les éclairs j*en étois étonnée; ^e pensois ^e des
hommes faisoient un grand tour, et montoient avec une f^cl^elie pour
allumer le feu que je yoyois; je ne comprenois pas pour^oii ÎU faî-
soient cela : je demandois à miiman si cela étoit vrai i elle me i:ép<»a-
dolt que non. . / • .
PB&ftiMB Lb BmAif. — Je èraignois beaucoup que le tonnerre et les
éclairs ne me tuassent. Je croyois que les étoiles étoient des chandelles $
et que les hommes monloîent le soir le long des échelles pour les allu-
mer; je désirols les voir; je regardois par les fenêtre^ pour les. voir;
mais je ne les apercevoîs jamais; je pensols que les hommes étoient
montés pendant que je né regardois pas , et qu ils étoient tombés sur la
terre.' fe crojois que le soleil ctéoit les enfants et les animaux , et qull
le^ faboit croître ; je cro^^ois qull y avoit des hommes dans le ciel ; qu îb
y faisoient des seaux, et quapd il plenvoit je croyois que c*étoient eux
qui jetoient de Teau sur la terre avec leurs seaux. Je pensois que le ciel
s'abaissoit quelquefois sur la terre if en avais peur. Je croyois que la lune
marchoit sur le ciel , parce que quand je marchob et que je la regard oisf
cfIQe sembloit'me suivre; je croyOis que le soleil- me voyoit comme je le
voyoisVet qull étolt Dieu ou lé maître de la nature; /'en kvoîs peur , et
je Ht« caékùiê dam an arbre creux quand il briUoit beaucoup et que j'étois
dehors} je eraignois qu'il ne me tuât. Je me plaignois souvent aux vaches
ou aux mtirs de mes peim^â et de mes chagrins. Je croyois que les hom-
mes pDuvoienl faire croître les plantes sans le secours dp Dieu. Ma sœur
apprcnùit k lire ; j*étois jalouse, je vôÛlbiâ' Rapprendre aussi; je prcnois
un livre 4 et je remuob les lèvres pour lire comme ma sœur. QuanJ je
vbf^b' des prêtres , je me cachob dans fa maison \faools peur quils ne
me tuassent. Quand je voyais des crucifix, je croyois que c*étoîcnt des mé-
chants qai Snfmenï crucifié des hommes sur leurs croixJ jVfaman me disoit
qt|e je vieRcU'Ofs à la Chartreuse pour apprendre à écrire : j*ctois contcnt«
I
( 335 )
«d y aller apprendre t moSi je peiMois qB*iI y Mfoii dos «ffiders ci dcf
^soldats , et je craignois qtt% ne me conpasseftt k télé ; jepeBsei» esoew
que ions lés hommes pomroientdire la BMase comme les prêtres, et qne
ébnx qui moiiseient con^^rvoient U ftonlté de penser et Tnsage de
leurs sens.
Pour ae pa$ se méprendre sur les inductions auxquelles les
|)ièoes que Ton TÎeotde lire donneat lieu, il iaut d'abord mettre
è^ part les notions qu'avoit cooimuniqué^ à qes çnfans Féduca-
tîon doraestiqjae ^ qui, quelque imparfaite qu^elIe soit^ n*est
possible k Icqr. égard qu au moyeu cf ua langage quelconque par
signes. Oa remarquera aussi ;<iue pour rendre compte de I^rs
•^ensatious, elles se servent d^idées et d^expressions acquises pos-
térieuranient : par exemple les mots sons ^ paroles , par lesquels
çUes désignent cç qu'il y a de \isible dans l'action de parler , oir
l;e n^ouyen^ent des Içvres et delà langue 5 qui seul pouvoit frap-
per leurs sen^. La même observation s'applique aux mots qui
^fxprimentdes idées et des ftentiment$.religieux^ ces idée$ çt ces
^entîme^tsëtaçt développés dans leur esprit lorsqu'elles ont écrit
leurs réponses^ mais.^ rapportés à l'état antérieur de leur âme,
ces mots ; comme on le voit parla manière dont elles les expli-
quent elles-mêmes, ne sont que les formules d'un ordre d'im-
pressions sensibles, si l'on excepte quelques traces confuses d'un
premier développement de l'intelligence , correspondant à la
première ébauche de leur éducation au sein de leurs familles.
/
23.
( 336 )
CHARLES LEONl KT lË 1». VËWftilA (l).
Ce$ deux ouvrages y publiés , Tua. à Céoes eu . 1 8a8 , Tautre a
Rome en iBa6f forment cependant un ensemble suivi. Dévelop'
pantayec méthode et clarté.la doctrine du sens commun , le
premier replace sur le (badement catholique là philosophie, la
mofaley les lois y les devoirs, la société s le second traite en par->
ticulter ce qui regarde la société chrétienne. L*un et l'autre ont
mis à profit ce que la France et l'Europe ont produit de plus
profond et de plus cdmplet sur ces matières.
Dans un' moment où le monde ^ arrivé h une nonveBe confu*
siôn des langues , est menacé d'une dissolution finale; dam un
moment où nos fabriques industrielles ' de lois et d'éducation»
travaillent k rendre ]a philosophie^ la morale, la législation , la
société , la raison même y aussi mobile , aussi incertaine que Tes
yagues de la mer , quiconque veut échapper à un prochain nau-
frage doit se hâter de saisir l'unique arche du salut/ la doctrine!
catholique dans toute son extension. Hors de là, hors de l'Eglise
et de sa règle immuable 5 il n'y a pas plus d'espoir pour la société
que pour l'inTliiiridu , pour la morale que pour le dogme , pour
la raison que pour la foi. Ceux qui enseignent la jeunesse /et
qui veulent en «auver au moins quelques débris y doivent sur-
tout, à l'exemple de M. Leoni, lui inculquer ces principes con-
servateurs. Son livre leur sera d'un très-utile secours. Il aidera
les professeurs de philosophie à opérer dans Tesprit de leurs
élèves l'union, ou plutôt l'unité de la raison et de Ta foij les
professeurs de théologie , à déduire le traité de la véritable reli-
(1) D0 lege et offieiis , par M. JLeoni. -~ De Jure publiée ueiesiatîUo , pftC
le P. Joach, Ventura.
(337)
Çbn comndQ la conséquence naturelle d'un principe unique et
liëce$saire; les professeurs do droit, à raffermir la doctrine des
droits et des devoirs sur un fondçment certain et inébranlable ^
au lieu de la laisser flotter en f^r. Le P. Ventura*, que nous ne
plaçons ici en second C|,ue pour suivre l'ordre des matières , leur
fera comprendre quelle est ta constitution naturelle et chrétienne
de la société. Il a réuni ^ dans un ordre clair et fticihe , les puts^
santés docti;ines de MM* de Majstre , de Bonald , de La^Rfennais ,
deHaIlei:9,de Sainf- Victor ^ uoms illustres, auxquels oelqirdii
P. Vei^Uura mérite d'être associé , soit pour ta force de penser,
soit pour le talen(. d'écrire.^
QËvvRES çuoisiKS DB DOM JiàMiv. -^ Traité dte la lecture chré»
tienne* — Le Fnûtdemes lectures.-^ Pensées théologiques (i).
Nicolas Jamiu , bénédictiii de la congrégation de St-.Maur ,
né à pinan en Bretagne, fit profession dans Tabbaye de Saint-
Melaine, à Rennes, et mourut Fan 17821, dans celle de Saint-
Çerm^in-des*Prés , à Paris. Les principaux ouvjages sortiç de sa
pjume sont les trojs dont, on a donné une édition nouvelle.
Pans le pr^emier ^ Fauteur commence par. montrer les . avan-
tages que l'on peut tirer d'une lecture bi^ faite, et s'élève en-
suite contre les mauvais livres , en fait voir le danger ^ et donne
de sages préceptes,, qu'il appuie d'excellents témoigoages, pour
les lire avec fruit.. Cet ouvrage , écrit d'un style moins lâche et
ipoiqs diffus „ auront pu produire beaucoup plus d'eifet. Le se->
(i) Trois vol. iu-ia ; prix de chaque volume : s fr. 5o c. » et S fr. 25 c.
parla poste. Dijoo, Lag^er, i8a6« A.Fads, cheiGaume frèfe», rue du Fol-
( 3&)
cond est un recueil de ce que les auteurs jjf o&nes ont ëciit de
finfi remarquable sur divers sujets de morale et de littérature.
Quant aux Pensées théolagiqueSf dont la lecture convertit du lu*
thécamsme .à la Coi catholique le prince Guillaume y comte pala*
latin ; elles sont généralement estimées, et méritent de Tétre.
L'auteur y présente, sur les vérités fondamentales delà religion^
une suite de réflexions presque toujours justes^ et exprimées
sc^uvent.avec chaleur. Il caractérise assez bien le principe des
erreurs actuelles* a L'esprit de Thomme parott comme agite
d'une fièvre violente; son délire ne fait qu'augmenter. On s'est
écarté du chemin battu , on a alors abandonné les principes les
plus autorisés, on lésa traités de préjugés : enfin^ on a pensé que,,
pour être esprit fort, il falloit renoncer au sens commun.....
Quelle force d'esprit , dit-on ^ ne faut-il pas pour s'écarter du
sentiment de la multitude ! ilIaBion ! Il ne faut pour cela que de
la vanité , et une ridicule envie de faire parler de soi dans le
monde. Ce n'est pas la singularité de penser qui fait l'esprit-fort^
mais la vérité. Les fous qu'on enferme dans les Petites-Maisons
sont singuliers dans leur manière dépenser, et c'est cette sin-
gularité même qui caractérise leur folie 3 ils cesserôîent d'être
fous s'ils rerenoient au sens commun. La différence entre un es-
prit-fort du temps et un fou , est que la folle du prehiier est ré-
fléchie; celle de l'autre est involontaire (1). » Cest par cette
méthode qu^il réfute les athéesi a Qui sont ceux qui reconnois-
sent lia divinité? Tous les peuples de la terre. Quelle preuve f
qu^elle est pressante! Qui sont ceux, au contraire, qui osent ré-
clamer contre son existence? Le plus petit nombre des houiBnes.
Qui. sont-ils encpre? Ceux qui ont pour màlime ; Jouissons du
temp^ présent , livrons-nous au plaisir | nous mourrons demain.
Quel témoignage I qu*il est méprisable! Il vaut mieux, dit un
amcien f croire Tuniversalité que le particulier. CelnWci peut
(1) P. i8«t4o^
V
^ Slg ^
tromper et.êlre tiK>inpé ; niais personne ce trompe ruiiivers»-
litëj et runiversalité n'a jamais trompé p^sonne (i). a
Cependant^, parmi les pensées de dom Jamia , il en est qui
ae sont pas aussi justes. Il dit, par exemple^ que l'excommuni-
cation< n est une peine que pour ceux qui la craignent (a).. Il a
contre lui saint Paul , qui déclare que par l'excommunication il
a liyré àSatan.Hjfménée et Alexandre, afin qu'ils apprennent à
ne point blasphémer, et l^incesUiçux de Gorinthe> afia que la
perte de sa. chair produise le salut de son âme. De même quand
il dit, que V Eglise prononce sur la foi y et par le som^erain Pon-
tife , lorsque l'unanimité morale du corps des pasteurs accepte
sonju^ment, etparVévéqiie même diocésai^quicondatmne une
erreur qui s'éièi^e dans son troupeau , si sa censure est connue et
n* est pas blâmée peu* les pasteurs (.H) , il exprime^ dans un très-
roauyais style , une. proposition absurde. 11 s'ensuivroit qu'un
simple évéque nonrseulement auroit autant d'autorité que le
Pape^ mais beaucoup plus encore; car pour que sa décision de-
vînt celle, de l'Eglise y. il suiBroit qu'elle ne fàt pas blâmée par
les pasteurs; tandis que celle du Pape auroit besoin d'être oc- *
ceptée par l'unanimité nwrale du corps d^ é?êques. En un mot,
quand il est question des successeurs de saint Pierre , il suppose
l«op souvêut que ce qui se dit en France ne saûroit être faux* '
IhsSEmVATIOl^ sua l'A &EHABtLlTiitlOir D£S UAR1AOB8 iCXfVS \ pàl-
' un professeur de Théologie (4).
. Une des grandes difficultés du ministère pa^oral a été ^ en tout
temps, la réhabilitation des mariages nuls^ depuis la révolution
ces difficultés sont encore bien plus fréquentes et plus variées.
4
(i) P. 34* — (a) P. i8a. — (3) P. n;.
(4) firocb. iii-8*. ;prix : i fir. «5 cent. Gbes Méquignoo- Junior , rno dtt
Cr«nd9 Avfiiftiiif » n*. y.
1 340)
Ceuic qui traTaiUent dans hs^ piirpisses et dans les missions 8&
trouvent souvent embjarrassés à cet ^gard. Obliges quelquefois;
^ se décider eux-ipênies et avant de poqyo/r consulter personne,,
ils tremblent d'agir : cependant le salut de bien Ôes âmes en dé-
pend* Résumer en peu de mots, avec méthode et clarté, lés.
principes ^ les régies. de conduite en celte matî^^e 4*élicate,^
^birdr les difficultés nouvelles auxquelles ne touchoient guè^e
les auteurs anciens, commue; tout ce qui reffa^^deles ^i^pensçs /n.
radice tnatrimqrdi ,^ étoit donc, i^endre un véritable service aux
pasteui(s4çei.4niçs*. C'est ce qu'a fait l'auteur de la dissertation,
que nous annonçons. Son H^avail , accompagné des inst^uttions
de Benoît XIV et du cardinal Caprara sur le i^i|me sujet , nous
paroît digne, non seu^'ment de faire suite au Traité des dispenses,
par Collet et Compans^ qu'il complète, ipjiis encore d'être lu et
consulté par tous ceux qui s'occupent de renseignement de la^
théologie et des fonctions (}f^sàin]l(mi]^istéi*e..
. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
YiBDE S AiWTB Thérèse j, par M. Boucher, a.vol. in^8*. Prix 10 fr.,
et 1 3 fr. par la poste. Chez Méquignou-Junior, rue des Grands-!
Augustins , n" g.
Voulez-vous admirer dans la même fevnme un génie sublime ,
iine huipiliié psofonde, un^ piété s^raphique, un aimable en-,
jouement, une insQiiciance pleine de charme,^ une prudence
consommée, un zèle infatigable, un courage à toute épreuve?
lisez la vie de. sainte Thérèse, écrite en grande partie par elle-
.inêmer Iiises4a, et vous, ne vous étonnerez plus que l'Église ajt^
placé au rang d.e.$e<^ doçteujrjsla sainte réforiaa)tri|çe d^.Çar^qji^,
ni que , dans les questions de la plus haute métaphysique, lors-'
qu'il s'agissoit des «ecrets les plus intimés entre Dieu et
1 hoinme , entre l'âme et le corps > les Fénelon , les Bpssuet, W
Flèury, les INicole, aient cobsulté ses écrits comme des'ôraeles^
Cette vie, la plus cpinplèle quenonsayons, .$erâ une lecttiire à-v
]^«fois utile et agréable pour toutes. sortes^de.personaes,
I
(54*.)
y^z BC LÀ B. Marmc de L'IvcitRirATioir^ 1 vol. in-8'''; prhc : 7 ffe ^
et 9 fr. par la po»te. Chez le même libraire.
Labieaheureii«e Made de riAeairAati(>i^, dans le inonde- ma-
^me Açarie, esl i^ae samte ^ançoâse. Elle étoi( çonjtempoiraiDe
de FrançoîSkd.e Suies et; de Yiocei^t de Pau]. Suocessiyemeot fille,,
épouse , mère, veuve » reUgi^usç carmélite 9. elle a été dana tousk
çe& état» un mpdèl^de perfecû^A chrétieane. S«t vie» d'aUleUrst
bien écrite et du même auteur queU précédante, sçiral9.e>ég4-
tçment avec plaisir et avecfruil,*
fBAOMEJI^^ W QVBLQ^e» LETTRES t>B 9I.U6U9SS àhÏYt» DES;
JESVITES PARTAHT ^OUR. Fa^BpD.aO , OU EIITRAIIT DASS LES;
çoLLiGEs DIS. ^'uKiv^i^iTfij^ publiée pur Jehanno Pole^na %
leur çondisdple. Broch. in-8* ; prix : a fr. aS cent.
On trouvera dans ces Âet(^s tout .ce qui peut le mS^ux faire
appréçiei: des maîtres vertoeun et des disciples reconno^ssants».
tia résignation des uns et leur inaUérati^le paix , les nobles,
sentiments c^s autres et leursr accents douloureux , tout y est
racoj^té de la m0niére h^ plus touclumte. Elles iutéresseroi^^
vivem^ei^t les fsiiXMlles chrétiennes (mi se sont vu frapper dans çe^
qu'elles ont de plus cher ; et il nest personne parmi les geQs.
de bien <{ui ce les lise avçç at^i^^nssçiig^n^ e^ surtout ayeç édi*\
fi cation.,
\ ■ • .
FÉLEBIVAOC AD TO]»B£AI7 DB SAUtT PaAKÇOIS R^GIS. Ljon , l8^..
i vol. in-18; se vend au profit de l'église delà Louvetc.
Prix : 1 fr. Chez Rusand, à Paris et à Lyon*
Les pèlerinages aux tombeaux des saints sont rares de nos
)mirs.y et la philbsophie. moderne les a rangés au nombre àes.
pratiques d'une dévotion superstitieuse, et crédule. A peine^
quelques âmes snnples et pieuses osent-elle» visiter en. secret les,
Keux sacrés où Dieu a tant de fois manifesté sa puissance/ par
les ti'îomphes de la parole chrétienne, ou par l-apostolat des.
martyvs. Les {eunes écrivains dont noas- annftnçons 1 ouvrage,
n'ontpas eu cette crainte, et ils se sont rangés sans scrupule^
Ïarmi les' simples et les foibles. Cependant ib n'ont pas.vontiv
, eurter trop violeoatneut les opinions du. siècle , et pour ne pa^i
effaroucher les lecteurs mondains , ils ont marché, comme ils;
C 34:r= )
givuse auslent&du liujet » nous pensons que nos iécleurg aoeueiî-
kront avec plaisii* ua grand nombre de détails intéressants sar
}a vie et les actions miraculeuses du Saint. Ils sont présentés
ëiV^ela eonv$«tîoB d'iine-foi rive et dodle. L'èwrrage, orné d'une
Itthographiie , qui rcfpré^nté le i^llage dé li^ Lonvesc y se vend
au profit de sfon église ^ d^pouiflée / comme tant d'aiMres^ par
la b.'irbarie révolutionnaire, mais qui du moins ^ai eu fe^ bonheur
de coiiserter son plus précii^uxL trésor^ lisrreliqfCi^ vénérées de
Tapètre du Vélay.
La RELlGTOff DÉtfONTR^E PAR LES PREUVES OE FAIT» ET DB SEHTI-
MEiTTS, enfertrie de dialogues; par M. Besnfer. i vol. în»i2 j,
prîi : 2 fr. 35 c.> et a fr. 85 c. par la poste. A Paris , chez
Méquîgnon-HaVaî^d^ rue des. S<xints- Pères, n^g.
Les fait» , c'est-à-dire les prophéties et les miracTes , ensuite la
' doctrine é^Dgéliqne considérée en elle-même , tel est le fonde-
ment sur lequel f anteur de cet ouvrage appuie les preuve de
la religion cnrétieïine , qu'il développe dans une suite de dialo"
gués ^ dont la forme llii permet aisément dé se proposer et de
résoudre snceessîvement les objections des incréaulës. Une
idée très*faussé , celle de la loi naturelle , revient souvent dans
cet ouvi-age* Cela est inconcevable après tout ce qti*on a écrit
itur cette question , dont la solution dans le sens de la révéla-
tion primitive et de la tradition est un point hors de discussion
pour tous les catholiques conséquents. Nous ne pouvions nous
dispenser, malgré les excellentes intentions de M. Besnier, mal-
gré la simplicité et la clarté de ses preuves ^ de lui signaler une-
erreur aussi fondamentale.
MEMORLAii DE XA RÉvoLUTtON fraItcoisb y far M. T»*F. Xolty^ an-
• cien professeur de tiiéolojgie. Seconde snirioff, revne, cor-
rigée et augmentée. Deux. forts voL in-ia^ prix 5fr. -^-^ Vu
'Câucts, au Méthode pratùnie -du chemin de la Cràiot^ d après
le E. Léonard de Port-^Maurice» Troisième Ébmoïc» avec
cartes et gi-avures. i vol. in-185 prix : 4 fr. 5o c. .-^ Dkvo-
TIOV PRATIQUE AU SACRE OeBUR DB lÉSVS ET AtT IttisS^âtHT GCBUR.
B^ Marie. Un vol. in-t8; prix : 1 fr. ^5 c. A la librairie^
d^Edouard Bricon , rue du Pot-de-Fer, n'' 4*
Nous avons suffisamment fait connoître, dans le temps de sa.
pj^^emièr^e apparition y le Mémorial de la révolution, Cest ,
comme on le sait, un recueil de fait% accompagnés de réflexious
( 3/, 3 1
Kir lesquelles on peat n'être pa» toujours daecord, maïs irn re>-
cueil dont la lecture est essentiellement instructive et intéres-
sante.. M. l'Abbé Jolly , dont le zèle est infatigable^ a voulu don-
ner la dernière main à la nouvelle édition y soit par des correci-
tions f soit par des additions plus ou moins iinportanl.es , afi»
d'augmenter le mérite de son livre , qui étoit déjà d'une utiiiié
reconnue généralement. — Le P^ia Cruels publié .par M. Bricou
est le même que celui dont nous avons rendu compte en iiHaS ,
lequel est muni d'une approbation de feu Mgr d'Aviau, rjb
que son respectable auteur, dans cette édition revue avec si>rti ,
a rendu encore plus digne de l'estime dont il jouit h si juste
titre auprès des âmes pieuses. — Le troisième ouvrage, ou
Déi'odon pratique au sacré cœiir de Jésus et au très saint cœur
de Marie , est extrait d't^n Recueil de pratiques pieuses , égale-
ment approuvé par Mgr d'Aviau, et du même auteur que le
yiû Cruels y qtii â pense, avec raison, qu'un nouveau livre
«péeîalement consacre à cette sainte dévotion ne piouvoit qu'êti e-
bien accueilli de tous les fidèles.
Lb petit MiI^DEL nu tmux ecouer. Srconda édition. Un trejï-
joli volume in-3a ; prix : i fr. aS c. — Le Bon Curé , oti
Réponse aux objections populaires contre la religion; par
M. B. d'Ëxauvillez. Troisième éditioit. i vol. in i8; prix:
j f r 3o c. — Le Bon Paysait , ou Thomas converti ; i* partife
du ^0/2 6^(/n/; par le ménle. i vol, in-i8; prix: i fr. a5 c. A
Paris, chez Gautnè frères, rue du Pot-de-ter, n* 5.
Le petit Manuel du pieux écolier a eu ub succès si rapide.,
que Fauteur s'est vu obligé en moins d'une année d'eil donner
uae seconde édition , qu'il a revue et corrigée avec soin, Un pa-
reil succès vaut mieux que les meilleures recomnaanda tions. —
Le Bon Curé a été recherché avec encore plus d*empres^^ment.
