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Full text of "LE MEMORIAL CATHOLIQUE."

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MÉMORIAL 

CATHOLIQUE. . 



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LE 

MÉMORIAL 

CATHOtIQUE, 

OUVRAGE PÊRIODIQnb 

CINQUIÈME ANNÉE. 
TOME X. 



A PARIS^ 

AU BDREAU OU HÉHORIA^ CAXnOLIQDE. 
■M aBÀVi'iB) , D*. j , pili Li mol Di iiiHi , r<inoiiaa iatrx-iui 

IHFIIHERII DE GCEFFim, 
M. DCCr.UÏIII 



4 



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LE 



MÉMORIAL CATHOLIQUE 



JUIUET 1838. 



I immmmmm mmu 



Avts Atnt SèuscMvtfeuM* 



Âfessieuts tes Sowcripteurs dont Vabotmemetu eU expif^^ 
sont priés de le renouveler incessamment, pour ne point éprouver 
ér interruption dans Venwn de leurs numéros. 

Les lettres , demandes et envois d'argent doivent ^^^ affran^ 
chis , et adressés au Dîrectear dû Mémorial^ txjk des BiavX" 
A&Ts > n*. 5, près la rue de SeiM^ faubourg Saint4jermaiiu 

t 

Si la parsécution nouvelle a profondément affligé tous les 
▼rais catholiques^ rimpréssiôn qu^elIe a produite sera, à certains 
égards j aakitaire à la religion. Cette cruelle épre«T« iranine , 
plus qu'on ne sanroit le dire ^ le coprage ci le aéle 1 ceux qui 
paroîssoiait indifférente se remuent ^ et les endormie se réveil- 
lent. Nous apprenons que le peuple des campagnes ménie à pris 
l'alarme , particulièrement dans les diocèses oik la foi est plus 
vive : il demande déjà si Ton veut encore lui rayîr'ses prêtres* 
Chacun prévoit la crise qui approche ^ et pour f!j bïen préparer^ 
c'est déjà beaucoup <pie 4e laprévoir» 

Cette disposition des esprits est singulièrement favpr;it»le aux. 
mesures q|ue Ton attend »vee rmtxm de Tépiscopat^ Dans un 



(6) 

temps où le pouvoir n'ett nulle part y une ^ande puisnence est 
doùnëe à Fauforité'SpiritiiaHe \ dè< qu'die se d^Loie avec ëneiv< 
gîe. Les eîmemis de là irelfgbri le savbîït \, et TOilà pourqtioi ils 
éclatent en menaces furieuses ^ dès qu'un ëvéque ose élever la 
voix contrôleur tyrannie.. Déjà ila ont parlé de déportation', il 
est vrai qu'ils n'ont pas encore prononcé le mot d'échafauds. 

Nous publierons les réclamations des évêques à mesure 
qu'elles parviendront à notreKïonnoksance. Les journaux quo- 
tidiens ont déjà appelé l'attention publique sur celles de deux, 
vertueux prélats^ mais comme Us ne les ont pas insérées en 
entier, nous nous faisons un devoir de consigner dans notre re- 
cueil ces pièces, qui méritent d'iêtre conservées^ et qui honorent 
la sagesse et le zèle de leurs respectables auteurs. 






\ 



, LJETTRE PASTORALE 

'' DE Me»! L^É^ÉQUE DU Ptit, 

ADRESSÉE AU CLERGÉ DE SON DIOCÈSE, 

A Vottasion de V Ordonnance royale du, i\ avril dcmUr , 
. , relative, aupc Ecoles primaires. 



/ .'.'> I .» '••^'î *' ■ • * * ■'. *»{♦ *• • n 






, 'LoiaïrJAa|«is*]$lA«kicJi IDE' BftikLtf^ 'pair ta gr^ede'Dt^uet I'am* 
torité dtt'Saiulr&iéi^ apostolique, ^vêque du! Pûjjf,; ai» iîurés'e^ .Des<> 
servant^ 4« ^ji^ 4KK:ài«, Samjï.^? .^■«D»ffli^;.^4)¥Pl^jSfig;t^uf. 






" • « • I . ' ."' • { ••».*{'<» 



A mesure que les temps deviennent plus difficiles . nos très- cbors 
coopéra teurs ,. potre vigilance ^ur le troiipea.u qiû nous est confié, 
doit devenir plus active/ et notre zèle doit s^ènffammer davantage à 
mesure que devient plus ardent le zèle des ennemis de Jésus-CHrist 
•l de sa religidn. ..'>. ...).. j . 

JNotfs tâiré l()(rsqu'ii faudrait ti^ttliipliër il«^ *a^i<CièiJettfé|^ 



(7) 

instructions , seroû un^ prévarication manifeste et Tonbli des plus 
redoutables obligations. Peut-être nous sauroit-oo gré de notre ^ 
silence, comme d'une preuve de cette modération qui a tant de prix 
dans ces jours de faiblesse et de défection ; peut-être qu^une pri/* 
dence p\u% selon le monde que selon Dieu applaudiroit i notre ré« 
serve, et ne verroit que sagesse dans cette tolérance qui s'accom*^ 
mode de tout; peut-être que rester le témoin muet des insultes pro- 
digoées k la religion « et entendre, sans paroitre ému, les bfas- 
pfaènnes de Pimpie, serott le plus sûr moyen de se concilier cette 
faveur populaire aujonrd^bui si ambitionnée; mais tandis qu'immo-*' 
biles en présence d'un ennemi tous les jours plus entreprenant,' 
nous nous bercerions de i'eapoir de cbarmer sa fureur par divers ' 
tempérameots, et de le désarmer âi force d'égards^ plus sage et plus 
prudent que nous , il profiteroit habilement de notre excessive cir* ' 
conspection pour mioer rédifice de rÉglise, affaiblir insensible- 
ment le respect pour les plus saintes règles de la discipline, et nous 
dépouiller peu-i«peu des droits qne nous ne tenons que de Jésus- - 
Christ. Croire qn^il pous coilvint dans ces circonstances d'imiter le' 
silence que gardoit rHommc-Pieu Sn milieu des plus sanglants ou» 
trages, ne seroit qu'une pieuse îlli^ion. On se prévtiitfdroit de ce 
silence pour persuader à la multitude qu^après tout on ne vent re- 
trancber rien d'essentiel, ni affaiblir en rien le respect dû au Sa* 
cerdoce et à ses di^oîts; que c'est afin de f^ire cesser d'injustes pré*' 
ventions et de ramener les ministres des autels à toute la spiritualité 
de leurs^fonetîdna qu'on simplifie les devoirs de leur mission sur' la 
terre, et qu^on les déchai'ge de certains soins qui excitent contre 
eux les clameul*s' dt la malveillance et les arracbent au calme et' 
aux douceurs du sanctuaire. Ainsi , on se sa*viroit de notre itiaction 
pour en imposer aux fidèles et colorer les plus odieuses entreprises. 
Mais, M. T. C. F. , si l'Esprit saint nous dit dans les saintes Lettres 
qu'il y a un tempe pour se iaite^ H nous ditaussi qu'il y a un tefnps 
pour patUr; et ce temps d'élever la voix semble être arrivé pour 
nous. 

Accusé solennellement de violer les lois du royaume et de cons<*> 
pirer contre les libertés publiques , Tépiscopat françois, sans trop* 
pnésmner de lui-même, pouvott puiser dans son amour pour son Roi 
tt 50n attachement à ses devoirs Tespéranee de sortir victorieux 



; (8) 

d^une accusation aussi grave, (lm moîos pouf oîirîl prëlandrt.fi n^élre 
coDd«ln.^é qu''apr^s àts^ aptqi^èlei dirigées av.ac conca^nct > suf deè . 
t^aioîgnag^^ ijrrécufjijbles 0t sur lè9 ]^feiiva« las plui. 9i»nvatDçaol«i« ' 
Mai^ c;^ <|a'up |ic(;iiié ordinaire eûi réclamé cqm.iiie us droit , a smm 
doule p^ru une nouvelle exigence de la part dei évâ«|ttet. Ouïe». 
avoit^sigMaiéfi ^ux peuples coiiune ,d^^ conspirateurs ^ .e| yeilà 4}iiu- 
de nouvelles mesures 9Uf rinstruction piriiuaiï'e » supposant 1# criuM . 
constaté » viennent iout*à-coup dépouiller les premiers pesleurs de 
leurs attribniipps les plus douces et les plus importantes, et les fié* 
triaient ainii 9 en queiique sorte , dans Tesprit des iamilles » eniinsi*» . 
puant qu*ils.n^f voient été jusqu'alors ni des n^rdiens assea fidU#$ 
de Tenfaûce ,. ni des conseille^ assez sa^es jde la jeuiieHe» 

Peiit-éti:e trouvera- 1- on que nous laissant trop préqocupar parU: 
souvenir de certaines accusations » vous mettons, Ut^ excès de sévérité • 
dans nos jugements.. Mais qur^on- nous dise doue alors <|ueUe8 misoMS» 
h\ puissantes ont pu «netiver celte restriciien desdrpîts des évéquesi 
^ r^rd des polÂieSiécoks^. Avions- nous oublié: les ooligaèions sa^> 
q^ée^.quiil^us sont imposées, au point de ne plusiisieroer aneone' 
sur^eilianee sur ks inetitytenrs et leuri éUves? Qu'on consulte les- 
prpcè«*VBrbaux de nos y\m»%^ .qu^on lise ^oftordonnancss, on verra: ' 
si nol^e/zàile s'est r^aiieitti \X{ïilo^ interroge ies eolaots, et vis redirotit 
le# ie^ffrvi de leur .priemieripasteur, ^ \\& ,rappelieffont< le jour oài 
ils.entonroient leur évéq^e., répondaient i ^9% qmeslioiks' et i^ece*- 
leown^ 4^, lui 4es .«Bf::|^uragen\eflts et des témoignagea dViffeetiott. 

lio^ i;f^prooberQit>0n de ne pas assça lavQiiiser.ia;p«opagalio« 
de It'enseigQeinent prio)^ire et d'enipiojer nos efforts k retarder la 
marche dn.jiii^le.? lk|a,is d^^niis quand ia ncUgiod i^t'elle ehetcké 
Il s'^sspqi^r Tignorf^ncp. |^ur i^tepdre ^^% coai|uè(es Y. Quel:i besoin, 
a-t-eile def t^nè.br^spouir écl^iir^r les esprits dosiumières de TËvan* 
gile? ^ iàut toute .la. haine des .ennemis de fl^U^e peuir activer à 
cet exc^s4^alsurdi(é dar^ .leurs CalooKiJe^. vCiei^ea> s'iJ étoit vraii 
que nous naissions peu d^rdeur à répendre TinstruGtioi? parmi les 
classes pauvres de la société, ce ne seroit pas à nous qu'il faudroit 
reprocher cette tiédeur \ il faudroit en accuser* la licence effrénée de 
la presse , qui attend que les enfants aient acquis l4s premières oon- 
noissances des lettres pour jeter dens leurs ecmirs des.setteAces.de 
révolte et de.libci-tiitage. 



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{9r 

. Houf aocoMToU^on d« q« pa$ lOttUoir d« ttotrè iatUcoM WAm 
les mélhodM d^eoteigD«iBeBl? Kout réfOBdrioBS(|«# Iè4ev6îr ^na 
évéque esl d'en€OiiNig«r les méthodes qoi fevorisent BOiiiseoleiiient 
)es progrès de l'esseignement , mais encore les progrès df la piété : 
tesmétbode» qui ftppreniieQt «me eafiiats è porter daas k anson 
paternelle non le foo du comm^ndemenl % maî^ la sonmispio» et le 
^împKcité de leur "âge* Ce devoir , nous revdns retopU pe«i4tre 
evec trop de fidélité , au gré de. adft eoousaleiirs. 

Troitv«tMt»oQr qiie «leufi viettons ftop do mystère dans recercîce 
de DOS foqptioiis relativement emp peiîMa écoles, que aous aoui 
sommes tro|> affranchis d<9 nofliireuSes formalités aujOiird'iMM ea 
Visage; qn^on oo voil de aovd ili «apports sir Tétat de rînolnictioa 
prinaire» ai |abl0aB» de sitaatioii desélaUîsaemei^» particuliers ; 
qu^a ua mot y aouf x^admiéiHr0m9 pas. assM», suivaDl le langage d;à' 
jour? KoQS l'avouerons avec franehisA : nous avions cm jasqu*à pré* 
sent que pour ma fnt^eniria di^cipliae <t la piété dhas les éooles « la 
surveilUacfl iooraalière des çarés* Teialnèn sévèra des livres à 
Tosage des enfavits, nos visites pasiorales» lé^oirtpte qaa duMpe 
pasteur esl obligé de nous rendre de sa paroisse ^ ijùe. tous ces 
moyen? que nous -sucrent les coocilesj las syttndoa » lAs Jtatitts deéi 
diocèses, ont plus d'efficacité que des 'rapports qnî iktovtfarmeat: 
rien, qaç des écriii^ai qne i'oo makipUe sabl frait comaM saaa 
nécessiter Noiîs deiroof ootre jleaips a raaéoa»|>lissemeàt de devoirs 
trop tmfopiaots » pour le consumer è remplir daii»feniialilésftférilea 
pour le bien et; p^u eonfipnnes à U dignité de noire atâssiaa sar. la 
terre* . ■ •• • >■*.,: 

Peut-être auroU^oa désiré ^f» nottf «Ansîons ponbé dos éoolea è 
ce degfé de^pf rfe^Uon » que les ^titalflira oaèhoUqàes i iaslrpiakiit 
des élèves de différantes reiifiofiSt h^nt preuve d'âne ttastrlietibfi. 
assez variée et de. principes a^ses fiksnibles pour eapliqner èAchaotait 
la lettre da so^acaiéGhjsmo particulier « gardanlf aiimiliett de tènlei^- 
çjes docArifi^ qi|i se cçnab^ttctit » k plart ejcacte naalnilité; Jlbrri' 
Tensfigiiemaat primaire eût été'dirigé aaàe cetto parfaita} modérait 
tion et cette ^crupuIcMsa toJéirança^i^ nécUme la prbgfè& des Iuh- 
mières. Il est possible , ^* T. C. F. , que ce soit là le reproche 
le plus grave que Ton ait è nous faire , .maisqMc » par un rffs^o de 
pudeur , on n^ose nous adresser ouvertement. Sans insister sur ceUa. 



( 10 ) 

accusation , nous devons déelarerque noiis mettrons toajours notre 
gloire à Ja méritev , et que* toutes les lumières qui pourroient [aîllir 
des écoles les plus perfectionnées ne valent pas le sacrifiée de sa fo»^ 
et de sa conscience. 

Ainsi t rien dans le régime actuel dés écoles ne peut justifier les 
mesures qui viennent d^enlever aux Evêques dVmpoi'tantes altri*. 
ImtioDs f pour leur donner en' échange certains droits illusoires et* 
une apparence trompeuse d^autorité. . ^ 

Mais quand le zèle se seroit ralenti dans quelques diocèses ; quand 
il seroit vrai que sur quelques points renseignement primaire eût 
été moins encouragé , n^y avoit-il donc d^autre remède au mal que' 
de dépouiller l'Episcopat d^un droit inhérent à son caraetèrè ? Les ' 
saints Canons ne fournissoient-ils pas les moyens de rendre à la dis - • 
cipline sa vigueur /au zèle sa première ferveur, à la vigilance toute' 
son activité, sans violer les Canons, sans fouler aux pieds les pré- 
rogatives les plus lé^times? £t , pour rétablir Tordre /c^a/, falloit-ii 
recourir à des mesures pleines de dispositions contradictoires et dont ' 
la confusion décèle assez Pin justice ? 

Oui 9 N« T. C. F., la juridiction sur les petites écoteâ est un 
droit des £véques..Quelle est la plus importante fonction dé Pins* 
tituteur de Penfance y quel est le premier de ses devoirs ? CV.//' 
d^ enseigner à âes éièpes lé* mérités de ia Religion (x) : c^est de ^ 
graver dans la mémoire des enfants le texte du Catéchisme , et do' 
leur exposer avec clarté et précision les dogmes que tout Chrétien 
catholique fait profession de croire. S^l admet . Penseignément > 
humain, ce n^est que comme un accessoire. Ici , Pinstituteur est 
plutôt catéchiste que professeur; plutôt coopéra teur des ministres 
de la parole sainte que maître dans une classe ; plutôt associé au 
ministère évangéliqiie qu'appelé à donner les premier^ éléments des 
lettres. Or » eonsidéré sous ces différents rapports , de qui le maître 
d'école doit«<il tenir sa mission , si ce n'est de ceux àtrtquels il a été 
dit 8 AlU* , enseignez ; de ceux qui sont chargés de distribuer atf 
troupeau une doctrine saitte et de conserver avec fidélité le dépôt 

de la Foi ? S'ii^reroit-il kii^alme d'enseigner? Mais ce seroit une^ 

, . . • ». ■ « , 

(i) Circulaire du ministre de Plostruction publique aux Xyêques , é« 
is mai. 



(il) 

ititrusiôb» Irolt-it dem«ii<lér ailleurs tes phmroîrs ? Mais quelle eit 
Pautoriléciîstmctedtfcôrp^ cfes Pasteurs qui partage avec ces Pasteurs 
le devoir dTenseigner la Religion et de pattre le troupeau de Jësus- 
GhrisC ? Nous oe la connoissous pas. 

Si les maîtres d^école ne recoiveiA Tinstitution et la mission desf 
£?éques y Vils ne sont sous notre continuelle surveillance , si le droit 
nous est até de les établir et de les révoquer^ de Tes'admettre ou de' 
les rejeter V que deviendra le plus souvent renseignement entre 
leurs mains? Qui nous répondra de leur exactitude dans PexpH- 
cation du dogme » dans le développement de la doctrine catholique? 
Qui nous aséuf era que reirreur île sortira pa^ de leur bouche et ne 
s?jnsinucra paa dans le cœur de leurs élèves ? Qui sait sMis ne sépa-' 
reropt jj^^ aussi eux-mêmes la morale de la Refîgion, ét'S^ls ne* 
croiront pas qu^il est possible de former des hommes de bien sans 
se mettreien peine de former d«« Chrétiens? Et s*il en est ainsi , 
que deviendront un jonr les paroisses peuplées d*une ieurtesse sans' 
instruction solide sur la Religion , sans principes arrêtés sur les' 
objets de b croyance caljiotique , el^^^ayant loui au plus que quel-*' 
qufis idées d^une moi!alé vague, sanis forec (mùr modérer les passions^ 
impuissapie pour procurer le bonheur des fiiniilles? 

Elle étoit hautement reconnue cette prérogative que nous dé' 
fendons ici , dans ces temps. où, avec moins de zèle que de Mor 
îpurs pouir les libertés de TEglise gallicane , ou respectoit davan-' 
tage son indépendance Les Conciles provinciaux prétoient à la 
juridiction des Prélats sur les petites écoles l'appui de taille leur* 
autorité , tandis que les arrêts de nos Cours souveraines et dek cou-' 
seils du Mpntrquf^ randoient hommage è oe droit et le proté-^ 
geoî.ent can^tre d*i)3Jusle prétenfions. ' 

Entendez» If*. X.C» F.| les PèreadirConéile de Narbonne, ténu^ 
aa iJ^Si'» qui • déclarent inhabile ii «enseigner un instituteur ^i^/né^ 
UendroU pus 4a ntiMùn de son JËtféçue vu ek tout autre Supérieur 
tccUaiastique (i). Peu de temps après, le Concile de Rouen or- 
donne aux Évéf/u€â de rélahiirleis anciennes écoles et ij^ef^fori^tr 
de nouvelles (s). Quelques années plus tt^rdv |ç8 Evêques* dp la 

' ,..■•.., 
(1) Gooc. NarboB. , Gao. 61 , an. i55i. 
(3) Cenc. Rothom. , Gan. 1 y an i53i* ^ 



( 



province de Bordeaux , comprenant toute Modaence de Téduee* 
tion des enfanU sur la société » tracent avec une seHîettiide toute 
pastorale les plus sages règlements pour htettue des écoles, et veu» 
lent établir des maîtres dans toutes les paroissei:(i)* Marebant sur 
les traces de ces Pontifes, le Concile d^Aîx exhorte les Prélats à 
former des écoles des deux sexes « ^fin de soulager Us Curéi dan» 
Uê fondions importâtes de V enseignement (s). Lee Conciles de 
Toulouse et de Bourges ne déploient pas un zèle moios »rdcnt. 
Tous supposent comme (uconteslable le droit qiie|noua reeendi- 
quons» 

^1^ langage imposant dont retentisfoit le sanctuaire de la Divi- 
nité , les magistrats cbréiiens répondoient >, du saootiiaire de la 
Justice f par un langage digne de leeurs «ugusies fonctions» et du 
Fils aioé de T^lise , dont ils (enoient leur autorîlé. Ainsi , lo s8 
}ujn i6s5 » le Parlement de Paris ordonne aux maîtres etmattressee' 
dMcole de se pourvoir devant les Supérieurs ecclésiastiques du diocèse 
pour régler les différends qui pourroient survenir e&tr^enx snr le fait 
des petites écoles (3)* Le jto. ju&Ilet x63a , intervînt un arrêt de la 
même Cour , qui défendait aux officiers civils de prendre comioîs-* 
sance du fait des petites écoles (4). Le 23 janvier i68o , le même 
Parlement rendit un arrêt, sur les conclusions de M. de Lameignon, 
Avocat-général , pour maintenir la îuridictioa des Supérieurs ecclé* 
siastiques sur les maîtres d^école de la ville d* Amiens (5).' 

. Les droits des jËvêques a^étoient pas soutenus avec moins d«'foree 
dans les conseils du Souverain. Ainsi , le ao aoét t^66 , sur ce qui 
avoit été représenté au Moi , étant en son consèii , çtte Pinstrnction 
des enfants a touj^iurs été jugée* comportante \ que de tout ttmpe 
les lois civiles aussi bien que Isa ecclésiastiques Uoni paHicUTièfe^ 
tf^ent commise aux soins des Eoéques , tn sorte qu'il n*€H'pèthàis 
à qui que ce soit de s'y ingérer^ ni de tenir des éooêes\;' q is'êl^H^ai^ 
obtenu ta permission et l'approbation de PMoéque' diôeésaifi'. Sa 



(z) €onc. Bardeg. , tit. ny, an. i585. 
(a) Coae. Aqaens. , ad* i585. 

(3) Mémoires da Clergé, tom. I ^ p. io5o. 

(4) nid. , p. io58. ^ 

(5) Ibid, , p. io3S. 



.*»vl .• 



( »5) 

Mafesté ordonnu que ceux qui poudroiêni tenir de petites écoiee 
pour ^iitëîruction de la feutttsee de Tun eà de Vautre eexe , dans 
Véienduiedu dtQcèse de Cahors » éeroient tenus de prendre ta per* 
mission et ^approbation expresse , par écrit , de l*Épéque de O»- 
hors (i). Le lo septembre t68i , lotervint on arrêt du conseil d!état 
en fiiTCur de la juridictioiy des 'Archevêques de Bourges sur les 
écoles i sur la requête présentée au Roi, étant en son conseil^ par 
l'jârchepétfue ie^Bourges , contenant que Vinstruction des enfants 
étant i$ne des principaUs actions qui concernent ta Beligion et h 
salut des âmes » il est du devoir et de l'autorité des Épéques d^f 
pourvoir , et d^ examiner ia religi^tn ,| ta Jbi , la capacité et les 
mœurs de ceux quise présentent ou que ton propose pour tenir des 
écoles publiques et particulières (2). 

On sent que les conseillers de la Couronne puisoient leurs inspi- 
rations fl leur langage dans le cœur de nos Rois , lorsqu^on lit les 
paroles que Louis-le- Juste écrivoit à Tévêque de Poitiers» sur l'ordro 
à observer pour les petites écoles : C'est chose f disoit ce prince t 
qui dans votre diocèse regarde en gét^ér^l votre soin , puisque d^est 
de là que les dmes p du salut desquelles vous êtes chargé , doivent 
recevoir la première teinture du bien (3). Ainsi, la jurisprudence 
des Parlements et des Conseils du Hoi a reconnu et constamment 
protégé le droit desEvéques dMnstituer les maîtres d^école. 

Or, les arrêts des Parlements n^auront-îts donc d*autorité que 
lorsquMs attaquent les plus saintes et les plus utiles institutions ? 
Ne sera-t-il permis d^invoquer Tancienne législation que pour donner 
des chaînes à rÉglise 4c France ? N*^ aura-t-il de sagesse , d^équité 
et de raison que dans les édita de persécutions? Nous avons trop de 
confiance aux protestations d^irn partialité et dé modération que 
Ton entend de toutes parts , pour le penser< On ne trouvera donc 
pas étrange que nous aussi nous allions emprunter des armes aux 
anciennes lois du roj^aume ,, ppur défendre nos droits et nos pbéro* 
gatives. 

On nous dira peut-êtr^ qu'ep ôtant «u^ Êv^que^ c«irtfii|ie» a|tn# 

. . ■■ . . • ■ 

(1) Bléinoire« du Clergé ;, t, I^ ^, 9^. 
(a) J6«/,p. io34. 
(3) Mlrf. , p. 977, 



( '4 l 

butions , relativement à l'éducation de l'enfance , (a nouvelle Or^ 
donnance accorde ceper^dant aux Ministres ie la Jieligivn uw^^ 
participation salutaire à la suiveillance des écoles (i); qu^elle n^en 
Feconnpit pas roojns «jue la surveillance cU t enseignement. religieux 
leur appartient en vertu de leur titre même (a); qu^elle entend qu9 
la surveillance soit organisée de telle manière que les Supérieurs 
ecclésiastiques jr prennent une part t^jfficace (.3); qa'etle veut assu^^ 
rer la salutaire influence des Ministres des autels (4) ; et qu^nfîn. 
elle déclare que VÉvé^ue diocésain aura le droit de visiter ies 
écoles (5), 

Certes, il faut convenir, N. T. C. F., qu^on avoit bien besoin 
de recourir À toutes ces déclarations pour voiler aux jeu;c de la 
France catholique toute Tinjustice de Pusurpation des droits les 
plus sacrés des £véques« et que ce n^étoit pas trop d^un largage 
aussi religieux pour faire illusion sur des mesures aussi peu chré<» 
tiennes. 

On veut que nous ayons une part efficace à la surtfeillance des 
\ écoles : et on nous accorde seulement la nomînatîcNi de trois meiii' 
bres, sur neuf, dont se composent les comités. Avec une si foible 
minorité f où sera souvent Tefficacité de notre intervention dans des 
questions importantes ? On nous accorde une participation salutaire 
à la surveillance des écoles : et on ne laisse k notre disposition au- 
cun des moyens qui pourroient rendre salutaire notre vigil«nce sur 
les écoles. Dans nos Visites pastorales, nous serons témoins des 
abus, et nous ne pourrons rien ordonner de salutaire pour y remé* 
dier. On nous signalera un instituteur corrupteur de la jeunesse , 
aussi suspect dans ses mœurs que dans sa foi> et nous ne pourrons 
prendre aucunes mesures salutaires pour mettre sur-le-champ la 
jeunesse h Pabri d^ la contagion des mauvais exemples et des scan- 
dales de ses maîtres. 

On a voulu assurer notre influence : et on a tout combiné pour la 
paralyser. On a même si bien compris le peu d^efficacité de notre 

^ (i) Gircul. dn Iflnistre aux Becteurs , da y mai. 
(3) Gircul. du Ministre aux Évêques , du la mai. 

(3) Rapport du Ministre au Roi, le ai aviil/ • 

(4) /^*rf. 

(5) OrdonnaDce du ai avril » art. 20. ^ * . * ' 



( »5 ) 

parlicîpatîon ci d# «oU*e infloeoce -dam U nouTcau régime ^eaf 

éeoHe90 que les comités devront désigner des inspecteurs poar sur- 

Teîlier TinstructioD primaire. NcMATisitts pastorales ne suffisent plus : 

«ott-e ptésesce dans les paroisses que nous parcourons est sans uti* 

Jilë, Cependant TEirêque pourra devenir Vàua^ttiaire et Vadjoint 

Ams kispecleurs dioisis'par les comîléi. On Pautorîse , par un excès 

de condescendance sans doute ^ k remplir les devoirs de PÉpiscopat s 

on veut bien permettre qu^il exerce un pouvoir quMl ne tient que 

: de Jésus-Christ, et qu^aucune autorité temporelle n'a le droit de 

lui donner ni de loi ravir. C^est ainsi que sera assurée Pinflueâce de 

;Ia religion : voilà ce qu^on entend par cette participaêion êçHufaire 

& la sarveillanoe des écoles. 

. Si jamais nous avons gémi sous le poids de la charge pastorale ; 
c^est bien dans ce moment où les devoirs qn^elle nous impose nons 
obligent de faire violeace à ces sentiments de respect et d^oBéissance 
que nous professons à Tégard des dépositaires de l'autorité de Diea 
même, pour nous élever avec toute la liberté de notre ministère 
contre renvahissement de nos droits les plus certains et de nos plus 
précieuses prérogatives. Quoi 1 N. T. C. F. , nous cpi ne cessons 
d'^exhorter les peuples à la soumission envers les puissances , pavce 
tivi'éiïes sont sur la terre Tiroage de celui qui règne dans les Cieux^ 
^nons voilà réduits à censurer devant les peuples les actes émanés de 
ces puissances si dignes de nos respects! Quoi ! nous qui avons inondé 
les saints autels de nos larmes de joie lorsque le Ciel nous rendit les 
Bourbons , et rendit avec enx à TÉglise de France sa véritable 
liberté , nous voilà contraints de nouveau à gémir aux pieds de ces 
mêmes autels sur notre Apostolat humilié » sur notre autorité mé* 
connue ! Quoi ! nous qui , au milieu des redoutables mystères , ne 
cessons d^mportuner le Dieu de Clovis et de saint Louis pour attirer 
les plus abondantes bénédictions sur les chefs des nations , nous 
n^aurons plus maintenant à faire monter vers le Seigneur , avec Pen- 
cens du sacrifice , que des plaintes et le cri de notre douleur ! « O 
» Jésus, Prince des Pasteurs, s^il devoit en être ainsi, pourquoi 
» nous avez-vous tiré des rangs obscurs du saSerdoce pour nous élever 
» sur la chaire A^s Pontifes? Pourquoi nous avea-vous tevêtu d'une 
9 dignité qui devient pour nous une source d^amertume , et nous 
» impose aujourd'hui des devoirs qui font chanceler notre fai- 



f «6) 

«^lUiii el lemUent démentir en dou& ces sentiments que ▼otis 
v^ MOUS ^yjn ÎBfpiiHb voufriH^me poar cens qui tonc voê représ«nl«iits 
a^ sur la t0rre ?» ^ ^ 

IVfais , N< T. G. F, , loutondëplorani les ellei«»tet. port^ées h la 
Heligiop f n'oublions îamais que toute puissance vient de Di^u {i) , 
et que , si 4a conscience nous oblige quelquefois a prolester eo0tre les 
actes de Ta utorît4 temporelle ^^elle ne nous oblige pas moins îi reeoo* 
noUre sa céleste origine et idéfiendre ses drQit|« Cesmastmes éloîeoi. 
les ma^Bies de nos pères. Nos esemples comipe nos leçons doWnnt 
tendre k les accréditer parmi Isa. peuples ^ parce qu^elies seules 
peuvent maânteuir Poirdre public et assurer Ip bonheur des aetîoasi 

Vous continuerez , ]N^ T. €. F. , à obserVer fidèlement necre or- 
donnance du so décembre i8a4 , pour ce qui cooeerne les visites des 
4coles et la surveîlMuce à exercer sur tpnles. les parties de l^ensei- 
guem^nt primaire* Si OQUS croyons devoir adopter d'autres mesures, 
niOttf nous empresserons de vous les faire connoitre* pleins de eeu* 
fiance dans votre sèle è embrasser tous les moyens qui poorroeH 
coutribiier davantage à procurer U salut des âmes eit à étendre le 
règne de Jésus-Cbrist, : - " 

Donné au Puj , sous poire, seing , le sceau de nos armes et le^ 
eoDtre-seîng de noire secrétaire , le lo juin idsS* 

t L. J. MAURICE; , 

Évéquê du Puy^ 

Fto MmiiMicat d« Moiweignear : ' 

Chanoine honoraire , Secrétaire* 

... 

(i)Koii ett cDioi poteâtai oisi à t>eo« Ad Hom..^ iS, i. ' .. 



f ■ 



( «7 ) 



LETTRE 

DE Mm. L'ÉYÉQDE de CHARTRES , 



A ton ncBUJMCS 



M". DE VATISMÉNIL, 

MIHISTEB DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, 

Ju sujet de la formation des ComUés cantonnaux du dépar*' 

iement d^Eute-ei^Loir. 



MOISXMHKVE , 

J^ai différé U nomination de deux notables pour chaque comité 
cantonnai, qne je tous avois en quelque sorte annoncée par ma 
lettre dn 20 mai , et que irons me presses d^effectuer, parce que Té • 
tat des choses étant bien changé depuis la date de ma lettre, j'^ai- 
cm devoir mûrir ma détermination et voir k loisir ce que je pouvois 
faire. A présent mes idées sont fixées, Monseigneur, et je dois tous 
déclarer que ce qui a été fait et dit depuis denx mois , m^engage à 
m^abstenir des choix dont il s^agit. 

Le discours que votre Excellence a prononcé devant la Chambre , 
le 7 juillet, a été particulièrement Tobj^t de mes profondes médi- 
tations : f y ai TU la règle de ma conduite ; souffrez que je vous ex- 
pose les inductions que j'en ai tirées. 

La profession de foi que vous y faites, Monseigneur « c^est 
que la liberté en matière d^édircation idoit avoir des limites, et 
qtfune liberté non restreinte est un^Tchimère dan* Pordre civil. 
Je pourrois vous représenter, Monseigneur, que cette cAxmère ne • 
se réalise que trop sur d^autres articles , puisquSl nY * poini d'in- 
sulte à la religion de Pétat 1 dé mauvaise doctrine , d'erreors impies 

10 ^ 



(.5) 

qui né soient permises à in liberté de la presse. Maïs celte réÛeTÎoD 
Il part« ce qui m^afflige, c*e«t ^uele catholicisme seul soit l^objet et 
la victime des restrictions qui ont trait k Téducation publique ; que 
toutes les limitations et tou(^^'les l'Iglieurs soient réservées pour 
lui; qu''on interprète toutes les lois à son désavantage; et que la 
religion, qui est de toutes le^nrl^thutions Ifi pittir nécessaire et la 
plus sacrée, soit dépouillée pièce à pièce , non seulement de ce qui 
fait sa prospérité , mais deoe qui assure sa vie ci sa durée. 

Permetteznioi de vous le dire« Monseigneur, votre discours est 
plein de ces interpri^(atiôoS r^pgt^is^s et d* ces explications de 
lois oii il y a toujours perte pour la religion. Je ne crains pas même 
de vous m^ni^uer inon étondetiient .de ce que le^paix>!es.d^un mi- 
nistre aussi connu par la supériorité de ses talents, m'ont paru offrir 
souvent dey erreurs graves. Mon zèle pour des vérités qtji 'niie sont- 
plus chères que la vie, vou» eirplîquerft Jà' sincérité avec laquelle 
je vais vous parler, Monseigneur* 

Vous trouvess constitutionnel et Juste qu'ion oblige quiconque 
voudra entrer dans renseignement , à signer au préalable qu^il n'^ap- 
partient à aucune congrégation ou association' religieuse non recon- 
nue. Mais quand on lit la charte ,• on ne comprend pas qu^une pa- 
reille mesure puisse être prise sous son empire. La charte se fouille, 
point dans les cœurs; elle, déclare tous les François admissibles: 
à tous les emplois; elle n'autorise pas à les en, exclure pour des, 
opinions ou des engageinents innocents;; elle n>n écarte que les ixi-, 
dignes* • , . 

Remarquez 4e p)us, Monseignenr^ qu'un tel droîtimplique contra- 
diction dans les termes. Du moment qu^upe association religieuse ck^est 
pas reeonnue'par Tétat^ Tétai est donc censé Tignorer. Mais , dites- 
vous , MpQseîgneur, le gouv^rnerpent ne peut perdre sop /droit de;sar* 
vtîUaiiee : ^^ep ' conviens sans peine; aussi peul^il ,s]urvei(ler les 
membres de cette association, raais: non pas les repousser « 'mais 
non* pa$ |,es flétrir ; mais pgn pas. les déclarer .si^spçcts , .mais xioa 
pas créer cfont^e etixdes itici^pacilés légales. Cette conséquence est. 
si évidente ; que , si un la rejette» >I senorble qu^ij n^^f.aitiplus.de. 
charte , dû moins pçur les chrétiens; 

En Angleterre^, il y a' des c<mgrégat ions Tieligîeu^f^s.patholjqaeSy 
Ie*gouter.i»em«nt n'j rend pas J/eurr condition pire qi^e ce^l.e.4(BS 



plat ikspotiqoet , «a Tw^uit , p«r eft^mpU , les rêUgitttx tTonft 
{«mais porté ans .y«OK du desp^te'va etriiclère i^ftrticulier dérépt-ii- 
bali<m. On ne les Ciruslroic poînl des droits qui ëtoient laisses I ce . 
inallieurettz peuple. Comment ne pas regarder^ après cela^ comme 
une chose ioezpUcable, qu^en Fraace» sons Tégide de la charte t 
aa moment oh toutes les libertés sont dégagées des moindres gènes , 
les membres seuls des congrégations pieuses puissent être traités 
comme nne easie disgraciée ?.. 

Qm^oo proposât aux professeurs protestants de Strasbourg de signer ' 
qn?ils n'appartiennent p«s k la congrégalfon des frères mbrsfe^ on ' 

■ 

a telle autre nssocialîon semblable , quels cris? quel toalè?ement ! ^ 
que Tovs importe » dfroit*^n P oh est donc la charte et la liberté do 
tience ? Confenea , MoQSeignear', que Arbos respecterîet ces 
9 ou plutôt qti'fif ne tous tiendront jamais dans Tesprit 
d^j donner lieu. 'Vous ne tenteriez pas non phis de présenter un 
pareil formulaire è souscrire aux firanes-maçons ou aux tllaminés. ' 
ITesl^il donc par visible qne le code de la liberté n^st muet od * 
VDÎlé que pour le caUe cttthdlîque f • - i) 

• Mais une séiexîoa mille fois pliis ibrté, e^ëst queées engagements^ 
religieux sont regardés comme on trait de perfection par la Réligtoik ' 
da nos pères , qui est 4a Religion de TËtat. €e détachement )r été 
déclaré par Jésus-Christ le comble de la vertu. Un gouvernement* 
ctnréliaii peut-il dpnc Toir un motif de méfiance et d'^etclusion dans 
ce qni a été aux yeux de l'Homme-Dieu un titre de prédileeilea- 
et do' fiiveiir? Gommant concilier 'la* profession de respect uncfoir 
l)8a)angiie avec upe apprécîati<m des choses directement cootr'éiré'è' 
l'Evangile ? Il faut avouer , Monseigneur » *qu^on àe perd dans ceè' 
eantsadictioBS*- 

..Sh.veSoî eopendaat ua^plus frappante encore. Il est penmi&de 
blasphémer' Dieu v t^ ^^ .n^est pas* permis , du moins sans s^erpnoser' 
è^df tristes rigueurs , de Vunir pour mieux servir l>îeù ? Quoîk|ue 
VMâ,tA reconneisse le Fils de Marie pour le dîviu ftiâdatearde Sà 
Religion ^ il a été peniiii& de nier la ï^'vinité de Jésus-Christ dans 
un livre imprimé et déclaré innocent; et il n*est pas permi», dû 
moiasti ronne veut pas étrechaèsé de certaines placés, de suitre 
1m conseils jdè Msus^hriét ! Uni$srx*>voitf > dit un Dieu , par des 

a. 



( *p.) 

lioa^ df foi «i d« oliariU r i« tous combkrai .dt mes doos et âe m^ 
rëcoiBpeiiseft ; et des hommea disent s Osés .fornior ces lîens > et ' 
nous saurons tou^ en faire repentir. U me semble , Monseigneur , - 
que ces observations simples, font assea. bien sentir que retirer Ja • 
confisince à un catholique, parce qu^il maiche dans la voieJa plus 
parfaite suivant la^ foi.cathpiiquet.estun acte dont il est pennis ' 
d^ètre surpris et mênr^e confondu. 

. Mai;s ce n'est pas ici , dites-vous , Monseigneur ^ une question de ' 
conscience » mais une question d*aplitude: Si cela m^étott permis ^ * 
Monseigneur y j'oseroif vous demander si ceuz4à manquent d^ap- 
titij^de pour élever la jeunesse , que les Bacon , les Richelieu , les 
Coudé y les Corneille \ les Matthieu Mole » les Lamoignon ^ ont 
regardés coinme les plus habiles ipstitoteui^ de renfance ? Je vous • 
supplierois de me dire s'ib manquent d^aptitude».ceaz qui eon*- 
duisent des centaines d^enfants comme un seul enfant, qui jo^aeat' 
les lumières aux vertus , chez qui on a toujours vu régner un ordre '* 
une subordination admirables, tandis qu'il fallait envoyer la força 
I armée dans beaucoup de collèges, pour jr réprimer des révoltes i 
dans les maisons desquels leurs plus violents ennemis, qui u'y étoteot' 
venus que pour çritiqijier, n'ont trouvé, qu^â admirer et à fouër ; 
enfin , qui reçoiveui de leurs élèves jdes marques d'affection et de- 
gratitude « qui soqt la vraje pierre de touche, de. la bonté et dé 
r habileté des «laitres ! 

L'éducation est ipal entre leurs mainst! Afa'l quabd rUuiversilé> 
at4)ieîle aura produit la centième partie des savants , des orateurs, 
despoètes immortels qui sont sortis des écoles des religieux: qu<ott> 
f envoie f alors nous consentirons è ne vosi* en eux que des ighoranft' 
el4esgens sans aptitudes ^ <^ ■ \\\ 

Mais ils ont un supérieur étranger,... Que s'en suit-il de là? Tous» 
les peuples catholiques^, a Texception de quel queit cantons de/l'Ita- 
lie , seront donc obligés d'abjurer leur foi , puisqu'ils n^auroat-per-' 
sonne à mettre en place qui ne reconnoisse^ians le Pape un suffë*. 
rieur étranger? il n'aurpil donc pas été permis au Fils de Dieu dei 
se donner sur la terre up représentant unî,que., afin d'asseoir ruuité: 
et la perpétuité de son Église? . .1 j 

Tous trouvez , Monsejgi^eur , un gra^d incouvv^njbsol d;in5 kuei 
dépendance .^w ce supérieur. Il peutj dite^ryous,, b» déplacer ès<in: 



( â» ) 

fr^ et déranger par-U Us écoles. Demaoclez, MonieîgBettr^^ ouz 
évéqoes , désolés de leur expulsion , s^ls ont recoûna cet înconv^- 
DÎeot? 81 leÉ ordres de ce chef ne s^accordoîent pas lou)ours avec 
l'utilité des maisons et le vosn des. prélats ? On plulâl'prenea la peine 
de voir dafis les mémoires des temps passés, si pendant plus de deux 
siècles , malgré cette obéissance au supérieur « leurs écoles nVnt pas 
été florissantes , et }p. elles nVal pas eu la gloire de former pour 
la France les B^ssuet, les Fénelo^n , les Boileau (i) » lès talents , en 
UD mot , qui li^i apurent Téclat le plus durable. 

Ils sont alarmants peur La. monavclue ! Étranges alarmes ! et ce* 
pendant, dans des rîxeà scandaleuses provoquées, il y a quelques 
années., par le choc àes opinions politiques, on a toujours vu leurs 
anciens élèves dans les rangs des jeuDCs royalistes!: et cependant , 
lors de la conspiration tramée contre Nicolas î«, les journaux de 
Pdtershourg remerquèrent qu^il n^yétôit pas entré un seul des jeunes 
gens qui avoient étudié dans leur maisou ! Ab! Tindice ie. pkis 
sigpificatif et le plus indubitable de leur dévouement à la royalité « 
c^estlarage iaotti4|- »vec laq]uelle ils soiit poursuivis par les révo- 
lutionnaires. . . .. ' I 

Monseigneur , il y a un éblouissemeat dont les homnaosies plus 
éclairés ont peine à «e défendre,.. quand ils sont assourdis par les 
sophismes de ceux: qui ont .intérêt & les tromper. Je «rois pouvoir 
dire que. vous n'^aves pu éviter cette .influence imperceptible, et 
que malgré votre attticbement connu pour • la foi- d^ nos pères, 
vous soutenez xuw doctriue incompatible avec la cltarle,. et qui 
blesse cruellement les' droils de la religion. 

C'est donc , Monseigneur » votre manière d^^nvisagtr :ia liberté 
en matière d'éducation «qui me détourne de concourir à vosopëra- 
IÂ<ms sur les potites écoles. Je crains de m^ngàger dans dets mesurés 
où; d^ près l>^it actuel» la Religion laisserait toufonrsquel^u^ua 
de ses drpits ou ;4^^es appuis. Quelle doulctir poUr un évêqiié de 
participer k ce travail secret de des^uctien et de mort! 

( ) Si cette' phrase est inexacte , en ce qnî cunceme Botleaa , son noin 
poniToit être facilenaent remplacé par d'aatret noota qui cèTeflfsn^ aiiss' 
les phu glorieux sudvetiifa. .'' . • 



(a:. ) 

Ritn ot stroit plus conlrah^e à sa vocalloii : garder aT«è mm sainte 
. îalouaM le xlépôt qui loi esit confié /lel -estsoii jdevoSft ' t ' 

Il doit encorf iaire' remarquer 4^dpprtssioB quand èlk èsi ^ili» 
, ble 9 iet ia'piirtté des intADlîOBS 4^1^011 lui oppose ee pôurrdîf fis- 
, tifier son sîlenoe« . 

C'cât ce qui m'oblige, M pBseîgneury.è' >ôns représetitcr que rém* 
preiote de cette disposition à| désKériter la Religion de toutes les 
faveurs' et dé tontes les marqluesde la .prdteôtîoa publique , se re« 
troure dans plusieurs autres iqdi^ohs! dé-vutre discôuH. 

Vous promettez à Pindusti^ie , au comimefce', d*élar|^i*'les Tdîes , 
de multiplier les avantages et les'faeîHiés-de Téducatibn pour ceux 
qui embrassent ces carrière!! ; fnass taudis que ^vôus' êtes disposé- â 
lever tqutes les barrières en faveur dejctet^cî , «poerqubi enmettek- 
TOBS sur la route qui conduit «iu sanctoffire y encore dépeuplé et en 
' deuil» de si oeuvelles, de si terribles, et que Bonaparte lxH-m4nie 
. «Voit refusé d^y placer ? 

Vous faites envisager la res^tfurce des précepteurs^ mais il faut 
donc un asile contre les gênes httaginées pt^ë^qu'é ëttz* premiers }oQ>s 
de Têre nouvelle de la liberté. Mais parmi les enfants quf se desti- 
nent aojoMrd^hui au sacerdoce , combien y eu ^U-il à qui leurs pa- 
rente soient en état de donnais un précepteur !^ ' ^ 

YoMS vwis appliques , Monsèifgneiir , à jiislifièf cette inventfén 
d^un diplànae de bachelier , lèqdel ëetti frappé d'e^ nullité' etiti^e Tés 
■wtnf de rélève d'on petit séminaire qui Taura dbtenil» Il en sef a 
qpitte». dites-vous, pour perdre un anà refaire sa' philosophie dans 
un collège ? mais n^est-ce pas là tiné- défaveui',' Une confrarîété 
dure et'gratiiile ? Quoi ! vous proiheltex h ceWqûî auront étë^ios* 
tniits cbca leturs parents leur admission immédiate H^Texamen pdttr 
le baocalsiuréat ; et parce qu'un élève, au liteU-d^éfTe resté dads 
«es foyers, aura passé son enrance sous' le^ ailes .dis la Retigîtfn» 
«t dans nne maison élevée sous sei auspièiès ,vùiis Vè punirez de ce 
choix 9 vous reibrderes scm ei^trée dans tine noévcllë -CarWère l 
N'est-ce pas là décourager les vocations » et oter è la Religion Tes- 
poir de remplir les vides de la tribu sacrée > espoir qui » iodépen- 
demment de vos mesures , étoitdéjà si éloigné ? 
Tous dites » Monseigneur : LMdiication reste tonîours libre » les 



(«3; 

•parents peov«nt choisir parmi les étililissemefKs que nous laissons 
stibsîster... Mats , veut llex le remarquer^ Mofasefgnenr, vous entra* 
tes,. TOUS nrodfiiiez, vbns suppWnTez, en dépit de la charte et au 
çrand'dètnmeihtdé la Religion, et ensifîie VOûs déclarez qt^^on est 
libre de préférer celles des institution^ qui restent debout. Singu- 
lière liberté (j'ose le dire), qui r/céorde ce qu'ion ne veut pas, et 
qui refuse ce qu^on veut et qu^on à droit de vouloir ! 

Je lé sais, Monseigneur, il est douloureux pour un coeur aussi 
chrétien que le vôtre d^apprendre que bien des personnes voient 
ici un commencement de persécution. Je u^ignore pas combien vous 
auriez horreur d'attacher un pareil caractère b, vos mesures : mais 
enfin il est constant que ceux qui veulent persécuter s'en réjouis- 
leiit.Ils disent bien hant, k la vérité, qneles projets de persécution 
quV>Ci leur attribue et qu'on leur connoft, sont chimériques. Ils 
ont imaginé à ce sujet mille expressions agiéables qui leur servent 
h se jouer de la prétendue terreur des Prêtres. Qif ils Sjtcbeirt que 
nous sofAmes les héritiers de ces Ecclésiastiques frunçots qui ont 
fiit ftcimirer au monde entier leur foi et lé af courage; ^lie leur 
aang encore fumant nous marque la route que nous aurons &' suivre 
et que nous suivrons , s'il le faut. Non , les Préires ne craignent que 
leur Dieu , et leurs ennemis ne sauroient' les faire trembler. Ceux-ei 
^eur prêtent les frayeurs qu'ils vondrbi'ent lecfr Iriséirer , et iTs les 
calomnient sur ce point comme sur tout le reste. M lis des prévisions 
iie sont point des crdntes, et il e^t bien »tsé de prëVoTr que si 
Tautorité ne se réveille / nous rëvenbnis d'affreux spectacTes'ë't d'a- 
bominables scènes. Lés mêmes causes doivent produire les* mêmes 
effets : or, qui oseroit nier, s'il n'est aveugle ou grossièrement '^pe, 
que les symptômes qui se manifestèrent en gt , ne se reproduisent 
avec des caractères même plus odieux et plus sinistres ? Les réVolu- 
tionnaires, dans leur orgueil , se flattent de nous endormir et de 
nous tromper en se moquant de l'idée seule de la persécution ; mais 
ils ne savent pas à quel point ils sont démasqués et connus. Ne rem- 
plissoient-ils pas , il y a quelques mois , la France de leurs terreurs 
simulées sur la pui sance sans bornes des Religieux qu'on vient de 
frapper ? A. présent , que quelque esprit ingénu sCalkrme des suites 
de ce ^rand crédit et de la secousse qui peut avoir lieu après ce 
coup port4» iU disent en propres termes qu'ils ont grandement 



(M) 

euvie de rire quand on ienr parle de la puissance de ces hommes*, 
et ils accablent de leur mépris ceux qui avoient eu la -simplicité de 
les croire. Leurs protestations et leurs fines railleries sur Pimpossi* 
bilité d^une persécution sont également rassurantes. Ils la nient 
en ce moment» et , quand elle sera arrivée , si Dieu ne la détourne, 
ils auront grandement envie de rire , et ils céderont à cette envie à 
la vue des personnes quUls auront empêchées de prévoir et peut- 
être de prévenir les crimes et les horreurs dont ils seront enloinrés. 

Tout en repoussant , Monseigneur , Pombre même des supposi- 
tions qui seroient inalliables avec vos lumières et avec vos vertus., 
je crois que les ennemis de la religion'et du trône peuvent faire sei:- 
v>r à leurs desseins les nouvelles mesures concernant Téducation ; \fi 
crois que la liberté » garantie ptur la charte , j est blessée au préju- 
dice de la religion ; je ne puis adhérer à voire doctrine sur les res- 
trictions que vous croyez qu'où peut mettre à cette liberté. Le clergé 
dont y si rhonneur d^êlrele chef, et ches lequel pai toujours ra- 
connu une pureté de foi égale à la fermeté el à Télévation de sas 
sentiments., partage toutes mes dispositions; je ne puis dono c|î. 
coopérer « ni le faire coopérer ii ^exécution des choses, qjui ont été 
arrêtées. 

En conséquence , Monseigneur , de même <|ue par ma lettre du 
ao mai j^ai eu Phonneur de vous déclarer que je m^ahstenois, à 
regard de la nomination du. président et du prêtre chargé: de faire 
Texamen relatif à Tinstruction religieuse » ainsi j^ai celui de faire^ 
ceanoitre aujourd'hui à votre Excellence que je ne puis, en aucune 
sort« ^ désigner les deux notables pour chaque cooiité de ce départer 
ment. 

J'ai Phoimeur d'être, a^ec la plushaule considération , 
Monseigneur, 

De votre Excellence « 

Le très-liumble serviteur , 

t CLAUDE-HIPPOLYTE ^ 

Éi^éque dis Chartres^ 
Chactcei , i5 jiiillet i8a8. 



(a5) 






ObSERVâTIOHS sur V9 PA8SAGB DU BAPFOBT FAIT AU R 01 LE iB MAI 
l8a8 PAR LA COKMISSIOII VVS icOLSS ECCLESIASTIQUES. 

' Il n'est pas rsùre de voir lés •juHw^Misttltes de notre ^^qte , 
coofoAdaiit, ce semblé à plaisir:, lès temps et les oircoastanr 
ces, s'appuyer, dans tel oU tel cas, sur des dispositions légis* 
•latives autrefois en vigueur , dont l'esprit est tout*à-fiiit en 
opposition avec les systèmes qu'on veut &ire prévaloir. Mais^ 
ce qui a droit de surprendre davantage , c'est qu'ils cOmmfiir 
tent si souvent des erreurs graves touchant la WgîslatÎQn an- 
cienne en elle-même ; car il en résulte alors d^ «appUcati^^ 
doublement £iusses à l'ordre légal actuel Un exemple remar* 
quable de cette ignorance profonde de notre ancien dioit pubHç 
nous est offert dans le rapport de la cofQmissV>n des peiils 
séminaires. On en va juger par les observatipns suivantes. 

Extrait du rapport Jb£t au Roi le a8 mai idaS par la corn* 

mission des écoles ficM^iàstiques. 

* f » 

t 
/ * , . , . 

c Dans l'opinion de la minorité , c'est (nie erreur de croire 

» que les lois ainsi que les anciennes maximes de la monar- 

« cbie , qui veulent qu'aucun ordre religieux ne puisse s'établur 

» en France sans la permission expresse dé la puissance souvé-' 

» raine ^ ont eu seulement en vue h capacité relative à la ^ 

» propriété et à sa disposition. Elles ont eu d'abord en vue 1^ 

» règles par lesquelles il s'àgissoit de lier d'une manière 

c 

» continue et permanente pour tous les instants de leur vie 
n des babitants du royaume. Aussi la permission ne pouvoit- 
» elle et ne pourroit-elJe , dans aucun cas , être acc<Mrdée que 
» d'après l'examen des statuts. Ceux qui se réunissent ptHir 



» vivre sous des statuts qui n'ont point été communiqués au 
9 gouvernement , qui n'oftt point été approuvés dans ta forme 

• prescrite , sont donc en contravention aux lois. » 

' . . . . ^ ' ■ 

* » 

PbEMIÈBE OBSERVATlOJr. 

C'^es]^^ il est vrai , un principe de Tancién droit public dé la 
«lonarchie qa?a{acui;ie înstitutibn d'ordres religieux he pouToH 
«TQir Ueû sans PautoriSâtidn royale donnée en forme d'édit ; 
«Daifei c'éttrit '^i^ssi ttn principe inconte^àble de l'ancten droit 
l^bBc que l'ai^torisation royale étoit relative seulement aux 
effets^ civils. 

Uauteûr très-]|>atlemeÀtaire et très-^gallican ( M. Le Vàyer 
dttBoutigny , raattre des requêtes et intendant de Soissons) 
Td'Un (râité àj^ànt pour titre : De V autorité du Roi touchant 
Và^ .nécess'àîi^ à ht profession solennelle des retipéux ( Paris 
1669)' en convient formenèniént. < Quand on deiâaÀde, dh- 
» il ( pâg. 62 et suiv. ) , si le ÎRbi^ peut régler l'â'gé dés vœux 
i» solennels ^ que veut dire cela , sinon s'il peut régler Tâge 
» d'un. contrat civil ^. et comhie disent les )urisconsàltés , d'cm 
» contrat synali^^tnaû^fUe qui se ferme tacitement entre le& 
9 religieux et le public par la profession du vœu solennel. 
,». Quel est ce contrat? C'est que ^. de. la part du religijeqx,., il 
» s'objigf envers le public ^d^^demeurer; exclu de tonte sortie 
^» de siiçces^ion.; d'être incapabl^.de tous actes et de touscon- 
1» trats.çivils ^ de n^ gQuvoir j$f jtnêler d'aucunes affaires sécu- 
j» lièvres > e| eu&n d^ ,yî^.]^e^> daps le public s^ivai^t toutes les 
.B r^gj^es.et s^fittttf de^sqn or^re. Et d'autre part, le public 
,» s'oblige eï\v^çra.le religieux de^ k tçnir quitte de tous tribut$y 
.» de le .déçh^rgiçir de r^^l'S^^^^^'^^ servir l'état, da^ les 
^itSfff.V^^^f; l^e le dispenser de ^administration des charges 
» publiques y de i^ejeter .tout ce jEaix sur les ai^tres citoyens > de 
• lexempter même des tribunaux séculier» , et enfin de le 



(M7)) 

Smiwe\omr ée tous les drokt^ ptrrik4gt9 et . inànmiiitéi dtt 
ordres réguliers et ecclésiastiques, . 

• Souvénons^hoos (ju'il j a deux tortet de yœiix, tle vœu 
simple et le vœu ^lénnel ; ces deux vonix; ne diffèrent poitit 
dané leur e^ence...w, ni dans la nature de rdbUgvtîon qu'ils 
produisent à F^ard de fiteu**.; En qaok dîttretttâls donc? 
En une seule chose^ , en ce que le voeu simple ne produit ipie 
l'obligation , et que le vœu solennel comprend l'obligation 
et tout ensemble l'exécution publique. de cette obligation. 
Par le premier * l'homme promet seulëaiénl h Dieu ; par le 
second , en promettant il exéenteV il se livre publiquement 
au monastère, afin que cette Urraison ( s*il est pmnis d'user 
'de' ce terme) éikni publique et solenudle ^ ellcpuiisè pro* 
claire aussi desé£fejts publics. 

a U s'agit donc de savoir si le Koi pept rëg^er Page de Tèxë- 
cution publique des vœux; noii pas de leur exécution spiiii- 
tuélle et intérieure, cellâ-Ià me concerne point h puBlic; 
maiï» di leur ëxé<!ution extérieure 9 temporelle et civile. !Qir 
afin d'éviter toute équivoque, que les peuples fessent antsnt 
de vœux ^ de Ulk nature et à tel âge qu?il lem* plairai y le 
magistrat politique ne prétend point prendne •eonnôisssrnse 
de leur validité à l'égard de Dieu. H ne se mêlera pas même 
de leur exédt(tion » si elle peut se lairb sans blesser* l'itérât 
légitime des j^rticùlîert et de l'étaTt. Qu'un jéàne' enfint^ 
par exemple , ftsse les vœux de pauvreté > de chaMeté et d'o^ 
bedience à quatorze âi^s, o« k td autre âge qu*Jl en seRi 
sollicité par son zèle; qu'il les exécute même, si: boni lui 
semble , par un détachement intérieur des choses du 
monde , par la pureté du célibat , par une renonciation à sa 
volonté propfo'ét II soi^nfème, et^entn , hn telle maniM qui 
s\ièc0mipoikM le nUèumàsân diéséiH | tant qu'i^pé^isposiBiti 
de rien dé teitipbfel , 4U préfu^eedes devoîrt auiqiiels il 
est'civilemettf ôbNgé envers les pitrliciiliurs' et le public 9 je 



(â8> 

» n'ai gardb de prétendre qifiBSon ziile puksè êire'empécliif 
» par le magistrat politique.. ». ' ^ 

Doiic , lorsqu'on ne prétend À aujcùn priTÎl^ ni immunité , 

lorsque dei vobox que l'on fait îL ne résulte aucun contrat avec 

le public y chacun est libre de s'engager avec Dieu etd'exécu- 

. ter ses engagements » comme il corwienâr^ lé mieux à son dos* 

seià\ même quand il s*agiù de^se lier d^une mamère contmue et 

• permanente » 

Dusand diâ^Mailbne n'enseigné pas une autre doctrine : « La 
' » suppression y lUt-il^ d'un ordre religieux ordonné par bpuis- 
» sance séculièie ne touche point aux effets particuliers et inté- 
» ri€u»s.'de.la conscience, : par rapport à l'état idn religieux à 
» qui l'on a défendu: r^arercice pu^Zû; de leurs tgcux , et c'est 
» dans ce sens qu'il^ut entendre la juste compétence que 
» ràrtêt du 24 mai 176Q déclare apparteuur au parlement;. » 
( Dict, du droit canon ^ art. Règls. ) 

Donc la puissance séculière ne peut atteindre des reli^uK. 
qui restent soumis à toutes les charges, à. toutes les lois com«- 
mnaes , et qaî s'abstiennent de l'exercice publie de leurs Vœux 5 
car , • il faut établir pour fondement , dit M. Talon , que les 
» .magistrats ne s'occupent que de ce qui concerne l'état et la 
» eonditioa extérieure de ceux qUi' s'engagent dans ^Us pror 
» Cession, des avantages et des privilèges qu'ils acc^iëtent 
» dtes la eépublique et dans leurs familks ^ et au contraire des 
» droits et des 'obligations que l'état et leur jEàmille acquièr 
a rent k leur égard» » (Arrêt d^ parkmeilt de Paris du iS 
mai l'j^A ) ••'...■..,.... 

Deuxième observatiow^' 

* ! • 

> 

On cwiçoit que le gouvernement se réserve le droil d'exar 
jniner , d'approuver , et mênie de modiâer i en ce qui est tem- 
porel f les constitutions d'un ordre qui réclame. uue existence 
pHblIque ; et les anciennes ordonnances , qui prescrivent ave€ 



( ^9 ) 

tant de rigueur la communication des statuts , en donnent la 
raison. Si chacun ëtoit libre de former une corporation qui 
pût exister et acquérir à ce titre , « une grande partie des 
p /onds du royaume pourroit se trouver possédée par ceux 
» ^o»t les bijens Ae diminuant jamais par dea aK^nations ^ 
» Vauginenteroient au con^aire coutinuellettiQat pu* de nou-. 
» Telles acquisitions. » (E^ii du mois d'avril i749-)'Qiid<Iue-. 
ibis aussi) t cette licence £Eroit entreprendre d*Àablir des. 
» communautés sans aucun revenu , en sorte que Fou vcrroit: 
a plusieurs être obligés d'abandpilDer leurs couvents, au grand 
4 scandale de l'Église comme pu préjudice des .familles qui s'en 
• trou veroient surchargées , et de laisser passer par secret à: 
tt leurs, créanciers les lieux qui .étoient consacra à Dieu. » 
(Iléclaratipn du Roi du 7 juin 1659, édi^du 3 1 mars 1667.) Or, 
il est clair que^ quoi qu'en pçnse.la minorité de la commission ,. 
dans ces édite ,. il s'agit ui^iquemept des .corporations prpprer. 
ment dites qui. prétendent posséda eAÇQmmuii des b^ensde. 
maiH-morte, « et même veulent contraindra les babi^ts de ks 
9 nourrir et entréteAÎr ,.6t assigner rentes. et reyenus,à la dî- 
» minution d^ aum6n^ accoutuiiiées être &it^ aux autres: 
» ordres reçus par aujtorit^du l^q\* • (Arr4t du parlement de: 
Rouen du i9 mars i6i6. ) Aussj pour les forcer à prendre des: 
lettres-patentes çonfirmzitîvçs de. leurs établissemenjts, le parle-.. 
mei|t les meni^oit4I de U coniiscation.de le,ur teapporel. ( Ré-i 
glement du.3odéceinbre 1667.) . . . < 

De longs raispnnenienls ne soot p^s nécessaires , sans doute w 
pour prouver que. ces oflrdonnances ( 0til vi'.j.fiiK a pa^ ime aeislor 
qui soit fondée sw de^^Aotife différents) nei sont .nullement! 
applicables i des as^ciations qui ne d^mai^desrtNrien à l'état m 
à personne ^dans le^ueQes chacun dis^QSQ de. ses propriétés > 
dpnne , apqniert ou vend suivant )es. règles établies; par ;lft 
droit cpmmqn , et qui enfin ne réclament aucun del ava^ta^ 
ges dont l'autoris^tioR royale Jes feroit jouir. 



{ 3o ) 

TROIfllEME OMEATAXIOII. 

Pbu^ qu'un institut puîsseëtre approuvé par le gouVêfnemettt , 
il faut qu'il existe déjà jOU en d'autres terkaés ^ il fauî que la 
rèçle soit préalablement adoptée par une association dliomiiier 
qui vivent sons, cette règle. En ^ét> quand une congrëgatioiir 
demande à être autorisée , elle doit déclarer le nombre dé ses* 
membres- y la nature de ses biens ou de ses ressources, elle doit 
enfin justifier de sbn utilité et de ses services : or > évidemment 
tout cela seroit impossible , si la congrégation n*étoit pas déjà 
formée, et même depuis un temps assee long ; donc elle n'est 
pasâble de l'application des lois qui exigent la sanction légis-*' 
lativCy que lorsqu'elle veut passer* de l'état privé à l'état pa« 
blic. S'il en étoit autrement, toute la. législation sur cette 
matijîre pourroit se résumer en deux mots : aucune congre^ 
gation ne sera approuvée si elle .n'existe , et aucune congre-* 
gation n'existera si elle n'est approuvée. 

Cette observation est tout«à-£iit d'aecord avec l'Ancienne }u-^ 
rispriidence 5 elle déclaroit valides non seulement les donations* 
faites aux monastères légalement établis, 'mais encore les do-* 
nations faites aux monastères à ériger : ainsi, « Barbe Ran- 
» guell avoit donné huit muids de bled de rente à dés filles 
r con^n^g^ef en la ville de Cressi-en-Valois ; la ddnatîon nott* 
» acceptée, non insinuée, et bien qu'il n'y eàt point <ie lettres* 
1k- patentes pour rétablissement de leur 'congrégatiim , fut 
» eoniSrmée .p^r ^trêt d'audience contradictoire' du ^ aoiûl^' 
a 1643. » Ces paftt^res filles en se réunâssattt pour i>iVr^ sùu^' 
des statuts non^ encore' àppr&tévésn'êîôîent donc fcint en ca^ 
Uw^enlion mix hk', car if il n^est poiAt liécessaire , disait daps 
» une cause semblable l'avocat Chennbt, <|ué les letdrès^pii- 
« fentes précèdent^ et n*est pas même possible ^ et en quelque' 
» temps qu'elles suiriennent elles ont un effet rétroactif. — 



(.31.) 

» Pour rétablissement des monastères » a^oute-t-il , les lettres 
il ne s'en expédient sinon après ^ et la fondation décrétée par 
» l'évéque, ostensâ donatione, et attachée sous le contre-scel 
» des lettres jf et autreme^it la cour ne les vérifieroit paf , si 
» elle ne YOjroît fondation suffisante > et ne Jeroit jamais d*é^ 
» rection. i> Le parlement de Paris rendit^ le ii mai i654» un 
jugement conforme à ces principes , oui Talon ppur le proa/t' 
reur général du Roi , qui adhéra aux conclusions fU Chcnnot» . 
Et cet arrêt ^t d'autant plus jrema|:quableque,les.religi^tts^, 
dont il s'agissoit avoieni £iit des vœux publics efijtre. les m^ins 
du vicaire-général de .l'archevêque de Sefi$. 

i • » * • * • 

QuATEliuiE OBSEUVATlOff. 

Je suppose , cependant , qu'une de ces associations légales , 
quoique non privilégiées j soit déclarée dissoute : qu*est-ce à' 
dire? Entend-on que les vœux faits par les individus dont 
elle se compose deviennent nuls pour la conscience , en vertu 
d'un arrêt de la puissance séculière? Non sans doute; et ces 
individus seront liés d'une mami^f^, continue et permanente 
pour tous les moments de leur vie s ils conserveront Y état de. 
religieux » s|»rès comme ava^t , d,^ l'aveu de tout le monde. 
Entend-on qn'ils ne pourront plus habiter soifs le ip^me 
toit 9. et se prescrire , dans leur intérieur^ l'ol^sei^aacç.âf . 
certaines pratiques et de certaines règles ? fijlais où est la lo^ 
qui défende à des François de deii^urc^r plusjiçuxs epsequble. 
dans une maison qui appartient à Fun d'eux ?.Q|i^)le pjeinç en- 
courrontrils ^ ,si l'un obéit à Tautrq dans ^s cas p/!i i;hacun e^i 
libre civilement d^ faire tçut ce qui lui pUit? Qu^Js moyeii^to . 
pliis d^fia^te tyrannie poiu^roit-elle employer pour constater « 
l^lçmentce nouveau genre de d^lit?.ATéppq|gi.e Iv, plus fu- 
neste fje.la r^yolttt^on, on j^e songça ,p^8 k ejji^n^r, fet}e }>»- 
quUition pdi/fi^e^et^.ce^tesy il^t f^fM», M f^^WPp.QM^/ 
nous ^n soyons-r^u^tsy sous le règne id*^n;I\oi tr^s-dbréitîent^: 



/ 



r 



(3a) 

à chercher 'd€8 exemples de tolérance dans l'histoire de ce 
(ehips-là. 

En un mot y la loi ne peut dissoudre ce que la loi ne connoît 
pas et ne peut connpttre^ ce qui ne se manifeste par aucun 
signe extérieur contraire à l'ordre : cette dissolution n*auroit 
même aucun sens, car, dans le cas supposé ^ la loi n'a d'ac- 
tion ni sur la conscience que l'autorité ecclésiastique seule peut 
délier , ni sur les biens qui sont ides propriétés privées ^ ni sur 
ks personnes enfin y puisqu'fl n'existe dans nos codes aucune 
peine que les tribunaux puissent appliquer à des habitants du 
royaume qui préfèrent la rie commune à la vie privée , et' 
qui , d'ailleurs 9 remplissent tons les devoirs auxquels ils sont 
ci?ilement«obIigés^ soit envers les particuliers, soit envers l'état, 

1 

ObSEBVàTIONS pacifiques aux GATBOUQUBS CAET^SUUfS. > 

' . . . . • 

Il est des partisans du cartésianisme , pour lesquels , comme 
pour moi , la règle suprême est, non pas l'opinion de tel on 
tel philosophe y mais la parole de Dieu interprétée par l'Église. ^ 
C'est à eux que {e m'adresse. Il s'agit de combattre l'impiété et 
l'hérésie. Pour le faire avec succès^ il faudroit que Farmée 
d'Israël mairchSlt comme un seul homme , sans qu*on vît la 
seconde ligne tirer sur la première. Mes observations tendent 
a opérer cet heureux accord. 

L'impiété et Thérésie en veulent également à notre règle 
commune : l'une rejette la parole de IMeu 5 l'autre , l'interpré- 
tation de l'Église. Et de' quel principe s'appuient-elles? Du 
principe même de Descartes. Ecoutez et protestants et mcré- 
dules, et la Res^ue et le Globe : c'est Descartes qui leur a ou* 
vert la porte, c'est Descartes qui leur a frajé le chemin, ils ne 
font que marcher k la suite de Descartes et tirer les conséqu^u*' 



( 33 ) 

ees de ses principes, (i). Certes y itièsBietirs , voilà Taccusafioa 
la plas grave pour un catholique. Êtes-vous en état de la re- 
pousser? Faites alors ce que vous avez oublié jusqu'à présent ; 
démontrez au protestant et à l'impie que le cartésianisme , p.^r' 
ses conséquences naturelles et d'aprds l'expérience même , bien 
loin de favoriser l'hérésie et l'irréligion , combat nécessaire- 
ment l'une et l'-autre. C'est là une belle matière pour uii Caié' 
chisrtte du sens privé. 

Cette apologie est d'autant plus nécessaire que ce n'est pas, 
d'aujourd'hui que vos doctrines sont accusées de produire des 
effets désastreux pour la foi. Déjà le i^\ mai 1687, Bossuet 
écrîvoit à un cai*tésien : «' Pour ne vous rien dissimuler , je 
VOIS non seulement en ce point de la nature et de la grâce , 
mai» encore en beaucoup d'autres articles très-importants de 
la reiigioil , un grand combat se préparer contre l'Eglise sous 
le nom de la philosophie cartésienne. Je vois naître de son sein 
et de ses principes , à mon avis mal entendus , plus d'une 
hérésie ^ et je prévois que les conséquences qu'on en tire 
contre les dogmes que nos pères ont tenus , la vont rendre 
odieuse, et feront perdre à l'Eglise tout le fruit qu'elle en pou- 
voît e^érer , pour établir dans l'esprit des philosophes la divi- 
nité et l'imiaiortalité de l'âme. 

a De ces mêmes principes mal entendus, un autre inconvé-' 
nient terrible gagne sensiblement les esprits : car sous prétexte 
qu'il ne faut admettre que ce qu'on entend clairement , ce qui / 
rédoit à certaines bornes (2]), est très-véritable , chacun se 
donne la liberté de dire^ J'entends ceci, et je n'entends pas 
cela y et sur ce seul fondement^ on approuve et on rejette tout 

(i) « C'est la réforme quia affranchi la pensée en Europe Les rédàctlfurs 

• du Globe s{>nt enfants de Descartes ; cela est riai ; maïs Descartes étoit 

• fils de Luther. » Revue proUsiante, tom. YII , pag. 55, Yf, livraisou , 
mai 1828. 

(2) Certaines bornes ne suffiroient point ; il faudroit dus, humes cor^ 
ialncs, 

16 5 



(.54) 

ec qu'on veut , ians songer qu' on tre nos idé^ cUires et diitinotest . 
H y en a de confuses et cfe générales qui ne laissent .pas d'enfer* 
mer des vérités si essentielles ^ qa^0n 'renvérsiaroit touc ^n le# 
niant (i). ». 

Ainsi donc , suivant Bossuet , les principes de Descartes |\^a 
qu'on les entendoit. alors, préparoient un grand éonafeat cqiiM^a 
l'Eglise , alloient à enfanirer plus .d'une hérésie f et tendoîent 
au refliversemehl de tout. A son avis on les entendott b^1« 
soit f niais enfin les cartésiens les entendoient ainsi , y coaipvis 
le P. Malebranclie I contre lequel cies paroles sont pxrticiiUii^^ 
ment dirigées., Aujçu^d'hai les protestants , les incrédule > 
les jeunes gens auxquels "oxi inctdqu^ ces mêines^ principe» 4^iia 
leur C0U11 de |)^hilo^ppbie>/l<çs maîtres qui les leiur e^hseîg^iit ^ 
enfin vous-mêmes, poes^ieurs^ les entendec-vous aatremefSt'^fi 
mieux que le P.. Male^randie et ]e.P. Lamj ? De grâce ^ T4i$wit«- 
les en donna: des preuves claires et distinctes^ 

Ce n'est pas tout. Tandis que Bossuet déploroit les copusë*. 
quences antichrétiennes qu'on tiroit ^bss principes de Di$9Ç|ir*' 
tes , entendus alors^ comme on les entend aujoard'hiii .^ «g» 
autre ^ouiife également. célèbre, le docte Hiiet, d^mcitttrQit 
les vices ^ les contradictions , le venii| de ces principe» jaaémetv 
J'invite tou« leS cartésiens à faire àTiQ^re évi$q«ie d'Avrmd|c$ 
l'honneur de Hre attentivenxent sa Censura philot^hwe jcaMt' 
sianœ i eX, s'ÂUear est possible , de. le ré&iler pied. à pied^ 
comme il a fait leur maître^ 

Après cela , s'étoniiera-t-i^n.que Louis XIY ait prohibé ^ plu* 
sieurs reprises l'ens^signement du car.tésianisme» et que la plupart 
des œuvres de ,Desca,rtes sqieiit à l'index de Rome 7 Ce qui 
m'étonne^ c'est que depuis Huetet Bossuet aucun évoque ne 
s'e»t inoiit^é poqr. achever leur ouvrage. . • 

Pour moi« je vois tlairemmU et distinctement que le cartel 
sianisme pur détruit tontes les vérités «t autorise toutes les 

(i) Œuvra de Bùiiutt , tom. 37. 



( 35 ) 

crrMHTSf Snppoiei ttiifi rëanion decîiH{iiMHe {eilnes gens k.qd 
Von enseigne les âémenu de la pbilosopliîe cartésienne. Pour 
bien commencer 9 il faut » à l'exemple de J>escartes , et sérieuse- 
ment comttie loi , rëroquer en doute , tenir même ponr fitiec 
tout ce que vonsaTez re^ de conCakice jusqu'à présent; et puis 
que chacun n'admette ponir vrai ttœ ce qi|'il concevra daire- 
ment et distinctement. Telle sera la première leçon. Fiers de se 
rw appelés à juger la raison de tons les^ hommes et à la re- 
constituer k nénf , les {eanes architectes se mettront d abord k 
nettx^yer la place. Les principes de religion, de morale, k 
langue même , ils Font reçue sanr examen préalable. Il faur 
donc jusqu'à aouret ordrei révoquer en doute tout cela ^ et kl 
temr métise pour Hmix» L'un, trouvant imposable dépenser 
sans se parler à Ini-méme mm lanffuà apprise , condut avee 
RoUssem que Thomme qui pense est un animal dépravé, et qu« 
sOii état naturel f st celui de U brute. Uo second , ne voyant 
rièh dtedairm û» distinct , conclut aVeè Pyrrhonatt scepticisme 
mmessd. Un trobtéme , ne concevant p^s clairement qu'il existef 
im Dieu 5 on qu'il soit dMMrent de la matière , condot avec 
3pino«a'» Ott qu'il nlj en a point , ou quHl n'est autre que cet 
umMK-tkifak» Un quatrième, voyant clah^ement , à son avis, 
0fm Fovigins dv mal est inéx^calble sôus im Dieu unique , con-* 
dut avoè Mené» qu'il en «sfsCe au moins èevat, Uû cmquième , 
ne concevaitt pas nettement que nous ayons une àme distincte 
dtt corps, voyant même éridenmient lotit té cènlraiie, décrie 
avec leÉ matériafistés ; que quand î(m est mort toilt est Mort. Uq 
Sixième, n'apercevant parfaitement aucuée dis^netibn essen* 
tidie «ntpé k Kien et le mal , pense avec lieîbbes et compagnie , 
que la vertu et le viêe ne mnit qœ des conventions hntnàines. 
lin septième, trouvai ^esa raison stifKt à tout ce qui est né- 
ctossaire., eoMhtit t>at«trellemeut avec les déiste$ que toutéé les 
rdigiônsditesréféUeBsont des impostures. Un huitièftie , ad- 
mettasit par surérofi^ni «neEèriture inspirée y] décidi?, pour le 
moins, qu'il n a besoin que de.lui-mème pour l'interpréter d<tns* 

3. 



t T'fi ) 

Mia vrai seMS. FlMSieurfi auuos «e vojaut autevisés , en vertn^du 
tyremierde tous les principes 9. k révoquer en doute > à tenir 
poar fausses., et à réformer d'après leur évidence individuelle 
les crojances communes de tout le genre humain , e^concluent 
liaitirellement qu'ils ont encore bien plus de droit de invoquer 
eu doute, de. tenir pour fausses, etde,réfornier-le$ lois et cons- 
titutions de leur pays. Que leur dira' lé professeur? Messieurs^ 
vous ne i-aisoanez pas comme Dcscartes. Eh! qu'est*cé que cela 
nous fait 7 ne nous avce^vous pas appris de sa part quo nous -de- 
voii> compter pçur rien tous lesautries et nous seuls pour tous?. 
Cest poi>r être fidèles à vos propres principes que nous. nous, 
iitoqnonti et de Descaries et de vous« Mais /du moins , ce gtand 
liouiiue, dans sa conduite extérieure, prenoit pour règle pro- 
visoire ]ai:q1igion et la morale commune. Encore une fois, 
qu'c$t-ce que cela nous fait? c'était inconséquence ou pusillani- 
mité de sa part. Pour nous^ qui ne voulons pas être des tarr 
tufcs et des hypocrites , nous agirons comme nous pensons. Oa 
dira que c'est là une supposition : oui^ sous ma plume; mais, 
dans les collées universitaires de France , c'est la réaliténiêine«i 
Nous supplions nosseigneurs les évéques, si pourtant V%Mm*. 
versitc le leur permet encore , de.vouloir bienen faire l'épreuve- 
Eii attendant, ils pourront en juger par les rédacteurs du Gioèe ^ * 
soi-tis presque tous du noviciat oà Tuniversîté formoit les insdr- 
tuteurs de la jeunesse françoiae.^ 

. Mais vous qui attaquez la méthode de Descattes , ne la suives*' 
vous pas. vous*méme dans vos discussions ? Je fais tout le con«. 
tiaire. Ce que Descarte;; commence pan révoquer en doute , les 
dogmes communs , je conunence p^r les croire: Il subordonne* 
la raison commune à la raison privée; moi,:je^subol*doUBe la- 
riiison privée, à la raison commune.. Entre • sa modiode et la 
mienne il y a juste la différence du protestantisme à la foi • 
catholique, Du reste , chercher, à comprendre plus ou moins ce^ 
fi^e Von croit, y mettre un ordrfc facile &. saisir, réfléchir sur 
r€ns,LnU>le, en déduire les consét[aenoes > éclairctr les (fontes. 



(3-) 

présenter des prenres de plus d^un genre; tout cek , fe pente f 
n'«st pas plus de l'invention de Descartes que de celle deLulber. 
Mais en suivant la règle de la foi catholique ^ en croyant ce 
qui avoit étë.cru en tout tenips, en fous lieux et par tous , les 
païens n'étoîent-i!s pas autorisés , obligés même à croire toutes 
les extravagances de fidolSlrie? Je vois tout Topposé dans les 
premiers Pères de l'Eglise» Pour combattre les idolâtres, ils 
suivent absolument la même méthode que pour combattre les 
philoso[]Fhes, et les hérétiques. Les théogonierdes uns , comme 
les systèmes des autres , ont commencé a une époque connue ; 
elles varient avec les pajs et les temps ; ell(*s s6 contredisent^ et 
choquent les notions comratoes du bon sens relies se détruisent 
miUueHement. Enfin , tout eu se contredisant soi-même , ni les 
uns ni les autres n'ont pu s'empêcher de rendre' témoignage à 
hk doctri&e deschrétiens y plus ancienne en date et que lliévésie 
et que la philosophie et que Tidelâtrieii C'est, ainsi que le premier 
Père des Gaules , Irenée de Ljon^ combat Valentin avec ses 
tveivte dieux. Aprèsavoir montré que son système n^étoitqu'nn 
amalgame des opinions particulières de quelques phiîosoplics ,' 
U4e renvei^ de fond en comble^ en faisant voii*que toutes les 
p«iHtes s'y «ontredisent , révolten^ le bon sens : qu^enfin ces 
novateurs, malgré qu'ils eh eussent, convenoient avec les catl>o- 
iiq«KS que le Créateur de l'univers est Dieu. « Sans parler clone 
maintenant-dé l'Ecriture qui n'en proclame point d'Autres, con- 
dot-iJ^, le témoignage de nos adversaires nous suffit ;' car , par 
ce moyen, ton»- les hommes sont enfin d'accord sur ce point ? 
Ses anciens d'dbord qui «ivoieniconservé^ cette croyance par la 
tradition originaire du premier homme , et céléb) ment dans 
leurs hymnes un seul Dieu créateur du ciel et de \h ti>rre ^ les 
aivtres qui sont venus après eux et k qui les prophétisai «le Dferi 
iMppcdoient la même Téri^é-^ les gentils qui rap[>renQent- de 
Tunivei»: cai-^la-natufe publie son créateur, et l'o^edii monde 
celui qui l'a établi ^ enfin, FËglise répandue par toute la terre 
a reçu des apÂtres cette me me tradition %Ëtémt'd^nt ^^aih ^ 



<l!après le témoignage que lui reu ^eut %ou$ ]e$ lioniipes ^ que €• 
D\en. e&% , il n'y a «ul doute que celui que nos adveirsarires inven- 
Xent est sans preuve comiue sans témoin. SiinQi^ k nia|;icien a^ 
dit le premier qu'il étoit ce Dieu sapréme j s^ i^açcesseurs ne 
font que se contredire d^ins les impiétés qa*ils vomissent €onti*e ' 
le Créateur, se montrant, ainsi qu^ leurs disciples ^ pires que 
}c;s païens mêmes ^ car si ces derniers adorent la créatuiêe et 4e 
iaw^ dieux, plutôt que le Créateur, ils attribuent du uwiigis le 
premier ranf de la divinité au Dieu créateur de cet *uBiV'^?$ , 
tiindis que les impies que nous çomJ>a^tons iCen font ^u'iime es- 
pèce d'avorton (i). * 

Ainsi encore le .philosoptife et maji-tyr Justfia , dans son JS^^^ 
tfHioncauç Grecs, leur dit » que pooi^ reconnottre si une religiaok 
est la véritable^ il faut .voir quels en sont les liutem^s et en^ipelsL 
temps ils ont vécu^ D'apès ce$le règk ^ il nleet^ <|lie leurs 
poètes et leurs philosoplu^es , v<*nU(5 tard , et en contci^iction Icft 
nns avec les autr^A ne mériient e>icilne cft^oyalitce; tEtdoÀ 
?i;ient^ ajoute^t-il, que yos p|i|S ^ages^ noprsevJeng^t sedisputeipyt 
entre eujc, mais ne sont pa$ da(xotdave<:;<M:|i^-'mémes?^^e8t 
qu'au lieu de vouloir apprends e de ceux qtû tavcaeet 9iil& 9t sM| 
imaginé pouvoir eux*n»éniQs , |>ar leuv hiulMiiie intéHigéece^ 
ionnoStre clairenotent les choses dq Ciel » eux qui ne. ^ivrekst 
p^çnétrer celles de I9 tctre^ E|n somoie, h ptnlosopfajechcs tous. 
n'est qu'un cbao« informe-d'opieinns djs^Ordanlèsiet ie seul 
anérite qu'un homme de l^on. seAs. puisse «ecoeitoitre à. vpia phi- 
losophes, c'est qu'ils prouvent àmefveîUè ^ lès :ca(is oontoelesL 
autres , qu'ils se iren^pénjt et ^e disent 'ftoint là réxité. ^Eiant 
4onc bien constaté, par leuts cônti^diclions mêmes ^ que Tes 
jninistres ne peuvent rien neus apprendre de qertsin nt de vrai 
sur la religion , il nouit &i|t avoir recours à nos, ancêtres.. D'a- 
bord , pour le teipps^ ils précèdent dm beauoenp tous vos sages ^ 
ensuite , iU ne nevs ont rie^ enstigné d'après leur seMs. pt'ixé > 

(1) CMr* A^PIM. s iijl». 2« C^ 9^ 



(39) 

n» oéfte eOttirééKsént potnt^ Pùn né renyme|>«uit ce qu a établi 
Taoue { exetnptr db tOQit esprit d^ènvie el de cdntention^ ils- 
to0tts €>dt ti^ainsnus jh dodriûe. telle qu*ill root reçue .de Dian. 
fyk-iMt^y il';e$t natmrellengyent impassible. 2î fcsprit buinam df^<r 
sVeff^à'Ia.cotmoissaDçe decho»es aussi grandes éi aussi di< 
titiiS». Il; fiffl<^abtoôl<aneotJl| grâce descendre d'en baut sur ces 
4iOiMM&«atiits.. Poui: cela ils n*avoien:( besoin ni de. Tart des 
ptfraleBj piè^Vax^éts. disputes : mais semlement de se présemeir 
«pnaâades ^ganes pars ^ Topération dç Fesprlt de Dieu 9 qi|V. 
-voolc^ttyp^skr eax>iioi;is réi»fter la^çoimoissance. des dusses di* 
rinèft et célestes* Aussi ^ quoiqu'ils atent vëca eU: des tçnips et 
4es4ieinc divers , ils parlent de Dieu ^ de la eréàtiou du monde , 
*40'eeltt.4kèthçwutty dp ritxiniortaliie' deVânie, du jugement à 
Mwry.eii6ttde.fonjtce t.qttll tti^us importe dev savoir, avec uu 
ïSfitbrd st ptfr^ y qu'ils* sembient n-âfroii' tous qu'une bouche et 

qttAaifeek»go«(0. »' ^ 

« Tésift Us pbenùèrè Ptèrçsassor^n.^ , c6tiane on Sait ^ qiae ce.quf ^ 

4erphlk)sopb«s dirent » d'accord avecles ctirëtiens, ^ur' Vunité 
ijte *KeM et Want^fs dogmes deU rèl%ion; ils Tavoient puisil 
-dsBii I!s£BÔen8t« pai:oIe et dam$ l'Ecriture dés Juifs. Les. païçn^ en . 
«emvetioiepiti {fuménius dlsoit au second siècle : .Qu'est^c^ qup 
nitDti^''siài^nlH6Sse parlait a ttique? 

Il yai^oit, ht0 sujet , un travail très-curieuse et .très-utile 
^ iuirê, et-qitir conrieoili'oit excellemment aux conferenceis.. 
«(îctânasiliques «n usage d^ns pt.Usieui*a diocèses. : ce seroit de 
tBOBtver 5. par. ^Ecriture sainte et les anciens a.nteurs^ telqfi^. 
-JosèpW) le. som qt«6'^it4» divine. Proiridençe , 2|Ux diverses 

*( -,'♦ .-* ^ 

•épèfqu^'dti'mônde , iSe pi'oélàme^ et faire retepticf^j^r, toute, la 
terne FaiMcitf^^e tfaditioïi. 

' Pendant pliix^e vingt siècles^ depuis Adam jusqu'à Isaac^» 
^tté tradBtif^^tôît parlante <]^ns lâs patriarches. Lprsque Isaaç 

• » • , ■ ' ■ . t »• ■> !./■•• ' ' ' I , lïï 

#■>•.*••• .!'.•■ 

' . . $ \ f I 

(i) S, Jùiilni opéra , p»g. 8 etp , tèïU- flc Cramiûfij , i6iSk ' 



(4o.) 

se maria y Sem vivoit encore; et Sem avoit vécu ç^t aat aiFCc 
llathusalem , et celui-ci deux cents ans avec Adam. 

Ûans cet intervalle , Hénoch prêcha 1« jugement- de Dieu : 
ses paroles se savoient encore au temps de lapotr^e saint Jhide^ 
Le déluge y dont le souvenir s'est conservé chez tous les pe^p1es , 
avoit puissamment sanctionné la tradition des ancien^., JLst.con- 
fusion des langues ^ la ruine de la Pentapole^ étoient liieA 041*- 
pables de donner du poids aux predications.de Sem et de .ses 
contemporains. Dans cette période paroit.Melchisedech^ roi de 
Salem , prêtre du Très-Haut, figure du Grand-Prêtre de la nou- 
velle alliance et de son sacerdoce. 

Depuis Abraham , dont la mémoire est encore vivante ches 
toutes les nations orientales ^ jusqu'à David et Salon^n, dans 
l'espace d'environ mille ans ^ on voit d'abord ItOth^.Ismaiïl^ 
Esaii et les enfants de Céthura , devenir les pères .de ploaietirs 
peuples auxquels ils n'auront pas manqué d^ transmettre la 
religion de leur commun patriarche. Dix-sept sîédLes pliisiard, 
les habitants de Sparte lisoient encore dans leurs archives qu'ils 
descendoient d'Abraham, et que les Juife étoient leurs 1 frères. 
Joseph est pendant quatre-vingts ans vice-roi de l'Ëj^pte^ et 
en instruit les princes et les sages par l'ordre de Pharaon» Sous 
la conduite de Moïse, le peuple d'Israël sort de ce pays , pair 
une suite de prodiges qui retentirent da^ tout l'univers. Une 
multitude innombrable d'Egyptiens se joint à lui. Il entre dai» 
là terre de Ghanaan par une suite de prodiges nouveaux. Rahab 
de Jéricho et les Gabaonites nous sont témoins de TiçGipxessiaii^ 
profonde que firent ces événements sur les divers peuples. H|ût 
cents ans plus tard y Achior , roi des Ammonites , les racontoit 
encore à' Holopherne. Pendant que ces grandes choses se prér 
paroient ou se passoient. Job, illustre parmi tous les,.fi)£de 
l'Orient , étonne le monde par sa patience, et lui rappelJe.avec 
les accents d'un prophète la majesté du Très-Haut et la promesse 
du Rédempteur ; Raguel , prêtre de Madian , reçoit chez lui 



(4^ ) 

Jb jfutor lecpnkitcur d^s Bébreux-, Babain, âlsile Bcor» annonce 
.aux natiçus orientales t'étoile d^ Jacob , qui ^ quatorze siècles 
plus tard , amène les Mages à la crèche de Bethléeiu. 

David po^stse ses conquêtes jusqoa TEupbrate. Sa renommée 
s'étend par toute la terre. Son fils Salomon se fait admirer par 
une sagesse qui n'a jamais eu et n'aura jamais de pareille* On 
.Tient de tous les pays pour l'entendre. Les rois lui députent 
pour recevoir ses oracles. Rharaon d'Egypte lui donne sa fille. 
Hiram de Tyr bénit le Dieu d'Israël qui a fait le ciel et la terre , 
d'avoir donné à David- un fils aussi merveilleux. La reine de 
S.iba vient le consulter en personne. Il envoie ses flottes jus- 
ques^ à Tarsiset Ophir. Il bâtit des villes , et parmi elles Palmyre 
.dans le désert. Mais surtout il élève au Très-Haut un temple^qui 
est la merveille du monde. Plus de cqnt cinquante mille ou- 
vriei's y travaillent. Ce sont, non pas des Juifs d'origine » mais 
des Gentils adorant le vrai Dieu. 

Sous les successeurs de Salomon > le peuple d'Israël est envahi 
par divers conquérants* Chacun en enimène des captifs* pouf 
annoncer, dltTc^ie^ les merveilles du Seigneur aux nations 
quiTignoroient, et leur apprendre qu'il n'est de Dieu tout-puis^ 
sant que lui. Tyr et Sidon en vendent aux Grecs huit siècles 
avant J[ésus - Christ (Joël, 3)« Juda transmigre à Babylone^ 
où on lui demande les cantiques de Sio.n. Daniel , avec ses com- 
pagnons, administre l'empire d'Assyrie ei de Pei*8e , depuis Na- 
bachodotioaor jusquà Cyrus. Dieu envoie à ces souverains. 4e8 
avertissements prophétiques; ils voient ses miracles 4e leurs 
yeux ; ils annoncent sa puissance dans des édits publics à tpus 
leurs sufeis. Us font rebâtir Jérusalem et son temple. Une fille 
d'Israël monte sur le trône des Mèdes et des Perses. Son oncle., 
en est lepfemior ministre. Une foule* de peuple e9;ibrasse le 
culte du Seigueur* 

Alexandre* de ]\facédpinp adore.1; nom de Jél}oya,sur 1^ fix^at 
du grand-prêtre Jaddus, qui lui montre ses victoires écrites 
d'avance par Daniel. Son précept^oi A3:i9lDte4iii:ïMkesse9 ;Sur 



ite inôl^e, tme lettre oÀ il Wi Mseigiift T unité' «it^t«u dVprès ti 
<pai*ole-ailcie9i$«<' L^ ih^Lh qui kii succèdent établti$etit<l«$ Juîfc 
paitoutet-^Tec degraiitdft prrril^ges. ùb élèreau vrai Dieu un 
temple si^r le iMnt G^iciin , lui aufre en Egypte. Ptoléniëe phî- 
ladeiplie' iiarv<r traduiie en grec les Heures des Hébreux. Divers 
auteurs et philosopb/es •écrivent stir les Jtii|is. et ce qui les con- 
cerne, LesClen^ éoosoltent fes livres dé la: loi poiér y décou* 
^ir la iNsssembtance d&leor^ simulacres. Arins y roi de Sparte^ 
^nouvelle le pacte ^ famiHe afvec les Jui£i; Les . Macchabées 
font alliance avec les Romaitis. Au* temps de Sylk , Icts Juifs » 
ilHStrahon, s'éldenlK întrod^nits dans tK>utes les villes. Sons le 
'consulat dcGicéron, Pompée s'empare de Jérusalem et entitt 
idans le temple. En rappebnt- ce fait , l^ratcnr ajo^utç {prtp 
Flacco) que tous lés ans les J(uife*transportoient et de l'Italie et 
'de toutes les autres, provinces des sommes d'or à^ Jémsaletn. 
Les Athéniens décernent un^* couronne d'or et une statue ârtt. 
pand-prêtre Hircàn., pour la bienyeillance qn*fl témoiguoit k. 
èeui qui d'Athènes alloient en Judée^ César rappelle iarux Panac 
'niens,' qu'il n*étoit pas défendu aux ifutfs d^ Rome de vivre - 
welon leiiir Ibi. Horace» dans ses satires , parle^ comm^ de choses . 
^rès*communeSy dé la rigueur âv^c l^q.uefllé les Juifs obserVoient 
\k p&qne, et dé Test^éce de* violence qu'ils emplo^foient po^* 
fbire desi {Prosélytes. Satn( Pkul trouve -dans presque tontes les 
^iHes des 'synagogues» auxquelles ét6tent affiliées un grand 
-tioiTïbrife de^ersouh'es , sottven^ des plus- considérables, il en^ 
trouvé nne à Athènes ; il y disputé avec \éi Jiîils et ler^Grecs.. 
«{uvadotoient Dieu, avant d'ènt^eprendrfe'^disd^lés de K^on. 
et d'Eplcute. Etlfiti ^ s'éciioît alors Sénèqtié daift sob dépit |dbi- 
tosophique^lesTttés dé ce peupFe tnaxrdit 'èotrt reçus 'dans tons 
tes pays, et lés raincùs ont doniié des lois ^tax vahtqtfeurs. 

C'est ainsi que la divine Providence accoihpIissoH ses d^- 
Witts.€ar^ cohime eibsërVë Bbssnet^ aj^ifte saint Athanàsr(i; , ni 



(43) 

la loi niieêpraphàtes n'ai^ment poimi été dmmdè^ ^ux ^dfi pour 
itax seuls ; mtÊiw.€SlcmT pour éeùtirêr 4ûu$ t^unw^n de la ror^* 
noissance de Dieu et des konnee mœwm Voild potirrifuoi lepeiH 
p}e dépoiiuire Àe cètteloi se dîsperfie €0i|tîira«Hetni9Dt parmi 
tofis les autres , sans potirunt se confoadr^, avec auérnn. Le so** 
\éX de jostîte qes'^toît point encore levé j c'était , suivent Tex* 
presskm de Oëmeat d'Alexandrie , «mpruiit^ à Platon , urte 
e^èce de four iiodiirne^ Dans cet état, <{ui deroit naturellettient 
iaire désirer le gra^d jour ^ Boésutt «e doute potnx qu'il n'y ait 
isu un grand uombre dé fidties parmi les Gentils ; nms Jor masso 
«des peuples u'eu profita pas mieux qn« les ixàb eujK^mémes. 
I^eseul remàdeÀ uiu si grand bmI 4toit la Tenue de l'Homme* 
Dieu y promis et s^leudn depuis l'wgiiie des cfaoëes. 
- Le Sairrevr arrivé achère le pl#u -cpTà avait commencé daus 
la postérité de Jacob» Malgré la distinction de ses douse tribàst 
malgré les variatînas de sou. administration temporelle , oe 
^>eup\e toujours un^ et par sa jcroyançe au .seul Dieu Téritabl<^, 
«t par Tunité de son sacerdoce quo courunnoît .un Pontife su*- 
prémei ce peuple ^it la forme sur laquelle l'humanité do* 
voit un jour être constituée tonte entière. Les diverses nations 
)d» monde , tout en conservant la pliystoiu>mie partiouKére dé 
leur gcmvemenieiit civil ^ sont appdl(6^,à s'unir |»ntre elles par 
im lien ^commiin et* à ne feire toutes enséiuble ^'uno girwde 
famille. Pour -accomplir ce. magnifique ouvrage ^ et ramenir 
toatàl'uniié ^pasmi tou^Kjes disciples k.Sa»?eor en obnisit 
dnn«e» et parmi ces douzeil en choisit n^qu'ii établit àsa plaeu 
€l»ef sqprtous de isette monnrclm spiiâtuella et Centre d'unifé 
pour toutes les nations de ki tenre, J^ar l'organe de cette pglise 
une y sainte, universdle et perpiéluello^ il enseigne £^ tous 1^ 
peuple }m nijêrnes védtés^afin de réunir tontes les inteUigennos 
dans la' même foi ; il donnée tous les Anémes préceptes , afin 
d'unir tous Ws «ccsurs dans la..meme^chaci«éL £b un mAt^rha^ 
inanité entière conslituiée dâvcoemeèt pourî^tre ime comme 
Pieil est n» î ▼oilà rEgHse cath«Hi|neo 1 l...,. ,; ... .. ^. . . 



( /i4 ^ 

Ëufaut aflecUouné de cette Eglise , tout ce qui s^oppose k 
cette grande uaion , soit raison. ii^dividuelie^soU prétentioi» 
nationales, je le condaiiine; tout ce qu^improuve le Centre de 
Funité , je Timprouve et le repousse. Je ne veux d'autre décla- 
ration que celle de l'Ëglise mcme et de son Chef } cajp elte 
existe. La voici telle qu'au sixième siècle elle fut dressée par i>ft 
saint Pape , souscrite pai* le patrtarche de Constantinople , par 
Tempereur Justinien , par plus de deux mille évéques d'Orient» 
et consacrée par le kuitièiâecoudile général. 

ft La prouilère condition du salut , c^est de gatder la règle 
de la vraie foi y et de ne s'écarter eu rien de ia tradition des 
Pèresr Et. parce qu'il est impossible que la sentence de notre 
Seigneur Jésus-Christ ne s'accomplisse point 9 quand il dit : Tu 
es Pierre , et siér cette Pierre je béiirài mon Eglise , etc. , Uévé- 
nément a justifié ces paroles f car la religion catholique eât tou* 
jours demeurée inviolable et san« tiche dans le Siège apostoli* 
que. Ne voulant donc pas déchoir de cette foi , suivant au con- 
traire en toutes ichoses les ré^enlents des'Pères , nous analiié- 
ma tisons tuus les hérétiques , principalement' l'hérétique Nes.- 
todas, etc. C'est pourquoi, comme il a déjà été dît, suirant 
en ioutes choses le Siège apostolif)ae , et publiant tout ce- qui 
a été décrété par lui , j'espère mériter d'être avec vous, dani 
UI20 même communion ^ qui est celle de la Chaire apbslo^ 
hfUQ, dans, laquelle réiide la Traie et entière solidité dé 
JU «"oligioii «chrétienne : promettant aussi- de ne - point, rédter 
datis les saints mjatèffe* îles non» de ceux qui sont séparés 
de la conunuiiion de l'EgUse catholique, c'e&t-à*>dîre , qui ne 
aont pas d'accord en toaties choses avec le. Siège apostolique. 
Que si je me permets de m*écarter moi-même en quelque 
chose de la profession que je viens de faire , je mè déclàr^ 
p:ir ma propre sentence* au nombre de <:eux' que je» viens de 
condaÉiaer. J'ai souitorît detmattnain cette- ^^roieiMoai qui e»! la 
mteniie^el je l'ai envoyée^'àvous^ Horiiïid«s\ saiiitet vénérar 
hle Pape de la grande Ro«ie.!»> i' - ..... F. . 



(45 ) 



M<««%«V«« V«%^M«\ i««\%«%«%«\V«l ^««^««'M V'«A«4»M«%->%««%VVM^«»%%«%lM««Vt v«^ VM t ^<,% «« v%.«\«, «« ' 



SUR L'iXAT DE LA RELIGION PROTESTANTE EN ALLEMAGNE; par Ic 

R HugheS'James Rose. 

... • ' • 

( Deiuiène article. ) 

■ 
* ♦ # 

. f Si QQus avoas.dit cpie les novateurs de rAUeoMgne régir- 
tknt Semlj^.CQfmn^ Içiir. jwiti'e e( le fondateur; de leur tfçole t * 
on n'en doit p^s conclure qu'ils ad^tent (outes ses docti*ii¥ïS« 
Souvent méipe ils le contredisei)t.ou;«rerteiBent'. Ainsi , pnr 
exemple, ils. censurent saint Paul à, cause de. son trop 'graiid- 
attachemeut au judaîsii^ç, Jandis ^\iç Semler» aucppUam, 

• 

le place, à la têt^ du parti gnostique, qui vo^Wit uu lebcistia*- 
nisme épuré. Mais les théologiens de rAUeniagne ino4^ue fip- r 
pelient Semler le fo4id<|teur de leur, école , puisque c!esi lui qui'> 
» donné le premifH* e^eufiple de cette .mçthode'l^ardte qu'ils m'a-» 
voient qu'à suivf^ç pour arriver au pqiut pil^ npas Is&.vojonfr) 
aujourd'hi^i. Semler lui-même verroitavec étounei^^t, et* 
peut-.Âtre avec, efiroit l'abondaçte i|ioissoi^ de.,plai4ea véaé-^ 
neus^s produites par les semences «que sa ^ai^ avoit, jetées* , 
Même .de nos jonrs, où la nouveauté suffit pçur^acpr^^H^»' 
quelque fausse et dangereuse qu'elle «oit, vue opjinioi^> où \^» 
applaudissements sont pour celui- qui recette ^vec plus de \aat^* 
diesse ce que la sagesse de nos ancêtres a respecta; oflk u'éc»u* > 
teroit pas sans horreur et sans dégoût certaines doctrines con- 
signées dans les écrits des théologiens qui ont marché et n^r- 
ihent encore sur les traces de Semler. Il y règne une incrédulité • 
audacieuse, une insouciaDce du blasphème que l'on concevroit 
dans la bouche d'un ennemi déclaré de la.reljgion chrétienne; 
mais quand ensuite on se rappelle que les auteurs de, ces é(:i'ii.s, 
non seulement continuent de prétendre au nom de chréiiens, » 



C 46 ) 

tua» <pie poUr la plupart ilt sont charge dé paître , de guider , 
et dinstruik-e le troupeau dé Jësus-Christ^.on ne aauroîtse con.^ 
•oler qu'en pefisant que la Providence a quelque but caché , 
qu^elle a voulu nous donner quelque grande leçon, en permet- 
tant a une peste aussi affreuse de ravager une partie de sa vigne, 
et de menacer de destruction tout ce qui est cher et sacré à 
des cœurs chrétiens (i). 

«Prenant pour base le grand principe du protestantisme» 
que I-Eoriture (l'examen de l'Ecriture) est la source de la vé« 
risé les noyeAear» coranàénéèrtont par Uexamen des idées te- 
eues coneevnatit Vinspiration et k erédibilité ^es^Li^nres saints.» 
Et Toi^ii à«>peii«prés eommettt ' plusîetirs d'entré etuc , Ammon^* 
fV^^ùkÊêàer^ Hauêe^ ete*^ s'expliquent sui^ l'inspiration» 
terme padr lequel on avoit eméndn communément une infloeme 
dîMelé et stimatttreHé eMeveée par r£sprit saint stnr Vm/fH^ 
des «utenrs saerésh Cette idée suppeîseroit d'àbotd que la 'nature 
deJDiéu et celle de Fesprit humain sont telles^ qu'un sonAe peut' 
les jnettre en eommnnioatiou {numim$ et memis^ hwnanct hcm 
tuniÉ êpa^Mlem esse inuni. Ammoa , $tim. Theol. Qnrist. ) , et 
elle répngUéh la raison, puisqu'elle est incompatible avec iumt 
idée^leré^ ées perfsotions divines» et détruit la liberté intellect 
ineHeet ipèrale de l'faomne. La démonstration orthodoxe dé*^ 
crit un- oerde vicient. On nou» dit d'ibbord de troitiei qne la* 
BiMe renfsrmetine révélation divine, poisqu^elle- est an iitre 
inspiré ^ et ^nus de eroire^ qu'elle est un livre inspiré , pnisqu'dle 
renferme «lié révéfnîtion divine (a). Si l'inspiration dépend du 

eottten» diss livres qur'on nous présente comme inspirés > il doit 

•■ « ■ • . • '■..«. 

.(t> GeUe iéç«D oosiifte dans U néteMÏté d*UQe:«utûi*ilè «naMtiëra de- 
foi. Nom exauniiieroDs plus tard et nos lecteurs Cogérant co altendiiot, « 
c'est, comme prétend M. Rote, celle de l'Eglise anglicane ou telle autre au- 
torité protestante, ou bien celle de l'Eglise catholique. 

' (a) Un cerclé vieitêi^ a été sotif ent reproché aux déleôfeurs du catboli« 
etnne. fanr il' est vrai que les ûbl^ttona qu'on fait eootra «eliii>ei paufv^at 
i^oun être dtrigécteaoteeieohiistîaaisaiefla général» • 



ih) 

BOUT être permis da les toumettr^ k la m^ine critique ^vm l«ii# . 
les Aoues écriu y «talprs aouB yerroaa bi^. par lefei différ^Mie» 
dustjle, par le» nuances vaiië<$s de la doctiifte, par les diffi^ 
cultes cbriOiM^logiques^ etc. ^ que lear iuspîraliou «st iosout^ 
nable. S'il av^it été nécessaii:e qu'um înspiration garantit» 
centre l'erreur les- auteurs de la Bible, la m^mg néoe$tité esétf^ 
teroit pour Us iaiefprètes de ^:eUe Bibky t/ui est ê^meni ohêoure* 
n est iiBpo$»ble 46 prouver qti4 les paasages oik tes apAtrea ae 
représentent euir^iiaeDies: coNiine des docteurs in^ii)^ drivant ^ 
être a&tieudua 4<Eins un,Mas;|^Ui$ fittéral que ce queCicéron dks 
de riuspif^pitÀoit 4es posèlef ^ «e^iu'en tMute dasi Qukitîlîtu. 
sur eelMde HaMs* X<e tnéwe tjfààf^ doit firdaidtr à Ilnimr^ 
prétation^ ide |9iis les faits de rantiqoké ; il seroît kijiMtad'iid» 
muttre d«s -aiy.th&i^ f ) dans rUsaoko furtfane» landiu <|Ber^daau' 
la B^ldoii* prisiiifeûlt'tMt, au pied de U lellns. Or lantlqaittf: 
tOttIa eutièi;e a tu ddiià renlbèus^stue l'effei d'une inspiraiiott. 
i/imisui^ du Hio^e •aitribiie;ieut!ce qui T^loi^ à l'interven-t 
tmsdela*^vibité> ^.tVp§aékeider fait imnarqwer «pie. tous 
ies li^Iatewira et fendi^tora de;l«Ugielia:en appèUent à de» 
adieux ^parlent par leur botlcbew. . 

« £oQuie«is;^iaînteiianti les-^u^vateurs aun les propbéttai ei» 
W:iBi9r»ç)es/q}û}qwisii(Ment aaaai une preuve de» llubKg^tMw 
u,uivei»il)te d# ae .seusiiiellye à l'autoritd de» ^erivaina sacrés.. 
dmmon (Summ. TtieeU Si3v dit qu'il s^eu vapponte auea phiff 
loaophes pour la question de savoir si Jo don de la prérision^dei 

• (t) M^lf wanién tèiàîÈ whèvtmtoî^ oa da oMâa» <m gnpda partie^ f**' 
buleiix 9 tttlt ^'oo l«sreaeonu«i pMPlyMit e« refoontaat à l'orifiAa de» {wvpM 
et de* âMtitHtioi» de l'antiquité. Gonuoe Sis joutât un grand rûla^ dans la 
théologie. QBodemer des Alleniandt , nous alloos traoserire ici ce qu'en dit 
Wegscbeidèr : « Hythné gênera tim est narratio quttdam , sd antiqnissimani 
.popull ant reiiglûnis institoti cujusdam historiàm maxiiAè pcrtlnens, quas 
^Ittarite* ttDta^etfWbatosa est, f«l Teritatein tiistoricaacr atit pbHenoplii-' 
ewn addit^taatib âdtia imàtm^jt» minaentows exsmalaas eslûbet. • V* Ittii* 
Thôol. éûgnuttioB tkmtùm», p. su*. 



f.45 ) 

lavehlr est pp«.^tbte ou îinpossH^le en Ini-tnéme ^ maïs. que dsm^^ 
tous les cas il edt clair que J^iis-'Ghrist lui-même a expressé- - 
meut renoncé à toute prétention à cet égard (Matth. , XXIV, * 
36<. Act* 1,7)', et que par conséquent on ne doit pa^ chèrclier ' 
des prophëtieS' «laPS Je nouveàti Testanieut. Quant à celles de' 
IVneien Testament^ il dit 9 que les unes sont trop' obscures ^ 
vagues , que d'autres n'ont jamais été accomplies y que d*autre9 • 
eif>core n*<>nt été faites qu'après-l'événement, et que les apôtre» 
eux-mênies 1^ regardèrent comme imparfaites et obscures. 
WegscUeider ajoute que l'idée des prophéties favorise lé fa ta- - 
Ijtnie; Eidihonv^ dans son ouvrage : les Propriétés hébreux , 
s'attadie* à prouver m^^ les prophéties de l'ancien Testament ne 
sont qu'un itablêasanimé et poétique d'événements qui s'étoient . 
pMsés'du' vivant du poète on prophète. Paulus consacre sept* 
pages de son commentaire sûr te nouveau Testament h démon*'* 
ti^r que Jésus n'a nulle part prédit sa résurrection , et que s'il • 
a dit à ses disdples qu'il les reverroit bientôt, cela -doit s*en*» 
tendre de leur réunion future dans* l'étèrmté; Il est 'triste A^ 
trouver 9 méqie dans les écrits d'un homme comme Sehleyef^ ^ 
mâcher y des passages comme celui-ci : • Il estâmpc^sililed'é-* 
tablif par une prieuve concluante , que les prophètes, avoient 
une prévision distincte de Jésus-Ghriit et de sa religion^ t6ls*qmft« 
l'avenir les a fait counottre , et dés lorsE disparoît ce qui distingue 
un pressentiment vague {eïne unkestùnmte ahndung) d'une pro«> 
phétie proprement dite. ». - • . 

« Les théologiens rationalistes traitent les miracles sur le même 
pied que les prophètes. .Plusîemrs d'eatre eux soutiennent .qu'Vm 
ne peut supposer que Dieu ait jamais voulu interron^re l'ordre 
établi dans la nature , et qu'encore qu'il le voulût , il n'existe 
aucun moyen pour l'homme, qui ne connoît qu'imparfaitemeut 
la puissance de la nature, de déterminer avec certitude qu'un fait 
est surnatu^^* D'ailLeurs les luirapl^s ne peuvent prouver la vé* 
itté d'une doctrine , et ne sont utiles . qu'il excitei-Fattent ion- <de 
la multitude. Or , il suffit pour cela qu'im fait étonne la muhi- 



(49) 

tmàe e^ UA fkiroUâé ètte on miracle; son utilité ponr Uê^é- 
moins oculaires n'en souffre pas si pliis tard on parvient Ik Tex- 
pliquei* naturelfehienr. Yoilà des principes génëraux qui , s*ils 
écoîent fondés, jusli6eroient sans doute les explications natu- 
relles que nous trouvons chez les exégétes allemands. Quelques 
exemples suffiront pour les caractériser à cet égard. Nous les 
prenons dans le commentaire de Pàulus , ouvrage qui , dit un 
autre célèbre théologien allemand , rnuhoruni dociissimonim 
har^inUm puncla tuîity dont plusieurs journaux anglois font les 
plus grands éloges, et <|ue le Clasiical-journal ^a partiéulter* 
annonce comme un ouvrage du premier ordre. Si Jésus a dit i 
saint Pierre qu'il trouveroit une pièce de quatre drachmes danâ 
la bouche du poisson qu'il prendroit , on ne doit pas oublier que 
le mot gi*ec tvflûicuf a un sens plus étendu que notre mot trouver^ 
ei que, d'après le contexte, il peut fort bien être traduit : Se 
proeurer en vendant le poisson. Ce que TÉvangile raconte de 
la muhîpjkation des pains et des poissons ne doit s'entend i*e 
que dans ce sens , que Jésus encouragea par son exemple ceux 
de ses nombreux auditeurs qui avoient apporté des provisions 
à les partager avec ceux qui n'en avoient ^inK (Uatth. XIY, 
a6et8eq«) Nous n'avons qu'un miracle philologique résultant de 
l'îgiionince de c«ax qui n'ont pas vu que les mots iiri r«y ^«x«r* 
ont peuvent fort bien se traduire : Sur les bords du lac , sur le 
rivage. Jésus lui-même a voit dit que Lazare n'étoit pas malade 
à la mort ; mais les juiis le crurent mort, le traitèrent comme 
tel , «t n'attendirent, suivant l'usage , que quelques heures pour 
le déposer dans le tombeau. Paulus, «insi fue Wegscheider^ 
ne voyant dans la mort de Jésus même qu'un évanouissement^ 
ne voient aussi rien de surnaturel dans sa résurrection (i) ». 

(i) Les commentaires fur la Bibie publiés dans i'AUemagoe noderoe , 
fourmillent de pareilles explications. Citons , après M. Rose , encore quelques 
exemples. Ammon ne voit dans l'histoire d'Ananias et de Saphira qu'un 
rtoit emphatique (ah &rnamenlûi aeeount) du fait qu'Ananias uounit subi- 
tcmtnt dans une réunion des cbréliena , et que sa femme ne lui survécut * 

10 4 



« Plusieurs autres tb^qlogîens tout en |etant du ridicule sur 
cette manie des explications naturelles , qui sont soavjent telle* 
ment forcées qu'elles sont plus incroyables que les miracles 
même , trouvent un moyen encore plus prompt et plus coui- 
inode pour se débarrasser de tout ce qu'il y a de miraculeux 
dans, là Bible , en n*y voyant que cette mythologie qui enve- 
loppe l'origine de toutes les religions de Tantiquité ^ et qu'on 
ae doit vouloir expliquer autrement que par l'ignorance uni- 
verselle. L'iiistoire de la création, de la chute de l'hpmme, les 
apparitions des anges ; dans le nouveau Testament , la naissance 
miraculeuse , l'ascension du Sauveur, ^ont des récits mythologi- 
ques qui doivent aussi peu nous embarrasser que les théogonies 
de l'Inde et de la Grèce (i). » 

pal long-temps. Kfiîno^/ explique, dans lé récit do baptême de Jésus, fâ 
voix du Ciel par an coup de tonnerre que saint Jean •Baptiste pW/ pour une 
déclaration ditinc que Jésus étoit le MessSe. Un autre théologien , ^ehmidt^ 
en expliquant la guérison des démoniaques (S* Math.VIII, 28 et geq*) <&t que 
les pourceaux., abandonnés de leurs gardiens, qua la curiosité aToit porté* 
k s'approcher de Jésus et des déntoniaques , s'étant avancés trop près du 
rivage, plusieurs tombèjttpt dans la mer, et que Jésus se prévalut de cette cir- 
constance pour persuader aux démoniaques que les démons dont ils se 
croyoient possédés , les avoient quittés et étoient entrés dans les pourceaux. 
Kuinoël approuve cette conjecture, puisqu'elle nous épargne la peine de jus- 
tifier Jésus du tort que, d*après l'explication littérale, il fil éprouver aux gar- 
diens ou propriétaires de ce troupeau. Jacobi çt Richter «expliquent les mi- 
racles par le magnétisme. 

(1) Voyez plus haut la définition de fVegteheider» Il ajoute : « Ejus modî 
myihQs 9squë ot in religionibus paganorum etiam in monumcntis religionia 
J.idaice etch|istian« iintiqoitsimia verè reperiri, «b lis potiisimùm n^atoy» 
qui vel progreofus disciplinaram historicarum » philologicarum etphiioao* 
pbicarum plané ignorant, vel mentis quàdam imbeciUitate dncti easdem 
res iisdem nominibus dcfinire dubitant. — Primae religionis Christian» ori- 
gines in ista tempora incidunt, quibus hominum animi i>U9%tùHftûvm ^% 
miraculorum opioione imbuti essent. Neque ignorare licet res memorabîlei 
de Jesu atqae aposColis in lîbris N. T. narratas nonnin aliquot dacennut 
post illaa gestas litteria mandatas esse, ut mirum ncmini videri debcat , hlfl 
i^i auguatioreni rerum tpeciem animis informatam narratoribut iUasîsse. 



(5i ) 

* -«£21 niènne licence règne dans ce que les théologiens rationa- 
listes disent sur l'origine des liVres qui composent le canon de 
rÉcritùre. Il n'y en a presque aucun dont l'un ou Vautre n'ait 
attaqué l'authenticité. Vater^ de Weite , Gesenius' , fFfg- 
s'cheîeletet autres^ s'accordent avec Eben Ezra pour contester 
celle du Pentateuque. Celle des prophètes Isaïe^ Jonas , Zacha- 
rie:, Daniel, est également niée. ou révoquée en doute. Il n'est 
pas sûr que les quatre évangiles ont été dès l'origine publiés 
dans leur forme actuelle. L'authenticité de l'évangile de saint 
Jean a surtout été l 'objet de nombreuses attaques. Schlejerma- 
ciier a attaqué la première épttre à Timothée ; Eichhorn a at* 
taqué les deux , ainsi que celle à Tite. L'Apocalypse , d'après 
hn , est un drame descriptif de la chute du judaïsme et du pa- 
ganisme , et Semler l'avoit rejeté entièrement comme Tou- 
vrage d'un £inatique. ' 

'* ti Ces travaux sur les détails ont dû conduire bientort à, la 
question plus générale de savoir ce qu'il falloit penser <le Ti- 
dée même d'une révélation. Plusieurs ont contesté jusqu'à la 
possibilité d'une révélation ou communication directe de la 
Divinité avec l'esprit humain ^ c'étoit dépasser même les infi- 
dèles i car lord Bôfyngbtoke dit expresi^ément qu'une action 
ettraordînairè de Dieu sur l'esprit humain n'est pas plus in- 
concevable que l'action ordinaire de l'esprit sur le corps ou 
du corps sur l'esprit 5 et si une telle action est possible , il 
seroit absurde de nier que Dieu puisse mettre en \ évidence 
qu'elle a eu lieu réellement; Aussi la plupart des novateurs ne 
contestent que la nécessité. Les autres animaux', dit Wegschei- 
dér, et c'est \k un argument favori, atteignent le but de leur 
existence sans une assistance extraordinaire , pourquoi donc 
l'homme seul auroit-il besoin de secours surnaturels aOn 
de remplir sa destination comme être inoral et ireligieux. ? 
Imitant la mauvaise foi des infidèles , ces théologiens puisent 
dès leur enfance dans Jes enseignements de l'Évangile , et attri-* 
buant ensuite tout ce qu'ils savent aux seules lumières liàtu- 

4. 



f 5 a ) 

ralles y ib en tirent la conséquence qu* une révéhtiôn nVléit 
pas nécessaire. Elle l'ëtoit , d'après qùelqùest-uiis^ osé» meiM' 
utile ^ si en parlant d'une révélation de Dieu , on veut dire 
seulement que la Providence dirige tout de manière' à ce que 
' la vérité se propage de ceux qui la' possèdent à ceux qui ne 
la connoisscnt pas encore ] et dans ce sens on peut même par» 
1er d*uDe révélation progressive et continuelle. Tout ce qui e$t 
bon et vrai vient de Dieu, et l'on peut toujours dire que c^est 
lui qui le révèle (i). 

« On se demandera ici comment avec de pareils principes oa 
peut prétendre au nom de cbrétien, et continuel" k professer un 
certain respect pour Jésus et ses ap6tres? L^ novateurs ont deux 
expédients. Les ans nous parlent d'une déception , d'une fraude 
pieuse que lesapÂtres pratiquèrent dans de bonnes intentions , afiil 
d'établir on meilleur sjtème au milieu d'un peuple ignorant et 
superstideux. Les autres excusent les prétendues erreurs des fon- 
dateurs, du christianisme^ en soutenant qu'elles étoient inévitable» 
pour des hommes de leur siècle et de^leur nation , et ilsdi^nC 
qne notre cntique doit démêler la vérité, c'est-à-dire , distinguer 
tes parties de l'Ecriture sainte qui se recommandent à notare-n^ 
son, de ces mirades et mystères qui la diqquent. En cherchant 1% 
vérité dans l'Ecriture teinte^ik n'étudiaient pas le (îimngrimiHi. 
tical des paroles de J.-G. , mais les opinions des Juifs , ses CMi- 
temporains, sur le sujet qu'il traite : c'est ainsi qu'ils expliquent 
l'histoire , les dogmes et même la morale du Sauveur*; ib ne 
s'enquièrent pas de ce qu'il a voulu dire, mais de l'idée que 
les Juifs ont dû attacher à ses discourai ib ne se demandent 
pas ce que les apôtres ont écrit , mais si ce qu'ib ont écrit est 
vrai ; non pas ce' qu'ib ont enseigné, mais ce qu'ib ont dû en^i. 

(i) n est tealement fâcheux que nous ayons b«toln d'une révélation {«•- 
trncnt pour discerner ayec certitude ce qui est faon et vrai» et qu'en rcn* 
versant cet ordre la révélation comprenne les opinions les plus fanatiques qui 
pamissant teii|ours bonnes et vraies à cens qui lesV>utiennent. 



( 55 ) 

teigaer d'après leurs. rut$ bornées , et d'après Tét^at des hooimes 
et des choses dans leur temps ; et enfin ce qu'ils eussent en- 
seigné dans d'autres temps et k d'autres hommes. Plusieurs 
cependant conviennent qu'outré* les doctrines de la religion 
natnreUe» ce qu'ils appelleat la fbmie du christianisme^ c'est-à- 
dire j tout ce.qui lu est particulier , peut Itre utile encore tous 
les)atti:s pour la foule ignorante» et quelques-uns paroissent y 
chercher même quelques véritéa générales. Hais là dessus nous 
n'entrerons dans ancun détaiL GeiU qui renient se iamiliariser 
arec k.méthqd^ aliemandei d'expliquer la rédemption et tout 
cfi. qui s'y .rattache , n'ont qu'à consulter les hérésies des pre» 
miers siècles ou bien les opinions les plus outrées des uni- 
taires de l'Angleterre I et il est assea curieux de voir que 
l'âuditioA des Allemands et la grossière ignorance de ces An-^ 
gloîs ont tiré les mêmes conséquences absurdes d'un principe 
qui . leuc est commun , c'est-à-dire , mx\m doit rejeter tout ce 
qui surpasse ou choque la raison humaine. » 
'..Mousacbèrerons dans un troirième article l'analyse de Fou- 
raa9e.de M. Bfi^^ par ce. qu'il dit sur l'influeuce que ces inno^ 
ratim» mt exercée «t exercen;t encore eu Allemagne. 



àCA0ilflB DB» tCIBRCES. 

' Une séance de l'Académie des sciences, est qudque chose de 
grare et de sérieux; on ne rit guère dans une assemblée de 
géomètres, de mécaniciens et de chimistes. Mais dans ses solen- 
nités annuelles , l'Académie ne reut pas effaroucher le public 
mondain qui se précipite vers son sanctuaire, et dans la dernière 
réunion que nous avons rue , les deux notices de fil,. Cuvier et 
de M. Fourrier^ sur Ramond et Charles ,. ont fait 'oublier aux 
dam^ (^n'etlcs étoient dans une enceinte où la raulière a la pré:* 






154) 

tention de dominer; par malheur M* Mtfgendie, afvec son 
cépba1o<»spinal , est yenù les en faire sotivenh*. 

M. Carier , avec sa dietion élëgante, arec k chrté denses peO'' 

• i ■ 

sëes , et l'ordre didactique de ses récitsP^ semble mettre les $11^ 
jets scientifiques à la portée de to«ltes \€i intelligences. Cetft 
comme la tradition du secret de Fôntenélle > qui, avec ihoins de 
connoissances profondes , en savoît àsseï' pour deviner ce qu'il 
ignoroit et pour en parler avec une' fiûqsse ettme liberté dd 
langage que les gens de lettres admiretft et qU« 1^ savants Iro^ 
yexii commode de ne pas vouloir inâtèr. M. Guvier a &it l'his- 
toire d'un homme célèbre sOus plusieurs rapports, ^t il a* sa 
mêler dans son rédt des souvenirs varîé», coixime'pour mieux 
expliquer le. secret du génie de Rafmond par la multitude des 
circonstances où sa vie se trouva engagéeé Ramond fut natara*» 
liste et' homme X affaires^ je ne dis pas homme d'état ; ce titfe 
ne s'aequiert pas aussi aisément qu'on le dotcue 'dans notre 
temps. ' • . . . . 

Dès sa jeunesse Raniond avoit été jeté dans le toorbitloale 
plus extraordinaire pi fut l'admirateur deCagliosépoet le conft* 
dent du cardinal de Rohan. Ensuite la révolution changea sa 
fortune. Il Tavoit secondée dans ses déplorables systèmes^ il ea 
fut proscrit* Les Pyrénées furent son asile. Il fi;jt profe^^çur \ 
Tarbes, pour devenir vice-président du corps légi^atif; et 
comme c'étoit un caractère indépendant ^ Bonaparte en fit un 
préfet pour le rompre a samanière un peu despotique^^M.Guviet 
a parcouru ces divers accidents de la vie de Ramond -, et les a 
suivis avec ordre y eu y mâlâat^sâccèssitemeiitl'htstoire de les 
travaux' scientifiques. 

Ce n'est point sous la plumé dé fil. Guviér qUe \à biogr$iphie 
d'un savant pourroit être sans intérêt; ce qu'on eût ^oulu , aa 
eoiitraire , dans cette notice , c'est que M. Cuvler se fât attaché 
plus fidèlement au savant qu'au politique , et qu'il eut £iit de. 
l'histoifè des découvertes de Ramond l'objet principal du pa- 
négyrique.^ au lieu d'en grouper le récit autour de qudçiie^ 



( 55 ) 

aVeoturet pabliqu<^ qu^î ne suffisent pas poUr.faire uti persôà*'' 
naçe important dans l'histoire de nos grandes révolutions. EC 
âpres tout, M. Carier n'a pas en lui cette foi politique qui de* 
vient nécessaire. pour -juger aujourd'hui les hommes qui ont 
joné des rèles dans nos temps de discorde. Les'ménagements que 
l'on accorde, aux opinions contraires peuvent donner lieu à det 
artifices du langage qui annoncent la finesse de Tesprit^ mais qui 
éloignent les jugements fermes et vrais sur les erreurs humaines, 
les. censures courageuses des factions, le^ homAagës intrépides 
klà vérité. Tel a été le langage de M. Cuvier , qu'on ne sauroît 
dire si M. Ramond a tenu ferme dans les principes monarchi* 
^ues , ni si^ prosaîption a été un des. nombreux caprices de la 
révolution irançoise , et qu'après 9Voir entendu le panégyriste ^ 
il &ut se souvenir des traditions publiques qui montrent 
M. Ramond lancé. dans les innovations funestes et dans les théo« 
.ries d'une politique cruelle et imprévoyante* M« Cuvier a parle 
de ces grands souvenirs de la révolution avec cette éléganee 
spirituelle qui seroit propre tout au plus au récit des accidents 
d'un régne paisible et monotone; mais point de vues larges^ 
point d'idées fécondes : l'efprit ne suffit pas pour tracer , même 
en passant , une esquisse de ces grands tableaux. C'est encore 
avec de l'esprit que M. Cuvier a fait disparottre M. Ramond do 
la scène politique , et qu'il a rappelé son bannissement da 
conseil d'état sous le dernier ministère. Mais ici il y avoit quel* 
qne chose de fau:^ dans la position de l'orateur ; et je ne sais si 
un certain sentiment de convenance ne lui commandoit pas 
quelque discrétion à l'égard d'un système mauvais assurément ^ 
mais auquel il n'a rien perdu. Lorsque M. Labbey de Pompières 
accuse, il n'est pas juste que M. Cuvier accusie aussi $ cela peut 
paroître au moins bizarre, 

Mous ne pouvons que mentionner rapidement la notice do 
m. Fourrier sur le physicien Charles , notice pleine dé £iils 
curieux , la plupart retenus dans la mémoire des hommes qtti 
ont quelque culture des sciences ;( mais qu'on a aimé à r«lvoii* 



(56) 

groupes date uà se«l récit y aoiioé, conun^ on U ^oji^if^ 
par des souyenirs d'amitié. Dans le travail de M. Fourrier res--i 
pire un ton de* candear et de simplicité que. nous. aimons à. 
louer y parce qu'il conti^aste avec les efforts que.font aujour-.; 
d'hui Tes orateurs pour émouvoir les imaginations. L'assemblé«. 
a écouté avec attendrissement quelques-uns des traits de la vje 
de ce physicien, qui, sans avoir droit par ses talents à une grande, 
célébrité, eut le singulier bonheurd'ouvrir lepremier.Ia route^ 
des airs , et le i&érite peu distingué de porter à un haut degrés 
1 art de la physique expérimentale. Cet homme avoit du reste 
des niioeui's trés-douces , et M. Fourriei a porté Vémotion dans.^ 
les cœurs en mêlant à Téloge de ses vertus un. hommage sa* >^ 
turel à llnfortuné Louis XVI | qui , en récompenlsant un phy-. 
sicien intrépide , kpnotoit un sujet iîdèle. On a eu récemment,, 
dans un journal, l'occasion d'adresser de justes censures» 
M. Fouirier ; c'est pour nous* un plaisir de lui adresser ai*>. 
)Ottrd*hui des éloges , qui ont au moins le prix deiFimpartia- 
liték Les opinions impies ontpu profiter des recherches sa vantes£ 
de M. Fourrier; il seroit digne de hxi de désavoijher leurs. inn^ 
terprétatioas. 

Arrivons à M. Magendie. M. Hagendie est un de ces physi(>-. 
légistes modernes qui, pour mieux connoitce Thomme, tuent 
beaucoup de chiens et beaucoup de cabi^is , et qui après une 
multitude d'expériences arcivent tout simplement à dire que» 
rhomme est un animal , ni plus ni moins qii.'un chat ou un. 
chien. Il faut convenir que cette opinion est modeste, surtout: 
lorsqu'elle vient d'un homme qui siège à l'Académie. Ce qu'il«. 
y a de fâdieux, c'est qut^une si haute physiologie est en con* 
tradiçtion manifeste avec la science ^ et qu'avec la meilleure., 
envie du monde un matérialiste ne peut se faire, ni chien ni^ 
chat , et qu'il faut qu'il reste un homme , ce qui est vraiment 
bien désespérant. La découverte nouvelle dont M. Magendie s^ 
entretenu le public est celle de ce fluidie céphalo-spinal , qui 
deit servir désormais ^ expliquée la vi^. , et méma l'int^UUj 




(57) 

génce. Ce n'est pas b préinière fok qtfe U. lllageiicUe parloit 
àe ce fluide précieux. On peut voir dans les Archives géné^ 
mies de- médecine une analyse de ses recherchés > et même une 
pUôsuite lettre d'un docteur incrédule , qui nie tous les mirar 
des du liquide diversement nommé par Vinvenieur, et qui (ait 
l'histoire d'un chèfal malade sur lequel M. Uagendie avoit 
beaucoup opéré et qui étoit mOrt guéri chez l'écarrisseur (i). Il 
&ut savoir que le fluide céphalo*spinaI , suivant M. Magendie y 
est le principe même de la vie animale^ et il s'en réjouit , parce 
que cela fiât disparottre les fluides vitaux que personne n'a ja- 
mais vus p et les fluides nerveux que l'on n*a'paâ tus davants^. 
H. Màgendtene croit qu'à ce qu'il touche , et cela le dispense 
de croire à bien des choses , même à son éq[>rit et k son génie. 
Or il observe que lorsqu'on enlève à l'animal son fluide cé« 
phalo-spinal , l'animal perd aussitôt sa liature , sa vie sensible^, 
son instinct y il dévient imn&obile; c'est ce qu'il a expérimenté 
sur un toiard dans sdn jardin , et le fait est manifeste , quoique 
d'antres savants att^tent c(ue rimm<>bilité prétendue se réduiso. 
en une espèce d'étourdisseihent , que l'on peut pi'oduire encore 
par d'antres moyens. Hais toujours est*il que chaque animal a 
ss ^aûtité de fluide ; depuis le renard jusqu'à l'homme, 
M. Magendie en a inesulré totas les degrés. Il ajoute que la 
femme en a plus que nous, et ce n'est pas par-là , dit-il avec 
grâce y qu'elle doit revendiquel^ sa Supériorité ; car les idiots en^ 
ont davantage encore , rapprochement plein de galanterie, qui^ 
a feit sôU)*ire la docte réunion. Et pourtant il y avoît déjà dans 
ce simple exposé des contradictions bisarres qui se présentoient 
à la pensée ; car , si l'idiot a sept onces de fluide , et Thomiue de 
génie deux seulement , ainsi que l'assure M. Magendie, le renard 
qui n'en a plus du tout , au lieu de perdre son instinct, qui est 
tout dans la méchanceté et la finesse , Idevroit acquérir par le 
seul £dt de l'opération un développement de sa nature. Gda 

(x) ApMvm génèràki de nniiieciM, septembre 1837. 



(58) 

B'es^il pat sensible F Mais un nntérialiste ne se piqne pas dm 
raisonner. M. Magendie vent expliquer d'abord la vie par le 
fluide céphalo-spinal. Il faudroit alors expliquer ses quantité» 
Tttriées dans les animaux divers $ et pourquoi il est encore pré* 
sent après la cessation de la vie. Il veut aussi expliquer la na- 
ture de l'animal , son instinct , et par conséquent son inteHi- 
gence; il faudroit alors expliquer la variété des natures ani- 
males, depuis le chat jusqu'au r^iard, et depuis le renard 
jusqu'à M. Magen^* Une cause matérielle unique ne peut 
produire assurément tous ces résultats ; mais ill* Magendie ne 
parott pas vouloir s'engager dans ces explications : il suffit à ua 
génie, supérieur de montrer au monde son o^pinion, et il but 
que- le monde y croie, dussent tous les savants en démontrer 
l'erreur par mille raisons sensibles. Gela diq>ense , d'ailleurs , de 
eroire à bien d'autres choses , et lorsque-l'esprit d'athéisme re- 
pousse les mystère^ , il est juste qu'il adopte les absurdités. /Ce 
qui est triste, c'est que ce soit en pleine Académie des sciences 
^e s'établisse cette pitoyable autorité d'un docteur matérialiste.. 
On diroit que c'est peu de «Mitrediie toutes les croyances sa- 
crées des peuples ; il fiiut k présent^ dans un siècle des lumAre»^ 
contredire toutes les expériences et toutes les recherches de le 
science. CTest un double moyen d'in^irer la pitié , et de désho^ 
norer des études dont l'objet seroit grand et beau si on ne lea- 
faisoit pas servir à ravaler la dignité de Wiemme et à le dégrade» 
jusqu'à la matière. • 



♦♦♦ 



* • 



(59) 

• . • ■ . • - ' 

■ • • • 

- , • - . • • > * 

CORRESPONDANCE ÉTRANGÈRE. 

r* Bruxelle« , le 3 jaiUe\ i8a8. 

