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Full text of "Le Monde des plantes"

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LE    MONDE     DES     PLANTES 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 


REVUE     MENSUELLE 


ORGANE  DE  L'ACADEMIE  INTERNATIONALE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


DIRIGE     PAR 


Le     Professeur     H.     LÉVEILLÉ 


SECRETAIRE  PERPETUEL  DE  L  ACADEMIE 


TOME    V 


LE     MANS 
Imprimerie    Edmond    MONNOYER 

12,   Place  des  Jacobins,    12 


1895 


Année  (2p  Série) 


N°  71 


l"  Octobre  1895 


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DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-**f\ — >f — f+ 


tVi 


Directeur  :    H.    MflVŒJIILiI^lj: 

Rédacteur  en  chef  :   A.  ACLOQUE 


SOMMAIRE    DU    N°    71 

Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Contributions  à  la  llorc  de  l'Inde 
française,  H.  Lévbillé.  —  Contributions  a  la  Flore  de  la  Mayenne,  H.  Lévbillé. — 
La  reproduction  sexuelle  des  Basidiomycctes,  A.  A.  —  Le  premier  projet  de  jardin 
pittoresque  en  France.  —  Sur  la  vie  latente  des  graines.  —  De  l'emploi  populaire  des 
plantes  sauvages  en  Savnie.  —  Localités  nouvelles  pour  la  flore  de  Normandie,  H.  L. 
—  Evolution  de  l'organisme  muscique  (suite),  A.  Acloquk.  —  Revue  des  Sociétés 
savantes.  —  Revue  des  Revues.  —  Bibliographie.  —  Informations. 


LE     MANS 
Imprimerie   Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,    12 


18  9  5 


ABONNEMENTS  : 

UN    AN    :     France 6  fr. 

Étranger,    Colonies 8  » 

SIX  MOIS  :  France 3  - 

Étranger,  Colonies 4  » 

Les    abonnements    partent    du     1"   Octobre  ou  du 
i"   Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


y 


DEPOTS    : 

NEW- YORK 

Ph.  Heinsbebger,  15,  First  Avenue. 

LONDON 
l)ii.\r  and   C°,   Foreign  booksellers,  37,  Soho 
Square. 

PARIS 
J.-B.  Baillière  et  Fils,  19,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


LE     MONDE     DES     PLANTES 


MM. 
ARBOST  Jos. 
BÀLLÉ  Emile. 
BEAL  .1. 

BOCQUILLON-LIMOUS1N. 
BODINIER  ÉM. 
De  CANDOLLE  Cas. 
CAPODURO  Marius. 
CHRISTIAN   BAY. 
CORREVON    II. 
DANIEL  L. 
DEBEAUX  (i. 
DESCHAMPS  Km. 
DUPU1S  I'. 


Est    publié    avec  la   Collaboration    de 


G-ADECEAU  ÉM. 

GENTIL  Amb. 

GIARI)  A. 

GILLOT  X. 

GONOD  n'ARTEMARE. 

CRAY  Cn. 

De  1IELDREICH  Th. 

HÉRIBAUD  Ju. 

HISINGER  (Baron  Ed.) 

HITCHCOCK  A.-S. 

IVANITZKY  N. 

LE  GENDRE  Cn. 

LE  G  RAM)  Aint. 


LETACQ  A.  L. 
LIOTARD  P.-V. 
MARCAILIIOU  n'AVMERIC. 
MUELLER   (Baron    Von) 
OLIVIER    Ern. 
&ENAULD   F. 
RUUY  G. 
SADA    A. 

SPALIKOWSKI    Ed. 
TRELEASE  W. 
WHEELER  C.  F. 


Toul  ce  qui  concerne  in  Direction   doit  rue  adressé  à   M.  II.  Léveiué,  104,  rue  de  Flore,  Le  Mans  (Sarthe) 
France;  —  ci  ce  qui  concerne  la  Rédaction,  à  M.  A.  Acloque,  à  Auxi-Ie-Châleau  (Pas-de-Calais)  France. 

adresser  les  demandes  d'abonnements  ci  mandats  à  M.  Monnoyë'r,  Imprimeur-Editeur,  1*2,  place  des  Jacobins, 
Le  M;i ii s  (Sarlhej  France. 

Les  abonnés  à  l'étranger  -uni  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandats  de 
poste  internationaux,  en  chèques  nu   lettres  de  change  payables  au   Mans,  à  la  Banque  de  France,  au  Comptoir 

pi>\  au  Crédit  Lyonnais,  i  la  Société  générale. 

i  n  abonnement  gratuil  sera  servi  ;i  loute  personne  qui  procurera  à  la   Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  aussi 

temps  que  les  abonnements  procurés  seront  renouvelés, 
l.a  Librairie  médicale  el  scientifique  Jacques  Lecuevamer,  23,  rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro- 
i,   de   la   II uni,    imprimée  de  la   Revue,  une   remise  de   l!i     o   sur  la   plupart  des  ouvrages  qu'ils  peuvent 
désirer. 


5e  Année  (21?  Série) 


No  71 


Ier  Octobre   i8ç5 


L.E 


MONDE  DES  PLANTES 

'Férue  Internationale  illustrée  de  'Botanique. 


Académie   internationale   de   Géographie 
botanique. 

M.  F.  Lande  remercie  de  sa  nomination  en 
qualité  de  Membre  auxiliaire  et  joint  à  sa  lettre 
une  gracieuse  offrande  dont  l'Académie  lui  est 
fort  reconnaissante. 


M.  J.  Dorfler  remercie  de  sa  nomination 
comme  Associé  libre  et  M.  Respaud  de  sa  no- 
mination en  qualité  de  Membre  auxiliaire. 


ESSAI  D'UN  CATALOGUE  CRITIQUE 

Des  espèces  végétales  qui  croissent  dans  les  établissements 
de  l'Inde  française 

OU  CONTRIBUTIONS  A  LA  FLORE    DE  L'INDE  FRANÇ/TfSE 

(Suite) 

L'XVIII.  —  Labtacées. 

Anisochilus  carnosus  Wall. 
Anisomeles  malabarica  Br . 

—         ovata  Br. 
Geniosporum  prostratum  Benth. 
Leucas  aspera  Spr. 

—  biflora  Br. 

—  linifolia  Spr. 

—  urticasfolia  Br. 

—  angularis  Benth.  Cit.  P. 

—  stricta  Benth. 

-f-  Mentha  piperita  L.  Cit.  I. 
Moschosma  polystachyum  Benth. 
Ocimum  adscendens  Willd. 

—  basilicum  L. 

—  canum  Sims. 

—  gratissimum  L. 

—  sanctum  L. 
Origanum  Marjorana  L.  Cit.  I. 

-f-  Coleus  aromaticus  Benth.  Cit.  1. 

T.    V. 


LXIX.  —  Nyctaginacées. 
Bougainvillea  spectabilis  Hook.   Cit.  I. 
Mirabilis  Jalapa  L.  Cit.  I. 
Pisonia  alba  Spanoghe.  Cit.   I. 
—       aculeata  L. 

LXX.  —  Amarantacées. 
Achyranthes  aspera  L. 
^Erua  javanica  Juss. 

—  lanata  Juss. 

—  Monsonia  Mart. 
Alternanthera  sessilis  Br. 
Amarantus  atropurpureus  Roxb.  Cit.  I 

campestris  'Willd. 
spinosus  L. 
gangeticus  L. 
tenuifolius  WilM* 
—  polygamus  jEjT 

viridis  L. 
Celosia  argentea  L. 

—  cristata  L.  Cit.  I. 
Allemania  albida  Br. 
Gomphrena  globosa  L.  Cit.  I. 

LXXI.  —  Chénopodiacéës. 
Basella  rubra  L. 

—  Beta  vulgaris  L.  Cit.  I. 
-\-  Chenopodium  album  L. 

—  murale  L. 

Suœda  nudiflora  Moq. 
+  —     maritima  Dumort. 

I.XXII.   —    PoLYGONACÉES. 

Polygonum  plebejum  Br. 

—  barbatum  L. 

—  stagninum  Haut. 
Coccoloba  uvifera  L.  Cit.  E. 

platyclada  Muell.  Cit.  E. 
Antigonon  leptopsus  Hook.  Cit.  E. 

LXXIII.  —  Aristolochiacées. 
Aristolochia  bracteata  Re'j . 

—  indica  L. 

labiosa  Ker.  Cit.  E. 

LXXIV.   —   PlPÉRACÉES. 

Piper  betle  L.  Cit.  I. 

—  niarum  L.  Cit.  I. 


LE       MONDE       DFS       PLANTES 


I  ,XXV.  —  Lauracées. 
Litsœa  zeylanica  C.  et  Fr. 

LXXVI.  —  Pro  rÉACÉES, 
Grevillea  robusta  Cunn.  Cit.  E. 

LXXVII.  —    LORANTHAI  ÉES. 

Roranthus  longiflorus  Desrouss. 
elasticus  Desrouss. 
Kanneli  Sch. 
LXXVIII.  —  Santalacées. 
talum  album  L.  Cit.  P. 

I    XXIX.    —   EUPHORBI.M   I  I  S 

ilypha  fruticosa  Forsk. 
—       indien  L. 
Breynia  rhamnoides  Muell. 
Croton   tyglium  L. 

—  reticulatum  Heyne. 

—  oblongifolium  Roxb. 

—  aromaticum  L. 
caudatum  Geisel. 

—  ascidisefolia  Lév.  (i). 
Trewia  nudiflora  L. 
Euphorbia  pilulifera  L. 

—  hypericifolia  L. 
neriifolia  L. 

—  antiquorum  L. 

—  tortilis  Rotil. 

—  peltata  Roxb. 

—  thymifolia  Burm.  —  R. 

—  tirucalli  L. 

Hura  crepitàns  L.  Cit.  E.  —  R. 
Jatropha  curcas  L. 

—        glandulifera  Roxb. 
Mallotus  philippinensis  Muell.   —  R. 
Phyllanthus  distichus  Muell.  Cit.  I. 
emblica  L. 

—  maderaspatensis  L, 

—  niruri  L. 

—  rotundiiolius  Klein. 
Ricinus  communis  L.  Cit.  1. 

I  i  agia  involucrata  L. 
Claoxylon  mercuriale  Thw. 
Cleistanthus  collinus  Benth. 

I.XXX.  —  Urticacées. 
Artocarpus  incisa  L.  Cit.  I. 

integrifolia  L.  Cit.  R. 
Boehmeria  nivea  //■<"/.■.  et  Arn.  C\\.  1. 

1  annabis  sativa  L.  Cit.  I. 
Tréma  orientalis  Blume. 
1  icus  hispida  L. 

—  bengalensis  L. 

—  religiosa  L. 

—  retusa  L. 


.cite  tbrmc,  qui  n'est  probablement  qu'une 
variété,  montre  combien  sont  variables  les  espèces 

de  ce  genre. 


LXXXI.   —  Casuarin'aciîes. 
Casuarina  equisetifoua  Forst.  Cit.  I. 
LXXXII.  —  Conifères. 
Thuya  orientalis  L.  Cit.  I. 

I. XXXI II.  —  Cycadacées. 
Cycas  circinalis  L.  Cit.  P.  —  M. 
—    revoluta  L.  Cit.   I. 

(A  suivre.) 

II.    LÉVEILLÉ. 


Contributions   à  la  Flore  de  la  Mayenne 

{Suite) 

Fumaria  média  Coutinh.  Pontmain  : 
bords  du  chemin  de  Eouvigné,  non  loin  du 
bourg,  22  août  (H.   Léveili.é). 

Hypericum  hirsutum  L.  Saint-Georges- 
sur-Erve  :  bois  au-dessus  des  grottes,  26  août 

(H.    RÉVEILLÉ). 

Oxalis  acetosella  L.  Saint-Murtin-de- 
Connée  :  bois  du   château   de  Puvz.  25  août 

(H.    RÉVEILLÉ). 

Lathyrus  silvestris  R.  Gare  de  Ra  Cha- 
pelle-Anthenaise.  23  août  (H.  Réveillé). 

Rubus  idœus  I..  Pontmain  :  carrefour  non 
loin  des  Ausquillères,  22    août  (H.  Réveillé). 

Epilobium  angustifolium  R.  Izé  :  route 
de  Saint-Martin-de-Connée,    24  août  |H.   Ré- 

VEILl  1     . 

Epilobium  parviflorum  Schreb.  variât. 
verticillalum.  Saint-Denis-d'Anjou  :  chemin 
sablonneux  au  bord  de  la  Sarthe  entre  les  bacs 
de  Precigne   et    de    Pincé,    8    juillet    (H.  I.É- 

VE1LLÉ). 

Onothera  biennis  R.  Pontmain  :  bords  du 
chemin  de  Rouvigné,  non  loin  du  boui>;. 
Probablement  échappé    de    cultures,   22  août 

lIR    RÉVEILLÉ). 

Circœa  lutetiana  R.  Saint-Martin-de- 
Connée  :  bois  du  château  de  Puvz,  24  août- 
Vimarcé  :  bois  de   Grilmont,  27  août  (H.   LÉ- 

VF.ILLÉ). 

Sedum  telephium  R.  Saint-Martin-de- 
Connée  :  environs  du  château  de  Puvz, 
24  août;  Orthe  :  environs  de  la  Blanchardière, 
23  août  (H.  RÉVEILLÉ). 

Chrysosplenium  oppositifolium  L.  Yi- 
marcé  :    bois   de  Grilmont,   27  août  (II.  RÉ- 

VF.ILLÉ). 

Rubia  saxatilis  l.cvl.  Saint-Gemmes-le- 
Robert  :  Rochard,  26  août  (H.  Réveillé). 

Tanacetum  vulgare  R.  Pontmain  :  le 
Pont-Dom-Guérin,  22  août;  Vimarcé,  26  août 
1 1 1 .  1 . 1 

Sonchus  arvensis  R.  Laval  :  quai  d'Avé- 
nières,  23  août  (H.  Léveili  £). 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Onopordon  acanthium  L.  var.  viridifo- 
lium  Desp.  Saint-Denis-d'Anjou  :  chemins 
sablonneux  au  bord  de  la  Sarthe, depuis  Maine- 
et-Loire   jusqu'au     bac    de    Pince',    S    juillet 

(H.    LÉVEILLÉ). 

Wahlenbergia  hederacea  Reich.  Pont- 
main  :  bords  du  chemin  de  Louvigné,  non 
loin  du  bourg,  22  août  ;  Saint  Gemmes-le 
Robert  :  Rochard,  26  août  (H.  Léveillé). 

Lithospermum  officinale  L.  St-Georges- 
sur-Erve  :  environs  des  grottes,  26  août 
(H.   Léveili.é).  Abondant. 

Verbascum  nigrum  L.  Saint-Martin-de 
Connée  :  environs  du  château  de  Puyz, 
24  août  ;  Orthe,  25  août  ;  Pontmain,  22  août; 
Bais  ;  Izé,  24  août    (H.  Léveillé). 

Stachys  ambigua  Sm.  Saint-Martin-de- 
Conne'e  :  Orthe  :  bords  de  l'Orthe,  25  août 
(H.  Léveillé). 

Lamium  galeobdolon  Crantz.  Vimarcé  : 
le  bois  Grilmônt,  27  août  (H.  Léveillé). 

Calamintha  menthœfolia  Host.  Saint- 
Martin-de-Connée  :  route  d'Orthes,  ï5  août 
(H.  Léveili.é.) 

Leonurus  cardiaca  L.  Saint-Martin-de- 
Connée  :  environs  de  La  Chapelle,  25  août; 
Vimarcé:  La  Jusseaumière,  27  août. 

Lysimachia  nemorum  L.  Vimarcé',  le 
bois  Grilmônt,  27  août  (H.  Léveillé). 

Je  dois  à  la  géne'reuse  hospitalité  de  la  famille 
de  Cyresmes  qui  a  mis  si  gracieusement  à  ma 
disposition  ses  chevaux  et  ses  voitures  d'avoir 
pu  en  quelques  jours  visiter  ce  coin  de  la 
Mayenne  et  y  découvrir  les  espèces  rares  ou 
peu  communes  énumérées  plus  haut.  Je  lui 
adresse  ici  mes  meilleurs  remerciements. 

H.   LÉVEILLÉ. 


La    reproduction   sexuelle  des   Basidio- 
mycètes. 

M.  Dangeard,  qui  avait  précédemment 
donné  des  indications  générales  sur  des  phé- 
nomènes qui  lui  paraissent  révéler  une  véri- 
table fécondation  chez  les  champignons  à 
basides,  vient  de  publier  un  mémoire  où  il 
entre  dans  le  détail  de  ces  phénomènes  (1). 
La  question  a  une  importance  telle  que  nous 
ne  saurions  la  passer  sous  silence  :  il  y  a,  en 
effet,  un  réel  conflit  entre  les  idées  proposées 
et  défendues  par  M.  Dangeard  et  l'opinion  plus 
ancienne  qui  place,   d'après   la  théorie   de  de 


(1)  Le  Botaniste,  1"  août  i8g5. 


Bary  sur  la  reproduction  sexuelle  des  Ascomy- 
cètes,  la  fécondation  à  la  base  du  carpophore 
tout  entier,  sur  le  mycélium  lui-même.  Nous 
nous  sommes  toujours,  jusqu'aujourd'hui, 
rallié  à  cette  opinion  qui  nous  a  paru  légitime 
et  vraisemblable  en  raison  de  l'analogie  que 
présenterait  la  fécondation  ainsi  comprise  avec 
le  phénomène  correspondant  chez  les  Musci- 
nées  et  les  Cryptogames  vasculaires.  M.  Dan- 
geard, avouons-le,  ne  nous  a  pas  encore 
absolument  convaincu  que  nous  nous  soyons 
trompé  ;  mais  comme  nous  cherchons  avant 
tout  la  vérité,  il  importe  que  nous  fassions 
connaître  à  nos  lecteurs  les  faits  sur  lesquels 
il  appuie  sa  théorie,  afin  qu'ils  puissent  l'adop- 
ter si  ces  faits  leur  paraissent  probants. 

Voyons  d'abord  les  Protobasidiomycètes. 
Ils  se  relient  directement  aux  Urédinés  par 
l'intermédiaire  des  Coleoaporium,  leur  baside 
n'étant  qu'une  téleutospore  à  germination  im- 
médiate, qui  reste  unicellulaire  avant  et  pen- 
dant la  fécondation,  pour  se  cloisonner  ensuite 
intérieurement.  Chez  la  1  remella  mesenterica, 
la  reproduction  sexuelle  aurait  lieu,  en  géné- 
ral, après  la  fructification  conidienne,  et  serait 
due  à  l'enchainement  des  phénomènes  sui- 
vants.—  Les  basides  se  forment  dans  la  couche 
corticale,  et  ne  sont  autre  chose  que  l'extré- 
mité renflée  d'hyphes  mycéliens  qui  viennent 
s'y  ramifier.  Les  jeunes  basides  se  reconnais- 
sent surtout  aux  caractères  du  'protoplasme, 
qui  y  est  abondant  et  dense,  et  des  deux 
noyaux,  qui  ont  des  dimensions  supérieures  à 
celles  des  autres  noyaux,  un  contour  plus  net 
et  le  nucléole  bien  plus  gros. 

Les  noyaux  sont  semblables  à  ceux  de 
l'oospore  des  Pézizes;  toutefois,  il  est  bien 
plus  difficile  de  voir  leur  origine,  et  la  nature 
de  leurs  relations  avec  les  noyaux  sous-jacents 
du  filament  fertile  est  douteuse.  La  fusion  des 
noyaux  dans  les  basides  se  fait  de  très  bonne 
heure;  après  cette  fusion,  l'oospore  grossit 
considérablement,  et  le  noyau  sexuel  unique 
en  occupe  le  centre  ;  celui-ci  a  subi  aussi 
une  augmentation  notable  de  volume  ;  il  est 
devenu  vésiculaire,  entouré  d'une  membrane 
nucléaire  très  délicate,  et  renferme  un  très 
gros  nucléole  assez  souvent  excentrique. 
D'après  M.  Dangeard,  la  baside  n'est  donc 
autre  chose  qu'une  oospore,  et  comme  chez 
les  Urédinés  et  les  Ustilaginés,  son  proto- 
plasme renfermant  le  noyau  sexuel  doit  don- 
ner naissance  à  un  nombre  déterminé  de 
sporidies.  Seulement,  le  protoplasme,  au  lieu 
de  sortir  de  l'oospore  en  promycelium  cloi- 
sonné, se  cloisonne  intérieurement  :  ce  qui 
constitue  un  promycelium  interne.  Après  la 
division  de  l'oospore  en  quatre  cellules  longi- 


A 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


tudinales,  chacune  des  cellules  pousse  un  tube 
gerniinatif  dans  lequel  s'engage  le  proto- 
plasme devenu  moins  dense;  le  noyau  se 
trouve  entraîné  dans  le  mouvement  général 
et  il  change  de  forme.  Quand  le  tube  germi- 
natif a  atteint  la  surface  du  thalle,  il  donne 
naissance  a  un  stérigmate  conique  qui  se 
renile  en  houle,  et  ce  n'est  qu'après  que  la 
sporidie  a  atteint  certaines  dimensions  que  le 
nucléole  et  la  masse  nucléaire,  qui  paraissent 
devenus  indépendants,  passent  dans  le  stérig- 
mate. 

Chez  les  Agaricinés  se  constate  également, 
dans  les  jeunes  basides,  la  présence  de  deux 
noyaux  accouplés,  qui  ne  paraissent  pas  cor- 
respondre au  premier  stade  d'une  division  d'un 
noyau  primitif  unique,  mais  bien  à  une  fusion 
de  deux  éléments.  De  même  chez  les  Poly- 
porés.  Dans  Polyporus  versicolor,  espèce  étu- 
diée par  M.  Dangeard,  les  jeunes  basides,  à 
diamètre  très  étroit,  renferment  deux  noyaux, 
qui  sont  assez  petits,  et  dont  la  fusion  s'opère 
de  bonne  heure.  Quand  cette  fusion  est  opé- 
rée, on  distingue  facilement,  dans  la  baside, 
les  centrosomes,  l'un  au  sommet,  l'autre,  par- 
fois difficilement  visible,  au-dessous  du  noyau. 
Ils  disparaissent  lorsque  le  noyau  sexuel  se 
divise  pour  former  les  noyaux  des  spores. 

De  ces  diverses  observations,  M.  Dangeard 
croit  pouvoir  conclure  que  l'origine  des 
noyaux  sexuels,  la  nature  des  phénomènes  de 
la  fécondation  et  la  germination  de  l'œuf  sont 
semblables  chez  les  Champignons  supérieurs 
et  chez  les  autres  Champignons  et  les  Algues. 
Dans  cette  hypothèse,  et  pour  ne  pas  rompre 
les  rapports  d'analogie  qui  unissent  les  mani- 
festations  physiologiques  chez  les  végétaux, 
l'hyménophore  contexte  n'a  sa  raison  d'être 
qu'autant  qu'on  pourrait  l'assimiler,  biologi- 
quement  parlant,  au  thalle  sexué  ou  secon- 
daire des  Muscinées,  le  mycélium  correspon- 
dant au  protonéma.  La  forme  régulière  d'un 
chapeau  d'Agaric  et  la  forme  régulière  d'une 
lige  de  Polytric<  s'expliqueraient  de  la  même 
manière,  et  les  deux  organes  auraient  la  même 
signification,  l'un  constituant  un  agrégat 
d'oospores  à  fécondation  interne,  l'autre  une 
réunion,  au  sein  d'une  cupule  spéciale,  d'élé- 
ments mâles  et  femelles,  archégones  et  anthé- 
ridics.  Mais  ce  qui  est  difficile  a  expliquer, 
lorsqu'on  constate  que  chez  les  Mousses  il  n'y 
a  ordinairement  qu'un  seul  œuf  fécondé  dans 
chaque  inflorescence,  c'est  le  succès,  chez  les 
Champignons,  de  ces  nombreuses  féconda- 
tions contemporaines  et  voisines.  Après  tout, 
néanmoins,  ce  n'est  pas  chose  impossible. 

A.  A. 


Le  premier  projet  de  jardin  pittoresque 
en  France. 

MM.  D.  Bois  et  (i.  Gibaui.t  nous  font  con- 
naître un  projet  dû  à  Bernard  Palissy  dans 
lequel  l'imagination  du  célèbre  et  infortuné 
potier  crée  un  jardin  tel  «  que  jamais  homme 
n'a  veu  le  semblable  »,  le  plus  beau  qui  fut 
jamais  sous  le  ciel  «  hormis  celui  de  Paradis 
terrestre  ».  Cependant,  dans  ce  projet  si  beau, 
la  nature  et  le  pittoresque  n'ont  pas  une  part 
bien  large,  et  il  se  ressent  largement  des  idées 
fausses  et  de  pure  convention  qui  régnaient 
alors  sur  les  charmes  et  les  plaisirs  de  la  vie 
rurale.  Ce  jardin  est  carré,  établi  dans  un  lieu 
plan  au  bas  de  quelque  colline  élevée  et  ro- 
cheuse. A  chaque  coin,  une  grotte  monumen- 
tale, entourée  de  rochers,  garnie  en  dedans 
d'émaux  fondus  et  brillants,  dans  lesquels  les 
lézards  et  langrottes  qui  entreront  dedans  se 
verront  comme  en  un  miroir,  recouverte  en 
dehors  de  terre  plantée  d'arbrisseaux  à  fruits 
recherchés  des  oiseaux.  Aux  quatre  extrémi- 
tés de  la  croisée  des  a  cabinets  verds  »  formés 
d'ormes  taillés  et  dirigés  de  manière  à  imiter 
l'architecture  des  grottes  en  maçonnerie.  De 
tous  côtés  des  «  pisseures  d'eau  »  faisant  jouer 
des  flaïols.  «  qui  en  leurs  gargouillements  imi- 
teront de  bien  près  les  chants  des  oiseaux  et 
singulièrement  le  chant  du  rossignol.  »  Et 
dans  ce  jardin  compassé  on  aurait  vu,  sans 
doute,  se  promener  des  duchesses  déguisées 
en  bergères,  avec  des  houlettes  enrubannées. 


Sur  la  vie  latente  des  graines. 

MM.  Van  Tieghem  et  Bonnier  ont  prouvé 
expérimentalement  que  les  graines  peuvent 
vivre  un  certain  temps  d'une  vie  ralentie,  pen- 
dant laquelle  elles  continuent  de  respirer, 
mais  sans  aucune  formation  d'éléments  histo- 
logiques  nouveaux.  Trois  lots  d'un  même 
nombre  de  graines  de  Pois  et  de  Haricots 
furent  abandonnés,  le  premier  à  l'air  libre,  le 
deuxième  dans  un  tube  de  verre  scellé  et  ren- 
fermant de  l'air,  le  troisième  dans  un  tube 
scellé  contenant  exclusivement  de  l'acide  car- 
bonique pur.  Au  bout  de  deux  ans,  les  graines 
du  premier  lot  avaient  sensiblement  augmenté 
de  poids,  et  elles  germèrent  toutes  ;  celles  du 
deuxièmo  lot  avaient  moins  augmenté  de 
poids,  et  la  proportion  des  germinations  fut 
plus  faible;  celles  du  troisième  lot  ne  ger- 
mèrent pas.  et  leur  poids  était  resté  inva- 
riable. 

Il  est  donc  évident  que  les  graines  avaient 


>  \  ;.é' 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


continué  de  vivre  d'une  vie  ralentie,  à  l'air 
lihre  comme  dans  l'air  confiné.  Mais  cette  vie 
ralentie  a-t-elle  duré  autant  que  l'expérience, 
et  n'a-t-elle  pas  cessé  après  un  certain  temps 
pour  faire  place  à  un  arrêt  complet  de  toute 
activité  vitale,  le  protoplasme  devenant  com- 
plètement inerte,  tout  en  conservant  sa  com- 
position chimique  et  sa  structure  intime?  C'est 
l'opinion  de  M.  de  Candolle,  et  sa  manière 
de  voir  est  appuyée  sur  des  observations  et 
des  expériences  qui  paraissent  probantes,  et 
dont  voici  un  rapide  résumé. 

Les  graines  peuvent  être  soumises,  pendant 
plusieurs  heures  de  suite,  à  un  froid  très 
intense,  sans  perdre  leur  faculté  germinatrice. 
Les  graines  de  Pisu»i  sativum,  Phaseolus  vul- 
garis,  Fœniculum  officinale  germent  très  bien 
après  avoir  éprouvé  pendant  quatre  jours  une 
température  de  —  ioo»  c.  Or,  comme  d'après 
les  recherches  de  M.  Pictet  les  réactions  chi- 
miques qui  ont  lieu  aux  températures  ordi- 
naires cessent  de  se  produire  aux  températures 
très  basses,  il  faut  admettre  que  le  protoplasme 
des  graines  soumises  à  un  pareil  refroidisse- 
ment se  trouve,  pendant  la  durée  des  épreuves, 
dans  un  état  de  complète  inertie,  ne  pouvant 
plus  ni  respirer  ni  assimiler,  pour  reprendre 
sa  vie  dès  que  les  conditions  de  température 
et  d'humidité  redeviennent  favorables. 

Une  expérience  plus  concluante  encore  a  été 
faite  par  M.  de  Candolle.  Des  graines  de  blé, 
avoine,  fenouil,  sensitive,  lobélie,  enfermées 
dans  des  capsules  en  papier  d'étain  toutes  en- 
tassées dans  une  boite  en  tôle  qu'elles  rem- 
plissaient en  entier  furent  placées  dans  le 
récipient  d'un  réfrigérateur  à  air  comprimé 
appartenant  à  MM.  Sansinena,  importateurs  de 
viandes  gelées,  à  Liverpool.  La  boite  était 
dans  l'appareil  directement  placée  sur  le  pas- 
sage du  courant  d'air  glacé  sortant  du  réfrigé- 
rateur. Les  expériences  furent  commencées 
le  il  mai  1894  pour  se  terminer  le  7  sep- 
tembre suivant.  Pendant  ces  cent  dix-huit 
jours,  la  machine  a  fonctionné  de  neuf  à  vingt 
heures  par  jour.  Les  graines  retirées  de  la 
boite  furent  mises  à  germer  sur  couche,  et 
donnèrent  les  résultats  suivants.  Presque 
toutes  celles  d'avoine,  de  blé  et  de  fenouil 
levèrent  rapidement.  Par  contre,  sur  un  semis 
de  60  graines  de  sensitive,  i3  seulement  ont 
germé,  et  un  très  grand  nombre  de  graines  de 
lobélie  n'ont  donné  que  10  germinations. 

Cette  expérience  semble  permettre  de  con- 
clure que  chez  les  graines  à  l'état  de  vie 
latente, la  vie  finit,  au  bout  d'un  certain  temps, 
par  s'arrêter  complètement.  Leur  protoplasme, 
devenu  inerte,  peut  sans  aucunement  souffrir, 
supporter  les  plus  brusques  et  les  plus  grands 


abaissements  de  température,  et  il  est  vrai- 
semblable que  les  graines  qui  périssent  dans 
cette  épreuve  sont  celles  dont  le  protoplasme, 
n'ayant  pas  atteint  l'inertie  complète,  se  trouve 
encore  à  l'état  de  vie  ralentie. 


De  l'emploi  populaire  des  plantes   sau- 
vages en  Savoie. 

Il  y  a,  dans  la  trop  courte  étude  que  M.  le 
docteur  Alfred  Chabert  vient  de  publier  sous 
ce  titre,  un  certain  nombre  de  faits  curieux, 
racontés  d'un  style  alerte,  qui  sont  bien  de 
nature  à  éveiller  l'intérêt.  Nous  ne  résistons 
point  au  plaisir  d'en  citer  quelques-uns. 

La  croyance  aux  maléfices  paraît  très  ré- 
pandue dans  les  montagnes.  Il  y  a  des  femmes 
qui  font  profession  de  jeter  des  sorts  sur  les 
animaux  et  les  personnes,  et  d'autres  qui  ont 
la  science  nécessaire  pour  détruire  l'effet  de 
ces  sorts.  Beaucoup  de  maladies,  folie,  hys- 
térie, scrofule,  stérilité,  sont,  dans  l'esprit  de 
ces  crédules  populations,  attribuées  à  des 
sorts  jetés  sur  les  patients  et  qui  ont  pour 
résultat  de  troubler  leur  sang.  Quelquefois, 
les  rusées  commères,  tout  en  affichant  les 
dehors  de  la  plus  parfaite  inimitié,  s'entendent 
à  merveille  pour  se  renvoyer  de  l'une  à  l'autre 
les  naïfs,  aux  dépens  desquels  elles  se  font  des 
rentes.  Car  un  maléfice  jeté  par  une  sorcière 
ne  peut  être  détruit  que  par  une  autre. 

Si  un  mendiant  se  présente  pour  demander 
l'aumône,  ou  si  un  étranger  fatigué  ou  de  mine 
peu  avenante  vient  à  passer,  vite  on  ferme  la 
porte  des  étables,  de  peur  qu'il  ne  jette  un 
sort  aux  bêtes.  «  L'auteur  de  ce  travail,  dit 
M.  Chabert  en  parlant  de  lui-même,  doit 
avouer  que  si,  en  montant  les  montagnes,  il 
passe  inaperçu,  il  n'en  est  plus  de  même  lors- 
qu'il en  descend  harassé  de  fatigue,  les  portes 
des  étables  sont  alors  précipitamment  fermées 
avant  qu'il  n'arrive  auprès  d'elles.  Vires  acqui- 
rit  eundo  :  parti  inoffensif,  il  revient  sorcier! 
Effet  de  l'alpinisme.  » 

Naturellement,  les  plantes  jouent  un  grand 
rôle  dans  les  pratiques  des  sorcières  de  la 
montagne;  elles  sont  bonnes  à  tout,  ces  pau- 
vres plantes  :  elles  guérissent  et  tuent.  Il  y  en 
a,  comme  le  sapin,  qui  servent  d'hygroscope, 
ou  qui  préservent  du  mauvais  œil,  des  sorts, 
des  maléfices,  de  la  foudre.  Il  y  en  a  aussi  qui 
ont  la  propriété  de  déferrer  les  pieds  des 
mulets,  tout  en  respectant  ceux  des  chevaux 
et  des  ânes  :  ainsi,  YHippocrepis  comosa.  Le 
gui  est    partout  respecté,    et,    en   dépit   des 


1  |        MnMil        DES       PLANTES 


arrêtés,  les  fermiers  et  journaliers  om  toujours 
de  bons  motifs  pour  ne   pas  le  détruire. 

I  es  empoisonnements  par  lus  plantes  con- 
stituent presque  toujours  la  matière  sensible 
des  sorts  jetés  aux  hommes  ou  aux  animaux. 
Les  graines  du  Vuratrum  album  sont  em- 
ployées avec  succès  pour  tuer  les  poules;  les 
racines  de  VAconilum  anthora.ont  vite  raison 
dus  porcs,  VAciaea  spicataei  le  Taxus baccata 
des  ruminants,  des  chevaux,  des  ânes,  des 
mulets,  les  feuilles  fraîches  de  Cynanchum 
vincetoxicum,  mêlées  à  du  beurre  et  à  du  pain, 
des  chiens.  Pour  taire  accepter  aux  animaux 
les  plantes  vénéneuses,  il  faut  leur  faire  subir 
une  préparation  ;  on  les  mêle  à  leur  nourriture 
habituelle  ou  bien  on  les  saupoudre,  par 
exemple,  de  sel.  Contre  l'homme,  on  a  la  Bel- 
ladone, le  Colchique  d'automne,  le  Veratrum 
album,  l'Aconit,  l'Actée,  la  Jusquiame,  la 
Digitale,  la  Morelle,  l'Ivraie,  la  Ciguë,  la 
Nielle,  l'Hellébore,  l'Ergot  de  seigle.  Tout, 
un  arsenal  ! 


Localités    nouvelles   pour   la    Flore    de 
Normandie. 

Epilobium  angustifolium  L.  Tranchée 
du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Granville  entre 
Écouché  et  les  Yveteaux-Fromental  (Orne)  ; 
abondant,  iq  août  (H.  Léveii.lé). 

Stachys  germanica  L.Avranches:  bords 
de  la  Sée  (Manche),  20  août  (H.  Léveillé). 


Évolution  de  l'organisme  muscique 

(Suite) 

Dans  certaines  espèces  [Funaria,  Epheme- 
rum),  le  processus  de  la  segmentation  est  un 
peu  moins  compliqué.  Les  anticlines  ne  se 
eut  pas,  et  les  périclincs  dans  chaque 
quartier  unissent  directement  la  cloison  ra- 
diale à  la  portion  adjacente  de  la  cloison  pri- 
mordiale; le  résultat  de  cette  segmentation 
SÏmplifi  '  donne  deux  assises  concentriques 
de  quatre  cellules,  l'une  externe  et  périphé- 
rique, l'autre  interne  et  axile. 

Le  premier  ou  les  deux  premiers  étages  de 
l'œuf  sont  destinés  à  la  formation  du  pédicelle; 
aussi  leur  segmentation  est- elle  loin  d'être 
constamment  régulière. 

Mais  la  formation  des  anticlines  et  des  péri- 
clincs telle  que  nous  l'avons  indiquée  est  tou- 
jours réalisée  au-dessus  de  la  deuxième  cloison 
transversale,    à    partir    de   laquelle    le   paren- 


chvme    embryonnaire   se   différencie    en    cap- 
sule. 

Après  la  division  des  quartiers,  l'ébauche  de 
cette  capsule  comprend  deux  assises  cylin- 
driques :  l'une  pleine,  l'autre  creuse  et  renfer- 
mant la  première.  Dans  les  cellules  du  cylindre 
central  se  forment,  comme  dans  les  segments 
primitifs,  des  périclincs  parallèles  à  la  paroi 
externe,  de  telle  manière  qu'un  second  cy- 
lindre creux  se  trouve  ainsi  différencié,  et 
emboité  dans  le  premier. 

Ce  second  cylindre  est  destiné  à  devenir 
l'archéspore  ;  quant  à  la  partie  centrale  qu'il 
entoure,  elle  reste  stérile  et  constitue  la  co- 
lumelle. 

Le  cylindre  creux  externe  continue  son  évo- 
lution; ses  éléments  prolifèrent  et  disposent 
en  plusieurs  assises  le  résultat  de  leur  multi- 
plication. 

(.4  suivre.)  A.  Acloque. 


Revue  des  Sociétés  savantes. 

Académie     des   Sciences    de    Paris. 

29  juillet  i8a5.  —  Influence  lies  toxines  sur  la 
descendance,  A.  Cmarrin.  Les  animaux  imprégnés, 
à  une  époque  donnée,  par  des  produits  bactériens, 
peuvent  donner  naissance  à  des  rejetons  dont  la 
croissance  s'effectue  lentement,  dont  la  taille  et  le 
poids  demeurent  inférieurs, ojuelquefoisde  plusd'un 
tiers,  à  la  normale,  dont  les  os  longs  offrent  des 
épiphyses  volumineuses.  Les  œufs  dans  lesquels 
ont  été  introduits  des  produits  microbiens  donnent 
des  poulets  chétifs.  La  croissance  peut  être  consi- 
dérablement retardée  chez  les  enfants  nés  de  mères 
en  puissance  d'infection  streptococcique,  scarla- 
tineuse,  tuberculeuse. 

10  août  i8g5.  —  Sur  la  migration  du  phosphate 
de  'chaux  dans  les  plantes,  L.  Vaudin.  Les  sucres 
élaborés  par  les  organes  foliacés,  en  se  dirigeant 
vers  l'épi  avec  les  phosphates  et  les  malates  alca- 
lins, entraînent  avec  eux  les  phosphates  insolubles; 
à  mesure  qu'ils  se  transforment  en  amidon,  le  phos- 
phate de  chaux  se  dépose;  en  même  temps,  les 
malates  se  trouvent  presque  en  entier  détruits,  et 
imc  partie  seulement  persiste  dans  la  graine  à  l'état 
de  succinates.  Pendant  la  germination  et  la  pre- 
mière évolution  de  la  plante,  des  phénomènes 
inverses  s'accomplissent,  qui  transforment  l'amidon 
en  sucre,  et  produisent  des  malates  qui,  avec  les 
sucres  formés,  transportent  vers  la  jeune  pousse 
les  phosphates  en  réserve  dans  la  graine. 


Revue  des  Revues. 

Cosmos  (n"  547).  —  Sur  la  culture  du  Polygo- 
nuni  sachalinense  comme  plante  fourragère,  Dou- 
mi  1  Adanson.  M.  l)oumet- Adanson  s'efforce  de 
défendre  cette  Renouée  contre  les  attaques  dont 
elle  est  l'objet,  et  qui  prétendent  qu'elle  n'est  bonne 
à  rien,  en    tant  que  plante   fourragère.   Il   attribue 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


le  peu  de  succès  des  tentatives  de  culture  à  ce  fait 
que,  la  plante  étant  très  demandée  en  raison  de  la 
sécheresse,  on  fut  obligé  d'avoir  recours  au  «  sur- 
menage de  la  multiplication  ».  c'est-à-dire  à  des 
bouturages  et  rebouturages  successifs  qui  donnèrent 
des  jeunes  plants  en  grand  nombre,  mais  sans  con- 
sistance et  sans  vigueur,  n'ayant  encore,  au  lieu  de 
racines  et  de  rhizomes,  que  de  menues  radicelles. 
Le  Polygonum  ne  manque  pas  de  qualités  nutri- 
tives :  il  donne  à  l'analyse  2,66 "/o  d'azote,  c'est-à- 
dire  autant  que  la  luzerne  et  plus  que  le  trèfle 
rouge.  De  plus,  il  parait  qu'il  ne  devient  pas  plus 
rapidement  ligneux  que  la  luzerne,  et  que,  si  on 
le  coupe  quand  les  tiges  ont  i  m.  ou  i  m.  5o  de 
long,  il  est  assez  tendre  pour  être  mangé  en  entier 
par  les  animaux.  La  question  n'est  donc  pas  élu- 
cidée :  adhuc  sub  judice  lis  est.  —  (N°  55o).  — 
Les  Agaves,  G.  de  Dubor.  —  (N°  55 1  ).  —Les 
racines  du  ble'.  —  (N°  555).  —  Le  marquis  Gaston 
de  Saporta,  A.  Acloque. 

Le  Naturaliste  (i"'août  iSgS).  —  Une  glycine 
énorme  à  Rouen,  H.  Gadkau  de  Kf.rvii.i.e.  — 
(i5  août  1895). —  La  /ternie  du  chou, A. Vilcoq.  Cette 
maladie,  d'origine  parasitaire,  produit  des  déforma- 
tions profondes  sur  les  racines,  qui  se  gonflent 
comme  des  racines  charnues,  et  deviennent  sem- 
blables à  des  racines  de  Dahlia;  les  radicelles  dis- 
paraissent presque  complètement.  L'allection  est 
due  à  un  myxomyicète,  Plasmodiophora  brassica?, 
contre  lequel  on  ne  connaît  aucun  traitement  eu  rati  if 
efficace.  M.  Woronin  propose,  comme  moyens  pro- 
phylactiques, d'arracher  et  de  détruire  radicale- 
ment, mais  non  par  l'enfouissement,  qui  favori- 
serait le  développement  du  parasite,  tous  les  choux 
atteints;  de  pratiquer  l'alternance  des  cultures; 
d'éliminer  avec  soin,  au  moment  du  repiquage,  tous 
les  jeunes  plants  qui  offriraient  des  traces  de  ren- 
flement aux  racines  latérales. 

Bulletin    de    l'herbier    Boissier    (n°  6).  — 

A'o/es  on  tlie  herbarium  Boissier,  Arthur   Bennett. 

—  Remarques  sur  le  Rosa  o.xyodon  Boiss.,  F.  Cré- 
pin.   —  Globulariaceen-Studien,  R.-V.   Wettstein. 

—  De  l'emploi  populaire  des  plantes  sauvages  en 
Savoie,  Dr  Alfred  Chabert  —  (n°  8).  —  Acanthaceœ 
americanœ,  G.  Lindau.  —  Une  mousse  nouvelle 
d'Egypte,  Jules  Amann.  M.  Amann  décrit  une  nou- 
velle espèce  de  Mousse,  Amblystegium  burnati,  qui 
provient  de  la  sakieh  (citerne)  d'Héliopolis,  et  dont 
la  découverte  en  Egypte  est  surtout  intéressante 
par  ce  double  fait  qu'elle  représente  dans  ce  pays 
la  seule  espèce  connue  de  ce  genre,  et  qu'elle  est  la 
première  mousse  pleurocarpe  trouvée  en  Egypte. 
«  Cette  très  grande  rareté  des  p! eu  rocarpes  en  Egypte, 
résultant  évidemment  de  facteurs  climatériques, 
constitue,  dit    l'auteur,  un    fait  très  intéressant  au 

'  point  de  vue  phytogéographique,  et  il  est  fort 
curieux  de  voir  cette  seule  petite  espèce  se  réfugier 
(à  l'instar  de  la  Vérité)  au  fond  d'une  citerne,  seule 
station  qui  lui  offrît  les  conditions  d'ombre  et 
d'humidité  nécessaires  à  son  existence.  La  stérilité 
complète  montre  du  reste  que,  là  même,  elle  se 
trouve  dans  des  conditions  de  milieu  peu  favora- 
bles. » 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France 
(juillet-août  1890).  —  Note  sur  quelques  plantes 
récoltées  en  Algérie  et  probablement  adventices, 
J.-A.  Battandier.  —  Glanures  bryologiques  dans  la 
flore  parisienne,  Fernand  Camus  —  Recherches  sur 
la  division  du  noyau  cellulaire  che^  les  végétaux, 
Ch.  Degagny.  —  Plantes  des  cantons  de  Saint-Gcr- 
vais  d'Auvergne  et  de  Pontaumur  rares  ou  intéres- 
santes pour  la  flore  d'Auvc  gne,  Montel.  Nous  rele- 


vons dans  cette  liste  :  Epilobium  spicatum  (bois  de 
Roche  près  Yillossanges)  ;  E.  collinum  Gmel. 
(ravins  pierreux  du  Sioulet  et  de  la  Sioule);  E. 
palustre  (lieux  marécageux!.  —  Sur  le  groupement 
des  espèces  en  genres  dans  la  tribu  des  Psittacan- 
thees  de  la  famille  des  Loranthacées,  van  Tieghem. 

Bulletin  de  la  Société  d'agriculture,  scien- 
ces et  arts  de  la  Sarthe  (2"trim..<p).  —Espèces  vé- 
gétales communes  à  la  France  et  à  VInde,  H.  Léveillé. 

Erythea  (août  i8u5).  —  Novitales  occidentales, 
Edv.  L.  Gree«e.    —    .-1    neir    Erythronium,  Henry 

N.    BoLANDF.R. 

Journal  de  Botanique  (16  juillet  i8g5).  — 
Mylittopsis,  nouveau  genre  d'hymenomycètes  hétéro- 
basidés.  N.  Patouii.laru.  Ce  genre  diffère  des  autres 
genres  d'Auriculariacés  par  la  forme  du  réceptacle 
et  la  nature  fibiilleuse  de  la  trame.  Il  offre  les  carac- 
tères suivants  :  Réceptacle  tuberculiforme,  gélati- 
neux-induré, entièrement  formé  de  fibrilles  rayon- 
nantes, à  hymenium  amphigène  ;  basides  droites, 
transversalement  septées,  mêlées  à  des  paraphyses. 

Ax-thermal  (14  août  i8g5).  —  Le  vieux  château 
de  Muntgaillard  {Ariègei,  A.  et  H.  Marcailhou 
d'AvMERic.  Dans  cette  note,  MM.  Marcailhou 
d'Aymeric  signalent  quelques  localités  de  YAethio- 
nema  pyrenaieum,  trouvé  pour  la  première  fois  par 
M.  de  Boutigny  sur  le  roc  de  Montgaillard,  près  de 
Foix  :  au  mont  Calâmes,  près  deSaurat,  et  au  pech 
de  Foix  (Huet,  1881  et  1894);  sur  les  rochers  cal- 
caires qui  dominent  la  chapelle  de  Sabart  (Mar- 
cailhou d'Aymeric,  i885);  dans  les  fentes  des 
rochers  calcaires  de  la  montagne  de  Quié,  près 
Tarascon-sur-Anège  (Mailho,   1886). 

Nuovo  giornale  botanico  italiano  (n0  5).  — 
Di  alcuni  apparecchi  di  disseminapone  nelle  A  ngios 
penne,  Lo  Forte.  --  Morfologia  e  sviluppo  di  un 
funçjo  ayaricino  (Tricholoma  terreuin),  P.  Voglino. 

Le  botaniste  \\"  août  i8g5). — Sur  un  nouveau 
cas  remarquable  de  symbiose,  P. -A.  Dangeard.  11 
s'agit  d'une  association  pour,  la  vie,  non  pas  à  béné- 
fice réciproque,  comme  le  serait  la  problématique 
symbiose  des  Lichens,  mais  indifférente,  entre  le 
Dacryomyces  deliquescens  et  une  Trémellinée  qui 
unissent  leurs  hyphes  mycéliens  et  thallins  et  leurs 
fructifications. 


Bibliographie. 

Musci  exotici  novi  vel  minus  cogniti, 
F.  Renauld  et  .1.  Cardot.  Ce  septième  fascicule 
contient  la  description  d'un  certain  nombre  d'es- 
pèces de  l'Inde  orientale,  du  Brésil,  de  Madagascar, 
de  Bourbon. 

Investigations  concern'ng  the  etiology  of 
small-pox,  .1.  Christian  Bay.  Dans  cette  étude 
très  intéressante,  M.  Christian  Bay  recherche  la 
cause  première,  l'agent  responsable  de  la  petite 
vérole,  et  le  coupable  lui  paraît  être  le  Dispora 
variolœ,  à  bâtonnets  longs  de  0,6  à  1  [jt,  larges  de 
0,2  à  o,3  u.,  à  cellules  dispores.  Il  y  rattache  comme 
synonymes  Micrococcus  vaccina.'  et  variolœ  Cohn, 
qui  ne  lui  paraissent  être  que  des  cellules  de  Di- 
spora mises  en  liberté. 

Manuel  de  géographie  botanique,  Oscar 
Drude.  Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  signaler 
le  nouveau  fascicule  de  cet  ouvrage  important  et 
d'un  intérêt  considérable,  rempli  de  documents  et 


8 


1  I        MONDE       HIS       PLANTES 


de  Faits,  et  de  nature  à  fournir  aux  recherches  des 
points  de  repère  et  une  hase  solide.  Nous  trouvons 
dans  cette  livraison  un  tait  curieux,  la  croissance 
indéfinie  "      sses.  Dans  ces  végétaux,  ce  sont 

les  mêmes  ti-es  qui,  a  différentes   reprises,    s  arrê- 
tent et   recommencent  à  croître  par  leurs  sommets 
ir  leurs   rameaux  latéraux,    hue  expérience  de 
M  ReichaRD  faite  en  '         -les  sour- 

ces calcaires  du  bassin  de  Vienne,  où  l'on  trouve 
recouvertes  ,1e  tufs  des  tiges  dépassant  plusieurs 
pieds  a  montré  que.  es  ne  pouvaient  avoir 

atteint  .:e  telles  dimensions  que  par  une  croissance 
tinue  de  leur  axe  pendant  i.5ooans,  et  que  ces 
erêiesorg  ie  trouvaient  par  suite  aussi  âges 

que  nos'  plus  vieux  arbres.  Le  livre  est  rempli 
Jobsl  semblables    qui  rendent   sa  lecture 

attrayante  et  suggestive. 

Plantes  rares  ou  nouvelles  delà  province 
d'Aragon  (Espagne),  O.  Debeaux.  Les  plantes 
décrites  dans  cette  liste  proviennent  des  récoltes  de 
M.   Reveri  hon  en   1894. 

Handbook  of  the  Flora  of  Ceylon,  H.  Tri- 
men.  Part-  H'-  Valerianacese-Balonophoraceae.  With 
plates  LI-LXXV.  ,  , 

Ce  troisième  volume  est  en  tout  digne  des  précé- 
dents La  flore  de  M.  Trimes  se  distingue  de  la 
Flora  »f  british  India  de  Hooker  par  une  clarté 
plus  grande  et  aussi  par  ses  clefs  conduisant  a 
l'analyse  des  espèces,  ciels  qui  manquent  dans  la 
Florede  Hooker.  _ 

Quant  au  fond,  nous  trouvons  dans  la  Flore  de 
Ceylan  les  espèces  de  l'Inde  méridionale  et  en  géné- 
ral les  plantes  de  la  zone  tropicale. 

Toutefois  l'île  de  Cevhin  possède  des  espèces  qui 
1„\  sont  propres  et  la  Florede  M.  H.  Trimen com- 
plétant celle  de  Hooker  a  sa  place  marquée  dans 
toute  bibliothèque  sérieuse  et  importante. 

Les  planches  qui  accompagnent  le  texte,  dessi- 
nées, gravées  et  coloriées  avec  le  plus  grand  soin, 
donnent  une  idée  suffisante  de  la  Flore  d'une  île 
dont  la  végétation  passe  à  bon  droit  pour  l'une  des 
plus  luxuriantes  du  globe.  H-  I- 


Informations. 

Notre  collègue.  M.  Lucien  Daniel,  le  sympathi- 
que et  distingué  professeur  du  collège  de  Château- 
Gontier,  bien  connu  pour  ses  travaux  sur  les  cham- 
pignons et  sur  la  greffe  herbacée  vient  d'être 
nommé  au  lycée  de  Rennes,  en  qualité  de  profes- 
seur de  sciences  naturelles.  Nous  félicitons  M.  Lu- 
cien llAMH.de  cet  avancement  mérité.  Son  départ 
est  une  perte  pour  la  Mayenne  dont  il  étudiait  la 
Flore  depuis  de  longues  années. 


Notre  collègue  le  professeur  Edw.  L.  Greene  a 
quitté  sa  position  à  la  tête  du  département  de  la 
botanique  à  l'Université  de  Californie  pour  accepter 
la  chaire  de  botanique  à  l'Université  catholique 
d'Amérique  à  Washington. 


Le  professeur  Lester  F.  Ward,  le  paléobotaniste 
de  l'Institut  Smithsonien  de  Washington  se  pro- 
pose de  visiter  durant  l'automne  la  côte  du  Paci- 
fique pour  former  des  collections  et  examiner  cer- 
taines localités  au  pied  des  montagnes. 


C.  Cardale  Babington  vient  de  mourir  à  Cam- 
bridge à  l'âge  de  S;  ans.  11  était  connu  comme 
l'auteur  du  Manual  of  british  plants  qui  eut  huit 
éditions  successives. 


On  annonce  comme  prochaine  l'apparition  de  la 
Flore  Synoptique  de  l'Amérique  du  Nord  restée 
inachevée  à  la  mort  d'Asa  Grav.  En  ce  moment, 
le  D'  RoBi.Nso.N  met  la  dernière  main  aux  Polypé- 
tales. 


En  raison  des  chaleurs  tropicales  éprouvées  pen- 
dant plusieurs  jours,  le  iilas  blanc  a  eu  une  seconde 
fleurai  I    Sarthe). 


Exposition  ouvrière  nationale  de  Rouen 
en  1896.  —  A  cette  Exposition,  les  ouvrières  et 
ouvriers,  syndiqués  ou  isolés,  pourront  participer 
sans  aucuns  frais,  tant  pour  l'emplacement  que 
pour  l'installation  particulière  des  objets  exposés. 
Les  travaux  des  élèves  des  cours  professionnels  et 
des  écoles  d'apprentissage  seront  acceptés.  Les  frais 
de  transport  par  voie  ferrée  subiront  une  réduction 
de  moitié  prix  sur  le  tarif  ordinaire.  Les  objets 
exposés  seront,  sur  la  demande  des  intéressés, 
vendus  sur  place,  autant  que  pourra  se  faire,  par 
les  soins  du  Comité  d'organisation. 

11  est  ouvert  un  groupe  spécial  pour  l'économie 
sociale,  réservé  à  l'historique  et  aux  moyens  d'ac- 
tion des  syndicats  ouvriers,  des  sociétés  coopéra- 
tives de  production  et  de  consommation,  des  sociétés 
de  secours  mutuels,  de  participation  du  personnel 
dans  les  bénéfices,  en  un  mot,  de  tous  les  groupe- 
ments ouvriers,  mixtes  ou  non. 

Un  groupe  spécial  est  consacré  à  ['hygiène 
ouvrière  [hygiène  des  établissements,  usines,  chan- 
tiers, etc.  —  Habitations  à  bon  marché,  etc.) 

Enfin,  un  groupe  spécial  artistique  est  réservé 
aux  artistes. 

De  nombreux  objets  d'art,  médailles  en  or,  ver- 
meil, argent  et  bronze,  seront,  avec  des  diplômes 
d'honneur,  délivrés  aux  exposants-lauréats. 

P  ,ur  tous  renseignements, éclaircissements,  prière 
de  s'adresser  au  président  «m  au  secrétaire.  Toutes 
les  correspondances  doivent  être  envoyées  au  siège 
du  comité  :  Exposition  ouvrière  nationale  en  1  Son, 
11,4,1  de  Ville,  à  Rouen. 


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N"  72 


1"  Novembre  1895 


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DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


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Directeur 
Rédacteur  en  chef  :   A.  ACLOQUE 


H.   LEVEILLE 


SOMMAIRE    DU    N»    72 

Pasteur.  —  Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Les  besoins  de  la 
nomenclature  botanique,  D'  Otto  Kuntze.  —  Contributions  à  la  llore  de  l'Inde  fran- 
çaise, H.  LtvF.ii.Li:.  —  Remarques  sur  quelques  plantes  peu  communes  du  nord  de  la 
Sartbe,  H.  Léveillé.  —  Herborisations  mayennaises,  L.  Mercier.  —  Essais  d'inocula- 
tion des  bactéries  des  Légumineuses  aux  Graminées,  P.  V.  Liotard.  —  Contributions  à 
la  Flore  de  la  Mayenne,  H.  Lkvku.lé.  —  Essai  sur  la  llore  des  rochers  et  des  grottes 
de  la  Seine-Inférieure,  Ed.  Spalikowskt.  —  Herborisations  sarthoises,  1895,  H.  LÉ- 
VE11.1.É.  —  Une  nouvelle  maladie  de  la  pomme  de  terre,  V.  L.  —  Une  herborisation  au 
mont  Bessillon,  M.  Capoduro.—  Revue  des  Revues.—  Bibliographie.  —  Informations. 
—  Mouvement  de  la  bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'herbier. 


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Est    publié    avec  la   Collaboration    de  : 


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Tout  ce  qui  concerne  la  Direction  doit  être  adressé  à  M.  H.  Léveillb,  104,  rue  <le  Flore,  Le  Mans  Marthe) 
France;  —  et  ce  qui  concerne  la  Rédaction,  à  M.  A.  Acloque,  a  Auxi-le-Chàteau  (Pas-de-Calais)  France. 

Adresseï  les  demandes  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Monnoyer,  Imprimeur-Éditeur,  12,  place  des  Jacobins, 
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5e  Année  (2e  Série) 


N°  72 


1"  Novembre   iSç5 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

T{evue  Internationale  illustrée  de  "Botanique. 


PASTEUR 

Le  génie,  le  grand  chre'tien  et  l'illustre  fran- 
çais qui  fut  Pasteur  n'est  plus.  La  Science, 
la  Religion,  la  France  et  l'Humanité  sont  en 
deuil  devant  la  tombe  où  repose  l'immortel 
savant. 

L'Académie  internationale  de  Géographie 
botanique  prend  part  au  deuil  général.  Elle 
avait  décerné  à  Pasteur  la  plus  haute  de  ses 
récompenses,  cette  médaille  de  ire  classe  que 


les  cinq  premiers  savants  du  globe  sont  seuls 
appelés  à  recevoir,  et  le  savant  modeste  avait 
été  fort  sensible  à  cet  honneur.  Sitôt  la  nou- 
velle de  sa  mort  parvenue  au  Secrétariat,  le 
Secrétaire  perpétuel  de  notre  Académie  s'est 
empressé  d'exprimer  au  nom  de  celle-ci  ses 
regrets  à  la  veuve  de  l'illustre  défunt. 

Dieu  donne  à  l'humanité  un  nouveau  Pas- 
teur ! 


Les  besoins  de   la  nomenclature  botanique 


C'est  au  Congrès  international  tenu  à  Paris 
en  1867  que  furent  établies  les  règles  de  la 
nomenclature  botanique,  grâce  à  l'initiative 
de  la  Société  botanique  de  France.  Cette  So- 
ciété illustre  est  donc  la  mère  de  ce  «  Code 
parisien  »,  rendu  nécessaire  par  la  confusion 
qui  régnait  dans  la  nomenclature  avant  cette 
époque  et  parle  tort  que  se  causaient  mutuel- 
lement les  auteurs.  Il  est  basé  sur  le  principe 
de  la  priorité,  lex  prioritatis,  qui,  par  sa  jus- 
tice indiscutable  et  son  caractère  scientifique, 
constitue  l'unique  condition  d'une  entente 
internationale  au  point  de  vue  de  la  nomen- 
clature botanique.  C'est  le  plus  grand  mérite 
de  la  Société  botanique  de  France  d'avoir  fait 
du  Code  parisien  un  lien  commun  destiné  à 
unir  tous  les  botanistes  du  monde. 

Ce  code  n'a  été  toutefois,  après  1867,  appli- 
qué que  partiellement,  et  il  faut  arriver  jus- 
qu'à ma  Revisio  generum  plantarum  (1) 
publiée  en  1891,  pour  en  trouver  une  appli- 
cation intégrale.  Dans  cet  ouvrage,  j'ai  apporté 
quelques  amendements  à  la  règle  imposée,  de 
façon  à  ne  changer  que  le  moins  de  noms 
possible,  tout  en  ayant  constamment  égard  à 
l'usage  établi.  Cette  manière  de  faire  m'a 
permis  d'éviter  environ  un  tiers  des  change- 


(1)  Charles  Klincksieck,  il,  rue  de  Lille,  Paris. 

T.    V. 


ments  qui,  en  raison  d'un  doute  ou  d'une 
impropriété,  auraient  dû  être  effectués  d'après 
le  Code  parisien  de  1867.  J'avais  à  changer 
1074  noms  de  genres,  et  de  ce  fait  environ 
3o.ooo  noms  d'espèces.  «  C'est  beaucoup, 
mais  il  parait  que  c'est  au  plus  juste  »,  écrit 
à  ce  sujet  M.  G.  Poirault,  dans  le  Journal 
de  Botanique  de  Louis  Morot  en  1892,  sup- 
plém.,  page  XX.  Le  principe  de  la  priorité 
pourrait  peut-être  souffrir  encore  quelques 
exceptions  consacrées  par  l'usage;  mais  ces 
exceptions  devraient  être  fixées  par  une  con- 
vention internationale,  et  non  pas  arbitraire- 
ment. M.  Ascherson  avait  proposé  au  Congrès 
de  Gênes,  en  1892,  un  Index  inhonestans 
renfermant  des  noms  génériques  à  conserver 
malgré  la  lex  prioritatis  ;  mais  le  Congrès  de 
Gênes  constitua  une  Commission  internatio- 
nale pour  l'examen  de  cette  proposition  ;  ce 
qui  était  une  manière  de  la  repousser.  Cette 
Commission,  qui  ne  fut  jamais  ni  complète, 
ni"  active,  parait  aujourd'hui  profondément 
endormie;  son  «  Bureau  »  à  Berlin  a  oublié 
l'Index  inhonestans,  et  M.  Ascherson  lui-même 
a  proposé  un  nouveau  Principium  inhonestans 
avec  violatio    juris  quœsiti  (1)   à  l'assemblée 


(1)  Oesterreichische  Botanische  Zeitschrift,  1  Sg5 
34,  et  181-182. 


10 


LE      MONDE       DES      PLANTES 


des  naturalistes  à  Vienne  en  t S95.  Cette 
assemblée  avait  voté  une  motion  de  confiance 
aux  membres  du  0  Bureau  »  de  Berlin. 
MM.  Engler  et  Ascherson,  parce  qu'ils 
avaient  promis  de  réunir  un  «  Congrès  de 
nomenclature  »  à  Berlin  en  iSo5  :  Congrès 
dont  il  ne  fut  jamais  question  ensuite.  D'ail- 
leurs, il  sera  tout  à  fait  impossible  de  réunir 
à  Berlin  un  Congrès  international,  parce  que 
les  autorités  du  «  Bureau  j  n'ont  pas  quelque 
principe  primordial,  comme  la  lex  prioritatis, 
et  parce  que  leurs  projets  de  nomenclature, 
les  trois  thèses  berlinoises  acceptées  au  Con- 
grès incompétent  de  Cènes,  n'ayant  pas  reçu 
la  consécration  de  l'expérience,  étaient  plutôt 
mauvais  et  ne  constituaient  que  des  re/or- 
mationes  in  pejus.  Cet  état  de  choses  laisse 
regretter  que  la  nomenclature  des  Natuerliche 
Pflançenfamilien,  grand  ouvrage  presque  po- 
pulaire, qui  ne  mentionne  pas  la  publication 
des  noms  des  plantes,  ne  soit  pas  corrigée 
par  un  Congrès  international. 

Les  autorités  botaniques  de  Kew  montrent 
autant  d'aversion  pour  un  Congrès  internatio- 
nal qui  pourrait  amener  la  réforme  de  leur 
nomenclature,  c'est-à-dire  de  la  nomenclature 
des  Gênera  plantarum  de  Bentham  et  Hooker 
autrement  arbitraire  que  celle  des  Natuerli- 
che P/lanjenfamilien.  M.  Daydon  Jackson  a 
publié  l'Index  kewensis  aux  frais  de  Darwin 
qui  souhaitait  voir  refaire  le  Nomenclator 
plantarum  de  Steudel.  M.  Jackson  a  donné 
dans  V Index  kewensis  l'indication  de  la  date 
de  publication  des  plantes,  mais  sans  en  tirer 
aucune  conséquence  et  sans  opérer  les  chan- 
gements qu'aurait  nécessités  la  lex  prioritatis. 
Outre  qu'il  sera  difficile  de  restituer  aux  plan- 
tes leurs  noms  légitimes  contre  ceux  de  Kew, 
M.  Jackson,  sous  la  direction  de  SirJos.  Hoo- 
ker, a  omis  les  synonymes  à  leur  véritable 
place,  c'est-à-dire  sous  les  noms  spécifiques, 
comme  ont  fait  Steudel  et  les  meilleurs 
nomenclateurs  (1). 

En  Amérique,  aux  Etats-Unis,  on  se  préoc- 
cupe vivement  depuis  1890  de  la  nomen- 
clature botanique.  Les  botanistes  américains 
les  plus  compétents  acceptent  le  Code  pari- 
sien, à  peu  de  réserves  près;  toutefois,  ils  ont 
ajouté  deux  nouveaux  principes  :  Once  a 
synonym  always  a  synonym  et  Priority  in 
place  names  at  ail  events  ;  mais  ces  principes 
n'ont  pas  été  consacrés  par  l'expérience.  Mon 
article  Nomenclaturstudien  dans  le  Bulletin  de 
l'Herbier  Boissier  1894,  457-498,  où  je  prou- 
vais statistiquement  dans  les  paragraphes  II  et 


(1)  Journal  of  botany,  1894,  279. 


VI  que  ces  principes  nouveaux  sont  mauvais 
si  on  leur  donne  un  effet  rétroactif,  provoqua 
parmi  les  botanistes  américains  une  véritable 
révolution  qui  n'est  pas  encore  terminée  (  [), 

En  France,  on  se  préoccupe  peu  d'une  nomen- 
clature exacte  et  juste.  Il  y  a  cependant  des 
exceptions  :  ainsi,  M.  Henri  Bâillon,  qui  a 
accepté  et  introduit  une  nomenclature  réfor- 
mée basée  sur  des  principes  scientifiques. 
Ainsi  encore  deux  botanistes  qui  ont  sur  la 
question  des  opinions  extrêmes  :  M.  Saint- 
Lager,  qui  voudrait  remettre  en  honneur  les 
noms  botaniques  classiques  des  anciens  Grecs 
et  Romains  ;  et  d'autre  part  M.  Le  Jolis,  qui 
est  comme  M.  Ascherson  à  Berlin,  le  défen- 
seur et  l'avocat  de  la  confusion  dans  la 
nomenclature  ;  comme  ce  savant,  il  ne  suit 
aucun  principe  primordial  et  scientifique,  et 
il  ne  veut  changer  aucun  des  noms  connus 
par  lui  depuis  sa  jeunesse.  Il  faut  lire  ses 
Remarques  sur  la  nomenclature  hepatologique 


(1)  Lester  F.  Ward  qui  avait  répondu  (')  à  l'obscur 
Haward-Memorandum  reproduit  par  le  Journal  of 
Botany  i8g5,  2i3,  216,  et  par  Engler's  botan.  Jahrb. 
XXI  Beiblatt  n°  5z,  prépare  un  «  Nomenclator 
plantarum  fossilium  »;  il  pense  qu'un  «  Nomen- 
clator plantarum  omnium  »  reposant  sur  la  loi  de 
la  priorité  et  ayant  une  valeur  internationale  per- 
mettrait généralement  de  supprimer  la  citation  des 
auteurs  à  la  suite  du  nom  des  plantes.  Il  dit  d'un 
tel  (t  Nomenclator  »  :  A  consummation  dcvoutly  to 
be  wished.  Mais  si  l'on  veut  atteindre  le  but,  il  faut 
qu'un  tel  «  Nomenclator  »  soit  d'un  prix  abordable 
pour  tous  les  botanistes  et  horticulteurs.  Il  n'en  est 
pas  ainsi,  par  exemple,  du  Kew-Index,  qui  ne  con- 
tient que  la  moitié  des  plantes,  les  Phanérogames, 
et  coûte  S  guinées,  210'  francs. 

Si  l'on  renonçait  à  la  citation  de  la  première 
publication  de  chaque  nom,  ce  qui  sera  le  fait  des 
ouvrages  spéciaux,  le  prix  serait  réduit  des  deux 
tiers,  et  le  «  Nomenclator  »  pourrait  être  fini  dans 
le  délai  voulu.  Il  n'en  coûterait  pas  moins  encore 
le  tiers  d'un  ouvrage  double  du  Kew-Index,  c'est-à- 
dire  140  francs,  prix  trop  élevé  encore  pour  la 
majorité  des  botanistes;  de  telle  manière  qu'il  fau- 
drait réunir  une  somme  considérable  pour  en  faire 
une  publication  désintéressée,  qui  serait  offerte  à 
ceux  qui  en  auraient  besoin  moyennant  une  légère 
redevance,  ib  francs  par  exemple. 

D'après  M.  Lester  F.  Ward,  le  StricklanJian 
Code  de  1842,  élaboré  entre  autres  savants  par 
Darwin,  Bentham,  Hooker,  reposait  sur  la  loi  de  la 
priorité,  et  fut  exécuté  par  les  zoologistes  anglais, 
mais  non  par  Bentham  et  Hooker.  Les  ornitholo- 
gistes américains  ont  introduit  ces  règles  plus  tard, 
en  1886,  par  un  catalogue  où  les  noms  étaient  chan- 
gés dans  la  proportion  de  qo  %  (depuis  iS5ô,  ainsi 
que  le  prouve  Ward  loc.  cit.  p.  3 14,  pour  les  cin- 
quante premiers  genres);  après  1886,  la  proportion 
des  changements  tombe  à  1  °/„. 


(•)   Bulletin   of    the    Torrcy    bolanical    club,    New-York, 
I S93,  3oSJ-32o,. 


LE       MONbE       DES       PLANTES 


I  t 


et  bryologique  dans  les  Mémoires  de  la  Société 
des  Sciences  natur.  de  Cherbourg,  1 893-1895, 
pour  apprécier  jusqu'où  il  pousse  l'arbitraire 
et  l'injustice  ;  ses  opinions  ont  été  combattues 
par  des  botanistes  suédois  et  par  d'autres  (1). 
Si  M.  Le  Jolis  nous  dévoile  quelques  erreurs 
commises,  par  exemple,  par  S.  O.  Lindberg, 
nous  lui  en  savons  gré  ;  mais  d'ordinaire,  il 
rejette  les  noms  arbitrairement  ;  au  lieu  de 
s'appuyer  sur  des  motifs  légitimes  et  scienti- 
fiques, il  insulte  les  nomenclateurs  conscien- 
cieux par  ces  termes  :  «  Exploitation  du  nobis  ; 
nobisisme  chronique;  nobisité  aiguë».  La 
citation  de  l'auteur  après  les  noms  des  espèces 
est  simplement  un  renseignement  bibliogra- 
phique ;  si  M.  Le  Jolis  la  considère,  au  con- 
traire, comme  un  honneur  rendu  à  l'auteur, 
pourquoi  n'imite-t-il  pas  la  manière  de  faire 
de  la  plupart  des  zoologistes,  qui  citent  tou- 
jours le  nom  de  l'auteur  qui  le  premier  a 
dénommé  l'espèce,  même  dans  le  cas  où  cette 
espèce  est  transportée  à  un  autre  genre? 
M.  Le  Jolis  n'est  pas  obligé  de  citer  le  nom 
d'un  «  arrangeur  »  avec  le  nobis  de  celui-ci. 
Les  botanistes  qui  se  piquent  d'exactitude 
citent,  dans  ce  cas,  les  deux  auteurs. 

M.  Le  Jolis  semble  même  prendre  à  tâche 
de  justifier  la  confusion  dans  la  nomenclature. 
11  écrit,  par  exemple,  dans  les  Mëm.  Soc.  se. 
natur.de  Cherbourg,  1890,  277  :  «  Les  deux 
genres  Hookera  et  Brodiaea  de  Smith  ont 
été  adoptés  et  sont  devenus  classiques.  »  Or, 
voici  la  vérité  :  B.  Carrington,  James  Brit- 
ton  et  moi  (2)  avons  prouvé  que  Salisbury 
avait  établi,  en  mars  1808,  un  genre  nouveau 
de  Liliacée  nommé  Hookera  en  l'honneur  du 
célèbre  dessinateur  botanique  William  Hoo- 
ker,  son  collaborateur  ;  ce  genre  fut  décrit 
dans  le  magnifique  ouvrage  :  The  Paradisus 
londinensis,  t.  98.  Sir  James  Edw.  Smith,  en 
froidavec  Salisbury, donnaitquelques  semaines 
après,  mais  pour  ne  le  publier  que  plus  tard 
encore,  le  nom  de  Hookeria  à  un  genre  de 
Mousse,  en  l'honneur  de  Sir  William  Jackson 
Hooker,  père  de  Sir  Joseph  D.  Hooker.  Les 
Kew-Hooker  sont  d'une  autre  famille  que  le 
collaborateur  de  Salisbury,  William  Hooker. 
Plus  tard,    Smith  changea   sans   prévenir   le 


(1)  Par  exemple,  par  M.W.  Arnell  in  Botaniska 
Notiser,  1893,  1 27-1 5 r,  Botanisclies  Centralblatt, 
LVI,  n»  40-41  et  Suppl.  (Beihefte)  i8g3,  492-405  ; 
1894,  199-200;  1895,  21-22.  Les  noms  génériques 
des  Hépatiques  de  S.  F.  Gray,  rejetés  par  M.  Le 
Jolis,  sont  néanmoins  acceptés  par  presque  tous 
les  hépaticologues  compétents  en  Amérique  et  en 
Europe,  sauf  en  France. 

(2)  Rev.  gen.  pi.,  711.  —  Journ.  of  botany, 
1886,  49-53. 


nom  de  Hookera  Salisb.  en  celui  de  'Brodiaea 
Smith.  La  cabale  de  Smith  maintient  les  noms 
arbitraires  et  illégitimes  imposés  par  lui  en 
l'honneur  des  Kew-Hooker,  et  c'est  là  ce 
que  M.  Le  Jolis  appelle  devenir  classique. 
Mais  un  procédé  mauvais  et  arbitraire  ne 
saurait  devenir  classique,  au  moins  en  matière 
de  science. 

Si  M.  Le  Jolis  prétend  que  la  lex prioritalis 
n'est  qu'accessoire  dans  le  Code  parisien,  il  ne 
connaît  pas  son  article  60  sub  I  et  les  actes 
du  Congrès  de  Paris  1S67,  pp.  177-178;  la 
loi  de  la  priorité  est  la  base  du  Code  parisien; 
l'article  3  méconnu  parM.  Le  Jolis  pour  éluder 
la  loi  de  priorité  se  trouve  dans  le  chapitre 
des  «  Considérations  générales  et  principes 
dirigeants  »,  qui  doivent  servir  dans  les  cas 
où  les  articles  des  autres  chapitres  sont  en 
défaut,  ou  bien  s'il  s'élève  un  doute  sur  une 
question  de  nomenclature.  L'interprétation 
du  paragraphe  3,  telle  que  la  comprend 
M.  Le  Jolis  amènerait  cette  conséquence  que 
chaque  botaniste,  pourrait,  en  fait  de  nomen- 
clature, agir  à  sa  guise;  d'où  naîtrait  une 
confusion  perpétuelle.  Son  interprétation  va 
donc  contre  l'esprit  de  ce  paragraphe,  qui  a 
précisément  pour  but  essentiel  d'éviter  la 
confusion  dans  la  science. 

Quant  à  M.  Saint-Lager,  voici  quelques- 
unes  de  ses  opinions  singulières.  Il  n'autorise 
pas  : 

i°  Des  substantifs  pour  les  noms  spécifi- 
ques ;  ainsi,  Polygonum  Bistorta,  Hieracium 
Pilosella,  Teucrium  Botiys,  Eriophorum 
Scheuch^eri,  Trifolium  Cherleri. 

20  Des  noms  tautologiques  (pléonasmes)  ; 
ainsi,  Cressa  cretica,  Latrœa  squamaria,  He- 
lodes  palustris,  Melampyrum  silvaticum  ou 
nemorosum,  de  telle  matière  qu'il  faudrait 
éliminer  également  Aizoon  ou  Sempervivum, 
Avena  ou  Bromus,  Brassica  ou  Crambe,  Apium 
ou  Selinum,  etc. 

3°  Des  noms  équivoques  ou  exprimant  une 
idée  fausse  ;  ainsi,  Avena,  Bromus,  etc.,  steri- 
lis,  Rœmeria  hybrida,  Trifolium  hybridum. 
Les  noms  génériques  expriment  souvent  des 
idées  fausses. 

4°  Les  barbarismes.  Sont  alors  aussi  à  reje- 
ter :  Pulsatilla,  Scorzonera,  Yucca,  Datura, 
Ceterach,  Coffea,  Manihot,  Armeria,  Tourne- 
solia. 

De  tels  principes  amèneraient  plus  de  chan- 
gements que  le  principe  de  la  priorité  attaqué 
par  M.  Saint-Lager.  «  A  name  is  a  name  »  ; 
voilà  la  base  de  toute  nomenclature,  et  per- 
sonne ne  devrait  l'oublier. 

Il  n'y  a,  au  point  de  vue  de  la  nomenclature 
aucune  entente,    ni    nationale   ni    internatio- 


1  2 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


nalc  ;  le  désaccord  est  universel.  Je  ne  citerai 
pas  ici  tous  les  écrits  qui  ont  été  publiés  depuis 
1891  sur  la  question;  ils  sont  au  nombre 
d'environ  deux  cents;  et  ma  «  Revisio  gène- 
rum  plantarum  »  n'en  a  pas  fait  naître,  en 
1892,  moins  de  cinquante-huit  li).Il  est  plus 
utile  de  rechercher  les  moyens  de  mettre  fin  à 
ce  de'saccord  général. 

A  l'exception  des  coteries  de  Berlin,  de 
Kew-London  et  de  New-York,  qui  ne  veulent 
entendre  parler  d'aucun  changement  à  leurs 
nomenclatures,  encore  qu'elles  ne  se  res- 
semblent pas,  on  réclame  partout  un  autre 
Congrès  ;  mais  on  n'a  pu  encore  le  réaliser. 
Un  nouveau  Congrès  international  pourrait 
certainement  mettre  fin  à  cet  état  de  choses 
déplorable,  à  la  condition  que  sa  réunion 
soit  suivie  de  la  publication  d'un  <■  Nomen- 
clator  plantarum  omnium  »  élaborés  d'après 
les  principes  qu'il  aurait  adoptés.  Mais  cela 
demande  beaucoup  de  temps,  beaucoup  de 
travail,  beaucoup  d'argent.  11  serait  inutile  de 
réunir  un  Congrès  qui  n'aurait  pas  de  chan- 
ces de  succès  et  une  valeur  internationale. 
Or,  ces  chances  de  succès  seraient  nulles  du 
moment  ou  l'on  ne  pourrait  publier  un  «  No- 
menclator  plantarum  omnium  »  aux  frais  des 
Académies,  Sociétés  et  Botanistes  qui  partici- 
peraient au  Congrès.  Ce  remède  d'un  «  Nomen- 
clator  »  universel,  proposé  par  M.  von  Wett- 
stein  de  Prague  (2),  est  le  seul  propre  à  réta- 
blir l'entente  dans  la  nomenclature.  On  y 
emploiera  peut-être  cinquante  mille,  peut- 
être  cent  mille  francs,  etau  moins  cinq  années 
de  travail.  Mais  l'occasion  est  favorable,  parce 
que  le  commencement  du  siècle  prochain 
verra  s'achever  toute  une  série  d'ouvrages 
préliminaires  :  Jackson,  Index  kewensis,  pour 
les  phanérogames;  Saccardo,  Sylloge  fungo- 
rum  \  De  Puni,  Sylloge algarum ;  E.  G.  Paris, 
Index  muscorum  ;  Engler,  Natuerliche  Pflan- 
jenfamilien,  etc.  Si  l'on  perd  cette  occasion 
de  reviser  en  1900  les  lois  de  la  nomenclature 
et  de  préparer  dès  cette  époque  un  0  Nomen- 
clator  plantarum  omnium  »,  il  faudra  renon- 
cer pour  toujours  à  un  accord  international 
entre  les  botanistes. 

Pour  arriver  à  une  élaboration  judicieuse 
des  règles  à  proposer  au  Congrès  futur  qui 
se  tiendrait  à  Paris  en  1900,11  faudra  aussi 
consacrer  beaucoup  de  temps  aux  discussions 
internationales  préparatoires.  La  commission 


(1)  Voyez   ma   Revisio    gen.  /•/.,    III,    1893,    et 
Botanisclies  Ccntvalblatt,  LIV,  11"  23-26. 

'-sterreieh.    Botan.   Zeitschrift,     1895,   87. 
/.    aussi    plus    haut     la    même    opinion    de 
M.  Lester  F.  Ward. 


internationale,  aujourd'hui  endormie,  avait 
employé  deux  années  pour  constituer  son 
bureau  et  pour  rejeter  l'Index  inhonestans  ; 
moi,  j'employai  un  ou  deux  ans  pour  prouver 
que  les  trois  thèses  berlinoises  et  les  deux 
nouveaux  principes  américains  étaient  mauvais 
et  de  nature  à  augmenter  le  nombre  des  noms 
à  changer.  L'emploi  du  Code  parisien  est  plus 
avantageux,  au  point  de  vue  des  noms  à  chan- 
ger, que  les  formules,  usages  et  principes  des 
botanistes  opposants  ou  dissidents,  du  moment 
où  l'on  veut  appliquer  intégralement  ces  for- 
mules, usages  et  principes  ;  c'est  ce  que  j'ai 
prouvé  suffisamment  dans  mes  «  Nomenclatur- 
studien  »  avec  application  des  principes  aux 
Orchidaceae  de    M.  Pfitzer. 

Il  nous  faut  aussi  continuer  et  réformer  nos 
premières  lois  en  matière  de  nomenclature, 
c'est-à-dire  le  Code  parisien  ;  mais  gardons- 
nous  bien  de  le  rejeter,  car  ce  serait  la  porte 
ouverte  à  l'anarchie  et  à  l'incertitude  perma- 
nente dans  la  nomenclature.  Les  proposi- 
tions de  MM.  Engler  et  Ascherson  étaient 
partout  contraires  au  Code  parisien.  Pour  en 
finir  avec  les  discussions  actuelles,  qui  sont 
très  désagréables  et  plus  arbitraires  et 
personnelles  qu'objectives,  utiles  et  pratiques, 
il  sera  indispensable  de  ne  tenir  aucun  compte 
des  propositions  et  des  opinions  qui  ne 
s'accordent  pas  avec  le  Code  parisien;  cette 
règle  devra  s'appliquer  aussi  aux  propositions 
nouvelles  dont  l'utilité  ne  sera  pas  établie 
objectivement  ou  statistiquement. 

Il  nous  faut  aussi  profiter  des  fautes  qui 
ont  été  commises  pour  les  éviter.  L'une  de 
ces  fautes,  par  exemple,  a  été  de  choisir  dans 
la  commission  internationale  des  membres 
qui  n'avaient  aucun  intérêt  actuel  dans  la 
question.  M.  James  Britten,  du  British  Mu- 
séum, m'a  écrit  avec  raison  :  «  It  seems  a  pity 
to  place  in  a  commission  people  who,  -\vhate- 
ver  their  knovvledge  may  be,  hâve  no  interest 
in  the  subject  and  décline  to  serve.  »  Je  pré- 
férerais pour  collaborateurs  des  botanistes 
opposants,  à  la  condition  que  les  décisions 
soient  réservées  au  Congrès  futur,  qui  sera 
ainsi  à  même  d'apprécier  le  pour  et  le  contre. 

Au  point  de  vue  des  préliminaires  qui 
devraient  préparer  le  Congrès,  je  répète  quel- 
ques communications  officieuses  de  M.  Malin- 
vaih,  secrétaire  général  de  la  Société  bota- 
nique de  France  (1). 

«  Il  est  fâcheux  qu'on  soit  aussi  loin  de 
l'année  1900.  L'exposition  universelle  proje- 


(1)  Voyez  ma  lettre  circulaire  aux  botanistes  Je 
rassemblée  des  naturalistes  à  Vienne,  1894,  et 
Oesterr.  bot.  Zeit.  i8g5,  n°  5. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i3 


tée  à  Paris  pour  cette  e'poque  serait  une 
excellente  occasion  de  convoquer  un  congrès 
international  avec  le  maximum  de  chances  de 
succès.  » 

«  Les  questions  soumises  aux  délibérations 
du  congrès  seraient  préalablement  l'objet 
d'une  étude  approfondie  confiée  à  des  bota- 
nistes compétents,  chaque  difficulté  étant 
traitée  dans  un  Rapport  séparé,  où  l'on  trou- 
verait un  compte  rendu  impartial  des  diverses 
opinions  en  présence  ainsi  que  des  considéra- 
tions sur  lesquelles  on  les  appuie.  Les  princi- 
paux de  ces  Rapports  traduits  et  imprimés  au 
moins  en  quatre  langues  (allemand,  anglais, 
français,  italien)  formeraient  un  Recueil  docu- 
mentaire dont  un  exemplaire  serait  remis 
trois  mois  au  plus  tard  avant  la  réunion  du 
congrès  à  ceux  qui  seraient  appelés  à  en  faire 
partie  avec  voix  delibérative.  » 

«  La  rédaction  d'un  Rapport  général, 
coordonnant  et  résumant  les  Rapports  parti- 
culiers auxquels  il  servirait  d'introduction, 
pourrait  être  confiée  à  un  savant  désigné  par 
ses  travaux  précédents  pour  cette  élaboration, 
par  exemple  M.  Otto  Kuntze,  auquel,  sans 
partager  toutes  ses  idées,  on  ne  saurait  refu- 
ser le  mérite  de  s'être  livré  à  un  travail  opi- 
niâtre et  consciencieux  concernant  les  lois  de 
la  nomenclature.  » 

Le  travail  d'un  rapporteur  général  du  Con- 
grès, qui  serait  en  même  temps  l'auteur  du 
«  Nomenclator  plantarum  omnium  »,  sera 
énorme  et  de  longue  durée  ;  et  pour  mon 
compte  je  n'accepterais  cette  charge  purement 
honorifique  qu'à  des  conditions  capables 
d'assurer  le  succès,  à  la  faveur,  par  exemple, 
du  programme  suivant  : 

Programme  de  la  Commission  prépara- 
toire pour  la  revision  du  Code  parisien  au 
Congrès  de  Paris  en  1900  : 

I.  La  Société  botanique  de  France  nom- 
mera le  Secrétaire  de  la  Commission,  qui  aura 
jusqu'à  1900  plein  pouvoir  pour  faire  tous 
les  travaux  préparatoires  nécessaires  et  qui 
recevra  de  la  dite  société  une  indemnité 
annuelle  de...  francs  pour  les  frais  d'impres- 
sion et  de  correspondance.  (Motif  :  Il  faut 
que  les  charges  du  Secrétaire  de  la  Commis- 
sion soient  fixées  d'avance,  afin  qu'elles  soient 
plus  tard  indépendantes  des  résolutions 
anonymes  ou  capables  de  varier  avec  le  chan- 
gement des  dignitaires  de  la  Société.  M.  Ma- 
linvaud  a  montré  jusqu'à  présent  le  plus 
grand  intérêt  pour  les  questions  de  nomen- 
clature, et  il  les  a  traitées  avec  érudition  et 
en  conformité  parfaite  avec  les  vues  de  la 
Société  botanique  de  France;  toutefois,  il  me 
semble  empêché,  par  des  obstacles  inconnus, 


de  mettre  en  pratique  ses  projets   de  réforme 
du  Code  parisien.) 

II.  Les  Sociétés  et  les  instituts  botaniques 
devront  être  invités  à  prendre  part  non  seule- 
ment au  Congrès  de  1900,  mais  aussi  aux 
délibérations  préparatoires.  On  pourra  y 
prendre  part  soit  parle  paiement  de  cotisa- 
tions annuelles  ou  d'une  contribution  versée 
une  fois  pour  toutes,  et  destinée  à  couvrir  les 
frais  de  la  commission,  soit  par  le  choix  d'un 
Rapporteur  libre  sous  la  condition  de  payer 
une  indemnité  de  ...  francs  au  moins.  Les 
cotisations  devront  être  payées  au  trésorier 
de  la  Société  botanique  de  France.  Si  les 
recettes  dépassaient  les  dépenses,  on  pourrait 
consacrer  l'excédent  à  l'élaboration  d'un 
«Nomenclator  plantarum  omnium»  sur  les 
principes  adoptés  par  le  Congrès. 

III.  Les  sociétés  botaniques  et  les  botanis- 
tes devront  être  en  même  temps  invités  à 
souscrire  d'avance  pour  ce  «Nomenclator  », 
soit  en  exemplaires,  soit  à  fonds  perdus  pour 
son  élaboration  et  son  impression.  L'élabo- 
ration du  «  Nomenclator  »  sera  faite  par  moi 
honoris  causa  ;  mais  il  me  sera  impossible  de 
me  charger  de  la  tâche  entière,  et  il  faudra 
par  suite  rétribuer  quelques  collaborateurs, 
ou  même  un  autre  auteur  si  je  ne  pouvais 
arriver  à  terminer  l'ouvrage. 

IV.  Outre  les  Rapporteurs  libres,  on  nom- 
merait des  Rapporteurs  honoraires  à  choisir 
parmi  les  botanistes  qui  ont  déjà  publié  des 
études  sur  la  nomenclature  ou  tout  au  moins 
qui  ont  une  certaine 'pratique  des  dénomina- 
tions botaniques.  On  ne  choisira  dans  chaque 
pays  qu'un  Rapporteur  honoraire,  ou  deux 
pour  les  pays  plus  étendus,  où  il  y  a  des 
opinions  opposées.  Si  les  botanistes  de  chaque 
pays  ne  proposent  pas  à  une  majorité 
évidente  ces  Rapporteurs  honoraires  avant  le 
icr  Juin  1896,  le  Secrétaire  et  le  Rapporteur 
général  pourront  les  choisir  d'office,  et  ils 
auront  en  outre  plus  tard  le  droit  commun 
d'élire  des  remplaçants  ou  des  auxiliaires 
aux   Rapporteurs   nommés. 

V.  Le  Secrétaire  aura  pour  mission  : 
i°  d'inviter  à  prendre  part  au  Congrès  les 
sociétés  et  les  rapporteurs,  de  se  mettre  en 
relation  avec  les  rapporteurs  et  le  rapporteur 
général,  auquel  toutes  les  opinions  des  rap- 
porteurs devront  être  soumises;  2°  de  faire 
imprimer  les  propositions  rédigées,  les  rap- 
ports résumés  et  le  rapport  général,  selon  le 
paragraphe  VI,  et  de  soumettre  tous  ces  écrits 
imprimés  au  Congrès  en  1900;  3°  de  se  mettre 
d'accord  avec  la  Société  botanique  de  France 
pour  tous  les  détails  relatifs  au  Congrès 
de  1900. 


'4 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


VI.   Le  Rnpporteur  général  aura  pour  fonc- 
tions :   i°  de  rédiger  en  allemand,  en  anglais 
et  en  français,  toutes  les  questions  et  proposi- 
tions composées  en  premier  lieu  des  additions 
et  corrections   publiées    depuis    1S67,   que    le 
Secrétaire  devrait  alors  soumettre   aux   rap- 
porteurs; 2°  de  résumer  dans  la  mesure  néces- 
saire les  opinions  des  rapporteurs,  et  de  don- 
ner  son   avis    motivé    sur    les    propositions 
nouvelles  faites  par  les  membres  de  la   Com- 
mission, afin   de  permettre  au  Secrétaire  de 
faire  connaître  ces  nouvelles  propositions  avec 
l'avis  du    Rapporteur  général  ;  3°  de  rédiger 
le  rapport  général  contenant  le  code  prêt  à 
être  soumis  au  Congrès  ;   ce  code  sera  rédigé 
en  allemand,  en  anglais,  en  français,  et,  avec 
l'aide  d'un  rapporteur  italien,  aussi  en  italien, 
pourvu   que   celui-ci    donne    préalablement   à 
ses  compatriotes,   une  traduction  du   Codex 
emendatus  du  Dr  Otto  Kuntze  pour  servir  de 
base  aux  délibérations. 

VII.  Les  Rapporteurs  auront  pour  mission  : 
i°  de  donner  leur  avis  sur  les  questions  pro- 
posées, soit  par  lettres  et  dans  une  forme  aussi 
brève  et  aussi  objective  que  possible,  soit 
dans  des  brochures  in-8  imprimées  à  leurs 
frais  ;  si  les  opinions  étaient  personnelles  et 
offensives,  le  Secrétaire  et  le  Rapporteur  gé- 
néral auront  le  droit  de  supprimer  les  bro- 
chures offensives  ou  de  résumer  brièvement 
ces  opinions,  mais  en  tant  qu'elles  seraient 
objectives  ;  20  de  fournir  leurs  rapports  dans 
l'année,  au  plus  tard  six  mois  après  la  récep- 
tion des  questions;  ces  rapports  devront  être 
écrits  en  allemand,  en  anglais,  en  français  ou 
en  italien  ;  toutefois  ils  ne  sauraient  être  four- 
nis en  italien  qu'autant  qu'il  aura  paru  d'abord 
une  traduction  du  Codex  emendatus,  ainsi 
qu'il  est  dit  au  paragraphe  VI  ;  3°  de  faire,  si 
bon  leur  semble,  des  propositions  nouvelles, 
mais  conformes  au  Code  parisien  et  d'une 
utilité  reconnue. 

VIII.  On  ne  prendra  en  considération  ni 
les  opinions  contraires,  ni  les  propositions 
nouvelles  non  conformes  avec  le  Code  pari- 
sien, et  dont  l'utilité  ne  serait  pas  prouvée 
objectivement  ou  statistiquement. 

IX.  Des  fonctions  communes  au  Secrétaire 
et  au  Rapporteur  général  sont  déjà  indiquées 
dans  les  articles  IV  et  VI.  —  Pour  terminer  le 
»  Nomenclator  plantarum  omnium  correctus 
secundum  Codicem  parisiensem  futurum  anni 
1900  »,  le  Dr  Otto  Kuntze  dirigera  l'élabora- 
tion de  ce  «  Nomenclator  »,  et  le  Secrétaire 
aura  le  droit  de  choisir  un  autre  Directeur  si 
le  Dr  Otto  Kuntze  ne  finissait  pas  le  travail 
en  cinq  ans,  s'il  abandonnait  la  tâche  ou  s'il 
venait  à   mourir  auparavant.  Si   le  Secrétaire 


terminait  ses  fonctions  avant  la  fin  de  l'ou- 
vrage (après  1900),  le  Directeur  en  choisirait 
un  autre. 

Les  fonds  destinés  à  la  publication  du 
«  Nomenclator  »  et  fournis  par  les  académies, 
les  sociétés,  le  congrès,  les  souscriptions  indi- 
viduelles et  peut-être  aussi  par  des  gouverne- 
ments, devront  être  déposés  chez  un  banquier, 
sous  cette  réserve  que  seuls  le  Secrétaire  et 
le  Directeur  du  «  Nomenclator  »  pourront  en 
disposer  en  droit  commun. 

Grâce  à  mes  travaux  précédents,  j'espère 
finir  ce  «  Nomenclator  »  en  1905  ;  personne 
ne  pourrait  le  finir  avant  igioau  moins.  Mais 
il  serait  impossible  de  mener  abonne  fin  une 
telle  œuvre  sans  avoir  reçu  un  code  réformé 
et  les  fonds  nécessaires. 

11  est  certain  que  toute  opposition  s'éva- 
nouit contre  ma  «  Revisio  generum  planta- 
rum »,  qui  est  en  parfaite  conformité  avec  le 
Code  parisien  de  1867,  et  dont  la  nomencla- 
ture est  déjà  pour  une  bonne  part  adoptée 
dans  tout  le  monde  botanique.  Mais  les  cote- 
ries continuent  à  maintenir,  chacune  suivant 
son  système,  les  nomenclatures  particulières 
des  auteurs  dirigeants  à  Berlin,  Kew,  New- 
York,  etc.,  au  moins  pendant  la  vie  de  ces 
auteurs.  Après  leur  mort,  et  grâce  au  con- 
cours d'éminents  botanistes,  on  changera  les 
nomenclatures  particulières,  ainsi  qu'il  est 
arrivé  dernièrement  à  Berlin,  où  trois  fois  les 
«  Svstèmes  naturels  »  ont  été  changés  avec 
l'avènement  d'un  nouveau  Directeur  au  Mu- 
séum botanique.  Pour  faire  cesser  le  chaos 
qui  règne  dans  la  nomenclature,  les  sociétés 
botaniques  et  les  botanistes  indépendants  ont 
le  devoir  de  soutenir,  par  des  souscriptions, 
la  réalisation  d'un  «  Code  réformé  1  et  d'un 
«  Nomenclator  correctus  ». 

La  Société  botanique  de  France  avait  pour- 
suivi en  iSûyce  but  élevé  d'unir  les  botanistes 
de  tous  pays  par  les  lois  de  la  nomenclature, 
condensées  dans  le  «  Code  parisien  ».  La 
même  société  est,  en  1895  et  jusqu'à  la  fin  de 
ce  siècle,  l'héritière  de  cette  mission  civilisa- 
trice. Si  cette  mission  n'est  pas  accomplie,  le 
chaos  qui  existera  en  1900  dans  la  botanique 
sera  définitif.  Espérons  que  les  Français  de 
189D  continueront  l'œuvre  commencée  en 
1867.  Ce  n'est  pas  chose  facile;  mais  si  cette 
idée  rencontre  à  Paris  de  la  bonne  volonté, 
il  sera  possible  de  rétablir  l'accord  entre  les 
botanistes  du  monde  entier  par  un  «  Code 
parisien  réformé  »  et  par  un  «  Nomenclator 
plantarum  omnium  correctus  ». 

Dr  Otto    Kuntze 
Villa  Girola,  San  Rcmo,  Italia. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i5 


Académie    internationale   de   Géographie 
botanique. 

Par  décision  en  date  du  27  octobre, 
MM.  Henri  Guilhot,  R.  P.  P.  Gave  sont 
nommés  membres  auxiliaires  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

Ferd.   Renauld. 


Le  R.  P.  J.  C.  Carrier  remercie  l'Académie 
de  sa  nomination  en  qualité  de  membre  auxi- 
liaire. 


MM.  les  Académiciens  sont  invités  à  faire 
parvenir  le  plus  tôt  possible  au  Secrétariat 
leur  vote  pour  l'élection  du  nouveau  Direc- 
teur. 

Nous  rappelons  que,  d'après  nos  statuts,  le 
Directeur  doit  être  choisi  parmi  les  Académi- 
ciens honoraires  ou  titulaires,  et  que  ceux-ci 
ainsi  que  les  Académiciens  correspondants  ont 
seuls  droit  de  prendre  part  à  l'élection. 

Nous  avons  déjà  reçu  un  certain  nombre  de 
votes. 


ESSAI  D'UN  CATALOGUE  CRITIQUE 

Des  espèces  végétales  qui  croissent  dans  les  établissements 
de  l'Inde  française 

OU  CONTRIBUTIONS  A  LA  FLORE   DE  L'INDE  FRANÇAISE 

(Suite) 

LXXXIV.  —  Hydrocharidacées. 
Ottelia  alismoides  Pers. 
+  Vallisneria  spiralis  L. 
Hydrilla  verticillata  Casp. 
Lagarosiphon  Roxburghii  Benth. 

LXXXV.  —  Orchidacées. 
Vanda  Roxburghii  Br. 
Vanilla  aromatica  Swart^.  Cit.  E. 

LXXXVI.  —    SCITAMINACÉES. 

Musa  sapiemum  L. 

Ravenala  madagascariensis  Sonner.  Cit.  E. 

Canna  indica  L. 

Curcuma  aromatica  Salisb, 

—        longa  L.  Cit.  I. 
Zingiber  ligulatum  Roxb. 

—         officinale  Roxb.  Cit.  I. 
Alpinia  Galanga  Sw. 
Clinogyne  virgata  Benth. 


LXXXVII.  —   Broméliacées. 
Bromelia  Ananas  L.  Cit.  I. 

LXXXVIII.   —     DlOSCORÉACÉES. 

Dioscorea  aculeata  L. 

—  oppositifolia  L. 

—  alata  L. 

—  pentaphylla  L. 

—  globosa  Roxb.  Cit.  I. 

LXXXIX.  —  Liliacées. 
+  Allium  Cepa  L.  Cit.  I. 
Aloe  socotrina  L. 
Yucca  aloifolia  L.  Cit.  I. 

—  gloriosa  L.  Cit.  I. 
Asparagus  racemosus  Willd. 
Chlorophytum  laxum  Br. 
Urginea  indica  Kunth. 

—  coromandeliana  Hook. 

—  congesta  Wight. 

XC.   —    HÉMODORACÉES. 

Sansevieria  roxburghiana  Sch. 

XCI.  —  Amaryllidacées. 
Agave  americana  L.  Cit.  I. 

— •     vivipara  L.  Cit.  I. 

—     mexicana  Lam.  Cit.  P. 
Amaryllis  purpurea  Ait. 
Pancratium  zeylanicum  L. 
Crinum  asiaticum  L. 

—  defixum  Ker. 

—  ensifolium  Roxb. 

—  latifolium  L. 

Curculigo  orchioides  Gœrtn.  Cit.  P.  —  R. 

XCII.  —  Xyridacées. 
Xyris  anceps  Lam. 

XCIII.  —   Palmiers. 
Areca  Catechu  L. 
Borassus  flabellifer  L. 
Calamus  Rotang  L. 
Cocos  nucifera  L. 
Corypha  umbraculifera  L.  —  M. 
Elceis  guinensis  Jacq.  Cit.  E. 
Latania  borbonica  Lam.  Cit.  E. 
Coryota  urens  L.  Cit.  P. 
Phcenix  acaulis  Buch.  Cit.  P. 

—  sylvestris  Roxb. 

—  farinifera  Roxb. 

—  humilis  Royle.  —  M. 

XCIV.  —  Pandanacées. 
Pandanus  fascicularis  Lam. 

XCV.  —  Aroïdacées. 
Amorphophallus  campanulatus  Blume.  C\t.  P. 
Synantherias  sylvatica  Schott. 
Theriophorum  infaustum  N.  E.  —  M. 
Caladium  bicolor  Vent.  Cit.  E. 
Pistia  stratiotes  L. 
Cryptocoryne  consobrina  Schott. 


i6 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


XCVI.  —   TVPHACÉF.S. 

--  Typha  angustata  Chaub.  et  Bor. 
Colocasia  antiquorum  Schott. 
Rhaphidophora  pertusa  Schott. 
Acorus  Calamus  L. 

XCVII.  —  Lemnacées.  . 
Lemna  gibba  L. 
(A  suivre) 

H.    LÉVEILI.É. 


Remarques    sur    quelques   plantes    peu 
communes  du  nord  de  la  Sarthe. 

Outre  les  espèces  rares,  durant  cette  an- 
née 180.5,  nous  avons  recueilli  les  plantes  peu 
communes  suivantes  : 

Parnassia  palustris  L.  —  Cncubalus  baccifer 
L.—  Silène  gallica  L.  —  Althcea  officinalis  L. 
—  Oxalis  Acetosella  L.  —  Rhamnus  catkarti- 
cus  L.  —  Myriophyllutn  verticillatum  L.  — 
Myriophyllutn  spicatum  L.  —  Ribes  Uva- 
crispa  L.  —  Pastinaca  sativa  L.  —  Chrysan- 
themum  Parthenium  Pers.  —  Gnaphalium 
sylvaticum  L.  —  Tanacetutn  vulgare  L.  — 
Onopordon  Acanthium  L.  —  Sonchus  arven- 
sis  L.  —  Lactuca  muralis  Koch. —  Menyanthes 
trifoliata  L.  —  Lithospermum  officinale  L.  — 
Hyoscyamus  niger  L.  —  Nepeta  Cataria  L. — 
Stachys  germanica  L.  —  Teucrinm  Chamœ- 
drys  L.  —  Utricularia  vulgaris  L.  —  Cheno- 
podium  Bonus  -  Henricus  L.  —  Euphorbia 
stricta  L.  —  Euphorbia  dulcis  L.  —  Alisma 
natans  L.  —  Epipactis  palustris  Crantz.  — 
Potamogeton  pusillus  L.  —  P.  peclinitus  L.  — 
Cladium  Mariscus  Br.  —  Juncus  obtusijlo- 
rus  Ehrh.  —  Ceterach  officinarum  Willd. 

La  Parnassix  abonde  dans   la  partie  demi- 
marécageuse  de  l'étang  de  Guéchaussée  (Saos- 
nes)  et  dans  les  friches  à  Gaubert,  à  Louvigny. 
LeCucubjlus  semble  peu  commun  dans  l'arron- 
dissement de  Mamers.  L'Althœa  officinalis  tend 
à  s'échapper  des  jardins  où  il  est  cultivé.  Le 
Myriophyllutn  verticillatum  abondant  dans  les 
fontaines    de  l'étang    de   Guéchaussée   parait 
plus  rare  dans  le  Saosnois  que  le  M.  spicatum. 
Quant  au  Ribes  Uva-crispa,  nous  l'avons  trouvé 
ayant  toutes  les  allures  d'une  plante  sponta- 
née à  Ancinnes  dans    un    chemin   creux  au- 
dessous  de  Livet  à  droite  de  la  route  de  Neuf- 
chàtel  là  où  celle-ci  traverse  une  extrémité  de 
la  forêt.  Du  Pastinaca  sativa  c'est  la  variété 
sylvestris  que  nous  avons  toujours  rencontrée 
seule  ici  dans  le  nord  du  département  où  elle 
tend  à  devenir  assez  commune.    Le  Chrysan- 
themum  Parthenium  se  propage  avec  assez  de 
rapidité  et  on  peut  prédire  qu'à  bref  délai  il 


sera  complètement  naturalisé  et  aussi  commun 
que  dans  la  Mayenne  où  il  affecte,  dans  l'arron- 
dissement de  Château-Gontier,  les  allures  d'une 
espèce  indigène.  La  Jusquiame,  plante  essen- 
tiellement vagabonde,  se  répand  dans  ces 
parages.  A  Louvigny  elle  se  maintient  près 
Beauvais  depuis  plusieurs  années.  Il  est  tou- 
tefois juste  de  reconnaître  que  les  décombres 
qu'elle  recherche  avidement  se  sont  maintenus 
aussi.  On  la  trouve  pourtant  en  dehors  de 
ceux-ci  alentour  des  fermes  et  dans  les  haies. 
C'est  ainsi  que  nous  la  connaissons  à  Livet  : 
chemin  de  la  Tuilerie  et  en  sortant  du  bourg, 
route  de  Louvigny  ;  ainsi  qu'aux  Mées  à  la 
Métairie,  près  l'étang  de  Guéchaussée. 

L'Euphorbia  stricta  L.  trouvée  par  nous  à 
Saint-Saturnin,  aux  Hautes-Grues,  petit  che- 
min allant  de  la  ferme  à  la  mare,  nous  ne 
l'avons  pas  revue  dans  ces  parages.  Ne  serait- 
elle  pas  moins  répandue  dans  le  département 
qu'on  ne  le  suppose  ?  Cette  espèce  est  en  effet 
rare  en  Normandie,  et  rarissime  dans  la 
Mayenne. 

H.   LÉVEILLÉ. 


Herborisations  mayennaises. 

Arabis  perfoliata  Lam.  Abondant  sur  les 
hauteurs  bordant  le  ruisseau  des  Deux-Evail- 
les,  surtout  au  voisinage  de  Saint-Ouen-des- 
Yallons. 

Roripa  pyrenaica  Spach.  Bords  de  la 
Mavenne,  au-dessous  du  bois  de  Gaudrée. 

Camelina  sativa  Fries.  Avesnieres  :  sur 
des  décombres. 

Lathyrus  sylvestris  L.  Bois  de  l'Huisse- 
rie. 

Cicendia  filiiormis  Delarb.  Bords  de 
l'étang  du  Gué-de-Selle. 

Lycopsis  arvensis  L.  Près  du  moulin  des 
Deux-Évailles. 

Alisma  ranunculoides  L.  Bords  de  l'é- 
tang de  Gué-de-Selle. 

Osmunda  regalis  L.  Près  du  moulin  des 
Deux-Evailles. 

L.   Mercier. 


Essais   d'inooulation  des    bactéries    des 
Légumineuses  aux  Graminées. 

Le  Bulletin  de  la  Station  de  l'Illinois  si- 
gnale les  tentatives  faites  par  M.  Schneider 
en  vue  de  provoquer  artificiellement  l'appari- 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


'7 


tion,  sur  des  espèces  différentes  de  Légumi- 
neuses, de  nodosités  donnant  asile  aux  bacté- 
ries fixatrices  d'azote.  Sa  méthode,  plus  lon- 
gue et  toute  différente  de  celle  employée  par 
M.  Bréal  (i)  consiste  dans  la  culture  pure  et 
simple  de  ces  bactéries  et  le  répandage  dans 
le  sol  des  bouillons  de  culture  en  contenant. 

A  cet  effet,  il  fit  deux  extraits  aqueux  de 
Melilotus  alba  pour  servir  de  bouillons  de 
culture  :  le  premier  avec  les  radicelles  et  leurs 
nodosités,  l'autre  avec  les  portions  supérieures 
des  tiges  et  des  feuilles.  Le  liquide  obtenu 
par  la  trituration  complète  de  ces  organes 
était  filtré  et  additionné  de  10  grammes  d'agar- 
agar,  chauffé  jusqu'à  dissolution  complète  et 
filtré  à  nouveau.  Ce  mélange  était  ensuite  in- 
troduit dans  des  tubes  avec  de  la  peptone,  de 
la  pancréatine,  du  sel  en  diverses  proportions, 
puis  ensemencé  avec  des  fragments  de  tuber- 
cules bien  développés  du  Melilotus. 

L'extrait  des  racines  s'est  montré  plus  favo- 
rable au  développement  des  bactéries  (Rhizo- 
bium)  que  l'extrait  des  parties  aériennes,  mais 
on  ne  put  obtenir  une  culture  pure  de  la  bac- 
térie cherchée,  le  Rhi^obium  mutabile. 

M.  Schneider  opéra  ensuite  la  culture  des 
bactéries  du  haricot  ;  il  parvint  à  les  faire  dé- 
velopper dans  des  extraits  de  racines  de  hari- 
ricots  seuls  ou  mélangés  à  des  extraits  de 
maïs.  Après  plusieurs  essais  de  culture,  il  les 
obtint  dans  des  extraits  de  maïs  seuls,  et  fit 
l'ensemencement  du  bouillon  de  culture  dans 
des  pots  portant  de  jeunes  plants  de  maïs  et 
d'avoine.  Après  un  mois  de  végétation,  on  ne 
constata  la  présence  d'aucun  tubercule,  mais 
l'examen  microscopique  fit  découvrir  qu'un 
certain  nombre  de  plants  de  maïs  étaient  en- 
vahis par  le  Rhijobium  Frankii  majus.  L'auteur 
attribue  à  la  présence  de  cette  bactérie  une 
heureuse  influence  sur  le  développement  de 
ces  plants.  Sur  l'avoine,  rien  de  semblable  n'a 
été  constaté. 

P.-V.  Liotard. 


Contributions  à  la  Flore  de  la  Mayenne 
1895 

(Suite) 

Helleborus  fœtidus  L.  Cossé-en-Cham- 
pagne  :  route  de  Bannes,  16  septembre  (H.  LÉ- 
VEILLÉ). 


(1)  M.  Bréal  transporte  simplement  les  bactéries 
fixatrices  d'une  plante  à  l'autre  par  inoculation  di- 
recte dans  la  racine  des  bactéries  renfermées  dans 
les  nodosités. 


Hypericum  hirsutum  L.  Bannes  :  chemin 
de  Saulges  par  la  Huaudière.  (H.  Léveillé). 

Vitis  vinifera  L.  Cossé-en-Champagne  : 
route  de  Bannes,  dans  les  haies.  Subsponta- 
née {la  Mayenne  était  jadis  un  pays  vinicole), 
16  septembre  (H.  Léveillé). 

Rhamnus  catharticus  L.  Saulges  :  petit 
chemin  de  Bannes  (abbé  Leveau). 

Lythrum  hyssopifolium  L.  Bannes  : 
petit  chemin  de  Saulges  par  la  Huaudière 
(H.   Léveillé). 

Gircsea  lutetiana  L.  Saulges  :  près  l'ora- 
toire de  Saint-Cénéré  ;  ancien  chemin  de 
Saulges  à  Chemeré,  17  septembre  (H.  Lé- 
veillé). 

Myriophyllum  spicatum  L.  Bannes  : 
étang  de  la  Paunière  (H.  Léveillé). 

Rubia  peregrina  L.  Saulges  et   Bannes 
chemin  de  la  Huaudière  (abbé  Leveau). 

Kentrophyllum  lanatum  DC.  Cossé-en- 
Champagne  :  route  de  Brûle  n,  à  2  kilomètres 
du  bourg,  près  d'un  four  à  chaux  :  environs 
du  four  à  chaux  près  le  bourg,  16  septembre 
(H.  Léveillé.) 

Onopordon  Acanthium  L.  Cossé-en- 
Champagne  :  route  de  Brùlon,  four  à  chaux 
près  du  bourg,  16  septembre  (H.  Léveillé). 

Sonchus  arvensis  L.  Gare  de  Meslay. 
Adventice.  Ne  se  maintiendra  sans  doute  pas, 
iS  septembre  (H.  Léveillé). 

Campanula  glomerata  L.  Thorigné  : 
rochers  et  buttes  en  face  de  la  cave  Rochefort. 
Indiquée  à  Saulges  parDucLAUxen  iSi7(H.  L.). 

Galamintha  menthsefolia  Host.  Abon- 
dant à  Cossé-en-Champagne,  à  Bannes,  à 
Saulges  surtout  et  à  Chemeré,  16-18  septem- 
bre (H.  LÉVEILLÉ). 

Cynoglossum  officinale  L.  Cossé-en- 
Champagne  :  route  de  Brùlon,  four  à  chaux 
près  du  bourg  (H.  Léveillé). 

Stachys  germanica  L.  Cossé-en-Cham- 
pagne :  route  de   Brùlon,    16   septembre  (H. 

LÉVEILLÉ). 

Teucrium  Chamœdrys  L. Cossé-en-Cham- 
pagne :  route  de  Brùlon  (abbé  Leveau)  ;  abon- 
dant à  Saulges  et  à  Thorigné,  sur  les  buttes 
et  les  rochers, aux  alentours  des  caves,  17  sep- 
tembre (H.  Léveillé). 

Teucrium  Scordium  L.  Bannes  :  pré  au 
bord  du  chemin  conduisant  à  la  Huaudière 
(H.  Léveillé).  M.  Fournier  l'avait  trouvée  en 
1845  dans  le  chemin.  —  Localité  unique  pour 
la  Mayenne.  —  Il  en  existe  une  dizaine  de 
pieds.  17  septembre. 

Buxus  sempervirens  L.  Saulges  et  Tho- 
rigné :  abondant  sur  les  buttes  et  rochers  et 
autour  des  caves,  17  septembre  (H.  Léveillé,. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Juniperus  communis  L.  Cossé-en-Cham- 
pagne  :  rochers  au  bord  du  Treulon  ;  Saulges 
et  Thorigné  :  abondant  sur  les  buttes,  les 
rochers  et  autour  des  rochers,  i~  septembre 

ill.    LÉVI  M 

Salix  triandra  L.  Saulges  :  route  de  Tho- 
rigné, bords  d'une  mare  en  sortant  du  bourg 

(H.   LÉVEILLÉ). 

Elodea  canadensis  Rich.  Saulges  et 
Thorigné  :  dans  l'Erve  (H.  Léveillé). 


Essai  sur   la  flore  des  rochers   et  des 
grottes  de  la  Seine-Inférieure. 

Les  grottes  dont  je  vais  parler  appartien- 
nent, en  général,  à  cette  catégorie  d'orifices 
creusés  dans  les  falaises  crayeuses  de  Nor- 
mandie. On  sait,  en  effet,  que  sur  les  bords  de 
la  mer  et  sur  les  rives  de  la  Seine  s'étendent 
des  roches  aux  formes  pittoresques  dont  les 
flancs  tantôt  à  pic,  tantôt  ondulés,  renferment 
souvent  des  anfractuosités  parfois  inaccessi- 
bles, mais  dont  quelques-unes,  par  contre,  ont 
le  privilège  d'attirer  de  nombreux  touristes. 
Tous  les  guides  ont  parlé  des  falaises  d'Etre- 
tat,  des  roches  d'Orival,  de  Saint-Adrien,  de 
Dieppe,  de  Caumont.  Je  mets  de  côté  l'étude 
de  la  flore  des  falaises  marines  pour  m'occu- 
per  de  celles  qui  avoisinent  la  Seine.  Avant 
de  citer  les  noms  des  espèces,  je  dois  déclarer 
que  je  me  suis  puissamment  aidé  des  travaux 
et  publications  de  MM.  Acloque,  V.  Martel 
et  Melbranche. 

Lichens. —  Endocarpon  hepaticum  Ach. — 
Cladonia  cœspitilia  Flk.  —  Cladonia  squa- 
mosa  Hffm.  —  Collema  furvum  Ach.  — 
Collema  melœnum  Nyl.  —  Collema pulposum 
Ach.  —  Collema  lacerum  Ach.  —  Leptogyum 
filiforme  Arn.  —  Lecanora  parella  Ach.  — 
Lecidea  cupularis  Ach.  —  Opegrapha  grumu- 
losa  Duf.  —  Peltigera  koriçontalis  Hffm.  — 
Verrucaria  conoïdea  Fr. 

Mousses  les  plus  répandues.  —  Homalia 
trichomanoides  B. —  Hypnum abietinum  L.— 
H.  Schreberi  W.  —  H.  rutabulum  L.  —  H. 
Striatum  Schrb.  —  H.  serpens  IL  —  H.  mol- 
luscum  Hedw.  —  Dicranum  majus  Turm. — 
Seligeria  calcarea  B.  —  S.  recurvata  B.  — 
Neckera  crispa  Hed.  —  Grimmia  pulvinata 
Sm.  —  Weisia  verticillata  Brid. 

Fougères.  —  Asplenium  Ruta-muraria  L. 
—  Polypodium  vulgare  L.  —  Scolopendrium 
ofiicinarum  S\v. 

Orchidées.  —  Orcliis  maculata  L.  —  O. 
purpurea  Huds. 

Aroidée. —  Arum  maculatum  L. 


Liliacée.—  Muscari  neglectum  (signalée  par 
M.  Coquerel  à  Elbeuf). 

Graminées.  —  Agrostis  canina  L.  — 
Bri^a  média  L.  —  Bromus  crédits  L.  —  B. 
tectorum  L.  —  Poa pratensis  L.  —  Kœleria 
cristata  Pers. 

Dioscorée. —  Tanins  communis  L. 

Euphorbiacée.  —  Euphorbia  Lathyris  L. 

Polygonée.  —  Rumex  Acetosella  L. 

Silénées  —  Silène  nutans  L.  —  S.  g  al- 
lie a  L. 

Crucifères.  —  Cheiranihus  Cheiri  L.  — 
Thlaspi  mnntanum  L. 

Violariées.  —  Viola  odorata  L,  —  V.  rho- 
tomagensis  Desf. 

Araliacées.  —  Hedera  Hélix  L. 

Geraniacées.  —  Géranium  sanguineum  L. 

—  G.  Robertianum  L. 
Crassulacées.  —  Sedum  acre  L. 
Rosacées. —  Amœlanchier  vulgaris  Mœnch. 

—  Potentilla  verna  L.  — Rubus  fruiicosus  L. 
Epilobiées.  — Epilobium  montanum  L. 
Boraginées.  —  Myosotis  palustris  L. 
Labiées.  —  Teucrium  Chamcedrys  L. 
Scrophulariées.     —      Linaria      vulgaris 

Mœnch. 

Verbascées.  —  Verbascum  Thapsus  L. 

Composées.  —  Tanacetum  vulgare  L. 

Je  n'ai  pas  la  prétention  d'avoir  indiqué 
toutes  les  plantes  qui  peuvent  avoir  pour 
habitat  les  grottes  et  les  roches,  mais  il  me 
suffit  d'avoir  attiré  l'attention  du  lecteur  sur 
les  plus  communes  et  les  plus  faciles  à  ren- 
contrer. 

Ed.   Spalikowski. 


Herborisations  sarthoises,  1895 

Nous  ne  donnons  ci-après  que  les  espèces 
notées  comme  rares  dans  V Inventaire  général 
des  plantes  vasculaires  de  la  Sartlie  de  M.  Gen- 
til en  ajoutant  quelques  variétés  intéressan- 
tes : 

Ranunculus  Lingua  L.  Saosnes  :  étang 
de  Guéchaussée,  bords  du  ruisseau  et  auprès 
des  sources  (H.  Léveillé). 

Impatiens  glandulifera  Royle.  Neuf- 
chàtel  :  route  des  Trois-Ponts,  non  loin  de  la 
forêt,  16  août  (H.  Léveillé).  Cette  espèce 
était  là  échappée  de  jardin  et  accidentelle. 
Mais  nous  l'avons  vue  aux  Indes,  et  connais- 
sant la  facilité  avec  laquelle  elle  se  répand, 
tout  nous  fait  supposer  qu'elle  finira  par  se 
naturaliser  dans  nos  régions. 

Prunus  Mahaleb  L.  Ancinnes  :  Des  Lo- 
ges à  la  Côtière,  abondant  (abré  Leveau  !)  ; 
route  de    Neufchàtel;  Bourg-le-Roi  :  chemin 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'9 


d'Ancinnes  ;  Les  Mées;  Saosnes  ;  Louvignv  : 
route  de  Livet  et  d'Ancinnes  (H.  Léveillé); 
Livet  :  route  de  Saint- Rémy  (abbé  Leveau). 
M.  l'abbé  Leveau,  qui  a  le  premier  reconnu 
l'indige'nat  de  cette  plante  dans  la  Sarthe,  l'es- 
time commune  à  Livet,  Saint-Rémy  et  aux 
environs.  De  nos  propres  observations,  il 
ressort  que  la  plante  est  assez  commune  dans 
toute  la  région,  et  nous  croyons  avec  M.  Gen- 
til qu'elle  est  répandue  dans  tout  le  Saosnois. 

Epilobium  angustifolium  L.  Forêt  de 
Perseigne  :  bas  de  la  vallée  d'Enfer.  Cette 
espèce  est  assez  répandue  dans  la  forêt,  sans 
y  être  commune  (H.  Léveillé). 

Epilobium  roseum  Schreb.  Saint-Rigo- 
mer-des-Bois  :  proche  le  presbytère  ;  Ancin- 
nes  :  route  de  Bourg-le-Roi  ;  chemin  creux  à 
la  droite  de  la  route  de  Neufchàtel  et  de  la 
forêt  au-dessous  de  Livet  ;  Livet  :  petit  che- 
min au-dessous  de  la  Fosse  (H.  Léveillé). 
Cette  espèce  se  propage  rapidement  et  se 
répand  de  plus  en  plus. 

Epilobium  lanceolato  X  roseum.  Ep. 
roseo  X  parviflorum.  Ancinnes  :  chemin 
creux  à  droite  de  la  route  de  Neufchàtel  et  de 
la  forêt,  au-dessous    de  Livet,  4    septembre 

(H.   LÉVEILLÉ). 

Epilobium  obscuro  X  palustre.  Forêt  de 
Perseigne  :  les  Trois-Ponts,  ligne  du  Grand- 
Etang  (H.   LÉVEILLÉ). 

Epilobium  montanum  L.  var.  collinum 
Gmel.  Ancinnes  :  forêt  de  Perseigne,  ligne  de 
Livet,  non  loin  de  l'étang  de  Vaubezon;  che- 
min creux  à  droite  de  la  route  de  Neufchàtel 
et  de  la  forêt,  au-dessous  de  Livet  (H.  Lé- 
veillé). 

Epilobium  tetragonum  L.  var.  adnalum 
Gris.  Avessé  :  route  de  Brûlon,  16  septembre 

(H.  LÉVEILLÉ). 

Senecio  eruciiolius  L.  Saint-Rigomer- 
des-Bois  :  prés  et  jeunes  bois  entre  les  Bail- 
lées et  le  Grand-Larray  (H.  Léveillé). 

Inula  salicina  L.  Saint-  Rigomer-  des- 
Bois  :  prairie  non  loin  des  Baillées  (H.  Lé- 
veillé). 

Achillea  Millefolium  L.  var.  atrorubra 
Nob.  Variété  à  fleurs  d'un  rouge  foncé.  Saint- 
Saturnin  :  le  long  de  la  ligne  de  Rennes,  près 
du  passage  à  niveau  et  non  loin  des  Hautes- 
Grues  (H.  LÉVEILLÉ). 

Centaurea  nigra  L.  var.  lactea  Nob. 
Variété  à  fleurs  de  couleur  crème.  Neufchà- 
tel :  chemin  du  Fourolet  à  Saint-Rémy-du- 
Plain,    non  loin  des    Brousses,    5  septembre 

(H.   LÉVEILLÉ). 

Tragopogon  porrifolium  L.  Les  Mées  : 
champ  sur  la  route  de  l'étang  de  Guéchaussée, 
11  septembre  (H.  Léveillé).  Cette  espèce  est 


sinon  spontanée,  du  moins  naturalisée  dans  la 
Sarthe.  Voici  plusieurs  années  que  nous  la 
rencontrons  dans  les  champs  de  la  région 
comprise  entre  Rouessé  -  Fontaine,  Saosnes, 
Neufchàtel  et  Saint-Rémy-du-Plain,  où  elle 
n'est  pas  cultivée. 

Campanula  glomerata  L.  Ancinnes  :  des 
Loges  à  la  Côtière  ;  Saosnes  :  autour  du 
souterrain  et  de  l'ancien  moulin  à  vent  au 
bord  de  l'étang  de  Guéchaussée;  Saint-Rémy- 
du-Plain  :  route  de  Louvigny;  Louvignv 
friches  à  Gaubert,  en  face  Valbray;  Livet 
chemin  escarpé  de  Verzé  à  la  Brousse;  che 
min  de  Saint-Martin  à  Valbray.  Espèce  qui 
tend  à  se  propager  rapidement  et  de  plus  en 
plus  (H.  Léveillé).  Une  variété  que  nous 
appellerons  subacaulis  se  trouve  avec  le  type 
assez  communément  à  Livet,  Louvigny  et 
Saint-Rémy-du-Plain. 

Gentiana  amarella  L.  Louvigny  :  friches 
à  Gaubert,  en  face  Valbray  ;  route  de  Livet  ; 
Ancinnes    :  des  Loges  à  la    Côtière   (H.    Lé- 

VEILLÉj. 

Stachys  alpina  L.  Neufchàtel  :  petit  che- 
min derrière  la  Brousse  ;  route  d'Ancinnes  ; 
Les  Mées  :  route  de  l'étang  de   Guéchaussée 

(H.  LÉVEILLÉ). 

Thymus  humifusus  Bernh.  Cette  intéres- 
sante variété  du  Thymus  Se rpyllum  L.  abonde 
dans  toute  la  région  comprise  entre  Bourg-le- 
Roi,  Rouessé-Fontaine,  Les  Mées,  Villaines- 
la-Carelle,  Neufchàtel  et  Ancinnes  où  elle  est 
excessivement  commune  (H.  Léveillé). 

Leonurus  Cardiaca  L.  Saint-Rémy-du- 
Plain  :  près  du  cimetière  |H.  Léveilléj. 

Chenopodium  hybridum  L.  Neufchàtel  : 
route  des   Trois-Ponts,  non  loin  de  la   forêt 

(H.  LÉVEILLÉ). 

Buxus  sempervirens  L.  Cette  plante 
plantée  en  haies  à  Livet  il  y  a  de  longues  an- 
nées se  rencontre  aussi  à  Villaines-la-Carelle. 
A  Louvigny,  route  des  Mées,  elle  a  les  allures 
d'une  plante  subspô'htanée.  Elle  existe  depuis 
plusieurs  siècles  dans  cette  localité  (H.  Lé- 
veillé). 

Epipactis  latifolia  L.  Livet  :  bois  des 
Brousses  et  bois  des  Vignes;  Ancinnes  :  che- 
min creux  à  droite  de  la  route  de  Neufchàtel 
et  de  la  forêt,  au-dessous  de  Livet  \H.  Lé- 
veillé) . 

Nous  tenons  d'un  botaniste  de  la  Mayenne, 
M.  Joseph  Daniel,  que  VAceras  anthropo- 
phora  R.  Br.  croissait  jadis  dans  le  jardin  du 
presbytère  de  Poillé  où  peut-être  il  se  trouve 
encore. 


20 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Une  nouvelle  maladie  de  la  pomme  de 
terre. 

M.  Grosjean,  inspecteur  ge'ne'ral  de  l'Ensei- 
gnement agricole,  nous  annonce,  par  la  voie 
du  Bulletin  du  Ministre  de  l'Agriculture, 
qu'une  nouvelle  maladie  a  été  observée  sur  la 
Pomme  de  terre  aux  Etats-Unis. 

Elle  serait  due  à  un  champignon  parasite, 
le  Macrosporium  solanii,  très  commun  sur 
d'autres  Solanées,  notamment  le  Dalura  Stra- 
monium  (Pomme  épineuse)  qui  abonde  parfois 
dans  les  champs  de  pomme  de  terre.  D'où 
utilité  de  détruire  le  Dalura. 

Le  Macrosporium  s'attaque  aux  parties 
aériennes  de  la  Pomme  de  terre,  jamais  aux 
tubercules.  On  constate  généralement  son 
apparition  de  très  bonne  heure,  lorsque  les 
plantes  mesurent  de  10  à  i5  centimètres.  Des 
taches  isolées  d'un  brun  grisâtre,  de  2  milli- 
mètres de  diamètre  à  peine,  apparaissent  d'a- 
bord sur  les  feuilles  de  la  base,  sous  forme  de 
cercles  ou  ovales  concentriques.  Peu  à  peu, 
elles  augmentent,  s'étendent,  prennent  une 
teinte  plus  sombre  et  deviennent  confluentes. 
L'atteinte  est  particulièrement  plus  caracté- 
risée sur  les  bords  des  folioles. 

«  Dix  ou  quinze  jours  après  les  premières 
attaques,  la  moitié  de  la  surface  des  feuilles 
est  brune  ou  noirâtre;  les  portions  atteintes 
se  flétrissent  et  deviennent  cassantes,  tandis 
que  le  reste  est  d'un  jaune  pâle.  Trois  semai- 
nes ou  un  mois  après,  la  partie  foliacée  de  la 
plante  est  morte,  les  tiges  demeurent  vertes 
quelque  temps  encore,  jusqu'au  moment  où 
elles  meurent  à  leur  tour.  Comme  conséquence 
naturelle,  les  tubercules,  dès  les  premières 
atteintes  de  la  maladie,  sont  arrêtés  dans  leur 
développement,  et  la  récolte  est,  suivant  les 
cas,  ou  diminuée  ou  totalement  perdue.  » 

Cette  maladie  est  absolument  distincte  de 
celle  produite  par  le  Phylophthora  infestons. 
11  y  a,  dit  M.  Grosjf.an,  une  différence  bien 
tranchée  dans  le  mode  d'attaque  ainsi  que 
dans  la  marche  des  deux  affections.  Le  Phy- 
tophthora  attaque  les  plantes  plutôt  tardive- 
ment, surtout  en  juillet  et  août,  alors  que  la 
température  atteint  au  moins  vingt  degrés  ;  le 
Macrosporium,  de  bonne  heure  le  plus  sou- 
vent. L'invasion  du  Phylophthora  est  soudaine 
et  rapide,  et  le  cas  n'est  pas  rare  où,  en  un 
ou  deux  jours,  des  champs  de  pommes  de 
terre  sont  entièrement  ravagés  par  ce  para- 
site ;  l'attaque  du  Macrosporium  est  beaucoup 
plus  lente.  Par  contre,  d'après  M.  L.  Jones, 
de  la  Station  agronomique  du  Vermont,  un 
temps  frais  et  relativement  sec  n'entrave  pas  la 
marche    du    Macrosporium    au    point    où    il 


entraverait,   dans  les  mêmes  conditions,  celle 
du  Phylophthora. 

Comme  moyens  préventifs,  on  emploiera  la 
bouillie  bordelaise,  faible  d'abord,  à  1  1/2 
p.  100  de  sulfate  de  cuivre,  en  raison  de  la 
délicatesse  des  jeunes  pousses,  et  l'on  forcera 
la  dose  peu  à  peu.  L'application  devra  en  être 
faite  de  meilleure  heure  que  celle  donnée 
ordinairement  contre  le  Phylophthora.  dont 
l'apparition  est  tardive.  Aux  Etats-Unis,  on 
mélange  à  chaque  hectolitre  de  bouillie 
23o  grammes  de  vert  de  Scheele  ou  arsénite 
de  cuivre  (vert  de  Paris).  Ce  traitement  devra 
être  complété  par  l'incinération  des  fanes  des 
champs  attaqués. 

V.   L. 


Une  herborisation  au  mont  Bessillon 
(Var). 

Dans  les  premiers  jours  de  septembre,  je  me 
trouvais  à  Cotignac,  patrie  du  célèbre  bota- 
niste Gérard,  en  compagnie  d'un  de  mes 
anciens  camarades  d'Ecole  normale,  actuelle- 
ment licencié  ès-sciences  naturelles  et  grand 
amateur  de  botanique,  que  j'avais  invité  à 
venir  passer  quelques  jours  chez  moi  dans 
l'intention  de  nous  livrer  ensemble  à  de  nom- 
breuses courses  à  travers  champs.  L'époque, 
il  est  vrai,  n'était  pas  des  mieux  choisies.  Elle 
était  un  peu  avancée,  beaucoup  trop  même 
pour  certaines  espèces  que  le  soleil  avait  com- 
plètement jaunies  et  desséchées  ;  mais  pour 
plusieurs  autres  qui  commençaient  à  Deine  à 
fleurir  ou  à  fructifier,  c'était  bien  le  moment 
voulu  ;  et  ce  ne  fut  pas  en  vain  que  nous  cares- 
sâmes l'espoir  de  faire  encore  quelque  heu- 
reuse trouvaille,  d'autant  plus  qu'une  impor- 
tante station  botanique,  située  à  deux  ou  trois 
lieues  du  village,  entre  Cotignac  et  Barjols, 
recelait  à  cette  époque,  au  dire  d'un  amateur 
passionné  de  plantes  de  la  localité,  un  grand 
nombre  d'espèces  intéressantes  et  rares,  parmi 
lesquelles  la  mandragore. 

11  nous  offre  lui-même,  —  qui  connaît  les 
lieux,  —  de  nous  y  conduire,  ce  que  nous 
acceptons  de  gaieté  de  coeur.  Mais  soudain,  se 
ravissant,  il  nous  annonce  qu'à  son  grand 
regret,  il  ne  lui  sera  pas  possible  de  nous 
accompagner,  parce  qu'il  doit  s'absenter  du 
pays,  dès  le  lendemain,  pour  une  vingtaine  de 
jours.  Il  nous  promet  quand  même  son  appui 
et  nous  propose  de  se  mettre  aussitôt  à  la 
recherche  d'un  guide.  Nous  le  remercions  de 
sa  bonne  volonté  et  de  son  extrême  obligeance 
et  lui  laissons  entendre  que  quelques  indica- 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


21 


tions  verbales  sommaires  sur  la  route  à  suivre 
suffiront  pour  nous  mettre  dans  l'impossibilité 
de  nous  égarer.  C'est  ainsi  que  le  3  septembre 
nous  mettons  notre  projet  à  exécution. 

Nous  avions  à  faire  l'ascension  d'un  massif 
dont  le  point  culminant,  en  forme  de  ballon, 
atteint  814  mètres.  Et  comme  cette  ascension 
eût  été  des  plus  pénibles  si  elle  avait  dû  être 
faite  en  plein  jour  à  cause  de  la  chaleur  torride 
de  cet  été  sans  fin,  nous  partîmes  d'assez  bon 
matin,  vers  quatre  heures,  c'est-à-dire  plus 
d'une  heure  avant  le  lever  du  soleil,  portant 
avec  nous  nos  accessoires  de  botanique,  à 
l'exception  de  nos  presses  portatives  qui  nous 
eussent  embarrassés,  et  quelques  provisions 
de  bouche. 

La  journée  s'annonçait  magnifique  bien 
qu'une  petite  brise  matinale,  très  fraîche,  fouet- 
tât le  visage  et  qu'en  certains  points  l'horizon 
se  montrât  brumeux  ;  mais  le  reste  du  ciel 
était  pur  et  encore  tout  étoile;  cela  nous  met- 
tait de  la  joie  au  cœur,  car  nous  prévoyions 
une  promenade  des  plus  agréables,  une  récolte 
des  plus  fructueuses. 

Pendant  plus  d'une  heure,  nous  suivons, 
dans  une  obscurité  qui  s'efface  insensiblement 
à  mesure  que  nous  avançons,  un  mauvais  che- 
min, scabreux  et  montant,  zigzaguant  à  travers 
bois  et  clairières.  Arrivés  à  l'ermitage  Saint- 
Joseph  où  aboutit  le  chemin,  force  nous  est  de 
gravir  la  montagne  dont  les  flancs  à  demi  boi- 
sés et  en  pente  relativement  douce  à  cet  endroit 
devaient  faciliter  notablement  notre  ascension. 
Mais  avant  d'aller  plus  loin,  et  comme  les 
dernières  rougeurs  de  l'aurore  annoncent  de 
plus  en  plus  l'apparition  prochaine  du  soleil, 
nous  nous  reposons  un  instant  afin  de  repren- 
dre avec  plus  de  courage  et  moins  de  fatigue 
notre  route,  qu'en  maints  endroits  nous  allions 
être  obligés  de  nous  frayer  à  travers  de  dan- 
gereux précipices  et  d'inextricables  fourrés. 

Les  quelques  minutes  pendant  lesquelles 
nous  restons  assis  sur  la  lisière  du  bois,  ne 
sont  pas  inutilement  employées.  Nous  consta- 
tons déjà  autour  de  nous  la  présence  de  quel- 
ques espèces  peu  communes,  telles  que  Glo- 
bulariavulgaris  qui  abonde  à  la  Sainte-Baume 
et  qui  parait  être  à  peu  près  exclusivement 
remplacée  sur  le  littoral  par  une  autre  espèce 
du  même  genre,  très  communément  répandue  : 
Globularia  Alypum. 

Non  loin,  quelques  tiges  desséchées  de 
Silènes  portent  encore  fièrement  l'épi  de  fruits 
demeuré  intact.  Une  d'entre  elles  possède 
encore  des  fleurs  fanées  depuis  peu.  Il  ne  nous 
est  guère  possible,  avec  si  peu  d'éléments, 
d'arriver,  au  moyen  de  la  flore,  à  la  détermi- 
nation de  l'espèce  en  litige  ;  mais  à  son  seul 


faciès,  à  la  disposition  caractéristique  de  ses 
fleurs  sur  la  tige,  à  leur  nombre  et  à  leur 
dimension  tout  à  fait  restreinte,  nous  inclinons 
à  croire  que  nous  avons  affaire  à  Silène  Otites. 
D'ailleurs,  ce  qui  paraîtrait  confirmer  notre 
assertion,  en  partie  du  moins,  c'est  que  cette 
espèce,  essentiellement  silicicole,  comme  on  le 
sait,  pousse  dans  un  sol  essentiellement  sablon- 
neux. Autour  de  nous  ce  sont  des  berceaux 
de  clématites  (Clematis  Vitalba,C.Flammula) 
qui  s'offrent  à  nos  yeux  ;  puis  des  buissons 
épais  de  Pistacia  Lentiscus,  P.  Terebinthus, 
Paliurus  aculeatus,  Phyllirea  angustifolia , 
Calycotome  spinosa.  Nous  allons  bientôt  com- 
mencer notre  moisson.  Ce  petit  arrêt  de  quel- 
ques minutes  a  suffi  pour  nous  reposer  et  nous 
permettre  de  continuer  avec  ardeur  notre 
course  ;  et  tandis  que  le  disque  solaire  appa- 
raît derrière  une  colline  qui  borne  notre  vue, 
nous  nous  allégeons  de  nos  vêtements,  afin  de 
mieux  nous  couvrir  une  fois  parvenus  au  som- 
met. 

Tout  en  gravissant  la  montagne  à  pas  lents, 
nous  récoltons  sur  le  versant  qui  regarde 
Saint-Joseph  :  Daphne  Gnidium,  Juniperus 
communis,  J .  phœnicea  assez  rares  et  J.Oxyce- 
drus  plus  commun.  Puis  une  petite  discussion, 
toute  scientifique,  ne  tarde  pas  à  s'élever  entre 
nous  deux  au  sujet  d'une  certaine  espèce  de 
Qjiercus  qui  avait  passablement  attiré  notre 
attention  en  plus  d'un  endroit  déjà.  Parmi  ces 
Quercus,  nous  distinguons  nettement  la  pré- 
sence du  Q_.  llex,  du  Q_.  coccifera,  du  Q.  sessi- 
liflora  et  en  de  rares  endroits  celle  du  Q.  pedun- 
culata  de  Ehrhard  qui  n'est  autre  que  le  Q. 
Robur  de  Linné.  Quant  au  Q_.  Suber,  si  abon- 
dant dans  les  bois  du  littoral,  nous  n'avons  eu 
jusqu'à  présent  ni  l'occasion  ni  la  bonne  for- 
tune de  le  rencontrer. 

Nous  remarquons  entre  deux  espèces  voi- 
sines Q.  Ilex  et  Q.  coccifera  une  forme  inter- 
médiaire à  feuilles  très  peu  tomenteuses  en 
dessous,  plus  grandes  et  à  dents  épineuses  plus 
écartées  que  dans  Q.  Ilex.  Mon  compagnon 
pensait  que  ce  n'était  là  qu'une  variété,  entre 
toutes,  du  Q.  llex,  espèce  d'ailleurs  très  poly- 
morphe. Quant  à  moi,  je  ne  partageais  point 
son  avis.  Il  me  parut  que  cette  variété  était 
suffisamment  différenciée  du  type  et  que  d'au- 
tre part  elle  présentait  avec  Q.  coccifera  des 
ressemblances  si  frappantes  quant  à  la  matu- 
ration bienne  des  fruits,  pour  qu'il  n'y  eût  pas 
témérité,  selon  moi,  à  considérer  cette  variété 
comme  une  véritable  espèce,  probablement 
Q.  Aiqendi  de  Grenier  et  Godron  qui  paraît 
être  le  synonyme  de  Q..  pseudo-coccifera  de 
Desfontaines.  Bref,  dans  l'impossibilité  de 
nous  convaincre  que  nous  avions  raison  à  la 


1« 


II'       MONDÉ       DES      PLAN'ITS 


fois  l'un  et  l'autre  et  sachant,  du  reste,  qu'il 
existe  assez  souvent  plus  de  différences  entre 
une  espèce  et  une  variété  qu'entre  deux  espè- 
ces distinctes,  nous  arrêtâmes  là  notre  dis- 
cussion, mais  non  notre  route,  ce  qui  n'eût 
pas  fait  notre  affaire. 

Entre  temps,  nous  avons  cependant  recueilli 
quelques  espèces  intéressantes  telles  que  Iberis 
linifoiïa  qui  commençait  à  fleurir,  puis  tout 
une  collection  de  Germandre'es  :  Teucrium 
Polium,  T.  aureum,  T.  Chamaedrys,  T.  mon- 
tanum  qui  avaient  fleuri  et  probablement  une 
autre  espèce  a  fleurs  jaunes  et  à  feuilles  cré- 
nelées d'un  beau  vert  luisant  sur  la  face  dor- 
sale du  limbe  que  nous  avons  prise  pour  Teu- 
crium flavum.  Chemin  faisant,  nous  récoltons 
encore  Dianthus  saxifragus,  FumanaSpachii, 
Helianthemum  alyssoides,  H.  italicutn,  Ulex 
provincialis,  Carduus  pycnocephalus  croissant 
en  compagnie  d'une  crucifère  que  nous  ne 
connaissons  pas,  Sideritis  scordioides,  Cata- 
nanche  cœrulea,  Odontites  lutea,  O.  viscosa, 
Bupleurum  junceum,  Peucedanum  parisiense, 
Althœa  hirsuta  dont  je  n'ai  malheureusement 
trouvé  qu'un  exemplaire  isolé,  Centaurea  poly- 
cephala.  C.  aspera  var.  calcitrapo-aspera, 
Amelanchier  vulgaris,  Daphne  Laureola,  Acer 
campestre; sur  le  sol, rampant enmasse  touffue, 
Astragalus  pentaglottis  en  fruits;  dans  les  fis- 
sures des  rochers  les  plus  escarpés,  une  saxi- 
frage en  assez  mauvais  état  que  nous  suppo- 
sons être  Saxifraga  bryoides;  çà  et  là  deux 
espèces  de  lin  :  Limon  tenuifolium  et  L,  glan- 
dulnsum,  rares  l'une  et  l'autre. 

Enfin,  quand  nous  atteignons  le  faîte  de  la 
montagne,  notre  montre  ne  marque  pas  moins 
de  8  heures. 

Bien  qu'aucune  brise  ne  se  fit  sentir,  nous 
nous  empressons  de  quitter  nos  ustensiles, 
de  nous  couvrir  et  de  chercher  un  abri,  à 
l'ombre.  Mais  avant  de  prendre  part  au  frugal 
repas  qui  doit  nous  réconforter,  nous  ne  pou- 
vons nous  empêcher,  quoique  essoufflés,  d'ad- 
mirer avec  enthousiasme  l'immense  panorama 
qui  se  déroule  sous  nos  yeux.  Au  nord,  ce 
sont  les  magnifiques  plaines  de  la  Durance  et 
du  Verdon  enserrées  par  les  ramifications 
latérales  des  Alpes  de  Provence  dont  on  aper. 
çoit  assez  distinctement,  en  dépit  de  la  brume, 
les  crêtes  neigeuses  se  profilant  dans  le  loin- 
tain. Au  sud,  c'est  une  immense  mer  de  col- 
lines et  de  forêts,  un  véritable  dédale  d'éléva- 
tions de  toutes  sortes,  s'ent rechoquant  dans  tous 
les  sens,  depuis  l'énorme  rocher  de  Roquebrune 
au  sud-est  jusqu'au  puissant  massif  de  la 
Sainte-Baume  vers  le  sud-ouest,  en  compre- 
nant entre  ces  deux  points  extrêmes  toute  la 
chaîne  des  Maures,  la   barre  de  Saint-Quinit, 


le  Pilon  Saint-Clément  (707  m.)  les  pics  de 
Canderon  et  de  la  Loube  1760  et  83 1  m.)  qui 
entourent  Brignoles,  les  montagnes  de  Tou- 
lon dont  le  Condon  seul  (702  m.)  montre  sa 
pointe.  A  l'Est,  les  montagnes  de  la  Cabrière 
il  1  3  1  m.),  le  Pierron  (1086  m.), et  la  pyramide 
de  Lachens  (1713  m.i  A  l'ouest,  la  chaine 
Sainte-Victoire  qui  prend  naissance  à  Pour- 
rière  (Var)  et  se  termine  aux  environs  d'Aix, 
et  dont  l'altitude  moyenne  varie  entre  950  et 
1.000  mètres.  Enfin,  dans  la  direction  nord- 
ouest  et  tout  à  fait  à  l'horizon,  on  peut  aper- 
cevoir, perdu  dans  le  brouillard,  le  massif 
isolé  du  xMont  Ventoux. 

Nous  demeurons  ainsi  un  bon  quart  d'heure 
en  extase  devant  ce  tableau  si  vaste  que  nous 
ne  pouvons  nous  lasser  d'admirer.  Néanmoins 
comme  la  marche  a  souverainement  excité 
notre  appétit  et  notre  soif,  nous  choisissons 
une  place  à  l'ombre  d'un  roc  et  nous  servons 
notre  modeste  repas,  lequel,  suivi  d'une  heure 
de  repos  et  de  méditation  contemplative,  devait 
nous  dédommager  amplement  de  toutes  nos 
fatigues. 

Vers  les  dix  heures,  nous  nous  apprêtons  à 
retourner;  la  chaleur  était  forte,  il  est  vrai, 
mais  en  somme  nous  avions  à  peu  près  tout 
exploré  et  puis  nous  n'avions  qu'à  redescen- 
dre, ce  qui  était  moins  pénible  ;  nous  allions 
donc  repartir,  anxieux  que  nous  étions  de  rega- 
gner le  logis,  afin  de  pouvoir  employer  notre 
après-midi  tout  à  notre  aise  à  mettre  nos 
glanes  sous  presse,  à  établir  la  liste  des  espèces 
récoltées  et  à  en  déterminer  quelques-unes  sur 
la  dénomination  desquelles  nous  avions  des 
doutes. 

Nous  continuons,  tout  en  revenant  sur  nos 
pas,  à  faire  quelques  recherches  pour  tâcher 
de  découvrir  la  fameuse  mandragore  dont 
nous  n'aurions  jamais  soupçonné  l'existence 
en  pareil  lieu  n'était  qu'elle  nous  avait  été 
signalée  comme  plante  très  rare  croissant 
dans  l'écorce  d'un  vieux  tronc  d'arbre  :  nos 
tentatives  furent  vaines. Comme  compensation, 
en  passant  aux  environs  de  Saint-Martin,  nous 
liâmes  connaissance  avec  une  jolie  petite 
linaire  à  fleurs  jaunes,  à  feuilles  charnues, 
Linaria  supina  qui  existe  assez  abondamment 
dans  la  forêt  de  la  Sainte-Baume. 

D'ailleurs,  abstraction  faite  des  essences 
forestières,  fort  rares  au  Bessillon  et  qui  dif- 
fèrent de  celles  que  l'on  rencontre  à  la  Sainte- 
Baume,  nous  remarquâmes  que  plus  d'une 
espèce,  comme  Primuia  ofjicinalis,  Linum 
glandulosum,  Saxifraga  bryoides,  Globularia 
vulgaris,  Daphne  Laureola,  Linaria  supina, 
Hepatica  triloba,  Amelanchier  vulgaris,  etc., 
étaient  à  la  fois  communes  à  ces  deux  stations 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


20 


botaniques  et  qu'on  les  trouvait  rarement 
ailleurs  dans  la  région.  Nous  en  conclûmes 
que  la  flore  du  Bessillon,  quoique  incompa- 
rablement moins  riche  et  moins  variée  que 
celle  de  la  Sainte-Baume,  ne  devait  pas  moins 
à  cette  dernière  plus  d'un  trait  de  sa  propre 
physionomie. 

Marius  Capoduro. 

Cotignac,  le  iS  septembre  iSg5. 


Revus  des  Revues. 

Cosmos  (n°  555).  —  La  théorie  de  révolution 
en  botanique,  Boulay.  Cet  important  mémoire  de 
M.  l'abbé  Boulay,  présenté  au  Congrès  internatio- 
nal des  catholiques  de  Bruxelles  en  1894,  contient 
des  vues  très  larges  et  très  prudentes  sur  l'évolu- 
tion des  espèces  végétales.  L'auteur,  qui  ne  se 
décide  pas  évidemment  pour  le  système  darwiniste, 
l'admet  cependant,  en  principe  et  a  priori,  comme 
possible,  cette  possibilité  n'impliquant  d'ailleurs 
aucune  probabilité  et  ne  présentant  nullement  les 
caractères  scientifiques  qui  élèveraient  le  système 
au  rang  d'un  fait  indiscutable  en  le  dégageant 
nettement  des  liens  de  l'hypothèse.  Beaucoup  d'évo- 
lutionnistes,  en  effet,  remettent  tout  en  question 
par  le  tait  qu'ils  ne  peuvent  décider  si  la  série 
végétale  entière  dérive  d'un  type  unique  ou  de 
plusieurs  formes  primordiales.  «  La  plupart,  dit 
l'auteur,  lorsqu'ils  sont  arrivés  jusqu'à  un  certain 
point  de  leurs  déductions,  s'arrêtent  et  biaisent. 
Ils  disent,  par  exemple,  qu'il  ne  leur  plaît  pas 
d'examiner  si  la  génération  spontanée  a  fonctionné 
une  fois  ou  plusieurs,  si  elle  a  produit  au  début  de 
nombreuses  plantes  primitives  ou  une  seule,  ou 
encore  si,  toujours  active,  elle  continue  à  engen- 
drer de  nouveaux  organismes,  points  de  départ  du 
développement  de  futures  séries  végétales.  En  pro- 
diguant tant  d'autres  hypothèses,  ils  ont  perdu  le 
droit  de  s'arrêter  à  mi-chemin,  ils  se  doivent  à  eux- 
mêmes  d'être  logiques  et  d'aller  jusqu'au  bout.  » 
Cette  indécision  n'est  pas  pour  taire  accueillir  avec 
confiance  la  théorie  par  les  esprits  sérieux  qui  ne 
se  contentent  pas  d'hypothèses.  Le  principe  de 
l'évolution,  appliqué  avec  logique,  ne  laisse  cepen- 
dant pas  de  doute  sur  l'opinion  à  adopter  :  il  oblige 
à  supposer  qu'une  plante  absolument  primitive  et 
unique  a  dû  précéder  toutes  les  autres.  Car  si  l'on 
admet  plusieurs  types  primordiaux,  on  se  retrouve 
en  présence  de  ces  espèces  absolument  fixes  et 
constantes  que  le  transformisme  veut  éliminer. 
D'un  autre  côté,  la  solidité  du  principe  primordial 
de  cette  théorie,  à  savoir  que  des  traits  communs 
dénotent  toujours  une  origine  commune,  est  mise 
en  suspicion  d'une  manière  plus  frappante  encore 
dans  le  système  de  Naegeli.  «  Ce  botaniste  faisait 
remarquer  très  justement  que  si  on  attribue  à  la 
génération  spontanée  le  mérite  d'avoir  réalisé 
autrefois  les  premiers  débuts  du  règne  végétal,  il 
n'y  a  pas  de  raison  pour  supposer  qu'elle  ait  perdu 
de  son  efficacité.  Dans  sa  manière  de  voir,  les 
plantes  les  plus  parfaites  sont  les  plus  anciennes, 
les  plus  imparfaites  sont  les  plus  récentes,  le  temps 
leur  ayant  manqué  jusqu'à  ce  jour  pour  atteindre 
le  point  culminant  de  leur  évolution.  »  Si  donc, 
comme  il  est  logique  de  l'admettre,  la  cristallisa- 
tion de  la  matière  en  une  cellule  phyllochlorée  et 


de   nature  végétale  n'a  pas  eu  lieu  une  fois   pour 
toutes,  mais  s'est  réalisée  chaque  fois  que  les  con- 
ditions nécessaires  se  sont  trouvées  réunies,  il  y  a 
eu    autant  d'évolutions  distinctes   que   de  germes 
primitifs,  et  la  progression  unique  du  règne  végé- 
tal,  rêvée  et  défendue   par   le   transformisme,    est 
une  erreur.  D'ailleurs,  sa  réalisation  pratique  n'est 
nullement  révélée  parles  deux  seules  preuves  d'or- 
dre tangible  dont  elle  puisse  se  réclamer,  la  varia- 
bilité   actuelle  et  les  acquisitions  de  la   paléobota- 
nique.   Les    variations    offertes   par    les    espèces 
contemporaines   n'ont  jamais  la  valeur  suffisante 
pour  transformer  une  espèce   en   une   autre.   Par 
suite,  les  transformistes  sont  obligés,  pour  étayer 
leur   théorie,   d'introduire  un    facteur    dont  ils  ne 
sont  pas  à  même  d'apprécier  la  valeur,   la  durée. 
«  Quand  l'évolutionniste  dit  que  le  chêne  dérive  de 
l'algue  ou  que  l'algue  est  capable  de  devenir  quel- 
que chose  d'aussi  différent  d'elle-même  que  l'est  un 
chêne,  il  s'appuie  uniquement  sur  de  très  légères 
variations    qu'il    a   constatées   dans   telle  ou  telle 
espèce  de  chêne,  dans  telle  ou  telle  espèce  d'algue. 
La  base  étant  manifestement  insuffisante,  il  intro- 
duit dans  son  argument  un  élément  nouveau,   le 
temps,  et  une  hypothèse.  La  marche  du  raisonne- 
ment devient   à   peu    près    celle-ci  :  les  variations 
constatées  de  fait  sont  sans  doute   assez  restreintes, 
mais  aussi  elles  se  sont   produites  dans  un  inter- 
valle relativement  court.  Si   vous  admettez  que  la 
variabilité  est    proportionnelle   au    temps;  si,   de 
plus,  vous  accordez  un  temps  suffisamment  long, 
il  est  possjble  de  rendre  compte  des  différences  qui 
séparent  les  végétaux  les  plus  disparates.  »  En  réa- 
lité, il  n'y  a  là  qu'une  hypothèse,  qui  peut  être  la 
vérité  comme   elle    peut   être    l'erreur,  car   nous 
ignorons  quelle  est  en  soi,  l'étendue  des  variations 
possibles,  et  aussi  jusqu'où  elles  peuvent  aller  en 
fonction  du   temps,  notre  trop  courte  existence  ne 
nous  permettant  pas  d'apprécier  l'influence  sur  la 
morphologie  végétale  d'une  longue  accumulation 
de  siècles    Quant  aux  données  de  la  paléontologie, 
qui  sont  d'ailleurs  très  incomplètes,  elles  ne   révè- 
lent en  aucun  cas  l'évolution  probable  d'un  groupe 
donné,   et  si  elles  montrent  la  succession  nette  et 
tranchée  de  plusieurs  flores  totalement  différentes, 
elles  n'enseignent  nullement  les  relations  phylogé- 
nétiques   qui  ont    pu  servir  de  trait  d'union  entre 
ces  diverses  flores. —  Les  conclusions  du  mémoire 
de  M.  Boulay  sont  les  suivantes  :   1°  la  création 
du  règne  végétal  n'a  pas  eu  lieu  subitement,  d'un 
seul   coup,  à  l'état  complet,  pour  se  décompléter 
ensuite,  comme   le  pensait  de   Blainville;  2°  nous 
n'avons  pas  la  preuve  qu'elle  se  soit  faite  par  l'ap- 
parition successive  d'espèces  nouvelles,  à  l'état  de 
germes  ou  à  l'état  adulte.  Ce  mode  spécial  de  créa- 
tion est  possible;  il  n'est  pas  prouvé  scientifique- 
ment ;  3°  l'évolution,  à  partir  d'un  ou  de  plusieurs 
types  primitifs,  comporte  une  possibilité  qui  n'est 
pas  contestable.  Mais  cette  possibilité,  considérée  en 
elle-même,   çst   vague,   indéterminée,    dépourvue 
également   de  tout  caractère  scientifique;  40  l'exa- 
men   des    plantes  actuelles   laisse  cette  théorie  à 
l'état  d'hypothèse  non  démontrée;  il  n'apporte  en 
sa  faveur  que  des  probabilités  très  faibles,  insuf- 
fisantes   pour  entraîner    la  conviction;  5"  en  éta- 
blissant la  succession  des  formes  végétales  dans  le 
temps,  la  perfection  et   la  richesse   croissante   du 
règne  végétal  à  mesure  que  l'on   se  rapproche  des 
temps  actuels,   la  paléontologie  fournit  quelques 
indices  en   faveur  de  l'évolution.     Toutefois,    les 
documents   paléontologiques,    trop    incomplets   et 
trop  mal  conservés,   ne  permettent  pas  de  recon- 


24 


I.E      MONDE       DES        PLANTES 


naître  la  dérivation  des  espèces  les  unes  des  autres, 
en  un  mot,  de  vérifier  la  théorie  de  la  descen- 
dance :  6°  la  théorie  de  l'évolution,  étant  donc  très 
loin  d'être  prouvée,  constitue  un  objet  de  recher- 
ches et  non  un  principe  de  démonstration. 

Bulletin  de  l'herbier  Boissier  (n°  q).  — 
Herborisations  au  Costa-Rica,  Ad.  Tonduz.  — 
Acanthaceae  americanae,  G.  Lindau.  —  Les  Chae- 
tomièes  de  la  Suisse,  Jaczewski. 

Erythea  (septembre  i8o5).  —  Observations  on 
Puccinia  mirabilissima,  Walter  C.  Blasdale. 

Journal   de   botanique  (rr  septembre  i8g5) . 

Sur   les  noyaux  des  Urédinés,  G.  Poiraii.t  et 

Raciborski.  —  (16  sept.)  —  Plantes  nouvelles  de  la 
flore  d'Espagne,  A.  de  Coincv.  —  Sur  les  sporanges 
pluriloculaires  Je  /'Aspcrococcuscompressus  Griff., 
C.  Sauvageau.  —  Géographie  botanique  de  la 
Tunisie,  Ed.  Bonnet. 


Bibliographie. 

Travaux  géographiques  exécutés  en  Fin- 
lande. —  Ce  volume,  publié  par  la  Société  de 
Géographie  de  Finlande,  à  laquelle  il  fait  grand 
honneur,  expose,  dans  un  article  intéressant  dû  à 
la  plume  de  M.  J.-P.  Norrlin,  l'historique  du 
développement  des  études  botaniques  dans  cette 
région  et  les  progrès  constants  réalisés  dans  la 
connaissance  de  sa  flore. 

Remarquable  variété  du  «  Nuphar  lu- 
teum  »,  Eduard  Hisinger.  —  La  variété  (pur- 
pureo-signata)  décrite  par  M.  Hisinger  a  été  trou- 
vée pendant  l'été  de  1894  dans  le  petit  lac  Lill- 
Myllylanipi.  dans  le  coin  méridional  delà  paroisse 
de  Yichtis,  dans  le  gouvernement  de  Nyland,  en 
Finlande.  Elle  se  reconnaît  à  ses  pétales  d'un 
rouge  sanguin,  presque  noirs  à  la  marge,  jaunes 
à  l'onglet  et  vers  la  base  ;  le  stigmate  a  son  disque 
plan,  ombiliqué,  purpurin,  et  la  marge  très  entière 
jaunâtre. 

Histoire    physiologique    et    chimique   de 
l'air  que  l'on  respire,    R.    P.    C.    Carrier.    — 
Cette    brochure,    pleine    d'intéressantes   et    utiles 
considérations,  se  termine  par  une  hypothèse  qui 
présente     une    certaine    importance    en    biologie 
générale,  et  que  nos  lecteurs  nous  sauront  gré  de 
leur  faire  connaître.  La  voici  textuellement  :  «  Les 
savants  se  sont  souvent  demandé  et  se  demandent 
encore  s'il  n'a  pas   pu  arriver  dans  le  long  passé, 
et  s'il  ne   peut  pas  arriver  encore  dans  un  avenir 
indéterminé,    que    l'air     atmosphérique    subisse 
d'une    manière  ou  d'une  autre  une  telle  altération 
dans  les  éléments  ou  les  proportions  de  sa  compo- 
sition qu'il  ait  diminué  ou   éteint,  ou   qu'il  dimi- 
nue ou  éteigne  la  vie  de  certains  êtres  au  profit  de 
certains    autres.     Ils    s'accordent    généralement    à 
admettre,  sur  de  bonnes  et  solides  raisons,  je  crois, 
que  dans   les   temps    antérieurs  géologiques,  bien 
longtemps,  des  millions  d'années  avant  la  création 
de    l'homme,    l'air  était    tellement   surchargé  d'a- 
cide  carbonique   que    toute  vie   animale  terrestre 
était    impossible  ;     mais    qu'il    était,    en    cet   état 
même, extrêmement  favorable  à  la  plus  luxuriante 
et   la   plus    rapide    végétation,    aidé    par  un   excès 
d'humidité  chaude;    et  que  ce  fut  principalement 
l'époque  carbonifère    de  l'ère  paléozoîque  qui  vit 
cette   augmentation   extraordinaire    de   croissance 
des  plantes  monocotylédonées   qui   ont,  en  grande 


partie,  fourni  le  charbon  minéral  que  l'on  extrait 
maintenant  des  entrailles  de  la  terre.  Ne  pourrait- 
on  pas  trouver  là  une  des  causes  principales,  sinon 
l'unique  cause,  de  la  disparition  totale,  à  certaines 
époques  géologiques  lointaines,  de  tout  un  type 
ou  même  de  toute  une  classe  d'animaux  ou  de 
plantes  qui  n'existent  plus  maintenant,  et  depuis 
bien  longtemps,  qu'à  l'état  de  fossiles':  Il  serait 
peut-être  téméraire  de  l'affirmer,  mais  non  de  le 
croire.   » 

Mississipi  agricultural  and  mechanical 
Collège  Experiment  Station.  Bulletin  n°  34. 
—  Ce  fascicule  contient  la  liste  des  champignons 
du  Mississipi  appartenant  aux  familles  des  Urédi- 
nés, Ustilaginés,  Péronosporés,  Chytridiacés,  Ery- 
siphés,  Périsporés,  Sphériacés,  Hypocréacés,  Do- 
thidiacés,  Hysteriacés,  Discomycètes.  11  donne 
l'énumération  de  353  espèces  réparties  en  ii3  gen- 
res. 


Informations. 

Un  lecteur  nous  apprend  qu'il  a  fait  une  encre 
excellente  en  pressant  des  baies  de  mahonia,  sans 
l'addition  d'aucune  autre  matière. 

Le  légume  qui  a  obtenu,  à  l'Exposition  d'Angers, 
le  premier  prix  dans  la  section  des  plantes  pota- 
gères, est  un  potiron  pesant  y5  kilogs. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  Ie'  au  3o  septembre. 

De  la  part  de  MM.  F.  Renauld  (i  broch.);  J. 
Christian  Bav  (i  broch.);  A. -S.  Hitchcock  (1  br.); 
R.  P.  Jos.  C.  Carrier  (5  broch.);  Georges  Vilie 
(5  broch.);  Ern.  Malinvaud  (i  vol.);  Barcjri  Ed. 
Hisinger  (2  broch.,  1  vol.);  Federico  Philippi 
(4  vol.)  ;  S. -M.  Tracv  (i  broch.). 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux 
donateurs. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

M.  le  D'  Otto  Kuntze  a  offert  à  l'Académie  un 
important  lot  d'Onoihéracécs  renfermant  plusieurs 
espèces  qui  faisaient  jusqu'ici  défaut  dans  l'her- 
bier, et  une  espèce  ou  tout  au  moins  variété  nou- 
velle dont  nous  donnerons  à  bref  délai  la  diagnose. 

Du  Baron  Ed.  Hisinger  un  Epilobium  angusti- 
folium  L.  à  fleurs  blanches;  de  M.  Emile  Balle  un 
Epilobe  à  stigmate  en  massue  paraissant  se  rap- 
porter au  parvijlorum  Schreb.,  probablement  un 
hybride. 

De  M.  Federico  Philippi,  de  Santiago  (Chili\  un 
envoi  d'une  extrême  importance  ne  comprenant 
pas  moins  de  44  espèces  ou  variétés  dont  un  bon 
nombre  nouvelles  pour  l'herbier  de  l'Académie. 

Nous  adressons  nos  meilleurs  remerciements 
aux  donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEIL.LÉ 


Typographie   Ed.    Monnoyer. 


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Directeur  :    Ht.    LEVEIII.IjE 
Rédacteur  en  chef  :   A.  AGLOQUE. 


SOMMAIRE    DU    N°    73 

Maurice  Willkomm.  —  Grand  concours.  —  Académie  internationale  de  Géographie  bota- 
nique. _  Contributions  à  la  flore  de  la  Saithe,  Bonhommet.  —  La  Nielle  des  blés, 
P.-V.  Liotaro.  —  Espèces  nouvelles  ou  très  rares  pour  la  Mayenne,  Joseph  Daniel. 
—  Les  alcaloïdes  des  Séneçons,  V.  L.  —  Excursion  dans  le  département  de  la 
Mayenne,  E.  MoNr.uni.ON.  —  Herborisations  sartboises,  1S95,  H.  Léveillé.  —  Un 
abricotier  géant,  M.  Capodubo.—  Une  forme  nouvelle  A'Aspidium  Filix-mas,  H.  Lé- 
veillé. —  Note  sur  la  dispersion  du  Palypodium  Pherjopteris  L.  aux  environs  de  Dom- 
tront,  A.-L.  Letacq.  —  Informations.  —  Bibliographie.  —  Mouvement  de  la 
bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'herbier. 


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Square. 

PARIS 

J.-B.  Baillikre  et  Fils,  19,  rue  Haulefeuille. 

Jacques    Lecuevalier,    Librairie    médicale    el 

scientifique,  2:i,  rue  Racine. 

LAVAL 

Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Point). 


LE     MONDE     DES     PLANTES 


MM. 
ARBOST  Jos. 
BALLE  Emile. 
BEAL  J. 
B0CQUILL0N-LIM0US1N. 

BODINIER  Êm. 
De  CANDOLLE  Cas. 
CAl'ODURO  Marius. 
CHRISTIAN  BAY. 
CORREVON    H. 
DANIEL  L. 
DEBEAUX  0. 
DESCHAMPS  ÉM. 
Iill'llS   P. 


Est    publié    avec  la   Collaboration    de 


GADECEAU  Ém. 

GENTIL  Amb. 

GIARD  A. 

GILLOT  X. 

GONOD  d'ARTEMARE. 

GRAY  Cn. 

De  HELDREiCH  Th. 

HÉRIBAUD  Ju. 

HISINGER  (Raron  Éd.) 

HITCHCOCK  A.-S. 

IVANITZKY  N. 

LE  GENDRE  Cu. 

LE  GRAND  Ant. 


LETACQ  A.  L. 
LIOTARD  P.- Y. 
MARCAILHOU  d'AYMERIC 
MERCIER  L. 
M0NGU1LL0N  E. 
MUELLER   (Baron    Von 
OLIVIER    Ern. 
RENAULD   F. 
ROUY  G. 
SADA   A. 

SPALIKOWSKI   Ed. 
TRELEASE  W. 
YVHEELER  C.  F. 


Tout  ce  qui  concerne  la  Direction  doit  être  adressé  à  M.  H.  Léveili.e,  104,  rue  de  Flore,  Le  Mans  (Sai'tlie) 
France  :  —  el  ce  qui  concerne  la  Rédaction,  à  M.  A.  Aclooue,  à  Auxi-Ie-Château  (l'as-de-Calais)  France. 

Adresser  les  demandes  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Monnoyeu.  Imprimeur-Éditeur,  12,  place  des  Jacobins, 
Le  Mans  (Sarihe    I  rance. 

Les  abonnés  à  l'étranger  sont  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandais  de 
poste  internationaux,  en  chèques  ou  lettres  de  change  payables  au  Mans,  à  la  Bancpie  de  France,  au  Comptoir 
d'Escompte,  au  Crédit  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

Lu  ab iiirni  gratuit  sera   servi  à  imite  personne  qui  procurera  à   la   Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  aussi 

longtemps  que  les  abonnements  procurés  seront  renouvelés. 

La  Librairie  médicale  et  scientifique  Jacques  Lechevalier,  23,  rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro- 
duefion  de  la  bande  imprimée  de  la  Revue,  une  remise  de  4li  »/o  sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peuvent 
désirer. 


5e  Année  (2e  Série) 


No  73 


l''1     DÉCEMBRE    l8o5 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

T{evuc  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


Maurice   WILLKOMM 


ASSOCIE    LIBRE    DE    L'ACADEMIE 


Mort  au  château  de  Wartenberg  prés  Nier 


Le  D1'  M.  Willkomm  était,  depuis  le  i5  juil- 
let 1893,  membre  de  notre  Acade'mie  et  titu- 
laire de  la  Médaille  scientifique  internationale. 
C'e'tait  un  savant  modeste  et  des  plus  distin- 
gués. Il  laisse  son  Prodromus  flora;  hispanicœ 
dont  il  venait  de  publier  le  supplément.  Cet 
ouvrage  fondamental  sur  la  flore  d'un  pays 
fécond  en  espèces  rendra  sa  mémoire  impé- 
rissable. 

Le  Dr  Willkomm  était  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Prague  et  ancien  directeur  du 
Jardin  botanique  de  cette  ville. 

Nous  offrons  à  sa  veuve  et  à  sa  famille  nos 
sincères  condoléances. 


Grand  Concours 


Collègues,  lecteurs,  amis,  vous  avez  pu  vous 
rendre  compte,  par  le  nouveau  format  de  la 
Revue  in-40  à  deux  colonnes,  que  nous  vou- 
lons progresser  de  plus  en  plus  et  améliorer 
l'œuvre  commencée. 

Nous  voulons  faire  encore  mieux.  Nous 
organisons  dès  maintenant  un  grand  concours 
entre  les  botanistes.  En  1901,  un  prix  de 
600  francs  sera  décerné  à  l'auteur  du  meilleur 
mémoire  sur  la  botanique  paru  dans  Le  Monde 
des  Plantes  du  1e1'  octobre  1895  au  i«  sep- 
tembre 1900. 

Les  abonnés  du  Monde  des  Plantes  seront 
les  seuls  juges  du  concours,  et  le  prix  sera 
attribué  d'après  leurs  suffrages. 

T.   V. 


Les  mémoires  devront  être  aussi  concis 
que  possible,  la  Revue  ne  pouvant  accorder 
à  chacun  d'eux  qu'une  place  limitée.  Ils  seront 
exclusivement  rédigés  en  français  ou  tout  au 
moins  traduits  dans  cette  langue.  Les  auteurs 
sont  priés  de  les  adresser  à  la  direction  du 
Monde  des  Plantes,  104,  rue  de  Flore,  Le 
.Mans,  Sarthe  (France),  assez  à  temps  pour 
qu'ils  puissent  paraître  dans  la  période  indi- 
quée ci-dessus. 

La  seule  condition  requise  pour  concourir 
est  d'être  abonné  au  Monde  des  Plantes  pen- 
dant la  durée  du  concours. 

H.    LÉVEILLÉ, 
Directeur  du  Monde  des  Plantes. 


Académie   internationale  de    Géographie 
botanique. 

ÉLECTION  DU  DIRECTEUR  POUR    1S96 

Électeurs  :  20. 
Majorité  absolue  :    11. 

M.William  TRELEASE. ..      i3  voix.  Elu. 

Les  votes  de  plusieurs  de  nos  collègues  de 
l'Inde,  de  l'Australie  et  de  l'Amérique  ne  nous 
sont  pas  encore  parvenus,  mais  ne  peuvent 
rien  changer  au  résultat. 


Par  décision  en  date  du  18  octobre  1895  : 
M.  A.  Acloque,  Associé  libre  de  l'Académie 
et  rédacteur  en  chef  du   Monde    des    Plantes, 
est  nommé  Secrétaire  adjoint  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

F.  Renauld. 


Le    R.    P.    P.  Gave  remercie  l'Académie  de 
'avoir  admis  au  nombre  de  ses  membres. 


26 


LE       MONDE       DES       PLAN  I  I  S 


Contribution  à  la  Flore  de  la  Sarthe, 
simple  indication  en  vue  de  recherches 
futures. 

Ranunculus  gramineus  L.  Environs  de 
Mamers. 

Pirola  minor  1..  Forêt  de  Perseigne  :  ravin 
sans  ruisseau,  non  loin  de  La  Fresnaye  : 
Aubigné  :  bois  sur  la  gauche  du  chemin  de 
fer. 

Lathrœa  Clandestina  L.  Le  Breil. 

Calamintha  Nepeta  Link.  Environs  de 
Saint-Calais 

Orchis  odoratissima  L.  Savigné-sous-le- 
Lude. 

BONHOMMET. 


La  Nielle  des  blés 


Un  fait  nouveau  dans  l'histoire  des  plantes 
vénéneuses ,  fait  qui  trouvera  certainement 
quelques  incrédules,  nous  est  signalé  dans  un 
article  publié  récemment  dans  le  Réveil  Agri- 
cole par  M.  P.  Pourquier,  le  distingué  Direc- 
teur de  l'Institut  vaccinal  de  Montpellier. 

Les  semences  de  la  Nielle  des  blés  (Agro- 
stemma  Gilhago),  dont  la  toxicité  pour  le 
bétail  est  affirmée  par  tous  les  savants  qui  font 
autorité,  serait,  si  l'on  en  croit  l'auteur  de  cet 
article,  une  excellente  nourriture  pour  les 
moutons. 

Le  fait  est  pourtant  possible.  L'espèce  zoo- 
ludique  joue  un  rôle  des  plus  importants  dans 
les  causes  qui  font  varier  l'activité  des  plantes 
vénéneuses.  Le  lapin,  par  exemple,  jouit  d'une 
immunité  reconnue  à  l'égard  du  violent  poison 
fourni  par  la  Belladone,  l'atropine,  alors  que 
cet  alcaloïde  végétal  possède  une  action  vio- 
lente sur  l'organisme  de  l'homme  et  d'autres 
animaux. 

C'est  au  dernier  concours  delà  ville  d'Arles 
que  M.  Pourquier  a  eu  l'occasion  de  voir  dis- 
tribuer à  des  moutons  des  semences  de  nielle 
à  raison  de  ioo  kilogrammes  par  jour,  en 
deux  repas,  pour  cent  dix  tètes.  Cette  nourri- 
ture était  alternée  avec  une  demi-ration  de 
glands  de  chêne  préalablement  trempés.  Il 
avait,  du  reste,  cinq  ou  six  ans  auparavant, 
signalé  un  fait  analogue,  observé  dans  sa  pro- 
pre ferme  sur  un  troupeau  de  bêtes  ovines  qui 
recevait,  chaque  jour,  une  assez,  forte  ration 
de  graines  de  nielle;  mais  son  affirmation  fut 
contredite  par  de  nombreux  journaux  agri- 
coles et  vétérinaires,  et  il  ne  jugea  pas  pru- 
dent de  s'obstiner,  malgré  la  realité  des  faits. 


M.  A.  Giard,  le  savant  professeur  à  la  Sor 
bonne,  a  signalé,  à  ce  sujet,  à  M.  Pourqi  1ER 
l'analyse  suivante,  publiée  dans  l'un  des  der- 
niers numéros  des  Connaissances  médicales, 
d'une  étude  de  M.  Lii.lm.ik,  savant  russe,  sur 
le  pain  fait  avec  la  farine  de  seigle  contenant 
de  la  nielle  des  blés  : 

«  Bien  que  la  nielle  soit  considérée  comme 
toxique,  il  arrive  assez  souvent,  en  Russie, 
que  dans  les  années  où  la  récolte  est  mau- 
vaise, les  paysans  font  usage  de  seigle  renfer- 
mant jusqu'à  10  p.  ioo  de  nielle,  sans  qu'on 
ait  constaté  aucun  accident.  Quelquefois,  il 
arrive  même  que  dans  le  commerce  on  ren- 
contre des  farines  contenant  jusqu'à  4?  ou 
60  p.  100  de  cette  graine  étrangère. 

»  L'auteur  s'est  demandé  d'où  provenaient 
ces  contradictions  entre  les  idées  admises  et 
les  faits  observés. 

0  Si  l'on  donne  à  des  chiens  de  la  farine 
niellée  mélangée  aux  aliments,  ces  animaux 
sont  incommodés  avec  0  gr.  5o  de  nielle  par 
kilogramme  de  poids  vif,  correspondant  à 
o  gr.  o3  de  githagine,  principe  actif  de  la 
nielle  ;  mais  si  on  a  soin  de  dessécher  la  même 
farine  pendant  six  heures  à  l'etuvc  à  go  ou 
100  degrés,  on  n'observe  pas  de  phénomènes 
d'intoxication,  même  avec  des  doses  notable- 
ment supérieures  à  la  quantité  toxique. 

«  L'auteur  a  pris  lui-même,  en  quarante-six 
jours,  1,453  grammes  de  nielle  ;  le  pain  fabri- 
qué avec  une  farine  a  i5  p.  100  de  nielle  est 
amer,  et,  même  avec  20  à  21  p.  100,  il  n'est 
pas  toxique. 

«  C'est  que,  d'après  M.  Lebedeff,  la  chaleur 
pendant  la  cuisson  décompose  le  toxique,  au 
moins  partiellement,  ce  qui  explique  pour- 
quoi, malgré  l'usage  de  farine  de  seigle  niel- 
lée, on  n'observe  pas  de  cas  d'intoxication.   » 

Peut-être  les  semences  de  nielle  employées 
pour  l'alimentation  des  ovidés  ont-elles  subi 
une  cuisson  préalable  pour  atténuer,  sinon 
détruire  leur  action  nocive. 

M.  Pourquier  n'en  dit  rien  mais  il  pourra, 
aisément  s'en  assurer,  puisqu'il  affirme  avoir 
connaissance  d'un  négociant  de  Marseille  qui 
en  opère  la  vente  au  prix  de  G  lr.  5o  les  cent 
kilos. 

Voilà  un  lait  qu'il  m'a  paru  intéressant  de 
signaler  aux  lecteurs  du  Monde  des  Plantes. 

P. -Y.     LloTAKI). 


Espèces  nouvelles  ou  très  rares  pour  la 
Mayenne 

Nou^  devons  toutes   les  indications  suivan- 
tes à  un  botaniste  de  talent  aussi  modeste  que 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


27 


passionné,  M.  Joseph  Daniel,  percepteur  à 
Chemeré-le-Roi,  qui  herborise  avec  succès 
dans  toute  la  région.  Nous  le  remercions 
vivement  d'avoir  bien  voulu  nous  communi- 
quer ses  précieuses  observations. 

Nous  diviserons  celles-ci  en  trois  parties  : 
i°  Espèces  nouvelles  ou  très  rares  ;  2,0  Espèces 
rares  ;  3°  Espèces  peu  communes. 

Aconitum  Napellus  L.  Saulges  :  bords  de 
l'Erve,  près  le  moulin  de  Pré.  Espèce  nouvelle 
pour  le  département. 

Linum  gallicum  L.  Route  de  Chemeré  à 
Cossé-en-Champagne  :  entre  la  Bluterie  et  la 
Navelière,  2?  juillet  iSq5. 

Orlaya  grandiflora  Hoffm.  Thorigné  : 
près  la  cave  Rochefort,  22  juillet   i8q5. 

Torilis  heterophylla  Guss.  Saulges  :  che- 
min du  bourg  à  Montguyon,  4  mai  iSq5. 
Espèce  nouvelle  pour  le  département. 

Kentrophyllum  lanatum  DC.  Chemeré  : 
près  le  Bois-Chauvin. 

Barkhausia  setosa  DC.  Chemeré  :  près 
le  bourg,  chemin  de  Saint-Pierre,  1S94. 

Campanula  glomerata  L.  Thorigné  :  la 
Cité,  rive  gauche  de  l'Erve;  Saulges  :  le 
Jumeau,  18  juillet  1895. 

Melampyrum  arvense  L.  Route  de 
Forcé  à  Laval,  i5  juin;  Saulges  :  chemin  des 
Prés  à  l'Eglandière,  18  juin  1895. 

Orobanche  améthystes  Thuill.  Che- 
meré :  près  le  bourg,  route  de  Chemeré  à 
Cossé-en-Champagne,  3o  mai  1895.  Espèce 
nouvelle  pour  le  département. 

Orobanche  hederse  Vauch.  Saulges  :  le 
Pont  du  Gué;  Thorigné  :*près  la  cave  Roche- 
fort. 

Ajuga  genevensis  L.  Chemeré  :  près  la 
Place.  Espèce  nouvelle  pour  le  département. 

Calamintha  officinalis  Moench.  Saulges  ; 
Chemeré. 

Stachys  recta    L.   Épineux-le-Séguin  :  le 
bourg,  sur  un  mur. 
Samolus  Valerandi  L. Saulges  :  les  Prés. 
Amarantus  viridis  L.  Chemeré  :  jardins, 
rues.  Espèce  nouvelle  pour  le  département. 

Narcissus  pseudo-Narcissus  L.  Che- 
meré :  bois  de  Staouëly  ;  Saulges  :  proche  le 
moulin  de  Pré  ;  Montguyon. 

Orchis  Simia  I.am.  Chemeré  :  prèsThé- 
valles. 

Garex  depauperata  Good.  Chemeré  : 
bois  de  Staouëly,  mai  iSg5. 

Nardurus  tenellus  Reich.  Chemeré  :  sur 
les  murs,  1895. 

Festuca  Myuros  L.  Chemeré  et  Saulges  : 
roches  calcaires. 

En  outre,  M.  Daniel  attend  l'année  pour  les 
espèces  suivantes,   dont  les  unes  ont  disparu 


et  les  autres  ont  besoin  d'être  révisées.  Nous 
ne  les  citons  que  pour  prendre  date. 

Medicago  polycarpa  Willd.  Espèce  nou- 
velle pour  le  département. 

Ribes  rubrum  L. 

Torilis  nodosa  Gasrtn.  Espèce  nouvelle 
pour  le  département. 

Anchusa  italica  Retz  Espèce  nouvelle 
pour  le  département. 

Lathraea  Squammaria  L. 

Salvia  Sclarea  L. 

Salvia  Verbenaca  L.  Espèce  nouvelle  pour 
le  département. 

Polygonum  mite  Schrank.  Espèce  nou- 
velle pour  le  déparlement. 


Les  alcaloïdes  des  Séneçons 

Un  journal  médical  anglais  ayant  signalé  cer- 
taines parties  du  genre  Séneçon  comme  remède 
populaire  contre  l'aménorrhée,  MM.  A.  Grand- 
val  et  H.  Lajoux  ont  été  amenés  à  étudier,  au 
point  de  vue  chimique,  les  différentes  espèces 
de  Séneçons. 

Leurs  recherches  ont  d'abord  porté  sur  le 
Senecio  vulgaris  (Séneçon  vulgaire).  Ils  ont 
obtenu  un  premier  alcaloïde,  la  Sénécionine 
repondant  à  la  formule  :  C18  H2:i  Az  O6,  qui  ne 
parait  pas  posséder  des  réactions  bien  tran- 
chées. Avec  l'acide  nitrique  par  exemple,  elle 
prend  une  teinte  rosée  mais  la  coloration  est 
très  faible  et  doit  être  attribuée  à  la  présence 
de  traces  d'un  second  alcaloïde  :1a  Sénécine. 

La  détermination  des  caractèreset  propriétés 
chimiques  de  cette  dernière  a  démontré  qu'elle 
était  absolument  différente  et  distincte  de  la 
Sénécionine.  Toutefois  la  petite  quantité  dont 
MM.  Grandval  et  Lajoux  disposaient,  ne  leur 
a  pas  permis  encore  d'en  effectuer  l'analyse 
élémentaire. 

L'étude  du  Soiecio  Jacobxa  (vulgairement 
grande  Jacobée)  a  permis  de  retirer  de  cette 
espèce  deux  alcaloïdes,  l'un  soluble  dans 
l'éther,  et  l'autre  insoluble,  dont  les  caractères 
et  les  réactions  sont  identiques  à  ceux  de  la 
sénécionine  et  de  la  sénécine  retirées  du 
Séneçon  vulgaire. 

Voilà  donc  deux  alcaloïdes  nouveaux  à  join- 
dre à  la  moschatine  et  à  l'achilléine,  les  seuls 
retirés  jusqu'à  ce  jour  des  plantes  de  la  famille 
des  Composées. 

V.   L 


28 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


Excursions  dans  le  département  de  la 
Mayenne 

Pendant  les  vacances  du  mois  d'août,  j'ai 
eu  l'occasion  de  faire  plusieurs  voyages  à 
bicyclette  dans  le  département  de  la  Mayenne, 
qui  m'a  permis  de  remarquer  en  passant 
quelques  plantes  intéressantes.  J'ai  visité, 
notamment  au  point  de  vue  bryologique  plu- 
sieurs stations  de  la  vallée  de  l'Erve  :  Viviers, 
les  rochers  de  St-Pierre-sur-Erve  et  de 
Saulges.  Durant  quelques  instants  de  recher- 
ches, j'y  ai  constaté,  outre  les  vulgarités  que 
l'on  rencontre  à  peu  près  partout,  un  assez 
bon  nombre  de  Mousses  remarquables. 

Sur  quelques  talus  schisteux  de  la  route  de 
St-Jean-sur-Erve  à  St-Pierre,  j'ai  récolté  Des- 
matodon  nervosus,  associé  à  Barbula  cuneifolia 
et  Pottia  intermedia.  A  St-Pierre-sur-Erve,  les 
rochers  calcaires  à  droite  de  la  route,  derrière 
le  four  à  chaux,  m'ont  fourni  : 

Dicranella  varia,  Leptotrichum  flexicaule, 
Grimmia  apocarpa,  G.  pulvinata,  G.  orbicu- 
laris,  Orthotrichum  anomahim,  Eucalypta 
vulgaris,  E.  streptocarpa,  Hypnum  chryso- 
phyllum,  H.  molluscum.  Sur  les  rochers  égale- 
ment calcaires  de  Saulges,  au-dessus  d'un 
moulin,  j'ai  constaté,  outre  la  plupart  des 
espèces  précédentes  :  Barbula  sqaarrosa 
Funaria  calcarea,  Hypnum  circinatum,  Re- 
boulia  hemispheerica. 

A  Viviers,  sur  les  talus  schisteux  près  du 
bourg,  existent  Barbula  aloides,  Leucodon 
sciuroides  f.  falcata.  Dans  un  chemin  boueux 
à  droite  de  la  route  de  Viviers  a  N'outré,  j'ai 
récolté  Archidium  phascoides  et  Physcomi- 
trella  païens.  Enfin,  dans  la  forêt  de  la  Grande 
Charnie,  en  allant  vers  St-Denis  d'Orques,  le 
ruisseau  descendant  à  l'étang  d'Etival-en- 
Charnie  m'a  fourni  Pterygophyllum  lucens; 
les  endroits  marécageux,  Sphagnum  interme- 
dium,  associé  à  d'autres  Sphaignes  communes 
telles  que  Sphagnnm  cymbifolium,  S.  acuti- 
folium,  S.  subsecundum,  et  les  troncs  d'arbres 
Ulota  crispa,  quelques  touffes  de  C  Bruchii 
et  de  U.  intermedia. 

Je  possède  le  catalogue  des  mousses  de  la 
Mayenne  publié  par  M.  lloulbert  dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  scientifique  d'Angers, 
XVIIe  année.  iss;;.  —  Je  ne  sais  s'il  existe 
pour  ce  département  d'autres  publications 
bryologiques  postérieures  à  ce  catalogue.  Dans 
tous  les  cas,  en  le  consultant,  on  verra  que 
les  espèces  suivantes  :  Sphagnum  intermedium, 
Ulota  Bruchii.  U.  intermedia,  Physcomitrella 
païens,  Eucalypta  streptocarpa,  Leucodon 
sciuroides  f.  falcata,  Pterygophyllum  lucens, 
Hypnum     circinatum.    Desmatodon    nervosus, 


Barbula  squarrosa,  et  Leptotrichum  Jle.vicaule 
n'y  figurent  pas;  peut-être  sont-elles  nouvelles 
pour  le  département  de  la  Mayenne.  —  Toutes 
les  espèces  précitées  existent  dans  le  départe- 
ment de  la  Sarthe,  à  l'exception  d'une  seule> 
Hypnum  circinatum  qui  n'y  a  jamais  été 
signalée. 

Phanérogames. 

Verbascum  nigrum  I..  —  Gesures,  route  de 
la  Pôoté,  août  iSq5. 

Stachys  germanica.  I..  —  Viviers,  route  de 
N'outré;  Ste-Suzanne,  route  de  Viviers,  août 
iS.i5. 

Scirpus  fusais  L. — Viviers,  route  deVoutré.à 
l'entrée  d'un  chemin  humide  au  pied  de  rochers, 
août  i8o,5. 

Erigeron  acre  !..  —  Ste-Suzanne,  murs, 
août  i8o,5. 

MoNGUILI.ON. 


Herborisations  sarthoises,  1895 

(Suite) 

Helleborus  viridis  L.  Blèves  :  haie  d'un 
champ  derrière  l'Eglise  non  loin  du  ruisseau 
de  l'Autrèche.  Spontané?  (H.  Léveilli  I. 

Epilobium  roseum  Schreb.  Neufchâtel  : 
les  Baillées  (H.  Léveillé). 

Epilobium  tetragonum  L.  var.  aunatum 
Gris.  La  Eresnaye  :  entre  le  bourg  et  le  Ché- 
douet.  (H.  Léveillé). 

Inula  Helenium  L.  La  Fresnaye:  chaintres 
d'un  pré  et  bords  d'un  chemin  entre  le  bourg 
et  le  Chédouet  '  M.  Maclé  !). 

Senecio  erucifolius  L.  La  Fresnaye  : 
petit  chemin  de  l'étang;  Roullée  :  chemin  du 
moulin  de  Roullée  (abondant)  et  route  de 
Blèves  (IL  Léveillé). 

Chrysanthemum  segetum  L.  Neufchâtel  : 
les  Buttes  (IL  Léveillé),  les  Baillées  (abbé 
Leveau  !). 

Tanacetum  vulgare  L.  Roullée  :  bords 
de  la  Sarthe  (H.  LÉ\  EILLÉ  |. 

Campanula  glomerata  L.  Yillaines-la- 
Carelle  :  route  de  Neufchâtel  par  la  foi  et. 
friches  au-dessus  du  calvaire  (11.  Léveillé). 

Campanula  Trachelium  L.  Aillières  : 
excavations    calcaires  en   face  du  château  (H. 

LÉVEILLÉ). 

Gentiana  Cruciata  L.  Yillaines-la-Carel- 
le  :  route  de  Neufchâtel  par  la  forêt,  friches 
au-dessus  du  calvaire  (H.  LÉVEILLÉ). 

Verbascum  nigrum  L.  Beauvais  :  chemin 
conduisant  à  la  route  de  Mamers,  au-dessus 
des  carrières  et  vis-à-vis  du  château  de  la 
Gastine  (H.  I.i  \  i  u.i  i  |. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Verbascum  thapsiforme  Schrad.  Neuf- 
châtel  :  les  Buttes;  Aillières  :  chemin  des 
Boularderies  au  Haut  Bouchage  (H.  Léveillé). 

Teucrium  Scordium  L.  Route  de  Blèves 
aux  Aulneaux,  petit  chemin  à  gauche,  bords 
d'une  douve,  en  face  d'une  croix  (H.  Léveillé). 

Utricularia  vulgaris  L.  Etang  de  La 
Fresnaye  ((H.  Léveillé). 

Melissa  officinalis  L.  La  Fresnaye  :  Le 
Prieuré  (M.  Maclé). 

Buxus  sempervirens  L.  Aillières  :  le 
Haut  Bouchage  (H.  Léveillé). 

On  trouve  assez  communément  à  La  Fres- 
naye et  à  la  Roullée  le  Rhammts  catharticus  L. 

Nasturtium  sylvestre  R.  Br.  Saosnes  : 
bords  de  l'étang  de  Guéchaussée(H.  Léveillé). 

Androsœmum  officinale  Ail.  Luceau  : 
ravin  de  Charance  (H.  Léveillé). 

Galium  decolorans  G.  G.  Villaines-la- 
Carelle  (H.    Léveillé). 

Pimpinella  magna  L.  var  dissecta  Retz. 
Livet  :  petit  chemin  de  Valbray  par  St-Martin 

(H.   LÉVEILLÉ). 

Centaurea  Scabiosa  L.  var  laevis  Corb. 
Livet  :  route   d'Ancinnes  par  Vaubezon  (H. 

LÉVEILLÉ). 

On  m'a  signalé  au  rond  de  Fontaine-Pescé 
dans  la  forêt  de  Perseigne,  une  plante  dont  le 
signalement  correspond  à  la  diagnose  du 
Pirola  minor. 

J'ai  trouvé  en  outre  la  var.  maculatum  Desp. 
du  Lamium  Galeobdolon  Crantz  dans  le  bois 
d'Acacias  de  Gourtilloles,  route  d'Alençon  à 
Ancinnes.  Cette  variété  me  parait  sans  impor- 
tance. Quant  au  Paris  quadrifolia  L.  signalé 
déjà  au  Val  dans  la  partie  humide  du  bois  de 
Chaumiton,  il  se  trouve  aussi  dans  le  bois  et 
.  le  taillis  voisins  du  château.  • 

H.  L. 


.  Un  abricotier  géant 

Il  existait,  il  y  a  quelques  jours  à  peine,  à 
Hvères,au  quartier  de  la  Font-de-1'Ange,  dans 
le  verger  d'un  horticulteur  renommé,  un  arbre 
qui  a  eu  longtemps  son  histoire  et  sa  célébrité. 
Il  vient  de  disparaître  d'une  façon  qui  n'est 
pas  des  moins  tragiques. 

Cet  arbre  était  un  abricotier  gigantesque, 
dont  les  branches  s'étendaient  sur  un  cercle 
d'environ  quinze  mètres  de  circonférence  ;  le 
tronc  mesurait  2"'70  de  tour,  et  sous  son 
ombrage  vingt-cinq  personnes  pouvaient  faci- 
lement trouver  un  abri  contre  les  ardeurs  du 
soleil. 

De    fort    loin,    pépiniéristes  ,   cultivateurs, 


curieux  même  venaient  le  visiter,  car  sa  fécon- 
dité, parait-il,  était  demeurée  proverbiale. 

Il  a  produit  dans  une  seule  saison  jusqu'à 
4.000  kilogs  de  fruits  dont  l'heureux  proprié- 
taire chargeait  plusieurs  charrettes  à  destina- 
tion du  marché  de  Toulon.  Plusieurs  fois  sa 
récolte  a  été  vendue  sur  pied  5oo  francs.  Elle 
constituait,  comme  on  le  voit,  un  assez  joli 
revenu.  Les  fruits,  malgré  leur  abondance, 
étaient  d'une  grosseur  remarquable.  Ils  appar- 
tenaient à  l'espèce  connue  sous  le  nom  de 
<;  abricot  royal  ». 

Cet  arbre  avait  poussé  au  hasard  d'un 
noyau  perdu  dans  la  terre.  Il  avait  été  repiqué 
il  y  a  70  ans  par  un  oncle  du  propriétaire  qui 
vit  encore  et  qui  touche  à  sa  quatre-vingt- 
septième  année. 

Dans  les  premières  années  de  sa  replanta- 
tion, il  se  développa  en  branches  et  en  feuil- 
lages ;  mais  il  était  d'une  désolante  stérilité. 
Un  jour,  on  le  déchaussa  pour  l'arracher.  La 
nuit  empêcha  de  terminer  ce  travail,  et  le 
lendemain  matin  le  propriétaire  avait  changé 
d'idée. 

L'abricotier,  comme  effrayé  de  cette  menace 
de  mort  prématurée,  se  mit  aussitôt  à  donner 
des  fruits  et  se  conquit  rapidement  une  répu- 
tation qui  lui  attira  des  milliers  de  visiteurs. 

Avec  l'âge  une  partie  du  tronc  vint  à 
s'oblitérer,  et  une  sorte  de  caverne  se  creusa 
à  l'intérieur.  Des  frelons  y  firent  leur  nid.  Le 
propriétaire  résolut  de  débarrasser  l'arbre  en 
question  de  ses  hôtes  incommodes;  mais  il 
eut  une  assez  malencontreuse  idée.  Il  essaya 
de  les  étouffer,  le  soir,  en  y  allumant  du  sou- 
fre. L'opération  terminée,  il  crut  avoir  plei- 
nement réussi  et  se  retira  tranquillement 
chez  lui,  certain  qu'il  était  d'avoir  exterminé 
une  bonne  fois  pour  toutes  ces  vilains  hymé- 
noptères. 

Malheureusement  le  feu  qui  couvait  à  l'inté- 
rieur du  creux,  activé  encore  par  l'action 
d'un  violent  mistral,  consuma  l'arbre  dans  la 
nuit.  Le  lendemain,  le  propriétaire,  à  sa 
grande  stupéfaction,  n'en  aperçut  plus  que  les 
débris  de  branches  et  de  rameaux  à  demi 
calcinés  sur  le  sol. 

M.   Capoduro. 


Une  forme  nouvelle  d'Aspidium  Filix-mas. 

La  forme  dont  il  s'agit  diffère  du  type  par 
ses  frondes  bipinnées  à  segments  ailés  à  lobes 
dentés  et  bidentés  à  leur  extrémité  ;  le  lobe 
inférieur  et  externe  de  chaque  segment  est 
semi-auriculé    à   la    base.    Quant    aux    sores, 


50 


LE       MONDE      DES      PLANTES 


bien  que  leur  disposition  soit  modifiée  par 
L'anomalie  des  frondes  qui  les  rend  plus  dis- 
tants les  uns  des  autres,  ils  sont  peu  nom- 
breux aux  deux  rangs  et  à  la  base  des  lobes 
comme  dans  le  type. 

Cette  nouvelle  forme  qui,  à  première  vue, 
parait  une  espèce  distincte,  n'est  même  pas 
une  variété  nouvelle.  C'est  une  simple  varia- 
tion qui  montre  qu'on  ne  doit  attacher  qu'une 
minime  importance  aux  partitions  des  Fou- 
gères aussi  bien  qu'aux  anomalies  si  fréquen- 
tes chez  les  espèces  de  cette  famille. 

Nous  avons  vu  un  Polypodium  vulgare  que 
ses  partitions  répétées  rapprochaient  des 
Asplenium  exotiques  et  rendaient  méconnais- 
sable; nous  avons  vu  tous  les  passages  du 
type  de  cette  même  espèce  à  sa  variété  cam- 
bricum.  Nous  avons  remarqué  la  variation 
dœdaleum  du  Scolopendrium  officinale  sur  des 
pieds  présentant  des  frondes  normales,  et 
nous  demeurons  convaincu  qu'il  v  a  là  une 
nouvelle  preuve  de  l'élasticité  spécifique,  dans 
ce  sens  que  l'espèce  varie  extrêmement  dans 
ses  propres  limites. 

La  Fougère  dont  il  s'agit  aujourd'hui  a  été 
trouvée  par  M.  Joseph  Daniel  à  Saulges 
Mayenne),  chemin  de  la  Croisnière  à  Mont- 
guyon. 

Etant  donné  qu'il  s'agit  d'une  simple  varia- 
tion et  qu'on  a  l'habitude  de  les  dénommer 
sans  doute  en  vue  d'empêcher  des  botanistes 
novices  de  crier  à  la  nouveauté  et  de  fabriquer 
des  espèces,  nous  ne  voyons  pas  pourquoi, 
tout  en  protestant  que  nous  ne  la  considérons 
que  comme  une  variation,  nous  ne  donnerions 
pas  à  la  nouvelle  forme  le  nom  de  Asp.  filix- 
mas  Sw.  var.paradoxum  Léveillé  et  J.Daniel. 

H.    LÉVEILLÉ. 


Note  sur  la  dispersion  du  «  Polypodium 
Phegopteris  »  L.  aux  environs  de  Dom- 
front  Orne  . 

Le  Polypodium  Phegopteris  L.  est  une  fou- 
gère de  la  région  subalpine  répandue  dans  le 
massif  vosgien  et  les  montagnes  du  centre. 
D  L  Nord-Ouest,  elle  n'habite  que  la 
Normandie  et  elle  est  considérée  avec  raison 
comme  une  espèce  des  plus  rares. 

La  .Y  uvelle  Florede  M.  Corbière  l'indique 
à  Brotome  (Eure  ,  a  Vire  (Calvados)  et  à  Saint- 
Bômer  (Ornci,  où  elle  a  été  observée  dans  plu- 
sieurs endroits  parle  D1  Perrier  et  M.  Chf.\  a- 
LiERjelle  a  été  également  recueillie  aux  Rondes- 
-  près  Tinchebray    par   M.  l'abbé   Roi 


(Cfr.  Catalogue  des  plantes  des  environs  de 
Dom/ront  par  A.  Chevalier  :  Bulletin  Je  la 
Soc.  Linn.  de  Normandie,  i8o3,  p.  309  . 

Le  27  septembre  dernier  M.  Chevalier  me 
l'a  fait  récolter  à  la  Fosse-Artour  (Commune 
de  Rouelle);  quelques  jours  après  M.  Ch. 
Renaut,  professeur  au  collège  de  Fiers,  m'en 
a  montré  plusieurs  échantillons,  qui  pro- 
venaient des  environs  de  cette  ville.  Enfin  tout 
récemment  je  l'ai  trouvée  à  Pré-en-Pail 
[Mayenne),  au  pied  de  rochers  humides. 

Si  l'on  remarque  que  ces  différentes  localités 
de  l'Orne,  de  la  Mayenne  et  du  Calvados  sont 
situées  dans  un  rayon  de  3o  kilomètres  autour 
de  Domfront,  on  peut  présumer  que  le  P. 
Phegopteris  existe  sur  d'autres  points  de  la 
région  :  j'engage  donc  vivement  les  botanistes 
à  le  rechercher. 

Sa  présence  dans  notre  département  et  sur 
nos  limites  sera  une  preuve  déplus  en  faveur 
du  caractère  boréal  de  la  flore  de  l'Orne  par 
rapport  aux  contrées  qui  l'avoisinent  (Cfr. 
A.-L.  Letacq  :  Considérations  sur  la  géogra- 
phie botanique  de  l'Orne.  Annuaire  Normand, 
l8g5,  p.  246-289). 

Alençon,  le  i5  octobre  1  Sy5 . 

A.-L.  Letacq. 


Informations. 

—  *  MM.  DiLAuet  C°,  37.  Soho  Square,  Londres, 
viennent  de  publier  un  important  catalogue  de 
Botanique  comprenant  :  Botanique  systématique 
—  Mélanges  —  Botanique  médicale  —  Biographies 
botaniques  —  Publications  périodiques.  La  maison 
Dulau  accepte  en  paiement  des  petites  sommes 
les  timbres-poste  européens  ou  américains. 

3->-  On  nous  informe  qu'une  mission  scienti- 
fique française  doit  s'embarquer  pour  Madagascar 
à  l'effet  d'en  étudier  la  faune,  la  flore  et  le  sol  et 
d'en  rapporter  des  collections. 

—  v  Les  relevés  publiés  par  le  gouvernement  de 
l'Inde  montrent  un  total  de  2.893  personnes  tuées 
parles  faines,  et  21.538  par  les  serpents,  en  l'an- 
née 1804,  chiffres  un  peu  plus  élevés  que  ceux  de 
i8g3.  Le  Bengale  seul  entre  pour  1 .6u3  et  g. 856 
respectivement.  En  outre,  97.371  têtes  de  bétail 
ont  été  victimes  tant  des  fauves  que  des  serpents, 
contre  g  1  .666  en  i8g3. 

Il  est  regrettable,  en  présence  de  ces  chillVes,  de 
constater  que  la  destruction  des  bêtes  nuisibles  a 
diminué  sensiblement,  13.447  fauves  et  102.210 
serpents  avant  été  détruits  en  1894,  contre  lii.'iog 
et  117.120  respectivement  pendant  l'année  pré- 
cédente. 


Bibliographie. 


Missouri  botanical  Garden.  sixth  annual 
Report.  —  Ce  nouveau  rapport  de  1895  est  digne 

.les  précédents  tant  par  les  travaux  qu'il   renferme 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


3l 


que  par  les  62  planches  et  gravures  dont  il  est 
illustré.  Contrairement  aux  précédents,  le  présent 
volume  ne  renferme  pas  les  publications  anniver- 
saires du  jardin  botanique  comprenant  le  sermon 
des  rieurs  et  les  procès-verbaux  des  deux  banquets 
annuels,  toutes  choses  d'un  intérêt  moins  général. 
Il  n'en  contient  pas  moins  1^4  pages. 

Nous  trouvons  dans  les  Mémoires  scientifiques 
la  Révision  des  espèces  de  Sagiltaria  et  Lophoto- 
carpus,  par  Jared  G.Smith,  dont  nous  avons  rendu 
compte  antérieurement  ;  Leitneria  jloridana  par 
William  Trelease,  que  nous  avons  analysée  jadis; 
Etudes  sur  la  dissémination  et  la  réflexion  de  la 
feuille  du  Yucca  aloifolia  et  autres  espèces  par 
Herbert  J.  Webber.  L'auteur  distingue  trois 
modes  de  dissémination  correspondant  à  trois 
types  de  fruits.  Aussi  distingue-t-il  trois  groupes 
de  yuccas  :  Sarcoyucca,  à  fruits  charnus  indéhis- 
cents; Clistoyucca,  à  fruits  secs  indéhiscents; 
Chcenoyucca,  à  fruits  capsulaires,  déhiscents. 

La  section  Sarcoyucca  renferme,  à  elle  seule, 
environ  la  moitié  des  espèces  connues  du  genre. 

Les  animaux  frugivores  sont  les  agents  probables 
de  dissémination  des  espèces  de  cette  section. 

Les  fruits  des  autres  sections  sont  les  uns  roulés 
à  maturité  et  finalement  brisés,  ce  qui  permet  la 
sortie  des  graines,  les  autres  disséminés  par  l'ac- 
tion du  vent. 

Tant  qu'à  la  réflexion  des  feuilles,  la  première 
cause  doit  être  attribuée  à  la  relation  qui  existe 
entre  la  lumière  et  la  croissance  de  la  plante  et  à 
la  nécessité  de  celte  réflexion  propre  à  débarrasser 
la  plante  des  détritus  qui  se  logeraient  infaillible- 
ment dans  une  couronne  de  feuilles  rigides  et 
dressées. 

D'autres  causes,  telles  que  la  protection  des 
graines  contre  l'attaque  des  animaux  et  la  facilité 
plus  grande  de  dissémination  expliquent  encore  la 
réflexion  des  feuilles  de  Yucca. 

Des  Notes  et  observations  sur  des  espèces  nou- 
velles (Sedum  Texanum,  Zephryanthes  pulchella, 
Sagittaria  isoetiformis,  Eragrostis  sporoboloides, 
E.  grandiflora,  E.  Beyrichii),  ou  peu  connues  par 
Jared  G.  Smith,  et  des  Notes  sur  la  flore  des  ter- 
rasses glaciaires  du  comté  d'Aitchison  (Missouri) 
terminent  le  volume. 

Parmi  les  espèces  signalées  dans  ce  dernier  tra- 
vail, nous  relevons  Gaura  parviflora  Dougl.,  G. 
coccinea  Pursh. 

Sur  un  exemplaire  chilien  de  Pterodela 
pedicularia  Jj.  à  nervation  doublement 
anormale,  par  Alfred  Giard.  —  De  cette  note  du 
distingué  professeur  à  la  Sorbonne,  note  extraite 
des  Actes  de  la  Société  scientifique  du  Chili  et 
relative  à  un  Psocide  d'ailleurs  répandu  en  Europe, 
mais  trouvé  au  Chili  sur  de  vieux  ceps  de  vigne, 
nous  ne  citerons  ici  que  la  conclusion  : 

«  Les  variations  tératologiques  de  la  réticulation 
«  des  ailes  des  Insectes  apparaissent  d'une  façon 
«  brusque,  en  discontinuité  avec  l'état  normal.  Si 
«  elles  se  maintiennent  par  hérédité,  elles  consti- 
«  tuent  des  variétés  nouvelles,  parfois  même  des 
«  espèces  ou  des  genres  nouveaux,  lorsque  d'autres 
«  caractères  viennent  à  se  modifier  additionnelle- 
«  ment,  de  façon  à  permettre  une  diagnose  diffé- 
«  rentielle  plus  complète.  Partant  de  là,  certains 
«  naturalistes  ont  prétendu  que  toutes  les  espèces 
0  avaient  une  semblable  origine,  et  que  Faction 
0  des  facteurs  primaires  ou  secondaires  de  l'évolu- 
«  tion,  le  Lamarkisme  et  le  Darwinisme,  devaient 
«  céder  la  place  à  cette  nouvelle  conception  de  la 
0  descendance  des  êtres  vivants  par  modifications 
«  tératologiques  discontinues. 


«C'est  là,  pensons-nous,  une  interprétation 
«  inexacte  et  exagérée  de  faits  en  eux-mêmes  très 
«  intéressants.  La  production  des  espèces  par  voie 
«  discontinue  demeure  un  cas  particulier,  dont 
«  l'importance  peut  avoir  été  méconnue,  mais 
«  qu'il  convient  cependant  de  ne  pas  ériger  en  loi 
ce  générale. 

«  En  réalité,  les  divers  types  de  nervation  repré- 
«  sentent  autant  d'états  d'équilibre  stable  entre 
«  lesquels  ne  peuvent  s'établir  des  passages  gra- 
'i  duels  continus.  Les  formes  intermédiaires  à  ces 
«  états  d'équilibre  ne  sont  pas  réalisées  parce 
«  qu'elles  ne  correspondent  pas  à  des  états  de 
«  stabilité  suffisante.  Pour  me  servir  d'une  compa- 
«  raison  triviale,  qui  fera  mieux  comprendre  ma 
«  pensée,  on  ne  peut  monter  la  moitié  ou  une 
■  fraction  quelconque  d'une  marche  d'escalier. 
«  Dans  des  cas  semblables,  le  progrès  est  forcément 
«  discontinu,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  ne  se 
.1  manifeste  que  d'une  façon  discontinue.  Mais  on 
«  ne  peut  tirer  de  ces  faits  aucun  argument  contre 
«  la  tormation  des  espèces  par  sélection  naturelle  ; 
«  encore  moins  ne  faut-il  pas  y  chercher  la  solu- 
«  tion  unique  et  complète  des  problèmes  si  com- 
te plexes  du  transformisme.  » 

Illustrationes  plantarum  Europse  rario- 
rum,  auctore  G.  Rouy.  Fascicule  IL  —  Nous 
n'avons  rien  à  ajouter  aux  éloges  que  nous  accor- 
dions naguère  à  cette  superbe  publication  qui 
immortalisera  son  auteur.  M.  Rouv  rend  à  la 
science  un  éminent  service  en  reproduisant  par  la 
photographie  des  plantes  qu'il  est  difficile,  sinon 
souvent  impossible,  de  posséder  en  herbier.  La 
finesse  d'exécution  des  planches  est  telle  que  celles- 
ci  peuvent  supporter  l'examen  à  la  loupe. 

Nous  engageons  vivement  nos  amis  des  collèges, 
musées  ou  autres  institutions  à  souscrire  à  cette 
œuvre  remarquable.  11  paraît  par  an  4  fascicules  et 
le  prix  de  chaque  fascicule  est  de  5o  francs.  Nous 
servirons  volontiers  d'intermédiaire  à  ceux  de  nos 
lecteurs  ou  collègues  qui  voudraient  se  procurer 
ce  monument  précieux  pour  l'observation  et 
l'étude. 

Le  présent  fascicule  renferme  les  planches  XXVI 
à  L.  Voici  la  liste  des  espèces  figurées  :  Ranun- 
culus  lacerus  Bell.!  non  Reichb.,  Draba  cuspidata 
M.  B.!,  D.  Loiscleurii  Boiss.,  Biscutella  montana 
Cav.,  B.  rosularis  Boiss.  et  Reut.  var.  brevifolia 
Rouy,  Reseda  bipinnata  Willd.,  Dianthus  nardi- 
formis  Janka,  Cerastium  pyrenaicum  J.  Gay, 
Imperaloria  angustifolia  Bell.,  Valeriana  hispidula 
Boiss.,  Cephalaria  balearica  Coss.,  Jasonia  cam- 
phorata  Rouy,  Cirsium  ligulare  Boiss.,  Centaurea 
seridis  L.,  Andryala  Rothia  Pers.,  Hieracium 
Marislense  Rouy,  Campanula  saxatilis  L.,  Echium 
polycaulon  Boiss.,  Gratiola  linifolia  VahL,  Armeria 
cantabrica  Boiss.  et  Reut.,  Plantago  minor  Fries, 
Beta  nana  Boiss.  et  Heldr.,  Euphorbia  Broteri 
Daveau,  Crocus  Jmperati  Ten.,  Tulipa  platystigma 
Jord.,  Scirpus  globifer  Welw.,  Brachypodium  sanc- 
tion Janka,  Cystopteris  sudetica  A.  Br.  et  Milde. 

Index  Kewensis  plantarum  phaneroga- 
maiiini,  B.  Davdon  Jackson.  —  Cet  important 
travail  renfermant  par  ordre  alphabétique  toutes 
les  espèces  de  plantes  phanérogames  publiées  jus- 
qu'à l'année  i885,  avec  leurs  synonymes  et  l'indi- 
cation de  la  région  où  elles  croissent,  vient  de 
prendre  fin  par  l'apparition  du  fascicule  IV  qui 
renferme  également  les  additions  et  les  corrections. 
Espérons  voir  bientôt  ce  travail  complété  par 
l'Index  des  espèces  publiées  depuis  i885  jusqu'à 
nos  jours. 


32 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


Plantas  nuevas  chilenas  Plantes  nouvelles 
du  Chili),  par  le  D1  R.-A.  Philippi.  Santiago,  i^>;- 
I  es  quatre  volumes  que  nous  avons  sous 
les    .  mt  d'uni    grande    importance   pour  la 

I  !  ire  ,!  i  Chili  et,  au  point  du  vue  de  la  Flore 
comparée  du  globe,  pour  la  Botanique.  Ils  renfer- 
ment les  espèces  nouvelles  découvertes  et  publiées 
ces  dernières  années.  Ces  espèces  appartiennent 
au\  familles  suivantes  :  Crucifères,  Bixacées,  Vio- 
lacées, Polygalées,  Malvacées,  Malpighiacèes , 
Tropéolées,  Oxahdées,  Linécs,  Zygophyllacèes, 
Rhamnées,  Anacardiacées,  Papilionacées,  Césalpi- 
nées,  Mimosées,  Rosacées,  Onothéracées,  Cactées, 
Ribésiacéi  .  Saxifragacées,  Francoacées,  Ombelli- 
fbres,  Loranthacées,  Cornacées,  Rubiacées,  Valé- 
rianées  .  'Boopidées  ,  Composées  ,  Lobéliacées , 
Campanulaçées,  Lentibularièes,  Orobanchées,  Asclé- 
piadées,  Genlianées,  'Bignoniacécs.  Polemoniacées, 
Convolvulacées,  Hydrophilacèes,  'Boraginées,  La- 
biées. On  y  trouve  aussi  de  nouvelles  espèces  de 
Mesembrianthemum  et  des  espèces  inédites  appar- 
tenant aux  familles  des  tomes  II,  III  et  IV  de  Gay. 

La  plupart  des  espèces  sont  non  seulement  nou- 
velles pour  la  Flore  du  Chili,  mais  pour  celle  du 
globe.  Klles  ont  été  nommées  par  nos  savants 
collègues  le  D1  R.-A.  Philippi  et  le  professeur  Fed. 
Philippi.  Nous  ne  pouvons  en  donner  ici  la  lmigue 
éiuimération. 

Parmi  les  genres  auxquels  sont  attribuées  de 
nouvelles  espèces,  signalons:  Cardamine  (i8esp.), 
Nasturtium  (8  esp.l,  Sisymbrium  (n  esp.),  Viola 
g  esp.  ;,  Spergularia  (i  1  esp.),Spha>ratcea  (i  i  esp.), 
Cristaria  (2b  esp.),  Géranium  (8  esp.),  Oxalis 
(ïi  esp.),  Phaca  (16  esp.),  Astragalus  (g  esp.), 
Vicia  (14  esp.),  Adesmia  (16  esp..  Càlandrinia 
(47  esp.),  Ribes  (g  esp.),  Escallonia  (8  esp.),  Hy- 
drocotyle  (6  esp.),  Ajorella  10  esp.),  Pimpinella 
(7  esp.),  Galium  (8  esp.),  \'aleriana  (11  esp.), 
'Boopis  [8  esp.),  Mutisia  (11  esp.),  Gochnatia 
(8  esp.),  Tylloma  [8  esp.),  Chœtanthera  (14  esp.l, 
Oriastrum  1  1  esp.),  Nassauvia  (10  esp.),  Triptilium 
(g  esp.),  Leuccria  (21  esp.),  Hamœanthus  (g  esp.), 
Hypocharis  [16  esp.),  Erigcron  (t<S  esp.),  Solidago 
(8  esp.),  Haplopappus  (3i  esp.),  Haplodiscus 
iS  esp.  ,  Cony\a  [28  esp.),  'Baecharis  (14  esp.), 
Senecio  103  esp..),  Gnaphalium  [26  esp.),  Helio- 
tropium  (10  esp.),  Eriirichium  (55    esp.),  Stachys 

rO- 

A  noter  le  nouveau  genre  Lavidia. 

N'omettons  pas  de  signaler  la  présence  au  Chili 
des  Malva  silvestris  I...  M.  niexensis  Ail.,  Géra- 
nium pusillum  1..,  Helosciadium  nodijlorum  Koch . , 
Sherardia  arvensis  1..,  Hypochxris  glabra  L.. 
y/,  radicata  I...  Cirsium  lanceolatum  Scop.,  7în<- 
ne/fa  vulgaris  L.,  Lamium  amplexicaule  L.,  7>n- 
crium  Scorodonia  L. 

Ces  espèces  qui  ont  été  récemment  découvertes 
dans  ce  p.ivs  paraissent  y  avoir  été  introduites. 

(In  a  pu  voir  par  la  simple  énumération  des 
genres  que  la  flore  chilienne  offre  de  nombreuses 
analogies  avec  la  Flore  européenne  et  que  les 
formes  végétales  qui  la  composent  se  rapprochent 
beaucoup  des  nôtres. 

Les  0  racées  chiliennes  comprennent,    d'a- 

près MM.  Philippi,  les  espèces  suivantes:  Jussieua 
repens  L.  var.  diffusa  Forsk.,  Gayophytum  hùmile 
Ad.  Juss.,  G.  robustum  l'h.,  G.  gracile  Ph.,  G.  den- 
sifolium    l'h.,    Sphœi  1     acuminatum     l'h., 

Onothera  odorata  Jacq.,  O.  glabrescens  Ph., 
O.  propinqua  Spach.  var.  sparsiflora  Gay,  O.  Ibari 
Ph.,  O.  magellanicû  l'h..  O.  valdiviana  l'h.,  <;,.jV- 
(ia  Heucki  l'h.,  (i.  ambigua  Ph.,  Epilobium  acon- 
Caguenum  l'h..  A',  albijlurum    l'h.,  /•.'.  pedicellare 


Presl.  var.?,  /•.'.  lignosum  V.  l'h  .  /•;.  ramosttni  l'h., 
/v.  andinum  l'h.,  7.".  pauciflorum  l'h.,  /•.'.  gracile 
Ph.,   /•;.  glibcllum  Forst.,7-'.  junceum  Forst. 

Nous  aumns  occasion  de  nous  prononcer  sur 
toutes  ces  formes  au  cours  de  nos  éludes  sur  les 
Onothéracées  et  de  fixer  d'abord  le  nombre  des 
espèces  avant  d'en  rechercher  la  dispersion. 

11.    L. 

Excursions  botaniques  dans  les  Hautes- 
Vallées  de  la  Tarentaise  (du  g  juillet  au 
ioaoùt  1894),  parle  R.  R.  Gave,  Rédemptoriste. 
Chambéry,  i8g5. 

Très  intéressants  récils  d'excursions  dans  un 
superbe  pays,  véritable  Eldorado  du  botaniste,  dit 
l'auteur.  Le  distingué  botaniste  a  su  mêler  dans  ces 
pages  au  récit  de  ses  herborisations  le  charme 
d'une  narration  fidèle  et  vivante.  Nous  relevons  la 
présence  en  Savoie  du  Tunica  Saxifraga  Scop. 
L'intrépide  marcheur  signale  bon  nombre  de  Rosa 
intéressants,  de  nombreuses  plantes  rares  et  une 
variété  laciniatum  du  Jiibes  pelrainn.  A  noter  à  la 
couche  de  Saint-lion  Y  Epilobium  angustifolium  L. 
Le  R.  P.  Gave  considère  VHorminum  pyrenaicum 
comme  spontané  dans  cette  localité.  Au  lac  de 
'Lignes,  il  a  eu  l'heureuse  fortune  de  découvrir 
le  Potamogeton  marinus  L.  UEpilobinm  Fleicheri 
Hochst.  trouvé  au  Val  d'Isère  n'est  pour  nous 
qu'une  variation  de  17-.'.  Dodonœi  Vill.  F.n  face  du 
glacier  de  la  Galise,  l'auteur  signale  une  variété 
no\i\e\\cflosculosiis  du  Senecio  incanus  L.  A  remar- 
quer parmi  les  espèces  intéressantes  :  Juniperus 
Sabina  L  ,  Cystopteris  montana  Link.,  Geum  rep- 
lans L.  Cette  dernière  a  été  signalée  à  l'auteur  par 
M.  l'abbé  Chanoux,  recteur  de  l'hospice  du  Mont- 
Saint-Bernard.  Au  vallon  deChavière,  nous  retrou- 
vons Epilobium  Fleicheri.  Au  col  de  Chavière 
croit  \'E.  alpinum  L. 

Le  travail  que  nous  venons  d'analyser  succinc- 
tement sera  un  guide  précieux  pour  les  botanistes 
herborisant  dans  la  Tarentaise.  On  n'en  saurait 
taire  un  meilleur  éloge. 


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Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


IVi 


«  TSenedidu   universa   germinantia   in  lerra 
«  Domino.  » 

Dan.,  ch.  III. 


Directeur 
Rédacteur  en  chef  :  A.  ACLOQUE 


HL    LEVEILLE 


SOMMAIRE    DU    N»    74 

Bonne  année.  — "Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  L'albumine  active, 
substance  de  réserve,  V.  L.  —  Espèces  rares  et  peu  communes  pour  la  Mayenne, 
Joseph  Daniel.  —  La  fécondation  arlilicielie  de  la  vigne  et  le  Millerandagc,  P.  V. 
Liotaud.  —  La  théorie  des  ancêtres  communs.  A.  A.  —  Inlluence  de  la  sélection  du 
grain  dans  une  même  variété  de  blé,  V.  L.  —  VEpilobium  palustre  L.  aux  environs  de 
Vire,  E.  Biui  —  La  greffe  bout  à  bout,  V.  L.  —  Onothéracécs  de  la  vallée  de  la 
Garonne,  0.  Deueaux.  —  Un  champignon  de  la  vigne,  V.  L.  —  L'esprit  de  routine 
dans  les  campagnes,  Cai'opuho.  —  Evolution  de  l'organisme  niusrique,  A.  Acloque. — 
L'Ortie  comme  liémostatique„et  cicatrisant.  — Revue  des  Sociétés  savantes.  —  Revue 
des  Revues.  —  Bibliographie.  —  Informations.  —  Mouvement  de  la  bibliothèque.  — 
Mouvement  de  l'herbier. 


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i  :  —  et  ce  qui  <  Rédaction,  à  M.  A.  Acloqi  e,  a  Auxi-le-Château  (Pas-de-Calais)  France. 

les  demandes  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Monnoyeh,  Imprimeur-Éditeur,  1-J.  place  des  Jacobins, 
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meni  rédigés  en  français.  La  seule  condition   i r  concourir  est  d'être  abonni'1  au  Monde  des  Plante»  pendant  la  dur 

du  concours. 

La  Libraii  le  el  scientifique  Jacques  Leciievalif.b,  23,  rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro- 

n   de   la   bande  imprimée  de  la    Revue,  une  remise  de   18     o   sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peinent 

désirer. 


5«  Année  <2«  Série) 


No  74 


i"  Janvier   i8r6 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Trente  Internationale  illustrée  de  "Botanique. 


Bonne  Année  ! 

Au  seuil  de  l'année  nouvelle,  le  Monde  des 
Plantes  souhaite  bonheur  et  prospérité  à  ses 
collaborateurs  et  à  ses  lecteurs,  en  les  priant 
tous,  au  nom  de  la  science,  de  lui  continuer 
leur  concours,  tmi  seul  peut  assurer  son  exis- 
tence. 

Académie   internationale  de   Géographie 
botanique. 

L'Académie,  la  Rédaction  du  Monde  des 
Plantes,  les  titulaires  de  la  Médaille  scienti- 
fique internalionaleprésenlent  leurs  meilleurs 
vœux  d'heureuse  année  à  M.  William  Tre- 
LEASE,leur  nouveau  directeur  pour  l'année  qui 
s'ouvre,  et  à  M.  Ferd.  Renauld,  directeur 
sortant,  et  remercient  ce  dernier  de  la  façon 
dont  il  a  accompli  son  office. 


Par  décision,  en  date  du  8  décembre,  le 
R.  P.  Sodiro  de  Quito  est  nommé  associé 
libre  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

Ferd.   Renauld.  . 


Par  décision,  en  date  du  1"  décembre, 
M.  B.  Souche,  Président  de  la  Société  bota- 
nique des  Deux-Sèvres,  est  nommé  membre 
auxiliaire  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

Ferd.  Renauld. 


En  retour  des  condoléances  à  eux  adressées, 
au  nonvde  l'Académie,  par  son  secrétaire  per- 
pétuel, Mme  Pasteur  et  ses  enfants  «  remer- 
cient profondément  M.  LÉVEILLE  et  ses 
confrères  de  l'Académie  internationale  de  Géo- 
T.  v. 


graphie  botanique  de  la  part  qu'ils  ont  prise  à 
leur  douleur.  » 


MEDAILLE  SCIENTIFIQUE  INTERNATIONALE 

Par  décision  du  directeur,  prise  en  Conseil, 
en  date  du  3i  décembre  iSq5, 

Sont  promus  à  la  médaille  de  2e  classe  : 
MM,    Henry  Trimen   (Ceylan).  Handbook   of 
the  Flora  of  Ceylan. 
O.    Debeaux    (Toulouse).    Flore    de    la 
Kabylie  du  Djurdjura. 
Sont  nommés  titulaires   de   la   médaille  de 
3e  classe  : 

MM.   L.  Giraudias  (Poitiers).  Ensemble  de  ses 
travaux  botaniques. 
Em.   Bodinier  (Hong-Kong).    Contribu- 
tions à  la  Flore  de  Chine. 
J.,  de  Rusunan  (Lez-Plouénan).  Contri- 
butions à  la  Flore  de  France. 
Hector  Serres  (Dax).  Ensemble  de  ses 

notes  botaniques. 
Eugène  Niel  (Rouen).  Travaux   sur  la 

flore  de  Normandie. 
J.    Dorfler  (Vienne).    Contributions   à 

l'étude  des  Onothéracées. 
Sic.   Brogi  (Sienne).  Travaux  d'histoire 

naturelle. 
Bofill  (Barcelone).   Ensemble    de    ses 

études. 
Christian   Bay  (Des  Moines).  Travaux 

bactériologiques. 
C.-A.  Menezes  (Funchal).  Catalogue  des 

plantes  de  Madère. 
E.    Fiek    (Cunnersdorf).   Contributions 

à  l'étude  des  Onothéracées. 
Lester  F.  Ward   (Washington).    Guide 
to  the  Flora  of  Washington  et  travaux 
de  paléo-botanique. 

Pour  le  Conseil  de  l'Académie, 
Le  Directeur, 

Ferd.    Renauld. 


H 


LE       MONDE       DES       IM.ANTES 


Pai    décision   du    directeur    de    l'Académie 
pri  e  en  (      i  ;eil,  en  date  du  f1'  janvier  1896, 
Est  promu  à  la  médaille  de  2e  classe  : 
M     F'erd.  Renaui.d,  directeur  sortant.  Tra- 
vaux l)i-\  ologiques. 

Pour  le  Conseil  de  l'Académie, 

Le  Directeur, 

William  Trelease. 


OUVRAGES    DE    M.  William    TRELEASE 

Directeur  de  l'Académie  internationale 
de  Géographie  botanique  pour  l'année  1896 

Comme  traducteur  : 
Poulson  :  Botanical  Microchemistry.    i883. 

Salomousf.n  :  Bacteriological  Technology. 
1889. 

Comme  co-editeur  avec  Asj  Gray  : 
Collected    botanical    Writings    of    George 
Engelmann.  1887. 
Comme  éditeur  : 

Wisconsin  Horticultural  Society.  Various 
reports. 

Missouri  botanicalGarden.  (iAnnual  Reports. 
Comme  auteur  : 

Nectar, its  nature,  occurrence  and  uses.  1S80. 

Many  other  short  papers  on  pollination  of 
flowers. 

North  American  Geraniaceœ.  1888. 

North  Americanspecies  of  7  halictrum.  1S86. 

North  American  Linaceœ.  1887. 

Synoptical  list  of  N.  A.  species  of  Ceans- 
thus.  1888. 

Revision  of  North  American  Ilicineœ  and 
Celastraceœ.  1889. 

North  American  Rhamnaceœ.  1880. 

Species  of  Epilobium  occurring  north  of 
Mexico.    1  89  i  . 

Species  o(  Kumex  occurring  north  of  Mexico. 

Détail  illustrations  of  Yucca  and  description 
ol  Agave  Engelmanni.  1892. 

Further  studies  of  Yucca  and  their  pollina- 
tion. 1 

North  American  species  of  Gayophytum  and 
/;  ,-   luvalia.  1 

Sugar  Maples  and  Maples  in  Winter  [Acer). 

Leitneria  floridana.  1 894. 

En  outre  de  nombreuses  notes  sur  la  bota- 
nique systématique. 

Preliminary  list  of  the  parasitic  Fungi  of 
Wi  consin.  1  -    , 

Apple  scab  and  leaf  blight.  1884. 


Spot  disease  of  Strawberry  leaves.  i885. 
The  genus  Cintractia.   1 885. 

The  Grape  rot.  1 885. 

Fungi  injurious  to  grasses  and  clovers.  1S87. 

Morels  and  Puffballs  of  Madison  (Wiscon- 
sin). 1888. 

Bacteria  from  a  botanical  stand  point.  1888. 

Species  in  bacteriology.  i^s7. 

Certain  joogloea'  and   related   Forms.  i885. 

En  outre  de  nombreuses  notes  sur  les  Cham- 
pignons, la  Tératologie,  l'Entomologie,  etc. 
Comme  co-auteur  avec  W.-G.  Farlow  : 

List  of  works  on  North  American  Funçi. 


L'Albumine  active,  substance  de  réserve 
dans  les  végétaux. 

M.  O.  Lœw  relate,  dans  le  Bulletin  du  Col- 
lège d'Agriculture  de  Tokyo  (Japon),  les  expé- 
riences qu'il  a  effectuées,  en  collaboration  avec 
M.  Bokorny,  en  vue  de  rechercher  la  nature 
d'une  matière  protéique  en  solution  chez  beau- 
coup de  plantes,  absolument  différente  des 
matières  protéiques  ordinaires. 

M.  Lœw  a  provoqué,  dans  un  très  grand 
nombre  d'organes  végétaux,  aussi  bien  chez 
les  algues  que  chez  les  plantes  supérieures, 
l'apparition  de  nombreux  globules  microsco- 
piques, incolores  et  transparents,  auxquels  il 
a  donné  le  nom  de  protéosomes.  Ces  globules 
peuvent  être  mis  en  évidence  en  immergeant 
les  plantes  dans  des  solutions  très  étendues  de 
caféine  ou  d'antipyrine.  Les  spirogyres,  algues 
filamenteuses  communes  dans  les  eaux  douces, 
dont  les  cellules  conservent  assez  longtemps 
leur  vitalité  dans  ces  solutions,  conviennent 
particulièrement  pour  ces  recherches. 

Les  protéosomes  se  trouvent  dans  toutes  les 
parties  de  la  cellule,  même  dans  les  vacuoles  ; 
elles  se  coagulent  et  deviennent  insolubles  si 
l'on  extrait  brusquement  l'eau  qu'elles  renfer- 
ment. 

Elles  sont  constituées  uniquement  par  de 
l'albumine  active.  M.  Lœw  l'a  démontré  en 
cultivant  des  spirogyres  dans  deux  solutions 
différentes,  l'une  contenant  de  l'azote  et  l'autre 
totalement  privée  d'azote.  Dans  la  solution 
azotée,  les  algues  ont  montré  par  immersion 
dans  la  caféine,  après  deux  ou  trois  semaines 
de  culture,  un  nombre  plus  élevé  de  protéoso- 
mes qu'au  début,  tandis  que  celles  placées 
dans  la  solution  non  azotée  n'ont  pas  signalé 
après  cette  même  période  de  temps,  par  la 
réaction  caractéristique,  la  présence  de  cette 
albumine,  mais,  au  contraire,  la  transforma- 
tion dans  la  plante  de  celle  qui  préexistait 
déjà. 


LE      MONDE       DES       PLAXTES 


30 


Au  point  de  vue  chimique,  cette  albumine 
active  retient  mieux  l'eau  que  l'albumine  ordi- 
naire ou  passive  ;  même  coagule'e,  elle  réduit 
les  solutions  très  étendues  de  nitrate  d'argent 
et  noircit  ;  elle  absorbe  l'ammoniaque  et 
devient  insoluble  ;  elle  est  influencée  par  des 
solutions  de  caféine,  d'antipyrine,  par  l'acide 
acétique  très  étendu,  les  vapeurs  d'éther,  l'al- 
cool à  10  ou  20  p.  ioo,  caractères  que  ne  pré- 
sente pas  l'albumine  ordinaire. 

D'après  l'auteur,  les  protéosomes  existent 
chez  beaucoup  de  plantes  et  dans  divers  or- 
ganes, quelquefois  seulement  à  certaines  épo- 
ques de  leur  développement,  et  l'albumine  qui 
les  constitue  est  utilisée  à  l'accroissement  et  à 
la  multiplication  des  cellules;  elle  joue,  par 
suite,  le  rôle  d'une  substance  de  réserve. 

V.  L. 


Espèces  rares  pour  la  Mayenne. 

Helleborus  fœtidus.  L.  Chemeré. 

Isopyrum  thalictroides  L.  Chemeré; 
Saulges. 

Corydalis  solida  Smith.  Chemeré  ; 
Saulges. 

Cardamine  amara  L.  Saulges  :  pré  ma- 
récageux proche  Montguyon. 

Cardamine  impatiens  L.  Chemeré  :  la 
petite  Haie. 

Reseda  lutea  L.  Chemeré. 

Gucubalus  baccifer  L.  Saulges  :  près 
Montguyon  sur  le  bord  de  l'Erve. 

Althaea  hirsuta  L.  Chemeré. 

Potentilla  verna  L.  Chemeré;  Saulges. 

Sedum  Telephium  L.  Chemeré. 

Rubia  peregrina  L.  Chemeré. 

Onopordon  Acanthium  L.  Chemeré  ; 
Saulges. 

Silybum    Marianum    Caertn.   Chemeré  : 

Erigeron  acre  L.  Chemeré  :  près  Thé- 
valles  sur  les  bords  de  la  route. 

Inula  graveolens  Desf.  Route  de  Che- 
meré à  Cossé-en-Champagne,  entre  la  Blu- 
terie  et  la  Navelière. 

Lactuca  muralis  Fries.  Chemeré. 

Veronica  Teucrium  L.  Chemeré;  Saulges. 

Ajuga  Chamaepitys  Schreb.  Chemeré. 

Buxus  sempervirens  L.  Saulges;  Tho- 
rigné  :  la  cité. 

Colchicum  autnmnale  L.  Saulges  :  la 
Chevalerie. 

Orchis  viridis  Crantz.  Chemeré  ;  Saulges. 

Il  va  bien  des  années,  j'ai  trouvé  entre 
Niort  et  Lassay  le  Chrysanthemum  segetitm  L. 

Je  compte  revoir  l'année  prochaine  les 
espèces  suivantes  pour  les  vérifier  ou  en  pré- 


ciser les  localités.  Je  les  signale  seulement  ici 
pour  prendre  date  : 

Berberis     vulg-aris    L.   Epilobium     roseum 
Schreb.   Trifolium  scabrum   L. 

Joskph  Daniel. 


Espèces  peu  communes  pour  la  Mayenne. 

Ranunculus  auricomus  L.  Chemeré  : 
bois  de  Staouëlv. 

Draba  muralis  L.  Chemeré  ;  Saulges. 

Dianthus  prolifer  L.  Chemeré  ;  Saulges. 

Linum  augustifolium  Huds.  Route  de 
Chemeré  à  Cossé-en-Champagne. 

Hypericum  hirsutum  L.  Saulges. 

Astragalus  Glycyphyllos  L.  Bannes  : 
route  de  Saulges. 

Trifolium  médium  L.  Chemeré  :  haie 
près  le  bois  de  la  Forge,  21  juillet  j So5 . 

Circaea  lutetiana  L.  Saulges. 

Sedum  elegans  Lej.  rhemeré;  Saulges. 

Tordylium  maximum  L.  Chemeré. 

Scabiosa  Columbaria  L.  Chemeré  • 
Saulges. 

Gnaphalium  germanicum  Willd.  var. 
spathulatum  Presl.  Chemeré  ;  Saulges  ; 
Cossé-en-Champagne. 

Lactuca  perennis  L.  Chemeré. 

Barhhausia fœtida  DC.  Chemeré. 

Cynoglossum  officinale  L.  Chemeré  ; 
Cossé-en  Champagne. 

Lithospermum  officinale  L.  Saulges. 

Hyoscyamus  niger  L.  Chemeré  ;  Saulges. 

Verbascum  Lychnitis  L.  var.  album 
Mill.  Chemeré  :  l'Aubergerie. 

Prunella  alba  Pall.  Chemeré. 

Calamintba  officinalis  Mœnch.  var.  men- 
th.efoi.ia  Host.  Chemeré. 

Leonurus  Cardiaca  L.  Chemin  de  Saulges 
à  Montguyon.  14  mai  1895. 

StachysgermanicaL.  Chemeré;  Saulges. 

Primula  variabilis  Goup.  Chemeré  :  bois 
de  Staouëlv. 

Plantago  média  L.  Chemeré. 

Orchis  coriophora  L.  Saulges. 

Ophrys  apifera  Huds.  Chemeré;  Saulges. 

Ophrys  aranifera  Huds.  Chemeré  ; 
Saulges. 

Setaria  verticillata  P.  B.  Chemeré  :  jar- 
dins. 

Bromus  giganteus  L.  Chemeré. 

Poa  rigida  L.  Chemeré  ;  Saulges. 

Juniperus  communis  L.  Chemeré  ; 
Saulges. 

Ceterach  officinarum  Wild.  Chemeré. 


36 


LE       MONDE      DES      PLANTES 


A  revoir  l'année  prochaine  : 
Lepidium  campestre  Br. 
Lepidium  heterophyllum  Benth. 
Medicago  mininta  Lam. 
Aspidium  aculeainm  Swartz.  var.  angui.are 
Kit. 

Joseph  Daniel. 


La  Fécondation  artificielle  de  la  vigne 
et  le  Millerandage 

Nous  avons  signale,  dans  le  N°  G?  du  Monde 
des  Plantes,  l'intéressant  procédé  de  féconda- 
tion artificielle  de  la  vigne,  proposé  par 
M.  Jurie  pour  combattre  la  coulure.  Le  même 
expérimentateur  a  publié  récemment  dans  la 
Revue  de  Viticulture  les  études  qu'il  a  laites 
sur  le  millerandage,  les  causes,  et  les  moyens 
à  employer  pour  remédier,  dans  une  certaine 
mesure,  à  ses  conséquences  :  la  petitesse  des 
grains  de  la  grappe. 

Si  l'on  considère  que  la  fécondation  dépend 
du  l'action  réciproque  entre  les  grains  pollini- 
ques  et  la  sécrétion  du  suc  stigmatique,  puis 
de  la  réaction  des  substances  formant  le  pol- 
len et  l'ovule,  il  est  évident  que  l'affinité  est 
d'autant  plus  grande  que  la  nature  même  de 
ces  molécules  est  plus  différente. 

M.  Mui.ler  de  Thurgovie,  étudiant  l'in- 
fluence du  développement  des  graines  sur 
l'abondance  de  la  chair  des  fruits,  a  conclu 
que  l'absence  des  pépins  dans  les  fruits  n'était 
due  à  un  défaut  de  pollinisation,  mais 
seulement  à  une  fécondation  limitée  :  le  pollen 
germe  sur  le  stigmate  et  pousse  son  tube 
pollinique  dans  le  tissu  conducteur  du  style, 
sans  toutefois  produire  une  fécondation.  Ce 
l'ait  se  produit  pour  la  variété  Aspiran,  dont 
les  ovules  sont  monstrueux  et  chez  qui  le 
nombre  de  graines  a  une  influence  sur  le  déve- 
loppement de  la  pulpe  :  plus  il  est  élevé,  plus 
la  pulpe  est  abondante. 

M.  Jurie  définit   dès  lors  le  Millcrand  «  le 
duit    d'une    fécondation   limitée  à   l'action 
irritante   de    la   germination   du   pollen  sur  le 
stigmate.  » 

Dans  les  cépages  à  organes  femelles  atro- 
phiés, tels  que  le  Sultanina,  les  tubes  pollini- 
ques  ne  trouvent  point  d'éléments  pour  se 
combiner,  d'où  petits  grains  sans    pépins. 

Dans  ceux  dont  les  organes  femelles  sont 
bien  constitués,  tels  que  la  Madeleine-Angevine 
et  le  Corinthe,  le  défaut  de  fécondation  est  dû 
à  la  faible  différence  entre  les  molécules  mâles 
du  pollen  et  les  molécules  femelles  de  l'ovule- 
La  preuve  est  que  ces  deux  cépages,  inféconds 


avec  leur  propre  pollen,  deviennent  féconds 
avec  un  pollen  étranger.  Du  pollen  de  Corinthe 
déposé  sur  des  fleurs  de  chasselas  préalable- 
ment castrés  a  donné  d'excellents  résultats. 

L'âge  et  les  conditions  atmosphériques, 
l'humidité,  déterminent  le  Millcrand,  le  froid 
surtout,  en  provoquant  un  arrêt  dans  la  végé- 
tation et  l'avortement  des  organes  sexuels 
femelles;  les  fleurs  restent  alors  encapuchon- 
nées, c'est-à-dire  que  la  corolle  est  adhérente 
aux  étamines.  Si  on  soulève  le  capuchon,  le 
stigmate,  totalement  desséché,  est  couvert  de 
pollen  qui  n'a  pu  germer. 

Toutefois,  cet  encapuchonnement  qui.  dans 
bien  des  cas,  ne  donne  que  des  grains  avortés, 
produit  chez  la  Syrah  un  heureux  effet  de 
fécondation.  M.  Jurie  en  donne  ainsi  l'explica- 
tion :  «  Sous  l'influence  de  la  chaleur,  il  y  a 
eu  sans  doute  dichogamie  ;  la  maturité  des 
organes  sexuels  femelles  de  la  Syrah  a  été  en 
légère  avance  sur  celle  des  organes  mâles;  le 
style,  en  s'allongeant,  a  entraîné  anthères  et 
corolle;  la  sécrétion  visqueuse  du  stigmate 
les  a  rendues  adhérentes,  le  pollen  a  été  utilisé 
dans  son  entier  :  de  là  ces  raisins  serres, 
aux  grosses  graines,  avec  de  nombreux  pé- 
pins. » 

Ainsi  donc,  pour  avoir  de  nombreux  et 
beaux  raisins,  il  faut  une  fécondation  aussi 
parfaite  que  possible.  On  atténuera  le  désastre 
résultant  des  phénomènes  météorologiques  en 
plaçant  les  cépages  de  première  époque  de 
maturité  sur  des  coteaux  s'égouttant  bien 
et  se  réchauffant  aisément  au  printemps.  Des 
pieds  mâles  à  grande  inflorescence  seront 
intercalés  dans  les  lignes  pour  que  le  vent 
facilite  cette  fécondation  en  transportant  un 
pollen  étranger.  Pour  les  raisins  de  table,  on 
aura  recours  aux  abris.  Avec  ces  précautions, 
les  variétés  sujettes  au  millerandage  don- 
neront de  beaux  raisins  par  fécondation  arti- 
ficielle. 

P.-V.  Liotard. 


La  Théorie  des  ancêtres  communs. 

M.  l'abbé  C.  L.  Guillemet  a  fait  au  Con- 
grès international  des  Catholiques,  à  Bruxelles, 
une  communication  qui  est,  en  quelque  sorte, 
et  appliquée  à  la  série  ontologique  tout 
entière,  la  contre  partie  du  mémoire  de 
M  Bol'i.ay,  que  nous  avons  précédemment 
résumé.  L'auteur  de  cette  très  intéressante 
communication,  qui  intéresse  tous  les  philo- 
sophes, tous  les  penseurs,  puisqu'elle  s'attaque 
au   problème  mystérieux  et  presque  insoluble 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


37 


de  l'évolution,  s'efforce  de  prouver  que  le 
fixisme  s'appuie,  tout  aussi  bien  que  l'évolu- 
tionnisme,  sur  un  postulat  ;  que  le  critérium 
de  l'espèce  invoque'  par  la  the'orie  fixiste  n'a 
rien  d'absolu,  ou,  si  on  ne  lui  donne  une  cer- 
taine latitude,  conduit  à  des  impossibilite's  ; 
que  le  fixisme  ne  saurait  donner  une  expli- 
cation rationnelle,  naturelle,  de  certains  faits 
révélés  par  la  paléontologie,  l'anatomie  com- 
parée, la  tératologie  et  l'embryogénie. 

M.  de  Quatrefages,  qui  a  rallié  autour  de 
sa  personnalité  la  plupart  des  fixistes,  con- 
cède à  l'évolutionnisme  certains  faits  acquis, 
indéniables  ;  ainsi  :  la  variabilité  générale  des 
êtres  organisés  ;  la  lutte  pour  l'existence;  la 
sélection  qui  s'empare  des  caractères  diffé- 
rentiels en  jeu  dans  cette  lutte;  l'hérédité 
accumulée  qui  les  fixe  ;  l'usage  qui  les  déve- 
loppe; le  défaut  d'exercice  qui  les  réduit,  les 
atrophie  ;  et  finalement  la  divergence  de  plus 
en  plus  grande,  à  partir  du  tvpe  initial  et  spé- 
cifique, des  variétés  qui  en  découlent  sous 
l'influence  de  ces  divers  agents  de  transfor- 
mation. 

Mais  après  ces  concessions,  arrive  l'objec- 
tion. «  Malheureusement,  dit  de  Quatrefages, 
il  vient  un  moment  où  Darwin  semble  oublier 
le  grand  fait  physiologique  de  l'infécondité 
entre  espèces.  Tout  au  moins  en  méconnait-il 
l'importance.  Par  suite,  il  confond  l'espèce  et 
la  race  ;  il  croit  pouvoir  conclure  de  celle-ci  à 
celle-là.  C'est  alors  qu'il  s'égare  d'hypothèses 
en  hypothèses,  et  en  arrive,  comme  Lamarck, 
à  nier  la  réalité  de  l'espèce,  à  ne  voir  dans  ce 
groupe  fondamental  qu'une  combinaison  arti- 
ficielle. »  L'infécondité  entre  espèces,  voilà 
donc  le  véritable  nœud  de  la  question;  mais, 
en  s'en  réclamant,  les  fixistes  font  intervenir 
un  point  de  départ  discutable,  affirmant  dans 
le  passé  et  dans  l'avenir  des  faits  qui  ne  sont 
constatés  que  dans  le  présent  et  avec  de 
nombreux  degrés  intermédiaires;  les  évolu- 
tionnistes,  eux,  croient  pouvoir  conclure  de 
cette  gradation  actuelle  des  phénomènes  qu'ils 
n'étaient  pas  dans  le  passé  et  ne  seront  pas 
dans  l'avenir  semblables  à  ce  qu'ils  sont  au- 
jourd'hui. 

Un  fait  général  conduit  rationnellement  à 
l'interinfécondité,  c'est  l'affaiblissement  du 
pouvoir  générateur  au  long  des  évolutions  dans 
la  même  souche:  «  affaiblissement  dans  la  gé- 
nération asexuée  aboutissant  aux  éléments 
sexués  qui,  éléments  et  individus,  sont  des 
diminués  et  des  incomplets  :  affaiblissement 
des  sexués  qui,  'd'abord  doublement  sexués, 
finissent  par  ne  l'être  valablement  que  dans  un 
sens  unique  ;  affaiblissement  dans  les  proches 
descendants  qui    deviennent   peu   à   peu   mal 


féconds  entre  eux,  et  à  la  longue  interstériles, 
et  réclament  des  unions  latérales  où  le  groupe 
se  retrempe.  »  Il  est  évident  qu'avec  le  temps, 
l'accumulation  d'une  longue  suite  de  siècles, 
l'interstérilité  a  pu  devenir  absolument  cons- 
tante, sans  qu'on  soit  en  droit  de  conclure  à 
la  différence  spécifique  des  formes  qui  ne 
peuvent  se  féconder  entre  elles,  encore  que 
cette  particularité  sexuelle  les  sépare  depuis 
des  milliers  d'années  :  ce  qu'aucun  de  nous 
n'est  à  même  d'apprécier.  Passons  rapidement 
sur  les  données  de  la  paléontologie,  qui  dé- 
montrent la  succession  de  flores  et  de  faunes 
totalement  différentes,  et  déposent  contre  le 
fixisme  en  prouvant  que  les  espèces  anciennes 
ne  sont  pas  les  espèces  actuelles,  mais  ont 
les  caractères  mixtes  d'ancêtres  communs  à 
à  ces  espèces  actuelles.  Bornons-nous  à  la 
seule  objection  capitale  du  fixisme,  qui  pose  à 
l'évolutionnisme  trois  questions:  «  Où,  quand 
et  pourquoi  l'interfécondité  qui  caractérise  les 
individus  issus  d'ancêtres  semblables  s'est-elle 
perdue  ?  »  Où  et  quand  ?  Les  phénomènes  na- 
turels ne  se  localisent  pas  ainsi,  et  ne  s'opèrent 
pas  avec  une  aussi  brusque  instantanéité  :  la 
nature  procède  toujours  par  gradation,  par 
transitions.  Pourquoi  ?  C'est  le  secret  de  la  vie. 
Demandons  seulement  à  la  science  le  comment 
qu'elle  peut  nous  donner,  et  qui  réside  dans 
l'affaiblissement  constaté  de  la  puissance  re- 
productive quand  la  fécondation  s'opère  indé- 
finiment entre  individus  d'une  même  lignée, 
affaiblissement  qui  peut  aller  jusqu'à  la  sté- 
rilité complète,  d'abord  accidentelle,  puis 
définitive. 