L'auteur^ M, d'Exauvillez, ^ notablement amélioré la nouvelle
édition , surtout en en retranchant des détails ou inytijes , o<i
peu convenables. — Le Bon Paysan , qui n'est que la .suite du
Bon Curé ^ a été composé dans le même but y. ^t n'offre pas
.inoins d'intérêt. On desjreroit seulenient , diins ces deus^ ou^
TrageS;^ plus de simplicité^ plus de» précision , quand il s'^^it
de la doctrine chrétienne^ et quelquefois mêiuA plus d'exacti-
tude- La première chose, pour un ouvrage de ce genre, c'est
de se tnettre à la portée de ses lecteurs , et de kiur procurer une
îyostioctian claire et solide autant qu'édifiante. Voici , pm* exem-
N
(• 344 ) .
|i^e , uae réflexion qu'on ne s'attendrôît goère à ti*ouvev âaos /^
j^on Paysan : « Si }o]l); fût r^^té continuellement dan$ sa pre-
» iniére opoléncCy son» no;n , ignoré, n'eût jamais passé à Ia
D postérité. » G^ trait , à coup sûr^ aura échappé aux comuien-.
tateurs de Job. Les imitateurs de ce saint hoinine n*ont pas ordî-
nairement^ que nous saiÀions, unç pehsée qui s'accorde si pet^
avec l'iiumilité ; et on ne voit pas beaucoup d'açibitieax qui
consentissent à ce prix à passeic h ^ postérité.,
{(.EcovAs Av Roi -y par tt. de Cressy. Br. in-8^ $ prix ;. Sac Cl^es
Rusaad y rue au Pot-de-Fer^ n* 8. — Droi*^ cossiitutioit*
VELS DES svEQUES ixB Frascb; par M.. Boussot , ancien avocat.
Br. in-S*" y prix % a {r. 5o ç. Cne& Bricon ^ rue du Pot-rde-Fer,
n* 4* "^ Afpei^ k l'qpixioit puBCtguB pour jUk j^xi^igàtio»
DU CLEI^GE ET SA REjCOKaUATlOS AVEC TOUS LfS F&ASÇOl^.
Br. in-8* ; prix :. xÎK* A la 14>rairie e«;clé9ia«tique d^ Rusand..
Les auteurs des trois brochures que nous annonçons n'ont
d'autre désir que de s'éclairer avec les gens de bien sur les moyens
de sauver la France. Comme beaucot^ d auu*es« ils ont aperçu le
danger terrible qui la menace , t\ï\^ ont cru devoir Caire part au
public de ce qui leï^r sen^bleroit le plus efficace pour conjurer
Forage. ~r M. de Cressy^ vieillard respectable , ne donne
que* des conseils généraux; mais ce sont ceux- d^ l'expé-
rience. Il attribue nos malheurs à l'abandon de la religioB ,
de la foi ^ de l'honneur , lesquels sont pourtant l'unique
fondement des états. C'est donc un retour aux vrais pm-
'cipes qu'il demande , et il veut que le gouvernement s'appuie
5ur les hommes sincèrement religieux 5 car sans cela , il faut
bien en convenir, nul ordre à espérer , niiHe paix à attendre.
— M. Boussoty toujours fermement attaché à la doctrine catho-
lique , ne voit de salut possible que dans une alliance réelle et
véritable de l'état avec la religion. Son principe est incontes-
table. Ses considérations sur la situation actueue de FEglise de
France, sur notre législation telle que l'ont faite la révolution
et Tempire ^ aidée de la restauration , sont , en général', fon-
dées sur des observations fort exactes. Hais le moyen qu'il pro-
{^ose pour rendre durable- et solide Talliance de l'Ëglise et de
'état , est-ilatlssi infaillièU! qu'il le suppose 7 Nous ne le croyons
pas. Ce n'est pas une alliance de budget , comme l'a dit M. dfe La,
]dennais , ni inênie une alliance d'honneurs et de dignités que k.
f^l^ion demande^ mais bi,en nn^ alliance de vérité y de d^e-
( 345 )
\tîue et de foi. Il 7 a plu§, k mojeninfaiUible de M. Bonssot M
^ <;eroitpropre) telon nous , tpA perdre infailliblement VEsAïse de
! France^ puisqu'il la constitueroit dan» un état de servitude et lui
i ôteroit jusqu à la moindre liberté. On n'a qu'à roir rAngleterte.
I .^ Quant à l'auteur anonyme de t Appel à l'opinion publique ^
! qu'on dit être ecdéiiastique^ il voudroit que le clergé s'assem-
blât ; rien demietix. Mais que détroit faise^ suivant lui^ cette
: assemblée du clergé de France? Le voici : une déclaration^ sur.
les choses spirituelles ^ analogue k la charte « qui a réglé les in*
téréts temporels. L'auteur a la naïveté de croire que cette dé'
claration^ surtout si on la discutoit publiquement ^ et même
I dans leis journaux , satisfèrbit peut-être tout le monde^ comme'
' ja charte! Il est permis aux bonnes gens de rêver. Mais comb-
inent un prêtre catholique peui-il imaginer de pareilles utopies,
I s'il a-taut soit peu réHécni sur la constitution de TËglise, et sur
' les suites funestes de la gba&te de 168a ?
RaT7ss£AU APOLOGiSTfi DB LA RELIGION CHtétiENiffe; par M. l'abbé
Martin Dutheil. Un vol. in-S"" ; prix : 5 fr. Chez Belin-Mandar ,
rue Satiit-André^es-iVrts y n* hS.
Cet ouvragé s'offre aux ecclésiastiques comme un récuefl
très-commode, où ils trouveront rassemblés un grand nombre
de passages des ouvrages dé Rousseau eii faveur de la religion p
dont ils pourront se sei^ir dans bûsn des «circonstances avec
beaucoup d'utilité.
I • 1 1 — • I ■fci.i
M. Choron , directeur de l'Institution royale de musique re-
ligieuse', vient de publier un prospectus , dont nous parlerons
en détail dans le prochain Numéro , à l'effet d'ouvrir une sous-
cription pour l'ouv.rage suivant : Livide ci^oral db Paris,, con^
tenant l'office paroissial selon Vusage de ce diocèse y noté en
plaîn^chant simplifié ^ dédié à Mgr. l'archevêque de Paris, Il
en sera fait deux éditions, l'une portative 9 en un volume de
700 k ySo pages, du prix de 7 fr. ^ l'autre , in-folio , à Tusage
du choeur^ d'environ Soopa^s^ et du prix de 5o fr. L'une.et
l'autre édition paroitront dès que le nombre des-Souscriptcurs
sera jugé suffisant pour assurer l'entreprise. On souscrit chez
M. Cnorou, rue dfe Vaugirard, n* 69, On ne paie rien d^ a*
vance.
(34»)
. t^<" " ♦
. Le lO décembre, il paroîtra chez M. Béthuinç un Ii\^re de
piété qui ne peut manquer d'être extrêmement recherclié pai
tous les fidèles ; ce sont des Etbkvhes aux aves sisvsesv, os^ AU
manqch des indulgences , contenait riniifUition des. induU
^nces plénières e% particulière^ pour ciiac|uç jour d« Qiois ,
avec des notices sur leur authenticité > les conditions qu'eKes
exigent ^ etc. ; par Tauteur du Via Crucis, Prix : ^ fr« On
trouve aussi chez Bétbune^ rue Palatine « n.^'S, Icrs Et^khes
KELiGiiuses BT MONjàJiGHj<QU^ , secoudc édition; prix; i fr.
5o c*9 et t» ff. 5o c. avec gravures. Ces deux ouvrages se v^n-
(}ent également chez £4« Bricon., rue du Pot-de-Fer, n"" 4'
PBOPAGATIOH DES BOVS LIVBCS.
Si les méchants conlianent de propager ave;c on zèle Manique les livres
ûnpies et licencieux , de manière qne les campagnes mêmes en sont
iitfcclées • les calhoUqpes • de leur côté • ne montrent pas moins de zèle ^
répandre les boa» Uvres» 6«îi en formaai des «•sociakloaMfwi se chargent
éeks (fistiîbnei* , soiteo'te concerlani 9?6b des lilnuîres animés dhih esprit
religîenx et disposés à faire des sacri6ces pour un' objet aussi eftsentiel.
A Lyon , par exemple , les associations de ce genre sont dirigées aTcc
tant de soin et on si parfait accord , que les distributions de livres sont
devenues non seulement une œuvre régulière , mais une afifaire impor-
^nte pour tous, les chrétiens qui s'occupent dn salut des âmes. Ce qoi
est admirable, en effet, c'est que par ce moyen il s*établit entre les
fidèles de cette viUe des relations habituelles , des associations de
prières , qui semblent rappeler les premiers temps dç l'Église , et au
moyen dosq^cjles ils fi*éclairent et s'cntv'aident njutoellement. La parole
de Dieu produit de celle manière le plus .beau de ses froi^p , qui es| de
procurer àrU-fbts 1 union des âmes entr ettos et avec Dieu psr ramoor
de Dieu et du proeham.
Parmi les associations pour la prof»agation des bons livres, après la
SociiTB CATHOUOL-B , doul Ics Iravaux sont généralement et si îustement
appréciés , figure , uns des premières , VAssoeiatlon eaikolique du Sacré-
l ^h )
^ivnr , que noas âroa» recommandée pins d^anefdls h nos lecteurs. EAe
fèarnlt des in-34 caftionnéB k Récent.', et dcsia-iS, cartonnés anssî,
à 3o cent. Elle publie maintenant les P'iet deê P^rei da Déiert, î'n-18,
4VCC gravures en iaille-douce. Le premier volume de cet ouvrage conte-
nant la P^ié de saint Faut, premier ermite, yîettï de paro1tpe« Pnx'dc c»
Tolume, cartonné , 5o cent. ; le méme^ papier fin, broché . yScent.; te
mêmét m'-iâ , i fr^ 25'c. •— Les libraires qui ont commencé des publi-
cations semblables, sont, principalement, à Lille, M. Lefort, dont la
Piouvelle Bibliothèque catholique est annoncée sûr la couverture de cette
livraison du Mémorial i au Mans • .M* Bdon 1 lequel vient de nous
adresser les deux premiers volumes d'une Bibliothèque Chrétienne , pu-
bliée pai* une société d'hommes r^^ieux , sons la protection spéciale de
Mgr Tévéque du Manié. Le premier volume est intitulé : Le cathotique
ait XIX* iièeie , préiuani contre la séduction de Cerreur ; c*est l*Ahb
AFFERMIE DANS LA FOI , de Tabbé Baudrand. Le second est un nouveau
recueil ê^Aneedocies religieuses , accompagnées de réflexions propres à
prémunir les Gdèles contre TincréduUté. Le prix de la souscription à la
Bibliothèque Chrétienne ^ pour dix volumes in- 18^ est de 5 fr., et 7 fr.
-5o c. par la poste. Chee M* Belon, rue Marçhiinile, n° &o, au M^us
^Sarthc). L^ npême libraifc da J^fans vlept de publier un A{n^nAC^_
'tkrêtitm^ moral et hiêJbtriqaet in^39 , très-propre à Mre répamla parmi Id
peuple, dont le prix est de «5 «. Texemplaire , et 2 fr. 76 c. trei«-
•Jouze. — Lefort et Va nackère père, à Lille, imprimeut aussi, sous le
4,i.tre d'ÉtrenncSt de forts bpus almauacbs in 5a, et au même prîx^
BinLWTHÈQUE ECCLl'^lASTIfJtE ,
ou \
COU^ECTION DES OliVBAGES L£S PLUS TllLES AU CLlftCK.
La Bibliothèque ecclésiastique sera publiée par collection d ouvrages
complets chaque année.
Les plus grandes facilités seront accordées aux ecclésiaiVtiques qui vou-
<ironl souscrire. Les livraisons seront publiées et expédiées avec régula-
rité. Le prix de cbaque ouvrage de la coUeclion sera fîxé et déterminé
suivant son importance.
( S48 )
Là ptexsi^tire série de cette collection ,.re|ifefmaBt h BibUoihè^ùé
thoi$ie des Parts de C Église f sera publiée cl livrée aux souscripteors dans
une année » k dater du i*' octobre. — L'ouvrage formera trente-»x
volumes iu- 13 . et sera imprimé avec des caractères neuiGB sur très-beau
Ijapier. — Le prix de chaque Tolume est fixé À a fr. 5o cent. » ou 90 fr.
Touvrage complet.
Les souscripteurs auront la facilité de ne payer que 3o fr. par an.
L*ouvrage sera expédié franco aux ecclésiastiques qui pourront se
réunir au nombre de dix«
JE>otf|s votâmes font en wnte^
On souscrit à Paris « bureau de la Bibliothèque eccUeiaeUqœ ^ rué du
Po^de-Fcr-Saint-Sulpice , n** 1. Le» lettres ^ ayjs , demandes.on réclama-
tions doivent étfe ailraachis et «dressés à M. Tabbé Hunkier » directeur-
A Via ESâENTtEL^
Ce Numéro du MëmoHal avoit été retardé pour donner h Vun
de nos coilaborateurs le temps d'achever iin article trèS' impor-
tant; mais comme un plus long retard pourrait être attribué par
quelques Abonnés à une autre cause ^ cet article ne sçra inséré que
dans le Numéro de décembre , qui paroitra alors plus tôt que de
coutume. De plus , toutes les mesures sont prises , relativement
à la rédaction du Mémorial ^ pour qu'en 1829 chaque li\^ raison
paroisse avec la plus grande exactitude^
«MMMri^MMi^-iMMAiiÉWN»
'J
LE
MÉtOïaAL CAtHOLIQUË.
DÉCEMBRE 1828.
* •
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Avis aux SotTscftiPTEUBS*
* •
. .'>.". • ■>
Messieurs leS' Souscripteurs dont V abonnement expire ixvec la
liKfraison de décembre » sont pries de le renouifelèr avant le
î& janvier iSag-, pour ne point prouver de retard 'dans l'envoi
de kuY's numérxfs. ..••.;.» ?..
Les lettres , demandes et envois d* argent doiyej^t être affran^
chisyCt adresse's au Directeur dn Mémorial^ rue des Beaux-»
Arts, n» 5, près la rue de Seine, faubourg Saint-Germain*
' Messiaiars.les. Abonnés qui auraient desréelatnationsà nous
adresser ,^ sont inyités à nous les faire parvfitdr^à VépQqjue du
re(i6uvellemjent de leur souscription ; plus tard elles ne ^croient
pas admises.
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• «
QUELQUES PASSAGES CURIEUX TIrIs b*UN*UVap^Ç,0 .Ç^^LERBf VI^ON*
NÂiEE Swedenborg, - , ,, î .
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» • "X
». »
.,^.£minai;i<^el Swedenborg, im$;Ji StQic]&}iol{i|Me)Vii^Q^^ mourut
a Xiondres^ en» ^77 2- Penda3;it la prenouére partie .dcj/vii vie il
avoit cpmpo^s^ plusieurs ouvrages ^sur def( s|i)efs.cle.$^i^noe-et de
philosopjhie^ et il ^toit en correspondance avec les priA^stp^ux sa-
vants de l'Europe. D après son biographe anglaisât ili^uroic publié»
de% considérations sur Le craae /humain seinb}a}>Ies \ ediés &i«a
Gall a exposées de nos jours. Cependant 9 soit que son esprit fût
affoibli par ui^e tvop.gr^de application à l'étude ^sciit ^'il flit
10 ^24
( 35o )
tmVtàtui par sa, propennon à renthonsiaftine ^ il se crut tout-k-
^of^ 9iffeli a exercer rëtatde prophète et à» térélsâeaw de»
ckoaes les plus extraordinairea» « Ea 1^74'/ dst^il dam un des li-
vres qui appartiennent à cette seconde époque de sa vie, il a plu
au Seigneur de se mamfester à moi et de m apparoitre person-
nellement pour me faire des communications sur le monde spi-
rituel ', il m'a mis aussi en rapport avec les anges et les esprits ,
pouvoir qui m*a été continué jusqu'à ce jour (i). »
Un journal de Londres nous apprend que les disciples de Swe*
denborg forment encore une de ces sectes dont l'Angleterre foar-
mille , et que cette secte ^ qui s'appelle l'église de la nouvelle
Jésusalem^ publia en 18a i ses articles de foi^ où elle enseigne,
par exemple , que les livres canoniques du nou;7eau Testament
ne se composent que des quatre évangiles et de l'Apocalypse ;
que les anges et les démons qui peuplent le Ciel et l'enfer ont
tous commencé leurexislence par la vie humaine; que le dernier
}ugem«nt s'est accompli en 1 757, et qu'à dater de oett« époque
la nouvelle Jéri^lem continue à descendre sur la terre ^ etc.
Certes , je n'étoîs pas tenté de faire des recherches dans les
c&uvres du fondateur de l'église de la nouvelle Jérusalem; mais
le hasard m'ayaut fait tomber entre les mains le principal ouvrage
de Swedenborg , les deux gros volumes de sa Théologie univer-
selle^ je me suis aussitôt aperçu que si l'auteur étoit devenu fou,
c'étoitdu moins uti des fous les plus spirituels qu'il y eût eu
depuis que le monde existe , ou^ si l'on aime mieux » depuis qu'il
existe des fous. S'il érige en faits et en dogmes tous les rêves de
É9a ioutgiàation, cêUe^ci n*en&nte pas seulement les choses les
jj^UB exfttaVtfgàtotes } ftiaî» elle étonne aussi par Péclat et la variété
éi ses Cf Atk)iis. Il y a plus : le Visionnaire , au milieu de ses
moti^truiiU^es divagations y s'est socvent rapproché de la vérité
et a quelquefois vapaifaîtement juste. Ces exemples sont curieux^
et si j'en slott.mets quèiqu^-uns à nos lecteurs, c^est que j'ai lieu
( 35i )
de penser que les hrit% étranges de Yhéréàarqùe Swedenborg
le«r sont ec resteront inconUfU. *
Yoici d'abord un passage qui m'tthéppé j et snr lequel je ferai
quelques réflexions.
« La parole nepent se comprendre sans la doctrine. H y a dans
l'Ecriture sainte une infinité de passages par lesquels il est évi-
dent que la parole ne peut se colhprendre que par la doctrine.
L'expérience en donne le témoignage dans l'onivers chrétien.
Tous ceux de la religion réformée votent la pàrcAg par leur
doctrine y et expliquent la parole selon leur dôctrme; les pa^
pistes la voient et l'expliquent de même ; lés Jùift eux-tnêmes
▼oient la parole par leur doctrine et Texpliquent srion leur
doeCriÉe ; conséquemment tous 7 voient des eireurs selon
qoe leur doctrine est erronée ^ et des vérités selon que leur
doctrine est vraie. On peut donc être sûr à présent qûé ceux
qui lisent la divine parole sans jla doctrine sont dans Tobscu-
rité sur toute vérité ^ et que leur raison est vague et iilcertaîne,
prompte à se précipiter dans les erreurs ^ fisidle à se laisser sé-
duire par les plus grossières hérésies. La parole est pour ces
hommes comme un chandelier sans lumière , et ils Imaginent
vok dans l'ombre comme une infinité d'objets y tàoNlis qu'ik ne
voient rien , on presque rien ; car la doctrine seule est la la*
miète du chandelief, elle est comme un flambeau qui éclaire
dans les ténèbres y et comme un guide qui conduit dans de
bons chemins. »
Je conclus de ce passage, queel5«redèifborg avoît'eu le bon-
heur de nakre dans l'Eglise catholique, ou que d'insurmontables
jMré)ugés ne l'en eussent tenu éloigné, il -n'eût peut-être pas
donné dans les travers et les extravagances qui doivent nous
affliger dans un hoiiime comme lui. S'occupant de matières reli-
lieuses ^ il vit parfaitement que ce qu'on trouvé dans l'Ecriture
sainte dépend en grande partie d'une doctrine quelconque qu'on
a~ déjà adoptée, et qui exerce une influence décisive sur l'inter^
prétationdespagessacrées^ensorte qu'il faut que cette doctrine
24.
1 5:13 )
soit la vraie, ti ce qii'on tton^i^el^a dao^ I^Scri^M^^ doi t it re la T^rite^
Itsentit aussi fort bien que le raisop^hement 3eul pepouFoitétablîi?
cette doctrineTraie ^ cpie ç^.^^Uât q^'uae autorité durhùmaÎDe
qui pou voit la proposer avec certitude; mai$ ne connoissaut pas
cette aut^ifté siu^huinaine qu*on trouve dans TEg^se catholique,
et éprouvant pourtant un besoin irrésistible de se reposer dans
iine foi certaine dese&longues et infructueuses re(;}^ec<fae^^ il a fini
pai' s'ériger en autorité divine lui-même. La parole ne se comprend
que par la doctrine ^^la yçaie doctrine n'est conçnue que de ceux
que le Seigneur ilLoniine ,;> sais moi-^méuic un de ces illuminés*.
Voilà l'ordre dans lequel les i^ées de Swedenborg par^^issent
s etre.$uiYief*.Celaproave)que les esprits conséquents, loi-squ'ils.
tr(^ve^.JefS€^ptircîsm«.ii>sHppi^i;fabl^ deviennent fanj^liqHes, si
le noblp^espin d'ui^e foï.}^ l'abri 4^ 4}McluaU<¥ûf;deIa naàson ne.
lesramépejasrà VEgV^e. ..•, r. ., . .; s,-.
. Voici inaitflienant jj^,a^ tte, {>;^fi9age , . sui^hf. Mt^fififit c Wieux.
dans la religion .de sa p^i^ie Qu d^ s#s ip^irffii^s. i\ y. e^Jki^é dès,
son epi^cp.^ 'û'^^^ç9fl^f^^1f^^J^^V^i^^e^Mt}^^
r^iti^4e sptpryéjugA etjda ses^iî^Ura, fimfej^ c^Mt4ai?» occfi^
Blf^Pf:;fl«3ùB>V*^J** J^feJW^*® <ie,$on Hil^llige/iic^^iàl $ai5*r.
L^î^éPf^ qH^;<:o}Ae.i:€ligi«|i.liM a trâp&iii^e9|^Abé^ji^t9^;de:ra/rQ
çnraaç.jMIai» vivre. n?al,^t confif ipe^r ;^jç j^ife«|ift , voilji^q^i.
(bmiî^f)En flffel,,c59lpi^oi,Htljip§Hr#»>.d^P9 sa r^gion^ croiî, ea
Dieu) celui qui^ né dans le christianisme, croit 4anfl§ S^gq#|ii>
regai^îefla j>arp;g ppmW.^W^^ -«vj^*^ ;Ppftri«^dfeA§UgiP"
sdon Içs p^çcepte5 4i^,<3i^a^^f^4^^irlà ne jWj5.p>oiç«*W\AeS:erri
pA'^d f^JpJi,^ t9f^^Jiiê}:^AW\ M^Pf^fi^m^'iAi ^kc^^mim
d^ errje^rs. JJ nênest fi^'^/^eirj^n^fi.^ç.i^ta^iflHÎf^^
lui les erff ur3 de,sa.x^igy)f>i W^^^'fiM^99Plmv^^4m^m^.fi'^^
ne pieut s>xtivpei>.giiii?q^êHPfi'r:;<îÇMf ;!<^nfe'W!«ftj^%^^^^
entreidaus kv.olonf^é^q^ij^^est.l-haflf^njç J^i^ift^^^ .^Afm^fjB'.
leilecl selon son capricf p^ f ?pû.gr4,jJ'eff^pr;^^f)^.^t.Hft.¥>W[
"
ÙO^ )
tiominepur s*;riiïeiit inrét^ocable , suiiout si celfe erreur s'icleii-
tîfie ave<:ràiBOur de soi-même ou avec Torgueil qui se coniie
dàtï« sk propre inlelligence. J ai conversé avec quelques esprits
danM le monde spirituel , qui ont vécu dans notre monde il y a
plosièursisiècleS) s'étant- confirmés dans le» ei'reurs de leur reli-
gion, et j'ai étéoonvaincu qu'ils demeurent aujourd'hui constam-
meut et ail même degré obstinément attachés à leurs eri*eurs.