V^us'croirièx dUBcUement à quel degré d'jf/oUVm^ sont rëdoilf^ 

lés bons catholiques dans ce malheureux pays» Un concoirdàt 

est coBclii depub long^temps , par leqmel le soarerain Pontife 

fait d'immenses sacrifices , puisque le clergë des prorinces 

septentrionales va- devenir salarié, d'indépendant quHl étoit* 

Eh bien! malgré cette immense eontession y le concordat ne 

sera pas exccuté ; ou , s'il l'est , ce sera tivec la mauvaise foi 

caractërîstiqtte de nos frères du nord > dont le cabinet du roi et 

la chambre haute- de^ états-généraux sont peuplés presqu'exclu* 

fi&vémeiit* Quant aux contributions., elles sont encore augfiien-' 

tees cette atinée, à tel point que les partisans même des prin* 

eipes dnti-religieux du gouvernement , j'entends ceux que des 

intérétspécfusilaireset personnels n'attachent pas invinciblement 

au nouvel ordre de choses , commencent à murmurer eux* 

nïêmes , et \ trouver qu'on leur fait pa jcr un peu cher le plaisir 

de voir le clergé asservi. 

Il est plaisant de vbir vos prétendus libéraux , h Constitua 
tionnei et le Courrier , témoigner le désir que le monopole uni* 
versitaire cesse, en France, de peser sur qui que ce soit , et 
applaudir chez nous à la suppression de la liberté générale dont 
BOUS jouissions , jusqu'à un certain point , mais dont le gou- 
vernement a fini par ne plus vouloir , parce que les établisse- 
ments officiels d'instruction inspiroient aux parents autant de 
mépris que les établissements opposés inspiroient de confiance. 
Incapable de soutenir la concurrence , le gouvernement a sup'- 
primé ( c'étoit le plus court) tous les établissements qui ue lui 



<6ô) 

tonTenoieni pas , et , prenant la place du père de {imiDe , il 
s'est établi juge souverain des doctrines de tout le rc^aume ' 

Notre gouvernement ne s'en est pas tenu là, La loi fonda- 
mentale décide que tous les belges sont aptes aux emplois^ et une 
simple ordonnance crée une exception contre les belges élevés 
en pays étrangers. Cependant un évê^e allemand se montre 
disposé à sanctionner de son autorité ^e collège philosophique 
de Louvain. Yite une exception à Tordonhance d'exception. On 
envoie les léyitéSf établie parla lài, sous les i^ies de rémi- 
neiice germaniqtte. 

Les maisons d'éducation établies avant le» ordonnances ont* 
été frappées par le système de rétroactivité adopté par lès en-' 
seigneurs jurés. L'enseignement du htinfut interdit ( on devine t 
pour 'qpel m^otlf ) dans toutes les pensions dirigées par àe^^ 
particulieis noâ dépendants du gouvèrnemeat. Oa a eu beau** 
objecter qu'on n'anroit'janiais élevé ces maisot» ai on s^éteit^ 
attendu à une itiesure pareille ^ ca a eu beau se soumeUre auMt 
visites périodiques des inspecteurs d'études, la iiUBsure étob* 
dirigée contre tous les instituteurs ^ beaucoup (turent ruinés du: 
coup. Il faat ajouter que. de rares exceptions ont été finies en^ 
laveur des instituteurs les plus agréaUes aux GoubaUi aux 
Walter et aux autres penonnages irréligieux chacgéa d'ei^ploi ter 
Fédueation des en&nts. cathoUqnes. 

Cest une ceitaine société Tôt mU van t'algemeen (i) , qui »- 
du gouvernement la ferme des livres d'école. Elle impose ceux 
qu elle juge à propos , interdit les autres , etc. 

Des établissements où les pauvres enfants étoient élevés gratls> • 
nourris et habillés 9 ont été supprimés et remplacés par des- 
écoles ofliiûelles où l'on interdit aux en&nts de finre le signe de 
la croix» On à formé à Bruxelles plusieurs écoles de kse genre ;' 
en se prc^ose d'en pcu'ter le nombre a une par section ; et 01^ 

(i) Société pour i'utlUîé générale. 



(6i.) . 

tkW enUrdr les etiCaiits datit oes çloaquei dès Tâge de deux ans. 
Vous voyez qu*on 8*y prend de loin. 

Voici une prouesse du gouverneur de la Flandre orientale 
( dont Gand est le cheMieu ) . Je commence par vous provenir 
que ce gouverneur , le sieur Van Doon^ , protestant hollandois , 
est .un .des plus zqlés partisans des nouveaux arrêtés sur Fédu* 
cation. 

Ce magistrat fit demiirenient une tournée dans tous les dis- 
tricts de son ressort* Se trouvant à Ham • il visita un établisse- 
ment fondé par legs d'un négociant , et servant à une école où 
on faisoit travailler de pauvres enfants, et à un atelier de dente* 
lières. Ce dernier étoit inoccupé drpuis un an par suite de la 
stagnation du commerce de dentelles , mais le travail devait 
recommencer à la première occasion favorable. Le, digne direc- 
teur de Fétabliauement montra tout à M. Van Doorn; cependant 
cet administrateur voyant une salle vide , conçut d*abord le 
dessein de s'en emparer pour s'en faire une école officidle. 
Comme le directeur refusoit d'obtempérer à la demande du 
gouverneur f ce dernier se borna k demander le local pi^vi- 
soireraent et jusqu'k ce qu'il fût occupé de nouveau. Le direc- 
teur refusa derechef de disposer d'un bien qui ne lui appar- 
tenoit pas , et allégua que la volonté des moi*ts étoit sacrée : le 
magistrat ne te paya pas de cette raison , et répondit que Fin- 
tenlion du défunt ne pouvoit avoir été de contrarier le gou- 
vernement. Bref y le magistrat demanda au boorguemestre du 
lieu d'être mis en possession du local vacant. Le bourguemestre 
obtempéra k cet ordre , et Finstituteur officiel , à peiue installé , 
interdit aux élèves de l'école des pauvres Fentrée de la porte 
commune. Le directeur réclama. Le magister ministériel se 

• 

plaignit de son côté à Faatorité supérieure, qui prit fait et 
cause pour lui. Le directeur se voit maintenant obligé d'aban- 
donner de malheureux enfants^ qui vont tomber entre les mbins 
de la société Toi nui s^an t'ttlgemeen , et le gouvernement va 



(6a) 

sVmparer tlu local, de ii>étiié que vos amis de Vàrdre legai^ 
mëditent la confiscation de St. Acheul. 

' Je vous entretiendrai , dans une prochaine lettre, des dé- 
sordres universitaires, de l'obligation imposée aux employés 
de Tétat de se faire aggréger à la franc-maçonnerie ou à la 
société Tôt nui, et des moyens de séduction qui sont employés 
pour y parvenir. 






OEUVRES ASCÉTIQUES DE M< l'aBBÉ F. DE La MeVVAIS. 

LE GUIDE DU PEEUIEE AGE. 

Le premier chapitre de cet ouvrage, ou plutôt le premier 
acte de ce drame pieux (i) , avoit été imprimé sous le titre 
suivant : Dangers du monde dans le premier âge. Là, le 
divin Sauveur , s'attendrissant à la vue des périls que va courir 
r^me si chèrement rachetée de son pauvre enfant , l'avertit des 
combats que livreront à sa foi les doctrines de révolte dont 
le monde retentit, et ceux que livreront à son innocence les 
brillantes illusions qui éblouissent le monde. Dans le second 
chapitre ou dialogue, il lui annonce qu'il veut lui donner 
les moyens de s'en garantir. Mais , commençant par réclairer, 
il lui enseigne quelle est la vraie 6n de l'homme , et lui dit tout, 
parce qu'il lui dit ce qui renferme tout. Il déduit ensuite et dé- 
taille les conséquences de la fin de l'homme , qui sont les devoirs*^ 
et lui montre dam leur accomplissement l'indispensable moyeu 
d'atteindre la bienheureuse éternité : c'est le troisième entre- 
tien. Mais comme , pour la pratique des devoirs la grâce est né- 
cessaire , le divin maître lui découvre dans les deux ch^pitre^ 

(i) C'est un dialogue entre jMsos Ghbist et li Disciple. 



(63) 

i^Tant& les deux sources inépuisables de misëricorde qu'il « 
placées dans son Eglise , le sacrement de Pénitence, et le sacrer 
inent de l'Eucharistie, dont l'un fsiit revivre l'innocence du bap« 
lèine en effaçant la tache du péché originel , et l'autre fortifie 
l'âme en l'identifiant en quelque soite avec l'Homme-Dieu. Au 
l^apuenient enfin, Jisus- Christ introduisant son disciple au 
milieu de ses élus» lui montre sa Mère qui règne sur toutes les 
créatures , sa Mère , quUl exauce toujours comme il est toujours 
exaucé de son Père, puis les saints ^ puis les anges ^ qui régnent 
après elle. Il lui offre le secours de leur intercession qui n'est 
qu'un partage sans division de la sienne , et l'exemple de leurs 
vertus qui sont le reflet d^ celles qu'il a pratiquées sur la terre, 
lion fils > lui dit*il en terminant, sou venez* vous de mes paroles, 
et méditez-les dans votre cœur. Je vous laisse ma paix ; je vous 
domie ma paix, non comme le monde la donne (i). Je m'en vais, 
mais je reviendrai^ et je vous prendrai avec moi, afin que là oit 
je suis, vous y soyez aussi {a). Demeurez en moi et moi en 
fKitts (3). Demeurez dans mon amour (4). 

Père saint , conservez en votre nom cet enfiint gue vous m'a^ 
yez donné : (pi'il ne soit pas du monde, comme moi-même je ne 
suis pas du monde : sanctifiez-le dans la vérité: aimez-le comme 
vous nCavez aimé, eifin qu'il voie l'éclat de ma gloire , et qu'il 
soit un en nous (5) éternelleme9t (6). 

Une analyse est quelque chose de bien pâle et de bien peu 
satisfaisant , lorsqu'elle a pour objet ce qui lui échappe le plus. 
Fonction et la piété. Aussi est-il nécessaire de lire ce livre pour 
en avoir une juste idée. Tout ce que nous pouvons dire ici, c'est 
qu'il laisse dans l'âme une paix ineffable tout en lui imprimant 

(i) Jean, XIV, a;, 
(a) J6m/.,3. 
(3) Ibid. , XV, {. 

(5) |e«D,XVII,ii»i6>i7) a3ta4>s>. 

(6) (ïiiû/tf, etc.,p. 3o4* 



^n saint mouvement qui Tentratne d^deusement vers Diài.' 

i\ semble que k vertu ne doive plus rien coûter désormais. 

Toutes lès illusions du monde ont disparu : on le voit -dans 

^oute sa laideur^ on s'indigne contre ses séductions; et çorame 

on aperçoit en face de lui le cœur ouvert de notre bon màttre , 

on s'y précipite, porté par une confiance indélibérée^ et là on 

se rit des vagues qui ji'élèvent sur la mer du monde et nous 

menacent , cpitime des séductions qui s'offrent à nos -regards et 

nous appellent Enfin, os^ai^je exprimer ici une pensée qtti ne 

m'est pas, fe crois ^ particulière ? Quelqu'un' à dit, péàt-étre 

avec plus d'esprit que de bonne foi, que Y Imitation élôit le 

plus beau livre qui fût parti de la main des hommes , ptaisqiM 

l'Evangile n'en vient pas. Je dirois, ce me semble, mais en 

tonte simplicité, que le Guide du premier âge me paroît le se* 

icornd livre qui soit sorti de la main des hommes, puisque V/mi- 

laf/oit*est le premier. . - * 

' Quoiqu'il soit très-difficile de rien détacher de ce petit écrit , 

nous citerons cependant cette peinture si fidèle de la confession 

sacrilège. ... 

.- • ....•'■ 

« Quant à ceux qui croient, et qui néanmoins cèlent dani la con- 

B fcssion certains péchés, on les circonstances qoi les aggravent nota* 

> blemènt , Toici ce i|tii se passe en eox. Leur conscience tourmentée , 

» Ihquiète, Toadroit sincèrement, presque toujours, être délivrée 

» du poids qui Toppresse. Là-dessus ils forment le dessein général et 

» Vague de se réconcilier avec IMeu, par le sacrement de Pénifence.. 

■•■ Ibne se disent pas d*abord. Je tairai .tel et tel péché t mais, chaque 

• fois qu*en s*eia minant , ces péchés B*offrent à leur souvenir, la pensée 

9.,qa*il faudra les dévoUer, déchoir ainsi peut-être dans l'estime du 

'• confesseur, la honte surtout de cet humiliant aveu, que leur imagi- 

» nation frappée s'exagère encore, les effraie, les bpuleverse, les jette 

» en des perplexités in6nies et d'inexprimables angoisses. Pins leur 

» esprit s'arrête à ces réflexions , plus le sentiment qi^ les préoccupe 

» prend de force. Le démon voit leur trouble , et l'augmente, en leur 

» suggérant mille idées vaincs- : tabt6t il groteit leu#s fautes , pour qu'il 

» leur paroisse plus pénible dé les déclarer ; tantôt il les'cxcnse et les 



(,65 ) 

» «tl^«Hek,ppiir.qà^U les.cèkyit ATec moiag.de remords. En cet étal 

• dludéckioa , lis te pfésenteut au prêtre/ Qae l^I dîront-ils? lis oe le 
». sarept pas encore, ^arini les péchés qu'ils ont cbmcûis, W'j en a <!• 

*• iBÔiiis grades, 'on qui leur seoaililent tels ; iU commeiiceût par B*ac- 
'•"éiiW^é éim^}^: lÛlàîs te sbtd stirtiDttt tefs autres qui oécopt'nt letfr 
' « *péii$èe: La* cAiiMiien^e \t9 ptéut ; ib xhèrcîfeitl delf moU , é^ too^ 
'» rikiùfès., pifiHf le<fdir«^ ehttedré I deud r à elinque npttt&t Tâfva saln- 
•rf'tMx«ieit<ta»1eM|i lèweat mie puissance Mde 1*7 poÉJatth ^E»8 ^»y la 
!•. fpÉBe4e«»olWlf :t ia iion^ «I l^Wi^gpril r«nH>Qftf#t ft.J!iUT9t<»TQtdi t4«^ 
:^ .tiif«i:à;#i^?.]!fof^A^ 4.ç^e,Aeftj PWffftrjrtire, loi Aft|pf,¥f^nt Ipiy 
,•. %^^ <^^.*PM°«.S^i*« jw i;^e^iit dw lenfer.^ . ^ .^ ;..;>,$! 

-SMKréap T«Hi&ll'iÀspif«» à* ton |)imS diaçîple^ : : : : . 

f '^^ #r*î0MiM«l 1^ ttl'lei e&iàme à la èohàbè^ éf'J^ivatg^ai ire». 
> mat Ukm; m Je «# ^e;^oiA*atr.pBèB. libella, at î»liii .dieaî t.O hn^ 

«. Iiélas.1 Je sfus çoGoneloÎA de toiis, loia de votrf fjj|f • ^9^^ w cette 
^ iefra^à bien ^ dan^en^ » en proie à bien def^ don [«uni ; protégez-moi , 

• consolex-^moi ; et, quand Tiendra Thenre de ma moft, adoucisses 
» pour moi ce pi^ssage , ranimes ma foi « mon espérance • mèttet dei 
B pdrofés d*amour snir mes lèvres défaillantes , et poseï totrè lAain iiûr 

• moa cœur, dont le dernier battement, ô ma Mère, lèra pour TCiàb 
. etpouriiionJésks!'. ' ' * '• 

L'nHtavioN b« JÂsda-CLoaiST , iraduethn nomfêtU , Mec éâitUfhaiààê à &i 
fm de ekûqm chapitre , et précédée de priircc pendant ta Mc%m, 

Plusiénn éditions de la traduttion de VlmitaUan de Jéma^ 
Christ s par M. l'abbë de lia Mennab^ ont déjà paru. Mais le 
jpitia grand nombre des Réâexions qu'on âyoitiyoutees n'ëtôient 
pas du tradacteur. L'édition, nouvelle gue xiôus jînnonçons'^ 
la mtme pour le texte de la ttadaction , est bien diftérentê 
qnant aux refmions qui terminent chaque cli^pitre. Ell^ sont 

>o 5 



^ 



(v 



tnaîntfùaot toutes JeM^. VâtM âet^allfêiinàbelpar^èflr^^ 
l'ëvélent aS9«z leur auteur. 

Le li%Te de rjinîtatipn , (pï u*es(t point de Dieu Yam ^doiite^ 
:ipi9U qui ne -$611^6 pp» apn plus êti*e derh9i|i^iiie^«t.pm:ot^ 
4mte plutôt venir d'^m^uge, a ceU : de^feurt .içaiprqiiiib^ 
qli'il «SI à Ja féHéo de Imii te fidélMu Cwtif ar ^ ji|ctim^«»e 
'fc-fîëié a'i^MiÉQe deuedhieiU daosleiQoaiif ; qft*4k«'jF )iMiifi«» 
^^etieVy eoû^èmiiie t ei ^ Agp ua i VMimt éuqiMl «nie «Uune 
^ur sa i^réMdéië cotntîiUifiëiei , )tt»qttW Misât le ftàB-Émiùaâ 
dans les liantes Vôi^ de la spitituaUté ^ ^ «él ei tfoH ^être hi 
'i^e fdiU. Mais toM ne sàttrôient të go*«er 4$|[ldMMM^ c%st 'iiM 
manne merveiIleuae«M»t étOvAét éa oasot AcfJsMi» fû «m^ 
'ttent kk iisHs «I les fiables^ mais qui k me swe e «^fu'M yen 
ii^iMîtifNMmd baie nouvelle sëv^ur* Or , leâ&dfieaiena dft Ifct dft 
laMeuntis o«tle ribgûlierménlff d^ClrirtoiiiiMtelrr^ 
|)out -ànÀl' Elles iréftiMiteiit po^ Ws feSyies "la d6eiriiie"ri» ëhap* 
que cliapî'tpé ; et la leot Ibnt itAénx '^tùtthAn leurfitem 
mi^ux comprendre ; et quam'^<6ettK qui, phis arancés dkni )k 
pïéiè ^ né se soucient de rien après Vlmitàttehy ils âuroiênt 
autant de tort de. négliger ces nouvelles Réflezi<3^s ^ qu'ils 
pnn eu raison de nié^liger celles que nous ayons eues jusqu'à ce 
Jour. Car ou diroit qu*elles sont comme un^pçft^scriptwn du 
pieux auteur ûeVImiiation^ tant t:'est le miéme esprit! tant 
i4 /J^l?^ ui^^^ersuasioâ vive, affectueuse et péuëtraute ! . 
• • ■ .• « . . 

Jooaaés oo oaaima , eu Mcyên 4ê u êanétifUt a« milieii du. monde* 



j^our tp^ les. jours. Beaucoup dp uvres plus ou moins satis^ 
laisaatsiipt d^jà paru soù^^ ce titre ; et , if /a quelques an nëes \ 
une Journée du chrétien tut publia par lin ecclésiastique pleim 



c. i 



/ 



(■,). 

MiBiyaU de 6*a^ocier à so»'^*^'' ^"* 51^* P^*"**^ •? ?* "^^ 
ment a,étë faitQ sur cette c'*^^*» *"■" ^!^ a.ëti licureusement 
«omgëeet complétée. El'^ rçn»»rq?*bl«|>at (e choix exquis 
de tout ee qui làcompo^^**^ ?^ presque tout est ez^aii des 
ourj-ager des Saints e^'^ ^^\^ ffiC conséquent une grande 
^utoricë aux jenu dé^^^'- puisque TÉgUse en consacrant 
ks exemples desSai^^''^^^^*"'^ leçons. Mais , enoutce, il 
ja daqs lés paroles ^ S^inls quelque cliose de plus que dan». 
h parole ordinaire/' mots que nous transmettent leurs pen- 
sée» 9éibM)H>t y p^^ ttiytftève iaeflUilè , noas^t^MMAdCtre la 
grâce q^i anitiioi^''^ ooiur. On se féliciter;» donc de trouirei* 
dans la nouveUe^'^'^^'^ duahMiien des méditations du B. Li- 
ff— 1< / wl||^ ^y«t» ft((itit««Ues^ dfls. sriiUs Heect^t die sainte 
I h é rèse '^ de f<H Jean àt ta Croit., des prières du B.^ Louis 
de Btois el ê^^^ Saints ^ enfin des lectures , pour tous le» 

jours d»4ir> ^ fMmt.4cd«ov4%iMi d^CWnbiitii 



j». 



Jf/k Givi» «asKtan»* qu (s Jéirm 4»^âme$ rfUgiâ^uM^ $^tU B. Louis cU 
4l^^#d«î^par M^ 4*4bM de La HspneU « aveq mis psédm é^k 



Avnt.lbs trois ouTMges dont nons Venons d*enlreteÀir le 
AisINir ,^ â«iit ott ns.siwrjiit evf simev le mente autaat qu'on 
lc*e9t , eu;airoiC publié ftne tnkddctîôn d'un livire |><fi^ connu, 
àeau89 de, U langue qui tenoit ce trésor cacbé au plus grand* 
sondskre des fidèJes, mais qui porieit de gMods fmite i$m le» 
âmes ymimetit ferventes ^quiaiirôiefvt retiré du mdode leuiP odftiir 
ou leur personne , pour se consacrer h la perfection chrétienne 
fHV de généreoMS résolnliotis On par tes ¥911191. de h iwligiàn. 
CeM le G'iids spirUuely ou le Miroir des dines r^îijfteuses, o-l^bua 
m oonfiotssons {vas d'ourrage , dit M. de La M6iUlafii( (r), 'sans 

• • 4 

(1) Pjréfact du Guide t p>ge 6. \ 



iTaulres égards, qui* réunisse i^g^^ dçgréla àbucèur, U 
lèndvess^ , 1^ vivacité du sentjinc^ ^ naïveté de Vexpre»ipn.^ 
On sçnt partout que rauteur est ^^^a^^ent p'énétré des vë- ' 
nle's 'qu*îl annonce , et quésqn cœur^^ ^^ bouckt, et répand: 
des grah(^ sur ses ieyres.t! rr (i) ' 






1 . « • ' 



■ > » 



9e LA p«mh;i^4oii de. l'Êih^i^ 



( LA p«mh;i^40ii de. l Ëiïfci^ik càxauaM0j^^^jf,pj^ Qrd^nr^ 
na/uje^ sujr les petits séfnjnainps i car ÇÎ^tobwtie (a)-, . 



** * c 



ClBtCe*lNr<»diftte dit k réwiioi^ det ai lîplet i^^ ^ M, twi*. 

prdoiin««cçs,^^;aute^^ l4aWt?oi|S Jl, 

a joint u4 avertissement qui se técmiiie ainsi^^i tous avez 
XI déjà eate^da^î^ à0 iMirinurès > et vo^savei^^H^être ^^ 
« étonnés de ces cri& plaintifs de la foi. Vpîci \it4irrbei||:e' 
f, dçs lara^n^ation^ bieQ,autrei|ien^ d($qhirantes y qiyont éton-. 
u n^r les peuples; et, ai Faspect de cette grandq^Qse de; 
^ Ffatice; (lwb&v«us avec QuUié les dévc^nements ^^^^ v«t* 
» ronssi vous aurez la fpi^çe de passer outre, et df^nîiir Jç« 
» fer et le feu pour disperser le sanctuaire ;; après l'ayOi désolé* 
«^ par vos usurj[)a.tion^. A 

Avec quetmtérët néreitta-t-on pa»ces eouragewies potesr 
«itto^s «oûtse da funestes menixes qui alavment unis les ce|t9.i 
Itqties ?, Çesoptljet^ pe^^, ce. sonjt leurs ^m|ss^enu ei|^ 
^ unique sprte, .e( îauteui; n'en est que l'éloquent interpré^f 
Aussi faudra-t-il bieù tecodnoître ^ à la fin, qu'il y a oans dv»! 
sintimeilts si VIÀ^ e( qui te con^maniquent à tout un peuple > 
^iAtr« <*Qfce ^e d^ Xvfiom . W 4^. j« W 4e. rv9«giil4tM^9t 



j I • 



l^andar et Devaax, rue Saint- Aodré-des-Arçs,.ii'>. 55. Vri^i dn.Gt^/ide du^ 
pHimUràge; in-Sa, a IV., et 2 fr. a5 c. par U poste.' Imitation, d^ Jêtu*- 
Çhri^t , in«3a , ^pjier 8p|)ei:^ii , 5 ff. », et 5 fr. yS c, ^ar la pptte» iir/<M/f «^ir*^. 
<tt/;/^, 2 fi-. 
(a) Prix : i fr. 5p c, chez Edouard ^ficoo , t%^ (jii Pot*de-Fer, n*. 4* 



f'%> 







_ * 

Qf Aiioii rcKEfftx i»E B(K«$i«VRS P9 X4ii09HKjf44)i)«LBi]i ,^ aân£-. 
jiuirx IBS CHEF DE ^'armée VEifôiEiiNEf prononç^c à Saint'. 

, ^ttiinrd4-^J3ai/ibîf^>:sM^jftUifi il!iiiA^€4,fUB^en€cd^A,K., 
Madaio^ t »VC«M|& J^ Beri^t , par Hf .^ )>bM I#«iibeit i, 
pcédùa^ur ordi9air& 4l» Rçi ,^ Tiçair6^g(éÔ4r44)e Poitiers (i )• 

A S^mt-Au^hi-de-Bâubiçnet , le 8 juillet^ M.. I!^bë lâm- 
})ert, Vicaire-généi^fl dç Poil^çrs ,^ a prononcé^ en. pr^ence de 
Madame x l'ori^ison' funèbre de H.enri et de Louis de ($roc)Yeja- ' 
quelèin. Arriyaa$ à une époque de hoateuse RiéiDQir.e pour 
certaines gëiki ^i'Ç^Tl^Qt'Beàttcôi^^ 'àii}oureniui â« k sainteté^ 
(ies serments ^de 1 inriolabilité des promesses : « Oprofoodeuç 
(les conseik 4e Bieul's^'esè^crié IWateur, aâatre aripéiM al- 
loient se çéitoir et voht à la ytctoire. Alors aes DégociatîpnçK. 
doiit Jés'eivMè àp^MHieiiiieDt à lliistbire et sont ëtnii;igèt)es à 
|iQbK3Ç|imr cbi^ti^iiy yienoent ^nêhalnér IVdeur dé èeè^lnrayés 
guerriers. Ffw<^iiÉ ^jq^i^uj^ ^nt ân^âpKs , licencient les coivtc 
(qu'ils côhunaiiÀ^nt / i^ ajournent tes combats. « Pourtnoi^. 
a^éGVÎe.lAr(M2hèfftqik«UyD y qui avait nrononeéle vœu de s£;)«inai% 
a; piorlelvies ^rniMS Ms m^ L'^nd^rd dss Ks , Poud moi , je ne* 
n «MO)BÎtt({ve/moiM>flW9 UHMilloi et mon ëpée ; |c ue u^iterai 
9 îttdMi«:atae âsi. rebd:les%^» Hélas !< c^ a'eçt pa»a.vec.des opi«. 
liions ^-tGais arec des principes ; ce n'est pas par des concessioiiSt. 
niais p«je h ifXW^4 m'09 sai|ve li^ étoK», Ajiu;^s(e de ]Larochen 
}aqttefein,|Ç|^PeUel^Uuperrat etd'a^utrçs cbefe vendi^eiis , qui ," 
dans cette ^nerrej pçt .^U dés prodiges de y^Ieu^r, pensent y 
ioinme lui ^ qu'oii ne doit ayoir aucune coofiaiicé dun^ les pro- 
messes de ces homine» qui » accabjés de^ dons du |Loi ,et décorés 
de ses' ordres , pnt viole leurs senneiii'ts. Klàis que de¥iiei7iâi:a,->il 
au milieu de tant d'eunemis que cette funeste désunion rend enn 




(|ni par teur union pojuvoient épargner 
invasion élrs(ti^e, décbir^it son ârne^ inais ne peuvent Fabs^ttre^ 
Il cotçbàt çoè^™^ ûri héros ^ et ipeurt couvert de glojrre sur uu 
thamp de baisfiUe. <> ' 
Nous voudrions pouvoir t'rtef en entier ce beau discours. ifvCiï 

nous siSfUs^ d'en retfonimatlder laiectui e y et de i^appéfer', à celles 

• : r ' ; 1 i .'' '■ • \ ; ■ . ■• • . *' 

U) iBapriaierMde Barbitr',:! PoUlerf/ * 



•ecanoa » les Mfmointi du, géfiérsICaimet suc bi guèpr« At i B 1 5*. 
cù l'on trouTera des faits qu'il est inmortant de iie pas oublia*,^ 
«t dés docubieau iiëcessaii*^ au^oiu'd'oui pour bieii.coniie^tr«la 
situaitoii de Thécolque Venâsée^ 






professeur à l'Ath^nëe dé- Gêoes» Eut aHecid^nt l'occasion de 
Kendrt apoipte de cç| iropc^'leot oovrdig^^ noua.é^^ derfir 
apncuiccîr« (fes'anjpocd'faui, qu^il est eniièremeni jbasé fw U^ 
dojQUrÀQc; di» stns^ comiAUJOi etrja pbJtJlQsO^Uic:. traditk4»«ct)e. ! 



«(«ii*%«»fY%%%1 



]|^«:i.|SgLiQiHk p'vw. F^MÇOis. ÇÀirvoMqir» »MMm »¥ft Pf «Pli 4||a|i* 

. l^j&TiTS 9ii^]aij)i.Ai&BS > paff P.-JL. Boussot i aasieu avwcat. Pri^i, :/ 
^5 c^ A. li'injiprimerie de Btf (faune i r^e Palsoin^ j n*. iS. 

Noua veconmandoM œtte excellente breciMiire> k I^ieittfoa» 
de!xi06rieolenra4 £lte esS de l'anféiM! dfnn «MKrnm intiéiltf s 0ii» 
WtdtéèoKàoHque ,. dont ilous àsMMS cite quelque» f f é^mBUt r. 
da^ W MémomkL ^ el qiei- dokêtce insessamment li^^ 'eta» 

pnMie» • •• . ..-. 




somption'y^it le B. ATph. de Liguori, traduit d&ritaAèn. 
1 Tol. &ù- lo. iPrix : fio c. ^ et 8oc. par lÀ poste. AvignoA , Se- 
guin atné , i8i8.. . ' 

Quelque» personne» ne eompr ennenl peui-^tre pqs iMen^ponir- 
quoi on met tant dezâe^ inuliiptier et a répandre lespr^tM|iie4i 
4e dévotion aux saints ctrârs de Jisus. et .dé lifUffs* la. raison, 
en est pourtant facile a saisir. Dans un |ei\ips a^gplsme eT 
d uidiffereace, oJl des doctrines matérialiste^ onJt ^^cé tous les 
cœurs , même ceux qui sont pleins de foi , ij est J4o#iWe i}Si^i4^ 
nécessaire d'entretenir dausilea^me^ , paf t<K^ Iw ^0]Fc^ pos- 
sibles } une dévotion qui , étanC toute e^ a^Tectipix çt eii <Ia|»s 
d*nmour, semble spécialement destinée à ranimer paruii nous 
)o feu pi^esque éteint de Tam^ur de Dieu< 



.» .. . .. 



■ 

tfisroiBii î>t; «lÀttci^ de YiulrGk fZKDÂfit Li iinoxxivM ; àêâiié 
àf $. Eve. Tàgr% LawlMr^iMhlni , ndAcè du SâÎBt^Slëge ca 

' JPi^iitéé;'t>atM. II. ^ yol. 1fi**ii. Prix^ lie cbaque roi. :>fr. 
So c. ; papier satiné : S f r% ^5 c» Ghes Bdéuard firîeoa , rue da 
l^ot-dti-ler^ii*. 4^ • 

Oft viettt ée mettre en r&oÊi le premter rolnme de cet ou- 
vrage^ qi^i ne peut manquer dPétre foit recherché^ tKnt a 
-causé aa sujet SI heureusèineat choisi par VauteuiTy qu'à canie 
du boa esprit qui te dirige » et dans lequel tionft Pengageeius à 
persévérer jusqu'à la fia de son, travaik Noaft esperoas lui 
i^iniér ^es pteures abn -équ^oquéfe du «AMy ^e-aMsMrMs 
de seecmdery ài|taift que nétai le «Oiimi&s> «ne e at t -e pti se 
dottt futfiKté {Kmt la reiligioa et le «lerff ae eauroit élre Hiits 
«a.^nte. 

frt ator B; àtt»tt^t''M)iiiiiK tts-LiolTOiif^ f» Me Jemcafd.» 
anSsstomiafre de Pr^tenee. I fM*t toL m^. f prîic : 6 fe. 
A^PariB^ cKèztfttHliierCrèi^s tti^^t'Bfèfd MrpwttSi di Mar- 
seille» tiiei Allègre fils y et Matius OKve. 

La P^it é^fiaate que nous ai^ftouçoas mérite ji tant de titres 

i9Maf taave<: ^«el^|He44t«iI* ji«'artide que aou» lui c,op»^<ci^;fÊ 
-"(oiii^q|ft^aft«eriai«ftéi^ 4aBcJe.prpchaiaI|^um^rp,i: , / j 



4 » i : . . . ■ f» 



Dètft«É!m a y »a ai^ ?p m s, cafriQUaKs AvoutaifTtfiiai^ -ifeoaoaftr 
Mirr tiâ «oimi«|tt« ^ws JM^ 'f^mîéuie anméio •: .Xettiaf 
d^« ^M'^liej </'{7zè5, lie CtuHvt etdè Lmièm^]eiè^>j^^. \ 6h 
5eixîème numéro { De la doctrine da Tyranmcùtci prix : 
1 ir. 5o cent% Chet msdemoisfîte fiarîé de La Cbarie^ rue de 
l'Ecole-de^Médecine , n* 4* 

La seizième livraison de cette t^r^ieuse èefflection , dont le 
«aiaotorVa t^H^om^ eiviw«lt#.^ W p),ai^ lîaut.intéri6t.jLa qpes- 
«oA ém Tymnmkiide. j est trejttia^ kisUK'^Meil^oi tm^ .cfpi^ 
fiétemcbt qu'on poaToklt4éaiMr% ' - . 

'• •• .0. .• • ■.. 
••-••• • . •.. . î » 1 , * " . , # 

Rsi^ATioir ni jlol ^sovvaattoir. aa M. Hvi^cuiaaE 'J>^|crii .s .aiPr 
"tac JL Aovx LB 3 riSvaixR i8«S ; précédée de quelques considé- 
rmtionB sur le retour d'Israël dans l'Eglise de Dieu, Par 
P.^L.*B. Drach. Br. in«>8*)-prîx: 75 cent. A Paris, d&es l'Au« 
tenr > à la Sorbonne i et chez Méquigaon-Havard , rue des 
Saints-Péres , a*. 10. 

V 



.HofT^ri^'àMt. sw i.i iiVui^loif , ou Répéniè 4tùx ^tiaques c^fUi^ 

^ nueâes des journaux prétehàus libéraux contre le clergé; pâl* 
* fip laïque. BrocK;. ifi-8\ Prix i JTr., Chez ^a^teuv, rue Saînt'* 
^ Jacques, »•. 3$., 

Les idëes âe t'atiteiilr dé cette broctiurë-, bCi idviX côtnj^arées 

l(iotre sîtmastTon d'aa)oavd*hui' ç^ notre, situation d'au^relpis» 

.À'apiparttenueirt pas k ce tetnpt^-ti. Cest le vieux bon sens qui j^ 

^ parie ^ cela s'uffit à nos ennemis pour en dire du mal ^ ^à noiis 

ppur. en *^i'e du tiiehv ' • 

Dii.jL J«s0MfQOPaoi/l£» Buivjie dV^ %eitnt a Jâ. Sîârtial Marcel, 
- . m-'duanl <k /a Roche^JrHaud ^,p3ir l'ahbë lïe la €ha«se* ftrp* 
•. ,<î^.i9-€^ Prix : $o cent; Ghe« Deifionfille > iif^ervifuBiiri* 
libraire» rue Christine, n\ a^ ,, ^^ . 

Le sieur Marcet recueille les éloges des libéraux ^ dans les 

^])»«niawi> .et nilme à Ja Cbi^nbre^ k qnoi bofn 1^ <rof Mef dm 

'^f»JQmsufn^fS9 ^ Nogb vei:ro;Ds .ce que deyienijiYa 4in partiqw^ a a 

^ hpirtiié de coin|>te;r un pareil bo#ined^ns «es 






< . 1 



'joètit yoTufties 9 cartonnés > excellents pour ^re rëpamlus fmmi 
les fidèles. Outre tes èix ouvtages que nous^avoiks aâatofièi^sv *tte 
a iniprimé^ i^, la Dévotion au sacré cœur de Jésus et au saint 
iHÊUrde Marie; fnxi 9t>.centw; a*wîfc 3Ms de M^ne^ ofi fe 
Mois </e iMi»; prix « «cent. Cesdola opuscules fon^KSiU la 
septième et la luntième " 



II,:* ' «iiii ■ 'Éii i, 



flimt€» A torrîM ^aiM la livraison ée Mm» 

> , 1 » r * ' " • • . ' * , 

' Âaàii l'arHcle inséré âa^ft Ift limlflon précédedtë rar'Pôifvni^ Mi- 
lUé : Ésiàf gkr fkitiûin ée ta fkîloto^kié, etc./ il »'oit ^lué laie ftnÉto 
dlMttfttMkMi qaîfornenttcoBlmsem, pagp 36^'; au Hgtf d^ i Cçft.Mui 
f«« Ht. I>«mif0ii confoif /a éoetrina itauiariié , lîiek ? C0 n^Mf pai ains^^ 
«Ce. — F. 59$ , 1. 1 1 et xa : un rccaeil qni mérite joti ialéfét et M»««ea«« 
ngemeèilt ; /i«m .* k^t iatéiét et An**« eacooft gemeota. -^ / . i 

^•' ■• ' • ' . j ' * > " 



• i"f r .1 •♦ « ■ . 



; tï ; 



MÉMORIAL CATHOLIQUE. 



• ■ » • 






LtyrsquNiiie penëcinion s^^èv^ ' contre TËglIse , ' loftqtit 
surtout' hs envalibseinétits de 1» puissance «Àcdiiîire'i'o^ibti' aili 
rfibrts deis tnéthànts rendent Tè dadgiéi*' phis' gravé êi! {i1bs"|^rc»- 
sant , les fidèles tournent leurs regards vers rdutBrlt^ qtifi îeulé 
a le droit de commander à leur conscience, et ils invoquent \â 
voix courageuse de laiirs •plrdtiii Jrs pasteurs; car c'est elle qui 
les éclaire toutes les' fois qu'on ckercbe à les égarer sur la foi et 
sur la doctrine. Or y malgré 4a' leilliiAte iuriense qui nous rae- 
nace, voiI& que le temps d'avoir pitié de Sion est venu; le Sei- 
gneur a regàrkiè fKfÀ peîêple ; et AAeniènda les gémikseme^tii de 
ceux qui étaient dans les liens (i). 

Des pLiintes énergiques , telles que les permet la sainte liberté 

de l'Evangile !> ont ,é|t4 <l^P^^^<m< Xh^*' ^ ^par Son Emi- 
nence le cardinal de Clermont-Tonnerre , doj^cn desévéques de 

France , au nom de l'épiscopat firançois. Il ne fût point voiu 

dans notre pensée de rendre publiques ces réclamations sans 

une autorisation spéciale. Mais puiscjue les journaux lek ont fait 

connottre , nous croyons devoir les publier aussi , et avec 

d'autant plus d*empfeâsement qu'elles ne peuvent manquei* 

de prendre place parmi les actes les plus mémiorableS déi clergé 

éA Fnuict* JUéft bouVel^s réflexibns que note nous proposons 

(i) Quiajem/m$ miêSMndi ejui\ ^uiavênit itthfius,,,... Dominuê^ é^^tûfio 
m IffjWiéi . tuptmH ^ uî audirût gemitus eompiditûnfif , Pi«l. lo i • . » , . ' r 

10 6 



(74) 

encore de faire sur les ordonnances deyenant ainsi toat*k4ait 
inutiles y nous n'aurons point à nous occuper d'un^ocf um ano- 
W^ ^lii A, p2|r«i Wcèmin^t , ^i^ loquet 14^ . c^viçti^ti «dm 
ministre rêve pour lui la rcconnoissanee du clergé. Le iR/^- 
moire des évéques explique comment il &ut entendre cette 
reconnaissance, promise aH SxA par M. Feutrier, et conmient il 
faut juger le rapport qui précède les ordonnances du 16 juin. 
Espérons qu'une démarche et une fermeté si dignes de Fépis- 
copat) dontTànnonce seule a fait frémir l'incrédulité^ sauve- 
ront l'illustre Eglise de France d'un schisme demandé à grands 
cris par toutes les sectes» fit qu'dies célébroi^t déjà comvMS un 
trion^Jbe assuré et prochain. Qull nous suffise d'ayoir exprimé 
les.Topm unanimes de tous les oi^obques i écoutons maîme- 
nant les évoques. ' 

MÉMOIRE 

nàMsmxL av eoe 

PAR E«ES ÉVOQUES OJS FRANCE, 

• I * i , * 

AU SOfIT 

« I 

D1SS ORDONRUNGBS DU 16 ItJINiSàS, 

■ ' • 

t r ' 

^ , . .... 

( 

' ; ' ''aBLAtlTvè 

• . < • • • 

*;: M)^ ^Ç9US 5ECQNQAIRSS £G€LisU#TIQ1lSS, 



i . : I 



|ja ^tnf s jamtcaàmm pas Ui doulaut que^ l«s léviqiitt d» votre 
royau'ne ooi éprouvée k roccasion des ordonnances du 16 juin ; au 
cenUAire » ib sçnt#aL.q4l'alU devieiii.pliis vive «t plus profonde à 
mesure quUls'Voient s'approcher le terme faul de leur eiécuttom Las 



(A) 

«termes de ia conacience vtennenl encore ae joindre à. celle doeleiir 
pour la leur rendre insupportable. Si les évéques ne dévoient en 
effet , que demeurer spectateurs passils des choses qui se prép^aai 
Msespé<*croieni trouver du moins dans Tacceptation decetCecmelle 
épreuve un adoucissement que la résignation et la patience leur 
rendroient méritoire; maisfrappés des coups les plus sensibles par 
une main qu'ils sont accoutumés à bénir, il ne leur sera pas pernisde 
se contenter de gémir en secret et d'attendre en silence Taccompliase- 
ment des mesures qui doivent les désoler et affliger leurs églises. On 
leur demande de coopérer eux-mêmes directement à des actes qu^'ls 
ne peuvent s^empécherde regarder comme humiliants pour ia reli<* 
gvop y dors pour le sacerdoce , gênants et vexatoires pour raulorité 
spirituelle dont ils ne doivent compte iqu'à Dieu parce que lui j^nl 
knren:a confié l^exercîce. On vent qucf par un concours direct et 
immédiat de leur part , ils paraissent approuver ce qae 1m priocîf es 
lenr semblent condamner , et qu'ils travaillent eujE-mêmes À »rrer 
des entraves qqe la liberté évangéliquelenr interdi& de souffrir; 
plecé ainsi entre les plus chères affections et les devoirs les. plus 
sacrés , Tépiscopat François ne sait comment satisfaire â-Ia>lbis au 
sentiraenLdu coeur et an cri de la conscience. Pleins d^uue inquié- 
tude que des eqnemis même n'oseroieot leur reprocher , les évéques 
tournent leurs regards tourà-lour vers le Ciel où préside la Majesié 
snprêmedont ils doivent respecter les ordres j et vers le trône où est 
assise le seconde Majesié dont ils voudroient contenter jusqu'au 
vioindre désir. 

Dans leur anxiété , Sire , après avoir invoqué par de lougues 
snpplicatious les lumières et. le secours qui viennent d'en haut, 
les évéques ne croient pas sVcarter des homes du respect et de la 
soumission dont il leur appartient plus qu^an. ce&te des fidèles de 
donner Pexemple > sMls essaient de déposer aux pieds du Eloi , comme 
ils savent que quelques-uns de leurs collègues réunis à Paris TouV 
déjà fait par l'organe d'un d'entre eux avant la publication des ordon- 
nances M leurs inquiétudes et leur» craintes , en suppliant sa t>oulé 
d'apporter è'Ces omionnanctsdes modilications. qui les arract^uit 
è la cruelle alternative où elles vont les placer; iUn'obéissentt point 
k Texigence des passions « ils n'empruntent pas leur langage » ce n*est 
méme^q^i^après avoir, maîtrisé le premier fOQuyenieQt» de Ja .ciouleur 

6. 



( 7^) 

cprilfl vUnneal faire enleodro au Roi Très-Clirélien la vo\t platnure 
de- la ' religion et lei douloureux acccnU de TÉglise 4 celai qdVIle 
aime k |iommer 1^ premier -né de sesJUs. 

Les^vidque»a^i((norcnt p^is qn^onleor conteste le droit d>iâinen 
ol de diiicÙMÎpn sur les ordonn^inces du i6 juin , qu^on affecle de ne 
les .regarder- qtM'coniàfie des règlements d*ordre légal qui appàriien-' 
nent à la |>tnssnnce séculière ; on ne cesse de leur rappeler que ces 
ordoniMncet ne blessant en aucune manière les intérêts de la reli« 
gion m le pouvoir ecclésiastique ^ ils rie' doivent inlerventr que pour 
se soumeUre et secondei^Taction du gonvernemeut. Piûl è i)iei^qu*il 
en fût ainsi! on les vertôit ce qu^ils sont toujours , zélés et fidèles « 
commander le respect e€ Pobéissatice autant par leur exemple que 
par léurs' discours } niais il est au contraire trop manifesté 'que les 
ordonnances sont de nature è porter Tatteinte la plus déplorable a 
la prospérité de la religion catholique en France, et q nielles atta- 
quant dans plusieurs de leurs dis^ osttions l^honneur et Tautot^iié de 
Tépiscopat. Ces motiCi sont plut qntf suffisants pour tégiliraer » 
nous ne dirons pas tes' résisioncei ^ mais Pinaction des évéques, qui 
peuvent bien supporter un joug Onéreux , mais qui né sauroLent se 
rimposer eux-mêmes. C'est ce qui résulte de Pexamën approfondi, 
des dons ordonnances sons quelque point de vue qu'on lès envi- 
soge , soit dans ^ensemble ,-soit dans les détails. 

L*une et Tau tre ordonnances semblent reposer sur ce' principe 
bien contraire aux droits de Tépiscopat dans une itaatière évidem- 
ment spirituelle f puisqu'il regarde la perpétuité méuje du sacerdoce » 
savoir , que les écoles secondaires ecclésiastiques /autrement appe- 
lées petits séminaires, seiroient tellement du ressort et sons lé dé- 
pendance de Tautorité civile, qu'elle seule peut les iustituer et y 
introduire la f^irme et les modifications quVllè jugeroil k propos , 
les créer , les détruire , les confier à son gré a des supérîeiii'S de 
son choix , eu transporter ladirectioui en changer le régime comme 
elle le voudra , sans le concours des évéques, même contre leur 
volonté , et cehi sous prétexte que les lettres humaines étaht eusei- 
griées dans ces écoles , cet en&eignemenl est du ressort exclusif de la 
puissance séculière. 

C^est en vertu de ce principe que huit écoles secondaires eeclé- 
siitstîfftrcs ont été tout d^ttucoup , sans àvértissemem , sans ces admio- 



( 77 î 

nilîons prMttblet qtiî convientient f» l^en'à une ndmiMtrAlion pri. 
teroclle , arrachées au gouvernement <les é?èq4ies tous-fequel elles 
f rospéroîent , pour dire soumises au- r^giine-fle * rirnivèrM^éi G*4*st 
encore par une conaéffiience ^ ee principe iftiSI- cAt ordonné «fu^A 
rav^nir^ sans avoir égard è rinslUulion de révé(|ur^ hon'plmi qMpè sa 
respntMahilîfé devant- Dieu et devant ¥à% hommes, nulnt pourra c/e* 
meurer chargé ^tde la direct iom , soif dt t^^nscignènitni <ianë iin« 
des écoies secondaires scc!é*iosliques , s*il hi*^ affirmé par é^rii ffu*ii 
n'mppariient à aucune eongréffofion refigieuse- non iégaiêment éià» 
hlie en Franco., •• €*esl tovjonra de ce principe- que découlenl les 
aolsee dispositions qui liinîtenl au gré de rAuforîfé^^faïque te nomhre 
des élèv#9 qui doivent recevoir dans cen mêmes éoofes réilucatîon 
ecclésiastique , qui déterminent les conditions satia lesquelles ifs Ae 
peuveiit' la recevoir , et^ qui , enfin , statuent que «ftésoimaiii cette 
éducation ne sepa donnée, que Ja vocation au sacerdoce ne pourra 
être, recMiBUê et dirigée <Us son commencement -s»ns rinterventtôn 
de c^te même autorité lilfUe; .rar \eê supérieurs ou directeurs 
doivent obtenir ragréipeni du Roi avaiit de s^ingérer, après la mis* 
ûxsm des évéques, dent la cwmeipsaitce 9t du» la direoiion de oelte 
voeatîook. 

Voilà jujqM-oè' condiut un principe fondé -sur noe prêt «Mit ién 
exorIsjtaDte , un principe mal conçu, fiiosièinelit-âpplftfité , et'tix>p 
largeinent étendu à des objets dcfvanl leèqnêfi fa i*aîsAn , hi fnstice et 
Inconscience le forcent à s*»rréter; vniH aussi icbnîme (^provoque 
des..réclaiiMtioiis,de$ froissements , desl«Hes très*péA^Mes , qui» Von 
auroit évités I si ronayoi) s» se renfermer dans ees boi^sen-deç^ 
desqutfMes il'B^ » qu'hésitation et que foiMeise-, commie'il n'y a au- 
delà que violence et que collision. 

Que le principe donc de Taotorîté de \n puissance eivl4è à Tégard 
des petits séminaires soil réduit à ses jttfetes limites , et tout-alors ren- 
trera natitrellemeat dans Pordre » pai^ que rien ne sera contpromis. 
Essayons de les déterminer avec précision. 

Que le prince doive avoir « et qu^tl ait en effet sur les écoles ec- 
clésiustiques , destinées à perpétuer le sacerdoce, l^rnspection et la 
surveillance nécessaires pour assurer Pordre public, empêcher k 
transgression àes lois , maintenir lesdroita et Phonneurde la sotive- 
ratneté \ qu'il^ puisse exiger , exicuier par kû même U réforme dos. 



(7») 

abus qui iii(^r«sseot Tordre civil ; qu^ii doive mdme^^ en q«»friiU 
à^évéque' du dehors , provocfuer la réforme des abus dans l^oixlrc 
spirituel » ei prêter l'appui du bras séculier pour le maintien des 
règles cano&iques^» on en convient j^ qu'il sott libre d^accorder oa 
de refusera .ces é.tablissements une protection, des privilèges , 
des bienfaits.^ dans ^intention de favoriser les progrès de la Soi ^ 
en contribuait k perpétuer les ministres de^ TÉvangile , la religion 
n'est pas'.iognte et lui rendra au centuple, pour prix de sa muni- 
ficence^ oon-seuleoient la reconnoissance et Taffectiou, mais é»' 
core le dévouement et les services $ qu'ainsi les éooles ecelésîàs'. 
tiques reçoi|pe9it<ttpe:Sanction qui les &tsse jouir de tous les avantagci 
dont sont en possessioa tous» les autres, élablisseineuts légaiemeitt 
reconnus s qtt.^elle$.$iepi la capacité d^acquérir , de^vendre , de posr 
séder , etc. ; ifue ces fvantages même ne leur soient accor dés* qu^à- de 
certaines conditions sans. Taccoinpli sse ment desqiseUes elles ne 
pourroieoten jouir-, rien dans tout cela «fui excèd oie pouvoir poè»** 
tique V qiii'eBvabisse je pouvoir spirituel f mwê a^rdelà rusurpatioa* 
esta ccfraia^v^e^. elle est bkn procbaine. : 

Prétendre, peu e9(f^rtipjle>Jiu^4Mcuoe<écële- destinée à formet: J^ 
la piélé , à la science et aux vertus sacerdotales , ne peut existe? smift 
Tautorité duprin^i^A ; qv^ les é^qi^s^souipis d'ailleurs k toutes les: 
lois*, ne puissen t ;rémi|ç lestjepi^^ S^npuël que ie Seigoenr'a|^eU# 
dà6 l^eofaoceaa saini minist^Qy i^fk 4». les ^r^ndce plus propres ji 
de^secvir i'auteletJe^taberoeclej^qu'ibn'ajent pus la libellé de^oaf 
fisc! réduoatioo, la direction» rensfeignconeMt, de: celte obàfct etpr^* 
cienseambu , eujc.meitres^u'ils jugeront les plusltabiles^et Us-^Iim 
capables deia di^tigec 4t,trav)ers mille <daf}gera.|usqu*ai| terme de sa 
vocation ; qu'ils ne puissent bénir et multiplier ctUie tnoi^Qndé pfQr 
phàt^â^ n' c^es^^vooloir «ssertir^l'iàglise dans ce qu'elle, a de plus iadé«* 
peudax4ii ,to'<es^ porter alïteiisite' B^x ,droits de sa mission divine ; c'est 
CÇQUecjLire jléi}Aér$iirement ces paroUs;qui.i:eg^rd^i|t tous le^tempSi; 
^llez ei enseignez \ c'es( iTinscrire en faux- contre Tbistagire de VÉ^ 
glise. Au. sein de la persécution, elle étoit libre de former des clercs 
dans les prisope et dans les ca^coinbes ; en Iqi donnant la paix ^ie^ 
empereurs o'ont pas assnj#t|i à leurs r4g)empnts les écoles (etle^s^Or 
Baatèresioit eUejrecueiiUoit.l^spéiiBn^ deson.saceidocc^f «t.s'ilss«o( 
ipielquefoi^iutejrTeiiaiâ^ceD'estq|ie|Mr.leur protocUon^i^ur ]ihikt 



niké,oiidai»lc»di08«s piirem«uUemp«r«lles. Depuis, rÉgKsen'a 
pu se dessaisir des droits que lui a coufiéssoo difîii fondateur. 

Si elle accepte lesfiiveurstles-prjneesàlaf coodiiiou de quelles 
privilèges qui toneh^t'au spirituel /comme les droits 'de nomina- 
tion « de painsaage, etc. , elhtpuui prendre' des eol^gemeuts atec 
eus » elie se les impose > mais elle neim reçoit pas ; elfe hs vemplîl ^ 
maie en cela eilofi^obéirquirelie^aftèiiie. f 

£tqIl^ofn ne dis» fas.qo^ir ne f^tipl iei'que de PeUSeigAemtiii 
deskttreshomaiiieSf qui est«ki rassoit 'de la puissaneetifèle t qti\aÉr 
remafique q»Mlestiqnesfî»it d'é^ote»'eeelésiastiqi^'où oet enseilgnej' 
ment n^est qa\m ae^essoifê dOdt/apris tout > la religion pouiVoSc 
se passer., et que le firîatipat /iqtti eiBJ>oHa tout le resloî «M éri'* 
demment du ressort iïe<ra«tor^iéi|iîrituelle.. Le» oMonnan^cî eltie^ 
mêmes éiaèHisetiitoetirYMttreiiee* La pi-eMèrie àiatue » af^tÀil^ il ; 
que « nul no pOw^adeaieurer ehargè; soit- de la dtrètiioO'; SOît é0 
l>iiseigaeflS0» tibM« mstf dês'^ùiêonê dtéèubtawn' éépkHêuMeé* dé 
^Umivemiié i a ertHu^ajouie ) 4» on iiiÊ»if»u$^^dêi ééoittfêt^Hdatt^ 
ecciéêiiutiçues, » La distinction est formeNb V eV^^enJattt IdUt' f 
esicompH^, fbtft j est placé sou^hémêm^ autoi^è^ * " '' 
'-^im SeeoAéé 'orÂoiMànce' Vaplmr Ibinéneoi^ et dHsu^^MaiÉiènl 
pfos expresse i ùà n'a pas înèmêa et» la précaùiloB dr^ téisièl^'liii' 
moyen de diftsée toncre les reproches d*uhe u^furpàtfibo évidente^ 
on if y ittf bqtre ^is miSifoe lé pr¥te«te tiré de l'enseignement dei 
Imreé bnmtflùcb', car Vartiéfe'^ de cette, ordonnance H^sig^ pas 
H^kftétMhi^é^h puissaiico bivîré pbiir le^ i^rOfesieurs qtii ènseigtteiil 
leslMf^iomiiinès dàbsees AM>lë»;mftls pour les' supérîèu^à ou 
dif^eiMi^ î''mt éj^i soiit spétiaféihent ohàrgÀ delà «DdUÔîUsaWée , 

et defm^niér Jéê ëHVeS Via' j^itté', faJdowHnO/la sclenàe , et toute* 
1^ t^usiidces^att^ès k ceitâ iocktlon sainlè ; dViit il i^ansuit* que 
c*est' ressetitteî'hiliiie des ëeoles eoelésia^iqûes ^ et ce qui appaf- 
tiëm eà propre aux «f^4^> V^ ^o° semblé tonloir partager aveo 
eux. '•'••* 

' Ce n*est pas Vintention Sans doute , nous crojfoué même que 
lesiaeilités qui seront données pour Hagrément réduiront h presque 
rielicMié'foHnÀlittr^^ ^^ 4^mi»ftétlèut; devenir «iâiigf^ei^ 
du moMent qii'etlé ak èommaudèe ' : lés^ iysièmei chatagént wtéc ioa 



^.ttiiivM^/Qi celui ([ui a |hmu: iiuiraM«i:râ^ew«J9A.<krJ&)(t«^»,^Mt * 
déjà ybteau d«|>uis peu sur elle (l^IinpprtanU ftVApUig^^«i(>;i |>réy«iu* 
^roil UD jour, et poorroit exiger d'autre«.coiicf|4i^s«: 8i.4>^oçcoo 
qç 99 ipeUQÎt en gardf çoi^i:e.deB,pr«^.(eiMiQn!| fX^S/ér^^»., . . 
j P>prè# .^et expp^, '.s il r#filt« g «A pfeinjer. lieu , ^^n les or4i»i«^ 
nf sice^ qui .9a^ pronoi|cé^lV'4f|9i petits i4mi|i%ira»..Pfi4 tMeu^^nlçtt** 
communiquer Texistence lëgi^le'^ et . Avec elle t^t jtee «TanUget UAi- 
|\çri9l4elcixiUi:qui r^ocoifipRfnenf «ilu^^Ues peuyeiit:«UMi lettraocpr- 
4^. des 4ecour4, des dofaitoi^f,» 4as ineisonft pour a^éteblir ; mu» 
q^^'eUea ne peilveiil nen sur le^r^tisleuce propreme^i 'M{n ^ :{miftf|iia 
f*es(( uoe conf4^(4iQnce:de la jni^îon.djvÎQç .<|jae lesiéyé iiies.» «»iM 
ci^nformanl 4>iillc{urft mv I<Ù4 du^pf^s ^«m toui: k reste,» ^aie»^ le 
d/ptl.d^/»ftsiirer ei de perp^tiiefJâp«Micatiop de.rj£fang^ie:f r^nv« 
Dîfti^lioii deK,^eren»jP«As e| kl biffilfia d'uo mîoislère: qui, a^poiir 
Q^jf 1.1e p^v\ dts Ainef«. La. in.m^riil d'user de Oadre-ît ,. ou pInlÂt cU 
remplir c^ey^»|ieu|4lrf différenU suifaiiC l«s.lei*pi(Cl,h»W4 
%û|is ; oif^ JVxerivee .ii?«tA>{ipf|jrUefit p«f ntoiBf #qs étd<{(|eft>^ il sa 

.^uwiil J«M'44r*.CQiiiçsij*. ..f.. . .;•...... :. ., «,.^. ••■• - 

Il oe scryiroji..dff rien d9, d^a qu^iolr^rfiis il \vff, ^irpjt . pft4 « U 

^«ei^itll^ f ifis^nlt actttelje»e|it Quanif çeJa 4^pi|i.Yrai.,.l|| firi^t 4«f 
^y/lf!»fÇ»fl« .PWi f'w>, é|é iqpr^ par le i}Qn,e^çrçir^ ^^^t/ofî,iif jW*^ 
roi^ iovo(|iier \ç\ \% g^scripUon.; mais.oa.esi lo^ dlaç^ieflr^ qu7U 
Ç-yî«A*F«ft <*^. pe^îM»*"»^»^^.; ^ pf^wv^roin^ ajjuqçyitr.aWtiP^r 
)^iDii9i}i9^is les plus jiulhfnûau«^./;Cipc XÎ^ym .ft^;4WM«*<« 

^ ;Ui;^lle^ePiSf?cond lieuv 4e c^. principe, fine; Je, Çf^*^ 4# Ms^te» 
oiiJifs #spîr^ilsaosaint,roîn^tère 4oiyf^ut.iU^e^r<e|iS'»f.^Vff<t}^«^Nh 
>4f» *«>«4*Mw^ Mr voq^Ofi ^flMp^lWiPwîirii, 1^^ 

4ç^. ifial^ç^ a»! If^ wwi^n^ot et qii^î les fOodjW^A» î^fWr^W 
rq^te (Céleste « sçuiviusM d^ resjfoft^e l'ai((Q/;U4,^Pfdfm?Un'f <e^( 
porlf r^>Bttieînle.> .SOA 'indépend^i^c/ç.,..c'^|, Ipi.fif^Un^.. 4e^ .^{rf^ye^ 
que de lui imposer des conditions qui lui éteroient ou qui g4aeroip;pti| 
ui.Ub^ri^ 4«Pf IjR ^^}%Af cwij5,qp>l|ç ^^^çbargfKf dst^^rfri^ar 

.41) ^oti» Qpncilç/l^Jreqt^^mVr:.^^» #fr AS^.J^^v* flWV»%<f?ft^ 
9§|i^ deXoiiis X\V j,Fku7, 5^ P'^^n *f r.rV'Ji^'r» ff^i^^}iV^u 



>>• < 



f Bi ) 

1 YétiWé liii Séfgtieu^ ; et des 'i:«iutiu€wiM-i qo^illto reoônnbU étib Tes 

' It s'fHiMlk êtibifM'qwf H 14 pwiMoot: sioulîèi^ leroîl. pouvoir 

relutor-où^ritiror Mi 'feiPtiirt* «et pH^Ufoi, )Bl'lo«iJeft«roiitogM 

et i^^M!i»fdû€fê^ftd^4 intime fe leeulili d'eMotgoér Wa Ic^^tra iniA 

«nk^iief ,%iMi pi'éiref qor, fiidrMil«ieU'eiiitntott«olleciî]roniefiiVfini> 

veut,' pbUfléitr négimt iiii^rieiir; le v^le d^im«Migrëga (km: ou é'uk 

htdi^ébni'lk loi beytftoniQÔlt p^t t^e^ckitnce^ clleive petit «toHire eoi 

prétrej de Peiistfîgaement des édoles^ eéelëeMMiqttes pouf eo aeiil fëki 

^hiéméin bit', appelés pet fok é1rê(|tte8» sbumU eo ton! à !• fdri- 

§?dttoti de roi'diaiilré xdAtfmé fdèft 1«» MilM préiret dés droçteti» 

Ift^t prépcisés à cet êûMlgoénnut et à eoiie 'diwctioo* 

' ' Les ésêquea' sont donè en droit de condlire , ei ils le eooehieni 

'pre9que'frrnbèniitl(lé't^Iti*Mfeai*pflrûtt répugotr ji la conscience df 

soiiineft^è i le nticti«tai du Roi U oonlitt«tioii de» sapërîeiivff et 

àk^tteiirs de leifrd petit# séminaires, parce que cette obligation est 

contraire 4 le pleinW «t enilèrto frbeirtè dont les éfêques doivent fumi 

diras fa dtreeitMi de cesdtalillsseiiienla, enraîton de1enrnktiire-e( 

d^fenf deslinattôn. Eii-tl rie» qn! irppÉfitieône pinsèl'MiMM ipi^ 

fkkék qtie* hi droH" «f ettfïiliMr la v<»aii6n des ;»<ijei9 qin aspisèni 

ail sacéldoc^ ; dé former Ces sttjêts eut' Tertos secérJbtelcsv ee^qoi 

f^êiilkrnlte ëtidemniisili celui de -êboniir des ëommes cliergét de'Tairé 

cétexafftfen » 4e ftig^<dMtocà|îoiis • de» former à ces vcitns ? Oon» 

ment doili: fes-dféqtfês p<Mirroieni«flé re^noôhlY dèns rèaiorité ci<» 

vrle* le fémiùi» d'ipéev> on de're}etêr leeàbfnnws qii^îls ân#èleat 

ebergés-^de tMtteniîiMn toute spir)lnrllè? 1^:1^0 séréil^ pas reooof* 

hbllt^ce ptmUit que de cônMbôer à mettra k èséeiillon.lV(ide'6 

de la seconde dv'tes ordonnances? i 

* '5i iVm objecte -i|ne les ëvéques sodt déji soîtmis k deSifémalMs 

tembltfbtes pbtir ce qui concerne' la nômîbatiôn des Yioaires-géné- 

tm»Mf cfcanèines et curés , îl est faille de r^pbbdré que » qnaMtAOi 

curer» c^estea teftU d^une dansé formelle du euqceodatd» i^oi» ci 

par sutfiè (iit4»c IW Coos^réthent tipfèlida souvfsrain Plmltfii^il^iief^ 

l6rM(4ie le bien delà religion IVxi^.pent résti'eiDdre Dosage de 

i:eire pleme et entière Ubei^é-que J. G: adon'néei soii Ëiglies^ ceqiii 

eseède lé pewvQÎr dHivévéqueè régeiddecesdi^oiliisn^^f tteat^t 



\ 



(( 8rfB JD 

nfeal ifat le iiA|^ttsi£iîre« Quant aux Tieëirea-gënéraiixvl auzditl 

éaspotîqaé €l par nnt poîssaiioe, a^ufiçoBtteQpe n'ast f ugandé que 
caiBBia ma siaapla fomalitéqiii B'ki8tta»ait tîea aitr Hnitilutian^aa* 
naniqiMiV'C^Mft pkift.qiMsiar Iteamce daa poiiyoîra qulaUt tm^r^i 
tandis 4)96' la néaassîA6'da',riq^r4nieiit rqyatpiour laf ftupériauf^ oi» 
dirâclaura^d^iB» patk'Séniltiaîi'aiina fala a4nH»e» la'rfefu&deae^ ff§f^ 
nant pteirroît jeiar .le,déaordra dans cet éVabli3^m<Wl prédaojL^ e| 
paat-iêira iaittna ea «ntcainar ia ruine* 

*' i^é^mmt eonduani-spcoaid^manl ^«^^îl ne laiir paroU p«« rnfn^ 
plua'.paasibUi da oOBciUer avec caita sainte et «pleine ind^endançf^ 
d^t ils doLvant )<Miir:dao8 Porganisation. da leurs /écoles eeelésÎMt 
tkpiès,' FoUîgatiiin.de:fbui*nîr des déclarations iudiyiduelles d(Q 1» 
pÉrl^daa-divectaurSiOii supérieurs qu^ils y .a{^allaro{<;nk Un évè^ur 
se peut 8%lardîre la faculté de.donqer.une r^la sp^paie ^uz direc^r 
lanra •^professeurs de, sas petits séoiinaîjres , de les assujettir m^e if 
dba tœnzén fon intérieur , d'établir ainsi une espace de oq^gv^gi^tioii ^ 
s£n idefiiîrarégner et plus/Je-piété et plus d'^barmonie an^i:f> df ai^ff^ 
tff«B daaiMiés' ft ;ibvtiier de jnunaB clercs à la .pçrfec^t^i^ , sacardotale r 
irlaîca»ofeaarver ii leurs élevas une. règle sétèM^ à las .édifier par 
tentas sartesida.Wns exemples > a leur inspirer» ii leur rendre fami*- 
Isér Tainaur :du détaclMitaent de soi^qséine , ,da- rMbéi9f#9e#.« du 1^ 
l^aayrétéieC. des anli*as consetb évangélâ9ue»H donlt lapriiti^ine , dan^- 
w> oanaîndegré y estJBÎ paopra à assurer, las fruiudu sacré fnH|i9tjU*a^ 
■st^ilmo da plnaspicilnel de aa: nature^ qsi^nne voagpé^atîon ralir^ 
gîauaa "Cfmaidéréa préctsémenf comme .oongcégalHNi «teligiauia 
dl:i|lép«i'ée;de'toale nttsleiice iif^e ? Si des. élpAi|U«s peun^nt 
reconnottre dans Pautorité sëcuUère le droit de( donner ou 4a 
vcAiscrè'mè aoâgrégatkln retigieuse 6atte isoiûlenaa ^<^^a^,':ila n« 
peuvent lai 'reconnaîtra le droit da défendre A l'aolorité spirilneli^ 
ihip^Droinrerit' d^établir, dal diriger eas cofligrégaiions toutes .spirîr 
tuaUeë^ d7eB employer ks juainbres à- ;deS fonclians* égalemani 
jjpmtaallssy.at éonséquomnaént k fermer k»}attna»oiercaa lasdencc 
•éi att1^ vdk*tu8 aoolésîaatMfttf s^ Or , ce serait racolmoîtra ce-drait dt^m 
•l^iutarM cif ilr qàa d^aiiëontel- Ifaal^' a- dft-là' pcamièra oriUMinanaa » 
qni éiftnà géoérriémant i atos aucwir^Wneti^ , d^ampkijar a 1» 



C 83 ) 

direclkw de r^nMignemenC dftos les écoles sacoodatm 8«clérfas- 
tiques tout hbmnic qui «iifxu^itndMut àiifi«c<MisBéga|k»li mbtk légM 
Ien«eiifc^t»blieeji FràoeewH .'»■ • > t ^'^^^ . .. .«i 

£a iroitièMe* limi , i«ar ^véqtàes ««oiickiâat qiié^ la eonadaoMi'Ba 
kor permet f>as«UwMitâge.«K«' coopérer 4^cMie maaîèreacitva «u» av^ 
tiele«4 a( &'d« Iniseeotido ordomuÉloav'qtd'iîimItntlIe inoailHno dot 
élèves dans lei écoles'setoatiaives bceMîaiMMpiaat et»q«»«»ài)tlwiil 
les externes, panée quOiC^ eelx)ît Toiiloir e^iqfielqiie sorte lifiiîtor las 
vocattoiis et iiiettredesobitables à une grâee dont ils doÎTCpl4Micov^ 
tiaire , aac»nt -qru -ihest en emc , favoriser les prsgrès et assorei* la Hai 
Qà'ils se stsumettttftd^me msnière pattiveaulr mesuNsiqiiîâatidrdi» 
roient-aux jenaes gotis appelés au saeerdoce Centrée de 4qu m éeoiat 
secondaires, c'^est tout ce qifoD peut exiger d'eux;. mais Uavioil 
îadigne de ievr caractère de s'engager àr les ntpdusitr duisâ'nçlvrfir^ 
ou k les écarter du cliemi» qui' peut la»y cooduine, soos' lf*paét«BO . 
que le oofnBiie ea*esi trop gfaadvovque.'DlayaDt pas les moyens- (te.. 
p{»jer une peDsioo' exigée , ib ne peuxenbsuivre leséooles q«ie oocnoii 
externes ?iii sevoit égfdeaaeatieootnaire tfux 'deveiirs dey évdifaes^ d#' 
raeoanoiire » |iar una ooopératio» positive^ ob droit AiueUe'à te rsiî*' 
gtOB /à. .vue époque etirlootok la'>rai1eté :ttas prâtTOS wA^fà qtmmiê 
|4aîe de(4^£<glî*>e$'et'oiii, i4'<f9ut«en boiiveiup> l^dueofeioi} éomiét. 
tUns les inslitulîona lak'qfiiaf est telle ,* en général ^ qoe.les nroèelionii 
eoelésiastsqiiesi^s^ ipaedeiit>k>in de B*j 'développer.. La: pu î e t à n c» 
séo»lièr^-n/ést>*t)as*d^lleurst-juge dompétente pour t^oanoUro )tist 
«ps'on s^éleaden^'teS besoins* de I^ËgUse , et oh dowem l^rrèler les 
secours^qui loi mont liédeMairss; Muti'.r.. i.«,.> 

Ss-e, à l^appui des* motifs quelles évéquos >bnt-l*liiiiliiepr? d^^ 
poser k Y; M. pdurt^rifiei' une 6oîiduito'qn\>n'nemah<fnera ips^ 
peut ètroj^ de lui présonttfrobmine^ne réfoUo^coiitre soiialitorité<i 
tb poorroient 'itffpqrier ce«tc^ liberté civite^et cette tol^ràn«# reH^ 
gmise eonsltcréespar-les iastîtvtioas qiie noatdtfnms'èr \»€m*t «ugttsté 
frère, et que Y. Mi a fm^éatiséide'Hiaintenîr ; mais ib' né veullipl 
poittt'«nt>er daas ntie questioa de droit put}lic doqt' tes maàiiioéeet 
les'oonséqaences ne sont- pas enclore kieB'fixées') surihqtidHt 4es 
plBS'hafoiles^«ui»(liémes $biit< divisés» cl^)pfi|i<»n v at t|af ij»t fattai*or| 
teisiitie.4itscÉssion.$iiseepilble des^ét^n^roél db'so«ei9fcpMr/tetea 
les temps et les syslèttm touj<>ùrs'inobMes; tpujdtirs variables. * 



f84V 

•' Ib mit exitaiitté djiris It 80cr«l du ^nncliuiii e , tii préRcnri- an 
souverflio Jocfoi , «?•« lërprmdtncê et. la si/npUcHé qui leur otil ^é 
recominaiidées par kur divin matlre, c« çu'ils dtvoiént à Céun 
comme cê tf^iU détient À MHmé 1 1«itr conacienee Icm* a répoàdu 
^u^il'Valoii mieux obéir 4 Dieu qu'aux hommes ^ lorsque c«tt« 
obëiiMiice qiê'ihdméai j^rpmibrmmmni è Dîea né Muroit souiller 
Mrt«.e«U« qua.lds bomnm leur d«mand#iit. lis ne réiisteol point , 
Ue ne profôreni pas taNHihueuMnieol des paroles hardies , ils n^eiK> 
fHrijneot pasd^impérieuaes volonlis; ils se coritenteni de dite avec 
nil|iefct« ooiiNne lés a{ifttres , Nimpo^sumuê , notis ne pmivons pas , 
el.iJs; conjurent V«..Id« de. lever une inaftossUiiKlé toujours si dou- 
igtireusepour le evur d^uo sujet frièle via- à- vis d'un Aoi si te»* 
lintoient aimé. ^ - 

t . Juaqa^âei noits n^aywis considéré dans les. nouvelles ordonnances 
que ce qn^eltes.nous peroîasent avoli^de contraire à la liberté du 
minîsière ecclésiastique, relativement à rédtieatîondea clercs et à la 
perfiétuké d« sacerdoce ;. mais ^ Sire* nous n^aurious paa satisfaii à 
l'un des> devoirs jque V. M* ainiei cnriont que- noos • remplissions 
auprès d'elle » celui de lui faire conaottre If vérité sans déguisemem , 
•i BOUS Inî taisions les autres funestes conséquences qu» ces ordoi>- 
naaces peuvent avojr .pour la religion. Pasteurs du traupeau de 
JésuS'Gbrîst » notre sollicitude ne dmt paa se borner à fermer les 
guâdes qui. seront destiiM&s à le conduire sous notre dtveciion aoa 
pAturageade la vie éternelle. Le pw^ du .bercail tout eniier noua 
regvcde f et ce leroil pour nous une illusion el ilms erreur imper- 
(ioonables , si nous croyions avoir acqiiitté ^out ce que demande la 
charge .pastecate dumoiAent ob noua u*avo«s rien négligé- p<»ur 
fMSii^er de bons prêtres k nos églises. C'est aana doute la .première 
ft la. plus efseoti^lc dt nos obligatîona. pour laquelle nous ne 
a^uriona faire Irop .de aaerifioes.; mais tom cequî peut avoir quelque 
influence sur la senetifieatioa des Amei réclame .aussi de noua une 

l^igf lance, une attention et des e(lbrt4.coillÎji^tl«« 
> . Or.f .il n'est que trt^p manifeste qwe. les dispoailioàs des ordon- 
nances qui tendent è interdire rigoureusement l'accès «leoos écoles 
IHsdéaiastiques à v^up certaine clasde de fidèles qui ne se destine- 
riiient, pas eu sacerdoce,. sfl|ront trè^-fiitales à la foi et aux mœurs. 
Nous le disons sans orgueil et sans vouloir dépijécier les institutiouj» 



(85) 

pibKiiiies y daoi nos sétniiMiîref te Uit de le |»Iub 9tâom doctrine cottie 
toujours par et abôdduiit ; tei précàoiioBs fioair toàsivwér làorlacbe 
rifiHÔociiàe dir}eiliie kgp tout portées d^eateot plus loîn* que nous 
irs|>irons à ue préseoter eu service dts seints euteb qu>uae virgiuiê 
secerdot4^e s' le respect pour lés lois ,' remôur pour le Monerque /et 
i;i1îdé1ilé^& foUs les f dtres devbirsdele viesoeielci y-soiit enseigfiésv 
développes» iiicblquéà avec d^aaùmt pins tfte force définies eeprîtil 
éi dans tes, cfKUrs / qtie nous anms'à former des homnies qui seront 
oliligës par étal de prêcher tnutë leur vie la connoissaocc de ces d»« 
voîrs et d^ea commander la pratique au nom dnCiel ; les* vertus a|i«s 
quelles on y exercé les élèves sont d'autaut plns^solidês quotas doivénll 
en souieiiii!l''4)6nneurlp''«V Ici p)us courageux exemples*' De quel effreê 
U religion nV-t-elle donc i^as' dû erre saisie! qiiede larbies n^t-eHd 
pas dû répnndre en entendant l'errét qui exclut 4 pimais de le per£ie« 
fion de ses en^eîgnetnenfs léîi enfauts'de tsht dé fannllesiionorablescpri' 
aurbientviiialu Confiera une vigUance plus fiialernélle ce quelles 
ont de pins cher » et souvent ce qUe TÉtet a de- plus priéoièux^ tfâie 
combien cet èffVoi a-t-il augmenté, coin bien ces larmes sont^ettee 
devenues plus a)nères , lorsqu'elle a 'vu répudier de IHoÉIràciioil 
publique les miitires h» plus èapable» de foirmer la 'jeunene aux Vltfn 
fus du chnsiiamsme; quand même Ihr né' seraient pas -^reoéMnft» 
comme tes plus habiles pour leur enseigner les lettres humaines l 
Mj4 elle n^avoU pu voir , ùins pousser de profèuds soupirs ; ruiCage 
de rautoritéqu^elte doiC exercer sur TéduCàtionde renlenGeaffbibli,r 
restreint et presque réduit k nne simple voix consultatives elle n^e- 
voît pu ques^affliger delà nouvelle humiliation qif 'on lui a fait âubir 
eu liii retirant la confiance qub lui avoit témoignée le feu l^oi quel- 
ques années auparavant ; ses alarmes redoublent avec sa dottlede 
depuis qu'acné voit écarter, avec lant de précautions, d^aupr^ des 
générations qui sMlèveot , ces infatigables et xélés pi'écèpteurs de 
Padolescence , qu'elle a comptés dans tous tes tefnpa au uemUre de 
»es plus puisââhu auxiliaires. 

Sire, nous ne poussons pas plus loiniios coQsidéraliuns; quoiqti'eiltea 
se préseulent enfouie. François, nous ne voultins pas récriminer 
contre notre siècle nî coiure lé système d^éductilicMi oi'gaoisé dans 
noire patrie; évéques « nous devons être atteotits aux périls qui en* 
\ironueot Jà jeunesse , espçraucé de Pl^lise et de l'État. S'tlne tious 



(86) 

cil pas domrfde I* prtenrer evtîèrtfment de tous les^dftligars q'iiî'la 
HlenacmiA', nous devons désirer et dcmailderietec insli^Dce qu^on ne 
rep<iuis^pas du moinsles moyens salutaires qtu peuvçBt eu^dimiiiuer 
le nombre^el en aiSoliilir rexcès. ^ 

Sire, quelque profonde que soit rAfBîction des évêquea de se 
troDveç dans la pénible nécessité de contrister peut-être Y. M., en 
loi demandant d^apporter aux adesures qu'elle a ordonnées des lent- 
péraments qui' dissipent leursalarmes, ils se consolent cspeodani et 
se r««nnent par la pensée que ces mesuras n^ont été prises qu^à re- 
gret, -eC dans cette persuasion que« si elles pouvoient s^allier avec 
lesklefieirs du christianisme • elles devenoient indispensables k cause 
de la rigiieurdcs temps. Ils ne s^abusent donc pas en espérant que 
kseooseils de- Y* If., plus éclairés par les obsenralipiis de Pépis* 
•opal, s^empresseront de lui prc^ioser des mod.ificatioqs capables de 
satisfaire à^la^fois à ce qu'esigent la dignité souveraine et Tautorîté de 
la coJispiettce , la paix publique , et les trop longues douleurs de la 
Ml^Sobx Oui , Sire , ce aont tous les évéques de France qui 
solliciteol de Y. M. le remède , des maux dont ils portent tous en- 
semfble le poids accablant > et non plus seulement quelques évéques 
isolés^, qui cherchent à détourner un malheur prochain. S'il en est 
permt eux » qiioiqne en très- pelk nombre, qi4 difi^^rent d^opitn'on mf 
ht conduite è tenir dans ces circonstances difficiles ,, il n'en est pas un 
leirf qui ne partage les sentiments de Taffliclion commune, et qui nef 
croie fesmemeot que la piété du fils de saint Louis ne repoussera pas 
les respeSlueuses doléances que Tépiscopat tout eqtier ose prendre 
hi confiance de lui adresser.- 

Pipsd^une fois,Siie, les évéques de. votre royaume se sont vus 
oblîgésde délendre ainsi , par leurs supplications au pied du trdue , 
la e»aBe.sacrée de leurs églises contre les. envahissements de la pqis- 
sancé séculière, déposée entre les mainsde ces corps antiques si res- 
pectables ei si utiles à la mouarbhie, mais qui, meilleure usement 
pour la religion et pour TEtat , se croyoieot quelquefois autorisés k 
soumettre k leur juridiction Pauloriié du prince et celle des pdn- 
liies , réunissant ainsi en une seule main le glaive de la justice , 
la houlette des pasteurs et le sceptre des rois. L^épiscopat , alors pro* 
tégé p|ir èe9 privilèges, soutenu par son crédit , placé par sa situation 
sociale dsns une parfaite indépendanoe , luttoit ea quelque sorte à 



foret ëgtla««ec H mag^lraUMi II loi Aoil doiQé4i.riiioir lUnt 
use Muk «i métM aclioo loussef oMijcQSf et AKPutenîv •▼«!$ «iim^ 
Uge les alUques livrées k riodépendance de son piîiiîi|tèrt« Al<y!S^ 
Sire, il supplioit, il imploroîl ras^^isUpce de raVtoritë sou?ereine; 
il lui parloîl toujours avec une djgni&é pleine de mesure ; toujours il 
en étoit écouté avec iMcnveil lance, et souvent avec succès. Aujour- 
d'')ittt« privé de at$ encîennes ressources, dispersé sans pouvoir se 
concerter d^une manière facile, mais toutefois investi des mêmes 
droits spirituels et responsable de ^atteinte qu^il y laisseroU porter 
par négligence on par foiblesse, it supplie encore; et la voix de sas 
prières et de ses larmes sera d^autant plus -puissante surie Roi Très- 
Chrétien, qu^il n^esfste ples^ eneu» prétSKle qiû puisse (aire soup- 
çonner les évéquesde vouloi^r employer .4^«i»t|nai.i|ioj<fif ^iQiir le 
flécbîr. 

Si malgré cette sitottioD humUe et respect i ie y se^ cnpeUe d# 
réduire au silence tes langues, les plue imprudentes , il se trouvoit 
encore des bommes qui osassent prêter A notre aèlo et 4 nos instances 
les cottlenrs de la révolte » at noot tradnine devant la FranosLe^ dai 
vani Y. ]IL comme des^s^ela neteUes; xalefant alors AO^froatthi»^ 
asîliés» noys repousserjUNts f^YfC une jipffjte iadignatipn d^ai|ssi odiey^ica 
calomnies; tons cm^mble W^$. fépéterio;is avçp assurance ce$^« 
pressions de fidélité qve noç prédécesseurs portèrent autrefois au 
pied du trdne de votre auguste aïeul^ à la suite d'une da ces assem* 
blées générales dont la discipline ecclésiastique et les pliis chers 
intérêts de la religion appellent si impërîeusemeal le retour; nous 
vous dirions , Sire , « qu^au milieu des maux qui nous affligent , votra 
» prospérité et votre gloire sont le sujet de nos plus tendres et de 
» nos plus vives acclamations; que soutenir et défendre les droits 
» sacrés de votre couronne sera toujours pour nous l'objet d^une 
« noble et sainte jnlousie ; que pins nous sommes obligés de chercher 
» à conserver la liberté d'un ministère qu^on ne sauroit essentielle- 
» ment nous ravir, plus nous nous croyons engagés è donner l'exem* 
» pie de la.^iimi^ion; que cette obligation ne nous servira jan^ais 
» .qiie pour porter.pl^s loiç notre obéissance et lui donner plus df 
:i mérita ; fye nul: ne ,pcut noi^s dispenser des moindres deyoirs de 
» véritables François , et qu^enfin dans ce royaume ou Y. M. est 
a partout chérie et révélée , nous ne lui connoiâsoxàs d'aatras ennemis 



(;W) 

» que e«m tfiii nofit-iiteèiiit i it ite l*éCra', et-qnî VodMMC iieil fomt 
» décrier ttij^4>H*«ll!0 )oo» vti|M«U« nMrfc aibovr •! notte ioébi»»^ 
» lâblé idâflé (t). à ' ' ' ' i 

Kous sommes avec respeét , Stre , • 

De Votre Md jesrë , 

Les itka hmiiMes , tiè<-tl)ëissiinffi( ef 
ftddhes siifets et sei^îléitrs , 

lies €ardiaaiii.9 Arche véfiqef et É? êqoet de l'ÉgUse de fnnc^ » . 

'A.'J. cakKPiVAL -ut Ciosaiiopy'ToiîircMiK « 

' Aachef âipie de Touioase ^ JDojjieD dea Arêques dc.Fraoee » - 

«<■• ••!• rts • 4|^f#i^^at /raej^« , . , . > 

Parîi « le !•*• aftAtitaèi '«..:» 

• » . .| 



I \ 



La prâmière dès deux letlrtt ; qu'on ra' Une e$l.a[tirîJbm9^ k 
Mgr» heear£aâl -de ClmnbntvTomieBre'i Ia.Modiide.c8t:ttgii;é4 
dé -Mgr. réyéqdède Mai^iH'é.ToalMilt» deux ont itéèAvtê^ 
sées à S. Exe. le ministre de« l'instruction puUîqne^ au sujet 
derordonnàncé du 91 avril. Si^nôus les publions^ après d'aiitre^ 
journaux y c'est qu'on ne sauroit trop fiiire connoître cet coura** 
geuses rëclamations en. faveur des droits sacrés de l^autorîlé 
spiritiiellêf et qu'il est important ^e les consigner dan^ on recueil 
périodique de la naturjî 4^^ Atémorial. 

• . . , . LETTRES 

A SON EZCEti<B|iCB |.E inNiSTlic DE l'ikstructiqn. pi;dliqub. 

• • • • I ' » ;•.•,! 



M. le grand-maUre , je tiens de recevoir la lettre de V. Ekc. r^\^ 
ti\e à Tordonnance du âi aTril dermér, concernant llAsli!>aei|on prK 
maire.. Puisque V. Exe. rcconnoU que cette'insirnction doit èUre tMkï^ 



i j . . . / . 



' i(î)îlarânglic au Rôi pour la clûtiirë de rAâseinlil^ de i7oô. •' 



(89) 

tîcllt;meiit retigiétue i ^ qoe la suhréillânce «h apparient aax évoques ; 
en vertu de leur titre niênie , il lemblè que V. Exe. devoit aiissi recon^ 
noitre qae M. Févêque d^Hermdpolis n*aToit fait que remplir un devoir; 
en rendant ad corps.épiseopai une attribatioa importante ,- qui lui a?oik 
été enlevée par rimpiété. il est donc beaucoup à regretter que V. fixe: 
nait point msSntenu fonvrage de son illustre et âage prédécesseur ,- 
qu'elle ait dépouillé les premiers pasteurs des droite qui leur atoicut été 
rendus par FordonDance du S atrîl i8a4* en rétablissant , aveé quel- 
ques modifications peu importantes , un régime qui avoit déjà produit »' 
et qui doit produire eiicore , dans renseignement de la classe pauvre ; 
les pins funestes abus« J*aime k croire que ce résaitat««t loin de la 
pensée de V. Exe. Les principes qu'elle a émis dans son rapport an Boi, 
èté^àx qui sont consrguéiB thâs'hi lettre du i*ji dn mois dernier, sèm- 
bleroient ie' garantir ; Û ks dispositions de rordonhadee et lès instruc- 
tions qui raecompagbcmi ^6 trouVoiétit en barmouîe avec les droits que 
y. £xc. recoÀiiott au dergé'. Depuis loïig- temps les ennemis du trône 
et de Tafutel vojoic^t aieê regret les évéqués chargés de la direction detf 
écoles primairéis, et il eAt hùpûrSaiblé de se dissimuler, en lisant soit 
les dispotîtio&9 de Tôrdo'Dn'âlice du ai avril, soit Tinstruciion ministé- 
tieUe du 7 mai , qu'elles né conduisent insensiblement à Taccomplisse- 
ment de leurs coupatyletf vœux. 

B*nBi côté , la recommandation faite a*ux conntés <^e Jiavoriéer toutes' 
les méthodes' d'eufselgiiemént , et par conséquent renseignement mu- 
tuel', que' tous tes boni esprits ont fonjours repoussa eu Franéo , pai*ce 
que , si celte méthode peut contribuer à déveh>pper plus prompteinent 
Tesprii;- èlîe faisse le eteùr vidé, pâf «ûe fausse économie du temps ^ue 
Fexpédence' u^vcrscUe ai reconnu héceMairc pour donner aux eufautu' 
une' éddcdlion morale el religieuse ;' de Fautre , la permisision de tenijr 
deséeoteé niîxiés qub'V. Exe. 8*ésl engagée k n^ jamais refuser, elpli^* 
deurs auCrëé disposition^ qdll serbit trop long de délailler , peuvent de-» 
ve^ dfes sôufcéS înépuisableà^ de désordre que lés comités établis p^ 
Fôrdonnance n*attroni aucun moyeh de réprimer. 

Le caractère ^acré dent je suis feVétu , mon amour. poUr k Roi, 

■ • • , II' I 

mon attacliement inviolable k la religion . t6ut me fait un devoir de 
vous signaler, M. le grand-maUre ,* les graves inconvénients de;, la me- 
sure k laquelle y.- Exe. m'invite k concourir, et du lui déclarer que 
jusqûc-lh je m'absGendrai d'y participer.- 

10^ 5 



l 90 ) 

Jjt recoanob d*aîUear$ les obligatioBs qae Diea mlmpose par rap- 
ppri k Fédacâtion des fidèles oimfiés à mes soins, notâûmetit pour c^Hc; 
de U classe (iaaTre t je lés remplirai , aotmit^Hl sevà «n idon potsitAr^' 
avec tcHlt le zMe dont î« serai capable , afin de foraier de boas cfaré-' 
tiens et des sujets fidèles. 

Tai lîidmiettT , etc. . . . 



. Monseigfnehir , 

Il n*étoit poilit nécessaire pour aasttvw à k jeunesse U bienlsit d*oiltt 
instruction fondée sur la religion» d'enlerer «tix éfêques ta facnllè 
d'exercer nn droit qulls tiennent de Jésos-Glirist t car, Monseignenr*, 
ce nVst pas senlement la surveillance de renseignement réUgienx qui 
lenr appartient en yertn de teor titre , mais encore renseignement 
même, cest-à-dire, qu'ils sont juges de la doctrine, et qn*ils doivent 
counoUre seuls, sans le concours obligé d'aucun comité,, des erreurs 
qui peuvent se glisser dans l'enseignement qui est offert aux ouailles ^oi 
leur ont été confiées par le souverain Pasteur des âmes. Ces cçnôdéra- 
tions tiennent à un ordre supérieur qui ne peut se plier aux exigences 
des partis ni aux détours de la politique humaine. La force peut mettre 
nn obstacle invincible k l'exercice de nos droits ; mais elle ne sauroit 
nous les enlever , ni même nous prescrire de concourir à des opérations 
qui 7 portent atteinte. Vous ne trouverez donc point mauvais , Mon-^ 
seigneur , que je demeure étranger à l'établissement des comités que 
l'on doit former dins moh diocèse , d'après l'ordonnance du a 1 avril 
dernier. La réclamation que je £su aujourd'hui» je Taurois faite en 
iS9r4 s'û s'étoit trouvé des écoles spécifiées dans l'article 4 du titre Y de 
l'ordonnance du 8 avril dans le diocèse de Marseille. Mais n'ajant qjae 
des écoles comprises dans le titre II , j'usai alors 4^un pouvoir qui nous 
étoit rendu plutôt qu'accordé , et bientôt toutes les écoles primaires se 
reisscntirent de Tinfinence de mon ministère. Il n'est point d'abus que 
je ne mê sois efforcé do corriger, )e ne m'en fais pas un mérite,,, je 
m^acqùitlois d'un devoir, d'autres achèveront ce que j'avois commencé : 
mais ^e n'y concourrai désormais que par mes vœux , FintenUon de Sa 



. (9» ) 

Majesté ne pouvant être que je eomprometté ma conscience en coopé- 
rant à un nourean système qui blesse les droks de ma charge. 

Recevex , Monseigneur, lassurance de ma respectueuse conaidérafion. 

Signé f CvABLBs Foutiir* , évéqne de Marseille/ 



De L^uiriVBBSiTÉ irovrni.«, fille aîhe'e 0b la iu^volittioit , par 
réditeur d«s pocuments historiques concemani Ia compagnie 
de Jésus i arec cçUe épigraphe : 

<>matrspMichraflUaptttehriar(i). 

QuelqaëafiEKctioû que les ordonnances du 16 juin aient causée 
à (DUS les amis de la religion , il est un point de vue sous lequel 
on peats'en consoler, sinon s'en réjouir 5 c'est quelles hâtent 
la solution d'une question sociale dont notre avenir dépend , 
ceîle de la liberté d'éducation. Aux vives réclamations qui s*é- 
toient élevées contre le monopole de l'instruction publique dans 
les premiers jours de la restauration, avoit promptement succédé 
un sjjenfce presque absolu : les parents chrétiens n'en soufTroient 
pas 9 grâce aux petits séminaires; les autres se taisoient^ parce 
qu'ils ne croyoierit ' voir dans le système universitaire rien de 
menaçant pour l'avenir de leurs doctrines. Aujowd'bai que 
le gouveriiement a blessé les intérêts les pliis sacrés des pères 
de famille, les plaintes éclatent de tous côtés; les journaux en 
sont pleins ^ la tribune publique en a retenti , et elles ne cesse- 
ront plus de se faire entendre qu'elles n'aient obtenu satisfac- 
tion pleine et entière^La conduite des libéraux dans cette occa- 
sion est remarquable : ceux qui sont conséquents à leurs principes 
sont obligés d'avouer que }a. liberté d'éducation est implicite- 

(t) Broch. de s5o pages. Prix : a fr. 5o e. Cbei MHe . Carié de. la Gharie , 
me de rÉeole-de-M éd^cine , r<>. 4* . 



( 92 ) 

ment garantie par la charte, que le monopole universitaire est 
illégal et oppressif, et que sa suppression est désirable. Cepen- 
dant il est visible que le libéralisme est en général favorable à 
l'université : s'il l'attaque, cVst avec une douceur et commâ 
ponr l'acquit de sa conscience, on le roit toujours 

Paic«ntem nribus» atone 
Ëxteiiuant«iii illas contultè. 

9es 'journaux y ses orateurs applaudissent ironiquement aux ré-» 
damations des honumps religieux en faveur de la liberté d'édu- 
cation. Ils se félicitent de la circonstance qui donne à leuts doc-» 
trines de si étranges auxiliaires ; ils donnent à entendre que les 
principes que nous mettons en avant sont une arme que nous 
empruntons pour les besoins du moment ^ prêts à la rejeter si 
nous triomphons c car y a-t'^il rien de plus antipathique à toutes 
les idées de liberté que la religion catholique ? Il importe de 
détruire ce sophisme, et les faits suffisent pour celai. Certes ^ s'il 
y a un homme que les catholiques puissent présenter comme 
le véritable organe de leurs doctrines ^ c'est M. l'abbé de 
La Mennai». Or il est notoire que Tuniversité et son inonopole 
ii*out jamais eu d'adversaire plus terrible, plus tn&tigable. 
Qu'on relise, le Conservateur , on y verra avec quelle vigueur 
de raisonnement » quelle haute éloquence , il a attaqué cette 
institution : il y a traité ex professa , et dans toute leur 
étendue , les questions du droit des gouvernements sur l'éduca-» 
tion , de l'éducation dans ses rapports avec la liberté , etc. Tout 
le parti royaliste pensoit alors comme lui. Depuis les hommes 
du gouvernement changèrent, un évêque fut mis à la tête de 
l'université^ les royalistes crurent tout sauvé: ils oublièrent 
que des hommes y quelque habiles , quelque vertueux qu'on les 
suppose, ne peuvent changer la nature d'une institution radica- 
lement vicieuse et basée sur de mauvais principes. La voix de 
M. de La Mennais se fit encore entendre : le tribunal correction- 
nel le sait ^ ni lui, ni ceux qui partagent ses doctrines nont 



(§3) 

cesse y sous M. Décades cotnme sous fIL de Yillèle » de rëclameè 
}a liberté d'éducation , parce qu'ils sayen^ que pour être chré* 
liepue il faut qu'elle soit libre.^ 

Bi. de La Mennaisi daps les diye]!s articles qu'il a faits, sur ce 
sujet, a établi les théories les plus solides et les plus iaconies- 
tables; sous ce rappoit, il n\ rieo laissé à dire après lui. Voici 
un ouvrage d'Un autre* genipe, qui doit beaucoup avancer la 
controverse ^.et par l'beuseuse idée qui Ta inspiré ^ et par la mar 
niére dont elle est mise à. exécution. Il est intitulé : De /'«ni* 
uersiti nouvelle , fille, aînée de la révolution j. et il a pour auteur 
Tédil^^ur des Documents historiques concernant' la compaenie ^ 
/i^5i^^ Impatienté des pb rases sonores de ces apologistes ^ qui y 
appliquant habilement d'anciens noms \ des choses nouvelles, 
apnelleqt l'université actuelle ku fi)le aînée de nos rojs , il a 
voulu nous puésentei: les titres généalogiques de celte institu.- 
tlon^ ^ Nou^prétendom;^ ditril, que l'université nouvelle est 
une institution purement révolutionnai re^ puis<^e nousl avonji 
appelée la fille aînée de Iti révolution y, et nous ajoutons quelle 
a consecvé les doctrines, et les tcaditions de sa nière. » Pouc 
nrouvei: son asseition^ l'auteui; résume dans un style, serve e^ 
rapide les fliscussions des assemblée^ républioaines etimpériales^ 
sur l'éducation, lies lois qu'^lle^ ont en&ntées , les principes 
qu'elles ont admis-yleç modifications, que les événements ont ap- 
portées dan3 ces principes , se présentent à nous tour-à-tour,dans 
ce tablean dramatique ^ où. le ridicule se mêle sans cesse è l'hor- 
rible. Cette histoire de l'université étoit le coup le (^lus terrible 
qu'on pût lui porter ^ parce que le^ faits n'admettent pas de ré^ 
pliqpef surtout lor/sque^ comme ici'» l'auteur a su y répandre une 
teik clarté , l<s coordonnée si bien.^. que les conclusions en sor- 
lent toutes seules. Une grande idée domine tout Touvr^ge et v. 
établit cet ordr^ logique , cette unité ^ qui laissent dans l'âme du, 
l^eçteur une.impi*^^o?^>^e et forte. On. assiste au combat de U. 
r.é^olutâon contrje le catholicisme : dés les premiers pas elle^ 
(econnoU en lui le seul ennemi qu'elle ait à craindre : elle eior 



( 94 J 

ploie tour*à-tour contre lui la ruse et la foret* : elle orend toutes 
les formes , tous les masques , rassemble tout cç qm lui a été 
donne de puissance pour le lUal ; mais au milieu des persëcu* 
tions , des échafauds , la religion toute sanglante fait douter sa 
rivale de son triomphe : elle la réduit à recommencer sans cesse 

, , ^ .... y » • • ^* ' • 

une lutté qu^elle croit finie. 



> ♦ < » 



' ■*' ' F^rdanna 9 per cakk* Mb ipso "* ' r 

. • • • 

Une chose bien -remarquable , et sur laquelle nous appelons 
toute l'attention des libéraux , c'est que , dans cette guerre ter-- 
tible 9 chaque fois que la révolution , croyant le triomphe de 
èes doctrines assuré , laissoit l'éducation libre , l'éducation était 
emportée vers la religion par une pente rapide et irrésistible ; 
bientôt mille voix furieuses redemandoient le n^onopole et Pé- 
ducation forcée , seules garanties de I avenir. 

L'université de Paris tomba avec les autres institutions de.I an- 
tique monarchie , c'est ce que personne pe devrait. iffpo|rçr« Il 
est étrange d'être obligé de prouver que la tiile af née des rois dte 
France , avec sa juridiction qui ne s'étendoit guère au delà de la 
banlieue de Paris , n'a nen de commun avec le corps enseignant 
unique créé par Bonaparte pour un royaunie de trente millions 
d'habitants. L'tmiversité détruite , les corps Religieux supprimes, 
il ' falloit mettre quelque chose à la place : Tassen^blée cansti> 
tuante s'en chargea. Un rapport sur l'organisation del iiistruction 
publique fut fait par M, deTalleyrand sTévéque d'Autun youloit 
entre autres choses que la déclaration des droits de lliomme fut 
le nouveau catécliisme de 1 enfance. L'édlication fut alors re* 
connue libre en principe. Un an après , lé plan de M. de Talley^ 
land n'étoît plus à la hauteur des circonstances^ Cohdorc&t et^' 
tit un nouveau pour l'assemblée législative.' Dans celui-ci on dé- 
dâroit mauvaise toute religion particulière , mêrne ta religioM* 
nsiturellc : la liberté d'enseignement y étoiï déjà soumise à quel- 
ques restrictions : il va sans dire que c^ plan fut lui-pieiae bi^l^lAt 



(95) 

suiHiàné pour. la. Gonveotioiu « Deiui choses, dicnolt^ auteur/ 
yai.oiMentav.oir surtout occupé ks pensées et les toUcittuies de 
}a convention y. tuer les pères et laire élever les eufents : jamais 
les plans d'éducation nationde ne S9 sont plus multipiiés que 
pendant le sègne di^ cette troisième classe de régénérateurs de 
kl nation française. ». Nous renvojons nos lecteurs au livre même 
s'ils vjeulent se fiûre une idée de discussions où.toiÉes les bornes 
QQunues de l'eiliiavagiuice sont d^ssées : cm sentit vivement 
à la conviention les inoonvénients de la liberté d'éducation, grAise 
k laquelle la régénération n'avancoitpas asseï vite : c'est au nio- 
uient le plus afireux^du règne de la terreur que l'idée du mono- 
pole prit naissance : elle est tout entière dansce mot de Dan- 
ton ,,qaè iesenCuits appartiennent à: la république avant d'ap- 
partenir k leurs pavjenU. Après une discussion, où Chénier. 
demanda queles^fib de la république fussent arrachés au )oug, 
de la thifoccatiegui pesoit encore sur easu, oùf ourcroy denuioda. 
la destruction, des collèges, dont l'eqprit étoit en. (^position, 
avec les nueur^ nouvdles, on créa des écoles prîmiiires où les. 
parents fiirent obligés d^nyojer leurs enlanls {i). Nous ne suir 
vrons pas Fauteur dans lé. tableau dessixépoques qui compren- 
ueatles travaux de la convention snr l'instruction publique. De 
grands et.' nombreuk établissements furent projetés : il y eut 
même un commenceinent d'exécution : une discussion qui eut 
lieu sous le dire<jtotre nous apprend ce qui en étoit résulté; « Des 
étabUssementfe étoient élevés , des professeurs entretenus: mais 
il n'y avoit' d'élèves nulle part : Pitistruction publique étoit dans 
un délabrement absolu, nulle, vicieuse àxo» n Forme, .efl^yante 
par sa dépense , etc. • Dans le corps législatir de cette époque ,. 
quelques hommes honnêtes qui y étoient entrés réclamèrent la 
liberté des cultes : les convention uèls / obligés de consentir à 
rapporter les lois rendues contre les prêtres, demandèrent qu'on 
exig^t d'eux la déclaration suivante : « Je promets de na rien 

• ; . , ' . ■ _ ' "T .' '' .' • 

r 

(i) Loi du àg fnmaire an 5. 



(96;) 

^i^igaer4€ ççtvtratjjre h laxp^stitutiikD de l^n III,' soit en public, 
spi^ea particulier. » C'est upe givapde marque d'ettiiue qu'oi^f 
4o.nnée aui:^ h^nuiifis religîeuj^ les gauv^memeiit^ qui 0Dt iioar 
g[inë de les mettre aux serments çc^mnie pu met lesvnminels fiux 
fer^. \Jn r^oor effrajra^uf Tersle/ôxt^fv/ïfe.et'la superstition s^tan^ 
manifesta dapç )a làftipn ;, I^ i<8 i^iietidpr rurr&tiic x la rérphition ef 
l^ï^ plçtps d^ipstru^tiiin.piil^l^cie xepriffeut leur ^oqrs accoutume* 
1^ .habil^^ yoyoient.biejçi ^w» panr saiurer TaTenir et même 
1^ présent» il £Allqit en rer^r^^u plai^ d^éduçati^^ fiprcee de 
pautoi:^, c'est-jà'dire, détrair^ les ^çol^ partiçiifières quV|vpi| 
&it élever la lU)ertéd'enseîgQement pr4>çlamfie dans k( çonsti-. 
^ution de l'aii I)}. Elles furent ^^opiicé^ au conseil des cinq- 
pçnts. « Qa y «^QVQit les aniajnts des ^W^^^i^ dans la haine de 1^ 
9. république; 09 faispit filtrer dai^ les veiae^ delà jeupessele 
]^ poisqn du rpvalisme %% de 1^ ^perstitiptt^i si le i^fislateur ne 
)» s'empairoit d^ la gépérutîpn nouvelle , la rérplutipa se trou- 
x^ verQÎt arr^tép 4'¥P demVsièçle ^ etc. 1^ Un décret fut présent^ 
d'après )e<{^el la police pquvpît défendre d'enseîg^^ atout 
instituteur ^ui prpfesserojt des pf ii^cipes anti-répubticains : ui^ 
article, fait .dans le bul d'écarter 1^ prêtes. ^ pprlott que |iuf 
ne, poiifroitef^^ner s'il ^'étpil vwf ou npiarié* Bouky de 1^ 
Meurjt)^ le. çofi^liiattit : ^ JesuissA^f disoitri), que le .dessein 
». 4'éq3i;t^r de l'ensçigneuiç^ les pr^trçs papistes sera suffisaia- 
9, inent rempli par Iç se^me^it exigjf 4'^MX. ^ Il parott que Iça^ 
inesnrfs {«n peu çicerbfis pjçises par le direptpire p^'avpieot pa^ 
prodpît les^eu^çti^ .eÇ«Mf qu'on s'ep etpit pfpiiiîs i car^eu de 
tpmps apr^s. ^ se pla^iipit d^ ce qw» <i ?« écçjes deia çponar- 
çhie s^ ||ojirjrifspiei)t et s'cngraissp^ei)^ des pertes et de U ruine 
çLes écoles patipnales. • Vç» îlo.uve^^ plan fut pjréseç^té : il y eut 
i^ne di$.çH$sioj([i des plus, curieuses sur ^ liberté de Véducation. 
V II&Mt ,,4isoJit-oU9 que rinstiiiction pvblique soit arrachée ^ 
l'aristpcr^tieet au:K suggestions du royalisme.... Il est indîspen-: 
sable d'obliger les parents à envoyer leurs fils aux écoles.... L^ 
^berté au'on invoque pour ^éducation sera funeste a la libeilç. ï^ 



(97 ) 

pi ées tnexabrei ptése^Miit un dilemme que nooV iWomnmsii- 
dons aux partisane de l'ordre lépti^ « Ou («s pères de famille 
soi|C amis y ou ilsjoot' ennemis de l'ordi'e aciuel des choses : s'ils . 
sont amis , lisse confoiriiieroiit bbqx lois qu'il établit : sMls sont 
fimeiiHSt je ne ypt^piis corainent-oQ pourrolt rëchmer poux* 
pui. VMM Ubef të dont ils ne ponrroieiit qu'abuser. » - 1 ' 
- >£i^n B^M^rfevim t celttî»çi ^ dpnt les intérêt étolcnt diffif-* 
l«a^ de ceu^dèl^tipopededëiîMlgo^ei qu'il iiroit dépossédée^ 
(:oin|^it qu'une alliance ay«p le parti catholique pouvoit lui être' 
ndlé-» ^1 cotiaif|e|iç^par le maénager , se rëservant d'essayer de 
l'asservir ph^ l^lpd ^il avoit fofuyert \fai éjjlises pour fôtisilire 
fiuK pr^)ttg|fe'4€li^éiiér*fîpnsprés0u|0S| il résolut de Vasâurer 
p« Véà^M^v^fii^Amh ^Mt&ç. LWeur rçtrâce avec 
talent les prèmbÉiis^essaisf tentés' par lui ^ ipé ' genre et fétat de 
l'iostriil^li ^'uiïlîque en' France , jusqu'au inomeiit où Bona- 
pàt»iet arritéii l'apogée^ siî puiss^n^e^ e| libir^ de brâvbr hn- 
piaiémeiit^epa«li^ca|baHqi4e qu'Jtavbît ai tnittreusemfe^t ca- 
iressé, lirài lluttit^mté'inipéisaieA Four *^exéciitfr*1è plan* de 
Ittonfr6^e.||«^^i^l^|l0i|0i^i(^enlafe «ràitconçu ; illùi fâll<>î| 
^e^esplaves t^êl'É^ésùlut donc'd^abrtrfif tpt tle fidiatiKer '^ dti-^rdfit 
4e^sa seule ànikitîôtt; ttne générirtlibn^iiàissai^té^qU'IlI Vàgii^sfaiit de 
réfMir 'Iputé ei^liè^'sdus's^-.itf^in pour en hXté ouf dés it^^tru-' 
jné^rt^ n^térie}» 4'admibi8trÀtioii 'dai|$ s^ bixreau^S oti'dès'knà- 
^elnkssurl0cbani|^^é'bsltâiHe.' Ttf lé fili4â p^nééd i^Motui^' 
naissance ^'Vtttiiv^isiié, ^bust^^siliVroiispiilt nWfe'àût^iir'dans 
les'j(MtMi9 qci^îl dçinné inr (ie éorp's *pliis'admruiiiratif'qiiii'en-' 
seignapt, sur feà hiérai'chie'où leî professeurs des faciittéi "ïi'â-' 
voient que le ^kièiiié¥aiig', marque 4^ c^ mépris qné Bonaparte 
avoit pouç Fintel^^èiice humaine;, hurles différentes attriboti'ons 
des fonqtion!n$(ii^s, eu^^n^sur le but caiché ou pâtei^t de '<Aaque 
disposkloiié Le^dieçret d«i 17 mars iBoS étabHdsôrt le privilège' 
eoiqlusif de fenseignem^t au. profit de Funiversité. Âucùh éta- 
bUssement dlnvimciion ne^pouvott phis êtrefornié faorsdesoi^ 
ç^ ef sans-i^af^robatioti du ^^ind-mattté. Toute la Fraxite e^* 



( 9&) 

sdjg^^iUe et^ e^u^né^siç trouver eavelop|Nfe ^^ }f»y99Kfin^ Hl^iA 
4e.ceU9 ^di^MpisUd^lioi» ^ çt sumtè.di^i cl%e£ SM^^éi^d^ V'^PÎT^i^ 
bjié^ PU pour xjâe^ dire ^ 1^ l),ii^9^(;i^tiie djofk%i\ ^i^çn(tpii;é<. 
Ncf u^ rcjgr^Uoi^ ijueles horj^s q/i^ npus non» j»aiiv]»es fKmmtfi& 
m^ ui^us, fi^vaif i^t f^» 4^ rej^catfaûje le^ taU^u d« c^tfe Uufti- 
tutioQ tel que .lA.préseote l^iOeuc de la br«içbai:€^;.lQ( icca9QrA& 
4eceU^.gr«^ide nmchiae flM»iu.mi& àmi aveu; i>qft sofwiité loeuar- 
(|jjable .; QA ^t efffajrf die tojiif ,çe. qj^^elleprépciitu^ de-ykea pou« 
i^^ dir^ oirgajaiques « d^ iic)9 pQuvqijr pom; Iç mij^ df^ km whi 
po^asMief ,pomr le bîei^ s twiL j ^% facrifié.li U peff^ tiuicbiii^r 
y élique du fondatqtti; : elle ^eule ta ditrige ç^ l^anîm^ 

Boiv^çti^ aiz;ait eiopk>j^;tto ivomen^ «oiijr*.l^;CillbpU<^s«!ef 
^ygaes .dap g e y jtuK» del» yiy ft 4eJl4^'deeepûtHiiAiL.lfif dé^ 
dpig^ Uen^t^t^pour rç.v/&|^r kaoïà i»a^ajrelvif4!99t.HÀfa{N{iiettX 
t^ ^aipiU^ cat^oliqq^ a'^ltyig?^'^^ de,aç$ Ijctok el elMsrcbpien^ 

lJa.4^ç;t ç^jfduj.eii 9f>ven^bt» 18 ij^ «'^pi^ d*eAicitt oette^ 

]^s^ dq^ p^n^^itt. .0^ oepent paa ae.^w» M«:idiâ» de» diÉfioaL- 
tjp9)$ tjraxu^tjuesi et ye^ioiiref» de ce dépcet ;. yiipaîa^Qn n^avipit 

)^^ çmplèjteiDaeiit fûjulé ^h^ ew^>> 4^<)i|«: 1», bM ^P^ k$^ 
in^rête .lea^plus préçiifiip^. des .cijtçyena ; iLA'eitpaa^samÛBkAé^ 
ret (|e ireioairi^ufx cpiç €e 4,eçret rédui^pijt )^..4ç<4^ eccJlféiÎMtir 
S!^^?.A W*Ç e»Ç 44B^'t«Pa«!^^^«W«WÎ^*«(liJ dfïC* de» 

é<^ç{^cj^ ^ rui^msîtif •. Rjl^ niçppRi^oitplijf d«9|on)Wft échappée 
aif b«a^, de £sr.de Bp^^paiçte ; les g^ratîo>i9 i^oi^veUe» ^loiente 
qa sa pijii^aajoice et il 8e crp j>i^t «ûf. de l'aTeniis Ipi^^que le psëseM 
Imî éçi^Appa. n toniba MUi&^les çpupii de r£urope.,.e^ la Fram^e^ 
i^l irendue à ses piriaççf» l^g^tfo^es* \^. cogimeiice p^mr l'iosuriic- 
uça publiqfie «ne ère apuyelle qyii ii*wt paf la iMÛw ccvcieuse. 
De j^outea les tpstiuaioAs de l'epipire.» l'upWemte. fatcelle qui 
çfxji, le plus à craiudi;e pour swej^ist^nce lors de "la Kestaoralion,. 
IJn cri g^iiéral s'éleva fx>xiire elle du sein de9 liuniUles qui se 



\. 



i^^yoiettl^potir tc^oois aàrraoMe^ m joug odfeox qui 'ft^Oit {mé 
sur^HiSS ; lesaccii6atita8.âA»î«i€aràdbl«iiibef et peripiiM n^e»-* 
Bayoil4<rJ6ft réfuter : tttS'claeb.«ii£ihe et' les tnémbret ^è ^lini- 
veraté^niUoieBt U-Goodàinaerpar kiirttlènce. Ma^ «{iwkjuo 
ses ficei^ fosseiiK reeonmisiet-f ijAUipienent avmià'par let'ôr|&- 
lies du gQttireriiiBMetity idla obtint l!avantàge«léécisif An pmvi« 
sçixe^ fy ne ùfê^^m le %j fmAtr b8 ta' qu^an ovdomiaai^e rojnile 
ia supp^tna : Je pfé^mbale'qiii .détaille lons-W incoiiTëiiiiéiits 
dé cettQ îiMtitiitÂoa ekt^lMTt oûrieoz. Bea de jeun i|pr^ aetlê 
QrdopMiaBçe> Boinq^tHte Nuirait eo' France et rétaUisêolc fom-* 
irai-sité ^ 4iea'9MRxrriiiMM'ae Bwntpèrentdigiiés des bîe^dt^ d^ 
leup.DRajti» f. GaUiHOit célébra è.la tribiiBS rendkoiMMUifie des if- 
çées ; il y ent psesque .pa«$Mêi»des iiéi^àntioa» panar I9 éljives^ 
<;t la cba|iib«e Içiir y^t» 4e4i remerciements; Qa'arma*t-il a^rès 
le retoor ^ Roi^ Qp^ i'ioiùvemlë fut 'proi^ttoKreiiicftt encore re* 
co^tituée* )d raqtear 9-ai.TétQf>ouf iN^umerseBritkiesigénéalo* 
giqnes et 4^b^r la,filii»tiop><pd cp^îKeeiitrejeUe et lespramiera 
établisscm«wts réTQitttiomMiiiAQS;^ il le promweipmt ks eKpvemikms 
(tes pi'^tsd^ leisydoi rayip^ÉUi^ des drfcbét^^ «to« v KSeiirii'a éltf 
perdU;; dit-il, tout ^ iétl4 irdSgKHuièneiit cottserré et tmnsmds 
d'écp]i8,/B9|^qq|l||^ ji P4i^ do b Dciav^entioi»^ eoripasssnt par le 
<tijr<sç^i$e 9 le fsoivmlat el 'Venq^à« joaqpi'à la: môèardMe». Qé 
^oi|^ les ^i^M^ matérim^fle» tatoes'. éUmoiU s .iitwmtvlc^ 
tipii T.i\ n^ a eu au^e iÇîkpsé à^faite'.^Wf^ (1^ le* Tomterp 
de lés réufdr^ d^ les o/^gon^reiT» de ka ogdtio h â wi e r (»)4 f ijcé 
choses étapt restfSes laf^tiMimesi-il 7 a euqfietqiice johangei 
nieiits pan^ les borameS' • JUaut e^peiidani laiM- une dif^tinc» 
tipi:;^ :.\'^^^l|G^iiiftra|iou es^resté^r la mén^ qUe aouiS' Bonaparte^r 
chaçuii est deniam:^ leiriMàl^nposte:^t ^dèlek aesappcHtttt^ 
méats ;.lii epmovç ^i^eUfT^ L'it)#mo^l&i6léi(ie8| imr^ étf$ 

reqiei;t4e.. I^es changements* opères bat eu lieà ^ans les àdmi* 
niHréff .ç*e^f;*à:-dire ^ dans le oCNrps enseigàantv.Mai» ici Pdjoieur 

(i) Ce^SQDt les termes des pièces ufficielles. 



t I^OO ) 

9l»tfli6Miiqiidl«i».IItt«dlo»r^flu»do« âe en cfcdivig|«ii$éiilii^; et if 
dén»ntt^fmf d» raîfloùoeineiMf»» pleins 4e force tfoe ians cette 
i{l9titiutio« îl o'^a pdint ^^«f ^ion in^v^le âts ck«fs sut ]bé pro^ 
(es^rS) lié tseux-cî i«»l9»inattrt!i'd*^iw}e, â^ liriattre^ d^éludé 
sur les .éMves ::qu''ei^iiui|i|M|MMi| leè foii^McM^iiall^ veniplîs d^ 
tOMftw le^ v«rti»y: 4e toute )')labHe|ë , de t^itt le ^è' {lossiMe y, 
riea<J»efeut.ain41ituren cette ma^obine çnséigï^aiile et aAniàiis- 
trftlkttit^ doBtilestirovaget si aKMçnliretix et si eomplîqtiés leuïcheât 
liM,«orpft.par.*)|ofis les'ilrêi^tft^'a^R cfw les içt^HigeucesIeiir 
écbappilat d^^tOHtes fiaists. «.Aiii»H 'liî^i)! ^ei sonr coQM«vee» 

df«:lietirs.â«^lÂ'€«A%«a|iQKiet'd||dîre«toive*:^'^^ y jkVbît fmpo9« 
i^tUlké qiiei^elft f^autt^esoeuti •ç4^««i'gé«bërâtk>ps ètolasiiques 
iieidispav<MSM»tp^ toatd^iui coitp ? «Mes 9*éoauléiit1eiitenient^ 
|[i;f9dncHcaiettt, saqs ^ ffsse 'f eaon^elées 'parles ^éaéra tiens dou- 
velks]q|ttî'xteiisf]p.îotroébfseat^u^ |Mir une lente et hi^asibt^^ 
gFadatîa|i , ietiesùieBl ^ tfaoç' -^ c(ui-eiif»e' te cortdthpc pair' fé^éoïk- 
Saftt4i|»éi{iuMède:X«vpir4^api|>fdte^<è^«<^^ he cnfignoDs 

p99 àt^9.^6xeit sattf qtt'îl sQÎt dbiuit^è «r^nfié |iuîssaace hiinii^iixie. 

: : ]u'^utaifrr.ecptM|w ûii.ohtfpilrè mix éooléi écch$èidsti^|i)es $ou& 
k> moiiaTelûei ;;/ob .ipeiife' Wett ^tle ^ n'-e^t "pas le n¥om& 
kilifawti^ it\nnmtre<^ par le^' dates ^ules ^ qué1or9<;[aé lie Koi 
donaoît aMz-j{yéqiMiile*dr0it d^^^a^irdes écoie^eciélésiàstfqàes,^ 
liiupprt9sro»iAe'Vtt9il^^iV^ étoit résolue ^^ que soir existence 
^if^tvfttohf^gêi&^r'iÊsrdv^iikéê dite, temps^ que cette existence 
étoit^bJignowoiM et devv^il feire p)acek un système il^mttf^ fond^ 
suttmq&iiu^ c*<s&à»dire' , conçu den^nière h ti'étre pas en oppo» 
sitioniqi^fiC'lft. ohakt^^ dont 1^ ^'^érlcTâ^ reçoivent ime atteinte 
grave^de ce pFÎTilégêei^cittsif attribue- k Vuniversiié' impHriale 
fHtnÂ'b(HÊHn€ ifuiSavoU ctféée pfatét pour sçivir ses ^Buès poUti- 
^ueiiffu^ p^uarWpandf^ hss. bie^fkitê d'une éducation rncrale (i )• 

(i) Tout ce qui est en italiquv» est çxtrait des ordq/inai^çs dM.i7 févcj^^ 
çt du. i5 août 181 5. 



( i*l ) 

Il 69 1 4<mo aÎHHiffde 4e supposer qiie*ioviqiie l^tmjtmirtë iwH 
sous le Gotip du prAV'isoire b^plns iMumIiànl, pr0V<nMiii^ qui eit 
encore aiij^ard'liui le 8e|il titve^leMd ekiMenoe, i'aUteTÎtérojditf 
exercée ,par. le 6U .atué del'figHse pf>éà9acltt *f we rétfét te comré 
TËgUse ipdiD^ 4eft prlvSéges d*i|B eot p« «{U^H atoit le pr<»|et de 
détruiïâ et, partout des impéte qu» loi ëtoieaf don* Qooî qu'il en' 
noil )^ les école» jQteclériasIiquei, aonune l'aiMmiit'&it danaid'av 
très »tçfliip8- les it^tUutibiit ^a«Uottl»fieStiroycM^ s^aecrotlM' 
to|is les )<H«c$,le DQndivedfii taios^yea» efMsr^eiKley de iNiniter^ 
sk4 4iPH>Ql4QBèrtieB diaas les jiiémes^ropdrtfàiis ; larëvôittlioii^' 
4ùn% rfHKenk: était mettaoé far.de» génémcioii^ 'ehrétienties , a^ 
bit eiHefkdre.de oéaveaa de» cris dé fureur, et les hotutuesdu* 
pouxr^r j ontobev.€e qu^elle veuty <m- qtt*eHè déiM^tide, c'est 
ce quelle déiaândoii. à la êoutèutidu^ et an direevfni^ ^ c'est ce* 
que lui ac«xH^kt Bonaparte .* i^édiseatiiim* forcée^* la -proèibitîoaf 
4e$ écoles chrétiewMSv L'auleuv a Tapproekëles àrgàments qui" 
ay oient retenti dans ies^ assëstibiéee réil^liKtontlaires, de cent» 
qui ppt.été avattcé&dernîèrenieAtà lâ^tribiNie pnilikpieetdâni'- 
les journaux ihiiristériels^ 0&*e»croit àpeîne'MrjeiiM^ umis*^ 
les idéeS) les principes, les déduCEttonsv )ee«ermifiir'ieûveiit Boat' 
les mêmes* Le pènraaldes IMna^aet' W autres défenseurs (de, 
KuniversiM parlent «ansis'en douter comme Dànt,on> et < Robes-* ^ 
pierre. Nous .recon^BandéHs aussi à nos lecteurs les aMMidérâ^" 
tions de l'auteur .sur cet ordi^e légal , Yulu'rtutirpHù^ de tou» nosl 
politiques» contre lequel. ni raison nifuétiçe'ne doîveat'prér3ti^> 
loir y qui ressemble a cette destinée aveugle des- anciens contrit' 
laquelle tout venoit se briser, mais auquel neoroieat guéi^s ceux 
qui l'ont imaginé , parce quepresque tout le mottdesait bien qu^it' 
n'y a jamaia eu lit^jort/repluff complet que celui qui règne dana^ 
notre législation* immense arsenal qui fournit tour k tour den 
armes à tous les partis. Il se hasarde à prédire à l'ordre légal que 
lui aussi verra sa puissance' échouer contré la. religion , et il' tet^^^* < 
mine son ouvrage par une péroraison pleine dé cette. élo<pienee 
qui naît de l'alliance d'un talent élevé et d'uue convic^e»|iro* 



( >94 ) 
des nu^ij^ t^paii<)us giiv le suprême jj^^u voit clé hi chitftâeiitë y 
cpBÇQiiJTU^ à,b^(er la nais9^^lÇ|e da |»iiîV>4iPpt^M^^ modecn^. K 
nouf a sifmblé. utile de dpQQiet qtf€!lqD^iioa«:«aux fiirefofpe* 
jueuts.iL ces pensées t montrant comment les^spiîl» àés^^ous^ 
Tei^pîre du galUicanisme sont arrivas sur la. p£ii»|#r^â<î «à ik sfe' 
tUroavQj^nt aux. approches de Ja - téxolucioar* Oet^e âiide $K(jBîrA 
ppur reconnokre le développemen,! d'idées qii'giiv^l^e le gaUîccl* 
fû^me 9, et . juscpi^fi d^iiel poînt il cliang^ la disppsiJMn. oTiC^nairé 
d^ boianxes. .';.'. 

t^our.poser d'abord la cfuiÉistionjoas lé nooVèirii point àé me 
DU noii&.yt>ulf>ns'la. traiter^ la soisîété 6déle y ccMi^UéetSoit ea 
empir<6 général » comme sous les* premiers Carloiyi«i^ieiiSi soit 
en pliisieMrs ^tatajudépendafita y. ne f ossèd^-jhsUc: f^S; en elle- 
même le moyen certain de mamtenir l^ eivilisdlml'itflRliw dies bé* 
résiarques et çpn^tra des^so^ter^ns iuditidtiels ou. colleetib «pis 
attentant fi Tes^istence sociale de la Traie religiqu, seule baàe dei 
la çiv:Uisation Téritable? Ce mcvjrfa certaiii n'âipi^teot-il pas pour 
chacun de çp9- étajt^ s'il jouit, de l'indépendanccf ou.d*ttn apptil 
suffisant ? Placé sous l'action inimédiate du clergé gallican , 
l'homme qui réfléchit « conduit à ces questions par le spectacle 
de l'histoire f areeottrs à lut pour en recevoir l'échiirciSsemefit 
Sa confiance dans l'identité des réponses qu'il va recevoir avec 
Fenseignement dès Apôtres est d'autant plus grande, i^ifil és€ 
préparé par son éducation k regardent ce clergé comme la voix 
même de la primiliTe.£glise et la partie la plus Iq^neuse du 
troupeau de Jésus-Christ* Yoici ces réponses si vivement atten- 
dues: «Saint'Piekrrei'eis^soceeMeurafVicaîcé^de^ésus^litisty et 
» tofiie l'SgUse 9àémc ,■ n'ont reçu de pqissimee de Dieu^qne sub 
» les.chosesspiriluelles et q«i conocment lis salut , et nonpoine 
» sur les choses iempor elles et civilck^ Jés^s•^Chri8t non» appve* 
» naut lui-^ieoleque sàn raymAite >n\est pas de ce monde , eb 
s en un auitre/dadreit» qu'il: /<zi«< peindre ai César ce ijài est H 
» C^sar, et. à Dé^uce tfui e^t à Dieu^-éL qnfaînsiJce précepte d^ 
» rApéues^it^tiI^Mil ne p^ttt ta îriek;éù« altéré ou -.ébranlé i 



f io5 ) 

Que toute personne soit soumise aux puissances pfup&ieàrer • ' 
car a ny a pas de puissance qui ne vienne de Dieu , et c*est ' 
fui qui ordonne celtes qui sont sur la terre; celui donc qui^ 
s'oppose ûttà: puisàiances résiste à tonbn de Dieu. Noua dé- 
darons en conséquence que les rois et les souTcraîiw ne sont ' 
souniis àaucunépuisiànçè ecclésiastique par r ordre de Dieu 
dans les chÀ^ temporelles- qûlls né peuvent éti-e dëposA ' 
dirtctemcttt liî iîidireclciliéht par taut^yritë des chefs de' 
lï^e ; que leurs sujets ne peuvent être dispensa de la sou-' 
missioii et de l'ôbâssakice qu'ils leur doivent, ou allons du' 
serment de fidëlitë j et que cett^ doctrine nécessaire pour /a' 
tranquillité publique^ émoxi moini avantageuse k l'Eglise^ 
qu'à l'Etat ,. doit être iflviôlàblelnent siiivié comhie conforme * 
à la paroIe.de Dieu , à la trâditïoïi des saints Pères, ei aux ' 
exemples des sainte (î). ' ♦ • ' 

» L'empire ou lé igtnivern«ment civil est subordonné à la' 
vraie religion et en dépend dans le genre moral , niais non 
dans le genre politique ou en ce qui' concerne les dioîts dé la' 
» société humaine , pàisqtte, dans ce genre , rtnipire et la Vi'aie 
» religion peuvent subsister l'un sansPautre. Il s'ensuit de ies 

• principes^/tit>t<^5</e^cnir/e monde , xpé ,' dans quelque état 
» que.se twmve la religion ^ (en vain toute l'Eglise ) , en v^n 
» lespéntîfes quî^n sont les chefefe^dnt des lois , d>s oi'don-' 
» nanoes et. des décreU' contre le Prince qui est le chef de la 
» sodété civile j le Prfnce eonservèira indépendamment de ces'' 
i décrets tous les^ droits qu'il arbit avant , dé gouverner et de' 
» r^ler. la société dvile sans pouvoir jamais être deposé^ par 
» ( toute rSglise ), par les pontifes. L'institutioû du éaêerdoce^ 

• des chrétiens n'a rien changé dâfns le di'oit dés souverains, et' 
■ Jésus-CfarisI n a attribué aucun poawtr ( à tdutè l'Eglise ) ^l 
» aux pontifes du christianisifaè , pbur régler Pes choses tempo* 
» r^es ou pour donner et ôtèk^ leis empires* Le Prinbè né doit' 

(lyOée!. de i68», art. !•'. * , :* « 

10 S 



» 
n 
» 



» rendre compte à personne de ce qu'il ordonne. Le Prince, $e 
i> pQUt redresser lui-mêine quand il connoît qu'il a m.il fait ^,, 
» mais contre son autori^te , il ne peut y avoir de remède que^ 
» dfins son aulprité. » « Un Prince qui anéantit le droit de 
Dieu ou celui des peqples, .dit Jurieu , par cela même aneant/t^ 
ses prppres dxoîts ; çar,oii ne doit rien à.çeluj qui ne, reiul^ 
rien à personne, ni à Diei) , ni aux hommes^ : on ne.peij[t pas^ 
pousser plus Iqin ta lémérilé,.». Jésus* Chi^ist met , pour 
n ainsi parler, dans la mêaïc ligne. ce qiiVn doit au;c Princes. 
» avec ce qu'on doit à Diçu. memex afit* qu'on reooni|oJb$c daçs, 
» Tun et dans Tautre une. obligation ésalement inviolable* Jésus- 
» Clirist> qui assiu^ément n'ignoroit,pas. que ses disciples nc^ 
)) dussent être persécutas pav, les Princes , puisque meipe il. 
» Tavpit prédit si souyQnt, ç*en rab^^ttoit rien pour cela ^e 
» V étroite obéissance qu'il leur prescfivoit , ne leur per*, 
y> mettant que la fuitç 4!une yillç à l'autre, et ne leur donn;\nt 
D d'autre moyen jd.'aissurejr; leur vie. et leur liberté que lapa- 
» tience. ^Soit que l'om considère les préceptes de rEcriluve.^ 
», ou. I^ .manière dont on les a. entendus et pratiqués dans l'Egliçe,, 
n,J^ ixiaximç qui prc^ritune obé^sance à toute épreuve enyersi^ 
».Iet Rois , ni ne peut .êire un simple conseil ,. ni un précepte^ 
naççotnjnodé ans temp^ deji>ifflesse { de l'Eglise ) , p^isq^i'on. 
» les-vo.it établi^ par des principes çu£ sont. également de tOifs^ 
»^<p^ temps , lejs^que.sqnt V.orjdrç de Dieu et le ^rqspect qui e^t^ 
%,A,vi , pqur l'amour de lui et pour le repof du genre ht^mcùn , 
i> au^. puissances souveraines : principes qui,, étant tirés des.. 
»> ^pçéççgtçs. 4^ Jésusr.Çhiiat, devroiexitdi^r^r autant que son, 
n ^ règne j c'est-à:dir^ ^ selj^n l'expressioti. du Pi>aiintste ^ autant 
» que /e^dfc// et que /« /wwe ,et ajUtant qjgie l'umV^^r^ , L'iirjpiéfé, 
* déclarée et même la persécution n'exemptent pas ks suJ9t^ 
» de l'obéisçance. quik dpjjYjçiit aux Princes., Cçj^e doctrine gui, 
»,^celle,d.es pKpphè^^s,, s>t Ç9iwçryée 4^8$ kj^l^gipiV^cliç^'-, 
» tienne ; c'est aussi celle des Apôtres. On les doit toujours 
» servir^ quels qu'ils soient, bons ou m^ch(ints. L'Eglise c|ird- 



( ^'*^ ) 

t tienne sW fert'ùtté r^iéd^ In prâtiqiie canitàûteàe celte 
» maxime tout le resté des temps ; de sorte qu'on peut assurer 

• comme une i^érité incontestable que la doctrine qui nous oblige 
» à pousser la fidélit^en vers^Iès Rois jusqu'aux dernières épreuves, 
» est i^rt/ef/ien^établie dans Yanci&i et Je nouveau peuple. Quoique 
» toute l'Eglise tnéme n'ait reçu micune puissance sur les choses 

• temporelles et civiles, il n'existe point desou veraînetëdnpeujple. 
» Le ministre Jurîeu s'est imaginé que le peuple est naturellement 
I» souv.erain, ou, pour parler comme lui , qu'il possède natu- 
» rellement la souveraineté , puisqu'il la donne à qui H lui plaît : 
» or ceîa , c'est errer dans le principe et ne pas entendre les 
j) fermes; car, à regarder les hommes comme ils so^ naturel- 

• lement et avant tout gouvernement établi , oto iic trouver que 
ï) l'anarchie. S'imaginer maintenant dans le peii^le , considéré 
n en cet état , une souveraineté qiiî eèt déjà tinc espèce de gou- 
» Temcment, c'est meAttc un gou\^ernement aVarittout gôu- 
» verncthént et ie cbhtredire soi-même. Il est' démontre que 
i les ebcce{)tïôns où ïimitdUom dû pouvoir Ses RôSs, loin d*êtVe 

• h tbvit cdmmiih -dés hfoharcWes ,' ne' sont pas sèiïléi^eht 
» iYwr/^tte^'dans cëHe iuyieupîè dé Dieu j mais çéllé^ei n^ayaht' 
» hièri eu rf(Cr;7Àrf/«ttif/ir,*piuisqu'au contraire on la' vt)ît établie* 
t sur b forriiie de toutes lejî aiitrés ou de k" plupart ^fa déifions-' 
» tratiob TJal^ée plus Idin'ét remonte jusqu'au* niôùârfchies les 
» ^îus aricîenWei ét^lw jjîus célèbres ae Puhivers ; desoHe q^u'on 
V peut Conclure qii^ t'outcfi fcés monarchies n'ont pas seufehient' 
36 connu ce pr^bdu' pouvoir du peuple^ èï <^*bîi^nèïe'cqn-** 
» noîsioit ^âs dbns lefe empires (jue Dieii ihênielêt J&ùs-tJh'rîst' 
» ont ' autorisa. Si les Princes *( les empereurs 'romains f 
»' quittaient les règles à'un bongouvernëi^efti, Wrs'sùcces- 

» seursrèretioi^nti l'intérêt de TEtat , qui dans lé JTonA étoit 
D aussi le leur : les peuples se rétablissoient ; et, sans en faille 
D des souiirbraîns>vM«ircrAarè]e se :proj[>olBoitU'lMbKr'^AA 
» nionaréhte b plurf absoïueià pluS pàr&îtfe lîb^r^ê Ai pèupfe 
» sounùs , ce qui est d'autant plus aisé, que les monarchie* les' 

8. 