Le  critérium  des  espèces,  indiqué  comme 
absolu  par  M.  de  Quatrefages  et  son  école, 
conduit  dans  beaucoup  de  casa  des  impossi- 
bilités ou  à  l'inconséquence.  Les  carpelles,  les 
étamines  qui  naissent  au  sein  d'une  même  fleur 
ou  sur  une  même  plante  sont  indiscutable- 
ment les  descendants  d'une  même  graine,  pro- 
viennent à  coup  sûr  des  mêmes  ancêtres,  et 
représentent  par  suite  des  individus  sexués 
aussi  proches  parents  qu'on  peut  l'être.  Or,  il 
y  a  des  plantes,  Corj'dalis  cava,  par  exemple, 
où  les  fleurs  restent  absolument  stériles  si 
on  ne  les  féconde  qu'avec  leur  propre  pollen, 
imparfaitement  fécondes  si  elles  subissent 
l'imprégnation  du  pollen  formé  dans  d'autres 
fleurs  sur  le  même  pied,  la  fécondité  parfaite 
étant  due  à  l'action  du  pollen  provenant  de 
pieds  différents.  Par  suite  les  carpelles  et  les 
étamines  nés  dans  une  même  fleur  ou  sur  un 
même  pied  de  Corydalis  cava  ne  seraient  pas, 
d'après  la  théorie  fixiste,  de  la  même  espèce. 
L'interstérilité  peut  parfaitement  se  mani- 
fester grâce  à  la  disparition  des  intermédiaires. 


38 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


nt  quatre   variétés  ou  races    de   la  même 
ce,  A,  B,  C,  I>.  A  et  D  interstériles,  mais 
rfécondes  avec  B  et  C.  Si.  pour  une  cause 
quelconque,  la  descendance  des  intermédiaires 
B    et    C  vient  à  être  anéantie,  l'interstérilité 
de  A  et  I)  deviendra  constante,  invincible,  et, 
toute   trace    de     filiation    ayant     disparu,    ces 
s    variétés    d'une    même     espèce    repré- 
sentent, aux  yeux   des   lixistes,   deux    es; 
distinctes. 

La  théorie  fixiste  est  incapable,  ajoute 
M.  Guillemet,  d'expliquer  de  nombreux  faits 
du  domaine  de  la  paléontologie,  de  l'anatomie 
comparée  et  de  la  tératologie.  «  Les  inductions 
évolutionnistes  expliquent  sans  peine  par  la 
descendance  d'ancêtres  communs  ces  enchaî- 
nements si  bien  mis  en  évidence  par  des 
savants  spiritualistes  et  chrétiens,  tels  que 
d'Omalius  d'Halloy  et  Albert  Gaudry,  et 
dont  AI.  de  Nadaillac  nous  a  concédé  la 
réalité.  Le  fixisme,  au  contraire,  en  est  ré- 
duit à  invoquer  une  filiation  intellectuelle 
dans  la  pensée  du  Créateur,  une  sorte  d'évo- 
lutionnisme  idéal.  On  comprend  cela  pour 
un  architecte  humain,  qui  ne  peut  pas  tirer 
une  cathédrale  d'une  cathédrale  sinon  par 
imitation.  .Mais  Celui  dont  •  les  dons  sont 
sans  repentance  »  détruira-t-il  sans  cesse  ce 
qu'il  a  créé  pour  recréer  à  nouveau  ?  Ne  pré- 
i'erera-t-il  pas  conserver  à  ses  créatures  une 
vie  renouvelée  et  rajeunie  par  une  descen- 
dance qu'il  perfectionnera  de  génération  en 
génération,  récompensant  par  l'ascension  des 
lils  la  fidélité  des  progéniteurs  à  leurs  lois 
naturelles.  » 

Le  iixisme  ne  donne  pas  davantage  l'expli- 
cation des  homologies  constantes  des  organes, 
des  transitions  graduées  entre  les  êtres,  de  la 
persistance,  quoique  accidentellement  ou  par 
intention  inutiles,  de  parties  qui  ont  une  des- 
tination spéciale  dans  des  espèces  alliées 
ou  d'autres  individus  de  la  même  espèce  : 
l'existence,  par  exemple,  d'un  réceptacle  sé- 
minal chez  les  femelle:;  agames  de  Phylloxéra, 
bien  qu'elles  ne  soient  pas  destinées  a  s'ac- 
coupler, n  En  embryogénie,  même  absence 
d'explication  fixiste,  même  simplicité  des 
explications  évolutionnistes.  Pour  ne  citer 
qu'un  fait,  quand  on  voit  la  Fissurelle  réticulée 
(mollusqr  offrir   successive- 

ment cinq  formes  de  la  coquille,  la  coquille- 
larvaire  plus  ou  moins  naticiforme,  puis  la 
coquille  de  l'adulte  successivement  llabelli- 
forme.  émarginuliforme,  rimuliforme,  et  enfin 
fissurellilorme,  peut-on  refuser  la  vraisem- 
blance à  l'opinion  qui  voit  dans  les  genres 
irginule,  Rimule,  Fissurelle,  des  descen- 
dants  d'une   même   souche,  les   uns    retenant 


et  perfectionnant  comme  définitive  une  forme 
qui  n'est  qu'esquissée  et  passagère  chez  les 
autres  ?  » 

Voilà,  brièvement  résumées,  les  opinions  de 
M.  l'abbé  Guillemet.  Il  ne  nous  plaît  pas  de 
prendre  part  au  débat.  Mais  nous  avons 
tenu,  en  raison  de  l'importance  philosophique 
et  morale  de  ce  problème  de  l'évolution  qui 
domine  l'étude  des  sciences  naturelles,  mettre 
sous  les  yeux  du  lecteur,  autant  que  possible, 
toutes  les  pièces  de  ce  long  et  difficile  procès. 

A.  A. 


Influence  de  la  sélection  de  l'épi  et  du 
grain  dans  une  même  variété  de  blé. 

Personne  n'ignore  aujourd'hui  l'importance 
capitale  que  le  choix  d'une  variété  et  surtout 
la  sélection  bien  conduite  de  cette  même 
variété  peut  avoir  sur  le  rendement  en  grain 
et  en  paille  d'une  céiéale. 

La  sélection  porte  généralement  sur  l'épi  le 
plus  beau,  se  rapprochant  le  plus  du  type 
ensemencé.  M.  Florimond  Desprez,  Directeur 
de  la  Station  expérimentale  de  Capelle  (Nord), 
qui  a  obtenu  depuis  longtemps,  avec  ce  genre 
de  sélection,  des  résultats  précieux,  a  voulu  le 
compléter  en  l'étendant  au  grain  lui-même. 

A  cet  effet,  il  a  choisi  un  certain  nombre 
d'épis,  dans  un  champ  d'expériences,  de  blé 
de  la  récolte  de  1S91,  et  divisé  les  grains  de 
ces  épis  en  deux  lots  :  les  gros  pesant  o  gr.  o58 
chacun  et  les  petits  du  poids  moyen  de  o  gr. 
o35.  Ces  grains  ont  été  ensemencés  le  même 
jour,  dans  un  sol  bien  uniforme,  les  uns  à  côté 
des  autres.  Pareille  sélection  a  été  faite  dans 
les  récoltes  successives  de  cet  ensemencement 
obtenues  en  1892.  iSo3  et  1894.  Ces  recher- 
ches ont  été  opérées  sur  cinq  espèces  de  blé 
ditférentes  :  i°  le  jaune  Desprez.  épi  carré; 
20  le  rouge  Desprez;  3»  le  blanc  a  épi  rouge  ; 
4  l'épi  carré  français  très  en  éventail  :  5"  l'épi 
carré  français  à  épj  allongé. 

Ces  expériences  et  leurs  résultats  ont  été 
publiés  par  M.  Desprez  dans  le  Journal  de 
l'Agriculture. 

La  comparaison  des  rendements  obtenus 
avec  l'ensemencement  des  gros  grains  sélec- 
tionnés et  des  petits  grains  donne  en  faveur 
des  gros  grains  une  différence  moyenne  de 
1,076a  1,828  lui.  de  grain  à  l'hectare,  selon 
les    variétés,     pour    les    années     1893,     1894, 

La  sélection  continue  des  épis  hâtifs  ou 
tardifs  influe  peu  sur  la  précocité  de  l'espèce; 
elle  ne  produit  qu'une  avance  ou  un  retard  de 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


39 


quatre  à  six  jours  sur  l'époque  de  matu- 
rité'. 

Les  plus  beaux  grains  du  milieu  de  l'épi 
sont  ceux  qui  donnent  des  produits  ayant  au 
plus  haut  point  les  caractères  spécifiques  de 
l'espèce,  et  les  variétés  à  épillets  les  plus  ser- 
rés, les  plus  rapprochés,  produisent  toujours 
les  plus  grands  rendements. 

Cette  dernière  observation  de  M.  Desprez 
l'a  amené  à  tirer  cette  conséquence,  que  nous 
avons  tort  d'importer  pour  semence,  en  France, 
les  variétés  de  blé  anglais,  qui  ont,  pour  la 
plupart,  «d£S  épis  très  longs,  mais  les  épillets 
peu  serrés,  nos  variétés  françaises  à  épillets 
serrés  étant  bien  préférables  sous  le  rapport 
de  rendement  en  grain. 


De  la  présence  de  l'Epilobium  palustre  L. 
aux  environs  de  Vire  (Calvados) 

Par  Emile  BALLE 

Associé    libre   et    lauréat    de    l'Académie    internationale 
de    Géographie    botanique. 

L'Epilobium  palustre  L.  figure  au  nombre 
des  espèces  communes,  dans  le  Catalogue  des 
plantes  spontanées  des  environs  de  Vire  (Cal- 
vados) par  feu  M.  Richard  Dubourg  d'Isigny, 
travail  qui  n'est  à  vrai  dire  qu'une  simple 
liste  de  plantes  dressée  à  la  hâte  pour  les 
besoins  d'une  cause  (Réunion  des  membres 
de  la  Société  Linnéenne  à  Vire),  et  sans  indi- 
cations de  localités,  ce  qui  le  rend  à  peu  près 
inutile. 

Dans  sa  nouvelle  et  excellente  Flore  de 
Normandie,  le  savant  botaniste  M.  L.  Cor- 
bière, après  avoir  décrit  l'Epilobium  palustre 
L.,  le  signale  comme  se  trouvant  à  Vire  d'après 
M.  Alphonse  de  Brébisson  ;  mais  il  ne  fait  pas 
suivre  cette  citation  d'un  point  d'exclama- 
tion (!)  ce  qui  indique  qu'il  n'a  pas  eu  sous 
les  yeux  un  type  virois. 

Après  deux  années  de  recherches  assidues, 
nous  avons  enfin  été  assez  heureux  pour  ren- 
contrer cette  plante  (qui  est  loin  d'être  com- 
mune aux  environs  de  Vire)  le  2j  septembre 
1895,  sur  la  lisière  de  la  forêt  de  Saint-Sever, 
sur  les  bords  de  la  Sienne,  lieu  dit  Blanche 
Lande  situé  sur  le  territoire  de  la  commune 
du  Gast,  arrondissement  de  Vire;  elle  se  trou- 
vait en  compagnie  de  divers  Sphagnum,  de 
Drosera  rotundifolia  L.  et  de  Gentiana  Pneu- 
monanthe  L. 

M.  Dubourg  d'Isigny  avait-il  réellement 
trouvé  l'Epilobium  palustre  L.  aux  environs 
de  Vire?  Nous  en  cloutons. 


i°  Cette  plante  n'est  pas  citée  parmi  celles 
récoltées  dans  les  deux  excursions  de  la 
Société  Linnéenne  de  Normandie,  qui  eurent 
lieu  à  Vire,  l'une  en  i836  et  l'autre  en  1866; 
de  plus  elle  n'est  pas  nommée  dans  l'excur- 
sion de  cette  société,  faiteàCondé  sur  Noireau 
(arrondissement  de  Vire)  en  1873. 

2°  Pour  la  rédaction  de  son  Catalogue 
(mai  i836)  M.  Dubourg  d'Isigny  s'est  servi, 
ainsi  qu'il  le  dit,  de  l'ouvrage  du  pasteur  Duby, 
Dotanicon  Gallicum.  dans  lequel  le  caractère 
principal  de  l'Epilobium  palustre  L.  :  «graine 
pourvue  à  sa  partie  supérieure  d'un  petit  col 
portant  l'aigrette  »  ne  figure  pas.  Il  a  donc  bien 
pu  confondre  avec  cette  espècecertaines  formes 
de  l'Epilobium  telragonum  L.  à  tiges  munies 
de  lignes  très  peu  apparentes  et  à  feuilles 
lancéolées-linéaires. 

L'Epilobium  tetragonum  L.  est  une  plante 
commune  et  très  répandue  sur  les  bords  des 
cours  d'eau  qui  arrosent  l'arrondissement  de 
Vire. 

Enfin  3°  il  est  fort  probable  que  l'Epilobium 
palustre  L.  est  une  espèce  qui  n'a  jamais  été 
Commune  aux  environs  de  Vire. 

Tant  qu'à  M.  de  Brébisson  il  nous  paraît 
certain  qu'il  a  cité  cette  plante  dans  sa  Flore 
de  la  Normandie,  en  la  voyant  dans  le  Cata- 
logue de  M.  Dubourg  d'Isigny. 

De  ce  qui  précède,  il  résulte  qu'avant  notre 
découverte  la  présence  de  l'Epilobium  palus- 
tre L.  était  douteuse  dans  l'arrondissement 
de  Vire  et  qu'il  existe  maintenant  dans  cet 
arrondissement  une  localité  certaine  pour 
cette  Onothéracée. 

Nous  dirons' en  terminant  au  sujet  de 
M.  Dubourg  d'Isigny  qui  fut  un  esprit  émi- 
nemment distingué,  que  nous  n'avons  pas 
entendu  contester  son  réel  savoir,  mais  hélas  : 
«  Cujusvis  hominis  est  errare.  » 

E.  Balle. 
i0'  Novembre  i8g5. 


La  greffe  bout  à  bout. 

Dans  son  traité  de  greffe,  M.  Aimé  Cha.mpin 
signale  (page  217,  fig.  48)  un  modèle  de  greffe 
qu'il  déclare  impossible,  mais  qui  a  fait,  de  la 
part  de  M.  André  Coiffard,  du  château  des 
Lesques,  près  Lesparre  (Gironde),  l'objet  de 
nombreux  essais  que  vient  de  couronner  le 
succès  le  plus  complet.  C'est  avec  satisfaction 
qn'il  l'annonce  dans  le  Progrès  agricole  et 
viticole . 

M.  Coiffard  est  persuadé  que  son  nouveau 
mode  de  greffage  bout  à  bout  remplacera  sous 
peu  tous  les  autres  procédés,  dont  la  réussite 


4o 


r.E      MONDE      DES      PI   V.NTF.S 


est  souvent  bien   aléatoire.    Voici    en  quoi  il 

consiste  : 

«  Le  sujet  et  le  greffon  sont  conservés  dans 
leur  iH/i'i'n'/i'.  c  p  en  biseau  court;  on  les 
superpose  et  les  juxtapose  aussi  exactement 
que  possible  et  l'on  assure  leur  union  à  l'aide 
d'un  petit  goujon  de  lil  de  fer  recuit  n°  7, 
coupe  en  biais,  pour  obtenir  une  pointe  qui 
facilite  son  introduction  dans  la  moelle  sans 
la  dégrader;  la  greffe  à  un  œil  ou  à  deux  sera 
coupée  à  3  centimètres  au-dessus  de  l'oeil 
inférieur.  Le  fil  de  fer,  long  Je  6  centimètres, 
entrera  par  moitié  dans  le  greffon  et  dans  le 
sujet.  » 

Comme  on  le  voit,  cette  greffe  est  d'une 
exécution  prompte,  simple  et  facile,  qui  n'exige 
de  la  nature  qu'une  simple  petite  suture. 

Sur  cinquante  greffes  bout-à-bout,  effectuées 
dans  la  propriété  de  M  .  Paul  Roubii  hou,  qua- 
rante-cinq ont,  parait-il.  si  bien  réussi  qu'exa- 
minées une  à  une,  avec  un  soin  minutieux, 
aucune  n'a  été  trouvée  défectueuse  et  qu'on 
n'a  pu  constater  aucun  point  de  solution  de 
continuité. 

M.  Champin  lui-même  qui,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  au  commencement  de  cet  article, 
considérait  cette  greffe  comme  impossible, 
sur  le  vu  de  spécimens  à  lui  adressés  par 
M.  Coiffard,  n'a  pu  s'empêcher  de  constater 
les  résultats  vraiment  extraordinaires  obte- 
nus par  ce  nouveau  procédé  de  greffage. 

La  greffe  bout  à  bout  réussit  sur  table,  sur 
racines  ou  sur  simples  boutures.  Le  greffon  à 
deux  yeux  est  préférable,  parce  qu'étant  plus 
l.ng.  il  permet  et  impose  une  buttée  de  terré 
plus  haute,  et  par  suite  plus  large  de  base:  le 
point  vulnérable  et  délicat  de  la  soudure  est 
dès  lors  moins  exposé  à  l'action  funeste  du 
vent  et  du  soleil. 

1  ne  greffe  permet  parfaitement  la  stratifi- 
cation, et  la  coupe  en  biseau  a  l'avantage  d'em- 
pêcher le  greffon  de  se  déplacer  en  pivotant 
sur  son  a  rf      .  la  stratification  est  ici  facul- 

tative, en  raison  de  la  rapide  et  facile  exécu- 
tion de  ce  genre  de  greffe,  qui  permet  non 
seulement  une  économie  de  main  d'oeuvre, 
mais  aussi  une  économie  de  temps.  A  l'appui 
de  son  dire.  M.  Coiffard  cite  l'exemple  sui- 
vant :  I  année  dernière,  dit-il,  en  juillet, 
cinq  ouvriers,  trois  femmes  et  deux  hommes, 
tous  de  première  jeunesse,  étaient  occupés 
chez  moi  à  greffer  des  racines  mis  en  place  au 
mois  de  mars  précédent  Ces  porte-greffe 
Ri  ri  étaient  distancés  de  1  '"  5o  sur  le 
ranq.  Je  dis  à  mes  ouvriers,  qui  avaient  tous 
leurs  greffons  préparés  greffe  en  fenl 
allons  partir  ensemble  ;  il  est  bien  entendu 
que  nous  ne  négligerons  rii  bonne 


besogne.  »    De    mon    côté,  j'avais    aussi    nies 
greffons  préparés,  armés  de  leur  fil  de   fer,  il 
ne  me    restait   plus  qu'à    couper    mes    porte- 
greffe  en  biseau.  Arrivé  au  bout  de  mon  rang, 
l'avais    fait    trente-trois    greffes   et    mes   cinq 
greffeurs  n'en  avaient  fait  que    quarante,  soit 
huit  chacun.  Je  puis    donc  dire    que  j'ai   fait 
l'ouvrage  de  quatre.  Mais  il  faut  tenir  compte 
que  j'avais  soixante-dix-neuf  ans,  que  je  ne  me 
déplaçais    pas  aussi    facilement   que  cette  jeu- 
nesse à  laquelle  je  faisais  concurrence  ;    qu'en 
outre,    pour   me    mettre  à   genoux   à    chaque 
greffe,  me  relever,  mes    soixante-dix-neuf  ans 
me  pesaient  lourdement.    Je  crois  donc  qu'un 
homme  jeune,  à  ma  place,  eût  fait    facilement 
l'ouvrage  de  cinq.  » 

Dans  ces  conditions,  évidemment,  il  est 
possible  de  se  dispenser  de  la  stratification  et 
de  pouvoir  choisir  ainsi  la  meilleure  saison 
pour  effectuer  le  greffage  sans  se  voir  exposé 
à  opérer  trop  tôt  ou  trop  tard. 

Pour  les  personnes  qu'une  greffe  aussi 
facile,  obtenue  à  l'aide  d'un  simple  couteau  au 
heu  et  place  de  machines  ingénieuses,  laisse- 
rait dans  le  doute,  M.  Coiffard  conseille  de 
ne  faire  cette  année  qu'un  nombre  limité  de 
greffes  à  titre  d'essai.  En  leur  appliquant  tous 
les  petits  soins  qu'elles  nécessitent,  on  peut 
être  certain  d'obtenir  des  soudures  merveil-  • 
leuses.  L'année  suivante,  alors  absolument 
convaincu,  on  pourra  opérer  en  grand. 

MM.  Chenivesse  frères  de  Bourg-St-Andéol 
(Ardèche),  qui  ont  expérimenté  ce  système, 
rendent  compte  dans  la  Revue  de  Viticulture 
des  résultats  qu'ils  en  ont  obtenus. 

Leur  essai  a  porté  d'abord  sur  trois  cents 
greffes-boutures  opérées  sur  table  au  commen- 
cement de  mars  et  mises  en  pépinière  en  avril 
seulement.  Les  porte-greffe  étaient  exclusi- 
vement desRupestris  Monticolaet  les  greffons 
desDurifs.  lia  porté  ensuite  sur  quatre-vingts 
Riparias  Gloire,  plantés  en  boutures  l'année 
précédente  et  greffés  sur  place  en  avril  avec 
des  Durifs,  des  Clairettes  et  quelques  grands 
noirs  de  la  Calmette. 

Les  trois  cents  greffes-boutures  n'accusent 
actuellement  que  3o  "  ,,  de  bonnes  reprises. 
MM.  Chi  nivesse  attribuent  tous  les  manquants 
à  ce  fait  qu'ils  ont  placé  ces  a   strati- 

fication dans  le  sable  au  lieu  d'en  opérer  défi- 
nitivement la  mise  en  place  sans  stratification. 
Les  greffons  n'étant  fixés  aux  sujets  que  par 
le  goujon,  sans  aucune  ligature,  il  est  arrivé 
qu'en  retirant  ces  greffes-boutures  du  sable,  et 
maigre  toutes  les  précautions  recommandées, 
la  plupart  des  assemblages  ont  été  ébranlés  et 
beaucoup  même  détruits. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


4I 


Sur  les  quatre-vingts  Riparias,  vingt  ont  été 
greffés  par  l'un  des  frères  Chenivesse  avec 
tous  les  soins  possibles.  On  a  obtenu  vingt 
superbes  reprises  qui  n'ont  présenté  aucun 
bourrelet. 

Pour  les  soixante  autres,  le  greffage  a  été 
opéré  par  un  greffeur  de  profession  dans  la 
pensée  et  la  certitude  qu'aucune  reprise  n'au- 
rait lieu.  N'étant  soumis  à  aucune  surveillance, 
il  se  dispensa  de  tous  les  soins  recommandés. 
Malgré  cela,  ce  lot  ne  compte  que  cinq  man- 
quants que  le  simple  examen  fait  attribuer  à 
une  mauvaise  exécution.  Mais  toutes  les  re- 
prises présentent  un  bourrelet  au  point  de 
suture. 

Les  résultats  fournis  par  cette  première 
expérience  ont  été  si  positifs  que  MM.  Cheni- 
vesse frères  sont  absolument  résolus  : 

ic  A  greffer  bout  à  bout  en  place  une  plan- 
tation de  10  hectares  faite  en  avril  dernier  en 
Rupestris  Monticola  authentiques  ;  2°  à  greffer 
bout  à  bout  sur  table  tous  les  plants  qu'ils 
mettront  en  pépinière. 

Ils  reconnaissent  à  la  greffe  Coiffard  les 
avantages  suivants  : 

i°  Opération  de  la  greffe  mise  à  la  portée 
des  ouvriers,  même  les  plus  maladroits,  et 
rapidité  quatre  à  cinq  fois  supérieure  sur  celle 
des  autres  systèmes  ; 
2°  Suppression  absolue  de  toute  ligature; 
3°  Perlection  de  la  soudure  à  toutes  les 
greffes  réussies  ; 

40  Reprises  entièrement  assurées  si  l'opéra- 
tion est  faite  même  avec  des  soins  un  peu  im- 
parfaits : 

5°  Emission  de  racines  au  greffon  insigni- 
fiante ;  trois  à  quatre  filets  qui,  supprimés  en 
juillet,  ne  reparaissent  plus  à  la  plupart  des 
plants. 

V.  L. 


Onothéracées  de  la  vallée  de  la  Garonne") 

Par  M.  O.  Debeaux 

Depuis  que  l'étude  de  la  famille  des  Ono- 
théracées et  de  leur  distribution  géographique 
à  la  surlace  du  globe,  a  été  proposée  aux 
recherches  de  ses  divers  membres  par  l'Aca- 
démie internationale  de  géographie  botanique, 
fondée  il  y  a  quatre  ans  à  peine  par  M.  le  pro- 


(1)  Extrait  de  la  Révision  des  plantes  phanéro- 
games de  la  Flore  Agcnaisc  publiée  par  la  Revue 
de  botanique,  bulletin  mensuel  de  la  Société  fran- 
çaise de  botanique,  n°  de  juin  i8g5. 


fesseur  H.  Léveillé,  de  nombreux  et  remar- 
quables travaux  ont  été  produits  sur  ce  sujet. 
Plusieurs  régions  de  la  France  ont  été  déjà 
explorées  avec  soin,  au  point  de  vue  de  la  dif- 
fusion des  Onothéracées  observées  dans  leurs 
limites.  Je  saisis  moi-même  l'occasion  que 
m'offre  la  Révision  de  la  flore  agenaise,  pour 
mentionner  ici  toutes  les  espèces  de  cette 
famille,  qui  ont  été  rencontrées  dans  la  vallée 
de  la  Garonne  et  de  ses  affluents.  Le  territoire 
ainsi  limité  comprend  les  départements  de  la 
Haute-Garonne,  du  Tarn-et-Garonne,  du 
Lot-et-Garonne,  du  Lot,  du  Gers,  des  Lan- 
des, de  la  Gironde  et  de  la  Dordogne,  soit  huit 
départements  occupant  la  plus  grande  partie 
du  Sud-Ouest.  Je  place  en  dehors  des  limites 
du  bassin  de  la  Garonne,  le  Tarn  et  I'Ariège. 
Les  botanistes  méridionaux  n'ignorent  pas 
d'ailleurs  que  notre  distingué  collègue,  M.  M  ar- 
cailhou  d'àymeric,  résidant  à  Ax-les-Ther- 
mes,  a  publié  en  1S94,  dans  le  Monde  des 
Plantes,  dirigé  par  M.  H.  ^Léveillé,  la  mono- 
graphie complète  de  toutes  les  Onothéracées 
observées  jusqu'à  ce  jour  dans  le  département 
de  I'Ariège. 

Epilobium  rosmarinifolium  Hœnke  in 
Jacq.  Collect.  II,  5o;  Puel,  Cat.  plant,  du  Lot, 
219;  E.  angustissimum  Bertol.  Flor.  ital.  IV, 
292;  Saint-Amans  Flore  agen.  1 56  ;  E.  Do- 
donœi  Vill.  Hist.  pi.  Dauph.  III,  507,  p.  p.  ; 
Lagr.-Fossat  FI.  du  1  arn-et-Gar.  129;  E. 
angusti/olium  Lamk.  non  Lin.  —  Souche  vi- 
vace,  émettant  des  stolons  assez  courts  ;  feuilles 
éparses,  étroites,  linéaires,  à  peine  denticulées; 
fleurs  grandes,  purpurines,  à  pétales  ellipti- 
ques-oblongs,  atténués  à  la  base,  sessiles, 
entiers  ;  tiges  de  20  à  3o  centim.,  simples  ou 
rameuses.  —  Tarn-et-Garonne,  sur  les  allu- 
vions  delà  Garonne  à  Malause  (Chaub.  Lagr.- 
Foss.)  ;  Lot,  Causse  des  Najuts,  cant.  de 
Cahors  (Puel). 

E.  hirsutum  L.  ;  St-Am.  /.  c.  1  56,  var.  a 
Lin.  ;  Puel,  /.  c.  219  ;  Lag.-Foss.  /.  c.  1 3o  :  E. 
aquaticum  Thuill.  FI.  Par.  191  ;  E.  amplexi- 
caule  Lamk.  Dict.  II,  874.  —  Bords  des  eaux, 
fossés  aquatiques  ;  partout  dans  le  bassin  de 
la  Garonne. 

Var.  3  intermedium  Laterrade  FI.  bord.  Ed. 
4e,  p.  181, —  Plante  très  velue,  à  capsules  lai- 
neuses. —  Indiquée  dans  les  laites,  à  La 
Teste,  etc.  (Gironde). 

E.  parviflorum  Schreb.  Spicil.  146;  Puel 
l.  c.  219;  Lag.-Foss.  /.  c.  i3o;  Ab.  Dupuy 
Flor.  des  stations  du  Gers,  178;  E.  pubescens 
Roth  ;  Noul.  FI.  bass.  s.-pyr.  229  ;  E.  molle 
Lamk.  ;  St-Am.  157.  Bords  des  eaux,  fossés 
aquatiques  ;  C.  dans  toutes  les  vallées  de  la 
Garonne,   du    Lot,  du   Tarn,  du  Gers,   de    la 


42 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Dordogne.  —  Les  Landes  et  la  Gironde  (Fou- 

caud). 

Var.  fi  ternatum  St-Am.,  i?;.  —  Diffère  du 
type  par  ses  feuilles  verticillées  par  trois  et 
non  simplement  par  deux.  —  Agcn  (St-Am. 
et  Chaubard). 

Var.  v  subglabrum  Koch;  Puel  Cat.  plant. 
Lot, 2i'r,  /.'.  rivulare  Vahl.  —  Feuilles  glabres 
ou  presque  glabres,  ou  légèrement  pubeseen- 
tes  à  poils  rares,  apprimés  (Puel).  —  Lot  à 
Figeac  (Puel). 

Var.  S  intermedium  Mérat.  Fl.  Par.,  Ed.  2", 
314;  Noul.  Fl.  bass.  s.-Pyr.,  220.  —  Tiges 
rameuses;  feuilles  alternes  un  peu  élargies; 
fleurs  plus  grandes  que  dans  le  type.  —  Tou- 
louse, les  saussaies  de  la  Garonne  (Noulet). 

E.  palustre  L.  ;  Ab.  Dup.  FI.  des  stat.  du 
Gers,  178;  Lloyd  et  Fouc.  FI.  de  l'Ouest, 
Ed.  4''.  1 3 1-  —  Gers,  marais  de  l'Armagnac 
(Dup.);  Landes  à  St-Sever  (Léon  Dufour)  et 
tout  l'Ouest  (Fouc.j;  Gir.  marais  de  la  Leyre 
(Laterr.).  —  N'existe  pas  dans  les  autres  dépar- 
tements du  bassin  de  la  Garonne. 

E.  montanum  Lin.;  St-Am.,  1?-;  Puel 
Cat.  pi.  Lot,  219;  Lagr.-Foss.  loc.  cit.,  i3o; 
Noul.  FI.  bas.  s-Pyr.,  i3o;  Lat.  Fl.  bord., 
81  :  Ch.  des  Moul.  Cat.  pi.  Dord.  î1''  Suppl. 
(1849). —  Tiges  glabres  ou  pubescentes,  cylin- 
dracées,  sans  stolons,  simples  ou  rameuses; 
feuilles  glabres,  ovales-lancéolées,  arrondies  à 
la  base,  sessiles  ou  brièvement  pétiolées,  den- 
tées à  dents  irrégulières,  les  infér.  opposées, 
rarement  alternes  ;  stipules  lancéolées-aigués, 
fleurs  petites,  rosées,  devenant  plus  foncées  à 
la  fin,  à  pétales  deux  fois  plus  longs  que  le 
calice  ;  fl.  en  juin.  —  Lot-et-Gar.  bois  sablon- 
neux des  environs  d'Agen  à  Beauregard  (St- 
Am.),  Ségougnac  (L.  de  Brondeau),  Pommaret 
I  .  de  Pom.)  —  Lot  à  Figeac  (Puel);  Tarn- 
et-Gar.  Malause  et  bords  du  Tarn  à  St-Mar- 
tin  (Lag-Fos.) ;  Haute-Gar.  bords  de  l'Ariège 
a  Venerque  Noul.);  Landes,  bords  de  l'Adour 
à  St-Se\        1  Dufour);   Gir.   Cénon,  près 

de   Bordeaux  (Laterr.);   Dord.  au   Saut  de  la 
Gratusse  (Ch.  des  Moulins). 

Var.  S  collinum  Koch  Syn.  fl.  germ.  Ed.  2'', 

1  -  Puel  loc.  cit.,  220;  /-.'.  collinum  Gmel. 
Fl.  bad.  IV.265;  Ch.  des  Moul.  Cat.  pi.  Dord. 
loc.  cit..  420.  —  Rosettes  foliaires  radicales 
non  régulièrement  quadrangulaires,  n'émettant 
qu'une  seule  tige  et  non  plusieurs  comme  dans 
le  type  montanum  :  lleurs  et  feuilles  de  moitié 
plus  petites;  dents  des  feuilles  plus  éloignées, 
et  pétiol  coup   plus   courts.   —   l< 

1       iors  sur  les  bords  du  Lot  où  il  est  commun 
(Puel  . 


E.  lanceolatum  in  Sebast.  et  Mauri 
Fl.  rom.prod.,  1 33  (1818)  ;  Lloyd  et  Loue.  Fl. 
de  l'Ouest,  1 3 1  ;  Ch.  des  Moul.  Add.  au  Cat. 
pi.  Dord.,  419;  F.  montanum  var.  lanceolatum 
Koch  Syn.,  Ed.  2»,  p.  p.  ;  F.  nilidum  Guépin 
Fl.  Maine-et-Loire  an  Host?  —  Tiges  cylit  . 
dracées,  non  anguleuses,  pubescentes,  n'émet- 
tant pas  de  stolons  ;  rosettes  foliaires  étalées, 
non  quadrangulaires  ;  feuilles  lancéolées,  en- 
tières, les  infér.  obtuses  plus  longuement  pétio- 
lées, cunéiformes  à  la  base  et  non  arrondies  ; 
fleurs  d'un  rose  pâle,  presque  blanches  sur  le 
frais,  d'un  rose  plus  intense  par  la  dessicca- 
tion; stigmate  quadrifide.  Fl.  de  juillet  à  sep- 
tembre. —  Rare  dans  les  bois  sablonneux.  — 
Lot-et-Gar.  Les  bois  à  Beauregard  (O.  Debx.  1, 
Pommaret,  près  d'Agen  (E.  de  Pom.)  ;  Gir.  à 
la  limite  de  la  région  landaise  à  Mérignac, 
Martillac,  etc.  (Ch.  des  Moul.);  Dord.  sables 
granit,  à  Nontron  (Ch.  des  M.);  répandu  dans 
tout  l'Ouest  (Fouc). 

Obs.  La  variété  angustalum  de  VF.  monta- 
num, établie  par  Saint-Amans  loc.  cit..  i>-,  et 
distinguée  par  ses  feuilles  étroites,  presque 
lancéolées,  me  parait  n'être  que  le  type  E.  lan- 
ceolatum, omis  par  le  même  auteur  dans  sa 
Flore  agenaise. 

15.  roseum  Schreb.  Spicil.  fl.  lips.,  147; 
Koch  S)-n.,  Ed.  2",  p.  267;  Puel  loc.  cit.  220; 
Ch.  des  Moul.  loc.  cit.  42  1  ;  Lloyd  et  Fouc.  loc. 
cit.  1 32.  —  Espèce  bien  caractérisée  par  ses 
tiges  velues,  non  stolonifères,  de  2-4  décim., 
marquées  de  2-4lignes  saillantes,  par  ses  feuilles 
toutes  plus  ou  moinspétiolées,  dentées,  cunéi- 
formes à  la  base,  par  ses  fleurs  très  petites  d'un 
rose  pâle.  —  Bois  frais,  bords  des  ruisseaux, 
Agen  (Chaubard  ex  ipso  in  lilteris.  —  Lot  à 
Lavernoulie  (Pueli  ;  Dord.  à  Bergerac  (Rev<  1 

E.  tetragonum  Lin.  non  Koch;  St-Am., 
loc.  cit.,  220;  Lag-Fos.  loc.  cit.,  i3o;  Noul. 
loc.  cit.,  23o;  Dup.  Fl.  Stat.  du  Gers,  178.  — 
Bois  frais,  fossés  marécageux;  C.  dans  la  val- 
lée de  la  Garonne,  de  Toulouse  à  Bordeaux, 
et  dans  le    Lot,  le  Gers,  les  Landes,  la    Dor- 

1  1 1  II  ,  N  F. . 

Yar.  Robscurum  Schreb.  Spicil. fl.  lips.,  147  ; 
Soyer-Willem.  in  obs.  plant,  de  France,  65  ; 
Puel  loc.  cit..  220;  F.  virgalum  Auct.  mult. 
non  Pries  ;  F.  tetragonum  var.  p  Willd.  — 
Tiges  de  2-5  décim.  dressées,  simples  ou  ra- 
meuses, munies  à  la  base  de  stolons  filiformes 
avec  de  petites  feuilles  écartées,  pétiolées, 
obovées  ;  feuilles  d'un  vert  foncé,  lancéolées. 


1     Les   espèces    dont    les    noms   sont   imprimés 
dans    le   texte    en    caractères   gras,   sont   nouvelles 
1   la  tlore  du  Lot-et-Garonne  (O.D.) 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


-P 


dentées,  aiguës,  les  caulinaires  sessiles  sou- 
vent opposées  ;  fleurs  rosées,  dressées  ;  stig- 
mates rapprochés  en  massue,  puis  quadrilobés 
au  sommet  (Bor.).  —  Lieux  humides,  bords 
des  ruisseaux.  —  Lot  à  Figeac  (Puel)  ;  l'Ouest 
(Fouc). 

Obs.  M.  Foucaud  est  d'avis  que  \'E.  obscu- 
rum  Schreb.  n'est  ni  une  espèce  distincte  ni 
même  une  bonne  variété.  C'est  une  forme  de 
\'E.  tetragonum  qui,  vivant  aux  bords  des 
eaux,  présente  à  la  place  des  rosettes  quelques 
stolons  filiformes  à  feuilles  distantes  par 
paires.  Si  la  localité  vient  à  se  dessécher,  ces 
stolons  ne  se  montrent  plus. 

E,  Emiiyi  F.  Schultz  Fl.  od.  bot.  \eitg., 
8oG    (1844)  et    Archiv.    de    la    fl.    de   Fr.    et 
d'Allem.,  S7  (1846)   et    in  Archiv.    de   Flore, 
277  (iS3S);  Ch.  des  Moul.  Cat.  rais.pl.  Dord. 
Suppl.    in     Act.    Soc.     Lin.    Bordx.     (1849), 
p.  421  ;  Koch.    Sj-n.  fl.  germ.  et  helv.  Ed.   20, 
in  Add.,  p.  1021;    Bor.  Fl.  du  Cent.,   Ed.   3«, 
141  ;  E.    tetragonum  var.    Lamyi   Lag.-Foss. 
Fl.    Tarn-et-Gar.,  i3o;  F.  tetragonum  forma 
Lamyi  Lloyd  et  Fouc.  Fl.  de  l'Ouest,    1 3a.  — 
Plante  annuelle   ou  bisannuelle   (F.  Schultz), 
ou  vivace  (Ch.  des  Moul.);  tiges  obscurément 
tétragones   dans  le  bas,  presque  cylindriques 
dans  le  haut,  devenant  stolonifères  aux  bords 
des  eaux,    simples    ou    rameuses,    glabres    et 
légèrement    pulvérulentes    vers    le    sommet  ; 
stolons  munis  de  courtes   rosettes  de   feuilles 
obovées-oblongues,     pétiolées,     et    poussant 
après  la  floraison;   feuilles   glabres,  luisantes, 
lancéolées,    arrondies  à    la  base,   les    infér.  et 
les  caulinaires  sessiles,  non  décurrentes,  den- 
ticulées,     les     super,    brièvement    pétiolées  ; 
fleurs  terminales    dressées,  à   pétales   obovés- 
orbiculaires,   obtus,   émarginés  par  une   fente 
très  courte,  rosés  et  marqués    de  la  base  jus- 
qu'au   milieu    de   veines  purpurines;    capsule 
tétragone  à  angles  obtus,  pubescente-cendrée; 
graines  ovales-oblongues,   arrondies  des  deux 
côtés,  finement    ponctuées.  —   Alluvions  des 
rivières,  bords  des    eaux  ;    Lot-f.t-Gar.    dans 
les  bois  frais  à  Pommaret,  près  d'Agen  (E.  de 
Pom.    teste     Fr.    Schultz);    Tarn-et-Gar.    à 
Saint-Martin,  le   long  du  Tarn   (Lag.-Foss.)  : 
Dord.  à    Lanquais,  Manzac  (Ch.  des    Moul.); 
Haute-Gar.,    à    Saint-Martin    de    Lasbordes 
(Timbal).  —  \JE.  Lamyi  a   été  signalé  égale- 
ment dans   la  Vienne  à    Limoges  (Lamy,    De- 
lattre,  Chaboisseau),    dans  la   Vendée,  etc.    Il 
est  répandu  dans  le  Sud-Ouest,  mais    devient 
rare  vers  l'Est,  et  ne    dépasse  guère  le   centre 
de  la  France. 

Onothera  biennis  L.  ;  Gr. /oc.  cit.  I,  584; 
St-Am.  /.  c.  1 5 S  ;  Noulet  Fl.  bass.  s.-pyr.  23 1. 
—  Les  graviers  et   les    berges   des    rivières  ; 


Haute-Gar.,  rives  de  la  Garonne  et  de  l'A- 
riège,  Toulouse,  Braqueville  (DrNoul.);  Tarn 
et-Gar.,  sur  les  bords  du  Tarn  à  Montauban 
et  Moissac  (Lagr.-Foss.)  ;  Lot- et- Car.,  à 
Agen  (St-Am.  Chaub.  O.  Debx.);  Gironde, 
rives  de  la  Garonne  à  Floirac,  aux  Douze- 
Portes  ;  Gradignan,  près  de  Bordeaux.  Dans 
cette  dernière  localité,  l'O.  biennis  recouvre 
des  champs  entiers  (Laterrade);  Lot,  com.  à 
Cahors  (Puel)  ;  Gers,  sur  les  bords  de  l'Adour 
et  de  la  Gimone  (Ab.  Dup.)  ;  Landes,  rives  de 
l'Adour  à  Dax,  Saint-Sever,  Aire  (Léon  Du- 
four),  Mont-de-Marsan  (E.  Perris),  Dordogne, 
à  La  Linde,  Lanquais,  sur  les  sables  de  la 
Vezère  (Ch.  des  Moulins). 

O.  siiïivoolens  Desf.  Tabl.  écol.  bot. 
180;  DC.  in  Prod.  III,  46.—  Voisin  du  précé- 
dent, mais  en  différant  par  ses  fleurs  du  double 
plus  grandes,  très  odorantes,  à  odeur  spéciale 
de  fleur  d'oranger,  et  ses  pétales  un  peu 
échancrés,  par  ses  capsules  oblongues,  de 
grosseur  égale  dans  toute  leur  longueur.  — 
Plante  bisannuelle,  un  peu  velue,  à  tiges  dres- 
sées, peu  élevées.  —  Agen,  le  long  de  la  prise 
d'eau  du  Canal-latéral  au-dessus  du  Pont  de 
pierre  (O.  Debx.  Juin  1849).  —  Originaire  de 
l'Amérique  boréale  et  cultivé  dans  les  jardins, 
d'où  il  s'échappe  parfois. 

(A  suivre). 


Un  nouveau  Champignon  des  racines  de 
la  vigne 

-  M.  Boyer  publie,  dans  les  Annales  de 
l'École  d'Agriculture  de  Montpellier,  un  inté- 
ressant mémoire  sur  un  nouveau  champignon 
observé  sur  le  tronc  et  les  racines  de  porte- 
greffes  et  de  vignes  greffées  qu'il  rapporte  à 
l'Helicobasidium  purpureum . 

Ce  champignon  est  peu  important  comme 
parasite,  mais  il  est  cependant  intéressant  d'en 
connaître  les  caractères  particuliers,  tout  au 
moins  pour  pouvoir  le  distinguer  de  champi- 
gnons plus  redoutables,  tels  que  ceux  du 
Pourridié. 

Il  se  manifeste  par  de  larges  lames  veloutées 
et  des  cordons  mycéliens  rose  violacé,  prenant 
une  teinte  plus  pâle  au  moment  de  la  repro- 
duction, qui  couvrent  le  tronc  et  les  racines 
des  vignes  envahies. 

Il  ne  parait  pas  jusqu'ici  avoir  une  action 
nuisible  sur  la  végétation.  En  tous  cas,  d'après 
M.  Boyer,  il  serait  facile  d'en  arrêter  l'inva- 
sion en  déchaussant  les  souches  au  mois  de 
février  et  les  laissant  exposées  à  l'air  pendant 
quelque  temps.  V.  L. 


44 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


L'esprit  de  routine  dans  les  campagnes. 

1  (paraîtrait  que.  dans  bon  nombre  de  loca- 

l.tés  du  Midi,  les  racines  bulbeuses  d'une  cer- 
taine renoncule  (R.  bulbosus  L.)  très  com- 
mune dans  les  près  elles  bois. ne  demeureraient 
pas  sans  usage  pour  les  braconniers  et  les  cul- 
tivateurs ignorants. 

Ceux-ci,  imbus  de  préjugés  de  toutes  sortes, 
entiches  de  routine  et  partant  d'erreur,  ne  sup- 
posent pas  d'adversaires  plus  acharnés  de  leurs 
récoltes  que  les  inoffensifs  petits  oiseaux. 
Aussi  les  voit-on  se  livrer  contre  ces  derniers 
à  une  guerre  continuelle  et  sans  merci  et  em- 
ployer  tous  les  moyens  dont  il  soit  possible  de 
disposer  pour  arriver  à  leur  destruction. 

C'est  ainsi  que,  sans  que  l'on  s'en  doute  le 
moins  du  monde  peut-être,  —  les  bulbes  de 
la  renoncule  en  question  deviennent  entre  les 
mains  de  ces  cultivateurs  routiniers  et  barbares 
l'instrument  puissant  de  leurs  injustes  repré- 
sailles à  l'égard  de  ces  malheureuses  petites 
créatures. 

De  quelle  façon  procèdent-ils?  Ils  triturent 
tout  simplement  les  bulbes,  très  menu,  et  en 
répandent  les  débris  dans  les  champs  et  plus 
particulièrement  dans  les  lieux  où  le  petit 
gibier  abonde. 

Sans  retard,  les  oiseaux  se  jettent,  parait-il, 
avec  avidité  sur  le  dangereux  appât  qui,  en 
peu  de  temps,  a  raison  d'eux.  Et  ce  sont  alors 
de  véritables  hécatombes  dont  les  braconniers 
se  réjouissent  à  l'avance  et  croient  tirer  grand 
profit. 

Pour  que  la  mort  soit  si  rapidement  déter- 
minée, comme  cela  m'a  été  rapporté,  il  faut 
nécessairement  que  le  bulbe  contienne  un  prin- 
cipe toxique  suffisamment  énergique.  J'avoue 
pourtant  que  je  n'ai  jamais  connu  de  propriété 
vénéneuse  à  cette  plante.  Je  voulus  en  quel- 
que sorte  me  rendre  à  l'évidence  et  la  curio- 
sité me  poussa  à  mâcher  un  de  ces  bulbes 
auquel  je  trouvai  une  saveur  acre  ;  ma  langue 
s'enfla  un  peu,  mais  je  ne  ressentis  pas  d'autre 
malaise.  J'en  conclus  que,  pour  vénéneux  que 
puisse  être  ce  poison,  il  doit  demeurer  absolu- 
ment sans  effet  sur  l'économie.  Mais  ce  que  je 
ne  m'expliquais  pas  très  facilement,  c'était 
l'action  si  prompte  qu'il  exerçait  sur  les  fatales 
victimes  de  l'impitoyable  oiseleur. 

Plus  d'une  fois,  j'avais  entendu  parler  de 
cette  chasse:  mais  le  fait  m'avait  paru  en  lui- 
même  si  étrange  que  j'avais  assez  de  peine  à 
y  ajouter  foi  bien  qu'il  n'eût  pourtant  rien 
d'invraisemblable  dans  le  fonds. 

Je  me  permettrai  à  ce  sujet  de  raconter  la 
petite    aventure    suivante    survenue    incidem- 


ment au  cours  d'une  de  mes  dernières  herbo- 
risations. 

Tandis  que  je  longeais  les  rives  pittoresques 
et  ombragées  de  la  Cassole,  petit  aftluent  de 
gauche  de  l'Argens,  j'aperçus  à  un  endroit 
donné  un  homme  des  champs,  blotti  derrière 
un  fourré,  en  train  de  'surveiller  une  piste. 
Avec  un  sans-gène  impertubable,  il  me  somma 
presque,  en  termes  d'ailleurs  assez  peu  cor- 
rects, de  m 'arrêter  un  instant  avant  de  conti- 
nuer ma  route  ;  puis,  d'un  geste,  il  m'invita  à 
m'approcher  de  lui  et  me  dit  à  voix  basse  le 
motif  pour  lequel  il  était  caché,  à  l'affût,  der- 
rière le  buisson.  J'ai  retenu  sa  phrase  que  je 
traduis  à  peu  près  ainsi  : 

«  Le  bruit  de  vos  pas,  me  dit-il,  va  effrayer 
ces  canailles  de  bêtes  qu'il  faut  que  je  tue  sans 
pitié  ;  nos  champs  ne  prospèrent  plus,  nos  ter- 
res ne  rendent  plus  rien,  nos  récoltes  sont  insi- 
gnifiantes. 11  n'y  aura  bientôt  plus  moyen  de 
vivre,  et  cela  à  cause  de  ces  vilaines  bêtes  qui 
dévorent  tout.  »  J'essayai  de  lui  démontrer  la 
fausseté  de  ses  paroles  ;  je  lâchai  de  le  faire 
revenir  de  son  erreur  en  lui  prouvant  que  les 
oiseaux,  au  lieu  d'être  les  ennemis  du  cultiva- 
teur, en  sont  les  auxiliaires  de  chaque  jour, 
dévoués  et  infatigables.  Peine  perdue,  le  mal- 
heureux ne  voulait  rien  entendre  :  je  catéchi- 
sais dans  le  vide.  Persuadé  qu'il  était  d'accom- 
plir une  bonne  œuvre,  il  me  raconta,  en  détail, 
—  et.  ma  foi,  je  le  laissai  dire  —  mais  toujours 
ami-voix,  comment  il  s'y  prenait  pour  amener 
la  mort  rapide  des  oiseaux.  Ma  conscience  se 
révoltait  à  chacune  de  ses  phrases  et  pourtant 
je  ne  l'interrompis  plus  jusqu'à  ce  qu'il  eût 
terminé  son  récit. 

A  la  fin,  outré  d'un  pareil  procédé  qu'en 
moi-même  je  trouvais  si  odieux,  je  ne  pus 
m'empëcher  de  gourmander  vertement  mon 
interlocuteur  et  je  lui  fis  entendre  qu'une  telle 
pratique  était  détestable  à  tous  les  points  de 
vue  et  qu'elle  pouvait  lui  faire  encourir  une 
condamnation  sévère.  Mais  rien  ne  fit;  se  sou- 
ciant fort  peu  de  ce  que  je  lui  dis.  il  me  pria 
de  parler  sur  un  ton  moins  haut,  je  compris 
pourquoi.  Je  pris  alors  congé  de  lui  et  ne  né- 
gligeai aucune  occasion  d'effaroucher  la  nuée 
d'oiseaux  qui  s'était  imprudemment  abattue 
sur  l'appât  empoisonné.  C'est  assez  dire  si,  en 
le  quittant,  je  dus  me  trouver  dans  ses  bonnes 
grâces. 

Ce  n'est  pas  tout.  Quelques  jours  âpre-, 
j'appris  que  mon  homme  avait  narré  le  tait  à 
bon  nombre  de  paysans,  tous  aussi  routiniers 
que  lui.  qui  n'hésitèrent  pas,  d'un  commun 
accord,  à  déverser  sur  moi  le  trop  plein  de 
leur  indignation.  Je  ne  serais  pas  sincère  si 
je    disais    que    celte    marque   d'antipathie    me 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


45 


laissa  tout  à  fait  indifférent.  Car  les  circons- 
tances en  pareil  cas  me  prouvèrent  surabon- 
damment et,  à  mon  grand  regret,  jusqu'à  quel 
point,  à  l'aurore  du  xxe  siècle,  l'esprit  de  rou- 
tine est  encore  invétéré  dans  nos  campagnes, 
malgré  tous  les  moyens  actuellement  mis  en 
œuvre  pour  la  diffusion  de  l'instruction  et  du 
progrès  dans  les  masses  populaires. 

Il  serait  à  désirer  que  l'on  sévît  avec  beau- 
coup de  rigueur  contre  un  braconnage  si  auda- 
cieux, ou  plutôt  contre  une  erreur  volontaire 
si  condamnable. 

Il  serait  à  désirer  également  que  les  Sociétés 
protectrices  des  animaux,  fondées  dans  bien 
des  localités  sur  l'initiative  et  sous  le  patro- 
nage des  instituteurs,  pussent  fonctionner  nor- 
malement et  s'occuper  d'une  façon  toute  par- 
ticulière, —  ce  qui  est  d'ailleurs  le  but  essen- 
tiel qu'elles  se  proposent,  — ■  d'une  question 
aussi  importante,  et  cela  dans  l'intérêt  supé- 
rieur de  l'agriculture  et  du  bien-être  de  l'hu- 
manité. 

Marius  Capoduro. 


Évolution  de  l'organisme  muscique 

[Suite) 

Bientôt,  dans  son  épaisseur,  apparaît  un  vide 
circulaire,  ou  lacune  aérifère,  qui  sépare  les 
deux  assises  internes  du  reste  du  cylindre  :  ces 
deux  assises  constituent  le  sac  sporifère  ex- 
terne, les  autres  forment  la  paroi  de  la  capsule. 
Quant  au  sac  sporifère  interne,  il  est  fourni 
par  la  couche  externe  de  la  colonne  stérile 
axile,  c'est-à-dire  de  la  columelle. 

Nous  avons  vu  quelle  est  l'évolution  de  ces 
divers  éléments  du  sporogone  chez  les  Sphai- 
gnes.  Dans  le  genre  Archidium.  les  cellules- 
mères  émanent  du  cylindre  central  ;  elles  sont 
très  peu  nombreuses  et  provoquent  à  leur 
profit  la  résorption  des  autres  cellules  ;  la 
paroi  interne  se  trouve  très  réduite  et  ne  com- 
prend qu'une  seule  assise. 

Dans  les  autres  mousses,  l'évolution  du  fruit 
est  typique  et  se  fait  absolument  suivant  le 
mode  que  nous  avons  décrit;  l'archéspore  se 
forme  aux  dépens  des  assises  périphériques  de 
la  columelle.  et  produit  des  spores  dans  toutes 
ses  cellules,  dont  la  paroi  se  trouve  détruite  à 
la  maturité  ;  en  raison  de  ce  processus,  la 
couche  sporifère  offre  l'aspect  d'un  cylindre 
traversé  de  part  en  part  par  la  colonne  colu- 
mellaire-. 

Les  deux  étages  inférieurs  de  l'embryon 
prolifèrent  et  produisent  des  éléments  allongés 
dont  la  réunion  forme  le  pédicelle  qui  s'engage 


plus  ou  moins  profondément  dans  le  tissu  de 
la  tige  sur  laquelle  s'est  différencié  L'arché- 
gone. 

L'accroissement  de  l'œuf  rompt  prompte- 
ment,  par  une  déchirure  circulaire,  l'enveloppe 
archégonienne  qui  devient  sèche  et  ruptile,  et 
se  développe  en  forme  de  coiffe;  cette  coiffe 
ne  tarde  pas  à  s'isoler  de  l'embryon  qu'elle 
renferme,  et  il  suffit  vers  l'époque  de  la  matu- 
rité d'un  très  minime  effort  pour  la  détacher. 

L'évolution  du  sporogone  reste  assez  long- 
temps stationnaire,  mais  la  maturation  se  fait 
souvent  rapidement  ;  un  court  espace  de  temps 
suffit  pour  que  le  pédicelle,  parvenu  ;t  un  cer- 
tain degré  d'élongation,  termine  cette  élonga- 
tion  et  affecte  sa  direction  caractéristique,  et 
pour  que  la  capsule,  d'abord  simple  cylindre 
sans  élégance;  se  dilate,  se  courbe,  s'incline, 
et  revête  l'aspect  qui  la  distingue  selon  les  es- 
pèces. Nous  ne  suivrons  pas  le  commence- 
ment de  cette  évolution,  dont  nous  avons 
indiqué  l'ébauche  dans  les  traits  qui  la  ren- 
dent intéressante  ;  son  processus  est  suffisam- 
ment révélé  par  les  caractères  du  fruit  parvenu 
à  maturité,  et  l'histoire  de  la  genèse  de  ces 
caractères  se  confon'd  avec  leur  étude  anato- 
mique. 

Comme  nous  l'avons  vu,  le  pédicelle  pro- 
vient de  l'œuf  au  même  titre  que  la  capsule. 
On  a  quelquefois  trouvé,  par  exemple  dans  le 
genre  Meesa,  deux  sporogones  portés  par  un 
même  pédicelle.  Cette  anomalie  ne  peut  s'ex- 
pliquer que  par  la  bifurcation  de  l'étage  supé- 
rieur de  l'embryon,  chacune  de  ses  divisions" 
évoluant  séparément  et  produisant  une  cap- 
sule. M.  Leitgeb  voit  dans  ce  phénomène  le 
retour  à  un  état  ancestral,  autrefois  normal, 
aujourd'hui  accidentel. 

(A  suivre).  A.  Acloque 


L'Ortie   comme  hémostatique 
et  cicatrisant. 

Nous  empruntons  à  la  Médecine  moderne  la  note 
suivante  très  intéressante  sur  un  mode  de  prépa- 
ration pharmaceutique  et  les  résultats  expérimen- 
taux obtenus  avec  de  la  poudre  d'Urtica  nrens. 
Cette  note  a  été  adressée  par  M.  Marre,  étudiant 
en  médecine  à  Lyon,  qui  a  fait  sur  ce  sujet  une 
série  d'expériences  poursuivies  à  l'Ecole  nationale 
vétérinaire  de  Lyon  pendant  le  premier  semestre 
de  l'année  iSg5. 

«  Persuadé  que,  parmi  les  remèdes  populaires, 
il  en  est  qui,  appliqués  d'une  façon  rationnelle  à 
la  thérapeutique  courante,  peuvent  rendre  des 
services,  j'ai  voulu  chercher  quelles  sont  les  pro- 
priétés hémostatiques  et  cicatrisantes  de  YUrtica 
urens.  Les  paysans  du  Languedoc,  mon  pays, 
emploient  les  feuilles  et  les  tiges  pilées  de  cette 
plante  en  cataplasmes  pour  le  traitement  d'urgence 


1-6 


1  I       MONDE      DES      PLANTES 


îles  plaies  de  peu  d'importance  :  ils  arrêtent  ainsi 
les    hémorrhagies    en    nappe    et    obtiennent,   sous 
istacées,  des  cicatrisations  rapides. 

,  \;  s  de  nombreux  essais,  je  suis  arrivée 
obtenir  une  poudre  qui,  répandue  a  la  surlace 
d'une  plaie,  aide  à  la  formation  rapide  du  caillot, 
amène  l'h<  us  rapidement  que  le  perchlo- 

rure  de  fer  et  produit,  dans  tous  les  cas.  une  réu- 
nion beaucoup  plus  prompte  que  celle  obtenue  par 
iS  usuels. 

«  Cette  poudre    doit    être    préparée    de    la  I 
suivante  : 

«  A.  —  Faire  macérer  dans  l'alcool  400  gram- 
mes de  feuilles  et  de  tiges  fraîches  d'Urtica 
mois. 

«  B. —  Piler  au  mortier  i5o  grammes  de  feuilles 
et  de  tiges  A'I'rLc.i  urens  préalablement  séchées  .1 
l'étuve.  Passer  la  poudre  ainsi  obtenue  au  tamis 
de  crin   n 

«  C.  —  Incorporer  la  poudre  1!  à  la  liqueur 
alcoolique  A.  Distiller  pour  récupérer  l'alcool. 
Achever    la    dessiccation  au    bain-marie    d'huile    à 

4     1  -' 

«  D.  —  Piler  au  mortier  le  résidu:  passer  au 
tamis  très  tïn.  On  obtient  ainsi  la  poudre  hémo- 
statique d'Urtica  mois. 

..  Une  soixantaine  d'expériences  ont  été  tentées 
sur  les  animaux. Elles  ont  été  toutes  concluantes. La 
poudre  agit  comme  poudre  inerte  d'abord,  puis 
surtout  par  ses  propriétés  astringentes  énergiques, 
et  cette  double  action  concourt  à  la  formation 
rapide  d  un  caillot  noirâtre,  très  adhérent,  et  sous 
lequel  la  cicatrisation  marche  rapidement. 

D  tns  tous  les  cas,  l'hémostase  a  été  plus  rapi- 
dement obtenue  qu'avec  le  perchlorure  de  fer.  La 
poudre  d'Urtica  urens  est  fort  peu  coûteuse,  on 
peut  l'obtenir  partout.  Il  semble  qu'elle  puisse 
rendre  des  services  comme  hémostatique  d'urgence 
et  être  employée  avec  fruit  par  la  médecine  vété- 
rinaire. » 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Séance  du  7  octobre  i8g5.  —  Action  de  l'air  sui- 
te motif  de  raisin  et  sur  le  vin,  Y.  Martinand. 
L'action  de  l'air  sur  le  moût  de  raisin  provoque 
dation  de  la  matière  colorante,  la  rend  inso- 
luble et  développe  des  parfums  particuliers.  Ces 
réactions  paraissent  produites  par  un  ferment 
soluble  ou  diastase,  qui  contribue  au  phénomène 
de  vieillissement  des  vins,  et  est  probablement  la 
cause  de  ce  dépôt  hàtil  de  la  matière  colorante  que 
l'on  constate  dans  certains  vins  et  des  accidents 
que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  easse  ou  de  tourne 
sont  pas  dus  au  développement  de 
micro-organismes. 

Séance  du  4  novembre.  —  Sur  tu  fermentation 
delà  cellulose.  D'après  M.  Y.  Omelianski  le  Bacillus 
amylobacter,  qu'on  a  considéré  comme  le  ferment 
par  excellence  de  la  cellulose,  ne  serait  pas  une 
espèce  unique,  mais  collective;  le  savant  russe  a 
réussi  à  isoler,  par  une  mctlmdc  ,1e  culture  élec- 
tive, le   terinent  propre  de  la  cellulose. 

Séance  du  11   novembre.  —  Sur  les  propriétés  de 
l'èmulsine  des  champignons,  E.  Bourquei         B 
coup    de   champignons,    surtout    de   ceux    qui   se 
développent    sur   les  arbres  ou  le    bois  mort,  ren- 
ferment un  ferment  soluble  capable  de  dédoubler 


certains  glucosides,  comme  le  l'ait  l'èmulsine  des 
amandes.  les  deux  ferments  sont-ils  identiques: 
Aucun  tait  certain,  jusqu'à  présent,  n'autorise  à 
supposer  le  contraire.  —  Sur  la  fixation  directe. 
par  les  fibres  végétales,  de  certains  oxydes  métal- 
liques, Bonnet. 

Séance  du  1  s  novembre  —  Sur  une  maladie  du 
prunellier,  contractée  spontanément  par  un  érable. 
En  examinant  des  feuilles  d'Acer  campestre, 
recueillies  en  octobre  1S0S  dans  une  haie,  pics  de 
Nancy,  M.  Paul  Vuillemin  a  trouvé  sur  ces  feuilles, 
té  des  périthèces  de  VUncinula  aceris,  parasite 
ordinaire  de  cette  espèce,  les  conceptacles  d'une 
autre  forme.  VUncinula prunastri, qui  se  développe 
normalement  sur  le  prunellier,  et  n'attaque 
l'érable  qu'accidentellement. 

Séance  du  -±5  novembre.  —  Lj  Laccase  dans  !•  s 
champignons.  Ainsi  que  l'aétabli  M.  il.  Bertrand', 
la  laccase,  ferment  soluble  oxydant,  existe  dans  un 
grand  nombre  de  plantes  phanérogames.  I  a  pré- 
sence de  ce  ferment  se  décèle  dans  les  tissus  par  la 
coloration  bleue  qu'il  prend  sous  l'action  de  la  tein- 
ture de  résine  de  gaïac.  En  collaboration  avec 
M.  Bourquelot,  M.  Bertranu  a  recherché  et 
trouvé  ce  même  ferment  dans  les  champi- 
gnons. 


Revue  des  Revues. 

Le  Naturaliste  (i«  nov.  gô  .  —  Les  Algues 
calcaires,  P.  Hariot.  —  (iCT  doc.  95).  Encore  des 
champignons  comestibles,  I'.  Hariot.  Il  s'agit  du 
Sparassis  laminosa,  qui,  paraît-il,  se  recommande 
aux  gourmets  par  des  qualités  comestibles  très 
positives.  Cette  espèce  se  présente  sous  la  tonne 
de  masses  plus  ou  moins  volumineuses,  charnues, 
mais  fermes,  composées  d'une  base  d'où  émergent 
des  rameaux  nombreux,  dichotomes,  foliacés  et 
comprimés,   non  recourbés  au  sommet. 

Cosmos  (9  nov.  1895).  —  Excursion  botanique 
aux  grottes  de  Saulges  et  de  Saint-Georges 
Mayenne  .  H.  Léveillé.  M.  Léveillé  a  visité  pen- 
dant les  vacances,  au  point  de  vue  botanique,  les 
grottes  naturelles  situées  dans  la  vallée  de  l'Erve, 
et  il  a  rapporté,  tant  de  ces  grottes  que  de  leurs 
environs,  quantité  d'espèces  intéressantes,  parmi 
lesquelles  Epilobium  angustifolium  !..  I.a  présence 
de  VElodea  canadensis  Rien,  a  été  constatée 
dans  l'Erve.  —  Les  insectes  qui  nous  mangent, 
A.  Acloqde. 

Botanisk  tidsskrift  Tome  20,  fasc.  1.  i\p  '. 
—  Sur  une  nouvelle  espèce  de  Zygnema  avec  .i\\- 
gospores,  Mlle  Emma  Hallas.  Cette  espèce  a  été 
trouvée  en  avril  1894  dans  l'île  d'Amager  près  de 
Copenhague.  Elle  se  présentait  sous  la  forme  d'une 
masse  grisâtre  de  la  grosseur  d'une  noix,  laquelle 
examinée  au  microscope,  se  montra  en  grande  partie 
composée  de  longs  filaments  d'un  Zygnema,  dont 
la  plupart  des  cellules  étaient  sur  le  point  de  fer- 
mer des  spores  sans  copulation,  c'est-à-dire  des 
azvgospores.  Les  cellules  végétatives  cylindriques 
étaient  longues  de  35  à  100  u  et  larges.de  1  s  a  -ou.. 
Ces  cellules  s'allongeaient  souvent  avant  de  fruc- 
tifier et  atteignaient  jusqu'à  240  u,  de  longueur. 
Puis  les  deux  chromatophores  étoiles  commençaient 
à  se  diviser:  cette  bipartition  pouvait  se  répéter 
jusqu'à  trois  fois,  ('ne  fois  les  divisions  achevées, 
le  protoplasme  se  contractait  peu  à  peu  vers  le  centre 
de  la  cellule  qui  se  renfla  et  devenait  grosso  modo 
subfusiformc.   Les   deux  extrémités  de   la  cellule, 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


47 


restées  cylindriques,  commençaient  à  se  remplir 
d'une  masse  gélatineuse,  présentant  la  réaction  de 
la  cellulose.  En  dedans  de  la  membrane  cellulo- 
sique de  la  spore  se  formait  alors  une  membrane 
moyenne  (mesosporium)  imprégnée  d'une  matière 
jaune  et  présentait  de  nombreuses  vacuoles.  La 
spore  développée  ressemblait  ainsi  aux  zygospores 
des  espèces  de  la  section  scrobiculatœ  de  Bary.  elle 
était  d'un  brun  jaunâtre.  Une  fois  mûres,  les  spores 
restèrent  en  repos  pendant  deux  mois  et  demi. 
Après  ce  temps,  les  spores  quittèrent  leurs  enve- 
loppes, flottant  librement  dans  le  liquide  et  aban- 
donnant aussi  leur  membrane  externe  ou  exospo- 
rium.  Pour  la  germination  le  mesosporium,  devenu 
l'unique  enveloppe  de  !a  spire,  se  fendit  latérale- 
ment, et  par  cet  issue  le  contenu  s'échappa. 

Bulletin  da  l'Herbier  Boissier  (n°  io).  — 
Ueber  nette  und  bcmerkens  tverthe  orientaliscltc 
Pflan\enarlen,  J.  Freyn. —  La  flore  alpine  des  cal- 
caires de  la  TransCaucasie  occidentale,  Nicolas 
Alboff.  —  Polygalacex  novœ  vel  parum  cognitœ. 
R.  Chodat. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de 
France  sept.  oct.  93). —  Loxania  et  Ptychostylus, 
Ph.  van  Tieghem.  —  Subdivision  de  la  section 
Eubatus  Focke  (Rubi  fruticosi  veri  Arrhen.),  abbé 
Boulay.  —  Résultats  de  la  culture  du  Pénicillium 
cupricum  Trabut,  J.-de  Seynes.  Cette  forme  de 
Pénicillium,  qui  se  développe  dans  des  solutions 
de  sulfate  de  cuivre  présentant  jusqu'à  9,  5  °/„  de 
sel  cuivrique,  et  auquel  M.  Trabut  a  donné  le 
nom  provisoire  de  P.  cupricum,  n'est  pas  une 
espèce  autonome,  mais  un  P.  glaucum  qui  a  mo- 
difié la  teinte  de  ses  conidiessous  l'influence  du  sel 
de  cuivre.  Le  mycélium  qui  provient  de  la  germi- 
nation de  ses  spores  voit  son  aptitude  à  produire 
des  organes  reproducteurs  diminuée,  non  par  suite 
d'une  action  spéciale  du  sulfate,  mais  en  raison  de 
l'impulsiondonnéeaux  phénomènes  végétatifs  dans 
un  milieu  plus  riche  que  les  solutions  qui  ont  servi  de 
terrain  au  P.  cupricum  — Les  arum  vulgare  Luck. 
et  italicum  MM.,  D.  Clos.  — Sur  la  marche  de  la 
gommose  dans  les  Acacias,  L.  Lutz.  Pour  étudier 
la  marche  de  la  gommose,  M.  Lutz  a  eu  recours 
à  deux  matières  colorantes,  le  rouge  neutre  de 
Cassella,  qui  se  fixe  sur  la  gomme,  et  le  vert  acide 
JEEE  'Poirrier)  qui  se  fixe  sur  les  éléments  cellu- 
losiques. Pour  observer  le  début  du  phénomène,  il 
faut  établir  les  coupes  sur  des  tiges  âgées  seule- 
ment de  quelques  semaines,  et  dans  le  voisinage 
du  bourgeon  terminal.  Ce  n'est  qu'après  la  diffé- 
renciation secondaire  qu'on  voit  apparaître  dans  le 
cambium  une  légère  coloration  rouge  violacé,  qui 
devient  rapidement  rouge  vif.  Sur  une  coupe  plus 
âgée,  on  constate  que  la  gommose  gagne  les  tissus 
voisins,  à  la  fois  vers  l'extérieur,  envahissant  pro- 
gressivement l'assise  génératrice  puis  le  liber,  et 
vers  l'intérieur,  où  elle  gagne  peu  à  peu  par  les 
rayons  médullaires.  La  paroi  primitive  des  fibres 
péricycliques  résiste  longtemps  à  la  gommose;  les 
fibres  et  les  vaisseaux  situés  entre  cette  zone  et  le 
cambium  deviennent  un  peu  gommifères,  mais 
sans  subir  aucune  modification  de  structure.  La 
véritable  phase  de  formation  et  d'exsudation  de  la 
gomme  commence  après  l'imprégnation  complète 
des  rayons  médullaires.  — Liste  des  plantes  rares 
ou  intéressantes  des  environs  de  Montfort-l' Amaury 
et  de  la  forêt  de  Rambouillet  {Seine-et-Oise,, 
Mlle  Marguerite  Belèze.  Nous  relevons  dans  cette 
liste  :  Eptlobium  spicatum  L.  ;  E.  lanceolatum  S.  et 
M.;  E.  palustre  L.  ;    E.  roseum  Schreb.  ;  E.  tetra- 


gonum  L.  var.  Lamyi  et  var.  obscurum ;  E.  monta- 
iiinn  L.  var.  collinum. 

Journal  de  botanique  (16  oct.  93. j  —  Sur  le 
Radaisia,  nouveau  genre  de  Myxophycée,  C.  Sau- 
vageau.  —  Contribution  à  l'étude  de  la  flore  de  la 
Lorraine,  Camille  Brunotte.  —  (icr  nov.  g3.)  Sut- 
deux  nouvelles  espèces  de  Dermocarpa,  C.  Sauva- 
geau.  —  Géographie  botanique  de  la  Tunisie, 
Ed.  Bonnet.  — fiG  nov.  95;.  Hétérospermie  de  cer- 
tains Aethionema  hétérocarpes,  de  Coincy.  M.  de 
Coincy  a  rapporté  d'Espagne  un  intéressant  Aethio- 
nema hétérocarpe,  c'est-à-dire  à  silicules  présentant 
une  forme  différente  suivant  qu'elles  sont  plus  ou 
moinshautsurlagrappe;  les  inférieurescontiennent 
ordinairement  deux  graines  dans  chaque  loge,  les 
supérieures  étant  au  contraire  presque  constam- 
ment monospermes,  une  des  loges  étant  vide  et 
l'autre  ne  contenant  qu'une  graine.  Les  graines  des 
silicules  oligospermes  sont  couvertes  de  petits  ma- 
melons, et  offrent  une  forme  ovale-arrondie,  due  à 
ce  fait  que  la  radicule  est  appliquée  exactement 
sur  le  cotylédon  intérieur  qui  présente  même  une 
légère  excavation  pour  le  recevoir.  Les  graines  des 
silicules  monospermes,  au  contraire,  sont  lisses  et  de 
plus  anguleuses,  subtriquètres,la  radicule  un  peu  la- 
térale s 'écartant  des  cotylédons.  Y:  Aethionema  d'Es- 
pagne qui  a  servi  de  base  à  ces  intéressantes  consta- 
tations est  identique  à  un  exemplaire  cueilli  par 
Bourgeau  près  de  Baza  que  Cosson  a  étiqueté  dans 
l'herbier  du  Muséum  Ae.  saxatile  var.  ovalifolium. 
—  Catalogue  des  Cryptogames  vasculaires  et  des 
Muscinees  du  nord  de  la  France,  L.  Géneau  de 
Lamarlière. 

La  Revue  scientifique  du  Limousin 
(i3  nov.  g5).  La  Société  Botanique  du  Limousin,  C 
Le  Gendre.  —  De  l'aloès,  E.  Pillault. 

La  Revue  scientifique  (3onov. 95).  Essai  d'une 
synthèse  idéale  de  l'individu  muscique,  A.  Acloque. 
Si  l'on  part  théoriquement  de  la  cellule  unique 
primitive  qui  est  l'origine  de  l'individu  muscique, 
à  quelque  réalisation  qu'il  appartienne,  et  si  on 
suit  son  évolution,  on  voit  que  selon  les  groupes 
cette  évolution  a  lieu,  pour  l'appareil  végétatif, 
suivant  deux  modes  différents.  Le  premier  mode 
est  très  simple,  et  il  ne  se  rencontre  que  dans 
quelques  espèces  plus  étroitement  unies  que  les 
autres  à  leurs  ancêtres  morphologiques  immédiats, 
les  Algues;  il  n'est  autre  que  la  constante  prolifé- 
ration utriculaire  s'opérant  toujours  dans  le  même 
sens  jusqu'au  complet  développement  individuel; 
c'est  là  sa  limite,  et  la  forme  qui  en  résulte  repré- 
sente un  thalle.  Le  second  mode,  bien  plus  général,  ■ 
réside  dans  une  déhiscence  successive  d'organes 
emboîtés  qui  s'épanouissent  l'un  après  l'autre.  Ses 
variations  expliquent  les  modifications  des  formes 
et  leur  manière  d'être,  et  il  ne  limite  pas  ses  effets 
à  l'individu  sexué.  Son  apparition  se  place  à  la 
formation  du  sporogone  chez  les  Hépatiques  thal- 
loïdes  elle  date  du  premier  bourgeonnement  du 
protonéma  chez  les  autres  Muscinees,  où  elle  sup- 
prime et  supplante,  jusqu'à  la  manifestation  ultime 
de  l'activité  individuelle,  toute  tendance  con- 
traire. 


Bibliographie. 


Manuel  de  géographie  botanique,  D'  Oscar 
Drude.  Livr.  S,  9,  10.  La  publication  de  ce  très 
intéressant  ouvrage  se  poursuit,  et  le  nouveau  fas- 
cicule ne  le  cède  en   rien  aux  précédents.    Il    est 


4§ 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


impossible  de  donner  une  idée  sommaire  d'un 
tel  travail,  en  raison  de  l'abondance  des  docu- 
ments qu'il  fournit  à  l'élude.  Nous  ne  pouvons 
qu'en  faire  l'éloge,  en  disant  qu'il  est  indispensable 
à  tous  ceux  qui's'inléressent  aux  lois  de  la  disper- 
sion des  espèces  végétales. 

p  ,  |  sl  ::  qUe  r  S  éfois,  I).  Clos.  Dans  cette 
étude.  M.  Clos  ne  se  contente  pas  d'indiquer  les 
plus  lu    Sorézois  ;    il   donne   de 

remarquables  et  intéressants  aperçus  sur  les  con- 
ditions de  la  végétation  selon  l'altitude  et  les  diffé- 
s  qui  en  résultent  au  point  de  vue  des  flores 
]  :  tles;  sur  les  associations  d'espèces,  sur  l'in- 
fluence du  sol,  l'affinité  pour  le  calcaire,  les  rela- 
tions des  espèces  constatées  avec  les  flores  voi- 
sines. 

Notice  sur  la  flore  populaire  des  environs  d'Alen- 
con  et  de  Carrouges  [Orne),  A.  Letai  q.  Très 
intéressante  liste  des  noms  vulgaires  attribués  aux 
plantes  par  les  paysans  des  environs  d'Alençon.  11 
serait  à  souhaiter  qu'un  semblable  travail  tùt  en- 
trepris pour  tous  les  départements  de  la  France. 
Nous  nous  ferons  un  plaisir  de  publier  dans  le 
Monde  des  Plantes  les  renseignements  qu'on  voudra 
bien  nous  faire  parvenir  sur  cette  question  qui, 
ainsi  que  le  dit  M.  Letacq,  intéresse  à  la  fois  la 
philologie,  la  botanique  et  l'histoire  des  traditions 
locales. 

Considérations  sur  la  géographie  botanique  du 
département  de  l'Orne,  A.  L.  Letacq.  Voici  un  do- 
cument important  pour  la  phytogéographie,  non 
pas  seulement  en  raison  des  renseignements  qu'il 
contient,  mais  aussi  parce  qu'il  peut  servir  de  mo- 
dèle aux  études  qui  peuvent  être  entreprises  sur 
cotte  question.  L'auteur  a  tout  interrogé  pour  arri- 
ver à  l'explication  rationnelle  de  la  répartition  des 
espèces,  aussi  bien  l'influence  du  sol,  du  climat,  de 
l'exposition,  les  variations  périodiques  de  la  tem- 
pérature, les  circonstances  météorologiques,  l'alti- 
tude. La  flore  du  département  de  l'Orne  comprend 
1084  phanérogames,  dont  ii5TC,  ?3S  C,  556  AC, 
171  AR,  i3o  R.  et  75  TR.  Les  espèces  les  plus  ré- 
pandues constituent  le  fonds  de  la  végétation  de 
l'Orne  et  des  départements  voisins;  35o  sont  ubi- 
qaistes,  communes  dans  toute  l'Europe  et  capables 
d  affronter  les  froids  rigoureux  des  zones  boréales 
aussi  bien  que  les  régions  les  plus  chaudes  de 
l'Espagne  et  de  l'Italie;  0,5  appartiennent  aux  ré- 
gions tempérées  ;  42  sont  décidément  occidentales, 
1 1 3  nettement  méridionales,  n'habitant  le  nord 
qu'accidentellement,  et  108  au  contraire  ont  des 
préférences  presque  exclusivement  septentrionales. 
L'auteur  donne  ensuite  un  aperçu  comparatif  vie  la 
tlure  des  départements  limitrophes  par  rapport  à 
e  de  l'Orne  ;  le  manque  de  place  nous  détend 
de  le  suivre  dans  le  détail  de  cette  comparaison; 
i  citerons  seulement  ses  conclusions  :  Le  Cal- 
vados est,  des  départements  voisins,  celui  dont  la 
.inble  le  plus  à  celle  de  l'Orne,  et  la 
Sarthe  celui  dont  la  végétation  s'en  éloigne  le  plus. 
L'Orne  possède  moins  d'espèces  méridionales  que 
les  départements  limitrophes,  mais  plus  d'espèces 
boréales  ;  il  n'y  a  pas  cependant  compensation 
parfaite.  La  région  montagneuse  se  trouve  mieux 
représentée  dans  l'Orne  que  partout  ailleurs  dans 
le  Maine  et  la  Normandie. 

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Coléoptères,  avec  io52  ligures.  Préface  de  M.  Edm. 
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Nous  sommes  heureux  de  présenter  à  nos  lecteurs 
le  nouveau  livre  de  notre  sympathique  Rédacteur 
en  chef.  Depuis  longtemps,  étudiants,  professeurs 


et  amateurs  réclamaient  un   ouvrage  qui  leur  per- 
mît de  déterminer  les   espèces  animales  qui    habi- 


et 

mît  ae  déterminer  les  espèces  animales  qi_ 
tent  notre  pays.  Leur  désir  est  bien  près  d'être 
icé.  Ce  premier  volume  renferme  tous  les 
Coléoptères  dont  la  présence  a  été  signalée  en 
Fiance.  Les  autres  suivront  aussi  rapidement  que 
le  permettront  les  difficultés  d'une  pareille  tache; 
et  on  aura  entin,  sur  la  zoologie  de  notre  pavs,  un 
ouvrage  complet,  très  pratique  dans  sa  forme  con- 
densée  et  d'un  prix  relativemeut  peu  élevé. 


Informations. 

'— >  M.  le  D'  Setchell  a  remplacé  M.  Edw.  L. 
Greene,  en  qualité  de  professeur  de  Botanique  à 
l'Université  de  Californie. 

— v  Parmi  les  principaux  gagnants  de  notre 
Tombola  semestrielle  du  Monde  des  Plantes,  nous 
remarquons  MM.  Otto  Kuntze  et  abbé  Letacq 
auxquels  sont  échues  des  vues  photographiques  de 
l'Inde. 

—  >  Notre  collègue  M  le  Dr  G.  de  Lagehheim 
vient  d'être  nommé  professeur  de  botanique  et 
Directeur  de  l'Institut  de  botanique  à  l'Université 
de  Stockholm. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  /"  au3o  Novembre. 

De  la  part  de  MM.  Hector  Serres  (i  broch.), 
Alkr.  Giard  (t  broch.)  Louis  Sodiro  S.  J.  (1  vol.), 
F.  Legeay  (i  broch.),  Johann  Lange  (i  vol.),  Levi- 
Morenos  (2  broch.),  B.  Sol-  hé  i  broch.),  D.  Clos 
(i  broch.  ',  DrOtto  Kuntze  (i  vol.). 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  do- 
nateurs. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

De  M.  Marius  Capodl-ro  un  envoi  de  plantes  du 
Midi  fort  bien  préparées.  Parmi  celles-ci  plusieurs 
Epilobes  et  un  certain    nombre  de  Renonculacees. 

Du  R.  P.  Em.  Bodinier  un  envoi  considérable  de 
plantes  de  Hong-Kong  dont  bon  nombre  d'espèces 
rares  ou  nouvelles. 

De  M.  le  baron  von  Muelleruhc  centaine  d'exem- 
plaires du  rarissime  Helipterum  exiguum. 

De  M.jAMiNdes  Epilobes  de  la  Sarthe. 

De  M.  Bruneau  de  Montmédy.  un  bel  envoi 
d'Onothéracées,  Renonculacees,  Droséracées  et 
autres  plantes  rares  parmi  lesquelles  Orchis  sam- 
bucina  et  Orchis  pyranudalis. 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  gé- 
néreux donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


Typographie  Ed.  Monnoyer. 


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Epilepsie,  Hystérie,  Danse  de  Saint-Guy, 
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Toute  commande  donne  droit  au    volume  illustré  de   300  gravures  adressée  à    M.  Yves  BERTIN 

Au  Départ,  7  Boulevard  Denain,  Paris 


Les  annonces  du  MONDE  DES  PLANTES,  sont  reçues  chez 
M.     AUBERT.    régisseur    exclusif.    22,    Rue   de   la   Barre,  Paris 


is  —  Typ.  Ed.  Monnoyei 


5e  Année  (2e  Série) 


N°  75 


1er  Février  189G 


€)» 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


^$zr 


«  Tienedicits   ttniversa  germinjntia    in  terra 
«  Domino,  s 

Dan.,  ch.  m. 


Directeur 
Rédacteur  en  chef  :  A.  AGLOQUE 


HC.    LEVEILLE 


SOMMAIRE    DU    N°    75 

Académie  internationale  de  Géographie  botanique. —  L'Herbier  de  l'Académie,  H.  LÉ- 
veillé.  —  Influence  exercée  par  divers  agents  chimiques  sur  ia  germination,  P  V. 
Lioiabd.  —  Nouvelle  découverte  à  l'Institut  Pasteur. —  Onothéracées  de  la  vallée  de 
la  Garonne  (suite),  0.  Debeaux.  —  Evolution  de  l'organisme  muscique  (suite), 
A.  Acloque.  —  Trois  Roses  nouvelles. —  Revue  des  Sociétés  savantes.  —  Revue 
des  Revues.  —  Bibliographie.  —  Informations.  —  Mouvement  de  la  bibliothèque.  — 
Mouvement  de  l'herbier. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,   12 


18  9  6 


ABONNEMENTS  : 

UN    AN    :  France 6  IV. 

—  Étranger,    Colonies 8     » 

SIX  MOIS  :  France 3     » 

—  l  Irai  '-nies 4    » 

Le  Numéro  :  50  cent. 

Vbonnements    partenl    du     1"   Octobre    ou    du 
invier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

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Square. 

PARIS 
J.-B.  Bauuère  et  Fils,  11),  rue  llaulcf'euille. 
Jacques    Lechevalieb,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  "23,  me  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  i  Vieux-Pont). 


LE     MONDE     DES     PLANTES 


MM. 
AJEtBOST  Jos. 
BALLE  ÉratE. 
I!EAL  J. 

B0CQUILL0N-LIM0US1N. 
BODIMER  ÉM. 
De  CANDOLLE  Cas. 
CAPODUBO  Marius. 
CHRISTIAN  RAY. 
CORREVON    H. 
DANIEL  L. 
DEREAUX  0. 
DESCI1AMPS  ÉM. 
DUPUIS  P. 


Est    publié    avec  la   Collaboration    de 


GADECEAU  Ém. 

GENTIL  Amb. 

GIARD  A. 

GILLOT  X. 

GONOD  d'ARTEMARE. 

GRAY  Cn. 

De  HELDRE1CH  Tu. 

HÉRIBAUD  Jn. 

HISINGER  (Baron  Ed.) 

HITCHCOCK  A.-S. 

IVANITZKY  N. 

LE  GENDRE  Cu. 

LE  GRAND  Amt. 


LETACQ  A.  L. 
LIOTARD  P.-V. 
MARCAILHOU  d'AYMERIC. 
MERCIER  L. 
MONGUILLON  E. 
MUELLER  (Raron   Von) 
OLIVIER   Ern. 
RENAULD   F. 
ROUY  G. 
SADA   A. 

SPALIKOWSKI   Ed. 
TRELEASE  W. 
WHEELER  C.  F. 


Tout  ce  qui  concerne  la  Direction  doit  être  adressé  à  M.  II.  Léveili.é,  lui,  rue  de  Flore,  Le  Mans  (Sarthe) 
Fiance  ;  —  et  ce  qui  concerne  la  Rédaction,  à  M.  A.  AciOQUÊ,  a  Auxi-le-Chàleau  (Pas-de-Calais)  France. 

Adresser  les  demandes  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Monnoyer,  Imprimeur-Éditeur,  12,  place  des  Jacobins, 
Le  Mans  (Saillie,  Fram  e. 

Les  abonnés  à  l'étranger  sont  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandats  de 
poste  internationaux,  en  chèques  ou  lettres  de  change  payables  au  Mans,  à  la  Banque  de  France,  au  Comptoir 
d'Escompte,  au  Crédit  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

Vu  abonnement  gratuit  sera  servi  à  toute  personne  qui  procurera  à  la  Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  aussi 
longtemps  que  les  abonnements  procurés  seront  renouvelés. 

En  1901,  un  prix  de  800  francs  sera  décerné  à  L'auteur  du  meilleur  travail  sur  la  botanique  paru  dans  le  Monde  des 
Piaules  du  l«  octobre  1893  au  Ier  septembre  1900.  Les  mémoires  devront  être  aussi  concis  que  possible,  et  exclusive- 
ment rédigés  en  français.  La  seule  condition  pour  concourir  est  d'être  abonné  au  Monde  des  Plantes  pendant  la  durée 
du  concours. 

La  Librairie  médicale  et  scientifique  Jacques  Lecbevalieb,  23,  rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro- 
duction de  la  bande  imprimée  de  la  Revue,  une  remise  de  1U  %  sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peuvent 
désirer. 


5«  Année  (2«  Série) 


No  75 


1"   FÉVRIER    iScG 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Trente  Internationale  illustrée  de  "Botanique. 


Académie 


internationale  de 
botanique. 


Géographie 


Par  décision  en  date  du  25  décembre  1895, 
M.  Jean  Neyraut  est  nommé  Membre  Auxi- 
liaire de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

Ferd.  Renauld. 


MM.  O.  Debeaux,  Ferd.  Renauld,  H.  Tri- 
men  remercient  de  leur  promotion  et 
MM.  J.  Dôrfler,  H.  Serres,  Em.  Bodi- 
nier,  Sig.  Brogi,  L.  Giraudias,  Eug.  Niel, 
J.  de  Rusunan,  E.  Fieck,  R.  P.  Sodiro,  Chris- 
tian Bay,  Bofill,  de  Menezes,  Lester  F.  Ward 
de  leur  nomination  dans  la  Médaille  scien- 
tifique internationale. 


M.  Eugène  Niel,  Vice-Président  de  la 
Société  des  Amis  des  Sciences  Naturelles  de 
Rouen  et  Associé  libre  de  notre  Académie,  a 
eu  la  délicate  pensée  d'offrir  à  celle-ci  la  som- 
me de  5o  francs. 

Nous  sommes  l'interprète  de  tous  nos  Col- 
lègues en  remerciant  publiquement  ici  notre 
sympathique  et  distingué  Collègue  de  son 
aimable  attention  et  de  ses  généreuses  étren- 
nes. 


M.  Eug.  Gonod  d'ARTEMARE,  Académicien, 
veut  bien,  lui  aussi,  adresser  comme  étrennes  à 
l'Académie  la  somme  de  20  francs.  Nous 
remercions  également  au  nom  de  tous  notre 
aimable  Collègue,  qui  n'en  est  pas  à  son  pre- 
mier don,  de  sa  générosité. 


Notre  Directeur  sortant  M.  F'erd.  Renauld 
vient  de  voir  son  Prodrome  de  la  Flore  de 
Madagascar,    des    Mascareignes  et  Comores, 

T.   V. 


présenté  au  Concours  de  l'Institut,  couronné 
par  l'Académie  des  Sciences  qui  lui  a  décerné 
le  prix  Montagne. 

Nous  ne  pouvons  que  nous  réjouir  de  cette 
distinction  bien  méritée  dont  M.  Renauld  a 
été  l'objet  alors  qu'il  était  Directeur  en  exer- 
cice de  notre  Académie  et  nous  croyons  être 
l'interprète  de  tous  nos  Collègues  en  lui  adres- 
sant ici  nos  sincères  et  bien  vives  félicitations. 

Le  Prodrome  encore  manuscrit  sera  imprimé 
et  paraîtra  dans  le  courant  de  1896. 


L'Herbier  de  l'Académie 

En  présence  des  envois  de  plantes  qui  sont 
faits  de  tous  côtés  à  l'Académie,  il  importe  de 
prendre  une  décision.  Nous,  qui  sommes  à 
même  de  juger  en  connaissance  de  cause, 
voici  ce  que  nous  proposons  à  nos  Collègues. 
Au  moment  où  nous  avons  donné  nos  Collec- 
tions à  l'Académie,  elles  comprenaient  une 
collection  importante  d'Onothéracées,  un  bon 
nombre  de  Renonculacées,  quelques  Drosé- 
racées,  un  lot  de  plantes  de  Chine,  enfin  un 
herbier  du  Maine  non  encore  complet. 

Aujourd'hui,  grâce  au  concours  de  nos  Col- 
lègues et  amis,  l'Académie  possède  un  fort 
riche  herbier  d'Onothéracées,  un  herbier  très 
considérable  de  Renonculacées,  l'herbier  pres- 
que complet  de  la  flore  de  Hong-Kong,  enfin 
un  Herbier  du  Maine  prêt  à  être  classé  et 
presque  complet. 

Nous  croyons  qu'il  importe  à  l'Académie  de 
développer  ces  divers  herbiers  sans  prétendre 
pour  le  moment  à  la  formation  d'un  herbier 
général  qui  se  formera  de  lui-même  avec  le 
temps  lorsque  l'Académie  aura  terminé  l'étude 
de  la  répartition  des  Onothéracées  actuelle- 
ment sur  le  chantier,  puis  celle  des  Renoncu- 
lacées et  qu'elle  passera  ainsi  successivement 
aux  diverses  familles.  La  succession  des  her- 
biers monographiques  donnera  avec  les  années 

5 


5o 


t.E       MONDE       DES       PLANTES 


un  herbier  général  dont  l'Académie  n'a  pas 
actuellement  le  temps,  l'espace  ni  les  moyens 
de  poursuivre  la  réalisation,  car  elle  est  avant 
tout  intéressée  à  la  publication  de  Monogra- 
phies qui  nécessitent  des  collections  corres- 
pondant a  ces  mêmes  travaux. 

Un  moyen  toutefois  de  préparer  l'avenir 
sera  d'incorporer  à  l'herbier  du  Maine  tous 
les  échantillons  des  espèces  croissant  dans 
cette  province,  quelle  que  soit  d'ailleurs  la 
provenance  de  ces  échantillons.  On  obtien- 
dra un  herbier  comparatif  d'un   haut  intérêt. 

Il  sera  toujours  facile  de  consulter  les  Col- 
lections de  Paris,  de  Kew  ou  de  Genève.  D'ail- 
leurs pour  les  études  du  moment  l'herbier  de 
l'Académie  devra  être  assez  riche  pour  égaler 
ou  dépasser  même  les  divers  herbiers.  C'est 
ainsi  que,  en  ce  qui  concerne  les  Onothéracées, 
l'Académie  possède  des  espèces  et  variétés  qui 
font  défaut  dans  les  grands  herbiers.  Elle  a 
en  outre  les  espèces  typiques  de  Lindheimer, 
Schultz,  etc. 

Quant  aux  plantes  de  l'Inde  et  des  autres 
contrées  du  globe,  elles  seront  toujours  les 
bien  venues,  car  outre  que  bon  nombre"  d'entre 
elles  seront  retenues  pour  les  Herbiers  mono- 
graphiques ou  l'Herbier  comparatif  du  Maine, 
elles  seront  fort  utiles  et  même  très  nécessaires 
puisqu'elles  permettront  les  échanges  grâce 
auxquels  l'Académie  pourra  compléter  ses 
collections  et  obtenir  les  plantes  rares  pour 
son  herbier  des  plantes  rares  du  globe,  herbier 
aujourd'hui  commencé  grâce  à  la  générosité 
de  plusieurs  Académiciens. 

M.  le  baron  Ferd.  von  Mueli.er,  notre 
éminent  Collègue,  a  bien  voulu  nous  adresser  : 
Helipterum  exiguum  F.  v.  M.  et  Elacanthus 
pusillus  F.  v.  M.,  deux  minuscules  plantes 
rarissimes  d'Australie.  Il  a,  nos  Collègues  et 
lecteurs  s'en  souviennent,  préconisé  sous  le 
litre  de  :  Collectio  plantarum  totins  mundi 
usquam  rarissimarum,  édita  sub  auspiciis 
Académies  internationalis  pkytogeographicce 
cenomanensis,  la  création  d'une  collection  de 
plantes  rares  du  globe. 

Voici  les  paroles  mêmes  du  promoteur  de 
l'entreprise  :  «  Sous  ce  titre  je  me  permets  de 
proposer  l'édition  de  fascicules  successifs 
d'exsiccata,  mais  seulement  de  ces  espèces 
qui  sont  extrêmement  locales,  en  danger  d'être 
exterminées,  et  qui  ne  sont  pas  faciles  à  cul- 
tiver pour  l'horticulture.  On  pourrait  proba- 
blement engager  beaucoup  de  membres  de 
notre  Académie  à  contribuer  à  ces  collections 
universelles  en  assez  grandes  quantités  pour 
avoir  une  édition  de  5oo  plantes  au  moins. 

Une  telle  publication  sauvegarderait  la  con- 
servation des  plus  rares  plantes,  en  tout  cas  à 


l'état  d'exsiccata,  et  en  assez  grand  nombre' 
pour  que,  répandues,  elles  soient  toujours 
accessibles  aux  recherches  des  savants  dans  le 
monde  entier. 

«  La  rareté  extrême  de  ces  exemplaires  cau- 
serait sans  doute  la  vente  facile  de  ces  collec- 
tions, et  le  profit  augmenterait  les  ressources 
de  notre  union  académique.  » 

Ajoutons  que  rien  n'empêcherait  d'en  publier 
des  lllustr.itiones  analogues  à  celles  dont  notre 
très  distingué  Collègue,  M.  G.  Rouy.  a  entre- 
pris la  publication. 

Le  vœu  de  M.  von  Mueller  est  aujourd'hui 
réalisé.  La  collection  d'exsiccata  des  plantes 
rarissimes  du  globe  est  fondée.  Nousengageons 
très  vivement  tous  nos  Collègues,  et  nous 
en  comptons  à  l'heure  présente  dans  tous  les 
pays  du  globe,  à  nous  adresser  en  5o  parts  ou 
en  5o  exemplaires  au  moins  les  plantes  raris- 
simes de  leur  région,  celles  qui  sont  très  loca- 
lisées, en  danger  de  disparaître,  et  difficiles  à 
cultiver. 

Nous  ferons  tous  nos  efforts  pour  leur  pro- 
curer en  échange  les  plantes  qu'ils  pourront 
désirer. 

Nous  tiendrons  nos  Collègues,  lecteurs  et 
amis  au  courant  du  mouvement  de  cette  inté- 
ressante partie  de  notre  herbier  qui  va  créer 
un  lien  plus  intime  entre  tous  les  membres  de 
l'Académie,  donner  un  but  immédiat  à  notre 
union,  répandre  d'une  façon  agréable  la  pas- 
sion de  la  botanique  et  permettre  à  notre  Société 
de  se  constituer  à  peu  des  frais  de  grandes 
ressources  pour  l'avenir  et  pour  le  but  élevé 
et  reculé  que  le  temps  seul  lui  permettra 
d'atteindre. 

H.   Léveillé. 


Influence  exercée  par  divers  agents 
chimiques  sur  la  germination. 

La  feuille  d'Informations  du  Ministère  de 
l'Agriculture  signale  les  essais  suivants,  rela- 
tifs à  la  germination,  entrepris  au  laboratoire 
de  Grand-Iouan  par  MM.  Seguin  et  Pailheret 
sur  le  Ble  Victoria,  variété  qui,  en  grande 
culture,  donne  les  rendements  les  plus  élevés. 

Les  grains,  choisis  de  façon  à  avoir  un  pou- 
voir germinatif  maximum,  ont  été  placés  pen- 
dant quatorze  heures,  a  la  température  de  20°, 
dans  les  tubes  d'essais  bouchés  en  contact 
avec  diverses  solutions,  la  plupart  étendues  de 
façon  à  contenir  i  p.  100  de  substance. 

Après  ce  trempage,  les  grains  non  altérés 
ont  été  essuyés  et  disposés  dans  un  germoir  de 
Noble  à  la  température    de   20°.  Les   germes 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


étaient  définitivement  détruits  dans  les  grains 
qui  n'avaient  pas  germé  le  quatrième  jour. 

Ces  expériences  ont  abouti  aux  observations 
suivantes  : 

L'eau  de  chlore  et  l'eau  de  chaux  se  compor- 
tent comme  l'eau  distillée. 

Les  acides  minéraux  retardent  la  germina- 
tion sans  diminuer  le  pouvoir  germinatif.  On 
peut  donc  utiliser  sans  crainte  ces  agents  pour 
combattre  le  développement  des  maladies  cryp- 
togamiques. 

Des  acides  organiques,  les  uns  sont  des  poi- 
sons violents  pour  l'embryon,  d'autres  retar- 
dent seulement  la  germination. 

Certains  antiseptiques  puissants,  tels  que  le 
sulfate  de  fer,  le  sulfate  de  cuivre  et  même  des 
poisons,  comme  l'acétate  de  plomb,  permettent 
une  germination  de  ioo  p.  ioo.  On  n'a  donc 
pas  à  redouter  l'introduction  de  ces  sels  dans 
le  sol,  ainsi  que  l'a  démontré  la  longue  prati- 
que du  sulfatage. 

Des  essais  faits  antérieurement  par  M.Gode- 
froy  sur  les  pommes  de  terre  avec  de  la 
bouillie  bordelaise  ont  montré  aussi  que  les 
tubercules  peuvent  rester  immergés  pendant 
plusieurs  jours  sans  perdre  leur  faculté  ger- 
minative. 

Les  Annales  Agronomiques  relatent  des  ex- 
périences analogues  sur  le  blé  effectuées  par 
M.  A.  Bruttinj.  Les  grains  de  froment,  dont 
la  variété  n'est  pas  indiquée,  étaient  mainte- 
nus pendant  vingt-quatre  heures  dans  des 
solutions  à  i  et  2  p.  ioo  de  différents  sels,  puis 
mises  germer  dans  le  sol;  chaque  lot  contenait 
quinze  graines.  Après  quatre  jours,  on  compta 
le  nombre  de  graines  germées. 

Ce  nombre  a  été  de  quinze  pour  le  nitrate  de 
potasse  ai  et  à  2  p.  100  et  pour  le  chlorure 
de  calcium  à  1  p.  100;  de  quatorze  pour  le 
phosphate  de  potasse  à  1  p.  100  ;  de  treize  pour 
le  chlorure  de  sodium  et  le  sulfate  de  cuivre  à 
1  p.  100;  les  solutions  à  2  p.  100  de  ces  deux 
derniers  sels  n'ont  donné  respectivement  que 
douze  et  neuf  graines  germées.  Le  chlorure 
de  mercure  aux  deux  doses  a  complètement 
détruit  la  faculté  germinative  des  semences. 
Vingt-trois  substances  salines  ont  été  expéri 
mentées;  nous  ne  donnons  que  les  plus  em- 
ployées en  agriculture. 

P.-V.   Liotard. 


Nouvelle  découverte  à  l'Institut  Pasteur. 

Il  vient  d'être  fait,  à  l'Institut  Pasteur,  une 
découverte  qui  a  pour  résultat  de  triompher 
de  l'érysipèle  et  de  la  fièvre  puerpérale.  Le 


D''  Marmoreck,  de  l'illustre  phalange  des 
disciples  du  maître,  vient  de  découvrir  la 
prophylaxie  de  ces  deux  graves  maladies. 
Cette  méthode  curative  est  encore  due  à  l'em- 
ploi du  sérum. 

L'agent  de  ces  deux  maladies  est  un  mi- 
crobe nommé  streptococcus  qui  produit  : 
i°  dans  la  peau,  l'érysipèle;  20  dans  le  tissu 
cellulaire  sous-cutané,  le  panari  et  le  phleg- 
mon :  3°  dans  le  sein  maternel  après  la  nais- 
sance des  enfants,  l'infection  puerpérale  ; 
4°  dans  la  gorge,  très  souvent  associé  au 
bacille  de  la  diphtérie  et  quelquefois  seul,  les 
angines. 

Ce  microbe  est  aussi  le  principal  agent  des 
affections  plus  ou  moins  graves  qui  compli- 
quent la  fièvre  typhoïde,  la  fièvre  scarlatine, 
la  variole,  la  rougeole,  etc.,  et  c'est  à  lui  que 
sont  dus  les  cas  d'infection,  après  opérations 
chirurgicales,  rares,  il  est  vrai,  depuis  l'anti- 
sepsie. 

Le  Dr  Marmoreck  se  sert  du  sérum  des 
chevaux  (comme  pour  la  diphtérie),  pour  la 
préparation  du  vaccin  sauveur.  A  l'hôpital 
Trousseau  où  il  va  chaque  jour,  il  a  opéré 
déjà  des  milliers  de  fois  et  a  toujours  réussi. 
Pour  la  diphtérie,  il  en  est  de  même.  Malgré 
le  sérum  de  M.  Roux,  un  certain  nombre 
d'enfants  meurent  de  cette  maladie.  C'est  que, 
dit  M.  le  Dr  Marmoreck,  il  y  a  une  complica- 
tion causée  par  le  streptococcus.  En  appli- 
quant les  deux  sérums,  les  accidents  ne  se 
produisent  pas. 

Le  nouveau  sérum  s'adresse  aussi  aux 
infections  chirurgicales,  aux  phlegmons,  à  la 
septicémie  déterminée  par  une  piqûre  au 
cours  d'une  autopsie,  etc.  Il  est  absolument 
inoffensif.  On  peut  s'en  servir  chez  l'enfant, 
chez  le  vieillard,  chez  les  affaiblis. 


Onothéracées  de  la  vallée  de  la  Garonne 

Par  M.  O.  Debeaux 
(Suite) 

Dantiapalustris  Petit  (1)  in  Lettres  bota- 
niques publiées  à  Namur  (1710)  ;  DC.  Prod. 
III,  61,  non  Dupetit-Thouars  ;  Isnardia  palus- 
tris  Lin.  Gen.  pi.  N°  118    (1742),  et  Gen.  pi. 


(1)  Petit  (François),  chirurgien-médecin  des 
hôpitaux  du  Roy,  membre  de  l'Académie  des  scien- 
ces de  Paris,  a  publié  trois  lettres  adressées  à  un 
autre  médecin  de  ses  amis  (Namur,  in-4°  avec  6 
planches,  1710).  Dans  l'une  de  ces  lettres,  il  éta- 
blit trois  genres  nouveaux  :  Dantia,  Proven^alia  et 
Calamus,  ainsi  que  plusieurs  espèces  nouvelles. 


LE       MONDE      DES      PLANTES 


N«  4g  (1748);  St-Am.  72.  et  auct.  mult.  ;  Lud- 
wigia palustris  SxvanzObs.  botan.  5i  11701)-— 
Les  marais  et  les  eaux  courantes  dans  la 
vallée  de  la  Garonne:  Lot-et-Gar..  à  Pour- 
quières  près  de  Cauzac  (St-Am.);  Combe- 
bonnet  près  Beauville  (Dura.)  :  marais  de  Fer- 
russac  près  Puymirol  ^um.  et  O.  Debx.); 
landes  marécageuses  au  Pont-de-Gorre 
(Chaub.),  Durance  (Ch.  Duffour)  ;  Gers,  bords 
de  l'Adour  et  marais  de  l'Armagnac  (Dup.)  ; 
Landes,  a  Saint-Sever,  Mont-de-Marsan  (Per- 
ris);  Gir.,où  il  est  commun  (Laterr.  ;  Dord., 
à  Ribérac,  Lanoueille,  aux  bords  de  la  Dor- 
dogne,  etc.  (Ch.  des  Moulins). 

Obs.  Dans  un  Supplément  au  Catalogue  des 
plantes  de  la  Dordogne  publié  en  i855   [Actes 
de  la  Société   Linnéenne  de   Bordeaux,    XX. 
p.    5i-),    Ch.    des  Moulins,  ce    sagace  et  si 
érudit  observateur,  relève  à  son  tour,  d'après 
Moretti,  deux  erreurs  commises  par  Linné  et 
Aug.  De    Candoi.le  concernant  la  synonymie 
de  Vhnardia palustris.  Le  professeur  Moretti 
à  Pavie  a  démontré,  en  effet,  dans  une  notice 
parue  en  1 853,  que  le  genre  Isnardia,  créé  par 
Linné  dans  son  Gênera  plantarum  (2e  éd.  p.  5  1 , 
1742I  avait   été   érigé    déjà    en    genre,  sous  le 
nom  de  Dantia  par  le  chirurgien   Petit,   qui 
l'avait    dédié,     en    17 10,    à    son    ami     Danti 
d'IsNARD  (1),   dans  la  forme  et  l'acception  lin- 
néennes.  En  établissant  trente-deux  ans  plus 
tard  son  nouveau  genre    Isnardia  {Gen.  plant. 
N°    118,    1742),    Linné    n'ignorait    nullement 
l'existence      du      genre     Dantia  ,      puisqu'il 
le     cite    comme     étant     synonyme     de     son 
nouveau  genre  Isnardia,  établi  au  moyen  du 
surnom    Isnard,   dont  ce    même    Danti   était 
possesseur.    Il    aurait   donc   été    rationnel    et 
équitable  à  la  fois,  de  conserver  à  notre  plante 
le  nom  de  Dantia   palustris   Petit,  qui  est  le 
plus   ancien,    et   de  reléguer   à    la   synonymie 
celui  à' Isnardia  palustris  qui  lui  est  postérieur. 
Je  dois  ajouter  que  le  terme  générique  Dantia 
créé   par  Petit,  a  été  employé  par  Guettard. 
en  1747.  dans  ses  Observations  sur  les  plantes 
des  environs  d'Étampes,  vol.  II.  p.   n5,  pour 
distinguer  par  une  courte  diagnose  à  la  mode 
du  temps,  le  Dantia  palustris  :  «  Dantia  foliis 
subovatis  pediculatis,  lloribus  infoliorum  alis 
sessilibus,  [»    et   qu'en  1 7  s  - .  Yillars   dans  son 
Histoire  des  plantes  du  Dauphiné,  vol.  II,  3  12, 
se  sert  des  termes  «   Isnardia  ou    la    Dantia  » 
pour  désigner  17.  palustris  dans  la  description 
de  cette  plante. 


(1)  Danti  d'Isnard,  membre  de  l'Académie  des 
sciences  île  Paris,  a  écrit  plusieurs  travaux  de  bota- 
nique  descriptive  publiés  dans  les  Mémoires  de 
cette  Académie,  de  1716  à  1724. 


La  deuxième  erreur  est  relative  à  l'auteur  du 
genre  Dantia.  Aug.  Pyrame  De  Candoli.e 
attribue  la  création  de  ce  genre  (Prod.  111, 
p.  61)  à  Dupetit-Thouars,  dans  le  Nova 
gênera  madascariensia,  ouvrage  paru  quatre- 
vingt-seize  ans  (près  d'un  siècle!  )  après  la 
publication  par  Petit  de  son  Dantia  palustris 
et  auquel  Dupetit-Thouars  est  totalement 
étranger. 

M.  H.  E^aillon  a  reconnu  cette  même 
erreur  au  sujet  de  l'auteur  du  genre  Dantia, 
dans  ses  observations  sur  le  D.  palustris  in 
Bull,  de  la  Soc.  Linn.  de  Paris,  G  décembre 
1876.  Ce  n'est  donc  point  ni  Petiver,  ni  Du- 
petit-Thouars, ajoute  le  célèbre  professeur, 
à  qui  nous  devons  la  création  du  Dantia  palus- 
tris, mais  en  réalité  au  chirurgien  Petit. 
Linné  a  eu  le  grand  tort  de  changer,  sans 
aucune  raison,  le  nom  de  Dantia  en  celui 
d'Isnardia,  quoique  ce  dernier  terme  s'appli- 
que au  même  DANTi-d'IsNARD. 

Circaea  lutetiana  L.  ;  St-Am.  12;  Puel 
Cat.pl.  Lot.  14.  —  Les  bois  et  les  lieux  frais: 
C.àAgen,  Ratier,  Beauregard,  Lécussan,  Pom- 
maret,  aux  vallons  de  Naux  et  de  Véronne, 
près  d'Agen,  etc .  ;  vallée  du  Lot  à  Libos,  Mon- 
sempron.  Fumel  (Combes),  au  château  de 
Biron  (Ch.  des  Moul.);  C.  dans  tous  les 
départements  limitrophes. 

Le  Dr  Puel  signale  les  Circa?a  alpina  L.  et 
C.  intermedia  Ehrh.  sur  les  montagnes  qui 
dominent  la  rivière  le  Celé  près  de  Figeac. 
Ces  deux  espèces  pourraient  bien  se  rencon- 
trer sur  les  rives  du  Lot,  dont  le  Celé  est  un 
affluent. 

Trapa  natans  L.  :  Puel  Cat.pl.  Lot,  44; 
Lagr.-Foss.  FI.  Tarn-et-Gar.  i52|  Laterr. 
FI.  bord.  Ed.  4",  i83.  —  Lot,  dans  la  rivière 
l'Ouisse  j  Puel);  Tarn-et-Gar.,  dans  un  marais 
à  Masseras  (Mart.-Don.)  ;  Landes,  dans  les 
étangs  de  Parrentis.  d'Aureillan,  de  Tarnos, 
de  GaubetFouc.!,le  Leay  (Deflers);  Gironde, 
à  Camps  et  à  Coutras,  arrondissement  de  Li- 
bourne  (Motelay);  Dordognf.,  dans  une  seule 
localité  près  de  Lanquais  (Ch.  des  Moul.).  — 
Non  encore  observé  dans  le  Gers  et  le  Lot- 
et-Garonne. 


Évolution  de  l'organisme  muscique 

[Suite) 

,  §  VI.  —  Sporose. 

Le  but  physiologique  de  l'évolution  du 
sporogone  est  lejaculation  des  spores.  Cette 
éjaculation  suit  de  près  la  parfaite  différencia- 
tion des  cellules  filles;  elle  s'accompagne  de 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


53 


phénomènes   différents   suivant  qu'on  l'étudié 
chez  les  Hépatiques  ou  chez  les  Mousses. 

Le  fruit  ne  s'offre  à  découvert  que  grâce  à  la 
rupture  de  l'enveloppe  archégonienne,  qui  a 
protégé  la  fécondation  sans  la  recevoir,  et  au 
sein  de  laquelle  s'est  différenciée  la  première 
ébauche  de  l'embryon;  cette  rupture  se  fait  à 
une  époque  variable. 

Elle  accompagne,  chez  les  Mousses,  la  seg- 
mentation primordiale  de  l'œuf,  de  telle  ma- 
nière que  l'enveloppe  se  trouve  divisée  en  deux 
parties  souvent  très  régulières,  l'une  intérieure 
et  restant  adhérente  à  la  base  de  la  portion 
pédicellaire,  l'autre  supérieure,  plus  ou  moins 
conique,  recouvrant  comme  une  coiffe  la  cap- 
sule; tant  que  les  parois  de  la  capsule  sont 
encore  tendres  et  remplies  de  phyllochlore,  la 
coiffe  y  reste  adhérente,  ou  du  moins  les  deux 
organes  sont  confluents,  unis  par  un  contact 
intime;  mais  quand  l'enveloppe  capsulaire 
devient  sèche,  et  que  ses  cellules  se  remplis- 
sent d'un  pigment  coloré,  la  coiffe  subit  la 
même  différenciation  ;  ses  cellules  éliminent 
peu  à  peu  la  phyllochlore,  et  se  pressent  en 
une  membrane  ruptile  d'une  légèreté  extrême. 

Chez  les  Sphaignes,  qui  forment  à  ce  point 
de  vue  une  exacte  transition  entre  les  Mousses 
et  les  Hépatiques,  la  coiffe  protège  le  dévelop- 
pement de  l'embryon  jusqu'à  la  presque  com- 
plète maturité  des  spores  ;  à  cette  époque,  elle 
se  partage  en  deux  hémisphères  inégaux,  dont 
l'un  se  détache  spontanément  et  met  ainsi 
à  découvert  la  partie  supérieure  de  la  cap- 
sule. 

Chez  les  Hépatiques  typiques  (à  l'exception 
des  Ricciées),  l'enveloppe  archégonienne  forme 
une  espèce  de  bourse  membraneuse  dans  la- 
quelle le  sporogone  se  différencie  entièrement, 
avec  sa  capsule  et  son  pédicelle;  à  l'approche 
de  la  maturité,  le  pédicelle  s'allonge  par  un 
accroissement  presque  instantané,  et  sous 
l'effort  de  cet  accroissement  la  coiffe  se  rompt, 
non  plus  circulairement,  mais  apicalement; 
elle  ne  se  trouve  par  suite  nullement  soulevée 
par  la  capsule,  et  elle  forme  une  nouvelle  en- 
veloppe protectrice  à  la  base  du  pédicelle. 

Le  premier  acte  de  la  déhiscence  du  sporo- 
gone, couronnement  et  limite  de  son  utilité, 
est  la  chute  ou  la  rupture  de  la  coiffe,  selon 
les  groupes. 

(.4  suivre).  A.  Acloque 


Trois  Roses  nouvelles. 

M.  le   Dr  Vergaba,    le    rosiériste  -  amateur 
bien  connu,  l'auteur  distingué  de  la  Culture 


des  Rosiers  en  pois  et  de  la  Bibliographie  de 
la  Rose,  a  été  l'objet  de  distinctions  très  méri- 
tées de  la  part  des  rosiéristes,  qui  lui  ont 
manifesté  ainsi  leur  gratitude  pour  les  services 
rendus  à  la  science  des  Roses,  cette  branche 
aujourd'hui  si  importante  de  l'horticulture. 
M.  Pierre  Guillot,  de  Lyon,  79,  chemin  des 
Pins,  lui  a  dédié  sa  rose  Mariano  Vergara, 
très  belle  nouveauté  de  la  fin  de  i3a3,  arbris- 
seau vigoureux  à  fleurs  grandes,  pleines, 
rouge  magenta  éclairé  de  pourpre  et  de 
vermillon,  à  coloris  fixe  et  très  brillant. 
M.  Pierre  Perny,  de  Nice,  rue  de  France,  a 
nommé  Madame  Mariano  Vergara  une  rose, 
encore  inédite,  remarquablement  grande,  peut- 
être  la  plus  grande  qu'on  ait  encore  obtenue, 
très  pleine,  d'un  jaune  saumoné  présentant 
toutes  les  nuances  possibles,  avec  les  pétales 
bordés  de  rose,  rose  foncé,  rose  violet,  rose 
carminé,  la  bordure  délicatement  fondue  avec 
la  couleur  foncière.  D.  Joaquin  Aldrufeu,  de 
Barcelone,  Espagne,  calle  del  Bruch,  182,  à 
donné  à  une  nouvelle  rose  blanche  le  nom  de 
Pépita  Çalderon  ;  c'est  le  nom  de  famille  de 
l'intelligente  épouse  du  Dr  Vergara,  elle 
aussi  rosiériste  très  distinguée.  Cette  rose  a 
mérité,  et  c'est  là  sa  plus  haute  recomman- 
dation, d'être  prônée,  dans  leurs  intéressants 
catalogues,  par  MM.  Ketten  frères,  les  célè- 
bres rosiéristes-publicistes  du  Luxembourg  ; 
recommandation  qu'elle  ne  doit  qu'à  sa  beau- 
té, et  en  aucne  manière  à  quelque  manoeuvre 
intéressée.  —  Bien  que  cela  s'éloigne  un  peu 
de  notre  sujet,  comme  nous  aimons  à  faire 
connaître  les  honnêtes  gens  et  les  belles 
actions,  nous  disons  en  terminant  que  M.  et 
Mme  Vergara  ont  fondé  à  Madrid,  de  leurs 
propres  deniers,  la  première  crèche  qui  ait 
existé  dans  cette  ville  d'un  demi-million  d'ha- 
bitants, et  qu'ils  ont  organisé  la  Société  des 
crèches  de  la  capitale  de  l'Espagne,  société 
présidée  par  Mme  Vergara  et  dirigée  par 
M.  Vergara.  L'amour  des  fleurs  conduit 
à  la  charité  envers  autrui. 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Séance  du  9  décembre  189D.  —  La  valeur  boulan- 
gère des  farines.  D'après  M.  B.  Girard,  la  tentative 
faite  récemment,  sur  l'initiative  de  certains  jour- 
naux politiques,  pour  revenir  à  l'usage  des  pains 
colorés  et  compacts  d'autrefois,  n'a  pas  sa  raison 
d'être;  en  effet,  les  nouveaux  procédés  de  mouture 
sont  en  tout  préférables  aux  anciens,  parce  qu'ils 
permettent  d'éliminer  des  débris  qui  n'ont  aucune 
valeur  alimentaire  et  sont  nuisibles  à  la  qualité  du 
pain.  Mangez  du  pain  blanc!  —   L'analyse  du   sol 


54 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


par  les  plantes,  Lechartier.  Chaque  espèce  de 
plante  a  besoin  d'assimiler,  pour  sa  vie  normale 
et  régulière,  une  quantité  déterminée  de  principes 
minéraux  qui  peut  dépasser  les  proportions  moyen- 
nes nécessaires  à  un  bon  état  de  santé,  mais  qui 
ne  saurait  s'abaisser  au-dessous  d'un  certain  taux 
sans  amener  un  dépérissement  de  la  plante.  L'ana- 
lyse comparée  d'une  plante  évoluée  normalement 
et  d'un  individu  de'  la  même  espèce  atrophié  ou 
faible  peut  par  suite,  mieux  que  l'analyse  directe 
du  Sol,  renseigner  sur  les  substances  minérales  qui 
font  particulièrement  défaut  à  une  terre  cultivée. 
—  Expériences  sur  le  blanc  de  champignon  obtenu 
par  semis  en  milieu  stérilisé.  MM.  J.  Costantin  et 
!..  Matruchot  sont  arrivés  à  obtenir  le  développe- 
ment du  champignon  de  couche  par  germination 
des  spores.  Ce  procédé  donne  des  avantages 
importants  :  il  permet  la  sélection  des  variétés 
cultivées,  il  assure  la  production  régulière  du  blanc 
en  toute  saison  ;  enfin,  il  donne  un  moyen  ration- 
nel de  se  mettre  à  l'abri  des  maladies  du  blanc.  — 
Sur  la  mesure  de  l'intensité  des  parfums  appliquée 
aux  recherches  biologiques.  M.  E.  Mesnard,  dans 
ses  précédentes  recherches,  avait  fait  voir  que  les 
variations  que  Ton  observe  dans  le  dégagement  des 
odeurs  par  les  plantes  peuvent  dépendre  de  l'alter- 
nance du  jour  et  de  la  nuit.  D'après  ses  nouvelles 
observations,  l'attouchement,  comme  l'action  brus- 
que des  radiations  solaires,  provoque  dans  certains 
cas  une  exagération  appréciable  dans  le  dégage- 
ment du  parfum;  et  ce  phénomène  s'explique  vrai- 
semblablement par  une  contraction  du  plasma 
cellulaire,  facilement  irritable,  contraction  qui 
exerce  une  véritable  compression  sur  les  cellules 
superficielles  de  l'organe  odoriférant,  feuille  ou 
pétale. 

Séance  du  [6  décembre  i8q3.  —  Etude  sur 
l'Aspergillus  orizae,  E.  Sorel.  Cet  Aspergillus, 
quand  ses  organes  sont  immergés,  se  transforme 
en  un  Saccharomyces.  Les  conidies  donnent  ou  un 
mycélium  stérile,  ou  un  mycélium  qui  se  divise 
progressivement  par  des  cloisons  en  cellules  ovales 
bourgeonnantes,  ou  un  mycélium  rudimentaire 
portant  de  nombreuses  cellules  ovales.  La  levure 
active,  ensemencée  dans  un  nouveau  moût,  déter- 
mine une  rapide  fermentation,  mais  ne  produit 
pas  de  mycélium.  Par  contre,  si,  après  avoir 
cultivé  successivement  cette  levure  dans  des  moûts 
à  o  gr.  to  d'acide  fluorhydrique  anhydre  par  litre 
et  constaté  qu'elle  est  pure,  on  l'ensemence  à  iù° 
sur  dur  riz  gonflé  par  la  vapeur  à  ioo°  et  étalé  en 
iie  mince,  ce  riz  s'échauffe,  se  ramollit,  et  se 
couvre  d'un  feutrage  mvcehen  où  apparaissent  les 
fructifications  vertes  de  l'Aspergillus.  Le  dimor- 
phisme  parait  donc  démontré.  —  Action  des  diver- 
ses radiations  du  spectre  solaire  sur  la  végétation. 
M.  Flammarion  a  fait  étudiera  Juvisy,  par  M.  Ma- 
thieu, le  développement  île  plusieurs  plantes  dans 
quatre  serres  respectivement  vitrées  de  verres 
rouges,  verts,  bleus,  soigneusement  examinés  au 
spectroscope;  une  troisième  serre  blanche,  trans- 
parente, a  été  adjointe  aux  précédentes  comme 
type  de  comparaison.  Parmi  les  nombreux  résul- 
tats obtenus,  M.  Flammarion  signale  à  l'Académie 
les  faits  observés  sur  des  sensitives  choisies  comme 
sujet  d'expérimentation,  précisément  à  cause  de 
leur  remarquable  sensibilité.  ce  Les  sensitives  de  la 
serre  rouge  ont  pris  un  développement  extraordi- 
it  atteint  une  taille  quinze  fois  supérieure 
a  celle  des  plantes  de  la  serre  bleue.  Celles-ci  sont 
restées  absolument  stationnaires.  La  lumière  rnucc 
a  produit  l'elVet  d'un  engrais  chimique.  Ces  plantes 


ont  toutes  été  soignées  également,  c'est-à-dire  sim- 
plement arrosées.  La  sensibilité  de  la  rouge  avait 
atteint  un  tel  degré  que  le  plus  léger  mouvement, 
un  simple  souffle,  suffisait  pour  voir  ses  folioles  se 
fermer  et  ses  branches  tomber  toutes  d'une  pièce. 
De  plus,  la  rouge  a  fleuri  le  24  septembre.  La 
blanche,  au  lieu  de  s'élever,  a  pris  plus  de  force  et 
une  grande  vigueur;  elle  a  montré  des  boutons 
floraux,  mais  n'a  pas  fleuri.  La  sensitive  rouge  a 
un  feuillage  plus  clair  que  la  blanche;  celle-ci  est 
plus  pâle  que  la  verte;  la  bleue  est  plus  foncée. 
La  différence  de  température  n'a  pas  été  considé- 
rable entre  les  serres;  toutefois  la  blanche  est  plus 
chaude;  viennent  ensuite  la  rouge,  la  verte  et  la 
bleue.  L'intensité  lumineuse  va  en  décroissant 
dans  le  même  ordre,  dans  une  proportion  beaucoup 
plus  grande.  »  M.  Flammarion  a  observé  des  phéno- 
mènes analogues,  mais  moins  marqués,  sur  des 
géraniums,  des  fraisiers,  des  pensées,  etc.  Les 
fraises  de  la  serre  bleue  n'étaient  pas  plus  avancées 
en  octobre  qu'en  mai.  —  Une  nouvelle  maladie  des 
feuilles  de  mélèze,  E.  Mer.  Cette  maladie  a  pour 
agent  des  filaments  mycéliens  dont  l'attribution  est 
encore  incertaine.  Elle  ne  tue  pas  l'arbre  en  une 
année,  mais  gagnant  de  proche  en  proche,  elle 
vient  à  bout  des  jeunes  sujets  en  deux  ou  trois 
ans 


Revue  des  Revues. 

Le  Naturaliste  Ier  janvier  1890).  —  La  violette, 
Benderitter. 

Cosmos  (n°  570).  —  Charmeurs  et  serpents,  H. 
Léveillé.  M.  Léveillé  pense  que  l'immunité  tra- 
ditionnelle que  possèdent  les  charmeurs  de  ser- 
pents indiens  ne  vient  pas  de  ce  que,  ayant  été 
mordus  une  fois,  ils  sont  devenus  réfractaires  au 
venin,  mais  plutôt  de  ce  qu'ils  s'enduisent  du  suc 
d'une  plante  pour  laquelle  les  serpents  éprouvent 
de  la  répulsion.  Ce  précieux  talisman  serait  pro- 
bablement l'Aristolochia  indica. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de 
France  (nov.-déc.  i8g5).  —  Xote  sur  l'Historia 
stirpium  Hclvetiae,  Ed.  Bonnet.  —  Note  sur  le 
Cryphaea  lamyana  Montagne,  F.  Camus. —  Contri- 
bution à  l'étude  du  genre  Coleosporium.Ed.  Fischer. 
Les  recherches  de  R.  Wolff  avaient  fait  admettre 
généralement  que  Pcridcnnium pini  f.  acicola  était 
exclusivement  la  condition  écidienne  du  Coleospo- 
rium  senecionis;  cependant,  MM.  Plowrigiit  et 
Klebahn,  ayant  séparément  tenté  la  répétition  des 
expériences  de  Wolff,  sans  obtenir  le  même  résul- 
tat, furent  amenés  à  croire  que  ce  Peridermium 
comprend  plusieurs  espèces  différentes,  puisque, 
selon  leur  origine,  les  spores  germent  ou  ne  ger- 
ment pas  sur  les  Senecio,  et  donnent  des  urédo- 
spores  sur  des  plantes  bien  différentes,  telles  que 
Tussilago,  Alectorolophus,  Melampyrum.  Des 
expériences  entreprises  par  M.  Fischer  de  1892 
a  [894,  il  résulte  que  le  Peridermium  pini  acicolum 
comprend  au  moins  9  espèces  distinctes  :  Perider- 
mium oblongisporum  Fuck.  (forme  écidienne  de 
Coleosporium  senecionis  l'ers.,  sur  Senecio  vulgaris 
et  sylvaticus)  ;  P.  PlowrightiiKleb.(C.  tussilaginis 
l'ers.,  sur  Tussilago  Earfara);  P.  Klebahnii  Ed. 
Fischer  C.  inulac  Kze.  sur  Inula  Vaillantii)  ;  P. 
leri  Kleb.  (C.  sonchi-arvensis  Pers..  sur  Son- 
chus  asper,  oleraceus,  arvensis)  ;  P.  Boudieri  (C. 
petasitis  de  By,  sur  Petasitcs  officinalis  ;  /'.  ma- 
gnusianum    [C.     cacaliac     DC.    sur    Adenostyles 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


55 


alpina);  P.  Stahlii  Kleb.  (C.  euphrasiae,  sur  Alec- 
torolophus  major);  P.  Soraueri  Kleb.  (C.  euphrasiae 
auct.    p.   p.,  sur    Melampyrum);  P.    Rostrupi   (C. 
campanulae  Pers.,  sur  Campamda  Trachelium).  — 
Rapports  sur  les  excursions   de  la   Société.   Visite 
aux  herbiers    de    Candolle,    Delessert,    Boissier  et 
Biirnat,  Drake   del   Castillo.  —  Rapport  sur  les 
Muscinées   récoltées  pendant   la  session  extraordi- 
naire en   Valais,  Réchin  et  Camus.  —  Rapport  sur 
les    champignons     recueillis,    E.    Boudier    et    Ed. 
Fischer.  Nous  relevons  dans  ce   rapport  quelques 
espèces  nouvelles  dont  nous  donnons  les  diagnoses: 
Ciliaria  nivalis  Boudier;   coprophile,  large  d'env. 
i  cent.,  rouge  orangé  plus  pâle  en  dehors  et  cou- 
vert de  longs  poils  bruns;  diffère  de  C.  scutellata 
par   sa  couleur  plus  orangée,  ses  poils  plus  longs, 
atteignant  à  la  marge  1200  ja,  par  ses  spores  plus 
grandes,  25-3oXI7->8  u-,  finem.    verruqueuses   à 
maturité,  et  par   son  habitat  sur  les  bouses  (Sim- 
plon).  Helvella  (Leptopodia)  alpestris  Boud.;  cupu- 
liforme,  pézizoîde,  en  entier  noire  à  marge  blanche, 
à   hymenium  non  réfléchi  ;  diffère   du    groupe   des 
H.  pulla,   atra,   peçi^oides    par    ses   spores    plus 
grandes,     22-25  X   1^   (*>    Par    son    indumentum 
velouté  entièrem.  noir,  même  sur   le  stipe,  formé 
de  poils  claviformes,   2-3septés,  longs  de  3o-45  jjt, 
non    réunis   en    faisceaux    coniques.  Exobasidium 
vaccinii-uliginosi ;  diffère   de  E.    vaccinii  par   ses 
spores   plus  grandes,    ord.    23-27  X8-12  \j.,  régu- 
lières, oblongues,  rarem.   brusquem.    incurvées    à 
la  base,  et   par   ses  basides  à  2  stérigmates.  Gano- 
derma   valesiacum  Boud.,  se  distingue  des  G.  car- 
nosum     et    resinaceum     par    sa   chair    blanchâtre 
seulem.  teintée  de  fauve  vers   les    tubes,    et    non 
entièrem.  fauve  ;  spores  verruqueuses,  de  10-  12X7^ • 
—  Note   sur  quelques  associations  de  plantes  ren- 
contrées pendant  les  excursions  dans  le   Valais,  C. 
Schroeter.  Cette    note   très   intéressante  pourrait 
servir  de   modèle   à  des   études   analogues  sur  le 
groupement    des    espèces    suivant    les     conditions 
climatériques,  la  composition  chimique   ou  physi- 
que du  sol,  la  variabilité  plus  ou  moins  grande  de 
la  météorologie,  l'exposition,  l'altitude.  La  géogra- 
phie  botanique  ainsi   comprise  reposerait  sur  une 
base  véritablement  rationnelle,  et   serait  beaucoup 
plus  instructive  qu'un  simple  catalogue  des  espèces 
trouvées.  L'auteur  désigne  chaque  association  par 
le  nom  de  l'espèce  dominante,  auquel  il  ajoute  le 
suffixe  etum.  Ainsi  :  Nardetum,  Ericetum,  Curvu- 
letum. 

Feuille  des  jeunes  Naturalistes  (i'r  jan- 
vier 1896).  —  L'Oscillatoria  rubescens  du  lac  de 
Morat,  Moehlenbruck.  La  coloration  rouge  de  la 
nappe  du  lac  de  Morat,  très  appréciable  depuis 
quelque  temps,  est  due  à  la  présence  d'une  algue 
presque  microscopique,  Oscillatoria  rubescens, 
décrite  par  Haller  en  176S.  Il  est  très  curieux  que 
cette  plante  ne  se  propage  pas  dans  le  lac  de  Neu- 
chàtel,  dans  lequel  se  déversent  pourtant,  par  le 
canal  de  la  Basse-Broye,  les  eaux  du  lac  de  Morat. 

Journal  de  Botanique  (16  déc.  :8o5).  — 
Note  sur  un  Doassansia  nouveau,  L.  Morot. 
M.  Morot  estime  que  cette  forme  de  Doassansia, 
D.  intermedia  nov.  sp.,  trouvée  par  lui  en  août  1894 
sur  des  feuilles  d'Alisma  ranunculoides,  à  Cholet 
(Maine-et-Loire),  est  bien  distincte  du  D.  alismatis, 
et  en  donne  la  diagnose  suivante  :  Pustules  arron- 
dies, brunes,  très  nombreuses,  rapprochées,  non 
confluentes;  sores  sphériques,  larges  de  8o-i35  [/., 
à  cellules   corticales  jaune   brun;    spores    le   plus 


souv.  arrondies,  8- 10  |A,  à  membrane  mince,  lisse, 
jaunâtre.—  (1"  janvier  1896)  Lichens  d'Aix-lcs- 
Bains,  abbé  Hue.  Ce  travail  renferme  les  diagnoses 
de  plusieurs  espèces  nouvelles,   Psorotichia  Clau- 
delii  Hue.  P.  allobrogensis  Hue,  Leptogium  plica- 
tile  Th.  Fries  F.  subplicatile  Hue.—  La  transmission 
des  formes  ancestrales  dans  les  végétaux,  E.  Roze. 
Bulletin  de    l'Herbier  Boissier  (III,  11).  — 
A  revision  of  the  genus  Chelidonium,  David  Prain. 
—  Vaucheria   Schleicheri  sp.   nov.,  de  Wildeman. 
Voici  la  diagnose  de  cette  nouvelle  espèce,  trouvée 
en  Valais,  et  rangée  dans  l'herbier  Schleicher  sous 
le  nom  de  Conferva  amphibia  y  lucida  ;  Monoïque, 
à  filaments   épais,  larges  de   120-180  (j..   Oogones 
latéraux,solitaires,obovoïdes  ou  globuleux  .'  sessiles 
ou  subpédicellés,  larges  de  280-340  ia  ;  oospores  .' 
Anthéridies  latérales,  sessiles,  dressées  ou  formant 
avec  le  thalle  un  angle  aigu,  oblongues-obovoides 
ou  subpyriformes.  Pore  apical  d'env.  18  ia.  Anthé- 
ridies  de    140-170  X  47-8°  (A.    —   On  the   genus 
Arenaria    Linné,    Frédéric    N.    Williams.  —    Les 
Capnodiées  de  la  Suisse,  A.  Jaczewski.  Cette  famille 
renferme    en    Suisse    le    seul     genre    Capnodittm 
Montagne,   à   mycélium    noir,  dense,  supère,  épi- 
phylle,  en  croûte  facile  à  détacher.   Condition  co- 
nidienne  très  variable,  à  hyphes  libres  [Fumago) 
ou  réunis  en  Coremium.   Pycnides  lagenaeformes. 
Périthèces  pyriformes,oblongs,  souv.  ramifiés, ^'ou- 
vrant   apicalement    par    des   valves    irrégulières. 
Asques  ovoïdes  ou  oblongs  ;   spores   jaunâtres   ou 
brunes,    à   cloisons   transverses   et    longitudinales. 
3  espèces  :  C.  Footii  Berk.  et  Desm.,  périthèces  ve'us, 
asques   et   spores    inconnus,  mycélium    en    ta  hes 
gélatineuses,   noires,   confluentes,  sur  les   feuilles 
persistantes  des  arbustes  de  serre;   C.  tiliac  F.ck. 
(C.  Persooni  auct.),  asques  ovoïdes,  pédicelles,   de 
32  X  16-18  ia,   renfermant  16  spores   oblongues, 
14X7  \>-, à  3-4  cloisons  transv.  et  ord.  1  longitu  fin.; 
C.    salicinum    Montagne     (Cladosporium    Fumago 
Linkj,  périthèces    charnus,    souv.  ramifiés,   asques 
ovoïdes,  sessiles,  40-45  X  24  !*,  à  6"8  sPores  ovo'- 
des,    brun    noir,   22-26  X  g-i3   |X,   à   3-5    cloisons 
transv.   avec  étranglement  et  souvent  1  longkud. 
—    Eine  nette    Epidendrum-arr,   F.    KRâNZLiN. 
(III,   12;.    —  Lecanorae  et  Lecideae    australienses , 
novae,  J.  Mueller. 

BO'i 

Bibliographif^^Ç^  &  d  r- ^ 

Génération    spontanée    et    ferments,    C. 

Lenormand. 

Première  liste  additionelle  à  la  florule 
du  canal   maritime   de  la  Basse-Loire,  E. 

Gadeceau. 

Nous  relevons  dans  cette  liste  :  Epilobittm  hirsu- 
tum  L.  (AC)  ;  E.  tetragonum  L.  (CC)  ;  Onothera 
suaveolens  Desf.  (AC). 

Recherches  sur  la  miellée,  E.  Niel. 

Nouvelle  Flore  des  Champignons,  J. 
Costantin  et  L.  Dufour,  2°  édition  revue  et  aug- 
mentée. 

Flore  nouvelle  de  la  Chaîne  Jurassique 
et  de  la  Haute-Savoie,  Paul  Parmentier.  Ce 
synopsis,  depuis  longtemps  désiré  par  les  bota- 
nistes de  la  région,  est  enrichi  de  toutes  les  décou- 
vertes récemment  faites  dans  les  monts  Jura  par 
de  consciencieux  explorateurs.  Suivant  résolu- 
ment la  voie  moderne  d'une  botanique  systémati- 


56 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


que  rationnelle,  l'auteur  a  lenu  grand  compte  de 
la  subordination  des  espèces,  rattachant  les  espèces 
secondaires  ou  les  races  régionales  aux  types  dont 
elles  procèdent.  Ce  livre  rendra  de  réels  services 
aussi  b i c : t  dans  le  cabinet  pour  le  classement  d'un 
herbier  que  sur  le  terrain  pour  la  détermination 
des  ]  lantes. 

Illustrationes  plantarum  rariorum  Euro- 
pae,  auctore  G.  Rouv. 

Le  troisième  fascicule  de  cette  riche  et  superbe 
publication  dont  la  présence  s'impose  pour  toute 
bibliothèque  sérieuse  vient  de  paraître;  Nous 
engageons  nos  collègues,  amis  et  lecteurs  à  sous- 
crire ou  à  (aire  souscrire  à  ce  magnifique  travail 
et  à  faire  passer  les  souscriptions  par  notre  inter- 
médiaire, l'auteur  ayant  bien  voulu  en  sa  qualité 
de  membre  d'honneur  de  l'Académie  favoriser 
celle-ci  d'une  certaine  remise  sur  les  souscriptions 
recueillies  par  son  intermédiaire. 

Voici  les  espèces  renfermées  dans  le  troisième 
recueil  de  cette  magistrale  galerie  des  raretés 
européennes  :  Ranunculus  Revelierii  Boreau,  Silène 
Herminii  Welw.,  Lavatera  rotundata  Laz.,  Genista 
decipiens  Spach.,  Ulex  micranthus  Lange,  Trifo- 
lium  saroçiense  Hazsl.,  Astragalus  hispanicus 
Coss.,  Rubus  humulifolius  C.  A.  Mey.,  Potcntilla 
buccoanaClem.,  Epilobium  latifoIiutnL.,  Saxifraga 
paniculata  Cav.,  Arnica  alpine  Olin.,  Centaurea 
balearica  Rodr'iz. ,Hieracium  petnvitm  Fries.,Oim- 
panula  laciniaia  L.,  Primula  frondosa  Janka., 
Erythrœa  acutijlora  Schott., Linaria  Broteri  Rouy, 
L.  Lamarckii  Rouy,  Staeliys  Iva  Griseb.,  Zi^ifara 
taurica  M.  B.,  Salix  pedicellata  Desf.,  Narcissus 
etruscus  Pari.,  Luçula  grœca  Kunth,  Spartina 
Townsendi  Groves. 


Informations. 

—  »  A  tous  les  lecteurs  du  Monde  des  Plantes 
qui  en  feront  la  demande  à  l'administration,  14, 
via  di  Cilta,  Siena  (Italie),  seront  envoyés  gratuite- 
ment pendant  2  mois,  à  titre  d'essai,  les  périodi- 
ques :  Rivista  italiana  di  science  naturali,  et  Bollet- 
tino  del  Naturalista. 

— >■  Le  prochain  Congrès  de  l'Association  fran- 
çaise pour  l'avancement  des  sciences  se  tiendra  à 
Tunis  du  i«  au  i5  avril  1896.  En  dehors  des 
excursions  générales,  la  9e  section  pourra  orga- 
niser une  ou  deux  courses  purement  botaniques 
pour  étudier  quelques  stations  privilégiées  de  la 
flore  tunisienne,  par  exemple  les  environs  d'Ham- 
mam -el-I.i  fou  le  Djebel  Bou-Kournein.  Les  études 
relatives  à  la  flore  de  l'Afrique  septentrionale,  et 
plus  généralement  les  travaux  de  botanique,  à 
quelque  branche  qu'ils  se  rattachent,  seront  favo- 
rablement accueillis.  S'adresser  pour  les  rensei- 
gnements ou  au  Secrétaire  du  Conseil,  28,  rue 
Serpente,  ou  au  D'  Bi  iNNET,  1 1,  rue  Claude-Bernard, 
Paris. 

&*■  La  Feuille  des  jeunes  Naturalistes  met  au 
concours  pour  ses  abonnés,  la  question  suivante  : 
Caractères  de  la  flore  d'une  région  de  l'Europe 
occidentale  et  ses  rapports  avec  la  nature  du  sol. 
Les  manuscrits  devront  être  remis  au  plus  tard  le 
1"  décembre  1891*. 

3?>  M.  Aci.oqle  consentira  une  réduction  sur 
le  prix  de  sa  Faune  de  France  aux  lecteurs  du 
Monde  des  Plantes  qui  lui  en  feront  directement 
la  demande. 


-M.a  Nouvelle  Agricole  dont  le  sympathique 
M.  V.  Liotabd,  un  de  nos  plus  actifs  collabora- 
teurs, est  rédacteur,  vient  ainsi  qu'elle  l'annonçait 
naguère  de  subir  une  transformation  radicale  et 
heureuse.  Elle  change  le  format  journal  pour  celui 
de  revue,  parait  le  dimanche  au  lieu  du  samedi 
avec  un  minimum  de  16  pages  et  promet  à  ses 
abonnés  de  nombreuses  gravures  et  un  service 
d'informations  générales. 

Nous  souhaitons  à  cette  intéressante  Revue 
Agricole,  déjà  prospère,  un  succès  sans  cesse 
grandissant. 

-■>-  M.  Jean  Puteaux  fils, horticulteur, 6.  impasse 
du  Débarcadère,  rivedroitc,Versailles(Seine-et-Oise) 
vient  de  dédier  à  notre  Directeur,  en  raison  de 
ses  recherches  sur  les  Onothéracées  une  nouvelle 
variété  de  Fuchsia  obtenue  de  semis  et  dont  la 
fleur  a  une  teinte  nouvelle. 

Cette  variété  dont  nous  avons  pu  apprécier  la 
beauté  et  le  mérite  sera,  nous  n'en  doutons  pas, 
fort  goûtée  et  recherchée  des  amateurs. 

—  >-.M.  A.  Chatin  a  été  élu  Président  de  la 
Société  botanique  de  France  pour  l'année  i8q6  et 
M.  Maxime  Cornu  premier  vice-président. 

S>M.  A.  Borzi  a  obtenu  le  prix  Desmazières 
pour  son  ouvrages  Studi  algologici  ;  M.  Géneau 
de  Lamarlière  préparateur  à  la  Sorbonne,le  prix 
de  La  Fons-Mélicocq  pour  son  travail  manuscrit  : 
Distribution  géographique  des  Cryptogames  supé- 
rieures dans  le  Xord  de  la  France  ;  M.  B.  Renault 
le  prix  T  rémont  pour  ses  recherches  sur  les  plan- 
tes fossiles;  et  M.  Ch.  Baltet  une  partie  du  prix 
Montyon  pour  son  Ouvrage  :  l'Horticulture  dans 
les  cinq  parties  du  Monde.  Cet  ouvrage  renferme 
plusieurs  lacunes.  C'est  ainsi  que  l'auteur  a  passé 
sous  silence  le  Jardin  d'Horticulture  du  Mans  qui 
est  un  des  plus  beaux  de  France. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1"  au  ?/  Décembre. 

De  la  part  de  MM.  Dr  Saint-Lager  (5  vol.  et 
1 1  broch.);abbé  A.  L.  Letacq  (2  broch.);EM.  Gade- 
ceau  (9  broch.);LESTER  F.  Ward  (i  vo1.);Eug.  Niel 
(3  broch.);  Lester  F.  Ward  (i  vol.  et  10  broch.); 
David  Hooper  (i  broch.).  Nous  adressons  tous  nos 
remerciements  aux  donateurs  et  particulièrement 
à  M.  le  Dr  Saint-Lager. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

De  M.  Carlos  Azevedo  de  MENEZES,des  Epilobes 
de  Madère,  de  M.  J.  de  Ruslnan  des  plantes  pour 
l'herbier  comparatif  du  Maine. 

Du  Baron  von  Mueller  une  plante  rarissime 
d'Australie  en  très  nombreux  échantillons  :  VF.Ia- 
canthus  pusillus  F.  V.  M.;  de  M.  Gentil  un  lot  de 
plantes  pour  l'herbier  du  Maine. 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs.  Seul, 
parmi  les  Epilobes  européens,  V Epilobium  latifo- 
lium  L.  manque  aux  collections  de  l'Académie. 
Celle-ci  saura  prouver  sa  reconnaissance  à  qui  le 
lui  procurera. 

Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Typographie  Ed.  Monnoyer. 


MALADIES  NERVEUSES! 

Epilepsie,  Hystérie,  Danse  de  Saint-Guy, 

lAffections  de  la  Moelle  épinière,  Convulsions,  I 

I    Crises,  Vertiges,  Eblouissements,  Fatigue    I 

[cérébrale,  Migrai ne,  Insomnie, Spermatorrhée] 

Cucrjson  fréquente,  Soulagement  toujours  certain 

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Ramollissement  et  la  Carie  des  os,  les  Bronchites 
chroniques,  les  Catarrhes  invétérés,  la  Phtisie  tuber- 
culeuse a  toutes  les  périodes  surtout  aux  1"  et 
S8  degrés,  où  elle  a  une  action  décisive.  Elle  est 
recommandée  aux  enfants  faibles,  aux 
personnes  débiles  et  aux  convalescents. 
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CHRISTIAN  BAY. 
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DANIEL  L. 
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DESCHAMPS  Êm. 
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Est    publié    avec  la   Collaboration    de  : 


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REXAULD   F. 
IidUY  G. 
SAPA    A. 

SPALIKOWSKI    Ed. 
TRELEASE  W. 
WHEELEB  G.  E. 


ce  qui   concerne  la  Direction   doU  être  adressé  à   M.  H.  Lé  veillé,  lui.  rue  de  Flore,  Le  Mans  (Sarilie 
France;  —  ci  ce  qui  concerne  la  Rédaction',  à  .M.  A.  Acloque,  à  Auxi-le-Lhàteau  (Pas-de-Calais)  France. 

Adi  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Hohkover,  Imprimeur-Éditeur,  12,  place  des  Jacobû 

U   Mai  -    Sarihe   Frai 

l.i  -  abonnés  à  l'étranger  soin  iDstammenl  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandais 
en   chèques  ou   lettres  de  change  payables  au   Mans,  à  la  Banque  de  France,  au  Compl 
■  I  1  acompte,  au  Crédit  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

In  abonnement  gratuit  sera  servi  à  toute  personne  qui  procurera  à  la  Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  ans 
longtemps  que  lis  abonnements  pro  rit  renouvelés. 

En  lOOt,  un  prix  de  rné  a  l'auteur  du  meilleur  travail  sur  la  botanique  paru  dans  le  Mmde 

Plante*  du  I"  octobre  1893  au  L«  septembre  1900.  Les  mémoires  devront  être  aussi  concis  que  possible,  ei  exclusive 
menl  rc'ii,:es  m  Iran  île  condition   pour  concourir  est  d'être   abonné  au  Monde  des  Plantes  pendant  la  dur 

du  concours. 

La  Librairie  médicale  el  scientifique  Jacques  Lecbevalier,  23,  rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pr 
(ludion  de  la  bande  imprimée  de  la  Revue,  une  remise  de  lij  °/o  sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peuve 
désirer. 


5e  Année  (2e  Série) 


N°  76 


1er  Mars   i8ç6 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de  'Botanique. 


Avis 

Dans  les  huit  jours  qui  suivront  la  récep- 
tion du  présent  numéro,  nous  ferons  opérer  à 
domicile  les  recouvrements  pour  ceux  de  nos 
abonnés  français  qui  n'ont  point  encore  réglé 
leur  abonnement  de  l'année  courante. 

Nous  ferons  également  recouvrer  par  la 
poste  en  Belgique,  Suisse,  Roumanie,  Hol- 
lande, Suède,  Allemagne,  Luxembourg,  Por- 
tugal. 

Nous  prions  également  nos  abonnés  et  nos 
collègues  hors  de  ces  pays,  surtout  ceux  qui 
n'ont  point  encore  acquitté  l'année  1895,  de 
vouloir  bien  se  mettre  en  règle  en  se  confor- 
mant aux  indications  insérées  sur  la  couver- 
ture ci-contre. 


Académie 


internationale  de 
botanique. 


Géographie 


'    Par  décision  en  date  du  2  5  février  : 

M.  B.  Souche,  Président  de  1 1  Société  bota- 
nique des  Deux-Sèvres,  membre  Auxiliaire  de 
l'Académie,  est  nommé  Associé  libre. 
Par  décision  en  date  du  28  février  : 
M.  Carlos  E.  Porter,  de  Valparaiso,  est 
nommé  Associé  libre  et  M,  Louis  Déan,  du 
Mans,  est  nommé  Membre  Auxiliaire  de 
l'Académie. 

Le  Directeur, 

William  Trelease. 


L'année  qui  vient  de  s'écouler  a  infligé  de 
cruelles  pertes  à  la  Médaille  scientifique  inter- 
nationale. C'est  ainsi  que  MM.  Pasteur,  titu- 
laire de  la  1"  classe,  M.  de  Saporta,  titulaire 
de  la  2e  classe  et  MM.  Bâillon,  Willkomm, 
Vesque,-  Lannes  et  Babington,  titulaires  de  la 
3e  classe,  ont  été  ravis  à  la  science  et  à  leurs 
travaux. 


«  Evonymus  europaeus  »  à  fruits  blancs. 

Tout  le  monde  connaît  {'Evonymus  euro- 
paeus, il  est  surtout  remarquable  à  l'automne 
parmi  les  autres  arbustes  des  haies,  par  ses 
fruits  d'un  beau  rose,  qui  attirent  le  regard. 
Au  mois  de  décembre  1894,  j'ai  rencontré  à 
Autheuil,  au  bord  des  bois  de  la  Tessonnière 
un  Evonymus  europaeus  à  capsules  d'un  blanc 
pur.  En  1895,  j'ai  revu  plusieurs  fois  cette 
variété,  elle  a  en  tout  le  port  et  l'aspect  de  ses 
congénères  qui  croissent  à  côté,  elle  n'en  dif- 
fère que  par  le  fruit. 

Autheuil  [Orne)  janvier  1896. 

F.   Lande. 

Après  recherches  dans  les  nombreuses  Flores 
et  les  divers  Catalogues  que  nous  avons  sous  la 
main,  nous  ne  voyons  signalée  nulle  part  la 
variété  découverte  en  décembre  1895  par 
M.  Félicien  Lande  à  Autheuil  (Orne),  près  les 
bois  de  la  Tessonnière,  variété  qui  diffère  net- 
tement du  type  par  ses  capsules  d'un  blanc 
pur.  On  sait  que  le  type  a  les  capsules  d'abord 
vertes,  puis  roses  ou  rouges  à  la  maturité. 

Nous  donnons  à  la  nouvelle  variété  le  nom 
de  E.  europaeus  var.  leucocarpos  Levl.  et  F. 
Lande.  Il  existe  bien  au  Maroc  un  Evonymus 
leucocarpos  Boj  ,  mais  cet  Evonymus  qui  sem- 
ble constituer  une  bonne  espèce  diffère  en 
outre  du  nôtre  par  d'autres  caractères  que  par 
la  blancheur  de  ses  capsules.  Dans  ces  condi- 
tions, nous  ne  voyons  pas  qu'il  y  ait  de  con- 
fusion  possible  entre  la    variété   nouvelle  et 

l'espèce  marocaine. 

Hector  Léveillé. 


Un  nouveau  champignon  parasite  de  la 
vigne. 

MM.  L.  Ravaz  et  Gouirand  signalent,  dans 
la  Revue  de  Viticulture,  l'apparition  d'un  nou- 

6 


58 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


veau  champignon  parasite  sur  les  feuilles  de 
vigne.  Sa  présence  a  été  constatée  sur  plu- 
sieurs variétés  du  yitis  Vinifera  et  du  V.  Can- 
ins; mais  ce  sont  surtout  le  V.  Riparia  et 
le  V.  Berlandieri  qui  sont  le  plus  atteints. 

I  es  le  ions  qu'il  détermine  sur  les  feuilles 
sont  caractérisées  par  des  taches  toujours  cir- 
culaires de  4  à  6  millimètres  de  diamètre,  d'un 
vert  très  pâle  au  centre,  plus  foncé  sur  les 
bords,  qui  s'étendent  lentement  dans  tous  les 
sens,  à  la  manière  d'une  tache  d'huile.  Le  cen- 
tre prend  peu  à  peu  la  teinte  rousse,  puis 
brune,  des  tissus  morts.  Finalement,  les  parties 
ainsi  altérées  se  déchirent,  puis  tombent  et 
laissent  à  leur  place  un  trou  à  peu  près  exac- 
tement circulaire. 

Les  feuilles  ne  paraissent  pas  souffrir  de 
l'action  de  ce  parasite  ;  elles  continuent  à  s'ac- 
croître, atteignent  leurs  dimensions  normales 
et  ne  tombent  jamais.  Les  lésions  n'ont  été 
constatées  exclusivement  que  sur  le  paren- 
chyme, rarement  sur  les  nervures  principales 
et  aucunement  sur  les  raisins. 

Sur  les  taches  jeunes,  pour  observer  le  mycé- 
lium de  ce  champignon,  il  faut  avoir  bien  soin 
de  nettoyer  d'abord  à  l'eau  de  javelle  les  coupes 
de  la  feuille.  Si  on  les  traite  ensuite  par  le 
chloroiodure  de  zinc,  le  mycélium  se  montre 
teint  en  jaune,  au  milieu  des  cellules  de  la 
feuille  colorées  en  violet. 

Dès  que  les  tissus  sont  morts,  apparaissent 
sous  forme  de  petites  masses  à  peu  près  sphé- 
riques,  les  pyenides  ou  fructifications,  sortes 
de  bouteilles  dans  lesquelles  s'accumulent  les 
spores. 

Ces  pyenides  apparaissent  au-dessous  de 
l'épiderme,  comme  des  sphères  à  enveloppe 
d'apparence  réticulée,  et  munies  à  leur  centre 
d'une  ouverture  qui  sert  de  passage  pour  la 
dissémination  des  spores. 

La  structure  de  ces  fructifications  et  celle 
des  spores  ont  été  attentivement  étudiées  par 
MM.  Ravaz  et  Gouirand.  «  Les  pyenides, 
disent-ils,  sont  à  peu  près  sphériques;  leur 
diamètre  est  de  1 10  à  1 25  p  en  moyenne.  L'en- 
veloppe de  la  bouteille  est  formée  de  trois  ou 
quatre  assises  de  cellules;  les  plus  extérieures 
un  peu  épaissies,  de  teinte  brun  fauve,  les 
internes  plus  minces  et  incolores.  L'assise 
interne  se  prolonge  vers  le  centre  par  une 
partie  effilée,  sorte  de  pédicelle  (baside)  sur 
lequel  naît  la  spore.  Arrivée  ù  son  complet 
développement,  celle-ci  se  détache  de  son 
support,  s'entasse  avec  beaucoup  d'autres  au 
centre  de  la  bouteille,  puis,  pressée  par  celles 
qui  sont  encore  en  voie  de  formation,  sort  à 
l'extérieur  par  l'ouverture  de  la  bouteille.  11  y 
en  a  des  milliers  dans  chaque  pyenide. 


0  Les  pyenides  sont  presque  exclusivement 
placées  dans  le  tissu  en  palissade  de  la  feuille; 
on  juge  par  là  de  leur  petitesse;  leur  ouverture 
est  par  suite  sur  la  face  supérieure.  Les  spores 
arrivées  à  maturité  sont  en  général  ovoïdes, 
mais  souvent  irrégulières.  Elles  mesurent  9  à 
11  millièmes  de  millimètre  de  longueur  sur 
3-5  de  largeur.  Elles  sont  incolores  ou  hya- 
lines; à  peine  y  aperçoit-on  quelquefois  un 
petit  point  réfringent  à  chacune  de  leurs  extré- 
mités. Elles  sont  simples  généralement  ;  les 
plus  longues  ont  quelquefois  une  cloison  peu 
marquée  qui  les  divise  en  deux. 

«  Elles  germent  facilement  dansl'eauou  dans 
un  liquide  nutritif  après  s'être  renflées  et  divi- 
sées par  une  cloison.  Quelquefois  elles  n'émet- 
tent qu'un  seul  filament  germinateur  ;  le  plus 
souvent  elles  en  ont  deux,  un  à  chaque  extré- 
mité. Mises  sur  des  feuilles  de  vigne  attenante 
à  la  souche,  elles  germent  mal  dans  l'eau  ;  et 
ceci  explique  sans  doute  la  rareté  relative  des 
lésions.  Mais  dans  un  liquide  nutritif  tel  que 
du  jus  de  raisin  ou  du  bouillon  de  Liebig  très 
étendus,  la  germination  sur  les  feuilles  est 
très  rapide.  On  peut  ainsi  propager  artificiel- 
lement le  champignon.  Les  filaments  germi- 
natifs  des  spores  pénètrent  dans  la  feuille 
aussi  bien  par  la  face  supérieure  que  par  la 
face  inférieure,  s'y  développent  et  y  forment 
même  des  taches  rondes.  » 

Cette  propagation  artificielle,  du  reste,  a  été 
réalisée  pratiquement  par  des  inoculations 
qu'ont  effectuées  MM.  Ravaz  et  Gouirand. 

Les  divers  caractères  de  ce  champignon  per- 
mettent de  le  ranger  dans  le  genre  Phyllo- 
Sticta.  Mais  par  ses  spores  biloculaires  quel- 
quefois à  l'état  normal,  presque  toujours 
quand  elles  germent,  il  se  rapproche  du  genre 
Ascochyta.  C'est  un  type  intermédiaire  que  les 
savants  auteurs  de  la  découverte  ont  classé 
dans  le  genre  Phyllosticta  dont  il  paraît  se 
rapprocher  le  plus.  Ils  l'ont  dédié  à  M.  P. 
Viala,  le  distingué  prolesseur  de  viticulture  à 
l'Institut  National  agronomique  dont  les  tra- 
vaux sur  les  parasites  de  la  vigne  sont  univer- 
sellement connus  et  appréciés,  et  dénommé 
Ph.  Vialae  (R^  et  Gd). 

V.   L. 


Importants  variété  du  «  Jussieua  repens  » 

Il  y  a  environ  un  an,  je  recevais  du  R.  P. 
Emile  Bodiniëu,  provicaire  apostolique  du 
Kouy-Tchéou,  actuellement  résidant  à  Hong- 
Kong,  passionné  collecteur  de  plantes  et  notre 
sympathique  collègue,  un  spécimen  fort  inté- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


59 


ressant  de  Jussieua  repens  nettement  distinct 
de  tout  ce  que  l'Herbier  de  l'Académie  pos- 
sède d'échantillons  de  cette  espèce.  Ce  spé- 
cimen est  remarquable  par  sa  tige  radicante 
munie  aux  nœuds,  à  l'origine  des  rameaux,  de 
couronnes  de  vésicules  blanches  et  spongieuses 
de  forme  ovale,  accompagnées  de  petites  feuilles 
à  divisions  capillaires.  Ce  dernier  caractère 
provient  de  la  suppression  du  parenchyme  des 
feuilles  inférieures  qui  se  trouvent  réduites 
aux  nervures  plus  ou  moins  modifiées,  dispo- 
sition assez  fréquente  chez  les  plantes  aqua- 
tiques. 

Déjà  antérieurement,  nous  avions  reçu  du 
P.  Bodinier  un  échantillon  moins  bien  carac- 
térisé, mais  de  même  provenance. 

Nous  n'hésitons  pas  à  faire  de  cette  forme 
remarquable  une  excellente  variété  que  nous 
appelons  et  caractérisons  ainsi  : 

Jussieua  repens  L.  var.  Bodinieri  var.  nov. 
Diffère  du  type  par  les  couronnes  de  vésicules 
blanches  et  spongieuses  de  forme  ovale  accom- 
pagnées de  feuilles  à  divisions  capillaires, 
situées  aux  nœuds  de  la  tige  radicante;  fleurs 
blanches  comme  dans  le  type  avec  onglets 
jaunes. 

Se  rapproche  beaucoup  du/,  natans  Humb. 
et  Bonpl.  dont  elle  diffère  cependant  par  ses 
feuilles  oblongues-obovées  et  par  ses  fleurs 
pentamères  à  dix  étamines. 

Hong-Kong  :  dans  une  mare  à  Kennedy- 
Town,  11  juillet  1894  et  20  septembre  1893. 
Em.  Bodinier  legit. 

Cette  variété  présente  à  nos  yeux  une  grande 
importance  comme  forme  de  transition  entre 
le  /.  repens  L.  et  le  J.  natans  Humb.  et 
Bonpl. 

Cette  dernière  espèce  de  la  Colombie  ou 
Nouvelle-Grenade,  nous  la  possédons  de  Mat- 
tagrosso  recueillie  en  juillet  1892  par  le  Doc- 
teur Otto  Kuntzf.  qui  en  a  offert  une  part  à 
l'herbier  de  l'Académie. 

Quant  à  la  variété  nouvelle  que  nous  venons 
de  créer,  nous  connaissons  des  botanistes  qui 
n'eussent  pas  hésité  à  en  faire  une  nouvelle 
espèce  beaucoup  plus  distincte  du  J.  repens 
que  ne  le  sont  souvent  entre  elles  les  espèces 
actuellement  regardées  comme  telles  du  genre 
Jussieua. 

Hector  Léveillé. 


La  photographie  à  travers  les  corps 
opaques. 

Il  n'est  guère  question,  en  ce  moment,  dans 
le  Monde   Scientifique,  que  de  la  découverte 


récente,  par  le  Dr  Rœntgen  de  Wurtzbourg, 
de  la  photographie  des  objets  à  travers  les 
corps  opaques.  Le  Monde  des  Plantes  ne  doit 
pas  laisser  ignorer,  à  ses  nombreux  lecteurs, 
ce  qu'est  cette  nouvelle  surprise  apportée  par 
la  science  en  cette  fin  de  siècle.  Il  nous  parait 
intéressant  d'en  dire  un  mot. 

Tous  ceux  qui  ont  fait  quelque  peu  d'études 
physiques  connaissent  cet  appareil  dont  on 
fait  un  jouet  pour  les  enfants  qui  se  nomme 
tube  de  Geissler.  C'est  un  long  tube  en  verre 
soudé  aux  deux  bouts  dans  lequel  on  a  préala- 
blement fait  le  vide,  c'est-à-dire  retiré  l'air 
qu'il  contenait. 

Le  passage  d'un  courant  électrique  dans  son 
intérieur  a  pour  effet  d'y  produire  des  lueurs 
phosphorescentes  d'aspect  et  de  couleurs  va- 
riables. 

Si,  dans  ces  tubes  l'on  opère  le  vide  d'une 
façon  presque  absolue  (tubes  de  Crookesj,  on 
constate  que  l'intérieur  reste  alors  à  peu  près 
obscur  et  qu'il  se  produit  tout  au  plus,  au 
pôle  négatif  appelé  cathode,  une  très  faible 
lumière  verdàtre  constituée  par  des  rayons 
étudiés  et  décrits  par  le  professeur  William 
Crookes  qui  les  a  dénommés  rayons  catho- 
diques. 

Cette  fluorescence  verdàtre  est  en  outre 
formée  de  nombreux  rayons  invisibles  pour 
nos  yeux,  désignés  rayons  X  par  le  professeur 
Rœntgen,  qui  ont  la  remarquable  propriété  de 
traverser  les  corps  opaques  avec  une  faci- 
lité variable  selon  l'épaisseur  et  la  nature  de 
ces  corps. 

Ces  rayons  X,  ainsi  que  l'avait  signalé,  il  y 
y  a  quelques  années,  un  savant  hongrois, 
M.  Lenard,  impressionnent  une  plaque  pho- 
tographique enclose  dans  une  boite  métal- 
lique hermétiquement  fermée. 

M.  Rœntgen  a  su  utiliser  pratiquement  ces 
curieuses  propriétés  des  rayons  invisibles.  Ce 
savant,  ayant  interposé  entre  eux  et  une 
plaque  photographique,  une  main  placée  der- 
rière un  écran  opaque,  a  obtenu  la  photogra- 
phie du  squelette  de  la  main. 

Cette  expérience  a  été  renouvelée  depuis 
par  nombre  de  savants  français  et  étrangers, 
notamment  par  les  docteurs  Oudin  et  Bar- 
thélémy, de  Paris,  qui,  non  seulement  ont 
obtenu  les  mêmes  résultats,  mais  encore  ont 
cherché  des  applications  pratiques  de  celte 
découverte  à  la  thérapeutique  chirurgicale, 
pour  la  détermination  des  maladies  et  des 
lésions  des  organes  internes. 

Ils  ont  présenté  récemment  à  l'Académie 
des  Sciences  la  reproduction  d'un  fémur  où 
se  distinguent  aisément  les  altérations  des 
couches   centrales    de    l'os  ;    ils    ont   montré 


6o 


I  H       MONDE       DES       TLANTES 


aussi  celle  d'une  main  atteinte  d'une  affec- 
tion tuberculeuse  à  la  première  phalange  du 
doigt  médium,  indiquant  l'étendue  de  l'affec- 
tion sur  les  parties  avoisinantes. 

A  Londres,  l'examen  interne  d'un  marin, 
atteint  soudainement  de  paralysie  des  extré- 
mités supérieures  et  inférieures,  a  permis  de 
constater,  entre  deux  vertèbres,  la  présence 
d'un  corps  étranger.  Une  incision  faite  au 
point  signalé  y  a  fait  découvrir  la  pointe  d'un 
couteau  dont  l'extraction  a  totalement  fait 
cesser  la  paralysie. 

De  Berne,  Padoue,  Milan,  Rome,  où  de 
nombreuses  expériences  ont  été  effectuées,  on 
signale  des  faits  analogues. 

M.  Perrin,  professeur  à  l'Ecole  Normale,  a 
obtenu  à  travers  un  épais  châssis  de  bois  et 
des  écrans  de  natures  diverses,  papier,  fer,  etc. . 
l'image  d'une  foule  d'objets,  notamment  l'ossa- 
ture d'un  poisson  et  d'une  grenouille. 

Le  professeur  Spiess  de  Vienne  a  photo- 
graphié devant  un  public  nombreux  une 
chaine  métallique  enfermée  dans  une  boîte 
en  bois  et  la  main  d'un  ouvrier  verrier  dans 
laquelle  il  a  révélé  la  place  d'un  éclat  de  verre 
qu'elle  contenait  depuis  plusieurs  années. 

A  quand  les  applications  à  la  vie  végé- 
tale? 

Tels  sont  les  faits  constatés.  Reste  leur 
explication  qu'aucun  savant  n'a  pu  encore 
donner  d'une  façon  satisfaisante. 

P.    Y.    I.IOTARD. 


Sur  la  miellée. 


Dans  son  remarquable  travail  Les  Nectaires 
publié  en  1879  dans  les  Annales  des  Sciences 
Naturelles,  M.  G.  Bonnier  avait  indiqué  l'ori- 
gine des  miellées  (substance  sucrée  qui 
découle  des  parties  végétatives  des  plantes) 
différentes,  l'une  produite  par  les  Pucerons, 
la  plus  fréquente,  et  l'autre  par  le  végétal.  Un 
grand  nombre  d'entomologistes  considèrent 
comme  exclusive  cette  dernière  origine. 
M.  Bonnier  vient  de  rendre  compte  à  la 
Société  de  Biologie  des  recherches  qu'il  a 
effectuées  pour  établir  si  réellement  la  pro- 
duction de  la  substance  sucrée  n'est  due  qu'à 
cette  seule  cause. 

Les  expériences  et  analyses  chimiques  effec- 
tuées à  ce  sujet  l'ont  amené  aux  conclusions 
suivantes  : 

i°  Bien  que  les  Aphidiens  et  les  Coche- 
nilles soient  le  plus  souvent  la  cause  de  la 
miellée,  il  existe  cependant  des  miellées  d'ori- 
gine végétale. 


20  La  production  de  la  miellée  des  Puce" 
rons  peut  se  maintenir  pendant  toute  la 
journée  et  se  ralentit  pendant  la  nuit.  La 
miellée  directe  se  produit  au  contraire  pen- 
dant la  nuit  et  cesse  ordinairement  dans  la 
journée  ;  son  maximum  de  production  est  au 
le\  er  du  jour. 

3°  Les  conditions  qui  provoquent  l'appari- 
tion de  la  miellée  végétale  sont  les  nuits  fraî- 
ches, intercalées  entre  des  journées  chaudes 
et  sèches.  L'élévation  de  l'état  hygrométrique 
et  l'obscurité  favorisent  la  production  de  la 
miellée,  toutes  les  autres  conditions  restant 
égales. 

40  On  peut  provoquer  artificiellement  la 
sortie  du  liquide  sucré  par  les  stomates  des 
feuilles  pouvant  produire  la  miellée,  en  plon- 
geant les  branches  dans  l'eau  et  en  les  mettant 
à  l'obscurité  dans  de  l'air  saturé.  Dans  ces 
conditions,  les  feuilles  peuvent  produire  de  la 
miellée,  alors  que  les  branches  restées  sur  les 
mêmes  arbres  n'en  produisent  pas. 

5°  Bien  que  les  abeilles  puissent  aller  re- 
cueillir n'importe  quelle  substance  sucrée, 
lorsqu'elles  n'ont  rien  de  mieux  à  leur  dispo- 
sition, elles  vont  toujours  butiner,  quand  elles 
ont  le  choix,  là  où  la  substance  sucrée  est 
la  meilleure.  Lorsque  la  floraison  des  plantes 
mellifères  est  abondante,  elles  délaissent  la 
miellée,  surtout  celle  produite  par  les  puce- 
rons... Elles  y  butinent  au  contraire  les  jours 
où  il  y  a  disette  de  plantes  meilifères. 

6°  La  composition  chimique  des  miellées 
est  très  variable.  Celle  des  miellées  d'origine 
végétale  se  rapproche  plus  de  la  composition 
chimique  des  nectars  que  celle  des  miellées 
de  pucerons. 

V.  L. 


Le  genre  a  Rosa  »  de  la  flore  agenaise  (0 

Par  M.  O.  Debeaux 

Le  genre  Rosa.  l'un  des  plus  nombreux  en 
espèces,  formes  ou  variétés  souvent  affines  et 
par  suite  peu  faciles  à  distinguer,  n'est  pas 
encore  très  exactement  connu  dans  notre 
département.  Mon  savant  maître  et  ami  Chau- 
bard  s'était  occupé,  il  y  a  plus  d'un  demi- 
siècle,  de  l'étude  des  rosiers  de  l'Agenais,  en 
vue  de  la  préparation  de  sa  Flore  (restée  iné- 
dite) du  bassin  de  la  Garonne  (i83o-i845),  et 
dans  laquelle  il  proposait  plusieurs  espèces  ou 


(i)  Extrait  d'une  Revision  des  fiantes  phanéro- 
games de  la  flore  agenaise  in  Rente  de  botanique, 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  française  de  bota- 
nique, numéro  de  mai  :8cj3. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


61 


variétés  nouvelles,  qui  n'ont  pu  être  acquises 
à  leur  auteur.  Plus  récemment,  les  deux  bota- 
nistes agenais  bien  connus,  E.  de  Pommaret 
et  M.  l'abbé  Garroute,  ont  récolté  avec  ardeur 
les  divers  rosiers  qui  croissent  aux  environs 
d'Agen,  et  dont  un  grand  nombre  ont  été  dis- 
tribués par  eux  dans  les  Exsiccata  de  la 
Société  Dauphinoise,  après  avoir  été  soumis 
au  visa  des  rhodologistes  les  plus  distingués 
de  notre  époque.  J'ai  recherché  moi-même 
avec  soin  les  diverses  formes  du  groupe  sem- 
pervirens qui  abondent  dans  notre  région,  et 
qui  sont  décrites  en  partie  comme  nouvelles, 
dans  le  21e  Bulletin  de  la  Société  agricole  et 
scientifique  des  Pyrénées-Orientales  (1875). 
C'est  donc  avec  l'aide  de  ces  matériaux  bien 
restreints,  que  j'ai  dressé  la  liste  suivante  des 
Rosa  de  la  flore  agenaise,  liste  fort  incomplète, 
sans  doute,  mais  qui  ne  saurait  tarder  à  s'en- 
richir encore,  par  suite  de  nouvelles  herbori- 
sations dans  les  régions  peu  explorées  du  Lot- 
et-Garonne  (1). 


Section  I. 


SYNSTYLE.E 


A.  ■ —  Sempervircntes 

Rosa  sempervirens  L.  ;  St.-Am.  2o3  pro 
parte;  Déséglise  Catal.  rais.  des'Jioses  d'Eu- 
rope, p.  208  (1876). 

Var.  a  genuina  O.  Debx.  Flore  de  la  Kabylie 
du  Djurdj.,  p.  126;  Abbé  Garroute  in  Plant . 
Soc.  Daupli.  exsicc,  n°  118;  R.  sempervirens 
var.  Linnœana  Chaub.  FI.  inéd.  bass.  Gar. 
—  Tiges  d'abord  dressées,  puis  décombantes  ; 
folioles  ovales-acuminées,  presque  toujours 
glabres,  d'un  vert  brillant  en  dessus,  à  pé- 
tioles et  nervures  glabres;  fleurs  en  ombelle 
pauciflore,  blanches,  très  peu  odorantes;  sé- 
pales ovales,  non  glanduleux,  brusquement 
atténués  au   sommet  en   une  pointe   courte; 


(1)  La  Flore  agenaise  publiée  par  Saint-Amans 
en  1821  ne  fait  mention  que  des  espèces  suivantes 
du  genre  Rosa  :  R.  sempervirens  et  1  var.,  R. 
arvensis  et   1    var.,  R.  leucochroa,  R.  stylosa   et 

1  var.,  R.  dumetorum,  R.    villosa,   R.    canina  et 

2  var.,  R.  eglanteria,  R.  rubiginosa,  et  2  var.,  R. 
gallica  et  1  var.  Soit  au  total  10  espèces  et  S  va- 
riétés. 

En  i83o,  dans  le  Catalogue  manuscrit  des  plantes 
de  la  flore  agenaise,  élaboré  par  Chaubard,  pour 
servir  à  la  2"  édition  beaucoup  plus  complète  de 
l'œuvre  de  Saint-Amans,  je  constate  l'indication  de 

3  espèces  nouvelles  établies  par  Chaubard,  les 
Rosa  intermedia,  R.  mixta  et  R.  obscura,  avec  de 
nombreuses  variétés  formant  un  ensemble  de 
i3  espèces  et  de  2g  variétés,  mais  dont  les  formes 
nouvelles  ne  sont  suivies  d'aucune  diagnose.  Dans 
notre  revision  actuelle,  le  genre  Rosa  est  repré- 
senté par  43  espèces  et  1 1  variétés. 

O.  D. 


styles  hérissés;  fruit  petit,  ovoïde,  orangé.  — 
haies  des  coteaux  calcaires:  com.  autour  d'A- 
gen. —  Fréquent  dans  les  départements  limi- 
trophes, l'ouest,  le  centre  et  le  midi  de  la 
France. 

Var.  fi  <  :li:uilt:iB'<li.-iii.-i  Gandg.  Decad. 
plant,  nov.  Decas  II,  p.  38,  et  Tab.  rhodol., 
n°  65,  p.  37,  antea  R.  Amansii  Gandg.  Decad. 
pi.  nov.  IV,  n°  1,  non  Déséglise,  nec  Ripart. 
— ■  Sous-arbrisseau  de  1  met.  3o  à  1  met.  80 
de  haut,  non  grimpant;  tiges  couvertes  d'ai- 
guillons petits,  recourbés,  épars  sur  les  ra- 
meaux florifères;  folioles  grandes,  oblongues, 
acuminées,  brièvement  tronquées  à  la  base, 
luisantes,  peu  glanduleuses  sur  la  côte  mé- 
diane en  dessous,  glabres  des  deux  côtés, 
simplement  dentées;  pétioles  glabres,  acu- 
léolés  ;  stipules  petites,  étroites,  rougeàtres, 
à  oreillettes  acuminées,  convergentes  ;  tube 
du  calice  ovale,  parsemé  de  quelques  poils  ; 
styles  réunis  en  une  colonne  velue;  pétales 
blancs;  fruit  ovale  arrondi,  tronqué  au  som- 
met, glanduleux,  d'un  rouge  vif.  —  Les  haies 
des  collines  sèches,  siliceuses,  à  Moirax  et 
Ségougnac,  près  d'Agen  (O.  Debx.  Aoùt- 
septembre  1873). 

Var.  '{  leptostyla  Gandg.  Dec.  pi.  nov. 
II,  n°  6  (187^),  et  Tab.  rhodol.,  n"  5.  — 
Rameaux  grêles  décombants,  munis  d'aiguil- 
lons minces,  subsétacés,  nombreux  sur  les 
florifères;  folioles  petites,  oblongues-aigués, 
rétrécies  à  la  base,  glabres,  simplement  den- 
tées, peu  glanduleuses  en  dessous;  stipules 
petites  à  oreillettes  divergentes;  pédoncules 
grêles,  un  peu  hérissés;  tube  du  calice  obo- 
vale,  hispide;  sépales  glanduleux  sur  la  marge 
et  dont  deux  entiers,  et  trois  munis  de  deux 
pinnules  de  chaque  côté;  styles  glabres,  réu- 
nis en  une  colonne  grêle,  allongée;  pétales 
blancs;  fruit  petit,  obovale,  hispide,  atténué 
aux  deux  extrémités,  d'un  rouge  vif  et  glau- 
cescent.  —  Les  haies,  près  du  château  d'A- 
rasse,  commune  de  Foulayronnes  (Abbé  Gar- 
route). 

Var.  S  afflnior  Gandg.  Dec.  pi.  nov.  II, 
n°  7,  et  Tab.  rhodol.,  no  8,  p.  34.  —  Très 
voisin  de  la  var.  leptostyla  dont  il  se  dis- 
tingue par  ses  folioles  plus  grandes,  oblongues- 
lancéolées,  largement  cordées  à  la  base,  légè- 
rement glanduleuses  sur  la  côte  médiane,  par 
ses  pétioles  moins  glanduleux,  presque  gla- 
bres, inermes,  par  les  sépales  plus  petits,  se 
prolongeant  en  une  pointe  dilatée  et  à  glandes 
plus  nombreuses  sur  le  dos,  par  le  fruit  subo- 
vale, d'un  rouge  foncé  à  la  maturité,  glan- 
duleux. —  Les  haies,  près  du  château  d'A- 
rasse  (Ab.  Garr.).  (-4  suivre). 


02 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  dî  Paris 

Séance  du  6  janvier  1896.  —  Mucor  et  Tricho- 
derma,  J.  Ray.  M.  R\v  fait  connaître  le  résultat 
bservations  qu'il  vient  de  taire  sur  l'association 
d'un  Mucor  et  d'un  Trichoderma,  celui-ci  vivant 
en  parasite  sur  celui-là.  Ce  parasitisme,  qui  est 
facultatif,  détermine  des  modifications  importantes 
dans  les  deux  organismes  associés.  Chez  le  para- 
site, on' constate  l'apparition  de  la  structure  conti- 
nue et  la  réduction  de  l'appareil  fructifère;  chez 
l'hôte,  l'accroissement  du  revêtement  minéral  et  la 
diminution  du  nombre  des  spores. 

Séance  du  i3  janvier.  —  De  la  formation  des 
duramens  dans  les  essences  feuillues,  Emile  Mer. 
Le  nom  de  duramen  ou  bois  parfait  a  été  donné  à 
la  région  centrale  du  tronc  des  arbres  apparte- 
nant à  certaines  essences  du  groupe  de  celles 
dites  à  bois  dur.  Il  se  distingue  de  l'aubier  par 
une  coloration  brune  plus  ou  moins  accentuée,  la 
supériorité  de  ses  qualités  industrielles,  une  pro- 
portion moindre  de  matières  albuminoîdes  et  de 
cendres,  et  surtout  une  plus  grande  imprégnation 
de  tanin.  M.  Emile  Mer  a  étudié  la  marche  suivie 
dans  la  formation  du  tanin  en  se  servant  des 
réactifs  microchimiques  de  cette  substance  :  le 
perchlorure  de  fer  et  le  bichromate  de  potasse  qui 
la  colorent  le  premier  en  bleu,  le  second  en  brun. 
11  a  déduit  de  ses  recherches  que  le  bois  parfait  du 
chêne  doit  ses  qualités  à  la  plus  grande  quantité 
de  tanin  et  surtout  à  son  énergique  fixation  par  les 
fibres.  Les  diverses  parties  du  bois,  même  des 
essences  à  bois  tendre,  renferment  du  tanin.  Par 
suite,  il  faut  considérer  toutes  les  essences 
feuillues  comme  ayant  un  bois  parfait  plus  ou 
moins  caractérisé. 

Séance  du  20  janvier.  —  Poids  et  Composition 
de  la  couverture  morte  des  forets,  E.  Henry.  —  Les 
déterminations  ont  été  faites  sur  des  peuplements 
traités  en  futaie  et  exploités  en  taillis  sous  futaie 
de  la  forêt  domaniale  de  la  Haye  près  Nancy.  Le 
poids  de  la  couverture  morte  dans  les  taillis  sons 
futaie  oscille  autour  de  5.5oo  kilog.  de  substance 
sèche  à  l'hectare;  mais  il  atteint  7.000  à  8.000  ki- 
log. dans  les  vieux  peuplements  de  futaie.  Les 
branches  comptent  dans  ce  chiffre  pour  une  part 
variant  du  quart  à  la  moitié. 

Les  divers  principes  minéraux  que  la  couver- 
ture morte  contient  par  hectare  équivalent,  en 
poids,  dans  les  taillis  de  20  ans  en  sol  calcaire  de 
la  forêt,  à  une  fumure  de  342  kilog.  de  cendres 
pures  avec  22  kilog.  8  d'acide  phosphorique, 
i5  kilog.  4  de  potasse  et  1X2  kilog.  de  chaux,  et 
dans  les  taillis  de  20  ans  en  sol  argileux,  à  une 
fumure  de  1.90  kilog.  de  cendres  "  pures  avec 
28  kilog.  8  d'acide  phosphorique,  33  kilog.  3  de 
potasse  et  11?  kilog.  de  chaux. 

Séance  du  27  janvier.  —  Sur  l'essence  d'ams  de 
Russie,  G.  Bouchardat  et  Tardy.  —  L'essence 
d'anis  est  constituée  presque  en  totalité  par  de 
l'anéthol;  mais  dans  celle  du  commerce  cet  ané- 
thol  est  impur  et  renferme  i  p.  <•;„  de  camphre 
anisique  C"  II"'  ()•>  de  Landolph  ou  fenchone  de 
Wallach.  Il  en  a  été  retiré  deux  produits.  Le  pre- 
mier, le  plus  abondant  est  l'aldéhyde  anisique;  il 
répond  à  la  formule  C"  11"  Ol  et  a  l'odeur  de 
foin  sec  ou  d'aubépine.  Le  second  est  l'acétone 
anisique;  sa  composition  répond  à  la  formule  C20 
H"  O'  ou  Ci0   H1-   O*  et  a  une  odeur  se  rappro- 


chant de  celle  du  précédent.  Ces  deux  composés 
existent  naturellement  dans  l'essence  d'anis  de 
Russie  et  dérivent  par  oxydation  de  l'estragol  ou 
de  son  isomère  l'anéthol. 


Revue  des  Revues. 

Cosmos  (n°  576).  —  L'empirisme  médical  aux 
Indes,  H.  Lévejllé.  Dans  ce  très  intéressant  arti- 
cle, notre  savant  Directeur  fait  connaître  quelques- 
unes  des  recettes  utilisées  aux  Indes  contre  la 
morsure  des  serpents,  entre  autres  celle  des  pi- 
lules de  Tanjorc,  dont  l'effet  répond  toujours  aux 
prévisions,  et  qui  donnent  des  résultats  véritable- 
ment surprenants. 

La  Revue  scientifique  du  Limousin  (  1 5  jan- 
vier 1896).  —  Une  maladie  des  conifères.  M.  Ar- 
sène Brouard  signale  l'emploi  efficace  fait  du  sul- 
fate de  cuivre  contre  un  champignon  avant  envahi 
les. feuilles  de  jeunes  pins  de  quatre  ans,  dans  un 
semis  situé  commune  de  Burgnac  (Haute-Vienne). 
Le  champignon  parasite,  d'après  l'opinion  de 
M.  le  D1'  Delacroix,  était  probablement  Phoma 
pinicola  Sacc.  (Pycnis  pinicola  Zopf.). 

Le  botaniste  (10  janvier  1896).  —  Mémoire 
sur  les  parasites  du  noyau  et  du  protoplasma.  P.  A. 
Dangeard.  11  nous  est  impossible  de  résumer 
d'une  manière  satisfaisante  cette  longue  étude, car 
il  faudrait  tout  citer.  Nous  appellerons  seulement 
l'attention  sur  cette  idée  de  l'auteur  que-  sans 
doute  la  connaissance  des  parasites  nucléaires 
jettera  un  jour  sur  l'étude  des  altérations  histolo- 
giques  qu'on  constate  dans  certaines  affections  de 
l'homme  et  des  animaux,  le  cancer,  par  exemple. 
—  Considérations  sur  les  phénomènes  de  reproduc- 
tion che\  les  Phycomyc'ctes  (Siphomycètcsl,  P.  A. 
Dangeard. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier  (IV,  1).  — 
Musc:  Americee  septehtrionalis  exsiccati,  F.  Re- 
nauld  et  J.  Cardot.  —  Ueber  ncue  und  bemerkens- 
iverthe  oriental ische  piflan\enarten,  J.  Ereyn.  — 
Les  Mousses  eleistocarpes  et  le  climat  du  Tessin, 
Pascal  Conti.  M.  Conii  attribue  la  grande  rareté 
des  mousses  eleistocarpes  au  Tessin  (elles  n'y  sont 
représentées,  et  dans  un  petit  nombre  de  localités, 
que  par  Plcuridium  subulatum  et  Pliascum  cuspi- 
datum)  à  l'alternance  trop  brusque  d'orales  vio- 
lents qui  ravinent  les  terres  et  déplacent  les  cou- 
ches superficielles  de  l'humus,  et  de  sécheresses 
ardentes  qui  ont  vite  absorbé,  dans  les  couches 
les  plus  élevées  du  sol,  l'humidité  dont  les  Mousses 
ont  besoin  pour  se  développer.  Cette  humidité 
persiste  bien  à  quelque  distance  de  la  surface,  mais 
seules  les  vasculaires,  pourvues  d'un  appareil  ra- 
diculaire  bien  évolué,  peuvent  l'y  puiser. 

Nuovo  giornale  botanico  italiano  (i3  jan- 
vier 1896).  —  Micologia  délia  provincia  senese, 
D'  Flaminio  Tassi.  —  Apparecchi  idrofori  di 
alcune  xerofile  délia  flora  mcditerr.mea,  Antonino 
Borzi.  —  Bryologia  provincia:  Schcn-si  sinensis, 
Carolo  Muli.br.  —  Contribu^ioni  alla  Jlora  délia 
Svifjera  italiana,  Lentiechia.  Nous  relevons  dans 
cette  liste  :  Epilobium  angustifolium  Koch;  E.ros- 
marinifolium  Mônch.  ;  E  Fleischeri  Hochst.  ;  E. 
cullmuin  Gmel.  ;  E.  montanum  L. 

Journal  de  botanique  (iô  janvier).  —  Dicho- 
gamie  protérandre  c/iej  le  Kentia  belmoreana,  J. 
Daveau.  —  Lichens  d'Aix-les-Bains,  abbé  Hle.  — 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


63 


(,er  février).  —  Contribution  à  l'étude  de  la  Flore 
de  la  Lorraine,  Camille  Brunotte. 

La  Nouvelle  agricole  (ig  janvier).  —  Action 
dit  froid  sur  les  fèves,  M.  Dublay. 

Boletim  da  Sociedade  broteriana  (XII,  2). 
—  Contribuiçao  para  0  estudo  da  flora  cryptoga- 
mica  dos  Açorcs,  J.   Henriques. 

Bullettino  délia  societa  botanica  italiana 
(janvier  i8<>(5).  — Sul  dimorfismo  di  naturel  paras- 
sitaria  dei  fiori  di  Convolvulus  arvensis  L.,  Massà- 
longo. 


Bibliographie. 

La  végétation  et  les  productions  horti- 
coles des  îles  Canaries,  D.  Bois  et  G.  Gibault. 

On  collections  of  tertiary  plants  from  the 
vicinity  of  the  City  of  Vancouver,  William 
D  A  us  ON. 

Les  Ifs  de  la  Lande-Patry  (Orne),  A.  L. 
Letacq. 

Lichenes  in  regione  picena  et  finitimis 
lecti,  Cesare  Grilli. 

Select  extra-tropical  Plants  readily  eligible 
for  industrial  Culture  or  Naturalisation,  by  Baron 
Ferd.  von  Mueller.  9e  édition,  revue  et  augmen- 
tée. 

Ce  remarquable  et  précieux  travail  intéresse  à 
la  fois  la  science  et  la  vulgarisation.  En  faisant 
connaître  la  possibilité  d'acclimater  les  espèces 
végétales  en  dehors  de  leur  aire  géographique  et 
en  résumant  celle-ci  il  sera  utile  aux  botanistes. 
En  donnant  le  pays  d'origine  et  les  usages  de  ces 
mêmes  espèces  dans  l'agriculture,  l'industrie  et 
l'économie  domestique  il  sera  d'un  précieux  se- 
cours au  point  de  vue  industriel  et  commercial. 
Omnia  enim  in  usus  suos  creata  sunt,  porte  le  titre 
de  cet  ouvrage  rappelant  avec  la  Bible  que  tout  a 
été  créé  pour  l'usage  de  l'homme.  Le  baron  von 
Mueller  s'est  appliqué  à  justifier  cette  parole  en 
nous  montrant  ie  parti  que  l'on  tire  des  végétaux 
dans  leur  pays  d'origine  et  ce  qu'en  peuvent  espé- 
rer lespays  qui  les  adoptent.  Le  travail  de  l'émi- 
nent  savant  offre  donc  au  premier  chef  un  carac- 
tère utilitaire  et  prouve  que  les  botanistes  les 
plus  distingués  savent  unir  la  pratique  à  la  théo- 
rie et  ne  dédaignent  pas  d'oublier  un  instant  leurs 
études  spéculatives  pour  en  tirer  des  applications 
susceptibles  de  rendre  à  l'humanité  les  plus  si- 
gnalés services. 

H.  L. 

Additions  et  rectifications  à  la  Nouvelle 
Flore  de  Normandie,  par  M.  L.  Corbière.  E. 
Lanier,  imprimeur  à  Caen.  Voici  un  travail  qui 
intéressera  au  plus  haut  point  les  botanistes  de  la 
Normandie  et  tous  ceux  en  général  qui  s'intéres- 
sent à  la  Flore  de  cette  riche  province. 

En  dehors  de  nombreuses  localités  nouvelles, 
nous  y  remarquons  les  espèces  ou  variétés  nou- 
velles suivantes  : 

Fumaria  muralis  Sond.  var.  Lebelii  Rouy  et 
F.  ;  F.  officinalis  L.  var.  Wirtgeni  Hausskn,  Bar- 
barea  arcuata  Rchb.  et  var.  sativa  Corb.  ;  B. 
pinnata  Lebel  ;  Erucastrum  Pollichii  Spenn;  Bu- 
nias  Erucago  L.  ;  Helianthemum  Fumana  Mill. 
Polygala  vulgaris  L.  var.  subciliata  Corb.  Dian- 
thus  Armcria  L.  var.  Virescens  Corb.;  Malva 
borealis  Wall  m  ;  Anthyllis  vulgaris  var.  villosa 


Corb.  ;  Orobus  tuberosus  var.  tenuifolius  DC.  ; 
Rubus  danicus  Focke  ;  Rosa  graveolens  Gren  ;  (en 
outre  plusieurs  variétés  de  Rosa)  ;  Valeriana 
sambucifolia  Mik.  X  Cirsium  Gerardi  Schultz  ; 
X  C.  Forsteri  Sra.  ;  Centaurea  pratensis  Thuill. 
var.  Kochii  F.  W.  ;  Hieracium  amplexicaule  L. 
var.  subhirsutl'm  Arvet-Touvet ;  Crépis  tectorum 
L.  ;  Campanula  rotundifolia  L.  var.  iiirta  Koch.; 
var.  pulliformis  Rouy  !  ;  Vincetoxicum  laxum 
GG.;  Pulmonaria  longifolia  Bast.  ;  X  Verbascum 
Bastardi  Rœm.  et  Sch.;  Veronica  prostrata  L.  ; 
Brunella  intermedia  Link  ;  X  Mentha  Schultzii 
Boutigny  ;  X  Primula  média  Peterm.  ;  C/ienopo- 
dium  murale  L.  var.  microphyllu.m  Boiss.;  Gymna- 
denia  conopsea  R.  Br.  var.  densifloraA.  Dietr. 
X  Carex  Chevalieri  Corb.  ;  Echinochloa  eruci- 
formis  Rchb.;  Anthoxanthum  Puelii  Lecoq  et 
Lamotte  ;  Eragrostis  minor  Host.  ;  Polystichum 
œmulum  var.  tripinnatum  Corb.  ;  Chara  fragilis 
Desv.  var.  longibracteata  A.  Br. 

Ces  espèces  n'ont  pas  toutes  la  même  valeur  au 
point  de  vue  de  leur  présence  en  Normandie, 
quelques-unes  n'y  étant  qu'adventices. 

Quant  au  Campanula  pulliformis  Rouy  que  nous 
avons  trouvé  et  recueilli  naguère  nous-même  en 
compagnie  de  M.  Emile  Balle  qui  le  possède 
dans  son  herbier,  c'est  une  variété  du  C.  rotundi- 
folia, variété  d'ailleurs  fort  distincte  par  ses 
feuilles  qui  la  différencient  nettement  du  type. 

H.  L. 

XXtoptç  Ojjtïipwï) .  Sous  ce  titre  notre  distingué 
collègue,  M.  Th.  de  Heldreicii,  vient  de  faire  pa- 
raître une  intéressante  brochure  où  suivant  pas  à 
pas  les  poèmes  d'Homère,  il  recherche  quelles  sont 
ies  espèces  de  plantes  signalées  par  le  vieux  poète 
grée  et  indique  à  quel  nom  spécifique  botanique 
correspondent  ces  mêmes  espèces. 

C'est  ainsi  qu'une  vingtaine  de  plantes  se  trou- 
vent avoir  été  nommées  ou  décrites  par  le  père  de 
la  poésie  épique. 

Le  petit  opuscule  du  Dr  Th.  de  Heldreicii  se  re- 
commande à  la  fois  aux  botanistes  et  aux  hellé- 
nistes. Les  uns  et  les  autres  y  puiseront  d'utiles 
connaissances  et  y  trouveront  des  vues  aussi  nou- 
velles que  précieuses. 


Correspondance. 

Nous  recevons  du  savant  professeur  a  la  Sor- 
bonne,  M.  A.  Giard,  la  lettre  suivante  que  nous 
nous  empressons  de  reproduire   : 

Paris,  le  12  janvier  iSgô. 

Monsieur  H.  Léveillé,  Directeur  du  Monde  des 
Plantes. 

Dans  le  dernier  n°  du  Monde  des  Plantes  (n'  74 
p.  48),  à  propos  de  la  liste  publiée  par  M.  A.  Le- 
tacq, des  noms  vulgaires  attribués  aux  plantes  par 
les  paysans  des  environs  d'Alençon,  je  lis  ce  vœu 
auquel  je  m'associe  volontiers  :   • 

«  Il  serait  à  souhaiter  qu'un  semblable  travail 
fut  entrepris  pour  tous  les  départements  de  la 
France.  » 

Et  cette  promesse  que  j'enregistre  avec  satisfac- 
tion : 

«  Nous  nous  ferons  un  plaisir  de  publier  dans 
le  Monde  des  Plantes  les  renseignements  qu'on 
voudra  nous  faire  parvenir  sur  cette  question  qui, 


64 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


ainsi  que  le  dit  M.  Letacq,   intéresse  a  [a  Fois  la 

philologie,  la  botanique  et  l'histoire  des  tradi- 
tions locales.  » 

Je  crois  utile  de  rappeler  à  ce  propos,  puisque  la 
plupart  des  botanistes  semblent  l'ignorer,  qu'un 
travail  de  ce  genre  a  été  commencé  et  publié  en 
partie  par  M.  E.  Rolland  (Paris,  2,  rue  des 
Chantiers)  dans  son  journal  Variétés  bibliogra- 
phiques [T.  I,  nos  5-i  2  février  1889  à  décembre  1  890 
et  t.  II,  n0!  1  et  2  (Seuls  parus\  1K91  ]. 

M.  E.  Rolland  qui  a  fait  paraître  en  6  volumes 
une  Faune  populaire  contenant  les  noms  des  ani- 
maux, les  proverbes  et  légendes  qui  les  concer- 
nent, etc..  avait  l'intention  de  poursuivre  le  même 
travail  pour  les  plantes  avec  le  concours  des 
abonnés  de  son  journal  et  de  tous  les  botanistes 
de  bonne  volonté. 

La  classification  adoptée  est  pour  les  familles 
celle  de  A. -P.  de  Candolle  (Théorie  de  la  Bota- 
nique, iSiglet  pourles  espèces  celle  de  Nyman  (Syl- 
loge  Flora.'  Europeœ,  [854-55).  Les  familles  trai- 
tées sont  celles  des  Renonculacées,  Myristicées, 
Ménjspermées,  Berberidées,  Nymphéacées,  Papavé- 
racées,  Fumariées  et  Crucifères  jusqu'au  genre 
Draba.  —  Outre  les  noms  vulgaires  en  usage 
dans  un  grand  nombre  de  localités  françaises, 
M.  Rolland  a  enregistré  ceux  employés  en  Angle- 
terre, en  Allemagne,  en  Russie,  etc.,  et  même  les 
noms  arabes  et  ceux  donnés  à  certaines  plantes 
par  les  anciens. 

Pour  la  région  Normande  en  particulier  c'est 
surtout  la  Flore  populaire  de  Joret  qui  parait 
avoir  été  consultée. 

Cet  excellent  travail  comprenant  pour  chaque 
espèce  la  lexicographie  et  le  folklore  s'il  y  a  lieu, 
répond  parfaitement  au  triple  desideratum  signalé 
par  M.  Letacq.  11  est  à  regretter  seulement  que 
l'auteur  se  soit  arrêté  en  chemin  dans  sa  publica- 
tion. Mais  ne  peut-on  espérer  qu'il  se  remettrait 
à  l'œuvre  s'il  y  était  encouragé  par  les  intéressés, 
je  veux  dire  par  les  botanistes,  les  philologues  et 
les  folkloristes  ? 

Il  m'a  semblé  que  le  Monde  des  Plantes,  Revue 
scientifique  indépendante,  était  l'organe  tout  dési- 
gné pour  accomplir  ce  sauvetage  et  que  l'Acadé- 
mie internationale  de  Botanique  ne  manquerait 
pas  de  s'intéresser  à  l'achèvement  d'un  pareil  mo- 
nument d'érudition  internationale. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Directeur,  l'assu- 
rance de  mes  sentiments  bien  distingués. 

Alfred  Giard 
Professeur  à  la  Sorbonne. 


désireront  pourront  d'ailleurs  adresser  directement 
eux-mêmes  le  montant  de  leur  souscription. 


Communication. 


Le  Comité  régional  de  la  Souscription  interna- 
tionale pour  l'érection  à  Paris  d'un  monument  à 
la  mémoire  de  M.  Pasteur,  nous  adresse  un 
pressant  appel. 

Nous  nous  empressons  de  transmettre  par  l'or- 
gane de  notre  Revue  cet  appel  à  MM.  les  Membres 
de  l'Académie  et  à  tous  nos  amis  et  abonnés. 

Nous  nous  chargeons  décentraliser  les  souscrip- 
tions qu'ils  voudront  bien  nous  transmettre  et 
nous  les  ferons  parvenir  au  Président  du  Comité 
régional,  M.  le  Dr  Joyetjx-Laffuie  professeur  et 
directeur  du  laboratoire  de  Bactériologie  à  la  Fa- 
culté des  Sciences    de   Caen    auquel  ceux  qui    le 


Informations. 

3>  L'n  de  nos  collègues  et  correspondant  de 
Chine,  le  R.  P.  Bodinier,  nous  apprend  la  mort 
au  Yunnan  du  grand  collecteur  de  plantes  et  pas- 
sionné botaniste,  le  P.  Delavay,  qui  a  fourni  à 
M.  Franchet  l'occasion  et  les  matériaux  de  ses 
derniers  travaux  et  adressé  au  Muséum  de  Paris 
près  de  deux  mille  espèces  entièrement  nou- 
velles. C'est  une  grande  perte  pour  la  botanique 
et  pour  l'étude  de  la  répartition  des  espèces  à  la 
surface  du  globe  à  laquelle  le  zélé  missionnaire 
a  apporté  un  précieux  et  puissant  concours. 

. — ►  Nous  apprenons  la  mort  du  DrJ.  Mlller,  di- 
recteur du  Jardin  botanique  de  Genève  et  conser- 
vateur de  l'Herbier  Delessert,  décédé  le  28  jan- 
vier à  l'âge  de  67  ans. 

— >-  Tous  nos  abonnés  et  lecteurs  qui  veulent 
greffer  dans  leurs  vergers  des  variétés  d'élite  de 
poiriers  à  poiré  et  de  pommiers  à  cidre,  peuvent 
s'adresser  en  toute  confiance,  dès  maintenant,  à 
M.  Eugène  Vimont,  directeur  du  journal  «  Le 
Cidre  »,  i5,  rue  Lebrun  (Gobelins),  Paris. 


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William  Dawson  (i  broch.);  baron  Ferd.  von 
Mueller  (1  vol.);  abbé  A.  L.  Letacq  (i  broch.). 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

Deux  nouvelles  sections  viennent  d'être  créées; 
la  section  des  types  provenant  des  auteurs  mêmes 
qui  ont  créé  les  espèces  ou  variétés  et  l'herbier 
monographique  des  Géraniées. 

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appelées  à  enrichir  grandement  les  diverses  sec- 
tions de  l'herbier.  Merci  à  notre  distingué  collègue 
pour  ce  bel  envoi. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


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ANNÉE  12"  Série) 


N°  77 


l'r  Avril  1896 


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DES 


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Revue  Internationale  il  lustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


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«  Htnedicite  unirent*   geriuinanlia   in   ttrrt 
«  Domino.  » 

D  w.,  ch.  ni. 


Directeur 
Rédacteur  en  chef  :  A.  AGLOQUE 


H.    LEYEILLE 


SOMMAIRE    DU    N°    77 

Avis.  —  Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Hommage  mérité.  — 
Tribune  du  i  Monde  des  Plantes  >,  C.-E.  Porter.  —  L'Eionymus  leucocarpos  LEVL.et 
F.  Lixde  dans  les  Deui-Sèvres,  H.  L.  —  La  Flore  bryologique  des  environs  de 
Borne  Haute-Loire),  P.  V.  Liotard.  —  La  nomenclature  botanique.  —  Corres- 
pondance :  Les  noms  vulgaires  des  Plantes,  E.  Olivier.  —  Exsiccata  Uredinearum 
et  Ustilaginearum  Galliae  orientais.  —  Revue  des  sociétés  savantes.  —  Bibliogra- 
phie. —  Informations.  —  Mouvement  de  la  bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'herbier. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,    12 


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UN    AN    :     France 6  fr. 

—  Étrani  olonies 8    » 

SIX  MOIS  :  France 3     » 

—  Étranger,  Colonies 4    » 

Le  Numéro  :  50  cent. 

Les    Abonnements    parlent   du     1"   Octobre    ou    du 
1"  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne    se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 

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Ph.  Heinsberger,  15,  First  Avenue. 

LONDON 

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Square. 

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J.-B.  Baillière  et  Fils,  lit,  rue  Hautefeuiïle. 
Jacques    Lecuevalier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

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De  CANDOLLE  Cas. 
CAPODURO  Marius. 
CHRISTIAN  BAY. 
CORREVON    H. 
DANIEL  L. 
DEBEAUX  0. 
DESCHAMPS  ÉM. 
DUPUIS  P. 


Est    publié    avec  la  Collaboration    de 


GADECEAU  Ém. 

GENTIL  Amb. 

GIARD  A. 

GILLOT  X. 

GONOD  D'ARTEMARE. 

GRAY  Cn. 

De  HELDRE1CH  Th. 

HÉRIBAUD  Ju. 

HISINGER  (Baron  Ed.) 

HITCHCOCK  A.-S. 

IVANITZKY  N. 

LE  GENDRE  Cn. 

LE  GRAND  Ant. 


LETACQ  A.  L. 
LIOTARD  P.-V. 
MARCAÏLHOU  d'AYMERIC 
MERCIER  L. 
MONGUILLON  E. 
MUELLER  (Baron  Von) 
OLIVIER   Ern. 
RENAULD   F. 
ROUY  G. 
SADA   A. 

SPALIKOWSKI  Ed. 
TRELEASE  W. 
WHEELER  C.  F. 


Toul  ce  qui  concerne  la  Direction  doit  être  adressé  à  M.  II.  Léveillé,  10-4,  rue  de  Flore,  Le  Mans  (Saillie) 
France  ;  —  et  ce  qui  concerne  la  Rédaction,  à  M.  A.  Acloque,  à  Auxi-Ie-Chàteau  (Pas-de-Calais)  France. 

Adresser  les  demandes  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Monnoyer,  Imprimeur-Éditeur,  12,  place  des  Jacobins, 
Le  Mans  (Sartlie)  Fiance.  11  n"est  pas  envoyé  de  numéro  spécimen  gratuit. 

Les  abonnés  à  l'étranger  sont  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandats  de 
poste  internationaux,  en  chèques  ou  lettres  de  change  payables  au  Mans,  à  la  banque  de  France,  au  Comptoir 
d'Escompte,  au  Crédit  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

Un  abonni  tuil  sera  servi  à  toute  personne  qui  procurera  à  la  Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  aussi 

longtemps  que  les  abonnements  procurés  seront  renouvelés. 

En  1901,  un  prix  de  600  francs  sera  décerné  à  l'auteur  du  meilleur  travail  sur  la  botanique  paru  dans  le  Momie  des 
Plantes  du  1"  octobre  lS'.ij  au  !•'  septembre  1900.  Les  mémoires  devront  être  aussi  concis  que  possible,  et  exclusive- 
ment rédigés  en  français.  La  seule  condition  pour  concourir  est  d'être  abonné  au  Momie  des  Plantes  pendant  la  durée 
du  concours. 

La  Librairie  médicale  et  scientifique  Jacques  Lecuevalier,  23,   rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro 
duction  de  la   bande  imprimée  de  la   Revue,  une  remise  de  lli  °/o  sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peu' 
désirer. 


" 


5e  Année  (se  Sérikj 


No  77 


ier  Avril   iSç6 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

lievue  Internationale  illustrée  de  'Botanique. 


Avis 

Nos  abonnés  ont  pu  remarquer  que  cette 
année  nous  avons  mis  à  leur  charge  les  frais 
de  recouvrement  dont  nous  leur  faisions  grâce 
depuis  quatre  ans. 

Le  nombre  sans  cesse  croissant  de  nos  lec- 
teurs a  nécessité  l'adoption  de  cette  mesure 
qui  sera  maintenue  dorénavant  les  années 
suivantes,  les  frais  de  recouvrement  devenant 
onéreux  par  leur  multiplication  et  menaçant 
de  grever  lourdement  notre  budget  au  détri- 
ment des  perfectionnements  que  nous  comp- 
tons apporter  à  la  Revue. 


Académie   internationale  de   Géographie 
botanique. 

Par  décision,  en  date  du  25  mars,  M.  Coil- 
liot,  du  Mans,  est  nommé  membre  auxiliaire 
de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

William  Trelease. 

Par  décision,  en  date  du  3i  mars,  M.  L. 
Bruneau,  de  Montmédy  (Meuse),  est  nommé 
membre  auxiliaire  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 
William  Trelea.se. 


Hommage  mérité. 

Un  de  nos  collaborateurs,  M.  Liotard,  de 
Toulouse,  nous  annonce  qu'une  touchante 
manifestation  a  eu  lieu  le  12  mars,  en  l'hon- 
neur de  M.  Clos,  à  l'occasion  de  l'ouverture 
du  cours  municipal  de  Botanique,  dont  l'émi- 
nent  professeur  inaugurait  la  41e  année. 

Aux  auditeurs  ordinaires  des  cours  s'étaient 
joints  de  nombreux  professeurs  de  la  Faculté 
des  Sciences,  de  la  Faculté  mixte  de  médecine 
et  de  pharmacie,  et  des  délégués  de  toutes  les 
Sociétés  savantes  de  Toulouse. 
t.  v. 


M.  Clos  a  fait  sa  leçon  d'ouverture  devant 
cet  auditoire  aussi  brillant  qu'imprévu;  des 
applaudissements  unanimes  et  de  chaleureuses 
ovations  ont  salué  l'honorable  professeur. 

L'Académie  internationale  de  géographie 
botanique  se  fait  un  devoir  et  un  plaisir  d'unir 
ses  plus  vives  félicitations  à  celles  qui  ont  été 
témoignées  au  sympathique  savant. 


Tribune  du  Monde  des  Plantes 

Quel  est  l'ouvrage  le  plus  complet  sur  les 

champignons    microscopiques    permettant    la 

détermination  précise  des   moisissures  et    des 

spores?  L'ouvrage   de  Bennett  et?   Handbook 

0/  Cryptogamic  Botany  est-il  assez   complet 

pour  cet  objet? 

Carlos  E.  Porter. 

Valparaiso  (Chili). 


L'«Evonymus  leuoocarpos  »  Levl.  et  F. 
Lande  dans  les  Deux-Sèvres 

Notre  distingué  collègue,  M.  B.  Souche, 
président  de  la  Société  botanique  des  Deux- 
Sèvres,  nous  informe  que  VEvonymus  euro- 
pœus  à  fruit  blanc  a  été  signalé  à  la  Société 
botanique  des  Deux-Sèvres,  en  1889,  par  M.  X. 
Lévrier.  Celui-ci  a  rencontré  la  plante  à  Chà- 
tillon-sur-Sèvre  (Deux-Sèvres),  mais  en  un 
seul  endroit.  L'arbuste  a  été  vu  plusieurs  an- 
nées de  suite  avec  ses  fruits  absolument  blancs. 
A  chaque  fois,  nous  apprennent  MM.  Souche 
et  Lévrier,  des  précautions  ont  été  prises 
pour  empêcher  la  détérioration  du  pied  :  celui- 
ci  existe  encore.  Des  essais  de  bouturage  ont 
été  faits,  mais  ils  n'ont  pas  réussi. 

Personne,  que  nous  sachions,  n'ayant  nomme 
cette  variété  dont  l'observation  de  M.  Lévrier 
vient  corroborer  l'existence,  et  dont  M.  F. 
Lande  a  pu  également  remarquer  la  persistance 


66 


LE      MONDE       DES       P]  A.NTES 


dans  l'Orne. notre  dénomination  reste  donc  va- 
lable. Seule  la  paternité  de  la  découverte  se 
trouve,  nu  moins  jusqu'à  maintenant,  remonter 
à  M.X.  Lévrier  qui  l'a  le  premier,  semble-t-il, 
signalée  à  la  Société  botanique  des  Deux- 
Sèvres,  quoique  nous  eussions  jusqu'à  ce  jour 
ignoré  sa  communication. 

II.   !.. 


La   Flore  bryologique    des    environs   de 
Borne  Haute-Loire). 

Le  village  de  Borne  (750  ni  d'altitudei  est  un 
petit  chef-lieu  de  commune  situé  à  12  kilomè- 
tres du  Puy,  et  la  première  station  de  chemin 
de  fer  sur  la  direction  du  Puy  a  Clermont- 
Ferrand. 

Remarquable  tout  au  plus  par  quelques  ves- 
tiges d'anciennes  grottes,  Borne  est  fréquenté 
à  certaines  époques  par  un  nombre  relative- 
ment limité  d'amateurs  de  pêche  ou  de  chasse, 
parfois  aussi  par  des  touristes  ou  des  prome- 
neurs se  rendant  au  rustique  château  de 
La  Roche-Lambert  non  loin  de  là. 

.Mais  bien  peu  de  botanistes  à  ma  connais 
sance,  ont  exploré  ce  petit  coin  de  terre  creusé 
de  vallées  profondes  qui  offre  une  flore  des 
plus  variées  que  l'on  trouve  rarement  ailleurs. 
Pendant  les  quelques  années  de  mon  profes- 
sorat à  l'Ecole  d'agriculture  de  Nolhac,  il  m'a 
été  donné,  chaque  dimanche,  d'explorer  cette 
région.  Jusqu'en  1802.  j'avais  limité  mes 
recherches  aux  phanérogames  et  aux  crypto- 
games vasculaires  sur  lesquels  je  me  propose 
de  publier  plus  tard  quelques  notes.  La  saison 
hivernale,  qui  compte  parfois  de  belles  jour- 
nées, mais  n'offre  au  botaniste  d'autre  végé- 
tation que  les  mousses  et  les  lichens,  était 
donc  pour  moi  une  période  inactive. 

Je  résolus  alors,  pour  donner  libre  cours  à 
mes  goûts,  d'entreprendre  la  récolte  et  l'étude 
des  muscinées  pour  me  spécialiser  par  la  suite 
dans  cette  branche  de  la  science  botanique. 

Sur  les  indications  et  la  recommandation  de 
M  Malinvaud,  secrétaire  général  de  la  Société 
botanique  de  France,  j'adressai  mes  premières 
récoltes  a  M.  I'ernand  Camus,  le  distingué 
bryologue  parisien,  qui  consentit  avec  une 
gracieuseté  sans  égale,  à  m'en  effectuer  la  dé- 
termination. Qu'il  me  permette  de  lui  adresser 
ici  mes  plus  vifs  remerciements  pour  les  con- 
seils et  les  encouragements  qu'il  a  bien  voulu 
me  donner,  je  dirai  même,  qu'il  a  bien  voulu 
me  prodiguer. 

La  région  de  Borne,  ainsi  que  le  montre  le 
plan  ci-après,  est  creusée  de  deux  vallées 
orientées  du  nord  au  midi.  Dans  l'une  coulent 


lentement  les  eaux  de  la  rivière  de  Borne,  et 
dans  l'autre  celles  plus  rapides  du  ruisseau  de 
Barbouilloux. 


1V.A/ 


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Borne' 


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Cette  dernière  vallée  que  j'ai  explorée  tout 
particulièrement,  est  des  plus  intéressantes 
pour  le  bryologue.  Abritée  de  tous  côtés  par 
des  éminences  boisées,  et  en  outre  couverte 
en  grande  partie, sur  le  thalweg  de  rive  gauche, 
de  prairies  irriguées,  elle  offre,  par  ces  circons- 
tances mêmes,  qui  maintiennent  sur  cespoints 
l'état  hygrométrique  de  l'air  très  élevé,  une 
des  conditions  les  plus  favorables  au  bon  déve- 
loppement des  muscinées  :  une  humidité 
constante. 

C'est  au  point  de  jonction  des  deux  vallées, 
et  par  conséquent  des  deux  cours  d'eau  que 
se  trouve  l'ancien  pont  de  Borne,  dont  les 
joints  à  mortier  de  chaux  sont  couverts  parle 
Tortula muralis  Timm.  Je  le  prendrai  comme 
point  de  départ  pour  suivre,  avec  le  lecteur, 
un  itinéraire  déterminé,  de  manière  à  indiquer, 
au  fur  et  à  mesure,  les  récoltes  qu'il  est  pos- 
sible de  faire. 

Du  pont,  on  accède  à  la  route  nationale 
n°  102  de  Viviers  à  Clermont-Ferrand  qui 
suit,  sur  près  d'un  demi-kilomètre,  la  rive 
gauche  du  ruisseau  de  Barbouilloux. 

Exactement  au  point  d'accès,  le  talus  en 
déblai  de  la  route  est  formé  par  un  conglo- 
mérat alluvial  composé  d'un  mélange  de 
marnessiliceuses  et  de  débris  de  roches  basal- 
tiques réunis  par  un  ciment  argileux.  Dans 
les  anfractuosités  s'abritent  plusieurs  musci- 
nées, notamment  le  Weisia  viridula  Brid.  et 
le  Bryum  piriforme  Hedw.  Cette  même  for- 
mation géologique  se  présente  sur  la  rive 
opposée,  et  précisément  au  point  où  elle 
affecte  une  sorte  de  promontoire,  se  cache  une 
mousse  très  intéressante  :  le  Fabronia  pusilla 

Radd. 

En  poursuivant  la  route  dans  la  direction  du 
Puy  ou  pour  être  plus  clair,  en  se  dirigeant 
vers  Nolhac,  on  trouve  sur  la  droite  un  bois 
dont  la  pelouse  de  la  partie  supérieure  est  en- 
tièrement constituée  par  le  Dicranum  scopa- 
rium  Hedw,   et   parsemée  de  quelques  rares 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


67 


touffes  du  Bryum  roseum  Schreb.,  tandis  qu'à 
la  partie  inférieure  sont  accumulés  de  nom- 
breux blocs  de  basalte.  C'est  dans  les  joints, 
les  anfractuosités  ou  sur  la  surface  de  ces  der- 
niers que  croissent,  sur  un  espace  très  limité  : 
Bartramia  pomiformis  Hedw.  ;  Encalypta 
vulgaris  Hedw. ;Rhacomitriumcanescens  Brid.; 
Rh.  heterostichum  Brid  ;  Grimmia  commutata 
Huebn.  ;  Gr.  leucophœa  Grev.  ;  Gr.  Schvltfii 
Wils.  ;  G.  pulvinata  Sm.  ;  Hedwigia  albi- 
cans  Lindb.  ;  H.  albicans  forma  Ieucophcea 
Schimp.,  etc. 

Sur  l'autre  côté  de  la  route  est  également  un 
bois.  Si  on  le  traverse  pour  rejoindre  le  ruis- 
seau, force  est  de  s'arrêter  au  bord  de  rochers 
à  pic  d'où  le  regard  plonge  sur  une  petite 
nappe  d'eau  circulaire  que  forment  en  ce  point 
les  eaux  du  ruisseau  de  Barbouilloux.  On  a 
tôt  fait  de  descendre  pour  admirer  ce  que  les 
gens  du  pays  appellent  le  «Gourde  la  Peirova» 
(Gouffre  de  la  Marmite).  C'est  une  excavation 
de  3o  mètres  environ  de  circonférence  creusée 
dans  la  roche  volcanique  parles  eaux  du  ruis- 
seau et  entourée  sur  les  côtés  par  d'énormes 
murailles  naturelles  de  basaltes  prismatiques. 
Ceux-ci  recèlent,  entre  autres  muscinées,  le 
Barbula  ruralis  Hedw.  ;  le  B.  muralis  var. 
obcordata  Schimp.,  le  Leucodon  sciuroides 
Schw. 

Revenons  à  la  route.  A  une  cinquantaine  de 
mètres  du  point  où  nous  l'avons  quittée, 
débouche  un  chemin  rural  qui  la  prolonge 
pour  ainsi  dire.  Suivons-le  jusqu'au  commen- 
cement de  la  rampe  à  assiette  rocailleuse  qui 
permet  l'accès  du  plateau  de  Nolhac,  exacte- 
ment au  point  où  aboutit  sur  la  gauche,  un 
petit  chemin  d'exploitation  qui  permet  de 
rejoindre  le  ruisseau  de  Barbouilloux.  C'est  à 
une  dizaine  de  mètres  de  là,surle  talus  rocheux 
côté  gauche  du  chemin  rural,  qu'on  pourra 
récolter  quelques  touffes  stériles  du  Bryum 
alpinum  L.  dont  la  couleur  pourpre  foncé 
tranche  singulièrement  sur  la  maigre  végéta- 
tion  qui  recouvre  ce  talus. 

Il  n'est  guère  utile  de  pousser  plus  loin  sa 
course  ;  mieux  vaut  revenir  sur  ses  pas  et  s'en- 
gager dans  le  chemin  d'exploitation  dont  il  a 
été  question  plus  haut.  Quelques  pas  seule- 
ment, et  on  trouvera,  sur  la  gauche,  un  clapier 
basaltique  d'une  étendue  très  restreinte,  où  on 
peut  détacher  de  superbes  échantillons  d'Or- 
thotrichum  ritpestre  Schleich.  qui  croissent 
sur  la  surface  des  débris  rocheux  dont  il  est 
formé. 

On  peut  gravir  ensuite  le  bois  montueux  à 
droite,  pour  accéder  jusqu'au  plateau  et  récol- 
ter Hypnum  triqiietrum  I-.,  H.  rugosum  Ehrh. 


H.  splendens  Hedw.,  Thyidium  tamariscinum 
Br.  Eur.,  Th.  abietinum  Br.  Eur. 

Une  ligne  très  importante  à  explorer  a  été  omise 
dans  l'itinéraire  que  je  viens  de  tracer.  Je  veux 
parler  du  bord  rive  gauche  du  ruisseau  de  Bar- 
bouilloux où  nombre  de  mousses  trouvent  des 
stations  les  plus  favorables  ;  les  unes,  l'écorce 
des  arbres  vivants  qui  croissent  le  long  de  ce 
cours  d'eau  ou  des  bois  morts  et  pourris,  les 
autres  certaines  déclivités  au  fond  tourbeux  ou 
marécageux,  etc.  Parmi  celles  recueillies  sur 
ces  diverses  stations,  je  citerai  :  Hypnum 
serpens  L.  ;  H.  ccespitosum  Wils.  ;  H.  veluli- 
num  !..  ;  Leskea  polycarpa  Ehrh.  ;  Leucodon 
sciuroides  Schw.  ;  Climacium  dendroides  Web. 
et  M.  ;  Mnium  undulatum  Neck.  ;  Bryum 
roseum  Schreb. 

Il  n'est  possible,  évidemment,  de  donner 
dans  le  rapide  itinéraire  suivi  qu'un  aperçu 
incomplet  des  mousses  récoltées  aux  environs 
de  Borne  ;  sur  bien  des  points  il  eut  été 
nécessaire  de  s'en  écarter.  Pour  remédier, 
dans  une  certaine  mesure,  à  cette  lacune,  il  me 
paraît  utile  de  résumer,  dans  une  liste  géné- 
rale, toutes  celles  que  j'ai  recueillies. 

i°  Hypnées  (1). 

Hypnum  triqiietrum  L.  —  Bois  humide  sur 
le  plateau  de  Nolhac  et  vers  les  rochers  en 
face  de  Borne  (F). 

*  H.  splendens  Hedw.  —  Bois  sur  le  plateau 
de  Nolhac  (F). 

H.  cuspidatum  L.  —  Prairies  humides  des 
environs  de  Nolhac  (S). 

'  H.  cupressiforme  L.  —  Murs  de  clôture  à 
pierres  sèches,  nature  basaltique,  à  Borne  et 
à  Nolhac  (S). 

*  H.  rugosum  Ehrh.  —  Bois  humide  sur  le 
plateau  de  Nolhac  (S). 

*  H.  serpens  L.  —  Troncs  d'arbres  le  long 
du  ruisseau  de  Barbouilloux  (F). 

H.  cœspitosum  Wih.  —  Cette  espèce  occi- 
dentale dont  la  présence  dans  la  Haute-Loire 
est  très  intéressante  a  été  découverte  en  brins 
stériles  par  M.  Camus  dans  un  échantillon  de 
Leskea  polycarpa  que  j'avais  soumis  à  son 
examen.  Cet  échantillon  avait  été  récolté  sur 
des  troncs  d'arbres  bordant  la  partie  de  rive 
gauche  du  ruisseau  de  Barbouilloux  comprise 


(1)*  indique  les  mousses  mentionnées  dans  la 
Flore  du  département  de  la  Haute-Loire  par  le 
Docteur  Arnaud  (182D)  ou  le  Supplément  à  cette 
flore  (i83oJ. 

IF).  Mousses  rencontrées  à  l'état  fertile. 

(S).  Mousses  rencontrées  à  l'état  stérile. 


68 


t.F       MONDE      DES      PLANTES 


entre  le  vieux  pont  de  Borne  et  le  «Gour  de  la 
Peirowa  ». 

Je  n'ai  pu,  avec  regret,  effectuer  par  la  suite 
de  sérieuses  recherches  pour  retrouver  cette 
espèce.  Son  aspect  est  du  reste  assez  difficile 
à  saisir  pour  un  débutant  auquel  il  manque  le 
le  coup  d'œil,  qualité  que  le  temps  seul  permet 
d'acquérir.  Je  suis  absolument  persuadé  qu'on 
la  retrouvera,  et  pour  cause,  j'ai  cru  utile  de 
bien  préciser  la  station  du  mieux  possible. 

*  Hypnum  velutinum  L.  —  Base  des  troncs 
d'arbres  à  Borne  (F). 

H.  populeum  Hedw.  —  Murs  de  clôture  à 
pierres  sèches,  nature  basaltique,  prés  l'Ecole 
de  Nolhac  (F). 

*  H.  lutescens  Huds.  —  Bord  du  bois  lon- 
geant la  route  nationale  n°  102  à  l'entrée  de 
Borne,  sur  les  troncs  d'arbres  (F). 

*  Isothecium  sericeum  Spruce.  —  Bords  du 
bois  longeant  la  route  entre  Borne  et  Nol- 
hac (F). 

Climacium  dendroides  Web.  et  M.  —  Rive 
gauche  du  ruisseau  de  Barbouilloux  en  amont 
du  «  Gour  de  la  Peirowa»  (S). 

2°  Leskéées. 

*  Thyidium  tamariscinum  Br.  Eur.  — Bois 
humide  sur  le  plateau  de  Nolhac  (S). 

"  T.  abietinum  Br.  Eur.  —  Même  station 
que  le  précédent  IS). 

*  Leskea  viticulosa  Spruce.  —  Murs  de  clô- 
ture à  Borne.  Base  des  troncs  d'arbres  bordant 
la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Barbouilloux  (S). 

Leskea  polycarpa  Ehrh.  —  Troncs  d'arbres 
de  la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Barbouil- 
loux (F). 

3°  Fabroniées. 

Fabronia  pusilla  Radd.  —  Anfractuosités 
des  rochers  formant  une  sorte  de  promontoire 
à  l'angle  est  de  la  ligne  des  grottes  à 
Borne  il    . 

4"  Neckérées. 

*  Leucodon  sciuroides  Schw.  —  Rochers 
basaltiques  à  Borne.  Troncs  d'arbres  sur  le 
bord  du  ruisseau  de  Barbouilloux  (S). 

5°  Bartramiées . 

*  Bartramia pomiformis  Hedw. —  Anfrac- 
tuosités de  blocs  basaltiques  dans  le  bois 
entre  Borne  et  Nolhac.  côté  gauche  delà  route 
nationale  n°  102  (1)  (F). 


(1)  La  route  nationale  n°  102  étant  intitulée  de 
Vi\icrs  à  Clermont,  le  cote  gauche  de  cette  route 
est  à  notre  droite  dans  l'itinéraire  suivi  pour  notre 
description. 


Cette  espèce,  que  j'ai  retrouvée  sur  d'autres 
points  hors  de  la  région  de  Borne,  me  parait 
assez  commune.  C'est  sans  doute  celle  indi- 
quée par  Arnaud  dans  sa  flore  (page  9)  sous 
les  synonymes  de  Bartramia  vulgaris  1).  C. 
et  de  Bryum  pomi forme  L.  Ce  dernier  n'est 
autre  que  la  plante  décrite  par  Hedwig. 

6°  Mniées. 

*  Mnium  undulalum  Neck.  —  Rive  gauche 
du  ruisseau  de  Barbouilloux  en  amont  du 
«  Gour  de  la  Peirowa  »  (F). 

*  Bryum  roseum  Schreb.  —  Même  station 
que  le  précédent.  Bois  entre  Borne  et  Nol- 
hac (S). 

*  Bryum  argenteum  L.  —  Sur  les  murs  à 
Borne  et  Nolhac,  notamment  sur  un  mur  de 
clôture  derrière  l'hôtel  Gagnaire  à  Borne  (F). 

Bryum  alpinum  L.  —  Talus  côté  gauche  du 
chemin   rural   de  la  route  nationale  n"   £02,  à 

Nolhac  (Si. 

*  Bryum  ccespititium  L.  —  Sur  les  murs  de 
clôture  limitant  la  route  entre  Borne  et  Nol- 
hac (F). 

*  Bryum  capillare  L.  —  Banquettes  déterre 
de  la  route  nationale  n°  102  entre  Borne  et 
Nolhac  (F). 

Bryum  piriforma  Hedw.    —  Anfractuosités 
des  rochers  formant  talus  de  la  route  nationale 
n°  102.  à  la  sortie  du  vieux  pont  de  Borne  (F). 
7°  Encalyptées. 

*  Encalypta  vulgaris  Hedw.  —  Anfractuo- 
sités de  blocs  basaltiques  dans  les  bois  entre 
Borne  et  Nolhac  (F). 

8°  Orthotrichées. 

Orthotrichum  obtusifolium  Schrad. —Troncs 
d'arbres  dans  le  Jardin  de  l'Ecole  d'agriculture 
de  Nolhac  KS). 

Orthotrichum  rupestre  Schleich.  —  Clapiers 
en  amont  du  «  Gour  de  la  Peirowa  »  limitant 
un  chemin  d'exploitation  des  bois  (F). 

Orthotrichum  Strumii  H.  et  H.  —  Clapiers 
basaltiques  dans  les  bois  de  Borne  (F). 

*  Orthotrichum  anomalum  Hedw.  —  Mêmes 
stations  que  le  précédent  (F). 

0°  Grimmiées  (Rhacomitriées). 

Rhacomitrium  canesceris  Rrid.  —  Clapiers 
basaltiques  dans  les  bois,  côté  gauche  de  la 
route  nationale,  n"  102  (S). 

Rhacomitrium  heteroslichum  Brid.  —  Même 
station  que  le  précédent   S). 

Grimmia  commutata  Hucbn.  —  Même  sta- 
tion et  sur  blocs  basaltiques  dans  un  bois  près 
Manninhac  (1)  (F). 


(1)  Village  voisin  de  Nolhac. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


69 


Grimmia  ovata  Br.  Eur.  —  Rochers  basalti- 
ques des  environs  de  Borne  (F). 

Cette  espèce  a  été  trouvée  par  M.  Camus 
dans  un  lot  de  mousses  soumis  à  son  examen 
et  récolté  le  3i  janvier  1892.  Toutefois  sa  dé- 
termination n'a  pu  être  absolument  précisée, 
ce  Grimmia  étant  trop  jeune.  C'est  une  plante 
intéressante  qu'il  conviendra  de  rechercher. 

Grimmia  leucophaea  Grev.  —  Rochers  basal- 
tiques à  Borne  (F.). 

Grimmia  Schult^ii  Wils.  —  Clapiers  basal- 
tiques entre  Borne  et  Nolhac  (S). 

Grimmia  pulvinata  Sra.  — Blocs  basaltiques 
à  Borne  et  dans  un  bois  près  Marminhac  (F). 

Grimmia  apocarpa  Hedw.  —  Talus  perreyé 
du  chemin  de  fer  à  la  station  de  Borne  (F). 

io°  Grimmiées.    (Hedwigiées). 

Hedwigia  albicans  Lindb.  —  Clapiers  basal- 
tiques des  bois  de  Borne  et  rochers  basalti- 
ques entre  Borne  et  Nolhac  (S). 

Hedwigia  albicans  forme  leucophaea  Schimp. 
—  Rochers  basaltiques  entre  Borne  et  Nol- 
hac (S). 

1 1°  Trichostomées. 

*  Barbula  ruralis  Hedw.  —  Talus  de  la 
route  nouvelle,  n°  102  entre  Borne  et  Nolhac 
et  Anfractuosités  des  rochers  au  «  Gour  de  la 
Peirowa  »  (F). 

Barbula  latifolia  Br.  Eur.  —  Base  des  troncs 
d'arbres  sur  la  rive  gauche  du  ruisseau  de 
Barbouilloux  (S). 

*  Barbula  subulata  Pal.  Beauv.  —  Sur  la 
terre  dans  les  bois  de  Borne  (F). 

*  Barbula  muralis  Timm.  —  Parapet  du 
vieux  pont  de  Borne  (F). 

Barbula  muralis  var.  obcordata  Schimp.  — 
Rochers  basaltiques  du  «  Gour  de  la  Pei- 
rowa »  (F). 

Barbula  vinealis  Brid.  —  Talus  perreyé  du 
chemin  de  fer,  à  la  station  de  Borne  (F). 

Barbula  unguiculata  Hedw.  —  Talus  du 
fossé  de  la  route  nationale  n°  102  entre  Borne 
et  Nolhac  (F). 

Ceratodon  purpureus  Brid.  —  Bords  du 
chemin  rural  de  la  route  n°  102  au  plateau  de 
Nolhac  (F). 

120  Dicranées. 

Dicranum  scoparium  Hedw.  Partie  supé- 
rieure du  bois  de  .  Borne,  côté  gauche  de  la 
route  nationale  n°  102  (F). 

i3°  Weisiées. 

Weisia  viridula  Brid.  —  Anfractuosités  des 
rochers  formant  le  talus  de  la  route  nationale 
n°  102  à  la  sortie  du  vieux  pont  de  Borne  (S). 

D'après  cette  nomenclature,  ce  sont  les 
représentants  de  la  région  sylvatique  moyenne 


qui  dominent  aux  environs  de  Borne.  On 
trouve  cependant  quelques  muscinées  appar- 
tenant plus  généralement  à  la  zone  inférieure, 
telles  que  :  Hypnum  triquetrum,  H.  rugo- 
sum,  Thyidium  abietinum,  Bryum  roseum, 
Orthotrichum  obtusifolium,  Rhacomitrium  heie- 
rostichum,  etc.  Mais  la  trop  courte  durée  de 
mes  recherches  et  surtout  leur  peu  d'étendue 
ne  me  permettent  pas  un  examen  plus  appro- 
fondi sur  le  point  si  intéressant  de  la  distri- 
bution géographique  des  mousses  de  cette 
région.  Je  laisse  ce  soin  à  d'autres  plus  com- 
pétents que  moi  qui,  par  leur  situation  et  leur 
ardent  amour  pour  la  bryologie,  pourront  se 
livrer  à  des  herborisations  suivies  et  moins 
limitées. 

Evidemment,  la  liste  que  j'ai  donnée,  bien 
que  comprenant  5i  espèces  ou  variétés,  dont 
28  nouvelles  pour  la  Haute-Loire,  est  fort 
incomplète  ;  elle  n'est  que  le  résultat  d'une 
première  année  de  recherches  effectuées  tout 
particulièrement  pour  des  études  de,  début, 
et  il  va  de  soi  que  le  plus  grand  nombre  d'es- 
pèces intéressantes  m'ont  échappé.  Néanmoins, 
elle  donne  d'ores  et  déjà  un  aperçu  de  la 
richesse  bryologique  des  environs  de   Borne. 

P.-V.  Liotard. 


La  nomenclature  botanique 

En  réponse  'à  l'article  de  M.  Kuntze  sur 
les  besoins  de  la  nomenclature  botanique, 
M.  Le  Jolis  a  adressé  à  M.  Malinvaud  une 
lettre  dont  nous  extrayons  les  passages  sui- 
vants : 

«  Voilà  quarante  ans,  depuis  mes  Remar- 
ques sur  la  nomenclature  algologique  publiées 
en  i855,  que  je  ne  cesse  de  combattre  la  con- 
fusion et  le  trouble  que  les  résurrectionnistes 
apportent  dans  le  langage  usuel,  et  c'est  encore 
l'objet  de  mes  derniers  écrits  sur  la  nomen- 
clature des  Mousses  et  des  Hépatiques.. .  Il  est 
vrai  que  je  comprends  les  lois  de  1867  tout 
autrement  que  M.  O.  Kuntze,  lequel  prétend 
que  la  loi  de  priorité  est  la  base  du  «  Code 
parisien.  »  Je  ne  puis  admettre  ce  prétendu 
axiome,  et  voici  pourquoi: 

«...  C'est  seulement  à  l'article  i5  du  chapi- 
tre III  que,  pour  la  première  fois,  il  est  ques- 
tion de  la  priorité,  et  cela  dans  les  termes  sui- 
vants : 

«  Art.  i5. —  Chaque  groupe  de  végétaux  ne 
peut  porter  dans  la  science  qu'une  seule  dési- 
gnation valable,  savoirlaplus  ancienne,  adop- 
tée par  Linné,  ou  donnée  par  lui  ou  après  lui, 


7° 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


.i  la  condition  qu'elle  soit  conforme  aux  règles 
essentielles  de  la  nomenclature. 

i si  donc,  la   loi  de  priorité'  est  condi- 
tionnelle,  et  subordonnée  à   des    règles  plus 
nticlles,    c'est-à-dire     aux   principes    diri- 
geants proclamés  aux  articles  3  et  4. 

toute  évidence,  la  loi  de  priorité  s'im- 
pose rigoureusement  à  partir  de  la  promulga- 
tion des  lois  de  1867.  Mais  quand  il  s'agit 
d'en  faire  une  application  rétroactive,  il  con- 
vient  d'y  apporter  les  plus  grands  ménage- 
ments ;  car  la  substitution  d'un  vieux  nom  in- 
connu à  un  nom  généralement  usité  est  abso- 
lument contraire  à  l'esprit  du  Code  parisien, 
puisqu'elle  équivaut  à  n  une  création  inutile 
de  noms  »  et  ne  peut  que  c  jeter  de  la  confu- 
sion dans  la  science»  en  en  jetant  dans  son  lan. 
gage,  qui  est  la  nomenclature.  » 

De  son  côté,  M.  Malinvaud  estime  que  la 
Société  botanique  de  France  n'a  assumé,  au 
point  de  vue  de  la  nomenclature,  aucune  obli- 
gation particulière;  en  effet,  dit-il,  «  les  lois 
de  la  nomenclature  botanique  rédigées  par 
l'illustre  Alphonse  de  Candolle  sont  deve- 
nues, par  le  fait  même  de  leur  discussion 
approfondie  qui  a  apporté  divers  change- 
ments au  texte  primitif,  et  de  leur  adoption 
par  le  Congrès  de  1867,  l'œuvre  collective  de 
cette  assemblée  internationale  ;  le  mérite  et  la 
responsabilité  en  reviennent  à  l'ensemble  des 
Sociétés  compétentes  qui  y  étaient  dignement 
représentées,  et  non  spécialement  à  une  seule 
d'entre  elles.  » 


Les  noms  vulgaires  des  plantes 

Nous  recevons  à  ce  sujet  la  lettre  suivante  d'un  de 
nos  collègues  : 

Monsieur  le  Directeur, 

Comme  corollaire  à  la  lettre  de  M.  Giard,  insérée 
dans  le  dernier  numéro  du  Monde  des  Plantes  et 
relative  aux  noms  vulgaires  des  plantes,  je  viens 
vous  faire  savoir  i]u'en  1886  j'ai  publié  à  Moulins, 
une  brochure  in-.S  de  43  pages  intitulée  :  Flore 
populaire  de  l'Allier.  Noms  vulgaires  et  patois  des 
fiantes  en  usage  dans  ce  département. 

Je  partage  absolument  l'avis  du  savant  professeur 
de   la  Sorbonne  et  je  trouve  qu'il  y  a  un  intérêt  à 
la  fois  philologique  et  botanique  de  conserver  ces 
dénominations  qui  vont  s'oubliant  de  jour  en  jour. 
Veuillez,  etc. 

Ernest  Olivier, 
Directeur  de  la   Revue  Scientifique 
du  Bourbonnais  et  Ju  Centre  de  la  F] 

Nous  recevons,  toujours  sur  le  même  sujet,  une 
lettre  de  notre  savant  collègue,  le  D'  Ci. os.  N 
en  donnerons  communication  aux  lecteurs  dans 
notre  prochain  numéro.  En  attendant,  ceux-ci 
seront  heureux  d'apprendre  que  M.  E.  Rolland, 
ainsi  qu'il  nous  l'a  fait   connaître   lui-même,  loin 


oir  renoncé  à  l'œuvre  entreprise,  compte  faire 
paraître  d'ici  un  mois  le  1"  volume  de  sa  Flore 
populaire  dont  nous  donnerons  le  compte  rendu. 


Exsiccata  Uredinearum  et  Ustilaginearum 
Galliae  orientalis 

Nous  insérons  avec  plaisir  la  communication 
suivante  : 

a  Sous  le  titre  d'  «  Exsiccata  Uredinearum  et  Usti- 
laginearum Galliae  orientalis  »  nous  nous  propo- 
sons de  publier  par  décades  un  herbier  renfermant 
toutes  les  espèces  d'Urédinées  et  d'L'stilaginées  qui 
croissent  dans  les  départements  suivants  : 

Bas-Rhin    ancien).  Jura. 

Côte-d'Or.  Meurthe  (ancienne). 

Doubs.  Meuse. 

Haute-Marne.  Moselle  (ancienne). 

Haut-Rhin  l'ancien).  Saône-et-Loirc. 

Haute-Saône.  Vosges, 

afin  de  fournir  à  l'étude  les  types  bien  dénommés 
de  cette  région,  et  de  servir  de  base  à  des  travaux 
sur  les  champignons  microscopiques  de  l'Est  de  la 
France. 

M.  P.  A.  Saccardo,  l'illustre  auteur  du  Sylloge, 
a  bien  voulu  nous  promettre  son  concours  :  toutes 
les  déterminations  seront  revues  par  lui. 

Les  décades  paraîtront  à  époques  indéterminées  : 
chacune  sera  accompagnée  de  la  liste  des  espèces, 
et  s'il  y  a  lieu,  des  observations  faites  sur  elles. 

Notre  publication,  faite  à  3o  exemplaires  seule- 
ment, sera  donnée  en  échange  de  publications  ana- 
logues, d'échantillons  d'herbier  ou  d'ouvrages  de 
botanique.  Les  personnes  qui  voudraient  acheter 
!a  publication  paieront  la  décade  deux  francs,  et 
la  recevront  franco.  Chaque  décade  comprendra 
10  numéros,  plus  un  nombre  variable  de  bis. 

Collaboration.  —  Une  décade  sera  envoyée  franco 
à  quiconque  nous  aura  fourni  deux  espèces  ou  va- 
riétés non  encore  publiées  par  nous. 

Chaque  espèce  sera  accompagnée  d'une  étiquette 
portant  mention  du  nom  de  la  plante,  de  celui  de  la 
plante  nourricière,  du  stade  d'évolution  du  parasite, 
du  département,  de  la  localité  et  de  la  station,  et 
enfin  de  la  date  de  récolte  et  du  nom  du  collecteur, 
et  sera  représentée  par  Î5  parts.  Les  espèces  habi- 
tant plusieurs  plantes  nourricières  différentes,  pu- 
bliées une  première  fois  comme  parasites  sur  l'une 
d'elles,  seront  publiées  en  bis,  ter,  etc..  lorsqu'elles 
seront  récoltées  sur  une  ou  plusieurs  autres  plantes. 
Les  espèces  très  rares  et  n'habitant  qu'une  seule 
plante  pourront  aussi  être  publiées  en  bis  lors- 
qu'elles seront  recueillies  dans  un  autre  départe- 
ment que  celui  dont  elles  auront  été  publiées  une 
première  fois.  Seront  aussi  considérés  comme  bis 
les  stades  dévolution  d'une  Urédinée  quand  celle- 
ci  n'aura  encore  été  publiée  que  sous  un  autre- 
stade. 

Au  lieu  de  deux  numéros  nouveaux  on  pourra 
fournir»»  numéro  ex  quatre  bis. 

Les  collaborateurs  recevront  gratuitement  cinq 
étiquettes  imprimées  de  l'exsiccata  pour  leurs 
échanges  particuliers  avec  les  parts  qu'ils  pour- 
raient avoir  récoltées  en  plus  des  .?5  parts  à  four- 
nir. Ils  sont  priés  de  vouloir  bien  placer  chacune 
des  35  parts  sur  une  feuille  île  papier  ou  dans  un 
sachet  et  de  réunir  ces  parts  en  un  paquet  soi- 
gneusement étiqueté;  nous  n'avons  pas  besoin 
d'attirer  leur  attention  sur  l'utilité  de  choisir  et  de 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


7' 


Préparer  convenablement  les  échantillons  de  ma- 
nière à  en  rendre  l'étude  sûre  et  aisée. 

Nous  osons  espérer  que  les  mycologues  de  l'Est 
feront  à  nos  propositions  un  accueil  favorable  et 
voudront  bien  apporter  leur  utile  collaboration  à 
cette  œuvre  :  nous  adressons  donc  nos  remercie- 
ments anticipés  à  tous  ceux  qui  nous  aideront. 

S'adresser  à  M.  R.  Maire,  3q,  rue  Vannerie,  à 
Dijon.  « 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Séance  du  10  février.  —  Mucor  et  Trichodcrma, 
i.  Ray.  —  A  la  suite  d'observations  présentées  par 
M.  Paul  Vuillemin,  au  sujet  d'un  parasitisme 
externe  voisin  du  saprophytisme  qu'il  a  constaté 
entre  le  Mucor  mucedo  et  le  Trichoderma  viride, 
M.  Ray  confirme  à  nouveau  l'exactitude  des  faits 
qui  ont  fait  l'objet  de  sa  communication  du  6  jan- 
vier. Non  seulement  il  a  étudié  l'association  natu- 
relle du  Mucor  i crustaceus l  et  du  Trichoderma 
(voisin  du  T.  viride),  mais  aussi  l'association  arti- 
ficielle en  semant  des  spores  de  ce  dernier  dans 
une  culture  du  premier  :  le  Trichoderma  pénètre 
dans  le  Mucor  et  y  produit  dans  la  columelle, 
un  paquet  de  filaments  formant  un  peloton  très 
enchevêtré.  Il  y  a  en  un  mot  parasitisme  et  parasi- 
tisme interne.  C'est  chose  nouvelle  cette  association 
entre  Ascomycètes  et  Mucorinés.  —  Sur  la  Miellée 
des  feuilles,  Gaston  Bonnier.  —  Cette  note  com- 
muniquée également  à  la  Société  de  Biologie  a  fait 
l'objet  d'un  article  spécial  dans  notre  précédent 
numéro.  —  Sur  la  signification  de  la  fécondation 
che\  les  Urédinées,  Sappin-Trouffy.  —  Des  études 
poursuivies  au  Laboratoire  botanique  de  la  Faculté 
des  Sciences  de  Poitiers  sur  la  manière  dont  se 
comporte  le  noyau  dans  le  cycle  complet  du  déve- 
loppement des  Urédinées,  viennent  confirmer  l'opi- 
nion précédemment  émise  par  M.  Sappin-Trouffy, 
que  chez  ces  végétaux  inférieurs,  la  fécondation  est 
absolument  comparable  à  celle  des  plantes  et  ani- 
maux supérieurs  (i).  L'auteur  démontre  en  étu- 
diant successivement  la  structure  générale  du  noyau 
de  la  plante,  la  division  du  noyau,  la  fécondation 
et  la  germination  de  l'œuf,  qu'il  y  a  réduction  dans 
le  nombre  de  chromosomes.  Il  compare  ces  phéno- 
mènes de  réduction  à  ceux  que  l'on  observe  chez  les 
animaux  et  les  plantes  supérieures,  en  choisissant 
des  types  bien  étudiés  :  le  Pyrrochoris  apterus  pour 
les  premiers  et  le  Lilium  Martagon  pour  les  se- 
conds. Chez  les  Urédinées,  les  phénomènes  de 
réduction  au  lieu  de  précéder  la  fécondation,  la 
suivent,  mais  l'œuf  conserve  toujours  les  pro- 
priétés de  l'espèce  et  les  transmet  intégralement 
aux  descendants  avec  le  même  nombre  d'éléments 
chromatiques. 

Séance  du  24  février.  —  Sur  le  rendement  des 
diverses  essences  de  bois  en  charbon,  alcool  mé- 
thylique  et  acide  acétique,  Ernest  Barillot.  — 
Les  recherches  de  laboratoire  effectuées  par  l'au- 
teur à  l'aide  d'un  appareil  spécial,  prouvent  qu'il 
existe  de  notables  différences  entre  les  rendements 
en  alcool  des  différents  bois;  au  point  de  vue  de  la 
production   du   charbon,   les   bois   blancs   doivent 


(I)  Voir  Le  Monde  des  Plantes  du  i5  janvier  95,  l'article 
Recherches  sur  la  Sexualité  des  Urédinées, 


être  rejetés.  —  Sur  la  Veratrylamine ,  Henri 
MoissAN.  —  La  Veratrylamine  est  une  aminé  aro- 
matique dérivant  du  vératrol  et  obtenue  récem- 
ment par  M.  Moissan  en  effectuant  la  synthèse 
directe  de  l'eugénol.  —  Sur  l'action  combinée  de  la 
lumière  et  de  l'eau  dans  le  dégagement  du  parfum 
des  plantes,  Eugène  Mesnard.  —  L'auteur  démontre 
que  c'est  la  lumière  et  non  pas  l'oxygène  qui  est  la 
principale  cause  de  transformation  et  de  destruc- 
tion des  substances  odorantes;  dans  beaucoup  de 
circonstances  ces  deux  agents  semblent  combiner 
leurs  efforts.  La  lumière  agit  à  la  fois  chimique- 
ment et  mécaniquement.  L'intensité  du  parfum  dé- 
pend de  l'équilibre  qui  s'établit  à  toute  heure  de  la 
journée  entre  la  pression  de  l'eau  dans  les  cellules 
qui  tend  à  refouler  au  dehors  les  parfums  éla- 
borés et  la  lumière  qui  combat  cette  turgescence. 
Ce  fait  explique  pourquoi  dans  les  contrées  de 
l'Orient,où  il  y  a  trop  de  lumière  et  pas  assez  d'eau, 
les  plantes  sont  moins  odoriférantes  que  dans  nos 
contrées.  —  Méthode  pour  prévenir  le  noircisse- 
ment du  cidre,  Léon  Dufour  et  Lucien  Daniel.  — 
La  propriété  que  possède  le  cidre  de  noircir  à  l'air, 
de  se  /wr,  comme  on  dit  vulgairement.est  en  rela- 
tion avec  la  quantité  de  tanin  qu'il  contient.  La 
présence  de  substances  acides  empêchant  le  bru- 
nissement des  solutions  de  tanin,  MM.  Dufour  et 
Dvniel  ajoutent  au  cidre  des  produits  de  cette 
nature  (acides  malique,  citrique,  tartrique,  etc.). 
L'acide  citrique  est  celui  qui  a  donné  les  meilleurs 
résultats.  Il  s'emploie  à  la  dose  de  10  à  5o  gr.  par 
hectolitre  suivant  la  teneur  du  cidre  en  tanin  et 
acides  naturels. 

Séance  du  2  mars  1896.  —  Oxydation  de  l'al- 
déhyde crotonique,  Er.  Charon.  —  En  opérant 
l'oxydation  de  l'aldéhyde  crotonique  à  l'aide  de 
l'oxyde  d'argent  ou  par  son  simple  abandon  à  l'air, 
M.  Charon  a  été  amené  à  conclure  que  ce  corps 
était  constitué  par  un  produit  unique  et  non  un 
mélange.  —  Extraction  du  rhodinol  de  l'essence  de 
pelargonium  et  de  l'essence  de  roses;  identité  de  ces 
deux  alcools,  Ph.  Barbier  et  L.  Bouvlault.  —  Les 
recherches  poursuivies  par  ces  deux  savants  dé- 
montrent que  la  portion  principale  de  l'essence  de 
Pelargonium  odoratissimum  est  identique  au  rho- 
dinol, alcool  extrait  par  Eckart  de  l'essence  de 
roses.  C'est  un  liquide  incolore,  légèrement  hui- 
leux, possédant  une  agréable  odeur  de  rose.  Il 
répond  à  la  formule  Ci0  H20  O.  —  Sur  quelques 
Bactériacées  de  la  Pomme  de  terre,  E.  Roze.  — 
L'examen  de  tubercules  portant  de  petites  perfora- 
tions subérifiées  ont  montré  à  M.  Roze  que  ces 
piqûres  étaient  dues  à  une  bactérie.  En  étudiant  à 
de  forts  grossissements,  sur  une  coupe  fraîche, 
les  cellules  formant  la  zone  brunissante  qui  en- 
toure les  perforations,  il  constata  que  les  noyaux 
cellulaires  étaient  remplis  de  corpuscules.  Ceux-ci 
extrêmement  petits  étaient  un  Micrococcus  inco- 
lore, à  contour  ovale-elliptique  mesurant  à  peine 
i,2  u,  X  '/3  ,"■  que  l'auteur  a  dénommé  M.  nuclei 
pour  en  rappeler  la  station.  M.  Roze  a  observe 
dans  des  tubercules  de  la  variété  Richte'rs  Impe- 
rator  une  nouvelle  espèce  de  Micrococcus  de  forme 
ovale-elliptique.  Cette  espèce  est  incolore  et  mesure 
2  u  X  '  "•>  'e  vert  de  méthyle  la  colore  en  bleu. 
Il  l'a  dénommée  M.  Imperatoris,  en  la  considérant 
comme  la  véritable  cause  de  la  maladie  spéciale 
de  la  variété  Richter's  Imperator.  —  Les  Hyposto- 
macèes,  nouvelle  famille  de  champignons  parasites, 
Paul  Vuillemin.  —  L'auteur  a  découvert  deux  nou- 
veaux champignons  parasites  dans  les  aiguilles 
de  conifères.  Le  premier,  Meria  Laricis,  est  l'agent 


LE      MONDE       DES       PLAN  II  s 


d'une  maladie  du  mélèze;  le  second.  Hypostomum 
Flichianum,  attaque  les  Pinus  austriaca  et  mon- 
tana  aux  environs  de  Sens.  Par  leurs  caractères, 
ces  deux  champignons  appartiennent  à  l'ordre  des 
Ustilaginées;  mais  tandis  que  le  Meria,  par  ses 
spores  légères  reproduit  fidèlement  le  type  de  cet 
.  ['Hypostomum,  par  ses  organes  conserva- 
teurs représente  un  état  inférieur  de  son  évolution. 
Ils  constituent  les  représentants  d'une  famille  nou- 
velle rappelant  à  certains  égards  les  Ascomycèles 
et  les  Hyphomycètes. 