J'ai conversé avec d'autres esprits de la ménie religion^ qui oiU
pensé comme les autres, mais qcfi n'ont point confirmé les er-
reurs en eut , et fai ru qu'instnûts par les anges , ils ont rejeté
lés erreurs, ont reçu les vérités, et ont été sauvés , tandià que les
autres ne l'ont point été. »
, Le visionnaire avoit rapporté de «es roj'aige» dans l'autre
monde des portraits dans lesquels nos lectenrs reconnoitront
peut>êti*e des contemiporains i « Un jour, dit-il , j'entendis de
grands orts qui s'échappoient des enfers comme les eaux d'une
source qui sort d'entre des rochers et.tombesur un coteau
rempli de cailloux. . Parmi ces cris^ j'entendis distinctement
prononcer à la gauche r Oh ! quHh sont justes l «ur la droite :
Oh! qu'ils sohi ysavantsl et par derrière : Ohl qu'ils sont sages l
Est-ce qull y a aussi , me disoiswje intér^eor^neii^, des ^tes ^
dès savants et dès sages en enfey ? J'éum animé du désir de voir
s'il j en avoit, .et coitiment ils étbient* H me fut dit du. Ciel r
Vous allei voir et vous ailes eDtettdre. Aussitôt j« eofti^dê ma
maison en espiiit^ et 4e vis; devant moi nue ouvertiiré ] j^ênap-
procliai, je regardai dedans >Bt j'y aperçus nn eséalier jkav
leqnel je descendis. Quand je fus. parvenu au bas^dis 40 soutei*-*;
Kain , je vis dés : lieux xhampêtrès hérièséll d*ffrbusttt%, ' sans
ordfe, et entrelacés di'^épiDes:>et d!ortres. Je demandai si j'étoi»
dans rènfecf U ine> f^ ti répofadn que o'étoit la. telrè inférieure ^
qui e&t la plus prés au-dessus de Tenfer, Aloi^ije nijainafi^t^dansâ
la dir^fli90(!OÙ|'|entiendoia ceux qui crioient lOhi qu'ils :sûnâ
sif^ç^^,! oh! quUM spnts'awi^tsl.et je pontai iwesdregMdialeu-.
( 354 )
Ciel , ëioient immédiatement au-dessus de oemx Yets qui fon
crioit avec tant d'admiration : Oh ! qu'Us sotU »a\HmU ï Je
conversai avec ces anges sur cette exclamation^ et ils me dirent:
Ce sont des savants qui ne font qu'agiter « dans leurs raisonne-
ments , si cela est eu si celan'estpaSf et rarement concIuent«-ik qùo
cela est. Aussi sont-ils tous comme des vents qui soufflent et qoi
passent , ou comme des écorces d'arbres dépouillées de leur
moelle , on comme des pelures de fruits séparées de leur chair
intérieure^ ou comme des coquilles d'amandes sans noyau. Nous
les appelons RAisoHKEUftSy parce qu'ils ne concluent jamais rien,
et parce qu'ils recueillent et compilent tout ce qu'ils entendent,
en se disputant , en se contredisant sans cesse pour nésoudre cette
question : Ce/a e^^-iY 7 Leur grand plaisir est d'attaquer les vérit&,
et de les déchirer en les soumettant à un examen de contestation :
ce.sont des hommes qui se sontcrus plus savants que tous les au-
tres quand ils vivoient dans le monde. Instruit sur ces objets si
singuliers^ je priai lesanges demediriger verscette assemblée. Ils
me conduisirent du côté d'un creux d'où partoient des degrés qui
s^enfoncoient dans la terre inférieure ^ descendant ces degr^ »
nous suivîmes comme à la piste ces clameurs. Oh ! quils sont
savants l Et .voilà que j'aperçus quelques centaines d'honmaes
debout dans un même endroit , frappant la terre* Surpris de
celte occupation , je demandai pourquoi restant debout ik ne
iaisoient que frapper de U plante de leurs pieds, et Rajoutai :
St on les laisse faire ^ ils creuseront avec leurs pieds un trou dans
la terre. Les anges sourirent de mon propos, et me dirent : Ds
pavoissent debout, parce qu'ils n'affirment point de quelle
ehose que ce soit : Cela existe ,- maïs se demandent seulement :
€elaea:iste't*U7îi% se disputent avec véhémence, et comme leur
pensée n*a point de progression aur-delà, ils paroissent seulement
fouler et aplatir une glèbe , sans avancer davantage leur travail.
Ceux qui du monde naturel viennent ici et apprennent qu^ils
soQt dans un autre monde\ se réunissent dans plusieurs en-
droits* en iMsembUes ^ et eherehent où est le Ûd> où est Penferj
( 555 >
4>à est Uen ? Un^ foî^ «pi'ik ^nt instruits sur ces U*ow obj«(«,
ik commencent h raisonner , à se djsj^ter , à se quercUev , et
le grand point de leurs débats est toujours cette question :
T a-t'il un Dieu ? qu'ils résolvent rarement par l^ffirmativo.
Ces hommes, par la suite, s'associeatde plusen plus avec les iHé"
chants 9 parce que qui que ce soit ne peut vouloir et faire le bien
par amour du bien j penser jpt parler vrai >ou selon la vérité
par amour de la vérité , s'il n'est conduit par Finfluence de Dieu.
Après ces discours , les anges me conduisirent au milieu de cette
assemblée. Je liai conversation avec cpelques-uns , et je leur dis t
J'ai entendu raccla^tation de ceux qui vous environnent ^.et don^
la troupe est prodigieuse; ils s'écrioient tous : Ohl qu'ils sorU
tm^atus ! c'est pourquoi qu'il me soit permis de causer avec vous
sur des matières qui sont de la plus profonde érudition. Dities,
dites 9 proposez » me dirent-ils , tout ce que vous Toudres , et
BOUS vous satisferons. Je leur demandai : Quelle doit ètj:^ la rer
ligion par laquelle Thoupinie; puisse être sauvé 7 Ils nne répon-
dîirent: Mous allons diviser jcette^uestion en plusieurs lurticless;
car avant d'avoir tiré nos conclusions sur ces artidea ^ nous ue
pouvons TOUS jdonner une réponse raisonnable. Voici de quelle
manière nons diviserons ^otre proposition : i». £st*ce quelque
chose que la religion ? a*. Le salut existe-t-il ou n'existe-t-il
pas? 3% S'il existe. I une religion est-elle plus efficace qu'une
autre pour l'opérer? 4"** X a-t-il un Ciel et un ^er? jy. J a-
t-il une vie éternelle ? Ils me présentèrent encore dVu^Ures divir
sions de la question. Je leur demdiidsi leu^ sentiment, sur h
première , si c'étoit quelquo chose qu'une religion ?J^ réponse
fiit que cette proposition ejtigeoit un exsn^n sérieux et foit
(étendu y qui dureroit au moins jusqu'au soir: Je jleur demandai
si enfin elle pouvoit être T&olue au bout d'un >nP L'un d'eux
me dit : J'assure qu'elle ne le seroit p^s dans cent 9;is. Pendant
ce temps4à , leur dis-j[e » vous êtes .donc sansiiieligion , et commç
le salut en dépend , vous viv^ï ^ans la pensée , sans la foi , sauf
Fespérance du sshit? ~ De b^nne fyi f MesssteujW'; tous |i'IKi#
( 5&6 )
riea moins qii« «AvablS'î vous ne po^yea «voïr (f-autr j pe&ieè
que celle-ci : Ca/a est-il y et la tourf»ei' èhns les deux sens.
Quelqu'un peut-il être savant , s'il ne saitquelque. chose ^v«c
cortitude, s'il ne marche progvessivement dans cette certitilde?
-Opiner seulement sur la question ;• Telle chose epcisu^t^Ue ou
non ? sans jamais la résoudre , c'est ojHner du bonnet -salDs le
mettre sur sa tête, c'est opt|Qôr sans cp^Glore. Que vous eu
yevient-il, sinon que vous no savez pas s'il existe quelque
chose y si quelque chose n'est ^qu'une idée , s'il y a une vie après
•la mort , ai une reUgiop est préférable à l'autre^ s'il y a^unCie^^
s'il y a un enfer. A ces mot$ , }e )ed quittai^ dans leur iadigii»*
«iou et leur fureur ils jetèrent des piçrores âpres nioî,
i' s Ensuite , l'un des anges -me ^dit : Suii(e«t-.ftK>i vers le lieit^d'où
partent ees acclamations ;OhJ. qu'ils sont sages ! La^ vousVerrez
des hommes extraordinaires ; .vous verrez 4^8 étie^ ay^nt des
oorps et des figures humaines ^ et étendant ce ne sont pas
des hommes* Ce sont doncdes bêtes , lui dxs^e? No&^me ré«
: pondit-il^ ce ne sont pas non plus des bètes^ mais ce- sont
des béies •hommes. Ils sont organisés de telle sorte qu'ils -ne
peuirent voir si le virai est viai , si le faux est faux ^et ce»
pendant ik peuvent faire quecje qu'ils veulent pavoisse vrai ou
faux y comme ils le veulent. Nous les appelons ÂFFiiti^AT£i^as%
T4'entrons pas dans leur assemblée , mais appiel.e«s«en un seul ;
iKHis-en appelâmes un^ et nous Uous retirâmes avec lui à FécarK
Nous BOUS entretînmes avec lui dé différentes choses ^{u'fl
affirma chacune en partieulter, jusqu'au point qu'elles parbi»^
soient comme vraiesv Nous lui demandâinâi si sur tous be» objets
il pouvoit affirmer le contraire y et il nous di| qu'il le- feroît
avec tout autant de cenviclioii qu'il en av oit eupour défendre hi
première tliésè, et il ajouta- franchement et da /ond deSOA
cœur : - « Qiv'ést-te que la; véi4té'A Peut-il y. avoir d'autres v-é-
rités^ dans toute la naturo des choses ^ que ce quoi'h^mmo'a
fait vérité? Dites-fnoi tout c<a^{u'ilv(>us plaira , et Je ferai que ce
côit une vérité. » Il y avoii auprès do lui un esprit qui ^ dui^s 1%
( 3^7 )
inonda, airoit été àmbiisfiadeur dei)feitiièi'ëtelès^..Il 'éi|»it dbtt^
l'étonneinent sar cette matiière de'rai^oiitiier , etil nonsdtt^:
« Je conviens ^^^il j a dans le mondé quelque ch^se de séliH
blable à cela $ niais^ mon ami, feiitBs-mbî, s'il voua estpdssiUie,
que ce soit une yérîté/quéla lumière est les ténèbres et que les
ténèbres sont la lumière. » Oiii , dit«il , oui ', et je le prouverai
très •facilement; Qu'est-ce que la lumière et les ténèbres, sîiion
l'état de rœîl? La lumière ne se cfaanf;e' t-elle pas en bnibrâ
tfuand l'œil vient d'être exposé anx rayons du soleil et quand
riiomme a fixé le soleil avec intensité P Qui ne sait qu'alors Fétat
de l'oâl est changé , et que , par là y la lumière parôît ooiimie
l'oinbre, et que y dans le passage de Pœil àson état naturel »
l'ombré redevient comme la lumière? La chouette ne voU-die
pas les ténèbres de la nuit comme la lumière dajour, et la lu^
mièredtt }our comme les ténèbres de la nuit, et alors leseièit
lui-même comme un globe opaque et noir ? Si un homme avoit
les yeux comme une dbouélte /qu^appelleroit-n la luniièie el
qti'appelleroit-il les ténèbres ? Alors qu'est-ce que c'est que ila
lumière y sinon l'état de rœH?* Si c'est seulement l'état dfe l^teil!^
lii lumière n'est-elle pas les ténèbres et les ténèbres ne sont-elles
pas la lumière ? C'est pourquoi ta première proposiiiîon est une
vérité, et sa contradictoire est aiissi également une vérité. Sur
cola l'ambassadeur lui dit : Pourriez-vous faire une vérité de cette
proposition y que vous êtes fou 7 Je le pourrois sans doute , re-^
prit- il; maisye ne le veux pas. »
Terminons ces extraits par un passage eu notre visionna iec
me paroît surtout ^voi'r vu fort iuste :
.' ' ' ... ' • • ' ' \
, » Avant la parole donnée par MoX$e et paroles prophète^
il a existé un culte connu par les sacrifie^, et le cultç d^s Géu:
tils étoit presque. semblable au culte institué par lelé^ifdsir
teur des tlébreux. r** Il y a eu une parole cliezf les 'anciens i
ftloiCse. la . cite ,. il en, donAe mêine quelques .phrases ( Njomb. .
XX, XL^y i5> aâ-âo). Celte parole étôlt .aussi divinëinènt
iuspirée.'-^ S'il n'y avoit point une ' parole , on ne sauroil
( 3^ )
point qa'il y a itn Dieu , «n Q«l , un eofar , «no ?» api^b I»
mort* CSroyes-youf que les lOMâeiis pliilotoplMs , coomie Aris-
tote^ Cictfron, Senèque et tant d'autres , qui ont écrit sur Dieu,
sur rimmortalité de rftme , ont tiré leurs principes de leur
propre intelligence ? Non | non , ne le crojes pas : ils les recu^
rent de quelques autres sa^s qui les avoient connus par Tan*
cienne parole. Les écrirains de la théologie naturelle ne tirent
rien de semblable d'eux-mêmes , ils confirment. seulement par
leurs raisonnements ce qu'ils savent par TÉglisey dans laquelle
est la parole. -^ Si. parmi les anciens il y a <» une religion ,
et si les habitants de l'univers ont partout reconnu un Dieu
et admis quefa|ue chose sur la vie après la nuNrt | ce n'a pas
été d'eux-mêmes ou par leur propre intelligence , mais par la
parole primifive, et ensuite par la parole donnée aux Israélites.
C'est de ces deux paroles divines qu'émanèrent tous les prin-
cipes de religion qui se répandirent dans les Indes et dans
leurs fles^ par l'Egypte et l'Ethiopie dans les royaumes de l'A-
frique » et par les côtes maritimes de Vkàt dans la Grèce , et
de Ui dans lltaUe. s
Histoire de France.
( Qttzième article. )
Lorsque M. Cousin a dit que les trois derniers siècles sem>-
bloient avoir eu un seul but » avoir été dominés par une seule
idée 9 la destruction du moyen âge , il a dit une grande vérité.
Seulement sa pensée, pour devenir claire, a besoin de quelques^
explications, parce ^ue le mot de moyen âge tout seul ne re-
présente rien de bien distinct à l'esprit. Celui de société chré-
tienne s'entendroit mieux ^ car ce.qui caractérise principalement
(559)
les inslkutÎQiDS de nosaleux , c'est q«« le^chrîttiaiiiime ea avoil
«r^ la plut grande partie 9 4<ie ton eqprit avoU pëaëtré celles
qu'il n'ayoit pas £iites » que ses prineipes ëtoient regardas comme
les seuls principes sociaux- , enfin qu'il ^it la grande loi. à la<«
quelle tout étoit subordonna* Dans ce système , l'Eglise et son
Chef tenoient une grande place; une haute direction sous le
nom de pouvoir spirituel lui étoit confiée. DéAristianiser la
société, telle est l'œuvre qu'a commencée le seisîéme siècle et
que* les siècles suivants ont accon^lie : Vest ce qu'on appelle
dans le jargon moderne la sécularisation des gouvernements 9.
bien&it qu'on ne sauroît trop apprécier ^ produit nécessaire
et dernier terme de fai civilisation^ nous assure-t-on tous
les jours. En attaqnant l'antorilé de l'Eglise , Luther a mis la
cognée à ia racine de l'arbre ; depuis il n'y a pas eu de relâche
dans ce travail de destraotion : les ouvriers se sont présentés en
feule X rob ^ prêtres , nobles , plébéiens , guerriers , magistrats y
écrivains , tont le monde s'en est mêlé : l'ouvrage est à-peu«
près achevé , au moins pour la Pianoe. Maintenant que le terrain
est déblajéy il ne s'agit plus que de bâtir un nouvel édifice avce
les instruments qui ont servi à démolir l'anden : il nous reste
pour cela deux on trois principes, résultat inestimable que tant
de sang et de larmes n'ont pas trop chèrement payé : c'est sur
eux que reposera la société régénérée , la Jérusalem nouvelle y
toute brillante de clartés y que nous promet la philosophie.
Attendons patiemment le séduisant avenir qui nous est prédit ^
et admirons d'avance pour plus de sûreté.^
I«es premiers auteurs de la réforme ne «e deutoient guère du
terme où elle aboutiroit; mais voyex comme tout s'enchatna
dans les choses humaines et dansles penses humaines. Luther a
posé un principe fécond devant les conséquencèsduquel ilaurmt
reculéavec effroi ; mais il fieiut que ces conséquences soient tirées :
de meifleuvs logiciens commencèrent dès son vivant ^mdme :
ils eurent pour successeurs des raisonneurs encore plus habiles ;
chaque âge a apporté son contingent ^ non poov augmenter ,
(•56o )
mais pour diminuer le nombre des vérités reçues. 'Liièher »
commencé par une première néga^n : de négattou en WgaCioîr^
on en est yena à nier tout « excepté le d^it de tout nier r é^est
à ceb que se réduit actuellemellt le' protestantisme..
C'est la mode aujourd'hui d'exalter les bienfaits de Ta ré-
forme. Elle a rendu, nous'ditron , la liberté à l'esprit humain ;
elle a augmenté son activiCé, et lui a fait prendre un e^$or qu'il
ii'auroit jamais pris sans elle. Mmis aturcms peut-être bcèagiou de
discuter la valeur de ces éloges; mai» à présent cela nous me-
neroit trop loin de notre sujet, le ne sais pas ri les conséquences
de la réforme ont été aussi aviintagéttses à lliumani té qu'on
nous le dit ; mais ce que je sais , o'est qu'elle commença par
ttx)ubler le monde lorsqu'elle j fit son entrée : les «éditîoiB, les
g^rres y les massacres^ formèreànt d'abord son coKé^e'5 la où
elie partit du gouvemement^ comme en Angleterre:, -die pro-
duisit. la tyrannie et la persécution; là oÀ elle sortit du
people y elle enfanta, la gùerre.cÎTÎlè et fit^ ootilier' des -torrents
de sang. Que notre âge doive des antdk aux apôtres dâséiaième
siècle, il n^eaest pas moins vrai que leurs cotftemi^ôràitts'duiceni
moin»les regarder comme des réformateurs cb^rgésde corriger
et d^édairer le genjre bumalii , que eonuiiet dies fléMi^ èou^ojés
de Dieu pour le pumr*. Ainsi Iq icolvinismeaj^ortil efi Frajoçe un
demi-jBjèclede discordes civiles; de crimes y- de. -désastres, tek
qu'on n'en avoit .pas encore vuç. Ii'épx>que dcà giier^0s de reli-
gion sen»t>la ^s «ialheureuse.de nos annales i.silftféxotntion
n'étoit venue faire encore; miens. ' " k»:' .'
'L'histoire de. cette tnste;ép64|ne n'a encore été décrite ^ue
soils^rinfiureficedes.préjugés pliilosopkiqiies : aussi n*êii cs^^il^
peut-êuc point .soi lalytelle .ohr ail en général: des idées! pbts>
fàttsees. Uànsle-Takkau dePaèis elfe e.<t retracée pdwç la«p'Fe^
mièse fois par un catholique honmie: déitsflent^X^estasstiâtre:
quo'C^ieat une des partiales plus curicMises etles pM imiirèêBantes
de cétf excellent livre. Tout.s'y présentesous son vérijtaUe jour.
(36. )
qbe.la justesse deé jugements leur dôoile.ietpik.'tout le pi<|ivtfit
<le- |a- JoaTCâùté. C'est souB'FrânçdaPVipiè le icalytiiisine s'inr
trèduisjt.eD Frapcè«.Le fatalisme farouche qaî faUle fond de
cette rdooU'tiie .ex.pHque asies le caractère turbtdent qui disr
tingin ses.-pactisans* s Lè.parti quipovta.le nom de Calvin ^ dit
Btisâttet> .fat exâraor^iiiairement bal .par toqà les autres pro*
te9taBils> qui le regardèrent .contme. le |)1 as fier , le plus inquiet
et le plus «éditieox qui eût encore par<t..«»^ Jacques» roi d'An-
gleterre ^ ne coDHoisaoit rien de plus dangereux ni de plus en-
nemi de la.rôjauté que les puritains qu'il aroit trouvés daiis'ses
royaumes. Ml ...Des mesures- trés-s itères .furent d'abqrd prises
contré les néursëux sectaires.» tant par François I''' que par
HeniiJI sborsuocesseur. Cependant les prog|-és du calvinisme
lurent; rapides : ,on doit mettre au ^nombre des causes qui les
favôriisèrent^ les idwes: d'ind^^ndance et de révolte Go«^re le
SaînbrSiige, que )a:pi»ignfiatiqiie avoit r^ândii^ien France;, iii)
seul' faïA.sui&t pour. ;le prouver. Le paidi^inesit deiipand^ l^^plur
^ienrs xepr.i8«s la pumAion des premiers prolèstauts qui se^fiPQn
ttèjrcait .dfint le»ipyaume ; M. m dîstingUa/d alKrird' pai> le zd)e et
i'ArdfiRr^'il i|iii.:dâns ses poursuites* Cependant » au:Jbou| çlif
tDàsr.|>eé^ de i^vAps nons rojrons cejméHiç.pÀfiVBfDienttouA plein
d^ priHestaots ou.d'ai|iis de prolestants ^ta^ft'l^ maximes qui y
i^g^tpkpt 4HnffH JtJiiWs ppur prepaw \^ esprits h ^mbrasser^
l«.«î.n9*iyflU€3>.dpctrin/EKi. .In- .-' ■ . . • ,. <.