/ 



( 10^ ) 

» plui absolues n« laisse&t pas d'avoir des bornes ioébranlables 
» dans ceitaÎDes lois foDdamexitales> coDire lesquelles on ne 
• peut rien faire qui ne soit nul de soi. Gomme le vrai intérêt 
» du peuple e$t d-intéresser à son salut ceux qui- le gouTernaut , 
B le vrai intérêt de ceux qui gouvernent est dlntéres^r aussi 
» à leur -conservation les peuples soumis; ainsi.... le gouvcr-* 
» nçmentva tout seul et se soutient pour ainsi dire par soa 
» propre POIDS. Sans craindre qu'on les contraigne jles Rois 
» htibUesw donnent eux-mêmes des bornes pour s'empêcher 
» d'être surpris ou prévenus 3 ik s'astreignent à certaines lois , 
» parce que la puissance outrée se détruit enfin elle-même : 
I» pousser plus loin la précaution , c'est , pour ne rien dire, de 
D plus f autant . inquiétude que prévoyance , autant indocilité 
01 que liberté et sagesse , autant esprit de révolte et d'indépen- 
s dance que a;ile du bien public On a régné parmi les Juif» 
» toujours dans lejnême esprit d'indépendance absolue, tant 
» sods les Rois de la première institution que dans la monarchie 
s nai^ant? sous les Machabées. Ce peuple étpit^le peiqptlede 
1^ Dieu , Iç seul qui le connût et le servit : le seul par consé- 
s^qnent qti^i eût la vérit<iblt sagesse : M se^l que JDieu gou- 
i»^ veimât jX qui il eût donné des Ipi^, . Le. peuple ( de Dieu ) ne 
s se laisse ipieu.pRrQi)i'U puisse jamais s'opposer au Prince» ni 
» armes ^ ni a^emblées 9 ni autorité quelconque» ni enfin ou^, 
» chose que Vobéissapceb lie droit 'de. la propre conservation , 
s obfecte Jurieu , est un droit inaliénable. II ne luisertde riea 

» de dirci qu'il parle d'un peuple ^ car il n^. expressément 

» dan§ le. mên^e droijt une ^ande partie du pfitqfk.mi verroit 
» sa. vie injustement attaquée ( par ic souverain )..•• Que de- 
» viendront les éuts si Ton itablit de telles maximes (1) ! ! ! s 
Selon l'illustre auteur des A^'trtissenienU , ce droit de conser- 

r * 

ifê l0^m ,^^ M. Jmri€Hi,P^liiù,M^ w«**-4: Uf. U ¥oyjK tium Çènf. éêtm 

.... - ->..» • '' r " "* " ^' •■.-..< '•: I» 



( »09 ) 

dation n'appartient pas même au toal montl'; à la majorité dé 
l'Etat , car il nous représente les chrétiens comme la partie pr^ 
pondérante , la partie la pins nombreuse de Tempire romain 
Bçus Julien l'Apostat ; et , en tjuelijue nombre (fu* ils fussent , et 
quelques tourments qu'ils dussent souffrir , il leur refuse même 
dtms ce cas le droit de défense ; non en vertu d'un précepte 
appliqué k la situation sociale de ce temps, mais par iin pré- 
cepte apostolique absolu d'une perpétuelle applicttdon , et le 
principe de .conscience qui en dérive. 

YoiU donc 9 grand Dieu! la société telle qiiele cfcristianisma 
l'a faite y s'écrie , frappé d'une douloureuse surprise , Tesprit mé- 
ditatif à qui vient d'apparoftre ce singulier tâfUeau z qu'est-cî 
donc que ces choses civiles et temporelles qui ne concernent 
point le salut , puisque FEglne qui 'k pouvoir sur les choses qui 
concernent le salut n'en a point sur elles? Ces choses civiles et 
temporelles ^ru ne concernera peint le salât sont -elles des actes 
d'une créature raisonnable ou des <^jets purement matériels^ 
Et le monde matériel lui-même est-il sans rapport au salut deè 
ftres pour lesquels il est créé ?Qu'ei5t-ce qu'une conscience qui 
prescrit k an <$tat de périr de péor je périr, de périr de peur, 
de souffrir; enfin , âe périr de ' mort spii'itueile de peur ût souf- 
frir temporelleitient. itélas! l'étude de la société avoit fait nattré 
en moi d'autres eîipérances : il 'lanfàréài paru que dans une 
société bien constituée , la vérité et la liberté deVôient se 
soutenir par le développement -de toutes les ressources^ de 
la nature humaine. La réparation du genre humain me préken- 
tmt Pidée d'une action divine, destinée à ramener la société 
humaine , par le bon usage du- libre arbitre > à xeconnotlrè 
complètement Vàrdre social ^ I s'y soumettre de droit et dé 
iait. L'ordre social étoit il mes yeux une législation eoniplèté, 
destinée h déployer contre le désordre et surtoitt contre te crtme^ 
qui est la corruption et ta mort spirituelle de lalsociéié, toutes 
les forces spirituelles et physiques du corps social ; et cette légis- 
lation me sembloit ne pouvoir être efficace que par u|ie hiérar- 



(i.o) 

o}^\e, qui Tappliqueroit à la société. Jésu9^Chriait me parpiUfQit.ê^^ 
"^au réparer le genre bumaiapriacipalemeDt pcMiff )a v^nt^^ put 
itappoit au salut oa à la vie future, mais aussi par rapport à If 
vie présente, au .sal^t temporel eu lui-même ^ ^i telle «e pr4? 
tentait à moi 1 action du. réparateur sur la société otéisjtinU^ 
aux lois delà réparation, Ai^ lieu de cela, que m« montre le 
^ristianif mje de la primitiye Eglise, le véritabh ckris§ianisme{i ) ? 
Un Dieu qui confère immédiatement un pouvoir politique doi>t 
la possession est affranchie 4^ tqute condition , un pouvoir inor 
jwi^ble , i^oinsque Vétat ne soit çonqub , quelles qjuiB puissent 
être Fh^ré^ie, la tyrannie^. l'iinpiétéj^ un Dieu, dontlaparoljer} 
^infiifeve. qui; 4ç)aire tout l^omme venant en ce mo^d^ , ne faiç 
que m^iu^eim* les piipces destruc^içrs ^t Myrt T^uipire à ^JBk 
fyrannie temporelle sai^s remède certain j un Dieu y, qui ne re*- 
|i,re japais les pouvoirs d» la royauté à un souverain rebelle au3( 
|ois foud^^mentales de la société hamii^e, qi^'cn livrant Vétcuà 
f franger j qui même, au.stfiud'un empire profondémeot atta-^ 
cl|é au.chpstianisme , conftre des<lrpit^ souverains 4ont la po&> 
^ssion est indépendante de tout respect pour les bases de 1^ 
^Qciéld' chrétieiufe f çt confttitufi le «pouvoir, politique sans freio 
eeric^i^f tendant au despoti^ne^ comme l'obéiseapce sanssécu- 
jritf^ ,jt^dant à !aTébel)k)n! Yoilii donc le c«o^p^ sD(;i^lUvr0à la 
,):)ppi^^y9loiUté {d'op pfç^uv^^ ipdividu^l tjp^ bi^main, : c'estrà* 
^i'^f^,C]^mmfir , à Anne^de fiojeyn ou à.He^si VIII , k Pombal , 
.à;£lis^betb, à ^iei:i*eJe-Cr^el^Jivi'é^ /enfin-à ifai^hfist «lui?- 
)ffj^fiP^ih.c^^^wii^"^^,ct 9^K Séjan, ^ux,]l^[essaline9 à Né* 
iTP^^i Qpn^tienf à ÇqqnnQdjç, à.Iféiiog^bale,,^ria loi de na^- 
S^V^, iaU^]^fxéié^ seio^ lçkk>i 4^S^àce ! Quel d0ute affreux vî^ut 
faisîjç iftqjf^^afii ! Ë^t^elle divine et véj:itable la- re^i|^^.qai coust 
tit^jS.d'^^èsdepareik prÂnçi{>çs le sçc^été humaine loji^e ^^iir€ 
Gl.^à Jfu^aisl. Ainsi les Germains; les Romains, les p^pleseilr 
liques . qv^î j .. par rexercice . de la véritable force ^Qcia}e , 

• < 

^i)0n«i)teii4^u*îii'«gil ici4u gaUiQanUmc. > 



'{>réservént long-temps 'leurs ifickUrs et leur liberté (Tune tj « 
rannie corruptrice^ n'obéirent en cela qli'h une fausse sagesse^,' 
à une flius^e loi de nttture; ei leur entrée dans TËgnse eut pour 
eflcl de détruire cette 'flatteuse illusion , et non de régler, diri- 
ger Viisûge des diverses puissances du corps social et d'en préve- 
nir les écarts! Au contraire, l'empire romain^ agissoit seloa 
la Jol de nature tant qu il se laissoit dissoudre par des êtres 
qui n'avoient det'liouune que la figure et l'esprit des dé«- 
inons ! L'Evangile condaninoit T'AUemagne quand , en- 1 1 06 , 
felle rejeta Henri IV, c'est-à-dire, le schisme, la simoi^ie, 
l'iniquité pernianenfe, la corruption sociale; la France^ quand 
elle ne voulut pas concevoir pratiquement un roi très-chrélwi 
professant l^h'éré^îe\ l'Espagne^ quand elle s'est soustraite ^ un 
Néron chrétien sous té nom de Pierre -le-CrueT. Mais te Bas- 
Enlpire , ^Angleterre , la Suède, lé Dahemarck,- TEçosse, se 
conformèrent^ dû moins ifiatcrietl'emént , à l'èrdre du Christ, 
en taiit que tout âussî libres dans leai*s actes sociaux ils restèrent 
soumis à Henri VÎII , à Elisabeth et autres qui exerçoient sur 
eux une action -plus a nti-clife tienne et plus ântî-sociale. Oui, 
plus ah éônâidèreun ordre socîàl si impàrraît , si chancelant, 
reposant sur vies^ bases si étrôîlei» et si précaires ^ irélrécissànt si 
^iiisuliêretnènt f idée cénérate de la loi' naturelle et d'une'révé- 
latioh véritable', pins les doutes augmentent sur la divinité et 

la vérité d'une rëligidn qui constitue aiusi'la'sociéfê humaine. 

-, • . ■ 

Tel est l'effet inévitable d'un enseignement que repoussent la 
raison et la conscience 'humaine. Les âmes nobles, les esprits 
droits s'irritent contre une doctrine qui courbe lès peuples sôas 
lin despotisme éternel. Alors une voix s'élève,' elle chante^, le 
déisme et la liberté, elle annonce de nouveaux cieux- et uq« 
terre nouvelle. ' ' ' 

• • ■ ' * I 

« Il y a/ dit-elle,' une religion bizarre, qui, donnant atix 
» hommes deux législations , deux chefs , deux patries y les sou- 
» met à des devoirs contradictoires , et les empêche de pouvoir 
» être à la fois dévots et citoyens :. telle est la religion des lia^ 



{ nO 

9 mas, telle est celle desJfapooais : tel e$ile> d^mliams/nerO' 
» main {}); il en résulte une sorte de droit mixte et iiysociable , 

» qui n'a point de nom Elle est si éTidemment mauvaise 

» que c'est perdre le temps de s'amuser h le déipontrer. Tout ce 
» qui rompt t unité sociale ne vaut rien. Toutes les iusiitutions 
» qui mettent l'homme en contradiction avec lui-même ne 

■ valent rien. Jésus vint établir sur la terre un royaume spiri- 

■ tuel, ce cpL\, séparant le sjrstème tbéologique du système po« 
» li tique ^ 6t que l'État cessa d'être un et causa les divisions in- 
m testines qui n'ont jamais cessé d'agiter les peuples chrétiens. 

• Il a résulté de cette double pubsance un perpétuel conflit de 
» juridiction qui a rendu toute bonne police impossible dans 
» les états chrétiens., Un Catilina , un Cromwel , aui^a trouvé l'art 
» de s'emparer d'une partie de l'autorité publ^ae... : bientdt 
» voilà une puissance. Dieu veut qu'on lui obéisse. Ledéposi- 
s taire de cette puissance en abuse-t-ii , c'est la verge dont Dieu 

• punit se» enfants. ••; et après tout, qu'importe qa'on soit libre 
» ou serf dans cette vallée de misères? L'essentiel est d'aller en 
» paradis 9 et 14 résignation est un moyen de plus pour cela. 
». Mettez vis4i-vis des chrétien^ ces peuples générea^ que de* 
> voroit Tardent an[H)ur de la gloire et de la patrie , supposez 
» votfe i*épublique chrétienne vjs-à-vis de Sparte ou de Rome.. . 
» Hais je me trompe en disant une république chrétienne y cha<> 
» cun de ces deux mon exclut Vautte; le christianisme ne 
» prêche que servitude et dépendance : son esprit est tropfavo-' 
% ruùle à la tyrannie pour qu'elle n'en profite pas toujours. Les 
» vrais chrétiens sqntjaits pour être esclaves : ils le savent et ne- 
9 s'en émeuvent guère , cette tourte vie a trop peu de prix à 
» leurs jjeux. De tous les auteurs chrétiens le philosophe Hobbes 
s est le seul qui ait bien vu le mal et le remède , <|ui ait osé pro- 
» poser de réunir les deux* t^tes de l'aigle, et de tout ramener à 
» Yunit/é politique sans laquelle jamais état ni gpuvernehient ne 

(*) G*e»t-à-dûe f^attiean^ , 

1 ».; t ........ 



( *ï5 ) 

» sera bien £onsiUué(i). «Cependant, « H iffipoiie bien à VéUèt 

• que chaque citoyen ait une religion qui lui fisse aimer se» de*- 

• Toirs. Les dogmes de la religion ciyile doivent être simples | 
» en petit nombre , énoncés afvec précision. L'existence de k 
» diyiiHtév puissante, intelligente, bienfaisante, prévoyante^ 
» et pourvoyante, la vie à veuir, le bonlieur des juslet,. le 
■ châtiment des niçcli^pts, J^ sainteté des lois, en un mot k 
t déisme (a). ». 

Ainsi > séduit par ce développement d'idées, Fesprit méditn-r 
tif dont nous suivons k marche s'^Içigtte du cbri^iiuaiismé qu'il 
ne voit plus que comine incompatible avec la liberté naturelle k 
que comme principe éternel de division sociale ; et il arrive à 
l'idée d'une «ociété tout humaine reposant sur une religion 
naturelle , eiVBeijgnée h la spciété par k seuk raison , «I 
dont le maintien est confié à k {missa^ce politique; Suivoiis*k 
dans les conséquences qu'il va tirer de eet Ordre d'idéal. La riet 
ligion naturelle étant seu|,e coni]patibl^ -a-^ec k liberlé publique 
et Vunîté morale des sociétés humaines ^ c'est elle qpi doU.pré^ 
valoir comn»e base de la civilisation UiOiverselk. La religîaii 
chrétienne essentiellementservile, qui tend tOKJciur^ à Viétftndhf 
et à se développer , ne doit pas ,étre r^iigitm de l'étet f au cdur 
traire , pour qu'elle ne punse encore lui mtke,.^l£i«^, tAniiqu'ois 
pouiTa, l'éteindre, chercher ,à sou9^ttre:à l'étal •0ii;ëgliM;» 
lui donner une constitution' civile* Si'f^lte é^^ise' résiste , les 
ménagements qi%'on,aur,a,pour elle j^se^o^t plus qu'eflfet dt 
prudence; car ce motif n'ayantplus lieu » il'sera naturel aii corp» 
social d'employer totus ses* moyens à ebccliire de son sein éet 
idées et des hommes qui menacent couj^urs le bon lims » k droit 
naturel^ k liberté puUiqne^ et dont k sysième al enlTaÎM k 
monde* De là^ suppressions^ spoliations ; et puis serments t ii}- 
ti-usions^-eiils, déportations, incarcératiol^ 9 eatétntipns! ré<^ 
^pressions indispen^bles de la* résistance obstinée à ^a »Aisoir« 
aux lois de rEiat , qui ne veulent plus soufkîr qu'on Tél^nn 

(i) Cofilraf focîiaf,UY. 3 , cb* 8» 
(1) ÉimU , t. I V , p* 373 et 587, 



( '«4 ) 

'et qu'on la méprise. Toilâ pour la religion ; Classons aux tùmé- 
quences politiques : tt Le droit politique est encore h nailVé. 
• <Ja'icst-ce qu'une loi et quel^-sont les vrais caractères 'de la loi? 
» Ce sujet est encore tout nmif^ là déBhiiiôn de la loi est dncôrë 
j'à'faire (i). » 

Donc aussi la définition du souverain qui impose la loi \ et ces 
définitions pures et justes œ se trouvent ni dans le paganisme 
avec SCS extravagances ^ ni dans le christianisme" avec la servf • 
Ifté. Elles n^ peuvent donc se tr^ouver que dans la savante ji lu- 
lôsùphie qui s'ëlèVe, et'do^nt on voit l'aurore chez quelques pliT- 
losbphes dé 4'antlquité qui ont su tnépriser les supersdCions 
populaires. > • • ' • . 

'• Suivrons-*' nous* cet esprit inquiet autnilieti des obscurs e^ 
|irofottds abtmes où il va s'enfoncer? Ce détail ne pourroit se 
Informer diiu$ les l>oriies que nous nous sommes prescrites. 
Isivré, dam» l'étude h plus étendue et la plus variée , celle de là 
société , à toutes lès illusions â une philosophie tout hunialive*^ 
altérée par toutes les passions et toutes les foiblesses de l'intélli^ 
%bù^f ses ^gareRient9 seront indéfinis. Ne le dissimulons pas', 
|Biu»la révéla lion a développé l'esprit humain et donné de forcé 
à^lalumièi'é qbi Claire la société , plus l'abus et l'altération de 
eette lumière doiviént être terribles dans leurs effets. L'homniè 
qm rej«tfe la religion révélée ou- complète ne peut errer de \k 
mëmô-liîauière que celui qui abandonne la religion naturelle -y il 
s^rai d'autant pWs redoutable et plus malheureux qu'il s'appulerâ 
d^fin bien&if divin plu» admirable pour attaquer le don de Dièa 
m^ne. «-Le plospài^tld^esprits célestes^ dit Bossuet, se trouva 
I le plus fimiiaisânt et le pltà ftnâlheureux (3). Ainsi les plus 
bëaivr dôn^deJi^iuteHigenceet de l'âme se changèrent eti erreur 
et en ^natisme les.^kis terribles sous l'empire de Fesprît men- 
songer du philosopfahme déiste ou athée. La nature de Thomme. 
dès cfdrps politiques , des létats , du monde civilisé, delà société 
humaine, fut cotiçue en dépit de la révélation, de là raison et de 

(i)£m(7c, t. IV, p. 373ct587. ' * ' '^ ' ' •'••^'* ' ' 

[2)Dtsc,surihi5l.univ, ' 



Texpertence , autant qu'il plut aux pliilosoplies modernes de se 
soustraire a tontes ces lumières de la vîe. Dans les rëlbnnes qu'exî- 
geoient les abus introduits par une longue altération de la science 
sociale , on rejeta la haute sagesse de la représentation divine qui 
avoit formé ITurope, qui, sans jamais exclure déforme politique 
nécessaire , l'eût dirigée dans le choix paisible des modifica- 
tions* co.n\[euabIes à TéUKt de la soc^IdtQl On préféra se livrer à 
fessai aventureux , de pi asi^i;r$ foriMes de gouvernement qui, 
lueuie possibles et légi^iines ailleu/s, exposaient aux plus grands 
jna]bears«le&étajtS:à.qi)i.4lles étbii^nt inapplicables. Ainai> iimnt 
seulement le système de i68a conduisit nu pbîlosopbtsuie parie 
dégoût de la reUçion chrétienne , nuis beaucoup d'erreurs du 
phiiosophism^ . sont de véritables. conséquences de pluaieiir$ 
principes prpfçssés par l-école gallicane^ La déclaration gallicane 
enseigne y par exemple, que l'Eglise u'a point reçu dé Jésu»- 
jChrist de poissapce sur les choses jciviles et temporelles ^ quai 
^r4 l'effet de ç6tte maxime dans Y esprit des lois? Le voici dans 
^H^l^es. litres de chapitres du livre de Moiàtesquieu ; c Les 
» choses qui doivjent être réglées p^t las principes du droit 
» civil peuvent i:qni^eftt Ji'é^le.paff* }ts priiusipés des lois de b 
/i religipn. Il Eut oa quelques cas suivare 3a l^i civile qui permet^ 
» etjipn> pasja \ç\ 4^ la religion qtti df^nd. Il nefautpoinl 
» régler les tribunaux huQiains ptirjes maximes^des tribunaux 
9 qui regardent l'autre vie. Pans tel Ci«;il &ut suivre à l'égard 
j» dçs inari^ges les lois de la religion >. 0t dans tel cas il faut suivre 
t les lo^ civiles. • G'est^-dire -^ opposÂtian des lois civiles aux 
leis religieusei^yaMpposition de bonoes Ipiaci viles contradictoires 
aïo:. loîs[ religieuses ^ et enfin», préféreace fde l'obéîssaJice aux li>is 
i;tvilel à l'obéissanoe aux lois religieuses. Quelle extension, n'a 
))as. obtenue maintenant un tel ordre d'idées ! 

Le comte Hehrï de Mkrode. . 
. ( La suite au prochain Numéro, ) 



( ti6 ) 



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Sur un passage dv jourr^l des débits. 



Par extraordinairi^, le journal des Débats contient (dans son 
n*. du 1 5 de ce mois) un passage plein de vërhé que nous croyons 
devoir faire coniioitre à nos lecteurs. A Taide de quelques pré- 
liminaires assez insignifiants» le journaKsté arriVé, tant bien que 
thaï , à te proposer cette question : Yaudroit-il mieux que lei 
professeurs de nos coUëges fussent ecclésiastiques? et à ce pro^^ 
pos 11 remarque que depuis deux cents ans en çà tout en 
France tend à ta sécuiansaUon. » C*est, dit-il , un fait iropor*- 
« tant dans Tbistoire moderne que cette sécularisation progres^ 
ii sive de toutes choses, tl y a eu un temps où TEglise aspiroit à 
n goûvei-ner les royaumes. Elle j â parfois réussi ; mais cet ordre 
tr de cbotes n'a pas pu durer. Il y a eu séparation du pouvoir 
» temporel et du pouvoir spirituel : c'a été la sécularisation de 
-» la politique. Autrefois' la morale étèit du ressort du clergé^ 
» e'étoit ce qu'on appeloit le casuitisme. La tb^ologie définissoît 

• seuîe nos devoirs et fios obligation^; elle nous disoit seule ob 

• • • • r * 

i étoientlebien et le mal. Pétrarque, Uontaignei Cbariron , ont 
é émancipé la nîorale; elle est devenue une science laïque. Le 
Il monde s'esit fait des pHnéipes d*bôûnêteté indépendante des 

• canoni def l'Eglise. Il y a eu d'antres vertus que celles du clottre, 
« d'autres l^gles de conduite que celles du casuitisme : c'a été 
» la sécukvîtation dé la morale. Avant Descartes , ta pbilosopbte 
n étoit eonfondiie avec la théold^e ; e'étoit le tiemps de la sco- 
» lastique; Descartes est venu ; ^'â été la sécnlarîsatioh dé la 

• philosophie. Jusqu'à Louis XIY les cardinaux entrent au con- 
» seil et gouvernent souvent l'état. Depuis Louis XIV qui avoit 
» l'expérience de ce qu'avoit été Masàrin , on ne voit plus guère 
» que le cardinal de Fleury à la tête des afiures. Je me trompe,^ 



("7). 

» \\j a en le cardinal Dubois; mais TEglite, )lmaginff , ne se 
» soucie giière de reveÀdiquer comme sieif un pareil homme ; 
» ç*a été la secularisatShi du ministère. Autrefois, dans Tuniver- 
h àié de Paris, la p.Ui{>art des professeurs étoient prêtres. Les 
» uBi^enités étoieat un des quatre ordres de l'Eglise : Tépisco- 
» pat, les prêtres séculiers , les ordres monastique! , les uaiver- 
■ siié»* A mesure que le temps a marché, l'université est de* 
» Tenue, plus séculière. Jadis les lettres et les sciences étoient 
M renfermées dans les cloîtres ; c'étoit leur berceau et leur asile. 
1^ Bientôt il 7 a eu des académies^ des instituts, des sociétés» 
» Quannonçoient toutes ces fiondations? la sécularisation des 
» lettres et des sciences» » 

Il ajoute que celte sécntarisatioa unirerseUe « n'est rien autre 
B chose qcie la marché de la ciTilisation» €s^r, dit- il , le caractère 
» le plus marqué de la ciFilisalloD , c'est de partager tout entre 
» tottSf pouvoir, pences , industrie , riche^es. » 

Il y a long temps que nous disions que la civilisation telle que 
Venlendent ce4 messienrs , n'étoit autt^e chose qu'une ]ongue et 
per^év^éfaate attaque de la terre contre le Cii^l, dont le but étoit 
d'exclure pettrà^u la religion de la politique , de l'éducation , 
de la littérature, de la morale^ enfin de tout ce que là religion a,. 
fomr objet de régler. ici-bas 5 et que^ si on laissoit faire cette 
espèce decivilisal^B, on ver^oit enfin la religion , et par con-'« 
séquent toute société, dtspardltre de dessus ta terre* Les paroles* 
que nous venons de- trfinscrire s6at un aveu éclatant de cette 
vérité. Eo tf^, si celle grande iécularisation pou voit enfin de«- * 
venii' complète, si l'on ponvoit enfin parvenir A partager tout 
entre tous, ei par égales portions ( cela va sans dire , jusque là 
Toeuvre seroit imparfeite), considérons un instant le rare bon- 
heur dçmt on jouiroît dans ce notvvel âge d'or. D^abord le pou- 
voir, qui, suivant noire journaliste^ a déjà si heureusement 
passé du dkrgéimx rois et des rois aux nssemhlées tégisiatwes , 
seroit aloi:s arriva jusqu'aux jparticuliers, qm, le posséderoîent 
tous également. Ainsi ces. distinctions l|iiiiiîliwies de princes et 



( "3 ) 

cleMijefir, tl^iiimaijstnitcùrsi>t d^udminisir^, n^xîstéroient pln^ 
^ednus Thistoircv Personne n*âur<>it plus démallre; tl n'f^ 
auFoit plus dé gôùveimèment nuUe pa4# Alors virroit-bn ert 
paU? Sans tlontie/ car les consciences aurpient olkcfna' ùn^ 
plénitude de liberté en vertu de laqnUk^'iL^sft biendanfr ^*e« 
c]«acun auroit le droît^de îaàre tout (»'qû?iF 'fugeroit .u pro^«|s/< 
La morale seroit conapl&teniewt ëmatieîpde. > En vtti'tnéuîHhi'f 
auroit- plus ni easnistes, ni tas de con«cieftee. Cesc(à;,'on en* 
ço&vîcnt au}ourd'hai , c'est là décidonent que Ton Tient tious^ 
conduire. Il y a long* temps que nous le savions. N.oiis 1 orion^ 
dit et répété mille fois.. Mais' il est bom pourtant que<:ii«M;eAiie-'« 
mis l'avouent. Du moins personne n'en pou rtfaphis doUfér.^Man^ 
que dis-je? et quelle est mon erreur ! L'aot^ot que nous Ti^iiDins 
de citer aurh p\uÈ d'upe fois encore la liard'fésdetde'se^é cliré-' 
tien^ et il trouvera encore des lecteurs- sisnei irtê^tkëëê p6t\r ter 
croire. Ce n*est«pas pour ceuxrlà que poug: écrlvoiKt. M^is ceéx< 
à qui il reste encore de riateiligeDoe con^r^ndi^otit' âisétnii^nt 
qu'il faut pourtant bien que les écrivains '^tholiqvés: aietti vu* 
clair, puisque ce qu'ils ne cessent de répéter depirîé si'lon^^: 
temps , et ce qui a troUvé tant d'incrédules , cpt proclama AU* 
jpurd'liui.pdr leurs enneniis qui s'en appiarùdâisent. > • 
« Mous allons essiajer de montrer coninftcnt tois les ditttr»' 
genri^s de sécularisation' dont le ^oirrnaliste libéral nouk etrtre-' 
tient, comment toutes ces différentes manières d'ex!clak*é hi ne*' 

a 

lagion se lient ^ntre elles et partentd'an: principe c^mnAiny'^*^*' 
dépendance de la raison individuelle; quedlbti è écHvaiW Appelle' 
»vecbf3aucoup:de justesse la séeidatigqtmn'de Id pl^b^sèpkfcj 
}>)ur le bien faire comprendre, nous alitas rètnfohKer à l'ori*^ 
gîne commune de toutes les questions et de toutes les «èctes-.* 

L'infini «xiste, car autreinent liexistencc auroit diesr bcytkeset^ 
Je^néant seroit une réalité. D'autre paitv <fe fini ex'if^ d^^. €ai% ' 
cliacun de nous ôent en lui-raénae qufH êse b^né* '• ^h\^^ ici sev 
présente 1^ grand fNroUlàmè> :Ie.pipbimw;)^tièr»>de ix^u^e^^^ 
l^opliic c|ui:n>$tipj}^£9^ée4Ur iaikiiî^ïinnsrétxJt dfîgMtfûntb* 



(îi9) 

OÙ. Dieu. a .place Tindivida; tant qu'il uf consulte que sa raison 
isolée, il ne peut voir et ne voit en efiet que contrnclîction dans 
la coexistçncie du.fini et de Tinfini. De là tous les systèmes. Chacun 
a ^magi/ie le. sien. pour i'ésôudi*e cette difficulté qui se présente 
]^artoift.^ous iniUfS ^ mille fa ces diverses,. et ù. laquelle serédui* 
f^Ht^i^ dçfW^Mt^ aJEialyse toutes les questions de ht pbîlosôpliie/ 
Biais comn^c. elle est absolument. insoluble pour quiconque ne^ 
SjÇ^fiaifet pa$ d'abord! s^ raison privée à la raison générale , il en- 
^l résulté que' ces sysitèii^es. seisont éloignés du vrai k propor- 
tion qi^c leurs auteurs ont eu plus de force dans Tesprit. Ainsi 
ceux qui. ont envisagé cette difficulté dans sa plus grande géiié-* 
rî^fuéet qui en oi?t tiré la dernière conséquence , ont dit ; L'exis-i' 
t^ïoce de l'iit/ini e»t déniontrée^ celle du fini est évidente^ et lat 
<:6ntradiciion entre ces deux existences est claire comme le ioiir r 
donc la iraisoa se contredit : donc on ne doit pas se fier à elle : 
donc il faut dou,ter de tout. Ce furent les sceptiques de, tous le» 
temps. D'autres ont dit .: Noii , la raison ne se contredit pas ; il; 
jaune des trois propositions qui n'est pas démontrée* L!im-: 
portant étoit de savoir laquelle : on se divisa sur ce point.. IL 
s en trouva qui nièrent l'existence du fini et qui soutinrent .^poe^ 
les individus n'étaient par rapport au grand tout quo ce quô« 
sont les modifications par rapport au sujet u>odifié^ lesqueHes 
n'empêchent pas. qu'il ne soit un. Restoit bien la question de 
lavoir con^ment les modifications elles-mêmes pouvoient être 
distinctes entré ç.lles et. distinctes du sujet modifié , sans qùd 
l'unité fût roipapue. Mais 09 négligea pour le moment cette petite 
dUficuUé : ^t on. fit le panthéisme. D'autres trouvèrent qu'ils» 
étoient pourtant bien des individus réels et différents les uns de» 
autres; ct^ pour défendi'e leur existence personnelle, que l'autre 
système a^taquoit, ils attaquèrent celle de Tinfini, et conckn!eni 
qu'il n'existoit pas. Ce furent les athées. 

La même difficulté se présente sou» une autre forme dans la 
question de la spiritualité de l'âme. On n'a qu'à considi^rer la 
simplicité comme un hifinipient petit en éten^luo^ et on va voin 



\ 



( «20 y 

U»§ mêmai d'uM^ussions produire dés sectes analo^çuei. Lès plu$^ 
forts dirent : Lu pensée est an acte simple que la matièt^e e^éii- 
tiellemeiit étendue ne peut produii*e : donc il existe^ci nom ttne 
substance inétendue qui est le su\et de la peniée ; d'autre part ^ 
il est bien évident que notre ceft|M est une matière iMndoe» 
Maisyaotidfl réciproque entre un être sinipié etun^cre étéA4« 
MBplcqQecontradietion^ doncit y a contradiction entre leii^dM* 
■éeiles plus chires de notre inteUîgence ! dotic il •né' laut pa§ 
croire à spn témoignage : donc il faut être, sceptiiqve. D%utrcll> 
éireÀt : Nnn'y il fiûtt absolument qu*il y ait une des trois .don* 
nées£i«sses, et oi| se divisa pour savoir laquelle; Les nialéria^*' 
listes soutinrent que la pensée ii'étoitqu>^ane modification' der W 
■iatîére; et les idéalistes sou tinrent que la matière étoit unpiir^ 
phénomène, simple m6<^eatidn de nôtre esprit- abusée • <^ 
Telks sont les.princîpales erreurs dan^ lesquelles an tohtba* 
fur les deux questions fondamentales Au laphiioséplne', 'par^ 
suite de l'impossibilité où se trouve là raison individuelle de^ 
résotidrele grand prol)ldmedèl|i coexistence' du* fîniet dé- Tin^. 
fini. Il nous seroit facile de ramener aux mêmes élément^^ non-^ 
seulement tontes les autres questions qui se rattai: lient à ees 
deux principjtles , comme celles «qui se (ont sur le temps et 1-es^ 
pace» sur Toriginede nos connoissaticeSy sur le libre arbitre , 5«r 
Forigine du mal^ la natnre des modifications, les univèrsaux ». ett. , 
mais encore toutes les questions tliéologt^ues que les diverses* 
hérésies ont soulevées. Cottime les bornes d'un iifticle ne nous 
permettent pas d'entrer dans ce tong> mais curteui^ c^tàil, nOUs 
nous contenterons de dire que la eoexisteiice dti fini et de Tin-'' 
fini offrant à la raison bornée de l'individu nue contradiction» 
apparente, et ne pouvant par condéquent être adiniiie qu'eA vel*ftiî 
d'un acte de foi , la détermination de leurs rappottls ne peut de 
même appartenir qu'à l'autorité générale ou callioKque; qu'ainsi 
du mom«it où les homméft commeneè'i^e^t à- prendre leur rai^a 
particulière pour guide d^sleiqucâtio^s dé cet ordre, ils dui^nif 
nécessairement se retronveir eQ^préseuce de h diifficulté foudu-' 



\ 



/ 



tnéiifale; çiie cette difficulté dut reparottre^ toujours également. 
Bisoliible, sotts autant de faces diverses qu'il j avoit de rapports 
à déteimiaer.; (fue delàf dut nahre une multitude infinie de 
ae6teaf(pposfasietprésentant> s^ chaque question^ des carac- 
tères aaalogu«rà tèusqué nduit avons obéervés dans les i|ectesf. 
oelatsT€9 àf 63çktêBcie4de Dieu et' à la sptrituaiifé dé râme.'C!esl 
aosH. ce* qui est arrivé, -^ ,' comiÀé l'Itistoire de la philosophie p 
HhîsCoîre) dçr bérésieB , qcti n'en est qu'une continuation , offre 
ooBftaniaBiettttiescavai^tères. Ainsi; par exemple, les hérésies qui 
ooneeme&t la persoAoâi de notre Seigneur Jésiis-Cfarist vinrent 
toutes '4ie rimpoësilkilité où l'on étort de comprendre l'unioa 
bypostatiqueda Créateur avec une créature 3 et de îà naquirent 
deux geiur«i de sectes «^posées , dont les unies considéroient Je- 
suVCkriat comme on pur hoAitne, et telâ furent les paûlianistes, 
lea pJiotinistes , les ariens et les sociniens; tandis que les autres 
tendoicDt à anéantir en Jésus-Ghrist l'humanité , et ce fut le ca- 
ractère particulier du monothéfisme. La même question appli- 
quée à nos actes moraux donna lieu à là même division. Les. 
pélagiensaltribuéreat tout att libre arbitrer et lie laissèrent plus 
heu dans le domaine de la grâce.; et l'erreur opposée fui celle 
des yansénî^es dont la'grâee toujours efficace détruit dé fond en 
OdQable le t^re arbitre. • ' - 

Mais le grand problème dont nous parlons ne se présente pas 
usalenientdans les questions purement philosophiques ou théo- 
lo^ques. Ses ramifications s'étendent encore à la politîque'^ à la 
morale y à lé littéiratore, -aux sciences \ en un mot à tout ce qui 
eomposerkamensê domaine de l'esprit hiimain. Pour s'en con- 
laincre^'il suffit de considérer ii^ué Tinfini se retrouve partout, 
ei que, dajai la roopale ^ le droit,' dans la politique , le pouvoir 
d^lu» kk Ultérature^ \^heàu^ dans lès sciences, le vrai^ n'out 
pas d'autre ^source que l'infini ou Dieu ^ ni d'autre réglé que 
l'^u^nt» géaéialc oa le ^séns comnhun. ^ kxtktX ' Tou reçonnoitra 
CacUeneBt l'orîgÙM d» fôutos les fausses théories ; et Ton com- 
prendra poiàrquds toAt ce qui tf^èst pas bathcfli^ué s'est trouvé 
10 9 



I 



1 



( »>a ) 

partagé entre le rigorisme et la morale relaeh^Se, le droit dirin 
tnamissîble çt «ans bornes et la souyeraîneté du peuple^ le 
classique et le romantique,, l'idéalisme et ren^risme. 

Cependant il est important de remarquer que ces deux grandeaf' 
classes d^erreurs opposées , qui comprennetit toutes les erreur»* 
dani. lesquelles Tesprit humain s'çst égaré, n'obtinrent point etF 
n'obtiendrcmt jamais dans le monde un Succès égal Depuis le 
péché originel , les choses sensibles et bornées nousitoudient 
par trop d'endroits et se révèlent à nos seos arec trop d'énergie^ 
pour que nous ne soyons pas^ en général^ plus portés vers les 
opinions qui les favorisent que vers celles qui fendroient aies 
faire dtsparoitre devant l'idée de Tinâni oudeDieu^ que notre 
foiblesse n'aperçoit plus que comme à travers tm voile. C'est 
pourquoi , dans tous les temps ^ la tendance la plus générale de 
l'esprit particulier a eu pour objet d'éloigner de plus en plus 
Dieu dt l'homme, on^ comme Va fort bien dit le Journal des 
Débats y de séculariser toutes choses. Nous allons voir d'ail-» 
leurs' que les systèmes mêmes qui tendent h anéantir l'idée de 
rÊtre infini , et qui, sous ce rapport^ sembleroient s'éloigner 

I 

de éette tendance générale, j reviennent tous par un autre 
chemin , ce qui peut aider à expliquer comment les sectes les 
plus opposées ont pu contracter une si étroite alliance , quand 
il «'est agi de combattre la religion catholique. Toutes alors ont 
fait cause commune; toutes ont travaillé , autant qu'il étoit en 
elles, à rompre le commerce d'amour que le divin Médiateur 
avoit , au prix de tout son sang, rétobli en(tre le Ciel et la terre. 
Ainsi le gallicanisme a exclu la religion de la politique, parce 
que apparemment le Dieu qui a créé le monde et qui est mort 
pour lui n'a pas le droit de se mêlar de ce qui s'j passe. Ainsi 
le jansénisme a éloigné les individus de la pratique de la reli*- 
gjon , en leur faisant entendre que leur salut ne dépendoit 
d'eux en aucune sorte, et en refusant à leur fo3>lesse les secours 
qu'elle puisoit dans là manducation fréquente du pain des forts* 
Le calvinisme a nié la présence réelle st a ainsi JKinni de ses 



( '«3) 

tempks le Dieu-Hoinine/ Vëpoiix^ l'appui et le oônsalatèvr 
unique des âmes. Les déistes sont allés plus loin et ont dit que 
Dieu étoit trop grande trop ëleyé au > dessus de nous pour s'oc- 
cuper en aucune manière ni de nous ). ni de nos actes. Enfin les- 
athées et les panthéistes se sont trouvés d'accord pour nier * 
l'existence du vrai Diea, ou pour assurer avec Cabanis que la* 
cause première est pourtoujours dérobée à notre investigation • 

C'est ainsi que les croyances religieuses se sont par degrés se»' 
cïdan'gées. Et comme ^ dAns le^ sociétés ^ ces crojances finissent ' 
toujours par dét^minex' tout le reste^ tout le reste s'est aussi 
progressivement sécularisé ^ c'est-à-dire, que l'athéisme', ou 
autr^nent laf révolution , a pris partout la place de là religion 
et de l'ordre. 

On a sécularisé la politique , c'est-à-dire , que les rois sont 
devenus l'es juges de ce qu'ils dévoient à leurs peuples, et les 
peuples sont devenus les juges de ce qu'ils dévoient à leurs rois, 
conflit d'où résulta l'alternative inévitable du despotisme et de 
l'anarchie, de l'anarcbie qui règne encore , et qui continuera de' 
régner jusqu'à ce que le despotisme vienne la remptacer de 
nouveau» 

On a sécularisé la philosophie, c'est-à-dire, que chacun e»t 
devenu le juge de tout ce qu'il devoit croire, ce qui est l'anar-^ 
<iie ou antr^mçnt le délire dans les crojancea; 

On a &ît plus (et le rédacteur soi^Jisant chrétien du Jo^Unaf , 
des Débats trouve en cela un sujet ide Joie) , on a sécuhrisé la: ^ 
morale , c'est-à-dire , que chacun est devenu le juge à» ^ dc«. . 
voirs, soit envers Dieu, soit envers les autres hommes i d'piV 
Tient qu'on proclao^ auijonrd'hui le triomphe de la morale du 
monde , tapt de Ibis anathémisée par Jésus-Christ , sur la morale 
de ce divin maître, qui 4 cMlisé les nations» 

Et afin d'assuré? la dni^ d'un. sîr bel oeuvré, afin que cette 
cîyilisation noùrelléx ou plutôt cette dégradation épouvantais ^ 

9^ 



( Î24 ) 

de la société , se perpétuât d'âge en âge > on a sécularisé Téda^ 
cation. 

La littéfartttre, tes sciences^ ont evanssi lent port daSia ce fu- 
neste progrés. La littérature ^ après awùir méconnu la ïégle im- 
muable et universelle du beau , que le chriltianîsme seul révèle^ 
n'a su que flotter iaaertatne enire le despotisme du^dassiqae y 
qui la rend impuissante pour le bien y et la licence effirénée du 
i:oniantisnie > qui. lui donne tout pouvoir pour le mal. Les 
sciences^ destituées de la règle du vrai ^ se sont d'abord égarées 
dananûllis systèmes^ qui se le disputent les uns aux autres en 
'absurdité et en audace pour attaquer toutes les doctirinctf qui 
servent de fondement à la société et à la monde, jusqu'à ce 
que, fatiguées enfin de tant de rêves et de chimères^ elles 
n'aient plus fait que ramper dans les détails et se soient en quel- 
que sorte interdît toutes les considérations élevées qui seules 
les pouvoient eiinobUr. 

Tels ont été ^ dans les sciences^ dans la littéi-ature , dans la 
morale , dans la philosophie , dans la politique ^ tels ont été les 
fruits amers de cette espèce de civilisation que le /dunta/ £^5 
Débats nous vante. Elle a tout sécularisé; elle a chassé Dieu de 
partout 5 elle a chassé de partout la vérité et la vie. Maià quelle 
est donc h puissance Occulte et maligne qui , en flattant l'otrgueil 
de l'homme , te porte satis cesse à se constitoer ]ù^ de tout œ 
qu'il devroit adoi'er , et entretient ainsi la guerre entre le monde 
et ëAotl ipÀ l'a Élit? La ndigîon» qui n'est autre chose que le 
règne de Dieu aur la terre, la religion qui nous unit à Dieu> 
nous idenlitts a^ec iuî , et eonnnaniéo dès iei-bas le grand ou«- 
vrage de l'unité dont la eonsonnnation doit faire notre bon- 
heur étevnel 9 la religion seule peut nous apprendre le nom et 
l'origine de cette puissance qui travaiUs de tant 4e manières à 
nous séparer pour )aniais de notre unique bi^n* Cette puissance 
est la même qui , êé& le commencennant , flsiUa. l'orgueil de la 
mère du genre hntsma , en lui dettandanê pourquoi Dieu ne lui 



:( ȉ5 ) 

avoît |»as permis de manger du fruit de l'arbre' de la fcience du 
bien et du mal. Cette puissance , c'est le Prince {i), i^tat èe 
dieu (a) du siècle et du monde ; en un mot , c'est l'Esprit mau- 
vais^ qui y (fepuis le jour de sa chute f faii la .guerre à l'Esprit 
de J)ica^ Jeguel a dit^ pd>' la bouche, de saint Jacques» que l*a- 
milié dfi ce monde jest ^l'inimitié de Dieu^^ eH que quiconque veut 
4tre Vomi de ce sièçk se constitue par là même Vennemi de 
I}ieu{Z)* Yous donC| 6 insensés , qui applaudissez au triomphe 
de cette puissance et qui combattez sôus ses drapeaux, apt^rénez 
que celui dont les paroles ne passeront point , celui dciutles pa- 
rôl^snnriyront au Ciel et à la terre , a dit que ie'Fhnbe de ce 
monde .était déjà jugé (4)^ *et qu'il a promis à' Sbii épouse, a 
çefle Église aux lois de laquelle vous préférez les ma^tiiiies du 
monde et de son prince, qtie iàf. ou tard elle triotnpheroit de 
vos coupables efforts^ et qiÂe les portes de tenjer ne pré^au- 
droientpas contre eue (5). 



(l) JOMI., XIV, 3o.; 
^a).lICor.,lV,4. 
Q) Jac, IV, 4. 
(i) JoaD., XVI, ti. 
(â)liatli.,XVI,i& 



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« • • 



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( ia6) 



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'^JjCsxts-Cbbist le trai Isaac , 'ou la Divinité 4^ diristiantsme 
prouvée par r histoire du saint patriarche Isaac ; par M^Ciftoir^ 
curé-doyen d'AilIy^e-Haut-Cloeher (i): ' 

« 

La prophétie étant un caractère distinctif de la divinité , il 
s'ensuit, par une conséquence nécessaire^ que toute religion fon- 
dée si)i* la prpphétie est manifestement divine. C'est donc rendre 
un important service à la religion catholique^ et contribuer 
puissamment à lui donner de nouveaux en&nts , que de mettre 
en évidence les prophéties sans nombre que contiennent ses 
livres sacrés. Depuis l'origine du christianisme , les Pères et les 
docteurs se sont livrés sans relâché à ce ti*avail , et il n'est pas 
un discours prophétique qui n'ait été excellemment développé. 
Cependant on peut dire qu'il reste beaucoup à faire, lies inter- 
prètes des divers oracles se sont plus particulièrèmént'appésàntis 
sur ce qu'on peut appeler prophéties de discours} mais il y a 
dans l'ancien Testament une manière d'annoncer l'avQnir^ ncMi 
moins frappante, à laquelle , avec notre auteur , nous donnerons 
le nom de propltëtie d'action^ c'est ce genre de prophétie qui 
résulte de la vie, de la conduite et de toutes les actions des pa- 
triarches et du peuple de Dieu en général , qui n'étoit lui-même 
tout entier qu'une continuelle prophétie. Tout, dans l'ancien 
Testament annonce le nouveau , « et , dit Bossuet y il n'y a page 
» où l'on ne trouve le sauveur Jésus. Il est dans le paraàis ter- 
» restre^ il est dans le déluge, il est sur la montagne > il est au 
i> passage de la mer Rouge, il est dans le désert, il est dans la 
» teiTe promise > dans Tes cérémonies , dans les sacrifices , dans 



(i) Deux foits Yol. in-ia ; prix : 6 fr. ^ et 7.fr. 5o c. par U postc^ ParU » 
«lu* DcKh-Mandai et 0«:iraux , rùc St.-Ândrè>deB-Àrts , n». 55. 



V 



( 127) 

« Vaidbei éam U tabermick} il ettpai-tout: nuis il ti*y «tt 
» qttîen figures: » •.'■•'.**■ 

C'est une Qoavelle partie de ces figures qa*a voulu expliquer 
Jefiî^ux et savant auteur du Kvré que nous cxaiuiaons. « Déjà, 

• àatï%V£ssaisur les rapports entre l&saùtt patriojfehe Joseph 
. et)Mn Seigneur Jéms^hnH, nous nous sommes «fforcë» 
» dit-il^ d^ moBtrer avec quelle clarté « quelle précision , quelle 
» exactitude, le Fils de Dieu étoit préfiguré par lés moindres dé« 
» taik de Tliistmredu fils de Jacôb. Auiiné'du désir d*être utile , 
» MUS avons continué de sciniter les divines Ecritures , pour j 
» trouver et y montrer partout notre Seigneur Jésus-Christ ^ et 
» nous venons offrir 9 dans l'histoire dû saint patriarche Isaac^ 
tt nne nMtvelle preuve de la divinité du christianisme* » 

On sait qitel succès obtient le premitnr de ces ouvrages. « Il 
ià faHf dit M. Drach y une vive impression sur tous les Israé- 

• lites qui le lisent^ et il a contribué à la conversien de quel* 
» qnes-uns d'entre eux. » Ifous disons avec confiance oue co^ 
hi-Gi dl>tiendra le même succès. H est dans le même genre 
que le premier; l'auteur y &it voir, par des iapprochements> 
continuels , les nombreux trait» de ressembhnce qui se4irouvent 
entre Jésus-Christ etisaac, et d\ine manière si frappante, qu'a- 
près avoir la l'ouvrage-, il estîmpossiblode ne pas reconnoftre 
dans Isaac une incontestable prophétie de Jésus-Christ ; partout 
nous avons trouvé la plus grande justesse d'application , ce que 
Ton doit exiger surtout d'un écrit de cette nature y et si quelqMe- 
fois l'auteur parottse permettre des rapprochements moins di«- 
rects^ soit dans rhistoire du mariage d'Isaac >.soit dans la com- 
paraison de Rebecca avec la sainte mère de Dieu , soit dans queU 
ques auU'es endroits que l'on remarque en très-petit nombre , 
alors même il cite à. l'appui de ces rapprochements des interpré- 
tations si claires et si. précises des docteurs» qu'on est obligé de 
se ranger à son avis» 

•' ISons croyons encore devoir détvuire d^ivance un préjugé qui 
semble nattre de la nature m^me de Tôuvragc. On pourroit se 



(.138) 

le repi'^Bter comme çomfoU d'artkl^.dëcooiiirèt d*tfièlèo« 
ture désagréable : ce seroit ua |agement tréa*biix^ L'itugétàÊWÊe^ 
disposition qa'^ su lui donner llauteur, en fome «Mm* kifetoîre 
raisonnée et non interrompue du patiiardie laaae' d'usé |^aH^ 
et de Jésus-Christ de l'autre, dans un texte oouttomme^ KéeC 
suivi au moyen de. pf^ges. alternes , c'cist«iHlipe<lesiiik MflwOfiré- 
sente toujours l'histoice d'Isaac» et le r?c(a<Gette d# Jlfeul?CUria| 
en regard, coimqe dans,une traduction. ' 

On ne peut que le:conseiIler à tous te chrétieBs.qiti déftrènt 
s'instruire et s'édifier, et surtout aux braélileade bonne-MLqm 
veulent siiicèrement le ^ut de leur Ame. 

En finissant cet article^ nous ne laisserons paa édiapper l^ooca^ 
sion de faire mentîpa d'un ouvrage important, intiinlé^Mi 
Crûtp nei due Tesfameniiy par le chanoine Rtinottd-,^ ^ Hlibn , • 
que l'auteur a bien voulu nous adresser, et âontndée foftdaofioeiv* 
taie se rapproche beaucoup de celle qui dirige M^ l'abbéCIaiioa 
dans ses travaux. Cette colUicidenct Temavquakle Ifonoite riu^ «I 
l'autre écrivain. Nous.paKleroBS plus tard d0 Tofuviri^.îtalietft 

, . « * ■ • 

Yit mf B. AiiPH. M ABiB DE LiaTOiii } par M. Jeaneard , mi^rion- 

nàiré dé Provence ( I ). 

i\iblier une vie de saint par le temps qui court, c'est , ce 
semble , manquer de respect à son siècle. Y songe-t-on de don-, 
ner tout simplement un bon livre , dans lequel on se contente 
de raconter des vertus admirables , ii est vrai , mais qui , dès- 
loi's , ne sauroient s'accorder arec les progrès que font tous les 
jonrs les lumières ? Ce livre est une litstoire; mais puisque c'est 
J'hlStotre d'un saint reconnu- par Piîgtise, *îl faut, de'toute 

(&) Un tàti. Tpl. ii^*. ; ptiic :Q ùf, ^ Paria ^ 4 U UhnMt de Oanthier 
frères, nie et hôtel Serpente. 



( ïag ) 

»éc#Kil<r>q^«Oe«ait «ostvaavée,qi^eUe o!»tln^ cilàt dont 
on parle^ qn'eOe contierme force railhries impicft e€ force anoc* 
dotes «CffjMialeuses. Que si, 'au contraire t U }4Mlioe a guidé la 
plmii^ ^Véavmu '^ sSI «yead hoimnaige à la - sainte Tcntfnée 
SUIT les^iadi r b| plm^l^nde gi^€e quVm puiiae faSre à ton ou- 
vrage x'eat d'en SkiM^fîia. Apparemment M. JelkntÈttd n'a fiia 
éçéarrêtë par ces considérations y.sonloa^sâl ëtainCiaéBsi fknx 
qu'otile et intéressant. Maia il ne s'est pus doutée aiki^ement^ qn^il 
pût .^miais sortir, de Vonire /e^a/ qiieli|iiie|irosorlftîon contre 
les jrerlns pratiquées ;par le .fL.Iigttorà* Il ne laf^oit pas qn'en 
France on ne siiit pas in^nnément U% conseils ëvaagéliqnes, et 
que I^ ndnistres dn Roi très^clxrétia» nDvs appftendrolent un 
|omr^ par ordonnances, qu'on^nedoît )reeevclil* l'Brangile qu'en 
partie ^ et qu'à mointi d un nouvel onii:^ UgAt'eai un crime dé 
iaÂf€i:e ippeDîeu consetUe. . . ■ 

(« B« Alphonse-Harie de^Lignocit évêquede-Sainte-Agalhe, 
dans le rofmxme 4e Kai^ei > vîiroitdiins JesîÂcle dernier. Aussi 
illustre par aes^ vertus ^ipie p^r son sdT^.y cft pal* leS'gtaiMleB 
4>lioseft qu'il a faites p^r l'j^Iise, -il est ^ parmi les saints , un 
fuodèle. eon^arableiiwtrplusiçéièbres petsoBnages*de J^'lristoiae 
ecclésiastique. Sa grande eépiilatîon et les,nombreux ouvrages 
qu'il,|^ laissa , tan^ en latin squ*^ italien ^ daiTmt .(aire désirer 
de connokre sa vie. Le. tableau qu'ai a. tracé l'auteur de l'ou- 
vrage que nous annojnçons , dans une préiace trés-bien écrite y 
en donna une justeidée^ et permet d'en saisir tout de suite 
l'ensemble admirable. 

L'auteur explique ensuite comment il a été conduit à ce genre 
de c<miposition. Un ancien magistrat , M* le président de Maze- 
aod y avoit commencé de traduii^ de l'italien une yie ahré^ée 
du saint. Après la mort du respectable traducteur ^ M. l'abbé 
leancard a été cbar|$é de remr et-de terminer. ce travail ; mais 
de nombreux documents qui lui ont été fournis à cette époque 
rQPtqûs.danslcifias; de donner un ouvrage original et beau- 



(■ i3<> ) 

^^oQp phtt^endtt. 'he%' £ut» y $oât trêt^muDiplli^ et ^oontés 
avec des détails aussi curieux que bien clloisb^i 
f Parmi les nombreux passages de cette f% que nou» pour- 
irions ehêi^ ,'nôtts d'avon» que reBdï)airrâ8 du choix. NoUs nous 
sommes' arrêta de prëffrence aux suivants , que nous croyons 
devoir offrir k nos lecteurs. On y verra ce que le B. Liguôri 
|iensptt de Tautoritë du Pape. 

i « II se plaisoit a rendre en toute* rencontre bomihage et 

^ obéissance aux décisions du Chef de l'Eglise. Telles étoient ses 

% dispositions à cet égard qu'il ne voulut jamais iaire imprimer 

» aucun ouvragé de théologie sans l'avoir auparavant soumts a 

<» son jugement irréfragable. Dans sa piété' filiale pOur le Père 

>» commun des fidèles , il déploroit comme un malheur toutes 

'41 les attaques dirigées contre la chaire du Pk^Iiicé des apôtres. 

• H jugeoit avec raison que , contester k cette Qiairé sainte 

» quelques^ns de ses droits^ et de ses prérogatives ', et surtout 

'j» ' <sa prééminence souveraine sur toutes les églises partiîcnlières, 

'« «t l'autorité' diirine des jugements qui en- éntianent^ c'étoît 

» tendre , peut-être sans le vouloir , 'velrs' le même but que 

*»' poursuivent avec des inientioiis coupables tous le^ ememis 

-t de Dieu. Porter atteinte au saint Siège apostolique , c'étoit , 

*» à son avis , frapper au cœur la religion de Jésus* Christ^ et 

»' vouloir ébranler cette inébranlable colonfne de l'a vérité, que 

.» Dieu lui-même a élevée au miKeu du monde pour Êiire luire 

» la lumière aux yeux de tous les hommes , et qui soutient à 

» elle seule l'Eglise universelle^ dont elle est le centre nécessaire 

*» et le fondement divin. Il s'élevoit avec force contre toute 

» restriction imposée à la puissance apostolique du. Pontife 

'» romain , en qui elle réside essentiellement dans toute sa plé- 

» nitude. U disoit^ en parlant du pouvoir suprême du Pape , 

i» dans une lettre au professeur en droit- canon du lycée archîé- 

'9 piscopal de Naples-: Je suis prêt à défendre ce pfuwér au 

» péril de ma vie , car, san^^ce pouvoir , l'autorité de l'Egfiée 



( aSi ) 

,«t $c^itan4tMk.f*: Sn suppriniont ce Juge mprtnm de ipmes 
» les controverses ^ la foi est perdue ; Vabsence de ce Jug^ est 

• lajG^usç de la grande confusion et de la diversité de sen$imAnts 
.» {jfuf l'on trowoe parmi les hérétiques, parée qu'à d^ut^du 

• i/uge établi de Dieu, chacun se constitue arbitre de sa propre 
«. autorité, U s'efforça d'opposer une4î|;ue au torrenl de^ do»e- 
» triaes anti-catholiques qui commençoieat alors à ae rtf pendre 
•..Q^êoneeii Italie. Quoique avancé en âge et acçabU'iA'i|»6r- 
% mités, il entr^rit de yenger le aaint Siège 4^ attaques de 
:>. . ]Fet>ro(iiius y qui venoit de publier sou livre contre l'autorité 
.» du Pape. Il composa plusieurs^autres ouvrages pour la défeo$e 
M de l'autorité- du Chef de l'Eglise. Ces. écrits lui attirèrent 
.« quelquefois des injures de la part de ses adversaires, il les 

• supporta avec patience et n'en demeura pas moins ferme dans 
3 ses principes. II les défeadoit par esprit de religion et il étoit 
.9 inaccessible à toutes les atteintes de l'esprit de parti. Cepen- 
.« . daut y s'il étpit sans ressentiment contre les hommes passion- 
> oés qui l'outrageoient y il s'attachoit .aussi avec un neligiffttz 
n intérêt j^ tous lea savants qui partageoient ses opinions^ et 
», «ntreteuoit a vieeux un commerce utile, à une Qau9«,flaiiilet. 
> 9. .Tel étoit ton attachement pour cette cause de la vérité , que, 
» se trouy ant diins un état violent de souffrance et «n danger de 
i» perdre la vie , il tressaillit de joie et parut reprendre s«s ibroes 
4» un }Our qu'on lui parla du zèle de ses élèves pour la doctrine 

» catholique de la suprématie du Pape (i). » Et plus loin . 

« C'étpit un point capital aux yeux de notre saint que la supré- 

c* roatie absolue du Pape. comme juge des controverses : il pro- 

• testoit qu'il étoit prêt à défendre rinfaillihilité du Pape uu 
» prix, de son smng et Jusqu'à la mort*.... Sans doute ce grand 

• attachement de notre bienheureux au saint Siège apostolique 
t» ne sauroit être trop relevé pour l'édification du. lecteur, 
V* .puisque , d'après Senoit XIV , il faut Compter parmi les^ngnes 

(0 Pag. 55o. 



( «3* ) 

M d'ane xttùi h^iqoè ht se^missmk el^rob^îssatic» an Ctîéf chs 

l;e Bi; Atpbonse. de Ligàoiieiit ^tffftÊea n^ppom avise k 
f^ra^ce>,,^ it e^ ^ort6ut curieàx de eono^tire âh «oireifkoii- 
datdce a^ec^ l'abbë NoBotte. On y toit avec plaisir tofifmènt II 
jogeoit Vbllatre et J.-J. ^bùssean, ^ <pàeh «Esta il assigtioit> 
dea-tors aux erreurs dont u.atre patrie ëtoit derenue le feyer ^ 
d[^m!t dlea se f repageiaient «usai te dans 'toiHe l'Eai^pe^ UiuÇ 
vn grand tailikt , «in grand miasioniiaire ^ et VR grand ëTiêi{iie ^^ 
M on aimepâ è «'arrêter sas les détails de ses vertus prîTées , de 
ses travaux apostoliques et 4e son adnitBÎsttatîon ëpiscopale. 
Chacun d^ «es trioîs rapport; offre le sujet de la lesture spiri- 
tuelle la plus^attacbante et la phis propret édifier* On est ravi 
éa voir tout «o que pcui un homme que Fespril^ de Dieu aiiime ,. 
<et ou se sent vivement p«essé de Drire qudque chose pous- 
4'iniîter. L'ouvragisett divisé'^en six pardes, :et subdivisé ea, 
tshapitres qui se lient les uns ata autres saur «pie la suite dt^ifails 
soit interi ompue. Il y a un chapitre particnliisr sur les écrits, 
du bienheureux* CTest «m upevçu suucînet , mais, qui donne la^ 
«plus grande idée des connoîssances et des travaux de l'auteur 
de tant de livres utiles à la rdigiom Son.giuud ovmage de théo- 
logie morale est le seul qui s6it examiné .avec quelque étendue. 
'On auffoit pu défiiter que 'Fautenr ne se fftt pas renfermé pour 
ee travail dans les bornes d'un seul chapitre. Il auroit'Mlu 
considérer et étudier récrivâm d'^ne manière qui répondit 
dafantage à son mérite. Quoi qu'ilen soit à oét égard j la f^te 
du JR. laguon^t digne de se trouver entre les maiin. de toutes 
les personnes religieuses et surtout celles qui >oiàCà cœur leur 
Iperf^tiDn* .On< ne sàuioit tvop en . conseiller la Jedure dans les 
's^BJiinair^s , et en géaénLd»n8.1és>càiniiMsnauMs de Tuii. tin de 
J'aitttre sexe. On peut avancer que , parmi tant de vies de saints 
que nous possédons , il en est peu qui'se recoînfnandcfit autant 

(i) Pag. 563 et 564. 



( <S5 ) 

àlinliéretdes lecteuvs. chrétiens , et il n'en eart point aToc.lès- 
"queUes elk ae puisse soutenir le paralLèle* Les recherches de 
yaoleor^ quia ecrit.d'après les actes. mêmes de la b&tlfication 
-et guardesiniéiiidreseontetiiporainsy garantissenlisoiicxactitude» 
«t la cojblei» qu'il a su donner à sen style doti falis&iise a«la*i6is 
les sentiments et le goût des homrnes piemc et instr intib 

* % ^ t é -m m • 

GOLLioE DÉ JUIIXY. 

•■ ' • • • • . 

♦ - ■ . 

. Quoiqiie ypginion.p.ablique. soit déjà fixée i^r le nouTeau 
tollége qoe des prêtres r^pectables vont fonder dans l'ancienne 
maison de Juilly . nous adressons à nos souscripteurs le pros-> 
pectus de cet établis^ment :,nous aurions regrettéde ne faille 
cpn^oitre Que par des extraits cette intéressante notice, qui 
nous a paru renfermer , dans un petit nombre de pages ^ tes 
vues les plus sages y le plan d'éducation le mieux entendu , le 
plus complet j,. \^ pl<«s approprié aux be3oins c^ç notre époque. 

. Si le. prospectus ^u.^Uége de Juilly promet beaucoup, le 
nom d^ ecclé^astiques qai dirigeront oet établissement est un 
s^f garant que tout ce qui e^t promis sera réalisé» 

M. r;|bbe.de,SçDr):kbc a prêché pendant six ans des retraites 
dans les différents coUéffes de l'Huiversité . et il a obtenu dans 
ce minist,èçe des tuçqès qui étonnent tous ceux qui connoisseut 
les obstacles qu'il devoit rencontrer dans les vices inhérents à 
l'orgamsation d^ collèges royaux. AI. labbé de Scorbiaç n'est 
pas seule^ient mn prêtre de j&\q et de talent ; mais il possède au 
plus haut degré l'art de se £siire aimer des jeunes gens , de s'em- 
parer de leur confiance. 

L'aihitté qui noiis unit à M. l'aUré de Sainns , et la part qu'il 
a prise à là rédaction du Mémorial y nous ôtent le droit de dire , 
dans ce recueil , tout ce que nous pensons de cet ecclésiastique. 



( »34 ) 

M. l^libéGmrea eu occasion de montrer, dans le séminaire 
de Mapsràlle dont il a été supérieur , et dans le coU^ de 
Henri IV 9 où il exêrçoit depuis trois ans ^ avec M. Fabbé de Sa- 
linis, les fonctions d*aumdnier^ la réunion rare de toutes les 
qualités que Ton peut désirer dans un prêtre qui se destine à 
Téducation de la Jeunesse. 

Les trois ecclésiastiques qui Tont se trouver à la tête de la mai» 
son de Juilly ont pu déjà apprécier la confiance qulnspiroient 
leur caractère connu, leur réputation. Nous apprenons que plu- 
sieurs prêtres recommandables^ que des laïcs , dignes par leurs 
talents j par leur piété , par leur expérience dans l'enseignement^ 
de leur être associé^ , se sont empressés de leur offrir d'être Ieui*s 
collaborateurs dans ToeuTre qu'ils entreprennent. Des bommes 
religieux^ des pères de famille, qui occupent dans le monde 
le rang le plus éleré , ont touIu s'associer au bien immense qui 
doit résulter de cette institution , en faisant toutes les avances 
de fonds nécessaires pour réparer ^ pour embellir la maison de 
Juillj , pour donner à cet établissement tous les développements * 
dont il est susceptible. 

En voyant le collège de JuiDjr (1) renaître dans^ ce moment^ 
ou plut6t un nouveau collège, entouréde tant de garanties, se 
présenter à la France catholique dans l'ancienne et magnifique' 
maison de J uill y*) nous ne pouvons nous empêcher d'admirer et 
de bénir la Providence , qui a réservé l'exécution d'une oeuvre^ 
dont il paroît que le dessein avoit été conçu depuis long-temps , 
à une époque où cette œuvre devenoit si nécessaire; et qui a ' 
voulu qu*un établissement si précieux s'élevât précbément au ' 
milieu des ruines de tant d'écoles religieuses , où l'impiété pré- 
tendoit ensevelir les dernières espérances des familles chré-- 
tiennes ! 

• * • 

(l) Les Directeurs de la maîno de Jnilly rappellent dau leur pnwpeetut 
quelquet'ims de« anciens titres de gloire de cette école célèbre. Qu'ils nou» 
permeflent d'en ajouter un qu'ils ne connoissotent peut-être pas , c'est quci 
l'illustre auteur de la LégUlûtUm primitive étoit éière de JuiHj. 



(i35) 

Aussi le projet de oeC âabUssonent ëtoita peine coonn db pu*» 
blic, qu^il avoit déjà squlevié les daineurs des journaux impies. 
Ceux qui ont besoin encore qu'on leur explique comment la ré- 1 
Tolution entend cet ordre légale avec lequel elle. a proscrit; 
les Jésuites , pourront l'apprendre des articles que k Consdiu^, 
tionnel et le Courrier ont publiés sur le collège de iuilly. Louons 
]e pouvoir .d*ayoir osé , dans cette circonstance y ne pas être aussi 
absurde que la révolution; car nous en sommes venus au point 
de devoir louer les ministres du Roi trés-chrétien de toutes le& 
persécutions qu'ils épargnent à la religion^ 

DES ATANTAGES 

DBS ORDONNANCES VORTÀLIS ET FEUTRIKR , 

ET DE LEURS HEUREUX EFFETS. 

•. ■ . . • • ' 

Qudques lecteurs prendront sans doute ce titre pour une 
épigramme ou du moins pour une plaisanterie^ C'est pourtant 
très-sérieusement que nous l'avons choisi , et les réflexions 
qu'il nous suggérera seront très-sérieuses aussi, du moins si 
l'effet répond à notre intention. 

Après cet avertissement nécessaire , et sans autre préambuk , 
nous commencerons en nous adressant à nous*méme cette 
question : Q'est-ce qu'une société 7 

N'est-ce pas une réunion de créatures intelligentes , gouver- 
nées par une Loi divine dont toutes les autres lois dérivent f 
obéissant aux mêmes préceptes conséquences des mêmes 
crojances , attachées à l'intérêt général par un dévouement 
conimon , et liées entre ^lles par des sacri&ces réciproques et 
une mutuelle charité? 



( '56 ) 

• Otte définition adfnbe (et nous ne pensopsipas qn'otella 
contesté ) » remontons en éaprit les dernières années éconlëes , 
et sans perdre de. vue ces caractère» constitiitife de tonte société 
dirétiei^na, cônsldëron$4a en iF'rancètelté qné Fa iiiite la rës^^ 
hèti&naiMéè de la restauration {i). 

A la Loi divine , la r^rolation a substitué l'athéisme l^al , 
que la restauration a recotinu et confirmé. Et aussitôt , plus de 
société publique 9 c'est-a-dire^ plus' àê droits de commander ^ 
plus de misons d'obéir 9 plus de liens , plus dérègles ^ plus de 
freins; car rien de Sacré, rien dé stable'sur la terre , Mtdt 
qu'elle a rompu avec le CieK 

' Cependant, telle' étoit Ta force vitale du christianisme dans 

celte France qu'il avoit fondée , que bien que déjà moit civile- 

' > ... « * 

(1) Noos répétons h dessein cette expression , que nous avons employée 
il y a quelques années , parce qu'alors elle fit jeter les hauts c^is fxix circons" 
pêcU et aux modéré* , ce qui étoît déjà' pour nuys la preuve qu'elle était 
just« , avant même que les érénements se soient chargés de la justifier.» 
comme ils l'ont fait et le font tous les jours. A« reste nous venons de 
trouver la même pensée reproduite deux fois : en premier lieiï, dans nn ar- 
ttci« de (a QitotidUnn» du 9 août , aussi remarquable par rélévation des 
toBs que par la jastose de i^exp^ietsioiifll y esl 4iteD parîantdei'opiDikm 
ffé«oiutioiinair6 1 « On lui soumet. font, et mène Jm rayaeté ; U i^Mi p0s 
» de sacrifice qu'on, n» lui ^it fn'ii depuh quatorze 09)1 ,^o'ç«t^|i- dire» ^#«û{ 

> ^époque où a dû recommencer en France te régne de la vérité ef do la Jus- 

> tiee; » en sec\>nd lieu, daiAi une brochure tonte nouvelle , mais dé}4 
célèbre de vérité, intitulée oa l'vkivbrhitiI , raLi Ainits 01 là ni vô lotion. 

• tl n^ûtt WA^nkmt ptinonnet ait raotem>,(i qai it iOU riéttààlrc d'àp- 

• pn/uir0'imt, p«r nncoooonrs de eircoostancas prodS^uses, ht raîau^ 
m ration ne fut pas autre chose , sotts une forme nouvelle , qu'un», Mm$g, d- 

> peine interrompue quelques instants y de la rèvùlutign, 9 VoiU | ce ivous 
semble , deux phrases bien ressemblantes à la nôtre. £t cependant au- 
jourd'hui personne ne s'en scandalise, 'personne ne se récrie. Pourquoi r 
G'eat qee te temps a fait, un pas*, et que ie prétendu paradoxe de ISa5 est 
devenu une vérité:ba«a|c en ifiaâr Avis< A. donner, en passant /aux myojpes 
|>olitiques , qui a'offenient de 42e .qi)'pn v^ît d'un; peu. plua lom^qo^uk, et 
aux yeux desquels le plus grand des toits est d'avoir «aison trop tOt. 



( »37) 

ment el poKti^fmeiU , fl 7 TÎTok enoove monafemenij t'etUli- 
iaaté, que chasse des institutioiiSy il sVtoil comiÀe réfugié dans 
les mœurs, se défendant , au fond des consciences, cpntrela 

♦ • • • « . 

persécution des lois > et entretenant ainsi, ime espèce de société 
privée parmi lès^raines de la société publique, en rer^rsant sur 
la famillielliéritage de doctrines et de vérités répudié par 
Fétat- . 

Or, c*en étoit trop encore pour la révolution, qui compris 
que c'est en vain qu^elIê régneroit par les lois si elle ne régnoit 
jpas sur les esprits, et que tant que ceux-ci resterolent Unis entre 
eux par des doctrines communes , elle les trouveroit aussi unis 
contre elle dans une commune opposition* Il lui falloît. donc le$ 
corrompre pour les diviser^ et les dk'iser ptmr les assen'ir : de 
là.dépendpit son[ triomphe* Dès lors tous ses efforts tendirent k 
ce but , et il ne s^agit plus que de trouver les moyens de l'at- 
teindre. 

ÏUe lès cherclioit , quand , par grand bonheur , elle reucon- 
tra , ou (si l'on veut) elle porta au pouvoir un homme merveil- 
'leusement propre^k la seconder. Doutant toutefois qu'en lui ri^ 
Vélant.8es projets elle en pût faire son complice, elle en fit S4 
dupe; et ce lui fut d'autant plus facile , qœ ce qu'elle vouloît 
lui dire £nre pour elle, il étoit d'avance tout disposé à le faire 
pour lui-même , et qu'en le poussant oik il croyoit aller libres 
ment , elle obtenoit ainsi de l'intérêt personnel cent fois plus 
qu'elle .n'auroit .osé attendre même du dévouement le plus 
obâssant. Ayant donc reconnu. d'abord en lui une vaste ambir 
tioiit enabarrassée dans, des idées étroites, et une disposition sin- 
gulière à acquérir une grande autorité par de petits moyens, la 
révtAution qui, d'un coup -d'œil. Jugea tous les avantages 
qu'elle pouvoit retirer d'un tel Caractère, lui insinua adroite^ 
ment quie rien n'est si difficile à conduire et à maîtriser que les 
grandes. masses; que les préjugés généraux, les opinions com.- 
munes sont toujours la pierre d'achoppement du despotisme^ 
>t i^e pour macelKr rite , sûrement , et commodément dans h 
* 10. ' !• 



I 



fteoii a ne réocotitrér sorspn 'ctiemin que <^e5 mdtvîdus utiles, . 

LVppât 'étoit trop sedaisa'nt pour qu'un esprit à^Yue comte j 
pût échapper :*le cbef du dernier ministère s'j bîssa prendre 1 
et la réTolutiop â'etit' pW qu'à le regarder ùàJh. On peiil ccpîré 
même qu'elle fut étonnée de son mtelligence à deriner ce qii'dle 
désiroit, et qu'en Tpjant tpnte la peine qu'il se donnoit pour 
Ifc'complir Fœbrre do;it elle seule déroit nnirer tout le profit ^ 
elle dut quelquefois sourire' en ene-même de cet ezcè$ d'obli- 
geançe. * 

Fendant sept ans^ en effet ^ il j travailla sans relâcney liia^rë 
lés oppositions y' les plainti» ^ les avertissements 9 les accusatioBS^ 
et même les epigraratnes de tpute.la Firance j et en èonsidëranl 
llne si jo'ngiie ténacité , on conçoit comnleot on a pu la prendre 
^élqttefoispoùrdn caractère. Diviser , désunir, isoler^ pour 
régner ensuite sur l'égoïsme par la corruption j et sur. la. |bi- 
bte^é {(al* là Violence , telîe fut d^c sa; pensée dominante , S{l 
régief inviolable. Dans ce dessein, non seulement il essaya A*^ 
iiéintii''ce ijuî pou voit rester encore de crejances* publiques^ 
biais aussi dé briser jusqu'au lien dés simples opikiions, jusqu'A 
i'accord'dés^ préjuges communs et' des antiques affections. Or.^ 
H'Êiut Convenir que' dans finvention ciD^me dans la diversité 
tie» expédients qu'il employa, il fit preuve d'une fertilité d'ei» 
prit qui ressembloit presque à dû génie. 

Il n'est pas nécessaire ^ ce nous semble, de le isuivre id pas a 
pas^ et dé bous Ëiîre, jour par jour^ Tfaistôriographe de sa poli- 
liane. Les &its sont assez récents et parlent assez haut. iStouis 
'afvv)ns ih. :hréc' foute là France, semer, croître et se développer^ 
|)ar èés ào^ibs,^ ces germes dé division dont nous devions recueillir 
'dés'fnitts'éi amers. N'ous avons vu se$ efforts , trop souvent heu- 
rcut ^ pouV séduire les coeurs les plus pur^^ pour égarer res juge- 
'ttientsTèl^ j6là^ drôiâ! Nous avohs'vu d^nt;îques yértiis s'éclipseif^ 
^ttlcs persévérances de'éinquante ans fléchir tout-à-coup . tant 
ii aWrt'W'ie^àré; fiéUsrfa ^e^/^tU^^ 



hBiem^i^ 'JiS^ t& VVbâ «eiMfivÀ^tos iiti autre ÀrapeW^ 
^àn% âe l£gm& WûQT^Iléii y k 1k Udmfeyielattt^e des fâTeurs 
accordëes n'a é?të trop «»iwrMitpeiir>iioi»qiie Je tarif des cdn« 
jsdeuf^ yra^oet. Ainsi qous ayoup^ tu les grâces , les emplois, 
bs distinctions^ l^ois^i unissent d^>rdmaire Tiétat qui r^com- 
jM^ au serviteur rëcqmpens^. , jet/s au cont^àîre clans la soeîé(!ë 
tomoie «ntent'aepQilimes^dè dîscofclé: nous avons tu enfin 
Jusqu'à Faumone devenir une source ^é dissensions^ et la prë- 
liplpe ctiaritié àiràupowcèni siisci'ter'dansleBfa^'ilIès , qu'une 
Hçoavttunejpanvretëïivoit du moins unies , 4^ Ihilnérs de }>rocés, 
dontXe produit VpTus net est une haine , qùf 'itirvivrà lon^« 
teinp8.aii mui^i^bie brin d^or ^uï f a tkti nahik' '' 

/Ce a'câit pas tout ;'à cofhtne si l'on eût cràiiMf ^e ^Mtjtiês 
e^nlB sans an^i^icin rësistàsSeât au 'dissâWfid:it universel^ tte 
que U^pplitiqûé séùiè ne iét j(fâs uior tnoj'en Aè'diM<M^ àMx 
puiasaur , on unagina de lui alsècier la rel^iott. A -propoi ^ 
Mtiânés tétviîudeê de ll^ttue 'dé France; cjuie Ton ^ftt^ dé 
temps en tçmps, appeler par moquerie iHeriét fpiUiceulëi^^^^ffa 
sncprit & qiielqiii^WeMftm audèrgCuBt ei^é^ ^ déelartilott; 
très-va^é siàiis didUte;''ét aussi )^ céneluante daiis fe ibtfd 

qu^S]iasit^1c^£î'f<^ Mkii qu^itii^rtoiéiitiiéi'fet|i»rttieet1e 
fond , pourvu'que ''èâaL^Wiéitt il'tronblér tss'espilts- , - à: riteiwcr 
les conso^nç^ , » cVâTr ifes diVÙois^?'&'<Ét II» IMt ce q«ie «>u. 
loH WmiimtireVsà Viii^ llirA»iJSi^ites'iJlél^ 
iQin. 

On doit pchiréant^^é lii'V, ati iknliiéii dé éekê dlNotiiticm gtf. 
n^ale.ët àe cjss miiiuii^ ddméétSques > iin |ifaHi démeitra- «om^ 
tarent uni ; lira r^olilttôtin^^$'iét «'fiiut l'entré a«pr^{t«r 
ministre cette justice^ ^^é Ibîn 4*é$lftàyèr èeuletâeii^dè X^^^u viJt^, 
jj^cpÂtribi^ âutant'q^^^ f^^h^lèiirs.Uè«S.'f^Ui4ae 

'açt^i^e^ireVahimn^^^ <^Ait6) loisV iritéMM. 

ces, éîectionk,mai^ifeit!es otf<!telr^ 

10. 



e tt^NU^ {MMt^ cIb j«i«IMHiX^ I^IJ^mU^ uiAge.ppitf 
roçhar, pou» vémoif t^ui^^^mf nU 4e U rjfjrolation t on eA( 
Et qpL'il ^ubit oous.ea .donoer, jorne édition compacte. / 
Ma« j par mallieiir^ U xéf oJnfiQi^ n'estt pa^ xèconn^NMaste ^, ' 



^ I 



quand elle çut épuisé le crédit de son bienfaitéar^ te voyant s^- 

» • ' /••'•'•t, ''''..>■ '•' 

; foîblir, chanceler, .et prêt à succomber sons le nombre des en- 
nemi^ qu'elle-même lui iivoit jait$, tont-à-coup, elle aussi k^^ 
lève contre loi , le renvfurse , ^t remet en des mains nouveffés Kè 
.pouvoir dont soningratitude vient de le dépouiller. . ' ' 

Ce succès, -en. )ni révélant toute sa force, la rendit fièré. VBe 
.parla à ses nouveaux agents d'un ton qui dut leur jfairë d^aBbra 
comprendre à quelles, conditions elle les a voit choisis. Voyant 
. aolous d'elle tous ses enoemis décoaragé|>.4battus , divisés , 'et 
; croyant it':avolr,plH3 qu'un pas k fiiire,^toute dissimulatipn lui 
: parot^éloriPaip inutile* Çpnune U reine de Juda, d'un respect 
^fbreé eUe ftépawUa ks- re^ft.i ^\ fOur achever sur Dieu ses 
r ¥en§fKmcesfimcsfes f elfe diçfl^ lefr 4efu ordonnances; de pérse- 

^ fct^ ^tfoi > u#jnyfa% s yicta c k -m/^ pré^gMe ; qydtacle que nous 
ioei^ntf à iidbe «spéver,j» «u^el np^^n^en^s étoient plus loili 
r tacece 4iti in^M/smàst , et qui les a jel^ dan$> ix^t sorte d'éton- 
\iiffiient/.fuiieipi5 digme oiû^tde nos méditations. '^ 

■ . Patop leur» c4cuk/et les 4ivenes^ay^ plus pu mdins pro- 
bables sur lesqneQis ik Lça ^^pujoîent.^ il,est un obstacle qu'ils 
avoient oublié de compter : c'est 1.4 Foi. Et comment 7 au« 
Mîwl^k peiisé;? Ne la jconnQÎsjsant que .de. nom , et p:i^truits à 
. oroke que» c'était Hn^. parole vide de. sens , ou tout au plus une 
abslraelÎQn Ibéplagîque -sana application., ne devoient-ib plas 
. ètM consterm^'CA jeni^trant^ne. o^^e où ils n'avoiént jamais 
vu qu'ayt iBii0|,,..H4fie réalit/^ pu -jlf.pe^asoient ne'trouver qû'im? 
. «n^^yàu^it»; cette Fqiqu'ik jug^ent £(^éa,peiniB de servir 
:>dUîaiUtii}4lwi4apq|i|€r^(;|(jcel^^ £o1Ie superstitioi» diès 



I 
I 

! 



iiédes âetinibreê, et qu'oÀ '«ftycnt âbpAi^è àrec euxcleraiit 
WM lumières ; ceàè Fôl', i^à^ çtbyôient éusrv^elte aviec tout le ' 
reste fous les âécpmbrés àeViAScè social , «'élerattC font h c(m{^ * 
flii milieu 4e ses irainès,^ éomme la loncbtrlcédti ihontimeiit 
qui ii*e8t pins, pour fltfeiidré'ses deiliiëvs'fl^is contre leurs ' 
derniers ou|rageS| cette Foi a ëte pour eux cbàiixiè une ^pcm« 
Taiitablé âppâriiiou. Leur eSiprit s^éét troublé jr ils se sont regar<>' 
des arec anxiî^té; 'et , flatis leur stupeur / fls se iMtat dtemalidé n' 
ce n'étoit point un songe, et si 'die existott bien réellement 
ckie puissance ^i braroit leurs fufeurs , cette'ferté qui rësis-'' 
toit i léni^ yiolences , cette n»ik soilrerainé ^i paribit plus 
baut que leurs ctametirs | eeité iniitlortielle wtoiité qui seiioit' 
de kiirpouToir d'un fôn^î 

H leur' a pourtant bien ialhi se fenire k l'ëvidénte; et ib en ' 
ont été tellenient accablés, qiîeTeùr arrôganèe Même a paru tin .* 
BiOtneiit les abandonner. Les premiers Maslpbèiiies sortis de leur^ * 
boucbe ont éte^ pour à^ dîre^ ]^ùs edipreints' encore de 
frajenr que de rage^ ei même aujourd'hui , qu'ils ont feint* de*' 
Kprendrie léûr air aassurance accoutumé, Tinqniéfudb Mi6r« < 
telle qhi les agite perce de toutes parts SbUft lék sarcasuiev dont, 
ils essaient d'^J^ \fiox% menaces. En Tain les beaux esprits de 
Tordfe Mgsl, poiir détourner notre attention de leurs propres. 
tteyenrs , s^efinreent de pbâsanler sur ce qu'ils appellent, nos, 
ferveurs inttgiMiyres; las patkw» d» Aristkintaie 'SelMl- la^ 
dharte ont beau persifler avec giâce le caiholiei siii g p ei^ sé èuHéi 
e^ railler fes ministres proscrits ,' ils n'^n imposeront \ penbnne. * 
S(HU lenr masqvie.on ysÀy encore Wr figure j^ et leur |atté gri- 
■Mcâère ne Anra pliM de dupes i on sait, bien, gfip. les litrons, 
dianlent ^land ib ont peur*: Us cbanSent^ «um* leur vmx-k 
tietnble!.... ^^ 

' pi^tte soudaine métamorphose des révolûtîoflfnâires , ce pas- ' 
sage subit de f audace à la crainte est le premier des heureux' 
efieta de deux ordonnança antichrétiennes, et si Ton sait en 



( >iC« ) 






go^ ^ hfl^tâ^ dan» ^|wir«|cs,, si iç»jjj^ri«o|e 4aa^ fe> to-; 



V\fmfHff9*^*f9Wi». lear dura Maîtr«. que ce&çujQotft 




p'?-! 



fomda kcaD,0ue Dieu- donne iuiiourd'Huî an mbiiae ! Anl qull 



!):> .•••:..•••'» Z;j;; ,-. •. «." 7 1. 



f • 







<Mar»« tenrawast «m enaenUt d'uiu »Aaoi..i »■ sa loven , avant dT^tr^ ^flf*^! 
pcwfftanr^ piàGtta'AaGKnTi Revoit le trahir par «a baiaer^JvDAS tTOiX 






• i I* :(J /»:j,J :,Ji g! 



[ II*; 

t taaat dk puis$ance., s'il avoit plus, tôt demaitidë à cette fiUe d» 

Ciel coinment on désarih'e i enfer. .Ûup de tempêtes 'H anrùit 

nàréés f que de sang il aiiroit ëpargné ! aiie de folies, que 



con 



de crim» , c[ue de misères, qaed angoisses^ que de farmes^ 

que de remords il a uroit évites ! * , . , 

tf^ parce qu il s est cru sage^ et qu u s^est complu dans sa 
prudence, f un a trouvé au erreut et déception. Atteint d'un' mal 

".,.■5... ' f ' (. ' '"' '"T. . •* ''jrf,^ .' ' '' 

kecrety 3 a cfaçrche le remède partput^ excepte où il ëtoit^ il a 

demande a la science de Thomme dç îe guérir , et il s*es( ëtonné 

de voir, son etaU empirer. Las dupasse , tourmenté du ^réseirt', 

* il S est uns a la poursuite d un avenir imaginaire. A l en croire y il 

aHoit toujours atteindre au bonheur : il n'avoit plus, di|^it-iL 

• ' # " y- •'.'•'••>'-.'* • • .** ' ";• -^^'-'l^V' 1' = ' * 

qa.un dernier. pa.s a fau-e, et toujours ce d.ernierK|Kle plon-^. 

geoit dans un nouvel abîme. Déçu, mais non détrompé , il se 

relevoit.s^lors pour poursuivre de nouveau le fantiôme imppsr 

teur. Mais en vain il a cour.u d'illusion en illusion: de malheu** 

..''.»•' ♦/•Il' ' .*.. ^ l\ * M 

renz .essais ont été suivis d'essais plus malheureux encore , et il 
n^a VU .qu'ils^toit. abusd que pourVabuser davadtas^e. Ainsi il 



lanarclupi U a inventé une moifalé au fond de laquelle il a 
trouve tous les ennuies ; il a compose u^iie reiig:ion qui , le leù- 

dtsmain, l'a coni^iUJt,4c9Î^.^ 4 ^H^^i^l^^ '•••«• Ç^P^f^dant^ de 
longues années se sont écoulée» ainsi^ et déjà des générations 
entières' ont p^ssé, agitées , malheureuses^ et|.niaudîsswt 19 
nècle qu'elles traversoient. . . -t . 

. JSn serait-il de même de )a génération présente ? Tant de dé- 
.ptorables ,exp*éri^ces ne nous instruiront-elles pas 1 et verrons^ 
nous enfin ,ofe i7 est ^ le remède à ,tous i^os maux ? Qviq si i^os 
veiîx sont encore irop fascinés", crpyons-^i) dû moins nos en* 
ilenîi^ plus clairvoyante « et que leur cri de détresse nqu^ sauve 
nous-mêmes du naufrage. Recpnpoisson» etaâoropscett$|.Proyi- 






( «44 ) 

)', qui pcraiet qoe ce iioienC'eux qal se chargent atifoonfCiu 
de hbus montrer la seule foirce qai puisse les arritçr ^ la seule 
puissance qui sache le^ ramcre. Its se sont ri de notre yamè sar 
gesse et de ses p'uërîl^ efforts f ib ont hravë nçite politique , 
notre légîskton , nos amobées ^'nos tribunaux^ notre police pd- 
blique ou secrè'té ; ou plutôt , police^ tribunaux ^ i um t j é s , légis- 
lation y politique, its ont tout ènvalii ou tout paralysa, ^f enfin ^ 
ils dnt renéontr^FÉglisé ^ et lès voilà anrSiës. En fiuxt-il plu» 
pour nous éclairer 7 Ah f suivons Ta voie qu'ils nous tudiquent ,. 
et réKigions-nous dans cette forteresse an pied de laquelle vieur 
nëiit niounr leurs fureurs. Là seulement nous retrouverons^ 
l'inteffigehce et la lumière ; car ce n^est qu'k sa vôijc divine que 
les m^eugles voieni et que ki smirds entendeni* Comparant alors 
les passions furieuses qui rugissent autour d^eOe an calme inef^ 
£d>le qui règne dans son enceinte; ne rcjànt que désordres^ 
crimes et folies partout ou éBe ne donnne pas^^^ ^^^ i(agessê l la 
*}ustiee et la paix ne fleurir que sous ses lois , nous reconnoîtrôn» 
cette grande vëritë ^morale et politique | qu'il n*y a d'union cpie 
dans l'Église, de pouvoir que par l'Église , d'ordre possible que 
selon l'Église. Car ^ sans l'Église, qi«eQe ma].est^ est inv^lablé ,.' 
quelle autorité est sacrée, quelte bbâssance est niîso*nnabte> 
quel précepte est obligatoire > quel sacrifice est exigible^ quelle- 
promesse est sûre , quel serment est fidèle , quel dévouement éi% 
entier, quel engagement est irrévocable TKeconnoissant, en lifr 
mot , que l'Église > g'bst la dociiri , puisque ee n'iest qu'en elle 
queIKeu et Tbômme peuvent s'aimer et que les hommes, slâi- 
ratui en Dieu, nous entendrons alors^, comme elle doit ritrèV 
une pàVoIe profonde dont {usquicî le monde a trop circonscrit le 
sens , et nous nous écrierons unanimement : Borst Eglise pofrii 
Je salut f non fpoiîA desâlùtppùr les rois , pbinf de saîùtpoiîr 
les peuples', point' de salut pcfur la nature humaine ; car point 
dé salùt pour ses plus nobles attributs : rintelTigence ,, la ra&on ^ 
h Mi«iée> le génie et ta liberté 1 



Màk èifk cette réiité âe saint p^âÂré àê tiiùiéà parti' ^a| 
les întelligeftcéB y et jr'ré^ând de )oar elQ )oiir ùue plos.Yite ta» 
mière. Geux-Bi même ijui n'avoîent jaihais rffléchi sur Ta puis- 
sance spi|itÀ€ine^ ou qui peut-être nourrissoient contre elle dl- 
{gnorantes prévenàons, en commençant à la connoître sont 
conune forcéi de l'admnrer. En 4a voyant > toa}6nrs fidèle anx 
|»eiqples qui finiséetet comme àvôL I>«uplès qui comiqeiic^t^ ae« 
courir seulé^ quandlont Testr^t bu Ije^ abandonne, pour à^- 
Cendre' leur yidUesàe, comme dte 'prdt^ea leur lonfanee ; ^ 
rentendanty toujours semblable à élle-nabBqiet protester , j^ 

iéur JbTeur , contré îes^ Jolies et les crimes du Jour ^ c^ Terta 

> . . . . ■ • 

des mêmes droits d arecles mêmes paroles qiii protealoi|m|> 
il y a dix^birit siècles, en fayéiir jd'autres peuplés « ooa^ré 
d'antres crimes et d'àiitre$ feliès; les plot incr^uki lttnte&]i 
qu'il y a là qudque cliOse de surbùmain, et que ce isPest paa 
rhoimne qui a Jamais pu dt^nérj Vecévoirg et ^çorç i^mnf 
conserver une telle autcvité^ ' * w - 

Cest ainsi que les derniers èvèneâiants Oiit impriniif aux i^- 
prits une difection noûY^rile, dont eax-imémèé. pëutiêtre soi^ 
bien étonnés ; et assurément , cWacLCbr^ia tin aeiireux éSet dés 

ordonnances révolutionnaires. . ' * 

Mais non seulement elles ont . été ÙM iùùtté' féconde d'ins* 
imcUbn > mais au^ un mo^en Aé ris^rcfcUertient et de récon- 
ciliation. Le dernier ministère' avoit «tout désuni |^ tout divîse^ 
Opposant ftérêt à iaté^t , opinioà i opittïèn, il avéït'é^aré 
him des coeurs , troinpë bien des écrits ^ fascmé bien des hnà^ 
ginatiôiisf; mais'le temps otiraudaot lui ^àVOitiÂanqiié pour creu- 
^aèr plus avant ; lit , grâces l IMleur , du milieu dé' ces foiMbaés 
' bumaines » beaucoup dé consciences étpiént demeurées pur^. 
' Aussi, dt^s ^'elles se sont senties atteintes ; elles ént jeté an ttï 

'unanime; et aussitôt , intÀ'êts . opinions, "di^dèitces.riràH* 

' ' ' ^ * . Il 

' tés , tout a disparu^ et d'un bout du tojaumè à ratitre lès 
François ont tout oiiblié^ exce|]||é qu'ils étçâentcfaréliexis. 

mimé le dire, po\ir en b^'nfr'flietf > il ne VlMlt 



•y«>t. ^l^fîln* adwite pu.,mow»,a.ffai|ié!Çj, ;j^.e||p jii|(r9J|i <^ç^^,fj0 
^t^MU sops dcjToiiefplus.épaw^si elle a^P^t.«lf('«W!^,K<»gÇ«^ 
jivemeflt et amcbé par lw}>e«ax c<? q^*>Uf a vQ^lû^j-^jçi^ ,^ 

renvener, 4'un «eu) coup , qui peiit'douter cj.a|e|l6 à'^ -ifjï^„îîfô- 

assurer 

< > • f / 

* "«^t.^tte |°S?M.t!»5f?;.»WÎ:P^<<>çc?j>oit depuis 'on^-tTpv 
la rëvolution ; c^efoit ^ patience. Car . alor»^^ de qubuauroic^t 

metttam sa|is/rd(âche., pussions-nous , comme par le passé, sU 
|p^^ cbaçuii 4^ .^ .moaTopnits. (;t ^ané partout l'alanne; 
comne par le passé aussi ^ on ne n<m.4;û.t point écpvxéi ^ et J^v^ 



, km} 

rtii cb finBip^"- ^ ^'A 'î\'' * ^'.^ / -.«a «t 

Ibis ^ p|af iLQffirenÊ cl^'de celt^ peiwééatàmk f c^ettlviniplil-^ 

pins fâmCett^ H jhût nàxmbie. Z\lpikif9)fmmoiVtirér\fB6ÊM* 

tioDyiqiieceài^MraMetptëkltyétùsfiieki {mrJaplnafnkrAé-^ 
rWaii, OB ï^^nsMf le dfi]ât* cte^ ûéSbéxet dnpcrsët, vea «kéne- 
tanps i^e*parlâ pku b4iettte'tyta|iiiwè 4», fet fBi|éckoft^ éB<fe>c 
réttoir, dtifpoiurtaAt tk'iu^élé Ikvcyfen^^ iTeateodi^éc dâfâre» 
cÉtéiljdi^^téllir Vbii^ »ii liMndé ; c%àt $ttai te èMcluké » ^ae kiu» 

jUMiKés èi" $ôrmOttt< les obsta«WV'«l!^ilHb ôttVMiÉKiir^êdùif 
fêUlÉi et rendu TÎsible cette Eglise àé Pvante ii iMgbt«tifpi 
ééSpié^ff iHeiîl ia^'êàigéàif'hÉttmi q«iileiaV»iiiipiintf^«ég'^BAr6tet 

ik déetetH»iitd«viiiic Dieu ^deraM lëi hijnÉitKÉ^^^étgàvdiMI» 

1 'Mttie#!Ktt«ry''t«iqttn|peat;9J^ Ctai^èrii9 ipiHhêeiie j A^^ft^fM^ 
• eux-mêmes des entraves que la liberté évan^ffU^ùe hft^ in tmié f 



9 s/oniJUueiquejQis miçrvcTLus. • ce n csl auc par êcur prvicuuun j^ 

i 3 >ni.i T '- * 1^ )/».-. r V ..'1:4. ».» ifii. if ;•'') »- 1,0' «. j J'i'j7îJofï 

> ^ fut^ tUt ae«epie kttrs'/tuwirs, elle peut premin 



(ir4flf)' 

)^nê'0timtUn\Uàmé:fÙ€iMmi^G^ mm JEfU», 

mais que cela excède, le pouvoir d'un évéque à l'égtml ék «K^ î 
^\dtpit$'$uM$. dmtttii'H^est fuele HépOHtmte ;.>^.^ fCfe pmkm- 
igi^dkB^yfkÊt éisdmpUr^ jfÊL^êOÊBÊÊim* ëqok èecUtiaùUiqwiâim pad 
•3 '4udÉfUi smu i*€rd^ \m.Êmà»\ fa 'permUmm é^kpriace, lé-'^it » 
> ; îwwitoàr lautmm l 'É fli $ 0\dmis. lié qu'etk.'a de plmiÊÊdépn^[ 
m^dàm^ v'rèêt potàtraiiemie^.amx ÉbQ(Uék:âMi^ 
w €*€H s'vàcni»'emLjBiua eonite $on hiêÊmf€^i^^$i£!ûBlroéRatii 
% êàmàiçBiixtnmnt\C9s^p0imh^^ regamitm Umi k$ temp^ hr 
% ÂtaMMWiVÊmbvïïfl^mti'ffîilf.miâ dQim\é0ammé dmsleMh^ 
»; €feijdtt sanch»ai^p»emprifsence du mmvet^aùi A9? » a^ec.làtt 
M^pmdmoe ei fa tùtipliciié fue leur omi 9top0im^mfkkB tem^\ 
» diftim MaUte , .ctf > 1^'ii9 wPfQinn k CiIsm wm^A G$> i«ti'»i^i 
». mtvQiiirx ▲ Dum, €t,qmMçQn$eiemoç^0fnt^N^^ 

H- T^:iMMUiime ^^ ortf if/tis^m^ &i^f9^attf j27pKt9^ 
; Pflff^ «a|^ elforiBi qui od|^ re»da Tisspçir i K£g)is^,)&fa^> 

qié 091 vâmi. «M» loi «st^rils ^ ,t^^mà tôinJn i»iwiglB».|jei( 
qiâ»llâim.dii4)««iu.qAi les » iiitpké»^ ■iiMpU0iroi^l«$lo0»^ 
ffiiiriii»del» Foji ^^ ^^t bema sontmdeokit ses lâinn^Tf 1 «4^ ! n 
^'ii)]Fvf JiiAgrIeflifKi q«é mmm les &{ifelîèftft^e iQua^BM v^m«^c 

lto».!Hl aipéiattce 1 -..-•.•.•.•>« 

• Sofaft\uiltedaiiit,:ftta».iwittitpflèbl^^ 

• • . • ". . • i 

(1) Il est superflu suis doute de dire obierrer ^e .ceji citations ne se 
tihwTtnt' pas'^daos cet ordi^ dans le Mèmoirp desévéqueV de' tVâncè ;* 
mais , pour cA'mOùtttr'fbprit géitèhil ^ iu^^ t%^ tMÏèt nji^^^i^^i' "' ' 



* » 



( M9 ) 

ftésêffi mfigaSÉffM^ .{ mus avçm. p«te$q«f dit proph^H^ue ) , 
^'un gnfEkà ëcrivaio ^^retioii il 7 a huit ans au clergé fran* 
çois , quand il disoit 4^ lui. ; t II a donné au monde pendakU là 

• tempête révQjiitiônmire un spectacle admirable ; disperse 

» • ■ • •• . • ^^ •••• '.' /" 

a par une tojiirmentè affreuse. sur tous les. points du globe. 
» pérjtput il a conquis restime et souvent 1 admiration des peu- 
» dies. Attçunie gloire ne lui a manqua) pas inéine la pâlm^ 
» 4^ martyrs. L histoire de l'église n^a rien d aussi magnîQqu'e 

• flue le massacre dés Câlines**.*, dupérjêur aui^ incultes, A' IJi 
» pauvreté I à l'exil , aux tourments et aux échafauds | que lui 
» manque^t-u?.*.. Pendant long-temps le èlergé sera privé, de 
» j^et édat qu'il tenoit de quelques circonstances neûreu^es. 
» Aujourd'buij il ne peut maintenir sonxang que par la pii- 
a rèté et par l'austérité de ses ms^ximes.... Que 91 quet^jueàù^ 

• toHué, > anfcuffe héritière d'un aveuglemerU ancien ', asok 
a encore lui demander un serment à lafoii ridicule et coupatte^ 
t. qu'il réponde par tes paroles qite lui dictoit Bossuet vû^ani s 

;a N09 possvvps! iii^x >osst7iiYJ8 1 et le cierge peut', éirt sûr 
,p ^u'i$ Vaspeet de son. attitude ùn^éi^^^ ^rsqjnde n^ôêem'fè 

• pousser à Août* Ak/rs de lunâfeàUx rqftom tmnnfmfttoêf M 
f tête ^etUff'ànd<êmrecommauxmpa^ ".""v t 

Il les. a prononcée»; cet. paroles ^.cpie la révolution à ènten* 
ducs avec étomjûiemeDX^ et^ qa*«llé médiie ayee e&oi« Dé)4 y^ 
'illustré défenseur de là vérité avoit dit au gt^d acâftdialé des 
impies 1 s /Z$ yi^ savent pas ce que c^est qti Un pretrti t eh ineh 
lis l'apprendront ! » Aujourd'hui , -gr^ce ji Dieu , nous ^poutozp 
dire dans un sens plus étqidu ; ils ne savoient pas ce que c'é- 
toit que. le clei:gé.fran,i^oi9 ; eh bien ils l'ont appris ! 
' En résomiS .ayant Idi ordonnances , là r^^olùtibn était pt^" 
tout victerieuse et.; marquait dé|a .le;)Qur de son derniei;. triom- 
phe ; les geois dt bien l'attenAotoatt îiwpobibs f Us nus: déen- 

t* . ..., :,.,,'...;!.»*,. . .,-^. « .V ..... . :'.;.. 

■"- dei8>3. ^ .^...1. . . , î. .4 



les wrêtreg pTioient ^i» le Joug , e^ 1^ Fraq^.. m idiO^àt 
qu'eue, a des fréqim que eomiQe^Ue ^ait m elle |i des éréienV 
cIieri:tioi( en yam son epi8c6pat....<t Depuis les ordonnances , 
la reV&)ution tr.eifabTe et nous désigne fîne-meme Tartne qm la 
peut terrasser 2 les gens, de bien se l'eyeilienc > se raninfent. cf| lii 
Voi ...kn les rapprochant V a rçÊiit uji esprttp^^blic; 11^^ • 



iiyre de r^pifcppa^. , ^ ;, , ,». 




d:<iQuyre de F^pifcppal. . ;, , ,» . 



peutabpeler cda-leursm'aTi/ag?^. . . , ^ , ' . 



fi. ^é^àtimesail «a aniet^ de l'ocdoteavc^ d».. 9\ J^yfû* iMf>us 
parlerons dans.lejprafiJ^u J^ttfflkéjrp de pet^rit remwrquable et 
uleinie fermeté en fcvéur des droits de Vëpiscop'af. Nduj^ reu^ 

Slll?s1ikfe^^^ 

*i*tt:i»M»c»iirA«;«é4ir t6 iWii^^ pnésentéà l'wrf«sècttrtwfi)/wi4r 




'fHéWfW'â^Vët'i ÛYii^rtiv ib. 



c ) 




néral en publiant une nouvelle édition de V Essai y en anq vô- 
-' • la Défense. L'ouvrage entier se vend. 



(i) Gibbon » mMts es fa ij ifl s^ff » cte» 




(■''51 ) 
a' 

aw 

profiterons de cette occasion poîii' 
dotil4ê««BS sttdkti'iï étÊLbt\ {Mig. 63 ^ V^Hti'fy\ é^nttûiëti de 
îuUlèl j* daM IViîttcie-qile ooîls àTons donné sur les ÇPti^ws'dicé' 
«A^ dé M. dé i^ 'Menntrïs; A« lieu de : îTh effaçant la f^diè 
«bi:)M(blu^W^^rv Blek r Eh éffiiçtafi lespéehés ^ -hùiùi àvoA 

Nous apprendrons à nos lecteurs qtt} /dociipéiii é^y Ul ril» 
pbk une Bouvelle qui les intéressera Tivemcnt : ç^est la publv* 



fcaitêra dans uii troisième volume^ qui p^rottra sépai^nie^Cy 
dans le'bdurantdefannëe iSag/despreAVes delà réiîjgjon , en 
suivanjty comme dans ses Eiëiûénts de philosophie • la règfê de 
h'ttàdïtiéA 'et du «0ns conanum L'ô^irvage se Tendra^ k F^Hs» 
tm ]nfreaii''<itt MëmùrùU y H e&et BeIitt<*Mandar <»t Oef aux ^ M 
à Besançon 9 «bas BoiUet «t oaMjpigDto. Lt |Mrit éét dM« p^L 
nqder^ Tolooiesi sej::;^ da 1 1 fir^ . v , 



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(-. m&UMll 'MK30«lA9taiQDB4 - ^ <l 

' » » • • * 

CoKSlDRBiTlOKS QBViaAiES SITE l'EtoOPIÇ. *ET Sfm 14^ niAlia,:^l 

FiBTtcuûùi % o» Rm€:joions sur les maux de lâ^sociâé pit^- 
sente; par M. Rosset. Un vol. lurB , : pm.«M^ fr, 60 ç, , 
[ .ft 3 fr« ,5» c par ^la po^té^ A PkfU.^ \ la librairie éoslisùif- 
iaqv^ de^i^sapd^f^^duTot-deritjei:, p% 8.. ,^ . .; , , 

Uesjprk 4e^ iet; ouFtiagaiett aaioeltoiit! Mahré futiqùès tlmi- 
«giiMsa ;> on k: I ^ «rôi bibaincoi^ dladé^: L^utfltia a ^ttéa^^îen 
«ompns.qut k dt^lKîne phil^sobhifiie dUsmt prMjéjitai\ la pijb- 
mkirâ cMiaf (dés^mathfltet« Umè ViitfFruptÎQiii âftiVEàiopaipil 
Ukntarpàf ittiaâra jyp^wr >ré§l(Snéf«ii laaapiAépà^làQdaaCfdKr 
catholique d* autorité , la seulemaaif ii^ iiiua.q^kiiifapiMste* 
▼oquer désormais avec avantage. 



( »5.2 ) 

V 

eeuvreâ phti0$tmhiqÙQf de Cicéron ., Sénèque , etc« y par 
M. Cuénn, professeâr an collée d^ Sainte-Barbe; Parîs^ 1897, 
tin TiC>L ia-i a ; prix : 5 fr/Chez Qbarles Gosselin , rue Sûnt- 
Gerdiaib-diBS-Pres, n^ 9. 

L^ morceaux qui^composentce recueil oiÉt i$é tkoim ares 
un goût sûr et une «âge prëca^tion , dans les nombreux ou* 
irraoes que l'antiquité latine nous a laissés sur les matières fitakif* 
^pl^^pi^s. Des analyses à-la fois exactcts.el n^ps^esIieAtentAr 
eux ces diyers'fragmeàts , de manière à donner une idjée clause 
plète des traites dont ils sont extr^> en n'arrêtant l'attention 
que sur les passages les plus ititéressants. La correction du ttfxie 
aittf ^nv^eiUé6«yfiC loin. 

ToSGlEVy VOIXtEÀV DlCTlblTKll&B o£OGEAPBIQ1TX tTITlVSASEL, COn^ 

. tenant une description détqillée des royaumes , empires | ééaU , 
' eoriiréesj etc. 9 rédigé sur Un plan nouveau , par M. le cbera- 
.. lier de Roujoux. Un vol. in-8*., prix i ém, et Qfn 5oc* 
^ '. par la poste. A Paris , cbet Belin-Mandar et Dev|iux , rue 
' 5t.TAnaré-des*Arcs 9 'n*. 55^ et \ Èruxelles , même maison , 
. rue de la €bancellèrie , place Sainte-Gudule, 

^ :4Ce dl^tiovmaire g^nq^iî^e «t à la fois ttès-exaet et tré»- 
lepoipleiy xpfDjpofe il e^r aussi le filus récent , deux condUians 
iiidfspi»l#blarpoi^ \f^ moces d'un ouvrnge de cegepra 

L'ami des câmpacves , Aïméuutch morai , hisiorique et amusam \ 
suivi des FeiUées fnau>conUoises* On mettra cet Almanadk 

, en Tente le a5 S)çplfiM>xe » à la libmrie d'Outlutuin Cbalaiir 
dre fils , à Besançon , Grand'rue , n*. 6o. Pour toute de- 
mande ^ui excédera cinquante douzaines y prix : a fn 5o ç,. 
la dogzame ; et mklesBOQs devenemlm , % fr. 7$ c 

Nous Tenons de recevoir le prospectus de XAnd des campa- 
gnes, te nom de l'auVsur y le ^lan au*il a .suivi y tout annonqi 
que ce nouvel almahacb sera très-nien exécuté, et qu'on lë 
trouvera éminemment propre à être répandu n^rmi le peuple. 
En effet, ce sera un recueil uti/e , contenant le calendrier, les 
Ibires de plusieurs provinces y des avis de médecine domestique 
et d'agriculture*; ce sera un recueil amusant et varié y présen- 
tant la rdation des principaux événements politiques de l'Eu- 
. rope et •sértout de la Friteee , des traits historiques et dees a ieo 
-dhà^es, et^ enfin , fens'Ie titre de FeiUées frmnc^eomtoises y des 
compositions d'ungenre plus éle^. Mais ce qu'il inifioMe le p 
^.la^mr, c'etft %^Y Ami dês compagnies tiendia, boqs 
;sftii|,lMt'ctqu;îipMmet. - 



MÂfSÛH. B'IÉligCÂTlC);!^ 



DE JVILLY. 



MM. lVbbë de Scorbiac^ Directeur. 
l'abbé db Salinis , J ^, ^ . 

LABBÉ CaIRB^ y 

^ Paschal Roche , fréfet des études. 



La réputation de la maison de Juilly rémois, à 
grià» de deus sièclic»^. G'esten 1640 qjue ce collège fut 
fondé , par: les pères de TOratoire ; Loui« XIII le dé^ 
ooca la même annëe du titre, d-^codem^ royale (i)» 

, 4px*ès répoque désastreuse ^de la révolution , et 
dès que des jours plus calmes permirent de relever 
quelques-unes des institutions qui avoient été en- 
traînées dans la chute de la monarchie, des hommes 
respectables, qui avoient appartenu à la congréga- 
tion de rOratoire, aidés des ressourcés. qUe la pieuse 
reconnoissance.de plusieurs élèves de. la maison de 
Juilly mit à leur disposition , rachetèrent lés bâti- 
ments de ce collège a.vec le parc, magnifique qui en 

dépend, et les rendirent à leur ancienne destination. 

. . . • 

(1) Juilly étoit une ancienne abbaye de chanoines réguliers, qui 
fot réunie à la congrégation de TOratoire par une bulle d*Ur- 
bain Vm, en i638. Henri IV ûmoit ai Tisiter. cette maison, d*où 
•ont même datés plusieurs actes de son conseil. 



'2 

La-j>i>9jwi€té<ie -cet- étaWissemént' à été fbnclée plus 
larcî sur les bases'logales hs pluâ propres à eil assurer 
la stabilité : elle est possédée en coiiimun par une 
société^ qui retrace dan§ ses statuts et dans IVsprit 
de son adnMnistration tout le désintéressenficnt des 
* congrégations religieuses , saris en avoir l^- engage- 
ments. 

- Cependant plifsîeurs'membres de cette association 
ayant été appelés à remplir des fonctions <}ui ne leur 
permettent pas de résider dans la maison de Juilly y 
d^autrcs se trouvant , à raison de leur grand âge et de 
leurs infirmités y dans Timpossibilité de prendre une 
part active à la direction de cet établissement , Tad- 
ministration tout entière reposoit, depuis plusieurs 
années, sur .un seul des sociétaires, dont le dévoù- 
ment, les talents, Fexpérience*, né pouvoîeht pas re- 
médier à tous les incmivériièntà d'un pareil' Aa't de 
qboses. L^administration d\itlé^ maison' d'éducation 
se cpoipese de tn^p dedetaîils pour qu'un séui homme 
puisse suffire' a tout , quels tjiiie soient son tele et sa 
capaeitéé» Pour J^révcnir tme décadence inévitable', il 
devenoit donc nécessaire d'aider de' naÙTcàni asso- 
cia, qui puissent 'porttei* danâ radministratidri du 
teollege de Juilly tout le tonccit,' tout l'énsémble 
nécessaire' au- succè» d^'eeuvres de ce igenrè. Cette 
opinioi» émise dans uae réunion deis sociétaires^ ]^ar 
le^ dii^ecteui* même de la maison de Juilly^ a^nt 
été généralement approuvée, âts ptôpositiôrïs furent 
laites aux ecclésiastiques dont le nom se trouve à 
1/1 tétq dece prospectus* Us considérèrent comme un» 
devoir.de se^dénrouer à dette oehiVré dans léS' eircàns- 
tances ou elle leur étoît ôflferté. ' ' ' 



: Cependabt ik ne ss sentengagég dànscetie entre- 
prise qu'aprè& s'être 98suré le concours d'un nombre 
suffisant de collaborateurs^ la plupart ecclësiïistiqitea, 
étrangers comme eus à l'Oratoire et à toute cbngré- 
gàUon. religieuse, mais animés de l'esprit d'abnlga- 
tJQn et dedésin téressement qui distingue le-Eele et qui 
fait la force des corps religieux. 

bipartie matérielle d'un collégeatme importance 
que personne ne peut mrfconnoîire ; car elle est étroi- 
tement liée à. la partie morale, qui est le but essentiel 
de réduGation. Soas ce rapport, i4 n'existe peirt-étre 
aucun établissement qui se pre'sente aussi heureuse- 
ment que lecolle'gede Juilly. De»bâtimehts vastes, 
construits avec uneadmirabie prévoyance de tous les 
besoins d'une maison d'éducation ; les cours, les salles 
de récréation et d'étude, les dortoirs spacieux et par- 
faitement aérés; uAe distribution calculée de ittahièrc 
à sépare? les difle'rents âges êt^ faire, on quelque 
sorte, plusiottrs collèges distincts daiis un raétne coî- 
lége; un parc de trente arpehts, qui offre des Jicûx de 
ri'créalion entièren^mt isdés aux élèves de chaqne 
cours; la facilité d'établir, dans une immense pièce 
d'eau ^ une école de natàtiott; tout l'espace nécessaire 
pwir un manège, pour les jeux, pour lès exercices de 
gymnastique j qnt, distribué!» dans l'éducatioh avec 
une sage réservé, peuvent servir à entretenir la santé, 
à développer les forces dès enfants sans les jeter dans 
une lr«p guaudé <lissipatiott : tels sont les avrfnlàècs 
qui M trouvent Sfëunis dans la maison de Juilly. Mais 
pour tirer tqut le parti possible de ce vaste établis- 
senten«, pour faire toutes les réparations, pour in- 
troduire louteè les amëKorations convenables, pour 



donner enfin à cette maison^ s^il est permis de parler 
ainsi, sous le rapport physique, en même temps que 
sous le rapport moral , toute la perfection dont elle 
est susceptible, il falloit des avances de fonds trè&- 
considérables. Tous les capitaux nécessaires ont été 
fournis par des pères de famille, qui appartiennent 
aux classes les plus élevées de la société, et qui, accou- 
tumés à aider de leur fortune toutes les entreprises 
utiles, ne pouvoient pas laisser échapper Poccasion 
de concourir à une institution qui, en même temps 
qu'elle leur a paru propre à rendre les plus grands 
services à la religion et à la société, était en outre 
un moyen d'assurer une éducation chrétienne et mo- 
narchique à leurs propres enfants. 

Encouragés par tous ces moyens de succès, les nou- 
veaux directeurs de la maison de Juilly ont cru pou- 
voir entreprendre avec confiance Fœuvre qui leur 
étoit proposée. Il leur reste à faire connoître quelle 
sera Torganisation de cet établissement, et les prin- 
cipes d'après lesquels il sera dirigé. 

L'expérience a toujours prouvé que la réforme 
d^une maison d'éducation présente beaucoup de diffi- 
cultés , et demande un temps très-long. Il est même 
rare d^en tendre citer dans ce genre des exemples d'un 
succès complet. 

Les directeurs de la maison de Juilly ne hasarde- 
ront pas cette entreprise. La crainte de tromper la 
confiance des familles chrétiennes l'emportant dans 
leur esprit sur toute -autre considération , ils ont cru 
qu'ils dévoient renoncer aux élén^ents mêmes dé 



5 

bien que présentoit la composition actuelle de ce 
collège , et fonder un établissement entièrement 
jnouveau. 

Cette mesure indique assez les règles d^une sage 
sévérité , que les directeurs s'imposeront dans Tad- 
.mission des élèves. Us n'en recevront aucun qu'après 
s'être assurés , par les renseignements les plus posi- 
ûkj que les habitudes contractées ou les principes 
puisés dans la première éducation , seront de nature 
à ne présenter aucun danger poui* rétablissement. 

' On rendra à leurs parents tous les élèves qui se- 
roient dangereux pour leurs camarades. Mais les 
directeurs s'eflforceront toujours de concilier les me- 
sures de rigueur essentielles au maintien des règles, 
de la piété et des bonnes mœurs , avec les ménage- 
ments dus à l'honneur des familles. 

Le principe de la discipline du collège de Juilly 
sera une vigilance continue , qui ne laisse jamais les 
élèves seuls, et qui s'attache à prévenir les infrac-» 
tions plutôt qu'à les réprimer. Du reste, la sévérité 
nécessaire à l'ordre extérieur sera tempérée par toute 
l'indulgence que réclament les défauts de l'enfance : 
le. collège doit être pour les enfants une seconde 
famille. 

C'est à la religion qu'il appartient de donner ce 
caractère paternel au régime des collèges. Que la 
religion soit la base nécessaire de toute bonne éduca- 
tion , c'est là une vérité que personne ne nie, et qui 
se trouve énoncée dans le Prospectus de tous les éta- 
blissements. Les directeurs de la maison de Juilly no 



6 

eroludront pas dMten^ré un peu celui cfu^ls publiciit^ 
pour expliquer aux parents chrdtienfii) auxquels ils 
s'adressent, comment ils entendent cette véritë. Us 
pensent que, pour plier aux principes de la religion 
lés pensées et lés sentiments de lenfance, il ne suffit 
pas que la religion explicjqe ses wseigneménts divins | 
de temps à autre , du haut d'une chaire^ mais qu'elle 
doit se trouver naturellement mêlée aux cQnseil3% 
aui reproches, aux leçons de tous les ioqrg. C'est pa? 
le langage habituel de la foi et de la piété qiie Ton 




d'une éducation chrétienne , qui est je former des 
chrétiens, ne sauroit être atteint : le christianisme 
u^est plus dans un collège c^ùe comme une de ces 
langues étrangères que les élèves apprennent a parler 
plus ou moins correctement, mais dans làqueîte ils 
ne pensent pas. 

Cependant uii hom^ne du niionde lîMtant pas sou- 
mis à tous les devoirs d'un prêtre, It^ directeurs c΀ 
Juilly' ne' croient pas que le régime d'un collège 
doive être , sous le rapport religieux ,' celui d'un sé- 
minaire. Une piété franche , renfermée dans les ha- 
bitudes , les pratiqués essentielles qu'un chrétien 
exact à ses devoirs peut et doit même conserver dans 
le monde^toiitesa vie, c'est' là ce qu'ils s'eflfoix^eixint 
d'inspirer aux élèves. 

. Mais ^'il importe de prémunir le coeur des jeunes 
gçns j:oi^tre ka séductîoQS à^ niotkde pair les habiuides 
d\ine piété aolide^ il n'est pa& moins essentiel de forti-- 
fii^r lepr .^^rit par Les principes d'une foi éclairée, 
contrée les erreurs qu'un siècle de fçiusse philosophie a 



cléposé^ dans la société. LHn&tructton ^tiligieusedans 
Je çollogecle JuiUy sera coordonnée de manière à sui tre 
les progrès de rinlelUgence des étèvcs et le dcvcloppc- 
inenl des autres études. Elle sera nartas;ée en quatre 
cours, cnacun de deux années. Dans le premier , on. 
fera apprendre et on expliquera aux élèves des basses 
classes les cléments de la religion rcnfçrméa dansje' 
Catéchisme- Le second-, destiné aux élèves de cin- 
qîiièmé et de sixième, aura pour objet l'étude de riiis-. 
toirë de là Religion avant et après J.-G. Dans le 
troisicnae cours, il sera fait aux élèves de quatrième 
et de troisième dés instructions développées sur tout' 
lensemblé de la doctrine chrétienne, les dogmes, la, 
morale, le culte. Enfin les élèves des classés supé- 
rieures assisteront a une suite de conférences sur lès 

^ iristianisme et derauto- 

rite de l'Église. Dans les deux derniers cours , on 
exigera des élèves des analyses raison nées do chaque 
instruction,, exercice qui est un moyen naturel de 
faire servir letude de la religion au progrès des 
études classiques, en c^ qu'il n'offre pas seulement 
Tavantage çle graver les enseignements religieux, plus 
profondément dans la mémoire des élèves , mais 
qu'il les accoutumede bonne heure à se rendre ct)mple 
de ce qu'ils entendent, à suivre la chaîne d'un rai- 
^onneme^it, à lier leurs propres idées ^ à les exprimer 
avec ordre et avec précision. 

On saitq[uelleaété \ sous' le rappôift désuétudes , la 
réputation de l'académie wyrfe de J't&iHy pé«K<<ïnt 
près de deux siècles, lies • diroetcrfi^sf du » nouveaii 
collège dte'-Juilly espèrent qud ct*tte mailson- poui-fa 
ne pas paroîtrc indigné tfavoir rccUéiMi l'héritage 



8 

d'un nom aussi illustre. Ils n'ignorent pas que c'est 
promettre beaucoup. Voici les motifs sur lesquels se 
fondent leurs espérances. 

C'est d'abord la position même si heureuse de la 
maison de Juilly, placée à une distance de Paris qui 
j^met de profiter de tous les moyens d'instruction 
qui ne se trouvent réunis que dans cette capitale , 
sans présenter les occasions de dissipation qui retar- 
dent toujours plus ou moins le progrès des études. 

C'est 9 en second lieu , ils ne craindront pas de le 
dire, l'esprit religieux qu'ils s'efforceront avant tout 
d'établir dans cette maison. Que la religion et les 
bonnes mœurs qui en sont la conséquence aient 
beaucoup d'influence sur les bonnes études , c'est là 
une vérité à-la-ibis de bon sens et d'expérience. 
Combien d'exemples prouvent tous les jours qu'une 
corruption précoce énerve le talent, et que rintelli- 
^ehce naissante des en£sints ne s'éteint que trop sou- 
vent dans les vices du cœur* 

En troisième Heu , rien ne sera épargné pour atta- 
cher aux différentes branches de l'enseignement les 
hommes les plus habiles, des professeurs d'un véri- 
table talent, d'une réputation déjà établie. Tous 
les sacrifices nécessaires à la prospérité de la maison de 
Juilly seront une conséquence naturelle de l'esprit 
de désintéressement personnel qui animera l'admi- 
nistration de cet établissement. 

Enfin rien n'est plus essentiel.au succès des études 
qu'une direction générale, sagement entendue, qui 
coordonne , qui^ie entre elles les différentes branches 
de l'enseignement; qui dans le progrès de l'insiruc- 



9 
tion classique sache suivre les développements nalu* 
rels de Fintelligence des enfants ; qui , ramenant à 
l'unité toutes les leçons particulières , prévienne 
la confusion et le d^rdre que des méthodes opposées 
peuvent jeter dans Fesprit des élèves. Le Préfet 
des études du collège de Juilly portera dans cette 
importante fonction un zèle éclairé par quarante 
ans d'expérience. La modestie de M, Roche ne nous 
permet pas , et sa réputation nous dispense d'ajouter 
aucun autre éloge. 

L'enseignement dans le collège de Juilly compren- 
dra tous les mêmes objets que dans les collèges royaux^ 

LES LANGUES ANCIENNES ET MODERNES , LA RHÉTO- 
RIQUE , LA PHILOSOPHIE , LES MATHÉMATIQUIES , LA PHY- 
SIQUE , l'histoire 9 LA GÉOGRAPHIE , LES ÉLÉMENTS 
D'HiàTOIRE NATURELLE, L^ÉCRITURE, LE DESSIN, LES 
ARTS d'agrément. 

L'histoire étoit dans le collège de Juilly l'objet 
d'un enseignement spécial long- temps avant que 
cet enseignement eut été introduit dans les collèges 
de l'université. On soignera d'une manière toute par- 
ticulière cette étude, si importante et par son objet 
direct et par le secours nécessaire qu'elle prête aux 
autres études. Les enseignements de l'histoire sont , en 
effet , après les enseignements de la religion , le seul 
moyen d'enrichir l'esprit desélèves d'un fonds de con- 
noissances positives, sans lesquelles la rhétorique n'est 
pour eux que l'art futile de combiner des mots^ 
qu'une vaine théorie des formes du langage. 

L'art d'écrire n'étant que l'art de penser , et la îo^ 
gique formant par conséquent une base essepti^tte de 



10 

la rhétorique, tous les gi^ands maîtres ont étséà^vtris^ 
que pour inspirer aux jéiine^gens le^oùt'f q^e pour? 
les initier aux secrets de laTériCable éloquence y iU 
faUdroit avoir j>réparé leur esprit par rétude de>la 
philosophie ^'letir avoir fait cdhtracter i'habitude de 
la médiiatioiret d«t raisonnement. 'Les ëleves du eolK> 
lége de Juilly jioûriront,' après rartnée d<J pbiloso*^ 
pbie, sutYÏ^e, si^elà convient à leurs parents y «n^ 
COUR» OB HAUTS LiTTÉRATURB/desïinéà'leur faite é^^- 
dier tous les grands monuments qu^aprôdnîts Le génies 
de I-antiquifé'et dès différents peupfles moderne» ^ ^et 
à les exercer ^>ar dès compositions plus graves , J)kis' 
importantes que celles qui occupent les cours ^oitdi-' 
naires de rbctoriqùe. ^ ' / • . : . : 

L'aiôTOiîiB -WATURBLLB offre dans ses différentes 
branches une source trop abondante d'itistrtietio^^^ 
agréables , elle peut avoir des applications trop iltiléî^ 
à rindusrïrie, aux arts^ à Têconoiliiè rurale V'tlcibmcs-^ 
tique ) pour que l'on n'accueille pa^ a JuiHy Fhêtrrtufee 
innovation qui a fait des éléments de cette scictiCe^ ûtï" 
dos objets de l'enseignement des collèges royaux.- * 

L'cnseignemfent des mathématiques coiiftifliertccra 
en seconde: 11 sera établi dés classe^ spéciales pOwr^ 
préparer les élèv<=*s qui autoicnt l'intefitiofn de se* 
présenter àuk Cx^Tinens de Fécolê dé ÎVJarii*^ de- 
l'écolc Militaire, ou de l'école Polytechnique. Deux^ 
suivants auxquels nous devons témoigtier ici notre 
jeconnœsèance ,^ M. Ampère et M. CaUcby, tous le& 
deux membres dé l'Académie des Sciences et pixjfes-' 
scuVs à récolc Polytechnique , veulent bicii'se clntr- 
gér de diriger ccX te partie importante des éludes*^ 



II 

ils «éclalioFopt les professeurs de kuirs conseils, et 
ibs^assiireront'paF des examens réguliers des progrès 
des élèves.. - , • 

Les élèves de- 1 ancien collège de Jtiilly n'avoient 
pas îvoulu que la ileneminaiion CC Académie, rojc. le 
fttt pour eelt^ «nâispn un vairi titre. Les meilleurs 
àioliei? de philosophie.^ de rhétorique et de seconde 
lisoiefit tous les mots des compositions de prose et de 
verS', en pr^^neo des élèves des antres classes, des 
proi«8seur6 et quelquefois d'un nombre considérable 
tfétraogors. On rétablira ces exercices , qui présentent 
le douhle avai>l)age d animer les éludes par une 
lotiabh^ émula ttofl , et de former )cs jeunes gens à 
lavt si rare de parler et de lire en public. 

Sous le rapport de Téducation ppvsiQtJE^ la mai- 
son de J'Uilly offrira^ toutes le& garanties quepeut ic- 
dama: la juste sollicitude des paix^ats. Les enfante y 
trouveront tqut ce quipeot entretenir Ieursfii;i^^^i4iv 
air pur, «une no^rriture saine et abondante , une 
sage distribution des heures de travail et de récréa- 
tion. , „ 

-Un -médecin résidera dans rétablissement. Les 
médecine les plus habiles lui seront adjoints dans 
toutes les maladies qui présenteroicnt quelque carac- 
tère de ffravité. Le soin de l'infimerie sera confié » 
des reliffieuses. 

Les directeurs de .la maison de Juilly ont cru de- 
voir entrer dans .tous les détails qui, en faisant 
connoitre l'organisation, le caractère, l'esprit de 
cet établissement , pouvoient mettre les familles chré- 
tiennes à même d'apprécier les motifs qui les ont 
déterminés à se divoucr à l'œuvre qu'ils cntreprcn- 



nent. Préparer par des études fortes et par des habi- 
tudes chrétiennes des hommes utiles à la religion et à 
la société, tel est le but unique quHls ont envisagé» 
Leur ambition sera entièrement i:emplie si cet étar 
blissement répond pleinement à Fattente des familles 
chrétiennes , et si les parents religieux qui auront fait 
élever leurs enfants à Juilly peuvent dire un jour de 
cette maison ce que disoit, il y a cent cinquante 
ans , de Fancien collège de Juilly , un père vertueux 
dans un livre de conseils adressé à ses enfants : 
(X Harduin et Charles, mes deux cadets, j'ai en- 
» core acquis sur vous cette obligation, qu'étant 
» septuagénaire, je vous ai amenés à Juilly, qui 
» est une Académie que tiennent Messieurs de FQ- 
« ratoire, à plus de six vingt lieues de ma maison. 
» Je m'y suis enfermç avec vous onze jours entiers 
yy pour être l'espion de votre éducation et de leurs 
» manières. J'ai vu que tout s'y faisoit avec un si bel 
» ordre pour les let^^s , pour la piété , pour les 
» mœurs , pour la netteté et peur les heures de xé- 
)) création , que si vous ne devenez pas en ce lieu 
» là savants , gens de bien et sociables , je n'aurai 
)) sujet de me plaindre que de vous (i). » 

Du reste, les directeurs de Juilly désirent que les 
pères et les mères qui leur auront confié leurs enfants 
veuillent bien être les espions de leur éducation et dçs 
manières de leurs maîtres. Une partie des bâtiments 
sera destinée , comme elle l'a toujours été , à les re- 
cevoir. 



(i) Testament ou Conseils fidèles Sun père à ses enfants^ par P. For- 
tin, seigneur de la Uoguelte. t^^aris , i656. ) 



i3 

L'entrée des élèves et Fouverture des classes aura lieu, cette 
anuée, le lundi ao octobre. 

Le prix de la pension , tant pour la nourriture que pour 
l'instruction commune, est^ pour l'année scplaire, de 800 fr., 
payables par quartier et d'avance^ à raison de 80 fr. par mois. 
Il ne sera fait de déduction sur le prix de la pension que pour 
les absences qui seroient de plus de quinze joun. H j aura 
deux mois de vacances; les élèves pourront passer ce temps 
dans leur collège ou dans leurs familles, au gré de leurs parents. 

L'instruction commune comprend le i.atih, le grec ^ l'an* 

GLAIS, l'aLLEMAIID, LA. FBlIiOSOPHIE, LES BELLES- LETTRES, l'bIS- 
TOIRE , LES MATHÉMATIQUES ÉLÉMENTAIRES ET TRABSCEHDAiCTES, 
LA PHYSIQUE, LES ELEMENTS DE l'b1ST0;1RE NATUREJULK, LA GÉO- 
GBAPHIE^ LE DESSIN, l'ÉCRITURE^ LE CHANT, LA NATATION, etC... 

La rétribution universitaire est de 4o fr. en sus de la pen- 
sion. 

JMojennant une somme annuelle de 400 fr. l'établissement se 
charge du blanchissage, du raccommodage, du renouvellement 
du linge et des habits , et de l'entretien de tout le trousseau ; 
des fournitures de papier, plumes, encre, livres classiques,' 
cartes de géographie, crayons, papier de dessin, de ràboni^e- 
ment au médecin , dentiste , etc. , et en général de toutes les 
dépenses 6xes ou éventuelles tant en santé qu'en maladie. 

Les parents n'auront à leur charge que les arts d'agrément , 
qui ne sont pas compris dans l'enseignement commun, c'est-à- 
dire la munque instrumentale, la danse, Tescrime et l'équi- 
tation. 

Les élèves^ en entrant , fournissent le trousseau suivant : 

Deux habits. . . . . l 

Deux gplets ) drap d'Ëlbeaf bleu ; 

Deux pantalons ... 7 

Trois pantalons , deux habits-vestes et deux gilets d*été , en mexi- 
caine , laine et coton , couleur gris-noir ; 
Un chapeau rond et une cascpiette ; 
Trjoia paires de souliers ; 
Trois paires de draps en toile ; 



«4 

Doute scrvk'tles; 

Douze chemises en toile : 

Douze mouclioii*8; 

Huit cravates carr<!'Cs eu pcrkale ; 

Deui cravates noires en soie ; 

Douze paires de bas de coton bien mélangé de blanc : 

Six bonnets de colon et ^x scrre-Mle ; 

Deux peignes ; 

Une brosse pour les habits , une pour les peignes ; 

Un couvert et un gobelet d*argcnté 

Le tout doit être marqué du numéro de Félève. 

Si les parents le désirent , Tétablistieinent se chargera de la 
confection du trousseau* 

Les élév€B emportent^ en sortant de l'ëtablissemetit, leur 
troasseau complet , excepté nne pake de draps de lit et tes 
serviettes, qiii appartiennent à Finfirmerie, 

Les lettres doivent être adressées , jusqu'au i5 octobre pro- 
chain 9 à M* Tabbé ne Sconsiii^ , Directeur de la miisôn de 
JuTLXT, nie des fossés St,- Jacques j n*. i3, à Paris, Après cette 
époque oïl pourra le» adresser à Juilly , par Dammartin ^ 
Seine-et-Marne . 

Lés parents qui seront dans Fîntention de placer leurs enfants 
dans la maison de Jailly ^ sont priés d^adresser leurs deman- 
des avant la fin dn mois de septembre. 

iV. £. Il part tous les jours de Parisii rue de Bondy, n"*. 56, nne dîli-* 
gence qui arrîve à Juilly en trois heures et demie. Le départ cat à 
sept heures en été » et à huit heures en hiver. 



^.*— — *fc»^i^i.r^**iiO**l^Mi*»***»l li»ld> 



Imprimerie de GUEFFIER, rue Maïaiine » n«« %%, 



I>E 



MÉMORIAL CATHOLIQUE, 



SEPTEMBRE |8s8. 

4 



• • 



(ai>%»M%%»»*^^^^»'**'*^*'*^^*^'^'*^*^^'*^^*^^^*^*******'^^'*^*^^*'*'*^^^'^'^*'^^^^^ 



tE mmStÉldEL DANS t'jSMBARRASr. 



flM'n nV«t li dan^ifna qu'un tgDortm ««il 
lifetui vaiidroil un «agc ennemi. 

' * . . / Lafontatne , livre * , fabù 5% 

Il j a «liiAS ée monde â^ bonunes bien malheureuseinent 
naladroiCs : ils arrivent ton jours trop Ut ou trop tard. Nous ea 
•connoissons un qu) «'ëtoit avisé de £iire de Toppoçition précisé- 
moit au moment où elle ne donnoit plus d'importance ; et main-^ 
tenant, le Toici ({ui s'en vient £»re de Y approbation au moment 
où elle ne donne que des rîdkules. Si cet homme joue janaaia 
dans les fonds publics y iP«6t ruiné : il n'entend rien à calculer 
la hausse et la baistse. 

Quoi qu'il en soit , îl est donc accouru du fond de son dépar- 
tement pour défendre M. Feutrier et son ordonnance; et , «ertes^. 
ce n'est pas de cela que je le blâme; Fintenlion est même chari* 
i^le, et c^'est/un voyage obligeant. Peut-être aussi qu'il aura 
pensé que le ministre n'ayant encore rencontré cette courageuse 
complaisance que dans un écrivain pseudonyme qui dine chez 
lui, et dans un anonyme qui a envie d'y dîner, en arrivant lui 
troisième pour les assister, il trouveroit encore place dans la rç« 
connoissance et dans la salle à manger de Son Excellence. Or^: 
10 II 



( i54) 

c9 calcul ef t encore assez innocent -, il est permis d'aimer les 
n^w^ife^ ç«lo|t9a^ç<s jifStifiëes par 4e bon dtners , et d'êiré' 
déskieuJt 4^figufer A la taMe^^'uit'niinTStfe^ surtout quand on y 
a ses coudées franches 5 comme il arrive maintenaut aux eon^ 
yives de Monseigneur. 