Bibliographie. 


Flore  nouvelle  de  la  Chaîne  Jurassique 
et  de  la  Haute-Saône,  par  Paul  Parmentier.  — 
Nous  avons  déjà  signalé  à  nos  lecteurs  l'apparition 
de  cet  excellent  ouvrage  que  vient  d'éditer  la  Société 
d'Histoire  .Naturelle  d'Autun.  Il  nous  a  été  donné  de 
le  parcouriret  de  nous  rendre  compte  des  heureuses 
dispositions  adoptées  par  l'auteur  pour  faire  de 
cet  ouvrage  un  manuel  éminemment  pratique. 
L'œuvre  de  M.  Parmentier,  un  de  nos  plus  savants 
professeurs,  a  du  reste  reçu  la  consécration  de 
botanistes  très  distin  ués,  et  cela  suffit  pour  en 
montrer  la  valeur.  C'est  un  parfait  manuel  d'her- 
borisations, un  vrai  guide  du  botaniste  herbori- 
sant, écrit  pour  donner  sur  le  terrain  même  une 
détermination  rapide  et  provisoire  des  végétaux 
qu  on  rencontre.  Ajoutons  que  le  nombre  consi- 
dérable de  formes  végétales  passées  en  revue 
permet  d'étendre  l'usage  de  cette  flore  à  toutes  les 
régions  de  la  France. 

V.  L. 

Manuel  pratique  pour  le  traitement  du 
Black  -  Rot,  par  Gaston  Lavergne  et  Eugène 
Marre.  —  Ce  travail  contient  une  étude  botanique 
lort  complète  sur  le  champignon  parasite  qui  pro- 
duit le  black-Rot,  maladie  redoutable  de  la  vigne, 
qui  a  causé  de  terribles  ravages  en  iSo,5.  Suivent  les 
indications  pratiques  détaillées  pour  son  traite- 
ment. Une  carte,  deux  planches  coloriées  et  quinze 
ligures  en  ornent  le  texte.  —  Librairie  Masson, 
120,  boulevard  Saint-Germain,  Paris.  —  Prix 
franco  :    2  fr.  70. 


Informations. 

-  >-  D'après  Deutsche  botanischc  Monats  hefte, 
la  conservation  de  la  couleur  des  fleurs  en  herbier 
s'obtient  en  jetant  de  l'acide  salycilique  sur  les 
Heurs  au  moment  de  les  mettre  sous  presse,  ou  en 
imbibant  avec  une  solution  alcoolique  de  cet  acide 
du  papier  buvard.  L'acide  salycilique  peut  être 
remplacé  par  l'acide  borique. 

S>  A  la  séance  de  la  Société  de  botanique  et 
d'entomologie  du  Gers,  tenue  le  5  mars  dans  la 
Bibliothèque  de  la  ville  d'Auch,  M.  Jules  Laborie  a 
présenté  un  Catalogue  des  Plantes  du  Gers  avec 
les  noms  patois. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 


Du 


au   -2i)   Février. 


De  la  part  de  MM.  D.  Bois  (1  broch.)  ;  Nylander 
,2  broch.;;  Louis  Dean  (1  broch.);  Félicien  Lande 
1   broch.);  H'=  Marcailhou  d'Avmeric  (3  broch.); 
D'  X.  Gillot  (4  broc). 
Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

Nous  avons  reçu  du  D'  Lange,  de  Copenhague, 
un  petit  échantillon  sans  racine  de  VEpilobium  la- 
tifolium  L.  Cet  échantillon  provient  d'Islande. 

On  sait  que  cette  rare  espèce  figure  dans  les  lllus- 
trationes,  de  Rouv. 

Ainsi  donc,  grâce  au  savant  botaniste  Dr  Lange, 
notre  collègue,  l'Herbier  de  l'Académie  possède  au' 
moins  un  échantillon  de  cette  espèce  boréale  et  ren- 
ferme la  collection  complète  et  généralement  bien 
représentée  des  Epilobes  européens. 

De  MM.  David  Hageun  et  John  Kallstram,  de 
Falun  (Suède),  par  voie  d'achat,  deux  parts  admi- 
rablement   préparées  d'Epilolium  angustifolium  L. 

De  M.  L.  Bruneau,  de  Montmédy,  un  envoi  de 
plantes  intéressantes  destinées  à  l'herbier  compa- 
ratif du  Maine.  Echange. 

De  V Association  pyrénéenne,  par  voie  d'échange, 
un  superbe  envoi  de  Renonculacées,  Droséracées  et 
Onothéracées,  dont  les  nombreux,  rares  et  impor- 
tants représentants  bien  préparés  vont  enrichir 
considérablement  les  sections  de  l'herbier  de  l'Aca- 
démie. Nos  félicitations  à  M.  L.  Giraudias,  notre 
collègue,  le  distingué  président  de  la  précieuse 
Association. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H    LÉVEILLÉ 


Typographie  Ed.  Monnayer. 


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lAffeotions  de  la  Moelle  épinière,  Convulsions,  I 
I   Crises,  Vertiges,  Eblouissements,  Fatigue    I 
\cêrébrale, Migraine, lnsomnie,Spermatorrhée\ 

Guérison  fréquenta.  Soulagement  toujours  certain 

JPar  le  SIROP  de  HENRY  MUREl 

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chroniques,  les  Cattrrhes  invétérés,  la  Phtisie  tuber- 
culeuse à  toutes  les  périodes  surtout  aux  1"  et 
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recommandée  aux  enfanta  faibles,  aux 
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Les  annonces  du  MONDE  DES  PLANTES,  sont  reçues  chez 
AUBERT,    régisseur    exclusif      22,     rue    de    la'  Barre,    Paris 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 6  fr. 

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Les    Abonnements    parlent   du     1er   Octobre    ou    du 
i"  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme  réabonnée. 


DEPOTS    : 

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Ph.  Heinsberger,  13,  First  Avenue. 

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Square: 

PARIS 

J.-B,  Baillikre  et  Fils,  19,  rue  Hautefeuille, 
Jacques    Leciievalier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  L23,  rue  Racine. 

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LE     MONDE     DES     PLANTES 


MM. 
ARBOST  Jos. 
BALLE  Emile. 
BEÀL  J. 

B0CQCILL0N-LIM0LS1N. 
BODIMER  Ém. 
De  CANDOLLE  Cas. 
CAPODURO  Maries. 
CHRISTIAN  BAY. 
COBBEVON    H. 
DANIEL  L. 
DEBEAUX  0. 
DESCHAMPS  Em. 
DEPUIS  P. 


Est    publié    avec  la   Collaboration    de 


GADECEAU  Ém. 

GENTIL  Amb. 

GIARD  A. 

GILLOT  X. 

GONOD  D'ARTEMARE. 

GRAY  Cn. 

De  HELDREICH  Tn. 

HÉRIBAUD  Jn. 

HISINGER  (Baron  Ed.) 

HITCHCOCK  A. -S. 

IVANITZKY  N. 

LE  GENDRE  Cil.  ' 

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LETACQ  A.  L. 
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MUELLER   (Baron   Von) 
OLIVIER   Ern. 
RENAULD   F. 
ROUY  G. 
SADA   A. 

SPAL1K0WSKI    Ed. 
TRELEASE  W. 
WI1EELER  C.  F. 


Tout  ce  <|ui  concerne  la  Direction  doit  être  adresse  à  M.  H.  Léveillé,  104,  rue  de  Flore,  Le  Mans  (Sarthe) 
Fiance  ;  —  et  ce  qui  concerne  la  Rédaction,  à  M.  A.  Aooque,  à  Auxi-le-Chàteau  (Pas-de-Calais)  France. 

Adresser  les  demandes  d'abonnements  et  mandats  à  M.  Monnoyer,  Imprimeur-Éditeur,  12,  place  des  Jacobins, 
Le  Mans  (Sarthe)  France.  Il  n'est  pas  envoyé  de  numéro  spécimen  gratuit. 

Les  abonnes  a  l'étranger  sont  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandats  de 
poste  internationaux,  en  chèques  ou  lettres  de  change  payables  au  Mans,  à  la  Banque  de  France,  au  Comptoir 
d'Escompte,  au  Crédit  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

Un  abonnement  gratuit  sera  servi  à  toute  personne  qui  procurera  à  la  Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  aussi 
longtemps  que  les  abonnements  procurés  seront  renouvelés. 

En  1001,  un  prix  de  600  francs       ra  décerné  a  l'auteur  du  meilleur  travail  sur  la  botanique  paru  dans  le  Monde  des 

Plante*  du  1er  octobre  1893  an  i  '  septembre   ; Les  mémoires  devront  Cire  aussi  concis  que  possible,  el  exchisivc- 

meiii  rédigés  en  français.  La  seule  condition  pour  concourir  csl  d'être  abonné  au  Monde  des  Plantes  pendant  la  durée 
u    concours. 

La  Librairie  médicale  el  -  ienliflque  Jacques  LECBEy.At.iEit,  23,  rue  Itacine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro- 
duction de  la  bande  imprimée  de  la  Revue,  une  remise  de  lo  ■>/»  sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peuvent 
désirer. 


5°  Année  (20  Série) 


N"  78 


1"  Mai  1896 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 


%evue  Internationale  illustrée  de   Botanique. 


LA  GREFFE  DEPUIS  L'ANTIQUITÉ  JUSQU'A  NOS  JOURS 
Par  L.  Daniel 

'Docleur-ès-scicnccs,  Professeur  ait  Lycée  de  'Rennes 


Introduction 

En  composant  cet  ouvrage,  nous  ne  nous 
sommes  nullement  dissimulé  les  difficultés  de 
notre  entreprise. 

L'art  de  la  greffe  est  un  de  ceux  qui  ont  été 
l'objet  de  recherches  en  tous  sens  depuis  les  temps 
les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours.  Et  pourtant 
il  est  encore  un  de  ceux  qui  réservent  au  prati- 
cien et  à  l'amateur  de  nombreuses  surprises,  et 
il  semble  qu'il  ait  défié  les  savants,  car  l'explica- 
tion rationnelle  et  complète  de  la  greffe  reste  en- 
core à  trouver. 

Il  ne  peut  donc  qu'être  fructueux  pour  le  sa- 
vant et  le  praticien  (quoi  qu'on  en  ait  dit,  l'un 
est  le  complément  de  l'autre)  de  faire  des  re- 
cherches nouvelles,  à  l'aide  de  méthodes  égale- 
ment nouvelles. 

Mais  cela  ne  suffit  pas.  Pour  être  sûr  d'avoir 
trouvé  des  nouveautés,  il  est  indispensable  de 
connaître  tout  ce  qui  a  été  fait  sur  un  sujet  aussi 
rebattu  et  de  savoir  discerner  les  observations 
sérieuses  des  observations  erronées  ou  de  mau- 
vr.ise  foi. 

Malheureusement,  en  effet,  tout  n'est  pas  cer- 
titude dans  les  connaissances  que  nous  ont  lé- 
guées nos  devanciers.  Que  de  résultats  ont  été  dé- 
crits, contestés,  affirmés  à  nouveau  par  les  uns 
pour  être  rejetés  par  d'autres,  sans  que  l'entente 
ait  pu  définitivement  s'établir  ! 

La  greffe  du  Platane  est  un  des  exemples  les 
plus  frappants  de  l'incertitude  et  de  la  confusion 
qui  ont  longemps  régné  dans  cette  branche  de 
l'Horticulture.  Les  Agronomes  grecs  et  latins 
considéraient,  en  effet,  le  Platane  comme  l'arbre 


Que  quibus  hospitium  prœstent  virgulta  docebo 
Qua;  sit  adoptivis  arbor  onusta  comis. 

Palladius. 

le  plus  propre  à  la  greffe  et  lui  attribuaient  les 
propriétés  les  plus  merveilleuses. 

Les  auteurs  du  xviiic  siècle,  en  particulier 
Tschudy,  sont  tombés  dans  l'excès  contraire  en 
prétendant  que  toutes  les  plantes  placées  sur  cet 
arbre  périssaient  rapidement  et  qu'il  ne  suppor- 
tait pas  même  sa  propre  greffe. 

En  réalité,  nos  expériences  nous  ont  prouvé 
que,  dans  notre  pays  du  moins,  si  la  greffe  du 
Platane  est  assez  difficile  à  réussir,  elle  n'est  nul- 
lement impossible. 

On  voit  par  cet  exemple  (il  serait  facile  d'en 
citer  bien  d'autres  du  même  genre)  que  dans 
beaucoup  d'affirmations  des  Anciens,  qui,  à  pre- 
mière vue,  paraissent  fort  exagérées,  il  peut  y 
avoir  une  part  de  vérité  qu'il  est  utile  de  déga- 
ger. 

On  ne  devrait  nier  la  possibilité  des  résultats 
rapportés  par  un  auteur  sérieux,  soit  d'après  ses 
propres  essais,  soit  même  d'après  la  tradition, 
qu'après  avoir  répété  soigneusement  ses  expé- 
riences en  se  plaçant  dans  des  conditions  aussi 
identiques  que  possible.  Encore  un  résultat  né- 
gatif n'est-il  jamais  un  critérium  absolu. 

Combien  de  greffeurs,  en  présence  de  sem- 
blables échecs  dus  à  leur  inexpérience  ou  à  des 
circonstances  défavorables  qu'ils  n'ont  pas  su 
éviter,  n'ont-ils  pas  affirmé  hautement  l'impos- 
sibilité de  greffes  qui  ont  été  réussies  depuis?  11 
suffit  de  citer  les  greffes  herbacées  rapportées  par 
Olivier  de  Serres  et  la  greffe  des  Cactées, 
qu'on  affectait  dédaigneusement  de  prendre  au 
commencement  du  xix°  siècle  pour  des  boutures  ! 

Pourquoi  sans  raisons  sérieuses  refuser  aux 
autres  la  conscience  dans  les  recherches  et  Thon- 


74 


I  E  MONDE  DES  PLANTES 


nêteté  scientifique  dont  on  est  si  fier  soi- 
même? 

Mais,  nous  devons  l'avouer,  admettre  sans 
tout  ce  qui  a  été  écrit  sur  la  greffe  se- 
rait aussi  ridicule  que  de  nier  à  priori  les  résul- 
tats cités  par  certains  auteurs. 

Tout  le  monde  sait  que  bien  des  anciens  com- 
pilateurs ont  accepté  trop  facilement  comme  réel- 
les des  fictions  poétiques  ou  se  sont  laissés  eux- 
mêmes  emporter  par  leur  imagination.  Nous 
savons  aussi  par  expérience  qu'il  est  bien  diffi- 
cile de  faire  certaines  vérifications  quand  les  laits 
rapportés  se  réduisent  à  une  simple  affirmation 
et  quand  les  méthodes  employées  ne  sont  pas 
indiquées. 

Pourtant  si  la  greffe  est  aujourd'hui  encore 
imparfaitement  connue,  ce  ne  sont  pas  les  tra- 
vaux théoriques  et  pratiques  sur  ce  sujet  qui  ont 
manqué  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours. 

Il  y  a  bientôt  1900  ans,  le  naturaliste  Pline 
disait  déjà  :  «  Cette  partie  de  la  civilisation  est 
depuis  longtemps  arrivée  au  plus  haut  point.  Les 
hommes  ont  tout  essayé  ..  Depuis  longtemps, 
on  ne  trouve  plus  rien  de  nouveau...   » 

Prises  à  la  lettre,  les  paroles  de  Pline  auraient 
dû  décourager  les  chercheurs  et  supprimer  toute 
initiative  ultérieure.  Nous  ne  nous  y  arrêterions 
pas  si  elles  ne  contenaient  un  enseignement  que 
devrait  soigneusement  méditer  quiconque  s'oc- 
cupe de  l'art  de  la  greffe  avec  le  désir  de  le  per- 
fectionner. 

On  ne  sait  pas  assez,  ou  plutôt  l'on  n'a  pas 
toujours  voulu  savoir,  que  les  Anciens  avaient 
porté  l'art  de  la  greffe  à  un  assez  haut  degré  de 
perfection.  Faute  d'avoir  lu  avec  soin  les  écrits 
des  Agronomes  grecs,  latins,  arabes  et  autres, 
combien  d'auteurs  modernes  ont  pu  s'attribuer 
l'invention  de  greffes  déjà  connues  depuis  long- 
temps :  greffes  sur  racines,  greffes  sur  bouture, 
greffes  en  placage,  greffes  de  boutons  à  fruits, 
grcllé  herbacée,  etc. 

Ce  plagiai  involontaire  (soyons  indulgents 
pour  le  plus  grand  nombre)  existait  déjà  lui-même 
du  temps  de  Pline  qui  le  mentionne  à  propos 
de  la  greffe  en  écusson. 

«  Ceux,  dit-il,  qui  favorisent  les  modernes 
prétendent  que  ce  genre  de  greflc  est  d'invention 
récente,  mais  on  le  trouve  usité  même  chez  les 
anciens  Grecs.  » 

Désireux  d'éviter  les  plagiats  que  nous  venons 
de  critiquer,  nous  avons  tenu,  avant  de  donner 
les  résultats  de  nos  recherches  personnelles,  a 
faire  un  historique  aussi  complet  que  possible  de 


la  greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours  (1). 

Naturellement,  dans  cet  historique  nous  ferons 
seulement  figurer  tant  au  point  de  vue  de  la 
théorie  que  de  la  pratique  du  greffage,  ce  qui 
nous  a  paru  vraiment  neuf  et  original  au  moment 
on  écrivait  l'auteur  dont  nous  analyserons  le  tra- 
vail. 

Il  est  bon  de  faire  remarquer  encore  que  les 
procédés  de  greffage  décrits  pour  la  première  fis 
dans  les  ouvrages  des  anciens  Agronomes  n'ont 
pas  en  général  été  trouvés  par  eux,  soit  que  les 
écrits  du  véritable  inventeur  aient  été  perdus, 
soit  que  l'écrivain  ait  simplement  consigné  les 
procédés  employés  dans  son  pays  par  les  gens 
du  métier.  Or,  comme  aujourd'hui  encore,  ces 
procédés  se  transmettaient  par  tradition  ou  étaient 
enseignés  par  ceux  qui,  ayant  voyagé  dans  d'autres 
pays,  en  avaient  rapporté  des  procédés  inconnus 
chez  eux. 

Dans  ces  conditions,  ce  serait  folie  de  vouloir 
fixer  l'inventeur  de  chaque  procédé  de  greffage. 
Le  but  de  notre  historique  sera  donc  simplement 
d'indiquer,  dans  la  mesure  du  possible,  l'évolu- 
tion de  la  greffe. 

Après  avoir  suivi  avec  soin  cette  évolution,  on 
sera  surpris  que  l'art  de  la  greffe  ait,  depuis 
longtemps,  fait  peu  de  progrès  au  point  de  vue 
des  procédés.  D'ailleurs  ce  n'est  pas  dans  cet  or- 
dre d'idées  que  les  progrès  peuvent  être  bien 
tranchés  et  bien  utiles.  Les  procédés  actuelle- 
ment connus  peuvent,  avec  de  légères  modifica- 
tions suivant  les  milieux  et  les  plantes,  servir  à 
tous  les  besoins,  à  condition  de  savoir  les  appli- 
quer. 

Mais  pour  cela,  il  ne  faut  pas  opérer  empiri- 
quement, comme  on  l'a  toujours  fait.  C'est  la 
science  qui  doit  servir  de  guide. 

Or,  à  ce  point  de  vue,  la  connaissance  des 
lois  suivant  lesquelles  se  fait  la  reprise  anatomi- 
que,  les  conditions  physiologiques  qui  permettent 
ou  non  de  souder  deux  plantes  par  la  greffe,  les 
effets  produits  par  des  greffes  répétées  soit  direc- 
tement sur  le  greffon,  soit  plus  indirectement 
sur  la  postérité,  etc.,  sont  des  questions  impor- 
tantes, ignorées  ou  peu  connues  des  anciens,  et, 
avouons-le,  trop  négligées  encore  de  nos  jours. 

(1)  La  longueur  et  les  difficultés  d'un  semblable- 
travail  sont  telles  que,  malgré  nos  efforts  pour  donner 
un  historique  complet  et  précis,  il  peut  se  faire  que 
nous  ayons  commis  nous-méme  des  erreurs  ou  fait 
des  oublis.  Nous  accepterons  avec  reconnaissance  les 
critiques  et  les  rectifications  qu'on  voudra  bien  nous 
adresser. 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


75 


Cet  historique  montrera  les  premières  tenta- 
tives d'explication  scientifique  delà  greffe  depuis 
l'application  du  microscope  à  l'anatomie  des 
plantes  ;  il  précisera  ce  qui  a  été  fait  jusqu'ici  dans 
cette  voie. 

L'on  ne  sera  pas  surpris  que,  contrairement  à 
ce  que  nous  avons  fait  remarquer  pour  les  pro- 
cédés de  greffage,  l'anatomie  et  surtout  la  phy- 
siologie delà  greffe  soient  encore  insuffisamment 
étudiées  et  que  de  nombreux  progrès  restent  à 
réaliser  dans  cet  ordre  d'idées. 

Nous  serons  heureux  si  notre  exposé  impartial 
provoque  chez  tous  les  greffeurs  le  désir  de  faire 
de  nouvelles  recherches,  suivies  et  sérieuses,  sur 
un  art  dont  la  pratique  intéresse  au  plus  haut 
point  l'Agriculture  comme  l'Horticulture,  et  dont 
la  théorie  complète  peut  avoir  des  conséquences 
importantes  au  point  de  vue  de  la  Biologie  gé- 
nérale. 

HISTORIQUE. 

Chapitre  I 
Origine  de  la  greffe. 

«  L'origine  de  la  greffe  se  perd  dans  la  nuit 
des  temps  »  :  telle  est  la  phrase  consacrée  que 
l'on  trouve  dans  presque  tous  les  traités  moder- 
nes concernant  cette  opération. 

Il  est  bien  possible,  en  effet,  que  la  greffe  ait 
été  connue  de  temps  immémorial  ;  mais  on  pour- 
rait to  Jt  aussi  raisonnablement  soutenir  l'opinion 
contraire,  ainsi  qu'on  va  pouvoir  s'en  convaincre. 

Moïse  (i)  parle,  en  termes  obscurs  à  force 
d'être  concis,  de  la  culture  des  arbres,  mais  il 
ne  dit  nulle  part  qu'on  doive  les  greffer  (1585 
avant  J.-C). 

Homère  (2)  décrit  les  jardins,  entre  dans  beau- 
coup de  détails  sur  la  culture  de  la  vigne,  du  poi- 
rier, du  grenadier,  du  figuier  et  de  l'olivier, 
mais  il  n'indique  pas  que  la  greffé  ait  été  prati- 
quée de  son  temps  (ixe  ou  xc  siècle  avant  J.-C.) 

Hésiode  (3),  le  plus  ancien  des  agronomes 
grecs,  garde  le  même  silence;  pourtant,  étant 
donné  le  sujet  de  son  poème,  il  eût  dû  plus  que 

(1)  Moïse,  Lèvitiauc,  chap.  19,  v.  23  et  suiv.  — 
Quelques  commentateurs  ont  voulu  voir  dans  le  terme 
obscur  de  Circoncision,  dont  il  se  sert  à  l'égard  des  ar- 
bres cultivés,  l'opération  de  la  greffe  (Cahen,  par" 
exemple).  Rien  ne  paraît  justifier  cette  opinion  (cf. 
Calmet  et  la  majeure  partie  des  commentateurs  de 
la  Bible). 

(2)  Homère,  Odyssée,  Liv.  VII,  v.  115  et  suiv. 

(3)  Hesiodi  Opéra  et  Dies,  latini,  in-folio,  1471. 


tout  autre  décrire  cette  opération  (ixc  siècle  avant 
J-C). 

On  admettra  difficilement  que  ces  trois  au- 
teurs aient  pu,  s'ils  l'avaient  connu,  négliger  de 
parler  d'un  art  aussi  merveilleux  que  la  greffe, 
quand  ils  décrivaient  d'autres  opérations  moins 
importantes. 

Toutefois,  d'après  Manilius  (i),  le  silence 
d'HnsioDE  ne  serait  pas  concluant,  car  il  aurait 
parlé  de  la  greffe  dans  des  ouvrages  qui  ne  sont 
pas  parvenus  jusqu'à  nous;  c'est  évidemment  cet 
art  que  Manilius  a  en  vue  dans  ce  passage  : 
«  Atqiie  arbusia  vagis  esseut  quod  adultéra  po- 
mis.  » 

Mais  d'autre  part,  Scaliger  prétend  que  Mani- 
lius a  confondu  les  poèmes  qui  passaient  pour 
être  d'ORPHÉE  avec  ceux  d'HËsiODE,  ce  qui  ferait 
remonter  l'invention  de  la  greffe  au  xivc  siècle 
avant  J.-C. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  donnerons,  à  titre  de 
pure  curiosité,  les  diverses  hypothèses  qui  ont 
été  émises  sur  l'origine  de  la  greffe. 

Théophraste  (2),  ayant  remarqué  que  des 
graines  semées  accidentellement  par  les  oiseaux 
dans  les  fentes  et  les  creux  des  arbres  donnent 
naissance  à  des  plantes  tout  comme  si  elles 
étaient  placées  dans  le  sol.  pense  que  c'est  de  là 
qu'est  venue  l'idée  de  la  greffe  par  inoculation. 

Pline  (3),  à  propos  de  la  greffé  en  fente,  émet 
une  idée  bien  plus  invraisemblable.  «  Un  culti- 
vateur soigneux,  dit-il,  voulant  donner  à  sa  ca- 
bane la  palissade  d'une  haie,  enfonça  dans  du 
lierre  vif  ses  pieux  pour  les  préserver  de  la  pour- 
riture. Ces  pieux,  saisi  par  les  lèvres  vivantes  de 
la  plaie,  puisèrent  leur  vie  à  une  vie  étrangère, 
et  l'on  connut  qu'une  tige  peut  tenir  lieu  de 
terre.  » 

Macrobe  (4),  trouvant  sans  doute  que  l'art  de 
la  greffe  est  trop  beau  pour  être  d'origine  hu- 
maine, le  considère  comme  un  bienfait  des  dieux 
et  prétend  que  c'est  Saturne  qui  l'a  montré  aux 
habitants  du  Latium. 

(A  suivre.)  L.  Daniel. 


(i)  Manilius,  Liv.  II,  v.  22. 

(2)  Théophraste,  De  Causis  plantarum,  cap.  23, 
Lib.  II,  et  cap.  4,  Lib.  V. 

(3)  Pline,  Histoire  naturelle,  Liv.  XVII,  sect.  24. 
traduction  Nisard. 

(4)  Macrobe,  Saturnales,  II,  c.  7,  217.  —  Huic 
Deo  insertiones  surculorum  pomorumque  educationes 
et  omnium  huiuscemodifertiliumtrib'junt  disciplinas... 


76 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


Académie    internationale    de    Géo- 
graphie botanique. 

Par  décision,  en  date  du  15  avril,  M.  R  Maire. 
de  Dijon,  est  nomme  Membre  auxiliaire  de  l'A- 
cadémie. 

Le  Directeur, 

William  Trklease. 

Le  lot  de  notre  tombola  du  Momie  des  Plan- 
qui  sera   tirée  le    Ier  juillet,  consistera  dans 
les  volumes  parus  et  à  paraître  de   la   Horc  de 
France  de  Rouy  et  Fotjcaud. 

MM.  les  Académiciens  titulaires  voudront  bien 
envoyer  au  plus  tôt,  au  secrétariat,  leurs  pro- 
positions en  vue  de  la  présentation  de  deux  can- 
didats à  élire  comme  Académiciens  titulaires  en 
remplacement  de  MM.  les  professeurs  G.  de 
Lagerheim  et  LuigiBoRDi  rayés,  après  avis,  pour 
non  paiement  de  la  cotisation  annuelle  et  si- 
lence continu  depuis  trois  ans  (1). 

MM.  Ferd.  Rexauld,  E.  Gonod  d'Artemare 
et  H.  LéveillÈ,  conformément  à  l'article  XI  du 
règlement  de  l'Académie,  ont  l'honneur  de  pré- 
senter la  modification  suivante  à  l'article  II  du 
même  règlement  ainsi  conçu  :  «  Le  Directeur 
de  l'Académie  est  élu  pour  un  an  par  les  seuls 
Académiciens,  et  n'est  pas  immédiatement  rééli- 
gible.  » 

Ils  proposent  la  rédaction  suivante  : 

Le  Directeur  de  l'Académie  est  élu  pour  un  an 
par  tous  les  membres  de  l'Académie  sur  la  présen- 
tation d'une  liste  de  trois  noms  choisis  par  les  seuls 
Académiciens;  il  est  perpétuellement  rééligible. 

Ils  proposent  à  l'article  Y  des  statuts  l'addition 
suivante  : 

3°  'De  former,  sous  le  nom  de  collectio  planta- 

KUM    TOTIUS  ORRIS   USO.I  AM   RARISS1MARUM,  EDITA 
SUB  AUSPICHS  ACADEMIE  INTERNATIONALE  PHYTO- 

GEOGRAPHic.ï  cenomanensis,  une  collection  des 
plantes  rarissimes  du  globe  en  $0  parts  pour  chaque 
.  Les  honorables  Académiciens,  pour  justi- 
fier leurs  propositions,  se  bornent  à  signaler 
l'union  plus  intime, la  vie  plus  active  qui  résul- 
terait de  son  adoption. 

En  outre,  grâce  à  l'addition  de  la  dernière 
partie  de  la  modification  au  règlement,  l'avenir 
de  l'Académie  serait  assuré  par  la  continuité  de- 
là Direction  qui  ne  serait  pas  interrompue  par  la 
mort  soudaine  du  Directeur  ou  du  Secrétaire 
perpétuel. 

(1)  Nous  recevons  au  dernier  moment  et  dans  les 
meilleurs  termes  la  démission  de  M.  G.  de  Lagerheim. 


Le  Secrétaire  de  l'Académie  se  propose,  en 
outre,  d'indiquer  prochainement  à  ses  collègues 
où  en  est,  au  point  de  vue  scientifique,  financier 
et  des  relations  extérieures,  l'Académie,  et  de 
soumettre  à  tous  les  Académiciens  des  projets 
d'avenir. 

Nous  rappelons  que  tous  les  Académiciens  titu- 
laires, correspondants,  associés  libres,  membres  d'hon- 
neur, auxiliaires,  sont  appelés  à  se  prononcer  sur 
l'opportunité  et  l'admission  ou  le  rejet  du  nou- 
veau texte  proposé.  Ils  voudront  bien  envoyer 
leur  vote  et  leur  opinion  au  secrétariat  avant  le 
I"'  juillet  prochain. 


Rappel  d'une  note  sur  Madagascar, 
extraite  des  œuvres  complètes  du 
philosophe  et  naturaliste  Bonnet 
de  Genève- 

Un  des  plus  habiles  et  des  plus  infatigables  na- 
turalistes de  notre  siècle  (1)  écrivait  ce  qui  suit 
à  un  de  ses  intimes  amis,  en  date  de  l'île  de 
Bourbon,  le  18  avril  1771. 

«  Quel  admirable  pays  que  Madagascar!  ce 
n'est  point  dans  une  course  rapide  qu'on  peut 
parvenir  à  reconnaître  ses  riches  productions  : 
ce  serait  l'étude  d'une  longue  suite  d'années  ; 
encore  faudrait-il  des  Académies  entières  pour 
une  si  abondante  moisson. 

«  C'est  à  Madagascar  qu'est  la  véritable  terre 
de  promission  pour  les  naturalistes;  c'est  laque 
la  nature  semble  s'être  retirée  comme  dans  un 
sanctuaire  particulier,  pour  y  travailler  sur  d'au- 
tres modèles  que  ceux  auxquels  elle  s'est  asser- 
vie dans  d'autres  contrées.  Les  formes  les  plus 
insolites  et  les  plus  merveilleuses  s'y  rencontrent 
à  chaque  pas. 

«  Le  Dioscoride  du  Nord  y  trouverait  de  quoi 
faire  dix  éditions,  revues  et  augmentées,  de  son 
Systema  naiurœ,  et  finirait,  sans  faute,  par  conve- 
nir de  bonne  foi,  qu'on  n'a  encore  soulevé  qu'un 
coin  du  voile  qui  couvre  les  productions  éparses 
de  la  Nature.  On  ne  peut  s'empécher,  à  la  vue 
des  trésors  répandus  à  pleines  mains  sur  cette 
terre  fertile,  de  regarder  en  pitié  ces  sombres 
spéculateurs  de  cabinet,  qui  passent  leur  vie  à 
forger  de  vains  systèmes,  et  dont  tous  les  efforts 
n'aboutissent  qu'à  faire  des  châteaux  de  cartes. 
Ne  les  comparerions-nous  pas  à  ce  fils  d'Eole, 
dont  nous  parlent  les  poètes  ?  Comme  Sisvphe, 
ne  se  rebutteront-ils  jamais  de  rouler  le  rocher 

(1)  Commerson. 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


77 


du  bas  d'une  montagne  en  haut,  d'où  il  retombe 
sur  le  champ?  Ils   devraient  savoir  cependant 
qu'ils  n'ont  peut-être  pas  encore  un  seul  genre 
déterminé;  que  tous  leurs  caractères  classiques, 
génériques,  etc.,  sont  précaires;  que  toutes  les 
lignes  de  démarcation  qu'ils  ont  tracées,  s'éva- 
nouissent à  mesure  que  les  genres  et  les  espèces 
intermédiaires  comparaissent.  Quelle  présomp- 
tion de  prononcer  sur  le  nombre  et  la  qualité  des 
plantes  que  peut  produire  la  nature,  malgré  toutes 
les  découvertes  qui  restent  à  faire!  Linneus  ne 
propose  guère  que  sept  à  huit  mille  espèces  de 
plantes.  On  prétend  que  le  célèbre  Sherarden  en 
connaissait  plus  de  seize  mille  ;  et  un  cultivateur 
moderne  a  cru  entrevoir  le  maximum  du  règne 
végétal,  en  le  portant  à  vingt  mille  espèces.  J'ose 
dire  cependant  que  j'en  ai  déjà  fait,  à  moi  seul, 
une  collection  de  vingt-cinq  mille;  et  je  ne  crains 
point  d'annoncer  qu'il  en  existe  au  moins  quatre 
à  cinq  fois  autant  sur  la  surface  de  la  terre  :  car 
je  ne  puis  raisonnablement  me  flatter  d'être  par- 
venu à  en  recueillir  la  quatrième  ou  la  cinquième 
partie... 

«  Un  ami  a  bien  voulu  me  faire  un  herbier  des 
plantes  de  la  côte  de  Coromandel  ;  je  n'en  ai  pas 
reconnu  une  vingtaine  dans  VHortus  de  la  côte 
de  Malabar.  Il  faut  donc  regarder  tous  les  sys- 
tèmes faits  et  à  faire  encore  pendant  longtemps, 
comme  autant  de  procès-verbaux  des  différents 
états  de  pauvreté  où  en  étaient  la  science  et  l'au- 
teur à  l'époque  de  son  système. 

«  Le  bon  Chevalier  de  l'Étoile  polaire  me  fait 
sourire,  lorsqu'il  nous  assure  qu'il  a  fait  la  voûte 
de  son  édifice.  Il  me  semble  le  voir  au  milieu  de 
toutes  les  refontes  de  son  Pimix,  occupé  à  re- 
monter un  modèle  delà  machine  de  Marly,  dont 
on  ne  lui  présenteraient  les  pièces  de  rapport 
qu'après  lui  en  avoir  préalablement  soustrait  les 
neuf  dixièmes.  Je  ne  prétends  point  parla  déro- 
ger au  respect  qui  lui  est  dû  ;  j'ai  toujours  été  un 
de  ses  zélés  disciples.  »  Et  Bonnet  ajoute  :  «  Ce- 
lui qui  s'exprimait  avec  tant  de  feu  et  d'agrément, 
avait  fait  le  tour  du  globe,  pour  accroître  nos 
connaissances  en  histoire  naturelle.  Combien 
les  amis  de  la  nature  ont-ils  à  regretter  qu'une 
mort  prématurée  l'ait  enlevé  à  une  science  au 
perfectionnement  de  laquelle  il  avait  consacré 
tous  les  moments  de  sa  laborieuse  et  trop  courte 
vie  !  » 


Onagrariées  des  Deux-Sèvres  et  de 
la  Vienne. 

Onothera  biennis  L.  —  [D.-S.].  —  Airvault 
(Bonniit).  —  [Vienne].  —  Bords  de  la  Vienne, 
depuis  Availles-Limousine  jusqu'à  Chàtellerault 
(Delastre).  —  St-Romain-s-V.  ;  Vaux-s-V.  ;  Mon- 
dion  (Baudin).  —  Leigné-s-Usseau  [Adhumeau). 

—  Croutelle  (Poiraulf).  —  Vendeuvre,  vigne 
inculte  [Didier).  —  Bords  de  la  Gartempe,  de 
Lathus  à  St-Savin  (Violleau,  Ménard). 

Epilobium  spicatum  Lamk.    —    [Vienne] . 

—  Ouzilly;  Scorbé-Clairvault  (Delastre).  — 
St-Christophe  CBaudin). 

Variété E.  latifolium  Roth.,  non  L.  —  La  Ro- 
che, près  Gençay  (Delastre"). 

E.  palustre  L.  —  [D.-S.].  —  St-Sauveur 
(186.1,  /.  Richard).  —  Secondigny;  Neuvy- 
Bouin  (1850,  Guillon).  —  [Vienne],  —  Lathus. 

—  St-Christophe,  lac  de  Chougne  {Baudin). 

E.  tetragonum  L.  et  ses  formes.  ■ —  Assez 
répandu. 

E.  montanum  L.  —  Assez  répandu. 

E.  lanceolatum.  —  Assez  répandu. 

E.  parviflorum  Schrad.  —  Répandu. 

E.  hirsutum  L.  —  Répandu. 

Myriophyllum  spicatum  L.  —  Assez  ré- 
pandu. 

M.  alterniflorum  DC.  —  Assez  répandu. 

M.  verticillatum  L.  —  Assez  répandu. 

Isnardia  palustris  L.  —  Dantia  paluslris. 
(Petit).  —  [D.-S.].  —  Chambroutet;  Cerizay 
(f.  Richard).  —  Beaulieu,  étang  Barou  (SattrJ 
et  Maillard).  —  Ménigoute.  —  Soudan  (B.  Sou- 
che). —  Amailloux  [Guy on).  —  Fenioux;  St- 
Martin-du-Fouilloux  (Gamin).  —  Boësse  (Viol- 
leau).  —  St-André-s-Sèvre  (Régnier).  —  Lit  de 
la  Vonne,  forêt  de  la  Saisine  (Gourheault).  — 
[Vienne].  —  Poitiers;  St-Benoit;  Ozon,  com- 
mune de  Bonneuil-Matours  (Delastre).  —  Lu- 
chapt  (Violleau,  Ménard).  —  Payroux  (Baudin). 

Circaea  lutetiana  L.  —  Assez  répandu  ;  man- 
que dans  plusieurs  localités. 

Hippuris  vulgaris  L.  —  [D.-S.].  —  Pas- 
de-Jeu  (/.  Richard).  —  Tourtenay  (Luiiet).  - 
Niort  (Guillon).  — ■  Mauzé;  Bessines;  Sansais. 
(Sauié).  —  Lezay  (Roufineau).  —  Clussais  (Cail- 
lou, p.).  —  Chizé  (Giraudias).  -  -  Availles. 
—  St-Liguaire  (B.  Souche).  —  Deyrancon  (D ti- 
ret). —  [Vienne].  —  Poitiers;  Gençay;  Len- 
cloitre  (Delastre).  —  Magné  (Tarbazard).  La 
Grimaudière  (Guyon).  —  Marais  du  Placin,  près 
Moncontour    (P.    Cornuatili).    —    Usson;    St- 


78 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


■ndin;  Brion;  St-Maurice;  Couhé  [Baudiii). 
—  Vendeuvre    Dià      .  —  Angliers     Violhau  . 
Trapa  natans    L.  D.-S.].  —  La  Forêt- 

s-Sèvre;  Cerizay;  St-Sauveur;  Thouars;  Meni- 
goute;  Fomperron;  Beaulieu ;  les  Forges.  - 
Parthenay  (/anneau  .  -  -  St-Loup;  Amailloux 
Trayes  (Guillon).  —  Vitré  s 
Maillard).  —  Noirterre;  St-Maurice-la-Fou- 
gereuse  (Toussaint).  —  St-Germier;  St-Martin- 
du-Fouilloux  ;  Yausseroux:  Vasles;  la  Chapelle- 
Bertrand  [B.  Souche).  —  La  Chapelle- Saint- 
Laurent  [Betraud).  —  Fenioux  Gamin  et 
d'Ornano).  —  Le  Busseau  Michekt  .  —  Mon- 
coutant  (E.  Marais).  —  Nueil-s-les-Aubiers 
E.  Nouelle  .  —  Allonne  (Jacquet*.  —  Saint- 
Mard-la-Landc  Duvet  .  —  (Vienne).  -  San- 
xay  Delastre  .  -—La  Vienne,  à  Gouex.  —  La 
Puye  [Parhayird).  —  Bords  de  la  Vienne,  au- 
dessous  du  château  des  Ormes  [d'Argenson).  — 
Châtellerault  [Didier  . 

B.  Souche. 


Évolution  de  l'organisme  muscique. 

(Suite.) 

La  chute  de  la  coiffe  varie  évidemment  avec 
le  processus  évolutif  qui  en  a  déterminé  la  for- 
mation. Dans  les  espèces  où  son  accroissement 
est  symétrique,  c'est-à-dire  également  propor- 
tionnel en  tous  ses  points  à  l'accroissement  de 
la  capsule,  la  coiffe  prend  une  forme  régulière 
qui  lui  assure  une  plus  grande  fixité  au  sommet 
du  fruit,  qu'elle  embrasse  complètement  par 
toute  sa  marge  libre;  dans  ce  es,  elle  ne  se  dé- 
tache ordinairement  que  grâce  à  plusieurs  rup- 
tures longitudinales  intéressant  une  plus  ou  moins 
grande  étendue  de  son  tissu,  et  permettant  aux 
bords  de  s'écarter  du  fruit. 

Au  contraire,  dans  les  espèces  où  son  accrois- 
sement est  asymétrique  et  unilatéral,  elle  se 
trouve  entièrement  déjetée  d'un  seul  coté,  au 
côté  opposé  correspondant  un  sinus  triangulaire; 
dans  ce  cas.  elle  est  bien  moins  adhérente  au 
fruit,  qu'elle  n'embrasse  que  par  une  très  mi- 
nime partie  de  son  cône  terminal. 

La  coiffe  ne  se  détache  pas  spontanément  ; 
mais,  quand  elle  cesse  d'adhérer  au  sporoçone, 
il  suffit  du  moindre  effort  de  la  pluie  ou  du  vent 
pour  la  faire  tomber. 

La  coiffe  des  Hépatiques  n'est  pas  caduque. 
Elle  correspond  à  peu  près,  mais  avec  une  dif- 
férenciation organique  plus  parfaite  et  un  mode 


de  formation  différent,  à  la  vaginule  des  Mousses. 

Dans  ce  groupe,  quand  la  capsule  s'élève  au- 
dessus  de  ses  involucres  à  la  faveur  de  l'élonga- 
tion  du  pédicelle,  elle  est  presque  mûre  et  par 
suite  apte  à  opérer  sa  déhiscence. 

A  l'époque  de  la  maturité  parfaite  cette  déhis- 
cence se  fait  spontanément  ;  il  est  cependant 
facile,  un  certain  temps  avant  le  moment  précis, 
physiologique,  où  les  spores  ont  acquis  tous 
leurs  caractères,  de  la  provoquer  par  une  légère 
pression,  et  il  est  probable  que  très  souvent  ce 
résultat  est  atteint  par  l'intervention  des  agents 
mécaniques. 

Quelle  est  la  cause  organique  de  la  déhis- 
cence, et,  comme  conséquence  inévitable,  quel 
est  son  mode? 

Les  éléments  dont  se  compose  la  paroi  capsu- 
laire,  dans  la  plupart  des  Hépatiques,  sont 
disposés  en  séries  qui  se  contournent  en  une 
spirale  plus  ou  moins  évidente  ;  ces  séries  sont 
interrompues  par  quatre  lignes  longitudinales 
moins  résistantes,  sutures  cellulaires  qui  partent 
d'un  point  quelconque  delà  capsule  et  qui  toutes 
viennent  aboutir  à  son  extrémité  libre. 

Bien  qu'il  soit  difficile  d'être  affirmatif  dans 
une  question  aussi  délicate,  peut-être  serait-il  à 
la  fois  rationnel  et  conforme  à  la  vérité  de  consi- 
dérer ces  quatre  sutures  comme  la  trace,  sur  la 
paroi,  des  cloisons  primordiales  qui  ont  découpé 
létage  supérieur  de  l'embryon  en  quatre  quar- 
tiers cylindriques. 

Quoi  qu'il  en  soit,  elles  représentent  le  moyen 
mis  par  la  nature  à  la  disposition  du  sporogone 
pour  projeter  ses  spores.  Si  un  choc  vient  à  se 
produire;  si,  par  les  temps  humides,  le  pouvoir 
hygrométrique  des  cellules  stériles  les  gonfle 
d'eau  jusqu'à  provoquer  de  leur  part  un  effort 
expansif  contre  l'enveloppe  générale  du  fruit,  les 
sutures  céderont,  et  avec  une  rapidité  qui  s'ex- 
plique par  ce  fait  que  la  rupture  de  la  première 
cellule  détruira  la  cohésion  générale  du  tissu  et 
sera,  pour  les  autres  cellules,  une  excitation  suf- 
fisante pour  en  provoquer  la  séparation. 

Les  cellules  externes  de  la  paroi  forment, 
d'ailleurs,  parleur  réunion,  une  membrane  douée 
d'une  tendance  générale  qui  la  force  à  s'écarter, 
dès  qu'elle  le  peut  et  autant  qu'elle  le  peut,  de 
l'axe  du  sporogone,  à  peu  prés  comme  les  par- 
ties d'une  tige  fendue  en  long  s'écartent  de  l'axe 
de  cette  tige. 

L'erfort  interne  et  l'effort  externe,  en  se  com- 
binant, brisent  les  sutures,  et  étalent  les  quatre 
portions  de  l'enveloppe  capsulairc  en  quatre  val- 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


79 


ves,  dont  la  séparation  s'arrête  en  un  point 
variable,  marqué  par  une  cellule  qui  limite  la 
ligne  suturale. 

Quand  les  valves  sont  écartées,  quelquefois 
elles  restent  planes,  les  cellules  qui  les  compo- 
sent décrivant  une  spirale  à  peine  sensible  ;  mais 
plus  souvent  elles  se  contournent  au  point  de  pren- 
dre un  aspect  filiforme;  ce  phénomène  est  évi- 
demment provoqué  par  la  disposition  spiralée 
très  accentuée  des  cellules,  dont  les  séries  s'en- 
roulent. 

Dans  les  Ricciées,  Hépatiques  rudimentaires, 
il  n'y  a  point  d'enveloppe  capsulaire  proprement 
dite,  et  par  suite  point  de  sutures,  point  de  val- 
ves ;  les  spores  ne  sont  mises  en  liberté  que  par 
la  désorganisation  du  thalle  ;  dans  les  Phasca- 
cées,  Mousses  rudimentaires,  la  paroi  capsu- 
laire ne  comprend  pas  de  sutures,  et  elle  ne 
s'ouvre  pas  spontanément.  Mais  les  sutures  re- 
deviennent évidentes  chez  les  Mousses  typiques, 
où  elles  sont  plus  nombreuses  que  chez  les 
Hépatiques,  et  où  elles  offrent  une  disposition 
particulière.  Il  y  en  a  trois  séries  superposées,  les 
deux  externes  faisant  partie  de  la  paroi  capsu- 
laire, l'interne  courant  dans  la  continuation  de 
l'enveloppe  de  l'archéspore. 

A  l'extérieur,  la  suture  est  unique,  et  non  lon- 
gitudinale, mais  circulaire  ;  elle  représente  une 
ligne  de  moindre  résistance  délimitant  une 
calotte  sphérique,  apiculée  ou  non,  et  fermant 
supérieurement  l'ouverture  de  la  capsule.  Cette 
suture  venant  à  céder,  par  le  jeu  des  cellules  de 
la  paroi  et  aussi  sous  l'effort,  provoqué  par  ses 
propriétés  hygrométriques,  de  la  couche  interne 
de  l'enveloppe,  la  calotte,  ou  opercule,  tombe, 
soit  spontanément,  soit  emportée  par  le  vent. 

Les  sutures  moyennes  sont  longitudinales  ; 
elles  sont  très  rarement  au  nombre  de  quatre, 
comme  chez  les  Hépatiques,  plus  souvent  au 
nombre  de  huit,  seize,  trente-deux  ou  soixante- 
quatre  ;  mais  elles  peuvent  être  sans  doute  con- 
sidérées comme  correspondant  aux  cloisons 
primordiales  différenciées  dans  les  disques  super- 
posés de  l'embryon  :  de  cette  manière,  la  mem- 
brane qui  les  renferme  ne  se  diviserait  normale- 
ment qu'en  quatre  valves,  se  subdivisant  ensuite 
selon  les  lignes  secondaires  dedéhiscence  qui  ne 
se  différencient  point  dans  les  Jungermanniées, 
les  Andréacées,  les  Tetraphis. 

La  rupture  des  sutures  moyennes,  provo- 
quant l'épanouissement  des  dents  péristomien- 
nes  externes,  ouvre,  après  la  chute  de  l'oper- 
cule, la  cavité   de  la   capsule.  Cependant,  dans 


de  nombreuses  espèces,  cette  cavité  est  encore, 
en  totalité  ou  en  partie,  close  par  la  membrane 
du  sac  sporigène  externe  ;  cette  membrane, 
dans  sa  partie  supérieure,  comprend  aussi  des 
sutures,  qui  se  brisent,  en  raison  de  l'hygro- 
scopicité  des  portions  contextées  qu'elles  sépa- 
rent ;  après  leur  rupture,  l'émission  des  spores 
ne  rencontre  plus  d'obstacle. 

Chez  les  Hépatiques,  elle  se  fait  brusque- 
ment, par  l'intervention  des  cellules  stériles 
ou  élatères  qui,  en  se  roulant  avec  élasticité, 
grâce  à  leurs  fibres  spirales,  au  milieu  des 
amas  de  spores,  les  disséminent  de  tous  côtés. 
Au  moment  où  les  valves  se  séparent,  c'est 
comme  un  nuage  de  filaments  et  de  globules, 
qui  tressaillent  et  s'écartent  vivement.  Toutes 
les  élatères  ne  sont  pas  projetées  avec  les 
spores;  il  en  est  qui  restent  adhérentes,  soit 
I  au  centre  de  la  capsule,  soit  à  l'extrémité  des 
valves.  Il  est  évident  que  la  différence  entre 
les  unes  et  les  autres,  en  apparence  considéra- 
ble au  point  de  vue  morphologique,  et  d'ail- 
leurs constante,  est  très  peu  importante  au 
point  de  vue  physiologique  :  en  effet,  les 
élatères  représentant  en  quelque  sorte  une 
columelle  d'éléments  stériles,  il  importe  peu 
qu'elles  se  séparent  plutôt  de  l'une  que  de 
l'autre  des  extrémités  de  l'axe  de  la  capsule. 

L'éjaculation  des  spores  des  Mousses  n'est 
point  servie  par  des  éléments  particuliers. 
Dans  les  cas  où  elle  s'accomplit  avec  une 
certaine  vivacité,  elle  est  sans  doute  provo- 
quée soit  par  la  formation  de  gaz  dus  à  la 
décomposition  des  parois  des  cellules  mères 
et  des  éléments  internes  de  la  capsule,  et 
expulsant  les  spores  pour  se  frayer  un  pas- 
sage ;  soit,  comme  il  arrive  pour  les  asques 
des  Discomycètes,  par  l'introduction  brusque 
de  l'air  chassant  les  spores  en  bouffées.  Dans 
les  autres  cas,  l'émission  peut  être  due  à  des 
secousses  vives  imprimées  à  la  capsule  par 
des  agents  mécaniques,  par  le  vent,  le  vol  des 
insectes,  la  chute  des  feuilles  ou  à  l'hygrosco- 
picité  des  cellules,  ou  encore  simplement  à  la 
direction  inclinée  ou  pendante  du  fruit.  Cette 
dernière  cause  de  mise  en  liberté  des  spores 
est  sans  doute  assez  fréquemment  active  ;  car 
il  est  à  remarquer  qu'un  certain  nombre  de 
capsules  réfléchies  ou  horizontales  se  redres- 
sent après  la  sporose. 

A.  Acloqve. 


So 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


Sur  la  présence  de  1'  «  Azolla  Caro- 
liniana  »  dans  la  Sarthe. 

[1  va  environ  deux  mois,  M.  Coilliot,  notre 
collègue,  m'apportait  une  plante  recueillie  par 
lui,  près  du  Mans,  chemin  de  la  Rivière.  Cette 
plante  aquatique  rappelait  les  Lemna  quant  au 
port,  mais  s'en  différenciait  profondément  par 
les  caractères  morphologiques.  Je  la  soumis  au 
distingué  M.  Gentl,  auteur  des  principales  pu- 
blications  botaniques  sur  la  flore  de  la  Sarthe. 
Cette  plante  me  semblait  en  effet  étrangère, 
non  seulement  à  la  .flore  du  Maine,  mais  en- 
core à  la  flore  française.  M.  Gentil  voulut  bien 
entreprendre  une  enquête  au  sujet  de  l'intro- 
duction de  la  dite  plante  aux  portes  du  Mans. 
Se  souvenant  que  M.  Rauot,  jardinier  chef  du 
fardin  d'horticulture,  lui  avait  parlé  d'une 
plante  américaine  introduite  au  Jardin,  il  l'in- 
terrogea à  ce  sujet  et  me  communiqua  la  note 
suivante  : 

a  La  plante  de  M.  Coilliot  est  une  Azolla 
venue  d'Amérique,  transportée  du  Jardin  bota- 
nique de  Rennes  au  Jardin  d'horticulture  du 
Mans  par  M.  Crie  père,  qui  l'a  donnée  sous  le 
nom  d'A^olla  canadensis;  transportée  ensuite,  par 
un  ouvrier,  du  Jardin  d'horticulture  dans  le 
bassin  qui  sert  de  lavoir  pour  l'hôtel  de  la  Boule- 
d'Or,  elle  est  descendue  par  le  ruisseau,  jusqu'en 
face  du  lavoir  qui  se  trouve  au  tournant  du  che- 
min de  la  rivière.  L' Azolla  périt  chaque  année  au 
Jardin  d'horticulture  et  se  maintient  près  du 
lavoir  de  l'hôtel  de  la  Boule-d'Or.  » 

A  la  suite  de  cette  communication,  je  me  li- 
vrai à  des  recherches  bibliographiques  concer- 
nai t  la  dénomination  de  notre  Azolla.  On  sait 
que  les  Ayplla  forment  pour  certains  botanistes 
la  petite  familles  des  Azollées,  tandis  que  d'autres 
les  rattachent  à  des  familles  voisines  appartenant 
d'ailleurs  également  aux  Cryptogames,  telles 
que  Salviniacées  ou  Rhizocarpées.  Le  résultat  de 
mes  recherches  fut  l'identification  de  notre  plante 
avecl'^4  lollaCai  olinîanaWiïli. ,  plante  du  Canada, 
seul  représentant  de  la  famille  dans  cette  con- 
rée. 

Les  conditions  climatériques  dans  lesquelles 
elle  vit  au  Canada  font  prévoir  son  acclimatation 
probable  chez  nous.  Etant  donné  que  depuis 
quatre  ans  la  plante  vit  et  prospère  dans  sa  sta- 
tion actuelle  et  qu'elle  a  supporté  le  rigoureux 
hiver  de  1894-1895,  il  ne  nous  parait  pas  douteux 
que  cette  espèce  nouvelle  puisse  s'acclimater 
chez  nous  dans  les  eaux  tranquilles  produites  et  tra- 


versées par  un  courant  d'eau  de  source  à  cours  per- 
sistant et  mériter  d'ici  quelques  années  une  place 
dans  la  flore  sarthoise. 

Si  nos  prévisions  se  réalisent,  nous  aurons 
une  plante  rare  et  remarquable  de  plus,  juste- 
ment à  la  même  place  qu'occupait  jadis  une  au- 
tre plante  rare  aussi,  InLathraa  Clandestina  qui  ne 
compte  pour  ainsi  dire  plus  dans  la  Sarthequ'une 
seule  localité. 

H.  Léveii  lé. 


Les  Onothéracées  de  Madère. 

La  famille  des  Onothéracées  n'est  représentée 
à  Madère  que  par  quatre  espèces  d'Ëpilobes  qui 
font  eux-mêmes  défaut  dans  les  îles  voisines  de 
Madère  ainsi  que  notre  distingué  collègue  M.  Car- 
los Azevedo  de  Menezes  a  bien  voulu  s'en  assu- 
rer. 

Les  échantillons  qu'il  nous  a  bienveillamment 
adressés  renferment  les  espèces  suivantes  : 

Epilobium  parviflorum  Schreb. 

Epïlobium  lanceolatum  Sebast.  et  Maury. 

Epilobium  telragonum  L.,  var.  Lamyi Schultze. 

Lowe,  dans  son  Manuel  de  la  Flore  de  Madère, 
donne  la  description  de  quatre  espèces  :  E.  par- 
viflorum, E.  lanceolatum,  E.  tetragonum,  E.  obscu- 
ruiu. 

Sauf  pour  cette  dernière  forme  qui  n'est  elle- 
même  qu'une  variété  de  l'E'.  tetragonum  et  qu'il 
a  confondue  avec  la  variété  voisine  Lamyi,  les 
déterminations  de  Lowe  sont  donc  exactes. 

Haussknecht,  dans  sa  Monographie  der  G.attung 
Epilobium  maintient  l'E.  parviflorum,  mais  ratta- 
che IV:'.  tetragonum  à  l'adnatum  (on  sait  que  le 
professeur  de  Weimar  a  démembré  l'E.  telra- 
gonum linnéen)  et  l'E.  obscurum  à  l'E.  Lamyi. 

De  l'E.  lanceolatum'û  fait  une  nouvelle  espèce, 
l'E.  maderense  (Monog.  der  (nill.  Ep.,  p.  232). 
Nous  n'avons  pas  vu  autrement  que  par  la  figure 
de  l'ouvrage  du  distingué  professeur  les  échan- 
tillons qui  lui  ont  servi  pour  créer  son  espèce, 
mais  nous  avons  sous  les  yeux  l'échantillon  que 
nous  a  expédié  M.  de  Menezes.  Cet  échantillon 
qui  vient  de  Funchel  où  le  Dr  Lemann  avait  déjà 
signalé  la  présence  de  l'E.  lanceolatum  appartient 
effectivement  a  cette  espèce  et  est  de  plus  presque  en- 
tièrement identique  à  une  forme  de  cette  même 
espèce  que  nous  avons  rencontrée  récemment  à 
Saint- Picrre-sur-Orthe  dans  la  Mayenne. 

Les  feuilles  inférieures  sont  nettement  pètiolèes;  dés 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


81 


lors,  quand  notre  distingué  collègue  et  corres- 
pondant nous  aura  fait  un  nouvel  envoi,  il  nous 
sera  peut-être  possible  d'établir  que  YE.  maie- 
rense  Hausskn.  doit  rentrer  dans  la  synonymie 
déjà  assez  longue  de  YE.  lanceolatum,  espèce  ex- 
trêmement variable  sur  laquelle  nous  aurons  lieu 
de  nous  expliquer  plus  longuement  à  bref  délai. 

Voici  les  indications  qui  accompagnent  les 
échantillons  que  nous  avons  sous  les  yeux,  ainsi 
que  la  rareté  relative  des  espèces  à  Madère. 

Epilobium  parviflorum  Schreb.,  var.  subgla- 
brum Koch.  Madère  :  rochers  humides  au-dessus 
de  ioo  mètres. _Très  commun  C.  A.  de  Menezes 
kgit. 

Epilobium  lanceolatum  Seb.  et  Maury.  Ma- 
dère :  rochers  humides  et  bords  des  ruisseaux, 
au-dessous  de  i,ooo  mètres.  Rare.  C.  A.  de  Me- 
nezes legit. 

Epilobium  tetragonu  m  L.,  var.  L  a  m viSchultze. 
Madère  :  rochers  humides  dans  les  montagnes, 
entre  1,000  et  1,500  mètres.  Très  rare.  C.  A.  de 
Menezes  legit. 

On  remarquera  la  variété  subglabrum  de  YE. 
parviflorum. 

Nous  divisons  en  effet  YE.  parviflorum  en 
trois  sous-espèces  :  la  forme  typique  ou£.  molle 
Lamark;  la  forme  presque  glabre  E.  subglabrum 
Koch;  et  la  forme  laineuse  à  inflorescence  grêle 
E.  mollissimum  Welw.  que  nous  possédons  du 
Portugal  et  de  la  France. 

Nous  n'avons  point  de  Madère  YE.  tetragonum 
L.  var.  adnatum  Gris,  qui  y  existe  certainement. 

H.  Leveillé. 


Contributions  à  la  Flore  Cryptoga- 
mique  de  la  Sarthe.  1895-1896. 

CHAMPIGNONS 

Amanita  muscariaL.  Amanite  tue- mouches. 

—  Commun  un  peu  partout,  surtout  dans  le  voi- 
sinage des  bouleaux,  10  novembre. 

Amanita  citrina  Sch.  Amanite  citrine.  — 
Jupilles.  Très  répandu  ça  et  là  dans  la  forêt,  oc- 
tobre et  novembre. 

Lepiota  irrorata  Q..  Lépiote  à  gouttelettes 

—  Thoiré-sur-Dinan,  dans  la  forêt,  Ier  novem- 
bre. 

Lepiota  procera  Scop.  Lépiote  élevée  vulg. 
Potiron.  —  Un  peu  partout,  28  octobre.  Déli- 
cieux. 


Lepiota  excoriât»  Sch.  var.  mastoidea  Fr. 
Lépiote  excoriée,  var.  à  pied  grêle.  —  Forêt  de 
Bercé,  28  octobre.  Délicieux. 

Armillaria  mucida  Schr.  Armillaire  vis- 
queuse. —  Thoiré  sur-Dinan,  dans  la  forêt,  sur 
un  tronc  de  hêtre,  14  novembre. 

Armillaria  mellea  Vahl.  Armillaire  couleur 
de  miel.  —  Commun  sur  les  vieilles  souches  en- 
terrées. Var.  maxima  Frics.  —  Thoiré-sur-Dinan, 
route  du  rond  de  Volumier  à  l'entrée  de  la  forêt, 
10  novembre. 

Tricholoma  équestre  L.  Tricholome  éques- 
tre, var.  auratum  Paul.  —  Thoiré-sur-Dinan, 
dans  la  forêt,  15  décembre.  Bon. 

Tricholoma  ionide  B.  Tricholome  pourpré. 

—  Thoiré-sur-Dinan,  dans  la  forêt,  novembre. 
La  cuisson  sur  le  gril  ne  lui  enlève  pas  son  goût  acre 
peu  agréable,  mais  il  n'est  pas  vénéneux. 

Tricholoma  nudum  B.  Tricholome  nu.  — 
Thoiré-sur-Dinan,  fossés  et  bords  des  chemins, 
20  novembre.  Asse\  bon. 

Collybia  dryophila  Fr.  Collybie  ami  du 
chêne.  —  Partout  dans  la  forêt  de  Bercé,  no- 
vembre. 

Collybia  fusipes  B.  Collybie  à  pied  en  fu- 
seau. —  Thoiré-sur  Dinan,surles  souches  à  terre, 
dans  la  forêt,  17  septembre.  Très  bon  de  goût, 
mais  nu  peu  dur. 

Collybia  radicataRelh.  Collybie  à  racine.  — 
Un  peu  partout  dans  la  forêt  de  Bercé,  5  novem- 
bre. 

Laccaria  laccata  Scop.  Laccaria  vernissé, 
yzi.amethystinaYzill.,  var.  violette.  —  Thoiré-sur- 
Dinan,  dans  la  forêt,  10  novembre. 

Clitocybe  rivulosa  Pers  Clytocybe  du  bord 
des  routes,  var. phyllophylla.  —Thoiré-sur-Dinan, 
dans  la  forêt,  sur  les  feuilles,  25  octobre. 

Clitocybe  geotropa  B.  Clitocybe  géotrope. 

—  Commun  sur  le  bord  des  chemins  et  des 
champs,  20  novembre.  Très  bon,  mais  devient  vite 
coriace. 

Clitocybe  nebularis  Batsçh.  Clitocybe  nébu- 
leux. —  Saint-Vincent-du-Lorouer,  dans  la  forêt, 
sous  les  hêtres,  10  novembre.  Bon,  mais  un  peu 
musqué. 

Clitocybe  viridis  Scop.  Clitocybe  vert.  — 
Thoiré-sur-Dinan,  dans  la  forêt,  Ier  novembre. 
Très  bon,  mais  conserve  un  petit  goût  d'anis. 

Mycena  fllipes  B.  Mycène  à  pied  filiforme. 

—  Thoiré-sur-Dinan,  dans  la  forêt,  sur  les  feuilles 
et  la  mousse,  10  novembre. 

Pleurotus  ostreatus  Jacq.  Pleurote  en  forme 
d'huître.  —  Thoiré-sur- Dinan,  dans  la  forêt,  sur 


32 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


un  chicot  de  chêne,  2  1  décembre.  Bon,  maudevient 
1  iace. 
Hygrophorus    eburneus    B.    Hygrophore 

blanc  d'ivoire.  —  Thoiré-sur-Dinan,  bords  de 
la  route  du  rond  de  Volumier,  22  novembre. 

Cantharellus  cibarius  Pries.  Chanterelle  co- 
mestible. —  Commune  dans  la  foret  de  Bercé  à 
la  fin  d'août.  Très  bon. 

Cantharellus  aur^nti^cus  Wulf.  Chanterelle 
orangée.  —  Thoiré-sur-Dinan.  foret,  près  du  rond 
de  Volumier,  novembre. 

Cantharellus  tubaeformis  Fr.  Chanterelle 
en  forme  de  trompette.  —  Jupilles  et  Thoiré, 
dans  la  forêt  et  les  taillis,  S  novembre  et  15  jan- 
vier. 

Lactarius  vellereus  Fr.  Lactaire  à  toison.  — 
Thoiré-sur-Dinan,  dans  la  forêt  et  au  bord  des 
champs,  4  août. 

Lactarius  zonarius  B.  Lactaire  zone.  — 
Bords  des  chemins  et  des  routes,  20  août. 

Lactarius  theiogalus  B.  Lactaire  à  lait  jaune 
soufre.  —  Forêt  de  Bercé,  prés  le  rond  Croix- 
Veneurs,  19  novembre. 

Russula  delica  Fr.  Russule  sans  lait.  — 
Thoiré-sur-Dinan,  dans  la  forêt  et  à  La  Pilletière, 
août. 

Russula  rubra  Fr.  Russule  rouge.  —  Bois 
en  pins-sylvestres  au-  dessus  de  la  Vallée-Noire  et 
çà  et  là  dans  la  forêt  de  Bercé,  25  décembre. 

Russula  virescens  Sch.  Russule  verdoyante. 

—  Thoiré-sur-Dinan,  çà  et  là  dans  la  forêt, 
11  septembre.  Asse\  bon. 

Marasmius  rotula  Scop.  Marasme  petite 
roue.  — Forêt  de  Bercé,  sur  les  feuilles  de  chêne, 
septembre. 

Marasmius Oreades  Boit.  Marasme d'Oréade. 

—  Commun  dans  les  prés,  août.  Très  bon. 

(A  suivre.)  Victor  Jamin. 


Note  sur  le  ■•  Sideritis  scordioidesL.  - 

J'ai  lu,  ces  temps  derniers ,  avec  un  réel  plai- 
sir, dans  la  Revue  horticole  du  Bouches- du- 
Rboue,  organe  de  la  Société  d'horticulture  et  de 
botanique  de  Marseille,  un  intéressant  article  de 
M.  Louis  Charrel,  sur  le  Siderith  scordioides 
«  Avons -nous  en  Provence  le  Sideritis  scordioi- 
des ou  ne  l'avons-nous  pas?  »  se  demande  l'au- 
teur. Castagni  et  Derbès  disent  oui,  Roux  dit 
non.  CASTAGNE  et  Derbès  donnent  cette  plante 
comme  si  commune  en  Provence  qu'ils  ne  pren- 


nent pas  la  peine  d'en  indiquer  les  habitats. 
Roux  ne  la  signale  pas,  non  plus  que  ses  conti- 
nuateurs. Il  est  vrai  que,  passant  les  indications 
de  CASTAGNE  sans  les  mentionner,  il  laisse  à  sup- 
poser que  son  manuscrit  offre  une  lacune  sur  ce 
point,  mais  présomption  grave,  son  herbier  n'en 
contient  pas  venant  de  Provence. 

«  Pour  aller  plus  loin.  Grenier  et  Godrok 
citent  notre  plante  sur  divers  points  de  la  région 
méditerranéenne,  en  ne  précisant,  cependant,  que 
quelques  localités  occidentales. 

«  Nyman  l'indique  dans  la  France  méridionale 
et  l'Espagne,  mais  pour  la  France,  il  énonce 
seulement  quelques-unes  des  localité  de  Grenier 
et  Godron,  ce  qui  porterait  à  croire  qu'elle  est 
rare,  car  c'est  le  seul  cas  où  des  habitats  précis 
soient  donnés. 

«  A  priori,  on  penserait  que  la  plante  deLixxK 
croit  en  Provence,  car  il  est  notoire  qu'elle  est 
fréquente  dans  le  Gard  et  l'Hérault,  départements 
voisins  du  nôtre,  et  il  est  certain  que,  dans  les 
Bouches-du-Rhône,  on  trouve  plus  d'une  loca- 
lité jouissant  du  même  climat  que  celles  qui 
sont  favorisées  par  la  présence  connue  du  Side- 
1  itis  fi  ordioides.  » 

Cette  espèce  existe-t-elle  réellement  en  Pro- 
vence ou  non?  Bien  que  quelques-uns  de  mes 
correspondants  du  Varet  des  Basses-Alpes,  à  qui 
j'ai  demandé  des  renseignements  au  sujet  de  la 
plante  en  question,  m'aient  répondu  qu'ils  n'a- 
vaient jamais  rencontré  cette  espèce  et  qu'elle  ne 
devait  probablement  pas  exister  dans  notre  ré- 
gion, je  n'hésite  pas  à  répondre  par  l'affirmative 
à  la  question  que  M.  Charrel  se  pose  au  début 
de  sa  note. 

J'ai  récolté  moi-même  le  Sideritis  scordioides, 
dans  le  département  des  Bouches-du- Rhône.  Je 
l'ai  aussi  récolté  dans  le  Var  en  compagnie  d'un 
de  mes  amis,  étudiant  en  médecine  à  Marseille, 
et  nous  avons  acquis  la  certitude  que  cette 
espèce,  souvent  confondue  avec  le  S.  hirsuta, 
avec  lequel,  d'ailleurs,  —  je  veux  bien  le 
reconnaître,  —  elle  a  de  grands  rapports,  est, 
sans  nul  doute,  le  Sideritis  scordioides  L. 

Il  semblerait  que  cette  affirmation,  que  d'au- 
cuns trouveront  peut-être  un  peu  téméraire,  dût 
infirmer  l'assertion  de  M.  Roux  qui  ne  signale 
pas  ladite  plante  dans  son  Catalogue  des  plantes 
de  'Provence  et  par  contre  militer  en  faveur  de 
l'allégation  de  MM.  Castagnk  et  Dkrrés. 

Tout  en  rendant  ici  hommage  au  mérite  in- 
contestable de  ces  messieurs,  personnalités  mar- 
quantes du   monde  botanique  provençal,  à   leur 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


83 


expérience  approfondie,  à  leur  savoir  étendu,  je 
me  permettrai  de  dire  que  je  ne  partage  l'opi- 
nion ni  de  l'un  ni  des  autres,  car  je  trouve  qu'il 
y  a  eu  peut-être,  de  part  et  d'autre,  tendance  à 
l'exagération.  Entre  ces  deux  opinions  extrêmes, 
je  crois  devoir  garder  un  juste  milieu.  Ce  qu'ily 
a  de  certain,  c'est  que  le  S.  scordioides  L.  a  été 
plus  d'une  fois  et  par  plus  d'un  botaniste  con- 
fondu avec  le  S.  hirsuta  L. 

«  Gili.et  et  Magne  offrent  le  dessin  de  notre 
Sideritis,  mais  ils  figurent  le  calice  glabre  à  dents 
presque  droites,  tandis  qu'il  est  réellement  velu 
dans  toute  son  étendue  et  que  les  dents  de- 
vraient être  plus  franchement  rejetées  au  dehors 
pour  répondre  aux  faits  et  à  la  description  de 
leur  propre  livre. 

«  Cusmet  Ansberque,  poursuit  M.  Charrel, 
font  bien  pis  :  ils  représentent  le  calice  du 
S.  scordioides  comme  légèrement  bossu  à  la  base, 
tandis  que  toutes  les  descriptions  assignent  cette 
bosse  à  l'hirsuta  et  que  Grenier  et  Godron 
disentformellement  «calice  non  bossu  à  la  base.  » 
Ils  lui  donnent  le  calice  glabre  dans  sa  partie  in- 
férieure, tandis  qu'il  est  velu  dans  toute  son 
étendue  et  ne  montrent  aucune  différence  dans 
les  dents  des  deux  espèces.  Leur  gravure  est 
donc  très  mauvaise  sur  ce  point,  n'indiquant 
même  pas  l'inégalité  de  largeur  des  dents,  seul 
caractère  que  Grenier  et  Godron  veuillent  bien 
mettre  en  italiques,  c'est-à-dire  en  opposition, 
ainsi  que  celui  de  la  couleur  de  la  fleur.  Il  est 
clair  en  un  mot  que,  dans  cet  ouvrage  classi- 
que, il  y  a  eu  confusion  entre  les  deux  espèces 
litigieuses.  » 

J'ai  consulté  la  Flore  de  France  d'Acloque. 
Les  diagnoses  que  donne  l'auteur  de  chacune 
des  espèces  me  paraissent  se  rapprocher  le  plus 
de  la  vérité  : 

Calice  à  dents  égales,  lancéolées,  dressées;  co- 
rolle à  peine  plus  longue  que  le  calice,  à  lèvre  su- 
périeure blanche,  l'inférieure  jaune.  S.  hirsuta  L. 

Calice  à  dents  inégales,  à  la  fin  très  étalées  ; 
corolle  à  peine  exserte,  d'un  jaune  pâle,  à  lèvre 
supérieure  linéaire-oblongue.  S.  scordioides  L. 

J'ai  donc  pu,  muni  de  cette  excellente  flore, 
arriver  facilement,  et  d'une  façon  certaine,  à  la 
détermination  de  mon  Sideritis.  Je  reviens  à 
mon  affirmation  de  tantôt  :  le  S.  scordioides  existe 
en  Provence.  Mais  est-ce  à  dire  qu'il  s'y  trouve 
aussi  communément  répr.ndu  que  veulent  bien 
le  dire  MM.  Castagne  et  DERBÈsPJe  ne  le  crois 
pas,  et  jusqu'à  présent  je  considère  la  plante 
comme  assez  rare  pour  la  région.  Il  esl  pourtant 


vrai  que  cette  espèce  croît  assez  abondamment 
dans  les  Bouches-du-Rhône,  à  Rousset  et  àTrets, 
où  on  la  voit  pousser  au  bord  des  routes  et  dans 
les  sables  de  la  rivière  de  l'Arc.  Dans  le  Var, 
j'ai  trouvé  la  même  espèce  sur  les  coteaux  arides 
qui  dominent  le  village  de  Cotignac  ;  je  ne  l'ai 
pas  rencontrée  ailleurs  dans  ce  département,  ce 
qui  me  porte  à  croire  que  l'espèce  n'est  pas  des 
plus  communes,  mais  que  M.  Roux  l'omet  à 
tort  dans  son  Catalogue.  A  la  saison  prochaine 
je  tâcherai  de  rechercher  de  nouveaux  habitats 
de  cette  plante  intéressante  en  herborisant  sur 
une  aire  de  végétation  beaucoup  plus  étendue, 
et  je  ne  désespère  pas  de  découvrir  quelque  nou- 
velle localité  provençale. 

Marius  Capoduro. 
Six-Fours,  le  10  mars  1896. 


Une  nouvelle  station  du  Pin  Laricio 
en  France,  dans  le  Uard. 

Note  de  M.  G.  FA BRE  présentée  par  M.  BORNET(i) 

«  L'étude  de  la  répartition  des  espèces  végé- 
tales qui  ont  une  aire  d'habitation  disjointe  pré- 
sente toujours  un  réel  intérêt  parce  qu'elle  per- 
met souvent  de  saisir  sur  le  vif  les  causes  qui 
ont  amené  le  recul  de  l'espèce  et  son  cantonne- 
ment actuel.  L'intérêt  augmente  quand  il  s'agit 
d'un  grand  végétal  arborescent,  que  les  dépréda- 
tions de  l'homme  ont  contribué  à  reléguer  en 
quelques  stations  isolées.  C'est  à  ce  titre  qu'il 
convient  de  signaler  une  nouvelle  station  du 
Pinus Sal\manni  (Dunal). 

On  sait  que  cette  variété  du  Pin  Laricio  n'est 
connue  jusqu'ici  qu'en  deux  points  des  Cévennes 
du  Languedoc  :  les  environs  de  Bessèges  (Gard) 
et  les  montagnes  de  Saint-Guilhem-le-Désert 
[ Hérault).  Dans  la  première  localité,  le  Pin  est 
répandu  sur  une  aire  d'une  vingtaine  .de  kilomè- 
tres carrés  et  y  forme  des  massifs  forestiers  de 
plusieurs  centaines  d'hectares  ;  il  est,  du  reste, 
exclusivement  stationné  sur  les  grès  et  poudin- 
gues  de  l'étage  houiller.  Dans  la  seconde  loca- 
lité, l'aire  est  plus  réduite  ;  elle  se  borne  à 
10  kilom.  1  et  ne  comprend  guère  que  la  forêt 
communale  de  Saint-Guilhem-le-Désert;  la  sta- 
tion est  localisée  sur  les  sables  et  rochers  dolo- 
mitiques  du  terrain  jurassique  moyen. 

(1)  Communication  à  l'Académie  des  Sciences. 


84 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


80  kilomètres  en  ligne  droite  sép.irent  l'une 
de  ces  stations  de  l'autre  ;  pas  un  seul  pied  de 
Pin  Laricio  n'avait  été  signalé  jusqu'ici  dans  ce 
long  intervalle.  Mais  nous  venons  de  découvrir 
en  pleine  Cévenne,  à  10  kilom.  nord  d'Anduze, 
sur  le  territoire  de  la  commune  de  Mialet  et  aux 
environs  du  col  d'Uglas,  tout  un  petit  recoin  de 
70  à  80  hectares  d'étendue,  où  le  Pinus  Sal^- 
manni  prospère  à  l'état  spontané.  On  est  là  aux 
altitudes  comprises  entre  400  mètres  et  500  mé- 
trés, sur  un  sol  de  grès  grossier  appartenant  au 
terrain  triasique  et  sur  des  pentes  fortes,  géné- 
ralement exposées  au  sud,  qui  déversent  leurs 
eaux  torrentielles  dans  le  lit  du  Gardon.  Ces  ver- 
sants de  montagne  sont  garnis  d'une  végétation 
arbustive  ou  forestière  serrée  :  Quercus  Ilex,  Pl- 
ans sylvestris,  Erica  arborai,  Sarothamnus  scoparius, 
etc.  ;  partout  où  le  sol  rocheux  a  pu  être  défri- 
ché, il  a  été  complanté  en  châtaigniers. 

C'est  probablement  grâce  à  l'absence  totale  de 
routes  dans  ce  pays,  au  relief  très  âpre,  que  les 
Pins  ont  pu  échapper  aux  convoitises  des  pavsans 
et  subsister  jusqu'à  ce  jour. 

Les  plus  gros,  âgés  de  70  à  80  ans,  n'ont  pas 
plus  de  10  mètres  de  haut  et  om,90  de  tour;  la 
grande  majorité  des  pieds  est  d'âge  et  de  dimen- 
sions bien  plus  modestes,  et  déjà  cependant  ils 
offrent  une  cime  aplatie  touffue,  qui  annonce  un 
arrêt  complet  dans  l'accroissement  en  hauteur. 
On  retrouve  ici  les  formes  en  boule  ou  en  pa- 
rasol qui  sont  si  caractéristiques  sur  les  rochers 
des  environs  de  Bességes  et  de  Saint-Guilhem, 
et  qui  indiquent  une  adaptation  pénible  de  l'es- 
pèce aux  mauvaises  conditions  actuelles  de  sa 
station  ;  on  pourrait  en  conclure  a  priori  sa  faible 
résistance  aux  causes  de  destruction  et  une  infé- 
riorité réelle  dans  la  lutte  pour  l'existence.  On 
en  aune  preuve  certaine  par  le  recul  considéra- 
ble du  Pin  Laricio  de  Bességes  devant  les  enva- 
hissements du  Pin  maritime  introduit  de  main 
d'homme  vers  1840  et  doué  d'une  végétation 
rapide  et  vigoureuse.  On  peut  prévoir  que,  dans 
cette  région  des  Cévennes,  une  période  de  deux 
siècles  au  plus  suffira  pour  amener  la  disparition 
complète  du  Pmus  Salimanni,  reste  déchu  de 
l'ancienne  flore  pliocène  et  quaternaire  du  Lan- 
guedoc. 

Revue  des  Sociétés  Savantes. 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Séance  du  9  mars    i8ç6.  —  Sur  l'essence  d'anis  de 
Russie,  G.  Pouchardat  et  Tardy.  —  Ces  deux  sa- 


vants ont  poursuivi  leurs  recherches  sur  les  produits 
constituants  de  l'essence  d'anis  de  Russie,  au  sujet 
desquels  ils  avaient  fait  une  première  communication 
.1  l.i  séance  du  27  janvier.  Ils  ont  été  amenés  aux 
conclusions  suivantes  :  L'essence  d'aras  de  Russie, 
du  commerce,  renferme  une  énorme  proportion  d'ané- 
tholC20H'2O3,  puis  de  très  petites  quantités  d'aldéhyde 
anisique;  d'acé-.one  anisique  C~oH1004;  d'acide  ani- 
sique;  de  ^amphre  anisique  ou  fenchone  C20Hi6O  ; 
de  divers  carbures  de  formule  C3oH21  et  enfin  de  ma- 
tières goudronneuses;  toutes  ces  substances  atteignant 
au  plus  le  vingtième  du  poids  de  l'anéthol  de  l'essence 
d'anis  de  Russie.  —  Explication  de  lafieur  des  Fumariées 
d'après  son  analomie,  O.  Ligxier.  —  L'auteur  a  re- 
cherché, par  la  méthode  des  coupes  successives  les 
rapports  anatomiques  qui  relient  entre  elles  toutes  les 
pièc  s  florales  chez  les  Fumariées.  Il  a  été  amené  à 
conclure  que  la  fleur  des  plantes  de  la  famille  com- 
prend cinq  verticilles  alternes  de  feuilles  opposées.  Les 
feuilles  florales  y  sont  d'autant  plus  embrassantes 
qu'elles  sont  plus  rapprochées  du  sommet,  et  elles 
présentent  une  tendance  à  la  trilobation  qui  est  surtout 
accusée  dans  les  verticilles  supérieurs.  L'androcée  ne 
comprend  jamais  que  deux  feuilles,  plus  ou  moins 
trilobées,  à  lobes  tous  fertiles.  Chez  VHypecoum,  la 
trilobation  est  particulièrement  accentuée  et  se  traduit 
par  un  grand  éc.irtement  des  lobes;  ce  l'ait  résulte  de 
ce  que  les  deux  feuilles  staminalcs  y  sont  fortement 
connées  Le  pistil  est,  de  même,  (orme  de  deux  feuilles 
trilobées  et  connées  ;  mais  ici  les  lobes  sont  coahscents 
entre  eux  et  les  médians  sont  seuls  fertiles. 

Séance  du  16  mars.  —  Explication  de  la  fleur  des 
Crucifères  d'après  son  anatomie,  O.  Ligxier.  —  Comme 
suite  à  sa  communication  précédente  sur  l'étude  ana- 
tomique  de  la  fleur  des  Fumariées,  M.  Ligxier  adresse 
une  note  analogue  sur  les  Crucifères.  Des  observations 
faites  par  lui  il  résulte  qu'à  l'exception  de  certaines 
particularités  de  structure,  les  verticilles  des  deux  fa- 
milles sont  comparables.  La  fleur  des  Crucifèies  com- 
prend 4  verticilles  de  feuilles  opposées  et  alternes. 
L'auteur  fait  ressortir  en  outre  que  les  glandes  nec- 
taritères  considérées  quelquefois  comme  des  rudiments 
de  pièces  florales  avortées,  ont  une  origine  nettement 
différente  de  celle  des  verticilles  floraux.  En  aucun 
cas,  elles  ne  représentent  des  pièces  de  ces  verticilles  qui 
seraient  avortées. —  Constitution  du  Rliodinol,  P\i.  Bar- 
bier et  L.  Bodveault.  — Les  recherches  poursuivies 
en  vue  de  caractériser  deux  alcools  extraits  l'un  de 
l'essencede  rose  etl'autre  de  l'essence  de  pelargonium 
ont  confirmé  l'opinion  émise  par  les  auteurs  sur  l'iden- 
tité de  ces  deux  alcods.  Ils  répondent  à  la  formule 
ClnH20O  et  on  peut  les  désigner  indistinctement  sous 
le  nom  dcR/.'oi/Wdonnéà  l'alcool  extrait  de  l'essence 
de  rose  par  Eckart. 

Séance  du  23  mars.  —  Sur  la  végétation  dans  une 
atmosphère  viciée  par  la  respiration,  Louis  Maxgin.  — 
A  la  suite  de  ses  recherches  sur  la  composition  du 
sol  dans  les  plantations  des  promenades  de  Paris, 
M.  Louis  Mangin'  a  été  amené  à  étudier  l'influence 
exercée  par  une  atmosphère  enrichie  en  acide  carbo- 
nique, appauvrie  en  oxygène,  sur  la  végétation.  Les 
premières  expériences  ont  été  effectuées  pendant 
l'hiver  sur  des  graines  et  des  tubercules  soumis,  non 
plus  à  une  atmosphère  artificielle,  mais  à  une  atmos- 
phère modifiée  par  la  respiration  même  des  sujets,  à 
l'aide  d'un  dispositif  particulier.  Les  résultats,  absolu- 
ment concordants  pour  les  deux  natures  de  semences, 
ont  démontre  qu'au  momentdu  passage  des  graines  ou 
des  tubercules  de  la  vie  ralentie  à  la  vie  active,  l'ac- 
cumulation de  l'acide  carbonique  et  l'appauvrisse- 
ment en  oxygène  provoqusnt,  toutes  choses  égales  d'ail- 
leurs, une  diminution  de  l'activité  respiratoire.  11  y  a 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


§5 


évidemment,  de  ce  fait,  ralentissement  notable  dans 
la  croissance.  En  outre,  dans  une  atmosphère  viciée,  la 
nature  des  phénomènes  d'oxydation  est  changée,  car 
le  rapport  de  l'acide  carbonique  à  l'oxygène  dts  gaz 
absorbés  ou  dégagés  augmente  chez  les  individus  qui 
séjournent  dans  l'air  enrichi  en  acide  carbonique,  ap- 
pauvri en  oxygène.  Ce  sont  les  graines  oléagineuses 
qui  ont  fourni  les  écarts  les  plus  grands  ;  les  graines 
à  réserve  amylacée,  les  topinambours^  à  réserve  d'i- 
nuline,  fournissent  des  rapports  moins  différents, 
quoique  variant  dans  le  même  sens.  M.  Mangin  se 
propose  d'étendre  ces  recherches  à  un  grand  nombre 
de  plantes,  et  particulièrement  aux  arbres.  —  Sur  les 
débris  végétaux  et  les  roches  des  sondages  de  la  campagne 
du  Caudan  dzns  le  golfe  de  Gascogne,  Bleicher.  —  Un 
dragage  effectué  en  août  1895  à  une  profondeur  de 
950  mètres,  par  fond  de  vase  sableuse,  micacée,  à 
environ  92k1", 500  de  la  côte  des  Landes,  a  fourni  un 
fragment  de  om,  1 3  de  long,  se  rapportant,  selon  toute 
probabilité,  au  genre  Typha.  Avec  cette  tige  s'est  ren- 
contré un  second  fragment  d'une  branche  d'arbre  ap- 
partenant au  genre  Alnus.  —  Sur  l'attribution  du 
^cxri'VERTEBRARiA.  R.  Zeiller..  — Les  Vertebraria, 
type  d'un  genre  de  plantes  fossiles  créé  par  Royle  en 
1839,  ont  été  observés  dans  l'Inde  et  en  Australie,  et 
récemment  par  M.  Zeiller  dans  les  dépôts  permo-tria- 
siques  du  Transvaal.  Sur  tous  ces  points,  ils  sont  as- 
sociés à  de  très  nombreuses  empreintes  de  Glossopteris. 
Grâce  à  un  examen  minutieux  de  divers  fossiles,  l'au- 
teur de  cette  note  affirme  que  les  Vertebraria  ne  sont 
autre  chose  que  les  rhizomes  des  Glossopteris.  Ceux-ci, 
dont  le  port  les  rapproche  des  Okandra,  avaient  donc 
des  rhizomes  ailés  analogues  à  ceux  du  Struthiopteris 
germanica.  Cette  constatation  est  très  importante  pour 
la  connaissance  des  fougères  fossiles  qui  ont  joué  un 
si  grand  rôle  dans  la  flore  de  la  fin  des  temps  pri- 
maires. —  Sur  h  rhodtnal  et  sa  tranformation  en  men- 
thone, Ph.  Barbier  et  L.  Bouvf.ault.  —  L'oxyda- 
tion du  rhodinol  a  donné  un  liquide  bouillant  à  93°- 
9;»sousio  millimètres.  Ce  liquide,  désigné  par  les  au- 
teurs sous  le  nom  de  rhodinol,  possède  une  assez  forte 
odeur  de  menthf,  sa  composition  est  exprimée  par  la 
formule  Cl0H,8O.  De  nouvelles  recherches  ont  démon- 
tré la  présence  de  la  menthone  dans  les  produits 
d'oxydation  du  rhodinol.  Cette  menthone  est  due  à 
une  isomération  du  rhodinal;  MM.  Barbier  et  Bou- 
veault  ont  réussi  à  provoquer  cette  isomération,  ce 
qui  leur  a  permis  de  déterminer  la  vraie  constitution 
du  rhodinol  dont  le  nom  scientifique  sera  diméthyloc- 
ténol.  —  Les  formes  de  conservation  et  d'invasion  du 
parasite  du  black-rot,  A.  Prunet.  —  Jusqu'ici,  il 
était  admis  que  la  propagation  du  champignon  du 
blak-rot  (Carlia  Bidwellii  O.  Kuntze),  est  assurée 
pendant  la  belle  saison,  par  des  pyenides  et  des  sper- 
mogonies,  et  que  sa  conservation  pendant  l'hiver  est 
duc,  pour  la  plus  grande  part,  à  la  persistance  des 
pyenides  ;  en  outre,  des  sclérotes,  formés  sur  les  or- 
ganes envahis,  auraient  aussi  une  utilité  pour  con- 
server le  black-rot  d'une  année  à  l'autre,  en  donnant 
naissance  à  des  périthèce-s  ou  même  à  des  conidies 
externes.  Les  observations  faites  par  M.  Prinet  lui 
ont  démontré  que  les  pyenides  ne  doivent  pas  être 
considérées  comme  des  organes  de  conservation  du 
parasite.  Cette  fonction  est  normalement  dévolue  aux 
sclérotes,  qui  se  montrent  en  nombre  considérable  à 
la  surface  des  organes  black-  rotés  sous  forme  de  pe- 
tites pustules  noires  plus  ou  moins  étroitement  pres- 
sées les  unes  contre  les  autres.  En  outre,  contraire- 
ment à  l'opinion  généralement  admise,  les  périthèces 
peuvent  se  former  de  bonne  heure  et  à  une  tempé- 
rature relativement  basse.  Des  expériences  compara- 
tives, effectuées  en  laboratoire  et  sur  des  grappes 
black-rotées  suspendues  au  jardin  d'expériences  de  la 


Station,  ont  montré  à  M.  Prunet,  d'une  façon  pré- 
cise, que  dans  la  transformation  des  sclérotes  en  pé- 
rithèces, le  facteur  le  plus  important  n'est  pas  la 
température,  mais  l'humidité.  Il  a  été  amené  aussi  à 
constater  ce  lait,  jusqu'ici  ignoré,  que  les  sclérotes 
peuvent  évoluer  en  pyenides  et  même  en  spermogo- 
nies.  Il  résulte  donc  que,  dans  les  conditions  norma- 
les, le  parasite  du  black-rot  ne  se  conserve  pendantl'hi- 
ver  que  sous  forme  de  sclérotes  qui  fournissent  au 
printemps  les  appareils  sporifères  d'invasion.  Ceux-ci 
peuvent  être  non  seulement  des  conidiophores  ou 
des  périthèces,  mais  encore  des  pyenides  ou  des  sper- 
mogonies,  et  c'est  sans  doute  aux  pyenides  ou  aux 
périthèces  que  sont  dues  les  spores  d'invasion.  La 
destruction  des  sclérotes  est  donc  très  importante,  et, 
de  ce  fait,  l'incinération  des  grappes  black-rotées  doit 
être  le  complément  de  toute  méthode  rationnelle  du 
traitement  du  black-rot.  —  Sur  deux  nouvelles  bacté- 
riacèes  de  la  pomme  de  terre,  E.  Roze.  —  A  la  séance 
du  2  mars,  l'auteur  a  déjà  signalé  la  présence  d'une 
bactérie  parasite  le  OtCicrococctts  itnperatoris  ayant  dé- 
terminé une  altération  spéciale  de  la  pomme  de  terre 
Ricbter's  Imper ator .  La  méthode  de  culture  qu'il  a 
suivie  pour  reconnaître  l'habitat  de  cette  bactérie  l'a 
amené  à  constater,  dans  les  tubercules  de  la  même 
variété,  une  nouvelle  espèce  de  Micrococcus  absolu- 
ment distinct  du  premier,  de  forme  sphérique,  et  d'à 
peine  I  !i  de  diamètre,  et  auquel  il  a  donné  le 
nom  de  V\C.  ftavidus,  en  raison  de  la  couleur  jaunâtre 
des  colonies  qu'il  forme.  Il  le  considère  comme  pou- 
vant être  la  cause  d'une  autre  maladie  de  Yhnperator, 
certainement  plus  rare,  car  dans  tous  ses  essais  de  cul- 
ture il  n'a  obtenu  cette  bactérie  que  sur  un  seul  tu- 
bercule. Une  seconde  espèce  du  même  genre  a  été 
trouvée  sur  des  tubercules  avariés  de  diverses  varié- 
tés de  pommes  de  terre,  la  Violette  grosse,  la  Blatte 
RJesen,  la  Clarine,  la  Hillntr  frithe  Kartoffel  et  sur- 
tout la  Victor.  Les  tubercules  de  ces  pommes  de 
terre  étaient  attaqués  par  la  maladie  anciennement 
connue  sous  le  nom  de  gangrène  sèche,  attribuable  à 
une  mucédinée,  le  Fusisporiani  Solani.  C'est  dans  le 
mycélium  de  ce  dernier  champignon  parasite  qu'ont 
été  constatées  des  colonies  blanchâtres  d'un  micrococ- 
cus  sphérique,  extrêmement  petit,  n'ayant  environ 
que  2  3  a  de  diamètre,  que  M.  Roze  propose  de  nom- 
mer M.  albidtis.  Il  le  considère  comme  devant  pré- 
céder, dans  les  tubercules,  l'invasion  de  mucédinées 
dont  il  faciliterait  la  pénétration  par  le  ramollissement 
des  tissus.  L'auteur  a  été  amené  aussi  à  constater  la 
grande  influence,  non  seulement  de  l'air  humide, 
mais  aussi  de  l'eau  elle-même  sur  la  propagation  de 
ce  Micrococcus  Ce  fait,  dit-il,  donne  à  penser  que 
la  conservation  des  pommes  déterre,  pendant  l'hiver, 
exige  des  milieux  aussi  peu  humides  que  possible,  si 
toutefois  elle  ne  sont  pas  elles-mêmes  déjà  préalable- 
ment contaminées  dans  le  sol  des  cultures  par  ces 
Miciococcus. 

Séance  du  30  mars.  —  Sur  le  citronnellal  et  son  iso- 
mèrie  avec  le  rhodinal,  Ph.  Barbier  et  L.  Bouveault. 
—  L  essence  de  citronnelle  {Andropogon  nardus)  con- 
tient une  aldéhyde  connue  sous  le  nom  de  citronnel- 
lone  et  répondant  à  la  formule  C'OH'SO.  Un  com- 
posé identique  a  été  découvert  dans  l'essence  de  mé- 
lisse allemande  par  Semmler  qui  a  fait  voir  que  ces 
deux  produits  étaient  constitués  par  une  aldéhyde  à 
laquelle  il  a  donné  le  nom  de  citronnellal.  Elle  se 
retrouve  également  dans  l'essence  de  l'Eucalyptus  ma- 
culata,  var.  citriodora.  Les  recherches  faites  par  les 
auteurs  démontrent  que  le  rhodinal  est  différent  du 
citronnellal . 


86 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


Société  de  biologie. 
Séance  du  21  mars.  —  Actions  successives  d'un  fer- 
ment soluble  hydratant  et  d'un  jument  soluble  oxydant. 
Em.  Bol'rqu'elot.  —  L'auteur  recherche  comment 
se  forme  l'aldéhyde  salicylique  par  l'action  combinée 
des  ferments  oxydants  et  hydratants  sur  une  solution 
étendue  de  salici'ne  (glucoside  de  l'alcool  salicylique). 
Dans  une  première  phase,  la  salicine  est  dédou 
en  glucose  et  alcool  salicylique;  dans  une  seconde, 
sous  l'influence  du  ferment  oxydant,  il  absorbe  l'oxygène 
del'airet  donne  l'acide  salicylique.  M.  Bourquelot  pense 
qu'une  réaction  analogue  se  produit  chez  la  5 
Ulmaria.  On  a  signalé,  en  effet,  la  présence  de 
la  salicine  dans  la  racine  de  cette  plante  et  l'on 
sait  que  ses  fleurs  doivent  leur  odeur  à  Valdéhyde 
salicylique.  —  Sur  la  présence  dans  le  Monotropa 
ythis  d'un  glucoside,  et  sur  le  ferment  soluble  de  ce 
glucoside.  Em.  Bourquelot.  —  A  la  suite  de  ses 
recherches  sur  la  composition  de  l'écorce  de  Betula 
fe»/a,"écorce  officinale  dans  la  pharmacopée  des  Etats- 
Unis.  Procter  signalait  en  1844  dans  The  An: 
journal  of  Pharmacy,  l'existence  dans  cette  ùcorce  d'un 
glucoside  de  l'éther  méthylsalicylique,  qu'il  a  appelé 
aaullhèrine,  et  d'un  ferment  soluble  de  ce  glucoside. 
Les  recherches  faites  par  M.  Bourquelot  sur  l'éther 
méthylsalicylique  retiré  du  Monotropa  hypopythi s  lui  ont 
montré  que"  cet  éther  prend  naissance  dans  le  végétal 
sous  l'action  d'un  ferment  soluble  sur  le  glucoside  de 
cet  éther.  Il  a,  en  outre,  constaté,  dans  les  racines  de 
Spirea  ulmaria,  S.  filipendula,  S.  salicifolia,  Polygala  se 
ne\a  et  l'écorce  du  Betula  lenta,  un  ferment  hydro- 
lysant  duglucosidedu  .Monotropa.  Ces  faits  laisseraient 
supposer  que  ce  glucoside  est  identique  à  la  gaulthé- 
rine  de  Procter. 


Revue  des  Revues . 

Cosmos  (n»  579).  — L-\<  maladies  à 
dans  les  cultures  industrielles  du  Midi,  A.Larbalëtrier; 
—  Depuis  quelques  années,  la  violette,  cultivée  en  grand 
dans  le  Midi  pour  les  usager  de  la  parfumerie,  subit 
une  décroissance  dans  sa  production,  due  aux  attaques 
d'un  champignon  parasite,  le  Phyllosticla  viola,  de  la 
famille  des  Sphéroïdes.  La  maladie  débute  parmi 
petit  point  blanc  cerclé  de  noir,  qui  s'étend  en  tache, 
laquelle  se  dessèche  à  l'intérieur;  le  tissu  s'altère  plus 
ou  moins  profondément,  et  quelquefois  si  complète- 
ment qu'à  la  place  occupée  par  le  parasite  apparaît  un 
trou  circulaire  ;  les  trous  deviennent  confluents,  et  la 
feuille  est  bientôt  entièrement  rongée.  Le  traitement 
à  appliquer  au  mal  n'est  pas  encore  bien  établi  ;  d'après 
les  recherche!  de  M.  L  Belle,  les  composés  cuivri- 
ques  seraient  les  plus  efficaces.  Un  petit  ac.trien  nuit 
aussi  considérablement  aux  violettes  :  c'est  le  Tétra- 
nique,  dont  les  piqûres  altèrent  les  feuilles  et.  par  suite, 
arrêtent  l'évolution  normale  des  fleurs.  Contre  cet 
aranéide,  M.  B  lle  conseille  l'emploi  d'uninsectici  ie 
composé  de  3  kilogrammes  de  savon  noir  dur,  3  Kilo- 
grammes i  :  94  litres  d'eau,  à  projeter  au  pul- 
vérisateur; combiner  ce  remède  avec  l'incinération 
des  feuilles  sur  lesquelles  se  trouvent  déposés  les 
œufs  des  Tétranyques. 

Le  Naturaliste  (1$  mars  1896).  Le  Rafflesia, 
P.  Hariot.  —  Lamiellée.  H.  Coupin  -  (i"r  avril).  — 
Déboisement  et  décadence,  F.  Regnault.  —  Le  déboise- 
ment, au  début  rapidement  opéré  par  l'incendie,  a 
d'abord  constitué  une  œuvre  civilisatrice  :  car  les  cul- 
tures ne  peuvent  progresser  que  par  le  recul  de  la 
forêt.  Mais  cette  destruction    des   arbres,  entreprise 


en  faveur  de  la  civilisation,  menace  aujourd'hui  la 
civilisation  elle-même.  L'arbre  prend  sa  revanche,  car 
là  où  il  ne  croît  plus,  l'homme  s'efface.  Les  bois  jouent 
e  imp  irtant  dans  le  climat  et  la  météorologie 
d'une  contrée:  ils  tamisent  l'eau  des  pluies,  et  la  res- 
tituent à  l'atmosphère  et  au  ruisseau  ;  de  plus,  la  fraî- 
cheur qui  règne  constamment  sous  le  couvert  y  dé- 
termine un  abaissement  delà  température,  lequel  pro- 
voque la  condensation  et  la  précipitation  de  la  va- 
peur d'eau  en  suspension  dans  l'air.  Le  nuage  qui 
reste  intact  au-dessus  du  sol  brûlé  par  le  soleil  crève 
en  une  bienfaisante  averse  quand  il  passe  sur  la  torèt. 
La  plaine  s'alimente  des  rivières  qui  descendent  des 
montagnes  boisées,  et  sa  fécondité  s'en  va,  à  mesure 
que  le°déboisement  des  sommets  tarit  Ips  torrents 
qui  y  prennent  leur  origine.  De  grandes  nations  sont 
mortes  pour  n'avoir  pas  respecté  les  forêts  :  car 
l'homme  ne  peut  pas  vivre  où  la  terre  est  stérile  ; 
pour  n'en  c  ter  qu'un  exemple,  l'Espagne,  en  détrui- 
sant ses  forêts,  a  tari  ses  eaux  et  du  même  coup  toute 
sa  puissance.  L'Ebre,  navigable  sous  Vespasien  depuis 
Varia  jusqu'à  Logrono,  ne  l'était  plus,  au  commen- 
cement du  xviic  siècle,  que  jusqu'à  Tortose.  Le  Man- 
zanarès  est  aujourd'hui  à  sec  près  de  Madrid,  en  temps 
ordinaire.  En  Aragon,  on  fait  du  mortier  avec  du  vin, 
moins  précieux  que  l'eau.  La  densité  de  la  population 
.oie  correspond  exactement  à  la  carte  hydrogra- 
phique. Le  déboisement  entraîne  la  dépopulation, 
l'appauvrissement  du  sol,  l'anémie  physique  et  la  dé- 
chéance intellectuelle.  Respectons  les  forêts.  — La 
les,  E.  Benderitter.  La 
violette  est  attaquée  par  des  champignons  et  par  des 
insectes.  Les  premiers  sont  :  Puccinta  viole,  P.  agra, 
P.  Fergussoni,  Urocystis  viole,  Peronospora  viole;  les 
seconds  :  Cecidomyia  affinis  et  C.  viola.  Les  insectes 
qui  vivent  aux  dépens  le  la  violette  sans  y  produire, 
demme  les  Cécidomyies,  des  galloïdes,  sont  YOrobitis 
cyaneus.  L..  coléoptère  curculionide,  et  les  chenilles 
de  nombreux  Lépidoptères  appartenant  aux  genres 
Argynnis,   Melilaa,  Emydia,  Spih  orna,   Agrotis,    Tri- 

t  isiis,  Uabrynthis,  Hadena.  —  Le  M 
deliciosa.  —  /.«  Darlingtonia  california,  P.  Hariot. 
Cette  plante  à  ascidie  a  été  découverte  en  1842  par 
le  botaniste  américain  Brackenridge,  dans  un  marais 
appartenant  à  une  petite  colonie  du  Haut-Sacrameuto. 
Sur  le  rhizome  de  cette  plante  singulière  naissent  des 
feuilles  qui  peuvent  atteindre  jusqu'à  50  centimètres 
de  hauteur;  les  pétioles  sont  creux,  forment  ascidie, 
rétrécis  en  bas  et  tordus  sur  leur  axe;  l'urne,  formée 
par  le  pétiole  creusé  à  son  sommet,  forme  un  sac  à 
la  base  duquel  se  trouve  une  ouverture;  l'opercule  est 
divisé  en  deux  lobes  étroits,  divergents;  la  face  interne 
du  sac  est  recouverte  de  poils  coniques,  disposés  à 
rebours;  ces  poils  sont  destinés  à  empêcher  l'évasion 
des  insectes  qui  pénètrent  dans  l'ascidie. 

Journal  de  botanique  (16  lévrier  1896).  — 
Note  sur  le  Strepsithalia,  nouveau  genre  Je  r:-ee>sporce, 
C.  SauvaGEAO.  Voici  les  caractères  dictinctifs  de  ce 
oenre  :  Slrepsithalia  Bornet.  Thailus  macuiiformis 
endophyticus,  e  filis  articulatis  monosiphoniis  muco 
crelatinoso  vaginatis  formatus.  Fila  primaria  horizon- 
talia  incremento  indefinito  inter  cellulas  plants  111.1- 
tricalis  excurrentia,  ramosa,  hinc  inde  fila  secundana 
erecta  delinita,  clavata  vel  cylindrica,  simplicia  aut 
basi  bis  terve  furcata,  in  pulvinulos  minutos  densos 
conTegata,  emittentia.  Pili  ad  modum  Phaeosporea- 
rum'eonfeeti  e  filis  repentibus  et  a  basi  filorum  verti- 
calium  provenientes.  Sporangia  utriusque  generis  e 
cellulis  inferiorum  filorum  nascentia  ;  unilocularia 
ovoida  vel  pyriformia;  plurilocularia  filiformia,  cylin- 
drica, loculis  uniseriatis.  —  (i«  mars  1896).  —Note 
sur  une  nouvelle  espèce  de  Prototremella  Pat.,  Boudier. 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


§7 


Voici  les  caractères  de  cette  nouvelle  espèce,  trouvée 
à  Saint-Denis  parmi  des  immondicesde  cette  ville  :  Ré- 
ceptacle membraneux,  blanchâtre,  étalé. épais  d'envi- 
ron omm, s,  formant  Jes  taches  irrégulières  larges  de 
2  à  8  centimètres,  à  marge  très  faiblement  byssoïde; 
hymenium  céracé,  glaucêscents,  prismeux- blanchâtre. 
Basides  courtes,  fermées  par  le  sommet  renflé  des 
filaments;  stérigmates  4,  ovoïdes,  puis  coniques-épais 
et  finalement  allongés,  flexueux,  plus  ou  moins  atté- 
nués au  sommet,  monospores.  Spores  grandes  pour 
le  genre,  fusiformes  ou  souvent  flexueuses,  incolores, 
aiguës  à  leurs  deux  extrémités,  longues  de  20-28  n, 
larges  de  5-8.  —  Lichens  d'  Aix-les-Rains  (suite),  Hue. 
—  (:6  mars  1896).  —  Les  propositions  viennoises  de 
nomenclature  commentées  par  M.  Roscoe  Pound  (trad. 
Otto  Kuntze). 

La  Feuille  des  jeunes  naturalistes  (icl'  mars 
1896).  —  Plantes  adventices.  Observations  faites  dans 
l'Est  en  jS6j,  Maire. 

Bulletin  de  lHerbier  Boissier  (février 
1896).  —  Les  forêts  de  la  Transcaucasie  occidentale, 
N.  Alboff.  —  Monographie  des  Calosphaer ièes  de  la 
Suisse,  A.  JaczEwski  Ges  Pyrénomycètes,  voisins  des 
Massariées,  offrent  pour  caractèresdes  péri  thèces  infères 
disposés  en  groupes  circulaires  ou  épars,  à  ostiole  en 
rostre  cylindrique,  plus  rarement  papilliforme,  et  des 
asques  entourés  de  paraphyses.  Ils  comprennent  les 
genres  Calosphacria  Tulasne,  à  spores  cylindriques, 
arquées,  et  Robesgea  Demazières  (jt.  nnica  Dem.,  sur 
les  branches  mortes).  Calosphaeria  renferme  en  Suisse 
les  espèces  suivantes  :  i°  Asques  polyspores  ;  ostiole 
rostriiorme  :  C.  dbvallala  Otth.  ;  asques  polyspores; 
ostiole  papilliforme  :  C.  gregaria  Nitschke,  sur  les 
arbres  à  feuilles  caduques,  C.  occulta  Otth.  ;  sur  les 
Abies;  2°  Asques  8spores,  en  touffe  sur  un  pédicelle 
rameux  :  C.  minima  Teil.  ;  asques  Sspores,  isolés  ; 
périthèces  ayant  à  la  base  un  terneutum  brun  épais  : 
G.  Friesii  Jacz.  ;  périthèces  sans  terneutum  :  C.  prin- 
ceps  Tul.  ;  sur  Prunus;  C.  dryina  Nitschke,  sur  Quer- 
cus  ;  C.  pusilla  Karsten,  sur  Betula  ;  C.  corylina 
Nitschke,  sur  Corylus.  —  Analecta  australiensia,  qua 
exponit  Dr  J.  Muller. 

La  Notarisia  (-| 4).  —  Notes  algologiques ,  de 

Wildeman.  —  Matériaux  pour  la  flore  algologique  du 
département  de  la  Meuse,  de  Wildeman. 

La  Revue  ariégeoisa  (nos  3-4).  Une  excursion 
au  Mont-Valier,  H.  Marcailhou  d'Aymeric  —  (nos  6). 
Montcalm  et  pied' Estais,  H.  Marcailhou  dAymeric. 
Nous  relevons,  dans  la  flore  de  cette  montagne,  les 
Epilobicés  suivantes  :  de  700  à  1000  mètres,  E.  pa- 
lustre L.  ;  de  1700  à  1900  mètres,  E.  collinum  Guel.  ; 
E.  origanijolium  Lucke  ;  de  1500  à  2800  mètres, 
E  alpinum  L. 

Bulletin  delà  Société  botanique  de  France 

(janv.  et  févr.  1896).  —  Truffe  (Terfas)  de  Chypre,  de 
Luyme  et  de  la  Colle,  Ad.  Chatin.  —  Sur  quelques 
chênes  hybrides  observés  aux  environs  d'Angers,  F.  Hy  . 
Voici  le  tableau  analytique  qui  permet  d'arriver  à 
la  connaissance  de  ces  chênes  hybrides  et  des  espèces 
au  croisement  desquels  ils  sont  dus  : 

I.  Ecailles  supérieures  de  la  cupule  à  pointe  longue- 
ment ligulée  et  saillante. 

A.  Ecailles  toutes  longuement  ligulées  ;  feuilles 
recouvertes  sur  les  deux  faces  de  poils  étoiles. 
—   Toxp.. 

B.  Ecailles  inégales;  feuilles  glabesceutes  au 
moins  sur  la  page  supérieure. 

1.  Pédoncule  fructifère  court.  —  +  O.  Gue- 
rangeri. 

2.  Pédoncule  fructifère  alongé;  pétiole  court. 
h  Q-  Rechini. 


II.  Ecailles  supérieures  de  la  cupule  brièvement  li- 
gulées ou  triangulaires,  peu  où  pas  saillantes. 

A.  Feuilles  couvertes  sur  les  deux  faces  de  longs 
poils  étoiles. 

1.  Pétiole  allongé  ;   pédoncule  court. 1- 

O.  Trabuti . 

2.  Pétiole  court;  pédoncule  allongé. 1- 

Q.  ande\avensis . 

B.  Feuilles  glabres  où  poilues  en  dessous  le  long 
des  nervures,   ou  très  finement  velues  sur   la 

surface  inférieure  du  limbe. 

1.  Pétioles  au  moins  aussi  longs  que  les  pé- 
doncules fructilères  courts.  —  O.  sessili- 
flora. 

2.  Pétioles  et  pédoncules  courts.  —  Q.  Bos- 
sebovii . 

3.  Pétioles  et  pédoncules  allongés.  —  O.  Al- 
lardi. 

4.  Pétioles  courts  ;  pédoncules  allongés.  — 
Q.  pedunculata. 

Nouvelles  additions  à  la  flore  d' ^Auvergne,  Ibëraud  J. 

—  L'épanouissement  de  la  fleur  de  TOnothera  suaveoleus 
Des/.,  E.  Roze.  A  l'inverse  d'un  très  grand  nombre 
de  plantes,  dont  les  fleurs  s'ouvrent  trop  lentement 
pour  qu'il  soit  possible  de  suivre  le  phénomène  dans 
tous  ses  détails,  la  fleur  de  cette  Onothéracée  s'épa- 
nouit avec  une  rapidité  remarquable.  Cet  épanouisse- 
ment se  fait  le  soir,  les  fleurs  ne  restant  ouvertes  que 
pendant  la  nuit  et  une  partie  de  la  journée  suivante, 
pour  se  flétrir  après  cet  éphémère  existence;  il  est  pré- 
paré par  la  déhiscence  longitudinale  des  segments  du 
calice,  qui  s'écartent  l'un  de  l'autre  à  partir  de  leur 
base,  et  ne  restent  réunis  que  par  leurs  muerons  api- 
caux;  sous  la  pression  intense  ue  la  corolle,  ce  dernier 
obstacle  cède,  les  pétales  se  déroulent,  et  les  segments 
du  calice  se  rabattent  rapidement  sur  le  tube.  M.  Roze 
a  imaginé  quelques' expériences  dans  le  but  de  recher- 
cher la  cause  et  la  rapidité  de  ce  phénomène.  L'in- 
fluence de  l'anneau  glanduleux  qui  rétrécit  la  gorge  du 
calice,  et  sur  lequel  s'insèrent  les  pétales,  lui  a  paru 
très  peu  importante  ;  en  effet,  des  lésions  pratiquées 
dans  son  épaisseur  n'amènent  dans  l'épanouissement 
des  segments  calicinaux  qu'un  retard  insignifiant.  Au 
contraire,  les  deux  causes  en  action  dans  le  phéno- 
mène paraissent  être,  d'un  côté,  la  chaleur  du  jour, 
agissant  plus  ou  moins  selon  la  durée  de  l'action  so- 
laire, et  d'un  autre,  l'humidité  atmosphérique,  provo- 
quant concurrement  la  turgescence  des  tissus  corol- 
laires et  par  suite  l'épanouissement  de  la  fleur.  Les 
observations  pe  sonnelles  de  M.  Léveillé,  notre  émi- 
nent  directeur,  l'autorisent  à  penser  que  la  rapidité 
plus  ou  moins  grande  de  l'épanouissement  de  la  fleur 
d'Onothera  suaveoleus  tient  aux  variations  plus  ou  moins 
grandes  de  l'état  hygrométrique  de  l'air  au  moment 
du  crépuscule,  et  aux  variations  de  température  à  ce 
même  moment  par  rapport  à  la  température  diurne. 

—  Nouvelles  recherches  sur  la  formation  du  bois  parfait, 
E.  Mer.  —  Espèces  ou  localités  nouvelles  pour  le  dépar- 
tement de  la  Nièvre,  F.  Gagnepain.  Nous  relevons  dans 
cette  liste  :  Epitobium  spicatum,  E.  palustre,  Onolhera 
muricata,  O.  parviflorj,  Ismardia  palustris .  —  Recher- 
ches sur  la  division  du  noyau  cellulaire  che%  les  végétaux, 
Ch.  Degagny. 


Bibliographie. 


Catalogue  des  Amélides  de  Saint- Vaast- 
la-Hougue,  P.  Fauvel. 


88 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


Note  sur  les  Crucifères  et  les  arbresexoti- 
ques  cultivés  à  Bagnoles-de  l'Ornes,  A.-L. 
LETACQ.  Les  crucifères  cultivés  au  Parc  de  la  Madeleine 
sont  :  Juniperus  commuais  L.  :  J.  virginiana  L.;  China 
occidentalis  L. ,  T.  a  Nutt    ;Retino  spora    quanosa 

.  Taxoàiun  Rich.  ;  Cryptomeriajabonica 

Don.  ;  C.  eh  'ans  Veitch.  ;  Séquoia  sempervirens  Eudl.  ; 
Wellinglonia  gigantea  Lindl  ;  Cunninghamia  sinensis 
R.  Br.;  Tsuçacanadensis  Carr.  ;Abies  balsatnea  Mill.  ; 
Abies grandis  Lindl.  ;  .i.  rcoW/ù  Lindl.  ;  .4  pecturata 
DC*  A.  Pinsapo  Bois.;  /"/c'a  a/ta  var.  caeruUa 
Carr.',  P.  »4"'J  Link  ;  P.  oricutalis  Carr.  ;  P.  .'.wlsi 
Link  ;  P.  morinda  Link:  /.nr/.v  europaa  DC.  ;  CeàViU 
Libani  Barr. ;  Pmh«  Cembra  L.;  Pj»ks  Strobus  L. ; 
P.  exce&a  Wall.  ;  P.  P«i«  Griseb.  ;  P.  Pinaster  Sol.  : 
P.  sylvestris  L.  ;  P.  LarJwo  Poir.  ;  P.  austrica  Hon.; 
Araucaria  imbricata  Par.:  Cephalotaxus  pedunculata 
Sieb.;  C.  drupaxa  Sieb.  ;  7*a.vi«  Jaoata  L. 

Report  in  dairying  in  Australia,  A.-C. 
Mac  Donald. 

Suites  au  Prodromus.  T.  IX.  Bromeliaxae 
Carolo  Mez. 

Une  nouvelle  espèce  dOxytropis,  O 
Foucaudi,  X.  Gellot.  Voici  les  caractères  de  cette 
nouvelle  espèce  :  Humilis,  caespihosa,  villoso-serica, 
pilis  longioribus  albo-lanatis,  et  in  summo  pedun- 
culo,  calicibus  leguminibusque  pube  nigra  vestita  ; 
foliis  9-15  jugis,  foliolis  approminatis,  oblongo-lameola- 
tis,  subacutis;  stipulis,  infinie  petiolo  aduatis,  parte 
libéra  lait  lanceolatis,  subacutis,  neryoso-sariosîs  ;  pedun- 
culis  folio  paululum  superantibus,  pauciûoris,  racemo 
ovato-globoso,  2-6lloro;  bracteis  lanceolatis,  calice 
brevioribus  ;  calice  tubuloso,  demum  legumine  rupto, 
dentibus  lanceolato-luicaribus,  tuba  quadruple*  breviori- 
bus; floribus  violaces-c<rruleis,  vereillo  ovato-oblongo 
emarginato,  aiis  obovatis  inaqualiter  bilobatis,  cariua 
suboblusa,  muteeœ;  leguminibus  erectis,  subpedicellatis, 
sed  in  calice  dextitutis  carp.phoro,  inflatis,  ovato- 
oblongis,  oblique  et  arcuatim  acuminaiis,  sutura  infe- 
riore  sulcata,  intus  semibilocularibus  ;  seminibus  subor- 
biculato-reniformis  nigro-olivaceis.  —  2;  juillet-août. 
Pyrénées. 

Y  a  t-il  antagonisme  entre  <  la  greffe»  et  la 
h  régénération  »  ?.  Alfred  Giard.  —  A  cette  ques- 
tion. M.  Y.  Delage  répond  :  oui.  «  Un  Lombric,  une 
Planaire,  dit-il,  n'acceptent  pas  la  greffe  d'un  mor- 
ceau détaché,  ni  même  d'ordinaire  la  simple  cicatri- 
sation d'une  incision.  De  nombreuses  expériences 
m'ont  appris  qu'il  y  a  antagonisme  entre  la  greffe  et 
la  régénération  ;  les  cellu'es  de  la  plaie  refusent  de 
se  souder,  pour  qu'elles  peuvent  faire  autre  chose  de 
mieux,  régénérer  ce  qui  manque  ;  par  contre,  la  greffe 
est  particulièrement  aisée  là  où  l'aptitude  à  la  régéné- 
ration fait  défaut.  Les  végétaux,  en  sont  un  exemple.  » 
M.  Giard  n'adopte  pas  cette  manière  de  voir  : 
«  Toutes  ces  expériences  personnelles,  toutes  celles 
tentées  récemment  par  divers  biologistes  me  semblent 
démontrer  au  contraire  que  la  greffe  s'opère  sans  dif- 
ficulté chez  des  animaux  dont  le  pouvoir  régénateur 
est  très  développé.  Et  ce  n'est  pas  seulement  le 
simple  raccord  d'un  morceau  détaché  qu'on  peut  réa- 
liser, mais  on  peut  obtenir  plus  ou  moins  facilement 
plusieurs  combinaisons  autoplastiques,  homoplasti- 
ques  ou  même  hétéroplastiques.  »  La  greffe  autoplas- 
tique est  la  soudure  d'une  partie  empruntée  à  un 
cire  vivant  sur  cet  être  lui-même;  si  la  greffe  et  le 
sujet  appartiennent  à  des  individus  de  la  même  es- 
pèce, la  greffe  est  homoplastique  ;  si  la  partie  greffée 
est  empruntée  à  une  autre  espèce  que  le  sujet,  la 
greffe  est  hétéroplastique.  Les  greffes  artificielles 
s'obtiennent  très  facilement  chez  les  Synascidies,  qui 


sont  cependant  douées  d'un  pouvoir  régénérateur 
très  actif.  «  En  opérant  sur  le  Lombric,  chez  lequel 
M.  Delage  déclare  n'avoir  pu  obtenir  le  greffe  d'un 
morceau  détaché  ni  même  la  simple  cicatrisation  d'une 
incisive,  deux  élèves  de  Korschelt,  H.  Rievel  et 
E.  Joest  ont  obtenu  non  seulement  les  greffes  auto- 
plastiques et  homoplastiques  les  plus  variées  (soudure 
normale,  intercalation  d'un  fragment  renversé,  sou- 
dure de  deux  extrémités  de  même  nom),  mais  ils  ont 
même  pu  réaliser  la  greffe  hétéroplastique  de  deux 
espèces  différentes  (Lumbrieiis  commuais  et  L.  rubellus, 
par  exemple.  »  Quant  à  l'argument  qui  présenterait 
la  facilité  de  la  greffe  chez  les  végétaux  comme  corré- 
lative de  leur  résistance  à  la  régénération,  il  n'est  pas 
complètement  exact.  La  régénération  est  rendue  dif- 
ficile dans  la  série  végétale  par  l'impossibilité  où  sont 
les  cellules  complètement  évoluées  de  revenir  à  l'état 
embryonnaire,  et  en  outre  par  l'absence  d'éléments 
cellulaires  migrateurs.  Elle  n'y  est  pas  cependant  in- 
connue. Les  filaments  des  Spirogyra  qui  se  greffent 
constamment  par  la  conjugaison  sont  très  capables  de 
régénérer  les  cellules  amputées.  Certaines  Floridées 
offrent  même  un  processus  qui  tient  à  la  fois  de  la 
greffe  et  de  la  régénération.  Quand  les  filaments  de 
Grijfithsia  selarcea  ont  reçu  une  blessure,  leurs  cellules 
s'altèrent  et  périssent  sur  une  certaine  étendue. 
Considérons  un  filament  dont  la  partie  basilaire  et  la 
partie  terminale  restées  saines  sont  ainsi  séparées  par 
une  partie  médiane,  réduite  au  cylindre  exierne  de 
cellulose.  On  voit  que  la  cellule  d'istale  de  la  portion 
basilaire  et  la  cellule  puximal  de  la  partie  terminale 
ne  tardent  pas  à  proliférer  et  régénèrent  de  chaque 
côté  deux  régions  vivantes  terminées  par  des  ménis- 
ques convexes  qui  vont  à  la  rencontre  l'une  de  l'autre 
et  finissent  par  se  souder.  » 

Illustrationes  plantarum  Europae  rario- 
rum,  auctoreG.  Rouy.  fasc.  IV,  planches  LXXYI-C. 
L'éloge  de  cette  magnifique  et  monumentale  publica- 
tion n'est  plus  à  faire.  Nous  nous  bornerons  donc  à 
donner  la  liste  des  espèces  qui  y  sont  figurées. 

Ranuncuhis  aconit oides  DC;  Hcllebrorue  cyclopliyllus 
Boiss  ;  chelidanium  majus  var.  jumarifoHum  DC  Bouy 
et  Foucaud;  Pelrocaptis  crassifolia  Rouy;  silène  bra- 
chypoda  Rouy;  Onouis pyrenaica  Willk.  et  Casta;  Geum 
Billietii  Gillot  ;  Rosa  alpicola  Rouy;  Colladiona  Frique- 
tra  DC;  Artemisia  crithmifolia  L.  !  (A.  Gayana  Bes- 
ser);  Centaurea  kerueriana  Janka;  Hieracium  bamby- 
cinum  Boiss.  et  Reut.  ;  Trepis  cœspitosa  G.  et  G.  ; 
Scoxpncra  atigustifolia  L  !  Hymenonema  laconicum  Boiss.  ; 
Pinguicula  hngifotta  Ram.  ;  Convalvulus  valcntinus 
Cav.  ;  Cclsia  cyllenea  Boiss.  et  Heldr.  ;  Phelip.ce schult^ii 
Walp. ;  Kochia  saxicola  Gussi.,  Frotellaria  rhodocauakis 
Orph.;  Iris  sintenisii  Janka;  Potamogelon  subfiavus 
Lor.  et  Barr;  Hierochloa  patteiflora  R.  Br.  scolopendrium 
lobatum  Rouy  (5.  vulgan  asplenium  mariuum). 

Nous  ne  pouvons  qu'engager  nos  amis  à  souscrire 
à  ce  beau  travail.  Nous  leur  servirons  volontiers. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

De  M.  J.-B.  Barla,  de  Nice,  un  envoi  de  plantesde 
cette  région  dont  nous  lui  sommes  fort  reconnais- 
sants. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉ  VEILLÉ 


phie         Honnoyer. 


PETITE  FLORE  DE  LA  MAYENNE 

Renfermant  l'analyse  et  la  description  des  plantes  vasculaires 

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1  Volume  in-12  de  252  pages 5  francs 

LE  MONDE   DES  PLANTES 


TARIF  DES  ANNONCES  : 


A  V Année: 

La  page 100  fr. 

Demi-page 50 

Quart  de  page 30 

Huitième  de  page 15 

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Au  Semestre: 
La  moitié  des  prix  précédents  augmentés 
de  10  0/0. 


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3 

2 

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'<"  Année  (2e  Série) 


N°  79 


1er  Juin  1896 


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DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


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«  Tïenedicitt    universa   germinantia    in    terra 
t  Domino.  » 

Dan.,  ch.  m. 


Directeur  :    HT    EEVEIJLEE 
Rédacteur  en  chef  :   A.   ACLOQUE 


SOMMAIRE    DU    N»    79 

La  greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à  no;  jours,  L.  Daniel.  —  Académie  internationale  de 
Géographie   botanique.  —  Viola  timlcurata,   H.  L.  —  Curieuse    suppléance.  —   Les 
|         Onothéracées  japonaises.  H.    Léveillé.  —  Recherches  sur  les  Epilobes  de  France  par 
M.   Paul   Parraentier.  D'  Tt.   Gillot.  —  Bibliographie.  —Informations.  —Mouve- 
ment de  la  Bibliothèque. 


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Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des   Jacobins,    12 


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i"   Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


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J.-B.  Baillière  et  Pils,  19,  me  Hautefeuille, 
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scientifique,  2:!,  me  Racine. 

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LE     MONDE     DES     PLANTES 


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CORREVON    H. 

DANIEL  L. 

DEBEAUX  0. 

DESCHAMPS  Ém. 

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Est    publié    avec  la   Collaboration    de 


GAPËCEAU  l'vi. 

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HISINGEB    (Baron  Ed.) 

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OLIVIER    Ern. 
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WHEELÈR  C.  F. 


Tout  ce  qui  concerne  la  Direction  doit  être  adressé  à  M.  If.  Lkvkiué,  loi,  rue  de  Flore,  Le  Mans  Sari 
France  ;  —  el  ce  qui  cencei  ne  la  Rédaction,  à  M.  A.  Acioqi  i..  a  A  ux-i-fe- Château    Pas-de-Calais)  France. 

Adresser  les  demande:  ments  el  mandats  â   M.  Bonnoyer,  Imprimeur-Éditeur,  \-2.  place  des  .lacobl 

Le  Mans  (Sarlhe)  France.  Il  n'i  si  pas  envoyé  de  numéro  spécimen  gratuit. 

Les  abonnés  à  l'étranger  sont  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandats 

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d'Escompte,  au  Crédit  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

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longtemps  <i'"'  les  abonnements  procurés  seronl  renouvelés. 

Eii  1901,  un  prix  d<  d     >rni    i  l'auteur  du  meilleur  travail  sur  la  botanique  paru  dans  le  \t> 

Plante*  du  i"  o  lobre  1893  an  l01  septembre  (909.  Les  mémoires  devront  être  aussi  concis  que  possible,  el  exclus) 

m. -i.  concourir  est  S'être  ab é  au  Monde  des  Plantes  pendant  la ds 

du  concours. 

La  Librairie  médicale  el  scientifique  Jacques  Lechevalier,  23,  rue  Racine,  ù  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  p 
duction  de  la  bande  imprimée  de  la  Revue,  une  remise  de  18%  sur  la  pluparl  des  ouvrages  qu'ils  pem 
désirer, 


5°  Année  (2e  Série) 


N°  79 


1"  Juin  1896 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 


%evue  Internationale  illustrée  de   Botanique. 


LA  GREFFE  DEPUIS  L'ANTIQUITÉ  JUSQU'A  NOS  JOURS 


Par  L.  Daniel 

'Docteur  es  sciences,  Professeur  au  Lycée  de  'Renues 


Lucrèce  (i)  repousse  le  merveilleux  et  pense 
que  «  la  nature  a  enseigné  elle-même  aux  hommes 
l'art  de  semer  et  de  greffer.  » 

S'il  nous  fallait  prendre  partie  dans  ces  ques- 


Quœ  quibus  hospitium  prœstent  virgulta  docebo 
Quîe  sit  adoptivis  arbor  on-sta  comis. 

(Palladius.) 

(Suite.) 

rions  à  l'avis  de  Lucrèce,  et  nous  attribuerions 

comme  lui  la  découverte  de  la  greffe  à  l'observa- 
tion de  la  nature  (2). 

Avec  la   majeure  partie  des  auteurs,  il  nous 


Fig.  1, —  Les  Châtaigniers  du  Mont  Etna,  greffés  en  approche  à  une  époque  très  reculée. 


tions  plus  curieuses  qu'utiles,  nous  nous  range- 

(1)  Lucrèce,  De  nalura  rerum,  Lib.  V,  v.   1360. 
Àt  spécimen  satio  et  insitienis  origo 
(Ipsa  fuit  rerum  primumNatura  creatrix...) 


paraît  aussi  assez  probable  que  cette  opération  a 

(2)  Cf.  Mémoires  de  V  Académie  des  Sciences,  17 10  : 
H.  79;  1722,  M.  129,  H.  71;  1728,  H.  47  et  49; 
1738,  M.  265  et  266,  1744,  M.  34  et  35  ;  et  l'Ency- 
clopédie Diderot  et  d'  Alembert,  article  Greffe. 


9o 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


commence  à  être  en  usage  peu  après  Hésiode, 
vers  le  vl-  ou  le  Ve  siècle  avant  J.-C.  (i). 

Dès  l'instant  que  l'on  ne  connaît  d'une  façon 
certaine,  ni  l'origine  de  la  greffe,  ni  l'époque  de 
la  découverte  de  cet  art,  on  ne  saurait  indiquer 
davantage  chez  quel  peuple  se  sont  faits  les  pre- 
miers essais. 

On  peut,  si  l'on  veut,  admettre  à  ce  sujet  les 
idées  de  Thouin  (2)  qui  croit  que  l'art  de  greffer 
a  été  transmis  par  les  Phéniciens  aux  Carthagi- 
nois et  aux  Grecs  ;  ces  derniers  l'auraient  appris 
aux  Romains,  qui  l'ont  répandu  en  Europe. 

Ces  peuples,  ayant  remarqué  dans  les  bois  le 
phénomène  assez  fréquent  de  la  soudure  de  deux 
branches  d'un  même  arbre  ou  d'arbres  différents, 
accolées  directement  ou  enroulées,  se  seraient 
empressés  d'imiter  la  nature.  Les  Égyptiens  au- 
raient inventé  la  greffe  par  approche  débranches; 
les  Carthaginois,  la  greffe  par  approche  de  tiges 
écorcées  en  regard  les  unes  des  autres,  procédé 
dont  ils  se  servaient  pour  les  oliviers,  espérant 
ainsi  en  augmenter  les  dimensions,  les  faire  durer 
plus  longtemps  et  leur  faire  produire  un  plus 
grand  nombre  de  fruits  (3). 

De  même,  toujours  d'après  Thouin,  les  Chi- 
nois, entaillant  longitudinalement  deux  arbres 
jusqu'au  tiers  de  leur  diamètre,  auraient  réuni 
ces  arbres  de  manière  à  n'en  former  qu'un  seul 
tronc,  et  pratiqueraient  cette  opération  de  temps 
immémorial  (4). 

Ajoutons  encore  que  Palladius  (5)  prétend 
que  la  première  greffe  a  dû  se  faire  sur  la  vigne. 


(1)  C'est  aussi  l'avis  de  l'abbé  Barthélémy  qui  con- 
naissait à  fond  ses  auteurs  grecs  :  «  La  surprise  du 
jeune  Anacharsis,  dit-il,  fut  extrême  en  voyant  les 
arbres  chargés  de  fruits  de  différentes  espèces  et  forcés 
de  se  couvrir  de  productions  étrangères  à  leur  nature. 
C'est  par  la  greffe  qu'on  opère  ce  prodige.  »  (Voyage 
du  jeune  Anacharsis  en  Grèce,  589  avant  J.-C,  t.  17, 
chap.  LIX.) 

(2)  Thouin,  Monographie  des  Greffes,  Paris,  1821. 
—  Ouvrage  ayant  longtemps  fait  autorité  et  dont  il 
sera  souvent  question  ici. 

(;)  Les  célèbres  châtaigniers  du  mont  Etna  ont  été 
ainsi  greffés  à  une  époque  très  reculée. 

(4)  Dans  ses  Nouveaux  mémoires  sur  l'état  pré- 
sent de  la  Chine  (Paris,  1692),  le  P.  Le  Comte,  Jé- 
suite, est  d'un  avis  tout  différent.  Il  prétend  que  les 
fruits  de  la  Chine,  communs  avec  les  nôtres,  ne  leur 
sont  pas  comparables,  parce  que  les  Chinois  n'ont  pas 
l'art  de  les  enter. 

La  greffe  était  de  même  inconnue  aux  grandes 
Indes  et  en  Perse  (Obstrvations  astronomiques  du  P, 
Souciiet.  t.  I.  p.  18.  —  Chardin,  t.  IV,  p.  55),  et 
dans  l'Amérique  méridionale  (Histoire  des  Incas,  t.  II, 
p.  33'|.  —  Bouguer,  Voyage  au  Pérou,  p.  63.  — 
Voyage  de  Fre~:,r,  p.  70  et  105). 

(>)  Palladics,  De  re  rustica,  Lib.  XIV7  ;  De  insitio- 
nibus,  v.  45  et  s. 


Comme  on  le  voit,  essayer  de  fixer  l'origine 
delà  greffe,  l'inventeur  de  cet  art  et,  par  suite,  le 
premier  peuple  chez  qui  il  a  été  pratiqué,  l'arbre 
que  l'on  a  d'abord  greffé,  ce  serait  bon  tout  au 
plus  pour  celui  qui  aurait  du  temps  à  perdre 
inutilement. 

Se  débrouille  qui  pourra  dans  ce  dédale.  Pour 
nous,  nous  ne  nous  attarderons  pas  davantage  à 
rechercher  la  solution  d'une  énigme  indéchiffra- 
ble. Nous  allons  abandonner  les  hypothèses  pour 
arriver,  avec  Aristote,  Théophraste  et  les  agrono- 
mes latins,  aux  faits  bien  démontrés  et  absolu- 
ment certains. 

Chapitre  II 
La  greffe    chez  les  Grecs  et  les  Romains. 

Pour  rendre  le  travail  plus  facile  à  celui  qui 
désirerait  faire  par  lui-même  des  recherches  sur 
la  greffe  dans  les  anciens  auteurs  grecs  ou  latins 
que  nous  citerons  ici,  nous  allons  indiquer  les 
principaux  termes  dont  se  servaient  les  agrono- 
mes de  l'antiquité  pourdésigner  cette  opération  : 

i°  Che\  les  Grecs  (1)  •' 

£;j.;j"/.a'.7[j.îç,  eu.5uW.t5t; (greffe  en  couronne)  ; 
eu.<puteta,  greffe  en  fente,  eYnevTpi<yu.oç,  greffe  à 
la  tarière  ;  eu,çuTeoa-'.ç,  la  greffe  en  général  et 
quelquefois  le  greffage;  e|M>UTeoû>,  e[x<poXXt|<i>, 
greffer;  evoçOaXuiiÇtOj  écussonner;  pourécusson- 
ner  on  employait  aussi  plus  rarement  les  verbes 
eu.6aXX<o  et  e'f/.vr.p:h,> ;  7:  eu.çuXiov,  le  greffon; 
î[j.s-j-ïj<)v),  le  greffage  (fente,  couronne,  tarière). 

20  Che\  les  Latins  : 

Inserlio,  insertum,  insitus,  et  surtout  insitio,  le 
greffage  et  la  greffe;  inserere,  greffer;  insitum, 
la  greffe,  le  greffon:  surcuius,  calatnus,  le  gref- 
fon; emplastrum,  scuiula,  l'écusson;  scalprum, 
l'écussonnoir;  scalpellum,  le  greffoir;  inoculatio, 
emplastratio,  la  greffe  en  écusson  ;  inoculare,  écus- 
sonner ;  inoculator,  le  greffeur  en  écusson  ;  insî- 
tor,  le  greffeur  et  aussi  le  dieu  rustique  qui  prési- 
dait aux  opérations  du  jardinage. 

Ceci  posé,  revenons  à  notre  sujet. 

Bien  qn'HiPPOCRATE  (480-360  avant  ].-C.)} 
d'après  Isidore  de  Séville  (2),  n'ait  pas  été  étran- 
ger à  l'opération  de  la  greffe,  on  peut  dire  que 
les  premières  données  précises  sur  cet  art  nous 
sont  fournies   par  Aristote  (3)  (3S4-322  avant 

(1)  Cf.  Henri  Estienne,  Thésaurus  gneca  lingua, 
Paris,  Didot. 

(2)  De  Séville,  Origines,  Liv.  VIII  De  Rébus  rusticis. 

(3)  Aristote,  Deplantis,  1,  6;  et  De  juvénilité,  c.  m, 
p,  465,  18,  et  ibid.,  23. 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


91 


J.-C.)  Elles  sont  encore  bien  incomplètes,  car 
il  indique  seulement  deux  procédés  :  la  greffe  en 
couronne  et  la  greffe  à  l'aide  de  la  tarière. 

Aristote  cite  comme  pratiquées  communé- 
ment de  son  temps  les  greffes  du  figuier,  de  la 
vigne,  de  l'olivier  domestique  sur  l'olivier  sau- 
vage, du  pommier  sur  le  poirier,  du  mûrier  sur 
divers  arbres,  et,  en  général,  des  plantes  des  jar- 
dins sur  les  plantes  sauvages. 

Un  des  exemples  les  plus  intéressants  parmi 
les  greffes  de  ce  genre,  c'est  sans  contredit  la 
greffe  de  l'armoise  cultivée  sur  l'armoise  sau- 
vage; on  greffait  donc  déjà  des  plantes  herbacées 
du  temps  d'Aristote,  et  l'idée  de  greffer  les  herbes 
n'est  donc  pas  une  «  invention  récente  »,  comme 
on  l'a  prétendu  dans  ces  derniers  siècles. 

Aristote  constate  aussi  que  les  greffes,  pour 
bien  réussir,  doivent  se  faire  enire  végétaux  sem- 
blables et  présentant  une  certaine  analogie.  Cette 
opinion  est  encore  adoptée  aujourd'hui. 

Mais  Aristote  est  moins  heureux  dans  ses 
considérations  philosophiques  sur  la  greffe,  qui 
sont  sans  intérêt. 

Thèophraste,  disciple  d'Aristote  et  son  con- 
temporain (371-286  avant  J.-C),  est  beaucoup 
plus  explicite  (1)  ;  cependant,  comme  son  maître, 
il  est  plutôt  philosophe  que  praticien  ;  il  cherche 
bien  plus  à  expliquer  qu'à  décrire  une  opération 
alors  bien  connue  de  tout  le  monde (2).  C'est  lui 
qui  mentionne  le  premier  la  greffe  en  écusson, 
l'œil  étant  placé  entre  deux  bourgeons. 

Toutefois  il  donne  cependant  de  forts  bons 
conseils,  qui  ont  été  reproduits  par  tous  les 
agronomes  et  dont  la  plupart  sont  encore  suivis 
aujourd'hui  par  les  greffeurs  soigneux. 

«  Il  faut,  dit-il,  observer  la  concordance  des 
sèves  et  veiller  à  la  similitude  des  écorces;  faire 
en  sorte,  en  un  mot,  que  les  arbres  que  l'on  greffe 
aient  la  même  précocité  tant  pour  la  pousse  des 
feuilles  que  pour  la  maturité  des  fruits  (3)  et 
qu'ils  vivent  dans  des  sols  semblables. 

«  Dans  un  sol  léger,  il  vaut  mieux  greffer  au 
printemps,  parce  qu'il  y  a  peu  de  sève.  Dans  un 
sol  gras  et  boueux,  il  vaut  mieux  greffer  à  l'au- 
tomne, car  la  sève  de  printemps  serait  trop  abon- 
dante. 


(1)  Thèophraste,  T>e  causis  plantarum,  I,  6,  6;  et 
ib'id.,  II,  17,  6. 

(2)  Divers  écrivains  de  l'époque  la  citent  comme 
communément  pratiquée  de  leur  temps,  et  en  parti- 
culier Démosthènes  (585-322  avant  J.-C.). 

(3)  L'inobservance  de  ces  principes  a  pour  consé- 
quence de  rendre  les  arbres  greffés  moins  résistants 
aux  parasites  et  aux  agents  extérieurs. 


«  Il  est  nécessaire  de  laisser  pleurer  la  vione 
trois  jours  avant  de  la  greffer  (1).  Il  ne  faut  pas 
mettre  la  moelle  à  nu. 

«  La  greffe  en  écusson  doit  se  faire  sur  de 
jeunes  pousses.  La  pluie  lui  est  nuisible, 
lorsqu'elle  est,  au  contraire,  très  favorable  aux 
autres  greffes.  Pour  ces  dernières,  on  évite  la  des- 
siccation en  les  enduisant  d'un  mélange  de  fiente 
et  de  poils  qu'on  ligature  (2)  et  en  plaçant  dessus 
un  pot  duquel  l'eau  coule  constamment  sur  la 
plaie.  » 

Au  point  de  vue  physiologique,  Thèophraste 
compare  «  le  tronc  de  l'arbre-sujet  au  sol  dans 
lequel  une  bouture  puise  sa  nourriture  ».  Cette 
comparaison  fort  juste  a  été  bien  souvent  répétée 
depuis. 

Pour  lui  la  greffe  peut  non  seulement  se  pra- 
tiquer sur  les  arbres,  mais  encore  sur  les  herbes, 
ou  gramens,  comme  disent  les  auteurs  du  moyen 
âge.  Pour  cela,  il  suffit  de  «  faire  une  fente  au 
sujet  et  d'y  insérer  la  graine  de  la  plante  à  pro- 
pager ».  Ce  procédé,  qui  n'est  pas  une  greffe  à 
proprement  parler,  était  alors  désigné  par  le  verbe 

ï-'.QTZV.ÇtVI   (3). 

Si  la  greffe  était  fort  en  honneur  chez  les  an- 
ciens Grecs,  elle  ne  l'était  pas  moins  chez  les 
Latins,  qui  avaient  même  donné  à  l'un  de  leurs 
dieux  rustiques  le  nom  à'Insitor  ou  Greffeur. 

(A  suivre.) 


Académie    internationale   de    Géo- 
graphie botanique. 

M.  David  Hooper  remercie  l'Académie  de  sa 
nomination  en  qualité  de  Membre  auxiliaire. 

Par  décision,  en  date  du  10  mai,  M.  H.  Oli- 
vier, naturaliste  à  Bazoches-au-Houlme  (Orne), 
est  nommé  Associé  libre  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 
William  Trelease. 


(1)  On  emploie  aujourd'hui  un  procédé  analogue 
pour  les  plantes  grasses. 

(2)  C'est  l'onguent  de  Saint-Fiacre  des  jardiniers. 

(3)  Cette  opération,  décrite  depuis  par  beaucoup 
d'auteurs,  Columf.lle,  Pline,  Ibn-al-Âwam,  etc.,  a 
dû  donner  l'idée  d'essayer  la  greffe  en  fente  des  ptant-'S 
herbacées;  c'est  elle  que  Thouin  a  appelée  greffe 
Bonnet,  dans  sa  Monographie  des  greffes,  p.  95. 


92 


LE  MONDE  DES  PLANTÉS 


Viola  bicalcarata 

Herborisant  dans  l.i  Mayenne,  en  compagnie 
d'un  botaniste  du  Mans,  M.  Coilliot,  nous  avons 
rencontré  une  curieuse ;forme  du  Viola canitiaL. 
à  éperon  éperonné. 

L'éperon  porte  en  effet  à  sa  partie  inférieure 
une  saillie  de  i  h  millimètres,  affectant  la  forme 
d'un  second  éperon.  J'ignore  si  cette  iorme  a 
été  rencontrée  quelque  part  ou  si  jamais  elle  a  été 
nommée.  Je  n'en  trouve  mention  dans  aucune 
Flore.  Je  propose  pour  elle  le  nom  de  bicalca- 
rata qui  indique  bien  le  caractère  qui  la  distingue 
du  type.  Elle  est  mêlée  à  ce  dernier  commun 
sur  les  terrains  schisteux  de  la  Mayenne. 

Cette  curieuse  forme  a  été  rencontrée  à  Viviers - 
en-Charnie,  route  de  Sainte-Suzanne.  La  décou- 
verte en  est  due  à  mon  compagnon  d'herborisa- 
tion, M.  Colliot. 

H.  Léveillé. 


Curieuse  suppléance. 

M.  Hector  Serres,  de  Dax,  nous  a  adressé  un 
pied  de  maïs  présentant  un  curieux  phénomène 
que  notre  correspondant  a  pu  observer  lui  même 
chez  plusieurs  autres  pieds  où  le  phénomène  en 
question  était  encore,  nous  écrit-il,  plus  accentué. 

Il  s'agit  de  la  substitution  du  fruit  dans  la  fleur 
mâle  à  défaut  de  la  fleur  formelle  nulle  par  avor- 
tement  ou  par  accident  La  fleur  mâle  a  donc, 
comme  nous  l'avons  bien  contasté,  produit,  en 
l'absence  de  la  fleur  femelle,  la  graine  dans  sa 
propre  enveloppe. 

On  sait  que  le  maïs  est  une  plante  monoïque 
dont  les  épis  mâles  sont  disposés  en  particule 
terminale  et  les  femelles  en  épis  axillaires.  Or, 
dans  l'exemplaire  que  nous  communique  M.  Ser- 
res, les  épis  femelles  ont  avorté  et  les  fleurs  mâ- 
les de  l'épi  mâle  terminal  renferment  à  la  fois 
les  étamines  et  le  fruit. 

Nous  avons  tenu  à  signaler  ce  fait  singulier 
d'hermaphroditisme  dont  l'observation  est  due  à 
la  sagacité  de  notre  sympathique  correspondant. 
II.  Léveii  i.i  . 


Les  Ouothéracées  Japonaises. 

Le  R.  P.  Urbain  Faurie ayant  divisé  son  riche 
herbier  japonais  en  plusieurs  séries,  parmi  lesfa- 
milles  qu'il  comprenait,  nous  avons  retenu  pour 


l'herbier  de  l'Académie  Internationale  de  géo- 
graphie botanique  celle  des  Ouothéracées  et  nous 
avons  reçu,  pour  les  espèces  de  cette  famille,  la 
part  du  déterminateur. 

Le  Japon  renferme  les  genres  suivants  d'Ono- 
théracées  :  Onotbera,  Epilobium,  fussieua,  Lud- 
wigia,  Circaa  et  Trapa.  Dans  rémunération  qui 
va  suivre  nous  procéderons  au  fur  et  à  mesure 
des  déterminations,  faisant  suivre  l'indication  de 
la  station  et  de  la  localité  du  numéro  de  la  part 
que  nous  avons  sous  les  yeux,  pour  qu'on  puisse 
suivre  les  déterminations  et  les  contrôler  au 
besoin  ;  car,  pour  ce  qui  est  du  genre  Epilobium 
en  particulier,  il  y  règne  une  confusion  énorme 
qu'une  Monographie  récente  n'a  fait  que  com- 
pliquer en  voulant  Péclaircir.  Nous  sommes  donc 
prêts  à  accepter  le  débat  qui  pourra  s'élever  au 
sujet  de  nos  déterminations  dans  ce  genre  diffi- 
cile, et,  si  quelque  contestation  est  soulevée  à  ce 
sujet,  nous  recevrons  avec  reconnaissance  les  ob- 
servations qu'on  voudra  bien  nous  transmettre, 
convaincu  que  du  choc  des  idées  jaillit  toujours 
la  lumière. 

Onoihera  MennisL.  Sapporo,  2  septembre  1 886 

—  1 302  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

Cirera  alpina  L.  Montagnes  de  Shari,  3  juil- 
let 1890  —  5504  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg.  — 
Otaru,  8  août  18S6  —  1184  —  id.  leg. 

Chwra  inlcrmcdia  Ehrh.  Forêts  de  Nemuro, 
12  juillet  1890  —  55S3  —  R.  P.  Urbain  Faurie 
leg. 

Circaa  coràata  Royle.  Aomori,  9  septembre 
1895  --   1124  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

Circaa  quadrisulcata  Maximow.  Noeji,  mi- 
juillet  1886  —  983  —  Ptaycahine,  24  août 
!894  —  13593  —  Okumasan,  26  juillet  1894  — 
135 13  —  Aomori,  4  septembre  1885  —  1016. 
Commune  dans  les  villages.  R.  P.  Urbain  Faurie 

leg. 

Jusskua  suffrutwosa  L.  Baie  d'Ogtnohama,  16 
juin   1889.  —  4030  —  Kominato,  19  juin  1891 

—  1322S  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 
Ludwigia  ovalis  Miq.  Akita,  fossés,  6  septem. 

bre  1894.  —  1 3776  —  Aomori,  4  septembre  1885 
_  I04j.  _  Matsuyama,   1 3-14  novembre  1893 

—  11629  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 
Epilobium  angustifolium  L.  Montagnes  d'Otaru, 

28  juillet  1888  —  2862.   —  Forma  stenophylla : 
Sohetsu,  lit  de  la  rivière,  23  juillet  1887   —745 

—  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

Epilobium  montanum  L   Forêts  d'Abashiri,  v- 

juillet  1890  —  5395-  —   Bord  du  lac  de  T"VJ' 
25  juin  1893—  10166  —  R.  P.  UrbainFaurie  leg 


LES    FRÈRES    SIAMOIS    (Forêt   de    Fontainebleau). 


-.■  .  ■,»  ,  '-    -.7.   ■■■■+■! .:-      <:•-    •-. 

-<faffi«*tj®Tr"«*tr.-i  .-  '  -  jota* 


MILLIE-  CHRISTINE    f.For<«/    rfe    Fontainebleau.). 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


93 


Epilobium  sertidatum  Hausskn.  Sommet  du 
Riishiri,  30  juillet  1892  —  8406  —  R.  P.  Ur- 
bain Faurie  leg.  Nous  aurons  l'occasion  de  re- 
venir sur  cette  forme^qui,  pour  nous,  se  rattache 
en  réalité  à  YE.  alpinum.  Nous  ne  croyons  pas 
qu'il  y  ait  sur  le  globe  plus  d'une  cinquantaine 
d'espèces  d'Epilobes.  Toutefois  le  travail  de 
réduction  que  nous  poursuivons  est  une  œuvre 
de  patience  qui  ne  peut  être  accomplie  que 
preuves  en  main. 

Epilobium  Davuricum  Fisch.  Ile  de  Kunashiri, 
tourbières,  15-  août  1892  —  8512  —  R.  P. 
Urbain  Faurie  leg. 

Epilobium  nutans  Schmidt.  Sommet  du  Ganju, 


que  possèdent  des  types  spécifiques  de  l'érudit 
monographe  Haussknecht. 

Epilobium  atspitosum  e  rhizomate  tenerrimo, 
parvulas  rosulas  sessiles  apice  emittente  ;  caule 
longe  prostrato  et  curvato  ac  basi  nudo,  tenerrimo, 
simplici  vel  apice  ramuloso,  teretiusculo,  inferne 
glabrescente  nec  conspicue  subangulato,  superne 
et  usque  ad  dimidiam  partem  pilis  brevibus 
obsito,  média  parte  lineis  pilosis  obscure  notato, 
sat  folioso.  Foliis  pallide  viridibus,  lucidis, 
apeiie  petiolalis,  inferioribus  intermediisque  op- 
positis,  reliquis  alternis,  margine  planis,  margi- 
nibus  non  aut  vix  decurrentibus,  glaberrimis  aut 
raris  pilis  répandis  munitis,  integerrimis  aut  obs- 
cure denticulatis,  5-20™™  longis,  linearibus  an- 
gustatis,  inferioribus  obovatis  obtusis  exceptis, 
vix3-4mm  latis;  floribus  parvis  ;  alabastris  parvis 
globoso-ovoideis  pubescentibus;  capsulis  erectis 
ac  demum  curvatis,  junioribus  pilis  sparse  obsi- 
tis,  adulte  glabris;  3-3  i/2cm  longis,  seminibus 
ovoideis,  vix  apice  basi  autem  attenuatis,  testa  gla- 
breseente  papillis  fere  incouspicuis  obsita,  interdit  m 
leviter  pilis  brevissimis  in  lateribus  munita. 

Sommet  du  Ganju,  28  août  1894  —  13652 
pro  parte  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

(A  suivre.)  H.  Léveillé. 


Recherches  sur  les  Epilobes  de 
France, 

Par  M.  Paul  PARMENTIER 

(Extrait    de    la    Revue   générale    de    botanique,    VIII, 
janvier  et  février   18^6,  —  28  p.  et  3  planches.) 

M.  P.  Parmentier,  docteur  es  sciences  et  pro- 


28  août  t892  —   13652  pro  parte  —  R.  P.  Ur- 
bain Faurie  leg. 

Epilobium  Fauriei  nov.  sp.  Renfermé  sous  le 
même  numéro  que  le  précédent,  cet  Epilobe 
s'en  distingue  très  nettement,  comme  on  le 
verra  par  la  diagnose  suivante.  Il  nous  a  paru 
fort  distinct  des  diverses  formes  que  nous  con- 
naissons. A-t-il  absolument  parlant  une  valeur 
spécifique  propre?  C'est  ce  que  l'avenir  nous 
apprendra.  Il  a  en  tout  cas  une  valeur  spécifi- 
que, non  seulement  égale,  mais  supérieure  à  celle 


fesseur  au  collège  de  Baume-les-Dames  (Doubs), 
vient  de  publier  sur  le  genre  Epilobium  un  re- 
marquable mémoire  qui  mérite  de  fixer  l'atten- 
tion. Actuellement  les  phytographes  ne  se  con- 
tentent plus  de  cataloguer  les  plantes  d'après 
la  spécification  de  caractères  morphologiques  plus 
ou  moins  différenciés.  Frappés  de  l'inégale  valeur 
de  ces  caractères  et  de  leurs  variations  nombreu- 
ses ils  ont  été  conduits  à  subordonner  les  groupe- 
ments systématiques  les  uns  aux  autres  et  à  en 
rechercher  l'origine  commune  probable;  d'où  la 


94 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


notation  relativement  récente,  dans  les  flores, 
des  espèces  nodales,  des  espèces  principales 
ou  de  premier  ordre,  des  espèces  de  second 
ordre  ou  sous-espèces,  des  races,  formes  et 
variétés.  La  morphologie  se  montrant  souvent 
insuffisante  à  fournir  un  critérium  valable  pour 
rétablissement  des  espèces  légitimes,  c'est  aux 
conditions  de  végétation,  d'adaptation  physique, 
d'évolution,  etc.,  c'est-à-dire  aux  caractères  bio- 
logiques, qu'on  a  eu  recours.  Enfin,  grâce  aux 
progrès  de  la  micrographie,  c'est  dans  l'analyse 
des  tissus  qu'on  a  cherché,  en  dernier  lieu,  des 
caractères  anatomiques,  plus  intimes,  plus  cons- 
tants, plus  stables,  pour  définir  l'espèce  dans 
une  série  phylétique. 

Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue,  cependant,  que 
la  botanique  systématique  doit  être  à  la  fois 
scientifique  et  pratique.  Au  point  de  vue  scienti- 
fique, il  ne  sera  pas  de  trop  de  toutes  les  expé- 
riences de  laboratoire,  de  toutes  les  investiga- 
tions histologiques,  pour  éclairer  la  filiation 
des  espèces  et  préciser  leurs  caractères;  mais,  au 
point  de  vue  pratique,  ces  études,  qui  ne  seront 
jamais  à  la  portée  que  d'un  petit  nombre  de 
savants,  devront  surtout  servir  de  bases,  de  point 
d'appui,  aux  différenciations  morphologiques. 
La  flore  de  l'avenir  sera  donc  celle  qui,  tout  en 
faisant  la  part  large  à  l'anatomie  et  en  se  basant 
sur  elle  pour  la  classification  générale,  accordera, 
en  outre,  aux  caractères  biologiques  et  morpho- 
logiques une  valeur  égale  et  cherchera  à  faci- 
liter, comme  par  le  passé,  mais  d'une  façon  plus 
rationnelle  et  plus  certaine.  la  détermination 
des  espèces  et  de  leurs  groupes  subordonnés 
par  les  caractères  extérieurs,  les  plus  accessibles 
à  tous  Une  semblable  entreprise  ne  peut  être 
menée  à  bien  que  par  la  collaboration  des  bota- 
nistes herborisants,  qui  observent  les  plantes  dans 
la  nature  et  fournissent  les  matériaux  d'étude, 
et  des  anatomistes  qui  les  étudient  à  loisir  avec 
les  ressources  des  laboratoires. 

Les  études  anatomiques  appliquées  à  la  classi- 
fication se  sont,  depuis  quelques  années,  singu- 
lièrement vulgarisées  en  France,  sous  la  direction 
de  maîtres  éminents,  et  grâce  à  l'impulsion 
donnée  aux  travaux  des  laboratoires  dirigés  par 
eux.  M.  Van  Tieghem,  au  Muséum,  M.  G.  Box- 
mi  i:,  à  la  Sorbonne,  etc.,  leur  accordent  une 
large  place  dans  leur  enseignement;  le  regretté 
J.  Vesque  y  a  consacré  sa  vie,  et,  parmi  ses  élè- 
ves, M.  Parmi. \i  1ER,  un  des  plus  distingués  et 
des  plus  convaincus,  poursuit  L'œuvre  de  son 
maitre,  auquel  il  a  rendu  de  si  touchants  hom- 


mages (i),  en  entreprenant  la  révision  des 
genres  les  plus  difficiles  et  les  plus  polymorphes 
de  la  flore  française. 

Le  genre  Epilobium,  que  M.  Parmentier  a 
étudié  dans  la  Revue  de  botanique,  étude  pour 
laquelle  il  a  bien  voulu  m'honorer  d'une  modeste 
collaboration,  est  riche  en  espèces  affines,  su- 
jettes à  de  nombreuses  variations,  reliées  entre 
elles  par  des  formes  intermédiaires,  dont  beau- 
coup ont  été  décrites,  mais  sans  preuve  aucune, 
comme  des  hybrides.  Il  suffit  de  parcourir,  à 
cet  égard,  le  livre  si  complet  et  si. consciencieux 
d'HAUSSKNECHT  {Monographie  der  Gattung  Epilo- 
bium, Iéna,  1884),  dont  M.  Parmentier  a  cité 
des  extraits  et  reproduit  le  tableau,  réduit  à  la 
flore  française,  des  formes  supposées  hybrides. 

Adoptant  les  grandes  subdivisions  taxonomi- 
ques  du  genre  en  deux  groupes  nodaux,  d'ori- 
gine ancestrale  primitivement  unique,  mais 
depuis  longtemps  différenciés  à  la  fois  par  leurs 
caractères  anatomiques,  sect.  Chamanerion  et 
Lysimachion,  M.  Parmentier  a  passé  en  revue 
toutes  les  espèces  de  la  flore  française  et,  pour 
chacune  d'elles,  a  analysé  les  caractères  histolo- 
giques de  la  tige,  du  rhizome,  du  pédoncule 
floral,  des  feuilles,  etc.  Les  résultats  obtenus  sont 
l'objet  (chap.  îv,  Histoire  généalogique  des  repré- 
sentants  du  genre)  de  considérations  très  inté- 
ressantes sur  les  rapports  de  ces  espèces  entre 
elles,  sur  leur  adaptation  aux  différents  milieux 
et  les  caractères  différentiels  qui  en  résultent,  et 
que,  ci  l'instar  de  J. Vesque,  M.  PARMENTiERappelle 
caractères  êpharmoniques. 

C'est  ainsi  que  l'anatomie  confirme  entière- 
ment les  prévisions  que,  avec  un  bon  nombre  de 
botanistes,  j'avais  déjà  formulées,  pour  ma  part, 
d'après  l'examen  des  plantes  vivantes,  de  la  réu- 
nion d' Epilobium  Fleischeri  Hochst.,  comme  race 
montagnarde,  à  E.  Dodonai  Vill.  ;  à'E.  parvi- 
jlorum  Schreb.  à  E.  hirsulum  L.  ;  à'E.  alpinum 
L.  à  E.  ahiuifolium  Vill.,  i'E.  obscurum  Schreb. 
et  à'E.  Lamyi  Schultz  S.E.  tetragonum,  comme 
races  ou  sous-espèces  (cf.  D.  X.  Gillot,  Les 
Onothèracies  de Saône-et-Loire  cl  duMorvan,  vaLe 
Monde  des  Piaules,  III  (1893),  P-  320>  582,  413  ; 
IV(i894),  p.  8  ;  et  extrait    broch.    12    pages). 


(1)  P.  Parmentier,  La  Botanique  systématique  et  les 
théories  d  M.  Vesque,  in  Mdm.  Je  la  Soc.  d'imul.  du 
Doubs,  1893,  broch.  16  pages.  —  Notice  biographi- 
que sur  Julien  Vesque,  in  Bull,  des  Se.  nat.  publie  par 
n  de  VAss.  annuelle  des  cirées  d,-  la  Faculté  des 
sciences  de  Paris,  sous  la  direction  de  M.  W.  Russel, 
nov.  1895. 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


95 


Ces  Épilobes  ne  devront  donc  être  dorénavant 
inscrits  dans  les  flores  qu'à  la  suite  des  espèces 
auxquelles  ils  sont  subordonnés  avec  une  nota- 
tion ou  une  typographie  spéciale,  suivant  la 
méthode  qui  tend  de  plus  en  plus  à  se  générali- 
ser dans  les  publications  botaniques  contempo- 
raines, et  que,  je  ne  sais  pourquoi,  M.  Parmen- 
tier  n'a  pas  mis  en  usage  dans  ses  descriptions 
morphologiques  des  espèces  (loc.  cit.,  chap.  vi, 
p.  20). 

L'anatomie  nous  révèle  de  curieuses  et  impor- 
tantes particularités  que  la  morphologie  seule  eût 
été  impuissante  à  nous  faire  connaître.  Ainsi, 
à  côté  de  la  série  pléiotype,  très  naturelle,  E 
Diir'hci-montanum-hnceolatum,  M .  Parmentier 
place  l'espèce  monotype  E.  coUinam  Gmel., 
qu'avec  la  plupart  des  Aoristes,  et  d'après  son  port 
et  son  apparence  extérieure,  j'étais  disposé  à 
regarder  comme  une  simple  variété  d'E.  monta- 
num L.,  mais  qui  en  diffère  considérablement 
par  ses  caractères  anatomiques  (mésophylle 
homogène  dépourvu  de  palissades,  de  faible 
épaisseur,  à  cellules  centrales  occupées  par 
d'énormes  raphides;  épiderme  foliaire  onduleux 
et  à  cuticule  lisse;  absence  de  périderme  et  de 
fibres  mécaniques  dans  la  tige,  etc.),  et  qui  doit 
être  considérée  comme  une  espèce,  dont  les 
caractères  se  maintiennent  identiques  aussi  bien 
sur  les  bas  coteaux  du  Morvan  que  dans  les  ro- 
cailles  des  montagnes  de  la  Tarentaise,  à  1.800 
mètres,  d'après  mes  observations  et  mes 
récoltes  personnelles.  L'E.  Lamyi  Schultz, 
dont  la  valeur  spécifique  a  été  si  controver- 
sée, et  que  j'avais  regardé  comme  une  simple 
variété,  petiolulatiim,  d'E.  îetragomim  L.  (loc. 
cit.,  p.  8.),  en  est  assez  différencié  anatomi- 
quement  pour  justifier  son  maintien  comme 
k  sous-espèce  appauvrie,  peut-être  en  voie 
d'extinction  du  précédent,  mais  conservant  bien 
son  faciès  individuel  »  (Parmentier). 

Ces  exemples  suffisent  pour  démontrer  l'im- 
portance et  l'utilité  du  travail  de  M.  Parmentier, 
qui  se  résume  daus  un  tableau  que  l'auteur  a 
donné  sous  forme  de  graphique  {Revue  gén.  de 
bot.,  VII,  pi.  I). 

La  classification  de  M.  Parmentier  est  donc 
fondée  surtout  surles  données  anatomiques,  mais 
il  importe  également  de  tenir  grand  compte  des 
caractères  biologiques,  et  en  particulier  des  inno- 
vations qui  différencient  des  espèces  rapprochées 
d'ailleurs  par  leur  structure  histologique.  Mi- 
chalet  a  insisté  sur  ce  sujet  dans  plusieurs 
mémoires  importants,  et  Haussknecht  (Monog., 


p.  35)  s'en  est  servi  pour  établir  toute  une  clas- 
sification des  espèces  européennes.  L'E.  lauceo- 
latum  Seb.  et  Maur.,  très  peu  différent  d'E. 
montanum  L.,  au  point  de  vue  anatomique,  s'en 
distingue  cependant  beaucoup  par  ses  rosettes  de 
feuilles  radicales,  vertes,  éparses,  étalées,  par  ses 
feuilles  caulinaires  longuement  pétiolées,par  ses 
pédoncules  floraux  fortement  penchés,  et  par  le 
changement  de  nuances  de  ses  fleurs  pendant 
l'anthèse.  L'E.  lanccolatum  est,  à  mon  avis,  bien 
plus  éloigné  d'E.  montanum  que  E.Duriai  Gay, 
qui  a  cependant  aussi  un  système  végétatif  très 
spécial  à  stolons  hypogés,  jaunâtres  et  squameux. 
Il  en  est  de  même  pour  les  E.  hirsulum  L  ,  à 
stolons  plus  ou  moins  allongés  et  en  partie  sou- 
terrains, et  E .  parviflorum  L.,  dont  les  innova- 
tions consistent  seulement  en  rosettes  de  feuilles 
épigées.  Un  des  meilleurs  caractères  distinctifs 
des  E.  alsinifolium  Vill.  et  E.  alpinum  L.  est 
également  tiré  des  stolons  hypogés,  charnus, 
blanchâtres,  écailleux,  et  terminés  par  un  bour- 
geon bulbiforme,  chez  l'un,  de  la  souche  péren- 
nante  et  des  stolons  épigés,  grêles  et  garais  de 
petites  feuilles  écartées,  chez  l'autre.  Ces  modi- 
fications ne  sont  vraisemblablement  que  des  phé- 
nomèmes  d'adaptation  et,  si  elles  suffisent  pour 
faire  considérer,  au  point  de  vue  actuel,  ces  deux 
Epilobes  comme  espèces  distinctes,  elles  ne  sup- 
priment pas  la  notion  de  leur  étroite  parenté. 
L'E.  palustre  L.  est  une  espèce,  au  contraire,  des 
plus  tranchées  par  tout  l'ensemble  de  ses  carac- 
tères. 

Il  est  fort  difficile,  comme  le  remarque  judi- 
cieusement M.  Parmentier,  dans  un  groupe 
spécifique,  de  déterminer  actuellement  quelle 
est  la  forme  primitive  de  l'espèce.  C'est  ainsi 
qu'il  a  adopté  un  peu  arbitrairement,  à  cause  de 
ses  tendances  moins  hélio-xérophiles,  E.  Duriœi 
Gay  comme  tête  du  groupe  spécifique  dont  E. 
montanum  L.  est  aujourd'hui  le  représentant  à 
dispersion  géographique  la  plus  étendue.  L'é- 
tude du  genre  dans  son  ensemble  et  les  données 
de  la  géographie  botanique  ainsi  que  de  la  paléon- 
tologie peuvent  seules  nous  fixer  à  cet  égard. 
Il  est  possible  cependant,  à  l'aide  des  éléments 
multiples  que  nous  possédons,  principalement 
de  ceux  que  fournit  l'anatomie,  d'établir  avec 
une  grande  probabilité  la  série  chronologique  des 
espèces  et  de  leurs  formes  en  les  subordonnant 
d'après  leurs  affinités.  M.  Parmentier  a  donc  eu 
tort,  dans  ses  descriptions  morphologiques,  de 
séparer  E.  obscurum  Schreb.  des  E.  Ictragonum 
L.  etE.  Lamyi  Schultz,  parles  E.  roseum  Schreb. 


96 


LE  MONDE  DES  PLANTES 


et  E.  trigonum  Schk.,  qui  en  sont  des  espèces 
dérivées,  nu  tout  aumoins  des  sous-espèces  plus 
nettement  tranchées. 

Je  ferai  remarquer,  en  passant,  qu'£\  roseum 
Schk.,  par  ses  souches  à  rosettes  courtes  mais 
étalées,  par  ses  feuilles  nettement  pétiolées,  ses 
fleurs  fortement  penchées  avant  l'anthèse  et  à 
nuances  changeantes,  semble  être,  dans  la  série 
d'£.  tetragonum,  l'homologue  d'E.  lanceolatum 
dans  la  série  Montanum-Duriai,  d'après  la  loi  des 
variations  parallèles  que  j'ai  plusieurs  fois  expo- 
sée, et  que  M.  Parmentier  appuie  de  son  auto- 
rité (Joe.  cit.,  p.  6). 

Le  nombre  des  espèces  décrites  par  M.  Par- 
mentier pourra  être  modifié  par  la  suite,  aug- 
menté ou  diminué,  mais  à  condition  de  continuer 
à  subordonneras  formes  admises  aux  types  spé- 
cifiques principaux.  J'admettrais  volontiers,  par 
exemple,  entre  E.  tetragonum  L.  et  E.  obscurum 
Schreb.,  une  forme  de  transition  qui  représente 
pour  moi  E.  virgatum  Fr.  Herb.  twrni.  !  (G.  G.  FI. 
de  Fr.  I,  p.  578), et  surlaquelle  j'aidéjàà plusieurs 
reprises  appelé  l'attention  [cf.  Dr  Gillot,  Bull, 
herb.  Boissier  I  (1863),  Append.  II, p.  35,  et  Ono- 
théracées  de  S.-  et  L.-  el  du  Morvan,  p.  9].  J'ai 
distribué  cette  forme  litigieuse  sous  le  nom  d'E. 
obscurum  var.  virgatum  dans  les  exsiceata  de  la  So- 
ciétè  pour  l'étude  de  la  flore  franco-helvétique  (1892), 
ni  15.1;  c'est  la  var.  strictifolia  Haussk.  (Monog., 
p.  iij)!  Aujourd'hui  je  serais  tenté  de  faire  d'E. 
virgatum  Fr.  une  race  stationnelle  d'E.  tetrago- 
num, dont  les  caractères  biologiques  et  morpho- 
logiques établissent  le  passage  d'E.  tetragonum  à 
E.  obscurum.  Il  a  le  port  du  premier,  la  végéta- 
tion et  l'habitat  du  second  :  stolons  nombreux, 
mais  courts,  promptement  radicants;  tiges  dres- 
sées, simples  ou  peu  rameuses  ;  feuilles  fermes, 
lancéolées,  finement  denticulées,  sessiles  et 
dressées  le  longde  la  tige;  inflorescence  étroite; 
fleurs  et  capsules  dressées,  etc.  (Cf.  Dr  Gillot, 
loc.  cit.). 


(A  suivre  . 


O.    Déblai  \ 


Informations. 


~ZZ  La  Société  Botanique  et  entomologique  du  Gers 
vient  de  fonder  une  Société  pour  l'échange  des  plantes 
sous  le  titre  de  Société  du  Sud-Ouest  pour  l'échange  des 
plantes.  Le  nombre  des  membres  et  fixé  à  ;o.  — Tous 
nos  meilleurs  souhaits  pour  la  prospérité  de  cette  nou- 
velle Société. 


5*2  M.  Emile  Hebrard,  président  de  la  Société 
d'Agriculture  de  la  Haute-Garonne,  afait,  à  la  séance 
du  15  mars  du  Syndicat  Agricole  de  la  Haute-Garonne, 
une  communication  sur  les  fourrages.  Il  a  donné  une 
nomenclature,  avec  les  noms  patois, des  plantes  formant 
une  prairie  livréeau  hasard  de  la  maturité  des  graines, 
prairie  située  dans  sa  propriété  de  Montplaisir. 

5^2  La  maison  Dulau,  37,  Soho  Square,  Londres, 
vient  de  publier  un  Catalogue  d'ouvrages  de  géogra- 
phie botanique  renfermant  plus  de  4000  titres. 

7ZZ  La  librairie  scientifique  A.  Hermann,  8,  rue 
delà  Sorbonne,  Paris,  vient  de  publier  un  impoitant 
Catalogue  d'ouvrages  d'histoire  naturelle  en  vente  à 
des  prix  modérés. 


Bibliographie. 


Botaniker  Adressbuch  (Almanach  des  Bota- 
nistes). Recueil  des  noms  cl  adresses  des  botanistes  actuel- 
lement en  vie  de  tous  les  pays,  des  Jardins  botanique,  et 
des  Institutions ,  Sociétés  et  Publications  périodiques  qui 
s'occupent  de  botanique,  publié  par  J.  Dôrfler.  Vienne, 
1896.  —  En  vente  chez  l'auteur,  Barichgasse,  36,  à 
Vienne. 

Ce  beau  volume  que  nous  avons  sous  les  yeux 
laisse  bien  loin  derrière  lui  tous  les  ouvrages  analo- 
gues entrepris  jusqu'à  ce  jour.  Il  comble  un  desi- 
deratum que  nous  avions  jadis  exprimé  ici  et  nous 
dispense  d'entreprendre  une  œuvre  de  même  nature 
à  laquelle  nous  songions.  C'est  l'indicateur  le  plus 
complet  et  le  plus  exact  que  nous  connaissions.  Aussi 
sommes-nous  sûrs  de  l'excellent  accueil  qui  lui  sera 
fait  par  les  botanistes. 

Les  tables  alphabétiques  finales  des  Revues  et  des 
Botanistes  rendront  de  précieux  services. 

Toutes  nos  félicitations  à  notre  collègue  pour  son 
important  travail. 


Mouvement  de  la  Bibliothèque. 


Du  i" 


au  ?/  mars. 


De  la  part  de  MM.  B.  Souche  (i  vol.)  ;  Alfr.  Giard 
(1  broch.)  ;  Pierre  Fauvel  (i  broch.);  Ern.  Olivier 
(i  broch);  Dr  Th.  Schube  (4  broch.);  Alfr.  Giard 
(2  broch.). 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  dona- 
teurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes 

H.  LÉVEILLÉ. 

Typographie  Ed.  Monnoyer. 


PETITE  FLORE  DE  LA  MAYENNE 

Renfermant  l'analyse  et  la  description  des  plantes  vaseulaires 

de  ce  Département 

Avec   l'indication  de  leur  distribution  géographique    à    là    surface    du    Globe 

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LE  MONDE   DES  PLANTES 


TARIF    DES   ANNONCES 


A  l'Année: 

La  page 100  IV. 

Demi-page 50 

Quart  de  page 30 

Huitième  de  page 13 

Seizième  de  page 8 

Au  Semestre: 
La   moitié  des  prix   précédents   augmentés 
de  10  0/0. 


Dr  I  à  3  mois 

La  page 10  fr. 

Demi-page  ....       ."> 

Quart  dépage.    .    .      3       }  Pourchaq.  arir£ 

Huitième  de  page  .       2 

Seizième  de  page  .       1 


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LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 

Agrégé  des  sciences  naturelles,  professeur  au  lycée  de  Rennes 
13n  "Vente  : 

Tome  premier,  1  vol.  gr.  in-8  de  775  pages,  illustré  de  960  figures 12  fr. 

Le  Momie  îles  Plantes  est  une  description  méthodique,  fa- 
mille par  famille,  du  cègno  végétal.  L'auleur  s'est  atlaclié  à 
étudier  surtout  les  plantes "qui  croissent  dans  notre  pus,  et 
parmi  les  plantes  erotiques,  celles  qui  sont  susceptibles 
d'applications  intéressantes.  Le  lecteur  trouvera  dans  cet  ou' 
vrage  pour  chaque  famille,  chaque  genre  et  chaque  espèce,  à 
cote  des  caractères  botaniques,  l'indication  île  la  distribution 
géographique  du  groupe  étudié,  en  même  temps  que  l'exposé 
des  nombreux  services  que  peuvent  rendre  les  végétaux  a  la 
médecine,  à  l'alimentation,  a  l'industrie,  à  l'aqriculture.  à 
l'horticulture,  a  la  décoration  des  appartements,  etc.  Les  carac- 
tères biologiques,  c'est-à-dire  les  phénomènes  intéressants  de 
la  vie  des  plantes,  n'ont  pas  été  oubliés  et  sont  traités  avec  le 
plus  grand  soin. 

Le  pian  adopté  a  le  grand  avantage  .le  répondre  à  un 
double  but.  Ceux  qui,  possédant  déjà  les  premiers  cléments  de 
la  botanique, veulent  étudier  dans   une   plante   ses  caractères 


morphologiques,  sa  place,  dans  la  classification  naturelle  et  ses 
véritables  affinités,  trouveront  une  description  courte  mais 
exacte  de  tous  les  genres.  Ceux  qui  au  contraire,  désirent 
surtout  connaître  dans  le  règne  végétal  les  avantages  que 
riioinine  peut  en  tirer  pour  son  usage  personnel  et  qui  esti- 
ment avant  tout  dans  fine plante  les  services  qu'elle  peul  ri 
dre  à  l'alimentation  ou  à  l'art  de  guérir,  a  l'industrie  ou  à 
l'embellissement  de  nos   parterres   ou  'le  n  aents, 

trouveront  dans  cet  ouvrage  l'expose,  rendu  aussi  altri  '.m',  que 
possible,  des  applications  dont  sont  susceptibles  le 
végétaux  étudiés. 

Tous  ceux  qui  aiment  les  pl.im  uvent 

donc  lire  ce  livre  avec,  olaisir.  et  profit.  Le  J/< 
est  d'ailleurs  a  tous  les" points  de  vue  au  cours  rniers 

progrès  tic  la  science,  et  l'auteur  s'est  Inspin  laction 

ucï plus  récents  travaux  publiés  en  France  et  a   l'étranger    par 
les  maftl'CS  incontestés  de  la  botanique. 


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de  M.  H.  BAILLOU 

Professeur  à  VEcole  de  Médecine 

Mercredi  3.  Jeudi  4  et  Vendredi  5  Juin  1896.  rue  des  Bons-Enfants,  28,  Salle  Silvesire, 
par  M    DAVID,  Oomroissaire-priseur,  rue  de  Provence,  4:î.  assisté  de 

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Recueil  des  nems  et  adresses  des  botaniste  s 
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Par  P.  CONSTANTIN 

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N'1  80 


1er  Juillet  1896 


a#» 


DES 


PLANTES 


Revue  Inleriialionale  illuslréc 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-Hfr — ïr — /***■ 


«  lîenedicite   uttiversa  germinanlia    in    terra 
c  Domino,  s 

D-VN.,  ch.  III. 


Directeur  :    H.    LEVEILLE 

Kèdactei/r  en  chef  :  A.  ACLOQUE 


SOMMAIRE    DU    N»    80 

Les  Onotliéracces  françaises,  H.  Léveillé.  —  Académie  internationale  de  Géographie 
botanique.  —  Recherches  sur  les  Épilobes  de  France,  Dr  Gillot.  —  L'Origine  d'un 
nom,  H.  L.  —  Revue  des  Sociétés  Savantes.  —  Revue  des  Revues.  —  Bibliographie. 
—    Informations.  —  Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque.  —  Mouvement  de   l'Herbier. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,    12 


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UN    AN    :    France 6  fr. 

—              Étranger,    Colonies 8  » 

SIX  MOIS  :  France 3  » 

Étranger,  Colonies 4  » 

Le  Numéro  :  50  cent. 

Les   Abonnements   parlent   du     ier  Octobre   ou   du 

1«  Janvier  de  chaque  année. 


Toute  personne  qui  ne    se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

Ph.  Heinsberger,  do,  First  Avenue. 

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PARIS 

J.-B.  Baillière  et  Fils,  19,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lecuevalier,    Librairie    médicale 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

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LE     MONDE     DES     PLANTES 


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ARBOST  Jos. 
BALLE  Emile. 
BEAL  J. 

B0CQUILL0N-LIM01S1N. 
BODIMER  Ëm. 
De  CANDOLLE  Cas. 
CAPODURO  Marius. 
CHRISTIAN  BAY. 
CORREVON    H. 
DAJNIEL  L. 
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DESCHAMPS  Ém. 
DUPUIS  P. 


Est    publié    avec  la   Collaboration    de  : 


GADECEAU  Ém. 

GENTIL  Ami;. 

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GONOD  d'ARTEMARE. 

GRAY  Cu. 

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HÉR1BAUD  Jn. 

H1S1NGER  (Baron  Ed.) 

HITCHCOCK  A.-S. 

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LE  GENDRE  Cu. 

LE  GRAND  Ami. 


LETACQ  A.  L. 
L10TARD  P.-V. 
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MERCIER  L. 
M0NGU1LL0N  E. 
MUELLER  (Baron   Von) 
OLIVIER   Ern. 
RENAULD   F. 
ROUY  G. 
SADA   A. 

SPAL1K0WSKI    Eo. 
TRELEASE  W. 
WHÈELER  C.  F. 


Tout   ce   qui   concerne   la  Direction    doit  èlrc   adressé   à   M.  H.  LéVEILLÉ,  104,  rue   de   Flore,  Le   Mans   (Saillie 
France  ;  —  et  ce  qui  e  la  Rédaction,  à   M.    A.  Acloque,   5,  rue  Bayard,    Paris,  France. 

Adresser  les  demandes  d'abonnements  el  mandais  à  M.  Monnover,  Imprimeur-Éditeur,  12,  plaie  des  Jacobins, 
Le  Mans  (Sarthe)  France.  Il  n'est  pas  envoyé  de  numéro  spécimen  gratuit. 

I  es  abonnés  à  l'étranger  sont  instamment  priés  de  faire  parvenir  le  montant  de  leur  abonnement  en  mandats  de 
poste  internationaux,  en  chèques  ou  lettres  de  change  payables  au  Mans,  à  la  Banque  de  France,  au  Comptoir 
d'Escompte,  au  Crédil  Lyonnais,  à  la  Société  générale. 

Un  abonnement  gratuit  sera  servi  à  toute  personne  qui  procurera  à  la  Revue  quatre  abonnés  nouveaux,  aussi 
longtemps  que  les  abonnements  procurés  seront  renouvelés, 

Kn  1901, un  prix  de»  I  décerné  a  l'auteur  du  meilleur  travail  sur  la  botanique  paru  dans  le  Monde  drs 

Plantes  du  I-'  octobre  1883  au  i"  septembre  1000.  Les  mémoires  devronl  être  aussi  concis  que  possible,  el  exclusive 
mcnl  rédigés  en  français.  La  seule  condition  pour  concourir  est  d'être  abonné  au  Monde  des  Plantes  pendant  la  duré 
du  concours. 

La  Librairie  médicale  et  scientifique  Jacques  Lechevalier,  23,  rue  Racine,  à  Paris,  fait  à  nos  abonnés,  sur  pro- 
duction de  la  bande  imprimée  de  la  Revue,  une  remise  de  lo  »,  u  sur  la  plupart  des  ouvrages  qu'ils  peuvef 
désirer. 


5«  Année  (2«  Série) 


N°  80 


i"  Juillet  i8ç6 


LE 

MONDE  DES  PLANTES 

Ttevue  Internationale  illustrée  de  "Botanique. 

LES  ONOTHÉRACÉES  FRANÇAISES 
D'après  l'Herbier  de  l'Académie  internationale  de  Géographie    botanique 

Par  H,  Léveillé 

Secrétaire  perpétuel  de  ta  même  Académie 


Préambule 

La  confusion  qui  règne  chez  les  auteurs  au 
sujet  des  Epilobes  est  infinie,  a  dit  Reichen- 
bach,  et  Soyer  exprimant,  en  peu  de  mots,  la 
même  pensée,  a  dit  :   i  Le  genre  Epilobium 
«  n'est  pas  facile.  »  Seringe  a  qualifié  ce  genre 
de   «  très  difficile  »   et   a  montré  qu'il  avait 
besoin  d'une  étude  nouvelle.  «  Je  n'entrepren- 
«  drai  pas  de  définir  ici  les  espèces  critiques 
«  du  genre,  déclarait   Michalet,  à  la  rigueur 
«  elles    le    sont   toutes.  »     Spach   a    avoué 
n'avoir  pu  débrouiller  ce  chaos  inextricable,  et 
l'éminent  botaniste   Hooker,  dans  sa    «  Flore 
de    la   Tasmanie  »,   s'exprime  ainsi  :  «  Je  dois 
«  confesser  que  je  n'ai  pas  une  idée  claire  de 
«   ce  que  sont  ou  ne  sont  pas  les  espèces  dans 
o  le  genre  Epilobium  ;  après  une  étude  atten- 
t  tive  des  formes  australes  sur  le  sec,  je  suis 
«  absolument  incapable  de  me  prononcer  sur 
«  une  seule  d'entre  elles,  t 

Haussknecht,  le  distingué  monographe  du 
genre,  n'a  pas  hésité  néanmoins  à  aborder 
cette  étude  ingrate  et  difficile.  Il  y  a  apporté 
beaucoup  de  science,  d'érudition,  de  patience, 
et  a  mis  un  certain  ordre  dans  ce  chaos.  Il  a 
reconnu  que  l'étude  de  ce  genre  était  compli- 
quée, et  ni  lui  ni  M.  E.  Fiek  ne  contrediront 
aux  paroles  de  leurs  devanciers. 

Après  de  tels  témoignages,  il  serait  témé- 
raire et  présomptueux  de  se  dissimuler  que 
la  clarté  parfaite  est  difficile  à  apporter  dans 
une  confusion  plus  grande  encore  que  celle 
qui  règne  dans  les  genres  critiques  tels  que 
les  Rosa,  les  Rubus,  les  Mentha  et  les  Hiera- 
cium. 

Ce    n'est    donc   pas   aujourd'hui  que  nous 
viendrons  légiférer  et  trancher  toute  question 


pendante  en  indiquant  quels  sont  les  vérita- 
bles formes  spécifiques  du  genre  Epilobium 
dans  le  monde. 

S'il  plaît  à  Dieu,  ce  travail  viendra  à  son 
heure,  car  les   matériaux  ne   nous  manquent 
pas.  Nous  avons  vu  sur  le  vif  et  sur  le  sec  bon 
nombre    d'Epilobes   et   nous  possédons  tous 
les  ouvrages  qui  peuvent  nous  guider.  D'ail- 
leurs, leur  consultation  nous  a  donné  la  plus 
parfaite  idée  du  désarroi   profond,    du  désac- 
cord formidable  qui  règne  entre  les  botanistes 
au   sujet  de  ce  genre  litigieux.  11  n'y   a  pas 
peut-être  deux  Flores  d'accord  à   son   sujet. 
Aussi,  après   avoir  parcouru  les  ouvrages  les 
plus  volumineux  comme   les    plus  modestes, 
nous  sommes-nous  décidé  à  consulter  seule- 
ment le  riche  herbier  de  l'Académie  et  avant 
tout  la  nature.  Nous  avons  dû  faire  table  rase 
de  tout  ce  qui  a  été  dit,   de  tout  ce  qui  a  été 
écrit  avant  nous  et   alors  nous  nous  sommes 
trouvé  en  présence  de  deux  systèmes  :   l'un 
synthétique,  l'autre  analytique.  Dans  le  premier 
il  s'agissait  d'établir  des  sections  correspon- 
dant à  la  véritable  espèce  naturelle  et  dans 
lesquelles  nous  eussions   admis   un    nombre 
respectable    d'espèces    artificielles;    dans   le 
second  il  fallait  avoir  le  courage   d'aller  jus- 
qu'au bout  et,  preuves  en  main,   appuyé  sur 
la  consultation   de  milliers  d'échantillons,  de 
faire  machine  arrière  et  de  remettre  les  choses 
au  point,  en  distinguant  nettement  les  espèces, 
les  variétés,  les  variations,  les  formes,  mais  en 
réduisant  le  nombre  des  types  spécifiques  et 
en    nommant  même    les  formes  puisque  ces 
dernières  n'ont  porté  jusqu'ici  que  des  appel- 
lations alphabétiques,  numériques  ou  banales, 
et  qu'il  faut  éviter  pour  l'avenir  des  dénomi- 
I  nations  nouvelles  qui  ramèneraient  une  con- 


98 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


fusion    que    nous    voulons    f.iire    cesser1. 

i  à  ce  dernier  parti  que  nous  nous  som- 
mes arrêté  d;ins  ces  pages  qui  ne  concernent 
que  la  Flore  française,  mais  qui  seront  un 
premier  jalon  pour  l'avenir  et  dont  nous  avons 
voulu  faire  une  œuvre  consciencieuse  et  de 
bonne  foi. 

Tandis  que  Haussknecht,  en  présence  de  la 
difficulté  de  distinguer  les  types,  les  analysait 
dans  un  but  de  clarté,  dans  le  mêir.e  but  et 
avec  la  conviction  que  nous  avons  suivi  la 
nature,  nous  avons  cru  devoir  synthétiser  en 
dehors  de  tout  parti  pris  et  de  toute  concep- 
tion systématique,  et  les  lignes  que  nous  allons 
tracer  auront  pour  garant  authentique  et  pour 
preuve  irréfutableles  pages  mêmes  de  l'herbier 
dont  la  garde  nous  est  confiée. 

Le  Mans,    2J  Avril   \8g6. 

Division  du  Travail 

La  Flore  Française  comprend  les  genres 
suivants  d'Onothéracées  :  Epilobium,  Onothera, 
Ludwigia  (Isnardia),  Jussieua,  Circcea,  Trapa. 

Chacun  de  ces  genres  fera  l'objet  d'un  cha- 
pitre. Celui  des  Epilobium  sera  le  plus  long, 
tant  à  raison  du  nombre  plus  élevé  des  espèces 
qu'eu  égard  à  la  multiplicité  des  formes  et  à 
la  discussion  qui  accompagnera  leur  classifi- 
cation. 

Quand  nous  aurons  élucidé  un  genre  ren- 
fermant plusieurs  espèces,  nous  donnerons 
dans  un  tableau  synoptique  la  conclusion  de 
l'étude  à   laquelle  il  aura  donné  lieu. 

Quant  aux  affinités  que  présentent  entre  eux 
nos  genres  français,  nous  réservons  la  ques- 
tion jusqu'au  jour  où  nous  traiterons  des  Ono- 
théracées  du  globe.  Nous  suivrons  donc  pour 
cette  fois  l'ordre  d'énumération  des  genres 
indiqué  ci-dessus,  nous  arrêtant  fort  peu  aux 
genres  bien  définis  et  au  genre  américain  Ono- 
thera que  nous  aurons  plus  tard  l'occasion 
d'étudier  d'après  les  échantillons  provenant 
de  son  pays  d'origine. 

Une  seule  espèce  è' Onothera,  Y  Onothera 
tasmanica,  parait  étrangère  au  Nouveau  Monde 
et  habite  la  Tàsmanie. 

Nous  ne  connaissons  pas  cette  espèce  que 
nous  ne  possédons  pas  en  herbier  et  sur 
laquelle    par   conséquent    nous    ne    pouvons 


nous  prononcer   relativement   à  son  degré  de 
parenté  avec  ses  congénères  d'Amérique. 

Quant    aux   dénominations,    d'accord    avec 
MM.  Gillotet  Saint-Lager,  sur  l'avis  du  DrTh. 
de  Heldreich,  d'Athènes,  dont  la  compétence 
ne  fera  doute    pour  personne,    nous   écrivons 
Onothera   et  par  voie   de   conséquence    nous 
donnons  à  la  famille   le  nom  d'Onothéracées. 
Dans  ce  travail  restreint  à  la   seule  Flore   de 
France,  nous  ne    pouvons  nous  occuper  de  la 
division  en  tribus,  division  qui  ne  peut  résul- 
ter que   de  l'étude  préalable    des  affinités  des 
genres  de  la  famille,  genres  sur  lesquels,  d'ail- 
leurs,tous  les  botanistes  sont  loin  d'être  d'ac- 
cord. Nous   remplaçons  les  appellations  d'Is- 
nardia ou  de  Dantia  par   celle   de   Ludwigia, 
d'abord,  parce  que   nous  ne  voyons  aucune 
différence  générique  appréciable  entre  l'espèce 
qualifiée  chez  nous  d'Isnardia  paluslris  et  les 
autres  espèces  de  Ludwigia  du  globe  ;  ensuite, 
parce  que  la   presque    unanimité   des   espèces 
voisines  de  notre  espèce  française  sont  rangées 
sous  l'appellation  que  nous  préconisons  et  que, 
pour   la   plus   grande  partie  des  botanistes,  le 
nom  d'Isnardia  ne  donne  pas  naissance  à    u 
nom    de  famille;  enfin,    parce  que   I.inné  lui- 
même,    se  corrigeant  dans   le    même    volume 
où  il  donnait  a  la  plante  le    nom  d'Isnardia, 
préférait    lui    attribuer    celui    de    Ludwigia 
paluslris  (  i/53). 

Nous  excluons  de  la  famille  des  Onothera- 
cées  les  genres  Hippuris  et  Myriophvllum. 
que  certains  auteurs  y  rattachent  et  qui,  selon 
nous,  sont  mieux  à  leur  place  dans  la  famille 
des  Haloragacées. 
(A  suivre).  II.   I. ÉVEILLÉ. 


(i)  L'étude  des  variations  fera  l'objet  d'un  tra- 
vail ultérieur.  Dans  le  présent  travail  nous  ne  nous 
occupons  que  d^s  formes  qui  par  leur  constance 
méritent  réellement  d'être  distinguées. 


Académie  international  de  Géo- 
graphie botanique 

Election    de    deux    Académiciens 
titulaires 

Présentés  : 
MM.    H.  Lisboa,  de  Bombay; 

Th.  de  Helureich,  d'Athènes  ; 
Ch.  Grav,  de  Coonoor; 
A.  Sada,  de  Pondichéry. 

Election  de  deux  Académiciens  cor- 
respondants 

Présentés  : 
MM.  J.  Christian  Bav,  Des  Moines  ; 
Casimir  de  Candolle,  Genève  ; 
Georges  Radde,  Tiflis  ; 
Henri  Trimen,   Peradeniya    (Ceylan). 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


99 


Johann  Lange,  Copenhague  ; 

Robeit  Philippi,  Santiago. 
MM.  les  Académiciens  honoraires,  titulaires 
ou  correspondants,  voudront   bien  faire   par- 
venir leur  vote  avant  le  i  er  août  au  Secrétariat 
de  l'Académie,  concernant  ces  élections. 


Quelques  Académiciens  restant  des  années 
entières  sans  donner  signe  de  vie  et  sans 
adresser  le  montant  du  pris  de  l'organe  de 
l'Académie  qui  les  tient  au  courant  de  la  vie 
de  celle-ci,  nous  avons  pensé  qu'il  était  bon 
d'établir  une  sanctionet  decomblerune  lacune 
de  nos  statuts  et  règlements.  Aussi,  sur  notre 
demande,  le  Directeur  de  notre  Académie  a-t-il 
bien  voulu  porter  la  décision  suivante  qui 
indique  la  marche  à  suivre  à  l'avenir  en  pareil 
cas,  et  portera  le  n°  7  dans  l'ordre  des  déci- 
sions. 

Décision  en  date  du  30  Juin  1896 

La  radiation  d'un  membre  de  l'Académie  est 
prononcée  par  le  Directeur  quand  ledit  mem- 
bre n'a  ni  versé  de  cotisation  ni  donné  signe 
de  vie  depuis  3  ans,  ni  répondu  au  triple  avis, 
le  dernier  par  pli  recommandé,  lui  signifiant 
sa  radiation  prochaine  et  motivée. 

Pour  la  radiation  d'un  Académicien,  le 
Directeur  doit  en  outre  consulter  les  Collègues 
de  celui-ci  et  prendre  leur  avis  avant  de  ren- 
dre sa  décision. 

Le  Directeur. 
William  Trei.ease. 


Médaille  scientifique  Internationale 

Par  décision  prise  en   conseil  en   date  du 
i"  juillet  1896, 
Sont  promus  à  la  médaille  de  2e  classe  : 

MM. 

Benjamin  Daydon  Jackson  (London)  Index 
kewensis. 

Johann  Lange  (Copenhague).  Services  ren- 
dus à  l'Académie. 

Sont  nommés   titulaires   de   la   médaille  de 
3«  classe. 

MM. 

N.  Alboff  (Tiflis).  Découvertes  botaniques. 
R.  Maire  (Dijon).  Ensemble  de   ses  travaux 

botaniques. 
Carlos    E.    Porter     (Valparaiso).    Services 

rendus  à  l'Académie. 
Paul   Parmentier    (Baume-les- Dames).    Re- 


cherches sur  les  Epilobes  de  France. 
C.  G.  Lloyd  (Cincinnati).  Ensemble  de  ses 

travaux  botaniques. 
B.   Souche    (Pamproux).     Flore   du    Haut- 
Poitou. 
Venance    Payot    (Chamonix).     Recherches 

botaniques. 
Ed.  Spalikovvski  (Rouen).  Ensemble  de  ses 

travaux  botaniques. 

Stefan  Stefansson  (Modruvellir).  Ensemble 

de  ses  études  botaniques. 
Eug.  Rolland  (Paris).  Flore  populaire. 

H.  Olivier    (Bazoches-au-Houlme,    Orne). 
Ensemble  de  ses  travaux  sur  les  lichens. 
Le  Directeur, 
William  Trei.ease. 


Flore  de  France 


A  la  suite  du  tirage  du  1er  juillet,  M.  J.  Sou- 
lié,  professeur  à  Espalion,  est  l'heureux 
gagnant  des  volumes  parus  et  à  paraître  de 
la  Flore  de  France  de  MM.  RouYet  Foucaud. 
Les  volumes  parus  lui  seront  adressés  prochai- 
nement. 


Par  décision  en  date  du  21  Juin,  le  R.  P. 
Camboué,  de  Tananarive  (Madagascar)  est 
nommé  Associé  libre  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 
W.  Trelease. 


M.  R.  Maire  remercie   l'Académie  pour  sa 
nomination  de  membre   Auxiliaire. 


A.  nos  Lecteurs 

L'Epilobe  figuré  en  grandeur  naturelle 
dans  notre  dernier  numéro  est  E.  Fau- 
riei. 

L'article  de  M.  Gillot  a  été  par  errreur 
signé  O.  Debeaux.  Nos  lecteurs  auront  rectifié 
d'eux-mêmes  cette  faute  typographique. 

Dans  la  note  sur  le  Viola  bicalcarata,  lire  à 
la  fin  M.  C011.L10T  et  non  pas  Colliot. 


Recherches  sur  les  Epilobes  de  France 

On  peut  résumer,   d'après  moi,  dans  le  ta- 


IOO 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


bleau  suivant,  les   rapports,   entre  elles,  des 
espèces  d'Epilobium  de  France  : 


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Il  y  a  lieu  d'appeler  d'une  façon  toute  parti- 
culière l'attention  des  botanistes  français  sur 
E.  nutans  SchmiJt,  dont  M.  Parmentier  n'a 
pas  pu  avoir  à  sa  disposition  des  échantillons 


authentiques,  et  qui,  mal  connu  chez  nous, 
a  été  confondu  tantôt  avec  E.  alsinifolium 
Yill.,  tantôt  avec  E.  alpinum  L.  Il  s'en  dis- 
tingue par  ses  graines  finement  papilleuses, 
tandis  qu'elles  sont  lisses  dans  les  deux  autres 
espèces,  par  ses  capsules  pubescentes-cen- 
drées,  par  ses  stolons  grêles,  écailleux  à  la 
base,  feuilles  au  sommet,  intermédiaires  par 
conséquent  entre  ceux  des  espèces  précéden- 
tes, par  sa  fleur  très  petite,  violacée,  très  pen- 
chée, etc.;  mais  il  semble  néanmoins  ne  cons- 
tituer qu'un  seul  et  même  groupe  spécifique 
avec  les  deux  espèces  précitées.  L'E.  milans 
Schm.  (E.  Hornemanm  Schr.),  qui  a  aussi  des 
affinités  avec  E.  palustre  L.,  et  que  Haus- 
sknecht  (Monog  ,  p.  141)  et  Nyman  (Go'ftsp .  fl , 
Europ. ,  supp.  p.  12  1)  admettent  comme  une 
bonne  espèce,  est  répandu  dans  toute  l'Europe 
centrale  :  Bade,  Bavière,  Bohême,  Silésie', 
Tyrol,  Carinthie,  Hongrie,  Transylvanie,  etc. 
Il  n'est  pas  rare  en  Suisse,  mais  y  a  été  con- 
fondu, comme  en  France,  avec  les  E.  alsini- 
folium et  E.  alpinum.  C'est,  en  effet,  sous  ces 
dénominations  erronées  qu'Haussknecht  en 
a  relevé  seulement  quatre  localités  fran- 
çaises :  la  Grande-Chartreuse  (Isère),  le  Mont- 
Pilat  (Loirej,  les  marais  d'Aigual  (Cévennes), 
et  la  roche  de  l'Aigle  (Ariège).  C'est  donc  une 
espèce  à  rechercher  dans  nos  Alpes  Fran- 
çaises. 

Dr  X.  GILLOT. 


L'Origine  d'un  nom 

Peu  de  botanistes  peut-être  savent  quelle 
est  l'origine  du  nom  spécifique  de  l' Epilobium 
roseum.  En  effet  rien  ne  peut  dans  la  plante 
adulte  faire  deviner  d'où  lui  vient  ce  nom.  Sa 
tige  est  souvent  blanche  et  sa.  fleur  est  ordi» 
nairement  plutôt  blanche  que  rose.  Si  l'on 
suit  au  contraire  l'évolution  de  la  plante, 
depuis  sa  naissance  jusqu'au  moment  où  elle 
développe  ses  rameaux,  l'appellation  de  roseum 
lui  convient  bien.  Car  les  cotylédons  ont 
leurs  nervures  roses  ;  les  premières  feuilles 
ont  toutes  leurs  nervures  de  même  couleur 
et  commencent  à  se  maculer  de  la  même 
nuance.  La  plante  croit  et  bientôt  donne  une 
tige  touffue  qui  se  distingue  nettement  de 
oute  autre  espèce  d'Epilobe  par  ses  feuilles  à 
nervures  rosées,  à  parenchyme  largement 
maculé  de  rose  ou  de  lie  de  vin1  .  La  dénomi- 


(1)  Chez  les  pieds  venus  de  graine  la  maculaMon 
des  feui— es  paraît  et  disparait  par  intervalles»   . 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


IOI 


nation  parait  alors  exacte  et  dès  sa  croissance, 
avant  même  qu'elle  soit  fleurie,  l'œil  exercé 
du  botaniste    peut  reconnaître  cette  belle  et 
intéressante  espèce. 
-.        .  H.  L. 


Revue  des  Sociétés  Savantes 

ACADÉMIE    DES  SCIENCES  DE  PARIS 

Séance  du  7  Avril  1896  —  Sur  un  n'j  con- 
servé depuis  plus  d'un  siècle.  Balland.  —  L'auteur 
avait  reçu  un  échantillon  de  riz  que  M.  Boutroux, 
officier  d'administration  à  Amiens,  avait  rapporté 
du  Tonkin  lorsqu'il  était  attaché  au  corps  expédi- 
tionnaire. Ce  riz,  non  décortiqué,  se  rapprochant 
beaucoup  du  paddy  ordinaire  de  Cochinchine, 
élait  conservé  depuis  plus  décent  ans  à  Hué,  dans 
les  magasins  d'approvisionnementsdu  roi.  L'examen 
comparatif  effectué  avec  des  grains  nouveaux  a 
prouvé  que, dans  le  vieux  riz,  les  matières  grasses 
seules  tendent  à  disparaître  sans  que  l'acidité  soit 
sensiblement  modifiée.    < 

Séance  du  15  avril.  —  MM.  Ed.  Bonnet  et 
G.  Baratte  ont  déposé  le  Catalogue  raisonné  des 
plantes  vasculaires  de  la  Tunisie.  —  Application 
de  la  photographie  par  les  rayons  de  Rôntgen  aux 
recherches  analytiques  des  matières  végétales.  Fer- 
nand  Ranwez.  —  En  appliquant  les  propriétés  des 
rayons  de  Rôntgen  pour  l'analyse  de  trois  échan- 
tillons de  satran,  l'auteur  a  obtenu  sur  une  plaque 
sensible  des  impressions  variables  qui  l'ont  amené 
à  constater  une  falsification.  Celle-ci  était  due  au 
sulfate  de  baryte,  et  sur  les  épreuves  positives  on 
différenciait  parfaitement  les  stigmates  enrobés 
parce  produit  des  stigmates  non  adultérés. 

Séance  du  20  avril.  —  Truffes  fTerfâs))  de 
Mesrata,  en  Tripolitaine.  Ad.  Chatin.  —  L'auteur 
a  reçu  de  M.  D'Estrées,  consul  général  de  France 
à  Tripoli,  deux  échantillons  de  Terfàs,  recueillis, 
l'un  à  Defnia,  l'autre  à  "Wadi-Mimon,  localités 
voisines  de  Mesrata. 

Le  premier  a  été  reconnu  pour  le  Terfe\ia  Cla- 
veryi,  et  le  second  pour  le  T.  Metaxasi,  espèces 
déjà  connues.  La  terre  des  truffières  de  la  région 
de  Mesrata  est  un  fin  sable  jaune,  pourvue  en  assez 
forte  proportion  d'azote,  acide  phosphorique,  po- 
tasse, fer.  La  plante  nourrice  paraît  être  un  petit 
Cistus.  A  ce  dernier  propos,  M.  Chatin,  d'après 
les  nombreux  faits  constatés,  formule  la  loi  sui- 
vante :  «  Les  Terfàs  ont  pour  nourrices  des  herbes 
ou  de  petites  espèces  sous-ligneuses,  et  les  Truffes 
proprement  dites  (Truffes  du  Périgord,  etc.),  des 
arbres.  » 

Sur  la  mcmbrane^de  l'Ectocarpus  fulvescens.  C. 
Sauvageau.  —  L'auteur  a  recherché  sur  l'Ectocar- 
pus fulvescens  si  la  constitution  de  la  membrane 
des  algues  phéosporées  offrait  la  complexité  signa- 
lée pour  d'autres  végétaux  par  les  récents  travaux 
de  M.  Mangin.  Il  a  été  amené  à  conclure  que  la 
membrane  de  l'E.  fulvescens  est  de  nature  cellu- 
losopectique.  La  surface  extérieure,  exclusivement 
pectique,  probablement  avec  condensation  spéciale, 
joue  le  rôle  d'une  cuticule;  à  l'intérieur  est  un 
cylindre,  cloisonné  par  les  lamelles  moyennes, 
qui  est  fortement,  ou  peut-être  exclusivement  pec- 
tique; enfin,  à  l'intérieur  de  chacun  des  articles 
ainsi   délimités,    est   une   paroi,    propre  à  chaque 


cellule,  où  la  proportion  de  cellulose  est  bien  plus 
considérable  que  celle  des  composés  pectiques. 
M.  Sauvageau  penseque  ces  remarques  s'appliquent 
à  bien  d'autres  phéosporées. 

Sur  l'avortement  de  la  racine  principale  che\  une 
espèce  du  genre  Impatiens  (L.).  Camille  Brunotte. 
M.  Flahaut  avait  constaté  chez  le  Trapa  natans 
l'avortement  de  la  racine  principale.  Pareil  fait  est 
signalé  par  M.  Camille  Brunotte  chez  l'Impatiens 
noli-tangere  L.  La  graine  mûre  de  cette  espèce 
porte  à  l'une  de  ses  extrémités  un  petit  renflement 
qui  correspond  à  la  région  hypocotylée  et  radicu- 
laire  ;  mais  la  racine  principale  n'existe  pas.  A  la 
germination,  cette  espèce  se  comporte  autrement 
que  les  plantes  du  même  genre.  Elle  germe  très 
difficilement  dans  les  cultures  ordinaires.  Les 
premiers  phénomènes  de  la  '-ermination  se  passent 
à  io  ou  i5  centim.  au-dessous  du  sol;  la  graine  se 
fend  à  son  extrémité  pour  laisser  sortir  quatre 
racines  latérales.  Après  la  germination,  à  la  base 
de  la  tige  développée,  on  distingue  parfaitement 
ces  racines  latérales  filiformes  dont  les  ébauches 
existaient  déjà  dans  la  graine  ;  mais  de  racine  prin- 
cipale formant  pivot,  on  n'en  voit  pas  trace.  Chez 
les  autres  Balsamines,  l'auteur  a  toujours  constaté 
la  présence  de  cette  dernière  ;  toutefois,  en  ce  qui 
concerne  17.  glauduligera,  cette  racine  reste  courte, 
grêle  à  son  extrémité  et  paraît  n'avoir  qu'une  durée 
restreinte.  Il  existe  eu  revanche  de  nombreuses 
racines  latérales,  ce  qui  tendrait  à  prouver  que 
lorsque  celles-ci  sont  développées,  la  racine  prin- 
cipale n'a  plus  d'importance  au  point  de  vue  phy- 
siologique et  tend  à  disparaître.  L'auteur  croit 
que,  chez  un  certain  nombre  de  plantes  où  celle-ci 
peut  avorter,  les  racines  latérales,  ou  même  une 
seule  racine  latérale  naissant  près  du  sommet, 
paraît  prendre  la  place  de  la  vraie  racine  princi- 
pale. 

SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 

Séance  du  18  avril.  —  Action  physiologique 
de  la  Nicouline.  Dr  Ed.  Boinet.  —  La  Nicouline 
(C3  H4  O)  est  une  poudre  blanche,  inodore,  sans 
saveur  et  cristallisée  extraite  par  M.  Geoffroy  du 
Robinia  Nicou  Aublet,  légumineuse  de  la  Guyane, 
appelée  aussi  par  les  indigènes  «  liane  à  enivrer 
le  poisson  ».  Cette  liane,  réduite  en  filasse  et  agitée 
dans  l'eau,  leur  sert  à  stupéfier  et  à  capturer  le 
poisson.  Les  mêmes  effets  sont  produits  par  une 
autre  liane  de  l'Oregon,  le  Serjania  lethalis.  Cette 
action  paraît  être  attribuable  à  un  principe  actif 
analogue  à  la  Nicouline.  L'auteur  a  effectué  de 
nombreuses  expériences  physiologiques  avec  la 
Nicouline  sur  des  poissons  de  mer:  crabes,  lézards, 
grenouilles,  rats,  cobayes,  et  en  déduit  d'intéres- 
santes conclusions  sur  ses  propriétés  hyposthéni- 
santes,  stupéfiantes  et  paralysantes. 


Revue  des  Revues 

Cosmos  (n*  585).  —  Le  traitement  par  l'Aristo- 
loche, H.  Léveillé.  M.  Léveillé  fait  connaître  le 
résultat  de  deux  expériences  qui  tendent  à  démon- 
trer l'action  souveraine  de  l'Aristolochia  indica 
contre  le  venin  des  serpents.  Peut-être  le  sérum 
de  l'Ichneumon  ou  Mangouste,  ennemi  né  du  ser- 
pent, jouirait-il  de  propriétés  immunisantes  et 
préservatrices  ;    on    pourrait   au  moins   en   tenter 


102 


Ll        MONDE       DES       PLANTES 


l'essai.  —  (n»  588).  —  Les  guêpes    entomophages, 
A.  Acloque. 

La  Revue  scientifique  iS  avril  1896).  —  La 
notion  de  l'espèce  et  la  nomenclature,  A.  Acloque. 

Le  Naturaliste  (i«  mai  1896).  —  Ilcrborisa- 
t  ions  pratiques,  I;r  X.  Gillot.  Instructions  très 
utiles  pour  la  récolte  des  plantes  et  les  premiers 
soins  à  donner  aux  échantillons  recueillis. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de 
France  (mars-avril  1896).  —  Sur  la  pénétration 
lie  la  Rhifoctone  violette  dans  les  racines  de  Bette- 
Rave  et  de  Luzerne,  Ed.  Prillieux.  Pour  ces  deux 
plaines,  ce  n'est  que  par  les  corps  miliaires  que 
les  filaments  du  parasite  pénètrent  dans  l'hôte  ;  les 
filaments  mvcéliens  ne  sauraient  traverser  les 
couches  extérieures  de  l'écorce  ;  c'est  l'action  exer- 
cée par  le  tissu  du  corps  miliaire  qui  presse  sur 
la  cuticule  de  la  racine  et  pénètre  entre  les  cellu- 
les dissociées,  qui  rend  possible  l'accès  des  fila- 
ments de  la  Rhizoctone  aux  tissus  plus  vivants  de 
la  plante  nourricière.  Par  suite,  les  corps  miliaires 
ne  seraient  pas  des  périthèces  incomplètement 
fermés,  ainsi  qu'on  l'a  supposé  ;  leur  ressemblance 
avec  les  périthèces  des  Sphéries  est  toute  superfi- 
cielle ;  et  leur  organisation  rappelle  plutôt  celle 
des  suçoirs  des, Phanérogames  parasites. —  Recher- 
ches sur  la  division  du  noyau  cellulaire  chef  les 
végétaux,  Ch.  Degagny.—  .\ote  sur  deux  Commé- 
lynées  de  l'Afrique  équatoriale.  Maxime  Cornu.  — 
Note  sur  quelques  Liliacées  de  la  Chine  occiden- 
tale, B.  Franchet.  —  Note  sur  l'Arbre  à  prières 
du  monastère  de  Goumboum,  Ed.  Blanc.  M.  Blanc 
estime  que  les  caractères  thibétains  qui  dessinent 
sur  l'écorce  de  cet  arbre  des  formules  pieuses  et 
même  des  prières  entières,  sont  dus  à  une  super- 
cherie des  prêtres,  qui  en  provoqueraient  secrète- 
ment l'apparition  par  le  frottement  sur  l'écorce 
d'un  stylet  mousse  ou  en  promenant  à  queique 
distance  un  fer  chaud. 

Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  natu- 
relles de  l'Ouest  de  la  France  [1"  trimestre 
1896).  —  Les  Sphaignes  de  Bretagne,  E.  Bureau 
et  F.  Camus. 

Journal  de  Botanique  (16  avril  et  1"  mai 
1896).  —  Localisations  des  principes  actifs  dans 
quelques  végétaux,  L.  Sauvan.  —  Lichens  d'Aix- 
les-Bains,  Hue. 

La  Revue    scientifique    du   Limousin    (i5 

avril  1890).  La  Taupe,  Ch.  Le  Gendre.  En  géné- 
ral, on  donne  aux  agriculteurs  le  conseil  de  res- 
pecter la  Taupe,  qui  a  la  réputation  de  débarrasser 
la  terre  des  redoutables  larves  du  Hanneton,  les 
insatiables  mans  dont  les  mandibules  tuent  dans 
l'œuf  les  promesses  des  plus  belles  récoltes.  Or,  il 
paraîtrait  que  pour  la  Taupe  le  ver  blanc  est  au 
ver  de  terre  ce  que  pour  nous  le  merle  est  à  la 
grive;  et,  comme  le  ver  de  terre  est  éminemment 
utile,  puisqu'il  laboure  en  tous  sens  le  sol  et  con- 
tribue à  son  aération,  il  en  résulte  que  les  services 
de  la  Taupe  sont  très  hypothétiques.  M.  Joyeux- 
Laffuie  a  ouvert  un  très  grand  nombre  de  Taupes 
capturées  dans  des  localités  où  les  hannetons  sont 
très  abondants,  et  dans  leur  estomac  il  n'a  trouvé 
aucune  trace  des  pièces  dures  et  chitineuses  qui 
auraient  révélé  l'absorption  des  vers  blancs;  en 
revanche,  les  débris  de  vers  de  terre  y  étaient 
abondants. 

Bulletin    de  1  Herbier   Boissier   (iv,  3).    — 


Zur  Flora  Tessins,  J.  Bornmuller.  —  Herborisa- 
tions au  Costa-Rica,  Ad.  Tondu/.  —  L'eber  nette  und 
bemerkenfwerthe  orientalischc  Pflan^en-Arten, 
J.  Freyn. 

Boletim  da  Sociedade  broteriana  (i8g5).— . 
Umbelliferce. 

Nuovo  giornale  botanico  italiano  [5aprile 
:8g6).  —  Contribulo  allô  studio  délie  Sarcissee 
italiane.  A.  Preda.  —  Xuova  miscellanea  teratolo- 
gica,  C.  Massalongo. 

Répertoire  de  Pharmacie  10  février  1896  .— 
Recltercltes  sur  la  localisation  de  la  daphmne  dans 
les  Daphne  alpina  et  IJ.  Gnidium.  L.  Sauvan.  — 
La  Daphnine  est  un  glucoside  découvert  par  \  ai  - 
qielin,  dans  le  Daphne  alpina  et  extraite  par 
Bver  et  G.MEi.iN  du  D.  Gnidium.  Chauffée  au- 
dessus  de  100°  elle  se  décompose  en  donnant  de 
l'ombelliférone.  La  racine  contient  très  peu  de 
daphnine.  Dans  la  tige,  elle  est  surtout  localisée 
dans  les  premières  assises  périphériques  de  l'écorce 
et  dans  les  éléments  libériens.  Elle  y  est  plus 
abondante  à  l'époque  de  la  floraison  et  de  la  fruc- 
tification. Dans  la  feuille,  sa  localisation  se  mani- 
feste dans  le  pétiole  et  la  nervure  principale. 
L'épiderme  supérieur  du  limbe  en  renferme  da- 
vantage que  l'épiderme  inférieur.  La  graine  et 
surtout  le  fruit  sont  les  organes  végétatifs  qui  ren- 
ferment la  plus  grande  quantité  de  daphnine.  Le 
D.  alpina  est  plus  riche  que  le  D.  Gnidium. 

Journal     de     Pharmacie     et    de     Chimi 

(i5  avriD.—  Sur  l'hydrolyse  du  raffinosc  fmeluosel 
par  les  ferments  solublcs.  Em.  Bourquelot.  —  Le 
raffinosc,  découvert,  en  1876,  par  Loiseau,  dans 
certains  sucres  de  raffinerie,  a  été  retrouvé  dans  la 
betterave, les  semences  de  coton  (gossypose),  l'orge, 
le  blé  en  germination.  Il  est  identique  au  mélitose 
de  la  manne  d'Eucalyptus. 

L'auteur  a  recherché  l'action  exercée  sur  ce  sucre 
par  un  liquide  fermentaire  contenant  une  culture 
d'Aspergillus.  Ce  dernier  hydrolyse  le  raffinosc, 
mais  les  résultats  obtenus  ne  permettent  pas  de 
déterminer  la  composition  exacte  du  liquide  hy- 
drolyse. 

Des  essais  comparatifs  effectués  avec  de  la  levure 
de  boulanger  et  de  la  levure  de  fermentation  basse 
ont  fourni  à  peu  prés  les  mêmes  résultats  ;  l'hy- 
drolyse a  même  été  un  peu  plus  loin  avec  cette 
dernière. 


Bibliographie. 

La  Vigne  du  Mont  Ida  et  le  Vaccinium. 
D'  Saint-Lager.  —  Nous  citerons  la  conclusion  de 
cette  brochure  qui  témoigne  d'une  vaste  érudi- 
tion :  '■  Ne  voulant  pas  encourir  de  nouveau  l'ac- 
cusation d'être  un  perturbateur  de  l'ordre  public, 
je  ne  viens  pas  demander  que  le  nom  générique 
Vaccinium  soit  banni  de  la  nomenclature  botanique. 
On  pourra  le  conserver  provisoirement,  à  côté  de 
plusieurs  autres  quiont  été  détournésde  leursigni- 
Iication  primitive,  jusqu'au  jour  où  quelque 
réformateur  influent  parviendra  à  faire  accepter 
les  appellations  Myrtillus  niger,  M.ruber,  M.ulU 
ginosus,  M.  oxycoccus,  etc.  Cependant,  à  cause 
des  motifs  développés  dans  la  première  partie  de 
cette  étude,  j'estime  que  pour  ne  pas  continuer  a 
répéter  une  erreur  historique  et    géographique,    il 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


103 


convient  de  remplacer  d'ores  et  déjà  la  dénomina- 
tion Vaccinium  Vitis-idœa  par  celle  de  V.Rubrum 
Dodoens,  Myrtille  à  fruit  rouge. . .  Les  traductions 
des  Bucoliques  de  Virgile,  des  Tristes  d'Ovide,  du 
Traite  d'Architecture  de  Vitrine,  et  enfin  de  l'His- 
toire naturelle  de  Pline,  préviendront  dorénavant 
leurs  lecteurs  que  les  deux  noms  Vaccinium  et 
Hyacinthus  sont  synonymes,  et  désignent  la 
Liliacée  qu'on  appelle  en  français  Vaciet  ou  Ja- 
cinthe ou  encore  Hyacinthe.  Heureusement  les 
traducteurs  des  ouvrages  de  l'ancienne  latinité  ne 
se  sont  pas  laissé  enchaîner,  comme  les  naturalistes, 
par  l'absurde  convention  dite  règle  de  priorité.  Ils 
ont  maintenu  entière  la  liberté  de  corriger  les  er- 
reurs commises  par  leurs  devanciers.  » 

Flore  populaire  ou  Histoire  naturelle  des 
Plantes  dans  leurs  rapports  avec  la  linguistique  et 
le  Folklore,  par  Eugène  Rolland.  Tome  ier.  Li- 
brairie Rolland,  2,  rue  des  Chantiers,  Paris,  1896. 
Prix  :   6  fr. 

Tous  nos  lecteurs  se  souviennent  du  desideratum 
exprimé  par  M.  le  professeur  Giard,  à  la  suite  du 
compte-rendu  d'un  travail  de  M.  l'abbé  A.  L.  Le- 
tacq  ainsi  que  de  la  lettre  de  M.  Clos. 

Le  volume  que  nous  avons  sous  les  yeux  vient 
donc  répondre  à  ce  desideratum  et  combler  une 
lacune. 

Dans  les  272  pages  qu'il  renferme,  l'auteur 
donne  les  noms  vulgaires  des  plantes  appartenant 
aux  familles  des  plantes  comprises  entre  les  Re- 
nonculacées  et  les  Crucifères  incluses. 

La  seule  liste  des  Auteurs  cités,  qui  se  trouve  à 
la  fin  du  volume,  témoigne  de  la  patiente  érudi- 
tion du  chercheur  et  du  travailleur  qu'est  M.  Rol- 
land. 

En  dehors  des  ouvrages  imprimés,  la  tradition 
orale,  les  indications  des  amis  et  correspondants, 
et  les  documents  extraits  d'ouvrages  peu  à  la  por- 
tée de  tous,  ont  permis  au  distingué  tolkloriste  de 
mènera  bien  cette  première  partie  de  son  œuvre. 
Souhaitons  d'en  voir  l'achèvement  et  nous  aurons 
là  un  véritable  monument  d'érudition  fort  utile  à 
tous  les  botanistes  du  globe  et  plus  spécialement 
aux  auteurs  de  flores  ou  aux  amateurs  de  légendes. 
Car  celles-ci  n'ont  point  été  négligées,  au  contraire. 
D'ailleurs  il  n'en  pouvait  être  autrement,  étant 
donné  le  cours  des  études  del'auteur  de  ce  précieux 
travail. 

On  se  rendra  compte  de  l'importance  de  l'œuvre 
quand  on  saura  que  les  langues  suivantes  y  sont 
représentées  :  Grec  ancien,  moyen  âge  et  moderne 
latin  ancien,  iroyen  âge,  de  la  Renaissance  et  con- 
temporain, Français  ancien  et  moderne  avec  tous 
les  patois  de  la  France,  de  la  Suisse  romande,  du 
Pays  Wallon,  des  iles  normandes  et  du  val  d'Aoste, 
Italien,  Latin,  Espagnol,  Portugais,  Catalan,  Rou- 
main, Allemand,  Néerlandais  (flamand  et  hollan- 
dais), Anglais,  Breton  et  langues  celtiques,  Langues 
Scandinaves,  Langues  slaves,  Langues  lithuanien- 
nes (lithuanien  et  letton),  Albanais,  Tsigane,  Bas- 
que, Magyar,  esthonien,  finnois,  Arabe,  persan, 
turc,  arménien  et  autres  langues  orientales. 

En  terminant  son  introduction,  M.  Rolland  fait 
appel  à  de  nouveaux  collaborateurs  pour  les  volu- 
mes suivants  de  la  Flore  populaire.  Nous  avons  la 
certitude  que  cet  appel  sera  entendu. 

H.  L. 


Pittonia  a  séries  of  botanical papers  by  Edward 
Greene,  professor  of  Botany  in  the  Catholic  Uni- 


versity  of  America,  Washington.  May  1S96. 

Nous  relevons  dans  ce  numéro  les  notes  suivan- 
tes :  Nomenclature  of  the  Fullers'  Teasel  (l'auteur 
regarde  comme  très  désirable  que  l'on  reprenne 
l'appellation  de  Dipsacus  fullonum  pour  dénommer 
le  véritable  chardon-Foulon)  ;  A  proposed  new 
Genus  of  Cruciferœ .  (Sous  la  dénomination  nou- 
velle de  Sibara,  le  distingué  botaniste  américain 
réunit  six  espèces  réparties  à  tort  entre  différents 
genres,  à  savoir:  Cardamine  filifolia  Greene,  Ara- 
bis  pectinata  Greene,  Cardamine  angclorum, \\'ats 
Nasturtium  laxum  Wats.,  Sisymbrium  Brandegea- 
num  Rose,  Cardamine  Palmeri  Wats.);  New  or  note- 
warthyspecies  —  xv.  (Ranunculus  samolifolius,  R. 
occidentalis  var.  ultramoutanus,  var.  Howellii,  var. 
brevistyhtSjDelphinium  cognatum,  D.  gracilentum, 
Khamnus  pirifolia,  R.  betulœfolia,  R.  anonœfolia, 
R.  Smithii,  Eriogonum  densum,  E.  subalpinum,  He- 
dysarum  occidentale,  Potentilla  reflexa,  P.Hanseni, 
P.  lactea,  P.  valida,  Prunus  Oregana,  Ribes  la- 
sianthum,  Solidago  ciliosa,  Pyrrocoma  congcsta, 
P.  gossypina,  Chrysothamnus  humilis,  C.  collinus, 
C.  linifolius,  Erigeron  tenuissimus,  E.  Blochmanœ 
Centromadia  perennis,  Carduus  Nevadensis,  Ago- 
seris  dasycarpa,  Crépis  platyphylla,  Phlox  alyssi- 
folial  ;  A  new  Genus  of  Polemoniacea?  (Langloisia 
dédié  au  R.  P.  A.  B.  Langlois,  à  Martinsville, 
Louisiane:  comprend  les  anciennes  espèces  sui- 
vantes :  Lœselia  Matthewsii  Gray,  Navarretia 
Schottii  Torr.,  N.  setosissima  Torr.  and  Gray)  ; 
Some  Mexican  Eupatoriaceœ  (Eupatorium  enony- 
mifolium,  Stevia  deltoidea,  S.  decumbens). 

Enumération  des  Lichens  de  l'île  Anno- 
bonpar  William  Nvi.ander.  Ce  travail  forme  un 
supplément  aux  Lichenes  insularum  Guineensium 
du  savant  lichénologue.  Il  renferme  l'énumération 
de  3i  espèces  dont  14  se  retrouvent  dans  les  îles 
de  San  Thomé,  do  Principe  et  das  Cabras.  M.  F. 
Newton,  le  collecteur  de  ces  plantes,  a  visité  aussi 
l'île  des  Tortues  où  il  n'a  constaté  la  présence,  en 
fait  de  Phanérogames,  que  d'une  seule  Cypéracée. 

Cœlentérés,  Echinodermes,  Protozoaires, 

par  Albert  Granger,  i  vol.  de  3y5  pages  avec  187 
figures  dans  le  texte.  Prix  :  br.  3  fr.  5o,  franco 
3  fr.  90;  cart.  4  fr.  23,  franco  4  fr.  70.  Librairie 
les  fils  d'Emile  Deyrolle,    46,  rue  du  Bac,  Paris. 

L'ouvrage  de  M.  Granger  fait  partie  de  l'Histoire 
naturelle  de  la  France,  encyclopédie  à  la  portée 
de  tous,  dont  la  Maison  Deyrolle  poursuit  la  publi- 
cation dans  le  double  but  de  vulgariser  la  science 
et  d'attirer  aux  études  scientifiques  de  nombreux 
adeptes.  Le  présent  volume  sera  un  guide  précieux 
pour  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  sciences,  plus 
particulièrement  encore  pour  ceux  qui  fréquentent 
les  plages  et  plus  tard  il  leur  rappellera  les  doux 
souvenirs  inséparables  des  recherches  faites  dans 
le  domaine  de  l'histoire  naturelle.  Les  nombreuses 
figures  du  livre  aideront  beaucoup  celui  qui  l'aura 
sous  la  main,  en  même  temps  que  les  conseils 
pour  la  recherche  des  animaux  dont  il  traite  lui 
seront  des  plus  précieux. 

Le  Jardin  de  l'Herboriste.  Propriétés  et 
culture  des  plantes  médicinales  et  des  simples,  par 
H.  Correvon,  avec  112  figures  dans  le  texte.  Genève, 
chez  l'auteur,  2,  rue  Dancet  ;  Paris,  O.  Doin,  édi- 
teur, 8,  place  de  l'Odéon. 

Notre  sympathique  collègue  poursuit,  avec  un 
zèle  infatigable,  son  œuvre  de  vulgarisation.  Ce 
livre  s'adresse  à  tous,  mais  plus  spécialement  aux 


io4 


LE       MONIH-:       DES       PLANTES 


personnes  qui,  possédant  un  jardin,  veulent  cul- 
tiver chez  elles  les  plantes  officinales.  L'ouvrage 
se  divise  en  deux  chapitres  :  I.  Les  plantes  consi- 
dérées comme  antiseptiques  et  hygiéniques;  les 
fiantes  aromatiques  et  les  parfums;  —  II.  Les 
plantes  officinales  de  nos  champs.  Je  nos  montagnes 
et  de  nos  jardins  ;  leurs  propriétés  médicales,  leur 
culture  et  leur  recuire. 

L'ouvrage,' élégamment  édité,  est  en  outre  orné 
de  gravures  qui  facilitent  la  reconnaissance  des 
espèces. 

Plantes  adventices.  Observations  faites  dans 
l'Est  en  tSgS,  par  R.  Maire.  Notons  YEpilobium 
rosmarinifo'.ium  Haencke  et  TE.   spicatum  Lam. 

Flore  analytique  et  descriptive  des  Cryp- 
togames cellulaires  iMousses,  Hépatiques, 
Champignons,  Lichens,  Algues)  des  environs  de 
Toulouse.  Tableaux  dichotomiques  pour  la  déter- 
mination facile  des  espèces,  par  E.  Pée-Laby, 
i  vol.  de  262  p.,  b  francs,  librairie  Edouard  Privât, 
4X  rue  des  Tourneurs,  Toulouse. 

Matériaux  pour  servir  à  la  Faune  des 
Vertébrés    du    département   de   l'Orne    par 

M.  l'abbé    A.  L.  Letacq.    Caen,  Henri  Delesques, 
éditeur. 

Intéressante  monographie  à  imiter  et  qui  pour- 
rait servir  de  modèle  dans  chaque  département. 

Camphor  laaf  Oil  by  David  Hoopf.r.  Intéres- 
sante note  sur  l'huile  de  la  feuille  du  Camphrier, 
faisant  suite  aux  nombreux  et  instructifs  travaux 
de  l'auteur,  bien  placé  pour  étudier  les  plantes 
utiles  et  médicinales,  dans  un  pays  comme  l'Inde 
où  elles  abondent. 

Ergebnisse  der  Durchforechung  der  Schle- 
sischen  Phaneregamen  flora  im  Jahre  iSqb 
zusammengestellt  von  E.  Fiek  und  Tu.  Schcbe.  Ce 
travail  comprend  :  d'une  part,  des  espèces  ou  va- 
riétés nouvelles  pour  la  Silésie;  et  d'autre  part. 
des  localités  nouvelles  de  plantes  rares  ou  peu 
communes. 

Citons  parmi  les  premières  :  Ranunculus  acer 
X  repens,  Figert  nov.  hybr.  Delphi  niitm  alpinum, 
W.  Kit.  Malcolmia  maritima  L.  Spergularia  sa- 
Una,  Presl .  Acer  pseudoplatanus  L.var.  Fieberi 
Ortus.  Rosa  gallica  X  rubiginosa  Reuter,  Vi- 
burnum  Lantana,  L.  Cnicus  benedictus  L.  CoiîfO.'- 
vulus  dahuricus  Sims.,  Solarium  rostratum  Dunal. 
Lamium  incisum  Willd.  Carex  atrata  L.  v.  rhi- 
zogyna Schur,  Blechnum  Spicant  h.  var. serratum 
Wolloston  plus  2  Salix  et  4  Polygonum  hybrides. 
Parmi  les  espèces  dont  de  nouvelles  stations  sont 
mentionnées,  signalons:  Rosa  alpinaL.,Epilobtum 
trigonum  Schrank.  E.  Lamyi  T.  Sch.  E.  obscurum 
Schreb.  etquelques  hybrides  du  même  genre,  Cir- 
cœa  intermedia  Ehrh.  Linnœa  borealis  L.  Orchis 
sambucina   L.  Cephalanthcra  rubra  L. 


Djurjura.  Cette  Médaille  est  décernée  tous  les  deux 
ans,  à  la  suite  du  concours  scientifique  ouvert  de- 
vant l'Académie  pour  les  meilleurs  travaux  impri- 
mes ou  manuscrits  soumis  à  son  examen.  M.  le 
Dr  Clos  était  rapporteur  du  dernier  concours.  Tou- 
tes nos  félicitations  à  notre  excellent  collègue. 

=•>  M.  James  Lloyd,  l'auteur  de  l'excellente 
Flore  de  l'Ouest  de  la  France,  vient  de  mourir  à 
l'âge  de  86  ans. 

— ■>  M.  E.  Rolland,  2,  rue  des  Chantiers,  Paris, 
prépare  le  deuxième  volume  de  sa  Flore  populaire. 
Il  prie  les  personnes  de  bonne  volonté  de  vouloir 
bien  lui  envoyer  la  liste  des  noms  patois  des  plan- 
tes de  leur  pays. 


Informations. 

S->-  L'Académie  des  Sciences,  Inscriptions  et 
Belles-Lettres  de  Toulouse  vient  de  décerner  à 
M.  O.  Debeaux,  notre  savant  et  sympathiquecollè- 
gue,  pharmacien  principal  de  l'Armée  en  retraite 
à  Toulouse,  la  Médaille  d'Or  bisannuelle  (de  la 
valeur  de  120  fr.),  pour  récompenser  son  ouvrage 
récemment  publié  sur  la  Flore  de   la  Kabylie  du 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1"  Avril   au   3i    Mai 

(De  la  part  de  MM.  Hte  Marcaillhou  d'Avmeric) 
(1  broch.);E.  Roze  (i  broch.);  abbé  A.  L.  Letacq 
(2  broch.);  Th.  Schube  (3  broch.);  David  Hooper 
(i  broch.);  Dr  Otto  Kuntze  2  broch.);  Aug.  Le 
Jolis  (i  broch.);  Henri  Correvon  (i  vol.);  J.B.  Bail- 

LIËRE    (i    VOl.)    ;  J.      DÔRFLER    (i      Vol.);      D'     St-LAGER 

(1  broch.);  E.  G.  Camus  (2  broch.);  H.  Olivier 
(2  vol.  5  broch.);  William  Nvlander  (i  broch.  ; 
Devrolle  (i  vol.);  Th.  Schube  (1  broch.)  ;  R.  Maike 
(2  broc.)  ;  Edw.  L.  Greene  (i  broch.);  Eug.  Rol- 
land (i  vol.). 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux 
donateurs. 


Mouvement  de  l'Herbier. 

Du  Bun  Ferd.  von  Mueller,  80  spécimens  du  rare 
Prasophyllum  despectans,  recueilli  en  avril  1895. 
à  Western  Port  (Victoria),  par  C  French  J"r. 

Sont  en  outre  annoncés  deux  envois  d'Onothéra- 
cécs,  l'un  du  R.  P.  Sodiro  de  Quito  (Onothéracées 
équatoriennesl,  l'autre  de  M.  Carlos  Porter,  de 
Valparaiso   {Onothéracées  chiliennes!. 

Tous  nos  remerciements  à  nos  généreux  collè- 
gues. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


Typographie  Ed.   Monnoyer. 


PETITE  FLORE  DE  LA  MAYENNE 

Renfermant  l'analyse  et  la  description  des  plantes  vasculaires 

de  ce  Département 

■Avec   l'indication  de  leur  distribution  géographique    à    la    sur/ace    du    Globe 

1  Volume  in-12  de  252  pages 5  francs 


LE  MONDE   DES  PLANTES 


TARIF   DES   ANNONCES  : 


A  t Année: 

La  page 100  i'r. 

Demi-page 50 

Quart  de  page 30 

Huitième  de  page 15 

Seizième  de  page 8 

Au  Semestre: 
La  moitié  des  prix  précédents   augmentés 
de  10  0/0. 


De  1  à  3  mois 

La  page 10  fr. 

Demi-page  ....  5 
Quart  de  page ...  3 
Huitième  de  page  .  2 
Seizième  de  page  .       1 


Pourchaq.  ann. 


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J.    PUTEAUX  Fils 

Horticn  lteur 

Impasse  du  Débarcadère  (Rive  droite) 
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19,  Rue  Hautefeuille  (près  du  boulevard  Saint-Germain),  à  PARIS 

LE  MONDE  DES  PLANTENT 

Par  P.  CONSTANTIN 

Agrégé  des  sciences  naturelles,  professeur  au  lycée  de  Rennes 

I£)ii  Vente  : 

Tome  premier,  1  vol.  gr.  in-8  de  775  pages,  illustré  de  960  figures 12  ir. 

Le  Momie  des  Plantes  est  une  description  méthodique,  fa- 
mille par  famille,  du  règne  végétal.  L'auteur  s'est  atlacué  à 
étudier  surtout  les  plantes  qui  croissent  dans   notre   pays  et, 

Sarmi  les  plantes  exotiques,  celles  qui  sont  susceptibles 
'applications  intéressantes.  Le  lecteur  trouvera  dans  cet  ou- 
vrage pour  chaque  famille,  chaque  genre  et  chaque  espèce,  à 
côté  des  caractères  botaniques,  l'indication  de  la  distribution 
géographique  du  groupe  étudié,  en  même  temps  que  l'exposé 
des  nombreux  services  que  peuvent  rendre  les  végétaux  à  la 
médecine,  à  l'alimentation,  à  l'industrie,  à  l'agriculture,  à 
l'horticulture,  à  la  décoration  des  appartements,  etc.  Les  carac- 
tères biologiques,  c'est-à-dire  les  phénomènes  intéressants  de 
la  vie  des  plantes,  n'ont  pas  été  oubliés  et  sont  traites  avec  ie 
plus  grand  soin. 

Le  plan  adopté  a  le  grand  avantage  ,ie  répondre  à  un 
double  but.  Ceux  qui,  possédant  déjà  les  premiers  éléments  de 
la  botanique.veulcnt  étudier  dans  une   plante   ses  caractères 


morphologiques,  sa  place  dans  la  classification  naturelle  et  ses 
véritables  affinités,  trouveront  une  description  courte  mais 
exacte  de  tous  les  genres.  Ceux  qui.  au  contraire,  désirent 
surtout  connaître  dans  le  règne  végétal  les  avantages  que 
l'homme  peut  en  tirer  pour  son  usage  personnel  et  qui  esti- 
ment avant  tout  dans  une  plante  les  services  qu'elle  peut  ren- 
dre a  l'alimentation  ou  a  l'art  de  guérir,  a  l'industrie  ou  à 
l'embellissement  de  nos  parterres  ou  de  nos  appartements, 
trouveront  dans  cet  ouvrage  l'exposé,  rendu  aussi  attrayant  que 
possible,  des  applications  dont  sont  susceptibles  les  nombreux 
végétaux  étudiés. 

Tous  ceux  qui  aiment  les  plantes,  et  ils  sont  légion,  peuvent 
donc  lire  ce  livre  avec  plaisir  et  urolit.  Le  Wondû  des  Piaules 
est  d'ailleurs  à  tous  les' points  dé -vue  au  courant  des  derniers 
progrès  de  la  science,  et  l'auteur  s'est  inspir  '  .lion 

des  plus  récents  travaux  publiés  en  France  et  à  l'étranger  par 
les  maîtres  incontestés  de  la  botanique. 


VIENT  DE  PARAITRE: 

BOTANIKEII   AMKSSBDGB 

Botani 

Recueil  de  ;  otanistes 

Ci  us  (es  pays,  dés 

e(  des  Institutions,  So- 

l'u    s  oi  i  iodiques  botaniques, 

par  J.  DORFLER. 

19  feuilles  gr.  in-8,  soit  292  pages.  Reliure 

plète  en  toile.  Prix  :  12  rr.  r>0  cent.  — 

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LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 

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possède  deux  machiues  à  vapeur  qui  font  mouvoir  sept 
presses  mécaniques  typographiques  et  une  presse 
mécanique  lithographique. 

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5e  Année  (2e  Sérik* 


N°  81 


1"  Août  189G 


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DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


T5$zr-, 


«  TitnedUite   ititivema  germinantij    in    (erra 
k  Domino.  » 

Dan.,  ch.  m. 


Directeur  :.   HT    EJBVEIJLIjÉ 
Rédacteur  en  chef  :   A.   ACLOQUE 


SOMMAIRE    DU    N«    81 

Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Le  genre  «  Rosa  »  de  la  llorc  ageaaisc 
[Suite},  par  0.  DEnEiux.  —  La  greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'il  nos  jours  (Saile),  L.  Daniel. 
—  Notre  symbole,  H.  Léveillé.  —  Herborisations  mayennaises,  H.  Léveiu.é  —  Note 
sur  quelques  Mousses  des  environs  du  Puy  (Haute-Loire),  P.  V.  Liotard.  —  Revue  des 
Sociétés  Savantes.  —  Revue  des  Revues.  —Bibliographie.  —    Informations. 


LE      MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,    12 


18  9  6 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  William  Trelease,   St-Louis 

(Missouri). 

ire  perpétuel  :  M.   H.    I.rvniir.  Le 

Mans  (Sarthe). 

Tr  M.    Ch.    Le  Gendre,   Limoges 

(Hte-Vienne). 


CONSEIL    DE   I, 'ACADEMIE 
MM.  W.    T-reuease,    IL   Léveilié,  Ch.  Le 
Gendre,  G.   Rouv,   G.  King,  Treue,  Baron  E. 
von  Mueiaer. 


COMITE  DE  RÉDACTION 

m     M<m Je  des   Plantes 

H.  Léveili.é,  Directeur  ;  A.  Acloquk,  Secré- 
taire,  Rédacteur  en  Chef;  P.  V.  Liotard,  Ré- 
dacteur. 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


A  Lire  attentivement  ! 

TOUJOURS    LN    AVANT  ! 


Messieurs  cl  chers  Collègues, 

Abonnés  ou   Lecteurs. 

Voici  bientôt  cinq  ans  que  notre  Monde  des 
Plantes  existe.  Il  a  conquis  sa  place  parmi  les 
publications  scientifiques  du  globe.  Son  exis- 
tence est  aujourd'hui  -.assurée  et  ses  lecteurs 
dispersés  aux  quatre  coins  du  globe  sont  ré- 
pandus dans  tous  les  pays  du  monde. 

Pour  arriver  à  ce  résultat,  notre  Directeur 
a  dû  s'imposer  de  lourds,  d'énormes  sacrifi- 
ces. D'autre  part,  il  importe  de  réaliser  de  nou- 
velles et  importantes  améliorations  pour  assu- 
rer à  la  Revue  une  rédaction  encore  plus  soi- 
gnée et  plus  intéressante,  et  pourluiprocurer 
de  nouveaux  lecteurs. 

A  DATER  D'OCTOBRE  PROCHAIN,  LA  COLLABO- 
RATION au  Monde  des  Plantes  sera  rétribuée 
suivant  la  valeur  des  manuscrits  et  d'après  le 
jugement  du  Comité  de  Rédaction.  Toutefois, 
cette  décision  n'aura  pas  d'effet  rétroactif  et 
ne  s'appliquera  pas  aux  travaux  en  cours.  En 
outre,  des  tirages  à  part  gratuits  pourront 
être  offerts  aux  auteurs  selon  que  le  Comité 
de  rédaction   le  jugera    opportun.    Pour  avoir 


droit  à  ces  faveurs,  l'abonnement  à  la  Revue 
sera  requis.  Les  manuscrits  non  acceptés  se- 
ront rendus.  Les  travaux  originaux  et  inédits 
seront  acceptés. 

On  comprendra  sans  peine  que  pour  faire 
face  à  ces  nouvelles  charges,  il  faut  que  nos 
amis  concourent  aussi  à  nous  apporter  leur 
part  de  souscription  à  l'œuvre  commune  et 
nous  avons  la  douce  confiance  que  pas  un  de 
nos  lecteurs  ne  s'y  dérobera. 

Aussi,  a  dater  d'octobre  prochain,  l'abon- 
nement sera  porté  à  io  francs  par  an  pour  la 
France  et  12  francs  pour  les  autres  pays. 

Les  abonnements  de  six  mois  ne  seront 
plus  acceptés  et  le  prix  du  numéro  sera  de 
1  franc.  Il  sera  fait  une  révision  sévère  des 
échanges  et  des  numéros  gratuits  ne  seront 
envoyés  comme  spécimens  que  sur  l'indica- 
tion de  nos  lecteurs  aux  adresses  qu'ils  vou- 
dront bien  nous  désigner  eux-mêmes. 

Certains  que  ces  réformes,  ce'clamâes  par 
un  certain  nombre  de  botanistes,  auront  l'ap- 
probation générale,  nous  remercions  nos  fidè- 
les abonnés  de  leur  précieux  concours  dans 
le  passé,  gage  de  leur  persévérant  attachement 
dans  l'avenir. 

La  Rédaction. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 6  (r. 

—  Étranger,    Colonies 8     ■• 

SIX  MOIS  :  France 3     » 

Étranger,  Colonies 4    •> 

Le  Numéro  :  50  ci  a\ 

Les    abonne iris   partent   du     i"   Octobre    en    du 

1er  Janvier  dp  chaque  année, 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 

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Ph.  Heinsberger,  15,  Firsl  Avenue. 

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scientifique,  23,  rne  Racine. 

LAVAI. 
Aug.  Goupil,  quai  Jeati-Fouquct    \  ieux- 1 


5°  Année  (2-Série)# 


No  81 


i"  Août  iSc6 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Modification    aux    Statuts 

La  modification  à  l'Art.  II  du  Règlement 
de  l'Académie  et  l'addition  à  l'Art.  V  des 
Statuts  ont  été  adoptées. 

Il  suit  de  là  que  tous  les  Membres  de 
l'Académie,  honoraires,  titulaires,  corres- 
pondants, associés  libres  ou  auxiliaires, 
concourent  par  leur  vote  à  la  nomination 
du  Directeur. 

Nous  invitons  nos  Collègues  à  vouloir 
bien  envoyer  à  l'Herbier  de  l'Académie 
les  plantes  rarissimes  de  leur  région,  repré- 
sentées chacune  par  5o  exemplaires. 


Élections 

MM.  H.  Lisboa  et  Th.  de  Heldreich  sont 
élus  Académiciens  titulaires. 

MM.  Casimir  de  Candolle  et  J.  Christian 
Bay  sont  élus  Académiciens  correspondants. 


Le  genre  «  Rosa  »  de  la  flore  agenaise 
(Suite) 

Var.  e  eordntîfolia  Gandg.  Dec.pl. 
nov.  V,  n°  i  (18-5),  et  Tab.  rhodol.,  n°  12.  — 
Arbrisseau  de  2  met.  5o  à  3  met.  de  haut,  à 
tiges  dressées,  flexueuses,  non  grimpantes, 
munies  d'aiguillons  petits,  nulssurles rameaux 
florifères;  folioles  largement  obovales,  obeor- 
dées  à  la  base,  atténuées  au  sommet,  légère- 
ment glanduleuses  en  dessus,  glabres  des  deux 
côtés,  simplement  dentées  :  pétioles  aculéolés 
velus,  peu  glanduleux  ;  stipules  à  oreillettes 
linéaires -divariquées  ;  pédoncule  1 -3  flore, 
hispide  ;  tube  du  calice  oblong,  lisse  ;  style  se 
prolongeant  en  une  colonne  glabre  ;  fleurs 
blanches,  presque  inodores,  fruit  glabre,  obo- 
vale-oblong,  atténué   des  deux  côtés  (an.  var. 


atienuata  Chaub.  ined.  ?  )  —  Les  haies,  aux 
bords  des  champs  et  des  chemins  à  Brax,  Gou- 
lard,  Pommaret,  etc,  près  dAgen  (O.  Debx.), 
au  château  d'Arasse  (Ab.  Garr.). 

Var.  Ç  pli 5  Uomegas  Gandg.  apud.  O. 
Debx.  Descript.  d'une  csp.  nouv.  de  Rose  in  21e 
Bull.  Soc.  agricole  et  scient,  des  Pyrénées- 
Orient.  (1875),  et  p.  i3  du  tir.  à  part  ;  Gandg. 
Tab.  rhodol.,  n"  17. —  Folioles  grandes,  obo- 
vales-acuminées,  dentées  à  dents  glabres,  non 
ciliées  aux  bords,  velues  seulement  en  dessous 
sur  la  côte  médiane;  pétioles  munis  de  quel- 
ques poils  épars.  —  Lieux  découverts  près  du 
château  d'Arasse  (Ab.  Garr.)  ;  env.  de  Ville- 
neuve-sur-Lot (A.  Guillon). 

Obs.  Dans  ses  observations  sur  les  variétés 
du  R.  sempervirens  in  Primit.  monog.  rosarum 
Fasc.  IV,  p.  3 14,  M.  Crépin,  le  savant  rhodo- 
logiste  de  Bruxelles,  dit  qu'il  possède  de  Vil- 
leneuve-sur-Lot un  rosier  récolté  par  M.  Guil- 
lon, lequel  constitue  une  forme  intermédiaire 
entre  les  R.  sempervirens  eiR.  scandens.  Dans 
ce  spécimen,  la  côte  médiane  des  folioles  est 
peu  velue  en  dessous.  Je  ne  vois  que  la  var. 
phyllomegas  du  R.  sempervirens  à  qui  cette 
torme  pourrait  bien  se  rapporter. 