; /.lucip^h^'àec^ qurixa lappellc^ Ja p^rs^eu^n 4(^ ItérMinum
èst}iint àl'aAgjefJtli»aÉ)^aàOA^(n#ndeVian(: QPAv^raiièiJe.) eUeii?^
pouriqnt pluswisce^^ible. d'éti;e défendue q«if on ne pqMrreit U^
çàiindoaut pi»miér: jeQii«pr!d''feil< fer ij^i. :n<»tt9i n'avQns p«s Ji^
uiof odrç éflBii9ie:deifaicoluAk«4^P> olcesjtjSPéSb ,nh inehie Jesitifb
lefilpv]^Q^)<^»bi[ qiijs .4iel<tit»imiâlpQa»*q^diîiM[y9itlhp8i $f s^ficp^
depuis plusieurs génërnlions, qui a depuis long- temps sa place
f^tke dàti^ l'Etat, «t une^s^ë <{UÎ'8'nitiK)diffli!vieiiôiiimetifl dans
un pays avec l'intention manifeste d'y faire une révoTotfènV'sl'
(364)
tectfon dû gouyernement » mais de l» renverser lui«>tn^me. Îja
tendance et tes. principes du calvinisme étoient essentielteiaent
démocratiques i il est bien reconnu que ses sectateurs avoient
formMe projet de diviser le royaume en cercles et d'y établir
le «gouvernement républicain. On lit dans les mémoires du temps
10^ plus authentiques , que les principaux chefs calvinistes di-
«pient hautement dans la chambre du jeune roi François II :
a Nous donnerons le fouet à cet en£int , et nous l'enverrons ap-
prendre un métier pour gagner sa vie. » C'étoit donc non seule-
ment la religion que les rois de France dèfendoient contre ces
sectaires , niais leur couronne même et la constitution de FEtat.
r Malgré les lois portées contr'eux, les calvinistes Orent beai>
conp de prosélytes sous les règnes de François I*' et de Henri IL
{Marguerite de Valois, sœui: du premier de cesdeui^ monarques,
un grand nombre dfi seigneurs et de gentilshomfnes , furent de
ce nombre. Il devint bientôt si considéral;^Ie qu'ils pensèrent à
4
^x^Q^f une forme régulière a leur institution , en créant une
^lisecffit'Jç modèle de celk.do Genè^^: Ce fut en, .^555 que
l'étf^lirÇQt. en France les premières églises refoulées; Leurs
pfijiçipQS.ptgrent .dès*4Qrs se prppaget^aViQc .plu3.de;^uneté«t
4D r^piilit^. La con^giqn se répandjit D^r|oMt ; «Ile gagna \\^
(|4t'9iarfi||igi$trats,chaçgé»de.^^iUer h l'iexéfci^itk^n do» 4dit$;rai-
4Vs ieï%Btre les héi-^tiqnes ; }^% co^^pela; j uridiction:eccl#ias^qae
flQ^a ajlpf:^ extremeiPWit i^fiM^née^^ l'appel aUi: trilH^i^luK sécu-
li^ji;^ > îk.écbiippQiwi'Pnesque toujojutç par ce;mQ;f e^ au^peines
gne la Joi aycftl prW.QPÇe^i^Pt^U'Qttx..'» Geifolt, dit M. 4^ ^iHti
yà^àX ,x|tôj4F:»i*r4t$îr les.efl^ts de çè <àal IjoajoMrft ftr^iss^mtpt qui
nik0naçfiit dô.détruir^epXiièr^meiaili U.reiiçpn:iÇ^ fr^n^e» .quVnai
p:x:0posa.da9S le.coi^eil dii:RQJ[4e jr^ndre^ h la .j4ridi|Citioa ecc^-^
^ta^tjqRà so.n a«çi^»nç viguf^F, ou^fpO(»r jnieuiç dîre^^.di? £^tme£
d^^ trjibmuin^ d!ieji)iisiti^a ^^ qWih'^tqif^ti^l9biifkiiJe\ Esspâgne
et en Italie. Ce fut aussi dans cette occasion que le parlement
(et ce traitpeintmie(i^r^rit. 4e cette cpmp£i^iHe;'que,,tout ce
( 365 )
qu'S seroit po$sili|Ie de dire) retrouva , pour t'y opposer , cett«
ancienne rigueur que l'on croyoit éteinte sous le poids de set
disgrâces et de ses humiliations. Des remontrances furent aussi^
tôt portées au pied du trône... Les préjuges déplorables de la
cour de France à l'égard de l'autorité du Saint-Siég[e , préjugés
qui 9 par une contradiction dont l'évidence va de moment en
moment nous frapper davantage , favorisoient cette même hé«
résie que Henri II vouloit détruire , rendirent si forts à set
yeux les arguments qui furent produits dans cette circonstance ,
que ce monarque y bien que ses préventions contre le parle*
ment ne fussent point diminuées , et qu'il fût surtout décidé à
ne lui jamais rien céder, consentit à la suppression de Fédit.
Cependant, que ce ne fût un moyen de salut , et même dans de
si grands dangers le seul vraiment efficace , c*est ce qu'on ne
peut s'empêcher de reconnoître aujourd'hui. La voix de l'his-
toire est plus forte que les cris des sophistes , et devant ces
puissants témoignages s'évanouissent toutes leurs vaines décla-
mations. Elle va nous montrer l'Italie et FEspagne paisibles et
florissantes sous la protection vigilante de leurs tribunaux ecclé-
siastiques : la France inondée de sang et couverte de ruines , en
proie à toutes les calamités , malgré ses tribunaux séculiers;
heureuse entore si l'anarchie n'y eût pas souvent trouvé des prô-
neurs, l'hérésie des partisans, et la révolte des complices. »
C'est un spectacle affligeant que de voir, dans un moment où
la chrétienté étoit dévorée d'un mal intérieur aussi redoutable
que la nouvelle hérésie, mal que l'union intime des princes tem*
porelsavecleChefdel'Egiise et l'accord simultané de tout ce qu'ils
avoiènt deforce et d'influence auroientpu seuls arrêter dans ses
progrés , ces princes persévérer dans cette politique ambitieuse
et perverse dont Machiavel avoit donné les régies, et qui gou-
vemoit l'Europe depuis un siècle. Appliquée tout entière à ce
qui étoit d'un intérêt purement humain, indifférente à ce qui
touchoit les croyances religieuses et l'intérêt de la religion
cette politique regardoit avec dédain et laissoit se développer à«
lo a5
( 566 )
peu -prés sans contrainte la licence des esprits : les rois la t.ê'
* * * 4 '
priiiloient chez eux au moment où elle sembloit devenir me-
naçante pour leur autorité ^ mais ils l'excitoient » ils )'encoura'>
geoient chez les autres , pour donner de Fembarras à un voisin
trop puissant y à un rival incommode. 6toit-ce ensuite à eux de
se plaindre si elle faisoit dans leurs états des progrés in-
quiétants 7 Quel contraste affligeant offrent les rigueurs exercées
par François I*' contre les hérétiques en même temps qu'il re-
cherchoit l'alliance des puissances luthériennes d'Allemagne et
s'ofii'oit de faire cause commune avec elles I La conduite de ce
prince étoit bien faite pour encouragev dans son royaume les
partisons de la réforme : ils le voyoient intimement lié d'in-
térêt avec Benri YIII y qui tout récemment venoit d'adopter
leurs principes ; ils savoient qu'il négoctoit avec les princes pro-
testants de l'empire » et qu'il venoit de faire un traité avec la
Turquie y événement qui a^oit été un sujet de scandale pour
toute la chrétii^nté. Ik furent en droit de croire que François 1**,
bien qu'il eût montré une grâtide aversion contre les nouvelles
doctrines , éloit au fond indifférent sur ces iliatières , et rien
3i'étoitpUis propre à les enhardit* et ii leur attirer dès prosélytes
qu'une pareille <^inion. Telles étoient les conséquences de cette
politique astucieuse et criminelle qiii , sépafànt sans retour ses
intérêts de ceux de la religion « finit par persuader àiix peuples
qu'en effet la religion eUe-méme n'étoit-pas au-desnu^ de la po-
litique ; politique en même tenips taitérâblè et mal avisée ,
avide de conquérir* impuièëanle h cohservër^ épuisant .les
peuples au dehors, tandis qu'elle achevoit de les eorrotopr^
au dedans, et dont on n'est pas même encore désabusié anjôur-
d'hui qu'elle a tonsommé en Europe la ruitie des sociétés.
ML. de Saint-Yictor a traité comme elle le Inérité cetle mépri-
sable politique : saiis cétse il eh inontre les tristes -éBetB 5 sans
cesse il appelle sur elle l'indignation de ses lècteiik*s : c'est à
ses principes qu'il attribue avec raison les fautes des gouverne-
ments, les malheurs de la chjréfientéi et ce mouvement, plu^
r 367 )
tiàtnote M^ikb, «{ti ik'â eéisé d'eutràitier lê$ socMtéfs dbrl^-
Iténtie^ vers cette ëiit^re âîssolatioti dont nous somtiies aujocuf*
lA'hm lëè ▼Scfitncè et lès H^rtitjfns.
C'i^'p^deinllé tiègtie ie Frâtiçôis It qae les deux partis
%fllboUt]tie ét^betei^tàDt [>reniient pout amsi dire leur |)osition')
V;e>^gafii^élit Û ié prë^are^t h ces longues et teriribleé guerres
^â) ëmangtantèreht la déi*niière moitié de ce siècle. Ce pHtice ,
k péîttfe lôrtl de Teiifance, d*ttn corps foible et valétudinaire,
d^iih esprit îndoifeht et borné ^ sembloit ne devoir être qu'un
iltistriinvént entre les tnaihd qui se thontreroiënt les plus promptes
et les ^Tus adroites k lé saisir. Le trône étoit en quelque
«orte vacatit : une hitte, dotit le pouvoir étoit le prîx> s'en-
gagea entre les plus grands personnages de TEtat t ce sont en
Aiémé tetnps quelques-uns des caractères les plus remarquables
de notre histoire: il Suffit dç nommer les Guise* Montmo*
rehby, Cohdé, les Coligny , Catherine de Médicis. Dans un
autre temps ^ tout se seroît peut-être borné à des intrigues de
éourj hialsla présience d'Ufae secte qui savoit mettre à profit
loutei les haihés et toutes les simbltibhs dohpà bientôt nais-
Éàttcé^ urte bonflagi*ation gétiéràle. Le dac François de Guise
• 'i ■ ' ' * ' «
*t Ife icârdinal de Lorraine, son frèrfe, s^empàrèrënt d'abord de
rdiitoHté > tant par Tlnfluence que leur donnbiëiit leùrS grands
t&lenià^ lèîir popularité et le titre d'oncles de là îeune reine,
liarie^tttàrt, que pat^ l'as^istaiibe de Catherine d6 Médicis qu'ils
WVëWI àfttbchSer à leur Jpkrtii bepuis la révolté du duc de Bour-
fcèlii ,^ ^c'iétblt fà politique dti èabinét de ftranice de se tenir en
•^à^âe Ayh'ti-^'îes ^^iritltes du sâiig et dé ûe leur donner aucùnç
ph)rt àik "^OAvértféîirtnt. Lié tbhiiétable dé Mohttiiorency essaya
Oé éei^Allîèr à etîx'pôur ftirihêr tthô faction capable de balancer'
'Célfe 'dès ^Wnces Lbri^aitis. Cédi[-ti s^étoient toujours mpntrés
"-fi^-zireil'^l)»!» îà relîgiôh c'aUiolique : ils àvoieht. fait renou-
•vélëlif 'coritréles hérétigires le^ inésurés de rigueur prises sous le
t%gné' précédértt j leurs rivaux li'avoient d'autre moyen, pour
bàlkhbèl: Uixh lliBùëricè que îiè se jctér dans \e parti câlvînîM».
2&.
( 362 )
«Ik 7 F'^^'^ "^ ^^^^^"^ ^^ * ^^ ^'^ ^ kfepMUer par k
force , et ce throit j/têt que celui de la défense légilime. Le pro-
testantisme > cotnme l'a dit M* Cousin, yâo^oit porter le premier
coup à la société du moyen dgB : j'espère que la sociëtë du
moyen âge ne peut ^ê'tre coupable de n'anruir pas voulu se laisser
détruire; elle n'y a pourtant pas réussi^ parce que ses cheb,
volontairement ou sans le vouloir , ont souvent été complices
4es destructeurs, dans l'espoir d'y gagner qudque chose. On
se veut voir dans le protestantisme qu'une eroyaoce religieuse
individuelle. Quelques hommes ne trouvoient pas l'autorité do
Pape dans l^vangilej les indulgences leur paroBSGicBtd)n>-
sivés» la présence réelle impossible t étoit-œ leur fiiute , si leur
raison se reftisoit à croire tout cela ? étoit-œ un moUf suffisant
pour décerner des supplices contr'eux? Assurément, s'ils se
fussent bornés Ji avoir des <ypiniens erronées en matière de loi ,
tnaia sans cherdier à faire des prosélytes par la prédication ,
on lie les auroit pas plus recherchés alors qu'auioiwd'huû Mais
ee n^étoit pas en eelà seulemait que consistoit le|ta^testantisme;
aes dogmes religieux avoient des conséquences politiques immé-
diates , et c'est surtout comme parti politique que les goûver-
iiements poursliivoient les réformateurs. « Le mékuife de la re-
ligion et de la politique , dit un auteur protestant allemand ,
^loit inévitable , parce que les auteurs de la r^brme ne diri-
geoient pas seulement leurs attaques contré'des doctrines , mais
contre une hiéravehie qui avoit les racines les plus profondes
dans la constitution et administmtîon des états » (i ). La société
«voit alors pour base certains principes qphi 'ne s'agit pas id
d'appriécier ; les réformateurs atlaquoient ces; bases) la société ,
en les réprimant, netsis«it qpese défendre. D^aillewrs, où an-
re^on pris abn des idé^ de tioléirancé?Lorsqutt les (tépétîfques
bi d^Aiandoiena > ce ti*étoit pcrint en vertu de rien qui ressennblât
1 i « .
é
f
: (a) Hissrcii« HtDdlNioli dec Gaa^hkàia ëet Enrops Jscliép •«satsn ty-
( 363 )
aux jpriflicipes modernes fior ce sujet ; «'étoit c(mitii# raiseik*-
nables , comme orthodoxes ^ comme défenseurs^^ de la rëritë.
Eux aussi maintenoient que Terreur ne devoit pas être soufferte ;
ils accordoient à l'Etat le droit d'employer le glaive conlf^elle.
Luther et Calvin avoient fait dès livres exprès pour établir sur ce
point le droit et le devoir du magistrat (i). Calvin en vint à la
pratique contre Servet et contre Yalentin Gentil. Mélanchton
approuva sa conduite par une lettre qu'il lui écrivit sur ce sujet.
lies catholiques dévoient s'attendre à être persécutés, si leurs
adversaires devenoient les plus forts ; et ils le furent effective
ment dans les pays où le protestantisme prévalut. C'étoient des
coDséquences> nous le répétons, quV^n ne sauroit leur faire un
crime d'avoir voulu prévenir. Au reste , il ne faut pas crok«
que les calvinistes françois du seizième siècle ressemblassant
beaucoup aux martyrs de TEglise primitive. Celle-ci , durant
tant de siècles d'une persécution si cruelle y ne s'est jamais dé-
mentie ni un seul moment , ni dans un seul homme , et on l'a
tue aussi soumise sous Dioclétien et même sous Julien l' Apostat,
lorsqu'elle réikiplissoit déjà toute )a terre , que sous Néron et
souis Domilien , lorsqu'elle ne iaisoit que de nattre. Mais la dou*
ceur et la soumission n'étoient pas le caractère de la secte de
6alvin. Les calvinistes se révoltèrent aussitôt qu'ils le purent^
S'ils furent obligés de rester tranquilles sous les règnes forts de
François I*' et de Henri II, le règne foible et court de François II
leur donna de l'audace, et ils professèrent ouvertement cette doc-
trine y qu*il est permis de prendre les armes contre son prince
et sa patrie pour la cause de la religion. La conjuration d'4m^
boise , qui fut leur premier acte de révolte , ne fut entreprise
que sur l'avis des théologiens du parti : la guerre qui suivit
fiât déclarée )uste et légitime par plusieurs «ynodes. Bientôt il
Be s'agit pliis seulement d'obtenir de la tolérance ott la protec-
• (]f)tiiHik.,delf«gtii. , t nu Cal. opatè.» I». 599.
a.*.
( 5;» )
€jM bïeui fi^it d*2|jqu|^ |ef Çhinp^. Lç$ ^tmm$ » .toujoutp non-?
ventes en d^^f uieu^epf, ^l^.q^el^^n|; 4e ce que Fè^^'toirl^fltft
aptt icônes traditipas 4u gen^e l^umain. Pa.là., les extrê^agaoees ^
I^ çontradiptioDji ^ philiit^oplies». L'unique majcn pour joa paf
8^'égarer ayeç 9i|X.| ç*fi$t de r^v^nir par la Uaditioa à Usagette
9Xicîenu^et di¥Ui9.,'VQU^ oà.lcjiadtrauteur.
C'est par lautorité de Kci;0jrftii«Q. universelle ^ ipifilëtabUl,
à^ns $9i m^Uipfajr^qu^ ^i-.im^^ m^fale^l'^exîstciice de: 0iâu,
son upixéy^ (wrpTide9^^ 9. h difi&ef»^ etf^ntkDe.eftreie faîep
e( le ma) y.y'uaïp;3^tmfilit^ A§ l'unie t Sftu .iiniBioitaliltf , et<^ U
auroit pu y Joindre réternité de$ récQmpeittea èi dea peines dâni^
l'autre vie* L%ii% de nous , dit-il , de O0mmençer at^ec Descar^^t
par douter de toutes les vérités. Ce doute méthodique sur lequel
Ha fondé jÇonmfi mr. une pierre angulairey son édifice intelleo^
tuel, est en contradiction manifeste avec le sens intime, avec
l*é\ndencey.a^ec Ip iéns^i^mi^e 4f^sens ^ a*^c rnutorité du genre
humain (1). C^est l'autorité qui décide souverainement les ques-
tions importantes de la philosophie (2) ; c'est elle qui nous initie
dans toutes les sciences , à commencer par celle de vivre.
Malgré cela, cependant, 1^ marche de Vauteur* n'est point en-,
core bien assurée, ou du moins ne l'étoit pas encore quand il a
publiésoa livre* Qn Ip voit eniM>re bésit|sr^ non pas sur le prin-
cipe en gênerai 9 mais sur les dernières cpnséijuences ^ ^vr sou
entier d^veloppem^iit.
Lui-même nous apprend avec candeur (3) que, dans une prei*
luîère édition de son Uistçire de la philosophie , il avoh loué
sans distinction les depji^ premiftf*^ volulnes d^ VJEssai sur i'i»-.
différence; mais qu'en 1 3^31 il crui devoir , par déiereaee peur
queli, es personnes, modifier son éloge , en y joignant Jee ce«
inochc*, qu'isUfis fi^isoientau,trei^éiQecbapitre (4)- En i&a^n ilté^
• . • • , , ; . . . . : • . .
(i) Totn. I, p. 532. — (a) Ib: , p. 325. — (S) Jbid. , p. !^45
(4) Cç8 persooDQt reprocholeat à 8|. ig^ 1^4 IIeqQ9Jijir.de ]ps^rlçra.!(çç t^j^
(57t )
nidigne se repentir en quelque sorte dé cette rétraotatiou^
pri/ï }es amhi de M. de La Mentiais de ne pas lui en voufoir , et
prouret de réparer sa faute dans une secondé édition (i); enfin
nous savons qtk'à une autre époque^ il a écrit & Af . de La Men-
nais lui-même qu'après avoir lefa le treizième chapitre en^e
Rant avec ce qui précède et ce qui ^uit , iVétoit tevenn do ingé-
nient qu41 en ayoit porté d'abord^ quandil le lut, Comme bea«i<^
coup d'autres , sans le rattacher au reste de l'ouvrage : numière
de procéder aussi makiâroke qu'Injuste envers Vttuteur.
" Tout cela montre dans H; Glej uàe grande envie de satisfaire
tout le monde; mais par suite même de ce louable désir son
ôttvr!ige est demeuré incomplet et en contradiction avec hii-méme
dans plus d\in endroit.
Ainsi on lit dans là préface du deuxième volume : La dignité
de rkonime , là distinctix>n entre son corps et son âme ^ texcel-^
knce de sa haute destination y ces grandes vérités reposent sur
ta foi de dd: mille ans (a). U immortalité de Vàme est une cort^
séquence nécessaire de son immatérialité^ elle nous a également
été transmise parlàjbi de tous les siècles ; c'est la tradition qui
lie entr'eltes toutes les doctrines de la bonne philosophie (3).
^oWkVdMttixv parfaitetnent d'accord y ainsi qu'il s'exprime lui-
Inême ailleurs , avec M. de La Mennais, sûr la nécessité de re-
courir à l'autorité dans les grandes questions dé la philosophie^
Cependant il demandera dans là même préface i Accorder haute-
ment une autorité infaillible à la raison universelle, n'est-ce point
une pensée hardie yquivd se placier bien loin hors des limites de
la philosophie {^)7 C'est-à-dire^, accorder sans détour l'ijifaillibi-
pçu (f 'égard de, notre siècle , de réfuter «vep trop de véhéiuenpe lea pro-
testante et les impies ; elles crurent mêmc'devoir lui prouver /par la sainte
ijeritore , quel%oiinn« ade^ oreHIe» pour entendre et dcï yenx ptiiir Toir V
en qui gmwTQ que nême av^c des jieuz et dea oreiiks oa. p^ ut.i^acote lû,
ne voir ni entendre.
(0 Tom. II , p. xxiT. — (2) Pag. xv. — (^5) Tag, xvj. -f- (4)'P*g. xxiij.
(37»)
li|4 au principe ibo^demeot^l sur lequel jneposent les {Premières et
les plus importantes vérité de la religion , n'est-ce point une
tëméritë capable d'offenser les oreilles [pieuses ? L'unique moyen
de terminer les grandes questions de la philosophie , n'est*il
point de recourir à un jugiB qui peut nous tromper?
La préface du^premier volume nous offre une contradiction
pareille, dans le même passage. H faut une autorité ; personne
ne la redonne plus fortement que nous ^ et c'est par elle que Von
doit commencer. Mais , par respect pour son nom , est4l neces"
Maire d'affbiblir la force des principes qui sont au$si anciens que
les premiers enfants des hommes 7 Pourquoi devrionS'nous sacri-^
fier à t autorité du genre hunwin celle du sens intime , de la
conscience , de l'évidence ^ la force du raisonnement et cette im^
pression inyincible que les objets extérieurs font sur notre âme
en passant par les organes du corps (i)? Ce qui , réduit à sa plus
simple expression y signifie : c'est un devoir de commencer par
se soumettre à une autorité à laquelle cependant on n'est pas
obligé de se soumettre.
L'auteur, voudroit-il peut-être dire qu'en commençant par
l'autorité I qu'en lui reconnoissant le droit de juger en der-
nier ressort les questions importantes, il n'est pas nécessaire
d'anéantir la raison de l'ii^dividu? Rien de plus vrai ; mais
aussi personne ne le conteste : M. de La Mènnab moins que totit
autre. Ce qu'il demande, c'est que la Maison de l'individu soit
subordcmnée à la raison du genre humain. Or , subordonner ,
et , par-là méme> régler , n'est pas anéantir.
Nous regi^ettons beaucoup que M. Gley n'ait pas développé
plus complètement la doctrine dominante de son livre. Présen-
tée dans toute son étendue , et par là dans toute.sa force , elle
en eût fait un ouvrage excellent , au lieu qu'on j découvre une
espèce d'incohérence. Pour en faire disparoitre les défauts , lui
donner un parfait ensemble , l'auteur n auroit qu'à itre bien
(i) Toa. 1, p. i6.
( 3:5 )
Gontéqnent avec hn-sittliBe , Maine 4ias tonte son exteosioii m
propre doctrine y et ramener ; franchement tcuUe la plûlosopbie
au principe catliolique , \qcâ peut se réduire à ces termes : Il
f^ut nécessairement de deux dbose» l'une y ou bien renoncer
pour tottjou» à la raison humaine et à la parole, pu bien com«
mencer par croire sans démonstration , et prendre pour règle de
sa croyance particulière la croyance universelle, et par elle Tau»
torité même de Dieu. Il ne s'agit nullement d'anéantir la rai*
son de l'individu ^ mais seulement de lui donner une base et
une règle , en la su bordonnant à la raison oonunune , et , par
celle-ci y à la raison divine. Celui que M. de La Mennais at-
taque dans son treizième chapitre , qu'il accable de toute la
puissance de sa dialectique, auquel il ravit jusqu'à la preuve
de son existence , ce n*est. pas Fhomme qui croit comme
tout Iç iponde ; mais l'homme de Descartes , qui, avant de rien
croire, veut tout se démontrer ; prétention qui , prise à la ri*^
gueur, le met dans l'impossibilité absolue de rien dire ni de
rien affirmer , et anâintit par le fait toute raison humaine. Le
véritable homme de M. de La Mennais en croit sa propre raison,
ses propces sens , mais avec subordination à la raison commune :
en sorte que toutes les fois qu'il se trouve en opposition avec celle-
ci , il ne doute point qu'il ne se soit trompé ( i )•
La Philosophie de Lyon , rédigée par un janséniste ,
Foratorien Yalla , dont la théologie a été condamnée à
Rome , se ressent toujours de sa suspecte origine. Elle ne
.3
I
(i) Oant on article de journal , pablié l'anoée dtmlëre» H. Giey ttoos a
contesté que Féneloa pensât comme nous sur l'infaUlibilité da Pape. Il ct-
toit, ponr défendre son assertion , des Lettres de Fénelon où il est dit qu'on
ne pouToit pas employer cet argument contre les jansénistes : sans doute ,
parce que ces sectairea n'y croyaient point , et qu'il valoit mieux les com-
battre par rinfailiibilité de l'Eglise en général , qu'ils admettoient au
moins de bouche. Hais cela prouve-t'àl que Fénelon pensât là*dessus comme
•ei héfétiqact r On n'a qu'à lire son traité latin; Dm sdmmi PomnevivcToai-
( ">74 )
denne poui^ fendeinent à la raison huliiaitie ' cflie «Ye prlfi^v
cipe (lu cBrlësûmitme , ôa le principe de toutes ki héké»
»»e» et -de toutes les erreurs » savoir : Pour être^ itifailH-
bletnent 'certain • chacan n*a besotn cju^ desoi : ce qu'il "joge
v#al diaprés seaf propres lutnt^res, il doU le tenir pour tel 'en«.