Mab ce qui est fâcheux partout , et particulièrement en Frapce, 
c^est de nuire à ceux que l'on^eut servir, c'est de tourner se» 
apologies de façon qu'elles deviennent des censures^ c'est d'ima*. 
giner de si maladroites louanges qu'elles équivalent aux plus 
sanglantes épigrammes. Or, c'est justement ce qui vient d'arri- 
ver au malencontreux abbé, auteur anor^me des Nouvelles ré- 
flexions sur l'ordonnance du 16 juin concernant les petits sémi-* 
nairesu 

En effet , cette pauvre- petite brochure, faite dans l'intention 
la plus bénévole du monde , est devenue , par l'événeHient , 
d'une incroyable méchanceté contre le ministre qu'elle devoit 
iiAtifiei*. Toici comment : le fait est assez, curieux. 

. ■ * ' • ' • * * ' t i %. 

' L'auteur, qiii comptoit peu sur.la bonté, intrinsèque de sa 
cause (te qui prouve un fond de discernement), et moins encore 
sur la force de sa logique (ce qui dénote aussi une louable con- 
noissaiice'de sôi-iuêriié), n'a riçn imaginé jde mieux pour sup- 
pléer rùW él Fautre eti*eudre sa tache facile , qtie de présuppo- 
ser comme une vérité dé^à universell^nent reconnue ,, que l'orr 
donnanc€l n"'a trouvé d'adversaires en France queparipi déjeunes 
écrivains , qui malheureusement ont oublié ce que leur curé le^r 
aappfi'^ de catéchisme , et qui, aidant dejaire du dogme , de la 
Mnoràlè et (h là discipline dans les livres ou dans les. feuilles. pu-- 
bliqucs , auroieni dû prendre la précaution de relire , dans ce. 
catéchisrne j les chapitres relatifs aux objets .qu'ils voulaient 

traiter. 

I ■ » 

L'hjpothèsè étoit commode en effets et simplîBoit beaucoup 
tr^esogne; car une fois ce point reconnu^ ce n'étoit plus guè-*e 
la peine de raisonner. Devoit-on même compromettre un per- 
sonnage nécessairement aussi docte qu'un ministre , et un acte 



( i55 ) 

mkeBââirenient aussi respectable qu'une ordonnance , en s abait- 
s»nt jusqu'à les 'défendre contre de pauvres jeunes ignorants? 
Envers dé si minces advei'saires la dialectique seroit du luxe. 
Tout ce qu'on leur doit, c'est touOaù plus un peu de catéchisme 
pour leur tenir lieu de celui de leur curé qa'ib ont oublié. Aussi ^ « 
Fauteur leur en donne-t-il , par charité , trois petites pages de sa 
bxpn , et encore par demandes et par réponses ^ pour se mettre 
mieux à la portée de leur débile et jeune intelligence. 

Mais voici l'accident : c'est que pdadânt qiœ M. l'Abbé nous 
faisoit le catéefaisme à nous autres enfants » l'épiscopat françois 
prenoit, de son côté, la liberté deTairelélcatéehisnie à M.' l'Abbé, 
et cela non pas en trois petites pages, et par demandes ei par ré" 
ponses, mais dans une longue, éloquente et luminei|se exposi-. 
tien de la doctrine catholique, qui délaisse rien' à demander 
aux ignorants comme nous , et rien à r^ri^reani^ savants comme 
M. FAbbe ; car cette déclaration unaniàie. des évéques de France 
étant la réfutation complète et démaillée de l'œuvre ministé- 
rielle, il faut logiquement en conclure l'une de ces deux choses : 
ou que l'apologie du ministre y fondée sur la supposition que son 
ordonnance n'a été blâmée que par de jeunes ignorants qui ont 
oabliélecatécliisme de \evtr curé, croukf maintenant par sa^M 
et ae reposW plus sur rien, (première conclusion emlKirrassante 
pour M. l'Abbé) j ou que les évêques de France qui blâment Vov^ 
donnance, sont ioiXs^ moins celui de Bèauvais, de feum$$ igno* 
rants qui oiit oublié ce que leur curéleur ^ appris de catéchisme, 
( seconde conclusion que M. l'Abbé doit trouver encore plu a 
embarrassante que la première ); et cependant il ft^t bien 
qu'il -choisisse entte les deux , car il n'y en a pas une troisième. 

Mais pour mieux faire apprécier le d^grémeat de4<i position 
de M. l'Abbé , que je plains vraiment de tout mon cçedr, il moi 
prend envié d'adopter la méthode qu'il m'indiqUe lui*mêii|o ^ 
et de composer aussi , non pas un caté^lûsme ( c^tte aiidafced^nst 
an laïque seroit trop impertinente) , mais seuléii^ent un petit 
dialogue sans prétention ) et pour étlx^ »ûr qu'au in^ins une; par-; 

1 1. 



(.56) 

tic \m en paroitrà iigrcable , c'est h lut-nicine qye je Tempruik- 
terai , en rapportaut ses propres paro|c^Jgij|^t à Tautre partie, 
je tâcherat*âe l'appuyer aussi sur des autorites ^.d'M^ autre genre 
i! est vrai ^ mais qu^i ne selubleroat pas , j'espérç ^ moins re^pec- 
tabléSi Ain9»> )e inetti ai le .public eu état de prononcer lui- 
iliélne y et me tenant autant que possible à l'écart, comme il 
cbhyient à un enfant qui ne sait pas son catéchisme , j'aurai 

* prouvé que si j'ai encore toute l'ignorance du premier âge , j'en 
al du moins aussi toute la sâniplicàté. 

' Je tdrois devoii; seulement priérenir le lecteur qu'il ne trou- 
vérapâs danscedialogue rencbaînement d'idées qu'il amroit droit 
d'^xigét si -J'avbis oomppsé, moi-même les d^m^ndes et les ré- 
ponses. Mais attentifs b«»s^rver, intactes et viergç^ les paroles 
de mon interlocntétir, j'aldû me borneir à les choisir çà et là , 
dans son livre, et ensuite |t les transcrire simplement , sans liai- 
sons et sans transitions, persuadé qu'en pareil cas il est juste de 
préférer une fidélité ^ même aride , aux plus agréables artifices 
du langage. 

It. l'abbé. 

' - - '• . . , . • ' . 

•xMx^and on promonoe aVjSc éclat ces mots de violation de 
s sanctnake , de petsécntion de l'église catholique , quand on 
9 les imprkne à la têle. des actes du gouvernement , on glace de 
9 terreur les âines.les plas lérmeSf.^ Qu'on ne soit donc plus 
» étonné )8i quelques phrastss bi^n sombres et bien alarmantes 
» oQt encore la puissance de plonger l'figlise dans une inconso-. 
1^ lablè désolation. «. Les provinces» privées de la connoissance 
» deç causes qui produisenjt ks événements, et par conséquent 
i incapjables de les isolet des. commentaires passionnés, qui les 
i {précèdent ou qui les suivent^ les provinces sont livrées sans dé- 
» fensé auirplus fausses tcrreurs«.| Et domme dans ces îles reçu- 
9 lées dont parlent les voyageurs , on entepd gronder les orages 

* sous un cteil serein... Mais à quoi bcM^ se jouer de la raison 
s publique et de l'évidence des^faits?... En matière de juridic- 



( '57 ) 

» tfoli et de diMpIitie dcclésiastique ^ la pé ar est une igaoronce^ 
» on cVâmt'par6e tfHén |K âait pas..'. On parleDrott^ioins de vî«- 
B latîoa de ^aftctuaire', d'empî^emeiit iur Isi jaridiotio» dos 
« éfê^es/detoAciles et de droits canoniques^ si ToQ^toit vm 
B peu plus fort'Sur son Je crois en Dieu* Un th^Iogien ne s'iui- 

• promise gu^re plus quan pcântreou ui^ architecte... Il iaut 
» un peu d'apprtftitissAgé à tous les ëfarts,.. , et ce n!eti pas avec 
» des dësivs et du xète qu'on feroît une colonnade comme Fer- 
» rault et «in tableau comme Raphaël. •«. Hommes dé bonne (bî> 
» laissons donc aux passions déchaînées la sottise qui blesse et 
» les pompeuses déèramations r pesons nos peiisées ara»! d>e les 

• publier; et les faits manquant aux exagérations , les &at4iiiits 

» s'évanouiront pour faire place à la yérité^ » • 

. • • ' 

Personne, monsieur TAbbé, nVsiplii^cpfitainca.qfi.e.n^jOiidc 
mon ignorance : c'est peut-être la seule chose que je sache. , et 
je la savois avant mêmç que vous ijn'^ussiez fait rfaonneiir de u^e 
l'apprendre, f avouienii donc tant qu'il vops plaira que je ne suis 
pas fort sur mon Je croîs en Dieu ^ quoique je )e disç tous Içs 
jours daiis la siipplicité de mou ccsory comme vous vp^^ bré< 
viaire» Aus^i« n'ai-je jamais eu la prétention d'être uj| il^éqlpgie^, 
même improvisée Je conviens aussi que je n'ai point visité les 
Iles reculées où l'on entend gronder les.oragf^s sous uq ci^l $p- 
rein y je ne me suis même jamais senti des désirs de faire des co- 
lonnades co)nme Perrault^. ni des tableaux comme Rapha^tl. 
Mes paroles ne peuvent donc avoir aucun poids. Mais je connois 
des personnages, très- graves,. très-vénérables, et aussi très-sa- 
vants 9 quoiqu'ils ne fassent non plus ni tableaux ni colontiades ^ 
et qui vont répondre ici pour moi. Ce sont eux' qui 'disent* que 
« pleins d'une inquiétude que des ennemis même n^oseroieht 
» leur reprocher, il ne leur sera pas permis de se 'contcutcr de 



( i58 ) 

» gëmir en secrtt , ci d^àttendre en silence raccomplissement 
» des mesure^ qui doivent les désoler et afi9iger leurs églises 5 
» car on leur demande de coopérer eux-mêmes à d^es actes 
» qu ils ne peuvent s'empêcher de regarder comme humiliants 
n pour la religion ^ durs pour le sacerdoce, gênants et vexatoires 
» pour l'autorité spirituelle ; on veut enfin que par un concours 
» immédiat de leur pari ils travaillent eux-mêmes à serrer les 
» entraves que la liberté évangélique leur interdit de souffrir... 
» Or, c'eist vouloir asservir l'Eglise , c'est porter atteinte aux 
» droits de sa mission divine 5 c'est s'inscrire en faux contre son 
». hisleôre, c'est contredire téniérairement ces paroles qui re- 
» gardent tous les temps.: Allez et euseigki^z ! » Maintenant , si 
vous voulez savoir, monsieur l'Abbé, quels sont ces téméraires 
qui prononcent avec éclat, comme vous dites, ces phrases som- 
bres et alarmantes , qui iSe permettent ces pompeuses déclama- 
tions 9 ces commentaires passionnés des ordonnances^ qui livrent 
sans défense les provinces aux plus fausses terreurs, qui se 
jouent de la raison publique et de r évidence des faits , et dont la 
peur est une ignorance ; je vous dirai en confidence que ce sont 
TOUS LES £vÊQV£s DE FRAiccE ! Oui , monsicur l'Abbë , c'est contre 
eux que votre science aura à se mesurer ; ce sont ces théologiens 
iinptovisés qui craignent parce qu^èls ne savent pas , qu'il vous 
faudra instruire'et rassurer; et, en attendant, c'est k eux que 
vous laissez la sottise qui blesse , et que vous conseillez charita- 
blement de peser leurs pensées avant de les publier, 

x. L*ABBS {qui ^ préoccupé de sa propre pensée , ne paroft pa 

avoir écouté la réponse^) 

« Peu s*en est fallu qu'on ait déjà prêché la révolte et l'însur- 

» rection à, propos d'un article de l'ordonnance Mais les oc- 

» donnances ont force de loi.... Inventer des subterfuges pour 
» les éluder^ se retrancher derrière des manières de parler pour 



\s 



( «59 ) • 

Il les enfireindre, pour rendre va%ies Ieur$ dispasitiqns^ ce Be- 
» roit faire, du saint et glorieux ministère un instrument pi^or 
» Cane d'opposition au gouvernement. » 

LE LAÏQUE IGHOJUNT. . ^ . , 

Yoilà , monsieur l'Abbë , une grave accusation , et même 
quelque chose de plus 5 car cela résseipble beaucoup , pour le 
fond et pour la forme 9 à ces dénonciations civiques , comme on 
en faisoit en 1790, dans le bon temps de là constitution civile 
du clergé. Mais heureusement que nos évéques^ qui ont autant 
de pénétration que de fermeté , paroissoient s j attendre , et y 
ont répondu d'avance. Ecoutez -les /monsieur l'Abbé , et dites 
si l'on ne croiroit pas qu'ils pensoient à vous quand i)s di- 
soient que « pour justifier une conduite guon ne miùiquéra pas 
» de présenter CM Roi comme une révolte contre son autorité , ils 
» pourroient invoquer la liberté civile et la tolérance religieuse 
:» consacrées par nos înstittitiottSf i» mais ils ont mieux aimé en- 
tore • examiaer dans le secret du san^etuaire, eR'|)fesence dix 

• •ri ^ 

■H souverain Juge^ avec la prudence et )a simplicité qui leur ont 
j» été recommandées par leur dmn maître , ce qu'ils deVtTi^ht fi 
» César comme cequ'ils'devoient à Dieu,, et leur conscièhcib 
» leur a répondu qu'il yaloît mieux. obéir k Dieu qu^aux faorni- 
f mes ; » en conséquence ^ « Us ne profèrent pas tamultiièùsé" 
11 ment des paroles hardies ; maïs ils se contentent 'dé dire' avdb 
» respect , . comme les apôtres : Noir po^umus '!..;.. Gepeiidant , 
» si, malgré cette- situation humble et resfp^fâéusiÈf/'eà^ablfe 
» de réduire au silence les langues les plus imprudentes , il se 
» trouvoit encore dés hommes qui osassent prêter à leur zèle et 
» à leurs instances les couleurs de la.révolte,, et les tr/fd^ire^^e* 
» vont la France et devant Sa Majesté co^ime djçs sujets nr« 
V belles , relevant alors leurs fronts humiliés , ils repousseroient 

n avec indignation à^aussi odieuses calomnies ! n Eh bien ^ 

monsieur VAbbé^ que vous en semble ? que dites-vous de ce gé; 



'{ i6o ) 

ii(^6i»x ti\ de là' conscience episcopale , àé celte énergique pro- 
tesUitiîèiï 'contre lès calomnies des dâïonc&itéui-s ? ù'y voyez-vous 
pas de quoi réduire au'^ilence les langue^ tes plus imprttdéntes'7' 
Je conçois que dans le dialecte de l'ordre légal ^ que tous pai- 
lez avec une Êicilité et une grâeê infimes^ cela peut 'signifier 
chercher des stdfterfuges , prêcher la révolte et l'insurrection >. 
faire du saint ministère un instrument profane d'opposition au. 
gouvernement , voire même f comme vous le dites fort élegam- 
ment y se retrancher derrière des manières de parler y maïs quant 
à moi^ qui ne sait que le vieux françois ^ je vous avoue que ces 
manières de parler vae semMent fort bonnes et fort belles ^ que- 
ce retranchement me parok trés^bien choisi , et même que je ne* 
vois pas trop comment vous pourrez y atteindjre et ea expulseï 
eeu3L qui s'y isont réfugiés,^ 

M. l'abbe {dont ta des traction continue.)- 

£b biei^ « yokî u& r^sos^emeat concluant^ et je dis qu'eo 
^» doniunU leur adhéÛQQplei Aie eleotiérèàrotdotmaBcedu S'OC^ 
9 tobre ir8i4 (qui ^tablissoitle$petitssfBiiiMtives)^lesévêque8 
3 ont adhéré d'avance à l'ofdotoancè du tft juin f%:^ f dooc^ 
;i aux yei^x de répiscopat» cette deriifiérc ordonnance ne povie 
» auc^tfter atteùUe i$ la perpHm^ du sacerdoce^ dose> supposer 
» qu'eUe éprouvera de s» part une appoiiticm indirecte ou d'ho»- 
j norable» résistances , c'eit tùte iajuf e^ h dos premiers pa»* 
» yt^i^^fr^ l^vax^ j^ttaqiiçr VordoiiiiaBce, c'est atlai^licrjktpré*- 

4 • . , . . ■ ..... 

LE LAÏQUE I^OKAUT*. 



M » % 



le nila^^erçois , monsienr l*Abbé , qne tout entier à vos pro» 
près pensées', Vôtis ne m'avez pas fait l'honneur de m'écouter^ 
Mais ce superbe dcdàin né me découragera pas ; et à votre rai- 
sonnenient' concluant j'opposerai encore celui des évêques de 
France^ qui disent que «l'ordonnance seiy!>lë reposer sur w» 



* 

• * ' * 

» principe bien contraire aux droits de Tépiscopat dans une nat- 
.» tiére purement spirituelle, puisqu'é//e regarde la perpétuité du 
'% saeenhce ; xpi^il est mamleste qa^elle porte l^ atteinte la plus dé^ 
». plorabte à la prospérité de l'Eglise 4:atfaolique en France , et 
« .qu'elle attaque llionneur et l'autorité de Tépiscopat... d Et ils 
ajoutent tf que et% motifs sont plus que suffisants pour légitimer 

• rinaciion des évéques^ qui peuvent bien supporter un joug oné- 
» reMX, mais qui ae sauroient se Pimpoier à euz-ménies. » Cette 
«épouse est ad rem , conrenez-eu \ et ne vous paroit-il pas sin- 
gulier y monsieur TAbbé , d'y retrouver voft propres expres- 
sions 9 employées à infirmer ce que vous affirmez , et n'étes-vous 
pas tenté d'en eonelure que ce n'est pas feiie unes! grande injure 
à l'épiscopat que de supposer qu'en adhérant à Fordonkiance de 
18149 yui établissoit les petits séminaires ^ feu cela même il n'ad- 
Wroît pM d'aifonee à l'ordonnance de 1828 qui les détruit 7 

■ 

If. l'abb£« 

• • • • 

Aaretle^ « les petit» séminaires n^ont pas vingt ans de date; 
» <Hi en trouve à peine des vestiges dans les conciles et dans la 
» ^scipline ecclésiastiques. ..• Leur établissement est dû à Ye&- 

# prit irréUgietix du siècle , et cet esprit venant à changer , iU 

* seroient par&itement inutiles. » 
»-.•.••■'••, 

^ LE LAÏQUE &GIfO|U5T. 

Je né sais 9 monsieur TAbbé , si c'est pirécbémént l'esprit irré- 
ligieux du siècle 'qui a produit les petits séminaires. Ce seroit ^ 
au reste ,. une grande obligation que nous lui aurions là , et dont 
]e ne me doutois pas avant que tous prissiez la peine de me l'ap-^ 
prendre. Je ne vois pas non plus bien clairement encore com- 
ment ils.^eroient parfaitement inutiles si Tesprit du siècle venoit 
à changer. Mais comme il vous faudra , selon toute apparence > 
prêcher le siècle encore long-temps levant que ce changement 
arrive» }'a)ournerai jusque-là y s'il vous plait, ma convictiofi tou- 



/ 



( l62 ) 

chaot l'mutilUë d^ petits séminaires. Et quant à b date récente 
^ue vous assigne^ à leur fondation ^ j'entends encore les ëvêques 
qui me disent « qu'on prouveroit, au contraire , par les monu- 
» ments les plus authentiques , que TEglise et TEtat en ont for- 
» mellement reconnu et même recommandé l'établissement ; » 
et ils citent à l'appui le saint concile de Trente y session xxiii* , 
les ordonnances de Louis XIV , et le cinquième Discours sur 
l'histoire ecclésiastique^ par Fleury. Mais apparemment que les 
évêques de France ne comptent pas les années comme yous , 
monsieur l'Abbé , et entendent autrement les conciles et la dis- 
cipline ecclésiastique. 

• M. l'abbé. 

« Mais^ après tout, quels fruits si nombreux ont porté deputs 
» quatorze ans ces arbres chargés d'un si riche feuillage ?. » 

LE LAÏQUE IGSORANT. 

Voici 9 monsieur l'Abbé 5 ce que je lis à ce sujet : « Dans ces 
» établissements précieux , le lait de la plus saine doctrine coule 
» toujours pur et abondant. Le respect po^r les lois 9 l'amour 
» pour le monarque » et la fidélité à tous les autres devoirsy sont 
Tt enseignés y développés , inculqués dans tous les esprits et dans 

9 tous les cœurs Et les vertus auxquelles on y exerce les 

» élèves sont d'autant plus solides , qu'ils doivent en soutenir 
» l'honneur par de plus . courageux exemples. • Je crois , 
monsieur l'Abbé, que ce sont là desJruitSy et des fruits assez 
précieux , et je suis étonné qu'un œil. aussi pénétrant que le 
vôtre né les ait pas aperçus. Pour vous les cacher y il falloit que 
votre riche feuillage fût bien épais ! 

M. l'abbé ( cherchant à détourner Ventretien.) 

« L'atteipte prétendue donnée aux' droits inhérents à l'épis* 
» copat ; par ia disposition de rordaniiaucè relative aux direc- 



( «65) 

h leurs des écoles ecdeHasUques, est tncote une chimère; et ii 
» ne paratt pas possible qu'on attaque jamais cette disposition 

n en elle-même On demande si le Roi peut exiger que les 

» évêques présentent à son agrément les prêtres qu'ils nomment 
]» aux places de grands-vicaires etde professeurs de théologie ?. . . 
» Un enfant que j'instruirois rëpondroit : Otiiy il le peui^d'a-» 

ït près le droit canonique elles concordats Que penseroit'OU 

» donc de ceux qui prétendroient que les évéques ne peuvent 
» être soumis à cette règle pour ]a nomination des directeurs de 
» leurs petits séminaires ? On penseroit , soit dit sans les offenser j 
» qu'ils ne savent pas leur catéchisme. » 

LE LAÏQUE IGlïOaANT. 

La décision est tranchante y monsieur FAbbé , et telle qu'il 
convient à un grand théologien comme vous. Gepeudant en 
voici une autre non moins positive , selon moi , quoique ex- 
primée en des termes plus doux. Ce sont toujours les évêques 
de France qui déclarent « qu'il répugne à leur conscience de 
» soumettre à la sanction du Roi la nomination des supérieurs 
f ou directeurs de leurs petits séminaires. » £t ils ajoutent : 
tt Si Ton objecte que les évéques sont déjà soumis \ des forma- 
is lités semblables pour ce qui concerne la nomination des vi- 
» caires-généraux , on sait que cet approuvé , imposé après le 
» concordat de 1801 , sous un régime despotique et par une 
» puissance soupçonneuse , n'est regardé que comme une simple 
n formalité ^ qui n influe en rien sur l* institution canonique, 
» non plus que sur l'exercice des pouvoirs qu'elle confère, » 
Maintenant , de quel côté me rangerai- je ? Je voudrois bien que 
ce fût du vôtre , monsieur l'Abbé y car vous aviez l'air si sûr de 
votre fait , que j'étois déjà à moitié convaincu. D'ailleurs y cefte 
menace de passer, même aux yeux d'un enfant ^ pour)ae^as 
connoître, au moins aussi bien, que lui , le droit canonique et 
les concordats , cette menace humiliante m'avoit épouvanté y je 



( »64 ) 

tous ravonie* Mais voilà que, tout-à-coap , la difficulté que ydi 
déjà indiquée plus haut se représente encore, et pour vous 
donner raison , il faut que je scq^pose , avec vous , que les 
évêques de France ne savent pas leur catéchisme) or^ vérita«* 
blement , ye ne puis m'y résoudre f et j'aimerois presque mieux 
croire que c'est vous, monsieur l'abbé ^ qui ne savez pas le vôtre 5 

soit dit aussi sans vous offenser^ 

■ • , . • -•-.., 

M. hUnm ( s*attimaiU toui-àrcoup , et d'^n tou inspirée ) . 

c Calmez donc vos craintes • catholiques sincères l votre re- 
» ligîon ne court pas plus de risque après l'ordonnance qu'elle 
» n'en couiroit avant cette ordonnance. Elle est un sacrifice de 
1» la couronne au repos des peuples , et non un don de vos 
I» ennemis. Loin de couper les dernières racines du catholi- 
Il cisme dans le sol français , elle plante l'arbre de vie au milieu 
» des institutions qui régissent la France ; elle unit plus inti** 
» mement l'autel au trône , et la religion à l'Etat ! » 

LE LAÏQUE IGZfORAKX. 

Voilà ^monsieur l'Abbé, un tableau bien agréable et bien 
pittoresque. Quel brillant coloris ! quel pinceau fip et délicat ! 
mais surtout que vous êtes habile à peindre la perspiective I que 
de bonheur promet au trône et à l'Etat une ordonnance qui 
est un sacrifice de la couronne, et quel délicieux souvenir du 
paradis terrestre , que cette ordonnance qui plante Varhre de 
vie au milieu d* institutions ! En vérité , monsieur l'Abbé , 
M. Feutrier devroit vous nommer premier peintre du ministère 
des Affaires ecclésiastiques. Cependant voici , sur le même sujet , 
un autre tableau que je vous prie de considérer! Moins gracieux, 
iJÎj|ili| liant qiié le vôtre, le style eu est sévère , vigoureux , 
imposant j mais un connois'seur comme vous , monsieur l'Abbé, 
y reconnoitra sans peine une (ouchc de maître. « Le temps ne 
» calme pas , disent les évêques , la douleur qu'ils ont éprouvée 



{ i65 ) 

« à Toccasion des ordonnances ; au contraire , ils sentent qu^elle 
» devient plus vive et plus profonde à mesure qu'ils voient 
» s^approcher le terme fetal de leur éxecution. Les alarmes de 
»' la conscience viennent encore se joindre à cette douleur pour 
» la»leur rendre insupportable..*.. ; cepehdant, après avoir' 
»' mai Irisé le premier mouvenrent de cette douleur , dans leui' ' 
D- anxiété ils tournent leurs regards vers le Ciel où réside la' 
» majesté suprême dont ik doivent respecter les ordres. . • , et ils 
» vienttétit faire entendre la* Voix plaintive de la religion et les 
D douloureux accents de- TEglise. » Voici deitx peintures bien 
opposées; et si l*une est vraie , l'autre est nécessairem^it in- 
fidèle. Auriéz-vous donc , monsieur l'Abbé , composé de mémoire 
et peint d'imagtnatîon ? on bien votre vue vous a-t-elle trompé , 
et ce que vous avez pris pour V arbre de vie , ne seroit-il pas , 
par hasard , i^arZréi dd la tiberté 7 

M. L^ABsi {^qtU est retombé dafis ses distractions. ) 

Quoi qu'il en soît^ et malgré tout ce qu'on pourra dire^ « le 
» zèle excuse les alarmes du 6dèle , mais il ne 1 autorise pas à 
» les répandre. C'est de plus haut qu'elles doivent partir quand 
» elles sont fondées.... Ainsi donc, si les. principes que vous 
n avez établis sont si sûrs , si les conséquences que vous dé- 
» duisez sont si évidentes , comment se &it*il que d'autres voix 
» ne se joignent pas à ki vôtre pour proc^lamer vos doctrines ?..# 
I» seriez- vous le seul vrai caihplique?.... non, mon, unvriû 
» catholique n'est jamais seul ^ quai^d profondément soumis à 
» l'autorité de l'Eglise et dégagé de tout esprit novateur ^ il 
» s'efforce de mettre les fidèles également à l'abri des excès d'un 
» zèle qui s'emporte , et de la lâcheté d'une indifférence qui 
» laisse tout périr. Et qu'ai-je dit qui n'ait été dit avant moi? 
» ai-je manqué de guides pour me conduire et d'autorité pour 
» me décider ? ma tâche est donc finie, t 



/ 



(i66) 

• • • 7 » 

LE LAÏQUE IGNORAirT. 

« 

Ici y monsieur FAbbé , j'ai lebonheur d'être tout-a-fait de votre 
avis. Oui » you9 avez raison , cent fois raison , un vrai cafiio- - 
liffuei n'est jamais seul quand il est profondément soumis à Vaum 
torité de l'Eglise , et dé^gé de tout esprit novateur : aussi > ne. 
sont-ils pas sefils, les catholiques advei^saires des ordonnances, 
anti-catholiques 9 et ik. entendent an-dessus d'eux l'iinposaiite. 
voix de r£glise de France qui s'écrie : « Oui , ce sont tous les.- 
B évêques de France qui sollicitent le remède à des maux dont > 
D ils portent tous ensemble le poids accablant , et non pàs'seu^ 
« lement quekpaes^ évéques isolés , qui cherchent à dëtoorner un 
n malheur prochain.... Il n'en est pas un seul qui ne partage, 
p le sbntiment de l'afiftietion commune, et quPne croie ferme- 
» ment que la piété dn fils de saint Louis ne repoussera pas les 
-» respectueuses doléances que I'éphicopat tout extiek ose 
» prendre la confiance de lui adresser. » Oui , monsieur l'Abbé , 
c'est parce que les alarmes { comme vous le dites) , viennent 
de haut , qu'elles nous ^dXon%çxiX fondées ; c'est parce que cette 
voix solennelle confirme la nôtre que nous jugeons nos%principes 
sûrs, et que les conséquences en sont évidentes ; en un mot y c'est 
parce que nous trouvons de tels guides pour nous conduire et 
de telles autorités pour nous décider y que nous pouvons y avec 
confiance y répéter après vous : qu'ai-je dit qui naît été dit 
avant moi ?.,,. Enfin y monsieur l'Abbé y invoquant une dernière 
autorité que y sans doute y vous ne récuserez pas , « Je n'ou- 
s blierai point y vous dirai-je en terminant cette .discussion y 
9 qu'un ^and évéque a traité de factieux les esprits inquiets 
j» qui k diverses époques tentèrent de jeter dans l'épiscopat des 
» semences funestes de division. Nous apprenons de l'histoire 
» ecclésiastique , dit Bossuet , que lorsque les factieux eittre' 
9 prenoient de diviser l'épiscoput ', une voix- commune de toute 



( >67 ) 

y l^SgUse et de tout le clergé Jidhte s'élevoii contre cet attentat 
» sacrilège.., les Mques n'ont tons ensemble qu'un métne trou- 
» peau , dont chacun conduit une partie inséparahle du tout , de 
» sorte qu'en vérité tous lesévéques sont au tout et à V unité , et 
'à ils ne sont partagés que pour la facilité de l'application. 
» ( ^oisuetj Oraison fuiûhre du Père Bourgoing, ) Lors donc 
1 qu'on entreprend de dlscnter des sujets qai touchent de plus 
» ou moin» près aux droits spirituels et inviolables des pre* 
9 miers pasteurs, on nesauroit perdre de vue ces belles maximes 
» sans se déclarer indigne et incapable k-la-fois de Jeter aucun 
» |oor sur de si hautes matières;.... Pontifes vénérables! 
» voudroit-on feire retomber sur vous le reproche amer d'avoir 
» livré la porte de la dté sainte aux ennemis qui ont juré sa 
» caine ? Non > les passioas orageuses qui s'agîtoient au-deho'rs 
» n'ont point pénétré dans la paisible enceinte dé vos délibé- 
ft rations. La vérité qui voit passer devant elle la politique et 
» ses systèmes , les exigences d'un jour et les passions de tous 
n les 'temps , la vérité s'est assise dans vos sages conseils ; mais 
» les partis politiques ne veulent pas de U vérité : ils Tinter* 
» rogent pour la forme 9 comme Pilate; et sans attendre sa 
» réppnse , ils pensent à autre chose , ou ils prêtent l'oreille 
» aux clameurs qui les menacent de perdre leur puissance, * 
» s'ils osent refuser à l'opinion égarée le sacrifice de la justice 
» et la condamnation de l'innocence. » -— Or , vous le savez , 
monsieur l'Abbé, ce n'est pas moi , ce ne sont pas les censeurs, 
des ordonnances, ce ne sont pas les évêques de France qui 
ont dit cela. C'est un apologiste du ministère , c'est un défen- 
seur officieux ou officiel de M. Feutrier , en un mot , c'est vous , 
OUI, VOUS-MEME , MOKSiEUB l'abbe !!!... Et si le lecteur étonné 
en vouloit douter , vous lui confirmerez vos propres paroles ; 
vous lui réjpéterez que , selon vous , ils sont incapables et in- 
dignes dé pailer , ceux qui* nient tes droits spirituels et invio- 
lables des eV^^itei; vous lui répéterez, qu'à vos yeux, ce sont ^C5 
factieux, et qu'ils commettent un attentat sacrilège ceux qui 



'slélhvciU contre l'union de- l'£piscopat ; vM»3iujr4pAereiE^iiet 

l'enceinte des délibérations demies Pçntj^ i^énérable^ aétéptU^ 

sible,. que les passions oragfiuses n*jr ontpQÎfU pénétré, Hfuefa^ 

vérité s*est assise dams leurs copseils ;yov& liof ^ptflemqVik vou» 

semblent de noùyeauo: Filate^y^ honmiet Tenais oa anâritîeitx 

qui sacrifient la justice^et l*imoùence -à &i armnJte de p&rdre la^ 

faveur des princes et. 4^ nÙDistreç-, et qui , lamiu'ik'inMesmogeri» 

la vérité pour* la forme^ n'^OHtentpas.tarépoim^ea anmfliC*^ 

TOUS lai déclfprerez arec moi, que (i'està vous.^ i^onsîeiir TAbbé^ 

à TOUS seul > que j'ai -emprimt^ i^oHe ^ingalière ptgt tMtt mst^ 

lier 6. Quant à moi , ^n tous TaBerçis»sl. de meFaTob tùwnm^ 

je dois décl^^r aussi qu'elle est kiçofitestableikieiit la inéilleiira 

de votre ouTrage. Vous ne me tFOixvere^4oOjC paa^ro^ bardi^ 

si j en finissant y j'ose vous engager à la méditer^, à Tappno-» 

fondir I et à en (aire la hase d'upp^tit^satéebisaie à'TOtre4Mropre 

* • • • • * 

^us^ge.. .... 

comte (yilABOITY. * 



iw wâtm »>iw>»»iw»»»M»»i^ i iit» t » » »»»><>w^i^»A%»%%i»»iv»»wi»i%^w i M^%w%^»»t»»»< 4 < 



Un ^é ivos eotiréspondants -nous adresse , au sujet de Y Histoire 
^d'Angleter^ par le docteur lingard , les observations soi- 
^aaXes'qtte-aeusadolptons entièrement. Côùsidërëe sous un cer- 
tain rapport, cette histoire nous a paru mériter des ëloges^ 
«lais sous un an^trë rapport plus in^portant, elle mérite les plus 
.graves reproches. ' ' 

* * 

A M, le Hédacteur du Mémorial catliolique. 



» , . ... . . 

Après avoir lu les articles que le Mémorial a pi^bUés. /^or 

^Histoire d'Angleterre par le. docteur Lingard^, je me suis em- 
pressé de me procurer cet oi;ivrage. Je m'atlendois bien à y 
trouver des princi|>es peu conformes à la doctrine cathoKque 



(,»«5) • 

lolicbftiii'l^ifoiMkaieii^ de la soàété yrauk Bo«b tu avie9|Mrë^ 
ireBu âafis u&ejiote» Mû», malgrécctfive»fi»eineiity .j'étoulueil 
feia jâncoiïs d^me'bpmerune UUeexaeto âm grandtsiet dange* 
reu^ea^ri'fttiKvqii'Al' contient. Aùm^ après TaToUitturtaelBoiii ^ 
îe n'ai paA douH^ un 8«tl j^nstant ^fie roui n'éusftiez ié f^a)éiéé 
&ir«, eA lemptopportna^ une crftiqoe «ë¥à»9»dë<Mftf klstoire^ 
pour déaabwser los caithotique» qai attroianf M^ cMtrv m^tre 
îulepiioo^iiadKitaeD emii^r parTO» artiele»/ ^ -je- croît in^ 
cottfbmier à. «os ▼nés, en votts' adrettM»it À^cd «njef- qwelqwctt 
obaerraAiotfii^ très-^ioeompiétea tans doute , mais qui sont 'dtt 
moins le fmitd'un examen missi attentif qu'impartiaK 

J'ai olierclié d'abord à m'èxpUquer pourquoi les catholiiques 
anglois aycôeiit aocUèifli si favorablemetlt cet otitra^e. Les ÎiIs-a 
loriens protestants de TAn jfleteif e s'ëtoîent âttaijiés à pt&eiîték*,> 
sons le joar le pios Isiirr , «eut ce qui concerne ' f^tA^^Ift^hftenf 
de la réforme dans la Grande-Bretagne , et cette maâSè â'è^rèurs ' 
et de cajonuttos', mises en cIroulatîoB parmi toutes les cisvsses 
de la population, contribuoit puissamment à entretmut'cespré'* 
pigés baineux contre le cathol^eisine 9 qui , outre qu'as iélôi^hent 
les esprits de la vérité, ontanssi poâr effet de rètavdèl^ le ino*^ 
ment «ù l'opinion p^nbliqne.fera trfomf her la cause tde^l-éiiiëa- 
«ipalion* Quo^uele savant doote«irMilnef eût déjà i*épa|id<tt ui» 
grand jour sur J'origine et les cnrconstanees de la véfèrinatièifr 
anglkane<9 leacaUiohques {le cepajsoiit dâ léprouverùtiieivnatë 
satis&ctipn de pôss^ir unebistoire nationale qni retire cette 
grande (époque, de mânièd'e À âireimpi^ssion suFlèÀ.protest^tnts^ 
en confrontant Se^-édf^é léiirs hfstoi'iéns atec l'ebsetniile'des do-^ 
«amentsoottlmpdri^nè. Leméiitedela vérité histôY$^lM%%qtlë^' 
roit,.sous ce rapport ^ dané l'puvragçdu doèteiir Lîngard y comtWè: 
daaà ceiix.^^.iitoccettc; Mihier, tine ivn'poi^ancé partieiiMèt^V^^ 
raisoii de BignoDancedana laquelle ù^ avoit tenu jUSq4ie-Mi^ J<^ 
Aogloifi>snr^ined«b:pàrdesles plus 4nt4resant)ies de l^^rf t^pt«! 
bJstoire'. Sk'ua antre câlé, on s'a^cqrde généraltemeiit à recon^ 
nôttredaosléddctswLingard lioe patience de travail^ t|ne»so^te 

10 2:^ 



• ( i66 ) 

4*cf iniâtrttté as fecbiarclies» qui nesontrj^Hrès-cotonnitie», sttr^; 
tout chez les hîttoriess qui >ont à parootttûr'ane' lengue suite 
d'événements; -Mais ces. qualités ^ qudque' r^commandahles 
qu'eHoB soient, ne dèvoienl pas Êdre illusion snr des-défiints noU 
mpftis réAf et dont quelques-uns, comme nous le irerFons 
H^titdt» sont de natuA*eà produire les résultats les plus- ftmestes. 

:'iie nem'arrÂte pas à. examiner, sous un râpfiavt purement 
Uuéraire, celte.ehionlque rapide, qui ne me paroît pâl, en 
gé««Mf. s/élever beaucoup au*dessus dHine gaiette* correcte* 
lisent écrite. Je dirai peu de chose aussi de ce penchtfht A!ftatter, 
même dajis des minuties, les préjugés de rorgùeH;nâtionaL 
Gettç' partialité, qu'on peut excuser comme une foîblesse^ n'en 
est pas moinsun trés>gran.d défaut dons un bîstoisien , et si le» 
A^lois n'en sont pas choqués, comme cda se conçoit, la classe 
instruite m Europe en juge toi^t autremeiftt, au^oi^id'hui s«r«^ 
tout que 'Cette misérable coquetterie dun historien enver» sa 
propte nation contraste, d'u^e manière un peu rîdkule , aveo la 
tenda^nce , si marquée chez les grands écrivains des nations eôn- 
Vinent&iles, k considérer^ sous des points.de vue généraux et âe^ 
vés, l'histoire des sociétés bumaines. . 

1^ docteur Lingard! me paroit préoccupé d'nn^ idée tràs-' 
fausse qui^ influé suf tout son ouvrage. On voit, enjieant^sqn 
inttoductioB ^ qu'il ne coilçoit pas de milieu entre l'histô4re 
teUe,q^'iU'a jbite 9 éi Thistoirc philosophique tfdlejqu'iLh définit. 
L'histoire te)U qu'il l'a faMe est la chronique ^ rfaistciii«cpkilo»4»»- 
phique,' d'après Vidée qM'il s'en forme ^ est^nn.tissi^ dç*icx»Bj«e- 
twf^ ,^9it4fOAÛqnes -f et. comme l'historioiût), suivaoïtiilttîydoit 
opt^reci^'e <ees de<iK g^Qre$^ il en conclut que , pour ëvherrde» 
i^çQPnéni^nts du.^CQud.f qu'il appelle ayec raison le ro^ian 
die HhiMoire, il dgît se.Ke^mier dans le premieh;. Que la chro" 
niqi^éi «it ses avantages , qu'elle soit même nécessajse pôuri^as* 
semblor les inaténdW^ de>lâ vriie sdenoebfslorîque , persiinne 
n'en discofl^iendra/ Il n'est ipersonne aussi >qni se voteaîséttiënt 
tcttt ce<qu'a.d« fittilc et.d^ijipurd/e.pe qu'il appelle histoire plu- 



V i 



/I 



•( «'67 ). 

losoplitqiie Afnifi entre ces deux extrêmes se trouvé la Véri- 
table liistoire , source - iécoude d^une instruction que ni l'un 11} 
Tautre ne sauioît fournir. Elle a poiar objet de nous donner 
l'intelligeneedes faits , en faisant saisir au tecteur les rapport» 
des ^yënanents particuliers qui. remplissent une époque , àved 
les principes généraux qui gouvernent la société à cette époqiief 
même. Le moyen âge y par exemple^ offre une grande action du 
catholicisme ^ tendant perpétuellement à soumettre à la Loi din 
vine j c'est*à-dîre ^ à la vérité et à I9 justice , les forces maté-' 
rielles et brutales qui trôubloient la société. La plupart des 
travaux sur cette mémorable époque entrepris depuis quelque 
tomps soit en Allemagne , soit en France, par des catlioUqucs 
et des protestants , par des écrivains de toutes les opinions / 
aboutissent à ce résultat fondamental, qu'on cherche en vain dau!^ 
l'ouvrage du docteur Littgard> qui eèt resté , sous ce rapport^ fort 
en arriére des études contemporaines. Il a oublié que l'histoire 
d'Angletenre n'étoit qu'une dépendance de l'histoire générale 
du moyen âge, et qu'il falloit considérer cette partie dans ht 
point de vue de l'ensemble* Au lieu de se placer au centre de li 
république chrétienne , pour bien juger l'histoire de ce pays qui 
n'en étoit qu'une province , il a placé dans cette province 
même son centre d'observations, dés '-lors nécessaireindin 
étroites et fausses : semblable , je n'hésite pas à le dh'e,a ces 
auteurs chinois , qui s'imaginant que leur patrie est le grand 
empire ebk, milieu , établissoient sur cette base leiir système élo' 
géographie. 

Ceci me conduit à considérer sous une autre face cet oii-' 
vrage que l'on a jugé , ce me semble , beaucoup trop légcrc- 
raent. Ici ses défauts, ou plutôt les erreui-s qu'il renfenne 
prennent un autre caractère, et réclament, de la part dès cathb-* 
liques, Lr plus sérieuse attention. • '^•• 

Hériliei*s des vieux préj ugés des protestants , les philosophes du 
dix -huitième siècle avoient traité l'histoire mbdeinedé'îriantèrè 
à prtscntcrrcxercice dit pouvoir dcclésbstique et particulière-* 

12. 



( «68 ) 

ment du Pouvoir pontifical sous un aspect peu propre à le fair^ 
respecter, quoique de temps en temps la vérité leur arrachai des 
aveux f emarquables , qu'on trouve jusque dans Voltaire. Cette 
philosophie passionnée et sup^ficielle a fait place , dans le dix- 
n^uviéme siècle , à une philosophie moins partiale parce qu'elle 
est plus éclairée. Les fausses idées qui avoient prévalu dans 
l'âge précédent 9 sont rejetées aujourd'hui, et niéme avec mér 
pris y par les philosophes les plus opposés d'ailleurs au catholi- 
cisniie» qui s accordept , à peu d exceplioos près , à reconnottre 
que le pouvoir des Papes et l'usage qu'ils en ont fait, ont été ea 
général éminemment iavorables , autant que l'état du genre hur 
main le comportoit, à l'établissement de l'ordre et de la liberté s 
de telle sorte que les actions des Papes , que les philosopher 
encyclopédistes, les protestants et les gallicans ^ffectoient de 
signaler à Tindignation publique , sont précisément «elles que 
les philosophes de l'époque actuelle admirent le plus , comme 
on peut s'en convaincre en comparant les opinions diamétrai^ 
meut opposées des uns et des autres touchant Vinfluence exer- 
cée par Grégoire VU* Mais tandis que les ennemis du catholicisme 
ont été forcés çU i;evenir.à des idées plus saines , le docteur 
Lingai'd a marphé en sens inverse, ou , si l'on veut, il n'a pas 
marché, il est resté, à cet égards dans l'ornière du dix-hui^i^ine 
siècle. 4^urén^ent je suis loin de prétendre qu'on retrouve 
daDS son histoire quelque chose qui ressemble aux grossières 
iaiures, fiux déclamations furieuses si fréquentes chez les écri- 
vains de cette époque^ je suis bien plus loin encore de comparer 
ses .intentions a.leur^ intentions^ mais il ne m'en p^roît pas 
moins tièâ- certain qu^ l'impression totale, qiii résulte de I9 
le^fure de son ouvrage, concorde malheureusement avec celle 
qpe leurs :éçrits produisent Le Pouvoir spirituel, particulière-* 
ment dans ses rapports avec la société politique, j apparoit ^ 
non pas seulement comme une chose sujette à des abus, mais 
comme étant lui-même un grand abusà-peu-près continuel. Ce 
résultat i^'étonne sous un rappoit , puisqu'enfin il s'agit de. 



( «69) 

l'ouvragé d'un prêtre catholique ; mais , sous un autre rapport^ 
je n'ai pas de peine à me l'expliquer , et^ si l'on fait attention à 
la doctrine du docteur Lingard j on concevra qu'il en devoît 
être ainsi nécessairement. Il part constamment de cette idée que 
la société politique, loin d'être subordonnée à la société spiri- 
tuelle , doit en être fondanientalement séparée, et comme l'histoire 
lui montre l'ordre contraire établi par l'Eglise elle-même pendant 
plusieurs siècles^ il se trouve conduit à considérer tous les feits 
qui n'étoient qu'une conséquence de cet ordre ^ comme des vio- 
lations delà constitution légitime de la société. Alors tout change 
de face : les Papes qui ont combattu pour le maintien de cet 
ordre ne sont plus que des fanatiques, s'ils y travailfoient de 
bonne foi, ou, dans une autre supposition, de méprisables 
intrigants, d'audacieux criminels , responsables de tous les 
troubles occa ionés par des prétentions injustes. Les conciles 
soit particuliers > soit généraux , qui ont sanctionné le même 
ordre, étoient dominés par d'absurdes préjugés. Les princes 

* * < < 

quis'jsoumettoient, doivent être considérés comme des espèces 
d'idiots politiques , qui, par foiblesse d'esprit ou de caractère , 
fléchissoient sous le joug de la domination sacerdotale; tous les 
actes de résistance deviennent au contraire d'honorables pro- 
testations contre une monstrueuse tyrannie. En un mot , le 
Pouvoir spirituel , tel q^ie l'Église l'exerçoit , n'est rien moins 
qu'une usurpation permanente des droits les plus sacrés , et la 
dernière et inévitable conséquence qui sort de cette doctrine , 
c'est que l'Eglise, pendant plusieurs siècles , s'est trompée elle- 
même ou qu'elle a trompé sciemment le monde entier sur 
l'étendue du pouvoir qui lui appartient. Mon objet n'est pas de 
relever en ce momcqt les erreurs historiques dans lesquelles le 
docteur Lingard est tombé à ce sujet. ; mais , sans entrer dans 
l'examen des faits , tels qu'ils sont présentés dans son histoire , je 
remarque seulement ce lait, qui jette lui seul plus de jour 
qu'une critique de détail , sur le caractère de ceîle histoire 
même : c'est qu'eu rapprochant du jugement qu'il porte sur l'in- 



\ 



( «70 ) 

iluence du Pouvoir spirituel les opinions qui pi*évalent depuis 
quelque temps , à cet égard , hors du cathblicisi^ie , on esC forcé 
de convenir qu il est resté îmbu de préjugés dont les philo- 
sophes se' sont affranchis. Ce sont des protestants , des déistes , 
des athées qui vengent aujourd'hui , contre les* assertions d'un 
prêtre catholique, l'institution divine. Faites une histoire du 
Pouvoir spirituel y extraite de leurs ouvrages , à commencer par 
le protestant Jean Millier pour finir par les - écrivains matéria- 
listes du Producteur et les rédacteurs sceptiques dû Globe) com- 
posez ensuite la même histoire avec des extraits de l'ouvrage du 
docteur Lingard : la première sera infiniment plus catholique 
que la seconde. Sur ce point j'en appelle, sans craindre un dé- 
menti j k tous ceux qui ont lu ces écrivains ^ et , quant à ceux 
qui ne les «onnoissent pas , j'espère trouver l'occasion de 4eur 
fournir des citations assez nombreuses pour les mettre à lieu de 
&ire eux-mêmes cette singulière expérience. 

En affranchissant le pouvoir politique de toute règle exté- 
rieurement obligatoire ou de la Loi divine /promulguée par 
l'Église, le docteur Lingard le soumet k la souveraineté du 
peuple. Cette doctrine , qui perce dans son ouvrage , s'y 
montre surtout, d'une manière révoltante , dans le jugement 
qu'il porte sur Charles I*'. Le sang-froid avec lequel il ap- 
prouve la justice du peuple anglois à l'égard de cet infortuné 
monarque me dispense d'insister sur ce point. Ainsi , de même 
qu'il en est resté , en ce qui concerne les Papes , aux préjugés 
des encyclopédistes y il en est resté aussi, relativement aux 
rois , aux principes du Contrat social ; et sous ce nouveau rap- 
port il est encore plus éloigné de la vérité que les chefs ac- 
tuels du parti philosophique , qui avouent que la doctrine de 
la souveraineté du peuple n'est pas au fond plus satisfaisante 
que celle qui livre les peuples au pouvoir arbitraire d'un ou de 
quelques hommes , et qu'elles ne font qu'établir , sous des for <» 
. mes différentes , l'empire de la force ou le despotisme. 

D'après toutes ces considérations, je suis intimement con* 



( t:i ) 

vaineu que ^o^vrage du docteur lifigard est , je ne dis pas plm 
dangereux que les écrilsdesphilosopheç du diJC^neuviètne siècle 
( car ceuxfci , malgré de grandes erreurs , servent , sans le vwk-* 
loir j la cause catholique ) , mais plus propre ^égàreit le juge- 
ment dés catholiques peu instruits que tout ce q«è les vieux 
philosophes du siècle précédent dvoient éeiit touchant le Pou* 
voir'spiriUiBl et son action sur le moBd«. Leur haine lbtia^« 
que cpntre le christianisme , la violi^nce de leurs déclaniÉitions, ' 
avertissoîent hxtr» lecteurs de se tenir en garde contre leurs 
assertions ; mais , dans l'ouvrage du docteur Lingard , le ca« 
ractére honorable de l*aoteur , le sacerdoce dont 11 est. revêtu , 
le service qu'il a rendu aux catholiques anglois, son érudition 
da détails > son tangage décent et mesuré, tout concourt à faire 
illusion sur des eiYeurs anti-catholiques et anti -sociales qu'il 
s'obstiàe à perpétuer parmi lès ci^jants , en fece de l'incrédu- 
lité qui s'en moque et qui auroit honte de les soutenir encore. 

Je ne suis pas le premier h »i^sXêi* lé carâctèrd affligeant de 
cette production* On en a fait récemment une édition fraii-' 
çoîse à JU>avain , à laquelle M. L. tF^- de Robiano de Borsbeeck , 
fondateur de la- Société catholique des Pays-Bas pour b pro- 
pagation des bons, livres ^ a cru nécessaire de joindre des notes 
pour corriger > autant que cela étc^f passible , des areurs qui 
l'ont justement alai'mé. Je regrette de n'avoir, pas en ce mch 
ment sous la main ce travail y. qui honore la foi ,. hr science et 
le zèle de son respectable auteur ; mais si je , ne puis en ^tèiti 
dre eompte.aujourd'hui , je présume; que ie Mémoriai netâr4 
dera pas de s'acquitter de ce devoir , et de recommander eef 
antidote aux lecteurs de cette histoire imprudemment vantée^ 

Si Les. catholiques ang]ois> dont les applaudissenxen|s , répé- 
tés parmi nous , ont fait la réputation de cet ouvrage , n'oni 
pas été. choqués de sa dangereuse tendance , il ne falbl^pss s'éU 
étonner. Ils sont eux-mêmes sur une pente très-dangereuse^ 
uu'd^r. ardelitdé let^r émancipation politique les. entraide 
à se rappttJchisr) à quelques égmds > des protestants y en teur 



( «-0 

Cm^dI des coQc«6$i9itô de doctfine. Delà ces declarstioi» s«r 
C^utôrllë du. Saint-Siège, reUtii^ement à dies Jifoints sur les- 
qi^ls des évoques catboUqufs ne d<ÛTeat s'expliquer qo^après 
a^voir cdiinD^ité iU Yie»ire de 'J^8*Chrisl y doét aucune église 
ne peut tKMTii^r'^rbitmiifeiiient) autorité : de là cette lettre de 
M. D^jtet^^^vêque'^n Irlande, qui a été. rendue publique 9 et 
qaî refiferitti^ des tho)^ sl> étranges :qu*on eslid>ligë'desê re* 
dire saii^<:^§s^, ^n l^ lisait, qu^eU^ a^été réeIieiQeQt,éerite par la 
inaiin. d\nix <^yêque calbalique. Il est tfiste qu'au moment où des 
opipions'funestes sootà la veille d'être presque entièrement extlr- 
pé[9S dupaysipùçUes étoient le plus enracinées^ elles poussent 
des rejetons dans une contrée où la foi des catholiques s'étoit 
conseryée dans ,tçute ça yigueur et toute 0a pureté, et qu'elles 
semblent. prêtes à s'y relever bien plus • dangereusement. Car 
le gallicanisme y qu'on . soutei^oU^ eu France pouv flatter :le& 
rçis., xi'y avoit pa^e^ pour effet , du moins immiédifat^âe rem-* 
dre JEnoins vive jia lutter Q$inti1B les protestants. Af srîs ceux qui in* 
clw^pt.sea Angleiberr/e vers les opinions gallicanes ne les adop» 
tent que pouie cnniplaire au protestantisme. IJ n'est personne 
qili ne. voie que;Cetie .dispi^sitiott est bien plds périllense , et, 
^.i^.,^tboliqa4s anglois étoient. nialhenreusemént destinés à 
fesser ^ ciQmmë pous^par toutes les pbasesdu gallicanisme , 
plus i^oiblis que nous dès le principe , ils n'auroient pas la 
«léîneCarce pour résister long-tjsmps à cette terrible épreuve. 
\iwifi ftttssi pou^rquoi l'bistoire du docteur lingard ^ dangereuse 
parieUe-même^ est bien plus dangereuse encore dans cette dis* 
positioki dea catholiques anglois : aucun ouvrage n'est plus pro- 
pce:qtt^le sien. à la favoriser ; il hâtera y dans la Grande^Breita'- 
g^e ) Jes progrès du gallicanisme > dont le germe , déposé dans 
!|W($l«q\iCiS séminaii^es de ce pays par des professeurs firâineois 1ers 
d^ iVmigratioii i.s'^ développe dé)à rapidement^ et st. Ton n'j 
pFj&i^d.gardt , le^ esprits seroa^ préparas sans Jurait ï renouve* 
Ji^ilrl^'^IK-l^^ intércts politiques \fiUv pe^itl^Qnll l'exi^, une 
^IMWPivection^bien .autrement décisive ^Me4:e)!eid<(iii68%« Aussi 



( 173 ) 

plus j'j réflëehi$, plus je domeure pei»iwdë qu'il Rome et «il- 
ieil» on fi. mis à Tindez des- ouvrages moiàs nuisîbks que celte 
histoire r dans^ IMtat «duel deicapnUi. 

Telles soDl> monsieur le Rédacteur , les pt*emières réflexions 
que }'ai cru derotr vous adresser a ce sujift.. Je pourrai ei^uittf 
fortifier, ces GOBsidémtkms générales par une série de preuves 
pariieullères^ k moins toutefois que vous n'aîmies mieux, vous 
charger vous-même de ce trarvaii; 

J ai l'honneur d'être, etc., • 

, Un dk vos comspondùuU^ 



Quelques EiFLBXioNs suy Là littérature st les beaux* arts. 

•■ • • 

Rien nC'eit beau que It ▼ni i le vmitevl eit aunaUe. 

Ce beau vers de Boilean n'est pourtant 4}u'une imitation asses 
pâle du jiriikcipe de Ptalon : Pulghrum , splebdoe veri. Le Beau, 
c'est la splendeur du vrai. Principe sublime , évident en lui- 
mémé , vérifié dans tous les âgés par les rapports constants qui 
ont. toujours régné entre les littératures et les doctrines reli* 
gieuses et philosophiques «les peuples , t$, seul propre , selon 
lioHSi à verser la lumière snr toutes les grandes questions qui 

• 

t>nt partsigé et qui partagent encore aujourd'hui le monde 
littéraire. Nous ii'entvep rendrons point ici^de trader dans toute 
son étendue la grande question du romantique et du elassUjuCé 
Céttd tâche (Sera remplie' par une plume plus eî^ercée qws la 
nàtre. Mous nous bornerons à établir quelques vérités qui nous 
sembleiit d^oir être supposées par quiconque voudm onriiager 
cetftb dispute sous ton véritable point de vue. . 
. Bt d'abord , il tst bien évident qu'en partant dr nsÉnr prifi* 



( »:4 ) 

cipé/ H iaui de toute iiA:es$itë proscrire de la lîitérature tout- 
ce qu*il y a de faux dans le paganisme, et reconnottve que les 
absurdités de la mythologie , qui jouent un si gi*and rôle dan» 
nos classiques, n'ont pu que retarder la marche du génie dans 
la carrière du Beau. Je n'ignore point ce qu'on a dit et IS^^ique 
répéteront peut-être encore long>temps ceux qui prétendent 
que l'esprit humain , sous Louis XCV, est parvenu h la dernière 
limite où il lui soit donné d'atteindre, et qui ne veulent plus Inir 
permettre que de tourner incessamment dans le cercle plus ou 
moins étroit tracé autour de lui par les grands écrivains du dix* 
septième siècle. Ôb a dit et l'on répétera sans doute que la 
littérature et les arts ne peuvent pas se passer du merveilleux , 
que le christianisme est trop sévère pour s'allier aux jeux de 
l'imagination , et qu'il faut par conséquent de toute nécessité 
recourir au merveiUeux mythologique. Sîins doute , si l'on ne 
considère la littérature et les beaux-arts que comme des jeux 
frivoles destinés seulement à nous procurer quelques plaisirs 
éphémères et stériles, sans doute peu importera que vous ayes 
recours à la vérité ou au mensonge 3 tout sera bon^ pourvu que 
vous amusiez vos lecteurs. Mais aux yeux de la saine philoso- 
phie^ l'objet de la littérature et des beaux-arts ne doit pas être 
seulement de nous amuser. Non , non ; l'homme de génie a sur 
la terre une mission bien plus haute à remplir^ La destination 
naiturelle de la littérature , c'est de rennier les cœurs , c'est de les 
oaptîver, et, s'empi^rant ainsi des volonté, de disposer des 
hommes en souveraine maîtresse pour les rendre meilleurs et 
plus heureux. Or, pour atteindre un aussi grand but , deux con- 
ditions sont nécessaires et suffisent. Il £iatr i°« que l'influence 
de la littérature sur la société soit tout employée au perCec^ 
tioBnement des^mosurs privées et publiques; af. que cette in<» 
fluence soit portée au pins haut degré possible. Koos essaierons 
de démontrer qu'une littérature fondée sur le christianisnie 
peut et peut seule remplir dans toute' kur étendue ces dèmx 
conditioins; Mais, auparavant , nous croyons devoir faire quel- 



( *75 ) 

ques réflexions sur la natnre du Beau littémirej Car ^ dans ce 
siècle de lumière , toutes les connoissances o& le cœur humaÎB 
se trouve intéressé ont été tellement obscurcies et dénaturées^ 
qu'il faut , de toute nécessité , pour établir quelque cfaos<^ de 
solide et se faire comprendre , en revenir aux premiers élémenlç. 
La capacité du cœur humain est infinie. C'est ce qui fait qu'il 
est impossible d'exercer sur lui une grande puissance $ tant qu'on 
ne lui présente que des objets bornés et considérés comme ^ek. 
Dans la vague multiplicité de ses désirs 9 c'est l'infini, c'est Dieu 
qu'il recherche partout , et , le plus souvent , à son propre insu» 
Ce n'est donc qu'en lui pr^entant sous mille et mille faces 
diverses l'image de l'infini , qu'on peut être assuré de le ravir et 
de le maîtriser. Aussi tous les passages des anciens et des mo* 
dernés qui ont été le plus admirés dans tous les temps, ne sont 
jamais, en dernière analyse^ que des manières différentes de 
transporter nos âmes de Tordre relatif et borné à l'ordre îtifini 
et absolu. Le fameux Moi! deMédée, qu^est-il autre chose qu'nïie 
créature s'uttribuant, dans le délire de l'orgueil, l'une de$ p^r* 
fections incommunicables de Dieu , qui seul peut se suffira à Inir 
même. Le Qu^il mourût du vieil Horace n'est de même que l'ex- 
pression du dévouement et du courage portés au-delà de toul6 
limite et jusqu'à ce dernier point où se trouve, dans la mort'^ 
l'immortalité. Il seroit facile de ramener à ce type universd un 
plus grand nombre de passages , et de montrer comment les 
plus doutes peintures de la vie pastorale ne sont que les images 
d'un bonheur et d'une paix qui n'est point ici-bas et que le Gel 
nous révélera > comment les tableaux les plus terribles ne repaie 
dent dans nos cœurs ce sentiment d'effroi que l'auteur a voulu 
produire , qu'autant qu'ils réussissent à frapper nos esprits par 
l'idée de maux sans bornes et sans remède, tels qu'il n'en esl 
point sur la terre ; conmotent enfin tout ce qu'il 7 a de pair&U 
dans les plus beaux monuments de la littérature et des- arts» 
trut teint précisément la perfection qiVen dépassant la réalité^ 
ou plutôt (car )'ai;dktout le contraire de de qu'il falloit dire )> 



( «76 ) 

en rëreillaut confusément dans notre âme, à Taide des figures 
de ce monde, qiu sont vaines et qui passent, le sentiment des 
réalités éternelles. 

Voilà ce que n'ont compris ni M. Cousin, ni M. S. D. , Vnn 
des rédacteurs du Journal des Débais, qui paroît être son 
élève; et les deux passages suivants, que nous prenons, Fun 
dans la première leçon donnée en Sorbonne par M. Cousin le 
17 avril dernier , l'autre dans un artîcfe des Débats du i r août, 
nous semblent propres , parles contradictions qu'ils renferment, 
à jeter du jour sur cette matière. 

«r Dans le monde des formes , nous dià M/Cousin, la beauté 
• ne se montre que d'une manière qui^ en nous la révélant, la 
» Tdile et la défigure. •• Le plus bel objet Au monde a ses dé- 
I» fauts^ la plus charmante figure a ses taches. Par combien de 
» tristes détails ne tient-elle pas encore à la matière ! L'héroïsme ^ 
» lui*méme, la plus grande et la plus pure de toutes les beautés > 
» rbéroïsme , vu de près , a ses misères. Tout ce qui est réel est 
» mélangé et imparfait. Toute beauté réelle 9 quelle qu'elle soit, 
» pâlit devant l'idéal de beauté qu'elle révèle. Que fait donc 
» Vhomme ? Ce qu'il fait. Messieurs? après avoir renouvelé la 
»' nature et la société primitive par l'industrie et les lois ,'il refait 
» les objets qui lui avoient donné Tidée du beau sur cette idée 
Il même , et les refait plus beaux encore. Au lieu Ae s'arrêter à 
1» la lîontemplation stérile de l'idéal , il créé pour cet idéal une 
» nature nouvelle, qui réfléchit la beauté d'une manière beau- 
» coup plus transparente que la nature primitive. La beauté de 
« l'art «st supérieure à la beauté naturelle de toute la supério- 
I» rite de rhomme sur la nature. Et il ne faut pas dire que cette 
» beauté n'est qu'une chimère , car la plus haute vérité est dans 
^ la pelisée ; ce qui réfléchit lé mieux ia pensée est ce qu'il y a 
%• de plus vrai , et les ouvrages de l'art sont par là bien plus vrais 
» que ceux de la nature. » 

Et M. & D. , fidèle aux mêmes principes , nous dit : « L'art 
» seul cependant, Tart qui ajoute, qui retranche, qoi crée. 



( m ) 

» laisse de longaes et profondes éiuotions. La fidélité du co.pifltbt 
» amuse un in*stant , mais s'oublie yite. Ce qui plait daus la 
s copie f c'est le talent du peintre qui a su attraper la resssm- 
s blance. La ressemblance constata ,. on s'éloigàe ^ur ne plus 
s revenir. L'artiste au contraire attacbe p^r l'iiXipres&ioii. <|ue 
» produit son ceuvre, vraie , comme le sontlofites les créa tii>i»^ 
» du génie , mais de cette vérité que oo^us saisissons en noiis* 
» mêmes, qui nous appartient et que nous prétons au monde 
s extérieur. Qu'tst-ce donc que la réalité pour Fartiste? jUn 
» fmids conimun ouvert à qui veut y puiser. C'est Kà qu'il risnr 
» contré son idée première. Mais cette idée^ il ne la reproduit 
» pas telle qu'il l'a trouvée ; il la travaille , il la dét^çhe.de toul 
» ce:qiii l'enveloppe^ il la conçoit , en un mot, et en la ccuiee-^ 
» vant il la modifie. Ce n'est pas tout : son imaginatiou l'^gri^i^ 
» dit bientôt; il la crée en quelque sorte une seconde foisî e}Ie 

• sort plus pure et pluSibelle des mains de $01^ intelligence» et 
tt commence à vivre d'une vie toute poétique. Crojit-on qu'eMe 
» en soit moins vraie? Non ; mms au lieu d'.étre vmie .aujour-* 
» d'hui seulement ^^Ue lésera dj^main , apr^S-dcrraain encoi'e^ 
s aussi long'temps qu'il j aura qnelque sympathie entre lel 
» hommes. La réalité ciiange 9 et les joopies qui U représentoieni 
» se décolorent, La vérité poétique, qiii va dç l'âme à l'âm^» 

* vit éternellement. » 

Les vérités que ces messieurs admettent, la méprisç dan^ 
laquelle ils tombent 5 et les absurdité^ qui en résultent, nou^ 
paroissent également dignes de fixer l'attention*. 

£t d'abord, ils reconnaissent formellement la supérioA*ité.i;|ifif 
nie de la vérité poétique , ou du beau idéal ^ sur toutes les beau<r 
tés du monde extériejur. Ils reconnolssent fonnellement qu^ 
l'art seul, qui a pour objet de nous représenter en mille ma-^ 
nières cet ineffable modèle^ l'art seul pçut laisser dans nos âmoi 
de longues.ei j^rofondes^ émotions. Enfin ils reconnolssent (cajf 
)e ne crois pas qite.M* Qousin soit disposé à démentir en Cjcla soi^ 
disciple) , ils reconnoissent que cette vérité poétique , ce beau 



( «.-8 ) 

i^ai^ a 5QTtoiit(*s ks outres beautés le plus gr(lnd de tousleât 
frWïldges^ celui d^ i^iare éternellement. 

M. Cousin auroit dà être, naturellement conduit de oet idéal 
^do^eautéque la beauté crfsëe révèle et devant lequeLeUe pdlii ^ 
à )a sPD^irce onginelle/de toute beauté^ à Dieu /qui est la beau lé 
parr essence. Il n'eût eu pour cela qu'à demeurer d'accord avec 
hii-mcme , puisque^ datis un autre endroit de la même leçon , il 
dit : « Enchaîné 4ans les limites de Ce -monde, l'homme ne voh 

» rien qu'à travers ce monde, et sous les formés de ce mondes 
» msûsy.à travers ces formes et sous ces formes mêiaes, ilsùp-c 
i> pose irrésistiblement quelque chose qui e^t pour Itii'lâ sub-< 
# 'stancâ « la cause et le modèle de toutes les forces et de toutes 
» les perfections qu'il aperçoit et dans lui-même et dans le 
»• mondes En uo mot, par-delà le monde de l'industrie, le 
» monde politique et celui de 1 art, l'homme conçoit Dieu. * i 

' Mais cette route- eût mené trop loin. Il falloit donc rebrous- 
ser chemin à quoique prix que ce fût. La chose était pourtatil 
difficile. En effets, au point ou on es étbit , on ne pouvoit 
éviter de deux choses l'une , ou de reconni>lbre que le beau 
idéal, la beauté essentielle, est une grande réalité qui ne se 
trouve- qu'en Dieu, ou de dire implicitemeîit que le Beau ^ 
ou la vérité poétique, qui rà éternellement, et à laquelle 
seule il appartient de laisser dans nos âmes de longues et 
profondes émotions , n'est, au fond, rien du tout. Ce dermer 
parti -est bien absurde^ mais on ne pou voit se dispenser dé 
le prendre, à moins de voir la religion étondi'ç son empire sur 
ialittérature et les beaux-arts. Or c'est ce qu'il falloit éviter par- 
dessus tout. On eût rendu , il est vrai , aux sublimés médita*' 
tiojns du génie le seul objet véritablement digne d'elles^ on né 
IVut pas fait courir San^ cesse après ce qu'à la yéritqoaa hoA4a 
cl-appeler line chimcrfe, jnais que pourtant ok dépooiMe dff 
Hfoute réalité î fett" un mot , on n'eût pas subi cette loi terrible 
et inévitable'^ laquelle l'esprit humain'e«it a^ujett^ dans tous 
ses procédés, dès qu'il s'écarte dçs règles que la vérité éter-' 



(^ '79 ) 

inelle laia'trWes/cèttêioiy dls^^Je i <jiii' le porte >iT^«til>1e- 
Ttient à .renoineer auxffmikles réalilës qai der-oîent fditie son 
magnifique apanage y et h prodiguer en pure perte* à la Vanité 
«taïKiménsoiige tout ce-que rhumanité a reçu de sou; auteur 
de plus npbleet de plus précieux. Njoiporte. Pourvu' qu'on 
«oît dispensé 'di3 elierclier en Dieu la source du- Beau , et dans 
la religiobV ou le smis' commun , sa règle , on fera touè ieè 
saprifices nécessùres^. ^ dira même , s'il, le faut; poik*-côU<^ 
tplev les hommes d^ génie /que ce qui- n'a poinjt de ^éâlké tiè 
doit pas être pour cela rangé parmi les chim^es-, qu'entré lé 
réel et' le chimérique 'lë vrai tient un juste milieu 5 • et Von 
appuiera cette absurdité sur oètt« autre, qui esif le dernier 
excès de l'idéalisme : La plus lumte vérité est dans la pensée ; 
principe réi^itablement curieux 9 qui, traduit en langage ort. 
•dinaire , veut dire que toutes les pensées sont vraies , mên^ 
les fausses , et qui a peut*être sa raison dans cette autre propo- 
sition du même auteur : Les idées ne représentent -rien,^ abso* 
himent rien ^qu' elles-mêmes , laquelle , traduite à son' toilF^ 
signifie que toutes leà idées jsont fausses, même les vraies (t). 

(1) Nous n'ignoronè point, qaec^ deux propositioDS , dàoft une a«tr« 
bouche qnecfiUe de .M. Gousia , . poorrosent être entenduei dan» Qti'tràs'^ 
bou sens. Si i'on disoit , en effet , qae la pensée buméiiae- on génécal «--oïl 
autrement la penaée dd genre humain.^: qui sente 'est rihfeiUible' et' qtit 
doit servir de règle à toiltes 'fes pensées fifdiVida^IeS'^ a< Di^» |>ôiir obftjt 
•mkvédiat; ique c'est en lui. qu'éclairés par la ^p4rdFle ekténeote' v'bd^s 
Soyons toutes lési vérités f et ^qoel'eâsence divine v'^ii*}e^ «miqtfe^dS'uotfle 
intêUigéocé , est l'éternel archétype dont itons 4eft:'objei»'>'cFéés ne><sMit 
^e lea images : on pourseit direualprs- que lu pitfs haute' vèrkè'estilmu la 
ptntée^ puisque tout ce qui n'est pas Dieu n'etit vrdi , c'est*à-dire , «'«st , 
que; parce qu'il représente la pensée de Dieu et qu'il participé* de cbttë 
loaniè^ k sa vérité et & sop. être. On potirréit dire atissi que (es'^é^*né 
refuriêêMetU rien ^ abtolumeni rien tf^él{e9-fMtite9, puisque -4es'fidééè»-«'q'tfé 
lions voyonaea Bieu*^ et qulfiont' purtie de'Ii^esflK^ce divine y De''sî[iht pas 
1a copie 9 naisPongioalélenid diaprés lequel td«ites -cKoÉêti .ont é^' fiÉilos.- 
Mais il eal important d'observer. ^ne' cette lui|iteidCK>irlh&'ne"pant'^otfn-^ 



( »8o) 

Telles sont les ;baùt6s absurdités iftii découleAt ia système 
que neus combattons, et qui pourtant- sont auyourd'faui, en 
Socbonne , les bases de l'enseigoetiienli pbilosof^iqiie. P,our 
nous qui croyons tout bonnement, ayjec le f;en«e;. humain ^ 
qu'il y a des pensée vraies et des pensées fausses ^ que leur 
vérité dépend de leur conformité .avec la. nature des choses 
o<i avec la raison de Dieu, et que le sens comiiiun^est le dèf nie^ 
^ infaillible moyen pour distinguer celte eontormitté de. ce, qui 
n'en ai que l'apparence : nous croyonsau^i qUe le: AedU i comme 
le Vrai , dèsrlà qu'il n'est pas une cbimèrey^ eat nécessair^meni 
une réalité f et celte réalité , qui 'vi^ ^(emè//9mci«t -^ nous, le 
yoyon^ dans Vt^i/emd, djtns celui qui est ^. comme l'a si bien dît 
M- Cousin I la substance^ Za cctuse et k modèle de tçuiea le$ 
forces et de ioutes les pprfectÎQns que l'bomme ^erç<Ht danf 
li^*m^rne et dam le monde. , , . 

, ^tie irérité bien «(éditée peut rendre raison ^'un grand 
&0ik^iT<^ my sièces absolument inexplicables, pour ceux qttiae 
la reconno'issent pas. ' 



Tenir qu'au catholique qui recopooit comme infaillible la pensée générale» 
eviikiaena o0nB(myn..Dèt- qu'on refuse , avec,M% Coiishi'^- ifimpoier à~/4>pAî* 
•/«M^M« ^4.74. .f)^n««fnnidiy&dttdlie tmt aiutonVé jtf/MrflMraMieoQnmiisfatil 
pHi^i.dàf'lorayjd'iajatre pensée que le» pensées iadividiitUes^ qui .s'«ali«H 
|)ait99t.,!et dopt:» par^tinAèqveat^ Ane partie est nécessairenieiit fanssc^ 
«D 9» ,pt^\ pltts 4ir9i qoe. té'(tlèi$ l^aiOÊiVèratietid&nà UpmaU , sans dira 
{Mkfjà^qiie tnq^ea les pensées individueliea , et, par eanséquent» «elles 
q^^/|OQ|> faussa»» aoaf vraiea. £t de oiéine,éè« qu'on renie i» 'moyen §4» 
oéml «I iwiquetpat Uquâl »m pensée* penvent participer à rinfatUibiilté 
de oeUcs de Dieu , et , par Ik Biéme>^ à lenr aouveraùae indépendance ^^ 
4ès4or8. on n'a plus aiiqun di-oit de les considérer comme archétypes par 
nppDrt aux choses créées, et, dans cet état d'isolement , on iie:pei|t 
pins l<^s regarder comme Traies qu'en supposant «grataitement -qu'elles 
Mprésentent les objets eitérîeors et qu'elles en sont des ^copies exactes* 
^nsî dire , dans cette l^pothèse « que /e< ùUn ne fepréêtmtent rien , né» 
^iiêmiBn^ ri€m qu'elUt^mfimu î o'est dve. é.?idemmeot qu'elles eont tmrteë 
£mHes » mtoe ceUes* qui^iiar bssted poumneat se trouver Traies* 



( '8' ) 

^te liottg feU'cotihQttie d'abord la rai&on métaplijsique dtl 
principe dé Platon doiii nous avoàs parlé au Qqmmencemeat 
de cet 0i%rc1é : « Le Beau est la splendeur Au vrai ; » car elle 
nous fait remonter jusqu'à Dieu, qui est le centre et le lien 
récessaire de toutes les perfections. Ainsi , dans la tliéorie des 
inx-arts, comme* dans toutes Tes autres matières dont elle 
jupe 5 la salue philosophie nous ramène aux vérités les plus 
e^ les plus douces de notre sainte' religion. Oui ^ le 
une te Trai ^ n'est autre chose c^ue Dieu. Et ce q^î 
I, dafl^Mis les temps y l'objet unique des Recherches , des 
[itatio^^^iès dësirs de tous les hommes de génie qui ont 
lu sut* k t^^^et qui , pour la plupart , l'ignoroient ou nV 
soient pas y^^^^si l'objet unique de la foi et de Famour 
:hretieh. £t nel^^s-nous pas daSs saint Jean que le CaRisx 

ms répître de St. Paul aux He'breux , 
.▲ GLOIRE de Dieu (2) ? Mais ce n'étoit 
Ire aimé de nous. Ce Beau inefiable » 
lé prendrt k notre égard le titre d'E- 
Idu haut des Cieux , il descend sur nos 
kporellement à nous, et d'accomplir 
écrit dans la prophétie de Zacharie : 
^èl qu'est-ce que le )Beau du Seigneur , 
sinon le fromennRs cjus et le vin qui produit les vierges (3), » 
Le même jUrincipe peut seul nous expliquer pourquoi la 
religion dans tous les pays est le premier objet des beâui-arts. Ce 
,fut elle~qui alluma sur la terre les premiers feux du génie : le 
géuie à son tour lui consacra ses premiers fruitis \ et les succès 
qu'il obtint furent tels qu^ils ont peine aujourd'hui à trouver 



Ul VÉBITÉ (i), e| 

il est l'a. sPLETiDEral 

•assez de consenti] 

»eau par essence a 1 

[x \ et tous les joui 

lsi a6n de s'unîl 

" îttre ce qi 



(i) GhrLitus cet Teritas. 1 Joam, , v » 6. 

(t) Qui cùm ait splehdor gtoriac , et -figura sabstantlae ejas. Hthr^ » 1 9 3« 
{^ Qiitd enîm boûnm «juà est , él quid pulclirumi ejut , nui frumcûtum 
elcctunun ».e.t vinum gemioans Virg[lnet. Znc^u , ix , 17. 



io. 



i3 



\ 



(l82) 

croyance p^rmi nous. C'est. gue le géaie des hea^ix-arls ii'e$t 
autre cUosc que le l^lertt d'éinou voir et, d'entraîner le$ cœurs , 
rr ctùi hé -peut se f|ire qu'en leur offrant pour attrait , sous un 
point' d'e vue bu sous un autre , leur véritable objet, qui est 
riofÎQi ou pieu. Aii^^ila religion est l'élément naturel du génie ^ 
€t'il n^èst pas étonnant qu'il lui ait dû ses p;remiers et ses plus 
prodigieux succès* 

Quand ilvipulut t,raiter des sujets moins élevés, il se§tit 
parfaitement la,iiécessité indispensable d'employer encore le 
même mobile. Do la naquit le. merveilleux poétique , qui n'e$t 
autre cliose que l'interventipn , soit directe , soit indirecte ^ 
de la Divinité daps les af&ires humaines. Le besoin du mer- 
veilleux est la démonstration ta plus éclatante du rapport in- 
tinte que la littérature etjes beaux- arts ont avec la religion. 
Tout le monde., sans .exception , convient que la littérature ne 
peut se passer du merveilleux. Je dis tout le monde , sans ex* 
ception^ et cela, peut-être ,.paroitra d'abord paradoxal , puis- 
qu'il existe une classe de théoriciens qui soutiennent expressé* 
ment que la littérature peut se passer du merveilleux. Mais 
cette prétention n'est que dans les termes. En effet ^ le mer- 
veilleux rutérâire ne consiste pas seulement dai^ Tinterven- 
tion explicite des puissances surnaturelles dans Faction d'un 
poème (et c'est uniquement de cette intervention que la né- 
cessité est contestée ). 11 est évident qu'il y a emploi du mer- 
veilleux pai-kout oik il est fait usage de fa notion de la Divinité 
comme moyen littéraire. Or ceux qui nient que les puissances 
surnaturelles xloivent être nécessairement employées, comme 
machines poétiques > ne peuvent du moins se refuser à ad- 
mettre que les perfections des objets que la littérature et les 
beaux-arts ont pour but de nous représenter , doivent être non 
seulement exagérées ,.mais portées au plus haut degré possible, 
en un mot ^ comme l'a dit presque en propres tevmes M. Cou- 
sin , qu'elles doivent être refaites sur le modèle du beau idéal. 



( i83 ) 

tl y a pli» : là* lUt^raUiire f pom* produire' ibiu* son effet ^ est 
iibhgée de déifier le» objets des afiectÎDiis qu'elle yteut nous 
taire partager; c'éBt . ce qu^on peut bbsérver à chaque instant 
dans presque tous les^enres de poésies^ mais surtout datié 
les r^maudès niodernes ^ où les tenues de 'divmité et d'aâora4 
tion sont prodigués sans cesse en rhonneur de la persotiné 
cliantëe. Ce besoin de la littérature a^ comme nous lavons 
déjà dit 9 sa cause nécessaire -danr le fond de Hottre cœur^ 
qui sent, quoique d'une. manière* co'nfese',' qu'un objet hi^ 
fini est seul capable de le contenter , et , par conséquent , seut 
digne de son amour: Au reste , prise en elte^mérocf , et abstrac^ 
tion faite de ses applications vicieuses , cètte't4$ndan<!e générale 
h -diviniser les créatui*es objets de nos aïFéeiinns'estfpi't lèîn 
de mériter le blâme. La religiou, en efïêt ^ n'est pas autre 
cbose que i'hiunanité divinisé^ ; et le Fils- de Dieu n^est^veïMl 
sur la terre et ne s'est revêtu dé notre nature que poar nona 
reudre y tous tant que nous sommes^ patticipani de sa dwi^ 
nité (i)) et faire de nous se^ cohéritiers et ses fnerhbhïs (ik). C'est 
pourquoi il nous:^t non seulement permis y mais eonimandd 
de nous regarder Etéciproquement comme des dieux. ' 

Ainsi donc, amis et ennemis, cbrétiens, païens , philosophes ^ 
tous sont^ au fond, d'accord pour reconno^tre lHndis|iensablé 
nécessité du merveilleux dans la littérature et les beaux -arts. 

r 

Oo^ pour en faire usage, des l'origine deux voies se présentèrent 
à l'homme', celle de la vérité et celle de l'erreur. La première 
consistoit à chercher ^ à saisir les innombraMes rapports qui 
lient nécessairement chaque sujet particulier avec l'ordre éter- 
nel etab^lu ,'à metti'e ainsi chaque chose à sa véritable place 9 
et à réaliser dans les arts les magnifiques splendeurs du vr<\i. 



(i) t>iTinaBCoaM)rtefl naturs. \l, Petr. > 1 , 4- 

(3) Gohsredes aat^m Ghriutt. Rom. , vu , 17, Memb^'a sumns corpofi» 
ejas. Eph. , ▼> 3o. 

i3. 



( >84 ). 

Pf cet ordre d'idées., mille et niiUe fois ptus*^ fécond et plat 
yf^ie que Je$ .fictions coupables qui ont* presque tout envahi ^ 
jA^cefoods inépuiisable des réalités subliihes, jaillit la source 
^^fnorielle^des sentiments profonds et purs , fleuve de vie^ d'oui 
pfçcèdetout ce qui excita jamais ladmiratiôn etTentliousiasme. 
Si Ifs géoje humain n'eiU marché que dans cette toute ^ il eût 
l*empli sa destination divine , dont , au niilieu de ces plus grands 
forfaits 9 il i^onserve en4îore le souvenir. Il eût conduit les 
liçiûmes 9 par l'attrait du plaisir ^ à la vérité et au bonheur. 
Miais il fut infidèle à cette grande vocation. Il en eoûtoit trop à 
rkomme;, dégénéré et coupable , de contempler sans cesse la 
mérité éternelle qui hti rappeloit d'une manière si puissante , 
arec la règle inflexible du devoir , l'affreuse difformité du mal 
vers lequel l'entraînoit son penchant. Pourtant il lui falioit da 
merveilleux , car l'homme ne pourra jamais s'en passer. Après 
9voi|' renoncé aux merveilles véritables que les traditions pri- 
mitif es lui présentoient^ il en fabriqua d'autres à sa manière. Il 
lui falioit un Gel ^ il en fit un sur une montagne de Thessalie. 
Le 4:hef d'une colonie égyptienne fut pour lui le maître di^ tOQ-» 
nerre. Et le fxuit du commerce impur de cet homme avec une 
certaine Latone remplaça dans des chants sacrilèges l'Esprit 

dt'aïuQur inspirateur des pmphètes; ' 

• ■ 

( La siUte à un prochain Numéro. ) 



j # 



( >8â) 



' f 

•9 ' 

è 

ChBONIQVB de £4 RÉVOLUTIOlf DU PORTUGAL, DB l8aO A* iSllG. 

(Qu«lnème aitide.) 

. i8tt6. 

Nouveau triomphe ibé parti révoiufiQnnairâ. — Réelsténce g^ért^e^ 
— Guerre civUe. — Querelle faite à l^ Espagne. -— Invasion (1^* 
Portugal par une armée angloU^, 

3 3fni. Don Pedro , empel'eur du Bi^sîl , Doonme lès pairs du 
rojaume de Portugal , quoîquMl en eût abd^ué la couronne et que 
la constitution ne fût encore ni publiée ni jurée. Il ordonne aussi 
de procéder tmraédiatei^eut a Télection des membres de la cham- 
bre des députas. 

' f'. Juilht. Sir Charles Stuart , t»(ir-&-tobr ambassadeur d'An^. 
glelerre et du Portugal , apporte 'la charte de don Pedro à Lis* 
hoChe* Elle y est' reçue avec un morne silence .que tes journaux 
appellent tranquillité. 

II Juillet. Le ministre des affaires étrangères en Poi'tugal , M. le 
comte de Porlo-Sanlo , excellent royaliste , donne sa démission.. 

i3 Jwklet.Vi^ régence , peu empressée [i^squ^ici de promulguer 
la constitution , le fait enfin le i3 juillet. Elle engage le peuple à 
la tranquillité , et fixe îa prestation du serment au 3i juillet. 

Sir Charles Sluart est rappelé par sa cour» mesure par Uqùel'e 
rAngletcrré veut prouver qu'elle u^a ni provoqué ni approuvé la cons- 
titution importée du Brésil. Nous croyons en eiTet que ce reproche 
est mat fondé » et qu'en ce genre on attribue trop^à T Angleterre « 
comme s*îi n^ avoit pas des francs-maeons et àes jacobins ailleurs. 
Que le cabinet britannique ait désiré d'affermir la séparation du 
Brésil , de trouver un prétexte d^oceuper le Portugal , de pi^olonger 
«ks embarras de l*Espagae et de la forcer à reconnoître Tindépen- 
dauce de ses colonies , cela se peut ; mais il pouvoit également 



( i8G ) 

atteindre, ce but sans constiUitîoB , fflojenDAOt une reine âj^ée de 
sept ans etfrne régence dévouée. Les journaux aoglpîs disent, euzr, ' 
rncmes que c^st du calicot , et non des coosti^ution^ » que dans «a 
détresse r Angleterre doit exporter (i). 

* Des prôclartiatîons royalistes sont répandues en faveur de rin- 
faut don Miguel , que Ton regarde /après rabdication de son frère, 
comme roi légitime du P^riu^l. 

a4 Juillei* Le* gouverneur militaire de Chavès fait arrêter J« nut/, 
donc contrairement k la constitution , grand nombre de person- 
flattes importants» suspectés d'indisposer le peuple contre la consti* 
tution* IX les «omme des factieux , et assure que feur cri de rallie* 
ment est ; V'i¥e J* Espagne et le jRoi absolu ! Mort- awp Anglais » 
aux constilutionnels et à ceux .fuijureroni la constiluiion. 

2 Août. Des troubles éclatept dans la province de Tras-los-r 
Montes et dans celle d^Alentejo au sujet du sermeiK à la eonstitu- 
lion , serment qui ne devoit être prêté que par les troiç ordres de 
l'état et non partons les individus. Le 24* régiment d^infanterie 
se soulève à Bragance, le 17* à Estremy , le a* de cavalerie h 
V) I la vi ci o$a , quoique la constitution les déclare esseiitiellemest 
obéissants , et ils passent en Espagne avec armes et bagages , caisse, 
jnusique , et le corps des officiers. 

3 jtoûi* IXomination d'un ministère libéral li Lisbonne : ^x 
nflTaîres étrangèref M. Alniejrda , ci-devant membre des cortex , 
refusé comme ministre de Portugal par la cour àp Vienne , et 
connu h P;tris* par ses liaisonii intimes avec le parti libéral ; à la 
guerre M. Saldanha d'Oliviers Daun, gouverneur très- constitutionnel 
d'Oporto ; et aux finances M* Braancamp , ancien membre des 
cortès et pareillement fort attaché aux principes dîts confi^litU'» 
tionnels. 

/</. Le marquis de Gbavès fait une proclamation en faveur de 
riofant don Miguel ; la princesse régente eu publie une autie à 
Lisbonne où elle annonce quV//e exécutera et fera^ exécuter l'int^ 
mortel code conAUutionnel qu*a donné son augusiejrère le roi don 
Pedro IV, dotht le nom glorieux est répété avec admiration et 
respect dans V Amérique , dans VEurope^sU^ dans le mopdfi entier. 

4 Août. .Les domestiques et marnûtous %s cuisines royales sont ^ 

(1) Cflobc and Traveller. 



i> 



( 187 ) 

sppefës p«r lé ministre de la fnaison au Aoi à se rendre au palais 
dMjoda pour prêter serment à la constitution (i)« Apparemment 
les marmttons sont aussi ^ un des trois ordres de Pétai. Au moins 
tont-ils plus utiles à U société que Pécole dei francs- maçons. 

Le Nonce du Pape , Tambassadeur d^Espagne et le ministre de 
Russie ne se rendent pas à la cour lors de la prestation du sermeni 
À la charte. Les cocardes ré?olutîomi aires, rcparoissent dans les 
Kues , où Pou insulte les prêtres et les motpes. En revancké de nou- 
¥eaux mouvemenlâ.roji(lîstes éclatent à 0|>ortO| à Evora.^aEivas, 
à Chavès et k Bragance (a). 

4 Août. Les Portugais qui se trouvent & Paris prêtent serment à. 
Fa charte constitution neile » prestation qiii^est elle-même anticons- 
titutroonelle , puisque la charte ne devoit être jjirée que par lei 
trois ordres de Pétat. On rdmari^ue dans le nombre de ces Portugais 
plusieurs personnages fort connus depuis la révolution : deux nn^ 
éiens députés aux certes*, tteut ex-ministres de la constitution , 
Ferreira» et Pamplona, comte de Subserra, Sepulveda , fameur 
gouverneur de Lisbonne , et qui tous avoient également juré la 
constitution des cortès. En revanche Bl* Corner, simple chargé 
d^affairestle Portugal ik* Madrid , envoie sa démission*. 

• 16. Aoûi.XffB gouverneur de Tras-los-Montes mande que les iiw 
singés paroil^sent découragés parce qu^on les désarme en Espagne , 
et qu^ils n^y reçoivent pas Passistance qu*bn leur avoit promise.' 
Néaamoijis une grande partie de la population émigré en Espagne» 

'- 23 Août. Uhe C(mspirati«n contre la charte éclate même dans la 
garde de police à cheval de Lisbonne. Oa< Paccuse d^avoir voulu 
établir Pabsurde système de Vab^olulisme qui , dit on» n*a jamais 
existé en Portugal , et proclamer un nouveau roi et une^iouçeUé 
régence. L^àrticle officiel n^ose pas dire quel roi et quelIeS^égence, 
de peur que le public ne tit)uvàt pas le crime si extraordinaire. 
Quatre compagnies de la cavalerie de police sont désarmées , et il 
est enjoint à bicour criminelle de procéder sans délai à l'enquête 
et au jugement de la conspiration. L^ntendant-généri^l de la police 
du royaume est remplacé par un ardent constitutionnel. 

Atrété provisoire de la régence contre fa liberté de la presse ; èti. 

(1) Avis officiel cenlenu. daos la galette de-LIsboane du'3 aoCM. 
(a) Étoile du 19 août. 



dépit déîJk ,€oiiâtîiu(îon^ iimI écrit ne )f^v^ |>luff {Ni.raî(j*t saas -iiu^ 
permission préalable. 

l EUblissement cl\jne commission pour rétablir dans leurs grades 
tous l'es officiers destitués en i8fi3 , après la chute de la constitution 
des cortè9. Ih sont en effet réintégrés peu de temps a^rrès. En re- 
vanche on destitue des officiers etdeu;i[ colonels dits infanlistes, 
c'est-à-dire royalistes. 

1 Septem^rt» La gazette ofj^cielle de Lisbonne contient un long 
article du Constitutionnel en faveur de la charte pqrtu|jaise, 

/</• Etablissement de douze censeurs chargés d'em^ninec tous 
les ouvrages, spécialement.les journaux et les pamphlets. On a]ou(e 
que si ce nombre ne suffit pas , il en sera proposé d'Siutres. ( Mioiic^ 
19 sept. ) 

4 Septembre* Les Portugais résidant à Maçlrid refusent de prêter 
serment â la charte. Ils veulent auparavant en connolire les dispo- 
sitions,; mais lé nouveau chargé d^affaires de Porlugnlnepeut Jeur 
en montrer la texte , qu'il ne possédait, p^s Ini^ipêine. ( Etoile , 
i5 sept* ) 

, 6 Septembre, Des troubles plus on moins violants éclatent danf 
les villes de jCruimarae^t Monforto, Braga.et Yianna de Min|io. 
Le 9^ régiment de cavalerie se Soulève aussi contre la constitution » 
et la garnison d^Alraeidn , composée du zi« ré^iiqent d'infanterie » 
passe tout entière dan^ la Vieille-Castille* 

za Septembre. Nomination d^une commission de tacf^graphes 
chargés de recueillir les séances des cortès^et d'en transroettre.lt 
compte rendu aux différents journaux. Dans l'intervalle des séan* 
ces , le tachygraphe en chef, largement payé «sera tenu de faire un 
cours public et gratuit de àon art. 

20 SepHembre. Décret contre ceux qui vendent les journaux dans 
les rues et déuigrent le gouvernement. 

27 Septembre. Décret de la princesse régenté qui ordonne de' 
mettre immédiatement le séquestre survies biens de tout ecclésiasti- 
que <, militaire ou paysan , qui sortira du Portugal sans autorisation* 
La lii^e des émigrés sera envoyée sans détai au gouvernement , et 
tout fonctionnaire qui négligera de les faire conuoilre sera destitué 
su:-Ie-champ. Voir l'article delà constitution qui garantit è tout 
citoyen i<i iii>erté de sortir du royaume en em portion t^«0 propriétés, 



( '89 ) 

«t Ja prodamaitOD da l^régetfte qui promet *d*ei4çut«r jet de fahrt 
ckécuter eeiU constholîoii. 

.«4 Octobre. Après de lon^. délais » l'Infant, don Mîguel jure k 
Vienne la charte constitutionnelle, qu*il n^a probablement jamiiis 
lue. Trois semaines après, ses fiançailles avec sa nièce llnfauie doue 
Maria da Oloria ont lien dans la même ville, 

4- to Octobre. Elections des députés ponr la chambre è Lisbonne^ 
Qporto et antres villes du royaume. Tout le parti révolutionniiire ou 
maçonnique qui avoît régné sous les certes de i6sa , est dereclief 
porté an pouvoir suprême. Presque tous les membres no.mm^s sont 
Û€B avocats et professeurs , députés ci-devant ^uz certes, auxquels 
le Consii'tutionntide Paris prodigue les plus grands éloges , et don| 
il yaïUe les antécédents* 

i3 Octobre. Une insurrection appuyée par le 14* régiment d*in- 
fiauterie et le 4* de chésse,urs , écl:ite dans» les Algarves «pus le 
comjiuandenieDt du niarquifr d'Abrantès. £lle proclame don Miguel 
roi absolu I et reconnoit la reînc^euve poi^r régente. Le ministre de 
la guerre marche avec six obus et 2700 hommes de troupes contre 
ces insurgés qui sont dispersés ,^ et 900 d'entre eux fujent en, Es- 
pagne où on les désarme. 

La princesse régente » assimilant la charte & TËglise chrétienne e| 
don Pedro k Jésus«Chrîst i assure , dans une réponse à la municipa- 
lité de Beja , ^ue ieê portes de l'enfer ne préifaudrçnt pas contre la 
^charte constitutionnelle donnée par son Jirère bien^mé , Pincôm» 
parable roi et seigneur don Pedro If^, Noos le croyons sans peine s 
car à eoup*sûr les portes de Tenfer ne s^élèveront pas contre cette 
charte. Reste k savoir si elle tiendra également contre les puissances 
du Ciel. 

. .18 Octobre. Deux cents soldats de la marine de Tescadre an* 
glaise , précurseurs d^on secours plus considérable , sont débarqué9 
à Lisbonne 4>our servir.de garde à la princesse régente. 

aS Octobre. Avis officiel publié à Lisbonne que le roi d^Espagne 
a ordonné aux gouverneurs de la Galice , de la Vieille- Castille et 
de r£stramadure y.de remettre aux autorités portugaises les armes 
et chevaux des insurgés Portugais. 

3o Octobre. Première séance des cor tes. La princesse régente 
dit dans son disc<^urs d'ouyerture , a que le P>:rtugul ne connut ja« 



( »9» ) 

»' mais que !a monarchîe représcnliilîve^ qn'il a fleifrî^ f»his furd*^ 
M Pomhred'un gouVertiement comptètetneni représlentalif , rcnoti-. 
» veié'aiijbirfti'htii par dés inslM lit ions sag^ et stabhr\ et -que d^s 
» hommes pervers et traîtres ont k peine réussi k enti^ainer contre 
bcies'Ki^titolions quelques indfi^vidiis faibles ou imprudenl^. j^Enfîn 
elle annonce un code civil et criminel , i«n;systbme.*jraumc>|ml ^ des 
Administrations provinciales, la prospérité de TâgridliKiire « de Pin* 
dn'strie ^ dit commerce , et recommande anx eortèlsde porter leurs> 
soins sur ^éducation et Tinstruction j^blifue» 

4 Novembre, h» chambre; dahs sa première séence, refuse Pa« 
doptîon dVn règlement proposé par le ministère , et l'adresse ré" 
Aîgée par Tévéque de Vtseu , en réponse an discours de la r^ente^. 
est conçue dans des termes beaucoup moins pllilosophiqmes que le 
discours Iui«mêroé. • v 

7 Aovembre. Reppert du mint^tre des finances sur nn déficit de- 
deux millions et demi de'reis ,' ou quinze mifliéns de francs. -^L& 
proposition de proclamer don Pedro roi légîtime: du Portugal est 
écartée , maison revanche on adopte par- ecclamation celhe^ de lui 
ëriger un monument avec rînscripliou : Aa Restaurateur des /iV 
berfés publiques, la nation reconnaissante. On, se rappelle que 
Louis XVI aussi fut proclamé jRe9/aura/eiii« J^ taUherté^ 

1 1 Novembre, Une conspiration royaliste est découverte i OpOrto. 
Le gouverneur fait intercepter et ouvrir les lettre* des réfugiés. 
Portugais, quoique la cou&titution garantisse comme inviolable lee 
secret d^s correspondances ; personne ne réd'ame le moins du monde 
contre celte violation de la charte. 

' ' i3 Novembre et suivants. La chambre des pairs décrète que les. 
fils aines des pairs auront de préférence les places réservées au pu^ 
biic dans les tHbnneset les galeries. Ajourhaut d'ailleurs les tra-. 
Vaux législatifs» elle s^occupe d*un grand nombre de motions pa<^ 
trioiiques; do monument à élever à don Pedra; dMn cxmseil miii-c 
taire pour juger tous les ennemis de la charte ,'qu<^tque cette charte 
înénie interdise les tribunaux paiHiculiers .; de l'établisse merrt 
d^unc garde nationale pour garder les francs- maçons; de la forma- 
lion de sociétés d^igriculturc y composées comme ailleurs de genS^ 
qui n^entcndcnt i icn à I*;)griCuIlure , mais destifiée.H à rendre les 
cultivateurs favorables à la révolution , en leur préchaut TinGonvé- 



( »9t ) 

l^çDt de payer leurs dexies el <ie,r.liofii4;r les d^ Anches. et \en fêles : 
de plus f la chambre VoGci^ie d^un re^çUtre de parchemin où sont 
inscrits les noms djes pai|-s , ejt de ruiûfitriiie des députés et des 
garçons de hureiti. . \ 

. £1 y 24- I^ovemhre^ Siix ces, eatrefaîtes-les émigrés Portugais ^ 
■réunis sur Je. .territoire espagnctl i>gexi& faibles pu imprudents selon 
le discours de la princesse « rentrent co Portugal sur trois cotoottes ^ 
par les provinces de Tras'los- (Montes et de Beira s ilss>mparent d» 
Uragance, de Cbayès > de lUirenda , de Yiseu » et «vaoçent )usques. 
^l'ès de Porto et de Cojimhire , procfliniaot don Miguel roi légitime 
de Portmsal i la reine*mèrje tégente^ et établissant une régence pro^ 
y'isqiv^» « £o cas., disent -Us , que leur auguste seigneur don Miguei 
■ Tint k courir sans enfjiiyts légitimes , ils reconnoissent pour son 
» successeur et pour souverain du Portugsl^ et des autres possessions 
» <iu Portugal \ S. Jk> B»* ia^princesse de Beira ,-dona Maria Thérèse, 
» soeur ainée de don Miguel (i) ; et en cas quMle meure , son fils 
V Plnfant d^Brag^ance de Bourbon , né en:i8ii , Porti^ais de sang^ 
« de naissance et par lecemirat de mariage. » De plus p ces insurgés 
Jurent « de défendre- jusqu'à J» mort fous ces droits sacrés et de ne 
9 jamais reconneilre dVutres états usurpés ou envahis de force et 
» entièrement opposéa;aiiz lois fondamentales du royaume » loi» qui 
IL lient également les sujets et les souverains (2). » 

l)^s avant celte époque TAngteterre a voit fait au roi d'Espegnif 
nue querelle semblable à. celle. du loup et de Ti^eau. « Yous me 
troublez Teau-; c^est vous < qui êtes la cause de cette irruption des- 
émigrés portugais; vous altaquez^le Portugal» *«• Mais, reprenoif 
TËspagne»' les troubles viennent r de chez voas ^c^est moi qui en 
souffre : vouasavez bien qu'ils me déplaisent et que je ne les ai pas 
provoqués.— Si ce nVst pas vous , lui réplique^t-on ^ c'est donc votre 
f4rère ou quelqu'un d^s vôtres ; vos gouverneurs etvos sujets sontf^- 
votrables à .mes ennemis ; et bref, je vous en rtiiâs respousable, parce 
que tel est mon bon plaisir et que j'ai- envie de m'em parer de vos 
|M>ssessions. » Il est à remarquer que la régence de Portugal a voit 
a plusieurs reprises ( le 16 oont , le i3 octobre ; le sS octobre ) for- 

(1) La Régente atïtaeUe est le quatrième enfant du roi Jean VX , et a deux 
6(Kur8 aînées» 
(3) Voyez le texte de ce âcrmeut dans YEloitc du 5 décembre. 



( '92 ) 

meU^nucnt et offici«l)eiii«nt annoncé (fie- les ioturgé^ PortUgnir 
ëloîent désarmés eo Espagne , el que des ordres a^eru été donnés 
aux goiivemeurs des provIneeslrAiitrophes de remettre les armes et 
les chevaux de ces insurgés aux autorités portugaises»' Rfaintenant on 
reproche au roi d'Espagne rinexécution de cesoindres, el oo l'accuse 
d^avoir provoqué et secondé Finvasion >du Portugal. Or , Tune oti' 
Vautre de ces assertio&s doit nécessairement être fausse. Il est vrai 
qu^on pourroît demander encore en vertu de quel droft. des gens le 
roi d'Espagi^céloit obligé de ne pas recevoir Us émigrés portugais 
sur son territoire» mais de les y désarmer et de les em'pèclief de 
rentrer dans leur {>atrie? Etott-il donc le gendarme des cortès por- 
tugaises, devoit-il faire la police pour elles^, devenir t*atlié' desré-' 
vol otionoaires ses enneinis ,-et suppléer ir leur propre impiirssaucë ? 
Si la défense personnelle des émigrés ou lenr aggres^iôn do Por-^ 
togal étoit un délit, c'en étoit un cofttre le» cortès dé Lisboniïe et 
son contre le roi d'Espagne» dont elle ne blesse point lés droits, eH 
qui n'^est point tenu <ie réprimer ni de venger Tinjaib (Vite k t:it 
autre. En temps de paix même^ et entre des poisèauee^ amlèS, il* 
faut un cartel pour l'extradition des déserteurs réciproques,^ et 'à. 
défaut de cette convention spéciale on ne livre ni leurs pei^sotnies , 
pi leurs armes et chevaux, pas plus quV>n ne remet des merehah-' 
dises entrées par contrebande, àes esclaves fugitifs, ou des prîsotir'^ 
iiiers échappés de la captivité militaire. C'est k la puissance lésé# de 
veiller elle-même à TexéciUion de ses ordres et défaire respeêler ses* 
droits ou ses prétentions » si elle le peut. Enfin uul ; et uii roi moius 
que tout aiitre , n'est responsable des actes ou des négligem)es de ser 
au^altem^ , encore moins de ceux des simples particuliers, surtout 
lorsqu'il n'a ni pouvoir de les em^iécher, ni intérêt Ir le -faire. Il 
nVst pas de guerre ^n Europe ou ailleurs dans laquelle des indivi-^ 
dus sujets d*un autre «prince ne prennent parti pour rube ou l'autre 
puissance belligérante , selon leur goût et leurs intérêts : ils entrent' 
au service.de ces. puissances et les secondent de diverses manièrefi,' 
sans qu'on y trouve rien à redire, sans que personne en rende leur 
souverain responsable. Quand pour une cause toute pareille h celle 
des royalistes portugais , les émigrés françois se rassemblèrent k 
Coblenls , on n'a pds accusé Pélecteur de Trêves d'attaquer la 
France : pour lui en faire uu crime, les gouvernants révolution*' 



( «ôS ) 

ninîresî .eiur-tnêmes * pUis modérés que ceux de Lisbonne , nttea^îi ént 
' du molus qu^ils fussent devenus les pluS forts , et en définitive pour» 
tant ce prÎQceittV pas été plus maltraité que d^autres qui , par ùue 
pi:udenc6:mé<îeuJettse, a voient fléchi sous les exigences des jacohios* 
JDaii^ la gue&TO actuel le entre les Turcs et lés Grecs ne voi(«o» pas 
des FrAP.çois et des An§1ois servir les uns chez les Grecs, et les autres 
c}M|g)e»p«ch9.d^JÊgV|jte. D'une part, des <Knnités grecs euToient aux 
révoltés moréotes des ofllciers et des soldats , de Pargent, dés vivreà 
«t.de4 iminiliops ; dû l'autre , quand le {leis^EIFendi se plaint seule- 
mêiit qu^il ait:à combattre plus d^Anglojs que de Grecs, et que 
l'amiral Cochrane arbore même le pavillon anglois, M. StrafTord- 
C^Muiiig,. parent du ministre, lui répond que ces Anglois sont au 
service 4es Grecs et non de P Angleterre. Eh bien! les Espagnols 
entrés en Portugal avec le marquis de Ghavès ne sont - Ils pas auisi 
au service des Portugais? M. Agier a révélé k la chambre des dé- 
putés qu'o«9 em6!e à Paris des officiers et des soldats pour les Turcs, 
Lord Cochrane nVst-il pas le grand amiral des Grecs, le général 
diurch leur, généralissime, sans que la Porte -Ottomane accuse 
r Angleterre oi la France d'une aggression? Une puissance comme 
rAngleterre, qui se vante de son respect pour la liberté indivî- 
4utiM^» devroU savoir que les sujets d'un roi ne sont pas des es- 
claves attachés i la glèbe , qu'ils peuvent par conséquent servir tels 
maîtres qu'iU.veulent, et que leur fait n'est pas celui de leur soUve- 
içaip. £nfin i'Anglelerrci u^a«t*eUe pas donné lin asile et môme des 
pefisions à tous les rebelles proscrits de l'Espagne , toléré leurs in- 
trigueA»; fayoriiié plusieurs de leurs débarquehients , qui avoienrpour' 
but de susciter de nouveaux troubles en Espagne? N'a t-elle pas 
depuis six ans foii^énté» encouragé, secondé la révolte et la défec- 
tiop du^Mevique , du Pérou et de U Colombie 4 dont l'armée se com« 
pose en grande partie d'officiers anglois ? «Et cela malgré les défenses 
formelles du 1*01 d'Angleterre , qui n'ont p(ls été mieux o))servées 
que les ordref d^ roi d'Espagne. De quel droit vieut-ulle maintenant 
reprocher à celui-ci qu-une potgi^ée d'Espagnols ont peu(*>être se- 
condé les royalistes^Portugaii» ? Mais il l'aroît que de tels actes ne 
sont pjBr^jnis qu'au Içup et non pas à Pagjnçau : TEspague les supporte* 
avec résignation » et quoiqu'elle eût bien plus de droit de se plain- 
dre d'une aggressiou. de la part de rAngleterre , eile prisse poiir cou« 



( 194) 

pable» parce que qaelcfii«s-ttns de ses sujets prêtent tênrâpptti k ta 
justice et senvent parmi tes fidèles royalistes P^t ugais* ' 

La Frirtice , craignant entre i^Espag^é et l'Angleterre Péclat dVnié 
rupture qui pôurroil en entraîner d^a^tres, donne au rai d^Espagnç 
des^conseils d^une prudente condescendance , et pour témoigner son 
niëcontenlemenl de ce que ces conseils n'ont pas été siiiwis danà 
toute leur étendue , elle rappelle vers la fin de novembre son am-^ 
haSSadeur de Madrid. 

28 Novembre, L^Espagne intimidée fait néanmoins ce qo>ll« 
peut y avant que l'ordre de rappel ne fût panreBù' ab marquis de 
Moustiers. M. Salnion* ministre dos alFaires-élrangères , remet au:t 
ambassadeurs de Russie, de Prusse, d'* An triche, de France et 
d'Angleterre Une note portant que les réfugiés Portugais» ayant 
abusé de rhospitalité généreuse qu^ils avoient reçue en E<»pagne ; 
seront désarmés et qu^on les fera rentrer dans Tintérieur de TSU-» 
pagne à soixante lieues des frontières , en les séparant de leurs 
chefs et oâiciers i qu'eniiu les généraux comte de Ganelias et ni^n> 
quis de Chavès ne seront plus tolérés dans le royaume. 

2 Jjécembre, Le minTstère portugais n''en demande pas moins le 
secours de TAngleterre s6us prétexte d^une aggression prétendue de 
la part de PËspagne ,jn aïs r dans le- fait contre les royalistes Porto- 
gais, qui selon le discours de la princesse régente n'étoient pourtaut 
qu^un..pelit nombre, d^individus foibles ou imprudents. 
, 4 Décembre. M. Almeyda» ministre des affaires étrangères» fait 
aux deux chambres un rapport arrogant contre TEspagoe et contra 
la conduite politique de Pambassadeur de France , qu^il suppose 
disgracié y quoique son rappel de Madrid tienne è des clauses indé- 
pendantes de sa conduite et de ses opinions personnelles. Dans ce 
rapjport , M. Almeyda enchérit encore sur le langage du Consiitu^ 
iionneL « L^ Espagne, dit<il, est dominée par une juftie apo,stoliquê 
qui est le plus ^and iléaii des monarchies > la plus infâme ligue 
contre les rois et la civilisaiion européenne ; » d^où il résolte' que 
les apôtres et ceux qui suivent leur doctrine ; communément appelés 
les chrétiens , composent cette ligue inf&nie*; que TEurope n^a pas 
été civilisée avant 1789 , ou que dans le dictionnaire libéral le mot de 
civilisation est synoijynie de révolution ^ et doit être entendu dans 
sou sens libéral comme une cis>lfication^ uâe opération ^endaut ^ 



( '95 ). 

l^ltriquer àep citoyens , c^eâl-à-dirq, à ebangei: I^^ monarchies en ré-, 
publiques, gouvernées par une aristocratie de francs r maçons* £t 
pourtant Ja charte portugaise prescrit un serment de fuiéiité à la, 
religion catholiqjue, -qui est aussi nonimé(^a/7&j/o/^'^£ie. 

5 Décembre, Les cortès suspelident la liherté indiyîduelle.pour 
trois mois et autorisent H pouvoir exéculii'à suspendre et destituer. 
[es magistrats et les juges , 4an« .observe," aucune Jormali lé contti» 
iutionnelie; mesures inconnues du temps des apostoijques.et ^ui 
appartiennent sans doute aussi àja moderne civilisation européenne. 
Formaiion d'une garde de sûreté pubjique, c'est-à-dire maçonn^que,^ 
^ans' toutes les villes et comnmnes du royaume, laqueJle garde est 
autorisée il arrêter tout individu proférant des cris séditieux ou ré* 
pandant des écrit;» îucendiaires. De tels cris et de iels écrits ne sont 
permis qu^aiix révolutionnaires contre les rois et les gouverpements 
^«^gitimes, ou les appelle ^lors liberté de la presse, qui pour les 
francs-maçons est en erfet la plus précieuse, des libertés; mais ils 
ne sont pas assez l>êtes pour Paccorder à leurs ennemis* 

6 Décembre. Cliangement de ministère à Lisbonne, Tous les mi- 
uistres, deux exceptés, donnent leur démission , et on a beaucoup 
-de peine k en irpuviçr.d'autres ,«tan| la terreur est grande. 

Id, Décret portant que tout individu insurgé , répandant des 
proclamations ou adressant des discours au peuple pour lui per- 
suader quetion Pedro (qui a abdiqué la couronne) n^est pas sou- 
-verain légitime , sera jugé par une cour martiale, no/robs/ant toutes 
ies lois cotU rai res» £h que n^n fait-on autant en France contre 
ceux qui contestent et attaquent. chaque jour Tautorité légitime et 
bien mieux établie du roi Charles Xi Les libéraux francs- maçons 
gavent bien déroger à leurs propres lois et chartes quand il le faut. 
Ils les établissent non pour détruire» mais pour conserver leur pou- 
vovi', et en cela ils ont raison. . 

Jd. Soi\i fetie date» le Times ^ journal anglais ministériel , 
particulièrement attaché aux intérêts de M. Canning, contient des 
invectives furibondes tant contre TËspagne que contre li^ France^ 
Selon 4ui,^le roi .d'Espagne est ^n despote qui tien^ ses (leuples 
dans Tesciavage ; rien ne pourra satisfaire les puissants alliées , I4; 
Poi^ugal et TAngleterre surtout j qu^uu changement absolu et coni' 
plet dans Tesprit et la forme du despotisme monacal, comme si le 



(«96) 

mînLsière du Roi ëtoU composé de tvioiues, et que ks moines , qaî 
se s^qUesireot du monde, fussent des dîespot«s, La France est acciMi^ 
de perfidie et d^line duplicité qui surpasse même celle de Bbnaparte; 
Il ne suffit pas au Times^u*elle ait rappelé son ambassadeur ; il^ 
Ikut qu^elle rfetîre ses trouj'es» afin que celles d^Espagne cessenl 
d*êlre disponîMes et que Tarmée anglo- portugaise trouve moins' 
d'obstacles I envahir ce royaume. ( Fbj^, les articles du Times daji9 
Y Étoile des lo et 19 décembre. 

9 Décembre, Décret des oortcs qui autorise le gouvernement k 
ouvrir un nouvel emprunt de deux'niilie contos rets, ou quinze 
militons de fi'ancs , la moitié des revenus annuels. Défense de tout 
rassemblement populaire dans le» rncs et places de Lisbonne et dv 
toute autre ville , tant de jour que de nuit, excepté pour un marché 
ou une cérémonie religieuse. Sans doute il ne s'^agit point ici de 
rassemblements dans le sens libéral et conslitutionticl > autrement 
On ne |cs auroit pas défendus. Remarquez au surplus que le marché 
vient avant la cérémonie religieuse. 

Id, Au moment où Ton se plaint avec tant d'amertmne 
de quelques' Espagnols . mêlés parmi les royalistes portiTgais ; 
M. OuerreyrOy membre des cortès, propose d^armer , d^enrëgi-^ 
mentor et d^employer tous les militaires ctran<^ers quelconques, 
cVst-à -dire tous les jacobins espagnols, italiens et autres, léfugiés 
en Portugal. M; de Yilla-Real s'élève même contre les journaux de 
TEspagne, et les regarde ai^si comme des actes d^hostilité , parce 
qu^ils dénigrent la révolution; de sorte que la liberté de la presse 
existera dans toute l'Europe pour diffamer rËglK<îe , ^cs souverains 
et les honnêtes gens, mais non pour dénigrer les francs -maçons* Op 
S^étonne de celte apparente inconséquence des libéraux , mais k tort. 
La révolution n^est-elle pas, selon eux. Tunique bonne cause? la 
cause de la raison, de la liberté, de Tégalité, que sais- je, i:kêii*e 
de la justice et de rhumanité? donc tout doit être permis pour «file 
et rien contre elle. Plusieurs gouvernemeols légitimes sembleul 
nȐme Kcntendre ainsi. 

II Décembre, Me5s;>ge du roi d^An^^lcterre adressé aux deux 
chambres et ]lbrtanl que des troupes levées en Espagne oiH envahi 
le Poriiigal; que la princesse régente a demandé des secours coâire 
cette agression hostife de VEtpa^tte , et que les traites oblfg4Pii4 



{ ^97 ) 

PAngleterre k fournir ce lecours, qui, mmb atUA<lr0 la réic^uliotf^ 
^u parlement i est accordé avec une promptitude inoaie. Cinq milU 
hommes de toute* armes s^embarquent en toute Hlte pour Lisbonne 
^r des bateaux à vapeur. Quand il s'agissoit de combattre la rëvo* 
lutîon âi Naples et en Espagne, il a fallu l'accord préalable de toutes 
les puissances réunies en congrès. L'Angleterre va son train et ne 
demande Pautorisation de personne pour occuper le Portugal » oà 
il s'agît de soutenir une constitution révolutionnaire. 

*i2 » i5 Décembre. Discours de M. Canning au parlement d'An- 
gleterre pour justifier ces mesures. Il y annonce que les révolution- 
naireSset les mécontents de tous pay^T sont prêts k se ranger du côté 
de l'Angleterre, q^ui cependant doit observer la neutralité, non* 
ôeuUment entre les hommes , mais aussi entre les opinions, c^est- 
à-dire entre la justice et l'injustice , la vérité et le mensonge , l'ordre 
et le désordre, la rébellion et la fidélité. Mais pourquoi donc en- 
voyer des troupes en Portugal , si elles ne doivent servir aucun 
parti ? C'est, dit M. Canning, pour y planter la bannière de VAn^ 
gleterre et empéeber qu'aucune autre puissance n'y parvienne. Il 
croit toutefois que la présence de l'arniée française en Espagne a eir 
pour effet de protéger le parti qu'elle étoit destinée à combattre, et 
que le résultat de sa retraite seroit la destruction de ce même parti, 
cérame étant de beaucoup le plus foible. "Se pouvant , malgré tous 
ses efforts , empêcher Toccupation de l^spagne , qu'il appelle une 
invasion ^yi. Canning se vante de l'avoir rendue préjudiciable à son 
possesseur , et d'avoir appelé & l'existence un nouveau monde , c'est- 
à-dire , secondé la révolte et la* défection des colonies espagnoles en 
Amérique , ce qui sans doute n'éloit pas un acte d'hostilité contre 
le roi d'Espagne. 

Ce discours 'excite une vive surprise et même un peu d'indigna- 
tion dans toute TEurope , et en Angleterre peut-être autant et plus 
qu^aîlleurs. 

is Décembre. Le roi de France termine son discours d'ouvc;rture 
des chambres par ces mots : a La France , industrielle et tranquille', 
» acquerra une grandeur nouvelle,, el ses siiCcès dans la pnix ne 
» répandront pas moins d'éclat que n'en répandroieut encore ses 
» vertus guerrières , si l'honneur l'abligeoit â les déployer. » Ces 
mots si simples produisent déjà une certaine inquiétude en Angk- 

lO l4 



( «98) 

terre , et les journaux ministériels de ce pays font tous leurs efforts 
pour empécber qn^oo ne les regarde comme une menace de guerrç. 

;20 Décembre^ lj)^6C0urs de M. le ministre des afTaires étrangères 
d^ France j prononcé daps la chambre des pair3 à royverturte de 
la discussion sur le projet d'adresse. Il désapprouve la conduite de 
l'Espagne par rapport aux affaires du Portugal ; déclare qu'on lui 
refusera tout appui si , par sa faute , elle s^ezposoit à des hostilités 
de la part du Portugal « mais annonce cependant que la France suu- 
tiendra les droits de PËspagne , s^ils venoient à être injustement 
attaqués y et finit par dire que puisque TAngleterre n'est sortie 
victorieuse d^une longue et sanglante lutte qu'en défendant les 
principes dWdre et de légitimité , les mêmes succès seroient assurés 
à la France , si jamais elle étoit appelée à défendre à son tour les 
mêmjçs principes. 

Bien que peut-être il eût été plus noblç encore et sans danger de 
justifier les appréhensions du roi d'Espagne et de se prononcer hau- 
tement contre la révolution du Portugal , en laissant d'ailleurs aux 
^nglois leur ascendant ordinaire dans ce pays , ce discours du mi- 
nistre ne produit pas moins son effet en Angleterre» et engage les 
journaux anglois à plus de circonspection. Le Times > qui naguère 
avoit rempli ses colonnes de violenter diatribes contre la France» 
change tout à-coup de langage , appelle les François les alliés de 
TAngleterre , vante leurs sentiments d^amitîé , et excuse même 
l'éloquence irréfléchie de M.Xanning, qu'il ne falloit pas juger 
d'après l'emportement et V impétuosité ^une intronisation. Enfin 
M. Ganniog publie une édition rectifiée de son fameux discours^ où 
plusieurs passages sont adoucis et changés. 

23 Décembre, Dissolution des deux chambres en Portugal» quatre 
jours avant l'arrivée des troupes angloiseç. 

26 Décembre. Discours énergiques prononcés à la chambre des 
députés de France contre la révolution de Portugal , contre la po- 
litique de PAngleterre , le discours de M. Canning et le système 
qu'on suppose avoir été suivi par le ministère de France. Les mi* 
DÎstres répondent qu'il n'existe aucun traité avec l'Angleterre par 
rapport aux affaires du Portugal » et que les alliés de la France sont 
toutes les puissances de l'Europe. 

24 » 27 Décembre» Les troupes angloises débarquent a Lisbonne » 



( '99 ) 

et selon le rapport de leurs propres officiers , elles y sont reçties avec 
un morne silence, sans le moindre signe de contentement ni même 
de curiosité. Néanmoins un constitutionnel de Lisbonne écrit dans 
les journaux anglois que le Portugal va maintenant respirer, et que 
la liberté'du monde ( remarquez qu^il s^agit de la liberté du monde 
maçonnique , et non de la liberté portugaise) sera affermis par cet 
acte 4e protection de la part du peuple constitutionnel le plus 
puissant tfui existe. L'intervention étrangère n^est nullement blâmée 
quand elle s^exerce en faveur de la révolution. 

Durant ce mois de décembre et , à ce qu^il paroît, aussitôt après 
le rappel de Fambassadeur de France, l'Angleterre exige de TEs- 
pagne , sous la forme d^m ultimatum, x*». le renvoi immédiat da 
ministère, et surtout de M. Galomarde ; 2*. la destitution des trois 
capitaines accusés d^avoir favorisé les royalistes portugais ; 3<>. la 
reconnoissance de la constitution portugaise et du gouvernement 
établi en vertu de sa charte^ 4^. le rétablissement des relations 
diplomatiques et Tenvoi d^un ambassadeur à Lisbonne. SI Ton en 
croit les journaux, qui en cela n^ont pas été contredits^ le roi 
d** Espagne auroit refusé les deux premiers points , en observant qi^e 
de son côté il seroit tout aussi bien en droit de demander la destitu- 
tion deJVl. Canning, du gouverneur de Gibraltar et autres agents du 
cabinet britannique. Sur le troisième point, il auroit été répondu 
que la cour d^Espagne, suivant Texemple des autres cabinets du 
continent , avoit reconnu le gouverne meut institué par le testament 
du roi Jean YI, et qu^il n^étoit pas bien certain que la France elle« 
même appuyât le gouvernement établi dans ce moment à Lisbonne. 
Enfin on observe , sur le quatrième point, que c'*étoit le gouverne- 
ment portugais qui , le premier et sans aucune provocation , avoit 
interrompu les rapports diplomatiques que la cour de Madrid étoit 
toute , disposée à rétablir. Il n^y avoit rien à répliquer à cette ré- 
ponse : FApgleterre semble s^en contenter « et Tambassadeur d^Es- 
pagne reparoît > le 27 décembre , à la cour de Lisbonne. 

Résumé des événements de 1826. 

Le roi de Portugal meurt 4^un coup d^apoplexie , et néajomoins 
on publie sous son nom rétablissement d^ a ne régence illégale', mais 

l4« 



^ 



( 260 ) 

jëvouét au parti niafoniiB|iie , et oh la majorité des voix d«voît d^ 
cidçry'méme contre Tavis de la régente. Don Pedro apprend cette 
nouvelle au Brésil , et pour la première preuve d^affectîon envers le 
pays de ses pères et le berceau de sa famille « il amnistie tous les 
scélérats fugitifs ou proscrits , chargés de crimes et de rapines^ et 
lance dans le Portugal , sous le nom de charte constitutionnelle , un 
hrandon de discorde , qui , sous tous les rapports , brise tous les 
liens » détruit les^ pactes et les promesses , qui enfin est un germe 
de dissolution et de mort. Par une fatale déception , les cabinets de 
TEurope semblent respecter cette charte , parce qu^elIe émane de 
l'autorité légitime, comme si le poison changeoit de nature pour être 
administré par une main royale » et qu^on n'eût jamais distingué 
entre la source et ce qui en découle » entre la puissance et son em- 
ploi. Diaprés ce principe , aucun homme au, monde ne pourroit plus 
faire de mal ; car sa liberté naturelle , ses facultés natives ou acquises 
sont aussi légitimes. Jadis Ton croySît» au contraire, que Tiniquité 
est d^autant plus révoltante quand on Térige en régie et qu'acné se 
pratique par celui-là même qui devroit être le gardien et le défenseur 
de la justice. On ne s'^occupe en Europe que de la question de savoir 
si don Pedro est ou non roi légitime de Portugal , comme si dans le 
premier cas la charte étoit excellente. Nul n^examîne s^, eu le 
supposant même légitime « chose au moins fort douteuse diaprés sa 
révolte au Brésil , diaprés le traité de séparation , d'après les lois qui 
règlent Tordre de succession au trône de Portugal et d^apiès Tacte 
formel d^abdication 9 don Pedro avoit le droit dMmposer une pareille 
charte : question à laquelle aucun publiciste instruit n^'auroit pu 
répondre affirmativement, puisque don l^edro y dispose de ce qui ne 
lui appartient pas, renverse des rapports dont il n'est pas Tauteur, 
blesse les droits et les propriétés tant de sa propre maison que de 
tous les sujets , et viole en un mot les lois divines et humaines. Don 
Pedro ne pouvoit hériter de son pèie que ce que celui-ci possédoit 
lui-même et étoit , par conséquent , en droit de lui transmettre* Or, 
au moment de la mort de Jean YI, Tancien ordre de choses étoit 
rétabli en Portugal, et loind^élre en droit de faire jurer sa charte 
arbitraire, don Pedro devoit, au contraire, avant d'exercer aucun 
acte de royauté, et selon l'exempte de tous ses prédécesseurs , [urer 
lui-hnême « de maintenir la justiee envers tous , de les laisser dans 



( 20I ) 

«r la jouissance àe tous les bons usages et prif U4ge« , comme aussi de . 
M toutes les glrâccs, libertés et franchises qui leur ont éié concédées 
» par les rois ses prédécesseurs. » Permis k don Pedro d^abdiquer la 
couronne de Portugal, s^il la dédaignoit ou s**!! la jugeoit încompa* 
tible avec celle du Brésil, mais non pas de dépouiller la maison de 
Bragance de ses droits et de ses domaines, dont il n^étoit que Tadmi» 
nîstrateur et Tusufruitier ; encore moins d^ordonner à ses sujets d^ab- 
dîqner des droits qu^ils tiennent aussi bien que lai de la grâce de 
Dieu , par droit de propriété et par des engagements ▼olontaires. Le 
temps est venu oii il faut enfin reconnoître que les rois euz-mémeff 
SDpt soumis à des lois éternelles , données non par le peuple, mais 
par celui qui est le Roi des rois ; que les révolutions ordonnées d^en 
haut sont aussi criminelles, désastreuses et impraticables que celles 
qui s^efiectuent d^en bas ; qu^une révolution daps le genre moderne 
n^est pas seulement un crime de lèse^majesté , mais un crime de 
lèse-divinité et de lèse-société , et qu'Hun roi fauteur , instrument ou 
complice des révolutionnaires , est le plus grand fléau qui puisse 
affliger un peuple. 

Aussi la force! des cboses Pa-t-elle emporté sur cet usage inique 
d^uhe autorité elle-même illégitime ou èontestée.^Malgré Padhésion 
tacite des cabinets et les bons offices de leurs diploniates « la consti- 
tution de don Pedro est universellement repoussée. Le peuple doûne 
un démenti formel à ceux qui usurpoient son nom ou qui , joignant 
ia moquerie à Toutrage , prétendoient lui faire recevoir la mort 
comme une source de vie, et Pesclavage le plus honteux pour de 
la liberté. Les francs-maçons arrivent > à la vérité , momentanément 
au pouvoir souverain , mais c^est pour montrer au^ grand jour leur 
impuissance, leurs sottises et leurs turpitudes. Des insurrections 
éclatent contre eux dans toutes les provinces et jusque dans les villes 
de Lisbonne et d^Oporto, dont les loges a voient été le berceau de 
ia révolution. Par un sentiment universel et sans aucun concert 
préalable , tous les insurgés reconnoissent que la couronne appar* 
tient de droit au prince injustement exilé à Vienne ; et soit par un 
reste de pudeur, soit par crainte, les révolutionnaires eux*mêmes 
rejettent la proposition de proclamer don Pedro roi légitime dvi 
Portugal, Prévoyant la chute de leur règne et ne songeant qu^à leur 
4^lut personnel, ils appellent à grands cris une armée ét^angèrç k 



( 30â ) 

ietir secours , et consomment ainsi envers le pays qu'ils pri^tendoieut 
affranchir tous les genres de trahison. Du reste , comme on pouvoil 
le prévoir» aucun article de la charte n^est exécuté, aucun droit 
garanti comme inviolable n^est respecté, et ceux qui prônent la 
constitution la violent eux-mêmes impudemment dans tous les 
points : singulière charte dont personne ne veut , et qui n^est exécutée 
ni par ses amis ni par ses ennemis! Elle devoit être jurée par les 
trois ordres de Pétat, et ces trois ordres de Féiat ne sont jamais 
convoqués : en revanche , on force à ce serment tous les individus ^ 
€t jusqu^aux marmitons des cuisines. Elle avoit fastueusement ga- 
ranti la liberté de la presse , le droit de sortie du royaume , en em- 
portant ses propriétés , Tasile sacré da domicile des citoyens , le se- 
cret inviolable des lettres» etc. , et les constitutionnels eux-mêmes 
établissent une censure préalable contre tous les écrits et spéciale- 
ment contre les journaux , qualifient Pémigration de crime et confis- 
quent les biens des émigrés, se vantent devoir ordonné des arresta- 
tions nocturnes et remplissent les prisons de gens de bien , autorisent, 
c<9mmandent la détention arbitraire de tous ceux qui auroieut mal 
parlé de la révolution , suspendent même toute liberté individuelle» 
et font publiquement intercepter et ouvrir toutes les lettres. La 
charte déclare tous les citoyens admissibles aux emplois ; mais les 
sujets fidèles en sont exclus ; le privilège s^établit en faveur d^une 
secte , et Ton ne peut obtenir la moindre place sans produire un 
brevet de franc-maçon* Elle supprime tous les tribunaux particu- 
liers, et les gardiens de cette constitution établissent des conseils 
militaires et des cours martiales pour }uger les ennemis de la charte, 
et ceux mêmes qui disoient qu^un roi qui a renoncé k la couronne 
cesse d'être roi. Enfin l^intégrité présumée des juges et des magistrats 
incommode même les libéraux francs-maçons, et malgré Tioamovi- 
bilité des juges, ils autorisent leur pouvoir executif à les destituer 
arbitrairemeut, sans observer aucune formalité consfilutionnelle. 
En faut-il encore davantage pour montrer aux moins clairvoyants 
que cette charte, ainsi que toutes les constitutions semblables, n^é« 
toit et ne devoit être, dans Tesprit même de ses auteurs, qu'un 
échelon pour les faire arriver au pouvoir, et après , une amusette 
pour les sots , une pâture pour leurs disputes , afin de les endormir 
et de les empêcher de voir le véritable ennemi. L^unique résultat de 



( ao3 ) 

ceê conslîttitions , le seul possible , !e seul aussi qui sait a craindre, 
et dont cependant on se préserve le motiBy c^est rezahation de hi* 
secte maçonnique au poavoir absolu et souTerain. Du reste , leurst 
mesures de défense, considérées en elles-mêmes j sont pr-oportion- 
nëes à leur but 9 dictées par un instinct de conservation et par le seu* 
tinrent d^un pouvoir libre de toute entrave; elles pourroient même 
apprendre aux souverains légitimes comment il faut procéder contre 
des ennemis publics ; et si nous les bl&mons , si elles nous inspirent 
de rhorreur, ce n^est point parce qu^elles sont inconstitutionnelles , 
car nous n^entendons pas dire que la constitution soit excellente et 
que sa violation seulement soit réprébensible, mais nous détestons 
ces mesures parce qu'elles sont employées par des scélérats contre 
des gens de bien et pour le trioiApbe d'une cause infUrae. 
> Six mois après la pttbKcatioft de la charte , le Portugal es( sub- 
jugué par Une armée étrangère. Sous prétexte de le préserver â^uoe 
invasion espagnole f elle arrive , au fond , pour soutenir le gouverne* 
ment soi-disant constitutionnel ; mais les protecteurs eux - mêmes 
ne tardent pas à s^en dégoûter et en préparent la chute. G^est ce 
que nous verrons dans le cinquième et dernier article. 

r 

KÉCBSSITS D*ÉGLAI&GIB ILS QtJESTtOR DU POtrTOUL SUPBÈHE SCB Là. 

CnB$TlBiraB. 

(Troiiième et dernier article.) 

Peur concevoirles incroyables oppositionsà laliOi divine accré- 
ditées au sein d'une monarchie très-chrétienne ^ il suffit de considé- 
rer les altérations qu'elle avoit subies dans son intelligence sociale. 
CestàrEglise que le Réparateur^ qui , comme Christ, est sous tous 
les rapports chef suprême de la chrétienté , a confié le pouvoir 
de gouverner le monde chrétien sous tous lès rapports. Comme 
mon Père m'a erwoyé, je vous envoie aussi de même (i). Ainsi , 

(i) S. Jean , cb« ao. 



(M) 

là grande maxkne gallicane qui affirme que ITglhe n'a point 
reçu de pouvoir sur les choses civiles et temporelles^ condoisoit 
naturellement à affirmer que Jésus-Christ n'étoît Roi suprême. 
Roi des rois , que comme Dieu ou Verbe , mais non comme 
homme , comme Christ : que le régne du Christ comme homme 
n*étoit qu'un règne purement spirituel y exclusif de tout droit 
temporel ; que la royauté n'étoit attribuée qu'à une , et non aax 
deux natures du Christ , au Christ conune Dieu^ mais non comme 
Dieu-Homme , comme Christ. Il s'ensuivoit que les souverains 
chrétiens étoient » sous les rapports civils et temporels s indépen- 
dants , de droit naturel et pab ie cbristiak isme même , du Christ 
comme homme , comme Christ ; etque cet Homme-Dieu ne devoit 
qu'à [^ crédulité superstitieuse des peuples » au fanatisme reli- 
gieux y le droit dont il avoit joui dans toute la chrétienté et pen- 
dant MILLE A5S ( 1 ) sur l'ordrc social des peuples <:hrétiens dans les 
rapports civils et temporels. Ainsi s'ébranloit dans la monarchie 
très-chrétienne ce règne du Christ qu'elle avoit proclamé fadis 
avec enthousiasme^ en présentant à l'univers sur les monnoies le» 
plus précieuses ce cri de joie et de triomphe : Chbistus REOVATy 
viirciT, iMPERAT, uui à-cclui de la reconnoissance : Sithombh Do- 
miri BENEDicTUM. II s'cusuivoit que les rois et les peuples chré- 
tiens j depuis long- temps abusés et trompés sur ces rapports s de« 
voient enfin rompre leurs chaînes et rentrer enpossession de leurs 
droits naturels et primitifs , dans la jouissance de leur ancienne 
liberté : Dirumpamus vincula eorum, projiciamus à nobis jugum 
ipsorum (a). C'étoit substituer ai^ec mesure aux acclamations anti- 
ques un cri nouveau : Nolumus hune regnare super nos, non ha^ 
bemus regem nisi Cœsarem. Ainsi les rois de France , comme 
che& de la monarchie » chargés de soutenir son indépendance 
du Christ comme Roi | et même sous les rapports civils et tem- 
porels son indépcxldance du Christ comme Pontife , ne furent 

(i) Ap. , eh. 20 y T. 4 et 6. 
(a) Pi. >. 