H.  scandens  Mill.  Dict.,  n°  8;  Déségl. 
Cat.  ros.  Eur.  in  Bull.    Soc.  roy.   bot.    Belg. 
XVI,  p.  209  (1876)  ;  R.  sempervirens  var.  scan- 
dens  Ser.    in   DC.    Prod.    II,   597.    —   Tiges 
rameuses,  grimpantes  puis  décombantes,  pour- 
vues d'aiguillons  crochus  ;  folioles  oblongues 
ou  ovales,  obtuses,  glabres  ainsi  que  les  pédi- 
celles    et    les    nervures    en   dessous  ;  sépales 
entiers,  glanduleux,  hispides;  fleurs  blanches, 
grandes,  à  odeur  suave  ;  styles  hérissés  ;  disque 
ovoïde  ou  subglobuleux;  fruit  petit,  sphérique, 
glanduleux,  d'un    rouge   vif  à  la  maturité.    — 
Haies,  bords    des  chemins  et  coteaux  exposés 
au  midi;  com.  àAgenet  dans  la   plaine  de   la 
Garonne    (O.    Debx.,    Ab.     Garroute,    E.     de 
Pomm.);  se  retrouve  dans  la   vallée  du  Lot  à 
Penne,    Libos     Monsempron,    Fumel  (L.    de 
Bon.,  Combes);  Tournon,  etc.  (Dumolin). 
Var.  6  heteropoda  Gandg.  Tabul.  rho- 


I  (II) 


LE        MONDE       DES       PLANTES 


dol.,  n"  s-,  p.  35;  R.  scandent  Garroure  apuJ 
Soc.  Dauph.  pi.  exsic,  n"  117,  p.  p.  non  iMill., 
—  Diffère  de  la  var.  a  genuina  par  ses  folioles 
obovales-oblongues,  glabres  des  deux  cotes, 
à  pétioles  légèrement  aculèolés,  par  ses  pédon- 
cules allongés  (20-jo  milliml,  lisses  à  la  base 
et  non  totalement  glanduleux  à  la  maturité, 
par  son  fruit  subglobuleux.  —  Haies,  près  du 
château  d'Arasse  (Ab.  Garr.l  ;  bois  des  Clercs 
entre  Roquefort  et  Moncaut  (Ch.  Duff. |. 

Var.  y  A nii<-i  Gandg.  Decad.  pi.  nov.  IV, 
no  2,  et  Tab.  rhodol,  nu  90,  p.  35  ;  R.  scandais 
Auct.  mult.  p.  p.  —  Arbrisseau  de  2,5o  à 
3  met., à  tiges  flexueuses. grimpantes,  couvertes 
d'aiguillons  grêles  très  petits,  nuls  sur  les 
rameaux  fructifères;  folioles  obovales-oblon- 
gues, subtronquées  à  la  base,  glabres  des 
deux  côtés,  excepté  sur  la  côte  médiane,  celle- 
ci  légèrement  velue-glanduleuse,  simplement 
dentées  à  dents  serrées  ;  pétioles  aculèolés, 
pubérulents;  stipules  vertes,  à  oreillettes  diver- 
gentes ;  pédoncules  glanduleux  ;  tube  du  calice 
obovale-hispide  ;  fleurs  blanches,  odorantes  ; 
styles  réunis  en  une  colonne  laineuse  ;  fruit 
d'un  rouge  vineux,  ovoïde. 

(A  suivre)  O     Debeaux. 


La  greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

Par  L.   Daniel  (Suite) 

Le  premier  agronome  latin  qui  ait  écrit  sur 
la  greffe,  c'est  Caton  le  Censeur  (234-149 
avant  J-C.)  (il. 

Les  Grecs,  comme  nous  l'avons  vu,  avaient 
cherché  surtout  une  explication  philosophique 
de  l'opération.  Caton,  au  contraire,  est  prati- 
cien avant  tout.  Ses  descriptions  sont,  quoi- 
que concises,  des  modèles  de  clarté  et  de 
précision,  et  l'on  ne  saurait  mieux  faire 
aujourd'hui. 

Tout  d'abord,  il  décrit  la  greffe  en  couronne 
[insertio  inter  corticem  et  lignum). 

»  Coupez,  dit-il,  le  scion  par  une  section 
un  peu  oblique  (2),  afin  que  l'eau  trouve  un 
écoulement. 

«  Munissez-vous  d'un  bâton  de  bois  dur  et 
bien  effilé,    ainsi  que    d'osier    grec  fendu    en 


1.  Caton  le  Censeur,  Dere  rustica,  pp.  18  et  19. 

2,  Ce  procédé,  décrit  par  Caton  d'une  façon  gé- 
nérale, a  été  imité  depuis  dans  la  grell'e  en  fente 
(greffe  Bertemboisei.  Plusieurs  autres  greffes  ont 
même  été,  dans  divers  traités  modernes,  décrites 
1  imnc  nouvelles  à  la  suite  d'une  simple-  modifica- 
tion de  genre. 


deux;  prenez  encore  de  l'argile  ou  de  la  craie, 
un  peu  de  sable  et  de  la  fiente  de  bêtes  à  cor- 
nes ;  pétrissez  le  tout  jusqu'à  consistance 
gluante. 

•  Prenez  l'osier  fendu,  roulez-le  sur  la 
souche  coupée,  afin  que  l'écorce  ne  se  déchire 
point.  Cela  fait,  vous  insérerez  le  bâton  de 
bois.  Saisissant  le  greffon,  vous  lui  faites 
obliquement  une  entaille  de  deux  pouces  ; 
vous  retirez  le  bâton  sec  que  vous  aviez 
enfoncé  et  vous  insérez  à  sa  place  la  branche 
que  vous  voulez  greffer. 

«  Appliquez  l'écorce  contre  l'écorce  et  en- 
foncez jusqu'à  la  partie  où  commence  l'en- 
taille. 

«  Opérez  de  même  pour  une  deuxième,  troi- 
sième, quatrième  ou  tel  nombre  de  greffes  que 
vous  voudrez  multiplier.  Serrez  plus  fortement 
la  branche  avec  l'osier  grec  ;  enduisez-la  avec 
ce  lut  que  vous  avez  pétri  jusqu'à  l'épaisseur 
de  trois  bons  doigts  ;  couvrez  le  tout  d'une 
étoffe  spongieuse  que  vous  liez  autour  de 
l'écorce  afin  qu'elle  ne  tombe  point. 

«  Entourez  le  sujet  de  paille  bien  ficelée 
afin  que  la  gelée  ne  puisse  lui  nuire.  » 

Ce  procédé  de  greffage  convient,  d'après 
Caton,  aux  figuiers,  jux  oliviers, aux  pommiers, 
aux  poiriers  et  à  la  vigne.  Mais  comme  cette 
dernière  plante  se  prête  plus  difficilement  à  la 
greffe,  Caton  indique  trois  autres  procé- 
dés qui  lui  sont  plus  spécialement  destinés, 
bien  qu'on  puisse  s'en  servir  avec  avantage 
pour  d'autres  plantes. 

ire  Méthode.  —  0  Coupez,  dit-il,  la  tige  que 
vous  voulez  greffer,  et  fendez-la  par  le  milieu 
de  la  cavité  médullaire  ;  insérez  dans  la  fente 
les  scions  que  vous  aurez  taillés  en  biseau,  en 
appliquant  moelle  contre  moelle.  » 

Comme  on  le  voit,  il  s'agit  ici  de  la  greffe 
en  fente  de  la  vigne  \insertio  in  fissura),  que 
l'on  a  souvent  appliquée  de  nos  jours  dans  le 
Midi  depuis  l'invasion  du  phylloxéra. 

2e  Méthode.  —  «  Si  les  deux  ceps  sont  con- 
tigus,  on  prend  de  chacun  une  branche  que 
l'on  taille  obliquement  et  que  l'on  tient  collée 
l'une  contre  l'autre  à  l'aide  d'une  lanière 
d'écorce.  » 

C'est  là  une  description  fort  courte,  mais 
très  nette,  de  la  greffe  en  approche. 

3"  Méthode.  —  c  Perforez  avec  une  tarière  fi  ) 
à  souche  que  vous  voulez  greffer  ;  insérez 
dans  la  cavité  deux  scions  de  l'espèce  que  vous 
voulez  multiplier,  après  les  avoir  taillés  obli- 


(1)  C'est   la  greffe  à  la  tarière,   eyx£vt315;ao;  des 
auteurs  grecs. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


IO7 


quement  jusqu'à  la  moelle.  Faites 
en  sorte  que  les  moelles  soient  en 
contact  et  qu'en  les  enfonçant  les 
faces  obliques  des  scions  coïncident 
l'une  sur  l'autre  dans  le  trouquel'on 
a  perforé. 

«  Donnez  à  chaque  scion  une  lon- 
gueur de  deux  pieds;  couchez-les 
dans  la  terre,  relevez-en  l'extrémité 
vers  la  souche  en  les  maintenant 
dans  cette  position  à  l'aide  de  cros- 
settes  fixées  au  milieu  de  leur  lon- 
gueur, et  couvrez-les  de  terre. 

«  Enduisez  toutes  les  parties  de 
lut  bien  pétri,  liez-les  et  recouvrez 
comme   pour  les  oliviers.  i> 

Cette  greffe  à  la  tarière  n'a  plus 
qu'un  intérêt  historique,  car  aujour- 
d'hui l'on  dispose  de  procédés  bien 
supérieurs.  Elle  est  reproduite  dans 
la  plupart  des  auteurs  latins,  arabes, 
et  dans  les  compilations  du  moyen 
âge.  C'est  une  combinaison  de  la 
greffe  et  de  la  marcotte.  (1). 


Notre  Symbole 

Au  cours  des  divers  travaux  que 
nous  avons  publiés  en  de  nombreux 
recueils  scientifiques,  il  nous  a  été 
donné  de  créer  des  espèces  ou  des 
variétés  nouvelles.  Les  travaux  que 
nous  comptons  publier  encore  con- 
tiendront probablement  de  nouvel- 
les diagnoses  d'espèces.  Jusqu'ici 
nous  avons  fait  suivre  les  créations 
nouvelles  du  symbole  Lév.,  abrégé 
de  notre  nom.  Nous  avons  remarqué 
que  cette  abréviation  prêtait  à  la 
confusion.  Si  l'accent  vient  par  mé- 
garde  à  être  omis  la  confusion  de- 
vient inévitable.  Aussi  dorénavant 
nous  proposons-nous  de  préférer 
l'abréviation  Levl.  à  la  précédente 
et  d'en  faire  désormais  notre  symbo- 
le. Puisqu'il  est  question  d'espèces 
nouvelles,  nous  présenterons  au 
lecteur  la  gravure  faite  d'après  un 
dessin  de  notre  distingué  Rédacteur 


(1)  Cette  greffe,  une  des  plus  usitées 
autrefois,  a  été  désignée  par  Thouin  sous 
le  nom  de  grefl'e  Térence,  par  une  con- 
tusion plaisante.  Il  donne  le  nom  de 
Varron  à  une  autre  greffe,  considérant 
TerentiusVarron  commedeux personna- 
ges distincts.  Il  n'existe  aucun  agronome 


i  o8 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


en  chef  de  notre  Epilobium  Muellerianum  dont 
nous  donnons  à  nouveau  ici  la  diagnose  pour 
qu'on  ait  à  la  fois  sous  les  yeux  la  description 
de  cette  espèce  nouvelle  et  sa  représentation. 
La  gravure  de  cette  espèce  australienne  n'a 
jamais  jusqu'ici  été  publiée. 

Epilobium  Muellerianum  Levl.  Species 
lignea  :  caulis  gracilis,  erectus,  simples  vel 
ramosus,  vix pubescens,  folia  semi-linearia 
acutissina, opposita,  glabra,  brevissimepetio- 
lata,  nervis  beue  conspicuis,  parum  dentibus 
acutis  munita,  40  ra,n  circiter  longa  ;  flores 
pallide  violacei  satmagni  et  pulchri  ;  capsulas 
cumealice  pubescentes  ideoque  albidi  ;  pedun- 
culis  i  n>m.  circiter  longis  munita;  et  40  ad 
jomm'  longa;.  Petali  nervis  apparentibus  mu- 
niti,  obeordati,  calice  duplolongiores;s/i^»!J/<.' 
indiviso;  semina  versus  apicem  attenuata, 
cum  testis  vix  papillosis,  sericeis,  ut  mos  est, 
pappi  paleis  munita. 

Hector  LÉVEILLÉ. 


Herborisations  Mayennaises 

Depuis  que  nous  avons  publié  notre  der- 
nière liste,  les  botanistes  de  la  Mayenne  ne 
sont  pas  restés  inactifs.  La  Flore  du  départe- 
ment s'est  enrichie  d'espèces  nouvelles  et  de 
stations  nombreuses  de  plantes  rares  ou  peu 
communes.  Grâce  à  MM.  l'abbé  Nourry,  pro- 
fesseur de  sciences  au  Petit  Séminaire  de 
Mayenne,  Menu,  curé  d'Averton,  E.  Monguil- 
lon,  instituteur  à  Ste-Sabine  (Sarthe),  de  nom- 
breuses recherches  ont  eu  lieu,  tandis  que 
MM.  Mercier,  professeur  au  Lycée  de  Laval, 
L.  Daniel,  aujourd'hui  professeur  de  Sciences 
naturelles  au  Lycée  de  Rennes,  Evèque,  pro- 
fesseur au  Collège  de  Château-Gontier,  ouvriers 
de  la  première  heure,  continuaient  à  faire  am- 
ple moisson. 

M.  Joseph  Daniel, de  Chemeré,adepuis  deux 
ans  surtout,  enrichi  la  Flore  de  nombreuses 
découvertes  et  bien  mérité  de  la  botanique 
mayennaise  qui  lui  est  grandement  redevable. 
M.  E.  Rommé,  le  passionné  chercheur  de  Sougé- 
le-Ganelon  (Sarthe),  dans  ses  incursions  dans 
la  Mayenne,  a  apporté  lui  aussi  son  contingent 
à  l'œuvre  que  nous  poursuivons.  M.  Chédeau, 
de  Mayenne,  nous  a  signalé  de  vive  voix  quel- 
ques stations  nouvelles  de   plantes   rares   et  a 


latin  du  nom  de  Térence.  D'ailleurs  les  erreurs  de 
ce  genre  sont  assez  fréquentes  dans  la  Monographie 
des  greffes  de  Thouin.  ("est  ainsi  qu'il  a  dé, lie 
une  de  ses  greffes  à  Charles  et  Etienne  Liébault 
•pour  Charles  Estienne  et  Liébault  qu'il  appelle 
aussi  les  hères  Licbaut,  etc. 


bien  voulu  nous  promettre  son  concours  pour 
l'avenir. 

M.  l'abbé  Rivière,  professeurau  Petit  Sémi- 
naire de  Mayenne,  nous  a  aussi  signalé  quel- 
ques plantes,  ainsi  que  M.  Coilliot,  professeur 
à  l'Institution  St-Louis.  au  Mans,  qui  a  été 
quelquefois  notre  compagnon  de  route.  De 
notre  côté  nous  avons  employé  l'hiver  dernier 
à  consulter  l'herbier  du  Petit  Séminaire  de 
Mayenne,  où  nous  avons  trouvé  d'utiles 
indications.  M.  l'abbé  Noirrv,  qui  l'avait 
gracieusement  mis  à  notre  disposition,  nous  a 
communiqué,  pour  les  comparer,  les  espèces 
nouvelles  ou  litigieuses.  Nous  avons  en  outre 
herborisé  personnellement  à  de  nombreuses 
reprises  dans  les  diverses  régions  de  la  Mayenne, 
de  préférence  dans  les  moins  explorées  et 
nous  avons  moissonné  de  nombreuses  obser- 
vations. A  la  fin  de  cette  année  nous  aurons 
pu  parcourir  assez  de  pays  pour  avoir  une  vue 
d'ensemble  suffisamment  précise  de  la  Flore 
du  département. 

Lerésultatde  toutes  ces  recherches,  detoutes 
ces  explorations,  est  consigné  sur  notre  exem- 
plaire interfolié  de  la  Petite  Flore  de  la  Mayen- 
ne. Nous  avons  décidé,  en  présence  des  résul- 
tats obtenus,  de  publier  tous  les  deux  ans  un 
supplément  à  la  Flore  de  la  Mayenne  renfer- 
mant non  seulement  les  espèces  et  variétés 
nouvelles,  non  seulement  les  stations  récem- 
ment découvertes  de  plantes  rares  ou  peu 
communes,  mais  encore  les  améliorations 
successives  que  nous  comptons  apporter  aux 
éditions  futures  de  la  Flore  et  en  outre  les 
corrections,  observations,  notes  critiques  et 
indications  comparatives  qui  feront  de  ce  sup- 
plément publié  d'ici  peu  un  travail  d'intérêt 
général. 

Nous  comptons  par  exemple  indiquer,  pour 
chaque  espèce,  si  elle  se  trouve  ou  non  dans 
les  départements  limitrophes. 

Ce  supplément  devant  commencer  à  être 
publié  prochainement,  nous  avons  cru  devoir 
en  informer  les  botanistes  qui  y  trouveront 
plus  d'intérêt  qu'ils  n'en  prendraient  dans  les 
listes  sèches  et  arides  que  nous  pourrions  pu- 
blier et  qui  feraient  double  emploi. 

Nous  prions  les  botanistes  de  la  Mayenne 
de  vouloir  bien  nous  communiquer,  au  plus 
tard  à  la  fin  de  septembre,  leurs  dernières  ob- 
servations pour  qu'elles  puissent  trouver  place 
dans  ce  prochain  travail. 

H.   LÉVEILLÉ. 


LE      MONDE       DES      PLANTES 


109 


Note  sur  quelques  mousses  des  environs  du 
Puy  (Haute-Loire).  —  Travaux  publiés 
sur  la  bryologie  de  ce  département. 

Mes  recherches  bryologiques  pendant  les 
3  premiers  mois  de  l'année  1S92  ne  se  sont  pas 
exclusivement  limitées  à  la  re'colte  des  mousses 
des  environs  de  Borne,  mentionnées  dans  la 
notice  publiée  dernièrement  par  le  Monde  des 
Piaules.  Il  était  bien  rare  qu'une  journée  de 
liberté,  autant  que  le  temps  pouvait  le  per- 
mettre, ne  fût  consacrée  à  une  petite  excur- 
sion champêtre  aux  environs  du  Puy,  en 
compagnie  d'amis,  épris  également  des  beau- 
tés de  dame  nature.  Ces  courses,  peu  loin- 
taines du  reste  en  raison  même  de  la  courte 
durée  du  'jour  h  cette  époque  de  l'année, 
s'effectuaient  presque  toujours  l'après-midi; 
et,  lorsque  le  retour  avait  lieu  d'assez  bonne 
heure,  elles  étaient  clôturées  par  un  goûter 
devenu  traditionnel,  où  la  gaité  manquait  le 
moins. 

Je  dirai  tout  d'abord  que  sur  les  trois  points 
explorés  dont  il  va  être  question,  une  seule 
course  a  été  consacrée  à  la  récolte  des 
mousses.  Il  convient  d'ajouter  également 
qu'aucune  de  ces  excursions  n'était  faite  exclu- 
sivement dans  ce  but  ;  aussi  le  nombre  d'es- 
pèces récoltées  est-il  très  restreint. 

La  première  course  a  eu  lieu  le  3i  janvier 
1892,  à  l'Ermitage,  hameau  de  quatre  feux 
tout  au  plus,  situé  à  2  kilom.  1/2  au  nord- 
ouest  du  Puy,  ainsi  nommé  parce  qu'il  fut  le 
séjour  de  plusieurs  ermites.  Ce  hameau  est 
placé  au  pied  d'un  petit  mamelon  dont  le 
côté  sud-est  est  décoré  d'un  groupe  splen- 
dide  de  colonnes  de  basalte  prismatique  d'en- 
viron i5  m  de  haut,  simulant  des  tuyaux 
d'orgue,  d'où  le  nom  d'Orgues  d'Espaly. 

Le  sol,  recouvert  ici  de  gros  blocs  et  de 
débris  de  ces  rochers  basaltiques,  offre  peu 
de  surface  à  la  vie  végétative,  sauf  sur  quel- 
ques points  où  se  sont  accumulés  des  détritus 
suffisamment  ténus. 

Les  mousses  y  sont  très  rares  ;  soit  dans 
les  anfractuosités  de  ces  rochers  ou  sur  leur 
surface  ;  soit  sur  le  sol  ou  le  tronc  des  deux 
ou  trois  arbres  que  l'on  y  rencontre,  je  n'y  ai 
cueilli  que  les  quatre  espèces  suivantes  men- 
tionnées par  Arnaud  sur  d'autres  points  des 
environs  du  Puy  : 

Leucodon  sciuroides  Schw. 
Bryum  capillare        L. 
Eucalyptu  vulgaris  Hedw. 
Barbula  ruralis         Hedw. 
En    outre,  j'ai    récolté    VHypnum    albicans 
Neck.  au  pied  du   mur  côté   nord  du  magasin 


des  Ponts  ei  Chaussées,  situé  au  tiers  environ 
du  trajet  du  Puy  à  l'Ermitage. 

Une  deuxième  excursion  a  été  faite  le  ->o 
mars  1892  au  lieu  dit  Bois  de  Paradis  ainsi 
dénommé  par  la  raison,  je  crois,  qu'il  appar- 
tient ou  est  voisin  de  propriétés  appartenant  à 
l'Institution  des  frères  de  Paradis  (Sacré- 
Cœur)  à  Espaly,  près  Le  Puy.  Ce  bois  est  situé 
a  plus  de  4  kilomètres  du  Puy,  sur  le  côté 
droit  du  chemin  de  grande  communication 
n»  101  du  Puy  à  Langeac,  exactement  en  face 
de  la  ferme  de  La  Bernarde. 

Il  couronne  un  plateau  basaltique  (740  m. 
d'altitude)  compris  dans  l'angle  que  forme  la 
rivière  de  Borne,  avec  son  affluent,  le  ruisseau 
de  Farreyrolles.  Du  côté  de  la  rivière  orienté 
au  nord,  il  dévale  en  une  pente  rapide  cons- 
tituée par  une  grande  masse  d'argiles  tertiaires 
que  recouvrent  les  laves  basaltiques  de  la 
partie  supérieure.  De  nombreux  suintements 
régnent  le  long  de  cette  pente  boisée  et  con- 
tribuent à  y  maintenir  une  fraîcheur  perma- 
nente. 

Le  nombre  de   mousses  que  j'y  ai  récoltées 
est  de  7  seulement  ;  ce  sont  : 

Hypnum  triquetrum        L.  (1). 

Leskea  viticulosa  Spr. 

Polytrichumformorum  Hedw. 
—  piliferum    Schreb. 

Philonotis  fontana  Brid. 

Bartramia  pomiformis   Hedw. 

Minium  undulatum  Neck. 
Dans  ce  nombre,  on  trouve  des  mousses 
caractéristiques  des  lieux  siliceux  secs  :  Poly- 
trichum  formosum  si  piliferum,  qui  croissent 
sur  certains  points  découverts  de  la  partie 
supérieure  de  la  pente,  et  des  mousses  spé- 
ciales aux  lieux  humides:  Philonotis  fontana 
et  Minium  undulatum,  que  l'on  trouve  à  la 
partie  inférieure  où  s'accumulent  les  eaux 
de  suintement.  Entre  ces  deux  stations  extrê- 
mes doit  végéter  évidemment  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  intermédiaires,  et  il  est  per- 
mis de  supposer  que  le  bryologue  trouvera  sur 
ce  point  un  plus  grand  nombre  de  mousses 
que  le  chiffre  restreint  signalé. 

De  cette  liste,  seuls,  le  Philonotis  fontana 
et  le  Polytrichum  formosum  ne  sont  pas  men- 
tionnés   dans  la  Flore  d'Arnaud. 


1.  Dans  la  liste  des  mousses  des  environs  de 
Borne,  publiée  dans  le  numéro  du  1''  Avril  du 
Monde  des  Plantes,  l'astérisque  a  été  omis  à  cetle 
espèce  qui  est  mentionnée  par  le  D'  Arnaud.  Le 
nombre  d'espèces  nouvelles  pour  la  Haute-Loire, 
trouvées  dans  la  région  de  Borne,  se  réduit  par 
suite  à  27. 


1  10 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Le  troisième  point  explore'  est  le  voisinage 
de  la  ferme  de  Laval  (680  m.  d'altitude)  à  2  lui. 
environ  du  village  de  Vais.  prèslePuy,  et  en 
particulier  le  bois  y  attenant.  Ce  point,  comme 
du  reste  tout  le  splendide  vallon  de  Vais  que 
parcourt  le  ruisseau  de  Dolaison,  est  éminem- 
ment propice  à  la  végétation  des  mousses.  De 
nombreux  canaux  d'irrigation  inondent  les 
prairies  qui  bordent  les  deux  rives  du  ruisseau 
et  contribuent  d'une  manière  toute  spéciale 
au  maintien  de  l'humidité  de  l'air  qui  circule 
dans  celte  vallée  étroite  et  profonde  orientée 
du  sud-ouest  au  nord-est. 

L'excursion  que  j'y  ai  effectuée  le  1"  mars 
1802  m'a  permis  de  récoiter  : 

Hypnum  cupressiforme     L. 

—  serpens  L. 

—  striatum  Schreb. 

—  lutescens  Huds. 
Nechera  complanata         Dr.  Ettr. 
Bryum  capillare                 L. 
Orthoirichum  anomalum  Hedw. 
Grimmia  Schultjii             Wils. 

—  apocarpa  Hedw. 

Or,  sur  ces  neuf  espèces,  deux  seulement: 
Hypnum  striatum  et  Grimnia  Schult^ii  ne 
sont  pas  mentionnées  dans  Arnaud  ;  mais  sur 
les  sept  autres,  six  sont  citées  par  lui  sur 
diverses  stations  aux  environs  de  la  ferme  de 
Bauzit  (85o  m.  d'altitude),  située  à  guère  plus 
d'un  kilomètre  de  celle  de  Laval. 

Cette  dernière  indication  me  parait  d'au- 
tant plus  intéressante  à  relater,  que  les  deux 
listes  de  mousses  publiées  par  le  Dr  Arnaud 
en  1823  dans  la  Flore  du  département  de  la 
Haute-Loire  et  en  1880  dans  le  Supplément  à 
cette  Flore,  tout  en  se  limitant  à  la  région  du 
Puy,  constituent  notamment  une  vraie  mono- 
graphie bryologique  des  environs  de  la  ferme 
de  Bauzit.  En  effet,  sur  70  espèces  citées, 
quarante  et  une,  soit  plus  de  la  moitié  sont 
signalées  comme  croissant  dans  cette  dernière 
région. 

Si  les  circonstances  m'avaient  permis  de 
mettre  mon  projet  à  exécution,  je  me  propo- 
sais de  faire,  l'année  suivante,  des  explora- 
tions suivies  en  but  d'étudier  tout  spéciale- 
ment les  muscinées  de  Bauzit.  Il  eût  été  alors 
possible,  par  voie  de  synonymie,  de  ramener 
aux  dénominations  récentes,  avec  une  quasi 
certitude,  un  grand  nombre  de  mousses  citées 
par  Arnaud  sous  des  noms  aujourd'hui 
totalement  abandonnés,  que  les  auteurs 
modernes  ne  donnent  même  pas  en  raison  de 
leur  peu  de  précision. 

La  synonymie  en  bryologie  offre  des  com- 
plications inextricables  pour  tous  les  auteurs, 
tel    que    le   Dr     Arnaud,  qui    ont   écrit   avant 


1860.  A  cette  époque  apparut  la  première  édi- 
tion du  Synopsis  de  Schimper  qui  éclaircit 
beaucoup  cette  question  et  rendit  la  détermi- 
nation des  mousses  relativement  aisée.  Dès 
lors,  pour  l'étude  des  travaux  antérieurs  à 
iSôo,  il  est  indispensable  de  recourir  à  l'her- 
bier des  auteurs,  si  l'on  ne  veut  s'exposer  à 
des  recherches  inutiles  ne  pouvant  fournir 
que  des  indications   erronées. 

Je  n'ai  pu  savoir  ce  qu'était  devenu  l'her- 
bier du  Dr  Arnaud  ;  mais  j'ai  eu  l'occasion, 
en  iN(i2,  de  feuilleter  un  herbier  déposé  au 
Musée  du  Puy.  Le  nombre  des  mousses  est 
très  restreint  et,  coïncidence  curieuseà  noter, 
pour  toutes  celles  de  la  Haute-Loire,  les  sta- 
tions indiquées  correspondent  à  celles  don- 
nées parle  Dr  Arnaud. 

Ainsi  donc,  d'après  les  observations  précé- 
dentes,'les  rapprochements  synonymiques  que 
j'ai  faits  des  espèces  mentionnées  dans  la  pré- 
sente note  et  dans  celle  publiée  dernière- 
ment sir  la  tiore  bryologique  des  environs 
de  Borne,  avec  les  espèces  citées  dans  la 
Flore  de  la  Haute-Loire  et  son  Supplément 
sous  les  anciennes  dénominations  n'ont  qu'une 
simple  valeur  statistique  et  n'offrent,  au  point 
de  vue  botanique,  qu'un  intérêt  tout  à  fait 
secondaire. 

Avant  de  clore  cette  note  déjà  longue,  il  me 
parait  utile  de  signaler  une  liste  de  mousses 
publiée  par  M.  Isidore  Hedde,  dans  sa  remar- 
quable Monographie  de  Ronron  parue  en 
1874,  (1).  Les  neuf  espèces  citées  sont  accom- 
pagnées d'un  texte  descriptif  qui  fait  tota- 
lement défaut  dans  la  Flore  d'Arnaud.  La  dé- 
termination de  ces  mousses  a  été  confiée  par 
l'auteur  à  M.  Débat  delà  Société  Linnéenne 
de  Lyon,  auteur  de  plusieurs  ouvrages  sur 
l'ordre  des  mousses  et  notamment  d'une  Flore 
analytique.  C'est  dire  que  ce  travail  offre  une 
certaine  garantie,  même  en  l'absence  d'échan- 
tillon en  herbier. 

La  Flore  du  département  de  la  Haute-Loire 
et  la  monographie  de  Ronzon,  sont,  h  ma 
connaissance,  les  seuls  documents  portant  des 
renseignements  sur  la  bryologie  de  la  Haute- 
Loire.  Comme  on  vient  de  le  voir,  ils  se  limi- 
tent exclusivement  à  la  Flore  des  environs  du 
Puy  ;  mais  malheureusement  ils  n'ont  qu'une 
valeur  scientifique  bien  relative,  le  premier 
surtout. 

P.  V.  Liotard. 


(  1  )  Le  Mont  Ronzon  (790  m  d'altitude),  à  proxi- 
mité du  Puy,  est  un  mamelon  basaltique  reposant 
sur  des  calcaires  d'eau  douce  très  connus  des  palé- 
ontologistes par  ses  nombreux  restes  d'animaux 
fossiles. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


I  I  I 


Revue  des  Sociétés  Savantes 

ACADÉMIE    DES  SCIENCES  DE   PARIS 

Séance  du  4  mai.  —  Sur  le  mais.  —  M.  Bal- 
land.  —  Les  recherches  de  l'auteur  ont  porté  sur 
les  différentes  variétés  de  mais  que  l'on  rencontre 
sur  le  marché  de  Paris  :  mais  de  Bourgogne,  des 
Charentes,  des  Landes,  des  Etats-Unis,  de  la  Répu- 
blique Argentine.de  la  Russie  et  de  la  Roumanie 
(maïs  du  Danube).  Il  a  reconnu  que  ces  produits, 
qui  se  rattachent  à  de  nombreuses  variétés  différant 
entre  elles  par  le  poids  des  grains,  leur  forme  et 
leur  nuance,  présentent  une  composition  chimique 
assez  uniforme.  Les  analyses  effectuées  ont  prouvé 
que  le  mais  renferme  autant  d'azote  et  de  cendres 
phosphatées  que  la  moyenne  des  blés  français  et 
trois  à  quatre  fois  plus  de  matières  grasses.  Il  cons- 
titue donc  un  aliment  plus  complet  que  le  blé,  ce 
qui  justifie  son  emploi,  dans  certaines  régions, 
pour  l'alimentation  de  l'homme  et  des  animaux. 
M.  Balland,  qui  a  également  étudié  le  germe  (em- 
bryon) a  reconnu  que  son  poids  est  près  de  dix 
fois  plus  élevé  dans  le  grain  de  maïs  que  dans  la 
grain  de  blé.  En  outre,  il  y  a  un  peu  plus  de  ma- 
tières minérales  (phosphates),  trois  fois  plus  de 
matières  grasses  et  trois  fois  plus  d'azote  dans  les 
germes  du  maïs  que  dans  les  germes  du  blé.  Quant 
à  l'enveloppe  du  grain,  son  poids  est  un  peu  plusfai- 
blepour  le  mais  que  pourle  blé  et,  contrairement  à 
ce  qui  existe  pour  celle  de  ce  dernier,  qui  est  rela- 
tivement riche  en  matières  grasses,  l'enveloppe  du 
grain  de  maïs  en  contient  très  peu  ;  chez  ce  dernier, 
toute  l'huile  se  trouve  localisée  dans  l'embryon. 
—  Sur  la  cause  première  de  la  maladie  de  la  gale 
de  la  pomme  déterre  [Potato  Scab  des  Américains/. 
E.  Roze.  —  Cette  maladie,  signalée  depuis  long- 
temps aux  Etats-Unis,  a  fait  l'objet  d'études  savan- 
tes qui  n'ont  pas  e  ic  re  mis  l'accord  sur  les  para- 
sites qui  la  pro.l  lisent  :  le  Docteur  Thaxter 
l'attribue  aune  Mucédinée  qu'il  a  désignée  sous  le 
nom  d'Oospora  scabics  ;  le  Docteur  Bolley  à  un 
Bactcrium  qu'il  n'a  pas  nommé  spécifiquement. 
Pour  élucider  cette  question,  M.  E.  Roze  a  com- 
muniqué cette  maladie  a  des  tubercules  sains 
de  la  variété  de  primeur  Marjolin  par  simple 
contact  avec  des  tubercules  contaminés  de  la 
Merveille  d'Amérique.  Au  bout  d'un  mois,  la  sur- 
face des  pommes  de  terre  Marjolin  présentait  de 
petites  taches  brunâtres.  L'examen  microscopique 
de  ces  taches  fit  découvrir  à  M.  Roze  la  présence 
d'un  Micrococcus  qu'il  a  été  conduit  à  considérer 
comme  devant  être  la  cause  première  de  la  maladie 
en  servant  pour  ainsi  dire  d'introducteur  aux  au- 
tres parasites.  L'action  vitale  de  ce  nouveau  Micro- 
coccus se  manifeste  de  telle  façon  qu'il  semble  ne 
pouvoir  se  multiplier  sur  les  tubercules  qu'exclu- 
sivement aux  dépens  de  leur  épiderme.  Pour  cette 
raison,  M.  Roze  l'a  dénommé  M.  pellucidus.  Il 
parait  doué  d'une  vie  latente  qui  lui  permet,  non 
seulement  de  se  conserver  sur  les  pommes  de  terre 
malades  retirées  du  sol,  mais  dans  ce  sol  même.  La 
gale  de  la  pomme  de  terre  serait  due  à  l'action 
combinée  de  mucédinées  et  de  bactéries  dont  les 
premiers  développements  ont  été  favorisés  par  ce 
Mie:  ococcus  pellucidus,  qui  lui-même  a  agi  par  ses 
propriétés  parasitaires. 

Séance  du  18  mai.  —  Signification  de  l'existence 
et  de  la  symétrie  de  iaxe  dans  la  mesure  de  la  gra- 
dation des  végétaux.  Ad.  Chatin.  —  L'axe  propre- 


ment dit  ou  tigellaire,  et  l'axe  descendant  ou  radi- 
culaire  présentent  au  point  de  vue  morphologique 
et  anatomique  des  caractères  spéciaux  suivant  la 
gradation  organique.  Chez  la  Dicotylédones  la 
tige  est  unique  et  produit  de  l'aisselle  des  feuilles 
des  axes  secondaires;  chez  les  \1  iio^otyléd  mes 
elle  est  souvent  composée  de  plusieurs  tiges  homo- 
logues où  les  axes  secondaires  manquent  le  plus 
souvent,  par  arrêt  de  développement  de  bourgeons 
axillaires.  D'un  autre  coté,  chez  les  Dicotylédones, 
les  faisceaux  libéro-ligneux  ou  libro-vasculaires 
(phytons)  sont  symétriquement  disposés  et  séparés, 
au  moins  dans  la  période  primaire  de  leur  déve- 
loppement, tandis  qu'en  général,  chez  les  Monoco- 
tylédones ces  laisceaux  sont  multiples  et  épars  et  le 
système  libéro-ligneux  se  réduit  à  un  seul  cordon 
axile.Remnrqueimportante  signalée  parM.  Chatin  : 
les  plantes  à  corps  ligneux  axile  ou  central  vivent 
complètement  submergées.  Entre  ces  plantes  sub- 
mergées et  les  plantes  parasites  complètes  et  d'au- 
tre paît  entre  les  demi-parasites  et  les  espèces  ou 
amphibies  ou  flottantes  existe  un  curieux  parallé- 
lisme de  dégradation.  Les  parasites  ont  des  fais- 
ceaux distincts,  manquant  de  trachées  déroulables, 
de  chlorophylle,  souvent  destomates;  les  plantes 
immergées  n'ont  qu'un  cordon  ligneux  axile,  pas 
ou  peu  de  trachées,  manquent  de  stomates.  Les 
demi  parasites  au  contraire,  présentent  un  cercle 
libéro-ligneux  complet,  sont  pourvues  de  trachées, 
de  chlorophylle  et  de  stomates,  caractères  qui  se 
retrouvent  tous  dans  la  plupart  des  plantes  semi- 
aquatiques.  —  De  son  côté,  ajoute  M.  Chatin,  la 
racine  contribue  à  donner  la  mesure  de  la  grada- 
tion des  végétaux  :  1°  Par  son  origine  :  embryon- 
naire dans  les  Dicotylédones  et  les  Monocotylédones, 
toujours  adventive  chez  les  Acotylédones  ;2°  par  le 
nombre  :  unique  dans  les  Dicotylédones  seules, elle 
est  formée  de  multiples  parties  homologues  chez 
les  Monocotylédones;  3"  par  sa  durée  :  pérennante 
dans  les  Dicotylédones,  elle  est  toujours  tempo- 
raire chez  les  Monocotylédones  ;  4°  par  son  anato- 
mie  :  ribrovasculaire  chez  les  Dicotylédones,  les 
Monocotylédones  et  les  Acotylédones  supérieures, 
elle  est  simplement  cellulaire  dansles  Acotylédones 
inférieures;  5°  Par  la  symétrie  des  productions 
secondaires,  les  Dicotylédones  seules  émettant  de 
leur  axe  des  racines  secondaires  disposées  dans  un 
ordre  symétrique  comparableà  celui  qui  préside  à 
la  disposition  des  feuilles  sur  la  tige. —  Sur  le  bru- 
nissement des  boutures  de  la  vigne.  P.  Viala  et 
L.  Ravaz.  — Les  auteurs  ont  donné  le  nom  de  bru- 
nissement à  une  coloration  déterminée  dans  les 
boutures  de  vignes  par  une  bactérie  en  forme  de 
bâtonnets  (3  a.  sur  o  [A.  4?)  qui,  dans  certaines 
conditions  se  renflent  à  l'une  de  leurs  extrémités  en 
une  spore  très  brillante  (  |x.  80).  Cette  bactérie  est 
pathogène  pour  le  lapin.  Le  brunissement  des  bou- 
tures, qui  n'est  pas  une  maladie,  mais  un  simple 
changement  occasionnel  des  tissus,  est  caractérisé 
par  la  présence  des  zones  brunes  dans  le  bois  qui 
s'étendent  obliquement,  jusqu'à  la  moelle.  Les 
aisseaux  de  cette  zone  sont  complètement  obstrués 
par  une  masse  dense  d'innombrables  bactéries  ; 
celles-ci  n'ont  pas  été  observées  ni  dans  la  couche 
génératrice  ni  dans  les  cellules  protoplasmiques  du 
liber  et  des  rayons  médullaires.  MM.  Viala  et  Ra- 
vaz, qui  avaient  tout  d'abord  pensé  à  une  maladie 
spécifique  de  la  vigne,  ont  reconnu,  à  la  suite  d'i- 
noculations dés  bactéries'sur  des  rameaux  de  divers 
cépages  et  d'immersions  de  boutures  dans  des 
bouillons  de  culture  de  la  bactérie,  que  le  brunis- 


112 


I.E      MONDE       DES       PLANTES 


sèment  des  boutures  n'est  pas  pathogène  sur  les 
vignes  en  pleine  vie  active.  La  bactérie  ne  s'est  dé- 
veloppée que  dans  les  vaisseaux  à  l'état  de  repos  et 
ne  peut  se  multiplier  lorsque  ces  organes  sont  à 
l'état  de  vie  active. 

Séance  du  26  mai.  —  Etude  physiologique  des 
Cyclamens  de  Perse.  Alex.  Hébert  et  G.  Trupfaut. 
Des  essais  effectués  en  vue  d'obtenir  sous  l'influence 
d'une  sélection  méthodique  et  d'une  culure  soignée, 
une  floraison  constante  des  Cyclamens,  sans  leur 
donner  de  repos,  ont  amené  MM.  Hébert  et  Truftaut 
à  constater  par  l'emploi  d'en  rais  chimiques  une 
augmentation  considérable  du  poids  de  matière 
végétale  élaborée,  mais  pas  dcditférences  essentielles 
dans  la  composition  des  différents  organes  ni  dans 
la  quantité  relative  des  divers  éléments.  Aussi  bien 
en  sol  riche  qu'en  sol  pauvre,  les  Cyclamens  sont 
remarquables  parleur  pauvreté  extrême  en  acide 
phosphorique  et  leur  abondance  relative  en  soude. 
L'accroissement  résultant  de  l'emploi  des  engrais 
porte  uniquement  sur  les  feuilles;  le  nombre  de 
fleurs  se  trouve  diminué  proportionnellement. 
Pour  le  cas  présent,  les  méthodes  habituellement 
employées  dans  la  grande  culture  ne  produisant  pas 
le  résultat  cherche  sont  contraire  aux  intérêts  de 
l'horticulteur.  —  Observations  générales  sur  la 
distribution  des  Algues  dans  le  golfe  de  Gascogne. 
C.  Sauvageau.  —  L'auteur  a  été  amené  à  conclure 
que  la  flore  algologique  du  nord  de  l'Espagne 
appartient  à  la  même  région  naturelle  que  celle  de 
la  Bretagne,  et  que  la  Corogne  constitue  la  limite 
septentrionale  de  la  Flore  hispano-canarienne.  Les 
grandes  Algues  brunes  ne  sont  guère  représentées 
à  Biarritz  que  par  les  Cystosira  et  le  Saccorhifa 
bulbosa  ;  à  noter  aussi  la  variété  naine  Fucus  limi- 
taneus  du  F.  platycarpus.  En  s'éloignant  du  tond 
du  golfe,  on  trouve  :  Pelvetia  canaliculata,  Asco- 
phyllumnodosum,  Fucus  platycarpus,  F.  vesiculosus, 
F.  sei  ratus.  Ilimanthalia  lorea,  Bifurearia  tuber- 
culata,  plusieurs  Cystorisa,  Chorda  filum,  Sacco- 
rhi^a  bulbosa, Laminaria  Saccharina,  L.  flexicaulis 
L.  et  Clousloni.  A  San  Vincente  de  la  Barquera,  le 
Fucus  vesiculosus  est  représenté  par  sa  forme  typi- 
que et  ses  variétés  axillaris,  evesiculosus,  lutarius 
et  une  forme  probablement  nouvelle  dont  les  fron- 
des sont  très  crépues  sur  tout  leur  pourtour.  A  La 
Corogne,  le  Fucus  platycarpus  est  tantôt  herma- 
phrodite, tantôt  unisexué.  Lestipedes  Laminaria 
Cloustoni  est  souvent  chargé  de  touffes  de  RhoJy- 
menia  palmata.  Sur  ces  mêmes  stipes  croissenMe 
Ptilothamnion  Pluma  et  le  Lithàthamnion  Lamina- 
rue.  Les  autres  espèces  remarquables  sont  le 
Nitophyllum  Hilliae,  le  Delesscria  sanguinea,  le 
Polysiphonia  fibrillosa,  le  Rliodoclwrton  Jloridulum 
(à  Biarritz).  Parmi  les  algues  très  petites,  l'auteur 
signale  la  présence  à  San  Vincente  du  Pilinia  ma- 
ritnna,  qui  n'a  encore  été  trouvé  qu'au  Groenland. 
au  Spitzberg,  à  la  Nouvelle  Zemble  et  en  Norwège. 
Le  Ptilota  clegans  est  très  abondant  à  Rivadeo  et 
à  la  Corogne.  Au  cap  Ortegal  qui  semble  former 
une  limite  marquée  entre  la  flore  septentrionale  et 
la  flore  occidentale,  l'auteur  a  trouvé  le  Phyllaria 
purpurescens  connu  seulement  à  Cadix,  au  Maroc 
et  en  Algérie,  et  le  Laminaria  pallida,  très  abon- 
dant, cité  jusqu'ici  au  Maroc,  aux  Canaries  et  au 
cap  de  Bonne-Espérance.  Les  espèces  suivantes  lui 
ont  paru  devenir  rares  ou  disparaître  vers  l'ouest 
de  l'Espagne  :  Halopitys  pinastroides,  Peyssonelia 
squamaria,  Hypnea  musciformis,  Laminaria  flexi- 
caulis, et  probablement  L.  Cloustoni. 

(A  suivre) 


Revue  des  Revues 

Cosmos  (no  590).  —  Les  entomocécidies,  A. 
Acloque.  —  (n°  5g3).  —  Les  figuiers  Je  /Inde.  II. 
Léveille.  —  (n°  594).  —  La  formule  graphique  de 
l'espèce.  A.  Acloque.  Les  caractères  à  employer 
dans  la  délimitation  rigoureuse  des  espèces  sont 
ceux  qui  peuvent  se  traduire  par  le  dessin  au  trait, 
abstraction  faite  de  toutes  les  nuances  secondaires 
qui  s'y  ajoutent  pour  en  varier  l'aspect  sans  en 
modifier  la  forme  essentielle,  la  coloration,  par 
exemple,  et  la  vestiture.  Une  grande  partie  des 
espèces  actuellement  connues  n'ont  jamais  fait 
l'objet  d'un  dessin,  et  le  seul  document  qu'on  pos- 
sède sur  leur  structure  est  une  description  bien  ou 
mal  faite,  mais  dans  tous  les  cas  insuffisante  à  en 
donner  une  idée  accessible  aux  yeux  comme  à  l'es- 
prit. Il  serait  préférable  de  remplacer  les  descrip- 
tions par  des  portraits  schématiques,  par  des  syn- 
thèses graphiques  qui  permettraient  d'embrasser 
d'un  seul  coup  d'oeil  les  affinités  réelles  des  formes. 

—  (n*  597),  Les  métamorphoses  des  insectes,  A. 
Acloque. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier  (1K96,  n' 4) 

—  La  flore  littorale  du  Portugal,  .1.  Davead.  — 
Le  viviparisme,  A.  Chabert.  —  Sur  les  mycorhiçes 
du  Listera  cordata,  R.  Chodat  et  A.  Lendner. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France 
(mai).  —  Plantes  nouvelles  de  l'Arabie  méridionale, 
A.  Deflers.  —  Un  hybride  artificiel  des  Lychnis 
diurna  et  vespertina,  F.  Gagnepain.  M.  Gagnepain 
a  obtenu  un  hybride  de  ces  deux  espèces,  en  lécon- 
dant  L.  vespertina  avecdu  pollen  prissur  L.  diurna. 
La  forme  obtenue  diffère  du  père  par  ses  feuilles 
ondulées  au  bord,  par  ses  pétales  moins  rouges, 
plus  veinés  ;  par  sa  capsule  plus  lignifiée,  à  dents 
non  enroulées  à  la  déhiscence;  de  la  mère  par  ses 
pétales  rosés,  son  anthèse  diurne,  les  dents  de  la 
capsule  plus  déjetées  en  dehors,  enfin  par  ses 
graines  gris  violacé  et  non  jaune   fauve. 

Journal  de  botanique  'ni  mai).  —Note  sur 
VEctocarpus  fulvescens  Thuret,  G.  Sauvageau.  — 
(16  juin).  —  Le  genre  Pilonema,  P.  Hariot. 


Bibliographie 

Les  Cèpes  comestibles,  L.  .1.  Grelet.  —Ex- 
cellente petite  brochure,  qui  permettra  de  distin- 
guer sûrement  les  espèces  auxquelles  les  gour- 
mets peuvent  s'adresser  sans  craindre  une  fâcheuse 
rébellion  de  leur  estomac,  compliquée  parfois  d'ac- 
cidents plus  graves. 


Informations. 

Une  cinquième  édition  de  la  Flore  de  l'Ouest  de 
la  France  de  James  Lloyd  sera  publiée  prochai- 
nement par  les  soins  de  notre  sympathique  collè- 
gue, M.  Emile  Gadeceau,  associé  libre  de  notre 
Académie  et  Vice-Président  delà  Société  des  Scien- 
ces Naturelles  de  l'Ouest  delà  France. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  » 
H.  LÉVEILLE 

Le  Mans.  —  Typ.  Ed.  Monnoyer . 


PETITE  FLORE  DE  LA  MAYENNE 

Renfermant  l'analyse  et  la  description  des  plantes  vasculaires 

de  ce  Département 

Avec   l'indication  de   leur  distribution  géographique    à    la    sur/ace    du    Globe 

1  Volume  in-12  de  252  pages 5  francs 

LE  MONDE   DES  PLANTES 


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de  10  0/0. 


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Quart  de  page.  .  .  3 
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LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 

Agrégé  des  sciences  naturelles,  professeur  au  lycée  de  Rennes 

En  Vente  : 

Tome  premier,  1  vol.  gr.  in-8  de  775  pages,  illustré  de  960  figures 12  fr. 

Le  Monde  des  Plantes  est  une  description  méthodique,  fa- 
mille par  famille,  du  règne  végétal.  L'auteur  s'est  atlaché  a 
étudier  surtout  les  plantes  qui  croissent  dans  notre  pays,  et, 
parmi  les  plantes  exotiques,  celles  qui  sont  susceptibles 
d'applications  intéressantes.  Le  lecteur  trouvera  dans  cet  ou- 
vrage pour  chaque  famille,  chaque  genre  et  chaque  espèce,  à 
côté  des  caractères  botaniques,  l'indication  de  la  distribution 
géographique  du  groupe  étudié,  en  même  temps  que  l'exposé 
des  nombreux  services  que  peuvent  rendre  les  végétaux  à  la 
médecine,  à  l'alimentation,  à  l'industrie,  à  l'agriculture,  à 
l'horticulture,  à  la  décoration  des  appartements,  etc.  Les  carac- 
tère? biologiques,  c'est-à-dire  les  phénomènes  intéressants  de 
la  vie  des  plantes,  n'ont  pas  été  oubliés  et  sont  traités  avec  le 
plus  grand  soin. 

Le  plan  adopté  a  le  grand  avantage  de  répondre  à  un 
double  but.  Ceux  qui,  possédant  déjà  les  premiers  éléments  de 
la  botanique.veulcnt  étudier  dans  une  plante   ses  caractères 


morphologiques,  sa  place  dans  la  classification  naturelle  et  ses 
véritables  affinités,  trouveront  une  description  courte  mais 
exacte  de  tous  les  genres.  Ceux  qui  au  contraire,  désiient 
surtout  connaître  dans  le  règne  végétal  les  avantages  nue 
l'homme  peut  en  tirer  pour  son  usage  personnel  et  qui  esti- 
ment avant  tout  dans  une  plante  les  services  qu'elle  peut  ren- 
dre à  l'alimentation  ou  à  l'art  de  guérir,  a  l'industrie  ou  à 
l'embellissement  de  nos  parterres  ou  de.  nos  appartements, 
trouveront  dans  cet  ouvrage  l'exposé,  rendu  aussi  attrayant  que 
possible,  des  applications  dont  sont  susceptibles  les  nombreux 
végétaux  étudiés. 

Tous  ceux  qui  aiment  les  plantes,  et  ils  sont  légion,  peuvent 
donc  lire  ce  livre  avec  plaisir  et  nrolit.   Le  .1/  "lanles 

est  d'ailleurs  à  tous  les  points  dé  vue  an  coura/lt  des  derniers 
progrès  de  la  science,  et  l'auteur  s'est  inspiré  laction 

des  plus  récents  travaux  publiés  eu  France  et  à  l'étranger  par- 
les maîtres  incontestés  de  la  botanique. 


VIENT  DE  PARA1TRET: 

ROTANIkEll    \IH!lss|!llll 

B<  i  I  Imamtch  des  Botanistes) 

Recueil  des  noms  el  adresses  des  botanistes 

ils  de   tous  les  pays,  des 
el  des  TnslUutiotis,  Sot- 
Publications  périodiques  botaniques, 
par  J.  DORFLER. 

lrJ  feuilles  gr.  in-N,  soit  292  pages.  Reliure 
complète  en  toile.  Prix  :  12  ff.  -r>0  cent.  — 
10  marks.  —  6  florins.  —  10  shillings  — 
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Adresse:  Coopérative   BOULOU   (Pyr.-Or.) 
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19,  Rue  Hautefeuille.   —  PARIS 


LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 

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Par  M.  l'Abbé  A.  L.  Lbtacq 
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En  vente  chez  Henri  in;i,i;sori:s,  Libraire,  rue  Froide,  2  et  4, 

à  CAEN  (Calvados)  ; 

ou  chez  l'Auteur,  route  du  Mans,  15.1,  à  ALENÇON  (Orne). 


LE   BIBLIOPHILE    DU    MAINE 

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Librairie    Auguste    GOUPIL,     2,    quai    Jean     Fouquet,     Laval 
Prix  de  l'abonnement  :  2  fr.  50  par  an 


Lirmiiie  EDMOND  1!  ON  Ml  V  El!.  Éditeur 

PLACE   DES  JACOBINS,   12,   LE   MANS   [Marthe) 


EXPOSITION    UNIVERSELLE  DE  1878 


MÉDAILLE    D'ARGENT 


1°  I  IWRF   n'UrilDCQ  selon  le  RIT  ROMAIN,  avec    10  gravures  hors  texte,  représentanl    1rs 
I     LlVnr.  u  n  LU  FlLO.  principales  FÊTES  de  l'année,   contenanl  la   Messe  jet  les  cérémonies 

du  mariage.—  Orné  dr  81  encadrements  variés,  tirés  on  noir,  extraits  des   anciens  Livres  d'Heures 

impr -  par  Pjgouchet,  Simon  Vostre  el    Rerver,  de  non  à  isoo. 

Ces  encadrements  représentent  1rs  Sibylcs  annonçant  lit  venue  du  Christ,  sa  passion,  sa  morl  el  sa 

résurrection,  les  Vertus  théologales,  les  Sacrements,  diverses  scènes  «lu   Jugement  dernier  et  la   vie  de 

Job.  —Un  vol.in-t6ralsra.br 1*  fr. 

Superbe  Cadeau  à  offrir  pour  étrenties,  première  communion  et  mariage 


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imitation  de  jéSUS-Christ.  avec  encadrements  du XV*  siècle,  broché ii.fr. 

SOUVENIR  DE  FAMILLE,     recueil  de  prières  pour  les  parents  el  amis  décédés,  avec 


drements  du  XV*  siècle,  bi 


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RELIURES      DIVERSES 


5e  Année  (2e  Série) 


N°  82 


1er  Septembre  1896. 


#» 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-**fï — >f — f*~ 


^,H.e:tA,i0<sc  r: 


■r  'Benedicite   uttii'er.ta  germinatttia    ht    terra 
e  Domino.  » 

Dan.,  cb.  m. 


Directeur  :    H.    LEVEII^É 
Rédacteur  en  chef  :   A.  AGLOQUE 


SOMMAIRE    DU    N°    82 

La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours,  L.  Daniel.  —  Académie  internationale  de 
Géographie  botanique.  —  Les  Onagrariécs  équatoriennes,  Luis  Sooino.  —  Les  noms 
vulgaires  des  plantes,  D.  Clos.  —  La  Greffe  des  Châtaigniers,  E.  Mbnault.  —  La  SoIanine 
dans  Us  Pommes  de  terre,  V.  L.—  Un  Succédané  du  Café,  P.  V.  Liotard.—  De  l'Influence 
du  sol  sur  les  plantes  indigènes,  H.  L.  —  Onothéracées  japonaises,  H.  LÉvEtLLé  —  Un  cas 
tératologiquc,  H .  Léveillé.  —  Note  sur  la  station  du  Trapu  nalans  à  Voré,  A.  L.  Letacq. 
—  Le  genre  ltosa  de  la  flore  agenaise,  0.  Dbbeaus.  —Revue  des  Sociétés  Savantes.  — 
Bibliographie.  —  Informations.  —  Mouvement  de  la  Bibliothèque.  —  Mouvement  de 
l'Herbier.  —  Table  des  matières. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des   Jacobins,   12 


18  9  6 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur:  M .  William  Trelease,    St-Louis 

(Missouri). 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  II.  Léveillé.  Le 
Mans  (Sarthe  . 

Tre'sorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Hte- Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 
MM.  W.    Trelease.   H.   Léveillé,  Ch.  Le 
Gendre,  G.   Rouv,   G.  King,  Treub,  Baron  F. 
von  Mueller. 


COMITÉ  DE  RÉDACTION 
du  Monde  des   Plantes 
H.  Léveillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secre 
taire,  Rédacteur  en  Chef;  P.  V.  Liotard,  Ré 
dacteur. 

OFFRES  &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  biei 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demande 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se 
ront  insérées  ici  gratuitement  chaque  mois 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entr 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteur 
qui  en  retireront,  espérons-le.  de  l'utilité  pou 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


A  Lire  attentivement! 

TOUJOURS    EN    AVANT  ! 


Messieurs  et  chers  Collègues, 

Abonnés  ou   Lecteurs. 

Voici  bientôt  cinq  ans  que  notre  Monde  des 
Plantes  existe.  Il  a  conquis  sa  place  parmi  les 
publications  scientifiques  du  globe.  Son  exis- 
tence est  aujourd'hui  assurée  et  ses  lecteurs 
dispersés  aux  quatre  coins  du  globe  sont  ré- 
pandus dans  tous  les  pays  du  monde. 

Pour  arriver  à  ce  résultat,  notre  Directeur 
a  dû  s'imposer  de  lourds,  d'énormes  sacrifi- 
ces. D'autre  part,  il  importe  de  réaliser  de  nou- 
velles et  importantes  améliorations  pour  assu- 
rer à  la  Revue  une  rédaction  encore  plus  soi- 
gnée et  plus  intéressante,  et  pourluiprocurer 
de  nouveaux  lecteurs. 

A  DATER  D'OCTOBRE  PROCHAIN,  LA  COLLABO- 
RATION au  Monde  des  Plantes  sera  rétribuée 
suivant  la  valeur  des  manuscrits  et  d'après  le 
jugement  du  Comité  de  Rédaction.  Toutefois, 
cette  décision  n'aura  pas  d'effet  rétroactif  et 
ne  s'appliquera  pas  aux  travaux  en  cours.  En 
outre,  des  tirages  à  part  gratuits  pourront 
être  offerts  aux  auteurs  selon  que  le  Comité 
de  rédaction    le  jugera    opportun.    Pour  avoir 


droit  .à  ces  faveurs,  l'abonnement  à  la  Revu 
sera  requis.  Les  manuscrits  non  acceptés  se 
ront  rendus.  Les  travaux  originaux  et  inédit 
seront  acceptés. 

On  comprendra  sans  peine  que  pour  fair 
face  à  ces  nouvelles  charges,  il  faut  que  no 
amis  concourent  aussi  à  nous  apporter  leu 
part  de  souscription  à  l'œuvre  commune  e 
nous  avons  la  douce  confiance  que  pas  un  di 
nos  lecteurs  ne  s'y  dérobera. 

Aussi,  a  dater  d'octobre  prochain,  l'abon 
nement  sera  porté  à  10  francs  par  an  pour  li 
France  et  12  francs  pour  les  autres  pays. 

Les  abonnements  de  six  mois  ne  seron 
plus  acceptés  et  le  prix  du  numéro  sera  di 
1  franc.  Il  sera  fait  une  révision  sévère  de 
échanges  et  des  numéros  gratuits  ne  seron 
envoyés  comme  spécimens  que  sur  l'indica 
tion  de  nos  lecteurs  aux  adresses  qu'ils  vou 
dront  bien  nous  désigner  eux-mêmes. 

Certains  que  ces  réformes,  réclamées  pa: 
un  certain  nombre  de  botanistes,  auront  l'ap 
probation  générale,  nous  remercions  nos  lidè 
les  abonnés  de  leur  précieux  concours  dam 
le  passé,  gage  de  leur  persévérant  attachemen 
dans  l'avenir. 

La  Rédaction. 


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sera    considérée    comme   réabonnée. 


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NEW-YORK 
Pli.  Heinsberger,  15,  First  Avenue. 

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Dulau  and   C°,   Foreign  bookscllers,  37,  Sol 
Square. 

PARIS 

J.-B.  Bailuère  el   Fils,  10,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lecuevalieh,    Librairie    médii 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 

Aug.  Cm  pu.,  quai  Jean-Fouquel    Vieux-Pont] 


5e  Année  (2e  Série). 


No  82 


i"  Septembre   iScô. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

T^evue  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


LA     GREFFE     DEPUIS     L'ANTIQUITE     JUSQU'A     NOS    JOURS 
Par  L.    Daniel    {Suite). 


Enfin  Caton  termine  par  la  description  de 
la  greffe  en  écusson  à  emporte-pièce  (emplas- 
Iratio),  qui  était  alors  pratiquée  sur  l'olivier 
et  le  figuier. 

«  Enlevez  avec  l'écussonnoir  l'écorce  du 
figuier  et  de  l'olivier  sur  lesquels  vous  vous 
proposez  de  greffer.  Enlevez  pareillement  un 
morceau  d'écorce  avec  un  œil  à  l'arbre  que 
vous  voulez  propager;  mettez  à  la  place  du 
premier  celui  que  vous  avez  enlevé  en  dernier 
lieu,  et  faites  qu'il  recouvre  parfaitement  la 
portion  dénudée  qui  devra  avoir  trois  doigts 
et  demi  de  long  sur  trois  de  large  ;  enduisez 
de  lut  et  couvrez  comme  pour  les  autres 
greffes.  » 

Quant  à  l'époque  à  choisir  pour  greffer, 
Caton  n'est  pas  prodigue  de  détails.  Il  dit  que 
l'on  doit  greffer  les  poiriers  et  les  pommiers, 
pendant  cinquante  jours,  au  solstice  et  à  la 
vendange.  La  greffe  de  l'olivier  et  du  figuier 
se  pratique  au  printemps. 

0  II  faut  opérer  l'après-midi,  quand  le  vent 
du  sud  ne  souffle  pas  et  qu'il  n'y  a  point  de 
lune.  » 

C'est  la  première  fois  qu'il  est  fait  mention, 
dans  les  auteurs,  de  l'influence  de  la  lune  sur 
la  greffe,  et  cette  question  a  depuis  joué  un 
grand  rôle  dans  l'imagination  des  greffeurs. 
Quelque  ridicule  que  puisse  paraître  ce  préjugé, 
il  persiste  encore  de  nos  jours,  même  chez  des 
gens  qui  se  croient  éclairés. 

En  résumé,  Caton  a  donc  précisé  en  peu  de 
mots  les  connaissances  de  son  temps  en  ma- 
tière de  greffage.  Sa  description  de  la  greffe  en 
couronne  est  un  modèle  du  genre.  A  partir  de 
cet  illustre  agronome,  on  peut  dire  que  les 
procédés  ordinaires  des  greffes  en  couronne,  en 
fente,  en  approche,  en  écusson  à  emporte- 
pièce,  sont  désormais  fixés. 

Vers  l'époque  où  s'éteignit  Caton,  le  Cartha- 


ginois Magon  écrivait  en  langue  punique  son 
célèbre  Traité  d'Agriculture,  qui  n'est  pas 
parvenu  jusqu'à  nous  et  dont  nous  n'avons 
que  des  traductions  plus  ou  moins  écourtées  (1) 

Denys  d'UTiQUE  (2)  traduisit  ce  traité  en  gret 
en  le  réduisant  à  vingt  livres  ;  Diophanes  (3) 
abrégea  encore  cette  traduction  qu'il  réduisit  s 
six  livres. 

Diophanes  décrivit  (sans  doute  d'après 
Magon  lui-même)  ces  fameuses  greffes  hété- 
rogènes, amplifiées  encore  par  les  commenta- 
teurs du  moyen  âge.  Pour  lui,  on  peut  greffer 
le  figuier  sur  le  mûrier  et  le  platane  ;  le  mû- 
rier sur  le  hêtre,  le  châtaignier,  le  poirier,  le 
pommier  sauvage,  le  térébinthe,  etc. 

Enfin,  chez  les  Romains,  Varron  (4),  «  en- 
chérissant sur  la  brièveté  de  Diophanes  >, 
réduisit  sa  traduction  à  trois  livres.  Mais 
Varron  ne  se  borna  pas  à  traduire  ;  il  utilisa 
Théophraste,  Caton,  et  ajouta  à  leurs  obser- 
vations ses  remarques  personnelles. 

C'est  Varron  qui  a  signalé  le  premier  l'in- 
fluence du  sujet  sur  le  greffon,  influence  dont 
il  a  été  depuis  souvent  question  dans  les  traités 
et  les  compilations  où  l'on  parle  de  greffe.  A 
ce  titre,  il  mérite  une  mention  spéciale. 

Pour  lui,  «  un  greffon  fournira  des  fruits 
d'autant  meilleurs  qu'il  sera  placé  sur  un  sujet 
plus  perfectionné  lui-même.  Il  vaut  donc  mieux 
greffer  sur  franc  que  sur  sauvageon.  » 


1.  Magon  vivait  au  11e  siècle  avant  J.-C. 

2.  Denys  D'UTiQue  vivait  aussi  au  11e  siècle  av. 
J.-C.  —  Sa  traduction  était  dédiée  au  préteur  Sex- 
tilius. 

3.  Diophanes  de  Bithinie  vivait  vers  i5o  avant 
J.-C.  —  Son  ouvrage  était  dédié  au  roi  Déjotarus. 

4.  Varron,  le  plus  savant  des  Romains  (116-26 
avant  J.-C),  Rerum  rusticarum  de  agriculture:,  Lib. 
I,  cap.  1,  et  Lib.  I,  cap.  xi  et  xli. 


ii4 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Varron  avait  en  outre  remarque  «  qu'il 
vaut  mieux  greffer  au  printemps  qu'à  l'au- 
tomne; mais  il  ne  faut  pas  croire  que  l'époque 
de  soit  uniforme  pour   toutes    les 

plantes. 

«  Nous  devons  remarquer,  dit-il,  que 
nombre  d'essences  d'arbres,  qui  étaient  jadis 
greffées  au  printemps  le  sont  aujourd'hui  pen- 
dant le  solstice  d'été  ;  tel  est  le  figuier.  • 

Mais  il  ne  tombé  pas  dans  les  exagérations 
de  Diophanes.  Il  a  su  remarquer  que  toutes 
les  espèces  d'arbres  ne  peuvent  se  greffer  in- 
différemment les  unes  sur  les  autres  :  «  Le 
poirier  ne  peut  se  greffer  sur  le  chêne,  ni  sur 
le  pommier  non  plus.  » 

Ici  Varron,  comme  beaucoup  de  greffeurs 
des  temps  modernes,  s'est  trop  empressé 
de  généraliser  après  ses  insuccès.  La  greffe 
du  poirier  sur  pommier  réussit  quelquefois  ; 
mais  elle  est  peu  pratique. 

Il  faut  signaler,  dans  ce  même  ouvrage,  la 
description  d'une  nouvelle  greffe  en  appro- 
che (11  : 

«  On  a.  dit-il,  dernièrement  imaginé  une 
nouvelle  manière  de  greffer  qui  nécessite  deux 
arbres  voisins.  Au  moyen  d'une  ouverture 
pratiquée  dans  l'arbre  qu'on  désire  greffer,  on 
introduit  une  petite  branche  attirée  de  l'arbre 
dont  on  veut  avoir  le  fruit.  Cette  branche  doit 
être  entaillée  des  deux  côtes,  aux  points  de 
contact,  avec  une  serpette,  de  sorte  qu'a  l'en- 
droit d'où  elle  sort,  son  écorce  s'adapte  par- 
faitement à  l'écorce  qu'elle  traverse. 

«  On  aura  soin  encore  que  l'extrémité  de  la 
branche  entées'élève  vers  le  ciel. 

«  L'année  suivante,  lorsque  la  greffe  a  bien 
pris,  on  opère  sa  séparation  de  l'arbre  auquel 
elle  a  d'abord  appartenu.  » 

Malgré  sa  supériorité  et  son  scepticisme  à 
l'endroit  des  résultats  merveilleux  de  la  greffe, 
Varron  admet  l'influence  de  la  lune,  et  il  croit, 
d'après  les  augures,  que,  si  l'on  place  «  des 
greffes  différentes  sur  un  arbre,  il  sera  frappé 
par  autant  de  coups  de  foudre  ». 

A  l'époque  où  Varron  rédigeait  son  ouvrage 
et  au  siècle  suivant,  la  grelfe  fut  en  honneur 
dans  toutes  les  classes  de  la  société,  et  chez 
les  Grecs  comme  chez  les  Romains. 

Virgili:  (69-19  avant  J.-G.l,  le  plus  grand  des 
poètes  latins,  décrivant  les  travaux  champêtres 
dans  ses  Géorgiques  (2),  ne  pouvait  oublier  un 
sujet  aussi  merveilleux    que    la     greffe.     Les 


1.  C'est  la  grelfe  Virgile  de  ThouIN,  dont  ce  de.  r- 
nier  attribue  l'invention  ou  mieux  la  première  des- 
cription pratique  au  poêle  latin. 

2.  Vis  iili  Les  Géorgiques,  Liv.  II,  vers  ? 5c t 
suivants. 


greffes  hétérogènes  de  Diophanes  lui  permi- 
rent d'entrer  à  pleines  voiles  dans  le  domaine 
de  la  fantaisie.  D'ailleurs,  suivant  les  besoins 
du  vers,  il  crée  lui-même  des  greffes  fantas- 
tiques. 

Mais  si,  au  point  de  vue  littéraire,  on  ne  sau- 
rait lui  en  vouloir  d'avoir  ainsi,  dans  des  vers 
inimitables,  embelli  les  faits  et  poétisé  des 
erreurs,  il  faut  avouer  que,  au  point  de  vue 
scientifique  et  pratique,  il  a  rendu  un  assez 
mauvais  service  en  contribuant  à  répandre 
partout  ces  erreurs. 

Virgile  nous  montre  le  laboureur  domptant 
par  la  greffe  l'âpreté  des  fruits  sauvages,  le 
pommier  greffé  produisant  des  poires  et 
même  la  cornouille  pierreuse  se  teignant  des 
couleurs  de  la  prune. 

«  On  greffe,  dit-il,  la  noix  franche  sur  le 
triste  arbousier;  les  stériles  platanes  portent 
les  rejetons  vigoureux  du  pommier;  les  hê- 
tres, ceux  du  châtaignier;  le  frêne  blanchit 
sous  les  fleurs  du  poirier,  et  l'on  voit  les  porcs 
broyer  le  gland  au  pied  de  l'ormeau.  » 

C'est  le  cas  de  s'écrier  avec  Pline,  citant 
lui-mêmece  passage  :  «  On  ne  saurait  rien  ima- 
giner de  plus  fort  !  » 

Cependant  Virgile,  mêlant  le  réel  aux  fic- 
tions poétiques,  a  décrit  une  nouvelle  espèce 
de  greffe  en  écussonqui  était  en  usage  de  son 
temps,  bien  qu'elle  n'eût  pas  encore  été  indi- 
quée par  les  précédents  auteurs. 

t  L'inoculation  se  fait  à  l'endroit  où  le 
bourgeon,  forçant  l'écorce,  a  poussé  et  rompu 
sa  mince  tunique;  dans  le  nœud  lui-même  une 
petite  fente  est  pratiquée,  et  l'on  y  enferme 
le  bouton  d'un  arbre  étranger  qui  s'incorpore 
à  sa  nouvelle  écorce  et  qui  en  boit  la  sève.   » 

Ce  procédé  [inoculatio)  dillère  surtout  du 
procédé  usité  jusqu'alors  (emplastratio,éc\isson 
à  emporte-pièce)  par  l'insertion  de  l'écusson 
sous  l'écorce.  C'est  celui  qui  est  encore  em- 
ployé aujourd'hui,  mais  on  ne  place  plus  l'écus- 
son dans  l'oeil  même,  mais  dans  la  partie  lisse 
de  l'écorce. 

A  la  même  époque,  Cicéron  (i)  appelle  la 
greffe  «  le  chef-d'œuvre  de  l'agriculture  ». 

Lucrèce  (2)  essaie  non  seulement  d'expli- 
quer l'origine  de  la  grelfe,  mais  il  raconte 
encore  que  «  les  fruits  s'améliorent  par  cette 
opération  ». 


1 .  Cicéron  (  1 06-43 avant  J.-C),  De  Senectute,XV: 

■1  Nec  consitioncs  modo  délectant,  sed  etiam  insi- 
tiones:  quibusnihil  invenita  griculturasollertius.» 

2.  Lucrèi  1  né  vers  o5  avant  J.-C),  De  natura 
rerum,  l.ib.  I,  v.  210  ;  «  Et  manibus  meliores 
reddere  fétus. . .  » 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


I  ID 


Horace  (i)  dépeint  dans  ses  vers  l'homme 
des  champs,  habile  dans  l'art  de  la  greffe  : 

Et  d'un  arbre  émondant  le  branchage  stérile, 
Sa  main  sait  y  greffer  de  plus  féconds  rameaux. 

Il  montre  la  joie  que  l'on  éprouve  à  cueillir 
de  beaux  fruits  sur  l'arbre  que  l'on  a  soi-mê- 
me greffé. 

Properce  (2)  raconte  que  le  cultivateur, 
après  avoir  forcé  la  tige  du  poirier  à  porter 
des  pommes,  se  hâte  de  porter  à  Vertumne 
une  couronne  de  fruits. 

Ovide  (3)  considère  la  greffe  comme  un  re- 
mède à  l'amour  et  conseille,  quand  le  temps 
de  cette  opération  est  venu,  d'enter  sur  la 
branche  une  branche  adoptive  afin  que  l'arbre 
se  couvre  d'un  feuillage  qui  n'est  pas  le  sien  ! 
Plutarque  (4)  au  deuxième  livre  de  ses 
Propos  de  table,  se  demande  pourquoi  les 
arbres  résineux  sur  lesquels  l'opération  de  la 
greffe  parait  devoir  être  si  facile,  ne  peuvent 
être  greffés  utilement. 

Diodore  de  Sicile  (5)  visitant  File  de  Corfou, 
constate  qu'on  y  trouve  peu  de  vignes  et  d'oli- 
viers greffés. 

La  greffe  était  si  bien  alors  une  opération 
usuelle  que  les  écrivains  religieux  eux-mêmes 
parlent  de  cet  art. 

Saint  Paul,  dans  son  épître  aux  Romains, 
voulant  montrer  que  les  Gentils  n'ont  été  appe- 
lés à  la  connaissance  de  la  religion  qu'après 
les  Juifs,  compare  ceux-ci  au  sujet  et  les  Gen- 
tils au  greffon  qui  puise  dans  un  vieux  tronc 
une  nourriture  étrangère  (6). 

Laissons  les  littérateure  sacrés  ou  profanes 
pour  reveniravec  Columelle  aux  agriculteurs. 
Columelle  (7)   complète  les    notions   prati- 
ques fournies  par  ses  devanciers,  et  donne  lui- 
même  de  bons  conseils. 


1.  Hora.c.e(64-j  avant  J.-C),  Epodes,  livre  V  : 
«Ut  gaudet  insitiva  decerpens  pyra.  »  —  Ode  II, 
Les  Gaietés  champêtres  : 

Inutilesve    falce   ramos    imputans 
Feliciores  inserit,  etc. 

2.  Properce  (32-14  avant  J.-C).  —  Liv.  tv, 
Chant  11  : 

Insitor  hic  solvit  pomosa  vota  corona, 
Cum     pirus  invito  stipite   mala    tulit. 

3.  Ovide  (43  av.  - 18  ap.  J.-C),  De  remedio  amo- 
ris,  lib.  I. 

Venerit  insitio.  Fac  ramum  ramus  adoptet,  net- 
que  peregrinis  arbor  operta  comis  !  fissaque  adop- 
tivas  accipit  arbor  opes... 

a.  Plutarque  (5o-i3o,    ap.   J.-C). 

5.  Diodore  de  Sicile,  Libri  v,  xvi. 

6.  Saint  Paul,    Épître  aux  Romains. 

7.  Coiumelle  (vivait  sous  les  règnes  d'Auguste 
et  de  Tibère),  De  re  rustica,  lib.    V,    11. 


Pour  lui,  un  arbre  greffé  fructifie  mieux 
qu'une  bouture  (1). 

«  L'arbre  qui  fournit  le  greffon  doit  être  jeu- 
ne et  fertile,  et    avoir  beaucoup  de  nœuds. 

«  Il  faut  prendre  les  greffes,  âgées  d'un  an, 
sur  le  côté  de  l'arbre  tourné  au  lever  du  soleil 
et  bien  intactes. 

«  On  doit  couper  le  sujet  à  l'endroit  le  plus 
lisse  et  ragréer  la  plaie  du  sujet  et  du  greffon 
avec  un  instrument  bien  tranchant. 

a  Le  nombre  des  greffons,  dans  la  greffe  en 
couronne,  sera  proportionné  à  la  grosseur  de 
l'arbre,  et  on  laissera  entre  chacun  d'eux  un 
intervalle  de  quatre  doigts  environ. 

«  Lorsqu'on  greffe  en  écusson,  on  déligature 
au  bout  de  vingt-et-un  jours. 

«  Quand  on  veut  greffer  en  fente  un  petit 
arbre,  il  vaut  mieux  le  greffer  près  du  sol  et 
entasser  de  la  terre  autour  de  la  greffe.  Cela 
contribuera  à  le  défendre  parfaitement  contre 
les  vents  et  la  chaleur. 

«  La  fente  ne  doit  pas  avoir  plus  de  trois 
doigts  de  longueur  :  si  elle  est  trop  longue,  or. 
la  ligature  avec  de  l'osier  ou  mieux  avec  du 
jonc. 

a  Le  greffon  doit  être  entaillé  de  trois 
doigts. 

n  Enfin,  il  y  a  des  personnes  qui  font  une 
ouverture  avec  la  scie  sur  le  tronc  de  l'arbre 
pour  y  introduire  les  greffons  et  ragréent  avec 
un  bistouri  bien  aiguisé  la  partie  qu'ils  ont 
ainsi  sciée  poury  ajuster  ensuite  les  greffons.  » 

C'est  évidemment  de  la  greffe  en  incrustation 
qu'il  s'agit  ici,  procédé  dont  l'invention  a  été 
attribuée  à  tort  aux  auteurs  modernes. 

Mais  Columelle  est  moins  heureux  quand  il 
décrit  un  procédé  personnel  pour  faire  toutes 
sortes  de  greffes. 

«  11  faut,  dit-il,  planter  au  pied  d'un  olivier 
un  jeune  figuier  auquel  on  coupe  la  tige  au 
collet  de  la  racine,  puis  entaillant  la  cime  de 
l'olivier  des  deux  côtés,  l'insérer  dans  le  figuier 
préalablement  préparé  comme  pour  la  greffe 
en  fente. 

«  A  la  quatrième  année,  on  sèvre  l'olivier  qui 
doit  être  soudé  au  figuier.  » 

Nous  démontrerons  plus  tard  que,  dans  de 
semblables  greffes,  la  soudure  peut  se  faire, 
mais  la  mort  du  greffon  résulte  infailliblement 
du  sevrage. 


1.  Nous  avons  vérifié  nous-même  la  justesse 
de  cette  observation.  Les  boutures  de  certaines 
variétés  de  pommiers  vigoureux  donnent  naissance 
à  desarbres  de  haute  taille,  donnant  de  magnifiques 
pousses  et  peu  de  fruits.  Mais  le  cas  n'a  pas  la 
généralité  que  lui  suppose  Columelle  ;  les  arbres 
peu  vigoureux  bouturés  fructifient  fort  bien. 


nG 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Une  ;.utre  partie  intéressante  du  travail  de 
Coi.umelle,  ce  sont  les  détails  qu'il  donne  sur 
la  culture  et  le  greffage  de  la  vigne,  détails 
qu'il  est  bon  de  rappeler  aujourd'hui  où  le 
greffme  de  la  vigne  a  pris  une  si  grande  impor- 
tance, grâce  au  Phylloxéra. 

«  Julius  Atticus(i),  dit-il,  permettait  de  gref- 
fer la  vigne  en  toute  saison,  dès  l'instant  que 
l'on  dispose  de  sarment  qui  ne  soit  pas  encore 
entré  en  sève.  Or,  il  vaut  mieux  greffer  au  prin- 
temps, caria  plaie  se  cicatrise  mal  en  hiver  à 
cause  du  froid  qui  brûle  les  nouveaux  tissus  ou 
en  empêche  la  formation. 

«  Il  faut  greffer  par  un  temps  doux,  en  l'ab- 
sence de  vent,  et  couper  les  greffons  par  un 
vent  du  midi.  On  prendra  des  greffons  bien 
ronds,  à  moelle  ferme  et  non  spongieuse,  à 
entre-nœuds  très  courts. 

«  La  greffe  à  la  tarière  est  moins  usitée  que 
la  greffe  en  fente. 

On  peut  greffer  la  vigne  hors  de  terre  ou 
en  terre.  Dans  ce  dernier  cas,  on  enterre  la 
greffe  jusqu'à  la  cime.  Si  la  greffe  est  faiteau- 
dessus  du  sol,  on  enduit  la  plaie  d'un  lut  et 
l'on  recouvre  de  mousse  pour  la  garantir  du 
soleil  etdes  pluies.  Il  faut  éviter  de  blesser  la 
moelle.  » 

Columelle  entre  ensuite  dans  d'assez  longs 
détails  sur  les  précautions  à  prendre  pour 
éviter  l'affranchissement  du  greffon. 

«  Il  recommande,  pour  la  greffe  à  la  tarière, 
une  tarière  nouvelle  qu'il  a  inventée  et  qu'il 
appelle  «tarière  gauloise»(2). 

Il  conseille  «  de  greffer  du  raisin  noir 
dans  les  lieux  secs  et  arides  et  du  raisin  blanc 
dans  les  lieux  humides.  » 

«  Pour  faire  produire  à  un  cep  de  vigne  des 
raisins  de  couleur  ou  de  goût  différents,  il 
suffit  de  réunir  dans  un  tuyau  plusieurs  bran- 
ches appartenant  à  des  vignes  différentes.  » 

Ce  mode  de  greffe  en  approche  a  été  rappelé 
bien  des  fois  depuis  par  les  auteurs  qui  ont 
écrit  sur  la  greffe. 

Columelle,  comme  Caton,  croit  à  l'influen- 
ce de  la  lune,  mais  il  veut,  lui,  que  l'on  greffe 
pendant  le  croissant.  Cette  opinion  a  encore 
de  nos  jours  de  nombreux  partisans,  quelque 
surprenant  que  cela  puisse  paraître.  Beaucoup 
de  greffeurs  s'imaginent  que  les  greffes  faites 
en  croissant  poussent  mieux  ! 

Columelle  connaissait  t'écusson  à  œil  dor. 
mant  qui  doit  se  faire  aux  calendes  d'août  et 
de  septembre. 


i.  Agronome  latin  qui  avait  écrit   tout  spécialc- 
■nent  sur  la  Vigne. 
2.   Ce  serait,  parait-il,  le    villcbrequin  actuel. 


«  Il  a  lu,  dit-il,  dans  Bolus  de  Mendesium 
qu'en  greffant  la  graine  de  concombre  dans 
la  moelle  de  ronce  ou  de  férule,  ces  plantes 
ainsi  entées,  donnent  des  concombres  même 
pendant  les  froids  (i).  » 

Enfin  il  précise  lesépoques  auquelles  on  doit 
faire  la  greffe  des  divers  arbres. 

«  Le  cerisier,  le  jujubier,  l'amandier,  le 
pêcher  se  greffent  aux  ides  de  janvier  ou  en 
décembre,  mais  c'est  le  mois  de  février  qui  est 
le  plus  favorable  tant  pour  la  vigne  que  pour 
les  arbres. 

«  On  écussonne  d'avril  à  juin  (écusson  à  œil 
poussant)  et  en  septembre  (écusson  à  œil 
dormant).  » 

Avec  Pline  (2)  les  légendes  et  les  fictions 
poétiques  prennent  trop  souvent  le  pas  sur  la 
raison.  Dans  beaucoup  de  parties  de  son 
Histoire  naturelle,  il  a  reproduit  sans  contrôle 
tout  ce  qu'on  a  écrit  avant  lui  sur  un  sujet 
donné.  Aussi  il  ne  faut  pas  être  surpris  d'y  voir 
vérité  et  erreurs  mêlées. 

Compilateur  infatigable  et  en  même  temps 
très  érudit,  on  ne  sait  ce  qui,  dans  Pline,  doit 
le  plus  étonner  ou  de  sa  crédulité  ou  de  l'éten- 
due de  ses  connaissances.  C'est  à  lui  seul  une 
bibliothèque  disparate,  véritable  Encyclopédie, 
très  précieuse  en  ce  sens  qu'elle  est  un  résumé 
fidèle  des  connaissances  scientifiques  aussi  bien 
que  des  préjugés  des  Anciens  à  son  époque 
(siècle  d'Auguste). 

La  partie  de  son  Histoire  naturelle  relative 
à  la  greffe  contient  plusieurs  idées  neuves, 
puisées  sans  aucun  doute  dans  les  écrits 
d'auteurs  dont  les  noms  figurent  au  début  de 
son  livre,  mais  dont  les  travaux  ne  sont  pa 
parvenus  jusqu'à  nous. 
Cette  partie,  assez  étendue,  est  sans  contredit 


1  .  Ce  procédé,  déjà  décrit  par  Théophraste  d'un  e 
façon  générale,  a  été  essayé  à  nouveau  de  noe 
jours,  naturellement  sans  succès;  on  le  retrouve 
dans  Pline  et  c'est  évidemment  lui  qui  a  donné 
l'idée  de  la  greffe  herbacée  actuelle.  Pline  déclare 
que  par  ce  moyen  «  on  peut  enter  les  herbes  des 
jardins».  Ses  traducteurs  sont  plus  affirmatifs en- 
core :  Du  Pinet  {Histoire  naturelle  de  Pline,  Lyon, 
D4>),  intitule  le  passage  de  Pline  «Moyen  d'enter 
les  herbes  comme  les  arbres  »,  et  J.  Hardouin 
[Histoire  naturelle  de  Pline,  Leipzig,  1787)  raconte 
que  les  Grecs  se  servaient  de  trois  verbes  diffé- 
rents pour  désigner  les  différentes  greffes  hof- 
Ooc/iJLtçEtv,  pour  écussonner;  I^uteÔscv,  pour  gref- 
fer les  arbres;  Éri57r£ipsiv,  pour  greffer  les  herbes. 

La  greffe  des  herbes  n'est  donc  point  une  inven- 
tion récente,  et  Tschudy  n'en  est  point  l'inven- 
teur :  il  l'a  simplement  remise  en  honneur  (Voir 
plus  loin  P.  de  Ciescens,  Olivier  de  Serres,  etc). 

2.  Pline,    Histoire  naturelle,  Livre  xvn,  c.  22  et 

S II  i  V  . 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


II7 


une  des  meilleures  de  son  ouvrage  et  elle 
mérite  une  analyse  spéciale. 

Pline  signale  tout  d'abord  un  nouveau  pro- 
cédé de  greffe  en  approche  (ablactatio),  où  l'on 
entaille  les  arbres  jusqu'à  l'étui  médullaire  (1), 
donne  quelques  préceptes  nouveaux  surle  choix 
des  greffons  dans  les  greffes  en  couronnée!  en 
fente. 

«  Le  greffon,  dit-il,  doit  être  sur  le  point 
de  pousser  et  doit  promettre  de  produire  dans 
l'année  même. a 

C'est,  comme  on  le  voit,  la  greffe  des  bou- 
tons à  fruit  que  tous  les  auteurs  récents  consi- 
dèrent comme  ayant  été  trouvée  seulement  au 
commencement  de  ce  siècle  (2). 

0  On  comptera  sur  la  réussite  d'une  greffe 
en  fente  si  la  moelle  du  greffon  est  mise  en 
contact  avec  le  bois  et  l'écorce  du  sauvageon. 
Cela  vaut  mieux  que  de  l'accoler  en  dehors, 
écorce  contre  écorce.» 

Pline  veut  évidemment  parler  ici  de  l'inser- 
tion oblique  du  greffon,  que  quelques  greffeurs 
appliquent  encore  de  nos  jours,  bien  que  ce 
soit  une  pratique  vicieuse. 

11  décrit  ensuite  minutieusement  les  précau- 
tions à  prendre  pour  la  taille  du  greffon,  opé- 
ration qui    ne   doit  jamais   se  faire  au    grand 

air. 

Il  faut  éviter  de  décoller  les  écorces  du  sau- 
vageon ou  du  greffon,  et,  lorsqu'on  enfonce  ce 
dernier,  se  garder  de  froncer  l'écorce. 

Aussi  doit-on  choisir  ses  greffes  au  moment 
où  elles  ne  sont  ni  trop  en  sève,  ni  trop  sèches. 
Dans  le  premier  cas  l'écorce  se  détache  facile- 
ment, dans  le  second,  le  greffon  ne  s'humecte 
pas  et  la  reprise  ne  peut  avoir  lieu. 

Il  faut  enfoncer  le  greffon  avec  les  deux 
mains  à  la  fois,  parce  que,  en  agissant  en 
même  temps,  elles  exercent  un  effort  moindre 
et  se  modèrent  réciproquement. 

La  fente  du  sauvageon  ne  doit  être  ni  trop 
ouverte,  ni  pas  assez,  car,  dans  ce  dernier  cas, 
elle  chasserait  le  greffon  ou  le  tuerait  par 
compression. 


i .  Voir  Thouin,  Monographie  des  Greffes,  p.  28: 
greffe  Agricola. 

2.  Cf.Dupuv,  Traitédela  greffe;  Baltet,  l'Art  de 
greffer,  etc.  Dupuy  attribue  l'invention  de  la 
greffe  des  boutons  à  Cabanis.  Or,  le  passage  de 
Pline  n'était  pas  inconnu  au  18e  siècle.  Adanson, 
dans  ses  Familles  des  Plantes,  p.  68,  Paris,  1763, 
dit  formellement  que,  du  temps  de  Pline  «  on  gref- 
fait en  écusson  des  yeux  ou  boutons  à  fleurs  pour 
avoir  du  fruit  dans  la  saison  même  où  l'on  avait 
greffé  ». 

Ce  procédé  avait  d'ailleurs  été  essayé  par  M.  de 
Ressons,  en  1716,  pour  les  fruits  à  noyau  (Cf.  Mé- 
moires de  l'Académie  des  Sciences,  p.  195,  1716); 
on  le  retrouve  indiqué  dans  le  Dictionnaire 
économique  de  Chomel,  édition  de  1740,  etc. 


Quelques  personnes  marquent  la  fente  sur  le 
sauvageon  avec  une  serpe  et  lient  le  bord  du 
tronc  avec  de  l'osier,  puis  elles  enfoncent  le 
coin.  Les  liens  empêchent  le  tronc  de  s'ouvrir 
trop. 

La  greffe  en  couronne  est  préférable  à  la 
greffe  en  fente  pour  un  gros  sauvageon. 

«  Il  y  a  beaucoup  d'avantages  à  greffer  près 
du  sol  si  l'état  des  nœuds  et  du  tronc  le  per- 
met.» Puis  Pline  ajoute  un  peu  plus  loin  •* 
«  On  greffe  les  végétaux  domestiques  sur  les 
racines  des  végétaux  sauvages.» 

Voici  donc  encore  une  sorte  de  greffe,  la 
greffe  sur  racines,  qui  était  bien  connue  des 
Anciens  (1)  et  dont  les  auteurs  modernes  attri- 
buent l'invention  à  Agricola  (2). 

D'après  Pline,  «  certains  végétaux  peuvent 
être  plantés  et  greffés  le  même  jour.» 

Il  y  a  plus  d'une  réserve  à  faire  sur  ce  point. 
La  pratique  nous  a  démontré  que  beaucoup 
de  végétaux  meurent  quand  on  les  greffe  et 
transplante  en  même  temps.  D'autres  suppor- 
tent fort  bien  cette  double  secousse.  D'ailleurs 
la  réussite  ou  l'insuccès  sont  sous  l'étroite  dé- 
pendance de  la  saison  et  des  conditions  clima- 
tériques,  ainsi  que  nous  l'avons  démontré  (3). 

1  Les  greffons  ne  doivent  pas  sortir  de  plus 
de  six  doigts  hors  du  sauvageon.  Au  greffon 
de  la  vigne, on  laisse  seulement  deux  yeux. 

«  Si  l'on  veut  transporter  à  une  certaine 
distance  les  greffons  des  arbres  à  fruits,  on 
pense  que  le  meilleur  moyen  de  les  conserver, 
c'est  de  les  ficher  dans  des  raves.  On  les  con- 
serve encore  en  les  mettant  auprès  d'un  ruis- 
seau ou  d'un  étang,  entre  deux  tuiles  creuses 
lutées  aux  deux  bouts  avec  de  la  terre.  Les 
greffons  de  vignes  se  gardent  dans  des  trous 
secs  ;  on  les  couvre  de  paille,  puis  de  terre, 
tout  en  laissant  passer  les  sommités.  » 

On  ne  fait  pas  autrement  aujourd'hui. 

Vient  ensuite  la  description  des  greffes  en 
écusson  qui  n'offre  rien  de  bien  nouveau,  puis 
cet  intéressant  passage  : 

n  Quelques-uns  ont  essayé  sur  la  vigne  un 
procédé  intermédiaire  entre  la  greffe  en  écus- 
son et  la  greffe  en  fente  ;  ils  ont  enlevé  sur  la 


1.  Palladius,  un  peu  plus  tard,  rappelle  ce  pro- 
cédé, et  après  avoir  fait  remarquer  la  facile  réus- 
site des  greffes  faites  au  collet  du  sujet,  il  ajoute 
qu'  «  il  y  a  des  personnes  qui  greffent  l'olivier  sur 
ses  racines  mêmes,  et  le  transplantent  après  qu'il  a 
pris  ». 

2.  Cf.  Thouin,  loc.  cit.  p.  57.  — Vôchting,  Ueber 
Transplantation,    Tubingen,  1892,  etc.,  etc. 

(3)  L.  Daniel,  Recherches  anatomiques  sur  les  Gref- 
fes herbacées  et  ligneuses,  in-8.,  1 10  p.,  avec  3  plan- 
ches doubles  et  figures  dans  le  Texte  ^Bulletin  de  la 
Société  scientifique  et  médicale  de  Rennes,  i?~' 


nS 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


vigne  mcre  un  lambeau  d'écorce,  et  sur  le  côté 
mis  à  nu,  ils  ont  fixé  un  scion.  » 

Il  ne  peut  être  question  ici,  à  notre  avis  du 
moins,  de  la  greffe  en  approche  en  tête;  autre- 
ment ce  procédé  ne  serait  pas  intermédiaire 
entre  l'écusson  et  la  greffe  en  fente,  mais  bien 
entre  l'écusson  et  la  greffe  en  approche.  Le 
scion  étant  séparé,  il  s'agit  évidemment  d'une 
sorte  de  greffe,  soit  en  placage,  soit  peut-être 
d'une  greffe  de  coté  sousl'écorce,  procédés  dont 
la  découverte  se  trouve  encore  ainsi  attri- 
buée à  tort  aux    auteurs  modernes  (i). 

«  Quelques  végétaux  se  greffent  de  toutes  les 
façons,  par  exemple  le  figuier  et  le  grenadier. 
La  vigne  ne  reçoit  pas  les  écussons,  non  plus 
que  les  arbres  dont  l'écorce  est  mince,  caduque 
et  fendillée. 

n  Les  greffes  en  écusson  sont  de  toutes  les 
greffes  celles  qui  sont  les  moins  solides  et  sont 
emportées  très  promptement,  même  par  un 
vent  léger. 

«  Enfin,  ajoute  Pline,  il  ne  faut  pas  oublier 
un  fait  unique.  Corellius,  chevalier  romain, 
greffa  dans  le  territoire  de  Naples  un  chutai- 
gner  avec  un  scion  pris  sur  l'arbre  même,  ce  qui 
produisit  la  châtaigne  qui  porte  son  nom 
et  qui  est  renommée. 

«  Dans  la  suite,  Etereius,  affranchi,  greffa 
de  nouveau  le  châtaignier  corellien.  Voici  les 
différences  qui  en  ont  résulté  :  le  corellien 
produit  davantage  .Tétéréien  produit  des  fruits 
meilleurs.» 

Ces  deux  faits,  aussi  curieux  que  précis, 
montrent  bien  l'influence  de  la  greffe  sur  l'a- 
mélioration des  fruits.  Cette  question  n'était 
pas  neuve  déjà  du  temps  de  Pline,  puisque  les 
auteurs  grecs  et  Varronen  avaient  parlé.  Mais 
ils  n'avai&nt  cité  aucun  fait  à  l'appui  de  leurs 
affirmations,  et  c'est  ce  qui  fait  l'originalité 
des  documents  de  Pline. 

Un  autre  phénomène  très  intéressant  cité 
par  celui-ci  a  rapport  à  l'influence  des  milieux 
sur  la  réussite  des  greffes,  influence  constatée 
de  nos  jours  (2),  ce  qui  démontre  une  fois  de 
plus  la  justesse  des  observations  rapportées 
par  l'écrivain  latin. 

"  Aux  environs  de  Rome,  dit-il,  les  châtai- 
gniers et  les  cerisiers  ne  viennent  qu'à  grande 
peine,  le  pêcher  et  l'amandier  ne  se  greffent 
que  difficilement  dans  le  territoire  de  Tuscu- 
lum,  tandis  que  celui  de  Terracine  en  pré- 
sente des  forêts  entières.  » 


1.  Cf.   Thouin,    loc.cit.;  Baltët,  etc. 

2.  A.   Carrière.    Influence  des    milieux  sur  la 
éussite  des  gretlés  (Revue  horticole,  1S84,  p.  336). 


Il  nous  apprend  encore  que  le  mûrier  est 
l'arbre  sur  lequel  l'industrie  humaine  a  le 
moins  gagné.  Point  de  variétés,  point  de  modi- 
fications par  la  greffe  :  on  n'est  parvenu  qu'à 
faire  grossir  le  fruit. 

Ces  observations  sont  fort  justes  et  elles 
démontrent  bien  que  l'influence  réciproque  du 
sujet  et  du  greffon  ne  s'exerce  pas  avec  une 
égale  intensité  sur  toutes  les  plantes  comme 
je  l'ai  démontré  par  ailleurs  (1). 

Mais  c'est  sur  ce  sujet  même  des  modifica- 
tions produite»,  par  la  greffe  sur  les  fruits  des 
jardins  que  Pline  se  laisse  aller  à  des  écarts 
d'imagination  incroyables. 

Non  content  decroire  avec  Columelle  à  l'in- 
fluence de  la  lune  et  aux  foudres  de  Varron  et 
de  Virgile,  il  affirme  sérieusement  que  le 
pommiergreffé  sur  mûrier  produit  des  pommes 
couleur  sang  ;  que  le  prunier  greffé  sur  nover 
donne  deâ  prunes-noix  ;  sur  le  pommier,  des 
des  prunes-pommes,  etc.,  etc.  ! 

En  lisant  ces  passages  de  Pline,  on  n'est 
nullement  surpris  de  le  voir  s'écrier  avec 
admiration  : 

«  Cette  partie  de  la  civilisation  est  depuis 
longtemps  arrivée  au  plus  haut  point  :  les  hom- 
mes ont  tout  essaye  ! 

Il  est  bien  certain  que  si  l'art  de  la  greffe 
est  encore  loin  d'être  de  nos  jours  arrivé  à  la 
perfection,  il  n'en  avait  pas  moins  atteint  chez 
les  Anciens  un  grand  développement  et  il  était 
beaucoup  plus  avancé  que  les  écrivains  mo- 
dernes ont  essayé  de  le  faire  croire.  L'analyse 
que  nous  venons  de  faire  de  l'oeuvre  de  Pline 
suffit  à  le  démontrer. 

Il  nous  reste  encore  à  parler  ici  de  quelques 
écrivains  latins  dont  les  auteurs  du  moyen- 
âge  nous  ont  conservé  des  extraits:  Didy- 
me,  qui,  dans  ses  Géorgiques,  expose  les 
préceptes  à  suivre  pour  greffer  et  surtout 
Florentinus,  qui  non-seulement  donne  ces 
mêmes  préceptes,  mais  qui  constate  le  premier 
que  non-seulement  les  arbres  greffés  s'amélio- 
rent quant  à  la  beauté  et  à  la  bonté  des  fruits, 
mais  aussi  pour  la  précocité  de  leurs  produits. 

C'est  aussi  Florentinus  qui  rapporte  cette 
fable  de  la  vigne  laxàtive  et  unguentifère, 
si  souvent  mentionnée  dans  les  Auteurs  du 
Moyen-Age.  Pour  obtenir  des  raisins  odorants 
Ji\ersement  colorés  ou  avant  la  propriété  des 


1.  F..  Daniel.  Influence  du  sujet  sur  la  postérité 
du  greffon  Le  Monde  des  Plantes,  1894  ;  ^rellc 
du  l'Aubergine  sur  la  Tomate  .Bulletin  delà  So- 
ciété scientifique  cl  médicale  de  Rennes);  La 
gretlé  des  Choux  cabus  (ibid.  1896);  Influence  du 
porte-grelTe  sur  le  grelTon  ;  hybrides  de  greilc 
(L'année  biologique,  189b)  ;ete. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


119 


divers  médicaments,  il  suffit,  dit-il,  d'enlever 
la  moelle  du  sujet  dans  la  greffe  en  fente  ordi- 
naire, puis  de  remplacer  cette  moelle  par  les 
aromates,  couleurs  ou  médicaments  que  l'on 
désire  faire  passer  dans  le  greffon.  (1) 

Pendant  presque  quatre  siècles,  nous  ne 
trouvons  plus  aucun  écrit  nouveau  où  il  soit 
question  de  la  greffe. 

C'est  seulement  vers  la  fin  du  iv«  siècle  après 
J.-C  que  Palladius  (2),  fils  d'un  préfet  des 
Gaules  et  originaire  de  Poitiers,  composa  son 
Traité  d'Agriculture,  où  il  parle  longuement 
de  la  greffe. 

Bien  qu'à  l'imitation  de  Pline,  il  ait  surtout 
compilé,  Palladius  a  trouvé  moyen  d'indiquer 
plusieurs  faits  nouveaux  qu'il  avait  puisés  dans 
les  ouvrages  de  Gargilius   Martialis. 

C'est  ainsi  qu'il  préconise  un  excellent  sys- 
tème de  greffe  en  fente,  très  en  faveur  au- 
jourd'hui, 

«  Il  y  a.  dit-il,  des  personnes  qui  enfoncent 
au  milieu  de  l'arbre  qu'ils  veulent  greffer,  une 
petite  branche  râtissée  des  deux  côtés  et  d'une 
grosseur  proportionnée  à  celle  de  l'arbre  dans 
toute  sa  circonférence.  » 

C'est  la  greffe  actuelle  sur  scions  d'un  an, 
qui  donne  de  si  bons  résultats. 

Palladius  nous  apprend  que  l'époque  du 
greffage  varie  suivant  les  climats.  Puis  il  pré- 
cise mieux  que  ses  prédécesseurs  les  temps  de 
chaque  greffe  :  s  on  doit  greffer  en  juin  le 
néflier  sur  pommier  et  pommier  :  le  cormier 
sur  coignassier  et  épine  blanche  ;  en  janvier,  le 
pêcher  sur  l'amandier  et  le  prunier.  L'abrico- 
tier et  le  pêcher  précoce  se  greffent  sur  le 
prunier  seul  ». 

Il  faut  greffer  le  prunier  avant  qu'il  ne  jette 
sa  gomme  :  il  accepte  pour  sujet  le  pêcher  ou 
se  greffe  sur  lui-même. 

«  Le  cerisier  peut  se  greffer  en  janvier.  Mais 
on  peut  le  greffer  en  novembre,  et  même  en 
octobre,  d'après  certains  auteurs.  On  le  greffe 
soit  en  fente,  soit  en  couronne.  » 

Il  s'agit  évidemment  ici  de  la  greffe  d'automne 
dont  Thouin  attribue  l'invention  à  Rast- 
Maupas,  ou  greffe  du  cerisier  en  octobre, 
appliquée  pour  la  première  fois,  selon  Baltet, 
par  Bertin  en  i833. 

A  propos  de  la  vigne,  Palladius  indique  un 
procédé  que  ne  néglige  jamais  le  greffeur  qui 
veut  réussir  :  «  il  faut,  dit-il,  laisser  au  greffon 
trois  boutons,  et  enfoncer  le  dernier  bouton 


1.  C'est   la  greffe    Constantin    César  de  Thouin 
(Monographie   des  greffes). 

2.  Palladius,  De  re  ruitica ,  cap.   De  Insitione 


dans   le    cep-sujet    de    façon  à  ce  qu'il    y  soit 
incorporé  ». 

Pour  conserver  les  bonnes  espèces  d'olivier 
si  le  plant  venait  à  être  incendié,  il  indique  un 
moyen  :  il  suffit  de  «faire  des  boutures  au  fond 
d'une  fosse,  puis  de  de  les  greffer  après  leur 
reprise,  à  moins  qu'on  ne  les  ait  mises  enterre 
toutes  greffées». 

C'est  évidemment  de  la  greffe  sur  boutures 
qu'il  s'agit,  car  il  est  impossible  que  Palla- 
dius pari 2  de  boutures  greffées  l'année  précé- 
dente. Voici  donc  encore  une  sorte  de  greffe, 
dont  l'invention  a  été  attribuée  aux  moder- 
nes (1)  et  qu'il  faut  restituer  aux  anciens. 

«  En  juillet  et  août,  ajoute-t-il  plus  loin, 
on  peut  greffer  (inserere)  le  citronnier  et  le 
poirier  dans  les  terrains  arrosés.  » 

Malheureusement,  Palladius  a  négligé  de 
donner  l'état  du  greffon  que  l'on  doit  em- 
ployer. Comme  il  peut  se  faire  que  ce  greffon 
ait  été  conservé  sans  végéter  à  l'aide  du  pro- 
cédé indiqué  par  Pline,  on  ne  saurait  affirmer 
ici  qu'il  s'agit  bien  de  la  greffe  des  arbres  à 
l'état  herbacé. 

C'est  lui  qui  précise  le  plus  nettement  des 
agronomes  latins  la  greffe  en  écusson  à  œil 
poussant,  dans  laquelle  on  coupe  la  tête  du 
sujet  après  avoir  posé  plusieurs  écussons. 
Cette  opération  se  fait  sur  le  pêcher  en  avril, 
mai   et  juin.  (A  Suivre). 

L.  Daniel. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Par  décision  en  date  du  3o  août,  M.  Paul 
Parmentier,  de  Baume-les  Dames  (Doubs), 
est  nommé  Associé  libre  de  l'Académie. 


Bien  que  la  collation  de  la  Médaille  scien- 
tifique internationale  soitabsolument  gratuite, 
M.  H.  Olivier  a  cru  devoir  couvrir  par  une 
gracieuse  offrande  les  frais  que  l'Académie 
prend  à  sa  charge.  Nous  l'en  remercions  bien 
vivement. 


MM.  de  Heldreich  et  H.  Lisboa  remercient 
l'Académie  de  leur  élection  en  qualité  d'Aca- 
démiciens titulaires. 

MM.  B.  Daydon  Jackson,  Johann  Lange, 
Eug.  Rolland,    Paul  Parmentier,   Ed.  Spa- 


1.   Cet  auteur   avait  écrit  sur  les  arbres   et  les 
jardins. 


120 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


likowski,  R.  Maire,  B.  Souche,  11.  Olivier, 
V.  Pavot;  Carlos  E.  Porter,  remercient 
l'Académie  et  son  Directeur  de  leur  avoir 
conféré  la  .Médaille  scientifique  ou  de  leur 
promotion. 

M.  H.  Olivier  remercie  de  sa  nomination 
en  qualité  d'associé  libre. 


Les   Onagrariées  Équatoriennes 


Monsieur  le  Directeur, 
Les  Onagrariées  forment  à  l'Equateur. 
comme  dans  l'Europe  centrale,  une  famille 
pe-j  nombreuse  que  l'on  peut  compter  plutôt 
entre  les  plus  pauvres  qu'entre  les  plus  riches, 
tant  en  genres  comme  en  espèces. 

Des  premiers,  nous  neconnaissonsà  l'Equa- 
teur que  quatre  :  Epilobîum,  Oenothera,  Jus- 
sieua  et  Fuchsia,  représentés  par  environ 
trente  espèces,  quoique  nous  ne  doutons  guère 
que  ce  nombre  s'augmentera  beaucoup  à  me- 
sure qu'on  explore  les  vastes  régions  qui  res- 
tent encore  inconnues  pour  la  Botanique. 

Ce  petit  ensemble  résulte  des  deux  éléments 
assez  hétérogènes,  non  pas  organographique- 
ment,  puisque,  comme  la  majeure  partie  de 
cette  famille,  il  est  formé  de  types  décidément 
uniformes,  mais  par  rapport  à  leur  origine  et 
distribution  géographique. 

Les  deux  premiers  peuvent  dans  leur  ensem- 
ble n'être  considérés  que  comme  des  hôtes  à 
l'Equateur.  En  effet,  la  majeure  partie  de  leurs 
espèces  réside  dans  les  régions  extra-tropi- 
cales, et,  conformément  à  cette  espèce  d'ins- 
tinct générique,  ils  vivent  même  à  l'Equateur 
dans  des  lieux  dont  les  conditions  climatolo- 
giques  se  conforment  mieux  à  celles  dans  les- 
quelles vivent  la  majeure  partie  de  leurs 
congénères  :  à  savoir,  dans  la  haute  plaine 
interandine. 

Pour  en  venir  aux  particularités,  le  G.  Epi- 
lobium,  qui  dans  l'Europe  centrale  constitue 
lui  seul  le  noyau  principal  de  cette  famille,  a 
dans  l'Equateur  une  seule  espèce  connue.  \'E. 
bonplandianum  H.  B.  K.  Sa  résidence  princi- 
pale, et,  parait-il,  primitive,  sont  les  ruisseaux 
et  lieux  marécageux  de  la  haute  plaine.  Mais 
de  là,  en  suivant  les  cours  d'eau,  et  aidé  par 
l'excellent  moyen  de  diffusion  dont  sont  pour- 
vues ses  graines,  il  monte  d'un  côté  jusqu'à 
peu  pressa  limite  de  la  végétation  phanéroga- 
mique  andine,  à  plus  de  4.000  mètres,  et  des- 
cend de  l'autre  jusqu'à  1.000  m.  et  même  plus 
bas.  Il  se  conforme  parfaitement  avec  les  varia- 
tions de  température  moyenne  qui  se  présen- 
tent entre  ces  deux  extrêmes,  et  peuvent  être 


calculées  à  lOcentigr.  au  moins.  Nous  voyons 
donc  comment,  jusqu'à  un  certain  point,  \  E. 
bonplandianum  H.  B.  K.  souffre  aussi  des 
climats  différents  comme  toutes  les  autres  es- 
pèces  de  ce  genre  presque  cosmopolite. 

Le  genre  Onothera  a  son  quartier  principal 
dans  les  régions  extratropicales  occidentales 
du  nouveau  monde.  11  ne  faut  donc  pas  s'é- 
tonner si  même  à  l'Equateur  ses  espèces  sont 
un  peu  nombreuses  puisqu'on  en  connaît  jus- 
qu'à présent  sept  ou  huit.  La  région  interan- 
dine dans  laquelle  elles  vivent,  les  pourvoit, 
grâce  à  son  élévation,  de  conditions  analogues 
a  celles  que  possèdent,  àcause  de  leur  latitude, 
les  espèces  situées  hors  des  tropiques. 

Les  genres  Jussieuaet  Fuchsia  représentent 
l'élément  que  nous  pourrions  presque  appeler 
ici  l'élément  national  de  cette  famille,  si  nous 
ne  considérons  pas  seulement  ses  limites  po- 
litiques, mais  aussi  ses  conditions  géographi- 
ques et  climatologiques.  Cet  élément,  en  mê- 
me temps  qu'il  abonde  en  nombre,  représente 
le  type  local  le  plus  individualisé  de  ente  fa- 
mille. 

Quant  à  sa  distribution  relative,  il  est  digne 
de  remarque  que  ces  deux  genres  se  partagent 
presque  en  parties  égales  le  territoire  de  la 
République. 

Le  Jussieua,  comme  genre  plus  propre  de 
la  région  tropicale,  préfère  la  zone  inférieure 
ou  chaude.  Il  montre  une  tendance  évidente 
pour  les  endroits  humides  et  marécageux.  Il 
réside  surtout  premièrement  dans  les  vastes 
plaines  du  littoral,  fréquemment  submergées 
par  les  inondations  des  rivières  où  le  limon 
argileux  conserve  longtemps  les  mares  d'eau  : 
en  second  lieu  sur  les  rives  peu  élevées  de  ces 
mêmes  cours  d'eau  couvertes  et  ombragées  de 
La  végétation   exubérante  des  tropiques  ;  enfin 


Je  long  de  ces  rivières  et  de  leurs  innombra- 
bles ramifications  il  s'avance  jusqu'à  la  limite 
supérieure  delà  région  que,  eu  égard  à  l'ana- 
logie de  sa  température,  l'on  peut  nommer 
sous-tropicale  (1 .5oo— 1 .8oo">.). 

On  connaît  déjà  une  quinzaine  d'espèces 
qui  appartiennent  à  ce  genre,  mais,  comme 
la  région  dans  laquelle  elles  vivent  est  si  peu 
explorée,  il  est  fort  probable  qu'il  doit  y  en 
avoir  encore  beaucoup  d'autres  inconnues. 

La  majeure  partie  se  compose  de  plantes 
herbacées  ou  sous-arbrisseaux  d'une  taille 
réduite.  Nous  n'en  avons  rencontré  qu'une 
seule  qui  possède  les  caractères  d'un  vrai  ar- 
buste et  qui,  à  la  façon  d'une  liane  grimpante 
et  s'aidant  des  arbres,  s'élève  à  plusieurs  mè- 
tres en  hauteur. 

Les  plantes  de  ce  genre  recherchent  avide- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


I  2  I 


ment  l'humidité,  comme  le  manifestent  non 
seulement  les  conditions  du  sol  où  elles 
croissent,  mais  encore  le  volume  et  la  struc- 
ture spongieuse  des  racines  et  de  la  partie 
inférieure  de  la  tige.  Cette  organisation  leur 
sert  aussi  d'organe  de  flottation,  dans  les  cas 
où  le  niveau  de  l'eau  s'élevant  dans  les  endroits 
où  elles  vivent,  elles  demeureraient  plus  ou 
moins  submergées.  Mais  il  est  évident  que  tel 
n'est  pas  l'unique  objet  de  cette  singulière 
structure,  cir  elle  se  montre  aussi  dans  la 
partie  de  la  plante  couchée  par  terre  de  l'es- 
pèce à  port  d'arbuste  que  je  viens  de  nommer 
et  qui,  contrairement  à  ses  congénères,  vit 
dans  des  terrains  relativement  secs  de  l'inté- 
rieur des  forêts. 

Le  genre  Fuchsia  abonde  surtout  dans  la 
zone  compris-'  entre  deux  mille  et  trois  mille 
mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.  Tou- 
tefois il  n'est  pas  rare  d'en  rencontrer  des 
espèces,  que  nous  pourrions  appeler  d'arrière- 
garde,  qui  descendent  jusqu'à  se  confondre 
avec  les  exemplaires  du  Jussieua  qui  s'élèvent 
davantage,  tandis  que  d'autres  plus  auda- 
cieuses vont  se  mêler  avec  les  derniers  arbris- 
seaux de  la  région  andine.  La  plupart  se  con- 
tentent de  l'humidité  atmosphérique  toujours 
relativement  abondante  dans  les  forêts  où 
elles  croissent,  sans  avoir  besoin  d'une  humi- 
dité excessive  du  sol  et  même  la  fuyant.  Quel- 
ques-unes plus  avides  d'humidité  choisissent 
les  endroits  les  plus  sombres  des  forêts  ; 
d'autres  préfèrent  les  collines  et  les  endroits 
élevés  où  l'air  se  renouvelle    plus  facilement. 

Parmi  celles  qui  descendent  à  un  niveau 
inférieur  nous  pouvons  citer  la  F.  apetala 
R.  et  P.  et  la  F.  longiflora  Benth.  Cette  der- 
nière est  remarquable  par  la  grandeur  de  ses 
fleurs  et  par  ses  feuilles  marbrées.  Toutes 
deux  se  trouvent  déjà  à  la  hauteur  de  1.200  m, 
et  la  seconde  s'élève  jusqu'à  2.400  m. 

Suivent  la  F.  sessilifolia  Benth.,  la  silvatica 
Benth.,  et  la  scabriuscula  Benth.,  qui  habitent 
depuis  1.400  à  2.S00  mètres  et  préfèrent  des 
lieux  plus  humides  et  ombragés. 

Dès  la  partie  supérieure  de  ce^te  dernière 
zone  se  présentent  la  F.  umbrosa  Benth.  et  la 
F.  dependens  H.  K.  et  la  F.  ampliata  Benth.. 
Les  deux  premières  continuent  jusqu'à  3.400  m. 
et  la  troisième  jusqu'à  3. 600  m.,  le  point  le 
plus  élevé  où  nous  l'avons  trouvée  près  du 
marais  de  Papallacta.  Il  faut  remarquer  que 
ces  deux  dernières  espèces  sont  les  plus  belles 
si  nous  en  retranchons  la  F.  longiflora,  dont 
la  fleur  obtient  de  plus  grandes  proportions 
et  des  teintes  plus  vives. 

Inutile  de  dire  que  plusieurs  circonstances 
locales,   comme  un  climat  plus  ou    moins  sec 


ou  aéré  et  les  conditions  du  terrain,  font 
varier  dans  chacune  d'elles  la  limite  de  la 
hauteur  où  on  les  trouve. 

Voilà,  M.  le  Directeur,  ce  que  mes  connais- 
sances actuelles  me  permettent  de  dire  sur  le 
nombre,  la  distribution  et  les  habitudes  des 
Onagrariées  équatoriennes. 

Luis  Sodiro  s.  j. 


CORRESPONDANCE 

Les  noms  vulgaires  des  Plantes 

Monsieur  et  honoré  Confrère. 

Dans  le  n°  74  du  Monde  des  Plantes,  à  l'oc- 
casion d'une  Notice  de  M.  A.  Letacq,  vous 
exprimez  le  vœu  que  les  noms  vulgaires  des 
plantes  soient  désormais  recueillis  dans  cha- 
que département  comme  le  voulait  de  Candolle 
et  vous  n'avez  pas  tardé  à  recevoir  l'assenti- 
ment de  M.  Alfred  Giard  (ibid.  n°  76). 

Voilà  plus  de  trente  ans  que  je  m'attache  à 
rassembler  et  à  comparer  toutes  les  dénomi- 
nations de  ce  genre  données  par  divers  auteurs 
de  flores  locales  ou  d'opuscules  afférents  à  la 
matière,  sollicitant  même  le  concours  de  mes 
correspondants.  Mais  comment  publier  un 
gros  volume  qui  n'aurait  peut-être  pas  même 
pour  lui  la  faveur  des  botanistes  ?  M.  Giard 
nous  apprend  qu'une  semblable  tentative  de 
la  part  de  M.  Rolland  n'a  pas  eu  de  suite.  (1). 

Je  l'ai  regretté,  comme  mon  savant  con- 
frère, car  ce  travail  dont  j'avais  connaissance, 
avait  une  grande  conformité  avec  le  mien. 
Seulement  il  comprenait  en  outre  les  noms 
vulgaires  anglais,  allemands,  russes,  etc.,  tan- 
dis que,  natif  du  midi  de  la  France  je  m'étais 
efforcé  d'abord  de  recueillir  les  noms  patois 
des  plantes  de  cette  région, étendant  ensuite  mes 
investigations,  d'un  côté  aux  parties  centrale 
et  septentrionale  de  notre  patrie,  de  l'autre  à 
l'Italie  et  à  l'Espagne.  Les  résultats  que  j'at- 
tendais, au  point  de  vue  étymologique, de  cette 
longue  compilation,  n'ont  pas  été  aussi  satis- 
faisants que  je  l'espérais. 

Veuillez  agréer,  etc. 
D.  CLOS. 


La  Greffe  des  Châtaigniers. 

La    Semaine  nationale  d'Agriculture  a    été 
saisie  de  l'intéressante  question  du  greffage  du 


(1)  On  a  pu  voir  dans  le  n°  77  du  Monde  des 
Plantes  que  la  tentative  de  M.  Rolland  allait 
aboutir,  et  depuis  lors  le  1"  volume  de  la  hlore 
populaire  de  M.  Rolland  a  paru  (N.  de  la  R.). 


[22 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


châtaignier  à  l'une  de  ses  dernières  séances. 
Voici  la  note  que  nous  recevons  à  ce  sujet  de 
M.  Ernest  Menault,  le  très  distingué  Inspec- 
teur général  d'agriculture. 

.  Depuis  une  quarantaine  d'années,  le  châ- 
taignier est,  commi  on  sait,  atteint  d'une 
maladie  qui  cause  des  dégâts  considérables. 
Préoccupé  de  cette  situation,  M.  Quintaa,  dé- 
puté des  Basses-Pyrénées,  a  pensé  que,  si  l'on 
pouvait  détendre  la  vigne  du  phylloxéra  en 
employant  des  porte-greffes  résistants,  on 
pourrait  peut-être  enrayer  la  maladie  des  châ- 
taigniers en  leur  donnant  le  chêne  pour  porte- 
greffes. 

t  Après  des  tâtonnements  qui  ont  duré  huit 
années,  il  a  réussi,  dans  sa  propriété  de 
Portret  (Basses-Pyrénées),  à  obtenir  des  châ- 
taigniers greffés  sur  chêne,  dont  la  vigueur  est 
supérieure  â  celle  des  châtaigniers  ordinaires. 
Voici  comment  il  convient  de  procéder  :  la 
greffe  doit  être  faite  sur  un  jeune  chêne  de  la 
grosseur  du  poignet  ;  on  doit  choisir  de  pré- 
férence un  chêne  rouvre  présentant  une  peau 
blanche,  tigrée  et  lisse,  qu'on  reconnaît  facile- 
ment à  la  couleur  rougeâtre  des  feuilles  nais- 
santes. M.  Quintaa  a  obtenu  un  premier 
succès  en  1S93;  puis  les  greffes  de  1S94  et 
1893  ont  réussi. 

«  Le  greffage  a  eu    lieu   dans  la  première 
quinzaine  de  mai,  alors  que  la  végétation  du 
châtaignier  n'est  pas  encore  trop  avancée.  Le 
chêne  lui-même  entre  en  végétation  et  la  sève 
se    présente    dans  les    meilleures  conditions 
pour  le  greffon.  Le  système  employé  a  été  celui 
de  la  greffe  en  couronne.  M.André  a  fait  obser- 
ver qu'on  a  tenté,  il  y  a  longtemps,  la  greffe  du 
châtaignier  sur  le  chêne  ;   mais  on  a  dû  y  re- 
noncer dans  la  pratique,  tellement  était  faible 
la  proportion  des  réussites.  Il  y  en  a  cependant 
des  exemples.  Ainsi,  au   jardin   botanique  de 
Dijon,  on  remarque  un  châtaignier  de  40  cent, 
environ    de   diamètre,   montrant   une    grande 
vigueur.  Du   pied  de    l'arbre  on  voit,  chaque 
année,   partir  des   rejetons  de  chêne,  tandis 
que  les  branches,  les  feuilles  et  les  fruits  sont 
ceux  du  châtaignier. 

0  II  y  a  longtemps,  a  ajouté  M.  André,  que 
les  pépiniéristes,  les  arboriculteurs  ont  cher- 
ché à  obtenir  des  greffages  qui  permettraient 
de  cultiver  des  châtaigniers  sur  des  sols 
calcaires.  E.  Mlnault. 

Inspecteur  général  d'agriculture.» 


terre  et  auquel  on  attribue  divers  empoisonne- 
ments occasionnés  par  les  tubercules,  M.  G. 
Meyera  entrepris  sous  la  direction  du  profes- 
seur Schmiedebf.ro,  de  Strasbourg,  une  série 
de  dosages  avant  et  pendant  la  .germination. 

Il  a  été  amené  â  constater  que  la  dose  de 
solanine  normalement  contenue  dans  la 
pomme  de  terre  cuite  ou  crue  s'élève  à  envi- 
ron o  gr.  044  par  kilogramme.  Examinés  en 
juillet  et  août,  ces  mêmes  tubercules  en  ren- 
fermaient o  gr.  23'J.  La  germination  en  cave 
avait  fait  varier  celte  proportion  de  ogr  09  à 
o  gr.  1 12,  pour  une  période  s'étendant  de  mars 
a  juillet.  Les  germes  en  renfermaient,  suivant 
leur  longueur  (jusqu'à  10  centim.),  de  5.o3  à 
2.  72  p.  100. 

Des  recherches  physiologiques  effectuées 
ensuite  sur  des  lapins  et  des  chiens,  ont  lait 
ressortir  qu'un  empoisonnement  n'est  possible 
qu'au  cas  où  la  solanine  contenue  dans  la 
pomme  de  terre  viendrait  à  atteindre,  par 
suite  de  circonstances  particulières,  des  pro- 
portions très  élevées. 

V.  L. 


La  Solanine  dans  les  pommes  de  terre. 

Pour  déterminer  le  taux  de  solanine,  alca- 
oïde    végétal   existant  dans    les    pommes  de 


Dn  Succédané  du  Café. 

Il  y  a  déjà  longtemps  que  l'on  cherche  à 
remplacer  par  des  graines  indigènes  le  café, 
dont  le  prix  est  très  élevé.  Successivement  on 
a  eu  recours  à  des  grains  torréfiés  d'avoine, 
de  seigle,  de  la  pistache  de  terre,  etc.,  des  ra- 
cines "d'une  chicorée  améliorée,  connue  sous 
le  nom  de  chicorée  à  café. 

Plus  récemment  l'Astragale  café  [Astragalus 
bœticus)  et  les  lupins  à  fleurs  bleues  >Lupinus 
varius  et  angustifolius)  ont  été  recommandes  ; 
mais  ces  plantes  n'ont  pas  offert  toutes  les 
qualités  désirables. 

Dernièrement,  j'ai  reçu  de  l'importante  mai- 
son Denaiffe,  de  Carignan  (Ardennes)  quel- 
ques semences  d'une  plante  légumineuse  qui 
se  consomme  depuis  plusieurs  siècles  en 
Scandinavie,  en  mélange  avec  le  café. 

Le  lupin  grand  bleu,  à  grain  praliné  iLuyi- 
nus  hirsutus  ou  pilosus),  que  représente  la 
figure  12,  est  une  plante  rustique,  possédant 
les  qualités  du  café,  venant  à  maturité  dans 
toute  la  Erance  et  pouvant  être  torréfiée  et 
facilement  réduite  en  poudre. 

11  est  bien  évident  que  les  graines  de  cette 
plante  à  laquelle  a  été  donné  le  nom  de  Suc- 
cédané  café,  sont  loin  d'avoir  le  goût  et  le  par- 
fum du  moka  ou  d'autres  cafés  de  choix  dont 
la  consommation  est  faite  par  un  public  res- 
treint; mais   il  est,  parait-il,  meilleur  que   les 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


I  23 


cafés    ordinaires  achetés  par  la   plupart   des 
consommateurs. 

En  Scandinavie,  où  on  le  fait  entrer  pour 
deux  tiers  dans  le  café,  on  assure  qu'il  en 
possède  les  qualités  hygiéniques  et  constitue 


et  le  temps,  l'on  peut  égousser  de  suite  à  la 
main  ou  au  fléau,  puis  on  laisse  quelques 
jours  sécher  au  soleil  sur  des  toiles.  C'est  sur 
une  toile  que  l'égrenage  doit  être  effectué 
pour  que  le  grain  soit  exempt  de  corps 
étrangers;  on  le  vanne,  si  besoin  est, 
comme  les  autres  grains.  Lorsque  les 
gousses  ne  sont  pas  cueillies  en  temps 
utile,  elles  éclatent  et  le  grain  est  perdu. 
La  plante  atteint,  selon  la  nature  et  le 
degré  de  fertilité  du  sol,  une  hauteur  de 
cinquante  à  soixante-dix  centimètres, 
produitun  joli  feuillage  étoile, surmonté 
pendant  environ  deux  mois  de  magni- 
fiques fleurs  bleues  très  ornementales. 
Elle  joint  donc  la  beauté  à  l'utilité. 

P.  V.   Liotard. 


Lupinus  hirsutus. 

nne  boisson  nutritive,  rafraîchissante  et  toni- 
que. Ces  dernières  qualités  peuvent  évidem- 
ment le  faire  rechercher  et  apprécier,  au  mo- 
ment des  grandes  chaleurs,  surtout  par  les  ou- 
vriers  employés  aux  travaux  des  champs. 

Si  l'on  considère  que  d'un  côté  la  culture  du 
Succédané  café  n'offre  aucune  difficulté,  et  que 
d'un  autre  la  préparation  desgrains  ne  demande 
aucun  matériel  particulier,  il  est  facile  de  se 
rendre  compte  de  l'économie  que  les  per- 
sonnes de  condition  modeste  pourront  réaliser 
par  l'achat  d'un  peu  moins  de  café  et  la  pro- 
duction d'une  partie  à  bas  prix. 

Le  Succédané  café  est  une  plante  éminem- 
ment calcifuge,  c'est-à-dire  qu'elle  ne  pros- 
père pas  en  sol  calcaire.  Elle  préfère  les  sols 
de  consistance  moyenne.  Le  semis  s'opère  de 
mars  à  mai,  selon  la  température  et  le  climat, 
les  lignes  à  cinquante  ou  soixante  centimètres 
l'une  de  l'autre,  les  grains  dans  les  lignes  à 
vingt-cinq  ou  quarante  centimètres,  selon  la 
fertilité  du  sol  :  on  les  recouvre  de  trois  à 
quatre  centimètres  de  terre. 

La  plante  met  généralement  quatre  mois  à 
former  son  grain.  On  reconnaît  sa  maturité 
au  dessèchement  de  la  gousse,  à  sa  couleur, 
qui  passe  du  vert  au  marron,  et  aussi  au  tou- 
cher :  elle  menace  de  se  briser  lorsqu'on  la 
presse.  Chaque  jour,  dès  le  matin,  on  doit 
cueillir  les  gousses  mûres  que,  selon  leur  état 


De  l'influence  du  sol  sur  les  plantes 
indigènes 

Il  y  a  un  an  je  plantais  dans  un  coin 
de  mon  jardin  certaines  Orchidées  indi- 
gènes en  vue  de  recherches  phytogra- 
phiques  et  morphologiques  et  j'y  joignais 
certaines  espèces  telles  que  Stacliys 
ambigUa,  Sedum  elegans,  et  de  nom- 
breux Epilobium.  Parmi  ces  deux  espèces 
se  glissèrent  deux  bulbes  de  Scilla  nutans  et 
deux  pieds  de  Ranunculus  Ficaria.  Ces  deux 
plantes  en  une  seule  année  sans  culture  aucune 
et  laissées  à  elles  mêmes  se  sont  multipliées 
avec  une  rapidité  prodigieuse. 

La  Scilla  nutans  a  donné  naissance  à  plus 
de  20  pieds  nouveaux  avec  de  belles  grappes 
de  larges  fleurs.  On  ne  compte  pas  moins  de 
10-12  fleurs  par  grappe  en  moyenne  et  ces 
fleurs  indigènes  font  concurrence  aux  pieds 
dégénérés  des  Jacinthes  cultivées. 

Quant  au  Ficaria  sa  diffusion  a  été  plus 
rapide  peut-être.  Les  2  pieds  originaux  ont 
par  voie  de  reproduction  séminale  cette  fois 
donné  naissance  à  24  pieds  nouveaux  dont 
toutes  les  fleurs  sans  exception  sont  devenues 
d'elles  mêmes  totalement  doubles  pendant 
que  les  feuilles  marbrées  de  blanc  se  modi- 
fiaient à  lobes  tellement  divergents  que  le 
pourtour  de  la  feuille  affecte  presque  exacte- 
ment la  forme  triangulaire,  le  sommet  du 
triangle  étant  néanmoins  largement  obtus. 

Ces  faits  nous  ont  paru  assez  intéressants 
et  assez  probants  pour  montrer  à  quelles  varia- 
tions peut  donner  lieu  l'influence  du  sol  en 
dehors  de  l'influence  des  agents  extérieurs. 
Le  sol  où  se  sont  produites  ces  variations  est 
mi-calcaire,  mi-siliceux  ;  il  n'est  ni  trop  hu- 
mide, ni  trop  sec.  C'est  de    la    bonne  terre   de 


1 -4 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


jardin  et  rien  de  plus.  Une  même  espèce, 
comme  je  l'ai  fréquemment  constaté  par  ail- 
leurs au  cours  de  mes  nombreuses  herborisa- 
tions, peut  donc  varier  suivant  le  terrain  et 
les  variations  qui  en  résultent  ne  méritent  pas 
le  nom  de  variétés  qui  leur  est  souvent 
attribue . 

La  taille  elle-même  peut  être  affectée,  quand 
le  sol  est  propice,  dans  d'énormes  proportions. 
M.  Gentil,  botaniste  ardent  et  de  grand 
talent,  nous  racontait,  qu'ayant  planté  le 
Se Jum  Telephium  en  bonne  terre  il  avait  obtenu 
des  exemplaires  ayant  un  mètre  de  haut  et  des 
feuilles  quasi  larges  comme  la  main. 

Il  est  bon  de  s'inspirer  de  ces  faits  quand 
on  est  appelé  à  étudier  les  formes  d'une  espèce, 
autrement  on  se  perd  dans  des  détails  qui  ont 
un  certain  intérêt  pour  des  études  monogra- 
phiques, mais  qui  sont  sans  conclusion  pra- 
tique et  dépourvus  d'intérêt  général  au  point 
de  vue  de  l'avancement  des  sciences. 

H.   L. 


Onothéracées  Japonaises 


Epilobium  cephalostigma.HAUSSK.  Haya- 
shine,  24  août  1894  —  1 35 3  1  —  R.  P.  Urbain 
Faulie  leg. 

Epilobium  nervosum,  boiss,  et  buhse.  — 
Sommet  du  Ganju,  2S  août  1894  —  1 3668  — 
R.  P.  Urbain  Faurie. 

Epilobium     japonicum ,    haussk.    Tosa, 

18  novembre  1893  —  1 1 793  —  R.   P.  Urbain 
Faurie  leg. 

Epilobium  himalayense,  haussk.  — 
Sommet  du  Ganju,  12  août  1890  —  5922  — 
R.  P.  Urbain  Faurieleg. 

Nous  continuons  à  suivre  pour  les  détermi- 
nations Féruditemonographie  de  Haussknecht 
mais  nous  n'acceptons  la  valeur  de  ces  espèces 
que  sous  bénéfice  d'inventaire. 

Trapa  bispinosa.   roxb.   Kochi  ;    marais, 

19  novembre  1893  —  11876  —  R.    P.    Urbain 
Faurie  leg. 

Trapa  bispinosa,  roxb.  var.  incisa  Wall. 
M  irais  de  Shibecha  (Yezo),  27  juin  1890.  — 
■■ —  Uratrawa,  étangs,  25  juillet  i8q3  — 
10:74  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

Trapa  natans.  L.  Sapporo,  3o  août  1888 
—  3064  —  R.  P.  Urbain  Farie  leg. 

Trapa  natans,  L.  var.  incisa,  var.  nov.  Se 
distingue  du  type  par  ses  feuilles  incisées  et 
non  simplement  dentées.  Est  au  7'.  natans  ce 
que  la  variété  incisa  Wall  est  au   T.   bispinosa 


Roxb,   Akita,    6   septembre    1894 —  1 J777  — 
R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

H.    LÉVEILLÉ. 

(A  suivre) 


Un  cas  tèratologique 

M.  Ed.  Rommé,  de  Sougé-le-Ganelon  (Sar- 
the),  nous  adressait  le  3o  avril  dernier  de 
curieux  échantillons  de  Senecio  vulgaris  L. 
récoltés  dans  les  champs  à  St-Léonard-des- 
Bois,  près  le  village  de  la  Bruyère,  où  notre 
correspondant  a  pu  en  observer  une  grande 
quantité. 

Ces  échantillons  sont  remarquables  par  la 
couleur  blanchâtre  et  lactée  de  toute  la  plante 
et  aussi  par  la  grosseur  des  capitules  dont  les 
ravons  sont  doublés. 

Nous  n'avons  trouvé  nulle  part  le  signale- 
ment de  cette  forme  qui  résulte, croyons-nous, 
d'un  cas  tèratologique  qui  a  déterminé,  outre 
l'albinisme  de  la  plante  sur  laquelle  tranchent 
vivement  les  extrémitésnoiràtres  des  bractées, 
un  accroissement  anormal  des  capitules.  Aussi 
proposons-nous  pour  cette  forme  le  nom  de 
teratoleucos. 

Hector  Léveillé. 


Not9  sur  la  station  du  "Trapa  natans"  L. 
à  Voré.  près  Rémalard   Orne 

Ue  Trapa  natans,  appelé  vulgairement  dans 
le  Centre  et  l'Ouest  de  la  France  châtaigne 
d'eau,  marron  cornu,  à  cause  de  la  forme  et  de 
la  saveur  de  son  fruit,  est  une  espèce  de  l'Eu- 
rope tempérée,  qui,  dans  notre  région,  ne  dé- 
passe pas  les  collines  de  Normandie.  Commune 
en  Maine-et-Loire,  encore  assez  répandue  aux 
environs  de  Chàteau-Gontier ,  de  la  Flèche 
et  de  Saint-Calais,  elle  devient  rare  au-desssus 
du  parallèle  du  Mans.  M.  Gillet  l'a  recueillie 
non  loin  d'Alençon,  mais  dans  la  Mayenne,  à 
l'étang  de  La   Poôté. 

La  seule  localité  normande  du  T.  natans 
connue  jusqu'à  ce  jour  était  l'étang  de  Beslais, 
à  Saint-Siméon,  sur  la  limite  de  l'Orne  et  de 
la  Mavenne.  Je  viens  d'en  découvrir  une  se- 
conde': c'est  la  pièce  d'eau  du  parc  de  Voré, 
près  Rémalard.  à  3  ou  400  mètres  au-dessous 
du  château  ;  le  T.  natans  d'un  côté,  le  Poly- 
gonum  amphibium  de  l'autre,  en  couvre  en- 
tièrement la  surface. 

J'aurai  bientôt  l'occasion  de  donner  une 
description  détaillée  de  la  végétation  du  parc, 
de  ses  arbres   magnifiques    que    j'ai  visités  le 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


125 


21  juillet  dernier  avec  la  Socie'té  d'horticul- 
ture de  l'Orne  ;  niais  tout  d'abord  j'ai  cru  devoir 
signaler  cette  nouvelle  localité  du  T.  natans 
qui  est  une  de  nos  plantes  les  plus  rares  et 
encore  inconnue  dans  l'arrondissement  de 
Mortagne. 
Alençon,  23  Juillet  1S96. 

A.-L.  Letacq. 


Le  genre  a  Rosa  »  de  la  flore  agenaise 

{Suite) 

Haies,  aux  bords  des  chemins,  autour  du  vil- 
lage de  Brax,  près  d'Agen.  (O.  Debx.). 

Obs.  L'Ami  dont  il  est  question  ici,  n'est 
autre  que  l'auteur  de  la  découverte  de  ce 
rosier  aux  environs  d'Agen.  Je  saisis  cette 
occasion,  pour  témoigner  de  nouveau  à 
M.  Gandoger  mes  plus  sincères  remercie- 
ments, bien  motivés  d'ailleurs  par  cette  gra- 
cieuse dédicace  de  sa  part. 

R.  prostrata  DC.  Cat.  hort.  Monsp.,  108 
(  1 S 1 3 )  ;  Déségl.  Cat.  rais.  Ros.  Eur.  loc.  cit., 
210;  Garroute  apud  Soc.  Daup.  pi.  exsic, 
n°  1 1 5  (1874);  R.  arvensis  var.  prostrata  Ser. 
in  DC.  Prod.  II,  597;  R.  sempervirens  var. 
prostrata  Desvaux  Journ.  bot.  II,  p.  n3  (  1 8 1 3). 

—  Tiges  couchées  sur  le  sol;  folioles  assez 
petites,  ovales-aiguës,  persistantes,  glabres  ; 
calice  à  divisions  un  peu  pinnatifides,  glandu- 
leuses ;  réceptacle  ovoïde;  styles  glabres, 
longs,  non  soudés  en  colonne  ;  fruit  d'un 
rouge  vif,  ovoïde-oblong.  —  Lieux  secs,  bords 
des  bois  ;  Cambes ,  au  bois  de  Darel  (O. 
Debx.),  près  du  château  d'Arasse  (Ab.  Garr., 
Ch.   Duff.)  ;  landes  sèches  à  Sos  (A.   Capg.). 

—  Com.  dans  le  midi  de  la  France,  à  Mont- 
pellier, Perpignan  ;  rare  dans  l'Ouest  (Fouc); 
se  retrouve  dans  la  Corse,  l'Espagne,  l'Italie, 
l'Algérie,  etc. 

(A  suivre).  O.  Debeaux. 


Revue  des  Sociétés  Savantes 

ACADÉMIE   DES  SCIENCES   DE   PARIS 

Séance  du  26  mai  1896  (Suite).  —  Sur  une 
nouvelle  oxydase  ou  ferment  soluble  oxydant  d'ori- 
gine végétale.  G.  Bertrand.  —  La  coloration  rouge, 
puis  noire,  que  prend  le  suc  de  betteraves  par  son 
contact  avec  l'air  est  due  à  l'oxydation  de  la  tyro- 
sine  sous  l'influence  d'un  ferment  soluble.  C'est  à 
cette  même  cause  qu'il  faut  attribuer  également  la 
coloration  d'autres  sucs  végétaux,  comme  ceux  des 
tubercules  de  dahlia  ou  de  pomme  de  terre,  du 
Russula  nigricans  Bull,  etc.  M.  Bertrand,  dont  on 
connaît  les  travaux  de  recherches  sur  les  ferments 
oxydants    végétaux,    notamment  sur  la    laccase,  a 


pensé,  selon  toute  probabilité,  que  la  tyrosine  était 
accompagnée  d'un  oxydant  particulier  qu'il  a 
appelé  tyrosinase.  Ce  ferment  existe  non  seulement 
chez  le  Dahlia,  la  Betterave,  etc.,  mais  encore  chez 
plusieurs  champignons  dépourvus  de  tyrosine,  tels 
que  les  Russula.  Des  expériences  ont  établi  en 
effet  :  1°  que  le  noircissement  de  la  tyrosine  est  dû 
à  une  oxydase,  et  2°  que  cette  oxydase  ditfère  de 
celle  de  l'arbre  à  laque  (laccase).  Cette  dernière 
n'est  donc  pas  le  seul  ferment  oxydant  soluble  qui 
existe  chez  les  végétaux;  mais  elle  doit  être  regar- 
dée, au  contraire,  comme  le  type  d'une  série  de 
substances  analogues.  C'est  pour  ce  motif  que  M. 
Bertrand  a  adopté  le  nom  générique  d'oxydases 
pour  désigner  ces  substances.  —  Sur  quelques  bac- 
téries dévoniennes.  B.  Renault.  —  L'étude  d'une 
section  transversale  d'un  bois  À\Aporoxylon  primi- 
genium  provenant  des  préparations  de  la  collection 
Unger  acquises  pour  le  Muséum,  a  permis  à  l'au- 
teur de  constater,  à  la  place  occupée  primitivement 
par  les  parois  des  trachéides,  un  grand  nombre  de 
corps  sphériques  teintés  de  rouge  mesurant,  quand 
ils  ne  sont  pas  déformés,  2  |A,  2  à  3  |jl.  Il  a  donné 
le  nom  de  Micrococcus  devonicus  A  a  cette  espèce 
qui  avait  pour  fonction  de  détruire  les  couches 
dépaississement.  Sur  d'autres  préparations  on  dis- 
tingue fréquemment  d'autres  corps  sphériques 
plus  petits)  mesurant  o  [A  5  à  1  [J-,  rouges  ou  noirs 
disséminés  sur  l'épaisseur  des  parois  des  trachéi- 
des, ou  disposés  sur  la  tranche  des  membranes 
moyennes.  Il  a  reçu  le  nom  de  Microccus  devoni- 
cus B;  sa  fonction  était  de  détruire  les  membranes 
moyennes. 


Bibliographie 

Histoire  des  Magnoliacées,  par  Paul  Par- 
mentier.  1896.  Nous  voudrions  avoir  plus  d'espace 
pour  rendre  compte  de  celte  consciencieuse  mono- 
graphie d'un  anatomisle  de  grand  talent.  Toute 
fois,  ainsi  que  le  dit  M.  Julien  Vesque  dans  la 
préface  de  cette  remarquable  étude,  M.  Parmen- 
tier  n'est  pas  exclusif  et  c'est  de  l'anatomie  et  de 
la  morphologie  également  consultées  et  comparées 
entre  elles  qu'il  dégage  ses  conclusions.  Il  range 
autour  d'une  espèce  ou  d'un  groupe  d'espèces 
affines  constituant  en  groupe  nodal  les  diverses 
espèces  qui  s'y  rattachent  par  leurs  caractères 
morphologiques.  Il  arrive  ensuite  à  dresser  l'arbre 
généalogique  des  espèces  d'un  genre  et  à  repré- 
senter nettement  ainsi  les  affinités  ou  les  diffé- 
renciations des  divers  types  spécifiques. 

Voici  le  plan  suivi  par  l'auteur  dans  son  tra- 
vail, plan  qui  permettra  d'apprécier  toute  l'éten- 
due de  cet  important  mémoire  : 

Première  Partie:  i°  Distribution  géographique 
des  Magnoliacées  avec  carte.  2.  Synthèse  des 
résultats  :  a)  Caractères  généraux  de  la  famille  ; 
b)  Discussion  de  ces  caractères  :  c)  Caractères  ana- 
tomiques  constants  de  la  famille  ;  d)  Caractères 
anatomiques  de  tribus  et  de  genres  ;  e)  Histoire 
des  tribus  réunies,  déduite  des  caractères  morpho- 
logiques et  anatomiques  combinés  ;  f)  Histoire 
des  tribus  et  de  leurs  genres  respectifs.  3.  Affinités 
delà  famille.  4.  Culture  et  utilité  des  Magnolia- 
cées. 

Deuxième    Partie   :    1.  Analyse  des  espèces   :  al 


[26 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


_»/,,.        ..  ...    idron    i  esp.)  c)  Illi- 

cj,„„  Drimys      16   esp.     e)  Schiçandra 

Kadsura     4    esp.     g)  Canella     1    esp.) 
h)  Cinnamodendron  (1  esp.    i    Cinnamosma  (1  esp. 
2.  Description  1  genres  et  d'une  espèce  cri- 

tique. .  Détermination  morpho-histologique  des 
tribus,  des  genres  et  des  espèces.  M.  Parmentier 
exclut  des  Magnol  iacecs  les  Euptelea  et  Trocho- 
dendronei  constate  les  affinités  qui  existent  entre- 
les  Magnoliacées  et  les  Dillénéacées,  les  Anonacées 
et  lesCalycanthées.  Voici  les  espèces  nouvelles  qu'il 
a  été  amené  à  créer  au  cours  de  son  travail  : 
Magnolia  ovata,  M  glabra,  M.  membranai  1  t, 
M.  keliophila,  M.  xçrophila,  M.  ferruginea, 
M.  echinina,  M.  fasciculata,  M.  intermedia, 
M.  longistyla,  M.  velutina,  M.  philippinensis, 
Talauma  inflata,  T.  javanica,  Michelia  glabra, 
M.  calcuttensis,  Manglietia  pilosa,  Drimys  xero- 
phila,  D.  Muelleri,  D.  vascularis,  Schiçandra  ova- 
lifolia,  Kadsura  acuminata.  Quatre  planches  met- 
tent sous  les  yeux  les  principaux  détails  anato- 
miques  et  une  carte  donne  la  dispersion  géogra- 
phique des  espèces  à  la  surface  du  globe.  Le  tra- 
vail de  M.  Parmentier  est  un  de  ceux  qui  font 
progresser  la  science  et  font  en   outre   honneur  a 

leur  auteur. 

H.  L. 


Biologiske  Aster  og  Racer  of.  E  Rostrup 
(in  Journal  de  botanique  de  Copenhague  1896  . 

Contributions  mycologiques  (VI)  pour 
l'année  [894  par  E.  Rostrup  (loc.  cit). 

Lille  Vildmose  od  dens  Végétation.  O.  G. 
Petersen  (loc.  cit). 

Bornholm  Ka  Hieracier  [Hieracia  Bornhol- 
miensia)  K.  O.  E.  Su  nstrom.    loc.  cit. 

Note  sur  quelques  Urédinées  et  Ustilagi- 
nées  parasites  sur  LES  PLANTES  Cl'L'l  IVFLS. 
Dégâts;  moyens  Je  destruction.  R.  Maire  (in  La 
Presse  Grayloise  1  8g5  , 

Notes  sur  les  Isoetes  du  Centre  de  la 
France;  la  classification  de  la  section  des  Amphi- 
bies et  sur  les  herborisations  de  i8g5  en  Beriy. 
A.  Le  Grand. 

Sur  des  bactériacées  de  la  pomme  de 
terre,  par  M.  E.  Roze. 

Sur  une  nouvelle  bactériacée  de  la 
pomme  de  terre  par  M.  E.  Roze. 

Critical  Notes  ou  certain  Violets.  —  Stu- 
dies  in  the  Compositae.  New  or  notewor- 
thy  species.  —  XVI.  En.  L.  Greene  (in  Tilto- 
nia  June  1896  . 

Economie  botany  of  southeastern  Alaska 
by  M.  W.  Gorm  in    loc.  cit.} 

La  cause  première  de  la  maladie  de  la 
gale  de  la  pomme  de  terre  [Potato  Scab)  des 
Américains  par  M.  E.  Roze. 

Le  parasite  de  l'Ecaillé  Martre.  A.  Giard 
(in  Revue  de  viticulture). 


Informations. 

S-v  Les  fils  d'Emu. e  Deyrolle,  46,  rue  du  Bac, 
Paris,  ont  publié  un  catalogue  des  instruments 
1  les  recherches  des  objets  d'histoire  naturelle 
et  leur  classement  en  collection  (zoologie  —  bota- 
nique —  géologie  —  minéralogie  . 

S->-  M.  E.  Boulier  fils,  3  et  n  boulevard  et  place 


Si  \ndrc  des  Arts,  Paris,  a  publié  un  catalogue 
général  d'objets  d'histoire  naturelle. 

—  >■  A  partir  du  1"  octobre  nous  supprimerons 
dans  /.c  Monde  des  Plantes  la  Revue  des  Sociétés 
savantes  et  la  Revue  des  Revies  pour  donner  une 
plus  large  place  aux  articles    originaux   et  inédits. 

Comme  bibliographie  nous  ne  donnerons  que 
les  titres  des  ouvrages  dignes  d'être  signalés  avec 
le  nom  .le  l'éditeur  et  le  prix.  Nous  ne  donnerons 

'  ilyses  que  dans  les  cas  exceptionnels  lorsque 
l'ouvrage  sera  de  nature  à  laire  avancer  la  science 
ou  a  fournir  des  méthodes  nouvelles  d'obser- 
vation ou  d'expérimentation. 

-  >-  Le  tome  III  de  la  Florede  France  deRouy  et 
aud    vient  de    paraître.    Prix  :  ô    francs.    En 

vente  chez  les  auteurs,  41,  rue  Parmentier,  à 
Asnières  Seine'i  ou  au  Jardin  botanique  de  la 
marine  à  Rochefort    Charente-Inférieure). 

-»  La  Société Linnéenne  de  Pans  nous  informe 
par  une  lettre  en  date  du  10  juillet  qu'à  la  suitedu 
décès  de  son  regretté  et  savant  Président  Bâillon, 
elle  a  continué  ses  séances  et  se  propose  de  con- 
tinuer la  publication  de  ses  travaux.  Toutefois 
elle  a  pris  les  déterminations  suivantes: 

1»  Tous  les  membres  versent  une  cotisation 
annuelle  de  10  francs  et  reçoivent  gratuitement 
toutes  les  publications  de  la  Société. 

2°  Les  frais  d'insertion  au  Bulletin  des  notes  et 
mémoires  présentés  en  séance  restent  à  la  charge 
des  auteurs  et  sont  fixés  à  1  f.  10  la  ligne.  Ce 
compte  est  réglé  tous  les  trimestres  par  les  soins 
du  Trésorier. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du    i"   au    3o  Juillet. 

De  la  part  de  LM.  A  Le  Grand  I  broch.)  ;  E. 
Roze  (2  broch.)  ;  Alt.  Giard  i  broch.)  ;  Paul  Par- 
mentier (1  vol.,  2  broch.,  :  William  Trelease 
i  vol.)  ;  Lester  F.  Ward  i  broch.)  :  D.  Clos  i 
broch.);  Alfred  Chabert(i  broch.);  Lester  Franck 
Vard  (i  vol.  ,1  ;  V.  J.  Beal  (1  broch.). 


Mouvement  de  l'Herbier. 

Du  R.  P.  L.  Sodiro,  de  Quito  (Equateur,  un  su- 
perbe envoi  d'Onothéracées  équatoriennes  appar- 
tenant surtout  aux  genres  Jussieua,  Onothera, 
Fuchsia.  Du  Baron  F.  von  Mueller,  plusieurs  cen- 
taines d'échantillons  du  rare  Leptorynchos  tenui- 
Joints.  F.  V.  M.,  rcueilli  en  1896,  a  Port-Philip, 
pai  Ch.  French.  jun.  Du  H.  P.  Faurie  une  cin- 
quantaine d'échantillons  d'espèces  japonaises  ap- 
partenant aux  genres  Drosera,  Hippuris,  Callitri- 
clic.  Myriophyllum,  Haloragis,  Ammama.your  la 
détermination.  De  M.  Carlos  E.  Porter,  de  Val- 
paraiso  (Chili  .  un  envoi  fort  intéressant  de  Cryp- 
togameset  Phanérogames  delà  région  qu'il  habite 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du   <.  Monde  des  Plantes  ». 
H.  LÉVEILLÉ 


TABLE    DES    MATIÈRES 


29 


-H 

*7 


Abricotier  géant,  M.  Capoduro 

Académie  Internationale  de  géographie 

botanique,  1,  i5,  a5,  33,  49,  bj,  65,  76,  91, 
Albumine  active,  substance  de  réserve  dans 

les  végétaux,  V.  L 

Alcaloïdes  des  Séneçons,  V.  L 


B 


Besoins   de  la  nomenclature  botanique,  Dr 

OttO    KUNTZE 

Bibliographies,  7,  24,    3o,  47,  55,    63,  71, 

87,  96,  102,    1 12, 


Cas  tératologique,  H.  Léveillé 124 

Contribution    à    la    Flore    de    la   Sarthe, 

simple  indication  en    vue    de    recherches 

futures,    BONHOM-MET 26 

Contributions  à  la  More  cryptogamique  de 

la  Sarthe,   V.   Jamin Si 

Contributions    à   la  tlore   de  la    Mayenne, 

H.    Léveillé  2,   17 

Contributions  à  la  flore  de  l'Inde  française, 

H.    LÉVEILLÉ I,     l5 

Curieuse  suppliance,  H.    Léveillé 92 


Emploi  populaire  des  plantes  sauvages  en 

Savoie 

Espèces    nouvelles  ou  très  rares    pour  la 

Mayenne 26 

Espèces    peu  communes     pour    la      Ma- 
yenne, Joseph   Daniel 35 

Espèces    rares   pour    la   Mayenne,  Joseph 

Daniel 35 

Esprit    de    routine    dans  les   campagnes, 

M.  Capoduro 44 

Essai  d'inoculation  des  bactéries  des  légu- 
mineuses  aux    graminées,    P.    V.    L10- 

tard •  •  ■  ■  :  6 

Essai  d'un  catalogue  critique  des  espèces 
végétales  qui  croissent  dans  les  éta- 
blissements   de     l'Inde     française,    H. 

Léveillé i;'3 

Essai  sur  la  flore  des  rochers  et  des  grottes 

de  la  Seine-inférieure,  Ed.  Spalikowski.  18 

Evolution  de    l'organisme    muscique,    A. 

Acloque 6,  45,  52,  78 

Evonymusleucocarpos  dans  les  Deux-Sèvres.  65 

Excursions    dans  le    département    de     la 
Mayenne,  E.  Monguillon 2j 


Exsicata  Uredinearum  et  Ustilaginearum 
Galliae  orientalis 

F 

Fécondation  artificielle  de  la  Vigne  et  Mil- 
lerandage 

Flore  bryologique  des  environs  de  Borne, 
P.   V,  Liotard 

Forme  nouvelle  d'Aspidium  Filix-mas,  H. 
Léveillé 


36 
66 


Genre  Rosa  de  la  flore  agenaise,  Debeaux    60,    io5 

Greffe  bout  à  bout,  V.  L , 3g 

Greffe  (la)    depuis   l'antiquité    jusqu'à    nos 

jours,  L.  Daniel 73,  89,  106,  Il3 

Greffe  des  châtaigniers,  Menault 121 


H 


Herbier  de  l'Académie,  H.  Léveillé 

Herborisation    au     mont    Besillon      (Var), 

M .  Capoduro 

Herborisations  mayennaises,  H.  Léveillé. 
Herborisations  mayennaises,   L    Mercier.. 

Herborisations   saithoises 

Hommage  mérité 


49 

20 
108 
16 
18 
65 


58 
38 


I 


Importante  variété  du  Jussieua  repens, 
H.  Léveillé 

Influence  de  la  sélection  de  l'épi  et  du 
grain  dans  une  même  variété  de  Blé 

Influence  du  sol  sur  les  plantes  indigènes, 
H.  L • 

Influence  exercée  par  divers  agents  chimi- 
ques sur  la  germination,  P.  V.  Liotard.  . 


Localités  nouvelles  pour  la   flore    de   Nor- 
mandie   6 

M 

Maurice  Willkomra :3 

Miellée Oo 

N 

Nielle  des  blés,  P.  V.  Liotard 26 

Nomenclature  botanique 9>  69 


[28 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Noms  vulgaires  des  plantes 63,  70,  121 

Note  sur  l'a  dispersion  du  Polypopium  Phc- 
gopteris  aux  environs  de  Domlront, 
Lktu:.j 3o 

Note  sur  la  station  du  Trapa  natans  à  Voré, 
Letacq '  24 

Note  sur  le  Sideritis  scordioides,  M.  Capo- 

DURO S: 

Note  surquelqucs  mousses  des  enviions  du 

Puy,  P.  V.  Liotard 109 

Notre  svmhole,  H.   Léveillé 107 

Nouveau   champignon    des    racines    de   la 

\  igné,  V.  L....' •••■  43 

Nouveau  champignon   parasite  de  la  Vigne  b-j 

Nouvelle  découverte  à  l'Institut   Pasteur...  5i 

Nouvelle   maladie   de   la  Pomme  de  terre, 

V.  L 20 

Nouvelle  station  du  Pin  Laricioen  France, 

dans  le  Gard,  G.  Fabre 83 

O 

Onagrariées     des     Deux-Sèvres     et    de     la 

Vienne.  B.  Souche 77 

Onograriées   équatoriennes,    L.  Sodiro....         120 
Onothéracées   de  la    vallée    de  la  Garonne, 

O.  Debeaux 4')  5i 

Onothéracées  de  Madère,  H.   Léveillé 80 

Onothéracées  françaises  d'après  l'herbier  de 

l'Académie,  H.  Léveillé 97 

Onothéracées  japonaises,  H.  Léveillé 92,124 

Origine  d'un  nom,  H.     L 100 

Ortie  comme  hémostatique  et  cicatrisant...  40 

P 

Pasteur 9 

Photographie  à  travers  les  corps   opaques, 

P.    V.  Liotard 59 

Premier  projet    de   Jardin    pittoresque  en 

France 4 

Présence    de   l'Azolla    caroliniana    dans   la 


Sarthc.  H.   Léveillé 80 

Présence  de  l'F.pilobium  palustre  aux  envi- 
rons de  Vire,  E.  Balle 3q 

R 

Rappel  d'une  note  sur  Madagascar,  extraite 
des  Œuvres  complètes  du  philosophe  et 
naturaliste  Bonnet,  de  Genève 76 

Recherches  sur  les  Epilobes  de  France,  par 
M.   Parmentier,  Dr  X.  Gii.lot q3,  99 

Remarques  sur  quelques  plantes  peu  com- 
munes du  nord  de  la  Sarthe,  H.  Léveillé  16 

Reproduction  sexuelle  des  Basidiomycètes, 
A.   A 3 

Revue  des  Revues,  6,  23,  46,  54,  62,  86,  101,    112 

Revue  des  Sociétés  savantes,    6,  46,  53,  62, 

71,    84.  toi,  I  10,  125 


Solaninedans    les  Pommes  de  terre,  V.  L. 

Succédané  du  café,  Liotard 

Sur  la  miellée,  V.  L 

T 

Théorie  des  ancêtres  communs,  A.  A 

Trois  roses  nouvelles 

V 

Vie  latente  des  graines 

Viola  bicalcarata,   H.  Léveillé 

w 

Willkomm 


122 

122 

60 


36 
53 


4 
92 


«*» 


Le  Mans.  —  Typ.  Ed.  Monnoyer. 


PETITE  FLORE  DE  LA  MAYENNE 

Renfermant  l'analyse  et  la  description  des  plantes  vasculaires 

de  ce  Département 

Avec   l'indication  de  leur  distribution  géographique    à    la    surface    du    Globe 

1  Volume  in-12  de  232  pages 5  francs 

LE  MONDE   DES  PLANTES 


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La  page 100  fr. 

Demi-page 50 

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Huitième  de  page - .    .  iô 

Seizième  de  page 8 

Au  Setyiestre: 
La   moitié  des  prix  précédents  augmentés 
de  10  0/0. 


De  i  à  3  mois  : 

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19,  Rue  Hautefeuille  (près  du  boulevard  Saint-Germain),  à  PARIS 

LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 


Agrégé  des  sciences  naturelles,  professeur  au  lycée  de  Rennes 

En  Vente  : 

Tome  premier,  1  vol.  gr.  in-8  de  775  pages,  illustré  de  960  figures 


12  fr. 


Le  Momie  des  Piaules  est  une  description  méthodique,  fa- 
mille par  famille,  du  règne  végétal.  L'auteur  s'est  attaché  a 
étudier  surtout  les  plantes  qui  croissent  dans  notre  pays,  et, 
parmi  les  plantes  erotiques,  celles  qui  sont  susceptibles 
d'applications  intéressantes.  Le  lecteur  trouvera  dans  cet  ou- 
vrage pour  chaque  famille,  chaque  genre  et  chaque  espèce,  h 
côté  des  caractères  botaniques,  l'indication  de  la  distribution 
géographique  du  groupe  étudié,  en  même  temps  que  l'exposé 
des  nombreux  services  que  peuvent  rendre  les  végétaux  à  la 
médecine,  a  l'alimentation,  à  l'industrie,  à  l'agriculture,  a 
l'horticulture,  a  la  décoration  des  appartements,  etc.  Les  carac- 
tères biologiques,  c'est-à-dire  les  pheuomènefi  intéressants  de 
la  vie  des  plantes,  n'ont  pas  été  oubliés  et  sont  traités  avec  le 
plus  grand  soin. 

Le  plan  adopté  a  le  grand  avantage  ,1e  répondre  à  un 
double  but.  Ceux  qui,  possédant  déjà  les  premiers  éléments  de 
la  botanique.veulent  étudier  dans  une  plante   ses  caractères 


morphologiques,  sa  place  dans  la  classiliration  naturelle  et  ses 
véritables  affinités,  trouveront  une  description  courte  mais 
exacte  de  tous  les  genres.  Ceux  qui,  au  contraire,  désirent 
surtout  connaître  dans  le  règne  végétal  les  avantages  que 
l'homme  peut  en  tirer  pour  son  usage  personnel  et  qui  esti- 
ment avant  tout  dans  une  plante  les  services  qu'elle  peut  ren- 
dre à  l'alimentation  ou  à  l'art  de  guérir,  a  l'industrie  ou  à 
l'embellissement  de  nos  parterres  ou  de  nos  appartements, 
trouveront  dans  cet  ouvrage  l'exposé,  rendu  aussi  attrayant  que 
possible,  des  applications  dont  sunt  susceptibles  les  nombreux 
végétaux  étudiés. 

Tous  ceux  qui  aiment  les  plantes,  et  ils  sont  légion,  peuvent 
donc  lire  ce  livre  avec  plaisir  et  nrolit.  Le  Monde  des  Plantes 
est  d'ailleurs  à  tous  les  points  de  vue  au  courant  des  derniers 
progrès  de  la  science,  et  l'auteur  s'est  inspire  pour  sa  rédaction 
îles  plus  récents  travaux  publiés  en  France  et  a  l'étranger  par 
les  maîtres  incontestés  de  la  botanique. 


VIENT  DE  PARAITRE 


\;inannr)i  des  Botanistes) 

Recueil  des  noms  et  a  Iresses  des  botanistes 

actuellement   vivants'  de   tous  les  pays,  des 

fins  botaniques  et  des  Institutions,  So- 

Publiealions  périodiques  botaniques, 


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Adresse:  Coopérative   BOULOU   (Pyr.-Or.) 

Catalogue  illustre''  gratis  sur  demande. 


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LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 
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Par  M.  l'Abbé  A.  L.  Letacq 
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à  CAEN  (Calvados)  ; 

ou  chez  l'Auteur,  route  du  Mans,  loi,  à  ALENÇON  (Orne). 


LE   BIBLIOPHILE    DU    MAINE 

PARAISSANT  TOUS  LES   MOIS 

Librairie    Auguste    GOUPIL,     2,    quai    Jean     Fouquet,     Laval 
Prix  de  l'abonnement  :  2  fr.  50  par  an 


Librairie  EDMOND  MOWOHIR.  Éditeur 

PLACE    DES  JACOBINS,   12,    LE  MANS   iSarlhe) 

EXPOSITION    UNIVERSELLE  DE  I878  —MÉDAILLE    D'ARGENT 

io   i  ninr   n'UCIlDCC  sclon  ,e  RIT  ROMAIN,  avec    10  gravures  hors  texte,   représentant   les 
LlVnt   U  11  LU  ntO  principales  FÊTES    rie  l'année,   contenant  la    Messe  et  les  cérémonies 
ilu  mariage.  —  Orné  de  81  encadrements  variés,  tirés   en  noir,  extraits  des   anciens  Livres  d'Heures 
imprimés  par  Pjgouchet,  Simon  Vostwb  et   Server,  de  U90  à  1300. 

Ces  encadrements  représentent  les  Sibylcs  annonçant  la  venue  du  Christ,  sa  passion,  sa  mort  et  sa 
résurrection,  les  Vertus  théologales,  les  Sacrements,  diverses  scènes  du   Jugement  dernier  et  la   vie  de 

Job.  —  Un  vol.  in-td  raisin,  br '2  fr. 

Superbe  Cadeau  à  offrir  pour  étreintes,  première  communion  et  mariage 

OUVRAGES   DE    LA    MÊME    COLLECTION 

IMITATION  DE  JÉSUS-CHRIST,    avec  encadrements  du  XV- siècle,  broché 12  fr. 

SOUVENIR  DE  FAMILLE,     recueil  de  prières  pour  les  parents  et  amis  décédés,   avec 

encadrements  du  XV-  sti-elo,  broché 12  Ir. 

PVE  LIURES      DIVERSES 


LE     MONDE     DES     PLANTES 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 


REVUE     MENSUELLE 


ORGANE  DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


dirigé:    par 


Le    Professeur     H.     LÉVEILLÉ 


SECRETAIRE  PERPETUEL  DE  L  ACADEMIE 


TOME  VI 


«  J'ai  vu  Dieu,  j'ai  vu  son  passage 
«  et  ses  traces,  et  je  suis  demeuré  saisi 
«  et  muet  d'admiration.  Gloire,  hon- 
o  neur,  louange  infinie  à  Celui  dont 
u  l'invisible  bras  balance  l'univers  et 
«  en  perpétue  tous  les  êtres.  » 

Linné. 


LE    MANS 

Imprimerie      Edmond      MONNOYER 

12,  Place  des  Jacobins,    12 
1896 


0e  Année  (2e  Série) 


N°  83 


1er  Octobre  1896. 


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DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


~*&? 


<z  cBenedicite   univers*  germinantia    in    ter  va 
c  Domino, 

Dan.,  ch.  ni.  » 


Directeur  :    H.    LÉVEILLÉ 

Rédacteur  en  chef  :  A.  ACLOQUE 


SOMMAIRE    DU    N°    83 

Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Les  Onolhéracées  françaises,  Genre 
Epitcbium,  H.  Léveillé  —  La  Nomenclature  botanique.  —  Contributions  à  la  Flore 
cryptogamique  de  la  Surthe  (1895-1896),  Champignons  [Suite).  —  Botanistes  et  pavsans, 
E.  G.  D'A.—  Un  viola  hybride,  H.  Léveillé.—  Remarques  sur  la  croissance  du  gui 
dans  la  Seine-Inférieure  et  l'Eure,  Ed.  Spalikowski.—  Les  Epilobes  de  Madère,H.  Lé- 
veillé. —  Sur  une  forme  du  Campannla  raptivculiis  L.,  H.  Léveillé.  —  Herborisations 
Sarthoiscs,  1896,  H.  Léveillé.  —  Informations.  —  Bibliographie.  —  Ouvrages  offerts  à 
la  Bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'Herbier. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  ■  Jacobins,   12 


1  896 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 

DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  William  Trelease,    St-Louis 

i  Missouri). 
Secrétaire  perpétuel  ■■  M.   IL    Leveillé,  Le 

Mans  (Sarthe). 

Trésorier  :   M.   Ch.    Le  Gendre,   Limoges 
Hte-  Vienne). 

CONSEIL  DE  L'ACADÉMIE 

MM.   W.    Trelease.   H.    L éveillé,  Ch.  Le 
Gendre,  G.  Rouy,   G.  King,  Treub,  Baron  F. 

VOn  MUEI.LLR. 


COMITE  DE  REDACTION 
du    Monde  des   Plantes 
H.  Leveillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
taire, Rédacteur  en  Chef;  P.  V.  Liotard,  Ré- 
dacteur. 


OFFRES  &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérés  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES    &     DEMANDES 


—  Qu'offre-t-on  d'une  couveuse  artificielle 
ayant  coûté  2  5o  fr.,  etn'ayant  pas  servi?  Tiroirs 
pour  25o  œufs.  Ecrire  :  A.  A.,  3a,  boulevard 
Garibaldi,  Paris. 

—  M.  R.  Maire,  Semécourt.  —  Merci  pour 
votre  article,  qui  passera  prochainement. 

—  Z.  M.  362.— En  effet,  la  Flore  des  Cham- 
pignons de  Costantin  et  Dufour,  excellente  et 
suffisamment  complète  pour  les  Hyménomycè- 
tes,  ne  remplit  plus  pour  les  Ascomycètes  le 
but  qu'on  pourrait  lui  demander.  Nous  nous 
proposons  de  combler,  au  moins  en  partie, 
cette  lacune,  et  de  publier  successivement, 
dans  le  Monde  des  Plantes,  des  tableaux  ana- 
lytiques permettant  d'arriveràla  détermination 
des  Champignons  à  asques.  En  attendant,  vous 
pourriez  consulter  utilement  YEnchiridion 
fungorum  du  Dr  Lucien  Quélet,  chez  Doin,  8, 
Galeries  de  l'Odéon,  Paris.  —Prix  :  lofr. 

—  A.  G.  —  La  Flore  de  France  de  M.  Aclo- 
que coûte  12  fr.  5o  chez  l'éditeur.  Mais  l'au- 
teur fait  aux  personnes  qui  s'adressent  direc- 
tement à  lui  une  remise  appréciable. 

D.  —  Nous  vous  indiquons  :  Anatomie  et 

physiologie  végétales,  par  J.  Guibf.rt,  Victor 
Retaux,  éditeur. 

_  M.  Blanchard,  La  Porte-dc-1'Ile.  —  Je 
vous  remercie  beaucoup  du  spécimen  de  Del- 
phiniunicardiopetalum  que  vous  m'avez  envoyé. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 10  lr. 

_  Étranger,   Colonies 12    >• 

Le  Numéro  :  1  Franc. 

aïs   parlent  tin     1er   Octobre   ou    du 
[or  janvier  de   chaque  an 


Toute   personne  qui  ne    se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Il  y  a,  en  effet,  dans  ma  Flore,  un  certain 
nombre  de  lacunes  ;  et  je  vous  avoue  que  plu- 
sieurs d'entre  elles  sont  voulues.  J'ai  même  un 
regret  à  ce  sujet,  c'est  de  n'avoir  pas  sup- 
primé sans  pitié  quantité  de  formes  qui  n'ont 
une  réalité  spécifique  que  dans  l'imagination 
de  leurs  créateurs.  Telles  de  ces  formes  ne 
sont  parfois  que  de  pures  variations  locales. 

Mais  il  est  des  préjugés  auxquels  il  faut  sa- 
voir sacrifier,  encore  que  la  conscience  vous 
tourmente  d'un  secret  remords.  —  Je  vous 
demande  pardon  de  ne  pas  vous  offrir  une 
solution  à  la  question  que  vons  soulevez  rela- 
tivement à  la  forme  et  à  la  composition  de  la 
corolle.  Mais  l'interprétation  que  j'ai  donnée 
à  différentes  reprises  dans  le  Naturaliste,  dans 
le  Cosmos,  dans  le  Monde  des  Plantes  et  dans 
la  Revue  Rose,  du  processus  évolutif  de  la 
fleur,  ou  plutôt  du  chaton,  dans  les  Renoncu- 
lacées,  me  parait  assez  différente  de  votre  ma- 
nière de  voir  ;  n'étant  pas  d'accord  sur  les  prin- 
cipes, nous  nous  entendrions  difficilement  sur 
les  conséquences.  —  Je  manque  de  la  compé- 
tence nécessaire  pour  vous  indiquer  le  remède 
à  l'imperfection  de  vos  épreuves  photographi- 
ques; mais  je  crois  qu'un  spécialiste  pourra 
facilement  vous  indiquer  ce  remède. 

.4.    Acloque. 


DEPOTS    : 
NEW- YORK 
Ph.  Heinsberger,  18,  First  Avenue. 

LONDON 
Dcjlai    and   <'•",  Forcign  booksellers,  HT,  S..li 

Square. 

PARIS 

J.-B.  Bailmère  et  Fils,  Ifl,  rue  Huulcfeuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    e| 
scientifique,  -i:t,  rue  Racine. 

LAVAL 
.  Goupil,  quai  Jean-Fouquel    Vieux-Ponl 


6°  Annkf.  (2e  Série) 


N°  83 


l"  Octobre   i8r>fi. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

T^evue  Internationale  illustrée  de   'Botanique. 


Aoadémie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Par  décision  en  date  du  29  septembre  1896, 
M.  Maurice  Beaufreton  est  nommé  Membre 
Auxiliaire  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 

William  Trei.ease. 


LES  ONOTHERACEES  FRANÇAISES 

GENRE     EPILOBIUM 

Le  genre  Epilobium  a  été  divisé  en  deux 
grandes  sections.  La  première  comprend  les 
Epilobes  à  souche  vivace,  n'émettant  jamais 
de  rejets  destinés  à  former  de  nouvelles 
plantes.  Les  espèces  de  cette  section  ont  toutes 
leurs  feuilles  ordinairement  éparses  ;  chez 
elles  le  calice  est  profondément  4— partit,  à 
sépales  ouverts  et  divergents  et  à  tube  à  peu 
près  nul;  les  étamines  sont  unisériées, penchées, 
dilatées  à  la  base  ;  le  style  également  penché 
est  presque  toujours  pubescent  à  la  base  ;  son 
stigmate  est  quadrifide  et  à  lobes  réfléchis. 
Les  fleurs  sont  largement  ouvertes.  Cette  sec- 
tion, à  laquelle  on  a  donné  le  nom  de  Chamae 
nerion,  n'est  représentée  chez  nous  en  France 
que  par  deux  espèces  :  E.  neriifolium  nobis 
(E.  spicatum  Lam.);  E.  rosmarinifolium  Jacq. 

La  seconde  section  que  l'on  a  dénommée 
Lysimachion  se  distingue  de  la  première 
parce  que  les  espèces  qu'elle  renferme  ont  la 
souche  annuelle,  mais  se  perpétuant  toutefois 
au  moyen  de  rejets  qui  forment  de  nouvelles 
plantes.  Chez  elles  les  feuilles  inférieures  sont 
opposées  ;  le  calice  4 — fide  a  ses  sépales 
dressés  ou  presque  droits  ;  il  est  presque  cam- 
panule ;  les  étamines  sont  bisériéeset  droites. 
Le  style,  également  droit,  est  glabre  à  la  base  ; 
son  stigmate  est  quadrifide  ou  en  massue. 
Les  fleurs  sontinfundibuliformes.  Lesespèces, 
admises  par   nous,    et  faisant  partie  de  cette 


section,  sont,  pour  la  France:  E.  parviflorum 
Schreb.,  E.  hirsutumL.,E.  montanum  L.,E. 
Irigonum  Schrank.,  E.  roseum  Schreb.,  E.  te- 
tragonum  L.,  E.  palustre  L.,  E.  alpinum.  L. 
La  Flore  de  France  comprend  donc  en  tout 
10  espèces  d'Epilobes.  Bien  que  nous  ayons 
avant  tout  suivi  et  consulté  la  nature,  nous 
n'affirmerions  même  pas  avec  assurance  que 
les  E.  rosmarinifolium  Jaqc  ,  E.  parviftorum 
Schreb.,  E.  trigonum  Schranck,  soient  de  vé- 
ritables espèces  ;  toutefois,  nous  basant  sur 
l'observation  des  faits,  nous  n'avons  pas  en 
main  la  preuve  de  leur  non-valeur  et  jusqu'à 
plus  ample  informé,  nous  admettons  leur  exis- 
tence. 


TABLEAU    DICHOTOMIQUF     DES     ESPÈCES 

j  Fleurs  à  pétales  étalés 2. 

I  Fleurs  infundibuliformes 3. 

1  Feuilles  linéaires E.  rosmarinifolium. 

{  Feuilles  oblongues  lan- 

(      céolées E .  neriifolium . 

Stigmate  quadrifide a. 

Stigmate  indivis  en  massue 6. 

Feuilles  toutes  sessiles  ou  presque  sessiles  5. 

Feui  lies  plus  ou  moins  pétiolées.E.mOHfrtiiimi. 

Feuilles  caulinaires  à  petites 
dents,  fleurs  petites E.  molle. 

Feuilles  caulinaires  amplexi- 
caules;  fleurs  grandes E.    hirsutum. 

Tiges  cylindriques,  dépour- 
vues de  lignes E.  palustre. 

Tiges    anguleuses,   pourvues 

de  lignes  au  moins  au  bas 7. 

Plante  stolonifère 8. 

Plante  non  stolonifère q. 

Graines    papilleuses. .  E.   tetragonum   Var. 

Gilloti. 
Graines   glabres  ....     E.  athelespermum. 

Feu  il  les  sessiles  ou  brièvement  péliolées     10. 
Feuilles  longuement  pétiolées, 
au  moins  les  inférieures...      E.  roseum. 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


Feuilles  3-4  ternées,  rarement 

\     opposées E.trigonum. 

"'    J  FcuilJesalterncs,lesinférieurcs 

f     onoosées E.  tetragonum. 


opposée 


Epilobcs  à  fleurs   à  pétales   étales 

Epilobium    neriifolium 

Synonymie  :  E.  angustifolium  L.    pro  parte, 
E.  spiçatum  Lam. 

Discussion. 

Linné  a  réuni  sous  le  même  nom  YE.  an- 
gustifolium à  feuilles  oblongues  lancéolées  et 
YE.  rosmarinifolium  à  feuilles  linéaires. 
Peut-être  avait-il  raison,  car  il  existe  une 
forme  d'E.  angustifolium  à  feuilles  linéaires 
lancéolées  (/.  stenophylla  d'Hausskneçht)  et 
uneautreforme  d'E.  rosmarinifolium  à  feuilles 
élar"ies  (/.  platyphylla  d'Hausskneçht)  qui 
constituent  deux  formes  intermédiaires. 

Quoiqu'il  en  soit  du  jour  où  l'on  eut  divisé 
YE.  angustifolium  L.  en  deux  espèces  par  la 
distinction  de  YE.  rosmarinifolium  Haenke, 
l'espèce  cessa  de  répondre  à  la  conception 
que  Linné  s'en  était  faite  et  l'appellation  an- 
gustifolium devint  d'autant  plus  un  non  sens 
v  que  YE.  latifolium  L.,  espèce  boréale,  a  les 
feuilles  beaucoup  moins  grandes,  absolu- 
ment parlant,  que  YE.  angustifolium,  et  que 
l'appellation  angustifolium  eût  dû  échoir  à 
'  \'E.  rosmarinifolium. 

D'autre  part,  à  l'heure  actuelle,  les  Flores  ont 
les  unes  conservé  le  nom  d'E. angustifolium  L., 
les  autres  préféré  celui  d'E-  spiçatum  Lam., 
plus  imagé  et  qui  a  l'avantage  de  correspondre 
au  sectionnement  du  type  linéen.  Toutefois 
YE.  rosmarinifolium  mérite  tout  autant  le  nom 
de  spiçatum  que  la  plante  à  laquelle  Larrjark, 
après  d'autres  d'ailleurs,  a  imposé  ce  nom. 
Aussi,  puisque  après  la  divisionde  Yangustifo- 
lium  linnéen  le  nom  de  spiçatum  eût  dû  préva- 
loir, que  d'une  part  il  n'a  pas  prévalu  bien 
qu'antérieur  (1742)  et  que  de  l'autre  il  ne  ca- 
ractérise pas  suffisamment  notre  espèce,  pro- 
posons-nous celui  de  neriifolium  qui  a  d'un 
côté,  l'avantage  de  peindre  bien  la  plante  à  la- 
quelle le  vulgaire  a  donné  d'ailleurs  le  nom 
populaire  de  laurijr  de  Saint-Antoine  et  de  la 
distinguer  nettement  de  ce  qui  n'est  pas  elle, 
et  de  l'autre  aura  peut-être  la  chance  de 
grouper  avec  le  temps  tous  les  botanistes  sur 
un  même  nom,  accord  difficile,  nous  en  con- 
venons, mais  non  pas  impossible. 

Que  devient  alors  la  loi  de  priorité  ?  Grande 
question.  Adhuc  sub  judice  lis  est.  Nous  tom- 


bons sur  un  terrain  brûlant  sur  lequel  MM.  L. 
Jolis  et  Otto  Kuntze  combattent  depuis  long- 
temps. 

L'heure  nous  semble  propice  pour  faire 
connaître  notre  manière  de  voir  en  peu  de 
mots. 

Pour  nous,  en  règle  générale,  la  loi  de  prio- 
rité doit  prévaloir,  mais  comme  il  n'y  a  jamais 
de  règle  générale  sans  exception,  comme  la 
langue  botanique  ne  doit  pas  être  une  langue 
morte  etpartant  immuable,  il  faut  tenir  compte 
d'un  facteur  important,  c'est-à-dire  du  consen- 
tement universel  ou  quasi  universel  des  bota- 
nistes. Or,  quand  un  nom  est  universellement 
admis,  il  doit  être  adopté  jusqu'au  jour  où  un 
nom  nouveau,  soit  par  la  suite  des  temps,  soit 
par  l'autorité  de  son  auteur,  a  prévalu  à  son 
tour.  Toutefois,  il  faut  être  sobre  de  créations, 
sans  quoi  on  assisterait  à  un  bouleversement 
complet  et  regrettable  de  la  nomenclature.  En 
un  mot,  de  même  qu'une  langue  se  modifie 
par  l'usage,  la  nomenclature  botanique  doit, 
a  notre  humble  avis,  pouvoir  se  modifier 
aussi,  les  Sociétés  botaniques  du  globe  et  les 
principaux  botanistes  sanctionnant  de  leur 
autorité  l'usage  qui  tend  à  s'introduire  ou  au 
contraire  le  réprouvant. 

Diagnose. 

Souche  vivace  ;  tige  ronde  ou  auguleuse, 
anguleuse,  droite  ou  ascendante,  simple  ou 
rarement  rameuse,  souvent  rougeâtre,  glabre 
ou  velue  ou  mèmefurfuraeée;  feuilles  éparses, 
paraissant  parfois  opposées  ou  verticiliées, 
sessiles  ou  brièvement  pétiolées,  arrondies  ou 
atténuées  à  la  base,  oblongues-lancéolées  ou 
linéaires-lancéolées,  acuminées  ou  cuspidées, 
parfois  décurrentes  sur  les  pétioles,  à  bords 
roulés  et  assez  souvent  ondulés,  variant  de  1/2 
cent,  à  4  cent,  de  larg.,  longues  de  2  décimè- 
tres et  plus,  denticulées  ou  entières  ;  d'un  vert 
plus  ou  moins  vif  en  dessus,  glauques  en  des- 
sous et  à  nervures  saillantes  ;  les  riorales  dé- 
croissant jusqu'au  sommet,  lancéolées,  linéai- 
res-lancéolées ou  subulées,  réfléchies  ;  épi 
terminal,  multiflore,  pyramidal,  plus  ou  moins 
allongé,  ordinairement  feuillu  à  la  base  et 
pourvu  de  bractées  au  sommet  ;  fleurs  grandes 
et  belles  atteignant  trois  centimètres  de  dia- 
mètre ;  purpurines,  rarement  blanches  ;  péta- 
les obovales,  entiers,  assez  souvent  légèrement 
émarginés,  parfois  ondulés-crénelés  ;  calice  à 
d.ivisipns  linéaires-lancéolées,  élargies,  rou- 
geâtres  extérieurement,  légèrement  pubes- 
centes,  plus  courtes  que  les  pétales,  les  éga- 
lant parfois  ;  étamines  à  filets  convergents, 
dilatés  à  la  base,  déclinés  ;  style  décliné,  pu- 
bescent  vers  sa  base,  rarement  glabre,  dépas- 


LE       MONDE       DES       PLANTES. 


3 


sant  les  étamines  après  l'anthèse,  réfléchi 
ensuite;  capsules  assez  épaisses,  souvent  rou- 
geâtres,  couvertes  d'un  duvet  court  et  serré 
parfois  d'un  blanc  cendré  ;  graines  roussâtres, 
oblongues,  atténuées  aux  deux  extrémités,  ter- 
minées en  pointe  à  la  base,  très  glabres  ; 
aigrette  d'un  blanc  sale. —  Juin-octobre. 

Hab.  —  Bois,  lieux  montueux,  voisinage  des 
carrières,  tranchées  et  remblais  des  chemins 
de  fer.  —  Espèce  indifférente  au  terrain.  Ré- 
pandu dans  presque  toute  la  F'rance  ;  se  réfu- 
gie sur  les  montagnes  dans  le  Midi;  manque 
dans  le  Sud-Ouest. 

Aire  géogr.  —  Europe;  Islande  ;  Asie  occi- 
dentale, Indes,  Sibérie,  Chine,  Japon  ;  Amé- 
rique du  Nord  ;  Madère,   Canaries. 

Bien  que  la  diagnose  précédente  montre  de 
nombreuses  variations  dans  le  type  et  que 
Haussknecht  ait  distingué  dans  sa  Monogra- 
phie (Monographie  der  Gattung  Epilobium) 
plusieurs  formes  de  \'E.  neriifolium,  nous  n'en 
voyons  aucune  assez  importante  et  nous  n'en 
possédons  en  herbier  aucune  assez  saillante 
pour  mériter  d'être  distinguée  comme  variété. 
La  plus  remarquable  serait  la  forme  sténo- 
phylla,  intermédiaire  entre  l'espèce  que  nous 
venons  de  décrire  et  une  des  formes  de  l'es- 
pèce suivante.  Les  feuilles  de  cette  forme, 
larges  seulement  de  5-8  millimètres,  établissent 
une  sorte  de  transition  entre  YE.  neriifo- 
lium et  1-2?.  rosmarinifolium. 


Epilobium   rosmarinifolium  Haenke. 
Synonymie  :  E .  Dodonœi  Vill. 

Discussion. 
Cette  espèce  est  dénommée  par  les  uns 
E.  Dodonœi  Vil.,  par  les  autres  E.  rosma- 
rinifolium Haenke  in  Jacq.  Cette  dernière 
appellation  nous  semble  la  plus  répan- 
due. Bien  que  Haussknecht  ait  adopté  la 
première,  la  seconde  nous  paraît  devoir  pré- 
valoir, d'autant  qu'elle  rend  plus  fidèlement 
l'aspect  de  la  plante  qui  se  différencie  au  pre- 
mier abord  de  l'espèce  précédente  par  ses 
feuilles  ordinairement  linéaires,  parfois  linéai- 
res-lancéolées. 

Diagnose . 

Souche  vivace,  sous-frutescente.  Tige  droite 
ou  ascendante,  subligneuse  à  la  base,  sim- 
ple ou  rameuse,  arrondie,  légèrement  pu- 
bescente,  glabrescente  et  presque  luisante 
à  la  base,  souvent  rougeâtre  ;  feuilles  épar- 
ses,  denses,  rigides  et  assez  épaisses,  li- 
néaires ou  linéaires-lancéolées,  sessiles  ou 
subsessiles,  très  entières  ou  denticulécs,  cal- 
leuses   au  sommet    ou  mucronulées,    souvent 


tachées  de  noir,  longues    de  2-6  centimètres, 
ne  dépassant  pas    5    millimètres,    glabres    ou 
velues    ou    même    blanches-tomenteuses  ;  épi 
terminal  à  inflorescence  lâche,  ordinairement 
allongé,    muni  de   bractées  jusqu'au  sommet  ; 
fleurs  belles,  atteignant  3  centimètres  de  dia- 
mètre ,  d'un  rose  gai,  rarement  blanches  ;  pé- 
tales  oblongs-obovales  ou  elliptiques-oblangs 
(les  2  inférieurs  plus  étroits),  entiers  au  som- 
met, parfois  légèrement  émarginés,  dépassant 
le  calice  ;  calice  à  divisions,  lancéolées-linéai- 
res, rougeàtres,  recouvertes  d'une  pubescence 
courte  et  serrée,  blanchâtre   sur  le    tube;  éta- 
mines  à  filets  d'un  rose  pâle,  à  anthères  d'un 
roux  cendré  ;  style  plus  court  ou  plus  long  que 
les  étamines,  velu  dans  son  tiers  inférieur,  dé- 
cliné après  la  fécondation  ;   stigmate  4-fide,  5 
divisions  d'abord  conniventes  puis  réfléchies  ; 
capsules  blanches-tomenteuses  dans  leur  jeu- 
nesse, rougissant  et  devenant  avec  l'âge  cou- 
vertes   d'une    pubescence    courte    et    serrée  ; 
graines    oblongues,  atténuées  aux  deux  extré- 
mités, longuement  toutefois  à  la  base,  légère- 
ment papilleuses. 
—  Juillet-septembre. 

Hab.  —  Bords  des  torrents  et  des  rivières. 
—  Semble  préférer  le  calcaire  et  particulière- 
ment le  Jurassique.  Est,  midi  et  sud-est  de  la 
France,  remonte  jusque  vers  Clermont-Fer- 
rand. 

Aire  géogr.  —  Europe  Moyenne;  Caucase 
et  Transcaucasie,  Asie  Mineure. 

Haussknecht  fait  avec  raison  de  \'E.  Fleis- 
chéri  Hochst.  une  variété  de  VE.  rosmarinifo- 
lium. Nous  le  suivrons   dans  cette  voie. 

Var.  Fleischeri  Hochst.  Se  distingue  du 
type  par  son  style  de  moitié  plus  court  que 
les  étamines,  pubescent  blanchâtre  jusqu'au 
point  où  il  s'infléchit  et  par  ses  feuilles  plus 
larges  ordinairement. 

Hab.  Régions  granitiques  et  schisteuses  des 
Alpes. 

Deux  formes  : 

a)  stenophylla  à  feuilles  étroitement  linéai- 
res aigiies,  larges  de  1  à  3  millimètres. 

b)  plalyphylla  à  feuilles  élargies  en  leur 
milieu,  obtuses,  larges  de  5-6  millimètres. 
C'est  cette  dernière  forme  qui  établit  une  tran- 
sition entre  E.  neriifolium  et  E.  rosmarinifo- 
lium. Nous  la  possédons  des  Hautes-Alpes  et 
spécialement  du  Mont  Genève. 

Quant  à  la  forme  canescens,  la  seule  inté- 
ressante parmi  les  diverses  formes  de  YE. 
rosmarinifolium,  nous  l'avons  en  herbier  pro- 
venant de  la  région  littorale  du  midi  de  la 
France  :  Nice,  vallon  de  Saint-André;  prove- 
nant  de  l'herbier  Barla. 

(A  Suivre).  H.  Léveillé. 


LE       MONUIi       DES       PLANTES 


La  Nomenclature  botanique 

En  réponse  à  la  lettre  de  M.  Le  Jolis, 
M.  Otto  Kuntze a  adressé  aux  membres  de  la 
Socie'té  botanique  de  France  une  circulaire 
dont  nous  extrayons  ce  qui  suit  : 

«  L'opinion  de  M.  Le  Jolis,  que  la  loi  de 
priorité  ne  doit  pas  être  rétroactive,  est  erro- 
née et  à  rejeter  par  les  arguments  suivants  : 

ii)  Cette  opinion  est  une  contradictio  in 
adjecto. 

2.)  Elle  est  contre  les  articles  60  et  i3  du 
Code  Parisien  ;  ce  dernier  article  dit  claire- 
ment de  commencer  avec  Linné.  La  condition 
dont  il  parle,  était  interprétée  dans  le  com- 
mentaire de  l'art.  i5  du  texte  prépare  pour  les 
Lois  par  Alph.  de  Candolle  (Paris  1867,  V. 
Masson  et  fils)  comme  suit  :  «  Nous  disons  en 
botanique  ;  ainsi  le  même  nom  peut  être  em- 
ployé, selon  nous,  dans  les  2  règnes.  Ceci  est 
contraire  à  l'une  des  règles  de  Linné,  mais  il 
faut  remonter  pour  cette  question  au  principe 
fondamental  (art.  3)  de  toute  nomenclature, 
qui  est  d'éviter  les  erreurs,  les  ambiguïtés,  les 
confusions.  Y  a-t-il  confusion  possible  quand 
un  groupe  de  plantes  est  nommé  comme  un 
groupe  d'animaux  ?  Evidemment  non.  »  La 
commission  et  le  Congrès  éliminèrent  les  2 
mots  en  botanique  parce  qu'ils  étaient  syno- 
nymes avec  de  végétaux  de  l'art.  i5  et  le 
rédacteur  des  Lois,  Alph.  de  Candolle,  élimina 
en  conséquence  le  commentaire  des  mots  en 
botanique.  On  connaît,  par  suite,  l'interpré- 
tation exacte  de  l'art.  i5,  et  de  la  condition, 
dont  personne  ne  doutait  publiquement,  sinon 
M.  Le  Jolis  et  3  ou  4  de  ses  imitateurs. 

La  prétention  de  M.  Le  Jolis,  partagée 
maintenant  par  M.  Malinvaud,  que  la  loi  de 
priorité  ne  doit  pas  être  la  base  du  Code  Pari- 
sien, est  aussi  en  contradiction  avec  les  Actes 
du  Congrès  de  1867,  p.  177-178,  où  Alph.  de 
Candolle  disait  de  la  Commission  des  Lois  : 
«  Nous  avons  eu  la  satisfaction  de  nous  trouver 
d'accord  sur  la  grande  majorité  des  articles, 
et,  ce  qui  est  plus  important,  sur  les  principes 
fondamentaux  en  pareille  matière,  notamment 
sur  la  loi  de  priorité,  qui  est  la  base  la  plus 
solide  de  toute  nomenclature.  »  En  effet,  si  on 
se  reporte  à  la  page-  188  des  Actes  du  Congrès, 
on  voit  que  l'art.  i5  a  été  adopte  sans  qu'au- 
cun membre  ait  demandé  une  restriction 
quelconque  à  l'application  de  cet  article  fonda- 
mental. Alph.  de  Candolle,  qui  connaissait 
bien  l'esprit  de  la  Loi,  puisqu'il  en  était  le 
père,  a  constaté  avec  une  vive  satisfaction 
(Nouv.  Remarques,  p.  3  et  4),  que  les  membres 
du  Congrès  géologique  international,  réunis  à 


Bologne  en  1S81,  ont  unanimement  admis  que 
«  la  Loi  de  priorité  est  le  vrai  fondement  de 
la  nomenclature,  et  que  pour  lui  donner  plus 
de  force,  il  est  nécessaire  de  supprimer  les 
exceptions  et  dérogations  à  cette  Loi  ».  En 
outre,  le  Code  Parisien,  dans  l'art.  <">o  (1),  qui 
est  obligatoire,  exige  rigoureusement  de  re- 
jeter tous  les  noms  appliqués  pour  des'  noms 
antérieurs  valables . 


Contributions   à    la  Flore  cryptogamique 
de  la  Sarthe    1895-1896) 

CHAmpiGi\01VS 

(Suite) 

Lentinus  tigrinus  B.  Lentine  tigré.  — 
Thoiré-sur-Dinan  :  tronc  de  pommier  à  la  Pe- 
tite Brosse,  10  août. 

Pholiota  adiposa  Fr.  Pholiote  adipeux.  — 
Saint-Yinccr.t-du-Lorouer  :  en  touffe  sur  un 
tronc  de  hêtre,  21  octobre. 

Pholiota  squarrosa  M'ùll.  Pholiote  écaiU 
leu.v.  —  Saint-Pierre-du-Lorouer  :  dans  la 
forêt,  en  groupe  au  pied  des  arbres,  19  octobre. 

Pholiota  Paxillus  Fr.  Pholiote  Paxillus. 
—  Thoiré-sur-Dinan  :  dans  une  allée  de  la 
forêt,  en  groupe  sur  une  souche  enterrée,  icr 
novembre. 

Pholiota  mutabilis  Sch.  Pholiote  chan- 
geant.—  Forêt  de  Bercé,  sur  une  souche,  au- 
dessus  de  la  Vallée  Noire,  14  novembre.  Très 
bon. 

Cortinarius  salor  Fr.  Cortinaire  couleur 
de  mer.  —  Thoiré-sur-Dinan  :  dans  la  forêt, 
3  novembre. 

Gcrtinarius  elatior  Pers.  Cortinaire  éle- 
vée. —  Thoiré-sur-Dinan  :  dans  la  forêt,  14 
novembre. 

Hebeloma  crustuliniforme,  B.  Yar. 
minor.  Hebelome  é chaude.  —  Jupilles  :  bois 
en  pin  silvestre  de  la  Pilletière,  i°r  novembre. 

Psalliota  arvensis  Sch  Psalliote  des 
jachères. —  Pelouseset  prés.  Trouvé  un  exem- 
plaire de  32  centimètres  de  diamètre,  venu 
dans  un  endroit  chargé  de  matière  fécale, 
1  5  juillet.  Très  bon. 

Psalliota   campestris    L.    "Psalliote   des 


1.  Là  on  peut  aussi  lire  que  la  Société  bota- 
nique de  France  est  déjà  une  fois  intervenue  pour 
sauver  le  Code  Parisien  d'un  grand  péril  ;  niais 
aujourd'hui  les  périls  soin  plus  grands  par  le 
«Comité  de  Merlin  »  anarcliistiqueet  par  deux  régies 
particulières  des  Américains.  Ces  deux  règles  de 
Britton  et  Greenc  causeraient  le  changement  d'à 
peu  pies    jGooij    il'  nu  s 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


champs.  —  Jardins.  Sur  les  vieilles  couches. 
Tout  l'été.  Délicieux. 

Hypholomahydrophilum  B.  Hypholome 
humide.  —  Jupilles  :  en  touffes  sur  les  vieux 
troncs   et  racines  en  de'composition,  octobre. 

Hypholoma  fasciculare  Huds.  Hypho- 
lome en  touffes. —  Partout  sur  les  couches  en 
décomposition,  octobre-novembre. 

Panaeolus  fumiputris  B.  Panœole  du  fu- 
mier. —  Sur  le  crottin  de  cheval,  16  novembre. 

Daedalea  biennis  B.  Dédalée  bisannuelle. 

—  Saint-Pierre-du-Lorouer  :  allée  verte  de  la 
forêt,  près  le  rond  du  Guignier. 

Daedalea  quercina  L.  Dédalée  du  chêne. 

—  Saint-Pierre-du-Lorouer  :  roues  et  pieux 
en  chêne  de  la  Vallée  Noire. 

Trametes  rubescens  A.  et  S.  Tramèles 
rougeâtre.  —  Sur  les  arbres  de  la  forêt  de 
Bercé. 

Polyporus  sulphureus  B. Polypore soufré . 

—  Thoiré-sur-Dinan  :  à  la  Pilletière,  tronc  de 
poirier  et  dans  la  forêt,  tronc  de  chêne,  août- 
septembre. 

Polyporus  ignarius  L.  Polypore  allume 
feu.  —  Tronc  de  chêne  dans   la   forêt.   Toute 
l'année. 

Polyporus  hispidus  B.  'Polypore  très 
poilu.  —  Sur  vieux  pommier  et  branche  de 
noyer. 

Boletus  luteus  L.  Bolet  jaune.  —  Jupilles  : 
bois  de  pin  silvestre,  près  de  la  Croix-Cham- 
beau  et  à  la  Pilletière,  i«'  novembre.  d4sse^ 
bon  mais  un  peu  fade . 

Boletus  edulis  B.  Bolet  comestible. —  Vulg. 
Cèpe.  —  Commun  dans  la  forêt,  octobre-no- 
vembre. (.4  suivre). 

Victor  Jamin. 


Botanistes  et  Paysans 

Les  botanistes  sont  quelquefois  exposés 
dans  leurs  herborisations  aux  insultes  et  même 
aux  attaques  de  paysans  brutaux,  trop  jaloux 
de  leurs  droits  de  propriétaires. 

Tout  botaniste  un  peu  vétéran  peut  se  remé- 
morer quelques  faits  analogues  aux  suivants. 

Herborisant,  en  i852,  dans  la  vallée  de 
Royat,  avec  le  professeur  Henri  Lecoq,  nous 
fùmespoursuivis  par  un  indigène  et  menacésde 
sa  bêche  pour  récolte  d'une  sauge  sur  le  bord 
de  son  pré. 

En  1860,  un  petit  groupe  de  botanistes  dont 
je  faisais  parti,  fut  épié  et  suivi  à  la  piste  à  tra- 
vers guérets  et  chemins  creux,  pendant  plus 
de  trois  kilomètres,  par  des  habitants  du  pays  : 
nous  fûmes  ensuite  interrogés  ;  nous  avions 
passé,  sans  le  savoir,  à  proximité  d'un  village 


où  plusieurs  incendies  attribués  à  la  malveil- 
lance avaient  eu  lieu.  Nombreux  sont  les  natu- 
ralistes qui,  pendant  et  après  l'année  terrible, 
furent  arrêtés  comme  espions  et  obligés  de 
montrer  patte  blanche  aux  autorités  locales. 

11  y  a  quelques  années,  explorant  près 
d'Ussel  un  sol  tourbeux  et  m'étant  approché 
d'un  défrichement  récent,  pendant  que  j'ad- 
mirais de  belles  touffes  de  Trifolium  incar- 
matum,  je  fus  invectivé  par  un  vieux  paysan, 
type  de  l'Homme  primitif,  à  la  longue  et  inculte 
barbe.  Comme  sur  son  injonction,  je  franchis- 
sais la  haie  de  son  petit  clos,  je  fus  frappé 
traîtreusement  d'un  coup  de  bâton.  Ayant  en 
mains  un  redoutable  piolet,  j'eusse  pu  facile- 
ment me  venger  de  cette  attaque  ;  j'ai  pensé 
qu'il  était  plus  sage  d'abandonner  le  champ 
de  bataille  à  ce  sénile  et  irresponsable 
ennemi. 

Le  29  juin  dernier,  venant  du  Mont  d'Or  et 
a  r  rivé  à  la  gare  de  Laqu  eu  il  le  peu  avant  le  départ 
du  train  pour  Ussel,  je  voulus  chercher  dans 
un  champ  voisin  un  Sclcranthus,  à  forme 
intéressante^  En  m'approchant  de  ce  champ, 
je  reconnus  qu'il  était  clos  par  une  ronce  arti- 
ficielle ;  pressé  de  retourner  à  la  gare,  je  suivis 
la  lisière  du  champ  et  d'une  pièce  de  pommes 
de  terre  que  piochaient  deux  femmes  et  deux 
hommes.  L'un  d'eux  courut  à  ma  rencontre 
tenant  en  main  son  fessou  et  en  termes  d«;s  plus 
grossiers  m'enjoignit  de  revenir  sur  mes  pas  ; 
n'ayantpu  en  quelques  mots  depolitessecalmer 
la  violence  de  ce  furieux,  je  dus  lui  obéir. 
C'était  un  homme  jeune  et  vigoureux  ;  il  me 
suivit  quelques  instants  armé  de  son  outil  de 
travail  et  me  forçant  à  me  tenir  sur  mes 
gardes.  Obligé  de  faire  un  détour,  je  n'arrivai 
en  gare  qu'au  moment  où  le  train  allait  partir, 
ayant  pu  cependant  porter  plainte  au  gen- 
darme de  service  de  la  violence  que  j'avais 
subie. 

Il  convient  au  botaniste  d'éviter  de  pareilles 
rencontres,  le  plus  souvent  le  paysan,  quoique 
défiant  de  nature,  est  de  bonne  composition,  il 
cause  volontiers  et  se  montre  curieux  de  ce 
que  vous  pouvez  bien  chercher  ;  mais  il  se 
rencontre  parfois  des  grincheux  et  des  vio- 
lents avec  lesquels  tout  discours  est  peine 
perdue.  Contre  de  pareilles  brutes  il  est  pru- 
dent d'être  muni  d'une  arme  défensive  pour  se 
protéger  de  leur  attaque,  comme  de  la  dent 
d'un  mauvais   chien. 

E.  G.  d'A. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Un  Viola  hybride 

Récemment,  au  cours  d'une  visite  chez  un 
ancien  botaniste  sarthois,  j'ai  eu  occasion  de 
parcourir  son  jardin,  un  vrai  petit  jardin  bota- 
nique, où  bon  nombre  d'espèces  rares  indi- 
gènes ont  trouve  place.  Je  tenais  précisément 
à  voir  entre  autres  plantes  le  Violalactea,  Sm. 
V.  lancifolia  Thore).  Je  remarquai,  en  effet, 
cette  espèce  reconnaissable  à  ses  feuilles 
en  fer  de  lance.  Or  près  de  là  croissaient 
quelques  touffes  de  Viola  odorata  L.  Entre 
celles-ci  et  les  pieds  de  Viola  lactea  je  vis 
deux  pieds  dont  l'hybridité  ne  laissait  aucun 
doute.  Bien  que  je  sois  en  effet  fort  peu 
porté  à  admettre  sans  preuve  les  hybrides,  j'ai 
toujours  reconnu  qu'en  présence  des  parents 
et  sur  le  terrain  même  on  pouvait  affirmer 
l'existence  d'un  hybride.  Tel  était  bien  le  cas 
des  deux  échantillons  que  j'avais  sous  les 
yeux,  et  bien  que  l'hybridation  se  soit  produite 
dans  l'enceinte  d'un  jardin  je  n'hésite  pas 
à  signaler  ce  phénomène  et  à  nommer,  en  le 
dédiant  au  botaniste  octogénaire,  propriétaire 
de  ce  jardin,  M.  Bonhommet,  cet  hybride 
dont  voici  la  diagnose  différentielle: 

Viola  Bonhommeti  {V.  lacteaX.  V.  odorala). 
Tige  droite,  assez  élevée  ;  feuilles  supérieures 
en  fer  de  lance  :  feuilles  inférieures  cordi- 
formes  ;  stipules  presque  aussi  grandes  que 
les  feuilles,  du  moins  pour  celles  des  feuilles 
supérieures. 

Cet  hybride  se  rapproche  donc  du  V.  lactea 
par  ses  feuilles  supérieures  et  du  V.  odorata 
par  ses  feuilles  inférieures.  Ses  feuilles  infé- 
rieures et  ses  larges  stipules  le  distinguent  du 
premier,  tandis  que  son  port  et  ses  fleurs  d'un 
bleu  lacté  le  différencient  nettement  du  second. 

11.  LÉ  VEILLÉ 


Remarques    sur    la   croissance    du   gui 
dans  la  Seine-Inférieure  et  l'Eure 

On  a  tant  de  fois  dit  et  répété  que  les 
druides  coupaient  le  gui  sur  les  chênes,  que 
tous  en  sont  persuadés  :  c'est  par  hasard  que 
j'ai  eu  connaissance  des  travaux  déjà  publiés 
sur  ce  sujet  par  différents  auteurs.  Entre 
autres  je  signalerai  celui  de  M.  l'abbé  Letacq  : 
«  Note  sur  le  gui  de  chêne  et  sur  quelques  sta- 
tions du  gui  dans  le  département  de  l'Orne.  » 
Le  gui  croissant  sur  le  chêne  avait  déjà  été 
signalé  par  le  docteur  Jousset  de  Bellème, 
puis  par  M.  Delise,  à  Guipier,  par  M.  Godet 
instituteurau  Bailleul, enfin  M. l'abbé  Letacq  l'a 
observé  au  hameau  des  Champs  à  Saint-Aubin 
de  Bonneval.   \Bull.  de  la  Soc.  Linné enne  de 


Normandie,  4"  série  3  vol  1890). 

M.  Bonncmère,  en  1892,8  présenté  un  échan- 
tillon de  gui  de  chêne  à  la  Société  d'anthro- 
pologie de  Paris,  et  dit  qu'en  Vendée  le  gui 
de  chêne  très  recherché  ne  se  rencontre  plus 
guère  que  dans  les  parcs  privés  où  il  ne  peut 
être  enlevé  facilement. 

Dans  notre  département,  l'auteur  de  la 
Flore  des  environs  de  Rouen,  l'a  signalé  sur 
des  pommiers,  dans  les  plaines  de  Bon- 
Secours  et  du  Mesnil-Evrard,  sur  des  épines 
entre  Cailly  et  le  Mesnil  l'ermanel  (1),  mais 
pas  sur  les  chênes. 

De  Brebisson,  dans  sa  flore  de  Normandie, 
dit  l'avoir  rencontré  sur  le  nerprun,  noyer, 
faux    acacia,  rarement  sur  le  chêne. 

Enfin  M.  James  Lloyd  déclare  l'avoir  vu 
parasite  de  Lui-même  (Flore  de  l'Ouest  de  la 
France  p.  236- 1 868). 

Maintes  et  maintes  fois,  j'ai  rencontré  le 
Viscum  album  sur  des  pommiers  et  des  tilleuls, 
mais  cinq  fois  seulement  sur  des  chênes. 
Voici  le  nom  des  stations. 

Forêt  de  Roumare  (Seine-Inférieure),  2  fois. 

Chêne  aux  environs  de  Vibœuf  iScine- 
Inférieure). 

Bois  de  Grammont  (Eure). 

Forêt  de  la  Londe  (Eure). 

A  quoi  tient  ce  dépeuplement  heureux  t  Les 
causes  en  seront  longtemps  ignorées,  et  si 
cela  continue,  il  faudra,  dans  vingt  ou  trente 
ans  mettre,  dans  un  musée  une  branche  de 
chêne  nourricière  du  gui  ! 

Ed.  Stalikowski 


Les  Epilobes  de  Madère 

Un  nouvel  envoi  de  notre  sympathique  Col- 
lègue, M.  Carlos  Azevedo  Menezes,  me 
met  à  même  de  revenir  sur  les  Onothéracées 
de  Madère. 

Le  premier  envoi  comprenait  les  espèces 
suivantes  :  Epilobium  parviflorum  Schreb., 
E.  lanceolatumSchr.  et  Maur.,  E.  tetragonum, 
L.  var.  Lamyi  Schultze. 

Cette  fois  nous  avons  reçu  cinq  numéros 
qui  renferment  :  Epilobium  tetragonum  L. 
n°i);  Epilobium  tetragonum  L.  Var  Lamyi 
Sch.   (n°  3);  Epilobium  parviflorum  (2)    Schr. 


i.  Le  Turq.uier-Dei.ongi  hamp.  —  Flore  des  envi- 
rons de  Rouen,  tome  11.  p.  .S  20.  —   1816. 

2.  Jusqu'à  ce  qnc  notre  travail  sur  les  Epilobes 
français  soit  public,  nous  suivons  en  général  les 
dénominations  admises  par  llaussknccht. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


n°  4)  ;  Var.  suglabrum  Koch.,  du  même  (n°  5)  ; 
Var.  Menejesi,  Var.  nov.  du  même  (nu  2). 

11  nous  reste  à  dire  quelques  mots  de  ces 
différentes  parts  et  à  donner  l'indication  de 
leur  lieu  d'origine. 

En  somme,  deux  espèces  seulement  sont 
représentées  dans  ce  récent  envoi  :  E.  tetra- 
gonum  L.  et  E.  parviflorum  Schreb. 

De  \'E.  tetragonum  nous  avons  le  type  et  une 
seule  variété,  YE.  Làmyi,  parfaitement  carac- 
térisée. 

De  YE.  parviflorum  nous  avons,  outre  le 
type,  deux  formes  intéressantes.  La  première, 
à  larges  feuilles,  presque  glabres,  correspond 
au  subglabrum  de  Koch  que  Haussknecht  fait 
rentrer  dans  la  forme  umbrosa  du  type. 

Au  premier  abord  et  à  première  vue,  il  sem- 
blerait qu'il  y  eût  là  une  excellente  variété. 
Cependant  il  n'en  est  rien.  C'est  )à  une  varia- 
tion purement  accidentelle,  tenant  d'une  part 
à  la  station  plus  ou  moins  ombreuse  et  plus 
ou  moins  aqueuse  dans  laquelle  vit  la  plante, 
en  sorte  qu'un  pied  des  ubglabrum  pourra,  par 
ses  graines,  reproduire  le  type  si  celles-ci 
viennent  à  germer  dans  un  lieu  plus  sec  et 
plus  découvert. 

La  forme  Mene^esi,  forme  nouvelle  que  nous 
dédions  au  collecteur  et  expéditeur  des  plantes 
qui  font  l'objet  de  cette  note,  est  au  contraire 
beancoup  plus  intéressante  et  mérite  vraiment 
le  nom  de  variété. 

Pour  en  donner  la  diagnose  il  suffit  de  dire 
que  c'est  un  E .  obscurum  pubescent  tomen- 
tueux,  à  tige  arrondie,  à  stigmate  quadrilobé 
et  à  feuilles  arquées.  Grâce  à  son  port,  elle 
est  absolument  au  parviflorum  ce  que  Yobscu- 
rum  est  au  tetragonum. 

Voici  les  indications  géographiques  ou  topo- 
graphiques concernant  ces  espèces  et  leurs 
variétés  : 

Epilobium  tetragonum  L.  Murs  et  rochers 
humides  au-dessous  de  1000  m.  R.  Funchal  : 
Levada  dos  Moinhos  (C.  A. Menezes  leg.). 

« ipilqbium  tctragonuDi  L.  Var.  'Lamyi 
Sch.  Rochers  humides  et  bords  des  courants 
d'eau,  entre  3oo  et  i5oo  m.  surtout  dans  la  ré- 
gion montagneuse  et  boisée.  Funchal  :  Levada 
de  S.  Roque  ;  Levada  do  Monte  Medonho 
(C.  A.  Menezes  leg.). 

■  Spilobi  11  m  parviflorum  Schreb.  Bords  des 
courants  d'eau  et  rochers  humides  entre  800 
et  1 5  00  mètres  dans  la  région  boisée  de  Madère  ; 
ait.  1000  m.,  Levada  da  Ribeira  Fui. —  R. 
(C.  A.    Menejes  leg.). 

Epiioiiium  pnrviiloi'um  Schreb.  Variât. 
subglabrum  Koch.  Lieux  et  rochers  humides 
au-dessus  de  100  mètres.  CC.  —  Funchal  (C. 
A.  Menezes  leg.). 


1  |.i i.i.i m .1.  pai-\ iiloi'iim  Schreb.  Var.  Me- 
ne%esi,Vàr.  nov. Rocher  humide  à  Levada  deS. 
Roque,près  Funchal, 3oo  m.  RRR,  20  juin  1896 
(C .  A.  Menezes  leg.).  Cette  forme,  que  notre 
collègue  m'envoie  pour  la  première  fois,  ne 
figure  pas  dans'  la  Flore  de  Lowe.  M.  C.  Az. 
Menezes  la  croit  extrêmement  rare  à  Madère. 
Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  elle  a  le 
port  de  YE.  obscurum  et  les  feuilles  arquées 
comme  ce  dernier,  contrairement  aux  autres 
Epilobes  de  la  Flore  de  Madère.  Nous  ne 
possédons  rien  de  semblable  en  herbier  et 
nous  n'avons  jamais  rien  vu  de  semblable 
parmi  les  formes  d'E.  parviflorum,  bien  que 
des  milliers  d'échantillons,  vifs  ou  secs,  aient 
passé  par  nos  mains. 

Quant  kl'E.  lanceolalum,  compris  dans  l'en- 
voi précédent,  on  l'avait  recueilli  dans  les  ro- 
chers humides  etau  bord  des  ruisseaux. au-des- 
sous de  1000  m.,  où  M.  Menezes  le  regarde 
comme  très  rare.  Il  provenait  de  Levada  dos 
Moinhos(Funchal),  tandisque  celuide  Lemann 
(Cf.  Manual  Flora  ofMadeira,  V.  I,  p.  2G2)  ve- 
nait de  Curral  das  Freiras,  à  1000  m.  environ 
d'altitude.  H.  L.        '   ' 

Sur  une  forme  de 
«  Campanula  rapunculus  »  L. 

Herborisant  chaque  année,  depuis  déjàassez 
longtemps,  dans  le  Saosnois  (Sarthe),  j'avais 
remarqué  fort  souvent,  dans  les  années  plu- 
vieuses aussi  bien  que  dans  les  années  sèches, 
deux  formes  fort  distinctes  de  Campanula 
rapunculus  L.,  qui,  au  premier  aspect,  sem- 
blaient par  leur  port  appartenir  à  deux  espèces 
différentes. 

Cette  année  j'ai  revu  avec  soin  les  divers 
Campanula  de  cette  région  ;  j'ai  examiné  les 
uns  après  les  autres  des  centaines  d'exemplai- 
res et  je  me  suis  convaincu  que  tous  étaient 
bien  des  Campanula  rapunculus.  Toutefois  il 
m'a  semblé  que  l'on  pouvait  à  juste  titre  dis- 
tinguer comme  variété,  à  raison  de  ses  carac- 
tères constants  ,  la  forme  à  petites  fleurs  dont 
voici  d'ailleurs  la  diagnose  : 

Campanula  rapunculus  L.  var. 
parviflora  Levl.  Souche  à  pivot  simple  ou 
double,  émettant  1-3  tiges  rougeàtres,  ve- 
lues, comme  glanduleuses  ;  (parfois  une  seule 
tige  promptement  ramifiée);  feuilles  caulinai- 
res  lancéolées  ou  lancéolées-linéaires  ;  calice 
à  dents  plus  courtes  que  dans  le  type,  égales 
au  tube  et  lancéolées-linéaires  ;  fleurs  d'un 
violet  foncé  ne  dépassant  guère  un  centimètre 
de  diamètre,  disposées  en  grappes  spiciformes. 

Cette  forme  que  nous  avons  particulièrement 
remarquée  à  Livet  et  à  Saint-Rémy-du-Plain, 
doit  se  retrouver  dans  presque  tout  le  Saos- 
nois. Elle  doit    se    rencontrer  aussi    ailleurs. 

Nous  l'avions,  en  effet,  '  signalée  déjà, 
sans  en  donner  la  diagnose  détaillée,  dans 
notre  Flore  de  Mayenne,  p.  124,  comme  se 
rencontrant  à  Congrier,  au  sud-ouest  de  ce 
département. 

H.    LÉVEILLÉ. 


LE        MONDE       DES       PLANTES 


Herborisations  Sarthoises,  1896 

onoilu-ra  blennla  I,.  Le  Mans  :  chemin 
conduisant  à  l'Epau,  au-delà  de  Toile-Blanche 

(H.     LÉVE1LLÉ). 

Kr>  tliraea  Ccntnurlnm  PerS . f.  Cllbiflora, 

Saint-Rémy-du  Plain  :  chemin  de  Livet,  3  août 

(H.    1. ÉVEILLÉ  I. 

Gentanrea  Scabiosa L.f.  lœvis.  Louvigny  : 

chemin  de  Livet.  Cette  forme  à  tige  lisse  et  à 
appendices  de  l'involucre  brièvement  cilie's, 
semble  assez  répandue  dans  la  région  (H.  LÉ- 
veillé). 

Caiiipamila    glomcrata     L.     f.    SllbclCCtulis. 

MC-lée  au  type  et  répandue  avec  lui  à  St-Rémy- 
du-Plain  et  à  Livet  ;  moins  abondante  dans 
les  années  sèches.  Tige  grêle,  courbe,  parfois 
uni (lore,  portant  ordinairement  2-5  Heurs 
et  ne  dépassant  pas  io  centimètres  de  hau- 
teur (H.  LÉVEILLÉ). 

Verbascnm  nifi'"»'»  L.,  Neufchâtel  :  Per- 
seigne,8  août  (H.  Léveillé). 

Mcliasa  ofHcinaiis  L.  Neufchâtel  :  Persei- 
gne,  8  août  (H.  Léveileé). 

Stactays  aipina  L.  St-Rémy-du-Plain  :  but- 
tes de  l'ancien  château  ;  3  août;  Neufchâtel  : 
en  arrivant  à  Perseigne  parles  étangs;  Ancin- 
nes  :  route  de  Neufchâtel,  près  Bialais,  8  août 
|H.  Léveillé). 

stacliys  ambigu*  Sm.  Le  Mans  :  fossés 
vis-à-vis  de  l'abbaye  de  l'Epau.  Mêlé  au  S. 
palustris  (H.  Léveillé). 

Galeopeia  Totrahlt  L.  Var.  Borcei  Corb. 
St-Rémy-du-Plain  :  buttes  de  l'ancien  châ- 
teau, 3  août  (H.  Léveillé). 

Les  Gentiana  Cruciata  L.  Phalangium 
ramosum  Lam.  et  Calamintha  nepeta  Link., 
signalés  à  Perseigne  et  à  Neufchâtel,  n'y 
existent  plus  comme  nous  avons  pu  nous  en 
assurer.  Ce  sont  des  plantes  éminemment  cal- 
cicoles  :  or,  il  n'existe  pas  de  calcaire  dans  la 
commune  de  Neufchâtel. 

Elles  ont  dû  cependant  y  exister  jadis  près 
du  four  à  chaux  de  M.  Jonaux,  four  aujour- 
d'hui détruit  et  dont  on  a  peine  à  reconnaître 
l'emplacement.  La  chaux  qu'on  y  amenait 
provenait  de  Livet,  mais  les  alentours  du  four 
fécondés  par  la  chaux  étaient  alors  propices  à 
l'alimentation  des  espèces  calcicoles;  celles-ci 
n'ont  pas  dû  survivre  longtemps  à  la  destruc- 
tion du  four,  destruction  qui  remonte  à  trente 
ans  environ. 

J'ai  pu  constater  dans  la  Mayenne  le  même 
phénomène  de  disparition  d'espèces  a  Bour- 
gon,  à  la  suite  de  la  disparition  de  deux  fours 
a  chaux  jadis  en   activité. 

I  1.    I.l'\  E'I.I.É. 


Informations. 

&->■  La  Wiener  botanischen  Tauschanstall  vient 
de  publierions  la  direction  de  notre  sympathique 
collègue,  M.  Ignace  Dorfleu,  son  catalogue  d'é- 
changes pour  1S96.  S'adresser  III,  Barichgasse,  36, 
à  Vienne  (Autriche). 

—  v  La  librairie  Jacques  Lechevalier,  23,  rue 
Racine,  Paris,  vient  de  publier  un  catalogue  tort 
intéressant  de  nombreux  ouvrages  botaniques  an- 
ciens et  modernes,  comprenant  880  numéros. 

— >-  Le  R.  P.  Carrier,  de  Montréal,  a  obtenu 
de  la  Commission  Colombienne  Universelle  à 
l'Exposition  internationale  de  Chicago,  à  la  suite 
d'un  acte  du  Congrès,  une  médaille  et  un  diplôme 
de  mérite  pour  sa  collection  de  1,800  espèces  de 
la  Hore  de  la  province  de  Québec,  proprement  et 
soigneusement  montées  et  correctement  déterminées 
et  classées  avec  leurs  noms  respectifs  en  latin,  en 
français  et  en  anglais.  Toutes  nos  félicitations  à 
notre  collègue. 

Bibliographie 

Flore  de  France,  par  G.  Rovv  et  J.  Foucaud, 
T.  III.  Ce  volume  comprend  les  Yiolariées,  Poly- 
galacées,  Frankéniacées,  Caryophyllées,  Portula- 
cées,  Tatnariscinées,  Elatinées  et  Hypéricinées. 
Les  auteurs,  dans  cette  vaste  encyclopédie  de  la 
Flore  française,  suivent  fidèlement  la  marche 
qu'ils  ont  adoptée  dès  le  principe. 

Nous  voyons  avec  plaisir  qu'ils  poursuivent  la 
subordination  raisonnée  des  espèces.  Citons 
comme  exemples:  Viola  lusitanica,  (F.  lancifolia 
Thore,  V.  laclea  Sm.)  rattaché  au  V.  canina;  L. 
folygala  serpillacca  Weihe  réuni  au  P.  vulgare 
L.  Hypericum  linarifolium  Vahl  ramené  à  \'H. 
humifusum. 

Nous  n'avons  pas  à  recommander  cet  ouvrage 
qui  intéresse  au  plus  haut  point  tous  les  bota- 
nistes qui  s'occupent  des  phanérogames  et  nous 
faisons  à  nouveau  des  vœux  pour  l'achèvement  de 
cet  important  travail. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1"  au  3r  août 

De  la  part  de  l'Académie  royale  des  Sciences  et 
Arts  de  Barcelone  (M.  Art.  Bofill,  secrétaire),  (2 
vol.  et  1  broch.)  et  de  MM.  E.  Roze  (3  broch.)  ; 
R.  Maire  (i  broch.);  Lucien  Daniel  (5  broch  J 
B.  Ferd.  von  Mueller  (2  broch)  ;  abbé  A.  L. 
Letacq  (i   broch.) 

Nous  adressons  tous  nos  remerciements  aux  do- 
nateurs.   

Mouvement  de  l'Herbier 

De  M.  Azevedo  Menezes  de  Funchal  (Madère)', 
les  Epilobes  de  cette  île  et  des  échantillons  de 
Bystropogon  et  d'Echium  candicans. 

M.  O.  Debeaux  nous  annonce  l'envoi  prochain 
de  VF.pilobium  latifolium  L.  et  du  Géranium  pur- 
pureum  Y] II. 

Nos  meilleurs  remerciements  aux  donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Typographie  EJ.  Monnoycr. 


PETITE  FLORE  DE  LA  MAYENNE 

Renfermant  l'analyse  et  la  description  des  plantes  vasculaires 

de  ce  Département 

Avec   l'indication  de  leur  distribution  géographique    à    la    surface    du    Globe 

1  Volume  in-12  de  252  pages •  .   .         5  francs 


LE  MONDE   DES  PLANTES 


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A  C  Année: 

La  page 100  fr. 

Demi-page 50 

Quart  de  page 30 

Huitième  de  page lo 

Seizième  de  page  .   .  _ 8 

Ati  Semestre: 
La   moitié  des  prix   précédents   augmentés 
de  10  0/0. 


De  i  à  3  mois 

La  page 10  i'r 

Demi-page  ....  5 
Quart  de  page.  .  .  3 
Huitième  de  page  .  2 
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LE  MONDE  DES  PLANTES 

Par  P.  CONSTANTIN 

Agrégé  des  sciences  naturelles,  professeur  au  lycée  de  Rennes 
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Tome  premier,  1  vol.  gr.  in-8  de  775  pages,  illustré  de  900  figures 


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Le  Monde  des  l'Ianlrs  est  une  description  méthodique,  fa- 
mille par  famille,  il»  régne  végétal.  L'auteur  s'est  attaché  à 
étudier  surtout  les  plantes  .|ui  croissent  dans  notre  pays,  et, 
parmi  les  plantes  evotitpics.  celles  qui  sont  susceptibles 
d  applications  intéressantes.  Le  lecteur  trouvera  dans  cet  ou- 
vrage pour  chaque  famille,  chaque  genre  et  chaque  espace,  à 
coté  des  caractères  botaniques,  l'indication  île  la  distribution 
géographique  du  groupe  étudié,  en  même  temps  que  l'exposé 
des  nombreux  Services  que  peuvent  rendre  les  végétaux  a  la 
médecine,  à  l'alimentation,  à  l'industrie,  à  l'agriculture,  a 
l'horticulture,  à  la  décoration  des  appartements,  etc.  Les  carac- 
tères biologiques,  c'est-à-dire  les  phénomènes  intéressants  de 
la  vie  des  plantes,  n'ont  pas  élé  oubliés  et  sont  traités  avec  le 
plus  grand  soin. 

Le  plan  adopté  a  le  grand  avantage  de  répondre  à  un 
double  but.  Ceux  qui.  possédant  déjà  les  premiers  éléments  de 
la   botanique,veulent  étudier  dans  une   plante   ses  caractères 


morphologiques,  sa  place  dans  la  classification  naturelle  et  ses 
véritables  affinités,  trouveront  une  description  courte  mais 
exacte  de  tous  ies  genres.  Ceux  qui.  au  contraire,  désirent 
surtout  connaître  dans  le  règne  végétal  les  avantages  que 
l'homme  peut  en  tirer  pour  son  usage  personnel  et  qui  esti- 
ment avant  tout  dans  une  plante  les  services  qu'elle  peut  ren- 
dre à  l'alimentation  ou  a  l'art  de  guérir,  a  l'industrie  ou  à 
l'embellissement  de  nos  parterres  ou  île  nos  appartements, 
trouveront  dans  cet  ouvrage  l'exposé,  rendu  aussi  attrayant  que 

possible,   des   applications  dont  sont  susceptibles  les  i brcuJ 

végétaux  étudiés. 

Tous  ceux  qui  aiment  les  plantes,  et  ils  sont  légion,  peuvent 
donc  lire  ce  livre  avec  nlaisir  et  Drolit.  Le  Monde  4e&  Ptanles 
est  d'ailleurs  a  tous  les' points  dé  vue  au  courant  des  derniers 
progrès  de  la  science,  et  l'auteur  s'est  inspiré  pour  sa  rédaction 
des  plus  récents  travaux  publiés  en  France  et  a  l'étranger  par 
les  maîtres  incontestés  de  la  botanique 


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"  Cidre",    i5,   rue  Lebrun  (Gobelins),  Paris. 


LIBRAIRIE  IE.. 


LIBRAIRIE 


PARIS,  2,  rue  des  Chantiers,  PARIS 


Les  savants  et  amateurs  spécialistes  trouveront  à  la  librairie  E.  ROLLAND  des 
documents  sur  tous  les  sujets  possibles,  livres,  brochures,  articles  découpés  dans 
les  revues  et  les  journaux,  plaquettes,  feuilles  volantes,  gravures,  etc.,  le 
tout  rigoureusement  classé  par  ordre  de  matières.  La  maison  ne  pouvant  publier  de 
catalogue  imprimé,  vu  l'immense  quantité  de  petits  articles  qui  ne  sauraient  y  trouver 
place,  il  sera  envoyé  des  listes  manuscrites  aux  personnes  qui  en  feront  la  demande. 

La  librairie  se  recommande  particulièrement  aux  personnes  qui  collectionnent  sur  les 
villes  et  provinces  de  France. 


G'  Année  (21'  Série) 


N°  84 


1er  Novembre  1890 


€)Wi> 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-*fx — >f — f***- 


V* 


SOMMAIRE    DU    N°    84 

La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours  (Suite),  L.  DàNtia.  —  Académie  interna- 
tionale de  Géographie  botanique.  —  Essai  sur  les  noms  patois  des  plantes  méridionales 
les  plus  vulgaires,  Marius  Capoduro.  —  Contributions  à  l'étude  de  la  Flore  de  la 
Côte-d'Or,  R.  Maire.  —  Les  Onothérac'ées  françaises,  Genre  Epitvbium,  H.  Lévetlliî 
—  Herborisations  Sarthoises,  1896,  Prentiss.  —  Informations.  —  Mouvement  de  la 
Bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'Herbier. 


LE     MANS 


Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place   des  Jacobins,    12 


1  896 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  William  Trelease,    St-Louis 
iuri). 

re  perpétuel     M.   H.    Léveillé,  Le 
(Sarthe). 

Trésorier   :    M.    Ch.    Le  Gendre,    Limoges 
(Hte- Vienne). 


CONSEIL  DE  L'ACADEMIE 
MM.  W.    Trelease.   H.  Léveillé,  Ch.  Le 
Gendre,  G.  Rouy,   G.  King,  Treob,  Baron  F. 
von  Mueller. 


COMITE  DE  RÉDACTION 
du  Monde  des  Plantes 

H.  I. éveillé,  Directeur  :  A.  Acloque,  Secré 
i\  V.  Liotard,  Rédacteur. 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se 
ront  insérés  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Ainsi  que  nos  lecteurs  ont  pu  s'en  rendre 
compte  parlen0  du  ieroctobre,  la  rédaction  du 
Momie  des  Plantes  tend  à  s'orienter  vers  une 
voie  nouvelle.  A  une  époque  où  le  public  ne 
s'intéresse  plus  guère  qu'aux  applications  uti- 
litaires des  sciences,  il  est  bon  que  çà  et  là 
une  réaction  se  fasse,  pour  permettre  aux 
esprits  d'élite  qui  ne  sont  pas  atteints  par  la 
dépression  générale  de  communier  dans  les 
régions  éthérées  de  la  science  pure.  Notre 
Revue  veut  devenir  un  lien  entre  les  bota- 
nistes qui  considèrent  que  l'étude  des  plantes 
offra  assez  de  charmes  par  elle-même  pour 
qu'on  ne  soit  pas  obligé  d'empiéter  sur  le 
domaine  de  ses  applications  pratiques. 

Malheureusement,  ainsi  conçu,  notre  plan 
restreint  évidemment  le  nombre  des  lecteurs 
aptes  à  s'intéresser  aux  travaux  que  nous 
publierons.  C'est  pourquoi  nous  faisons  un 
pressant  appel  à  tous  nos  amis,  les  priant 
instamment  de  nous  continuer  leur  aide  pécu- 
niaire, c'est-à-dire  leur  abonnement,  afin  de 
nous  permettre  de  vivre  et  de  nous  développer, 
et  ausssi  de  nous  amener  des  abonnements 
nouveaux.    C'est  au    nom  de  la    science  que 


nous  leur  demandons  de  nous  apporter  ce 
concours  désintéressé,  dont  notre  éminent 
Directeur  a  donné  un  si  généreux  exemple  en 
consacrant  une  partie  de  sa  fortune  à  la  créa- 
tion du  Monde  des  Plantes. 

De  notre  côté,  nous  ferons  notre  possible 
pour  que  leur  sacrifice  leur  paraisse  léger 
agréable,  en  ne  publiant  plus  que  des  travaux 
de  réelle  valeur,  et  de  nature  à  faire  progresser 
la  science.  Et  à  ce  propos,  nous  faisons  ap 
à  tous  les  botanistes,  à  tous  les  chercheurs, 
pour  les  prier  de  nous  faire  part  du  résulta 
de  leurs  travaux  ;  nous  réservons  bon  accueil 
à  tous  les  mémoires  originaux  et  inédits  que 
l'on  voudra  bien  nous  adresser  sur 
diverses  branches  de  la  botanique. 

La  Rédaction 

MM.  Philippi,  Santiago.  —  Nous  publierons 
prochainement  les  Onothéracées  chiliennes. 

—  C.  A.  M.  Madère.  —  Il  sera  répondu  à  votr 
lettre  du    iS  octobre  dans  notre   numéro 
Décembre.  Tous  nos  remerciements  pour  \otre 
précieux  envoi  qui  nous  est  parvenu  en  excel- 
lent état. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 10  fr. 

—  Étranger,    Colonies 12     „ 

Le  Numéro  :  l  Franc. 

Les   Abonnements    partent  du     1er  Octobre   ou   du 
1"  Janvier  de  chaque  année. 


Toute  personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme  réabonnée. 


DEPOTS    : 

NEW- YORK 

Pli.  Heinsberger,  15,  Firsl  Avenue. 

LONDON 

Uii.u   and  C°,  Foreign  booksellers,  37, 

Square. 

PARIS 
J.-B.  Baii.likre  et  Fils.  19,  rue  Hautefetiille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
\ii-.  Goupil,  quai  Jean-Fouquel    Vieux-Pont 


6e  Année  (20  Série). 


N°  84 


1er  Novembre   1S06 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

T\evue  Internationale  illustrée  de  'Botanique. 


La  Greffe   depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

(Suite) 

Comme  la  plupart  de  ses  devanciers,  Palla- 
dius  indique  une  foule  de  greffes  plus  que 
problématiques.  Telles  sont  les  greffes  du 
noyer  sur  le  prunier,  de  la  vigne  sur  l'orme, 
du  pêcher  et  du  châtaignier  sur  le  saule,  etc., 
etc.  Il  raconte  sérieusement  que  le  pêcher 
greffé  sur  platane  donne  des  fruits  rouges  et, 
à  l'imitation  de  Pline,  il  décrit  toute  une  série 
de  modifications  de  fruits  obtenues  par  ces 
greffes  impossibles. 

Nous  ne  citons  cette  partie  de  son  oeuvre 
que  pour  montrer  comment,  dans  la  plupart 
des  agronomes  latins  et  grecs,  les  préceptes 
les  plus  sages,  les  données  les  plus  exactes 
peuvent  être  mélangés  aux  fables  les  plus  ab- 
surdes. 

Enfin,  il  faut  encore  mentionner  ici  les  deux 
procédés  de  greffage,  nouveaux  d'après  lui, 
et  qu'il  donne,  il  est  vrai,  sans  en  affirmer  la 
réussite. 

Le  premier,  c'est  la  greffe  dans  une  perche 
de  saule  courbée  en  arc  et  recouverte  de  terre, 
que  l'on  trouve  répétée  dans  presque  tous  les 
auteurs  du  moyen-âge  (1).  C'est  une  vraie  bou- 
ture. 

Le  second  est  au  moins  naïf:  «  En  collant 
le  greffon  dans  le  sujet  avec  de  la  glu  non  dé- 
trempée, toutes  les  greffes  prennent  avec  la 
plus  grande  facilité  !  » 

Palladius  clôt  la  série  des  écrivains  latins 
qui  se  sont  occupés  de  la  greffe  ;  immédiate- 
ment après  lui  commence  le  Moyen-Age. 


1.  Thouin,  loc-  cit.  p.  41.  Le  procédé  Rast-Mau- 
pas  diffère  de  la  greffe  en  fente  ordinaire  en  ce 
sens  qu'on  laisse  au  sujet  quelques  branches:  ces 
branches  sont  supprimées  au  printemps  suivant 
après  la  reprise  du  greffon. 


CHAPITRE  III 
La  Greffe  au  Moyen-Age  (365  à  1453). 

Le  Moyen-Age  est  loin  d'être  fertile  en  do- 
cuments nouveaux  sur  l'art  de  la  greffe.  A 
cette  époque,  où  tout  ce  qui  avait  trait  aux 
Sciences  et  aux  Lettres  était  l'apanage  de 
quelques  rares  privilégiés,  où  l'imitation  ser- 
vile  des  Anciens  (même  dans  leurs  erreurs) 
et  la  foi  aveugle  tenaient  lieu  de  tout,  on  ne 
pourrait  s'attendre  d'ailleurs  à  voir  faire  beau- 
coup de  progrès  aux  sciences  expérimentales. 

Magister  dixit!  Il  ne  faut  pas  sortir  de  là. 
Dans  ces  conditions,  l'initiative  privée  était 
annihilée  et  toute  nouveauté  devenait  une  er- 
reur. 

Pourtant  l'art  de  la  greffe  semble  avoir 
moins  souffert  de  cette  situation  que  les  au- 
tres, car,  non  seulement  il  s'est  maintenu, 
mais  encore  il  a  progressé  au  Moyen-Age, 
grâce  aux  Maures,  il  est  vrai,  chez  qui,  à  cette 
époque,  l'Agriculture  fut  particulièrement  en 
honneur. 

Les  races  latines  transmirent  probablement 
aux  Gaulois,  nos  ancêtres,  les  premières  no- 
tions sur  l'art  de  la  greffe. 

Les  Gaulois,  à  leur  tour,  les  passèrent  sans 
doute  aux  Francs. 

Quoiqu'il  en  soit  de  cette  filiation,  les  docu- 
ments historiques  du  temps  montrent  bien 
quelle  place  importante  cet  art  occupait  alors 
en  agriculture. 

A  l'époque  mérovingienne,  la  loi  salique, 
dans  ses  dispositions  relatives  aux  arbres 
fruitiers  (1),  édicté  des  peines  variées  contre 
ceux  qui  voleraient  les  arbres  greffés  ou  qui 
mutileraient  les  greffes. 

Plus  tard,  Charlemagne  se  préoccupe  lui- 
même  de  cette  question,   et  dans  son  capitu- 


1.  Loi  salique,  Troisième  Texte,  titre  xxvn  :  de 
furtis  diversis,  art.  8,  9,  10,  n  et  i5.  —  Quatrième 
texte,  titre  vm  :  de  furtis arborum,  art.    1,  2,  etc. 


10 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


laire    De    Villis  (i),  donné    en  l*an    800,    on 

trouve  ce  passage  :  «  Ut  unusquisque   judex 

«  per  singulos   annos  ex  omni  collaboratione 

nostra  quid...    de  insitis  ex  diversis  arbo- 

us. . .  habuerint.  » 
Vient  ensuite  une  liste  des  arbres  cultives  à 
ce  moment    et    qui  devaient  évidemment  être 
greffes  (pommiers,  poiriers,  pruniers,  pêchers, 
cerisiers,  etc.). 

Au  siècle  suivant,  vers  l'an  900,  l'empereur 
d'Orient  Constantin  Porphvrogénète  faisait 
rassembler  en  vingt  livres,  par  Gassianus 
Bassus,  tous  les  écrits  des  agronomes 
latins  et  grecs  (2),  autrement  dit  des  Géopo- 
niques. 

Etant  donné  le  but  et  le  plan  de  l'ouvrage, 
une  telle  compilation  ne  saurait  contenir 
beaucoup  de  choses  nouvelles.  Nous  n'y 
avons  rien  trouvé  d'intéressant,  à  part  cette 
phrase  qui  concerne  peut-être  la  greffe  her- 
bacée des  Grenadiers. 

«  Nous  prenons  les  greffes  des  autres 
arbres  avant  qu'ils  bourgeonnent;  pour  les 
grenadiers,  après  qu'ils  ont  bourgeonné  ». 

Pour  trouver  quelque  chose  de  vraiment 
original,  il  faut  arriver  au  XI le  siècle  après 
J.-  C,  époque  à  laquelle  Ibn-ai.-awam  écrivait 
son  très  curieux  Livre  Je  l'agriculture,  où  il 
résume, non-seulement  les  Géophoniques  grecs, 
mais  surtout  les  ouvrages  arabes  antérieurs  et 
en  particulier  la  fameuse  Agriculture  naba- 
théenne  (3). 

Le  livre  de  l'agriculture  contient  un  très 
long  et  très  remarquable  exposé  de  la  greffe, 
telle  qu'on  la  pratiquait  à  cette  époque.  On  y 
trouve,  décrits  pour  la  première  fois,  nombre 
de  procédés  de  greffage  considérés  comme 
d'invention  plus  réconte  et  des  remarques 
très  judicieuses  sur  la  pratique  de  cet  art. 

C'est  Ibn-al-awam  qui  décrit  le  premier  la 
greffe  en  fente  en  croix  avec  quatre  greffons 
qu'il  préconise  pour  les  arbres  âgés.  La 
découverte  de  cette  greffe  a  été  attribuée  à  la 
Quintinye  (4). 


1.  Cf.  Dom  Martin  B  u'squet,  Recueil  des  his- 
toires  des  G.mles  et  de  hi  France,  capitulaire  De 
\~ilhs,  page 

1.  Constantin  C/ESAR,  Liv.  IV,  chap.  S'il  et  VIII, 
p.  46. 

3.  IbN-AB-AwaM,  /.:•  Livre  de  I A  griculture , 
chap.  VIII,  p.  :^"  et  su iv.,  traduction  de  Clément 
Mullet,  Paris,  1864.  —  Ibn-AB-Awam  s'est  inspire 
du  Chaldéen  Cocemi,  dont  les  ouvrages  ne  sont 
pas  parvenus  jusqu'à  nous. 

4,  nie  se  trouve  aussi  décrite  par  Olivier  de 
Serres  dans  son  Théâtre  d'Agriculture,  t.  II.  I 


Il  affirme  que  la  greffe  sur  racines  a  été 
trouvée  par  Aboul-KhÀir  (i). 

D'après  Hadj  de  Grenade  et  autres,  dit-il, 
il  faut,  pour  faire  cette  greffe,  creuser  tout 
autour  de  l'arbre  jusqu'à  ce  que  l'on  rencontre 
les  racines.  On  les  prend  de  la  grosseur  que 
l'on  veut  ;  on  opère  la  section,  puis  on  relève 
un  peu  et  avec  précaution  les  deux  bouts  sur 
chacun  desquels  on  insère  des  greffes.  On 
dispose  un  signe  conventionnel  et  l'on  obtient 
ainsi  un  plant  tout  greffé  que  l'on  pourra 
transporter  ailleurs. 

On  peut  se  servir  pour  cela  de  la  greffe  en 
fente  ou  delà  greffe  en  flûte. 

D'après  lui,  ou  peut  obtenir  très  rapidement 
les  fruits  de  jeunes  plants  venus  de  semis  en 
les  greffant  sur  des  arbres  âgés  (2). 

Il  donne  de  longs  détails  sur  la  greffe  en 
flûte  (3)  dont  il  parle  comme  d'une  opération 
pratiquée  couramment  de  son  temps,  tant  sur 
les  tiges  que  sur  les  racines.  Il  assure  même 
que  l'on  peut  greffer  le  figuier  en  flûte  indif- 
féremment à  l'une  ou  l'autre  extrémité  de 
la  racine. 

Quand  on  greffe  en  flûte  sur  tige,  on  fera 
bien  de  protéger  le  greffon  contre  le  soleil 
à  l'aide  d'un  écran. 

On  assure  la  réussite  de  cette  greffe  en  l'en- 
tourant d'un  onguent  gluant  fait  avec  les 
racines  de  Bryone  ou  d'Arum,  14)  ou  quand 
on  arrose  (figuier)  la  partie  coupée  avec 
du  lait  de  figuier. 

On  avait  à  cette  époque,  essayé  la  greffe 
en  flûte  à  œil  renversé,  puisque  d'après  Ibn- 
al-awam  c  le  résultat  est  meilleur  quand 
l'écusson  est  en  position  normale  »  (figuier). 
n  On  peut  disposer  aussi  deux  tubes  l'un 
au-dessus  de  l'autre,  chacun  avec  un  œil.  Ils 


1.  Voir  Columelle,  Palladius,  etc..  —  Le  pro- 
cédé Je  greffe  à  chaque  bout  d'une  racine  n'a  pas 
été  repris  depuis  Ibn-al-Awam. 

2.  Méthode  très  importante  pour  juger  de  la  va- 
leur des  jeunes  semis  d'arbres  à  truits,  et  que  l'on 
applique  surtout  de  nos  jours  aux  pommiers  et 
aux  poiriers  de  nos  jardins. 

3.  La  grefle  en  Hùlc  était  donc  connue  avant  le 
m"  siècle  après  J.-C.  Cependant  tous  les  auteurs 
modernes  la  considèrent  comme  remontant  au 
plus  à  la  Renaissance. 

Le  bibliophile  Jacob  attribue  son  invention  à  un 
prêtre  messin,  contemporain  de  Christophe  Colomb. 
—  Dupetit-Thouars  [Notice  biographique  sur  Lan- 
dric  l'attribue  à  Postants  qui  la  décrit  dans  son 
poëme  e  de  Hortis  Hesperidum  »,  1  1.96.—  La  plu- 
part des  auteurs  la  font  remonter  à  Pohta,  Villa;, 
etc.,  [585.  —  Elle  a  été  aussi  indiquée  par  LamdRIC 
(ti'Soi,  par  Gorgole  de  Corne(i533),  et  par  Pierre 
de  Crescens  (i23o-i32o). 

4.  Réminiscence  de  Palladius? 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


t  I 


poussent  en  même  temps,  et  s'ils  produisent 
des  fruits  de  couleur  différente,  chacun  le 
donnera  avec  sa  nuance  propre.  » 

Pour  lever  l'anneau  destiné  à  la  greffe  en 
flûte,  il  indique  un  procédé  singulier. 

»  11  faut  percer,  en  prenant  toutes  précau- 
tions, le  cylindre  de  bois  avec  des  tarières  de 
plus  en  plus  fortes  jusqu'à  ce  que  le  cylindre 
d'écorce  reste  seul.  De  cette  façon,  on  n'a 
pas  besoin  de  le  fendre  pour  l'enlever  et  la 
reprise  se  fait  mieux  ». 

Ce  procédé  nous  parait  peu  pratique, 
et  c'est  sans  doute  la  raison  pour  laquelle  on 
ne  le  retrouve  mentionné  nulle  part  depuis. 
Nous  le  donnons  à  cause  de  son  originalité 
même,  et  pour  montrer  combien  la  greffe  en 
flûte  avait, à  cette  époque,  suscitédéjà  d'essais 
en  tous    sens. 

Ibn-al-awam  s'étend  aussi  longuement  sur 
les  greffes  en  écusson,  sur  la  greffe  de 
jeunes  scions  d'un  an  et  la  greffe  herba- 
cée des  Grecs,  ETncTtstpeiv,  qui  tient  à  la 
foisdu  semis  et  de  la  plantation  (1). 

La  greffe  en  écusson  à  emporte-pièce 
mérite  de  nous  arrêter  à  cause  des  dessins 
dont  elle  est  accompagnée  et  que  nous  repro- 
duisons ici  comme  les  premiers  spécimens  du 
genre,  ainsi  que  les  figures  de  deux  instru- 
ments servant  pour  la  greffe  en  couronne 
(fig.  5  et  6). 

A  ce  moment,  on  levait  trois  sortes  d'écus- 
sons  :  l'écusson  en  forme  de  feuille  de  myrte, 
(fig.  2)  ;  l'écusson  circulaire,  (fig.  3)  ;  et 
l'écusson  carré  (fig.  4). 


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_^^... 


Fig.  2. —  Ecusssn     Fig.  3. —  Ecusson     Fig.  4. — Ecusson 

en     forme     de  circulaire.  carré, 

feuille  de  myrte. 


_> 


Fig.  5et  6. —  Ins- 
trumentsdeslinés 
à  la  greffe  en  cou- 
ronne. 


Ibn-al-awam  consacre  un  chapitre  à  «  ce 
qu'il  est  nécessaire  de  savoir  pour  la  pratique 
de  la  greffe  ». 


1.  Voir  Théophraste,  Pline,  etc. .. 


Indiquons  tout  d'abord  ce  sage  précepte  : 
«  dans  les  greffes,  il  faut  opérer  rapidement  ; 
c'est  le  plus  grand  secret  du  métier  ». 

«  On  dit  que  si  l'on  greffe  un  arbre  produc- 
tif sur  un  autre  arbre  qui  l'est  aussi,  le  pro- 
duit est  plus  abondant.  Cet  accroissement  de 
production  est  bien  visible. 

«  On  ne  greffe  pas  un  arbre  utile  sur  un 
qui  ne  l'est  pas  et  réciproquemeut,  car  on 
n'aura  qu'un  produit  peu  abondant. 

«  On  ne  greffe  point  sur  un  sujet  faible 
ou  vieux. 

«  On  ne  doit  pratiquer  la  greffe  que  sur-un 
jeune  sujet  exempt  de  défauts,  vigoureux, 
plein  de  sève  et  de  verdeur.  Dans  ces  condi- 
tions, la  greffe  pousse  bien  et  donne  de  grands 
bénéfices,  de  même  que  dans  une  bonne  terre 
on  voit  réussir  toutes  les  espèces  de  semences 
qui  lui  sont  confiées. 

«  Mais  dans  la  greffe  d'un  arbre  mal  pourvu 
de  sève  sur  un  arbre  qui  en  est  riche,  quand 
la  reprise  a  lieu,  on  ne  voit  point  l'effet  con- 
traire se  produire,  mais  la  greffe  reste  faible 
et  délicate  ». 

Ces  notions  n'ont  pas  toujours  une  géné- 
ralité aussi  grande  que  le  pense  l'auteur  ; 
cependant  il  faut  reconnaître  qu'elles  sont 
exactes  dans  la  grande  majorité  des  cas. 

«  Kastos  dit  que  l'opinion  des  anciens  est 
unanime  sur  ce  fait  que  les  arbres  riches  en 
sève,  quelle  qu'en  soit  l'espèce,  quand  ils  sont 
greffés  sur  leurs  congénères  ou  des  espèces 
qui  leur  conviennent  à  cause  de  l'analogie  des 
sèves,  réussissent  très  bien.  Après  la  reprise, 
on  voit  souvent,  dans  l'année  même,  s'élever 
des  rameaux  de  2  m.  3o.  Quelquefois  on  peut 
avoir  du  fruit  la  première  année  de  greffe. 

1  Pour  assurer  la  réussite  d'une  greffe,  on 
donne  une  culture  très  soignée  au  sujet  pour 
lui  procurer  une  sève  très  abondante. 

Si  l'on  applique  sur  un  sujet,  dont  la  vie 
est  courte,  un  arbre  dont  la  vie  est  longue, 
la  greffe  abrégera  la  durée  de  celui-ci  et  réci- 
proquement. 

«  On  lit  dans  l'Agriculture  nabathéenne 
que  le  sujet  communique  au  fruit  du  greffon 
la  saveur,  le  parfum,  la  beauté  de  forme,  l'aug- 
mentation de  volume  et  de  précocité  qu'il 
a  en  lui.  » 

Comme  on  le  voit,  l'auteur  complète  sur 
ce  point  les  données  de  Florentinus. 

«  Si  l'on  oppose  les  qualités  contraires 
du  greffon  aux  qualités  contraires  du  sujet  on 
peut  obtenir  cet  avantage  :  c'est  que  l'arbre 
tardif  greffé  sui  une  espèce  hâtive  prend  une 
condition  moyenne  entre  une  maturation  pré- 
coce et  une  maturité  tardive  et  vice  versa. 