^rset cpittre tous* VjmI^ l'esprit dominant de toutTciuvrage.
Aussi) pour un jeune ikommé qui jiVstpas ferniedaih^la foi-, et
({Ut d'ailkenr» a l'esprit assez Tort pour embrasser dans toutes'
1èur»eoàsëqiiences les principes qa^on Itûenseigne ^ la Philoso-
phie de Lyon eM-sourerainement ^ngereuse ; elle tle* peut que
le conduire an doute, à l'incrédulité , attseeptidtnie. H n'estpaa
rare d'en trouver des exemptes. Que si les suites ne ^ont pas:
également funestes pour tous , c'est que le grand nombre n^en-
visage un^bnts de philosophie* que couMne^ unètâfdiep^isablè-'
ment ennuyeuse et inutile ; et , attendu lé principe arnfi>catiio^
Itqaé qni y règne jusqn a présent^ - je ne vois pas qu'H» aietu
grand tort; Dans d'atitreSy qui s^j appliquent avec ardeur, la
foi est assez puissante pour l'emporter sur les doiitès d^tine raison
novice ^ '-à qui l'on fait un devoir philosophique de' n'écontei^
qu'elle-^méme. Mais la victoire ne se décide pas ton jour^ sans^ de*
violent combats. Bnfin, bien des professeurs , par leur ensei-
gnement de vive*voîx , diminuent lé danger du livre. Cé^ daii^
cette vue que l'un d'entr'eux a joint des notes aux dernières
édition!) qu'on en a faites. Mais tout le monde côncevk*Â ,^ans
que nous ayoïis besoin de le dire , quelle coftfusiôliy quelle in-
certitude tout cela doit laisser dans resprit'des élèves /combien
tout cela doit les rendre incapables de saisir l'ensemble des vé-
*
TATB ; ÔD y verra les preuves de cette infaillibilité dévide , et U soKitiôn des
cTlfficultAs qu'on y oppose. M. tiley Touloit encore à toute force que les
Lettres du Pape Honorins fassent des définitions dogmatiques. Pour toute
réponse , nous le renvoyons à la théologie de Ballly, qui , tout gallican qu'il
est; lui prouvera le contraire. S'attaquer an Vicaire de Jésus-Ghrîst , cela
porte nialfaea]r : fftt-ôn un ancien professeur de théologie , on risque d'où-
l)|ier ce qne tout le monde sait.
( 3^5 /)
xit^sl^ pliie imipf>vU«Êm, VdmemblQdela.misoit et > de 'la tdti^
gipt)» AttMÎ , cf que font lii.p(iipftft d'eotr'fiux au toptifr dâiêiir
«Plir^ de p)n>Q$o{i(lii]e> ci'estcde TouMiary iet^ àicUre vm^itAtm
ce <)^ ils peuvci»t &iKe é^ v(^wi^m ieu'^» veiax qu'uiie prouve^iA
peiiie ceioc qni;N d^ip«iiltà }!é<9tiectléd)aHiqi«e:QntTiU ménk
uieocé la.thfsplQgiiQ,: qiiiiU 9e v«)i#R(^ pÙig^ft d« oQmbatteà:dfiné
)e9 l|4r^(iqiij^ la tHifuyormiieli^ d^ U .roisQQ indWîdMcUe .qulik
aTfîîei^t ^tpl>Ue.49)pb9<»9Apbie «vee Qe$c««|e»; ei «i«> pcott^
y^r q^^cefririqii^ f »n4 fttU admisi eànd^il ibâritêWémeatPtdft
Yhé^és\fi au df|iiiii)e f. «t dndâsm^ i^ l'aihéîâme* i^piéa.c^ia^^fiië
pep^^ ^'119 fm%»i|$ic;me»l qi»|»:paiir ne pa9 r«fiYeriAj;ide £aué
ea çofut^k ta r^ligÎPi».» e3t[ pWigé 4^ ^ popt^edire et de »e jfrffii*.
ter Iid-méi^e 9 P<>Hr 419UI , pl^^.iiQus y r^fl^dûasoi^, pki3 lOinia».
^ yoyonfla (O^us^ p^ipçipiil? d^ <^^ ^«prit d'ipcvéduttté qui can
rj^çléyi^ej^f |e}i|ipp inodjsr^^. . . j .,»
Un aut^Cf d4f?^^de l^ PMQ^pphi^ de ï^yo^,; ^>n qù.'eH0 wl
en arrière dV^ îjemiisiéde-. Péuible^eat i>cçapée à élali^iat
toutes les yémé» sjin la. p^î^le d'im<o ^%ailky la ifaisoi» m^Uo
yidiieUe, eU^ ii«.#ai^ jrm^.eUe Aappi'^nd rien des dfretvintq
^uîs9aQ|es ,et ^^DpâAeiniDéiit (caiboliques. de MM. de. Boaald f*i^
1.4 Men«^<^^ llai9tre.>4e^ discussions qu'elles on( &U nAttrcj»
du inouvement qu'^ellesant imprimé aux esprits , de la disettîim
salutaire qu'elles peuvéial damier ^ toutes les sciences. E41 so|;t4
qu'un jeune homme qui n'auroit vu que la philosoplûe.du.|aiiH
sëni^te Valla^.eQtrieroit ^an^ ce monde intellectuel où la vérité
et l'erreur se combattent avec plus de véhémence que jamais ,
sans savoir où en sont les parties belligérantes , sans pouvoir
même les distinguer l'une de l'autre , exposé par son ignorance
^ prendre la vérité pour l'erreur. C'est là un terrible inconvé«
épient y surtout pour les ecclésiastiques , qui , par leur état
^lême , sont appelés à diriger le mouvement des esprits , et
par conséquent à le connoître. Tant que le clergé cathoUque ne
se sera point mis à la tête de toutes les connoissances , pour les
ff^vr^çAer ver9 la source de toute vérité , de toute certitude , qui;
K576)
6rt Pieu, le moode , flottant à tout vent de dpctriae, ne re-
TÎendra point à la tranquiDItë de l'ordre. C'est ce que nous
avons entendu dire à plus d'un protestant distingué , revenu
au sein de l'Eglise. Ce grand oesyre qui attend le jeune clergé ,
il i^nt le commencer par la philosophie-, par la base de la raison
fcnmaine. Mais il est nécessaire de eonnottre l'état des doc-
trines. Quelques personnes i d'ailleurs bien intentionnées ,
craindront de lancer les jeunes esprits sur cette mer orageuse
des <^inimis et des systèmes. Donnes-leur pour boussole, dés
l'entrée , k règ^e catholique : Ce qui a été cm , tenu pour vrai ,
en tous lieux , en tous temps et par tous , chacun doit néces-
sairement le croire , le tenir pour vrai , ou bien renoncer à la
ndson hijmaine et à la parole. Avec cela , non seulement ils se
préserveront du naufrage > ils pourront même en retirer tes
autres , rassembler les débris épars de l'esprit humain , lui
tendre l'unité et la consistance qu'il ne peut recevoir d'ailleurs.
Hommes de peu de foi , pourquoi avez-vous douté ? Pourquoi ,
depuis quelques années , avez-vous craint d'être catholiques en
philosophie comme en religion ? Si vous aviez cru fermement
que la règle de votre foi est vraiment catholique , vraiment
universelle , qu'elle embrasse tout, codanne^ Dieu^éme doDt
de émane, vous eussier&it des prodiges , transporté les mon-
tagnes f et raflermi s<ms vos pieds, le mobile océan des chinions
konaînes.
Vn pwfessoir de tkdbhgië ,
F.
(577)
yw¥v^¥k^k}Mf»n,*mMv t/0mww*MiiMini*»AMmMi iv tm %wi(%i(|(iniiaw^w>w»»»ii<M<iK%»inMi% imoUwww»»»
I^QULQUBS EirLBxiom
to«
hk LrrrÉ&àTURB bt lbs bbaub-a^ïs.
4
\
^ Soît« de r^rtiole inaété dam k Utniion de leptembit. )
Poarapprëcier les monamenteqae nous ont laissés les ancma^
il est nécessaire de distinguer ce qu'il j avoit de vrai et de frux
dans le paganisme. Rien ne seroit plus intéressant ni plus utile
qu'une anal/se de leurs écrits, &ite à la lueur de cette distino
tion. Elle montreroit dans tout son jour cette vérité si peu con^
nue y et pourtant si certaine^ que tout ce qu'il 7 a de véritable*
ment beau daHs les. écrivains de la Grèce et de Rome j tout ce
qui lear a mérité les éloges et ràdiniration de la postérité, a su
racine dans le ehristianisme primitif. Mais , sans entrer dans ce
détail y qui pourroit &ire la matière d'un grand ouvrage, on
peut démontrer cela d'une manière générale par les principes
que nous avons établis. En etkt^ si, comme l'a dit Platon, d'ac-
cord avec Malachie et saint Paul , le beau n'est que la splendeur
du vrai , et si c'est uniquement en Dieu que réside essentidle-
ment l'un et l'autre > donc l'un et L'autre ne peuvent être connus
d'une créature qu'autant qu'il plaît à Dieu de les lui manifestei;.
Or, cette manifestation peut avoir lieu de deux manières , sa-
voir : par le témoignage extérieur et par l'inqiiration.
Par le témoignage extérieur, l'homme connott avec certitude
toutes les vérités primitivement révélées, dogmatiques et mo-
rales , de l'ordre naturel et de l'ordre surnaturel. Ce sont ces vé-
rités qui constituent fondamentalement notre intelligence et
notre raison, laquelle est plus on moins développée à propor-*
( ^^ )
lion qu*e1les lesconnott davaiitage. ^t le Muitment du beau n'est
lfmMs'6fat)»e( <|it)î ràitioûr |»rof!uît en ûouà par la connoîssance de
ces vérités > belles comme Tessence divine dont elles font par*
tie. Ainsi, 1k rëvëlatkmfrimîlive est la s^utise originelle de toutes
lesji pensées vraies et de tous les beaux sentiments. G^est par elle
que furent connus des ancieiSà: les rapports de la terre et du
Ciel^ du tempset de l'Ëternité, en un i^ot, du fini et de Tlnfini ;
eu, comme tofttés lès* beâfutëb littéraires ne âènt'qde des manières
diverses de nous faire sentir ces rapports, toutes les beautés
littéraires Viêhiten'é dH^skttebem Hè \^ piràttiére tiM«(ifestation
que l!Infîni ou Dieu daigna faire de lui^-mém^e à l'homme»
Mài^ ttëtrè esbi4t; essetit'élliEimetlt actif^ né iseborne pas à re-
^Vbh* ces Vérités et à les'alii^éi' i cet mhvUr nods porte & désirer
^è les cteifoftt-e 'davantage ; a les méditer; à noù^ en riburrir.
^tfiïS l'ôMre phyéîl!t"e> Bieû îi*a pa^ tout fkit par lui-même ; il h
-'êéihtiilê hbvLS associer à son oeuvre; il a confié \ notre travail le
'soin tiè ^flattler et d'arirëser , se réservant téKn dé donner Tac-
'ërÀiliMèmeni , Met ^è bc^iis tlècôrder , stiivàiit son bon plaisir^ lés
ftéità \i&idéù± de là tc#rié; De m^hié, danà Pordire tiiot^l,
•Di»ti Wà pâi toiït dit* t'honithê ; il k t^ôulû t^tife la ïnédîtatiob
'flëirichât, ^i je puis parler de là sorte ^ lé.<iUàVn()i 9e bbtre intét
iigëiite- ifî^is n s'eàt iîtèxn d^ tidiii fkifé ^à^Aki, qtiàiia et
-êoiUm^'fl Idi pfiatt , lëi rétilts de ce labéut ; et d'éddf iëi^ flb tetnps
^étî tempi, d'apf es ^és^Tois qui^ùbils^ sont inconnue^ , sàtt par lui-
-inêtné ifilftiéd^iatëiftiétit', soit ||ârlé iUinktèfb dës'angésVciei'taînés
pà^ttë^'dit Vôllé c^AîdeUbé & n6s regÂtds K^HM. Aùkd totls
-eédx'^i bat Ob^êtV^ ce qUi éë pkské àkiii Pâhiè S'bë ihoihèiit
-aéritléni èftt' fe VéHté ; cbéréhëfe du noB ; Itiî âjipai^bit ,' .^tèttt
parfaitement ij[ti*è1Vé est tiii dôb , tjtilifqtrelbi» ^tiVënlëAt j^i-aiuit,
'et 4tlé%ëlbïs là tlêcdiiipénié /iiikls 'j'aniâis U ffl'oM ^irecé du
-iWVÀÏl dé Wàprit: C'est te dbh <jfaî ; Ôàns Vs kièfaéés éohiiiie
•aSriy lekiàfts , feît te ^bn appelle legîib^htnels dé ^nié; exprès
slon qàidbitîte tiaiisaiice au sentiUiént gédëi'àl dé la fiépendatice
"aftïàBtné ba 'ibài tbiis les éïpûé dès liomtii'ëè d'httc puifi^àrice
(^379 )
«ipruat^areUe et ii)jpi|tériei|8f . El c'cpit ^.)k Mm q«l! vteatié Biihn
de VATES , que l'oa donnoU 9ii:^re&>i» anxfiïQéles ^ tt (fui ligniëc
devin ou prophète., U Caiut donc reconn^r^ 4evx AQCtfi$ d'inspi-
raûoos^i'uue extraordinaire, q^iu>pparÛ€^t qu'aux |tt'0{)liè(es
pppfeiBçnlt dit$> lauUfe ^ordinaire Qt (Commune ^ à Jaquelk par»-
ticipçBt tous les hommes V ^^ ^^^ ^^ puissance plus ou lûoiali
grande distingue dans tovis le» gei^res la^ bt^mmes sppérieikrsr du .
vulgaire. Cette inspiration otdioesiirB que aoOSiadin^ttQni n^Qip{|<^
pêcltenullementcduiqui en est favoiûsë4'offé|]|ser.Di)m «t.ménie
de faire servir au mal les iuoûèresqu^il Ii^i dannie|,car l'inspira-
tioo prophétique ell^méme n'a p^s cctt avantage : il est de foi
que le don de prophétie nWt pas. une preuve de Tétat de grjftce,
^t l'on yoit dans Balaam et dans plinsieurs autres personnages far
To,ris^.de ce grand doni des ei^eniples terribles de riibnsqu'il^eif^
possible d'en f^ire. Au fo<td» cette inspiration n a rien de fUi»
étonnaPt chez les poètes chez les philosoplies païens , que disîe?
che«'Leç plus grjSinds ennemis de la religion 9 que U. vie même ei
les forces physiques que Dieu donne aux méch^^fts pai: unecoov-
innAication continuelle et iocompréhisnsible.de.sftyie.eCde to
force diyine^ daiis le temps où ils en abusentt pour J'oùt^^er.
jCette inspiration |ie peut, du reste,. lire contestée ^tar* il fA^-
di*oit pour cela protester non seulement contre le témoignage dk
tous lespeuples qui Vont, d^tnise , mai» aUssi cpMr6.1!expérÂence
journalière de tpiis<|es||filnp9es qui exercent leiir^ esprit ,. .expë«
jrîmcç^ laqudle noMS^ n'hésit^ws ms à.en appeler». Ceux. eniefiitt
.4|ui rqetten^ nos tioctrinas pQtarrobt.crâiéilar l'^xpUcàtioii que
pous dçQiiifms di^fait^ let^l^ ajmieront mieia^ns ddule a^tiibuvr
AU h^sar4 qu'à Di^a.lesniai4fas(ètîon> de U vérité <|m .IsUr sont
i|çiç^^es I BiAi» lous cOinyieUdrotttiiliaBÎniemetit'/éei^.poîm*^
/i|^QÇ|^,il)um9i^>ions Intârieqreliie ^épQudmtfitîUeméBid'emD,
tf^^qu'iti r«m(g|i||rMt platAt qu'ils ne déeou vventtpat ce qu'ils ap-
prepiMent dj|ni»la méditation* Anissi n'y a*t*il rien Se pliM ondi«
naire aux poètes que de parler de leurs inspirations et de les
attribuer à une divinité : Apollon , les MusëS et Pégà<^ solit des
{3$o)
^Umèret IMm tw vagetéààéémi iflel âira<tefreiit qlie k
sentiiiieBC a esislé ches totts ks)peaples fmleiitf.
Mm comme an miHeii da "boii grain que le S«igtteiûrCdt
CTottie dans les champs pour rëcooipeDser les traTavct dn labou-
reur f û se trouve aussi de TiTraîe , de taême les pensëés et les
ilMptfatioiis qui se J>rod«isent dans l'esprit à la'sttite et k Focca-
sion de ses travaux n'ont pas toutes le caractère sacre du vrai et
du beau. Il est nécessaire de les éprouver pour savoir si éUes
méritât d'être mises au pour, et cette épreuve^ à laquelle les
révélations exUaordinaires et propiiétiqttes doivent être elles-
-mêmes assujetties (i) ^ se Caiit de deux manières y l'une prélimi-
naire et qui ne donne .pour résultat qu'une probabilité phis oo
moins forte , l'autre définitive et certaine. La première consiste
ik coiiiparer ce que nous avons cru voir» aux vérités tradition-
nelles et communes 9 qui sont le fondement et la règle de toutes
les conceptions particulières ; et* c'est uniquement par les rap
ports plus ou moins nombreux, plus ou moins frappants qu'elles
ont avec cesvérités fécondes» que nons'pouvons, dans h solitude
du cabinet, iqpprécîer le mérite de nos pensées. Mais cettepremière
appréciation est toujours plus ou moins incertaine. On ne sau-
Toit trop le répéter : nul homme ne peut se garantir à lui-même
la vérité de ses pensées. Tout homme s'est trompé quelqurfois,
et comme, ainsi que Fa dit Pascal , Cessence de la méprise conr
«ûle à ta mécomwùre , nul ne peut ^ dans dkaqne cas particulier,
trouver epi soi une raison sufisante pour être certain qu'il ne se
nuépcend pas. Aussi il n'y a dans le monde qu'une classe d'Jhom-
mes qui semble ne pas avoir k sentiment de sa fiaaHSnKté per-
sonnelle, et qui ne se défie point de ses lumières. Cette classe
est composée xk^ceux qu'on appelle vulgmement les sots. Tout
€e qui n'en ùit pas partk ., mab prindpalement ks esprits les
plus he^reux , ceux que h vérité suprême ftivorise'k plus fré»
quemmi^t de ses communications ravissantes , éprouvent Fin-
(1) I Jsan. , iT^ I » 6.
ÛQcibls besota de soumettra ls$ rentes qui lear lont aîiui ré-
vélées k uo fcértain «ombre d^s^mis , dont )e bon esprit générale -
me^Ll reconnu pqisse être à ieur égard Finterprète de la faîson
géftéfiJe et le garant 4e son in&illîble sanction. C'est nnique-
naent ainsi que les esprits les plus fororîsé^ du Ciel paryiennent
à, $e rassura plememc&t sur la légitimité de ces nouveaux en-
fa Dis que leur intelligence a conçus $ jasque«là ils doutent encore
de ce qui les a le plus ravis ^ jinsque-là ces jeunes vérités man^
c|ueDt pour cmx de certitude f et êe n'est qu'iiprës cette épreuve
cfu'ils ont en elles cette pleine confiance qui leur est tiécessaire
p^oiu: les presser à leur tour par la méditatiou et en tirer des
Vérités nouvelles. Cent ainsi qti^ l'esprit de l'honime roarcfae,
s!étend et s'élève \ c'est ainsi qu'il peut voyager d'un pas ferme
dans les. sublimes el immenses régions de la vérité et du beau.
,11 suit des, considérations précédentes que tout ce qui a jamais
ë^ç dit de beau et de bon depuis que la pal*ole a été donnée k
l'homme n'a pu Tétre que de deux manières: ou par la répé--
Ulii^a pute et simple des vérités fondamentales révélées au pré-
mier Lomme eit transmises de génération en génération à tous
les peuples de la terre % ou par suite de la manifestation inté-
rieure faite à quelques esprits privilégiés des coaséquencéS que
ce$ premières vérités renfermenit , conséquences dont là iégiti-
mité.^ ou autrement le caractère divin ^ n'a pu être définitive-
ment constaté que par l'assentiment unirersel : en sorte que
tpvt ce qui a ' jamais luéritt^ 4'admiratioii , ' pu la simple ap|j>ro-
bd44oa des bommes , a le même principe que la religion ,
savoir y l'essence diirine y dont toute vérité et toute beauté idéale
fai^ pa^rtie , et se reconnoU au même camctàre^ à la sanction
in^iliible de Tautofité générale. ou du sens commuii. C'est tou^»
îpurs le Verbe divin moanifesté par le même témoignage. On ne
nous accusera pas d'émettre ici d^s opinions noavselies parmi les
chrétiens. Il y a dix-sept cents ans que le père de la philosophie
clirétieone prêdbodt devant les Gentils \% même doctrine. « Se-
» U>B > leur dîsoit-il> que ciiacun a pu ccmuoitre^ a pu coirtem^
10 â6
( 38a )
» pler quelque partie de la raison dtrine » il a bien et vaagniG^'
» quement parlé ; c'est pourquoi tout ce qu'il j a de beau
Y dans tous les' écrits des autres , nous appartient en propre
» à nous thrétiens. Car le Verbe étemel , filsxln Dieu non en-
» gendre et inénarrable, ayant daigné se fiiire homme pour nous
» et se reudre participant de nos souffrances {perpfssionum) ^
» afin d'y apporter remède , nous avons le bonheur de l'adorer
» et de Taimer. ^* (S. Justin). »
Telle fut et telle sera toujours la source unique de toutes les
perfections et de toutes les beautés que les intelligences créées
peuvent présenter à notre admiration. Or la vraie religion ,
dans ses dogmes , n*est autre chose que le Verbe divin revêtu des-
signes matériels du langage. Donc on peut affirmer antérieure-
ment à. toute vérification de détail 9 qu'il ne peut se rencon-
trer dans aucun écrivain possible une seule beauté , petite oa
grande , dpnt on ne puisse montrer l'origine dans une vérité
catholique»
Que si maintenant nous recherchons quelle a dû être la source
commune des défauts qui peuvent se>jrencontrer dans les ou-
vrages d'esprit , les mêmes principes nous la feront connoitre
encore* En effet , si la littérature ne peut plaire qu autant qu'elle
réveille dans nos &mes le sentiment de l'Infini , et si c'est uni-
quement à l'autorité générale qu'il appartient de nous faire con-
noitre les vrais rapports qui existent entre l'Infini et les sujets
bornés sur lesquels le génie s'exerce , il est évident que tout ce
qui contrariera cette granule et infaillible règlîe , sera de toute
nécessite faux , et par conséquent dépourvu de toute beauté.