(ao5 ) 

pfai» d e drdft les représentants , enccfre m oins les sujets da Chrkt 
en sa qualité de Roi : leur autorité ne fat plus regardée comine 
une participation de l'autorité royale du Christ, mais comme 
une émanation de l'autorité du Dieu de la nature considéré 
comme Yerbe. Le trône trés-chrétien ne fut plus fondé, appuyé 
sur le ti*ône du Christ \ et le peuple François ne dut plus voir dans 
son roi le successeur de Glovis , de Charlemagne , de saint Louis^ 
et le représentant du Christ comme^oi des rois, mais le succes- 
sieur dePharamond et de Clodion, le représentant du Dieu de 
la nature. Dans un royaume tr^s-chrétien , la qualité de roi fut 
absolument indépendante de la qualité de chrétien , et la qualité 
de cbrétien fut aggidentellb à la qualité de roi. Afibiblissement 
d'intelligence Toisin delà décrépitude, et qui plaçoit, sous le rap- 
port de la liaison des idées j un tel système social bien au-dessous 
de celui des royaumes hérétiques dulford , voire même du ma- 
hométisme ! Désordre de jugement qui , joint à des conséquences 
indéfinies, donnoit la plus grande force au reproche de man- 
quer de constitution, adressé par les philosophes modernes à 
l'ancienne monarchie. 

Sera*t-il difficile maiiîtenant, d'apprécier la puissance morale 
que puisèrent en de tels précédents les novateurs déistes, lors- 
qu'ils vinrent achever la révolution antichrétienne« arracher 
l'état à la profession sociale du christianisme pour le fonder sur 
la loi naturelle, sur le déisme pur, et présenter comme châti- 
ment à l'Europe effrayée un empire universel, né d'une repu* 
blique en délire, et apparoissant nUlie ans après le saint empire 
romain pour proclamer la déchéance du Christ et le règne du 
Jbrt-armé ? Vainement on admireroit la grande et imposante 
unité de l'empire de Napoléon. L'Ecriture nous fait entrevoir 
l'avantage d'avoir un seul chef politique , en nous 'montrant la 
multitude des princes comme un châtiment de la terre : Propter 
peccata terrce multi principes ejus; mais c'est en nous faisant 
f?nvisager , dans l'effrayante puissance de la société des impies 
i»ous un seul chef, l'Antéchrist, quelle ponvojt être celle del'era- 



( ao6 ) 

pire chrétien sons on seul chef profondément souhms à FEglise ». 
et ainsi au Christ , par le paissant ressort de la yraie religion 
sociale. La société chrétienne 8*est avancée vers l'unité politique- 
sous Gharlemagne. Grégoire IX nous présente avec détail la 
magnifique idée de ce vaste développement de l'édifice élevé 
par le Christ (i). L'£glise avoit conservé dans les chefs du saint 
empire romain , successeurs ie cet empereur auguste , un centre 
d'unité politique pour la chrétienté ; long-temps les empereurs 
conservèrent une suzeraineté sur les royaumes annexés à Fem- 
pire de Charlemagne (2)« 

Leur primauté d'honneur parmi les princes chrétiens étoit uni- 
versellement reconnue. Elle leur fut accordée par l'Eglise avec la 
qualité de défenseur de l'Eglise romaine et chef des chrétiens 
contre les infidèles (3). La disparition du saint empire romain de 
la face de la terre a toujours été dans le sens intime des chrétiens 
Tannonce d'une défection funeste : Pie YÏIi conformément à ce 
sentiment profond, en faisoit témoigner sa douleur en ces ter- 
mes au congrès de Vienne Jpar le cardinal Consalvi , son pléni- 
potentiaire : nliesainteiïïpïxeTomaâjijCent/^de l'unité politique, 
ouvrage vénérable de l'antiquité^ consacré par Vauguste carac^ 
tère de la religion , et dont la destruction a été uit des renverse- 
ments les pku funestes de la révolution^ n'est pas ressuscité de 
ses ruines. » 

Dès l'origine de cette affireuse tempête^ les caractères les plus 
sinistreli annoncent qu'elle va soulever les bases de l'ordre so- 
cial. Non seulement le déisme, mais l'athéisme et l'idolâtrie sont 
proclamés : une impure déesse, emblème de la raison humaine , 
reçoit des adorations publiques dans le temple de Dieu : des 
factions anarchiques s'arrachent le pouvoir : un féroce et vil so- 
phiste répand la terreur et la mort ; il ose annoncer le projet 

(i) Lettre à l'empereur Frédéric II. 

(a) Foyet , par exemple » le prés. Hénault, à l'an 883, et le F. d'Orléans » 
BèvoLd'Esp.f Feid. I". 
(3) Pons, de Lelbnits. 



( 207 •) 

de dépeapler la France : des villes entières sont ravagées par ses 
satellites , des supplices dignes de Néron viennent se placer à 
côté d'an genre de mort simple et rapide j et les mœurs publi- 
ques se présentent sous les formes hideuses de la dégradation. 
Les révolutions se succèdent jusqu'à l'élévation du conquérant 
redoutable qui constitue l'état sur le déisme et le despotisme 
militaire^ foule aux pieds toutes les libertés de l'état et de la 
famille, brise comme de légers roseaux les sceptres des rois 
fidèles ou opposés à l'Eglise , présente au monde une image plus 
vive du règne antichrétien de la fin des siècles , et périt eu atta- 
quant dans ce qu'il nomme Idéologie les derniers obstacles à son 
apothéose (i). 

Après ces égarements effrojables de la société , n'est-il pas 
enfin arrivé le temps d'en signaler les principes, d'en édaircir 
les causes et de rappeler aux hommes l'ordre dans lequel seul ils 
peuvent éprouver pleinement les bienfaits qui descendent du 
trône de TËternel 7 Mais une objection toujours reproduite nous 
arrête. Le règne, du Christ par son Eglise sur la chrétienté toute 
entière et sous tous les rapports n'est plus applicable à la so« 
ciété 'f il est donc bien inutile d'expliquer ce bel ordre , de le , 
défendre , de prouver qu'il est le seul ordre social complet. 
Singulier raisonnement , fondé sur une véritable confusion 
d'idées ! Sans doute on pourroit conclure des antécédents qu'il 
seroit inutile et même impossible de faire à la société actuelle 
Inapplication pratique de toute la civilisation chrétienne. Mais 
vouloir prouver par là que la science sociale chrétienne doit, 
rester à jamais ensevelie, que le défsme politique doit s'affer» 
mir et s'étendre, vouloir calomnier et faire illusion, sans que 
la vérité se fasse entendre , c'est une tendance aussi naturelle au 
philoso[|Jiisme qu'elle paroîtroit incompréhensible en des catho- 
liques, si elle ne servoit a montrer plus que toute autre preuve 
la nécessité d'une lutte complète avec l'erreur et les prestiges 

(i) Disc, de Ccmp, au cons, d*é(at au retour de la Russie, i8ia ou i8i3. 



(ao8) 

qti*elk eirfb&ta L'actfon profane et prolongée dfouTinges ou de 
sophîsmes théologiques et politiques ayant diminué et fausse la 
science sociale parmi les nations chrétiennes j M^e action doctrî-' 
nale pure et soutenue peut seule apporter remède à cette cause 
de désastres. Cherchons donc les principales notions de l'ordre 
dans la nature des êtres socbux^ Dieu et Thomme, et dans 
l'histoire des peuples chrétiens : plus ils seront connus, et plus 
ressortira la nécessité d'en déduire le développement de la 
véritable doctrine sociale pour prévenir de funestes égarements. 
IHeu est le Créateur et le Seigneur suprême de la société hu- 
maine. L'homme est formé de deux natures personnellement 
unies, esprit et corps. Depuis sa chute, l'homme est plus sensible 
h ce qui agit sur les sei&s extérieurs qu'à ce qui agit intérieure- 
ment sur l'âme 3 Dieu condescendant à cette foiblesse, gouverne 
la société humaine par des moyens extérieurs et sensibles. Le 
Médiateur est le moyen extérieur et sensible par lequel Dieu 
gouverne son peuple sous la loi de grâce; mais le Médiateur, 
n'étant plus sensiblement présent sur la terre (1), depuis son as- 
cension , r£glise continue par voie de représentation sa pré- 
$en<;e sensible ici-bas. L'expérience montre que le gouverne- 
* ment monarchique ou unitaire est le plus complet et le plu» 
efficace, et Dieu a donné ï son Eglise , à Tépicospat , le gou- 
vernement monarchique. Le Médiateur , en tant que sensible 
ou comme homme , est plus semblablement représenté à la 
société par un homme que par un corps ou être humain col- 
lectif; c'est un homme qui est le représentant suprême , le 
Vicaire de Jésus-Christ^ le Pape. La monarchie étant aussi la 
forme de gouvernement politique la plus complète et la plus 
efficace, la raison objective, qui est le Verbe divin, naturellement 
mais intérieurement présent à l'homme , demande de la pré" 
Jffrer; et le Médiateur , sensiblement présent par. l'ïglise et 
développant par elle l'enseignement naturel et intérieur du 

(i) PrcÊsiet fidts ttippiûmentum sensu um dcfcduié Hym. de S. Tb. d'Ac[« 



( ^9 ) 

Ikrbe "divin , denvUMle pour elle la mttno préférence* Mais la 
Bociétë chrétienne devant être gouvernée par un moyen eité^ 
rieur et sensible venant de Dieu , et ce moyen étant l'Eglise , 
les chefs politiques des peuples chrétiens , rois ou autres , 
seront dirigés pa& Diey; au moyen de l'Eglise infaillible dans 
le gouvernement de là chrétienté. Plus cette action de l'E^ 
glise sera fortement sensible, plus la liberté des peuples et les 
droits des ordres de l'état seront garantis 5 plus le pouvoir ré^ 
guîieret salutaire du souverain politique sera fort et inébran* 
lable , plus son caractère sera sacré, profondément vénérable et 
entouré d'un amour fondé sur une divine ressemblance avec le 
Christ, plus son pouvoir ^^^^or^/o/m^ et destructif sera éphémère. 
I a Réparation , selon le sens du christianisme , est le remède de 
tous les désordres dans l'enseignement et Texercice de nos 
devoirs envers Dieu et les hommes. Ce remédie embrasse tous les 
'moyens que présente la nature humaine , et n'est que le pouvoir 
de l'Eglise sous celui de Dieu. Dieu a donné à l'Eglise sur le 
monde et les états comme sur l'homme individuel y le pou?oir 
suprême de ^roiV qu'exige l'obéissance , le pouvoir suprême de 
droit et de fait qui n'agit sur eux , avec une efficacité com- 
plètement salutaire , que quand le monde et les corps politiques 
ou l'homme individuel usent de leur libre arbitre selon Tordre 
de Dieu. Sans doute il n'existe pas une seconde force sociale 
pour contraindre celle qui existe^ et il faut que celle-ci soit 
assez pénétrée du christianisme pour obéir à l'Eglise comme à la 
représentation du Christ» Roi des rois : autrement , instabilité 
de Tordre social chrétien^ gallicanisme, protestantisme, déisme 
révolutionnaire, et enfin, athéisme ou plutôt idolâtrie envers 
le pouvoir de Thomme^' adobation de l'impie déifié de la fin 

des siècles. 

Le comte Hekjii de Mejiods. 



( 2iO ) 



%«%««VV%%>M '\^IV\<W«<\ IVfcl'Vl^ » Wk VM <VVVM>» AJM «%VMIV«WW\W««%4t«l^AMA <kV«^MM/MMIi^'VtVVW«%V«W« 



ASSOCIATION VOUA LA DEFENSE DE LA BELtGION CATHOLIQUE. 



BAPPOBT FAIT Aq COPTSEIL GÉNtlIAL , US JEUDI Zl SVUXAT iSuS (l). 

L'Association pour la défense de la religion catholique a an- 
noncé, dans lart* Il de ses statuts , qu'elle se proposoit de faire 
discuter par un conseil spécial les questions légales qui inté« 
ressent la religion. C'est en exécution de cet article qu'une com- 
mission^ composée de M. le vicomte d'AuBRAY, pair de France ^ 
M. le marquis de Dampierre , pair de France , M. Duplessis de 
Grenedan^ député^ et M* Berryer fîls^ avocat , a été chargée 
« d'examiner les discussions élevées dans les chambres , dans les 
» journaux et dans un grand nombre d'écrits^ depuis la publi- 
» cation des deux ordonnances du 16 juin dernier^ contenant 
9 diverses mesures relatives aux écoles secondaires ecclésias^ 
» tiques et autres établissements d'instruction publique , et de 
B rechercher spécialement en quoi les dispositions de ces deux or- 
» donnances sont conformes ou opposées aux lois du royaume. » 
Le Rapport que nous annonçons , et qui a été rédigé par M. Ber- 
ryer y présente le résultat des délibérations de cette commission. 
Nous regrettons vivement de ne pouvoir le donner en entier. 
MaiS; du moins ^ nous essaierons d'en offrir à nos lecteurs une 
analyse, dans laquelle nous conserverons^ autant qu'il nous sera 
possible > les propres expressions de l'illustre avocat-. 

(1) Ce Mémoire se vend chez Bricon , libraire de la Société catholique , 
rue du Pol-de-Fer , n« 4.. Prix : i fr. 



( ali ) 

M. Berryer commence par dégager et mettre en évidence 
ridée-mère des deux ordonnances, • Leur objet ^ dit-il , est 
d'interdire les fonctions de l'éducation publique aux membres 
de toute congrégation religieuse non légalement établie en 
France , et de réduire le nombre des écoles ecclésiastiques et 
t:elui des élèves qui peuvent j être admis , de manière h. n'y 
laisser pénétrer que des enfants nécessairement consacrés au 
sacerdoce. L'intention du gouvernement seroit donc de s'op- 
poser^ autant qu'il en a le pouvoir, à ce que les jeunes gens 
destinés à toute autre carrière pussent être élevés dans un éta« 
blissement religieux ; d'où il faudroit conclure que lès hommes 
qui sont chargés de l'administration du royaume regardent 
réducation catholique comme inutile , ou plutôt qu'ils se sont 
persuadés qu^on ne peut sans danger confier à la religion le soin 
de préparer les hommes aux travaux et aux devoirs de la so- 
ciété. Mais 9 dans cette pensée , il falloit effacer des ordonnances 
les articles qui laissent subsister une partie des écoles ecclésias- 
tiques. A quoi bon , en effet , permettre à l'Église de réparer les 
ruines du sacerdoce 7 Pourquoi former de nouveaux prêtres , si 
on les destine à vivre dans le monde , en présence d'une géné- 
ration qui , dès TenËince , aura été soigneusement soustraite à 
l'autorité de leurs enseignements ? p 

M. Berryer remarque ensuite que deux principes semblent 
avoir guidé les conseillers de la couronne : i\ la prohibition 
en France des congrégations religieuses non légalement établies^ 
a"", le droit exclusif créé par les décrets impériaux en faveur de 
Tuniverisi^é. Examinant d'abord le premier de ces deux prin- 
cipes, il montre tout ce qu'il y a d'inconséquent ou de faux dans 
la prétention de remettre en vigueur les anciennes décisions 
royales sur des matières particulières qui intéressent l'ordre re- 
ligieux ou l'ordre politique. «De nouvelles mesures, dit-il, 
règlent en France tous les droits, de nouveaux rapports sont 
établis entre la religion et l'état. La liberté de conscience , l'égale 
protection accordée à divers cultes ^ la libre publication des opi- 



( ^«> ) 

nions et de» doctrines , Tuniforaie autorité des lois de potisc 
intérieure , Tabolition des privilèges personnels , IVgalitë d ap« 
tttude politique pour tous les emplois s toute notre lëgislation , 
en6n , repousse cette alliance bizarre entre les choses présentes 
et les lois d'un temps qui n'est plus. » 

L'orateur fait ensuite l'histoire de la législation relative aux 
congrégations religieuses depuis 1789 , de laquelle il résulte 
que « le gouvernement impérial , le gouvprnement consulaire , 
l'assemblée constituante , n'ont laissé aucun acte législatif qui 
exclue les membres de congrégations religieuses des fonctions 
de l'enseignement publique 5 et que c'est dans les archives de la 
convention qu'on a pu découvrir les principes constitutifs de 
V ordre légal, avec lequel on met en harmonie des ordonnances 
publiées au nom du Roi. » Il prouve , par le dilemme suivant, que 
ce prétendu ordre légal n'est nullement légal sous l'empire de 
la charte royale : ou l'Etat en France est catholique , et alors les 
lois et les règlements doivent être en harmonie avec la religion 
catholique^ et ne peuvent, par conséquent, frapper d'incapa- 
cité et exclure de la loi commune les sujets qui se vouent à 
la profession religieuse recommandée par l'iÉvangile , parles 
apôtres et par l'Eglise j ou l'Etat n'a point de religion propre , 
c'est-à-dire, la loi est athée et doit l'être ; et alors l'Etat doit res- 
pecter les engagements religieux contractés dans un culte régu- 
lièrement établi , comme il doit respecter la conscience et la 
pensée. « Comme le religieux ne reçoit aucune protection parti- 
culière de l'autorité civile , comme il n'a point de devoirs spé- 
ciaux à remplir envers elle , l'autorité n'a point de droits ni de 
pouvoirs particuliers à exercer sut lui. Si ^ dans un tel ordre de 
choses 9 on consulte les lois politiques où il est écrit que l'Etat ne 
reconnoit pas l'engagement religieux , cela veut dire qu'il ne voit 
dans la personne qui a fait des vœux solennels qu'une personne 
libre et semblable en tout aux autres habitants du territoire ; 
mais il n'en résulte point que l'Etat interdise à ses membres la 
liberté de former un engagement de conscience , et de se sou- 



( =»»3 ) ,^ 

mettre aux pratiques de la vie religieuse. D*où il suit que c*est 
par une violation manifeste de tous les droits, qu'on raviroit aux 
membres des congrégations religieuses U capacité > commune 
aux hommes de toutes les religions , de remplir les importantes 
fonctions de l'instruction publique. 

« Le caractère illégal des ordonnances > continue M» B^rjer, ' 
est plus manifeste encore dans la disposition qui y pour parvenir 
h opérer cette injuste exclusion , impose aux personnes attachiées 
à TuDiversité , ou soumises à son régime, l'obligation d'affirmer 
par écrit qu'elles n'appartiennent a aucune congrégation reli* 
gieuse. Étrange et nouvel excès d'un pouvoir inquiet , qui pré- 
tend pénétrer la conscience de l'homme , et le contraindre à 
révéler, ses engagements envers Dieu. Rien de pareil ne s'étoit vu 
en France depuis qu'en présence de l'échafaud , la révolution 
Touloit faire jurer aux prêtres la constitution civile du clergé ; 
et j il le Êiut avouer , la révolution étoit moins inconséquente , 
car elle ne séparoit point l'Eglise et l'état ; elle préten^ojit régler 
la religion ^ sa constitution étoit un' établissement civil, une orga"**. 
nîsation de l'Eglise dans l'ordre civil ; le gouvernement ci vilpôu- 
Toit donc , sans cesser d'être violent, mais, du moins sans être 
absurde^ exiger de ceux qui faisaient partie du clergé l'obéis- 
sance aiix lois qu'il avoit faites pour le clergé. Mais comment 
comprendre que dans un état où la loi fondamci^tale pose une 
barrière entre les choses spirituelles et les choses temporelles , 
dans un état où tous les cultes sont également admis , toutes les 
opinions libres , la loi civile étende son autorité sur un engage*^ 
ment qu'elle méconnoit , qui n'émane point de sa puissance , 
qui n'est pas contracté envei*s elle , et qui ne sauroit être sou- 
mis k ses commandements , parce qu'elle a seulement promis 
de le tolérer en promettant, le libre exercice de la religion* » 

Passant à la question du monopole universitsure , M. Berrver 

retrace l'histoire de la législation sur cette matière, et il établit 

ainsi , «"qu'il n'existe point de loi qui ait constitué l'université • 

que son existence et celle des petits séminaires émanent de 'la 

10 lî 



\ 



l a«4 ) 

même autorité , s'exerçant dans k même forme et par des acfei 
de même nature ; que les règlements universitaires n'ont été 
maintenue qttVii ce qui n*étoit point contraire à rétablissement 
des écoles ecclésiastiques ^ que , loin d'être favorisé ^ ce privilège' 
exclusif /de Tédacation n'a été considéré que comme une ano- 
malie funeste qu'on promettoit de faire bientôt cesser ^ qu^enfin) 
ce qui est bien dig-ne de remarque , l'exécution actuelle des ré- 
glei^éhts de l'université n'est qu'une exécution provisoire» 
tandis qu au contraire l'orgaiiisation des écoles ecclésiastiques 
étoit définitivement réglée par le Roi» » 

L'oratear termine ainsi cette discussion lumineuse i « I/ordre 
légal né t^édâmoît donc point ces réformes désastreuses 5 Tau- 
torité des lois n'est évidemment qu'un prétexte imaginaire t 
Nous ne croyons pas que l'état présent de l'enseignement re- 
ligieux > des moeurs et de la discipline, dans tes collèges de l'uni* 
Tersité> ait pu exciter Virement en leur faveur le zèle des auteurs 
des deux ordonnances é Quels sont donc les motrfs impérieux 
qui ont violenté k ce point leur conscience? Nous ne vou- 
drions pas lés accuser d'avoir écouté timidement les clameurs 
des ennemis de la religion et de la royauté ; mais pourquoi 
sont^ils Irestés sourds aux plaintes et aux reproches que le» 
hommes religieux et lés sujets fidèles élèvent depuis qua- 
torze ans contré le réj|;ime Intérieur des maisons soumises à 
l'université? s 

a D'un bout du rojaume à l'autre^ a dit M. de Cliâteau' 
» briand (i)> les pères de Êtmille réclament 5 et les apologistes 
» de rûniversîté prbvisoire n'^'ulTei'ont pas les plaintes des 
» père^ dé fafi^iHè. Il n'y â pas un liidment à perdre ^ on né peut 
Il suspendre noité existence comme ou ajourne l'éducation 2 
i notre vie it'est à" la vérité que provisoire^ mais c'est en atten- 
1^ âàiOt réternifé. Les générations qtti coniptoient douze , treize ^ 
» quatoHe où quinafe aniiées ati commencement de la restaura^ 

(1) OtntcrvaUur^X, iy.;.p.« 8ok 



( 3i5 ) 

» lion, en comptent aujoui'd'hui dix-$ept ^ djx-hart , Axt-tiéutf 

• vingts et vingt -une. QuVt-on fait pour attaclier ces gêné- 
« rations à la religion ^ au Roi légitime , au gouvernement mo« 
ji nai*'cbique 7 Déjà la restauration a vu entrer dans le monde 
» quinze cent iixi Ile jeunes françois. Que sont -ils ces jeunes 
i> hommes qui vont nous remplacer sur la scène du monde, 
1» occuper les tribunaux, les èorps politique^ ^ les places de 
n Tadministratibn et de l'armée ? Croient-ils en Dieu ? Recon- 

f» noissent-ib le Rm ? Obéisseiit^ils à leurs pères? Ne sont-^ils 
» point anti - chrétiens dans uh état dUk'étien , républicains daitt 

• la raonarcbié, désireux de révolution et de guerre dans un 
» pays qui ne se peut sauver que par la piix ? Les ministres se 
1» sont-ils januds £iit ces questions ?..« • 

« Cétoît eir 1819 que le noble, pair interrogeoit ainsi lés 
dépositaires du pouvoir. Que leurs successeurs lui répondent 
aujourd'hui : diront-ils que c'est par la destruction des établis-- 
Sements religieux qa'ils se proposent d'aasurer les destinées de 
la mbnar<fhie ?» 

* » " . » 

ftKFLBXIOVS ml V01ISB16VB17S L^ivÊQVX l»B CalETaSS SVft VK AtL" 
TIOLB IVSEBà AV MOVlTBIJil D« 4. «KJnTBXBAB , COnCBaNANT #S^ 
OSIK>jniAilCB9 VO l6 lUlN. 

* 

L'adhésion qae n^us avons donnée aKi Mémoirie des évêquei , et Ut 
pabKcation de deux écrits oit nous nous sommes efforcé de démoiitrer 
les vices des ordonnances da lO juin» sont pour nous un engagenietiit 
k découvrir lés erreurs sans non^r« reùfermées dans le faaeiiiéux article 
récemment inséré au Moniteur snr ceft ordonnances. 

Dans les différentes conjecifures qu'on a faites sur hi étirée d*où pai*^ 
toit ce fqeium contre les étêques, on a prononcé dés noms r^peefahles 
que nous honorons trop poiur a9«k seulement la pensée de les associer 
à cette œuVre^ 

i5. 



(a»6) 

Il cBt impossible d*cii imaginer une qui » sons uae apparente modé« 
ration , cache plus de venin que cette production astucieuse , où une 
espèce de courtoisie et de derai-respect accompagne des assertions si 
hostiles envers notre ministère et si destructives de la foi; c'est un 
travail tout propre à réjouir Fimpiété, et qui lui facilite merveilleuse- 
ment les moyens d^auéantir le culte de Dieu sur la terre. 
• Je sais que beaucoup de lecteurs ont pu être séduits ; tout » k la sur* 
face , est si mesuré , à cauteleux , si éblouissant par les citations d'auteurs 
graves , par les démonstrations d'une tendre affection pour la royauté , 
que les personnes peu versées dans ces matières ont pu se prévenir en 
effet , au premier abord , contre les réclamations des évêques ; mais le 
fond, quand on prend la peine de le creuser, est si plein de fausseté , 
.de haine mal déguisée, de semences dimpiété, quavec un peu de diS' 
cussion il est aisé de faire voir, à travers tous ces sophlsmes et tontes 
ces citations mal appliquées , Ténorme el mortelle blessure faite à la 
religion. 

Les doctrines qu on y expoBe tendent k faire disparoStre cette religion 
par le moyen le plus court et le plus efficace , qui est la destruction du 
sacerdoce. Le ministère des autels y est sapé par les fondements ; on y 
tourmente , on y atténue , on y éteint le principe de «a vie et de sa 
perpétuité ; on prend de telles mesures , que sa reproduction , traversée 
de mille manières , devient presque impossible. Jamais on ne trouva 
un expédient plus sûr pour faire tomber à petit bruit , et dans un ëourt 
intervalle , FËglise de Jésus-Christ. 

Attaquer la foi dans sa racine et dans la préparation la plus éloignée 
des moyens qui la soutiennent , c*est une invention nouvelle , et qui 
avoit échappé au génie si fécond en ressources de Julien lui-même. jCet 
empereur voulut interdire aux chrétiens les études profanes, mai» il 
n empêchoit pas que , dans leurs écoles , d*où étoiont bannis Homère et 
Virgile , il ne se formât autant de prêtres qull en falloit pour le service 
de la religion. Il leur fermoit les sources d'une instruction humaine ) 
maîfl en s*abstenant de toucher an sacerdoce, il laissoit subsister les 
canaux par lesquels ils recevoiei^t la science du salut. On ne trouve , 
dans rhistoire entière , que les Vandales qui aient su porter au vrai 
culte on coup n décisif. Victor de Vite cite un édit d'Huneric , qui dé- 
fmdoit d^créonner toit des évéquss, toit de» prêtre», soit des clercs infé- 
ri$«r$9 tous peine (f«ne forte amende contre les eonsécrateurs et les con- 



( ai^ ) 

taeré* (i). Non» ne voyons pas qn^on ait employé dans aucnne antre 
occasion ce procédé infaillible pour détruire le christianisme. 

Toutes les formules insidienses de Farticle du ikf ofic/0ttrn*empêchent pas 
que les principes qu*on y défend ne mènent tout doucement à cette fin. 
Aussi a-t-il été éle^é jusqu'aux nues par certains écrivains qui nour- 
rissent assurément W Laine la plus profonde et la plus euTenimée à 
laquelle le culte de Dieu ait jamais été en batte. Ils n'auroient pas ac- 
cueitii ces doctrines avec tant de joie et de si vifs applaudissements , si 
elles n*étdient que médiocrement cruelles et injustes envers la foi de 
nos pères. 

La pièce que nous combattons n'est quun sophisme perpétuel qui 
a diverses branches, entrelacées avec beaucoup d'art et disposées de 
manière ji se prêter un mutuel appui ; mais quand nous aurons anéanti 
( ce qui nous acra facile ) l'erreur principale , toutes ses dépendances « 
toutes les conclusions qu'on en tire tomberont d'elles-mêmes, et ces 
' vains raisonnements, rompus et minés, exciteront la douleur et l'effroi 
par la vue de l'ablni» affreux où ils auroient conduit ceux qu'ils auroient 
pu surprendre. 

Voici les deux oti trois côtés par lesquels ce grand échafaudage 
manque. Il porte sur des erreurs révoltantes qu'on a palliées le mieux 
qu'on a pu » et sur les prétentions les plus iniques qu'on puisse ima- 
giner. 

Tout est bon à l'auteur de l'article pour écraser la religion , et il ne 
tient aucun compte des lois on des principes qui la protègent. Tout 
lecteur sensé a dû s'en apercevoir. On sait que chaque constitutiou po- 
litique a son caractère propre , que les avantages et les charges relatives 
aux différentes classes de citoyens , aux différentes institutions, s'y com- 
binent diversement , de manière qu'en passant d'un ordre de choses k 
un autre, le poids d'une nouvelle obligation, Timportunité d'une gêne 
inconnue est adoucie et compensée par l'acquisition de quelque bien 
qu'on n'avoit pas. Supprimez cet équitable dédommagement , et dès- 
lors il y aura quelque classe de la nation ou quelque institution publique 

(t) Nullûm ordinanéi haberenî tieêniiam 9ivê epUeopos , sive presùyierw » 
veUliosquosadeterum pertinereeontingiret^ propositâ severiiate i;in(//r/«,tlc. 
Vict, Vit. Htbt. perscc. vandalics, L 4> P* ^> 



( ai8 ) 

qui, Tojant se réooir tur elle une muldtude d^obllgaftoug dures, doul 
docuu avantage a alkgcra le fardeau , sera toéceMairement accablée , ou 
plutôt frappée de mort, Qu*on accumule nur le commerce toutes les 
prohibitions , tontes les taxes , toutes les entraves que lui imposent plu-, 
rieurs constitutions diaparates, et qu*on lui refuse tous les encourâ-. 
gementt, tous les appuis que lui offroient \;e8 diyersea formes de gou- 
vernement, il «st évidept que le négoce est détrutt, et que# f^ar cet 
arrangement inique et intolérable ,. on a voulu le perdre et lui ôter 
jusqu'au moindre souffle de vie. Or » voUà U règle arbitraire et absiurde 
dont Qu use dans VearticU , au «ujet de la religion, Tandis qu*oa doit 
prendre chaque gouTeraement aycp ses conditions parliculièrea, sans 
mêler ce qui appartient h divers états politiques , cet écrivain va chercher 
de tous c^tés ce qui blesse, entrave, déprime cette religion divine , el 
il méconnott tout les titres , tous les avantagea que les diverses con^tU 
tutiops ont pn lui assurert 11 n*j a de mise • selon lui « que ce qui Thu-. 
mille et la tue ; U rcpouMe ou annule tout ce qui la protège, Nou9 vivona 
aouala charte, loi écrite, récemment rédigée, ouverte souë les jénxde 
ieius les François , où la religion a beaucoup perdu u un côté , mais oi| 
elle trouve de Tantre , dana sa participation h la liberté jAn» étendqe 
concédée k tous, certaines garanties de son affermissement et de sa 
prospérité. Noire adverssdre ne lentend pas ainsi. Que le» antres invo-* 
quemt la charte , tp'ib veuillent fi*en tenir i la charte, il trouve leui^ 
prétention très-juste i mais sll s*agit des ministres de Dien , c*est autre 
chose ; il s*élance hors de cette sphère pour aller ramasser an loin des 
rigueurs, des gènes, dea reslrictiopa odiepses qu*il puisse accumuler li 
plaisir sur lepr tête, Q va demander an régpjme absolu de nos rcds , aux 
furenrs de Tanarchie , an despotisme impéiial , comme aux nouvelles 
maximes dç la .charte , des dispositions qui rétrécissent nos droits , qui 
embarrassent l'action de notre ministère *» il met toul cela ensemble , et 
opprimant tontes les compensations que nous niénageoient ce« gouveri 
nements chacun à lepr miinière , il noue dit i ■ Voilà le code qui doit 
vous gouverner t U présente, à la vérité, une' confusion et pn alliage qni 
sont contre naturel H rassemble U votre n»age ce qui est disparate et 
incompatîl^e % n*importe, cela est assez bon pour vous. Ministres de 
pieu , résignez^ous k tous aos caprices , qpe nous aTOUs orné» du beau 
pom i\*ordr0 iégai^ « 



< aig ) 

^*e8t-il pat dvideni qvll est iiqpo«^l« que U rdl^n ne tmocomlMB 
|)a8 sous un ftj9Ume.4 îiisensé et don| llnjosUco eut si moiMtraeQse ? 
Or , nous verrous que c'est là \sk métliode diérie de iiotre publiciste. 

G*e«l fiue. chose çorieuso d'ex^i^iaer jusqaoù U étçnd cette iviétbode. 
Personne n osergit contester que la charte ne prot^ige la reUgion calho- 
Ëqueff qu*dle déclare Ucdi^on 4e l*£tat« Ne faut-il donfi pas-dès-lorsavoiv 
l>erdu tout sentiment dt, coniienances , pour prétendre falire cadrer avec 
U charte une loi dictée pan un esprit directement, contraire à. ses. vues ^ 
c'est-à-dice,. par un esprit de haine £urieuAe contCjO la cathoUpiié ? Toi 
est cependant le procédé de notre écrivain* li ose noits opposer la lui 
du isH aoikt i7Qpk i QUTragji .d*ona poignée d'^oarclûst^s., qui vcnoienl » 
huit jours avant «de préoipiler |a>hV» XVI du haut de son trône, «tqui» 
quiuze jours après, abandonnèi^isnt. au poigfiard des assasskis plusieurs 
ocnlaimes de prêtres dont le sang regQCgjça jiosquii ienrvepai^p.. Quelle 
hassesse ( nous n*hési|onA pas à le dire ) df9 reproduire a^eo i:espect les 
dispositions émanées de cette source al)ominablel La-ehufte a.Xi:^ppé 
cet acte de nullité» et puisque cette considération n*arrêfee pa^récrivain 
du MoniîeMVt pourquoi n^ i^mettroii-U- pa&en vigueur* tontes les lois 
atroces et impies qui effrayèrent la. terre dana cq teinp.dQ diUire ? U se 
4éferoit ainsi de la cetipon et dés prêtres h msilleur marcl^é.. 

Un antre vii^e radrcal 'de X article^ c'est qu'indépendamment de oa^ 
emprunt fait à d^a coni|ti|uliona.diver8iss etinalliahles, pour mieux, op^ 
primer Ffigtise ony exptiqao la charte dune manièce si grossièremien^ 
erronée ». quon le pardonneroii à peine 4 Thomme le pins, ignare. 

Chacun ^ dit nojtre acte fondamental ( nA, 5. ) • profytês m. vêHgioi^ 
qnec una égaU Ukerté ,. ei obtient poiiK' ten <mlte la mém$ pratepiion, VoU4 
l^s propres parolea(jni<» abrogeant des lois de qnatorae siècles «; ont établi: 
parmi nous la liberté des cultes (> mais cette concession se jréduit*eUe à. 
garantir aux ctiltércnts cultes qujik.pouiiron^ esîst«r' publiqueuujnt en- 
France ?. et ne leur assurc-t'elle pas en même temps qnlls y seionlptr^ 
£aitemen% libres » c*esl-àslire , qn'ils y pratiqueront hautçmant tout on 
qui dépendra de lenr croyance » poorvn< qutils ne. nais&H pm.4//mtrai ?* 
H ny a que la manxaiae foi la plus insigne q{ii.pQi8S0 élevée des doutes 
sur cette interprétalion.. Si Fbn disoit ».par exemple « aux. Juifr : « Voas^ 
pouveiL professer sans troid»le votre* religion , la charte vous convre d» 
son égide; cependant, comme autrefois, vous porterez sur vos vête* 
rncnt^ uns marque distinçti»} ; ^m» tqsw- rctiricrez. d^iiv» Ton d^mipnres ii 



( 220 ) 

une heure fixe : Tout vous soumettrez à toutes les gênes du temps passé : * 

Si Ton disoit aux protestants : « A la bonne heure, élevez des prêche», 

jouissez de tous les droits ciTib ; mais on tous interdira , ou à une partie 

d*enlre tous , certaine^ pratiques qui sont dansTesprit de Totre religion ^ 

et qui n*oÀt rîen de gênant ni dlncommode pour autrui ; » aTec quel 

mépris on repouaseroit cette interprétation dérisoire et tyranniquc 1 Too» 

les coites sont conséquemment libres en France » non-seulement quant 

an droit d-exister , mais encore quant au développement entier de leur» 

maximes et de leurs rites , en tout ce qui ne préjudîcîe ni au public ni 

aux particuliers. La religion catholique est-elle de pire condition que le» 

autres sur cet article? Quelle absurdité de le supposer l Louis XVllI, 

en reportant ses regards Ters les siècles passés , y Toyoit celte religion 

«^associant à la gloire de ses ancêtres et de ses prédécesseurs Jusque 

CloTis , couTrant de ses ailes , protégeant par ses lois , enrichissant de 

ses Inmières cette illustre nation françoîse qnt Tavoit rapjpelé dans, son 

Msn» pouToit-il ne pas rendre quelque hommage solennel et durable à 

la foi des Glotilde, des Blanche, des saint Louis, qm est en même 

temps celle d'une grande partie de la terre? Il ajouta donc ces mots aux 

paroles que nous aTons dtées plus haut : Cependant U religion eaiko' 

tique, apottoliquê et ronaUne, est la religion de CEtat (art. 6 ]. C*est-à* 

^e éridemm'ent : bien que nous croyions devoir accorder à d'autres 

eiétes la même protection qu*à cette religion antique que nous portons 

gravée dans notre cœur, et qui fut silông-témps chère et précieuse' ft 

tous les François , cependant' nous lui assurons une distinction qui 

transmettra du moins aux siècles futurs un souTenir et un foiblë re^te 

de son ancienne prééminence. Voilà le sens manifeste des art. 5 et 6 de 

la charte > et prétendre que son fondateur a touIu , en les proclamant» 

retirer au culte catholique fendère liberté qu'il laissent aux antres , et 

ainsi lui imprimer un caractère dlnfériorîté au lieu de lui conférer nu 

privilège, c'est une explication aussi contraire au texte de la charte, 

qalnjuriense envers son auteur. 

Que le canoniste du Moniteur Tienne après cela nous citer les lois du 
gouTernemènt absolu, les décrets rendus parla Constituante sur les 
déforiff du trône qu'elle aToît reuTersé la Teille , Ids actes de Bûonapartc, 
let tout ce qu'il aura pu ramasser de plus fâcheux pour nous daus tous 
es €»>des passés , nous lui dirons : Nul ne peut obéir à deux maîtres^ bîeu 
moins encore à tingt maîtres différents qui se contredi«cnt , qui se dà- 



{ 221 ) 

cliircnt les unajcs autrrs. Voilà la cliartc , c'est noire règle Uniqne. Les 
lois du régime absolu exigent que nous prenions des lettres-patentes 
pour former entre nous des associations pieuses , mais ce régime est 
anéanti; tous triomphez de sa destruction ; tous tous applaudissez de 
lui dcToir tine liberté entière ; de quel droit , de quel front osez-Tons 
restreindre le même bienfait que nous tenons d'elle à notre tour? Dam 
tout ce qui ne nuit point à autrui, nous sommes pleinement libres 
comme tous; et si vous touIcz refuser à notre foi et à notre amour 
pour TEvangile ce que tous réclamez pour tos systèmes impies et pour 
Tos passions , tous tous jouez de nous , de la charte , da cnlto de nos 
pères; TOUS êtes de ridicules tyrans et de pitoyables raisonneurs. 

Vous nous opposez Tancien régime ; mais rendez-nous donc les aTan* 
tages iihmeiises que bous tenions de Ini, son zèle pour la foi , sa pro« 
tcction éclatante, ses profonds sentiments de religion, qui lui anroient 
fait Toir avec horreur cette ligue d*athées , de matérialistes , de réTO« 
Intionnaires , de cannibales , formée poor détruire nne institution bien* 
faisante et dÎTine : rendez-nous tous les moyens qn*on anroit ens alors 
de fadre taire d'effrénés déclamatenrs qui , par Tinsolence aTec laquelle 
Sis traitent les corps les pins respectés chez tons les peuples ^t la majesté 
même , offrent rczemplc d*nn oubli des bienséances qu*on ne rencon- 
treroit pas même chez les saaTages ; rendez-nons ces choses , et alon» 
nous TOUS sacrifierons Toloniiers le pen <[ne la charte nons donne en 
échange des biens et des pririléges sans nombre dont elle- nons priTo* 

Notre adTersaire dn Moniteur dte Lebret pour pronTer qne nons ne 
pouTons établir, sans la permission dn Roi , des écoles ecclésiastiques. 
Il estTrai que ce Tiens anteur, après aroir fait remonter jusqu'à Nemrod 
rétablissement des aniTerntés, aTance la proposition qu*on allègne (la* 
quelle an reste ne conclut rien pour la question discntéej ; mais il ne 
faut pas mettre en pièces nn auteur , on doit prendre Fensemble de ses 
doctrines t pourquoi done notre écriTain ne citoit-il pas les chapitres dn 
même Lebret où il établit qn*il iC appartient qu'au Roi de faire dee loledan^ 
son royaume, de tee ektmgeretde lee mTBiipnéTBB ; qu*H n'appartient qu'au Bûi 
dé lever denùers sur ses sujets par forme de tailles, aides et gabelles , etc. (i) ? 
Qui ne Toit combien ces contradictions et cette bigarrure , îmaglnéee 
pour opprimer le clergé , sont fallacieuses et misérable».' 

^t} De la Sûuveraineic du Roi; par iiebret, pag. li el ôçS. 



/ 



( asa ) 

lii^olredlsfcjrlatcur uoitt oppose encore Duperray. Mauraise 4hlliOi^. 
puisque c^ JuriscousuUû u<^ parle que des aris libéraux , ei nuUciaeiit des. 
i>tuc|c9 sacrées ; aussi <^-|ril eu soiu de ne point iudiquer le. passage dont 
la seule lecture décon^re la fausse application qu'on ea fait 

Di^ reste » il veut , paro^ que notre religion est la reUgton de TÈtatv 
que le cIyU puisse se m^^r de .tout ce qui ikioi à son culte • à sa per- 
pétuité , à sa vie i par cela même , 9«All?^ant Inii^ elle ne peut récUuner U- 
privilège de Cindifférenee^ Dérision cruelle l. Les lieos qu'elle a^ contractés 
avec V£tat sei<oient bien dont Traiment , s'ili. uat oient presque d'aulri: 
effet que d'antonaar le pouvoir temporel à Tasierrir et à la dégrader. U: 
rappelleroit ce tyran ^ Lacédémone qui » po«r marquer sa Wodre affec- 
tion à quelquea-.nns de ses sujets « les approchoit d*une «tatae qui repré- 
aentoit la reine, et qui. les saisissait to«t-iooup «^ le^ perçoit d^ mille, 
pointes de fer cachées 8oi;ule9'Vétements. ' 

Cet .lenteur a <vib]ié une aiUoe grande Téntjé .. cW tpfi l*£gB8e de. 
Jésus- Christ forn^e une société parfaite ; qu'elle, a reçu de Dieckle droiC 
et l'obligation 4o se perpétuer, iQdépeQ,tlaiamei|b de toutes les puî^ances. 
de la terre t que les premiers payeurs sont donc t^ns par le- préeepte^ 
(tivin,de former un nombre suffisant de Qaiaistres. de dispensateur» de 
la parole et des mystères i qu'ils spot obligés, au prix dekur sang et de 
leur vie » d'aecompUr ce devoir i. cpi,e a'ila ne peuvent le faire, librement 
at & lafaoe di;<GiaU ils dotVient le faire ei^ seçKet« ci>iiame ces. ppemieGs. 
chrétiens- qui^. ip« pouvant imp^olel: en public * cieosoient la terçe ofi< 
s'enfonçoient da^ les cataconthas pous offrir la victim/a du salut 

Enfin l'apologiste des ordonnances ne voit pas qqe les évêqneq on^ 
tout anjet de se tenir en garde. Malgré les bonnes int^nliona de cen^ 
qni gouvernant,^ la (action ieaponsae , elle gagne* tons les' joturs du tar^ 
rain; on ne pant if^voir JQsqn'oà. elle espère d'arriver nu jour par ce 
m^ange d'aatnce profonde et de violence qpi fal|t son carjact^re,. Pquv 
moit >e ania Irèa-frappé de ces paroles de l'hisUiira de Julien • • U ré- 
« senfoit lea grands coaps jusqu'à ce qu'il fû^ ass^ d'achevée par la. 
» force oçi ^'il an?oit conimenpé pair radffeaieM*'Mais auparavant il 
9 vouloit tenter toutes tes voies imaglnahLea qui. ne. seEoient pas incotn-. 
« patiblea avec une apparçn^cededigtiité et des gnmacea de toléniRPÇ*. 
« fusant semblant de n'être pas persécnteui; (i). ». 

(i) Fk de Juiien t par l^a Elettria , p. 2^o« 



(323 ) 

; Après l«t obsertatloDt que août Tenons «1« faire , nous n avons qu ji 
parcouiirrapidement rarticle du Moniîem', On Terra , k Taide des prin- 
cî|]es posés , qtt*iL ne çqnlien^ presque pas un mot qni ne soit une erreur» 
une insnlte ou une perfidie. 

. Il ne Teut pas que les éiêques soient les direoteurs indépendants de 
leurs petits séminaires » parce qu*on y enseigne les lettres. «. Mais depuis . 
quand les lettres ne font-elles pm essentiellement partie de la science . 
epclésiastiqup? Le concile de Trente, dans Tendroil qu*U pite lui-mûme • 
n&dit*il p^s qu'on donnerai anx élàves des'petiii séminaires la connois- 
sancedu chant, de la grammaire et. des autres bonnes lettres, aUarnm» 
que bonarum artium (i)? Le latin n*est41 pas la langue de TEglise? Les 
qlercs ne doiTcnt^ils pas être en état d^esqpliquer les homélies des Pères, 
di^.st'énoncer en puhlio avec clarté, avec force» «tcc éloquence mémo 
s'ils le peuvent? Où eo sermt la Francasl, depuis qualone siècles, on 
avoit ' interdit' aux ecçléûas^ques l'étude des lettres? Les éTéques ont 
donc , de drcnt diw , la facilité et même Tobligation de faire apprendre 
m»- élèfes du sancti^ire lea lettres humaines comme préparation iudis-» 
pensable k la science dirâe, 

' On prétend que les éTéqnep fegasdepl loss l#a étabijissements •d'é4n<' 
cation séculière comme étant à^ leur domaiue , et qu'ils Toulent (r««j<». 
fçrm$r içmU» poUéguiftp^nsionnaU de France ea ^UAti^impiU eêcUim* 
tiquê^^j. G'est une imposture, Qvl^u cita un a«ul mot, «ne seiule démarche • 
rpii annonça de leur part cette prétention, Leiirs msûsoi|s d'éducation 
cléricale spiit daps i|ne trèsrfioible pi^pprUcm avec les établic^ments de- 
runiiersité qui çpuvreut. tou^ la Fraoqe. Us i^'aspi^ut noUement è gou-* 
fem^t ceuxiât majis ils déCondent leur autQdté aur tes autn^^; parc*, 
qu'ils sont tepus de le faire an pm des pliia g«mds sacrifices, 

. Antrefûs, dit-on, il n'y afoit p^^ntde petits sémiuatres.,. Assertion 
trèsfinexacte 4 dans .la réalilé , ils étmeat- en petit nombnei mws qudl^ 
ea é.toitla raison? C'est que l'éduee^ù. étant dirigée en Fran6e dt^poiar 
Cloiis parles ecclésiastiques , bsTO^ati^^ua an sa^ierdoce «e défcloppoienl 
sans obstadee • «t que tous les coBéges , suivant r^uqNreseioft de Fle^ivy, ' 

Le Roi a contédé aux.évéques^ par l'ordennancede t^i4 1 l^^roH 4f>. 

(i) Cçnc^ Trié, sens» a3 , c« 18, 



/ 



( 224 ) 

nommer les maitres des pciîts séminaires ; donc lc6 dvdqttos n'ont pft» 
cctlo facoltô de droit divin : le Roi a limité à upe seule par départemcnf 
h nombre de ces maisons; les prélats n*ont pas réclamé; donc Hs ont 
reconnu qne tontes ces choses dépendoient de ta poissance sécutière,.. 
-Misérables sopfaismes ! On a rendu à la religion par lambeaux ce que la 
réTolution lui aToit ôté : TEglise a reçu ce qu'onr lui rendoit ; souvent 
elle gémiésoit en secret sur llmpcrfection ou sur la forme de ces rcsti* 
tutions ; mais elle se taisoit , persuadée qu'elle réclameroit en vaiUé Un 
particulier foiblc , qui ne peut tirer d*un homme puissant qu'une partie 
dé ce qui lui est dû , prouTC-t-îl par son ûlence qu*il abandonne le sur- 
plus de sa dette ? 

Mais la commission formée au sujet des petits sémiaaires est d'une 
autorité qui doit nous fermer la bouche. Elle côinptoit parmi ses mém- 
breé deux Ténérables archevêques... Le rapport dé cette commission ne 
doit pas avoir plus de poids à nos yeux qu'il n*en a eu au jugement de» 
dépositaires du. pouvoir, lesquels, malgré la dédsion qull renferme, 
ont frappé une compagnie illustre dont la proscription excite les vif» 
regrets d'une foule de gens de bien d'un bout de la France à l'autre. 

' Vingt mille jeunes gens ; ÎDtoàtiîls dans les petits séminaires , suffisent 
pour ïes besoîbs'de la religion... La vérité de cette assertion repose sur 
ce fait , savoir qtill n'j a en France que huit mille titres ecclésiastiques 
vacants. JTowre l'Âlmanach du dergé pour i8a4 $ document le plus au» 
thentique du monde, puisqu'il est récfigé dans les bureaux et sous les 
yeux du ministre des Affidres ecclédastiques , et je lis dans un tableau 
placé à la fin t Nonih^ de» éùeUsiûgttques manquant pour U servies des di<h 
céses , i5,8oS. On part donc d'une base très-fausse, et on sacrifie, par 
une prohibition inooie dies les chrétiens, le salut d'une infinité d'âmes. 

Ma&sii y a des coUéges' mixtes où l'on pourra placer les élèves ecclé- 
diastiques; on les excitera, comme par le passé, de la rétributioi» 
unÎTersitaire... Quelle déception ! Il y a très-peu de collèges mixtes en 
France , et on en supprime tous les jours. Dans notre diocèse et dans 
beaucoup d'autres ces étabUssementssont inconnus. Il faudra donc que , 
dans^une grande partie de la France, la feu périsse, parce qu'on y' aura 
nds des obstacles invincibles au renouvellement du sacerdoce. 

Graînles* pusillanimes! le Roi augmentera plus tard . sll le faut, le 
nooibre de 90,000... On emploie toujours le nom du Roi^ pour lequcjl 



( aaS ) 

on connolt notre respect profond et notre défouement à tonte éprcuTc : 
assurément c*csl le stratagème Ip plus finement calculé sur les 8cntimeu(s 
de notre cœur; mais nous ne pouvons mettre un bandeau sur nos yeux, 
ni éteindre notre intelligence. Nous savons comme tout le monde, et 
Ton a soin de nous Tinculquer dans d antres occasions, que , sous le ré- 
gime constitutionnel , ce n est pas la volonté personnelle du Roi qui est 
la règle , et que le gouvernement, ce sonties ministres. Or la confiance 
Bans bornes que nons aurions dans notre bien-aimé souverain , pouvons^ 
nous raccorder avec cette même absence de toute restriction à des mi- 
nistres qui se succèdent rapidement^ qui sont accusables et quelquefois 
«censés; qu;3 nos adversaires eax-mémes traitent souvent conune les plus 
TÎls , les plus perfides , les plus corrompus des hommes? 

Le Roi s*est réservé Fagrément des supérieurs ! £h bien ! cette inno« 
vation (qa*on n*a Yue dans aucun siècle au sujet des chefs des écoles . 
cléricales) peut-elle vous donner quelque omb^rage ? Quoi ! vous hésites k 
TOUS fier au Eoi!... Même réponse. Ajoutons quil est impossible de 
concevoir pourquoi la monarchie de son côté ne se .fieroil pas, aux évdr 
ques qui Vont faite autrefois , comme dit Gibbon, et qui certes n ont rien 
tant à cœur que d*en empêcher la ruine. 

Le gouvernement peut choisir qni il veut pour enseigner... Sans doute, 
mais il, ne peut pas interdire aux évêqnes de placer k la tête des écoles 
dont ils sont de droit divin les chefs indépendants , des hommes qui ont 
tons les droits que la charte assure à tous , et à qui on ne peut défendre 
l'enseignement qu en violant ouvertement ect acte fondamental. 

Quoi ! vous voulez refuser au Roi la surveillance sur les établissements 
ecclésiastiques!... Voilà votre équivoque éternelle, et au moyen de la» 
quelle vous justifies , vous encouragez la plus odieuse oppression. Vouf 
pouvez, vous defez tout surveiller dans le royaume t et. les maisons cié^ 
ricales comme le reste : mais qui dit surveillance , ne dit pas administra- 
tion 9 gouvernement , invasion des droits des particuliers. 11 n*y a point 
de père de. famille auquel votre surveillance ne doive s*élendre, et ce- 
pendant û vous prétendiez que nul ne pourroit se choisir un régbseur 
de ses biens ou un précepteur de ses enfants qui n eut Totre agrément , 
cette imagination seroit regardée généralement comme aussi bizarre que 
tyrannique. Or les droits de TEgUse ne sont pas moins sacrés que ceux 
de la Camille. 

n seroit aisé de dire beaucoup d*autres choses contre le sophiste que 



'( 226 ) 

hous combattons ; on pourra les tfonTcr en partie dans tin (;crit (iV(|t(ë 
nou8 avons publié il y a nn mois , et oh nong Tavons réfuté d'aTance. 
Qu*il n*e8p6re pas que son manifeste fasse illusion aux évéques. IlsTerront 
comme nous qu*il aiguise d'un air respectueux llnstmment de la persé- 
cution la plus dangereuse qui fut jamais. Us ne jugeront pas ses fnten^ 
lions, sur lesquelles nous nous abstenons aus» de prononcer; mais ils re« 
connoltroni q«ift la religion est perdue , û Ton suit ses conseils. ' 



Nous devions encore parler 4e deux écrits fort importants \ 
concernant l'ordonnance dii si avtîl ; mais le àéî^nt A'espacè 
nous oblige d'en renvoj^ Faaaljse au procbaio Nathéro* 
L un est de Mgr. rév^e^e de Charire» , Défense et développe" 
ment de ia Lettre de Mgr. Vévéque de Chartres à M. de Votif 
mesnil , et se trouve che2 Adrien Leclère. L'autre est intitulé : 
Examen de V ordonnance du ^t avril concernant l'instruction 
primaire, pat M. l'évéque de Bayonme, Prix : 60 c €hei 
firic#» y me du Pot-de-Fer ) n\ 4« 

* ' • \ 

* . ' I 



BULLETIN BÏBLIOORAPHIQtJE. 

Les qbdohvahces du 16 nnir 1828 cossiDERtfES Diurs leiibs 

BAPPOETS AVEC LA CHABTS ET L ORDRE L^GAL. Bl*OchurÇ in->i* j 

prix : 75 c, chez Bricon , riie du Pot-de-Fer^ n* 4* . 

Cette brochure y aussi bien pensée que bien écrite , a ét^ 
publiée par X Association pour la défense de la religion catho' 
ii^ue. Mous en rendrons compté prochainement. 

i^TTRES DE SAINT François-Xavier , traduîtes enfrançois. peux 
vol. ]ii-8<» ; prix : 10 fr. A Paris^ chez Périsse frères , place 
St. - André* oes- Arcs ) n* 11 ; et à Lyon, chez 1^ mêmes li^ 
braires» 

L'abondaiioe dés matières nous'a foifcés dp tenvoyér à un 
autre numéro l'article que im)u$ avions préparé sur cet excel^ 
lent ouvrage. 

(i) Défentô et dtvehpptment de ta Lettre de Mgr, t'évéïuc de Chartret à 
M. de Vuiîmetnii, 



( 22; ) 

I'héologie ijohale de Liouo&i. Besançon ^ Gtiatamire Bis, 1828* 
9 Tol. in-8$ prix : 5 fn So c le vol. : et en 9 vol. in-i!i, prix s 
il fr. 5o 0. — - BiBUA SACHA. I vol. in-8*, prix : i4 fr. , ou 
huit vol iii-3a , piix : 16 fr. A Paris 1 chez Gaunie frères > 
rue du Pot-de-Fer , n« 5. 

Ces deux entrepiîses de H. Chalandre fils , imprimeur à Be-* 
"sançon , se continuent avec autant de soin que d*activité. La 
Bible Idtiàe , comme nous l'avons déjâi dit ,' est extrêmement 
remarquable sons, le rapport de la correction. 



M. lUf^quignon-Junlor vient de tneitre en vente la quatrième 
livraison de la théologie de BiHciart i ainsi se trcruvent Aé\}k 
publiés :les huit premiers volumes de la morale» Cette iropor<^ 
tante cfnlreprise se continue avec tons les soins que l'on atlen-*. 
doit des éditeurs. Elle mérite de fixer l'attention du clergé et de 
tous ceux qui s'intéressent au progrès des études ecclésias- 
tiques» 

Le même libraire annonce en ce moment une autre théo^ 
lôgie nèn moins estimée » cdle de Liguori , dans le formai 
iu'd'' et in- 19. Cette éditipn sort des presses dW célèbre im- 
primeur catholique , M. Hanicq de Malines* 

Voir y pour le prix de ces deux ouvrages ^ la couverture du 
cahier. 



■i^fc— ufc» I -■■■■■«.* 



IBAISOV 01 sAwr-^ruscisH. 

.•■•"'•• . ' ■ • ■ >, 

s De boas iwpTito'stoieiit depuis long-tèmpt «enti Ub«M$trd'«in p4an 
d^èaucation où n'é^feroil pas Tétode dîi gr6c et éa l«dit< Il dst nae 
fodle de jeaaes gens , d*»llettrs bien nés , auxqaeb ces ladgaes ne tonl 
ni nécessaires m même utiles ^ et qui manqueni néanmoitis de^ coMkoi»* 
ianèes dont Ils. à«iiHdiit bcëdn dans lé cdnrs ordinaire de la We. Demie* 
refoeàt encore dès membres dlétingaés de Funiveruté signuioient cette 
lacoDe et pro|[>osoiént diters moyens dé li remplir. 

» Sans doute Fétude des langues anciennes est indispensable i ceux 
qui, par la nature des fonctions qu^ils auront & remplir , sont obligés k 
une érudition plus Variée , k un savoir plia étendu. Mais aussi combien 
de jeunes gens» devant parcourir une tout autre carrière , perdent dans 
les collèges un temps considérable à acquéiir des connpisBances trop 



( 338 ) 

souvent 8iipcrfîcicUe«, cl qui leur «ourtouloars d*une iaaUllté complète^ 
Qui ne voit TavanUge immense qui résuUeroil pour eai , si , au liea de 
consacrer irait années à des étoiles pénibles, infructueuses pour plu- 
sieurs, dispendieuses pour tous, ils en employoieat seulement quatre 
ou cinq à apprendre d'une manière usuelle et pratique tout ce qui s'en- 
seigne à la longue dans les autres établissements d'éducation? Quel 
avantage surtout si les mattrcs éloieul des hommes rassemblés par le seul 
désir du bien , et s*il4 joignoiénX k la capacité requiae les malieorea 
méthodes d'enseignement ! • > 

• A ces importantes considérations tiendroient s'en rattacher d'autres 
plus sérieuses encore , si , dans cesr jour» où la jeunesse se trouve plus 
que jamais exposée à tant de dangers , les parents trouvaient dans un 
établissement toutes les garanties que la religion peut présenter ; n , non 
content d'écarter tout ce qui a l'apparence du mal , on s'effoirçoit de dé- 
velopper les germes précieui que le Ciel dépose dans ces jeunes âmes ; 

« 

û de pieux instituteurs leur inspiroient l'amour de la vertu moins par de4 
leçon» , toujours insuffisantei^ , que par des exemples , toujours plus ou 
moins efficaces ; enfin , si Ton ne iaissoit rieu à désirer à la soUici- 

» 

^ude paternelle elle -même , quand elle n'ignore pad llnflucnce que les 
sentiments religieux etercent sur l'éducation. 

» Tel est le plan que les Directeurs de la Maison de Saint-Fuscien » près 
Amiens , ie sont appliqués à réalisisr, et qu'ils suivent avec une constance 
justifiée par les résultats les plus satisfaisants. Leur prospectus , répandu 
déjà dans nombre de {irovinces ; ne peut que contribuer à la prospérité 
d un établissement vraiàoient digne d^éncouragement et d'éloges* 
i » A tons ces avantages )i Saint-Fuscien joint encore l'agrément de la po- 
sition la plus heureuse, par la .beauté du site et la salubrité de Tuîr. Lea 
bâtiments sont beaux, grands et commodément distribués. Outre les 
jardins et de spacieuses localités , destinées aux jeux des élèves , le peu* 
siostnat a » dans ses dépendances , un bois de trente arpents , contiga 
aux mno de Fenclos, et eoc4>é en tons' sens par de larges allées, qui 
oifrent en toutes saisons des promenades aussi saines qu'agréables» • 



Page lia , ligne 19 : t'itrt'iinfiniy lisez : VUrtfifù' — P. i58, I. 18 : 
ré^k iiwiokitdB , lises : règle intmrUiUe. 



LE 



MÉMORIAL CATHOLIQUE. 



OCTQAAB iii'jS. 



.At16 ArX SonSCBlPTEVRS* 

Messieurs tés ^ouscrîptètirs dont V abonnement expire avec la 
livraison de décembre , sont- priés -de le renouveler avant le 
1 5 janvier 1829, pour ne point épirouver de 'retard dans l'envoi 
de leurs numéros» • 

Les lettres , demandes et envois d argent doivent être affran^ 
chis y-et caressés au Directeur du Mémorial ^ rue dèsBbaux- 
. Arts 9 n* 5 , près la rue de Seine ^ fauboui^ SaîntpGermaîa. 

Messieurs les Abonnés tfui auraient des réclamations à nous 
adresser, sçnt invités à nous les Jaire parvenir à l* époque du 
rsnoûvelèemdhi de leur souscription ; plus tara elics ne sèroient 
pas admises* ' * ' ' 



•%« %^/»»«v»»%vwt»> vvv»<<wiv<^>v<^t> » v»a»^v^^t»»»>w tm w % o ti w iwwfc»%>wA»»%»<M»«»%x*<w n o<v»»%%%\^)vt 



AFFAIRES ECGLÉSIASTIQUKS. 



7 1 



Nos lecteurs n'attendent pas de nous des récits sur les afiaires 
de l'Eglise de France. Nous venons tard pour leur raconter ce 
qui a occupé les journaux pendant un mois. Mais notre jugeinent 
ne sera point inutile peut-être , pour faire justement apprécier 
la position où Von a fait tomber quelques évéques vertueux^ k 
force de petits manëg«s , indignes des ministres d'un Roi très- 
chrétien. 

La fameuse lettre diplomatique du cardinal Bernetti a été le 
premier piège tendu à la bonne foi. Monseigneur Bernetti , eu 
sa qualité de secrétaire d'état du gouvernement Pontifical, a pu. 
fort bien exprimer le désir de voir une confiance réciproque 



( a3o ) 

sMtablir entre le Roi <le France eC les ëvéques. Hais c'est là an 
Tœn politique, tel cpie Tauroit pu Êiîre le ministre d*utt souve- 
rain indifférent à la religion. Et après toat ce n'étoit pas au mi- 
nistre Bernetti qu'on avoit à demander une solution pour les dif- 
ficultés qui troublent l'Eglise de France. Cétoit à rautorité sou- 
yeraiue du Pape qu'on devoit s*adresser. Le Pape seul pouvoit 
prouoncer sur ces questions qui touchent à la conscience et à la 
foi. Tant que l'on a pu faire de ce recours à Rome une affaire de 
famille entre M. Lassaignj , conseiller à la cour de cassation , et 
Monseigneur Bernetti , ministre de S. S. , il est bien évident qu'il 
n'j a eu là qu'une supercherie qui a pu faire sentir de plus en 
plus combien on redoute en France l'intervention^réelle 5 souve- 
raine et apostolique du Fape dans les aflâires de l'Église. 

Aussi tout a été déception dans cette intrigue. Une lettre mi- 
nistérielle arrive ; on la cache soigneusement, et comme on vent 
toutefois qu'elle ait une autorité suffisante pour eflfrajer les cons- 
ciences j on répand avec habileté quelques phrases qui semblent 
exprimer une.pensée du saint Père. Aussitôt ceux qui désignent 
le saint Père sous le nom impie de souverain étnmfgsr^ disent 
avec une assurance toute nouvelle et qu'on prendroit presque 
ùour un mouvement subit de catholicisme , que le Pape a parlé 
et que tout est fini ; que les évéques doivent obéir y que toutes 
les menaces de résistance sont évanouies > que les ordonnances 
seront exécutées , et que c'est un vœu du souverain Pontife. 
Alors nouvelles intrigues 5 nouveaux moyens mystérieux. Qui 
dira toutes les confidences , tous les pourparlers^ toutes les pro- 
messes qu'on a vu se succéder dans huit {ours? Nous en savons 
assez pour gémir profondément de voir les afi^ires d'un clergé 
qui compte quarante mille prêtres et quatre-vingts prélats véné- 
rables, gouvernées par des moyens aussi pitoyables. Vit-on jamais 
un mépris semblable tomber^ nous ne disons pas sur d'autres 
corps de l'Etat j mais sur les derniers sujets du Roi? Il Ëiut que 
les évéques se soumettent sur la parole d'un ministre françois 
qui leur dit qu'il y a dans la chancellerie des affaires étrangères 



( a5», ) 
une lettre d'an miiû^tre italien sur les ordonnaocet^ Gn mtoittre 
par ùUifrîrn est ckargë de traiter avec des formes diplomatiques 
Une question qui ayant été publiquement débattue attendoit 
une solution publique. Il faut obéir sans savoir à qui» Il £siut 
s'humHier sans savoir pourquoi. Mais | dans toutes les afiaires 
humaines , lorsqu^il est question de soumission , on montre la 
loi qui ordonne de se soumettre. Autrement , à la place de l'o- 
béissance et du devoir on mettroit une affreuse servitude et ufi 
abominable arbitraire. Quoi ! il n*]r a que les évéques pour qui 
on fait exception k cette régie de bon sens et de droit! On les 
méprise assez pour leur commander une obéissance aveugle ! On 
ne daigne pas même eroire à leur conscience ! En vérité c'est !à un 
excès de despotisme qu^on n'a voit jamais vu dans aucun tempr* 
De quelque manière qu*ou ait pu juger cet abus extrême 
d^autoiité, qui se réduit en intrigues mystérieuses etpitoyable!:, 
il n'est que trop vrai qu'il a eu quelques résultats conformes au 
vœu ministériel. On a eu beau faire du gallicanisme > des décla* 
rations, des explications de doctrine, des écoles déliantes études, 
on n'a^pas détruit en France ce profond respect pour l'autorité 
souveraine du Pape, qui est le fond du catholicisme* Il suffit 
même d'en montrer l'ombre à nos évêques, pour que les cons- 
ciences en soient émues. Observation bien digne d'être méditée ! 
€ar oii j trouve l'indice des dispositions universelles du clergé 
de France , telles qu'elles devroient éclater si l'on en venoit enfin 
à trancher certaines questions que les anciens pouvoirs Ont si 
malheureusement perpétuées dans l'intérêt unique des révolu» 
tionnaires et des impies. C'est par cette disposition profonde à 
l'obéissance que nous devons nous expliquer la facilité qu a 
eue le ministère de tromper quelques prélats vénérables et 
dignes d'hommages. Nous savons qu'il y a eu un plan général 
^^Ûè conciliation qui paroft avoir été suivi par plusieurs évêques. 
Il ne nous appartient pas de publier ce qu'on a voulu tenir se- 
cret. Mais nous nous permettrons d'observer que ce mystère a 
un danger grave pour b religion. Cir si dans le plan d'arrangé- 

6. 



( >5a) 

litent qui a ^té conçu , tous les intérêts de l'Eglise ont éié ^ 
comme on doit Iç présumer^ suffisammeiii défendus^ le pu- 
blic qui ignore ces stipulations est autorisé à n^attaclier son juge- 
ment qu'aux actes qu'on lui fait coûnottre. Ainsi il voit le Moni- 
teur t^x^^mouce des autorisations légales pour les séminaires et 
ies agréments pour les directeurs ; et il peut conclure que les évê- 
ques ont fait purement et simplement leur acte d'adhésion aux 
fatales ordomumces ^ si consciencieusement jugées parleur Mé- 
moire. Une situation aussi fausse^ est d'iin extrême danger , et 
nous devons penser que la plus grande partie ded évêqu^ a 
compris une si triste complication dlntérêts^ carié minist;ère se 
iait depuis quinze jours , et les journaux révolutionnaires en 
sont réduits à se réjouir de ce que quelques séminaires n'ont 
pas été rouverts dans quelques diocèses ,.ou bien à dénoncer les 
évêques qui , nonobstant les intrigues diplomatiques, continuent 
â exercer le droit inaliénable qui leur est donné d'en haut de 
pourvoir 4 l'éducation cléricale. 

Tel est eh résumé Vétat actuel des choses. Avec de la ténacité 
dans les volontés catholiques, nous persistons â dire qu'il est 
Cacilè au dergé françois de sortir victorieux de la lutte où il à 
été précipité ipalgré lui. Qu'il songe surtout que rËjglîse ne se 
gouverne pas. comme lès états modernes par de l'intrigue et de 
la diplomatie. Ëlte a ses régies et ses Uaditions , et lorsqu'elles 
sont publiquenient violées, il appartient aux Pasteurs d'en rap* 
peler l'autorité par leur fidélité et leur courage* 



> 



( :»3.3 ) 






• ■ . • • 

( Heu? î^die afti<^U, ) 

* 

Le quinsièiiie sièole^. époque importâote dans Phistoire dé 

%>ute rEurc^e, l'est surtout dâus Thi^toire de' France : car 

, . • 

c'est celle du règne de Louis XJ. Sens ce prince s'acvompKl 
une véritable t^VQlutîon : les grands sont abaissés^ leur puia* 
~sance détruite : h féodalité expire dans une demrére convul- 
sion. A dater de cç règne , l'aristocratie- ne sera, pi us en France 
Une puissance politique- .*; il n'y aura plus ^ùe deux forces , la 
loyauté d'une part , la démocratie dç l'autre , car celle-ci s'or« 
ganise et trouve dans 1^ parl^rnaent un représentant toùjouirs 
agissant. Elles travailferont dé concert à dn^truire y à effacer 
tout ce qui les sépare encore , jusqu'au moment o& elles se 
trouveront en présence et se. livreront la lutte la plus terrible 
qu'ait vue le monde. C'eât au règne de Louis XI que finit le 
moyen âge et que commence l'ère véritable Afi lliistoire mo- 
derne : le pouvoir se centralise^ ses moyens d'action, devien- 
nent fixes et réguliers y et la science de l'administration com- 
mence : la sQcléti^ matérielle se pi^rftctionne : les nouveaux 
rapports des états entr'eux donnent naissance>à la diplomatie. 
En même temps que des changements importants s'accomplissent 
dans l'ordre politique , de grandes révolutions se préparent 
dans Tordre religieux.^ et bienjt^t la Aicq du monde va' être re- 
nouvelée. 

Nous avons vu qu'àl'époquede U, rivalité delà Fr^^nce elde 
TAngleterre , la yictoire du pouvoir royal sur U. féodalité étoît 
décidée i les troubles intérieurs qui signalèrent les règneft de$. 
preniiçr.s Valois eurent ui|. caractère tout populaire j ^t aucuix^. 



( 'H ) 

iûAaeiiee aristocratique ne ifj fait sentir. Les duce As Bourgogiiey 
princes issus du sang rojal , n'ëtoient plus de grands vassaux ^ 
chefi d'une ligue de seigneurs c cVtoient, dans le l^it, malgré 
le lien féodal 9 des souverains rivaux , égaux en puissance aux 
rois de France, et que la force des choses entrainoit à se rendre 
tout-à-fait indépendants. Les guerres contre l'Angleterre furent 
favorables à Tautorité royale , parce que le roi étoit un centre 
auquel tout se rallioit pour résister à l'ennemi coiniiiun j^ et 
que lui seul pouvoit donner de l'unité aux efforts tentés pour 
reconquérir l'indépendance nationale. Aussi la fin du régne de 
Charles YII e^t remarquable paj? des institutions qui fixent et 
régularisent cette augmenta Udn de pouvoir. Les armées per- 
manentes dont nous avons déjà parlé furent créées dans ce but ; 
c'est alors aussi que les coutumes des provinces furent écrites , 
généralisées , et soumises à la sanction royale. Louis %l acheva 
ce que son père avoit commencé. En ce prince se cOncentra'en 
quelque sorte toute la politique des rois ses aïeux t la crainte 
«t la bai9>e des grands , la propension à s'allier avec le peuple , 
pour dominer V}fi-fois par lui le pouvoir aristocratique de la 
l>obIesse je( 1^ pouvoir spirituel de l'Église. M. de Saint-Victor 
a très-bien fait ressortir cette tendance des rois Capétiens , ten« 
dance qui s'explique fa^ilenient par les circonstances au milieu 
desquelles l^ur puissance ayoit continence , et qui étoit devenue 
pour <Bu^ v^ne tradition de fitu^ille^ Nous ne pouvons mieux 
faire que d'analyse^ les considérations générales auxquelles il 
se livre à {;e 3u}et. Il rjeproclie aux descepdants d'Hugues Gapet 
d'avoir été cl^erch^r dans le peuple uu dangereux auxiliaire 
contre la'i^oblesse, jtandi^ qu'ils négligeoieQt ^ ou pour mieux 
dire , qu'ils sembloient redouter , qu'ils s'efforçoient 4'affoibiir 
)a puissance spirituelle , « puissappe augnstp et salutaire , dit-il , 
qui plus d'une fois avoit déjà sauve la société, qui d'elle-même 
yenpit s'offrir à eux poiir la sauver encore j^ puissance également 
favorable aux peuples et aux rois, puisque c'étoit en rendant 
ireu^ci meilleurs qu'elle consplidoit le pouvoir de ceux-là. » 



(aj5 ) 

Sans doate \in pareil système fera crier 'à. l'uItraEDon^Disme , 
cl il j a beaucoup de gens pour qui une pareille qualificatioif 
tient lieu des meilleurs arguments. Nous ferons observer à 
ces gens-là qu'il ne s'agit que du passe , et que par conséquent 
les opinions de M, de Saint-Tictor ne mettent point Tétat 
en péril ^ qu'il étabKt une hypothèse historique , laquelle a 
luème, de plus qu'une autre , le mérite de Toriginalilé, car no& 
historiens en général ne sont rien moins qu'ultramontains. 11 
est certain que le clergé, sous la seconde cace et dans les pre- 
miers temps de la troisième, exerça, une influence tout-à-fait 
favorable à la cirilisation. Pendant une époque de troubles et 
de dissensions , tes papes aidèrent les rois à contenir des sujets 
indociles et turbulents , et à établir Férdre dans leurs états ; 
mais le Chef de l'Église universelle devoit tenir la balance «gale 
pour tous. Si elle promettoil aux rois de maintenir les peuples 
dans leur légitinie dépendance , elle promettoit aussi aux peu- 
ples de les protéger contre les violences et les passions des rois. 
Elle imposoit également ses lois divines à ceux qui commah- 
doient et à ceux qui dévoient obéir. Tant que l'appui de l-É- 
glisefut nécessaire aux souverains , soa pouvoir put s'exercer 
sans aucune contestation ; mats lorsqu'ils furent affermis sur 
le trône , lorsqu'ils virent leur autorité devenir de jour en^our 
plus étendue^ les princes françois formèrent le dessein de s'af- 
franchir par degrés d'un joug qu^une sage politique eût dû 
leur faire trouver utile et léger , si les passions des hommes 
n'étoient pas^ dans tous les temps, ce qu'il y a de plus opposé 
à leurs véritables intérêts. « Il est très-remarquable ^ dit M. de 
Saint-Victor , que le premier roi de France qui se soit mis en 
révolte déclarée contre le Chef de FÉglisé , est le même qui 
imagina de donner au peuple des droits politiques et d'en for- 
mer un troisième ordre dans Tétat. Ainsi il créoit une forcée 
aveugle et impétueuse , et brisoit en même temps le seul frein 
qui pût constamment la lui assujettir et Kii fournir des moyens, 
sûrs de la diriger à son grç. C'est que ce frein rincommodoit 



( a56 ) 

]ui-n)êjne, parc6 que, npas devons le répéter encore , les pa« 
pes;, qui Touloîeiit que les peuples fussent obéissants et fidèles ,1 
exigeoient que le gouveruement des rois fût ju^e y religieux et 
paternel. » Les violences exercées par Philippe^Ie-Sel centre Bo- 
^iface YIII montrèrent aux peuples que-ce qui étoit Tobj^^ ^^ 
]eur vénération • pouvpit être impunénaent insulté par \çut% 
souverains. L'exil des papes à Avignon et enfin le grand 
schisme d'occident portèrent de nouvelles ^t irréparables atr 
teintes à l'autorité pputiâcale. Les esprits s'accoutumèrent a^ 
soumettre à leurs jugenients ce qui a voit été pour eux la pre- 
mière et la plus irréfragable des autorités : l'esprit de révplte 
s'introduisit peu-à-peu Jusque dans le sein ménie de l'Eglise. 
Le concile 4^ Constance^ celui .de Bâle, firent voir quels pro* 
grès eQrayants avoient fait les idées de licence et de rébellion^ 
On vit le concilç de Bâle se déclarer supérieur au Pape, puis, 
inviter les princes temporels à s'associer à son entreprise con-. 
tre le Chef de l'Église y en leur offrait des décrets, nouveaux ^ 
dont le résultat étpit de légitimer à sop égai^ Içur entière in<^ 
dépendance et de briser les derniers liens par lesquels ils. 
étoient encore reteuus. Les règlements nouveaux f^its par le 
concile de Bâle relativement à la discipline de l'Eglise , furent 
reçus en France so.i^s le règne de Çharlçs VII ; et c'est alors que 
fut établie la Pra^natique sanction , véritable origine de ces^^rr-. 
vitiides de l'église gallicane , dérisoirement appelées ses libei'- 
tés. C'est ainsi que se préparpient tous les schismes p toutes les 
. ][iérésies qu'alloit enfentcr bient<xt cet esp\*it de révplte contre 
l'autorité pontificale ^ qui i^'a cessé de vivre jusqu'^ npsjpursau 
sein même du catholicisme. Ces maximes d'indépendance à Pé-. 
gard du Saint-Siège^ nées au miiiendes discussioxis du concile de 
Constance, établies en France par la Praginatique^ s'y perpétuè- 
rent au sein des parleiiients^beattcoup plas ^ue dans Iç clergé , y 
servirent de prétexte a Routes leurs entreprises sur T^utorit^ ec- 
clésiastique : elles enfantèrent le jansénisme ,. et ont mérité T^d- 
Ijl^aiop, dçs hérétiques de tous les temps f ce soB^t malt^n^çi^-. 



C >37 ) 

inent let mêmes qu'un« partie de. TEglise de France a consacrées 
par la déclara tio a (ie 168^1. Ecoutons sur ce sujet M. Guizot, 
homii^e désintéressé entre les gallicans, et les ultramontains, 
puisqu'il est protestant^ et auquel on ne peut refuser des vues 
remarquables et bes^ucoup de sagacité. 4près avoijc sigpalé l'es- 
prit de réforme s^élevant dans le sein de FÉglise^se manifes- 
tant dans les efforts du concile de Baie : « La papauté l'em- 
porte , dit-il ; le concile na pu accomplir ce qu'il avoit 
entrepris , mais il a fiit d^s choses qu'il n'a?oit pas entreprises 
fst qui lui survivent. .En France , et avec les décrets du coac^le 
de Bâle, Chartes VU fs^it la Prag[inatique. ^({(nction qu'il proclame 
à Bourges en i^^S...» La Pragmatique sanction est déclarée en 
France loi de l'état* Ce que le pouvoir spirituel a tenté sans 
succès , le pouvoir temporel sembile disposé à l'accomplir. 
Nouveai; revers des proîets- réformateurs. Comme le concile 
a voit écboué , la Pragmatique échoue : François 1*^ VaI^^Q* 
donne et lui substitue sou cpncordat avec Léon X. La réforme 
des princes fie réussit pas. mieux que celle du clergé. Mais ne 
croyez pas qu'elle périsse tout-à-fait4 De même que le concile 
avoit fait des choses qui lui pnt survécu , de même la Pragma* 
tique sanction a des effets qui Icii survivent et joueront un 
grand rôle dai^s l'histoire moderne. Les principes du concile 
de Baie étoieiit puissaiits et féconds.... En vain le concile se dis- 
sout , ei^ vain la Pragmatique sanction est abandonnée : ses doci 
trines générales sur le. gou?ernement de l'Église, sur les ré- 
formes, nécessaires à y opérer , ont pris racine en France : elles 
s'y sont perpétuées , elles ont passé dans les parlements , elles 
sont devemies. une opinion puissante ; diles ont enfanté d'à- 
hord les iausénistes , ensuite les galUcai^s. Toute cette série de 
inanimés et d'efforts teudfint à réfornaer l'Eglise , qui commence 
^u coQcile de Constance et aboutit aux quatre propositions de 
Çossuet , .éma(ie de la ^eme source et va au même but : c'est 
le même fait qui s*est successivement transformé. En vain l^ 
tentative, de réforme légale du quinzièuie siècle x échoué ^ 



V 



(a58) 

-elk n'en a pas moins pri^ place dans le cours delà civUisatton ^ 
elle n'en a pas moins exerce iudirectement une immense in- 
fluence ( 1 }• • M. Guizot croit que la réforme légale tentée 
par les conciles^ si elle eût pu être accomplie^ auroit prévenu la 
révolution du seizième siècle. C'est-à-dire que si le Pape eût 
abdiqué son autorité , on na l'eût pas attaquée. Quant à la 
réforme des abus réels qui s'étoient glissés dans FEglise^ elle 
fut opérée par le concite de Trente , que le comte de Maistre 
appelle avec raison le plus grand et le plus heureux effort qui 
ait jamais été fait dans le monde pour la réformation d'une 
grande société ; or, voit-on que la suppression de ces abus ait 
ramené ceux qui étoient déjà séparés de l'Eglise , ou empêché 
la séparation d'uu grand nombre d'autres 7 Au reste , nous 
aurons occasion , en parlant du règne de François I", d'appré- 
cier l'influence des maximes de la Pragmatique sanction , et 
l'usage qu'en flrent les parlement») revenons à Loais XI , dont 
cette digression nous a un peu écartée. 

Lorsqu'il monta sur le trône il ne restoit de grands vassaux 
de la couronne que les ducs de Bourgogne et de Bretagne. G-ns 
deux princes ne vojoient pas sans inquiétude l'accroissement 
de la puissance royale : ils se trouvoient désormais dans la né- 
cessité, ou de briser sans retour jusqu'aux derniers liens qui 
les attachoient II la couronne de France f ou de subir son auto- 
rité. Le duc de Bretagne étoit un trop petit prince pour pou- 
voir espérer de devenir indépendant. Quant au duc de Bour- 
gogne^ sa puissance égaloit celle du roi de France y et il est 
probable que Charles-Ie-Téméraire , s'il eût vécu , eût pris le 
nom de roi et rejeté entièrement la suzeraineté du monarque 
françois. En attendant , tous deux se méloient autant qu'ils 
pouvoient des affaires de la France ; ils vouloient arrêter les 
progrés du pouvoir royal , et n'osant pas s'y opposer à force ou- 
veite , ils attisoient les mécontentements , et prcnoient par^ 

(i) Coure dit Isltirc moifcrnc , a*. Ii r m . page 57. 



( a59 ) 

fteorètetnent aiu révoltes des grandts. Le duc de Bourgon^e 
surtout , au sein d'une paix tipparente et forcée , étoit réelle- 
ment contre le roi dans un état de guerre perpétuelle. A peine 
louis 'XI fut 'il monté sur le trône p qu*on vit éclater la guerre 
du bien public. Presque tous les princes et grands seigneurs du 
royaume se liguèrent contre le roi , f pour l'engager à changer 
» de système , ii réformer les abus y le tout par compassion 
» pour le pauvre peuple, s Mais, le peuple n'étoit pas la dupe 
de ces protestations i il trouroit incomparablement plus de 
douceur sous une autorité ferme et régulière i que sous la ty- 
rannie capricieuse des &^igneur8. Cependant cette ligue étoit 
si puissante que le foi , pressé entre de si nombreux et de si 
'implacables ennemis | sembloit être au moment d'éprouver une ^ 
révolution aussi funeste que celle qui avait failli arracher le 
sceptre à son père et renverser de fond en comble sa maison, 
lieûreosement pour lui que la monarchie n'ëtoit plus ce qu'elle 
javoit été i le temps étoit passé où l'on pensoit à lever des 
troupes , lorsqu'il s'agissoit de commencer la guerre s une 
force 'militaire disciplinée , et dans une activité permanente , 
^loit aux ordres du roi ^ mais avant tout, ce qui le sauva , -ce 
fut la supériorité de son génie* Quelque peu d'estime qu'ins- 
pire soù caractère , il est impossible de ne pas admirer son ha- 
bileté. Ayant contre lui tant de chefs de parti ^ qui, réunis en 
apparence pour un intérêt commun^ n'avoient en effet pour 
but que des intérêts particuliers, ilii'avoit qu'à les diviser pour 
les' afibiblir : or personne ne s y entendoit mieux que lui. 
« Entre' tous ceux que j^ay jamais connus , dit Philippe de Co- 
mines, le plus sage pour soy tirer d'un mauvais pas , en temps 
d'adversité, c'estoit le roi Louis XI, notre maître : le plus 
linmble en paroles et en habits, et qui plus travailloit à ga- 
gner un homme qui le pou voit servir ou qui lui pouvoit nuire. 
Et ne s'ennuyoit point d'être refusd une fols d'un homme 
qu'il prétendoit gagner : mais y continuoit en liiy piomettaut 
largement et donnant par eïlct argent et eslats qu'il connoissoit 



( ^1o ) 

Ini plaire. El quasi à ceux qu*il avoU chassés et déboutés m 
temps de p^U et de prospérité , il \e^ raçl^ctoi^.bijea cher 
quand il en avoit besoin et s'ea seryoît : «t ne les avQit en. 
I^ulle haine pour les choses passées. Il estoit i^slmt^lUi^ij^tafifH, 
des gens de moyen estât et eanea:iy de^ &>us grands, qui se poa-. 
voient passer de luj. Et ses tepyies et façons qail tenoit dont 
j'ay parlé cy-dessus, l.uy ont sauvé U couronne^ yen les en- 
nemis qu'il s'estoit t^y-méme acq^is à son adyénemémt au^ 
royaume, » Du côté de ses ennemis é^oit la. foi'ce ,, mais la 
force brute : les chefs étoient vaiHants , rudes et .(;ros8iers ;. 
ils ne connoissoient que le métier d^s armes« Louis XI an ton; 
traire s'adressoit aux esprits , les manioil; babilenien^ : il es( 
en quelque sorte le créateur d^ la politique pjoprement dite ^ 
qui jusqu'alors avoit tenu peu de place dan^S; le gouv^ernement^. 
C'est par cç moyen qu'il teçmipa à son a;ra^tage cette.^erre du» 
bien public , qui sembloit devcdr renverser la monarchie et 
qui y par le parti qu'il sut eu ûrex f contribua an. contraire. à la, 
laHermir, Convaincu par une triste expérijence que les ^raiids 
de l'état étoient ses ennen^is irr^éconciliables , il vit qu'il nVvoil> 
d'espoir de salut que dans leur désunion c et dès ce ino- 
Vient « toutes ses peiisées y .toutes |es actions ^. tous les traités, 
quil fît, toutes les faveurs qu'il accorda ^ ^ndirent ^.ce.bu^ 
unique de mettre leuçs intérêts en opposition et de les a£pciibhr 
çn. les désunissant. Sa vie. fut un combat continuel : car la^ 
guerre des grands vassaux contre leur suzerain se i:allnmoit de^ 
nouveau chaque fois que l'occasion en seniblpit facyorable ^ le 
roi pressé sans cesse entre le duc de Bretagne ,. le duc de Bour- 
gogne et le roi d'Angleterre , résis'toit avec d'autant plus de peine 
1) ces trois ennemis , que pour mettre le comble à ses embarras» 
\iis brouillons et les séditieux dont la France étoit infestée trou-. 
voient dans sa propre famille un chef qui les soutenoit dans 
leurs continuelles rébellions. On le voit placé au. centre de 
tant d'ennemi» , étudiant tous leurs mouvements , profitant de. 
toutes leurs £aiutes y sachant exciter Leurs passions lors<fu'elt<i>S; 



(Mt ) 

l^ôuVèient hi aveugler ^ur leurd intérêts , corrompant leui^s mU 
liîstres , sortoat leur suscitant à propos des adversaires qui, par 
d'utiles diversionaf^ ûe combattoient en quelque sorte que pour 
lui } enfin s^'il fait des fautes , il se hiontre aussi fa&iVe à les ré^ 
Jparerqu^à profiter de celles qu'il £iit commettre^ 

On a souvent présenté Louis XI comme un digne émule des 
Néroh et des Domitien : on s'est plu à le peindre des couleurs 
les plus sombres , h eniaire un Véritable épouvantait historique. 
Nous croyons qu'il y a beaucoup d'exagération dans cette ma- 
nière dé 'le jujger. Au reste , cela prouve la douceur du gouver- 
nement dés princes qui Ont gouverné la France : car si Ton 
tompare Louis XI à plusieurs des rois d^Angleterre , à Henri 
Vin f par exemple , combien né gagne*t-il pas à la comparai- 
son. Mérite-t-il donc le nom de tyran 7 Comme il faut être 
juste enve^s^out le monde , nous croyons , avec M. ^e Saint- 
l^ctor , que noâ. Qù*on examine, en effets sa vie. Dans ce régne 
si agité , ce qui frappe d'abord, c'est la situation d'un roi qui ne 
Toit partout que des ennemis acharnés à sa perte. Dans les périls 
les plus imminents /il'oppose la ruse et la force aux violences et 
aux perfidies i il hé répugné à aucuns moyens , dès qu'ils peu- 
Vent le mener à son but , qui esf de perdre ceux qui cherchent 
également sa perte par tous les moyens possibles /'car ses ad- 
versaires ) pour être moins habiles que lui , n'étoiént ni moins 
fourbes ni mcJins dissimulés. Quelles que soient les qualités 
d'un tel prince ^ on ne pourra le présenter comme* un beau ca- 
fractère : une politique aussi perverse ne pourra se faire estimer j 
car il est faux , quoi qu'on en ait dît , que ceux qui gouvernent 
les hommes soient dispensés de suivre les lois de la probité. 
Mais quelque odieux que Soient de tels principes , il serpit in- 
luste et même 'déraisonnable de considérer comme une iv- 
rannie l'usagé que Loiiis XI en a pu taire dans le cas dé la dé- 
fense la pluft légitime x' et l'on n'est pas un tyran pour cher- 
dier à dét'ruire des ennemis qui nous attaquent à lÀaia ainiee* 
« Si nous exainlnûns ce prince dànsl'intérieur dé ses états, dit 



( a4^) 

M. de Saint-Tictor , nom ly soyons entoura à^eanenùB plus 
dangereux peut-être et surtout plus coupables que les ennemis 
du dehors. Us ne cessent de tranaer contre lui d'indignei» corn** 
plots. Parni ces traîtres, on compte des honsmes qu'il a tirés 
de la poussière pour les combler de bienfaits ^ pour les élerer 
aux dignités les plus éminentes^ des ingrats à qui il a déjà 
plusieurs fois pardonné $ des perfides qu'il honore de sa cou* 
fiance la plus intime. Il fait éclater sa «olère contre ces bom* 
mes pervers e il les livre h toute la sévérité des lois « ils ne sont 
condamnés qu'après avoir été convaincus devant les tribunaux 
légalement institués , et subissent le juste supplice qu'ils ont 
mérité : ou donc est la tjrannie? On a cité avec une indigna- 
tion exagérée ces cages de^ fer dans lesquelles des prisonniers 
languirent pendant de longues années f mais il n'est pas prouvé 
que Liouis XI ait fait subir une sembKible peine k des innocents : 
et perso&ne n'Ignore que le cardinal Balue et Tévéquer de Yer* 
dun, d^Harilucourt , qui j furent si 1 ong- temps r^nfennés, et 
qui du reste étoient eux-mêmes les inventeurs de ces affreux 
cachots y méritoient la mort la plus honteuse et Ta plus, cruelle f 
pour avoir trahi le prince etrétat... Nous ne prétendons point 
justifier les actes d'une trop grande rigueur exercés au Plessis 
pendant les deox^dernières annéu^s de son règne i mais nous 
soutenons qu'il ne faut pas juger la vie entière d'un roi sur 
ces actes d'un esprit malade et même aliéné par tant, de trahi- 
sons^ dont il.n*a pas cessé un seul instant d'être environné. » 
Ces observations' nous semblent parfaitement justes^ et nous- 
les appuierons du témoignage de Comines , qui dcmis semble 
très-bien caractériser Louis XI : « Cestuy-ci n'a fait m^l k nul 
qui ne luy eut fait quelque offense .. S'il pressoit ses subjets 9 
toutefois il ti'eût point souffert qu'un autre l'eût fait, ne 
privé , ni étrange, h Un fait Constant , c'est, que sous lui les 
petiples furent heureux et tranquilles , les lois respectées , 
toutes les parties de l'administration améliorées;; que jamais 
les cours souveraines n'usèrent avec moins de danger du droit 



( 243 ) 

de renionlrnnces et ne «arrogèrent même jllus Unpu;iémriit 
celui d*opposition aux Tolontés du prince. Louis XI est bien 
loin assurément d'être un noble et vertueux caractère ; mais 
nous ne croyons pas qu'il mérite Tépithète de tjran , si sou- 
vent et si légèrement attichée.à son nom , ni qu'il doive par- 
tager l'exécration qu'inspirent ces ennemis des hommes pour 
lesquels cette dénomination a été inventée. 

COLLECTIOV CBOISU DS$ PeRBS DE l'ËGLISE (i). 

( Premier article. ) 

Le premier volume de cette précieuse collection^comprend 
les Epures de saint Clément de Rome 9 de saint Ignace le mar- 
tyre , et de saint Polycarpe; les Actes des lyartyres de saint Poly- 
cai*pey de saint Ignace» de Saint Pothin et de ses compagnons; 
et les ouvrages qui nous restent de saint Justin , savoir : le Dis- 
cotus et V Exhortation aux Grecs ^ le livre de la Monarchie j les 
lieux Apologies, le Dialogue avec Tryphon , et Y E pitre à Dio-^ 
ffiète. 

Nous uous proposons de donner sur la CoLtECTiOH choisie 
DES PEBEs DB l'Eglise , uue suitc d'articlcs dans lesquels nous 
ferons part à nos lecteurs des principales réflexions qu'une lec-^' 
ture aUentive de leurs immortels écrits nous aura suggérées sous 
le double rapport de la philosophie et de la tradition. Nous 
Dous estimerions heureux si nous pouvions ainsi contribuer au 

(1) QoLLgCTIO 8IILIICTA aAHCTOailll BCGLBSIA ^ATftOK > COHPLBCTCNS BXQOISI' 
TIMniA OPBEA , TUM DOGMATICA kT MOBALIA , TUM APOLOGBTICA BT OBATOBIA ; AC- 

cunnttbus nonnulUs è guUicano elero pre$àyteriSf 1*001 « i*'. ; prii 1 6 fr. So c. 
Chez Parent Dctbarras , nie de Sorbouoc, n«. S. 



(44) 

Succès d'une .entreprise si utile^ et qui peut aider si puksàln^ 
ment y pour nous serrir des paroles dû savant auteur du pros- 
pectus , à prépara la restauration complète des ëtudes ecclé^ 
siastiques (i)* . 

Ce que noUs exan^inerons principalement aujourd'hui^ c'est 
la méthode apologétique de âaint Justin. 

Deux grjgindes puissances sont en guerre dépuis le commence- 
ment du monde. Elles se livrent sans cesse autant de combats 

r 

particuliers qu'il y a d'individus dans l'espèce humaine; et le 
comdbat général dont la société est le théâtre n'est que le pro- 
duit des difiereiftes combinaisons de tous ces combats partico- 
liers. Aussi les rapports qui existent entre ces deux puissances 
dans l'individu et dans la société sont-ils absolument les mêmes ^ 
et il en devoit être ainsi , car la partie de la société dans laquelle 
l'esprit règne sur la chair , devoit naturellement se trouver à 
l'égard du reste des hommes > chez qui la cliair tient l'esprit 
asservi , dans les mêmes relations que l'âme et le corps ont entre 
eux chez l'indifidu. C'est ce qui a fait dire/à saint Justin^ que 
» les chrétiens sont dans le monde ce que l'^ngi^ etX dans le 
1» corps. L'âme, dit-il , est répandue dans tousi leg m^Oibres de 
to notre corps, et les chrétiens dans toutes les villes du monde. 
» L'âme habite dans le corps ,inais éll^ n'est pa& du corp3 ; et de 
9 même 9 les chrétiens habitent dans le monde , mais ils ne sont 
D pas du monde. L'âme invisible est comme en garnison dans un 
» corps visible 5 de même les chrétiens, tant qu'ils habitent ]e 
% monde sont, à la vérité, connus, maïs le culte spirituel qu'il* 
y rendent à Dieu ne se voit pas. La chair , qui n'a reçu de Tes- 
w prit aucun mal, le hait pourtant^ et lui fait la guerre parce 
» qu'il l'empêche de se livrer aux voluptés j le monde aussi hait 
» les chrétiens qui ne lui ont jamais fait de mal, parce qu'ils sont 
)» ennemis des voluptés. L'âme aime le corps qui la hait, comme 

' (ï) Nous invitbtosle lecteur à revoir ce prospectua, qui a ét^ Inséré tn 
Mcmorial , liviaisou de mars dernier. 



( .*45 ) 

« le^ chrétiens teimeat ceax qui les liaitC6iit: L'âibe mi eitferàiëe 
» dans le c<irp9,. main c'est elle qui conservé le corput et, de 
M méfne^ les chrétiens sont retenu» dans le monde comme dans 
» une prison , mais c'est à eux que le monde doit de n'être pas 
a anéanti. Le corps iiiortel est comme une tente qu'lmhite en 
a passant TâmQ immortelle, et c'est ainsi que les chrétiens 
» habitent ce mpnde corruptible comme une maison qui n'est 
a pas la leur, et soupirent après l'incorruptibilité dont ils seront 
a rev^tMai dapélesCieux. L'âme devient meilleure étant mahrai- 
• tée par les jeûnes, et les suf»plices multiplient les çhrétien<i. 
» Dieu a voulu, qu'ils occupasseiit sur la terre un rang aussi au* 
» guste : l'abandonner serott pour eux un grand crime (i). » 

Cependant on n'auroit qu'une idée fort imparfaite des deux 
puissances' qui sont eu guerre., si on ne les coiinoissoii purement 
et simpleiiient que S014S les- notions de l'âme' et du corps , de 
l'Église et du monde, il ne adroit pas même possible de c6oce« 
voir que le corps 9 p^r luiymêtue inerte , impuissant, et qui tient 
uniquement de l'âme tpnjt cq.qu'il a de forcé et de vie , pût exer* 
cer contre elle apitun. pouvoir , ni par contéquent lui fhire aucun 
mal : et 4e meute, on ne concetrroit pas que le monde, qui', cou* 
«idéré isolément de l'assemblée des fidèles n'est plus qu'une 
multitude d'éléments hétérogènes., sans lien^ «sans unités etpar 
coKvéquent dépourvue de tout ce qui constitue essentielloment 
la vie et )a (oprce, pût agir conCre le christianismo, let obtenir 
diins une telle guerre l'ombre. du plus, léger «uccès. Ausni rame» 
née souveraine du/corps, ne peut jamais ni lui être asservie, ni 
perdre même auciine. partie du pouvoir légitime qu'elle a sur 
lui , que lorsque venant à douter ^e la puissance que Dieu lui a 
donnée,. elle se rend elle-même complice de iKm. su^et rebelle., 
et abandonne par de lâches concessions la place auguste qui lui 
avoit été assignée dans la constitution de l'homme. Bien qne 
l'Eglise ait de^ promesses que l'âme n'a pas, puisque celle-ci peut, 

(1} Cpifitol.i ad Diugnettiin , n. 6. 



riîîiie, UimHs qiaé r^gMè A^st ifiiÊiliKUeiii6at lawsiatétàêsa-^k:- 
turiré future et dëftftitfve* sur le itiotide , et par ooix^qiMot «le 
wa nniHortalité glot-vease; cependant, iftndkqii&Attfc h c6iti- 
bat , il se passe soiii dans la société qoalqiMS ttiose d'attalogue 
a ce que doiîs avons reiiAntjud dans Tlieiiiriie^ «iir tMièar le^ 
l>e?sécttlions dei paVsus liront fait qfi'aiigneiiiav b pu^M^aÉtee de 
t Eglise y et lèsr |^lus grandes plates qd'^le. ttit reones Inî sânt 
veuves ortghmfement d*eHe. Cest dans le sein du dergëqu'a 
germé tout le bien et tont le maL 

Mais il faut encore aMer plus loin. H est eontndre k UnettM'e 

de tout être, soft inditiduel , soît collectif, de iraraflleï* cottire 

iai*inétne et de s^ déofaii-er de ses propres mains. QuicoiK|ue 

wëditere profondément sur ce dibordre, dont Fexbteute per-* 

pétoelle ne peut être contestée^ sera forcé d'y. reedltnokre nu 

grand miracle, que peut seule expliquer Fintervention constnnie 

d'êtres étrangers 3i Tespic^ bamaine j et à qui pMvéir a été 

tionné pour la sédiiire« Et qni po^nltiott cofètprendrfr âtrUrenk^t 

cet accord nnitersel ée toinslei ettttetfliide là religion, qui , 

sans s*étre entendus , et sonrdnt divisés pttf lies doctrines dianié- 

Iralement opposées, sont avertis k poiii4noHi»ké,'par une sôHe 

tkSnftinct eommun , ou plntét d'itÂpii-atioti iMlaniqUè ^ de tout 

te qu*tl j a de mieux à (aire OM à dire dans chaque ttrconateBce, 

pour hâter avec <>rdre la marche systéimalique dn désordre » et 

coosolumef métbodiquement, s*il !em> étoit possible, la ruine 

complète de l'homiue et de la société? Céfl'ési donc pas seule^ 

ment contre lacbair et le sang qne nèul avons à combattre | nos 

plus grands y nos vrais. ennemis iont hs esprits malins quirè- 

ptent-cn fymnsMr le tnonde et sur Its téàëbres de ce siècle (i). 

Abss{> pour résister & de tel^ etinéMHl , ceserolt peu de nck forces 

humaines , si nous n')étions dans le combat revêtus d'une armure 

divfne, si Dieu Jûi^même et tbnTe l'^htece céleste ne dâigooknt 

(i)Ephef., VI. 12. 



( al7 ) 

4m dem. (gimdes ptoMantc» q«î aiH^ ea guerre, M foMt toAn^ 
dërtr^ d*ttiie|aRrly éaà$ l^iadlvkltt, kcbaûr^ iMl q«î ttèsigniU» 
poi mdeineDi le êorpi, mais aiuti Tàun en tant ({u'^Uc soit It» 
a pp ^é kgchagoekf dbm h «ociétë» k moade, c'est«i»dire, amh 
seulement la partie du geure liumaiu qui ne professe pas la Tiaîa 
««iigikMi^ loais encore tout ceui d'entre tes dkrëtîens qttisttiveut 
em tottt mm «a parût les maxmies dM^rooipiieft du^ineadef ci à 
kt tèsè dtt cél inlbriKe assemblage , Satan , chef dbs puMonoes 
defettler d eè de Katttte pMt , da«s TmATidn , IWpnt ^ cestKi- 
y ïâmea taoft ^'eUe SMt avac Ediâité lesiimptraitonft ce- 
m; dftnalusMÎétli ^L'EgEstt^ jKMi pas TEgiise visible Jout U« 
wsmbmi pwtie ^ »«sis nSgliÉ» TénêiMmml nûlkaiiie y en 
«ai^ met FasseMbtée d^ sainis,. unis par la (biel la dbaixié à 
JésoB^iCimst lenr dief cÉ à lovs les eqirtts bîealMiufeiiK fut eéni* 
p<iaeni rSi^iie triMiphaate» 

Cetdènx puissance» 4^ t ainsi déiermimëel el bien «mv^uik r 
•»estfiatoretlèfl9keM: cQndnit à pe«Mr q»^ dMt. fit«0; possiUIa 
de^fuebr dèjss 1» niifelie qurt diaciuie 4 elles a suivie depuis 
i» oomasebceiBeiiC dé la guerre tes piineipe:» généraux A-éi^ir. 
fOe et dé dcfcns^ qui coi(^iiueui 1q caractère propi^ de sa lai:- 
^iqa«« C«ituttMi>^il- n^esl ]poîni de plus grand specticlè que fc^i 
que aaus offre t:«tie guerre , \l nen est pokit qui: Haérile làieiHK 
de fixer no» regftvds^ et h science des principes qni la âiH^iit 
est de tontes les sciences k plus digne de nos inéiliution» ei'Ue 
ii9tre jétude^ Or, cette scieitce des scietices , que la pbilosQ|ittie 
eartésienne coinfoençoit à faire eubiiar, na f>eut être inieitx 
rapprise que dins les oavraget des sàiuU Pètes ^ qui fureia les 
principaux chefs du bon parti» et qui^ p.tr leui's travaux ; kû 
avoient conquis le monde euUer, Saint Justin, èti p^irticuiiev' ie 
pins anôeu des Pères apologistes , et qui ^ èoiiinerti de la pbilo- 
aeplùe païenne au chri$tiatiisnie, eoifsenr^ toute sa vie fliabit 
de philosophe et fut le pt'rè de h philosophie chrétienne, saint 
Justin , sous ce double rapport , nous p^^oît pins propre <pi\^n- 



^7- 



( ?ôô ) 

cmi awtve à moali-dt* dan» soa CNrtgine nièMe la tiiëthode.ap<4o'* 
^éikfCHi et se» éiétwsnt» etseocieili. PeuC'^élrQ ne yerra^f-an pas 
sans quelque surprise ridentitëparisUe de cette méthode^ telle 
que ce grànd saint Favoit coBçtte^ avae ceUe qu'un homme 
illustre a suivie de nos Jours, et qUe l'iguorauee a a<icusée de 
nouveauté* 

Qife fait donc saint Justin?- Il remarque que les ejEbrls des 
devons ont iui but unique « qui e$xd*ëhignet ds pbiê en plus 
les hommes de Dieu leur eréaieutetihJéstt8''.Chri$i sonJUs; et 
que potuT' atteindre ce but, ils empiètent deux moyens priQoi- 
pauXf appropriés aux deux natures qui compétent la persomie 
bUfiJàiuey et aux deut classes d'individua dans lesqndles notie 
espècâB peut être partagée ^ suivant que Fuiie ou, Pautre de ces 
deux natures j domine; « Ceu!x, dtt4r« qm lae peuvent pua 
w s'éteréc au-dessus dé la terre 9 les dteoua ne s'eSEbrcent qu*à 
» les attacher de plus en plus aux choses terresCres et aux eu- 
» vrages faits par la main des honmnes, et ceux qui aVlèvcnt h 
• la oonlemplatiou des choséi éëlestes, à moins qu'ils niaient 
9 un fttgement parfaîtefeneut iiaîu et qu'ils ne lurent «ne vie 
» pore et exempte des troubles de l'âme ^ Ils le^ supplantent^et 
n let jettent dans Timpiëtë ( 1 )• xr De Ik les deiùc f of mes gëuëralcÉ 
sous lesquelles l'osuvredn demoii s*est touj ours moutrtfe^ savoirs 
U volupté Ojtt l'orgueil dés sens^ d'oîSi naît le cidte des passiont 
ou l'idolâtrie^ jadis extérieure et publique , aujourd'hui parti* 
ciilière et cachée, et l'orgueil ou la volupté de Pesprit , d'où naît 
le culte de livraison , ou la philosophie proÊiUe. L'une et l'autre 
de ces deux formes tendent sans cesse vers leur développement 
complet, et il est permis de penser qu*eHes ne Tairont atteint 
c|ue lorsqu'on les verra unies dans leur manifestation publique » 
comme le sont dans l'individu les deux facuhés dont elles pi^- 
c^dent. Ceci pourroît peut-être faire conjecturer qu'on verra 
plus d'aune fois reparoitre le culte de la déesse ¥inriM^ qui réalise 

(k) iWpoîogia prima « a. 5&« 



( M») 

pr«cisénieiit celte pensée. QuarcpiUl mm sok, Vidolftirie B*ëunt 
pas une ei^nr^ mate un cirînie> c*e»t |^iilvt au prèdiceleiir qu'^ 
Tapologislequ^it apparlieot delà «omhaHre^ 11 ne e'agU point ^ 
•ni effet; de raisonner «ontre l'idot&Ure, ni de loi prouva qu'il 
«I ioH; il s'agit nnAquement^ k l'égard de l'individn , de le mettrç 
en présente dé son crime, de le rappeler à sa conscience» et» i| 
IVgard de h soeiété, de lui montrer pat sa propre littérature 
qn elle connotile Dieu qoreUe onuagp. C'est ei^ceh q«e consist<; 
ttdiqneittent loiit ea qae saint Jhistin a écrit contre ricf[oI&lFi<^ 
Le petit Dtscottrs ant ^(reenet les-deux pagjss de r&hqftafî«>f| 
aux oiêiàca» desi tesqii^ie il combat directement ;ce genre iic 
détordre , onit ponaobjet dé retracer lea vices et lea dérèglements 
«les dieux :, tk (chose bien digne de remarque i ) Tapologiste $*^ 
«ieni là : fl il'afOtttemtaie pas quetftnt de laiUessea et de crimes 
-aoni incompatiblm avec lea iM>tiooi que^nens^ av<M9a de la Dtvî- 
m^ I ta^t i\ étoit «ertain que U seule représentation do fpute^ 
cea cboses sa$rott»pav Teffet du contraste > pour rëveiHer dans 
les c«m^ cflie notion adoofise de tous* VoiU ce qua Ton trouve 
sur ce sujet d^n* les deux, écrit» dont nous Veçions de parler. 
Mais^ afin de «D^foi^dce entièrement ses adversaires^ saint lus- 
li»conipyosa mi» autre ouvrage ^ut exprès aur rmiité de.Dieu , 
qu^il intitula ::de ta Mçnarçhicx Un cari^ésien doit supposer que 
cet buvffage.esl une longue $uîta de raiscumeinents métaphysi- 
ques ^ d^BS lesquels l'auteur, démontre que Dieu étant infini , et 
llnfiiii étant nécessairement unique , il faut absolument qi^jl n'jr, 
eit qu'un IXe»* El^ bien ! saint Justià n'a p^p* seulement pensé li 
eela* Son livre (du moins ce qui nous en re^tev car il y eu a une 
partie^ni est perdue) n'eat qu'une eoHedion d'extraite d'Ea- 
etiylet de Sophocl e ,, d'Euripide i dnltlénandre -, de PbiUnum,. 
d'Orphée, etc.^. par lesquels îl iaiti voir quel» Diett q/i'il an** 
tfiS^^ ifiV^ point du tont une nouveauté .pour les Grecs ^.maisi 
bien le Dieu unique et véritable, de tous temps connu parmi 
eux : et il termine ainsi : « C'est ppurquqi nous devons- nous atta- 
)i cher ati vrai Dieu , au Dieu immuable ; qui ne voua est pp^ 



N 



( ^') 

À ê^ahrMtét 'p^^hé^pfitr moi y maU <nini par p9ê maeumm^mtg 

h 'ffêtiM&ttairtitiDdêeà^ént démk te$ fmÊmAerttéUmenUHe ht menée, 

» Be petir f{tiè ; fn nOm pMitSm» le tekiipe de cette fie daniroifti* 

n Veié et la phrej($e^ n<^ti$ A'ayons un compte ngoarent k Tendre 

n II iMré fnge , non pad seuleinêiM pOiit *a¥'{9ir igmé k glom 

4 c^^£e^ ttiaU AHsi^i pour notre ikigfailtftà^ enflent lin; • 

' Vêot-on mamtenakit éaVofr ponrqtioA ^M Jii^tm n'a poml 

employé 9i^ raij(onnetnenfd thétaphjrsiqiied 'po«ir prouver aux 

païbns Tunlté de Dieu? fféit cpte ce gniud^ ^tërïiable'pkilo* 

iopbë né troyoît pas qu^il Tût posfffMe d^éCilMîr in f^té ptar ce 

iQojeii. Ceci notis conduit % eramfiier là inafaMM/dastil eomlMit 

la nlit?o<«oplite païenne. Dans son Ethoi^tiM Mt )6recSy il^post 

en (Sritictpe queles térit^ dëta réligtovi tié^pett¥eiii^4fe d^o«^ 

vertes par Ift tftison ; ktaTjêM^ït y il^<ieiepeiiipasiiii^q«*dti 

» choses si granit! es et sidiffués soient éOnftilM; Imtokmqà^Bm 

il ne'lês ait apprises de personnes qui ièê saèlMit'fi);'» fl|ir0#vi» 

([^nMilte ce principe par l'expérience^ etittoAlffe^ «itèfe délaM^ 

que tous les'pnilosopbes grecs ,' depuis HiaTés ^^fi*i Piatnn 4!t j 

Âvistote, nVnt fart que 9e contredire snlrTorfgliie'desciioMi^ 

sur la natare de Dieu et snr cetk* dé 1*âin^. 4 MM quelle «ft 

t donc, côntinûe'HI , là rârisàn ijni KH qnelôMf^cewcqtti Mt 

• pksté dieî Vous pour dès sages #ônt perpét^Vfeiifèbi ëH 
^ cbniràdictfôil , non*-seidéméht eiitr*eu« ,' niai» encore aftt 

j^ eu't-nil§mes? Là toict : 'C*ès^ fu'Hs n*ônt pérHjmÂi ëpprenékit 
t fie ceux qmsà^oierky et qntfs se sont îfriîigîrié^qtlç'pftl' lîisêltle 

* /bfce'<}e Vesprit KtAiiaih ^ pôurrofeînrt pà^enlr è c>étl O >< tf»€ 
A clhTremeb^ Tés cHoses Su G}eT, tandis qà%'he potÉt<yi«4^t ^ài 
» Aftft^ cbni^<itt<% aîwfT celles dë3a*B¥re'fûTv : * » • - • ' 

'f:î riiônie tilnéë e^t encô^ dér^ppée ta tû imî W N fe ê»i€Étit<i 
DTsHÔgte ATedlVjfmbA,'rfà «rfirTlusCiu ifaconte^è^^uèHe «èe^- 
STon il .àbaindoahë f (fcufle des philosoplléi t>cnifiè flî V»ef k trité 

-.8 -■ , . • 1 • 

t 



(a5i ) 

(te ncfi Liy 1^ soîeMrn le fuyoHioml; un jqtu ^mê Ufrumpagae en 
qfi'(il,r)e^ÇiiUiâ( ufi hfijwm f^} JMiit«MM|if0.claine9ie«A FïMikpQSM^T 

^/Uj(<k.Qeriajn s^i^ MMmfi hi^^|H»fP€lMD9 4e Dieu. Ypiô b 
i^i9(mn4HM<»Qt .fciiil. Mnple .que iiis.pef !«MMMi9e;lui. &i s.« £i loo 

» n^i^ I^«p|iUQB()phes afm^Mp'fitckiiletfidéwf «Mis;^folïi^ 
.« VMCikir juKec vérité? BsjAe peiMr4|iili»k ^BDosotir*;^ fMHi|M'«b 

Ci'«s4MnM ^(|i«^> 4âst«({m dÊbMf >- k|AàkM#p hyi » hwfc i fm i d jfc wr . 
lu miM ^MnélraAAptBft fi|i|>Mée;à. cdUèjqiieit^i^iiteiptièe 

jefficMcaBentt qn'fnîdétaMdKdniipAr le jraffom^vabttct jpài^ijeji> 
périence rimfKMsUiiU^tëialnol ne bi»iumsaof attKS^^P'Hi^cnV'^"*' 
<»tte T0ie à la eonnoisBaiuMMlei^^Mté» Je/ftiis tafUnré f ap^véter 
ici v^>paan|je 4u iD/^z^bguc^auaffi^lr^/ElioKy iouitlii|ûil^<>«Mgp 
«l^râme, fiaaoe«pt«l nie aernble tvéa^piiûpre à n àW rtffci' ^ yhtw i 
la ittcahode 5{«e IfSipnumartiobvsti^ov-eanyiloyoiMt •fmmV'p»^ 
parer les lipiainesà ^ Un étoH c^iposrfe à,ceUé>qiiil -«iécé^apm» 
dan* ces derniers iqmps* B)iiis tbasea iios'pliU9saf^i^9>daésa|M^ 
modernes on attache une très-grande importance à démontrer 
,1 ame e^, mvAOrtelk de aaioatare^ ou ^ pour jua «arvlr de 



(1) Dial. cum Trypboae indso 1 s» 5. 



• . M»', i 

Il I- J > t- 



I I i 

i 



1 f ipirei^OA leclMMqae , (|ite l^mMiiorta(itié lui ett inlrhi^ègiêt ( i )« 
Oq défnoBt?e€ela tréihdoGtement, d'apirès les philosophes Grecs, 
en disant que Tâina n'a poiiit de parties^ et que oe qaî n'a point 
de parties ne peut périr ; caf, coinrae dit Gicéron dans ses TV'^t^ 
iane^ ,• « la inort est en quelque sorte une séparation! des parties 
» ^i' auparavant étaient jointes. » Tout cela est admirable. Ce- 
,peuda4it li^ personnage' qui oonvertit saint Justin regardoit ce 
Mnlinieat.cèmrae une^MJir^ (MeUr; et il crut devoir lui démon- 
treo p^*f opérer sa convei^iôn ^ qqe rame ast mortelle de sa 
natora;; La raison péremptciré qu'il en donna^ c'est que la vie 
n'est pas noéiv bien propre ^ il^ii^jr * que Diaaqm tm% hiwntnit 
m<wkf imkVàme , aussi bian qoé lo co»ps , pe pfut vivra qu'autant 
iluVipInSfeépiau da la^lairie' participer ii la vie p«|r une action 
éùm^kfimÊf etdMMs iiUesrotnpuu -4^^ sa volonté tottie-puissBUte; 
^e Mte action akma à o^sser «a seul instatt^ac Tâma, im- 
i Ki^t i atan ieatlatipar son propre poids f retombant dans-le néabt 
d'oi^oUë a ^té'tfnée. Gâta ne veut pi» dira ^A l'Anna doh^ inou- 
w ^j pn è sqoe . Dwa p^ut 'la> hw vivre 4ternaHem«it' et qu'il a 
ofiÎBotivaikient |4véléqii%l eufonnaaiiisi* Maïs cala prouve que 
liÎ4{U0stibailo;l'iiafiortliUté de^^aai&ast eatiéreaMnt iadépen- 
dsiqte decelie dk sn^ritijudi^ ^etna peut eft apicona façop être 
décidéa, pois des pmcipes tirés dn la CMisidéiuliop de sa nature, 
9iy panYQfif éi|u(»i » par ks seules, forces de U raison (a). 

ïbI fst UulDfU unique ve» laqàel aant dirigés tous les travaux 
pUkisophiqvéa' da saijét Juàtin, savoir , de montrer que la 
aniskn- partit«]âire de.l'hqmaaa il'est d'eU&îmetne.qof néants et 
qui'pHe ai|t antiaoemeatimpiiissilnta àétahlir- par a(le-*mênie an- 
«âMhs.^ité. C'^t ce qu'il con^rme encore ^ai\ie témoignage de 
iieM{iMita ;^« Que ai ^ ditril , 1^ ^ de la phik^popbie est suivant eux 



t •# ) i. t I * 



)j 



(i) PMmiMtui 'â Anima ll«iBÛi*li «•CtiêrtitartÀtis'iri^ UKhùmeo» PkihêopfUt de 
Lyon , d'Adam , etc. , etc. 
{%) Diaiog. cum Tiypliuae )ud»o ^ n. 6. 



» { sulVaiit le» pbîloM>i>hm l^rèc» ) de fUcou vrir h v'ét^ ■ ccmiii** 
« liiçnt eux qqi n'ont pii fianrenir h la connoftre niérit«rt>ienr- 
» ils le nom de pMIosopbes i^âftr^<«l de tons ros saget le plu* sage^ 
yi ai Sbcrate, à qui, comme tom le raconte^ Totu^ndine» votre 
M oraele a tendti ee tëmoigAage : Socraêe est le plus sage de tout 
9 tés liotnmes / si , dis-je , Socvaté âroaé (}ttMl neisaU fïè» ^ com*« 
1» ment eeox qui iont venus après lui osent-ils scrvatttérde con^ 
» nofire tes eboses dn Ciel > car H dit tui-«iéme , que $*\i a été 
9. dédarë 'sage, e^sl uniquënieiit pavcèf qu'it A'faësil» pokH à 
1^ confesser qu'il ne satt rien, tandin que les autrer'koniméa fei* 
9 géetkt de savéir ce qoUs ignorent ( • * ' 

Mais-il »(» siyfisoit pa* de mmitrer ÉWt gentfk k mdnstiniosit# 
de leur idolâtrie et l'ignoraBcedè lente philosoplies ; iV tkVoîk 
eûeore leur prouver la vériti^'dè la' religion cbyéiîeliile.* Les 
prauvèsdeSBÎM Jvsttn sont »• ' • .. 

1^ L'itniî^aiii^de'nbsLivi^es^amti/et'ea'^aiftlculIc^ déiseux 
Jk Mblfire, ampleurs iiiÈ>»-aeQleméiilli tOM les poéèés et à tous 
ks historiens 'gir«<is, maii eneofe'i^ Càdmfisrqttiié premhr ap* 
porta ralp<iabet>dePli;éniil^iefiif^éèe<«->; ' 

i\ Vaùcord àdMikfUè qm' règne emr<»toiâ«l|»««teùTf «acrér^ 
}esquek, « ajaut écrit en dea temps et en des Kettr divers, n'ont 
n pas laissé. èHf nous Instrniveatec' cin covisesteMicnt pjirfeit et 
» comme s'ils nia voient tooe eti qo*«iè booidke et qu^imé langae^ 
9 sur l'origine du monde, sur b crÀition de* Fliomme et Tim^ 
a mortalité de/ l'Aimé, sur le fugement ^i doHr suivre cette vie» 
w enfin sur toute» les cboset dontlà ooonoîssaiMe-nDnt est &ëceâ^ 
» salie f » accord ifut prouve ëvifd^kiîieiit dedans tout ee quHla 
noua oi^ MMigWë , j^nW «âMs ium^M de leur eàef «r Usoieie 
» sont pdlntraHr ta guerre *e»tAMQi, ila^n'ont point estaytf^ de ^ 
» réfuter les uns les autres; mais^ sans contention et sans débat^^ 
> ils n'ont fait que nous transmettre la science qu'ils rçcetoiçnl 

(i) Ad gr«co5 cohorW» d« 36.. . , ^ . 



ji 4êèfSn^^ Ainsi, desçiiùfes^%ï j&eam^âM €t «i 4irw9^ i^ ,^HV^ 
» Ai^ii.4^^3t*«f^rlih49 Xk^m^^^f «n^a ^.ui<mf#4 [Ht le. don .de 

» bf spii^ lû d^ ani^^44» J»ivg»§e^ ç|i iU^ pcWiwe d< liQ^^Hite; 

A.d^GRtijdii 4h Ci^ i^omr l;^tb«r 4iP$ ijiî» liMin^U^y e« nous 
3\ Les miracles de J4uSrGl«48l , veeMfifMi4^|Q«|» «| 4!fi«i«Mà 

fiM'vkftMiifi» aàtlictttkpMt «qui .ftvoi«|it ^|4 dumê^ êom Bt^e 

> Ï^:*.l4» iptpçpMifi^ 4e. UatHJea Tesiamem «.dont i'iHSc<i««plii^ 
semait étoit inaiiifeste et rantfaeqtîoît^ ^fHH»^ par ies iliiîfr, 
iDesl-4hdMr0 }el!fliis jfviiels mKiCjnîir'd^ «huécieiis (3). 

ii%Jbes4cim%iMM?*' de Pinson » dont s^i»i«l«iijtiii:&iiTOÎr «pue 
Jffl ptéfMefMI l(tesp)fi%«da)kiéft:iiAWilCeirtii0ft^t*<^ idées, emr 
pruntees h Moïse et a«x aiilMt tiK>fl»«i«s.y' iàé^ i|«ie le pkito- 
^ofihetgfActaiRQii plm%i»;i»oiiis »Hifré«l^^i«te^*il jw TQ«rioit 
^AS JiQm>h tcigisë .cMiiiiM f«B outlKe (i4^« ^ 
• 6?* I44S f <if » gii|giwy» ide itou» ksfUNkes gmgsi^iciaî » A^eomioeH- 
^wr^ia^ O&qfhfK^^ «éQOiMloiM#i^t iwBidléwiili'ftiiik^deifiiieo 

4esj9iffcsew7mâiM9'te.j»eoiiiOfai»l à^snUti^iiiltîm^iariût^^l^cé 
i{n« l«i Cb»ldée»g'ia<>tei<afliri»Btic>yem^doiei^ lw^i^« l»jW > fe » 
iMvri«^'qib'i])l j4efw«fk lfi«ri»jkl)m^ le RqIaiuj i»<'f;ip4wr iMire/^iir 

(•)^-^' . . Mi... 

(a) Àpol. prim., n. 48. 

(5) Ad grasc. cohort., n. |3 ; apol. prifti., a. 3o et Bcq. 

(4) Ad praccos cohoit. » n. 20 et so.q. ' -^ .-■..„, 

(.)} yt(i/.,o. i5 et fl'.'q.; n'.cnuii iolu8 de ManaFchiâ Uiicr. - . / 



( 265 ) 

au Dieu Coiit pulfsant ; pronopoi , çntrc ^ulfeB^ ces jiavples re- 
iiMrqu^bles : lui-^fuifor^rtuit le prcnùcr homme et Va,j}pclu Adam ( i )« 
Gel hj«d«e,* continue I0 salut apulogiiiU*^ est cou^cr.i^ par plu- 
sîeai» qcie aous «•DiKMsiBoii» y et peut servir à coufondre ceux 
qui ue veuUiit pas^e r«odve à la viérité confinnée par It iémoi* 
fpage 'de tous i tbutati owjuy TESTaMOicio coifMRaii.TjE. (9}. 

8% nE«&A ce témoignage de la Sy bille «. unîvcràcUcment re- 
coBiiue pour ki^ir^e :•« Si dauc , dil-il, 6 Giecs^ vous préfère» 

• ymreaalotà la vaine fictiaodés dieux qui ne sont pas^ croyez ^ 
a eonune je l'ai déjà dit | ccoyez à la Sji^iHe , qui remonte à la 
h ^iie luitfte aotiquité ^«leiitlea livreraont fardëa par tout Yvlih' 

• ▼eM^^'^^ animée d'une inqpîration puissante » nous en- 

• seig«e« paie sesoracles» que lee dieux que voueadore'zfieiKMil 
t rîetty et atinoAce daîrèneivC et ouvertement la Teune .iuture 

• de notreSanvenr Jéuia^Ghrist f et louM les choses qu'il devait 
%fawe (3). a ...... 

&dttt Justin lenuiioe son ExiherMmi aux Grecs eu pippeTaiK 
la bîblessede IWpffhkummUysar lequel^ it semble ne pouvoir 
le lasser de revenir. U cite encore ^nr ce point Iee> témoignages 
de Heroura'et d'Alimioii » ks plus aneieuf , dit-il , de tous ceux 
qui oot étâ appelés plûlosophes^ ^ÏL finit ainsi ^ « Cest^doiif 
» ttae'diose bien évidente etbien prouvée^ qu'il est impossible 
» de coanottre fiiieil ou U ^«aife religion par aucun autremojren^ 
» sinon par las âsuli prophètesqui noiHi Feasefgaent avec rjEs-^ 

• pritde Dieàt/e 

Ou peut juger maintenant en q<loi oonsisjte la tnétfbode epo* 
logëtîqne de aaîut Justiuw Clle oo«sts€e uttiquementeo ànat 
clioses : 1* à renverser d*un seul coup tMiei lea evr^euiq^ e9 
montrant par le raisenaenient, par l'eapérieuee et^pav te témoi'^ 
gnage fliême des pUloeophes ^ que la raison véduile à les propre 



(OQtti pria ia i movialcni eflleaii Adan^pie ieea«il* 
(9) Ad gnscaseoboft,, D. 36. ' 

(?)JMem. • . . . '^i 



force» ne peut |amais enfanter que le doute; a* à montrer fei 
vérité Arec ses caractères (listinctift, qui sont lantîqaité , Tun»- 
versalitë, le consentement^ Que si tous les Pères apologistes qui 
sont venus après saint Justin ont saivl constamment h. même 
méthode, comme rexameà des autres KTraîsoas de la- £^//eclio» 
choisie nous fournira TiEHrcasioB de ke démontrer , que doit-Oi% 
penser des apologistes modernes qut ont cru deroir suivre, 
la méthode opposée 9 et qiii y s'imaginant que le vrai Dieu ëtoit 
entièrement inconnu des gentils avant la venue de J^us-Cîhristy. 
ont entrepris dVsseoir les vérités de )a foi sur les vain» vaisoiK 
nements de la phifoéophicy semblables a des arctiitectes qui. 
prétendroieht bâti» sur un sable meuvant un édifice tnAfan*' 
fable ? Ne «eroit-îl pas permis de leis. comparer il de# gtierriers 
qnt , au lieu d'étudier k Tëcole de tous lé» grands capitaines de» 
siècles passés les principes de l'aHmSlitairê et eette tactique sa-* 
vante qui leur a valu tant de triomphes et djé gloire V îrôieni 
ft^abord 9e présenter an combat sans> bouelier et sans épëé. Ce- 
n'est pas nous qtiri imaginons cette comparaison* Nou^Tavona 
apprise dans le même livre , h la même source^ où saint Justin 
et tons les Fèves de TËglise ont appris à eofnbmUr» le bmi combat. 
CTest l'Esprit saint lui-même qui liqus l^a enseignée par IWgane 
iitt Docteur dés nations. A l'endroit tnéme de l'épitre aux Ephé-* 
ifens que nous vons dé)h cité et où saint Paul noiis dit que nous 
n'avons pas seulement 2k combattre eontrç la. chair et )e sang ^ 
mais aussi contre les puissances spiritiielles du mal : Ei toutes 
'choses j nous dit-il , prtne% te boucHerde làjbiy avec lequel vous 
puissiez repousser tous les traits' enflatnmës\le l* esprit nUdin.^.x 
Prenet amsi le gUtive de l*Esprit, tfuiest la parole de Hieu ( 1 )• 
Profond avertissement el digi^e de toutes les inédllalioi» des 
défimsi^irs delà vérité! L'esprit ne dit pa& : Veus opposerez k 

(i) In omoibuB sumente» MMIImid fidoi ici qiio pmiUii oaMua U'Ia neqiiis* 
ftioii ignea extiDguere....; et gladium Spivftùif qltvd est terbù^i D^û 
|£|>he0.9 VI. 16, 17, 



(. ^1 V 

telle â^îAcult^ tes àécisîot» de rfiglise» à cette autrâes dMctti-* 
$iOns de fft phHosophIe; von» soumettret à i exameo de la raison 
les vérités fondamentales , telles que Inexistence de Dieu , l'iin^ 
mortalité de Tâiiie^ la divinité de Jésus'Christ ^ etc. » et vous les 
établirez par dés raisonnements tirés de Platon, de Cicéron ou 
$ratre8 ^ aprés^qu^i vous eiçigerez de la raison qui aura prononcé 
sur tant et de si impénétrables mystères ^ qu'elle se soumette 
aveuglément h laatorjté sur tout le re^te. Non > non , VËsprît de 
PieuL ne se contredit pa» lui-même^ comme l'esprit de mensonge 
qui préside apx conciliions dé la philosophie indépendante; et 
les inventions de son amour pour élever jusqu*à lui notre néaut 
sont mieux proportionnées à notre foiblesse. Cesten tout et par- 
tout qu'il nous ordonne de prendre le bouclier de la foi et le glaive 
de la parole de Dieu. Et si les traits de/su de V esprit malin ont 
cause depubcent ans de si effroyables ravages » il ne faut point 
en douter , l'oubli du précepte divin en a été une des princi- 
pales causes. Puissent désormais les apologistes de la religion , 
téclairés par une leçon si terrible^ reprendre » pour ne la plus 
tquitter^ Tarmure divine complète , et reconquérir sur l'enfer 
toutes les belles contrées qu'on lui a laissé envahir. 

Après avoir considéré la méthode apologétique dans ce qu'elle 
a d'essentiel et de général ^ il nous resteront à faire le même 
travail sur la tactique .qti'a suivie de son côté la puissance enne->> 
mie de Jésns«>Christ et de l'Église , et à montrer^ d'après les apo* 
logies de saint Justin, l'identité parfaite de cette tactique , telle 
qu'elle se présentoit sous les empereurs païens et alors que lé 
sang des martyrs ruisseloit dans les amphithéâtres y et telle 
qu'elle se montre encore aujourd'hui soils le régime de Vordre 
légal. Une des prochaines livraisous^de la Collection choisie nous 
fournira probablement l'occasion d'établir cet effrayant parafa 
lèle y dans lequel l'étendue déjà trop considérable de cet article 
ne uous permet pc^s 4'eutrer aujûunVh.ui. 



( a^d ) 



t%V^» *'» » * »»iW > <%1>«»»»> » » | l*»^ » »^»»»*»V»P%'^»»»<>»»^»»»»»»M<t ^ MM^it ^ %»%y 



Sua tÀ vouvtLtB iomov tx la BniLS Dt TmcSà (*•) 

tJn journal protestant , rédigé par des professeurs ^e Heîdel- 
berg et de Bonn > conlenoFt y dans sa première livraisoil de TAtïoéé 
dernière , tin article intitulé \ Coup-itœil sur Pétai actuel de fa 
liiltraitws théologtque en Ftance. Ce coup -4f œil ëtott dellf. IIIat> 
ter, professeur luthérien de Strasbourg, un des profonds ërudît^ 
de la réforme, au dire delà Revue protestante, Dans sa Rvmîson da 
mois de mars , te Catholique dé Spire s'est permis Sj de'couvrîr 
quelques béyues* Sur le| vingt-qualre pages que fenfetme Par» 
tide , il en compte environ sept cent quatr'e-vingt-douz?, à pèa 
prés une b^vue'par ligne. En voici de» écbandBoii$ rc Uif 
recueil qui se rapproche encore plas dé» ahciéttnes légende^ ^ té 
sont les y tes des Pères de Butlo^ , que fabbrf Godesciird /r&- 
duit en françois, et don£ les mois de sepfembire , octobre, 
novembre et dccctnbré viennent de paroitrè. s'ifabbi^ Ko^é^ 
card est mort depuis viugt huit ans, et cepeiidânt le voil^ qui 
Iradull encore en frauçois les Fies dès Pères : certes voilà une 
légende qui , ^ coup sûr , n'a paë sa pareille aixns lèis douze 
volumes d*Alban^ Butler. 

Plus loin, lé docte professeur nous apprend que Tes séminaires 
de France n'ont que de maigres abrégés dé théologie dogmati- 
que, et que cette année-là même (^1827) Tes villes de Lyon et 
du Mans venoient de publier lés leurs , savoir cèu£ de fiailly et 
de Bouvier : sur quoi le Catholique observe que fia ilfy n'a guère 
pu éaire de Compendiuni en 18^7 , par la raison qu^il est mort 
depuis vingt ans •* que la préolière édition de son ouvrage date 

(1) Viogl-cinq vol. in- 8*. , arer. mi atlas ui-4*. Prix ^e cbaqae voi««ie 1 
7 fr. A Paris » cbcs MéqaîgDonliaftrd » me des 8t9.-f^èrc0 , o* 9. 



i «^9 ) 

('ommc }etif étvttit fiftfptt ; Vft q ir' A»n gniml hbittbi'è U'e sKHiiîiintre*!* 
Tout adoptd depuis trente ims- : qœce A'est pas un petit àom^ 
pandium^ mais nb cours complet di^'Sépt ou huit gros tofuiher: 
qu'il renferme ncm-seulement le dogme , ma?s enfcofe la morale, 
et un il ie froavé entre les mains dé presque. tous les ecclt^sias^' 
tiquer. Ce qui motitre surtout combien le coiq;>*>d'cnl: «te M* Mifl^ 
ter est {uste , c*est qu'il faiit des balottrdîsas sef»bhtyle^>qii9t|rl'll 
vent parler de ce que Von bit âous- 4ei yen^i à* SéraskMi^ 

Le docteur lutliérkm nous assure eucorie que dans les sëmt^ 
narres dé France on ne bit que lire et que Ifraduif^^ srnis les 
èirpliquer , certaine litreidtt nèaveâju l^e^Camcnt.' Ce qui prouve 
Seulement que le safrant docteur ne sait pas que dans cbsîqué 
séminaire il y a un professeur chargé , d'empliquer l'Ecriture 
kdnte : que le çottrs entier 4e ihéologiey qutdikre trois du quatre 
ans, consiste pi<ésq«e nnfqnemient à éteblir Fanthenticité des 
livres saints » et à en déduira le dogme et h momie psr Tinter^ 
{yrétatiott certaine des ^ièdes chrëtiens. < Cependant , «joute 
M. Matter , on publie encore volontiers en Franee des traduc*^ 
tions de h Bible. On réimprime ton jtmrs les Bibles de Le Maistre 
de Sacy et de Fénencâ | m^ne avec des introductions et des 
édairdssements sur dértaint passagéi diRlelles et comestës. • 
Toill^ peut-être plus d'une Bévue pi^r ligne. M. Matter ntet là 
Bible de Sacy au premier rang» et cependant c'est h moins esti>> 
mée { il atteste qu'on la réimprime tonjourl, et cependant on 
ne la réimprime point' du tout :il fkit entendre que ce n'est 
qu'une simple ttadnction , accompagnée de quelques notes , et 
une des plus andennes éditi<Mi^ ne renferme pas moins de trente- 
deun gros volumes in- 8*. Il suppose que lès deux traductions 
dont 3 parle sont les seules qui soient répandnes en France. R 
ignore, à ce .qu'il parott, l'existence dé^la Bible de Carrières, dte 
la Bible de Rondfet^ de la Bîble de lU. Genoudey chacune de vingt 
à trente volumes : il ignore Texislence des excellents commen- 



( a6« ) 

foires dei'PÇ. Béribier el. de Pioquignj : U ignore. eetk de ta 
Bible yen^iée en six Tolomet în 8*. Il ignore jusques anx titre» 
des ouTl'ages dont il veut parler } car quand il mentionne la 
Bible de i^eitence > il veut dire probablement, la Bible de Yence* 
Cette Bible n'est pas non plus, comme il le suppose j une simple 
traduction accompagnée de quelques notes,, mais un ouvrage 
ccmiplet et savant sur toute l'Ecriture » et dont une des éditions 
fes plus récentes n*a pas moins de vingttcinq volumes in-S"*. , 
avec un atjai io-4'** ^ compila t|o|i allemande que. M. Matter 
vante le plus, celle de Ruinoel , est , h côté de ce beau monu- 
ment, dit le Caûiolique de Spire, ce que seroit a côté du magni- 
fique dôme de Strasbourg un temple protestant menaçant ruine, 
éclairé par des vitraux de papier, n'ayant pour décoration que 
les poutres et les échafauda^^ des .maçons occupés k en réparer 
les brèches sans iM>mbre. 