«  La   greffe  ne    réussit    parfaitement   que  si 


l  2 


LE        MONDE       DES       PLANTES 


les  plantes  sont  de  la  même  espèce  ;  mais, 
dans  le  cas  contraire,  la  soudure  se  fait  mal 
en  général;  le  greffon  grossit  beaucoup  et  l'an- 
tagonisme entre  les  deux  plantes  est  mani- 
feste (i).  Le  moyen  de  conserver  le  greffon, 
c'est  de  le  planter  en  terre,  à  moins  que  l'on 
n'ait  greffé  dans  le  sol  (2). 

»  J'ai  vu,  dit  encore  Ibn-al-awam,  la  greffe 
d'un  prunier  sur  un  coignassier  î  (3)  ;  le  bois 
du  prunier  prit  de  l'ampleur  sans  que  la  tige 
du  sujet  en  prît  elle-même  ;  l'un  se  distinguait 
toujours  de  l'autre  (4). 

Après  avoir  donné  un  excellent  résumé  de 
l'utilité  de  la  greffe,  Ibn-al-awam  revient  sur 
les  conditions  de  la  réussite  de  cette  opéra- 
tion et  précise  les  questions  de  parenté  dont 
avaient  parlé   avant  lui   les  anciens  auteurs, 

A  ce  point  de  vue,  il  classe  les  végétaux  en 
trois  groupes  : 

i°  Les  arbres  oléagineux  (olivier,  laurier, 
lentisque,  etc.) 

2°  Les  arbres  gommeux  (pêcher,  cerisier, 
abricotier,  etc.)  ; 

3°  Les  arbres  aqueux,  qui  se  divisent  eux- 
mêmes  en  deux  catégories  :  a.,  les  arbres 
à  feuilles  caduques  (pommier,  coignassier,  etc); 
et  b.,  les  arbres  à  feuilles  persistantes  (myrte, 
cyprès,  chêne  vert,  etc.) 

«  Aucune  espèce  de  chaque  catégorie  ne 
reprend  sur  des  espèces  de  catégories  diffé- 
rentes. Mais  la  plupart  des  espèces  de  même 
catégorie  se  soudent  volontiers.  Ainsi  les 
arbres  résineux  se  greffent  mutuellement  de 
l'un  à  l'autre,  etc.  (5).  » 

Les  extraits  que  nous  venons  de  donner  suf- 
fisent à  montrer  la  valeur  de  l'ouvrage  d' Ibn- 
al-awam  au  point  de  vue  de  la  greffe.  Or  cet 
auteur  est  resté  jusqu'ici  presque  complète- 
ment inconnu  et  il  n'en  est  fait  mention  dans 
aucun  traité  concernant  la  greffe. 

Cependant,    malgré    l'étendue    de   ses  con- 


1.  Ce  n'est  pas  autre  chose  que  les  Unions  har- 
moniques ci  les  Unions  inharmoniques  deVôcHTiNG, 
Ueber  Transplantation,  Tubingen,   1892. 

2.  Autrement  dit,  il  faut  provoquer  l'affranchis- 
sement du  greffon. 

3.  Il  doit  y  avoir  ici  une  erreur  de  traduction, 
car  cette  greffe    ne  réussit    pas. 

4.  C'est  cette  expérience  que  reprendra  plus 
tard  Duhamel. 

5.  La  greffe  des  Conifères  est  donc  encore  une 
opération  connue  depuis  longtemps,  quoiqu'on  dise 
le  contraire  dans  tous  les  ouvrages  actuels  sur  la 
greffe 

Les  Crées  et  les  Latins  semblent  ne  pas  l'avoir 
connue,  car  Plutarque,  dans  son  Livre  des  Propos 
de  Table,  se  demande  pourquoi  les  arbres  résineux, 
sur  lesquels  l'opération  de  la  greffe  parait  devoir 
être  facile,    ne  peuvent  être  greffés  utilement. 


naissances  et  la  sûreté  de  son  raisonnement, 
Ibn-al-awam  a  lui-même  admis  des  erreurs 
qui  étonneraient  de  la  part  de  cet  auteur,  s'il 
ne  fallait  voir  dans  les  greffes  hétérogènes 
qu'il  rapporte  de  simples  boutures  obtenues 
par  la  greffe  sous  terre. 

11  sentait  si  bien  lui-même  que  l'on  pourrait 
contester  les  résultats  qu'il  rapporte,  qu'il 
s'écrie,  non  sans  apparence  de  raison,  étant 
données  les  multiples  circonstances  qui  in- 
fluent sur  le  succès  d'une  greffe  : 

«  Si  la  pensée  vous  est  venue  que  ces  greffes 
sont  impraticables,  elles  ne  peuvent  vous 
paraître  ainsi  qu'à  cause  du  petit  nombre 
d'essais  tentés  dans  votre  pays  et  du  peu 
d'avancement  de  la  science.  Si  c'est  votre 
ignorance  seule  qui  vous  fait  juger  ainsi,  ce 
n'est  vraiment  pas  suffisant.  Est-il  rien  de 
plus  anormal  que  la  greffe  du  rosier  sur 
l'amandier,  qui  pourtant  réussit  fréquemment 
en  Espagne  ?. . .  » 

Malheureusement  pour  la  théorie  de  l'au- 
teur arabe,  les  greffes  hétérogènes  qu'il 
décrit  sont  autant  de  greffes-boutures  ;  il  en 
donne  lui-même  la  preuve  en  décrivant  très 
minutieusement  les  procédés  employés  pour 
les  faire  réussir. 

Ces  procédés  avaient  été  suggérés  par 
un  fait  constaté  depuis  longtemps  déjà  ; 
les  greffes,  dont  on  maintient  la  poupée 
humide  en  humectant  l'argile  de  temps  en 
temps,  réussisent  plus  facilement  que  les 
autres. 

En  greffant  sous  le  sol  on  supprimait  l'arro- 
sage'de  la  poupée  de  la  greffe  et  l'on  obtenait 
les  mêmes  résultats. 

Ibn-al-awam  et  ses  contemporains  avaient 
imaginé  d'entourer  la  greffe  d'un  pot  rempli 
de  terre,  quand  le  niveau  de  la  greffe  était 
placé  au-dessus  du  sol.  Mais,  «  ayant  eu  la 
curiosité  de  voir  ce  qui  se  passait  dans  ces 
sortes  de  greffes  »,  il  brisa  l'un  des  pots  et 
constata  que  le  sujet  avait  pourri  au  niveau 
de  la  gretfe,  tandis  que  le  greffon  avait  poussé 
des  racines  qui  lui  aidaient  à  vivre  (1). 

Presque  à  la  même  époque  que  l'auteur 
arabe,  Vincent  de  Beauvais  (iiqo  à  1256  ou 
1264)  expliquait  à  ses  contemporains  les  pré- 
ceptes de  la  greffe  qu'il  avait  extraits  des 
auteurs  grecs  et  latins  (2).  Sa  compilation 
n'offre  rien  de  nouveau. 


1 .  On  croirait  lire  la  description  des  essais  in  fruc- 
tueux tentés  par  Thouin,  au  Muséum  de  Pans, 
sur  les  greffes  hétérogènes  [Loc.  cit.,  p.  94  . 

2.  Vincent  de  Beauvais,  Bibliolheca  mundi  scu 
speculi  majoris  Vinceniii  Burgundi  prœsulis  Bello- 
vacensis,  tomus  secundus,  liber  sextus,  cap.  53. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


T3 


Au  siècle  suivant,  Pierre  de  Crescens 
(i23o-i320),dans  un  style  trop  souvent  obscur, 
nous  fait  assister  à  des  découvertes  nou- 
velles   (i)  et  donne  quelques  procèdes  inédits. 

Rien  d'extraordinaire  que  le  tout  ait  passé 
inaperçu,  car  les  travaux  de  Pierre  de  Cres- 
cens et  de  ses  traducteurs  sont  comme  l'os  de 
Rabelais  :  il  faut  peiner  pour  en  «  extraire  la 
substantificque  moelle.  » 

Son  enture  «  en  morceau  »  n'est  autre  chose 
que  la  greffe  en  flûte.  C'est  lui  qui,  le  premier, 
montre  que  l'on  peut  faire  cette  greffe,  soit  en 
coupant  la  tête  du  sujet,  soit  en  la  conser" 
vant  (2). 

Dans  la  greffe  en  fente  il  recommande  de 
fendre  la  tige  du  sujet  d'un  côté  seulement 
quand  on  veut  insérer  un  seul  scion.  C'est 
un  procédé  que  l'on  emploie  fréquemment 
de  nos  jours. 

Enfin  il  décrit  très  nettement  la  greffe  des 
végétaux  ligneux  à  l'état  herbacé  sans  qu'il 
puisse  y  avoir  doute  comme  pour  les  passages 
de  Palladius  ou  des  Géoponiques. 

«  J'ai  enté,  dit-il,  des  pommiers  au  com- 
mencement d'août,  avec  des  greffes  qui  étaient 
poussées  cette  année-là,  et  l'ente  vint  assez 
bien.  Pour  les  protéger,  il  faut  faire  ces 
entes  sous  terre.  » 

Enfin  c'est  lui  qui  attribue  le  premier 
au  bourrelet  causé  parla  greffe  la  mise  à  fruit 
plus  rapide  de  la  plupart  des  arbres  greffés. 


CHAPITRE     IV 


La  Greffe  depuis  la  Renaissance  (1453; 
jusqu'à  la  Restauration  (1815) 

A  la  fin  du  XVe  et  au  commencement  du 
XVIe  siècles,  la  greffe,  négligée  pendant  le 
Moyen-Age,  en  France  du  moins,  reprit  un 
nouvel  essor  avec  l'imprimerie,  qui  mit  à  la 
portée  d'un  plus  grand  nombre  les  ouvrages 
des  Anciens. 

L'exemple  vint  de  haut.  S'il  faut  en  croire 
Olivier  de  Serres  (3)  «le  roi  François  entait 
lui-même  ses  fruictiers»,  et  c'était  alors  si  bien 


1.  Cf.  Prouffit^  champestres  et  ruraulx,  traduc- 
tion française  de  l'ouvrage  de  Pierre  de  Crescens, 
1474,  et  les  ouvrages  de  Mirzaud,  cités  dans  le  cha- 
pitre suivant. 

2.  Ce  dernier  procédé,  c'est  la  greffe  par  anneau 
d'écorce  de  Duhamel,  et  la  greffe  Jefferson  de 
Thouin,  loc.  cit.,  p.  78. 

3.  Olivier  de  Serres,  Théâtre  d'Agriculture,  i6s3. 


une  opération  digne  d'un  roi  que  Rabelais  (i) 
fait  aussi,  plus  ou  moins  plaisamment,  greffer 
par  Pantagruel  «des  poires  de  Bon  Christian, 
en  son  jardin  de  Touraine,  sur  les  rives  de  la 
Loire.» 

L'amour  du  jardinage  avait  gagné  les  cour- 
tisans eux-mêmes.  Le  manceau  Pierre  Belon 
fut  envoyé  par  le  cardinal  du  Bellay  dans  les 
pays  étrangers  pour  y  rechercher  des  semences 
d'arbres  nouveaux  et  des  greffes.  Le  perfec- 
tionnement d'un  grand  nombre  d'arbres  frui- 
tiers de  nos  pays  date  de  cette  époque  (2). 

En  présence  de  la  faveur  dont  jouissait  la 
greffe,  les  poètes  du  temps  célébrèrent  dans 
leurs  vers  celte  opération  qui  change  «un  bois 
de  souches  sans  valeur  en  un  verger  d'arbres 
de  noble  lignée».  (3) 

La  Bruvère-Champier  (4)  lui  attribua  le 
perfectionnement  des  fruits  de  nos  jardins,  et 
les  compilateurs  rassemblèrent,  en  français 
cette  fois,  une  partie  de  l'œuvre  des  Anciens 
concernant  cet  art  aussi  utile  qu'agréable. 

Charles  Estienne  (5)  publia  de  nombreux 
écrits  relatifs  aux  jardins,  puis  La  Maison  Rus- 
tique,genre  de  compilation  souvent  imité  depuis. 

A  cet  ouvrage,  il  faut  faire  un  reproche.  On 
y  trouve,  reproduites  sans  contrôle,  toutes  les 
erreurs  contenues  dans  les  traités  des  Anciens 

Chose  plus  grave,  dans  les  dernières  éditions 
de  La  Maison  Rustique  (6)  l'un  des  collabo- 
rateurs, Liébault,  a  pillé  sans  scrupules  les 
Auteurs  contemporains  dont  il  a  transporté 
dans  sa  compilation  des  pages  entières  de 
leurs  livres,  sans  en  indiquer  la  source.  Dans 
ces  conditions,  il  n'y  a  rien  à  tirer  de  ses 
écrits,  au  point  de  vue  spécial  qui  nous 
occupe. 

A  la  même  époque,  Quiquf.ran  de  Beaujeu  (7), 


1 .  Rabelais,  Pantagruel,  Livre  IV,  chapitre  LIV, 
i5u8. 

■j..  P.  Belon  du  Mans,  Remonstrancesur  le  deffault 
de  labour  et  culture  des  Plantes,  et  la  cognoissance 
d'icelles,  contenant  la  manière  d'affranchir  et  ap- 
privoiser les  arbres  sauvaiges,  Paris,  i558  ;  etc.. . 

3.  Pontanus,  De  Hortis  Hesperidum,  1496. 

4.  La  Bruyère-Champier,  De  rc  cibaria,  p.  584. 
«  Quod  si  arborum  fructus  in  deliciis  gula;  sint, 
non  omnino  natura  acceptum  referimus,  sed  inge- 
nio  hominem,  a  quo  tôt  adulteria  excogitata  in 
arborum  insitione  ». 

5.  Carolus  Stephanus,  De  Re  Hortcnsi  libcllus, 
Paris,  1539.  -—  Seminarium  et  plantarum  fructife- 
rarum  prœsentim  arborum  quœ  post  Iiortos  conseri 
soient,  Paris,  1548.  —  Prœdium  rusticum,  Paris, 
1554. 

6.  Liébault  et  Estienne,  Maison  Rustique,  1564. 

7.  Quiqueran  de  Beaujeu,  De  Laudibus  Provin- 
cice,  1 55 1.  Cet  ouvrage  a  été  traduit  par  F.  de 
Claret,  sous  le  titre  de  La  Nouvelle  Agriculture, 
Tournon,    1616. 


14 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


BONNEFONDS   (l),      MlRZAUD     (21,     GOR .E      Dl 

Corm  (3  ,  Davy  (4),  Landric  (5),  et  Porta  (6), 
publient  des  livres  sur  la  greffe  ou  dans  les- 
quels la  greffe  tient  une  bonne  place. 

Les  livres  de  ces  divers  auteurs  ne  valent 
guère  la  peine  d'être  analysés.  On  jugera  de 
l'esprit  qui  a  présidé  à  la  rédaction  de  la 
plupart  d'entre  eux  par  l'extrait  suivant  de 
Porta,  qui  peut  servir  de  type  : 

•  J'ai  vu,  dit-il,  un  arbre  que  j'appelais  par 
plaisir  l'honneur  et  les  délices  du  jardin  où  il 
était.  Il  portait  des  grappes  de  raisins  sans 
pépins,  toutes  sortes  de  cerises  sans  noyaux  ; 
des  pèches,  des  oranges,  des  noix  ;  il  avait 
toujours  des  rieurs  ou  des  fruits  (  Magia 
naturalis,  lib.  111,  cap.  XIX,  p.  164).» 

C'est  aussi  Porta  qui  raconte  qu'en  greffant 
les  œillets  en  fente  sur  la  racine  de  la  chicorée 
sauvage,  on  obtient  des  oeillets  à  fleurs 
bleues,  etc. 

Mais  à  côté  des  copistes  servilesdes  anciens, 
on  trouve  de  fins  observateurs  de  la  nature 
qui  ont  opéré  eux-mêmes  et  ne  se  sont  point 
laissé  entrainer  aux  exagérations  ridicules  de 
leurs  contemporains.  Parmi  eux,  il  faut  citer 
Danv  et  Landric. 

Danvou  Davy  de  Brossard,  était  originaire 
du  Mans  ;  il  a  publié  ses  observations  dans 
un  petit  opuscule  17)  dont  la  première  édition 
a  paru  en  l'année  \'?±o.  Elle  est  donc  anté- 
rieure au  Prœdium  rusticum  de  Charles  Es- 
tienne,  et  ce  que  les  deux  ouvrages  contien- 
nent de  commun  en  fait  de  nouveau  revient 
dès  lors  à  Dany. 

Telle  est  la  description  d'une  combinaison 
de  la  greffe  en  couronne  et  de  la  greffe  en 
fente,  destinée  aux  sujets  dont  la  taille  dépasse 
la  grosseur  du  bras. 

On  scie  le  sujet  à  deux  ou    troiy    pieds  de 


1.  Bonnefonds,  Le  Jardinier  français. 

■1.  Mirzaud,  De  Hortensium  arborum  insitione 
opusculum,  Paris  et  Lyon,  1S60.  —  Nova  et  mira 
artificia  comparandum  fructuum.  —  Epi  tome  de 
la  Maison  Rustique,  l6o5  (contient  un  Traité  sur 
la  manière  d'enter  les  arbres  des  jardins,  recueilli 
de  plusieurs  auteurs   grecs  et  latins). 

3.  Gorgole  de  Corne,  Danv,  Nicolas  du  Mi  -.m  , 
Quatre  traites  d'Agriculture,  Paris,  1S60. 

4.  Davy  de    Brossard    ou   Danv,  La  manière  de 
*  semer  et  faire  pépinière  de  sauvageons,   enter  ton/es 

sortes  d'arbres  et  fairevergiers,  Paris,  i?~2.  L'édi- 
tion de  Lyon  date  de  l'année  1340. 

5.  Landric,  Advertissement  et  manière  d'enter 
assurément  les  arbres  en  toute  saison  de  l'année, 
la  vigne  sur  sou  sarment,  fiantes  sauvageons  et 
autres.  Bordeaux,   idSo. 

6.  Porta,    Villa?. '. .,  lib.  XII,  Francofurti,  i5u2. 
;.  Dany,    loc.  cit.,  Lyon,  1  140. 


terre  :  on  y  met  trois  greffes,  deux  en  fente, 
et  l'autre  entre  l'écorce  et  le  bois,  du  côté  le 
plus  spacieux. 

C'est  Dany  qui  parle  le  premier  delà  grelle 
sur  branches,  employée  pour  «les  gros  arbres 
dont  le  fruit  ne  convient  pas.»  et  de  «l'ente  au 
bout  des  branches.» 

Il  donne  des  conseils  pour  le  choix  des 
éeussons,  et  dit  qu'on  en  peut  placer  plusieurs 
sur  le  même  arbre, 

Le  cormier  ne  peut  se  greffer  sur  pommier, 
poirier  et  coignier,  quoi  qu'on  l'ait  éciit.  » 

Mais  la  véritable  originalité  du  livre  de 
Dany,  c'est  le  passage  suivant  relatif  à  l'in- 
fluence de  la  greffe  sur  le  perfectionnement 
des  lruits  : 

.1  II  est  à  noter,  dit-il,  que  si  les  pépinières 
sont  semées  de  marc  de  poires  et  pommes 
franches  que  aucuns  pépins  se  treuvent  qui 
amainent  arbres  lesquelles  sont  droictes  et  ont 
beau  boys  comme  si  elles  estaient  entées  et 
sans  avoir  picquerons,  lesquelles  si  vous  les 
voulez  planter  ainsi  à  la  saillie  de  la  bastar- 
dière  sans  jamais  les  enter  amaineront  bons 
fruitz.  non  pas  proprement  semblables  aux 
fruitz  dont  sont  sortis  les  pépins,  mais  d'aultres 
sortes  nouvelles  compétamment  bons  à  menger 
et  aussi  bons  à  faire  cydre  que  ceux  qui  seront 
des  arbres  entées. 

Et  ainsi  peult-on  multiplier  plusieurs  sortes 
et  diversitez  de  poires  et  pommes,  mais  non 
pourtant  quand  vous  trouverez  quelques 
bonnes  arbres  ainsi  venues  de  pépins,  si  vous 
en  voulez  augmenter  arbres  des  mesmes, 
prenez-en  des  greffes  et  les  entez. 

Car  si  vous  en  replantez  des  pépins,  le  fruit 
s'en  changera  encores,  car  le  fruit  qui  vient 
d'enter  par  la  greffe  retient  toujours  la  forme 
du  fruit  des  arbres  où  on  lésa  prinses  et  chan- 
gent autant  de  foys  comme  on  les  change. . .» 
L'ouvrage  de  Davy  a  été  réimprimé  en  1  5Go 
avec  trois  autres  opuscules  d'auteurs  différents 
sous  les  titres  de  «  Quatre  traités  utiles  et 
délectables.  » 

On  trouve  dans  l'un  de  ces  opuscules  quel- 
ques bons  conseils,  entre  autres  celui  de  sup- 
primer le  plus  mauvais  greffon  après  la  reprise 
de  la  grelle  en  lente  à  deux  greffons. 

D'après  le  même  auteur,  la  durée  des  arbres 
greffés  est  moindre,  et  l'on  ente  quelquefois  à 
revers  pour  obtenir  des  arbres  plus  petits. 


i.l  Suivre) 


I..   Daniel. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i5 


Académie  internationale   de    Géographie 
Botanique 

Election  du  Directeur  : 

Candidats  proposés  conformément  aux  sta- 
tuts par  les  Académiciens  : 

MM.  Th.  de  Heldreich  d'Athènes.  —  Frère 
Héribaud  Joseph  de  Clermont-Ferrand.  — 
G.  King  de  Calcutta. 

Nous  rappelons  en  outre  que,  conformément 
à  une  modification  récente  de  nos  statuts,  le 
Directeur  actuel  M.W.  Trelease  de  St- Louis 
(MissouriJ  est  rééligible. 

Tous  les  membres  de  l'Académie,  Honoraires 
Titulaires,  Correspondants,  Associés  libres  ou 
Auxiliaires    sont   appelés    pour   la    première 
fois  à  participer  à  l'élection    du  Directeur.  Ils 
voudront  donc  bien  nous    envoyer    leur  vote 
sur  carte    poste    ou  sur   bulletin    blanc,  sous 
enveloppe  fermée  sans  aucune  autreindication. 
L'adresse  sera  ainsi  conçue  :   Le  secrétaire 
perpétuel  de  l'Académie  internationale  de  Géo- 
graphie botanique,  104,  rue  de  Flore,  Le  Mans, 
(Sarthe). 
—  France.  — 

Les  votes  devront  nous    parvenir,   au   plus 
tard,  le  24  décembre  au  soir. 

Le  Secrétaire  perpétuel, 

II.    LÉVEILLÉ. 


M.  G.  Rouy,  ancien  Directeur  et  membre 
d'honneur  de  l'Académie,  a  bien  voulu  offrir 
généreusement  à  l'Académie  pour  son  organe 
la  somme  de  100  francs.  Nous  exprimons  ici 
publiquement  toute  notre  reconnaissance  à 
notre  distingué  Collègue. 


Par  décision,  en  date  du  i5  Octobre  1896, 
M.  Aug  Chevalier,  Préparateur  à  la  Faculté 
des  Sciences  de  Lille,  est  nommé  Membre 
Auxiliaire  de  lAcadémie. 

Le  Directeur, 

William  Trelease. 


Nousferons  recouvrer  sans  frais,  à  domicile, 
dans  la  première  quinzaine  de  décembre,  les 
abonnements  au  Monde  des  Plantes. 


ESSAI 

sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales   les  plus   vulgaires 

PAR 

Marius    CAPODURO 

Membre  de   l'Académie  Internationale  de   Géographie 

Botanique  et  de  l'Association 

pour    la    protection    des    Plantes 


INTRODUCTION 


Il  a  été  question  à  diverses  reprises,  dans  le 
Monde  des  plantes,de  l'intérêt  que  l'on  pourrait 
retirer  au  triple  point  de  vue  de  la  botanique, 
de  la  philologie  et  de  l'histoire  des  traditions 
locales,  d'une  étude  sur  les  noms  patois  des 
plantes. 

Des  savants  autorisés  et  recommandables, 
parmi  lesquels  M.  Giard,  le  distingué  pro- 
fesseur de  la  Sorbonne,  M.  Ernest  Olivier, 
Directeur  de  la  Revue  scientifique  du  Bour- 
bonnais, se  sont  associés  de  tout  cœur  au  vœu 
récemment  émis  à  ce  sujet  par  la  Rédaction 
du  Monde  des  Plantes. 

Dans  le  compte  rendu  bibliographique  où  il 
est  question  de  la  Notice  sur  la  flore  populaire 
des  environs  d'Alençon  et  de  Carrouge  (Orne) 
par    M.    A.    Letacq,  nous  avons  lu   et  relu 
avec  plaisir  les   lignes  suivantes  :  «  Il  serait  à 
souhaiter  qu'un  semblable  travail  fût  entrepris 
pour  tous  les  départements  de  la  France.  Nous 
nous  ferons  un  plaisir  de  publier  dans  le  Monde 
des  Plantes   les  renseignements  qu'on  voudra 
bien  nous  faire  parvenir  sur  cette  question  ». 
Nous    avions  déjà  entrepris,  il  y  a   quelque 
temps,  bien  avant  que  cette    question  eût  été 
agitée  dans  notre  estimable  Revue,  une  sorte 
de  petit  dictionnaire    provençal-français    des 
principales     plantes    du  Midi.    A  proprement 
parler,  ce  n'était    guère  qu'une  nomenclature 
assez  sèche,  longue  et  aride,  où  figurait  tout 
simplement,  en  regard  du  nom  vulgaire  fran- 
çais de  telle  espèce,  la  dénomination  proven- 
çale équivalente. 

Nous  ne  nousproposerons  pasde  reproduire 
ici,  ex  abrupto,  cette  liste  peu  intéressante  en 
elle-même,  trop  longue  et  partant  fastidieuse. 
Mais  l'idée  qui  nous  a  été  suggérée  par  ces 
quelques  lignes  nous  parait  heureuse;  et  bien 
qu'elle  diffère  essentiellement  de  celle  que 
nous  nous  étions  faite  au  préalable  sur  un 
travail  de  ce  genre,  nous  la  trouvons  de  beau- 
coup préférable  :  aussi  est-ce  à  un  tout  autre 
point  de  vue  que  nous  allons  nous  placer, 
et  sur  d'autres  bases  que  nous  allons  asseoir 
notre  modeste  ouvrage. 


i6 


LE      MONDE       DES      PLANTES 


Nous  tâcherons  de  condenser  en  quel- 
ques pages  ce  que  nous  nous  proposons  de 
présenter  à  nos  lecteurs.  Nous  ne  suivrons 
pas  l'ordre  naturel  des  familles  comme  dans 
les  flores,  mais  au  contraire  l'ordre  alphabé- 
tique parce  qu'il  nous  parait,  en  la  circons- 
tance, plus  logique,  plus  rationnel.  Nous 
figurerons  en  caractères  gras,  au  milieu  de  la 
ligne,  le  nom  provençal  le  plus  généralement 
usité  :  au-dessous  le  nom  français,  et,  sous  le 
nom  français,  le  nom  scientifique  presque 
toujours  inconnu  de  nos  bons  paysans  à  cause 
de  sa  physionomie  rébarbative  et  auquel  d'ail- 
leurs ils  n'attachent  aucune  importance. 

Notre  travail  sera  en  quelque  sorte  une 
étude  comparée  des  divers  noms  patois  donnés 
à  une  même  plante  ou  à  des  plantes  assez 
semblables  entre  elles  quant  à  l'aspect  seule- 
ment, non  au  point  de  vue  botanique,  suivant 
la  région  considérée  et  le  dialecte  plus  ou 
moins  rapproché  du  provençal  qui  se  trouve 
en  usage  chez  les  habitants.  Nous  n'aurons 
pas  à  nous  occuper  des  plantes  rares  pour  la 
raison  bien  simple  que  le  paysan  a  rarement 
l'occasion  de  les  connaître,  encore  moins  de 
leur  donner  un  nom  patois  ;  mais  nous  aurons 
malgré  cela  environ  25o  espèces  vulgaires  à 
passer  en  revue  parce  qu'elles  croissent  un  peu 
partout,  qu'elles  sont  connues  de  tous  et  que 
pour  ces  seuls  motifs  il  n'est  pas  permis  d'en 
ignorer  les  noms  patois. 

Nous  nous  attacherons  d'une  façon  toute 
particulière  à  donner  autant  que  possible  la 
justification  de  la  dénomination  qu'elles 
portent,  les  principaux  vocables  sous  lesquels 
on  les  désigne  ;  nous  étudierons  spécialement 
les  étymologies  populaires  et  les  étymologies 
savantes  que  nous  comparerons  entre  elles, 
pour  tâcher  d'e'tablir  avec  le  plusdenettetépos- 
sible  la  corrélation  plus  ou  moins  étroite  qui 
relie  les  unes  aux  autres.  Enfin  nous  aurons  à 
rechercher  plus  d'une  fois  pourquoi  telle  déno- 
mination, plus  généralement  usitée,  a  prévalu 
sur  telle  autre,  tombée  en  désuétude. 

Dans  cette  intention,  nous  nous  sommes 
entouré  de  nombreux  documents,  de  précieux 
ouvrages  provençaux  qui  ont  partiellement 
traité  de  la  matière  ;  mais,  mieux  que  cela, 
nous  avons  recueilli  une  foule  de  renseigne- 
ments aussi  intéressants  qu'utiles,  puisés 
aux  sources  les  plus  certaines,  chez  les  paysans 
eux-mêmes,  qui  nous  ont  bienveillamment 
prêté  leur  concours  et  à  qui  nous  nous  faisons 
un  devoir  d'offrir  ici  nos  plus  vifs  remercie- 
ments et  notre  reconnaissance  la  plus  sincère. 

Certes,  nous  ne  nous  sommes  pas  dissimulé 
un  seul  instant  la  difficulté  de  notre  tâche. 
Nous     avions     prévu     d'avance   les  obstacles 


que  nous  pourrions  rencontrer  dans  une 
étude  semblable  qui  peut  paraître,  a  priori, 
bien  moins  une  besogne  ingrate  qu'une  com- 
pilation facile.  Toutefois,  abstraction  faite  des 
difficultés  de  toutes  sortes  que  nous  avons 
eues  à  surmonter,  nous  nous  estimerions 
heureux  si  nous  pouvions  acquérir  la  certi- 
tude que  le  petit  travail  que  nous  avons 
l'honneur  de  soumettre  à  l'attention  de  nos 
lecteurs  n'est  pas  fait  pour  leur  déplaire  et 
qu'il  répond,  en  partie  au  moins,  à  un  désir  si 
souvent  exprimé  dans  le  Monde  des  Plantes* 

Nous  aimons  à  reconnaître  que  cet  essai  est 
fort  incomplet  et  que,  tel  qu'il  se  présente,  il 
offre  encore  bien  des  lacunes.  Nous  espérons 
que  l'on  voudra  bien  nous  aider  à  les  combler- 
aussi,  dans  ce  but,  accueillerons-nous  tou- 
jours avec  joie  les  observations  ou  les 
critiques  que  l'on  voudra  bien  nous  adresser 
car  nous  n'avons  jamais  eu  la  prétention  de 
faire  une  œuvre  sans  défaut.  Mais  ce  que 
nous  aimons  à  rappeler,  c'est  que  nous  nous 
sommes  fait  un  réel  plaisirde  répondre  au  vœu 
exprimé  dernièrement  par  des  éminents  col- 
lègues, dans  cette  même  Revue. 

Assurément  ce  ne  sera  pas  là  la  moindre  de 
nos  satisfactions.  Nous  avons  en  quelque 
sorte  ouvert  le  feu.  A  d'autres,  maintenant, 
plus  compétents  en  la  matière  et  plus  autorisés 
que  nous,  à  marcher  dans  la  même  voie,  à 
poursuivre  et  à  parachever  notre  œuvre. 
Marius  CAPODURO. 


Contributions  à  l'étude  de  la  Flore 
de  la  Côte-d'Or 

Quelques  excursions  que  nous  avons  faites  dans 
la  Côte-d'Or  en  1896,  nous  ont  permis  d'y  rencon- 
trer deux  espèces  intéressantes  qui  n'y  étaient  pas 
encore  signalées.  Ces  deux  espèces  sont  les  sui- 
vantes : 

i"  P otamogeton  compressus  L.  Godr.  jl.  Lorr, 
éd.  2.  p.  322.  —  Nous  avons  recueilli  un  rameau 
de  cette  plante  dans  le  canal  de  Bourgogne  à  Saint- 
Jean-de-Losne. 

2°  Wolffia  arhi%a(L.)  Wimm.  FI.  Schlcs.p.  140 
—  Lemna  arhisaL.  —  Cette  espèce  croît  abondam- 
ment dans  une  petite  mare  derrière  Saint-.lean-de- 
Losne,  en  compagnie  de  Lemna  trisulca  L.  et  de 
Spirodcla polyrlii^a  [L.)  Schleid.  C'est  une  plantc- 
dont  l'aire  géographique  en  France  était  jusqu'ici 
exclusivement  occidentale:  on  la  connaissait  dans 
la  partie  inférieure  du  bassin  de  la  Loire,  parexem- 
ple  aux  environs  de  Blois,  Tours,  Angers,  Romo 
rantin,  et  jusque  dans  l'Yonne,  mais  à  notre  con- 
naissance elle  n'avait  encore  été  indiquée  nulle  part 
dans  l'Est.  Sa  constatation  à  Saint-Jean-de-Losne 
vient  ajouter  une  espèce  à  l'intéressante  colonie  de 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


17 


plantes  occidentales  qui  habite  la  partie  supérieure 
du  bassin  de  la  Saône,  sur  les  gneiss  de  la  Serre, 
et  les  formations  pliocènes,  pleistocènes  et  les  allu- 
vions  récentes  de  l'ancien  lac  Bressan,  colonie  qui 
comprend  entre  autres  espèces  intéressantes  les 
Adenocarpus  complicatus  Gay;  Trifolium  filiforme 
L.;  Damasonium  Alisma  MM.;  Potentilla  splendens 
Ram.  ('),  etc. 

Quoique  la  Côte-d'Or  soit  en  général  fort  bien 
explorée  au  point  de  vue  botanique,  il  est  encore 
possible  d'y  trouver  quelque  chose  de  nouveau,  et 
un  jour  viendra  où  la  révision  de  la  Flore  de  la 
Côte-d'Or  de  MM.  ViALLANNEset  d'ARBAUMONT s'im- 
posera aux  botanistes  bourguignons. 

Semécourt  près  Metz 

R.  Maire. 


LES    ONOTHERAGEES    FRANÇAISES 
(Suite) 


Epilobes  à  fleurs  infundibuliformes 

Epilobes  à  stigmate  quadrifide 

Epilobium  molle  Lam. 
Discussion 

A  l'appellation  de  Schreber,  E  parviflorum. 
nous  préférons  celle  de  Lamarck.  Nombre 
d'Epilobes  sont  en  effet  à  petites  fleurs  et  la 
dénomination  de  Schreber  ne  nous  apprend 
rien.  D'ailleurs,  les  botanistes  sont  partagés 
à  ce  sujet  et  le  plus  grand  nombre  semble 
pencher  pour  E.  molle.  Il  est  à  supposer 
que  Schreber,  en  nommant  E.  parviflorum 
cette  espèce,  a  voulu  la  distinguer  de  \'E. 
hirsutum  L.  à  grandes  fleurs,  auquel  elle  était 
réunie. 

Nous  n'oserions  affirmer  que  Ï'E.  molle  est 
une  bonne  espèce.  Toutefois  nous  l'admettons 
jusqu'ici  comme  distincte,  n'ayant  pas  en 
mains  les  preuves  indéniables  du  passage 
d'une  espèce  à  l'autre. 

La  dénomination  de  molle  caractérise  bien 
cette  forme  dont  la  villosité  permet  de  la  re- 
connaître à  première  vue. 

Diagnose 

Tige  droite  et  redressée,  simple  ou  rameuse, 
arrondie  et  dépourvue  de  lignes,  tantôt  couverte 
d'un  épais  tomentum,  tantôt  mollement  velue, 
tantôtenfinlégèrementpubescente,  munie  sou- 
vent  de    poils  glanduleux  mêlés  aux    autres  ; 


(*)  Cette  espèce  existe  dans  la  Bresse,  bien  qu'elle  n'y  soit 
signalée  ni  par  Michalet,  ni  par  Grenier  :  notre  excellent  ami 
et  collaborateur  M.  I.angeron,  de  Dijon,  l'a  découverte  der- 
nièrement dans  les  bois  de  Ratticr  près  Aumont  (Jura),  et 
nous  en  a  apporté  de  beaux  échantillons. 


|  feuilles  oblongues-lancéolées,  ovales-lancéo- 
I  lées,ovales-oblongues,  ou  étroitement  lancéo- 
lées ;  les  inférieures  brièvement  pétiolées  ; 
les  moyennes  et  les  supérieures  subitement 
arrondies,  rarement  subcordées,  parfois  rétré- 
cies  à  leur  base,  ordinairement  sessiles, 
parfois  subsessiles  et  atténuées  à  la  base, 
pourvues  de  petites  dents  écartées,  tomen- 
teuses,  mollement  velues  ou  même  glabres- 
centes,  ordinairement  longues  d'au  moins  un 
décimètre  et  larges  environ  de  i-3  centimètres  ; 
fleurs  médiocres  à  pétales  obeordés  ou  émar- 
ginés,  d'un  rose  pâle  ou  violacées  ;  inflores- 
cence parfois  grêle  et,  dans  ce  cas  fleurs  très 
petites  ;  stigmate  quadrifide  h  divisions  oblon- 
gues-linéaires,  dressées-étalées,  puis  réfléchies  ; 
dents  du  calice  ovales-lancéolés,  légèrement 
obtuses  ;  capsules  velues  devenant  assez  sou- 
vent glabrescentes  et  glabres  sur  les  angles  ; 
graines  roussàtres  ou  noirâtres,  obovoïdes, 
arrondies  au  sommet  et  obtuses  à  la  base,  à 
tégument   chargé  de  papilles   nombreuses. 

Juillet-Septembre. 

Station.  —  Lieux  humides,  marécageux, 
bords  des  sources,  des  ruisseaux  et  des  riviè- 
res. Espèce  préférant  les  calcaires  et  les  sables, 
mais  non  exclusive. 

Distribution  géographique.  —  Europe  ; 
Asie-Mineure  ;  Syrie  ;  Chypre  ;  Mésopotamie  ; 
Kurdistan;  Perse;  Afghanistan  ;  Indes  ;  Nord 
de  l'Afrique  ;  Canaries  ;  Madère  ;  îles  du  Cap 
Vert  ;  Amérique  du  Nord. 

Ce  type  comprend  comme  variété  distincte  : 

E.  mollissimum  Welw.  Très  reconnaissable 
à  son  tomentum  épais,  blanchâtre,  comme 
laineux,  à  son  inflorescence  grêle  et  très  rami- 
fiée. Nous  possédons  cette  plante  du  Portugal 
où  elle  fut  signalée  pour  la  première  fois 
dans  les  Algarves  par  Welwitsch,et  aussi  de  la 
France. 

Epilobium   hirsutum  L. 

Diagnose 
Souche  longuement  stolonifère,  rameuse  et 
tortueuse  ;  tige  rameuse,  rarement  simple, 
droite,  subanguleuse  à  la  base  à  cause  de  la 
décurrence  des  feuilles,  arrondie  par  ailleurs, 
velue,  parfois  tomenteuse,  rarement  glabres- 
cente  ;  feuilles  sessiles  amplexicaules,  les 
moyennes  à  décurrence  foliacée,  oblongues, 
brièvement  atténuées  au  sommet,  oblongues- 
lancéolées  ou  étroitement  lancéolées,  longue- 
ment rétrécies  et  aiguës  au  sommet,  rarement 
ovales  ou  obovales  obtuses,  glabrescentes, 
mollement  velues  ou  recouvertes  d'un  tomen- 
tum blanchâtre,  dentées  finement  en  scie  ; 
fleurs  pourpres,  veinées,  grandes  et  belles 
en  rameau  terminal    lâche  et  feuille  ;  pétales 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


obcordés  ou  émarginés,  munis  à  leur  base 
d'un  anneau  de  poils;  stigmate  quadrifide 
à  divisions  dressées  et  conniventes  avant 
l'anthèse,  ensuite  réfléchies;  calice  à  divi- 
sions lancéolées,  nervées,  brièvement  api- 
culées,  moitié  plus  courtes  que  les  pétales  et 
parfois  les  égalant  presque  ;  capsules  épaisses, 
glabrescentes,  ou  velues  ou  tomenteuses  ; 
graines  roussâtres.  obovoïdes,  arrondies  au 
sommet,  obtuses  à  la  base,  tégument  muni  de 
nombreuses  papilles  ;  aigrette  d'un  blanc 
sale. 

Juillet-Septembre. 
Station.  —  Lieux  humides  et  marécageux, 
bords  des  fossés  et  des  ruisseaux.    Espèce  in- 
différente au  sol. 

Distribution  géographique.  —  Europe  ; 
Asie;  Nord  de  l'Afrique;  Abyssinie  ;  Canaries; 
Afrique  Australe;  Amérique  du  Nord  (Etats- 
Unis  ;  introduit?). 

Nous  ne  possédons  en  herbier  aucune  forme 
qui  mérite  d'être  distinguée  comme  variété 
pour  la  Flore  de  France.  Nous  avons  un  cer- 
tain nombre  d'exemplaires  qui  laissent  soup- 
çonner que  \'E.  molle  pourrait  bien  n'être 
lui-même  qu'une  sous-espèce  del'iT.  hirsutum, 
sans  cependant  en  fournir  la  preuve  absolue. 
Epilobium  montanum  L. 
Diagnose 

Souche  simple  ou  traçante  émettant  des 
stolons  terminés  par  un  bourgeon  subglo- 
buleux, jaunâtre  et  écailleux;  tige  droite 
ou  redressée,  simple  ou  rameuse,  arrondie, 
ordinairement  velue,  parfois  farineuse,  sou- 
vent rougeâtre  ;  feuilles  variables  de  forme  et 
de  grandeur,  généralement  opposées  jusqu'à 
l'inflorescence,  rarement  alternes  ou  ternées  ; 
plus  ou  moins  longuement  pétiolées  ;  fleurs 
médiocres  ou  petites,  parfois  assez  grandes, 
rougeâtres,  roses  ou  blanches,  souvent  chan- 
geantes ;  capsules  velues,  parfois  blanchâtres  ; 
graines  grises  ou  roussâtres,  papilleuses,  obo- 
voïdes et  arrondies  au  sommet  ou  oblongues 
et  brièvement  atténuées  -  appendiculées  au 
sommet. 

Discussion 

On  a  pu  voir  par  la  précédente  diagnose 
que  nous  réunissions  en  une  seule  espèce  les 
E.  montanum  L.,  E.  lanceolatum  Seb.  et 
Maur.,  E.  collinum  Gmel.,  E  Duricei  Gay. 
Pour  ces  deux  dernières  que  Haussknecht 
a  placées  sur  le  même  pied  d'égalité  que 
les  autres  espèces  d'Epilobes,  nous  n'aurons 
pas  de  longues  explications  à  fournir,  la  plu- 
part des  botanistes  ne  les  considérant  avec 
raison  que  comme  des  variétés  de  E.  monta- 
num. Mais  pour  l'A",  lanceolatum  Seb.  et  Maur., 
admis    comme   espèce    par 


a    généralité    des 


botanistes  qui  (cela  ressort  dé  la  consultation 
des  Flores),  pour  le  plupart,  ne  le  connais- 
sent pas,  nous  aurons  à  donner  les  raisons  qui 
nous  portent  à  en  faire  une  simple  sous-espèce 
d'E.  montanum  L. 

L'E.  collinum  a  été  méconnu  par  beaucoup 
de  botanistes  et  fort  mal  décrit  par  la  plupart, 
à  tel  point  que  les  diagnoses  se  contredisent 
les  unes  les  autres,  et  sont  le  plus  souvent  en 
désaccord  avec  la  Monographie  de  Haussk- 
necht. Les  uns  se  sont  appuyés  pour  le  distin- 
guer sur  ses  feuilles  toutes  opposées  jusqu'à 
l'inflorescence,  mais  c'est  aussi  le  caractère  du 
montanum  ;  d'autres  au  contraire  ont  pré- 
tendu qu'il  avait  toutes  les  feuilles  alternes  ; 
d'aucuns  ont  cru  le  reconnaître  à  ses  feuilles 
moitié  moins  grandes:  c'est-là,  avouons-le,  une 
question  de  plus  ou  de  moins,  par  conséquent 
un  caractère  peu  sérieux  ;  certains  enfin  qui 
paraissent  plus  avisés  l'ont  décrit  comme  ra- 
meux  dès  la  base  ;  malheureusement  il  existe 
des  exemplaires  simples  ;  finalement  il  ne  reste 
pour  le  distinguer  du  montanum  que  la  peti- 
tesse des  feuilles,  l'ecartement  des  dents,  la 
petitesse  de  ses  fleurs  et  le  caractère  tiré  de 
ses  boutons  subglobuleux-ovoïdes  obtus,  alors 
qu'ils  sont  ovoïdes  et  brièvement  apiculés 
dans  le  montanum.  Ces  caractères  dont  le  der- 
nier seul  parait  mieux  tranché  ne  nous 
paraissent  pas  suffisants  pour  constituer  une 
espèce. 

L'E.  collinum  se  rapprochant  beaucoup  de 
certaines  formes  â'E.  lanceolatum,  notre  pre- 
mière impression  était  d'en  faire  une  sous-va- 
riété du  montanum.  Le  travail  savant  récent  de 
M.  Parmentier  sur  les  Epilobes  de  France 
établissant  que  d'importants  caractères  ana- 
tomiques  différenciaient  cette  forme  nous  a 
paru  assez  décisif  pour  faire  du  collinum  une 
sous-espèce  du  montanum . 

Quant  à  \'E.  Duricei  nous  trouvons  chez  lui 
deux  caractères  saillants  :  la  forme  des  graines 
et  celle  des  stolons,  qui  justifieraient  son 
admission  au  rang  d'espèce,  si  l'ensemble  de 
ses  autres  caractères  et  son  faciès  ne  mon- 
traient clairement  que  \'E.  Duriœi  se  rat- 
tache intimement  au  montanum.  Toutefois  il 
est  difficile  de  dire  lequel  des  deux  constitue 
le  type  et  quelle  est  la  variété.  Nous  rangerons 
le  Duriœi  comme  excellente  sous-espèce  du 
montanum,  nous  souvenant  que  ce  qui  cons- 
titue l'espèce,  ce  n'est  pas  un  ou  deux  carac- 
tères isolés  mais  l'ensemble  des  carat  ères 
qu'elle  présente. 

L'E.  lanceolatum  Seb.  et  Maur.,  est  lui  aussi 
une  sous-espèce  de  YE.  montanum  renfermant 
à  son  tour  plusieurs  formes  distinctes,  résul- 
tant d'adaptation  aux  milieux. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'9 


Nous  avons  en  herbier  de  très  nombreux 
représentants  à'E.  lanceolatum.  Une  étude 
attentive  des  caractères  de  l'espèce  nous  a 
montre'  que  finalement  en  dehors  de  la  cou- 
leur changeante  des  fleurs  il  n'y  avait  de 
différence  que  dans  la  forme  des  feuilles 
cordées  ou  subcordées  à  la  base  chez  VE. 
montanum,  et  atténuées  à  la  base  chez  VE. 
lanceolatum.  Encore  ce  caractère  est-il  loin 
d'être  absolument  constant,  puisque  nous 
avons  vu  sur  un  même  pied,  à'E.  montanum 
des  feuilles  affectant  ces  deux  formes.  —  Il 
nous  est  donc  absolument  impossible  de 
séparer  VE.  lanceolatum  du  montanum,  car  si 
les  types  sont  nettement  tranchés  dans  leurs 
formes  extrêmes,  on  trouve  entre  eux  des 
formes  intermédiaires  qui  déroutent  la  saga- 
cité des  meilleurs  observateurs. 

Nous  donnerons  pour  le  type  et  pour  les 
variétés,  l'époque  de  la  fleuraison,  la  station, 
l'habitat,  et  la  distribution  géographique. 

Epilobium   montanum  L.  Juillet- septembre. 

Station.  —  Forêts,  bois,  haies    et   talus. 

Distribution  géographique.  —Europe;  Asie. 

Une  variété  :  dubium  Lf.vl.  in  Pte  Flore  de 
la  Mayenne.  Intermédiaire  entre  la  forme 
typique  de  lanceolatum  et  E.  montanum  ; 
feuilles  légèrement  atténuées  à  la  base,  ovales 
ou  ovales-oblongues  manifestement,  quoique 
courtement  pétiolées  ;  fleurs  non  changeantes. 

Station.  —  Lieux  frais  et  ombragés,  talus 
des  bois. 

Trois  sous-espèces  : 

E.  collinum  Gmel.  Feuilles  très  petites  ne 
dépassant  jamais  la  moitié  des  dimensions  de 
celles  du  type,  nettement  pétiolées  ;  tige  sou- 
vent ramifiée  dès  la  base,  parfois  simple.  Juin 
septembre. 

Station  :  rochers  arides  ;  collines  ;  montagnes; 
espèce  de  préférence  silicicole. 

Distribution  géographique  :  Groenland;  Nor- 
vège ;  Suède  ;  Russie  ;  Allemagne  ;  France  ; 
Autriche  ;  Italie  ;  Espagne. 

E.  DURLEiGay.  Rhizome  rampant  etradicant, 
émettant  des  stolons  jaunâtres,  pourvus  d'é- 
cailles  obtuses  et  opposées,  et  souvent  ter- 
minés par  un  bourgeon  subglobuleux  jau- 
nâtre et  écailleux.  Juillet-septembre. 

Station.  Bois  montagneux  ;  montagnes  gra- 
nitiques. 

Distribution  géographique  :  Vosges  ;  Jura  ; 
Massif  central  ;  Alpes  ;  Pyrénées  ;  monts  des 
Asturies  de  Léon  et  d'Aragon. 

E.  lanceolatum  Seb.etMaur.  Fleurs  d'abord 
blanches,  passant  ensuite  au  rose  ;  feuilles 
atténuées  à  la  base. 

Deux  variétés  très  distinctes  : 

E.  macrocatomischum  Levl.  Tige  simple  ou 


rameuse, b.  feuilles  inférieures  aussi  longuement 
pétiolées  que  che$  VE.  roseum. Cette  forme,  que 
l'on  serait  porté  à  regarder  comme  un  hybride 
des  E.  roseum  et  E.  lanceolatum,  n'en  est  cer- 
tainement pas  un, 

E.tramitum  Levl.  (E.  rupestre  Levl.  in  Pie 
Flore  de  la  Mayenne  ).  Cette  forme  que  nous 
avions  d'abord  nommée  rupestre  et  que  nous 
songions  à  dénommer  saxatile  est  mieux 
appelée  tramitum,  ce  dernier  nom  indiquant 
mieux  sa  station  dans  les  sentiers,  les  petits 
chemins  creux  et  sablonneux  dont  elle  habite 
les  talus.  Elle  est  à  la  sous-espèce  lanceolatum 
ce  qu'est  le  collinum  au  montanum.  On  la 
reconnaît  à  première  vue  à  ses  feuilles,  au 
moins  les  supérieures,  petites,  asseiç  longue- 
ment pétiolées,$urtout  les  inférieures  et  à  sa  lige 
ordinairement  ramifiée,  tandis  que  la  tige  est 
le  plus  souvent  simple  dans  le  dubium  aussi 
bien    que    dans  le  lanceolatum  type. 

La  variété  lanceolatum  et  ses  formes  fleu- 
rissent de  juin  à  septembre. 

Station  :  rochers  ;  talus  ;  chemins  creux  ; 
espèce  plutôt  silicicole  mais  non  exclusive. 

Distribution  géographique.  Europe  ;  Bithy- 
nie;montTaurus  ;  Cilicie  ;  Imérithie  ;  Chypre  ; 
Algérie  ;  Kabylie  et  Djurdjura;  Madère. 
Epilobes  à  stigmate  en  massue. 

Ce  groupe  comprend  pour  nous  les  cinq 
espèces  suivantes  : 

E.  trigonum  Schrank  ;  E.  roseum  Schreb  ; 
E.  tetragonum  L.  ;  E. palustre  L.  E.  atheles- 
permum. 

Epilobium  trigonum  Schrank 

Diagnose 

Souche  émettant  des  bourgeons  presque 
bulbiformes  ;  tige  robuste,  simple,  rarement 
ramifiée  au  sommet,  arrondie  et  glabrescente 
à  la  base,  munie  à  sa  partie  inférieure  de  2  à  4 
lignes  de  poils  ;  velue  partout  à  sa  partie 
supérieure  et  pubescente  glanduleuse  dans 
l'inflorescence  :  feuilles  ternées  ou  même  qua- 
ternées,  à  l'exception  des  supérieures,  parfois 
seulement  opposées  çà  et  là,  connées-engaî- 
nantes  à  la  base  ;  les  florales  alternes  ;  feuilles 
inférieures  plus  petites,  glabrescentes,  ovales- 
oblongues,  obtuses,  brièvement  denticulées, 
rétrécies  insensiblement  en  pétiole  et  parais- 
sant même  pétiolées,  les  moyennes  arrondies 
à  la  base,  sessiles-amplexicaules,  ovales  lancéo- 
lées ou  oblongues-lanceolées,  aiguës  ou  atté- 
nuées au  sommet,  munies  de  dents  calleuses 
assez  espacées,  pubescentes  seulement  sur  les 
bords  et  sur  les  nervures  ;  fleurs  disposées 
en  paniculepeu  allongée,  blanches  d'abord 
et  légèrement  penchées,  puis  d'un  rose-lilas  ; 
pétales  obeordés,  étroitement  et  profondément 


20 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


incises,  d'une  longueur  double  environ  de  celle 
du  calice  :  stigmate  cylindrique,  atténué  à  ses 
2  extrémités;  capsules  dresse'es,  robustes  et 
pubescentes  ;  graines  roussâtres,  fusiformes, 
brièvement  atténuées  à  la  base,  munies  au  som- 
met, par  le  prolongement  du  tégument,  d'un 
appendice  pellucide;  tégument  légèrement  pa- 
pilleux,  aigrette  d'un  blanc  sale.  Juillet-sep- 
tembre. Cette  espèce  qui,  comme  port,  comme 
aspect,  rappelle  beaucoup  VE.  montanum,  en 
diffère  en  résumé  par  son  stigmateen  massue, 
les  lignes  de  poils  de  sa  lige  et  la  pubescence 
restreinte  de  ses  feuilles. 

Station  :  Prés  humides  et  bords  des  ruis- 
seaux de  la  région  alpine. 

Distribution  géographique.  Montagnes  de 
l'Europe  moyenne  et  méridionale. 

Celte  espèce  nous  paraît  jusqu'ici  fort  dis- 
tincte. Elle  tient,  dans  le  groupe  des  Epilobes 
à  stigmate  en  massue,  la  place  que  tient  VE. 
montanum  dans  celui  des  Epilobes  à  stigmate 
quadrifide  et  relie  par  ses  affinités  avec  le  pré- 
cédent le  second  groupe  au  premier. 

Epilobium  roseum  Schreb. 

Peu  d'Epilobes  ont  été  aussi  mal  décrits  et 
aussi  malconnus  par  lagénéralité  desauteurs. 
Il  s'en  est  trouvé  pour  affirmer  que  VE.  roseum 
était  difficile  à  distinguer.  L'E.  roseum  est  très 
distinct  sur  le  sec  et  bien  plus  encore  sur  le 
vif.  Il  tient  dans  le  groupe  qui  nous  occupe 
la  place  de  la  sous-espèce  lanceolatum  dans  le 
groupe  précédent.  Aussi,  bien  que  nous  le  con- 
sidérions actuellement  comme  spécifiquement 
distinct,  si  jamais  il  venait  à  être  réuni  à,  une 
autre  espèce,  c'est  probablement,  malgré  les 
apparences  premières,  à  VE.  trigonum  qu'il 
faudrait  le  rattacher. 

Diagnose 
Souche    émettant    des    rosettes    de  feuilles 
courtes;  tige  droite    ou    ascendante,    simple 
ou   rameuse,  plus  'ou  moins    tétragone,  mar- 
quée   dans    sa    moitié    inférieure  de  2  lignes 
glabres    et    dans    sa    partie    supérieure    de  4 
lignes  de  poils,  glabre  inférieurement,  pubes- 
cente  dans  le  haut,    couverte    dans  l'inflores- 
cence   d'une    pubescence   serrée    et  cendrée, 
glanduleuse  ;  feuilles  maculées  de    rose  ou  de 
lie  de   vin    dans  leur  jeunesse,  opposées,  sauf 
les    supérieures,  d'un    vert    pâle,    réticulées, 
fermes  ou  flasques,  les  inférieures  glabres,  les 
supérieures    pubescentes    aux    bords  et   sur 
les  nervures,  souvent   rougeâtres  en  dessous 
sur  les  nervures,  réticulées  sur  le  vif  par  la 
saillit'  des    nervures;  les  inférieures  ovales  ou 
oblongues,  à   dents  écartées,  subarrondies  à 
la  base,   brusquement  contractées  en  pétiole 
canaliculé,  longuement  pétiolées,  surtout  celles 


de  la  tige;  les  moyennes  plus  longues,  oblon- 
gues, elliptiques,  très  entières  et  en  coin  à  la 
base,  rétrécies  en  pétiole  plus  court,  briève- 
ment atténuées  au  sommet,  plus  aiguës,  den- 
tées en  scie  à  dents  calleuses  et  inégalement 
réparties  ;  les  supérieures  lancéolées  ellipti- 
ques, aiguës,  rétrécies  peu  à  peu  au  sommet, 
fleurs  en  panicule  lâche  et  multiflorc,  fleurs  pe- 
tites,d'abord  blanches  et  penchées,  puis  roses, 
à  veines  plus  colorées,  pétales  incisés  un  peu 
plus  longs  que  le  calice  ;  calice  à  divisions  lan- 
céolées aiguës,  pubescentes  et  parfois  rou- 
geâtres ;  stigmate  obovale  claviforme,  dilaté 
au  sommet,  atténué  peu  à  peu  à  la  base  ;  cap- 
sules pubescentes  cendrées  ;  graines  d'un 
gris  roussâtre,  cylindriques-obovoïdes,  obtu- 
ses ou  à  peine  atténuées  à  la  base,  arrondies 
au  sommet  ;  tégument  papilleux.  —  Juillet- 
octobre. 

Station.  —  Fossés,  lieux  humides,  bords  des 
mares,  des  ruisseaux,  des  sources,  marécages, 
pied  des  murs  et  des  rochers  humides,  jardins. 
Espèce  plutôt  calcicole. 

Distribution  géographique.  —  Europe  ;  Syrie; 
Liban. 

Epilobium  tetragonum  L . 
Discussion 

Sous  ce  nom  nous  réunissons  les  espèces 
suivantes  :  E.  obscurum  Schreb.,  E.  virga- 
tum  Fries,  E.  Lamyi  Schultz,  E.  adnatum 
Gris.,  E.    Tourneforti  Michalet. 

Rien  de  plus  complexe  ni  de  plus  variable 
que  VE.  tetragonum.  Là,  la  confusion  règne  en 
maîtresse.  Quand  on  commence  l'étude  de 
cette  forme  on  se  trouve  en  présence  d'un 
véritable  chaos.  La  consultation  des  flores 
devient  inutile  tant  les  contradictions  et  les 
erreurs  y  fourmillent.  Nous  comprenons  fort 
bien  que  not  re  distingué  collègue  H  aussknecht, 
partisan  de  l'école  analytique  et  de  plus  mo- 
nographe, ait  cédé  à  la  séduction  qui  entraîne 
trop  de  monographes  et  désespérant  de  dé- 
brouiller une  telle  confusion  ait  dans  un  but 
de  clarté,  louable  assurément,  distingué  spé- 
cifiquement de  nombreuses  formes. 

Quant  à  nous,  après  avoir  manié,  observé  et 
étudié,  tant  sur  le  sec  que  sur  le  vif  des  cen- 
taines et  des  centaines  d'échantillons,  nous 
nions  absolument  qu'il  soit  possible  de  déli- 
miter nettement  ces  diverses  formes  entre  les- 
quelles nous  avons  trouvé  tous  les  intermé- 
diaires et  finalement  nous  les  considérons 
comme  autant  d'exemples  d'adaptation  au  mi- 
lieu du  tvpe  linnéen  E.  tetragonum,  dont  le 
stipe  est  excessivement  variable  suivant  les 
stations  variées  qu'occupent  ces  formes. 

Voici  la  diagnose  de  l'espèce   ainsi    élargie, 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


2  1 


telle  que  nous  la  concevons  ;  nous  donnerons 
ensuite  la  diagnose  des  varie'te's  et  les  indica- 
tions qui  les  concernent. 

Diagnose 

Souches  émettant  des  rosettes  de  feuilles 
et  parfois  des  stolons  allongés  et  filiformes 
feuilles  dans  toute  leur  longueur  ;  tige 
dressée,  ascendante  ou  couchée  radicante 
à  la  base,  simple  ou  rameuse,  parfois  rougeâtre, 
munie  de  2  ou  de  4  lignes  glabres  saillantes 
ou  de  2  ou  4  lignes  de  poils,  glabre  inférieu- 
rement,  au  moins  en  dehors  des  lignes,  pubes- 
cente  dans  sa  partie  supérieure  ;  feuilles  va- 
riables de  taille,  sessiles  ou  brièvement  pétio- 
lées,  opposées  ou  alternes  ;  fleurs  petites  ou 
assez  grandes,  roses,  d'un  rose  lilas,  ou  d'un 
pourpre  violet,  pétales  incisés,  obcordés  ou 
brièvement  émarginés  ;  stigmate  claviforme  ; 
capsules  velues  ou  pubescentes,  parfois  gla- 
brescentes,  velues  dansleur  jeunesse  ;  graines 
obovoïdes,  arrondies  au  sommet,  brusque- 
ment atténuées  quoique  obtuses  à  la  base, 
parfois  légèrement  aplanies  au  sommet,  à 
tégument  papilleux.  —  Juin-octobre. 

Distribution  géographique.  —  Répandu  sous 
ses  diverses  formes  dans  les  cinq  parties  du 
monde.  Quatre  sous-espèces:  E.  Gilloti,  E. 
Lamyi,  E.  Parmentieri.  E .   Tourneforti. 

Sous  le  nom  de  Gilloti  nous  réunissons  les 
E.  obscurum  Schreb.  et  E.  virgatum  Fries.  On 
sait  la  confusion  extrême  qui  règne  entre  ces 
deux  formes  que  beaucoup  de  botanistes  ont 
réunies  et  quenous-même  confondions  jusqu'à 
ces  derniers  temps.  Toutefois  nous  avons  en 
herbier  une  forme  qui  est  le  véritable  virgatum 
de  Fries,  et  qui  nous  parait  devoir  être  distin- 
guée. Il  y  a  peu  de  temps  notre  distingué  col- 
lègue, M.  Gillot,  qui_s'est  beaucoup  occupé  des 
Epilobes,  écrivait  les  lignes  suivantes  (Mon- 
de des  Plantes,  t.  v.  p.  96)  :  Aujourd'hui  je  se- 
rais tenté  de  faire  d'E.  virgatum  Fr.  une  race 
stationnelle  d'E.  tetragonum  dont  les  caractères 
biologiques  et  morphologiques  établissent  le 
passage  d'E.  tetragonum  àE.  obscurum.  Aussi 
sommes  nous  heureux  de  dédier  à  M.  Gillot, 
notre  distingué  collègue  et  ami,  Jette  sous- 
espèce  qui  mettant  fin  à  un  malentendu  géné- 
ral réunira  deux  formes  voisines  que  nous  dis- 
tinguerons comme  suit  : 

E.  Gilloti  Levl.  Souche  produisant  des 
stolons  grêles,  souvent  nombreux,  portant  de 
petites  feuilles  opposées, distantes  pétiolulées. 

Station.  —  Marécages,  tourbières,  fossés 
humides  ou  fangeux,  bois  humides  ou  maré- 
cageux, bords  des  sources  et  des  ruisseaux 
dans  les  lieux  montueux,  rochers  humides. 


Distribution  géographique.  —  Europe  ;  Al- 
gérie; Madère. 

Deux  variétés. 

E.  lucidum  Levl.  Plante  glabre,  couchée, 
radicante  ;  stolons  allongés  ;  feuilles  étroites 
très  luisantes  sur  le  vif,  translucides  et  d'un 
aspect  légèrement  huileux  après  dessiccation 
(ce  caractère  qui  se  retrouve  chez  VE.  Gilloti  en 
général  est  très  sensible  chez  cette  forme  et  la 
fait  distinguer  à  première  vue)  ;  feuilles  obscu- 
rément dentées  ou  à  dents  presques  nulles; 
tiges  à  lignes  peu  visibles,  subarrondies  ;  fleurs 
souvent  d'un  blanc  rosé. 

Station.  —  Tourbières,  lieux  marécageux, 
bois    humides. 

E.  virgatum  Fries.  Stolons  courts,  promp- 
tement  radicants;  tiges  dressées,  simples  ou 
rameuses:  feuilles  fermes,  lancéolées,  fine- 
ment dentelées,  sessiles  et  dressées  le  long  de 
la  tige;  inflorescence  étroite;  fleur  et  capsules 
dressées. 

E.  Lamyi  Schultz. Plante  d'un  vert  glauque; 
tige  munie  de  2  ou  4  lignes  de  poils  et  souvent 
rougeâtre  ;  feuilles  brièvement,  mais  manifes- 
tement pétiolées,  au  moins  celle  des  rameaux, 
souvent  petites,  à  dents  ordinairement  petites 
et  écartées,  parfois  sessiles  mais  atténuées  à 
la  base  ;  rosettes  de  la  souche  parfois  per- 
sistantes jusqu'à  la  floraison. 

Station.  —  Lieux  pierreux,  collines  sablon- 
neuses, forêts  rocailleuses. 

Distribution  géographique.  —  Suède  ;  Nor- 
vège; Grande-Bretagne;  Allemagne;  Belgi- 
que ;  France  ;  Suisse  ;  Espagne  ;  Portugal  ; 
Italie  ;  Autriche  ;  Serbie  ;  Roumélie  ;  Grèce  ; 
Russie  ;  Asie-Mineure;  Madère. 

E.  Parmentieri.  Sous-espèce  à  feuilles  très 
étroites  d'un  vert  pâle,  dentées  en  scie,  décrois- 
sant peu  à  peu  de  la  base  au  sommet  acuminé  ; 
plante  simple  ou  rameuse  pouvant  atteindre  jus» 
qu'à  2  mètres  de  haut  et  très  facile  à  confon- 
dre à  première  vue  avec  VE.  palustre,  avec 
lequel  elle  estsouvent  mélangée.  S'en  distingue 
nettement  toutefois  par  les  lignes  saillantes 
continues  de  sa  tige  et  par  ^ses  feuilles  presque 
toutes  alternes,  à  bords  jamais  roulés, 
ainsi  que  par  l'absence  de  stolons  filiformes 
terminés  par  un  bourgeon  écailleux. 

Haussknecht,  l'érudit  monographe  du  genre, 
ayant  remplacé  VE.  tetragonum  typique  par 
\'E.  adnatum  Gris.,  nous  devons  à  notre  tour, 
en  rétablissant  VE.  tetragonum  tel  que  Linné 
l'a  entendu,  supprimer  VE.  adnatum  tel  que 
l'entendaient  Grisebach  et  Haussknecht.  Nous 
dédions  notre  nouvelle  sous-espèce  à  M.  P. 
Parmentier,  qui  a  fait  une  si  consciencieuse 
étude  des  Epilobes  français  et  qui  a  bien  voulu 


22 


LE      MONDE       I1RS       PLANTES 


nous  prêter  en  maintes  circonstances  son  pré- 
cieux concours. 

Station.  — Tourbières;  fossés  humides;  pied 
des  rochers  humides  ;  bois  marécageux  et 
ombragés. 

Distribution  géographique.  —  Europe  ;  Asie 
septentrionale  et  occidentale  ;  nord  et  sud  de 
l'Afrique  ? 

E.  Tourneforti  Michalct.  Fleurs  belles, 
assez  grandes,  d'un  pourpre  violet,  pétales  une 
fois  plus  longs  que  les  sépales  ;  feuilles  auri- 
culées  à  la  base  ou  à  décurrence  foliacée. 

Station.  —  Bord  des  fossés  ;  lieux  herbeux 
humides. 

Distribution  géographique.  —  France  (Mar- 
seille :  au  Rouet;  Corse:  (Bonifacioj  ;  Por- 
tugal ;  (Estramadure)  ;Espagne  ;  Aragon  ;  An- 
dalousie ;  Iles  Baléares  ;  Italie  (Sardaigne  ;  Si- 
cile) ;  Syrie  ;  Liban  ;  Algérie  ;  Maroc. 

La  tige  robuste  et  ses  lignes  saillantes  ailées, 
ses  feuilles  moins  longues  etmoins  aiguës  sont 
de  fort  mauvais  caractères  qui  ne  permettraient 
pas  même  de  distinguer  YE.  Tourneforti 
commevariété.  Restentsesfleursplusgrandes  et 
ses  feuilles  auriculées  ou  à  décurrence  foliacée. 
Ces  deux  caractères  peuvent  suffire  pour  cons- 
tituer une  bonne  sous-espèce  mais  non  pas  une 
espèce.  Quant  à  la  graine,  la  seule  différence 
qu'elle  présente  est  d'être  applanie  assez  lar- 
gement au  sommet.  Ce  caractère  est  difficile  à 
voir  sur  le  sec  alors  que  les  graines,  comme 
celles  du  reste  de  la  plupart  des  autres  Epilobes 
présentent  une  face  concave,  creusée  en 
nacelle,  résultat  de  la  dessiccation. 

Epilobium  palustre  L. 

Espèce  nettement  distincte  bien  que  très 
variable  dans  les  limites  de  l'espèce.  Toutefois 
ses  diverses  formes,  extrêmement  instables,  ne 
peuvent  constituer  chez  nous  des  variétés  sé- 
rieuses. 

Diagnose 

Souche  émettant  des  stolons  filiformes, 
allongés,  munis  dans  leur  longueur  de  petites 
écailles  caduques  disposées  par  paires,  et 
terminés  par  un  bourgeon  bulbiforme  ; 
tige  dressée  ou  ascendante ,  simple  ou 
rameuse,  petite  ou  très  élevée  (près  de  deux 
mètres),  cylindrique  et  dépourvue  de  lignes, 
ou  munie  çà  et  là  de  quelques  petites  décur- 
rences  non  continues,  glabre  ordinairement  à 
sa  partie  inférieure,  pubescente  dans  le  haut  : 
feuilles  opposées  sauf  les  florales,  sessiles, 
oblongues-lancéolécs  ou  lancéolées-linéaires, 
ou  même  étroitement  linéaires,  très  entières, 
rétrécies  en  coin  à  la  base,  élargies  au  milieu, 
rétrécics  peu  à  peu  au  sommet,  calleuses  et 
obtuses,  rarement  aigués  au  sommet,  glabres- 


centes  ou  pubescentes  sur  les  bords  et  sur  la 
nervure  médiane,  à  bords  roules,  de  taille 
variable  ;  Heurs  petites,  li las,  violettes  ou 
blanches,  blanches  ordinairement  et  penchées 
avant  l'anthèse  ;  pétales  émarginés  ;  sti- 
gmate obovale-claviforme  ;  capsules  pubes- 
centes au  moins  sur  les  angles  ;  graines  fusi- 
formes,  atténuées-aigués  à  la  base,  brièvement 
atténuées  et  terminées  par  une  sorte  d'appen- 
dice papillcux  au  sommet,  à  tégument  papil- 
le u  x . —  Juillet-  octobre. 

Station.  —  Marécages  tourbeux;  tourbières  ; 
prairies  fangeuses  ;  fossés  et  forêts  fangeuses. 
Espèce  préférant  les  sols  siliceux  ou  argileux. 

Distribution  géographique.  —  Europe  ;  Cau- 
case ;  Asie  Mineure  ;  nord  de  la  Perse  ;  Sibérie; 
Kamtschatka  ;  Dahurie;  Altaï;  Mongolie; 
Thibet;  Indes  ;  nord  de  l'Amérique;  Labrador; 
Groenland. 

Epilobium  athelespermum 

Sous  ce  nom  nous  réunissons  YE.  anagalli- 
difolium  Lam.  et  E.  alsinefolium  Vill.,  c'est-à- 
dire  que  nous  revenons  à  la  conception  du 
type  linnéen.  Mais  alors,  nous  objectera-t-on, 
pourquoi  ne  pas  prendre  la  dénomination,  con- 
sacrée par  le  temps  et  l'usage, de  E.  alpinum  L.  ? 
Parce  que,  répondrons-nous,  par  l'étude  des 
caractères  morphologiques  et  par  nos  obser- 
vations comparatives  sur  l'influence  des  mi  lieux, 
nous  sommes  arrivé  à  ce  résultat  de  voir 
dans  YE.  alpinum,  non  plus  le  type  de  l'espèce, 
mais  une  forme  des  hauts  sommets  résultant 
de  son  appropriation  à  cette  station  et  au 
milieu  qu'elle  y  rencontre.  M.  P.  Parmentier 
[Recherches  sur  les  Epilobes,  in  Revue  Géné- 
rale de  Botanique,  t.  VIII.  Extrait  p.  14)  est 
arrivé  aux  mêmes  conclusions  que  nous  par 
l'étude  des  caractères  anatomiques.  Voici  ses 
propres  paroles  :  «  Ces  deux  Epilobes  ont  les 
«  graines  glabres,  la  tige  pourvue  de  lignes 
«  manifestement  décurrentes.  Les  autres  carac- 
«  tères  différentiels  sont  de  faible  valeur,  et 
0  si  l'on  examine  les  nombreuses  formes  inter- 
«  médiaires  entre  ces  deux  plantes,  on  constate 
«  facilement  qu'il  y  a  lieu  de  les  réduire  en 
«  une  seulecspèce  représentée  par  YE.  alsine- 
«  folium  ;  1, 'autre,  E.  alpinum,  n'en  estquï m: 
■c  race  régionale.»  Race  montagnarde,  comme 
le  même  auteur  l'appelle  d'ailleurs  plus  loin, 
conviendrait  mieux  que  race  régionale  si  l'on 
considère  que  YE.  alsinefolium  est  confiné  en 
Europe,  alors  que  YE.  alpinum  habite  en  outre 
l'Asie  et  l'Amérique. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  nous  associons  plei- 
nement aux  conclusions  de  M.  Parmentier  et 
nous  étions  arrivé  au  même  résultat  avant 
d'avoir  lu  son  remarquable  travail. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


23 


L'appellation  d'E.  leiospermum  eût  parfai- 
tement caractérisé  notre  espèce  puisque  seule, 
dans  le  groupe  des  Epilobes  à  stigmate  en 
massue  elle  présente  ce  caractère  d'avoir  les 
graines  glabres  et  dépourvues  de  papilles. 

Mais  ce  nom  a  été  donné  par  Haussknecht  à 
une  espèce  asiatique  du  Thibet  et  du  Cumaon, 
et,  quelle  que  soit  la  valeur  de  celle-ci,  nous 
sommes  obligé  de  donner  à  la  nôtre  une  autre 
dénomination,  celle  de  athelespermum  (sans 
papilles). 

On  comprendra  sans  peine  que  nous  ne 
puissions  continuer  à  appeler  alpinum  une 
espèce  dont  \' alpinum  n'est  pour  nous  qu'une 
variété  et  d'autre  part  nous  ne  pouvons  donner 
le  nom  ni  d'E.  origanifolium  Lam.,  ni  d'E. 
alsinefolium  Vil].,  puisque  ces  auteurs  ont 
consacré  ces  noms  à  des  formes  spéciales  de 
VE.  alpinum  linnéen.  D'ailleurs  le  mal  ne  sera 
pas  plus  grand,  car  d'une  part  les  botanistes 
sont,  au  sujet  de  ces  noms,  divisés  en  deux 
fractions  d'égal  nombre  et  d'égale  importance  et 
notre  Epilobe,  d'autre  part,  n'a  pas  plus  des 
feuilles  d'Origamtm  que  des  feuilles   d'Alsine. 

Quant  à  l'appellation  d'E.  anagallidifolinm 
Lam.,  elle  rentre  dans  la  synonymie  puisque 
elle  désigne  Yalpinum  typique  de  Linné,  qui 
lui-même  devient  une  variété  de  l'espèce  telle 
que  nous  la  concevons. 

{A  Suivre)  H.  Léveillé. 


Herborisations  Sarthoises,  1896 

Silène  Armeria  L.  Le  Mans  :  Sainte-Croix  ;  che- 
min de  La  Solitude,  27  juin. '.(H.  Léveillé). 

Lychnis  Corouaria  D.  C.  Le  Mans  :  Sainte-Croix  ; 
chemin  de  La  Solitude,  27  juin.  Echappé  de  jardin 
(H.  Léveillé). 

Vitis  vinifera  L.  Le  Mans  :  route  de  Paris  et  che- 
min deL'Epau,çà  et  là  dans  les  haies. (H.  Léveillé). 

Ononis  repens  L.  Var.  mitis  Diard.  Domfront  : 
butte  du  Camp  Romain,  18  juin  (H.  Léveillé). 

Vicia  cracca  L.  Var.  incana  Diard.  Domfront  : 
butte  du  Camp  Romain  (H.  Léveillé  rt  Coilliot). 

Rubus  glandulosus  Bell,  Thoiré-sur-Dinan  :  fo- 
rêt de  Bercé  (V.  Jamin). 

Rubus  caesius  L.  flore  semi-pleno.  Le  Mans  : 
Sainte-Croix  ;  chemin  de  La  Solitude,  haies  des 
champs  entre  les  routes  de  l'Eventail  et  de  Prémar- 
tine  ;  Yvré-1'Evêque;  Noyers  etFoucauge;  Dom- 
front: butte  duCamp  Romain  (H.   Léveillé). 

Chrysanthemum  parthenium  Sm.  Le  Mans  : 
route  de  Paris  et  çà  et  là  autour  de  la  ville.  Cette 
espèce  tend  à  se  répandre  comme  dans  la  Mayenne. 

Initia  salicina  L.  Domfront  :  chemin  près  la 
gare  à  droite  de  la  ligne,  au  pied  de  la  butte,  voi- 
sine du  Camp  Romain,  sur  laquelle  elle  abonde, 
18  juin  (H.  Léveillé). 


Senecio  erucifolius  L.  Même  localité  que  la  pré- 
cédente. 

Mentha  citrata.  Ehrh.  Thoiré-sur-Dinan  :  natu- 
ralisée autour  des  habitations  (V.  Jamin). 

Thymus  humifusus  Bernh.  Domfront  :  butte  du 
camp  Romain,   iSjuin  (H.  léveillé). 

Prunella  alba  Pall.  J'ai  trouvé  à  Domfront,  au 
Camp  Romain,  tous  les  intermédiaires  entre  cette 
forme  et  P.  vulgaris.  Le  seul  caractère  qui  les  sé- 
pare est  tiré  des  cornes,  droite  ou  arquée,  qui  ter- 
minent les  filets  des  étamines. encore  ce  caractère 
ne  me  semble-t-il  pas  constant.  Les  caractères  tirés 
des  feuilles  plus  ou  moins  allongées  à  la  base 
de  l'épi  et  des  feuilles  plus  ou  moins  pinnatifides, 
est  certainement  variable  comme  j'ai  pu  m'en  as- 
surer. La  P.  alba  n'est  donc  qu'une  variété  de  la 
P.  vulgaris,  variété  particulière  aux  terrains  cal- 
caires, présentant  la  couleur  tantôt  blanche,  tantôt 
bleue  ou  bleuâtre  (P.  cœrulea  Desp.),  tantôt  rose 
ou  rosée  ou  rougeàtre  (P.  rosea  nobis). 

Ophrys  apifera  Huds.  J'ai  trouvé  à  Domfront, 
au  Camp  Romain,  un  échantillon  ayant  les  sépales, 
ou  divisions  extérieures  du  périanthe,  blancs  et  non 
pas  roses,  ce  qui  donnait  aux  fleurs  la  couleur 
blanche     comme    couleur    dominante,     18    juin, 

(H.    LÉVEILLÉ). 

Elodea  canadensis  Rich.  Le  Mans  :  canal  des 
Planches  (L.  Déan). 

Festuca  uniglumis  Sol.  Thoiré-sur-Dinan  :  dans 
les  champs  (V.  Jamin). 

Ranunculus  Lenormandi  Sch.  Le  Mans  :  fossé  à 
gauche  du  pont  de  l'Abattoir  (Coilliot)  ;  Che- 
miré-en-Charnie  :  landes  humides  avoisinant  le 
chemin  d'Etival,  7  mai  (Coilliot);  Etival-en-Char- 
nie  :  près  d'un  ruisseau,  à  la  limite  du  départe- 
ment, dans  le  chemin  des  Baillées  (Léveillé). 

Ranunculus  tricophyllus  Chaix.  Var.  radians  Re- 
vel.  Chemiré  en-Charnie:  ruisseau  et  fossé  aquati- 
que, dans  un  pré,  près  du  pont,  en  descendant  à  la 
forêt,  7  mai  (Coilliot  et  Léveillé).  Le  R.  radians 
se  trouve  là  avec  ses  deux  formes  aquatique  et  ter- 
restre. 

Viola  canina  L.  Répandu  dans  le  massif  de  la 
forêt  de  Perseigne  et  aux  abords  de  celle-ci  (H.  Lé- 
veillé) ;  commun  à  Chemiré-en-Charnie  (Coilliot 
et  Léveillé).  Cette  espècedoit  être  assez  commune 
dans  tous  les  terrains  schisteux  de  la  Sarthe  (H.  L.). 

Vicia  lathyroides  L.  Le  Mans  :  terrains  vagues 
près  des  Angevinières,  3o  avril  (Coilliot). 

Silybum  marianum  Gaertn.  Yvré-1'Evêque  :  près 
le  bourg,  26  mars  (Coilliot  et  Léveillé). 

Calendula  arvensis  L.  Le  Mans  :  vallée  d'Yvré, 
talus  de  la  route  d'Yvré,  26  mars  (Coilliot  et  Lé- 
veillé). 

Petasites  fragrans  Presl.  Cette  plante,  qui  croît 
chemin  de  l'Eventail,  au  Mans,  en  face  le  cimetière 
Sainte-Croix,  se  rencontre  aussi  chemin  d'Isaac, 
Ier  avril  (Coilliot  et  Léveillé). 

Erica  ciliaris  L.  Etival-en-Charnie  :  à  la  limite 
du  département  ;  Chemiré-en-Charnie,  2  mai, 
(H.  Léveillé). 

Vaccinium  myrtillus  L.  Forêt  de  Bercé,  depuis 
Pruillé-le-Chétif  jusqu'à    Chahaignes    (V.  Jamin). 

Vinca  major   L.  Le  Mans  :  L'Epau;   chemin  du 


24 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


moulin  à  l'abbaye,  dans  la  haie.  Spontané;  (H.  LÉ- 
VEILLÉ). 

Veronica  montana  L.  Forêt  de  Bercé  (V.  Jamin). 

Aspidium  fragile  Sw.  Nogent-sur-Loir  :  talus 
d'un  fossé  à  droite  de  la  route  du  château  de  la 
Motte,  à  I.aunay,  9  avril  (V.  Jamin). 

Epilobium  angustifolium  L.  Ancinnes  :  forêt  de 
Perscigne,  ligne  de  Livet,  avant  et  après  le  rond 
de  Fontaine-Pesée,  g  août  (H.  Léveillé). 

/Egopodium  podagraria  L.  Saint-Rémy-du- 
Plain  :  petit  chemin  entre  la  Hutellerie  et  les  Parcs 
Aubert,  12  août  (  H.  Léveillé). 

Galium  verum  L.  Var.  decolorans  G.  G.  Livet  : 
Valbray,  3o  août  (H.  Léveillé). 

Centaurea  solstitialis  L.  Saint-Paterne.  Saint- 
Gilles  (Ledoucher). 

Hyoscyamus  niger  L.  Saint-Rigomer,  autour  de 
l'église,  3i  août  (H.  Léveillé). 

Amarantus  retroflexus  L.  Le  Mans  :  route  de 
Paris  ;  l'Epau,  près  Toile-Blanche,  20  octobre 
(H.  Léveillé). 

Chenopodium  intermedium  Mert.  et  Koch.  Livet  : 
jardins.  23  août  (H.  Léveillé). 

Chenopodium  hybridum  L.  Livet  :  La  Chatterie, 
29  août.  (H.  Léveillé). 

Blitum  polymorphum  Mey.  Livet  :  étang  de  Val- 
bray, quand  l'eau  est  basse,  29  août  (H.  Léveillé). 

Epipactis  latifolia  Ail.  Ancinnes  :  forêt  de  Per- 
seigne,  ligne  de  Livet,  près  le  rond  de  Fontaine- 
Pesée,  9  août  (H.  Léveillé). 


Correspondance  de  l'Agence  américaine  du 
"  Monde  des  Plantes  ",  Ph.  Heinsberger , 
Botaniste-Naturaliste  à  New- York. 


In  memoriam 


Ville  d'ithaca  (Etat-libre  de  New-York,  Etats- 
Unis). 

le  14  août  1896. 

Le  Professeur  Albert  Nelson  Pkentiss  est  mort 
aujourd'hui.  En  i863,  lorsque  la  Cornell  Univer- 
sité- fut  fondée,  le  professeur  Prentiss  fut  nommé 
professeur  de  la  section  de  Botanique,  d'Arbori- 
culture et  d'Horticulture.  lia  occupé  cette  place 
durant  vingt-trois  ans,  jusqu'à  sa  mort.  Sous  sa 
direction  plusieurs  milliers  d'étudiants  ont  étudié 
la  botanique  ;  plusieurs  centaines  lui  sont  rede- 
vables de  leurs  titres  de  docteurs  en  botanique  et 
un  bon  nombre  sont  devenus  des  botanistes  dis- 
tingués. 

En  1870,1e  professeur  Prentiss,  fit  un  voyage 
scientifique  d'exploration  au  Brésil,  comme  guide 
de  la  Cornell  Univcrsity  Exploring  Expédition. 
Au  cours  de  ce  voyage  scientifique,  le  professeur 
Prentiss  a  découvert  de  nombreuses  plantes  nou- 
velles dont  il  a  donné  la  description. 

En  1871,  il  écrivit  un  ouvrage  sur  «  le  mode  de 
distribution  naturelle  des  plantes  sur  la  surface  de 
U  terre,  »  (The  mode  of  the  natural  distribution 


of  Plants  over  the  surface  ofthe  Earth.)  Ce  travail 
important  reçut  le  premier  prix  (Walker)  offert par 
la  Boston  Society  of  natural  II istory. 

Les  Botanistes  des  Etats-Unis,  perdent  dans  le 
professeur  Prentiss  un  ami  et  un  guide  et  le  monde 
un  savant  qui  a  mérité  le  nom  de  Magister  supe- 
rior  botanicus. 


Informations. 

S>->  L'éminent  mycologue  Claude  Casimir  Gillet, 
néà  Dormans  (Marne)  le  19  mai  1X06,  vétérinaire 
principal  de  l'armée  en  retraite,  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur,  membre  de  plusieurs  sociétés 
savantes,  coauteur  de  la  Xouvelle  Flore  Française 
et  auteur  du  merveilleux  ouvrage  :  Les  Champi- 
gnons de  France  ,vient  de  mourir  à  ALençon  (Orne), 
dans  sa  91»  année.  Notre |  Académie  lui  avait  dé- 
cerné une  de  ses  médailles. 

H.L. 

s.>  La  librairie  J.-B.  Baillière  de  Paris  (19,  rue 
Hautet'euille)  a  publié  récemment  un  catalogue 
d'ouvrages,  principalement  des  Flores  d"Europe, 
d'Afrique,  d'Asie,  d'Océanie  et  d'Amérique. 


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Du  1"  au  3o  septembre. 

De  la  part  de  MM.  abbé  Letacq  (i  broch),   W. 
Nvlander  (i  vol.),  Carlos  E.  Porter(3  broch.) 
Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


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De  M.  Lange  de  Copenhague,  20  échantillons  de 
Hieracium  inlegrifolium  Lge,  décrit  et  figuré  dans 
la  Flora  danica  tab.  2661,  espèce  des  plus  rares 
dont  l'aire  géographique  est  restreinte,  jusqu'à 
présent,  au  midi  du  Jutland  et  au  nord  du  Schles- 
wig,  avec  des  fruits  mûrs  permettant  d'obtenir  par 
la  culture  de  nouveaux  échantillons. 

De  M.  Joseph  Daniel  un  certain  nombre  d'espè- 
ces rares,  pour  l'Herbier  comparatif  du  Maine. 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

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La  page 100  fr. 

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Professeur   de  sciences    physiques    et    naturelles 

au  Lycée  du  Mans, 

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LA    REVUE    SCIENTIFIQUE    DU    LIMOUSIN 

est  l'organe  de  la  Société  botanique  du  Limousin 

SOCIETE     BOTANIQUE     OU      LIMOUSIN 

Pour  être  admis  dans  la  Société  botanique  du  Limousin,  il  suffit  d'être  présenté  par  deux 
membres  ou  d'en  faire  la  demande  au  Président.  —  Le  droit  d'entrée  est  de  1  fr.;  la  cotisation 
est  de  3  fr.  —  Chaque  membre  reçoit  gratuitement  la  Revue  scientifique  du  Limousin.  —  La 
cotisation  est  due  si  le  membre  titulaire  n'a  pas  envoyé  sa  démission,  par  écrit,  au  Président 
avant  le  1"'  janvier. 

La  Direction  du  journal  ne  prend  pas  la  responsabilité  des  opinions  émises  dans  les  articles  signés. 

Il  stra  rendu  compte  de  tous  les  ouvrages  scientifiques  dont  un  exemplaire  sera  adressé  au 
Directeur. 


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1802,  Tours,    mention   honorable    (projet  d'herbier)  ;    i8f)3,    Angoulême,  médaille  d'argent  ; 

1895,  Bordeaux,  médaillé  d'or 
Cet  herbier,  édité  par  la  Société  botanique  du  Limousin,  avec  la  collaboration   de  M.  Reclus,  profes- 
seur d'agriculture  de  la  Haute-Vienne,  a  été  l'objet  d'un  grand  nombre    de   souscriptions.  —  Format: 
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SOMMAIRE    DU     N°    85 

La  Greffe  depuis  Vantiquité  jusqu'à  nos  jours  (suite),  L.  Daniel.  —  Les  Onothéracces 
japonaises  (suite)  H.  Léveillé.  —  Conlribution  à  l'étude  du  genre  Ludwigia,  Paul  Par- 
mentier.—  Quelques  lichens  rares  ou  nouveaux  pour  l'Orne  et  la  Normandie.  H.  Olivier. 
—  Sur  un  fait  de  tératologie  présenté  par  Y Arcnaria  serpillifolia,  L.,  A.-L.  Letacq. — 
L'extracteur  de  Colchique,  P.-V.  Liotard.  —  Nouvelles  localités  de  plantes  rares  ou  peu 
communes  pour  la  Flore  de  Normandie,  F.  Lande.  —  Le  docteur  Perrier  et  la  Flore  de 
la  Mayenne,  Aug.  Chevalier.  —  Recherches  sur  YEpilobium  nutans  Schm.  P.  Par- 
iiENiiER.  —  C.-C.  Gillet.  —  Bibliographie.  —  Informations.  —  Revue  des  Sociétés 
savantes.  —  Revue  des  Revues.  —  Mouvement  de  la  Bibliothèque.  —  Mouvement  de 
l'Herbier. 


LE      MANS 
Imprimerie   Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,    12 


1  896 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  William  Trelease,  St-Louis 
(Missouri). 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.  Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe). 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Hte-Vienne). 

CONSEIL  DE  L'ACADÉMIE 
MM.  W.    Trelease.    H.   Léveillé,  Ch.  Le 
Gendre,  G.  Rouy,   G.  King,  Treub,  Baron  F. 

YOn   MUELLER. 


COMITE  DE  REDACTION 
do   Monde  des   Plantes 

H.  Léveillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
taire ;  P.  V.  Liotard,  Rédacteur. 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérés  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


M.Charles  E.  Porter,  de  Valparaiso  (Chili), 
désire  faire  l'échange  de  quelques  bons  exem- 
plaires de  Fougères  et  Monopétales  du  Chili 
contre  le  volume  déjà  paru  :  J  Dorfler.  Bota- 
nist's  Directory. 

M.  Ch.  Porter.  —  Reçu  votre  note  biblio- 
graphique qui  passera  en  février.  —  Envoyez- 
nous  tous  les  deux  mois  notices  semblables.— 
L'auteur  de  l'ouvrage  accepterait  vraisem- 
blablement lui-même  l'échange  proposé. 

K.  N.  Chine.  —  Nous  publierons  les  noms 
des  souscripteurs  qui  sont  trop  en  retard  pour 
l'envoi  de  leur  cotisation  et  qui  n'ont  pas  ré- 
pondu à  nos  réclamations. 

M.  C.  A  .  M.  Madère.  —  Malgré  nos  re- 
cherches dans  nos  nombreux  catalogues  nous 
n'avons  pas  trouvé  indiqué  l'ouvrage  de 
F.  Sauer.  Il  ne  doit  donc  pas  être  facile  à  se 
procurer.  Cependant  vous  pourriez  vous 
adresser  avec  espoir  de  succès  à  l'un  ou  l'au- 
tre de  nos  dépositaires  de  Paris  qui  vous  le 
cherchera.  Il    existe  d'autres  ouvrages  sur  les 


Canaries  que  nous  pourrons  vous  signaler, 
mais  qui  tout  en  étant  plus  détaillés  sont 
peut-être  moins  complets  comme  énuméra- 
tion  des  espèces.  Votre  Cyperus  est  à  l'étude. 
Nos  travaux  en  cours  sur  les  Onothéracées  ne 
nous  ont  pas  permis  d'en  faire  examen  com- 
paratif suffisant.  A  bientôt  une  réponse. 

R.  S.  Paris.  —  Il  est  temps  d'envoyer  votre 
vote  pour  l'élection  de  notre  nouveau  Direc- 
teur. 

Ph.  H.  New-York.  —  Reçu  votre  travail 
qui  paraîtra  en  son  temps. 

A.  C.  Instituteur.  —  Votre  Centaurea  n'est 
autre  que  le  Melitensis. 

M.  L.  D.  Rennes.  —  Nous  n'avons  encore 
pu  faire,  faute  de  temps,  les  recherches  à  la 
bibliothèque.  Nous   allons  y  penser. 

J.  P.  Hort.  Versailles.  —  Voici  deux  adres- 
ses :  A.  Sada,  Pondichéry  (Inde  Française)  et 
R.  P.  Faurie,  Hakodaté,  (Japon).  Nous  leur 
écrirons  de  notre  côté. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN     :     France 10  lr. 

—  Étranger,    Colonies 12     „ 

Le  Numéro  :  1  Franc. 

Les   Abonnements    partenl   du     l"   Octobre   ou    du 

1"  Janvier   île   chaque   aimée. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Ph.  Heinsberger,  15,  First  Avenue. 

lo'ndon 

Dulau  and   C",  Foreign  booksellers,  37,  Soho 
Square. 

PARIS 

J.-B.  Bahxiere  et  Fils,  1!),  rue  Hautcfeuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale   et 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


G»  Année  (20  Série). 


No  85 


er    DÉCEMBRE    iSyG 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


Académie  internationale   de    Géographie 
botanique 

Par   décision,    en    date   du    i5     novembre, 
M.  Marius   Capoduro  membre   Auxiliaire  est 
nommé  Associé  libre  de  l'Académie. 
Le  Directeur, 

William  Trelease. 


Aux  lecteurs  du  "  Monde  des  Plantes  " 

Messieurs  et  chers  Collègues, 

11  y  a  tantôt  cinq  ans  passés  que  sur  le  som- 
met des  Nilgiris,  dans  une  humble  chambre 
de  Coonoor,  nous  fondions  Le  Monde  des 
Plantes.  Deux  mois  plus  tard  la  première 
souscription  nous  venait  de  Pondichéry. 
C'était  celle  d'un  de  nos  Collègues.  Dès 
décembre  1891,  nous  concevions  le  projet  de 
fonder  l'Académie  internationale  de  Géogra- 
phie botanique  et,  en  avril  1892,  celle-ci  deve- 
nait une  réalité.  Le  10  juin  1893,  la  Médaille 
scientifique  était  instituée. 

Restait  à  consolider  et  à  développer  ces  di- 
verses institutions  en  laissant  de  coté  de  beaux 


et  hardis  projets  qui  seront  peut-être  réalisés 
plus  tard.  Longtemps  la  Revue  chercha-sa  voie, 
tout  en  se  consacrant  plus  spécialement  à  la 
Géographie  botanique.  Il  y  eut  des  tâtonne- 
ments. On  hésita  entre  la  science  pure  et  la  vul- 
garisation. On  eut  la  pensée  de  mêler  l'agréa- 
ble au  sérieux.  De  là  la  publication  de  voyages, 
accompagnés  de  gravures,  publication  qui 
semble  ne  pas  avoir  intéressé,  et  qui  ne  saurait 
être  reprise  qu'à  la  demande  d'un  grand  nom- 
bre de  lecteurs.  Sur  ces  entrefaites,  avec  le 
temps,  de  nombreux  souscripteurs  se  grou- 
paient autour  de  la  Revue  ;  l'Académie  distri- 
buait ses  médailles  aux  botanistes  méritants. 
Les  quelques  places  libres  ne  seront  accordées 
à  l'avenir  qu'avec  un  contrôle  de  plus  en  plus 
sévère  ce  qui  rehaussera  d'autant  la  valeur  de 
cette  distinction. 

Par  suite  des  occupations  multiples  et  des 
tributs  à  payer  à  la  maladie,  durant  la  dernière 
année,  il  y  eut  des  tâtonnements  et  des  hésita- 
tions. Aujourd'hui  nous  croyons  avoir  compris 
la  pensée  du  plus  grand  nombre  et  être  en 
parfaite  communion  d'idées  avec  nos  lecteurs. 
Aussi  sommes-nous  heureux,  en  les  remerciant 
de  leur  aimable  et  fidèle  concours  pour  le 
passé,  de  leur  tracer  à  grands  traits  notre  pro- 
gramme de  demain. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


rmais  chaque  numéro  de  la  revue  com- 
portera un  minimum  de  iô  pages  ainsi  dis- 
tribue : 

i»  des  articles  originaux  inédits  d'impor- 
tance générale  ; 

2°  des  articles  d'importance  locale  ; 

3°  revue  des  sociétés  savantes  ; 

4°  revue  des  revues  originales  de  botanique  ; 

Une  importance  et  une  extension  plus 
grande  seront  données  à  ces  dernières  parties, 
dont  sera  chargé  un  rédacteur  spécial  ; 

5°  informations  et  bibliographie,  etc. 

Nous  avons  le  projet  d'organiser,  chaque 
année,  une  réunion  de  tous  nos  Collègues  et 
lecteurs,  agrémentée  d'une  herborisation  en 
commun  qui  permettra  d'échanger  les  idées  et 
de  progresser  de  plus  en  plus.  —  Enfin  nous 
espérons  être  en  mesure,  avec  le  temps.de  dis- 
tribuer à  nos  souscripteurs,  par  voie  de  tirage 
au  sort,  certaines  plantes  dont  il  aurait  été  fait 
mention  dans  la  Revue. 

Le  Directeur  du  Monde  des  Plantes 


La  Greffe   depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

[Suite] 

Landric  connaissait  sans  doute  le  travail  de 
Dany,  car  il  conseille  comme  lui,  au  lieu  de 
greffer  les  gros  arbres  sur  le  tronc,  ce  qui  laisse 
une  plaie  longue  à  cicatriser,  de  les  enter  sur 
les  branches,  ce  qui  permet  d'obtenir  du  fruit 
dès  la  seconde  année  de  greffe. 

Mais  il  fournit  lui-même  son  contingent 
d'observations  nouvelles. 

On  doit  à  Landric  la  première  description 
de  la  greffe  en  flûte  avec  lanières  dont  Thouin 
attribue  l'invention  à  Duhamel  (  greffe  de 
Faune  ).  Il  conseille  de  greffer  en  fente  à  l'au- 
tomne les  arbres  dont  le  fruit  est  mûr  in. 

La  greffe  du  pêcher  surcerisier  était  connue 
de  son  temps,  mais,  d'après  lui,  «  ellealedéfaut 
de  ne  pas  durer  longtemps  ».  C'est  ce  que 
nous  avons  vérifié  nous-même  en  répétant 
cette  greffe. 

«  On  peut,  suivant  les  circonstances,  prendre 
comme  anton  du  bois  dé  l'année  ou  du  bois  de 
deux  ans.  » 

Landric  mérite  une  mention  toute  spéciale 
pour  avoir  le  premier  cherché  à  se  rendre 
compte  de  la  manière  dont  se  fait  la  soudure 
dans  la  greffe. 

«  Aucuns,  dit-il,  scient  le  corps  de  l'arbre,  les 


i.  Voir  Pai.i.adius,   à  propos   de  la  greffe  d'au- 
tomne du  Cerisier. 


autres  le  coupent  avec  une  serpe,  ce  qui 
revient,  tout  à  un...  On  a  plus  tost  fait  avec 
la  scie  ;  aucuns  ont  voulu  dire  que  la  scie 
ardait  (i)  l'escorce...  Je  dis  que  cela  n'y  fait 
rien,  parce  que  l'escorce  ne  le  bois  ne  se  repren- 
nent jamais  avec  l'anton,  mais  la  peau  ou 
escorce  qui  croist  et  enfle  du  pied  de  l'arbre 
qui  seunist  aveque  l'anton,  couvre  le  tout  et 
soubz  icelle  prend  accroissement,  se  faisant 
corps  du  dit  pie,  non  que  le  bois  sié  se  joigne 
avec  le  dit  anton,  ains  demeure  mort.  Je  dis 
cela  pour  l'avoir  expérimenté.  » 

On  voit  par  ce  passage  combien  Landric 
dépassait  son  siècle.  11  met  en  évidence  que  les 
bois  ne  jouent  aucun  rôle  dans  la  reprise  ana- 
tomique,  et  il  combat  le  préjugé  ridicule  de  la 
brûlure  par  la  scie,  qui  régnait  encore  au  com- 
mencement de  ce  siècle. 

Il  n'approuve  pas  davantage  l'observation 
des  phases  de  la  lune  dans  la  greffe. 

«  J'ai,  raconte-t-il,  ceuilli  les  greffes  en  tel 
quartier  delà  lune  que  je  me  trouvais  ...  Au 
mesme  instant  les  alois  anter,  lesquels  sont 
venus  aussi  beaux  et  portant  autant  de  fruicts 
aussi  tôst  et  aussi  bons  que  les  autres. . .» 

Landric  termine  son  court  opuscule  par  le 
curieux  distique  suivant  : 

Qui  de  bons  grefes  antera, 
Bon  fruicts  il  en  rapportera. 

Peu  de  temps  après  Landric,  Olivier  de 
Serres  (2)  composait  son  fameux  «  Théâtre 
d'Agriculture  ». 

A  ce  moment,  l'agriculture  jouissait  de  toutes 
les  faveurs  royales  :  Henri  IV  lisait  à  table 
Olivier  de  Serres, et  le  fameux  Sully  consta- 
tait officiellement  que  «  pâturage  et  labourage 
sont  les  mamelles  de  l'Etat.  » 

L'ouvrage  d'OLiviER  de  Serres,  dans  les 
parties  qui  concernent  la  greffe,  présente 
encore  plus  d'une  erreur  reproduite  d'après 
les  Anciens,  mais  il  contient  aussi  des  données 
originales  très  intéressantes.  [A  suivre). 

L.  Daniel. 


Les  Onothéracées  Japonaises 

[Suite  et  fin) 

En  terminant  la   détermination  des   échan- 
tillons soumis  à  mon  examen,  jamais,  peut-être, 


1.  Brûlait. 

2.  Olivier  de  Serres,  Théâtre  d'Agriculture .  La 
première  édition  date  de  l'an   1600. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


27 


je  ne  me  suis  mieux  rendu  compte  de  la  diffi- 
culté' de  discerner  les  espèces  dans  un  genre 
critique.  Il  est  extrêmement  difficile,  pour  ne 
pas  dire  mate'riellement  impossible  au  déter- 
minateur,  étant  donné  d'une  part  le  grand 
nombre  d'espèces  admises  par  Haussknecht  et 
d'autre  part  étant  donnée  l'extrême  variabilité 
des  types  spécifiques  du  genre  Epilobium  de 
ne  pas  être  amené  à  créer  de  nouvelles  formes. 

L'étude  des  Epilobes  français  nous  a  fait 
passer  entre  les  mains  les  échantillons  les  plus 
dissemblables  d'une  même  espèce.  Nul  doute 
qu'il  n'en  soit  de  même  pour  les  Epilobes  des 
autres  régions  du  globe.  Malgré  ces  variations 
innombrables  des  types  nous  avons  tenu  à  faire 
rentrer  tous  nos  échantillons  dans  les  espèces 
déjà  admises,  bien  convaincu  que  celles-ci 
sont  déjà  réductibles  à  un  nombre  assez  res 
treint.  Car,  si  parmi  les  espèces  admises  par 
le  monographe  d'outre-Rhin,  certaines  pré- 
sentent des  caractères  spécifiques  indiscu- 
tables, nombre  d'autres,  comme  nous  espérons 
le  prouver  plus  tard,  rentrent,  tant  au  point  de 
vue  anatomique  qu'au  point  de  vue  morpho- 
logique, dans  des  types  nettement  définis  dont 
elles  ne  sont  que  des  dérivations  adaptées  à 
des  milieux  variés. 

Nous  avons  eu  à  lutter,  au  cours  de  notre 
étude,  contre  des  difficultés  matérielles  pro- 
venant du  nombre  restreint  d'échantillons, 
souvent  uniques,  de  leur  état  plus  ou  moins 
fruste  et  aussi  de  l'absence  de  tel  ou  tel  organe. 

Voici  quelles  sont  les  dénominations  des 
dernières  parts  qui  nous  restaient  à  examiner: 

Epilobium  roseum  Schreb.—  Rebunshiri, 
i3  octobre  1894.—  13.894.  —  R,  P.  Urb. 
Faurie  leg. 

E.  Wattianum  Hausskn.  —  Kattasan, 
i3  juillet  1894.  —  13.399.  —  R.  P.  Urb. 
Faurie  leg. 

E.  pseudo-obscurum  Hausskn.  —  Iwagi- 
san,2i  juillet  1886;  5  septembre  18S9.  —  1040 
et  4704.  — R.  P.  Urb,  Faurie  leg. 

E.  laetum  Wallich.  —  Shirosaki,  16  juillet 
i885.  —  682.  —  R.  P.  Urb.  Faurie  leg. 

E.  japonicum  Hausskn.  —  Tsurugizan  ; 
5  septembre  1894. —  13.799. —  R.  P.  Urb. 
Faurie  leg. 

E.  pyrricholophum  Franch.  et  Savatier. — 
Tosa,  18  novembre  1893.  —  1 1.793.  —  R.  P. 
Urb.  Faurie  leg.  —  Publié  sous  le  nom  de  E. 
japonicum  (Monde  des  plantes  du  ier  septembre 
1896^  par  suite   d'une   permutation  d'étiquette. 

E.  calycinum  Hausskn.  —  Environs  d'Ao- 
mori,  23  juillet  1886;  Hakodaté,  17  octobre 
1886.  —  1071  et  3 186.—  R.  P.  Urbain  Faurie 
leg. 

Graines  oblongues,    d'un    brun    roussâtre. 


arrondies,  appendiculées  au  sommet,  atténuées 
peu  à  peu  et  aiguës  à  la  base,  longues  environ 
d'un  millimètre,  abondamment  couvertes  de 
papilles.  (Haussknecht,  dans  sa  monographie, 
ne  donne  pas  la  description  des  graines  de 
cette  espèce.) 

E.     leiophyllum     Hausskn.    —      Tsuru- 
gizan, au  pied  des  glaciers,  20  juillet  1894.— 
13426.  —  R.    P.     Urb.    Faurie  leg.    —Cette 
plante  pourrait  être  une  espèce  nouvelle  ? 
(A  suivre)  H.  Léveillé. 


Contribution  à  l'étude  du  genre 
«  Ludwigia  »  (Onothéracées) 

M.  H.  Léveillé,  dans  un  travail  en  cours  de 
publication  sur  les  Onothéracées  françaises(i), 
remplace  les  appellations  à'isnardia  ou  de 
Danlia  par  celle  de  Ludwigia,  en  indiquant  les 
raisons  pour  lesquelles  il  opère  cette  substi- 
tution. Ayant  eu  plusieurs  fois  l'occasion  d'é- 
tudier des  espèces  et  des  genres  de  cette  inté- 
ressante famille,  j'ai  voulu  m'assurer  si  l'ana- 
tomie  se  prêtait  à  cette  modification  et  s'il  n'y 
avait  pas  lieu  de  maintenir  les  genres  Isnardia 
et  Ludwigia.  M.  H.  Léveillé  a  bien  voulu 
m'envoyer  de  nombreux  échantillons  secs 
pour  cette  étude,  je  lui  en  exprime  toute  ma 
reconnaissance. 

Les  caractères  anatomiques  fournis  par  la 
tige  et  la  feuille  des  Ludwigia  confirment 
pleinement  l'appréciation  que  j'avais  exprimée 
dans  un  récent  mémoire  (2)  concernant  17s- 
nardia  palustris.  Je  disais  que  le  genre  Isnar- 
dia pouvait  être  considéré  comme  un  genre 
de  transition  qui  rattache  les  Haloragacées 
aux  Onothéracées,  sans  le  distraire  cependant 
de  cette  dernière  famille.  Or  les  espèces  du 
genre  Ludwigia  renferment  les  mêmes  carac- 
tères anatomiques  essentiels  que  YIsnardia. 
Toutes  possèdent  les  raphides  des  Onothéra- 
cées et  les  oursins  des  Haloragacées  (excepté 
L.  parvijlora  et  alternifolia)  ;  toutes  portent 
aussi  les  larges  poils  aigus  des  Onothera, 
Circaea,  etc.  et  deux  (L.  alternifolia  et 
sphaerocarpa)  des  poils  1  -  sériés  ,  2-3cell., 
rappelant  ceux  du  genre  Trapa  qui  appartient 
sans  nul  doute  aux  Haloragacées. 


(1)  H.  Léveillé.  —  Les  Onothéracées  françaises 
(Le  Monde  des  Plantes,  n'  80,  p.  98). 

(2)  P.  Parmentier.  —  Du  rôle  de  V  anatomie  pour 
la  détermination  des  plantes  critiques  et  liti- 
gieuses  (Ann.  Sc.Natur.  70  série,  p.  34;  1896). 


2  S 


LE      MONDE      DES      PLAN  I  ES 


Si  je  cite  surtout  la  structure  des  poils  et 
les  formes  cristallines,  c'est  à  cause  de  l'impor- 
tance taxinomique  de  ces  deux  caractères, 
importance  qu'aucun  anatomiste  sérieux  ne 
saurait  méconnaître  aujourd'hui.  A  ce  qui 
précède,  l'on  peut  ajouter  encore  l'existence  de 
stomates  sur  les  deux  épidémies  foliaires, 
leur  mode  unique  de  développement. la  nature 
et  l'épaisseur  relative  des  épidémies,  l'absence 
de  tissu  mécanique  extra  libérien  dans  la 
nervure  médiane  (exe.  L.  sphaerocarpa)  et  le 
pétiole,  le  siège  de  formation  du  périderme 
dans  la  tige,  enfin  l'absence  d'oursins  chez 
tous  les  autres  genres   des  Onothéracées. 

Au  point  de  vue  morphologique,  il  n'est 
guère  possible,  ce  me  semble,  de  saisir  des 
caractères  suffisamment  constants  et  tranches 
pour  distinguer  les  Ludwigia  de  VIsnardia. 
11  y  a  donc  lieu,  pour  se  conformer  à  l'exac- 
titude des  faits,  de  se  rattacher  à  l'opinion  de 
M.  Léveillé. 

Passant  ensuite  à  l'étude  comparative  des 
divers  Ludwigia  que  j'ai  eus  à  ma  disposition, 
j'estime  qu'il  est  nécessaire  d'opérer  quelques 
réductions  spécifiques. 

Entre  le  Ludwigia  palustris  L.,  provenant 
de  la  Colonie  du  Cap  et  VIsnardia  palustris 
provenant  des  bords  de  l'Arroux  (Saône-et- 
Loire),  il  n'existe  aucune  différence  anatomi- 
que  de  nature  à  permettre  de  considérer  ces 
deux  plantes  comme  deux  espèces  distinctes. 
Toutes  deux  possèdentdes  oursins  et  des  raphi- 
des,  des  poils  i  cell.  en  quantité  variable,  une 
hélio-xérophilie  sensiblement  égale,  les  mêmes 
aptitudes  de  milieu.  L'I.  palustris  a  l'épider- 
me  foliaire  inférieur  onduleux,  tandis  que  cet 
épiderme  est  recticurviligne  chez  L.  palustris. 
Ce  caractère  n'est  pas  purement  qualitatif,  il 
est  plutôt  épharmonique  et  conséquemment 
peut  très  bien  varier  chez  la  même  espèce  ré- 
coltée dans  des  milieux  différents.  Le  méso- 
phylle  des  deux  plantes  précitées  a  une  épais- 
seur oscillant  entre  70  et  Sojji,  des  palissades 
larges,  disposées  sur  une  seule  assise  et  rem- 
plissant environ  la  moitié  de  l'épaisseur  du 
mésophylle.  Le  parenchyme  cortical  de  la  tige 
est  très  lacuneux  et  le  plan  ligneux  est  iden- 
tique ;  le  périderme  et  la  zone  mécanique 
extra  libérienne  font  défaut.  Quant  à  l'obser- 
vation d'un  liber  interne,  mentionnée  dans 
un  précédent  mémoire  (1)  au  sujet  de  VIsnar- 
dia palustris,  et  des  doutes  que  j'avais  émis 
sur  le  véritable  caractère  de  ce  tissu,  croyant 
y  avoir  rencontré  des  tubes  criblés  et  des 
cellules  compagnes,  ce  qui  révélerait  un  liber 


1    I'.  Paruentier.  loc.  cit.,  p.  35. 


interne,  il  y  a  lieu  de  la  modifier  et  de  ne 
voir  qu'un  parenchyme  endoxvlaire  qui  peut 
se  réduire  beaucoup  chez  /..  palustris  ou 
se  retrouver  mieux  développé  ailleurs  (L. 
ovalis  Miq.). 

1.7.  palustris,  se  confondant  spécifique- 
ment avec  le  L.  palustris.  doit  être  supprimé 
de  la  Flore  et  rentrer  dans  le  genre  Ludwigia 
sous  cette  dernière  appellation. 

A  l'espèce  précédente  (L.  palustris  L.)  se 
rattachent,  à  titre  de  simples  variétés,  les 
L.  natans  LU.  et  L.  ovalis  Miq.  En  effet,  les 
caractères  qualitatifs  anatomiques  de  ces 
deux  plantes  sont  rigoureusement  les  mêmes 
que  ceux  de  l'espèce  relative.  Elles  ne  s'en 
distinguent,  la  première,  que  par  des  épi- 
dermes  foliaires  un  peu  moins  épais,  l'ab- 
sence complète  de  poils,  une  abondance  plus 
grande  de  cellules  cristalligènes  et  les  deux 
assises  périphériques  du  parenchyme  cortical 
de  la  tige  fortement  collenchymatoïdes.  La 
seconde,  (L.  ovalis),  est  aussi  presque  glabre  ; 
on  ne  rencontre  sur  la  face  inférieure  du 
limbe  que  quelques  petits  poils  i-cell..  la 
plupart  capités  et  très  élargis  à  la  base  ;  son 
épiderme  inférieur  est  onduleux  ;  le  méso- 
phylle est  beaucoup  plus  épais  lioo  jx.  au  lieu 
de  70  —  80)  ;  le  parenchyme  cortical  de  la 
tige  est  moins  lacuneux.  Les  oursins  de  ces 
deux  formes  sont  plus  volumineux  que  ceux 
du  L.  palustris.  L'on  peut  considérer  les 
!..  natans  et  ovalis  comme  desL.  palustris  plus 
hélio-xérophiles,  et  ce  malgré  le  milieu  aqueux 
où  ces  plantes  croissent  ordinairement.  Si 
l'on  consulte  ensuite  les  caractères  organo- 
graphiques  de  ces  trois  plantes,  on  constate 
qu'ils  confirment  admirablement  la  classifi- 
cation établie  par  l'anatomie. 

Le    L.  parvijlora   Roxb.  est  une    seconde 
e-pece  parfaitement  caractérisée  i°  par  l'exis- 
tence exclusive  de  raphides  dans  la   feuille  et 
la  tige,  2"    par  son    périderme  issu  du   liber 
secondaire,     entouré     extérieurement    d'une 
couronne    mécanique    péricyclique,    discon- 
tinue et  pourvue  seulement  de    1-2  assises 
de  fibres  à  lumen  plus  ou  moins  étroit.  Cette 
espèce  se    rapproche   plus  des   Onothéracées 
vraies  que  des   Haloragacées  ;  elle   contribue 
à  relier  les   Ludwigia  à  la  première  famille    : 
1"  par  ses  raphides,  2"  par  l'absence  d'oursins, 
3°  par  ses  poils    1  -  cell.    courts   et  robustes, 
40  par  son  périderme  caulinaire,  5°  enfin  par 
le  plan  ligneux  du  bois  secondaire   de  la  tige. 
Le  parenchyme  cortical  de   cette  dernière  est 
aussi  creusé  de  nombreuses  et  larges  lacunes. 
La  diagnose  donnée  par    Roxburgh    de  son 
L.  parvijlora   ne   répond   pas    a    l'échantillon 
que    j'ai    sous    les  yeux  et,    pour    ce  motif, 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


29 


M.    H  L. éveillé    propose  de  nommer   cette 
espèce  L.  tetragona. 

Les  deux  espèces  suivantes,  L.  alterni- 
folia  L.  et  sphaerocarpa  Eli.,  parfaitement 
distinctes,  pourraient  constituer  un  sous- 
genre  à  cause  de  leurs  nombreux  et  longs  poils 
1 -sériés  qui  les  rapprochent  particulièrement 
du  genre  Trapa,  c'est-à-dire  des  Haloraga- 
cées.  Ces  poils  offrent  une  preuve  nouvelle 
en  faveur  du  caractère  transitoire  que  j'ai 
assigné  au  genre  Ludwigia. 

Le  L.  cilternifolia  est  héliophobe  ;  son  méso- 
phylle,  d'une  épaisseur  de  67  u.,  est  dépourvu 
de  palissades  et  d'oursins  ;  on  n'y  rencontre 
que  des  raphides  ;  les  épidermes  sont  pourvus 
de  poils  i-cell.,  courts  et  de  poils  i-sériés, 
2-3  cell.,  plus  longs.  Le  parenchymecortical 
de  la  tige  est  collenchymatoïde,  surtout 
dans  sa  moitié  externe  ;  les  cellules  de  l'autre 
moitié  sont  écrasées  et  irrégulières.  La  zone 
mécanique  et  le  périderme  s'y  rencontrent 
comme  chez  le  L.  parviflora.  Les  cellules  du 
liège,  ainsi  que  celles  des  rayons  médullaires 
sont  très  allongées  dans  le  sens  de  l'axe  de  la 
tige  ;  les  vaisseaux  du  bois  secondaire  sont 
pourvus  de  larges  ponctuations  simples  et  ont 
leurs  diaphragmes  percés  d'une  seule  et  large 
ouverture  ovale  ou  circulaire.  Ces  mêmes 
vaisseaux  sont  disposés  sans  ordre  apparent 
dans  l'épaisseur  totale  du  cylindre  central  ;  le 
parenchyme  ligneux  fait  défaut  et  les  fibres 
ligneuses,  à  parois  lisses,  sans  ponctuations, 
sont  placées  en  séries  rayonnantes.  Les  rayons 
médullaires  ne  comprennent  jamais  qu'une 
seule  assise  de  cellules  :  telle  est  la  structure 
du  bois  secondaire  qui  répond  bien  au  plan 
ligneux  des  Onothéracées. 

La  dernière  espèce,  L.  sphaerocarpa,  se 
rapproche  encore  davantage  du  genre  Trapa 
à  cause  :  i°  de  ses  poils  i-sériés  et  2°  de  ses 
oursins.  Les  autres  caractères  :  poils  i-cell. 
et  raphides  ;  stomates  sur  les  deux  épidermes 
foliaires  ;  couronne  mécanique  extra-libé- 
rienne dans  la  tige  y  figurent  également.  Le 
périderme  fait  défaut  (  allure  épharmonique  ) 
ainsi  que  les  lacunes  du  parenchyme  cortical. 
Le  faisceau  libéro-ligneux  de  la  nervure 
médiane  est  exceptionnellement  renforcé  exté- 
rieurement d'un  arc  mécanique  ouvert  en 
haut.    Cette   espèce  est  très   héliophile. 

En  résumé,  les  six  plantes  étudiées  par  moi 
peuvent  être  décrites  dans  les  Flores  dans 
l'ordre  suivant  : 

i°  Ludwigia  parviflora  Roxb.  =  L.  tetra- 
gona Levl. 

•2.0  L.  PALUSTRIS  L.  =  Isnardia  palustris  L. 
VAR    S    —  L.  NATANS  ElL. 
VAR   V   —  L.  OVALIS  MlQ. 


3°   L.    AI.TERNIFOLIA  L. 
4°   L.    SPHAEROCARPA  ElL. 

rBaume-les-rDames,i 7  octobre  1896 

P.  Parmentier 


Sur  un  fait  de  tératologie  végétale 

présenté  par 

1'  "  Arenaria  ssrpyllifolia  L.  " 

Moquin  Tandon  dans  ses  Eléments  de 
Tératologie  végétale,  p.  89,  a  décrit  sous  le 
nom  de  Géantisme  cet  état  d'une  plante  ou 
d'un  arbre  dont  toutes  les  parties  présentent 
une  augmentation  générale  ou  une  taille  au- 
dessus  de  la  normale. 

Quelques  phytographes  ont  même  donné 
à  ces  particularités  le  nom  de  variétés  et  les 
ont  appelées  gigantea,  ma.vima,  etc.,  ce  quia 
souvent  donné  lieu  à  des  méprises,  car  les 
mêmes  dénominations  sont  employées  pour  les 
espèces  normales  d'un  genre  quelconque,  qui 
offrent  naturellement  de  grandes  dimensions. 
Ces  formes  gigantesques  sont  des  phénomènes 
pu  rement  accidentels,  dus  le  plus  souvent  a 
la  station,  qui  fournit  aux  plantes  un  excès  de 
nourriture.  Magnitudo  mutatura  copia  alimenli 
in  plantis  non  minus  quam  in  animalibus,  a   dit 

Linné. 

Or  un  pied  &' Arenaria  serpyllifolia  que    j'ai 

récemment  observé  à  Alençon  rentre  dans 
cette  catégorie  et  me  parait  à  cause  de  ses  di- 
mensions véritablement  phénoménales  devoir 
être  signalé  aux  botanistes.  La  tige  a  pu  don- 
ner des  rameaux  en  nombre  suffisant  pour 
couvrir  un  cercle  de  43  centimètres  de  diamè- 
tre et  former  un  -oussin  régulier  très  dense 
ayant  6  à  7  centimètres  d'épaisseur.  Un  calcul 
approximatif  m'a  fait  estimer  le  nombre  des 
fleurs  à  plus  de  5. 000.  Presque  toutes  sont 
p  'rvenues  à  maturité.  Cet exemplaiied'^.  ser- 
1  llifolia  a  été  déposé  au  Musée  d'Alençon. 
A.-L.  Letacq. 


L'Extracteur  de  Colchique 

Je  crois  absolument  superflu  de  faire  connaître 
aux  lecteurs  du  Monde  des  Plantes  cette  plante 
qu'on  nomme  Colchique  d'automne  {Colchicum 
autumnale  L.).  Mais  je  leur  signalerai  un  instru- 
ment récemment  fabriqué  par  l'importante  maison 
de  graineterie  C.  Denaiffe  de  Carignan  (Ardennes), 


3o 


LE       MONDE       DES       l'I.ANTF.S 


pour  permettre  aux  agriculteurs  de  se  débarrasser 
aisément  et  rapidement  de  cette  plante  nuisible  à 
leurs  prairies. 

Cet  extracteur,  dit  la  note  que  j'ai  devant  les 
yeux,  se  compose  d'unetige  en  fer  rond  terminée 
en  forme  de  pique  à  la  partie  inférieure  et  munie 
d'une  poignée  transversale  à  l'autre  extrémité.  A 
i)  centimètres  au-dessus  de  la  poinle  inférieure, 
est  ajustée  une  petite  fourche  ou  grille  à  trois 
dents,  susceptible  île  se  relever  et  de  se  rabattre 
verticalement  sur  la  tige.  A  3o  centimètres  au- 
dessus  de  l'axe  de  cette  fourche,  la  tige  est  con- 
tournée en  L:  très  fermé,  consolidé  par  une  bague. 

Cette  partie  contournée  qui  n'est  pas  indiquée 
sur  la  gravure  ci-contre,  sert  à  indiquer  la  pro- 
fondeur à  laquelle  il  faut   enfoncer  l'instrument  et 


On  lait  ensuite  exécuter  un  demi-tour  à  l'extrac- 
teur {fig.  3).  Pendant  ce  mouvement  la  fourche 
qui  était  relevée  sur  la  lige  afin  de  faciliter  la  pé- 
nétration, se  place  horizontalement  sous  l'oignon. 
11  ne  teste  plus  alors  qu'à  le  retirer. 

Cet  instrument  me  parait  destiné  non  pas  exclu- 
sivement à  extraire  les  bulbes  de  Colchique,  mais 
aussi  les  bulbes  de  toutes  plantes.  Il  peut  facile- 
ment remplacer  la  houlette  du  botaniste,  lorsqu'il 
s'agit  de  récolter  des  plantes  à  racines  charnues, 
qui,  souvent  profondément  enfoncées  dans  la 
terre,  se  retirent  rarement  sans  blessure  ou  d'une 
façon  complète.  Dans  tous  les  cas  sa  pénétration 
dans  le  sol  est  plus  aisée  et  exige  moins  d'efforts 
que  la  houlette. 

Dans  ce  but,   il  serait  à  désirer    que    cet   extrac- 


TigA.\ 


^g#feM^^<4t-' 


à   donner    un    point    d'appui  pour    s'aider  par  la 
pression  des  pieds  dans  les  sols  très  résistants. 

L'extracteur  étant  placé  droit,  la  fourche  tournée 
du  côte  opposé  à  l'ognon  ou  bulbe  du  colchique 
{fig,  i)  est  enfoncé  verticalement  à  environ  35 
centimètres  [fig.  -■)  an"  1ue  'a  fourche  se  trouve 
en  dessous  de  la  profondeur  la  plus  grande  à 
la  piellc  se  trouvent  les  ognons. 


tcur  fut  transformé  en  canne  de  touriste  assez 
légère  tout  en  étant  très  solide.  Je  ne  sais  si  les 
inventeurs  préoccupés  d'abord  des  avantages  que 
l'agriculteur  peut  retirer  de  leur  instrument,  qui 
me  paraît  très  pratique,  ont  songé  également  à  en 
faire  profiter  aussi  les  botanistes.  Dans  tous  les 
cas  cela  me  paraît  facile. 

I'.  Y.  LIOTARD, 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


3t 


Nouvelles  localités  de  plantes  rares  ou  peu 
communes  pour  la  flore  de  Normandie 


Cardamine  amara  L.  —  Autheuil  et  Tourouvre, 
bords  de  la  Commauche. 

Erysimum  cheiranthoides  L.  —  Autheuil,  lieux 
cultivés. 

Parnassia  palustris  L.  —  Feings,  lieux  maré- 
cageux près  les  bois  du  Valdieu. 

Silène nutans  L.  —  Autheuil,  dans  un  champ  de 
trèfle  près  la  Véronnière  (8  juin  i8q5),  probable- 
ment introduit. 

Saponaria  vaccaria  L.  —  Feings,  Autheuil,  çà 
et  là  dans  les  lieux  cultivés. 

Tilia  parviflora  Ehrh.  —  Autheuil,  Feings, 
Longny  et  sans  doute  ailleurs,  çà  et  là  dans  les 
les  haies  et  les  bois. 

Rhamnus  catharticus  L.  —  Autheuil  et  envi- 
rons, commun  dans  les  haies  et  les  bois. 

Trifolium  médium  L.  —  Tourouvre,  coteau  boisé 
près  la  Barbinière. 

Rubus  idœus  L.  —  Feings,  haies  et  bois  du  Val- 
dieu  près  des  étangs  de  la  Vigne. 

Vicia  lutla  L.  Autheuil,  dans  un  champ  près 
de  la  Véronnière  ;  semble  introduit. 

Asperula  odorata  L.  —  Autheuil,  bois  du 
Valdieu. 

Dipsacus  pilosl's  L.  —  Autheuil  et  Tourouvre, 
bords  de  la  Commanche. 

Senecio  aquaticus  Huds.  —  Feings,  prairie  hu- 
mide entre  le  Grand  Boulay  et  la  limite  d'Au- 
theuil. 

Cirsium  eriophorum  Scop.  —  Autheuil,  terrains 
calcaires. 

Campanula  glomerata  L.  —  Autheuil,  talus  cal- 
caires, aux  haies  des  Forges. 

Carpinus  Betulus  L.  —  Autheuil  et  environs, 
bois  et  haies  ;  très  commun. 

Epipactis  latifolia  AU.  —  Autheuil,  lieux  in- 
cultes et  ombragés  des  terrains  argilo-siliceux. 

Setaria  glauca  PB.—  Feings,  Autheuil,  lieux 
cultivés. 

Digitaria  filiformis  Kcel.  —  Feings,  Autheuil, 
lieux  cultivés  des  terrains  siliceux  ;  commun. 

C'est  par  erreur  que  les  plantes  suivantes  ont 
été  indiquées  à  Autheuil  ou  aux  environs. 


Galium  saxatile 
huila  britarinica 


Stachys  germanica 
Digitaria  sansuinalis 


Enfin  le  Cephalanthera  grandiflora  a  sans  doute 
été  confondu  avec  le  C.  rubra  ;  je  vérifierai  le  fait 
en  saison. 

Autheuil  (Orne),  février  1896. 

F.  LANDE. 


Le  Dr  Perrier  et  la  Flore  de  la  Mayenne 

«  Les  pérégrinations  d'un  naturaliste  sont  inscrites 
«  toutes  entières  dans  ses  collections.  » 

J,  Morière  fNot.  biogr.   sur  le 
£>•  Perrier,  p.  1 1  (1). 

Les  études  faites  dans  ces  dernières  années  sur 
la  botanique  mayennaise  ne  citent  pas  les  travaux 
du  Dr  Perrier,  l'un  des  botanistes  qui  connurent 
le  mieux  la  Flore  de  l'arrondissement  de  Mayenne. 

Né  à  Lassay,  le  3o  septembre  1809,  il  y  mourut 
le  11  décembre  1S66. 

Après  avoir  soutenu  sa  thèse  de  doctorat (2)  en 
r 835,  devant  la  Faculté  de  Médecine  de  Paris,  Al- 
fred Perrier  vint  exercer  la  médecine  à  Caen  où 
son  grand-père  maternel,  De  Roussel  (1748-1812) 
professeur  à  l'Université  de  cette  ville  et  auteur  de 
la  Flore  du  Calvados  et  des  terrains  adjacents 
(1806)  avait  longtemps  enseigné  la  Médecine  et  la 
Botanique. 

Alfred  Perrier  se  lia  bien  vite  avec  les  botanis- 
tes du  Calvados  qui  formaient  alors  une  véritable 
pléiade  de  naturalistes:  René  Lenormand,  Alphonse 
de  Brébisson,  le  professeur  Morière,  Durand-Du- 
quesnay,  pour  ne  citer  que  les  noms  les  plus  con- 
nus. 

L'entomologie  et  la  paléontologie  normande  com- 
me la  botanique  furent  ses  études  favorites. 

Fixé  à  Caen,  il  allait  tous  les  étés  passer  ses  va- 
cances à  Lassay  (Mayenne),  à  Saint-Bômer  prés 
Domfront  (Orne)  et  aux  environs  de  Chambois  près 
Vimoutiers  (Orne). 

Chaque  année  il  revenait  de  ces  localités  avec 
d'abondantes  moissons. 

Collaborateur  actif  de  Brébisson,  il  fit  connaître 
dans  la  Flore  de  Normandie  ses  découvertes,  même 
celles  qu'il  avait  faites  dans  le  Canton  de  Lassay. 

Ainsi  des  plantes  qui  appartiennent  à  la  Flore 
du.Maine  furent  signalées  «  sur  les  confins  de  la 
Normandie  ». 

Les  landes  de  Malingue,  en  particulier,  situées 
sur  la  commune  de  Melleray  fournirent  plusieurs 
raretés  consignées  sur  la  Flore  de  Normandie  avec 
la  mention  :  Loré(3). 

Comme  l'illustre  auteur  de  l'ancienne  Flore  de 
Normandie,  j'y  ai  été  trompé  à  mon  tour,  et  j'ai 
indiqué  dans  un  récent  catalogue  de  plantes  Dom- 
frôntaises,  quelques  espèces  qui  ne  se  trouvent 
que  dans  la  Mayenne. 

Ayant  eu   l'occasion  de  faire  dernièrement,  une 


(1)  Cf.  J.  Morière:  Notice  biographique  sur  le  Docteur 
Perrier  {TSull. '_Soc.  Linn.  Norm.  1867.). 

Aug.  Chevalier  :  Catalogue  des  plantes  vasculaires  de 
l'arrondissement  de  Domfront  avec  notescritiques  et  observa- 
lions  biologiques.  (Bull.  Soc.  Linn  Norm.  iSg3  p.  100). 

(2)  A.  Perrier  :  Considérations  sur  l'angine  tonsillairc 
périodique  suivies  de  quelques  propositions  médicales.  (Thèse 
présentée  et  soutenue  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  le 
23  août  ii>35)  Paris,  Didot  le-Jeune,  1835. 

(3)Loré  est  une  commune  de  l'Orne  séparée  de  Melleray  par 
la  rivière  la  Mayenne. 


32 


I.E      MONDE      I1KS       PLANTES 


révision  de  l'Herbier  Perrier  conserve;  à  la  Galerie 
botanique  .le  la  Faculté  des  sciences  de  Caen 
lardin  des  plantes),  j'ai  noté  avec  soin  les  loca- 
lités de  l.i  Mayenne  et  c'est  cette  liste  déplantes 
raies  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  aux  lecteurs 
du  Monde  des  /'Laites. 
[à  suivre  . 

Aug.  CHEVALIER, 

Préparateur  de  Botanique 

à  la  Faculté  des  Sciences  de  Lille. 


Quelques  Lichens  rares  ou  nouveaux  pour 
l'Orne  et  la  Normandie. 

Parmelia  exasperatula.  Nyland.-in  Hueadd. 
n°  3o6  ;  Oliv.  Etude  sur  les  Parmelia  de  la  Flore 
Française,   p.  21. 

Stérile.  La  superficie  du  thalle  est  garnie  de  petits 
lobules  finement  découpés  qui  le  distinguent  faci- 
lement de  son  voisin  le  Parmelia  exasperata, 
Bazoches-au-Houlme  (Orne),  sur  un  pin.  Egale- 
ment sur  plusieurs  plaques  d'ardoises  avec  un 
thalle  très  mince,  juillet  iSq3.  Nouveau  pour  la 
Normandie. 

Parmelia  Isidiotyla.  Nyland.-in  Hue  add. 
n°  8oS  ;    Oliv.  Etude  sur  les  Parm.  p.  24. 

F'crtile.  Le  thalle  est  recouvert  d'une  épaisse 
couche  d'isidium  cendré-olive,  verruqueux,  et 
blanchissant  au  frottement.  Insensible  aux  réactifs. 
Sur  les  rochers  schisteux  de  St-Clément  à  Rabo- 
danges  (Orne),  septembre  1895.  Nouveau  pour 
la  Normandie. 

Parmelia  perrugata.  Nyland.  Lich.  Pyrén.-Or. 
observatis  novis  p.  5.  Magnifiques  échantillons  sur 
les  ardoises  du  château  de  la  Foulonnerie  à  Ba- 
zoches-au-Houlme. Voisin  de  Parmelia  prolixa, 
mais  à  laciniures  thallines  fortement  ridées 
tranvcrsalcment  et  à  spermaties  plus  courtes.  Ega- 
lement nouveau  pour  la  Normandie. 

Bacidia  incompta  (Borr.;.  Th.  Fries,  Lich. 
Scandin,  p.  36 1 . 

Lspéce  très  rare.  Son  habitat  ordinaire  est 
l'écorce  des  vieux  arbres,  ormes  surtout,  .le  l'ai 
récoltée  en  septembre  dernier  à  Bazoches,  sur  le 
bois,  a  l'intérieur  d'un  vieux  chêne. 

Rhizocarpon  geminatum  l.v  .  Th.  Fries. 
Lich.  Scandin.  p.  638  ;  Lecidea  geminata.  Xvland. 
Lich.  Scand.  p.  234.  Le  thalle  un  peu  épaissi 
forme  sur  les  ardoises  de  petites  plaques  arron- 
dies, très  nettement  déterminées;  chaque  thèque 
contient  deux  spores  seulement,  qui  mesurent 
35,  5oX'6.3°-  Château  de  la  Foulonnerie  à  Ba- 
zoehes-au  Houlme.  Va  pas  encore  été  signalé  en 
Normandie.  —  Septembre  i.Scp. 

Catilaria  synothea  (A  ch.).  Th.  Fries.  Lich. 
Scand.  p.  577.  Lecidea  denigrata  Nyland.  Lich. 
Lapp.  Orient,  p.   14  | . 

.le  n'ai  rencontré  cette  rare  espèce  que  deux  lois 
dans  l'Orne  :  à  Autheuil  et  à  Champcerie,  sur  de 
vieilles  lisses  en  bois,  et  toujours  en  petite  quan- 
tité. 

Verrucaria  Lecideoides  Mass,.  Kœrbg. 
Parerg.  Lichenol.  p.  376. 

Rencontré     en     petite    quantité    sur    les    pierres 


calcaires  tendres  d'un  mur  au  bourg  de  Bazoches. 
au -Houlme.  Octobre  i8o,5.  Nouveau  pour  le  dé- 
partement et  très  rare  pour  la  Normandie. 

Leptogium  microphylloid.es.  Nyl.  Synops., 
p.  121. 

Bazoches-au-Houlme.  Sur  le  bois,  à  l'intérieur 
d'un  vieux  chêne,  où  il  était  mélangé  au  Bacidia 
incompta.  Nouveau  pour  le  Département. 

Arthonia  varians.  Nyland.  Lich.  Scand.  p. 
260.  Celidium  varians.  Arnold.  Lichenol.  fragmente. 
xvi.  p.   18. 

Rochers  du  Plantis  à  Bazoches-au-Houlme 
Rencontré  sur  les  apothécies  du  Lecanora  glau- 
coma  où  il  vit  en  parasite.  N'a  pas  encore  été  si- 
gnalé dans  notre  Département. 

Je  mentionnerai  encore  comme  rare  pour  notre 
contrée  Le  Lecidea  latypea  (Ach,).  Nyland.  Lich. 
Scand,  p.  217,  tandis  qu'au  contraire  sa  variété 
Latypiza  se  rencontre  asse/  fréquemment  sur 
les  schistes  à  fleur  de  terreà  Bazoches-au-Houlme, 
Mesnil-Vin,  etc.  La  différence  entre  les  deux  con- 
siste surtout  dans  la  réaction  ;  Latypea  marque  : 
thalle  K.  (C)  + rouge-orangé  ;  et  Latypiza  K  (C)  — 
c.  t     d.  est  complètement  insensible. 

H.  OLIVIER. 


Recherches  sur  l'Epilobium   nutans 
Schmidt(l) 

Je  viens, grâce  à  l'obligeance  de  M.  Léveillé, 
d'avoir  l'occasion  d'examiner  deux  échantillons 
authentiques  d'il,  nutans,  récoltés  par  le  bota- 
niste E.  Fiek,  l'un  près  d'Elbjall  (Silésie),  1 
1 260  "'.  d'altitude,  l'autre  dans  la  haute  Silésie, 
à  i3qo  m.  ;  tous  deux  croissaient  en  terrain 
granitique,  le  long  des  ruisseaux,  ou  sur  le 
bord  des  sources.  Ces  deux  échantillons  res- 
semblent beaucoup  à  \'E.  alpinum  L.  par  le 
port,  les  dimensions  et  la  majorité  des  carac- 
tères morphologiques.  C'est  donc  avec  raison 
que  M.  le  Dr  Uillot,  après  avoir  cité  les  carac- 
tères qui  distinguent  cet  Epilobe  des  E.  alsi- 
ne/olium  et  alpinum,  l'ait  remarquer  que  tous 
trois  «  ne  semblent  constituer  qu'un  seul  et 
même  groupe  (2)  ». 

L'anatomie  vient  corroborer  cette  manière 
de  voir.  h'E.  nutans  est  caractérisé,  sans  diffé- 
rence appréciable  sur  les  deux  spécimens,  par 
les  épidermes  foliaires  onduleux,  a  très  larges 
cellules,  par  le  mésophylle  presque  homogène, 
les  palissages,  très  larges,  étant  a  peine  deux 
lois  plus  longues  que  larges  et  remplissant  le 
tiers  environ  de  l'épaisseur  du  mésophylle  ;  par 
la  structure  du  parenchyme  cortical  delà  tige 

(1)  P.  Parmentif.r.  —  Recherches  sur  les  Kpi- 
lobes  de  France  (In  Rev.Gén.  de  Ilot.  t.  VIII.  p.23.) 

('.)  D'  Gii.lot.  —  Recherches  sur-  /ex  Epilobi 
France  travail  analytique),  Le  Monde  des  Plantes 

n"  80,  p.  100,    1S11G. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


55 


dont  les  cellules,  grandes,  sont  faiblement  col- 
lenchymatoïdes  dans  le  tiers  externe  ;  enfin, 
par  l'absence  de  fibres  mécaniques  extra-libé- 
riennes et  de  périderme.  Ces  caractères,  je  le 
répète,  se  maintiennent  sur  les  deux  échantil- 
lons récoltés  à  des  altitudes  différentes  de 
i3o  mètres. 

Les  affinités  de  VE.  nutans  avec  ses  deux 
congénères  sont  attestées  :  i°  par  l'absence  de 
poils  sur  la  feuille  ;  2°  la  nature  des  épidermes 
foliaires  ;  3°  l'absence  d'arc  mécanique  extra 
libérien  dans  la  nervure  médiane  ;  40  la  struc- 
ture identique  du  parenchyme  cortical  de 
cette  même  nervure  (excepté  E.  alsinefolium); 
5°  l'existence  de  poils  rares  et  de  même  struc- 
ture sur  la  tige  ;  6°  l'absence  de  périderme  et  le 
plan  ligneux  du  cylindre  central. 

Les  affinités  anatomiques  avec  \'E.  palustre 
sont  beaucoup  moins  nettes  que  les  précédentes. 

On  peut  considérer  VE.  nutans  comme  une 

race  hygrophile  de  YE.  alsinefolium,  au  même 

titre  que   VE.  alpinum  ;  je  dirai  même  que  si 

ce    n'était  le    caractère  tiré   des  graines,   j'en 

ferais  une  variété  de  ce  dernier. 

i3  novembre  1896. 

P.  Parmentier. 


Notice  sur  C.-C.  Gillet 

Claude-Casimir  Gillet,  Chevalier  de  la  légion 
d'honneur,  vétérinaire  principal  en  retraite,  dont 
le'nom  est  bien  connu  des  botanistes  français,  est 
décédé  le  Ier  septembre  dernier  à  Alençon,  qu'il 
habitait  depuis  184S.   Il  était  âgé  de  90  ans. 

Né  à  Dormans  (Marne)  le  19. Mai  1806,  le  jeune 
Gillet  entrait  comme  élève  militaire  en  1823  à 
l'Ecole  d'Alfort  où  il  se  fit  remarquer  par  son  ar- 
deur pour  le  travail  et  une  véritable  passion  pour 
l'histoire  naturelle.  Dés  ce  moment  aussi  il  se 
montrait  peintre  et  dessinateur  très  habile. 

En  i83o,  il  assistait  à  la  prise  d'Alger,  et  après 
un  séjour  de  quatre  ans  dans  notre  colonie,  il  fut 
envoyé  en  garnison  successivement  à  Joigny,  Lyon, 
Saint-Germain-en-Laye,  Verdun,  Sedan,  Valen- 
ciennes,  Thionville.  Dans  ces  différents  postes,  sans 
négliger  ses  devoirs  professionnels  pour  lesquels  il 
fut  toujours  assidu  et  dévoué,  il  employait  ses  loi- 
sirs à  collectionner  des  plantes  et  des  insectes. 

Sa  nomination  dans  l'ordre  de  la  Légion  d'Hon- 
neur est  de  1847. 

Venu  l'année  suivante  à  Alençon,  M.  Gillet  se 
consacre  presque  sans  réserve  à  la  botanique.  C'est 
là  qu'il  compose  ses  deux  principaux  ouvrages,  la 
Nouvelle  Flore  française  et  les  Champignons  de 
France,  qui  feront  vivre  son  nom  dans  la  posté- 
rité. 

Le  premier  paru,  en  1860,  devint  presque  aussi- 
tôt le  Vade-Mecum  des  amateurs  de  plantes.  Ses 
nombreuses  planches  chargées  de  dessins,  qui  se 
recommandent  a  la  fois  et  par  l'élégance  de  l'exé- 
cution et  par  l'exactitude  des  détails  anatomiques, 
ses  descriptions  concises  qui  mettent  en  relief  les 


caractères  spécifiques  les  plus  saillants,  leur  dispo- 
sition en  clefs  dichotomiques,  l'indication  des  pro- 
priétés et  des  principaux  usages  des  végétaux,  des 
notes  sur  leur  distribution  géographique,  l'étymo- 
logie  des  noms,  et  tout  cela  condensé  dans  un  vo- 
lume de  7  à  800  pages,  lui  gagnèrent  bientôt  tous 
les  suffrages.  11  est  aujourd'hui  classique  et  son 
succès  ne  fait  que  s'affirmer  de  jour  en  jour  ;  les 
sept  éditions  qui  se  sont  suivies  à  de  courts  inter- 
valles, témoignent  hautement  la  faveur  qu'il  a  re- 
çue du  public  et  sont  la  meilleure  preuve  de  sa 
valeur  et  de  son  utilité. 

Les  premières  livraisons  des  Champignons  de 
France  parurent  en  1874,  et  la  publication  s'en 
est  continuée  sans  interruption  jusqu'à  la  mort  de 
l'auteur.  11  a  donné  les  Hyménomycètes  et  les 
Discomycètes  (texte  et  planches)  et  48  pi.  seulement 
des  Gasteromycètes. 

Le  texte  a  été  rédigé  avec  le  plus  grand  soin.  La 
classification  etla  synonymie  sont  celles  de  Pries  ; 
une  clé  analytique  facilite  les  déterminations;  dans 
les  descriptions  l'auteur  insiste  particulièrement 
sur  les  caractères  faciles  à  observer,  visibles  à  l'œil 
nu  ou  à  l'aide  d'une  simple  loupe,  telles  que  la 
forme  et  la  couleur  du  chapeau,  des  feuillets, 
du  pied,  du  collier,  les  qualités  de  la  chair.  Des 
notes  sur  les  stations  préférées  de  chaque  espèce, 
l'époque  de  sa  croissance,  ses  propriétés,  et  s'il 
est  nécessaire,  ses  usages  dans  l'économie  domes- 
tique s'ajoutent  aux  premières  indications. 

Mais  ce  qui  fait  avant  tout  le  succès  si  légitime 
de  l'ouvrage  de  M.  Gillet  ce  sont  les  800  planches 
dessinées  et  coloriées  à  la  main  d'après  nature  par 
l'auteur  lui-même,  et  qu'aucun  ouvrage  mycolo- 
gique  n'a  surpassées  pour  la  beauté,  la  finesse,  la 
parfaite  exactitude  des  détails  de  l'organisation  et 
du  coloris. 

M.  Gillet  était  le  modèle  du  savant  aimable, 
complaisant  et  affectueux  pour  ses  confrères.  Sa 
modestie,  sa  droiture,  son  extrême  bonté,  l'urba- 
nité de  ses  manières  l'avaient  rendu  sympathique 
à  tous. 

11  a  travaillé  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie  et  quelques 
semaines  encore  avant  de  mourir,  il  dessinait  pour 
son  ouvrage. 

La  mort  ne  l'a  point  surpris  ;  il  s'y  est  préparé 
en  vrai  chrétien  et  c'est  dans  les  sentiments  de  la 
foi  la  plus  vive  qu'il  a  rendu  le  dernier  soupir. 

A.-L.  Letacq. 


Bibliographie 

Illustrationes  plantarum  Europae  ra- 
riorum.  auctore  G.  Rouy.  Fascicule  V. 
Le  présent  fascicule,  digne  des  précé- 
dents, renferme  les  espèces  suivantes  :  77m- 
lictrum  médium  Jacq  ;  Thalictrum  gallicum 
Rouy  et  Fouc.  forma  T.  silaifolium  Jord  : 
Delphinium  emarginatum  Presl.  ;Mathiola  gla- 
bra  DC.  ;  Coincya  rupestris  Rouy;  Hype- 
ricitm  corsicitm  Steud.  ;  Géranium  lanugino- 
sum  Lamk.  ;  Cytisus  absinthoides  Janka  ; 
Medicago  apennina  Woods  ;  Vicia  Tiarba- 
ptee  Ten.    et    Guss  ;    Saxi/raga    catalaunica 


34 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Boiss.  et  Reut.,-  Thapsia  minor  Hoffgg. 
et  Link.  ; Daucus  lopadusanus  Ten.  \Conopo- 
diwn  Richteri  Rouy  ;  Scabiosa  macropoda 
Cosi.i  :  Senecioauricula Bourg.;  Cirsium bour- 
gœamim  Willk.  ;CarduusuncinàtusM.B.  ;Ser- 
ratula  alcala  Coss.  ;  Centaurea  marschallana 
Spr.  ;  Hieracium  scapigerum  Boiss.  et  Hcldr.  ; 
Digilalis  purpurascens  Roth.  ;  Anarrhinum  cor- 
sicum  Jord.  et  Fourr.  ;  Teucrium  lancifolium 
Boiss  :  Nepeta  lusitanica  Rouy. 

Plantas  nuevas  Chilenas  r.   a.   philippi. 
Ce    travail    qui      est     extrait      des      annales 
de  l'Université    du   Chili  et  qui  fait  suite  à  de 
précédents     volumes   témoigne,    comme   eux, 
de  la  merveilleuse  richesse  de  la  flore  chilienne. 
Il  renferme  des  espèces  nouvelles,  tant  pour  la 
flore  du  Chili, que  pourla  flore  du  globe,  appar- 
tenant aux  familles  suivantes  :  Verbenacécs, So- 
lanacées, Nolanacées,  Scrofulariacées.Plumba- 
ginées,Plantaginées,  Nyctaginées. Chénopodia- 
cées,  Polygonacées,  Lauracées,    Santalacées, 
Thyméléacées,    Aristolochiacées,    Euphorbia- 
cées,Pipéracées,BétuIacées,Cupulifères,Gnétu- 
cées,Cupressinées,  Naïadacées,Cératophy liées. 
Ne   pouvant  donner  l'énumération  complète 
de  toutes  les  espèces,  nous  nous  bornerons  a 
la  liste  des  genres,  en  faisant  suivre  ceux-ci  du 
chiffre    des    espèces    ;   Verbena  (16)  ;  Ihryo- 
thamnus  gen.  nov.  ;  Lippia    (q)  ;  Fabiana  (6)  : 
Nicotiana  (i3);  Solarium   (19)  ;  Himeranthus  : 
Jaborosa  ;  Latua  ;  Phrodus  (3)  ;  Lycium  (10)  : 
Nolana   (i5)    ;   Alona   (8)  ;  Osteocarpus   {'. 
Dolia  17)  ;    Verbascum  (6)  ;  Veronica  (9)  Bud- 
dleia  :  Gerardia  ;  Mimulus    (2)    ;   tLuphrasia 
7   ;  Schi^anthus  (i5);  Calceolaria  (40)  :  Arme- 
riez   (?)  ;  Littorella  ;  Plantago  (33)  ;  Allionia  ; 
Oxybaphus  (2)  ;  Chenopodium  (9)  ;   Ambrina 
(3  1;  Roubieva;  Hlitum;  Atriplex  (11);  Salkornia 
(2)  ,■   Suaeda    (5)  ;  Polygonum    (9)  ;    Muklen- 
beckia    (2);   Rumex    12)  ;  Chorijanthe    (  1  11  ; 
Lastarriaea    (41  ;  Pcrsea   (2)  ;    Cryptocaya    : 
Un-odes    ;    Daphne    (2)  ;  Aristolochia  ;    Ett- 
pliorbia  (9)  ;  ilve//rtmtagen.  nov.  ;  Peperomia; 
Aluns  :  Fagus  (5)  ;  Ephedra  4)  :  Libocedrus  : 
Potamogeton    (5)  ;  Zostera  ;    Ruppia  ;  Cera- 
iophyllum. 

Les  lichens  des  environs  de  Paris. 
PARIS  par  William  Nylander.  Excellent 
travail  d'un  auteur  dont  l'éloge  n'est  plus  à 
faire.  Dans  sa  prélace,  M.  Nylander,  après 
avoir  énergiquement  protesté  contre  la  sym- 
biose des  Lichens  avec  les  algues,  rappelle- 
les  ouvrages,  d'ailleurs  incomplets,  de  ses 
devanciers,  et  les  listes  publiées  par  lui- 
même  dans  diverses  revues.  Suit  l'énu- 
mération des  espèces.  On  n'en  compte  pas 
moins  de  :  444.  L'ouvrage  de  l'émincnt  liché- 
nologue    vient    combler   heureusement     une 


regrettable  lacune  et  servira  de  manuel  à  ceux 
qui  seront  désireux  d'étudier  les  intéressants 
végétaux  dont  il  traite. 

Flora  of  British  India.  Sir  J.  D.  IIoo- 
ker.  Part  XXL 

Ce  fascicule  est  consacré  aux  Graminées.  Il 
renferme  les  cinq  tribus  suivantes  :  Panicées, 
Oryzées,  Zoysiées,  Andropogonées,  Phalari- 
dées  et  s'arrête  aux  Agrostidées.  comprenant 
ainsi  60  genres  sur  les  i.5o  environ  que  ren- 
ferme la  flore  de  l'Inde. 

Du  rôle  de  l'anatomie  pour  la  distinc- 
tion des  espèces  critiques  ou  litigieuses 

par  M.  Paul    Parmenthk. 

Fort  intéressante  étude  qui  serait  à  repro- 
duire tout  entière. 

L'auteur,  après  avoir  donné  les  conclusions 
qui  se  dégagent  de  l'analyse  des  formes  cri- 
tiques ou  litigieuses  et  défini  l'espèce  (l'en- 
semble des  végétaux  qui  ne  diffèrent  entre  eux, 
que  par  la  nature  qualitative  des  caractères 
épharmoniques)  démontre  l'importance  de 
l'anatomie  en  faisant  l'examen  de  quelques 
plantes  critiques  ou  litigieuses.  Parmi  celles- 
ci,  il  rattache  VHypericum  linarifolium  Yahl  à 
l'H.  humifusum  L.  auquel  il  rapporte  aussi  //. 
australe  Ten.  Il  réunit  à  l'Epilobium  monta- 
numL.  E.lanceolalum.  Seb.  et  Maur  II  ramène 
YE.  alpinum  L.  à  E.  alsinefolium  Vill.  Il  fait 
de  YErigeron  unifiorus  L.  une  race  station- 
nelle,  alpestre,  de  1'  E.  alpinum  L.  Il  nie  que 
les  Cirsium  anglicum  Lob.  etC.  bulbosum  D  C. 
soient  deux  espèces  distinctes,  et  fait  du  C. 
fitîpendulum  Lange  une  race  régionale  du 
dernier.  Il  prouve  que  le  Ruiner  palustris 
Sm.  est  un  hybride  des  R.  maritimus  et  R. 
conglomeratus.  Il  détache  le  genre  Trapa  des 
Onothéracées  pour  le  rattacher  aux  Haloraga- 
cées  et  exclut  enfin  le  groupe  des  Euptelea  de 
la  famille  des  Magnoliacées. 

La  greffe.  Sous  ce  titre  nous  réunissons 
les  excellents  travaux  de  M  Lucien  Daniel 
dont  nous  allons  successivement  donner  les 
titres  et  les  conclusions  : 

Du    CHOIX  DES  GREFFONS  DANS   LA  GREFFE     DES 

arbres  fruitiers.  Conclusions  i°.  Au  point  de 
vue  théorique  général,  il  est  faux  que  tout 
rameau  soit  apte  à  reprendre  de  suite,  par  la 
greffe  en  fente,  le  géotropisme  négatif  qu'il  a 
perdu.  Le  poirier  au  moins  fait  exception. 
20  Au  point  de  vue  pratique,  il  faut  toujours 
choisir  les  greffons  sur  les  branches  verticales 
et  non  sur  les  branches  retombantes. 

Note  sur  la  greffe  des  arbres    fruitiers. 

Conclusions  :  Dans  la  culture  des  fruits  de 
pressoir,  il  faut  établir  soi-même  sa  pépinière 
pour  pouvoir  facilement  surveiller   ses  arbres 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


35 


et  noter  avec  soin  les  époques  de  pousse  tant 
printanière  qu'estivale;  noter  aussi  leur  vi- 
gueur relative  ; 

Greffer  sur  ces  arbres  des  variétés  ayant 
avec  eux  une  analogie  aussi  parfaite  que  pos- 
sible en  tant  que  pousse  et  vigueur. 

La  greffe  des  choux  cabus. 

Conclusions  : 

i°.  L'attaque  des  parasites  vis-à-vis  des 
plantes  greffées  est  d'autant  plus  vive  que  les 
deux  plantes  souffrent  plus  dans  leur  rapport  ; 

2°  La  greffe  n'empêche  pas  toujours  la  for- 
mation de  la  pomme  dans  les  choux  ;  il  y  a 
au  moins  exception  pour  les  choux  nantais  et 
les  choux  de  Tours  ; 

3»  L'influence  directe  du  sujet  sur  les 
greffons  se  manifeste  très  nettement  par  un 
changement  de  forme  dans  la  pomme  du  greffon; 

4°  Cette  influence  varie  suivant  les  plantes 
considérées  et  ne  se  manifeste  pas  avec  la 
même  intensité  sur  tous  les  individus  d'une 
même  variété. 

Greffe  de  l'aubergine  sur  la  tomate. 

Conclusions  : 

L'influence  directe  du  sujet  sur  la  posté- 
rité du  greffon  peut  varier  considérablement 
suivant  la  nature  respective  du  sujet  et  du 
greffon. 

Elle  passe  évidemment  par  un  maximum  et 
un  minimum  entre  lesquels  se  trouvent  beau- 
coup d'intermédiaires. 

Au  point  de  vue  de  la  création  d'espèces 
nouvelles  et  de  leur  fixation  par  le  semis  la 
détermination  du  degré  de  cette  influence 
présente  un  grand  intérêt. 

Recherches  anatomiques  sur  les 
greffes  herbacées  et  ligneuses  par 
Lucien  Daniel.  Ce  travail  est  consacré  tout 
entier  à  l'étude  du  mécanisme  de  la 
reprise  anatomique  de  la  greffe.  L'auteur, 
ainsi  qu'il  nous  le  déclare  lui-même,  nous 
montre  dans  ce  livre  de  104  pages,  enrichi  de 
trois  planches,  comment  se  développent  gref- 
fon et  sujet,  depuis  le  début  de  l'opération 
jusqu'à  la  séparation  de  l'association  ou  jus- 
qu'à la  reprise  définitive.  Après  un  historique 
bien  documenté  de  la  question,  M.  Daniel 
entre  en  plein  dans  son  sujet  et  nous  montre 
que  la  soudure,  dans  la  greffe,  est  une  'régéné- 
ration circonscrite,  et  comprend  2  phases  prin- 
cipales, qui  sont  une  union  provisoire  et  une 
union  définitive.  Il  étudie  ensuite  les  cas  qui 
peuvent  se  présenter  dans  l'une  et  l'autre 
de  ces  phases  et  démontre  qu'il  y  a  influence 
réciproque  entre  le  sujet  et  le  greffon.  Nous 
ne  pouvons  donner  ici,  faute  de  place,  toutes 
les  conclusions  de  l'auteur  qui  sont  d'ordre 
anatomique  et  physiologique. 


Disons  seulement  qu'au  point  de  vue  ana- 
tomique on  distingue  trois  stades  successifs 
dans  l'union  provisoire.  i°  La  réunion  gros- 
sière des  deux  plantes  à  l'aide  de  la  substance 
unissante.  20  La  résorption  partielle  de  la  sub- 
sistance unissante.  3°  La  formation  de  méris- 
tèmes  locaux  indépendants  des  couches  géné- 
ratrices normales.  Quant  à  l'union  définitive 
elle  comprend  2  stades  principaux.  i°  La  for- 
mation de  tissus  cellulaires;  20  La  différencia- 
tion des  vaisseaux  et  des  tubes  criblés  avec 
formation  de  liège  et  de  phelloderme  protec- 
teur.—  Plusieurs  figures  de  coupes  anato- 
miques éclaircissent  le  texte  de  cet  important 
travail. 

Missouri  botanical  garden.  Septième 
rapport  annuel. 

Richement  illustré  comme  les  précédents  et 
renfermant  entre  autres,  la  photographie  du 
Victoria  regia,  ce  volume  comprend  la  mono- 
graphie des  Juglandacées  des  Etats-Unis  par 
William  Trelease,  travail  accompagné  de 
25  superbes  planches.  Nous  y  relevons  en 
outre  :  A  study  of  the  Agaves  of  the  United 
States  by  A.  Isabel  Mulford  (38  planches)  ; 
the  ligulate  Wolfias  of  the  United  States,  by 
Charles  Henry  Thompson  (3  planches)  ;  the 
Sturtevant  prelinnean  library,  William  Tre- 
lease. 

Flore  de  Vendée  par  J.  J.  Douteau. 
Petit  volume  très  portatif,  édité,  au  prix  de 
3  francs,  par  l'Institut  international  de  biblio- 
graphie scientifique,  14,  Boulevard  Saint-Ger- 
main, Paris.  Cette  flore  qui  ne  comprend  que 
les  tableaux  dichotomiques  de  plantes  vascu- 
laires  permet  la  détermination  des  plantes  sur 
place.  Toutefois,  nous  exprimerons  nos  re- 
grets d'y  voir  passées  sous  silence  les  localités 
si  intéressantes  pour  un  département  tel  que 
la  Vendée. 

Manuel  pratique  de  culture  fourra- 
gère par  Clément  et  Henri  Denaiffe  (Cari- 
gnan,'  Ardennes). 

Sérieux  ouvrage,  fort  précieux  pour  qui 
s'occupe  de  culture.  La  première  partie  traite 
de  l'utilité  des  prairies,  de  l'influence  des  cli- 
mats, des  sols  favorables,  de  la  classification 
pratique  des  terrains,  des  plantes  caractéris- 
tiques des  terrains,  de  l'épuisement  du  sol  des 
prairies,  de  l'analyse  botanique,  etc. 

La  seconde  moitié  renferme  la  liste  des 
espèces  fourragères,  la  plupart  figurées,  et 
parmi  lesquelles  les  Graminées  et  les  Légumi- 
neuses tiennent  les  premiers  rangs.  Nous  y 
remarquons  les  nouveautés  telles  que  Lathy- 
rus  silvestris  amélioré  par  Wagner,  Sym- 
phytum  asperrimum,  Polygonum,  sachali- 
nense.  Les  autres  parties   de   l'ouvrage  sont 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


consacrées  aux  principales  plantes  nuisibles 
aux  prairies,  à  l'ensilage  et  à  la  sidéfation. 
Des  tableaux  pratiques  terminent  l'ouvrage  et 
permettent  de  se  rendre  compte  des  résultats 
obtenus,  de  la  digestibilité  des  aliments  et  de 
leur  teneur  en  azote. 

Erypheae  of  Kansas.    Loua  i  .    Waters. 

Grasses  of  Kansas.  a.  s.    Hitchcock. 

Aperçu  sur  la  Flore  de  l'arrondisse- 
ment d'Alençon  par  M.  L'Abbé  A.  L.  la  - 
tacq.  Travail  qui  s'impose  non  seulement 
aux  botanistes  de  l'Orne  mais  à  ceux  des 
départements  limitrophes. 

Notice  sur  la  constitution  géologique 
et  la  Flore  des  étangs  du  Mortier  et  des 
Rablais  iSarthe)  par  M.  l'abbé  A.  I..  Letacq, 
extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture 
Sciences  et  Ans  de  la  Sarthe. 

Contributions  à  l'étude  de  la  Flore  de 
la  Haute-Saône  par  René  Maire  (extrait  du 
Bulletin  de  la  Société  d'Etudes  des  Sciences 
naturelles  de  la  Haute-Saône.)  Intéressant 
travail    qui    fait     désirer    d'en    voir    la    suite. 

Quel  nom  doit  porter  l'Erythraea  dif- 
fusa Woods  ?  par  Aug.  Le  Jolis.  L'auteur 
conclut  à  l'adoption  du  nom  de  E.  portensis 
Brot. 

Additional  list  of  Mississippi  Fungi. 
S.  M.  Tracv  and  F*.  S.  Earle. 

Botany  (Phanerogams  andvascular  crypto- 
gans).  Baron  F.  Von  Mueller,  and  Prof. 
RALrH  Tate. 

Majiual  of  pratical  orchard  work  at 
the  cape  (Cap  de  Bonne-Espérance.)  P.   Mai: 

OwAN   AND   EUSTACE   PlLLANS. 

Report  on  wheat  growing  and  agri- 
culture generally  in  Australia.New  zea- 
land  and  Tasmania.  By  Walder  Hanse 
and  J.  1).  J.  Visser. 

Les  Clématites.  Etude  sur  les  espaces  et 
variétés  cultivées.  Dr.  J.  L.  Le  Bêle.  In  Bul- 
letin de  la  société  d'Horticulture  de  la  Sarthe. 

Le  Musée  du  collège  Saint-Laurent. 
Joseph  C  Carrier  C.  S.  C.  in  Revue  Cana- 
dienne. 

Sur  les  matières  colorantes  du  Maqui. 
L.  E.  MourguES,  m  Actes  de  la  Société  scien- 
tifique du  Chili. 

De  la  existencia  des  iodo  en  el  co- 
chayuyo  i  l'Urvillieautilis.)  Pablo  Martens 
et  Francisco  Servat  libid.) 

Contributions  mycologiques  par  E. 
Rostrup,  in  Journal  de  botanique  de  Copen- 
hague. 

Hieracia  Bornholmiensia    of   K.    O.    F. 

Si  ENSTROM.  libid.) 


Informations. 

-  ►  M.  Trécul,  membrede  l'Académie  des  Sciences 

de  Paris,  vient  de  mourir,  à  l'âge  de  78  ans. 

B>  Flore  cryptogamique  de  Rabenhorst 
Tome  V.  Les  Characées  d'Allemagne,  d'Australie 

et  de  la  Suisse,  parle  Dr  Walter  Migula.  Ouvrage 
édité    en    allemand    à   Leipzig,    1896.    Parait   par 
livraison  (11-12)  à  3  francs  l'une. 
Ed.  Kummer,  à  Leipzig. 

~  >■  Pour  paraître  fin  décembre  dans  les  A nnales 

de  l'Institut  colonial  de  Marseille  et  en  un  volume 
de  5  àGoopagesenviron:  la  Flore  de  la  Guadeloupe 
et  de  la  Martinique,  par  le  R.  P.  Duss,  professeur 
d'histoire  naturelle  au  collège  de  la  Basse-Terre 
(Guadeloupe),  ouvrage  qui  sera  augmenté  de  notes 
relatives  à  l'emploi  de  ces  plantes  parle  professeur 
Heckel. 

L'ouvrage  que  les  souscripteurs  pourront  dés 
à  présent  demander  au  prix  de  16  francs,  plus 
0  fr.  85,  pour  les  frais  d'envoi,  sera  mis  en  vente 
au  prix  de  20  francs,  après  apparition. L'encaisse- 
ment pour  les  souscriptions  dans  les  paysoù  s'opère 
le  recouvrement  postal  se  fera  à  domicile,  huit  jours 
après  l'envoi  de  l'ouvrage. 

Adresser  les  demandes  à  M.  le  Directeur  des 
Annales  de  l'Institut  colonial,  63,  boulevard  des 
Dames,  Marseille,  (Bouches-du-Rhône). 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  sciences  de  Paris 

Séance  du  19  octobre  i8i_iô.  —  Nouvelles  obser- 
vations  sur  les  bactériacées  de  la  pomme  de  terre, 
E,  Roze.  Si,  en  été,  par  une  température  supé- 
rieure à  20°,  on  laisse  des  tubercules  sains  plongés 
dans  l'eau  pendant  un  jour  ou  deux,  ils  sont  très 
souvent  envahis  par  le  Bacillus  amylobacter  ;  ce 
bacille  continue  à  se  développer  même  si  on  retire 
les  tubercules  de  l'eau,  et  bientôt  il  ne  reste  plus 
de  ceux-ci  que  l'enveloppe  épidermique,  le  paren- 
chyme étant  détruit  par  la  fermentation  butyrique 
M.  Roze  a  obtenu  sur  un  tubercule  de  la  variété 
négresse  à  demi  plongé  dans  l'eau,  un  mucus 
bleuâtre  constitué  par  le  micrococcus  albidus,  qui 
avait  emprunté  sa  coloration  spéciale  au  pigment 
violet  foncé  du  tubercule  attaqué.  Ayant  à  sa  .lis- 
position  ce  microcoque  pur  et  associé  au  bacille, 
M.  Roze  a  pu  faire  des  expériences  comparatives 
sur  l'action  de  ces  deux  parasites.  Dans  l'envahis- 
sement par  le  micrococcus  albidus  seul,  les  cellules 
prirent  seulement  une  légère  teinte  brunâtre;  les 
membranes  et  les  grains  île  fécule  furent  respectés. 
L'action  du  microcoque  associé  au  bacille  lut 
plus  rapide  ;  la  pénétration  eut  lieu  peu  après  la 
fixation  des  cellules  îles  deux  parasites  ;  dix  jours 
après,  il  ne  restait  plus,  comme  unique  vestige 
des  cellules  envahies,  .pie  de  petits  amasdegrai 
île     fécule    qui   [étaient     tissures,    soit    au     milieu. 


LE       MONIiF.       DES        PLANTES 


37 


soit  sur  les  bords.  —  Nouvelles  remarques  sur  le 
Kérosène  slialc  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud, 
Bertrand.  Le  Kérosène  shale  s'est  formé  de  la 
même  manière  dans  ses  divers  gisements.  L'agent 
spécial  de  sa  formation  est  partout  une  algue  bul- 
laire  et  flottante  de  l'ordre  des  Volvocinées,  le 
Reinschia  australis.  Le  boghead  australien  est  un 
exemple  de  couche  charbonneuse  produite  par 
l'accumulation  d'une  seule  espèce  d'algue.  Il  n'y 
a  mélange  d'espèces  que  dans  la  seule  localité  de 
Doughboy-Hollow,  où  une  autre  algue  gélatineuse 
et  flottante,  le  Pila  australis,  s'ajoute  au  Reinschia 
dans  la  faible  proportion  de  9  pour  100.  Les 
thalles  des  Reinschia  sont  descendus  de  la  surface 
de  l'eau,  où  ils  vivaient,  sur  le  fond,  englobés  dans 
une  gelée  brune  chargée  de  corps  coccoïdes.  Au  mo- 
ment de  la  formation  des  grandes  couches  du 
boghead,  il  y  a  eu  descente,  en  masse  et  par  nappes, 
de  la  matière  végétale  flottante.  La  transformation  de 
la  gélose  des  Reinschia  en  carbures  d'hydrogène 
ne  paraît  pas  devoir  être  attribuée  à  un  travail 
bactérien  ;  les  seules  traces  que  l'on  puisse  relever 
d'une  activité  bactérienne  sont  des  cannelures 
creusées  dans  le  thalle,  du  vivant  de  la  plante. 


Revue  des  Revues 

Bulletin      de      la    Société    botanique    de 
France   (juillet-août    1896).   —  Quelques  conclu- 
sions   d'un     travail    sur     les   Loranthinées,     Van 
Tieghesi.   De  ses   observations   patiemment  pour- 
suivies depuis  trois   ans,  M.  Van  Tieghem   peut 
aujourd'hui    dégager   quelques   conclusions   inté- 
ressant, les  unes  les  caractères  généraux,  les  autres 
la  classification  des  Loranthinées.    Ce  groupe   est 
formé,    on    le    sait,    de   plantes   ligneuses  vertes, 
vivant  en  parasites  sur  les  axes  aériens  des  arbres 
dicotylédones  et  gymnospermes,  où  elles  enfoncent 
des  suçoirs  diversement  conformés.  Chlorophyllées, 
et  aptes  par  suite,  à  décomposer  l'acide  carbonique 
de  l'air  et   à  opérer  la    synthèse  des  hydrates  de 
carbure,  elles  ne  prennent  à  leur  hôte  que  l'eau  et 
les  matières   minérales  nécessaires  à   l'édification 
progressive  de  leur  corps  à  partir  des  hydrates  de 
carbure  ;  ce  ne  sont   donc  que  des  demi-parasites. 
Aussi  en  est-il  quelques-unes   qui  croissent  direc- 
tement sur  la  terre,  et  d'autres  qui  croissent  indi- 
féremment  sur  le  sol  ou  sur  les  troncs.  On  connaît 
à   l'heure   actuelle   63o  espèces  de   Loranthinées. 
Dans  cette   famille,  la   préfloraison  de  la  corolle, 
ou  du  calice,  si  la  corolle   manque,   est  valvaire  ; 
les  étamines  sont  en  même  nombre  que  les  sépales 
ou  les  pétales,  dont  elles  ne  sont  qu'une  dépendance  ; 
le  pistil  est   infère,   et   n'offre  ordinairement  pas 
d'ovules,  les  cellules  mères  d'endosperme  ou  d'oos- 
phère   (sacs  embryonnaires)   y  prenant   naissance 
soit  directement  dans  l'exoderme  du  placenta,  soit 
dans  l'exoderme  de  la  face  interne  du    carpelle,  si 
le  placenta  fait  défaut.  Ce   caractère  très  spécial  a 
une  grande  importance  au  point   de  vue   philoso- 
phique ;  il  établit  en  effet  que  tout  un  vaste  groupe 


de  Phanérogames  peut  très  bien  former  ses  œufs 
et  les  développer  en  embryons,  sans  avoir  besoin 
de  loger  d'abord  chacune  de  ses  cellules  mères 
d'oosphère  dans  une  de  ces  émergences  spéciales 
du  placenta  qui  constituent  les  ovules,  et  de 
transformer  ensuite cesovules  en  autant  de  graines. 
Voici,  sous  forme  de  tableau  dichotomique,  la  di- 
vision en  tribus  des  Loranthinées  telle  que  l'éta- 
blit M.  Van  Tieghem  : 

1.  Fleur  pétalée  =*->-  2. 
Apétale  3>  8. 

2.  Corolle  gamopétale.  Calice  isomère  a>  3. 
Dialypétale  B->-  5. 

3.  Placenta    axile.   Anthères  basifixes  :-?>  Ely- 
tranthées. 

Axile.  Anthères  dorsifixes  3>  Loxanthërécs. 
Basilaire  3>  4. 

4.  Anthères  oscillantes  =»->-  Siphanthémccs. 
Basilixes   Un  albumen  =H>-  Dendrophthoées . 
Basifixes.  Pas  d'albumen  W>  Actanthées. 

5.  Calice    hétéromère.    Placenta  central    libre. 
Anthères  oscillantes  3>>  Nuytsièes. 

Isomère.  Placenta  axile  3>  6. 
Isomère.  Placenta  basilaire  »>  7. 

6.  Anthères  basifixes  3>  Tveubellées. 
Oscillantes  :-S~>-  Gaiadendrées. 

7.  Anthères  basifixes  3->  Loranthécs. 
Oscillantes,  Un  albumen  3>  Struihanthées . 
Oscillantes.  Pas  d'albumen  3->  Psittacanthées . 

8.  Placenta  central  libre  3>  9. 
Basilaire.  Anthères  dorsifixes  9>  Viscées. 
Basilaire.  Anthères  basifixes  B>>  11. 

g.  Sacs  embryonnaires  inclus.  Anthères  dorsifixes 

S»  Arceuthobiées . 
Exclus  »•>  10. 

10.  Inflorescence  normale  !&>  Ginalloècs. 
Anomale,  nodale  »>  Bifariées. 
Anomale,  internodale  S»  Phoradcndrées. 

11.  Un  albumen  3->-  Erémolépidées. 
Pas  d'albumen  W>-  Lépidocératées. 

—  La  structure  du  pétiole  dans  les  diverses  espèces 
du  genre  «  Quercus  »,  F.  Bossebœuf.  La  structure 
du  pétiole  des  chênes,  étudiée  par   M.  Bossebœuf 
surplus  de  ôo  espèces,  peut   se   rapporter  à   deux 
types:  1°  A  la   base,  les    faisceaux   libéro-ligneux, 
isolés,  plus  ou   moins    nombreux,  sont  rangés  sur 
une   ligne  circulaire   très  aplatie  en  haut  ou  sub- 
triangulaire.  A   chacun  est  adossée  une  masse  de 
sclérenchyme.   En   montant   dans   le  pétiole,   ces 
faisceaux  libéro-ligneux  se  rapprochent  progressi- 
vement et  constituent  un  anneau  avec  bois  à  l'in- 
térieur et  couche  extérieure   de   liber,  entouré  du 
péricycle  sclérifié.  En  même   temps,   les  faisceaux 
du  milieu   de   la   partie   supérieure  se  recourbent 
vers  le  centre  en  deux  prolongements.  Finalement, 
ces     extrémités     s'isolent  de     l'anneau       qui     se 
referme    autour     d'elles,    et    constituent    un   arc 
interne  avec  bois  tourné  en  haut  et  liber  en  bas. 
2°  Les  faisceaux  libéro-ligneux,  isolés   à  la   base, 
se    rejoignent   en   un    anneau   complet    aplati    en 
haut,  composé  d'une  couche  de  bois  interne  et  d'une 
couche  de   liber,    et  entouré   par  le  péricycle  très 
fortement  sclérifié  ;  dans   ce   deuxième   mode   on 
ne  trouve  à  aucun  niveau  l'arc  interne  caractéris 


38 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


tique  du  premier  type.  —  Signification   de  l'exis- 
tence et  de  l.i  symétrie  de  l'axe  dans  l.i  mesure  de 
l.i  gradation  des  végétaux,  A.  Chatin.  L'existence 
de  l'axe  dans  les  végétaux   marque   une   délimita- 
tion, une  étape  très  inip  >rtante   dans   la  gradation 
organique.  Les  cotylédonées,  regardées  à  bon  droit 
comme  les  types    culminants  de  la    série  végétale, 
sont   toujours  pourvues  d'une  tige  reconnaissable, 
même  lorsqu'elle  est  très  peu    développée    et   que 
les  feuilles  et  Heurs  paraissent  émaner  directement 
de  la  racine.  Deux  caractères  importants  séparent 
les  dicotylées    des    monocotylées  ;   dans   les    pre- 
mières,   l'axe  est  unique,  et  susceptible  de   se  ra- 
mifier ;  chez  les  secondes,  il  se   compose  ordinai- 
rement de  plusieurs  tiges  homologues,  et  l'avorte- 
ment  des  bourgeons  axillaires  est  presque  constant. 
La  symétrie    n'est   pas  quantité  négligeable.  Chez 
les  Dicotylédonées,  en    effet,    type    plus    élevé    en 
organisation,     les    faisceaux     libéro-ligneux    for- 
ment, au  moins  primitivement,  des  groupes  symé- 
triques. Chez  les  parasites    colorés,    les   faisceaux 
ne  sont  pas  disposés  en  cercle  fermé,  et  il  faut  voir 
là  sans  doute  un    phénomène  de    régression,   tra- 
duisant une  infériorité  organique.  Chez  beaucoup 
de  Monocotylées  et  quelques  Dicotylées,  la  dégra- 
dation de  la  tige  revêt   une    forme  spéciale,    celle 
de    la   réduction    du    système  libéro-ligneux  à  un 
seul  cordon  axile  ;  les  plantes  qui  offrent  ce  carac- 
tère vivent  toutes   submergées.  La   supériorité  des 
Dicotylées  sur  les  Monocotylées  s'affirme  encore  par 
la  comparaison  de  la  structure  de  l'axe  descendant. 
Dans  les  premières,  cet  axe  est  d'origine  embryon- 
naire,   toujours    simple,    pérennante    et    donnant 
naissance  à   des   racines  secondaires  symétriques. 
Chez    les    Monocotylées,    le    système    radiculaire 
se    compose   de     parties    homologues    multiples, 
de    durée    limitée    et    se    succédant   les  unes  aux 
autres,    les   premières   seules  d'origine   embryon- 
naire,    les    autres     toujours      adventives.    —    Sur 
une    tulipe    monstrueuse,    L.    Lutz.    Cette    tulipe 
résulte  de  la  concrescence  de  trois  tiges  florifères 
émergeant  du  centre  d'un  groupe  de  cinq  caïeux  ; 
les  trois  tiges  sont  disposées  dans  un  même   plan, 
dételle    sorte  que   leur   soudure   figure,  une   tige 
plate  avec,  de  chaque  côté,  deux  cannelures  longi- 
tudinales. L'un  des  axes  se  détache  à  une  hauteur 
de  io  cm.,  mais  sa  fleur  est  avortée;  les  deux  autres 
se  séparent  plus  haut,  et  portent  chacun  une  Heur 
normale.    Les  feuilles    naissent  au   même   niveau, 
et    sont   également    concrescentes  ;    celles    de    la 
même  série  forment  un  seul  limbe  à  3  pointes.  — 
Sur  une  vigne  à  inflorescence  monstrueuse,  J.  S.\r- 
baumont.  Cette  vigne  présente  cette  anomalie  très 
curieuse  que  deux  des  branches  dont  elle  se  com- 
pose fructifient  normalement,  tandis  que  les  inflo- 
rescences de   la  troisième   avortent   constamment. 
L'avortement  reconnaît  des  causes   multiples.  Les 
fleurs  conservent  leur  calice  et   leurs  pétales   nor- 
malement conformés,  mais  avec  chloranthie  ou  pé- 
talisation,  souvent  amplifiée,  du  verticille  staminal. 
L'ovaire  a  disparu,  remplacé   par   une    petite  tige 
plus  ou  moins  ramifiée,  dont   toutes  les   branches 
s'entourent  de  petites  fleurs  emboîtées,  souvent  peu 
distinctes.   On    est  donc   en   présence   d'un  triple 
phénomène    tératologique  :  dimorphisme   du  pied 


mère  ;  chloranthie  des  étamines  ;  prolification  exa- 
gérée de  l'ovaire.  —  Sur  l'organisation  florale  des 
Balanophoracèes,  van  Tieghem.  Ces  plantes  ont  des 
fleurs  apétales  unisexuées.  La  fleur  mâle  se  com- 
pose normalement  d'un  calice  et  d'un  androcée. 
Le  calice  est  ordinairement  dialvsépale,  quelque- 
fois gamosépale,  souvent  trimére,  parfois  tétra- 
mère.  Trimère,  il  peut  être  légèrement  zygomor- 
phe,  les  deux  sépales  postérieurs  étant  unis  à  la 
base  et  dressés,  le  3e  libre  et  pendant.  Quelque- 
fois il  avorte  complètement.  L'androcée  a  norma- 
lement autant  d'étamines  que  de  sépales,  super- 
posées aux  sépales.  Lorsque  le  calice  est  zygo- 
morphe,  l'étamine  superposée  au  sépale  antérieur 
avorte,  et  les  deux  autres  se  soudent  à  la  base. 
L'anthère,  ordinairement  basifixe,  quelquefois 
dorsifixe  et  oscillante,  rarement  sessile,  possède 
un  nombre  très  variable  de  loges  polliniques.  La 
fleur  se  compose  normalement  d'un  calice  et  d'un 
pistil.  L'ovaire  est  infère,  le  calice  concrescent 
avec  le  pistil,  trimère  et  gamosépale,  souvent 
avorté  en  totalité  ou  en  partie. 

Le  Botaniste  (juillet  96).  —  Contribution  à  l'étude 
des  Acrasiées,  P. -A.  Dangeard.  Les  Acrasiées  cons- 
tituent un  groupe  de  myxomycètes  formant  le  pas- 
sage aux  Rhizopodes.  Dans  ces  êtres,  le  stade  zoo- 
spore est  inconnu,  la  spore  donne  naissance  à  une 
amibe  qui  se  segmente  un  grand  nombre  de  fois; 
les  myxamibes  se  réunissent  ensuite  en  différents 
points  pour constitucrautant  de  pseudoplasmodes, 
dans  lesquels  chaque  individu  conserve  son  indi- 
vidualité; il  n'y  a  aucune  fusion  des  éléments  en 
présence.  M.  Dangeard  a  rencontré  une  forme  nette- 
ment intermédiaire,  qui  vient  combler  une  lacune 
en  permettant  de  relier  directement  ces  Acrasiées 
avec  les  Rhizopodes  amcebiformes.  Cet  organisme, 
qui  offre  des  analogies  avec  les  Copromyxa,  a  été 
rencontré  sur  de  vieilles  cultures  de  crottin  de 
cheval,  formant  des  taches  d'un  blanc  laiteux,  ap- 
préciables à  l'œil.  Au  microscope,  ces  taches  se 
révélèrent  composées  d'un  grand  nombre  d'indivi- 
dus placés  les  uns  sur  les  autres,  mais  sans  fusion 
des  protoplasmes.  Les  masses  plasmodiqucs  étant 
mises  dans  l'eau,  les  amibes  deviennent  libres  et  se 
déplacent  lentement  en  changeant  de  forme,  un 
large  lobe  incolore  se  dessinant  d'un  côté  pour 
absorber  ensuite  totalement  le  protoplasme.  Les 
myxamibes  possèdent  une  vacuole  contractile, 
quelquefois  deux.  Il  y  a  fréquemment  pénétration 
de  bactéries  dans  le  corps;  ces  bactéries  ne  sont  pas 
digérées,  elles  paraissent  plutôt  se  développer  en 
parasites  et  déterminent  la  mort  des  amibes.  La 
multiplication  se  fait  par  division.  Laissés  à  eux- 
mêmes,  les  myxamibes  réunis  en  plasmode  agrégé 
passent  à  l'état  de  repos  et  se  transforment  en  spo- 
res, qui  forment,  non  un  système  régulier,  mais  des 
amas  sans  caractère  défini.  Quelques  amibes  se 
placent  perpendiculairement  au  substratum,  et 
s'étirent  en  formant  un  long  pédicelle,  prenant 
ainsi  une  apparence  pyriforme.  Le  noyau  se  dis- 
tingue déjà  nettementsur  le  vivant,  en  faisant  pas- 
ser sous  la  lamelle  une  goutte  d'hématoxyline  de 
Bûhmcr.  Les  kystes  se  forment  par  une  contraction 
du  protoplasme,  qui    s'entoure  de    deux  membra- 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


^9 


nés,  dont  l'exospore  se  colore  en  brun.  M.  Dan- 
geard a  rencontré  quelques  amibes  renfermant  des 
germes  endogènes  et  donne  ace  propos  un  tableau 
des  germes  endogènes  actuellement  connus.  Nous 
croyons  faire  œuvre  utile  en  le  reproduisant  : 

i°  Parasites  nucléaires 

Formation  de  sporanges.  — Nuclcophaga  amoe- 
bae  (noyau  des  amibes). 

Reproduction  par  division  et  bourgeonnement. 
—  Holospora    (noyau  et   nucléole  des  Infusoires). 

2°  Parasites  extra-nucléaires 

Formation  de  sporanges.  —  Sphaerita  endogena 
(protoplasme  des  Euglènes  et  de  plusieurs  Flagel- 
lés). 

Reproduction  par  division.  —  Micrococcus. 

Ajoutons  que  M.  Dangeard  désigne  ce  nouveau 
myxomycète  par  le  nom  de  Sappinia  pcdata.  — 
La  reproduction  sexuelle  dans  le  «  Sphaerotheca 
Castagnei  »,  P.  A.  Dangeard.  M.  Dangeard,  sans 
s'appesantir,  estime  qu'on  ne  saurait  revenir  à  la 
théorie  de  de  Bary  (nous  avons  un  faible  pour 
elle,  cependant!,  qui  place  la  fécondation  chez  les 
Ascomycètes  à  la  base  du  réceptacle,  etdonne  som- 
mairement les  raisons  de  son  opinion.  D'après 
lui,  l'union  des  deux  noyaux  à  la  base  de  chacun 
des  asques  est  certainement  un  phénomène  en  de- 
hors des  manifestations  de  la  vie  végétative  :  à  la 
suite  de  cette  fusion,  lenoyau  sexuel  change  de  ca- 
ractère, modifie  sa  structure,  augmente  son  volu- 
me, ne  présente  plus  qu'un  nombre  déterminé  de 
bipartitions.  —  Sur  la  signification  de  la  féconda- 
tion chei  les  Urèdinées,  Sappin-Trouffy.  La  ré- 
duction du  nombre  des  chromosomes  est  un  fait 
acquis,  et  la  fécondation  des  Urèdinées  est  compa- 
rable à  celle  des  plantes  et  animaux  supérieurs. 
Le  noyau  à  l'état  de  repos,  possède  deux  chromo- 
somes fusionnés  en  une  seule  masse  formée  de  nom- 
breux replis  chromatiques.  La  multiplication  a  liej 
à  l'extrémité  des  filaments  par  division  indirecte, 
perpendiculairement  au  grand  axe  du  tube.  Lors 
de  la  karyokinèse,  au  centre  du  noyau,  apparaît 
une  ligne  de  substance  transparente,  partageant  la 
masse  chromatique  en  deux  chromosomes;  chacun 
s'allonge  en  une  bandelette  dont  les  extrémités  se 
renflent,  tandis  que  le  milieu  se  contracte  et  finit 
par  se  rompre.  Il  en  résulte  deux  couples  de  chro- 
mosomes secondaires,  qui  se  retirent  vers  les  pô- 
les, où  ils  donnent  naissance  à  un  noyau-fille.  De 
la  sporidie  née  du  promycelium  à  l'écidiospore, 
chaque  extrémité  de  filament, et  par  suite  chaque 
conidie,  n'a  qu'un  noyau  ;  au  contraire,  l'écidio- 
spore, l'urédospore  et  la  téleutospore  ont  chacune 
deux  noyaux  d'origine  différente.  Pendant  la  fé- 
condation, les  membranes  nucléaires  disparaissent, 
mais  après  la  fusion  il  s'en  forme  une  nouvelle 
autour  du  noyau  sexuel  ;  les  chromosomes,  au 
nombre  de  quatre,  s'unissent  en  un  seul  filament 
nucléaire.  L'œuf  germe  en  donnant  un  promyce- 
lium qui  produit  quatre  sporidies;  le  noyau  se 
porte  au  milieu,  et  subit  une  bipartition,  après  la- 
quelle la  figure  karyokinétique   ne  présente  plus 


que  deux  chromosomes.  Immédiatement,  les  no- 
yaux de  la  première  génération  se  divisent  à  nou- 
veau, et  par  suite  la  substance  chromatique  n'aug- 
mente pas  de  volume.  La  fécondation  des  Urèdi- 
nées n'est  donc  différenciée  de  celle  des  animaux 
et  des  plantes  supérieures  que  par  ce  fait  que  la  ré- 
duction du  nombre  des^chromosomes  et  de  la  subs- 
tance chromatique  est  consécutive  à  l'acte  féconda- 
teur. —  Une  maladie  du  peuplier  dans  l'Ouest  de  la 
France,  Dangeard.  Cette  maladie,  qui  offre  pour 
symptôme  principal  la  dessiccation  progressive  de 
la  cime  de  l'arbre,  doit  être  imputée  à  un  champi- 
gnon chytridiné,  à  hyphes  mycéliens  intracellu- 
laires, se  développant  sur  les  jeunes  racines  qu'il 
détruit  (Rhi^ophagus  populinus  Dang.).  —  Recher- 
ches mycologiques,  Sappin-Trouffy.  i°  Parasites 
des  Urédinés.  M.  Sappin-Trouffy  n'a  encore  trou- 
vé que  deux  champignons  qui  soient  réellement 
parasites  sur  les  Urédinés:  Tubercularia  persicina 
Ditm.  et  Darluca  filum  Cast.  Le  premier  attaque 
les  écidiospores,  l'autre  les  urédospores  et  les  té- 
leutospores.  Le  Tubercularia  est  caractérisé  par 
des  conidies  naissant  une  à  une  au  sommet  de  tu- 
bes dressés  en  touffe  serrée  au-dessus  des  concep- 
tacles  écidiens;  ces  conidies  sont  lisses,  sphériques, 
et  forment  une  poussière  violette.  Il  a  été  consi- 
déré comme  une  forme  conidienne  des  écidiums 
attaqués.  Le  Darluca  filum  offre  des  conidies  sem- 
blablesà  des  téleutospores  de  Puccinie,  bicellulaires 
et  effilées  aux  deux  extrémités.  Il  est  probable  que 
ce  champignon  est  l'état  conidien  d'un  pyrénomy- 
cète,  auquel  Tulasne  donnait  le  nom  de  Diplodia 
punctata.  Le  mycélium  de  ce  parasite  embrasse  tout 
le  sore,  et  se  fixe  sur  l'urédiné  au  moyen  de  cram- 
pons ;  il  est  essentiellement  destructeur.  2°  Auri- 
cularia  auricula-Judae  L.  Ce  champignon  forme 
une  très  étroite  transition  entre  les  Urédinés  et  les 
Protobasidiomycètes;  ses  basides  sont  cloisonnées 
transversalement  comme  les  téleutospores  de  Co- 
leosporium.  On  sait  que  la  baside  est  une  oospore 
dans  laquelle  le  noyau  sexuel  se  divise  immédiate- 
ment sans  former  de  promycélium  ;  les  basides 
cloisonnées  des  Protobasidiomycètes  forment  la 
transition,  h'auricularia  vit  sur  les  troncs  de  su- 
reau ;  il  offre  l'aspect  d'une  lame  gélatineuse  auri- 
forme.  Son  thalle  est  composé  d'hyphes  ramifiés 
et  cloisonnés  ;  entre  les  cloisons  se  montrent  deux 
noyaux  souvent  réduits  à  des  taches  chromatiques. 
Ces  hyphes  pénètrent  l'écorce  vivante  du  support, 
et  viennent  former  au  milieu  de  la  substance  géla- 
tineuse un  réseau  à  larges  mailles;  les  extérieurs 
forment  à  la  face  inférieure  des  poils  dressés  en  ve- 
lours, et  à  la  face  supérieure  l'assise  sporifère.  Les 
basides  sont  cylindriques  ou  claviformes  ;  chacune 
possède  2  noyaux,  dont  la  fusion  a  lieu  de  bonne 
heure;  ces  cellules  mères  sont  absolument  homo- 
logues des  téleutospores  de  Coleosporium,  et  cons- 
tituent par  suite  des  probasides  ;  au  moment  de 
la  germination,  le  noyau  sexuel  fournit  4  noyaux 
secondaires  qui  s'isolent  par  3  cloisons  transver- 
sales. Chaque  cellule  produit  une  sporidie. 

Bulletin  de  l'herbier  Boissier  (IV,  7).  — 
Anatomie  comparée  de  la  tige  et  de  la  feuille  des 
Trigoniacées  et  des  Chailletiacées,  F.  Barth.  Nous 
ne  saurions  résumer  cet  important  travail,  qui  corn. 


4o 


LE        MONDE       DES       PL  \\  I  I  S 


prend  une  grande  quantité  de  faits  eux-mêmes  très 

...usés  par  l'auteur.  Nous  appellerons  cependant 
l'attention  sur  un  point  spécial  mis  en  lumière  par 
M    Barth,  et  de  nature  à  éclairer   la   question   des 
inflorescences  épiphylles,  dont  on  remarque    quel- 
ques exemples  chez  les  Chailletiacées.  De  la  répar- 
tition relative  des  faisceaux,  M.  Barth  croit  pouvoir 
conclure    que    l'inflorescence    épiphylle    dans   ce 
groupe  provient  du  fait  que  le  faisceau  gemmaire, 
au  lieu  de  se  séparer  du  faisceau  foliaire    dans   la 
tige,  est  entraîné  avec  lui  jusqu'à  une  certaine  hau- 
teur ;  et  déplus  que  ces  plantes  ont,  au  moins  vir- 
tuellement, la  possibilité  de    développer  plusieurs 
bourgeons   superposés,  dont   un  seul,   d'ordinaire, 
évolue  normalement.  —    (IV,   8)  —    Une    nouvelle 
espèce  de  Caucalis,  A.   de  Coincy.    M.  de  Coincy  a 
trouvé  en  Espagne  une  forme  nouvelle  de  Caucalis 
à  laquelle  il  donne  le  nom  de  C.    homœophylla,  et 
les  caractères  suivants  :  Plante  annuelle    de  10-2D 
cm.,  à  tige,  pétioles  et  pédoncules  couverts  de  poils 
opprimés  dirigés  en  bas.  Feuilles  à  circonscription 
oblongue  lancéolée,  2-3-  pennatiséquées,  à  derniers 
segments  ovales,  subobtus,  entiers  ou  pennatifides, 
longuement  pétiolées,  à  pétiole  embrassant.  Ombel- 
les oppositi  foliées,  pédonculées,  à  deux-trois  rayons 
robustes,   anguleux.    Involucre   nul.  Involucelle  à 
5  folioles,  appliquées  sur  les  pédoncules.    Calice  à 
à  divisions  aiguës,  petites.  Fleurs   rosées  ;  pétales 
inégaux,  émarginés-lobulés,   hispides.   Styles    très 
courts.  Ovaire  couvert  depoils  dressés.  Pédoncules 
épaissis  à  maturité.  Fruit/ovoïde,  de  5X?  mm.,  à  côtes 
primaires  filiformes,  sétuleuses,    vert  très  foncé  ; 
côtes   secondaires   bien    plus    larges,   à    2-3  rangs 
d'aiguillons  glochidiés,  égalant  au  moins  la  largeur 
du  méricarpe  ;    commissure  linéaire-oblongue,  ca- 
naliculée  ;  albumen  involuté,  profondément  canali- 
culé  ;  bandelettes  très   fines;    columelle    robuste, 
bifide,  peu   adhérente  à  maturité.—  Monographie 
des  Tubéracèes  de  la  Suisse,  Ja.czewski.    Afin    de 
faciliter  la  recherche,  des  espèces  françaises  de  cette 
famille,  nous  croyons  faire  œuvre  utile  en   repro- 
duisant le  tableau  analytique  des  espèces  de  la  Suisse: 

1.  Péridium  confluent  avec  la  gléba,  qui  reste 
charnue  à  maturité  '—  ►  2. 

Dur,  distinct  de  la  gléba,  qui  devient  pulvéru- 
lente s->  8. 

2.  Glèbe  composée  d'un  tissu  stérile  homogène, 
lacuneux.  Spores  globuleuses  échinulées,  par  2-S 
dans  chaque  asque  =■>  Choiromyc.es  meandrifor- 
mis  Vitt. 

Composée  de  2  tissus  stériles  distincts.  Spores 
elliptiques  =•>  3. 

3.  Péridium     verruqueux.      Spores     échinulées 

Verruqueux.   Spores  alvéolées  -  >   5. 

Lisse.  Spores  échinulées  =f>  Tubcr  rufum  Pico. 

Lisse.  Spores  alvéolées  3>  7. 

4.  Péridium  chagriné,  rubigineux.  Spores  jau- 
nes s-V  T.  ferrugineum  Vitt. 

Verruqueux,  à  aspérités  polygonales.  Spores 
brunes  1»  5. 

5.  Péridium  noirâtre.  Glèbe  grise  .1  veines  rous- 
ses =r>  T.  brumale  Vitt. 

Noir  roux.  Glèbe    noir    violacé  ou   rougeêtre,    à 


fines    marbrures    blanches  3r->-  T.    melanosporum 
Vitt. 

6.  Verrues  du  péridium  polyédriques,  striées  en 
travers  W>  T .  aestivum  Vitt. 

Pyramidales,  striées  en  long=?->  T.  mesenteri- 
cmn  Vilt. 

7.  Péridium  blanc  tomenteux.  Glèbe  blanche  ou 
violacée  '=••->-  T.  Borchii  Vitt. 

Ochracé  ou  brun.  Gléba  jaune  fauve  B>  T.  ex- 
cavation Vitt. 

Rougeàtre.  Gléba  brune  »->■  T.foetidum  Vitt. 

s.  Péridium  granuleux,  brun  très  clair  :— ■>  Ela- 
phomyces  granulatus  Fries. 

Jaune  brun,  à  verrues  pyramidales  s-V  E.  varie- 
gatus  Vitt. 

—  «  Cyclostomclla  »,  nouveau  genre  d'Hêmihys- 
te'riés,  N.  Patouillaud.  Voici  les  caractères  de  ce 
nouveau  genre  :  Stromata  foliicola,  orbicularia, 
dimidiato-scutata,  centro  adfixa.  Perithccia  radian- 
tia  in  stromate  circulariter  disposita,  ostiolis  hys- 
terioideis  donata.  Sporidia  ovata,  simplicia,  brun- 
nea.  Mycélium  superficiale  nullum. 


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Du  1"  au  3  /  octobre. 

De  la  part  de  MM.  F.  von  Mueller  (4  broch,), 
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De  M.  l'abbé  IL  Olivier  un  superbe  envoi  de 
200  Lichens. 

De  M.  R.  Maire,  la  i"'  décade  de  ses  Exsiccata 
Hypodermearum  Galliae  orientalis. 

Nos  meilleurs  remerciements  aux  donateurs. 


Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Typographie  Ed.  Monnoycr. 


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Seizième  de  page 8 

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Par  Amb.  GENTIL 

Professeur   de  sciences    physiques    et    naturelles 

au  Lycée  du  Mans, 

Officier  de  l'Instruction  publique. 


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ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Th.  de  Heldreich, (Athènes). 
re  perpétuel  •  M.  H.   Léveii.i.é,  Le 
Mans  (Sarthe . 

Trésorier  :    M.    Ch.    Le  Gendre,    Limoges 
(Hte-Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  W.    Trelea.se,    H.   Léveillé,  Ch.  Le 
Gendre,  G.  Rouv,  G.  King,  Treub. 


COMITE  DE  RED ACTION 
du    V/o  iie  des  Plantes         , 

H.  Lé\  1:11.1.1c,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
taire ;  P.  V.  Liqtard,  Rédacteur. 


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Pour  simplifier  notre  volumineuse  corres- 
pondance, nous  répondrons  dans  la  Revue  aux 
lettres  moins  urgentes.  Nous  prions  nos  amis 
et  correspondants  de  patienter  si  la  réponse 
n'est  pas  toujours  immédiate. 

—  M.  A.  B.  —  Nous  recevrons  avec  plaisir 
vos  Coléoptères  qui  feront  la  joie  d'un  de  nos 
amis.  Les  Coléoptères  exotiques  nous  feront 
surtout  grand  plaisir.  Mille  remerciements. 

—  M.  Dr  G...  Autun.  —  Nous  vous  prépa- 
rons un  envoi  d'Epilobium   Gilloti. 

—  M.  F.  L.  Autheuil.  —  Merci  de  votre 
lettre  si  excellenteet  si  cordiale.  Il  sera  donné 
suite  à  votre  demande  dans  un  de  nos  pro- 
chains numéros. 

—  M.J.  Puteaux.  (Versailles,  Seine-et-Oise), 
recevrait  avec  reconnaissance  les  graine  s 
des  plantes  que  nos  amis  et  lecteurs  de  l'Amé- 
rique, de  la  Chine,  du  Japon  ou  de  l'Inde 
pourraient  lui  procurer.  La  culture  de  ces 
graines  permettrait  d'obtenir  des  races  et  va- 
riations nouvelles  qui  seraient  d'un  grand  in- 


térêt et  pourrait  amener  l'acclimatation  d'es- 
pèces jusque-là  délaissées  ou  inconnues  des 
horticulteurs. 

M.  A.  C  ,  Bordeaux.  —  Votre  plante  est 
intéressante  ;  nous  l'étudierons.  Elle  nous  pa- 
raît, à  première  vue,  être  un  Diotis  ou  une 
Sciniolina. 

M.  C.  A.  M.,  Madère.  —  A  bientôt  une  ré- 
ponse pour  vos  plantes.  Nous  avons  plusieurs 
plantes  à  l'étude.  Nous  étudierons  le  tout  en- 
semble. 

M.  R.  A.  —  Merci. 

M.  Aug.  Chevallier,  préparateur  à  la  Faculté 
des  Sciences,  Lille  (Nord),  recevra  avec  plai- 
sir et  reconnaissance  tous  les  échantillons  de 
Myricacées  que  nos  collègues  voudront  bien 
lui  adresser  en  vue,  de  la  Monographie  de 
cette  famille. 

A  tous  nos  amis,  collègues  et  lecteurs,    nos 
meilleurs  vœux  de  bonne  et  heureuse  année. 
Le  Directeur  et  la  Rédaction 
du  Monde  des  Plantes. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 10  Ir. 

—  Étranger,   Colonies 12     „ 

Ln  Numéro  :  1  Franc. 

Les  Abonnements   partent  do     1er  Octobre   ou   du 
l«  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne   se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 
.m:w-york 
Ph.  Heinsberger,  15,  First  Avenue. 

LQNDON 

Délai'  and  C°,  Foreign  booksellers,  37,  Sobo 
Square. 

PARIS 

.l.-B.  BaILLIÊre  cl  Fils,  1!>,  rue  Ilaulefeuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  ïili,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


i>  Année  (2g  Série). 


No  86 


1"  Janvier   1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

''Revue  Internationale   illustrée  de   'Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

M.  le  D''  Th.  de    Heldreich,    d'Athènes,  est 
élu  Directeur  de  l'Académie  pour  l'anne'e  1S97. 


L'Académie,  la  Rédaction  du  Monde  des 
Plantes,  les  titulaires  de  la  Médaille  interna- 
tionale, présentent  leurs  meilleurs  vœux 
d'heureuse  année  à  M.  Th.  de  Hei.dreich  leur 
nouveau  Directeur, età  M.  W.Trelease,  Direc- 
teur sortant,  et  remercient  ce  dernier  de  la 
façon  dont  il  a  accompli  son  office. 


Médaille  scientifique  internationale 

Par  décision  prise    en    Conseil    en  date   du 
25  décembre  1896,  sont  nommés  à  la  3e  classe 
de  la   Médaille   scientifique    internationnale  : 
Pour  l'ensemble  de  leurs  travaux  botaniques: 
MM.  Ch.  Mez  (Breslau). 
E.  Roze  (Chatou). 
R.  P.  Duss  (Basse-Terre). 
Laborie  (Auterive). 
Rostrup  (Copenhague). 
L.  Grelet  (Châtellerault). 
Pour  services  rendus  à  l'Académie  : 
A.   Durier  (Cuddalare). 
A.  Démy  (Paris). 

Pour  le  Conseil  de  l'Académie, 
Le  Directeur. 
WILLIAM    TRELEASE. 


Par  décision  en  date  du  i"  janvier  1897, 
est  promu  à  la  2e  classe  de  la  médaille  scien- 
tifique, pour  ses  monographies: 

M.  William  Trelease. 

Pour  le  Conseil  de  l'Académie, 

Le  Directeur, 

TH.  de  HELDREICH. 


La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

(Suite) 

Tout  d'abord,  (et  ce  n'est  pas  un  mince  mé- 
rite à  cette  époque  où  le  culte  de  l'antiquité 
était  tel  que  les  erreurs  les  plus  grossières 
étaient  acceptées  par  tous,  et  même  augmen- 
téespar  les  amateurs  du  merveilleux),  l'illustre 
agronome  se  montre  légèrement  sceptique  à 
l'égard  des  résultats  extraordinaires  ressusci- 
tes par  les  compilateurs  du    siècle  précédent. 

Mais,  comprenant  à  merveille  combien  il  est 
imprudent  de  heurter  de  front  les  idées  re- 
çues(i),  quelque  absurdes  qu'elles  soient,  il  se 
contente  de  plaisanter  finement  les  travers  de 
ses  contemporains. 

Après  avoir  critiqué  les  greffes  sur  chou 
des  arbres  à  fruit  et  la  défense  que  l'on  faisait 
alors  de  greffer  dans  les  jours  de  la  semaine 
ayant  des  R,  et  notamment  le  mercredi,  Oli- 
vier de  Serres  ajoute  : 

«  Aucuns,  pour  avoir  des  rozes  vertes,  en- 
tent des  roziers  blancs  sur  des  lauriers,  en  per- 
sant  le  tronc  de  l'arbre  et  y  fourrant  à  travers 
un  jetton  de  rozier  (2),  croyans  que  les  roziers, 
nourris  de  la  substance  du  tronc  de  l'arbre, 
rapporteront  à  leurs  fleurs  la  couleur  des 
feuilles  de  laurier. 

1  Curiosité,  dont  ferez  faire  l'expérience, 
si  la  patience  de  votre  jardinier  vous  en  donne 
le  moyen....  > 

C'est  dans  le  même  ordre  d'idées  qu'il  parle 
plus  loin  de  la  greffe  des  œillets,  déjà  indiquée 
par  Porta  (3). 

«  Pourmeslinger  et  changer  les  œillets,  l'on 


(i)Ceux  qui  émettent  une  idée  nouvelle,  disait 
Ambroise  Paré,  sont  comme  le  hibou.  Quand  les 
autres  oiseaux  l'aperçoivent,  ils  crient  et  se  jettent 
dessus. 

(2)  Procédé  Varron  probablement  et  non  procé- 
dé Caton. 

(3)  Sed  verior  insitio  videri  posset  si  per  médium 
fissis  radiculis  sylvestris  intybi,  radices  florum 
caryophylleorum  odore  indas  et  implices  ita  ut 
uniantur  et  cxruleo  flore  nascentur  :  Porta,  Vil- 
las, 1592. 


1- 


I.E      MONDE      DES       PLAN  I  I  S 


les  ente  en  escusson,  en  fente  aussi  ;  en  ceste 
n  très  rarement  ;  et,  en  quelque  ma- 
nière qu<;  ce  soit,  il  est  nécessaire  d'y  apporter 
Je  la  curiosité  à  cause  Je  la  faiblesse  de  la 
plante. 

«  Moyennant  le  quel  ordre  recouvre-o'i  des 
œillets  verts,  insérant  sur  des  lauriers  des 
jettons  d'oeillets  blancs  :  des  bleus  sur  desbu- 
glosses  ou  sur  des  troncs  de  chicorée,  fais  nt 
Tenture  un   peu  dans  la  terre. ...» 

Evidemment  la  majeure  partie  de  ces  greffes 
donnent  des  boutures  et  aucune  ne  saurait 
produire  les  effets  merveilleux  indiqués.  Nous 
les  citons  pour  faire  voir  combien  la  greffe 
herbacée  avait  préoccupé  les  agriculteursavant 
Tschudy  à  qui  l'on  a  attribué  la  découverte 
de  la  greffe  des  herbes! 

Olivier  de  Serres  donne  une  foule  de  conseils 
pratiques  sur  la  greffe. 

C'est  lui  qui  conseille  de  greffer  les  arbres 
dans  la  bastarJière  (i),  procédé  appliqué  de- 
puis avec  raison  par  beaucoup  d'agriculteurs. 

En  opérant  ainsi,  on  a  l'avantage  de  ne  pas 
courir  la  chance  de  voir  manquer  la  greffe,  de 
gagner  au  moins  une  année,  quelquefois  deux 
ou  trois,  car  il  est  très  rare  que  les  arbres 
greffés  transplantés  ne  donnent  pas  du  fruit 
presque   aussitôt. 

Olivier  de  Serres  conseille  aussi  de  «  loger 
sur  un  arbre  robuste  un  de  faible  complexion.  » 

Il  va  de  soi  que  ce  conseil  ne  saurait  s'appli- 
quer d'une  façon  générale.  Il  est  bon  pour  les 
arbres  de  plein  vent.  Mais  dans  les  arbres  de 
nos  jardins,  c'est  précisément  le  contraire 
qu'il  faut  faire  (greffes  de  poiriers  sur  coignas- 
sier,  de  pommiers  sur  doucin  et  paradis,  etc.! 

C'est  encore  à  cet  auteur  que  l'on  Joit  une 
courte  description  de  la  surgreife  et  de  ses 
avantages. 

«  Plusieurs,  dit-il,  ne  se  contentent  d'en- 
ter les  arbres  une  seule  fois,  ains  y  retour- 
nentplusieurs  pour  faire  rapporter  aux  arbres 
truict  très  précieux. 

«  Car  il  est  certain  que,  comme  les  métaux 
se  raffinent  tant  mieux  que  le  plus  souvent  on 
les  refond:  ainsi  les  arbres,  par  réitérés  ente- 
mens,  parviennent  à  cette  perfection  de  bonté 
tant  souhaittée  pour  la  production  des  excel- 
lens  fruits;  mesme,  par  telle  curiosité,  les 
lruits  s'en  diversifient  et  bigearrent  avec  utile 
et  plaisante  admiration,  t 

Les  procédés  conseillés  par  O.  de  Serres 
sont  de  deux  sortes  :  il  faut,  soit  greffer  en 
fente  sur  scions  d'un  an,  puis  regreffer  de  mê- 
me les  greffons  successivement  pendant  trois 
années  de  suite;  soit   combiner    la  greffe    en 

(  i)  Pépinière. 


fente  avec  les  greffes  en  écusson  ou  en  llùte, 
ce  qui  permet  de  faire  deux  greffes  à  la  (ois 
chaque  année. 

Le  procédé  de  l'écusson  ou  de  la  greffe  en 
flûte  doit  être  employé  pour  les  fruits  à  noyau 
qui  supportent  difficilement  les  autres  modes 
Je  greffage, 

«  Pour  faire  de  bonnes  enteures,  est  requis 
avoir  deux  choses  contraires  à  la  fois,  assa- 
voir le  sauvaigeau  advancé  et  le  greffe  recule.» 
Cet  excellent  précepte  ne  saurait  être  trop 
recommanJé.  On  obtient,  en  effet,  de  meilleurs 
résultats  en  coupant  les  greffons  à  l'avance  et 
en  les  conservant  en  terre  jusqu'au  moment 
de  leur  emploi. 

O.  de  Serres  conseille  encore  de  prendre 
l'ente  «  es  bout  des  principales  branches  ». 
mais  il  n'en  donne  pas  la  raison  (i). 

A  propos  des  greffes  en  écusson,  il  précise 
ce  qu'avaient  vaguement  formulé  avant  lui 
Estienne  et  Liébault  dans  leur  Maison  Rus- 
tique ;  il  recommande  d'opérer  le  soir,  «  la 
frescheur  de  la  prochaine  nuict  favorisant 
l'ouvrage.  » 

Il  indique  la  façon  de  lever  l'écusson  sans 
éborgner  l'œil,  ce  qui  est  une  des  conditions 
fondamentales  de  la  réussite. 

On  doit  écussonnerau  nord,  parce  que  l'é- 
cusson placé  au  midi  ou  à  l'occident  se  dessè- 
che sous  les  rayons  du  soleil,  et  est  «  presque 
cuit.  "  D'ailleurs  les  écussons  placés  au  nord 
sont  moins  exposés  à  être  décollés  par  les 
vents,  puisque  le  vent  du  nord  les  appuie  con- 
tre le  sujet  au  lieu  de  les  en  écarter. 

La  chute  Je  la  queue  Je  l'écusson  inJiquc  la 
réussite  de  l'opération. 

Pour  éviter  que  le  greffon  prenne  une  mau- 
vaise direction,  il  faut  lui  donner  un  tuteur  et 
le  palisser. 

Olivier  de  Serres  faisait  peu  Je  cas  de  la 
greffe  pour  la  vigne. 

«  Ce  n'est,  dit-il,  chose  nécessaire  d'enter 
la  vigne  :  en  quoi  il  y  a  de  la  longueur  et  Je 
l'incertitude,  non-seulement  en  la  reprinse, 
ains  aussi  en  la  durée.  « 

Une  des  raisons  de  ce  résultat,  c'est  que  le 
greffon  ne  peut  recouvrir  la  plaie  du  sujet, 
«à  cause  de  l'humeur  qui  suffoque  les  greffes.» 
Pour  y  remédier,  il  est  toujours  nécessaire  de 
pratiquer  sur  le  sujet  une  <•  incision»  par  où 
s'écoule  le  liquide  en  excès. 

Les  anciens  avaient  remarqué  que  «  la  vigne 
ne  reprend,  entée  hors  terre,  qu'à  très  grande 
difficulté.  »  Partant  de  ce  fait,   O.    de    Serres 


(l)  Voir  plus  loin  l'analyse  de  l'ouvrage  intitulé: 
Le  jardinier  solitaire,  Paris,  17.11. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


43 


trouve  un  moyen  pour  obtenir  la  réussite  cer- 
taine du  greffage  de  la  vigne. 

Pour  cela,  il  suffit  d'enter  le  cep  au  bout  des 
sarments,  en  les  provignant.  L'on  prend  pour 
cela  un  greffon  exactement  de  même  grosseur 
que  le  sujet.  «  Le  succès  en  est  prodigieux.  » 
Ce  procédé,  qui  est  une  combinaison  de  la 
greffe  et  de  la  marcotte,  n'est  plus  usité  de  nos 
jours. 

0.  de  Serres  s'est  préoccupé  aussi  de  fixer 
les  conditions  de  parenté  que  doivent  présen- 
ter les  arbres  pour  pouvoir  être  greffés  avec 
succès. 

Pour  lui,  «  chacun  doit  estre  avec  son  pa- 
reil. »  Partant  de  ce  principe,  il  divise  les  ar- 
bres en  trois  catégories  : 

«  i°  les  arbres  à  pépins  ^pommier,  poi- 
rier, etc)  ; 

2°  les  arbres  à  novau  (prunier,  cerisier,  etc;  ) 
3°  les  arbres  à  fruict  (les  autres  arbres). 
a  Les  arbres  de  ces   trois    catégories    ne  se 
greffent  qu'entre  espèces  de  la  même  catégo- 
rie, sauf  de    rares  exceptions.  » 

Comme  on  le  voit,  O.  de  Serres  se  rappro- 
che quelque  peu  d'Ibn-al-A\vam.  Bien  qu'il 
ne  partage  pas  ses  idées  au  sujet  des  greffes 
hétérogènes,  il  n'ose  pas  les  répudier  complè- 
tement. 

Pour  que  la  réaction  commencée  par  Dany 
et  Landric  soit  complète,  il  faut  attendre  le 
siècle  suivant. 

Peu  de  temps  après  la  publication    du   Théâ- 
tre   d'Agriculture    d'O.  de      Serres,    l'anglais 
Guillaume  Lawson    (i)    faisait     paraître    son 
Traité  des  Vergers  et  du  Jardinage. 

De  cet  ouvrage,  nous  retiendrons  seulement 

ce  qui  concerne  la  greffe  des  pommiers  àcidre. 

Lawson  pose  en  principe  que  : 

i°  Si  on  laisse  croître  les  pommiers  sans  les 

greffer  et  les  transplanter,    ils    peuvent    vivre 

usqu'à  mille  ans  ; 

2°  Les  pommiers  ou  transplantés  ou  greffés  ne 
peuvent  jamais  être  aussi  durables  ou  aussi 
parfaits. 

Ces  observations  suscitèrent  en  Angleterre 
des  expériences  curieuses,  qui,  si  elles  ne  tran- 
chèrent pas  définitivement  la  question,  prou- 
vèrent la  justesse  des  observations  antérieures 
de  Dany  et  d'une  partie  au  moins  des  affirma- 
tions de  Lawson. 

D'après  ces  expériences,  les  pépins  de  pom- 
mes naturelles  ont  beaucoup  de  dispositions 
à  produire  la  même  espèce  dont  ils  sont  sortis, 
en  sorte  que  c'est  la  greffe  qui  altère  la  qualité 
du  pépin.  Au  contraire  les  pépins  de  pommes 


(i)  Guillaume  Lawson,  Traité  des  Vergers  et  du 
Jardinage,  1G26. 


greffées  ne  deviennentpastous  des  sauvageons. 
Nous  n'avons  pas  besoin  d'insister  pour 
faire  comprendre  toute  l'importance  de  sem- 
blables observations  au  point  de  vue  de  l'in- 
fluence du  sujet  sur  la  postérité  du  greffon. 

Quant  à  la  question  de  la  durée  des  arbres 
greflés,  il  est  aujourd'hui  bien  démontré,  à 
part  quelques  rares  exceptions,  que  la  greffe 
est  une  opération  débilitante,  qui  expose  les 
deux  plantes  aux  attaques  plus  vives  des  para- 
sites animaux  et  végétaux  et  les  fait  mourir 
plus  promptement  (1). 

La  conclusion  de  ces  faits,  c'est  que  l'on  ne 
devrait  employer  la  greffe  que  comme  remède 
pour  perfectionner  la  qualité  des  fruits  sauva- 
ges ou  accélérer  le  rapport  des  arbres  à  fruit. 
Si  donc,  dans  laculture  des  pommiers  et  poi- 
riers de  plein  vent,  on  cherche  l'avantage 
actuel,  la  méthode  de  greffer  est  la  meilleure 
Quand  on  veut  faire  le  profit  de  ses  descendants, 
il  vaut  mieux  ne  pas  greffer  du  tout  (2),  et 
planter  les  jeunes  arbres  francs  de  pied  que 
donnent  les  semis  de  pépins,  dès  l'instant  que 
le  fruit  est  d'assez  bonne  qualité  pour  être 
utilisé  dans  la  fabrication  du  cidre. 

11  faut  avouer  cependant  que  si  l'on  avait 
suivi  à  la  lettre  ces  préceptes,  la  greffe  eut  subi 
un  arrêt  considérable  et  nous  n'aurions  pas 
aujourd'hui  les  fruits  perfectionnés  que  nous 
possédons,  et  qui  nous  ont  été  apportés  des 
pays  étrangers,  ou  proviennent  du  semis  des 
pépins  venant  d'arbres  greffés  et  surgreffés  un 
grand  nombre  de  fois. 

L'exemple  donné  au  XVIe  siècle  parle  man- 
ceau  Belon  continuait  en  effet  à  être  suivi, 
et  l'on  allait  au  loin  chercher  des  greffes  de 
fruits  nouveaux.  Landric  et  Olivier  de  Serres 
mentionnent  cette  coutume,  et  il  faut  croire 
que  le  charlatanisme  en  profitait,  car 
O.  de  Serres  se  moque  de  la  manie  de  quel- 
ques-uns de  ses  contemporains  qui  gardaient 
leurs  secrets  pour  eux  et  affirmaient  obtenir 
leurs  espaliers  de  greffes  venues  des  Indes. 
Un  poème  en  vers,  publié  en  162S  sur  la 
pharmacie  et  les  produits  pharmaceutiques  (1), 
rappelle  que  : 

«L'homme envoie  au  profonddes  plus  lointains 

[paysj 
Pour  chercher    des    greffons  de  poiriers  plus 

[exquis]  » 


(1)  L.  Daniel,  Parasites  et  plantes  greffées  (Re- 
vue des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest,  1894)  ;  La 
greffe  des  Choux  Cabus  (Bulletin  de  la  Société 
scientifique  et  médicale  de  l'Ouest,  1896)-;  etc. 

(2)  Cette  théorie,  assez 'vraisemblable  en  ce  qui 
concerne  le  pommier  et  le  poirier  à  cidre,  a  été  re- 
prise et  généralisée  par  Pasquet  dans  le  Journal 
d'Horticulture  pratique,  1847,  page  462. 

(3)  Jacques  et  Paul  Contant,  pharmaciens  de 
Poitiers,  Second  Edcn,  page  60,  Poitiers,  1628. 


44 


LE       MONDE       ni"  S       l'I.A  NI  ES 


On  remarquera  ici  la  première  apparition 
du  mot  greffon  pour  désigner  la  portion 
d'arbre  que  l'on  implante  sur  le  sujet.  Une 
confusion  extrême  régnait  alors  il  propos  de 
la  de'signation  des  parties  de  la  greffe  et  des 
opérations  même  du  greffage. 

Les  arbres  greffés  étaient  désignés  indiffé- 
remment par  les  auteurs  sous  le  nom  Rentes  (i) 
d'empeaux,  de  greffes  :  le    greffon    s'appelait 
lui-même    greffe,  ente,   quelquefois  anton  ;  le 
sujet  était  le  sauvaigeau,  le  tronc,  etc. 

Le  terme  greffon  destiné  à  faire  disparaître 
cette  confusion,  ne  devait  être  accepté  qu'au 
XIXe  siècle   (2). 

Un  peu  plus  tard  Jacques  Boyceau  écrivait 
son  traité  du  jardinage  (3),  ouvrage  remar- 
quable à  cause  des  faits  nouveaux  qu'il  con- 
tient sur  la  greffe,  et  qui  est  resté  jusqu'ici 
complètement  oublié. 

On  en  pourra  juger  par  les  extraits  suivants  : 

«  Toutes  les  façons  diverses  d'enter  dépen- 
dent d'un  seul  secret  :  poser  les  écorces  des 
deux  adjoints  de  telle  sorte  que  la  sève  mon- 
tant (4)  aille  de  l'un  à  l'autre. 


(1)  Le  mot  ente  signifie  encore  un  arbre  fruitier 
grellé,  principalement  en  Normandie  et  dans  le 
Maine.  Il  s'applique  spécialement  au  pommier 
(Mayenne). 

Au  XIIIe  siècle,  le  mot  ente  était  couramment 
employé  pour  greffon  ou  arbre  greffé,  d'après 
Littré  (Dictionnaire  p.  1 41  S)  et  Lacurne  deSainte- 
Palaye  (Dictionnaire  historique.de  la  langue 
française,  t.  v.  p.  407.) 

Bon  ente  en  bon  estoc  doit  bien  fructifier. 
(Thomas  le  martyr,  128.) 

Le  bon  fruict  vient  de  bonne  "ente  et  ainsi  du 
contraire  (Perceforest,  I,  fol.  'il.) 

Dame  blonde  fresche  et  gente, 
Plus  blance  que  Hors  en    ente. 

Gil.  Li  Vin,  Poét.  MSS.) 
Si  ot  coulour  rouvelante, 
Ausi  coume  la  Hors  sur  l'ente. 

(Mouskes,  p.  O49.) 

En  esté  chante, 
lui  yver  plor  et  me  gaimante, 
Et  me  desfuel  ausi  com  l'ente 
Au   premier  giel. 

(Ruteb.  2'i) 

Le  mot  grefte  a  prédominé  à  partir  de  la  fin  du 
XVIIe  siècle,  mais  ce  terme  a  servi  désormais  pour 
désigner,  soit  l'opération,  soit  le  grelTon  plutôt  que 
l'arbre  ^reile. 

(2)  Encore  est-il  loin  d'être  définitivement 
accepté,  car  beaucoup  d'auteurs,  à  l'imitation  des 
Allemands,  appellent  le  sujet  «  le  porte-greffe  » 
et  réservent  le  nom  de  «  greffe  n  pour  le  greffon. 
Cette  désignation  ne  nous  paraît  pas  heureuse,  car 
clic  laisse  subsister  la  confusion  entre  l'opération 
de  la  greile  et  le  greffon. 

Jai   'i  1  s  Boyi  1  u  .  Traité  du  Jardinage,  Paris 
■  638. 

(4)  L'auteur  ne  connait  pas  encore  la  distinction 
entre  la  sève  brute  et  la  sève  élaborée. 


«  Les  deux  adjoints  venant  à  se  conjoindre 
par  l'humeur  glutineuse  de  la  sève,  il  se  fait 
un  cilus  qui,  ayant  les  porosités  moins  élar- 
gies, la  substance  se  raréfie  en  passant  et  mon- 
tent les  esprits  plus  subtils  qui,  fusant  le  jet 
nouveau,  y  portent    moins  de  terrestre..  » 

Boyceau  est  donc  le  premier  qui  ait  constaté 
un  peu  vaguement,  il  est  vrai,  la  dimi- 
nution du  diamètre  des  tissus  conduc- 
teurs au  niveau  delà  greffe,  lors  de  la  cicatri- 
sation, et  cela  sans  le  secours  du  microscope. 
C'estlui  qui  donnela  première  description  de 
la  greffe  par  copulation  (5),  qu'il  désigne  sous 
le  nom  de  greffe  en  oreille  de  lièvre  : 

t  Quand  les  deux  adjoints  d'une  même 
grosseur  sont  coupés  biaisant  comme  le  ferre- 
ment d'un  menuisier  nommé  bec  d'âne  et 
appropriés  l'un  avec  l'autre,  que  les  sèves  se 
joignent  partout,  vous  les  liez  avec  chanvre 
ou  laine  et  couvrez  avec  terre  grasse  enmême 
temps  et  saison  que  les   autres  façons.  » 

Mais  la  partie  la  plus  remarquable  de  son 
ouvrage,  c'est  le  chapitre  intitule  :  <<  du  moyen 
de  conserver,  augmenter  et  changer  les  qua- 
lités des  espèces.  » 

<i  Quand  on  a  semé,  dit-il,  des  pépins  d'es- 
pèces connues,  on  greffe  (sur  chaque  jeune 
plant)  des  espèces  analogues  quand  on  veut 
le  conserver  tel,  à  moins  que  l'on  ne  veuille  le 
changer  et  l'on  yentremesle  des  contraires  ou 
différents. 

«  Par  ce  moyen,  vous  aurez  des  pommes 
plus  douces,  si  le  greffe  et  le  tronc  sont  doux  ; 
vous  les  aurez  plus  blanches  ou  plus  rouges 
si  les  deux  sont  blancs  ou  rouges,  plus 
grosses  si  les  deux  soûlaient  produire  le 
fruit  gros  ;  ainsi  des  autres  qualités  et  des 
autres  espèces.  •* 

«  L'espèce  se  maintiendra  bien  mieux  sur  la 
même  espèce  que  si  vous  l'entez  sur  une  espè- 
ce différente,.. 

«  Comme  aussi,  quand  vous  voudrez  changer 
les  saveurs,  les  couleurs  et  autres  qualités, 
avancer  ou  retarder  la  production  des  fruits, 
il  faudra  employer  des  sujets  convenables 
a  vntre  intention. 

0  Tenant  pour  certain,  puisque  c'est  le  tronc 
qui  recueille  la  substance  dont  l'arbre  est 
nourry,  et  dont  est  faite  la  production,  qu'il 
la  prépare  à  sa  nature  tant  qu'elle  demeure 
en  lui,  et  qu'elle  en  participe  encore  quand 
elle  est  passée  au  greffe,  ayant  été  en  partie 
digérée  par  le  premier  et  parfaite  au  second. 
«  Ainsi  les  deux  agents  étant  divers,  diver- 


ti) Attribuée  par  Thouin  (Monographie  îles 
greffes,  p.  40)  à  Kuftner  qui  l'aurait  inventée  au 
commencemeut  du  XVIII''  siècle. 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


45 


sifieront  le  fruit,  auxquels  tous  deux  contribue- 
ront, et  pour  cette  raison  les  arbres  à  pépin 
doivent  être  ente's  bas  près  de  terre  pour  y 
laisser  tant  moins  de  sauvageon  qui  rend  la 
substance  qu'il  suce  amère  et  aspre  selon  sa 
nature  et  au  contraire  des  fruits  à  noyau, 

«  Plus  le  tronc  sera  long,  plus  grande  sera 
l'influence  du  sujet.  » 

Bien  que  beaucoup  de  ces  ide'es  ne  doivent 
être  accepte'es  qu'avec  re'serves,  l'influence 
directe  du  sujet  sur  le  greffon  ne  produisant 
pas  les  résultats  merveilleux  qu'indique  l'au- 
teur, quelques-unes  sont  fort  justes  et  com- 
plètent heureusement  les  connaissances  nou- 
velles que  Dawy  et  Lawson  avaient  données  sur 
les  effets  de  la  greffe. 

J.  Boyceau  va  beaucoup  plus  loin  que  ses 
devanciers, .et  aborde  la  question  de  l'influence 
de  la  greffe  sur  la  graine. 

«  Si  vous  semez  les  pépins  ou  les  noyaux 
d'un  fruit  qui  aurait  été  enté  sur  un  sauvageon, 
le  fruit  qui  proviendra  d'une  telle  semence 
tiendra  du  sauvageon  en  partie  et  en  partie 
dit  franc,  gardant  toutefois  l'espèce  à  laquelle 
apparlient  le  greffon  qui  a  fourni  la  graine.  » 

Il  donne  ensuite  une  explication  assez  sin- 
gulière de  ce  phénomène  :  «  le  pt'pin  ou  le 
noyau  qui  est  produit  pour  continuer  l'espèce 
participe  davantage  de  toutes  les  parties  de 
l'arbre  que  ne  lefait  le  reste  dufruit  duquella 
nature  est  changée  par  la  greffe.  » 

Les  exemples,  qu'il  cite  à  l'appui  de  sesdires, 
sont  très  curieux  et  il  y  a  lieu  de  s'étonner 
que  les  auteurs  récents  n'en  aient  tenu^ucun 
compte. 

0  J'ai  vu,  dit-il,  un  pépin  de  pomme  de 
Calville,  laquelle  est  rouge  en  dedans  et  en 
dehors,  et  qui  provenait  d'une  greffe  sur 
Reinette,  produire  un  arbre  dont  le  fruit 
rappelait  la  forme  de  Calville,  mais  blanc 
partout  avec  quelques  taches  rouges  sur  la 
peau.  Son  goût,  son  odeur,  sa  chair,  rappe- 
laient à  la  fois  le  Calville  et  la  Reinette  sur 
laquelle  la  première  était  entée.  » 

Si  J.  Boyceau  avait  eu  soin  de  démontrer 
que  l'hybridation  sexuelle  n'était  pour  rien 
dans  ce  résultat,  l'influence  indirecte  du  sujet 
sur  le  greffon  était  prouvée.  Malheureusement, 
il  est  muet  à  cet  égard.  Aussi  ne  peut-on 
accepter  encore  ses  affirmations  que  sous 
toutes  réserves. 

Nous  en  dirons  autant  du  fait  suivant  qu'il 
rapporte  : 

«  Un  pavie,sorte  dépêche  jaune,avait  été  enté 
sur  un  pêcher  à  fruit  blanc.  Or,  un  noyau  de 
ce  pavie  fournit  un  pêcher  qui  produisit  un 
fruit  blanc  la  première  année  de  fructification 
et  jaune  les  années  suivantes.  » 


Ces  faits  perdent  aussi  de  leur  vraisem- 
blance quand  on  voit  l'auteur  adopter  les 
fables  de  prunes  et  cerises  laxatives  obtenues 
par  la  greffe  sur  nerprun,  de  fruits  rouges 
obtenus  par  les  greffes  sur  mûrier,  et  autres 
résultats  merveilleux  puisés  dans  les  écrits  des 
Anciens. 

11  faut  encore  citer,  dans  le  Traité  du  jardi- 
nage, la  greffe  des  fruits  (1),  qui  se  fait  en 
incrustation  ou  par  approche,  et  à  l'aide  de 
laquelle  on  obtient  des  fruits  doubles  et  de 
deux  couleurs. 

C'est  aussi  Boyceau  qui  a  le  premier  indiqué 
la  greffe  sur  germinations, attribuée  à  Tschudy. 

«  En  contraignant  des  semences  à  pousser 
ensemble,  les  jeunes  pousses  forment  un  seul 
jet,  ou  si  elles  poussent  séparément,  on  les 
assemble  de  nouveau.  » 

Mais  l'auteur  se  trompe,  s'il  faut  s'en  rap- 
porter à  l'état  actuel  de  la  science,  quand  il 
a'"firme  que  par  ce  moyen  «  on  obtient  des 
variétés  doubles  ou  l'on  fait  varier  le  coloris 
des  fleurs.  » 

C'est  encore  lui  qui  conseille  de  faire  un 
écusson  avec  deux  moitiés  de  boutons  (2).  «  11 
n'y  a  qu'un  jet  et  le  fruit  est  de  deux  couleurs 
ou  de  deux  goûts  divers.  » 

Quoique  cette  observation  soit  inexacte,  il 
est  juste  de  rendre  à  J.  Boyceau  le  mérite 
d'avoit  décrit  un  procécé  de  greffe  attribué  à 
des  auteurs  plus  récents. 

C'est  au  XVIIe  siècle  que  l'on  a  commencé  à 
donner  les  premières  gravures,  dignes  de  ce 
nom,  concernant  l'art  du  greffage. 

On  trouve  dans  le  bel  ouvrage  de  Ferrari  (3) 
sur  les  orangers  la  figure  des  greffoirs  que 
l'on  employait  de  son  temps.  L'un  est  repré- 
senté, joint  à  une  scie  égohine  et  à  une  ser- 
pette. C'est  un  instrument  fort  semblable  aux 
greffoirs  actuels  ;  sa  lame  est  recourbée  de  la 
même  façon,  et  le  manche  est  garni  d'une 
petite  spatule  en  ivoire. 

Les  autres,  figurés  dans  une  planche  spé- 
ciale, ne  sont  plus  fabriqués  aujourd'hui, 
quoiqu'ils  fussent  ingénieux  et  commodes.  La 
lame  ouverte  s'appuyait  contrôle  manche  par 
une  partie  élargie  en  spatule,  qui  servait  à 
soulever  l'écorce  du  sujet  dans  les  greffes 
en  écusson  ou  en  couronne. 

L'inconvénient  de  tels  greffoirs,  c'était  le 
noircissement  produit  sur   la  spatule   d'acier 


(1)  Greffe  Leberriays  Thouin,  Monographie  des 
greffes,  p.  33. 

(2)  Greffe  Risso,  Thouin,  ibid,  p.  66. 

(3)  J.  •  B.  Ferrari,  Hesperides  sive  de '  inalorum 
aureorum  cultura  et  usu,  Liber  secundus,  p.  io5, 
Romae,  1646. 


I" 


LE      MONDE      des       PLANTES 


lors  de  son  contact  avec  la  sève,  noircisse- 
ment qui  n'était  pas  sans  influence  sur  la 
réussite  finale  de  l'opération.  C'est  sans  doute 
la  raison  pour  laquelle  ils  n'ont  pas  été 
adoptés. 
Lauremberg,  quelques  années  plus   tard  (i), 


Son  ouvrage  où,  à  l'imitation  des  anciens, 
il  appelle  mariage  les  greffes  entre  végétaux 
semblables  et  adultère  les  unions  entre  plantes 
différentes,  n'offre  rien  de  nouveau. 

Il  en  est  de  même  du  Jardinier  hollandais  (i), 
dont  nous  ne  parlerions  pas  si  cet  ouvrage  ne 


■a 


O 


figure  les  greffes  en  fente  (Kg.  S),  en  approche 
(fig.  9)  en  couronne  (fïg.  10),  et  en  écusson 
(flg    11). 


(i)Petiii Laurenobrgii Rostoi  iiiENSis Horticultura 
Francofurti,  1 0^4. 


renfermait  de  belles  planches  sur  la  greffe  (2), 


(2)  .1.  van  ifer  Groen,  Le  jardinier  hollandais, 
[669. 

(3)Nous  tenons  à  remercier  ici  M.  Laloi,  à  l'ai- 
mable  obligeance  duquel  nous  devons  d'avoir  pu 
reproduire    ces  gravures. 


l.E       MONDE       DES       PLANTES 


47 


pig.  g.  _  Greffe  en  approche, 
d'après  L^URE.UBERG. 


|.-,g.  s.  —  Greffe  en  fente,  d'après  Lauremberg. 


Fig.  io.  =  Greffe  en  couronne  d'après 
Lauremberg. 


Fi? 


— Greffe  en     ccusson,    d'après  Lvure.miierg. 


que  nous  avons  tenu  à  reproduire  ici.  (fig.  12 
ii  et  14.) 

Le  microscope,  invente1  en  1590,  fournitaux 
savants  un  nouveau  moyen  d'investigation. 
Cependant  il  ne  fut  pas  appliqué  de  suite  à 
l'étude  de  la  greffe;  c'est  seulement  après  la 
fondation  de  l'Académie  des  Sciences,  en  1666, 


que  Malpighi(i)etGrew(2)  entreprirentlespre. 

mières  recherches  à  l'aide  de  cet  instrument. 

Mais  combien  ces  premières  recherches  ana- 

tomiques  jetèrent  peu  de  clarté  sur   les  phé- 

(1)  Malpighi,  Anatome plantarum,  Londini,  1675. 

(2)  Grew,  Anatomie  des  Plantes,  avec  l'âme  des 
Plantes,  Leide,   i6S5) 


48 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'A     .      ..,:■■  i 


Fig.  [2.  —  Greffe  en  approche,  d'après  J.  van  nui  Groi  >. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


49 


Fig.   i3.  —  Greffe  en  fente,  d'après  J.  van  der  Groen. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


Flg.  i.).  —  Greffe  en  écusson,  d'après  J.  van  uer  Groen. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


5i 


nomènes  complexes  qui  se  passent  dans  les 
greffes  !  Bien  entendu  tous  les  chercheurs  de 
l'époque  s'occupaient  exclusivement  des  végé- 
taux ligneux. 

Des  discussions  sans  fin  eurent  lieu  au  sujet 
de  la  formation  annuelle  des  couches  li- 
gneuses. 

Malpighi  croyait  que  c'était  le  liber  qui 
engendrait  les  couches  ligneuses. 

Grew  n'admettait  pas  la  transformation  du 
liber  en  bois,  et  il  faisait  émaner  les  couches 
ligneuses  du  corps  même  de  l'écorce. 

Enfin  une  opinion  très  ancienne,  quoique 
non  formulée  jusqu'alors  d'une  façon  précise, 
attribuait  la  formation  du  bois  à  une  matière 
visqueuse,  durcissant  par  la  suite  pour  four- 
nir une  nouvelle  couche  ligneuse.  Cette  subs- 
tance était  le  «  cambium  ». 

Naturellement  l'étude  de  la  cicatrisation  des 
plaies  et  celle  du  bourrelet  de  la  greffe  (6) 
jouèrent  le  plus  grand  rôle  dans  ces  discus- 
sions. 

Philosophes,  physiciens,  naturalistes  (c'était 
tout  un  à  ce  moment  pourle  plus  grand  bien  de 
la  science),  cherchaient  à  l'envi  à  se  rendre 
compte  des  phénomènes  intimes  de  la  vie  ani- 
male et  de  la  vie  végétale. 

(.4  Suivre)  Luc.  DANIEL. 


Les  Onothéracèes  Japonaises 

(Suite) 

Le  genre  Jussieua  n'a  été,  que  nous  sachions, 
jusqu'à  présent,  l'objet  d'aucune  monographie. 
Aussi  présente-t-il  une  inexprimable  confu- 
sion dont  on  retrouve  la  trace  jusque  dans  les 
herbiers  les  plus  remarquables  par  le  nombre 
et  la  variété  de  leurs  échantillons.  Nous  avons 
pu  nous  en  assurer.  Nous  tenterons  quelque 
jour  de  débrouiller  ce  chaos  quand  nous  au- 
rons en  main  les  matériaux  nécessaires.  En 
attendant,  ne  pouvant  parvenir  à  rattacher  aux 
espèces  connues,  et  pourtant  réductibles,  les 
échantillons  des  Jussieua  Japonaises  que  nous 
avons  sous  les  yeux,  nous  les  distinguons 
comme  il  suit  : 

Jussieua  Parmentieri  Spec.  nov.  —  Her- 
bacea  ;  natans,  radicans  ?  ;  flexilis  ;  glabra,  sim- 
plex  aut  ramosa,  angulata,  foliis  lanceolatis, 
apice  obtusiusculis,  in  petiolumsensim  decur- 
rentibus  ;  floribus  sessilibus  ;  capsulis   tetra- 


(6)  Il  était  tout  indiqué  d'étudier  les  greffes  faites 
entre  végétaux  dont  les  bois  étaient  de  couleur 
différente,  comme  l'avaient  déjà  fait  quelques 
auteurs  (voir  ante  Ibn-AI-Awam,  etc.) 


gonis,  foliis  dimidiobrevioribus.  —  Matsuyama, 
14  nov.  1893. —  11644.  —  R.  P.  Urb.  Faurie 
leg. 

Graines  d'un  brun  fauve  et  clair,  nettement 
pubescentes,  ovoïdes  oblongues,  contractées 
en  bec  au  sommet,  tronquées-obtuses  à  la 
base. 

Nous  dédions  cette  espèce  à  M.  Parmentier 
qui  nous  a  prêté  son.  concours  pour  l'étude 
anatomique  de  ces  espèces  et  a  reconnu  qu'à 
ce  point  de  vue,  cette  plante  ne  saurait  être 
confondue  avec  les  suivantes  dont  elle  ne  par- 
tage pas  les  besoins  physiologiques. 

Jussieua  japonica  Spec.  nov.  —  Caule 
fruticoso,  erecto,  fistuloso,  ramoso,  glabro, 
quadrangulo  ;  foliis  glabris  integris,  inferio- 
ribus  ovatis,  superioribus  confertis  utrinque 
acuminatis  ;  floribus  sessilibus  bracleolatis  ; 
capsulis  tetragonis  folia  inferiora  superanti- 
bus,  superiora  autem  aequantibus.  —  Mat- 
suyama, 14  nov.  1893  ;  rizières  de  Kôchi, 
19-22  nov.  1893.  —  1 1673  et  1 1682.  —  R,  P. 
Urb.  Faurie  leg. 

Graines  d'un  brun  fauve  et  clair,  ovoïdes, 
striées  et  légèrement  pubescentes,  présentant 
à  la  face  ventrale  une  bandelette  formée  par 
le  raphé,  offrant  un  bec  recourbé  au  sommet, 
arrondies-tronquées  à  la  base. 

M.  P.  Parmentier  a  constaté  qu'au  point  de 
vue  anatomique  ces  deux  échantillons  ne  for- 
ment qu'une  seule  espèce.  Au  point  de  vue 
morphologique  nous  les  réunissons]également. 
Toutefois  l'état  avancé  du  n°  1 16"3  ne  nous  per- 
met pas  de  nous  prononcer  d'une  façon  abso- 
lue. 

Jussieua  Fauriei  Spec.  nov.  —  Caule  her- 
baceo,  erecto,  fistuloso,  glabro,  quadrangulo, 
simplici  aut  ramoso  ;  foliis  integris  late  lan- 
ceolatis, 6-7  c.  m.  longis,  1  c.  et  amplius  la- 
tis,  utrinque  acuminatis,  basi  autem  quasi 
abrupte  in  petiolum  manifestum  contractis  ; 
floribus  sessilibus,  tubo  calycis  longe  elon- 
gato  ;  capsulis  vix  aut  obscure  tetragonis, 
bracteatis,  tertiam  folii  partem  vix  œquanti- 
bus.  —  Morioka,  rizières,  3o  août  1890.  — 
6228.  —  R.  P.  Urb.  Faurie  leg. 

Graines  brunes,  farineuses  et  pubescentes, 
brusquement  contractées  en  pointe  au  som- 
met, atténuées  à  la  base,  celle-ci  obtuse  et 
laissant  voir  la  cicatrice  enfoncée  du  hile. 

Jussieua  Philippiana  Spec.  nov.  —  Caule 
fruticosulo,  erecto,  fistuloso,  glabro,  ramoso  ; 
foliis  integris,  anguste  lanceolatis,  4cm. 
circiter  longis,  6  m.  m.  latis,  non  aut  vix  pe- 
tiolatis,  obtusis  ;  floribus  sessilibus  ;  capsulis 
foliis  axillantibus  dimidio  brevioribus.  — 
Shirosaki,  octobre  i8S5.  —  i333.  —  R.  P. 
Urb.  Faurie,  leg. 


52 


r.E       MONDE       DES       PLANTES 


Graines  d'un  brun  fauve  et  clair,  oblongues, 
lisses,  atténuées  au  sommet,  obtuses  et  comme 
tronquées  à  la  base,  celle-ci  parfois  comme 
appendiculée. 

Croit  dans  les  rizières.  Noté  comme  rare 
par  le  collecteur.  M.  Parmentier  tout  en  rap- 
prochant cette  forme  de  la  précédente  à  la- 
quelle elle  pourrait  peut-être  se  ramener, 
estime  qu'il  y  a  au  moins  entre  elles  diffé- 
rence de  variété. 

Nous  dédions  cette  espèce  à  l'ami  du  défunt 
von  Mueller,  le  savant  Professeur  R.  A.  Phi- 
lippi. Directeur  du  Musée  Nationalde  Santiago, 
ainsi  qu'à  M.  Féd.  Philippi,  Directeur  du  Jar- 
din botanique  et  professeur  à  l'Université  de 
la  même  ville,  qui  nous  a  aimablement  pro- 
curé les  Onothéracées  chiliennes  qui  seront 
l'objet  d'une  prochaine  étude. 

Nous  avons  sous  le  n"  12a?  un  échantillon 
très  fruste  et  très  incomplet  se  composant 
d'une  sommité  avec  cette  mention  :  Kuroishi, 
croit  dans  la  ville  autour  des  temples  dans  les 
bois  et  me  parait  rare.  22  septembre  1 S ij 5 .  — 
Ne  parvenant  pas  à  identifier  cette  plante,  re- 
cueillie par  le  P.  L'rb.  Faurie.  nous  l'avons 
soumise  à  M.  P.  Parmentier  qui  a  bien 
voulu  en  faire  l'étude  anatomique  et  nous  a 
envoyé  à  son  sujet  les  lignes  suivantes  : 

«  Cette  plante  n'appartient  pas  à  la  famille 
des  Onothéracées  !  Elle  en  diffère  :  ;"  par  l'ab- 
sence des  formes  cristallines  caractéristiques; 
20  par  ses  stomates  qui  appartiennent  au  tvpe 
rubiacé  ;  3°  parla  structure  de  sa  tige  (absence 
de  couronne  mécanique  et  de  périderme)  ; 
40  par  l'absence  complète  de  tout  système  pi- 
leux (caractère  secondaire).  Elle  appartient 
très  probablement  à  une  famille  voisine.  •> 

La  présence  d'un  certain  nombre  d'espèces 
I  limalayennes  d'Epilobes  auJaponn'a  rien  qui 
puisse  surprendre,  l'Himalaya  étant,  jusqu'à 
un  certain  point,  le  trait  d'union  entre  les  flores 
indo-européenne  et  sino-japonaise.  D'ailleurs 
les  lois  de  la  distribution  géographique  des 
plantes,  tant  en  altitude  qu'en  latitude,  expli- 
quent suffisamment  la  présence  simultanée  de 
quelques  espèces  au  .lapon  et  dans  l'Inde  lli- 
malavennc. 

En  résumé,  on  connaissait  jusqu'ici  au  Japon 
7  espèces  d'Epilobes,  à  savoir  : 

E.  angustifolium  L.,;E.glanduIosum  Lchm.  ; 
E.  cephalostigma  Haussk.  ;  E.  calycinum 
Hausskn,  ;  E.  japonicum  Haussk.  ;  E  pyrri- 
cholophum  Franch  et  Savat,  ;  E.  oligodontum 
Haussk. 

Dans  les  échantillons  qui  nous  ont  été  sou- 
mis, nous  n'avons  pu  parvenir  à  reconnaître 
VE.  glandulosum  et  nous  n'avons  rien  trouvé 
qui  pût  s'identifier  avec  E.  oligodontum. 


Par  contre,  nous  avons  reconnu  les  espèces 
suivantes,  nouvelles  pour  la  Flore    du  Japon. 

E.  montamtm  L.  :  E.  sertulatum  Haussk.; 
E .  Davuricum  Fisch.  ;  E.  m/tant  Schm.  ;  E. 
Fauriei  Levl.  :  /•".  nert'osum  Boiss.  et  Buhse  ; 
E.  Himalayense  Haussk.  ;  E.  Wattianum 
Haussk.  ;  E.  pseudo-obscurum  Haussk.  ;  E. 
laetum  Wall.;  E.  leiophyllum  Haussk;  E.  ro- 
seum  Schreb. 

Le  Japon  renferme  donc,  quant  à  présent, 
19  espèces  d'Epilobes.  Il  est  présumable  que 
l'étude  anatomique  de  ces  formes  restreindra 
considérablement  le  nombre  des  tvpes  spéci- 
fiques. 

Voici  quelles  sont  les  autres  Onothéracées 
de  la  Flore  japonaise  : 

Onothera  biennis  L.  ;  Ludwigia  palustris  L. 
var.  ovalis  Miq.  ;  Jussieua  suffruticosa  L.  ; 
./.  Parmentieri  Levl.;  J.  Japonica  Levl.  ; 
J .  Fauriei  Levl.  ;  J.  Philippiana  Levl.  ;  Cir- 
caea  alpina  L.;  u.  intermedia  Ehrh  ;  C.cordata 
Royle  ;  C.  quaârisulcala  Maxim. 

Quant  au  genre  Trapa,  qu'en  conséquence 
des  savantes  recherches  de  M.  P.  Parmentier  il 
faut  rattacher  aux  Haloragaeées,  il  est  repré- 
senté par  les  espèces  et  variétés  suivantes  ; 

Trapa  natans  L.  et  var  incisa  Levl.  ;  I  râpa 
bispinosa  Roxb.  et  var  incisa  Wallr. 

Nous  croyons  bien  faire  de  donner  en  ter- 
minant la  clef  des  Epilobes  japonais  destinée 
a  les  reconnaître  aisément  et  à  première  vue 
les  uns  des  autres. 


1.7  suivre). 


H.   LEVEILLE. 


Le  D'  Perrier  et  la  Flore  de  la  Mayenne 

Liste  des  plantes  rares  récoltées 

PAR    LE    Dr    PERKIER 

dans    le   département   rie   la   Mayenne 

Viola  meduanensis  Bor.  —  Lassay.  (i863 
Viola  canina  L.  —  Malingue,  (1860  . 
Drosera  intermedia   II. une.  —  Mayenne. 
Helianthemum    guttatum   M i  1 1 .  —    Le   Frêne 

1860). 
Cerastium  glaucum  Biéb.  —  Le  Frêne. 
Saponaria  officinalis  !..  —  Le  Frêne,    |85G 
Trifolium  subterraneum  L.  —  Le  Fresne. 
Epilobium   palustre  L.  —    Lassay  :    étang   Ju 

bois  Fron. 
Isnardia  palustris  L.  —  Lassay  :  étang  du  bois 

Fron. 
Montia  rivularis  Gmel.  —  Lassay. 
Corrigiola  littoralis  L.  —  Le  Fresne,  (18  16). 
Illecebrum  verticillatum  L.—  Le  Fresne,  11 856). 
Tillaea  muscosa  [..  —  Le  Fresne,  (i838). 
Sedum  cepaea  L.   —  Lassay  :  haies. 
Potentilla  procumbens  Sibtb.  —  Lassay,  ()86a 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Heliosciadium  inundatum  Koch.  — Malingue. 

Hieracium  tridentatum  I..  —  Lassay. 

Campanula  patula  L.  —  Malingue. 

Oxycoccos  palustris  Pers.  —  Le  Fresne,  (i855). 
—  Malingue,  o  mélangé  à  plusieurs  plantes 
«  abondantes  en  cet  endroit  :  Carex  limosa, 
«  C.  hirta,  Rhynch.  alba,  Drosera  intermedia, 
«  D.  rotundifolia  ».  Sphaignes,  Aulacomnium 
palustre,  (iS58). 

Erica  Watsoni  DC.  —  Le  Frêne. 

Pedicularis  palustris  L.  (à  //.  blanches).  — 
Lassay. 

Veronica  seutellata  L.  var.parmularia  Poit.  et 
Turp.  —  Saint-Frimbault  en  Lassay,  (i853). 