C'est de là que tout le mal procède ,. aussi bien en littérature
qu'en religion et en philosophie. Mais pour comprendre parfai-
tement toute l'étendue de ce désordre^ dans* les beaux-art»^ il
faut considérer les deux efifeta principaux qu'il doit nécessaire-
ment produire.
Le premier^ c'est de paralyser le génie* L'homme , en effet ^
se met dans l'impossibilité absolue de s'élever à rien de grand ,.
^
( 385 )
• .
dès qu'il sort de U route que la n^tni^, ou plutôt que Dieu
tnéroe lui a tracée. En secouant le )Oug falutairc de là loi
dliumililè, qui lui prescrit de soumettre tontes ses pen-
sées au critérium de la raison commune » il renonce par Ut
même au principe de vie de son intelligence, et, li moins qu'il
ne soit fou , le doute, le doute stérile doit nécessairement s'em-
parer de lui. Le sol fuit sous ses pas • s'il m'est perihis de m'ex-
primer delà sorte; et comment alors s*é]èveroit4I, ne trouvant
plus de point d'appui ?
De là rextrémité où les arts se trouvent réduits, de se borner
à la simple copie des objets physiques ou moraux qui peuvent
être soumis à Tobservation. Encore est-il vrai de dire quej'ob*
servation puremetit individuelle est toujours incomplète et su-
jette à erreur. Mais en supposant même dans ses résultats une
exactitude par&ite qu'ils ne peuvent jamais offrir * il j a entre
l'art du copiste et le talent du peintre , entre le poème pure*
ment descriptif et les monuments du génie , la même distance
incommensurable qui existe entre un lait ou une collection de
taàis particulierif et les vérités générales qui constituent la
science. Comme il n'j a point de science, du .contingent , de
même il n'y appoint de poésie dans la copie, Conûne on ne peut
arriver |l la science qu'autant qu'on aperçoit dans les fiiita par*,
ticuliers et contingents les vérités générales qui la constituent,
et qui , étant infinies , ne peuvent venir que de l'Infini : de même
dans les phénomènes physiques ou moraux que le monde en*
tier nous présente, celui-là 9eul peut sentir la poésie, qui peut
les envisager comme des aysibéles, images bornées de l'infinie
véaUté; et celui-là seul peut créer des monuments dignes de fixer.
Tadmiration des âges , qui a reçu du Ciel la puissance de réaliser
à l'extérieur des pensées infinies, des sentiments divins, pen-
sées et sentiments dont le spectacle ext#ieur du monde peut
être à la vérité l'occasion , mais qui ne peuvent avoir pour père
que le christianisme universel*
On m'opposeroit vainement ici l'exemple des païens et de
226.
'( 384 )
qiidipirs hicredules inodiîmes*^ qui ont k*gaè àla postërilé^Ies
iitouumcias iinpérîssabiês ^ tur j'ai montré que tout ce qu'ils
otii fait de beau .1 sa soui^e dunsdes vérités de foi^ et Ton ne
pria douter que m ^vecieurs Tares talents ils eussent encore été
fidèles , leur génie , abi*eiivé des eaux ptrres de la rérité , n'eût
eufanté de bien plus grandes merveilles
D'ailleurs (et t'est ici L'antre effet piincîpal <ie l'indÎTidua-
lisme en littérature)^ il est un genre de foliçs que le siècle en*
Demi du vrai est convenu d'appeler des beautés, et sur les*
«[tielles il est important de se désabuser. La notion de la divinité
étant lek'uieat; fondamental de ia poésie 9 dès qae les poètes eu^
rent abandonné la religitMi primitive qui leur faisoit conaoltre
le vrai Dieu et ses rapports avec rbumanité^ il f;9liul bien
qu'ils sç creusent des dirihitéë chimériques. Ils nauroifiit pu
satks cela satisfaire lé besoin des peuples auxquels ilsjdestinoient
leurs cliants. Il -est au» fond du çcùvlv de l'homme un sentiment
((Qi Tavèrtit qii'il fi'est pas fait pour s'appartenir à lui«meiue. H
faut qu'il cherche ^n bonheur au dehors, et son bonl^eur con-
sMto «^ se donner tout entier. Mais il conserve aus&i lesentim^ntde
sa dignité originelle») sentiment qui 1 ui rappelle sans cesse que tout
Ce qui n'est pas Dieu est peu digne de eie grand don qu'il a be-
soin de flûrede Ini-hiféme ; aussi , dès qu^il. abandonne la route
du vrai ; qui conduit par degrés jusqu'à Fobj et légitime et divin
stuquél Vamour doit nous unir dans te Ciel^ il cède au besoin
qu'il éprotwe de prodiguer aux Vils objets de ses affections dé-
réglées le nom auguste de celui qu'il devoit aimer uniquement.
It faut qu'il appelle Dieu tout ce qu'il aime, et que par-là il con-
fesse, au milieu même de ses plus grands désotdres, que celui
qu'il abandonne et qu'il outrage mérîtoit seul tout son amour.
Yoilà ce qui se passe dans le cœur de l'homme , voilà les senti-
ments qu'il manifeste ^land il Offre à la créature le cœur que
Dieu seul devoit posséder.' Lepaganisme et toutes les fables dont
. les poètes païens sont remplis, ncsont autre chose que la ihanir
f^station publique de ces affreux dérèglements dti cosur, mani-
( 385 \
^lalion qui na lieu que quand le désordre a pénétra loutesltS»
parties du corps social. GependanI cette mauîfestation publique
réagit à sou tour sur ledésordreqai la amenée. Le crime, aupa-
ravant plus ou moins CQmprîmé par cela seul qu'il étolt obligd
de se cacher dans l'ombre, le crime alors marche enseignes dé-
ployées , et , secondé de toute Finfluence qu'exercent naturelle'-
ment les faits publics de la'société sur les individus qui la, com-
posent, i! Ta se multipliant sans fin. De là cette corruption
épouvantable des sociétés païennes y corruption dont on peut à
peine se faire une idée. La littérature mythologique en fut la.
coupable auxiliaire. La poésie 9 cette puissance sublime^ ce don,
l'un des plus beaux que le Ciel ait faits, à la terre , et qui , tant
que son usage est réglé par le principe de foi , uc s'adresse ja-
mais qu'à ce qu'il y a de plus noble dans l'homme, la poésie, dé-^
gradée^ se- dévoua à remuer dans les cœurs la fange da la corrup-,
lion. £Ue dont la destination sacrée étoit de rappeler l'espèce'
humaine à son auteur, et de diviniser ses pLûsirs^, eu l'abreuvant^,
si je puis m'exprimer ainsi , de vérité et d'amour , se chargea
de lui préparer la coupe empoisonnée çle l'erreur et du vice ^ et,
devenue l'adulatrice des passions qu'elle de voit combattre, elle,
aida rhomme à s'avilir et à devenir semblable aux brutes. Que-
d'autres appellent cela du beau, et s'enorgueillissent, s'il leur
plaît , de ce qu'il y a de plus vil et de plus dégradant pour, l'hu-
manité dans son histoire; le chrétien, ami de la vérité, n'y peut-
voir que l'apothéose des vices que sa religion lui apprend à dé-
tester, il ne peut voir que de la ffAie dans cette espèce d'exalta-
tion qui enfante les chants de Terreur^ et h laqw^llu le sons com-^
iHun , toujours d'accord avec la vérité , a donné le nom dedéi
Ure poétique, le distinguant ainsi, par uue qualificxition flétris-
sante, du véritable enthousiasme , enfant du Ciel et derélernelie
raison. . .
Ou ne peut doue doutei: que les fables du p^gnnlsine n'aiont
déposé le plus grand olistiiclc? aux vérii;»bies <j>rogi i^-; do la litfé-
rature; et que: le génie di^stiucicaS'ailcÂt piodait dos ouvpgv^s
^
( 386 )
îvâttinieiit |ilias btMUC , pl«» parfeili, pkis ndbliaies , si k geme
do merreilleux qu'ils inireiit en craric, au lien cl*étre un titso
d'obscorîtéfl et de blasphèmes, avoit ea pour fondement les
grandes réalités de la reli^on universelle.
Quand le christianisme èoC commencé à se rendre mattre de
la société^ il essaya de ramener les beaux-arts à leun Trais
principes et 2i leur anti«iiie destination. Heu seul sait I^ pro-
diges qu'il auroit opérés, s'U eût acheyé ce grand ouvrage^
Mais plusieurs causes concoururent à en empéder l'accomplis-
sèment. La prîneipalç , li notre aris^ c'est qne> depuis la venue
de Jésus-Qirist , tous les hommes de génie qui ont cru h la vraie
religion se sont naturellement iBvisés en deux classes. Les uns,
profondément pénétrés des vérités chrétiennes , le furent eo
même temps de la nécessité indispensable de travailler à leur
propagation pour le salut de l'homme et de la société ^ et ils se
consacrereutexclusivement à la prédication, à la polémiquei enfiu
aux divers genres de travaux qui ont pour but direct la convef^
sîon des peuples. Il fklloit commencer par régénérer lemondev
£es antres, moins pénétrés par le christianisme, ne comprirent
pas assetf toute l'étendue de son domaine ; ib ne virent pas que
SCS doctrines dévoient régner dans tontes les conceptions de
l'esprit humain. Peu disposés à se. dévouer entièrement à sa dé-
fense, et, d'ailleurs, avides dé la gloire qu'ils se crojoîent
appelés à conquérir par les tâftnts supérieurs dont ik étoieni
doués , ils se mirent à marcher sur les traces des écrivains
d'Athènes et de Rome , et , sépaiant la religion de la poésie, ils
firent dans la littérature précisément ce que le gallicanisme a
fiiit dans la politique.
Le pouvoir, en effet, vient de Dien comme le beau ; et les par-
tisans de ce qu'on appelle le genre classique crurent trouver la^
beauté dans les créatures indépendamment de leurs rapports
avec Dieu manifesté par l'organe de Tautorké spirituelle ,
comme les gallicans supposèrent dans les rois un pouvoir
indépendant de cède même autorité. Mab on ne pouvoit^
«ans blesser le sentimeot utùversel j> placer le poavQk ni la
beauté dans une créature considérée uniquement conftne
telle; il fallut donc, des deux côtés , supposer entre Dieu et
rfaomme des rapports faux > pour remplacer les véritables. C'est
pourquoi les. classiques , obligés de divinber l'homme y se je-
tèrent dans les fables païennes^ tandis que les gallicans , obligés
aussi de diviniser le pouvoir indépendant et sans bornes qu'ils
îmaginoient dans les princes y créèrent par-là même une véri-
table idolâtrie politique. L'une et l'autre erreur prit naissance
long-temps avant d'être réduite en dogme ; mais un fait bien
digne de remarque y e'est qu'en . France leur destinée fut com-
mune et leur marche constamment parallèle. Peu d'années
s'écoulèrent entre la publication de l'Art poétique^ oi!l Boileau
soutint que la religion devoit être séparée de la littérature, et
la fameuse déclaration qui sépara le pouvoir politique du pou-
voir religieux. L'une et l'autre erreur fut soutenue k l'aide des
/ mêixies arguments.. D'une part^ pu disoit que la religion étoit
trop sainte pour s'alliçr aux sujets que la poésie avoit à traiter ;
etj de l'autre^ on eitpit des paroles de l'Ëvangile, signifiant^ li
ce qu'on prétendoit, que Jésus-Christ étoit trop grand pour que
son royaume fût sur la terre. Ces deux erreurs se ressem-
bloient dbnc trop bien pour n'avoir pas des résultats pareils : le
despotisme naquit de l'une et de l'autre. Car le despotisme con-
siste dans rassujettissement de l'homme à une autorité particu-
lière et purement humaine , par cela seul qu'elle se déclare iu-
dépendhnte de l'autorité divine visibrement représentée -, ainsi
Terreur classique y ou le paganisme littéraire y qui prétendoit
asservir la poésie aux régl'es bonùes ou mauvaises puisées dans
les écrits des Crées, et aux absurdités qui servent de base à
tout leur merveilleux y dégrâdoit le génie. en lui imposant ses
. lois arbitraires 9 et mettoit obstacle à son développement^ de
même que l'erreur gallicane, ouïe paganisme politique^ asser-
vissant la liberté aux volontés sans règle d'un souverain qui
n'avoit pas besoin d'avoir raison pour yalidg: ses actes , d^gradoit
( 338 )
riionime oou»m ciâojén ,. e$ poioit tto ofaalaek ianncible an
peffeclionoement de la sociëlii» Maïs , comme tout ce qui est ?n-
)u.^(e et £siux provoque une r^istance légitime^ qui , à son tbar^
franchit les bornes , si elle n*est pas réglëe par une aiitoritë plui
liqute y l'un, et l'autre genre d'oppression donna naissance k
rauarcbie, et le romantisme effiréné fut le résultat du despo-
tisme littéraire, comme le gallicanisme rendit inévitables les
excès de la liberté.
(^La fit^àunauire Numéro,} ^
R r ' •
I
CORRBSPONDANCE ÉTRASIGEREr — PAYS-BAS.
4
A M. le Rédacteur du MémoriaL
{|e$ bords dé la Lys , 19 décembre iSsS.
!
Un prêtre vient de découvrir un plan d'église nationale qui a
été conçu par notre ministre de l'intérieur. Douze exemplaires
seulement en ont été tirés ^ ils sont entre les mains du Roi çt des
ministres. La conclusion inespérée du concordat . se rattachoit
à la même trame. Il fut convenu qu'on céderoit à Rome avec une
facilité qui tout à-Ia-fois feroit hurler les impies et enchanteroit
les fi'lëles \ on espéroit que la cour de Rome y à son tour séduite
par la bonne volonté du Roi ( que nos bonnes gens commen-
çoic!it % appeler sauve» |: de la patrie parce qu'il commençoit à
nous accorder ce qui nous est dû) , a'ccueilleroit avec «npresse-
incnt tous les évêques qu'on lui présenteroit. Malheureusement
pour le projet du gouvernement y le Roi , qui se croyoit su<
de son fait, envoya une liste de présentation qui passait vrai-*
ment la plaisanterie. On y voyoit figurer | assure-t-op, jiisqu'à
des prêtres interdits ! Le voile fut déchiré et la perfidie hollan-
doisé mise à nu.
( 389 )
Ce qui est centre nature tenferol^ idfatUiblanett , malgré
tous lot effortg liumams/ del élëmènt? de ruine (^rbchaîne.
Telle est l'umon du Nord et dif Mkii dans notre tôjràixme ^éte-
rogéne« - . ' »
Un député hoUàndoif^ paillant dé la= résistance que nos étatk
provinciaux opt^osent âu iii4nisCé¥e^ p^arcé qu'il prend rihcohcb^
vable liberté de rénibroef les imp6té par de simples àttétés ad^
mintstratib , voit dans cette conduite une tendance au fédéra^
lisine* li a tort , si son observation s'adresse aux intentions des
personnes ; il à raison , s'il prévoit la force irrésistible des
choses, Nous avons été éouias h un peuple dont les intérêts
commerciaux nous sépareroient radicaieinent, quand bien même
la religion n'élèveroit pas eÀtr^ nos prétendus îrèfes' et nous
une barrière insurmontable. F'œ vt'ciis! Non seulement il nous
fant nourrir ee peuple , il veut encore nous imposer sa langue
et son hérésie.
Les provinces méridionales sentiront 16 besoin de se mettre
sur la défensive I le gouvernement usera de rigueur 5 on se
confëdérera ; le rôjraume se décliircra en deux parties j on for-
mera des'asseniblifes belges et bataves, h l'instar dos clubs ca-
tholiques et brunswickois de l'Irlande, des clubs tarif et anti-
tarif des Etats-Unis.
Un royaume'sahs constitution doit périr , et nous n^avons de
constitution ni fondamentale ^i même écrite. Cette assertion est
rigoureuse ; je la pronterai.
O'L.
La lettre qu'on vient de lire nous a été écrite par un habitant
dqria Belgique fort au courant des affaires de son pays , mais
surtout très-capable de juger les graves questions politiques et
religieuses qui s'agitent maintenant dahs le royaume des Pays*
Bas; questions dont la solution amènera tôt ou tard une crise
bien autrement décisive que celle qui occupe les feuilles pu*
( 390 )
bliqnes depai^ qtielqves semaines. La plupait des joarnanx,
ignorant ou appréciant mal l'état actuel des cboses^ ont parlé
des derniers événements de la Belgique avec pe^ d'exactitude,
«I presque toujours avec une aveugle partialité. Nous recevrom
r^uliérementy d'un de nos correspondants, une suite de lettres
sur ces grands débats de deux peuples en lutte ouverte l'un
«outre l'autre au sein d'un même royaiune. Nous soâunes heu<^
reux de pouvoir offrir à nos lecteurs les premiers renseignements
qui nous sont parvenus à ce sujet; car des £ûts de cette nature
peuvent beaucoup mieux les éclairer sur ce qui se passe chez
JMM VGÔsins que nous ne saurions le faire par nos propres dis-
cussions. Ces renseignements ont d'abord l'avantage -nie leur
fournir le moyen d'asseoir un jugement soUde sur des questions
d^un si haut intérêt. •
Nous croyons devoir ajouter ici des réflexions trës-judideuses
adressées à la Quotidienne par le Catholique dçs Pays-Bas ^
dans son Numéro du i o décembre.
<f La Quotidienne part d'une erreur qui bsçine la plupart du
» temps le jugement des écrivains religieux de la France , dés
» qu'ils s'occupent de notre pays , et il nous sera Csicile de déve*
» lopper les motifs de cette préoccupation. Les véritables idées
» du pouvoir royal ont «té défigurées par Louis JQY, et malhea-
a reusement , prévenus à l'égard de leur souverain d'un senti-
» ment qui tenoit plus d'une coupable idolâtrie que d'un juste
» respect y les Français , même les plus pieux, se sont accordés
m h reconnoitre à la couronne un pouvoir absolu qui l'affran-
» cbissoit de toute loi divine ou humaine. C'est le système galli-
m can réduit à sa plus simple expression. Comprise de cette ma^
» uiére l'autorité royale ne pouvoit tarder à devenir impopulaire,
m et les philosophes impiesduXVlII'siècle profitèrent habilemenS
» de cette disposition des esprits pour représenter la véritable
» religion comme la base et la sanction du despotisme politique.
m Le peuple français prit le change , et pour lui , opprimer la
m religion ou conquérir la Uberté sont à-peu-prés synony mes.» »•
( Sfi » )
» ...• Il mlporte de se rappeler à ce ««jet que jamais le peuplé
» belge n'a poussé le pou vol r à des mesures irréligieuses $ au cou*
» traire ^ depuis uu demi-siécle j tout ce qui parmi nous a
» affligé les consciencescatholiques a été fait parle pouvoir mofu
• proprio ^ et a trouvé dé l'opposition dans les niasses. Boiia-
» parte , Joseph II et les arrêtés de i8a5» en sont des preuves
% assez éclatantes. »
' f
UTTM DB MnKIGH^
< • . .
SVa LA HOVVBLLB VKlVEAdlTi DB GBITB VlUB (l).
» > ■
Je vais maintenant, mon cher arai, vous parler d'une autre
classe de professeurs^ et d'abord des professeurs d'histoire. Asi^
connu comme philologue , plein «Fesprit et d'érudition , fait un
cours d'histoire universelle* Ce n'est pourtant pas sa partie prin-
cipale , et son cours de philosophie est d'une bien plus grande
importance. Buchner enseigné encore, outre l'histoire de Ba*
viére^ qui est la partie principale de son cours, l'histoire uni-
verselle. Ses auditeurs trouvent beaucoup à blâmer dans sou
débit. V Abrégé d'Histoire universelle , qu'il a £iit imprimer
depuis peu , n'est pas seulement défectueux; il est écrit sàus es-
prit : au totale cet homme n'est-point à sa placé. Il paroît que
le gouvernement l'a déjà entrevu , puisqu'aprés tant d'années
de service il ne Ta encore promu à aucune place de professeur
ordinaire. C'est un de ces prêtres qui ont rompu avec leur état,
et qui dès- lors ne peuvent plus cacher la rupture de leur âme
en quelque soite et le dépérissement qui s'est emparé de tout
leur être. Et comment un Buchner pourroit-il s'élever à côté
de Goerres 7
(i) Voyct le commencement de cette I^ettre dans le précèdent Naaiâo.
{^9^ )
MoD aiai , tous fûtes sans doute , coimne moi et lous les vrais
catlioliques y ti'aospoi'té de joie en apprenant la nomination de
cet homme illustre à une cluire d'univiersiléi tous vous pro-
mettiez les p^us heureux effets de ses leçons publiques , et votre
attente ne fut point trompée. Goerres est devenu Tun des plus
beaux qrnemeats de l'Université ; et )'ai été témoin moi-méine,
pendant mon séjour à Munich 9 du succès étonnaut de son
cours, qui comprend l'histoire universelle et l'histoire d'Alle-
magne. Je puis vous en parler avec d'autant plus d'assurance
que j'ai assisté k quelques-unes de sçs leçons. On l'admire déjà
par cela seul qu'il s'exprime toujours avec une grande facilité et
sans avoir besoin , pour aider sa mémoire , d'un livre ou d'un
manuscrit. Son style ^t plein d'images , de clarté et d'ordre. Je
ne dirai rien des choses ^ puisqu'on en verra paroître bientôt ce
qui est le plus essentiel. Le bruit a couru que le nombre de ses
auditeurs , d'abord très-considérable , avoit beaucoup diminué
vers la fin de l'année. Cela est en partie vrai et très - naturel.
Vous pouvez vous imaginer qu'à la. première .apparition d'un
homme aussi célèbre, dont le nom retentissoit partout, il dut
se trouver beaucoup de curieux , dans toutes les classes , qui
accoui^rent pour Tenteadre^ sans cependant vouUir fréquenter
régulièrement son coçirs^ mais qui avoient l'intention de se rt*
tirer dès que leut* curiosité seroit satisfaite. Et quant à la. foule
des étudiants de Munich y qui'^ au sortir des gymnases, vien-
nententendre les leçons d'histoire à l'Uni versité^ il est clair que
le cours d'un Goerres est au-dessus de leur portée. Vu la mau-
vaise organisation des gymnases de Bavière , il ne &ut pas s'é*
tonner que les notions préligainaire» qu'en apportent les jeunes
gens qui viennent à l'Univeraté soient si foibles et si incom-:
plètes, que les leçons d'nn makre tel que Goem^es, quelque
effort qu'il Êisse pour se mettre à leur portée , se trouvent encore
trop savantes pour eux. On pouvoit donc prédire avec assurance^
pour peu que l'on connût la jeunesse des écoles , qu'une giMiule
partie se^ retrre^jpit , et qu'il n'y auroit bientôt jiU:s qu'iii»
( 593 )
choix de jeune^gëns solides, mais qui per.^évéreroîent jusqu'à
)a ïiii. Et voilà aussi ce qui est arriva. Je tiens d,e bonne source
que ce sont justénient lés élèves les plus distin'fcués et principa-
lement les moins coif'ompùs et les plus religieux qui assistent
avec le plus de icle aux leçons de Goerres {\), Je vous ferai
observer que dans le grand m>mbre des étudiants de'Mukiich ^
il' s'en trouve considërablement qui ont 'perdu tout sentiment
de religion et le bon goût de la science , et qu ils sont plongés
dans la brutalité et la crapule. Il est naturel qiie.de fiels é(u«
AJants n'aiment pas le cours de Goerres, Mais' comme le nom-*
bre des professeurs est si mnltiplié , et l'esprit dans lequel Us
enseignent si varié, il arrivé que cette classe y trouve aussi
son compte; elle fréquente particulièrement le cours dé Màn-
uert, et celui d'uu professeuv particulier de philosophie doiil
le' nom m'est édiappé.