• Cet éloge ,.,qiie.inéritoit la àpngèfe édition delà Bible de 
Yence , l'édition que nous anuonçansle mérite .encore davan- 
tage* fj'^ropressioii en es^ encore plus bell^* Mais surtout elle a 
été enrichie par M* Drach d'un giand nombre d'observations 
et de noi^ emportantes. A chaque passage, à chaque événement 
qui a. doqvié lieu à quelques objections de la part des incré- 
dnles, on indique avec soin les endroits des apologistes'nu>- 
dernes où se trouvent les réponses et les édairicissements dési- 
rables. CeMX auxquels on renvoie le plus souvent sont : Sacra 
scriptura propugnataj'^ar le P. Yeith, jésuite : les Réponses criti" 
ques de Bullet : la sainte Bible vengée^ par M. Duclot : \e% Lettres 
de quclquécs juifs : le Dictionnaire philosophique de Nonotte : 
les Hehiennes : les ouvrages de Bergier , etc. C'est un véritable 
service rendu a ceux qui veulent approfondir l'Ecriture et pou- 
.voir la défendre contre les attaques de l'impiété. Parmi les notes 
de M. Draçh , les plus intéressantes sont celles où., par des cita- 
.tious d'auteurs profanes, il montre chez les peuples anciens, 
principalement chez les nations de l'orient, des coutumes et des 
locutions tout-à-fait semblables à* celles qui surprennent quel- 



( «c« ) 

gtrefeh dans les^ livres SâUits/ 6(*peu(lant ii est aiie de tes cita - 
lions, ceRé dé Lttcaiti^ sur le Seuil delà feminé d'Urfef, q^ i^otis 
à paru iéphcée. fin autre mérite dé cette édition , c^est que les 
textes gtees cieéft ad bas des pages obt été pnrgSk des nMiH 
bretises fatiies d^mpi^srôfi qui s*/ étoietit gliss^eSv Ciafin , lar 
mots liël^reùz, clraldâYque^, saHiiàrïtaiDS | ete. , qui âtmn i'édW 
t^on préeédetite iixAent figurés en lettres romaines'» b^ M 
rétablis par M. Drtictr ôxtm leurs caractères iiaiurels. ttùv» 
8ot[ha%6ns rhretnènr que la rtté de ces signes attllqiH^ ^g^f^ 
un pltfsgrand'iiombre d^élévcs ia saibctuaire à étudier U Tangne 
des patf lafcliies. Nous Ahons Yoif plus grind nombre , taf it 
n'est peut-être point de diocèse 66 ne se rencontrent qaelqtiés 
ébclé&iasflqu'es plus ou moins familiarises avec la langue ^}nte. 
Cette Aude d'ailletrrs n^est pas, de beaucoup , si difficile qn^ôn 
se f imagine communément. Avec la moitié da temps et de Tap* 
pllçatîon que Ton donné an latin , on apprendtoit àsser Thé- 
breu pour lire et interpréter couramment Fancieniié Ibi dans le 
tette original $ et atéc six mois seulement d'une «pplrcatidn 
commune^ on en saura pour le moins autant que là plnpârtdes 
ministres pf-otestants qiii ea savent quelque cbosé. Là langtte 
Iiébraïqne*, ajontérons-nou», est la première des trois qui furent 
consacrées 9 en quelque sorte, sur la croix du Sauveur. La con* 
noissance en est nécessaire aujourd'hui pour servir efficacement 
KEglisedii côté des sciences )ii3toriques. Les recherches, de^ 
savants se portent de préférence vers les anciennes traditions 
de VAsie^ fréquemment ils j font des découyerte^qui peuvent 
servir à dissiper les nuages de Timpiété et à confirmer la croyance 
4e8 fidèles. Il s'agit de recueillir ^ d'étendre^ de compléter ces 
découvert^ précieuses* Ppur cela « il fant connoître les langues 
4ç rOrient ; ^béb^e^ e$t la cleF^ la racine de la plupart d entre 
f^les. Oui, qu^Iqpe chose de grand se prépare }, la science inter- 
roge çurieuseiçent toutes les branches de 1^ grande famille 
humaine. Chacune expose, ses Souvenirs; leurs dépositions,. 
dWcord sur plusieurs points ^ se divisent sûr d'autres. Entre 
10 iS 









( 262 ) 

cesliranches diverses , il en est une privilégiée du ^liel-: elle né. 
dit qae ce dont toutes les autres sont d'acctfrd* Pour garant dé) 
la foi commune, elle a non-seulement la tradition orale , mais 
encore des papiers de famille; elle possède 4^ titres authen- 
tiqués^ empreints du sceau de Dieu méme« Développer ces tes- 
taments deVEternel dans leur maiestueusé unité, en montrer la 
substante dans le souvenir de tous les peuples, en découvrir les 
vestiges défigurés jusque dans les grandes erreurs de l'homme : 
voilà le glorieux monument* que la science chrétienne doit, 
encore k la vérité de Dieu. Pour aider à ce grand .œuvre, il &ut 
condoitre la langue de ces antiques, archives. M. Drach, un de 
ces hommes que la Providence a visiblement choisis pour exé- 
cuter ses desseins^ p^otnet de faciliter beaucoup ce travail aux 
hommes de bonne volonté. Il annonce qu^immédiatement ^près 
la dernière livraison ^ il publiera 9 en un seul volume 9 le texte 
original ponctué de Tancien Testaments avec une grammaire 
de la Ifngue, sainte, -et un lexique de toutes les racines hébraï- 
ques et chatdaïques dé la Bible* C'est un nouveau molif pour 
nous de souhaiter que sa beHe entreprise s'achève promptemeni 
et qu'elle ti*ouve un grand nombre de souscripteurs; 

■ ' Dn membre du jeune clergé y 

'■'.''■ F. 

QlJtftQtJBS OBSERVi.T10lvé SUA t. A THEOLOGIE MORALE. 

• • • ■ . 

1"*. Tout homme sensé doit préférer les opinions théologiquei 
d'un auteur examiné et jugé par une côngrégatfon romaine à 
celle des autres auteurs^ car, en envisageant lâ'cbdse humaine- 
ment, on doit avoir plus de confiance dans une décision portée 
sur une cause quelconque par une réunipu dé pei*s6nnâges très- 
instruits, très-respeotables, très- attentifs à peser I^ motifs de 



( 263 ) 

tenir rétblution , ctont les conséquences ^toient des plus gfdves^ 
iipie dans une décision^ donnée par un seul homme, même esti«* 
ihàble, tel qu'un censeur épîscopàU qui suffit pour exaitiiner 
et approuver les autres ouvrages non présentés ^ ni discutés, 
ni jugés à Rome : bien entendu qu'on excepté le cas où le seul 
Iiomme seroit ù^mné d'une assistance spéciale du Saint-Ësprit« 

21*. Tout catholique agit sagement en préférant les opinions 
d'un auteur tanonisé k celles dé» auteurs non canonisés ; car le 
Saint-Siège est in&illible dans ses jugements sur la canonisation 
des saints î et toiktme ces jugements résultent des décisions don^* 
nées par rapport aux différents points qu'on examine pour pro- 
noncer la canonisation, savoir, la vertu ^ hi doctrine , les mira- 
tles^ ett.^ quand le Saint-Siège a dit : nihU censura dignum, ce 
seroit lui faîmtne grave injure de ne pas croire que c'est vrai » 
de ne pas estimer un tel auteur plus que ceux sur lesquels le 
Saînt-Siége n'« pas porté de )U|;ement^ et desquels un certain 
nombre > d'abord approuvés par des censeurs locaux ^ ont en- 
suite été condamnés à, Rome» , 

5^ Il j n beaucoup plus de sûreté, à suivre .en tout les opt^ 
nions d'un auteur tanonisé que celles des autres auteurs. Il est 
vrai que l'Eglise laisse chacun .libre d*embrasser & son gré toutes 
tes opinions fondées; mais par rapport à celles d'un saint, la 
considération suivante me semble très-forte. Le saint a dû suivre 
lui-même dansla pratique lei opinions qu'il conseille aux autres^ 
car ce seroit être non un saint^ mais un insensé ^t un impos- 
teur que d'enseigner sur des objets si importants des choses 
qu'on ne voudroit pas pratiquer soi-même. Or tel auteur en 
pratiquant, et qui plus est en enseignant publiquement ses 
opinions , est devenu et a été déclaré saint; donc ses opinions 
n'empêchent pas 9 mais plutôt procurent la sainteté. Qui pour* 
roit jamais itnaginer que Dieu, après avoir publié dans l'univers 
la sainteté d'un tel auteur , acquise avec et fiiar ses (^inions> pût 
damner un autre homme pour avoir suivi fidèlement toutes ces 

l8. 

/ 



( «64 ) 

m/^mes opinions ? On doit dooc êiré bien trapqntlle sur son 
^ propre salut et sur celui àe$ autres , quand oa s'en tient exi^cte- 
ment k ces opinions. Seroitnil sage de prétendre être ou paroitre 
plus saint quo (es saints? Mais sans touloir blânier ceux qui 
préfèrent les opinions des autres auteurs > il fsMt cependant 
convenir qu'elles offrent beaucoup moins d'assurance) d'abord 
parce que l'Eglise n'a pas dit d'elles-, nihil censura digriufn; et 
ensuite, quoique ces auteurk aient paru Vertueux, on n'est 
cependant pas sûr qu'ils ne soient pas damnés» et peut-être par 
suite des opinions même qu'on veut i^dopter. Quai^t à cenx qui 
voudroient nous astreindre à préférer et k suivre leurs opi- 
nions , exigeant qu'on observe ce qu'ils appellent des préceptes , 
lesquels sont du moins douteux au {ugement des autres tbéolor 
giens, nous aurions droit de leur demander qu'ils fissent > 
comme les saints , quelques miracles , pour nous prouver \a ^ 
supériorité de leurs opinions sur celles des saints canonisés. 

.4** ^^^ trois propositions précédentes résulte nécessairement 
une conséquence utile à ceux qui étudieikt la théologie. Quand 
il s'en trouve qui ont assez de temps, die livues, de lumières et 
de sagesse pour approfondir les différents auteurs, comparer 
leurs opinions jfbndées et choisir , ils sont bien maîtres de. le 
faire. Mais il en est beaucoup d'autres qui épiY>ttvettt de grandes 
inquiétudes en considérant la multitude des théologiens, n'ayant 
souvent qu'un auteur, et encore manquant de temps pour le 
Inen étudier. D^ailleui-s, quand même ils en auroient plusieivs 
et du temps, ils seroient encore fort embarrassés, car avec un 
peu de juste modestie ib n'oseroient se constituer juge^ de 
tant d'hommes si' instruits , et décider ex cathedra qui d'enitre 
eux a raison ou tort : peu d'hommes en sont capables. Ils peu- 
vent, s'ils le veulent , prendre un parti bien facile, et qui leur 
offre pleine assurance. Qu'ils adoptent ua de ces auteurs cano- 
nisés dont Rome a dit, nihil censuré dignutn : tant que Rome ne 
dira rien de contraire, qu'ils suivent toutes se» opinion»^ et 



( iG5 ) 

diaprés ce qui a élé dit plus baut^ qu'ik viveut p«rfa(!itcincUC 
tranquilles sur leur salut et sûr celui des autres, assurance qu'ih 
n'auroieili jamais avec d'autres auteuis« 

' 5*. On dit qu'on veut l'aiiiie de doctrine dans un pays, il 
faut arbsoliiineilt qu'elle y ftott sur les points décidas en. do^âie 
et en 'morale* Mais quant aiik opinions : \* elle n^a jani^fe été 
obtigatoir^e, Manducantem non ipernat (saint Paul ) ;. In dubiié 
iihttlas (saint Ângustin) y 9* les evéques ne peuvent l'exiger : 
Benoît XIV leur défend si souvent de pbononeer sur les opi~ 
nions y fl* vu les dispositions des têtes bumaines, on nel'obtien- 
dra jattiais > et il seroit fou de Tcsperet^. La prudence et la néces* 
skë exigent donc qu'on laisse cbacun libre. Le seul moyen, et 
le p^us. iûrj pour approcher de l'unité qu'on dési-re, sâos jamais 
en*er d'une manière dangereuse pour le sàlut , seroit de s'accor* 
del* à adopter dans la pratique les opinions de tel ou tel saint y 
et de les suivte dans tout le pays. Se dis le plus sût^ paixe que 
l'auteur ëtant devenu saint en pratiquant et en enseignant aes 
opinions, un autre ne peut ^ damuer'en l'imil»nt , et on ne 
peut eh assurer jutant des autres auteurs ^ côau'ue il a été «iit 
plus- haut, quand leurs opinions sont oppoi»ëbs h celles de» 
saints. Je dis de tel au tel saint y car les saints eux^^méme» n'ont 
pas toujours été d'accord sur les opinions , et c'est une preuve 
de plus qu'elles sont libres^ puiscpi'avdc les unes et les autres eu 
certains cas on se sauve ^ smtout loi^qil'elles ont éta aduptéesi 
par des saints. ' . ... ) 

Maintenant si l'on demande quel est parmi les autetirs>dOm 4» 
sainteté est reconnue celui qui paroît devoir être préféré • je 
vois en faveur de la théologie morale du bienheureux Liguori 
une réunion de motifs qui me semble être du plus grand poids. 

1". C'est le dernier auteur de morale , il a lait usage dcs^ 
lumières de tous ses prédécesseurs. 3*. Il a examiné leurs opi- 
nions avec la plus grande attention : par ses prières et par sa 
sainteté il a obtenu des lumières que tous n'ont pas reçucf;. 
5". Il cite en détail les opinions de tons les principaux niora- 



( 266 ) 

lîsles, de sorte qu*il peut suppléer tous les autre», t^. Il n\ 
^crit qu'après bien des années d'exercice habituel du sàînt mii 
nistère dans les niissiojns ( chose très-rare pour les aytres ail- 
leurs}. 5*. Il a opéré en grand nombre les conyersion^ les p1u& 
étonnantes. 6*. Il ne tenoit à aucun sjstèihê de pajs. , il n'éi;pit 
attaché qi^'à la doctriae rouiainé et à tout ce qoi s'en^ l^pprochoi^ 
le plus y il cite à l'occasion toutes les décisions dt^ Ss^nt-Siége , 
que^d'atttres auteurs omettent souvent. ^ a toujours eu princi- 
palement pour but de s'opposer aux janséuistes , qai o^t tant 
bouleversé la morale , de détruûfe leors faQ3( systè^Ks^ > de ra- 
mener aux anciennes règles de l'Oise catholique suivies^ pat. 
to.us les sainta des différents siècles. 7*. U n'avoit aucun intérêt 
humain ni personnel. 81^- Sa morale est ealiûiée e| si^vie par m^ 
grand nombre d'eccWsiastiques zélés ^ qui « lapant hieu^ étudiée « 
exercent, avec beaucoup de liruit» Le. saint ministère. 9**. £n^ 
pratiquant et en euseignant sa morale v il es^ devenu saint. Qo^ 
veu^on de plus y et comment se damneroit celui qui.ri^teroit^ 
no*. Les autres saints, moralistes n'o^t pas écrit sur la morale 
avec autant de détail que. lui. 1 1*. I^ome , aprèa im examen 
rigoureux, a déclaré y nihil eensiérd. dignupi, la*. Dans auc^^ 
autre moraliste on ^e trotuyejca tous ces avantages réu;ii||. 

Nootf tffoa$ aanoncé dans le dermer Ni^^aé^ ^u%, édkÎQiiB delà Tkà(f-\ 
hgiè morale de lignori , dont roue, f ioD^pae à Beseiiçon , et Tantre ^ 
Ijlaimeé. Quatre volâmes, ont dé^à paru. Voir, pour les prU t Is ^^^^*ik 
^lep^mbre. 



( a67 ) 

I 

Examen d« L'6RiK>iiirAiiCB i^irai ikTiiii v8»8 , cay^BBiiAiiT L'199^ 
TBQGuoii pjuKAïBi^ par Mgv. l'évéqiM de Bajonne (i)* --r 

Di^FEUSB et DÉTELOPFBl^BRT DE LA LETTBB DB MOE. L'ftvÉQUB 

DE CaARtBES. ik M. pifr^YATiMBSBii* ( du 1&, juiUèC iBtkB), paf 
Mgr. rëvique de Cl^rtres« 

Nous avons Femaitque dans le premier dis oes deux écr'm 
un. caractère tout paiticuKer qui le recommande spécialement 
aux lecteurs pieux. On y reconnoîl partout le langage inimi- 
table de la sainteté ; la candeur ,^ la simpliste naïve du vrai 
chrétien , rhpmiiité de Itànachorète jointe aux* talents de 
l'apologiste , cette délicatesse di9 conscience qui trembfe d'of-^ 
fenser ceux«*l^ mêioe qu*elle se croit obligée de combattre , cette 
alliance merveilleuse de la douceur et de la force que la c&arité 
connoît seule , tout cela 6*j trouve réuni pour édifier tout à-lar 
ibis les âmes fidèles et confondre Fiinpîété. 

« Loin de moi , dit fauteur avant d'entrer en matière , Ibia 
de moi là pensée » non-seulement de manquer k te qUe f é doi^ 
au Prince ou à ceux qui le fepré^ntent ; mais même d'ofienser 
qui que ce puisse être. Je dois k mon caractère d,*aVertiir des 
dangers qui men^cenjl la religion , de signaler certhines disposi- 
tions qui tendent k sa ruine ^ mais ^ pour remplir ce devoir , je 
n'ai besoin d'accuser personne. Au fond , qui connoît les^ vrais 
auteurs du mal ? J'entends , par ces vrais auteurs du mal , ceui!!;^ 
qui veulent y qui exécutent ou. fonjt exécuter tout le mal dont 
nous gémissons.. ». 

Après avoir montré^ p^r nombre de documents^ que nos; 
évêques et nos rois ont toujours considéré l'enseignement de la 
religion et l'éducation chrétieniie des enfants conime Tobje^ 

^1) Prbç : 60 cent. A Patis , chez Bric0n , me do Pot^dieFer , n* 4*. , 



(a680 
ets^mtid H principal des peflt«9 écoles, et qu^ine pleine siuioric^ 
•iir ces ^CQJI^ a çomtanuneDt ^(4 Attribuée w^ pr^la^ ,, Mgr. Yér 
▼éque de Bayonne analyse les dispositions de Tordonnance h cet 
«g^rfi fit, «io^<9 que ri»flae!9çe ^qu'elle §«mUe laisser & VépisccH 
fsxt ^ véMX ai^ImiMOt à .rie.i^, ; . > < : 

Il proiuv^ eipsjMte qaW^ ft^nd ^ délrmre doits fes/ondcmenis 
la foi dpipe^p^s. |lai9> a>ii|]|9ivaya9V> 1^ fpjm^ prâat nous rë-* 
vêle une partie de ce qui s'est pa^é dans. sa. belle âme i t La 
religion , dit-il , wfi paroit menacée; et jecraindrois , si je gar- 
dois le silence, de mépîte/ le reproche- fait aux lâches pasteui's , 
quQ FEcritiire, appelle des chiens muets qui ne savent pas abiyrer^ 
yiïvquç cepeq4azU . que , soit par Teffet dune crainte trop ha- 
maine^ soit par le sçntiinent naturel du respect qui est dû aux 
hommes rev^t^s 4^ l'autorité , il a fallu que je me ^is fait Tio- 
lence pour me décider à consigner mes réflexions dans cet écrit* ,9 
Après .cçs parotiçs donft le fritte toiU chrétien est. plus facile k 
f entiv fitjCk «ps^ly^er ^ le vénérable auteur démontre par les dis- 
cours de MU* Dupin et Vatimesnil , rapportés fiu Moniteur du 
*à6 avril, que l'article i3*de Fordo^inance, qui porte que le^ 
fnsîitiUçwrs 4f^ éçqlçs prinyiires cf^fhofiqijes rte pourront rece^ 
voir dfis f^lèyes de différente^ religions sans en avoir obtenu la 
permission,. d^t conseil r^al de l'Instruction publique , au lieu 
d'établir fine précaution sage , comme il sembleroit au premier 
fibord| crée a^ contraire un grand abus qui n'existoit pas ; que 
rautorisation dont il parle sera demandée fréquemment ^ et 
presque toiiJQurs accordée | que , par suitç de cette autorisation ^ 
des inslitHteijirs catholiques se verront obligés k enseigner d^os 
leur classe les principes religieux les plus opposés et d'j faire 
prier leurs élèves chacun selon sa croyance, ce qui,. du moins 
dans un très-grand. nombre de diocèses, emportera pour. ces 
iqaîtrçs la plus grande des peines spirituelles « l'excommunica- 
tion; enfyï gu'il n'étoit p;|s possible d'imaginer nn expédient 
plus efficace pour anéantir la foi dans les cœurs et pour y établir 

une in^t^r^]^G ab)H>]ii4e poi^r $o^tes les religions. C'est dans la 



(«69) 

biDchiMiateM^'ilfEiill lii^ cette partie du travail deMooseii* 
gneur d'Astros ^ si Ton veut se faire une ju$te i^ée de sa dialecr 
tique éloquente. 

U termina «îHii : « Ilresteroit maioteaaat à en^aminer «e que 
âpiTeotlaireleStéréqu^spar rapporta l'exéoutiou de l'ordonnance 
que iMMis venons de discuter* Il m^appartieat moins qu'à tout 
auiitt de tracer À. mes ▼éli4ral>les4X>llègues la coaduite qu'ils ont 
à leair* Pour it^oi > )e eroiross^ en ^^péiwkt k cette «locution t 
ai* Ji>diq4er les droiti qtii appartiennent esseutieUeiufent 
aux ^viêqiiesiHur les étokê priiuairea cstholiques f 

a »* f ervoriaer piwsamnsent rindiAéreuce de toute» les reli* 
^ons» 4fm elt Teitettr propre du jour , contre laquelle par con- 
aiîquesit noua dsYOïis «lous ële?er saM cesse } . 

a 3* Cooiiàiçrer Uû acte ifA tend à saper la foi dans ses fon- 
demeMs) . 

a 4* Enfin » par cette coopération à l'exécuiti^ai 4'ua acte dont 
Iflsdlspositions me sont bien connues ^ {ecroirois atoir renoncé 
au droit d*uscr dans la «uite de Tautorité spirituelle qui m'esf 
confiée, pour erap^èher ^^on ne meUe en vigueur dans iuom 
dîocése celles de ces dispositions qui tendeut tfvideuunent à la 
destruction de la foi, « 

a Ili(k» seroit autrement , i** si> en laissant aux évéques le 
droit dé donnw raiitorisatiou spéciale aux instituteurs pri« 
maires y on se bornoit à régler qu'ils ne peuvent en prononcer h^ 
révDoatiën qu'aprca avoir pris l'avis des comités^ 

» a!* St. Ton déclaroit que Ton n'IôUoduira jamais daus le^ 
écoles le mélange d'élèves de divers cidtes, si ce u'est du coi^:; 
sentèment dss évéques, et avec les précàuticrni nécessaires pouç 
meètre en a&reté la foi des enfanta. 

» On oomprendasseiqu'ils ne permettront janiaisi^ unêe bouche 
oatliOflîque de s'ouvrir pour enseigner l'erreur. 

s ^owrquoi nous seroit-il défendu d^espér^r que Sa.|tfajaste ^ 
mieux éclairée sur im objet d'un aussi grand intérêt , et prêtant 
l'preiUe h uos humbles supplications, ordonnera la réfonue^de 



( i^T^^ ) 

feqne rordùnnance d^ ai avril cootteiH d«*fttfieMe pour )a t^^ 
)igioo et poor TEtat? n ' 

MooeeigQeur l'ëTéqueck Chartres établit chnt aonéerit» i*ié> 
droit ({u'ont les évéques-dte refuser leur coopératioihkPe«éeutioii, 
de Pordonnance ooo^roa^nt les petites écoles; a*" les services: 
. inapprëcisdïles ifae les HivôÊéê ont rendus de Ums temps à la re- 
ligion, et l'illëgalilé des^. mesures qui ont éprises- 4X>Dtre'eiui. 
par les ordonnances dti i^ juin; 3* la justieed^s alarmes que- 
ces ordonna«|D4s OAt piodultes dans tons, les ccsan chrëtîeDS et 
des rédamalioDS que lea^véqnes- ont filit enti^dre. « DiLmiUeu^. 
dit«-il, de kt^ôbu sacrëe^ou du sein fks-,fiiii|îlle» chrétiennes il' 
s'élève un gémissement universel* iïescommiMiiioaa séparées: 
elles-mêmes marquent^ leur éttHineniait etleui pitiés « Les or-- 
» donnanoes sur k suppression des Jésuites, disait, il' y avn^r 
« mois, un célèbre journal protestant, ont produkla plttsgfasde- 
n sensation h. Pariis.'Quanjt ànous^ nous ne voyona pas qiie«ette> 
i> mesure ait été nécessaire*. Un y a pas beaucoup de rabon à. 
n craindre que la génération^qui s'élève en. France devienne trop. 
» religieuse (»). » Gomment, ajoute Monseigneur de Montais, 
des évéques pourroient-ils s'abstenir de réclamer contre des. in* 
no valions qui, d'aprèfr une vue commune à touslcs catkdiqaes,. 
et dont leurs ennemis eux-mêmes sont ft^ppés, achèvent de 
pbnsser l'Eglise dans l'abtme ?» 

On avoit accusé l'ill astre pi'élat d'à v-orr manifesté la .crainte 
d'une persécution. 4 Quoi ! sous Charles X, craindre que l'Eglise • 
ne soit persécutée, s'est-on écrié avec une indignation simulée- 
et un air de scandale J; Mais^^tépond^il, ceux qui' jouent ainsi la. 
surprise savent très-bien que nos^ appréhensions embrassent tout 
à la fois le tr6ne et l'autel , et que , si nous redoutons le retour 
des. violences et des horrejars , nous supposons: avant tout qu»> 
les ennemis de la monarchie qui la sapent avec tant de tage^^ 



f ^7! ) 

«eront parvenus à la réiiirei'Ser ... Du re^U, afon(e-l-if eirlprini- 
nant, ce n*est point pour nos personnes^ que noua craignons > 
iTiate pour la foi et pour tout ce qui est cher aux vrais françois ; 
et qua^^d nous soilicitQQs l^ miséricorde divine , celui qui reçoit 
nos vœux sait bien que nouS| pasteurs ou enfants de l'élise ^ n^ 
l'invoquons que pour la coqçeryatio,^ des plus pr^ci^x 9 des 
plus grands intérêts^ et que nous nou^ botmons k lut dire ^ Oieil 
tout-puissant , gardez la religion , conserve^ leRoi^ protégeisa^ 
famille, aauvef la France. i( 

Cet ^crit d<e Monseigneur Vévèqae de Ghartret est une protes^ 
tation courageuse contre les envahissements du pouroir tem- 
porel sur les droits sacrés de I^Eglise. Ce n'est donc pas ici le lieu 
de nous -arrêter h combattre les principes que Sa Grandeur a crû 
devoir posér> oti commençant^ sur la distinction et la limite des 
deux puissances. Ces principes, qui ont été plus d'une fo.is dis- 
cutes; dans le Mémorial , seront toujours , nous n'ei^ doutons 
point , solennellement di^ihentîs dans la pratique par le petit 
^onibre des évéques qui les professai^t» 



La Quotidienne ayant piiblîé une des protestations confidèn-> 
tîelles des évéques , laquelle nous a paru un vrai modèle de fer* 
ineté apostolique , nou9 croyons devoir. la transcrire à la fin de 
cet article, a Ce sera ^ nous le savons , dit cet excellent |ournal , 
contre le gré ç(u pontife yéné^-able qui l'a écrite ; mais qM'il 
flous pardonne : tout le sacrifice que nous devons à son humt-? 
lité , c'est de cacher son nom* H fai:^t bien aussi que les catfao* 
liques de France sachent comment ïeurs pasteurs soutiennent 
leurs droits , lorsqu'il y a de malheureux ministres qui les 
abandonnent ou les trahissent. » 

• J*at déjà eu Thonneiir d^éçrire à Voh*e Excelleace, dit le pieux Évêqae, 
^ue j*aToi8 adhéré au Mémoire des évoques concernant les ordonnances 
^16 juin ; que ma conscience ne me permeUoit pas de coopérer à Vcj^ô* 



' ( n^ ) 

cuUi^de œt Ofdonnailcet , et que s*U anHoU qae par «alte de ee fefoi 
on en Tint à fermer mes petits séminaires, il ne me rcsteroit qii*à déplo- 
rer la violence qui scroit faite , «ons un roi très-chrétien , à la religion , 
et les funestes effets qui en seroient la suite. 

» Depuis cette époque , Monseigneur , il n'est survenu aucun change- 
ment qui m*ait permis de prendre une autre détermination. Les ordon- 
nahces du 16 juinsont toujours les mêmes, et tous continuez de nous 
en presctire Feiécation comme en tertu d*uu droit rigoureux de la puis* 
MmeeciTilt. 

• Il a été question , il est vrai , d*one réponse de Rome sut <^ sujet, 
Ott^ fieponvoR Bovt pro(>ô8er pour guide «ne autorité plus Ténérablc t 
SiOQ» avoos pour le âMot-Siége on respect profoôd et une sonmissiou en- 
tière, «t nons saurions dire • d Rome aroit parlé 1 la cause eêt fmiie* Mais 
quelle est cette réponse ? Une not^ diplomatique sur laquelle tous gardez, 
M^nseigneor, on dknee absolu t on n*a pas même voulu nous la com- 
muniquer textoellement. On 8*est contenté de nous rapporter en substance 
une partie de 9e qu'elle contient. Cette partie même est vague et obscure ; 
elle peut être modifiée » annulée par ee qui précède et par ce qui suit « 
et , isolée coqune on nous la donne » il n*estpas facile d*y trouver un sens 
raisonnable. Gomment pourroit-oiv exiger qiie sur un document pareil 
les évéques d*une grande Église abjurassent la déclaration solennelle qolU 
ont faite de leurs sentiments? 

»I1 m^est donc impossible , Monseigneur, d'obtempérer à votre lettre 
du 1 4 du présent mois. Le même courrier qui me Fa apportée m'annonce 
gne Tordre est donné de fermet, dans ce cas , mes petits séminaires. J*ea 
^i ressenti la plus vive douleur. Nous allons donc voir commencer , à la 
grande satisfaction des impies , une persécution nouvelle. 

» Tespère , avec le seçOprs de Dieu, lionseigneur ,'la souffirir sans me 
laisser Abattre.' a 



( ^1^) 






]|iST01IUE; XkV CI^VBAB DE FlUSCC PERBAITT XX tÛYOLmiOB y dédiée 

à ÂfgFé^ Lambruschim 9 nonce du Sénnt'-Siiégo ; par H. h.***j 
auteur de plusieurs ouvrages politiques et reUgieiix (i). 

En lisant le titre de.ce livi^ ^ une réflexion se présente d*abord 
à Tesprit. On se deman^ si elles sont dé)à si Ioîb de novs ctê 
grandes tribulations de l'Eglise de France, et si cens qui en ont 
été les témoins ou les fauteurs ont la méiiïoiresi courte ou des- 
remords si fugitifs y que pour nous rappeler nos malheurs et 
leurs forÊiits , tant de témoins vivants soient àé\k muets ^ et qu'il 
nous faille avoir recours k la parole écriteV Hélas I il faut bien» 
Favouer , et quelque étonnante que soit cette ouUiease indiffé- 
rence f chaque jour elle devient plna générale ^ etpar conséquent 
plus évidente. La France d'aujourd'hui ne se souvient pas delà 
France d'hier. Jsolés dans le présent , nous somiA^ tout à-Ia-fois 
squrds au passé et insouciants de l'avenir , et l'on dicoit qu'en 
i\ous abandonnait l'Espérance a aussi emporté nos souvenirs» 
, Aînf i^ tandis qii'autour de nous certains peuples se montent 
encoi:e enipresseï de recueiUîr , et soigneux de conserver leurs 
plus antiques traditions historiques ^ nous , an contraire , répu^- 
diant même l'histoire contemporaine , nous nous hâtons d'effacer '■ 
jusqju'à la tvace des éyénenaents les pfais récents* En vain une ré- 
volution d'un demi'^iècle aura ébranlé notre patrie ^ en v^n la 
terre qui noua porte en tremble encore ; ei» vain y à ce long châ- 
timent de la justice de Dieu , sa miséncorde avoit voulu attacher 
aussi une grande leçon f en subissant la ponction , nous avons 
riqKmssé la lumière, et noua ne gagnerons même pas en expé- 
rience ce que nous avons peidu en bonheur. 

(i) A Paris, & la librairie cathotiqae d'Edouard Bricon» rufi do Pot-de-Fer, 
n^ 4* Pn>^ du premier volume publié : a fr. So c. L'ouvrage sera composé 
de trois Tolumes ; le second est sous presse. 



( 2^4 ) 

Cette disposition y bien hamiliante pour k g^nëratioti pt^ 
$eate| et qui, pour le dire en passant, contraste assez singulié-^ 
rement avec ses hautes prétentions à la science , doit du moins 
être favorable à l'ouvrage que nous aniibnçoiis. II sefa , pcfar \at 
plupart deslecteui^, comme une chronique déjà vieille de plu^ 
sieurs siècles : car une histoire oubliée équivaut h une histoire 
inconnue s et celle-ci^ tout en rapportant des événements accom^ 
plis hîet, en célébrant des victimes dont lé sang fume encore , 
en flétrissant des Bourreaux qui vivent au' milieu denous eit 
attendant des victimes nouvelles ^ offrira néanmoins à nos jeiines 
érudits , et peut-être même aux vieut , toât le piquant dé faits 
ignorés et tout l'avantagé d'une instruction inattendue. 

En effet, peut-être sait-on encofe confusément aujourd'hui 
qu'il j a une cinquantaine d'années , l'EgKse de France a été en 
butte aux attaques de la philosophie qui détestoit sajiuissance ^ 
et aux sarcasmes des philosophes qui coèvoitoieiit ses richesses. 
Mais sait-on par quel enchaînement d'intrigués^ de machi na- 
tions t de calomiâes^ ils parvinrent k renverser FAiitel erà s'em- 
parer de ses dépouilles? Quelquiss personnes ssrvênt encore qu'il 
y eut un serment imposé à l'autorité spirituelle par l'autorité « 
ou , pour dire niieux , par la force civile; mais ce serment > le 
connoît-on? Nos innocents gallicans eux-mêmes savent-Ils , pat 
exeinple,' que pour exiger^ pour défendre, pour îCfestifier ce 
serment schismatiqiie^^ l'impiété législative de cette époque w 
Toqna précisément leurs chères libertés gallicanes , et même 
qu'elle prouva assez logiquement que la constitution cwih da 
clergé se troiivoit tout entière renfermée en miNCiPB dans ta 
déclaration de 1682 , et n'en étoit ^ après tout , qu'une cxamé-^ 
quence pratique plus développée? On sait encore qu'uti rot 
pieux, mais foible, sanctionna cette constitution, qui, plus 
tard , fut le seul so.u venir qui troubla la paix de son martyr ; 
mais connoît-on les insolentes menaces par lesquelles les révo- 
lutionnaires de 1790 arrachèrent cette lamentable et funeste 
sanction royale, et que les révolutionnaires de i8a8 ont déjà 



f ^ ) 

¥l*ctfmineiicé à faire entiîfidre , pour arracher k un autre roi une 
^u(re sanction, non moins lamentable, et plus funeste peut-être? 
On sait qu'alors le courageux pontife Pie YI , parlant au Roi et 
au peuple du haut de cette chaire qui domine les peuples et les 
rois f anâthëmatfsa icsl cette constitution saCrilëge , et ceux qui 
l'aboient faite ^ et ceux qui.j adhëroient ; mais connoit-on , en 
détail, ceç lettres , ces bre6 , ces bulles > en un mot tous ces yé- 
nërables monuments de l'autorité , de la sagesse , du zèle et de 

* la sience apostoliques? On sait que l'immense majorité du clergé 
ide France 9 arant mên^e que Rome eût parlé ^ s^étoit hâté de 
repousser» au nom de sa cOnsciepce, cette usurpation civile, 
^u'il devoit bientôt, par l'ordre du successeur de Pierre > re- 
pousser au nom de la foi | mais connoît-on les protestations élo- 
quentes que la foi et la conscience firent entendre alors jusqu'au 
pied de cette tribune «b'tç nationale, où Timpiété vomissoit les 
Ijilatphèmes qui dévoient > de. tribune en tribune comme d'é* 
ichos en ëcbos> parvenir jusqu'à nous? On sait qu'au Nonpossu* 
4nus de tant d'iUustres confesseur^ , l'ordre légal répoùdit alors, 
^commie aujourd'hui^. par des puprages et dès. violeiices> et que. 

,^c(S cette discussion > la j^ache révolutionnaire fut le dernier 
argum^nt.que la philosppbîe opposa à la religion; mais sait-on 
dans quelles voies. tortueuses elle. s'engagea d'abord pour at« 
teindre plus sûrement son but ? Sait-on (et véritablement il ne 
seroit peut-être pas inutile de s'en souvenir aujourd'hui ) par 
quelles protestatipnç de respect pour le christianisme on pré* 
luda à sa destruction? Sait-on ces hjpo/crites promesses de sa* 
larier le culte qu'on venoit de dépouiller, de protéger les reli- 
gieux dont on envahissoit les asiles > de consaci^er à la hienfai* 
sance les biens confisqués sur la charité? Sait-on ces tentatives 
pour intimider la foiblesse.^ pour ébranler la fidélité ^ P^l'^f c<^* 
dormir la vigilance , pour tromper la siiidplicité ? Sait-on ces ca- 
i-esses pi us. dangereuses que des menaces, ci;s honneurs décernés 
à la défection, ces priuoies oiferies à l'apostasie? Enfin ^ connoî(- 
on les diverses p^h^es^ si importantes pourtant à méditer au 



( «76 ) 

temps où nous sommes , de cette longue persécution^ qnf com- 
mença par une tok^rante proclamation de l*InViolabîlifë de la 
conscience et de la liberté des opinions religieuses, et qui finit 
par Tadoration forcée d'une prostituée sur les autdls du Christ 
inondés du sang de ses prêtres 7 

Uhîstoire du clergé de France pendant la f^dtution ne pou- 
voit clone être publiée dans un moment plus opportun j! puis- 
qu*elle est à la fois un hommage rendu auX courageux confes- 
seurs qui nous ont précédés dans la roie des tribulations, et no 
encourageant exemple proposé aux chrétiens qui doivent J 
marcher après eux. Cependant , son principal mérité à nos yeux 
n'est pas encore tant de nous offrir une source d'instructions ^ 
que de nous présenter un grave sujet de comparaison*, en nous 
montrant à quel point ce que nos pères ont vu ressemble à ce 
que nous voyons. La similitude, en effet, est tellement évi- 
dente, qu^ n'est pas un lecteur, quelque insouciant qu'on le 
suppose, qui ne doive en être frappé, et qui, dans le siteiple 
récit de ce qui s'est passé il y a quarante ans, né reconnoisse à 
la fois \à peinture la plus fidèle et la censure la plui éloquente 
de ce qui se passe aû)ourd'hui« £t qu'on remarque attentivetadënt 
ici rimportanée de cette siniilitudè singulière! quMn remarque 
combien le passé et le présent s^éclairent et se fortifient mutuel' 
lement, et quelle imposante autorité les conseils de la pré-^ 
voyance doivent acquérir , confirmés qu'ils sont ainsi par la voix 
de l'expérience même! Ë'e^, on peut le dire, un immense avan- 
tage de position , et dont nous serions d*aùtantplus inexcusables 
de ne pas profiter, qd'il se représente plus rarement dans les 
annales du monde. 

Et en effet , avant que les révolutions édatent, d'ordinaire il 
se rencontre > parmi les gens de bien, quelques esprits péné- 
trants qui en pressentent les approches, en prévoient les suites 
et en révèlent le but. Hais les événements n'ayant jpu entore 
justifier leurs paroles, et ta sanction des &its manquant à leurs 
avertissements, les révolutionnaires ont aldl^ beau jeu pour 



repousser les inculpations , désavoruer^çs ipteiitioni qu\)A Jbeiw 
aUrU)ue| et.traiteir de visioaDaiie et d'alarmiste le prophète 
indiscret qui, da^s$:e qu'ils ont déjà fait, a aperçu ce qu'ils 
veulent faire. Et, malheureusement, ils n'ont pas grand- peine à 
abuser , sur ce point, cette masse d'indifférents , d'étourdis et' de 
$pls, qu'on nomme. le public, qui ne craignant rien tant que 
d'avoir à craindre quelque chose , se rangent toujours de llavis 
4e celui qui leur àiidormçz tr^^^nquiUes ; attends^nt ainsi ppur 
apercevoir les catastrophes qu'elles jspientdéjà irréparables ,f et 
qui, après avoir répété constamment 1/ n^ a rien à craindre, 
jusqu'à ce jjue le mal arrive, finissent par dire il n'y a rien à 
faire, quand le mal est arrivé : espèce d'hommes qui^ du reste, 
n'appartient p^s exclusivement à notre époque , qu'on retrouve 
partout et toujours en remontant jusqu'avant le déluge, et dont, 
selon toute apparence , il se sera glissé furtivement un couple 

dans l'arche; , / • . . 

Mais ici ,1a. position e$t diférente. .€e ^'est pas un Muvel 
ordre de choses qui se prépare; la révolution ne commence pas : 
elle recommence. jBll^ iie peut donc avoir rien de caché^ rien 
de m]n|térieux, rien d'imprévu; dans ses parofles on ne trouve 
même rien de neuf : elle ne Ëiit que redire ce qu'elle a dit ^,. de 

• # • 

sorte que pour lui répondre il suffit de ce. qu'on lui a répondu. 
Des victimes nouvelles elle en fera sans doute: mais de nôu- 
Telles djipçs, c'est désjormais io^ssiblef car l'hypocrisie ne sert 
qjil'une fois , et la révolution, tou|ours la même à ce vice près , 
a tout conservé inoi^s sou masipie* Pour connottre ses desseins 
jet lire dans sa peusée, il ne.faut.donc ni calculs profonds, ni. 
conjectures savanjte^ | un peu de mémoire dispense de pénétra- 
tion. Ceux qui prévoient aujourd'hui sont ceux qui sesouvien- 
s^e^t, et c'est le p^ssjéqvii raconte l'avenir. . 

C'est donc principalement sous ce rapport que nous applau^ 
. dissons à l'ouvrage de M» R^^^f c'est parce qu'en retraçant les 
persécutions qu'a subies l'Eglise de Erance, il nous révi^le celles 
.qu'eue. doit bientât siibir encore >. que. nous engageons nos lec- 

10 . . 19 



(»7M 

^prs h in^diter sërictisenient eette kîstoire ^ qui , condidërëe 
ainsi , ppat être juBtement notnimëe prophét^ue. C'est pour la 
même raitçn que nous aucions désire que Tauieur donnât plus 
de deTeloppement à certaines parties de son livre, qu'A multi- 
pliât davantage les pièces justificatives , qu'il citât de plus longs 
fragments des discours qui fiprent prononce à cette époque 
pour et contre l'Eglise ^ so^ autorité , ses droits , sa doctrine , 
ses privilèges ^ ses coulâmes > etc. ; certains que nous sommes 
que chaque trait qu'il eût ajouté ^ son tableau eût été aussi un 
trait ajouté à $a ressemblance avec celui qui j^à^e dëroule sous 
nos jfiux* Car l'auteur a l'esprit trop juste pour n'avoir pas 
aperçu , en abordant son sujet , que cesi sous ce double point 
de vue qulil doit constamment le considérera %\\ veut imprimer 
\ son ourrage le grand caractère d'utilité et d'autorité qu'il 
peut^t doit avoir dans les. conjonctures présentes, pour ré- 
pondre aux vœux des bons esprits et contribuer à la guérison 
des esprits foibles ou aveuglési^Nous l'engageons dooc à se 
donner plus de latitude dans les deux dernières parties , sans 
€ire anêté par la crainte de dépasser lés bornes qu'il s'étoit 
d'abord prescrites* Qu'un volume de plus même ne Tefiraie 
pasj ce qui rebute le Iceteuf , ce ne sont pas les ouvrages longs*.* 
ce sont les longueurs. 

Nous ferons maintenant une observation sur un point impor- 
tant de cette histoire ) observation que nous avons cru devoir 
/communiquer préalablement i\ Tauteur y et k laquelle il a ré- 
pondu avec une franchise et uoe modestie qui nous: donnent le 
drpit et même nous imposent l'obligation de tiansmettre aussi 
à DOS lecteurs l'éclaircissement qu'tl a Kîen voulu nous adresser 
à ce sujet Mafs d'abord , rappelons les faits. . 

M. de pompignan^ ancien arche?êquede inenne, et M. de Cicé, * 
arobevêque de Bordeaux, étoient tous deux ministres de Louia 
XVI brsquc l'assemblée nattnnale décréta la constitution civiîe 
du clergé. Dès que cette œuvre impie tox connue ^u souv9> 
rain Pontife ^ il enjoignit à c^ deux préhAs d'user de toute leur 



( «79 ) 

isAtteoce fOitr empé^ber le Roi de donner la mxacûonSm à tes 
décrets empoisonnés dont ydisoit-S^Teffet inévitable seroîc 
de rompre toute conimtinicatîon entré k ro jaame de France 
et le centre de l'unité. Ainsi, aloiùtoit-ily'ce monarque , bo« 
norédnsamom glorieujt de roi trés^chrëtien^ nées aurions 
donc la douleur de lé Toir tomber dàÉà le scbitme ; tous 
Ie$ ëvéquesy âus dans les formes prescrites par Tasseitiblée na* 
tionalei seroient scbismatîques ; et nou^-même, nous serions 
réduit, il la nécessité de les déclarer retranchés de la eommu»» 
nion des fidèles !*••. C'est dbne pour nous up devoir rigoi»> 
reux de combattre j avec h grftce de Dieu , d^aussi criminels 
desseins,«.**JEa conséquence nous avons jngé convenable 
djB réclamer les bons offices de nos vénétable^ frères les évê* 
ques de France , et de ceux i en partieuUery à qui la permis* 
sion d approcher duRqi donne les qioyeaa de persuader cet 
exceBepK prince ^de ne pas compi^omettre âa sanction. •.*..« 
I|ktts$Qmmes bien loin de penser qu'il &iUe vous rappeler 
les <^ligations que vous »vez contractées par un eifgàge^ 
mfini: solennel an jour d^ vo^e consécration ; convaincue que 
upu» $oœm$$ qu'elle tous sont continiiellèvent présentes, 
la plus sacrée 9 la plus indispensable de toutes est de détour- 
ner le Roi de cette latale sanction , de peur qu'il iie ferme Us 
roQraume des Cieuas à lui et à ses peuples* Nous n'ignorons 
pas la situation oit il est f àous savons combien elle est'dé*- 
pleraMè dans ^état dé sujétion où le tiennent lès violences 
populaires'}, knais nous savons aussi que Ast pour lui um 
devoir de né pas âe'der aux mouvements d'une multitude ef- 
frénée y qui j n'écoutant que ses fureurs , court se précipiter 
dans l'abkne. hRs Mictions qui nous lient à Dieu ne sont 
susceptibles ni dé chdngefnentnide dissimulation, queiq^'ev 
p VISSE ÊTR^ LE MOTIF ^ fût-ou dîsposé \kj retenir , lorsqu'on 
ne sera plus sous le joug des malbeureuses circonstances qui 
nous y auront contraints. » 



( 2{^0 ) 

I 

£h inéinfi temps, et pour disposer le Roi à écouler (arorabte- 

meut les remontrances de rëpiècopat firançoîs / le saint Pontife 

lui adressa cette lettre immortelle, si belle à lire dans tous les 

temps 9 et surtout si bonne à relire aiuj^ourd'fabi. « Quoique nous 

» soyons loin de douter^ dis6it-il^ de la ferme et profonde ré- 

nr solution où Yous^tès de rester attaché à la religion catholique^ 

p apostolique et romaine , au Saint-Siège^ centre de l'unité , à 

» notre personne^ à la foi de vos glorieux ancêtres, n'ous n*tea 

» devons pas moins appréhender que des artifices adroits et un 

» captieux langage surprenant votre amour pour vos peuplés , 

B on ne parvienne à abuser du désir ardent que vous avez de 

» mettre l'ordre dans les affaires de votre royaume et d*y tU" 

» mener la paix et la tranquillité. Mais nous qui représentons 

HT Jésus-Christ sur la terre ^ nous à' qtii il' a confié le dépôt de 

» la Foi y nous sonimes spécialement chargé du devoir, non pas 

% de vous rappeler vos obligations envers Dieu et envers vos 

» peuples (car nous ne croyons pas que vous soyez jamais 'înfi- 

r dèle à votre conscience, ni que vous adoptiez les fausses vues 

V d'une vaine politique) y mais , cédant à Timpulsion de notre 

» amour paternel , de vous déclarer et dé vous dénoncer de la 

D manière la plus expresse que si vous approuvez les décrets 

» relatifs au clergé , vors bsteaivez par cela même votre'ha- 

% TIOK DANS l'erreur , LE ROXAITUE DANS LE SCHISME , €t péUt" 

» être vous allumez lajlamme dévorante d'uhe gtterre de reli" 
D gion,, .. GardeZ'Vous , notre cher fils eh Jésus-Gbrist , gardez- 
» vous bien de moire qu'un corps simplement civil et politique 
» ait le droit de changer la doctrine et là discipline universelle 
» dé l'Eglise > de transgresser et de compter pour rien les or- 
» donnances des saints Pères et des conciles, de renverser l'ordre 
n de la hiérarchie , en un mot de bouleverser arbitrairement et 
» de dégrader toute la construction de l'Eglise catholique. Votre 
» Majesté a dans son conseil deux archevêques, dont Tun^ du- 
» r:iut tout le cours de fon épîscopat, a défendu la religion 



( 28l ) 

» contre les attaques de l'impiétë ; l'autre possède une ooûhoîs- 
f» sance approfondie des matières du dogme et de la discipline. 
» XîoUsultez-les^ prenei^ as^is de ceux de s^os prélats en grand 
' » nombre et des docteurs de votre royaume distingués tant- par 
» leur piété que par leur savoir , de peur be hisâbdëb le sàlut 
* ÉTERNEL ns vous ET DE VOTBE PEUPLE par unt indiscrète et 
» légère approbation, qui seroit pour tous les catholiques un 
» sujet de scandale et de mécontentement. Vous avez fa\)t de 
. « grands sacrifices au bien de votre peuple; mais s'il étoit eu 
» votre disposition de renoncer i des droits inhérents à la pré- 
» rogative royale; vous n'avez pas le droit d'aliéner e» bien ni 
n d'abandonner ce qui est dû à Dieu et à l'Eglise, dont vous 
» etesle fils aîné! » 

Dans sa réponse le Roi ayant expressément reconnu la'souvc* 
. raine autorité et les droits sacrés dé TEglise 9 sur cette assurance 
le Pape se hâta de Itii écrire de nouveau pour soutenir son cou- 
rage et fortifier sa foi. Et le lendemain du jour où le Roi reçut 
cette secondé lettre, la sanction royale parut au bas de la 
constitution civile du clergé ! ! ! 

Ce sacrifice de la conscience d'un Roi très-chrétien aux exi- 
geances de l'impiété factieuse parut tellement inexplicable , que 
les écrivains contemporains et tous les historiens de l'époque 
aimèrent mieux supposer et dire que les deux ministres-arche- 
vêques avoient dérobé au Roi la connoissance des brefs du Pape, 
que de croire qu'un fils aîné de TËglise pût oublier si vite lés 
instructions souveraines du Père commun des fidèles: tant albi*s 
on étoit loin encore d'avoir sondé l'abîme de la foiblesse , et 
d'avoir découvert tout ce qu'il renferme de misères, et de mal- 
heurs! ; 

Tel est le point important que le nouvel historien du clergé de 
France à voulu rétablir selon la justice et la vérité, pour dé- 
charger deux prélats de la longue accusation qui afïligea leur 
vieillesse et qui pesoit encore sur leur mémoire. Jusqu'ici nous 
partage>^ns en tout son opinion , et nous applaudissons à son 



( y»2 ) 

ièle« Uaiff oe n'evt pat tout. M. l'arcbeTéqueck Bordeaux aYok ^ 
en outre , reçu du Saiut- Siëge l'ordre çxprés de comm^oiqaer à 
tes collègues dans l'épiscopat les décision^ ppiUifieales. «Gepen* 
» dant , dit Fliistorieà , Louis JLFI s'ëlant opposé à ce éfw elles 
» fussent répandues^ le ministre soumis crut dtsHHPûbéir eoà Roi 
» son maître. » Puis il ajoute imm^diatenient : t Atosi donc^ 
» les deux ministres doivent être purifies de l'ignoioînie dont 
• la légèreté a pu les couvrir quelque teiDps ^ et nous u'aTons 
» pas cru insister trt>p loogueinent dans cette histoire sur Tilda- 
9 tante réparation qui leur est due^ •• 

Nous l'avotteronSy cette deraière ps^rCie de l'apologie ^^en^ ce 
qui concerne lesecond grief^ nous apara étrange de la part d'u» 
écrivain qui montre partout les sentiments iet les priodpes les- 
plus orthodoxes ; et il nous a semblé que , dans cette mandére 
gallicane d'excuser un érêque d'avoir désobéi au Pape pour 
obéir au Roi, tout catbulique ne devoît voir , au coutraii-e, 
qu'une espèce de justification accusatrice ^ tout*à^£ut en conh> 
tradiction avec Tintention apparente de Pauteur. Nous avons 
donc cru devoir lui en témoigner notre étonnement , et il s'est 
empressé de nous déclara , et de nous autoriser à le £iire après 
lui y que l'intention de son apologie ne portoit fue sur U seul 
Jait des brefs qu'on disait avoir été soustraits à la connaissance 
du Roi, et nullement sur Ténorme et inexcusable faute d'avoir 
manqué (en ne les communiquant point aux évéques) à la sou- 
mission due aux ordres de l'autorité spirituelle^ pour se confor- 
mer aux injonctions de b puissance temporelle. II noiis a de 
plus assurés qu'une note du second volume contîendroii cette 
explication , et préviendroît ainsi toute fausse interprétation de 
sa véritable pensée. 

Une docilité si complaisante à la critique ne sauroit él;n^ trop 
louée, et elle se rencontre si rarement auJQur4'hui^ que nous 
sommes tenté de la mettre encore a l'épreuve ep sigi^lant à 
Fauteur deqx phrases qui nou^ paroisçent devoir être rectifiées. 
Il dit : a Tandis que Jourdan rçmplissoit. Avîgno4i de sang e^ 



( »83 ) 

« de te^retir |le ftoi, tpn venoit d'accepter la constitution , fai- 
» soit célébrer par des {0tes somptueuses cette démarche €/«- 
» venMte nécûssaire* » Les deux mots que nous avons souligna 
semblent dîire qn^ii peut quelquefois devenir nécessaire de faire 
ou d'approuver ce qu'on, sait être mal , ce qu'assurément l'auteur 
^A fort éloigné de croire » lui qui nous a fourni cette belle cita- 
lion du bref pontifical où il est dit i « Nous n'ignorons pas corn** 
» bien_esl: déplorable la situation du Roi dans l'état de sujétion 

• où le tiennent les violences populaires ; mais nous saurons aussi 

• que c'est pour lui iin dei^oir de ne pas céder aux mouvenienU 
9 d'une muitOude effrénée^ qui, foulant aux pieds tous k<t liens 
» et n'écoutant que ses fureurs , courtese précipiter dans Pabtme. 
a Gar les obligations qui nous Uent à Dieu ne sont susceptibles 
« ni de changement ,nide dissimulation , quel qv'ev puisse Itee 

a I«E MOTIF. » 

Notre seconde et dernière observation porte sur cette phrase : 
« A la suite d^ ce brjsf pontifical , les évéqueA de France publié- 

• rent différentes instructions et lettres pastorales j qui vinrent 
tt ajouter encore à P autorité des paroles du Oief de l'Eglise, t 
Oty les instructions et lettres pastorales des évoques ont bien pu 
ajouter à la publicité^ mais non à l'autorité des paroles du Chef 
de l'Eglise f parce que cette autorité^ aussi inaltérable qu'in- 
faillible , est telle , par elle-même , qu'aucune puissance sur la 
terre né peut ni l'accroître ni la diminuer. 

Ces remarques y que des lecteurs irréfléchis pourront trouver 
minutieuses, seront, nous en sommes certains^ jugées diffé- 
remment par l'auteur auquel nous les soumettons; et il com- 
prendra mieux que personne ^ que dans la situation actuelle des 
esprits, une phrase, un mot, tout enfin est important dans 
dés matières d'uiiie si ha^te importance^ 

Au reste, ces fautes pourroient fort bien n'être pas méihe 
imputables au jeune historien | et l'on sera tenté de le croire 
quand on saura que , par une méfitince excessive de Jui^néme^ 
il avok d'abord cru devoir coumniniquer son travail e< demander 



( 284 ) 

conseil ùt un journaliste obscur , qui fait deux fois la semaine 
du gallicanisme à tant par mois, et qui non content d*en bar- 
bouiller son journal, n'aura pas manqué aussi cette occasion d'en 
jeter quelques éclaboussures sur le livre soumis à son examen» 
n est encore heureux qu'il ne lait pas taché davantage; car* 
a mesure que cette doctrine , en produisant ses conséquences , 
perd les partisans de bonne foi qu'elle avoit abusés , ceux qui 
lui restent attachés par des liens moins nobles que la convic- 
tion , s'y cramponnent de plus en plus , et veulent , à mesure 
que le mépris ou le ridicule les atteint, que du moins les profits 
fcroissépt aussi pour le couvrir. Or , dans cette situation déses* 
pérée du parti, obligés ds faire ressource de tout, sans doute 
que ses écrivains mercenaires sont également récompensés pour 
les mauvais ouvrages qu'ils font et pour les bons qu'ils gâtent; 
Nous félicitons donc M. R*** d'avoir échappé , à ce prix , aux 
conseils de son premier ami. Il en doit rendre grâce à la Pro- 
vidence 9 et aussi au vénérable représentant du souverain Pon- 
tife qui a daigné encourager ses efforts, en acceptant la dédicacé 
de son ouvrage. Cela lui aura porté bonheur , et la protection 
d'un saint prélat romain aura été , pour lui , le contrepoison de 
la bienveillance du journaliste gallkan. 

• Le comte OTHUHOïrt. 



Fàutei à corriger dan» U Numéro de septembre, 

• Page i65, ligD« i, ainsi, liêez : aussi. -^Page i8ij ligne aS, la religion dans 
tou« \es pny^est le premier objet des beauz-arts, lisez : fut le premier objet 
des beaux-arts. 

• Errata pour l'Eloge funèbre de M. Bertaud du Coin. 

V/d^e î"»,.à la DOte , auquel ses glorieux frères d'armes , lis^z: auquel ses 
braves frères d'arooes.; — Fàge S , ligue 17 , peut à grand prix , lisait : peut 
à grand bruit. 



5 



ir%i»»t>»» v»<»% % %»%y»»^»»»<f»li»<^<^%V> ^'*A%M^iMlSiVtmAXViX' u»t%»^ 



ÉLOGE FUNÈBRE 



PI 



GiAtsB BERTADD so COIN. 

CAPITAIM AU 1«. aitfllMtMT D'iaPAlTTItlt 01 KA «AtDI tOTALI 

Prononcé dans une chapelle particollèie « conaaerée à la Miote Vierge , en 
préaenee de parentt > d'kinb, et de eompagnoni d'aroMS da défont. 

Par le comte OlMAaoïrT (i). 



BtnramêHl htmafogitmio^ ^mmom DfM «raf cmm fM*...-. « «l •«• f 

aiimi» omnûiiR f «0 ftcA. 
Il ■ puié«a faiMm le Mm , para» qM Olw èMii •«••IttL*.. , «t 

«TOBi ilé téimiM àm ehotei qa'U • GUteSi 



' * ' • • ■ 

Lorsque le Prince des Apôtres k'endoit ce glorieux témoignage 
au Sauveur du monde, il n'étoit pas seulement rintei*prète de 
l'admiratipn^ de la reconnoissance et de la foi Jes premiers 
chrétiens , qui y comme lui , cM)ient été témoins des choses que 
r Homme-Dieu avoit faites en passant sur la terre ^ il vouloit 
ehcore que. cet éloge , si sublilne et si touchant dans sa simpli* 
cité y devint pour les chrétiens de tous les siècles et de toutes 

(l).Lorsqa<$ lea apôtres de l'impiété ledoableot d*effortf povr éteindre 
jusqu'aux dernières lueurs de la foi dans toutes les classes de là -société, et 
principalement dans notre, brave armée , nous avons pensé que l'éloge d'un 
officier chrétien , auquel ses glorieux frères d'armes avoient unanimement 
décerné le glorieux surnom à' Ange, de là Garée produiroit peut-être quelque 
bien ,«et que la révélation publique d'une si sainte vie pourroit servir d'en- 



t 



les ftatioDS un^erpëlucl avertissement , une exhortation élo- 
quente , et comme ït v Akale d'une émulation sainte et d'une 
pieuse ambition; il vouloit que chaque disciple de Jésus , en 
s'efforçant de marcher sur les traces de son divin modèle > fût 
incessamment soutenu, «ncouragé, enflammé par le noble es- 
poir de mériter qu'au terme de son pèlerinage les mêmes 
paroles lui fussent appliquées j et que la vérité répétât aussi sur 
sa tombe : Il a passé en faisant le bien, parce que Dieu étoit avec 
lui : pcrtransiit bsnefaciendo^ quoniam Deus erat cum illo. 

Louange 9 eo effet, au-dessus de toutes louanges» louange 
divine, on peut le dire, puisqu'un Dieu en fut le premier l'ob- 
jet 5 et cependant louange que l'humanité peut, sans rougir, 
recevoir de la justice, parce qu'elle est plus glorieuse encore au 
Créateur qu*à la créature , et <jue si elie dit de l'homme quil a 
passé en faisçni le bien , elle ajoute aussitôt ; parce que Die» 
étoit avec lui: quoniam Deus erat cum ilk>. 

Mais si cette récompense est la plus belle que le chrétien puisse 
désirer et recevoir sur la terre, qu'il est difficile, Messieurs, qu'il 
est rare d'en être véritablement digne ! qu*il est rare d'avoir fait 
le bien pendant toute sa vie , si courte qu'elle ait été, et de l'a- 
voir fait , comme le dit ici l'Apôtre, par Dieu seul , pour Dieu 
seul , en présence de Dieu seul ! qu'il est rare qu'aucun motif 
étranger, qu'aucun intérêt humain n'en ait altéré le mérite , et 
que , pesé dans la balance au Seigneur, il ait été ttouvé pur et 
sans alliage ! 

Telle est pourtant TobligatioB imposée au chrétien par FApé- 
tee. Cest à cette condition seulement que sa mémoire sera hono- 

couMgemeiit et •d'exemple à }a jenaefse miliuire et chrétienoe , poor la- 
quelle , ftafoordlini , la paix ft plos de dangers que la gaerre , et qui , des- 
tinée à combattre les ennemb dtt Roi et de la France , a encore à soatenir 
nne lutte bien pins terrible contre les ennemis de Dien et de la société ; ces 
motift nous ont fait demander à M. O'Mabony de publier dans ie MémorùU 
cet ^tog» ftinèbre , qu'il ne destinoit pas à l'impression. 

( Noie dû t'édiUur. ) 



(3) 

r^y que son passage sur la terre sera béiii^ Entrepris poar toute 
autre cause 9 ses ^travaux sont sans fruits ^ ses sacrifices sans va- 
leur I car Dieu n'est pas avec celui qui travaille pour obtenir 
l'estime des homiBes , l'approbation du siéok et les louanges du 
monde» 

Aussi , les h^roi que la philosophie veut imposer à notre ad- 
miration ne ressemblent guère à œUz que la religion recom- 
mande à notre respect^ propose à notre imitation ; et ii cet ëgard, 
la langue elle-même a piis soin d'cninen marquer la diffi^rence. 
ht béros philosophe peut être brovB : le héros chrétien seul sait 
être couiageux ; le monde dira du philosoplM qu'il est sage ^ 
modeste et patient : mais ce n'est que du chrétien que l'on peut 
dire qu'il est chaste 9 humble et résigna Si 9 ik force d'études , 
le philosophe parvient à mériter le iitre de savait: sans autres 
Inmières que cdks dé la foi , le chrétien > et mém^e le chrétien 
ignorant, est «eul véritablement éclairé^ enfin le philosophe 
peut à grand prix se proclamer bienfaisant » mais àU chrétien 
exclusiveuient appartient k jamais le glorieux privilège d'être 
nommé charitable. 

Laîssontdonc aux enfiints du êiède le futile ol^gueil et le vain 
pUl»ir de célébrer leurs héros et de brûler en leur honneur un 
encens dont le vent dissipe la famée comme le temps emporte 
leur gloire. Chretiene^ n'estimons^ n'admifonS que ce qui eèt 
chfétien 9 n'aiaoonsiqtie ce que Dieu trouve aimable^ H^ louons 
que ce que Dieu approuve 9 ne travaillons k aëquérii* qiie ce que 
Dieu bénit et récompense 1 

Ces réflexioos» Messieurs^ nte Conduisent tiatui*e1leinent au 
sujet principal de ce diètonr^i^ ou, 'pour mieux dire > elles 
sortent du sujet même ; et déjà^ j'en suis certain , celui ^jue je 
n'ai pas encore nommé est présent à votre esprit^ et déjà vous 
l'avez reconnu dans ces premiers traits de l'esquisse du parfait 
chrétfen^ '^t -dans les paroles mêmes du texte qtie j'ai choisi , et 
dont jamais r^pplicâ tien ne fut pitts juste et mieux meifitéé; 



(4) 

VOUS VaTcx aécoiuiu quand j'ai parlé de courage > de rësignatieii^ 
de déaiiitéressemexit ) .d^abhégaiîony d'humilité, de charité jf 
TOUS Fa^QZ reconnu y et mille traits touchants se sont présentés à 
votre mémoire , alors que }'ai dit : il: a passé en disant le bien , 
pertransiit benefaciendo ^ frappés des prodiges de la miséricorde 
divine en sa faveur', vous l'avez reconnu surtout quand j'ai 
ajouté que Dieu étoit avec lui , Beus ervtt cum Uio ; et pleins 
du souvenir d'une vie semée de tant de bonnes œnvres, ou, 
pour mieux dire , d'une vie qui n'a été qu'une bonne œuvre , 
vous' avez dit aussi £q>rès l'Apôtre ? « etnous aussi ; nous avons 
été témoins de toutes les choses qu'il a faites ; m et nos testes 
sHi^usQn^KàjumquœféciL' 

. L'in^olrable tâche qui m'est imposée par tons , Messieurs j 
se bo^jçne.dpnç^ pour ainsi, dire , à rassembler vos propres sou- 
venirs,: vos propres -sentiments y et avons léi présenter danaf un 
tableau ddnt voua aiirez. ainsi fcim'ni les tiraits , et qui sans doute 
seroit plni^ brillant si vous en aviez aussi fourni les couleurs. 
Mais du mbins je tâcherai de suppléer l'éclat par là simplièité , 
et peut-être trouverez-vous qu'elle ne messied pas au sujet que 
\fà traite ) peutrétre Vous jugerez comme moi qu'une vie û pure 
4Qitjetre racontée sans art / et qu'un récit naïf est dans une plus 
juste harmonie ^vec les vertus d'un chrétien qui , par l'tnno- 
oence de sies. mœurs, la candeur de son caractère , la franchise 
de son/é)^ j sensible appartenir bien plutôt aux premiers siècles 
de foi et de charité qu'à cette triste époque de relâchement et 
d*indiirérence , où , comme isolé aii milieu de la corruption 
générale, il trouva si peu de modèles , et où j'^onterots qu'il 
a laissé si peïi d'Imitateurs ^ si je parlois y Messieurs > partout 
ailleurs que dans cette édifiant^ assemblée. 



Ce fut au sein d'une noble famille lyonnoise, et plus noble 
encore parla yertu que par le sang, que Claude B^ïtAtm du Coik 



(5) 

reçut le jour dans l'année 1780. La reHgBon s^assit auprès de 
son berceau *9 et déposardans son âme ces pFemiers germes de 
foi qui dévoient un jour porter de si précieux fruits. Aussi 
peut-on dire de lui ce qu*un orateur sacre disoit du' jeune Yillars^ 
que les amusements de son enfance ne furent que des essais de 
vertus. Incapable encore de connoître la créature , il levoit déjà 
ses mains pures vers le Créateur! Il apprit à consacrer son cœur 
au Seigneur dans un âge où \ peine a-t-on un coeur pour soi- 
même ; et la piété, qui est d'ordinaire le fruit tardif de la grâcé| 
n'attendit pas ici l'âge de raison. 

Les premières qualités qu'elle développa en lai'Airent une 
fermeté inflexible jointe à une inaltérable douceur y vertus bien 
rares à rencontrer réunies, mais dont Dieu se plut à former 
l'alliance dans le cœur du jeune Bei*taud/ parce qu'il devoit 
avoir bientôt besoin de leur double appui ; d'abord , dans les 
persécutions auxquelles sa jeunesse alloit être livrée y et qui lui 
rendirent également nécessaires la fermeté qui insiste et la dou- 
ceur qui supporte ; et ensuite dans l'espèce d'apostolat militaire 
qui occupa ses dernières années , mission admirable, mais*diffi« 
cile , où la fermeté seule peut adiever et consolider ce que la 
xlouceur a ( ommencé. 

Ces éprer. ves dont il devoit sortir si pur et si saint ne se firent 
pas long- temps attendre. La révolution éclata , et Lyon fut une 
des villes de France où l'enfer immola le plus de victimes y où 
le Ciel recueillit le plus de martyrs. Lors du* siège à jamais 
fameux que soutint cette fidèle cité , Bertaud sortoit à peine âf 
l'enfance ; mais homme déjà par le coeur /déjà nourri du pain 
^c^ybrfi, il ne voulut pas se contenter ^ :r :. , 

De lever aa Seigneur ses iriBf^centes maînt ; ' 

fSa jeune audace réclama sa part du danger commun. Cependant 
Iropibibleiiaoore pour combattre lui-même , il aocompagnoit 



(6) 

ses parents ^ ses aniis au combat. Intrépide comme eux et plus 
exposé qu'eux ^ sans armes, et saiis. force po^r^ défendre ssi vie ^ 
on eût dit qu'il n'étoit.là que pour att^odre la mort. Son am^ 
bition n'allo^t pas plus loin ; car il n avoit pas . eiicore TUge de 
la gloire : il ayoit seulement aiitiçipé sur celui du courage. 

On sait Tissue de cette noble défense ^ on sait que tant d-bé- 
roïsme ne fut pas récompensé sur la terre !^..^, ppur échapper 
à l'échafai^d^ le jeune Bertaud et sa vertueuse £imiHe fureilt 
obligés de quitter la France ^ et leur bourreau trompé leur fit 
payer de leur fortune le crime de lui avoir dérobé leur tête. 

Après nue absence de quelqpes années, Bçrtaud revint à 
Lyon ; il 7 revint pauvre aux yeux des hommes , mais aux yeax 
de Dieu plus ridie qu'il n en étoit sorti : car il y rapportoit de 
nouvelle^ vertus f fruits heureux des privations et des souffrances 
de l'exil. Pour les accroître encore , la divine Provideuoe acheva 
de lui retirer jusqu'aux derniers débris des biens qui lui étoient 
restés. Plusieurs spéculations entreprises par lux pour rétablir 
les affiures de sa famille eurent un succès tout contraire; i^o 
ne lui réussit : et sa patience en devint plus infatigable» sa sou* 
miçsior^ y sa résignation plus parfaites. 

Saisi d'un saint^effroi à l'aspect de llDimoralité de son siècle , 
Jbéritiçr corrompu du siècle corrupteur qui Tavoit précédé » le 
jeune Bertaud plein d'innocence voyoit le mal , pour ainsi dire,, 
plus qu'il ne le comprenolt j. et le fuyoit comme par instinct 
pour n'avoir pas à le détester par expérience. En garde conU*e 
illes obligeants ^mis , ces conqiagnons de plaisirs qui seroient 
mieux nommés pçut-étre complices de désordre -, étranger aux 
joies du monde, aux divertissements prolanes que de prétendus 
chrétiens s'efforcent de faire croire innocents ( peut-être sans le 
croire eux-mêmes ) , les plaisirs du jeune Bertaud c'étoient ses 
devoirs , ses divertissements c'étoient ses bonnes œuvres , s» 
compagnons , ses amis c'étoiient ^es parents. Pendant loDg- 
temps il n'eut pas d autre société. Heuiwax au milieu d'eu^, il 



(7) 

les aîmoit att^Dit qu'il en étoit tàmé , H chaque jour 41 leur 
rendoit ( douce récompeuae de leur lendreesel ) les exemples 
édifiants quUl en âvoit reçus. Ce ne fut que lorsque quelques 
}ennes Lyonaois ^ coinme lui tfcfaappëf an naufrage presqu'unii- 
▼ersel » se réunirent au nom de Maru pour mettre e|i commun 
leurs travaux , leurs œuvres et leurs pcîèffes , qu'il se joignit k 
eux y se livrant alors sans crainte aux nouveau^ compagnons 
auxquels la Vierge irès'-pnuhnte Tunissoit^ el goûtant sanf 
trouble auprès d'eus les charioes naï^ d'une amitié forméesous 
tes auspices de la Beime dos tmgcs et confiée à la garde de ia 
yierge des vierges^ . 

Mais ce moment de ealme devmt peu durer. Bertaud étoit 
destiné à l'honneur de comlMtre les combats du Seigneur, et 
Dieu avoil omrqué çn lui un Maurice plulât qu'un Stanislas. 
Déjà la perséouiion du despotisme avoit succédé à celle de Ta* 
uarchie, et r£glise de France n'avoit Eût que changer de tyran. 
Le souverain Pofitife éteît prisonnier à Savonne. Le diocèse de 
Lyon, privé comme tant d'autres de ses pasteurs légitimes, 
languissoit et déjà penchoit vers sa ruine* L'auguste captif 
pouvoit seul le relever çt le rappeler à la vie; mais il falloit 
pénétrer jus^'à l^i^ lui exposer les souffruices de ses enfiints, 
et recevoir de ses mai|is sacrées le baume consolateur qui devoît 
guérir leurs plaies. Or , comment tromper les regards d'une 
police ombrageuse ^ échapper à la vigilance de l'inquisition ré*- 
volutionnaire 7 La tentative seple exposoit à la mort: le succès 
rendoit la mort presque certaine. Qai donc sera le messager d^ 
cette périlleuse ambassade? Oa le cherchoit..... Bertaud se 
présente. Cependant il demande un moment avai|t de s'engager; 
et aussitôt il court vers sa mère ; il lui expose le but et les 
chances de Fentrepvise^ les dangers du retour » etle$ dangers 
bien plus grands encore qui en doivent être la suite. < Enfin , 
» lui dit<*il^ il est à^rroire qu'il y n^a de la vie. La mienne , ma 
s mère ^ vous appartient autant quà moi, et }e n^en puis dis*- 



(8) 

n poser sana voire {^miMion. » -^ Parlez,' n^nJUs, et que 
Dieu vouspwtéQB ! telle fut la r^onse d€ cette mère digne d'un 
tel fils. Et , en effet , il partit et Dieu le protégea ! A l'ombre 
de eette tonte-f^uissante protection , il parvînt josqu'au Captif 
•aéré j et , comme jadis, le siiccessear de saint Pierre vit appa* 
Tottre dans sa prison un nouvel Ange qui , cette fois ^ n'ëtoit 
pas envoyé pour le délivrer de ses lien» ,■ mais qui Tenoit 
( chose plus merveilleuse peut-être ! } pour demander au Pasteur 
prisonnier la délivrance spirituelle de son troupeau. 
' Cihargé des bénédictions et des ordres du souverain Pontife ^ 
son retourne fut pas moins heureux y et le succès de ce premier 
voyage engagea Bertaud à en entreprendre d'autres , pendant 
lesquels il établit avec une admirable prudence et une pré- 
Toyance qu'on pourroit appeler inspirée, une correspondance 
secrète entre le Pape et les fidèles de France y canal mystérieux 
par où l'Esprit Saint a fait incessanunent couW les grâces de sa 
lumière y et dont il n*a jamais été donné à l'impie et au méchant 
de découvrir h trace ni d'airêter le cours. 

Le bien étoit fait, l'œuvre étoit achevée; il étoit juste que 
l'ouvrier reçût sa récompense; Celle que Dieu chorâit à Bertaud 
dans les profondeurs de ses trésors étôit digne d'un tel servi- 
teur : il fut soupçonné, arrêté et jeté en prison. 

C'est ici , Messieurs , que commence cette longue suite de tri- 
bulations et d^épseuves qui conduisirent Bertaud à la hauteur 
de perfection où Dieu l'appeloît pour sa gloire et pour notre ins- 
truction. Arrêté avec MM. Franchet, Yanet et quelques autres 
complices d'innocjence, il fut, comme son divin Maître, mù au 
rang des malfaiteurs et livré à une troupe armée pour être 
amené devant ceux qui s'étoient fait ses juges. A quelques lieues 
de Lyon, une pauvre servante d'auberge, qui sans doute avoit 
an lii^e la vertu au* front de celui rqu'on traitoit eni:riminel, lui 
propose de le faire évader | mais Bertaud refuse , o parce que, 
a dit-il , sa fnit^ pourroit compromettre ceux «fui le ga^rdoient.» 



(9) 

Phu loin^ on chargea de fers son Teitueux ami Fraadiet; Ber'* 
tuad comptant sur le même traitement, pr^ntoit déjk ses 
mains en s'écrîant : • C'est la livrëe de Jësus-Cbrist ! je n*o- 
soift pas prétendre à un pareil honneur ! • Mais ce transport im- 
prudent lui fit tort : on ne lui mit pas les fers. Demeure libre 
malgi-elui, il s^en affligea intérieurement, en reconnaissant , 
comme il l'a écrit depuis , que Dieu Tavoit justement puni d'a- 
Toir aspiré à une gloire dont il étoit indigne. 

A son arrivée à Paris , Bertaud subit l'espèce de torture k la- 
quelle, dans ces jours d'exécrable mémoire, on soumettoit tout 
Itomme soupçonné de piété et suspect de vertu. Sa conscience 
fut livrée aux interrogations de ces inquisiteurs delà tyrannie « 
si habiles^ comme on sait, à interpréter la pensée, à commenter 
un regard, ^ même à traduire le silence pour faire coupables 
ceux que le mahre ne vouloit pas qui fussent innocents. Mais 
Dieu soutint son serviteur dans cette périlleuse épreuve, c!t tous 
ses interrogatoires tournèrent à sa gloire et à la confusion de ses 
ennemis. D'un côté, l'on vit tout ce que l'impiété sans pudeur, 
le despotisme sans firein peuvent inventer dé plus insultant; de 
4'ai]ftre , on put admirer tout ce que la foi inspira jamais de plus 
noble k l'innocence. Ici , tantôt d*infâmes ruses , d'hypocrites 
détours, d'insidieuses questions; tantôt (piège plus perfide en- 
core!) de l'emportement sans abandon, de la fureur sans fran- 
chise; là, au contraire, la douceur unie à la fierté, la vérité di- 
rigée par la prudence, et toujours une sorte de candeur habile 
et de sincérité discrète, qui, sans dire tout ce qui est, ne dit 
pourtant rien qui ne soit. 

Lassés enfin de leurs vains efforts pour obtenir un aveu dé 
leur victime , ses persécuteurs ne pouvant punir ses paroles , 
voulurent du moins punir son silence; ils voulurent essayer s'ils 
«croient jilus heureux à fatiguer sa patience qu'à vainoi-e sa fer- 
meté, et si la lente agonie d^uim captivité solitaire lui arrache- 
roit une ibibksse que la menace d'une mort violente n'avoit pu 



ob^nir d^Iui. Un noir cachot^ dont une liumidité infecte^ êé^ 
▼croit les murs que le soleil n^avoit jamais ëdaiirës , tel fut Fa- 
si)^ qn'on lui choisit. C'est là que, séparé de aes amis , ignorant 
le sort de sea^ parents , d^ouillé d^ ses papier», de ses livres , 
•ans avgeM , sans ressources , c'est là que Bertaitd entra seul..». 
Seul? Non, Messieurs, je me trompe; on lui avoit laissé son 
crticifiiL. 

Aussi , il sentit bientôt qnll a'avoit rien perdu, ou pliUôt il 
sentit tout ce qu'il avoit gagné. Où la cruauté des bommes abon- 
doit , les consolations de Dieu surabondèrent*. Le récit qu'il se< 
plaisoit souvent à en faire avec une candeur et une vivacité dont 
jesçns trop que le charme est inimitable/est un des plus tonebants 
témoignages , et l'on pourroit dire même un des plus beaux 
cantiques d'actions de grâces que jamais la reconnoissance de 
l'homme ait adressé à la miséricorde de Dieu. 

Ah! que ne l'entais entendu, comme nous, ces malheureux 
qui nient la Providence I que ne l'ont-ib entendu raconter ces 
communications ineffables avec Jésus, ses tendres invocations au 
' cœur de Marie, ces heures si ingénieusement partagées pour en 
déguiser la longueur , entre la prière , la méditation , les souve- 
nirs et l'espérance f ce sonuneil si doux sur la pierre qui lui 
servoit de couche ; ces rêves ^i consolants , suivis d'un réveil 
si paisible et si serein ; cette constante liberté d'esprit au milieu 
des fers; cette paix profonde du cœur sous la hache des bour- 
reaux 'y tous les mystères enfin de la solitude chrétienne, toutes 
les délices de la captivité pour Jé$us*Chriat ! 

Ces favorables rigueurs durèrent six moif , que Bertaud a 
toujours regardés^ disoit* il souvent , comme les plus heureux 
de S4 vie. Cependant il changea de prison , et fut jeté parmi les 
voleurs et les assassins» Peutrettie espéroit-on Vhumilier en ra- 
baissant jusqu'à ces malheureux ) le contraire arriva : il eut la 
(consolation d'c:n élever plusieurs jusqu'à lui ; et répandant sur 
eux la auiaboudan^^ 4^s gi'^çe^r qu'il ycnoit d'amasser dans la 



N 



( »« ) 

solitude, il lenrenf^eigna k religion qui purifie la maîn du tueur- 
trier» il leur fit aimer le Dieu qui accueillit le repentir du bon 
larron. 

Enfin , le tyran tomba ^ et avec lui les fers de l'innocence. La 
nouvelle de sa chute excita dans les prisons où languissoient tant 
de royalistes des transports de joie impossibles k décrire. Quant 
k Bertaud , il se contenta d'obseiver que c'etoit précisément 1^ 
jour de la fête de la Compassion de la sainte Vierge , que Dieu 
avoit eu pitié de la France, Personne ne parolssoit y penser. 

Cependant , la plupart de ceux qui avoient soufieft pour îa 
cause de l'autel et du trône firent valoir leurs droits. Bertaud 
ne s'en crut aucun aux récompenses : il croy oit n'en avoir qu'aux 
persécutions ; et tandis que ses amis et les compagnons de ses 
revers recevoient ou attendoient de la légitimité le prix de leur 
sang réyandu ou exposé pour elle , Bertaud , obscur et oublié 
comme le mérite modeste f reprenoit au sein de sa famille lu 
cours de ses pieuses et charitables habitudes. L'arrivée à Lyon 
de LL. AÂ. RR. Monsieur et Madame ne put même le distraire» 
Satisfait de les voir, il ne fit aucune tentaâve pour en être vu; 
car alors ils étoient heureux , et cen'étoit pas encore le temps 
de les défendre. 

Hélas! ce temps n'arriva que trop tôt. L'ombre de l'usurpa- 
teur reparut , et la France , a la vue du fantôme sanglant , poussa 
un cri d^effroî. Bertaud l'entend ; il vole à Paris , et les rangs 
des volontaires royaux s'ouvrent pour le recevoir. II y apporte 
ce zèle ardent et ingénieux qui s'applique à toutes les positions 
et maîtrise toutes les fortunes , et il devient l'exemple de ses 
frères d'armes, comme plus jeune il avoit'été l'édification de ses 
pieux compagnons. Son dévouement se communique à ses nou< 
Teaux camarades; son courage les électrise, sa fci*meté les sou- 
tient, sa prudence les dirige. Parvenus à la frontière , c'est on 
vain qu'on veut les forcer à retourner sur leurs pas. « Amis y, 



( '2 ) 

• s'écrie Beriaud^ qui a du cœur tne tmvel » et soixante jeunes 
guerriers s'élancent , et franchissent arec >lui It frontière, en 
présence d'un régiment qui déjà avoît arboré les signes de la 
rébellion y et qui demeure immobile de surprise pt d'admi- 
ration. 

Rentré arec le Roi, Bertaud alloit s'enAeveltr de nouveau 
dans son humble obscurité , lorsqu'un colonel dé la garde 
royale que la noblesse de sa conduite avoit frappé y le fit nommer 
capitaine dans son régiment. Bertaud ^.Mcpris d'avoir été re- 
marqué f plus surpris encore d'avoir été trouvé digne d*une,ré- 
compense y accepta en rougissant une justice qu'il nommoit une 
faveur , et dés-lors il ne travailla plus qu^a la mériler. Instruc- 
tion^ discipline , exactitude , régularité , il eut bientôt tout ac- 
quis; et ce même homme , qu'on crojoit exclusivement adonné 
aux pratiques minutieuses d'une piété monastique , fit voir aux 
impies et aux mondains étonnés^ que celui qui sait obéir à Dieu 
sait aussi commander aux liommes y et qu'unp épée ne paroit pas 
pesante au chrétien accoutumé à porter sa crbix. 

C2ependant , k cett^ épée mêase , une croix aussi éloit atta- 
chée; croix plus lourde y plus accablante cent fois qu'aucune de 
celles que Bertaud avoit portées jusqu'alors. Car Dieu Voulut , 
pour que rien ne manquât à ses métites, et peut-être aussi pour 
jqne rien ne manquât à l'instruction qu'il devoit nous donner , 
que son serviteur subît la plus rude épreuve à laquelle un mili- 
taire y un Français pût être soumis. Un de ses camars^des , injus- 
tement prévenu contre lui^ l'appelle en duel..... A ce mot seul^ 
Messieurs^ vous vous troublez pour lui y et votre cœur vous en 
dit plus que je ne pourrois le faire. Officiers et chrétiens, vous 
seuls pouvez comprendre tout ce qu'il eut à souffrir ; et vous 
mettant à sa place y vous sentez combien la tentation dut être 
pressante y combien il étoit difficile de vaincre la crainte de pa- 
roStne craindre lajnort..... Mais rassiirez-\:ous . Messieurs: IHeu 



( i3 ) 

aoiiteBoitB^taiid^ a^eela tiibulation il lui avoit envoyé la force. 
« Le Roi, répondit-il au provocateur^ le Roi m'a confié une épée 
». poj^^'Ç09nbattrei;9es ennemis et non pour égorger ses servi* 
» teiu*^I'»&fpo»nse sublime, courage héroïque^ et je dirois 
pr^que coTira^ inimitable , si je ne savois que quelques-uns de 
ceux qui m'entendent ici l'ont imité, comme Bertaud luî-méme 
ayoit imité en cela le brave des braves , le grand Turenne..,. Et 
comme Turenne aussi, il fut approuvé, loué de ses frères 
d armes i dp sçs ^befs, de ses inférieurs. Puissant empire du vrai 
courage I jusqu'alors Bertaud avoit été aimé, estimé; de ce mo- 
ment, l'amitié se changea en admiration, l'estime en respect. Et 
lui^ sorti vainqueur d'un combat bien plus glorieux que celui 
qu'il «ivoit reiiisé , il s'attacha de plus en phia à remplir les de- 
voirs d'uno^cier zélé, comme il venoit d^accomplir ceux d'un 
fidèle chrétien, 

£t que l'on n'iipagine pas. Messieurs, que ces nouveaux de- 
voirs lui fissent négliger en rien le premier, k plus important 
de tous» et que le service du Roi nuisit ènrten, chez lui, au ser- 
vice de Di^tt» Bien loin de là , il ctoiprit qu'environné de frères 
uioJAs favçrlsés d^ la grâce que lui, il devoitoredoubler de zèle 
et de ferveur, afin que son exemple encourageât les timides, ré- 
chaufiât les tièdes et ramenât les égarés. D ne tarda pas à re- 
cueillir les fruits de cette sage et charitable piété , et c'est à elle 
principalement qu'est dû ksuccèsdes missions de la Garde, dont 
U a été le premier moteur et comme le vicaire extérieur -, et Tac- 
ccoi^ement merveilleux des pieuses associations d'officiers dont 
il fut le fondateur^ et dont 9iaintenant, sans doute, il est le 
protecteur' et l'aqge tutélaire -, et l'établissement des pieuses réu* 
nions de soldats », que partout il a formées sur son passage , à 
Paris, à Rouen , à Versailles , à Saint-Denis, à Vincennes : œuvres 
admirable3^ qui SQO.t tellement marquées dtt double caractère 
religieux et militaire , qu'on les croiroit plutôt des fondations 
de saint Louis continuées par Henri IV, que l'ouvrage d'un 



( 4V 

miiple officier qui Bçiat, pour TentrfipieBcIre^ qué^im zèle , et 
.pour ra<:h$ver<)ae sa persévértuiGe* 

Ce n'est point h Yoiis^ Messieurs^ qu'il «^t nëcMS&ii^e éé ¥e* 
tracer et les heureux effets de ce zèle> et les fruité nombreux de 
cette perse vérafice. Vous en êtes , pour k plupart y les virants 
témoignages-, et vi)s souvenirs vous en diront plus que tontes 
mes paroles. Ce lieu même nous rappelle assez que c'est à sa suite 
que plusieurs d'entre nous j enti^mes; qne ce fut, appelés, 
guides par lui^ que nous vînmes y en frères unis de foi et de 
charité , promettre, an pied de cet autel , de servir Dieu , dlio- 
nom* Marie 9 de défendre le Roi ^ et de nous aimer les uns les 
ainUes. Saint engagement^ douce promesse^ que Dieu récom- 
pense en.augaMntaBtdbaquejourk nombre des eûlkûtsàt'Nôtrû^ 
Dame-des-P^ictoins! Fruit béni des travaux et des efforts de 
celui qui nous a placés sous sa puissante protection ! 
. Cependant ,.tant d'efforts ^ tant de travaux avaient nsé sa vie , 
tant de vertus avoient préparé son immortalité : déjà le Ciel le 
redemandoit à la terre» Dieu voulut toutefois j pour couronner 
une s^ belle carrière , que ses derniers j<>urs fussent encore utiles 
à son pays. Uni par Pamilié , la vertu et le malheur, comme je 
liai déjà dit ^ h cet infiitigable magtètrat qui veille sur la France 
avec autant de zèle qu'il prie pour elle , et qui , hors dMcî^ est la 
terreur des traîtres , comme ici il est l'édification des fidèles (i), 
Bertaud s'offirit à. supporter ûUe pHtûe da poids de ses immenses 
travaux. Il s'jr livra avec une ardeur qui s'atîcroissoit Vit tout ce 
que le désir de soulager l'amitié peut ajouter ati désir de servir 
sa patrie. Mtiis ses forces trahirent son cocu'age. Sa santé s'altéra ; 
ou.lui conseilla d'aller respirer l'air natal , et il partit pour Lj on. 
Bientât une longue et douloureuse maladie l'avertit que sa dé. 
livranoeétoit prochaine. Pendant quelques jours , cependant, 
on le crut guéri ^ sa famille, ses amis en aceuetlloientPespérance; 

(t) M« Franchet , 4ot^ dûrccteur général dt la poUce (!ù royaume. 



t.5) 

lui seultiela {MFi^Ugenit pas; €t soit qu'il senttt son état » soit 
pittlôt que Dieu Veài iarorisé à c6t égard de quelque rérâalion 
particnliève / comme le feroient croire plusieurs circonstanee» 
«ztraorditiaîres quî'pein^tre seront mieux connues %in jour, 
-Bertaud vit que Tlieure suprême approchoit ; et c'est au moment 
même où ses parents se réjouissoient de son rétablissement , que 
s* entretenant avec eux du néant des espérances de la terre, au 
bonheur de l'éternité , des miséricordes de Dieu , il rejnit dou- 
cement entre ses mains son âme si belle et si pure y et alla con- 
tinuer dans le Gel sa prière commencée sur la terre. 

Telle est , Messieurs , l'esquisse rapide de la vie de celui qui 
a passé ^n faisant le bien parce que Dieu étoit avec lai* Vous 
^^ui avez été témoins des choses qu'il a faites , vous savez si j'ai 
rien ajouté k la vérité^ ou plutôt vous savez combien je suis loin 
de l'avoir dite tout entière; et comme moi, vous regrettez tout 
oe que son humilité a dérobé à notre admiration. Cependant il 
est un témoin , Messieurs, un témoin qui a vu , qui a jugé , qui 
a apprécié ses vertus les plus cachées , ses plus secrets sacrifices. 

Ce témoin est ici , il est au milieu de nous C'est le Dieu qui 

xepose dans ce tabernacle! Ah! si, humblement prosternée de- 
vant lui , il étoit permis à sa créature de l'interroger , et qu'il 
daignât , comme autrefois sur la montagne , faire entendre ici 
^a voix; s'il nous révéloit les mérites obscurs de son serviteur , 
et les Êiveurs secrètes qui en furent le prix, quelle admirable , 
quelle touchante manifestation ! que nous apprendrions de com- 
bats , de victoires , de récompenses i que nous verrions de pieuses 
larmes tendiement essuyées, de saintes^ austérités miséricor- 
dieusement adoucies I que nous connoî trions de pauvres secou- 
rus, de malades soulagés, de malheureux consolés^ de pénitents 
encouragés , de pécheurs convertis ! Enfin , de la part de Dieu , 
quelle abondance de grâces , et de la part de son serviteur, quelle 
correspondance à la grâce !..... Mais je m'arrête, Messieurs; 
le respect m'impose silence; l^en a voulu qu'un vo^e couvrît 



( >6 ) 

emcore cette partie da tableau. Adorons m Tolontë tapréme 5 et 
attendons soutenus par la foi et Fespësance, attendons ce grand 
jour, ce dertiier jour, où tous les voiles tomberont, où toutes 
les œuvres seront pesées et jugées , et où les vertus des justes 
seront données' en spectacle m Gel et à la terre ! 



FIN, 



llfPqiMBRIE DB GUEFFICR, IlOE MAZAfilRE, N«. 93. 



LE 



MÉMORIAL CATHOLIQUE. 



iroVEHBBS ibuH. 



» '. t 



Avis AUX SoUSCElVTEUàS* 



messieurs tés Sûuscripteurs'doht t abonnement expire ai^ec td 
tti¥aàon de décembte , sont priés^ de le renàiwefer iwlmt U 
x5 janvier i829> pour ne poi(U éfàrou^er de retard dtins l'envoi 
de leurs numéros. 

Les lettres , demandes et envois d^arseht dois^erit être nffntn- 
vHis y'èt' ad/essés AtL Wrécieui dû' MémoNdljHHiE. nzs BtkiJX^ 
t^ftTg» n« 5» prés la rue.de Seioei iauboui'g Saint-Gerinatn. 
.. Messieurs les Abonnés gui auraient des récli^ations à nom 
adresser , sont invités à nous les faire parvenir à l'époque du 
renouveUemeni de leur souscription ; plus tard elles rie sètôiént 
f^ admises^ 




QuELQUtS FAAGME9T8 DE LA 8EOOKDE I^ARTIE DE L^OUVRAGB D^ 

M* MomLER 8VR lIIkitiC db l'Église f i)é 

» ■ ' ■ • ■ • ... ! 

Coiilme tiouS avons liea dis penser qu'on a lu atec intérêt 
Tanalyse de la première partie du savant ouvrage de M^ Moehler^ 
insi^rée dans le Mémùricd de février , nous espérons que quelr 
ques extraits de la seconde partie tit)uv€i'ont aussi un accueil 
favorable. 

M. Neandel* , professeur à Berlin , qui publie en te motncnt 
une ffisloire dé l'Église , dont le quatrième volume vient de 
parottre > ajant déclaré qu'aQn de bien comprendre et de juger 

(t) Vaye* le premier article êor cet oiivrag« d«if» 4e ciikier an mm de 
février. . ,^ 

ro flo 



( 286 <) 

arec impartialité let éTéoements et les hommes qui figurent 
daa$ l'histoire eNcelÀ«isli(]ue ^ it {eiut que ceHe-ci. soil h^%ée sur 
ridée d*une Eglise invisible , son assertion a été attaquée non- 
seulement par des catholiques , mais même par des auteui-s 
protestants. Ainsi , on trouve dans la Gitzette évangélique , qui 
s'imprime à Berlin ^ un article du pasteur Grundvirich ^ sur l'ou- 
vrage de Pfeander , où il est dit , au sujet de cette Eglise invi- 
sible^ que les protestants a voient cru devoir l'inventer afin de 
pouvoir répondre aux catholiques , qui leur reprochoient de 
ii,*étre plus dans l'Eglise hors de laquelle il n'y a point de salut, 
^t auxquels on ne ppuyoit rçpliquei: autrement qu'en donnant 
ce nom à la seule Eglise des éjus , qv^i ne se di^ingue pas par 
des marques sensibles. « Mais y ajoute le pasteur , si les hommes 
n'ont aucun moyeu de distiaguer la véritable Eglise y elle n'est 
pour eux qu'un é|re imaginaire, et il sera mâm&ifnpossibhs de 
dire avec certitude si saint Etienne ou bien ses bourreaux appar- 
tenoient à l'Eglise , attendu que pous ne pouvons les distinguer 
que par leurs paroles et leui's actions | c'est-à-dire par d^ chose» 
sensibles. > 

Ce point essentiel de la théologie étant donc controversé de 
nouveau entre les protestants mêmes , nous croyons devoir 
soumettre à nos lecteurs ce qu'en dit M. Moehler. 

« Les agents cachés , les forces invisibles tendent partout à se 
xnanlfester dans le monde extérieur , et produisent des phéno- 
mènes analogues à leur nature et à leur action particulière. 
Pour que l'âme de l'homme comme telle put être et agir , il a 
lall n qu*elle se formât des organes et qu'elle se manifestât dans un 
corp^. Le KctyavtAôv ^ la sociabilité , que l'homme tient de son 
Créateur , se révèle en formant la société. Nos principes ii^o- 
raux se manifestent dans nos œuvres. Et. lorsque l'psprit saint 
fut envoyé sur la terre, il fallut de. même que cette force^nou- 
velle , cet agent invisible se manifestât en produisant un phé- 
i^ooiéne m>uyeau et correspondant à la nature de spn action. 
Ce phénomène est l'Eglise visible. Sa destruction seroit unsigne 



( 28- ) 

àe b i'etrâhe du SaÎBl-Ëiiprii, comme la dUsoIutîpn du torps 
de rhpmme niarque le dëparl dtt ioB âme. Il esterai qae Paciioa 
du Saiat-Eq[>ritdaii8 aosâmes^ par lequel il produit et consenrt 
l'Église Tisible^ semble suppôsar que bous sommes dan$ un état 
purement passif» puîsqu'au lieu dé nous déterminer nous-^iué** 
mes 9 nous nous laisscM^s déterminer par l'universalité d«is fidè* 
les; niais cette passivité apparente renferme la plus grande acr 
livité» Car Tabnégation de nous-mêmes qui nous rend soumis à 
riSgttse est uD des plus grands efforts dont la T<4onté humaine 
ik>it capable. Noua le voyons par l'exemple de cet eoÉifesseuns et 
«liairtyrs que saint Gyprien a voit à e^mbatlse ) ils avoient la forc^ 
^u'il falloit pour braveir les tourments /mais ils n'ét«ûe&t pas aa- 
«<to fan» pt>ur résister aux teataéons de Torgueil et pour sou«- 
nMttre leur sens privé aux déiâsîons de l'Eglise. 

s li'E^lise visible y ce phénomèite qui manififiste l'action de 
TEsprit de Dîeu^ de cet Esprit d'amour qui étouffe P^ïsme et 
qài unit les fidèles, est aussi le seul moyen qui puisse trans* 
mettre et cMserver la vraie foi que le Verbe de Dien a révélée | 
Cotumna véritatis (i). Jésus Christ n'a pas voulu que le basard 
décidât par qui et comment sa doctrine ^eroit enseignée ; les 
apâtres non plus ne l'abandonnèrent pas au hasard. Sans cet éta* 
blissement et cette succession régulière et permanente d'un corps 
enseignant^ la bonne nouiueUâ et son véritable sens ne seroieat 
parvenus à la po^stérité que comme ces^ bruits vagues et confus 
qui se perdent dans le lointain^ Et si chaque chrétien , absn<« 
dfMiné à lui-même , avoit de , sur des notions aussi vagues , se 
fctiherspn* christianisme , ji qui le païen se seroit41 adressé, si 
Icfs ebré^tfétos eux-mêmes n'avoient su répondre que d'une ma- 
nf éré éènfiise et ôontradSctoire ft cette question : Quelle est la dœ^ 
trine du maître sous l'étendard duquel vous voulez que je me 
range ? Rien au contraire n'a dû tant frapper les paiens que cette 
réponse uniforme de tous les chrétiens , qui n'était que l'écho 

(iHTÎm.,IU, i5- 

20. • 



( a88 ) 

deTËgUsc enseignante. Cet aeeord merreilleat, selon la belle 
idée dé saim Augustin y deroit remplacer, pour tons les temps, 
ceâ miracles priirfilifs que Jésus-Christ eC ses apA.tres' ^volénrt 
employés pour attirer l'aCteintion d\in mdnde qui ne coiifioissôil 
pas^eneore te christianisme \ et nu) doate que Tunité de FEgKse ne 
soit'uil miracle perpétuel .du Snint-Esprit ,' un at*gttment propre 
à toucher dans; tous les sièdes dâ intelligences feités pour s^tir 
ce qui estgi^ild etsùblîme. Quant à Topinion de ceux qui pr^ten- 
'dent que J^ns-Christ n*aVoulit fonder qu'une Eglise invkîUe f 
«Ik est tellement contraire an chrislianismey que quelle ^lè s6îc 
l'époque \ laquelle on i'èinoiile , 6n trouvera ton)ôiilr»que TEglise 
visible e^tttoit àè^i de fait^ comme «nssi elle est précédée par 
tous lesenseignements dirSauvéartoéme', de ses apôtres et des 
docteurs primiti6. L'imstilution dé èacreinentt visibles pour PE- 
flise/ce que Jésas-CKriit dit des régies qu'on suivra pour ad- 
mettre les hommes dans $on Eglise ou plnir les en exclure , les 
préceptes 'aposito^qaes de garder FtinHé de la foi et d'éviter les 
hérétiques^ tout cela h'aûnut ancun aèiis danel'liypûtfaiise d'une 
Eglise invisible^ '}> 

Dans ce que M. Moebler dk sut' TéfÂscopat nous avons re- 
marqué le paésage suivant* : ' 

«La primitive Eglise se compcwoit d*hoinmes que leSaiat«-Ea- 
prit aveit convertis 9 et dont Is volonté sainte étoit si'confôrnie 
à celle de leur évéque? q«'il pouvoit paroStre qw cieUiî^i ne fit 
que t)rodaliier et exécuter la Volonté génél'dle. Mm» la présence 
et Taaioad^ l'autorité épistopale ont dû se faire selitir davan- 
tage à mèsui^ que ceux qui n'étoieot chrétiens <{«ie. par leur 
naissance sont vetoua remplacer' les Vrais fidèles f l#..v<4^(H[)|é dé 
l'évêqûene pouvoit plus être l'expression de la. volonté de Un^ 
puisque celle volonté de tous n'étoit plus' conforme à la voloitila 
divine; l'évêque s^ inonti'e dé^lots souvent en of^osii^n avec 
le grand nombre y et les bons seulement sont de son c^é. Il coiw- 
mande pins souvent, puisque l'obéissance volontaire est plu» 
rare : il parott s*£ii*e élevé ^ puisque ceux qui composent son 



{ *«9) 

ti'oupeau se sont abaissés et sont déchus de learprtinîtive veftu. 
Voilà coiiiinent on doit s'expliquer, le changement qui eut lieu. 
On iiouvera sans doute plus coininodede ramener tous les dére- 
loppements de l'autorité 9 et. en général fovs les éyénements de 
riiisioire ecclésiastique à un 9eul et oiéine principe > c*est-à« 
dire, h Tégoïsme et à l'ambition des mitiistres de Jésus-Christ. ». 
Void maintenant , en substance , ce. que dit M. Moehler sur la 
Papauié^ Le comoa^ncenaent pQurroit surprendre dans un écri- 
vain catholique % si Ton ne savoit que c*est un professetir 4e Tu* 
bingue qui parle. 

. « J avpis pendant long-tetnps véyoqué en doute, et )elois 
mêiuc prçt à nier q|ie la t^^p^iUé fût une nécessité, un caractère 
essentiel 4e FCglise catho)ique.« Le concours de toutes les parties 
pour la foruurtion d'u^i scmI «t grand tout me paroissoit assuré 
par l'unité del*é^s<(Opat tellç que |e vien^ de Texpliquer. Mais 
e^n examinant plus attenliveinent et avec .moins de préjugés les 
passages de l'Ecriture qui se rapportent k saint Pierre, et les 
données que ^p^^ trouvons dans l'hisioire des pemi^fs siècles; 
^n méditant ainsi plps profondément sur tous ks ^éil^ents qui 
eiitrçfft pécetsairomept dans }'idécicle r£g)ise . je: m« suis con- 
vaincu que cette idée seroit incomplète sans la Papautés Notus 
avons vu dans l'évéque le centre et l'imagie vivante de l'unité 
de tous les fidèles d'un même diocèse i le métropolitain nous a 
paru de m£me être le centre de l'unité pour plusieurs évéqnes 
appartenant à la même métrçpole ; nous ayons engn trouvé l'u- 
nité de tous les évêqoes , mais il nous ipanqnç encore une. image 
vivante de leur, unité. Or, de même que nous.avons vu que l'é- 
véque, cen|re et image vivante de l'unité de ^ouales fidèles d'un 
même diocèse^ n'est pas une* création o.u invention humaine, 
mais une institution divine , ainsi nous devons trouver déjà dans 
TËvangile l'institution du centre et de l'image vivante de l'uni t4 
de tous tes évêqt^es ,. qui est l'unité de T^lisc même. Or, qu'on 
attache plus ou molnsdepoidsaux testes par lesquels on prouve 
j(^institntion divine de la Primauié de saint Pierce^ on ne 



• 



l 29^ ) 

eentestera pas du mdins qàe TÂpètre l'a exercé de iak* Et quand 
même J^sus-Christ' eût dit en termes exprès rll tous £iut uié 
centre d'anîté; il ne pou voit pas ^tre compris ayant l'époque 
où la nécessité d'un pareil centre d'unité comijneiiçât à se faire 
f enfir. Pendant la rie des apôtres, dans leur dispersion, et qnaiid 
chacune des Eglises qu'ils avoient fondées ëto|t encore tout oc» 
eupéé de son organisation paifticùlièrè , le besoin et Taction 
même d'une autotité suprême ne pouvoi^nt encore être qne 
peu sensibles. L'histoire dé FEglise nous présente le déreloppe- 
ment d'un corps et de ses organes 5 ce corp^ et ses drganés sont déjà 
renfermés dans le germe qui existe tout d^abord^ m/ùs le germe 
ne peut Se développer que succe^sWement. L*idéé de l'unité de 
FEglise précède dans l'ordre logique celle d'un centre de cette 
unité. Il a fallu que les chrétiens fussent d*aboi'd conduits ii l'idée 
d'une seule et grande société^ qu'ils dévoient forlùei* en profes- 
sant tous la même docttlne etsuivatit la mêmeloi^ pc^ur passer* 
de là à éette autre idée d'un Chef visible et suprême^ comme le 
seul moyen et le moyen donné par lé foudatenr noétoie^de la re' ' 
Kgion pour réaliser et maintenir l'unité de tousf les fidèles." Ausst 
est-il remarquable qu'à dater de Tëpoqué où le dogme d'unef 
seule Eglise, fondée par 'JésuMSiHst, ftit plus expt>esséâkenteii^ 
seigné, et le besoin de l'unité senti plus généralement ^Phistoire 
BOUS parle beaucoup plus souvent de l'Eglise de Rome, et ttoug 
h montre prenant la part la plûs-^^tive à tout ce qui se passé 
d'important pour le monde chrétien. ' Le célèbre passage de 
saint Iiétiéè qui faH remonter cette autorité, cette infitience de 
l'Eglise de Romeà sa fondation par saint Pierre et saint JPaul, ré^ 
Atte d'avancé toi» Ceux qui aiment mieux l'expliquer parla cir- 
constance qtiè Rome éifoit la capitale du monde ^ et certes, on ne 
«pn^it pas ce qu'une pareille circonstance pourroit avoir de 
commun avec la croyance des chrétieiis, que TEvéque de cette 
1rille«stlé ci^nservateur fidèle de la doctrine apostolique. 

« 'Pour bien comprendre l'action de FaUtorité dans les pre- 
mierl siêcle^^, nous devons partir de ce principe , que Féneirgic^ 



( 29» ) 

«rec laquellese manifeste runitë chrétienne est^ou jours i'n pt o« 
porUon da nombre et de Ift violente des attaques qui yeuletit 
h troubler^ Dans: les temps les plus florissants et les plus calmes» 
BOQs ^ne Remarquons que Faction de ckaqae évéque dans les li^ 
nites de son diocése.'Dans des ten^s moins florissants, lorsque 
la paÎK est troubla d^ms nne certaine étendue de pajs , nous 
▼ojons les rapports qui exbtent entre plusieurs diocèses de«- 
▼enir plus sensibles; les éréques d'une même province se mon- 
trent combinant leurs forces et groupés,- par exemple, autoi» d'un 
métropolitain. Enfin un péril plus imminent et un désordre 
plus général marquent les époques où Taction de la Papauté se 
&iit le plus sentir, oi)i toutes les forces de TEglise se concentrent 
plus visiblement dans un sefil j afin que dans cette Concentration 
la résistance soit propoi'tionnée à la violence de l'attaque, i^ 

Ce qui caractérise l'ouvrage de M. Aloeh1er« c'est qu'il trouvé 
partout l'expression de cette unité intérieure, la manifestation 
de ce principe d'amour qu'i) regarde comme la base de tout \t 
chnstianisme. €it6n$ comme exeuiple nne réflexion qu'il fait 
dans l'une des appendices qui terminent son livre. « La confes- 
sion , dit-il ^. exprime aussi l'union intime qui existe entre tous 
les chrétiens* Tous ne forment .qu'une seule finaille ; l'un ne 
peat rien cadber. aux autres , il éprouve le besoin* d'o^vur son 
ccBuîr ; et comme il ne peut te faire devant tous , comme cela se 
pratiquoit en quelque sorte dans les premiers siècles , il le fait 
en se confessaBt.k celui dans lequel eêi touic l'EgUse, à l'évé-. 
que^ soit en personne y. soit par l'entremise d'un prêtre qui rcr 
présents;-l'£glise. s 

JkûoB une iippendice sur l'affidbUuement des/orctts vitales du 
4Juistianisme^ quiy dtmsies cowunuftwns séparées, doit résufietdm 
caractère sceptique de l'hérésie^ nous avons été frappés de là 
vérité des j^flexions sàivantes. « Un missionnaire .hérétique, 
s'il reste fidèloà son système, ne convertirai janiais ua païen. C«s 
voici , dans- ce oas, le début de sa prédication ; — La chose Ja 
plus essentielle, que, je dois-vous annoncer, c'est que vouiax«£,la 



}ib«rt^ de çroiro tout ce que voum vouiez. Poar devenir membm 
Ae /lotre Eglise ^ il faut que vous interprétiez VEvangile vouz-mé* 
mes } si quelqu^un s'arroge le dr6it de vous eu direleseus , vousoe 
pouvez Vëcooter> à mokns d'apostasier la maxime fondamentale 
du systèm^auquel je désire VQus.convtrtir. Oardez-vousliien 
de vous convertir à ce que je vous .dis, par la raison que vous 
Favez entendu de moi ; car si vous.crojtéz pat confi»uce eA celui 
qui vous proche ^ vous vous laissez. iQfluenQer;parraiitorit^.d'An 
homme, et vous serez fort mal converti sî vou^nesayetpas.re* 
jeter toutes les autorités humaines. Ne ypus imaginer paa^non 
plus transmettre à vos enfants ce que ^qus crojeZi.iBar ceux-ci 
ont le droit de trouver toute^utre cbosç par .rexamen qu'ils'Cfrr 
l'ont de TEcriture sainte, — Quel païen.se convertira sur une 
telle prédication qui , au lieu de* lui donner k^ vérité , lui impose 
seulement la tâche de la chercher y-en lui déf<endan^de croire que 
quelqu'un l'ait jamais trouvée? Voilà le néant de rhérésiç» on ne 
peut la prêcher qa*en reniant son principe fou dameoilalj ïl.JoHy 
^ que des hypocrites ou dés ignorants qui piiis8^n.t ^re ses vm-f 
sionnaires. • . ■ . . . . u. > .: 

Nous voulions traduire esi entier unct autre appendiceibrtsa' 
vante sur l'ex^èse d'Origéne:^ mais cet article étani déjii Imp 
longt npus nous bornerons à reproduireJes principaux : résuU 
iats des recherches de rauteur, lesquelles sont d!nn ântérét géné- 
ral et méritent d'êti'e méditées très sérieusement^ : . 

« Origéne nous prouve que si l'on ei*dyoit et cévérois r&rt* 
ture sainte, ce u*étoit pasen o<mséquence.d'an exaqien préalable 
auquel ou l'eikt soumise. Il j trouvoit nombre de choses qui 
liii sèiiibloient absurdes , oontradictoives et indignes de Dieu. 
Potti-quoi donc nVt-il pas rejeté, ce livre .quLlut paroisioitreM* 
fermer des absurdités ? C'est qu'il eut d'autre part .la certkude 
que ce livre étoit un Livre divin. Sa lai en l'Ecsiture reposoU 
sur sa foi en l'ËgUsè y qui lui disoit que toutie contenu des- Li- 
vres saints émane de Dieu et estt6ui-à*fait digne de lui } etsoM 
çxégese allégorique et mystique n'étoit pouç hii qu'w expédient 



( 39"> ) 

iBUirpld il eut rikroars aftiik de se réconcilier ar<?« q«balqii^{>>ia« 
*(;age<i qui le choquoîent et qui étoieiit pourtant jdiin$ un l4vi:e 
'iloot le chrétien ne doit approcher qtt*ay<^le plus ptrofoind re^ 
^)act e^ aae déférence absolne poar toixt ee qu'il contient*. Mais 
AÎ TEglise lui Coihouindqit'de totitcroire« elle jie lui cominan* 
doit pas de pt^adretoos les paMages au pied de la lettre « et lui 
permettoit d*expliqi|er lîbreineut ceux dont elle n*avoit pas en* 
core précisé le sens. Quant aux textes dont l'Ëglise a fixé le set» 
et qui renferment les dogmes qu'elle enseigne , Origéne ne s'est 
jamais permis d'jr appliquer sa aiéthode allégorique; des doc-» 
tri nés comme celle de la Trinité, d'un Dieu qui s'est fait chair, 
d*on Dieu souffrant, sanbleiK pouvtant aossi propres à choquer 
la raison humaine qi|e les antres passages dont le sens littéral 
lui paroissoit absurde et indigne de la Divinité f mais on ne 
trouve pas choquant ce qu^on croit et révère de tout son cosur, 
et Origène avoit été élevé datis la foi de l'Eglise dès l'âge le plus 
tendre ) la doctrine de celle-ci, la régie de la foi lui marqnoit 
4onc ea ûiemie temps l'étendue et les liftites de la liberté qui 
^toit laissée à son interprétation individuelle. C'est dans. cette 
liplïére qull emplojalosjstéoiehennéneutique qu'on admiroit 
alors, coniiae oa peut dans les- m&mes limites employer tel autre 
qti*on admire 'au)oiud'hui. Mais ces systèmes variables dlnljpr- 
prétation ne doivent pasdétenuiner la foi chrétienne , qui doif 
à jamais être lâ même, et nous ne pouvons $ou8 ce rapport 
trouver aiHre chose dans FEcriture sainte que ce qu on j a tou- 
jours troaté. l«ainanière dont le catholique lit la Bible a queU 
que cliose de bien touchant et de vraiment divin; il la. lit. dans 
lie- plus parfait accord avec Jes chrétiens des pays les plus dis- 
tants et- des siècles les plt^s reculés. C'est con^ne si> réunis danq^ 
:un seul et grand temple ^rEsprit saint descei;kdoit au milieu d'eux 
pour leur- faire à tous la même révélation ; ou comme si ne. for- 
.mant qu'une seule fainiUe ,,ils lisoieut ensemble les lettres dV 
mour que leur adresse un père tendre et chéri ^ tous n'étant 
qu'nn cçeur et cjcfune âme y iiouyent le même sens et iççohcnt 



( 29*4 ) 

Ift même consolation y le même eucounigemenK La ffè&ëée pa^ 
femelle s'imprime peut-être dans Fesprit de que1ques-un6 d'une 
manière plus forte et plus 1 «mineuse \ mais aucun ne s'arroge 
le âroh d'j trouver autre chose qne le reste de la Ibnûlle, et le 
père n'a pas le chagrin d'apprendre que la lettré qu'il a voit 
écrite pour les unir plus étroitement cntr'eox et avec lui est. 
devenue' entre leurs miiins^uu sujet de dispute et une source de 

■ 

division. » fë. 

• • < 

OlSEftVÂtlOlïS Sn TTH TEXTB BE SftllIT P«UL TOVCBATIT LA LOU 

lli.TOfllXLI.B« 

A M, le Kidacleut du MëmoriaL 

Je vons ai communiqué dans le temps (i*) quelques éclaic^ 
cissements sur un pa JRge de saint Paul aux Romains , le Ratiom»^ 
bile obsequium , auquel bien des personnes 'attribuent un sens 
qui est le contraire du véritable. Je vous adresse aujourd'hui 
des obligations pareilles sur un autre texte de la même Epître» 

Le voici : « Tribulation et angoisse sur l'âme de tout homme 
qui fait le mal : du Juif premièrement , puis du Grec. Mais 
gloire, honneur et paix à toiit homme qui fait le bien : du JuîC 
premièrement , puis du Grec ; car Dieu ne fiiit point acception 
des personnes. Ainsi tous ceux qui ont péché sans la Loi (écrite)^ 
périront sans la Loi; et tous ceux qui ont péché dans la Loi ^ se- 
ront jugés par la Loi. Car ce ne sont pas ceux qui entendent U 
Loi , qui sont justes aux yeux de IKeu; mais ce sont ceux qui la 
pratiquent^ qui seront justifiés; En effet , lorsque lés nations 
f les gentils) qui n'ont point la Loi (écrite) , font naturellement 
les choses que la Loi commande , n'ajant point la Loi , elles sont 

(i) Voytz le Itioméfo d'août 1837. 



( 293 ) 

à elles-inémes Ia Loi : elles monUent rosuyre de la Loi ecriie d<iti9 
leurs coeurs, leur propre conscience leur rendant témoignage , 
et Içurs pensées s'accusani.entr'elles ou ^usai se défendanl , au 
jour ^auquel Dieu, .selon l'Ëvan^ile qne je priche, jugera par 
Jésus-Christ ce qui est caché dans le cœur des liomnies (i)« • 

I)e ces paroles bien des gens concluent qu IL existe une loi na* 
tur^lle distincte de foute révélation ^ et que tout homme, même 
païen 9 la cqni^oSt par les seules forces de ^n intelligence. 

Cette conclusion supposa ^ 1* qne saint Paul entend parler 

des gentUs encore infidèles; 21^ que, selon lui, naturellement 

signifie : par les forces naturelles de Jtindisddu UUssé à lui seul\ 

3** que la loi écrite dans le cœur^ y« est gravée indépendamment 

de toute révélation* 

Le plus savant commentateur des £pitres de saint Paul , £s* 
tius j rapporte trois inlerprétations'de ce passage* 

La première est de Pelage et de Jetn Câssien. Selon eux, TApÀ* 

tie vouloit dire que des gentils avoient observé la loi de Dieu par 

les seules jforc^de la nature,, sans la (oi et la grâce de J.ésus^ 

Christ , et s'étoient ainsi reodos naturellement justes. Cette doc-^ 

trim; a été condamnée comme hérétique. 

La seconde est de Cajetan et de plusieurs autres. Suivant eux, 
TApôire veut parler des gentils encore infidèles, qui accomplis* 
sent, non pas toutes les œuvres de la Loi , mais seulement quel* 
qucs-unes : comme d*honorer son père et sa mère, de secourir 
un malheureux, de rendre un dépôt. Cette interpréta tion , dit 
^tius , n'a rien de contraire à la saine doctrine .* car les infidèles 
peuvent faire quelques œuvres moralement bonnes. La raisou 
qui fait croire à ces interprètes que saint Paul parle ici de cette 
sorte de gentils et d'œuvres produites par les seules forces de la 
nature, c'est qu^il dit que les nations font naturellement^ c'est- à* 
dire, suivant eux, par les forces de la nature , ce que la'Loi 

(1) Rom. ,11. ^ 



cçminftnde. Mai$« ajnule Estius, cette preuve s*évaiiouira<(an9 
peîpe quand an aura entendu l'interprctaCion plUt Véritable. 
* Et c'est la troisième , qui applique lès parles et TApiôtre aux 
gentils qni ont la foi du Médiat0ur> et^qui, par sa grAce, ac- 
complissent la Loi f qu'ils aient vécu avant ou depuis l'avéne- 
ment de Jësus-Christ* Cette interprétation est de saint Angustiny 
de saint Prosper^ de saint Fulgence, desaint Thomas , de Denis* 
le Chartreux y ainsi que de beaucoup d^dutres. BUe résulte 
^d'ailleurs du contexte même y comme SaliUt Augustm le preuve 
en détail contre les Pélagiens. En elTet, saint 1^1 dit que ce ne 
sont pas les auditeurs de la Loi , mais eeujc qui la pratiquât» sans 
distinction de Juif ni de Grec, qui seront justifiés devant Dieu 
et obtiendront lu gloire, l'honneur et la paix. Or, d'après la 
doctrine cathoKqne^ sans là foi tMil né sera justifié devant Dieu , 
ni récompensé au jour du' lugetiient. Il ne peut donc être ici 
question d'infidèles- Et ce que dit l'Apôtre dans ce second cha- 
pitre n'est que le développement de ce qu'il a dit dahs le pre- 
mier, savoir : que VEyangUe est Idjbrcé ik'Die» potà* sàu%^er 
ffuicotufue croii^ prenuèrtmeat le Juif ^ puis h ge/i^/A Ainsi, 
d'après l'interprétation la mieux fondée en raison et qui compte 
le plus d'autorités en sa faveur, TApàCre parle M de gentils qui 
ont la foi 5 qui , par conséquent , ont participé à la r^éVâatîon 
divine , sans laquelle ne sauroît se former la foi qui ssuve. 

Quantàl'expressioiitiiarttiv&menr, de l'aveu de tous les in- 
terprètes elle n'est mise l^ en oppositionqu'avec la loi écrite, avec 
la loi de Moïse. Elle n'exclut donc ni la gr^e, ni la foh, ni î<t 
révélation transmise par la parole, mais simplement l'écritare.. 
Baire wUureUemeni» connottre naiurellèmant , signifie dans ce 
texte de saint Paul, faire et conncltre sans le secours de l'écri- 
ture* Telle est la voie naturelle* Anssi^ avant d'écrire aaxenfiints 
de Jacob ^es dix coinmandemens sur la pierre, Dieu voulut-il le» 
leur transmettre par la parole. Et de fait^ l'homme peut agir 
naturçllenmU ^ counoiue et opérer d'une niaaière cdtiforiné au sa 



. ( 397. ) 



.lui^ure d*^lre intelUgent et ralsonnafale» il {léullpavirenir xnème 

A 1.91 ph)s Jiiatite peiiediofi^ sans lesecoiû'â deT^criture. Il lui 

suffit ppu|- c^la.de la;p»tvile,viy9ate f. quiVcemniiituqtM^e pnr 9ie% 

semblables, rëvejile ea lui la &cuUé native ^d^ eoniioitre , lui 

U'ap^naçt le8.vërHé« <|iàî JL'alimàQâéot^et.liai sert fteirtigle^ Miûs 

sap9 cette .parol«>vivi£is|iitfei: il ne. poucfdît, môme a^veb Yétri^ 

.ture^ y mettre en à«liôn> lét^lacult^ Aativas, eàeoré' mouit lenr 

donner aucun développeioent» Il restecoi^ dans sa naluire trrut«| 

il ne sevoii inielU^enicpi'en paiMaacc* Pqur le devenir de fait ^ 

pom* .diétdipppel' s2^ nature» la parole loi est ueceasaîre et lui 

jBuffiC La parole» voilà c^ qâi alliiaie en hii la.lumiéte innée* 

^AusaiSnarea dit ,.en parlant de la promulgation de la loi natn« 

relie i^Mod^u auiefnjfUiOfi confèatumlis iiiius iegis Juit, ut.inci-^ 

peret à dmnd reviekUume; pos(eà verà per- tradUioncm dèsc^n-^ 

deret à,pafentiùus. ad filios , prœifenientc simul » et coopérante 

Dec, cum singi^Us a4 ilàuffiMiiîouem iiiius legis pereipiendam, 

« Pour pi:omiftlgner. cette loi, le mode qui lui étoit naturel eu 

» qiielque sorte» c'est qu'elle commençât pnrk iréyilation dlTint*» 

» ei.qu elle dieacendtt «osuile par la. tradition dtê pères aliiceti' 

i».Q«lais» DtenpiiévenattteaB)iôtnétei|ips:chacii<i» et coopérantaTec 

» Im^pour lui faire aTQÎr l'inteHigence de cette loi ( i )« » 

Pour ce qui est de L'expression d'ceuvre de la toi écrits dmnjf 
lefi cécwf y saint Augustin, saint Prosper, saint Fuigence, en 
tirent une nouvelle preuve contre les Pélagiena^ que TApôire 
entend les gentils qui ont la ibi»Car^ d'être écrite dansle cœnr et 
non sur la pierne^ c'est unearâctère distinctif de lakn dè{^*âee» 
En iput cas » cette qualité n'exclut ni la grâce , ni la foi » ni la rë« 
vélatip»» puisque., de l'aveu de tout le monde» elle s'applique 
principalement à ladoî.de l'ELvangile» qui est la grâee» la révéla* 
tion par excellence, et ne se transmet que par la prédication. Il 
en est de nieme de la qualification d'innée ', car la seule fois que . 
nous la trouvions dans l'Ecriture, elle est appliquée à la loi 



(i) Suarez , de Len'tb ut , lib. I , c. 1 1. 



(398) 

ëy^agâiqtte. «Rèeerêk dit saâit Jacques^ aux pnsmîers fidèle», 
» re€ev.ezÀvec dôcilitéla parole iÉm^e oautoplantée^î peut $auver 
.» vos âmes. »/it numsueiudinesuscipitenfnvini^iivtwMf riv iftfv- 
T«» À«Vo* > ^uodpùtesi $aivare animas '»esiras ( i ). 
' Et les interprètes velèveiit la Justesse de* eette expreésieB y en 
m que la parole du saint genne et natt daas nos eœors , comme 
la semence dans le setn de )a terre. Mais œk- n'exclat pas la^ main 
^i rjr )ette* Cela suppose seulement qi^e lecϝv de t'homme 
est n^ardiemaDt feitpoar secevoir cette 6ei|ience divine, comme 
la terre est ^^itepoiMT recevoir le grain d^ blë. Atusrle tnenhen*- 
veWL Li|(iiori ^ aprèa avoir bien examkié toot ce qu^ disent les 
théologiens pour expliquer dans^ quel' sens k loi naturelle est 
innée y fijiit par dire : Undë' conciuendum y fwd y propriè et 
tiriclèlMiuendo^y in infusione aninw^Tumjam inseraturiex, sed 
inseratmr lumen quo iex coffwacenda eril ah homme y ^iun pcr* 
venerit ad usant rationis, sive inPeraiur.potnUia , eapajcitas, sive 
habilitas adiegem cognoscendam iempùre usés padonis* a De 
» tout cda il &iit condure qu'à parler proprement et stricte<- 
% tuenl, ce n*est pas la loi <{uî est infose- avec l-àme , mais la lu* 
» roîèrepour la eomtoture un jonr, autrement dit, la puissaïu^e, la 
» capacité^ la facûltéde connoître cette loi,- au temps où rhoinme 
» sera parvenu à l'usage de la raison (a)% » 
. > Oa ne peut aucunement inférer de ce passage de saint Paul, ni 
qu'il existe dans l'homme une loi distinct» è^e la révélation trans- 
mise parla parole, ni qu'il puisse la conno|tre par les 'seules 
forces de sa raison individuelle et sasMi le secours de la raison 
commune. Tout ce que prouve ce texte, si^équemment cité , 
c'est que l'Écriture n'eiitre point dans la voie nnt|irelle ci primi^ 
tive de connoître et de pfntiquer la loiulivine. 

Un mùtnêrê da Jeane Clergé ^' ' 

Profitueur dtÈtritart sainte. 
, fOiacob^ Uv;l, V. ai» 

(2) T. I , p. 57 , édit. 1S2S » in 8«. 



I» I ,ia»iifci— X. 



( 29q ) 

m 

.fllSTOIRS DE FhAIICE. 

( Diiicme article. ) 

Nous voici arrives, au seizième siècle^ la grande ère de This- 
ioire moderne. Quel tableau présente l'Europe à cette ^po<|uç ! 
quelle aotivite, quelle fermentation dans lès esprits ^ quels 
liomme$ et quelles choses ! L'imprimerie est inventée, le monde 
doublé par Colomb ; les arts et les lettres semblent sortir di^ 
néant : la réforme, mère de toutes les révolutions modernes | 
vient remuer les basjes de la société européenne, et ébranlera* 
la-foîs l'ordre. religieux et Tordre politique ; c'est le temps de^ 
gi:an4e& découvertes et des grandes révolutions. Quelque inté-^ 
ressaut^ quelque instructif que soit ce spectacle , nous, ne noiisy 
«irriterons pas poui; le moment. La France seule aous.occu*; 
pera : encore lajsserons^nous de càté les grands événements du 
vègne brillant e^ malheureux de François I*'j qui ne sait sa 
loi)g|i€^ l^tte avec Gharles-Quint, ses victoires^ se$rçvers, sa 
hç9iyouri»,€st S4 ioifai^^é cbevalere&que ? Nous parl^eroos .d'une 
lutte, lifOins i;ou^Dç et i^oins écWanti^ , celle qu'il eu^ k .%Q#te-} 
ijir contre le pfir\çMaent de Paris* C'est sous son règne i^ ce 
CQi|>8 célèbre commencée faire foir ce qu'il sera par la suite 
dans IjH oqpsfitution de l'état | qu'il prend vjs4-visde l'autorité 
royale ^tdM .pouvoir spirituel une position qu'il loie qniitera 
plu«« Poui* bien comprendre l'hi^oire de France à.da|er de 
cette ^oque^ il iaut se faire une idée juste de cette nouvelle 
puissancei <iompai:er ses droits ^et ses prétendons 5 enfin, recher- 
cher les principes^ qui duigcront sa double. oppo^ou. contre 
lea roia et cpntrcv l'£glifte. 

Les attribiilikons politiques vev€B4iqil^ p^r les {^idemenU 



( 3oo ) 

leur »tipârietiQÎeni-eUes Icgitinieaient i ou leuts droits é(dtettt< 
î|^ restreints k rexercîea' des ioBctloiif ju^cialres? €*e9C Mue 
question facile à résoudra pour quiconque a ëtudié lancîeD 
droit public de la Cranceé Ce^grands corps prëtendoieut tenir 
la place des grands conseils des successeurs de Cliarlema^ 
gne, etil^ se considéroient comme à& états^^néraux siu pe^ 
ut pied. Maiscette pritâniion n^avoit aticun fondement, eotmiM 
le preuve fort bien une excellente dissertation qu'on Ut dans 1« 
pretilier tôlume du Tableau de Para. II est hors de d0ûi« 
que le parlement de Faits n'Àoit. point la cour de France, lu 
parlemeM de lu nation, mais simplement la cour du Roi; son au'^ 
ioritépren'oitsa source danà^Fautorité royale ; il lui dévoît sort 
existence, et des privilèges concédés par les monarques dam»' 
Fiiitérêt des peuples ne lut donnoient point le droit de Itmei^ 
Contas la Tolonté'de ceux dont i! étoit le eoiiseiller et 4e servie 
lesr.ltfaisles rojs^ après s'être aerVt de lui potir briser autour d'eux 
toutes les résistances y pour enlever à l'aristocratie ^Fabord une 
puissance exorbitante^ puis jusqu'à sa légitffÀe influence dans 
te gouvek'riefnent ^ ne durent point être étonnés que céda» 
gereux auxiliaire voulût entrer en partage de ce pouvoir sans 
Kiuites doiitil a voit été le ^riiicipal instrunieiit. Cost peédant 
les troublés du règne de Ciiarles yi> quele parlefttent «MH 
mença à s'immiscer datis la connois^unce des liffairéi d^fitef < 
Camille le gouvêrneïneiit avbit pris fb^lbitude d'y- faire pu^ 
blier et déposer ses actes» il élevala-pi'étentiofi deiaire précéder 
Fenrc^trement -de» actes émanés «te la eottronne îdf une détibé-' 
t'aiiott sui^ leur mérite moitié ^.ef par conséquent de' A'-etire^ 
gjsirer et'i^issèr exécuter que ceux ^qulûbtiettdttlîèni stafn ap-^ 
|ii-obaéion , pi*étentioii qu'il n'abandonna plus. Le droit d^elH'et 
gistrement-nelui appartint jatdaislégkilnemeBtt quairt-^iu droit 
deremotttranees, ce fut également une usUt^pi^ioa quetohm 
lapolftiquedetipuis XI, qui avoit besoin de inénagér cette com^ 
pagnie y afin d'en être eilieacement sécondl^ dans son sy^émt 
d*aboi9seii«t»t des gnmdf vassaux. Le» iMUles pré^galtves épxu 



( 3oi ) 

•*4iMgeoii lé piiknièiil:, et qa^il pmisfta . daim la mite jutcpi'è 
]tidpiiMle^iiS4l^phrabfe, m'éioièBt doUoréeAemenifiondeèë que 
«u 4eft pr^bwknrts , acqél8.*presqae toujours diuM des leiaprile 
|ro.MiÊiJes 0tâ la&vcofc' des. elniMnras ' oik « tronToitranitoritë> 
9Q}^ak* ... 