Linaria  striata  L.  var.  pallida  Bréb.  —  Lassay. 

Nepeta  cataria  L.  —  Lassay,  (non  spontané 
sans  doute). 

Mentha  pulegium  L.  — Lassay. 

Polygonum  minus  Ait.  —  Etangs  d'Aron,(i855). 

Potamogeton  polygonifolius  Pourr.—  Lassay, 
Le  Frêne,  commun. 

Narthecium    ossifragum   Huds.  —  Le   Erêne. 

Juncus  erraticus  L.  —  Lassay. 

J.  pygmaeus  Rich.  —  Etangs  d'Aron,  (1837). 

J.  tenageia  L.   f.  —  Etangs  d'Aron,  (1S07). 

Cyperus  flavesoens  L.  —  Malingue,  Aron. 

Eriophorum  gracile  Koch.  —  Lande  de  Ma- 
lingue, ;  1 85S-:-fi).  Aron.  (22  mai  i858). 

Eriophorum  vaginatum  L.  —  Lande  de  Ma- 
lingue, (20  mai  i858). 

Eriophorum  angustifolium.  —  Lassay. 

Eleocharis  multicaulis  Sm.  —  Le  Frêne,  Ma- 
lingue. 

Carex  hirta  L.  —  Bords  de  l'Etang  du  château 
du  Frêne. 

C.  limosa  L.  —  Lande  de  Malingue,  (20  mai 
1 858  ;  23  mai  18C0). 

C.  divulsa  Good.  —  Le  Frêne. 

C.  acuta  L.  —  Lande  de  Malingue,  (186 -i). 

C.  canescens  L.  —  Lassay,  (i858);  lande  de 
Malingue,  (1860). 

C.  elongata  L.  —  Lande  de  Malingue,  (1864). 

Echinochloa  crus-galli    PB.   —   Aron,   (1857). 

Polystichum  spinulosum   DC.  —   Le  Frêne. 

Pilularia  globulifera  L.  —  Lande  de  Malingue. 

Nitella  translucens  Ag.  —  Lassay,  commun. 

En  terminant  cette  note,  je  suis  heureux  d'adres- 
ser  mes   remerciements   à  M.  Lignier,  professeur 

de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen,  qui 

avec   beaucoup  de    bienveillance    m'a    donné    de 

grandes  facilités  pour  poursuivre  ces  recherches  dans 

les  belles  collections  de  son  laboratoire. 
Aug.  Chevalier, 
Préparateur  de  botanique  a  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

Domfront,  (Orne),  ]e  14  août  1896. 

Réunion  de-  Botanistes 

Suivant  leur  vieille  coutume  les  botanistes 
sarthois  et  alençonnais  se  réunissaient  le 
jeudi  4  juin  pour  explorer  en  commun  aux  en- 
virons de  Fresnay  les  buttes  de  Folton,  de  la 
Cohue,  de  la  Coursure  et  de  Rochàtre  et  le  marais 
de  Lozier. 

Prenaient  part  à  l'excursion   MM.    Gentil,   abbé 


Letacq,    Beaudoin,    Monguillon.     Coilliot,    Ragot, 
Déan,  Rommé,  et  l'auteur  de  cette  note. 

En  se  dirigeant  de  Fresnay  vers  les  buttes  de 
Folton  et  de  laCohueon  recueillit  :  Thymus  humi- 
fusus  Bernh,  Nardurus  tencllus  Reich,  Poa  rigida 
L.  Lactuca  perennis  L.  ;  près  de  la  Chatterie 
Géranium  pyrenaicum  L.  ;  sur  la  butte  de 
Folton  :  Altlnra  hirsuta  L.,  Lithospermum 
officinale  L.,  Silène  nul  ans  L.,  Mcrcuria- 
lis  perennis  L.,  Teucrium  chamœdrys  L. ,Buxus 
sempervirens  L  ,  Asclcpias  Vmcetoxicum  L..  Ané- 
mone Pulsatilla  L.,  Hippocrcpis  conwsa  L.. 
Thymus  humifusus  Bernh.,  Campanula  glome- 
rata  L.,  Ceterach  officinarum  Willd  ;  entre 
les  buttes  de  Folton  et  de  la  Cohue  la  variété  Liot- 
tardi  de  ÏHypericum  humifusum  L.,  sur  la  butte 
de  la  Cohue  :  Silène  nutans  L.,  Galium  silvestre 
Poil.,  et  dans  le  marais  de  Lozier  :  Eriophorum 
angustifolium  Roth.,  Cirsium  anglicum  Lob  ,  la 
forme  dentata  du  Cardamine  pratensis  L.,  le  Par- 
nassia  palustris  L.  et  V Epipactis  palustris  Crantz. 
non  fleuris  et  le  rare  Scirpus pauciflorus  Light. , 
but  de  l'excursion. 

Après  avoir  réparé  nos  forces,  le  soir  nous  tra- 
versions Fresnay  en  recueillant  sur  les  rochers  au 
bord  de  la  Sarthe  :  Melica  Nebrodensis  Pari., 
Cheiranthus  Cheiri  L.,  sur  le  chemin  de  la  Cour- 
sure  :  Ceterach  officinarum  Willd.,  et  près  du  mou- 
lin Lepidium  virginicum  L.,  Orobanehe  hederae 
Vauch.;  sur  les  lierres  antiques  qui  tapissent  les 
rochers,  véritables  falaises  :  Asplenium  ruta-mu- 
raria  L.,  Veronica  teucrium  L.,  Helleborus  focti- 
dus  L.;  sur  la  butte:  Orobanehe  epithymum  D  C. 
(loc.  nov.)  enfin  sur  la  butte  de  Rochàtre:  Melica 
Nebrodensis  Pari.,  Festuca  niyuros  L.,  Oroban- 
ehe epithymum  L.,  et  sur  la  route  même  Seseli 
montanum  L.  Sauf  une  ou  deux,  pas  de  localités 
nouvelles  de  plantes  rares  pour  les  phanéroga- 
mes. 

De  leur  côté,  au  cours  de  cette  excursion,  MM. 
A.  L.  Letacq  et  Monguillon  récoltaient  les  Cryp- 
togames suivants  : 

1°  Sur  le  calcaire  dolomitique  de  la  Butte  de 
Folton  :  Fissidens  decipiensFr  ;  Barbula  squarrosa 
St.,  B.  cylindrica  St.,  Leptotrichum  flexicaule  St. 
Grimmia  apocarpa  Fr.,  G.  orbicular.s  Fr.,  Ortho- 
tricum  cupulatum  Fr. ,  Nekera  crispa  St.,  N.  com- 
ptanata  Fr.,  Pterogonium  ornithopodioides.  St., 
Hypnum  molluscum  var.  gracile  St. 

2°  Sur  la  butte  de  la  Cohue  :  Weisia  cirrhata 
Fr.,  Grimmia  leucophaea  var.  brevipila  St.,  Rha- 
comitrium  heterostichum  Fr.,  Hedwigia  ciliata  Fr. 

3°  Dans  le  marais  de  Lozier  (sur  le  calcaire), 
Bryum  bimum  St.,  Hypnum  vernicosum  St., 
Chara  fragilis  Fr. 

4°  Dans  le  ruisseau  de  Roussette  au  pied  de  la 
butte  de  Folton,  Nitella  gracilis  Fr. 

5°  Sur  la  butte  delà  Coursure:  Orthotrichum 
diaphanum  Fr.,  Hypnum  crassinervium  St.,  H. 
circinnatum  St.  M.  Ed.  Rommé  signalait,  en 
cours  de  conversation,  la  présence  d'un  Ranuneu- 
lus  repens  à  fleurs  semi-doubles  à  Saint-Georges 
le-Gaultier. 

Hector  Léveillé 


54 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


Bibliographie 

Nouvelle  Flore  des  Lichens,  parA.  Boistel. 
i  vol.  in-ni  de  164  pages,  avec  1178  ligures. 
Paris,  Paul  Dupont,   1896.   Prix  :  6  francs. 

S'il  vous  suffit  d'arriver  sans  fatigue  à  la  déter- 
mination des  espèces  de  lichens  qui  habitent  notre 
pays,  nous  vousconseillonsdc  vous  procurer  le  livre 
de  M.  Boistel.  et  d'en  faire  le  vade-mecum  de  vos 
excursions  lichénologiques.  Au  contraire,  si  vous 
avez  rêvé  une  Flore  des  Lichens  qui  ne  soit  pas 
simplement  un  ensemble  de  tableaux  synoptiques 
plus  ou  moins  lumineux,  mais  qui  vous  donne  en 
même  temps  une  idée  générale  de  la  classification 
rationnelle  de  ces  êtres  très  intéressants,  qui  vojs 
montre,  par  le  choix  systématique  et  la  subordi- 
nation des  caractères,  leur  enchaînement  morpho- 
logique, leurs  affinités,  les  transitions  reliant  leurs 
diverses  réalisations,  nous  ne  saurions  vous 
affirmer  que  ce  livre  répond  à  votre  idéal.  Cette 
nécessité  où  sont  les  continuateurs  du  programme 
inauguré  par  M.  Bonnier  dans  sa  Nouvelle  Flore 
de  n'employer  aucun  terme  technique,  et  d'avoir 
recours  seulement  à  des  caractères  très  apparents, 
faciles  à  voir,  amène  ce  résultat  que  les  espèces  les 
plus  affines  se  trouvent  arbitrairement  séparées, 
que  les  diagnoses  n'ont  aucune  base  scientifique, 
et  que  le  lecteur,  désorienté,  est  obligé  de  s'en 
remettre  complètement  à  la  manière  de  voir  de 
l'auteur  sur  l'appréciation  des  types  spécifiques. 
Nous  sommes  véritablement  alfligé  de  voir  des 
savants  d'une  valeur  très  haute  et  incontestable 
faire  ainsi  de  la  science  à  l'eau  de  rose,  et  contri- 
buer à  tuer  le  peu  de  respect  qu'inspire  encore  en 
France,  à  la  fin  de  ce  XIX"  siècle,  la  science  pure. 
Et  n'est-il  pas  pénible  de  constater  que  l'Univer- 
sité démolit  elle-même  le  monument  scientifique 
dont  elle  devrait  être  la  gardienne  ?  M.  Boistel 
s'est  parfaitement  rendu  compte  du  rôle  très  faux 
qui  lui  était  échu  ;  et  pour  quiconque  parcourt 
son  livre,  comme  nous  l'avons  fait,  d'un  œil  im- 
partial, à  chaque  page  se  trahit  l'effort  du  savant 
tentant  de  concilier  la  rigueur  des  faits  avec  l'é- 
troit programme  auquel  il  était  astreint,  et  qui 
lui  imposait,  suivant  l'expression  de  M.  Bonnier 
dans  sa  préface,  de  «  laisser  un  instant  de  côté 
tout  l'attirail  compliqué  de  la  science  lichénologi- 
que  ».  Combien  nous  eussions  été  plus  heureux 
de  trouver  précisément  dans  ce  livre,  cet  «  attirail  », 
qui  ne  paraissait  pas,  aux  fondateurs  de  la  liché- 
nologic,  une  superfétation  inutile,  qui  n'eût  en 
aucune  manière  éloigné  les  acheteurs,  et  qui  eût 
donné  aux  lecteurs  autre  chose  qu'un  vernis,  une 
teinture  superficielle  de  science.  Nous  demandons 
bien  pardon  à  M.  Boistel  de  cette  critique:  elle  ne 
s'adresse  pas  précisément  au  livre  lui-même  qui 
dénote  une  connaissance  des  lichens  profonde, 
étendue,  un  travail  considérable  et  un  vif  désir 
d'être  utile,  mais  au  plan  éminemment  antiscien- 
tifique sur  lequel  ce  livre  est  construit. 

A.   A. 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  sciences  de  Paris 

Séance  du  g  novembre  t8g6.  —  Sur  l'origine  de 
la  lèpre  delà  Bette-rave,  P.  Vuillemw.  Cette  ma- 
ladie, qui  menace  la  culture  de  la  bette-rave  en 
Algérie,  et  que  M.  Trabut  a  fait  connaître  en 
1894,  est  caractérisée  par  des  tubercules  noueux 
apparaissant  sur  l'emplacement  des  premières 
feuilles  cueillies,  et  formés  aux  dépens  des  feuilles 
et  des  bourgeons.  Ces  déformations  sont  dues  à 
un  parasite  à  spores  brunes  comme  celles  des  Usti- 
laginés,  et  auquel  M.  Trabut,  le  considérant 
comme  nouveau,  donna  le  nom  d'Entyloma 
leproideum.  M.  Saccardo  en  fit,  quelque  temps 
après,  VOedomyces  leproides.  M.  Vuillemin  a  pu 
reconnaître  que  le  parasite  de  la  betterave  n'est 
nullement  un  nouveau  type  ustilaginé,  mais  un 
chytridiné  déjà  connu  sous  le  nom  de  Cladochy- 
trium  pulposum  Fischer  [Physoderma  pulposum 
Wallroth,  1 8 3 S ) .  Ce  chytridiné  vit  sur  les  espèces 
les  plus  diverse;  de  Chénopodiées.  Kn  Silésie, 
Schroetcr  l'a  récolté  sur  Atriplex  patula,  sur  Che- 
nopodium  glaucum,  rubrum,  urbicum.  Il  est 
vraisemblablement  transmis  aux  bettes  cultivées 
par  les  Bcta  vulgaris,  qui  abondent  en  Algérie  à 
l'état  sauvage.  —  Nouvelles  observations  sur  la  ma- 
ladie de  la  gale  de  la  Pomme  de  terre,  E.  Roze. 
M.  Roze  a  reconnu  3  stades  dans  le  développe- 
ment de  la  gale.  Le  premier  débute  constamment 
par  de  petites  pustules  ponctiformes  qui  sont 
blanchâtres  sur  les  variétés  à  tubercules  rouges, 
brunes  sur  les  variétés  jaunes  et  violettes.  Le 
deuxième  est  caractérisé  par  des  crevasses  brunes, 
peu  profondes,  rayonnant  plus  ou  moins  réguliè- 
rement autour  des  pustules.  Dans  le  troisième,  ces 
crevasses  se  creusent,  s'étendent  et  quelquefois  se 
rejoignent  de  manière  à  envahir  complètement  le 
tubercule.  Les  lombrics  paraissent  être  d'actifs 
agents  de  dissémination  du  Micrococcus pellicidus. 
Le  Bactcrium  bolleyi  ne  parait  pas  produire  tous 
les  effets  dont  on  croirait  pouvoir  l'accuser  ;  il  ne 
se  trouve  que  rarement,  dans  les  crevassF.s  pro- 
fondes, et  toujours  à  l'état  de  zooglées.  Le  Micro- 
COCCUS pellicidus  ne  se  présente  pas  ordinairement 
en  grandes  masses  ;  il  traverse  les  parois  cellulai- 
res et  vit  aux  dépens  du  contenu  plasmique  des 
cellules.  Un  autre  cause  efficiente  avait  été  signa- 
lée comme  due  à  un  mucédiné.l'Ocs/'oivj  scabies  du 
Dr  Thaxtcr.  M.  Roze  n'a  réussi  a  le  découvrir 
que  sur  les  tubercules  atteints  en  même  temps 
par  le  Rhi^octonc  de  la  pomme  de  terre. 

Séance  nu  16  novembre  i8gG.  —  Sur  la  fixation 
de  l'azote  atmosphérique  par  l'association  des  algues 
et  des  bactéries,  R.  Bouilhac.  D'après  les 
recherches  de  MM.  Berthelot,  Hellriegel,  Wilfarth 
et  Winogradsky,on  sait  que  l'azote  atmosphérique 
peut  être  fixé  par  l'intervention  desêtres  inférieurs. 
Cette  fixation  explique  l'enrichissement  en  azote 
des  prairies  naturelles.  MM.  Schloesing  fils  et 
Laurent  ont  reconnu  en  outre  que  des  sols  sur  les- 
quels s'étaient  développées  des  algues  peut-être 
mélangées  de  bactéries,  fixaient  l'azote  de  l'at- 
mosphère.M.  Kossovitch,  en  cultivantle  cystococcus 


MONDE       DES       PLANTES 


sur   îles     milieux   divers,    les   a  vus  s'enrichir  en 
azote,  grâce  aux  microbes  qu'il  y  avait  introduits. 
Mais  les  expériences  de  ce  savant  n'indiquent  pas  le 
rôle   direct   des   bactéries    sur    le    développement 
d'une  algue  telle  que  le  cystococcus.  Quelle  est  dans 
ce  cas  leur  action,  et    dans   quelle  mesure  favori- 
sent-elles la  végétation  de  la  plante  ?   M.  Bouilhac 
a  cherché  une  solution  à  cette  question    en   expé- 
rimentant avec  trois  algues  différents  :  Schi^otlirix 
lardacea,  Ulotlirix  flaccida,  Nostoc   punctiforme.  Il 
est  arrivé  aux  conclusions  suivantes:  Les  deux  pre- 
mières   algues     ne    peuvent    croître    en    solutions 
nutritives  exemptes   d'azote,     même   en   présence 
des  bactéries  du  sol.  Mais  il  en  est  tout  autrement 
avec  le  A'osroc.'Dans  ce  cas,  l'association  de  cette 
algue  et    des    bactéries  permet    le  développement 
simultané   des    deux    espèces,    et    la    fixation    de 
l'azote  se  produit  alors  très  nettement.  La  richesse 
en  azote  de  cette  plante  est  comparable  à  celle  des 
Légumineuses.    Comme   le    nostoc,   les    bactéries 
fixatrices  peuvent    vivre   dans   une   solution  con- 
tenant 1/10.000  d'acide  arsénique. 

Séance  du  23  novembre  1896.  —  Sur  la  pression 
osmotique  dans  les  graines,  germées,  L.  Maquenne. 
La  première  manifestation  de  l'activité  vitale  dans 
les  graines  en  germination  est  un  gonflement  qui 
peut  produire  des  effets  mécaniques  d'une  ampleur 
considérable,  la  rupture,  par  exemple,  des  parois 
d'un  vase  en  verre.  Ce  gonflement  est  dû  à  la 
pénétration  de  l'eau  dans  l'intérieur  de  la  graine  et 
à  la  pression  que  le  liquide  exerce  sur  les  parois 
des  cellules,  après  s'être  emparé  des  principes 
solubles  qu'elles  contenaient.  C'est  donc  un  phéno- 
mène d'osmose.  Dans  les  graines  germées,  comme 
dans  les  plantes  adultes,  la  pression  intérieure  peut 
atteindre  une  valeur  voisine  de  10  atmosphères, 
suffisante,  par  suite,  à  rendre  compte  des  effets 
mécaniques  résultant  du  gonflement.  —  Sur  le 
développement  du  Black-rot  de  la  Vigne{Guignardia 
Bidwellii),  P.  Viala.  Les  conditions  de  Guignardia 
Bidwellii  so:it,  comme  celles  de  la  plupart  des 
Pyrénomycètes,  très  complexes  et  très  nombreuses  : 
Elles  comprennent  :  des  pyenides,  des  spermogo- 
nies,  des  périthèces,  des  conidiophores,  produisant 
respectivement  des  stylospores,  des  spermaties, 
des  asques  et  des  conidies,  et  en  outre  des  sclérotes 
simples  ou  pyenidiens,  et  des  spores  mycéliennes 
correspondant  aux  chlamydospores.  Ce  sont  les 
stylospores  qui  jouent  le  rôle  le  plus  important 
dans  la  propagation  de  la  maladie  pendant  la  végé- 
tation de  la  vigne,  ou  comme  organe  de  perpétua- 
tion, avec  les  sclérotes  et  les  périthèces,  pendant 
la  mauvaise  saison.  Les  réinvasions  annuelles  sont 
dues  au  développement  d;s  périthèces  aux  dépens 
des  sclérotes,  mais  résultent  aussi  des  pyenides 
qui  ont  traversé,  intactes,  les  mois  d'hiver,  ,  Les 
■  spores  durables  ne  se  formant  que  dans  des  con- 
ditions anormales 'de  cultures  artificielles.  Jus- 
qu'à présent  on  n'avait  signalé  la  production  de 
conidiophores  qu'accidentellement,  aux  dépens 
des  sclérotes  des  grains  secs.  La  grande  et  désas- 
treuse invasion  du  blackrot,  en  1896,  dans  le 
Gers,  a  permis  à  M.  Viala  d'observer  les  conidio- 
phores en  très  grand  nombre  et  très  fréquemment, 
et  de  se  rendre  compte  du    rôle    important    qu';7s 


jouent  comme  organe  de  propagation  rapide  et  à 
distance  du  parasite,  comme  cause  d'intensité  et  de 
gravité  de  la  maladie  dans  les  conditions  de  cha- 
leur et  d'humidité  les  plus  favorables  au  cham- 
pignon —  Sur  le  développement  d'un  champignon 
dans  un  liquide  en  mouvement,  J.  Ray.  Pour  se 
rendre  compte,  à  l'aide  des  variations  des  condi- 
tions mésologiques,  delà  valeur  des  divers  carac- 
tères d'organisation  de  champignons  intérieurs, 
M.  Julien  Ray  a  étudié  les  modifications  produites 
sur  des  moisissures  cultivées  dans  un  liquide 
constamment  en  mouvement.  Des  spores  deSterig- 
matocystis  furent  semées,  les  unes  dans  un  ballon 
à  demi  plein  de  liquide,  soumis  ensuite  pendant 
deux  mois  à  un  rapide  et  constant  mouvement 
d'oscillation,  les  autres  dans  un  ballon  identique, 
mais  fixe.  Celles-ci  donnèrent  un  champignon  nor- 
mal. Au  contraire,  dans  le  ballon  mobile,  la  cul- 
ture est  formée  d'un  nombre  considérable  de 
petites  masses  parfaitement  sphéricités,  sans  cesse 
en  mouvement,  d'aspect  cireux,  sans  fructification 
apparente  :  elles  sont  de  diamètre  variable,  les 
plus  grosses  ayant  2mm,  5  environ.  Leur  élasticité 
est  remarquable  :  écrasées,  elles  reprennent  immé- 
diatement leur  forme  primitive.  Des  coupes  minces 
pratiquées  dans  ces  sphères  montrent  qu'elles  sont 
constituées  par  des  filaments  enchevêtrés  ;  à  la 
limite,  tout  autour,  se  voient  un  certain  nombre 
de  têtes  sporifères,  portées  par  de  gros  filaments. 
En  résumé  le  champignon  s'est  adapté  au  milieu 
anormal  qui  lui  était  imposé  grâce  aux  modifica- 
tions suivantes  :  i°  forme  sphérique  des  masses 
mycéliennes  ;  2°  résistance  plus  grande,  par  l'en- 
chevêtrement des  hyphes  et  l'épaississement  des 
parois  :  3°  tendance  à  la  structure  cellulaire, 
par  le  cloisonnement  plus  parfait  des  filaments  et 
la  confluence  des  noyaux  ;  4°  apparition  plus 
rapide  de  sclérotes  mieux  différenciés  . 


Revue  des  Revues 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  Fran- 
ce (sept-oct.  1896).  —  Supplément  à  la  liste  des 
plantes  rares  intéressantes  des  environs  de  Mont- 
fort-l'Amaury  et  de  la  forêt  de  Rambouillet,  Mlle 
Marguerite  Be,.èze.  Nous  relevons  dans  cette  liste: 
Myriophyllum  verticillatum  D  C.  ;  Oenothera  bien- 
nis  L.  ;  Epilobium  spicatum  Lmk,  ;  E.  montanum 
L.  —  Note  sur  quelques  Lotus  de  la  section  Tetra- 
gonolobus,  J.  Daveau.  Ce  travail  est  complété  par 
un  tableau  synoptique  destiné  à  distinguer  les  es- 
pèces de  ce  groupe:  nous  le  reproduisons  sous 
forme  dichotomique: 

1 .  Divisions  calicinales  plus  courtes  que  le  tube 
cylindrique  =  2 

Plus  longues  que  le  tube    campanule  =  5 

2.  Stipules  pétiolulées;  fleurs  rouges  =  T.  Wie- 
demanni  Boiss. 

Sessiles  ,  fleurs  jaunes  =  3 

3.  Plantes  vivaces;  gousses  de  5o  X  5  mm,  bor- 
dées de  4  ailes  plus  étroites  que  le  diamètre  de  la 
gousse  =  T.siliquosus  Roth. 

Annuelles;  gousses  de  Z-]  X  8  ou  9  mm  =  4 

4.  Ailes  au  moins  aussi  larges  que  le  diamètre 
du  fruit  =  T.  biflorus  Desr. 

Plus  étroites.  Pédoncules  i-2flores=  T.  bivoneus 
Nym. 


56 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


5.  Ailes  au  moins  aussi  larges  que  le  diamètre  du 
fruit  =  6 

Plus  étroites,    ou  nulles  =  7 

6.  Divisions  du  calice  lancéolées  =   T purpureus 
Moench. 

Sublinéaires;   fleurs  plus  petites  =    T  palaesti- 
nus  Boiss. 

7.  Fleurs  jaunes.  Plantes  à  poils  dressés  ou  ap- 
pliqués =  T.  Gussonei  Huet. 

Rouges.  Plante  très  velue   à    poils    toujours  éta- 
lés =  T  Rc;.iicnii  Fisch.  et  May. 

Bulletin  de  la  Société  des  sciences  natu- 
relles de  l'Ouest  de  la  France.  (?"  trim.  tSgfi 
—  Sur  l'Echinomyia  fera,  E.  Marchand.  —  Noti- 
ce surla  vie  et  les  travaux  de  .Limes  Lloyd,  E.  Ga- 
deceau. — Xote  sur  la  fleur  des  crucifères,  E.  Mar- 
chand. L'auteur  de  cette  très  intéressante  note  a 
été  amené  à  étudier  d'une  manière  approfondie  la 
constitution  florale  des  Crucifères  par  l'examen 
d'une  fleur  anormale  de  Cheiranthus  cheiri,  dans 
laquelle  toutes  les  étamines  avaient  pris  la  forme 
carpellaire.  Ce  cas  s'est  répété  sur  soixante-sept 
fleurs  mises  à  la  disposition  de  M.  Marchand  par 
M.  Gadeceau.  Toutes  présentaient,  plus  ou  moins 
accusées,  les  altérations  suivantes  :  Le  calice  était 
normal.  La  corolle  offrait  un  commencement  de 
transformation.  On  pouvait  constater  chez  elle  un 
arrêt  de  développement.  Les  pétales  étaient  repré- 
sentés par  quatre  onglets,  à  peine  dilatés  au  som- 
met; le  limbe  n'était  pas  développé.  L'androcée 
était  remplacé  par  quatre  carpelles  soudés  autour 
des  deux  qu'on  observe  dans  la  fleur  normale.  Les 
carpelles  correspondant  à  la  paire  d'étamines  cour- 
tes  étaient  bien  développés,  et  insérés  plus  basque 
les  deux  placés  dans  le  plan  antéro-postérieur. 
Chacun  de  ceux-ci  était  formé  de  deux  demi-car- 
pelles, plus  ou  moins  soudés  en  long,  et  dépour- 
vus d'ovules  sur  le  bord  suturai.  Le  gynécée  était 
sensiblement  normal.  —  On  sait  que  la  fleur  régu- 
lière du  Cheiranthus  comprend  les  verticilles  sui- 
vants: calice  à  quatre  sépales  distincts,  caducs,  les 
deux  latéraux,  gibbeux,  insérés  plus  bas  que  les 
deux  sépales  situés  dans  le  plan  antéro-postérieur; 
corolle  à  quatre  pétales  libres,  onguiculés,  à  lim- 
be dilaté,  alternes  aux  sépales;  androcée  à  6  éta- 
mines introrses,  libres,  tétradynames,  les  2  latéra- 
les courtes  insérées  plus  bas  que  les.|  longues  dispo- 
sées par  paire  dans  le  plan  antéro-postérieur  ;  gyné- 
cée à  deux  carpelles  latéraux,  ouverts,  soudés  par 
les  bords  en  un  ovaire  uniloculaire  à  2  placentas  pa- 
riétaux.—  Les  opinions  les  plus  contradictoires 
ont  été  émises  relativement  à  l'organogénie  de  la 
Heur  des  Crucifères.  Duchartre  exposait  ainsi  les 
deux  principales  théories  en  présence  :  0  On  sait  que 
deux  principales  opinions  ont  été  professées  relati- 
vement à  la  symétrie  de  l'androcée  des  Crucifères  ; 
l'une  consiste  à  regarder  l'androcée  comme  compre- 
nant tvpiquement  deux  verticilles  de  4  étamines 
chacun  parmi  lesquels  l'externe  serait  généralement 
réduit  aux  deux  étamineslatérales;  l'autre  n'admet 
dans  cette  même  fleur  qu'un  seul  verticille  de  4  éta- 
mines, dont  2,  l'antérieure  et  la  postérieure,  se 
montreraient  habituellement  dédoublées,  de  ma- 
nière adonner  les  deux  paires  d'étam  in  es  longues.  » 
D'après  Eichler,  la  paire  de  sépales  du  plan  anté- 
ro-postérieur se  développe  la  première,  le  sépale 
antérieur  d'abord,  puis  le  postérieur;  les  deux 
latéraux  apparaissent  simultanément  ;  les  4  pétales 
naissent  en  même  temps,  alternes  avec  les  sépales; 
l'androcée  se  développe  en  deux  temps  :  d'abord, 
2  gibbosités  entières  qui  donnent  naissance  aux 
étamines  courtes,  puis  2  autres  qui  sebilobent  en  2 
mamelons  dont   chacun  devient   une  grande    éta- 


mine.  Contre  Krause,  Chatin  et  Duchartre,  Ei- 
chler  soutient  que  jamais  les  grandes  étamines  ne 
sont  dans  leur  jeunesse  opposées  aux  pétales.  La 
formule  de  la  Heur,  dans  cette  théorie  organogé- 
nique,  peut  s'exprimer  ainsi:  F  =  2  S  4- 2  S' 
+  4P  +  2  E  -f  2  E'(  x  2)+  (2  C°).  M.  Lignier  ex- 
plique comme  suit  la  fleur  des  Crucifères  :  0  Les 
2  sépales  inférieurs  ne  sont  pas,  comme  on  l'admet 
ordinairement,  vraisemblablement  par  raison  d'al- 
ternance, ceux  du  plan  antéro  postérieur.  Ce  sont. 
à  n'en  pas  douter,  ceux  du  plan  droite-gauche, 
c'est-à-dire  les  sépales  gibbeux  ;  leurs  mériphytes 
quittent  en  effet  la  couronne  normale  et  la  tige 
bien  avant  tous  les  autres.  Le  2*  verticille  comprend 
2  mériphytes  trifasciculés  qui  desservent  non  seu- 
lement les  2  petits  sépales  du  plan  antéro-posté- 
rieur, mais  aussi  les  4  pétales.  Il  y  a,  dans  ce  fait, 
une  analogie  frappante  avec  ce  qu'on  observe  dans 
les  pétales  trilobés  du  verticille  supérieur  de  VHy- 
pecoum  et  dans  l'androcée  des  Fumariées.  Les 
6  étamines  sont  desservies  par  2  mériphytes  seule- 
ment. Elles  doivent,  par  suite,  être  considérées 
comme  appartenant  aux  deux  feuilles  tristaminées, 
situées  dans  le  plan  transversal  ;  les  étamines 
courtes  y  sont  médianes,  les  longues  latérales.  Le 
gynécée  est  lui  aussi  comparable  à  celui  des  Fuma- 
riées, et  comprend,  comme  le  leur,  deux  feuilles 
carpellaires  trilobées  situées  dans  le  plan  antéro- 
postérieur,  c'est-à-dire  alternes  avec  les  deux  feuil- 
les staminales.  0  Selon  M.  Lignier,  la  formule  flo- 
rale des  Crucifères  est  donc-.  Sï,(S  +  P)  2.  E  2.  C2. 
M.  Marchand  admet,  jusqu'à  un  certain  point,  cette 
manière  de  voir,  mais  incline  adonner  à  la  fleur, 
5  verticilles  binaires  et  alternes,  ce  qui  conduit  à 
la  formule  :  F  =  2  S  +  (S"  P)  [  =  2  S'  +  4  P  J 
+  2E  +  2  E'1  =  4/2]  -f  (  iC«). 

Bulletin  de  l'herbier  Boissier  octobre  [896), 
—  Filices  novae, Bommer  et  H.  Christ  — Fragmenta 
monographiae  labiatarum,  John  Briquet. 

Journal  de  botanique  '  n">  octobre  1896).  —  Le 
Clonothrix,  un  nouveau  type  générique  de  Cyano- 
phycées,  E.  Roze.  Voici  les  caractères  différentiels 
de  ce  nouveau  genre  :  Trichomata  elongata,  articu- 
lata.  simplicia  vel  pseudoramosa,  plus  mimusve 
distincte  vaginata.  Propagatio  cellulis  articulorum 
disjunctis  vel  e  medio  fractarum  vaginarum  emer- 
gentibus.  Generatio  dubia,  ampullis  exiguis.  apice 
evanescenlibus,  in  quibus  plasma  ferc  hyalinum 
primo  vacuolas  deinde  granulos    paucos  continet. 


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Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Typographie  Ed.  Mon  noyer. 


LA    REVUE    SCIENTIFIQUE    DU     LIMOUSIN 

est  l'organe  de  la  Société  botanique  du  Limousin 
SOCIETE      BOTANIQUE      OU      LIMOUSIN 

Pour  être  admis  dans  la  Socie'té  botanique  du  Limousin,  il  suffit  d'être  pre'senté  par  deux 
membres  ou  d'en  faire  la  demande  au  Président.  —  Le  droit  d'entrée  est  de  2  fr.  ;  la  cotisation 
est  de  3  fr.  —  Chaque  membre  reçoit  gratuitement  la  Revue  scientifique  du  Limousin.  —  La 
cotisation  est  due  si  le  membre  titulaire  n'a  pas  envoyé  sa  démission,  par  écrit,    au    Président 

avant  le  Ier  janvier.  _ 

La  Direction  du  journal  ne  prend  pas  la  responsabilité  des  opinions  émises  dans  les  articles  signes. 

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LIBRAIRIE 


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PARIS,  2,  rue  des  Chantiers,  PARIS 


LIBRAIRIE 


Les  savants  et  amateurs  spécialistes  trouveront  à  la  librairie  E.  ROLLAND  des 
documents  sur  tous  les  sujets  possibles,  livres,  brochures,  articles  découpés  dans 
les  revues  et   les  journaux,  plaquettes,  feuilles  volantes,    gravures,  etc.,  le 

tout  rigoureusement  classe' par  ordre  de  matières.  La  maison  ne  pouvant  publier  de 
catalogue  imprimé,  vu  l'immense  quantité  de  petits  articles  qui  ne  sauraient  y  trouver 
place,  il  sera  envoyé  des  listes  manuscrites  aux  personnes  qui  en  feront  la  demande. 

La  librairie  se  recommande  particulièrement  aux  personnes  qui  collectionnent  sur  les 
villes  et  provinces  de  France. 


5e  Année  (2e  Série) 


N°  87 


i"  Février  1897- 


#» 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  ;  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-*l[\     j£ — f**- 


SOMMAIRE     DU     No    87 

Etat  de  I  Académie  en  1897.  —  Constitutions  de  l'Académie  internationale  de  Géographie 
botanique.  —  Académie  internationale  de  Géographie  botanique. —Les  Classifications 
établies  depuis  les  grands  embranchements  jusqu'aux  simples  espèces,  sur  les  seules 
données  de  la  morphologie,  sont-elles  confirmées  ou  infirmées  par  l'anatomie *  Paul 
PiniiENTiEB.  —  Gênera  analytique  des  Champignons  de  la  France.  A.  AcLoyue.  —  Revue 
des  Sociétés  savantes.  —  Bibliographie.  —  Informations. 


LE     MANS 


Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,   12 


i  897 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Th.  de  Heldreich, (Athènes). 
pétue)  ;  M.   II.    Lr.vEii.u'.  Le 
Mans  (SartheJ. 

■  :  M.   Ch.    Le  Gendre.    Limoges 
(Hte-Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  W.    Trelease.   H.  Léveillé,  Ch.  Le 

Gendre,  G.  Rouy,  G.  King,  Treub. 


COMITE  DE   RÉDACTION 

du  Monde  des   Plantes 

II.  Léveillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
taire; P.  V.  LlOTARD,  Rédacteur. 


OFFRES  &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Nous  rappelons  aux  nouveaux  Académi- 
ciens qu'ils  peuvent  se  procurer,  au  prix  de 
3  fr.,  au  Secrétariat,  l'élégant  diplôme  de 
l'Académie,  justifiant  de  leur  nomination. 
Toutes  nos  excuses  à  l'un  de  nos  collègues 
qui  n'a  pas  reçu  encore  celui  qu'il  nous  a 
demandé. 

A  vendre  :  Raspail,  Histoire  naturelle  de  la 
santé  et  de  la  maladie.  3  vol.  in-S.  reliés 
(3o  fr.).  Prix,  franco  :  ro  fr.  Ecrire  à  la  Direc- 
tion de  la  Revue. 

A  céder  :  A.  Trimen.  Handbook  of  Flora  of 
Ceylon.  Ier  volume  avec  planches  correspon- 
dantes en  parfait  état.  20  fr.  (au  lieu  de  2?  fr.). 
S'adresser  à  la  Direction  de  la  Revue. 

M.  A.  C.,  Bordeaux.  —  Merci  de  l'envoi 
des  feuilles.  Votre  plante  est  bien  le  Diotis 
candidissima. 

R.  P.  M.  F.  Hakodate.  —  A  bientôt  la  clet 
des  Epilobes  japonais.  Récoltez  toutes  les 
Onothéracées,  Haloragacées  et  Renonculacées 
que  vous  trouverez,  spécialement  les  Jussieua . 

M.  C.  G.  Ll.,  Cincinnati.  —  Reçu  le  mon- 
tant de  \utre  cotisation.  Tous  nos-'  remercie  - 
ments. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 10  fr. 

Étranger,    Colonies 12 

Le  Numéro  :  1  Franc 

Les   Abonnements    partent  du     i,r  Octobre    ou    du 
1«  Janvier  de  chaque^ année 


A  céder  :  H.  Bocquillon.  Anatomie  et  phy- 
siologie des  organes  reproducteurs  des  cham- 
pignons et  des  Lichens.  In-4",  G3  pages,  avec 
2  planches  :  2  fr.  5o.  —  Boyer.  Une  mons- 
truosité du  Clitocybe  nebularis,  avec  1  pi.  : 
o  fr.  75. —  Héron-Royf.r.  Cas  tératologiques 
chez  les  têtards  de  Batraciens  anoures  : 
o  fr.  75.  —  C.  Grilli.  Lichenes  in  regione 
piceha  et  finitimis  lecti  :  o  fr.  73. —  O.  Richard. 
Catalogue  des  Lichens  des  Deux-Sèvres,  grand 
in-S  de  ?o  pages  :  2  fr.  —  Th.  Brisson.  Les 
Lichens  doivent-ils  cesser  de  former  une 
classe  distincte  1  2  fr.  5o.  —  Adresser  les 
demandes  au   bureau    du  journal. 

Qu'offre-t-on  d'une  couveuse  artificielle 
ayant  coûté  neuve  25o  fr.,  et  n'ayant  pas 
servi  ?  Ecrire  A.  A.,  39,  boulevard  Garibaldi, 
Paris. 

Notre  Directeur,  qu'un  deuil  cruel  vient  de 
frapper  par  la  perte  de  sa  sœur,  en  fait  part 
aux  lecteurs  du  Monde  des  Plantes  et  prie  ses 
correspondants  et  amis  d'excuser  le  retard 
occasionné  par  ce  deuil  à  sa  correspondance. 


Toute  personne  qui  ne   se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Ph.  HeinsbeRGER,  15,  First  Avenue. 

LONDON 

l>ii\i    and  C",  Foreign  hooksellers,  37,  Sbho 

Square. 

PARIS 
J.-B.  B.uu.iè.uE  et  Fils,  19,  nw  llautel'euille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    et 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAI. 
Aug.  Goupil,  quai  Jeàn-Fouquel  (Vieux-Ponl 


G8  Année  (2e  Série). 


N°  87 


Ier    FÉVRIER    1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Férue  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


M.  le  Dr  Th.  de  HELDREICH, 

Directeur  des  Jardins  Botaniques  d'Athènes 

Né  à  Dresde,  le  3  mars  1822 

Directeur  de  l'Académie  Internationale  de  Géographie  Botanique,  pour  1897. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


59 


Etat  de  l'Académie  en  1897 

'Directeur. 

M.  le  DrTh.de  Heldreich. 

Secrétaire  perpétuel. 
M.  Hector  Léveillé. 

Secrétaire  adjoint. 
M.   A.  Acloque,  eJssocié  libre. 

Trésorier. 
M.  Charles  Le  Gendre. 

Membres  d'honneur  : 
MM. 
Georges  Rouy.  41  rue  Parmentier,  Asnières, 
(Seine),  France.  1er  avril  1892; 

Georges     King,    Sheebpore,   près  Calcutta 
(Inde)  je'-  juin  1892. 

Treub,     s'Lands    plantentuin,    Buitenzorg, 
Java,  icr  septembre  1892. 
N... 


Membres   titulaires  : 


MM. 


Hector   Léveillé,  Le  Mans,  (Sarthe),  1"  dé- 
cembre  1891. 

Eugène  Gonod  d'Artemare,    Ussel-sur-Sar- 
sonne,  (Corrèze),  France,   Ier  avril  1892. 

J.A.  Henriques,  Coïmbre  (Portugal),  ic>'  avril 
1892. 

Héribaud  Joseph  (Frère),  Clermont-Ferrand, 
(Puy-de-Dôme),  France  i"  avril  1892. 

Baron  Ed.  Hisinger,  Karis,   Fagervik,  Fin- 
lande Russie  Ier  avril  1892. 

Charles  Le  Gendre, Limoges(Haute-Vienne), 
F'rance.  icr  avril  1892. 

Edouard  Marçais  (abbé),  Toulouse  (Haute- 
Garonne),  France,  ior  avril  1892. 

Ferdinand  Renauld,  Vesoul  (Haute-Saône), 
France,  icr  avril  1892. 

Andres  Posada-Arango,  Medellin(Colombie), 
17  mai  iSq2. 

William  Trelease,  S'  Louis  (Missouri),  Etats- 
Unis.  1er  juillet  18  )2. 

IL  Lisboa,  Bombay  (Inde),  icr  juin    1892. 

Théodore  de    Heldreich,    Athènes    (Grèce), 
i5  juillet  1893. 

Membres  correspondants  : 
MM. 

CharlesGray,Coonor,  Nilgiris(Inde),i°r  avril 
1892. 

A.  Sada,  Pondichéry  (Inde),  j"- avril  1S92. 

J.   Christian  Bay,  Des  Moines,  Iowa,  Etats- 
Unis  25  août  1892. 

Casimir    de    Candolle,  Genève    (Suisse),  20 
avril  1893. 


Associés  libres 


MM. 


W.  J.  Beal,Michigan,InghamCo,  Etats-Unis, 
17  septembre  1892. 


C.  F.  Wheeler,  Michigan,  Ingham  Co.  Etats- 
Unis,  17  septembre  1S92. 

O.  Debeaux,  Toulouse  (Haute-Garonne), 
France,  17  septembre  1892 

Emile  Gadeceau,  Nantes  (Loire-Inférieure), 
France,  17    septembre  1892. 

David  Prain,  Sheebpore,  près  Calcutta, 
(Inde),  5  octobre  1892. 

Ernest  Olivier,  Moulins  (Allier),  France, 
25  octobre  1892. 

Ph.  Heinsberger,  New-York  (Etats-Unis), 
25  septembre  1892. 

Eugène  Autran,  Chambésy,  près  Genève 
(Suisse),  25  décembre  1S92. 

Alexandre  Acloque,  3o,  boulevard  Gari- 
baldi,  Paris,  France,  25  Mars    iSg3. 

A.  S.  Hitchcock,  Manhattan  (Kansas,  Etats- 
Unis),  6  juin  i8g3. 

Ambroise  Gentil,  Le  Mans  (France),  6  juin 
1893. 

Johann  Lange,  Copenhague  (Danemark), 
i5  juillet  1893. 

G.  Beck,  Vienne  (Autriche),  i5  juillet    1893. 

Dawson,  Montréal  (Canada),  i5  juillet  i8g3. 

Beddome,  Londres  (Angleterre),  1 5  juillet 
1893. 

Edward  L.  Greene,  Catholic  University  of- 
Washington,  D.  C.  (Etats-Unis),  1 5  juillet 
1893. 

Sir  Joseph  Dalton  Hocker,  Sunningdale, 
(Angleterre),  i5  juillet  1893. 

Fr.  Kamienski,  Odessa  (Russie),  i5  juillet 
1893. 

John.  Macoun,  Ottawa  (Canada),  i5  juillet 
1893. 

Mac-Owan,    Cape-Town    (Colonie    du    Cap), 
i5  juillet  1893. 

Robert  Philippi,  Santiago  (Chili),  i5  juillet 
1893. 

Georges  Radde,  Tiflis  (Russie),  i5  juillet 
1893. 

Emile  Balle,  Vire  (Calvados),  France,  ici- 
janvier  1SQ4. 

Bataline,  Saint-Pétersbourg  (Russie),  1  er  jan- 
vier 1S94. 

John  Briquet,  Genève  (Suisse),  1er  janvier 
1894. 

Clos, Toulouse  (Haute-Garonne),  Ier  janvier 
1894. 

Henri  Correvon,  Genève  (Suisse),  1er  jan- 
vier 1894. 

Ivanitzky,  Kadnikow  (Vologda)  Russie,  1er 
janvier  1894. 

Hippolyte  Marcailhou  d'Aymeric,  Ax-les- 
Thermes  (Ariège),France,ier  janvier  1S94. 

Alexandre  Marcailhou  d'Avmeric(abbé),  Ax- 
I  les-Thermes  (Ariège)  France, Ie*  janvier.  1S94. 


6o 


LE      M  ON  DR       I)FS       PLANTES 


(>.     Lignier,    Cacn    [Calvados),    France,   7 

!  \  :  ier  1  89  j. 

Louis  Giraudias,  Poitiers  (Vienne),  France, 
28  février  1S94. 

Jules  Bel,  Saînt-Sulpice  (Tarn),  France,  22 
mars  1  s.14 . 

Federico  Philippi,  Santiago  (Chili),  22  mars 
1894. 

Henry  Lévëque  de  Vilmorin,  17  rue  de 
Bellechasse,  Paris,  (France),  12  avril  1894. 

Stefan  Stefansson,  Modruvellir  (Islande), 
1  2  avril  1894. 

Nicolas  Alboff,  Tiflis  (Russie),  3  mars  1894. 

[..  H.  Pammel,  Ames  (Iowa),  Etats-Unis' 
1  2  mai  1S94. 

Georges  Mantin.  54.  quai  de  Billy,  Paris. 
France,  24  juin  1894. 

Xavier  Gillot,  Autun  l'Saône-et-Lôire) 
France,  14  juillet  1894. 

Antoine  Le  Grand,  Bourges  (Cher),  France, 
14  juillet   1894. 

Otto  Kuntze,  Friedenau,  près  Berlin  (Prusse), 
1  i  juillet  1894. 

Julien  Foucaud,  Rochefort-sur-Mer(France), 
i.|  juillet   1894. 

Ferdinand  Cohn,  Breslau  (Silésie),   Prusse, 

20  octobre  1894. 

Eugène  Nicl,  Rouen  (Seine-Inférieure), 
France,  20  octobre 

F.  Fiek,  Cunnersdorf,  (Silésie)  Prusse,  20 
octobre  1894. 

L.  Corbière,  Cherbourg  (Manche),  France. 
25  janvier  iSo5. 

Lucien  Daniel,  Rennes  (Ille-et- Vilaine), 
France,  25  janvier  1895. 

Frédéric  Trémols,  Barcelone  (Espagne), 
1  3  août  i8g5. 

J.  Dcirller.  Vienne  (Autriche),  i3  août  i8g5. 

R.  P.  Sodiro,  chaire  de  Botanique  de  Quito 
(Equateur),  8  décembre  1S9?. 

Carlos  E.  Porter,  Casilla  1 108,  Valparaiso 
(Chili),  28  Février    1896. 

11.  Olivier,  Bazoches-au-Houlme  (Orne), 
10  mai  1896. 

R.  P.  Camboué,    Tananarive  (Madagascar), 

21  juin  1896. 

PaulParmentier,  Baume-les-Dames(Douhs  . 
ioaoût  1896. 

Marins  Capoduro,  Reynier  (Var)  France, 
1  5  novembre  1896. 

Membres  auxiliaires  : 
MM. 
Joseph      Arbost.     Thiers     (Puy-de-Dôme), 

1  rince,  24  juillet  1894. 

Lemée(abbé),  Foulletourte(Sarthe),  France, 

2  j  juillet  1 

A.  L.  Letacq  (abbé).Alençon    Orne), France. 

J  |    juillet    1 


Bocquillon-Limousin,  2  lis  rue  Blanche,  Paris, 
France,  24  juillet  1894. 

Joseph  de  Rusunan,Lez-Plouénan(Finistère), 
France  24  juillet  1894. 

Mariano  Vergara,  Plaza  de  Santa-Barbara  5> 
Madrid  (Espagne),  24  juille'   1894. 

R.    P.    Emile    Bodinier,    au    Kouy-Tchéou. 
(Chinei,  12  octobre  1894. 

Hippolyte      Coste     (abbé),    Saint-Paul-des- 
Font.  (Aveyroni,  France.  25  janvier  [896. 

Pierre   Fauvel,  Caen  (Calvados),  France.  25 
janvier  1  S 1 , 5  . 

P.  V.  Liotard,    Toulouse  (Haute-Garonne), 
France  25  janvier  1 S > > 5 . 

Mailho  (abbé),  Pamiers  (Ariège),  25   janvier 
1895. 

C.  A.    Menezes,  Funchal    (Madère),  2?  jan- 
vier 1895. 

V.     Bach    (abbé),   Gourdon   (Lot),    France, 
1  3  août  r-895. 

Em.  Boudier,  Montmorency  1  Seine-et-Oise), 
France,  i3  août  i8g5. 

R.  P.  J.  C.    Carrier,  Montréal  (Canada),  i3 
août  1895. 

David  Hooper,  Ootocamund  iNilgiris),  Inde- 
Anglaise,  i3  août  iSg5. 

C.  G.  Llovd,  Cincinnati  (Ohio),  Etats-Lnis, 
1  3  août  1S95. 

F.  Lande,  Autheuil  (Orne),  France,  i3août 
1895. 

Lecointe,    Evreux    (Eure),  France,  i3  août 
[895. 

Orzesko,  Nice    (Alpes-Maritimes),    1 3  août 

9: 

R.P.  Pascal.  Merville  1  Nord),  France,  1  3  août 
1895. 

Robert,  Clermont-Forrand  (Puy-de-Dôme), 
i3  août  1895. 

Respaud,Fitou(Aude), France,  i3août  [8g5. 

Ed.  Spalikowski,  Rouen  (Seine-Inférieure). 

Vendrely,  Champagney  (Haute-Saône),  Fran- 
ce.   1  3  août  1895. 

Bofill,   Barcelone,   Callc    de   los  Cortes    297, 
(Espagne),  4  septembre  1895. 

Henri  Guilhot,  Saint-Jean-du-Falga  (Ariège), 
France,  27  octobre   [8g5. 

R.P.  P.  Gave,    Coutaminé-sur-Arve  (Haute- 
Savoie),  France,  27  octobre  iS'p. 

Jean  Neyraut,  Bordeaux    (Gironde),  France 
25  décembre  1895. 

Louis  Déan,  le    Mans    (Sarthe),  France,  28 
février  1896. 

Coilliot,  Le  Mans  (Sarthe),  France,  25  mars 
1896. 

I  „     Bruneau,    Montmédy  (Meuse),  France, 
3  1  mars  [896. 

R.  Maire, Dijon  (Côte-d'Or), France,  1 5  avril 
r8o6 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


61 


Maurice  Beaufreton  (abbé),  Le  Mans(Sarthe) 
France,  29  sept.  1896. 

Aug.  Chevalier,  Lille  (Nord),  France,  i5  oc- 
tobre 1896. 

J.  Grelet  (abbé),  Les  Fosses  par  Chizé 
(Deux-Sèvres),  France,  20  janvier  1897. 

Etoc  (abbé),  Neuilly-sur-Seine  (Seine), 
France  20  janvier  1897. 

Venance  Payot,  Chamonix  (Haute-Savoie), 
France,  20  janvier  1897. 


Constitutions  de   l'Académie    internatio- 
nale de  Géographie  botanique 

Statuts 

I.  —  Il  est  formé,  sous  le  nom  à' Académie 
internationale  de  Géographie  botanique,  une 
Société  composée  de  200  membres,  dont 
20  portent  seuls  le  titre  à' Académiciens  ;  les 
autres  se  divisent  en  c4ssociés  libres  et  en 
Membres  Auxiliaires. 

II.  —  Les  Académiciens  se  divisent  en 
membres  titulaires,  membres  d'honneur  et 
membres  correspondants.  Les  premiers  sont 
au  nombre  de  12,  les  seconds  au   nombre    de 

4,  et  les  troisièmes  également  au  nombre  de  4. 

III.  —  Les  membres  sont  élus  à  la  majorité 
des  suffrages  des  membres  titulaires.  Il  ap- 
partient toutefois  au  Directeur  nommé  pour 
l'année,  de  choisir  les  Membres  d'Honneur. 

IV.  —  Les  membres  de  l'Académie  sont  élus 
à  vie.  Il  en  est  de  même  du  Secrétaire  qui 
prend  le  nom  de  Secrétaire  perpétuel  de  la 
Société. 

V.  —  La  Société  a  pour  but  :  i°  de  publier 
un  traité  de  Géographie  botanique  accompagné 
d'un  atlas  indiquant  quelle  est,  à  la  surface  du 
globe,  la  répartition  des  espèces  ;  20  de  pro- 
mouvoir l'étude  de  la  Géographie  botanique 
au  moyen  d'herborisations  et  d'explorations 
méthodiques  dans  les  parties  du  monde  encore 
inexplorées  ou  insuffisamment  connues  au 
point  de  vue  botanique;  3°,  de  former  sous  le 
nom  de  Collectio  plantarum  totius  orbis  us- 
quam  rarissimaram,  édita  sub  aitspiciis  Aca- 
miœ  internationalis  phytogeographia;  certo- 
manensis  une  collection  des  plantes  rarissimes 
du  globe,  en  5o  parts  pour  chaque  espèce. 

VI.  —  LAcadémie  de  Géographie  botanique, 
présidée  par  chacun  de  ses  membres  titulaires 
ou  d'honneur,  élu  Directeur  à  tour  de  rôle, 
admet  les  botanistes  de  toute  nation  et  reçoit 
volontiers  les  dons  et  offrandes. 

Elle  a  son  siège  là  où  se  trouve  le 
Directeur  en  fonction.  La  seule  cotisation 
exigée  de  ses  membres  est  le  montant  du  prix 
de  la  Revue  qui  sert  d'organe    à   l'Académie; 


ils  peuvent  aussi  contribuer  par  des  dons 
volontaires  à  la  publication  des  travaux  de 
l'Académie. 

Le  versement  d'une  somme  de  200  francs 
effectué  en  une  ou  plusieurs  fois,  en  dehors 
de  la  cotisation  annuelle,  dispense  son  auteur 
du  versement  ultérieur  de  toute  cotisation  et 
lui  assure  l'abonnement  à  vie  à  l'organe  de 
l'Académie.  Le  donateur  d'un  capital  de 
5oo  francs  est  non  seulement  dispensé  du  ver- 
sement de  la  cotisation,  maisa  droit,  en  outre, 
au  titre  de  Membre  perpétuel  et  à  la  repro- 
duction à  perpétuité  de  son  nom  sur  la  liste 
des  membres  de  l'Académie  et  sur  la  couver- 
ture de  chaque  numéro  de  la  Revue. 

VII.  —  Les  membres  de  l'Académie  doivent 
concourir  de  toutes  leurs  forces  au  but  de  la 
Société  et  être  prêts  à  fournir,  soit  par  eux- 
mêmes,  soit  indirectement,  les  renseignements 
nécessaires  touchant  la  dispersion  des  espèces 
végétales. 

Règlement 

Art.  I.  —  LAcadémie  internationale  de  Géo- 
graphie botanique  a  pour  organe  :  t  Le  Monde 
des  Plantes.  » 

Art.  II.  — Le  Directeur  de  l'Académie  est 
élu  pour  un  an,  par  tous  les  membres  de 
l'Académie,  sur  la  présentation  d'une  liste  de 
3  noms  choisis  par  les  seuls  Académiciens  ;  il 
est  perpétuellement  rééligible. 

Art.  III.  —  Les  membres  de  l'Académie  cor- 
respondent entre  eux  et  avec  le  Secrétaire 
perpétuel  par  la  voie  postale  et  par  la  voie 
du  Monde  des  Plantes,  organe  de  la  Société. 
Art.  IV.  —  Le  bureau  de  la  Société  est  com- 
posé du  Directeur,  du  Secrétaire  et  du  Tré- 
sorier, ce  dernier  nommé,  pour  dix  ans,  par 
le  Directeur,  sur  la  présentation  du  Secré- 
taire. 

Art.  V.  —  Il  sera  tenu,  s'il  est  nécessaire, 
des  réunions  à  des  temps  et  à  des  lieux  dé- 
signés par  le  Directeur,  d'après  le  vote  des 
membres  de  la  Société. 

Art.  VI.  —  L'Académie  a  son  herbier  et  sa 
bibliothèque  qui  lui  sont  propres. 

Art.  VII.  —  Par  décision  du  Directeur,  il 
sera  nommé,  tous  les  cinq,  ans  des  délégués, 
parmi  les  Académiciens. 

Art.  VIII.  —  Parmi  ces  délégués,  les  uns 
seront  chargés  de  la  réunion  des  matériaux  de 
travail,  les  autres  delà  consultation  des  her- 
biers, ceux-ci  des  expéditions  scientifiques, 
ceux-là  des  relations  avec  les  sociétés  savantes 
et  enfin  d'autres  des  bibliothèques  ou  des 
muséums. 

Art.  IX.  —  Le  nombre  des  délégués,  pour 
chacune  de  ces  matières,  ne    pourra   dépasser 


(>2 


LF.      MONDE      DES      PLAN  l  i  S 


deux.  Il  appartiendra  au  Directeur  de  donner 
des  délégations  temporaires.  La  durée  maxi- 
mum de  ces  délégations  sera  d'un  an.  Les 
missions  scientifiques  ne  seront  accordées 
aux  naturalistes  explorateurs  que  d'après  le 
vote  de  tous  les  membres  de  l'Académie  et 
sur  la  proposition  du  bureau. 

Art.  X.  —  L'Académie  étant  une  société 
purement  scientifique,  ne  s'occupe  que  de 
questions  exclusivement  scientifiques  con- 
cernant la  botanique. 

Elle  s'efforcera  d'amener,  au  point  de  vue 
de  la  Géographie  botanique,  une  entente  entre 
les  muséums,  les  sociétés  savantes  et  les  bota- 
nistes du  monde  entier.  De  plus,  elle  établira 
de  tous  cotés  des  comités  qui  auront  pour 
but  l'étude  de  la  botanique  pure  et  appliquée. 

Art.  XI.  —  Aucune  modification  ne  pourra 
être  apportée  aux  constitutions  de  l'Académie 
(Statuts,  Règlements  et  Décisions  antérieurs 
à  1898),  que  sur  la  proposition  de  3  membres 
titulaires  et  d'après  le  vote  des  deux  tiers  des 
Académiciens,  à  quelque  titre  d'ailleurs  qu'ils 
appartiennent  à  l'Académie. 

Décision 

1.  —  L'Académie  accordera  le  titre  d'As- 
socié libre  à  tout  botaniste  qui  offrira  son 
concours  ou  sa  collaboration. 

Le  nombre  des  Associés  libres  est  fixé  à 
soixante.  C'est  parmi  les  Associés  libres  que 
l'Académie  choisira  ses  membres  correspon- 
dants. Toutefois  un  Associé  libre  pourra 
demeurer  tel  toute  sa  vie  s'il  se  refuse  à  faire 
partie  effectivement  de  l'Académie. 

2.  —  Les  Membres  titulaires  seront  choisis 
parmi  les  Membres  correspondants. 

Les  Membres  d'honneur  seront  pris,  soit 
parmi  les  membres  titulaires,  soit  parmi  les 
botanistes  éminents  jusque-là  étrangers  à  la 
Société. 

3.  —  Les  Associés  libres  seront  nommés 
par  simple  décision  du  Directeur,  sur  leur 
demande  ou  sur  la  présentation  de  l'un  des 
Académiciens. 

4-  —  L'Académie  accordera  le  titre  de 
Membre  auxiliaire  de  l'Académie  à  toute  per- 
sonne qu'elle  voudra  honorer. 

Le  nombre  des  Membres  auxiliaires  est  fixé 
à  cent-vingt. 

Les  Membres  auxiliaires  seront  nommés 
sur  leur  demande  ou  sur  la  présentation  d'un 
Académicien  ou  d'un  Associé  libre,  par  sim- 
ple décision  du  Directeur  de  l'Académie. 

5.  —  Un  diplôme  spécial  pour  les  seuls 
membres  de  l'Académie  internationale  de  Géo- 
graphie botanique  est  délivrée  tous  les  mem- 
bres de  l'Académie  qui    en    font   la    demande. 


Le  prix  de  ce  diplôme  est  fixé  à   trois   francs. 

6.  —  Le  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie, 
assisté  d'un  Secrétaire  adjoint,  choisi  parmi 
les  Associés  libres,  est  chargé  de  la  Direction 
du  Monde  des  Plantes,  organe  de  l'Académie. 

7.  —  La  radiation  d'un  Membre  de  l'Aca- 
démie est  prononcée  par  le  Directeur,  quand  le 
dit  membre  n'a  ni  versé  de  cotisation  ni 
donné  signe  de  vie  depuis  trois  ans,  ni  ré- 
pondu au  triple  avis,  le  dernier  par  pli  recom- 
mandé, lui  signifiant  sa  radiation  prochaine 
etmotivée.  Pour  la  radiation  d'un  Académicien 
le  Directeur  doit  en  outre  consulter  les  col- 
lègues de  celui-ci  et  prendre  leur  avis  avant 
de  rendre  sa  décision. 

8.  —  En  cas  de  mort  du  Directeur  en  exer- 
cice ou  du  refus  du  Directeur  nouvellement 
élu  d'accepter  cette  charge,  le  Directeur  de 
l'année  précédente  exercera  en  son  lieu  et 
place,  les  fonctions  de  Directeur,  et  jouira 
des  prérogatives  attachées  à  ce  titre  jusqu'à 
l'élection  du  nouveau  titulaire 

g.  —  La  dissolution  de  l'Académie  ne  pourra 
être  prononcée  que  sur  la  proposition  du  Bu- 
reau en  exercice,  émettant  à  ce  sujet  un  avis 
unanime  et  avec  l'acquiescement  écrit  de  tous 
les  Académiciens  titulaires. 

En  cas  de  dissolution,  le  Directeur  et  le 
Bureau  en  exercice  ne  pourront  disposer  des 
biens  de  l'Académie  qu'en  faveur  d'une  société 
botanique  reconnue  d'utilité  publique,  et  a 
la  condition  expresse  que  ladite  Société  assure 
l'intégrité  de  la  Bibliothèque  et  de  l'Herbier, 
et  les  mette  à  la  disposition  d'un  public 
savant. 

Toutefois,  il  pourra  être  dérogé  à  cette 
dernière  clause  dans  le  cas  où  les  frais  et 
dettes  existant  au  moment  de  la  dissolution 
nécessiteraient  la  vente  partielle  des  ouvrages 
ou  des  collections. 

Distinctions  Honorifiques 

I.  —  Un  Conseil  composé  du  Bureau  et 
des  Membres  d'honneur  de  l'Académie  con- 
fère gratuitement  et  par  décision  motivée  des 
médailles  d'or  (vermeil),  d'argent  ou  de  bronze 
réservées  aux  hommes  de  science,  plus  parti- 
culièrement aux  botanistes  qui  se  sont  dis- 
tingués, soit  par  des  travaux  scientifiques 
remarquables,  soit  par  des  institutions  utiles 
à  l'avancement  des  sciences. 

II.  —  Ces  médailles,  dont  la  distribution  a 
lieu  le  Ier  janvier  et  le  11'1  juillet  de  chaque 
.innée,  donnent  a  leurs  titulaires  droit  au  titre 
de  Lauréats  de  l'Académie. 

III.  —  l.e  nombre  des  Lauréats  est  l\\6  à 
200  pour  le  monde  entier  :  dont  5  de  la  pre- 
mière classe.  20  de  la  seconde,  175  de  la  troi- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


63 


sième,  formant  aux  yeux   de    l'Académie   un 
véritable  Ordre  scientifique  international  (1) 

IV.  —  En  vertu  de  précédents  et  confor- 
mément à  ce  qui  se  pratique  dans  diverses 
Académies,  l'Académie  peut  conférer  par 
décret  de  son  Directeur  le  titre  de  Docteur  de 
l'Académie  à  l'auteur  d'une  œuvre  botanique 
importante,  sur  la  demande  formelle  de  ce 
dernier,  à  la  suite  de  l'examen  du  travail,  par 
une  commission  de  trois  membres  et  sur  l'avis 
favorable  de  son  Bureau. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Nousapprenonsla  mort  du  DocteurTrimen, 
Directeur  des  jardins  botaniques  de  Perade- 
niya  (Ceylan),  Associé  libre  de  notre  Acadé- 
mie. M.  Trimen  laisse  inachevée  une  impor- 
tante publication  :  Handbook  of  the  Flora  of 
Ceylon  dont  il  nous  avait  fait  hommage. 


Par  décision  en  date  du  20  janvier  1897 
MM.  l'abbé L.J.Grelet,  l'abbéETOcetVENANCE 
Payot  sont  nommés  Membres  auxiliaires  de 
l'Académie. 

Le  Directeur. 
Th.  de  HELDREICH. 


Election  du  Directeur  pour   1897. 
Electeurs  :  122.  —  Votants  :  68. 
Majorité   absolue  :  35. 
MM.  le  Dr  de  Heldreich  38  voix,  élu. 
Frère  Héribaud         21 
William  Trelease      9 


MM.  W.  Trelease,  Ch.  Mez,  Duss,  Roze, 
Laborie,  Grelet,  Rostrup,  Durier,  Démy, 
remercient  l'Académie  et  son  Directeur  de 
leur  avoir  conféré  la  Médaille  scientifique. 

M.  Marius  Capoduro  remercie  de  sa  nomi- 
nation en  qualité  d'Associé  libre. 


M.  E.  Gonod  d'Artemare  a  bien  voulu  offrir 
cette  année  à  l'Académie  un  don  pécuniaire 
dont  celle-ci  lui  exprime  publiquement  sa  re- 
connaissance. 

M.  Venance  Payot  a  bien  voulu  adresser  à 
l'Académie  pour  la  couvrir  de  ses  frais  une 
contribution  pécuniaire  dont  nous  lui  sommes 
reconnaissants. 


(1)  Les  degrés  de  l'Ordre  scientifique  corres- 
pondent aux  grades  de  chevalier,  officier  et  com- 
mandeur des  ordres  souverains. 


Les  classifications  établies  depuis  les 
grands  embranchements  jusqu'aux  sim- 
ples espèces,  sur  les  seules  données 
de  la  morphologie,  sont-elles  confirmées 
ou  infirmées  par  l'anatomie  ? 

Il  est  encore  impossible  aujourd'hui  de  pré- 
senter à  cette  question  une  réponse  en  tous 
pointsaffirmative.  Les  recherchesanatomiques, 
dirigées  en  vue  de  la  classification,  ont  trop  peu 
d'existence  et  elles  ont  été  l'objet  dMnterpré- 
tations  trop  divergentes,  pour  qu'il  soit  permis 
d'accorder  aux  données  qu'elles  fournissent 
l'importance  qu'elles  auront  dans  l'avenir.  Pour 
donner  à  la  question  posée  une  réponse  géné- 
rale et  satisfaisante,  il  faudrait  que  toutes  les 
familles  végétales,  ainsi  que  leurs  représen- 
tants respectifs,  eussent  été  passés  en  revue.  Or 
on  est  loin  de  ce  résultat,  et  bien  des  années 
s'écouleront  encore  avant  qu'il  puisse  être 
publié. 

Les  anatomistes  n'apportent  pas  dans  leurs 
recherches  taxinomiques  la  même  unité  de 
vues  ni  les  mêmes  interprétations  philoso- 
phiques et  un  grand  nombre,  surtout  les  mor- 
phologistes,  sont  franchement  hostiles  à  la 
science  nouvelle  ;  ils  ont  essayé  de  combattre 
son  droit  de  cité  en  publiant  des  recherches 
qu'ils  se  sont  efforcés  de  généraliser,  alors 
qu'elles  n'embrassaient  que  des  cas  particuliers 
souvent  mal  interprétés.  Cet  antagonisme  con- 
tribuera à  reculer  l'époque  où  les  caractères  ana- 
tomiques,  judicieusement  intercalés  aux  don- 
nées morphologiques,  sélectionnés  en  quel- 
que sorte  à  la  lumière  d'une  critique  logique  et 
rigoureuse  devront  produire  la  classification 
vraiment  scientifique  et  naturelle  du  règne 
végétal.  Néanmoins,  de  ce  quia  déjà  été  fait,  il 
est  permis  de  répondre  dans  un  sens  très  pro- 
bant, je  dirai  même  affirmatif,  en  ce  qui  con- 
cerne les  entités  taxinomiques  inférieures  à 
l'ordre,  c'est-à-dire  la  famille,  la  tribu,  le  genre 
et  l'espèce. 

Pour  déduire  des  recherches  histologiques 
des  règles  de  classification,  il  importe  d'exa- 
miner, avec  un  soin  toujours  égal  et  sans  idée 
dogmatique  préconçue,  les  espèces  sur  le  plus 
grand  nombre  possible  d'échantillons  récoltés 
dans  leurs  stations  naturelles  et  dans  les  cul- 
tures spéciales,  puis  toutes  les  formes  qui  se 
rattachent  organographiquement  à  cesespèces. 
Il  ne  faut  pas  oublier,  en  effet,  que  la  connais- 
sance des  formes  transitoires  et  des  variétés 
peut  contribuer  puissamment  à  circonscrire 
et  à  définir  l'espèce. 

L'influence  du  milieu  se  répercute  indis- 
tinctement   sur  tous  les  organes  de  la   plante 


64 


LE      MONDE       DES       PLAN  TES 


en  produisant  Jus  modifications  qui  ne  sont  pas 
les  mêmes  ni  exprimées  au  môme  degré,  ou, 
en  d'autres  termes,  les  mêmes  causes  ne  pro- 
duisent pas  invariablement  les  mêmes  effets. 
De  là  des  erreurs  d'interprétation  faciles  à 
commettre  dont  l'effet  désastreux  en  classifi- 
cation est  encore  accentué  par  l'ignorance 
dans  laquelle  on  peut  se  trouver  en  ce  qui 
concerne  l'optimum  de  différenciation  d'un  or- 
gane ou  d'un  tissu.  Il  est  donc  compréhensible 
que  si,  d'une  part,  on  parvient  à  saisir  le  sens 
évolutif  de  chaque  caractère  anatomiqueet  que, 
d'autre  part,  on  puisse  démarquer  les  limites 
extrêmes  entre  lesquelles  ces  caractères  res- 
pectifs peuvent  osciller,  il  sera  facile  d'établir 
le  degré  taxinomique  de  chacun  d'eux.  Cette 
étude  patiente  permettra  de  reconnaître  que 
le  même  caractère  ne  possède  ni  la  même  ex- 
pression ni  la  même  valeur  dans  les  divers 
groupes  naturels.  Là,  il  revêtira  la  dignité  d'un 
caractère  de  famille,  ailleurs  celle  d'un  carac- 
tère de  genre  ou  enfin  simplement  celle  d'un 
caractère  d'espèce.  Il  serait  illogique  de  de- 
mander aux  données  anatomiques  plus  qu'on 
n'exige  des  caractères  organographiques  ordi- 
naires. C'est  à  l'anatomiste  qu'il  appartient 
d'établir  cette  distinction  si  importante,  à 
laquelle  il  n'arrivera,  je  le  répète,  qu'en  se 
donnant  la  peine  de  pousser  ses  investigations 
sur  le  plus  grand  nombre  possible  d'échan- 
tillons. Les  recherches  basées  sur  l'examen 
d'un  seul  individu  pour  chaque  espèce,  peuvent 
conduire  à  des  indications  erronées,  surtout 
chez  les  plantes  herbacées.  Celles-ci,  en  effet, 
ne  sont  pas  toujours  identiques  à  elles-mêmes 
dans  un  milieu  donné  ;  leur  développement 
ontogénique  peut  varier  quantitativement  d'un 
sujet  à  l'autre.  Le  savant,  mis  en  garde  contre 
ces  effets  de  milieu,  peut,  tout  en  faisant  la 
part  de  l'épharmonie,  retrouver  assez  facile- 
ment les  caractères  taxinomiques  qui  font 
l'objet  de  ses  recherches  et  suivre  la  filiation 
phiiogénique  du  groupe  qu'il  étudie. 

C'est  en  opérant  de  la  sorte  que  de  conscien- 
cieux savants  sont  arrivés,  malgré  les  traits 
ironiques  qu'on  leur  a  décochés,  à  tirer  de 
l'anatomie  des  tissus  un  ensemble  de  données 
générales  très  précieuses  en  systématique, 
qu'ils  sont  parvenus  à  établir  les  affinités  de 
familles,  de  genres,  d'espèces,  voire  même  de 
variétés,  et  à  élucider  des  cas  litigieux  qui 
seraient  restés  éternellement  obscurs  avec  la 
seule  organographie  ! 

Je  ne  citerai  que  quelques  exemples,  puisés 
parmi  cent  autres,  afin  de  ne  pas  donner  a  cette 
question  un  développement  exagéré. 

Kn  s'appuvant  surtout  sur  le  système  libêro- 
ligneux  foliaire,    M.   O.    Lignier  est  parvenu 


à  établir  la  classification  vraiment  naturelle  des 
Lécythidacées(i).  Les  résultats  de  son  remar- 
quable travail  sont  entièrement  corroborés  par 
les  caractères  externes.  L'anatomie  des  orga- 
nes a  en  outre  permis  à  ce  savant  de  modifier 
l'ordre  adopté  par  Brongniart  dans  la  succes- 
sion des  genres  de  la  famille,  et  de  divise1" 
celle-ci,  avec  une  précision  rare,  en  trois 
tribus  :  Lécythidées,  Barringloniées,  et  Na- 
poléonées. 

Dans  un  cadre  plus  large,  M.  Constant  Houl- 
bert,  est  arrivé  à  montrer  comment,  en  dehors 
de  toute  autre  considération,  les  caractères 
du  tissu  ligneux  peuvent  fournir  des  données 
générales  fort  précises  et  fort  étendues  sur 
les  relations  qui  existent  entre  les  familles  du 
groupe  des  Apétales  (2). 

Si  nous  jetons  ensuiteles  yeux  sur  la  thèse 
de  M.  Paul  Marié(3),  nous  constatons  que  des 
structures  très  inégales  correspondent  aux 
genres  et  aux  espèces  dont  l'apparence  est  si 
irrégulière.  Là,  le  genre  anatomique  ne  caJre 
pas  toujours  avec  le  genre  morphologique  ; 
«  il  est  souvent  plus  compréhensif  »  et  cons- 
titue un  argument  important  en  faveur  des  bo- 
tanistes qui  tendent  à  diminuer  le  nombre  des 
genres. 

De  1881  à  1895,  mon  regretté  et  cher  Maître 
J.  Vesque  publia  tour  à  tour,  sur  l'Anatomie 
systématique,  des  mémoires  spéciaux,  des  tra- 
vaux généraux,  des  recherches  expérimen- 
tales, et  montra,  le  cas  échéant,  la  parfaite 
concordance  qui  existe  entre  les  groupes 
vraiment  naturels  et  ceux  qu'il  peut  définir  par 
des  caractères  anatomiques.  La  première  mo- 
nographie anatomique  de  Vesque  comprend 
la  description  presque  complète  des  espèces 
de  la  tribu  des  Capparées.  Par  ce  travail,  le 
savant  anatomiste  avait  surtout  pour  principal 
objectif  de  démontrer  que  toutes  les  espèces 
authentiques  peuvent  être  définies  anatomique- 
ment,  et  de  placer,  à  coté  de  la  diagnose  usitée, 
les  caractères  anatomiques  infiniment  plus 
précis,  dans  le  cas  actuel,  que  ceux  auxquels 
on  avait  eu  recours  jusqu'à  présent. 

L'effet  produit  par  ce  mémoire  fut  considé- 
rable ;  il  donna  en  quelque  sorte  l'impulsion 
initiale  aux  études  systématiques.  En  effet. 
l'.«n  voit  aussitôt  des  savants,  de  nationalités 
diverses,  s'engager  dans  la  même    voie.  Radl- 


(1)  Octave    Lignier  :  Recherches  sur  l'anatomie 

des  h)  ;,-.;  i/<-.v  végétatifs  des  Léi  -.  nin>\  lis.  (In  Bull, 
soient,  de  France  et  de  Belgique  ;   1  : 

(2)  Constant  Houlbert  :  Recherches  sur  la  struc- 
ture comparée  du  bois  secondaire  dans  les  Apétales 
{Tltisc  de  Doctorat  :  tSg  '<'.. 

(3)  Paul  Marié  :  Recherches  sur  /a  structure  des 
Renonculacées  (Thèse  ,1c  Doctorat  :  1884). 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


65 


kofer  étudie  plusieurs  Capparidées  douteuses, 
en  se  servant  des  clefs  dichotomiques  que 
Vesque  a  place'es  à  la  suite  de  chaque  genre. 
M.  Ljungstrom  s'occupe  des  Ericacées  ; 
M.  Jônson,  des  Protéacées  ;  M.  Hobein,  des 
Acanthacées  ;  M.  Pirotta,  des  Oléacées  ;  M.  Gé- 
rard, des  Pomacées. 

C'est  à  l'aide  des  caractères  anatomiques 
que  Vesque  parvient  à  démontrer  que  les  Lo- 
ganiacées  ne  peuvent  être  maintenues  telles 
que  MM .  Bentham  et  Hooker  les  ont  délimitées  ; 
le  genre  "Buddleia  doit  en  être  écarté,  «  Grâce 
à  l'anatomie  encore,  nous  dit  mon  cher  Maître, 
je  suis  parvenu  à  grouper,  à  coordonner  ou  à 
subordonner  les  espèces,  de  valeur  diverses, 
des  genres  Vismia  etPsorospermum,  qui  jus- 
qu'alors avaient  défié  la  sagacité  des  bota- 
nistes. »  Enfin,  il  faut  lire  la  monographie  des 
Guttifères  de  ce  même  savant,  et  parcourir  les 
25o  planches  qui  y  sont  annexées,  pour  com- 
prendre le  rôle  important  et  souvent  prépon- 
dérant de  l'anatomie  en  systématique  ! 

Les  Magnoliacées,  dont  j'ai  fait  l'étude  ana- 
tomique  complète,  sont  admirablement  défi- 
nies par  les  caractères  internes.  On  y  ren- 
contre des  caractères  généraux  de  famille  et 
des  caractères  génériques  d'une  constance 
remarquable.  Enfin,  je  suis  parvenu  à  recon- 
naître que  la  tribu  des  Euptéléées,  créée  par 
Bâillon,  qui  comprend  les  genres  Euptelea  et 
Trochodendron,  et  qui  est  si  mal  définie  mor- 
phologiquement, doit  être  définitivement 
écartée  de  la  famille. 

C'est  encore  l'anatomie  qui  m'a  permis  de 
distraire  le  genre  Trapa  de  la  famille  des  Ono- 
théracées  pour  le  placer  dans  celle  des  Halo- 
ragacées  à  laquelle  il  appartient  indubita- 
blement, et  aussi  de  considérer  le  genre 
Ludwigia  comme  un  genre  transitoire  ratta- 
chant ces  deux  familles  ;  de  supprimer 
le  genre  Isnardia  qui  fait  double  emploi 
avec  le  genre  précédent;  de  préciser  la  valeur 
systématique  de  nombreuses  plantes  critiques 
ou  litigieuses  appartenant  aux  Violacées,  Hy- 
péricacées,  Pomacées,  Onothéracées,  Compo- 
sées, Srofulariacées,  Polxgonacées,  etc.  J'ai 
pu  reconnaître  également  que  les  genres  qui 
composent  la  famille  des  Onothéracées,  ainsi 
que  celle  des  Haloragacées,  sont  parfaitement 
caractérisés  anatomiquement.  Il  en  est  de 
même  des  espèces  du  genre  Rosa  dont  je  fais 
en  ce  moment  l'étude. 

M.  Colomb  est  parvenu  à  dresser  une 
classification  des  Fougères  de  France,  en  se 
basant  sur  leur  étude  anatomique  et  morpho- 
logique. Il  a  spécialement  observé  et  étudié 
la  forme  des  faisceaux   delà   base  du   pétiole, 


qui  lui  a  fourni  les  cinq  types aspidium,  poly- 
podium,  scolopendrium,  pteris  et  osmunda. 

Par  contre,  M.  Thouvenin  conclut  de  son  étu- 
de sur  la  grande  famille  des  Saxifragacées  <  ij 
qu'il  n'y  a  aucun  caractère  anatomique  qui 
soit  constant,  et  qu'il  est  impossible  de  donner 
à  cette  famille  une  diagnose  anatomique.  Il  n'y 
a  pas  lieu  de  s'en  étonner,  dit-il,  puisqu'on 
n'a  pu,  jusqu'à  présent,  fournir  un  résumé 
de  ses  caractères  morphologiques  sans  se  heur- 
ter aussitôt  à  de  nombreuses  exceptions.  » 
Cette  instabilité  des  caractères  anatomiques, 
en  parfait  accord  avec  la  morphologie,  tient  à 
des  causes  multiples,  biologiques,  trophiques 
et  autres,  que  l'on  ne  parviendra  à  éluci- 
der qu'en  examinant  tous  les  représentants 
de  la  famille,  et  ce,  chacun  d'eux,  sur  le 
plus  grand  nombre  d'individus.  Néanmoins 
M.  Thouvenin  fait  observer  que  les  carac- 
tères anatomiques  ont  au  moins  autant  de  va- 
leur que  les  caractères  extérieurs  pour  mar- 
quer les  affinités  ;  c'est  même  grâce  à  cer- 
tains d'entre-eux  que  les  différentes  espèces, 
étudiées  par  M.  Thouvenin,  peuvent  être 
enchaînées  dans  une  même  famille. 

M.  Paul  Vuillemin,  dans  son  remarquable 
mémoire  sur  la  subordination  des  caractères 
de  la  feuille  dans  le  phylum  des  Anthyllis  (2) 
reconnaît  aussi,  malgré  l'inconstance  de  la 
structure  de  l'appareil  stomatique,  «  que  l'ap- 
préciation des  caractères  de  la  feuille  n'aurait 
sans  doute  pas  permis,  à  elle  seule,  de  grou- 
per d'une  façon  parfaite  les  Papilionacées,  (je 
partage  cette  opinion),  mais  qu'elle  a  suffi 
pour  introduire  des  rectifications  dans  les  divi- 
sions admises  et  pour  révéler  des  connexions 
inprévues.  » 

Des  quelques  exemples  qui  précèdent,  pui- 
sés au  hasard,  il  ressort  donc  clairement  que 
la  connaissance  des  caractères  tirés  de  l'inti- 
mité des  tissus,  s'impose  aujourd'hui  et  que 
l'on  doit  en  encourager  la  recherche. 

0  Plus  nous  avançons,  nous  dit  avec  jus- 
tesse notre  savant  confrère,  M.  le  docteur 
John  Briquet,  plus  nous  sommes  convaincus 
que  la  systématique  de  l'avenir  sera  la  synthè- 
se de  la  botanique  descriptive  sous  toutes  ses 
formes,  qu'il  s'agisse  d'anatomie,  de  morpho- 
logie et  de  physiologie  spéciales.  Le  temps  est 
proche,  où  les  murailles  étroites  que  l'on  s'est 
plu  à  élever  autour  de  l'ancienne  phytogra- 
phie  tomberont  de  toute  part,  où  il  ne  sera 
plus  permis  dans  les  monographies  de  spécu- 
ler sur  des  êtres  dont  on    ne  connaît  que  la 


(1)  Maurice  Thouvenmn:  Recherches  sur  la  struc- 
ture des  Saxifragacées  ;Thèse  de  doctorat,  1890.) 

(2)  Thèse  de  Doctorat  ;  1892. 


66 


Il        MONDE       DES       PLAN  I  ES 


surface,  et  où  la  systématique  élargie  et  épurée, 
devenant  vraiment  scientifique,  reprendra  un 
rang  égal  aux  autres  branches  Je  la  botanique, 
rang  qui  lui  est  encore  trop  souvent  dispute  2 1 . 
a  l'eut  dire  aujourd'hui  que  les  classi- 
fications établies  depuis  les  familles  jusqu'aux 
simples  espèces  inclusivement,  sont  confirmées 
par  l'anatomie,  surtout  en  ce  qui  concerne  les 
groupes  naturels  bien  définis,  on  ne  saurait 
soutenir,  avec  autant  d'énergie,  qu'il  en  est  de 
même  pour  les  ordres,  les  classes  et  les  embran- 
chements. I.'etat  actuel  de  la  Science  ne  nous 
permet  pas  de  prévoir  s'il  sera  jamais  possible 
d'atteindre  ce  suprême  résultat.  Certains 
grands  caractères  semblent  même  se  dérober 
à  nos  investigations.  Ainsi,  la  tige  des  Mono- 
cotylédones  qui,  par  sa  structure  spéciale, 
caractérisait  si  bien  les  plantes  de  cet  embran. 
chement,  se  retrouve  identiquement  chez  les 
Thalictrum  (Kenonculacées). 

Il  peut    se   faire    conséquemment    que  des 
caractères  phylétiques  auxquels  on   accordait 
une  importance  capable  de  définir  des  classes, 
comportent   des    exceptions  qui  en  réduisent 
notablement  la  valeur.  Les  recherches  futures 
nous  l'apprendront.  Il  peut  se  faire,   au    con- 
traire, je  l'espère,  que  de  nouveaux  caractères, 
d'un  ordre  très  élevé,    tirés   de  l'étude    com- 
parative des  familles,    viennent    s'ajouter  aux 
renseignements  actuels  et  confirmer  les   don- 
nées morphologiques.  En  admettant    un    ins- 
tant que    l'anatomie    soit   impuissante  à  dia- 
gnostiquer les  entités    taxinomiques    d'ordre 
élevé,    il     ne    s'ensuit  pas   pour    cela   qu'elle 
perde  quoi  que  ce  soit  de  son    caractère    émi- 
nemment    scientifique.    La    systématique    ne 
deviendra  véritablement  rationnelle  qu'autant 
qu'elle  aura  fait   appel  au   concours   précieux 
de  l'anatomie  !    Les  classifications    anciennes, 
reconnues  encore  aujourd'hui,  ne  sont  d'ail- 
leurs que  des  groupements  mnémotechniques, 
détruisant  le  lien  ininterrompu  qui    unit    tous 
les  êtres  organisés.    Le   grand   Buffon   n'a-t-il 
pas  dit  avec  raison  :  «   l.a  nature    n'a  ni  classes 
ni  genres,    elle    ne    comprend    que  des   indi- 
vidus ;  ces  genres  et  ces  classes  sont  l'ouvrage 
de  notre  esprit.  j  Cet  illustre  naturaliste  reje- 
tait aussi  la  notion  de  l'espèce  comme   devant 
avoir  une  existence  réelle.  Je  ne    partage    pas 
cette  dernière  opinion,  car  l'entité    spécifique 
est  amplement    démontrée    par    l'anatomie   et 
l'organographie.  Les  ressemblances  collectives 
qui  ont  servi  a  opérer  les  groupements    n'im- 
pliquent pas  toujours   aussi   une  idée   de    pa- 
renté ;  c'est  pourquoi  des  espèces,  voire  même 

(2)  John    Briquet  :    Etudes   sur    les   Cytises  des 
Alpes  maritimes  ;  p.  VI  ;  [894. 


des  genres,  sont  écartés  anatomiquement  des 
Iles  dans  lesquelles  ils  figuraient  a  tort. 
L'anatomie  et  l'expérience  nous  apprennent, 
en  effet,  qu'un  caractère  donne  peut  fort  bien 
ne  pas  se  rencontrer  chez  tous  les  représen- 
tants d'un  même  phylum,  et  se  reproduire 
avec  une  égale  expression,  chez  des  individus 
voisins,  mais  étrangers  à  ce  phylum.  Pourquoi 
n'en  serait-il  pas  de  même  en  organographie  ? 
L'anatomie  nous  éclaire  puissamment  dans 
ces  distinctions  critiques. 

.Malgré  ces  lacunes  et  ces  desiderata,  l'on 
ne  saurait  trop  admirer  le  génie  des  illustres 
botanistes  qui,  spéculant  sur  les  seules  don- 
nées morphologiques,  parvinrent  à  établir  le 
classement,  a  des  degrés  divers,  de  toutes  les 
espèces  du  règne  végétal,  avec  une  sagacité 
si  prpfonde,  que  ce  classement  peut  être, 
dans  ses  grands  traits,  considéré  comme  na- 
turel, étant  presque  toujours  confirmé  par 
l'anatomie. 

Baume-les-Dames,  "janvier  1S97. 

PAUL  PARMEN  LIER. 


Gênera  analytique 
des  champignons  de  la  France 

BASIDIOSPORI 

Tissu  hyménial  constitué  par  des  basides, 
portant  ordinairement  les  spores  en  nombre 
pair,  insérées  sur  des  spicules  apicaux. 

Notre  constante  préoccupation,  en  rédi- 
geant le  tableau  analytique  des  genres  des 
Basidiomycètes,  n'a  pas  été  seulement  de 
donner  les  moyens  d'arriver  à  la  détermina- 
tion de  ces  genres,  mais  surtout  de  les 
classer  dans  l'ordre  le  plus  rapproché  de  celui 
qu'a  dû  suivre  la  nature  en  les  réalisant.  Bien 
que  la  morphologie  générale  des  Basidiomy- 
cètes ait  fait  l'objet  de  nos  méditations  depuis 
de  longues  années,  nous  devons  avouer  que 
nous  n'avons  pu  encore  l'établir  sur  une  base 
suffisamment  stable,  et  que  l'enchaînement  des 
types  nous  échappe.  lien  est  d'ailleurs  toujours 
ainsi  lorsque,  abandonnant  imprudemment  le 
fait  pour  la  théorie,  on  s'efforce  de  bâtir  un 
système  sur  le  principe,  aujourd'hui  démontré, 
des  affinités  ontologiques.  La  disparition  des 
intermédiaires,  les  séries  qui  imitent,  avec 
une  structure  intime  toute  différente,  la 
forme  extérieure  d'une  autre  réalisation,  les 
branches  latérales  qui  divergent  en  certains 
points,  la  difficulté  de  donner  à  l'ensemble 
un  point  de  départ  rationnel,  constituent 
autant  d'obstacles  qui  introduisent  une 
bonne  part  d'hypothèse  dans  les  déductions  en 
apparence  les  plus  logiques.  Notre  devoir  est 
par  suite  d'avertir  que  l'évolution  des  Basidio- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


^7 


mycètes,  telle  que  nous  la  développons  dans 
le  tableau  analytique  des  genres,  nous  laisse 
ça  et  là  de  gros  doutes,  et  que  nous  ne  sau- 
rions la  donner  comme  l'expression  rigou- 
reuse de  la  vérité. 

Si  l'on  considère  que,  dans  la  série  crypto- 
gamique,  la  sporification  endogène  a  précédé  la 
sporification  exogène,  et  si  l'on  transporte  au 
sporocarpe  ce  processus,  on  est  amené  à  accep- 
ter pour  réalisation  initiale  des  Basidiomycètes 
les  Endobasides,  chez  lesquels  les  cellules-mères 
se  différencient  à  l'intérieur  d'un  vélum  uni- 
versel clos  en  péridium,  et  ne  se  déchirant 
qu'à  la  maturité  par  une  destruction  d'une 
partie  de  ses  tissus.  Mais  les  Endobasides  ac- 
tuellement connus  sont  des  formes  relative- 
ment complexes  et  qui  ne  donnent  qu'une 
idée  imparfaite  de  ce  qu'a  pu  être  le  type  pri- 
mitif dont  ils  dérivent.  En  revanche,  on  trou- 
ve chez  les  Ectobasides  des  espèces  très 
simples,  dont  toute  la  différenciation  se  borne 
à  produire  des  cellules-mères  à  découvert  sur 
un  stratum  mycélien.  Si  donc  on  admet  pour 
point  de  départ  des  champignons  à  basides 
une  forme  à  péridium  clos,  il  faut  supposer 
que  cette  forme,  en  évoluant  d'un  côté  vers 
les  Lycoperdes,  a  en  même  temps,  et  de  bonne 
heure,  donné  naissance  à  une  série  divergente 
où  le  vélum  universel,  rompu  dès  la  forma- 
tion de  l'hyménophore,  n'a  plus  qu'une  exis- 
tence théorique. 

La  première  étape  d'une  telle  série  est  re- 
présentée sûrement  par  les  formes  résupinées, 
dont  le  mycélium  différencie  une  croûte  sous- 
hyméniale  donnant  naissance  à  des  cellules- 
mères  qui  n'ont  aucune  tendance  spéciale  au 
point  de  vue  de  la  direction,  et  qui  sont  indif- 
féremment catotropes  ou  anotropes,  suivant  la 
situation  du  substratum.  En  combinant  avec 
cette  réalisation  très  simple  la  faculté,  l'apti- 
tude de  l'hyménium  à  former  des  reliefs,  qui, 
sans  augmenter  le  volume  ou  l'étendue  du 
réceptacle,  amplifient  la  surface  sporifère,  on 
arrive  aisément  aux  différents  types  d'hymé- 
nium  qui  vont  contribuer  par  une  évolution 
parallèle  à  celle  de  l'hyménophore  à  différen- 
cier les  Agaricinés,  les  Polyporés,  les  Hydnés. 
Le  progrès  de  la  forme,  en  effet,  appuyé,  basé 
sur  cet  élément  qui  permet  un  nombre  consi- 
dérable de  variations  morphologiques,  et  servi 
par  une  tendance  catotrope  des  cellules  hy- 
méniales,  oblige  le  réceptacle  crustaeforme 
à  s'écarter  de  son  support  et  le  réfléchit  en 
une  sorte  de  pileus  dimidié.  Du  pileus  dimi- 
dié  au  pileus  à  stipe  latéral,  puis  à  stipe  excen- 
trique et  finalement  central,  le  passage  s'expli- 
que aisément  par  la  tendance  esthétique  de 
la  nature,  qui  constamment  ajoute    l'élégance 


de  la  forme  au  strict  équilibre  entre  l'organis- 
me et  les  fonctions. 

Une  telle  évolution  serait  logique  si  elle  ne 
venait  se  heurter  à  certaines  difficultés  qui 
naissent  de  l'étude  de  l'état  jeune  de  quelques 
Hyménomycèles  à  pileus  calycarpe.  On 
admet  généralement  aujourd'hui  que  le  déve- 
loppement embryonnaire  d'une  espèce  quel- 
conque comprend  comme  phases  successives 
les  caractères  définitifs  des  différents  types 
dont  l'enchaînement  a  été  couronné  par  l'avè- 
nement de  cette  espèce.  Or  si  l'on  compare 
l'état  jeune  des  amanites  et  autres  espèces 
à  pileus  calycarpe  et  l'état  définitif  de  certains 
Lycoperdes  dont  la  masse  sporifère  est  traver- 
sée par  un  stipe,  on  arrive  à  reconnaître  qu'ils 
sont  construits  sur  un  plan  analogue.  L'Ama- 
nite dériverait  par  suite  du  Lycoperde  ;  et  il 
nous  faudrait  intercaler,  dans  ce  progrès  évo- 
lutif qui  va  des  Stereum  aux  Agaricinés,  un 
stade  lycoperdoïde.  Or,  comment  relier  le 
Lycoperde  à  basides  internes  au  Stereum  à 
basides  externes? 

Un  seul  moyen  s'offre  à  nous  pour  tourner 
cette  difficulté  :  c'est  de  supposer  que  l'évo- 
lution des  Agaricinés,  des  Polyporés,  (peut- 
être  même  des  Hydnés)  en  dépit  des  analogies 
étroites  qui  relient  les  différents  types  de 
chacun  de  ces  groupes  au  point  de  vue.de  la 
structure  des  reliefs  hyméniens,  a  eu  deux 
origines  distinctes,  et  non  pas  une  seule. 
D'un  côté,  les  réceptacles  à  vélum  universel 
rompu  dès  la  naissance  de  l'hyménophore 
dériveraient  tous,  que  leur  hymenium  re- 
couvre des  lamelles,  des  pointes  ou  des  tubes, 
d'une  croûte  primitive  ;  et  cette  hypothèse 
trouverait  peut-être  un  appoint  de  vraisem- 
blance dans  ce  fait  que  la  substance  est,  dans 
les  types  les  plus  simples,  coriace  ou  subé- 
reuse, théléphorine,  tandis  qu'elle  ne  devient 
charnue  et  succulente  que  dans  les  formes 
déjà  complexes.  D'un  autre  côté,  une  diffé- 
renciation progressive  a  pu  amener  le  péridium 
primitif  à  substance  interne  entièrement  spo- 
rifère au  type  de  péridium  à  columelle  axile. 
Déplacez  alors  l'époque  de  la  déhiscence  du 
vélum  universel,  et  le  chemin  se  trouve  bien 
réduit  jusqu'à  Y  Amanite.  Un  tel  processus 
évolutif  paraîtra  sans  doute  bien  paradoxal  ; 
cependant  on  pourrait  l'étayer  sur  un  détail 
de  structure  auquel  on  n'a  peut-être  pas  songé 
à  accorder  toute  l'importance  qu'il  com- 
porte. Si  l'on  considère  que  chez  V Amanite  et 
dans  les  genres  analogues,  le  stipe  n'est  nulle- 
ment confluent  avec  le  substratum  subhymé- 
nial,  peut-être  verra-t-on  dans  ce  fait  la  trace 
d'une  organisation  ancestrale,  dans  laquelle  la 
portion     basilaire,     stérile,    stipitiforme,     du 


68 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


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LE       MONDE       DES       PLANTES 


69 


réceptacle,  ne  traversait  en  aucune  manière  le 
stratum  sporifère.  On  serait  ainsi  ramené  à  la 
structure  du  Lycoperde,  qui  passe  tout  aussi 
facilement  à  l'Amanite  que  le  Collybia.  Res-, 
terait  à  expliquer  comment  la  forme  générale 
de  l'hyménophore  et  des  reliefs  hyméniens  a 
pu  arriver  à  une  si  étroite  similitude,  en  par- 
tant de  deux  bases  distinctes  et  en  suivant 
deux  évolutions  différentes.  On  pourrait  peut- 
être  se  demander  aussi  pourquoi  les  Cortinaires 
dont  le  vélum  ne  se  rompt  que  tardivement, 
n'ont  pas  le  stipe  distinct  du  pileus.  On  le  voit, 
c'est  la  bouteille  à  l'encre. 

Le  type  clavarioïde  nous  parait  dériver  des 
formes  flabellées  émanées  de  la  croûte  primi- 
tive, et  représente    en  quelque  sorte  la    réali- 
sation  complète  de  la  tendance  de  l'hyméno- 
phore à   s'écarter   de    son    support    et   de    la 
tendance  de  l'hyménium  à  devenir  amphigène. 
Nous  avons  classé  à  part  les  divers  genres  trémel- 
loïdes,  qui    ont    pour  caractère  commun  pres- 
que constant  d'offrirune  substance  gélatineuse. 
Nous  croyons    que    les     Basidés    à    cellules- 
mères  divisées  en  pseudo-clinides  ont  eu  une 
évolution  entièrement    distincte,  singeant,  au 
point  de  vue  de  la  forme  extérieure,  le  progrès 
parallèle   qui  a  produit  les  réalisations  thélé- 
phoroïde,   clavarioïde  et  hydnoîde.     Et   c'est 
ce    qui    nous    fait     moins    hésiter    à    donner 
au   tvpe  pilc'c  une    double  origine,    l'analogie 
capitale  des   reliefs    hvméniens  n'étant  que  le 
fruit,    dans    cette    hypothèse,     d'une    ressem- 
blance fortuite,  uniquement  due  à  la  similitude 
des  conditions  mésologiques  capables  d'influer 
.  plus  spécialement  sur  ce   caractère    et    nulle- 
ment nécessaire.  On  auraitainsi  deux  exemples 
d'une  structure  sensiblement  identique  acquise 
par  des  organismes  n'ayant  pas  la  même    ori- 
gine,  et   réalisés    par    des  moyens  très   diffé- 
rents. 

Nous  avons     essayé    de    résumer    dans    le 
tableau  ci-joint  la  marche    probable  des  ten- 
dances, des  réalisations  successives  ou  diver- 
gentes qui  ont  diversifié  le  groupe  des  Cham- 
pignons à  basides.  Il  se  peut   que    nous  nous 
soyons   trompé    complètement   ou    partielle- 
ment.   C'est     pourquoi  nous   recevrons    avec 
plaisir    les     observations   qu'on   voudra    bien 
nous  faire,  priant  en  outre  les  botanistes   que 
cette  question  intéresse,  de  vouloir  bien  nous 
adresser  soit  des  échantillons  de  basidiomycètes 
très  jeunes,  soit  le  dessin   de  coupes  longitu- 
dinales   de  ces   échantillons.    Car  c'est  de  la 
comparaison  des  différents  stades  parcourus  par 
l'évolution  individuelle  des  hyménophores  que 
jaillira  la  lumière. 

(.4  suivre.)  A.  Acloqjje. 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  sciences  de  Paris 

Séance  du  3o  novembre  1 89G.  Les  bactériacées  de 
la  houille.  B.  Renault.  —  Les   recherches  de  l'au- 
teur ont  porté   sur  des    charbons    recueillis  dans 
des  gisements  variés  et  à  différents    niveaux   géo- 
logiques. Les  préparations  de    houille    faites  dans 
des  bois  d'Arthfopitus  de  Saint  Etienneetde  Com- 
mentry  qu'il  a  soumis  à  l'attention  de    l'Académie 
ont  fait  voir  entre    les  fibres   ligneux    et  occupant 
les  rayons  cellulaires,   des    longues    bandes    plus 
claires   formées  par    la  réunion    d'une    infinité   de 
petits  corps  sphériques,  mesurant  les  uns  o  <x  4  à 
0  !A  5,  les  autres   atteignant    1   [>■  ;ï    1  [J-  3   isolés  ou 
réunis  en  diplocoques  et  en  chaînettes  en  tout  sem- 
blables à  des   microcoques.  Ces  derniers  se  rappro- 
chent  par   leurs   dimensions    et    leur    habitat  du 
Micrococcus    hymenophagus    et    ses    variétés   que 
l'on   rencontre   dans  les    bois    silicifiés    de   Saint- 
Etienne  ;  mais  comme   l'identification   est    impos- 
siple  pour  le  moment,  M.  Renault  les  désigne  sous 
le  nom  de  Micrococcus  carbo,  var.  A.  var  B.   ;  la 
première  étant  beaucoup   plus  abondante    que   la 
seconde.  Sur  certaines  préparations,  au  milieu  de 
ces  deux  variétés  se  rencontrent  des  bacilles    cons- 
titués par  des   bâtonnets    de  1  [>■  5   à  2    \>-   de  lon- 
gueur et  o  lx  7    de   largeur,   généralement    isolés, 
quelquefois    couplés    par  deux,  arrondis   à    leurs 
extrémités,  sans  enveloppe   distincte,    mais  entou 
rés,      comme     les     microcoques,     d'une    bordure 
noire  au  milieu  de  laquelle  ils  se  détachent  comme 
de  petits    cylindres    blancs.    L'auteur   les  désigne 
sous  de  Bacillus  carbo.  De  l'ensemble  de  ses  études, 
M.    Renault   conclut    que   les    bactériacées  de   la 
houille  ne  sont  pas  les  mêmes  que   celles  rencon- 
trées dans  les  végétaux  conservés  par  la   silice  ou 
le  carbonate  de  chaux,   et  qu'elles    n'ont    pas    été 
houillifiéesen  même  temps  que  les  tissus  où  elles 
se  trouvaient.  Il  ne  peut   afffirmer    si    c'est   à    ces 
bactériacées  qu'il    faut    attribuer    les   transfroma- 
tions  chimiques  qui  ont  amené  la  cellulose  et   ses 
variétés  à   la    compositin   actuelle   des   différentes 
espèces  de  houille.  Dans  la  positive  il  serait  néces- 
saire d'admettre  que   leur    travail  a    été    arrêté  à 
des    moments  divers    pour  les   différents  combus 
tibles. 

Action  du  nitrate  d'ammoniaque  sur  l'Aspergillus 
niger.  C.  Tanret.  —  Lorsqu'on  double    ou    triple 
la    dose   du   nitrate    d'ammoniaque  du  liquide  de 
Raulin  qui  sert  couramment  à  la  culture  de  l'As- 
pergillus niger  et  que  de  o  gr.  25  par  ioo  ce.  on  la 
porte  à  o  gr.  5o  et  mieux  o  gr.  73  en  maintenant  à 
3o°-40°    la    température     du   milieu     nutritif,      les 
spores  du  champignon  ne  produisent  qu'un   mycé- 
lium qui  ne  fructifie   pas  ou  à  peine,   si  toutes  les 
vingt-quatre  heures  on  a  soin  de  remplacer  par  du 
liquide  neuf  celui  que  l'aspergillus  vient   d'épuiser 
en  partie.  Ce  mycélium   qui    n'émet    pas  de  coni- 
diophore  prolifère  beaucoup.  A  la    température  de 
20°  à  22°  le  nitrate  d'ammoniaque,  même  à.  la  dose 
de  1    gr.,   n'empêche    plus    la    fructification,  il  la 
ralentit  seulement,  et,  tout  en    sporulant,  iAsper- 
gillus    continue  longtemps  à  s'accroître.   La   nutri- 


7o 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


tion  de  l'Aspergillus   réduit   à    la  vie  mycélienne 

compagne  de  production  d'acide  nitrique;  mai- 
an  lieu  d'acide  oxalique  comme  on  en  trouve  très 
souvent  lorsque  la  culture  est  effectuée  sur  la 
liqueur  de  Raulin.  on  observe  de  l'acide  citrique, 
qui  n'est  autre  que  celui  entrant  dans  la  compo- 
sition de  la  liqueur.  En  présence  d'un  excès  de 
nitrate  d'ammoniaque,  VÀspcrgillus  consomme  en 
partie  l'ammoniaque  du  sel  et  met  ainsi  l'acide  en 
liberté.  Cultivé  sur  la  liqueur  normale,  ce  cham- 
pignon ne  renferme  pas  d'amidon,  tandis  qu'il  y 
en  a  toujours  dans  celui  dont  on  a  empêché  ou 
même  seulement  retardé  la  sporulation.  Cet  ami- 
don qui  est  élaboré  aussi  bien  à  l'obscurité  qu'à  la 
lumière  ne  se  présente  pas  sous  la  forme  de  grains 
comme  celui  des  végétaux  supérieurs  ;  mais  sa  com- 
position chimique  est  identique.  Il  ne  fait  qu'im- 
prégner le  tissu,  où  il  se  trouve  à  l'état  insoluble. 

Si  \-.':e  du  7  décembre.  Observations  sur  le  Rlii- 
zoetone  de  la  pomme  de  terre  E.  Roze.  —  Cette 
maladie  des  tubercules  de  pomme  de  terre,  plus 
apparente  sur  les  variétés  tardives  que  sur  les 
hâtives,  est  caractérisée  par  la  présence,  sur  leur 
surface,  de  corpuscules  noirâtres,  reliés  entre  eux 
par  des  filaments  noirs,  ti'ès  tenus,  perceptibles  à 
la  loupe.  Ces  filaments  sont  constitués  par  le 
mycélium  d'un  champignon,  et  les  corpuscules 
noirâtres  ne  sont  autres  que  des  sclérotes,  organes 
de  conservation  et  de  reproduction  du  champi- 
gnon. Ce  dernier  paraît  avoir  été  désigné  par 
Wallroth,  en  1842,  sous  le  nom  à'Erisibc  subterra- 
nea  solani.  Plus  tard,  J.  Kùhn  l'a  appelé  [Rhizoc- 
tonia  solani  et  le  considérait  comme  étant  la 
cause  de  la  maladie  de  la  gale  de  la  pomme  de 
terre.  M.  Roze  a  constaté  que  les  deux  maladies, 
Gale  et  Rizoctone,  se  montrent  souvent  associées 
sur  les  mêmes  tubercules,  bien  que  s'y  déve- 
loppant aussi  séparément.  D'un  autre  côté,  il  n'a 
reconnu  la  présence  du  Oospora  scabies  du  Dr 
Thaxtcr  que  dans  des  crevasses  galeuses  où  se 
montrait  le  mycélium  du  Rluzoctonia  solani  ;  les 
tubercules  galeux  étudiés  par  ce  dernier  devaient 
probablement  être  plus  ou  moins  couverts  de  fila- 
ments du  rhizoetonc.  Ces  filaments  étudiés  sur 
des  pommes  de  terre  non  galeuses  apparaissent 
seulement  appliqués  sur  la;  surface  épidermique 
mais  n'y  pénètrent  pas  ;  les  sclérotes  également 
n'y  adhèrent  que  faiblement.  Il  n'en  est  pas 
ainsi  lorsque  ces  filaments  rencontrent  des  pus. 
tulcs  galeuses  ;  ils  pénètrent  alors  en  se  décolorant 
dans  les  cellules  mortifiées,  se  rétrécissent  de  plus 
en  plus,  si  bien  que,  lorsqu'on  les  observe  dans  les 
cellules  sous-épideriniqucs,  ils  semblent  différer 
totalement  de  ceux  de  la  surface.  C'est  dans  ces 
mêmes  cellules  que  se  montrent  assez  rarement 
VOospora scabies  sous  forme  de  chapelets  de  sphé- 
rules  hyalines  agglomérées  dans  une  cellule  hos- 
pitalière et  qui  représentent  des  filaments  à  ren- 
flements successifs  ampulliformes.  Considérant 
d'un  côté  que  dans  certaines  cellules  mortifiées 
plusieurs  de  ces  filaments  très  tenus  ont  paru  être 
identiquement  semblables  à  ceux  du  Rhizoctone, 
et  d'un  autre  côté,  l'absence  de  tout  autre  mycé- 
lium et  le  développement  concomitant  de  ces  fila- 
ments mycéliens  nés    voisins    les  uns  des   autres, 


M.     Roze  émet  l'hypothèse    que    ces    chapelets  de 
sphérules      hyalines      peuvent    être      considérées 
comme  un  mode  de  fructification  du  RhifoctonicF- 
solani. 

Sur  le  nouveau  pain  Je  guerre.  Balland.  —  Les 
analyses  faites  par  M.  Balland  du  nouveau  pain  de 
guerre  fabriqué  avec  de  la  farine  tendre,  sel  et 
levure  fraîche  que  l'on  vient  de  substituer  dans 
l'armée  au  biscuit  de  troupe  dans  lequel  n'entraient 
ni  sel  ni  levain,  ont  mis  en  évidence  le  fait  que  la 
composition  à  l'état  sec  des  pains  de  pur  froment 
est  en  rapport  direct  avec  la  composition,  au  même 
état,  des  farines  employées  à  leur  fabrication.  La 
matière  azotée  et  la  cellulose  s'y  retrouvent  dans 
la  même  proportion  ;  les  phosphates  aussi.  En 
outre   la    matière    azotée    et    les    phosphates    s'y 

retrouvent  dans  des    proportions    d'autant    m s 

élevées  que  les  farines  sont  mieux  blutées  :  à 
degré  d'hydratation  égal,  les  pains  bis  sont  donc 
plus  azotés  et  plus  phosphatés  et  par  suite  plus 
nutritifs  que  les  pains  blancs. 

Séance  du  14  décembre  1 896 .  Sur  la  casse  des 
vins.  —  }.  Laborde.  —  L'origine  de  l'altération  des 
vins  connue  sous  le  nom  de  casse  n'est  pas  encore 
nettement  déterminée  :  mais  le  mécanisme  de 
l'action  chimique  qui  produit  la  décoloration  du 
vin  paraît  être  dû  à  une  diastase  oxydante.  L'au- 
teur a  constaté  qu'une  source  bien  plus  impor- 
tante de  diastase  oxydante  se  trouve  dans  un 
champignon  bien  connu,  le  Botrytis  cinerea.  Le 
liquide  de  culture  de  cette  moisissure  est  en- 
tiémement  actif  sur  la  matière  colorante  du  vin; 
mélangé  à  volumes  égaux  avec  du  vin  parfaitement 
sain,  il  détermine,  au  bout  de  quatre  heures 
environ,  au  conctact  de  l'air  et  à  la  température 
ordinaire,  une  précipitation  de  la  matière  colo- 
rante avec  tous  les  caractères  de  la  casse.  En  cul- 
tivant le  Botrytis  cinerea  sur  des  raisins  rouges, 
la  matière  colorante  était  devenue  complètement 
insoluble  avant  la  fermentation.  Le  liquide  de 
culture  perd  ses  propriétés  oxydantes  par  un 
chauffage  à  85°  environ  ;  mais  il  suffit  de  porter 
les  vins  à  700  pour  détruire  la  diastase  et  les  em- 
pêcher de  se  casser. 

Sur  la  formation  des  réserves  non  azotées  de  la 
noix   et    de   l'amande.  —  Leclerc    nu  Sablon.  — 

L'auteur  a  effectué  l'analyse  de  fruits  récoltés 
jusqu'au  moment  de  leur  maturité,  à  partir  des 
premiers  jours  de  juin  pour  les  amandes  et  des 
premiers  jours  de  juillet  pour  les  noix,  alors 
qn'ils  avaient  à  peu  prés  atteint  leurs  dimensions 
définitives.  Il  a  reconnu  que  la  proportion  d'eau, 
très  considérable  lorsque  la  graine  est  jeune,  dé- 
croit rapidement.  La  quantité  d'acides  gras  est 
beaucoup  plus  grande  au  commencement  qu'à  la 
fin,  ce  qui  permet,  élans  une  certaine  mesure,  de 
considérer  ces  produits  comme  intermédiaires. 
Le  glucose  qui  existe  en  quantité  notable  dans 
les  graines  jeunes  et  disparait  dans  les  graines 
mûres,  doit  aussi  être  considéré  comme  un  pro- 
duit de  transition.  Le  sa,.  ut  défaut  dans 
'ix  jeunes  et  se  forme  pendant  lamaturation; 
il  constitue  une  matière  de  réserve.  Dans  les 
amandes  on  constate  le  contraire.  Mais  dans  les 
deux    graines,    si   au     lieu     de    la    proportion    de 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


71 


saccharose  on  en  considère  le  poids,  celui-ci  est 
plus  élevé  dans  une  graine  mûre.  Sa  quantité 
augmente  pendant  la  maturation,  mais  moins  vite 
que  le  poids  total  de  la  graine.  La  même  série  de 
aits  se  reproduit  pour  les  amyloses.  Celles-ci  doi- 
vent donc  aussi  être  considérées  comme  des  ma- 
tières de  réserve. 

Action  de  quelques  substances  sur  la  germination  du 
Black-Rot.  L.  Ravaz  et  G.  Gouirand. —  C'est  à  la 
station  viticole  de  Cognac  que  MM.  Ravaz  et  Goui- 
rand ont  recherché  l'action  d'un  grand  nombre  de 
substances  sur  la  germination  des  spores  du  Guignar- 
dia  Bidivellii,  cause  du  Black-Rot  de  la  vigne.  Les 
substances  expérimentées,  comprenant  la  presque 
totalité  des  métalloïdes  et  des  métaux,  des  phé- 
nols, des  essences,  des  alcaloïdes,  etc.,  ont  été 
employées  en  solution  dans  l'eau  de  pluie.  Les  es- 
sais faits  en  goutte  suspendue,  à  la  température 
de  25  degrés,  ont  porté  surtout  sur  les  stylos- 
pores  du  champignon.  D'après  les  quelques  essais 
effectués  sur  les  sporidies,  celles-ci  ont  paru  se 
comporter  sensiblement  comme  les  stylospores. 
Ces  expériences,  qui  ont  nécessité  plus  de  quatre 
mille  ensemencements,  ont  permis  de  constater 
les  faits  suivants  :  L'acidité  du  liquide  de  culture 
favorise  la  germination.  Une  alcalinité  corres- 
pondant à  1/ 10,000°  d'acide  sulfurique  l'empêche 
complètement.  II  s'ensuit  que  les  bouillies  alcali- 
nes ont  une  action  immédiate  plus  grande  que 
les  bouillies  un  peu  acides.  Le  cuivre  est  beau- 
coup moins  actif  contre  le  Black-Rot  que  contre 
le  Mildiou.  Le  zinc  a  sensiblement  la  même  action 
que  le  cuivre.  Il  y  aurait  lieu  de  s'assurer  si  l'as- 
sociation de  ces  deux  corps  ne  donnerait  pas  de 
meilleurs  résultats  que  chacun  d'eux  séparément. 
Le  nikel,  à  faible  dose,  favorise  la  germination 
des  stylospores.  Le  soufre  n'a  aucune  action.  Bien 
plus,  dans  la  pratique,  en  se  combinant  au  cui- 
vre, il  annihile  fréquemmenfl'efficacité  des  bouil- 
lies cupriques. 

Séance  du  28  Décembre  1896.  Un  nouveau  Mi- 
crocoque de  la  Pomme  de  terre  et  les  parasites 
de  ses  grains  de  fécules.  E.  Roze.  —  L'attention  de 
M.  Roze  a  été  appelée  par  M.  Delacour  sur  des 
tubercules  de  la  variété  Royale  attaquée  par  une 
gangrène  sèche  et  qui  présentaient  un  épi- 
derme  plissé,  et  à  peine  bruni,  recouvrant  un  tissu 
ferme  et  résistant.  Coupés  et  placés  sous  une  clo- 
che humide,  ces  tubercules  ont  offert,  sur  leur 
gangrène  noire,  l'apparition  de  très  nombreuses 
petites  sphérules  muqueuses,  blanchâtres.  Celles- 
ci  étaient  des  colonies  d'un  nouveau  Microcoque 
dont  les  cellules  simples,  sphériques,  avaient  un 
diamètre  variant  de  5  a-à  2  »,  et  les  scissipares 
de  3  »  à  4  »,.  L'auteur  l'a  dénommé  Micrococcus 
Delacourianus .  D'un  autre  côté  en  étudiant  le  dé- 
veloppement de  la  gangrène  sèche  de  la  variété 
Richter's  imptrator,  il  a  constaté  que  les  grains 
de  fécule  respectés  par  le  microcoque  particulier  à 
cette  variété,  étaient  envahis  par  des  parasites 
spéciaux  vivant  à  leurs  dépens.  Ils  ne  paraissent 
appartenir  qu'à  la  classe  des  Myxomycètes.  M. 
Roze  a  désigné  ce  nouveau  genre  sous  le  nom 
A'Amylotrogus   (rongeur  de  fécule).    Le    plasmode 


de  l'une  des  espèces  de  ce  genre,  VA.  discoideus, 
conserve  sa  forme  discoïdale  aussi  bien  à  la  sur- 
face des  grains  de  fécules  que  dans  leur  intérieur, 
où  il  s'enfonce  perpendiculairement  au  fur  et  à 
mesure  qu'il  dissout  la  fécule.  Le  plasmode  de 
l'autre  espèce,  l'A .  ramulosus,  qui  est  plus  petit, 
mais  plus  coloré  en  rouge  violacé  clair  que  le 
précédent,  se  présente  d'abord  sous  la  forme  de 
disques  à  la  surface  des  grains,  puis,  lorsqu'il  pé- 
nètre dans  leur  intérieur,  il  émet  des  prolonge- 
ments dichotomes  ou  ramuliformes  très  caracté- 
ristiques. 

Sur  la  structure  du  protoplasma  fondamental 
dans  une  espèce  de  Mortierella.  —  L.  Matruchot. 
—  La  Mucorinée  appartenant  au  genre  Mortierella 
et  voisine  de  M.  reticulata  Van  Tieghem  et  Le 
Monnier,  qui  a  fait  l'objet  d'études  de  la  part  de 
M.  Matruchot,  présente  des  filaments  mycéliens 
rampants  grêles,  de  forme  et  de  calibre  assez  irré- 
guliers. Dans  les  parties  âgées  de  ces  filaments,  le 
protoplasma  a  disparu  en  totalité  ou  en  partie.  Là 
où  il  subsiste  il  est  très  fortement  granuleux  sou- 
vent bourré  de  gouttelettes  d'huile.  Dans  les  par- 
ties plus  jeunes,  l'auteur,  à  l'aide  d'un  colorant 
spécial,  a  constaté  une  constitution  morphologique 
très  nette  du  protoplasma  fondamental  ou  cyto- 
plasma.  Celui-ci  est  formé  i°  d'un  protoplasma 
parfaitement  hyalin,  indifférent  au  réactif  colorant, 
constituant  une  sorte^de  hyaloplasma  ;  20  creusés 
dans  ce  hyaloplasma,  un  certain  nombre  de  Cana- 
hcules  distincts  les  uns  des  autres,  remplis  d'un 
protoplasma  très  légèrement  granuleux,  sur  lequel 
se  fixe  le  colorant.  Le  nombre  de  canalicules  est 
de  deux  seulement  dans  les  filaments  très  tenus  ; 
il  y  en  a  5,  ô  et  même  jusqu'à  8  ou  10  dans  ceux 
plus  gros.  Ils  sont  placés  côte  à  côte  et  forment 
dans  leur  ensemble  un  réseau  à  mailles  subrec- 
tangulaires, jamais  de  réseau  véritable  par  soudure 
ou  par  anastomose  des  canalicules  entre  eux. 
L'auteur  a  reconnu  que  c'est  aux  dépens  du  proto- 
plasma des  canalicules  que  se  forment  les  goutte- 
lettes d'huile.  En  outre  une  observation  faite  sur 
des  filaments  vivants  et  qui  lui  a  permis  d'exami- 
ner avec  soin  les  courants  protoplasmiques  l'a 
conduit  à  conclure  que,  dans  le  mycélium  de  ce 
champignon,  la  partie  circulante  du  protoplasme 
se  meut  à  l'intérieur  des  canicules.  L'observation 
des  gouttelettesrd'huile  se  déplaçant  dans  un  cana- 
licule  a  montré  aussi  que  le  hyaloplasma  n'est  pas 
un  liquide  très  fluide  et  présente  une  certaine  ri- 
gidité, fait  déjà  constaté  par  Pfeffer  sur  l'hyalo- 
plasma  des  Myxomycètes. 

Observations  générales  sur  les  blés.  —  Balland. 

Les  analyses  faites  par  l'auteur,  de  3oo  échantil- 
lons de  blé  de  provenance  authentique  et  repré- 
sentant la  qualité  moyenne  des  principaux  blés  du 
marché  français,  lui  ont  montré  qu'il  n'y  a  pas  de 
rapport  entre  les  poids  moyens  des  grains  et  l'es- 
sence des  blés,  ou  le  poids  d'un  hectolitre.  La 
quantit  :  d'eau  n'est  pas  constante.  Il  ne  paraît  pas 
y  avoir  de  relations  définies  entre  les  matières  sa- 
lines, l'essence  du  blé,  le  poids  moyen  des  grains 
et  le  poids  d'un  hectolitre.  Il  en  est  de  même 
pour   les   matières  grasses,    qui   toutefois  ont  été 


72 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


observa  en  plus  fortes  proportions  dans  les  Mes 
durs.  Le  rendement  des  blés  en  farine  panifiable 
dépend  de  leur  teneur  en  matière  cellulosique. 
Bien  que  la  répartition  de  ces  dernières  ne  se  rat- 
tache à  aucune  donnée  générale,  on  observe  cepen- 
que  les  plus  fortes  quantités  de  cellulose  se 
trouvent  dans  les  blés  tendres.  Il  n'y  a  pas  de  rela- 
tions entre  les  cendres,  la  graisse  et  la  cellulose, 
ni  entre  le  poids  des  matières  azotées  et  le  poids 
moyen  des  grains  ou  celui  d'un  hectolitre,  ni 
entre  les  matières  azotées  et  les  matières  minéra- 
les. On  remarque  toutefois  que  les  blés  durs  les 
plus  azotés  se  rencontrent  de  préférence  dans  les 
blés  dont  le  poids  moyen  des  grains  est  peu  élevé. 
On  trouve  des  blés  tendres  qui  contiennent  plus 
de  matières  azotées  que  des  blés  durs  ;  mais,  dans 
une  région  déterminée,  ces  derniers  sont  généra- 
lement plus  azotés.  La  matière  amylacée  est  en 
opposition  directe  avec  la  matière  azotée.  Les 
grains  les  plus  blancs  sont  toujours  moins  azotés 
que  les  grains  foncés  généralement  plus  durs.  La 
composition  des  blés  est  étroitement  liée  au  climat, 
au  sol,  et  au  mode  de  culture.  Pris  dans  leur  en- 
semble, les  blés  de  différents  pays  présentent  de 
tels  écarts  de  composition  que  l'on  ne  peut  songer 
à  les  représenter  par  une  formule  unique. 


Bibliographie 

Illustrationes  plantarum  Europse  rario- 
rum.  auctore  G.  Rouv. 

Voici  la  liste  des  espèces  figurées  dans  cette  im- 
portante publication  :  Anémone  millefoliata  l'.ert., 
Epimediiim  pubigerum  Morr.  et  Decne  ,  Cheiran- 
thus  senoneri  Heldr.  et  Sart.,  Viola  valderia  AIL, 
Silène  bergiana  Lindm.,  Erodium  littoreum  Lém., 
Erodium  tenuisectum  G.  et  G..  —  E.  Jacquinia- 
num  F.  et  M.  Astragalus  physocalyx  Fisch., 
Rosa  turcica  Rouv..  Saxifraga  bourgaeana  Boiss. 
et  Rcut.,  Crinia  dufpueri  C.  G.,  Galium  dacicùm 
Rouv.,  Anthémis  cetnensis  Schouw.,  huila  ascher- 
soniana  .lanka.,  CentaureapannosaD.  G.,  Verbas- 
cum  xanthopheeniceum  Griseb.,  Celsia  barnadesii 
Quercus  au^andi  Grenet  Godr.,  Salix  pelo- 
ritanà  Prestr.,  Hyacinthus  albulus  Jord.,  Narcis- 
sus  remopolensis  Pari.,  "reins  markusii  Tin., 
Juncus  valvatus  Link.,    Carex  costei  Rouv.,  Cata- 

i  humilis  Trin.  .    .        , 

Minéralogie.  —  Description  des  minéraux  qui 

se  trouvent  en  France;  /  volume  avec  tS  plan- 
ches en  couleur  et  1 19  figures  dans  le  lexte.  par 
l'ui.  Gaubert  attaché  au  Muséum  de  Paris. 

ie  forme  la  25''  partie  de  ['Histoire  Na- 
turelle de  la  France;  il  donne  la  description  des 
minéraux  qui  se  trouvent  en  France.  11  est  aecom_ 
r:isné  de  belles  planches  en  couleurs  représentant 
un  très  grand  nombre  de  minéraux.  Les  traités 
de  minéralogie  sont  généralement  dépourvus  de 
ligures  en  couleur  des  minéraux;  cela  s'explique 
par  la  difficulté  considérable  qu'il  y  a  de  repré- 
senter la  coloration  si  variée  des  minéraux,  colora- 
tion qui  varie  non  seulement  avec  l'échantillon, 
mais  aussi  avec  l'angle  d'incidence  que  font  les 
rayons  lumineux,  arrivant  à  l'observateur,  avec 
les   faces  du   cristal.    Les   remarquables  planches 


qui  ornent  cet  ouvrage  rendront  les  plus  grands 
services,  grâce  à  leur  exécution  soignée  et  à  leur 
aspect  approchant  de  la  nature. 

En  joignant  à  cela  des  descriptions  très  claires, 
basées  sur  des  caractères  faciles  à  reconnaître,  cet 
ouvrage  est  appelé  au  plus  grand  succès.  En  vente 
chez  les  fils  d'Emile  Deyrolle,  46,  rue  du  Bac, 
Paris  (Seine). 

1  volume  broché,  5  fr.  franco  :  5  fr.  40  ;  1  vo- 
lume cartonné  toile  anglaise,  5  fr.  j5  ;  franco  : 
<i  fr.  20. 

Les  Clématites.  —  Etude  sur  les  espèces  et 
variétés  introduites  dans  la  culture  et  le  commerce 
horticole  depuis  cinquante  ans  (1844-189G  ,  suivie 
d'un  essai  de  classement  des  hybrides  ou  cléma- 
tites à  grandes  fleurs,  par  le  Dr  J.  Le  Bi:le.  Mon- 
noyer,  éditeur,  Le  Mans. 


Informations. 

—  >MM.  Dulau,?7  SohoLquare  Londres  \Y., vien- 
nent de  publier  un  catalogue  très  important  de 
Botanique  cryptogamique.  Ils  nous  prient  d'an- 
noncer qu'ils  en  enverront  franco  jn  exemplaire  à 
toute  personne  qui  leur  en  fera  la  demande. 

-v  MM.  Baillièreont  fait  paraitreun  catalogue 
d'ouvrages  scientifiques  illustrés,  renfermant  en 
outre  les  titres  des  volumes  composant  la  Biblio- 
thèque scientifique  contemporaine  et  celle  des  con- 
naissances utiles. 

;—  vI'Yora  SEQUAN1  K  EXSICCATA  OU  HERIÎIER  DE  FRAN- 
CHE-COMTÉ publié  par  X.  Vendhelv,  pharmacien  à 
Champagney  (Haute-Saône).  —  En  distribution, 
Champagney.  novembre   1896. 

1°  Phanérogames.  — Fasc.  i5e  1C0  et  170  à  5  fr. 
chaque. 

Il  reste  encore  des  exemplaires  disponibles  des 
fasec.  4  a  14. 

Prix  :  5  fascicules,  franco  20  fr.  —  Les  14  fasc, 
franco  5o  fr.  —  Les  numéros  de  cette  collection 
sont  cités  dans  la  Flore  de  France,  de  .1/1/.  Rouy  et 
Foucaud.  Les  14  fasc.  (avec  les  bis  publiés  dans 
chaque  fascicule),  renferment  800  parts  d'exem- 
plaires. 

2°  Cryptogames.  —  Fasc.  3e,  4e,  5°,  6%  7°,  à  4  fr, 
chaque. 

Les  fasc.  1  et  2  sont  épuisés. 

Ces  5  fascicules  (renfermant  un  certain  nombre 
d'espèces  des  2  premiers,  publiés  en  bis  contien- 
nent 180  Mousses,  3o  Hépatiques,  53  Lichens.  6 
Fungidécs  et  5  Algues.  De  plus  60  (en  bis  sont 
publiées  de  2  localités.  Il  pourra  être  fait  une 
réduction  pour  l'achat  des  5    fascicules. 

Ces  deux  collections  peuvent  également  être 
échangées  contre  des  collections  analogues,  nu 
d'autres  plantes,  à  monchoix. 

v  M.  Vendrely  possède  encore  quelques  exem- 
plaires des  Centuries  35'  à  1 1  ■  J  publiées  de  1864  à 
1869  pai  .1.  Paillot,  comme  continuation  du  Flora 
Gallix  et  Germania?  exsiccata  de  C.  Billot.  Ren- 
ferment chacune,  en  moyenne,  125  espèces  (avec 
les  plantes  en  bis  . 

Prix  :  5  francs  la  Centurie,  avec  déduction  pro- 
portionnelle pour  les  espèces  dont  les  échantillons 
pourraient    être     détériorés.  Les    7  Centuries: 

lo  fi  .incs. 

Le  Directeur-Gérant  du  1  Mondé  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Typographie  Ed.  Monnoyer. 


HISTOIRE    NATURELLE    DE    LA    FRANCE 


Arv&c 


MINERALOGIE 

18     planches 


en 


couLleTLirs 


5  fr.     franco 5  fr.  40 

5  fr.  75,  franco 6  fr.  20 


Prix  :    broché 

cartonné  toile  anglaise. . 

LES     FILS     D'EMILE     DEYROLLE,     EDITEURS 

46,     Rue    du    Bac,    Paris 


'rim.es  et  nos  Lecteu.rs 


Nous  venons  d'obtenir  de  la  maison  d'édition  bien  connue  René  Godfroy,  21,  rue  Dentert-Rochereau, 
à  Paris,  la  faveur  de  primes  de  tout  premier  ordre,    que  nous   sommes    heureux  de   soumettre   à    nos 

lecteurs.  ...  , 

Il  suffira  de  jeter  un  coup  d'oeil  sur  la  liste  suivante  pour  se  rendre  compte  des  avantages  exception- 
nels  que  notre  clientèle  trouvera   dans  cette  combinaison. 

Tous  les  articles  annoncés,  bien  que  vendus  avec  des  rabais  de  60  à  80  "/.  sur  les  prix  habituels,  sont 
livrés  franco  de  port  et  d'emballage.  Tout  le  monde  voudra   profiter  de   ces  véritables  cadeaux. 

Partitions  piano  de  Lucie  de  Lamermoor,  Don  Juan,  le  Mariage  de  Figaro,  le  Barbier  de  Séville, 
Freischùtz   les  Puritains,  Norma,  la  Somnambule,  Lucrèce  Borgia,    Othello,  la  Flûte  Enchantée . 

Chaque  partition  franco • 1  .  50  au  lieu  de  6  fr. 

Partitions  piano  de  Faust,  Mireille,  Roméo  et  Juliette,  Philemon  et  Baucis,  la  Reine  de  Saba,  la  Mas- 
cotte Miss  Helyett,  Carmen,  les  Pêcheurs  de  Perles,  l'Arlésiejme,  la  Jolie  Fille  de  Perth,  Rip,  les  Contes 
d'Hoffmann    Salammbô,  la  Fille  du  Tambour-Major,  la  Vie  pour  le  Czar,  le  Grand  Mogol. 

Chaque  partition  franco 4.  90   au  lieu  de  i5  fr. 

Album  des  Vieilles  Chansons  Françaises,  splendide  ouvrage  franco 1.20  au  lieu  de     5  fr. 

Album  des  Valses  de  Chopin,  franco 1.20       —       de     5  fr. 

Album  des  Sonatines  de  Beethoven,  franco 1.20       —       de     5  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Gounod,  franco 5      »       —       de  20  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Victor-Masse,  franco 5      »       —      de  20  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Bizet,  franco 5      »        —      de  2..  fr 

Album  des  20  Monologues  pour  homme,  franco „'60        ~       de    2  fr- 

Album  des' 20  Chansonnettes,  franco • ,..    0.60        —       de     2  fr. 

Album  des  12  monologues  pour  jeunes  filles,  franco , 1.50        —     de  2  fr.5o 

Méthodes  de  violon,  alto,  violoncelle,  contrebasse,  mandoline,  guitare,  accordéon,  flageolet,  trom- 
pette, cor  de  chasse,  hélicon,  basson,  flûte,  clarinette,  cornet,  trombone  à  coulisse,  trombone  à  pistons, 
petite  basse,  hautbois,  saxophone. 

Chaque  méthode  franco 0.75  au  heu  de  2  fr.   56 

Album  de  piano  des  meilleurs  compositeurs,  prime  sans  précèdent,  franco:  1.20  au  lieu  de  2.1  fr. 
Ecrire  à  M.  René  GODFROY,2i,  rue  Dentert-Rochereau,  à  Paris,  qui  expédie   par  retour 
du  courrier.  Accompagner  la  lettre  du  montant  de  la  commande  en  mandat-poste,    ce  mode   de 
paiement  étant  préférable  à  tout  autre  à  cause  du  reçu  délivré  à  l'acheteur. 


JL.E5     GHFS.OS     X-OT 

paraît  le  jour  même  de  chacun  des  tirages 

DU  CRÉDIT  FONCIER 

DE  LA  VILLE   DE  PARIS,  DU  PANAMA 

DES  BONS  DE  L'EXPOSITION,  ETC. 

Il  en  donne  de  suite  les  résultats 
et  publie  la  liste  des  lots  non  réclamés. 

ABONNEMENT  POUR    UN   AN 

France  .     .     .     2  fr.     Etranger     .     .     .     3  fr. 

Bureaux  : 

18,  rue  de  Provence,  18,  Paris 


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L'Angelus     et     Les    Glaneuses,     de     Millet, 
très  belles  gravures  coloriées  ôSy^bb 

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27,  rue  de  Tournon,  Paris 


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Montres  remontoires,  acier  nickelé,  feo       5  fr. 
Montres  remontoires  acier  oxydé,  feo    12  tr. 
Montres    remontoires,     acier     oxydé, 
pour  dame,  franco 15  fr. 

Envoi  franco  contre  mandat-poste 
S'adresser    à   M.     LANGLOIS 

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Six  verres  achromatiques 
Cette  jumelle,  d'urie   construction    parfaite, 
est  livrée  dans  un  joli  sac  en  peluche  et  cons- 
titue un  des  plus  jolis  présents  que  l'on  puisse 
offrir  à  une  dame. 

Envoi  franco  contre  mandat-poste  de   15  fr. 

S'adresser    à  l'Agence  des    Fabriques, 
1S,  rue  Bausset,  Paris. 


ACADEMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M. Th.  de  H  eldreich.  (Athènes). 
M.   II.    Léveillé,  Le 

:    M.    Ch.    Lf.  Gendre,   Li 

(IIte-\ 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  W.    Trelease.    II.   Léveillé.  Ch.  Le 
Gendre,  G.   Rouy,  (j.  King,  Treùb. 


COMITE  DE  RÉDACTION 
Monde  des  Plantes 

II.  Lévi  n  lé,  Directeur;  A.  Ai  i  oqoe,  Secré- 
taire; P.  V.  Liotard.,  Rédacteur. 


OFFRES  &  DEMANDES 
Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le.  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Abbé  A.  L.  L.,  Alençon.  —  Le  Botrychium 
lunaria  étant  d'une  part  une  plante  des  cal- 
caires, et  d'autre  part  la  région  élevée  de  La 
Lacelle  t'Orne)  et  de  Pré-en-Pail  (Mayenne) 
présentant  des  analogies  de  végétation  avec 
les  Flores  du  Nord  et  même  des  espèces  com- 
munes, le  Botrychium  signalé,  je  crois,  sur 
les  terrains  siliceux  de  La  Lacelle  ne  serait-il 
pas  le  B.  simplex  Ilitch.,  récemment  signalé 
par  M.  Franchet  à  Malesherbes?  Vous  avez 
vu  la  plante.  Qu'en  pensez-vous? 

M.  Aug.  Chevalier,  préparateur  à  la  Faculté 
des  Sciences  de  Lille,  désirerait,  outre  des 
Myricacéés ,  des  échantillons  de  Brassaia, 
Heptapleurum.  Aralia,  Panax,  Pentapànax, 
Acanthopanax,  Dendropanax,  Heteropanax, 
Macropanax,  et  autres  Araliacées,  particuliè- 
ment  le  Panax  Ginseng  C.  A.  Mey  du  Japon. 

M.  Aug.  Ch.,  Lille.  —  Le  R.  P.  Urbain 
Faurie,  missionnaire  apostolique,  Kakodate 
(Japon),  se  met  volontiers  à  la  disposition  des 
monographes  pour  leur  procurer  les  échantil- 
lons des  espèces  japonaises  qu'ils  peuvent  dé- 
sirer. 


ABONNEMENTS  : 

UN    AN    :     France 10  fr. 

—  Étranger,    Colonies 12 

l.i   Numéro  :  l   Franc 

:    -    Abonnements    partent    du     l«    Octobre    ou    du 
l«  Jai 


Toute   personne   qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


M.  C.  A.  M.,  Madère.  —  Le  deuil  récent 
qui  nous  a  frappé  a  retardé  nos  études.  A 
bientôt  la  réponse  concernant  les  plantes  que 
vous  nous  avez  adressées. 

MM.  R.  et  Fed.  Ph.,  Santiago.  —  Nous 
comptons  commencer  dans  le  Numéro  d'avril 
l'étude  des  Onothë racées  chiliennes,  dont  une 
partie  est  actuellement  soumise  à  l'étude  ana- 
tomique.  Nous  recevrons  avec  plaisir  tous 
échantillons  de  cette  famille  que  vous  pourrez 
encore  nous  procurer. 

R.  P.  Carr.,  Montréal.  —  Ne  nous  avez- 
vous  pas  demandé  le  diplôme  de  l'Académie  : 
Nous  le  tenons  à  votre  disposition  sur  un  mot 
de  vous  si  vous  ne  l'avez  pas  reçu. 

M.  R.  V.  —  Il  est  en  meilleure  santé.  Merci. 

R.  P.  U.  F.,  Japon.  —  A  bientôt  la  clef  des 
Epilobes  japonais.    Nous  y  pensons. 

M.  L.  B.,  Paris.  —  i"  Voyez  notre  supplé- 
ment à  la  Flore  de  la  Mayenne;  2°  C'est  une 
bonne  (orme. 

M.  Fed.  Tr.,  Barcelone.  — Nous    recevrons 
plaisir   le  relevé  des    Onothéracées  ren- 
contrées jusqu'ici  dans  votre  région. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Ph.  Heinsberger,  15,  Firsl  Avenue. 

LONDON 

IHl.u   and   C°,   Foreign  I ksellcrs,  37,  - 

Squa 

-      PARIS 
J.-B.  Bailuère  et  Fils,  19,  rue  rlautefeuffle. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    e1 
euUOque,  :!.;,  rue  Racine. 

LAVAL 

Au-.  Goupil,  quai  Jean-Fouquel  (Vieux-Ponl 


fie  Année  (2e  Série). 


N°  88 


Ier  Mars   1897. 


LE 


ONDE  DES  PLANTES 

T^evue  Internationale  illustrée  de   'Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Nous,  Directeur  de  l'Académie, 

Considérant  qu'il  importe  que  tous  les 
Membres  de  l'Académie  soient  sur  le  pied 
d'une  parfaite  égalité  dans  les  charges  qu'ils 
ont  à  supporter  pour  le  bien  de   l'Académie, 

Considérant  que  des  ressources  pécuniaires 
sont  nécessaires  et  doivent  être  suffisantes 
pour  maintenir  l'organe  de  l'Académie  dans 
son  état  actuel  et  en  assurer  le  développement 
progressif  et  pour  accroître  l'herbier  de 
l'Académie, 

Vu  l'article  VI,  paragraphe  2,  des  Statuts, 
prenons  la  décision  suivante  : 

Tous  les  membres  de  l 'Académie  interna- 
tionale de  Géographie  botanique  sont  obligés 
pour  subvenir  a  l'entretien  de  la  Revue  et 
de  l'Herbier  de  verser  une  cotisation  an- 
nuelle DE  10  FRANCS,  UNIFORME]  POUR  TOUS 
LES  MEMBRES,  QUI  LEUR  ASSURE  LE  SERVICE  RÉ- 
GULIER du  Monde  des  Plantes  organe  de  l'A- 
cadémie. 

La  présente    décision  portera  le  n°    10   et 
n'aura  pas  d'effet  rétroactif.    Elle    sera   com- 
muniquée à  tous  les  Membres  de  l'Académie. 
Le  Directeur  : 
Th.  de  HELDREICH. 

Par  le  Directeur, 

Le  Secrétaire  perpétuel, 

H.  LÉVEILLÉ. 


sans  réponse  nous  nous  verrions  dans  la 
pénible  obligation  de  citer  ici  les  noms  des 
retardataires. 


M.  le  Dr  Th.  de  HELDREICH  remercie  les 
membres  de  l'Académie  de  l'avoir  élu 
Directeur. 


Plusieurs  de  nos  collègues  et  abonnés  à 
l'étranger  sont  en  retard  dans  le  règlement  de 
leur  cotisation  pour  les  années  écoulées  ou 
pour  l'année  courante.  Désireux  d'établir  le 
budget  exact  de  l'Académie  nous  leur  faisons 
adresser  des  lettres  particulières  par  les  soins 
de  notre  éditeur.   Si  ces  lettres   demeuraient 


MM.  G.  Etoc,  J.  Grelet  et  V.  Pavot  re- 
mercient l'Académie  et  son  Directeur  de  leur 
nominationen qualité  de  Membres  Auxiliaires. 


A  partir  du  1"  octobre  prochain,  nous  ac- 
cepterons, pour  nos  souscripteurs  hors 
France,  le  payement  en  timbres-poste  de  leur 
pays,  aux  trois  conditions  suivantes:  1°  que 
les  timbres  soient  neufs  ;  z"  qu'ils  représentent 
de  hautes  valeurs;  3°  qu'ils  soient  en  parfait 
étal.  Ce  mode  de  paiement  évitera  à  nos  col- 
lègues et  abonnés  les  pertes  et  ennuis  du 
change. 


La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

[Suite] 

«  Frappés,  disait  un  peu  plus  tard  Fure- 
tière  (i),  de  voir  une  greffe  entée  sur  le  tronc 
d'un  autre  arbre  porter  des  fruits  d'une  nature 
différente  de  ceux  du  tronc  qui  la  nourrit,  ils 
attribuaient  cet  effet  à  la  diversité  des  pores 
de  la  greffe  qui  fait  changer  de  figure  aux  par- 
ticules du  suc  qui  passe  du  tronc  dans  la 
greffe.  a 

Comme  on  le  voit,  l'explication  des  natura- 
listes physiciens  d'alors  ne  vaut  pas  même  celle 
de  J.  Boyceau. 

L'anatomie  végétale,  créée  par  l'italien  Mal- 
pighi  et  l'anglais  N.  Grew,  ne  devait  être  ap- 
pliquée à  la  greffe,  d'une  façon  sérieuse,  qu'as- 
sez tard  en  France,  par  Duhamel  du  Monceau. 
Mais  si  les  anatomistes  restaient  impuissant 
à  édifier  une  théorie  acceptable,  les  horticul- 
teurs français  ne  demeuraient  pas  inactifs,  et 
ils  surent  ramener  l'art  de  la  greffe,  à  une 
saine  pratique.  Parmi  ceux-ci,  deux  surtout 
méritent    spécialement    de    nous    arrêter  ;    ce 


:\ 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


sont  :  Le  Gendre,  curé  d'Hénonville  et  La 
Quintinye,  directeur  du  potager  de  Versailles 
sous  Louis  XIV. 

Le  Gendre  (ij,fut  un  praticien  éclairé,  bien 
que  simple  amateur.  Son  ouvrage  est  remar- 
quable à  plusieurs  points  de  vue  et  il  n'est  pas 
connu,  comme  il  mériterait  de  l'être. 

«  La  greffe  en  fente,  dit-il.  est  celle  qui 
réussit  le  mieux  sur  les  poiriers  et  les  pômiers 
francs.  Elle  est  préférable  surtout  quand  on 
greffe  sur  pômier  de  Paradis,  ou  le  prunier 
sur  le  prunier.  L'arbre  pousse  beaucoup  plus 
vite  que  s'il  était  greffé  en  écusson.  » 

Il  critique  très  justement  la  greffe  en  cou- 
ronne pour  les  arbres  fruitiers. 

«  La  greffe  qui  se  fait  entre  l'écorce  et  le 
bois,  n'est  pas  si  bonne,  parce  qu'elle  est  trop 
sujette  à  se  rompre  aux  moindres  vents  et  que 
la  tige  a  trop  de  peine  à  se  recouvrir.  » 

C'est  ce  que  nous  avons  maintes  fois  cons- 
taté nous-même  dans  les  greffes  en  couronne 
du. pommier.  La  plaie  se  cicatrise  moins  bien 
et  beaucoup  plus  tard,  que  dans  la  greffe  en 
fente. 

Le  Gendre  prétend,  que  l'écusson  doit  être 
employé  de  préférence  quand  on  greffe  sur 
coignassier,  et  quand  il  s'agit  de  greffer  les 
pêchers,  les  pavies  ou  les  abricotiers  sur  le 
prunier. 

La  greffe  en  écusson,  quand  il  s'agit  d'espa- 
liers, doit  se  faire  double,  maison  ne  doit  pas 
poser  les  écussons  à  un  même  niveau,  car 
quand  ils  sont  placés  vis  à  vis  l'un  de  l'autre, 
il  est  mal  aisé  de  recouper  la  tête  de  l'arbre, 
entre  les  deux  greffons,  et  la  coupe  a  plus  de 
peine  à  se  recouvrir. 

C'est  aussi  dans  cet  ouvrage,  que  l'on  trouve 
la  première  description  bien  nette  de  la  greffe 
en  incrustation,  que  nous  avons  vue  déjà  indi- 
quée très  sommairement  par  Columelle. 

«  Il  y  a,  dit  l'auteur,  une  autre  manière  de 
greffer  semblable  à  celle  qui  se  fait  en  fente  et 
qu'on  appelle  à  emporte-pièce,  d'autant  que 
l'on  ne  fend  que  très  peu  la  tige,  et  que  l'on 
entaille  dans  le  bois  la  place  où  mettre  la 
greffe. 

«  Cette  sorte  de  greffe  se  doit  pratiquer 
principalement  sur  les  gros  arbres,  parce  que 
on  ne  peut  pas  les  fendre  entièrement  sans  les 
altérer  beaucoup  ;  et  on  doit  observer  en  les 
greffant  de  ne  pas  les  étester  trop  court  ni 
trop  près  de  la  tige,  parce  qu'ils  ont    trop    de 


(i)  Le  Gendre,  curé  d'Hénonville,  La  manière 
de  cultiver  les  arbres  fruitiers,  Paris.  1662.  —  D'a- 
près certains  auteurs,  Le  Gendre  serait  le  pseudo- 
nyme d'un  haut  personnage  :  c'était  l'opinion  de 
La  Quintinye. 


peine  à  se  recouvrir,  et  qu'estant  ainsi  navrez, 
ils  meurent  très  souvent. 

«  11  faut  encore  observer  de  leur  laisse 
quelques  petites  branches  par  endroits, 
au  haut  de  l'arbre,  sans  les  couper,  pour 
recevoir  une  partie  de  la  sève.  Car  lors- 
qu'elle vient  à  monter  et  qu'au  lieu  de 
rencontrer  comme  à  l'ordinaire  de  grosses 
branches  pour  se  répandre,  elle  ne  trouve  plus 
que  de  petites  greffes  trop  faibles  pour  la 
recevoir  toute  entière,  elle  les  suffoque  par 
son  abondance  et  les  fait  mourir. 

«  Mais  aussi,  après  que  les  greffes  seront 
reprises,  il  faudra,  au  mois  de  mars,  l'année 
suivante,  achever  d'oster  entièrement  toutes 
les  branches  que  l'on  aura  laissées,  et  les  cou- 
per tout  proche  le  tronc  de  l'arbre,  afin  qu'el- 
les se  recouvrent  plus  aisément. 

n  Cette  sorte  de  greffe  doit  se  faire  au  mois 
de  février,  aussi  bien  que  celle  qui  se  fait  en 
fente. 

«  Quand  les  gros  arbres  ont  l'écorce  trop 
dure,  et  le  bois  trop  revesche  pour  estre  entez 
il  est  meilleur  de  les  étester  un  peu  haut  pour 
leur  faire  pousser  du  jeune  bois  et  de  nouvel- 
les branches  sur  lesquelles  on  pourra  greffer 
dans  la  troisième  année. 

«  Mais  comme  on  ne  peut  enter  ces  gros 
arbres  que  fort  haut,  et  au  bout  des  branches, 
il  faut  mettre  des  tuteurs  aux  greffes,  car  leur 
jet  est  si  tendre  et  si  garni  de  feuilles  qu'elles 
sont  très  aisées  à  rompre  au  moindre  vent.  » 
Cette  description  montre  l'application  d'un 
principe  dont  l'invention  a  été  attribuée  par 
Thouin  à  Rast-Maupas  (1),  qui  s'en  servait 
pour  la  greffe  en  fente  :  la  conservation  sur  le 
sujet  de  branches  destinées  à  pomper  l'excès 
de  sève  qui  noierait  le  greffon. 

De  même,  Le  Gendre  précise  la  greffe  sous 
écorce,  indiquée  assez  vaguement  par  Pline  (2), 
et  attribuée  aux  modernes. 

«  Quelques-uns  se  servent  d'une  façon  de 
greffer  tout  extraordinaire;  ils  prennent  un 
bout  de  branche  long  de  trois  doigts  du  fruit 
dont  ils  veulent  greffer;  ils  l'aiguisent  à  plat, 
et  au  mois  de  mars  ou  d'avril,  lorsque  les  ar- 
bres sont  en  sève,  ayant  lait  une  incision  en 
croix  dans  le  sauvageon,  ils  y  posent  la  greffe 
et  la  relient  avec  de  la  filasse  en  forme  d'écus- 
son. 

«  Cette  sorte  de  greffe  ne  réussit  pas  ordi- 
nairement. » 

Viennent  ensuite  quelques  préceptes  géné- 
raux et  quelques    conseils    sur   le   choix    des 


(1)  Thouin,  Monographie  des  greffes,  p.  41. 

(2)  Voir  ante  l'analyse  Je  l'œuvre  de  Pline. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


7D 


greffons  qui    sont  pour  la   plupart   des   plus 
judicieux. 

«  Ce  que  l'on  doit  observer  principalement, 
pour  toutes  sortes  de  greffes,  c'est  de  les  cueil- 
lir sur  des  arbres  qui  soient  en  leur  année  de 
rapport,  c'est-à-dire  beaucoup  chargez  de  fruits 
ou  de  boutons  à  fruits;  car  il  est  certain  que 
les  greffes  contiennent  en  soy  les  mesmes  qua- 
Iitéz  de  l'arbre  sur  lequel  elles  sont  prises. 
Et  partant  que  si  l'arbre  est  en  son  année  de 
repos  et  s'il  n'a  point  de  fruit,  elles  n'en  peu- 
vent pas  estre  si  bonnes  ;  et  en  effet,  l'expé- 
rience fait  connaître  que  les  greffes  que  l'on 
coupe  sur  les  arbres  sans  fruit  n'en  rapportent 
jamais  que  fort  peu  et  très  rarement. 

<(  Ce  n'est  pas  que  l'on  ne  puisse  quelquefois 
prendre  des  greffes  fort  bonnes,  pour  rappor- 
ter sur  des  entes  de  deux  ans,  car  bien  que  ces 
arbres,  n'ayant  aucun  bouton  à  fruit  pour  estre 
trop  jeunes,  ils  peuvent  estre  néanmoins  dans 
leur  année  de  rapport  et  ainsi  conimuniquer 
cette  bonne  qualité  à  leurs  greffes.  Mais  comme 
on  ne  peut  distinguer  l'année  de  rapport  d'avec 
celle  de  repos  que  par  les  boutons  à  fruit,  il 
est  toujours  plus  asseuré  de  cueillir  les  gref- 
fes sur  les  arbres  qui  en  sont  chargez.  » 

La  question  soulevée  ici  par  Le  Gendre  est 
éminemment  intéressante  et  mériterait  d'être 
l'objet  d'études  comparatives  sérieuses. 

Les  auteurs  de  la  Renaissance  avaient  pré- 
conisé pour  les  greffons  les  branches  de  deux 
ans.  On  rejetait  en  général  le  scion  d'un  an. 
D'après  Le  Gendre,  «  la  greffe  qui  n'est  que 
du  jet  de  l'année  et  dont  le  bois  est  bien 
meur  (i),  est  aussi  bonne  pour  greffer  en  fente 
que  celle  qui  a  du  vieux  bois.  Il  est  vrai  que 
cette  dernière  rapporte  du  fruit  plus  tôt  que 
l'autre. 

«  On  peut  mesme,  en  cas  de  nécessité,  et 
lorsqu'il  n'y  a  point  de  greffes  de  l'année, 
couper  du  bois  de  deux  ans,  mais  il  ne  pousse 
pas  avec  tant  de  vigueur  que  celui  qui  est 
jeune,  et  par  cette  raison  aussi  il  porte  du 
fruit  beaucoup  plus  tôt.   » 

Viennent  ensuite  des  conseils  sur  la  manière 
de  conduire  les  arbres  en   pépinière  pour  for- 
mer des  sujets  vigoureux,   capables   de  rece- 
voir utilement  les  greffes  et  d'obtenir  des  ar- 
bres en  forme  de  queue  de  billard,  comme  on 
dit  aujourd'hui.   Bien  que   ces  conseils  soient 
pour  la  plupart  excellents,   leur  rapport  avec 
la  greffe  est  trop  éloigné,  pour  que  nous  puis- 
sions   les   reproduire   ici    en    entier.    Citons 
cependant  deux  procédés  qui   sont  fort  en  fa- 
veur aujourd'hui  chez  les  pépiniéristes. 
«  Ceux   qui  seront  curieux  d'avoir  des  pom- 

(i)  Aoûté,  comme  on  dit  aujourd'hui. 


miers  d'une  belle  tige  et  bien  droite  doivent, 
pour  enter  leurs  pépinières  prendre  des  gref- 
fes sur  de  jeunes  pommiers  de  suraut  qui 
portent  de  grosses  pommes  aigres  ;  d'autant 
que  ces  greffes  poussent  dès  la  première  année 
un  jet  droit  de  six  à  sept  pieds  de  haut  et  aug- 
mentent plus  en  un  an,  que  les  autres  en  deux, 
et  ainsi  font  en  quatre  ans,  des  arbres  fort  gros 
et  bons  à  lever  pour  mettre  en  place,  sur  les- 
quels deux  ans  après,  on  peut  greffer  les  es- 
pèces de  bonnes  pommes  que  l'on  désire 
avoir.   » 

«  L'ordre  pour  greffer  les  différentes  sortes 
de  fruits  dans  les  pépinières,  dépend  de  l'es- 
prit du  maistre. 

a  Le  meilleur  néanmoins,  à  mon  avis,  est 
de  greffer  d'une  mesme  espèce  de  fruit  une 
rangée  entière  de  sauvageons  ou  une  partie  ; 
mais  tout  d'une  suite,  et  en  mesme  temps, 
escrire  dans  un  livre  le  nom  des  fruits,  les 
quantitez  des  pieds  d'arbres  qui  en  sont  gref- 
fez et  en  quelle  rangée  ils  sont  ;  et  si  dans  une 
mesme  il  y  en  a  plusieurs  entez  de  différentes 
espèces,  marquer  avec  un  gros  pieu  le  com- 
mencement de  chacune,  afin  que,  lorsqu'on 
voudra  lever  un  arbre,  on  ne  puisse  pas  se 
tromper  à  prendre  l'espèce  qu'on  désire.  » 

Le  Gendre  avait  aussi  constaté  des  faits 
d'influence  directe  du  sujet  sur  le  greffon. 

«  On  peut  enter,  dit-il,  les  abricotiers  en 
écusson,  sur  toutes  sortes  de  pruniers,  mais 
lorsqu'ils  sont  greffez  sur  ceux  qui  rapportent 
les  plus  grosses  prunes  blanches,  ils  produi- 
sent de  plus  beau  fruit,  d'autant  qu'ils  retien- 
nent quelque  chose  de  leur  nature,  et  par  cette 
mesme  raison,  quand  ils  sont  entez  sur  le 
prunier  de  petit  Damas  noir,  leur  fruit  est 
plus  sec,  plus  ferme  et  plus  propre  à  confire.  » 

i  Quand  on  ente  sur  coignassier,  on  y  place 
de  grosses  espèces,  comme  les  poires  de  Livre, 
de  Bon  Chrestien  d'Esté,  et  d'autres  qui  ont 
beaucoup  de  sève... 

«  Les  curieux  pourront  regreffer  sur  ces 
mesmes  arbres  des  poires  de  Bon  Chrestien 
d'Hiveret  de  Bergamotte  pour  qu'elles  y  vien- 
nent plus  grosses  et  plus  belles.  » 

Vient  ensuite  une  discussion  très  intéres- 
sante sur  les  greffes  bizarres  dont  fourmillent 
les  ouvrages  des  anciens  agronomes  et  des 
auteurs  de  la  Renaissance.  Elle  mérite  d'être 
reproduite  en  entier  (i),  car  elle  a  été  le  point 
de  départ  d'un  revirement  complet  vis  à  vis  des 
greffes  hétérogènes. 


(i)  Plus  d'un  plagiaire  moderne  se  l'est  d'ailleurs 
appropriée,  de  même  qu'on  a  reproduit .  maintes 
fois  la  partie  pratique  du  livre  de  Le  Gendre,  sans 
en  indiquer  la  source. 


76 


LE      MONDE       DES       PLANT1 


«   La    curiosité  a  porté  quelques-uns  à    des 
xtraordinaires,  et  à  meslerdes  esp 
d'arbres    entièrement    différentes    pour    faire 
produire  à  la  nature   des  fruits  nouveaux   et 
monstrueux. 

«  Ils  étaient  persuadez  (i),  qu'en  faisant 
passer  une  branche  de  vigne,  au  travers  de  la 
tige  d'un  noyer  percé  d'une  tarière,  et  que 
bouchant  entièrement  l'entrée  et  la  sortie  de 
ce  trou,  cette  branche  prendrait  sa  nourriture 
du  noyer,  et  ainsi  pourrait  produire  des  grap- 
pes pleines  d'huile  au  lieu  de  vin. 

«  Ils  croyaient  que  greffant  un  rozier  sur  un 
houx  ou  sur  un  genest,  il  rapporterait  des 
roses  vertes  ou  jaunes  :  qu'ayant  enté  la  Cal- 
ville sur  des  meuriers  noirs  et  des  peschers 
sur  des  coignassiers,  ils  recueilleraient  des 
pommes  noires  et  des  pesches  sans  noyau. 

«  Mais  l'expérience  leur  a  fait  connaistre 
que  la  nature  est  très  chaste  dans  ses  allian- 
ces, très  fidelle  dans  ses  productions  et  qu'elle 
ne  peut  estre  débauchée  ni  corrompue  par 
aucun  artifice. 

«  En  effet,  c'est  une  vaine  imagination  de 
croire  que  la  greffe  puisse  quitter  son  espèce 
pour  prendre  celle  du  pied,  sur  lequel  elle  est 
entée,  parce  qu'il  est  certain,  qu'elle  n'en  tire 
que  sa  nourriture. 

«  Et  comme  chacun  sçait  que  les  choses  qui 
sont  contraires  en  soy,  travaillent  toujours  à 
se  détruire  et  qu'elles  ne  peuvent  jamais  s'unir 
parfaitement  ensemble,  puisque  l'union  ne 
peut  estre  qu'entre  ce  qui  est  de  mesme  nature 
ainsi  que  chacun  peut  juger  aisément,  que  les 
greffes  ne  sauraient  reprendre  ny  réussir  que 
sur  les  arbres,  qui  sont  d'une  mesme  espèce 
ou  qui  ont  une  sève  conforme;  et  l'expérience 
fait  voir,  qu'elles  profitent  ou  qu'elles  languis- 
sent, selon  que  la  sève  de  la  tige  qui  les  nour- 
rit leur  est  plus  ou  moins  propre. 

»  C'est  pourquoy  le  poirier  ne  peut  jamais 
réussir  sur  le  pommier,  ny  le  pommier  sur  le 
poirier  I2),  ny  les  peschers  sur  les  coignassiers. 
d'autant  que  leurs  espèces  sont  entièrement 
différentes. 

1  Ce  n'est  pas  aussi  que  le  sauvageon  et  le 
pied  des  arbres  qui  sont  greffez  ne  communi- 
quent en  quelque  façon  leurs  qualitez  aux 
greffes  qu'ils  portent,  mais  ils  ne  leur  font 
jamais  changer  d'espèce. 

«Les  poiriers  de  Bon  Chrestien  d'Esté  con- 
servent toujours  leur  mesme  fruit,  mais  ils 
rapportent  de  plus  grosses  poires,  à  cause 
que  la  sève  de  ces  sortes  d'arbres  sur  lesquels 

(r)  Cf.  Columelle,  Palladius,  Constantin  Ca> 
sar,  etc.. 

(2)  'Voir  la  note  concernant  la  même  affirmation 
émise  par  Yarron. 


ils  sont  greffez  est  très  abondante.  C'est  aussi 
par  cette  r. lis. m  que  les  pesches  viennent  très 
belles  sur  l'abricotier,  que  les  bigarreaux  et 
les  guignes  sont  plus  grosses  sur  le  merisier 
que  sur  le  cerisier;  que  les  griotiers  entez  sur 
le  cerisier  y  réussissent  mieux  que  sur  les 
bigarrotiers,  par  le  rapport  et  la  conformité 
de  leur  sève. 

«  Partant,  on  peut  conclure  que  pour  les 
greffer  il  ne  faut  jamais  enter  les  arbres  que 
sur  ceux  qui  leur  sont  propres,  comme  le 
meurier  noir  de  la  grosse  espèce  sur  celuv  de 
la  petite  espèce,  estant  certain  qu'il  y  vient 
mieux  que  sur  le  meurier  blanc  :  l'amandier 
sur  le  prunier  Damas  noir,  l'azerollier  sur 
l'espine  blanche,  ou  sur  le  coignassier;  les 
chesnes  verds,  se  doivent  encore  pour  cette 
raison  greffer  en  fente  sur  les  chesnes  com- 
muns, mais  un  peu  plus  tard  à  cause  que  leur 
sève  est  plus  tardive.  » 

On  voit,  par  ces  passages,  que  Le  Cendre, 
n'a  pas  craint  de  heurter  de  front  les  idées 
reçues,  en  répudiant  formellement  les  idées 
de  ses  devanciers,  dans  ce  qu'elles  avaient  d'er- 
roné. 

Son  explication  du  grossissement  des  fruits 
ou  de  leur  changement  de  qualité  parla  greffe 
est  ingénieuse,  et  n'a  d'autre  défaut  que  d'être 
trop  absolue. 

Il  est  en  effet  certain  que  l'abondance  et  la 
nature  des  sèves  du  sujet  influent  considéra- 
blement sur  la  taille  et  la  saveur  du  fruit, 
fourni  par  un  greffon  donné.  C'est  ainsi  qu'un 
homme  exercé  arrive  facilement  à  reconnaître 
au  goût  deux  poires  d'une  même  espèce,  ve- 
nues l'une  sur  franc,  l'autre  sur  coignassier. 
Pourquoi  faut-il  qu'à  In  louange,  nous 
soyons  obligé  d'ajouter  la  critique  ? 

Le  Gendre,  si  supérieur  aux  préjugés,  renie 
bien  les  greffes  hétérogènes,  mais  il  croit  à 
l'influence  de  la  lune  sur  la  réussite  des  gref- 
fes et  la  fructification  ! 

Pour  lui,  les  greffes  doivent  se  faire  en 
Nouvelle  Lune,  afin  qu'elles  poussent  avec 
plus  de  vigueur,  car  il  est  certain,  que  si  elles 
étaient  entées  en  Décours,  elles  rapporteraient 
trop  tôt.  1 

Quant  au  moment  de  cueillir  les  greffons, 
«  il  est  indifférent  de  les  couper  en  Croissant 
ou  en  Décours,  parce  qu'au  moment  où  on  les 
coupe,  la  sève  n'est  pas  encore  en  mouve- 
ment, s'il  s'agit  de  la  greffe  en  lente  en  fé- 
vrier. » 

«  Pour  les  greffes  d'esté,  elles  doivent  toutes 
se  faire  en  Décours,  pour  rapporter  beaucoup 
de  fruit.  Comme  les  rameaux  ne  peuvent  se 
greffer  trop  frais,  il  les  faut  aussi  couper  en 
Décours.  » 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


77 


La  Quintinye,  (1626-16S8),  était,  sous 
Louis  XIV,  t  directeur  du  potager  de  Versail- 
les et  de  tous  les  potagers  du  roi.  »  Ce  fut  un 
habile  horticulteur  ;  il  fît  faire  au  jardinage 
des  progrès  considérables  et,  à  ce  titre,  il  mé- 
ritait bien  l'estime  de  ses  contemporains,  qui 
l'ont  considéré  comme  le  «  restaurateur  de  la 
greffe  »  en  France. 

Or,  si  l'on  compare  le  livre  de  La  Quinti- 
nye (1),  et  celui  de  Le  Gendre,  on  est  frappé 
de  voir  les  nombreux  points  de  ressemblance 
qu'ils  offrent,  surtout  dans  la  partie  concernant 
la  gretfe.  Mêmes  conclusions  sur  les  greffes 
hétérogènes  et  mêmes  idées  générales  :  il  y  a 
donc  une  question  de  priorité  à  débattre  entre 
ces  deux  auteurs. 

Le  livre  de  Le  Gendre  a  paru  en  1CG2,  lors- 
que le  privilège  de  celui  de  La  Quintinye,  im- 
primé après  la  mort  de  l'auteur,  date  de  16S9 
seulement.  Il  n'y  a  donc  pas  de  doute  possible. 

Au  point  de  vue  spécial  de  la  greffe,  l'action 
de  La  Quintinye  sur  son  siècle  a  pu  être 
bien  marquée.  Mais  cette  action  s'est  bornée 
à  montrer  par  son  exemple  tout  le  parti  que 
l'on  peut  tirer  de  la  greffe  dans  la  culture 
des  fruitiers  de  nos  jardins  potagers,  et  à 
faire  pénétrer  dans  le  public  les  idées  du  curé 
d'Hénonville. 

C'est  en  effet  Le  Gendre  qui,  par  son  ou- 
vrage, a  guidé  les  débuts  de  La  Quintinye. 
Nous  en  trouvons  la  preuve,  dans  la  préface 
des  Instructions  de  ce  dernier  auteur. 

«  Il  est  bien  vrai,  dit-il,  que  nous  avons 
beaucoup  d'obligation,  non-seulement  à  quel- 
ques anciens  auteurs,  qui  ont  si  solidement 
parlé  de  l'agriculture  générale,  mais  encore  à 
quelques  modernes,  qui  ont  fait  part  au  public 
de  leurs  connaissances  particulières. 

«  Nous  sommes  surtout  redevable  à  quel- 
ques personnes  de  qualité  éminente  qui,  sous 
le  nom  et  sur  les  mémoires  du  fameux  curé 
d'Enonville,  ont  si  poliment  écrit  de  la  cul- 
ture des  arbres  fruitiers. 

«  Ce  sont  eux  dans  la  vérité  qui  nous  ont 
donné  les  premières  vues  des  principaux  or- 
nements de  nos  jardins,  aussi  bien  que  celles 
du  plaisir  et  du  secours  que  nous  retirons  de 
ceux  qui  sont  bien  conduits...  » 

Dans  ces  conditions,  n'est-il  pas  juste  de 
restituer  à  Le  Gendre,  ou  à  ceux  qui  ont  écrit 
sous  ce  pseudonyme,  le  mérite  d'avoir,  au 
XVIIe  siècle,  ramené  en  France  l'art  de  la  greffe 
à  une  saine  pratique  et  de  l'avoir  débarrassé 
des  légendes  dont  on  l'avait  jusqu'alors  si  com- 
plaisamment  affublé  ? 


(1)  La  Quintinye,  Instructions  pour  les   jardins 
fruitiers  et  potagers,  Paris,  1756. 


La  Quintinye  a  par  ailleurs  assez  de  mérites 
pour  qu'il  soit  inutile  de  lui  attribuer  ceux  des 
autres,  comme  l'ont  fait,  grâce  à  la  situation 
élevée  qu'il  occupait,  la  majeure  partie  de  ses 
contemporains  et  tous  les  auteurs  qui  ont  de- 
puis écrit  sur  la  greffe  en  tenant  compte  des 
travaux  antérieurs  (1). 

Si,  pour  être  impartial,  nous  ne  pouvons 
partager  l'engouement  complet  du  public  à 
l'égard  de  La  Quintinye,  nous  ne  devons  pas 
négliger  pour  cela  ce  qui  lui  revient  en  propre 
dans  le  perfectionnement  de  l'art  de  la  greffe. 

Dans  sa  prétace,  La  Quintinye  dit  qu'il  en- 
seignera «  quel  est  le  plant  le  plus  propre  à 
recevoir  des  greffes,  telles  qu'elles  soient, 
ainsi  que  la  manière  de  greffer  qui  convient 
le  plus  à  chaque  sorte  de  fruit  et  à  chaque 
sorte  de  plant,  » 

Souvent,  il  est  vrai,  il  se  borne  à  répéter  ce 
qui  a  été  écrit  avant  lui,  mais  il  a  le  mérite 
de  fournir  des  exemples  précis,  auxquels  sa 
longue  pratique  et  sa  profonde  connaissance 
des  arbres  fruitiers  donnent  une  grande  valeur. 

i  Si  l'arbre  est  malade,  dit-il,  à  propos  du 
Bon  Chrétien  d'hiver,  il  fera  la  poire  sans  pé- 
pin, et  même  si  sur  cet  arbre  il  y  a  quelque 
branche  vigoureuse,  comme  il  arrive  assez 
souvent,   il  y   aura  du  pépin    dans  le  fruit  qui 


(1)  Une  semblable  injustice  n'a  rien  qui  doive 
étonner.  C'est  un  fait  trop  fréquent  dans  l'histoir 
des  sciences,  de  voir  attribuer  à  ceux  qui  occupent 
la  situation  la  plus  élevée  dans  leur  spécialité,  le 
mérite  de  ce  qu'ont  pu  faire  leurs  devanciers  ou 
leurs  contemporains. 

Il  s'en  faut  de  beaucoup  que,  comme  dans  la 
fable  de  La  Fontaine,  le  geai  paré  des  plumes  du 
paon   soit  toujours  démasqué. 

Ceux  qui  sont  ainsi  pillés  sont  donc:  soit  les 
vieux  auteurs,  soit  les  contemporains  qui  se  com- 
posent des  amateurs  ou  des  subalternes  du  corsaire 
scientifique. 

Les  morts  ne  se  plaignent  pas  et  pour  cause. 
Les  amateurs  dédaignent  trop  souvent  de  défendre 
leur  propre  bien,  laissant  à  la  postérité  le  soin  de 
rétablir  les  faits.  La  basse  question  d'intérêts,  la 
crainte  de  la  vengeance  du  puissant  du  jour,  font 
que  le  subalterne  volé,  désireux  de  parvenir  lui- 
même,  n'ose  se  plaindre  et  gravite  dans  l'orbite  du 
voleur. 

Celui-ci  peut  donc  le  plus  souvent  se  parer  sans 
crainte  du  travail  et  des  conceptions  des  autres. 
Non  seulement,  il  sera  comblé  d'honneurs  et  de 
dignités  pendant  sa  vie,  mais,  après  sa  mort,  la 
postérité  qui  ne  possède  que  des  documents  incom- 
plets ou  trompeurs,  acclame  le  grand  homme  dis- 
paru et  consacre  définitivement  l'injustice. 

Combien  de  réputations  surfaites  disparaîtraient 
ainsi  si  l'on  connaissait  les  basses  intrigues  et  les 
procédés  louches  qui  ont  servi  à  les  établir  ! 


7» 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


sera  venu  sur  ce  côté  vigoureux,  quoiqu'il  n'y 
en  ait  point  dans  les  poires  venues  des  branches 
infirmes.  De  même,  si  on  prend  une  branche 
infirme  et  qu'on  la  greffe  heureusement  sur 
un  pied  bien  sain,  il  en  viendra  un  arbre  vert 
et  gaillard,  à  poires  vertes,  garnies  de  pépins. 

«  Le  Bon  Chre'tien  doit  être  greffe  sur  coi- 
gnassier,  car  s'il  est  greffe'  sur  franc  il  donne 
un  fruit  tavelé,  petit,  raboteux,  etc. 

«  Les  poires  de  Beurre',  ont  comme  le  Bon 
Chrétien  d'hiver,des  différences  de  couleur  qui 
tiennent  à  l'arbre  sur  lequel  ils  sont  greffés  : 
coignassier  ou  franc  auquel  vient  s'ajouter  la 
nature  du  terrain. 

«  Il  en  est  de  même  pour  toutes  les  fines 
poires  d'automne  ou  d'hiver.   » 

Voilà  donc  fixée,  d'une  façon  définitive,  à 
l'aide  d'exemples  précis,  l'influence  directe  du 
sujet  sur  les  fruits  du  greffon,  que  beaucoup 
d'auteurs  avaient  indiquée  sans  donner  d'exem- 
ples certains. 

La  Quintinye,  donne  aussi  d'excellents  con- 
seils pratiques,  sur  la  manière  de  lever  l'écus- 
son,  sans  éborgner  l'œil.  Il  conseille  de  lever 
cet  écusson  avec  un  peu  de  bois,  si  l'on  est 
inexpérimenté,  car  alors  on  a  plus  de  chances 
de  ne  pas  vider  l'œil.  C'est  aussi  cette  méthode 
que  doivent  employer  ceux  qui  ont  beaucoup 
d'arbres  à  écussonner,  parce  qu'elle  est  plus 
expéditive. 

De  son  temps,  on  liait  l'écusson  avec  de  la 
filasse  en  terrant  bien  ferme  près  le  haut  de 
l'œil,  et  en  lui  laissant  fort  peu  de  jour.  Mais 
il  est  préférable,  de  se  servir  de  laine,  qui 
donne  un  passage  plus  libre  au  suc  nourricier. 

La  Quintinye  conseille  aussi  d'employer 
comme  luts,  soit  de  la  terre  glaise  mêlée  d'un 
peu  de  foin,  soit  d'un  mastic  composé  de  poix 
noire,  grasse,  fondue  dans  un  pot  de  fer  ou 
de  terre,  avec  un  peu  de  cire  jaune.  Il  faut  par 
le  moyen  d'un  réchaud  portatif,  tenir  chaude 
et  liquida  cette  gomme  pour  pouvoir  l'appli- 
quer ensuite  avec  une  spatule  de   i 

La  Quintinye,  praticien  émérite,  est  moins 
heureux  quand  il  aborde  la  théorie. 

Dans  ses  «  Réflexions  sur  l'a  re  »,  il 

essaye  d'expliquer  les  phénomènes  de  la  vie 
des  plantes  et  la  greffe. 

Il  combat  la  théorie  des  pores,  telle  que  la 
formulaient  les  auteurs  du  temps.  Ignorant 
par  quelle  voie  les  aliments  pénétraient  dans 
la  plante,  les  savants  d'alors  se  demandaient 
si  le  végétal  se  nourrissait  par  l'écorce,  par 
le  bois  ou  par  la  moelle. Quelques-uns  croyaient 
que  la  nutrition  s'effectuait  exclusivement  par 
le  corps  ligneux  (i),   et  basaient  leur  opinion 


(i)  Voir   Pahfnt,  Mémoires  de  l'Académie   des 
iris,  1 71 1 . 


sur  la  greffe,  qui  ne  pouvait  réussir  que  si  les 
bois  étaient  en  contact. 

La  Quintinye  sait  que  la  sève  monte  entre 
l'écorce  et  le  bois,  et  qu'elle  produit  la  sou- 
dure dans  la  greffe. 

Toutefois,  il  ne  veut  point  entendre  parler 
de  la  notion  de  sève  descendante  et  de  circu- 
lation qu'on  voulait  alors  introduire  dans  la 
science. 

«  La  preuve,  dit-il,  réside  dans  la  greffe  qui 
ne  peut,  sauf  celle  de  la  vigne,  reprendre  qu'à 
la  condition  de  faire  coïncider  les  sèves  des 
deux  plantes  !  » 

Après  avoir  rejeté  la  circulation  de  la  sève, 
il  répudie  aussi  une  autre  idée  nouvelle  :  l'ab- 
sorption par  le  végétal  d'un  principe  de  l'air, 
que  certains   auteurs  avaient    alors   observée. 

Il  en  reste  à  la  conception  de  l'âme  végéta- 
tive d'Aristote  : 

«  Dans  l'endroit  où  le  tronc  se  joint  à  la  racine. 
L'àme  fait  sa  demeure  et  prend  son  origine  (1).  » 

Pour  lui,  c'est  ce  principe  végétatif  qui  est 
la  cause  de  tout  ! 

La  Quintinye  parle  le  premier  de  la  prédo- 
minance absolue  du  greffon  sur  le  sujet,  érigée 
bien  à  tort  en  dogme  par  certains  auteurs  mo- 
dernes, et  il  le  fait  d'une  façon  assez  originale. 

«  Si  c'étaient  les  différences  de  figure  des 
pores  qui  sont  vraiment  les  causes  des  chan- 
gements produits  par  la  greffe,  il  arriverait 
que  vraisemblablement  le  petit  nombre  (ceux 
du  greffon),  devrait  céder  au  plus  grand  (ceux 
du  sujet). 

•  Cependant  voici  une  occasion  (la  greffe), 
où  le  grand  cède  presque  honteusement  et  le 
petit  à  tout  l'honneur  et  l'avantage  de  son 
côté... 

«  A  voir  de  quelle  manière  et  avec  quelle 
autorité  cette  petite  greffe  se  sert  avantageu- 
sement de  la  chose  même  qui  serait  capab 
de  la  néier  et  de  la  détruire,  ne  semble-t-il 
que  ce  soit  un  enfant  faible  et  étranger  que 
l'on  vient  de  mettre  à  la  leste  d'une  armée  qui 
combat  et  dans  le  temps  même  qu'elle  combat  ?. 
Cette  armée  toute  nombreuse,  toute  vigou- 
reuse et  toute  agissante  qu'elle  était  pour  un 
autre  ouvrage,  suit  aveuglément  et  sans  aucune 
répugnance  tout  ce  que  cet  enfant  veut  bien 
lui  ordonner.  Mais  ce  n'est  peut-être  pas  pour 
longtemps  qu'elle  lui  obéit  :  il  pourra  bien 
venir  quelque  nouveau  commandant  (la  sur- 
greffe),  qui  aura  le  même  avantage  sur  le  der- 
nier que  celui-ci  s'est  trouvé  avoir  dans  la 
conjecture  que  nous  venons  d'expliquer  ;  et 
ainsi  cette  sève,  après   avoir  passé  par  les  or- 


(1)  Perrault,  de  l'Académie  française,  Idylle  à 
M.  de  la  Quintinye. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


79 


dres  de  celuy-ci,  deviendra  elle-même  avec 
toute  sa  nouvelle  livre'e  l'instrument  d'obe'is- 
sance  et  d'exécution  d'un  autre.  » 

Si  au  point  de  vue  scientifique,  les  idées  de 
La  Quintinye  ont  peu  de  valeur,  il  faut  lui 
savoir  gré  d'avoir  fait  une  critique  très  sensée 
de  l'influence  «  des  Décours  et  des  Pleines 
Lunes,  dont  nos  pauvres  jardiniers  paraissent 
si  persuadez  »,  suivant  lé  proverbe  de  l'épo- 
que : 

«  Dans  la  Nouvelle  Lune,  il  faut  planter  des  fleurs 
Les  semer  en  Décours,  et  par    cette   observance, 

On  leur  procure  l'excellence 
Et  la  vivacité  des  brillantes  couleurs.  » 

«  Greffez,  dit  La  Quintinye,  en  quelque 
temps  de  lune  que  ce  soit,  pourvu  que  vous  le 
fassiez  adroitement  et  dans  les  saisons  pro- 
pres pour  chaque  greffe,  et  sur  des  sujets  con- 
venables à  chaque  sorte  de  fruit,  et  qu'enfin  le 
pied  soit  bon  et  bien  disposé,  en  sorte  qu'il 
n'y  ait  ni  trop  de  sève,  ni  trop  peu,  et  qu'il  ne 
soit  ni  trop  fort  ni  trop  faible,  vous  réussirez 
certainement,  tout  au  moins  pour  la  grande 
partie,  sans  que  vous  puissiez  rien  imputer  à 
vous-même,  au  cas  que  les  greffes  aient  péri.» 

Il  faut  encore  signaler  dans  l'ouvrage  de  La 
Quintinye,  la  figure  d'un  outil  destiné  à  la 
grelfe  en  fente,    (fig.  i5),  que  nous  avons  vu 


récemment  employé  par  quelques  cultivateurs 
de  l'ouest,  pour  la  greffe  du  pommier,  et  les 
dessins  des  greffoirs,  dont  on  se  servait  de  son 
temps. 

Ces  greffoirs  sont  assez  voisins  des  greffoirs 
actuels.  La  spatule  fait  partie  du  manche  d'i- 
voire et  non  de  la  lame  comme  dans  ceux 
qu'avait  figurés  Ferrari. 

Pendant  que  Le  Gendre  et  la  Quintinye 
contribuaient  ainsi  au  perfectionnement  de 
l'horticulture,  soit  par  leurs  écrits,  soit  par 
leurs  exemples,  l'art  de  la  greffe  était  en  faveur, 
non  dans  une  cour  frivole,  mais  dans  les  clas- 
ses moyennes  de  la  Société. 

La  preuve  nous  en  est  fournie  par  La   Fon- 


taine (i),  qui,  dans  la  fable  du  Vieillard  et  des 
trois  jeunes  gens,  nous  montre  que  l'amateur 
ne  s'en  rapportait  pas  toujours  aux  hommes 
de  l'art,  mais  se  plaisait  à  exécuter  lui-même 
ses  greffes  : 

«  Le  troisième  tomba  d'un  arbre 
Que  lui-même  voulut  enter  (2)  ». 

Boileau,  d'après  Brossette,  soignait  lui-mê- 
me ses  pêchers,  et  répétait  à  son  jardinier  les 
préceptes  de  la  greffe  qu'il  tenait  du  célèbre 
La  Quintinye. 

Mais,  en  France,  on  ne  retrouve  point,  au 
siècle  de  Louis  XIV,  ce  zèle  pour  la  culture 
et  les  travaux  champêtres,  qui  illustra  le  siècle 
d'Auguste. 

Avec  Le  Nôtre,  dont  les  parcs  merveilleux 
firent  l'admiration  de  toute  l'Europe,  l'utile 
céda  le  pas  à  l'agréable,  à  la  cour,  comme  dans 
les  châteaux.  Les  guerres  nombreuses  de  l'é- 
poque ne  permirent  pas  à  l'agriculture  et  à 
l'horticulture  de  prendre  un  grand  développe- 
ment dans  les  campagnes. 

(A  suivre)  L.  Daniel. 


ESSAI 


sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales  les  plus  vulgaires 


Marius  CAPODURO 

Membre  de  l'Académie  Internationale  de  Ge'ographie 

Botanique  et  de  l'Association 

pour    la    protection    des    Plantes 


1.  — Abelho,    Abilho,    Aragno. 

Ophrys  abeille,  Ophrys  araignée. 
(Ophrys  apifera  Huds.  O.  aranifera  Huds.) 
On  donne   généralement  ces  noms-là,   dans 
le  midi  à  deux  espèces  assez  communes   d'o- 
phrys    que   l'on  trouve   dans    les  bois   et  les 
clairières  :  Ophrys  apifera  Huds  et  O.  arani- 
fera Huds,  en  raison  de  la  ressemblance  de 
leurs  fleurs  avec  l'abeille  (en  provençalabelho) 
ou  avec  l'araignée  (aragno). 
2.  —  Aguyoun. 
Aiguille  de  berger,   aiguillette. 
(Scandix  peelen  veneris  L.) 
Plante  très  commune  dans  les  champs  de 
blé  de  février  à  mai. 

(1)  La  Fontaine,  Fables,  Livre  XI,  VIII. 

(2)  La  Fontaine  se  sert  ici  du  terme  enter,  qui 
n'était  plus  alors  employé  que  dans  certaines  pro- 
vinces. Le  terme  greffer  prédominait  à  Paris,  et 
aux  environs  (La  Quintinye,  Instructions,  tome  I, 
p.   :32). 


8o 


LE       MONllK       DES       PLANTES 


On  a  voulu  voir  dans  le  fruit  prolongé  en 
bec  de  cette  petite  ombellifère,  la  forme  d'une 
aiguille,  d'où  la  dénomination  populaire  d'à" 
guyoun  qui  est  donnée  à  cette  espèce.  11  n'y 
ins  doute  aucune  exagération  dans  une  in- 
terprétation de  ce  genre:  mais  il  eût  été  pré- 
férable peut-être  d'appeler  tout  simplement 
pigno  (peigne  le  Scandix.  Aussi  préférons- 
nous  le  nom  spécifique  savant  de  Pccten-ve- 
neris  qui  signilîe  littéralement  peigne  de  Vénus: 
car  les  bées  des  fruits  assez  rapprochés  l'un  de 
l'autre  semblent  figurer  plus  exactement  les 
dents  d'un  peigne  qu'une  aiguille  véritable. 
3.  —  Amourier. 
Mûrier  blanc,  Mûrier  noir. 
(Monts  alba  L.,  M.  nigra,  L.) 
On  cultive  ces  arbres  dans  le  midi  et  la 
vallée  du  Rhône  presque  exclusivement  pour 
leurs  feuilles  qui  servent  de  nourriture  aux 
vers  à  soie.  Le  mûrier  blanc,  dans  ce  cas,  est 
préféré  au  mûrier  noir.  Quant  au  fruit,  il  est 
d'une  saveur  sucrée  et  agréable  ;  il  forme  la 
base  d'un  sirop  employé  contre  les  angines  ; 
il  est  également  comestible  mais  il  ne  jouit 
peut-être  pas  des  propriétés  si  souveraines 
que  M.  Bartolin,  médecin  danois  lui  attri- 
bue dans  son  ouvrage  intitulé  Dd  medecina 
Danorum  dômes tica. 

Il   aflîirme  que  la  Norvège  produit  des  mû- 
res qui  guérissent  radicalement  le  scorbut   et 
autres    maladies.    «    On   ne   se  donne    pas    la 
peine,    ajoute-t-il,   de  donner  ces  mûres  aux 
malades.  On  envoie    les   malades   eux-mêmes 
dans  les  bois  où  elles  poussent,  afin  qu'ils  en 
mangent  tout  leur  saoul   et   on  les   y   laisse 
jusqu'à  ce  qu'ils  soient  guéris.  »   S'il  y  a  là 
quelque    exagération,  il  n'est  pas    moins   vrai 
que  dans  les  campagnes  on  emploie  assez  fré- 
quemment et  presque  toujours  avec  succè     le 
sirop  de  mûres  contre  les  affections  bénignes 
de  la  gorge.   De  là    le  nom  provençal  si  pitto- 
resque d'amouro  dé  malaou  mûre  à  l'u 
des    malades)    donné  au  fruit  du  mûrier 
le  distinguer  de  l'amouro  dé  roumias  ou  dé 
tirasso  (mûre  de  la  ronce,  Rubus  discolor). 

D'après    M     Blanc,  le   mûrier  serait 
naire  de  Chine.  Plus  tard,   introduit  à  C 
tantinople,  la  culture  se  répandit  dans  tout   le 
Pi  loponèse, aujourd'hui  Morée.  Il  aurait  donc 
reçu  son  nom   de  ce  qu'il   était  très  abondant 
dans   cette  partie    de   la    Grèce.  Enfin  il  aurait 

été  importé  en  France  et  en  Provence  \ 
XIII 

que  le  nom  de   morus   vient 

plutôt  du   radical  celtique   mor,   noir,  ou   du 

c  [xavpoa,  dont  la  signification  est  la  même 

tout    simplement    parce    que    les   fruits     du 

mûrier  ordinaire  sont  i 


4.  —  Aoureilho  d'aï  ou  d'ase.  Aoureilho 
de  lébré.  aoureilho  d'homé. 

Noms  donnés  à  différentes  plantes  énutné- 
rées  ci-dessous. 

Un  certain  nombre  de  plantes  portent  ces 
différents  noms. 

f'ans  les  Bouches-du-Rhône,  c'est  l'Arum 
maculatum  que  l'on  trouve  dans  les  lieux 
trais  et  humides  qui  est  appelé  aoureilho 
d'aï  ou  aoureilho  d'ase,  en  raison  de  la 
spathe  florale,  assez  semblable,  abstraction 
faite  de  la  couleur,  à  une  oreille  d'âne. 

Dans  quelques  localités  des  Basses-Alpes, 
pour  des  raisons  bien  moins  plausibles,  le 
même  nom  est  donné  à  d'autres  plantes.  A 
Valensoles,  il  n'est  peut-être  personne  qui 
connaisse  la  centaurée  noire  {Centaurea  nigra) 
sous  un  autre  nom  que  celui  d'aoureilho 
d'aï.  A  Manosque,  c'est  à  la  Centaurea  >y.î- 
biosj  que  ce  nom  s'applique  ;  à  Digne,  au  Léon- 
todon  autumnalis. 

On  sera  sans  doute  quelque  peu  étonné 
d'apprendre  que  la  dénomination  d'aoureilho 
dé  lébré  est  donnée  dans  le  midi,  principale- 
ment par  les  populations  voisines  du  littoral, 
à  plusieurs  espèces  du  genre  Statice.  Long- 
temps nous  n'avons  vu  nous-même  aucun 
rapport  entre  cette  qualification  provençale  et 
n'importe  quel  organe  de  ces  plantes.  Nous 
inclinons  à  croire  maintenant  qu'il  est  peut- 
être  fait  allusion  aux  trois  bractées  qui  en- 
tourent la  lleur  et  dont  l'externe  et  l'interne 
sont  superposées,  tandis  que  l'intermédiaire 
est  oblique  aux  deux  autres  :  l'ensemble  simu- 
ler, ut  [lus  ou  moins  exactemement,  —  fort 
réduites,  il  est  vrai,  —  les  oreilles  d'un  lièvre 
(lébré). 

I  nfin,  une  petite  aroïdée  qui  croît  dans  nos 
régions, de  novembre  à  février, l'Arisarum  vul- 
gare  Rchb.,  vulgairement  capuchon,  est  appe- 
lle assez  improprement  en  patois  provençal 
aoureilho  d'homé  :  caria  spathe  cylindrique 
et  tubuleuse  dans  sa  moitié  inférieure  et  en 
forme  de  capuchon  au  sommet  n'a  aucune 
ressemblance,  même  lointaine,  avec  une 
oreille  d'homme. 

5.  —  Arrapo  man. 
Gratteron    ri. 
[Galium  aparim  L.) 

Le  Galiunt  aparine,  commun  dans  les  prés 
et  les  tei  .       :    ainsi    désigné    en 

■  is  parce  que  les  aiguillons  crochus  de  la 
tige  s'accrochent  très  facilement  à  la  main 
[man]  lorsqu'on  essaye  de  se  débarrasser  de 
cette   mauvaise   herbe. 

Ltymologiquement,    le    ternie    de    arrapo 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


8l 


iiun  vient  du  verbe  provençal  arrapar   qui 
veut  dire  accrocher. 

Arraparelo . 

Garance    voyageuse. 

{Rubia  paregrina  L.) 
C'est  le  nom  donné  à  cette  espèce  de 
garance  sauvage  qui  pousse  abondamment 
dans  les  lieux  broussailleux  du  midi.  Comme 
le  Galium  aparine,  elle  est  munie  d'aiguillons 
crochus;  mais  ses  tiges  sont  plus  raides,  ses 
feuilles  plus  coriaces  et  elle  s'accrocherait 
moins  facilement  aux  mains  :  peut-être  est-ce 
à  cause  de  cela  qu'elle  a  reçu  le  nom  d'Arra- 
parelo  qui  n'est  rien  moins,  selon  nous,  qu'un 
diminutif  d'arrapo  man. 

7.  —  Aspergeo  îero. 

Les  orobanches. 

Les  paysans  du  midi  se  servent  de  cette 
expression  pour  désigner  en  général  les  oro- 
banches, mais  plus  particulièrement  l'Oro- 
banche  speciosa,  parasite  des  légumineuses  cul- 
tivées :  fèves,  pois,  gesces,  vesces,  lentilles, 
etc,  sur  lesquelles  elle  se  développe  à  mer- 
veille. Il  est  presque  impossible  d'en  débarras- 
ser totalement  les  champs  qui  en  sont  infestés. 

Le  nom  d'aspergeo  fero.  (il,  littéralement 
asperge  sauvage  ou  fausse  asperge,  qui  peut 
paraître,  au  premier  abord,  assez  impropre, 
n'est  pas  absolument  inexact,  si  l'on  essaye  de 
se  représenter  la  ressemblance  qui  existe  entre 
une  orobanche  dont  les  boutons  floraux  ne 
sont  point  encore  épanouis  et  une  jeune  pousse 
d'asperge. 

(A  suivre.)  Marius    Capoduro. 


Cas  de  floraison  précoce 

Il  n'est  passans  Intérêt  de  signaler  les  avances  ou 
les  retards  dans  les  dates  de  floraison  des  plantes 
vernales  et  leurs  rapports  avec  la     température. 

(1)  Les  particules  provençales  fero,  fer,  ou  encore 
fes  se  rencontrent  assez  souvent  dans  les  termes 
patois  de  plantes.  Elles  signifient  littéralement 
sauvage,  aussi  bien  en  parlant  des  plantes  que  des 
animaux.  Mais  la  plupart  des  dictionnaires  pro- 
vençaux que  nous  avons  pu  consulter  ajoutent  cette 
autre  acception  que  nous  croyons  erronée  «  Plan- 
tes non  cultivées  et  de  la  même  espèce  que 
celles  qui  le  sont.  »  Car,  si  l'on  veut  bien  admettre 
quelques  rares  exceptions,  dans  la  presque  totalité 
des  cas,  la  particule  fer  s'applique  à  des  noms  de 
plantes  qui  n'ont  aucun  rapport  entre  elles.  Ainsi 
on  désigne  l'Osyris  alba,  brus  fer,  ce  qui  veut  dire 
bruyère  sauvage.  L'osyris  est  une  santalacée,  c'est- 
à-dire  une  corolli flore,  la  bruyère  une  éricacée, 
partant  une  caliciflore.  Il  en  estde  même  de  balicot 
fer,  bourragi  fer,  bachugo  fero,  etc.  Cette  seconde 
acception  donnée  au  mot  fer  ne  saurait  donc  être 
admise.  —  M    C. 


Des  observations  précises  ont  déjà  été  publiées  à 
cet  égard,  notamment  par  M.  E.  Roze  (Retard  de  la 
floraison  des  plantes  prinlannières  aux  environs  de 
Paris  en  ;<S'ij5,  in  Bull.  soc.  bot.  Fra-ice,  XLll 
(1893)  p.  33o),  F.  Gagnepain  (Dates  défloraison 
notées  en  iSg5  pour  le  département  de  la  Nièvre 
in  Bull.  soc.  hort.  nov.  d'Autun  IX  US96),  Pro- 
cès-verbaux des  se'ances  p .  46) .  L'hiver  de  1896- 
1897,  malgré  les  prévisions  pessimistes,  est 
humide  et  très  doux,  tout  au  moins  dans  sa  pre- 
mière partie.  AAutun,  qui  est  un  des  points  les 
plus  froids  de  la  région  centrale  de  la  France,  le 
mois  de  décembre  1806  a  été  brumeux  avec 
quelques  pluies  et  de  rares  gelées  blanches.  C'est 
à  peine  si  le  thermomètre  est  descendu  au  dessous 
de  zéro,  à  l'époque  de  Noël,  avec  une  légère 
couche  de  neige. 

Les  premiers  jours  de  janvier  1897  ont  été 
marqués  par  un  abaissement  brusque  de  la  tem- 
pérature tombée  à  —  5°  le  4  janvier,  mais  pour 
remonter  aussitôt,  si  bien  qu'aux  dates  des  8  au 
12  janvier  le  thermomètre,  après  des  nuits  sans 
gelées,  marquait  1 20  et  i3°  au  milieu  de  la 
journée. 

11  en  est  résulté  une  activité  malheureusement 
trop  précoce  dans  la  végétation,  ce  qui  fait  redouter 
les  eftets  désastreux  des  gelées  printannières.  Les 
bourgeons  sont  anormalements  gonflés,  et,  à  la 
date  du  S  janvier,  on  a  pu  cueillirsur  une  pelouse, 
à  Autun  même,  un  petit  bouquet  de  Viola  odorata 
L.  et  de  Primula  officinalis  L.  (deux  hampes  fleuries) 
sans  compter  le Bellis  perennis  L.  fleuri  depuis  le 
mois  de  décembre.  Au  12  janvier,  le  noisettier, 
Corylus  avellana  L.,  en  pleine  floraison  dans  nos 
jardins,  répand  son  pollen  sur  des  stigmates 
femelles  vraisemblablement  appelés  à  geler  après 
leur  fécondation  au  détriment  de  la  récolte  future, 
et  le  Bois-gentil,  Daplinc  meçereum  L.  commence 
à  ouvrir  ses  corolles  et  à  pousser  ses  premières 
feuilles  (1). 

D' F.  X.  Gillot. 


Notes  sur  la  Flore  bryologique  du  Bois 
de  Boulogne 

Parle  R.  P.  G.  ETOC,  C.  S.   C. 

Professeur    à    N.  -  D.   de   Sainte-Croix, 

Neuilly-sur-Seine 

En  publiant  ces  quelques  notes,  je  n'ai  pas  la 
prétention  d'offrir  aux  lecteurs  du  Monde  des 
plantes  le  catalogue  complet  des  Muscinées  du 
Bois  de  Boulogne  ;  je  présente  donc  seulement  la 
liste  de  mes  récoltes  cryptogamiques,  quitte  à 
fournir  plus  tard  un  supplément,  si  besoin  en  est, 
pour  faire  connaître  certaines  espèces  que  je  n'ai 
pas  eu  la  bonne  fortune   de   rencontrer   jusqu'ici. 

Cette  liste  n'a  qu'un  intérêt  purement  local  ;  je 
n'attribue  donc  pas  à  mes  récoltes  une  impor- 
tance qu'elles  n'ont  pas  en  réalité. 


(1)  Nous  avons  trouvé  cette  année  plus  de  20  espèces 
ayant  Ileuri  prématurément, tels  que  CalendulaarvensisL. 
Hieracium  tridentatttm,  etc.  (H.  L.) 


82 


I.E      MONDE       DES       PLANTES 


Puissent  elles  être  utiles  un  jour  à  celui  qui  se 
chargera  de  dresser  la  flore  bryologique  des  envi- 
rons de  Paris.  C'est  là  mon  seul  désir,  c'est  aussi 
le  seul  motif  qui  m'a  fait  entreprendre  mes  her- 
borisations à  travers  le  Bois  de  Boulogne. 

G.  Etoc. 

Weisia  viridula  (Brid.).  —  Sur  la  terre  et  les 
murs  du  Bois.  Assez  commun  . 

Dicranum  heteromallum  (Hedw.). — Dansles 
environs  du  Pré  Catelan. 

Dicranum  scoparium  (Hedw.).  —  Commun 
sur  la  terre  et  au  pied  des  arbres. 

Leucobryum  Glaucum  ;Hampe).— Une  form 
rabougrie.  Croît  sur  les  bords  du  réservoir  de  la 
Cascade  ;  je  ne  l'ai  rencontré  qu'à  l'état  stérile. 

Fissidens  bryoides  (Hedw.).  —  Sur  les  pierres 
près  de  la  Muette  et  au  dessous  de  la  Cascade. 
Bien  fructifiée. 

Phascumcuspidatum  (Hedw).—  Bords  du  lac 
St-James. 

Pottia  truncata  (B.  E.)  —  Commun  dans  le 
Bois  aux  endroits  frais. 

Ceratodcn  purpureus  (Brid.).  —  Dans  les 
taillis  à  droite  de  l'allée  des  Acacias.  Semble  rare. 

Pleuridium  subulatum  (B.  E.)  Dans  une 
petite  ile  près  du  chalet  du  lac  et  probablement 
ailleurs. 

Barbula  aloides,  (B.  E)  Sur  les  murs  du 
bois  derrière  le  Jardin  d'Acclimatation. 

Barbula  unguiculata  (Hedw).  Dans  les 
fossés,  sur  la  terre. 

Barbula  revoluta  (Schw.).  —  Dans  les  fossés 
des  fortifications,  près  de  Passy. 

Barbula  muralis  (Hedw.).  —  Ça  et  là  sur  les 
murs  et  les  rochers. 

Barbula  subulata  (Hedw.).  —  A  la  base  des 
rochers,  à  gauche  de  la  Grande  Cascade. 

Barbula  papillosa  (Wills.).  —  Sur  les  arbres 
des  avenues.  Toujours  stérile. 

Barbula  lsevipila  (Brid.).  —  Sur  quelques 
arbres  non  loin  du  Champ  de  courses. 

Barbularuralis(Hedw.;.  —  Bien  fructifié  sur  la 
terre,  aux  alentours  de  la  Cascade. 

Barbula  ruraliformis  (Besch.).  —  En  allant 
vers  Longchamp.  Stérile. 

Grimmia  apocarpa  (Hedw. ).  — Sur  qi-elquc;, 
rochers  le  long  des  ruisseaux.  Semble  rare. 

Grimmia  orbicularis  B.  1  —  Récolté  par 
le  Fr.  Marie-Gabriel.  Abondant  ci  bien  fructifié 
sur  les  rochers  de  la  Grande  Cascade. 

Grimmia  pulvinata  (Hir.).  -Répandu  dans 
tout  le  bois,  sur  les  murs  et  les  rochers. 

Orthotrichumcrispum  (Hedw.).  —  Sur  quel- 
ques arbres  des  taillis  près  du  l.ac  Supérieur 
Parait  peu  abondant. 

Orthotrichum  leiocarpum  B.  E.).  —  Sur 
les  arbres  autour  de  la  Muette. 

Orthotrichum  affine  ^chr.).  —  Plus  com- 
mune que  le  précédent.  Se  rencontre  çà  et  là  sur 
les  arbres. 

Orthotrichum  diaphanum  (Schr.).  Bien 
fructifié  au  pied  des  arbres  derrière  le  Jardin  d'Ac- 
climatation et  vers  la  Grande  Cascade. 

Orthotrichum  anomalum     Hedw.).  —Assez 


commun  et  {bien  fructifié  sur  les  murs,  et  sur 
quelques  rochers. 

Physcomitrium  piriforme  (Brid,).  —  Je  1  ai 
rencontré  en  mauvais  état,  près  du  Grand  Lac  en 
mars  04. 

Funaria  hygrometrica  1  Hedw.). —  Bien  fruc- 
tifié sur  les  bords  du  lac  St-James  et  dans  l'inté- 
rieur du  Bois. 

Bryumnutans  (Schr.).  —  Bien  fructifié  sur  les 
rochers  de  la  Grande  Cascade. 

Bryum  argenteum  (L). —  Très  commun  par- 
tout ;  fructifié  entre  les  pavés  de  l'entrée  du  Jar- 
din d'Acclimatation  et  dans  le    jardin  lui-même. 

Bryum  cœspititium  (L.).  —  Assez  abondant 
dans  tous  les  coins  du  Bois.   Bien  Iructitié. 

Bryum  capillarei  L .).  —  Sur  les  murs  près  vie  la 
porte  de  Madrid.  Fossés  des  fortifications. 

Mniumundulatum  (Hedw.).—  Très  bien  fruc- 
tifié le  long  des  ruisseaux  ;  particulièrement  abon- 
dant près  du  pré  Catelan. 

Mnium  affine  Schw  .  —  Commun  dans  tout  le 
Bois  ;  je  n'ai  pu  les  rencontrer  fructifié. 

Mnium  hornum.(L.).  —Dans  les  endroits  frais, 
au  pied  des  arbres. 

Atrichum  undulatum  (P.  B.).  —  Dans  tout  le 
Bois,  sur  la  terre  et  au  pied  des  arbres.  Très  bien 
fructifié. 

Polytrichum  formosum  Hedw.).— Le  long 
de  l'allée  des  Cavaliers,  à  gauche  de  l'avenue  des 
Acacias. 

Fontinalis  antipyretica(L  ).—  Dans  les  ruis- 
seaux. Peu  abondant  en  raison  du  courant  très 
faible. 

Neckera  complanata  (B.  E.)  —  Sur  quelques 
arbres.  Stérile  et  peu  abondant. 

Leucodon  sciuroides (Schw.).— Sur  les  troncs 
d'arbres.  Toujours  stérile. 

Leskea  subtilis  (Hedw.).  —  Sur  plusieurs  ar- 
bres auprès  du  Lac  St-James.  Très  bien  fructifié. 
Espèce  rare  pour  la  France. 

Leskea  sericea  (Hedw).  —  Très  commun  et 
bien  Iructitié. 

Anomodon  viticulosus  (11.  et  T.).— Sur  les 
arbres,  au   pied  des  murs. 

Isothecium  myurum  (Brid.).  —  Commun  et 
bien  fructifié  au  pied  des  arbres. 

Hypnum  rutabulum  (L).  —  Répandu  dans 
tous  le  Bois. 

Hypnum  tamariscinum  Hedw).  —  Une  belle 
'orme  croit  dans  les  endroits  liais,  près  des  ruis- 
eaux  et  sur  les  rochers  près  du  Grand  Lai  . 

Hypnum  velutinum  (L.).  —  Commun  sur  les 
racines  des   arbres. 

Hypnum  illecebrum  (Schw.).  — Sur  les  pier- 
res au  bord  d'un  ruisseau,  à  côté  du  réservoir  de 
la  Cascade.  Parait  peu  abondant. 

Hypnum  myosuroides  (L.).  —  Sur  les  raci- 
nes d'arbres,  a  côté  du  tir  aux  pigeons  ci  dans 
plusieurs  autres  endroits. 

Hypnum  striatum  (Schreb.).  Commun  etbien 
fructifié  dans  tous  les  endroits  frais. 

Hypnum  piliferum  (Schr.).  —  Sur  les  gazons 
des  pelouses.  Je  ne  l'ai  pas  rencontré  muni  de 
capsules. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


83 


Hypnum  prœlongum  (L.).  —Sur  la  terreau 
milieu  de  l'herbe  presque  partout  dans  le  Bois  ; 
je  ne  l'ai  pas  trouvé  non  plus  fructifié. 

Hypnum  confertum  (Dictr.).  —  Sur  les  ro- 
chers des  petits  ponts  autour  du  Pavillon  chinois 

Hypnum  murale  (Hedw.).  —  Au  pied  des 
murs,  près  de  la  porte  de  Madrid  et  dans  l'inté- 
rieur du  Jardin  d'acclimatation. 

Hypnum  rusciforme  (Weis.).— Bien  fructifié 
et  répandu  sous  des  formes  différentes  dans  toutes 
les  parties  du  Bois,  à  la  Grande  Cascade  et  aux 
chutes  d'eau  des  petits  ruisseaux. 

Hypnum  denticulatum  (L.)  —  .Sur  un  tronc 
d'arbre  au  bout  de  l'avenue  des  Acacias. 

Hypnum  silvaticum  (L.)  Mélangé  avec  le 
précédent  au  même  endroit. 

Hypnum  serpens  (L.).  Abondant  dans  toutes 
les  parties  du  Bois  ;  particulièrement  dans  les 
petits  bosquets  avoisinant  le  Jardin  d'Acclima- 
tation. 

Hypnum  cupressiforme  (L.).  —  Abondant 
avec  toutes  ses  variétés  au  pied  des  arbres  et  des 
murs. 

Hypnum  Schreberi  (Wild.).  —  Sur  la  terre. 
Peu  abondant  et  stérile. 

Hypnum  purum  (L.l.  —  Commun  partout. 

Hypnum  squarrosum  (L.).  —  Commun  dans 
les  fossés  tout  autour  du  Bois. 


Sur  l'auteur  de  la  découverte  du  "  Peltaria 

alliacea  L"  au  Mans 

Une  lettre  de  l'abbé  Lefrou 

Le  Peltaria  alliacea  espèce  des  montagnes  de  la 
Savoie  et  du  Dauphiné,  introduite  et  naturalisée  au 
Mans  sur  de  vieilles  murailles  s'y  est  maintenue 
pendant  plus  d'un  siècle.  M.  Gentil,  le  savant 
auteur  de  l'Inventaire  des  plantes  de  la  Sarthe,  l'y 
récoltait  encore  en  1887. 

On  attribue  généralement  à  Mme  Cauvin  l'hon- 
neur d'avoir  la  première  reconnu  l'existence  de 
cette  espèce.  Or,  en  parcourant  ces  jours  derniers, 
en  vue  d'une  notice  biographique,  des  lettres  de 
mon  compatriote  l'abbé  Letrou  (i°),  bien  connu 
par  ses  recherches  et  ses  publications  sur  la  flore 
du  département  de  Loir-et-Cher,  j'ai  remarqué 
quelques  passages  qui  doivent  modifier  l'opinion 
des  naturalistes  sarthois.  Le  1 3  janvier  1804,  Lefrou 
écrivait  à  son  ami  et  collaborateur  Blanchet,  méde- 
cin à  Ménars  (L.  et  Ch.)  :  «  Mme  Cauvin  ignore- 
«  rait  peut-être  encore  que  le  Peltaria  alliacea 
«  vient  au  Mans,  si  je  ne  le  lui  avais  appris  le  22  de 
«  juin  i83i.Séglain  m'ayant  assuré  que  cette  plante 
«  se  trouvait  en  abondance  au  Mans,  je  revins  en 
«  grande  partie  d'Angers  par  le  Mans,  pour  m'en 
«  procurer  la  certitude.  Mme  Cauvin  n'en  savait 
«  rien  alors.  »  De  son  côté  Pelvet  de  Vire,  écrivait 
«  au  Dr  Blanchet  :  «  J'ai  fait  part  à  M.  Lenormand 


(1)    Il   était    originaire    du   Cercueil,    prés     Carrouge 

(Orne). 


«  de  l'histoire  du  Peltaria  alliacea.  Il  n'ignorait  pas 
a  que  c'était  à  M.  Lefrou  qu'en  était  due  la  décou- 
«  verte.  Il  m'a  montré  des  échantillons  qu  il  tenait 
de  lui.  » 

Le  Bulletin  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de 
Loir-et-Cher (n°  4,  1887)  a  déjà  publié  ces  docu- 
ments, mais  comme  ils  intéressent  l'histoire  de 
la  botanique  dans  la  Sarthe,  j'ai  cru  utile  de  les 
reproduredans  un  recueil  qui  se  publie   au  Mans. 

A.  L.  Letacq. 


Encore  le  Gui  du  Chêne 

Je  viens  de  lire  aujourd'hui  seulement,  8  dé- 
cembre, le  numéro  du  Monde  des  Plantes  du  1" 
octobre  i8g6. 

J'y  trouve  une  note  de  M.  Ed.  Spalikowski  sur 
le  gui  du  chêne,  Viscum  album  (Linné).  L'au- 
teur de  cette  note  fait  remarquer  avec  raison 
combien  cette  plante,  commune  sur  le  pommier 
et  le  peuplier,  est  rare  sur  le  chêne. 

Il  est  évident  que  du  temps  des  Gaulois  on  l'y 
trouvait  beaucoup  plus  fréquemment,  de  nom- 
breuses forêts  couvrant  alors  le  sol  de  notre  pays  ; 
et,  plus  nous  irons,  plus  il  sera  difficile  de  le  ren- 
contrer, surtout  maintenant  que,  dans  un  grand 
nombre  de  départements,  des  mesures  adminis- 
tratives ordonnent  la  destruction  de  cette  plante 
parasite. 

Je  l'ai  cependant  rencontré  il  y  a  quelques  an- 
nées sur  le  Quercus  pedunculata  (Ehrart),  non 
dans  une  forêt,  mais  dans  une  petite  futaie  de 
huit  ou  neuf  chênes,  au  village  du  Rocher,  dans 
la  commune  de  Pezé-le-Robert  (Sarthe). 

Autant  que  mes  souvenirs  me  permettent  de 
préciser,  il  y  en  avait  plusieurs  touffes  sur  la 
même  branche. 

Ayant  quitté  cette  localité  il  y  a  un  certain  temps, 
je  ne  sais  s'il  y  existe  encore.  Je  suis  porté  à  en 
douter  et  voici  pourquoi  : 

Un  ancien  hongreur  du  pays  qui  s'occupait  de 
soigner  non  seulement  les  bêtes  mais  aussi  les 
gens,  allait,  malgré  la  hauteur  de  la  branche  en 
cueillir  de  temps  en  temps,  sans  se  servir  de  fau- 
cille d'or,  croyez-le  bien. 

J'ai  eu  occasion  un  jour  de  le  rencontrer  reve- 
nant de  sa  cueillette  avec  une  bonne  provision. 
Il  m'expliqua  qu'il  s'en  servait  pour  guérir  l'épi- 
lepsie,  après  l'avoir  réduit  en  poudre.  Réussissait- 
il  .'  il  le  prétendait,  mais  je  n'ai  pas  une  grande 
confiance  dans  son  affirmation. 

Selon  lui,  le  gui  du  pommier  ne  possède  pas 
la  même  vertu. 

Je  donne  cette  note  pour  ce  qu'elle  vaut,  comme 
suite  à  celle  de  M.  Ed.  Spalikowski,  pensant 
qu'elle  intéressera  peut-être  quelques  lecteurs  du 
Monde  des  Plantes. 

Quoique  moins  rare  que  sur  le  chêne,  le  gui  ne 
se  rencontre  cependant  pas  bien  fréquemment  sur 
l'Aubépine.  J'ai  eu  occasion  de  l'y  trouver  plu- 
sieurs fois  :  à  la  Chapelle-aux-Choux  sur  la  route 
de  St  Germain  d'Arcé,  à  Foulletourte,  dans  un  pe- 
tit chemin  auprès  de  la  gendarmerie,  etc.. 

L'abbé  Lemée. 


84 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


Les  Onothéracées  Françaises 

GENRE  EPILOBIUM 
iteet  un) 

Diagnose  (  i).  —  Souche    émettant  des  stolons 
charnus,  blanchâtres,  munis  d'écaillés  oppi 
suborbiculaires  et  termines  par    un  bourgeon 
bulbiforme  ou  produisant  de  nombreux  stolons 
feuilles;    tige  plus  ou    moins    élevée  souvent 
naine  et  grêle,  simple  ou  à  rameaux   naissant 
ordinairement  dès  la  base  ou  de  la  partie  radi- 
cante    de    la    base,   dressée    ou    de'combante 
ascendante,    (souvent     tiges     nombreuses   et 
gazonnantes)  penchée  au  sommet  au   moment 
de  la   lleuraison,    munie    de    lignes  de   poils, 
glabre  par  ailleurs,  souvent  rougeâtre  ;  feuilles 
détaille  variable,  souvent  très  petites,  (/labres, 
Us  florales  parfois  pubescentes  sur  les  bords. 
asse$  souvent  d'apparence  huileuse  et  translu- 
cides, ordinairement  opposées  jusqu'à    l'inflo- 
rescence, les    supérieures  par/ois    alternes  ;  à 
nervures  secondaires  souvent  peu  apparentes, 
très  entières,  denticulées,  ou  à  dents    petites, 
écartées  et  irrégulières,  obtuses,  les  moyennes 
souvent  acuminées,  en  coin  à  la    base  et    con- 
tractées comme  en  pétiole,  ou  toutes  plus  ou 
moins  pétiole'es,   les    inférieures    arrondies  à 
la  buse  et  brusquemeut  contractées  en   pétiole, 
les  florales   souvent  aiguës  ;  fleurs  peu    nom- 
breuses, parfois  solitaires,  petites  ou  médiocres, 
d'abord  blanches  et  penchées,   puis   roses  ou 
d'un  lilas  violacé '•,  pétales  émarginés,  un  tiers 
environ    plus  longs  que  le    calice;    stigmate 
étroitement  claviforme,  par/ois  émarginé  au 
sommet  ;    capsules     pubescentes     dans    leur 
jeunesse,  puis    glabrescentes,    devenant    lui- 
santes  et   souvent   rougeâtres  ;    graines  fusi- 
formes  d'un  roux  pâle  ou  cendré,  longuement 
atténuées  et  souvent  acuminées  à  la  base,  briè- 
vement atténuées    au   sommet   en   une    sorte 
d'appendice  pellucide  plus  ou  moins  alloi 

iraent  glabre  dépourvu  de  papilles  ou  trè 
rarement    chargé    de     papilles    peu     visil 
nutans).  —  Juin-septembre. 
Nous  avons  à  dessein   souligné  dans  la  dia- 
gnose   les    caractères    du   type  pour  éviter  de 
les  répéter  plus  loin. 

Station  du  type.  —  Montagnes  ;   plus  rare- 
ment dans  la  plaine. 

Distribution  géographique  du  type.  —  Islande; 
iles  Feroë  :  Suéde  ;  Norwège  ;  Russie  ;  Grande 
Bretagne  manque  en  Irlande)  ;  Allemagne  ; 
Transilvanie  ;  Serbie  :  Autriche  ;  Suisse  ; 
France  ;  Espagne  ;  Italie.  —  Se  retrou . 
ailleurs. 

I  »eux  sous-espèces  : 


(!)£■.  athelcspcrmum. 


E.  alpinum  L.  Tiges  simples,  petites; feuilles 
sessiles  ou  subsessiles,  parfois  pétiolées,  ob- 
tuses ;  fleurs  petites,  rosées  ;  souche  émettant 
des  stolons. 

Station.  —  Hauts  sommets. 

Distribution  géographique.  —  Europe  ;  (man- 
que en  Irlande)  ;  Caucase  ;  Asie  Mineure  ;  Si- 
bérie ;  Altaï;  Japon  5  Amérique  arctique  et 
antarctique:  Groenland  :  Labrador. 

E.  nutans  Schmidt.  L'E.  nutans  ressemble 
absolument  à  \'E.  alpinum.  dont  il  ne  diffère 
que  par  les  graines  à  tégument  légèrement 
papilleux.  Nous  avons  un  certain  nombre 
d'échantillons  de  cette  espèce.  Mais  outre 
qu'aucun  d'eux  ne  permet  l'observation  des 
graines,  nous  ne  possédons  aucun  échantillon 
français. 

Haussknecht  (Monog.  der  Gattung  Epilo- 
bium  p.  142)  signale  cette  espèce  en  France  à 
la  Grande  Chartreuse,  au  mont  Pilât,  au  ma- 
rais de  l'Aigual,  dans  les  Cévennes  et  dans 
les  Pyrénées,  à  la  Roche  de  l'Aigle.  Nous  se- 
rons reconnaissants  aux  botanistes  qui  vous 
dront  bien  nous  procurer  des  échantillons  en 
graines  de  cette  espèce  qui  ne  nous  parait  pas 
bien  connue  chez  nous  et  a  besoin    d'y   être 

ETUIilÉE    SUR    LE  VIF. 

M.  Parmentier,  qui  a  fait  l'étude  anato- 
mique  (1)  de  cette  forme,  y  voit  une  race  hy- 
grophile  de  ÏE.  athelespermum,  au  mèi 
titre  que  \'E.  alpinum,  et  n'était  la  papillosité 
des  graines  en  ferait  une  variété  de  ce  der- 
nier. 

Une  variété  : 

E.  collinoides  Levl.  (E .  gemmiferum  Bor., 
E.  roseum.  var.  simplex  G.  G.,  E.alsinefolium 
X  roseum  Haussk.,  non  E.  gemmacens  C.  A. 
M  ey.). Curieuse  plante,  considérée  par  Haussk- 
necht comme  hybride  entre  E.  alsinefolium 
et  E .  roseum.  ce  qui  nous  parait  infiniment 
douteux.  Nous  attendons  qu'on  veuille  bien 
nous  procurer  de  nouveaux  échantillons  de 
cette  plante  pour  porter  un  jugement  sur  elle- 
Nous  la  rattachons  jusqu'ici  à  ÏE.  athelespe- 
rmum auquel  elle  se  rapporte  par  ses  graines 
glabres  mais  nous  voudrions  l'étudier  sur  le 
vif  pour  pouoir  nous  prononcer  en  connais- 
sance de  cause. 

Nous  la  possédons  des  Htes  Alpes  :  Larche", 
bords  de  l'Argentière,  1"  août  1890.  Louis 
Guignet  legit,  ex  herb.  E.  Gonod  d'Artemare. 
Voici  ce  que  pense,  au  point  de  vue  anato- 
mique.  M.  Parmentier,  auquel  nous  avo 
soumis  celte   tonne  : 

Haussknecht  doit  avoir  raison!  D'abord  au 
point  de  vue  morphologique,   cette  plante  a 


11)  Cf.  Monde  des  Plantes,  t    VI,  p. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


85 


presque  tous  les  caractères  d'E.  alsinefolium  ; 
elle  n'a  pas  les  graines  papilleuses  d'E.  ro- 
seitm. 

«  Au  point  de  vue  anatomique,  la  plante  que 
vous  me  soumettez,  se  rapproche  d'E.  alsine- 
folium par  sa  tige  (structure  du  parenchyme 
cortical  et  du  bois),  et  elle  tient  le  milieu 
entre  E.  alsinefolium  et  roseum  pour  les  ca- 
ractères de  la  feuille  (caractères  variables  pour 
la  feuille). 

«  Elle  est  peu  hélio-xérophile.  Ses  deux 
épidémies  onduleux  et  les  grandes  cellules  de 
la  moitié-interne  du  parenchyme  cortical  delà 
tige,  ainsi  que  l'absence  de  fibres  mécaniques 
à  la  face  interne  de  ce  tissu,  servent  à  l'indi- 
vidualiser. 

«  Elle  possède  les  poils  en  massue  et  les 
poils  aigus  verruqueux  de  E.  roseum.  Enfin 
j'ai  vu  des  échantillons  d'E.  alsinefolium  dont 
les  palissades  étaient  aussi  larges  et  pas  plus 
longues  que  celles  de  votre  échantillon. 

«   L'E.  alsinefolium  porte  aussi  des  poils. 

«  Je  ne  puis  affirmer  le  caractère'.hy bride  de 
votre  échantillon,  parce  qu'il  me  manque  des 
données  organographiques,  mais,  dans  tous 
les  cas,  je  soutiens  qu'il  est  une  variété  de 
E.  alsinefolium. 

a  Nota.  Si  cette  plante  était  un  sclii^ostigma, 
j'affirmerais  que  c'est  un  E.  collinum,  dont  elle  a 
presque  tous  les  caractères  anatomiques. 

Des  hybrides,  rosettes, "stolons,  titrions. 
et  des  variations  accidentelles 

On  ne  saurait  nier  la  possibilité  des  hybri- 
dations chez  les  Epilobes,  mais  il  faut  beaucoup 
de  discrétion,  beaucoup  d'observation  surtout, 
pour  pouvoir  se  prononcer  sûrement  sur  l'hy- 
bridité  d'une  plante. 

Nous  posons  en  principe  que  pour  affirmer 
qu'une  forme  est  un  hybride  il  faut  l'avoir 
recueillie  soi-même  au  milieu,  tout  au  moins, 
à  proximité  de  ses  parents.  Pour  nous,  la  plus 
part  des  hybrides  cachent  une  véritable  igno. 
rance.  C'est  très  facile  de  dire  :  telle  forme 
est  un  hybride  ;  rien  ne  tire  mieux  d'embarras, 
mais  avant  tout  il  faut  être  vrai.  Eh  bien 
rien  n'est  difficile  comme  de  trouver  de  véri- 
tables hybrides  ou  au  moins  de  les  donner 
comme  tels  avec  certitude. 

Confessons-le  nous  même  :  dans  des  stations 
riches  en  Epilobes  de  diverses  espèces,  quand 
nous  avons  trouvé  des  formes  embarrassantes 
nous  nous  somme  écrié  tout  le  premier  :  c'est 
un  hybride.  Parfois  nous  avions  raison  puis- 
que les  parents  étaient  là  sous  nos  yeux  à 
côté  de  forme  ambiguë,  mais  que  de  fois  nous 
nous  sommes  prononcés  ainsi  à  la  légère.  En 
tout  cas,  sur  le  sec  et  en  herbier  il  est  impos- 
sible   de    se   prononcer   de    bonne    foi     sur 


l'hybridité  d'une  forme  critique  et  à  plus 
forte  raison  sur  les  parents  qui  lui  ont  donné 
naissance. 

Quant  aux  rosettes,  stolons  et  turions  rien 
de  variable  comme  ces  organes  chez  les  Epi- 
lobes, outre  qu'il  n'est  pas  toujours  possi- 
ble de  se  procurer  la  plante  avec  ces  appen- 
dices. En  dehors  des  Epilobes  tels  que  E.  kir- 
sutum,  E.  Duriœi,  E.  palustre,  E,  trigonum, 
E.  athelespermum,  la  présence  ou  l'absence  de 
ces  organes  prouve  peu. 

Dans  E.  collinum  par  exemple  ils  ne  sont  pas 
constants.  Tantôt  on  peut  contaster  leur  exis- 
tense  et  tantôt  ils  font  défaut.  Ils  ne  sauraient 
donc  servir  de  base  absolue  pour  une  classi- 
fication, si  ce  n'est  pour  une  classification 
artificielle  et  approximative.  Quant  aux  va- 
riations des  formes  spécifiques  elles  sont 
innombrables.  Elles  feront  l'objet  d'une  pro- 
chaine étude. 

La  \ariation  à  feuilles  ternées  que  l'on  re- 
rouve  chez  plusieurs  espèces  d'Epilobes  est 
curieuse,  mais  elle  est  purement  accidentelle 
comme  nous  avons  pu  nous  en  convaincre  et 
c'est  par  erreur  de  copiste  que  dans  notre 
petite  Flore  de  la  Mayenne  cette  variation 
ainsi  que  celle  à  feuilles  alternes  du  monla- 
num  ont  été  mises  au  même  rang  que  la  variété 
collinum. 

Le  tableau  synoptique  cicontre  résumera  ce 
qui  précède  et  permettra  d'embrasser  d'un 
seul  coup  d'œil  notre  classification. 


Bibliographie 

La  Nature  et  la  Vie.  —  Charles  MENDEL 
éditeur,   1 1 8  bis,  rue  d'Asas.  — Prix  3.5o. 

L'auteur,  M.  Gabriel  Viaud,  qui  a  mené  en 
faveur  du  végétarisme  une  campagne  vigoureuse 
dont  toute  la  Presse  à  parlé,  y  développe  en  fort 
bon  style  les  idées  dont  il  s'est  fait  le  fervent 
adepte,  ainsi  que  la  théorie  si  originale  des  végé- 
taux médicamenteux  dont  il  est  le  créateur. 
L'ouvrage  se  divise  en  deux  parties  : 
La  première  expose  les  principes;  la  deuxième 
les  Justine. 

Les  témoignages  qu'il  faut  à  l'auteur,  il  les 
trouve  dans  une  large  mesure  en  glanant  à  tra- 
vers les  richesses  de  notre  littérature.  Il  évoque 
nos  poètes,  nos  romanciers,  nos  historiens  et  nos 
philosophes  et,  à  l'aide  d'éloquentes  citations  les 
fait  entrer  dans  un  concert  d'éloges  en  faveur  du 
végétarisme. 

M.  Viaud  prouve,  en  un  mot,  que  tous  nos 
grands  hommes  ont  été  végétariens,  du  moins  en 
principe,  et  que  nous  devons  l'être,  si  nous  voulons 
accroître  nos  facultés  intellectuelles  et  nous  affran- 
chir de  bien  des  maladies  dont  on  recherche  vai- 
nement les  causes  ailleurs  que  dans  ce  qu'il  ap- 
pelle  en    mot   pittoresque  :  la  Nécrophagie,  que 


86 


LE       MONDE      DES       PLANTES 


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nous   traduirons  par    l'expression    d'usage   de   la 
viande. 

Tout  le  monde  lira  cette  œuvre  sincère,  atta- 
chante, d'une  haute  moralité.  Sa  place  est  marquée 
dans  toutes  les  bibliothèques  et  surtout  entre  les 
mains  des  jeunes  fiens  auxquels  il  enseignera  la 
tempérance  et  la  frugalité,  au  sens  propre  du  mot. 


Chlorophylle  et  chlorose.  —  Sous  ce  titre 
vient  de  paraître  une  brochure  que  nous  ne  sau- 
rions trop  recommander  à  l'attention  des  agricul- 
teurs. La  première  partie,  consacrée  spécialement 
à  la  chlorophylle,  en  indique  la  nature,  la  compo. 
sition  chimique,  le  mode  de  formation,  le  rôle 
dans  la  vie  de  la  plante  ;  les  trois    chapitres  con- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


87 


sacrés  à  ce  sujet  seront  lus  avec  intérêt  par  les 
Professeurs,  les  Etudiants  et  toutes  les  personnes 
avides  de  soulever  un  coin  du  voile  qui  nous 
cache  encore  les  nombreux  mystères  de  la  physio- 
logie végétale. 

La  seconde  partie  essentiellement  pratique, 
parle  de  la  Chlorose,  en  énumère  les  multiples 
causes  et  mentionnent  les  remèdes  à  appliquer 
selon  les  cas. 

Les  viticulteurs  et  les  horticulteurs  notamment 
tireront  grand  profit  de  la  lecture  des  quatre  cha- 
pitres de  cette  seconde  partie. 

Si  nous  ajoutons  que  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France  a  couronné  ce  travail, 
nous  en  aurons  d'un  seul  mot  fait  le  plus  bel 
éloge  et  édifié  nos  lecteurs  sur  sa  réelle  valeur. 

En  vente  chez  l'auteur,  M.  Rigaux,  Professeur 
départemental  d'Agriculture,  à  Mende  (Lozère)  et 
chez  les  principaux  libraires.  Prix,  franco  ■  1  fr. 
en  mandat  ou  en  timbres-poste. 

Botanical  Opportunity  (ex  Botanical  Galette) 
William  Trelease. 

Catalogue  des  Plantes  vasculaires  et 
spontanées   du   départemeut  de  la  Vendée, 

recueillies  par  Pontarlier  et  Marichal,  augmenté 
de  la  liste  des  plantes  trouvées  jusqu'à  ce  jour 
(Bureaux  de  la  Revue  des  Sciences  Naturelles  de 
l'Ouest,  14  boulevard  St  Germain  Pans),  i8g5.  Si 
nous  signalons  cet  ouvrage  ici  c'est  qu'il  explique 
pourquoi  M.  J.  Douteau,  dans  sa  Flore  de  Vendée, 
ne  donne  pas  les  localités  des  plantes  contenues, 
au  contraire,  dans  ce  catalogue.  Les  deux  ouvra- 
ges se  complètent  l'un  l'autre. 

Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  James 
Lloyd  par  Emile  Gadeceau,  avec  portrait  et  auto- 
graphe. (Mellinet,  place  du  Pilori  5,  Nantes). 

Tableaux  synoptiques  et  analytiques  des 
Embranchements,  Classes,  Ordres,  Familles  et 
Genres  de  la  Flore  de  France  pour  servir  d'intro- 
tuction  à  une  Flore  de  Franche-Comté  par  X. 
Vendrely.  1"  partie  :  embranchements  et  famil- 
les. Travail  intéressant  et  d'érudition  qui  peut  ser- 
vir d'introduction  à  toutes  les  flores  locales,  aussi 
bien  qu'à  une  flore  générale.  (Imprimerie  Cival. 
Vesoul,  1896). 

Herborisations  aux  environs  de  Cham- 
béry  par  A.  Songeon  et  Dr  A  Chabert,  Imprime- 
rie Nouvelle,  Chambéry,  189'i. 

Recherches  sur  les  végétaux  de  l'Horli- 
culture.  Valeur  alimentaire  et  exigence  des 
choux  potagers,  par  Denaiffe  (Carignan,  Ar- 
dennes). 

Les  Diatomées  de    France,  par  MM.  H.  et 

M.  Peragallo.  —  La  publication  de  cet  important 
et  intéressant  travail  commencera,  dans  le  Micro- 
graphe préparateur,  à  partir  du  numéro  de  janvier 
1897. 

Des  tirages  à  part  paraîtront  par  fasicules  de 
quatre  planches  avec  légendes  et  textes  (le  texte 
par  fascicule  de  seize  pages)   au  prix  de  4  francs. 

On  peut  s'abonner  dès  à  présent  à  une  série  de 
dix  tascicules  au  prix  de  35  fr.,  et  à  l'ouvrage 
complet  au  prix  de  100  fr. 

Prière    d'adresser   toutes    communications  et    le 


prix  de  l'abonnement  à  M.  J.  TEMPÈRE,  direc- 
teur du  Micrographe  Préparateur  16S,  rue  Saint- 
Antoine,  Paris. 

Notes  mycologiques,  par  E.  Niel  (Rouen, 
imprimerie  Paul  Leprêtre,  1896.). 

Note  sur  quelques  Garex  nouveaux  ou 
rares  de  la  Flore  de  Normandie,  par  Eug. 
Niel  (Rouen,  imprimerie  Julien  Lecerf,  1806.). 

Manuel  de  géographie  botanique  par  le 
Dr  Oscar  Drude,  traduit  par  Georges  Poirault. 

Livraisons  ii-i3,  Paul  Klincksieck,  5î,  rue  des 
Ecoles,  Paris.  L'auteur  étudie  dans  ce  fascicule 
les  diverses  régions  botaniqnes,  distingue  dans 
l'hémisphère  deux  flores  xérophiles  et  trois  flores 
semblables  dans  les  régions  subtropicales.  Somme 
toute,  l'œuvre  du  Dr  Drude  est  riche  en  indica- 
tions utiles  et  sera  consultée  avec  fruit.  Nous  ne 
pouvons  ici,  où  nous  accordons  la  plus  large  place 
aux  travaux  de  géographie  botanique,  qu'applaudir 
à  toute  entreprise  de  ce  genre.  Mais,  si  grande  que 
soit  l'érudition  du  savant  profetseur,  nous  sommes 
obligé  d'avouer  qu'il  manque  à  son  travail  deux 
qualités  primordiales  que  l'on  imerait  à  trouver 
dans  un  ouvrage  de  ce  genre:  l'enchaînement  et  la 
clarté. 

Nous  attendons  avec  impatience  la  publication 
d'un  travail  que  l'un  de  nos  collègues  nous 
annonce  pour  igoo,  et  qui  sera  le  couronnemen 
des  travaux  publiés  jusqu'ici  c'est-à-dire  un 
Traité  complet  et  rigoureusement  scientifique  de 
Géographie  botanique. 

Excursions  dans  les  Pyrénées  franco-es- 
pagnoles de  Salau  à  Ludion  par  le  Val 
d'Arran,  par  M.  Hte  Marcailhou  D'aymeric. 
Dans  ces  pages  on  ressent  les  impressions  éprou- 
vées par  notre  intrépide  collègue  au  cours  de  la 
la  superbe  excursion  qu'il  a  faite  en  compagnie  de 
MM.  G.  Bourgeois  et  R.  Sénat.  Cette  excursion 
racontée  avec  humour  et  exactitude  se  lit  avec  le 
plus  vif  intérêt.  On  jugera  de  la  richesse  de  la 
flore  par  les  espèces  suivantes  rencontrées  par  les 
excursionnistes  dans  les  pâturages  de  Roumingau 
et  de  Campsaur  :  Ranuuculus pyrenacus  L.  var.  6m- 
pleurifoliusD  C.  Anémone  vernalis  L.  Hepatica  tri- 
loba  Chaix.,  Sagina  Linnœi  Presl.,  Alsine  verna 
Bartl  ;  Stellaria  cerastioides  L.  Epilobium  athe- 
lespermum  Levl.,  Paronychia  polygonifolia  DC, 
Gentiana  campestris  L  et  var.  chlorantha  Marc. 
d'Aym.  ;  Gentiana  alpina  Vill.  G.  verna  L.  var 
alata  Gris  ;  G.  ciliata  L.,  Primula  intricata 
G. G.,  P.  integrefolia  L.,  Androsace  Laggeri  Huet 
du  Pav.  etc., 

The  greatWorld'sFarm  byprof.  A.  S.Hitch- 
cock, (in  the  Jndustrialisi). 


Revue  des  Revues 

Bulletin  de  l'herbier  Boissier  (T.  IV, n°  11). 
—  Monographie  des  Erysiphcs  de  la  Suisse,  A. 
Jaczewski.  Pour  faciliter  la  recherche  et  l'étude 
des  espèces  ,nous  croyons  utile  de  résumer  à 
l'intention  de  nos  lecteurs  les  tableaux  habilement 
dressés  par  M.  Jaczewski  pour  les  espèces  de 
Suisse  : 


xs 


LE 


MONDK      DES      PLANTES 


i.  Périthèces  bruns  ou  jaune  clair.  Asques  épars 
.  Eurotium. 

Bruns  ou  noirs  à  maturité.    Asques    confluents, 

■.s. lue  unique  B>  3. 
2.     Périthèces    munis   d'appendice.     Mycélium 
blanc  S>  3. 
Sans  appendices  ;—  -y  7. 

appendices   simples,  analogues  aux  hyphes 
mycéliens  :-?>  5. 
Simples  ou  ramein,    bien   dictincts   des    hyphes 

mycéliens  3>  4, 

Appendices    ord.    simples,  renflés   à    la    base  en 
ampoule  —  >  Phyllactinia. 

Ord.    simples   qqf.  dichotomes,  non   renflés,  re- 
courbés en  crochets  B-y  Uncinula. 
"Ramifiés-dichotomes  — vf> 

5.  Un  seul  asque  3-y  Sphacrothcca. 

Plusieurs  asques  :^y  Erysiphe. 

G.  Un  seul  asque  B-y  Podosphaera. 

Plusieurs  asques  s-y  Microsphaera. 

7.  Périthèces   petits.  1    seul    asque.     Mycélium 
brun,  toruloïde  •— >-  Apiosporium. 

Plusieurs  asques  b>  8. 

8.  Périthèces    globuleux.     Spores     cellulaires 
B-y  Dimerosporium. 

Aplatis,  à  bord    frangé,    scutelliformes  B-y  Mi- 
crotyrium. 

1.  Eurotium  Link. 

Sur  toutes    substances    humides  B-y  E.  herba- 
riorum  L  K. 

2.  Sphaerotheca  Leveillé. 
1.  Mycélium  très  lâche,  fugace  g-y  2. 
Cutinisé.à  filaments  feutrés  B-y  tomentesa  Otth. 
2.  Appendices  hyalins  B-y  pannosa  W'allr. 
Cutinisés,  bruns  B-y  Castagnei  Lév. 
3.   Erysiphe  D   C. 

1 .  Appendices  hyalins  »>  4 

Au  moins  en  parties  bruns,  très  longs  B-y  torti- 
lis  Fries. 
Au  moins  en  partie  bruns,  assez  courts  B-y  2. 

2.  Ilaustotics  (crampons  fixateurs)  lobées  By  3. 
Non  lobées  B-y  cichoraceum  D  C. 

3.  Sur  les  Labiées  B-y  galeopsidis  DC. 
Sur  d'autres  dicotylées  B-y  commuais  Fries. 

4.  Asques  2  spores  =>  linkii  Lév. 
4  —  8  spores  B-y  i  ■ 

5.  Sur    les  graminées  b>-  graminis  D  C. 
Sur  les  dicotylées  B-y  martii  Lév. 

4.  Phyllactinia  Leveillé. 
Sur  divers  arbres  et  arbrisseaux  »-y  sujfulta  Sacc. 
5.    Uncinula  Leveillé. 

1.  Appendices  2  —  3  fides.  Sur  Acer  s-y  accn'i 
Sacc. 

Toujours  simples  B-y  2. 

2.  Sur  Vitis  3-y  spiralis  P>erke.  ctBr. 
Sur  Ulumus  3-y  bivonae  Lév. 

Sur  Salix,  Betula,    Populus  -v   salicis  Winter, 
Sur  Prunus  spinosa  =>  prunastri  Sacc. 

6.   Podosphaera  Kunze. 

t.  Appendices  au  plus  aussi  longs  que  le    dia- 
mètre du  périthèccB-v  oxyacanthae  De  Bary. 
2  fois    plus   longs,    divergents    b>     myrtillina 

Kunze. 


2  fois  plus  longs,  i  rameaux  s'élevant   parallèles 
-^trijactyla    de  Bary. 

7  Microsphaera  Leveillé. 

1.  Rameaux  terminaux    des    appendices    cylin- 
driques, droits  —  y  2. 

I  1  aissis  ausommet  et  incurvés  en   crosse  =>3. 

2.  Asques  2  spon  i    -  -  lycii  Winter. 

4.  6  spores.    Sur  Astragalus  s>  astragali  Sacc. 

4  —  6  —  8  spores.   Sur  Berberis     -v  berberidis 
Lév. 

4  spores.  SurLonicera  3>  lonicerae  Winter. 

4—5  spores.  Sur  Ribes  --.-  grossulariae  Lév. 
.  Appendices  plus  courts  que  le   diamètre  des 
périthèces  ~^-  4. 

Bien  plus  longs  e-y  5. 

4.  Périthèces    épars,    à    appendices  5   —    7  fois 
dichotomes  s-y  a/m  Winter. 

Groupés,  à  appendices  2—3   fois    dichotomes 
— ->  Ehrenbergii  Lév. 

5.  Sur  Evonymus  B-y  evonymi  Sacc. 
Sur  Rhamnus  3-y  divaricata  Lév. 

8.  Apiosporium  Kunze. 
1.  Sur  les   feuilles  de  Fagus  et  llex  B-y  fumago 
Fuckel. 
Sur  les  vieux  troncs  de  Salix  s-y  salicis  Kunze. 
Sur  les  feuilles   et    branches   d'Abies  B-y    pino- 
philum  Fuckel. 

Sur  les  feuilles  vivantes   de  Quercus  3-y  querci- 
colum  Fuckel. 

Sur   les    feuilles    et  rameaux  de  Rhododendron 
3-y  rhododendri  Fuckel. 

Sur  les    tiges    en    putréfaction  de  Bragica  b> 
brassicae  Fuckel. 

Sur   les    feuilles   de     Plantago    3-y  plantaginis 
Fûckcl. 

9.   Dimerosporium  Fuckel. 
1.  Spores  hyalines.  Sur  les  plantes  ligneuses  B-y 
pulchrum  Sacc. 

Opaques,    brunes,    Sur  Veronica    —y   abjectum 
Fuckel. 

10.  Microthyrium    Desmazières. 
Périthèces  d'un    brun  mat.    Sur  les  feuilles  B-y 
microscopicum  Desm. 

Noir  brillant.  Sur  les    sarments  de    Rubus  B-y 
rubi  Ncssl. 


Errata. 

Dans  le  n*  70  du  Monde  des  Plantes,  t.  V.  p.  9», 
lire  :  Viola  silvestris,  et  non  pas  :  Viola  canina, 
dans  l'article  Viola  bicalcarata. 

Dans  le  n"  80,  p.  100,  dans  l'article  l'Origine 
d'un  nom,  lire:  sa  tige  est  souvent  verte,  au  lieu 
de  :  sa  tige  est  souvent  blanche. 

Dans  le  n°  83,  t.  VI,  p.  r>,  à  V Hypholoma  fasci- 
euLire,  lire  :  partout  sur  les  souches,  au  lieu  de  : 
partout  sur  les  couches;  —  au  Daedalea  quercina, 
au  lieu  de  :  roues  et  pieux,  lisez  :  troncs  et  pieux. 

Dans  le  n'  86  [le  D'  Perrier  et  la  Flore  de  la 
Mayenne),  au  lieu  de  :  Juncus  erraticus  L.,  lisez: 
Juncus  squarrosus  !.. 


/ .-  Directeur-Gérant  du  »  Monde  des  Plantes  », 
H.  LEVEILLÉ 

Typographie  Ed.  Monnoyer. 


HISTOIRE    NATURELLE    DE    LA    FRANCE 

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à  Paris,  la  faveur  de  primes  de  tout  premier  ordre,  que  nous  sommes  heureux  de  soumettre  à  nos' 
lecteurs. 

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cotte. Miss  Helyett,  Carmen,  les  Pécheurs  de  Perles,  VA  rlcsienne,  la  Jolie  Fille  de  Perth,  Rip,  les  Contes 
d  Hoffmann,  Salammbô,  la  Fille  du  Tambour-Major,  la   Vie  pour  le  C^ar,  le  Grand  MogcA. 

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Album  des  Valses  de  Chopin,  franco 1.20       —        de     5  fr. 

Album  des  Sonatines  de  Beethoven,  franco.. . 1.20        —       de     5fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Gounod,  franco 5       »        —       de  20  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de   Victor-Masse,  franco 5       »        —       de  20  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Bizet,  franco 5       »        —      de  20  fr. 

Album  des  20  Monologues  pour  homme,  franco 0.60        —      de     1   fr. 

Album  des  20  Chansonnettes,  franco ■ 0.60        —       de     2  fr. 

Album  des  12  monologues  pour  jeunes  filles,  franco 1.50        —     de  2  fr.5o 

Méthodes  de  violon,  alto,  violoncelle,  contrebasse,  mandoline,  guitare,  accordéon,  flageolet,  trom- 
pette, cor  de  chasse,  hélicon,  basson,  flûte,  clarinette,  cornet,  trombone  à  coulisse,  trombone  à  pistons, 
petite  basse,  hautbois,  saxophone. 

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Ecrire  à  M.  René  GODFROY,  21,  rue  Dentert-Rochereau,  à  Paris,  qui  expédie   par  retour 
du  courrier.  Accompagner  la  lettre  du  montant  de  la  commande  en  mandat-poste,   ce  mode   de 
paiement  étant  préférable  à  tout  autre  à  cause  du  reçu  délivré  à  l'acheteur. 


LE     C3-nOS     LOT 

paraît  le  jour  même  de  chacun  des  tirages 

DU  CRÉDIT  FONCIER 

DE  LA  VILLE   DE  PARIS,  DU  PANAMA 

DES  BONS  DE  L'EXPOSITION,  ETC. 

Il  en  donne  de  suite  les  résultais 
et  publie  la  liste  des  lots  non  réclamés. 

ABONNEMENT  POUR    UN   AN 

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PARIS,  2,  rue  des  Chantiers,  PARIS 
Les    savants  et  amateurs  spécialistes  trouveront  a   la  librairie  E.    ROLLAND  des 
documents  sur  tous  les  sujets  possibles,  livres,  brochures,  articles   découpés  dans 
les  revues  et   les  journaux,  plaquettes,  feuilles  volantes,    gravures,  etc.,  le 
tout  rigoureusemen  re  de  matières.   La  maison  ne  pouvant   publier  de 

catalogue  imprimé,  vu  l'immense  quantité  de  petits  articles  qui  ne  sauraient  y  trouver 
place,  il  sera  envoyé  des  listes  manuscrites  aux  personnes  qui  en  feront  la  demande. 

La  librairie  se  recommande  particulièrement  aux  personnes  qui  collectionnent  sur  les 
villes  et  provinces  de  France. 


6*  Année  (2*  Série) 


N"  89 


l0"-  Avril  1897. 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


lytTT 


SOMMAIRE    DU    No    89 

Flore  des  Nilgiris  (suite),  H.  L.  —  Onolhéracées  chiliennes,  H.  Lévbiué.  —  La  Greffe 
depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours  [suite),  Luc.  Daniel.—  Contribution  a  la  Flore  de 
l'Inde  Française,  H.  L.  —Plantes des  versants  Méditerranéen  et  Océanien,  Fn.  Combes. 
—  Exsiccala  Hypodermearnm  Oalliae  orientalis  (suite),  R.  Maibe.  —  Contribution  à  la 
Flore  cryplogamique  de  la  Sarlhe,  V.  Jamw.  —  Publications  du  Dr  de  Heldrbich.  — 
Bibliographie.  —  Mouvement  de  la  Bibliothèque  et  de  l'Herbier. 


LE     MANS 


Imprimerie  Ed.  MON  NOYER,  Place  des  Jacobins,    12 


1  897 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  .  M. Th.  de  Heldreich, 'Athènes). 
tue!      M.   H.    Léveillé,  Le 
Mans    Sarthe). 

:    M.    Ch.    Le  Gesdre,    Limoges 
Ht'e-Vicni 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  IL  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Rouv,  (}.  Ring.  Treob.  R.  A. 
Philippi. 


iMITI     DE  RÉDACTION 
du   Monde  des   Plantes 

IL  Léveillé,  Directeur  :  A.  Acloque,  Secré- 
taire; P.  V.  Liotard,  Rédacteur. 


OFFRES   &   DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  ahonr.es.  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


MM.  Etoc,  J.  Grelet,  V.  Pavot.  —  Nous 
vous  transmettons  les  congratulations  de  notre 
Directeur. 


M.  Abbé    F.    Neuilly-sur-Seine. 

Avons  écrit  à  votre  ami. 


Merci. 


M.  Cassiano  Conzatti,  Oaxaca  de  Juarez 
Mexique).  —  Vous  nous  avez  adressé  sans 
doute  le  Bulletin  de  l'Association  des  anciens 
élèves  de  Grignon,  année  1896,  qui  nous  est 
parvenu  avec  l'adresse  en  lambeaux,  les  tim- 
bres et  cachets  d'Oaxaca  d'ailleurs  en  parfait 
état,  et  des  notes  postales  russes  (?!  en  triple 
exemplaire  apposées  dessus.  —  Attendons 
explications.  Bien  ficeler  les  envois  à  l'avenir 
et  recommander. 

M.  A.  D.  Paris.  —  L'allocation  pour  un 
article,  dépend  de  la  valeur  et  de  l'étendue  de 
celui-ci.  Elle  peut  donc,  contrairement  a  ce 
que  vous  pensez,  dépasser  de  beaucoup  ioo  fr. 

M.  le  Dr  F...  Londres,  —  Oui  si  vous 
voulez. 


M.  André  C...  New-York.  —  Nous  accep- 
tons ce  que  vous  demandez. 

M.  J.  Puteaux,  horticulteur,  6,  Impasse  du 
Débarcadère,  Versailles  Seine-et-Oise  ,  met 
en  vente,  à  partir  du  t5  avril  prochain.au 
prix  de  1  fr.5o,  le  Fuchsia  —  Hector- Léveillé. 

—  Cette  plante,  d'un  beau  port  et  d'une  vi- 
goureuse végétation,  est  remarquable  par  sa 
fleur  très  grande  et  semi-double.  Le  tube  est 
long,  avec  des  sépales  bien  relevés  ;  la  corolle, 
d'un  rose  fonce  veine,  est  de  différentes  cou- 
leurs ou  teintes. 

M.  Monguillon. à  Sainte-Sabine,  par  Conlie 
the),   France,  désire    entrer    en     relations 
d'échanges  avec  des  bryologues  d'An,  érique  et 
d'Asie.  Il   peut   olfrir  en   échange   700  ou 
Muscinées  européennes. 

R,   P.  Carr...  Montréal.  —  Avons  retrouvé 

\otre  lettre,  reclamant  diplôme.  Nous  vous 
adresserons  sous  peu  celui-ci,  actuellement 
soumis,  à  Athènes,  à  la  signature  de  notre 
Directeur. 


ABONNEMENTS 


UN     AN 


:     France 

Étranger,   Colonies. . 

Le  Numéro  :  i  Franc. 


10  IV. 


I  es    abonnements    partenl   du     i"   Octobre    ou    du 

innée. 


Toute    personne   qui   ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 
NEW- YORK 
Pli.  Heinsbergi  i;.   13,  First  Avenue. 

LONDON 

Dui.au  and   C°,  Foreign  booksellers,  :î7,  Soho 
Square. 

PARIS 
J.-B.  Bauxière  et  Fils,  19,  rue  Hautefeuillc. 
Jacques    Lèche valier,    Librairie    médicale    el 
ienliûque,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-1  ouquel    Vieux-Pont). 


6e  Année  (2e  Série). 


N°  89 


i<>r  Avril  1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

"Revue  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Par  décision  en  date  du  i3  mars,  M.  R. 
A.  Philippi  de  Santiago  (Chili)  est  nommé 
Membre  d'Honneur  de  L'Académie. 

Par  décision  en  date  du  19  mars,  Le  R.  P.J. 

C.  Carrier,  de  Montréal  (Canada),  est  nommé 

•Z-lssocié  libre  de  l'Académie. 

Le  Directeur. 

Th.  de  Heldreich. 


Par  décision  en  date  du  i3  mars,  M.  le  Dr  J. 
de  Los  Santos  est  nommé  membre  auxiliaire 
de  l'Académie. 

Le  Directeur. 

Th.  de  Heldreich. 


Les  bureaux  du  Secrétariat  de  l'Académie 
ainsi  que  les  collections  et  la  bibliothèque  ci 
la  direction  de  la  Revue  sont  transférés,  5G, 
rue  de  Flore.  Prière  donc  d'adresser  à  cette 
nouvelle  adresse  toutes  les  communications 
et  la  correspondance. 