• ■ ' ' ...
(t) Il est difficile de se faire nne idée de IHnfluenre pemicîethe Qu'exer-
cent en matière de religion lesgymnases sar la jeunesse baTarôiBe.i2aroa ù*f
Bitglige pas senlÂiuentd'exeiter et de notitrir les sentiments religienz; ce quî^
est bien plus déplorable , c'est qu'on s'efforce encore de bannir des jeunes,
cœurs les principes dont Us avojent été imbu^ dans la malisçn paternelle. Les
professeurs de gymnase sont en partie laïques, en partie ecclésiastiques
cependant les premiers sont en plus grand nombre, on s'imagine aisé-
ment quel zèle pour la redigîon peuverit avoir ^es'jenaes %tas sortis
4'nn«. {âeolG protestante (car il n'y a ordipairemént que cetix-là q;û puis-»
sept attendre des places); et les professeurs ecclésiastiques 8emi}lent<êtfe
en grande partie choisis à dessein par une main hostile parmi le rebut dc&
prêtres. Une feuille de Munich remarque que depuis peu il y en a trois qui
ont embrassé le protestantisme. A Munich même^ sotis les y%ux de Mgr. l'ar-*
ohevéqite, il se trouve des hemoies dontTextéifileûr et tontes le'smaâièresan-
nonoerit qn'ib ont boute d« leur état« Il soffit de ^arolr que ^ons le ^|if «r-i
nement précédent un zélé protestant y Rieiliammer^ et deux catholiqi)es ,
liauptmann et IJoUand^ tous l^a.deux du nombre de ces .prêtres réprouvés
qui renient leur état , furent élus premiers conseillers de l'instruction ,
cfhargés de la nomination des' professeurs de gymnase. C'est comme si cm'
(ionnoit en France le ministère d€ 'l*instnioffi«ti piibliqae à M. Bé^jaMn-^
Conskmt ou à |IH« ùtdtaaê tk-DMonM*
( 394 )
Yous ne rons Intéresses guère , mon ami , Ji ce grand oonibrt
de professeurs tout-^-fait étrangers à la religion ; cependant il j
en a parmi eux plusieurs dont je ne puis me dispenser de tous
parler encore. D'abord ScheWng^ On sait qœ rinyenteur da
système philosophique de Yidéalité s'est entièrement toarné
Ters le christianisme, Cest plus par la roic des recherches his-
toriques , ce me semble, que par la yoie.de la spéculation qu'il
est parrenu à ce résultat» Voilà pourquoi il est difficile de eon*
cilier son système philosophique, dont il est toujours opiniâtre
défenseur , arec les idées du christianisme, auqiiel il rend hom-
mage. Il s'occupe actuellement de la composition d'un ouvrage
qui exclura probablement tous les doutes .à cet égard. Quand
SchelUng énonça publiquement qu'il étoit convaincu de la vé-
rité de la religion chrétienne , il excita un grand étonnement ,
et plusieurs ne surent qu'en penser ; le bruit courut même à
Munich et ailleurs qu'il étoit devenu catholique ^ ce qui est
faux ; mais cela, prouve au moins combien de gens regardent le
retour au christianisme positif et le retour au catholicisme
comme synonymes. Il esterai que Sehelling est très-modéré et
très- juste quand il parle du catholicisme; et vous coraprenes
qu'abstraction iaite des préjugés de l'éducation , dont un homme
de génie même tel que SdielUng ne se déCait qu'avec peine , k
protestantisme , qui permet d'admettre dans k religion chré-
tienne ce qui semble bon à chacun , est plus commode pour un
philosophe que le catholicisme, qui exige une entière soumission
k l'autorité de l'Eglise , avec laquelle on ne peut capituler en
iait de dogme.
A c6té de SchelUng parott encore un homme distingué, qui,
k proprement parler^ n'appartient pas à l'Université | car il n'est
que professeur honoraire. Cest François de Betader, qui , s'il
ne surpasse point , au moins égale Sehelling fouv la profondeur
et lyétendue des connoissances; et l'avantage qu'il a sur lui^
c'est qiL'il est comme retranché dans le catholicisme. Mais il lui
manque cette clarté et cette rigueur systématique que ScbeUing
pt>8Bède & un ëtnincBt degré. Le style i^onfus , obscur, â&otistt
«t raboleaXf qui est le défaut de ses ouvrages , nuit beaucoup
au succès de son cours ^ qui pour cela est peu fréquenté, tattdk
que celui deSchelliitg est très-nombreux. Il est pourtant vraî
que lés élèves qui s'attachent lu Baader principalement sont
ceux de l'Université qui ont le plus de talents et de science. H
deroit à désirer que Baader suivît la méthode de Socrate , et
plusieurs ont déjà remarqué qa'i» proBte bien plus dans sa con-
versation que dans ses écrits et ses discours.
Je parlerai maintenant d'Oc^en , le coryphée de la moderne^
philosophie naturelle. Cet homme est catholique et par sa nais-
sance ètpar son éducation } mais il parottque son long séjeiyr à
léna lui a fait perdre sa religion , et j'ai appris à Mnhidi qu*it
£aisoit donner à ses enfants une éducation prot(!stante. Il me'
9end»le appartenir à cette classe d'hommes si nombreuse en Alle-
magne , qui regardent le protestantisme et le catholicisme
comme deux espèces d'un même genre insignifiant, mais qui
préfèrent cependant le protestantisme comme celui des deux'
maux qui est le plus fedie à supporter , parce qu'il exige moite
que le catholicisme. Le système à^Ocken fait tout sortir du limon
primitif, depuis Tinfusoire jusqu'à Thomme , qui vient après le
singe, comme espèce du même genre. C'est Thomme qui )usqu%
présent tief^^le premier rang dans l'échelle zoologiqne. Si cepein'
dant ce professeur avoit une fois le bonheur de voir et de tira-
cher un ange> il rangeroit tout de suite la- nouvelle espèce daiis
son système zoologique , et annonceroit aux amateurs de rhis-
teire naturelle une espèce de singes sublimés. Dans le nombre
de seize cents étudiants , il se trouve naturellement des carae-
tères fort divers les uns des autres , et vous né serez pas étonné
que cet apôtre du matérialisme compte aussi des sectateurs , sinon
très-nombreux , du moins très-aveuglés. C'est avec bien plus
d'esprit , et en partant d'un point de vue chrétien , que le savant
Schubert considère la nature , et c'est à son sujet que je vou-
drois m*écrier : Talia cùm sis , utinam noster esses! Je trois
ansëî pouvoir ailinaer de lui, qu'à pn^^eal dégage de bien des
préjugés d^ soA.^uçien pi^f me yil s^apflroêhodQ h rellgîoa
catholique, et déjà souvent » 4^tis ses conversation^ aveo les
catholiques 9 on a eu occasion dq ireviarq&ier ce rapprocbcmesit
Cependant il est encore bien loin de vouloir réconiii(rftre«bBolii-
mcnt TEglise et de se soumettre à son autorité.
Je vous Bommerai sei|ilei|ient plusieurs autres boinoies celé*
bres: comme Koeh'Stern/eld , homme de beaucoup d'esprit,
qui mérite sans contredit lé premier i'aAg parmi les prcuiesseurs
de statistique en Allemagne ; le premier conseiller deniiédecine
Ringfeisy également distingué par soti amabilité personnelle et
pair lies sentiments vraiment tiu'iétiens $ enfin Tktersch y duquel
pn ne peut dii'e ni l'un ni l'autre. Avant de terminer, je Vous
dirai f ncore quelques mots d'un homme ii»»ios. o6nou : c!est
Othmqr Erttnk, qui bo, appelé de Wiii^bourg pour éti*e pro-
fesseur d^ sa^scril<, G^ hoinnfte y qui- cherche le salu^ du, monde
<}ans les Indçs orientales, a quel({iie chose de rebutant dans ses
manières'.. II fu| auti^efvîs èénédicUn dans le couvent de .Baaz
près Eamberg; mais ç^ pauvre homme ùii «laintenaat les efforts
l^s plu§ ridicules pour cacher Son état : dans son extérieur il
évite tout ce q«i pourroit .tjràhir en lui le. prêtre; il tt'aibt
j^Qgulièrç^ent jes églises i et pp^r que persooûe ne puisse soup-
çonner son aiiciep état y il a çofUtume) dans ses ppo«iienad«s,
de donner le biras à-fia gouvernante. Gomme professeur il a peu
de réputation.'Outre le sanscrit) il enseignoitencQre la philoso-
phie pendant l«s premièceii anoiées; c'étojt d'aprésle sys^tème
de Heigf^L M^isjqiracidiSc/ie^/mgpafrut à l'Université^ il prit le
parti de s^ taire.
Vous vûjGz y iKo^ ami, qMQ la non v«Be^ Université ofihs beau-
coup de-bien et beaucoup de m^Xi Le temps apprendra â Oro^
uiase pii Arima^e Kcmportera la victoire. Adieu.
i
( ^d: \
%^hffk.%V<MAV»\\ «^%>%4mN^ - %%Vi%«WlK\ iVt^M M ««nOM ««%« «*M>k«^ ««»^;««» ^% ^ \%\\ «i^^i^'x «V»\ %«% tVMl
▼ÀRIÉtAs ABn&LAtSBS.
^^* Quelque xluMe que les îourfiaux anglais aient à raconter
d un ministre angtiéan > ils n oublient jamais de faire priécëder
son nom de répithète àe Révérend, Mais cette habitude amène
quelquefoW de singuliers contrastes. Ainsi, par exemple ^1^
révérend Fr. Lee a été condamne à deux amendes , cnacune
de cinq livres sterling » pour atoir fait usage d'un^fusH, les
i3 et i5 septembre) sans avoir nne patente. «^ Un reprend
minisrie de legliseangliG^nei r^idant aux esTirons deMîle^ïiid»
fût accuse ( chargeai) davoir été dans un état complet d*ivr€sse,
et d a voir brisé malicieusement une lampe ( a taolc-Iamp ) ap*
parvenant âu révérend Vk*. Balantine.
mais
%* Croity" , mattre d'école K Clâre. a voit été catholique j
ais devenu par la suite employé de la société Ibérienne de
Londres , il fil son abjuration , et se montra pendant six ^ns
excellent Protestant , en faisant gras les vendredis et les. sa-
medis avec une religieuse exactitude. Cependant il tomba ma-
lade , et sentant approcher sa fin ^ il fit appeler un pi être ca-
tholique. Un biblique ( a biblical) enragé de Clare enyiédia
celui-ci d'entrer chei le malade. Le prêtre revint avec le major
M'Namara p qui demanda au malade par oui il désiroit d'être
assisté, et celui-ci ayant répondu que c ctoit par un prêtre
catholique , le major insista pour qu'on respectât la dernière
Volonté d'un mourant^ ce qui fut fait. Le journaliste anglais tt
qui- nous devons cette anecdote ^ ajoute la réflexion suivante ,
qui nous parott fort \mit i « Un homme ne rendrait sans doute
infiniment coupable en 'ptolessant sur son lit de mort une reli-
gion qu'il ne croit pas; mais aue devons-nous dire de ceux qui
voudroient faire de pareils hypocrites , et les envojcr dans
l'autre ittendenrec an musctgtm^t à la bouche ?»
•
. %^ Nous avons trouvé dans le même journal l'anecdoie sui-*
vante. H y a quelques années qu'un évêque prote^aut «avoit à
son service une femme catholique y qu'il traita ass^ez m$l depuis
qu'elle eut refusé d'apostasier. Cependant il cessa de l'impor-
tuner lorsqu'unjour elle lui eut dit ^yec autant de justesse que
10.
37
1
( ^00 )
tioniicUeuient par le prôlie qui avoit tcçu so» :«bjuration< L3
chose s'étant ébruUëe, un des ministres protèstanls defendroït
publia un placard dans lequel il accusoit le prêtre d'avoir violé
un canon du concile de Trente, en administrant le baptême à
.«a prosélyte* Le prêtre riposta par un placard semblable. Il j
jiisiiiioit radministration conditionnelle du baptême, par la rai-
son qu il y avoit dans le pays plusieurs sectes de protestants
ui, ne croyant pas a la nécessité du baptême^ se dispensent
e l'administrer à leurs enfants , 6u bien le JTont d'une manière
très-irrégulière* Il saisit, dit-il, cette occD^ion d'inviter le grand
nombre de protestants qui viennent solliciter leur admission d^ms
la seule vraie Église • de faire leur possible pour s'assurer si dans
leur enfance ils ont été baptisés, et s'ils l'ont été régulièrement.
Four qu*il puisse administrer ce saint sacrement à ceux qui ne
auroient pas reçu. Un nouveau placard d'un autre ministre
protestant, qui s^appelle le curé {ihe citrate) de Carlow, répéta
l'accusation , et somma le prêtre de nommer ces protestants qui,
h ce qu'il prétend , avoient demandé leur admission dans FE-
glise catbolique. La réponse du prêtre ne se Bt pas attendre. H
pnblia une lettre énergique ( a piihy letier ) daiis laquelle il ex-
posoit la doctrine catholique sur ce point , telle qu'elle est ensei-
gnée par le concile de Florence , et se moquoit avec esprit de
1 ignorance du curé légal ( la^v estahlisheU). Mais ce qui est sur-
tout remarquable , il Finvitoit de se présenter, tel jour qu'il vou-
* droit, depuis sept heures du matin jusqu'à quatre heures de
l'après-midi, à la sacristie de la chapelle catholique, pour y lire,
dans les registres de la paroisse, les noms de vingt-et-un prosély-
tes qui, depuis peu Rémois, avoient abjuré le protestantisme;
et il l'engageoit aussi k venir le dimanche suivant , à trois
heures , s'il aésiroit assister h. l'abjuration de quatre autres.
a
%* Dans un article du Brjttish'-Cntic (n* du 5 janvier i8a8),
sur les travaux de la socié'té qui s'occupe de la conversion au pro-
'téstantisme des catholiques irlandais, nous avons remarque les
■ passages suivants ;
« Quinze dés prosélytes ont de nouveau embrassé la religion
romaine.
' ' » Il se présente réellement un obstacle aux progrés de la ré*
formation , qui doit nous Caire faire de sérieux retours sur nous-
mêmes. Les catholiques sont très-disposés k penser que les pro-
testants n'ont pas de religion <lu tout. Voilà le grand obstacle.
n II peut être utile d'observer que non-seulement tous les pro-
sélytes sans exception se sont attachés à l'Eglise anglicane (to thc
'^hed church}^ mais qu^un {eune homme, qui n'avoit pas
; ( 4oi )
reçu ks ordies y ayant entrepris de Les prêcher , ils n'avoient
pas voulu rëeouter jusqu'à ce qu'ils eussent la certitude qail ne
tardei*oit pas à être consacré. Cette anecdote tend à modérer le
zèle de ceux qui voudroient employer des prédicateurs irrcgu-
liers pour convertir les catholiques. Ceux-ci sont accoutumés à
se regarder comme membres d'une Eglise régulièrement consti-
tuée et gouvernée par une* autorité légitime , et par conséquent
ils ne se détermineront pas facilement à écouter et à respecter
d'autres ministères que ceux d'une église qui peut prétendre à un
caractère semblable , et même dont l'autoritédérive de celle de
l'Eglise catholique. • ( Il faut convenir que des prosélytes qui ,
en se faisant protestants , ne se convertissent pas du principe
d'autorité au principe d'elamen , mais de la soumission à l'au-
torité catholique à la soMmission envers l'autorité anglicane y
doivent être des hommes bien sÎDguIiei's. )
\W*WWi.Wtl ^ yW%Vfik VV^>VWWW»l»^W »> WiM^ M II»V» » ^>%%»WW ««Mr%1IW^yM( ti\V«\V%%»«»
jf M, le Rédcu:teur du Mémorial.
. Yotre article tur la nouvelle édition de la Bible de Fcnce
m'a suggéré un moyen de la rendre plus intéressante encore.
Ce seroit que le savant et estimable M. Drach , qui j consacre
ses soins y j ajoutât deux ou trois dissertations , pour monti*er
jusqu'à quel point les nations païennes conservoient ^ i*" la
croyance à l'unité d'un Dieu suprême , créateur du Gel et de
la terre, etflouveraîo Seigneur de toutes choses ^ a* la croyance
à l'immortalité de l'Ame , ou plutôt k l'éternité des recom-
Sehses et des peines de l'autre vie $ 3*. la croyance et l'attente
'un Médiateur. Ce travail compléteroit , ce me semble ^ les
dissertation» anciennes^ et leur d^nateroittine espèce d'unité
qui leur manque» Quant à la iM>UiVélle édition de la Bible hé-
braïque que nous promet encore. M*. Drach, je souhaite vive»
ment , et beaucoup d'aittres feront le même vœu^ qu'il y
joigne les Variâmtes dont il parle dans sa première Lettre à
ses frères en Israël. Cette addition la readroit incontestable*-
ment supérieure à toutes les autres.
.•»,ji^^
l 4oa )
^tim%v^ **% m mnm%%*¥¥ » ''n*»^ M 9^fnviitnftm m yk*
A M, le Rédacteur du Mémorial.
Le If tut , 19 dAcembre fSaS-
Le professeur de théologie qvtï tous a <^crtt as sufet du cenr»
de philosophie que j'ai fait imprimer, n'a va, à ce qu'il paroît ,
que la première ëdition. S'il veut me f:«ire connottre son adresse,,
je lui enverrai yolontiers la seconde , et je reeerraî avec recon>
Boissance les observ(itions qu'il fera sur cette nouvelle ëditieti*
Je pense comme lui que rien n'est plut» a souhaiter que la Feu-
nion des esprits , et que de paît et d autre tl fant la caercher de
bonne foi.
J^ai l'honneur d'être avec respect ,
Monsieur,
Votre très-bumble et
obéissant serviteur ,
BouviEE r
Fkaire^éiaénùi
JP. 5. Tevillei |}i<m insérer cette lettre
iiaii»fotr«) prochûn Notnéro.
Un jovrnal a répété dernièrement que, qooî qu'on ait dit, hk
défense du général des jésuites d'enseigner sept pri^poeitîoiis ,
qui sont cemiiie la base dé ce que ce journal appelle le zioixvé^v
système , est très-authentique. A cela 9 voici notre réponse. Li
letti^e dont it c»t parlé an Mëmorùti du xnù\% de' novenibi^e 1 827 ^
et qui déclare cette assertion mensongèc^» nous a été i^crite
par un membre de la compagnie de Jésiis , ainsi que l'excellente
dissertation latine insérée au MémoHnl àe ftfwier iS^.,
laquelleronvoit ce démenti réitéré eties sept^prèjpositions
dément disctitées.
Le CaUiolique des Pays-Bas, du ao> décembre , cite, entre
autres y le passage suivant d'une lettre particulière de Rome :
( 4<>s )
« Une nouyelle que tous apprei^drez avec intérêt , tous qui
wn^éW» jHI»^««î«lfk?cr Aë gâlt«è»hù«ffte ,' '«'^riilïïè^ rr7«îilctît>lA
iiafttiotocëë ici lElTéc :iili c^rtaïh ët^i,'dèlâ«éNI)i*e bî^toiredu
i^ dectearLîngatdf est ioterrotnpue. Oo croit qve fés Afticfefl'du
I» AléMùtial caiholkfuè n'anct pas peu codti*?bt»é à fliire prendre
« cette d^Certfiitiation. »
mmÊtmimÊiÊ^ma^m^mm^r^
i)ir£t ikè» ie^bttltTer «Ae BUM-B^k r (tM: I^tttiiit|,pîo-
» fWseur <fc pIlUoin&pbie h U Fâctt4té ()(* ^tësbourg , fa éH
« ordonné prêtre, le to d^emhvef, \ lé ca4lM^t|Mié de cette vWêl
IVh fiautain, aAcleii éfêve de l'école No^ttimte» a^té ^ avec
» M. looifiroy y le dùdpte 4e plus distingué «te M. €oiMiû. »
Le R. P. Vèntai^â ^ ï^tii Tient d^étre iièinwié c6nstiîife?ur de tî4
5. Congnê^atîoû dès Rites , a bien touW ùôirè î<dtë$ser ta pre-
mière partie de son gràtid traité dé' pldlosopbie , intittiTé i
UlETDiOïrtJS PHitosopHkKDi , dont nous recevrons bientôt \\\\
bon nombre d'exemplaires. Ce savant ouvrage est dédié à M. '1«
vicomte de Châteaubriant. ^ous en rendrons compte prochai-
nement. C'est un fort volume in-8*, de plus de 700 pa^esj
prïx i II fr. hvL bureau eu M^énorlài k:alMoiique.
I
BOttBTIPT BifeubGfeAPmQtE.
Lettre adressés par M. l'abbé Desmasvrb a M. Migbavd , au-
teur DE L Histoire des Croisades y le 27 avril i8-a8 , sur la
•XOR.T t>E M. IB IHTC DB RiTi^RV. Brocli. iti-B° ^ orix : 5o cent.
Se vend au profit des Pères gardiens du Saint-SépiiUce 5 chez
AmtidMe JBôibclt<^, tûe des BoBs-Ënfants , n^ 34*
.M. TAbbé Desmazure ayant été à même d'apprécier les émi-
uentes quaïïlés du noble et pieux duc de Ri vièie, s empressa, lors-
que ta nouvelle de sa mort lui pareint^à (^lontpeUier,dereadi«
hommage à sa mémoire si illustre et si cbère^ dans une lettre
extrêmein/ent, touchante qu'il écrivit à M. Michaud , le 27 avfiî
iB'iS , et qu*it vient de publier pou rTédiri cation des fidèles. On.
y trouvera des détails qui ne peuvent appartenir qu'à lavie d*un.
Je ces hommes dont le monde n'étoit pas dîgnc..^
( 4o4 )
RbSLE»01IS WWttLiSÊ SUR I»A QVBffriOir DE SATOW M HM UMt
McroBHwy ix màmagv dbs baAtbes| par un ayiocat de la
cour royale de Paris «.Brocb* ia*8^; prix i i ir. 5o g, Ghex
Brîcpn^ lue du Pot-de-Fer , n* 4« *^ Vâb^A Dumostkil : Sa
causé devant les tribunaux , ses défenseurs, leurs plaidoyer ^
Eir Cr. Glej. Br. in-S* ; prix : i fr. 5o c. Chez Inéquiguon-
avard, me des Saint-Peres , n* lo.
I^a première de ces bi'ochiires est écrite dans des prâicipes
très-purs , qu'oh n'est guère habhué à rencontrer chez les avo«
cats ae notre temps. L esprit sincèrement catholique de l'auteur
lui a fait envisager la question du célibat des prêtres sous un
point de vue éieiré et fort juste* Nous sommes étonnés pour-*
tant que lorsqu'il en vient à la discussion de légalité , il mette
en doute si la charte a continué la révolution ; la dessus il ne
peut j avoir et il n'jr a réellement qu'une opinion. — La se-
conde brochure est une bonne réfutation des erreurs histori»
ques dans lesquelles sont tombés volontairement ou par igno-
rance MM. Duverne et Mermilliod en défendant la cause de
l'apostat Dumouteil.