. Tout g^werneineikt exî^e ttseopp^sitioii quelconque ; auMÎ,; 
8» l«s paiiomeats s'elowiit faoï-o^s à aniêcer dans ceitainei tir^ 
«oiMtaiices la tnanjié tr6p • rapide ^ea rois. Ter» le despotisnàe^^ 
•o piouitoky .▼otr un service rendu à la patrie ; et qaoiqae Top-^ 
poil ttoki eût pu être placée aiUeurs' plus utilenteort-et plusirfgî^ 
tiuMflisut y on trouTeroii peut-^éfre qu'il raloit* mieux après tout 
qu'eUé fûl.là qiM nulle part. Mais le caractère disfinètif , inra-» 
KiaUey du perlemeot^ se tire moins encore de son opposition àr 
Valntorilié rôyak que de son esprit de résistance centre le Saînt- 
Si^e Quant à cette autiw opposition, elle nerpeutêtlre îdstifiée s 
car «Ue n'a 4ait que du mal à la religion et à l'état : fout t^nuBO 
q)Hé. lira l'hiatoire saut préjugés en lotiibei'a d'acebi^é Toy^na 
ce qu'éloil i l'époque 'où nous nous trôuvohÉ , cet esprit 
d*bdsttlitécoiitife le|ifoiiTeir'spirkiiel,'ët rech^cliokif Us eauaea' 
qnijuiAvoiefletdQfUiié/natssanee. • • ' 

\ X'^éUiance fonùééy dans le prjndpé, entre ks toil et la dé- 
«HiQiatie^dontle pariime^t étoilf le représoitant» tendoit à h 
dcAtmetîoli de le puîssance'du -clergé, ioutc6itii^ à cdle de lav 
ptûseause d«e seigneurs^ Pehdant que- les monai^qûes chcr«- 
elH>îênt<à e'affranciii^' de ièué dépehdanœ apirilueUe à l'égard 
du Fà|»e 5 leur allié earrâfaissoit^ dans le royaume , la. fvridklioîà^ 
#odésiesti<ps& ;Dèt ' les . premiers siècles ■ dû cht istianiSMe ■ il 
dMk teobmutqpe l'BglÎMr ^ eu ta^ cpie société , deireM arbir sur 
9m I9i«fidbees une )ii|ridktit>» propre et tn^iépeiidànte de la puia^ 
taiMie temporelle.' Lca coQcitea et les l^siper auxquels apparta^ 
iioicre]rfecfôe«dtt fwkvovt spirituel ^ prommçbient doue aveo 
«tté autorité i#oiii^«ratM ^er lesnmtièrGfidè la foi et la règle des 
nitelifs > Jinef ient des j^é|^lements de diniptine , 'dtabUssoîeat 
de» pasteufrl on jit» vnitiis^rrs , eoSn pmwsoient eèut qni vio*» 
ro al 



( 3o2 ) 

loicnt S9i lois et retrancfaoient de la société les membres coil'oiii» 
pas. Ces principes ëtoient avoués de tout le monde : en consé^ 
quence il exîstoit, indépendamment du droit civil , un droit 
canonique qui compreooit l'ensemble des lois ecclésiastique» y et 
Tapplication etrinterprétation de ces lois étoient confiées* à des 
tribunaux ecclésiastiques. Au commencement du quinzième sië* 
cle c*étoit une maxime universellement en^igoée parles juris* 
consultes^ qu'il n'y avoit point d'appel du juge d'Eglise au juge 
séculier .r Les princes jusqu'alors n'avoient jamais prétendu, sous 
aucun prétexte , connoitre des matières spirituelles , et les dé- 
crets de l'Eglise y l'e.connus valables par eux-mêmes, n'avoient à 
attendre de la puissance royale qu'une entière soumission et 
une protection extérieure , suivant cette règle tracée par Bos- 
suet , qu'on n'accusera point de trop diminuer l'autorité deSToisr 
« Dans les af&ires, non seulement de foi ^ mais dans tout ce qui 
p concerne la discipline ecclésiastique, aux priuces la protec» 
» tioû j la défense , l'exécution des canons et des règles ecdé* 
» siastiques , à l'Eglhe la décision. » Tel étoit l'état des choses^ 
lortque le schisme d'Occident vint faire éclater de funestes dUvi- 
sions dans l'Eglise et préparer les voies à la réforme. Alors fut 
établie en France la pragmatique-sanction , fondée en partie sur 
les décrets d'un concile qai s'étoit séparé du souverain Poutife 
et qui avoit mérité ses anathèmes. La pragmatique doUna aux 
parlement^ la première occasion d'empiéter efficacement sur la 
>urîdiction ecclésiastique ', l'assemblée de Bourges qui avait ré- 
digé cet acte l'avoit mis sous là protection du roi : les officiers 
du roitrouvère&t dans cette clause m^ prétexte pour connottce 
de toutes les infractions à la pragmatique qui pourroieut «tre 
commises par les évéquiés eux-mêmes, et, par suite dé ce.pcv^. 
ehant qu'a tout pouvoir' à s'accroître, ils prirent juseosibleiiieAt 
connoissance de toutes les affaires ecclésiastiques. Dès 1490V Feu* 
vabissement avoit été si raj^ide et ét<»it porté si loin qu'un iUus- 
tre magistrat de cette époque^ Gosme Guimier , prâddent au 
parlement de Paris sous Charles VIII , ne craignoât pas de dire 



( 5o3 '.) 

que, sans Tuide deIKeu , ta jaridiction et les lifoertâ deTEglige 
alloiait être anéanties. Ainsi le clergé dé France ne s*étoit sons- 
mit à l'autorîté du Pape que pour tomber sous celle du parle* 
mente Ce corps , comme on peuile croire , attachoît le plus grand 
prix à la nouvelle juridiction qu'il ^ àyoit attirée à lui , et les 
pr^nîéres remontrances qu'il se soit hasardé à fUre, eurent 
lîeii Ik l'occasion de la pragmatique que Louis.XI^ pressé par le 
Fipe> TOnleit âboIir%Tant que dura la pragmatique, il y eut une 
espèce de sclûsme en France y car presque tous les Uens qui 
att»choient ce rojaii^me au Saint-Siège se trouvoîent rompus. 
Elle étoit d'ailleurs pldne d'inçoâvënients , suivant l'opinion 
même d'éorirains parlementaires, tels que le président Hénaut: 
il suffit pour eu. donner une idée dé direqu^elle ordonnoitU 
ûornèantioneTtai jepncUe tous les dus ans, clause non seulemeut 

É 

absurde ^ mats evdore impraticable, qui toutefois supposoit Tau-. 
torilé des eozicilè^ au-dessus de i^elle des Pape^ , et ipettoit en 
ancflôe temps dans^ tous- les cœMVS l'esprit de révolte ^t d^ dé-», 
fiance*^ 

On voit bie^ quels fruits a vcSent. portés les doctrine^ de la 
pragmatiquie lôrsquefrançoisl^' l'abolit de cOncei^tav^c LépnX^, 
M*'de.Spiitt-FktQr'qiir^ éomnae nosleeteurs, te .^^vent déjà, 
s'«[ttache avant tout aux év.éjleiheiit^.qui iutére9sei|t]a preligion,. 
€ <f i wsi rfupe, manière très^reniarquableice.qui sfSi .pi^^;à.celte 
accaskHn; On voit déjà dans le tableau qutt uoUs.pré^entjb> toi^ 
ce?que seea le parlement, toutièe qu'il. lierai de mfii ^ ^'j^lise, 
et (pvibttt quel paiii irtifferarpokir.' cela de tç qu'oQ 9pp^te les 
lîbei^tÀ galBcaiies. AliHe .motî&sse jréuniss^ienf .pOii? engager 
Fsaooois XV . à« abelîr . ;là 'pragmatique» ::des aiégqciâtiqpç. .(^rei)( 
^Mamées^ vét^ëllesveurent pour r^sidlatub .f^i^,da|i^;leqi)4 
lerPipe ip nefORtfasip t^ouÉ ncrquKl lui .étAit inippsaUJe 4e ^^e^ ,. 
seimoàtra^très^facife^sur pbisiei^s articles de la. prag!ïi9itiqi)e 

qa'iliily:«»r«dt^ttff'pelid'iiiooiisrâuenlsà co«SiBîVer.iQ ffit reçu^ 
etconfiriné dans le concile d« LatraA , -et .c'yest I4 çpA^titution, 
muûârcUe^ depuis ai èélèbre sous.lé nom de conco,r4^4. L'esprit 

21. 



( 5o4 ) 

pandu en France , qûb Ib l^i » qui $'^Un.4oit à <U vîft» iréeh- 
matio^ifl, peut être à de Iftcfaeiisef lréti9CMilàef>id^itirafi|)D(tt9tlifl 
indécis pen«hkit une annëe entière et eomme s'il e^lcfaîiitdf! 
rompre le silence J^ ce snîef* Enfin la èborâ ayant ftniiMpîHik 
tous côtés , Il se décida h faire connoltre sa TolonUé et 4 Y^fo^ 
ser de manière \ ce qoe Von 'fût bien conTaineu <|ii'»l étt>îl té* 
soUi delà feire ezécnter. Frano(ris 1*^ se tendit donc an parte* 
meut au mfliea de l'appareil le>pliis imposant ^ ist là le ebaji« 
celier exposa, Aann un' long discours , tous les im^tfi qui 
aiTolent décide rabolitioô delà pragmatiquei et déclara qn^ e'^* 
toit la volonté da roi qiie le parlement enreilaftrât'le nais?«tn 
trait<f sans élever la moindre difficulté eà aana. se pci'mettreJa 
plus petite i^^ifttanee. Qurïqaes jotari aprèi cette «éance 
où ie rot avdit parld ett «nidUre iqui vofilôit itre <1bei9.ee enrps 
ayant reçu led lettres^atenteis par lescpelles il iaiéteât ordonné 
d'enregistrer et de iaii*é exëcutér leeôntoidat., nefit k{ft'ttn» 
réponse évasive au chancelier et au connétable qui les lui np». 
portèrent, lorsque les baltes du Pape liii forent présentées y H 
nomma dés ^èmniisêaire» péâr'ftire l'exaknen atéia nouvelle 
constitatîon qui y étolt contenue, et Fariecat^généinl qûi'«roit 
provoqué cet examen ^ alMs ia iuirdîeuer idr se déclader op* 
posant à l'^iiregistrement, et4e reqnérii* de li nonr que unnejhi 
«tant la tétociition ée la pragmatique elfe né continnàt pat 
miàins^^A «Hivre la déore^ idant toutoses jngciDMtttek. En^y 
après beaucoup Aê lenletive wlM^taiffes ; qni: «^ cîlèfeu Vîn^â*» 
timoe du foi, le parlement j^micfin'pntf ttn refi» brmel d'en^ 
registrer et àe pnbfier le om^brd^ • Il tn^ .emt'péint enonee 
À'etempley èil St. de Saint-lTktor « dTttnA.aemblable rériafaN» 
aux tdontÀ 4tt r^ dé la 'pâiit'desacouv«de)ngtîflfti^k {TtnM 
noit , dans d^tte «ireonstancvy* «i éarantém notivean qnâ cmo»*' 
troit Si qiiel point «entés les idées étaient' qliaif§éès7an.Erânfif 
depuis rétablissement; de iapm^nMil»^e« etfencflëtil.neiiint 
point c&eéekar ailleâis iqne dànrœtte loi jdenévolfe'c^nitvl^mft 



( 3q5 } 

torUé ^ft^lMHe )• piiiietp^ 4*^ iteHriHiiiim^o (»>titM le pou* 
voir «i5iMr|iQreI <|laly d^fotttcs rj^rti, cMitiMiiçoIt k te mànifiN^ 
iir* TiMitefiM» cet oêiai que 1^ ft^vkmént {m»oi%û» flM« forces ii# 
powvit tésmït diatu l'état actuel d^ cheteâ et arec iin prittce tel 
^ne Praaçoial*. Il ëtôit à Amboise lonq^*» appi^h le nSaulut dct 
«MiMrafleiia'de éette ednr, etilll^le-<hMl^ U'iH^iiiia ^'elk 
«At )r hd ettvdj^r des députés pour lui àtir«.câiMe!ti^ k^ mo* 
f là àé ^ùû ^arrAt. Ces députéi fiireiil reços connue ifé itiAitoÂent 
de Vtîrei te toi ne Tooltit pa» les eiartêndre, ift après quekpes 
|Mtr6lés frès^ares sur les remontrances : t' Je suis soi de Frafiice^ 
léar dit^H^ et }e nVttténds pas qu^l j ait un sénat comme h Ye* 
msetle parlement ne doit se mêler que de rendre la paix h mon 
iroyatime , j'en ai pris les moyens sûrs , et on ne iléfera pas ea 
Fram:e tt que )'ai fait ^n haKe pour le bien it mon État, t il 
fit sfgnifier ensulle au pai-lement Fordre le plu» positif de pro« 
céder «ttr-le;<llamp à Tefiregistrement. Ce ne fut <(tt*à la.d^r-^ 
artère extrémité^ et api^ s'être bien assuré que le ifcû étoit ré-< 
foltt de se porter à toutes sortes de violences s'il n'obteubit pas 
ftàlislaeliQU , que le pal*lément se décids à faille fearëgiiitrenietit ; 
Qiaîir al^ «dette dautô toiit aussi nouvelle qiM^ h veste i € Dis 
Ètè9-êiifTè0 eotnmattdètnent du roi, plasieurs fois rékJhré ^ oon* 
servMitàûasi, métne d&}is son c^issance, ce eàraetért de ré* 
^te qik%3i^éà pi^isfèf qu'il étoH résolu de ne plus quitter; » 
• Oittt conduite du parlement peut cependant s'appeler mode* 
rée, «i on la compare à ^lle^ue tint l^anirersité dansr cette cir** 
eoBstadce. Quelques éloges qu'ait rei^vLÈ ta fitis atnée des rois, il 
htut contenir qu'^He a mcrilé encore plus de reproches. De^ 
pois soa établissement tm la trouve partout où U y a d^ ré- 
voltes^ ot dè^ sédMions t pomt ^e troubles populaires où sesr 
membres tte figoieoc au premier rang ; sott esprit de mutinerie 
et d'hidépendance y encouragé en quelqa e sorte par Findulgenco 
eiteesme-de nos roisy se montrée chaque-occasion; cette fois elle 
pottssa h résistanee presque }nsqn^à k folie; C'étoit^dans l'uni* 
tpsnité q«ie fa- pragmatique et Iss^ doctritaes «qui tWaiént enfimi 



( 3o6 ) 

t^e avoîent ti oiMré de loïKt temps leur» fla$ HriiHeft et letm 
|»tas ardents défenaeiirs» Gerson, Ahna}a> Jean Uaîor et lèu» 
disciples 3efQÏ^tiUpu% en Fc9iice«d là léte d0€e9tb«fol9gféns qti^ 
mettait les coiM:i}es au-dessus de^Papes'j l^rétendoient coasa* 
GTbrdansle^Qtiyeni^mea^rile rBgUsç le:dogrne4e;la souve- 
raineté du pèuplfe. Ces dQcteuns y- dures^ejjétpiem.pliis consé* 
quents'qurçfïVa'qtti ç^ops jours soutifl]ineptiIe^,B|$0)erai9xir 
mes^ et qui; -çoasisbattant de,toiitQS leurs {qrces } autorité des 
P^p^s» veuIiQnt .qu^ JU'on coii^.4^^ ccovune iaviplaUje l'autorité 
des roi|^ ce qui est vouloir que le peuple soît à4a-fois s^uveraîji 
fit /SM jet .Cemx^à, meilleurs logiciens, le maiiUei^Qieiit eafçrs 
et ç9];iti?^.tQUS dans la souveraineté dopt ils l'avoiç^t gratifie. Si 
le 'Concile est au-dessus du Pape^ le peuple est aur dessus du roi; 
la conséquence est de rigueur* a La raison est, dit Germon, qur 
» lorsqu'il s'agit de remédier aux maux de l'ËglisÇvOu.d'un état 
9 queUoi^ue , les sujets sont le# maître^ et. 1^ jtiges. des soa- 
» verains^ quand ceux-ci chercl^qnt leur iiué^êt aux dépens df^ 

D Yéiàù » . , . 

Tels étoient 1^ priticipes de Tuniversitéi et on ne, doit j^ 
sléîQUper d*api*ès cela de la voir se réiinir aCi parWoent dans 
l'ajfair^ du cpncordat ^ et maïkilestlsr m^mt^so^ opposition av(^ 
pins de cfaal.eur et de violence. QuQÛ|iie le parl^meot eut fait 
assurément une belle résistance, relie éclata .en «àurinijires et en 
reproches contre la lâcheté ^e celte compagnie } elle convoqua 
aussitôt des assemblées où furçn^t a^ppf lés les avocats k^ plus cé- 
lèbres, les plus dévoués à sa cause, et dans lesquelles il fut résolu 
que Ton diQmanderoit la con^ooiitiqn 4'wi cùncile nutiqnal^ Dé- 
fense e^^presse fut faite par elle aux imprimeurs^ «|Ur lesquels el)^ 
avoit alors toute puissance., d'imprimer , vendre et'afficher le 
concordat ,, sous . peine de privation de leurs privilèges et de la 
perte de leur état. Les prédicateurs soumis à spn infl^encef et 
soutenus d ail leuu'spai^Jiine partie du«clergé^,déclamèrent bau- 
temppt^dans leurs, sei^^kons contre la cour de Rome, la cour^ 
les minisi^^^ejl n'épafgnèrei^t meme,j^a^.Ia.per^i>ne du roi. Il 



( 3o7 ) ~ 

Ufait filtre attirer des troupes dans Paris , arracher les placards 
aëdîtieux de FimiTersité^ emprisonner et condamner à defortei 
limendes qtielques-ixns doses principaux membres^ pour obte- 
nir le rélablissemeiit de Tordre. Quoique le parlement eût été 
forcé d'enregistrer le concordat^ il n^en continua pas moins 
déjuger toutes les matières bënéficiales , conformément aux dé* 
erets de h pragmatique, tant il avok te pressentiment que U 
puissance toute populaire qu'il avoit comnfencé k ^s^it^ger ne 
pouvoits'élerer et se consolider que sur les ruifies de ^autorité 
spuituelle^ on ne parrint à donner au éoncocdal une acCièm vé* 
jriâabfe qa'esî ^ôitant à cette compagnie la connoissance de ces 
sortes d'aftàres pour l-attrilnier au grand-cooséil. Ce seroit ce* 
pendant une erreur de croire que ce parlement y si opposé à 
l'autorité du Pape et presque rebelle à celle du roi, fât com* 
posé d'bommes sans celi^on et d'ennemis d)e la monarchie. 
«La j^lnpaflrl de ses membres, dit M. de Saint-Victor , étoient 
elore^ et. furent j^endant long-temps encore des pei-socnages 
frawe» et réguliecs.dans leurs moânrs, fermesdans leur croyance, 
dév'ouéaaki' prince et ne.resfnrant quelebien del'état ; mais ils 
^ienipoAséifiés de cette passion qu'ont tous ceux qui possèdent 
iin pouvoir qudconque, de l'acorottre^ de l'étendre tant qu'il 
n'œt pas aasà grand et aussi étendu qu'il pourroit être : ei c'est 
là ee qui les attadhoit si fortement à des doctrine» dont il est 

. probable qu-ils ne eentoient pas toutes les conséquences , .mais 
qu'tk. jjKgieoient très-bienétre extrêmetnent favorables à leurs 
vues ambitieuses. Aiissi les verrons-nous, partagés ainsi entre 
leurs principe» et leurs affections, tomber plus* d'une fois dans 

^ iés Gôntradictionft lâs plus étranges ^ et » selon qu'ils seront ainsi 
poussés 4*^(1 c4té'Ou d'un autre, devenir des instrument» de 
perte ou de salut pour la monaixhie. Mais le temps n^étoit pas 
enc^e vienuoù le pedement pû.t se permettre impunément de 
semblables libertés , et ses résistances , tant que dura ce règne , 
ne produisirent pour lui que dés humiliations nouvelles, et àe$ 
coups d'autorité encore plus fâcheux queie premier. 



(50»)- 

Cé$t 90vii Fisl«çois I-^ que fia ëtabtiek T^aalitédet oActt»d« 
judkfeitiiré. Oue ntesoire eut ics remltotB lei plus» ioipiniakito' ^ 
eUea^été divefâèineBt jti^e. M. de Maiitr» , i^^iitUnt Vokwtt 
qui avoit dit^ ft\i€e> sa Mgèceté kabîtudle-: « La p«Miveq«e'ccitit 
T^Qte e»t UQ abus ^ c'est «pi^ttHe ne fol produite qjDe:p»r un aa« 
tre abus » j uionire fovt faiea qu'il be tmi jtt9er kt infttîtiitiofls 
publiqu«^ que par leuri^ efet9 oOoaAan^y etneÉ^pif IaMni>ca«ei 
queJcoB^ttes ,; qui ne ûgnifieot rien pair rappçrt ;a« noinâie é^ 
l'ir)iHita.t}(9<. « Une cour volnpftiieuse et diaaifiEtviee^.dH*il| 
r^duUe aux nJ^oiâ par ses d^apîdatioas^.imagiM ie ;T«ndre.ks 
oifioA de nagistiralure» «t crée ains't.( ce qnfèHeA'iaiilwtfaniaia 
faU Ubraméttt et avec connonaasoe de cause ) , eUa miée ^4î0-{«^ 
9Q,e magîsiratnre rScbe> inauKavîUe.et- indtfpendaiil» ^ éRSam* 
mère que la puissance infinie ^ui^se fowf ilona /'k/uWas^h) ,' se 
sert de lu corruptien pouv créer des; tribuiiMix înœenqytibfes , 
aAilant que le |>eraiet Id fetblesse fcuauinie.«w Vcéci le||n4|léaie 
presque résolu quand âl est posé ^ oonmie^ aeme à» presque 
tous les problëmesw Ua «pays, td, qw Ja fcbnoe ,poit^k4l ^re 
jugé sûcQi: que.par desanagiitrets béitrdilairea?'$î'l'o«»eed^ 
cîde pour TafimiaittT>e, ce. que je suppose^. il findM|ttHii A 
$utee proposer uis second preUèmeiqueTcikr': La magiMnaiive 
devant éure bérédi^xv , jr ♦^t^ pour b eonsihiieE'd^abord ^ et 
easiHte pour là recrute» ,: im mode pIus-a^ntaytHit q^e oeloi 
iqui'. jeUe de» nûttions au pfasê bae priic daae les eofffef du soaf 
^erain, et qui certifie en oiéueleàip» làricbène, Ifiail^eq^ 
danee et même la noblesse des jngessnpéeieurs 7âi Te» se co» 
sidère U vénalilé que comi^. mojen di^béuédii^ ^ too( esymit 
îi^i^ est frappé de ce point de Viie qui est le irmi (a). » M. de 
&iti»t^Trictor e;( prime une ^intosa eptâSrenaent opposée à eeHf 
de qet illustre épritain^ oa pkitàt.il considère la questixm soa$ 
un autre point de vue qui nous pavoit plus Traî* M» de Maisire 



(i) LadttiM hLaée terre»!»». Frov. , TIII , 2ii» 

(a) Ettai sur ie prindpi^ e^né^friff 'rfof cwMfîltf fiiffli ftoiiti^ncs , n**. 4o. 



et M. de Boiiald(qài a porté uo jugement analogue) a'ont to 
dan* lé parlement que ce qu'il devoit être en effet, la cour de 
justice du roi, et non ce qu'il avoit trouvé le mojen de ««faire 
sous François I«., une sorte d'assemblée f>(l/il«^»e; et rdativc- 
meat h Taciion du pouvoir monarchique , comme une chambre 
d'opposition permanente. Pour achever de se cpnstituer ainsi , 
il ne lui manquolt que d'assurer k ses membres une existence 
entîèremxmt indépendante du choix et de la volonté du monar- 
quej c'est ceqoeâfclBvéwBlé des charges. Le pw^mentiB crut 
^lors bien humiW, bien ooéragéç U i résisti leng^mp» «^ 
irîgeatewemesrtii la>oenrêltemesur^rBiai«*'îl eàtbîen êoispri^ 
h» infërêls nouveaux qu'il prélei«l»ili»e. faire, et^ 41» *oi| 
^érable 4 cet «anoiinvde pouvoi»' et. tfiB4épe»da*»cft dfiit'ii 
etok possédé > a» Be» de s'oppoeer k la. vëniJité d» cHat^fse 11 
à«roU dû s'en ïëjosiir é^ lapiovoquei^; On pe»t Vëti«inere*ssi 
qi«e le roi n^àitipa» cempeis qu'il ne prïv»il par là de U ÉNS^lé 
qa^il avoic consebvéo* jjasq^aïkmi Je ^unir pan lai diBsétotM» 
eeiMcde oe»m%tttttlie<|^i»'ée»îent mis dams lecae^dé loi d^laîm 
eife'il eoiisaeneîtl6ninamDeibiIhéi.»Q eei ceetakr que le pérkK 
i«e>it eomiMn^edè^hmà fouer dans los jdtbîfe» p«iWi^ie« «^ 
s4]e d^une ,toat aôthee imporSanée. LBuwwte nonf ♦pfeendaè^si 
©e chanfenwilt fiutavantageux o« fcsneste pour fiéUlJ. : 
, € -ess sbuftle^nedeFranooii I"^ iqo* le calvimsiiiè coanajfffff» 
k s'iotrodnire^M Fsancei ontsàteeqa'il arint y appoiter ftttiioe 
essaiMène^deos.le^rochaflD ar«iele, d'apprécier. ks^iecDsistaMee 
qui favorisèrent ses progrès et disposèrent tant JJeep•ilr4^^•04< 
«aeiltie.- .. .'■;•". r, . . -.:.'. * ' ^ « '^ ' ' '^ 



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:Datti TOine IMraiÉim de s^tamBre toq»^ ares; ânooii^^ 
nir la eo)»Terti»e du Mt^noràal^ la Philosophie du Mans,. 
ptarHs. Booxiaè. Cette Biniple îadîcâtuma fait ctomh quelques 
fflfBoÉ«f»'qtte yous.I'approuTieB «fi toiit. A moai avis, eUes se- 
fertifiintv Je afen piûs. doute» après l'èxamMi qiM^^)<'eB>ai feit ,. 
et dont je prends Ia.libesié de tous conà|ioinq»eB lé résnkaiL 
- Jba plnlosopfaie peilt se définir^ la sdeiiee de la raison hu- 
MatAe* lia cours de pliilpsc^le doit déco^uvrir le fondement 
fOK'ltqvel la raison hnaiaiiio s'appuie, dévidi^per les yérité» 
CBp«ti|les xpki foaii^commè sa substance , dpnnet à rindmdli une 
mMiDdé «ûre et fiicik^ jpour , àe ces iërk^s-pi^BiUve»^ lîpev 
d«s '«Mééqnences uUâifeures et en iaive déà applications^ De-* 
pur leog^tetnps on en:demande un , qui, débai«aesë des qnes« 
tions inutiles , et d^niontraBl avee force utdârié les yérités ne-* 
ettsaianss^ réponde îmx^btsoina actuels, des esprits, «le donnért)is 
Tobmtien mon tuffrlaf^ea la Fkilosophie du^' Mans^ si l'auftêap 
avok ttiia un peu plus de cpétt^ et d'ensemble dans son chapitre 
soK lat ccKtitedè. \ 

Il y établit d'abord que dans l'ordre moral le sentimaU uni** 
versel, connut et uniforme des hommes, est toujours un motif 
infaillible de juger ; et il conclut qu'il n'est permis à personne 
d'opposer à ce sentiment commun son opinion particulière. C'est 
précisément sur ce fondement qu'il appuie y dans les deut der-< 
niers volumes , les ^grandes vérités de la religion et de la morale.. 
Quant il l'objection tirée de l'idolâtrie, il répond avec M. de La 
Ménnais, auquel il renvoie > qu'elle u'étoit point uniforme. 



(3m ) 

Vais Fauteur borne*Uil ripfafl^bilité du leni^iniiiun a Tor- 
ûre fnaval?NoD^»jS9t| àla.fiu dejsa thçse^nr réTidet»:ey.iVo^ 
serve que le sens commun ^taot un motif infaiUîbfe de {uffer, il 
pourra, .quand il y auracofD^it efeilre désévidti^esparticttliéreij 
nionjtrcr de quisl «ôtë est la véritable. Voici «es paroles ; Noian^ 
di^n est a*^; Semum eomrmmem ex superiùs notau's ,. et exjusiàe 
in/rà dicendis^ essf moUvum infaiUibUe judicandi : porrb êensus 
commums ostendere poterit quineun ex conlenekntibus evidet^ 
tiam haheant. Yoilà donc la ^suprématie du ^ens co^anMin rer 
«connue encore ^us Tordre métaphysique» , . 

Mais Fauteur 1 admet-*il égaleroeat daus Tordre physique 7 
Oui : car il a une thèse pour prouver contre Descaries, Biale^ 
branche^ Berkeley et Kant, Texistebce déseoips^par la pen> 
suasion invincible , constante et j^niyecseHedc^ tous les hommes^ 
Donc y suivant Taii^ur^ le sens commun esit da^is Tordre phy- 
sique une j^reuve tellement infaillible > qpe c'est à lui à redresser 
la raiso9 particuhère d*un Kant^ d*un ^rkeley, d^un Descactes; 
Donc, suivant Tauteur^ et dans Tordre métaphysique y et dafis 
Tordre phyfique, et dans Tordre moral» \t sens commun .est 
toujours tm motif in£siillible de cer^itudç. ..... i 

Dopc^ suivant Tauteur^ et dans Tordre paétaphysique^ et dans 
To'rdrç physiquei et d^^s Tpxdrjç mçral, c'f^st.au sens commun 
Il jujger et à redresser les évidences particulières ^ jnéme oaUe 
d'un Descartes et d'un Malebranche. 

Or^ voilà toute la dpctrine de M, da La.Hennaîs , je dis. toute 
la doctrine , car le re^. ne sont que des conaé(pie^»s «t des ap* 
plications.^ Pour avoir um expoMtîon olaîrede la doclriqe du 
sens commun , Tauteur de la Philosophie du Mans n'ausoit eu 
qu'à fondre enseoible ses trois propositions ^ en développer les 
conséqi^ences nécessai/jes ^ et c'est parce qu'il ne T» point eosjcmf 
fait, qu'il se trouve dans inné paitîe de son travail une certaine 
confusipD^ qui nuit beaucoup à l'ensemble, i ■■ .... 

Aia^î, d'une part, il dounepour fondement à saipl^ilosofiliif 
U solittiipc^e de toni; oequ'eiipeifP^'M. de^LsiMMinais. IltidiiMjt 



(lia) 

i que émit ¥ùfdim pkjwfaté et mé^tàifisysufae i aitftit 
fiie daw i'ovdve mùtàlf \e tiem eoiAtitun e*ti infftiflibfe et doit 
étveieTé^le des )t|getiieiHf8 itidiriditels ; et d'tm autre t&xé, il 
prétetod que.Ie^tléiiie de M. de La ll^mais c^t inutile et dan- 
gereux^ détriMpaM. '^hâ d'une mam èe qu'il bfttit dcTautre ; 
d'antamt plus qi|%|&^pea àuptararattl , pàthnt de la méthode 
cartésienne, il di^«|ué , de Faveu même de Descartes , die peut 
4tre funeit^à un grand nottitoe et ntîiler dans lefur esprit ïete 
#Dikd0nieatB delà réligiieny de la motale et de h société. 

Ainsi encore^ quand.il easigu^ Ids qà^Ktés que doit avoir le 
sen^ comi^nn poiirétre mi moiif bfiiDible de certitude, ii dit 
d'abovd qu'il doit é«re' consttral et mnfdrtne,' ^est-iUdire Téri* 
•tableMentiçottipEUUi , ee qui crm très-vrai ; ekàuite^ qu'il doit être 
eonfome à la raisouv Comme ii té marque point de quelle rai- 
eqn^I entend pffirler^ si c'est de là' raison de chaque individu on 
de la raison coimnune j on ne sait ce quifl veut avec cette der- 
niàre conditlioné Ëntendnil quelesens eontonm, peur être une 
preuve inliailliMe , doit être conformé à la raison de chaque in- 
dividu ? Alors il ne sera jamais une preuve ce^tart personne : alors 
il ne prouvera jamais feontre la raison individuelle de Descarte^^ 
4eMaki»anc])ey. de Beiiieley, deKant, qoll existe des corps: 
«kNFS entre deux individus qui ont des évidienees coiitràires, 3 
Die pourra jfamais pttiuver. à l'un que son ^évidence n'est pas vé^ 
ritable ; ce que l'auteur assure eependant. £é(tend-il que, pout 
étveunô pir^iivie infinltible^ lé sens comman doit être conforme 
il la raisDo cotnuiuae^ c'esa-à-dii^ ^ lul^iliêftie ? Mois ii'est-ce pas 
Ui^aïqMMei^ qiie le «m oomtnnii , cMmatif et toiforme> pieut 
êire contraire àlùlanéme, se dlinientlr lui-niênie; attester à la 
feiskpout eile<iionSre> leoftî et. fo- lâon^ fiûe^menf, qufH: laff é 
pour yhamipe aiactuifioi^eniA&illUite dé eeriftade, mais qu'ii 
est'plongii ilatoi undKMiteiiirem^able. 

En paiiant du douta métbodîgue de Deaeartél , Tauteaf 
pflé^end'que le easiéaiànislne eçnsistt' Éni^fuetn^itt à dire ce 
^ualont tous kl )«ilrs leà ibéoiegimi» catlM^liques ^ quand ih 



( 3t5) 

ptùWfeM, pat U voie de discussion, les dogmes qalk connoissent 
dé\k d'une manière certaine parla ▼eie-d 'aneo ri té. Mais il y r 
cette ënorme différence» que les théologiens caiholiqaes don* 
nent à leurs discussiodipouip règle lâerojattice commune, l'ait* 
torité qui peut toujours redresser leurs jugements particuliers } 
tandis que les* cartësien?» pour ekaluiner^ juger et rédresser lea 
croyances les pluï uni venelles, ne donnent à T'individu que spn 
évidence pariictilière. Ceux qui foiit comme les théologiens ca^ 
thoUqnes « ce sont les disciples du sens commun : ik ne détruis 
sent point' là' raison de rinditidu , ne Ii^i interdisent point la dis- 
cussion r seulement ils lui donnent pour guide et pour juge la 
raison côpfimnne. Les* cartésiens, au' contraire , ne font ni plus ni 
moins que les théologues protestants; et leur système , suivi au 
pied de lalettre et dans tonte la' rigueur des conséquences, ne 
conduit pas moins que celiii de la Revue protestante au renvei^ 
seinént de tbute vérité et de toute certitude. ' 
' il estl&cfaeux de voir des choses semblables dans un cours de 
philosophie. 'i)n nous dit dans la préface que ce traité bit com- 
mencé, suspendu^ repris 9 abandonné^ repris dé nouveau, et 
enfin achevé au milieu d'une £mle d'occupations étrangères et dd 
diMradions presque continuelles: Cela nous explique l'espèce d0 
eonfiasion qui règne dans la partie que nous venons d'examiner^ 
mais cela n^empèchenas qu*eUe ne produise inévitablement une 
cbttftisîbtt semblable danâ l'esprit des élèves. Comme je sais 
que lenteur est unliommede hien et qui ne Tit que pour le 
•èrvitiediéri^fise, je me permettrai de lui adresser un conseil 
ou phltôt une l^riire : c'est de revoir cettl^ partie de son trarait 
pins l'ioisiri par là' il' fera tàte bonne œuvre dé plus. U eonfri-^ 
bdefft pttfssamttkenti'1'ùttiM^ ât désirable des esprits. 

,: i * ' ; i .' j' ';: o i . ... . • U., :. f 



> * 



( 3.4 )• 

LETAB Ds Mur ica» 

SUE Ll SOUYELLE UHlTEB^lxi DE CETTE.YllXB. 



Voas désirez qne je vous communi^e lesi remeigoeoMyols 
qu'à l'occasion de mon dernier voyage j'ai- recueillis $.ar les 
études, en Bavière et principalement sur la nouvelle imtveraitë 
de Munich. Je satisfais à ce vœu d'un anii chéri d'autant plus 
volontiers que je connois la confoiiaité qui existe entre notre 
manière d'envisager le rapport de la science à^ la religion et -les 
besoins de l'Eglise catholique , et .que j'ai lieu . d'espérer que 
vous me comprendrez parfaitement.lj^ circonstances nie furent 
aussi pour cette fois très * favorables. A Munich plusieurs 
hommes fort respectables s^condanit mes vues.^ m'ont iqtfodvit 
chez les principaux personnages de l'université y, du dergé el dç 
Tadministration ^ et dans leurs entretiens j['ai,|p|i^é les détails 
quéje vous transmets. •'• . ,* . i, 

Vous savez que dans le royaume 4^ Bavière les defix ti^ 
des habitants sont catholiques, et C|ue l'antre tters e^\^ pro- 
testant. Cest d'après ce nombre, qne sont répartes les nj^ver- 
sites 5 car Tune est protestant;e, cejle d'&laBgeo..et deu^ sont 
catholiques, celle de Wûrtzbourg^ et celle quia étéréçemifient 
transférée de Lanclshut dans la capitajlç «(|aacfeni|am^t.'elle 
existoità Ingolstàdt). Les .catholiques. ^uj;^i9i ,e8p<^fe^,.qi^ ce 
principe du droit égal pqui: tous it'pbser^oi^ dan^ le^noiQi- 
iiaiions des professeurs, et qu'i) n j ^uf o^.fgtte,]^ ca^^^l^ues 
dans les universités catholiques, et que des protestants dans 
lliiniversité protestante. €elà eut lieu , en effet , sous le gourer* 
iiement précédent pour Érlangen » qui resta protestant ; seule- 
ment, dans les dernières années de ce règne, on avoit tenté 
d'y introduire un cathoUque comme pro/bsseur de chieur6ie; 



( 3i5 ) 

mais, n )€ nt me trompe^ on ne réiiMiC pa» à cati^ Aà 1« 
résistance des professeurs protestants de ^etle nnlversHë** 
En revanche^ on força les uiiiTérdtës cathvUtfiies à recevoir «a 
nombre considérable de prolessevm proiestants , et j'ose avàn* 
oer hardiment que cette manière d'agir ^toit combinée avec ce 
plan giganteeque^ de l'état que 4'autres mesures prises ahMrt 
aroient signalé, et qui é^i àe déca^U$er la Bavièhs oa d'y 
répandre un indiffértrUisme généraL %t quels furent , pçor la 
plnpart, ces gens \ qui l'on confia l'éducation de la jetinease 
cathoUque? Je n'en nommerai qn'un , c'est Koeppen, d'ailleof^ 
connu par ses écrits, et que $on ami Jùoobi recommanda pour 
Landsbut. Comme professeur il ne fut^as même médiocre ; ce 
qu*il «aToit le mieux c'étoît de répéter sans cesse à ses audi- 
teurs que le Pape est l'antéchrist. Je parlerai plus tard de son 
collégiàB Mannert. "On salit trdp bien quels fruits a produits la 
semence funeste que f^es profesj^tnrs tant protestants que catfao^ 
liques s'^éfiforçoient de répandre en Bavière. 

YovLS n ignorez pas combien s'est améliorée squs le gouvarne-- 
ment actuel Wsituation de l'Eglise catholique , et que c'est dé« 
cidemment la volonté du Roi de protéger lès intérêts des ca< 
«beliques; Je ne crains point d'àjouiéi: ^ue Se M. a aussi uAtn^ 
Belletnent exprimé sa volonté à l'égahi des protestants ^t qu 'it 
serôit impossible de citer un seul &it par le<^d elletMiroit 
blessé leurs droits. Gela est juste et conforme arux obi^s^iona 
^ne lëR^i s^t imposées en devenant soûtémin dW ét<a mixle^' 
Les oadioUques bavarok désirent 8euleâfiisnt.<|u'on lêuratccëtde 
une partnâpation égale aux ^oits cotts^Uns , et ils n^ aet^eletu^ 
crus heureux si sous l'ancien régimeifeav^ént'pQ'|Ofailtide 
cette égalité (i). _ . :. » 



i ' / . 



)[i} L*exemple snivaut , choisi parmi bien d'autres | 8erTÙp4i .& montrer 
comment cette égalité a été maintenue. Un jeao^ protestant ,., nommé 
Schmidi , obtint iine place de professeur extraordinaire avec un trajitement, 
il la Faculté de droit de l'université de WUrtzbourg , qui ne le conqoissoit 
même pas. \/f la même époque la Faculté de théologie catholii|ue ayajat 



<3|6) 

. Aif^iKk db ?aui capoter conbisn om mil pea à^ép^t^ poM» ks 
cttboliqiioi lôM de l'tfrecUoii ^la noiifeUe nmcsité de'Mai 
Mth^ je M fluM ine djnpenser de jeler tin eoup-d'œil aar l'an* 
«knne ^cole d^ Landafaut. Xont le inoiide 'convieet que cette 
wmmM i^itéMSite dans les dernières ennees de ma exîsieneo 
rîvtage XuM entiàre décadence y et qu'il étdit abselnment né- 
celsaîne àt la réformer. U y avoit dans, les professeurs peu et 
aàle> peu d'Mdi<ur> saais.b^neanp de dîsep'rde et de màcontehi 
tensent , aarll>tit par bfaUte. de ee.iix qiu , sons le gonvernenieiil 
préeédeUt » a^ient été à leur it^ ; our gn peut dire hardtmemy 
8ans1ear,faiffed'in)aU4Ge« Qu'ils possédoie^t n«e adresse sîofpi^ 
Uiise k icboiair pour profiesseura » dans les lycées eomme dans les 
unrrersilés^ les, suj[eta les pli0 ^noranU^ei qnelq«uefi>b las phs 
MMli^aei.. 

Les ëtndîents ^e dtsting^oieut par leur is^^q^pUcatioa , pae 
leur xuslicité et des seatimems émi^usiés po^r tout ce cnLesl 
noble et grand. Il y arait sa^ doute des esîceptioas , inais en*i 
fi%(G^ n'étoiei^t que des excftpiUvui, Aussi ce fut une pensée hea- 
seffieetsa^çde ^ransfér^r l'uaiiTersité de Laudshiit dans une 
capitale a» rich^ «A eoUectieins prédeuses et ett foutes sentes de 
seemi;s.littér#i|!^t€4t^^ Iranatatlou et ks eliaaigetnenU faits 
j^nnile^^pff^fessQUip» tapit potM: ceqiti regarde leur personnel 
que^ppur le«c miitire » "COpciiururent 1^ en faire un institut toal 
unutHniu . h^ renvoi des pinfeiseuiu non admis k Mnnioli lit 
4^ili:APnatri»î^J^ ptus heuiseuses espérances* (ta ae^r^tabscnt 
siirtiHU.dftU destitution de^ trois principaux ntotcuiis Aas. dis* 
aaiwions qui trégnpient parmi les (Nrofasseurs^ et qui eauBrçpîeat 
kptaS'iiusi]UeînAtteilce.stt;r la ^euncwe desécolesu 

damandé pour son profetaear eztraordioaîre , M.'BieM,'vn traitement 
trèi-mèdiocre • ùa loi répçadit qn'oo avoit pour princtpç de nç. point 
donner ^e traitement à an profcsscnr exirûordlnaire, Btcepcnd^nt M. Bief «/ 
étoit Indispensàblenlent nécessaire à la Faculté tfhéologiqae. Sous le gpu- 
Ternement actuel on a agitent autrement ; tar Bt. Schmidt ayai'at'^èe jujg^è 
incapable îdte remplir 'wfs ronctions |i Aé déstituéV^'t le 'savant 'fttl ' Éttket a 
M aomnté proieMem- ordinaire. * ' 



(-5.7) 

hfs^xled^Salàtf'Koèpipen et SchuMess,, Ce dermery gui^oit 
professeur de ibédeciney poussa jusqu'à h fureur sa haine contre 
la^ religion catholique et ses ministres, et on m'a assuré qii^l eut 
inême la barliarie de refuser à son ëpènse sur le lit de mort les 
consolations de la religion. Il se donna toutes les peines imagi- 
nahles pour exciter dans le coèar de ses auditeurs TaUtipathie 
qu'il avoit pour les pf^jffen ou caloiins. Le profeiiseur Koeppen, 
qui à la fin'étoit tombé dans une entière inaction , se prépa- 
rant ainsi ^ comme on disoit par ironie à Landshut , k remplir 
une place à l'acadéhiie dé Munich > fut envoyé & Erlaingen , 
sinon comme protestant , do moins comme anti-catholique; 
n paroît être à sa place. Weui en&n Satat ^ qui' depuis asies 
longtemps déshonore l'état ecclésiastique , auquel îl appai^tient. 
Cet homme fut pensionné , et c'est ce qu'on ponvpit faire de 
mieux ; car lui donner une cure , c'eiû^t été une insulte pour ses 
paroissiens. Son caractère est tel', que ta vie humaine en offre 
rarement des exemples. Après avoir dénoncé au ministètie les 
hommes les plus estimables ) il s'occupa , quand pèrfonne ne 
^aigna plus lire ses miisérablés éerits philcMC^hiques j à caibm** 
nier, sous mille rapports, des hommes teh que jtwwùrékStuier,) 
qui cependant étoient placés trop aiiodesaus de lui pour pouiiroir 
craindre ses aboiements. Il a continué jusqu'à ce iopr à tenkeVi 
ses impertinences grossières dans les récnei1& lés piqs dégoût* 
lants de la littérature allemande , tonime VHespérui et antreé 
journaux semblables. Et enfin, puisque c'est ^ un des 1 traita ^dit 
caractère dexét hoinine , je dirai- qu'il fait pal*aîtnB en toute 

. OGcasioii un zèle ridicule conti*e le célibat. * ' ' 

Cependant Féliinina lion si nécessaire de queUjues professeurs 
dé cette université nVat pas lieu coinpieteu)onf..On[&'tiaa9Kao 
aisément , en effet , que la plupart despvofesseurs de^ljindfihut 
conservèrent leurs places , et qu il lut assez naturel dWdmettre 
dai)s la nouvelle université lessafvantsqui se trouFoiaiit;»Mttptfib|> 
etprilicipaletneni ceuxqui étoient de l'acadénue âea|Scleiic«»y 
aîasÀ qu'une partie derprofîMseuiis desljrté^e* C'est pôuuql^i '4a 
10 I :2a 



(3i8) 

etil déè k fommencemeiit «116 unîrerskë mâxte , eC parmi Xesi 
académiciens qui devinrent professeurs^ je citerai les^protestant»* 
Schellîng , Thiersch , Fogel , Spaeth , Martius et fVag^er. 
De Landshat vinrent ^jt et Mannert , puis le jurisconsulte 
Maurçf^ le professeur d'histoire naturelle *S'c^u6er£ , etTaes*, 
théliçietr Schom^ tous protestants. Vous voyez que le 
nombre deç protestants est très^considërable , et que parmi des 
noms obscurs en briilent d'autres du premier ordre. Yous.re- 
marqjkiez en outre que cette université s'est éloignée de son but 
pjiiviiif^ qui étoit de devenir un institut catholique, mai»? 
(|ue cette miction fut produite par les circonstances. Au reste^* 
il est étonnait que tous ces protestants, à l'exception du seul. 
3Jaurery appaiftiennent à la faculté dite philosophique, qui 
a par Conséquent la4>répondérance, tandis que les facultés des 
sciences positivés ne comptent que des catholiques. 

Mais a présent /mon cher ami 9 vous demandes ce qui pourra, 
dans.un pareil amalgame , maintenir l'unité de sentiments et 
de principes si nécessaire à la proi^périté de l'établissement ? 
Lk«*dessus je nesaurob que vous répondre. Ce que je puis dire,* 
c'est qu'à Munich, comme dans d'autres pajs, cette unité de 
sentîmepts et de principes n'est pas regardée comme essentielle >- 
peut-être pa^ mêrâe comme désirable. Il paroit qu'on croit à' 
Munich que peur établir iine bonne université il ne s'agit que 
de rassembler de toutes parts pne masse' de savants y les uns di»- 
tixkgaés^ les autres bons, et d'autres enfin médiocres ^lesquels 
enseigneront chacun à sa manière ce que bon. lui semblera. On 
suppose que les étudiants possèdent éminemment le don que 
l'antique serpent' prpmit à kos premiers parents, qui est de sa- 
voir coiiîme Dieu discerner le bien du mal. On n'a pas réfléchr 
que c'evt sui^outau mauvais choix des professeurs qu.'il Êrutat"» 
triboiir k chute pvofonde de l'université de Laiidsbut. Cepen- 
dant je dbisfavouer,'avec uu sentiment de reconnoisscince ^ qu'au 
moins la partie dans laqueBe rojpinî^ia religieuse du profrss^ur 
a^fe pkfs^d'iqflueik^&^je fmà dtrâ rbistoive', àéiéicoa6épk «i» 



;. i' 



( J19 ) 

tott»o%ne dan» toute la force du terme. An, siirpi»», le g.avef. 
ûenjent lui-œêmfe a déjà eu occasion de remarquer les suites de" 
ce défaut d'union spiTituelle j car tous ses effoits et tous ses en- 
couragements pour la création d'un journal littéraire dont l'u- 
niversité devoit eue le centre , sont restés sans effet jusqu'à 
ce moment. Aussi bien est-il difficile de concevoir comment un 
nombre d'hommçs qui ne tiennent ensemble que par l'unité du 
lieu et une cwnmunè destination à renseignement, se conçer- 
teroient pour une pareille entreprise littéraire, qui devrait être 
l'organe des opinions et des sentiments les plus contradictoires. 
Si , ensuite , nous considérons chacune des faculté et de 
leurs diverse«)ranches, nous voyons d'abord une grande jné- 
galité entr'elles. Ainsi il doitparoître étonnant que la brahche 
de l'histoire na<«re//e soit pourvue d'un si grand nombre de 
professeurs; on diroit que c'est l'enfant de prédilection qui s'est 
attiré toute ta sollicitude maternelle. Il y a deux professeurs de 
minéralogie , deu* de botanique > deux de physique , et deu:^ de' 
chimie, un de zoologie, deux à' histoire naturelle générale; en- 
semble onze professeurs. Voilà qui est bieù fort. îl est vrai* que 
sou» le gouvernement précédent ces professeurs étôient déjà' 
parvenus à l'Académie sans savoir pourquoi. La. translation de' 
l'université leur offrit l'occasion tarit désirée de répandre leurs 
lumières, qui étôient restées cachées jusqu'à c.ejouri W.rque 
faire-de ces g;ens-là, sinon des professeur d'^istojre naturelle 
eux qui ii'avoient pas un instant cessé d'être oisife, et qui' 
étôient incapables de remplir une autre fonctiçn ? Si un narei ' 
système avoit duré plus long-teinps, nous auribns' des profes-' 
seui-s d:entonu,logie , d'elminthologie , de crjrptogamie, éic. Noua' 
savons aussi que les Allemands ont un penchant décidé pour, ces 
sortes de sciences, oÙ l'on s'achéUîà si bas prix la réputation' 
de savant. C'est un des signes caractéristiques de la bétjse et de 
k «ûsère de,nQtre siècle, qui a ^ .«anie de,;ou!oir être «and* 
dims ce qm est petit. Autr^ojs un concilg ;t,tivp|t rat.tpntip„ de! 
to.te lEuropej aujourd'hui tous lei o^i^eï}^^ 



2a. 



( 5«o ) 
%AiieBCf«t II a e0ngris de professeurs d^hisloire naturelle , qai ' 
se â^attéât sérieusement sur une tufuveUe espèce de moussey et 
sur la nécessite de sovs-ditisèb le genre linnéen de l'escargot en 
deux autres. II ne faut done pas s'étonner si la nouvelle univer- 
sité suit cette pente. 

La Faculté théologiqûe est traitée en revanche avec d'autant 
plus de parcimonie. Elle ne compte , à propremeht parler^ que 
quatre profebseurs 9 puisque Mail n'enseigne que l'hébreu et ne , 
peut pas être mis en ligne de compte. TViedemann est directeur 
du séminaire Géorgien , et ne fait que préparer les élèves au. saint 
ministère. Une des branches principales de la théologie, savoir, 
Vêxéghse da nouveau Testament , attend encore son professeur, 
jfe vais maintenant vous donner une idée de chacun des profes- 
seurs. Buchner, qui enseigne le dogme , étoit auparavant pro- 
fesseur à Diliingen, puis à Wûrtzbourg. II a jusqu'ici satisfait 
ses auditeurs ; cependant on désireroiten lui plus de feu et une 
profondeur plus raisonnée. Mais il seroit juste que dans une uni- 
versité qui compte quatre cents théologiens » la partie la plus 
essentielle et la plus dîi&cile eût deux professeurs. Amann , qui 
étoit professeur de dogme avant Buchner^ enseigne maintenant 
la morale. Il faut convenir que la vocation de cet honime^ d'ail- 
leurs estimable, est tout-à-fait manquée. Auparavant, comme 
pasteur ei prédicateur, il étoit à sa place ; mais son état maladif 
lie lui permettant pas de se perfectionner sous le rapport de la 
science, on ferôit bien de le rendre ï sa première vocation , et 
de le remplacer jp>ar un hôtiime propre h cette partie de la science 
théologique. Dôèlîinger est professeur d'histoire ecclésiastique 
et de droit* canon. Il parle, dit- on, avec beaucoup de clarté et 
de feu , ce qui fait qu? son cours est très-siiivi. Il mérite d'être 
rangé parmi les meilleurs fliéoldgîens allemàn'ds', et ses produc- 
tions littéraires Tont déjà rendu célèbre. Aîlioli , Professeur 
assido'^ profond, laborieux et tres-e^timé, fait \in cdurs'de 
langues ûrientiles et â*exégèse de Tâncieii Testament, on ôb- 
sèrf« cependant quH >st mpinëut* pliiloVogne qtiVx^^gite/ î> 



(5«0 

SftTint Jffortiff.qm l'année passée enseif^oit encore U morale^ 
niais qui fiit enleyé à la Faculté théologîque^r son admission 
dans le chapi^e, ne sera pas facile à remplacer. Son élocution 
claire, savante^, et quelquefois pleine de traits d^esprit, étoit 
goûtée de tout le monde , et jamais professeur ne sut mieux qt^e 
lui s'attirer Vamour et la con(iance de ses auditeurs. 

{La suUc ^u prochain Numéro. ) 

^P>|imm»l> IM«Wmf%M%«V%>%XN%'«'«» Vl^\««V«i%'VM t/«^>\^<^U^«(b«%\ VWVM%Vk%\V««%« »>«\«'V%\4MIMMW^ 

l 
> ' ■> . 

SUA IB rtSmCA ABTICLE DZ la ÙÉCLiaATl05 DB i68a (l). 

Lillet totTril 1617. 

II n^e Êiut pas s'étonner au)o^rd'hl^ si certains amis du gal- 
licanisme déclament avec, tant dje fureur coptre nos éyêques , 
parce que leur Toix ne ci^e 4e signaler et de poursuivre les doc- 
.Crines effroyables que la presse a romies depuis la restauration. 
pe& gallicans sont tout-à-fait d'accord . avec le principe ; car , 
d'après la déclaration ^ le temporel étant complètement indé- 
pendant du spirknel f le derniepr ne peut se permettre ancun avis 
on conseil sans être accusé de vouloir envaliir l'autre. Quand 
donc l'épiscopat se plaint aTec amertume d'une licence entière- 
ment désordonnée, il dit au Prin.ce.que c'est à lui de la faire 
cester ^ et il r^rend de ùàt la puissance qni lui, appartient 
de droit d'après VultramotUanisme , mais qui n'est qu'un 
«ttentat d'après la doctrine de 1681.; et de là ces accusations 
d'euTahissements contre le deigé , £es cris sur la conspiration 
des saints y sur cette Ëiclîon qui se cache derrière i'aatel , toutes 
choseç qui serotent fondéessi le gallicanisme étoit la vérité ; car , 

• (i) ÛD'Yoît , par la date » que cette lettre, d'un de nos abonnés, est déjà 
«ncienpe. M«is elle nous a paru offrir un si grand intérêt dans les circons- 
tancei'actBeUes , quoique la question qui en fait le sufet semblât épuisée , 
yim moins pour lsfc»tboliq«éi, <^it aeiit, irtat cru d«Tolr l« f#tiiii«aiqm. 
èBetlffttors. 



il^après le premier article , le sacerdoce né doit ni Yôir ht èti-^ 
tendre, et quand le dernier citoyen a le d'roît dé se j^làîtidre de 
ce qu'il pense pouvoir être funeste^ l'élat , seul il est obligé aa 
sîleuce. En vain alléguera-t-tl que, sentîneltedu troupeau,' il 
doit répondre devant Dieu de Végaren^ént des brebis :'o'n lui 
dira que la puissance qui peut faire cesser le désordre est , de 
son propre aveu , entièrement affiranchiede h juridiction ; que , 
si elle écoutoit un de ses aris, elle perdroit son indépendance et 
-se soumettroit en cela ; qw ce langage n'est done qu'une tenta* 
tive d'usurpation , et que , par cela qu'on le fait entendre , le 
pouvoir doit le rejeter pour conserver la liberté qu^ a reçue de 
Dieu. $'il arrivoit même que la voix du clergé , réunie à celle 
de tous les hommes clairvoyants , annonçât un danger tellement 
évident^ que le Prince fût obligé de l'écouter, Q pourroit Ve- 
tiiércîer les derniers , mais il diroit au clergé : Vos réclamations 
étoient juâtes , mais ce n'étoit point k vous S les fiiire ; miés acteS| 
en tout temps et de toute manière , vons sont totalement étran- 
gers, c^est vous-mêmes qui Tarez déclaré, et vous nepouves en 
provoquer un seul sans manquer essentiellement aines droits ^ 
sans cherchera plier à votre jugement co qui ^ TonslétareK^ 
pe doit y être soumis en rien. - — 

' Ainsi , noA-^ulemént les maximes jpllicahes rompent }'aut<H 
>ité dn sacerdoc^e , mais elles lui ifttenr toute son action et Tem- 
^êclient d'exéctfter ses devoirs. Préserver le troupeau da dan- 
'gerest soti' obligation principale; les attaques 'contre ht TàH|p'on 
et lés livrée qui les renferment sont le plus griand danger rinais 
'si ces livret existent, c'est que le pouvoir temporel fe peirUet. 
lie Sacerdoce 9 dont la charge est ' de st^aler le péril', ne peut 
donc la remplir s'il reste gallican, car elle l'oblrge à défendre 
ce que le Prince tolère , à tonner contre ce qu'il souffre ; et si , 
inalgré sa profession de gallicai^lsme , la conscience l'oblige à 
être uUpamQntain , en cherchant par ses censures à prémunir 
I0S fidèles I les gallicans, conséquents av^ceux-a^m/es , lui ror 
procbcront avec raisop ses envahisseiuents sur le temporel 1 1% 



( 5^3 ) 

)a pliiiosophie , 4|iûreconii<4tra qu'agir aion ce$t suirrela dœ* 
(rine uaîversdle, dont le Fape est le conserva tèiir incorrupcible, 
portera tout aussUôt ses aceusatioDs contre le soaveram Pontifie, 
^'elle sait tout .aussi. bten que les vrais chrétiens être la base 
unique de /cette puissa^ice spirituelle c^u'^elle jcombat avec, tant «le 
iureor. 

. . Le Prince est le ministre de Dieu,, dit l'Apôtre $ mais eemmeil 
ne peat connottre la volonté divine que par les hommss chargés 
par Dieu même de l'enseigner, et. de rinterpréter , il ^ est. donc 
aie toute nécessité qu'il écoute ces hommes , pour^savoir «.«înisle 
^n . quoi conaistent lea devoirs que. Dieu lui impose. Le fpllicar 
siisme , qui prétend , au contraire, que le pouvoir temporel est 
car l'ordre deJPieu «ptièrement indépendaiiit du spirituel ^ioro^ 
ie Prince à ne plus consulter que sa raison pariiculiére ^ le ùiA 
]irotestant d^ £iit.,,aves ce^e diâenenoe pourtant que les rifor^ 
més^ lorsqu'ila oui $enU TiusHf&sauoe de leur raison , peuvent 
S'evenir k l'autorité catholique ; tai^dis que le Prince^ fût-il mimo 
jaravé au doute absolu,. u^ pQUfroit,. sans reniverser d^^.di^^U 
sacrés,. »ps se {lév.olf^r .contre Piçu.m^mey qui l'en a fait indé^ 
l^ndant ,, yfiuh à cçtte amUMrité4|ue j'erreur ne peut }9maisiaim 
i:hanceler, -il /cette vérité infaillible donnée pour éclairer tous 
Jfis h^nfim^s, lui !^.q) excepté. Mai^. cpmxne le doute ^t insupr 
portable et que. le Prince. doH jagjti'^yil x\e prouve pl^8'dans la( 
.loi divine la certitude; qu'4l cherchait pour le guider il ser4 
jfofcétuefit aniené à suivre, cette hMniére qu^ Ijt philosophie apr 
pelle 1^ reinf dujuonde^^'esjt^à-direl'oipiuifiA. Cette opinion , 
reine absolue, n'étant autre que Js^ pej^sée du plus grand 
nombre, c'est. au d<>^4.ne de .1^ souvieraineté. popul^ir^ quç 
le gallicanisme conduit le Prince [ ensuite, l'homme ne devant 
d'obéissance qu'à la vérité , l'obliger à se soumettre i l'opinion 
c'est déclarer avec Jurieu et Rousseau que la vérité n'est que ce 
fp^e veut le peuple. Qu'on ne s'étonne donc plus si la révolution 
ap.p1audit au gallicanisme :. elle sait fort .^ifij^ qu'il coAduit.tot 
^»a tan) à eUe , et jcommc il afl^nehit le {iouroir tomporri du 






^ 



(3a4:) 

{•ttg ékrëtita , el ijiie jce pouToijr , d'apréa aie, A*ap|t^ieirt 
qit'aQ penpk , elle accnesU^ avec J<Me an auxiliaire qui déclare, 
an oom de Die»^ que lefthommea sont. enfla délirrés dii.Tieox 
ao^agef et rendus h leun droits soovtraiAS; de là sa fareur 
eteitre lesxalholiques complets et conséqvebts , qu'elle appelle 
uUrainontainsj de là ses crîs contre nos évéqaes^ soupçonnés 
àrec grande raison j pour la plupart y d'ultramoiltanisnie ; de là 
surtout sa: rage contre Rome. Le Pape , voilà le monstre qu'il, 
lui bùt'écraser^ voilà Fiisurpatect étemel de cette souveraineté 
^absôkw qu'elle lui di^ute aree tabt d'énergie j entre eUe et lui 
il né pent pas plus y avoir de trêve qu'e&trè le bien et le mal , 
le juste et l'In jiiste , la lùmièrret les ténèbres. Voyez avec quelle 
instance elle demande que. l'on rompe avec Rome. L'un de se$ 
^games (i) Vécrioit dernièrement que le statut anglais qui met 
liorsla loi' .to«t homme eonvaineu de correspondre avee le 
Râpe y et permet à tons de le tuer ^ que ce statut devroît être 
bdopté en France j et que ce seroit le tnoyèa d'en finir avec 
le jÀoitisme^ c'est-à-dire le eathplicisilie. âélas! elle est déjà 
parvenue à empêcher nOs évêqueè d'avoir cette correspon- 
dëace; et le gpuvémetnent ne peut en effi^ rester gallicaa 
'ièttià regarder aussi 'le Pape comme son 'eûnètài-y tàr, d'an 
cdi'é ^ les Pontifes romains , soutenant toujours qu'ils sont 
lesinterprétes de la loi divine f loi obligatoire pour tous les 
hommes » princes ou lujets , et qiie nul ne peut connoStr^ avec 
certitude que par eux tous Tes det€Hrs exigés^ par cette loi, il 
est de toute nécessité que les princes / pour obéir à Dieu dont 
ils sont les ministres , viennent entendre lelir voix et se sou- 
mettre à leur enseignement {i) : et le galficanisme > de l'autre 

I I 

(q) Quand aoas disons les Pontifes romains, nous entendons anssi 
l'Eglise nnÎTerselIe , parce que, comme l'a fort bien démontré le cardinal 
Litta , l'enseignement du Pape et celai de l'Eglise ne forment qu'ion seul 
tt mêflft9 easeif nemettt. Toàtes les promesses faites aux ApOtres , y cdmpris 
Pls/by-oatét* ftites à Pierre iciiIï s'il s été dit aux pràiDÎeri : Tosl u 911e 



( -5:15 ) 

«6trf, eomUtant k nier cette puissance et à la traiter d 'usurpa* 
tion^ilest de nécessité absolue que tout pouroir .qui pro- 
fesse ies opinions gallicanes rompe arec le Saint-Siège j eC 
plus il j aura de sincérité dans les cr<»jâace6 , plus aussi cette 
ropture devra être complète. Et c'est parce qu'elle n'est point 
çnçore entière , que la révolution accuse notre gouyernement 
d'une. timidité pusillanime. Mais elle le pousse de plus en plus 
^ cet acte désespéré qui manque seul en effet à sa victoire 5 car , 

vous délierez , il a été dit à Pierre dans les mêines termes : Tout ce çne Ik 
délieras. Mais, ajoute le même cardioal, c'est DiçQ qui a C^^it ces promesses , 
il ne peut être contraire à lui-même , la rérîté est une ; donc , selon le mot 
de saint FfaniçcMs dfe Sales, le Pape et l'Eglise c'est tout un « Nous aj>ii- 
tevons une' réflexion qui nous est syggérée par M. Draoh dans 'sa deuxième 
li^tcte^ d'un rabbin couTerti : c Un dea noms dn M |es«ie • (dit eesayanl' 

r 

Israélite , destiné par Bieu sans doute à rapaener ses frères errant«) c qui 

• exprime le mieux tous les caractères que nous rcnarqnons dans sa 

• personne adorable , c'est celui de Pierre, Vous avez vu dans la première 

• liettre que dans ce mot pous trouvons tes noms hébreux du Père , dn 

• l^ils «et dn lien d'Amour ineffable entre les deux. — 0ftns Pancien Test» 

• ineati féfap?aest fréquemment appelé Pierre. » • . 

Mais puisque le nom de Pierre est celui de Dieu , et renferme , ainsi qu^ 
Jéhpya , les trois personnes de la Divinité , pourquoi Jésus-Christ Ta-t-il 
donné au Prince des Apôtres^ N'a-t-il'pas montré par-là que ce Pasteur 
suprigfm^, qu'il donnait au troupeau pour le conduire jusqu*à laffin des teasp*^ 
n'étcât antre que tni-mêdoîe retàdu ainsi tîsible dans la personne sacrée, du 
Pontife* {«es Pro((hëtei aboient en eObt annbojsé .qiie le gui^e ntiqne' qni 
réglait éternellemeptlpraël ne seroit autre qo^ Jéhora., et Jésus-GhrisI 
a parfaitement expliqué leurs oracles en donnant à Simon ce nom au- 
guste , et en lui «gisant par trois fois en présence des Apôtres : Patcê pvê$^ 
pàsee agnàs. L'Eglise entière a proclamé cette croyance , en disant dans le 
bnitiènâe concile œcuméttî^ne que. la' religion chrétienne s'éfoit toujours 
conservée pore et sans Uchedaas le Siège apostolique» Mais pour pe.|4inu» 
errer dnos la foi, il ne £DUt pas un seul instant être abandonné de la rérité» 
et la vérité , c'est Dlci ; diMic riep de plus vrai que ce mot de saint Augustin^ 
que nous avons déjà cité : Ce que le Pontife prononce , ce n'est pas lui qui 
le dit, mais D^ctt même, quia mît It doctrine de vérité dans la chiîre 
d'unité. ' 



( 5a6 ) 

pour Is reste , il seroit impossible d'ajouter quelque chose I la 
défiaace avec laquelle on voit chez nous tout ce qui Tient de 
Rome : une lettre du Pontife^ un mot d'un ërêque au Prince 
des- pasteurs , semblent • beaucoup plus dangereux: que cette rë^ 
Tolutiôn qu'on a Pair de combattre ^ et les tribunaux l'ont for 
taiellement déclare. Mais repousser Tinterpràte; c'est rejeter la 
doctrine , et cette doctrine lésas-Christ l'appelle la yëritë; donc 
J)rétendre que le temporel est indépendant du. spirituel, c'est 
soutenir que la Térité doit être éternellement étrangère à la 
politique , ej. que le bonheur universel ordonné par cette 
yéjçijté ii'est qu'upe chimère que Fia téret. d'état doit repousser 
AFÇc mépris,. Héjââ ! le niond,e chrétien n'a /^ue trop suivi ce fatal 
fn'incipe> et des torrents de sang ont coulé. Mais au moins on 
ne contesioit pas k l'Eglise le droit de protester, etiIn*étoit 
réservé iju'au sallicanisine 4^ vouloir |e lui enlever entière- 

inenjt, 

» • • ' ' ' . '• * ' .... 

. ]^oii« lis disons avec uqc conyiçjtiou.pvofonde^ ^ç'est à I^ dé? 
daration de 1681 que nous devons tous les maux qui. oqt dét 
;Solé la France et qtti nous menacent encore. Sans doute les 
méchants sont de tous les temps y mais ils sont plus qu moins 
contenus par les puissances, et leu.r liberté absolue doit être 
suiyie4es plus grands fléauXt.Tanl; qiji^ ç/es puissances crurent 
que la religion devoit être le mcASa de leurA actes , elles ntsur 
rent point transiger avec les ûiusses doèirines, çt empêchèrent 
leurs auteurs de les répandre; mais quand la déclaration vint 
apprendre aux princes qu'ils ne dévoient point se laisser guider 
fiinsi , c^ que Piei| les avoit faits, indépendants , ils n'eurent plus 
fie rég)e$ c^ertaines, etU phiipsppbie, proGtant 4e leurs hési- 
tations, fit paroître aussitôt tous ces écrits qui^ fescinant les 
yeux et les charmant par leur voile ci© tolérance et de philan- 
thropie^ inoculèrent la révpltc ^a^s tousses çsprijs : on se perr 
çuada qi^e la société telle que. le chris^ianisnj^ l'avoit faite 
n'^toit cp'une barbarie honteuse , ot que Vhoiyime étant soji^ 



( ^27 ) 

'Tbràin , sa liberté comme roi étoît incompatible avec 1e« pou- 
Voîrs religieux' et politique. On fit un appel à Fanarchio, <t cet 
librrible appel ne fut que trop entendu. En tain les éy^cpes , 
élevant une voix courageuse , montrèrent-ils le précipice dans 
lequel on alloit s'engloutir , on leur dit qu'ils n*étoient boint 
)'Église universelle y et que quand ils en auroient les droits , ils 
jiauroient rien encore à voir aux cboses temporelles; on les 
Vraita dé factieux , on les accusa de vouloir étouffer les lumières 
et replonger lés peuples dans là barbarie d'où la philosophie 
alloit enfin les tirer. Des princes religieux essa jurent aussi de 
s'opposer au torrent , mais on leur représenta qu'ils obéissoient 
à TEglise et lui soumettoient un pouvoir que le gallicimisme 
^en àvoit à jamais affranciii : ils hésitèrent, et tout fut per^u. L^ 
pliilosopliîe donna le dernier signal ; elle rappela au peuple 
qu'étant le Vrai souverain ^ les pouvoirs religieux et politi- 
que qui Tavoient si long-temps courbé sous leur joug ii'4- 
toient que d'odieux usurpateurs , coupables du plus horriblA 
attentât y et que-sa liberté ne seroit réelle que quand il les au» 
roît détruits ; il les renversa donc arec une .rage effroyable , el 
tous les hommes accusés d'avoir soutenu l'un ou l'autre' fa* 
rent égorgés sur ses échafauds. En Tain aujourd'hui véut-OÉ 
désavouer ces massacrés ^ ils furent la conséquence rigoilteuse 
dés principes , car Tes législations 8u monde condamne^it àinoit 
toute ^suTpation de l'autorité légitime. 

Grand Dieu! à quel avenir avez^vous donc côndam'néla Francé| 

. • • • • 

puisqu'une leçon si terrible ne lui a point servi? La 'philosophie 
a recommencé ses attaques : les princes, avertis parTexpérience^ 
auroient pu éçputér la voix de l'Eglise ; mais le gallrcanisme est 
epcoreTenu leur dire que la déclaration de i68a contenoitla 
véritable doctrine de l'Evangile y et retombant dans le dôufe^lb 
jse sont rfîti-ouv^s sai^s force» La révolution n a pas perdu de 
temps, et réîmprhnaut ses^ Voltaire , ses Rousseau , ses Rajnàl^ 
ses Diderot , seis d'Holbaeh', ses Uelvéiios j eUe a répandu l^pifS 
infâmes productions d^ios lemonde entier, et comme la BtAi^QiKi 



{ 3a8 ) 

«Bliquey Palis a corrompu Tuniver^ (i). Mais si le second âiHf 
remporte sur le premier ^ le châtiment sera aussi plus terrible; 
il «-approche de plus en plus , et déjà un rertige inconcerable 
•'emparant des esprits leur persuade qu'il n'j a de bonheur que 
dans l'indépendance , et que les pouvoirs ^ fléaux de la terre > 
doivent en être chassés à tout prix. Dans un si grand danger , le 
Pôniife ne se tait pas et les évêques répètent sa, voix , mais Tau* 
lorité ne croit que les maximes gallicai^es et se refuse à l'enr 
4e6dre% £lle 0otte indécise , tantôt faisant à la révolution des 
<ot^ceflsions que celle-ci tourne aussitôt contre elle , tantôt cher « 
«chant à la retenir par des digues inutiles et qui ne font qu'ac- 
cr-oître sa force. Sùr^ de la victoire, là. révolution ne dissimule 
plus sa joie ^ et le jour où ceux qui l'avaient coinbattue sont 
i^nuS) comme ses amis> proclamer l'opinion , qui n'est que la 
souveraineté populajre^ et ont ajouté que désormais il a*y auroit 
^ns de crimes et que la hache était émot|s$ée, ce jour, la ré- 
«ff^pce a cessé d'exister. Encore quelque temps 9 et le fruit de 
tpot d^illusions sera mûr, et dans une tempête plus horrible que 
telle de ^3 , on apprendra y ^ais trop tard , que les vents ne 
Ipti^t point le calme ,. et que des maximes toutes destructives ne 
|>ro4uisent que des ruines • 

• ;Poiir nous résuiper^ nous répéterons ce que nous venons de 
Hfp , que le premier article de l'assemblée de 1 689 , sous le pré- 
texte d'affranchir le pquvoir temporel , n'a fait que lui enlever 
s^ force et le livrer sans défense à ses ennemis. Il est double- 
p^i»t cher à la révolution , et pour ce motif, et parce que dé- 
daraat le souverain. libre de toute juridiction spirituelle, il le 
^t. absolu , sans autre guide que sa volonté ; doctrine qui. n'est 
î^pit^e^iue celle dc^ia philosoplve^ et qui n'en diifèie qu'en ce 
ffie là i^osophie ne voit la souveraineté légitime c^ue dans le 

, (i) Eeeê eg$ ûé ïê , mont putlfcr » ail Dàmlnitè , qui eùtrumpU univêrsàm 
^êrram, eiêostiiiufam manum meàià mpèP^^ k ê9oivaM té Éê pêirèf^'el 
émêè (ê m mon($m'i9mbâttimi$*.r*.i ptréUittttum^tihumBitiét^ 



( 5a9 ) 

l^enplé, tandis que le gallicanisme la reconnott partout où elle 
éè tronre , dans les mains d'un seql, de plnsieurs on de tous. 
Lé deuxième et le quatrième articles ne sont que le compté' 
ihent du premiei*, et étendent à tous les hommes ce que le pre- 
mier n'accordoit qu'au pouvoir; car» sous prétexte aussi de rec- 
tifier Fautorité religieuse , ils la rendent impossible à exercer, 
fflusoire par conséquent , et , la détruisant par le fait , ils don- 
nent ainsi à chaque individu le droit de n'écouter que sa raison 
qui y prirée de la lumière par laquelle seule elle est quelque 
chose ^ ne peut que le conduire au doute et l'asservir à la ma- 
tière. Le gallicanisme a donc été une erreur des plus funestes : 
il a dépouillé les pouvoirs religieux et politique delà force qui 
étoit leur vie , et la philosophie ne trouvant plus de résistance 
n'a eu qu'à marcher pour les anéantir. 

Agréez, monsieur le Rédacteur, l'hommage de la profonde 
estime avec laquelle j'ai Thonneur d'être , 

Votre très-humble et trèsnob^issànt serviteur^ 

Vv DE vos ABONNES , 

Membre de la Société catholique dê^ 

bons livres de Lille (Nord ). ' 

• / 

t 

UlfSXIGNElfEfiTS SCR LES SOI/RI>S-MUKT9. 

Les observations sut l'état des sourds-muets par .rapport à 
Tordre intellectuel et moral conduisent, comme l'a remarqué 
M* de Bonald, à une vérité d*une grande importance; car il en 
résulte que l'individu reste renfermé dans le mopide des sensa- 
tions, tandis que la société ne lui a pas révélé ^ an moyen d'un 
langage <|iaekoQque,.ld n^onde spirituel. Quoique cette v^rké^ 
mt déjà sQfSianimeiit constatée ^ elle est trop féconde en coii" 



( 330 ) 

séquéiicM^ pour (Ju oe do$¥é n^ttgér^de reâieillir les n<iUTdIe» 
observations qui peUvelit Yy raftpOrlen C'est pour cette raison 
que nous n*liésitons pas à consigner dans notre recueil le docu-( 
ment suivant, d'autant plus qu'il est comme relègue en forme 
de note dans un livre qui , soit pour le fond , soit pour la forme^ 
ne^ous paroît pas destiné à jouir d'une grande publicité. » 

L'auteur^ M. l'abbé Yrindts^ se trouvant^ il y a quelques an- 
nées , à la Chartreuse d' Auray, en Bretagne , où les dames de la 
sagesse dirigent un établissement de sourdes- muettes ^ pria ces 
respectables institutrices de lui faire donner par écrit l'expose 
sommaire des idées que pourroient avoir ces enfants* pau: saitef de 
leur éducation domestiqu e, au^moyendu gesteet au très secours 
que fournit la famille. Quatre des plus instruites de leurs élèves 
écrivirent les réponses suivantes. 

MlitiE-Jo^ÉB BooiLLt. --* Atànt inôn in^nictîon , je crojoîs tfae le 
soleil étoit le marître de la nature, eC qà*il gouVemolt runiveirs; je le 
respectoîs et je Fadorois » je peiisois qifil faisait eroUre les plantes ef 
donnoit la Tie aux animaux , et qu'il pouvait me tuer; je le prîpis de me 
eonserver la vie ; je te remêrdois de et qu'il ne me faiêoii fku mourir ; fe 
lui faisob signe de la tête ; je pehsois qa*il ne regardoit que moi seule et 
qall me fixoit toujours ; je eraignoiê qu'il ne me fti mourir ; je me de-> 
mandois à moi-même pourquoi il ne cessoit de me regarder ; je lui di- 
iou de regarder aussi les autres persotines ; je le ptUà» de ne pas entoyer 
de pluie, parce que jememouilloisquand je gardois mes fâches ; quand 
il faisoit beau je l'en remerciois i croyant qn*il m'avoil exaucée ; quand 
je ne le voyois pas je me ressouvenoîs de lui avec bien du plaisir ; je 
pensois qu'il m*aimoit mieux que les autres , puisqu'il, ne regardoit que 
moi seule ; je m^asseyois sur le gaton , et }e £xois le soleil, parce que je- 
voulôis faire comme lui,' croyant qull me fixoit aussi; je le regardois 
de temps en temps , et je voyois qtf*il me regardoit toujours ; yVp«;rs0<V 
qu'il itvoîi grande pitié dé moi parée quej'éioiê êourde-muette , c'est pour-' 
qêoije Vaimoii eingulièrement ; je pênsdis qa^il faisoit erottre lûb.fiettr» 
que je coltiTois; quand elles mouroient^. je hu.fttm» dés gprimaces ef 
lui itisoit qu*tl étoit un âne, Xainoia bieuies oîs«wi«; je prenpif 99m, 



( 35t ) 

fie qo^ues-ttiM.» et qi;axKJi Us ufoaroient j'€|ii éUm Aohée.; j« erojoitf 
qu9. le soleil en éioit cause ; je loi tirois la langue et je le menaçois ; je 
mettois sous une pierre ceux que j'aTois ensevelis, et je leur mçttoi» 
des cierges de paille et une croix de bois; Je prenois une pierre que 
j'agîtois comme si c'eût été une sonnette, et je faisob leur enterre- 
ment; quand je revenois pour les prendre. et que je ne les trouToii 
plus, je crojois que le soleil étoit venu prendre ces oiseaux pendant 
la nuit et qu'il les avoit ressuscites ; je peiisois qu'ils dévoient toujours 
^tre ayec lui, et je croyois qu'ils en étoient bien contents. 

Je pensois, en voyant les étoiles, que c'étoient des chandelles que 
des hommes allam oient tous. les soirs pour nous éclairer pendant la 
nuit ; je pensois qu'ils étoient bien riches puisqu'ib allunioienl tant de 
chandelles, au lieu qu'ici on étoit pauvre puisqu'on n'en avoit guère ; 
je croyoift aussi qu'il y avoit deux lunes , une dans le firmament et 
l'autre dans la mer; quand je rcgardoîs celle->ci pendant long- temps , 
je pemois quelU avançoii vers moitpour me précipiter dans la mer ^ oh je 
eroyois devoir périr ; je craiguois que cette lune ne vint chei moi , où 
je me eaehois parce que je craiguois quelle ne me tuât. Je pènsois que les. 
prêtres voulaient faire mourir les personnes auxquelles ils donnoient 
Textrême-onction , et qu'ils leur donnoient des coups de couteau : je les 
menaçois , je craignois de les voir et je les fujois ; je pensois qu'ils vou" 
loient me faire mourir comme les autres ; je me cachois pour qu'ils ne 
me trouvassent plus. 

Quand je vojois les personnes parler , je voolois les ioûter , et je 
remuois le^ lèvres pour faire comme les autres* 

A la fête de Noël ou représentoit dans notre paroisse la naissance de 
Jésus-Christ dans l'étable où il y avoit des animaux ; quand je demandois 
ce que c'étoit , on me montroit le ciel , et je croyob qu'il y avoit dans le 
ciel des bœufs et des. ânes comme sur la terre ; il j avoit aussi une statue 
qui représentoit un homme noir ; j'en avois peur et .je fuyois, craignaiït 
qu'il ne m'emportât . 

ApiLÀtoB GiSBNiktB. •— - J'e pensois que te soleil étoit le maître soùve- 
rsdn de* la natui'e, qu'il créoit tous les enfants et tous les animaux, 
qu'il faisOit croître les plantes ; je Tadoroîs ; Je craignois quil né me fti 
mourir comme les autres , (juejé croyois quil tuoit;je me eàchois dans uêL 
arlnre et dans les ntaisons 'poitr quil ne me ti'ouvàt pài, Cbnime Je mat- 



( 333 ) 

cKois toujours , )e peaioîi m tremblant qall me Yoyaii toajoors et tfiïï 
me toiToit , pour récompenser les bons et pour panir les mécluints » 
comme je croyoia qa*on me le disoit. Je croyois qae les étoiles étoient 
beaucoup de chandelles , que les bommes montoient dans le ciel tontes 
les nuits pour les allumer ; je désirols les Toir ; je les regardois par les 
fenêtres , mais je ne les apercer ois jamais monter. Je craignois beaucoup 
que le tonnerre et les éclairs ne me tuassent , c'est pourquoi je né les 
regardois pas ; je pensois que si je les ^oyois ils me rendi^oient aveagle ; 
je les craignois beaucoup ainsi que la tune, que je croycns Compagne du 
soleil et au-dessous de lui; je pensois quelle me ^oyoit toujours comme 
les hommes , et qu'elle marchoit toujours dans le ciel , tandis que je 
mai*chois sur la terre. Je croyois qu*îl y avoit beaucouj^ de soleils et de 
lunes, '^et qu'il y en avoit dans tous lus pays du monde ; je croyois que 
dans le ciel il y aToit des hommes qui étoient immensément riches , qui 
aÏT oient beaucoup de maisons superbes ; qn'il n'y a jamais aucun pauvre; 
f avois un grand désir de les voir. Je pensois qu'il y avolt deux soleils 
et deux lunes pour mon pays , dont l'une étoit dans le ciel et l'autre dans 
la rivière. Quand il y avolt beaucoup de statues au reposoir le vendredi 
saint, je pensois que c'éloient des hommes méchants qu'on avoit tués, et 
je craignois beaucoup qu'on n'en fit autant de mon père et de mes frères, 
ce qui me faisoit pleurer. Quand je voyois un cruciGx , je pensois que 
mon père et mes frères seroient cruci6és de même ; je le craignois aussi 
beaucoup pour moi. Quand il pleavoit , je pensois que les hommes 
portoient des seaux dans le ciel pour jeter l'eau sur la torre , qu'ils 
étoient très-méchants et 'cruels pour nous tous qui étions couverts de 
pluie. Je croyois que tous les hommes avoient le pouvoir de dire la 
messe tous les jours comme les prêtres. 

Maman me disoit que nous mourrions comme tous les hommes , et 
que tous les animaux meurent ; je lui disçîs qu'ils étoient très- faibles de 
mourir , et qfte moi i au contraire , j'étois très-îorle et que je ne me 
laisserois jamais mourir. A la commémoration des morts, je pensois 
Avec crainte que Tes prêtres feroient mourir mes parents ; j'en étois bien 
fâchée. Je désirols parler; c'est pourquoi, quand j'étois seule, je re- 
muojs ines lèvres pour parler aux murs et aux choses , comme les pcr- 
«on^^s qui parlent ensemble. Ma sœur et mes frères apprenoieut à lire 
et h écrire. J'en étqis jalouse ; je remuois mes lèvres pour lire dans leurs 
lÎTres. ijuand mon père et ma mèrelisoient leurs livres dans l'église, je 



( 333 ) 

%ioiV>cliapp6is pour prendre un autre livre , et je rèmîioU ]ei U?rès. jffdar 
^îre comme eux. Jlmilois dans notre maUôiiteaeérâmQmM detrËgUd^^ 
avec mes frères , ma sœar et mes antres amies , comme les personnes les 
font dans Tégiise» Jepenêoit «a tremblant que le ciel s'abaissoit toale# les 
tenits ; mais je ne le Toyôis jamais. 

FifiLici't GassâsMbù; — ie crbyois que l'è soleil étoit Dieu et qn ijl mô 
Toyoit ; je présùmois qa*il faisoit croître toqtes les plantes et qull com* 
iftandoît anx étoiles ) j*aîinois beâacoàp bes rayons , et je prenois plaisir 
à Voir mon timbre. Je Vôyois le Hux el le reflux de la mer ; je ne saTois 
ce qne tt^étoit'; je pensois que Teau rèiitrdit dans le ^s|blé quand la mer 
>éldit ba^sél \é crbj'ois qnll y àvoit un ciel an fond de la mer, parce que 
]*y voyois la représentation des étoiles. Je désirois monter an nant dés 
teâls des Taîsseaax , parce qne je mtîmaginois ponroir de là toucher Je 
tfrmèment. 

' Je roc demanclois à moi- même pourquoi les prêtres dîsojent la mess^ 
tous les jours t je croyois que tous les autres hommes pouvoient la dira 
comnke eux ; je mé mcilois à genoux devant les objets que je trouTois 
^olis, et je faisois semblant de piier. J*aimoîs bien mes parents et It)! 
personnes qui me plaisoicht ; mais je n aimois pas celles qui %e me 
plai&oienl pas. 

Je' pensois que si maman Venoît h mourir, je scrois tqntc seule, «t. 
que je serois bien malheureuse, parce qu'elle a soin de moi ; mais je me 
consolois en penftant qu'après sa n^oii; elle resstisciteroit au bout de quel- 
ques jours. 

On m'aToit dit qu*il y avoit dans nn puits un nègre qui revenoit on 
bord ; je ne voulbis pas y yoîr parce que j'aTois peur , et jeplcurois. 

Je désirois appi^endre à parler et à lire; je regardois avec beaucoiip 
^'attentioh les' personnes qui parloient; je me retirois quelqi;(^ob seule ,s 
et je tâchois ae parler t je revenois à. maman » et lui, faisois entendra 
mes sons , qu'elle me disoît être vilains ; je prenois un livre; et ie demaiv. 
dois à mamam de me faire lire; mais elle me dîsoit que je né ponvoif 
pas rapprendre ^ parce que j'élois sonrde-ninctte ; alors je m'iifiiigeoiB 
beaucoup ; a autres fois j'essayois encore de parler, et les personties qni 
m'entendoieni noient beaucoup et se moqnoient de moi. 

Je parlois par signes devant un laoricr qui étoit dans not^ jurdin;. fe 
lui disoîs qn il étolt bien joli ; bientôt après je sortais «hÀ ^rriin et ^o 
lOi 2Ù 



( 334) 

TOtfkilB UeW de prononcer des paroles ; je le falsok devant maman 
povv qa*eHe me dit si )e parlois bien \ mais je ne concerors pa9 com- 
raent on prononçoit les mots ; je retonrnois encore dans le jardin \ 
je Teeommençois à parler an laurier; je me plaignob k lui de mes 
petite chagrins , en me mettant à genoux sur le sable ; j*admirois des 
pêchers et des raisins violets où étoient de belles grappes ^ je ^ ado- 
rois même. 

* Quand, je Tojois les éclairs j*en étois étonnée; ^e pensois ^e des 
hommes faisoient un grand tour, et montoient avec une f^cl^elie pour 
allumer le feu que je yoyois; je ne comprenois pas pour^oii ÎU faî- 
soient cela : je demandois à miiman si cela étoit vrai i elle me i:ép<»a- 
dolt que non. . / • . 

PB&ftiMB Lb BmAif. — Je èraignois beaucoup que le tonnerre et les 
éclairs ne me tuassent. Je croyois que les étoiles étoient des chandelles $ 
et que les hommes monloîent le soir le long des échelles pour les allu- 
mer; je désirols les voir; je regardois par les fenêtre^ pour les. voir; 
mais je ne les apercevoîs jamais; je pensols que les hommes étoient 
montés pendant que je né regardois pas , et qu ils étoient tombés sur la 
terre.' fe crojois que le soleil ctéoit les enfants et les animaux , et qull 
le^ faboit croître ; je cro^^ois qull y avoit des hommes dans le ciel ; qu îb 
y faisoient des seaux, et quapd il plenvoit je croyois que c*étoient eux 
qui jetoient de Teau sur la terre avec leurs seaux. Je pensois que le ciel 
s'abaissoit quelquefois sur la terre if en avais peur. Je croyois que la lune 
marchoit sur le ciel , parce que quand je marchob et que je la regard oisf 
cfIQe sembloit'me suivre; je croyOis que le soleil- me voyoit comme je le 
voyoisVet qull étolt Dieu ou lé maître de la nature; /'en kvoîs peur , et 
je Ht« caékùiê dam an arbre creux quand il briUoit beaucoup et que j'étois 
dehors} je eraignois qu'il ne me tuât. Je me plaignois souvent aux vaches 
ou aux mtirs de mes peim^â et de mes chagrins. Je croyois que les hom- 
mes pDuvoienl faire croître les plantes sans le secours dp Dieu. Ma sœur 
apprcnùit k lire ; j*étois jalouse, je vôÛlbiâ' Rapprendre aussi; je prcnois 
un livre 4 et je remuob les lèvres pour lire comme ma sœur. QuanJ je 
vbf^b' des prêtres , je me cachob dans fa maison \faools peur quils ne 
me tuassent. Quand je voyais des crucifix, je croyois que c*étoîcnt des mé- 
chants qai Snfmenï crucifié des hommes sur leurs croixJ jVfaman me disoit 
qt|e je vieRcU'Ofs à la Chartreuse pour apprendre à écrire : j*ctois contcnt« 



I 



( 335 ) 

«d y aller apprendre t moSi je peiMois qB*iI y Mfoii dos «ffiders ci dcf 
^soldats , et je craignois qtt% ne me conpasseftt k télé ; jepeBsei» esoew 
que ions lés hommes pomroientdire la BMase comme les prêtres, et qne 
ébnx qui moiiseient con^^rvoient U ftonlté de penser et Tnsage de 

leurs sens. 

Pour ae pa$ se méprendre sur les inductions auxquelles les 
|)ièoes que Ton TÎeotde lire donneat lieu, il iaut d'abord mettre 
è^ part les notions qu'avoit cooimuniqué^ à qes çnfans Féduca- 
tîon doraestiqjae ^ qui, quelque imparfaite qu^elIe soit^ n*est 
possible k Icqr. égard qu au moyeu cf ua langage quelconque par 
signes. Oa remarquera aussi ;<iue pour rendre compte de I^rs 
•^ensatious, elles se servent d^idées et d^expressions acquises pos- 
térieuranient : par exemple les mots sons ^ paroles , par lesquels 
çUes désignent cç qu'il y a de \isible dans l'action de parler , oir 
l;e n^ouyen^ent des Içvres et delà langue 5 qui seul pouvoit frap- 
per leurs sen^. La même observation s'applique aux mots qui 
^fxprimentdes idées et des ftentiment$.religieux^ ces idée$ çt ces 
^entîme^tsëtaçt développés dans leur esprit lorsqu'elles ont écrit 
leurs réponses^ mais.^ rapportés à l'état antérieur de leur âme, 
ces mots ; comme on le voit parla manière dont elles les expli- 
quent elles-mêmes, ne sont que les formules d'un ordre d'im- 
pressions sensibles, si l'on excepte quelques traces confuses d'un 
premier développement de l'intelligence , correspondant à la 
première ébauche de leur éducation au sein de leurs familles. 



/ 



23. 



( 336 ) 






CHARLES LEONl KT lË 1». VËWftilA (l). 

Ce$ deux ouvrages y publiés , Tua. à Céoes eu . 1 8a8 , Tautre a 
Rome en iBa6f forment cependant un ensemble suivi. Dévelop' 
pantayec méthode et clarté.la doctrine du sens commun , le 
premier replace sur le (badement catholique là philosophie, la 
mofaley les lois y les devoirs, la société s le second traite en par-> 
ticulter ce qui regarde la société chrétienne. L*un et l'autre ont 
mis à profit ce que la France et l'Europe ont produit de plus 
profond et de plus cdmplet sur ces matières. 

Dans un' moment où le monde ^ arrivé h une nonveBe confu* 
siôn des langues , est menacé d'une dissolution finale; dam un 
moment où nos fabriques industrielles ' de lois et d'éducation» 
travaillent k rendre ]a philosophie^ la morale, la législation , la 
société , la raison même y aussi mobile , aussi incertaine que Tes 
yagues de la mer , quiconque veut échapper à un prochain nau- 
frage doit se hâter de saisir l'unique arche du salut/ la doctrine! 
catholique dans toute son extension. Hors de là, hors de l'Eglise 
et de sa règle immuable 5 il n'y a pas plus d'espoir pour la société 
que pour l'inTliiiridu , pour la morale que pour le dogme , pour 
la raison que pour la foi. Ceux qui enseignent la jeunesse /et 
qui veulent en «auver au moins quelques débris y doivent sur- 
tout, à l'exemple de M. Leoni, lui inculquer ces principes con- 
servateurs. Son livre leur sera d'un très-utile secours. Il aidera 
les professeurs de philosophie à opérer dans Tesprit de leurs 
élèves l'union, ou plutôt l'unité de la raison et de Ta foij les 
professeurs de théologie , à déduire le traité de la véritable reli- 

(1) D0 lege et offieiis , par M. JLeoni. -~ De Jure publiée ueiesiatîUo , pftC 
le P. Joach, Ventura. 



(337) 

Çbn comndQ la conséquence naturelle d'un principe unique et 
liëce$saire; les professeurs do droit, à raffermir la doctrine des 
droits et des devoirs sur un fondçment certain et inébranlable ^ 
au lieu de la laisser flotter en f^r. Le P. Ventura*, que nous ne 
plaçons ici en second C|,ue pour suivre l'ordre des matières , leur 
fera comprendre quelle est ta constitution naturelle et chrétienne 
de la société. Il a réuni ^ dans un ordre clair et fticihe , les puts^ 
santés docti;ines de MM* de Majstre , de Bonald , de La^Rfennais , 
deHaIlei:9,de Sainf- Victor ^ uoms illustres, auxquels oelqirdii 
P. Vei^Uura mérite d'être associé , soit pour ta force de penser, 
soit pour le talen(. d'écrire.^ 

QËvvRES çuoisiKS DB DOM JiàMiv. -^ Traité dte la lecture chré» 
tienne* — Le Fnûtdemes lectures.-^ Pensées théologiques (i). 

Nicolas Jamiu , bénédictiii de la congrégation de St-.Maur , 
né à pinan en Bretagne, fit profession dans Tabbaye de Saint- 
Melaine, à Rennes, et mourut Fan 17821, dans celle de Saint- 
Çerm^in-des*Prés , à Paris. Les principaux ouvjages sortiç de sa 
pjume sont les trojs dont, on a donné une édition nouvelle. 
Pans le pr^emier ^ Fauteur commence par. montrer les . avan- 
tages que l'on peut tirer d'une lecture bi^ faite, et s'élève en- 
suite contre les mauvais livres , en fait voir le danger ^ et donne 
de sages préceptes,, qu'il appuie d'excellents témoigoages, pour 
les lire avec fruit.. Cet ouvrage , écrit d'un style moins lâche et 
ipoiqs diffus „ auront pu produire beaucoup plus d'eifet. Le se-> 

(i) Trois vol. iu-ia ; prix de chaque volume : s fr. 5o c. » et S fr. 25 c. 
parla poste. Dijoo, Lag^er, i8a6« A.Fads, cheiGaume frèfe», rue du Fol- 



( 3&) 

cond est un recueil de ce que les auteurs jjf o&nes ont ëciit de 
finfi remarquable sur divers sujets de morale et de littérature. 
Quant aux Pensées théolagiqueSf dont la lecture convertit du lu* 
thécamsme .à la Coi catholique le prince Guillaume y comte pala* 
latin ; elles sont généralement estimées, et méritent de Tétre. 
L'auteur y présente, sur les vérités fondamentales delà religion^ 
une suite de réflexions presque toujours justes^ et exprimées 
sc^uvent.avec chaleur. Il caractérise assez bien le principe des 
erreurs actuelles* a L'esprit de Thomme parott comme agite 
d'une fièvre violente; son délire ne fait qu'augmenter. On s'est 
écarté du chemin battu , on a alors abandonné les principes les 
plus autorisés, on lésa traités de préjugés : enfin^ on a pensé que,, 
pour être esprit fort, il falloit renoncer au sens commun..... 
Quelle force d'esprit , dit-on ^ ne faut-il pas pour s'écarter du 
sentiment de la multitude ! ilIaBion ! Il ne faut pour cela que de 
la vanité , et une ridicule envie de faire parler de soi dans le 
monde. Ce n'est pas la singularité de penser qui fait l'esprit-fort^ 
mais la vérité. Les fous qu'on enferme dans les Petites-Maisons 
sont singuliers dans leur manière dépenser, et c'est cette sin- 
gularité même qui caractérise leur folie 3 ils cesserôîent d'être 
fous s'ils rerenoient au sens commun. La différence entre un es- 
prit-fort du temps et un fou , est que la folle du prehiier est ré- 
fléchie; celle de l'autre est involontaire (1). » Cest par cette 
méthode qu^il réfute les athéesi a Qui sont ceux qui reconnois- 
sent lia divinité? Tous les peuples de la terre. Quelle preuve f 
qu^elle est pressante! Qui sont ceux, au contraire, qui osent ré- 
clamer contre son existence? Le plus petit nombre des houiBnes. 
Qui. sont-ils encpre? Ceux qui ont pour màlime ; Jouissons du 
temp^ présent , livrons-nous au plaisir | nous mourrons demain. 
Quel témoignage I qu*il est méprisable! Il vaut mieux, dit un 
amcien f croire Tuniversalité que le particulier. CelnWci peut 

(1) P. i8«t4o^ 



V 



^ Slg ^ 



tromper et.êlre tiK>inpé ; niais personne ce trompe ruiiivers»- 
litëj et runiversalité n'a jamais trompé p^sonne (i). a 

Cependant^, parmi les pensées de dom Jamia , il en est qui 
ae sont pas aussi justes. Il dit, par exemple^ que l'excommuni- 
cation< n est une peine que pour ceux qui la craignent (a).. Il a 
contre lui saint Paul , qui déclare que par l'excommunication il 
a liyré àSatan.Hjfménée et Alexandre, afin qu'ils apprennent à 
ne point blasphémer, et l^incesUiçux de Gorinthe> afia que la 
perte de sa. chair produise le salut de son âme. De même quand 
il dit, que V Eglise prononce sur la foi y et par le som^erain Pon- 
tife , lorsque l'unanimité morale du corps des pasteurs accepte 
sonju^ment, etparVévéqiie même diocésai^quicondatmne une 
erreur qui s'éièi^e dans son troupeau , si sa censure est connue et 
n* est pas blâmée peu* les pasteurs (.H) , il exprime^ dans un très- 
roauyais style , une. proposition absurde. 11 s'ensuivroit qu'un 
simple évéque nonrseulement auroit autant d'autorité que le 
Pape^ mais beaucoup plus encore; car pour que sa décision de- 
vînt celle, de l'Eglise y. il suiBroit qu'elle ne fàt pas blâmée par 
les pasteurs; tandis que celle du Pape auroit besoin d'être oc- * 
ceptée par l'unanimité nwrale du corps d^ é?êques. En un mot, 
quand il est question des successeurs de saint Pierre , il suppose 
l«op souvêut que ce qui se dit en France ne saûroit être faux* ' 

IhsSEmVATIOl^ sua l'A &EHABtLlTiitlOir D£S UAR1AOB8 iCXfVS \ pàl- 

' un professeur de Théologie (4). 

. Une des grandes difficultés du ministère pa^oral a été ^ en tout 
temps, la réhabilitation des mariages nuls^ depuis la révolution 
ces difficultés sont encore bien plus fréquentes et plus variées. 

4 

(i) P. 34* — (a) P. i8a. — (3) P. n;. 

(4) firocb. iii-8*. ;prix : i fir. «5 cent. Gbes Méquignoo- Junior , rno dtt 
Cr«nd9 Avfiiftiiif » n*. y. 



1 340) 

Ceuic qui traTaiUent dans hs^ piirpisses et dans les missions 8& 
trouvent souvent embjarrassés à cet ^gard. Obliges quelquefois; 
^ se décider eux-ipênies et avant de poqyo/r consulter personne,, 
ils tremblent d'agir : cependant le salut de bien Ôes âmes en dé- 
pend* Résumer en peu de mots, avec méthode et clarté, lés. 
principes ^ les régies. de conduite en celte matî^^e 4*élicate,^ 
^birdr les difficultés nouvelles auxquelles ne touchoient guè^e 
les auteurs anciens, commue; tout ce qui reffa^^deles ^i^pensçs /n. 
radice tnatrimqrdi ,^ étoit donc, i^endre un véritable service aux 
pasteui(s4çei.4niçs*. C'est ce qu'a fait l'auteur de la dissertation, 
que nous annonçons. Son H^avail , accompagné des inst^uttions 
de Benoît XIV et du cardinal Caprara sur le i^i|me sujet , nous 
paroît digne, non seu^'ment de faire suite au Traité des dispenses, 
par Collet et Compans^ qu'il complète, ipjiis encore d'être lu et 
consulté par tous ceux qui s'occupent de renseignement de la^ 
théologie et des fonctions (}f^sàin]l(mi]^istéi*e.. 



. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 

YiBDE S AiWTB Thérèse j, par M. Boucher, a.vol. in^8*. Prix 10 fr., 
et 1 3 fr. par la poste. Chez Méquignou-Junior, rue des Grands-! 
Augustins , n" g. 

Voulez-vous admirer dans la même fevnme un génie sublime , 
iine huipiliié psofonde, un^ piété s^raphique, un aimable en-, 
jouement, une insQiiciance pleine de charme,^ une prudence 
consommée, un zèle infatigable, un courage à toute épreuve? 
lisez la vie de. sainte Thérèse, écrite en grande partie par elle- 
.inêmer Iiises4a, et vous, ne vous étonnerez plus que l'Église ajt^ 
placé au rang d.e.$e<^ doçteujrjsla sainte réforiaa)tri|çe d^.Çar^qji^, 
ni que , dans les questions de la plus haute métaphysique, lors-' 
qu'il s'agissoit des «ecrets les plus intimés entre Dieu et 
1 hoinme , entre l'âme et le corps > les Fénelon , les Bpssuet, W 
Flèury, les INicole, aient cobsulté ses écrits comme des'ôraeles^ 
Cette vie, la plus cpinplèle quenonsayons, .$erâ une lecttiire à-v 
]^«fois utile et agréable pour toutes. sortes^de.personaes, 



I 






(54*.) 

y^z BC LÀ B. Marmc de L'IvcitRirATioir^ 1 vol. in-8'''; prhc : 7 ffe ^ 
et 9 fr. par la po»te. Chez le même libraire. 

Labieaheureii«e Made de riAeairAati(>i^, dans le inonde- ma- 
^me Açarie, esl i^ae samte ^ançoâse. Elle étoi( çonjtempoiraiDe 
de FrançoîSkd.e Suies et; de Yiocei^t de Pau]. Suocessiyemeot fille,, 
épouse , mère, veuve » reUgi^usç carmélite 9. elle a été dana tousk 
çe& état» un mpdèl^de perfecû^A chrétieane. S«t vie» d'aUleUrst 
bien écrite et du même auteur queU précédante, sçiral9.e>ég4- 
tçment avec plaisir et avecfruil,* 

fBAOMEJI^^ W QVBLQ^e» LETTRES t>B 9I.U6U9SS àhÏYt» DES; 
JESVITES PARTAHT ^OUR. Fa^BpD.aO , OU EIITRAIIT DASS LES; 

çoLLiGEs DIS. ^'uKiv^i^iTfij^ publiée pur Jehanno Pole^na % 
leur çondisdple. Broch. in-8* ; prix : a fr. aS cent. 

On trouvera dans ces Âet(^s tout .ce qui peut le mS^ux faire 
appréçiei: des maîtres vertoeun et des disciples reconno^ssants». 
tia résignation des uns et leur inaUérati^le paix , les nobles, 
sentiments c^s autres et leursr accents douloureux , tout y est 
racoj^té de la m0niére h^ plus touclumte. Elles iutéresseroi^^ 
vivem^ei^t les fsiiXMlles chrétiennes (mi se sont vu frapper dans çe^ 
qu'elles ont de plus cher ; et il nest personne parmi les geQs. 
de bien <{ui ce les lise avçç at^i^^nssçiig^n^ e^ surtout ayeç édi*\ 
fi cation., 

\ ■ • . 

FÉLEBIVAOC AD TO]»B£AI7 DB SAUtT PaAKÇOIS R^GIS. Ljon , l8^.. 

i vol. in-18; se vend au profit de l'église delà Louvetc. 
Prix : 1 fr. Chez Rusand, à Paris et à Lyon* 

Les pèlerinages aux tombeaux des saints sont rares de nos 
)mirs.y et la philbsophie. moderne les a rangés au nombre àes. 
pratiques d'une dévotion superstitieuse, et crédule. A peine^ 
quelques âmes snnples et pieuses osent-elle» visiter en. secret les, 
Keux sacrés où Dieu a tant de fois manifesté sa puissance/ par 
les ti'îomphes de la parole chrétienne, ou par l-apostolat des. 
martyvs. Les {eunes écrivains dont noas- annftnçons 1 ouvrage, 
n'ontpas eu cette crainte, et ils se sont rangés sans scrupule^ 

Ïarmi les' simples et les foibles. Cependant ib n'ont pas.vontiv 
, eurter trop violeoatneut les opinions du. siècle , et pour ne pa^i 
effaroucher les lecteurs mondains , ils ont marché, comme ils; 




C 34:r= ) 

givuse auslent&du liujet » nous pensons que nos iécleurg aoeueiî- 
kront avec plaisii* ua grand nombre de détails intéressants sar 
}a vie et les actions miraculeuses du Saint. Ils sont présentés 
ëiV^ela eonv$«tîoB d'iine-foi rive et dodle. L'èwrrage, orné d'une 
Itthographiie , qui rcfpré^nté le i^llage dé li^ Lonvesc y se vend 
au profit de sfon église ^ d^pouiflée / comme tant d'aiMres^ par 
la b.'irbarie révolutionnaire, mais qui du moins ^ai eu fe^ bonheur 
de coiiserter son plus précii^uxL trésor^ lisrreliqfCi^ vénérées de 
Tapètre du Vélay. 

La RELlGTOff DÉtfONTR^E PAR LES PREUVES OE FAIT» ET DB SEHTI- 

MEiTTS, enfertrie de dialogues; par M. Besnfer. i vol. în»i2 j, 
prîi : 2 fr. 35 c.> et a fr. 85 c. par la poste. A Paris , chez 
Méquîgnon-HaVaî^d^ rue des. S<xints- Pères, n^g. 

Les fait» , c'est-à-dire les prophéties et les miracTes , ensuite la 
' doctrine é^Dgéliqne considérée en elle-même , tel est le fonde- 
ment sur lequel f anteur de cet ouvrage appuie les preuve de 
la religion cnrétieïine , qu'il développe dans une suite de dialo" 
gués ^ dont la forme llii permet aisément dé se proposer et de 
résoudre snceessîvement les objections des incréaulës. Une 
idée très*faussé , celle de la loi naturelle , revient souvent dans 
cet ouvi-age* Cela est inconcevable après tout ce qti*on a écrit 
itur cette question , dont la solution dans le sens de la révéla- 
tion primitive et de la tradition est un point hors de discussion 
pour tous les catholiques conséquents. Nous ne pouvions nous 
dispenser, malgré les excellentes intentions de M. Besnier, mal- 
gré la simplicité et la clarté de ses preuves ^ de lui signaler une- 
erreur aussi fondamentale. 

MEMORLAii DE XA RÉvoLUTtON fraItcoisb y far M. T»*F. Xolty^ an- 
• cien professeur de tiiéolojgie. Seconde snirioff, revne, cor- 
rigée et augmentée. Deux. forts voL in-ia^ prix 5fr. -^-^ Vu 
'Câucts, au Méthode pratùnie -du chemin de la Cràiot^ d après 
le E. Léonard de Port-^Maurice» Troisième Ébmoïc» avec 
cartes et gi-avures. i vol. in-185 prix : 4 fr. 5o c. .-^ Dkvo- 

TIOV PRATIQUE AU SACRE OeBUR DB lÉSVS ET AtT IttisS^âtHT GCBUR. 

B^ Marie. Un vol. in-t8; prix : 1 fr. ^5 c. A la librairie^ 
d^Edouard Bricon , rue du Pot-de-Fer, n'' 4* 

Nous avons suffisamment fait connoître, dans le temps de sa. 
pj^^emièr^e apparition y le Mémorial de la révolution, Cest , 
comme on le sait, un recueil de fait% accompagnés de réflexious 



( 3/, 3 1 

Kir lesquelles on peat n'être pa» toujours daecord, maïs irn re>- 
cueil dont la lecture est essentiellement instructive et intéres- 
sante.. M. l'Abbé Jolly , dont le zèle est infatigable^ a voulu don- 
ner la dernière main à la nouvelle édition y soit par des correci- 
tions f soit par des additions plus ou moins iinportanl.es , afi» 
d'augmenter le mérite de son livre , qui étoit déjà d'une utiiiié 
reconnue généralement. — Le P^ia Cruels publié .par M. Bricou 
est le même que celui dont nous avons rendu compte en iiHaS , 
lequel est muni d'une approbation de feu Mgr d'Aviau, rjb 
que son respectable auteur, dans cette édition revue avec si>rti , 
a rendu encore plus digne de l'estime dont il jouit h si juste 
titre auprès des âmes pieuses. — Le troisième ouvrage, ou 
Déi'odon pratique au sacré cœiir de Jésus et au très saint cœur 
de Marie , est extrait d't^n Recueil de pratiques pieuses , égale- 
ment approuvé par Mgr d'Aviau, et du même auteur que le 
yiû Cruels y qtii â pense, avec raison, qu'un nouveau livre 
«péeîalement consacre à cette sainte dévotion ne piouvoit qu'êti e- 
bien accueilli de tous les fidèles. 

Lb petit MiI^DEL nu tmux ecouer. Srconda édition. Un trejï- 
joli volume in-3a ; prix : i fr. aS c. — Le Bon Curé , oti 
Réponse aux objections populaires contre la religion; par 
M. B. d'Ëxauvillez. Troisième éditioit. i vol. in i8; prix: 
j f r 3o c. — Le Bon Paysait , ou Thomas converti ; i* partife 
du ^0/2 6^(/n/; par le ménle. i vol, in-i8; prix: i fr. a5 c. A 
Paris, chez Gautnè frères, rue du Pot-de-ter, n* 5. 

Le petit Manuel du pieux écolier a eu ub succès si rapide., 
que Fauteur s'est vu obligé en moins d'une année d'eil donner 
uae seconde édition , qu'il a revue et corrigée avec soin, Un pa- 
reil succès vaut mieux que les meilleures recomnaanda tions. — 
Le Bon Curé a été recherché avec encore plus d*empres^^ment. 
L'auteur^ M, d'Exauvillez, ^ notablement amélioré la nouvelle 
édition , surtout en en retranchant des détails ou inytijes , o<i 
peu convenables. — Le Bon Paysan , qui n'est que la .suite du 
Bon Curé ^ a été composé dans le même but y. ^t n'offre pas 
.inoins d'intérêt. On desjreroit seulenient , diins ces deus^ ou^ 
TrageS;^ plus de simplicité^ plus de» précision , quand il s'^^it 
de la doctrine chrétienne^ et quelquefois mêiuA plus d'exacti- 
tude- La première chose, pour un ouvrage de ce genre, c'est 
de se tnettre à la portée de ses lecteurs , et de kiur procurer une 
îyostioctian claire et solide autant qu'édifiante. Voici , pm* exem- 



N 



(• 344 ) . 

|i^e , uae réflexion qu'on ne s'attendrôît goère à ti*ouvev âaos /^ 
j^on Paysan : « Si }o]l); fût r^^té continuellement dan$ sa pre- 
» iniére opoléncCy son» no;n , ignoré, n'eût jamais passé à Ia 
D postérité. » G^ trait , à coup sûr^ aura échappé aux comuien-. 
tateurs de Job. Les imitateurs de ce saint hoinine n*ont pas ordî- 
nairement^ que nous saiÀions, unç pehsée qui s'accorde si pet^ 
avec l'iiumilité ; et on ne voit pas beaucoup d'açibitieax qui 
consentissent à ce prix à passeic h ^ postérité., 

{(.EcovAs Av Roi -y par tt. de Cressy. Br. in-8^ $ prix ;. Sac Cl^es 
Rusaad y rue au Pot-de-Fer^ n* 8. — Droi*^ cossiitutioit* 
VELS DES svEQUES ixB Frascb; par M.. Boussot , ancien avocat. 
Br. in-S*" y prix % a {r. 5o ç. Cne& Bricon ^ rue du Pot-rde-Fer, 
n* 4* "^ Afpei^ k l'qpixioit puBCtguB pour jUk j^xi^igàtio» 

DU CLEI^GE ET SA REjCOKaUATlOS AVEC TOUS LfS F&ASÇOl^. 

Br. in-8* ; prix :. xÎK* A la 14>rairie e«;clé9ia«tique d^ Rusand.. 

Les auteurs des trois brochures que nous annonçons n'ont 
d'autre désir que de s'éclairer avec les gens de bien sur les moyens 
de sauver la France. Comme beaucot^ d auu*es« ils ont aperçu le 
danger terrible qui la menace , t\ï\^ ont cru devoir Caire part au 
public de ce qui leï^r sen^bleroit le plus efficace pour conjurer 
Forage. ~r M. de Cressy^ vieillard respectable , ne donne 
que* des conseils généraux; mais ce sont ceux- d^ l'expé- 
rience. Il attribue nos malheurs à l'abandon de la religioB , 
de la foi ^ de l'honneur , lesquels sont pourtant l'unique 
fondement des états. C'est donc un retour aux vrais pm- 
'cipes qu'il demande , et il veut que le gouvernement s'appuie 
5ur les hommes sincèrement religieux 5 car sans cela , il faut 
bien en convenir, nul ordre à espérer , niiHe paix à attendre. 
— M. Boussoty toujours fermement attaché à la doctrine catho- 
lique , ne voit de salut possible que dans une alliance réelle et 
véritable de l'état avec la religion. Son principe est incontes- 
table. Ses considérations sur la situation actueue de FEglise de 
France, sur notre législation telle que l'ont faite la révolution 
et Tempire ^ aidée de la restauration , sont , en général', fon- 
dées sur des observations fort exactes. Hais le moyen qu'il pro- 
{^ose pour rendre durable- et solide Talliance de l'Ëglise et de 
'état , est-ilatlssi infaillièU! qu'il le suppose 7 Nous ne le croyons 
pas. Ce n'est pas une alliance de budget , comme l'a dit M. dfe La, 
]dennais , ni inênie une alliance d'honneurs et de dignités que k. 
f^l^ion demande^ mais bi,en nn^ alliance de vérité y de d^e- 



( 345 ) 

\tîue et de foi. Il 7 a plu§, k mojeninfaiUible de M. Bonssot M 
^ <;eroitpropre) telon nous , tpA perdre infailliblement VEsAïse de 
! France^ puisqu'il la constitueroit dan» un état de servitude et lui 
i ôteroit jusqu à la moindre liberté. On n'a qu'à roir rAngleterte. 
I .^ Quant à l'auteur anonyme de t Appel à l'opinion publique ^ 
! qu'on dit être ecdéiiastique^ il voudroit que le clergé s'assem- 
blât ; rien demietix. Mais que détroit faise^ suivant lui^ cette 
: assemblée du clergé de France? Le voici : une déclaration^ sur. 
les choses spirituelles ^ analogue k la charte « qui a réglé les in* 
téréts temporels. L'auteur a la naïveté de croire que cette dé' 
claration^ surtout si on la discutoit publiquement ^ et même 
I dans leis journaux , satisfèrbit peut-être tout le monde^ comme' 
' ja charte! Il est permis aux bonnes gens de rêver. Mais comb- 
inent un prêtre catholique peui-il imaginer de pareilles utopies, 
I s'il a-taut soit peu réHécni sur la constitution de TËglise, et sur 
' les suites funestes de la gba&te de 168a ? 

RaT7ss£AU APOLOGiSTfi DB LA RELIGION CHtétiENiffe; par M. l'abbé 
Martin Dutheil. Un vol. in-S"" ; prix : 5 fr. Chez Belin-Mandar , 
rue Satiit-André^es-iVrts y n* hS. 

Cet ouvragé s'offre aux ecclésiastiques comme un récuefl 
très-commode, où ils trouveront rassemblés un grand nombre 
de passages des ouvrages dé Rousseau eii faveur de la religion p 
dont ils pourront se sei^ir dans bûsn des «circonstances avec 
beaucoup d'utilité. 



I • 1 1 — • I ■fci.i 



M. Choron , directeur de l'Institution royale de musique re- 
ligieuse', vient de publier un prospectus , dont nous parlerons 
en détail dans le prochain Numéro , à l'effet d'ouvrir une sous- 
cription pour l'ouv.rage suivant : Livide ci^oral db Paris,, con^ 
tenant l'office paroissial selon Vusage de ce diocèse y noté en 
plaîn^chant simplifié ^ dédié à Mgr. l'archevêque de Paris, Il 
en sera fait deux éditions, l'une portative 9 en un volume de 
700 k ySo pages, du prix de 7 fr. ^ l'autre , in-folio , à Tusage 
du choeur^ d'environ Soopa^s^ et du prix de 5o fr. L'une.et 
l'autre édition paroitront dès que le nombre des-Souscriptcurs 
sera jugé suffisant pour assurer l'entreprise. On souscrit chez 
M. Cnorou, rue dfe Vaugirard, n* 69, On ne paie rien d^ a* 



vance. 



(34») 



. t^<" " ♦ 



. Le lO décembre, il paroîtra chez M. Béthuinç un Ii\^re de 
piété qui ne peut manquer d'être extrêmement recherclié pai 
tous les fidèles ; ce sont des Etbkvhes aux aves sisvsesv, os^ AU 
manqch des indulgences , contenait riniifUition des. induU 
^nces plénières e% particulière^ pour ciiac|uç jour d« Qiois , 
avec des notices sur leur authenticité > les conditions qu'eKes 
exigent ^ etc. ; par Tauteur du Via Crucis, Prix : ^ fr« On 
trouve aussi chez Bétbune^ rue Palatine « n.^'S, Icrs Et^khes 
KELiGiiuses BT MONjàJiGHj<QU^ , secoudc édition; prix; i fr. 
5o c*9 et t» ff. 5o c. avec gravures. Ces deux ouvrages se v^n- 
(}ent également chez £4« Bricon., rue du Pot-de-Fer, n"" 4' 



PBOPAGATIOH DES BOVS LIVBCS. 

Si les méchants conlianent de propager ave;c on zèle Manique les livres 
ûnpies et licencieux , de manière qne les campagnes mêmes en sont 
iitfcclées • les calhoUqpes • de leur côté • ne montrent pas moins de zèle ^ 
répandre les boa» Uvres» 6«îi en formaai des «•sociakloaMfwi se chargent 
éeks (fistiîbnei* , soiteo'te concerlani 9?6b des lilnuîres animés dhih esprit 
religîenx et disposés à faire des sacri6ces pour un' objet aussi eftsentiel. 
A Lyon , par exemple , les associations de ce genre sont dirigées aTcc 
tant de soin et on si parfait accord , que les distributions de livres sont 
devenues non seulement une œuvre régulière , mais une afifaire impor- 
^nte pour tous, les chrétiens qui s'occupent dn salut des âmes. Ce qoi 
est admirable, en effet, c'est que par ce moyen il s*établit entre les 
fidèles de cette viUe des relations habituelles , des associations de 
prières , qui semblent rappeler les premiers temps dç l'Église , et au 
moyen dosq^cjles ils fi*éclairent et s'cntv'aident njutoellement. La parole 
de Dieu produit de celle manière le plus .beau de ses froi^p , qui es| de 
procurer àrU-fbts 1 union des âmes entr ettos et avec Dieu psr ramoor 
de Dieu et du proeham. 

Parmi les associations pour la prof»agation des bons livres, après la 
SociiTB CATHOUOL-B , doul Ics Iravaux sont généralement et si îustement 
appréciés , figure , uns des premières , VAssoeiatlon eaikolique du Sacré- 



l ^h ) 

^ivnr , que noas âroa» recommandée pins d^anefdls h nos lecteurs. EAe 
fèarnlt des in-34 caftionnéB k Récent.', et dcsia-iS, cartonnés anssî, 
à 3o cent. Elle publie maintenant les P'iet deê P^rei da Déiert, î'n-18, 
4VCC gravures en iaille-douce. Le premier volume de cet ouvrage conte- 
nant la P^ié de saint Faut, premier ermite, yîettï de paro1tpe« Pnx'dc c» 
Tolume, cartonné , 5o cent. ; le méme^ papier fin, broché . yScent.; te 
mêmét m'-iâ , i fr^ 25'c. •— Les libraires qui ont commencé des publi- 
cations semblables, sont, principalement, à Lille, M. Lefort, dont la 
Piouvelle Bibliothèque catholique est annoncée sûr la couverture de cette 
livraison du Mémorial i au Mans • .M* Bdon 1 lequel vient de nous 
adresser les deux premiers volumes d'une Bibliothèque Chrétienne , pu- 
bliée pai* une société d'hommes r^^ieux , sons la protection spéciale de 
Mgr Tévéque du Manié. Le premier volume est intitulé : Le cathotique 
ait XIX* iièeie , préiuani contre la séduction de Cerreur ; c*est l*Ahb 
AFFERMIE DANS LA FOI , de Tabbé Baudrand. Le second est un nouveau 
recueil ê^Aneedocies religieuses , accompagnées de réflexions propres à 
prémunir les Gdèles contre TincréduUté. Le prix de la souscription à la 
Bibliothèque Chrétienne ^ pour dix volumes in- 18^ est de 5 fr., et 7 fr. 
-5o c. par la poste. Chee M* Belon, rue Marçhiinile, n° &o, au M^us 
^Sarthc). L^ npême libraifc da J^fans vlept de publier un A{n^nAC^_ 
'tkrêtitm^ moral et hiêJbtriqaet in^39 , très-propre à Mre répamla parmi Id 
peuple, dont le prix est de «5 «. Texemplaire , et 2 fr. 76 c. trei«- 
•Jouze. — Lefort et Va nackère père, à Lille, imprimeut aussi, sous le 
4,i.tre d'ÉtrenncSt de forts bpus almauacbs in 5a, et au même prîx^ 



BinLWTHÈQUE ECCLl'^lASTIfJtE , 

ou \ 

COU^ECTION DES OliVBAGES L£S PLUS TllLES AU CLlftCK. 

La Bibliothèque ecclésiastique sera publiée par collection d ouvrages 
complets chaque année. 

Les plus grandes facilités seront accordées aux ecclésiaiVtiques qui vou- 
<ironl souscrire. Les livraisons seront publiées et expédiées avec régula- 
rité. Le prix de cbaque ouvrage de la coUeclion sera fîxé et déterminé 
suivant son importance. 



( S48 ) 

Là ptexsi^tire série de cette collection ,.re|ifefmaBt h BibUoihè^ùé 
thoi$ie des Parts de C Église f sera publiée cl livrée aux souscripteors dans 
une année » k dater du i*' octobre. — L'ouvrage formera trente-»x 
volumes iu- 13 . et sera imprimé avec des caractères neuiGB sur très-beau 
Ijapier. — Le prix de chaque Tolume est fixé À a fr. 5o cent. » ou 90 fr. 
Touvrage complet. 

Les souscripteurs auront la facilité de ne payer que 3o fr. par an. 

L*ouvrage sera expédié franco aux ecclésiastiques qui pourront se 
réunir au nombre de dix« 

JE>otf|s votâmes font en wnte^ 

On souscrit à Paris « bureau de la Bibliothèque eccUeiaeUqœ ^ rué du 
Po^de-Fcr-Saint-Sulpice , n** 1. Le» lettres ^ ayjs , demandes.on réclama- 
tions doivent étfe ailraachis et «dressés à M. Tabbé Hunkier » directeur- 



A Via ESâENTtEL^ 



Ce Numéro du MëmoHal avoit été retardé pour donner h Vun 
de nos coilaborateurs le temps d'achever iin article trèS' impor- 
tant; mais comme un plus long retard pourrait être attribué par 
quelques Abonnés à une autre cause ^ cet article ne sçra inséré que 
dans le Numéro de décembre , qui paroitra alors plus tôt que de 
coutume. De plus , toutes les mesures sont prises , relativement 
à la rédaction du Mémorial ^ pour qu'en 1829 chaque li\^ raison 
paroisse avec la plus grande exactitude^ 



«MMMri^MMi^-iMMAiiÉWN» 



'J 



LE 



MÉtOïaAL CAtHOLIQUË. 



DÉCEMBRE 1828. 



* • 



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Avis aux SotTscftiPTEUBS* 



* • 



. .'>.". • ■> 



Messieurs leS' Souscripteurs dont V abonnement expire ixvec la 
liKfraison de décembre » sont pries de le renouifelèr avant le 
î& janvier iSag-, pour ne point prouver de retard 'dans l'envoi 
de kuY's numérxfs. ..••.;.» ?.. 

Les lettres , demandes et envois d* argent doiyej^t être affran^ 
chisyCt adresse's au Directeur dn Mémorial^ rue des Beaux-» 
Arts, n» 5, près la rue de Seine, faubourg Saint-Germain* 
' Messiaiars.les. Abonnés qui auraient desréelatnationsà nous 
adresser ,^ sont inyités à nous les faire parvfitdr^à VépQqjue du 
re(i6uvellemjent de leur souscription ; plus tard elles ne ^croient 
pas admises. 



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QUELQUES PASSAGES CURIEUX TIrIs b*UN*UVap^Ç,0 .Ç^^LERBf VI^ON* 

NÂiEE Swedenborg, - , ,, î . 



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» • "X 

». » 



.,^.£minai;i<^el Swedenborg, im$;Ji StQic]&}iol{i|Me)Vii^Q^^ mourut 
a Xiondres^ en» ^77 2- Penda3;it la prenouére partie .dcj/vii vie il 
avoit cpmpo^s^ plusieurs ouvrages ^sur def( s|i)efs.cle.$^i^noe-et de 
philosopjhie^ et il ^toit en correspondance avec les priA^stp^ux sa- 
vants de l'Europe. D après son biographe anglaisât ili^uroic publié» 
de% considérations sur Le craae /humain seinb}a}>Ies \ ediés &i«a 
Gall a exposées de nos jours. Cependant 9 soit que son esprit fût 
affoibli par ui^e tvop.gr^de application à l'étude ^sciit ^'il flit 

10 ^24 



( 35o ) 

tmVtàtui par sa, propennon à renthonsiaftine ^ il se crut tout-k- 
^of^ 9iffeli a exercer rëtatde prophète et à» térélsâeaw de» 
ckoaes les plus extraordinairea» « Ea 1^74'/ dst^il dam un des li- 
vres qui appartiennent à cette seconde époque de sa vie, il a plu 
au Seigneur de se mamfester à moi et de m apparoitre person- 
nellement pour me faire des communications sur le monde spi- 
rituel ', il m'a mis aussi en rapport avec les anges et les esprits , 
pouvoir qui m*a été continué jusqu'à ce jour (i). » 

Un journal de Londres nous apprend que les disciples de Swe* 
denborg forment encore une de ces sectes dont l'Angleterre foar- 
mille , et que cette secte ^ qui s'appelle l'église de la nouvelle 
Jésusalem^ publia en 18a i ses articles de foi^ où elle enseigne, 
par exemple , que les livres canoniques du nou;7eau Testament 
ne se composent que des quatre évangiles et de l'Apocalypse ; 
que les anges et les démons qui peuplent le Ciel et l'enfer ont 
tous commencé leurexislence par la vie humaine; que le dernier 
}ugem«nt s'est accompli en 1 757, et qu'à dater de oett« époque 
la nouvelle Jéri^lem continue à descendre sur la terre ^ etc. 

Certes , je n'étoîs pas tenté de faire des recherches dans les 
c&uvres du fondateur de l'église de la nouvelle Jérusalem; mais 
le hasard m'ayaut fait tomber entre les mains le principal ouvrage 
de Swedenborg , les deux gros volumes de sa Théologie univer- 
selle^ je me suis aussitôt aperçu que si l'auteur étoit devenu fou, 
c'étoitdu moins uti des fous les plus spirituels qu'il y eût eu 
depuis que le monde existe , ou^ si l'on aime mieux » depuis qu'il 
existe des fous. S'il érige en faits et en dogmes tous les rêves de 
É9a ioutgiàation, cêUe^ci n*en&nte pas seulement les choses les 
jj^UB exfttaVtfgàtotes } ftiaî» elle étonne aussi par Péclat et la variété 
éi ses Cf Atk)iis. Il y a plus : le Visionnaire , au milieu de ses 
moti^truiiU^es divagations y s'est socvent rapproché de la vérité 
et a quelquefois vapaifaîtement juste. Ces exemples sont curieux^ 
et si j'en slott.mets quèiqu^-uns à nos lecteurs, c^est que j'ai lieu 



( 35i ) 

de penser que les hrit% étranges de Yhéréàarqùe Swedenborg 
le«r sont ec resteront inconUfU. * 

Yoici d'abord un passage qui m'tthéppé j et snr lequel je ferai 
quelques réflexions. 

« La parole nepent se comprendre sans la doctrine. H y a dans 
l'Ecriture sainte une infinité de passages par lesquels il est évi- 
dent que la parole ne peut se colhprendre que par la doctrine. 
L'expérience en donne le témoignage dans l'onivers chrétien. 
Tous ceux de la religion réformée votent la pàrcAg par leur 
doctrine y et expliquent la parole selon leur dôctrme; les pa^ 
pistes la voient et l'expliquent de même ; lés Jùift eux-tnêmes 
▼oient la parole par leur doctrine et Texpliquent srion leur 
doeCriÉe ; conséquemment tous 7 voient des eireurs selon 
qoe leur doctrine est erronée ^ et des vérités selon que leur 
doctrine est vraie. On peut donc être sûr à présent qûé ceux 
qui lisent la divine parole sans jla doctrine sont dans Tobscu- 
rité sur toute vérité ^ et que leur raison est vague et iilcertaîne, 
prompte à se précipiter dans les erreurs ^ fisidle à se laisser sé- 
duire par les plus grossières hérésies. La parole est pour ces 
hommes comme un chandelier sans lumière , et ils Imaginent 
vok dans l'ombre comme une infinité d'objets y tàoNlis qu'ik ne 
voient rien , on presque rien ; car la doctrine seule est la la* 
miète du chandelief, elle est comme un flambeau qui éclaire 
dans les ténèbres y et comme un guide qui conduit dans de 
bons chemins. » 
Je conclus de ce passage, queel5«redèifborg avoît'eu le bon- 
heur de nakre dans l'Eglise catholique, ou que d'insurmontables 
jMré)ugés ne l'en eussent tenu éloigné, il -n'eût peut-être pas 
donné dans les travers et les extravagances qui doivent nous 
affliger dans un hoiiime comme lui. S'occupant de matières reli- 
lieuses ^ il vit parfaitement que ce qu'on trouvé dans l'Ecriture 
sainte dépend en grande partie d'une doctrine quelconque qu'on 
a~ déjà adoptée, et qui exerce une influence décisive sur l'inter^ 
prétationdespagessacrées^ensorte qu'il faut que cette doctrine 

24. 



1 5:13 ) 

soit la vraie, ti ce qii'on tton^i^el^a dao^ I^Scri^M^^ doi t it re la T^rite^ 
Itsentit aussi fort bien que le raisop^hement 3eul pepouFoitétablîi? 
cette doctrineTraie ^ cpie ç^.^^Uât q^'uae autorité durhùmaÎDe 
qui pou voit la proposer avec certitude; mai$ ne connoissaut pas 
cette aut^ifté siu^huinaine qu*on trouve dans TEg^se catholique, 
et éprouvant pourtant un besoin irrésistible de se reposer dans 
iine foi certaine dese&longues et infructueuses re(;}^ec<fae^^ il a fini 
pai' s'ériger en autorité divine lui-même. La parole ne se comprend 
que par la doctrine ^^la yçaie doctrine n'est conçnue que de ceux 
que le Seigneur ilLoniine ,;> sais moi-^méuic un de ces illuminés*. 
Voilà l'ordre dans lequel les i^ées de Swedenborg par^^issent 
s etre.$uiYief*.Celaproave)que les esprits conséquents, loi-squ'ils. 
tr(^ve^.JefS€^ptircîsm«.ii>sHppi^i;fabl^ deviennent fanj^liqHes, si 
le noblp^espin d'ui^e foï.}^ l'abri 4^ 4}McluaU<¥ûf;deIa naàson ne. 
lesramépejasrà VEgV^e. ..•, r. ., . .; s,-. 

. Voici inaitflienant jj^,a^ tte, {>;^fi9age , . sui^hf. Mt^fififit c Wieux. 

dans la religion .de sa p^i^ie Qu d^ s#s ip^irffii^s. i\ y. e^Jki^é dès, 
son epi^cp.^ 'û'^^^ç9fl^f^^1f^^J^^V^i^^e^Mt}^^ 
r^iti^4e sptpryéjugA etjda ses^iî^Ura, fimfej^ c^Mt4ai?» occfi^ 
Blf^Pf:;fl«3ùB>V*^J** J^feJW^*® <ie,$on Hil^llige/iic^^iàl $ai5*r. 
L^î^éPf^ qH^;<:o}Ae.i:€ligi«|i.liM a trâp&iii^e9|^Abé^ji^t9^;de:ra/rQ 
çnraaç.jMIai» vivre. n?al,^t confif ipe^r ;^jç j^ife«|ift , voilji^q^i. 
(bmiî^f)En flffel,,c59lpi^oi,Htljip§Hr#»>.d^P9 sa r^gion^ croiî, ea 
Dieu) celui qui^ né dans le christianisme, croit 4anfl§ S^gq#|ii> 

regai^îefla j>arp;g ppmW.^W^^ -«vj^*^ ;Ppftri«^dfeA§UgiP" 
sdon Içs p^çcepte5 4i^,<3i^a^^f^4^^irlà ne jWj5.p>oiç«*W\AeS:erri 

pA'^d f^JpJi,^ t9f^^Jiiê}:^AW\ M^Pf^fi^m^'iAi ^kc^^mim 
d^ errje^rs. JJ nênest fi^'^/^eirj^n^fi.^ç.i^ta^iflHÎf^^ 

lui les erff ur3 de,sa.x^igy)f>i W^^^'fiM^99Plmv^^4m^m^.fi'^^ 

ne pieut s>xtivpei>.giiii?q^êHPfi'r:;<îÇMf ;!<^nfe'W!«ftj^%^^^^ 
entreidaus kv.olonf^é^q^ij^^est.l-haflf^njç J^i^ift^^^ .^Afm^fjB'. 

leilecl selon son capricf p^ f ?pû.gr4,jJ'eff^pr;^^f)^.^t.Hft.¥>W[ 



" 



ÙO^ ) 

tiominepur s*;riiïeiit inrét^ocable , suiiout si celfe erreur s'icleii- 
tîfie ave<:ràiBOur de soi-même ou avec Torgueil qui se coniie 
dàtï« sk propre inlelligence. J ai conversé avec quelques esprits 
danM le monde spirituel , qui ont vécu dans notre monde il y a 
plosièursisiècleS) s'étant- confirmés dans le» ei'reurs de leur reli- 
gion, et j'ai étéoonvaincu qu'ils demeurent aujourd'hui constam- 
meut et ail même degré obstinément attachés à leurs eri*eurs. 
J'ai conversé avec d'autres esprits de la ménie religion^ qui oiU 
pensé comme les autres, mais qcfi n'ont point confirmé les er- 
reurs en eut , et fai ru qu'instnûts par les anges , ils ont rejeté 
lés erreurs, ont reçu les vérités, et ont été sauvés , tandià que les 
autres ne l'ont point été. » 

, Le visionnaire avoit rapporté de «es roj'aige» dans l'autre 
monde des portraits dans lesquels nos lectenrs reconnoitront 
peut>êti*e des contemiporains i « Un jour, dit-il , j'entendis de 
grands orts qui s'échappoient des enfers comme les eaux d'une 
source qui sort d'entre des rochers et.tombesur un coteau 
rempli de cailloux. . Parmi ces cris^ j'entendis distinctement 
prononcer à la gauche r Oh ! quHh sont justes l «ur la droite : 
Oh! qu'ils sohi ysavantsl et par derrière : Ohl qu'ils sont sages l 
Est-ce qull y a aussi , me disoiswje intér^eor^neii^, des ^tes ^ 
dès savants et dès sages en enfey ? J'éum animé du désir de voir 
s'il j en avoit, .et coitiment ils étbient* H me fut dit du. Ciel r 
Vous allei voir et vous ailes eDtettdre. Aussitôt j« eofti^dê ma 
maison en espiiit^ et 4e vis; devant moi nue ouvertiiré ] j^ênap- 
procliai, je regardai dedans >Bt j'y aperçus nn eséalier jkav 
leqnel je descendis. Quand je fus. parvenu au bas^dis 40 soutei*-*; 
Kain , je vis dés : lieux xhampêtrès hérièséll d*ffrbusttt%, ' sans 
ordfe, et entrelacés di'^épiDes:>et d!ortres. Je demandai si j'étoi» 
dans rènfecf U ine> f^ ti répofadn que o'étoit la. telrè inférieure ^ 
qui e&t la plus prés au-dessus de Tenfer, Aloi^ije nijainafi^t^dansâ 
la dir^fli90(!OÙ|'|entiendoia ceux qui crioient lOhi qu'ils :sûnâ 
sif^ç^^,! oh! quUM spnts'awi^tsl.et je pontai iwesdregMdialeu-. 