Flore    des    Nilgiris 

(Inde-Anglaise) 
GRAMINÉES. 

[Suite.) 

Paapalum  compactum  Roth. 
distichum  L. 

—  sanguinale  Lamk. 

—  ternatum  Hook.  F. 

—  longiflorum  Retz. 

—  Royleanum  Nées. 
pedicellare  Nées. 

—  Perrottetii  Hook.  F. 
Isachne  kunthiana  W.  et  A. 

—  miliacea  Roth. 

—  disparTrin. 

—  Walkeri  N.  et  A. 

—  Gardneri  Benth. 


Panicumflavidum  Retz. 
•  —         punctatum  Burin. 

—  paspaloides  Pers. 

—  Crus- Galli  L. 

—  colonum  L. 

—  villosum  Lamk. 

—  setigerum  Retz. 

—  semiverticillatum  Rottl. 

—  remotum    Retz. 

—  indicum  L. 

—  curvatum  L. 

—  canaliculacum  Nées. 
Panicum  aequiglume  Hook.  F. 

—  montanum  Roxb. 

—  plicatum  Lamk. 

—  pilipes  Nées,  et  A. 

—  longipes  W.  et  A. 

—  uncinatum  Radd. 
Oplismenus  undulatifolius  Beau  v. 

—  compositus  Beauv. 
Arundinella  setosa  Trin. 

—  Metzii  Hochst. 
brasiliertsis  Radd. 

—  fuscata  Nées. 

—  Lawsoni  Hook.  F. 
Setaria  intermedia  Rcem.  et  Sch. 

—  viridis  Beauv. 

Pennisetum  Alopecuros  Steud. 
Pollinia  articulata  Trin. 

—  phaeothrix  Hack. 

—  ciliata  Trin. 
Ischaemum  commutatum  Hack. 

—  hirtum  Hack. 

Apocopis  pallida  Hook.  F. 
Arthraxon  ciliaris  Beauv. 

—  microphyllus  Hochst. 

(A  suivre)  H.  Léveii.lé. 


Onothéracées  chiliennes 

PRÉAMBULE. 

La  situation  géographique  du  Chili  laisse 
pressentir  que  la  famille  des  Onothéracées 
doit  être  bien  représentée  dans  ce  pays  où  le 
climat  et  l'altitude  d'une  partie  de  la  région 
favorise   l'extension  et   le  développement  des 


90 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


espèces  de  cette  famille.  En  effet,  le  genre 
Epilobium  y  compte  un  bon  nombre  d'espèces. 
En  outre,  nous  y  trouvons  des  genres  incon- 
nus en  Europe  à  l'état  indigène  tels  que 
Fuchsia,  Gayophytum.  Un  autre  genre  qui 
chez  nous  ne  compte  que  de  rares  espèces 
plus  ou  moins  naturalisées,  Onolhera,  est  abon- 
damment répandu  au  Chili  où  ses  sections 
Sphaerostigma,  Boisduvalia  et  Godetia  comp- 
tent de  nombreuses  espèces.  Le  genre  Jus- 
sieua  n'y  possède  par  contre  qu'une  unique 
espèce. 

Tout  ce  que  nous  connaissons  jusqu'à  ce 
jour  des  Onothéracées  chiliennes  se  trouve 
consigné  dans  la  Monographie  de  Hauss- 
knecht  (i)  et  dans  les  Piaules  nuevas  chilenas 
du  Dr  R.  A.  Philippi,  travail  paru  dans  les 
Annales  de  l'Université  du  Chili  (i8o3). 

Nous  trouvons  dans  le  travail  de  Hauss- 
knecht  les  Epilobes  suivants  admis  par  lui 
comme  espèces  : 

Epilobium    nivale  Mey. 

—  densifolium  Haussk. 

—  puberulum  II.  et  A. 
denticulatum  R.  et  P. 

—  andicolum  Haussk. 
Meridense  Haussk. 

—  Bonplaitdianum  Ktk. 

Epilobium   caesium  Haussk. 

—  australe  Popp.   et  H. 

—  Lechleri  Haussk. 

—  valdiviense  Haussk. 

—  chilense  Haussk. 
gtau'cum  Ph.  et  H. 

Dans  le  relevé  des  espèces  du  professeur 
R.  A.  Phrlippi,  nous  trouvons   : 

Epilobium  aconcaguinum  l'h. 

—  albijlorum  Ph.1 
pedicellare  l'resl. 
lignosum  F.  Ph. 

—  ramosum  l'h. 
andinum  PH. 

—  pauciflorum  Ph. 
gracile  Ph. 

—  glabellum  Forst. 

junceum  Forst..   auxquels  il  con- 
vient d'ajouter:  E.  nubigenum  Ph  ? 

D'autre  part,  M.  Fed.  Philippi  de  Santiago 
nous  signale  F.  tetragonum  ?  I..  E.  tenellum 
Ph.  /:".  albijlorum  Mausel. 


(i)  Hausskseciit. 
Kpilobium. 


-    Monographie    der  Gattunt 


Telles  sont  les  diverses  formes  d'Epilobes 
dont  nous  avons  à  poursuivre  l'étude,  à 
débrouiller  la  synonymie  et  à  préciser  la 
valeur. 

Voici  en  outre  la  liste  des  autres  Onothé- 
racées du  Chili  : 

Jussieua  repens  I...  Var.  diffusa  Forsk. 
Onolhera  odorata  Jacq  ? 

—  glabrescens  l'h. 

—  propinqua  Spach. 

—      Var.  sparsiflora. 
Ibari  Ph. 

—  magellanica  Ph 
valdiviana   I>h. 

—  acaulis  Cav. 

—  foliosa  Ph. 

—  'Berteriana  Spach. 

—  stricto.  Ledeb. 

—  coquini bensïs  Gay. 
Deux  Onolhera  indéterminées. 
Sphaerostigma  acuminatum  Ph. 

ienuifolium. 
ramosissinum  Ph. 

Godetia  Heucki  Ph. 

—  ambigua  Ph. 

—  Gayana  Spach. 

—  Cavanillesii  Spach. 

—       atropurpurea. 

—  —      umbrosa. 

—  dasycarpa  Ph. 

—  sulphurea  Ph. 

—  tenuifolia  Ph. 
Boisduvalia  Volckmanni  Ph. 

Rocomalii  Spach. 

—  concinna  Spach. 
Gayophytum   humile  Ad.  .lun. 

—  robuslum  Pli. 
gracile  Ph. 

—  densifolium  Ph. 

Fuchsia  spinosa  Quinter  Frai  Jorje. 

—  lycioides  Andr. 

—  macrostemma  R.  et  P. 

—         Var  albiflora  (spontan.) 

—  magellanica  Lamk. 

Il  est  bien  entendu  que  dans  les  précédentes 
énumérations  nous  n'avons  suivi  aucun  ordre 
précis  et  que,  par  conséquent,  on  n'y  doit 
chercher  aucun  rapprochement  prémédité 
entre  les  genres  ou  entre  les  espèces. 

(à  suivre.) 

H.   LÉVEILLÉ. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


91 


La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

(Suite) 

Cependant,  en  mettant  à  la  mode  les  arbres 
et  les  arbustes  d'ornement.  Le  Nôtre  rendit 
quand  même  service  à  l'art  de  la  greffe,  que 
l'on  avait  guère  appliquée  jusqu'alors  qu'aux 
arbres  fruitiers. 

La  culture  des  orangers  et  des  citronniers 
prit  alors  une  extension  considérable,  en  Italie 
surtout.  On  chercha,  par  la  greffe  et  l'hybri- 
dation, à  propager  les  espèces  les  plus  méri- 
tantes et  à  en  augmenter  le  nombre. 

En  1644,  un  jardinier  de  Florence  avait 
obtenu  la  fameuse  orange  Biftxrria,  en  semant 
la  graine  d'un  individu  qui  avait  été  primi- 
tivement greffé  (1). 

Le  greffon  avait  péri,  et  la  souche  greffée 
ayant  persisté,  avait  poussé  des  rejetons  dont 
les  graines  produisirent  un  arbuste  des  plus 
singuliers. 

Il  portait  en  même  temps  des  fleurs,  des 
feuilles  et  des  fruits  identiques  à  ceux  de  l'o- 
range amère  et  à  ceux  du  citron  de  Florence. 
Il  y  avait  aussi  des  fruits  mixtes,  où  les  deux 
sortes  de  fruits  précédents  se  trouvaient  fon- 
dus ensemble  ou  séparés  de  diverses  manières, 
tant  au  point  de  vue  de  la  forme  que  du  goût. 
Si  l'existence  d'un  semblable  phénomène  ne 
peut-être  contestée,  il  n'en  est  pas  de  même 
malheureusement  de  son  origine. 

Plusieurs  auteurs  voient  dans  cette  plante 
surprenante  un  cas  très  remarquable  d'in- 
fluence du  greffon  sur  le  sujet  et  le  regardent 
comme  un  hybride  de  greffe. 

Mais  il  faut  faire  ici,  comme  pour  les 
pommes  et  les  pêches  de  J.  Boyceau,  une 
restriction  sérieuse.  Rien  n'indiquant  le  con- 
traire, il  est  possible  que  cette  forme  ait  été 
produite  par  une  hybridation  sexuelle   et    non 

par  la  greffe. 

On  ne  peut  donc  considérer  raisonna- 
blement cette  singulière  variation,  d'origine 
douteuse,  que  comme  une  indication  pour  des 
recherches  ultérieures  et  non  comme  un  ré- 
sultat décisif. 

Quelle  qu'en  soit  l'origine,  l'obtention  d'une 
semblable  variété  ne  pouvait  que    stimuler  le 


(1)  Cf  :  i°  Avis  du  secret  de  greffer  l'oranger  sui- 
te citronnier  et  le  citronnier  sur  l'oranger  et  d'a- 
voir par  ce  moyen  un  fruit  en  partie  orange  et  en 
partie  citron,  Transactions  philosophiques  de  la 
Société  royale  de  Londres,  1667  ;  —  2°  Oranger  de 
Florence  portant  à  la  fois  oranges  et  limons,  ibid., 
A.  I675,  N.  75,  art.  4 


zèle  des  amateurs  d'orangers.  Aussi  peut-on 
dire  que  la  culture  de  cette  plante  atteignit 
son  apogée  à  la  fin  du  17e  siècle  et  au  com- 
mencement du  18e.  L'on  arriva  à  cette  époque 
à  obtenir  des  résultats  remarquables. 

Une  des  plus  curieuses  expériences  faites 
sur  les  orangers  fut  celle  que  fit  un  sieur  Doré7 
jardinier  à  Orléans,  dont  parle  Duhamel  du 
Monceau  (1). 

Cet  habile  cultivateur  présenta  au  dauphin 
un  oranger  chargé  de  cent  fruits,  la  plupart 
d'espèces  différentes.  Pour  obtenir  ce  résultat, 
il  avait  inséré  les  pédoncules  de  jeunes  oranges 
ou  citrons  sur  les  jeunes  branches  de  son 
oranger.  La  greffe  avait  parfaitement  réussi  ; 
les  fruits  avaient  grossi  en  conservant  l'aspect 
général  et  sensiblement  les  propriétés  de  là 
variété  à  laquelle  ils  appartenaient  respecti- 
vement. 

L'oranger  du  sieur  Doré  eut  un  vif  succès 
à  la  cour. 

La  faveur  dont  les  Orangers  jouissaient 
alors  devait  amener  l'apparition  de  traités 
concernant  leur  culture. 

En  dehors  du  magnifique  livre  de  Ferrari, 
dont  nous  avons  déjà  parlé,  il  nous  faut  si- 
gnaler ici  deux  ouvrages  anonymes  où  l'on 
trouve  quelques  nouveautés  en  fait  de 
greffes  (2). 

Praticiens  ou  amateurs  plutôt  que  savants, 
leurs  auteurs  donnent  souvent  de  judicieux 
conseils,  mais  ce  qu'il  faut  surtout  remarquer, 
ce  sont  les  faits  qu'ils  citent  sur  les  effets  de 
la  greffe  et  qui  sont  curieux  comme"  influence 
directe  du  sujet  sur  le  greffon. 

1  On  peut,  dit  l'un  d'eux,  greffer  indifté- 
remment  les  orangers  sur  les  citronniers  ou 
sur  les  sauvageons  de  leur  espèce.  On  ne 
gagne  rien  dans  ce  renversement  à  l'égard  des 
'orangers.  Ils  poussent  plutôt  sur  sauvageons 
de  citronniers  et  de  balotins,  mais  ils  sont  p lus 
sujets  à  se  dépouiller. 

«  Les  Citronniers,  au  contraire,  réussissent 
très  facilement  sur  les  pommiers  d'Adam  et 
les  orangers,  et  résistent  mieux  aux  injures 
du  temps  et  aux  froids  ». 

«  On  peut  aussi  greffer  les  Limoniers  sur 
Citronniers,  le  jasmin  d'Espagne  sur  le  jasmin 

commun,  les  divers  grenadiers   entre    eux 

Si  l'on  greffe  un  grenadier  doux  sur  un  gre- 
nadier aigre,  les  fruits  auront  un  goût  plus 
agréable.  » 


1)  Duhamel  du  mqnclau,Shj-  les  greffes, mémoires 
de  l'Académie  des  Sciences,  H.  p.  4S,  1728V  ' 

(2)  Instructions  sur  les  orangers  et  les  citronniers, 
Paris,  i685  ;  et  Nouveau  Traite  des  orangers  et 
des  citronniers,  Paris,  1692. 


92 


I  E       MONDE       I1ES       PLAN  1  I  s 


Comme  La  Quintinye,  l'auteur  anonyme  du 
n  Nouveau  Traité  des  Orangers  »  ne  croit  pas 
à  l'influence  de  la  lune  sur  la  greffe  :  mais, 
tant  il  est  vrai  que  les  esprits  les  plus  scep- 
tiques ont  parfois  leurs  défaillances,  il  prétend 
que  «cette  action  est  nulle  parce  que  les 
oranges  et  les  citrons  sont  les  fruits  delà  cha- 
leur du  soleil  et  ses  emblèmes  :  la  lune  laisse 
agir  seul  ce  dernier  par  respect  pour  lui.  » 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  outre  mesure 
d'une  semblable  aberration,  quand  on  la  com- 
pare à  la  crédulité  de  certains  savants  de 
l'époque. 

Le  fameux  Lémery,  de  l'Académie  des 
Sciences,  ne  communiquait-il  pas  sérieuse- 
ment à  la  docte  assemblée  dont  il  faisait  par- 
tie (i)  qu'un  de  ses  amis,  curieux  du  jardi- 
nage, avait  enté  sur  un  coignassier  une  bran- 
che de  prunier,  plié  la  greffe  en  arc  et  fait 
entrer  la  pointe  dans  une  autre  partie  du  coi- 
gnassier. La  greffe  avait  repris  aux  deux  bouts 
mais  les  branches  de  prunier  issues  du  som- 
met de  la  greffe  donnèrent  des  prunes  à  noyau 
gros  comme  un  grain  de  raisin,  quand  les 
prunes  venues  sur  les  branches  produites  par 
le  gros  bout  du  greffon  avaient  un  noyau  ordi- 
naire ! 

Si  l'Académie  des  Sciences,  fondée  en  1666, 
fut  à  peu  près  totalement  étrangère  à  la  greffe 
pendant  le  siècle  de  Louis  XIV.  il  n'en  est  pas 
de  même  de  la  Société  royale  de  Londres, 
fondéeen  1062,  sous  la  sombre  administration 
deCromwel,  par  quelques  philosophes  sou- 
cieux avant  tout  de  la  recherche  de  la  vérité. 
1  Cette  société,  dit  Voltaire  (a),  travaillait 
pour  travailler.  C'est  de  son  sein  que  sortirent 
les  découvertes  sur  la  lumière,  sur  le  prin- 
cipe de  la  gravitation,  l'aberration  des  étoiles 
fixes,  sur  la  géométrie  transcendante,  et  cent 
autres  inventions,  qui  pourraient,  à  cet  égard. 
faire  appeler  ce  siècle  «  le  siècle  des  Anglais  > 
aussi  bien  que  celui  de  Louis  XIV.  » 

Plus  d'un  fait  intéressant  la  greffe  fut  alors 
signalé  à  l'étranger  et  qui  ne  paraît  avoir  eu  au- 
cun retentissement  en  France.  Cette  regrettable 
indiftérence  vint-elle  de  ce  qu'on  était  alors 
plus  chauvin  qu'aujourd'hui?  On  était  au  moins 
plus  défiant  sans  doute  et  l'on  ne  professait 
pas  en  notre  pays  le  dédain  actuel  pour  les 
conceptions  françaises  et  l'admiration  irrai- 
sonnée pour  tout  ce  qui  vient  de  l'étranger. 
Parmi  ces  faits,  il   faut    citer,   outre    la    fa- 


(1)  Histoire  de  l'Académie  des  Sciences,    p.   41, 
1704. 

Voltaire,  Siècle  de  Louis    XIV,  ch.    XXXI, 

1 


meuse  obtention  de  la  Bijarria  dont  nous 
avons  déjà  parlé,  la  découverte  de  la  greffe  en 
langue  par  Louis  de  Totnam  Highcross.  la 
vulgarisation  de  ta  greffe-bouture  par  Richard 
Reed,  etc. 

Louis  de  Totnam  Highcro  -  i  décrit  ainsi 
la  greffe  en  langue  : 

«  Prenez  un  morceau  de  racine  d'un  pom- 
mier ou  d'un  poirier,  etc.  Coupez  cette  racine 
de  biais  d'environ  un  pouce  et  la  greffe  de 
biais  de  la  même  manière.  Arrangez-vous  de 
sorte  que  l'une  et  l'autre  soient  coupées  d'une 
manière  bien  unie. 

«  Fendez  ensuite  la'racine  et  la  greffe  d'en- 
viron un  pouce,  insérez-les  l'une  dans  l'autre 
afin  que  la  sève  de  la  greffe  puisse  se  joindre 
autant  que  faire  se  pourra  à  celle  de  la  racine. 
<  Enveloppez  la  jointure  d'un  peu  de 
chanvre  ;  mettez  ensuite  la  racine  ainsi  greffée 
à  environ  dix  à  douze  pouces  de  terre  au 
moins,  afin  qu'elle  ne  puisse  se  découvrir  en 
aucun  temps  et  qu'elle  participe  à  l'humidité 
de  la  terre. 

«  La  racine  dont  vous  vrtus  servez  ne  doit 
pas  être  moindre  que  votre  greffe,  et  si  elle  est 
plus  grosse,  cela  n'a  pas  d'inconvénient.  Vous 
pourrez  alors  porter  la  sève  de  la  racine  et  de 
la  greffe  d'un  seul  côté.  Il  vaut  mieux  que  la 
greffe  et  la  racine  soient  de  même  grosseur; 
alors  elles  se  joindront  des  deux  côtés,  mais 
cette  exactitude  n'est  pas  nécessaire. 

Les  racines  des  jeunes  arbres  sont  preté- 
rables  à  celles  des  vieux,  parce  qu'elles  ad- 
mettent plus  aisément  la  sève  et  nourrissent 
mieux  la  branche  que  l'on  aura  greffée. 

o  Les  meilleures  racines  sont  celles  qui 
viennent  de  semences  ;  on  peut  les  tirer  de 
terre  au  bout  d'une,  deux  ou  trois  années  sui- 
vant leur  accroissement  Une  plante,  suivant 
sa  grosseur,  peut  donner  plusieurs  racines.  » 
C'est  au  même  auteur  qu'on  doit  une  appli- 
cation pratique  ingénieuse  de  cette  sorte  de 
greffe  sur  scions  d'un  an. 

Il  avait  semé  sur  couches  des  pépins  de 
pommes  qui  lui  fournirent  des  jeunes  plants 
sur  la  racine  desquels  il  greffa  en  langue  les 
variétés  qu'il  désirait  propager.  Il  les  trans- 
planta ensuite  et  tous  portèrent  du  fruit  la 
même  année. 

C'est  donc  un  moyen  de  faire  porter  du  fruit 
au  bout  d'un  an  et  demi  à  un  jeune  arbre 
venu  de    semences.    C'est    le    principe    de    la 


Transactions  philosophiques  de  la  Société 
royale  de  Londres,  et  Collection  académique,  t.  IV 
Je  la  partie  étrangère,  1 665  à  i683. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


93 


greffe  en  ramille  (1)  que  Huard  appliqua,  en 
1775,  à  la  culture  de  l'oranger,  et  qui  lui  per- 
mit d'obtenir  ces  orangers  nains  chargés  de 
fruits  qui  furent  alors  si  remarqués  à  la 
cour  de  Louis  XVI. 

L'auteur  anglais  indiquait  que  l'on  pouvait, 
dans  ce  genre  de  greffes,  prendre  pour  greffon 
une  branche  quelconque,  pourvu  qu'elle  fût 
belle,  droite,  épaisse  comme  le  doigt  environ, 
et  toujours  proportionnée  à  la  racine. 

De  là  à  employer  une  branche  garnie  de 
rameaux  il  n'y  avait  qu'un  pas,  le  but  de  la 
greffe  en  ramille  étant  de  faire  produire  des 
fruits  à  un  sujet  dès  la  première  année  de  sa 
naissance. 

Ces  greffes  de  pommier  donnèrent  à  Louis 
de  Totnam  Highcross  un  résultat   surprenant. 

Dans  l'année  même  où  il  semait  les  pépins 
précédents,  il  plantait  de  beaux  pommiers  de 
cinq  à  six  ans.  Quatre  de  ces  arbres  étant 
morts,,  on  les  remplaça  par  quatre  des  jeunes 
semés  précédemment  greffés  en  langue. 

Or  ceux-ci  vinrent  plus  rapidement  et  ils 
étaient  plus  gros  que  lesautres  arbres,  bien 
que  ces  derniers  fussent  déjà  des  arbres  quand 
les  autres  n'étaient  encore  que  pépins. 

Richard  Reed  (2),  précisant  la  greffe  sur 
boutures  qu'avait  un  peu  vaguement  indiquée 
Palladius,  démontre  qu'en  greffant  sur  une 
bouture  entièrement  dépourvue  de  racines,  on 
obtient  plus  rapidement  un  bel  arbre  qu'en 
transplantant  une  greffe  après  qu'elle  a  pris 
racine. 

De  nos  jours,  ce  procédé  est  employé  avec 

le  plus  grand  succès    dans    le    greffage    de  la 

vigne . 

Enfin,    pour    en    finir    avec    le   xvn"  siècle, 

nous  ferons  remarquer  que  les  idées  de 
J.  Boyceau  avaient  fait  leur  chemin  en  Angle- 
terre, beaucoup  mieux    qu'en  France. 

Le  Dr  Beal  (3)  admettait  avec  lui  que  «  après 
plusieurs  greffes  suivies  et  curieuses,  on  peut 
s'attendre,  si  l'on  met  dans  du  bon  terreau 
l'amande,  la  graine  ou  les  pépins  donnés  par 
les  greffes,  à  avoir  quelque  espèce  nouvelle  et 
mélangée. 

Mais  dans  les  diverses  publications  de  cet 
auteur,  on  ne  trouve  aucun  fait  nouveau  qui 
justifie  sa  manière  de  voir. 


(1)  Thouin,  loc.  cit.,  p.  49  attribue  l'invention 
des  greffes  en  ramille  aux  auteurs  modernes, 
sans  citer  aucun  nom. 

(2)  Transactions  philosophiques  et  Collection  aca- 
démique, partie  étrangère,  t.  IV,  pp.  14  et  16. 

(3)id.  t.  IV,  p.  10. 


CHAPITRE  V 
La  Greffe  au  XVIIIe  siècle 

Le  xvme  siècle  commence  avec  la  publi- 
cation de  la  «  Maison  rustique  »  de  Liger  (1), 
ouvrage  imité  des  anciennes  Maisons  rus- 
tiques de  Charles  Estienne. 

Les  chapitres  concernant  la  greffe  pourraient 
être  signés  Le  Gendre  ou  La  Quintinye.  Les 
planches  sont  des  imitations  des  gravures  sur 
la  greffe  parues  dans  les  ouvrages  antérieurs 
et  n'offrent  que  peu  d'intérêt. 

On  peut  en  dire  autant  de  l'ouvrage  de 
l'abbé  de  Vallemont  (2).  Cet  auteur,  loin  de 
penser  comme  Le  Gendre  et  La  Quintinye 
que  les  Anciens  n'ont  jamais  réussi  dans  leurs 
greffes  extraordinaires,  aime  mieux  croire  que 
ces  essais  ont  quelquefois  réussi,  mais  que 
ces  arbres  entés  des  rameaux  d'une  espèce  très 
éloignée  languissaient  et  ne    duraient    guère. 

Il  n'eût  pas  parlé  avec  cette  assurance,  si, 
comme  devait  le  faire  un  peu  plus  tard  Du- 
hamel, il  avait  expérimenté  lui-même  et  cher- 
ché à  réaliser  toutes  ces  greffes   hétérogènes. 

Chomel  (3)  publie  en  1709  son  «  Diction- 
naire économique  ».  On  y  trouve,  çà  et  là, 
quelques  passages  intéressants. 

«  Retenez  bien,  dit-il,  cette  leçon  qui  est  d'un 
habile  homme.  Quand  vous  grefferez  des 
arbres,  ne  mettez  jamais  qu'une  greffe  forte  et 
courte  et  qui  ait  un  œil  bien  gros.  Ne  greffez 
point  de  ces  longues  greffes  qui  ont  des  yeux 
éloignés;  cela  ne  pousse  jamais  comme  fait 
une  courte  greffe  et  un  bon  œil.  Vous  taillerez 
le  sujet  en  pied  de  biche  pour  que  l'eau  n'entre 
point  dans  la  fente.   » 

C'est  en  somme  le  procédé  actuel  de  la 
greffe  en  fente  à  un  seul  scion  qui  est  une  des 
plus  avantageuses  pour  la  greffe  du  pommier 
en  pépinière. 

«  Si  l'on  emploie  la  greffe  en  fente  à  deux 
scions,  il  faut  mettre  une  bande  d'écorce 
fraîche' sur  la  portion  de  fente  comprise  entre 
les  deux  greffons,  de  façon  que  l'eau  n'y  puisse 
pas  entrer.  » 

Il  donne  aussi  la  composition  d'un  mastic, 
avec  les  proportions  exactes  de  chaque  in- 
grédient : 

«  Prenez  :  1/2  livre  de  cire  neuve  ; 

1/2  livre  de  poix  de  Bourgogne  ; 
2  onces   de    thérébentine    com- 
mune. 

(1)  Liger,  Maison  Rustique,  Paris,  1700. 

(2)  De  Vallemont,  Curiosités  de  la  nature  et  de 
l'art,  Paris,  1705. 

(3)  Chomel,     Dictionnaire    économique,    Paris, 

1709. 


9t 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


«  Faites  fendre  le  tout  dans  un  pot  de  terre 
vernissé  en  remuant  souvent.  Vous  laissez 
refroidir  au  moins  pendant  12  heures,  puis 
rompe/  par  morceaux  en  la  tenant  dans  l'eau 
tiède  l'espace  d'une  demi-heure,  la  maniant  et 
la  dérompant  entièrement  pour  être  plus  facile 
à  appliquer. 

1  \  "US  pourrez  aussi  tremper  dans  cette 
composition  delà  toile  que  vous  couperez  en 
formes  d'emplâtres  propres  à  la  playe  de  vos 
arbres  et  cela  vous  épargnera  beaucoup  de 
cette  composition.  Vous  vous  servirez  aussi 
de  cette  toile  pour  couvrir  la  fente  entre  les 
deux  greffes  pour  préserver  de  l'eau  qui  nui- 
rait à  votre  greffe.  » 

Ghomel,  simple  compilateur  et  non  pra- 
ticien, admet  sans  conteste  quelques  absur- 
dités. 11  veut  qu'on  «  arrose  les  entes  avec  des 
lavures  d'écuelles.  Cela  les  fait  avancer  extraor- 
dinairement  et  empêche  que  le  fruit  ne  soit 
pierreux,  principalement  dans  les  poires  de 
Bon-Chrétien.  » 

Un  ouvrage  anonyme,  publié  vers  la 
même  époque,  le  Jardinier  solitaire,  rappelle, 
avec  détails  cette  fois,  un  fait  que  nous  avons 
vu  sommairement  indiqué  déjà  par  plusieurs 
agriculteurs.  Il  s'agit  du  choix  des  greffons 
dans  les  arbres  fruitiers. 

«  Lorsqu'on  a  besoin  de  rameaux  de  poi- 
riers, il  faut  couper  ceux  qui  sont  droits  et 
nullement  ceux  qui  sont  venus  de  côté  ou 
panchez  ;  la  raison  est  que  la  greffe  aura  la 
même  situation  qu'elle  avait  sur  l'arbre  duquel 
elle  aura  été  prise. 

«  Si  vous  ne  pouvez  en  avoir  d'autres  que  de 
penchées,  pour  lors  il  ne  faudra  pas  manquer 
de  ficher  en  terre  un  bâton  au  pied  du  sau- 
vageon pour  soutenir  le  jet  de  la  greffe  afin 
qu'il  devienne  droit  avec  le  temps. 

«  C'est  ce  que  plusieurs  jardiniers  ne  savent 
point.  » 

Si  l'art  de  la  greffe,  au  commencement  du 
xviii"  siècle,  ne  nous  offre  aucun  progrès  bien 
nouveau  dans  la  pratique,  il  n'en  est  pas  de 
même  en  ce  qui  concerne  la  théorie  :  nous 
sommes  en  effet  à  l'époque  où  Haies,  Bonnet, 
Duhamel,  etc.,  vont  faire  entrer  la  greffe  dans 
le  domaine  expérimental  et  s'en  servir  pour 
élucider  diverses  questions  d'anatomie  et  de 
physiologie  végétales. 

A  suivre.  !..  Daniel. 


Essai  d'un  catalogue  critique  des  espèces 
végétales  qui  croissent  dans  les  éta- 
blissements de  l'Inde  Française,  ou 
Contribution  à  la  Flore  de  l'Inde  Fran- 
çaise. 

[Suite) 

Lenina  polyrhiza  L. 
—        oligorhiza  Curz. 

XCVIII.  —  Commélinacées. 
Commelina  nudiflora  L. 

—  subukita  Roth. 

—  salicifolia  Roxb. 
benghalensis  L. 

—  paleata  Hassk.-M. 
undulata  Br. 

—  Kurzii  Clarke-.M. 
Aneilema  paucitlorum  Wight. —  M. 

—  vaginatumBr. 

Cyanotis  cristata  Sch. 

—  vaginata  Wight.  —  M. 
Forrestia  mollis  Hassk. 

XC1X.  —  Flageilariacées. 
Flagellaria  indica  L. 

C.  —  Alismacées. 
Alisma  reniforme  Don. 

CI.  —  Naiadacées. 
Aponogeton  crispum  Thunb. 

echinatum  Roxb. 
Ruppia  rostellata  Koch. 
Naias  minor  Ail. -M. 

Cil.  —  Cypéracées. 
Cyperus  procerus  Rott. 

—  pilosus  Yahl. 

—  Iria  L. 
compressus  L. 

—  llavidus  Retz. 

—  Haspan  L. 
diffusus  Vahl. 

—  difformis  L. 

—  platystylis  Br. 

—  tuberosus  Rottb    K. 

—  distans  L. 
cuspidatus  H.  B.  et  K. 

—  articulants  L. 

—  arenarius  Retz, 
tegetiformis  Roxb. 

usinoides  Kunsth. 
tegetum  Roxb. 
zollingeri  Steud. 

—  rotundus  L. 

—  stoloniferus  Retz. 

—  cxaltatus  Retz. 

—  elatus  !.. 
phatyphyllus  Rcem.  et  Sch. 

—  radiatus  Valh.-Ch. 
Pycreus  polystachyus  Beauv. 


.E      MONDE       DES       PLANTES 


95 


Mariscus  cyperinus  Vahl. 

—  sieberianus  Nées. 

—  squarrosus  Clarke. 

—  microcephalus  Presl. 

Eleocharis  plantaginea  Br. 

—  acicularis  Br. 

—  chaetaria  Rœm.  et  Sch. 

Fimbristylis   tetragona  Br. 

accuminata  Vahl. 

—  polytrichoïdes  Vahl. 
schœnoides  Vahl. 

—  dipsacea  Benth. 

—  dichotoma  Vahl. 

—  diphylla  Vahl. 

—  aestivalis  Vahl. 

—  ferruginea  Vahl. 

—  compressa  Boeck. 

—  spathacea  Roth.-M. 

—  argentea  Vahl. 

—  monticola  Steud. 

—  quinquangularis   Kunth. 
miliacea  Vahl. 

— ■  complanata  Link. 

—  junciformis  Kunth. 

—  monostachya  Hassk. 

Bulbostylis  harbata  Kunth. 

—  capillaris  Kunth. 

Scirpus  supinus  L. 

—  erectus  Poir. 

—  articulatus  L. 

—  mucronatus  L. 

—  littoralis  Schrad. 
maritimus  L.-M. 

—  grossus  L. 

—  squarrosus  L. 

Fuirenaglomerata  Lam. 

—  uncinata  Kunth. 

—  umbellata  Rottb. 

Rhyncospora  Wallichiana  Kunth. 

—  Wightiana  Steud. -M. 

—  aurea  Vahl. 

Remirea  maritima  Aubl. 
Hypolytrum  Wigtitianum  Bœck.-M. 
Scleria    pergracilis    Kunth. 

—  lithosperma  Siv. 

—  corymbosa  Roxb. 

—  tessellata  Willd. 

—  annularis  Kunth. -M. 

—  caricina  Benth. 

—  hebecarpa  Nées. 

—  elata  Thw. 

—  oryzoides  Presl. 

Carex  Wightiana  Nées. 

(.4  suivre.) 

H.  LÉVEILLE. 


Plantes  cueillies  à  la  limite  extrême  des 
versants  Méditerranéen  et  Océanien 
entre  le  col  de  Naurouse  et  Avignonet. 

Lorsque,  après  avoir  dépassé  Avignonet,  le 
botaniste  arrive,  par  la  route  nationale,  à  la 
limite  du  de'partement  de  la  Haute-Garonne  ; 
dès  qu'il  a  franchi  le  Maïral,  petit  cours  d'eau, 
torrent  l'hiver,  à  sec  dès  les  premières  cha- 
leurs de  l'été,  avant  même  d'atteindre  Nau- 
rouse, point  de  division  des  eaux  du  canal  du 
Midi,  s'il  jette  un  simple  regard  sur  les  plantes 
qui  l'environnent,  il  est  tout  surpris  de  cons- 
tater combien  déjà  la  flore  du  bassin  Méditer- 
ranéen fait  cause  commune  avec  la  flore  du 
bassin  sous-Pyrénéen. 

Les  premières  herborisations  que  j'ai  faites, 
dans  cette  contrée,  avec  M.  Paul  Fagot, 
notaire  à  Villefranche,  aussi  savant  conchylio- 
giste  que  botaniste  expérimenté,  m'ont  permis 
de  constater,  en  effet,  la  présence,  sur  ces 
coteaux  calcaires  et  dans  les  bois  avoisinants, 
de  plantes  propres  à  la  région  méditerranéene 
et  dont  la  plupart  ne  sont  pas  mentionnées 
dans  la  Flore  analytique  de  la  région  sous- 
Pyrénéenne  du  Dr  Noulet. 

Aussi,  après  avoir  fait,  cette  année,  des 
excursions  en  avril,  juillet  et  août,  suis-je  tout 
heureux  d'avoir  pu  déterminer  un  grand 
nombre  de  plantes  étrangères  à  la  flore  du 
Dr  Noulet.  Si  mes  loisirs  lé  permettent,  je  me 
propose  d'étudier  d'une  façon  plus  complète 
les  plantes  de  cette  contrée  si  intéressante,  et 
je  serai  heureux  de  communiquer  à  la  Science 
le  résultats  de  mes  recherches. 

Entre  autres  plantes,  je  citerai  : 

Allium  roseum  (L.)  —  Vignesau  nord  d'A- 
vignonet. 

Androsaemum  fœtidum(Cast.)  —  Le  long 
du  ruisseau  le  Mares,  près  le  Tivoli,  au  milieu 
de  ronces  et  de  broussailles.  «  Cette  intéres- 
sante Hypéricinée  est  échappée  sans  doute  de 
quelque  jardin.  » 

Asparagus  acutifolius  (L.) —  Friches  au 
Nord-Ouest  d' Avignonet. 

Buplevrumprotractum(Lk.),Centaurea 
collina(L.),Centaurea  scabiosa(L.)—  Tous 
abondants,  champs  et  vignes,  Avignonet. 

Colchicum autumnale  (L.)  —  Prairies  de 
l'Encou,  Avignonet. 

Carduus hamulosus  (Ehrh.)  —  Décombres 
à  Avignonet. 

Cirsium  Monspessulanum  (Ail.)  —  Bois 
de  Naudet,  à  Avignonet. 

Carduncellus  mitissimus  (DG.)  — 
p'riches  au  Nord  d'Avignonet. 

Diplotaxis  viminea  (DC.)  —  Champs. 
vignes,  Avignonet. 


96 


I.i:       MONDE       DES       PLANTES 


Dianthus  caryophyllus  (L.)  Vieux  murs, 
Avignonet. 
Helianthemun  Spachii    (GG.),    Helian- 

themum  fumana(Mill).—  Friches  des  coteaux 
du  Valès. 

Helichrysum  Stœchas  (DC.)  —  Friches 
des  collines,  Avignonet. 

Hyoscyamus  major  (Mill.)  —  Décombres, 
Montferrand. 

Lavandula  latifolia  \ "ill.  .Microlonchus 
salmanticus  1 1)C.) — Abondent  sur  les  friches 
des  collines,  entre  Montferrand  et  Avignonet. 

Orchis  papilionacea  (L.)  —  Bois  de  l'A- 
gulhou,  Avignonet. 

Ophrys  pseudo- spéculum  <DC.  i.Ophrys 
lutea  (Car.»  —  Clairières  du  bois  de  Bel-air. 
St-Assiscle. 

Ononis  minutissima  |  L.)  —  Friches  au 
Nord  d'Avignonet. 

Ornithogalum  Narbonense  (L.) — Luzer- 
nières  d'en  Cabos,  Mourvilles-Hautes. 

Reseda  lutea  (L.)  —  Champs  au  Nord- 
Ouest  d'Avignonet. 

Stachys  heraclea  (Ail.)  —  Coteaux  à 
l'Ouest  de  Montferrand. 

Sedum  album  (L.j  —  Sedum  dasyphyl- 
lum  IL.)  — Vieux  murs,  Avignonet. 

Stœhelina  dubia  (L.)  —  Friches  au  Valès. 

Et  enfin  les  Catananche  ccerulea  (L.) 
Falcaria  Rivini  (Host)  Spergularia  rubra 
d'ers,  i  et  Teucrium  Polium  (L.)  qui  arri- 
vent aux  portes  mêmes  de  Villefranchë. 

La  pre'sence  de  ces  plantes  méditerranéennes 
en  ces  endroits  vient  sans  doute  de  ce  que  cette 
zone  de  l'arrondissement  de  Ville-franche 
quitte  les  terrains  appartenant  exclusivement 
à  l'époque  tertiaire,  pour  occuper  des  terrains 
plus  anciens  et  qui  rentrent  dans  l'étage  supé- 
rieur de  l'Eocène  si  largement  représenté  dans 
l'Aude. 

François  Combes, 
pharmacien  à   Villefranchë. 


Influence  du  sujet  sur  le  greffon. 

Nous  extrayons  de  la  Revue  de  viticulture  la 
note  suivante  : 

Il  semble,  d'après  des  éludes  récentes  pu- 
bliées ou  résumées  dans  la  Revue,  que  le 
greffon  et  le  sujet  réagissent  quelquefois  l'un 
sur  l'autre  au  point  de  produire  des  modifi- 
cations importantes.  Les  travaux  de  M.  L. 
Daniel,  surtout,  ont  mis  ces  faits  en  lumière. 
Pour  la  vigne,  il  ne  semble  pas.  que  rien  de 
pareil  ait  été  observé.  Les  vignes  greffées  sur 
Riparia,  sur  Labrusca,   etc.   ne  présentent  ni 


dans  le  feuillage,  ni  dans  le  goût  du  fruit,  rien 
qui  appartienne  au  sujet.  De  même,  jusqu'ici 
du  moins,  le  sujet  américain  ne  parait  pas 
modifié  par  le  greffon. 

Ce  qui  est  certain,  c'est  que  tous  les  sujets 
ne  font  pas  également  fructifier  le  greffon.  Le 
.lacquez,  le  Vialla,  etc,  donnent  des  greffes 
peu  fertiles  ;  le  Riparia,  le  Berlandreri,  le  So- 
lonis,  portent  au  contraire,  des  greffes  très 
fertiles.  La  raison  de  ces  différences  est  d'or- 
dre physiologique  et,  pour  cela,  assez  difficile 
à  bien  préciser.  Il  est  très  possible  que  les  diffé- 
rences d'affinité  jouent  ici  un.  rôle  consi- 
dérable. 

Dans  certaines  régions  de  la  France,  on 
semble  admettre  que  la  fertilité  du  greffon  est 
une  conséquence  de  la  fertilité  du  sujet,  et  que 
ce  sont  les  vignes  qui,  à  l'état  sauvage,  donnent 
le  plus  de  fruits,  qui  portent  aussi  les  greffes 
les  plus  fertiles.  Cette  opinion  n'est  pas  nou- 
velle ;  elle  remonte  au  début  de  la  culture  en 
grand  des  vignes  américaines  en  France.  Elle 
ne  résiste  pas,  à  mon  avis,  à  l'examen  som- 
maire des  faits.  Le  Vialla,  l'Herbemont,  le 
Jacquez  sont  plus  fertiles  que  le  Riparia  Gloire 
ou  que  le  Riparia  grand  Glabre,  qui  ne  pro- 
duisent pas  de  raisin,  et  pourtant  ce  sont  ces 
derniers  qui  assurent  la  meilleure  fructifi- 
cation de  leurs  grelfons.  Il  semble  donc  que 
cette  question  soit  jugée 


Expérience  à  tenter 

Château  de  Thouacé,  par  Carquefou  (Loire-Infé- 
rieure). 

Monsieur  le  Directeur, 

Je  viens  vous  apporter  un  fait  de  botanique 
médicale  qui  est  d'une  nature  sur  laquelle  on  ne 
saurait  trop  insister.  M'occupant  beaucoup  des 
questions  de  botanique  médicale,  je  conférais,  il  y 
a  quelques  jours,  avec  M.  d'Argis,  conseiller  géné- 
ral, dont  je  suis  l'hôte  en  ce  moment,  de  plusieurs 
faits  intéressants,  lorsqu'il  m'apprit  que  la  rage 
était  inconnue  dans  le  pays.  Bien  des  fois  il  y  a 
eu  des  chiens  enragés  et  des  personnes  mor- 
dues ;  jamais  il  n'y  a  eu  de  conséquences  fâ- 
cheuses. 11  va  sans  dire  que  je  m'informai  aussitôt 
du  remède  et  j'appris  qu'il  n'était  autre  que 
la  tige  souterraine  À&VAlisma  plantago  L.,  vulgai- 
rement nommé  Plantain  d'eau. 

Le  dictionnaire  botanique  de  11.  Haillon  dit  que 
la  plante  a  longtemps  passé  pour  un  remède 
infaillible  contre  l'hj  lro|  hobie.  .N'y  aurait-il  pas 
lieu  défaire  des  recherches  sur  certaines  proprié- 
tés de  plantes  autrefois  signalées  et  négligées  de 
nos  jours  .'  J'ai  entendu  maintes  fois  affirmer  que, 
malgré    les    négations    des    savants    modernes,  la 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


97 


Grande  Consolide  (Symphytum  officinale  L).  était 
réellement  un  excellent  vulnéraire.  Ne  pourrait-on 
pas  l'essayer  de  nouveau  ! 

Maurice  Beaufrkton 

Nous  sommes  absolument  de  l'avis  de  notre 
correspondant.  Nous  croyons  qu'il  y  aurait  beau- 
coup à  tenter  dans  cette  voie,  car  c'est  notre  opi- 
nion bien  arrêtée  que  chaque  pays  renferme  dans 
ses  plantes  les  remèdes  aux  maladies  et  aux  acci- 
dents qui  peuvent  y  survenir.  Avec  de  la  patience 
et  en  commençant  à  expérimenter  sur  les  animaux 
on  arriverait,  dans  ce  champ  inexploré,   aux    plus 

merveilleuses  découvertes. 

H.    L. 


Exsicoata  Hypodermearum    Galliae 
orientalis.  —  Decas  secunda  (1). 

Collecteurs  :  MM.  Mosson  à  Gray,  Kieffer  à 
Bitche,  Fautrey  à  Corrombles  (Côte  c"Or), 
F.  Ge'rard  à  Dijon,  Sullerot  à  Dijon.  R.  Maire 
à  Dijon. 

Liste  des  espèces 


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Observations. 

N»  11.  —  Cette  espèce,  qui  semble  rare, 
nous  parait  bien  caractérisée  par  ses  spores 
npl  ities  sur  deux  faces,  parfois  presque  disci- 
formes,  olivacées-noiràtres,  fortement  muri- 
quées-verruqueuses,  à  verrues  cylindriques, 
hyalines  et  obtuses  au  sommet,  très  irréguliè- 
res. Elle  détruit  complètement  l'ovaire  et 
remplit  l'uricule  d'une  masse  assez  compacte, 
noirâtre  ou  olivacée-noire  qui  souvent  finit 
par  le  rompre  suivant  un  demi-méridien  en 
faisant  plus  ou  moins  fortement  saillie  au 
dehors.  Le  parasite  n'attaque  d'ordinaire 
que  quelques  utricules  sur  chaque  épi.  Voir 
la  fig.  î  de  la  pi.  I,  qui  représente  les  spores 
de  l'Ustilago  subinclusa. 

Ce  parasite,  que  le  Sylloge  fungorum  de 
Saccardo  indique  en  Allemagne  seulement  a 
été  découvert  le  14  septembre  1896  au  bois 
de  Woippy  près  Metz,  dans  une  petite  mare 
ronde  pleine  de  carex  et  bordée  de  Spha- 
gnum  par  MM.  A.  Friren  et  R.  Maire.  Il  est 
relativement  abondant,  mais  il  reste  jusqu'ici 
excessivement  localisé  puisqu'il  n'a  pas  été 
retrouvé  en  dehors  de  cette  mare.  (R.  Maire 
et  F.  Marguery.) 

N°  12.  —  Les  sores  de  l'Uromyces  Fica- 
rix  Lév.  ne  sont  pas  toujours  hypophylles  ; 
nous  les  avons  vus,  en  petite  quantité  il  est 
vrai,  à  la  face  supérieure.  Ils  sont  quelque- 
fois associés  aux  écidies  de  l'Uromyces  Dacty- 
lidis  sur  les  mêmes  feuilles.  Le  pédicelle  des 
téleutospores  est  assez  épais,  court  et  .hyalin. 
Les  téleutospores  se  disséminent  très  facile- 
ment dès  les  premiers  jours  d'avril.  Ce  para- 
site, qui  empêche  d'ordinaire  la  floraison  de 
l'individu  attaqué,  parait  répandu  et  abon- 
dant dans  la  Haute-Saône  et  la  Côte  d'Or. 
(R.  M.) 

N°  17.  —  C'est  le  véritable  P.  coronata 
Corda  qui  donne  ses  écidies  sur  Rhamnus 
frangula;  d'après  M.  Klebahn,  les  écidies  de 
de  R.  cathartica  seraient  dues  à  une  espèce 
voisine,  P.  coronifera  Kleb.  Lorsque  les  éci- 
dies se  développent  sur  un  jeune  rameau,  le 
thalle  produit  une  forte  hypertrophie  du  paren- 
chyme cortical  de  l'axe  dont  les  ^cellules  ne 
paraissent  pas  se  multiplier,  mais  simplement 
doubler  ou  tripler  leurs  dimensions,   gardant 


(1)  Voir  Decas  prima,  in  Feuille  des  Jeunes  Na- 
turalistes, 18g6,  1°'  octobre,  n"  31 2,  et  la  note 
Exciccata  Uredincarum  et  Ustilaginearum  Galliae 
Orientalis,  1.  c,  i'r  avril  1896,  n°  3o6,  et  in  Monde 
des  Plantes,  n°  77. 


98 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


un  noyau  très  apparent  au  milieu  d'un  proto- 
plasma plus  ou  moins  abondant.  Le  cylindre 
central  reste  intact.  Le  mycélium  rampe  entre 
les  cellules  sous  forme  de  filaments  abondants 
qui  parfois  y  pénètrent  ou  y  envoient  des 
ramifications.  Il  ne  se  développent  pas  en 
général  de  spermogonies  sur  les  jeunes 
rameaux,  mais  seulement  sur  les  feuilles. 
Quand  les  ccidies  sont  mûres,  le  parenchyme 
cortical  périt  rapidement,  ce  qui  entraine 
généralement  la  mort  de  l'axe  infeste1.  (R.  M.) 

N°  19.  —  Ce  parasite  infeste  une  touffe 
d'Isopyrum  thalictroides  L.  rapportée  de  la 
Combe  d'Arcey  iCôte  d'Or)  par  un  botaniste 
bourguignon  bien  connu.  M.  P.  A.  Genty,  qui 
l'a  plantée  dans  son  jardin.  Nous  l'y  avons 
récolté,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Genty,  à  la 
fin  de  mai  [896,  et  quelques  jours  après,  notre 
ami  et  collaborateur  M.  Sullerot  le  retrouvait 
à  la  Combe  d'Arcey.  Cette  espèce  est  donc 
bien  endémique  en  Côte  d'Or.  (R.  M.) 

A"  5  ter.  —  La  forme  des  écidies  du  Pucci- 
nia  graminis  varie  souvent  sur  la  même 
leuille:  quand  elles  sont  réunies  en  grand 
nombre  sur  un  même  point,  elles  sont  d'ordi- 
naire cupuliformes  ou  cylindriques  très  cour- 
tes :  quand  elles  sont  par  petits  groupes  assez 
lâches  elles  sont  très  régulièrement  cylin- 
driques et  peuvent  atteindre  2  '»"'.  de  hau- 
teur. (R.  M., 


% 


*  b 


m, 


a 


-<a$ 


Fit;.  1  Ustilago  subinclusa  Korn;  a,  spores  vues 
de  face  ;  b.  spores  nuls  de  profil. 

Fig.  2  —  Téleutosporc  anomale  de  Puccinia  lilia- 
cearum  Dub. 

1  ig     3  Téleutospore    anomale    de   Puccinia 

liliacearum  Dub. 

Fig.  4  —  Téleutosporc  anomale  Je  Triphrag- 
mium  Isopj  1 1   Moug. 

1  -■  5  -  réleutospore  anomale  .le  Puccinia 
malvacearum  Mont. 

Observations  sur  la  première  décade. 

N°  7.  —  Puccinia  liliacearum  Dub.  —  Dans 
le    même    sore  téleutosporifere   nous     avons 


trouvé  des  té  eutospores  lunioculaires  abso- 
lument semblables  à  celles  des  Uromyces.  et 
une  autre  à  trois  loges  analogue  à  une  téleu- 
tospore  de  Triphragmium.  1  Planche  I.  fig. 
2  et  3|  De  même  les  échantillons  de  Triphrag- 
mium Isopyri  publiés  sous  le  n°  19  nous  ont 
rt  une  téleutosporc  triloculaire  où  les  trois 
loges  sont  disposées  en  une  seule  série  longi- 
tudinale, ce  qui  la  rend  semblable  à  une  téleu- 
tospore  de  Phragmidium  (fig,  41  ;  un  sore  de 
Puccinia  Malvacearum  nous  a  fourni  une 
téleutospore  triloculaire  rappelant  aussi  celles 
des  Phragmidium  (fig.  5).  Ces  faits  de  térato- 
logie, joints  à  l'existence  normale  de  mésos- 
pores c'est-à-dire  de  téleutospores  semblables 
à  celles  des  Uromyces,  conjointement  aux 
téleutospores  ordinaires  dans  les  sores  de  cer- 
tains Puccinia  (P.  microsora,  P.  Porri,  etc), 
montrent  l'étroite  parenté  qui  lie  entre  eux 
les  genres  Puccinia,  Uromyces.  Phragmidium. 
Triphragmium,  etc.  Le  type  primordial  parait 
avoir  été  le  plus  simple,  c'est-à-dire  le  type 
Uromyces.  Des  Uromyces  sont  dérivés,  par 
un  seul  cloisonnement  transversal  de  la  téleu- 
tospore, les  Puccinia,  et  par  un  cloisonnement 
longitudinal,  les  Diorchidium.  Les  Puccinia 
par  de  nouveaux  cloisonnements  transversaux 
ont  donné  les  Phragmidium,  qui  eux  mêmes 
ont  pu  produire  les  Xcnodochus.  Enfin  le  cloi 
sonnement  longitudinal  de  la  cellule  supé- 
rieure de  la  téleutospore  des  Puccinia  a 
donné  naissance  aux  Triphragmium,  et  de  la 
multiplication  des  cloisonnements  dans  les  deux 
sens  proviennent  probablement  les  Ravenelia 

N"s  10  et  4.  —  Depuis  les  observations  que 
nous  avons  données  dans  la  notice  de  la  pre- 
mière décade  sur  l'Aecidium  punctatum  et  le 
Puccinia  fusca,  nous  avons  pu  constater 
que  ce  dernier  paraît  difficilement  se  relier 
métagénétiquement  à  l'Aecidium  leucosper- 
mum  que  nous  considérions  à  ce  moment, 
avec  De  Toni  comme  l'aecidium  de  P.  fusca. 
L'hypothèse  qui  nous  parait  actuellement  la 
plus  probable  est  celle  ci  :  le  P.  Fusca,  l'Ae- 
cidium punctatum  et  l'A  leucospermum  sont 
trois  espèces  distinctes. 

Voici  l'état  actuel  de  la  question,  d'après 
des  renseignements  qu'ont  bien  voulu  nous 
communiquer  MM.  Géneau  de  Lamarlière  et 

Yuillemin. 

l°  La  non-identité  des  déformations  pro- 
duites par  Aecidium  leucospermum  et  P.  fusca, 
la  rareté  ou  même  le  manque  du  premier  sur 
de  grands  infectés  par  le  second  (obser- 

vations faites  par  MM.Feuilleaubois  et  Gène. m 

de  Lamarlière)     la  simultanéité   ou    plus    sou- 
vent le  retard   de  l'Aecidium   sur   le  Puccinia 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


99 


(au  printemps  de  1896  le  Puce,  fusca  était 
déjà  mûr  au  1"  avril  près  de  Gray,  tandis  que 
l'Aecidium  leucospermum  n'était  guère  ouvert 
que  le  20  avril  et  l'A.  punctatum  le  i5),  per- 
mettent de  mettre  en  doute  les  relations  mé- 
tagénétiques  de  P.  fusca  et  d'A.  leucospermum. 
Il  paraîtrait  d'ailleurs  résulter  des  expériences 
d'un  auteur  anglais  que  l'Aecidium  germerait 
et  se  reproduirait  seul  comme  un  Endo- 
phyllum. 

20  Le  mycélium  de  P.  fusca  hivernerait  dans 
les  rhizomes  d'Anémone  nemorosa,  ce  qui  ex- 
pliquerait la  déformation  si  profonde  des 
feuilles  qui  auraient  à  subir  la  présence  du 
parasite  pendant  tout  le  temps  de  leur  déve- 
loppement, Il  en  serait  de  même  de  l'Aeci- 
dium leucospermum  et  de  toutes  les  Urédinées 
produisant  des  déformations  générales  de 
l'hôte  :  Puccinia  suaveolens,  Endophyllum 
Euphorbiae-silvaticae.  etc. 

3°  Magnus  suppose  que  l'Aecidium  leucos- 
permum fait  partie  du  cycle  de  développement 
d'une  espèce  inconnue.  Soppit  assimile  aussi 
l'A.  leucospermum  à  un  Endophyllum,  mais 
les  faits  dont  cette  opinion  est  appuyée 
paraissent  insuffisants  à  M.  Vuillemin  :  les 
ensemencements  directs  n'auraient  pas  réussi, 
et  la  réapparition  d'écidiospores  pourrait  ré- 
sulter de  l'apport  de  germes  différents,  l'ex- 
périence étant  faite  dans  un  milieu  où  la 
maladie  éclate  spontanément. 

4°  Magnus  croit  le  P.  fusca  identique  au  P. 
Thalictri. 

5°  On  trouve  sur  Anémone  ranunculoides 
le  Puccinia  singularis  Magnus  (P.  Bàumleri 
Lagerheim).  On  ne  sait  si  cette  Puccinia  a  des 
relations  métagénétiques  avec  l'Aecidium 
punctatum  ;  en  tous  cas  jamais  nous  ne  l'avons 
observée  en  Bourgogne  où  l'on  rencontre 
assez  fréquemment  ce   dernier.  (R.    M.) 

Nous  terminerons  cette  notice  en  adressant 
nos  remerciements  à  MM.  Saccardo,  Géneau 
de  Lamarlière  et  Vuillemin,  qui  nous  ont  été 
du  plus  grand  secours  pour  la  publication  de 
cette  décade  et  en  annonçant  la  publication 
prochaine  de  la  3e  décade. 

Dijon.  R.  Maire  et  F    Marguery. 


Contributions  à  la  Flore  oryptogamique 
de  la  Sarthe  1895-96.  -  Champignons 

Boletus  scaber  B.  Bolet  raboteux.  —  Un  peu 
partout  et  dans  !a  forêt  de  Bercé,  souvent  en  com- 
pagnie de  ses  deux  variétés  :  aurantius  Sow.  et 
duriusculus,  octobre-novembre.  Ces  trois  formes 
sont  très  bon  nés,        1  . 


Boletus  chrysenteron  B.  Bolet  chair  jaune.  — 
Thoiré-sur-Dinan  :  ça  et  là  dans  la  forêt  5  no- 
vembre. Asse^  bon. 

Boletus  sanguineus  With.  Bolet  sanguin.  — 
Saint-Pierre-du-Lorouer  :  ligne  de  la  Vallée  Noire, 
1 1  septembre. 

Boletus  variegatus  S\v.  Boletus  panaché.  — 
Bois  en  pin  silvestre  de  la  Pilletière,  icr  no- 
vembre. 

Fistulina  hepatica  Huds.  Fistuline  foie.  — 
Thoiré-sur-Dinan  :  souche  de  chêne  sur  la  route 
du  rond  de  Volumier,  2  octobre. 

Hydnum  repandum  L.  Hydne  bosselé.  — 
Thoiré-sur-Dinan  :  ça  et  là  dans  la  forêt,  22 
novembre.  Très  bon. 

Hydnum  rufescens.  Pers.  Hydne  roussâtre.  — 
P.are,  avec  le  précédent  dont  il  n'est  peut-être 
qu'une  variété  plus  grêle. 

Hydnum  imbricatum  L.  Hydne  à  écailles 
imbriquées.  —  Saint-Pierre-du-Lorouer  :  coteau  en 
pin  silvestre  au  dessus  de  la  Vallée  Noire,  17 
octobre.  Bon. 

Hydnum  auriscalpium  L.  Hydne  cure- 
oreille.  —  Sur  les  cônes  de  pin  en  décomposition. 
Saint-Pierre-du-Lorouer  :  colline  en  pin  silvestre 
au-dessus  de  la  Vallée  noire,  18  fé\rier. 

Hydnum  erinaceum  B.  Hydne  hérisson.  — 
Thoiré-sur-Dinan  :  dans  la  forêt,  sur  un  tronc  de 
chêne,  i5  décembre.  Rare  et  délicieux. 

Clavaria  i lava,  Sch.  Clavaire  jaune.  —  Assez 
répandu  dans  la  forêt  de  Bercé,  12  novembre. 
Très  bon. 

Clavaria  formosa  Peis.  Clavaire  élégant. 
Jupilles  :  dans  la  forêt,  vallée  de  l'Hermitière. 

Phallus  impudicus  L.  Phalle  impudique.  — 
Jupilles  :  dans  la  forêt,  sous  les  fougères  et  les 
bruyères,  près  le  rond  Nautot,  9  septembre. 

Lycoperdon  gemmatum  FI. dan.  Lycoperdon 
hérissé  de  pierreries.  —  Thoiré-sur-Dinan  :  assez 
répandu  dans  la  forêt,  octobre-novembre. 

Lycoperdon  mammaeiormis  Pers.  Lyco- 
perdon en  forme  de  mamelle.  — Thoiré  sur-Dinan: 
route  du  rond  de  Volumier,  5  novembre. 

Tremella  mesenterica  Retz.  Trèmelle  mésen- 
térique.  —  Saint-Vincent-du-Lorouer  ;  sur  tronc  de 
chêne  abattu  dans  la  forêt,  7  janvier. 

Peziza  vesiculosa  B.  Pé^i^e  vésiculeuse. —  No- 
gent-sur-Loir  :  sur  un  tas  de  crottin,  17  décembre. 

Peziza  coccinea  Jacq.  Pé^i\e  cochenille.  — 
Commun  sur  les  brindilles  dans  les  haies,  à 
Aubigné,  où  elle  est  connue  sous  le  nom  vulgaire 
de  Coquecigrue. 

Peziza  aurantia  FI.  dans  Pè\i\e  orangée.  — - 
Thoiré-sur-Dinan  :  forêt,  dans  les  allées  vertes  et 
au  rond  de  Volumier,  devant  les  loges,  1"  novem- 
bre.  Très  bon. 

Bulgariainquinans  Fr.  Bulgarie  salissante.  — 
Forêt  de  Bercé  :  sur  les  troncs  de  hêtre  couchés, 
ier  novembre. 

Victor  Jamin. 


IOO 


LE       MONDE       DES       PLAN  1  I   S 


Publications   de    Th.    de   Heldreich 

Directeur  de  l'Académie  pour  ;  8  g  1 . 

Tre    nuove  SPECIE    DI  FIANTE  scoverte  nella  Sici- 

scritte   ed    illustrate   con  tav.   3     Annali 

Accademia  degli  Aspirant:  Naturali  di  Na- 

poli),  1843. 

1  eber  Griechische  Arbutus-Arten  fin  Flora,  bot. 

Zeitung,  Regensburg),   1844. 

INTAR,      HlSPANICARUM      IN      PrOVINCIA 
GlENNl  NSI      iw.     is,.,     i„    A.      Bl   INI  0    Ll 

cum    descript.    specier.   novarum     curantibus 
l'ii.  BarkerWebb  et  Th.de  Heldreich.  Pans. 

R  die  neue  ai  k  mis  'ii    ["anni     \l-,cs    Reginae 
Amaliae  .  In  Gartenflora.  1860. 

ZtlR     KsNNTNISS     DER     GRIECHISCHEN      I'avmn.     Ibid., 
Descriptiq    SPSCIERUll    NOVARUM      P'ior.     GraeC.)    in 

Appendice   ad    Catalog.    Seminum    horti    bot. 
Atheniensis,  1860. 
Ueber    Pflanzen   der    Griechischen,   INSBESONDERE 
der    Attischen    Flora,     die    aïs    . 

rth    sind.    In   Regel    Garten 

TuLIPA   ORPHANIDEA     Boiss.     UND     DIE    TULPEN   GrIE- 

chenlands  [e    tab.  .  Ibid.,  1862. 
Dts    Ni  1    11    •-   1  •.    Grii    henlands     Plantes   utiles 
de  l.t  Grèce).  Mit   besondercr  Berùcksichtigung 
lier  neugriechischen  und  pelasgischen  \ 
namen.  Athcn.,  1862    in-8",  p.   1    1 

EnUKERATIO  PLANTARUM  QUAS  in  Cr  11  IESTATE 
1846     LEG1T     ET    OBSERVAVIT     Lu.    DE      II111.DR.     In 

Raulin,  Description  physique  de  l'île  de  I       . 
tom.   II.  avec  18  pi. uuhes  représentant    les  es- 
pèces nouvelles,  dessinées  par  Heldreich.  Paris, 

Glaucium  Serpieri  Hei.dr.  (c.  tab.).  In  Regel  Gar- 
tenflora, 1  s- ; 

Tulipa  Hageri  Heldr.,  eine  neue  Tulpenart  der 
Griechischen  Flora  (cum  tab.  .  Ibid..   187  : 

Descrizione  di  ona  nuova  speciï  di  Lotis  della 
Flora  Italiana,  In  Nuov.  Giorn.  bot.  Ital.,  ot. 
tobre  1873.) 

SERTULUM    PLANTARUM   NOVARU1  IGNITA- 

rum  Florae  Hellenh  ,1.   1  lorentiae,   1876. 

ZWE1     NEUI     PFLANZENARTEN     DER    JoNISCHEN     InSELN. 

(In  Oesterreich.  bot.  Zeitschrift,  18 

Pi  1   tNZEN-  GEOGR  VPH1SCHE    N     i      ■  ■ 

ARTEN  i>i-:r  euf  -.   Kl, ira.   Ibid..   1877. 

Die   Pflanzen  der   atti^  -:n   Calen- 

dario  FI  trae  .  Publie-  comme  fasc.  V  de  Momm- 

sen  (A.     Griechische  Jahreszeiten.    Schleswig 

1877. 
Ueber  Sili  Fenzl.,  ihi  .  und 

ihren    Verbreiti  rk.     In     Oesterr.     bot. 

feitschrift,  1  v 

-   SYSTEMATtcus  Heriurii  Th.  G.    Orpha- 

mi.is.  Fasc.  I,  Leguminosac.  Florentiae,  1877. 

I  ■  '      I    1  mi    IHRI 

\    [-en,  Mosknu,  18  8. 
La  Fauni    de    i  .  Grèci      Rapport  sur  les   travaux 
et   recherches    zoologiqucs    laites  en    Grèce   et 
revue   sommaire  des  anir.  v  trouvent 


naturellement  ou  à  l'état  de  domesticité.  I.  Ani- 
maux vertébrés.   Ouvrage    publié  par  ordre  du 
Ministère  de  l'Intérieur   pour  l'Exposition  uni- 
verselle de  Pans  en   [8   8.  Athènes,   18   S 
Beitraegh  zur  Kbnntniss  m  s  \  1  .  und  der 

raphischen    Verbreitung  der    Rosskastanie 
\     culus   Hippocastan    .  des  Nussbaums     Ju- 
glans  regia    und   der   Bûche    Fagus   silvatica). 
(In  Sitzungsberichten  der  bot.  Vereins  derProv. 
Brandenburg,  XXI.)  Berlin,   1879. 

EtNl     INSEKTENFRESSENDE    PfLANZI     DER  GRIECHISCHEN 

I  1  1  ir  1     1  >esterr.  bot.  Zeitschi 
I"eui  ru  m  1 1  11  i.  -\  i\i  m  11.  sp.  Ibid., 
Beiti  ig       11  Flora  von  I  pirus.  Nach   den  Samm- 

lùngen  des  Herrn  N.  K.  Chodzes.  (In  Sitzungs- 

ber.  des  bot.  Vereins  der  Provinz  Brandenburg.) 

Berlin,  187Q. 
Una    planta    insectivora    in   Grecia.    (In    Cronica 

cientifica   por   Raf.  Roig   y  Torres.   Barcelona). 

1879. 
Los  Vertebrados    de  la    Fadna   de   Grecia.  Cum 

^Addenda''.    In  Cronica  cientifi.  p.  RoigyTor- 

ies.  Barcelona.    1879-80. 

L'Ai  1  1      AU    POINT   DE    VUE     DES    CARACTÈRES   DE   SA 

■;.   Extrait  du  Compte  rendu  sténogr 
du  Congrès  international  de  Bot  ini  jue  et  d'Hor- 
ticulture, tenu    à  Paris  du  10  au  24  aoûl   [878. 

Pai  is.  1880. 

JoSEF  SARTOR]    Note  biographique'.  In   Botanisches 

Centralblatt    1880. 
hys  Spreitzenhoferi  n.  sp.Eine  neue Stachys- 

Art  der  griechischen  Flora.    In  Oesterr.  botan. 

Zeitschr..   1880. 
D'  Carl  IL  Th.  Reinhold   [Nécrologie).  Ibid.,  1SS0. 
Musinitza.    Eine    Idylle    vom    Korax    haute   mon- 

montagne  en  Etolie).  Mit  topographischen  und 

philologisch-dendrologisçhen  Bemerkungen.  In 

..  l>Lilner's  Archiv  fur  rnittel-und  neugriech. 

Philolo-ie'',  Bd.  I.    Athen.,  18S0. 

VSRZEII  UMss   DER   BIS   Jll.'T   AUS   DER    7>0aS   BEKANN- 

n  n  Pflanzen.  Nach  ^\cn  Sammlungen  von 
R.Virchowund  J.  Schmidtund  den  literarischen 
Quellen,  zusammengestellt  von  P.  Ascherson, 
Th.  von  Heldreich  n.  F.Kurt;.  In  [>'  IL  Schlie- 
mann  aIlios",  Stadt  und  Land  der  Trojaner. 
Anhang  VI,  p.  804-81  ;.  Leipzig,  1881. 

\  >s,   ein    griechisches    Pflanzenbild. 

1     i,:  C.  Bolle,  Ueutscher  Garten).  1881. 

Ferulastaudi  Ferula  communis  I...  In 
Verhandl.  des  botan.  Vereins  der  Prov.  Bran- 
denburg, XXIII.    1881. 

Ein  homerischeb  Pfi  inzenname.  (6puo;  =  Imperata 
cylindrica).  In  Botanisches  Centralblatt,  11e  10. 
1881 

Der  Kafer  des  Propheten  Elias.  [In  Sitzungs- 
bericht  der  Gesellschafi  natu  1  forsehender  Freun 
de  in  Berlin  .   1881. 

DlE    I    ICKMUSFLECHTB  DES     GRIECHISCHEN    ArCHIPELA- 

■  1  -    i-'  iccella   phycopsis  Ach.).  Ibid.,  1SS1. 

1     ^     -.    Ill   rEROPHYLLIE,    11EOBACIITET   «El   CERA- 
rONIA  SlLIQUA.    Ibid..    1882, 

Flori   di    l'île   de  Céphalonie,  ou  Catalogue   des 

plantes  qui  croissent  naturellement,  etc.  Lau 
san ne,  1  88  :.  âges. 

11      UEBER    DIE     BOTANISCHEN    ErGEBNISSI     EINER 


].E       MONDE       DES       PLANTES 


lOI 


Berkisung  Thessaliens.  (In  Sitzungsbcrichet 
der  K.  preussischen  Akademie  der  Wissenschaf- 
ten,  Berlin).  t883. 

Ilepî  lioTavixvi;  Ixâpojlâj;  Iv  'Attixt).  (Annales  du 
Svllngue  „  Parnassos  ").  i8S3 . 

1 1 e p •'  'Voux'ja[ji.o'j  (Hyoscyaraus).  In  lUptootxôv  tï)ç 
sv  'AOv'vat;  <l>c<pao(X£UT!XYÎ;  'ExcusEi'aç.  1884. 

Ilspi  Auxîaxou  (Humulus  Lupulus)  xai  TÎj;  xaX- 
XtEpYEt'aç  aÙToû  Iv  'EXXâoi.  (  In  'F.XXtjvixîj 
l'Eiopyi'a).    lSS5. 

Be.merkungen  ueber  die  Gattung  Mandragora  und 
Beschreibung  einer  neuen  Art.  (In  Mitteilun- 
gen  des  Botanischen  Vercins  fûr  Gesammt. 
Thûringen.  IV).  i885. 

0.  T.  'Opï.avi'Sr,ç  coç  BotocvixÔç.  ^xtaycTOi'a. 
Athen.,  18S7.  (Biographie  de  Th.  Orphanides, 
avec  portrait.) 

Tô  AvOoç.  (La  Fleur.  Exposé  populaire.)  Athènes, 
1SS7. 

Die  Malabaila  -  Arten  der  Griechischen  Flora. 
(In  Oesterr.  botan.  Zeitschrift.)  1S89. 

Tô  Kpi'vov,  (iuStdTopixwî  xai  faropixtoç.  (Sur  le  Lis.) 
Athènes,  1S89. 

Beitragzur  Flora  von  Kreta  von  Dr  Franz.  Oster- 
mcyer  (Verhandl.  der  K.  K.  zoolog.  botan.  Ge- 
sellsch,  in  Wien),  1890.  (Contient  les  descrip- 
tione  des  espèces  nouvelles  Centranthus  Sieberi 
et  Leopoldia  Spreitzenhoferi  par  Th.  de  Hel- 
dreich.) 

Ueber  CUmpanula  anchusiflora  und  C.  tomentosa 
der  Griechischen  Flora.  (Botanisches  Central- 
blat.)  1890. 

Note  sur  une  nouvelle  espèce  de  Centaurea 
(C.  redempta  Held.)  de  l'île  de  Crête.  (Bulle- 
tin de  la  Société  bot.  de  France.)  1890. 

Note  sur  une  variété  nouvelle  ou  peu  connue  de 
Lentille  [Lens  csculcnta  Mch.  var.  microsperma 
Heldr.)  (Revue  des  Sciences  naturelles  appli- 
quées, n"  i5.)  1890. 

'H  XXtopiç  xoù  riapvaaaou.  (Flore  du  mont  Par- 
nasse.) Extrait  des  Annales  du  Syllogue  „  Par- 
nassos ".  Athènes,  1890. 

'Il  XXiopî;  toù  IIyiXi'ou.  (Note  sur  la  Flore  du  mont 
Pélion,  avec  description  d'une  nouvelle  espèce 
de  Verbascum  (V.  Aphentulium  Heldr.,  dans 
le  journal  Wz'kifyivs.GM,  oct.  1891.) 

'HpïxXvjÇ  Mï]T(7Ô7touXoc.  (Nécrologie  du  professeur 
de  zoologie  H.  Mitzopoulos.)  1892. 

Ilspi  t9)ç  Tcr,YT)<r  Kpuovépi.  (Annales  du  Syllogue 
«  Parnassos  ».)  1892. 

Les  Onagracées  de  la  Flore  grecque.  (Extrait  du 
«  Monde  des  Plantes  ».)  Le  Mans,  1894. 

XXwpiç  '0;xr,pixïi  (Flore  d'Homère).  Athènes,  189G. 

MeX=Tï]  itspl  toù  napOsvîou  <papu*xu'>3ouç  ëoTâv»iç 
itapâ  toîç  àp^ai'otç.  (Etude  sur  le  «  Parthenion  » 
des  anciens.  Annales  du  syllogue  «  Parnassos  ».) 
1S96. 

Auteur  des  articles  de  Botanique  dans  {'Ency- 
clopédie grecque  (  AeÇixôv  eyxuxXoTtatStxov  )  , 
publiée  à  Athènes  par  MM.  Barth  et  Hirst,  li- 
braires-édireurs,  vol.  I-IV,  1889-1896. 

Collaborateur  de  feu  Edm.  Boissier  dans  les 
«  Diagnoses plantarum  Orientalium  novarum  », 
1844-1859,  et  dans  le  «  Flora  Orientalis»,  vol. 


I-VI  et  supplém.,  1867-1888,  pour  les  espèces 
découvertes  par  Sartori,  Heldreich  et  ses  dis- 
ciples, signées  «  Boiss.  et  Heldr.  »,  ou  «  Heldr. 
et  Sart.  »,  ou  «  Heldr.  ».  [Le  nombre  de  ces 
espèces  s'élève  à  environ  Soo.) 
Herbarium  Graecum  normale.  Collection  de  plantes 
desséchées  de  la  Flore  grecque,  publiée  par 
centuries,  avec  étiquettes  très  complètes  (im- 
primées pour  la  nouvelle  série).  Centurie  I-VIIt- 
1S54-1861,  et  cent.  JX-XIII  (nouvelle  série) 
1 886-1896. 


Bibliographie 

FLORE    DU    CHILI 

Depuis  la  fin  de  l'année  dernière,  les  distingués 
Professeurs  MM.  Karl  Reiche,  Fed.  Johow  et  Fed. 
Philippi,  de  Santiago  de  Chile,  ont  commencé  à  pu- 
blier un  ouvrage  d'ensemble  surnotre  Flore,  travail 
qui  se  faisait  désirer  etqu'ils  ont  exécuté  en  prenant 
pour  base  l'ouvrage  de  M.  Claude  Gay,  qui  est 
l'objet  d'une  révision  critique,  et  les  nombreuses 
descriptions  de  végétaux  de  ce  pays  que  nos  sa- 
vantsProfesseurs  Philippi  ont  publiées  et  publient 
encore  sous  le  titre  de  a  Plantas  nuevas  Chilenas  » 
dans  les  k  Anales  de  la  Universidad  de  Cliile  ». 

Les  «  Estudios  criticos  sobre  la  flora  de  Cliile  » 
ou  «  Flora  de  Chile  »  de  MM.  Reiche,  Johow  et 
Philippi  qui  sont  actuellement  en  publication  dans 
les  «Anales  de  la  Universidad  de  Chile  »,  ont  pour 
objet  non  seulement  les  travaux  de  MM.  Gay  et 
Philippi,  mais  en  même  temps  la  révision  des 
échantillons  du  riche  herbier  Chilien  du  Musée 
National. 

La  classification  en  familles  et  genres  adoptée 
dans  le  travail  auq  ici  je  fais  allusion  est  celle 
de  l'ouvrage  fondamental  moderne:  Die  Natur- 
lichen  Pjlanjenfamilien   de  MM.  Engler  et  Prantl. 

Voici  la  liste  des  faniillcs  et  genres,  avec  indica- 
cation  du  nombre  d'espèces  de  chacune,  qui  jus- 
qu'à présent  ont  été  publiés. 

PHANEROGAME 

A.  —  DICOTYLEDONES. 

I.  —  Thalamiflores. 

Fam.    1.  —  RANUNCULACEJE. 

1.  Anémone  L.,  7  espèces. 

2.  Ranunculus  L.,  26. 

3.  Amadryas  Corners,  3. 

4.  Myosorus  Dill.,   1. 

5.  Caltha.  L.  5. 

Fam.   2.  -  MAGNOLIA.CE.Ï 
1.  Drymis  Forst.,   1. 

Fam.   3,  —   LACTORIDACE^E 
1  .   Lactoris   1  espèce. 

Fam.   4.  —  LARDIZABALE^ 

1 .  Lardizabala  Decaisne,  1  espèce. 

2.  Boquila    Decaisne,  1. 


102 


[.E      MONDE       DES       PLANTES 


F    n.   :■.  -  BERBERIDAGEiE 
i.  Berberidopsis  Hook.,  i  espèce. 
?.   Berberis  L.,  28, 

Fam.  6.  —  PAPAVERACEiE 
i .  Escbscholtzia  Cham.,   i  espèce. 

2.  Argemone  Tourn.,  i. 

3.  Fumaria  L.,  s. 

Fam.   r,  —  CRUCIFERE. 
i  .   Cremolobus  D  C,  2  espèces. 

2.  Mennonvillea  D  C.  g. 

3.  Hexaptera  Hook.,  u. 

4.  Decaptera  Turoz,  1. 
3.   Lepidium  L.,  12. 

0.  Coronopus  Gaertn.,  1. 

7.  Tblaspi  L.,  6. 

8.  Sisymbrium  L..  2^. 

9.  Isatis  L.  1 . 

10.  Diplotaxis  1).  C.  2. 

1  1 .  Brassica  L.  2. 

12.  Raphanus  L.,  1. 

1?.   Grambe   L.,    1 . 

14.   Nasturtium  R.  Br.  11. 

i5.  Cardamine  L.,  29. 

16.  Dentaria  L.,  1 . 

17.  Mathevsia  Hook.  et  Arn.  4. 
:8.  Schizopetalum  Sims.,  8. 

19.  Hutcbinsia  R.  Br.,   1. 

20.  Capsella  D.   C.    1 . 

21 .  Draba  L.,  14. 

22.  Aij.il  lis   Ph.    1 . 

23.  Descurainia  Webb.  et  Berth.,  10. 

24.  Turritis  L.   1  . 
2: i.  Arabis  1..   1. 

2Ô.  Braya  Stern.  et  Hoppe,  1., 

27.  Eudema  H.   B.   N.    1. 

28.  Omisiz  Ph.   2. 

Fam.    8.    —  CAPARIDACEJE. 
1.   Cleonie  L.,   1  espèce, 

Fam.  9.  —  FLACOURTIACEiE 
1  .  Azara    R.  et  P.,  12. 

Fam.   10.   CISTACECE 
1     Helianthemum  Tourn  .  2  espèces. 
Fam.   u.  VIOLAGE.t. 

1.  Iomdium  Vent.,  2    espèces. 

2.  Viola  L.,  53. 

Fam.     12.   —    DROSERACEiE. 
1.  Drosera  L.,  2  espèces. 

Fam.    i3.  —  POLYGALACEiE 

1.  Monina  R.,   et    P.  4  espèces. 

2.  Polygala  L.   1  <. 

Fam.   14   —  FRANKENIACE^E 

1.  Anthobium  Ph.,  2  espèces. 

2.  Frankenia  L . ,  7. 

Fam.  i5.  —  CARIOFILACEAE 

1 .  Silène  I...  1  espèce. 

2.  Melandrium  Roehl.,  ô 

3.  Gypsophila  L.,   1 . 

4.  Stellarial...  7. 

5.  Cerastium  L.,  7. 

6.  Sagina  L.,  2. 

7.  Colobanthus  Bartl,.  -, 
S.  Alsine  Wahlemb.,  1. 

9.   Arenaria  L.;  7. 
10.  Spergula  L.,  1. 


1  1 .   Fissa  Adams.,  20. 
12.   Drymaria  Wild.,  3. 
'  -;-   Polycarpum  Loeff).,  1. 
14.  Microphyes  Ph..  2. 
i5.  Bryopsis  Reiche.,  1. 
iô.   Picnophylum  Remy .,  2. 
17-   Corrigiola  L.,  4. 
18.  Paronychia  Juss.,  4. 
ii.  Acanthonichia  Rohrb.,  r. 
20.  Scleranthus  L.,  1. 

Fam.  16.  —  ELATINACEjE 
t.   Elatine  L.,  2  espèces. 

Fam.   17.    —  MALVACEiE 
1  .  Palava  Cav.,  4. 

2.  Abutilon  Gaertn.,  7. 

3.  Sphaeralcea  St  Hil.,  4. 

4.  Modiola  Much.,  1 . 
3.  Malva  I...  7. 

<3.   Malvastrum  A.  Gr.,   17. 
7.  Plazianthus  Forst  ,  1. 

5.  Sida  L.,  2. 
9.  Anoda  2. 

10.  Cristaria  Cav., 

Fam.  18.  —  EL^IOCARPACEjE 
i.  Crinodrudrum  Mol.,  2  espèces 
2.  Aristotelia  L'Hérit.,   1. 

Fam.  19.  -  EUCRYPHIACEjE 
i.  Eucryphia  Cav.,  2  espèces. 

Fam.  20.  —  GUTTIFER^E 
1 .  Hypericum  L.,  3. 

Fam.   21.  —  MALPIGHIACE-S: 

1.  Dimagonum  Juss.,  2   espèces. 

2.  Dinemandra  Juss.,  4. 

Fam.  22.  —  SAPINDACE.E 

1.  Valenzuelia  Bert,  1  espèce. 

2.  Bridgesia  Bert.,  1. 

3.  Llagunoa  L.,  1 . 

Fam.  -3.  -  VITACE^ 

1.  Cissus  L.,  1  espèce. 

Fam.  24.  -  GERANIACE.Π
t.  Géranium  L..  [5  espèces. 

2.  Erodium  L'Hcrit  ,  4. 

3.  Viviana  Cav.,  g. 

4.  Balbisia  Cav.,  2. 

Fam.    25.  —  TROPAEOLACEiE 
i.  Tropaeolum  1..,  i2  espèces 

Fam.  2».  —  OXALIDACEJE 
1.  Oxalis  L.,  90  espèces. 

CARLOS  E.    PORTER 
Valparaiso,  Agosto  16  de  iSgb. 


Manuel  de  Géographie  botanique  par  le 
Dr  Oscar  Dm  de,  traduit  par  Georges  Poirault. 
Livraisons  14-16,  Paul  Klincksieck,  éditeur,  52, 
rue-  des  Ecoles,  Paris.  Ces  livraisons  renferment 
les  Préfaces  du  Traducteur  et  île  l'Auteur,  la  fin 
de  l'ouvrage,  les  tables  et  les  caries. 

Recherches  sur  les  Diatomées  des  cal- 
caires tertiaires  de  l'Auvergne  et  sur  l'o- 
rigine de  ces  terrains,  par  le  Frère  Hkriiiaid 
Joseph . 

Racines  fourragères  et  choux  fourragers. 
—  Valeur    alimentaire    et    exigences    des 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


103 


Racines  potagères,    par  Df.naiffe  (Imprimerie 
Denaiiïe  ;  Carignan,  Ardennes). 

XVI.  —  Pflanzengeographie  von  Europa, 
(Sommaires  et  Analyses)  par  Tu.  Schube. 

Notice  biographique  sur  C.  C.  Gillet  et 
liste  de  ses  travaux  scientifiques  par  M.  l'abbé  A. 
L.  Letacq,  (Alençon,  Renaut-de-Broise,  éd.  1S96.) 

Intorno  all'Opera  «  Les  Lichens  des  envi 
rons  de  Paris,  par  W.  Nvlander  e  ceonn  di 
altri  lavori  di  Lichenografia,  nota  di  C.  Grilli 
(Ext.  de  Bulletino  délia  Socicta  bot.  italiàna.) 

Fleurelettes.  A  Vendrely,  Elégante  plaquette  de 
poésies  concernant  toutes  la  botanique,  les  bota- 
nistes et  les  rieurs,  dédiées  à  l'un  de  nos  collègues, 
M.  X.  Vendrely  à  l'occasion  du  60"  anniversaire 
de  sa  naissance.  Nous  étant  fait  une  règle,  pour  ne 
pas  créer  de  précédents  de  ne  jamais  publier  ici  des 
poésies,  nous  regrettons  de  ne  pouvoir  citer  ici 
des  vers  de  ce  recueil. 

Some  Analogies  in  the  Lower  Cretaceous 
of  Europe  and  America  by  Lester  Frank 
Ward.  —  Cet  ouvrage,  comme  presque  tout  ce  qui 
nous  vrént  des  Etats-Unis  où  la  science  est  en  hon- 
neur, est  illustré  de  nombreuses  gravures  et  plan- 
ches et  orné  de  cartes. 

La  paléobotanique  y  tient  une  large  place.  Dans 
son  chapitre  intitulé  :  Comparison  of  the  Potomac 
formation  of  America  with  the  Wealden  of  En 
gland,  l'auteur  compare  les  flores  fossiles,  y  dé- 
peint les  troncs  des  Cycadées  et  les  caractères  des 
forêts  fossiles. 

Après  avoir  traité  du  Crétacé  d'Italie  dont  les 
traités  de  Géologie  parlent  à  peine,  du  mésozoique 
du  Portugal,  M.  Ward  étudie  successivement  les 
flores  jurassique  et  crétacée  de  ce  dernier  pays  et 
passe  en  revue  les  angiospermes  considérées  par 
d'aucuns  comme  archétypes.  Cette  partie  de  son 
travail  est  des  plus  intéressantes. 

Dans  ce  volume  le  savant  géologue  précise  bien 
des  points  et  ajoute  bien  des  données  nouvelles 
qui  rendent  l'étude  de  ce  mémoire  indispensable 
aux  géologues  et  à  ceux  qui  s'occupent  de  paléo- 
botanique. 

PÉRIODIQUES. 

Compositae     novae    e    Flora    sinensi,      A. 

Franchet  (in  Journal  de   botanique,   to«  année  n" 
23,  24  ;  11°  année,  n°  2.) 

Note  sur  les  Araliées  des  îles  de  1  Afrique 
occidentale,  E.  Drake  del  Castillo  (ibid.  ir 
année,  n09  2,  3  et  4.) 

Origine  exodermique  des  poils  post-sta- 
minaux  des  sépales  chez  les  Santalacées, 
Ph.  VanTieghem  (ibid,  1  ic  année.n»  3). 

Plantes  nouvelles  de  la  flore  d'Espagne 
(5°  note,)  Aug.  de  Coincy  (ibid.   11°  année,  n„  3  )' 

Observations  sur  quelques  Malvacées 
(Malva  ribifolia  Viv.,  M.  fastigiata  Cav.,  M 
cretica  Cav.,  M.  vivianiana  Rouy.,  M.  rotundi- 
foha  L,  L.,  Lavatera  ambigua  Coss  ,  non  DC, 
L.  arborea  L.,  L.  cretica  L.,  L.  bicolor  (Shuttlew> 
inéd.)  Rouy. 

Un  Stachyshy  bride  (S.digenea,)  (germanicaX 

alpina,)  Ern.  Malinvaud. 


Influence  du  porte-greffe  sur  le  greffon, (in 

Revue  Scientifique  du  Bourbonnais). 

Révision  des  plantes  phanérogames  de 
la  flore  Agenaise  par  O.  Debeaux  (in  Revue  de 
Botanique  n"'  146-156.) 

Les  Sphaignes  de  Bretagne,  Eu.  Bureau  et 
F.  Camus,  (in  Bulletin  de  la  Société  des  Sciences 
naturelles  de  l'Ouest  de  la  France). 

Essai  d'une  révision  des  Potamots  de 
France,  notamment  de  ceux  de  l'Est  (Jura  Lyon- 
nais, Dauphiné,)  Ant.  Machin,  (in  Bull,  de  la 
Soc.  bot.  de  France,  (XLIII,  p.  434). 

Observations  et  expériences  sur  l'ouver- 
ture des  fleurs  del'Onothera  Lamarckiana 
Ser  ;  Louis  Planchon  (Ibid.  p.  455.  Nous  pensions 
certes  quand  le  premier  et  pour  la  première  fois 
nous  observions  patiemment  et  Ionguemment  l'ou- 
verture des  fleurs  deVOnothera  tetrapteraà  Conoor 
et  à  Wellington  au  sommet  des  Nilgiris  (1800 
m.)  dans  l'Inde  anglaise  et  qu'à  la  suite  de  ces 
observations,  nous  adressions  une  note  à  la 
société  botanique  de  France,  note  lue  au  Congrès 
de  18S9,  nous  pensions  avec  raison  ouvrir  une 
voie  à  des  études  et  observations  subséquentes. 
Nous  ne  nous  sommes  pas  trompé.  MM.  Roze  et 
Planchon  ont  l'un  après  l'autre  étudié  l'anthèse  de 
diverses  Onothera.  M.  Planchon  précise  et  détaille 
les  phases  de  l'ouverture  de  la  fleur  et  appuie  ces 
détails  de  gravures.  Cette  partie  de  son  travail  n'est 
pas  sans  intérêt.  Mais  l'étude  expérimentale  qu'il 
a  faite  est  encore  plus  remarquable.  En  faisant 
varier  les  influences  de  radiation  lumineuse,  de 
chaleur  et  d'humidité,  il  a  pu  constater  que  la 
lumière  et  l'eau  jouent  les  deux  principaux  rôles 
dans  l'anthèse  des  fleurs  d'Onothera  ;  l'eau  sur- 
tout est  un  facteur  absolument  essentiel,  et  il  a 
ensuite  étudié  minutieusement  le  rôle  du  calice,  et 
de  la  corolle  et  résume  ainsi  son  travail  : 

En  résumé  voici  comment  les  choses  semblentse 
passer:  Au  coucher  du  soleil,  un  gonflement  géné- 
ral du  bouton  et  spécialement  de  la  corolle  se  pro- 
duit par  afflux  de  sève.  Il  est  probable  que  l'abais- 
sement de  la  température  (passage  du  soleil  à" 
l'ombre)  et  peut  être  le  changement  dans  l'état 
hygrométrique  (peu  accentué  pourtant  chez  nous) 
diminuent  l'évaporation  sensiblement. 

Dès  lors,  l'eau  absorbée  par  les  racines  conti- 
nuant à  affluer,  la  turgescence  des  organes  floraux 
se  produit  (voir  l'opinion  de  Dutrochet,  cité  par 
M.  Roze.)  (Mais  il  faudrait  rechercher  ici  si  quel- 
que cause  d'ordre  vital  n'agit  pas  pour  dirigerspé- 
cialement  lasève  ascendante  vers  les  inflorescences.) 

Cette  congestion  amène  tous  les  phénomènes  de 
l'éclosion.  Dès  le  début  les  pétales  en  se  gonflant 
disjoignent  le  calice. 

Puis  l'expansion  de  la  corolle  et  un  commence- 
ment de  retournement  des  segments  du  calice 
achèvent  la  disjonction. - 

Pjis  le  retournement  du  calice  se  fait  par  gon- 
flement de  la  face  supérieure  du  limbe  en  un  point 
spécial  grâce  à  une  disposition  anatomique  particu- 
lière. 

Puis    le   déroulement  et    le  déplissement  de    la 


io4 


I.E      MONDE      DES       PLANTES 


corolle  se  font,  toujours  par  réplétion  du  limbe  et 
peut-être  un  peu  grâce  au  bourrelet. 

Enfin  l'étalement  définitif  de  la  corolle  sj  fait 
par  turgescence  encore  :  d'abord  des  pétales  qui 
achèvent  de  se  déplisser,  ensuite  et  surtout  du 
bourrelet  dont  le  bord  interne  se  dilate. 

Le  travail  de  M.Planchon,  sans  résoudre  entiè- 
rement le  problème  des  mouvements  floraux, 
constitue  un  notable  progrès  dans  l'étude  expéri- 
mentale de  ces  mouvements.  Il  nous  parait  certain 
que  la  généralité  des  espèces  d'Onothera  présen- 
tent les  mêmes  phénomènes  d'anthése  et  nous 
cmyons  devoir  à  nouveau  appeler  l'attention  de 
nos  collègues  sur  la  biologie,  vraiment  digne  d'é- 
tude, de  ce  groupe. 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Influence  de  la  température  et  de  l'ali- 
ment sur  le  quotient  respiratoire  des  moi- 
sissures, Gerber  (séance  du  18  janvier  . 

Nouvelles  recherches  sur  les  Amylotro- 
gus,  E.   Roze   séance  du  ier  février.) 

Sur  la  maladie  de  la  gomme  chez  le 
Cacaoyer,  L.  Mangin  (Séance  du  8  lévrier.) 

Sur  les  diatomées  contenues  dans  les 
phosphates  de  chaux  suessoniens,  J.  Tem- 
père ^séance  du  i3  février.) 

Un  nouveau  type  générique  de  Myxo 
mycètes.  L.  Roze.  L'auteur  a  découvert  un  myxo- 
mycéte,  de  structure  beaucoup  plus  simple  que 
tous  ceux  actuellement  connus,  sur  le  mucus  des 
microcoques  issus  des  gangrènes  des  tubercules 
de  pommes  de  terre.  Ce  champignon  que  M.  Roze 
a  appelé  Vilmorinella  microccorum  se  présente 
sous  forme  de  sphérules  très  fugaces,  larges  d'en- 
viron 7,<x  et  peu  réfringentes,  faisant  place,  quel- 
ques jours  après,  à  d'autres  sphérules  de  forme 
globuleuse  moins  régulière,  plus  petites,  mais  plus 
réfringentes  et  renfermant  un  plasma  vacuolaire 
très  distinct  (séance  du   22  février.) 

Vie  latente  et  plasmatique  de  certaines 
Urédinées.l.  Ériksson  (séance  du  icrmars;. 

Contribution  à  la  physiologie  de  la  greffe 
Influence  du  porte-greffe  sur  le  greffon 
Gustave  Rivière  et  G.  Bailhache. 


Informations. 

-,  ►  Nous  lisons  dans  la  revue  scientifique  du 
Donnais: 

Préparation  des  Crassulacées.—  On  connaît  la 
vitalité  que  possèdent  les  plantes  de  la  famille  des 
Crassulacées.  Il  est  très  -difficile  de  les  dessécher 
et  leur  préparation  pour  la  mise  en  herbier  doit 
se  faire  dans  des  conditions  spéciales.  Voici  le 
procédé  qu'emploie  le  frère  Héribaud  Joseph  et 
qui  lui  réussit  très  bien.  Les  échantillons  placés 
sur  une  feuille  de  papier  collé  papier  de  jour- 
naux ou  papier  jaune),  sont  aspergés  de  benzine 
et  mis  à  dessécher  s  >us  une  très  légère  pression. 


Au  bout  d'un  couple  de  jours  on  change  les 
matelas  et  on  asperge  de  nouveau  les  rares  por- 
tions des  échantillons  qui  n'auraient  pas  été  tués 
du  premier  coup.  Les  sedum,  par  ce  procédé,  gar- 
dent très  bien  leurs  feuilles,  mais  il  est  important 
de  n'user  que  d'une  pression   très  légère. 

— ■►  La  librairie  Friedlanoer  et  fils,  G,  Cars- 
trasse  ii.  de  Berlin  vient  de  publier,  outre  un 
bulletin-catalogue  périodique  d'ouvrages  de  phy- 
sique et  d'histoire  naturelle,  trois  catalogues  d'ou- 
vrages  de  cryptogamie.  Les  librairies  Hermann 
Ulrich  (Steglitz,  Schùtzeustrassc,  46,)  Osw.u  d 
Weigel  (Leipzig.  Kônigstrasse  t)  viennent  de 
publier  aussi  leurs  catalogues. 

-  ►  MM.  Arvid  Haglund  et  John  Kâllstrôm, 
Falun  (Suède)  ont  publié  fin  1896,  le  catalogue  de 
plantes  conservées  de  Scandinavie  qu'ils  mettent 
en  vente. 

-  >-  M.  Gaston  Bo.nnier  a  été  élu  le  8  mars  dur 
nier  membre  de  l'Académie  des  Sciences  en  rem- 
placement de  M.  Trécul. 

-  .-  M.  Georges  Ville,  professeur  de  physiologie- 
végétale  au  Muséum  est  mort  le  24  février,  âgé  de 
-?i  ans. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1"  au  3/  Décembre. 

De  la  part  de  MM.  William  Treleask  i  broch.)  ; 
Th.  Schure(i  vol.)  ;  J.  Douteau  (5  broch.  et  1  vol.) 
H.  Marcailhou  d'aymeric  (1  broch.);  Edw.  L. 
G  ieene  (2  broch.)  ;  A  Songeon  et  A.  Chabert 
11  broch.)  ;  X.  Vendrely  (i  vol.)  ;  A.  S.  Hitchcock 
(2  broch.) 

Du  i"  janvier  au  2 S  février 

De  la  part  de  Mell<;  M.  Beleze  (i  broch).  et  de 
MM.  E.  Niel,  (3  broch.)  P.  Fauvei.  (2  broch. ), 
C.  Grilli(i  broch.),  B.  Ri. met  5  broch.),  abbé 
A.  L.  Letacq  (i  broch.),  X.  Vendrely  (i  broch. i, 
C.  E.  Porter  (4  broch.),  Frère  Héribaud  .lu.  (i 
broch.) 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement   de  l'Herbier 

De  M.  Gonod  d'Artemare  la  variété  naine  et 
souvent  unitlorc  du  Gentiana  campestris. 

De  M.  Aug.  Chevalier,  des  échantillons  de 
X  Carex  Chevalieri  Corb.  et  de  X  Erica  Watsoni 
Benth.  Ce  dernier  est  représenté  par  sa  forme 
typique  comparée  sur  le  vif  avec  les  échantillons 
de  de  Candolle  et  par  la  forme  Perrieri  Aug. 
Chev.  inéd 

De  M»"0  Marguerite  BELEZEd'intéressants  échan 
tillons  de  plantes  provenant  de  Montfort-l'Amaury 
de  la  forêt  de  Rambouillet  et  de  la  Suisse.  Cet 
envoi  apporte  un  précieux  appoint  a  notre  Herbier 
comparatif  du  Maine  et  renferme  un  intéressant 
échantillon  A'Epilobium  athelcspermum. 

Nos  meilleurs  remerciements  aux  donateurs. 

Le  Directeur-Gérant  du  1  Monde  des  Plantes  •. 
H.  LÉVEILLÉ 

Typographie  Ed.  Monnayer. 


HISTOIRE    NATURELLE    DE    LA    FRANCE 

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Nous  venons  d'obtenir  de  la  maison  d'édition  bien  connue  René  Sodtroy,  21,  rue  Denfert-Rochereau, 
à  Paris,  la  faveur  de  primes  de  tout  premier  ordre,  que  nous  sommes  heureux  de  soumettre  à  nos 
lecteurs. 

Il  suffira  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  la  liste  suivante  pour  se  rendre  compte  des  avantages  exception- 
nels que  notre  clientèle   trouvera    dans  cette  combinaison. 

Tous  les  articles  annoncés,  bien  que  vendus  avec  des  rabais  de  00  à  So  ",',  sur  les  prix  habituels,  sont 
livrés  franco  de  port  et  d'emballage.  Tout  le  monde  voudra    profiter  de    ces  véritables  cadeaux. 

Partitions  piano  de  Lucie  de  Lamermoor,  Don  Juan,  le  Mariage  de  Figaro,  le  Barbier  de  Séville, 
Freischûtz,  les  Puritains,  Nprma,  la  Somnambule,  Lucrèce  Borgia,    Othello,  la  Flûte  Enchantée. 

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Partitions  piano  de  Faust,  Mireille,  Romeo  et  Juliette.  Philémon  et  Baùcis,  la  Reine  de  Saba,  la  Mas- 
cotte, Miss  Helvett,  Carmen,  les  Pécheurs  de  Perles,  l'A  rlcsienhe,  la  Jolie  Fille  de  Perth,  Rip,  les  Contes 
d'Hoffmann.  Salammbô,  la  Fille  du  Tambour-Major,  la   Vie  pour  le  Ç\ar,  le  Grand  Mogol. 

Chaque  partition  franco 4.  90    au  lieu  de  i5  fr. 

Album  des  Vieilles  Chansons  Françaises,  splendide  ouvrage  franco 1.20  au   lieu  de     5   fr. 

Album  des  Valses  de  Chopin,  franco •. .     1.20       —       de     5  fr. 

Album  des  Sonatines  de  Beethoven,  franco. .. 1.20        —       de     5fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Gounod.  franco 5       »        —       de  20  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de    Victor-Masse,  franco 5       »        —       de  20  fr. 

Album  des  20  Mélodies  célèbres  de  Bizet,  franco 5       «        —      de  20  fr. 

Album  des  20  Monologues  pour  homme,   franco 0.60         —       .le     2    fr. 

Album  des  20  Chansonnettes,  franco ■ 0.60        —       de     2  fr. 

Album  des  t'a  monologues  pour  jeunes  filles,  franco 1.50        —     de  2  ff.5o 

Méthodes  de  violon,  alto,  violoncelle,  contrebasse,  mandoline,  guitare,  accordéon,  flageolet,  trom- 
pette, cor  de  chasse,  hélicon,  basson,  Hùte,  clarinette,  cornet,  trombone  à  coulisse,  trombone  a  pistons, 
petite  basse,  hautbois,  saxophone. 

Chaque  méthode  franco 0.75  au  lieu  de  2  fr.   5o 

Album  de  piano  des  meilleurs  compositeurs,  prime  sans  précédent,  franco  :  1.20  au  lieu  de  20  fr. 
Ecrire  à  M.  Rer.é  GODFROY,  2  1,  rue  Dentert-Rochereau,  il  Paris,  qui  expédie   par  retour 
du  courrier.  Accompagner  la  lettre  du  montant  de  la  commande  en  mandat-poste,    ce  mode   de 
paiement  étant  préférable  à  tout  autre  à  cause  du  reçu  délivré  à  l'acheteur. 


JL-IE     GIR.OS     LOT 

paraît  le  jour  même  de  chacun  des  tirages 

DU  CRÉDIT  FONCIER 

DE  LA  VILLE   DE   PARIS.   DU  PANAMA 

DES  BONS  DE  L'EXPOSITION.  ETC. 

//  en  donne  de  .mile  les  résultats 
et  pubtie  la' liste  des  lots  non  réclamés. 

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pour  dame,  franco 15  fr. 

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titue un  des  plus  jolis  présents  que  l'on  puisse 
offrir  à  une  dame. 

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nous  pour  offrir  à  nos  lecteurs  à  l'occasion  des 
Luennes  une  magnifique  Sphère  terrestre  d'un 
re  de  circonférence,  bien  à  jour  des  dernières 
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et  d'une  valeur  commerciale  supérieure  à  30  fr., 
sera  fourni  franco  de  port  et  d'emballage  dans 
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PARIS,  2,  rue  des  Chantiers,  PARIS 

Les  savants  et  amateurs  spécialistes  trouveront  à  la  librairie  E.  ROLLAND  des 
documents  sur  tous  les  sujets  possibles,  livres,  brochures,  articles  découpés  dans 
les  revues  et  les  journaux,  plaquettes,  feuilles  volantes,  gravures,  etc.,  le 
tout  rigoureusement  classé  par  ordre  de  matières.  La  maison  ne  pouvant  publier  de 
catalogue  imprime,  vu  l'immense  quantité  de  petits  articles  qui  ne  sauraient  y  trouver 
place,  il  sera  envoyé  des  listes  manuscrites  aux  personnes  qui  en  feront  la  demande. 

La  librairie  se  recommande  particulièrement  aux  personnes  qui  collectionnent  sur  les 
villes  et  provinces  de  France. 


6'  Année  [2«  Série] 


N"  90 


l"  Mai  1897. 


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DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


W 


SOMMAIRE    DU    N»    90 

Quelques  explications,  La  Rédaction.  —A  propos  de  l'Evonymus  leucocarpos  Levl.  et  Lande, 
H,  Lbveillé.  —  Campanula  subacaulis  Levl.,  H.  Léveillé.  —  La  Greffe  depuis  l'antiquité 
jusqu'à  nos  jours  (mile),  Luc.  Daniel  —  Les  formes  desEpilobes  français,  H.  Léveillé. 
—  Essai  sur  les  noms  patois  des  plantes  méridionales  les  plus  vulgaires  (suite),  Marius 
Capoduho-  —  Bouquet  de  Noël,  Victor  Jamih.  —  Contribution  à  la  Flore  de  la  Sarthe.  — 
Flore  des  Nilgiris  (mile),  H.  Léveiilé.  —  Flore  de  Châtellerault  et  de  la  forêt  de 
Chàtellcrault,  L.-J.  Ghelit.  —Bibliographie.  —  Revue  des  Revues.  —  Mouvement  de 
la  Bibliothèque  et  de  l'Herbier. 


LE     MANS 


Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,    12 


i  897 


ACADEMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Th.  de  Heldreich, (Athènes), 
pétuel  ;  M.   II.    I  .évei]  il'.  Le 
the  . 
Tre'sorier   :    M.    Ch.    Le  Gendre,    Limoges 
rHte- Vienne), 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  IL  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Rouv,  G.  Kinc,  Tueur.  R.  A. 
Philippi. 


COMITE  DE  RÉDACTION 
i     Monde  dés   Plantes 

M.  I.Évi.n  :  i  .  Dii   cteur;A.  ^cloque,  Secré- 
taire; P.  \'.  Liotard,  Rédacteur 


OFFRES   &  DEMANDES 
Nos  Aboni  ri         le  voul  >ir   bien 

nmuniquer  leui  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  L-spcrni^-lf.  lit  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Nous  avons  recouvré  pour  nos 
annonces  notre  entière  liberté. 
Nous  avons  divisé  les  deux  der- 
nières pages  de  notre  couverture 
en  cases  que  nous  louons  à  raison 
de  12  francs  l'une,  par  an. 


R.  P.  Carr.,  Montréal.  —  Nous  avons  expé 
die  diplôme  d'associé  libre. 

M.  G.  Port.,  Valparaiso.  —  Votre  diplôme 
doit  vous  être  à  présent  parvenu. 

M.  A.  A.  —  A  la  lin  de  l'année,  nous  ferons 
reproduire  en  héliogravure  les  formes  fran- 
çaises d'Epilobes  créées  par  nous,  telles  que 
nous  les  comprenons. 

Nous  recevrions  avec  le  plus  vif  plaisir  des 
échantillons  bien  Authentiques  de  Bariaraea 
praecox,  pour  l'herbier  comparatif  du  Maine. 

La     Wiener     kryptogamen  -  Tauschaustalt 

vient  de  publier  son  catalogue  fort  riche  en 
vue  de  la  vente  ou  de  l'échange  de  parts  larges 
et  bien  représentées  des  Cryptogames  {mous- 
ses, hépatiques,  champignons,  lichens,  algues, 
charaçées,  préparations  microscopiques,  etc.). 
Adresser  les  demandes  à  M.  .1.  Hktnnthai.er, 
Igelgsse,   i  i ,  IV.  Vienne  (Autriche). 


ABONNEMENTS 


UN     AN    :     Franco. 

—  Étranger,   Colonies. 

Le  Numéro  :   1   Franc. 


10  IV. 


L-s    Abonnements    parlenl    du     I"   Octobre    ou    du 
i"  janvier  de  chaque  année. 


Toute    personne   qui   ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


DEPOTS    : 

NEW- YORK 

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LONDON 

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Square. 

PARIS 
J.-B.  Haii.i.ii m:  el  fils,  19,  rue  HaulefeuUle.. 
Jacques    Lecuevalier,    Librairie    médicale    et 

Scientifique,   23,    rue   Racine. 
LAVAI. 

Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet   Vieux-Ponl  . 


(Ie  Année  (2e  Série). 


N°  90 


ier  Mai  1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de   'Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Par  décision  en  date  du  3o  avril,  M.  Alb. 
Gérard,  de  Rethel  (Ardennes),  est  nommé 
(Vlssocié  libre  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 
Th.  de  Heldreich. 


M.  le  Dr  de  Los  Santos  remercie  de  sa  no- 
mination en  qualité  de  Membre  auxiliaire , 


Les  Académiciens  titulaires  sont  invités  à 
choisir  :  i°  Un  nouvel  Académicien  titulaire 
en  remplacement  de  M.  Posada-Arango,  de 
Medellin  (Colombie),  démissionnaire  pour 
cause  de  santé,  et  20  un  nouvel  Académicien 
correspondant. 

Adresser  les  votes  au  Secrétariat  avant  le 
icr  août. 

Candidats   présentés  par   le  Bureau  : 

Election   d'un   Académicien   titulaire 

MM.  Casimir  de  Candolle  et  J.  Christian 
Bay. 

Election  d'un  Académicien  correspondant 

MM.  A.  S.  Hitchcock,  Johann  Lange, 
Federico  Philippi,  H.  Lévêque  de  Vilmorin, 
Paul  Parmentier. 


Quelques  explications. 

Depuis  six  mois  que  nous  avons  appliqué  à 
la  Revue  les  réformes  annoncées,  nous  avons 
reçu  de  nos  amis  et  lecteurs  de  nombreuses 
lettres  et  nous  avons  pu  constater  que  nous 
étions  avec  l'ensemble  en  parfaite  communion 
d'idées.  On  nous  a  demandé  certaines  décla- 
rations et  certains  renseignements.  Les  voici  : 
La  copie  n'a  jamais  fait  défaut  au  Monde  des 
Plantes  depuis  sa  fondation,  et,  à  lheure  ac- 
tuelle, nous  avons  encore,   en  portefeuille  et 


dans  nos  cartons,  d'abondants  articles.  Toute- 
fois beaucoup  de  ces  travaux  sont  des  notes 
locales  ayant  un  intérêt  restreint  pour  l'en- 
semble des  lecteurs,  ce  sont  de  futurs  maté- 
riaux pour  la  géographie  botanique.  Nous  les 
ferons  passer  petit  à  petit  car  ce  qui  intéresse 
le  plus  nos  lecteurs  ce  sont  les  travaux  de 
vaste  allure,  traitant  de  questions  d'intérêt 
général.  Quand  nous  aurons  trop  de  notes 
locales  nous  les  condenserons  dans  un  seul 
numéro  pour  nous  décharger  un  peu.  Pour  la 
Bibliographie  (Livres  périodiques,  Sociétés 
savantes)  nous  serons  souvent  obligés  de  nous 
borner  à  l'énoncé  du  titre,  du  travail  en  indi- 
quant l'éditeur  ou  le  n°  de  la  Revue  où  l'on 
pourra  le  retrouver. 

On  nous  a  demandé  aussi  de  préciser  les 
conditions  de  la  collaboration  rétribuée. 

i°  Pour  avoir  droit  à  une  rétribution  il  faut 
être  abonné  au  Monde  des  Plantes  depuis  3 
ans,  ou  prendre  l'engagement  de  l'être  durant 
trois  années  consécutives. 

20  Les  notes  purement  locales  (sauf  excep- 
tion dont  le  Comité  de  rédaction  est  juge)  ne 
peuvent  être    l'objet  d'une  rétribution. 

3°  La  rédaction  payée  imposant  à  la  Revue 
une  lourde  charge  il  ne  sera  plus  offert  doré- 
navant de  tirages  à  part.  Les  auteurs  devront 
s'entendre  directement  avec  l'éditeur  à  ce 
sujet. 

40  Tout  auteur  d'une  note  quelconque, 
même  locale,  aura  droit,  en  cas  de  non  tirage 
à  part,  au  nombre  d'exemplaires  du  n°  ren- 
fermant son  travail  qu'il  voudra  bien  fixer 
lui-même  en  l'adressant  à  la  Rédaction.  Ce 
nombre  ne  pourra  toutefois  dépasser  3o  exem- 
plaires. 

La  Revue  continuera  de  paraître  à  16  pages 
sauf  les  cas  où  un  article  plus  largement 
rétribué,  ou  des  gravures  coûteuses  oblige- 
raient la  direction  à  réduire  ce  nombre. 

A  l'heure  actuelle  la  Revue  mesure  en  lon- 
gueur de  colonnes,  autant  que  la  plupart  des 
Revues  mensuelles  de  botanique  d'un  prix 
plus    élevé,    plus   que   les    Revues   de    même 


lob 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


prix  et  un  mètre  de  plus  qu'un  périodique  bi- 
mensuel de  grand  format  et  imprimé  en  plus 
gros  caractères. 

Nous  avons  donc  fait  tout  ce  que  nous 
ns  pu  pour  satisfaire  nos  lecteurs.  Nous 
n'avons  plus  qu'à  attendre  de  ceux-ci  qu'ils 
veuillent  bien  faire  autour  d'eux  une  active 
propagande  pour  nous  trouver  des  adhérents. 
Ce  sera  pour  eux  le  meilleur'moyen  de  nous 
marquer  qu'ils  estiment  la  Revue  et  de  ré- 
pondre aux  nombreux  sacrifices  que  de  notre 
côté  nous  avons  consentis. 

La  Rédaction. 


A  propos  de  l'Evonymus  leucocarpos 
Levl.  et  F.  Lande. 

Depuis  les  diverses  notes  que  nous  avons 
publiées  sur  cette  plante  nous  avons  reçu  plu- 
sieurs lettres  de  divers  botanistes,  M.  Viviand- 
Morel,  directeur  du  Lyon  horticole,  nous  fait 
remarquerque  cette  forme  à  fleurs  blanches  de 
l'Evonymus  europœus  a  été  mentionnée  dans 
l'Encyclop.  o/the  trees'shrubs  etc.  (London) 
et  figure  dans  les  catalogues  des  pépiniéristes 
comme  arbuste  d'ornement  cultivé  dans  beau- 
coup de  jardins.  On  le  cultive  par  curiosité, 
ajoute-t-il  et  on  le  trouve  par  ci  par  là  dans 
les  haies. 

L'impartialité  nous  obligeait  à  signaler  les 
judicieuses  remarques  de  notre  collègue .  Tou- 
tefois  il  n'en  restait  pas  moins  vrai  que,  à 
notre  connaissance,  cette  forme,  en  tant  que 
tonne  stable  et  indigène,  n'avait  pas  été  dé- 
nommée avant  nous  et  que  dans  les  conditions 
où  l'a  trouvée  M.  Lande  elle  méritait  d'être 
signalée  comme  une  race  de  l'Evonymus  vul- 
gaire, race  véritable  à  cause  de  sa  persistance 
et  dont  l'adoption  par  les  horticulteurs  n'em- 
pêche  pas  l'indigénat.  Mais  voici  que  notre 
distingué  collègue  M.  Lange  de  Copenhague 
nous  lait  observer  que  depuis  plusieurs  années 
il  connaît  cette  variété  qui,  dit-il,  est  aussi 
rite  dans  l'ouvrage  de  Dippel  :  Hand- 
bookderLaubholj,  Lund,  II,  p.  487  (E.europœa 
var  leucocarpa).  En  présence  d'une  description 
antérieure  que  nous  ignorions,  nous  laissons 
a  Dippel  la  paternité  de  cette  variété  inté- 
ressante et  notre  appellation,  d'ailleurspresque 
identique,  ne  peut  que  rentrer  dans  la  syno- 
nymie. 

II.  !.. 


Campanula  subacaulis  Levl. 

C'est  dans  Le  Monde  des  Plantes  du  i«  no- 
vembre 1895,  qu'après  l'avoir  observée  pen- 
dant quatre  années  consécutives,  et  dans  des 
conditions  climatériques  fort  diverses  d'humi- 
dité et  de  sécheresse  et  en  différentes  Iocali- 
tées  où  croissait  le,  type  dans  des  conditions 
identiques,  j'ai  pour  la  première  fois  indiqué 
cette  forme,  sans  la  décrire,  de  la  façon  suivan- 
te dans  une  note  intitulée  :  Herborisations 
sarthoises,  189  5. 

«  Une  variété  que  nous  appellerons  subacau- 
lis se  trouve  avec  le  type  assez  communément 
à  Livet,    Louvigny  et  Saint-Rémy-du-Plain.  » 

Plus  tard,  (Monde  des  Plantes  du  i0''  octo- 
bre 1896)  je  disais  de  la  même  forme  mêlée 
au  type  et  répandue  avec  lui  à  Saint-Rémy- 
du-Plain  et  à  Livet  :  moins  abondante  dans 
les  années  sèches  ;  et  j'en  donnais  la  descrip- 
tion suivante  brève  et  incomplète  d'ailleurs  : 
«  tige  grêle,  courte,  parfois  uniflore  portant 
ordinairement  de  2 — 5  fleurs  et  ne  dépassant 
pas  10  centimètres  de  hauteur.  » 

Depuis  lors  j'ai  adressé  à  divers  botanistes 
des  échantillons  de  la  nouvelle  forme  bien  ca- 
ractérisés, et  provenant  des  localités  ci-dessus 
indiquées  et  en  outre  de  Thoiré-sous-Conten- 
sor  où  la  plante  croit  en  abondance. 

De  son  côté  M.  Gentil,  dans  ses  contribu- 
tions à  la  flore  Sarthoise,  relevé  des  observa- 
tions faites  en  1896  (in  Bull.  Soc.  d'Agric.  Se. 
et  Arts  de  la  Sarthe)  publiait  :  k  Campanula 
glomerata  L.  subacaulis  Levl.  Forme  naine, 
pauciflore,  ou  même  uniflore.  Mêlée  au  tvpe 
et  répandue  avec  lui  à  Livet  et  Saint-Rémy-du- 
Plain,  abondante  à  Thoiré-sous-Contensor, 
dans  les  anciennes  carrières  où  au  contraire 
le  type  est  rare  (M.  Léveillé).   « 

D'autre  part  M.  Gonod  d'Artemare  auquel 
j'avais  adressé  un  échantillon  de  C.  subacau- 
lis me  répondait  à  la  date  du  14  décembre 
1896  : 

«  Le  Campanula  glomerata  v.  subacaulis,  dont 
dont  vous  m'avez  envoyé  un  échantillon  fin 
octobre,  est  pour  moi  une  variété  naine  et 
uniflore,  du  Campanula  aggregata  Noce,  et  B. 
sous-espèce  du  C.  glomerata  L.  à  feuilles 
et  pétioles  très  poilus,  rudes  ;  à  fleurs  médio- 
cres, entourées  à  leur  base  de  bractées  plus 
courtes  qu'elles.  G.    Lamotte    prod.  p.    5oi.  » 

Après  examen  de  notre  herbier,  il  nous  pa- 
rait que  notre  collègue  a  raison.  Resterait  à 
s'assurer  sur  le  vif  si  la  sous-espèce  aggre- 
gata est  réellement  représentée  dans  la  Sarthe 
où  d'après  quelques  uns  de  nos  échantillons 
d'herbier  elle  semblerait  prédominer  dans  le 
Saosnois.  Quoiqu'il  en  soit,  que  notre  variété 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


IO7 


siibacaulis  relève  directement  du  Campanula 
glomerata  L.,  ou  indirectement  par  le  C.  ag- 
gregata  N.  et  B.  nous  croyons  bon  d'en  don 
ner  la  diagnose  définitive  et  la  dispersion 
jusqu'ici  connue  dans  la  Sarthe. 

Plante  naine  pauciflore  (• — 3  fleurs,  rare- 
ment 3 — 6),  souvent  même  uniflore,  très  sou- 
vent acaule,  à  tige,  quand  elle  existe,  ne  dé- 
passant pas  10  centimètres  de  hauteur,  et 
présentant  rarement  des  fascicules  latéraux  de 
fleurs  à  l'aisselle  des  feuilles. — Croit  dans  les 
anciennes  carrières,  sur  les  talus  et  les  buttes 
à  Livet,  Saint-Rémy-du-Plain,  Ancinnes  et 
Thoiré-sous-Contensor  :  anciennes  carrières 
à  1.S00  mètres  du  bourg. 

Cette  forme,  comme  nous  avons  pu  nous  en 
assurer  n'est  nullement  accidentelle.  Elle  est 
persistante,  que  la  saison  soit  sèche  ou  plu- 
vieuse, que  le  terrain  soit  relativement  meu- 
ble ou  absolument  rocailleux.  Ne  pas  la  con- 
fondre avec  la  forme  que  nous  appelons 
comme  Haussnecht  l'a  fait  pour  les  Epilobes 
putata,  forme  qui  n'a  aucune  importance  et 
qui  résulte  de  ce  que  le  Campanula  glomerata 
ayant  été  brouté,  il  se  développe  de  nouvelles 
tiges  naines  et  pauciflores  qui  affectent  abso- 
lument l'aspect  et  le  port  de  notre  variété  et 
se  confondent  avec  elle  si  l'on  ne  prend  pas 
la  peine  de  s'assurer  de  la  présence  des  res- 
tes des  tiges  primitives  tronquées  et  acciden- 
tellement écourtées  ou  atrophiées,  mais  tou- 
jours bien  visibles.  Nous  possédons  en  herbier 
un  certain  nombre  d'échantillons  de  cette 
forme  trompeuse. 

H.  LÉVEILLÉ. 


La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à 
nos  jours 

(Suite) 

Pourtant,  avant  de  passer  aux  physiologistes 
proprement  dits,  nous  ne  pouvons  négliger 
Agricola,  le  célèbre  médecin  de  Ratisbonne, 
qui  ne  tut  ni  praticien,  ni  naturaliste  au  sens 
propre  de  ces  mots,  mais  bien  plutôt  l'alchi- 
miste de  la  greffe  et  de  la  bouture. 

Le  livre  d'Agricola  renferme  des  choses  in- 
téressantes, mais  il  est  regrettable  que  son 
auteur  ait  jugé  bon  de  les  présenter  sous  un 
jour  mystérieux,  et  n'ait  pas  craint,  pour 
augmenter  le  merveilleux,  d'y  placer  des  er- 
reurs grossières  qui  l'ont  fait  traiter  de  char- 
latan par  ses  contemporains. 

On  pourra  d'ailleurs  juger  de  l'esprit  du  livre 


par  son  titre  général  (1)  et  ceux  de  certains 
chapitres. 

Ainsi,  après  avoir  reconnu  que  la  greffe  sur 
racines  est  connue  depuis  plus  de  mille  ans 
(ce  qui  n'a  pas  empêché  Thouin  et  les  auteurs 
modernes  de  lui  en  attribuer  la  découverte), 
Agricola  démontre  que  c'est  un  excellent 
moyen  pour  obtenir  des  racines  adventives  et 
multiplier  les  plantes. 

En  somme,  ce  n'est  qu'une  application  pure 
et  simple  des  essais  d'Ibn-al-A\vam,  mais 
Agricola  l'intitule  pompeusement  : 

«  "Découverte  inouïe  concernant  la  multipli- 
cation universelle  des  arbres  et  arbustes 
inventée  par  Georges-André  aigricola,  le 
2   avril    77 16.  » 

Voici  en  quoi  consistait  ce  secret  : 

«  Entés  de  racines  coupées  fraîchement  sur 
des  tiges, 

«  Accommodés-les  avec  de  la  momie, 

«  Il  en  croistra  des  arbres  parfaits.  » 

La  momie  était  une  sorte  de  mastic  inventé 
par  l'auteur  :  il  y  avait  un  mastic  qu'il  em- 
ployait à  froid  :  c'était  la  momie  liquide;  l'au- 
tre s'employait  à  chaud  :  c'était  la  momie 
solide. 

Mais  où  Agricola  est  véritablement  observa- 
teur et. découvre  des  choses  nouvelles,  c'est 
quand  il  remarque  que  les  racines  adventives 
sortent  d'une  espèce  de  calus,  et  cela  qu'il 
s'agisse  en  fait  de  greffons,  t  de  tiges,  de  bran- 
ches grosses  ou  petites,  de  boutons,  pousses 
ou  feuilles.  » 

Les  boutures  d'yeux  et  de  feuilles,  sur  les- 
quelles on  a  fait  beaucoup  de  bruit  dans  ces 
derniers  temps,  remontent  donc  à  Agricola. 

C'est  une  découverte  qu'il  faut  lui  rendre  à 
la  place  de  celle  des  greffes  sur  racines,  connue 
depuis  longtemps,  tout  comme  la  greffe  sur 
racines  des  arbres  fruitiers. 

C'est  encore  à  lui  que  revient  le  mérite  d'a- 
voir le  premier  fait  des  boutures  à  rebours  en 
plantant  une  branche  par  son  petit  bout,  et 
d'avoir  essayé  la  valeur  relative  des  divers 
yeux  situés  sur  une  branche  donnée. 

Pour  lui,  et  le  fait  demande  à  être  vérifié,  il 
n'est  pas  indifférent  de  choisir  pour  écusson 
l'œil  de  la  base  ou  celui  du  sommet  d'une 
branche. 


(1)  Agricola  G.  A.,  docteur  médecin  à  Riitis- 
bonne,  L'Agriculture  parfaite  ou  nouvelle  décou- 
verte touchant  la  culture  et  la  multiplication  des 
arbres,  des  arbustes  et  des  fleurs,  ouvrage  fort 
curieux  qui  renferme  les  plus  beaux  secrets  de  la 
nature  pour  aider  la  végétation  de  toutes  sortes 
d'arbres  et  de  plantes  pour  rendre  fertile  le  terroir 
le  plus  ingrat,  Amsterdam,  1720. 


io8 


I.E      MONDE       DES       PI.ANTF.S 


En  greffant  les  boutons  du  sommet,  on 
obtient  un  développement  anormal  et  une 
pyramide  dans  laquelle  les  branches  inférieures 
sont  moins  développées  que  les   supérieures. 

En  greffant  les  boutons  de  la  base,  on 
obtient  le  résultat  inverse,  c'est-à-dire  une 
pyramide  normale  et  non  renversée. 

On  trouve  dans  son  ouvrage  diverses  plan- 
ches concernant  la  greffe,  dont  l'une  repré- 
sente les  divers  instruments  et  produits 
nécessaires  dans  cette  opération. 

La  trousse  complète  du  greffeur  qu'il  ap- 
pelle o  Gibecière  à  enter  »  se  compose  de  : 

i"  Un  almanach  perpétuel  d'ivoire; 

2°  Une  plume  à  écrire  ; 

3°  Un  poinçon  à  racines  ; 

4°  Un  poinçon  à  écussonner  ; 

5"  Un  couteau  à  écussonner  ; 

6°  Plusieurs  couteaux  pour  tailler  et  inciser; 

7"  Un  villebrequin  creux  ; 

8°  Un  couteau  exprès  pour  les  fentes  ; 

0e  Un  ciseau  à  enter  ; 
io°  Un  petit  marteau  ; 
1 1°  Des  ciseaux  ; 

12"  Un  fuseau   avec  bandes    pour  ligaturer  ; 
i3°  Une  provision  de   momie  liquide  ou  so- 
lide : 
140  Un  couteau  d'ivoire  ; 
l5°  Un  couteau  de  verre  pour  écussonner  ; 
i6°  Une  petite  scie  de  jardinier; 
1 7°  Deux   compas    de    fer     de    Forêtier,    à 
pointes. 
Ces  deux  instruments  destinés  à    prendre   les 
épaisseurs  relatives   du   sujet    et    du    greffon, 
sont  de  véritables  métrogreffes. 

D'autres  planches  réprésentent  les  greffes 
des  comtes,  des  nobles,  des  empereurs,  qui 
ont  été  reproduites  dans  la  Monographie  des 
Greffes  de  Thouin,  comme  plus  propres  à 
figurer  dans  l'histoire  des  greffes  que  dans  la 
pratique  de  cet  art,  parce  qu'elles  sont  peu 
solides. 

Nous  citerons  encore,  à  titre  de  simple  cu- 
riosité, l'hypothèse  qu'il  émet  sur  l'origine  de 
l,i  greffe  : 

■  On  sait,  dit-il,  que  c'est  une  ancienne 
coutume,  établie  parmi  beaucoup  de  peuples, 
qu'au  i8rjour.de  mai  les  galands  vont  planter 
un  arbre  verd  devant  la  porte  de  leurs  mai- 
tresses.  Un  homme  déjà  vieux  s'avisa  de 
faire  cette  galanterie  à  sa  ménagère  qui  était 
à  p  u  près  de  son  âge  ;  mais  comme  il  n'était 
pas  de  force  à  aller  lui  même  couper  un  arbre 
dans  la  forêt,  il  se  contenta  de  prendre  une 
branche  qu'il  ajusta  à  un  vieil  arbre  qui  était 
devant  les  fenêtres  de  sa  femme  :  il  fit  une 
fente  à  l'arbre  et  y  inséra  cette  branche  afin 
qu'elle  parût  en  être  sortie.  Le  mois    de  mai 


se  passa  et,  suivant  la  coutume,  on  ôta  les 
mais  qui  avaient  perdu  leurs  feuillages. 

«  Celui  du  bonhomme  était  au  contraire  de- 
venu plus  beau,  il  s'était  tellement  uni  avec 
l'arbre  qu'il  en  tira  de  quoi  se  nourrir  et  de 
quoi  croistre.  On  ne  parla  bientôt  plus  aux 
environs  que  du  mai  au  bonhomme  ;  on  eut 
peine  à  croire  que  la  chose  fut  véritable.  On 
accourut  pour  le  voir  et  quand  on  eut  remar- 
qué que  le  fait  n'était  pas  seulement  vrai 
mais  encore  qu'il  n'y  avait  ri<m  que  de  natu- 
rel, on  l'imita  et  on  perfectiona  un  art  que  le 
hasard  avait  fait    trouver.  » 

Ce  conte  est  ingénieux,  mais  il  n'a  qu'un 
défaut  :  c'est  que  la  coutume  dont  parle  Agri- 
cola  est  beaucoup  plus  récente  que  l'art  de  la 
greffe. 

D'ailleurs  Agricola  lui-même  ne  s'en  faisait 
pas  accroire  à  ce  sujet,  car  il  ajoute  : 

«  Le  lecteur  me  fera  la  justice  de  croire  que 
je  ne  lui  donne  ce  petit  conte  que  pour  le 
divertir.  U  est  certain  que  l'art  de  la  greffe  est 
fort  ancien.  » 

Les  découvertes  d'Agricola  lui  avaient  sus- 
cité beaucoup  d'ennemis.  C'est  une  vérité  de 
tous  les  âges  que  l'on  jalouse  seulement  ceux 
qui  ont  du  talent  et  réussissent.  On  pourrait 
fréquemment  dire  que  le  mérite  de  l'individu 
est  en  raison  directe  du  nombre  et  de  l'achar- 
nement de  ses  détracteurs. 

Aussi  le  médecin  allemand  se  plaint-il  amè- 
rement de  ceux  qui  cherchent  à  lui  nuire. 

«  Le  génie  de  la  plupart,  dit-il,  est  de  criti- 
quer toutes  choses  :  Nemo  placet  omnibus, 
beaucoup  moins  un  homme  qui  publie  ses 
recherches  !  » 

Pour  être  juste,  il  faut  dire  qu'Agricola,  par 
sa  morgue  incroyable,  ses  exagérations  et  ses 
inexactitudes,  prêtait  fort  le  flanc  aux  attaques 
de  ses  adversaires.  Ainsi,  après  avoir  pratiqué 
longtemps  la  greffe,  il  ne  craignait  pas  de  dire 
que  l'on  pouvait  greffer  le  châtaignier  sur  le 
sapin  et  il  affirmait  la  possibilité  des  greffes 
hétérogènes  ! 

Mais  en  cela  il  sacrifiait  simplement,  comme 
beaucoup  d'auteurs,  à  l'esprit  de  son  temps, 
où  l'amour  du  merveilleux  était  à  son  apogée, 
et  où  les  faits  naturels,  les  expériences  les 
plus  simples,  revêtaient  aux  yeux  de  quicon- 
que ne  les  comprenait  pas  un  air  de  sorcellerie 
quelquefois  dangereux  pour  leur  auteur. 

Il  est  vrai  que  c'était  aussi  pour  beaucoup 
le  moyen  d'arriver  à  la  célébrité. 

Laissons  les  alchimistes  pour  revenir  aux 
naturalistes  physiciens. 

Le  botaniste  Magnol,  en  1709,  avait  imagi- 
né de  faire  pénétrer  dans  les  plantes,  par  ab- 
sorption, des  liqueurs  colorées,  de  même  que 


1.E      MONDE      DES      PLANTES 


IO9 


pour  étudier  le  trajet  des  vaisseaux  dans  les 
animaux,  on  y  injecte  des  matières  colorées 
liquides. 

Hales  (1)  essaya  de  voir  avec  quelle  force 
les  arbres  tirent'1'humidité  du  sol,  et  les  gref- 
fes la  sève  du  sujet:  c'est  lui  qui  fit  l'expé- 
rience, désormais  classique,  sur  la  valeur  de 
la  pression  qui  s'exerce  dans  un  pied  de  vigne 
nouvellement  coupé,  auquel  on  adapte  un 
manomètre  rempli  de  mercure. 

Il  démontra  aussi  très  nettement  que  la 
sève  des  plantes  circule  tout  aussi  bien  de 
haut  en  bas  comme  de  bas  en  haut.  Pour 
cela  il  greffa  par  approche  sur  branches  trois 
arbres  voisins,  puis  il  ^déracina  celui  du  mi- 
lieu. Ce  dernier  continua  à  vivre  et  à  se  bien 
porter  comme  s'il  était  resté  dans  le  sol  ;  donc 
il  était  nourri  par  la  sève  qui  descendait  des 
arbres  auxquels  il  était  soudé,  et  la  circula- 
tion de  la  sève  était  démontrée. 

Vers  la  même  époque  que  Hales,  Duhamel 
du  Monceau  (2),  commençait  ses  remarqua- 
bles recherches  sur  la  greffe. 

Ce  qui  distingue  cet  illustre  savant  de  ses 
devanciers,  c'est  d'avoir  su  sortir  l'art  de  la 
greffe  de  l'empirisme  pur  et  des  conceptions 
si  souvent  fantaisistes  où  il  était  alors  confiné 
pour  le  faire  entrer  à  pleines  voiles  dans  le 
domaine  expérimental. 

S'il  dut  à  sa  situation  spéciale  de  pouvoir 
faire  sur  les  arbres  un  nombre  considérable 
d'essais,  il  lui  reste  le  grand  mérite  d'avoir 
su  les  faire  avec  une  précision  et  une  rigueur 
scientifiques  telles  qu'elles  peuvent  encore  au- 
jourd'hui servir  de  modèle. 

Ce  sera  l'éternel  honneur  de  Duhamel  d'a- 
voir le  premier,  aussi  bien  que  l'état  de  la 
science  le  permettait  alors,  indiqué  comment 
se  fait  la  cicatrisation  des  blessures,  comment 
s'opère  la  soudure  définitive  dans  les  greffes 
ligneuses,  et  quelles  sont  les  conditions  géné- 
rales de  leur  reprise. 

Pour  établir  une  théorie  complète,  il  ne  lui 
a  manqué  peut-être  qu'un  microscope  plus 
puissant.  Aussi  n'y  a-t-il  pas  lieu  de  s'étonner 
du  nombre  considérable  de  plagiaires  qui  ont 


(1)  Hales,  Statique  des  végétaux  (traduction  de 
Buffon),  Paris,  1735. 

(2)  Duhimel  du  Monceau,  Physique  des  arbres, 
Paris,  1758.  —  Dans  ce  volumineux  ouvrage  se 
trouvent  résumées  les  Notes  qu'il  a  publiées  dans 
les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences:  Sur  les 
greffes,  H.  1730,  p.  55;  De  l'importance  de  l'ana- 
logie et  des  rapports  que  les  arbres  doivent  avoir 
entre  eux  pour  la  réussite  des  greffes  et  leur  durée, 
M.  1730,  p.  102;  M.  173 1 ,  p.  357  ;  Recherches  sur 
la  réunion  des  plaies  des  arbres  et  sur  la  façon  dont 
la  greffe  s'unit  au  sujet  sur  lequel  on  l'applique, 
H.  p.  70,  M.  p.  319,  1746. 


pillé  cet  auteur,  dans  tous  les  genres,  et  l'ont 
démarqué  sans  scrupule. 

Il  suffit  de  parcourir  les  traités  de  physio- 
logie végétale  et  surtout  les  traités  concernant 
la  greffe  pour  être  édifié  à  ce  sujet.  Faut-il 
s'en  plaindre  ?  Non. 

C'est  le  sort  commun  de  tous  les  travaux 
sérieux,  et  une  sorte  de  consécration  défini- 
tive du  génie. 

Pour  faire  toucher  du  doigt  la  méthode  de 
Duhamel,  nous  ne  saurions  mieux  faire  que 
de  lui  laisser  la  parole. 

Dans  son  premier  mémoire  sur  les  gref- 
fes (1728),  Duhamel,  ayant  été  frappé  de  l'ana- 
logie entre  les  greffes  et  les  plantes  parasites, 
débute  ainsi  : 

«  Comme  les  plantes  parasites,  le  guy,  par 
exemple,  s'élèvent  de  semences  sur  les  arbres 
et  s'y  unissent  aussi  intimement  que  les  autres 
plantes  le  font  avec  la  terre  ou  les  greffes  sur 
leur  sujet  ;  comme  la  position  de  certains 
pieds  de  guy  sur  les  arbres  ressemble  fort  à 
celle  des  écussons  sur  leurs  sauvageons  ;  enfin 
comme  les  plantes  parasites  et  les  greffés  tirent 
nécessairement  leur  nourriture  des  arbres  où 
elles  sont  attachées,  j'avais  d'abord  pensé  que 
les  greffes  pourraient  bien  être  des  plantes 
parasites  qu'on  élèverait  de  bouture  sur  les 
arbres,  et  qu'elles  jetaient,  comme  le  guy,  des 
racines  dans  l'écorce  de  leur  sujet. 

1  Pour  vérifier  cette  conjecture,  je  fis  bouillir 
dans  l'eau  des  greffes  de  pêcher  sur  prunier, 
et  ayant  enlevé  l'écorce  qui  se  détache  aussi 
aisément  du  bois  que  si  l'arbre  était  plein  de 
sève,  la  différente  couleur  des  bois  du  pêcher 
d'avec  celui  du  prunier  me  fit  apercevoir  très 
distinctement  la  réunion  des  deux  bois  qui  ne 
ressemble  en  rien  à  des  racines,  puisque  dans 
le  premier  cas,  on  voit  une  union  de  fibre  à 
fibre  (1))  ce  qui  me  fit  penser  que  la  réunion 
des  greffes  devait  être  plutôt  comparée  à  celle 
des  plaies  des  arbres,  et  je  me  déterminai  à 
tourner  mes  vues  de  ce  côté-là . 

«  Pour  découvrir  ce  qui  se  passait  dans 
l'endroit  de  l'application,  que  j'ai  reconnu  par 
mes  observations  être  le  seul  où  se  peut  opé- 
rer tout  le  mistère,  j'ai  scié,  fendu,  coupé  et 
éclaté  une  quantité  de  greffes  et  écussons. 

«  J'ai  choisi  pour  ces  observations,  tantôt 
un  arbre  greffé  sur  son  semblable,  comme 
pommier  sur  pommier,  etc.,  tantôt  un  arbre 
greffé  sur  différentes  espèces,  comme  pêcher 
sur  prunier,  etc.,  dans  l'espérance  que  le  chan- 


(1)  C'est  encore  cette  expérience  qui  est  le  meil- 
leur argument  à  opposer  à  la  théorie  des  forma- 
tions descendantes. 


I  IO 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


gement  des  bois   serait   plus   favorable  à  mes 
recherches. 

D  ins  la  mesme  vue,  j'ai  encore  pris  quel- 
quefois des  arbres  dont  la  greffe  était  morte 
et  le  sujet  vivant  ou  dont  les  deux  étaient  a 
moitié-  morts  ou  pourris. 

un  mot.  j'ai  pris  quantité  de  précau- 
tions que  l'on  imagine  bien  qui  peuvent  venir 
à  l'esprit  de  ceux  qui  font  des  observations  et 
qu'il  serait  trop  long  et  asse's  difficile  de  rap- 
porter. 

i  J'ai  toujours  reconnu  plus  ou  moins  clai- 
rement que  les  fibres  de  la  greffe  changent 
t  italement  de  direction,  se  pliant  et  se  repliant 
sur  elles-mêmes  en  ziezac  et  tantôt  en  formant 
plusieurs  révolutions  d'une  manière  assez  irré- 
suilière.  » 


A  suivre. 


L.  Daniel. 


Les  formes  des  Épilobes  français 


D'après   l'herbier  de  l'Académie   inter- 
nationale de  Géographie    botanique 

Innombrables  sont  les  variations  des  formes 
spécifiques  chez  les  Epilobes  ;  la  plupart 
d'entre  elles  sont  tellement  instables  qu'il  nous 
paraît  superflu  de  les  nommer  à  moins  qu'on 
ne  s'amuse  à  faire  pour  le  genre  Epilobium  ce 
qui  a  été  fait  pour  les  Rosa,  Rubiis,  Mentha, 
Hieracium,  dont  l'analyse,  poussée  à  ses  der- 
nières limites,  provoque  chaque  jour  un  remar- 
quable mouvement  de  synthèse. 

Toutefois,  certaines  formes,  non  pas  tant 
par  leur  constance  que  par  leur  fréquence, 
et  leur  large  diffusion,  méritent  de  recevoir 
une  dénomination  de  peur  que  des  herbori- 
sants novices  ou  des  fleuristes  méticuleux  ne 
les  érigent  imprudemment  en  variétés,  voire 
même  en  espèces,  sous  prétexte  qu'elles  n'ont 
été  ni  signalées,  ni  dénommées.  Aussi  a  ce 
p  lint  de  vue  trouvons-nous  excellente  la  Flore 
de  France  de  MM.  Rouy  et  Foucaud  qui 
constitue  un  répertoire  complet  de  toutes  les 
formes  végétales  jusqu'ici  signalées  en  France. 
;  pourquoi,  dans  le  présent  travail,  qui 
comprendra  deux  parties,  nous  commencerons 
par  suivre  la  méthode  de  ces  distingués  au- 
teurs, puis  nous  passerons  en  revue  toutes 
les  formes  signalées  par  le  professeur  Haus- 
sknecht  en  donnant  surchacunes  d'elles  notre 
appréciation  personnelle. 

Nous  renvoyons  pour  les  diagnoses  à  notre 
travail  sur  les  Otfothéracées  françaises , 


I.  —  NOS  FORMES 
FLEURS  A  PÉTALES   ÉTALÉS 

E.  neriifolium  Levl.  (E.  angustifolium 
L.  p.  p.  ;  E.  spicatum  Lam.)  : 

Deux  formes  : 

E.  slenophyllum  Haussk.  —  Feuilles  linéai- 
res lancéolées,  larges  de  5-8  millimètres.  C'est 
cette  forme  qui,  avons-nous  dit,  constitue  un 
intermédiaire  entre  \'E.  neriifolium  et  \'E. 
rosmarinifolium,  à  tel  point  qu'elle  a  été  prise 
plusieurs  fois  pour  un  hybride  de  ces  deux 
espèces.  Nous  la  distinguons  à  ce  titre.  Nous 
ne  la  connaissons  pas  en  France  où  cependant 
elle  est  à  rechercher  ainsi  que  la  forme  sui- 
vante. 

E.  albijlorum  Haussk.  —  Pétales  blancs  ; 
sépales  d'un  vert  pâle. 

E.  rosmarinifolium    Haenke. 

Une  forme  : 

E.  canescens  Sie\{E.  Steveni  Boiss.  in  Herb. 
Pari  —  Plante  toute  couverte  de  poils  blan- 
châtres ;  feuilles  présentant  une  callosité  rous- 
sâtre  ou  noire  à  leur  sommet. 

Hab.  —  Région  littorale.  —  Alpes-Mariti- 
mes ;  Nice:  vallon  de  St  André  (J.'Barl.ii. 

Var.  E.  Fleischeri  Hochst. 

Une  forme  : 

E.platyphyllum  Haussk.  — Feuilles  élargies 
au  milieu,  larges  5-6  millimètres;  pétales  sou- 
vent légèrement  obeordés.  Forme  de  transi- 
tion entre  YE.  rosmarinifolium  et  la  forme 
slenophyllum  de  YE.  neriifolium. 

Hab.  —  Rochers  et  moraines  du  sommet 
des  Alpes.  —  Hautes-Alpes  :  mont  Genèvre 
(Barthe)  ;  source  du  torrent  de  Verderel  au 
Villard  St  Chaftrey  (M.  Capoduro)  ;  Haute- 
Savoie  :  ravins  entre  Brison  et  le  mont  Saxon- 
net  (Timothée). 

E   hirsutum  L. 

Quatre  formes  : 

E.  incanum  Levl.  (y  villosum  Haussk.).  — 
Tige  et  ieuilles  velues  blanchâtres  ;  tige  sou- 
vent couverte  de  poils  glanduleux. 

Hab.  —  Région  littorale  méditerranéenne. 
—  Alpes-Maritimes  :  NiceiJ.  7>.  eBarla). 

E.  lanatum  Levl.  (8  tomentosum  Haussk. 
E.  tomentosum  Vent.  — Tige  et  feuilles  cou- 
vertes d'un  épais  tomentum  blanchâtre-coton- 
neux. 

A  rechercher  en  France.  —  Nous  possédons 
cette  forme  de  Soure  (Portugal)  recueillie  par 
M.  Moller. 

E.  nanum  Levl.  Plante  petite  dans  toutes 
ses  parties,  haute  de  2  à  3  décimètres  à  peine  ; 
port  de  YE.  molle  •  fleurs    de  YE.  hirsutum. 

Hab.  —  Graviers,  lieux  pierreux  et  rocail- 
leux, surtout  des  terrains  calcaires,  —  Pyrén.- 
Orient.:  Perpignan:  graviers  de  la  Têt.  {J.Ney- 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


I  1  I 


raut)  ;  Sarthe  :  Les  Mées  :  bord  de  l'e'tang  de 
Gué-chaussé  !  Mayenne  :  St  George-sur-Erve  : 
carrières  avoisinant  les  grottes  ! 
E.  leucanthum  Levl.  Fleurs  blanches. 
E.  molle  Lam  (E.  parviflorum  Schreb.). 
Var.    E.    mollissimum  Wehv  :   Sarthe  : 
St   Re'my-du-Plain    :    prairie    humide    sur  la 
droite  de  la  route  de    Livet.  Localité  aujour- 
d'hui   détruite    que  nous  n'avons  pas  pour  ce 
motif  comprise  dans  notre  travail  sur  les  Ono- 
théracées  françaises. 
Deux  sous  variétés  : 

E.  subglabrum  Koch.  —  Tige  pubes- 
cente  ;  feuilles  presque  glabres  et  vertes.  — 
Forme  commune  et  répandue  en  France. 

E.  menthoides  Hausskn.  Feuilles  presque 
rigides,  cendrées-blanchâtres  sur  les  deux 
faces,  parfois  ridées-crépues  ;  tige  fortement 
velue.  —  Aussi  répandue  que  la  forme  précé- 
dente. 
Quatre    formes  : 

E.  alternifolium  Levl.    Toutes   les  feuilles 
alternes. 

E.  trifoliatum  Hausskn. —  Feuilles  verticil- 
lées  par  3,  rarement  par  4. 

E.  maritîmum  Levl.  —  Tige  grêle  et  ram- 
pante, haute  de  1-2  décimètres;  feuilles  petites 
obovales  elliptiques  et  cendrées. 

Hab.  —  Forme  des  sables  maritimes  et  des 
dunes.  —  Vendée  :  St  Jean  de  Monts  ! 

E .  reptans  Levl.  Tige  rampante  et  longue- 
ment radicante. 

Hab.  —  Marécages,  landes  humides,  lieux 
tourbeux,  fossés  fangeux.  Sarthe  :  St  Rémy- 
du-Plain  :  route  de  Livet!  Ancinnes  ;  forêt  de 
Perseigne,  petit  marécage  sur  la  droite  de  la 
ligne  du  Louvre-Neuchàtel.  Forme  qui  doit- 
être  assez  répandue  en  France,  Elle  rappelle  un 
peu  la  Var.  Meneçesi  de  Madère. 

E.  montanum  L.  —    Feuilles  brièvement 
pétiolées,  nettement  cordées,  souvent  subses- 
siles. 
Une  variété 

E.  dubium  Levl.  —  Nous  donnons  à  nou- 
veau la  diagnose  de  cette  forme  très  compré- 
hensive  et  que  nous  regardons  comme  l'in- 
termédiaire entre  E.  montanum  genuin  et 
\'E.  lanceolatum  genuin.  Feuilles  nettement 
pétiolées,  ovales  ou  ovales-oblongues,  plus  pe- 
tites que  dans  le  type,  légèrement  atténuées  à 
la  base,  celle-ci  arrondie  ou  subcordée  ;  fleurs 
jamais  changeantes  ;  plante  peu  élevée.—  Les 
petits  rameaux  feuilles  à  l'aisselle  des  feuilles 
existent  souvent  chez  cette  variété,  alors  qu'ils 
manquent  chez  certains  échantillons  d'E.  lan- 
ceolatum. 

Une  sous-variété  : 

E.  Gentilianum    Levl.    —    Petite    plante, 


parfois  rameuse  dès  la  base,  à  feuilles  nette- 
ment et  presque  également  atténuées  aux  deux 
extrémités,  alternes  ou  opposées  ou  même 
verticillées,  jamais  cordées  à  la  base.  Nous  dé- 
dions cette  variété  à  M.  Gentil  le  sympathique 
et  distingué  botaniste  sarthois. 

Station.  —  Lieux  boisés,  frais  ou  couverts, 
talus  des  routes. 

Hab.  —  Sarthe  :  forêts    de  Perseigne  et  de 
Bercé.  Certainement  répandue    en  France. 
Deux  formes. 

E.  glaucescens  Hausskn.  —  Tige  et  feuilles 
glauques.  —  A  rechercher  en  France.  Nous 
possédons  cette  forme  du  Japon  où  elle 
croit  dans  les  forêts  d'Abashiri  et  au  bord  du 
lac  de  Toya  (R.  P.  Urb.    Faurie). 

E.  verticillatum  Mert.  et  Koch.  —  Feuilles 
verticillées  par  3  ou  4.  Nous  avons  trouvé 
cette  forme  à  Chérancé  (Sarthe)  dans  les  bois 
et  à  St  Pierre-sur-Orthe  (Mayenne)  sur  la 
route  de  Sillé  :  Elle  se  rencontre  çà  et  là  en 
France  et  doit-être  peu  constante. 

Nous  possédons  en  outre  un  échantillon  d'E. 
dubium  qui  présente  un  cas  tératologique  que 
nous  mentionnons  ici  a  titre  de  curiosité' 
Une  piqûre  d'insecte  répétée  au  niveau  de  la 
7e  et  Se  paires  de  feuilles  a  déterminé  l'arrêt 
du  développement  de  la  plante  et  la  formation 
de  deux  galles.  Immédiatement  au  dessous  de 
chacune  de  ces  galles  s'est  développé  une  in- 
florescence grêle  et  abondante  du  plus  curieux 
effet.  Cette  plante  a  été  recueillie  par  nous  au 
bas  de  la  ligne  des  Grands  Houx,  près  la  vallée 
d'Enfer,  dans  la  forêt  de  Perseigne  (Sarthe). 

Sous-Esp  :  E.  lanceolatum  Seb.  et  Maur. 
(E.  lanceolatum.  Seb.  et  Maur.  pro  specie). 
Feuilles  nettement  et  longuement  lancéolées, 
longuement  atténuées  en  pétiole  très  net  à  la 
base. 

Var  :  E.  macrocatomischum   Levl    (E.  à 
feuilles  inférieures  longuement  pétiolées). 

Var  :  E.  rigidulum  var.  nov.  —  Feuilles 
légèrement  rigides,  à  nervures  très  apparentes, 
moins  longuement  pétiolées  que  oVins  la  va- 
riété précédente,  plus  épaisses,  comme  par- 
cheminées, les  inférieures  ordinairement  très 
obtuses  et  comme  subarrondies  au  sommet, 
à  dents  saillantes,  très  prononcées  ;  feuilles  et 
tige  même  parfois  rougcâtres.  Cette  variété 
qui  nous  paraît  constante  est  répandue  en 
France.  Elle  est  intermédiaire  entre  la  variété 
précédente  et  la  variété  tramitum  Levl. 
Hab.  —  Lieux  secs  ;  bords  des  chemins. 
Une  forme  : 

E.ovatum  Levl. — Feuilles  petites  denticulées, 
toutes  (sauf  parfois  les  supérieures)  obovales- 
arrondies  aux  deux  extrémités.  Cette  forme 
est  voisine  de  \'E.  tramitum. 


I  12 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Telles  sont  les  formes  chez  les  Epilobes  à 
stigmate  quadrifiJe.  Avec  la  meilleure  bonne 
volonté  du  monde  nous  n'avons  pu  en  trouver 
d'autres  qui  méritassent  de  fixer  l'attention  et 

d'être  dénommées.  Encore  ferons-nous  obser- 
ver que  nous  ne  garantissons  pas  la  stabilité 
de  ces  diverses  formes  et  qu'à  ce  point  de 
vue  nous  n'attachons  pas  au  présent  mémoire 
la  même  importance,  il  s'en  faut  de  beaucoup, 
qu'à  notre  précédente  révision  des  Epilobes 
français  comprise  dans  le  travail  en  cours  sur 
les  Onothéracées  françaises. 

Parmi  les  formes  qui  précèdent,  les  plus 
sérieuses  et  les  mieux  caractérisées,  qui  nous 
semblent  constantes  dans  le  milieu  qui  d'ail- 
leurs les  crée,  sont  :  E.  subglabrum  Koch., 
/•.'.  menthoides  Haussk.,  E.  Gentilianum  Levl. 
Les  variétés  :  macrocatamischum  Levl.,  E.  ri- 
gidulum  Levl.  et  E.  tramitum  Levl.  sont  elles- 
mêmes,  selon  nous,  le  résultat  de  l'adaptation 
des  formes  typiques  au  milieu. 

11  nous  reste  à  voir  quelles  sont  les  formes 
valables  dans  le  groupe  complexe  des  Epi- 
lobes à  stigmate  indicis. 


'.1  suivre) 


H.  Léveillé. 


ESSAI 

sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales  les  plus  vulgaires 

PAR 

Marius  CAPODURO 

Membre  de  l'Académie  Internationale  de  Ge'ographic 

Botanique  ei  de  l'Association 

pour    la    protection    des    Plantes 

{Suite.) 

8.  —  Balicot.   Balicot  fer.. 
Mercuriale,     Vignette,   Voireuse,    Sambarge, 
Cagarelle. 
Mercurialis  annua  L.) 
Les    noms    de  balicot.    balicot   fer   sont 
donnés  à  deux  plantes  bien  différentes  :  le  pre- 
mier, au    basilic  [Ocymum    basilicum)   labiée 
tique,  cultivée  en  France  dans  les  jardins: 
je    second,   à  la   mercuriale   {Mercurialis   an- 
nua) mauvaise    plante    malheureusement    trop 
commune  dans  les  champs. 

Cette  dernière  espèce  jouit  cependant  im- 
propriétés purgatives  et  nutritives  que  ne 
scJe  pas  le  basilic  ;  de  plus  la  mercuriale  ré- 
pand une  odeur  désagréable  surtout  quand  on 
froisse  les  feuilles,  tandis  que  le  basilic  exhale 
un  parfum   des   plus   délicats.    Ce   n'est    donc 


pour  aucune  de  ces  raisons  que  la  mercu- 
riale est  appelée  balicot  fer  ce  qui  veut  dire 
basilic  sauvage  ou  faux-basilic,  mais  peut-être 
parce  que  la  plante,  abstraction  faite  des  pro- 
priétés, de  l'odeur,  de  la  famille,  n'est  pas 
absolument  sans  analogie  avec  le  basilic  quant 
au  port  de  ses  tiges,  à  la  forme  de  ses  feuilles, 
en  un  mot  quant  au  faciès  général. 

Dans  certaines  .localités,  la  mercuriale  est 
encore  appelée  babarico.  Dans  d'autres,  c'est 
la  Psoralea  bituminnsa  qui  est  surtout  connue 
sous  le  nom  de  balicot  fer.  peut-être  parce 
que  cette  légumincuse  répand  une  odeur  dé- 
sagréable aussi  pénétrante  que  celle  de  la 
mercuriale. 

o.  —  Baouco 
Plusieurs    espèces    de  graminées. 

Plusieurs  espèces  de  graminées  sont  dési- 
gnées sous  le  nom  patois  de  baouco.  suivant 
les  régions. 

Dans  la  Provence  montagneuse  ï'Avenci 
sempervirens  et  le  Calamagrostis  argentea 
sont  connus  indifféremment  sous  ce  nom. 

Dans  les  environs  de  Marseille  et  de  Tou- 
lon, c'est  du  'Brachypodium  ramosum  qu'il 
s'agit  ;  et  l'expression  provençale  de  faire  la 
baouco,  bien  répandue  parmi  les  populations 
rurales,  signifie  :  arracher  ou  plutôt  faucher 
à  l'aide  d'une  simple  faucille  cette  petite  gra- 
minée  qui  pousse  si  abondamment  partout, 
sauf  dans  les  terres  cultivées.  Elle  fournit  une 
litière  très  estimée. 

Par  analogie  on  a  donné  le  nom  de  baouco 
à  plumet  à  la  Stipa  pennata  dont  l'arête, 
qui  peut  atteindre  jusqu'à  trente  centimètres, 
est  très  plumeuse  au  sommet. 

io.  —  Barbabou. 
Barbe-de-bouc,  Ratabout 
[Tragopogon   pratensis   L.) 
Barbabou.  bouchigras.  cougureou.  sar- 
cifi,  autant  de  noms   que    porte  le    Trapognn 
pratensis.  L'étymologie  provençale  à  la  même 
signification  que  l'étymologie  grecque:  Tp-x-;o;, 
bouc  ;  TOrtycùv,     barbe.     Les    aigrettes  ressem- 
blent à  une  barbe  de  bouc. 

Cette  espèce    est  quelquefois   appelée  pin- 
cèou,  pinceau,  le  pédoncule  qui  porte  les  akè- 
nes parvenus  à  maturité  affectant  assez  exate- 
mentla  forme  d'un  pinceau. 
A  Valensoles  (Basses-Alpes), d'après  M  Hon- 
t.  le  nom  de  barbabou  est  donné  au  Po- 
dospermum    lacinialum,    plante  d'ailleurs  li  es 
voisine  du  genre  Tragopogon. 
il  —  Bartalai. 
Cirscs    et    chardons    en    général. 
D'après  M.  Honnorat,  un  désignerait  sous  ce 
nom  tous  les  chardons  de  haute  taille. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Il3 


MM.  Amédée  de  Fontvert  et  Achintre  appel- 
lent ainsi  plus  particulièrement  un  Cirse  très 
épineux  et  d'assez  grandes  dimensions,  qui 
croît  sur  les  coteaux  arides,  le  Cirsium 
ferox  DC.  C'est  d'ailleurs  sous  ce  seul  nom 
que  le  connaissent  les  paysans  des  environs 
d'Aix-en- Provence. 

Néanmoins  notre  opinion  est  que  la  dénomi- 
nation de  bartalaï  ne  s'applique  pas  seule- 
ment aux  chardons  et  aux  cirses  mais  encore 
à  certaines  autres  composées  munies  de  pi- 
quants très  raides  et  très  acérés  tels  que  Echi- 
nops  ritro  L.,Silybum  marianum  Gaertn.,  Ono- 
pordon  illyricum  L.,  Picnomon  acarna  Cass., 
KentrophyUum  lanatum  D  C,  Scolymus  his- 
panicus,  Centaurea  Caldtrapa,  etc. 

12.  —  Bello  dé  jour. 

(Dame  de  onze  heures  —  Liseron  tricolore.) 

(Ornithogalum  umbellatum  —  Convolvulus  tri- 

color  L. 

La  bello  dé  jour  c'est  l'ornithogale  en  om- 
belle ou  plus  vulgairement  dame-de-onze 
heures  ;  c'est  aussi  le  liseron  tricolore  cultivé 
dans  les  jardins  et  les  treillis  où  il  forme  d'ad- 
mirables  berceaux  de  verdure  et  de  fleurs. 

Ces  deux  plantes  n'épanouissent  leur  corolle 
qu'en  plein  soleil  ;  elles  la  referment  quand  le 
jour  est  sur  son  déclin. 

D'où  la  dénomination  populaire  qui  leur  est 
donnée. 

i3.  —  Bello  dé  nuech. 
Belle-de-nuit. 
(Mirabilis  jalapa) 
La  bello  dé  nuech  n'est  pas   une    espèce 
indigène  ;  mais  comme  on  la  rencontre   assez 
souvent  cultivée  dans  les    jardins  et  quelque- 
fois subspontanée   ou  échappée  des  parterres 
à    l'entour  des   habitations,  il  nous  a  paru  in- 
téressant  de  la    mentionner  ici. 

Comme  son  nom  nous  l'indique,  la  fleur  de 
belle-de-nuit  n'ouvre  sa  corolle  qu'à  la  fin  du 
jour  et  se  referme  le  lendemain  dès  l'aube. 

Le  moindre  rayon  de  soleil  la  fait  se  refer- 
mer aussitôt  ;  s'il  pleut  pendant  le  jour  ou  si  le 
ciel  est  couvert,  la  corolle  se  maintient  ou- 
verte, mais  alors  elle  se  flétrit  en  peu  de  temps, 
car  le  jour,  quel  qu'il  soit,  lui  est  contraire  : 
ce  qui  provient  de  ce  que  le  soleil  dessèche  et 
fait  évaporer  une  humidité  qui  lui  est  néces- 
saire pour  que  ses  parties  soient  étalées. 

14.  —  Bello  viando. 

Barbotte,  Billon,  Bisaille,  Pesette,  Vesce  culti- 
vée, Vesce  d'hiver. 

(Vicia  saliva  L.) 

Nom  donné  dans  les  environs  d'Aix  à  une 


vesce  sauvage,  commune  dans  les  champs  de 
blé:  Vicia  sativa.  Les  fleurs  sont  d'un  beau 
rouge  foncé  et  quelquefois  les  gousses  parve- 
nues à  maturité  portent  une  tache  rougeâtre, 
couleur  de  la  viande  fraîche  et  parallèle  à  la 
suture  des  valves. 

Serait-ce  pour  ce  motif  que  dans  bon  nom- 
bre de  localités  la  vesce  d'hiver  est  appelée 
bello  viando. 

i5.  —  Blavet,  bluret 

Bleuet,    Casse-lunette,     Barbeau,    Miroir-de- 
Vénus. 
Centaurea  cyanusL.  —  Specularia  spéculum 

C'est  généralement  sous  la  dénomination 
provençale  de  bluret  ou  de  blavet  qu'est 
connu  Centaurea  cyanus,  communément  bleuet 
ou  bluet,  à  cause  de  la  couleur  bleu-céleste 
de  ses  fleurs.  Bluret  est  un  diminutif  de  l'ad- 
jectif provençal  blur,  bleu  ;  blavet  nous  pa- 
rait être  une  corruption  de  bluret.  De  ce  que 
le  bluet  est  bleu  on  en  a  conclu  qu'il  fallait 
l'appeler  bluret  ;  la  raison  n'est  pas  suffisante, 
car  il  ne  manque  pas  de  plantes  à  fleurs 
bleues  comme  le  Centaurea  cyanus  et  qui  ne 
portent  pourtant  pas  ce  nom. 

Il  est  vrai  qu'à  Manosque  (Basses  Alpes) 
ce  n'est  pas  le  Centaurea  cyanus  qu'on  con- 
naît sous  le  nom  de  bluret  mais  une  petite 
campanulacée  des  moissons,  vulgairement  ap- 
pelée Miroir-de-Vénus  (Specularia  spéculum) 
dont  les  fleurs  sont  d'un  bleu  tendre  et  déli- 
cat. A  part  cette  exception,  nous  ne  croyons 
pas  qu'ailleurs  la  dénomination  de  bluret  se 
soit  généralisée  à  d'autres  espèces  à  fleurs 
bleues. 

16.  —  Bouen   cardoun 

Chardon   béni 

(Cnicus  benedictus  L) 

Littéralement,  bon  chardon. 

Dans  les  environs  d'Aix,  où  il  abonde,  on 
ne  désigne  pas  autrement  le  chardon  béni. 
(Cnicus  benedictus).  On  sait  que  les  chardons 
sont  sans  utilité  en  général.  Pour  quelle  rai- 
son alors  le  chardon  béni  est-il  appelé  bouen 
cardoun?  Peut-être  parce  qu'autrefois  —  et 
actuellement  encore  dans  certaines  localités  — 
il  a  pu  être  utilisé  comme  sudorifique  et  fé- 
brifuge et  qu'en  cela  il  serait  un  peu  moins 
inutile  que  les  autres  chardons. 

17.   —  Boueneïs   herbos 

Persil 

(Petroselinum  sativum) 

Etymologiquement,  persil  signifie  ache  ou 
espèce  d'ache  qui  croit  dans  les  lieux  pier- 
reux, du  latin  petroselinum.  L'étymologie  pro- 


H4 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


vençale  de  boueneïs  herbos  ne    se    rappro- 
che en  aucune  façon    de  l'étymologie  savante. 
Dans  le  Midi  le  persil  n'est    pas  connu  sous 
un  autre  nom  que  celui  de  boueneïs  herbos. 
La  raison  en  est  tout  à  fait  simple.     Le  persil, 
d'un  usage  presque  quotidien    dans  l'art  culi- 
naire, possède  à  un  assez  haut  degré  diverses 
propriétés  qu'il  semble  emprunter  à  une  foule 
d'autres  bonnes  plantes  d'assaisonnement. 
18.  —  Bouens  homes 
Les  Sauges 
(Salvia  L.) 
On  a  réuni,  sous  la   dénomination    générale 
de  bouens  homes,  plusieurs  sauges.  La  Sal- 
via sclarea  porte  le  nom  particulier  do  bouens 
homes  blancs,    à  cause  de    ses    fleurs    d'un 
bleu  très  pâle  presque  blanc.    La  Salvia  pra- 
tensis  dont  les    fleurs    sont    d'un   bleu    foncé 
porte  celui  de  bouens  homes  blurs. 

La  dénomination  de  bouens  homes  a  été 
appliquée  à  ces  deux  espèces,  communes  dans 
les  prairies  irriguées,  probablement  parce 
qu'elles  émergent  au-dessus  des  autres  herbes 
et  balancent  à  la  moindre  brise  leurs  sommi- 
tés fleuries  tout  comme  de  petits  bonshom- 
mes qui  exécuteraient  des  danses  plus  ou 
moins  fantastiques. 

L'hypothèse  est  risquée,  mais  admissi- 
ble selon  nous. 

19.  —  Boues  de  la  Santo  Baoumo 

It  commun. 
[Taxus    baccata    L.) 

Cet  arbre  constitue  une  des  principales  es- 
sences forestières  qui  peuplent  la  remarquable 
forêt  de  la  Ste-Baume  ;  et  comme  on  ne  le  re- 
trouve pas  ailleurs  dans  les  environs,  les  ha- 
bitants des  localités  circonvoisines  lui  ont 
donné  le  nom  de  boues  de  la  Santo-Ba- 
oumo. 

Par  son  feuillage  sombre  et  son  port,  cet  ar- 
bre est  considéré  comme  l'emblème  de  la  tris- 
tesse. La  tradition  lui  attribue  toutes  sortes 
malfaisantes.  D'après  Théo- 
phraste  ses  feuilles  tuent  les  chevaux  qui  les 
mangent  mais  épargnent  les  herbivores  rumi- 
nants. Le  suc  des  baies  de  l'if,  dit  Strabon 
servait  aux  Gaulois  pour  empoisonner  leurs 
flèches.  César  rapporte  que  Cativulcus,  roi 
des  Eburons,  en  but  pour  se  donner  la  mort. 
Virgile  prétend  que  les  émanations  de  cet  ar- 
bre en  fleurs  sont  fatales  aux  abeilles.  Et  si 
l'on  en  croit  Dioscoride  ses  fruits  donneraient 
des  diarrhées  colliquatives  mortelles. 

Quant  à  Pline,  il  a  fait  de  l'if  le  symbole 
des  plantes  vénéneuses  et  prétend  que  du  mot 
grec  toxicon  poisoni  descend  en  ligne  directe 
le  nom  latin  de  l'if  (taxus).  Ce  qu'il  y  a  de  cer- 
tain, c'est  que   les    propriétés    vénéneuses   de 


l'if  ont  été  de  tout  temps  beaucoup  trop  exa- 
gérées. 

20.  —  Boui  blanc 

Arroche  halime 

[Atriplex  halimus  L.) 

C'est  probablement  une  corruption    de  boues 

blanc  qui,  au  sens  littéral  du   mot.  veut  dire 

bois  blanc. 

Ainsi  est  appelé 'à  Hyères  et  dans  les  envi- 
rons un  arbrisseau  de  la  famille  des  salsola- 
cées,  assez  commun  sur  le  rivage  et  quelque- 
fois subspontané  ou  planté  à  l'intérieur  des 
terres  où  il  sert  de  haie:  c'est  V Atriplex  ha- 
limus dont  les  rameaux  et  les  feuilles  ont  une 
teinte  blanchâtre  assez  prononcée,  ce  qui  a 
valu  d'ailleurs  à  ce  végétal  la  judicieuse  déno- 
mination qu'il  porte. 

21.   —    Bouléto 

Echinope 
(Echinops  ritro  L.) 
Bouleto  est  un  diminutif  de  boulo    boule. 
C'est  le  nom  sous  lequel  on  désigne  Y  Echinops 
ritro  dont  les  capitules  globuleux  forment  au- 
tant de  petites  boules  ou  bouléto. 

L'étymologie  grecque  vient  de  c/tuo;,  hé- 
risson, l'ensemble  des  capitules  de  cette  com- 
posée donnant  quelque  peu  l'illusion  d'un  tout 
petit  hérisson  roulé  en  boule. 

L'espèce  est  très  commune  dans  le  Midi. 
Dans  le  département  de  Vaucluse,  on  l'appelle 
encore  espino  blanco  (épine  blanche)  parce 
que  les  tiges  et  le  limbe  dorsal  des  feuilles 
sont  recouverts  d'un  tomentum  blanchâtre. 
Marius  Capoduro. 
(A  suivre) 


Bouquet  de  Noël. 

Sicetteannéela  gelée  est  presque  inconnnue, 
par  contre,  le  temps  est  exceptionnellement 
humide.  Dés  la  fin  de  l'été  1S96  durant  l'au- 
tomne et  le  commencement  de  l'hiver  on  a  vu 
des  pluies  presque  journalières;  aussi  la  plus 
grande  partie  des  végétaux  ont-ils  continué  de 
végéter  et  même  de  fleurir.  C'est  ainsi  qu'avant 
les  quelques  petites  gelées  survenues  avant 
Noël,  j'ai  pu  récolter  le  petit  bouquet  com- 
posé de  plantes  suivantes  : 

Ranunculus  acris  et  repens  L.,  Fumaria 
officinale  L.,  Raphanus,  raphanistrum  L., 
sinapis  arvensis  L.,  Arabis  thaliana  L.,  lberis 
amara  L.,  Capsella  bursa-pastoris  D  C  Viola 
arvensis  Murr.,  Stellaria  média  Smith.,  Ceras- 
tium  vulgatum  L.,  Ilex  aquifolium  L.  Ulcx 
nanus  Smith.,  Silaus  pratrnsis  Bess.  Sherardia 
arvensis  L.,  Scabiosa  succisa  L.,  Senecio  vul- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i  1 5 


garis  L..  et  Jacobxa  L.,  Bellis  perennis  L., 
Achillea  millefolium  L.,  Taraxacum  dens-leo- 
nis  Desf.  Picris  hieracioïdes  L.,  Leontodon 
autumnalis  L.,  Erythrœa  centaurium  Rich  , 
Veronica  agrestis  L.  et  sa  forme  ou  variété  à 
fleurs  blanches,  Thymus  chamcedrys  Fries., 
Calamintha  acinos  Clairv.  Stackys  arvensis  L., 
Latnium  purpureum  L.  et  incisum  Willd., 
Ajuga  Chameepitys  Schreb.,  Primula  grandi- 
flora  Lam.  et  officinalis  Jacq.,  Stellera  passe- 
rina  Lam.,  Mercurialis  annua  L.  etc. 

Mon  bouquet  n'était  pas  composé  de  plantes 
à  grand  effet,  ni  bien  rares,  mais  il  n'en  était 
pas  moins  intéressant  pour  la  fin  de  décembre 

Jamin    Victor. 


Contributions  à  la  Flore  de  la  Sarthe. 

Berberis  vulgaris  L.  Le  Mans:  Bener 
(R.  P.  Vanïot.) 

Fumaria  Vaillantii,  Lois.  Le  Mans  :  parc 
de' Sainte-Croix.  [R.  P.  Vaniot). 

Fumaria  densiflora  D  C.  St- Georges 
(H.  Léveillé  et  R.  P.  Vaniot  !] 

Cardamine  pratensis  L.  f.  dentata  Sch. 
Le  Mans.  Rive  droite  de  l'Huisne  entre  l'Epau 
et  Bener  (R.  P.  Vaniot  !) 

Sinapis  alba  L.  Allonnes  :  près  le  Moulin 
de  Chahoué  [H.  Léveillé) 

Géranium  pyrenaicum  L.  Le  Mans  : 
parc  de  Sainte-Croix.  (R.  P.  Vaniot). 

Ononis  spinosa  L.  Le  Mans  :  chemin  de 
Monthéard,  près  la  voie  militaire  (R.  P.  Va- 
niot 1)  Adventice. 

Viola  canina  L.  Yvré-i'Evêque  :  talus  du 
Pâtis  des  Rochers,  22  avril  (H.  Léveillé  et  R. 
P.    Vaniot.) 

Peucedanum  carvifolium  Vill.  Le  Mans  : 
prairie  à  gauche  du  chemin  de  Prémartine  en 
face  des  pépinières  (R.  P.    Vaniot  !) 

Galium  saxatile  L.  Le  Mans  :  chemin  de 
l'Epau  par  les  Sablons,  entre  ceux-ci  et  Toile- 
Blanche  («.  P.  Vaniot\) 

Senecio  erucifolius  L.  Sargé  [R.  P.  Va- 
niot !) 

Hieracium  boréale  Fries.  Yvré-1'Evêque  : 
petit  chemin  de  l'Epau  au  Pâtis  du  Verger  à 
l'entrée  du  chemin  (R.  P.  Vaniot  !) 

Cuscuta  major  D  C.  Le  Mans  :  bords  de 
l'Huisne  entre  le  port  de  l'Epau  et  Bener  sur 
la  Douce-Amère  (R.  P.  Vaniot  !) 

Digitalis  purpuiascens  Roth  Le  Mans  : 
chemin  des  Hunaudières  (R.  P.  Vaniot'.) 

Mentha  viridis  L.  Le  Mans  :  près  le  Grand 
Cimetière,  sur  la  place  voisine  (R.  P.  Vaniot  !) 

Chenopodium    intermedium    Mert.    et 


Koch.  Le  Mans:  parc  de  Sainte-Croix.  (R. 
P.  Vaniot  !) 

Allium  paniculatum  L.  Le  Mans  :  parc 
de  Sainte-Croix  dans  les  haies  entre  Sainte- 
Croix  et  les  champs  qui  vont  en  pente  vers  la 
route  de  Paris  (R.  P.  Vaniot  l) 

Eragrostismegastachya  Link.  Le  Mans: 
Saint-Biaise,  près  d'un  puits,  au  carrefour  des 
routes  (R.  P.  Vaniot]) 

L'auteur  de  ces  observations  a  eu  la  gra- 
cieuseté de  nous  communiquer  un  vieil  her- 
bier des  Cypéracées  et  Graminées  provenant 
de  l'Administration  des  Ponts  et  Chaussées, 
complet  pour  ces  familles,  dont  les  représen- 
tants sont  bien  déterminés  et  remontent  à 
i855-57.  N°us  donnerons  prochainement  la 
liste  des  quelques  localités  que  nous  y  avons 
relevées. 


Flore  des  Nilgiris 

(Inde  Anglaise.) 
GRAMINÉES  {Suite). 

Apluda  varia  Hack. 
Ophyurus  corymbosa  Gaertn. 
Andropogon  longipes  Hack. 

—  Foulkesii  Hook.  G. 

—  intermedius  Br. 

—  micranthus  Kunth. 

—  Schmidtii  Hook.  f. 

—  serratus  Thunb. 

—  squarrosus  L. 

—  aciculatus  Retz. 

—  wightianus  Steud. 

—  zeylanicus  Nées. 

—  monticola  Schult. 

—  Hackelii  Hook.  f. 

—  caricosus  L. 

—  annulatus  Forsk. 

—  contortus  L. 

—  lividus  Thw. 
Anthistiria  cymbaria  Roxb. 
Iseilema  laxum  Hack. 
Anthoxanthum  odoratum  L. 

H.    LÉVEILLÉ. 


Flore  de  Châtellerault  et  de  la  Forêt 
de  Châtellerault  (département  de  la 
vienne,  1895-96.) 

Aquilegia  vulgaris  L.  —  Forêt  de  Châtelle- 
rault (commune  de  Naintré). 

Anémone  pulsatilla  L.  —  Forêt  de  Châtelle- 
rault (commune  de  Naintré). 


u6 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Tkalictrum  flavum   L.   —   Pré   du   Sanital 
(Delastre  fi.  de  la  Vienne). 

Ranunculus  triparlitiis  DC.  —  Forêt  de  Châ- 
cellerault  (catalogue  Poirault)  pas  retrouvé. 

Ranunculus  fluitans  Lam.  —  Dans  la   Vien- 
ne. 

Ranunculus    nemorosus   D.  C.  —  Forêt    de 
Châtellerault. 
Ranunculus  sceleratus  L.  —  Antoigné. 
Fumaria  capreolata  L. —  (cat.  Poirault)  pas 
retrouvé. 

Calepina  Corvini  Desv,  —  (de  Lacroix  1843) 
pas  retrouvé. 

Rapistrutn     rugosum  L  —Lisière  de  la  forêt 
de  Châtellerault  à  la  Montée  rouge. 

Rapistrum   glabrum   Host.   —    La    Montée 
rouge. 

Teesdalia   nudicaulis  R.  Br.  —  La  Brelan- 
dière. 

Capsclla  rubella  Reut.  —  Route    d'Antoigné 
à  Châtellerault. 

Thlaspi  arvense  L.  —  Lisière    de  la  forêt  à 
la  Montée  rouge. 

Lepidium  Smithii  Hook.  —  Route  de  Châtel- 
lerault à  la  Roche-Posay. 

Lepidium  graminifolium  L.  —  Murs  du  jar- 
din de  l'hospice. 
Alyssum  calycinum  L   —  La  Brelandière. 
Alyssum    incanum  L.  —  La  Croix-Piétard. 
Draba  muralis  L.  —  A  C. 
Turritis  glabra  L.  —  La  Brelandière  et  fo- 
rêt de  Châtellerault. 

Cardamine    syîvatica  Link.  —  (de   Lacroix 
1848)  pas  retrouvé. 

Erysimum  perfoliatum  Crantz. —  Lisière  de 
la  forêt  à  la  Montée  rouge. 

Tîarbarea   intermedia  Boreau. — (Delastre, 
fl.  de  la  Vienne)  pas  retrouvé. 

"Barbarea  patula    Fries.  —  Route  de    Châ- 
tellerault à  Oysé. 

Nasturtium  sylvestre  R.  Br.  —  Bords  de  la 
Vienne. 

Nasturtium  palustre  DC.  -  Route  neuve  de 
Châtellerault  à  Antoigné. 

Sisymbrium  sophia  L.  —  (Delastre  fl.  de  la 
Vienne)  pas  retrouvé. 

Diplotaxis    tenuifolia  DC.  —  Bords    de   la 
Vienne,  derrière  la  manufacture. 

'Brassica  chciranlhus    Vill.    —    La    Brelan- 
dière. 
Sinapis  nigra  L.  —  Bord  de  la  Vienne. 
Sinapis    incana  L.  —  Forêt  de  Châtellerault 
sur  le  bord   de  la  route  nationale  (Delastre  fl. 
de  la  Vienne),  pas  retrouvé. 

Camelina  sylvestris  Wahlr.   —  Lisière  de  la 
forêt  à  la  Montée  rouge. 
Helianthemum  guttatum  Mill.  — Forêt. 


Helianthemum  chamaecistus  Mill. — Route  de 
la  Roche-Posay. 

Viola  canina  L.  —  Forêt  et  route  de  St  Sau- 
veur. 

Viola  subcarnea  Jord.  —  Antoigné. 
Astrocarpus  Clusii  Gay.  —  Forêt. 
Polygala    calcarca  Schultz  avec  une  forme 
à  fleurs  roses  —  prairies,    route  de    Targé. 
Gypsophila  muralis  L.  —   La    Brelandière. 
Dianthus  carthusianorum  L.  —  bords  de  la 
Vienne  et  Forêt. 
Saponaria  vaccaria  L.  —  La  Montée  rouge. 
Cucubalus  baccifer  L.  —  Pontillon  et  haies 
de  la  ligne  de  Paris-Bordeaux. 
Silène  gallica  L.  —  La  Brelandière. 
Silène  conica  L.   —  La  Brelandière. 
Silène  armer ia  L.  —  Murs  de  l'usine  à  gaz, 
échappé  des  jardins. 
Lychnis  diurna  Sibth.  —  Forêt. 
Spergula  vulgaris   Bcen.  et  S. —  Autour  de 
la  Forêt. 

Spergula pentandra  L.  —  Autour  de  la  Fo- 
rêt. 
Spergula  Morisonii  Bor.  —  (rare). 
Arenaria  trinervia  L.—  Forêt. 
Holosteum  umbellatum  L.  —  J'en  ai  trouvé 
deux    pieds  à   la  Brelandière   qui    avaient   les 
fleurs  doubles  et  rosées. 

Stellaria  glauca  With.  —  Le  Pin   (Delastre 
fl.  de  la  Vienne)  pas  retrouvé. 

Cerastium    aquaticum    L.    —    bords     de   la 
Vienne. 

Cerastium  brachypetalum  Desp.  — A  C. 
Cerastium    arvense  L.  —  Derrière  le  jardin 
de  l'hospice. 

Polycarpon  tetraphyllum   L. —  (Delastre  fl. 
de  la  Vienne)  pas  retrouvé. 

Malva  nicceensis  L.  — (Delastre  fl.)  pas  re- 
trouvé. 

Hypericum  montanum  L.  —  Forêt. 
Géranium  sanguineum  L.  —  Forêt. 
Géranium  pyrenaicum  L.  —  Route   d'Oysé 
en  face  d'Antoigné  (plante  nouvelle  pour  le  dé- 
partement). 

Erodium   sabulicolum    Jord.  —  Rouie  d'An- 
toigné et  à  Ozon. 

Impatiens  Soli-Tangere  L.  —  Ruisseau  de 
Ressant.  près  Valette. 

Oxalis  corniculata  L.  —  bords  de  la  Vienne 
C  C. 

Ulex  nantis  Sm.  —  Forêt. 
Genista  sagittalis  L.—  Forêt. 
Medicago  falcata  L.  —  Bords  de  la  Vienne 
avant  Valette. 

Medicago  Gerardi  Willd.  —  (Delastre  fl.  de 
la  Vienne)  pas  retrouvé. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


M7 


Melilotus  alba  Des.  —  (De  Lacroix)  pas  re- 
trouvé. 

Trifolium  Molinerii  Balb.  —  Valette. 
Trifolium    resupinatum  !..  —  Bords    de    la 
Vienne  au  Sanital. 

Trifolium  strictum  Wallds:  —  La  Brelan  • 
dière. 

Trifolium  angulatum  DG.  —  Lisière  de  la 
forêt,  à  la  Monte'e  rouge  (plante  nouvelle  pour 
le  département). 

Trifolium  angustifolium  L.  —  (Poirault)  pas 
retrouvé. 

Trifolium  glomeratum  L.  —  (Poirault)  pas 
retrouvé. 

Trifolium  gracile  Thuil.  —  La  Brelan- 
dière. 

Trifolium  arenivagum  Jord.  —  La  Brelan- 
dière. 

Trifolium  maritimum   Huds.  —  Le  Sanital. 
Astragalus  glycyphyllos  L.  —  Forêt   route 
de  Colombiers. 

Ornithopus  perpusillus   L.  —    La    Brelan- 
dière. 
O.  compressus   L. — id. 
O.  ebracteatus   Brot. —  (Delastre  fl.    de   la 
Vienne)  pas  retrouvé. 

Vicia   lathyroid.es    L.  —  Piétard    (Delastre 
fl.  de  la  Vienne)  pas  retrouvé. 
Ervum  cassubicum  Peter.  —  Forêt. 
Lathyrus  Nissolia  L. —  (Delastre  fl.    de  la 
Vienne)  pas   retrouvé. 

Rosa  arvensis  Huds.  —  (Poirault)  pas  re- 
trouvé. 

Rosa  sepium  Th.  —  Route  de  St  Sauveur. 
Rosa  permixta  Déségl.  —  id. 
Rosa  bibracteata  Bast.  (Poirault)  pas  retrou- 
vé. 

Potentilla  argentea  L.  Le  Sanital  et  la  Bre- 
landière. 

Onothera  biennis  L.  —    Bords  de  la  Vienne. 
O.  muricata  L.  —  id. 

Epilobium  montanum  L.  var.  lanceolatum 
Seb.  et  Maur. —  Pontillon. 

Myriophyllum  spicatum  L.  —  Dans  la 
Vienne,  derrière  la  manufacture. 

Ludwigia  palustris  L.  —  (Poirault)  pas  re- 
trouvé. 

Trapa  natans  L.  —  (Didier)  pas  retrouvé. 
Portulaca  oleracea  L.  —  Pavés  des  rues. 
Montia  minor  Gmel.  —  bords  de  la  Vienne. 
Corrigiolâ  littoralis  L.  —  La  Brelandière. 
Scleranthus  perennis  L.  —  (Delastre  fl.    de 
la  Vienne)  pas  retrouvé. 

Sedum  micranthum  Bast.  —  id. 
Sedutn  elegans    Lej.  — Bois,  au  dessus   des 
Bariollières. 

Tillxa  muscosa  L.  —  Forêt. 


Anethum  segetum  L.  —  Lisière  de  la  forêt, 
à  la  Montée  rouge  (plante  nouvelle  pour  le 
département) 

Peucedanum    gallicum    Latour.  —  Forêt. 
Peucedanum  Oreoselinum  Mœnch.  —  Forêt. 
Tordylium  maximum  L.  —  Valette. 
Bupleurum  falcatum.  —  Forêt. 
Carum  verticillatum  Koch.  —  Forêt. 
Berula  angustifolia   Koch.  —    Dans    l'En- 
vigne. 

Heliosciadium   inundatum    Koch.  —  Forêt. 
Conopodium  denudatum   Koch.    —    La  Bre- 
landière et  forêt. 

Petroselinum  segetum  Koch.  —  Charlée. 
Anthriscus  vulgaris  Pers.  Le   Sanital. 
Conium  maculatum  L.  —  Champs  de  blé. 
Scabiosa  praecox  Baudin.  —  Prairies  le  long 
de  la  ligne  de  Paris-Bordeaux. 

Inula  Britannica  L.  —  (catalogue    Poirault) 
pas  retrouvé. 

Bidens  cernua  L.  et    sa  variété    radiata.— 
(Delastre  fl.  de  la  Vienne)  pas  retrouvé. 
Filago    arvensis  L.  —  La  Brelandière. 
Filago  montana  D  C.  —  La  Brelandière. 
Gnaphalium  luteo-album  L.  —    Bords  de  la 
Vienne. 

Tanacetum  vulgare   L. —    Pontillon. 
Achillea  ptarmica  L.  —  Bords  de    la  Vien- 
ne. 

Achillea  nobilis    L.  —  Route   de    la    Roche- 
Posay  (plante  nouvelle  pour  le    département). 
Anthémis  mixta  L.  —  (catalogue    Poirault), 
pas  retrouvé. 

Anthémis  tinctoria   L     —    Route  de  la  Ro- 
che-Posay  (plante    nouvelle  pour  le    départe- 
ment. 
Senecio  sylvaticus  L.  —  Forêt. 
Senecio  erucae  'olius  L.  —  id. 
S.  viscosus  L.  —  id. 

Artemisia  campestris  L.  —  Lisière  de  la  Fo- 
rêt. 

Carduus  crispus  L.  —  Bords    de   la  Vienne. 
C.  polyanthemos  Godr.  —  Bords  de  la  Vien- 
ne (plante  nouvelle  pour  le  département). 

Lappa  major  Gaertn.  —  (Poirault),  pas  re- 
trouvé. 

Centaurea  aspera  L.  Lisière  de  la  Forêt  à 
la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle  pour  le  dé- 
partement —  introduite). 

Centaurea    solstitialis    L.   —    Route    neuve 
d'Antoigné,  (plante  nouvelle  pour   le  départe- 
ment). 
Hypochaeris  glabra  L.  — La    Brelandière. 
H.  maculata  L   — (Poirault)    pas    retrouvé. 
Scolymus  hispanicus  L. —  (id.)  pas  retrouvé. 
Hieracium  sylvaticum  M.  —  Forêt. 
Andryala  sinuata  L.  —   La   Brelandière  et 
Forêt. 


u8 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


Xanthium  strumarium  L.  —  PontillonfPoi- 
rault  .  pas  retrouvé. 

Jasione  montana  L.  C.  autour  de    la    forêt. 

Phyteuma  spicatum  L.  — Forêt. 

Campanula persicifolia  L.  — Forêt. 

Specularia  spéculum  1)  C.  —  Moissons  au- 
tour d'Antoigné. 

Calluna  vulgatis  Salisb.  — Forêt. 

Erica  tetralix  L.  —  Forêt. 

Monotropa  Hypopitys  L.  — Forêt. 

Utricularia  minor  L.  —  (cat.  Poirault)  pas 
retrouvé. 

Cynoglossum  pictum  Ait.  —  Chemin  de  Châ- 
tellerault  à  Usseau. 

Lycopsis  arvensis  L.  — ■  Valette. 

Anchusa  officinalis  L.  —  Lisière  de  la  forêt 
à  la  Montée  rouge  (plante  nouvelle  pour  la 
Vienne). 

Solanum  ochroleucum  Bast.  —  La  Grande- 
Eau. 

Hyoscyamus  tliger  L. —  Environs  de  None. 

Verbascum  thapsiforme  Schrad.  —  Bords 
de  la  Vienne. 

Verbascum  'Blattaria  L.    —   Croix  Piétard. 

Verbascum  Blattarioides  Lam.  —  Croix  Pié- 
tard. 

Verbascum  thapsiformi-blattaria  G.  G.  — 
Croix-Piétard. 

Linaria  Pelisseriana  DC.  —  La  Brelan- 
dière. 

L.  praetermissa  Delastre  —  Bords  de  la 
Vienne  en  allant  à  Ingrande  ;. 

L.  supina  Desf.  —  La  Brelandière. 

Veronica p rancox  Ail.  —  La  Brelandière  et 
route  d'Antoigné. 

Veronica  triphyllos  L. —    La   Grande-Eau. 

Limosella aquatica  I..— (cat.  Poirault),  pas 
retrouvé. 

Mentha  arvensis  L.  —  Bords  de    la  Vienne. 

Mentha  parietariaefolia  Beck. —  Bords  de  la 
Vienne. 

Leonurus  Cardiaca  L.  —  (cat.  Poirault)  pas 
retrouvé. 

Nepeta  Cat  aria   L.  —  Charlée. 

Hyssopus  officinalis  L.  —  Murs  des  jar- 
dins de  l'hospice. 

Lamium  album.  L.  —  Derrière  le  jardin  de 
l'hospice. 

Stachys  Germanica  L.  —  Charlée. 

Stachys  palustris  L.  —    Pontillon. 
Scutellaria  minor  L.  —  (cat.    Poirault)  pas  re- 
trouvé. 

Ajuga  Genevensis  L.  —  Forêt. 

Armeria  plantaginea  Willd.  —  F'orêt. 

Planlago  arenaria  W.et  K.  —  F'orêt. 

Amaranthus  prostratus  Balb.  —  Rues  de 
a  ville. 


Polycnemum arrense  L.  —  La  Brelandière. 

Ckenopodium  opulifolium  Schrad.  —  (cat. 
Poil  Hilti  pas  retrouvé. 

Polygonum  Bellardi  Ail.  —  (cat.  Poirault), 
pas  retrouvé. 

Euphorbia  stricta  L.  —  Bords  de  la  Vienne 
en  allant  ù  Antran. 

E.  dulcis  1 ..  —  Forêt. 

E.  Gerardiana  Jacq.  —  Bords  de  la  Vienne 
en  allant  à  Antran. 

E.  Cyparissias  L.  — Très.  C. 

Salix  undulata  Ehr.  —  Cultivé. 

Salix  Caprea  L.  —  iCat.  Poirault),  pas  re- 
trouvé. 

Salix  repens  L.  —  Forêt,  (cat.  Poirault), 
pas  retrouvé. 

Populus  canescens  Smith.  —    Forêt. 

Bittomus  umbellatus  L.  —  Dans  la  Vienne 
derrière  la  manufacture. 

Potamogeton  fluitans  Roth.  —  Dans  la  Vien- 
ne. 

P.  perfoliatus  L.  —  id. 

Zannichellia  repens  Roth.  —  Dans  la  Vienne 
derrière  la  manufacture. 

Naias  major  Roth.  — Dans  la  Vienne  en  al- 
lant à  Antran. 

Naias  minor  Roth.  —  id.  et  derrière  la  ma- 
nufacture. 

Epipactis  latifolia  Ail.  —  Forêt. 

Orchis purpurea  Huds.  —  Charlée  (cat.  Poi- 
raulti,  pas  retrouvé. 

Epipactis  atrorubens  Hoff.  — (cat.  Poirault!. 
pas  retrouvé. 

Orchis  Simia  Lam.  —  Forêt. 

Ophrys  api/era  Huds.  --  Forêt. 

Asphodelus  sphaerocarpus  G  G.  —  Très  corn. 
Forêt. 

Polygonatum  vulgare  Ail.  —  Forêt. 

P.  multifiorum  Ail.  —   Forêt. 

Juncus  tenageia  L.  —  Bois  frais  d'Antoigné. 

Carex  leporina  L.  —  Forêt. 

Carex  tomen/osa  L.  — ■  Prairies  le  long  de 
la  ligne  de  Paris-Bordeaux. 

Phalaris paradoxa  L.  —  Lisière  de  la  forêt 
à  la  Montée  Rouge,  (plante  nouvelle  pour  la 
Vienne,)  introduite. 

Phalaris  brachystachys  Link.  —  Lisière  de 
la  forêt  à  la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle 
pour  la  Vienne)  id 

Anthoxanthum  Puelii  Lee.  et  Lam. —  Lisiè- 
re de  la  forêt. 

Chamagrostis  minima  L.  —  La  Brelan- 
dière. 

Polypogon  monspeliensis  Desf.  —  Les  Tan- 
neries. 

Phleum  arenarium  L.  —  Lisière  de  la  forêt 
à  la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle  pour  la 
Vienne)  introduite. 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


II9 


Phleum  tenue  Schrad.  —  Lisière  de  la  forêt, 
id.  assez  abondante   et  parait  se  fixer. 

Alopecurus  utriculatus  Pers.  —  Lisière  de 
la  forêt,  à  la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle 
pour  la  Vienne)  introduite. 

Alopecurus  vaginatus  Pall.  —  Lisière  de 
la  forêt,  à  la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle 
pour  la  France)  introduite. 

Echinaria  capitata  Desf.  —  (cat.  Poirault) 
pas  retrouvé. 

Setaria  glauca  P.B.  —  Le  long  de  la  Vienne 
en  allant  à  Ingrandes. 
Digitaria  Jîli/ormis  Koel.  —  id. 
Andropogon  ischœmum  L.  —  La  Gornière  et 
bords  de  la  Vienne. 

Calamagrostis  epigeios  Roth.  —  La  Brelan- 
dière. 

Agroslis  interrupta  L.  —  (cat.  Poir.)  pas 
retrouvé. 

Gastridium  lendigerum  Gaud.  —  Champs  le 
long  de  la  Vienne  en  allant    à  Ingrandes. 
Deschampsia  Jlexuosa  Gris.  —  Forêt. 
Kœleria  cristata  Pers.  et  K.   —  Lisière  de 
a  forêt. 
Glyceria  spectabilis  M.  et  K.  —  Pontillon. 
Eragrostis  megastachya  Link.  —  Lisière  de 
la  forêt. 

Briça  minor  L.  —  (Cat.  Poirault)  pas  re- 
trouvé. 

Cynosurus  echinatus  L.  —  Lisière  de  la  fo- 
rêt à  la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle  pour 
la  Vienne)  introduit. 

Vulpia  sciuroides  Gmel.  —  Forme  —  Lisière 
de  la  forêt. 

Vulpia  geniculata  Link.  —  Lisière  de  la  fo- 
rêt à  la  Montée  Rouge  (plante  nouvelle  pour 
la  Vienne)  introduit. 

Vulpia  bromoides  Rchb.  —  (Cat.  Poirault)  ; 
pas  retrouvé. 

Bromus  giganteus  L.  —  Bords  de  la  Vienne 
en  allant  à  Ozon. 

Bromus  tectorum  L.  —  La  Brelandière  et 
route  neuve  d'Antoigné. 

Bromus  ambigens  Jord.   — La   Brelandière. 
Bromus  arvensis  L.  —  La  Brelandière. 
Hordeum  maritimum  With.  —  Lisière  de  la 
forêt  à  la  Montée  Rouge. 

L.-J.  Grelet, 

Membre  de  l'Académie  Internationale  de  Géogra- 
phie Botanique  et  de  la  Société  Botanique  des 
Deux.Sèvres. 


Bibliographie 


Aide-mémoire  de  Botanique  crytogra- 
mique,  par  le  professeur  Henri  Girard,  i  vol. 


in-18  de  284  pages,  avec  107  figures,  car- 
tonné: 3  fr.  Le  Manuel  d'histoire  naturelle  du 
professeur  Henri  Girard,  dont  les  huit  pre- 
miers volumes  viennent  de  paraître  et  qui 
sera  complet  en  dix  volumes,  a  pour  objet  de 
permettre  aux  candidats  ayant  à  subir  un  exa- 
men dont  le  programme  comporte  l'étude  des 
sciences  naturelles,  de  repasser,  en  un  temps 
très  court,  les  diverses  questions  qui  peuvent 
leur  être  posées.  L'auteur  de  ces  Aide-Mémoire 
s'est  efforcé  d'embrasser,  aussi  brièvement 
que  possible,  mais  sans  rien  omettre,  les  sujets 
des  derniers  programmes. 

Au  début  des  études,  il  permettra  d'acqué- 
rir rapidement  les  notions  nécessaires  pour 
profiler  des  cours  spéciaux  ou  lire  avec  fruit 
les  traités  complets;  à  la  fin  deTannée,  il  faci- 
litera les  révisions  indispensables  pour  passer 
avec  succès  les  examens. 

Les  trois  premiers  volumes  sont  consacrés 
à  la  Zoologie,  à  YAnatomie  comparée  et  à  l'Em- 
bryologie. Les  trois  suivants  sont  consacrés 
à  la  Géologie,  à  la  Paléontologie  et  à  la  Miné- 
ralogie. Trois  autres  volumes  sont  réservés  à 
la  Botanique  (Cryptogamie,  Phanérogamie, 
Anatomie  et  Physiologie  végétales).  Enfin  un 
dernier  volume  traitera  de  lAnthropologie. 

Dans  Y  Aide-Mémoire  de  Botanique  crypto- 
gamique  qui  vient  de  paraître,  l'auteur  s'est 
efforcé  de  condenser  les  vues  de  MM.  les 
professeurs  Van  Tieghem,  Bornet,  Guignard, 
Bonnier,  Bureau,  Bourquelot,  Daguillon, 
Mangin,  Costantin,  Gérard  (de  Lyon),  Leclerc 
du  Sablon  (de  Toulouse),  Millardet  (de  Bor- 
deaux), Flahaut,  Courchet  (de  Montpellier), 
Vuillemin  (de  Nancy),  Hérail  d'Alger,  etc. 

En  vente  à  la  librairie  J.  B.  Baillère  et  fils, 
19  rue  Hautefeuille  (près  le  boulevard  St- 
Germain)  à  Paris. 

Les  insectes  nuisibles,  par  Acloque. 
1  vol  de  200  pages  avec  So  gravures  1  fr.  à  la 
librairie  Félix  Alcan,  10S,  boulevard  Saint- 
Germain,  Paris. 

Nous  sommes  très  heureux  de  présenter  à 
nos  lecteurs  ce  nouvel  ouvrage  de  notre  dis- 
tingué et  sympathique  collègue.  Dans  ce 
petit  volume,  M.  Acloque  n'a  pas  cherché  à 
indiquer,  pour  enrayer  les  déprédations  des 
insectes  nuisibles,  des  remèdes  généraux  qui 
ne  peuvent  avoir  une  efficacité  réelle  que  dans 
un  très  petit  nombre  de  cas.  Il  s'est  attaché, 
au  contraire,  à  tracer  le  tableau  des  mœurs, 
delà  biologie  de  chaque  espèce,  estimant  avec 
raison  que  cette  notion  est  la  plus  sûre  base 
de  la  tactique  à  employer  pour  détruire  les 
bestioles  malfaisantes.  Tous  ceux  qui  ont 
quelque  motif  de  se  préoccuper  des  insectes  nui- 
sibles trouveront  dans  cet  ouvrage,  conçu  sur 


120 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


un  plan  nouveau  et  rationnel,  les  indications, 
les  renseignements  dont  ils  peuvent  avoir 
besoin. 

Faune  de  France,  par  A.  Acloque.  Tome 
II.  i  vol.  iic  5oo  pages  avec  1200  ligures  : 
10  l"r.  à  la  librairie  Bailli 

Ce  deuxième  volume  de  la  Faune  de  France, 
si  impatiemment  attendu  et  dont  la  publica- 
tion avait  été  retardée  pour  des  causes  étran- 
gères à  la  science,  vient  enfin  de  paraître. 
Nous  rappelons  que  l'auteur  fait  une  réduction 
sur  le  prix  aux  personnes  qui  s'adressent 
directement  à  lui. 


Revue  des  Revues 


Gentiana  nouveaux  de  la  Chine  occiden- 
tale. A.  Franchet  (in  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de 
France,  t.  XL1II,  p.  483.)' 

Sur  un  Ornithochilus  nouveau  do  la 
Chine  Finet,    O.  "Delavayi)  Ascii.  Finet  (ibid.  p. 

Les  Aconits  à  fleurs  jaunes  de  la  flore  de 
France.  G.  Camus  (ibid.  p.  5 18.J 

Quatre  sphagnum  nouveaux  pour  la  flore 
française  et  liste  des  espèces  françaises  du 
genre  Sphagnum,  Km.  Bureau  et  F.  Camus  (ibid. 
p.   5i8. 

Note  sur  le  Quassia  Af ricana  H.  Bu.  Max. 
Cornu  [ibid.  p.  ?  i  6. 

Sur  les  phanérogrames  à  ovule  sans 
nucelle  formant  le  groupe  des  Innucellées 
ou  Santalinées,  Ph.  Van  Tieghem    ibid.  p.   ?)v 

Révision  du  genre  Onopordon,  G.  Rouy 
(ibid.  p.  577. 

Observations  afférentes  aux  Erodiu  m  cicu- 
tarium  et  praecox  et  à  l'Ecballium  elate- 
rium,  D.  Clos  (ibid.  p.  6o5. 

Di  una  nuova  forma  Ramularia  che  vive 
sulle  foglie  di  Ilcllcborus  fœlidus,  G.  Massalonco 
(in  Bullct.  dell.soc  bot.  ItaHana.  1897,   p.   29.) 

ProdromusBryologiaeBolivianae,  K.  Mu]  1er 
in   Nuovo  Giornale  botanico   italiano.  1897.  p.. "M 

Filices  Plantaeque  Filicibus  affines  in 
Kien  Si  septentrionali.  provincia  impuni  si- 
nensis,  a  Rev.  Pâtre  Josepho  Giraldi  collectae, 
E.  Barosi  et  H.  Christ    ibid.  p.  86. 

Beitrage  zur  Kenntniss  der  Afrikanischen 
Flora  suite,.  11.  ScHlNZ  in  Bull,  de  lllcrb  Bois- 
sier,  t.  IX,  n°  12)- 

Fragmenta  Monographiae  Labiatarum 
4e  fasc.  (suite  et  fin)  John  Briquet  (ibid.) 

Polygalaceae  novae  parum  cognitae. 
Robert  Chodat  (ibid.) 

Notice  sur  la  répartition  des  phanéro- 
games dans  le  Rhône  et  dans  le  port  de 
Genève.  G.  Hochreutiner  (ibid.    t.  v,  n*  1.) 

Herborisations  au  Costa  Rica,  Ad.  Tondlz 
(im     ibid). 

Classification  et  distribution  des  espèces 
européennes  du  genre  Mathiola,  Pascal 
Conti  (ibid). 


Une  nouvelle  espèce  de  Bellevalia  (Belle- 
valia  Freynii)  Fr.  Fu;RSTER(ibid.  t.  V,  n°  2.) 

An  undescribed  oriental  species  of  Ono- 
brychis  O.  Bellevii    David  Prain  (ibid.) 

Hepaticae  japonicae.  F.  Stephani    ibid. 

Orchidaceae  novae.  F.  Khanzlin  (ibid.) 

Lesrosesrecueilliesen  Thessaliepar  M.Paul 
Sintenis  en   1896,  François  Crbpin  (ibid. 

Sur  un  nouveau  Carpolobia  [C.  macrosta- 
chya  .  K.  Chodat   ibid.) 

Algues  pélagiques  nouvelles:  R.  Chodat 
(ibid. 

Bornholmska  Hieracier  K.  Stentrôm  di 
Journal  de  botanique  de  Soc.  bot  de  Copenhague,  t. 

XX.    p.    22?) . 

Contributo  alla  Flora  d'Hipponium,  Dr 
C.  Bisogni  (in  Rivista  italian.  di  Se.  natur.   1896.) 

Comment  les  fleurs  attirent  les  insectes  ; 
recherches  expérimentales,  F.  Plateau  {Cosmos  16, 
23,  3o  janvier  1897.) 

Une  forêt  de  palmiers  en  Europe,  P. 
Comres  (ibid,  20  mars  ) 

L'Erodium  Battandierianum  Rouy,  espèce 
algérienne  nouvelle,  G.  Rouy,  Le  Naturaliste  Ier 
janvier  1897.) 

La  plante  dans  l'antiquité,  Légendes,  Poé- 
sies Histoire  etc.  E.N.  Santini  (ibid  Ie'  mars.) 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  ;ei  Mars  au  3o  Avril. 
L>e  la  part  de  MM.L.  Frank  Ward  (i  vol.), 
A.     Chabert   (2    broch. 1    J.    B.      Baillière 

(1    vol.),  L,    F.  Ward  (i  broch.),  B.    Riomet 
(1  broch.). 
Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement    de  l'Herbier 

De  .M.  Giraudias,  Directeur  de  l'Associa- 
tion pyrénéenne,  et  par  voie  d'échanges,  160 
parts  environ  d'Onothéracées,  Renoncula- 
cées,  Droséracées,  Haloragacées  et  Géranium. 

De  M.  Saintange  Savoure,  de  Mayenne, une 
centaine  d'espèces  pour  l'herbier  comparatif 
du  Maine  et  les  sections  monographiques  de 
l'Herbier. 

De  M.  .1.  Dorfler  de  Vienne  une  cinquan- 
taine de  parts  de  Renonculacées.  Geraniees 
et  Droséracées,  plus  un  échantillon  d'F. 
l.amvi  recueilli  par  le  Professeur  Hauss- 
knecht. 

Nos  meilleurs  remerciements  aux  dona- 
teurs. 

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6*  Année  [2e  Série! 


N  91 


i"-  Juin  1807. 


DES 


PLANTES 


Revue  Inlernalionale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


T$F 


SOMMAIRE    DU    N°    91 

Quelques  remarques  sur  l'histoire  de  la  question  du  sexe  chez  les  plantes,  F.  Kahibnske. 

—  Supplément  aux  Onothéracécs  japonaises,  H.  Lévbrlé.  —  Herborisations  Sartlioises 
(1896-1807).  —  Bibliographie.  —  Revue  des  Revues.  —  Revue  des    Sociétés   savantes. 

—  Informations. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,    12 


1  897 


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DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


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Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.  Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe  . 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
iHte-Yienne). 


CONSEIL  DE  L'ACADÉMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Rouv,  G.  King,  Treub.  R.  A. 
Philippi. 


COMITÉ  DE  RÉDACTION 
du  Monde  des  Plantes 

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taire; P.  V.  Liotard,  Rédacteur 


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annonces  notre  entière  liberté. 
Nous  avons  divisé  les  deux  der- 
nières pages  de  notre  couverture 
en  cases  que  nous  louons  à  raison 
de  12  francs  l'une,  par  an. 


M.  R.  A.  Ph.  Santiago.  —  Continuerons 
dans  notre  numéro  d'août  les  Onothéracées 
chiliennes.  Votre  Jussieua  est  J.  diffusa 
Forsk.  qui  n'est  lui-même  qu'une  variété  a 
aire  très  large  de  J.  repens. 

R.  P.  U.  F.  Hakodate. —  Les  Fumariacées 
du  Japon  nous  seraient  agréables. 

M  C .  A.  M.  Madère.  —  Combien  nous 
sommes  en  retard  avec  vous  pour  la  détermi- 
nation de  vos  plantes.  Les  journées  sont  hélas 
trop  courtes  et  en  ce  moment  les  herborisa- 
tions nous  prennent    beaucoup  de  temps. 

M.  M.  Cad.  Dr.  Duv.  etAlb.  G.  (nouveaux 
abonnés). —  Serions  heureux  de  vous  compter 
au  nombre  des  membres  de  notre  Académie 
dont  vous  avez  les  Statuts  dans  le  n<>  de  février 
dernier.  Ce  titre  ne  vous  imposerait  aucune 
obligation  nouvelle. 

M.  Ces.  Gr.  Jesi.  —  Avons  bien  reçu  votre 
travail  sur  les  Algues  et  vos  deux  catalogues 
envoyés  précédemment.  Serions  heureux  de 
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G 

>ye  Année  (2e  Série) 


N°  91 


Ier  Juin    1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de   'Botanique. 


Quelques   remarques  sur   l'histoire  de  la 
question  du  sexe  chez  les  plantes 

PAR 

F.    KAMIENSKI. 


Malgré  une  quantité  considérable  de  travaux 
sur  les  sciences  biologiques,  travaux  qui  en 
prouvent  un  progrès  rapide,  il  existe  encore 
beaucoup  de  questions,  dont  le  dernier  mot 
n'a  pas  été  prononcé.  La  question  du  sexe 
chez  les  plantes  est   aussi   de    ce  nombre. 

Quelle  est  l'origine  et  la  signification  de  la 
différence  des  sexes,  différence  qui  se  caracté- 
rise d'une  manière  tellement  variée  dans  la 
construction  des  organes  ou  individus  mâles 
ou  femelles  ?  Quelle  est  la  cause  de  cette  diffé- 
rence et  de  cette  variation?  Pourquoi,  pour 
créer  un  individu  nouveau,  représentant  d'une 
espèce  à  part,  l'union  des  deux  cellules  de  sexe 
différent,  c'est-à-dire  la  fécondation  est  inévi- 
table, etc.  Ce  sont-là  les  questions  auxquelles 
la  science  contemporaine  ne  donne  pas  de 
réponse  et  qu'il  est  impossible  de  prévoir. 

L'existence  du  sexe  n'a  pas  été  observée  si- 
multanément dans  tous  les  organismes  et,  ac- 
tuellement encore,  il  existe  beaucoup  d'orga- 
nismes dans  lesquels  l'existence  du  sexe  n'a 
pas  été  constatée. 

L'histoire  de  la  question  du  sexe  chez  les 
animaux  remonte  aux  temps  bien  éloignés, 
tandis  que  celle  des  plantes  date  de  nos  jours. 
Encore  dans  l'antiquité,  dans  les  livres  de 
Moïse,  il  est  question  du  sexe  mâle  et  femelle 
chez  les  animaux.  Aujourd'hui  où  la  zoologie 
est  devenue  une  des  sciences  positives  moder- 
nes, et  que  grâce  àla  perfection  du  microscope, 
on  se  persuada  que  tout  le  développement  de 
l'animal  et  toutes  ses  fonctions  vitales  pro- 
viennent d'une  cellule,  se  manifesta  la  tendan- 
ce à  l'étude  du  procès  sexuel.  Il  fut  évi- 
dent que  la  différence  du  sexe  chez  les  ani- 
maux se  base  sur  l'apparition  de  la  propriété 
qui  consiste  à  créer  des  cellules  sexuelles  spé- 
ciales douées  de  différentes  qualités. 


Les  unes  de  ces  cellules  ont  la  fonction  de 
féconder  ce  qui  caractérise  les  individus  mâles, 
ou  plutôt  les  organes  mâles;  les  autres  se  trou- 
vent dans  les  organes  femelles  et  représentent 
les  œufs.  Les  unes  et  les  autres  ne  peuvent 
pas  se  développer  spontanément,  cela  ne  peut 
avoir  lieu  qu'après  leur  union  matérielle  ou 
fécondative.  Alors  la  cellule  féminine,  c'est-à- 
dire  l'œuf,  se  développe  et  donne  l'origine  à 
un  individu  nouveau. 

Cette  union  matérielle  des  cellules  sexuelles 
présente  un  phénomène  général  dans  le  règne 
animal. 

L'histoire  du  procès  sexuel  chez  les  plantes 
se  présente  autrement.  Ce  n'est  que  ces  der- 
niers temps  qu'on  a  constaté  définitivement 
l'existence  du  sexe  chez  les  plantes. 

L'histoire  de  la  question  traitée  par  nous  a 
passé  par  d'intéressantes  phases. —  Plus  d'une 
fois  la  question  paraissait  être  définitivement 
résolue  ;  mais  le  mouvement  régressif  de  la 
science  voilait,  pour  un  certain  temps,  la  sim- 
ple vérité,  jusqu'à  ce  que  les  nouvelles  études 
nous  la  dévoilassent  complètement.  Grâce 
à  ces  hésitations  aussi  fréquentes  quant  à  la 
question  du  sexe  chez  les  plantes,  il  est  diffi- 
cile d'indiquer  exactement  le  temps  et  la  per- 
sonne du  savant  qui  devrait  être  considéré 
comme  le  premier  qui  a  découvert  le  sexe 
chez  les  plantes. 

Il  existe  dans  la  science  l'opinion  générale, 
surtout  après  l'apparition  de  l'œuvre  célèbre 
de  Sachs:  Geschichte  der  Botanik  (1875)  que 
le  créateur  indiscutable  de  la  science  moderne 
sur  le  sexe  du  règne  végétal  fut  Camerarius 
(1691).  Mais  cette  opinion  ne  peut  pas  être 
complètement  justifiée,  car  vers  la  fin  du  XVII 
siècle  il  n'a  pas  encore  été  question  des  cellu- 
les en  général,  et  des  cellules  sexuelles  en 
particulier;  il  n'est  donc  pas  étonnant,  que  la 
doctrine  de  Camerarius  put  provoquer  et  pro- 
voqua beaucoup  d'objections. 

Dans  la  discussion  actuelle,  me  basant  sur 
les  données  historiques  bien  connues,  je  me 
permets  de  donner  une  courte  'esquisse  des 
phases  par  lesquelles  a  passé  l'histoire  du  pro- 


12  2 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


ces  sexuel  du  règne  végétal,  et  de  démontrer 
qui.  en  vérité,  devrait  être  considéré  comme 
créateur  de  la  science  du  sexe  chez  les  plantes. 

Encore  dans  l'antiquité  on  remarquait  une 
certaine  analogie  entre  le  fœtus  des  animaux 
et  le  fruit  des  plantes  en  nommant  ce  dernier 
fructus,  maison  ne  supposait  pas  qu'il  fût  le 
résultat  de  l'union  sexuelle. 

La  plus  grande  autorité  de  l'école  scholas- 
tique,  Aristoteles  n'admit  pas  l'existence  du 
sexe  non  seulement  chez  les  plantes  mais  en 
général  chez  tous  les  organismes  privés  du 
mouvement  spontané.  Selon  Aristoteles  ce 
ne  sont  que  les  êtres  capables  de  changer  de 
place,  de  se  rapprocher  et  de  s'éloigner  mu- 
tuellement, qui  peuvent  avoir  un  sexe.  L'i- 
dée du  sexe,  mêlée  à  celle  du  mouvement,  est 
très  étrange  et  non  basée,  d'autant  plus  qu'elle 
a  existé  tant  de  siècles  avec  de  petites  modi- 
fications. Les  savants  qui  vinrent  après,  trai- 
tèrent pendant  un  temps  très  prolongé  la  ques- 
tion du  sexe  chez  les  plantes  se  basant  aveu- 
glément sur  l'autorité  d'Aristoteles. 

Quelques-uns  des  disciples  d'Aristoteles, 
comme  Théophraste,  donnent  la  description 
des  faits  très  bien  connus  dans  l'antiquité,  faits 
qui  prouvent  l'existence  du  sexe  chez  les  plan- 
tes,maisquels  qu'ils  soient,  ils  ne  renoncent 
pas  à  l'idée  de  leur  maître.  En  décrivant  le 
palmier-dattier,  Théophraste  dit  que  le  palmier 
femelle  ne  donne  pas  de  fruits  avant  qu'on 
n'ait  jeté  dessus  du  pollen  provenant  du  pal- 
mier mâle,  et  suppose  que  beaucoup  d'autres 
plantes  très  nombreuses  et  même  peut  être 
toutes  les  autres  plantes  femelles  ne  sont  pas  en 
état  de  produire  un  fruit.  Malgré  cela,  il  n'est 
pas  persuadé  de  la  vérité  de  sa  supposition  et 
se  joint  à  la  doctrine  d'Aristoteles.  Pline  se 
prononce  encore  plus  distinctement  sur  le 
sexe  des  plantes,  prenant  comme  point  de  dé- 
part l'idée  fondamentale  que  toutes  les  créa- 
tures, tous  les  êtres  ont  un  sexe.  En  parlant 
du  palmier-dattier,  il  considère  le  pollen 
décidément  comme  matière  fécondative, 
sans  avoir  fait  d'expériences  cependant,  il  ne 
cite  aucune  de  ses  observations. 

Jusqu'au  XVIIIe  siècle  la  question  du  sexe 
chez  les  plantes  n'a  pas  fait  un  pas  en  avant. 
Les  botanistes  contemporains  tels  que  Trcvi- 
ranus,  Caesalpin  et  d'autres  rejettent  positi- 
vement l'idée  de  l'existence  du  sexe  chez  les 
plantes,  soutenant  que  ce  qu'on  appelle  sexe 
mâle  et  femelle  n'est  autre  chose  que  la  diffé- 
rence  des  plantes  entre  elles  ou  de  leurs  par- 
ties seulement,  par  rapport  à  leur  couleur, 
leur  forme  et  leur  apparence  extérieure  (habi- 
tus). 

Quelques-uns,  il  est  vrai,  attribuent    la  dé- 


couverte du  sexe  des  plantes  à  un  botaniste 
bohémien  Adam  Zaluzansky  de  Laluzan,  dont 
la  doctrine  est  renfermée  dans  un  ouvrage  pu- 
blié en  1592  et  intitulé  «  Methodus  herbaria, 
libri  très  «..Mais  cette  opinion  n'est  pas  juste, 
ce  qu'ont  démontré  récemment  Jules  Sachs(t) 
dans  son  histoire  de  la  botanique, et  le  professeur 
à  Prague  Ladislas  Celakowsky  dans  son  ou- 
vrage critique  des  œuvres  de  Zaluzansky  (2). 
Zaluzansky  n'a  fait  que  réunir  tout  ce  que 
ses  prédécesseurs  avaient  mentionné  sur  le 
sexe  des  plantes,  et  en  forma  à  peu  près  une 
théorie  sans  tâcher  cependant  d'en  prouver 
la  vérité  à  l'aide  d'une  seule  expérience  au 
moins. 

Zaluzansky  considère  le  fruit  de  la  plante 
comme  une  pousse  à  part,  mais  non  pas  com- 
me une  partie  de  la  plante  ;  au  contraire,  com- 
me le  tout  d'un  tout  (ut  totum  ex  toto).  Il 
attribue  aux  plantes  le  sexe  mâle  et  femelle 
mêlé  dans  beaucoup  de  plantes,  ainsi  que  chez 
certains  animaux,  c'est-à-dire  se  trouvant  réuni 
dans  le  même  individu.  Grâce  à  cela  ces 
plantes  produisent  un  fruit  spontanément.  Les 
plantes  dont  le  sexe  se  trouvepartagé  entredes 
individus  à  part,  comme  dans  le  palmier-dattier 
par  exemple,  il  est  indispensable  que  le  fruit 
soit  saupoudré  de  pollen.  Quoi  qu'il  en  soit, 
Zaluzansky  ne  peut  résister  à  la  puissante  in- 
fluence d'Aristoteles  qui  se  voit  partout,  non 
seulement  dans  la  manière  scholastique  de 
traiter  les  choses,  mais  encore  dans  l'adoption 
des  idées  de  ce  grand  maître  de  l'antiquité. 
Entre  autres,  Zaluzansky  suppose  aussi  que 
la  réunion  du  sexe  des  plantes  provient  du 
manque  de  mouvement.  Bien  étrange  est  aus- 
si la  supposition  de  Zaluzansky  que  les  plan- 
tes mâles  et  femelles  forment  des  espèces  à 
part.  Cette  supposition  affaiblit  de  beaucoup 
l'importance  de  toute  sa  théorie  du  sexe  des 
plantes. 

La  valeur  de  ce  que  le  savant  anglais  Nefic- 
miah  Grew  a  dit,  90  ans  après,  dans  son  Aiu- 
tomie  des  plantes,  (3)  sur  le  sexe  des  plantes 
n'a  pas  plus  d'importance.  Grew  prétend  aussi 
que  les  plantes  ont  deux  sexes  :  le  sexe  mâle  et 
le  sexe  femelle  qui  se  manifestent  dans  la  fleur. 
11  explique  même  que  la  fécondation  s'opère 
avec  l'aide  d'une  certaine  substance  émise  par 
les  étamines.    Tout   cela,    cependant,  est   dit 


fi)  D'  Julius  Sachs  :  Geschichtc  der  Botanikvom 
XVI  lahrhundert bis  1860.   Mûnchcn,    187b'. 

(2)  Dr  Lad.  Celakowsky  :  Adam  Zaluzansky  de 
Laluzan  vc  svém  poméru  K  nance  o  pohlavi  rost- 
lin.    ri'razc,  1X76. 

(3)  Grew,  Anatomy  of  plants.  London,  i68a, 
483  plates. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


123 


d'une  manière  si  peu  claire  et  accompagnée 
de  tant  de  suppositions  fantastiques,  que  le 
lecteur  d'aujourd'hui  n'e'prouve  pas  l'impres- 
sion d'un  traite'  scientifique.  Quant  aux  expé- 
riments  quelconques,  dans  le  but  d'appuyer  la 
vérité',  il  n'en  est  même  pas  question. 

Les  traités  de  Zaluzansky,  de  Grew,  de  leurs 
prédécesseurs  et  des  écrivains  contemporains 
dans  la  question  du  sexe  chez  les  plantes,  ne 
pouvaient  nullement  répondre  aux  exigences 
de  la  vraie  science,  car  toutes  les  théories  les 
les  plus  spirituelles  et  les  plus  adroites  mais 
dépourvues  de  terrain  positif  et  non  baséessur 
les  expériments  exacts  ne  dépassent  jamais 
les  bornes  d'une  fantaisie  chimérique. 

Le    professeur  de  l'Université  de  Tubingen, 
Roudolphe  Jacques  Camerarius,qui  vécut  à  la 
fin  du  xvne  siècle,  a  très  bien  compris  cela,  et 
dans  son  œuvre  estimable  :  "  De  sexu  planta- 
rum  epistola "  éditée  en  1 694,  a  tâché  de  prouver 
l'existence  du  sexe  chez  les  plantes.  D'abord, 
il  a  étudié  avec    précision  la  construction  des 
organes  sexuels  en  fleur,  puis  il  s'occupe  d'ex- 
périments  dans  le  but  de  démontrer  l'influence 
des   étamines    sur  la  formation  des  semences. 
Camerarius  trouve  dans  la  plupart  des  plantes, 
tout  autrement  que  chez  les  animaux,  les  deux 
sexes    réunis,    comme    par   exemple  chez  les 
limaçons,    en    ajoutant,    que    ce  qui   est  une 
exception    chez  les  animaux  est  une  règle  gé- 
nérale  chez  les    plantes.    Il  y   a   des  plantes 
où  les  étamines  et  les  pistils  se  trouvent  dans 
différentes  fleurs  et    même    dans    différentes 
plantes.   Ces   plantes-là    fournissent  à  Came- 
rarius  la  matière  la  plus  commode,  aux  opé- 
rations ;  aussi   ses    expériments     s'y    rappor- 
tent   principalement.     Il    coupait    les     fleurs 
mâles  du  Ricinus   avant  leur  épanouissement 
ainsi    que    les    stigmates    non  développés   du 
maïs  ;   il    élevait    séparément    les     individus 
mâles    et   femelles    de    Mercuralis    etc.  Dans 
tous   ces-cas-là  il  n'obtenait  pas  de  semences 
à  cause    de  l'impossibilité  de   la    fécondation. 
Tous  ces  expériments  se  distinguent   par  leur 
exactitude,  et  les  conclusions  qui  en  résultent, 
par  un  esprit  des  sciences  naturelles.  Camera- 
rius comprenait  bien   qu'il   lui    était  impossi- 
ble  de  résoudre    toutes   les    questions  qui   se 
présentaient.  Contre  l'habitude  de  ses    prédé- 
cesseurs,   il  n'approfondissait   pas  la  question 
difficile  et  compliquée  delà  fécondation.  —  Il 
connaissait  bien  aussi  les  côtés  faibles   de    sa 
doctrine,   particulièrement   dans   son  applica- 
tion   aux    Cryptogamae.     Certains     résultats 
de  ses    expériments  ne  lui   étaient   pas   assez 
clairs, surtout  quand  il  obtint  les  semences  des 
plantes  qui  se  trouvaient  à  l'air  au  moment  où 
n  e  s'attendait  pas  à  les   obtenir   n'ayant  au-  I 


cune  idée  du  transport  du  pollen  à  une  plus 
ou  moins  grande  distance.  Bref,  Camerarius 
fut  très  prudent  dans  ses  conclusions  ;  aussi 
s'approchait-il  de  la  vérité  scientifique  par  la 
voie  inductive  qui  en  est  la  plus  sûre. 

Quoique  Camerarius  ne  prouvât  pas  défini- 
tivement l'existence  du  sexe  chez  les  'plantes, 
cependant  c'est  lui  le  premier  qui  indiqua  la 
voie  par  laquelle  on  pouvait  arriver  à  la  solu- 
tion de  cette  question.  C'est  encore  lui  qui 
prouva  au  moyen  de  ses  expériments  que  le 
pollen  des  étamines  est  indispensable  à  la 
formation  des  semences. 

Quoique  le   mérite  de  Camerarius  dans    la 
science   soit    grand,  car   c'est  lui  le  premier 
qui,    ayant    rompu  avec  la  philosophie   scho- 
lastique,  indique  la  vraie  voie  par   laquelle  la 
science  doit  marcher  pour  résoudre  la  ques- 
tion du    sexe,  la  voie  des  expériences  et    des 
observations    immédiates,     cependant  beau- 
coup de   temps  .s'est  écoulé  avant  qu'on   eût 
reconnu     son      mérite.    De    son  temps,     les 
publications  scientifiques  ne  se   répandaient 
pas    avec   la    vitesse    d'aujourd'hui,   aussi  les 
écrivains,  n'étaient  pas    obligés  de    prendre 
en  considération    toute  la  littérature  du   sujet 
eu   question  et  les  résultats  de  leur  prédéces- 
seurs.  Les  résultats   obtenus  par  Camerarius 
ne   furent   pas    connus  de  tout  le    monde,    et 
peut-être  même  tus  à  dessein.    Aussi  la  signi- 
fication du  pollen  et  en  général  l'existence  du 
sexe  chez  les  plantes,  était  considérée  comme 
non  terminée. 

Peu  de  temps  après  Camerarius,  en  1700, 
un  botaniste  français  bien  connu,  Joseph  Pit- 
ton  de  Tournefort  (1)  considère  d'une  manière 
très  originale  la  signification  physiologique 
des  parties  florales.  Selon  lui  le  fruit  se  forme 
spontanément  et  se  nourrit  de  substances  que 
lui  fournit  le  pédoncule.  Les  pétales  de  la 
corolle  ne  sont  autre  chose  que  les  intestins 
chez  l'animal,  et  servent  à  la  digestion  de  ces. 
aliments,  dont  les  parties  inutiles  ou  excré- 
ments, se  réunissent  dans  les  sacs  polliniques 
et  en  sont  éloignées  sous  forme  de  pollen. 

Cette  singulière  théorie  de  Tournefort  eut 
cependant  beaucoup  d'adeptes  qui,  planant 
dans  le  pays  des  rêves,  la  modifiaient  de  diffé- 
rentes manières,  ne  se  souciant  pas  du  tout  de 
l'existence  du  sexe  chez  les  plantes.  Comme 
exemple  de  cette  extrême  exubérance  de  la  fan- 
taisie on  peut  citer  la  théorie  nommée  théorie  d'é 
volution.  Christian  Wolf,  qui  en  fut  le  créateur 


(1)  Tournefort-Pitton  :  Institutiones  rei . herba- 
riae.  Editio  tertia  appendicibus  aucta  ab  Antoniode 
Jussieu.  Parisiis,  Typograghia  Regia,  1719. 


i  24 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


en  1723,  et  ses  adeptes  expliquaient  que  dans  la  ' 
semence  se  trouve  une  petite  plante  munie  de 
feuilles,  de  fleurs,  de  ramifications,  etc.,  qui  se 
transforme  plus  tard  en  grande  plante  mure. 
Cette  petite  plante,  ou  embryon,  se  trouve  non 
seulement  dans  chaque  semence,  mais  elle 
peut  contenir  encore  des  petites  plantes 
toutes  pareilles.  Ces  embryons-là  se  trouvent 
partout  dans  l'air  en  forme  de  poussière,  et 
pénètrent  dans  l'intérieur  de  la  plante,  enfin 
dans  la  semence  par  différentes  voies,  mais 
particulièrement  par  les  racines. 

De  quelle  manière  s'opère  tout  cela,  où  se 
trouvent  et  d'où  viennent  ces  petites  plantes, 
quelles  pérégrinations  elles  font,  et  qu'est-ce 
qu'elles  deviennent  après,  on  l'expliquait  de 
mille  manières  différentes.  Aucun  cependant 
de  ces  adeptes  de  la  théorie  d'évolution  n'eut 
l'idée  de  faire  le  moindre  expériment.  De  ce 
temps  là,  une  phraseadroitement  tournée  avait 
bien  plus  de  succès  qu'un  expériment  certain 
et  persuasif. 

Comme  on  appréciait  peu,  en  général,  au 
XVIII'  siècle,  les  expériments  scientifiques,  on 
peut  se  persuader  des  œuvres  des  naturalistes 
peu  connus.  Le  philosopheallemand  Leibnitz, 
le  botaniste  français  Vaillant  et  beaucoup 
d'autres  croyaient  à  l'existence  du  sexe  chez 
les  plantes  dans  l'acception  étroite  du  mot, 
car  l'argumentation  scholastique  dont  ils  se 
servaient  n'était  pas  en  état  de  remplacer  leur 
foi  par  la  conviction  du  naturaliste  d'aujour- 
d'hui. 

A  la  même  catégorie  des  scholastiques  ap- 
partient aussi  Linné  auquel  on  attribue  de 
grands  mérites  dans  la  doctrine  du  sexe  chez 
les  plantes.  Examinons  la  valeur  de  ces 
mérites. 

Linné,  à  cause  de  la  formation  du  système 
des  plantes,  nommé  par  lui  système  sexuel,  est 
considéré  généralement,  sinon  comme  créa- 
teur du  sexe  chez  les  plantes,  du  moins  comme 
savant  qui  en  a  définitivement  et  positivement 
prouvé  l'existence.  Cependant,  ayant  examiné 
de  plus  près  les  principes  sur  lesquels  Linné 
appuie  son  système,  nous  nous  persuadons  que 
ce  système,  n'a  rien  de  commun  avec  le  sexe, 
car,  s'il  se  base  sur  les  caractères  des  organes 
iexuels  des  plantes,  ce  n'est  que  sur  leurs 
caractèresexclusivement  morphologiques  mais 
non  physiologiques.  La  quantité  des  étamines 
et  des  pistils,  leur  concrétion  ou  non,  leur 
longueur  relative  et  autres  semblables  carac- 
tères qui  sont  la  base  du  système  de  Linné, 
ne  se  trouvent  en  aucune  dépendance  immé- 
diate avec  leur  fonction  physiologique,  et  ce 
système  ne  changerait  en  rien  et  ne  perdrait 
rien  du  tout  de  sa  valeur,  si  les  étamines  et  les 


pistils  n'étaient  pas  des  organes  sexuels  mais 
avaient  une  destination  différente.  Par  consé- 
quent le  système  de  Linné  ne  concerne  nulle- 
lement  le  sexe  des  plantes,  et  comme  tel  il  n'a 
pas  contribué  au  développement  de  cette  doc- 
trine. 

Dans  ses  œuvres  botaniques,  Linné  traite 
largement  la  question  du  sexe  chez  les  plantes- 
L'ouvrage  de  Vaillant  0  de  sexu  plantarum  «  fut 
le  premier  qui  éveilla  en  lui  la  passion  pour 
l'étude  delà  botanique.  Linné  vante  aussi  beau- 
coup et  élève  le  mérite  de  Camerarius,  affirmant 
que  c'est  lui  le  premier  qui  démontra  l'exis- 
tence du  sexe  chez  les  plantes,  mais  c'est  à 
peine  s'il  fait  attention  à  ses  arguments  basés 
sur  les  expériments.  Ces  derniers  l'intéressent 
fort  peu  ;  le  jeu  des  mots  et  le  raisonnement 
scholastique  attirent  toute  son  attention.  11 
explique  l'existence  du  sexe  chez  les  plantes 
par  l'idée  du  sexe  en  général,  par  le  caractère 
essentiel  de  la  plante  et  par  l'avis  du  profes- 
seur de  Dublin  Wiliam  Henry  Harwey  : 
«  omne  vivum  ex  ovo  »  considérant  cet  avis 
comme  un  principe  a  priori.  Linné  en  conclut 
que  les  plantes  étant  du  nombre  omnevivum, 
ainsi  que  les  animaux,  proviennent  de  l'œuf, 
comprenant  par  cette  expression  là  la  semence 
ou  la  graine.  Enfin,  dit  Linné,  l'existence  du 
sexe  chez  les  plantes,  nous  désigne  le  bon  sens, 
l'expérience  quotidienne  et  les  cotylédons,  par 
conséquent  les  nouvelles  générations  de  la 
plante  ne  se  forment  pas  uniquement  de  l'œuf 
ou  bien  de  la  substance  mâle  fécondative, 
mais  simultanément  de  l'un  et  de  l'autre.  Les 
hybrides,  le  bon  sens,  et  l'anatomie  en  sont 
la  preuve  dit  Linné.  Que  les  étamines  sont  des 
organes  mâles  et  que  le  pollen  est  une  subs- 
tance fécondative,  le  caractère  essentiel  de  la 
plante  nous  le  prouve,  aussi  bien  que  cette 
circonstance  que  la  rieur  précède  le  fruit  ; 
enfin  la  place  des  étamines,  le  temps,  les 
anthères,  la  castration  et  la  construction  du 
pollen.  C'est  ainsi  que  Linné  raisonne.  On  ne 
trouve  chez  lui  que  des  expressions  chiméri- 
ques, qu'un  mélange  d'idées,  que  d'impossibles 
analogies.  Il  n'y  a  pas  le  moindre  expériment, 
ni  la  moindre  observation  exacte. 

Il  en  résulte  que  Linné  n'était  pas  capable 
de  prouver  l'existence  d'un  fait  par  la  voie 
inductive.  Aussi  n'a-t-il  pas  de  mérite  dans 
l'étude  du  sexe  des  plantes.  Il  n'était  même 
pas  en  état  de  vérifier  les  résultats  des  études 
de  ses  prédécesseurs.  Ce  qui  est  d'autant  plus 
singulier  et  digne  d'attention  que  les  botanistes 
contemporains  bien  moins  connus  que  lui 
tâchaient  d'étudier  de  plus  près  les  fonctions, 
des  étamines  et    des  pistils.    Le  directeur  du 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


125 


jardin  botanique  à  Berlin,  Gleditsch,  et  Muller 
sont  de  ce  nombre. 

Gledistsch  publia,  en  1 75  i ,  ses  études  sur  la 
fécondation  chez  les  plantes  dioïques  et  prin- 
cipalement chez  la  palme  Chamaerops.  Cette 
palme  là  était  cultivée  dans  le  jardin  botani- 
que de  Berlin,  et  pendant  quelques  dizaines 
d'années  ne  portait  que  des  fleurs  femelles,  ne 
produisant  jamais  de  fruits.  Gleditsch,  ayant 
appris  qu'à  Leipzig  se  trouvait  justement  la 
même  palme  aux  fleurs  mâles,  fit  venir  le 
pollen  de  ces  fleurs  de  Berlin  et  en  féconda  les 
fleurs  femelles.  Le  résultat  en  fut  étonnant. 
La  même  année  encore  on  obtint  des  fruits 
mûrs  et  les  graines  plantées  germinaient  un 
an  plus  tard  au  printemps.  La  manière 
d'exposer  la  chose  et  le  raisonnement  de  Gle- 
ditsch sont  tout  à  fait  modernes.  C'est,  sans 
contredit,  le  meilleur  ouvrage  sur  la  féconda- 
tion des  plantes,  qui  ait  paru  depuis  Camerarius. 

A  peu  près  en  même  temps,  Muller  publia 
ses  expériments  sur  les  tulipes.  Il  en  planta 
une  certaine  quantité  dans  son  jardin,  à  une 
grande  distance  l'une  de  l'autre,  et  en  découpa 
les  étamines  des  fleurs,  immédiatement  après 
leur  épanouissement.  Il  espérait  empêcher  de 
cette  manière  la  formation  du  fruit.  Il  observa 
aussi  que  les  abeilles  saupoudrées  de  pollen, 
volaient  des  fleurs  à  étamines,  aux  fleurs 
sans  étamines  et  en  laissaient  une  partie  sur 
le  stigmate.  Il  en  résulta  que  les  fleurs  visi- 
tées par  les  abeilles  portèrent  des  fruits  quoi- 
qu'elles n'eussent  pas  d'étamines.  C'est  pour  la 
première  fois  qu'on  avait  observé  que  les 
insectes  jouaient  un  rôle  actif  dans  la  fécon- 
dation des  plantes. 

Les  études  de  Camerarius  et  celles  de  ses 
successeurs  furent  à  tel  point  persuasives  que 
la  question  de  l'existence  du  sexe  chez  les 
plantes  fut  complètement  décidée,  non  pour 
tous  les  naturalistes,  du  moins  pour  les  natu- 
ralistes par  excellence.  Par  conséquent,  on  ne 
démontra  plus  la  nécessité  de  l'action  du 
pollen  sur  le  stigmate  pendant  la  formation  du 
fruit,  on  étudia  la  manière  de  cette  action  et 
les  propriétés  des  organes  sexuels. 

Ce  fut  Joseph  Gottlieb  Kœlreuter,  professeur 
de  l'histoire  naturelle  à  Karlsruhe,  qui  tra- 
vailla le  plus  à  ce  sujet.  Dans  son  œuvre 
célèbre,  dont  la  première  partie  parut  en  1761 
et  les  autres  plus  tard  (1)  il  contribua  le  plus, 
depuis  Camerarius,  à  l'éclaircissement  de  cette 
question.  (A  suivre) 


1.  Y.  G.  Koelrtuter  :  Vorlâufige  Nachricht  von 
einigen  des  Geschlecht    der  Pflanzen  betreffenden 
Versuchen    und     Beobachtungen.    Leipzig     1761, 
763,  1766. 


Supplément  aux  Onothéracées  japonaises 

Le  Flore  japonaise  comprenait  jusqu'ici  d'a- 
près Hausshnecht,  Franchet  et  Savatier  et 
d'après  nos  récents  travaux,  les  Onothéracées 
suivantes  : 

Onothera  biennis  L. 

Circaea  alpina  L. 

Circaea  intermedia  Erhr. 

Circaea cordata  Royle. 

Circaea  quadrisulcata  Maxim. 

Ludwigia  palustris  L.  var.  ovalis  Miq. 

Jussieua  suffruticosa  L. 

Jussieua  Parmentieri  Levl . 

Jussieua  japonica  Levl. 

Jussieua  Fauriei  Levl. 

Jussieua  Philippiana  Levl. 

Epilobium  neriifolium  Levl. 

—  montanum  L. 
sertulatum  Haussk. 
Davuricum  Fisch. 

—  nutans  Schm. 
Fauriei  Levl. 
cephalostigma  Haussk. 

—  nervosum  Boiss.  et  Bush. 

—  japonicum  Haussk. 
himalayense  Haussk. 

—  roseum  Schreb . 

—  Wattianum  Haussk. 

—  pseudo  obscurum  Haussk. 

—  lœtum.  Wall. 

—  pyi  richolophum    Franch.  et 

Savat. 

—  calycinum  Haussk. 

—  leiophyllum  Haussk. 

—  glandulosum    Lehm. 

—  oligodontum  Haussk. 

Nous  devons  à  l'obligeance  d'un  botaniste 
japonais,  M.  Kingo-Miyabe,  des  échantillons 
déterminés  par  lui-même  de  trois  épilobes  et 
un  Jussieua  au  R.  P.  Faurie. 

Deux  des  Epilobes  sont  nouveaux  pour  la 
Flore  du  Japon.  Ce  sont  Epilobium  palus- 
tre L.,  E.  consimile  Haussk.  Le  troisième 
est  l'E.  glandulosum  Lehm. 

Quanta  la  Jussieuaqui  nous  est  parvenue  en 
débris  nous  croyons  reconnaître  en  elle  la  Jus- 
sieua repens  L. 

Le  nombre  des  Onothéracées  du  Japon  est 
donc  porté  à  3i  espèces  dont  21  pour  les  Epi- 
lobes. Toutefois  le  nouvel  envoi  ne  fait  que 
confirmer  notre  opinion  au  sujet  de  la  réduc- 
tion des  espèces  d'Epilobes  tant  asiatiques 
qu'américaines  ou  océaniennes  ou  africaines. 

Voici  l'indication  des  localités  pour  les 
échantillons  qui  nous  sont  récemment  par- 
venus : 

Epilobium  palustre  L.    —   Fossés  de    la 


126 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


plaine  de  Sapporo  (Yczo),  23  septembre  1893. 
—  in  herb    Kingo-Miyabe. 

Epilobium  consimile  Haussk.  —  Fukus- 
hima.  -  Miyabe  \eg. 

Epilobium  glandulosum  Lehm.  —  Sap- 

ro.    -  Miyabe  leg  . 

Jussieua  repens  L.  —  Hakone,  9  octobre 
1890  —  65 1 1    -  R.  P.  Urb.  Faurieleg. 

H.  LÉVEILLÉ. 


Herborisations  Sarthoises  (1896-1897) 

FumariaparvifloraLanik.Yvré-l'Evêque: 
environs  du  bois  de  Monsor  (H.  Léveillé). 

Fumaria  Vaillantii  Lois.  Verneil-le-Ché- 
tif:  jardins  du  Point  du  Jour,  5  juin  1896 
(V.  Jamin). 

Fumaria  capreolata  L.(type).—  Le  Mans: 
Eventail  :  petit  chemin  allant  rejoindre  la 
route  de  Prémartine,  12  mai    (H.    Léveillé). 

Lepidium  Draba  L.  Le  Mans:  passage  à 
niveau  de  l'Epau.  Adventice  (R.  P.   Vaniot). 

Viola  canina  L.  —  Yvré-1'Evêque  :  route 
montant  vers  le  plateau  d'Auvours  (H.  Lé- 
veillé) ;  petit  chemin  longeant  la  voie  ferrée 
allant  de  la  halte  d'Yvré  aux  Landes  (R.  P. 
Vaniot). 

Lychnis  diurna  Sibth.  —  Yvré-PEvêque  : 
près  la  halte  d'Yvré,  à  l'entre'e  du  petit  chemin 
des  Landes.  (R.  P.  Vaniot  et  H.  Léveillé). 

Ononis  repens  L.,  var  mitis  Diard  : 
Rouessé-Fontaine  :  route  d'Ancinnes,  près 
d'une  ancienne  carrière  ;  Livet  :  route  d'An- 
cinnes. Cette  forme  est  répandue  dans  le 
département.  (H.  Léveillé). 

Vicia  lathyroides  L.  Yvré  :  près  la  gare 
et  près  le  nouveau  pont  (H.  Léveillé)  ;  der- 
rière le  cimetière  (R.  P.  Vaniot).  Yvré-l'Evêque; 
route  montant  vers  le  plateau  d'Auvours 
(R.  P.  Vaniot  et  II.  Léveillé)  ;  Epau  :  hau- 
teurs dominantTHuisne,  1 1  mai  (H.  Léveillé). 

Lupinus  reticulatus  Desv.  —  Yvré-l'E- 
vSque  :  champs  longeant  la  route  en  montant 
vers  le  plateau  d'Auvours  et  champs  en  des- 
cendant du  plateau  vers  la  route  de  Paris  (H. 
I       riLi.É  et  R.  P.  Vaniot). 

Anthriscus  silvestris  Hoffm.  Le  Mans  : 
parc  de  Ste  Croix  (R.  P.  Vaniot). 

Artemisia  campestris.  L.  Yvré-l'Evêque 
entrée  de  la  route  de  Prémartine,  non  loin  de 
la  route  de  Paris,  9  janvier  1807,  (H,  Lé- 
veillé). 

Vaccinium  myrtillus  L.  Forêt  de  Bercé, 
dans  l'angle  formé  par  la  ligne  de  Chahaigncs 
au  Chêne  l)ésiré  et  celle  de  Château-du-Loir 
à  St-Vineent-du-Lorouer,  près  le  rond  du 
Clocher;     est   assez    commune   sur    Pruillé- 


l'Eguillé  au  dessus  du  Pau,  les  Brisscttcs  jus- 
qu'à l'Etang  (Y.  Jamin). 

Vinca  major  L.  Le  Mans:  route  de  Paris, 
haie  sur  la  droite  avant  le  port  de  l'Epau  ; 
subspontané,  12  avril  I897  (H.  Léveillé). 


Bibliographie 

Illustrationes  plantarum  Europae  ra- 
riorum,  auctore  G.  Rouv.  —  Fascicule  VII. 
Espèces  figurées  :  Adonis  pyrenaica  DC.  ; 
A.  alpina,  Rouy  et  Foucaud  ;  Arabis lusitanica 
Boiss  ;  Crambe  glabrata  DC  ;  Dianihus  inter- 
medius  Boiss  ;  Lniits  tetraphyllus  L;  Saxi- 
frage Jouffrqyi  Rouy  ;  Pastinaca  lucida  Gouan  ; 
P.  latifolia  DC.  ;  Ptarmica  ambrosiaca  Boiss 
et  Heldr.  ;  Cardopatium  Vryonis  Heldr.  ;Cen- 
laurea  corymbosa  Pourr.  ;  Cephalorrhyncus 
glandulosus  Boiss.  ;  Myosotis  Solcirolii  Gr. 
et  Godr.  ;  Odontites  glutinosa  Benth.  ;  Alicro- 
meria  Thymoides  Not.;  Thymus  micromerioides 
Rouy.  ;  Stalice  cumana  Ten.  ;  S.  remotispi- 
cula  Laçait  a.  ;  Euphorbia  acanthothamnos 
Heldr  et  Sart.  ;  Salix pirolifolia  Ledeb.  ;  Scilla 
alvesiana  Welw.  ;  Orclus  olbiensis  Reut.  ;  O. 
Durandi  Boiss.  et  Reut.  ;  Agroslis  filifolia 
Link.  ;  Brachy podium  'Boissiéri  Nym. 

Excursionsflora  fur  Oesterreich  (mit 
Ausschluss  von  Galizien,  Bukowina  und  Dal- 
matien). Mit  theilweiser  Benutzung  des  «  Bo- 
tanischen  Excursionbuches  »  von  G.  Lorinser, 
Verfasst  von  Dr  Karl  Fritsch  k,  k.  a.  o.  Prof. 
der  system.  Bot.  an  der  K.  K.  Universit.  in 
Wien.  —  Vienne,  CarlGerold  fils,  éditeur,  I, 
Barbaragasse,  2.  Prix  ;  8  marks,  10  francs,  8 
shillings.  —  1897. 

Cette  Flore  imprimée  en  allemand,  com- 
pacte, bien  que  d'un  format  portatif,  est  non 
seulement  utile  aux  botanistes  de  l'Autriche 
(Galicie,  Buchovine  et  Dalmatie  incluses)  mais 
encore  elle  intéresse  tous  ceux  qui  s'élèvent 
jusqu'aux  études  comparatives  et  s'intéressent 
à  la  Géographie  botanique.  Son  prix  modique 
évite  l'achat  d'ouvrages  souvent  chers  ou  dif- 
ficiles à  se  procurer. 

L'auteur  a  suivi  la  classification  de  Linné. 
Pour  chacune  des  classes  de  cette  classifica- 
tion, il  donne  une  clef  dichotomique  con- 
duisant au  genre.  Une  clef  renfermant  les  prin- 
cipaux caractères  de  chaque  espèce  conduit 
ensuite  à  celle-ci.  La  flore  du  Dr  Fristsch 
rappelle  donc  les  tableaux  analytiques  de  la 
Flore  Parisienne  du  Dr  Bautier,  sous  un  for- 
mat plus  grand,  étant  donné  le  plus  grand 
nombre  d'espèces  résultant  lui-même  de  la 
vaste  étendue  de  l'empire  dont  il  dépeint  la 
flore. 


LE       MONDE        DES       PLANTES 


127 


Les  indications  géographiques  très  res- 
treintes permettent  cependant  de  se  rendre 
compte  de  la  distribution  des  espèces  rares 
dans  les  principales  provinces  ou  parties  de 
l'empire. 

Nous  exprimerons  le  regret  que  l'auteur  se 
soit  peut-être  trop  exclusivement  inspiré  des 
travaux  publiés  en  Allemagne.  Son  Manuel 
n'en  demeure  pas  moins  un  guide  commode 
pour  les  botanistes  dans  leurs  excursions  et  un 
ouvrage  à  consulter  pour  l'étude  de  la  disper- 
sion des  espèces. 

Revue  de  la  Flore  médicale  et  vétéri- 
naire populaire  du  Nord  de  la  France 
(Aisne,  Ardennes,  Nord,  Oise,  Pas-de-Calais, 
Seine,  Seine-et-Oise,  Somme),  par  L.  B. 
Riomet.  Cette  publication  parait  par  fasci- 
cules le  ier  et  le  1 5  de  chaque  mois.  Abonne- 
ment :  2  fr.  40  par  an.  L'auteur,  un  institu- 
teur, mérite  des  éloges  en  vulgarisant  ainsi  la 
botanique  par  une  publication  populaire  et 
montre  la  voie  à  ses  confrères  qui  rendraient 
s'ils  le  voulaient  à  la  science  de  si  utiles  ser- 
vices en  faisant  la  monographie  des  régions  où 
les  attache  leur  devoir  professionnel. 

Sur  quelques  plantes  rares  récoltées 
dans  le  Cher  en  1896,  et  spécialement 
sur  les  Potamogeton,  Ant.  Le  Grand 
(Typ.  Sire,  Bourges.)  Notons  Carex  echinata, 
C.  Goodnovii,  E.  paludosa,  Scirpus  paucifto- 
rus,  Epilobiitm  palustre,  Viola  elatior,  Inula 
montana.  Les  Potamogetons  ne  comptent  pas 
moins  de  18  formes. 

Notice  sur  les  ouvrages  scientifiques 
de  M.  Ern.  Olivier,  Direct  de  la  Rev  Se. 
du  "Bourbonnais,  Yves  et  Francis  Pérot. 

Des  plantes  sauvages  comestibles  de 
la  Savoie,  Dr.  Alf.  Chabert  (e\cBull.Herb. 
"Boissier). 

Descriptions  of  the  Species  of  Cyca- 
deoidea,  or  îossil  Cycadean  trunks.  thus 
far  discovered  in  the  iron  ore  belt.  Po- 
tomac  formation  of  Maryland  (ex  Proceed. 
of  the  biolog.  Societ.  of  Washington). 

Sur  la  disparition  de  quelques  plantes 
en  Savoie,  Dr  Alf.  Chabert  (ex.  "Bull.  Herb. 
"Boissier). 

Algae  nonnullae  in  regione  Picena 
lectaè,  C.  Grilli  (ex.  'Bull.  del.  Soc.  bot. 
Ital.) . 

Muscineae  in  regione  Picena  lectae, 
C.  Grilli  (ibid .). 

Lichenes  in  regione  Picena  et  finiti- 
mis  lecti,  C.  Grilli  (ibid.). 


Revue  des  Revues 

Les  procédés  graphiques  appliqués  à  la 
Géographie  botanique  L.  Blanc  (in  Bullet. 
Soc.  bot.  deFr.  t.  XLIV  p.  33)  —  Le  système 
préconisé  par  l'auteur,  excellent  théorique- 
ment, nous  parait  fort  compliqué  en  pratique; 
nous  lui  préférons,  et  de  beaucoup,  celui 
adopté  par  M.  Gentil  pour  les  cartes  géo- 
botaniques de  la  Sarthe,  malheureusement 
inédites,  système  dont  nous  avons  jadis  parlé 
ici. 

Le  genre  Lappa  dans  la  Flore  fran- 
çaise, E.  G.  Camus,  (ibid.  p.  61.)—  L'auteur 
malheureusement  ne  fait  qu'une  simple  énu- 
mération  des  espèces  dans  l'Auvergne  d'une 
part,  et  dans  la  Flore  de  Paris  de  l'autre.  Il 
donne  bien  l'historique  de  l'indication  de  ces 
espèces  dans  les  Flores,  mais  on  aimerait 
à  trouver  une  conclusion.  Ce  travail  est  peut- 
être  à  suivre,  bien  qu'il  n'en  porte  pas  la  men- 
tion. 