L^EXcBiiBiiGB DB i,A.BBU«iov ; par M. de La Luxerne. i voL
in-ia^ prix : ^ fr. 5o ç« A Paris, chez M équignon- Junior, rue
des Grands-Augustins » n« g.
^ HlfiTOI&E DES £m1Q&& rBAHÇJUS VBSDUIT LA BivOLUnOHj
par Antoine (de Saint-Gerrais). Trois vol. in-S" 5 prix : i8 fr.
Chez H i vert, rue des Mathurins-Saintr Jacques > n* i8.
LjBAAiBiEDiEjBBQCiGiiOB-HivABny rue des Saints-Pères, n*. lo.
M. Méquignon-Havard vient de prendre des arradgewents avec
l'éditeur du Coitectio selectaPatrum^ pour continuer cette vaste
entreprise, qui doit marcher maintenant avec une grande acti-
vité. Les ecclésiastiques chargçç de ce travail se sont adjoint
M. l'abbé GuiUon.
Le même libraire a mis en vente les tomes 1 5 et 16 du Ifie^
tionnaire de Feller, les tomes 9 et 10 de la Bible de Vence j et
le» tomes i3, 14 et i5 de l'édition in-12 de la Bibliothbxpie des
Pères, par M. Guilloî).
( 4o5 )
UBBAIRIB DE MBQUlGlTOV-JVllICH&y k Pari». .
Sous presse 9 pour paroître incessamment : Dillvart, Summa
st. Thomœ , etc. , etc, Gnquiéme IWraison , a voL Pe Perd-
tentiâx de Éxtremé-Unctione^ Je Ordine^ de Matrimonlo.
OuTrages de propriété , également sons presse : Ihtioductioit
A LA Philosophie ^ ou Traité de V origine et de la certitude
des connaissances humaines $ par M. Laurentie. Dev^iIbie edi*
TiOH , un vol. in-B*. •— Cohsideràtioks sur la morale ^ par
S. Em. Mgr le cardinal de la Luzerne^ Troisième édition.
4 ^Ol- 1I^~ 1 3* "^ DlSSERTATlOH SUR Lik TER1TE DE LA RELIGIOZI ^
par le même. Quatrième éditipn, a vol. in-ia. -^explication
DES ivARGiLEs DES DiMAifCHEseT fItesde L'AHmÉE; parle même*
Sixième édition. 4^oLiii-i9.
Nous aurons occasion de revenir sur quelques-unes de ces
publications à mesure qu'elles seront mises en vente.
LiBRAUiE DES prIres PERISSE,' à Ljbu et à Paris.
* Nous nous empresserons toujours d'annoncer les livres de
MM. iPérisseï quoiqu'il nous soit bien difficile de les suivre
dans leurs excellentes publications. Voici Findication des ou^
vrages qu'ils ont plus récemment publiés*
SsBMOin DU P. DE LiGET ; a vol. in-8*. > prix : 9 fr. ; ou *a voL
in *ia y 5 fr. «^«-'Esprit de saiht Fravçois de Sales , par GoUot ;
% vol. in* 19,' S fr. -«^ SooFFRAirGes PB N. S. Jésus^Christ ^ par
le P. Thomas de Jésus ; traduit du portugais par le P. AUeaume.
a vol. ih-ia> 5fr. 5o c. ; et sur papier vâin.Sfr. — MÉipiTATioiis
SUR. l'amour DE DiEU, par le P. Grou i 1 vol. iu 13 9 1 ïr. 3o c. 5
et in-18 r 1 fr. — Ecole des heures demoiselles^ par Tabbé
Rejré| a vol* iu'^ia: a fr. 5o c. ,-^ La pieuse pats^he^ 1 voL,
in- 1 8 ; 80 c.
I ^ \
Le cinquième et le sixième volume de la Théologie de Li-
guori ^ édition de Besançon , in-8** et in-ia , viennent de pa-
rottre ^ et se trouvent éhei Gàùme frèrcis > rue du Pot-de-t
Fer , n\ 5,
C 4o6 )
Almaiiâch GA.TaaLiQUB ET MôNARCHiQUi, in-5'X ; pHx 4^ ceiit.^ ^
et 60 cent, sur beau papier. Che^ Ëd. Bricoii, rue du Pot-de^
Fer, n^ 4.
Cet Jlmanach est encore du nombre de dewL dont on p€u%
recoRiiûander la lecture 5 et il doit être, afout^ % la liste des.
livides destinés à Fusage du peuple*
CootçQaQt rOMpe fvarpîs^l aelon Tass^ge decc^Diocèss » noiû en. plain-
diaot nmplifîé ( dédit) à S. G. MoDAeignenr-Hyacinihç-Ueuis tl^ Qué-
lea, ÂrclieTêque dé Pari», publié avoc son Hpprobàlîon, pour servir-
k h cétébriition de rOfiic0^di?iu ; par M. GaoBOff » Dhrciîtciçr de 11^
iitatioii royale de Moûqae religieuse. *
Malgré lei critiques pins oa moins fondées doni'lo plaÎA «hsiH pent*
être Tobjet^ on esl forcé de reconnoilre qac ce genre de chant réunit ,
plus que tout autre , les qualités qui le rendent propre k «a destination..
Sn gravité le met en rapport avec les cérémonies du culte divlit ♦ dvMit il.
forme lui-même oii des accessoires les plus importants ; sa siuiplicilé cn^
rend l'accès on ne peut plus facile aux personnes appelées k en faire
usage, et parmi lesquelles il pourroit s'en rencontrer un grand nombre
qui n*auroient point le temps , ou ne passèdcroient point les dons uéces-.
saires pour faire avec succès les études qn*e\igeroit un ehant d*lin genre
plus televé : enfin , quoique les éléments , peu nombreux et pen diver-
aillés dont ii sfe eoflspose» forment an obitaele è sot dérel*ppem«Dti\.'oR!
rAcpnnoU que, lorsqu'ils sont mi^ en œuvre par- une inain ^aUile • il
devient suAceptihIe d'offrir encore suffisamment d mtcrdt ^ <f «i^tfesaloa.
et de beautés....,
Le plain-chant de Paris fgi composé de 1734 à 17^0 et années
suivantes, par l'abbé Lebœuf , chanoine d'Auxérre, ainsi qu*il le déclare
Uii^ttiéme daos Uh&oowrsge qu*U a piibllé lur ceti* matièh! (i>. F» abbé
liSboénf éboîfc uakofome gva^e, foctémrlît , fortlabetiM» surtoui , inaèi.
de pei^de îugemenif tolfileiBent dépourtu de-goTit^ ifiqMigiMfli(>n"eS
de Uct«. SacooipDsîUon porte remfMreinte de son caracSèrcr Après* aiK)ir
pris pour t^po le chant roinain , dont il a généralcnieut çon^rvié leà
progressions et le style „ il en a é1ooff& toute la mélodie. sous une sur-
charge ihutilc dé notes ; il a sans cessé violé la prosodie , fii plaçant des
notes brèves sur des syllabes évidemment longùfS', et de longues' s^rié^
de noies v'âu coiitKim' , sur delTsjrdabes etscntîelfenleat brèves*. Tmié
son chaut, celui même des hymnes des principales fêtes, est -dVme
tristesse accablante; ce qui, jo i wt k la mngueur interminable de ses
pièces , le rend égsleipcnt fatigant pour .quiconque est condamné soit
à l'exécuter, sôit àTentendre. ' '
, .• ". • • .. - , •
(i)Tiiaitê hlstorlguç ej pratique sur h chi^t. tiççUfWtiq^e, }^m^ % lUvris?
sant, 1741. ' , ' / .
( 4o )
Gee cçn^ilératiioiis faif^îent depuis longtemps. jdéûrcr cfue Ion opérai?
sur ce ptaio^cliant quelque réforme tendant à remédier à ces incoiiTé-
iûea«. Déjà des essiûç partiels aToient été tentés ; on sait qu*à la Sainte-
Chapelle du Palais, les maîtres du chœur avoient considérablement
abrégé » par d(^8implç8 ràdi^lioijiB, le chant des Répons et des Traits;
inaîa U tt éxMoit en ^e genre, .luoun ttavail suivi et complet. Une cîr-
ednstance vient d*en. décider Tentreprise commencée avec toutes les,
probabilités qui annonoenk un succè» général. M. Choron , qui s^occupe
depuis fort longtemps de recherche» sur Tamélioration da chant (U^
rEglise, et qui rjBraplIit dans celle de la Sorbonne les fonclion.^ dem^Wra.
dochapellq, choqué die .re&oesfiv;e {prolixité des pièces de chant qu^il
avoit à faire exécuter,. » essayé de placer sur les textes de quclquesunus
d*entr*cUes un plain-chant qui , tôui en conservant le» cipialités conati-,
tuiWes du ^enre , & offrît jamais quje j» quantité de notes esscnliello-^
naest nécessaires à la formation de la mélodie et à TéuionciatÎQn ^i
texte. Ses essais ont obtei^u- Tapprobation universelle. Des personnes,
peoopamandabies , autant par lonr caractère et le rang qu'elles occupent
dans l'administration et dans ]*Ëglise, que par leur goût et par leui^
MUtuoction «Tonl vîvameikt cj^horté k étendre son travail suj: }e corps
entier de l'Office. S.. G. Monseigneur T Archevêque de Paris», auquel ili
a eu rhoiiAenr de le soumettre» Ta formellement goûté et appr(Jruv(^'
Il a baigné en autonser la publication et permettre que Touvrage hû ïà\
dédié et parût sous ses «ispices. En conséquence, M. Choron non-
fl«idement n'a pins hésité, mais il a encore redoublé d'ardeur pour l^i
contiiiuation d'une entreprise que, mêine en mettant à part tous ces|
molifs d'eaceuragement , sa position lui faîsoit un devoir de poursuivre
et de conduire k son terme. ,
C'est ce travail dont noqs annonçons an^onrd'hai la pnblioationy et
dont noua allons faire connottre en pieu de mots et d'une manière |iré^
eise l'objet et l'étendue. ^
L'autetir ne s'est point proposé .de traiter l'Offiqe entier» l'Office ea-
Bonial du diocèse ; cette entreprise immense eût été sans objet , puisque
l'OiBce canonial est aujourd'hui presque entièrement hors d'usage. ,lj(
s'est borné à^l'Office paroissial , e'est-à-dii:e à cette partie de rOffice dc^
dimanobea et des fètea d» léi flouble majeur et au^lessus, qui esJ;
chantée publiquement, et k laquelle assiste le commun des, fidèle^^^
cpill.a eu particulièremeal em vue dansc^.Ue occaeion. Il s'est réglé, k
cat égard,, sur l'Ëvcoioge de Paris , dont il a repris toutes les pitiàQ^I
chantées , en plaçant sur chacune d'elles uç chant beaucoup plus opur^
et plus mélodieux que le plaint-chant actuel , et qu'il a obtenu soit ca
abrégeant celui«ei , soit en composant un chant nouveau , lors(pi'il l'a
jugé nécessaire,
Ce chant n'exige du reste aucunes études ptirticUrlières , et il est même*
génèraiement plus facile que ceUii qui est présentc^nveut en Hs;)gi^f,
ïout ce travail est djTÎséen deux parties précédées 4'une iuti^odqc*^
tion. L'introducth>n comprend toutes lesparties chantées à» 1 ordinaini
de l'office , pour la messe e't les vêpres , telles que les Kirie , Olorist élo.^
la psalmodie , etc. , etc. Les chants dé cette poi'^on de l'Office n;tant
très-connus et en quelque sorte populaires , on a jugé à propos de n'y
faire aucun changements
• ( 4o8 )
La preoAÎÀré partie reuferoiç, le propre du temps dap«M le premier
dimanche de FATent jueqi^w TÎngt-quatrîème après, la Pentecôte : on
j a fait entrer TOffice a» là Semaine-Sainte en entier : la deuxième
comprend le propre d.Qs fêtes , les mémoires et le commun des saints.
Un appendix comprend les messes votives , celles des morts i^ etc.
La réunion de tous ces objets formera un seul volume qui pareltra
sous le titre de Livrs Choral <U Paris , contenant » etc. , comme on le
voit en tête de ce prospectus. Il en sera fait deux éditions ; Tune porta-
tive, en un vol. in- ta de 700 à ySo pages, équivalant et destiné à tenir
Jleu des trois volumes dont se composent le Graduel , partie d'été et
partie d*hive>*, et le Vespéral, Botés; l'autre, in-folio, à Tusage du
chœur, d'environ $00 pages d'impression» propre à remplacer les An-
tiphonaires , Graduels et autres livres de lutrin.
L'exemplaire to-it sera du prix de 7 If. s IWfolio de 5o fr. L'une et
l'ititre édition sont proposées par souscription , et paroitront dès que le
nombre des Souscripleut^ sera jugé sufiisant pour assurer TËntreprise.
On observe que» quoique spécialement composé pour les usages du
Diocèse de Paris, ce travail peut convenir non-seulement aux Diocèses
qui suivent ces usages, mus encore à ceux qui, sans les avoir formel-
lement adoptés , en suivent d*ik peu-près semblables.
En outre , fauteur a Thonneur d*annonoer aux pecsonnes que cet
objet peutiuMresser, qnll consentira, moyennant des arrangements pris
de gré k gré , à opérer dans le chant de tel office que Ton pourroit lui
Jiroposer, une réduction semblable k celle qu*il tente d'introduire dans
e cnant de l'Office de Paris.
Enfin , il déclare encore qull se propose de traittf suocesrivement ,
•elon ce nouveau plain-chant , l'office des principales fêtes , en contre-
point facile, è trois voix, pour dessus, ténor et basse. Chaque office
•era gravé séparément , et paroitra è son tour , selon l'ordre des solen*
sites.
MM. les supérieurs ecclésiastiques, curés, desservants, aumôniers,
diapelains, quiseroient disposés à introduire ce chant dans les églises
ou chapelles soumises à leur autorité , sont invités de faire conaottre
leurs intentions è M. Ghoron , oui se fera un devoir de se concerter
avec eux, et de leur fournir tous les rensdgnements et toutes les facilités
qulls jugeroient leur être néeessaireSé .
Les lettres doivent être adressées franc de port , à M. Ghobor , direc-
teur de l'Institution royale do Musique religieuse , rue de Vangimrd ,
n*. 69. On ne paie rien d^âvance.
Fautes à corriger dams ta Namiro dk novembre.
Page 228» ligne ii, alU esfpféeédiê, lises t aUô ut présupposée. —
Page S90, ligne t, oxârè^ lisea ; oœoreéo, -* Page ^so » ligne 3 , esoargoi ,
lises : osoarboi,'^ Page 5», ligne 7, 4h iajaridleiion^ lises : do sa juridiction.
" Page 540') iigoe sS « dans 1 annonce de la Via oa SAiirva TaéBUa » au lieu
de : uno ùuouciatwo pleine do ekarmp » lises : une éloeution plshao ds charmts^
/
TABLE DES ARTICLES
GONTSHUS DANS LE BIXiilIE TOYCIIE
UU MÉMORIAL CATHOUQUE.
Lettre pastorale de Taon j.^évê.QVE du Pùy. ••..•.. ^
Lettre ^fe Mgr l'évêque db'Cbartbes à S. Exe. Mgr de
VatimesniL • 17
Observations sur un passage du rapport fait au Roi le
118 mai i8a8 par là commission des écoles eçclésiasti*
. ques s5
Observations pacifiques aux catholiques cartésiens. ... Sa
Sur Vétat de la religion protestante en Allemagne \ par
le R. Hîiglies-Jâmes Rose. ( Deuxième article. ) . . • • 4^
Académie des sciences 53
Correspondance étrangère. — Lettre de Bruxelles. • • • 69
OEuvres ascétiques de M . l'abbé F. de La Alennais. ,. • • 69
De la persécution de l'Eglise catholique ; par M. Lau-
rcntie. . • 68
. Oraison funèbre de Messieurs de Larochejaquelein , par
M. l'abbé Lambert 69
Me'moire présenté au Roi par les Evéques de France ,
au sujet des ordonnances du 16 juin 1828 ^ relatives
aux écoles secondaires ecclésiastiques. ..,.,..•• 78
Lettres de Mgr le cardinal de Clermont -Tonnerre et de
Mgr l'évêque de Marseille \ son Exe. le ministre de
rinstruction publique 88
De r université nouvelle , fille aînée de la révolution. . . g
I^écessité d'éclaircir la question du pouvoir suprême sur
la chrétienté; par le comte Heeri DE MÉRODB. ]o3
Sur un passage du t/auriia/ ^# 27^i6a<5 •. -116
( 4io>
Jésus-Christ le vrailsaac j par M. Tabbé Caron 126
Fie du B, Alph, jJe Liguori j^ds M. Tabbé JeaneaVd. . . nS
Collège de Juilly /...., i33
Des avantages des ordoQuances Portalis el Feutrier , et de
leurs heureux effets , pur' le comte O'Màhony i35
Le ministériel dans Tenibarras , pji* le coiute O'Mahovy. i55
Lettre au Rédacteur , sur Y Histoire ci'Anglelerre par le
docteur Lin gard ..••••.• 168
Quelques réflexions sur la Littérature et les Beaux-arts • • 173
Chronique delà révolution du Portugal, de 1820 à 1826.
(Quatrième article) « . . . • • • '^^
n^écessi té d'éclair ci r la question du pouvoir suprême sur
la chrétienté, parle comte IIekhi de Mérode. . • • • '^^^
AssociATioir cATnOLiQTTE. — Rapport de M. Berryer sur
les ordonnances du 16 juin. • • •' ^. aïo
Réflexions de Algr, l'évéque de Chartres sur un article
inséré au Moniteur du 4 septembre , concernant les or-
donnances du 16 juin* • ^ aiS
Maison de Saint-Fuscien «^ , ^ . 227
Al&ires ecclésiastiques • . 22^
Histoire de France. (Neuvième article.) 233
Collection choisie des Pères de l'Eglise, (Premier article.) ^^
Sur la nouvelle édition de la Bible de Fence aSB
Quelques observations sur. la théologie morale. . . . , . 262
Examen de l'ordonnance dulm avril 183.8 , par Mgr Té-
vêquc de Rayonne. — Défense de la Lettre de Mgr
l*évé(]ue de Chartres à M. de F^atimesnil , par MgrTé-
, véque de Chartres 267
Protestation contre les ordonnance^ du 16 {uin. ..... 271
histoire du clergé de France pendant la ^évolution , par
M. R*** f par le comte O'Mahowy. ..-....,'... 273
Eloge funèbre de M. Bertaud du Coin , pan* le comte
O'Mahony. ... \ .....,.......,.'. . . 284
(4n)
fijùelqncs ft-aginciits de la seconde panie de l'ouvrage de
h.UoMerfurrUnitédel'Egiise aS5
Observations sur nu texte de sa^nt Paul toudiant la loi
naturelle* . • v ..>»...*-• ^ ••..*... . agi
Histoire de France. ( Dixième artide. ) . . .*..... 299
SviT Isi. Philo^phié du Maux 3io
Lettre de Munich , sur la nouvelle Université de cette ville. 3 14
Sur le: premier article de la déclaration de i68'j Sat
Renseignements sur le» sourds mwets^ Say
Charles Leoniet le P. Fentura 336
CEus^reê choisies d€ domJamin 53^
Dissertation sur la réhabilitation des mariages nuls ; par »
tin professeur de Théologie*" 339
Quelques passages curieux tires d'un livre du célèbre vi-
sionnaire Swedenborg . - . . 34î)
Histoire de France. ( Onzième article) 358
Sur la Philosophie de Tours et sur ceHe de l(yon. . ; . . 369
Quelques réflexions sur la Littérature et les Beaux-Ails.
(Deuxième article) 877
Correspondance étrangère. — Pays-Bas. — LeUre au Ré?
dacteur du Mémorial • 388
Lettre de Munich, sur la nouvelle Université de cette ville. 391
Variétés anglaises. 397
•Note sur la ^i/f/c deVence , 4^1
Lettre de M. Bouvier, vicaire-général du diocèse dij Mans, i^o^
Bulletin BiBjaocBAWiiQCB. — Réflewions d'un. Français catholique
sur deux articles de la Charte, et sur les ordonnances concer^ .
nant les petits séminaires ; par P.-L. Boussot, ancien avocat.
Le mois d'août consacré au très saint Cœur de Marie 5 par le
B. Alph. de Lîguorî. — Histoire du Clergé de France pendant
la révolution; par M. R. — Fi^ du B. Alphonse-Marie de Li"
guori ; par M. Jeaiicard , missionnaire de Provence. — D<7-
cuments historiques, critiques, apologétiques, concernant la
Compagnie de Jésus ; quinzième et seizième numéros. — Re-
lation delà Conversion de M, Hiacynthe Deutz, baptisé à Rome
le i février 182S ; par P.-L.-B. Drach. — Coup-d'œi^sur la
I
/
'4
n^%
^ ' ' 1
là Chasje. Pag, 70 et «lu?. -^ . * Y?i^; M ,^^t,
Consiâérûtiont gènéram sur l'Kurope et sur la France en P^Mz-'*^^-
eidier; par H..Roi^ei| «^ Las Moralistes latins '^ par M* èl^m^l^\/
. rin 9 professi^iir {^^of^ge dé Sai||i|HrjBa — Vosgien^ noa^
veau dicihnnair^géùgraphiffm,un^»mkel'p'p M. le chevalior
de Kou]Qàx.' -^Xé^jém'^^es èanrp'ùgriéSf ilinanîiph moral ^ his-
torique et aa)U8Mit.5'AiiiH(. tios Yelllées Frané-C^omtoises. Pag.
i5i etj^ufyi^tlfs. < .^
Les ord^mmcesdu 16 juin i8a8, eonsidéréee dans leiirs rapports
oÊec la Charfe et r ordre légal, — - Lettrea de saint François-Jj^a*
vier^ traduites en françois. — TkéologU morale du £• Liguori.
Pag. aaô et suir.
F^if 4e sainte Tliérèse"; par M. Boucher. -^Vle de la B. Marie de
/y l'Incarnj^ioù* -^J^ragruents ^e quelques Lettres de plujfmrs
élèves dis Jésuites partant jyour Fribouag, oa etttrant danses
collèges de l'universAé ; publiés par JçJl^iijl&o Doleina , leur
condisciple. <— * Pèlerinage au tomfieàu de saint Françols^Régis.,
^^La Religion démontrée par les preuves de faits et de sentiments/
en forme de Dialogues ; par M. Be^nier. •— Mémorial de la
révolution française \ parM^T.-F. Jolijr, ancien profcsdeurde
tfaéolpgic. — Le petit Manuel du pieux Ecolier. — Le Bon Curé*
••^LeBon Paysan. — Recours au Roi\ par M. de Cressj. — Droits
eonêtitutionhels des é^'éqUes de Frante ; par M. Boussot^ ancien
avocat. — Appel à l'opiniqn '^uJfUq^'e **p/our la justification du
Clergé et sa réconciliation .avec tous les François. — Rousseau
apologiste de la religion chrétlenn&j par M. Tabbé Martin Du-
theil. Pag. 34o et buît.
Lettre de l^abbé Desmazure sur la mort du due de Rivière, — A^-
fleanohs nouvelles sur la question' dg savoir si nos lois ai^torisent
le mariage des prêtres; par un avocat 'de la cour royale 4e
Pari9. — Affaire de l'abbé Dumpnteihy par G. Gley. ^ Livre
Choral de Paris ; par M. Choron. Pag. 4o3 et sui^.
J\H DK hA TJkBLC DES AATICLiB.
• • »
* ^