( 354 ) 

Ciel , ëioient immédiatement au-dessus de oemx Yets qui fon 
crioit avec tant d'admiration : Oh ! qu'Us sotU »a\HmU ï Je 
conversai avec ces anges sur cette exclamation^ et ils me dirent: 
Ce sont des savants qui ne font qu'agiter « dans leurs raisonne- 
ments , si cela est eu si celan'estpaSf et rarement concIuent«-ik qùo 
cela est. Aussi sont-ils tous comme des vents qui soufflent et qoi 
passent , ou comme des écorces d'arbres dépouillées de leur 
moelle , on comme des pelures de fruits séparées de leur chair 
intérieure^ ou comme des coquilles d'amandes sans noyau. Nous 
les appelons RAisoHKEUftSy parce qu'ils ne concluent jamais rien, 
et parce qu'ils recueillent et compilent tout ce qu'ils entendent, 
en se disputant , en se contredisant sans cesse pour nésoudre cette 
question : Ce/a e^^-iY 7 Leur grand plaisir est d'attaquer les vérit&, 
et de les déchirer en les soumettant à un examen de contestation : 
ce.sont des hommes qui se sontcrus plus savants que tous les au- 
tres quand ils vivoient dans le monde. Instruit sur ces objets si 
singuliers^ je priai lesanges demediriger verscette assemblée. Ils 
me conduisirent du côté d'un creux d'où partoient des degrés qui 
s^enfoncoient dans la terre inférieure ^ descendant ces degr^ » 
nous suivîmes comme à la piste ces clameurs. Oh ! quils sont 
savants l Et .voilà que j'aperçus quelques centaines d'honmaes 
debout dans un même endroit , frappant la terre* Surpris de 
celte occupation , je demandai pourquoi restant debout ik ne 
iaisoient que frapper de U plante de leurs pieds, et Rajoutai : 
St on les laisse faire ^ ils creuseront avec leurs pieds un trou dans 
la terre. Les anges sourirent de mon propos, et me dirent : Ds 
pavoissent debout, parce qu'ils n'affirment point de quelle 
ehose que ce soit : Cela existe ,- maïs se demandent seulement : 
€elaea:iste't*U7îi% se disputent avec véhémence, et comme leur 
pensée n*a point de progression aur-delà, ils paroissent seulement 
fouler et aplatir une glèbe , sans avancer davantage leur travail. 
Ceux qui du monde naturel viennent ici et apprennent qu^ils 
soQt dans un autre monde\ se réunissent dans plusieurs en- 
droits* en iMsembUes ^ et eherehent où est le Ûd> où est Penferj 



( 555 > 

4>à est Uen ? Un^ foî^ «pi'ik ^nt instruits sur ces U*ow obj«(«, 
ik commencent h raisonner , à se djsj^ter , à se quercUev , et 
le grand point de leurs débats est toujours cette question : 
T a-t'il un Dieu ? qu'ils résolvent rarement par l^ffirmativo. 
Ces hommes, par la suite, s'associeatde plusen plus avec les iHé" 
chants 9 parce que qui que ce soit ne peut vouloir et faire le bien 
par amour du bien j penser jpt parler vrai >ou selon la vérité 
par amour de la vérité , s'il n'est conduit par Finfluence de Dieu. 
Après ces discours , les anges me conduisirent au milieu de cette 
assemblée. Je liai conversation avec cpelques-uns , et je leur dis t 
J'ai entendu raccla^tation de ceux qui vous environnent ^.et don^ 
la troupe est prodigieuse; ils s'écrioient tous : Ohl qu'ils sorU 
tm^atus ! c'est pourquoi qu'il me soit permis de causer avec vous 
sur des matières qui sont de la plus profonde érudition. Dities, 
dites 9 proposez » me dirent-ils , tout ce que vous Toudres , et 
BOUS vous satisferons. Je leur demandai : Quelle doit ètj:^ la rer 
ligion par laquelle Thoupinie; puisse être sauvé 7 Ils nne répon- 
dîirent: Mous allons diviser jcette^uestion en plusieurs lurticless; 
car avant d'avoir tiré nos conclusions sur ces artidea ^ nous ue 
pouvons TOUS jdonner une réponse raisonnable. Voici de quelle 
manière nons diviserons ^otre proposition : i». £st*ce quelque 
chose que la religion ? a*. Le salut existe-t-il ou n'existe-t-il 
pas? 3% S'il existe. I une religion est-elle plus efficace qu'une 
autre pour l'opérer? 4"** X a-t-il un Ciel et un ^er? jy. J a- 
t-il une vie éternelle ? Ils me présentèrent encore dVu^Ures divir 
sions de la question. Je leur demdiidsi leu^ sentiment, sur h 
première , si c'étoit quelquo chose qu'une religion ?J^ réponse 
fiit que cette proposition ejtigeoit un exsn^n sérieux et foit 
(étendu y qui dureroit au moins jusqu'au soir: Je jleur demandai 
si enfin elle pouvoit être T&olue au bout d'un >nP L'un d'eux 
me dit : J'assure qu'elle ne le seroit p^s dans cent 9;is. Pendant 
ce temps4à , leur dis-j[e » vous êtes .donc sansiiieligion , et commç 
le salut en dépend , vous viv^ï ^ans la pensée , sans la foi , sauf 
Fespérance du sshit? ~ De b^nne fyi f MesssteujW'; tous |i'IKi# 



( 5&6 ) 

riea moins qii« «AvablS'î vous ne po^yea «voïr (f-autr j pe&ieè 
que celle-ci : Ca/a est-il y et la tourf»ei' èhns les deux sens. 
Quelqu'un peut-il être savant , s'il ne saitquelque. chose ^v«c 
cortitude, s'il ne marche progvessivement dans cette certitilde? 
-Opiner seulement sur la question ;• Telle chose epcisu^t^Ue ou 
non ? sans jamais la résoudre , c'est ojHner du bonnet -salDs le 
mettre sur sa tête, c'est opt|Qôr sans cp^Glore. Que vous eu 
yevient-il, sinon que vous no savez pas s'il existe quelque 
chose y si quelque chose n'est ^qu'une idée , s'il y a une vie après 
•la mort , ai une reUgiop est préférable à l'autre^ s'il y a^unCie^^ 
s'il y a un enfer. A ces mot$ , }e )ed quittai^ dans leur iadigii»* 
«iou et leur fureur ils jetèrent des piçrores âpres nioî, 
i' s Ensuite , l'un des anges -me ^dit : Suii(e«t-.ftK>i vers le lieit^d'où 
partent ees acclamations ;OhJ. qu'ils sont sages ! La^ vousVerrez 
des hommes extraordinaires ; .vous verrez 4^8 étie^ ay^nt des 
oorps et des figures humaines ^ et étendant ce ne sont pas 
des hommes* Ce sont doncdes bêtes , lui dxs^e? No&^me ré« 
: pondit-il^ ce ne sont pas non plus des bètes^ mais ce- sont 
des béies •hommes. Ils sont organisés de telle sorte qu'ils -ne 
peuirent voir si le virai est viai , si le faux est faux ^et ce» 
pendant ik peuvent faire quecje qu'ils veulent pavoisse vrai ou 
faux y comme ils le veulent. Nous les appelons ÂFFiiti^AT£i^as% 
T4'entrons pas dans leur assemblée , mais appiel.e«s«en un seul ; 
iKHis-en appelâmes un^ et nous Uous retirâmes avec lui à FécarK 
Nous BOUS entretînmes avec lui dé différentes choses ^{u'fl 
affirma chacune en partieulter, jusqu'au point qu'elles parbi»^ 
soient comme vraiesv Nous lui demandâinâi si sur tous be» objets 
il pouvoit affirmer le contraire y et il nous di| qu'il le- feroît 
avec tout autant de cenviclioii qu'il en av oit eupour défendre hi 
première tliésè, et il ajouta- franchement et da /ond deSOA 
cœur : - « Qiv'ést-te que la; véi4té'A Peut-il y. avoir d'autres v-é- 
rités^ dans toute la naturo des choses ^ que ce quoi'h^mmo'a 
fait vérité? Dites-fnoi tout c<a^{u'ilv(>us plaira , et Je ferai que ce 
côit une vérité. » Il y avoii auprès do lui un esprit qui ^ dui^s 1% 



( 3^7 ) 

inonda, airoit été àmbiisfiadeur dei)feitiièi'ëtelès^..Il 'éi|»it dbtt^ 
l'étonneinent sar cette matiière de'rai^oiitiier , etil nonsdtt^: 
« Je conviens ^^^il j a dans le mondé quelque ch^se de séliH 
blable à cela $ niais^ mon ami, feiitBs-mbî, s'il voua estpdssiUie, 
que ce soit une yérîté/quéla lumière est les ténèbres et que les 
ténèbres sont la lumière. » Oiii , dit«il , oui ', et je le prouverai 
très •facilement; Qu'est-ce que la lumière et les ténèbres, sîiion 
l'état de rœîl? La lumière ne se cfaanf;e' t-elle pas en bnibrâ 
tfuand l'œil vient d'être exposé anx rayons du soleil et quand 
riiomme a fixé le soleil avec intensité P Qui ne sait qu'alors Fétat 
de l'oâl est changé , et que , par là y la lumière parôît ooiimie 
l'oinbre, et que y dans le passage de Pœil àson état naturel » 
l'ombré redevient comme la lumière? La chouette ne voU-die 
pas les ténèbres de la nuit comme la lumière dajour, et la lu^ 
mièredtt }our comme les ténèbres de la nuit, et alors leseièit 
lui-même comme un globe opaque et noir ? Si un homme avoit 
les yeux comme une dbouélte /qu^appelleroit-n la luniièie el 
qti'appelleroit-il les ténèbres ? Alors qu'est-ce que c'est que ila 
lumière y sinon l'état de rœH?* Si c'est seulement l'état dfe l^teil!^ 
lii lumière n'est-elle pas les ténèbres et les ténèbres ne sont-elles 
pas la lumière ? C'est pourquoi ta première proposiiiîon est une 
vérité, et sa contradictoire est aiissi également une vérité. Sur 
cola l'ambassadeur lui dit : Pourriez-vous faire une vérité de cette 
proposition y que vous êtes fou 7 Je le pourrois sans doute , re-^ 
prit- il; maisye ne le veux pas. » 

Terminons ces extraits par un passage eu notre visionna iec 

me paroît surtout ^voi'r vu fort iuste : 

.' ' ' ... ' • • ' ' \ 

, » Avant la parole donnée par MoX$e et paroles prophète^ 

il a existé un culte connu par les sacrifie^, et le cultç d^s Géu: 

tils étoit presque. semblable au culte institué par lelé^ifdsir 

teur des tlébreux. r** Il y a eu une parole cliezf les 'anciens i 

ftloiCse. la . cite ,. il en, donAe mêine quelques .phrases ( Njomb. . 

XX, XL^y i5> aâ-âo). Celte parole étôlt .aussi divinëinènt 

iuspirée.'-^ S'il n'y avoit point une ' parole , on ne sauroil 



( 3^ ) 

point qa'il y a itn Dieu , «n Q«l , un eofar , «no ?» api^b I» 
mort* CSroyes-youf que les lOMâeiis pliilotoplMs , coomie Aris- 
tote^ Cictfron, Senèque et tant d'autres , qui ont écrit sur Dieu, 
sur rimmortalité de rftme , ont tiré leurs principes de leur 
propre intelligence ? Non | non , ne le crojes pas : ils les recu^ 
rent de quelques autres sa^s qui les avoient connus par Tan* 
cienne parole. Les écrirains de la théologie naturelle ne tirent 
rien de semblable d'eux-mêmes , ils confirment. seulement par 
leurs raisonnements ce qu'ils savent par TÉglisey dans laquelle 
est la parole. -^ Si. parmi les anciens il y a <» une religion , 
et si les habitants de l'univers ont partout reconnu un Dieu 
et admis quefa|ue chose sur la vie après la nuNrt | ce n'a pas 
été d'eux-mêmes ou par leur propre intelligence , mais par la 
parole primifive, et ensuite par la parole donnée aux Israélites. 
C'est de ces deux paroles divines qu'émanèrent tous les prin- 
cipes de religion qui se répandirent dans les Indes et dans 
leurs fles^ par l'Egypte et l'Ethiopie dans les royaumes de l'A- 
frique » et par les côtes maritimes de Vkàt dans la Grèce , et 
de Ui dans lltaUe. s 

Histoire de France. 

( Qttzième article. ) 

Lorsque M. Cousin a dit que les trois derniers siècles sem>- 
bloient avoir eu un seul but » avoir été dominés par une seule 
idée 9 la destruction du moyen âge , il a dit une grande vérité. 
Seulement sa pensée, pour devenir claire, a besoin de quelques^ 
explications, parce ^ue le mot de moyen âge tout seul ne re- 
présente rien de bien distinct à l'esprit. Celui de société chré- 
tienne s'entendroit mieux ^ car ce.qui caractérise principalement 



(559) 

les inslkutÎQiDS de nosaleux , c'est q«« le^chrîttiaiiiime ea avoil 
«r^ la plut grande partie 9 4<ie ton eqprit avoU pëaëtré celles 
qu'il n'ayoit pas £iites » que ses prineipes ëtoient regardas comme 
les seuls principes sociaux- , enfin qu'il ^it la grande loi. à la<« 
quelle tout étoit subordonna* Dans ce système , l'Eglise et son 
Chef tenoient une grande place; une haute direction sous le 
nom de pouvoir spirituel lui étoit confiée. DéAristianiser la 
société, telle est l'œuvre qu'a commencée le seisîéme siècle et 
que* les siècles suivants ont accon^lie : Vest ce qu'on appelle 
dans le jargon moderne la sécularisation des gouvernements 9. 
bien&it qu'on ne sauroît trop apprécier ^ produit nécessaire 
et dernier terme de fai civilisation^ nous assure-t-on tous 
les jours. En attaqnant l'antorilé de l'Eglise , Luther a mis la 
cognée à ia racine de l'arbre ; depuis il n'y a pas eu de relâche 
dans ce travail de destraotion : les ouvriers se sont présentés en 
feule X rob ^ prêtres , nobles , plébéiens , guerriers , magistrats y 
écrivains , tont le monde s'en est mêlé : l'ouvrage est à-peu« 
près achevé , au moins pour la Pianoe. Maintenant que le terrain 
est déblajéy il ne s'agit plus que de bâtir un nouvel édifice avce 
les instruments qui ont servi à démolir l'anden : il nous reste 
pour cela deux on trois principes, résultat inestimable que tant 
de sang et de larmes n'ont pas trop chèrement payé : c'est sur 
eux que reposera la société régénérée , la Jérusalem nouvelle y 
toute brillante de clartés y que nous promet la philosophie. 
Attendons patiemment le séduisant avenir qui nous est prédit ^ 
et admirons d'avance pour plus de sûreté.^ 

I«es premiers auteurs de la réforme ne «e deutoient guère du 
terme où elle aboutiroit; mais voyex comme tout s'enchatna 
dans les choses humaines et dansles penses humaines. Luther a 
posé un principe fécond devant les conséquencèsduquel ilaurmt 
reculéavec effroi ; mais il fieiut que ces conséquences soient tirées : 
de meifleuvs logiciens commencèrent dès son vivant ^mdme : 
ils eurent pour successeurs des raisonneurs encore plus habiles ; 
chaque âge a apporté son contingent ^ non poov augmenter , 



(•56o ) 

mais pour diminuer le nombre des vérités reçues. 'Liièher » 
commencé par une première néga^n : de négattou en WgaCioîr^ 
on en est yena à nier tout « excepté le d^it de tout nier r é^est 
à ceb que se réduit actuellemellt le' protestantisme.. 

C'est la mode aujourd'hui d'exalter les bienfaits de Ta ré- 
forme. Elle a rendu, nous'ditron , la liberté à l'esprit humain ; 
elle a augmenté son activiCé, et lui a fait prendre un e^$or qu'il 
ii'auroit jamais pris sans elle. Mmis aturcms peut-être bcèagiou de 
discuter la valeur de ces éloges; mai» à présent cela nous me- 
neroit trop loin de notre sujet, le ne sais pas ri les conséquences 
de la réforme ont été aussi aviintagéttses à lliumani té qu'on 
nous le dit ; mais ce que je sais , o'est qu'elle commença par 
ttx)ubler le monde lorsqu'elle j fit son entrée : les «éditîoiB, les 
g^rres y les massacres^ formèreànt d'abord son coKé^e'5 la où 
elie partit du gouvemement^ comme en Angleterre:, -die pro- 
duisit. la tyrannie et la persécution; là oÀ elle sortit du 
people y elle enfanta, la gùerre.cÎTÎlè et fit^ ootilier' des -torrents 
de sang. Que notre âge doive des antdk aux apôtres dâséiaième 
siècle, il n^eaest pas moins vrai que leurs cotftemi^ôràitts'duiceni 
moin»les regarder comme des réformateurs cb^rgésde corriger 
et d^édairer le genjre bumalii , que eonuiiet dies fléMi^ èou^ojés 
de Dieu pour le pumr*. Ainsi Iq icolvinismeaj^ortil efi Frajoçe un 
demi-jBjèclede discordes civiles; de crimes y- de. -désastres, tek 
qu'on n'en avoit .pas encore vuç. Ii'épx>que dcà giier^0s de reli- 
gion sen»t>la ^s «ialheureuse.de nos annales i.silftféxotntion 
n'étoit venue faire encore; miens. ' " k»:' .' 

'L'histoire de. cette tnste;ép64|ne n'a encore été décrite ^ue 
soils^rinfiureficedes.préjugés pliilosopkiqiies : aussi n*êii cs^^il^ 
peut-êuc point .soi lalytelle .ohr ail en général: des idées! pbts> 
fàttsees. Uànsle-Takkau dePaèis elfe e.<t retracée pdwç la«p'Fe^ 
mièse fois par un catholique honmie: déitsflent^X^estasstiâtre: 
quo'C^ieat une des partiales plus curicMises etles pM imiirèêBantes 
de cétf excellent livre. Tout.s'y présentesous son vérijtaUe jour. 



(36. ) 

qbe.la justesse deé jugements leur dôoile.ietpik.'tout le pi<|ivtfit 
<le- |a- JoaTCâùté. C'est souB'FrânçdaPVipiè le icalytiiisine s'inr 
trèduisjt.eD Frapcè«.Le fatalisme farouche qaî faUle fond de 
cette rdooU'tiie .ex.pHque asies le caractère turbtdent qui disr 
tingin ses.-pactisans* s Lè.parti quipovta.le nom de Calvin ^ dit 
Btisâttet> .fat exâraor^iiiairement bal .par toqà les autres pro* 
te9taBils> qui le regardèrent .contme. le |)1 as fier , le plus inquiet 
et le plus «éditieox qui eût encore par<t..«»^ Jacques» roi d'An- 
gleterre ^ ne coDHoisaoit rien de plus dangereux ni de plus en- 
nemi de la.rôjauté que les puritains qu'il aroit trouvés daiis'ses 
royaumes. Ml ...Des mesures- trés-s itères .furent d'abqrd prises 
contré les néursëux sectaires.» tant par François I''' que par 
HeniiJI sborsuocesseur. Cependant les prog|-és du calvinisme 
lurent; rapides : ,on doit mettre au ^nombre des causes qui les 
favôriisèrent^ les idwes: d'ind^^ndance et de révolte Go«^re le 
SaînbrSiige, que )a:pi»ignfiatiqiie avoit r^ândii^ien France;, iii) 
seul' faïA.sui&t pour. ;le prouver. Le paidi^inesit deiipand^ l^^plur 
^ienrs xepr.i8«s la pumAion des premiers prolèstauts qui se^fiPQn 
ttèjrcait .dfint le»ipyaume ; M. m dîstingUa/d alKrird' pai> le zd)e et 
i'ArdfiRr^'il i|iii.:dâns ses poursuites* Cependant » au:Jbou| çlif 
tDàsr.|>eé^ de i^vAps nons rojrons cejméHiç.pÀfiVBfDienttouA plein 
d^ priHestaots ou.d'ai|iis de prolestants ^ta^ft'l^ maximes qui y 
i^g^tpkpt 4HnffH JtJiiWs ppur prepaw \^ esprits h ^mbrasser^ 
l«.«î.n9*iyflU€3>.dpctrin/EKi. .In- .-' ■ . . • ,. <. 

; /.lucip^h^'àec^ qurixa lappellc^ Ja p^rs^eu^n 4(^ ItérMinum 
èst}iint àl'aAgjefJtli»aÉ)^aàOA^(n#ndeVian(: QPAv^raiièiJe.) eUeii?^ 
pouriqnt pluswisce^^ible. d'éti;e défendue q«if on ne pqMrreit U^ 
çàiindoaut pi»miér: jeQii«pr!d''feil< fer ij^i. :n<»tt9i n'avQns p«s Ji^ 
uiof odrç éflBii9ie:deifaicoluAk«4^P> olcesjtjSPéSb ,nh inehie Jesitifb 
lefilpv]^Q^)<^»bi[ qiijs .4iel<tit»imiâlpQa»*q^diîiM[y9itlhp8i $f s^ficp^ 

depuis plusieurs génërnlions, qui a depuis long- temps sa place 
f^tke dàti^ l'Etat, «t une^s^ë <{UÎ'8'nitiK)diffli!vieiiôiiimetifl dans 
un pays avec l'intention manifeste d'y faire une révoTotfènV'sl' 



(364) 

tectfon dû gouyernement » mais de l» renverser lui«>tn^me. Îja 
tendance et tes. principes du calvinisme étoient essentielteiaent 
démocratiques i il est bien reconnu que ses sectateurs avoient 
formMe projet de diviser le royaume en cercles et d'y établir 
le «gouvernement républicain. On lit dans les mémoires du temps 
10^ plus authentiques , que les principaux chefs calvinistes di- 
«pient hautement dans la chambre du jeune roi François II : 
a Nous donnerons le fouet à cet en£int , et nous l'enverrons ap- 
prendre un métier pour gagner sa vie. » C'étoit donc non seule- 
ment la religion que les rois de France dèfendoient contre ces 
sectaires , niais leur couronne même et la constitution de FEtat. 
r Malgré les lois portées contr'eux, les calvinistes Orent beai> 
conp de prosélytes sous les règnes de François I*' et de Henri IL 
{Marguerite de Valois, sœui: du premier de cesdeui^ monarques, 
un grand nombre dfi seigneurs et de gentilshomfnes , furent de 
ce nombre. Il devint bientôt si considéral;^Ie qu'ils pensèrent à 

4 

^x^Q^f une forme régulière a leur institution , en créant une 
^lisecffit'Jç modèle de celk.do Genè^^: Ce fut en, .^555 que 
l'étf^lirÇQt. en France les premières églises refoulées; Leurs 
pfijiçipQS.ptgrent .dès*4Qrs se prppaget^aViQc .plu3.de;^uneté«t 
4D r^piilit^. La con^giqn se répandjit D^r|oMt ; «Ile gagna \\^ 
(|4t'9iarfi||igi$trats,chaçgé»de.^^iUer h l'iexéfci^itk^n do» 4dit$;rai- 
4Vs ieï%Btre les héi-^tiqnes ; }^% co^^pela; j uridiction:eccl#ias^qae 
flQ^a ajlpf:^ extremeiPWit i^fiM^née^^ l'appel aUi: trilH^i^luK sécu- 
li^ji;^ > îk.écbiippQiwi'Pnesque toujojutç par ce;mQ;f e^ au^peines 
gne la Joi aycftl prW.QPÇe^i^Pt^U'Qttx..'» Geifolt, dit M. 4^ ^iHti 
yà^àX ,x|tôj4F:»i*r4t$îr les.efl^ts de çè <àal IjoajoMrft ftr^iss^mtpt qui 
nik0naçfiit dô.détruir^epXiièr^meiaili U.reiiçpn:iÇ^ fr^n^e» .quVnai 
p:x:0posa.da9S le.coi^eil dii:RQJ[4e jr^ndre^ h la .j4ridi|Citioa ecc^-^ 
^ta^tjqRà so.n a«çi^»nç viguf^F, ou^fpO(»r jnieuiç dîre^^.di? £^tme£ 
d^^ trjibmuin^ d!ieji)iisiti^a ^^ qWih'^tqif^ti^l9biifkiiJe\ Esspâgne 

et en Italie. Ce fut aussi dans cette occasion que le parlement 
(et ce traitpeintmie(i^r^rit. 4e cette cpmp£i^iHe;'que,,tout ce 



( 365 ) 

qu'S seroit po$sili|Ie de dire) retrouva , pour t'y opposer , cett« 
ancienne rigueur que l'on croyoit éteinte sous le poids de set 
disgrâces et de ses humiliations. Des remontrances furent aussi^ 
tôt portées au pied du trône... Les préjuges déplorables de la 
cour de France à l'égard de l'autorité du Saint-Siég[e , préjugés 
qui 9 par une contradiction dont l'évidence va de moment en 
moment nous frapper davantage , favorisoient cette même hé« 
résie que Henri II vouloit détruire , rendirent si forts à set 
yeux les arguments qui furent produits dans cette circonstance , 
que ce monarque y bien que ses préventions contre le parle* 
ment ne fussent point diminuées , et qu'il fût surtout décidé à 
ne lui jamais rien céder, consentit à la suppression de Fédit. 
Cependant, que ce ne fût un moyen de salut , et même dans de 
si grands dangers le seul vraiment efficace , c*est ce qu'on ne 
peut s'empêcher de reconnoître aujourd'hui. La voix de l'his- 
toire est plus forte que les cris des sophistes , et devant ces 
puissants témoignages s'évanouissent toutes leurs vaines décla- 
mations. Elle va nous montrer l'Italie et FEspagne paisibles et 
florissantes sous la protection vigilante de leurs tribunaux ecclé- 
siastiques : la France inondée de sang et couverte de ruines , en 
proie à toutes les calamités , malgré ses tribunaux séculiers; 
heureuse entore si l'anarchie n'y eût pas souvent trouvé des prô- 
neurs, l'hérésie des partisans, et la révolte des complices. » 
C'est un spectacle affligeant que de voir, dans un moment où 
la chrétienté étoit dévorée d'un mal intérieur aussi redoutable 
que la nouvelle hérésie, mal que l'union intime des princes tem* 
porelsavecleChefdel'Egiise et l'accord simultané de tout ce qu'ils 
avoiènt deforce et d'influence auroientpu seuls arrêter dans ses 
progrés , ces princes persévérer dans cette politique ambitieuse 
et perverse dont Machiavel avoit donné les régies, et qui gou- 
vemoit l'Europe depuis un siècle. Appliquée tout entière à ce 
qui étoit d'un intérêt purement humain, indifférente à ce qui 
touchoit les croyances religieuses et l'intérêt de la religion 
cette politique regardoit avec dédain et laissoit se développer à« 
lo a5 



( 566 ) 

peu -prés sans contrainte la licence des esprits : les rois la t.ê' 

* * * 4 ' 

priiiloient chez eux au moment où elle sembloit devenir me- 
naçante pour leur autorité ^ mais ils l'excitoient » ils )'encoura'> 
geoient chez les autres , pour donner de Fembarras à un voisin 
trop puissant y à un rival incommode. 6toit-ce ensuite à eux de 
se plaindre si elle faisoit dans leurs états des progrés in- 
quiétants 7 Quel contraste affligeant offrent les rigueurs exercées 
par François I*' contre les hérétiques en même temps qu'il re- 
cherchoit l'alliance des puissances luthériennes d'Allemagne et 
s'ofii'oit de faire cause commune avec elles I La conduite de ce 
prince étoit bien faite pour encouragev dans son royaume les 
partisons de la réforme : ils le voyoient intimement lié d'in- 
térêt avec Benri YIII y qui tout récemment venoit d'adopter 
leurs principes ; ils savoient qu'il négoctoit avec les princes pro- 
testants de l'empire » et qu'il venoit de faire un traité avec la 
Turquie y événement qui a^oit été un sujet de scandale pour 
toute la chrétii^nté. Ik furent en droit de croire que François 1**, 
bien qu'il eût montré une grâtide aversion contre les nouvelles 
doctrines , éloit au fond indifférent sur ces iliatières , et rien 
3i'étoitpUis propre à les enhardit* et ii leur attirer dès prosélytes 
qu'une pareille <^inion. Telles étoient les conséquences de cette 
politique astucieuse et criminelle qiii , sépafànt sans retour ses 
intérêts de ceux de la religion « finit par persuader àiix peuples 
qu'en effet la religion eUe-méme n'étoit-pas au-desnu^ de la po- 
litique ; politique en même tenips taitérâblè et mal avisée , 
avide de conquérir* impuièëanle h cohservër^ épuisant .les 
peuples au dehors, tandis qu'elle achevoit de les eorrotopr^ 
au dedans, et dont on n'est pas même encore désabusié anjôur- 
d'hui qu'elle a tonsommé en Europe la ruitie des sociétés. 
ML. de Saint-Yictor a traité comme elle le Inérité cetle mépri- 
sable politique : saiis cétse il eh inontre les tristes -éBetB 5 sans 
cesse il appelle sur elle l'indignation de ses lècteiik*s : c'est à 
ses principes qu'il attribue avec raison les fautes des gouverne- 
ments, les malheurs de la chjréfientéi et ce mouvement, plu^ 



r 367 ) 

tiàtnote M^ikb, «{ti ik'â eéisé d'eutràitier lê$ socMtéfs dbrl^- 
Iténtie^ vers cette ëiit^re âîssolatioti dont nous somtiies aujocuf* 
lA'hm lëè ▼Scfitncè et lès H^rtitjfns. 

C'i^'p^deinllé tiègtie ie Frâtiçôis It qae les deux partis 
%fllboUt]tie ét^betei^tàDt [>reniient pout amsi dire leur |)osition') 
V;e>^gafii^élit Û ié prë^are^t h ces longues et teriribleé guerres 
^â) ëmangtantèreht la déi*niière moitié de ce siècle. Ce pHtice , 
k péîttfe lôrtl de Teiifance, d*ttn corps foible et valétudinaire, 
d^iih esprit îndoifeht et borné ^ sembloit ne devoir être qu'un 
iltistriinvént entre les tnaihd qui se thontreroiënt les plus promptes 
et les ^Tus adroites k lé saisir. Le trône étoit en quelque 
«orte vacatit : une hitte, dotit le pouvoir étoit le prîx> s'en- 
gagea entre les plus grands personnages de TEtat t ce sont en 
Aiémé tetnps quelques-uns des caractères les plus remarquables 
de notre histoire: il Suffit dç nommer les Guise* Montmo* 
rehby, Cohdé, les Coligny , Catherine de Médicis. Dans un 
autre temps ^ tout se seroît peut-être borné à des intrigues de 
éourj hialsla présience d'Ufae secte qui savoit mettre à profit 
loutei les haihés et toutes les simbltibhs dohpà bientôt nais- 

Éàttcé^ urte bonflagi*ation gétiéràle. Le dac François de Guise 

• 'i ■ ' ' * ' « 

*t Ife icârdinal de Lorraine, son frèrfe, s^empàrèrënt d'abord de 

rdiitoHté > tant par Tlnfluence que leur donnbiëiit leùrS grands 

t&lenià^ lèîir popularité et le titre d'oncles de là îeune reine, 

liarie^tttàrt, que pat^ l'as^istaiibe de Catherine d6 Médicis qu'ils 

WVëWI àfttbchSer à leur Jpkrtii bepuis la révolté du duc de Bour- 

fcèlii ,^ ^c'iétblt fà politique dti èabinét de ftranice de se tenir en 

•^à^âe Ayh'ti-^'îes ^^iritltes du sâiig et dé ûe leur donner aucùnç 

ph)rt àik "^OAvértféîirtnt. Lié tbhiiétable dé Mohttiiorency essaya 

Oé éei^Allîèr à etîx'pôur ftirihêr tthô faction capable de balancer' 

'Célfe 'dès ^Wnces Lbri^aitis. Cédi[-ti s^étoient toujours mpntrés 

"-fi^-zireil'^l)»!» îà relîgiôh c'aUiolique : ils àvoieht. fait renou- 

•vélëlif 'coritréles hérétigires le^ inésurés de rigueur prises sous le 

t%gné' précédértt j leurs rivaux li'avoient d'autre moyen, pour 

bàlkhbèl: Uixh lliBùëricè que îiè se jctér dans \e parti câlvînîM». 



2&. 



( 362 ) 

«Ik 7 F'^^'^ "^ ^^^^^"^ ^^ * ^^ ^'^ ^ kfepMUer par k 
force , et ce throit j/têt que celui de la défense légilime. Le pro- 
testantisme > cotnme l'a dit M* Cousin, yâo^oit porter le premier 
coup à la société du moyen dgB : j'espère que la sociëtë du 
moyen âge ne peut ^ê'tre coupable de n'anruir pas voulu se laisser 
détruire; elle n'y a pourtant pas réussi^ parce que ses cheb, 
volontairement ou sans le vouloir , ont souvent été complices 
4es destructeurs, dans l'espoir d'y gagner qudque chose. On 
se veut voir dans le protestantisme qu'une eroyaoce religieuse 
individuelle. Quelques hommes ne trouvoient pas l'autorité do 
Pape dans l^vangilej les indulgences leur paroBSGicBtd)n>- 
sivés» la présence réelle impossible t étoit-œ leur fiiute , si leur 
raison se reftisoit à croire tout cela ? étoit-œ un moUf suffisant 
pour décerner des supplices contr'eux? Assurément, s'ils se 
fussent bornés Ji avoir des <ypiniens erronées en matière de loi , 
tnaia sans cherdier à faire des prosélytes par la prédication , 
on lie les auroit pas plus recherchés alors qu'auioiwd'huû Mais 
ee n^étoit pas en eelà seulemait que consistoit le|ta^testantisme; 
aes dogmes religieux avoient des conséquences politiques immé- 
diates , et c'est surtout comme parti politique que les goûver- 
iiements poursliivoient les réformateurs. « Le mékuife de la re- 
ligion et de la politique , dit un auteur protestant allemand , 
^loit inévitable , parce que les auteurs de la r^brme ne diri- 
geoient pas seulement leurs attaques contré'des doctrines , mais 
contre une hiéravehie qui avoit les racines les plus profondes 
dans la constitution et administmtîon des états » (i ). La société 
«voit alors pour base certains principes qphi 'ne s'agit pas id 
d'appriécier ; les réformateurs atlaquoient ces; bases) la société , 
en les réprimant, netsis«it qpese défendre. D^aillewrs, où an- 
re^on pris abn des idé^ de tioléirancé?Lorsqutt les (tépétîfques 
bi d^Aiandoiena > ce ti*étoit pcrint en vertu de rien qui ressennblât 

1 i « . 

é 
f 

: (a) Hissrcii« HtDdlNioli dec Gaa^hkàia ëet Enrops Jscliép •«satsn ty- 



( 363 ) 

aux jpriflicipes modernes fior ce sujet ; «'étoit c(mitii# raiseik*- 
nables , comme orthodoxes ^ comme défenseurs^^ de la rëritë. 
Eux aussi maintenoient que Terreur ne devoit pas être soufferte ; 
ils accordoient à l'Etat le droit d'employer le glaive conlf^elle. 
Luther et Calvin avoient fait dès livres exprès pour établir sur ce 
point le droit et le devoir du magistrat (i). Calvin en vint à la 
pratique contre Servet et contre Yalentin Gentil. Mélanchton 
approuva sa conduite par une lettre qu'il lui écrivit sur ce sujet. 
lies catholiques dévoient s'attendre à être persécutés, si leurs 
adversaires devenoient les plus forts ; et ils le furent effective 
ment dans les pays où le protestantisme prévalut. C'étoient des 
coDséquences> nous le répétons, quV^n ne sauroit leur faire un 
crime d'avoir voulu prévenir. Au reste , il ne faut pas crok« 
que les calvinistes françois du seizième siècle ressemblassant 
beaucoup aux martyrs de TEglise primitive. Celle-ci , durant 
tant de siècles d'une persécution si cruelle y ne s'est jamais dé- 
mentie ni un seul moment , ni dans un seul homme , et on l'a 
tue aussi soumise sous Dioclétien et même sous Julien l' Apostat, 
lorsqu'elle réikiplissoit déjà toute )a terre , que sous Néron et 
souis Domilien , lorsqu'elle ne iaisoit que de nattre. Mais la dou* 
ceur et la soumission n'étoient pas le caractère de la secte de 
6alvin. Les calvinistes se révoltèrent aussitôt qu'ils le purent^ 
S'ils furent obligés de rester tranquilles sous les règnes forts de 
François I*' et de Henri II, le règne foible et court de François II 
leur donna de l'audace, et ils professèrent ouvertement cette doc- 
trine y qu*il est permis de prendre les armes contre son prince 
et sa patrie pour la cause de la religion. La conjuration d'4m^ 
boise , qui fut leur premier acte de révolte , ne fut entreprise 
que sur l'avis des théologiens du parti : la guerre qui suivit 
fiât déclarée )uste et légitime par plusieurs «ynodes. Bientôt il 
Be s'agit pliis seulement d'obtenir de la tolérance ott la protec- 

• (]f)tiiHik.,delf«gtii. , t nu Cal. opatè.» I». 599. 



a.*. 



( 5;» ) 

€jM bïeui fi^it d*2|jqu|^ |ef Çhinp^. Lç$ ^tmm$ » .toujoutp non-? 
ventes en d^^f uieu^epf, ^l^.q^el^^n|; 4e ce que Fè^^'toirl^fltft 
aptt icônes traditipas 4u gen^e l^umain. Pa.là., les extrê^agaoees ^ 
I^ çontradiptioDji ^ philiit^oplies». L'unique majcn pour joa paf 
8^'égarer ayeç 9i|X.| ç*fi$t de r^v^nir par la Uaditioa à Usagette 

9Xicîenu^et di¥Ui9.,'VQU^ oà.lcjiadtrauteur. 

C'est par lautorité de Kci;0jrftii«Q. universelle ^ ipifilëtabUl, 
à^ns $9i m^Uipfajr^qu^ ^i-.im^^ m^fale^l'^exîstciice de: 0iâu, 
son upixéy^ (wrpTide9^^ 9. h difi&ef»^ etf^ntkDe.eftreie faîep 
e( le ma) y.y'uaïp;3^tmfilit^ A§ l'unie t Sftu .iiniBioitaliltf , et<^ U 
auroit pu y Joindre réternité de$ récQmpeittea èi dea peines dâni^ 
l'autre vie* L%ii% de nous , dit-il , de O0mmençer at^ec Descar^^t 
par douter de toutes les vérités. Ce doute méthodique sur lequel 
Ha fondé jÇonmfi mr. une pierre angulairey son édifice intelleo^ 
tuel, est en contradiction manifeste avec le sens intime, avec 
l*é\ndencey.a^ec Ip iéns^i^mi^e 4f^sens ^ a*^c rnutorité du genre 
humain (1). C^est l'autorité qui décide souverainement les ques- 
tions importantes de la philosophie (2) ; c'est elle qui nous initie 
dans toutes les sciences , à commencer par celle de vivre. 

Malgré cela, cependant, 1^ marche de Vauteur* n'est point en-, 
core bien assurée, ou du moins ne l'étoit pas encore quand il a 
publiésoa livre* Qn Ip voit eniM>re bésit|sr^ non pas sur le prin- 
cipe en gênerai 9 mais sur les dernières cpnséijuences ^ ^vr sou 
entier d^veloppem^iit. 

Lui-même nous apprend avec candeur (3) que, dans une prei* 
luîère édition de son Uistçire de la philosophie , il avoh loué 
sans distinction les depji^ premiftf*^ volulnes d^ VJEssai sur i'i»-. 
différence; mais qu'en 1 3^31 il crui devoir , par déiereaee peur 
queli, es personnes, modifier son éloge , en y joignant Jee ce« 
inochc*, qu'isUfis fi^isoientau,trei^éiQecbapitre (4)- En i&a^n ilté^ 

• . • • , , ; . . . . : • . . 

(i) Totn. I, p. 532. — (a) Ib: , p. 325. — (S) Jbid. , p. !^45 

(4) Cç8 persooDQt reprocholeat à 8|. ig^ 1^4 IIeqQ9Jijir.de ]ps^rlçra.!(çç t^j^ 



(57t ) 

nidigne se repentir en quelque sorte dé cette rétraotatiou^ 
pri/ï }es amhi de M. de La Mentiais de ne pas lui en voufoir , et 
prouret de réparer sa faute dans une secondé édition (i); enfin 
nous savons qtk'à une autre époque^ il a écrit & Af . de La Men- 
nais lui-même qu'après avoir lefa le treizième chapitre en^e 
Rant avec ce qui précède et ce qui ^uit , iVétoit tevenn do ingé- 
nient qu41 en ayoit porté d'abord^ quandil le lut, Comme bea«i<^ 
coup d'autres , sans le rattacher au reste de l'ouvrage : numière 
de procéder aussi makiâroke qu'Injuste envers Vttuteur. 
" Tout cela montre dans H; Glej uàe grande envie de satisfaire 
tout le monde; mais par suite même de ce louable désir son 
ôttvr!ige est demeuré incomplet et en contradiction avec hii-méme 

dans plus d\in endroit. 

Ainsi on lit dans là préface du deuxième volume : La dignité 
de rkonime , là distinctix>n entre son corps et son âme ^ texcel-^ 
knce de sa haute destination y ces grandes vérités reposent sur 
ta foi de dd: mille ans (a). U immortalité de Vàme est une cort^ 
séquence nécessaire de son immatérialité^ elle nous a également 
été transmise parlàjbi de tous les siècles ; c'est la tradition qui 
lie entr'eltes toutes les doctrines de la bonne philosophie (3). 
^oWkVdMttixv parfaitetnent d'accord y ainsi qu'il s'exprime lui- 
Inême ailleurs , avec M. de La Mennais, sûr la nécessité de re- 
courir à l'autorité dans les grandes questions dé la philosophie^ 
Cependant il demandera dans là même préface i Accorder haute- 
ment une autorité infaillible à la raison universelle, n'est-ce point 
une pensée hardie yquivd se placier bien loin hors des limites de 
la philosophie {^)7 C'est-à-dire^, accorder sans détour l'ijifaillibi- 

pçu (f 'égard de, notre siècle , de réfuter «vep trop de véhéiuenpe lea pro- 
testante et les impies ; elles crurent mêmc'devoir lui prouver /par la sainte 
ijeritore , quel%oiinn« ade^ oreHIe» pour entendre et dcï yenx ptiiir Toir V 
en qui gmwTQ que nême av^c des jieuz et dea oreiiks oa. p^ ut.i^acote lû, 
ne voir ni entendre. 
(0 Tom. II , p. xxiT. — (2) Pag. xv. — (^5) Tag, xvj. -f- (4)'P*g. xxiij. 



(37») 

li|4 au principe ibo^demeot^l sur lequel jneposent les {Premières et 
les plus importantes vérité de la religion , n'est-ce point une 
tëméritë capable d'offenser les oreilles [pieuses ? L'unique moyen 
de terminer les grandes questions de la philosophie , n'est*il 
point de recourir à un jugiB qui peut nous tromper? 

La préface du^premier volume nous offre une contradiction 
pareille, dans le même passage. H faut une autorité ; personne 
ne la redonne plus fortement que nous ^ et c'est par elle que Von 
doit commencer. Mais , par respect pour son nom , est4l neces" 
Maire d'affbiblir la force des principes qui sont au$si anciens que 
les premiers enfants des hommes 7 Pourquoi devrionS'nous sacri-^ 
fier à t autorité du genre hunwin celle du sens intime , de la 
conscience , de l'évidence ^ la force du raisonnement et cette im^ 
pression inyincible que les objets extérieurs font sur notre âme 
en passant par les organes du corps (i)? Ce qui , réduit à sa plus 
simple expression y signifie : c'est un devoir de commencer par 
se soumettre à une autorité à laquelle cependant on n'est pas 
obligé de se soumettre. 

L'auteur, voudroit-il peut-être dire qu'en commençant par 
l'autorité I qu'en lui reconnoissant le droit de juger en der- 
nier ressort les questions importantes, il n'est pas nécessaire 
d'anéantir la raison de l'ii^dividu? Rien de plus vrai ; mais 
aussi personne ne le conteste : M. de La Mènnab moins que totit 
autre. Ce qu'il demande, c'est que la Maison de l'individu soit 
subordcmnée à la raison du genre humain. Or , subordonner , 
et , par-là méme> régler , n'est pas anéantir. 

Nous regi^ettons beaucoup que M. Gley n'ait pas développé 
plus complètement la doctrine dominante de son livre. Présen- 
tée dans toute son étendue , et par là dans toute.sa force , elle 
en eût fait un ouvrage excellent , au lieu qu'on j découvre une 
espèce d'incohérence. Pour en faire disparoitre les défauts , lui 
donner un parfait ensemble , l'auteur n auroit qu'à itre bien 

(i) Toa. 1, p. i6. 



( 3:5 ) 

Gontéqnent avec hn-sittliBe , Maine 4ias tonte son exteosioii m 
propre doctrine y et ramener ; franchement tcuUe la plûlosopbie 
au principe catliolique , \qcâ peut se réduire à ces termes : Il 
f^ut nécessairement de deux dbose» l'une y ou bien renoncer 
pour tottjou» à la raison humaine et à la parole, pu bien com« 
mencer par croire sans démonstration , et prendre pour règle de 
sa croyance particulière la croyance universelle, et par elle Tau» 
torité même de Dieu. Il ne s'agit nullement d'anéantir la rai* 
son de l'individu ^ mais seulement de lui donner une base et 
une règle , en la su bordonnant à la raison oonunune , et , par 
celle-ci y à la raison divine. Celui que M. de La Mennais at- 
taque dans son treizième chapitre , qu'il accable de toute la 
puissance de sa dialectique, auquel il ravit jusqu'à la preuve 
de son existence , ce n*est. pas Fhomme qui croit comme 
tout Iç iponde ; mais l'homme de Descartes , qui, avant de rien 
croire, veut tout se démontrer ; prétention qui , prise à la ri*^ 
gueur, le met dans l'impossibilité absolue de rien dire ni de 
rien affirmer , et anâintit par le fait toute raison humaine. Le 
véritable homme de M. de La Mennais en croit sa propre raison, 
ses propces sens , mais avec subordination à la raison commune : 
en sorte que toutes les fois qu'il se trouve en opposition avec celle- 
ci , il ne doute point qu'il ne se soit trompé ( i )• 

La Philosophie de Lyon , rédigée par un janséniste , 
Foratorien Yalla , dont la théologie a été condamnée à 
Rome , se ressent toujours de sa suspecte origine. Elle ne 

.3 
I 

(i) Oant on article de journal , pablié l'anoée dtmlëre» H. Giey ttoos a 
contesté que Féneloa pensât comme nous sur l'infaUlibilité da Pape. Il ct- 
toit, ponr défendre son assertion , des Lettres de Fénelon où il est dit qu'on 
ne pouToit pas employer cet argument contre les jansénistes : sans doute , 
parce que ces sectairea n'y croyaient point , et qu'il valoit mieux les com- 
battre par rinfailiibilité de l'Eglise en général , qu'ils admettoient au 
moins de bouche. Hais cela prouve-t'àl que Fénelon pensât là*dessus comme 
•ei héfétiqact r On n'a qu'à lire son traité latin; Dm sdmmi PomnevivcToai- 



( ">74 ) 

denne poui^ fendeinent à la raison huliiaitie ' cflie «Ye prlfi^v 
cipe (lu cBrlësûmitme , ôa le principe de toutes ki héké» 
»»e» et -de toutes les erreurs » savoir : Pour être^ itifailH- 
bletnent 'certain • chacan n*a besotn cju^ desoi : ce qu'il "joge 
v#al diaprés seaf propres lutnt^res, il doU le tenir pour tel 'en«. 
^rset cpittre tous* VjmI^ l'esprit dominant de toutTciuvrage. 
Aussi) pour un jeune ikommé qui jiVstpas ferniedaih^la foi-, et 
({Ut d'ailkenr» a l'esprit assez Tort pour embrasser dans toutes' 
1èur»eoàsëqiiences les principes qa^on Itûenseigne ^ la Philoso- 
phie de Lyon eM-sourerainement ^ngereuse ; elle tle* peut que 
le conduire an doute, à l'incrédulité , attseeptidtnie. H n'estpaa 
rare d'en trouver des exemptes. Que si les suites ne ^ont pas: 
également funestes pour tous , c'est que le grand nombre n^en- 
visage un^bnts de philosophie* que couMne^ unètâfdiep^isablè-' 
ment ennuyeuse et inutile ; et , attendu lé principe arnfi>catiio^ 
Itqaé qni y règne jusqn a présent^ - je ne vois pas qu'H» aietu 
grand tort; Dans d'atitreSy qui s^j appliquent avec ardeur, la 
foi est assez puissante pour l'emporter sur les doiitès d^tine raison 
novice ^ '-à qui l'on fait un devoir philosophique de' n'écontei^ 
qu'elle-^méme. Mais la victoire ne se décide pas ton jour^ sans^ de* 
violent combats. Bnfin, bien des professeurs , par leur ensei- 
gnement de vive*voîx , diminuent lé danger du livre. Cé^ daii^ 
cette vue que l'un d'entr'eux a joint des notes aux dernières 
édition!) qu'on en a faites. Mais tout le monde côncevk*Â ,^ans 
que nous ayoïis besoin de le dire , quelle coftfusiôliy quelle in- 
certitude tout cela doit laisser dans resprit'des élèves /combien 
tout cela doit les rendre incapables de saisir l'ensemble des vé- 

* 

TATB ; ÔD y verra les preuves de cette infaillibilité dévide , et U soKitiôn des 
cTlfficultAs qu'on y oppose. M. tiley Touloit encore à toute force que les 
Lettres du Pape Honorins fassent des définitions dogmatiques. Pour toute 
réponse , nous le renvoyons à la théologie de Ballly, qui , tout gallican qu'il 
est; lui prouvera le contraire. S'attaquer an Vicaire de Jésus-Ghrîst , cela 
porte nialfaea]r : fftt-ôn un ancien professeur de théologie , on risque d'où- 
l)|ier ce qne tout le monde sait. 



( 3^5 /) 

xit^sl^ pliie imipf>vU«Êm, VdmemblQdela.misoit et > de 'la tdti^ 
gipt)» AttMÎ , cf que font lii.p(iipftft d'eotr'fiux au toptifr dâiêiir 
«Plir^ de p)n>Q$o{i(lii]e> ci'estcde TouMiary iet^ àicUre vm^itAtm 
ce <)^ ils peuvci»t &iKe é^ v(^wi^m ieu'^» veiax qu'uiie prouve^iA 
peiiie ceioc qni;N d^ip«iiltà }!é<9tiectléd)aHiqi«e:QntTiU ménk 
uieocé la.thfsplQgiiQ,: qiiiiU 9e v«)i#R(^ pÙig^ft d« oQmbatteà:dfiné 
)e9 l|4r^(iqiij^ la tHifuyormiieli^ d^ U .roisQQ indWîdMcUe .qulik 
aTfîîei^t ^tpl>Ue.49)pb9<»9Apbie «vee Qe$c««|e»; ei «i«> pcott^ 
y^r q^^cefririqii^ f »n4 fttU admisi eànd^il ibâritêWémeatPtdft 
Yhé^és\fi au df|iiiii)e f. «t dndâsm^ i^ l'aihéîâme* i^piéa.c^ia^^fiië 
pep^^ ^'119 fm%»i|$ic;me»l qi»|»:paiir ne pa9 r«fiYeriAj;ide £aué 
ea çofut^k ta r^ligÎPi».» e3t[ pWigé 4^ ^ popt^edire et de »e jfrffii*. 
ter Iid-méi^e 9 P<>Hr 419UI , pl^^.iiQus y r^fl^dûasoi^, pki3 lOinia». 
^ yoyonfla (O^us^ p^ipçipiil? d^ <^^ ^«prit d'ipcvéduttté qui can 
rj^çléyi^ej^f |e}i|ipp inodjsr^^. . . j .,» 

Un aut^Cf d4f?^^de l^ PMQ^pphi^ de ï^yo^,; ^>n qù.'eH0 wl 
en arrière dV^ îjemiisiéde-. Péuible^eat i>cçapée à élali^iat 
toutes les yémé» sjin la. p^î^le d'im<o ^%ailky la ifaisoi» m^Uo 
yidiieUe, eU^ ii«.#ai^ jrm^.eUe Aappi'^nd rien des dfretvintq 
^uîs9aQ|es ,et ^^DpâAeiniDéiit (caiboliques. de MM. de. Boaald f*i^ 
1.4 Men«^<^^ llai9tre.>4e^ discussions qu'elles on( &U nAttrcj» 
du inouvement qu'^ellesant imprimé aux esprits , de la disettîim 
salutaire qu'elles peuvéial damier ^ toutes les sciences. E41 so|;t4 
qu'un jeune homme qui n'auroit vu que la philosoplûe.du.|aiiH 
sëni^te Valla^.eQtrieroit ^an^ ce monde intellectuel où la vérité 
et l'erreur se combattent avec plus de véhémence que jamais , 
sans savoir où en sont les parties belligérantes , sans pouvoir 
même les distinguer l'une de l'autre , exposé par son ignorance 
^ prendre la vérité pour l'erreur. C'est là un terrible inconvé« 
épient y surtout pour les ecclésiastiques , qui , par leur état 
^lême , sont appelés à diriger le mouvement des esprits , et 
par conséquent à le connoître. Tant que le clergé cathoUque ne 
se sera point mis à la tête de toutes les connoissances , pour les 
ff^vr^çAer ver9 la source de toute vérité , de toute certitude , qui; 



K576) 

6rt Pieu, le moode , flottant à tout vent de dpctriae, ne re- 
TÎendra point à la tranquiDItë de l'ordre. C'est ce que nous 
avons entendu dire à plus d'un protestant distingué , revenu 
au sein de l'Eglise. Ce grand oesyre qui attend le jeune clergé , 
il i^nt le commencer par la philosophie-, par la base de la raison 
fcnmaine. Mais il est nécessaire de eonnottre l'état des doc- 
trines. Quelques personnes i d'ailleurs bien intentionnées , 
craindront de lancer les jeunes esprits sur cette mer orageuse 
des <^inimis et des systèmes. Donnes-leur pour boussole, dés 
l'entrée , k règ^e catholique : Ce qui a été cm , tenu pour vrai , 
en tous lieux , en tous temps et par tous , chacun doit néces- 
sairement le croire , le tenir pour vrai , ou bien renoncer à la 
ndson hijmaine et à la parole. Avec cela , non seulement ils se 
préserveront du naufrage > ils pourront même en retirer tes 
autres , rassembler les débris épars de l'esprit humain , lui 
tendre l'unité et la consistance qu'il ne peut recevoir d'ailleurs. 
Hommes de peu de foi , pourquoi avez-vous douté ? Pourquoi , 
depuis quelques années , avez-vous craint d'être catholiques en 
philosophie comme en religion ? Si vous aviez cru fermement 
que la règle de votre foi est vraiment catholique , vraiment 
universelle , qu'elle embrasse tout, codanne^ Dieu^éme doDt 
de émane, vous eussier&it des prodiges , transporté les mon- 
tagnes f et raflermi s<ms vos pieds, le mobile océan des chinions 
konaînes. 

Vn pwfessoir de tkdbhgië , 

F. 



(577) 



yw¥v^¥k^k}Mf»n,*mMv t/0mww*MiiMini*»AMmMi iv tm %wi(%i(|(iniiaw^w>w»»»ii<M<iK%»inMi% imoUwww»»» 



I^QULQUBS EirLBxiom 



to« 



hk LrrrÉ&àTURB bt lbs bbaub-a^ïs. 

4 
\ 

^ Soît« de r^rtiole inaété dam k Utniion de leptembit. ) 

Poarapprëcier les monamenteqae nous ont laissés les ancma^ 
il est nécessaire de distinguer ce qu'il j avoit de vrai et de frux 
dans le paganisme. Rien ne seroit plus intéressant ni plus utile 
qu'une anal/se de leurs écrits, &ite à la lueur de cette distino 
tion. Elle montreroit dans tout son jour cette vérité si peu con^ 
nue y et pourtant si certaine^ que tout ce qu'il 7 a de véritable* 
ment beau daHs les. écrivains de la Grèce et de Rome j tout ce 
qui lear a mérité les éloges et ràdiniration de la postérité, a su 
racine dans le ehristianisme primitif. Mais , sans entrer dans ce 
détail y qui pourroit &ire la matière d'un grand ouvrage, on 
peut démontrer cela d'une manière générale par les principes 
que nous avons établis. En etkt^ si, comme l'a dit Platon, d'ac- 
cord avec Malachie et saint Paul , le beau n'est que la splendeur 
du vrai , et si c'est uniquement en Dieu que réside essentidle- 
ment l'un et l'autre > donc l'un et L'autre ne peuvent être connus 
d'une créature qu'autant qu'il plaît à Dieu de les lui manifestei;. 
Or, cette manifestation peut avoir lieu de deux manières , sa- 
voir : par le témoignage extérieur et par l'inqiiration. 

Par le témoignage extérieur, l'homme connott avec certitude 
toutes les vérités primitivement révélées, dogmatiques et mo- 
rales , de l'ordre naturel et de l'ordre surnaturel. Ce sont ces vé- 
rités qui constituent fondamentalement notre intelligence et 
notre raison, laquelle est plus on moins développée à propor-* 



( ^^ ) 

lion qu*e1les lesconnott davaiitage. ^t le Muitment du beau n'est 
lfmMs'6fat)»e( <|it)î ràitioûr |»rof!uît en ûouà par la connoîssance de 
ces vérités > belles comme Tessence divine dont elles font par* 
tie. Ainsi, 1k rëvëlatkmfrimîlive est la s^utise originelle de toutes 
lesji pensées vraies et de tous les beaux sentiments. G^est par elle 
que furent connus des ancieiSà: les rapports de la terre et du 
Ciel^ du tempset de l'Ëternité, en un i^ot, du fini et de Tlnfini ; 
eu, comme tofttés lès* beâfutëb littéraires ne âènt'qde des manières 
diverses de nous faire sentir ces rapports, toutes les beautés 
littéraires Viêhiten'é dH^skttebem Hè \^ piràttiére tiM«(ifestation 
que l!Infîni ou Dieu daigna faire de lui^-mém^e à l'homme» 

Mài^ ttëtrè esbi4t; essetit'élliEimetlt actif^ né iseborne pas à re- 
^Vbh* ces Vérités et à les'alii^éi' i cet mhvUr nods porte & désirer 
^è les cteifoftt-e 'davantage ; a les méditer; à noù^ en riburrir. 
^tfiïS l'ôMre phyéîl!t"e> Bieû îi*a pa^ tout fkit par lui-même ; il h 
-'êéihtiilê hbvLS associer à son oeuvre; il a confié \ notre travail le 
'soin tiè ^flattler et d'arirëser , se réservant téKn dé donner Tac- 
'ërÀiliMèmeni , Met ^è bc^iis tlècôrder , stiivàiit son bon plaisir^ lés 
ftéità \i&idéù± de là tc#rié; De m^hié, danà Pordire tiiot^l, 
•Di»ti Wà pâi toiït dit* t'honithê ; il k t^ôulû t^tife la ïnédîtatiob 
'flëirichât, ^i je puis parler de là sorte ^ lé.<iUàVn()i 9e bbtre intét 
iigëiite- ifî^is n s'eàt iîtèxn d^ tidiii fkifé ^à^Aki, qtiàiia et 
-êoiUm^'fl Idi pfiatt , lëi rétilts de ce labéut ; et d'éddf iëi^ flb tetnps 
^étî tempi, d'apf es ^és^Tois qui^ùbils^ sont inconnue^ , sàtt par lui- 
-inêtné ifilftiéd^iatëiftiétit', soit ||ârlé iUinktèfb dës'angésVciei'taînés 
pà^ttë^'dit Vôllé c^AîdeUbé & n6s regÂtds K^HM. Aùkd totls 
-eédx'^i bat Ob^êtV^ ce qUi éë pkské àkiii Pâhiè S'bë ihoihèiit 
-aéritléni èftt' fe VéHté ; cbéréhëfe du noB ; Itiî âjipai^bit ,' .^tèttt 
parfaitement ij[ti*è1Vé est tiii dôb , tjtilifqtrelbi» ^tiVënlëAt j^i-aiuit, 
'et 4tlé%ëlbïs là tlêcdiiipénié /iiikls 'j'aniâis U ffl'oM ^irecé du 
-iWVÀÏl dé Wàprit: C'est te dbh <jfaî ; Ôàns Vs kièfaéés éohiiiie 
•aSriy lekiàfts , feît te ^bn appelle legîib^htnels dé ^nié; exprès 
slon qàidbitîte tiaiisaiice au sentiUiént gédëi'àl dé la fiépendatice 
"aftïàBtné ba 'ibài tbiis les éïpûé dès liomtii'ëè d'httc puifi^àrice 



(^379 ) 

«ipruat^areUe et ii)jpi|tériei|8f . El c'cpit ^.)k Mm q«l! vteatié Biihn 
de VATES , que l'oa donnoU 9ii:^re&>i» anxfiïQéles ^ tt (fui ligniëc 
devin ou prophète., U Caiut donc reconn^r^ 4evx AQCtfi$ d'inspi- 
raûoos^i'uue extraordinaire, q^iu>pparÛ€^t qu'aux |tt'0{)liè(es 
pppfeiBçnlt dit$> lauUfe ^ordinaire Qt (Commune ^ à Jaquelk par»- 
ticipçBt tous les hommes V ^^ ^^^ ^^ puissance plus ou lûoiali 
grande distingue dans tovis le» gei^res la^ bt^mmes sppérieikrsr du . 
vulgaire. Cette inspiration otdioesiirB que aoOSiadin^ttQni n^Qip{|<^ 
pêcltenullementcduiqui en est favoiûsë4'offé|]|ser.Di)m «t.ménie 
de faire servir au mal les iuoûèresqu^il Ii^i dannie|,car l'inspira- 
tioo prophétique ell^méme n'a p^s cctt avantage : il est de foi 
que le don de prophétie nWt pas. une preuve de Tétat de grjftce, 
^t l'on yoit dans Balaam et dans plinsieurs autres personnages far 
To,ris^.de ce grand doni des ei^eniples terribles de riibnsqu'il^eif^ 
possible d'en f^ire. Au fo<td» cette inspiration n a rien de fUi» 
étonnaPt chez les poètes chez les philosoplies païens , que disîe? 
che«'Leç plus grjSinds ennemis de la religion 9 que U. vie même ei 
les forces physiques que Dieu donne aux méch^^fts pai: unecoov- 
innAication continuelle et iocompréhisnsible.de.sftyie.eCde to 
force diyine^ daiis le temps où ils en abusentt pour J'oùt^^er. 
jCette inspiration |ie peut, du reste,. lire contestée ^tar* il fA^- 
di*oit pour cela protester non seulement contre le témoignage dk 
tous lespeuples qui Vont, d^tnise , mai» aUssi cpMr6.1!expérÂence 
journalière de tpiis<|es||filnp9es qui exercent leiir^ esprit ,. .expë« 
jrîmcç^ laqudle noMS^ n'hésit^ws ms à.en appeler». Ceux. eniefiitt 
.4|ui rqetten^ nos tioctrinas pQtarrobt.crâiéilar l'^xpUcàtioii que 
pous dçQiiifms di^fait^ let^l^ ajmieront mieia^ns ddule a^tiibuvr 
AU h^sar4 qu'à Di^a.lesniai4fas(ètîon> de U vérité <|m .IsUr sont 
i|çiç^^es I BiAi» lous cOinyieUdrotttiiliaBÎniemetit'/éei^.poîm*^ 
/i|^QÇ|^,il)um9i^>ions Intârieqreliie ^épQudmtfitîUeméBid'emD, 
tf^^qu'iti r«m(g|i||rMt platAt qu'ils ne déeou vventtpat ce qu'ils ap- 
prepiMent dj|ni»la méditation* Anissi n'y a*t*il rien Se pliM ondi« 
naire aux poètes que de parler de leurs inspirations et de les 
attribuer à une divinité : Apollon , les MusëS et Pégà<^ solit des 



{3$o) 

^Umèret IMm tw vagetéààéémi iflel âira<tefreiit qlie k 
sentiiiieBC a esislé ches totts ks)peaples fmleiitf. 

Mm comme an miHeii da "boii grain que le S«igtteiûrCdt 
CTottie dans les champs pour rëcooipeDser les traTavct dn labou- 
reur f û se trouve aussi de TiTraîe , de taême les pensëés et les 
ilMptfatioiis qui se J>rod«isent dans l'esprit à la'sttite et k Focca- 
sion de ses travaux n'ont pas toutes le caractère sacre du vrai et 
du beau. Il est nécessaire de les éprouver pour savoir si éUes 
méritât d'être mises au pour, et cette épreuve^ à laquelle les 
révélations exUaordinaires et propiiétiqttes doivent être elles- 
-mêmes assujetties (i) ^ se Caiit de deux manières y l'une prélimi- 
naire et qui ne donne .pour résultat qu'une probabilité phis oo 
moins forte , l'autre définitive et certaine. La première consiste 
ik coiiiparer ce que nous avons cru voir» aux vérités tradition- 
nelles et communes 9 qui sont le fondement et la règle de toutes 
les conceptions particulières ; et* c'est uniquement par les rap 
ports plus ou moins nombreux, plus ou moins frappants qu'elles 
ont avec cesvérités fécondes» que nons'pouvons, dans h solitude 
du cabinet, iqpprécîer le mérite de nos pensées. Mais cettepremière 
appréciation est toujours plus ou moins incertaine. On ne sau- 
Toit trop le répéter : nul homme ne peut se garantir à lui-même 
la vérité de ses pensées. Tout homme s'est trompé quelqurfois, 
et comme, ainsi que Fa dit Pascal , Cessence de la méprise conr 
«ûle à ta mécomwùre , nul ne peut ^ dans dkaqne cas particulier, 
trouver epi soi une raison sufisante pour être certain qu'il ne se 
nuépcend pas. Aussi il n'y a dans le monde qu'une classe d'Jhom- 
mes qui semble ne pas avoir k sentiment de sa fiaaHSnKté per- 
sonnelle, et qui ne se défie point de ses lumières. Cette classe 
est composée xk^ceux qu'on appelle vulgmement les sots. Tout 
€e qui n'en ùit pas partk ., mab prindpalement ks esprits les 
plus he^reux , ceux que h vérité suprême ftivorise'k plus fré» 
quemmi^t de ses communications ravissantes , éprouvent Fin- 

(1) I Jsan. , iT^ I » 6. 



ÛQcibls besota de soumettra ls$ rentes qui lear lont aîiui ré- 
vélées k uo fcértain «ombre d^s^mis , dont )e bon esprit générale - 
me^Ll reconnu pqisse être à ieur égard Finterprète de la faîson 
géftéfiJe et le garant 4e son in&illîble sanction. C'est nnique- 
naent ainsi que les esprits les plus fororîsé^ du Ciel paryiennent 
à, $e rassura plememc&t sur la légitimité de ces nouveaux en- 
fa Dis que leur intelligence a conçus $ jasque«là ils doutent encore 
de ce qui les a le plus ravis ^ jinsque-là ces jeunes vérités man^ 
c|ueDt pour cmx de certitude f et êe n'est qu'iiprës cette épreuve 
cfu'ils ont en elles cette pleine confiance qui leur est tiécessaire 
p^oiu: les presser à leur tour par la méditatiou et en tirer des 
Vérités nouvelles. Cent ainsi qti^ l'esprit de l'honime roarcfae, 
s!étend et s'élève \ c'est ainsi qu'il peut voyager d'un pas ferme 
dans les. sublimes el immenses régions de la vérité et du beau. 
,11 suit des, considérations précédentes que tout ce qui a jamais 
ë^ç dit de beau et de bon depuis que la pal*ole a été donnée k 
l'homme n'a pu Tétre que de deux manières: ou par la répé-- 
Ulii^a pute et simple des vérités fondamentales révélées au pré- 
mier Lomme eit transmises de génération en génération à tous 
les peuples de la terre % ou par suite de la manifestation inté- 
rieure faite à quelques esprits privilégiés des coaséquencéS que 
ce$ premières vérités renfermenit , conséquences dont là iégiti- 
mité.^ ou autrement le caractère divin ^ n'a pu être définitive- 
ment constaté que par l'assentiment unirersel : en sorte que 
tpvt ce qui a ' jamais luéritt^ 4'admiratioii , ' pu la simple ap|j>ro- 
bd44oa des bommes , a le même principe que la religion , 
savoir y l'essence diirine y dont toute vérité et toute beauté idéale 
fai^ pa^rtie , et se reconnoU au même camctàre^ à la sanction 
in^iliible de Tautofité générale. ou du sens commuii. C'est tou^» 
îpurs le Verbe divin moanifesté par le même témoignage. On ne 
nous accusera pas d'émettre ici d^s opinions noavselies parmi les 
chrétiens. Il y a dix-sept cents ans que le père de la philosophie 
clirétieone prêdbodt devant les Gentils \% même doctrine. « Se- 
» U>B > leur dîsoit-il> que ciiacun a pu ccmuoitre^ a pu coirtem^ 
10 â6 



( 38a ) 

» pler quelque partie de la raison dtrine » il a bien et vaagniG^' 

» quement parlé ; c'est pourquoi tout ce qu'il j a de beau 

Y dans tous les' écrits des autres , nous appartient en propre 
» à nous thrétiens. Car le Verbe étemel , filsxln Dieu non en- 
» gendre et inénarrable, ayant daigné se fiiire homme pour nous 
» et se reudre participant de nos souffrances {perpfssionum) ^ 
» afin d'y apporter remède , nous avons le bonheur de l'adorer 
» et de Taimer. ^* (S. Justin). » 

Telle fut et telle sera toujours la source unique de toutes les 
perfections et de toutes les beautés que les intelligences créées 
peuvent présenter à notre admiration. Or la vraie religion , 
dans ses dogmes , n*est autre chose que le Verbe divin revêtu des- 
signes matériels du langage. Donc on peut affirmer antérieure- 
ment à. toute vérification de détail 9 qu'il ne peut se rencon- 
trer dans aucun écrivain possible une seule beauté , petite oa 
grande , dpnt on ne puisse montrer l'origine dans une vérité 
catholique» 

Que si maintenant nous recherchons quelle a dû être la source 
commune des défauts qui peuvent se>jrencontrer dans les ou- 
vrages d'esprit , les mêmes principes nous la feront connoitre 
encore* En effet , si la littérature ne peut plaire qu autant qu'elle 
réveille dans nos &mes le sentiment de l'Infini , et si c'est uni- 
quement à l'autorité générale qu'il appartient de nous faire con- 
noitre les vrais rapports qui existent entre l'Infini et les sujets 
bornés sur lesquels le génie s'exerce , il est évident que tout ce 
qui contrariera cette granule et infaillible règlîe , sera de toute 
nécessite faux , et par conséquent dépourvu de toute beauté. 
C'est de là que tout le mal procède ,. aussi bien en littérature 
qu'en religion et en philosophie. Mais pour comprendre parfai- 
tement toute l'étendue de ce désordre^ dans* les beaux-art»^ il 
faut considérer les deux efifeta principaux qu'il doit nécessaire- 
ment produire. 

Le premier^ c'est de paralyser le génie* L'homme , en effet ^ 
se met dans l'impossibilité absolue de s'élever à rien de grand ,. 



^ 



( 385 ) 
• . 

dès qu'il sort de U route que la n^tni^, ou plutôt que Dieu 
tnéroe lui a tracée. En secouant le )Oug falutairc de là loi 
dliumililè, qui lui prescrit de soumettre tontes ses pen- 
sées au critérium de la raison commune » il renonce par Ut 
même au principe de vie de son intelligence, et, li moins qu'il 
ne soit fou , le doute, le doute stérile doit nécessairement s'em- 
parer de lui. Le sol fuit sous ses pas • s'il m'est perihis de m'ex- 
primer delà sorte; et comment alors s*é]èveroit4I, ne trouvant 
plus de point d'appui ? 

De là rextrémité où les arts se trouvent réduits, de se borner 
à la simple copie des objets physiques ou moraux qui peuvent 
être soumis à Tobservation. Encore est-il vrai de dire quej'ob* 
servation puremetit individuelle est toujours incomplète et su- 
jette à erreur. Mais en supposant même dans ses résultats une 
exactitude par&ite qu'ils ne peuvent jamais offrir * il j a entre 
l'art du copiste et le talent du peintre , entre le poème pure* 
ment descriptif et les monuments du génie , la même distance 
incommensurable qui existe entre un lait ou une collection de 
taàis particulierif et les vérités générales qui constituent la 
science. Comme il n'j a point de science, du .contingent , de 
même il n'y appoint de poésie dans la copie, Conûne on ne peut 
arriver |l la science qu'autant qu'on aperçoit dans les fiiita par*, 
ticuliers et contingents les vérités générales qui la constituent, 
et qui , étant infinies , ne peuvent venir que de l'Infini : de même 
dans les phénomènes physiques ou moraux que le monde en* 
tier nous présente, celui-là 9eul peut sentir la poésie, qui peut 
les envisager comme des aysibéles, images bornées de l'infinie 
véaUté; et celui-là seul peut créer des monuments dignes de fixer. 
Tadmiration des âges , qui a reçu du Ciel la puissance de réaliser 
à l'extérieur des pensées infinies, des sentiments divins, pen- 
sées et sentiments dont le spectacle ext#ieur du monde peut 
être à la vérité l'occasion , mais qui ne peuvent avoir pour père 
que le christianisme universel* 

On m'opposeroit vainement ici l'exemple des païens et de 

226. 



'( 384 ) 

qiidipirs hicredules inodiîmes*^ qui ont k*gaè àla postërilé^Ies 
iitouumcias iinpérîssabiês ^ tur j'ai montré que tout ce qu'ils 
otii fait de beau .1 sa soui^e dunsdes vérités de foi^ et Ton ne 
pria douter que m ^vecieurs Tares talents ils eussent encore été 
fidèles , leur génie , abi*eiivé des eaux ptrres de la rérité , n'eût 
eufanté de bien plus grandes merveilles 

D'ailleurs (et t'est ici L'antre effet piincîpal <ie l'indÎTidua- 
lisme en littérature)^ il est un genre de foliçs que le siècle en* 
Demi du vrai est convenu d'appeler des beautés, et sur les* 
«[tielles il est important de se désabuser. La notion de la divinité 
étant lek'uieat; fondamental de ia poésie 9 dès qae les poètes eu^ 
rent abandonné la religitMi primitive qui leur faisoit conaoltre 
le vrai Dieu et ses rapports avec rbumanité^ il f;9liul bien 
qu'ils sç creusent des dirihitéë chimériques. Ils nauroifiit pu 
satks cela satisfaire lé besoin des peuples auxquels ilsjdestinoient 
leurs cliants. Il -est au» fond du çcùvlv de l'homme un sentiment 
((Qi Tavèrtit qii'il fi'est pas fait pour s'appartenir à lui«meiue. H 
faut qu'il cherche ^n bonheur au dehors, et son bonl^eur con- 
sMto «^ se donner tout entier. Mais il conserve aus&i lesentim^ntde 
sa dignité originelle») sentiment qui 1 ui rappelle sans cesse que tout 
Ce qui n'est pas Dieu est peu digne de eie grand don qu'il a be- 
soin de flûrede Ini-hiféme ; aussi , dès qu^il. abandonne la route 
du vrai ; qui conduit par degrés jusqu'à Fobj et légitime et divin 
stuquél Vamour doit nous unir dans te Ciel^ il cède au besoin 
qu'il éprotwe de prodiguer aux Vils objets de ses affections dé- 
réglées le nom auguste de celui qu'il devoit aimer uniquement. 
It faut qu'il appelle Dieu tout ce qu'il aime, et que par-là il con- 
fesse, au milieu même de ses plus grands désotdres, que celui 
qu'il abandonne et qu'il outrage mérîtoit seul tout son amour. 
Yoilà ce qui se passe dans le cœur de l'homme , voilà les senti- 
ments qu'il manifeste ^land il Offre à la créature le cœur que 
Dieu seul devoit posséder.' Lepaganisme et toutes les fables dont 
. les poètes païens sont remplis, ncsont autre chose que la ihanir 
f^station publique de ces affreux dérèglements dti cosur, mani- 



( 385 \ 

^lalion qui na lieu que quand le désordre a pénétra loutesltS» 
parties du corps social. GependanI cette mauîfestation publique 
réagit à sou tour sur ledésordreqai la amenée. Le crime, aupa- 
ravant plus ou moins CQmprîmé par cela seul qu'il étolt obligd 
de se cacher dans l'ombre, le crime alors marche enseignes dé- 
ployées , et , secondé de toute Finfluence qu'exercent naturelle'- 
ment les faits publics de la'société sur les individus qui la, com- 
posent, i! Ta se multipliant sans fin. De là cette corruption 
épouvantable des sociétés païennes y corruption dont on peut à 
peine se faire une idée. La littérature mythologique en fut la. 
coupable auxiliaire. La poésie 9 cette puissance sublime^ ce don, 
l'un des plus beaux que le Ciel ait faits, à la terre , et qui , tant 
que son usage est réglé par le principe de foi , uc s'adresse ja- 
mais qu'à ce qu'il y a de plus noble dans l'homme, la poésie, dé-^ 
gradée^ se- dévoua à remuer dans les cœurs la fange da la corrup-, 
lion. £Ue dont la destination sacrée étoit de rappeler l'espèce' 
humaine à son auteur, et de diviniser ses pLûsirs^, eu l'abreuvant^, 
si je puis m'exprimer ainsi , de vérité et d'amour , se chargea 
de lui préparer la coupe empoisonnée çle l'erreur et du vice ^ et, 
devenue l'adulatrice des passions qu'elle de voit combattre, elle, 
aida rhomme à s'avilir et à devenir semblable aux brutes. Que- 
d'autres appellent cela du beau, et s'enorgueillissent, s'il leur 
plaît , de ce qu'il y a de plus vil et de plus dégradant pour, l'hu- 
manité dans son histoire; le chrétien, ami de la vérité, n'y peut- 
voir que l'apothéose des vices que sa religion lui apprend à dé- 
tester, il ne peut voir que de la ffAie dans cette espèce d'exalta- 
tion qui enfante les chants de Terreur^ et h laqw^llu le sons com-^ 
iHun , toujours d'accord avec la vérité , a donné le nom dedéi 
Ure poétique, le distinguant ainsi, par uue qualificxition flétris- 
sante, du véritable enthousiasme , enfant du Ciel et derélernelie 
raison. . . 

Ou ne peut doue doutei: que les fables du p^gnnlsine n'aiont 
déposé le plus grand olistiiclc? aux vérii;»bies <j>rogi i^-; do la litfé- 
rature; et que: le génie di^stiucicaS'ailcÂt piodait dos ouvpgv^s 



^ 



( 386 ) 

îvâttinieiit |ilias btMUC , pl«» parfeili, pkis ndbliaies , si k geme 
do merreilleux qu'ils inireiit en craric, au lien cl*étre un titso 
d'obscorîtéfl et de blasphèmes, avoit ea pour fondement les 
grandes réalités de la reli^on universelle. 

Quand le christianisme èoC commencé à se rendre mattre de 
la société^ il essaya de ramener les beaux-arts à leun Trais 
principes et 2i leur anti«iiie destination. Heu seul sait I^ pro- 
diges qu'il auroit opérés, s'U eût acheyé ce grand ouvrage^ 
Mais plusieurs causes concoururent à en empéder l'accomplis- 
sèment. La prîneipalç , li notre aris^ c'est qne> depuis la venue 
de Jésus-Qirist , tous les hommes de génie qui ont cru h la vraie 
religion se sont naturellement iBvisés en deux classes. Les uns, 
profondément pénétrés des vérités chrétiennes , le furent eo 
même temps de la nécessité indispensable de travailler à leur 
propagation pour le salut de l'homme et de la société ^ et ils se 
consacrereutexclusivement à la prédication, à la polémiquei enfiu 
aux divers genres de travaux qui ont pour but direct la convef^ 
sîon des peuples. Il fklloit commencer par régénérer lemondev 
£es antres, moins pénétrés par le christianisme, ne comprirent 
pas assetf toute l'étendue de son domaine ; ib ne virent pas que 
SCS doctrines dévoient régner dans tontes les conceptions de 
l'esprit humain. Peu disposés à se. dévouer entièrement à sa dé- 
fense, et, d'ailleurs, avides dé la gloire qu'ils se crojoîent 
appelés à conquérir par les tâftnts supérieurs dont ik étoieni 
doués , ils se mirent à marcher sur les traces des écrivains 
d'Athènes et de Rome , et , sépaiant la religion de la poésie, ils 
firent dans la littérature précisément ce que le gallicanisme a 
fiiit dans la politique. 

Le pouvoir, en effet, vient de Dien comme le beau ; et les par- 
tisans de ce qu'on appelle le genre classique crurent trouver la^ 
beauté dans les créatures indépendamment de leurs rapports 
avec Dieu manifesté par l'organe de Tautorké spirituelle , 
comme les gallicans supposèrent dans les rois un pouvoir 
indépendant de cède même autorité. Mab on ne pouvoit^ 



«ans blesser le sentimeot utùversel j> placer le poavQk ni la 
beauté dans une créature considérée uniquement conftne 
telle; il fallut donc, des deux côtés , supposer entre Dieu et 
rfaomme des rapports faux > pour remplacer les véritables. C'est 
pourquoi les. classiques , obligés de divinber l'homme y se je- 
tèrent dans les fables païennes^ tandis que les gallicans , obligés 
aussi de diviniser le pouvoir indépendant et sans bornes qu'ils 
îmaginoient dans les princes y créèrent par-là même une véri- 
table idolâtrie politique. L'une et l'autre erreur prit naissance 
long-temps avant d'être réduite en dogme ; mais un fait bien 
digne de remarque y e'est qu'en . France leur destinée fut com- 
mune et leur marche constamment parallèle. Peu d'années 
s'écoulèrent entre la publication de l'Art poétique^ oi!l Boileau 
soutint que la religion devoit être séparée de la littérature, et 
la fameuse déclaration qui sépara le pouvoir politique du pou- 
voir religieux. L'une et l'autre erreur fut soutenue k l'aide des 
/ mêixies arguments.. D'une part^ pu disoit que la religion étoit 
trop sainte pour s'alliçr aux sujets que la poésie avoit à traiter ; 
etj de l'autre^ on eitpit des paroles de l'Ëvangile, signifiant^ li 
ce qu'on prétendoit, que Jésus-Christ étoit trop grand pour que 
son royaume fût sur la terre. Ces deux erreurs se ressem- 
bloient dbnc trop bien pour n'avoir pas des résultats pareils : le 
despotisme naquit de l'une et de l'autre. Car le despotisme con- 
siste dans rassujettissement de l'homme à une autorité particu- 
lière et purement humaine , par cela seul qu'elle se déclare iu- 
dépendhnte de l'autorité divine visibrement représentée -, ainsi 
Terreur classique y ou le paganisme littéraire y qui prétendoit 
asservir la poésie aux régl'es bonùes ou mauvaises puisées dans 
les écrits des Crées, et aux absurdités qui servent de base à 
tout leur merveilleux y dégrâdoit le génie. en lui imposant ses 
. lois arbitraires 9 et mettoit obstacle à son développement^ de 
même que l'erreur gallicane, ouïe paganisme politique^ asser- 
vissant la liberté aux volontés sans règle d'un souverain qui 
n'avoit pas besoin d'avoir raison pour yalidg: ses actes , d^gradoit 



( 338 ) 

riionime oou»m ciâojén ,. e$ poioit tto ofaalaek ianncible an 
peffeclionoement de la sociëlii» Maïs , comme tout ce qui est ?n- 
)u.^(e et £siux provoque une r^istance légitime^ qui , à son tbar^ 
franchit les bornes , si elle n*est pas réglëe par une aiitoritë plui 
liqute y l'un, et l'autre genre d'oppression donna naissance k 
rauarcbie, et le romantisme effiréné fut le résultat du despo- 
tisme littéraire, comme le gallicanisme rendit inévitables les 
excès de la liberté. 

(^La fit^àunauire Numéro,} ^ 

R r ' • 

I 

CORRBSPONDANCE ÉTRASIGEREr — PAYS-BAS. 

4 

A M. le Rédacteur du MémoriaL 

{|e$ bords dé la Lys , 19 décembre iSsS. 

! 

Un prêtre vient de découvrir un plan d'église nationale qui a 
été conçu par notre ministre de l'intérieur. Douze exemplaires 
seulement en ont été tirés ^ ils sont entre les mains du Roi çt des 
ministres. La conclusion inespérée du concordat . se rattachoit 
à la même trame. Il fut convenu qu'on céderoit à Rome avec une 
facilité qui tout à-Ia-fois feroit hurler les impies et enchanteroit 
les fi'lëles \ on espéroit que la cour de Rome y à son tour séduite 
par la bonne volonté du Roi ( que nos bonnes gens commen- 
çoic!it % appeler sauve» |: de la patrie parce qu'il commençoit à 
nous accorder ce qui nous est dû) , a'ccueilleroit avec «npresse- 
incnt tous les évêques qu'on lui présenteroit. Malheureusement 
pour le projet du gouvernement y le Roi , qui se croyoit su< 
de son fait, envoya une liste de présentation qui passait vrai-* 
ment la plaisanterie. On y voyoit figurer | assure-t-op, jiisqu'à 
des prêtres interdits ! Le voile fut déchiré et la perfidie hollan- 
doisé mise à nu. 



( 389 ) 

Ce qui est centre nature tenferol^ idfatUiblanett , malgré 
tous lot effortg liumams/ del élëmènt? de ruine (^rbchaîne. 
Telle est l'umon du Nord et dif Mkii dans notre tôjràixme ^éte- 
rogéne« - . ' » 

Un député hoUàndoif^ paillant dé la= résistance que nos étatk 
provinciaux opt^osent âu iii4nisCé¥e^ p^arcé qu'il prend rihcohcb^ 
vable liberté de rénibroef les imp6té par de simples àttétés ad^ 
mintstratib , voit dans cette conduite une tendance au fédéra^ 
lisine* li a tort , si son observation s'adresse aux intentions des 
personnes ; il à raison , s'il prévoit la force irrésistible des 
choses, Nous avons été éouias h un peuple dont les intérêts 
commerciaux nous sépareroient radicaieinent, quand bien même 
la religion n'élèveroit pas eÀtr^ nos prétendus îrèfes' et nous 
une barrière insurmontable. F'œ vt'ciis! Non seulement il nous 
fant nourrir ee peuple , il veut encore nous imposer sa langue 
et son hérésie. 

Les provinces méridionales sentiront 16 besoin de se mettre 
sur la défensive I le gouvernement usera de rigueur 5 on se 
confëdérera ; le rôjraume se décliircra en deux parties j on for- 
mera des'asseniblifes belges et bataves, h l'instar dos clubs ca- 
tholiques et brunswickois de l'Irlande, des clubs tarif et anti- 
tarif des Etats-Unis. 

Un royaume'sahs constitution doit périr , et nous n^avons de 
constitution ni fondamentale ^i même écrite. Cette assertion est 
rigoureuse ; je la pronterai. 

O'L. 



La lettre qu'on vient de lire nous a été écrite par un habitant 
dqria Belgique fort au courant des affaires de son pays , mais 
surtout très-capable de juger les graves questions politiques et 
religieuses qui s'agitent maintenant dahs le royaume des Pays* 
Bas; questions dont la solution amènera tôt ou tard une crise 
bien autrement décisive que celle qui occupe les feuilles pu* 



( 390 ) 

bliqnes depai^ qtielqves semaines. La plupait des joarnanx, 
ignorant ou appréciant mal l'état actuel des cboses^ ont parlé 
des derniers événements de la Belgique avec pe^ d'exactitude, 
«I presque toujours avec une aveugle partialité. Nous recevrom 
r^uliérementy d'un de nos correspondants, une suite de lettres 
sur ces grands débats de deux peuples en lutte ouverte l'un 
«outre l'autre au sein d'un même royaiune. Nous soâunes heu<^ 
reux de pouvoir offrir à nos lecteurs les premiers renseignements 
qui nous sont parvenus à ce sujet; car des £ûts de cette nature 
peuvent beaucoup mieux les éclairer sur ce qui se passe chez 
JMM VGÔsins que nous ne saurions le faire par nos propres dis- 
cussions. Ces renseignements ont d'abord l'avantage -nie leur 
fournir le moyen d'asseoir un jugement soUde sur des questions 
d^un si haut intérêt. • 

Nous croyons devoir ajouter ici des réflexions trës-judideuses 
adressées à la Quotidienne par le Catholique dçs Pays-Bas ^ 
dans son Numéro du i o décembre. 

<f La Quotidienne part d'une erreur qui bsçine la plupart du 
» temps le jugement des écrivains religieux de la France , dés 
» qu'ils s'occupent de notre pays , et il nous sera Csicile de déve* 
» lopper les motifs de cette préoccupation. Les véritables idées 
» du pouvoir royal ont «té défigurées par Louis JQY, et malhea- 
a reusement , prévenus à l'égard de leur souverain d'un senti- 
» ment qui tenoit plus d'une coupable idolâtrie que d'un juste 
» respect y les Français , même les plus pieux, se sont accordés 
m h reconnoitre à la couronne un pouvoir absolu qui l'affran- 
» cbissoit de toute loi divine ou humaine. C'est le système galli- 
m can réduit à sa plus simple expression. Comprise de cette ma^ 
» uiére l'autorité royale ne pouvoit tarder à devenir impopulaire, 
m et les philosophes impiesduXVlII'siècle profitèrent habilemenS 
» de cette disposition des esprits pour représenter la véritable 
» religion comme la base et la sanction du despotisme politique. 
m Le peuple français prit le change , et pour lui , opprimer la 
m religion ou conquérir la Uberté sont à-peu-prés synony mes.» »• 



( Sfi » ) 

» ...• Il mlporte de se rappeler à ce ««jet que jamais le peuplé 
» belge n'a poussé le pou vol r à des mesures irréligieuses $ au cou* 
» traire ^ depuis uu demi-siécle j tout ce qui parmi nous a 
» affligé les consciencescatholiques a été fait parle pouvoir mofu 
• proprio ^ et a trouvé dé l'opposition dans les niasses. Boiia- 
» parte , Joseph II et les arrêtés de i8a5» en sont des preuves 
% assez éclatantes. » 

' f 

UTTM DB MnKIGH^ 

< • . . 

SVa LA HOVVBLLB VKlVEAdlTi DB GBITB VlUB (l). 

» > ■ 

Je vais maintenant, mon cher arai, vous parler d'une autre 
classe de professeurs^ et d'abord des professeurs d'histoire. Asi^ 
connu comme philologue , plein «Fesprit et d'érudition , fait un 
cours d'histoire universelle* Ce n'est pourtant pas sa partie prin- 
cipale , et son cours de philosophie est d'une bien plus grande 
importance. Buchner enseigné encore, outre l'histoire de Ba* 
viére^ qui est la partie principale de son cours, l'histoire uni- 
verselle. Ses auditeurs trouvent beaucoup à blâmer dans sou 
débit. V Abrégé d'Histoire universelle , qu'il a £iit imprimer 
depuis peu , n'est pas seulement défectueux; il est écrit sàus es- 
prit : au totale cet homme n'est-point à sa placé. Il paroît que 
le gouvernement l'a déjà entrevu , puisqu'aprés tant d'années 
de service il ne Ta encore promu à aucune place de professeur 
ordinaire. C'est un de ces prêtres qui ont rompu avec leur état, 
et qui dès- lors ne peuvent plus cacher la rupture de leur âme 
en quelque soite et le dépérissement qui s'est emparé de tout 
leur être. Et comment un Buchner pourroit-il s'élever à côté 
de Goerres 7 

(i) Voyct le commencement de cette I^ettre dans le précèdent Naaiâo. 



{^9^ ) 

MoD aiai , tous fûtes sans doute , coimne moi et lous les vrais 
catlioliques y ti'aospoi'té de joie en apprenant la nomination de 
cet homme illustre à une cluire d'univiersiléi tous vous pro- 
mettiez les p^us heureux effets de ses leçons publiques , et votre 
attente ne fut point trompée. Goerres est devenu Tun des plus 
beaux qrnemeats de l'Université ; et )'ai été témoin moi-méine, 
pendant mon séjour à Munich 9 du succès étonnaut de son 
cours, qui comprend l'histoire universelle et l'histoire d'Alle- 
magne. Je puis vous en parler avec d'autant plus d'assurance 
que j'ai assisté k quelques-unes de sçs leçons. On l'admire déjà 
par cela seul qu'il s'exprime toujours avec une grande facilité et 
sans avoir besoin , pour aider sa mémoire , d'un livre ou d'un 
manuscrit. Son style ^t plein d'images , de clarté et d'ordre. Je 
ne dirai rien des choses ^ puisqu'on en verra paroître bientôt ce 
qui est le plus essentiel. Le bruit a couru que le nombre de ses 
auditeurs , d'abord très-considérable , avoit beaucoup diminué 
vers la fin de l'année. Cela est en partie vrai et très - naturel. 
Vous pouvez vous imaginer qu'à la. première .apparition d'un 
homme aussi célèbre, dont le nom retentissoit partout, il dut 
se trouver beaucoup de curieux , dans toutes les classes , qui 
accoui^rent pour Tenteadre^ sans cependant vouUir fréquenter 
régulièrement son coçirs^ mais qui avoient l'intention de se rt* 
tirer dès que leut* curiosité seroit satisfaite. Et quant à la. foule 
des étudiants de Munich y qui'^ au sortir des gymnases, vien- 
nententendre les leçons d'histoire à l'Uni versité^ il est clair que 
le cours d'un Goerres est au-dessus de leur portée. Vu la mau- 
vaise organisation des gymnases de Bavière , il ne &ut pas s'é* 
tonner que les notions préligainaire» qu'en apportent les jeunes 
gens qui viennent à l'Univeraté soient si foibles et si incom-: 
plètes, que les leçons d'nn makre tel que Goem^es, quelque 
effort qu'il Êisse pour se mettre à leur portée , se trouvent encore 
trop savantes pour eux. On pouvoit donc prédire avec assurance^ 
pour peu que l'on connût la jeunesse des écoles , qu'une giMiule 
partie se^ retrre^jpit , et qu'il n'y auroit bientôt jiU:s qu'iii» 



( 593 ) 

choix de jeune^gëns solides, mais qui per.^évéreroîent jusqu'à 
)a ïiii. Et voilà aussi ce qui est arriva. Je tiens d,e bonne source 
que ce sont justénient lés élèves les plus distin'fcués et principa- 
lement les moins coif'ompùs et les plus religieux qui assistent 
avec le plus de icle aux leçons de Goerres {\), Je vous ferai 
observer que dans le grand m>mbre des étudiants de'Mukiich ^ 
il' s'en trouve considërablement qui ont 'perdu tout sentiment 
de religion et le bon goût de la science , et qu ils sont plongés 
dans la brutalité et la crapule. Il est naturel qiie.de fiels é(u« 
AJants n'aiment pas le cours de Goerres, Mais' comme le nom-* 
bre des professeurs est si mnltiplié , et l'esprit dans lequel Us 
enseignent si varié, il arrivé que cette classe y trouve aussi 
son compte; elle fréquente particulièrement le cours dé Màn- 
uert, et celui d'uu professeuv particulier de philosophie doiil 
le' nom m'est édiappé. 

• ■ ' ' ... 

(t) Il est difficile de se faire nne idée de IHnfluenre pemicîethe Qu'exer- 
cent en matière de religion lesgymnases sar la jeunesse baTarôiBe.i2aroa ù*f 
Bitglige pas senlÂiuentd'exeiter et de notitrir les sentiments religienz; ce quî^ 
est bien plus déplorable , c'est qu'on s'efforce encore de bannir des jeunes, 
cœurs les principes dont Us avojent été imbu^ dans la malisçn paternelle. Les 
professeurs de gymnase sont en partie laïques, en partie ecclésiastiques 
cependant les premiers sont en plus grand nombre, on s'imagine aisé- 
ment quel zèle pour la redigîon peuverit avoir ^es'jenaes %tas sortis 
4'nn«. {âeolG protestante (car il n'y a ordipairemént que cetix-là q;û puis-» 
sept attendre des places); et les professeurs ecclésiastiques 8emi}lent<êtfe 
en grande partie choisis à dessein par une main hostile parmi le rebut dc& 
prêtres. Une feuille de Munich remarque que depuis peu il y en a trois qui 
ont embrassé le protestantisme. A Munich même^ sotis les y%ux de Mgr. l'ar-* 
ohevéqite, il se trouve des hemoies dontTextéifileûr et tontes le'smaâièresan- 
nonoerit qn'ib ont boute d« leur état« Il soffit de ^arolr que ^ons le ^|if «r-i 
nement précédent un zélé protestant y Rieiliammer^ et deux catholiqi)es , 
liauptmann et IJoUand^ tous l^a.deux du nombre de ces .prêtres réprouvés 
qui renient leur état , furent élus premiers conseillers de l'instruction , 
cfhargés de la nomination des' professeurs de gymnase. C'est comme si cm' 
(ionnoit en France le ministère d€ 'l*instnioffi«ti piibliqae à M. Bé^jaMn-^ 
Conskmt ou à |IH« ùtdtaaê tk-DMonM* 



( 394 ) 

Yous ne rons Intéresses guère , mon ami , Ji ce grand oonibrt 
de professeurs tout-^-fait étrangers à la religion ; cependant il j 
en a parmi eux plusieurs dont je ne puis me dispenser de tous 
parler encore. D'abord ScheWng^ On sait qœ rinyenteur da 
système philosophique de Yidéalité s'est entièrement toarné 
Ters le christianisme, Cest plus par la roic des recherches his- 
toriques , ce me semble, que par la yoie.de la spéculation qu'il 
est parrenu à ce résultat» Voilà pourquoi il est difficile de eon* 
cilier son système philosophique, dont il est toujours opiniâtre 
défenseur , arec les idées du christianisme, auqiiel il rend hom- 
mage. Il s'occupe actuellement de la composition d'un ouvrage 
qui exclura probablement tous les doutes .à cet égard. Quand 
SchelUng énonça publiquement qu'il étoit convaincu de la vé- 
rité de la religion chrétienne , il excita un grand étonnement , 
et plusieurs ne surent qu'en penser ; le bruit courut même à 
Munich et ailleurs qu'il étoit devenu catholique ^ ce qui est 
faux ; mais cela, prouve au moins combien de gens regardent le 
retour au christianisme positif et le retour au catholicisme 
comme synonymes. Il esterai que Sehelling est très-modéré et 
très- juste quand il parle du catholicisme; et vous coraprenes 
qu'abstraction iaite des préjugés de l'éducation , dont un homme 
de génie même tel que SdielUng ne se déCait qu'avec peine , k 
protestantisme , qui permet d'admettre dans k religion chré- 
tienne ce qui semble bon à chacun , est plus commode pour un 
philosophe que le catholicisme, qui exige une entière soumission 
k l'autorité de l'Eglise , avec laquelle on ne peut capituler en 
iait de dogme. 

A c6té de SchelUng parott encore un homme distingué, qui, 
k proprement parler^ n'appartient pas à l'Université | car il n'est 
que professeur honoraire. Cest François de Betader, qui , s'il 
ne surpasse point , au moins égale Sehelling fouv la profondeur 
et lyétendue des connoissances; et l'avantage qu'il a sur lui^ 
c'est qiL'il est comme retranché dans le catholicisme. Mais il lui 
manque cette clarté et cette rigueur systématique que ScbeUing 



pt>8Bède & un ëtnincBt degré. Le style i^onfus , obscur, â&otistt 
«t raboleaXf qui est le défaut de ses ouvrages , nuit beaucoup 
au succès de son cours ^ qui pour cela est peu fréquenté, tattdk 
que celui deSchelliitg est très-nombreux. Il est pourtant vraî 
que lés élèves qui s'attachent lu Baader principalement sont 
ceux de l'Université qui ont le plus de talents et de science. H 
deroit à désirer que Baader suivît la méthode de Socrate , et 
plusieurs ont déjà remarqué qa'i» proBte bien plus dans sa con- 
versation que dans ses écrits et ses discours. 

Je parlerai maintenant d'Oc^en , le coryphée de la moderne^ 
philosophie naturelle. Cet homme est catholique et par sa nais- 
sance ètpar son éducation } mais il parottque son long séjeiyr à 
léna lui a fait perdre sa religion , et j'ai appris à Mnhidi qu*it 
£aisoit donner à ses enfants une éducation prot(!stante. Il me' 
9end»le appartenir à cette classe d'hommes si nombreuse en Alle- 
magne , qui regardent le protestantisme et le catholicisme 
comme deux espèces d'un même genre insignifiant, mais qui 
préfèrent cependant le protestantisme comme celui des deux' 
maux qui est le plus fedie à supporter , parce qu'il exige moite 
que le catholicisme. Le système à^Ocken fait tout sortir du limon 
primitif, depuis Tinfusoire jusqu'à Thomme , qui vient après le 
singe, comme espèce du même genre. C'est Thomme qui )usqu% 
présent tief^^le premier rang dans l'échelle zoologiqne. Si cepein' 
dant ce professeur avoit une fois le bonheur de voir et de tira- 
cher un ange> il rangeroit tout de suite la- nouvelle espèce daiis 
son système zoologique , et annonceroit aux amateurs de rhis- 
teire naturelle une espèce de singes sublimés. Dans le nombre 
de seize cents étudiants , il se trouve naturellement des carae- 
tères fort divers les uns des autres , et vous né serez pas étonné 
que cet apôtre du matérialisme compte aussi des sectateurs , sinon 
très-nombreux , du moins très-aveuglés. C'est avec bien plus 
d'esprit , et en partant d'un point de vue chrétien , que le savant 
Schubert considère la nature , et c'est à son sujet que je vou- 
drois m*écrier : Talia cùm sis , utinam noster esses! Je trois 



ansëî pouvoir ailinaer de lui, qu'à pn^^eal dégage de bien des 
préjugés d^ soA.^uçien pi^f me yil s^apflroêhodQ h rellgîoa 
catholique, et déjà souvent » 4^tis ses conversation^ aveo les 
catholiques 9 on a eu occasion dq ireviarq&ier ce rapprocbcmesit 
Cependant il est encore bien loin de vouloir réconiii(rftre«bBolii- 
mcnt TEglise et de se soumettre à son autorité. 

Je vous Bommerai sei|ilei|ient plusieurs autres boinoies celé* 
bres: comme Koeh'Stern/eld , homme de beaucoup d'esprit, 
qui mérite sans contredit lé premier i'aAg parmi les prcuiesseurs 
de statistique en Allemagne ; le premier conseiller deniiédecine 
Ringfeisy également distingué par soti amabilité personnelle et 
pair lies sentiments vraiment tiu'iétiens $ enfin Tktersch y duquel 
pn ne peut dii'e ni l'un ni l'autre. Avant de terminer, je Vous 
dirai f ncore quelques mots d'un homme ii»»ios. o6nou : c!est 
Othmqr Erttnk, qui bo, appelé de Wiii^bourg pour éti*e pro- 
fesseur d^ sa^scril<, G^ hoinnfte y qui- cherche le salu^ du, monde 
<}ans les Indçs orientales, a quel({iie chose de rebutant dans ses 
manières'.. II fu| auti^efvîs èénédicUn dans le couvent de .Baaz 
près Eamberg; mais ç^ pauvre homme ùii «laintenaat les efforts 
l^s plu§ ridicules pour cacher Son état : dans son extérieur il 
évite tout ce q«i pourroit .tjràhir en lui le. prêtre; il tt'aibt 
j^Qgulièrç^ent jes églises i et pp^r que persooûe ne puisse soup- 
çonner son aiiciep état y il a çofUtume) dans ses ppo«iienad«s, 
de donner le biras à-fia gouvernante. Gomme professeur il a peu 
de réputation.'Outre le sanscrit) il enseignoitencQre la philoso- 
phie pendant l«s premièceii anoiées; c'étojt d'aprésle sys^tème 
de Heigf^L M^isjqiracidiSc/ie^/mgpafrut à l'Université^ il prit le 
parti de s^ taire. 

Vous vûjGz y iKo^ ami, qMQ la non v«Be^ Université ofihs beau- 
coup de-bien et beaucoup de m^Xi Le temps apprendra â Oro^ 
uiase pii Arima^e Kcmportera la victoire. Adieu. 



i 



( ^d: \ 



%^hffk.%V<MAV»\\ «^%>%4mN^ - %%Vi%«WlK\ iVt^M M ««nOM ««%« «*M>k«^ ««»^;««» ^% ^ \%\\ «i^^i^'x «V»\ %«% tVMl 



▼ÀRIÉtAs ABn&LAtSBS. 



^^* Quelque xluMe que les îourfiaux anglais aient à raconter 
d un ministre angtiéan > ils n oublient jamais de faire priécëder 
son nom de répithète àe Révérend, Mais cette habitude amène 
quelquefoW de singuliers contrastes. Ainsi, par exemple ^1^ 
révérend Fr. Lee a été condamne à deux amendes , cnacune 
de cinq livres sterling » pour atoir fait usage d'un^fusH, les 
i3 et i5 septembre) sans avoir nne patente. «^ Un reprend 
minisrie de legliseangliG^nei r^idant aux esTirons deMîle^ïiid» 
fût accuse ( chargeai) davoir été dans un état complet d*ivr€sse, 
et d a voir brisé malicieusement une lampe ( a taolc-Iamp ) ap* 
parvenant âu révérend Vk*. Balantine. 



mais 



%* Croity" , mattre d'école K Clâre. a voit été catholique j 
ais devenu par la suite employé de la société Ibérienne de 
Londres , il fil son abjuration , et se montra pendant six ^ns 
excellent Protestant , en faisant gras les vendredis et les. sa- 
medis avec une religieuse exactitude. Cependant il tomba ma- 
lade , et sentant approcher sa fin ^ il fit appeler un pi être ca- 
tholique. Un biblique ( a biblical) enragé de Clare enyiédia 
celui-ci d'entrer chei le malade. Le prêtre revint avec le major 
M'Namara p qui demanda au malade par oui il désiroit d'être 
assisté, et celui-ci ayant répondu que c ctoit par un prêtre 
catholique , le major insista pour qu'on respectât la dernière 
Volonté d'un mourant^ ce qui fut fait. Le journaliste anglais tt 
qui- nous devons cette anecdote ^ ajoute la réflexion suivante , 
qui nous parott fort \mit i « Un homme ne rendrait sans doute 
infiniment coupable en 'ptolessant sur son lit de mort une reli- 
gion qu'il ne croit pas; mais aue devons-nous dire de ceux qui 
voudroient faire de pareils hypocrites , et les envojcr dans 
l'autre ittendenrec an musctgtm^t à la bouche ?» 

• 

. %^ Nous avons trouvé dans le même journal l'anecdoie sui-* 
vante. H y a quelques années qu'un évêque prote^aut «avoit à 
son service une femme catholique y qu'il traita ass^ez m$l depuis 
qu'elle eut refusé d'apostasier. Cependant il cessa de l'impor- 
tuner lorsqu'unjour elle lui eut dit ^yec autant de justesse que 



10. 



37 



1 



( ^00 ) 

tioniicUeuient par le prôlie qui avoit tcçu so» :«bjuration< L3 
chose s'étant ébruUëe, un des ministres protèstanls defendroït 
publia un placard dans lequel il accusoit le prêtre d'avoir violé 
un canon du concile de Trente, en administrant le baptême à 
.«a prosélyte* Le prêtre riposta par un placard semblable. Il j 
jiisiiiioit radministration conditionnelle du baptême, par la rai- 
son qu il y avoit dans le pays plusieurs sectes de protestants 
ui, ne croyant pas a la nécessité du baptême^ se dispensent 
e l'administrer à leurs enfants , 6u bien le JTont d'une manière 
très-irrégulière* Il saisit, dit-il, cette occD^ion d'inviter le grand 
nombre de protestants qui viennent solliciter leur admission d^ms 
la seule vraie Église • de faire leur possible pour s'assurer si dans 
leur enfance ils ont été baptisés, et s'ils l'ont été régulièrement. 

Four qu*il puisse administrer ce saint sacrement à ceux qui ne 
auroient pas reçu. Un nouveau placard d'un autre ministre 
protestant, qui s^appelle le curé {ihe citrate) de Carlow, répéta 
l'accusation , et somma le prêtre de nommer ces protestants qui, 
h ce qu'il prétend , avoient demandé leur admission dans FE- 
glise catbolique. La réponse du prêtre ne se Bt pas attendre. H 
pnblia une lettre énergique ( a piihy letier ) daiis laquelle il ex- 
posoit la doctrine catholique sur ce point , telle qu'elle est ensei- 
gnée par le concile de Florence , et se moquoit avec esprit de 
1 ignorance du curé légal ( la^v estahlisheU). Mais ce qui est sur- 
tout remarquable , il Finvitoit de se présenter, tel jour qu'il vou- 
* droit, depuis sept heures du matin jusqu'à quatre heures de 
l'après-midi, à la sacristie de la chapelle catholique, pour y lire, 
dans les registres de la paroisse, les noms de vingt-et-un prosély- 
tes qui, depuis peu Rémois, avoient abjuré le protestantisme; 
et il l'engageoit aussi k venir le dimanche suivant , à trois 
heures , s'il aésiroit assister h. l'abjuration de quatre autres. 

a 

%* Dans un article du Brjttish'-Cntic (n* du 5 janvier i8a8), 
sur les travaux de la socié'té qui s'occupe de la conversion au pro- 
'téstantisme des catholiques irlandais, nous avons remarque les 
■ passages suivants ; 

« Quinze dés prosélytes ont de nouveau embrassé la religion 
romaine. 

' ' » Il se présente réellement un obstacle aux progrés de la ré* 
formation , qui doit nous Caire faire de sérieux retours sur nous- 
mêmes. Les catholiques sont très-disposés k penser que les pro- 
testants n'ont pas de religion <lu tout. Voilà le grand obstacle. 

n II peut être utile d'observer que non-seulement tous les pro- 
sélytes sans exception se sont attachés à l'Eglise anglicane (to thc 
'^hed church}^ mais qu^un {eune homme, qui n'avoit pas 



; ( 4oi ) 

reçu ks ordies y ayant entrepris de Les prêcher , ils n'avoient 
pas voulu rëeouter jusqu'à ce qu'ils eussent la certitude qail ne 
tardei*oit pas à être consacré. Cette anecdote tend à modérer le 
zèle de ceux qui voudroient employer des prédicateurs irrcgu- 
liers pour convertir les catholiques. Ceux-ci sont accoutumés à 
se regarder comme membres d'une Eglise régulièrement consti- 
tuée et gouvernée par une* autorité légitime , et par conséquent 
ils ne se détermineront pas facilement à écouter et à respecter 
d'autres ministères que ceux d'une église qui peut prétendre à un 
caractère semblable , et même dont l'autoritédérive de celle de 
l'Eglise catholique. • ( Il faut convenir que des prosélytes qui , 
en se faisant protestants , ne se convertissent pas du principe 
d'autorité au principe d'elamen , mais de la soumission à l'au- 
torité catholique à la soMmission envers l'autorité anglicane y 
doivent être des hommes bien sÎDguIiei's. ) 



\W*WWi.Wtl ^ yW%Vfik VV^>VWWW»l»^W »> WiM^ M II»V» » ^>%%»WW ««Mr%1IW^yM( ti\V«\V%%»«» 



jf M, le Rédcu:teur du Mémorial. 



. Yotre article tur la nouvelle édition de la Bible de Fcnce 
m'a suggéré un moyen de la rendre plus intéressante encore. 
Ce seroit que le savant et estimable M. Drach , qui j consacre 
ses soins y j ajoutât deux ou trois dissertations , pour monti*er 
jusqu'à quel point les nations païennes conservoient ^ i*" la 
croyance à l'unité d'un Dieu suprême , créateur du Gel et de 
la terre, etflouveraîo Seigneur de toutes choses ^ a* la croyance 
à l'immortalité de l'Ame , ou plutôt k l'éternité des recom- 

Sehses et des peines de l'autre vie $ 3*. la croyance et l'attente 
'un Médiateur. Ce travail compléteroit , ce me semble ^ les 
dissertation» anciennes^ et leur d^nateroittine espèce d'unité 
qui leur manque» Quant à la iM>UiVélle édition de la Bible hé- 
braïque que nous promet encore. M*. Drach, je souhaite vive» 
ment , et beaucoup d'aittres feront le même vœu^ qu'il y 
joigne les Variâmtes dont il parle dans sa première Lettre à 
ses frères en Israël. Cette addition la readroit incontestable*- 
ment supérieure à toutes les autres. 



.•»,ji^^ 



l 4oa ) 



^tim%v^ **% m mnm%%*¥¥ » ''n*»^ M 9^fnviitnftm m yk* 



A M, le Rédacteur du Mémorial. 

Le If tut , 19 dAcembre fSaS- 

Le professeur de théologie qvtï tous a <^crtt as sufet du cenr» 
de philosophie que j'ai fait imprimer, n'a va, à ce qu'il paroît , 
que la première ëdition. S'il veut me f:«ire connottre son adresse,, 
je lui enverrai yolontiers la seconde , et je reeerraî avec recon> 
Boissance les observ(itions qu'il fera sur cette nouvelle ëditieti* 

Je pense comme lui que rien n'est plut» a souhaiter que la Feu- 
nion des esprits , et que de paît et d autre tl fant la caercher de 
bonne foi. 

J^ai l'honneur d'être avec respect , 

Monsieur, 

Votre très-bumble et 
obéissant serviteur , 

BouviEE r 

Fkaire^éiaénùi 



JP. 5. Tevillei |}i<m insérer cette lettre 
iiaii»fotr«) prochûn Notnéro. 



Un jovrnal a répété dernièrement que, qooî qu'on ait dit, hk 
défense du général des jésuites d'enseigner sept pri^poeitîoiis , 
qui sont cemiiie la base dé ce que ce journal appelle le zioixvé^v 
système , est très-authentique. A cela 9 voici notre réponse. Li 
letti^e dont it c»t parlé an Mëmorùti du xnù\% de' novenibi^e 1 827 ^ 
et qui déclare cette assertion mensongèc^» nous a été i^crite 
par un membre de la compagnie de Jésiis , ainsi que l'excellente 
dissertation latine insérée au MémoHnl àe ftfwier iS^., 
laquelleronvoit ce démenti réitéré eties sept^prèjpositions 
dément disctitées. 



Le CaUiolique des Pays-Bas, du ao> décembre , cite, entre 
autres y le passage suivant d'une lettre particulière de Rome : 



( 4<>s ) 

« Une nouyelle que tous apprei^drez avec intérêt , tous qui 
wn^éW» jHI»^««î«lfk?cr Aë gâlt«è»hù«ffte ,' '«'^riilïïè^ rr7«îilctît>lA 
iiafttiotocëë ici lElTéc :iili c^rtaïh ët^i,'dèlâ«éNI)i*e bî^toiredu 
i^ dectearLîngatdf est ioterrotnpue. Oo croit qve fés Afticfefl'du 
I» AléMùtial caiholkfuè n'anct pas peu codti*?bt»é à fliire prendre 
« cette d^Certfiitiation. » 



mmÊtmimÊiÊ^ma^m^mm^r^ 



i)ir£t ikè» ie^bttltTer «Ae BUM-B^k r (tM: I^tttiiit|,pîo- 
» fWseur <fc pIlUoin&pbie h U Fâctt4té ()(* ^tësbourg , fa éH 
« ordonné prêtre, le to d^emhvef, \ lé ca4lM^t|Mié de cette vWêl 
IVh fiautain, aAcleii éfêve de l'école No^ttimte» a^té ^ avec 
» M. looifiroy y le dùdpte 4e plus distingué «te M. €oiMiû. » 



Le R. P. Vèntai^â ^ ï^tii Tient d^étre iièinwié c6nstiîife?ur de tî4 
5. Congnê^atîoû dès Rites , a bien touW ùôirè î<dtë$ser ta pre- 
mière partie de son gràtid traité dé' pldlosopbie , intittiTé i 
UlETDiOïrtJS PHitosopHkKDi , dont nous recevrons bientôt \\\\ 
bon nombre d'exemplaires. Ce savant ouvrage est dédié à M. '1« 
vicomte de Châteaubriant. ^ous en rendrons compte prochai- 
nement. C'est un fort volume in-8*, de plus de 700 pa^esj 
prïx i II fr. hvL bureau eu M^énorlài k:alMoiique. 

I 

BOttBTIPT BifeubGfeAPmQtE. 



Lettre adressés par M. l'abbé Desmasvrb a M. Migbavd , au- 
teur DE L Histoire des Croisades y le 27 avril i8-a8 , sur la 
•XOR.T t>E M. IB IHTC DB RiTi^RV. Brocli. iti-B° ^ orix : 5o cent. 
Se vend au profit des Pères gardiens du Saint-SépiiUce 5 chez 
AmtidMe JBôibclt<^, tûe des BoBs-Ënfants , n^ 34* 

.M. TAbbé Desmazure ayant été à même d'apprécier les émi- 
uentes quaïïlés du noble et pieux duc de Ri vièie, s empressa, lors- 
que ta nouvelle de sa mort lui pareint^à (^lontpeUier,dereadi« 
hommage à sa mémoire si illustre et si cbère^ dans une lettre 
extrêmein/ent, touchante qu'il écrivit à M. Michaud , le 27 avfiî 
iB'iS , et qu*it vient de publier pou rTédiri cation des fidèles. On. 
y trouvera des détails qui ne peuvent appartenir qu'à lavie d*un. 
Je ces hommes dont le monde n'étoit pas dîgnc..^ 



( 4o4 ) 

RbSLE»01IS WWttLiSÊ SUR I»A QVBffriOir DE SATOW M HM UMt 

McroBHwy ix màmagv dbs baAtbes| par un ayiocat de la 
cour royale de Paris «.Brocb* ia*8^; prix i i ir. 5o g, Ghex 
Brîcpn^ lue du Pot-de-Fer , n* 4« *^ Vâb^A Dumostkil : Sa 
causé devant les tribunaux , ses défenseurs, leurs plaidoyer ^ 

Eir Cr. Glej. Br. in-S* ; prix : i fr. 5o c. Chez Inéquiguon- 
avard, me des Saint-Peres , n* lo. 

I^a première de ces bi'ochiires est écrite dans des prâicipes 
très-purs , qu'oh n'est guère habhué à rencontrer chez les avo« 
cats ae notre temps. L esprit sincèrement catholique de l'auteur 
lui a fait envisager la question du célibat des prêtres sous un 
point de vue éieiré et fort juste* Nous sommes étonnés pour-* 
tant que lorsqu'il en vient à la discussion de légalité , il mette 
en doute si la charte a continué la révolution ; la dessus il ne 
peut j avoir et il n'jr a réellement qu'une opinion. — La se- 
conde brochure est une bonne réfutation des erreurs histori» 
ques dans lesquelles sont tombés volontairement ou par igno- 
rance MM. Duverne et Mermilliod en défendant la cause de 
l'apostat Dumouteil. 



L^EXcBiiBiiGB DB i,A.BBU«iov ; par M. de La Luxerne. i voL 
in-ia^ prix : ^ fr. 5o ç« A Paris, chez M équignon- Junior, rue 
des Grands-Augustins » n« g. 



^ HlfiTOI&E DES £m1Q&& rBAHÇJUS VBSDUIT LA BivOLUnOHj 

par Antoine (de Saint-Gerrais). Trois vol. in-S" 5 prix : i8 fr. 
Chez H i vert, rue des Mathurins-Saintr Jacques > n* i8. 



LjBAAiBiEDiEjBBQCiGiiOB-HivABny rue des Saints-Pères, n*. lo. 

M. Méquignon-Havard vient de prendre des arradgewents avec 
l'éditeur du Coitectio selectaPatrum^ pour continuer cette vaste 
entreprise, qui doit marcher maintenant avec une grande acti- 
vité. Les ecclésiastiques chargçç de ce travail se sont adjoint 
M. l'abbé GuiUon. 

Le même libraire a mis en vente les tomes 1 5 et 16 du Ifie^ 
tionnaire de Feller, les tomes 9 et 10 de la Bible de Vence j et 
le» tomes i3, 14 et i5 de l'édition in-12 de la Bibliothbxpie des 
Pères, par M. Guilloî). 



( 4o5 ) 

UBBAIRIB DE MBQUlGlTOV-JVllICH&y k Pari». . 

Sous presse 9 pour paroître incessamment : Dillvart, Summa 
st. Thomœ , etc. , etc, Gnquiéme IWraison , a voL Pe Perd- 
tentiâx de Éxtremé-Unctione^ Je Ordine^ de Matrimonlo. 

OuTrages de propriété , également sons presse : Ihtioductioit 
A LA Philosophie ^ ou Traité de V origine et de la certitude 
des connaissances humaines $ par M. Laurentie. Dev^iIbie edi* 
TiOH , un vol. in-B*. •— Cohsideràtioks sur la morale ^ par 
S. Em. Mgr le cardinal de la Luzerne^ Troisième édition. 

4 ^Ol- 1I^~ 1 3* "^ DlSSERTATlOH SUR Lik TER1TE DE LA RELIGIOZI ^ 

par le même. Quatrième éditipn, a vol. in-ia. -^explication 
DES ivARGiLEs DES DiMAifCHEseT fItesde L'AHmÉE; parle même* 
Sixième édition. 4^oLiii-i9. 

Nous aurons occasion de revenir sur quelques-unes de ces 
publications à mesure qu'elles seront mises en vente. 



LiBRAUiE DES prIres PERISSE,' à Ljbu et à Paris. 

* Nous nous empresserons toujours d'annoncer les livres de 
MM. iPérisseï quoiqu'il nous soit bien difficile de les suivre 
dans leurs excellentes publications. Voici Findication des ou^ 
vrages qu'ils ont plus récemment publiés* 

SsBMOin DU P. DE LiGET ; a vol. in-8*. > prix : 9 fr. ; ou *a voL 
in *ia y 5 fr. «^«-'Esprit de saiht Fravçois de Sales , par GoUot ; 
% vol. in* 19,' S fr. -«^ SooFFRAirGes PB N. S. Jésus^Christ ^ par 
le P. Thomas de Jésus ; traduit du portugais par le P. AUeaume. 
a vol. ih-ia> 5fr. 5o c. ; et sur papier vâin.Sfr. — MÉipiTATioiis 
SUR. l'amour DE DiEU, par le P. Grou i 1 vol. iu 13 9 1 ïr. 3o c. 5 
et in-18 r 1 fr. — Ecole des heures demoiselles^ par Tabbé 
Rejré| a vol* iu'^ia: a fr. 5o c. ,-^ La pieuse pats^he^ 1 voL, 
in- 1 8 ; 80 c. 



I ^ \ 



Le cinquième et le sixième volume de la Théologie de Li- 
guori ^ édition de Besançon , in-8** et in-ia , viennent de pa- 
rottre ^ et se trouvent éhei Gàùme frèrcis > rue du Pot-de-t 
Fer , n\ 5, 



C 4o6 ) 

Almaiiâch GA.TaaLiQUB ET MôNARCHiQUi, in-5'X ; pHx 4^ ceiit.^ ^ 
et 60 cent, sur beau papier. Che^ Ëd. Bricoii, rue du Pot-de^ 
Fer, n^ 4. 

Cet Jlmanach est encore du nombre de dewL dont on p€u% 
recoRiiûander la lecture 5 et il doit être, afout^ % la liste des. 
livides destinés à Fusage du peuple* 



CootçQaQt rOMpe fvarpîs^l aelon Tass^ge decc^Diocèss » noiû en. plain- 
diaot nmplifîé ( dédit) à S. G. MoDAeignenr-Hyacinihç-Ueuis tl^ Qué- 
lea, ÂrclieTêque dé Pari», publié avoc son Hpprobàlîon, pour servir- 
k h cétébriition de rOfiic0^di?iu ; par M. GaoBOff » Dhrciîtciçr de 11^ 
iitatioii royale de Moûqae religieuse. * 



Malgré lei critiques pins oa moins fondées doni'lo plaÎA «hsiH pent* 
être Tobjet^ on esl forcé de reconnoilre qac ce genre de chant réunit , 
plus que tout autre , les qualités qui le rendent propre k «a destination.. 
Sn gravité le met en rapport avec les cérémonies du culte divlit ♦ dvMit il. 
forme lui-même oii des accessoires les plus importants ; sa siuiplicilé cn^ 
rend l'accès on ne peut plus facile aux personnes appelées k en faire 
usage, et parmi lesquelles il pourroit s'en rencontrer un grand nombre 
qui n*auroient point le temps , ou ne passèdcroient point les dons uéces-. 
saires pour faire avec succès les études qn*e\igeroit un ehant d*lin genre 
plus televé : enfin , quoique les éléments , peu nombreux et pen diver- 
aillés dont ii sfe eoflspose» forment an obitaele è sot dérel*ppem«Dti\.'oR! 
rAcpnnoU que, lorsqu'ils sont mi^ en œuvre par- une inain ^aUile • il 
devient suAceptihIe d'offrir encore suffisamment d mtcrdt ^ <f «i^tfesaloa. 
et de beautés...., 

Le plain-chant de Paris fgi composé de 1734 à 17^0 et années 

suivantes, par l'abbé Lebœuf , chanoine d'Auxérre, ainsi qu*il le déclare 
Uii^ttiéme daos Uh&oowrsge qu*U a piibllé lur ceti* matièh! (i>. F» abbé 
liSboénf éboîfc uakofome gva^e, foctémrlît , fortlabetiM» surtoui , inaèi. 
de pei^de îugemenif tolfileiBent dépourtu de-goTit^ ifiqMigiMfli(>n"eS 
de Uct«. SacooipDsîUon porte remfMreinte de son caracSèrcr Après* aiK)ir 
pris pour t^po le chant roinain , dont il a généralcnieut çon^rvié leà 
progressions et le style „ il en a é1ooff& toute la mélodie. sous une sur- 
charge ihutilc dé notes ; il a sans cessé violé la prosodie , fii plaçant des 
notes brèves sur des syllabes évidemment longùfS', et de longues' s^rié^ 
de noies v'âu coiitKim' , sur delTsjrdabes etscntîelfenleat brèves*. Tmié 
son chaut, celui même des hymnes des principales fêtes, est -dVme 
tristesse accablante; ce qui, jo i wt k la mngueur interminable de ses 
pièces , le rend égsleipcnt fatigant pour .quiconque est condamné soit 
à l'exécuter, sôit àTentendre. ' ' 

, .• ". • • .. - , • 

(i)Tiiaitê hlstorlguç ej pratique sur h chi^t. tiççUfWtiq^e, }^m^ % lUvris? 
sant, 1741. ' , ' / . 



( 4o ) 

Gee cçn^ilératiioiis faif^îent depuis longtemps. jdéûrcr cfue Ion opérai? 
sur ce ptaio^cliant quelque réforme tendant à remédier à ces incoiiTé- 
iûea«. Déjà des essiûç partiels aToient été tentés ; on sait qu*à la Sainte- 
Chapelle du Palais, les maîtres du chœur avoient considérablement 
abrégé » par d(^8implç8 ràdi^lioijiB, le chant des Répons et des Traits; 
inaîa U tt éxMoit en ^e genre, .luoun ttavail suivi et complet. Une cîr- 
ednstance vient d*en. décider Tentreprise commencée avec toutes les, 
probabilités qui annonoenk un succè» général. M. Choron , qui s^occupe 
depuis fort longtemps de recherche» sur Tamélioration da chant (U^ 
rEglise, et qui rjBraplIit dans celle de la Sorbonne les fonclion.^ dem^Wra. 
dochapellq, choqué die .re&oesfiv;e {prolixité des pièces de chant qu^il 
avoit à faire exécuter,. » essayé de placer sur les textes de quclquesunus 
d*entr*cUes un plain-chant qui , tôui en conservant le» cipialités conati-, 
tuiWes du ^enre , & offrît jamais quje j» quantité de notes esscnliello-^ 
naest nécessaires à la formation de la mélodie et à TéuionciatÎQn ^i 
texte. Ses essais ont obtei^u- Tapprobation universelle. Des personnes, 
peoopamandabies , autant par lonr caractère et le rang qu'elles occupent 
dans l'administration et dans ]*Ëglise, que par leur goût et par leui^ 
MUtuoction «Tonl vîvameikt cj^horté k étendre son travail suj: }e corps 
entier de l'Office. S.. G. Monseigneur T Archevêque de Paris», auquel ili 
a eu rhoiiAenr de le soumettre» Ta formellement goûté et appr(Jruv(^' 
Il a baigné en autonser la publication et permettre que Touvrage hû ïà\ 
dédié et parût sous ses «ispices. En conséquence, M. Choron non- 
fl«idement n'a pins hésité, mais il a encore redoublé d'ardeur pour l^i 
contiiiuation d'une entreprise que, mêine en mettant à part tous ces| 
molifs d'eaceuragement , sa position lui faîsoit un devoir de poursuivre 
et de conduire k son terme. , 

C'est ce travail dont noqs annonçons an^onrd'hai la pnblioationy et 
dont noua allons faire connottre en pieu de mots et d'une manière |iré^ 
eise l'objet et l'étendue. ^ 

L'autetir ne s'est point proposé .de traiter l'Offiqe entier» l'Office ea- 
Bonial du diocèse ; cette entreprise immense eût été sans objet , puisque 
l'OiBce canonial est aujourd'hui presque entièrement hors d'usage. ,lj( 
s'est borné à^l'Office paroissial , e'est-à-dii:e à cette partie de rOffice dc^ 
dimanobea et des fètea d» léi flouble majeur et au^lessus, qui esJ; 
chantée publiquement, et k laquelle assiste le commun des, fidèle^^^ 
cpill.a eu particulièremeal em vue dansc^.Ue occaeion. Il s'est réglé, k 
cat égard,, sur l'Ëvcoioge de Paris , dont il a repris toutes les pitiàQ^I 
chantées , en plaçant sur chacune d'elles uç chant beaucoup plus opur^ 
et plus mélodieux que le plaint-chant actuel , et qu'il a obtenu soit ca 
abrégeant celui«ei , soit en composant un chant nouveau , lors(pi'il l'a 
jugé nécessaire, 

Ce chant n'exige du reste aucunes études ptirticUrlières , et il est même* 
génèraiement plus facile que ceUii qui est présentc^nveut en Hs;)gi^f, 

ïout ce travail est djTÎséen deux parties précédées 4'une iuti^odqc*^ 
tion. L'introducth>n comprend toutes lesparties chantées à» 1 ordinaini 
de l'office , pour la messe e't les vêpres , telles que les Kirie , Olorist élo.^ 
la psalmodie , etc. , etc. Les chants dé cette poi'^on de l'Office n;tant 
très-connus et en quelque sorte populaires , on a jugé à propos de n'y 
faire aucun changements 



• ( 4o8 ) 

La preoAÎÀré partie reuferoiç, le propre du temps dap«M le premier 
dimanche de FATent jueqi^w TÎngt-quatrîème après, la Pentecôte : on 
j a fait entrer TOffice a» là Semaine-Sainte en entier : la deuxième 
comprend le propre d.Qs fêtes , les mémoires et le commun des saints. 
Un appendix comprend les messes votives , celles des morts i^ etc. 

La réunion de tous ces objets formera un seul volume qui pareltra 
sous le titre de Livrs Choral <U Paris , contenant » etc. , comme on le 
voit en tête de ce prospectus. Il en sera fait deux éditions ; Tune porta- 
tive, en un vol. in- ta de 700 à ySo pages, équivalant et destiné à tenir 
Jleu des trois volumes dont se composent le Graduel , partie d'été et 
partie d*hive>*, et le Vespéral, Botés; l'autre, in-folio, à Tusage du 
chœur, d'environ $00 pages d'impression» propre à remplacer les An- 
tiphonaires , Graduels et autres livres de lutrin. 

L'exemplaire to-it sera du prix de 7 If. s IWfolio de 5o fr. L'une et 
l'ititre édition sont proposées par souscription , et paroitront dès que le 
nombre des Souscripleut^ sera jugé sufiisant pour assurer TËntreprise. 

On observe que» quoique spécialement composé pour les usages du 
Diocèse de Paris, ce travail peut convenir non-seulement aux Diocèses 
qui suivent ces usages, mus encore à ceux qui, sans les avoir formel- 
lement adoptés , en suivent d*ik peu-près semblables. 

En outre , fauteur a Thonneur d*annonoer aux pecsonnes que cet 
objet peutiuMresser, qnll consentira, moyennant des arrangements pris 
de gré k gré , à opérer dans le chant de tel office que Ton pourroit lui 

Jiroposer, une réduction semblable k celle qu*il tente d'introduire dans 
e cnant de l'Office de Paris. 

Enfin , il déclare encore qull se propose de traittf suocesrivement , 
•elon ce nouveau plain-chant , l'office des principales fêtes , en contre- 
point facile, è trois voix, pour dessus, ténor et basse. Chaque office 
•era gravé séparément , et paroitra è son tour , selon l'ordre des solen* 
sites. 

MM. les supérieurs ecclésiastiques, curés, desservants, aumôniers, 
diapelains, quiseroient disposés à introduire ce chant dans les églises 
ou chapelles soumises à leur autorité , sont invités de faire conaottre 
leurs intentions è M. Ghoron , oui se fera un devoir de se concerter 
avec eux, et de leur fournir tous les rensdgnements et toutes les facilités 
qulls jugeroient leur être néeessaireSé . 

Les lettres doivent être adressées franc de port , à M. Ghobor , direc- 
teur de l'Institution royale do Musique religieuse , rue de Vangimrd , 
n*. 69. On ne paie rien d^âvance. 



Fautes à corriger dams ta Namiro dk novembre. 



Page 228» ligne ii, alU esfpféeédiê, lises t aUô ut présupposée. — 
Page S90, ligne t, oxârè^ lisea ; oœoreéo, -* Page ^so » ligne 3 , esoargoi , 
lises : osoarboi,'^ Page 5», ligne 7, 4h iajaridleiion^ lises : do sa juridiction. 
" Page 540') iigoe sS « dans 1 annonce de la Via oa SAiirva TaéBUa » au lieu 
de : uno ùuouciatwo pleine do ekarmp » lises : une éloeution plshao ds charmts^ 



/ 



TABLE DES ARTICLES 



GONTSHUS DANS LE BIXiilIE TOYCIIE 



UU MÉMORIAL CATHOUQUE. 



Lettre pastorale de Taon j.^évê.QVE du Pùy. ••..•.. ^ 
Lettre ^fe Mgr l'évêque db'Cbartbes à S. Exe. Mgr de 

VatimesniL • 17 

Observations sur un passage du rapport fait au Roi le 
118 mai i8a8 par là commission des écoles eçclésiasti* 

. ques s5 

Observations pacifiques aux catholiques cartésiens. ... Sa 
Sur Vétat de la religion protestante en Allemagne \ par 
le R. Hîiglies-Jâmes Rose. ( Deuxième article. ) . . • • 4^ 

Académie des sciences 53 

Correspondance étrangère. — Lettre de Bruxelles. • • • 69 
OEuvres ascétiques de M . l'abbé F. de La Alennais. ,. • • 69 
De la persécution de l'Eglise catholique ; par M. Lau- 

rcntie. . • 68 

. Oraison funèbre de Messieurs de Larochejaquelein , par 

M. l'abbé Lambert 69 

Me'moire présenté au Roi par les Evéques de France , 

au sujet des ordonnances du 16 juin 1828 ^ relatives 

aux écoles secondaires ecclésiastiques. ..,.,..•• 78 

Lettres de Mgr le cardinal de Clermont -Tonnerre et de 

Mgr l'évêque de Marseille \ son Exe. le ministre de 

rinstruction publique 88 

De r université nouvelle , fille aînée de la révolution. . . g 
I^écessité d'éclaircir la question du pouvoir suprême sur 

la chrétienté; par le comte Heeri DE MÉRODB. ]o3 

Sur un passage du t/auriia/ ^# 27^i6a<5 •. -116 



( 4io> 

Jésus-Christ le vrailsaac j par M. Tabbé Caron 126 

Fie du B, Alph, jJe Liguori j^ds M. Tabbé JeaneaVd. . . nS 

Collège de Juilly /...., i33 

Des avantages des ordoQuances Portalis el Feutrier , et de 

leurs heureux effets , pur' le comte O'Màhony i35 

Le ministériel dans Tenibarras , pji* le coiute O'Mahovy. i55 
Lettre au Rédacteur , sur Y Histoire ci'Anglelerre par le 

docteur Lin gard ..••••.• 168 

Quelques réflexions sur la Littérature et les Beaux-arts • • 173 
Chronique delà révolution du Portugal, de 1820 à 1826. 

(Quatrième article) « . . . • • • '^^ 

n^écessi té d'éclair ci r la question du pouvoir suprême sur 

la chrétienté, parle comte IIekhi de Mérode. . • • • '^^^ 
AssociATioir cATnOLiQTTE. — Rapport de M. Berryer sur 

les ordonnances du 16 juin. • • •' ^. aïo 

Réflexions de Algr, l'évéque de Chartres sur un article 

inséré au Moniteur du 4 septembre , concernant les or- 

donnances du 16 juin* • ^ aiS 

Maison de Saint-Fuscien «^ , ^ . 227 

Al&ires ecclésiastiques • . 22^ 

Histoire de France. (Neuvième article.) 233 

Collection choisie des Pères de l'Eglise, (Premier article.) ^^ 

Sur la nouvelle édition de la Bible de Fence aSB 

Quelques observations sur. la théologie morale. . . . , . 262 
Examen de l'ordonnance dulm avril 183.8 , par Mgr Té- 

vêquc de Rayonne. — Défense de la Lettre de Mgr 

l*évé(]ue de Chartres à M. de F^atimesnil , par MgrTé- 

, véque de Chartres 267 

Protestation contre les ordonnance^ du 16 {uin. ..... 271 

histoire du clergé de France pendant la ^évolution , par 

M. R*** f par le comte O'Mahowy. ..-....,'... 273 
Eloge funèbre de M. Bertaud du Coin , pan* le comte 

O'Mahony. ... \ .....,.......,.'. . . 284 



(4n) 

fijùelqncs ft-aginciits de la seconde panie de l'ouvrage de 

h.UoMerfurrUnitédel'Egiise aS5 

Observations sur nu texte de sa^nt Paul toudiant la loi 

naturelle* . • v ..>»...*-• ^ ••..*... . agi 

Histoire de France. ( Dixième artide. ) . . .*..... 299 

SviT Isi. Philo^phié du Maux 3io 

Lettre de Munich , sur la nouvelle Université de cette ville. 3 14 

Sur le: premier article de la déclaration de i68'j Sat 

Renseignements sur le» sourds mwets^ Say 

Charles Leoniet le P. Fentura 336 

CEus^reê choisies d€ domJamin 53^ 

Dissertation sur la réhabilitation des mariages nuls ; par » 

tin professeur de Théologie*" 339 

Quelques passages curieux tires d'un livre du célèbre vi- 
sionnaire Swedenborg . - . . 34î) 

Histoire de France. ( Onzième article) 358 

Sur la Philosophie de Tours et sur ceHe de l(yon. . ; . . 369 
Quelques réflexions sur la Littérature et les Beaux-Ails. 

(Deuxième article) 877 

Correspondance étrangère. — Pays-Bas. — LeUre au Ré? 

dacteur du Mémorial • 388 

Lettre de Munich, sur la nouvelle Université de cette ville. 391 

Variétés anglaises. 397 

•Note sur la ^i/f/c deVence , 4^1 

Lettre de M. Bouvier, vicaire-général du diocèse dij Mans, i^o^ 

Bulletin BiBjaocBAWiiQCB. — Réflewions d'un. Français catholique 
sur deux articles de la Charte, et sur les ordonnances concer^ . 
nant les petits séminaires ; par P.-L. Boussot, ancien avocat. 

Le mois d'août consacré au très saint Cœur de Marie 5 par le 

B. Alph. de Lîguorî. — Histoire du Clergé de France pendant 
la révolution; par M. R. — Fi^ du B. Alphonse-Marie de Li" 
guori ; par M. Jeaiicard , missionnaire de Provence. — D<7- 
cuments historiques, critiques, apologétiques, concernant la 
Compagnie de Jésus ; quinzième et seizième numéros. — Re- 
lation delà Conversion de M, Hiacynthe Deutz, baptisé à Rome 
le i février 182S ; par P.-L.-B. Drach. — Coup-d'œi^sur la 
I 

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là Chasje. Pag, 70 et «lu?. -^ . * Y?i^; M ,^^t, 

Consiâérûtiont gènéram sur l'Kurope et sur la France en P^Mz-'*^^- 
eidier; par H..Roi^ei| «^ Las Moralistes latins '^ par M* èl^m^l^\/ 

. rin 9 professi^iir {^^of^ge dé Sai||i|HrjBa — Vosgien^ noa^ 
veau dicihnnair^géùgraphiffm,un^»mkel'p'p M. le chevalior 
de Kou]Qàx.' -^Xé^jém'^^es èanrp'ùgriéSf ilinanîiph moral ^ his- 
torique et aa)U8Mit.5'AiiiH(. tios Yelllées Frané-C^omtoises. Pag. 
i5i etj^ufyi^tlfs. < .^ 

Les ord^mmcesdu 16 juin i8a8, eonsidéréee dans leiirs rapports 
oÊec la Charfe et r ordre légal, — - Lettrea de saint François-Jj^a* 
vier^ traduites en françois. — TkéologU morale du £• Liguori. 
Pag. aaô et suir. 

F^if 4e sainte Tliérèse"; par M. Boucher. -^Vle de la B. Marie de 
/y l'Incarnj^ioù* -^J^ragruents ^e quelques Lettres de plujfmrs 
élèves dis Jésuites partant jyour Fribouag, oa etttrant danses 
collèges de l'universAé ; publiés par JçJl^iijl&o Doleina , leur 
condisciple. <— * Pèlerinage au tomfieàu de saint Françols^Régis., 
^^La Religion démontrée par les preuves de faits et de sentiments/ 
en forme de Dialogues ; par M. Be^nier. •— Mémorial de la 
révolution française \ parM^T.-F. Jolijr, ancien profcsdeurde 
tfaéolpgic. — Le petit Manuel du pieux Ecolier. — Le Bon Curé* 
••^LeBon Paysan. — Recours au Roi\ par M. de Cressj. — Droits 
eonêtitutionhels des é^'éqUes de Frante ; par M. Boussot^ ancien 
avocat. — Appel à l'opiniqn '^uJfUq^'e **p/our la justification du 
Clergé et sa réconciliation .avec tous les François. — Rousseau 
apologiste de la religion chrétlenn&j par M. Tabbé Martin Du- 
theil. Pag. 34o et buît. 

Lettre de l^abbé Desmazure sur la mort du due de Rivière, — A^- 
fleanohs nouvelles sur la question' dg savoir si nos lois ai^torisent 
le mariage des prêtres; par un avocat 'de la cour royale 4e 
Pari9. — Affaire de l'abbé Dumpnteihy par G. Gley. ^ Livre 
Choral de Paris ; par M. Choron. Pag. 4o3 et sui^. 



J\H DK hA TJkBLC DES AATICLiB. 



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