Un  Botrychium  nouveau  pour  la  Flore 
de  France,  A.  Franchet  (ibid.  p.  64.)  — 
C'est  du  B.  simplex  Hitch.  trouvé  à  Males- 
herbes  qu'il  s'agit.  Plante  à  fronde  stérile  sub- 
basilaire,  tripartite,  à  segments  très  longue- 
ment pétiolulés  ;  toujours  assez  longuement 
pétiolée. 

Sur  le  genre  Oreorchis  Lindl.  E.  Ach, 
Finet  (ibid.  p.  69.) 

Notes  sur  quelques  plantes  rares  ou 
peu  connues  de  Tahiti,  D'Nadeaud  (in  Jour- 
nal de  botanique,  16  mars  et  1er  avril  1897.) 

Un  Gagea  nouveau  pour  la  Flore  fran- 
çaise, Ern.  Malinvaud  (ibid.  1er  avril).  Gagea 
foliosa  Rœm.  et  Sch.  découvert  aux  garigues 
situées  entre  Poussan  et  Bayssan  et  le  Nègre 
aux  environs  de  Béziers  par  le  Fr°  Sennen  et 
déterminé  par  M.  Giraudias. 

Neue  Cousinien  des  Orients,  C.  Win- 
KLERetJ.  BoRMULLER(in  Bulletin  de  l'Herbier 
Boissier,  mars  1897.) 

Bryologia  Guatemalensis,  Cari.  Millier 
(ibid.) 

Ikaria.  Etude  botanique,  C.  J.  Forsyth 
Mayor  et  William  Barbey  (ibid.  avril.) 

Die  Planzenwelt  Deutsch-Sudwest- 
Afrikas,  Hans  Schinz  (ibid.) 

La  vie  souterraine  du  Muguet,  Henri 
Hua  (in  Feuille  des   Jeunes  naturalistes,   mai 

1897.) 

Sur  les  Ophioglosses  de  la  Flore  de 
l'Ouest.  Ch.  Ménier  (in  Bullet.  Soc.  des  Se. 
Nat.  de  l'Ouest  de  la  France,  1897,  no  1).  L'O 
vulgatum  L.  ne  peut  finalement  se  distin- 
guer d'O.  lusitanicum  que  par  les  spores, 
tuberculeuses  chez  le  premier,  lisses  au  con- 
1  traire  chez  le  second.  Tous  les  autres   carac- 


128 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


tères  S'intsujcts  à  varier,  la  variété ambiguum 
du  vulgalum  étant  intermédiaire  entre  les  deux 
espèces. 

Etude  sur  les  formes  bretonnes  appar- 
tenant au  groupe  du  Polystichum  spi- 
nulosum  de  la  Flore  de  l'Ouest.  Cii.  Pic- 
quenard  (ibid.)  Les  caractères  fournis  par  la 
forme  et  la  couleur  des  écailles,  ont,  d'après 
l'auteur  une  grande  valeur  au  point  de  vue  de 
la  détermination  des  trois  formes  P.  dilatation 
Sw.,  P.  spinulosum  DC,  P.  œmulum  Corb.. 
tandis  que,  au  contraire,  l'aspect  des  folioles 
n'a  que  peu  d'importance.  Il  divise  en  outre 
l'œmulun  en  deux  formes  :  patulum  (5-7  déc. 
segments  principaux  aigus  ;  pennules  pen- 
dantes), et  erectum  >  i-3  déc.  segments  princi- 
paux subobtus  ;  pennules  coriaces  relevées). 
Catalogue  des  Plantes  vasculaires 
spontanées  du  département  d'Ille-et- 
Vilaine,  Ch.  Picquenard  (ibid.).  Travail  qui 
aura  un  grand  intérêt  au  point  de  vue  de  la 
flore  des  départements  voisins  tels  que  la 
Mayenne. 

Flore  de  Vendée  (fin).  J.  Douteao  (in 
Rev.  des  Se.  Nat.  de  l'Ouest  i"r  décembre 
1896.) 

Levierella  nov.  gen.  Fabroniacearum 
muscorum  C.  Muller  (in  'Bull,  délia  Soc. 
bot.  italian.  fév.  mars  1897.) 

Prima  contribuzione  alla  Briologia 
romana,  A.  Beguinot  (ibid.) 

Prodromus  Brylogiae  Bolivianae  Cont. 
cfine)  K.  Muller  {in  Nuov.  Giorn.  bot.  italian 
apr.  1807.) 
Conifères  de  Chine,  L.  Beissner  (ibid.) 
Plantarumnovarum  Caucasi  Manipulus 
alter.  S.  Sommier  et  E.  Levier    (ibid.)    Cam- 
panula  Urotheri,   Verbascum  Dechyanum,    V. 
Anatolicum,  Celsia  atro-violacea,  Scrofularia 
sprengeriana,  Scrofularia  mollis,  S.  caucasica 
S.   di/fu>a,     Veronica  glareosa,    Calamintka 
caucasica,  Nepeta  caucasica,  Milium  caucasi- 
cuin,    Poa    Imerctica,   Festuca  calceolaris,    F. 
longe  aristata. 

La  Struttura  anatomica  e  la  interpre- 
tazione  morfologica  délia  perula  del 
bulbo  d'alcune  specie  del  génère  Allium. 
I.  Bai.drati  (ibid). 

Influence  du  porte  greffe  sur  le  greffon 
G.  Rivière  et  G.  Bailhache  [Cosmos,  24  avril 

L'Eucalyptus     urnigera,      Demargency 

{Cosmos,  icr  mai.) 

Les  Utriculaires  P.  Hariot  (Le  Natura- 
liste, i*'  mai.) 

Myrtillocactus,  nuov.  gen  di  Cactaceae, 
M.  Console  (in  'Bollet.  del.  R.  Orto  bot.  di 
Palermo). 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Sur  les  phanérogames  sans  graines 
formant  la  division  des  Inséminées,  Van 
Tieghem   (séance  du  22  mars). 

Sur  les  Inséminées  sans  ovule,  for- 
mant ta  subdivision  des  Inovulées  ou 
Loranthinées,  Van  Tughe.m  (séance  du  29 
mars). 

Emission  d'eau  liquide  par  les  végé- 
taux, Maxime  Cornu  (ibid.).  M.  Cornu  a 
étudié  cette  émission  au  moyen  d'un  appareil 
enregistreur  qu'il  a  construit  (ibid.). 

Sur  un  nouveau  mode  d'obtention  du 
parfum  des  fleurs.  Jacques  Passy  (séance 
du  5  avril).  Cette    obtention   a  lieu  par  l'eau. 

Recherches  sur  l'embryogénie  de  l'ar- 
chegone  chez  les  Muscinées,  L.  Gavot 
ibid.). 

Interprétation  des  parties  de  l'anthère. 
Clos  (séance  du   12  avril). 

Sur  les  Inséminées  à  nucelle  pourvu 
d'un  seul  tégument  formant  la  subdivi- 
sion des  Unitegminées  ou  Icacininées, 
Van  Tieghem  (séance  du  20  avril  1. 

Sur  la  greffe  de  1  Helianthus  annuus 
et  de  l'H.  laetiflorus,  Luc  Dan  i  el  libid.). 

Sur  les  Inséminées  à  nucelle  pourvu 
de  deux  téguments,  formant  la  subdivi- 
sion des  Bitegminées,  Van  Tieghem  (séan- 
ce du  26  avril). 

Sur  une  prétendue  maladie  vermi- 
neuse  des  truffes,  I.  Chatin  (ibid.). 

Sur  1  appareil  nourricier  du  i  Clado 
chytrium  pulposum  »  Paul  Vuillemin 
(ibid.). 


Informations. 

=>  Nous  rappelons  que  la  Direction  et  Ré- 
daction du  Monde  des  Plantes  sont  transférées 
56,  rue  de  Flore,  Le  Mans    (Sarthe). 

=?->  M.  David  Hooper,  depuis  12  ans  Qui- 
nologiste  du  Gouvernement  de  Madras,  ce 
poste  étant  aboli,  vient  d'être  nommé  Conser- 
vateur des  Sections  Artistiques  et  Economi- 
ques de  l'Indian  Muséum, a.  Calcutta. 

->  M.  Pierre-Bernard-Lazare  Verlot,  au- 
teur du  Guide  du 'Botaniste  Herborisant,  est 
mort,  fin  janvier,  à  Verrières-le-Buisson,  âgé 
de  60  ans. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Le  Mans.  —  Typ.  et  I.iib.  Lu.  Monhotbr.  —  Revues, 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplastie. 


CADEAU  A  NOS  LECTEURS 

Dans  le  but  d'être  agréable  à  nos  lecteurs  et  abon- 
nés, nous  venons  d'obtenir  du  Journal  Musical  Paris- 
Piano  la  faveur  d'abonnements  gratuits  offerts  à  titre 
de  réclame. 

Tout  lecteur  qui  enverra  son  adresse  à  M.  le  Direc- 
teur du  Paris-Piano,  21,  rue  Denfert,  Paris,  recevra 
gratuitement,  pendant  trois  mois,  cette  revue  si  pra- 
tique, si  bien  rédigée,  indispensable  à  tous  ceux  qui 
s'occupent  de  musique. 

Il  sufhrade  joindre  à  la  lettre  de  demande  6  timbres- 
poste  de  i5  centimes  pour  frais  de  port,  d'envoi  et 
d'emballage. 

Pour  donner  une  idée  de  ce  charmant  cadeau,  qu'il 
nous  suffise  de  rappeler  que  l'abonnement  de  trois 
mois  au  Paris-Piano  renferme  pourenviron  z5  francs 
de  musique  à  prix  marqué  et  que  les  morceaux  restent 
la  propriété'  des  abonnés. 

Paris-Piano  est  la  meilleure  bibliothèque  musicale 
trançaise. 

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Arbres,  Fraisiers,  Rosiers,  etc.  C'est  le 
plus  important  qui  parait  en  France  ;  il 
est  indispensable  à  toutes  les  personnes 
ayant  un  jardin. 
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«  Monde  des  Plantes  n 


G-  Année  [2e  Sérik) 


Nn  92 


1er  Juillet  1897. 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


~"#r 


SOMMAIRE    DU     N°    92 

Nominations  rians  la  Médaille  scientifique.  —  Quelques  remarques  sur  l'histoire  oY  la  ques- 
tion du  sexe  chez  les  plantes  imite),  F.  Kamieusm.  —  Contribution  à  l'étude  des 
Fumariacées.  P.  Parmentier.  —Une  plante  nouvelle  de  la  chaîne  jurassique,  P.  Pin- 
mehiikb.  —  txsiccata  liypodermearum  Galliae  orienlalis,  R.  Maire  et  F.  Marguert.  — 
Contribution  à  la  Flore  de  la  Sarthe.  —  Bibliographie.  —  Informations.  —Mouvement  de 
la  Bibliothèque. 


LE      MANS 
Imprimerie   Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,   12 


1  897 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Th.  de  Heldreich. (Athènes). 
Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.   Léveillé,  Le 
Mans  (S  irthe). 

ricr  :   M.   Ch.    Le  Gendre,   Limoges 

(Hte-Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich.  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Rouy,  G.  King,  Treub.  R.  A. 
Philippi. 


COMITÉ  DE  RÉDACTION 
du  Monde  des   Piaules 

II.  Léveillé,  Directeur;  A.  Acloque,  Secré- 
taire; i'.  Y.  Liotaud,  Rédacteur 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Informations  de  la  dernière  heure 

La  librairie  Emmanuel  Vitte,  3  place  Bel- 
lecour,  Lyon,  vient  de  rééditer,  sous  une 
forme  nouvelle,  la  Botanique  de  l'abbé  Cariot 
et  du  Dr  Saint-Lager,  tome  premier,  Ile  par- 
tie, comprenant  les  clefs  analytiques. 

Ces  clefs  contiennent  un  plus  grand 
nombre  de  caractères  diagnostiques  et  une 
juxtaposition  horizontale  de  deux  étapes  con- 
sécutives des  diagnoses  qui  rendront  service 
aux  botanistes. 

La  librairie  Paul  Klincksieck,  52,  rue  des 
Ecoles,  Paris,  ^ient  de  publier  le  catalogue 
des  ouvrages  de  botanique  provenant  en  ma- 
jeure partie  des  bibliothèques  de  feu  MM. 
Brochon  et  Clavaud. 

Synoptical  Flora  of  North  America,  issued 
from  the  Herbarium  of  Harvard  University. 
Le  professeur  Asa  Gray  avait  publié  en  deux 
fascicules  les  Gamopétales  que  l'on  peut  se 
procurer  au  prix  de  12  fr.  5o  chez  la  Cam- 
bridge 'Botanical  Supply  Company.  Le  Dr 
Sereno  Watson,  puis  le  Dr  B.  L.  Robinson 
continuèrent  l'œuvre  commencée.  Les  polypé- 
tales  doivent  former  la  partie  I  du  volume  I. 


Le  1er  fascicule  a  paru  en  octobre  1895.  Le 
2e  fascicule  comprenant  depuis  les  Caryophyl- 
lacées  jusqu'aux  Polygalacées  incluses,  vient 
de  paraître  et  est  en  vente  actuellement  au 
prix  de  1 3  fr.  5o.  —  1 1  sh.  —  n  marks .  —  aux 
adresses  suivantes  :  American  book  Company. 
New- York,  Cincinnati  et  Chicago.  —  Cam- 
bridge botanical  Supply  Company,  Cambridge 
Mass.  —  William  Wesley  et  Son,  28  Essex 
Street,  Strand,  Londres.—  Oswal  Weigel, Leip- 
zig. —  Notre  distingué  collègue  M.  'William 
Trelease,  directeur  des  jardins  botaniques 
de  Missouri  a  été  un  des  principaux  collabo- 
rateurs à  ce  volume.  —  Un  troisième  fascicule 
renfermant  les  légumineuses  est  actuellement 
en  préparation. 

La  Cambridge  Botanical  supply  Company 
prépare  également,  sous  forme  de  cartes  mo- 
biles, une  Bibliographie  de  Botanique  améri- 
caine comprenant  tous  les  ouvrages  publiés 
jusqu'ici  ayant  trait  à  la  botanique  améri- 
caine. 

La  Société  botanique  de  France  tiendra  sa 
session  extraordinaire  de  1897  à  Barcelonnette 
dans  les  Basses-Alpes.  La  session  s'ouvrira 
le  i«r  août,  à  9  h.  1/2  du  matin. 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    ;     France 

—  Étranger,    Colonies... 

Le  Numéro  :   1  Franc. 

Lea    \  ils   partent   du     i"  Octobre   ou   du 

i"  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 

Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore,  . 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

Ph.  Hedisbehger,   15,  First  Avenue. 

LONDON 

LHjlau  and   C°,  Foreign  booksellers,  37,  Sono 

Square. 

PAIll^ 
J.-B.  n.ui.LiknE  et  Fils,  lit,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lecuevalieh,    Librairie    médicale    et 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


6<s  Année  (2°  Série). 


N°  92 


i«r  Juillet  1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de   'Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Le  R.  P.  Carrier,   de    Montréal,    remercie 
de  sa  nomination  en  qualité   d'Q-lssocié    libre. 


Médaille  scientifique  internationale 

Par  décision  du  Directeur,  prise  en  Conseil, 
en  date  du  29  juin  1897  : 

Sont  nommés  titulaires   de    la   médaille    de 
3e  classe  : 

MM.    B.  Riomet  (Logny-les-Aubenton).  Tra- 
vauxde  vulgarisation  botanique. 
Abbé    Piedfort   (Calais).    Nouveau   ré- 
cepteur télégraphique. 
E.  Rigaux  (Mende).  Travaux  de   vulga- 
risation botanique. 

Pour  le  Conseil  de  l'Académie  : 
Le  Directeur, 
Th.  de  Heldreich. 


Quelques   remarques  sur  l'histoire  de  la 
question  du  sexe  chez  les  plantes 

PAR 

F.    KAMIENSKI. 

(Suite) 

Koelreuter  se  basait  sur  ce  simple  et  im- 
portant principe,  que  si  une  plante  provient  de 
l'action  naturelle  de  l'organe  mâle  et  femelle, 
donc  elle  doit  posséder  les  caractères  communs 
du  père  et  de  la  mère.  Pour  étudier  séparé- 
ment les  qualités  du  pollen  et  principalement 
les  caractères  que  le  pollen  donne  à  la  nou- 
velle génération,  et  séparément  celles  qui  pro- 
viennent du  pistil,  il  ne  faut  pas  les  chercher 
dans  les  plantes  qui  proviennent  des  organes 
sexuels  d'une  seule  espèce,  mais  des  deux 
espèces  différentes,  bref  il  faut  les  chercher 
dans  les  hybrides,  vu  que  le  père  et  la  mère 
hybride  appartiennent  à  deux  espèces  diffé- 
rentes, différant  l'une  de  l'autre  ;  par  consé- 
quent, si   nous   traitons  la  chose   théorique- 


ment, il  en  résulte  que  l'hybride  possédant 
certains  caractères  de  l'un  et  de  l'autre  doit 
naturellement  différer  de  ses  parents.  Ces  diffé- 
rences-là nous  indiquent  quels  sont  les  carac- 
tères que  la  plante  tient  du  pollen  et  ceux 
qu'elle  tient  du  pistil. 

Avant  tout,  il  a  fallu  se  persuader,  à  l'aide 
des  expériments,  si  les  hybrides  peuvent  exis 
ter  chez  les  plantes  et  quelles  sont  les  limites 
de  l'hybridation  des  espèces;  ensuite  il  a  fallu 
étudier  par  la  voie  expérimentale  l'influence 
du  pollen  sur  le  stigmate  et  vice  versa  chez 
les  différentes  espèces  par  rapport  aux  carac- 
tères de  l'hybride  nouvellement  formé. 

Koelreuter  y  réussit  fort  bien.  Pendant  de 
longues  années  avec  toute  l'exactitude  du  natu- 
raliste moderne  unie  à  un  amour  rare  de  la 
science  et  une  persévérance  sans  limites,  il 
croisait  les  plantes  entre  elles.  Aussi  obtint-il 
des  résultats  surprenants. 

Le    premier    hybride    que    Koelreuter    ait 
obtenu  fut  en  mariant  deux  espèces  de  tabac, 
savoir  le  tabac  Nicotiana  rustica  fécondé   par 
le  pollen  du  Nicotiana  paniculata.  Ensuite,  il 
fit  la  description  de  toute  une  série  des  plantes 
hybrides  des  genres  Nicotiana,  Kedmia,  Dian- 
thus,  Matthiola,  Hyoscyamus  et  de  beaucoup 
d'autres.  En  croisant  de  différentes  manières 
les  différentes  espèces  des  plantes  et  plus  d'une 
fois  entre  elles,  il  obtenaitdesplantes  hybrides  à 
degrés  différents,  plus  ou   moins   ressemblant 
au  père  ou  à  la  mère.  Bref,  Koelreuter  démon- 
tra non  seulement  la  possibilité  de  l'existence 
des  plantes  hybrides,  mais   encore  l'influence 
du  pollen  d'une   espèce   différente  sur  la  for- 
mation d'une  nouvelle    génération.    Cette   dé- 
couverte du  mélange  des  propriétés  du  père  et 
de  la  mère  dans   l'hybride,   fut  un  fait    d'une 
grande  importance  dans  ces  temps-là.    Ce   fut 
une  preuve  indiscutable,  renversant  complète- 
ment   la  théorie  d'évolution,  théorie  qui  avait 
encore  une  masse  d'adeptes.  Ce  fait  introduisit 
aussi  une   certaine   désharmonie   dans  le  sys- 
tème   artificiel    de    Linné,  où    chaque  espèce 
représentait    une  forme  intacte   comme  une 
idée   bien  fixée  et  déterminée  de  la   création. 
Koelreuter  étudiait  aussi  la  manière  dont  le 


i3o 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


pollen  parvient  au  stigmate  et  se  persuada  de 
la  participation  des  insectes  dans  cette  action. 
Il  démontra  la  signification  du  nectaire  et  de 
certains  mécanismes  dans  les  fleurs  pendant 
le  procès  de  la  pollinisation.  Enfin,  il  traita 
aussi  la  question  de  l'acte  de  la  fécondation 
dans  l'explication  duquel  il  se  montra  moins 
heureux  que  dans  la  production  des  hybrides. 
La  substance  gluante  qui  couvre  ordinaire- 
ment le  pollen  et  qui  provient  des  restes  du 
tissu  maternel  du  pollen,  ce  savant  la  prenait 
pour  la  matière  fécondative  qui  se  mêlant 
avec  une  substance  pareille  aussi  gluante,  (qui 
se  trouve  sur  la  surface  du  stigmate),  devait 
selon  lui  féconder  le  pistil  et  former  à  l'inté- 
rieur de  l'ovaire  des  semences.  Selon  Koel- 
reuter  la  fécondation  devait  avoir  lieu  sur  le 
stigmate  du  pistil. 

Enfin  ce  savant  entreprit  un  calcul  très  pé- 
nible de  la  substance  fécondative  nécessaire 
à  la  fécondation  d'un  pistil,  et  se  persuada  que, 
par  exemple  chez  Hibiscus  venetianus,  dans 
les  étamines  d'une  fleur  se  trouvent  4.863 
grains  du  pollen,  dont 3o  ou  Go  suffisent  tout- 
à-fait  à  la  fécondation  et  à  la  production  de 
plus  de  3o  graines  de  l'ovaire. 

Enfin  les  études  de  Koelreuter  trouvèrent 
une  grande  quantité  d'imitateurs  parmi  les- 
quels Conrad  Sprengel  contribua  le  plus  au 
développement  de  la  science  du  sexe  chez  les 
plantes.  Son  oeuvre  célèbre  (i)  dont  il  ne  parut 
que  la  première  partie  en  1793  (faute  de  res- 
sources) n'a  pas  été  appréciée  selon  son  grand 
mérite  par  ses  contemporains.  Ce  n'est  que 
quelques  dizaines  d'années  plus  tard,  que  Dar- 
win démontra  le  vrai  mérite  des  observations 
de  Sprengel,  où  il  trouva  une  matière  im- 
mense à  l'appui  de  sa  doctrine. 

Le  mérite  principal  de  Sprengel  consiste  en 
ce  qu'il  a  découvert  le  croisement  général  et 
universel  entre  les  individus  de  la  même  es- 
pèce, de  même  que  Koelreuter  a  démontré  le 
croisement  entre  espèces  différentes.  Autant 
le  croisement  dans  le  dernier  cas  n'est  que 
possible,  autant  dans  le  premier  il  se  montre 
presque  indispensable. 

Sprengel  découvrit  donc  la  dichogamie  c'est- 
à-dire  :  le  développement  non  simultané  des 
étamines  et  des  pistils  en  fleur  ;  ainsi  que 
toute  une  série  d'applications  servant  au  moyen 
de  faciliter  le  transport  du  pollen  d'une  fleur 
à  l'aide  des  insectes  sur  le  stigmate  d'une 
autre.  Sprengel  donne  la  description  très 
détaillée  de  la  construction  de  la  fleur,  ilexpli- 


(1)  Conrad  Sprengel  :  Das  neuc  entdcchte  Gc- 
heimniss  der  Natur  im  Bau  und  in  der  Befruch- 
lung  der  Blumen, Berlin,  1793. 


que  le  rôle  du  nectaire  durant  le  procès  de  la 
pollinisation,  la  forme  et  la  couleur  des  diffé- 
rentes parties  de  la  fleur,  leur  grandeur,  leur 
disposition  mutuelle,  l'odeur,  le  temps  de  leur 
développement,  etc.  Cependant  il  traite  cette 
question  au  point  de  vue  téléologique  croyant 
voir  partout  un  but  déterminé  dans  la  cons- 
truction de  différentes  parties  de  la  fleur. 
Selon  lui,  les  nectaires  par  exemple  ont  été 
créés  dans  le  but  de  nourrir  les  insectes. 
Chaque  petit  détail  dans  la  construction  de  la 
fleur  a  sa  destination.  Même  les  insectes  exis- 
tent afin  de  faciliter  aux  fleurs  l'hybridation. 
En  un  mot,  Sprengel  voit  partout,  même  dans 
les  plus  petits  détails,  l'idée  du  Créateur  qu'il 
tâche  de  deviner.  Cette  manière  de  voir  est 
parfaitement  expliquée  par  le  principe  de 
l'invariabilité  des  formes  principe  qui 
devient  un  dogme  inébranlable  et  générale- 
ment admis  dans  ce  temps-là,  jusqu'à  Darwin. 
Malgré  cela  les  observations  de  Sprengel  sont 
faites  avec  exactitude,  précision  et  consé- 
quence, et  le  sujet  est  traité  d'une  manière  si 
claire  et,  si  intéressante  que,  jusqu'à  présent 
encore,  l'ouvrage  de  Sprengel  se  lit  avec  beau- 
coup d'intérêt. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  se  rap- 
porte précisément  aux  plantes  qui  possèdent 
les  fleurs  distinctes,  c'est-à-dire  aux  plantes 
Phanerogamae.  Les  Cryptogamae  formaient 
chez  les  anciens  systématiciens  des  groupes 
renfermant  non  seulement  des  plantes  de  dille- 
rentes  parentés  mais  encore  certains  animaux 
de  classe  inférieure.  Ainsi  par  exemple  Caesal- 
pinus  Ci 583)  compte  parmi  les  mousses,  entre 
autres,  les  coraux.  Un  botaniste  anglais,  Jean 
Ray,  qui  vivait  cent  ans  après,  compte  parmi 
les  algues  les  polypes.  Ensuite  Linné  a  réuni 
tous  les  Cryptogamae  en  une  classe,  la  24e  de 
son  système  artificiel.  Il  l'a  nommée  classe 
des  Cryptogamae  qui  ne  répondaient  pas 
encore  tout-à-fait  aux  Cryptogamae  d'aujour- 
d'hui. 

Linné  ne  niait  pas  la'possibilité  de  l'existence 
du  sexe  chez  les  Cryptogames,  mais  il  ne  sou- 
tenait pas  non  plus  que  ces  plantes-là  possè- 
dent un  sexe.  Les  botanistes  postérieurs 
comme  par  exemple  Joseph  Gaertner  ou  bien 
niaient  absolument  le  sexe  chez  les  Crytoga- 
mac,  ou  bien  considéraient  diverses  parties  de 
la  plante  comme  organes  sexuels.  Gleichen, 
par  exemple,  prenait  pour  organes  sexuels  les 
stomates  dans  les  feuilles  des  fougères,  Koel- 
reuter l'indusie  chez  les  fougères  ;  chez 
les  hyménomycètes,  la  valve  qui  couvre  tout 
le  champignon  dans  sa  jeunesse.  Schmidel  et 
Hedvig  étaient  les  plus  près  de  la  vérité, 
parce   qu'ils   considéraient   comme   fleur    les 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ii 


archegones  et  les  anthéridies  avec  les  feuilles 
qui  les  couvrent  chez  les  mousses.  En  tout  cas, 
ce  n'étaient  que  des  suppositions  non  basées 
sur  les  données  positives.  Il  était  impossible 
d'exiger  autre  chose  faute  de  bons  microscopes 
dans  ces  temps-  là. 

Il  n'y  a  pas  à  s'étonner  qu'on  ne  croyait  pas 
alors  à  l'existence  du  sexe  chez  les  Cryptoga- 
mae,  mais  après  les  ouvrages  aussi  sérieux 
que  ceux  de  Camerarius,  de  Koelreuter,  de 
Sprengel  et  d'autres  qui  prouvaient  non  seule- 
ment l'existence  du  sexe  chez  les  Phaneroga- 
mae,  mais  démontraient  aussi  certains  détails 
de  la  fécondation,  il  semblait  que  personne 
n'oserait  soutenir  une  opinion  contraire. 

Il  arriva  cependant  autre  chose.  Comme  au- 
paravant la  manière  scholastique  d'étudier 
les  choses  évitait  les  expériments  qui  seuls 
étaient  en  état  d'éclaircir  la  question  du  sexe 
chez  les  plantes,  de  même  au  commencement 
du  siècle  courant  la  philosophie  allemande 
cultivée  par  les  natur-philosophes,  déroutait 
la  science. 

Les  précédents  qui  avaient  étudié  le  sexe 
des  plantes  furent  oubliés  (cela  se  rapporte 
surtout  à  Sprengel)  et  traités  par  leurs  succes- 
seurs d'une  manière  très  légère.  De  nouveaux 
savants  paraissent  :  les  uns,  excellents  obser- 
vateurs d'autre  part,  trahissent  le  manque  de 
connaissances  indispensables  et  d'expérience 
nécessaire  dans  leurs  expériments  avec  les  or- 
ganes floraux  des  plantes;  les  autres,  grâce 
aux  spéculations  philosophiques  abstraites, 
parviennent  aux  conclusions  complètement 
fausses. 

Encore  en  1786,  un  philosophe  connu  Laza- 
ro  Spallanzani  (1)  publia  le  résultat  de  ses  étu- 
des qui  manquent  de  justesse  et  de  précision. 
Malgré  ces  défauts  elles    eurent  beaucoup    de 
succès.   Spallanzani    faisait    des    expériments 
avec  les  plantes  qui  ne  pouvaient  servir  qu'in- 
suffisamment aux  expériences   pareilles,  telles 
que  :  les  épinards,  le  chanvre,    le  mercurialis, 
concombres  et  autres.  On  savait  depuis  long- 
temps que,  fréquemment  sur  le  même  individu 
des  plantes  que  nous  venons  de  nommer  par- 
mi les  organes  femelles  ou  non  loin  d'eux,   se 
forment    aussi    les   fleurs   à  étamines.    Il  n'y 
a  pas  à  s'étonner  que  Spallanzani  séparant  mê- 
me les  plantes  mâles  des  plantes  femelles,  ob- 
tenait des  semences.  Les  résultats  obtenus  par 
Spallanzani  ne  furent  que  des    erreurs    d'ob- 
servation très  communes  et  bien  connues  au- 
paravant. 


Les  mêmes  fautes  furent  commises  par  un 
savant  connu  en  anatomie  des  plantes,  Jean- 
Jacques  Bernhardi,  ainsi  que  par  le  savant 
français  Girou  de  Buzareingue,  et  bien  plus 
tard  encore,  en  1887,    par    Ramisch. 

D'autres  savants,  tels    que    François-Joseph 
Schelver,  docteur   en   médecine,    en    1812,  et 
son  élève,  Auguste  Henschel,    en     1820,  com- 
me  natur-philosophes    par    excellence,     blâ- 
maient avec  plus  de  succès  la  science    de  Ca- 
merarius  et    de     Koelreuter.    Schelver    par  la 
voie  du  raisonnement  qui  lui  était   propre  et 
qu'il  ne  pouvait  appuyer     sur    un    fondement 
positif,  parvint  à  des  résultats    impossibles  et 
ridicules,  dont  il    faisait    des    conclusions  du 
même  genre.     Selon     lui,    différents    organes 
des  plantes   pris    séparément    ne    contribuent 
nullement  au  développement  et  à  la  végétation 
de  la  plante.    Dans   le    cas   contraire    ils   de- 
vraient tous  et  toujours    se    trouver   à  la  fois 
dans  la  plante.  Il  en  résulte  que  le  pollen  pro- 
venant de  l'anthère  et  ne  se  trouvant  pas  tou- 
jours sur  la  plante,  est  dépourvu    de  toute  ac- 
tion sur  le  pistil,  d'autant  plus   de   l'action  fé- 
condative.  Schelver  dans  ses  explications   cite 
souvent  aussi  Spallanzani. 

Tous  ces  contes-là  eurent  tant  de  succès  au- 
près des  botanistes  de  ces  temps-là,  et   furent 
à  tel  point  admis  dans    la    science,    que    cer- 
tains académiciens  crurent  devoir  donner  l'ini- 
tiative à  la    solution  de    la   question  du   sexe 
chez  les  plantes.  Dans  ce   but    l'Académie  de 
Berlin  en  i8i9,et  plus  tard  car  en  i83o  l'Aca- 
démie  de     Haarlem    publièrent  un    concours 
qui  eut  pour  but  la  résolution  d'une  des  ques- 
tions les  plus   importantes    du  sexe    chez    les 
plantes,  c'est-à-dire  :  la  possibilité  du    croise- 
ment des  plantes  et  la  formation  des  hybrides. 
Cette   question  là    ne  fut    pas    si    prompte- 
ment  résolue,  et  ce  n'est  que    Charles-Frédé- 
ric Gartner,  fils  de  Joseph     Gartner,  dans  ses 
deux  ouvrages    publiées   en    1844  et  en    1S49 
ouvrages  qui  traitaient  des  organes  sexuels  des 
plantes  et  des  hybrides  (1)  qui  y  donna  une  ré- 
ponse fameuse  et    tout-à-fait    satisfaisante.   Il 
est  vrai  qu'avant  la   publication    du   concours 
de  l'Académie  de  Haarlem,  Gartner   avait  pu- 
blié  ses  articles  dans    divers    journaux  sur  le 
croisement  des   plantes.    Dans    les  deux   ou- 
vrages que  nous  venons  de  citer,  il    résume  le 
résultat  d'un  travail  de  vingt  et    quelques  an- 
nées sur  ce    sujet.     Les    matériaux    scientifi- 


(1)  L.  Spallanzani.  Expériences  pour  servir  à 
l'histoire  de  la  génération  des  animaux  et  des 
plantes,  Genève,  1786. 


(1)  C.  F.  Gartner,  Versuche  und  Beobachtun- 
gen  ûber  die  Befruchtungsorgane  d.  Vollkomm. 
Gewachse.  Stuttgart.  1844. 

—  Versuche  und  Beobachtungen  ùber  die  Basc- 
tardenzengung   in  Pflanzenreich.    Stuttgart.   1849, 


[32 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


ques  que  Gartner  réunit  dans  la  question  du 
sexe  chez  les  plantes,  furent,  sans  contredit, 
les  plus  riches  dans  ces  temps-là.  Il  traita  le 
sujet  minutieusement  et  avec  toute  la  justesse 
et  toute  la  précision  dont  aucun  de  ses  pré- 
décesseurs ne  fut  capable  jusqu'alors.  Nous 
avons  ici  toute  l'anatomic  et  toute  la  physio- 
logie de  la  fleur;  une  description  détaillée  de 
différentes  parties  de  la  fleur  ainsi  que  leur 
signification,  les  manières  du  transport  du 
pollen  sur  le  stigmate,  la  participation  des  in- 
sectes dans  cette  action,  des  recherches  sur 
la  sensibilité  des  organes  sexuels,  etc.  En- 
suite toute  une  série,  environ  9000  expéri- 
ments,  sur  le  croisement  des  plantes  et  les  nom- 
breux hybrides  qui  en  résultent,  complètent 
le  tableau  de  la  science  sur  le  sexe  des 
plantes  de  ce  temps-là.  Gartner  était  aussi  au 
courant  de  toute  la  littérature  botanique  con- 
cernant l'objet  en  question.  Il  analysait  criti- 
quement  les  ouvrages  de  Spallanzani,  de 
Schelver,  de  Henschel  et  d'autres,  démon- 
trant leurs  erreurs  et  indiquant  la  cause  de 
ces  erreurs.  Il  n'y  a  qu'une  chose  à  lui  repro- 
cher, c'est  qu'il  ne  sait  apprécier  Sprengel 
selon  son  vrai  mérite,  ni  profiter  de  ses 
études. 

Les  ouvrages  de  Gartner  furent  d'une  gran- 
de importance  dans  la  science.  Ils  démontrè- 
rent tout  le  manque  de  fondement  de  la  doc- 
trine des  Natur-philosophes  sur  le  sexe  des 
plantes,  qui  dans  la  première  moitié  de  notre 
siècle  eurent  encore  beaucoup  de  succès  et 
d'adeptes.  Enfin  les  ouvrages  de  Gartner  per- 
suadèrent tout  le  monde  de  l'influence  indis- 
pensable du  pollen  sur  le  stigmate  pendant 
la  formation  du  fruit.  Cependant  la  manière 
dont  le  pollen  agit  sur  les  organes  femelles  de 
la  fleur,  ou  pour  dire  autrement,  en  quoi  con- 
siste la  fécondation  par  excellence,  fut  une 
question  discutable  longtemps  encore.  La  dé- 
couverte du  microscope  résolut  définitive- 
ment cette  question.  (A  suivre) 


Contribution  à  l'étude  des  *'  Fumariacées  " 

PAR 

P.     PARMENTIER 

Docteur  es-sciences 

De  nombreux  botanistes  se  sont  déjà  occu- 
pés des  Fumariacées  DC.,  surtout  au  point 
de  vue  de  la  morphologie  externe.  Le  travail 
le  plus  récent  et  le  plus  étendu,  concernant 
l'anatomie,  est  dû  à   M.    L.  J.    Léger  (1).  Ce 

(1)  L.  J.  Léger  :  Recherches  sur  l'appareil  végé- 
tatif des  Papavéracées  Juss.  (Papavéracées  et 
Fumariacées  D  C);  Thèse  de  Doctorat,  429  p.  ; 
.89b). 


savant  n'a  examiné  delà  famille  que  les  Cory- 
dallis solida  Sm,  C.  nobilis  Pers.,  C.  clavicu- 
lata  DC.  et  Fumaria  capreolata  L.  Ces  diver- 
ses espèces  ont  été  vues  avec  le  plus  grand 
soin  ;  l'étude  du  parcours  des  faisceaux  dans 
le  rachis  médian,  le  pétiole  et  la  tige,  ainsi  que 
celle  des  lâticifères  ont  été,  en  particulier, 
l'objet  de  recherches  patientes  et  fort  curieu- 
ses. L'auteur  a  reconnu  que  «  le  parcours  des 
faisceaux  dans  la  feuille  fournit  des  caractères 
s'étendant  au  moins  à  toute  la  famille  (Papa- 
véracées Juss.),  tandis  que  celui  des  faisceaux 
de  la  tige  montre  une  série  de  transitions  in- 
sensibles, n'indiquant  pas  de  sections  (1).  « 
Chez  Corydallis  cava,  «  malgré  le  nombre  peu 
élevé  des  faisceaux  de  la  tige  et  la  régularité 
d'insertion  des  appendices,  le  parcours  des 
traces  foliaires  ne  suit  pas  une  règle  complè- 
tement schématique  (2).  Ce  qui  est  à  retenir, 
c'est  que  le  faisceau  médian  de  la  feuille  des- 
cend seul  et  libre  dans  la  tige  sur  la  longueur 
de  deux  entre-nœuds,  au  moins,  et  marque  un 
des  angles  de  la  tige,  tandis  que  les  faisceaux 
latéraux  de  la  trace  se  confondent  rapidement 
dans  des  masses  anastomotiques  marquant 
d'autres  angles  dans  l'organe. 

•<  Nous  retrouvons  cette  distribution  très 
nettement  accusée  dans  la  tige  de  Fumaria 
capreolata.  »  Chez  ce  dernier,  M.  Léger  a  re- 
connu que  le  parcours  des  traces  foliaires 
dans  la  tige  montre  une  régularité  qui  n'a 
pas  été  rencontrée  précédemment  ;  chacun 
des  groupes  de  faisceaux  des  angles  de  la  tige 
a  une  constitution  bien  déterminée.  D'un  au- 
tre côté  la  trace  foliaire  a  ses  branches  cons- 
tituantes largement  séparées  les  unes  des 
autres  et  n'ayant  pas  chacune  une  destinée 
identique  à  celle  de  ses  congénères  (3) 

Il  est  donc  peu  probable  que  l'étude  du 
parcours  des  faisceaux  libéro-ligneux  dans  la 
feuille  et  la  tige  soit  d'un  grand  secours  ici 
pour  la  distinction  des  types  spécifiques. 

Quant  aux  lâticifères  rencontrés  partout 
chez  les  Fumariacées,  ils  sont  d'une  recher- 
che fort  difficile  entre  des  mains  mal  exercées 
et  sans  le  secours  de  réactifs  appropriés.  Les 
coupes  pratiquées  sur  des  échantillons  frais 
ou  secs  n'en  révèlent  aucun  de  prime  abord  ; 
il  faut  que  ces  coupes  aient  été  soumises  à 
l'action  d'une  solution  concentrée  de  bichro- 
mate de  potasse  pour  déceler  les  lâticifères 
dont  le  suc  est  précipité  en  une  matière  gra- 
nuleuse et   ordinairement    brune.    M.   Léger 


(1)  L.  J.  Léger  :  loc.  cit. 

(2)  L.  J.  Léger  :  loc.  cit.   p.  253  et  254. 

(3)  Léger:    loc.  cit,  p.  188. 


I.E      MONDE       DES       PLANTES 


133 


lésa  rencontrés  dans  le  parenchyme  lacuneux, 
les  nervures  et  le  pétiole  de  la  feuille  ainsi  que 
dans  la  tige.  Quelques-uns  peuvent  avoir  leurs 
parois  sclérifiées  et  jaunâtres.  (C.  nobilis,  C. 
lutea,  Fumaria  parviflora,  etc.  );  ils  tranchent 
alors  nettement  avec  les  éléments  incolores 
voisins.  Les  chapitres,  très  étendus,  consa- 
crés par  M.  Léger  aux  Iaticifères  et  à  leur  con- 
tenu sont  à  lire  en  entier. 

L'étude  comparative  morpho-histologique 
des  divers  représentants  de  la  famille  n'ayant 
pas  encore  été  faite,  je  vais  l'aborder  pour  les 
espèces  de  la  Flore  de  France. 

1°    Genre  Corydallis. 

Dans  leur  Flore  de   France,    MM.    Gillet  et 

Magne  mentionnent  les  C.  cava  Schw.,  C.  so- 

.  lida  Smith,  C.fabacea  D  C,  C.  claviculata  D  C, 

C.  lutea  DC.  et  C.  enneaphylla  D  C,  avec  deux 

variétés  (integrata  God.  et  pumila  Host). 

MM.  G.  Bonnier  et  G.  de  Layens  ne  font 
figurer  dans  leur  ouvrage  que  les  C.  lutea 
D  C,  claviculata  D  C  et  bulbosa  D  C.  Pour  ces 
botanistes  les  C.  cava,  fabacea  et  solida  ne 
sont  que  des  sous-espèces  de  C.  bulbosa.  Avec 
C.  enneaphylla  ils  créent  le  genre  Sarcocapnos. 
J'examinerai  plus  loin  ce  dernier  genre. 

C.  lutea  est  une  bonne  espèce,   ses  caractè- 
res anatomiques  sont    parfaitement  tranchés. 
Les  épidermes    foliaires  recticurvilignes  ont 
leurs  cellules  très  larges.   Le  mésophylle  est 
bifacial;  le  pétiole  primaire  ne    possède  ordi- 
nairement que  trois   faisceaux  libéro-ligneux 
disposés  en  arc  ouvert  en  haut.    La   tige  ren- 
ferme 5-6  faisceaux  libéro-ligneux  sur  un  seul 
cercle  plus  ou  moins  régulier.    Le  nombre  de 
ces  faisceaux    varie    avec    l'importance    de  la 
tige  et  le  niveau  auquel  on  les   étudie.   Dans 
le  parenchyme  cortical  du  pétiole  primaire  et 
de  la  tige,  existent  des  cellules  à  parois  épais- 
ses et  jaunâtres   qui  jouent    certainement    un 
rôle  de  soutien  et    qui,   d'après  M.    Léger,  ne 
sont  autre  chose  que  des    laticitères.    D'assez 
nombreux  petits  cristaux  prismatiques   d'oxa- 
late  de  calcium  (prismes  triangulaires,    octaè- 
dres, mâcles)  se  rencontrent  dans  les  cellules 
du  conjonctif  cortical  de  la  tige.  M.  Léger  n'a 
pu  mentionner    ce   caractère   qui    fait    défaut 
dans  les  espèces    étudiées  par  lui,   ou    y  est 
très  faiblement  exprimé,  même  sur  de  longues 
coupes  axiles  [C.  solida).  Les  2-3  assises  péri- 
phériques   de   la    tige    constituent    le    paren- 
chyme cortical;  leurs  cellules  sont  toutes  petites 
et  renferment  delà  chlorophylle,  excepté  celles 
de  l'assise  la   plus    interne,   l'endoderme,  qui 
ordinairement  en  est  dépourvue.    Au  contact 
de  l'endoderme  débute  un  parenchyme  à  cel- 
lules beaucoup  plus   grandes    et  à   parois  en 
voie  de  sclérification. 


Une  question  très  importante,  sur  laquelle 
je  me  permets  d'appeler  l'attention  des  ana- 
tomistes,  parce  qu'elle  laisse  encore  des  dou- 
tes dans  mon  esprit,  est  celle  qui  a  trait  à  la 
ligne  de  démarcation  entre  le  parenchyme 
cortical  et  le  cylindre  central.  M.  Léger  dit 
ceci  au  sujet  de  C.  solida.  (i):  a  Assez  sou- 
vent, les  cellules  du  tissu  conjonctif,  au  con- 
tact de  tout  le  faisceau,  se  spécialisent  par  la 
présence  de  nombreux  plissements  subéreux, 
semblables  à  ceux  de  l'endoderme  de  la  raci- 
ne ;  les  plissements  sont  quelquefois  localisés 
dans  une  même  assise,  mais,  le  plus  souvent, 
ils  se  rencontrent  dans  deux  ou  trois  assises 
contiguës. 

«  Les  plissements  sont  répartis,  ou  bien  sur 
le  milieu  des  cloisons  cellulaires  radicales  par 
rapport  au  faisceau,  ou  bien  à  la  fois  sur  ces 
parois  radicales  et  sur  les  parois  tangentielles. 
Dans  ce  dernier  cas,  les  cadres  tangentiels 
sont  situés  d'un  même  côté  des  éléments  cel- 
lulaires, et  leur  ensemble  indique  une  ligne 
continue,  entourant  le  faisceau,  et  les  cadres 
radicaux  sont  situés  de  part  et  d'autre  de  cette 
ligne,  —  dans  deux  assises  par  conséquent  — 
et  étançonnent,  de  chaque  côté,  les  parois  tan- 
gentielles renforcées. 

«  Lorsqu'une  paroi  cellulaire  est  de  grande 
étendue,  elle  peut  porter  plusieurs  plisse- 
ments isolés. 

«  Enfin,  d'autres  fois,  les  plissements  affec- 
tent toutes  les  parois  radiales  et  tangentielles 
de  deux  ou  même  trois  assises  consécutives. 
Ce  dernier  cas  ne  se  retrouve  pas  sur  toute  la 
périphérie  du  faisceau,  mais  plus  particulière- 
ment vers  la  pointe  ventrale.  » 

M.  Léger  se  demande  quelle  est  valeur  ana- 
tomique  de  ce  tissu  plissé,  et  si  on  doit  le  con- 
sidérer comme  représentant  l'endoderme?  Il 
ne  le  pense  pas,  parce  que,  dans  tous  les  cas 
précédemment  étudiés  par  lui,  le  tissu  cortical 
forme  un  anneau  continu  à  la  périphérie  du 
cylindre  central,  et  que,  dans  le  cas  pré- 
sent, la  structure  de  la  tige  n'est  pas  suffisam- 
ment différente  de  celle  des  types  qu'il  a  étu- 
diés pour  lui  permettre  de  considérer  des  tis- 
sus de  régions  semblablement  placées  com- 
me ayant  une  valeur  différente  dans  les  deux 
cas. 

De  prime  abord,  cette  interprétation  parait 
très  logique,  mais  sa  déduction  par  analogie 
ne  me  semble  pas  satisfaisante,  d'autant  plus 
qu'il  existe  des  cas  contraires.  Je  n'en  veux 
pour  preuve  que  ce  fameux  exemple  puisé 
dans  les    Haloragacées  où  le  genre  Gunnera 


{i)  Léger:  loc.  cit.  p.  248. 


i  :>4 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


(si  l'on  arrive  à  prouver  qu'il  fait  bien  partie 
de  cette  famille)  a  sa  tige  polystélique,  chaque 
stèle  ayant  un  endoderme  propre,  tandis  que 
dans  tous  les  autres  genres,  la  tige  est  mono- 
ste'lique,  avec  endoderme  continu  comme  à 
l'ordinaire.  11  est  vrai  que  cette  curieuse  par- 
ticularité tient  à  ce  que  les  stèles  du  Gunnera 
sont  autant  de  cylindres  centraux,  mais  la 
pluralité  de  ces  derniers  constitue  déjà  par 
elle-même  un  singulier  phénomène  qui  trou- 
ble profondément  l'homogénéité  caractéris- 
tique des  autres  genres  de  la  famille  des  Ha- 
loragacées. 

C'est  pourquoi  je  ne  partage  pas  complète- 
ment la  manière  de  voir  de  M.  Léger,  et  je 
considère  les  faisceaux  libéro-ligneux  de  la 
tige  des  Corydallis  solida,  cava  et  fabacea 
comme  ayant  chacun  leur  endoderme  propre. 
Si  sur  une  coupe  transversale,  au  milieu  d'un 
entre  nœud,  par  exemple,  l'on  examine  atten- 
tivement la  tige  de  ces  plantes  et  qu'on  la 
compare,  dans  une  région  homologue,  à  celle 
des  C.  lutea  et  claviculata,  on  constate  immé- 
diatement des  différences  assez  sensibles.  Le 
parenchyme  cortical  des  premiers  comprend 
8-1  i  assises  de  cellules  arrondies  et  méatiques 
augmentant  insensiblement  de  diamètre  de  la 
périphérie  au  centre;  ce  tissu  n'accuse  aucune 
limite  nette  avec  le  cylindre  central  ;  les  fais- 
ceaux libéro-ligneux  y  sont  inclus  et  enve- 
loppés chacun  par  un  endoderme  à  parois 
plus  ou  moins  plissées,  régulièrement  continu 
ou  plus  ou  moins  sinueux;  tandis  que  chez 
C.  lutea  et  claviculata,  de  grandes  cellules  dé- 
butent immédiatement  à  l'intérieur  des  2-3 
assises  de  petites  cellules  périphériques  et 
chlorophylliennes.  Ces  dernières  constituent 
sans  nul  doute  le  parenchyme  cortical  qui  est 
très  réduit  comme  on  le  voit;  tandis  que  le 
cylindre  central  est  puissamment  développé. 
Son  péricycle,  simple  ou  multiple  (i-2-3  as- 
sises de  cellules),  subit  une  sclérification  plus 
ou  moins  avancée  dans  son  tiers  externe  envi- 
ron, en  même  temps  que  le  liber  primaire  se 
transforme  en  fibres  mécaniques  polygonales 
et  à  parois  épaisses.  La  sclérification  libérien- 
ne n'offre  pas  toujours  la  même  expression  ; 
elle  peut  être  puissante  et  nettement  circons- 
crite d'un  côté  par  le  liber  mou,  de  l'autre  par 
l'endoderme  lui-même  ;  c'est  ce  qui  arrive 
ordinairement  chez  les  Fumaria.  Ou  bien  le 
prosenchyme  ne  constitue  qu'un  petit  ilôt  iso- 
lé du  liber  mou  :  i°  par  des  éléments  plus  lar- 
ges, à  parois  minces,  également  libériens  et  de 
même  largeur  que  les  fibres,  et  20  de  l'endo- 
derme par  2-3  assises  péricycliques.  Nous 
nous  trouvons  donc,  à  mon  avis,  en  présence 
de  deux  structures  parfaitement  distinctes, l'une 


se  rapprochant  du  type  polystélique  et  l'autre 
répondant  nettement  au  type  monostélique.  Je 
n'essaierai  pas  d'expliquer  ici  cette  anomalie 
qui  nécessite  d'autres  recherches  que  je  ne  puis 
entreprendre  en  ce  moment.  Je  serais  heureux 
qu'un  savant  voulût  bien  revoir  cette  question 
et  me  dire  si  mon  interprétation  est  plausible. 
Les  vaisseaux  du  bois  de  la  tige  de  C.  lutca 
sont  à  ponctuations  aréolées  dans  la  région 
en  contact  avec  le  liber.  M.  Solereder  ;li 
n'a  trouvé  que  des  vaisseaux  à  ponctuations 
simples  chez  les  Papaveracées,  ce  qui  lui  a 
permis  de  rapprocher  cette  famille  des  Cruci- 
fères. 11  est  surprenant  de  voir  un  savant  de 
la  valeur  de  M.  Solereder  tirer  une  conclu- 
sion concernant  une  famille  alors  qu'il  n'en  a 
examiné  qu'un  petit  nombre  de  représentants. 
S'il  set  ait  donné  la  peine  d'étudier  les  C  lutca, 
claviculata  et  Fumaria  capreolata  il  aurait 
rencontré  dans  le  bois  de  la  base  de  la  tige  de 
ces  plantes  de  magnifiques  vaisseaux  à  ponc- 
tuations aréolées,  l'ouverture  centrale  dirigée 
obliquement  par  rapport  au  grand  axe  de  l'au- 
réole enveloppante. 

Corydallis  claviculata  DC,  si  curieux  par 
ses  caractères  externes,  se  rapproche  beau- 
coup de  C.  lutea  au  point  de  vue  anatomique, 
tout  en  restant  parfaitement  distinct  spécifi- 
quement. Les  épidémies  foliaires  sont  à  cellu- 
les onduleuses,  grandes,  surtout  celles  du  su- 
périeur, et  les  stomates,  d'une  longueur  moyen- 
ne de  22[i,  sont  très  rares  ou  nuls  sur  l'épider- 
me  supérieur;  leur  contour  peut  être  régulier 
ou  plus  ou  moins  anguleux,  ainsi  que  cela 
arrivechez  tous  les  réprésentants  de  la  famille. 
Le  pétiole  primaire,  triédrique,  est  creuse 
supérieurement  d'une  profonde  gouttière  ; 
il  ne  renferme  ordinairement  aussi  que  3  fais- 
ceaux libéro-ligneux,  qui  peuvent  être  pourvus 
ou  non  d'un  massif  mécanique  extra  libérien 
Les  cellules  du  conjonctif  cortical  peuvent 
conserver  leurs  parois  minces  ou  les  épaissir 
par  sclérification  et  du  collenchyme  existe 
dans  les  angles  externes.  La  tige,  ordinaire- 
ment quadrangulaire,  comprend,  au  milieu 
d'un  entre-nœud,  4-6 faisceaux  libéro-ligneux. 
Les  quatre  plus  gros  sont  en  regard  des  angles 
de  l'organe  ;  les  autres,  en  nombre  variable, 
sont  ordinairement  accolés  à  quelques  gros. 
Au  pôle  libérien  de  ces  faisceaux  existe  un 
massif  jaunâtre  de  prosenchyme,  plus  ou  moins 
puissant.  Les  cristaux  d'oxalate  de  calcium 
sont  très  rares  ou  nuls,  et  les  angles  de  la 
tige,  de  même  que  ceux  du    pétiole  primaire, 


(1)  Solereder  (Hans)  :  Ueber  den  Systematischen 
Werth  der  Hol^structur  bei  den  Dicotylcdunen . 


LE       MONDE        DES       PLANTES 


135 


sont  occupés  par  du  collenchyme.  Ainsi  qu'on 
le  verra  plus  loin,  ces  deux  espèces  consti- 
tuent le  sous-genre  Luleae. 

Dans  une  excursion  botanique,  faite  le  29 
mars  dernier,  j'ai  rencontré  une  magnifique 
station  de  Corydallis  cava  Shweig.  et  Kœrt. 
Les  deux  tiers  des  individus  étaient  à  fleurs 
purpurines  et  le  reste  à  fleurs  parfaitement 
blanches.  Ces  derniers  étaient  plus  développés 
dans  toutes  leurs  parties  aériennes  que  les 
premiers.  Il  me  vint  alors  l'idée  de  faire  l'anato- 
mie  de  la  feuille  et  de  la  tige  de  ces  divers 
échantillons  pour  m'assurer  si  aux  différences 
morphologiques  externes  correspondaient  des 
caractères  anatomiques  permettant  d'établir 
nettement  le  degré  de  parenté  de  ces  formes 
Toutes  deux  offrent  partout  les  mêmes  ana- 
logies :  épidermes  foliaires  recticurviligne?,  à 
cellules  plutôt  petites  que  larges,  d'une  épais- 
seur moyenne  de  21;/.;  stomates  d'une  longueur 
maximum  de  28-3o[ji.,  plus  petits  que  les  cel- 
lules environnantes,  s'^uvrant  au  niveau 
épidermique,  entourés  de  4-5  cellules  irrégu- 
lièrement disposées  (type  renonculacé  caracté- 
risant la  famille  entière),  nombreux  sur  l'épi- 
derme  inférieur  et  très  rares  ou  nuls  sur  le 
supérieur.  Mésophylle  bifacial,  d'une  épais- 
seur moyenne  de  98^.;  une  seule  assise  de  pa- 
lissades sous  l'épiderme  supérieur  remplis- 
sant 1/4- 1/3  du  mésophylle;  parenchyme 
spongieux  peu  lacuneux;  faisceau  libéro-ligneux 
de  la  nervure  médiane  simple,  non  immergé, 
péridesme  non  mécanique.  Pétiole  secon- 
daire renfermant  5-7  faisceaux  disposés  en  cou- 
ronne irrégulière  ;  ceux  du  pétiole  primaire,  au 
nombre  de  8-9,  dépourvus  de  tissu  mécanique 
extra  libérien  ;  quelques  lacunes  dans  le  con- 
jonctif  médullaire  du  pétiole  primaire.  Poils 
et  cristaux  nuls. 

Tige  :  (coupes  faites  à  la  base).  Epiderme  à 
cellules  petites,  cuticule  mince  ;  parenchyme 
cortical  à  cellules  rondes,  très  allongées  en 
coupe  radiale,  parois  minces,  méats  petits. 
Faisceaux  libéro-ligneux  î-collatéraux,  au 
nombre  de  1  1  environ,  isolés  et  disposés  sur 
un  seul  cercle,  limités  chacun  par  un  endoder- 
me irrégulier  et  discontinu  et  muni,  sur  leur 
face  ventrale,  d'un  petit  massif  de  parenchyme 
endoxylaire  d'origine  fasciculaire.  Vaisseaux 
annelés;  fibres  ligneuses  nulles,  remplacées 
par  d'étroites  cellules  de  parenchyme  ligneux  ; 
puissant  massif  libérien,  péricycle  non  méca- 
nique, moelle  lacuneuse. 

De  cet  exposé  sommaire,  il  résulte  que  C. 
cava  à  fleurs  blanches  n'est  qu'une  simple 
variation  de  l'espèce  à  fleurs  purpurines.  Ce 
phénomène  d'albinisme  ne  se  reproduit  pas 
invariablement  chaque  année  dans  une  même 


station,  et  il  peut  très  bien  arriver  qu'aucun 
individu  n'en  soit  atteint  pendant  une  ou  plu- 
sieurs périodes  végétatives  successives  ;  son 
expression  est  liée  à  des  causes  complexes 
fort  difficiles  à  déterminer.  Il  est  cependant 
des  espèces  chez  lesquelles  ce  caractère  per- 
siste longtemps,  je  dirai  même  indéfiniment. 
Tel  est  le  cas  de  Carduus  crispus  L.  que  j'ai 
rencontré  à  fleurs  blanches  plusieurs  Bnnées 
de  suite,  peu  abondamment  il  est  vrai,  non 
loin  du  canal  du  Rhône  au  Rhin,  sur  le  terri- 
toire de  Rochefort  (Jura).  Il  s'agit  certaine- 
ment ici  d'une  variété  albiflora  de  l'espèce  à 
fleurs  purpurines,  variété  assez  bien  différen- 
ciée par  les  caractères  anatomiques. 

C.  solida  Smith  est  parfaitement  caractéri- 
sé par  les  données  histologiques.  Les  cellules 
épidermiques  de  la  feuille  sont  2-3  fois  plus 
larges  que  chez  C.  cava  ;  elles  ont  à  peu  près 
les  mêmes  dimensions  que  celles  de  C.  lutea  ; 
celles  de  l'épiderme  inférieur  sont  à  contours 
subonduleux.  Les  faisceaux  libéro-ligneux  du 
pétiole  primaire,  au  lieu  d'être  disposés  en 
couronne  plus  ou  moins  fermée  supérieure- 
ment, sont  en  arc  ouvert  en  haut  et  au  nom- 
bre de  5-7.  La  tige  présente  les  mêmes  carac- 
tères, ses  faisceaux  libéro-ligneux  sont  au 
nombre  de  1 2- 1 3  et  le  parenchyme  médul- 
laire ne  paraît  pas  lacuneux. 

C.  solida  ne  diffère  donc  du  précédent  que 
par  ses  cellules  épidermiques  et  la  structure 
fasciculaire  du  pétiole.  Le  premier  caractère 
n'est  pas  toujours  fixe  chez  les  plantes  herba- 
cées ou  du  moins  dans  plusieurs  genres. 
Quant  au  second  il  est  soumis  au  degré  de 
développement  de  l'organe.  Un  gros  pétiole 
renferme,  chez  ces  plantes,  au  même  niveau, 
plus  de  faisceaux  qu'un  grêle.  Je  ne  saurais 
donc  considérer  ces  deux  Corydalles  comme 
des  espèces  distinctes.  A  mon  point  de  vue,  il 
ne  s'agit  que  de  sous-espèces  du  type  collec- 
tif C .  bulbosa  Pers.  Ma  manière  de  voir  est 
confirmée  par  M.  G.  Bonnier  qui,  dans  le  Dau- 
phiné,  sur  le  mont  Saint-Eynard  et  le  mont 
Rachais,  a  recueilli  une  collection  d'échantil- 
lons très  nombreux  intermédiaires  entre  ces 
deux  plantes  et  une  troisième  (C.  fabacea 
Pers.;  |i) 

Le  Sarcocapnos  enneaphylla  DC.  (Corydal- 
lis enneaphylla  DC.)  figure  dans  la  Flore  de 
France  de  MM.  Bonnier  et  de  Layens. 
comme  type  générique.  Dans  d'autres  Flores, 
celle    de   Gillet  et  Magne  par  exemple,  il  est 


(1)  Bonnier  :  Observât,  sur  les  Berbéridées,  Pa- 
pavéracées  et  Fumariacées  de  la  FI.  de  France 
(in  Rev.  genér.  de  bot.,  t.  II,  p.  55o.) 


i  36 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


considéré  comme  espèce  du  genre  Corydallis. 
Le  genre  Sarcocapnos  a  été  créé  à  l'aide  d'un 
seul  caractère  un  peu  saillant,  la  lignosité  de 
la  base  de  la  tige.  Il  était  donc  inté:essant  de 
rechercher  si  l'anatomie  des  organes  végéta- 
tiis  se  prêtait  au    maintien  de  ce  genre. 

Les  épidermes  foliaires  du  S.  enneaphylla 
ont  leurs  cellules  très  grandes  comme  celles 
des  C.  lutea  et  claviculata,  et  subonduleuses  ; 
les  stomates,  d'une  longueur  moyenne  de  Soy., 
ovales  ou  circulaires,  se  rencontrent  sur  les 
deux  épidermes  ;  le  mésophylle  est  bifacial 
avec  une  assise  de  palissades  sous  l'épiderme 
supérieur.  Le  pétiole  primaire  est  sensible- 
ment triédrique,  il  ne  renferme  que  3  fais- 
ceaux libéro-ligneux,  sans  massif  de  fibres 
mécaniques  au  pôle  libérien.  Les  conjonctifs 
chlorophyllien  et  clair  sont  répartis  comme 
chez  les  Corydalles,  mais  toutes  les  cellules 
du  conjonctif  clair  ont  leurs  parois  épaissies, 
déteinte  jaunâtre  et  percées  de  ponctuations 
simples.  Les  faisceaux  libéro-ligneux  sont  en- 
veloppés, sur  leurs  faces  latérales  et  profondes 
de  2-3  assises  de  cellules  à  parois  minces, 
tandis  que  sur  leur  face  externe,  au  dos  du 
liber  ,  ces  cellules  minces  sont  plus  nom- 
breuses et  constituent  un  massif  qui  s'avance 
en  coin  dans  le  parenchyme  scléreux.  Dans 
la  tige,  à  sa  base,  la  dissociation  des  faisceaux 
libéro-ligneux  se  réduit  notablement  ;  on 
distingue  bien  encore  9-10  faisceaux,  mais 
ceux-ci  sont  soudés,  au  moins  par  leur  liber, 
en  2-3  massifs,  sur  un  seul  cercle.  Pas  de 
libres  mécaniques  à  la  face  externe  du  liber  ; 
moelle  non  lacuneuse,  à  grandes  cellules  méa- 
tiques  et  à  parois  peu  épaisses.  Les  parenchy- 
mes chlorophylliens  et  clair  constatés  chez 
C.  lutea  et  claviculata,  existent  également  dans 
S.  enneaphylla,  pour  constituer  le  paren- 
chyme cortical  qui  alors  comprendrait  8-9 
assises  de  cellules,  l'endoderme  étant  repré- 
senté par  l'assise  la  plus  profonde,  séparée 
du  liber  des  faisceaux  seulement  par  une 
assise  péricyclique  à  cellules  petites.  Cet  en- 
doderme ne  posède  pas  de  plissements  bien 
nets.  De  nombreuses  cellules,  à  section  trans- 
versale très  large,  à  parois  percées  de  ponc- 
tuactions  simples  en  X,  sont  réparties  arbi- 
trairement dans  les  parenchymes  médul- 
laire et  cortical.  L'assise  exodermique  est 
régulièrement  collenchymatoïde.  Les  vaisseaux 
du  bois  sont  annelés  où  à  ponctuations  sim- 
ples. 

Les  caractères  que  je  viens  d'énumérer  n'é- 
tant pas  plus  importants  que  ceux  retenus  dans 
la  confection  des  deux  autres  sous-genres, 
j'estime  qu'il  y  a  lieu   de  ramener  le  S.  ennea- 


phylla à  la  dignité  sous-générique  qui,  elle,  se 
trouve  très  bien  justifiée. 

Le  genre  Corydallis  comprend  donc  trois 
sous-genres  parfaitement  différenciés  anato- 
miquement  et  morphologiquement.  Le  tableau 
suivant  permettra  de  saisir  plus  facilement 
leurs  caractères  respectifs  les  plus  impor- 
tants. 

I.  Sous-genre   Luteae.    Vaisseaux    à  ponc- 
tuations aréolées    dans  la  tige.  Endoderme  de 
la  tige  enveloppant  complètement  le   cylindre 
central    et    représenté  par  l'assise    en  contact 
avec  le  parenchyme  chlorophyllien  périphéri- 
que.   Massif  mécanique   au  pôle    libérien  des 
faisceaux    libéro-ligneux.      Ordinairement    3 
iaisceaux  dans  le  pétiole  primaire.    Tige   non 
tuberculeuse. 
f.  Feuilles  sans  vrilles;  fleurs  jaunes.  Cris- 
taux prismatiques  dans  les    conjonctifs  de 
la  tige.    Epidermes    foliaires    recticurvili- 
gnes  ;  stomates  d'une  longueur  maximum 

de  36[*  C   iutea 

ff.  Feuilles  terminées  par  des  vrilles  ; 
fleurs  d'un  blanc  jaunâtre.  Cristaux 
prismatiques  nuls.  Epidermes  fo- 
liaires    onduleux.     Stomates      d'une 

longueur  de  241* C.  claviculata . 

IL  Sous  genre  Sarcocapnos.  Tignes  ligneu- 
ses à  la  base.  Vaisseaux  annelés  ou  à  ponc- 
tuations simples.  Endoderme  de  la  tige  pro- 
fond et  enveloppant  tout  le  cylindre  central. 
Massif  mécanique  nul  au  pôle  libérien  des 
faisceaux.  Nombreuses  cellules  à  ponctuations 
obliques  et  croisées  dans  les  conjonctifs  de  la 
tige.  Faisceaux  libéro-ligneux  du  pétiole  pri- 
maire au    nombre  de  3.  Tiges    non    tubercu- 

1  euses! 5.  enneaphylla. 

III.  Sous  genre  Bulbosae.  Vaisseaux  an- 
nelés ou  à  ponctuations  simples.  Endoderme 
propre  à  chaque  faisceau  libéro-ligneux  dans 
la  tige.  Massif  mécanique  nul  au  pôle  libérien 
des  faisceaux.  Plus  de  3  faisceaux  libéro-li- 
gneux dans  le  pétiole  primaire.  Tige  tubercu 

leuse C.  bulbosa    sp. 

f .  Bractées  ordinairement  entières  et  tu- 
bercule creux.  Cellules  épidermiques  fo- 
liaires relativement  petites,  recticurvili- 
gnes.  Faisceaux  libéro-ligneux  du  pétiole 
primaire  disposés  ordinairement    en    cer 

cle C.  cava  s.  sp. 

ff .  Tubercule  plein. 
*  Bractées  ordinairement  divisées  ; 
éperon  un  peu  courbé.  Cellules 
épidermiques  foliaires  très  grandes 
recticurvilignes  ou  subonduleuses. 
Faisceau  libéro-ligneux    du  pétiole 

disposés  en  arc C.  solida  s.  sp  . 

Bractées  entières  ou  divisées.    Epe 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


i37 


ron  droit  et  atténué.  (Peu    distinct 
et     mal     caractérisé     par    l'anato- 

mie) C.  fabacea  var. 

Genre  Fumaria 

Le  genre  Fumaria,  si  nettement  tranché  du 
précédent  par  ses  caractères  morphologiques 
son  fruit,  sa  graine,  etc.,  l'est  également  bien 
par  les  données  anatomiques.  Nous  avons  ici 
une  preuve  de  plus  en  laveur  de  l'intervention 
efficace  de  l'anatomie  dans  la  distinction  des 
genres  bien  définis  et  dans  l'établissement  de 
leurs    affinités    réciproques. 

Les  cristaux  rencontrés  chez  les  Corydalles 
se  retrouvent  chez  les  Fumaria.  Il  en  est  de 
même  des  laticifères  mécaniques  épars  dans 
les  conjonctifs  ;  mais  le  contenu  de  ces  vais- 
seaux excréteurs,  ainsi  que  de  ceux  à  parois 
minces,  n'est  pas  plus  visible  sans  le  secours 
du  bichromate  de  potasse.  Les  ilôts  de  pro 
senchyme  extra  libérien  se  sont  généralisés  ; 
ils  se  rencontrent  dans  la  tige  et  le  pétiole 
primaire.  Outre  cela,  le  parenchyme  cortical 
de  la  tige  est  devenu  collenchymateux  au  re- 
gard des  plus  gros  faisceaux  libéro-ligneux, 
rappelant  par  là  ce  qui  se  passe  dans  la  tige 
des  Thaliclrum  à  couronne  fibro-vasculaire 
simple  (T.  alpinum).  Le  parenchyme  cortical 
chlorophyllien  et  le  cylindre  central  se  repro- 
duisent avec  les  même  caractères  que  ceux 
constatés  dans  la  tige  des  Corydallis  lutea  et 
claviculata.  Les  cellules  des  épidermes  foliai- 
res sont  plus  ou  moins  rectangulaires,  le  grand 
côté  dirigé  dans  le  sens  de  la  longueur  des 
segments  du  limbe  ;  les  stomates  sont  beaucoup 
plus  longs  (38(a)  et  le  mésophylle  est  parfois 
subcentrique. 

Les  caractères  communs  aux  deux  genres 
sont  assez  nombreux  :  Existence  de  stomates 
sur  les  deux  épidermes  foliaires  ;  développe- 
ment identique  de  ces  appareils  ;  cristaux  pris 
matiques  ;  tissus  mécaniques  et  disposition 
des  faisceaux  libéro-ligneux  dans  la  tige  ; 
trois  faisceaux  dans  le  pétiole  comme  dans 
les  sous-genres  Luteae  et  Sarcocapnos  ;  latici- 
fères dans  les  organes  végétatifs,  etc.. 

Les  Aoristes  sont  loin  de  s'entendre  sur  le 
nombre  des  espèces  du  genre.  Certains  en 
décrivent  une  douzaine,  d'autres  sept  ou  huit. 
MM.  Bonnier  et  de  Layens  en  ont  réduit  le 
nombre  à  cinq.  (F.  spicata  L.,  parviflora  Lan., 
densiflora  De,  officinalis  L.  et  capreolata  L. 
Ces  auteurs  sont  plus  près  de  la  vérité  que 
les  autres.  Sans  vouloir  faire  une  réduction 
à  outrance,  ainsi  que  quelques  botanistes  l'ont 
insinué,  je  m'efforce  seulement  de  réagir 
contre  cette  tendance  fâcheuse  consistant  à 
ériger  en  espèces  des  plantes  qui  ne  sont  que 
de  simples  variétés.  Loin  de  moi  la  pensée  de 


blâmer  le  botaniste  qui  étudie  et  signale  cons- 
ciencieusement toutes  les    modifications  que 
subit  la  plante  soumise  aux  diverses  influences 
de  milieux  ;    qui  mentionne  les  races,  varié- 
tés, variations,  etc.   La  connaissance  des  mi- 
cromorphes  est  indispensable  en  taxinomie, car 
elle  facilite  considérablement  la  détermination 
de  l'espèce  et  la  fixation  des  limites  entre  les- 
quelles elle  évolue.  Il  existe,  à  mon  avis,  deux 
catégories    d'espèces   (l)  :  i°  l'espèce  primor- 
diale, improprement  appelée  linnéenne,  qui  est 
la  forme   ultime    d'un    même    phylum,    celle 
dont  tous  les  représentants  ne  diffèrent  entre 
eux  que   par  des  caractères    épharmoniques. 
Ex.      Thalictrum   fœtidum    L.    individualisé 
complètement  par   la  structure  de   ses  poils. 
Ces  espèces  sont  assez   isolées  de  leurs   voi- 
sines ;  elles  ont  peu  de  liens  communs  et  les 
caractères    servant   à    les    distinguer    sont   à 
l'abri  des  influences  du  milieu.  2°  Les  espèces 
de  second  ordre,   ou  espèces    morphologiques 
qui  sont  assez  bien  différenciées  par  les  carac- 
tères externes,    mais    qui    ont   entre  elles  de 
nombreuses  affinités  et  admettent  des  formes 
de  passage.    Ces   espèces  ont  une    structure 
indécise  et  un  faciès  général  soumis  aux  phé- 
nomènes d'adaptation.  Elles   sont   facilement 
reconnaissables  dans   les  milieux    identiques, 
mais  le    sont    beaucoup    moins    lorsque   des 
influences    nouvelles    agissent    sur   leurs  or- 
ganes   constitutifs.     Les    espèces    morpholo- 
giques sont  beaucoup   plus    nombreuses  que 
les  premières.  Le  genre  Fumaria  n'est  repré- 
senté en   France  que  par   ces  dernières.  Ces 
espèces,  anatomiquement  parlant,  convergent 
assez  bien  vers  le  type  polymorphe,  F.  offici- 
nalis L.  et  n'en  diffèrent  que  par  les  dimen- 
sions des  celluLs  épidermiques,  l'existence  ou 
l'absence  de  fibres  mécaniques  libériennes,  de 
laticifères  à  parois  épaisses,  de   lacunes  dans 
la  moelle  de  la  tige,  le  degré   de  sclérification 
des  conjonctifs,  etc.   On    pourrait   donc  sans 
inconvénient    subordonner    à    F.    officinalis, 
les   F.    densiflora,  parviflora,      Vaillantii,    si 
d'autres  considérations  morphologiques, tirées 
du  fruit  et  des  dimensions    des   segments  fo- 
liaires, s'y  prêtaient  aussi  bien.  On  verra  plus 
loin  qu'une  conception  plus  logique  m'a  décidé 
à  scinder  ces  formes  de    F.    officinalis,  pour 
former   une  espèce  morphologique    collective 
que  M.   H.  Léveillé  et  moi  désignons  sous  le 
nom  de  F.  grammicophylla  Levl.  et  Parm. 
F.  spicata  L.  est  une  excellente   espèce  ca- 


(1).  P.  Parmentier  :  Recherches  sur  les  Thalic- 
trum de  Francs  [In  Bull,  scient,  de  France  et  de 
Belgique,  t.  XXX,  p.   108). 


i3S 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ractérisée  surtout  par  son  fruit  aplati  ovale 
et  acuminé.  Les  cellules  des  épidémies  foliaires 
sont  très  grandes,  recticurvilignes  et  allongées 
dans  le  sens  des  segments  de  la  feuille  ;  elles 
sont  aussi  très  convexes  extérieurement.  Les 
stomates  d'une  longueur  de  3t)  u.,  existent  sur 
les  deux  pages  du  limbe.  Le  mésophylle 
est  ccntrique  ou  subccntrique.  Les  trois  fais- 
ceaux libéro-ligneux  du  pétiole  primaire  sont 
ordinairement  dépourvus  de  massif  mécanique 
à  leur  pôle  libérien  ;  cet  organe,  de  forme 
triédrique,  présente  un  contour  très  sinu- 
soïde, avec  des  cellules  épidermiques  très 
saillantes  en  dehors.  La  tige  renferme,  dans 
un  entre-nœud  de  sa  base,  jusqu'à  14  faisceaux 
libéro-ligneux  groupés  en  cercle,  au  dos  des- 
quels s'appuie  un  liber  primaire  peu  sclérifié 
et  séparé  du  parenchyme  cortical  chloro- 
phyllien par  l'endoderme  incolore.  Les  angles 
de  la  tige  sont  occupés  par  du  collenchyme  et 
la  moelle  est  creusée  d'une  ou  plusieurs 
grandes  lacunes  aérifères.  Quelques  laticifères 
mécaniques  sont  répandus  sans  ordre  dans  le 
conjonctif  du  cylindre  central  ainsi  que  de  très 
rares  cristaux  prismatiques  d'oxalate  de  cal- 
cium. 

F.  officinalis  L.  ne  diffère  du  précédent  que 
par  ses  cellules  épidermiques  3  et  4  fois  plus 
petites,  ses  stomates  d'une  longueur  moyenne 
de  28-Jo  (x,  l'abondance  relative  des  cristaux 
dans  le  pétiole  et  la  tige,  l'existence  d'un 
massif  de  fibres  mécaniques  dans  la  moitié  ex- 
terne du  liber  et  son  mésophylle  franchement 
bifacial. 

F.  capreolata  L.  est  également  bien  différen" 
ciée  par  l'anatomie.  Ses  cellules  épidermiques 
sont  onduleuses  et  aussi  grandes  que  celles  de 
F.  spicata,  ses  stomates  ont  une  longueur  de 
36  [a,  son  mésophylle  est  bifacial,  son  pétiole 
ne  présente  pas  supérieurement  une  gouttière 
aussi  nettement  accusée  que  dans  les  espèces 
précédentes  et  sa  tige,  le  plus  souvent  pentago- 
nale  et  hexagonale,  ne  renferme  que  7-8  fais- 
ceaux libéro-ligneux  sans  lacune  médullaire. 
Des  cristaux  (1)  et  des  laticifères  mécaniques 
existent  dans  les  conjonctifs  du  pétiole  pri- 
maire et  de  la  tige  ;  enfin  les  vaisseaux  du 
bois,  les  plus  rapprochés  du  liber,  sont,  dans 
ce  dernier  organe,  percés  de  ponctuations 
aréolées,  tandis  que  chez  les  espèces  précé- 
dentes, ces  ponctuations  sont  simples. 

Le  parenchyme  conjonctif  interfasciculairc 
est  plus  ou  moins  sclérifié  à  sa  périphérie 
chez  tous  les  représentants.  Je  ferai  aussi 
remarquer  que  le  nombre  des  faisceaux  libéro- 


!.  M.  Léger  a  mentionné  ces  cristaux   dans  son 
ouvrage. 


ligneux  de  la  tige  varie  avec  la  région  consi- 
dérée. Mes  coupes,  dans  cet  organe,  ont  sur- 
tout été  faites  à  sa  base,  et  elles  sont  les  seules 
dont  je  parle  dans  ce  mémoire. 

Les  autres  ,formes  du  genre  sont  si  peu 
différenciées  par  l'anatomie  que  je  ne  crois 
pas  utile  d'énumérer  ici  leurs  caractères  dis- 
tinctifs.  Je  les  examinerai  seulement  au  point 
de  vue  morphologique. 

Le  tableau  suivant  permettra  de  déterminer 
les  quatre  espèces  de  la  Flore  de  France  : 

'  Fruit    ovale,    aplati,    entouré   d'un   bord   sail- 

)        lant F.  spicata  L. 

1  Fruit  non  entouré  d'un   rebord 

l        saillant 2 

I    Fruit  aplati,   déprimé,   ou    tronqué   au    som- 

2  )       met F.  officinalis  L. 

(    Fruit  arrondi  au  sommet 

/  Feui lies   à    segments    ovales    ou   élargis  ob- 

l        tus  F.  capreolata  L. 

]  Feuilles    à     segments    linéaires    ou    capillai- 

(       res F.  grammicopliylla  Levl.  et  Parm. 

Les  variétés  principales  de  F.  officinalis 
sont:  F.  média  DC.  F.  Wirtgeni  Koch  et 
F.  densiflora  Pari. 

F.  média  DC.  diffère  de  l'espèce  par  son 
pétiole  un  peu  plus  volubile  et  ses  fleurs  rose- 
pâle,  pourpres  au  sommet. 

F.  Wirtgeni  Koch,  s'en  distingue  par  son 
fruit  aussi  large  que  long  et  un  peu  pointu  au 
sommet. 

F.  densiflora  Pari.,  par  ses  grappes  denses 
et  ses  feuilles  un  peu  plus  étroites. 

Les  variétés  principales  de  F.  capreolata  L. 
sont  F.  "Borœi  Jord.,  F.  Bastardi  Bor.,  F. 
muralis  Hamm.,F.  agraria  Lag.,  qui,  toutes, 
sont  des  formes  dégénérées  du  type. 

F.  "Borœi  se  distingue  de  F.  capreolata  par 
ses  pédicelles  non  recourbés.  Mais  les  formes 
voisines,  ayant  les  pédicelles  courbés  en  par- 
tie et  des  différences  dans  leurs  feuilles  plus 
grandes  que  celles  qui  séparent  F.  "Borœi  de 
p.  capreolata,  il  s'ensuit  que  F.  "Bastardi  et 
muralis  sont  des  formes  de  transition  entre 
F.  "Borœi  et  l'espèce  type. 

F.  "Borœi  est  donc  caractérisé  par  ses  pédi- 
celles fructifères  dressés,  ses  fleurs  d'un  beau 
rose,  d'un  pourpre  foncé  au  sommet,  ses 
fruits  finement  rugueux,  à  base  étroite  ne 
débordant  pas  le  sommet  du  pédicellc. 

F.  Bastardi  est  très  voisin  du  précédent  et 
n'en  diffère  que  par  ses  fleurs  plus  petites, 
blanchâtres  ou  d'un  rose  pâle,  ses  sépales  de 
moitié  plus  petits  et  son  fruit  débordant  le 
sommet  du  pédicelle. 

F.  agraria  se  distingue  surtout   par   ses  sé- 
I  pales     ovales     lancéolés,    égalant    environ   le 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


1 3g 


quart  de  la  corolle,  son  fruit  apiculé  et   légè- 
rement bordé. 

Les  variétés  de  F.  grammicophylla  (F.  à 
feuilles  ou  à  segments  linéaires)  sont  F.  mi- 
crantha  Lag.  [densijlora  DC),  F.  parviflora 
Lam  et  F.   Vaillantii  Lois . 

F.  micrantha  a  ses  sépales  plus  larges  que 
la  corolle  ou  de  largeur  égale,  et  les  segments 
foliaires  canaliculés. 

F.  parviflora  a  ses  sépales  plus  étroits   que 

la  corolle  et  ses  segments  foliaires  canaliculés. 

F.   Vaillantii  a   ses  sépales  plus   larges  que 

la  corolle  et  ses  segments  foliaires  plans,  non 

canaliculés. 

En  terminant,  je  crois  utile  de    rappeler  le 
magnifique  travail  de   notre    savant    confrère, 
M.  O  Lignier,  sur  la  fleur  des  Fumariacées  (i) 
En  étudiant  la  disposition  du  système  libéro- 
ligneux    ou    meriphyte    de    l'axe     floral,    M. 
Lignier    est    parvenu   à    donner  l'explication 
facile  de  particularités  qui  avaient  été  jusque-là 
incomprises  ou  discutées.   La  fleur  des  Fuma- 
riacées, comparée  à  celle  des  Crucifères,  pré- 
sente moins  de  différences  qu'on  ne  le  pense. 
«   Elle  est,  au  contraire,  nous  dit  M.  Lignier, 
bâtie  sur  le   même  plan  et  les   différences  ne 
consistent   qu'en    des   variantes   sans    grande 
importance.  Aussi  les  formules  des  bourgeons 
floraux   de    ces    deux    familles    peuvent-elles 
être  superposées  de  la  façon  suivante  : 
Fumariacées:  2  B,  2S.  2  P,  2  P',  2  E,  2  C  (2) 
Crucifères  :  o,  o,  2  S,  2  (s'  +  2  p),  2  (3  e),  2  c. 
Six   verticilles   de    feuilles    opposées   y   al- 
ternent    régulièrement,    les    deux     verticilles 
inférieurs    des   Crucifères  étant  avortés   ». 
Baume-les-Dames,  18  mai  1897. 
Nota.  Je  remercie  sincèrement  MM.  H.  Lé- 
veillé,    Marcailhou     d'Aymeric    et  G.  Gautier 
pour  les  magnifiques  échantillons    de  Fuma- 
riacées qu'ils  ont  bien  voulu   m'adresser. 


Une  plante  nouvelle  de  la  Chaîne 
jurassique. 

Dès  l'hiver  dernier,  mon  excellent  ami, 
M.  Bonnaymé,  industriel  à  Baume-les-Dames' 
avait  appelé  mon  attention   sur   une    plante  à 


1.  O.  Lignier  :  Explication  de  la  fleur  des  Fuma- 
riacées d'après  son  anatomic.  (C.  R.  Acad.  des  Se, 
i)  mars  iS<)6  et  C.  R.  de  /'Afas,  Congrès  de  Car- 
tilage 7  iS'gël. 

2.  Les  lettres  majuscules  B,  S,  P,  E,  C,  corres- 
pondent à  chaque  feuille  florale  (bractéale,  sépa- 
loïde,  pétaloïde,  staminale  ou  carpellaire)  simple 
ou  lobée;  les  lettres  minuscules  s,  p,  e,  repré- 
sentent les  lobes  de  ces  feuilles  lorsqu'ils  sont  iso- 
lés et  caractérisés  comme  pièces  spéciales. 


grandes  fleurs  jaunes  croissant  abondamment 
sur  toute  la  longueur  du  barrage  du  Cuisancin 
situé  en  amont  de  l'importante  fabrique  de 
pipes  et  de  cannes  de  M.  Ropp.  Quelques 
échantillons  secs  m'ayant  été  soumis,  j'ai 
reconnu  aussitôt  le  Mimulus  luteus  L. 

Je  viens  de  visiter  cette  magnifique  station 
qui  est  en  pleine  floraison.  Les  individus, 
répartis  sur  une  longueur  de  plus  de  cent 
mètres,  indiquent,  par  leur  abondance,  qu'il 
s'agit  d'une  plante  parfaitement  naturalisée  et 
dont  l'apparition  doit  remonter  à  de  nom- 
breuses années. 

Godron,  dans  sa  Flore  de  Lorraine  (1), 
signale  le  M.  luteus  sur  les  rives  de  la  Bruche 
et  des  ruisseaux  qui  s'y  jettent,  depuis  Fra- 
mont  jusqu'à  Molsheim  ;  dans  la  vallée  de 
Wasserbourg,  depuis  ce  village  jusque  vers 
Soultzbach. 

Ici,  la  plante  végète,  non  pas  sur  les  bords 
de  la  rivière,  mais  en  plein  barrage,  restant 
ainsi  exposée  à  l'action  d'un  courant  parfois 
très  violent  dont  les  eaux  sont  toujours  froides 
à  cause  de  la  faible  distance  où  cet  affluent  du 
Doubs  prend  naissance. 

Comment  cette  plante  américaine  a-t-elle  pu 
se  développer  en  cet  endroit  isolé  ?  Il  ne  m'est 
guère  possible  de  donner  une  réponse  conclu- 
ante à  cette  question.  Chacun  sait  qu'aucun 
des  représentants  du  genre  Mimulus  n'appar- 
tient à  la  Flore  de  France,  que  tous  sont 
exotiques  et  qu'on  ne  les  cultive  sous  notre 
climat  que  comme  plantes  d'ornement.  On  ne 
peut  les  conserver  en  pleine  terre,  pendant 
quelques  années,  qu'à  la  condition  de  les 
abriter  avec  soin  contre  les  froids  rigoureux 
de  l'hiver.  On  voit  donc  que  ce  Mimule  s'est 
parfaitement  adapté  à  son  milieu  nouveau  où, 
suivant  mon  opinion,  il  s'est  fixé  très  acciden- 
tellement. Il  doit  vraisemblablement  provenir 
d'un  pied  cultivé  en  pot  qui  est  tombé  d'une 
fenêtre  ou  a  été  jeté  dans  la  rivière,  puis 
entraîné  depuis  le  village  de  Pont-les-Moulins, 
à  quatre  kilomètres  en  amont,  jusqu'à  cet 
endroit.  Cette  opinion  me  parait  seule  admis- 
sible dans  le  cas  actuel. 

D'après  Godron,  le  M.  luteus  a  la  corolle 
parfaitement_/\™i!t\  La  plante  que  je  mentionne 
porte  une  grande  tache  roux  pourpré  sur  le 
lobe  moyen  inférieur  et  a  la  gorge  de  la 
corolle  mouchetée  de  petits  points  de  même 
teinte.  Les  autres  caractères  morphologiques 
externes  répondent  à  la  diagnose  donnée  par 
l'auteur  ;  j'y  ajouterai  que  la  tige  est  couchée, 
radicante  à  la  base  et  que   sa   portion  dressée 


(1)  2«  édit.,  t.  II,  p.  6g. 


140 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


varie  entre  20  et  70  ccntim.  de  hauteur,  selon 
que  l'individu  se  développe  en  des  points 
découverts  ou  abrités  par  des  saules. 

Il  ne  s'agit  donc  pas  du  vrai  M.  luteus,  mais 
d'une  variété  de  ce  type  spécifique,  qui,  par 
les  macules  de  sa  corolle  et  sa  rusticité,  serait 
intermédiaire  entre  M.  variegatus  Hort.  et 
M.  cupreus  Hook. 

Baume-les-Dames,  8  juin  1897. 

P.   Parmentier. 


Exsiccata    Hypodermearum   Galliœ 
orientalis.  Decas  tertia 

Collecteurs  :  MM.  A.    Friren  à  Montigny- 
les-Metz  ;  Fautrey  à  Corrombles  (Côte  d'Or) 
R.  Maire,  à  Di|on. 

Liste  des  espèces 


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Observations 

23.  —  Z..7  germination  de  1  illetia  iritici 
\Bjcrk.\  Wint.  —  Le  17  août  1896  nous  avons 
semé  dans  une  boite  de  Pétri  sur  de  l'eau 
additionnée  de  quelques  gouttes  de  purin  des 
spores  de  Tilletia  triciti  récoltées  le  10  du 
même  mois.  Parmi  les  spores  ensemencées 
les  unes  tombèrent  au  fond  de  la  boite  et  res- 
tèrent submergées,  tandis  que  d'autres  flot- 
taient à  la  surface.  Le  20  août  l'exospore  des 
spores  nageantes  commençait  à  se  fendre,  l'en- 
dospore  faisait  à  peine  saillie  ;  le  21  août  les 
phénomènes  s'accentuaient,  et  enfin  le  22 
août  on  voyait  quelques  tubes  sortir  des 
spores  nageantes.  Le  23  août  ils  étaient  plus 
lorgs,  quelques  uns  atteignaient  une  longueur 
de  85  (A,  l'un  d'eux  présentait  une  protubérance 
latérale  qui  semblait  devoir  donner  lieu  à  une 
ramification  et  enfin  quelques  sporidies  isolées 
ou  accouplées  nageaient  parmi  les  spores.  Les 
spores  submergées  commençaient  à  peine  à 
déchirer  leur  exospore. 

Le  24  août  on  voit  quelques  spores  nageantes 
munies  d'un  promycélium   court  et  non   cloi- 
sonné terminé  par  une  couronne  de  8  spori- 
dies, le  plus  grand  nombre   de    spores  sur  la 
surface   porte    un    promycélium    très  allongé 
atteignant  1 65  [x  et  cloisonné.  La  cellule   ter- 
minale  de    ce  promycélium    paraît    seule   vi- 
vante, elle  est  remplie  d'un  protoplasma  gra- 
nuleux se    colorant  en  jaune   vif  par  l'iode  et 
renferme  à  sa  base  une   grande  vacuole  ;  sur 
quelques  exemplaires  on  lui   voit  une  ramifi- 
cation latérale.  Les  autres  cellules  paraissent 
absolument  vides   et  ne  se  colorent  pas  par 
l'iode  ;  leurs  cloisons  se  détachent  avec  la  plus 
grande   netteté  :   le   nombre  de   ces    cloisons 
varie   de  1  à  8.  On   voit  en  outre  à   la  surface 
de  l'eau  quelques  sporidies  germant  ;  les  spo- 
ridies isolées  produisant  directement  une  ou 
deux    sporidies    secondaires    par     renflement 
termina],    ou  latéral,   les  sporidies  accouplées 
émettant    un    tube    excessivement  grêle,    ter- 
minal, atteignant  80  u-    et   renflé  à    son  extré- 
mité en   une  ou   deux  sporidies   secondait  es, 
ou  bien  germant  comme  les  sporidies  isolées. 
Le  2t"i  août,   on  voit   quelques  uns  des  pro- 
mycélium cloisonnés  se  terminer  par  une  cou- 
ronne de  sporidies.    On  voit   nager   de  nom- 
breuses sporidies  isolées  ou  accouplées  deux 
à  deux  et  même  trois  à  trois.    Les  spores  les 
plus  avancées  du   fond   présentent  un  promy- 
célium  assez   long,  non   cloisonné  :    elles   ne 
prendront  pas  plus   de  développement   par  la 
suite   et  mourront    sans  avoir  produit  de  spo- 
ridies. 

I>u  29  août  au  3  septembre  on  voit  à  la  sur- 
face quelques  sporidies    secondaires  se  rem- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


141 


plir  de  vacuoles  et  germer  en  produisant  un 
tube  très  fin  et  assez  court,  ou  bien  en  se 
divisant  en  cellules  minuscules. 

Ces   résultats    concordent  assez   bien    avec 


p  spores  émettant  un  promycélium  cloisonné, 
en    v  vacuole  de  la  cellule  vivante. 

sp  sporidies  en  germination  produisant  des 
sporidies  secondaires. 

psp  spores  émettant  un  promycélium  cloisonné 
terminé  par  une  couronne  de  8   sporidies. 

psps  spore  émettant  un  promycélium  simple 
avec  sporidies. 

sps  sporidies  secondaires  en  germination. 

0  50  100  H 


Echelle 


MM 


ceux  de  Brefeld  et  montrent  la  nécessité  d'une 
aération  abondante  pour  l'évolution  du  pro- 
célium  et  des  sporidies  du  Tilletia. 

Les  sporidies  se  colorent  vivement  par  le 
le  violet  de  méthyle,  le  promycélium  se  teinte 
de  violet  pâle.  Si  l'on  fait  agir  avec  précau- 
tion d'abord  la  fuchsine  puis  le  violet  de 
méthyle,  l'exospore  est  colorée  en  rouge,  le 
promycélium  en  violet  pâle  et  les  sporidies  en 
violet  foncé. 

La  planche  I  montre  les  principales  phases 
de  la  germination  de  Tilletia  tritici.   (R.    M). 

N°  24.  —  L'Uromyces  praeminens  Lév.  est 
souvent  confondu  avec  l'U.  scutellatus,  il  s'en 
distinguepar  ses  soresplus  grands,  bruns  roui, 
non  nettement  délimités  et  souvent  confluents, 
par  l'absence  d'urédospores  et  par  ses  téleu- 
tospores  verruqueuses.  Il  est  plus  commun  en 
Bourgogne  que  l'U.  scutellatus  et  apparaît 
plus  tôt  que  lui.  (R.  M.) 

N°  27.  —  Nous  avons  pu  vérifier  les  asser- 
tions de  M.  Vuillemin  relativement  à  cette 


espèce  (Bull,  des  séances  de  la  soc.  Sciences 
de  Nancy,  3e  année.  n°  4,  avril  1891).  Le  P. 
Desvauxii,  abondant  sur  le  Rudemont  près  de 
Novéant-sur-Moselle,  y  infecte  surtout  The- 
sium  humifusun,  stérilisant  et  modifiant  la 
plupart  des  pousses,  dont  le  sommet  se  couvre 
dès  avril  d'écidies  dont  le  pseudo-péridium 
atteint  1  mm.  de  longueur.  En  automne  les 
parties  les  plus  jeunes  des  pousses  portent 
encore  des  écidies,  mais  leur  pseudo-péri- 
dium est  devenu  presque  rudimentaire  ;  les 
parties  plus  âgées  portent  en  même  temps  des 
téleutospores.  Nous  n'avons  pu  trouver  d'uré- 
dospores. 

Le  même  Puccinia  croissait  aussi  sur  The- 
sium  alpinum  L. 

A.  Friren  et  R.  M. 

N°  28.  —  Le  Puccinia  Swertia;  Wint,  qui  à 
notre  connaissance  n'avait  pas  encore  été 
signalé  en  France  a  été  découvert  par  nous  le 
8  juin  1896  dans  les  tourbières  de  la  forêt  de 
Chàtillon  à  Leuglay  et  à  la  Combe-Noire  du 
Val-des-Choues  sous  sa  forme  écidienne.  Les 
écidies  que  nous  avons  trouvées  correspondent 
parfaitement  à  la  description  de  celles  du 
Puce.  Swertias  et  ne  concordent  pas  avec 
celles  de  l'Aecidium  Swertiaj  Opiz,  qui  d'a- 
près M.  Winter  appartiendrait  à  une  espèce 
différente  (R.  M.) 

Plusieurs  décades,  entièrement  récoltées 
paraîtront  probablement  dans  le  courant  de 
de  l'année. 

Dijon.  R.  Maire  et  F.  Marguery. 


Contribution  à  la  Flore  de  la  Sarthe 

D'après  un  vieil  Herbier  des  Ponts  et 
Chaussées. 

Juncus  pygmaeus  Thuill.  Le  Mans  :  cham- 
bres d'emprunt  du  chemin  de  fer. 

Juncus  squarrosus  L.  Le  Mans:  prairie  des 
Angevinières. 

Scirpus  caespitosus  L.  Mulsanne  :  étang  des 
Hunaudières. 

Eriophorum  vaginatum  L.  Mulsanne  :  les 
Hunaudières,  1857. 

Carex  caespitosa  Good.  La  Milesse  :  prés 
entre  le  bourg  et  Maule. 

Carex  binervis  Sm.  La  Chapelle-Saint-Fray  : 
bords  du  ruisseau  de  la  Courbe. 

Carex  laevigata  Sm.  Saint-Saturnin  :  près 
Maule. 

Carex  filiformis  L.  Mulsanne  :  étang  des 
Hunaudières. 

Alopecurus  geniculatus  L.,Sous-Esp.  bul- 
bosus  L.  Brûlon. 


M2 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Airj  c.iespilosa  L.  Le  Mans  :  Epau,  chemin 
du  Gué,   Préfortier. 

rostis    megastachya  Link.    Le    Mans  : 
chemin  de  fer  près  del'Epau. 

Festuca    arundinacea    Schreb.     Le  Mans    : 
écluse  des  Planches. 


Herborisations  Sarthoises   1896-1897) 

Ranunculus  sceleratus  L.  —  Le  Mans  : 
mare  derrière  la  Cornue,  au  bout  du  chemin 
de  Pecquenardière.  Station  remarquable  par 
ses  nombreux  échantillons  atteignant  tous  de 
2  à  4  centimètres  de  diamètre  à  la  base  de 
leurs  tiges  [R.  P.  Vaniot!). 

Lepidium  Draba  L.  —  Le  Mans  :  le  long 
du  chemin  de  Pied-Sec,  dans  les  moissons 
closes,  abondant,  25  mai  (H.  Léveillé  et  R.  P. 
Vaniot). 

Berteroa  incana  DC.  —  Le  Mans:  près 
des  magasins  à  fourrages  (R.  P.  Vaniot  et  H. 
Léveillé) . 

Viola  canina  L.  —  Yvré-1'Evêque :  petit 
chemin  des  Landes,  non  loin  du  pont  sur  le 
chemin  de  fer,  (H.  Léveillé)  ;  petits  chemins 
aux  alentours  de  l'étang  de  Bordebeurre  et 
talus  de  la  route  de  Changé  (.4.  Coyaud)  1 

Ribes  uva-crispa  L.  —  Le  Mans  :  route 
de  l'Eventail,  au  milieu  des  taillis  (H.  Léveillé). 
Vicia  villosa  Roth.  —  Le  Mans  :  Saint- 
Biaise,  bords  d'un  champ,  2  juin  (H.  Léveillé). 
Vicia  lathyroides  L.  —  Yvré-1'Evêque  : 
petit  chemin  des  Landes,  avant  et  après  le 
pont  sur  le  chemin  de  fer,  iS  mai;  Le  Mans: 
terrains  vagues  autour  du  polygone,  25  mai 
iH.  Léveillé]. 

Lupinus  reticulatus  Desv.  —  Le  Mans  : 
près  des  Batignolles,  icr  juin  (Coilliot). 

Epilobium  roseum  Schreb.  —  Saint-Ju- 
iien-en-Champagne  (H.  Léveillé). 

Rhinanthus  hirsuta  L. —  Yvré-1'Evêque  : 
petit  chemin  conduisant  de  l'étang  de  Borde- 
beurre  à  la  route  de  Changé,  18  mai  (A. 
Coyaud)  ! 

Orobanche  Galii  Vauch.  —  Le  Mans  : 
Saint-Biaise,  talus  sablonneux  et  argileux  de 
la  route  en  allant  vers  le  Carrefour,  2  juin 
IH.  Léveillé}. 

Orobanche  ramosa  L.  —  Le  Mans  :  Saint- 
Pavace  :  La  Mue,  26  mai  (L.  Déan). 

Physalis  alkekengiL.  Thoiré-sur-Dinan  : 
haie  d'un  pré  au-dessous  des  caves  de  Beau- 
geais,  3o  septembre  189G  (V.  Jamin). 

Verbascum  nigrum.  L.  Thoiré-sous-Con- 
tensor  :  route  de  Louvigny  ;  Les  Mées  :  route 
de  Courgains  (H.  Léveillé). 

Veronica  montana  L.  Assez  répandue 
dans  les  clairières  humides  et  sur  l'accotement 


des  lignes  ;  surtout  celles  de  desserte  de  la  forêt 
de  Bercé,  de  Grammont  à  Chahaignes  ;  Saint- 
Pierre-du-Lorouer  :  ligne  du  Clocher  au  rond 
Croix-Veneur  (V.  Jamin). 

Euphrasia  officinalis  1..  Yar gracilis.  Fries 
t.  umbrosa.  Plante  d'un  vert  blanchâtre.  Livet. 
Buttes  derrière  le  cimetière  (H.  Léveillé). 

Mentha  silvestris.  L.  Fiée  :  au-dessous 
de  Sainte-Cécile,  5  septembre  1896  (Y.  Jamim. 

Mentha  piperita  L.  Coulongé  :  bord  de  la 
route  qui  va  des  Maisons- Rouges  à  Sarcé  au- 
dessous  de  la  Picrie  10  août  1896  (V.  Jamin). 

Thymus  serpyllum  L.  Yar.  humifusus 
Bernh.  Thoiré-sous-Contensor;  Grandchamp; 
Rouessé-Fontaine;  Saint-Calez;  René  (H.  Lt> 

VEILLÉ). 

Chenopodium  hybridum  L.  Saint-Remv 
du-Plain:  Verzé  (H.  Léveillé). 

Salix  cinerea  L.  à  chatons  androgyns.  Le 
Mans:  l'Epau  allée  du  moulin  (R.  P.  Vaniot). 

Asparagus  officinalis  L.  Yvré-1'Evêque  : 
Noyers  :  bords  de  la  fausse  rivière  de  Fou- 
cauges  (H.  Léveillé). 

Phalaris  canariensis  L.  Jupilles  :  cul- 
tures près  de  la  Chauvinière,  7  septembre 
1896.  —  Adventice  (V.  Jamin). 

Aira  uliginosa  W'eihe.  Verneil-le-Chétif  : 
à  1  entrée  de  la  foret  de  Bercé,  bord  d'une  mare 
a  gauche,  sur  la  ligne  de  Saint-Hubert,  26  mai 
(V.  Jamin.) 

Avena  pratensis.  L.  Beaumont-Pied-de- 
Bœuf  :  entrée  de  la  forêt  de  Bercé  et  à  l'em- 
branchement de  la  route  de  Verneil-le-Chétif 
sur  la  grande  route  du  Mans  à  Tours,  29  mai 
1896  1  Y.  Jamin). 

Equisetum  telmateya  Th.  Var  serotinum 
a,  Braun.  Tige  stérile  terminée  par  un  épi. 
Fossé  au  dessus  de  la  Collinière,  26  mai  1896. 
Le  très  petit  nombre  d'exemplaires  mêlé  au 
type  me  font  penser  que  nous  avons  plutôt 
affaire  à  un  état  accidentel  qu'à  une  variété 
bien  constante.  (V.  Jamin). 

Une  remarque  concernant  les  Anthiscus. 

On  trouve  chez  VA.  silvestris  et  l'A  cerefo- 
Hum  des  ombelles  terminales  mêlées  à  des 
ombelles  latérales;  en  outre  aucun  caractère  ne 
peut  être  tiré  de  l'ombelle  sessile  ou  longue- 
ment pédonculée.  Nous  avons  vu  en  effet  chez 
l'A.  cerefolium,  sur  un  seul  et  même  pied,  des 
ombelles  sessiles  et  d'autres  longuement  pé- 
donculées. 


Bibliographie 


Exposé  systématique  et  description 
des  Lichens  de  l'ouest  et  du  nord-ouest 
de  la  France,  (Normandie,  Bretagne,  Anjou, 
Maine,  Vendée),  par  l'abbé  H.  Olivier.   Chez 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


143 


l'auteur  à  Bazoches  au  Houlme  (Orne)  ou 
chez  Klincksieck,  5z,  rue  des  Ecoles,  Paris. 
Magistral  travail  qui,  dans  le  monde  savant, 
où  l'auteur  n'est  pas  un  inconnu,  lui  assurera 
une  place  à  côté  des  plus  éminents  spécia- 
listes.—  Cet  ouvrage  grand  in-8,  de  352  pages, 
comprend  une  Petite  Glossologie  Hellénique, 
la  liste  des  auteurs  le  plus  fréquemment  cités, 
la  classification  générale  synoptique,  le  tableau 
analytique  des  genres  décrits  dans  ce  volume, 
tableau  des  plus  précieux  et  des  plus  prati- 
ques, enfin  l'exposé  systématique  suivi  de  la 
table  alphabétique.  Désormais  ceux  qui  vou- 
dront aborder  l'étude  des  lichens  dans  nos 
régions,  auront  un  guide  qui  leur  permettra 
de  se  reconnaître,  de  déterminer  les  espèces 
qu'ils  rencontreront  et  de  savoir  s'ils  se  trou- 
vent en  présence  d'une  localité  voire  même 
d'une  espèce  nouvelle  pour  la  région. —  C'est 
bien  mériter  de  la  science  que  d'entreprendre 
une  œuvre  pareille,  de  la  mener  à  bonne  fin  et 
de  combler  une  lacune  regrettable  qui  existait 
pour  cette  branche  de  la  botanique.  Toutes 
nos  félicitations  à  notre  collègue. 

Supplément  aux  Lichens  des  environs 
de  Paris  par  William  Nylander.  Schmidt, 
Paris-Montrouge.  Cet  opuscule  de  l'illustre 
savant  a  pour  but  de  corriger  et  d'ajouter  et 
aussi  de  modifier  la  classification  en  détachant 
des  Lécano-Lécidés  les  sous-tribus  Pertusariei 
et  Thelotremei  pour  les  placer  après  la  sous- 
tribu  Lecidei  en  qualité  de  tribus  distinctes. 
La  table  synoptique  corrigée  des  espèces  se 
trouve  à  la  fin  du  travail. 

Histoire  des  Roses  indigènes  de  la 
Sarthe  par  Ambr.  Gentil.  Edm.  Monnoyer. 
Le  Mans.  —  Ce  travail  n'est  pas  seulement  un 
historique,  c'est  une  œuvre  d'étude,  d'obser- 
vation et  de  patientes  recherches. C'est  plus  en- 
core. C'est  en  effet  la  classification  raisonnée 
et  définitive  du  genre  Rosa  dans  la  Sarthe  et 
non  seulement  dans  la  Sarthe  mais  bien  au- 
delà.  Car  cet  ouvrage  a  une  portée  plus  gran- 
de, les  espèces  de  Rosa  de  la  Sarthe  se  retrou- 
vant ailleurs.  Notre  sympathique  collègue, 
après  une  discussion  critique  et  rigoureuse 
des  formes  de  Rosa,  arrive  à  cette  conclusion 
que  la  Sarthe  renferme  neuf  espèces  de  Rosa 
qui  sont  :  R.  arvensis  Huds.  R.stylaris  Gentil, 
(R.  brevistj'la  DC,  R.  Dcsvauxii  Desp.  non 
Baker,  R.  stylosa  Crép.  p.  m.  p.  non  Desv.), 
R.  canina  L.  R.  subeinerea  Gentil  (collina  Desp. 
non  DC.  nec  Jacq.  dont  le  R.  stylosa  Desv. 
fait  partie,  rentrant  dans  la  simple  forme  his- 
pidula),  R.  rubiginosa  L.,  R.  micrantha  Sm., 
R.  sepium  Thuill.  R.  tomentosa  Sm.  R.  pim- 
pinellifolia  L.  M.  Gentil  pense  même  que  ces 
neuf  espèces  sont  encore  réductibles  et  que  si 


pour  une  flore  restreinte  il  est  plus  avanta- 
geux de  les  maintenir  séparées,  pour  un  tra- 
vail d'ensemble  sur  le  genre  Rosa  il  serait 
plus  exact  de  n'admettre  que  cinq  espèces  : 
R.  arvensis  Huds.,  R.  canina  L.,  R.  rubiginosa 
L.,  R.  tomentosa  Sm.etR.  pimpinellifoha  L. — 
Tant  il  est  vrai  que  l'analyse  faite  sans  idées 
préconçues  ramène  à  une  synthèse  des  for- 
mes qui  fait  mieux  ressortir  les  entités  spéci- 
fiques. C'est  ainsi  que  naguère  l'abbé  Boulay, 
arrivait  pour  les  Rubus,  dans  l'étude  desquels 
il  fait  autorité,  à  un  résultat  analogue.  —  Au 
cours  de  son  travail  M.  Gentil  étudie  le  fameux 
R.  macrantha  Desp.  qui  n'existe  plus  nulle 
part  et  n'a  existé  nulle  part  à  l'état  spontané 
si  ce  n'est  peut-être  à  La  Flèche  où,  seul,  l'a  vu 
dans  un  buisson  Lemeunier  son  inventeur. 
L'espace  nous  manque  ici  pour  indiquer  les 
subdivisions  et  les  groupes  admis  par  l'auteur, 
ainsi  que  les  variétés  telles  que  le  beau  R.  'Be- 
loniana  Desp.  forme  indigène  à  fleurs  semi- 
doubles  et  d'un  rose  vif. 

Explorations.  Première  ascension  du 
Pic  de  Serrère  (291 1  ■")  limite  de  la  France 
et  de  l'Andorre  par  Hte  Marcailhou  d'Ay- 
meric.  —  D.  Bérot,  Bagnères-de-Bigorre.  — 
Intéressant  récit  fait  par  notre  intrépide  collè- 
gue de  sa  hardie  ascension  sur  un  pic  vierge 
encore.  Prenaient  part  à  l'excursion  M.  H. 
Guilhot,  un  de  nos  collègues,  M.  Olive  Bap- 
tiste d'Ax-les-Thermes,  le  guide  Salvaing  Pierre 
et  de  Lasalle  Barthélémy.  La  lecture  de  cette 
pittoresque  et  dangereuse  excursion  empoigne 
le  lecteur  qui  croit  voir  nos  collègues  dans  les 
passages  critiques  où  ils  s'aventurent.  La  plu- 
part des  espèces  végétales  rencontrées  par  les 
excursionnistes  sont  celles  du  Maine  auxquel- 
les cependant  se  mêlent  un  nombre  notable 
d'espèces  méridionales.  Toutefois  de  23oo  à 
2400  mètres  la  flore  n'est  plus  la  même.  Silène 
bryoides,  Cardamine  alpina,  Sedum  alpestre, 
Hieracium  nanum,  Gnaphalium  supinum,  Gen- 
tiana  alpina,  Juncus  trifidus,  Allosurus  cris- 
pus  s'offrent  à  nos  explorateurs,  ainsi  que  Pi- 
nus  uncinata  et  Rhododendron  ferrugineum. 
Nous  ne  pouvons  donner  ici  la  liste  des  espè- 
ces signalées  de  2400  à  2820  mètres.  Notons 
seulement, sur  le  pic  de  Serrère  même,  de  2400 
à  291 1  mètres,  Silène  exscapa,  oAlsineverna  v. 
alpina,  Cerastium  lanatum,  Draba  frigida, 
D.  a/finis,  Epilobium  athelespermum  (E.  alpi- 
num),  Saxifraga  muscoides  v.  moschata,  Leu- 
canthenum  alpinum  v.  roseum,  Jasione  hu- 
milis,  Gcntiana  nivalis,  Soldanelld  alpina, 
Plantago  alpina,  Armeria  alpina  v.  nana, 
Festuca  alpina . 

Recherches    sur   les    Thalictrum     de 
France  par  Paul  Parmentier.  Paris,  Klinc- 


144 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ksieck,  ?2  ruedes  Ecoles  ;  Dulau  à  Londres  et 
Friedlander  N.  W.  Carlstrasse  il,  Berlin.  — 
On  connaît  les  superbes  travaux  anatomiques 
de  l'auteur  et  quel  jour  lumineux  ses  recher- 
ches ont  jeté  dans  les  genres  critiques  et  liti- 
gieux pour  que  nous  n'ayons  pas  à  faire  l'éloge 
de  ce  nouveau  mémoire  dont  nous  allons  nous 
borner  à  donner  l'analyse  succincte  et  à  ré- 
sumer les  conclusions.  —  Ce  travail  après  une 
courte  Préface,  et  une  Bibliographie  traite  de 
la  valeur  taxinomique  des  caractères  organo- 
graphiques,  de  la  constance  des  caractères  ana- 
tomiques, des  caractères  génériques,  des  espè- 
ces du  genre,  de  l'histoire  des  espèces  et  formes 
dérivées  déduite  de  la  combinaison  des  carac- 
tères morphologiques  et  anatomiques,  donne 
la  description  sommaire  des  espèces  du  genre 
Thalictrum.Deux  planches  précédées  de  leur 
explication  clôturent  le  mémoire.  En  résumé 
l'auteur  admet  les  sept  espèces  suivantes  : 
T.  fœtidum  L.,  T.  minus  L.,  T.flavum,  L., 
T-  alpinum  L.,  T.  macrocarpum  Gren.,  T. 
tuberosum  L.,  T.  aquilegifolium  L.  Il  est  à 
remarquer  que  ces  espèces,  sauf  une, sont  des 
espèceslinnéennes.  Preuve  indéniable  dugénie 
de  Linné  qui  avait  le  sens  de  l'espèce  et  dont 
les  plus  consciencieux  travaux  modernes  ne 
font  que  rehausser  l'éclat.  M.  Parmentier  est 
appelé  par  ses  travaux  a  jeter  la  lumière  sur 
d'autres  genres  féconds  en  espèces  critiques  ou 
litigieuses.  Après  avoir  étudié  les  Epilobium 
les  Fumaria,  les  Rosa  et  les  Thalictrum,  il  lui 
reste  encore  pour  n'en  citer  que  quelques-uns 
les  Rubus,les  Mentha,\esHieracium,les  "Barba- 
raea,  les  Ononis,  et  les  Ranunculus  aquatiques. 


Informations. 


i»-»-  M.  Geo.  F.  Atkinson  professeur  de  Bo- 
tanique à  la  Cornell  University,  Ithaca,  N.  Y. 
Etats-Unis,  se  propose  d'écrire  un  ouvrage 
historique  sur  la  Morphologie  expérimentale 
des  Plantes.  Il  prie  tous  ceux  qui  auraient  fait 
quelque  travail  ou  quelque  expérience  à  ce 
sujet,  c'est-à-dire  obtenu  des  modifications 
dans  les  diverses  parties  de  la  plante,  fait  par 
exemple  varier  le  nombre  des  étamines,  expé- 
rimenté la  nutrition  artificielle  etc.  etc.,  et 
ceux  qui  auraient  des  photographies  ou  des- 
sins à  l'appui, de  vouloir  bien  lui  communiquer 
ces  pièces  ou  le  résultat  de  leurs  recherches, 
observations  ou  expériences. 

»>  Nous  apprenons  la  mort  d'un  botaniste 
qui  fut  un  grand  savant  et  un  grand  chrétien, 
M.  Alexis  Jordan,  décédé  à  Lyon,  le  7  février 
dernier  dans  sa  $'}•  année.  —  Bien  que    nous 


n'appartenions  pas  à  l'école  jordanienne  dont 
nous  n'admettons  pas  les  tendances,  école  dont 
les  disciples  ont  d'ailleurs  exagéré  les  princi- 
pes du  maître,  il  nous  plaît  de  reconnaître  que 
si  le  savant  qui  vient  de  disparaître  eut  sou- 
vent le  tort  de  regarder  comme  des  entités 
spécifiques  des  formes  qui  ne  sont  que  des 
races,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'il  a  eu  le 
grand  mérite  et  la  rare  patience  de  se  livrer  à 
l'étude  minutieuse  et  approfondie  des  formes 
végétales  comme  aucun  botaniste  ne  l'avait 
peut-être  fait  avant  lui.  Jordan  fut  un  intrépide 
chercheur  et  un  observateur  de  premier 
ordre. 

»>  La  librairie  Jacques  Lechevalier,  23  rue 
Racine,  Paris,  vient  de  faire  paraître  son  nou- 
veau catalogue  trimestriel  de  livres  anciens  et 
modernes  de  Botanique. 

»>  La  Société  botanique  du  Limousin,  dont 
M.  le  Gendre  notre  sympathique  collègue  est 
Président,  entre  dans  une  phase  nouvelle.  En 
ajoutant  à  son  titre  celui  de  Société  d'études 
scientifiques,  elle  étend  son  action  et  son  do- 
maine et  se  propose  de  créer  à  Limoges  et 
dans  les  divers  cantons  des  jardins  botaniques, 
•des  musées  et  des  champs  d'expérience  can- 
tonaux, des  expositions  permanentes  dans  cha- 
que canton.  Le  jardin  botanique  de  Limoges 
devra  comprendre  en  outre  un  jardin  zoologi- 
que, une  pépinière,  un  champ  d'expérience 
pour  la  grande  culture,  des  laboratoires,  des 
salles  de  cours,  de  conférences,  de  collections 
etc.,  Toutes  nos  félicitations  à  notre  distingué 
collègue  pour  sa  persévérante  et  intelligente 
initiative  et  nos  meilleurs  souhaits  pour  qu'il 
trouve  avec  le  succès  des  aides  et  des  imita- 
teurs (H.  L.). 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1 5  Avril  au  3 1  Mai 

De  la  part  de  MM.  Alf.  Chabert  (i  broch.), 
Cesare  Grilli  (4  broc),  B.  Riomet(2  broch.), 
Ern.  Olivier  (i  broch.),  Ant.  Le  Grand 
(1  broch.),  Carl  Gerold  (1  vol.),  H.  Marcail- 
hou  d'Aymeric(i  broch.),  Ch.  Ménier  (i  br.). 
Dr  Ed.  Spalikowski  (3  broch.),  H.  Olivier  (i 
vol.),  A.  Gentil  (i  vol.),  R.  Maire  (i  broch.), 
W.  Nylander  (i  broch.). 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Le  Mans.  — Typ.et  Lith.  Ed.  Monnoyer. — Revues, 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplastie. 


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CADEAU  A  NOS  LECTEURS 

Dans  le  but  d'être  agréable  à  nos  lecteurs  et  abon- 
nés, nous  venons  d'obtenir  du  Journal  Musical  Paris- 
Piano  la  faveur  d'abonnements  gratuits  offerts  à  titre 
de  réclame. 

Tout  lecteur  qui  enverra  son  adresse  à  M.  le  Direc- 
teur du  Paris-Piano,  21,  rue  Denfert,   Paris,   recevra 
gratuitement,  pendant  trois  mois,  cette  revue  si  pra- 
tique, si  bien  rédigée,  indispensable  à  tous  ceux    qui 
s'occupent  de  musique. 

Il  suffira  de  joindre  à  la  lettre  de  demande  6  timbres- 
poste  de  iS  centimes  pour    frais  de  port,    d'envoi  et 
d'emballage. 

Pour  donner  une  idée  de  ce  charmant  cadeau,  qu'il 
nous  suffise  de    rappeler  que  l'abonnement  de   trois 
mois  au  Paris- Piano  renferme  pourenviron  i5  francs 
de  musique  à  prix  marqué  et  que  les  morceaux  restent 
la  propriété  des  abonnés. 

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DE? 


PLANTES 


llcvuc  Inlei'iialioiialc  illuslirc 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


W 


SOMMAIRE    DES    N°*    93  94 

Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Réunions  de  l'Académie.  —  La 
Grellc  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours,  L.  Dambl.  —  Onothéracécs  chiliennes, 
H.  LivuLtÉ.  —Les  formes  des  Epilobes  français,  H.  LÉvEiLLi.  —  De  l'ehseigneracni 
de  la  botanique  on  France  dans  les  Ecoles  cl  Facultés  de  médecine.  D'Ed.  Sfalikowski. 
—  Notes  sur  la  Flore  bryologique  de  Meudon,  G.  Kroe.  —  Flore  de  Riom  (Dciix- 
Sevns)  1893-1B94,  L.-J.  Gbelbt.—  Herborisations  Satthmscs  0896-1837). .-*■  Ess;n  sur 
les  noms  patois  des  plantes  méridionales  les  plus  vulgaires,  Marins  Capotoro".  —  Un 
coin  de  la  Mayenne.  H,  Léveii.u'.  —  Bibliographie.  —  Revue  des  Revues .  —  Revue  des 
Sociétés  savantes.  —  Table  des  matières 


LE      MANS 


Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place    des   Jacobins,    12 


1  897 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Th.  de  Heldreich, (Athènes). 
M.  11.   1  .évkii  lé,  Le 


M.    Ch.    Le  Gendre,    Limoges 


CONSEIL    DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  reich,  H.  Léveillé,  Ch. 

.F.  Gendre,   G.  Rouy,  (j.  King.  Treub,  R.  A. 
■"h  iiirri . 


COMITE  DE  RÉDACTION 
du  Monde  des  Plantes 

II.  I  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 

taire ;  i'.  V.  Lioxard,  Rédacteur 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  pries  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnes,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Le  Supplément  général  au  Prodrome  Je  la 
Flore  de  Toscane  de  T.  Caruel  publié  par  le 
l)r  Eue  Baroni.  est  en  vente  au  prix  de  2  fr.  2  3 
nu  siège  de  le  Société  botanique  italienne, 
19  via  Romana,  Firenze  (Florence),  Italie.  — 
On  accorde   îo   00  de  remise   aux     libraires. 

Vient  de  paraître  chez  Borntraeger,  éditeur, 
Schbnebergérst,  17  a,  à  Berlin,  Lehrbu'ch  der 
Ôiologhchen  PJlan^erigéographie,  par  le  Dr 
Eue  Warming,  directeur  des  Jardins  bota- 
niques de  Copenhague.  Prix:  10  francs. 

M.  C.  Az.  Menezes.  —  Funchal.  —  J'ai  revu 
vos  plantes.  —  Je  ne  trouve  pas  de  différence 
assez  notable  entre  vos  deux  échantillons  de 
Bystropogon    maderensis,  pour  distinguer  le 

n"  1,  même  comme  forme.  Il  n'y  a,  selon  moi, 
qu'une  question  de  plus  ou  de  moins.  Le  n°  2 
est  plus  développé,  et  tous  les  caractères  diffé- 


rentiels que  vous  me  signalez  sont  corrélatifs 
de  ce  développement  qui  ne  mériterait  qu'on 
en  tint  compte  que  si  des  pieds  nombreux 
présentaient  durant  plusieurs  années  de  suite 
ces  mêmes  caractères.  —  Quant  à  VEchium 
çandicans,  la  description  que  vous  en  donnez 
mérite  d'être  publiée.  —  'Bystropogon  et 
Echium  seront  l'objet  d'une  note  dans  le 
M>nde  des  Plantes,  fin  d'année.  —  Votre 
Cvperus  me  paraît  en  effet  appartenir  à  la 
section  des  Rolundi.  Ne  pouvant  parvenir  à 
l'identifier  avec  une  certitude  absolue,  je 
l'adresse  à  un  spécialiste,  —  Mes  excuses  pour 
le  retard  apporté  à  vous  répondre. 

M.  C.  A.  Menezes.  —  Madère.  —  Votre 
Cyperus,  contrôlé  gracieusement  à  Kew  par  le 
Directeur  des  Jardins  botaniques,  est  le  Cypc- 
rus  rotundus  L.  fere  typica,  fide  M.  C.  B. 
Clarke  qui  prépare  une  monographie  de  ce 
eenre. 


UN 


10  IV. 


ABONNEMENTS  : 

AN    :     France 

—  Étranger,    Colonies. . . 

Le  Numéro  :  1  Franc. 

Lcv    \i icrtienis    parlcw    du     I"  Octobre   ou    du 

tanvier  de   chauue  n e. 


Toute   personne   qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédact  rue  de  1 

Le  M  nce. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

Ph.  Heinsbi  RGl  li,  15,  First  Avenue. 

LONDON 

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scientifique,  23,   rue  Racine 

LAVAL 
,\ug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquel    Vieux-Ponl  . 


fa  Année  (2e  Série). 


No-  93  94 


iër  Août-Septembre   1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Trente  Internationale  illustrée  de   'Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

ELECTIONS. 

Ont  été  élus  :  M.  C.  de  Canooi.le,  Académi- 
cien titulaire,  par  1  1  suffrages  sur  i5  votants; 
M.  Fed.  Phii.ippi,  Académicien  correspondant, 
par  8  suffrages  sur  i5  votants. 


Les  Académiciens  titulaires  sont  invités  à 
choisir  :  i«  un  nouvel  Académicien  titulaire 
en  remplacement  de  notre  sympathique  et 
distingué  collègue,  M.  Lisboa  décédé  récem- 
ment à  Bombay.  L'Académie  exprime  à  sa 
veuve  ses  plus  sincèies  condoléances.  —  20 
deux  Académiciens  correspondants  en  rempla- 
cement de  MM.  Ch.  Gray  et  A.  Sada  rayés 
conformément  aux  Statuts.  Adresser  les  votes 
au  Secrétariat  avant  le  i«r  novembre. 

CANDIDATS  PRÉSENTÉS  PAR    LE 
BUREAU  : 

Election  d'un   Académicien  titulaire 

MM.  J.  Christian  Bay,    Fed.  Philippi 

Election  d'un  Académicien 
correspondant 

MM.  A.  S.  Hitchock,  Iohann  Lange,  H.  de 
Vilmorin,  Paul  Parmentier. 


ros  d'août  et  de  septembre  qui  terminent 
la  6e  année  du  Monde  des  Plantes. 


MM.  E.  Rigaux,  B.  Riomet  et  abbé  Alf. 
Piedfort  remercient  l'Académie  de  leur  avoir 
conféré  sa    médaille  scientifique. 


M.  H.  Léveillé,  prie  ses  collègues  et  corres- 
pondants de  l'excuser  s'il  ne  répond  pas  tou- 
jours rapidement  aux  lettres  qu'ils  lui  adres- 
seraient en  août  et  en  septembre,  des  fréquents 
changements  de  résidence  dus  à  ses  courses 
botaniques  l'obligeant  à  ne  pas  faire  suivre 
régulièrement  son  courrier  durant  ces  deux 
mois. 


A  l'occasion  des  vacances,  et  à  raison 
de  la  campagne  d'herborisation  entre- 
prise par  notre  Directeur,  nous  réunis- 
sons en  un  seul  numéro  nos  deux  numé- 


Réunions  de  l'Académie 

Les  soucis  du  déménagement  et  de  l'instal- 
lation dans  un  nouveau  local  n'ont  pas  per- 
mis à  notre  Secrétaire,  occupé  du  transfert  de 
la  Bibliothèque  et  de  l'Herbier,  de  s'occuper 
d'organiser  dès  cette  année  une  réunion 
annuelle-de  l'Académie.  Mais  nous  pouvons 
dès  maintenant  donner  l'assurance  à  nos  col- 
lègues qu'en  1898,  la  réunion  générale  de 
l'Académie  aura  lieu  en  août  ou  en  septembre 
au  Mont-Dore  ou  aux  Pyrénées.  Ces  réunions 
annuelles  se  poursuivront  ensuite  sans  inter- 
ruption. 

En  outre,  des  réunions  ordinaires  auront 
lieu  à  dater  d'octobre  prochain,  au  siège  de  la 
Bibliothèque  et  de  l'Herbier,  56,  rue  de  Flore 
Le  Mans,  le  premier  lundi  de  chaque 
mois  (les  mois  d'août  et  septembre  exceptés) 
à  8  h.  1/2  du  soir.  II  en  sera  rendu  compte 
dans  le  Monde  des  Plantes. 

Nous  avons  pu  également  établir  notre  pre- 
mier budget  qui  sera  soumis  le  4  octobre  à 
l'approbation  de  nos  collègues  présents  à  notre 
première  séance. 


-v  Nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de 
recevoir  à  la  Bibliothèque  et  à  l'herbier  de  l'A- 
cadémie la  visite  de  l'un  de  nos  distingués  et 
sympathiques  collègues  M.  Eug.  Gonod  d'AR- 
temare  et  de  nous  entretenir  avec  lui  des 
intérêts  de  notre  Société  durant  les  trop  courts 
instants  qu'il  a  passés  au  Mans.  —  11  a  fait 
don  à  l'herbier  d'un  certain  nombre  de  plantes 
qui  enrichiront  notre  herbier  monographique. 

3->  Nous  avons  appri;  que  M.  Julien 
Crosnier  d'Orléans  prépare  un  supplément  à 
son  catalogue  de  plantes  vasculaires  du  dépar- 
tement du  Loiret.  Toutes  nos  félicitations  à 
notre  laborieux  et  aimable  Collègue  qui,  mal- 
gré son  âge  avancé,  cultive  avec  un  rare  talent 
la  science  à  laquelle  nous  avons  consacré  notre 
existence. 


LF.      MONDE       DES       PLANTES 


La  Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à 

nos  jours 

[Suite] 

J'ai     encore    souvent    remarqué    entre    là 
ifc   et  le  sujet  un   petit  intervalle    rempli 
d'une  substance  plus  rare   que  le  reste  et  ap- 
prochant en  quelque  façon  de  la    nature  de  la 
moelle. 

«  .le  me  tlatte  queceux  qui  ont  quelque  con- 
naissance de  la  structure  des  glandes  trouve- 
ront comme  moi  ici  quelque  chose  qui  appro- 
che de  leur  méchanique  et  ne  refuseront  point 
de  reconnaître  dans  la  greffe  un  viscère  nou- 
veau qui  peut  en  quelque  chose  changer  la 
nature  de  la  greffe  ou  plutôt  la  qualité  de  ses 
productions.  » 

Comme  on  le  voit,  Duhamel  accepte  au  tic- 
but  les  idées  de  ses  prédécesseurs.  Les  phy- 
siciens considéraient  en  effet  le  bourrelet,  sur 
lequel  J.  Boyceau  avait  appelé  l'attention, 
comme  une  glande  végétale,  une  sorte  de  filtre, 
analogue  à  ceux  qu'ils  prétendaient  exister 
dans  la  queue  des  fruits  et  qui  avaient  pour 
mission  de  rendre  douce  dans  le  fruit  la  sève 
amère  fournie  par  la  tige  et  les  feuilles. 

Dans  son  mémoire  de  ijSo-ijji,  ce  n'est 
plus  ce  petit  intervalle  analogue  à  la  moelle 
qu'il  considère  comme  une  glande  végétale, 
mais  bien  l'ensemble  du  bourrelet  avec  son 
changement  de  direction  dans  les  fibres  et  l'en- 
tortillement des  vaisseaux. 

Il  croit  alors  que  cette  espèce  de  ganglion 
joint  son  action  à  l'altération  que  la  sève  doit 
souffrir  en  passant  d'une  espèce  d'arbre  à 
l'autre  et  aux  modifications  produites  par  le 
mélange  des  sèves. 

Aussi  va-t-il  entreprendre  plus  sérieusement 
encore  l'étude  de  ce  bourrelet,  et  il  fait  alors 
une  longue  série  d'expériences  sur  la  cicatri- 
sation des  plaies,  dont  nous  donnerons  seule- 
ment les  résultats  généraux. 

Il  constate  le  premier  que  si,  à  l'air  libre, 
un  bourrelet  apparait  à  la  partie  supérieure 
d'une  plaie,  ce  bourrelet  est  beaucoup  plus 
épais  si  l'on  soustrait  la  plaie  au  contact  de 
l'air  extérieur,  tandis  qu'il  se  dessèche  vite 
sous  l'influence  de  la  chaleur  et  de  la  séche- 
resse. 

11  était  dès  lors  amené  à  rechercher  les 
movens  d'empêcher  la  dessiccation.  Les  on- 
guents tant  vantés  par  Agricola  et  les  anciens 
agronomes  étaient  tout  indiqués,  mais  il  ne 
s'en  contenta  pas  et  en  fit  de  nouveaux. 

Duhamel  montra  qu'il    n'est  pas  indifférent 
de  se   servir  de  toutes  sortes  de   substances, 
mais  qu'il  faut  faire  un  choix  parmi  elles. 
11  faut  éviter  les  corps  gras   (graisses),  les 


caustiques  (potasse),  les  absorbants  (chaux)  et 
les  spiritueux  salins  (sel  ammoniac  volatil). 

On  doit  employer  les  substances  balsami- 
ques qui  empêchent  la  dessiccation  des  plaies 
sans  corroder  les  tissus,  qui  les  défendent  de 
la  pluie  et  du  contact  de  l'air,  à  condition 
toutefois  qu'elles  ne  durcissent  pas  trop  pour 
nuire  au  développement  du  bourrelet. 

L'n  des  meilleurs  onguents,  c'est  l'onguent 
de  Saint-Fiacre,  recommandé  par  les  an- 
ciens 1 1 1. 

C'est  au  cours  de  ces  recherches  sur  la  ci- 
catrisation des  plaies  que  Duhamel  reconnut 
le  rôle  passif  joué  par  les  bois  anciens  dans  la 
cicatrisation  des  plaies.  Celles-ci  se  ferment 
exclusivement  à  l'aide  d'une  substance  grenue, 
tendre  et  herbacée  qui  parait  émaner  du 
liber. 

^  C'est  ce  qu'il  vérifia  par  l'étude  attentive  de 
l'e'cusson  de  pêcher  placé  sur  le  prunier.  La 
couleur  différente  du  bois  de  l'écusson  et  du 
bois  du  sujet  permettait  facilement  de  recon- 
naître la  part  qui  revenait  à  chacun  d'eux  dans 
la  cicatrisation  commune. 

Or  l'écusson  de  pêcher,  cueilli  au  bout  de 
quatre  à  cinq  .mois  n'avait  contracté  aucune 
adhérence  par  la  surface  intérieure  de  son 
bois  ancien  avec  le  bois  du  prunier. 

En  laissant  du  bois  sur  la  face  interne  de 
l'écusson  (procédé  de  l'écusson  boisé),  ce  bois 
meurt  sans  avoir  fourni  aucune  production. 

Malgré  ces  résultats  caractéristiques.  Du- 
hamel, ayant  dans  certains  cas  négligé  de 
gratter  les  productions  cambiales  adhérentes 
aux  bois  anciens  du  sujet,  vit  dans  ces  points 
se  former  une  nouvelle  écorce. 

Il  avait  placé  dans  un  vase  de  verre  une 
portion  de  tige  dénudée,  mais  dont  la  surface 
du  bois  n'avait  pas  entièrement  été  grattée. 

Or,  en  suivant  attentivement  et  régulière- 
ment les  progrès  de  la  cicatrisation,  il  remar- 
qua que  la  nouvelle  écorce  était  très  raboteuse; 
que  les  couches  formées,  blanches  d'abord." 
devenaient  grisâtres,  puis  vertes  au  bout  de 
dix  jours. 

Mais,  ce  qui  lui  parut  le  plus  singulier,  c'est 
que  ces  productions  se  formaient  quelquefois 
à  la  surface  même  des  bois  anciens,  comme 
si  elles  émanaient  directement  du  bois  lui- 
même  en  dehors  du  cambium. 

Il  n'osa  plus  dès  lors  émettre  une  opinion 
aussi  ferme  sur  le  rôle  des  bois  anciens  dans 
la  cicatrisation,  et  il  conclut  ainsi  : 

i"  La  partie  restée  vive  de  l'écorce  peut   r  : 
former  une  nouvelle  écorce  : 


i  i  Voir  C.iton   le  Censeur. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


'47 


2"  L'écorce  peut,  indépendamment  du  bois, 
faire  des  productions  ligneuses  ; 

3°  Les  couches  corticales  extérieures  au 
liber  restent  toujours  corticales  sans  jamais 
se  transformer  en  bois  ; 

4°  Le  bois  peut  produire  une  écorce  nou- 
velle. 

Toutefois  Duhamel  avoue  ne  pas  se  rendre 
compte  pourquoi  ce  dernier  fait  n'est  pas 
général,  pourquoi  la  greffe  d'un  lambeau 
d'écorce  suffisamment  étendu  produit  une 
roulure  et  pourquoi  les  bois  ainsi  roulés  ne 
se  réunissent  jamais  et  restent  isolés. 

Aussi  avoue-t-il,  avec  une  modestie  qu'on 
ne  saurait  trop  louer,  que  ses  expériences  ne 
lui  paraissent  pas  avoir  dissipé  tous  les  nuages 
qui  entourent  la  question. 

Duhamel  n'avait  pas  songé  que  le  cylindre 
ligneux  comprenait  non  seulement  du  bois, 
mais  encore  du  parenchyme  vivant. 
Après  avoir  étudié  les  phénomènes  géné- 
•  raux  de  la  cicatrisation  des  blessures,  Duha- 
mel cherche  à  en  appliquer  les  caractères  à  la 
greffe,  dans  un  travail  nouveau  où  il  n'est 
plus  question  cette  fois  de  l'assimilation  du 
bourrelet  à  une  glande  végétale. 

Ses  recherches  portent  d'abord  sur  les 
greffes  en  fente  et  sur  les  greffes  en  couronne, 
et  il  décrit  longuement  les  procédés  d'union 
du  sujet  et  du  greffon. 

Au  bout  de  trois  semaines,  tous  les  vides 
produits  par  l'opération  se  remplissent  d'une 
substance  tendre  et  herbacée,  absolument  sem- 
blable à  celle  qui  se  produit  dans  la  cicatri- 
sation des  plaies  ordinaires. 

Plus  tard  un  bourrelet  s'étend  sur  toute  la 
surface  de  la  plaie  pour  la  recouvrir.  Mais 
quoique  le  bois  primitif  du  greffon  soit  en 
contact  avec  celui  du  sujet,  jamais  ces  deux 
bois  ne  se  réunissent  l'un  à  l'autre,  comme 
Landric  l'avait  déjà  démontré,  mais  ils  se  des- 
sèchent et  meurent  par  la  suite. 

La  réunion  se  fait  exclusivement  par  le  cam- 
bium  qui  paraît  transsuder  d'entre  le  bois  et 
l'écorce  et  qui  se  transforme  plustard  en  bois, 
dont  les  vaisseaux  ne  s'abouchent  pas  bout  à 
bout,  mais,  s'unissent  par  différents  points. 

Les  productions  cambiales  sont  fournies  à 
la  fois  par  le  sujet  et  par  le  greffon,  ainsi  qu'on 
peut  s'en  assurer  en  greffant  des  pêchers  à 
bois  jaune  sur  des  pruniers  à  bois  rouge  (i). 

(!)  C'est  cette  expérience  qui  est  encore  le  meil- 
leur argument  employé  contre  les  théories  ulté- 
rieures de  l'accroissement  par  formations  descen- 
dantes, soutenues  longtemps  par  certains  botanistes 
(théorie  de  La  Hibe,  Erasme  Darwin  et  du  Petit- 
Thouars  sur  V individualité  des  bourgeons;  théorie 
de  l'individualité  des  feuilles  d'AGARDH,  et  théorie 
des  phytons  de  Gaudichaud. 


Mais  ces  tissus  ne  sont  pas  les  seuls  qui 
puissent  se  souder.  Les  écorces  peuvent  aussi 
s'unir  intimement  quand  elles  sont  jeunes. 
Mais  arrivées  au  terme  complet  de  leur  déve- 
loppement, elles  sont  incapables  de  s'unir. 

Au  cours  de  ses  recherches  anatomiques 
sur  les  écussons  non  boisés  qu'on  introduit 
sous  la  peau  du  sujet,  Duhamel  vit,  dit-il, 
assez  fréquemment  les  bois  anciens  du  sujet 
s'unir  directement  aux  bois  nouveaux  fournis 
par  le  greffon. 

Ce  résultat  qui  parait  surprenant  au  premier 
abord  et  semble  démontrer,  comme  son  expé- 
rience de  la  cicatrisation  sous  verre,  que  le 
bois  peut  produire  des  méristèmes,  augmenta 
l'incertitude  de  Duhamel  au  sujet  du  rôle  du 
bois  et  ne  put  être  expliqué  par  lui  d'une 
façon  satisfaisante. 

Pour  nous,  il  peut  être  dû  à  deux  causes 
différentes  :  ou  bien  la  réunion  est  le  fait  d'un 
méristème  de  l'Union  provisoire  (2)  produit 
par  les  rayons  médullaires  ;  ou  bien  elle  est 
due  à  ce  que,  au  moment  de  l'opération,  le 
sujet  n'était  pas  encore  ou  n'était  plus  suffi- 
samment en  sève  pour  que  l'écorce  ait  pu  se 
détacher  nettement  du  bois.  Une  portion  de 
la  couche  génératrice  était  suffisamment  diffé- 
renciée pour  que  les  tissus  jeunes  soient  res- 
tés adhérents  au  bois  voisin. 

Rien  d'étonnant  que  ces  méristèmes  se  soient 
ensuite  reliés  intimement  aux  tissus  cicatriciels 
dont  on  ne  peut  plus  les  distinguer  après  la 
réussite  de  l'opération.  Comme  ils  adhèrent, 
dans  ces  conditions,  aux  bois  anciens  sans  so- 
lution de  continuité,  l'observateur  peut  croire 
qu'ils  en  sont  émanés  directement. 

Duhamelavaitconstatéaussi  quela  substance 
herbacée  cicatricielle  se  transforme  à  la  longue 
en  bois.  Les  écorces  ne  deviennent  semblables 
à  l'écorce  normale  qu'au  bout  de  la  3e  année, 
et  quelquefois  cela  n'arrive  jamais.  Mais  lors- 
que ce  phénomène  se  produit,  l'analogie  de- 
vient si  parfaite  qu'on  ne  peut  plus  distin- 
guer le  point  d'union. 

Est-ce  le  sujet  ou  le  greffon  qui  produisent 
cette  substance  herbacée,  ou  bien  vient-elle 
des  deux  à  la  fois  ?  Elle  vient  des  deux  à  la  fois 
si  la  reprise  doit  être  complète. 

Au  point  de  vue  pratique,  Duhamel  cherche 
à  démontrer  ce  que  Le  Gendre  avait  déjà 
avancé  avant  lui,  c'est-à-dire  : 

i°  Que  les  arbres  de  toute  espèce  ne  peuvent 
indifféremment  se  réunir  par  la  greffe; 

20  Que  la  greffe  peut  servir  à  conserver  une 
espèce,  mais  ne  peut  produire,  comme  on  l'a 
cru,  de  nouvelles  espèces. 

(2)  Consulter  L.  Daniel,  Recherches  anatomiques 
sur  les  greffes  herbacées  et  ligneuses,  Rennes,  1896. 


i4§ 


LE       MONDl        IH.S       IM.A.\Ti:i 


Bien  que  ce  dernier  principe  soit  pose  par 
Duhamel  d'une  façon  trop  absolue,  nous  expo- 
serons impartialement  les  raisons  de  ce  savant, 
que  le  lecteur    puisse   juger  en   connais- 
le  cause. 
Duhamel  avait  fait  un  très  grand  nombre  de 
greffes,  les  unes  ordinaires,    les   autres   extra- 
ordinaires. Malheureusement,  il  ne  nous  en  a 
pas  conserve:  tout  le  détail,  ce  qui  oblige  à  s'en 
rapporter   à    ses    affirmations    générales   sans 
pouvoir  effectuer  aucun  contrôle. 

Le  résultat  de  ces  expériences  lui  prouva 
que  Le  Gendre  avait  raison  et  que  la  soudure 
ne  peut  se  faire  entre  les  plantes  de  familles 
différentes. 

Les  greffes  extraordinaires  qu'il  avait  tentées 
eu  se  servant  de  tous  les  moyens  alors  connus 
ne  réussirent  jamais,  d'une  façon  complète, 
mais  elles  se  comportèrent  différemment  sui- 
vant les  cas. 

Les  unes  périrent  de  suite,  et  ce  fut  le  plus 
grand  nombre,  comme  exemple,  Duhamel  cite 
la  greffe  du  prunier  sur  l'orme. 

D'autres  restèrent  vertes  sans  fournir  aucune 
production. 

Quelques-unes  poussèrent  pendant  la  pre- 
mière sève  et  moururent  à  la  seconde,  après 
un  semblant  de  réussite.  C'est  ainsi  que  se 
comportèrent  les  greffes  de  poirier  sur  orme, 
charme  ou  érable,  de  mûrier  sur  orme  ou  sur 
figuier,  et  un  grand  nombre  d'autres  que  l'au- 
teur «  ne  cite  pas,  »  dit-il. 

Enfin  quelques-unes,  peu  nombreuses,  vé- 
curent un,  deux  ou  même  trois  ans,  mais  fini- 
rent par  périr,  comme  l'amandier  sur  le  pru- 
nier et  vice-versa. 

Duhamel  voulut  voir,  pour  les  trois  premiè- 
res catégories  de  greffes,  quelle  était,  dans 
l'insuccès  final,  la  part  relative  du  sujet  et  du 
greffon. 

Il  trouva  que  c'était  tantôt  le  greffon  qui  en- 
traînait la  mort  du  sujet;  tantôt,  au  contraire, 
c'était  le  sujet  qui  faisait  périr  le  greffon. 

«  Si  l'on  cherche,  dit-il,  les  raisons  de  ces 
faits  dans  l'anatotnie  de  ces  greffes,  on  trou- 
vera par  l'examen  particulier  des  sujets  qu'ils 
n'ont  eu  qu'une  légère  communication  par  le 
moyen  de  quelques  fibres  qui  leur  ont  fourni 
assez  de  nourriture  pour  les  entretenir  dans 
leur  verdure,  même  pour  leur  faire  produire 
quelques  bourgeons  dans  le  temps  de  la  grande 
sève.  Le  reste  des  fibres,  qui  assés  souvent 
sont  en  plus  grand  nombre  sera  noir,  desséché 
ou  plutôt  abreuvé,  tantôt  de  gomme  et  tantôt 
d'une  sève  corrompue,  qui  est  presque  de  la 
boue,  ce  qui  n'arrive  que  par  la  disproportion 
des  vaisseaux  ou  la  différente  qualité  des  li- 
queurs,  obstacles  évidents  à  l'union   parfaite 


Je  toutes  les  fibres  et  à  l'introduction  de  la 
sève  qui  n'ayant  pu  enfiler  les  vaisseaux  de 
la  greffe,  a  du  nécessairement  séjourner  et  se 
■npre  dans  l'endroit  de  l'application.  » 
Comme  on  le  voit,  les  explications  de  Duha- 
mel se  ressentent  de  l'insuffisance  des  connais- 
sances physiologiques  et  anatomiques  d'alors. 
Dans  la  majeure  partie  des  greffes  qu'il  cite, 
l'union  est  simplement  cellulaire  :  c'est  la 
phase  que  nous  avons  désignée  sous  le  nom 
d'Union  provisoire,  par  opposition  a  l'Union 
définitive,  essentiellement  vasculaire. 

Le  résultat  le  plus  curieux  cité  par  Duhamel, 
à  propos  de  ses  insuccès,  est  sans  contredit 
celui  du  prunier  greffé  sur  amandier  et  réci- 
proquement. 

Le  premier  était  resté  faible  tandis  que  l'a- 
mandier avait  donné  un  gros  bourrelet. 

Pour  notre  auteur,  cela  est  dû  à  la  croissan- 
ce plus  rapide  de  l'amandier  et  à  la  différence 
d'entrée  en  végétation  des  deux  plantes. 

Dans  le  premier  cas,  le  sujet  est  affamé  par 
la  greffe  ;  dans  le  second,  l'effet  produit  est 
inverse  ;  le  greffon  meurt  de  réplétionet  d'en- 
gorgement au  lieu  de  mourir  d'inanition. 

Quant  à  la  gomme  qui  existe  fréquemment 
dans  ces  sortes  de  greffes,  elle  est  due  à  l'excès 
de  sève  qui  se  fait  jour  au  dehors  et  se  trans- 
forme en  gomme  par  dessiccation  à  l'air. 

Duhamel,  avant  essayé  Tenture  dans  une 
perche  de  saule  dont  parle  Columelle,  cons- 
tata qu'il  n'y  a  pas  de  soudure  entre  le  sujet 
et  le  greffon,  et  que  l'on  obtient  toujours  une 
bouture. 

Ici,  son  affirmation  est  trop  absolue  :  il  v  a 
bien,  en  effet,  une  bouture  finale,  mais  il  peut, 
suivant  les  cas,  se  produire  ou  non  une  sou- 
dure provisoire  entre  les  deux  plantes. 

II  démontre  ensuite  l'inanité  de  la  pratique 
qui  consiste  à  insérer  fe~;r;-£i;£!v  .dansl'écorce, 
des  grains  de  blé  ou  d'avoine,  s'imaginant. 
comme  les  anciens,  que  leurs  racines  nourri- 
raient le  greffon  ou  la  bouture. 

Nous  n'aurions  pas  même  parlé  de  ces  pra- 
tiques absurdes  si  quelques  jardiniers  et  ama- 
teurs peu  éclairés  n'y  ajoutaient  encore  foi, 
ainsi  qu'à  la  réussite  des  écussons  d'arbres 
placés  sur  choux. 

De  l'ensemble  de  ces  expériences,  Duhamel 
conclut  que,  pour  que  la  greffe  réussisse  et 
s'incorpore  au  sujet,  il  faut  qu'il  y  ait  entre 
les  deux  plantes  une  analogie  aussi  parfaite 
que  possible. 

C'est  encore  ce  fameux  principe  de  l'analogie, 
posépar  Aristote.ettoujours  répété  depuis, sans 
qu'on  l'ait  jamais  défini  d'une  façon  suffisante, 
et  que  l'on  ait  précisé  complètement  les  lois 
physiques  sur  lesquelles  il  repose. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'49 


Pour  Duhamel,  l'analogie  entre  le  sujet  et 
le  greffon  consiste  en  partie  dans  un  certain 
nombre  de  rapports  dont  les  plu  s  essentiel  s  sont: 

i°  Une  ressemblance  suffisante  entre  le  grain 
de  leur  bois,  leur  pesanteur  relative,  leur  du- 
reté, leur  force,  leur  facilité  à  se  plier  ou  à   se      entre  la  greffe  et  le  sujet    ce  sont    dès 


casser  net  ;  entre  la  qualité  de  leurs  sucs  gom- 
meux,  laiteux  ou  résineux,  etc.  ;  entre  leurs 
saveurs  et  odeurs  insipides,  douces  suaves 
acides,  acres,  caustiques,  aromatiques,  arriè- 
res, fétides  etc.  ; 

2°  Que  les  temps  de  leur  sève,  de  leur  fleu- 
raison  et  de  la  maturation  de  leurs  fruits 
soient  les  mêmes  ; 

3°  Que  la  végétation  soit  à  peu  près  égale  en 
vigueur  dans  le   sujet  et  le  greffon  ; 

4°  Que  la  grandeur  soit  à  peu  près  la  même, 
ou  au  moins  proportionnée  entre  les  deux 
plantes.  De  là  dépend  leur  durée  tout  autant 
que  de  l'égalité  dans  la  force  de  leur  végé- 
tation. 

Nous  ferons  à  ces  conclusions  toujours  la 
même  objection  :  elles  sont  trop  générales  et 
l'expérience  ne  leurdonne  pas  toujours  raison. 
Pourquoi,  par  exemple,  le  poirier  réussit-il 
si  bien  sur  coignassier  quand  l'inverse  n'a  pas 
lieu  avec  la  même  facilité  ?  On  ne  peut  objec- 
ter que  l'analogie,  telle  que  l'a  définie  Duha- 
mel, ait  varié  beaucoup. 

On  sait  aussi  que  l'on  peut  avec  succès 
greffer  des  plantes  ligneuses  sur  des  plantes 
herbacées,  comme  la  Pivoine  en  arbre  sur  la 
Pivoine  herbacée,  par  exemple,  et  la  diffé- 
rence des  saveurs,  odeurs  ou  autres  produits 
n'est  pas  toujours  un  obstacle  radical  à  la 
réussite  d'une  greffe  ;  pas  plus  que  la  taille  ou 
la  différence  de  végétation. 

Duhamel  a  remarqué  comme  Lawson,  que  les 
arbres  greffés  durent  moins  longtemps  que  les 
francs,  venus  de  semis.  Cette  question  lui 
fournit  la  matière  d'une  discussion  très-inté- 
ressante sur  l'utilité  de  la  greffe  en  général  et 
sur  les  applications  qu'elle  comporte. 

«  On  sait  que  les  arbres  vigoureux  poussent 
à  bois  sans  donner  de  fruit  :  c'est  un  fait  bien 
connu.  Quand  leur  fougue  est  passée,  ils  fleu- 
rissent, mais  les  fleurs  nouent  rarement.  Cela 
n'a  lieu  que  quand  ils  ont  perdu  leur  premiè- 
re  vigueur.  » 

IL  peut  donc,  suivant  les  cas,  être  avanta- 
geux de  réduire  leur  vigueur,  ou  de  la  res- 
pecter. 


j  «  Affaiblir  au  contraire  les  poiriers  ou  les 
pommiers  greffés  sur  sauvageon  par  des  greffes 
réitérées  (i),  ou  par  l'interposition  de  quel- 
ques espèces  moins  analogues  au  poirier,  ou 
simplement  en  évitant   l'analogie  trop  parfaite 

prati- 
ques par  lesquelles  on  peut  réduire  les  arbres 
trop  vigoureux  et  les  déterminer  à  porter  plus 
rapidement  du  fruit. 

"  Quand  on  a  un  arbre  faible,  il  ne  faut  pas 
le  greffer,  ou  si  on  te  greffe,  il  faut  tendre  à 
l'analogie  la  plus  parfaite  entre  les  deux  plantes. 
C'est  ainsi  que  certaines  espèces  de  poires  ne 
doivent  jamais  être  greffées  sur  coignassier 
mais  seulement  sur  sauvageon.  » 

«  C'est  en  cela  que  consistait,  ajoute- t-il,  le 
secret  du  Jardinier  Solitaire  pour  obtenir  de 
beaux  arbres. 

«  Enfin,  on  pourrait  se  proposer  d'affran- 
chir plus  promptement  les  fruits,  ou  en  multi- 
pliant le  nœud  de  la  greffe  et  occasionnant 
ainsi  un  mélange  de  sève  qui  probablement 
peut  produire  l'affranchissement,  ou  du  moins 
en  essayant  de  le  rendre  plus  compact,  plus 
serré  et  par  conséquent  plus  efficace.  » 

11  revient  aussi  sur  une  autre  question  im- 
portante en  arboriculture,  celle  de  l'influence 
des  milieux  sur  la  réussite  des  greffes. 

D'accord  avec  La  Quintinye,  il  constate  que 
les  greffes  de  poirier  sur  l'épine  blanche  ne 
réussissent  pas  dans  toutes  les  sortes  de  ter- 
res, pas  plus  d'ailleurs  que  celles  sur  coignas- 
sier. 

Ce  dernier  arbre,  planté  dans  une  terre 
maigre,  ne  fournit  jamais  assez  de  sève  au 
poirier.  Dans  une  terre  sablonneuse  et  légère, 
il  donne  une  quantité  de  petites  racines  «  ve- 
lues et  menues  »  qui  ne  peuvent  subsister  long- 
temps, les  superficielles  étant  brûlées  par  le 
soleil.  Dans  les  terrains  humides,  on  court 
risque  de  voir  les  racines  fort  tendres  du  coi- 
gnassier mangées  par  les  courtilières  et  les 
vers  blancs. 

«  Greffons  donc  sur  sauvageon,  dit-il,  mais 
là  se  trouve  un  autre  inconvénient.  Le' greffon 
acquiert  beaucoup  de  vigueur  pousse  à  bois 
et  ne  donne  point  de  fruit.  » 

Cela  peut  se  corriger,  d'après  lui,  par  la 
surgreffe,  soit  directe  entre  variétés  de  même 
espèce,  soit  entre  espèces  différentes. 

«  Pour  user  de  ce  moyen,  il  faut  donc  le 
faire  avec    ménagement  et    bien    connaître  le 


«  Il  faut  :  planter  en  avenue  des    arbres  qui      mode  de  végétation  des  espèces  que  l'on  veut 


n'ont  point  été  greffés,  ou  si  l'on  est  obligé  de 
les  greffer,  tendre  le  plus  possible  à  l'analo- 
gie la  plus  parfaite  ;  c'est  se  mettre  en  état 
d'avoir  des  arbres  vigoureux  et  de  longue 
durée. 


unir  par  la  greffe,    sans   quoi    l'on  s'expose   à 
des  déceptions.  » 

En  résumé,  la  greffe  se  doit  pratiquer  entre 

i.  Voir  Olivier  de  Serres. 


I  ?0 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


arbres  avant  une  analogie  parfaite  quand  on 
veut  Je  beaux  arbres  et  de  longue  durée  : 
arb:  nt,  arbres  fruitiers  de  gra 

culture. 

En  horticulture  ce  sera  l'inverse,  puisqu'il 
s'agit  d'obtenir  plus  rapidement  des  fruits. 

Ces  conclusions  sont  très  vraies,  mais  on 
remarquera  toutefois  que  Duhamel  n'avait 
pas  prévu  le  cas  où  le  greffon  acquiert  par  la 
greffeune  vigueur  plus  grande  et  résiste  mieux 
au  froid  ou  aux  parasites,  ce  qui  est  le  cas  de 
certains  orangers  et  de  la  vigne. 

Enfin  Duhamel  s'est  occupé  de  la  question 
de  l'amélioration  des  fruits  par  la  greffe. 

Il  se  range  à  l'opinion  de  Le  Gendre  ;  pour 
luila  greffe  est  plus  propreà  conserver  l'espèce 
ou  la  variété  qu'à  la  changer,  quoi  qu'il  ne 
nie  pas  que  les  fruits  s'améliorent  ou  se  chan- 
gent grâce  au  bourrelet. 

Par  conséquent,  si  la  greffe  produit  des  mo- 
difications elles  sont  très  limitées  et  ne  sau- 
raient jamais  atteindre  un  caractère  spécifique, 
l'espèce  étant  invariable. 

Si  le  principe  ainsi  posé  par  Duhamel  était 
exact,  le  multiplicateur  de  plantes  devrait  re- 
noncer à  tout  jamais  à  produire  par  la  greffe 
une  variation  marquée,  et  il  ne  pourrait  qu'u- 
tiliser les  variations  accidentelles  ou  celles 
produites  par  l'hybridation  croisée.  L'influen- 
ce réciproque  du  sujet  sur  le  greffon  n'existe- 
rait pas. 

Evidemment  si  l'on  se  borne  surtout  à  l'in- 
fluence directe  du  gre'ïon  et  du  sujet  comme 
l'ont  fait  Duhamel  et  ses  partisans,  l'opération 
amène  bien  rarement  un  changement  radical 
dans  l'une  ou  l'autre  plante,  et  produit  rare- 
ment une  hybridation  totale, •immédiatement 
tangible  à  l'œil  le  moins  exercé,  et  modifiant 
l'espèce  au  sens  propre  du  mot. 

Mais  si  l'on  considère  l'influence  de  la 
greffe  sur  les  graines,  après  une  première 
opération  ou  une  série  de  greffes  répétées  dans 
le  même  sens,  on  voit  qu'il  n'en  est  plus  de 
même  et  que  les  jeunes  plantes,  issues  des 
semences  des  végétaux  greffés,  produisent 
souvent  des  variétés  si  différentes  de  la  plante- 
mère  qu'on  se  croirait,  si  l'on  n'était  prévenu, 
en  face  d'une  espèce   nouvelle. 

Malheureusement  l'autorité  de  Duhamel  est 
restée  presque  incontestée  jusqu'à  nos  jours, 
et  ils  sont  nombreux  encore  ceux  qui  contre 
l'évidence  même  se  refusent  à  admettre  l'in- 
fluence  réciproque  du  sujet  et  du  greffon. 


A  suivre. 


L.  Daniei 


Onothéracées  Chiliennes 

(Suite) 
GENRE  JUSSISUA 

Le  genre  Jussieua  est  représente  jusqu'ici 
au  Chili,  par  une  seule  espèce  :  Jussieua 
repens  L.,  var  diffusa  Forsk. 

Nous  avons  donné  précédemment  l'aire  de 
dispersion  du  type  et  de  la  variété,  l'aire  de 
celle-ci  étant  de  beaucoup  la  plus  étendue. 
Au  point  de  vue  morphologique  nous  étions 
fort  porté  à  réunir  les  deux  espèces.  J.  reyens 
L.,  et  /.  diffusa  Forsk.,  en  une  seule,  dont  la 
seconde  ne  fût  qu'une  simple  variété  de  la 
première.  Nous  avions  même  jusqu'ici,  dans 
nos  précédents  travaux,  écrit  dans  ce  sens  et 
placé  J.  diffusa  dans  la  dépendance  du  J. 
repens.  La  considération  de  leur  aire  géogra- 
phique si  nettement  délimitée  nous  avait,  ces 
derniers  temps,  porté  à  douter  de  la  légitimité 
de  nos  conclusions  et  nous  nous  demandions 
avec  anxiété  si  l'anatomie  n'infirmerait  pas  nos 
déductions  morphologiques.  Nous  avons  donc 
soumis  à  notre  distingué  collègue  M.  Paul 
Parmentier  des  échantillons  certains  et  bien 
caractérisés  de  J.  repens  et  de  ./.  diffusa  pour 
qu'il  en  fît,  sans  parti  pris,  l'examen  anato- 
mique. 

Voici  sa  réponse  : 

«  L'anatomie  ne  distingue  pas  nettement 
les  J .  repens  et  J.  diffusa.  Je  pense  que  le 
dernier  n'est  qu'une  variétéou  plutôt  une  race 
localisée  du  premier.  Les  deux  types  ont 
mêmes  épidémies,  stomates  nombreux  et 
petits,  mésophylle  franchement  bi-facial,  com- 
prenant 6-7  assises  de  cellules,  la  supérieure 
transformée  en  palissades  très  longues  rem- 
plissant presque  la  moitié  du  mésophylle  ; 
nombreux  raphides  dans  la  feuille  et  la  tige. 
Même  structure  pétiojaire,  un  seul  faiseï 
libéro-ligneux  en  arc,  sans  tissu  mécanique 
extra  libérien,  parenchyme  cortical  de  ce 
pétiole  creusé  de  lacunes.  Tige  identique  dans 
les  deux  cas,  très  lacuneuse  dans  son  paren- 
chvme  cortical.  Cylindre  central  peu  épais, 
larges  vaisseaux  ;  autres  éléments  du  bois  à 
parois  minces.  Moelle  intacte  à  larges  cellules 
ou  résorbée  par  places,  toujours  lacuneuse. 
J'ai  cherché  vainement  chez  J.  diffusa  les 
cristaux  en  oursins  rencontrés  dans  les  autres 
échantillons  de  J.  repens.  Il  peut  se  faire 
néanmoins  qu'il  y  en  ait  de  très  rares.  ./. 
repens  de  Java  lui-même,  n'en  possède  que 
quelques-uns  dans  son  mésophylle.  Cette  ab- 
sence d'oursins  chez  J.  diffusa,  si  elle  a  lieu 
réellement,  ne  suffit  pas  pour  élever  cette 
forme  au  rang  d'espèce.   » 

Il  est  donc  désormais  hors    de    doute    que 


r.E       MONDE       DES       PLANTES 


.1  I 


J.  repens  L.  et  J.  diffusa  Forsk.  ne  font 
qu'un  et  que/,  diffusa  est  une  variété  à  rieurs 
totalement  jaunes  de  J.  repens  à  pétales 
blancs  avec  onglet  jaune.  Une  fois  de  plus 
l'examen  anatomique  a  confirmé  nos  conclu- 
sions morphologiques  et  a  donné  la  preuve 
de  son  utilité. 

Le  Chili  possède  la  variété  diffusa  du  /. 
repens,  le  type  demeurant  cantonné  dans  l'Asie 
orientale  et  manquant  totalement  dans  les 
autres  parties  du  globe. 

(à  suivre)  H.  Léveillé. 


Les  formes  des  Epilobes  français 

(Suite.) 

Chez  les  epilobes  à  stigmate  indivis  les 
formes  sont  encore  plus  instables  que  chez 
les  espèces  à  stigmate  quadrifide,  aussi  nous  ne 
nous  y  arrêterons  pas  longuement. 

E.  trigonum  Schrank. 

Une  forme  : 

E.  fallait  Levl.  (c.  attentif olia  Hausskn.).— 
Cette  forme,  rare  d'ailleurs,  mais  qui  peut  se 
rencontrer  en  France  mérite  d'être  signalée 
car  elle  déroute  la  sagacité  des  botanistes. 
Cependant, même  chez  les  formes  microphylles, 
elle  ne  saurait  prêter  à  la  confusion  car  les 
feuilles  de  l'E.  trigonum  rappellent  celles  de 
\'E.  montanum  et  non  celles  de  l'E.  tetrago~ 
num  et  d'ailleurs,  la  tige  de  cette  -dernière  es- 
pèce se  distingue  nettement  de  celle  de  l'E. 
trigonum  en  ce  qu'elle  est  anguleuse  au  moins 
dans  quelqu'une  de  ses  parties  tandis  que 
celle  du  trigonum  ne  présente  que  des  lignes 
de  poils. 

E.  roseumSchreb.— Nous  n'avons  pu  obser- 
ver jusqu'ici  chez  cette  espèce  aucune  forme 
particulière  assez  stable  ou  assez  saillante 
pour  mériter  d'être  mentionnée  ici. 

E.  tetragonum  L.  —  Feuilles  sessiles  ou 
subsessiles,  parfois  élargies  en  leur  milieu  ; 
pas  de  stolons  à  la  base   des  tiges. 

Quatre  sous-espèces  : 

E.  Gilloti  Levl.  —  Souche  émettant  des 
stolons. 

Deux  variétés  : 

E.  lucidum  Levl.  —  Plante  couchée  radi- 
cante  ;  feuilles  très  luisantes,  molles,  souvent 
pétiolées.  L'E.  Mollerii  Levl.  de  la  flore  por- 
tugaise rentre  dans  cette  variété. 

E.  virgatum  Pries.—  Tiges  dressées  ;  feuil- 
les sessiles. 

E.  Lamyi  Schultz.  —  Feuilles  manifeste- 
ment pétiolées. 

Une  forme  : 


E.  Henriquesi  Levl.  —  (in  Le  Monde  des 
Plantes  —  Onothéracées  portugaises).  —  For- 
me à  feuilles  très  étroites,  presque  linéaires  ; 
plante  tantôt  petite,  tantôt  élevée  et  plus  ro- 
buste, rameuse  (E.  Heribaudi  Levl.  /.  sténo- 
phvlla  Haussknecht). 

E.  Parmentieri  Levl.  Feuilles  très  étroites, 
décroissant  peu  à  peu  de  la   base   au    sommet 
acuminé  ;   contractées  à  la   base    en    un  pé- 
tiole conné.  (E.  adnatum  Hausskn.). 
Une  forme  : 

E.  cenomanense  Levl.  Feuilles  un  peu  moins 
étroites  que  dans  E.  Parmentieri,  mais  tou- 
jours contractées  à  la  base  ;  celles  de  la  partie 
inférieure  de  la  tige  au-dessous  ou  à  la  nais- 
sance des  rameaux  élargies  comme  dans  la 
forme  typique  d'E.  tetragonum  et  opposées 
entre  elles.  Nous  donnons  à  cette  forme  de 
transition  souvent  située  dans  les  parages  de 
l'E.  Parmentieri  le  nom  du  pays  où  nous  l'a- 
vons remarquée  pour  la  première  fois.  C'est  en 
effet  dans  le  Maine,  la  Sarthe,  pays  des  Céno- 
mans,  entre  Ancinnes  et  Livet  que  nous  avons 
observé  et  étudié  cette  forme  qui  doit  se  re- 
trouver ailleurs  et  dont  E.  Parmentieri  est 
l'expression  extrême. 

E.  Tourneforti  Michelet.  —  Nulle  forme 
méritant  une  dénomination. 

E.  palustre  L.  —  S'il  est  un  épilobe  varia- 
ble c'est  bien  celui-ci.  Seulement  ses  varia- 
tions sont  si  instables  si  fugaces  que  non  seu- 
lement elles  se  présentent  dans  la  même 
station  mais  même  sur  le  même  pied.  On  y 
observe  aussi  des  cas  curieux  de  géantisme  ou 
de  nanisme  mais  contrairement  à  ce  qui  à  lieu 
pour  l'E.  tetragonum,  aux  yeux  de  tout  obser- 
vateur, l'espèce  ne  cesse  jamais  d'être  elle  mê- 
me. Aussi,  malgré  les  innombrables  modifica- 
tions de  ce  Protée  des  Epilobes,  ne  voyons 
nous,  dans  nos  limites,  aucune  variât  ion  suscep- 
tible de  porter  un  nom  qui  demain  ne  serait  plus 
sien,  tant  sont  éphémères  chez  nous  les  modes 
d'être  accidentels  de  cette  excellente  espèce. 

E.  athelespermutn  Levl. 

Une  variété  : 

E.  collinoides  Levl.  (E.  gemmiferum  Bor.) 

Une  forme  : 

E.  Fieki  Levl.  Plante  à  port  d'E.  athelesper- 
mum  type  (E.  alsinefolium  Vill.)  mais  à  souche 
émettant  des  stolons  feuilles.  Nous  dédions  cette 
forme  au  sympathique  M.  E.  Fiek  qui  nous  a 
bienveillamment  procuré  de  nombreux  échan 
tillons  d'Epilobes  de  Silésie. 

Deux  sous-espèces. 

E.  alpinum  L.  (E.  anagallidifolium  Lamk.) 

Une  forme  : 

E.  Heribaudi  Levl.  —    Plante    à   port  d'E. 
alpinum  mais  à   feuilles    nettement    pétiolées, 


i  32 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


quelquefois  même  assez  longuement.  Mêlée  ;'\ 
la  sous-(  spèc  Nous  donnons  à  cotte  forme 
le  nom  du  distingué  botaniste  de  Clermont,  la 
forme  del\E\  tetragonum  que  nous  lui  avions 
précédemment  dédiée  rentrant  dans  la  syno- 
nymie. 
E    nutans  Schm. 

Restent  deux  hybrides  dont  l'un  est  pour 
nous  un  E.  roseo-molle  rencontré  entre  les  pa- 
rents à  Viviers  (Mayenne),  route  de  Sainte- 
Suzanne  et  que  pour  nous  conformer  à  l'usage 
nous  appellerons  d'un  nom  unique  E.  Hel- 
dreichianum  en  l'honneur  de  l'éminent  direc 
teur  de  {'Académie  internationale  de  Géogra- 
phie botanique;  l'autre  est  un  molleXG'illoti  que 
nous  avons  recueilli  dans  la  forêt  de  Perseigne 
(Sarthe).  Tige  velue  ;pasde  rejets  rampants  à 
la  bise  ;  feuilles  puhescentes,  translucides, 
comme  huileuses  après  dessiccation,  pourvues 
a  leur  aisselle  de  petits  rameaux  feuilles.  Nous 
l'appellerons  /•.".  Dorflerianum. 

Ces  deux  hybrides  ne  figurent  pas  dans  la 
Monographie  de  M.Hausskriecht  où  par  contre 
on  trouve  E.  persicinum  Rchb.  (E.  molleX 
roseum)et£.DacicumBorbas(E.GillotiXmolle). 
Nousdonnons  ci-après  la  clef  et  le  tableau 
général  de  toutes  les  formes  d'épilobes  précé- 
demment décrites. 

(   Fleurs  à  pétales   étalés 2 

(  Fleurs     infundibuliformes 3 

I  Feuilles  linéaires    E.  rosmarinifolium  (12) 
2     Feuilles     oblon- 
(      gués  lancéolées    E.  neriifolium  (11) 

„\   Stigmate  quadrifide 4 

(  Stigmate  indivis  en  massue 6 

/  Feuilles  inférieures  toutes  sessiles  ou  sub- 

\      sessiies S 

i  Feuilles   inférieures  plus 
\       ou  moins   pétiolées...   E.montanum\  14) 
feuilles  caulinairesà  petites  dents,    Heurs 

1       petites E.  molle  (25) 

'?■    Feuilles  caulinairesam- 
I       plexicaules    ;     Heurs 

grandes: E.  hirsutum  i3i) 

Tiges  cylindriques  dépourvues  de  lignes. 
\  E.  palustre, 
i    I  ignés  anguleuses  ou  pour- 
vues de  de  lignes 7 

Plante  stolonifère  ou  non  stolonifère, mais 

7        alors  petite  et  d'un  vert  triste 8 

Plante  non  stolonifère 9 

Graines papilleuses  E.  Gilloli  1  ;  1  . 
Graines  glabres  et 
lisses  ou  graines 
papilleuses,  mais 
plante  petite  et 
délicate  desmon- 
tagnes       E.  alhelespermum\  \  1 


OU    brièvement 


petlo- 
10 


.5 

1  -1/ 


'4, 


1? 


7 


18    F 


/ 


'9 


Feuilles    sessiles 

lees 

Feuilles  longuement  pétio- 
lées au  moins  les  inférieu- 
res       E.   roseum  . 

Feuilles  ternées  ou  verticillées,  rarement 
opposées;  tige  arrondie,  munie  de  lignes 
de  poils /•;.  trigonum  (40) 

Feuilles  alternes,  les 
inférieures  opposées 
tige    anguleuse E.  tetragonum  (35) 

Feuilles  larges  de  8  mm.au  plus' 

/-.'.  stenophyllum . 

Fleurs  blanches E.  albiflorum. 

Style  moitié  plus  court  que  les  éta- 
m  i  nés 13 

St)  le  n'étant  pas  moitié  plus 
court  ;  plante  toute  cou- 
verte de  poils  blanchâtres     E.  canescens 

Feuillesl;irgesde2-5""".     E.    Fleischeri 

Feuilles largesde  5-6mm.     E.  platyphyllum 

Fleurs  d'abord  blanches,  penchées,  puis 
roses 2  t 

Fleurs     toujours     roses,   non     chan- 
geantes       19 

Stolons  jaunâtres  et  écailleux  à  la  base  des 
tiges E.Duriaei 

Pas  de    stolons  jaunâtres   et 
écailleux k', 

Fleurs  longues  de  4-0  mm  ;  feuilles  très 
petites E.  collinum 

Fleurs  longues  de  8-10  mm  ; 
feuilles  moyennes 17 

Feuilles  cordées  ou  subcordées  à  la 
base 

Feuilles  non  cordées  à  la 
base  

Feuilles  arrondies  à  la  base  tige  éle- 
vée      E.  dubium 

uilles  atténuées  à  la  base 
et  nettement  pétiolées  ; 
plante  petite E.  Gentilianum 

Plante  verte 20 

Plante  glauque E.  glaucescens 

Feuilles  opposées  ou  alternes 

/•.'.    montanum 

Feuilles  verticillées  par  3 
ou  par  4 E.  verticillatum 

Feuilles  très  longuement  lancéolées  ;  tige 
simple E.  lanceolatum 

l 'euilles  ovales  ou  ovales- 
lancéolées;  tige  souvent 
rameuse 22 

feuilles    intérieures    très    longuement  pé 

tiolées E.    macrocatomischum 

Feuilles  inférieu- 
res à  pétiole  n'é- 
tant pas  très 
long 2  3 


lo 

18 


LE      MONDE        DES       PLANTES 


iSâ 


E.  neriif olium  Levl •  • 

E.  rosmarinifolium  Haenke. 


E.  hirsutum  L, 


E.  molle  Lamk. 


f.  stenophifllum  Haussk. 

variât,  albiflorum  Haussk. 

f.  canescens  Stev. 
var.  Fleischeri  Hochst.  f.  plalyphyllum  Haussk. 

f.  incanum  Levl. 
f.  lanatum  Levl. 
f.  nanum  Levl. 
f.  leucanthum  Levl. 

var.  mollissimuni  Welvv. 

sous-var.  subglabrum  Koch. 
sous-var.  menthoid.es  Haussk. 

f.  alternifolium  Levl. 

f.  trifoliatum  Haussk. 

f.  maritimum  Levl. 

f.  reptans  Levl. 


sous-var.  gentilianum  Lev 


E.  montanum  L. 


var  dubium  Levl. 
sous-var 

s.-esp.lanceola!umSeb.eiMauv .!v.  rigidulum  Levl 

[v  .tramitumLv  S.ovi 
f.  glaucescens  Haussk. 
f.  verlicillatum  Haussk. 


,v.  macrocalomischum  Lv. 

[v.tramitumLv.ï.ovatumLv. 

f.  glaucescens  Haussk. 


sous-esp.  collinum  Gmel. 
sous-esp.  Duriaei  Gay. 


E.  trigonum  Schrank 

E.  roseum  Schreb. 
E.  tetragonum    L 


f.  fallax  Levl 


E.  palustre  L. 

E.  athelespermum  Levl. 


„.,,     .  T      ,  (  var.  lucidum  Levl. 
sous-esp.  Gillùli  Levl.j  yar    virgatllm  pries. 

sous-esp.  Lamyi  Sch.         f.  Henriquêsi  Levl. 
sous-esp. Parmentieri  Levl.     f.  cenomanense  Levl 
sous-esp.  Tourneforti  Michal. 

var.  collinoides  Levl. 
sous-esp.  nutans  Schm. 
sous-esp.  alpinum  L. 


f.   Heribaudi  Levl. 
f.  Fieki  Levl. 


i'} 


24 


Feuilles  à  dents  saillantes, les  inférieures  ob- 
tuses ou  subobtuses  au  sommet  24 
Feuilles  petites  denticulées, 

subaiguës  au  sommet. ..     E.  tramitum. 
Feuilles  toutes  obtuses  et  petites 

E.  ovatum 
Feuilles  non  toutes  obtuses 
et  de  taille  moyenne. ...     E .  rigidulum 
I  Plante  laineuse  à  inflorescence  grêle 
l  E.  mollissimuni 


25  Plante  pubescente  ou 
/  blanchâtre  mais  non 
\      laineuse 

/  Feuilles  glabrescentes  planes 


26 


28 


2Q< 


E.  subglabrum  (28) 

Feuilles  velues 27 

Feuilles  velues  ou  tomenteuses,  planes 

E.   molle  (28) 
Feuilles    tomenteuses 

blanchâtres, crépues     E.  menthoïdes (2.8; 
Tige  radicante  à  la  base  ou  rampante.     29 

Tige  ni  radicante  ni  rampante 3o 

Tige  radicante  à  la  base..     E.  reptans 
Tige    rampante  ;    feuilles 

obovales,  plante  petite,     E.  maritimum 


1  Feuilles    la    plupart    alternes 

\  E.  alternifolium 

j  Feuilles  la  plupart  ver- 

\  ticillc'es  par 3  ou  par4     E.  trifoliatum 

(   Fleurs  blanches E.  leucanthum 

3i'j  Fleurs  n'e'tant  pas  blan- 


ches. 


32 

,    1  Plante  naine  à  port  d'E.molIe.     E.  nanum 
j  Plante  éleve'e 33 

/  Tige  et   feuilles   velues    blanchâtres 

\  E.  incanum 

33; 

)  Tige  et  feuilles  tomenteuses 

V      cotonneuses E.  lanatum 

I  Feuilles    luisantes  ;  tiges    couche'es    radi- 

34'       cantes E.  lucidum 

f  Tiges  dressées E.  virgatum 

!  Feuilles  des  rameaux  nettement  pétiolées  ; 

[      plante  d'un  vert  glauque    E.  Lamyi  (3g) 

5;  Feuilles    sessiles   ou    sub- 

sessiles;  plante  nonglau- 

que 36 

i  Fleurs    belles,     assez    grandes  ;     pe'tales 

„\      une  fois  plus  longs  que  les  sépales 

E.    Tourneforti 

37 


( 


Fleurs  médiocres. 


ID-I 


I.I-       MONDE      DES      PLANTES 


38' 


30 


4" 


4' 


43 


44 


4* 


Feuilles  élargies,    parfois    atténuées    à    la 
base E.  telragonum 

Feuilles  étroites, dé- 
croissantgraduel- 
lement  de  la  base 
au  sommet,  con- 
tractées à  la  base.  E.  Parmentieri  (58) 
l'nutes  les  feuilles  étroites;  plante  sou- 
vent haute,  élancée. . .     E.  Parmentieri 

Feuilles  inférieures  élar- 
gies, les  supérieures 
étroites E.  cenomanènse 

Feuilles    n'atteignant    pas     5">m. 

E.   Henriquesi 

Feuilles  dépassant  5mm.  ■     E.   Lamyi 

Feuilles   opposées    ou    verticillées 

E.  irigonum 

Feuilles  alternes E.  fallax 

Graines  lisses 42 

Graines  papilleuses /•.".  nulans 

Souche  émettant  des  stolons  écailleux 

E.  athelespermum 

Souche  émettant  des 
stolons  feuilles  ou 
sans  stolons 4  \ 

Souche  dépourvue  de  stolons;  plante  d'un 
vert  triste E.  collinoides 

Souche  émettant  des  sto- 
lons feuilles,  piante  d'un 
vert  gai 44 

Feuilles    moyennes  acuminées,  les  florales 
aiguës E .  Fieki 

Toutes    les    feuilles   petites    et 

obtuses 43 

Feuilles   sessiles   ou    subsessiles 

E.  alpinum 

Feuilles  toutes  ou  en  partie 
nettement  pétiolées E.  Heribaudi 


(à  suivre.) 


IL    LÉVEII.LÉ. 


De  l'enseignement  de  la  botanique 

en    France  dans  les  Ecoles  et   Facultés 

de  Médecine. 

Me  sera-t-il  permis  au  nom  de  tous  les  bota- 
nistes français  d'élever  une  fois  la  voix  libre- 
ment, pour  parler  d'un  état  de  choses  qui  ne 
tend  rien  moins  qu'à  compromettre  les  études 
iniques  chez  une  certaine  classe  de  tra- 
vailleurs. 

Je  veux  parler  de  la  déplorable  façon  d'ap- 
prendre la  botanique  dans  les  Facultés  de 
Médecine.  Je  sais  qu'il  y  a  des  exceptions, 
mais  en  général  l'étudiant  en  médecine  n'est 
pas   assez  pénétré  de   l'importance  de  l'étude 


de  cette  science.  Il  est  même  quelquefois 
révoltant  de  l'entendre  s'exprimer  sur  les 
herbes  utiles  à  connaître  pour  un  pharmacien  ' 
Or,  ce  raisonnement  est  absolument  faux! 
Le  pharmacien  connaît  mieux  ses  plantes  que 
le  médecin,  mais  il  est  forcé  d'obéir  à  l'or- 
donnance du  médecin.  Le  médecin  est  res- 
ponsable de  son  ignorance,  et  précisément 
c'est  lui  qui  est  trop  souvent  l'ignorant. 

Je  sais  que  je  vais  paraître  un  peu  vieux  jeu, 
en  plaidant  encore  une  fois  la  cause  des 
sciences  accessoires  en  médecine.  Mais  fran- 
chement l'institution  du  nouveau  certificat 
d'études  physiques,  chimiques,  et  naturelles 
ne  constitue  pas  une  sérieuse  réforme.  En  un 
an,  l'élève  doit  apprendre  la  physique,  la 
chimie,  l'histoire  naturelle.  De  plus,  il  y  a 
trop  de  physique,  et  pas  assez  d'histoire  natu- 
relle !  Comment  voulez -vous  que  3  ou  4 
heures  de  cours  d'histoire  naturelle  par  se- 
maine suffisent  à  l'élève  ? 

Généralement  le  candidat  redoute  l'examen 
de  physique  et  de  chimie  ;  alors  il  délaisse 
l'histoire  naturelle  qu'il  apprendra  au  dernier 
moment  et,  ma  foi,  il  réussit. 

Je  pousserai  plus  loin  les  choses.  Dans 
l'histoire  naturelle,  qu'est-ce  que  l'élève  va 
choisir  de  préférence  ?  Sans  hésiter  il  s'adon- 
nera à  la  zoologie  et  particulièrement  à  l'anato- 
mie  et  à  la  physiologie,  parce  qu'il  sait  que  la 
médecine  repose  sur  ces   deux  dernières. 

Ensuite  il  apprend  de  la  botanique  juste  ce 
qu'il  lui  faut  pour  ne  pas  échouer  à  l'examen, 
c'est-à-dire  quelques  notions  d'organogénie, 
les  représentants  des  principales  familles  et 
c'est  tout. 

Est-ce  bien  sérieux  tout  cela?  Est-ce  bien 
profitable?  Auparavant,  les  élèves  en  médecine 
avaient  encore  la  ressource  du  baccalauréat 
es  sciences  restreint  qui  leur  imposait  l'étude 
des  familles  des  plantes,  ils  avaient  ainsi 
quelque  teinture  de  botanique.  Mais  main- 
tenant? 

Je  vais  encore  plus  loin,  l'n  élève  forcé  par 
le  manque  de  temps,  attrape  un  manuel  de 
botanique.  Parmi  les  familles  à  étudier,  il  va 
s'empresser  de  prendre  celles  qui  renferment 
des  plantes  médicinales,  et  tant  pis  pour  les 
autres. 

Personne  jusqu'ici,  ce  me  semble,  n'a  osé 
formuler  des  desiderata.  J'aime  à  reconnaître 
que  les  professeurs  de  botanique  font  de 
louables  efforts  pour  exciter  leurs  élèves.  Mais 
hélas!  que  peuvent-ils   contre  l'apathie? 

L'étudiant  est  un  être  bizarre  qui  ne  fera 
jamais  que  ce  qui  lui  plait  et  rien  de  plus. 

Alors  comment  porter  un  remède  .-  Je  vou- 
drais simplement  que  la    création  d'un   cours 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


1 55 


de  botanique  pour  les  adultes  se  fit  dans  chaque 
ville  un  peu  importante. 

Ce  cours  serait  suivi  par  les  amateurs,  les 
étudiants  de  bonne  volonté.  Ce  serait  déjà  un 
petit  supplément  pour  leurs  études  médicales. 
Je  souhaiterais  de  plus  que  l'on  restreignît 
un  peu  le  domaine  de  la  physique  dont  l'im- 
portance est  moindre  en  réalité  que  celle  de 
la  chimie  et  de  l'histoire  naturelle,  et  que 
l'on  remplaçât  ainsi  quelques  heures  de  cours 
de  physique  par  d'autres  concernant  l'étude 
de  la  botanique.  Enfinpuisque  je  suis  sévère  je 
le  serai  jusqu'au  bout.  Le  mode  d'examen 
est  inepte.  J'ai  en  vue  principalement  celui 
d'histologie. 

Dans  un  examen  de  médecine,  le  professeur 
prépare  lui-même  son  microscope,  prend  des 
coupes  toutes  faites,  les  pose  sur  la  platine  de 
l'instrument  et  interroge  l'élève  :  «  Qu'est-ce 
que  vous  voyez  f  »  L'élève  répond  plus  ou 
moins  bien.  Cela  ne  prouve  pas  que  cet  élève 
sache  manier  un  microscope  pour  étudier  la 
structure  d'une  plante.  Chose  curieuse,  une 
préparation  histologique  est  imposée  à  l'exa- 
men des  pharmaciens  ;  pourquoi  pas  aux 
médecins  ? 

Donnez  donc  à  l'élève  une  feuille  cueillie 
n'importe  où  et  un  microscope  dans  sa  boite, 
asseyez-le  devant  une  table  et  demandez  lui 
de  vous  faire  voir  ce  que  vous  voudrez.  Si 
l'élève  y  parvient,  je  dirai  :  voilà  un  candidat 
qui  connaît  son  affaire.  Mais  ce  n'est  pas 
tout.  Sur  cette  préparation  faites  lui  faire  une 
petite  leçon  de  dix  minutes,  et  puis  faites 
défiler  devant  ses  yeux  une  vingtaine  de 
plantes  prises  au  hasard.  Si  l'élève  répond 
bien,  recevez-le. 

En  France,  il  n'y  a  rien  de  tout  cela.  L'exa- 
men de  botanique  dure  cinq  minutes  :  l'exa- 
minateur très  fier  de  ses  connaissants,  se 
borne  à  poser  des  colles  au  candidat  ;  invaria- 
blement ces  colles  ne  signifient  rien.  L'élève 
le  plus  fort  est  voué  à  un  échec  fatal!  Ceux 
qui  écoutent  dans  la  salle  notent  soigneuse- 
ment les  colles  et,  l'an  prochain,  de  nouveaux 
candidats  se  présentent  avec  un  bagage  de 
colles,  mais  pas  une  notion  intelligente  de 
botanique. 

Tous  ceux  qui  ont  passé  par  la  filière  des 
examens  peuvent  certifier  que  ce  que  je  dis 
est  exact.  Aujourd'hui  même  on  vend  des 
recueils  qui  ne  renferment  que  les  réponses 
aux  questions  posées  par  M.  un  tel  ou  un  tel. 
Vraiment  n'avais-je  pas  raison  d'appeler  l'atten- 
tion des  botanistes  sur  ce  point. 

D1'  Ed.  Spalikowski 
(Acquigny.   Eure). 


Notes  sur  la   flore  bryologique 
de  Meudon 

PAR    LE    P. G.  ÉTOC    C.S.C. 
Pfokesseur  a  N.D.  de  Ste-Croix 

(Neuilly-sur-Seine) 

Membre  de  l'Académie  Internationale 
de  Géographie   Botanique. 

Les  environs  de  Paris  ont  été  étudiés  avec 
tant  de  soin,  les  forêts  tant  de  fois  parcourues 
par  une  foule  de  Botanistes,  qu'il  nous  reste 
maintenant  peu  de  choses  à  connaître  ;  je 
voudrais  cependant  attirer  l'attention  des  lec- 
teurs du  Monde  des  Plantes  sur  un  petit  coin 
de  la  forêt  de  Meudon  où  j'ai  rencontré  nom- 
bre  d'espèces  intéressantes. 

La  constitution  géologique  du  sol  dans  les 
environs  de  Paris,  donne  lieu,  on  le  sait,  à  de 
curieuses  remarques,  sur  la  distribution  géo- 
graphique des  Plantes  à  sa  surface.  Pour  les 
Muscinées  qui  nous  occupent,  nous  trouvons 
différentes  causes  à  ces  variations  de  distribu- 
tion ;  les  unes  sont  purement  géologiques  les 
autres  agissent  sons  nos  yeux  sans  que  nous 
puissions  soumettre  leurs  effets  à  une  analyse 
quelconque.  Cela  vient  sans  doute  de  ce  que 
beaucoup  de  plantes  portent  en  elles,  d'après 
leur'nature  même,  leurs  moyens  de  propaga- 
tion. Ces  moyens, toutefois,  sont  soumis  à  des 
influences  extérieures,  climatériques  ou  autres, 
qui  les  limitent  et  les  règlent.  La  nature  aussi 
peut  bien  agir  directement,  et  d'une  façon  qui 
nous  est  inconnue  car  bien  des  singularités  ou 
des  défauts  d'organisation  qui  nous  embar- 
rassent dans  l'étude  des  espèces  végétales  que 
nous  voyons  aujourd  hui,  pourraient  sans  in- 
convénient lui  être  attribués. 

La  variété  des  plantes  que  j'ai  récoltées  dans 
les  bois  de  Meudon,  me  paraît  tenir  à  l'action 
simultanée  du  terrain  et  du  climat;  la    nature 
des  roches,    l'humidité   et   la  composition  du 
sol,  l'exposition  à  la  lumière  ou  à  l'ombre,  la 
présence  de  nombreux  étangs  et  marais  alter- 
nant avec  des  collines  boisées,  sont    autant  de 
causes  physiques    et   chimiques    qui    rendent 
cette  flore  très  riche  en  espèces  de  toute  sorte. 
Malgré  toute  ma  bonne  volonté  et  les  excur- 
sions  répétées  que  j'ai  pu  taire,   mon    travail 
est  évidemment    incomplet,  et  n'ajoutera  pas 
un  appoint  considérable  aux  observations   et 
aux  récoltes    faites  par   les  bryologues  distin- 
gués qui  m'ont  précédé  sur  le    même   terrain. 
Le  Fr.  Marie-Gabriel,  mon  compagnon  d'ex- 
cursion,   me  permettra  de  lui  exprimer  toute 
ma  i'ratitude  pourla  bienveillance  aveclaquelle 
il    a    misa   ma  disposition  son  ardeur   et    sa 


1 56 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


science  dans  la  recherche  et  l'étude  de  nom- 
breuses espèces  mentionnées  dans  ce  cata- 
logue. 

G.  Etoc. 

Systegium  crispum.  (Schp).  —  Au  bord  des 
chemins  dans  la  partie  haute  du  bois  et  sur  les 
gazons  de  l'observatoire, 

Gymnostomum  microstomum  iHedw  .  — 
Sur  les  talus,  et  dans  les  clairières  du  bois  ; 
parfois  associe  au  Weisia  viridula  dont  il  dif- 
fère très  peu. 

Weisia  viridula  (Brid.).  —  Très  commun 
partout,  et  sur  les  murs.  La  variété  :  Steno- 
carpa  :  ça  et  là  avec  le  type. 

Weisia  cirrhata  (Hedw).  —  Sur  les  toits  au 
Bas-Meudon  et  sur  un  mur  auprès  du  Funi- 
culaire de  Bellevue. 

Weisia  vcrticillata  (Brid.).  —  A  l'état  stérile, 
sur  les  bords  d'une  fontaine,  près  de  l'Ermi- 
tage de  Villebon. 

Dicranum  varivm  (Hedw).  — Sur  la  terre 
dans  le  chemin  qui  descend  de  l'Ermitage  à 
l'étang  de  Villebon.  Aussi  sur  plusieurs  autres 
points. 

Dicranum  heteromallum  (Hedw.).  —Très 
commun  dans  les  bois,  sur  la  terre,  les  talus, 
dans  les  fossés.  Des  variations  très  nombreu- 
ses se  présentent  dans  cette  espèce  ;  elles  por- 
tent surtout  sur  les  dimensions  de  la  plante, 
la  forme  des  feuilles  et  la  position  de  la  cap- 
sule. 

Dicranum  scoparium  (Hedw.).  —  Plus  com- 
mun que  le  précédent,  sous  des  formes  très 
diverses.  Une  forme  forma  brevis  croit  sur  les 
hauteurs,  dans  les  endroits  secs. 

La  variété  :  Paludosiim  (Schp.)  se  trouve 
dans  le  marais  de  Villebon,  à  l'état  stérile. 

Dicranum  palustre  (Lap.).  —  Stérile  et  peu 
abondant  autour  de  l'étang  des  Fonceaux. 

Dicranum  spurium  (Hedw.).  —  Espèce  rare 
des  terrains  siliceux.  A  l'état  stérile,  sur  la 
terre  dans  les  taillis  qui  bordent  le  parc  d'aé- 
rostation.  La  saison  trop  peu  avancée  ne  m'a 
pas  permis  de  le  trouver  fructifie. 

CampylopUS  flexiWSUS  (Brid.).  —  Répandu 
un  peu  partout  dans  les  bois,  principalement 
dans  les  endroits  découverts. 

Campylopus  fragilis  (B.  E.).  —  Assez  com- 
mun, mais  stérile  sur  la  terre  du  bois  ;  plus 
abondant  auprès  de  Trivaux. 

Leucobryum  glaucum  Hampe.)  —  Abondant 
et  bien  fructifié  sur  div<  i  : il  .,  particulière- 
ment au  pied  des  arbres.  Se  rencontre  en 
touffes  épaisses  et  fertiles,  sous  bois,  près  de 
Villebon. 

Fissidens  bryoïdes  (Hedw.).— Très  commun 
et  bien  fructifié  le  long  des  ruisseaux  et  dans 
les  fossés. 


Fissidens  taxifolius  (Hedw.).—  Assez  com- 
mun dans  le  bois  et  sur  les  talus  du  parc  d'aé- 
rostation. 

Fissidens  decipiens  (de  Not.).  —  Fructifié 
sur  le  chemin  des  Gardes  et  au  pied  d'un  mur 
au  Bas-Meudon. 

Fissidens  adiantoïdes.  (Hedw.).  —  Tout  le 
long  des  ruisseaux  du  bois  et  sur  plusieurs 
sentiers.  Bien  fructifié. 

Phascum  mulicum  iSchr.).  —Dans  la  prairie 
de  l'étang  des  Fonceaux;  fructifié  souvent. 

Phascum  cuspidatum  (Hedw.).  —  Sur  la 
terre  humide  des  champs  et  des  jardins,  très 
commun  et  bien  fructifié  partout. 

Phascum  bryoïdes  (Diks.).  —  Espèce  assez 
commune  aux  environs  de  Paris,  appartenant 
aux  terrains  calcaires  ;  bien  fructifié  sur  les 
talus  au  bout  du  chemin  des  Gardes. 

Phascum  curvicollum  (Hedw.).  Au  pied 
des  talus,  le  long  du  parc  d'aérostation  et  sur  le 
chemin  de  Bellevue. 

Phascum alternifotium  (Kanlf.).  —Commun 
et  fructifié  dans  les  clairières  des  bois. 

Phascum  nitidwm  (Hedw.  l  —  Sur  la  vase  de 
''étang  de  Fonceaux  et  sur  une  petite  mare  au 
bas  de  l'allée  de  l'Ermitage. 

Pottia cavifolia  (Ehr  ).  Sur  les  murs  auprès 
de  la  gare  et  sur  les  talus. 

Pottia  truncata  (B.  E.).  —  Très  commun 
partout  sur  la  terre  humide  des  champs  et  sur 
les  revers  des  fossés. 

Plante  des  terrains  argileux,  ou  siliceux, 
remplacée  dans  les  calcaires  par  le  Pottia  cari- 
folia. 

PottialanceolatafC.Mael.). — Assez  commune 
au  bord  des  chemins.  Espèce  des  terrains  cal- 
caires. Je  n'ai  pas  rencontré  ici  le  Didymodon 
rubellus  iB.  E.).  —  Sur  un  rocher  au-des- 
sous du  Funiculaire  en  descendant  vers  la 
gare. 

Dydimodon  luridus  (Horw.)  —  Qui  semble 
cependant  assez  commun  aux  environs  de 
Paris. 

Ceratodon  purpureus.  (Brid.).  —  Très  com- 
mun partout,  dans  les  bois  au  bord  des  che- 
mins, sur  les  murs.  Espèce  polymorphe  habi- 
tant aussi  bien  les  terrains  calcaires  que  les 
siliceux  purs. 

Archidium  alternifolium  (Schp.).  —  Assez 
commun  sur  la  terre  argileuse  des  petits  che- 
mins dans  les  bois. 

Leplolrichum  flexicaule  (Hampe.).  -  Espèce 
calcicole  :  se  rencontre  souvent  sur  les  terrains 
incultes  et  caillouteux  parfois  associé  au  : 
Rhacomitrium  canescens.   Toujours  stérile. 

Leplolrichum  pallidum  (Hampe.).  —  Paraît 
peu  commun.  Fructifié  dans  les  bruyères  au- 
tour de  l'Ermitage. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i5- 


Barbula  ambigua  (B.  E.)  En  plusieurs  en- 
droits sur  les  murs  et  les  talus. 

Barbula  aloides  (B.  E.  ).  —  Moins  commun 
que  le  précédent  ;  fructifie  sur  les  murs  des 
jardins  à  Meudon. 

Barbula  unguiculata  (Hedw.l.—  Espèce  très 
variable  et  de  tous  ks  terrains.  Se  rencontre 
partout. 

Barbula  fallax  (Hedw.).  —Assez  commune 
sur  la  terre  et  les  murs. 

Barbula  vincalis  (Brid.).  —  Espèce  calci- 
cole  ;  abondante  au-dessus  des  carrières  du 
Bas-Meudon. 

Barbula  convoluta  (Hedw.).  —  Communie 
dans  les  taillis  et  jusque  sur  les  places  de 
Meudon. 

Barbula  rcvolula  (Schw.).  —  Très  voisine 
de  la  précédente,  mais  beaucoup  moins  ré- 
pandue; sur  quelques  murs  auprèsde l'Obser- 
vatoire. 

Barbula  sr/uarrosa  (de  Not.).  —  Stérile  et 
peu  abondant,  sur  les  tas  de  décombres  au 
bords  du  chemin  des  Gardes. 

Barbula    muralis     (Hedw.).    —   Abondant 
partout,  sur  les  murs,  les  toits. 
La  Var.  Incana  moins  commune. 
Barbula  subulata  (Hedw.).  —  Bien  fructifié 
dans  les  haies  à  la  lisière  des  bois. 

Barbula  papillosa  (Wils.).  —Abondant  mais 
toujours  stérile  sur  certains  arbres  de  l'allée 
de  TObservatoire. 

Barbula  locvipita  (Brid.).  —  Sur  quelques 
arbres  avec  Barbula  papillosa. 

Barbula  ruralis  (Hedw.j.  —  Très  commun 
sur  les  toits,  et  le  long  des  chemins. 

Barbula  ruraliformis  (Besch.).  —  Abondant 
mais  stérile  sur  les  murs  du  chemin  des  Gardes. 
En  plusieurs  autres  endroits. 

Grimmia  apocarpa(Hedvc).  — Peu  abondant 
sur  quelques  rochers,  dans  le  Haut-Meudon 
et  dans  l'intérieur  du  bois. 

Grimmia  crinila  (Brid.).  —Espèce  particu- 
lière aux  terrains  calcaires.  Fructifié  sur  les 
murs  le  long  des  quais  de  la  Seine.  Parait 
manquer  dans  le  Haut-Meudon. 

Grimmia  orbicularis  (B.E.).  —  Plusieurs 
échantillons  d'un  Grimmia,  recueillis  sur  les 
murs  me  paraissent  appartenir  à  cette  espèce  ; 
malheureusement  l'absence  de  nombreux  ca- 
ractères ne  m'a  pas  permis  d'étudier  suffisam- 
ment cette  plante,  pour  la  présenter  comme 
un  échantillon  authentique  du  G.  orbicularis. 
Grimmia  pulvinala  (Sm.).  —  Très  commun 
partout  sous  des  formes  très  diverses. 

Rhacomilrium  canesceus  (Brid.i.  —  Assez 
commun  mais  sans  fructifications  dans  les 
bruyères  des  bois.  C'est  le  seul.  Rhacomi- 
lrium :  que  j'ai  rencontré  dans  cette  partie  des 


environs  de  Paris.  Tous  les  autres  et  VHcd- 
wigia  ciliata  (Hedw.),  qui  les  accompagne 
abondent  sur  plusieurs  autres  points,  notam- 
ment dans  la  forêt  de  Fontainebleau  aux 
gorges  de  Franchard. 

Zggodon  viridissimus  (Brid.).  —  Sur  les  ar- 
bres dans  les  bois.  Stérile. 

Orthotrichum  crispum  (Hedw.).  —Commun 
et  bien  fructifié  sur  les  arbres. 

Orthotrichum  Lyellii  (H.  et  Tayl.).  —  Sur 
quelques  arbres  au  bord  de  la  Seine. 

Orthotrichum  leiocarpum{h.  E).  —  Même 
station  que  le  précédent. 

Orthotrichum  a  [fine  (Schr.).  —  Sur  les  ar- 
bres des  avenues  et  des  bois,  sous  des  formes 
très  diverses. 

Orthotrichum  tenelltnn  (Bruch).  —  Sur  tes 
arbres  de  la  terrasse  ;  fructifié. 

Orthotrichum  aiaphanum  (Sch.).  —  Sur  les 
arbres  des  jardins  à  gauche  du  chemin  des 
Gardes  et  sur  les  peupliers  près  du  lavoir  de 
l'étang  de  Villebon. 

Tctraphis  peliucida  (Hedw.).  —  Au  pied  de 
quelques  arbres  dans  la  partie  marécageuse  du 
bois.  Sans  fructification. 

Eucahjpla  vulgaris  (B.  E.).  —  Sur  les  murs 
et  les  talus  dans  le  Haut-Meudon. 

Ephemerum  serratum  (Hampe).  —  Sur  la 
vase  dans  la  prairie  des  Fonceaux. 

Physcomitrium  piriforme  (Brid.)(  —  Etang 
des  Fonceaux  et  dans  plusieurs  endroits  le 
long  des  ruisseaux. 

Physcomitrium  fasciculare  (B.  E.).  —  Sur  le 
revers  des  fossés  au  passage  à  niveau  de 
la  gare. 

Funaria  hygromelrica  (Hedw.).  —  Très 
commun  et  très  bien  fructifié  le  long  des  che- 
mins, au  pied  des  murs  et  dans  les  clairières 
des  bois. 

Bryum  nutans  (Schr.).  —  Sur  les  talus  des 
petits  chemins  au-dessus  de  la  Seine. 

Bryum  argcnleum  (L.|.  —  Commun  partout, 
même  entre  les  pavés  des  rues. 

Bryum  erythrocarpum  (Schw.).  Dans  les 
bruyères  en  allant  vers  Bellevue. 

Bryum  alpiaum  (L.).  —  Quelques  touffes 
stériles  dans  le  haut  des  bois. 

Bryum  exspitilium  (L.).  —  Assez  commun 
sur  les  murs  et  sur  la  terre. 

Bryum  capillare  (B.  E).  —  Plus  commun 
que  le  précédent  et  aux  mêmes  stations.  Sou- 
vent accompagné  de  sa  variété  cuspidatum. 

Mnium  undulalum  (Hedw.).  —  Commun  et 
bien  fructifié  dans  les  endroits  frais.  En  touffes 
abondantes  le  long  des  ruisseaux. 

Mnium  affine  fSchw.).  —  Assez  commun  au 
milieu  des  herbes  dans  les  bois.  Stérile. 

Mnium  hornum  (L.).  —  Abonde  partout  au 


i  38 


l  !        M0ND1        DES      l'i    \  \  i  i  à 


pied  des  arbres  et  sur  les  talus  le  long  dus 
routes 

Mnium  punctatum  (B.  E.).  —  Auprès  d'un 

petit  pont   non  loin  de  l'étang   des  Fonceaux. 

•omnium   androgynum  (Schw.)   Assez 

commun  dans  les  endroits  humides  des  bois. 

Presque  toujours  garni  de  pseudopodes. 

Bartramia  [oui, nui  (Brid.)  —  Une  petite 
forme  stérile  croit  sur  les  rigoles  et  les  fossés 
auprès  des  étangs. 

Bartramia  pomiformis  (Hedw.).  —  Fructifie 
bien  au  bord  des  chemins  et  sur  les  talus  en 
tant  vers  Clamart. 

Itrichum  angustatum  (B.  E.).  —  Espèce 
rare,  en  très  bel  état  de  fructification  au. 
dessus  d'une  carrière  près  du  parc  d'aérostation. 

Se  rencontre  aussi  sur  quelques  autres 
points. 

Pogonalum  nanum  iP.  B.).  —  Sur  la  terre 
des  talus  et  dans  les  éclaircies  des  taillis; 
espèce  des  terrains  siliceux. 

Pogonalum  aloides  (P.  B.).  -  Commun 
dans  les  bruyères  et  sur  les  talus  souvent  au 
milieu  des  Polytrichs. 

Polylrichum  commune  (L.).  —  Assez  com- 
mun le  long  des  ruisseaux.  Manque  dans  la 
partie  supérieure  des  bois. 

Polylrichum  formosum  (Hedw.  —  Très 
commun  partout. 

Polylrichum  piliferum  (Schr.).  —  Très 
commun  dans  les  terrains  sablonneux  décou- 
\erts.  Fructifie  très   bien  sur  tous  les  points. 

J'ai  recherché  vainement  dans  les  limites  de 
Meudon  deux  plantes  intéressantes  qui  y  ont 
été  signalées,  le  Diphyscium  foliosum  (Mohr.i 
et  le  Buxbaumia  aphylla  (Holl)  ;  en  revanche 
je  les  ai  rencontrées  en  très  bon  état  et  assez 
abondantes  dans  la  forêt  de  Fontainebleau. 

Fontinalis anlipyrelica  (L.) .  Commun  dans 
la  Seine,  de  Billancourt  au  Ras  Meudon.  La 
variété  Gigantea  aux  mêmes  endroits  que  le 
type, 

Cryphsea  heteromalla  (Mohrj.  —  Sur  les 
arbres  dans  le  bois  des  Fonceaux,  et  sur 
l'avenue  du  château. 

Veckera  complanata  (B.  E.). --  Espèce  très 
variable  et  presque  toujours  stérile.  Au  pied 
des  arbres,  dans  les  bois  et  sur  quelques 
rochers. 

Veckera  crispa  ',Hedw.).  —  Sur  quelques 
arbustes  auprès  du  carrefour  de  la  Patte 
d'oie.  Rabougri  et  stérile. 

Homalia  Irichomanoides  (B.  E.).  —  Assez 
commun  sur  quelques  arbres  et  sur  les  pierres, 
autour  du  parc  de  Chalais. 

/  i  UCOdon  SCÏuroides  (Schw.).  —Très  commun 
sur  tous  les  arbres  mais  presque  partout 
stérile. 


Antitrichia  curtipendula  (Brid).  —  Une  très 
belle  forme  croit  sur  les  troncs  dans  les  bois 
de  Villebon  en  allant  \ers  Verrières. 

Leskea  Sericca  (Hedw.).  —  Très  commun  par- 
tout, sur  les  toits,  les  murs  et  les  arbres. 

Leskea  polycarpa  [Ehr.).  —  Au  pied  de 
quelques  arbres  autour  des  Etangs  et  le  long 
des  ruisseaux. 

Anomodon  viticulosus  (H.  et  T.).  —  Commun 
sur  les  racines  des  vieilles  souches  et  au  pied 
des  murs. 

Climacium  dendroïdes  (B.  E.).  —  Sur  la 
terre  au  pied  des  murs  qui  bordent  l'étang  de 
Chalais.  Stérile. 

Isothecium  myurum.  (Brid.).  —  Alabase  des 
troncs  d'arbres  et  sur  quelques  pierres  dans 
les  bois.  Espèce  présentant  de  nombreuses 
variations. 

Thyidium  tamariscinum  (B.  E.).  —  Sur  la 
terre  et  les  souches  dans  les  endroits  frais. 
Fructifie  bien. 

Thyidium  abietinum  (B.  E.).  —  Quelques 
échantillons  stériles  au-dessus  de  la  route  de 
Sèvres 

Hypnum  lutescens  (Huds.).  — Sur  plusieurs 
points  dans  les  haies  et  les  broussailles  le  long 
des  chemins. 

Hypnum salebroswm  iHrTm.t.  —  Espèce  rare 
très  bien  fructifiée  sur  les  bords  d'une  petite 
fontaine  près  île  l'étang  de  Trivaux. 

Ihjpnum  albicans  (Neck.).  —  Peu  commun 
sur  la  terre,  dans  les  bruyères  des  hauteurs  de 
Villebon  et  au  dessus  des  carrières  auprès  de 
Chaville. 

Hypnum  rulabulum  (L.).  —Très  commum 
partout  sur  la  terre,  les  pierres  et  les  racines 
d'arbres 

Hypnum  velvlinum  (L.).  —  Commun  aussi 
et  très  bien  fructifié  aux  mêmes  stations  que 
le  précédent. 

Hypnum  populeum  (Hedw.).  —  Sur  quelques 
pierres  dans  les  rigoles  et  les  ruisseaux  qui  se 
déversent  dans  l'étang  de  Villebon.    Fructifié. 

Hypnum  plumosum  (S\v.).  —  Dans  un  ruis- 
seau et  sous  un  pont  au  carrefour  d'Auber- 
villiers. 

Hypnum  myoturoides  (L.).  —Stérile  sur  la 
terre  et  au  pied  des  murs,  en  allant  du  Bas- 
Meudon,  vers  l'étang  des  Fonceaux. 

Hypnum  slriatum  [Schr.). —  Très  commun 
sur  la  terre  et  au  pied  des  souches,  dans  les 
endroits  humide- 

Hypnum  speciosum  (Brid.).  —  Espèce  rare 
et  bien  fructifiée  sur  des  racines  d'arbres  dans 
le  petit  marais  de   Fleurv. 

Ihjpnum  prœlongum  (L.).  —  Assez  commun 
sur  la  terre  et  au  pied  des  arbustes  dans  les 
haies. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


1 5g 


Hypnum  Stokesii  (Turn.).  —  Çàet  là  au  pied 
des  murs  et  sur  les  pierres  dans  les  bois. 

Hypnum  lenellum  (Dicks.).  —  Sur  l'enduit 
des  murs  dans  les  rues.  Stérile. 

Hypnum  murale  (Hedw.).  —  Mêmes  stations 
que    le  précédent,    parait    peu    répandu. 

Hypnum  rusciforme  (Weis.).  —  Espèce  po- 
lymorphe, commune  dans  les  ruisseaux  sur 
les  pierres  et  sur  tous  les  terrains. 

Hypnum  alopecurum  (L.).  —  Sur  la  terre  et 
les  vieilles  souches  des  talus  ombragés  et 
humides. 

Hypnum  silesiacum  (Selig.).  —  Sur  les  raci- 
nes pourries  de  quelques  arbres,  le  long  du 
ruisseau,  vers  l'étang  de  Villebon. 

Hypnum  denticuialum  (L.).  —  Sur  la  terre 
et  à  la  base  de  troncs  d'arbres  dans  les  endroits 
marécageux.  Assez  commun  et  fertile. 

Hypnum  serpens  (L.).  Espèce  très  variable 
et  commune  partout  sur  la  terre,  les  pierres  et 
racines  d'arbres. 

Hypnum  sommerfeltii  (Myr.).  —  Espèce 
rare.  Sur  un  pied  de  sambucus  nigra  (S.), 
sureau,  en  face  de  l'étang  de  Villebon. 

Hypnum  chrysophyllum  (Brid.).  —  A  l'état 
stérile  sur  les  pelouses  auprès  de  l'observa- 
toire, aussi  le  long  des  chemins. 

Hypnum  stellalum  (Schr.).  —  Dans  les  prai- 
ries marécageuses  auprès  des  étangs. 

Hypnum  riparium  (L.).  —  Sur  les  bords  de 
la  Fontaine  de  Villebon  et  sur  les  pierres  des 
ruisseaux. 

Hypnum  fluilans  (B.  E.)  —  Une  forme  sté- 
rile, allongée  et  brune,  me  paraissant  apparte- 
nir à  cette  espèce  ou  à  l'une  de  ses  nombreu- 
ses variétés,  croit  auprès  de  l'étang  des  Fon- 
ceaux. 

Hypnum  cupressiforme  (L.).  —  Très  com- 
mun partout.  La  variété  cricelorum,  sur  la 
terre  dans  les  bois  ;  la  var.  :  tectorum,  sur  les 
murs, et  la  var.  :  filiforme,  en  tiges  grêles  et 
pendantes  sur  les  arbres  dans  les  bois. 

Hypnum  molluscum  (Hedw.).  —  Cette  belle 
espèce  est  commune  sur  la  terre  au  pied  des 
murs  dans  les  endroits  ombragés. 

Hypnum  cuspidalum  (L.'|.  Très  commun 
partout  dans  les  prairies  humides. 

Hypnum  Schreberi  (Wild.).— Assez  commun 
mais  stérile  sur  la  terre  sablonneuse  dans  les 
bois  et  les  bruyères. 

Hypnum  purum  (L.).  —  Très  commun  par- 
tout et  bien  fructifié. 

Hypnum  splcndens  (Hedw.).  —  Très  com- 
mun partout  sur  les  talus  dans  les  bois,  sou- 
vent associéà  d'autres  mousses. 

Hypnum  squarrosum  (L.).  —  Très  commun 
Une  forme  beaucoup  plus  petite  que  le  type 
ordinaire  croit  dans  les  marais  de  Fleury. 


Hypnum  loreum  (L.).  —  Sur  la  terre  dans 
les  bruyères. 

Hypnum    triquetrum  (L.).  — Très  commun 
mais  rarement  fructifié. 

Hypnum  brevirostrum  (Ehr.)  —  Sur  les 
pierres  et  les  talus  des  fossés  dans  les  bois. 

SPHAIGNES 

Sjihngnum  cymbifolium  (Ehr.).  — Commun 
dans  les  marais  et  les  prés  humides. 

Var.  Cùnc,esium  (Schp.|.  Touffes  plus  com- 
pactes et  moins  élevées  ;  au  bout  de  l'étang 
des  Fonceaux. 

Sphagnum  subsecundum  (N.  et  H.)  —  Aux 
mêmes  endroits  que  5.  cymbifolium. 

Sphagnum  aculifoli u m (Ehr.).  —  Aussi  ré- 
pandue que  les  précédentes  et  aux  mêmes 
stations. 

Les  variétés  que  présentent  les  sphaignts, 
suivant  la  nature  du  terrain  la  profondeur 
des  marais  ou  leur  état  d'humidité  ou  de  sé- 
cheresse, sont  très  nombreuses.  Il  serait  diffi- 
cile de  les  soumettre  à  une  classification  ri- 
goureuse. 

J'avais  l'intention  de  joindre  à  cette  liste 
celle  des  Hépatiques  des  environs  de  Paris, 
mais  la  nécessité  d'observations  multipliées  m'a 
fait  remettre  la  publication  de  ce  travail  à  une 
date  ultérieure. 

Beaucoup  d'espèces  découvertes  dans  les 
savantes  herborisations  de  M.  Roze  et  Bes- 
cherelle,  particulièrement  dans  les  Hypnacées, 
ne  sont  pas  signalées  ici,  je  n'ai  pu  les  retrouver; 
mais  plus  tard,  je  pourrai  si  l'occasion  se 
présente,  fournir  un  supplément  pour  les  ri- 
chesses bryologiques  de  Meudon  et  de  la  flore 
parisienne  que  je  n'ai  pas  rencontrées  jusqu'à 
ce  jour. 


Flore  de  Riom   (Deux-Sèvres)  1893-1894 

Aquilegia  vulgaris  L.  —  Les  Fontaines. 

Delphinium  ajacis  L.  —  Moissons. 

Caltha  palustris  L.  —  Les  Fontaines. 

Tludiclrum  minus  L.  — Assez  commun  dans 
les  champs. 

Thalictrum   flavum  L.   —  Bords  de  la  Dive 
à  Mazières. 

Adonis  flammca  Jacq.  —  Moissons. 

Ranunculus    trichophyllus   Chaix.   —  Dans 
la  Dive. 

R.    aquatilis    L.    variété     homoiophyllus 
Lloyd.  — Dans  la  Dive  aux  Fontaines. 

R.  chaerophyllos  L.  —  Theil, 

R.  philonolis  Retz.  —  Mazières. 

Papavcr  argcmone  L.   —  Moissons,  à  Jou- 
met. 

P,  dubium  L.  —  Le  Bout. 


6o 


I E       MONDE       l>FS       PLANTES 


P.  hispidum  L.  —  Le  Tuffaut. 

Fumaria  parviflora   Lam.  —Moissons. 

\[\  irum  perfoliatum  L.  —  Çà  et  là,  dans 
les  champs. 

Neslia  paniculata  Desv.  —  Çà  et  là,  dans 
les  champs. 

Calepina  Corvini.  Desv. —  Le  bout. 

Isatis  tincloria  L.  —  La  Guessonnière  et  la 
Martinière. 

Hutchinsia  petraea  Brown.  —  Champs  pier- 
reux. 

Alyssum  calycinum  L  —  Lieux  secs. 

Draba  muralis  L.  -  Route  de  Couhé- 
Verac. 

Cardamine  uclicola  Jord.  —  Mazières. 

Nasturtium  sylvestre  R.  Br.  —  Bords  de  la 
Dive. 

Sisymbrium  supinum  L.  —  Graviers   de   la 

Dive.   surtout  au   pont  de  la  route  de  Yançay. 

Sisymbrium  asperum  L.  —  Mazières. 
Diplo Iaxis  viminea  DC.  —  Chemin  neuf  de 
Chabane. 

Viol'i  pralensis  Koch.    —     Prairies  humides 

île  Mazières. 

Saponaria  vaccaria  L.  —  Champs  au-dessus 
de  Chaumepela . 

Cucubalus  bacciferas  L.  —  Haies,  lieux  frais. 

Spergularia  segetalis  Fcnzl.  —  Champs  a  la 
lisière  la  foret  de  St-Sauvant. 

Spergularia  rubra  Pers.  —  Champs  à  la 
lisière  de  la  foret  de  St-Sauvant. 

Holosteum  umbellatum  L.  Forme  à  tiges 
glabres. —  La  Guessonnière  et  Joumet. 

Cerastium  arvense  L.  —  Route  de  Couhé  et 
de  Messe. 

Allhaea  cannabina  L.  —  Dans  les  haies, 
route  neuve  de  Chabane. 

Hypericum  perjoratum  L.  —  Champs. 

Hypericum  lincolatum  Jord.  —  Champs. 

Hypericum  monlanum  L.  —  Bois. 

Androsaemum  officinale  Ail. —  Bois  frais  et 
aux  Héronières,  commune  de  Couhé,  non  loin 
des  limites  de  la  commune  de  Riom. 

Géranium  pusillum  L.  —  Bords  des  che- 
mins. 

U.  modestum  Jord.  id. 

Oxalis  stricta  L.  —  Theil. 

Rhainnus  catharlicus  L. —  Bois. 

Qenisla  pilosa  L.  —  Bois  de  la  Barauderie 
et  pré  du   Tuffaut. 

G.  sagillalis  L.  —  Bois  delà  Caillette. 

Cylisus  supinus  L.  —  Bois  de  la  Caillette. 

Ononis  nalrix  L.  —  Coteau  sec  près  du 
bourg  en  face  du  grand  pont. 

\fedi  'ago  ambigua  .lord.  —  La  Guessonnière 
et  le  Bout. 

Melilolus  altissima  Lois.  —  Haies,  lieux 
frais. 


Trifolium  resupinatum  L.  —  Mazières. 

1.01ns  tenuifûlius  Reich.  —  Bords  de  la  Dive. 
Istragalus  glycyphyllos  L.—  Bois  de  la  Cail- 
lette. 

Coronilla  ssorpioides  Koch.  —  Route  neuve 
de  Chabane. 

I  icia  cracca  L.  —  Moissons  à  Joumet. 

Ervum  tetraspermum  L. —  Le  Fouilloux. 

Ervum  gracile  DC.  id. 

PiSUm  arvense  L. — Moissons  et  haies  à  la 
Caillette. 

Lalhyrus  sphaericus.  Retz.  —  Cloutiron. 

Orobus  niger  L.  —   Le  Fouilloux, 

Orobus  albltS  L.  —  Prairies  le  long  de  la 
Dive. 

Fragaria  rollinn  Ehrh.  —  Bois  de  la  Gues- 
sonnière. 

EpiloHum  monlanum,  s.-esp.  lanceolatum 
Seb.  et  Maur.  —  Murs  du  parc  du  Bout. 

Cireaea  luleliana  L.  —  Lieux  frais  au  Tu- 
ffaut. 

Herniaria  glabra  L.  et  hirsuta  L.  —  Gra- 
viers de  la  Dive. 

Sedum  minanllutm  Bast.  —  La  Coirau- 
dière. 

Tordylium maximum  L.  —Haies,  de  Jour- 
met  à  Mazières. 

Pelroselinum  segetum  Koch.  —Mazières, 
devant  la  ferme. 

Oenanthe  fistulosa.  L.  —  Lit  de  la  Dive. 

(inliiini  constrictum  Chaub..  —  Mazières, 
prairies. 

Inula  brilannica  L.  —  Bords  de  la  Dive. 

Initia  salicina  L.  —  Prairies  de  Mazières. 

Filago  gallica  L.  —  Theil. 

Achillea  plarmica  L.  —  Bords  de  la  Dive. 

Scnccio  pralensis  Richt.  —  Prairies,  le  long 
de  la  Dive. 

Cirsium  anglicum  DC.  —  Prairies  de  Ma- 
zières. 

Cenlaurra  scabiosa  L.  —  Moissons. 

Picris hieracioides  L.  —  Assez  commun. 

Helminlhia  echioides  Gaertn.  —  Mazières. 

Tragopogon  pratensis  L.  —  Chemin  neuf  de 
Chabane. 

Chondrilla  juncea  L.  —  Moissons. 
Lacluca saligna  L.  Moissons. 
Lacluca  perettnis  L.—  Moissons,  à  Joumet. 
Crépis pulckra  L.  — Champs  secs. 
Campanula  persicifolia  L.  —Bois  de  Chau- 
mepela. 

Uonolropa  hypopilys  L.  —  Lisière  de  la  foret 

de  St-Sauvant. 
Sa  moins  Valerandi  L. —  Le  Tuffaut, 
Vinceloxicum  officinale  Mœnch.—  Commun 

dans  les  champs. 

Genliana pneumonanlhe  L.—  Chabane. 
Cynoglossum  officinaleL.  —  Mazières. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


1O1 


Myosotis  repens  M.  et  K.  —  Lit  Je  la  Dive. 

Litkospermum  officinale  L.  —  Mazières. 

Lith.  purpureo-caeruleum  L.  —  Bois. 

AnchlLSCL  ilalica  Retz.—  Champs. 

Echium  Wierzbickii  Habrt  —  Le  Bout. 

Physalis  alkekengi  L  —  Le  Bout. 

Hyosciamus  nigcr  L.  —   Le  Bout. 

Melampyrum  cristatum    L.  —   Bois  de   la 
Caillette  et  la  Roche  Goupillaud. 

Gratiola  officinales   L.  —   Bords  de  la  Dive. 

Antirrhinum  orontium  L.  —  Champs. 

Veronica  praecox  Ail.  — La  Guessonnière. 

V.  anagallis  L.  —  Lit  de  la  Dive. 

V.  anagalloides  Guss.  —  Lit  de  la  Dive. 

Orobanche  amelhyslea  Thuil.  —   Coteau  sec 
en  face  du  grand  pont. 

0.  ramosa  L.  —  La  Rigaudière. 

Lalhraea  squanxmaria  1..—  Les  Fontaines. 

Nepeta  cataria  L. —  La  Rigaudière. 

Stachys  cjcrmanica  L.  —  Lieux  secs. 

Slachys  alpina  L.  —  Lisières  des  bois. 

Ajuga  gcnecensis  L.  —  La  Guessonnière. 

Tcucrium  scordium  L.  —  Tapisse  en  été  le 
lit  desséché  de  la  Dive. 

Teucrium  montanum  L.  —  Bois  de  la  Cail- 
lette. 

Polycnemum    majus  Braun.   —  Route   de 
Couhé. 

Aristolochia   clcmatilis    L.  —  Chemin  neuf 
de  Chabane. 

Euphorbia  plalyphyHos  L.    —  Haies  à  Ma- 
zières. 

E,  angulata  Jacq.  —  Lisière  de  la  foret  de 
St-Sauvant. 

E.  Lathyris  L.  —  Les  Barres. 

Salix  fragilis  L.  —   Bords  de  la  Dive. 

Alisma  ranunculoides  L.  —  Mazières. 

Al.  lanceolatum  With.  — Joumet. 

Bulomus  umbellalus  L.  —  Chabane. 

Galanlhus   nivalis  L.    —    Bois   de   Chante- 
grelet. 
Epipactis  latifolia  Ail.  — Bois. 

Orcliis  bifolia  L.  —  Bois  de  la  Caillette. 

Orchis  paluslris  Jacq.  —  Prairies  de  Maziè- 
res et  de  Chabane. 
0.  hircina  Sw.  —  Bords  des  chemins. 
Accrus  anlropophora  R.  Br.   —  Le  Bout. 
Rauranita   paludosa    Grelet    (i).  —    Pré 


(t)  Rauranita  paludosa  Grelet  :  «  Fleurs  purpu" 
rines,  presque  régulières,  réunies  22  environ  en 
épi  lâche  ;  périgone  double,  ordinairement  à  G 
divisions  à  peu  près  égales,  concolores,  libres  et 
peu  étalées  ;  l'extérieur  formé  de  3  pièces  sem- 
blables, ovales  ou  ovales-lancéolées;  l'intérieur  à 
3,  souvent  à  4  pièces  à  peu  près  semblables,  ridées, 
entières  ou  légèrement  érodées,  ne  dépassant  pas 
les  divisions  extérieures.  Ovaire  non  tordu,  ou  un 
peu  contourné  au  sommet.  Bractées  nerviées,  éga- 
lant ou  dépassant  l'ovaire;  les  supérieures  colorées, 


marécageux  un  peu  au-dessous  de  la  métairie 
de  Mazières  (Orchidée  trouvéele  14  juin  1895). 

Muscari  bolryoidcs  DC.  —  '  (Signalé  par 
Sauzé  et  Maillard).  Pas  retrouvé. 

Juncus  compressus   Jacq.  —  Mazières. 

Juncus   oblusiflorus  Ehrh.  —  LcTuff'aut. 

Juncus  rauranensis  Sauzé  et  Maillard  (2). 
—  (Signalé  par  eux  dans  les  prairies  de  Ma- 
zières. 

Juncus  striatus  Schou.  —  Je  l'ai  trouvé 
au  lieu  précis  où  Sauzé  et  Maillard  avaient  si- 
gnalé leur  Juncus  rauranensis  et  je  n'ai  vu,  à 
cet  endroit,  aucun  échantillon  ayant  les  ra- 
meaux lisses. 

Carex  dislicha  Huds.  —  Chabane. 

C.  divulsa  Good.  —  Bords  des  chemins. 

C.  panicea  L.  —  Commune  dans  la  prairie 
de  Mazières. 

C.  tomentosa  L.  — Commun  dans  la  prairie 
de  Mazières. 

Bromus  asper  L.  —  Bois  humides. 

Alopccurus  fùlvus  Smith  et  A.  gcniculalus 
L.  —  Lit  desséché  de  la  Dive. 

Briza  minor  L.  Le  Bout. 

L.  J.  Grelet, 
membre    de    1  Académie    internationale     de    Géographie 
Botanique  et  Je  la  Société  Botanique  des  Deuv-Sèvres. 


Herborisations  Saithoises  (1896-1897) 

Glematis  viticella — L.  Sargé  :  en  voie  de 
naturalisation  dans  une  haie  sur  la  route  du 
Mans,  au  bord  du  ruisseau  du  Monnet  et  non 
loin  du  chemin  de  St  Pavace  (H.  Léveillé  et 
R.  P.  Vaniot).  Le  Mans  :  bord  du  canal  des 
Planches  (L.  Déan). 


les  inférieures  longues,  foliacées.  Feuilles  vertes, 
lancéolées  linéaires,  aiguës,  canali culées,  nerviées, 
les  deux  inférieures  courtes  et  étroites.  Tige 
droite,  raide,  feuillée,  anguleuse,  peu  hstuleuse. 
Tubercules  assez  gros,  ovoïdes. 

(Bulletin  de  la  Société  Botanique  des  Deux-Sèvres, 
année  1S94,  p.  36  et  suivantes). 

(1)  Juncus  rauranensis  S.  et  M.  :  —  «Fleurs  d'un 
brun  foncé,  médiocres,  4-10  en  glomérules  peu 
nombreux,  sur  des  rameaux  dressés,  lisses,  for- 
mant une  anthèle  peu  étalée.  Périgone  à  divisions 
égales,  lancéolées,  longuement  acuminées,  dres- 
sées.Capsule  brune,  ovoïde-lancéolée,  trigone,  lon- 
guement atténuée  en  bec  dépassant  beaucoup  le 
périgone.  Feuilles  cylindracées-comprimées,  fistu- 
leuses,  noueuses.  Tiges  de  3-5  décim.,  feinllées, 
dressées  lisses.  Souches  à  rhizomes  traçants. 
y  juin  juillet.  »  (Flore  des  Deux-Sèvres  par  Sau^e 
et  Maillard,    t.  1  1,  p.  3ai"J. 

Deux  plantes  nouvelles,  pour  les  Deux-Sèvres, 
tiouvées  à  Riom  en   1894  : 

Trigonclla  corniculata  L.  —  Coteau  sec,  près  du 
bourg,  en  face  le  grand  pont. 

Bunias  erucago  L.  —  Coteau  sec,  près  du  bourg, 
en  face  le  grand  pont. 


I  62 


LE      M O X  D F.       DES       PLANTES 


Fumaria    capreolata  L.      —  Le    Mans   : 
Sainte-Croix    :    chemin     de    Pecquenardièrej 
in    K.  P.  Vaniot). 
Géranium  pyrenaicum  !..  —  Le    Mans  : 

route  de  Paris  en  lace  les  Sablons  (R.  P,  Va- 
niot . 

Impatiens  balsamina  L.  —  Le  Mans  : 
jardins  du  quartier  Saint-Vincent  et  de  la  rue 
de  Ballon  (Charbonni  w   I 

Oxalis  corniculataL.—  Le  Mans  :  Sainte- 
Croix,  à  l'extrémité  du  chemin  de  Sinault, 
4  juillet  (S.  Savouré  et  II.  Léveij  i 

Hypericum  montanum—  L.  Saint-Geor- 
ges-le-Gaultier  (Rousseau). 

^gopodium  podagraria  L.—  Le  Mans  : 
Sainte-Croix  :  chemin  de  Pecquenardière, 
2ô  juin  (H.  Léveillé  et  R.   P.  Vaniot). 

Erica  tetralix  L.  —  f.  alba  Sweet.  —  Fo- 
rêt de  Bercé  :  aux  environs  de  Saint  Hubert. 
I'  iufreton). 

Orobanche  galii  Vauch.  —  Le  Mans  :  che- 
min de  l'Epau,  prés  Toile  Blanche,  12  juin 
[H.  Léveillé);  pré  au  bord  de  la  Sarthe,  au 
delà  du  moulin  de  Saint-Georges,  ïi  juin 
(H.  Léveillé  et  R.  P.  Vaniot);  pré  bordant  le 
chemin  de  la  vallée  de  Saint-Biaise,  au-dessous 
de  Saint-Biaise.  3  juillet  (A.  Gentil  et  H.  I.i  - 

VEILLÉI. 

Scilla  autumnalisL.  — Saint-Georges-le- 
Gaultier  (Rousseau  1. 

M.  Dean  a  en  outre  rencontré  à  l'état  de 
plantes  adventices  croissant  au  Mans  :  Saint- 
Gilles  :  décombres  au  milieu  des  prés  de  cha- 
que côté  de  la  route  de  Saint-Georges,  les  es- 
pèces suivantes  : 

Centaurci  solstitialis  I..,  Phalaris canarien- 
sis  L.,  Anarrhinum  bellidifolium  Desf.,  An- 
dryala  integrifolia  L.,  Géranium  nodosum  L., 
Hypericum  montanum  L.  :  Cette  dernière 
espèce  croissait  dans  un  chemin  gravé  avec 
des  décombres,  et  avoisinant  les  prés.  Il  a  en 
outre  trouvé  dans  les  chaintres  d'un  champ  à 
Saint- Pavace  'Bupleurum  protractum  L.  et 
Saponaria  vaccaria  L. 

ESSAI 

sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales  les  plus  vulgaires 

PAR 

Marius  CAPODURO 

Membre  Je  1  Académie  Internationale  de  Géographie 
lique  et  de  l'Association 
pour    la    protection    des    Plantes 

•  Suite 


Bouligoulo 

Certains  petits    champignons 
Agaricus 
Certains    petits   champignons    domestiques 


du  genre  Agaricus  qui  poussent  au  pied  ou 
sur  le  tronc  de  vieux  arbres  sont  ainsi  nom- 
més dans  bien  des  localités  du  Midi  probable- 
ment parce  qu'ils  ne  manquent  pas  de  ressem- 
blance avec  le  nombril,  soit  par  la  forme  du 
chapeau,  soit  par    leur   petite  dimension. 

Or,  en  provençal  le  nombril  est  appelé  em- 
bourigo.  et  bouligoulo  n'est  qu'une  altéra- 
tion et  un  diminutif  d'embourigo. 

Boumbardelier 

Sureau   Noir 
Sambucus  nigra  L.) 

L'étymologie  de  Sambucus,  sureau,  a  été 
souvent  contestée.  Les  uns  veulent  que  Sam- 
bucus vienne  de  Sambuca.  instrument  de 
musique  des  anciens  qui  était  construit  avec 
!e  bois  de  sureau.  D'autres  estiment  que  sam- 
bucus dérive  de  Sambyx.  nom  de  l'inventeur 
de  l'instrument.  Mais  toutes  ces  étymologies 
sont  fort  douteuses  et  des  plus  controversées. 

Plus  pittoresque  est  le  terme  provençal  de 
boumbardelier  sous  lequel  on  désigne  assez 
souvent  le  sureau  noir  et  qui  répond  à  une 
idée  bien  nette  de  l'usage  que  font  les  enfants 
des  tiges  de  cet  arbuste.  On  sait  en  effet  qu'ils 
excellent  à  confectionner  très  habilement,  en 
retirant  la  moelle,  de  petites  bombardes  :  en 
provençal  boumbardélo. 

D'où  le  nom  de  boumbardelier  donné  au 
sureau  noir. 

Le  sureau  est  encore  assez  fréquemment 
appelé  en  patois  sambequiè,  mais  alors  ce 
n'est  pas  en  particulier  au  sureau  noir  que  ce 
nom  s'applique,  mais  aux  différentes  espèces 
de  sureaux. 

Boumet   dé  capelan 

(Fusain,   bonnet  de  prêtre,   Ail   a    toupet) 

{Evonymus  Etiropaeus  L.  —  Muscari 

comosum    Mil] 

Vulgairement  dénommé  en  français  bonnet- 
de-prêtre,  Y  Evonymus  Europaeus  porte  le 
même  nom  en  provençal.  11  est  fait  allusion 
au  fruit  charnu  dont  les  quatre  ou  cinq  valves 
loculicides,  au  moment  de  la  déhiscence, 
affectent  plus  ou  moins  exactement  la  forme 
d'un  bonnet  de  prêtre  (capélan). 

A  Flassans  •  Var)  le  nom  de  bounet  dé  capé- 
lan est  donné  au  muscari  à  toupet,  pour  la 
même  raison. 

Bourtoulaigo.  Bourtouraïgro. 

Pourpier  cuit i\  é. 
[Portulaca  oleracea  I .. 
C'est  le  Portulaca  oleracea  que  l'on  appelle 
bourtoulaigo  et  encore  bourtouraigro, 
vocables  qui  paraissent  être  une  agglutination 
des  mots  boutoun  aigro.  littéralement  bou- 
ton aigre. 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


[63 


En  effet  les  jeunes  pousses  de  cette  petite 
plante  que  l'on  mange  en  salade,  le  plus  sou- 
vent après  les  avoir  fait  bouillir  ou  mace'rer 
dans  du  vinaigre,  ont  une  pointe  d'aigreur  ou 
d'àcreté  assez  agréable  au  palais. 

Par  analogie,  on  a  appelé  bourtoulaïgo 
dé  mar  une  salsolacée  des  rivages  Obione  por- 
tulacoides,  dont  les  feuilles,  bien  que  glauques, 
se  rapprochent  plus  ou  moins  du  pourpier 
comestible. 

Bramo  fam. 

Ibéride  à  feuilles   penne'es. 

(Iberis  pinnata  Gouan) 

L'Iberis  pinnata,  ainsi  appelé,  porte  aussi 
les  dénominations  provençales  de  blanchoun. 
egos,  teraspic,  mais  aucune  n'est  sans  doute 
aussi  curieuse  que  celle  de  bramo  fam. 

Nous  nous  sommes  longtemps  demandé  ce 
que  cette  expression  qui  peut  se  traduire  en 
français  par  cette  autre  équivalente  :  qui  crie 
la  faim,  criera  la  famine, pouvaitbien  signifier- 
Est-ce  parce  que  cette  mauvaise  crucifère  se 
propage  et  se  multiplie  avec  rapidité  dans  nos 
moissons  et  y  cause  beaucoup  de  ravages  en  se 
développant  et  en  épuisant  le  sol  au  détri- 
ment des  céréales  cultivées  ?  Telle  est  l'hypo- 
thèse que  nous  avons  émise  et  que  le  simple 
récit  d'un  brave  paysan  de  Rousset 
(Bouches-du-Rhône)  est  venu  confirmer. 

<r  Cette  mauvaise  herbe,  nous  dit-il  dans  sa 
langue  maternelle,  est  très  commune  dans  les 
blés  au  mois  d'avril  et  de  mai  où  elle 
occasionne  de  réels  dommages  et  compromet 
sérieusement  la  récolte  au  point  de  faire  crier 
à  lafaminesi  on  ne  venait  à  en  débarrasser,  en 
partie  au  moins,  les  champs  qu'elle  envahit.  » 

Son  petit  raisonnement  ne  manquait  pas  de 
logique  et  il  conclut  par  ce  sorite  spécieux 
autant  que  laconique  :  «  le  blé  donne  la 
farine,  la  farine,  le  pain;  sans  blé  pas  de  pain 
sans  pain  la  famine.  » 

La  dénomination  de  bramo  fam  donnée 
par  les  paysans  à  cette  plante  est  donc  pleine- 
ment justifiée  et  mérite  d'être   retenue. 

Bramo  vacco. 

Colchique   d'automne,    Tue-chien,    Dame-nue 

Veilleuse. 

(Colchicum  autumnale  L.) 

Encore  appelé  estranglo  chin,  le  colchi- 
que d'automne  est  plus  connu  sous  le  nom  de 
bramo  vacco.  C'est  une  plantï  irritante  qui 
a  souvent  produit  des  empoisonnements  sur 
les  petits  herbivores. 

On  prétend  que  le  principe  toxique  de  cette 
espèce,  peut  avoir  raison  d'un  chien,  d'un 
mouton  ou  d'une  chèvre. 

Sur  une  vache  l'effet  produit  ne  serait  plus 
si  prompt  ;  l'animal    éprouverait    un    malaise 


intérieur  assez  grand  qui  le  pousserait  malgré 
lui  à  beugler  (bramar).  Mais  généralement 
cette  plante  n'est  pas  broutée  par  les  rumi- 
nants. 

Dans  quelques  localités,  le  nom  de  bramo 
vacco  est  donné  à  la  gratiole,  vulgairement 
appelé  herbe  au  pauvre  homme. 

Brus,  brugas,  brus  fer 

Les  bruyères  en  général.  —  Le  rouvet. 

\Erica  —  Osyris  alba  L.) 

Ainsi  sont  dénommées  les  différentes  espè- 
ces de  bruyères,  particulièrement  la  bruyère 
commune.  Le  terme  de  brus  est  peut-être 
plus  usité.  Quant  au  brus  fer  ce  n'est  pas 
une  bruyère  ni  même  une  éricacée;  c'est 
VOsyris  alba,  sanlalacée  qui  abonde  le  long 
des  cours  d'eau. 

Il  est  probable  que  l'aspect  général  de  la 
plante  qui,  se  rapproche  quelque  peu  du  faciès 
des  bruyères,  lui  a  valu  ce  nom. 

Marius  Capoduro. 


Un  coin  de   la  Mayenne 

La  publication  en  cours  de  notre  Supplé- 
ment à  la  Flore  de  la  Mayenne  dont  le  début 
à  déjà  paru  et  dont  ilparaitra  une  notable  partie 
le  ier  janvier  prochain  (in  Bull,  de  la  Soc.  d'A- 
gric.  Sciences  et  Arts  delaSartiie)nous  dispense 
de  donner  le  compte  rendu  des  herborisations 
qui  se  poursuivent  sans  relâche  dans  cet  inté- 
ressant département  et  de  publier  des  listes 
de  plantes  rares  ou  de  localités  nouvelles. 

On  nous  permettra  cependant  de  faire  ex- 
ception pour  cette  fois  à  raison  de  l'impor- 
tante collecte  que  nous  avons  faite  en  deux 
heures  environ  dans  un  coin  jnsque-!à  inex- 
ploré de  la  Mayenne. 

Le  27  au  matin,  nous  prenions  le  bateau  à 
vapeur  qui  fait  le  service  entre  Angers  et 
Château-Gontier  et  après  4  heures  de  voyage 
entre  les  rives  fleuries  et  pittoresques  de  la 
rivière  littéralement  bordée  des  fleurs  blan- 
ches du  Ranunculus  diversifolius  Gilib,  et  des 
fleurs  rouges  du  Ljchnis  diurna  Sibth,  nous 
prenions  terre  à  Daon  et  nous  nous  mettions 
en  quête  du  Chamagrostis  minima  Bork.  si- 
gnalé à  Daon,  sur  le  chemin  de  Querré  à  5oo 
mètres  du  bourg,  par  Duclaux  dans  le  catalo- 
gue de  i838.  Déjà  nos  recherches  précédentes 
dans  cette  localité  avaient  échoué.  Nous 
avons  cette  fois  encore  recherché  minutieuse- 
ment et  méthodiquement  cette  plante.  Nos 
recherches  à  l'endroit  précis  et  pourtant  sa- 
blonneux où  elle  avait  indiquée  ont  été 
vaines  ;  bien  que  la  présence  de  cette  espèce 
dans  ce  seul  point  où  on  l'ait  indiquée  ne  soit 


I 


MONDE       DES       PLANTES 


;i  elle  existe(?  i  elle  doit  y  être 
fort  rare, 

Nous  avons  cependant  trouvé  sur  le  vieux 
ch(  min  Je  Querré:  Silybum  marianum Gaertn. 
Ranunculus  flabellatus  Desf.,  Orchis  lati/olia 
L.,  Fumaria  'Boraei  .lord.  F.  Bastardi  lier. 
Tiarbaraea  intermedia  Bor.  f.  recurva  Corb. 
.l/Y.j  caryophyllea  L. 

La  soirée  nous  réservait  heureusement  une 
compensation.  En  face  de  Daon  s'élèvent  des 
hauteurs  rocheuses,  boisées  et  ombragées, des- 
quelles coulent  d'abondantes  sources  formant 
a  leur  pied  un  ruisseau  qui  entretient  une 
fraîcheur  et  une  humidité  constante,  station 
éminemment  favorable  à  la  végétation  des 
plantes.  Ces  hauteurs  dépendent  de  Ménil.  A 
leur  pied  court  le  chemin  de  halage  que  nous 
avons  suivi  jusqu'à  Ménil. 

Or  sur  ces  hauteurs  ou  à  leur  pied  nous 
avons  trouvé  successivement  : 

Lychnis  diurna  Sibh.  :  Doronicum  plantagi- 
neum  L.  ;  hulula  maxima  DC.  ;  Laminai  sa 
leobdolon  Crantz.  ;  Rubus  ideteus  L.  ;  Pyrus 
torminalis  Ehrh.  ;  Cardamine  silvatica  Link, 
type, en  superbes  exemplaires.  ;  Lepidium  cam- 
pestre  R.  Br.  ;  Corydalis  claviculata  DC.  •' 
Melittis  melissophyllum.  L.;  Senecio  aquaticus 
Huds.  type.  ;  Orchis  lati/olia  L.  ; 

Au  bord  de  la  rivière  : 

Salix  triandra  L.  ;  Salix  fragilis  L.  ; 

Sur  le  talus  voisin  : 

Cardamine  impatiens   L. 

Dans  une  mare  un  peu  au  delà  du  moulin  de 
Fourmusson  :  Ranunculus  diversifolius  Gilib. 

Entre  la  mare  et  la  rivière  : 

Roripa  pyrenaica  Spach. 

Dans  la  prairie  : 

Orchis  ustulata  L. 

Malheureusement  l'heure  avançait  et  nous 
dûmes  nous  arracheràces  parages  enchanteurs. 
C'est  a  notre  connaissance,  après  les  landes 
du  moulin  du  Fourneau  en  Pré-en-Pail  et 
celles  de  Malingue  en  Melleray,  une  des  loca- 
lités les  plus  riches  de  la  Mayenne.  Nous  ne 
parlons  pas  en  erlct  des  espèces  déjà  connues 
à  Daon,  telles,  Corydalis  solida  Smith.  Nar- 
dnms  Lachenalii  Godr.  etc., 

(  >n  v  ti  i  iu\  l'  selon  nous  : 
Sibthorpia  europasa,  Ribesrubrum  L.    Chry- 
sosplenium  oppositifolium  !..  Cardamine  ama- 
ra  I...  Paris quadrifolia  L.,  Euphorbia  dulcis; 
et    probablement    Eypericum    montanum   L. 

lui  tous  cas  ces  dernières  espèces  doivent  y 

être  l'objet  d'attentives  recherches. 
III  .1  \  ruai' . 


Bibliographie 

Ergebnisse  der  Durchforschung  der 
schlesischen  Phanerogamen  flora  im 
Zahre  1896,  E.  Fiek  et  Tu.  Schube. 

Recherches  anatomiques  et  taxino- 
miques  sur  le  Rosa  berberifolia.  Pallas. 
Hulthemia  berberifolia  Dmrt.)  Paul  Parmen- 
tier.  Il  ressort  de  cette  étude  que  cette  plante, 
contrairement  à  l'opinion  de  M.  Crépin  et 
d'autres  nombreux  botanistes,  doit  être  rat- 
tachée au  genre  Rosa.  Cette  espèce,  à  feuilles 
unifoliolées  et  sans  stipules,  possède  tous  les 
caractères  anatomiques  distinctifs  du  genre. 
M.  Parmentier  propose  de  créer  pour  cette 
tonne  très  nettement  distincte  du  genre  Ros& 
un  sous-genre  ou  subdivision  des  Extipulees. 
M.  Parmentier  prépare  un  immense  et  con- 
cluant travail  sur  les  Rosa,  travail  bien  docu- 
menté, appuyé  de  milliers  de  dessins  anato- 
miques. Nous  en  attendons  impatiemment 
l'apparition. 

Noms  patois  et  emploi  populaire  des 
plantes  delà  Savoie.  )>'  Ait".  Chabert. 

Revue  de  la  Flore  médicinale  et  vété- 
rinaire populaire  du  nord  de  la  France. 
B.  Riomet.  La  publication  de  cette  œuvre  de 
vulgarisation  se  poursuit  sans  interruption. 

Bemerkung  zur  systematischen  Stel- 
lung  derGattungMeliola.  Fedor  Bocholtz 
(Remarque  sur  la  place  du  genre  Meliola  dans 
la  classification). 

Zur  Entwickelungeschichte  der  Tube- 
raceen.  F.  Buchol.tz. 

Supplément  aux  Muscinées  du  dépar- 
tement de  la  Manche  L.  Corbière. 

Compte  rendu  botanique  de  l'excursion 
faite  le  28  juin  1896  à  Salleset  à  Facture. 
,1.  Neyraut. 

Herbarium  normale  conditum  a  F. 
S-  un, r/.  dein  continuatum  a  K.  Keck,  nunc 
editum  per  J.  DSrfler.  Schedae  ad  centu- 
riam   XXXII. 

Notice  biographique  sur  Jean-Lousi 
Lucand    1"  F.  X.  Gn.tor. 

Horticulture  fruitière,  potagère  et  d'a- 
Srément.  E.   Rigaux. 


Revue  des  Revues 


Flora  del  Vallès.  D1  l>.  Ji  inCadi  \  u  t.  in 
'Bol.  de  la  real  Acad  de  Cienc.y  Art  de  "Bar- 
celone. ) 

Classification  et  distribution  des  es- 
pèces européennes  du  genre  Mathiola 
(suite».  P.  Conti  :  !  in  'Bulletin  de  l'herbier 
Huissier  Tome  Y.  N°  5) 


LE      MONDE       DES      PLANTES 


l65 


Bausteine  zu  einer  monographie  der 
Convolvulaceen   (à  suivre).   IIans    Hai.lier 

(ibid.). 

Note  sur  un  nouveau  Cycadeosper 
mum  de  1  oxfordien.  René  Maire  (ibid.). 

Note  sur  quelques  Potamots  rares  de 
la  flore  franco- helvétique.  Antoine  Ma- 
gnin  (tome  V.  N°  6) 

Une  plante  myrmécophile  nouvelle 
[Scaphopelatum  Thonneri  de  Wild.  et  Th. 
Durand).  De  Wildeman    (ibid.). 

Gooringia  a  new  genus  of  Caryophyl- 
laceae,  Frédéric    Williams  (ibid.). 

Les  Saussurea  du  Japon  A.  F  ranch  et, 
(Tome  V,  N"  7.) 

Symbolae  ad  bryologiam  Jamaicen 
sem.  Cari.    Mïiller  (ibid). 

Zweineue  Eulophia-Arten.  F.  Kranzlin  , 
(ibid).  —  (E.  Junodiana.  E.  aured) 

Une  nouvelle  espèce  de  Momordica  du 
Sambèse.  A.  Cogniaux  (ibid.)  —  (M.  fas- 
ciculata). 

Isoyprum  et  Coptis  ;  leur  distribution 
géographique.  A.  Franchet.  (in  Journal  de 
'Botanique,  1  Ie  année,  nos.  9-1 5). 

Second  mémoire  sur  la  production 
sexueile  des  Ascomycétes.  P.  A.  Dangeard 
(in  Le  Botaniste  5emc  série,  F.  6.  Année  1897). 
Du  rôle  de  l'histologie  dans  la  classi- 
fication des  spores  chez  les  champignons 
P.  A.  Dangeard   (ibid.). 

Sur  l'embryon  des  Cypéracées.  A  Di- 
drichsen  (in  Journal  de  botanique  de  Copen- 
hague V.  21.  F.  1.  Année  1897.) 

Contribution  à  la  Flore  de  l'île  Jan- 
Mayen.  Ostenfeld-Hausen  (ibid.). 

Contributions  to  the  flora  of .  Iceland. 
Th.  Holm  (ibid.). 

Contributions  mycologiques.  E.  Ros- 
trup.  (ibid.). 

Sur  l'existence  de  "cystolithes  rudi- 
mentaires"  silicifiés  chez  quelques  Lo- 
ranthacées.  F.  K.  RAVN(ibid.). 

Catalogue  des  plantes  vasculaires  de 
l'Ille-et- Vilaine,  Ch.  Picquenard  (in  'Bull, 
de  la  Société  des  Sciences,  Natur.  de  l'Ouest  de 
la  France.  (Tome  7,  n°  2)  Nombre  d'espèces  : 

InSd. 

Description  de  deux  nouvelles  espèces 
de  Discomycètes  du  genre  Lachnea., 
Boudier  (ibid). 

Bryologia  Provinciae  Sehen-si  Sinen- 
sis.C.  MuLLER(in Nuovo.  giornal  botanico  ita- 
liano.  V.  IV.  n°  3.) 

Sopra  due  forme  nuove  di  Hemerocal- 
lis  e  sopra  alcuni  Lilium  dello  Cina. 
E.  Baroni  (ibid.1. 

Considerazioni  sul  génère  Fumaria  a 


su  alcune  forme  italiane  dello  stesso.    !.. 

Nicotra  (ibid).  D'après  ce  travail  la  Flore  ita- 
lienne renferme  les  espèces  suivantes  :  F.  ca 
preolata  L.,  F.  Gussonii  Boiss.,  F.  agraria 
Lag.,  F.  officinalis  L.,  F.  micranlha  Lag.,  F. 
parviflora  Lamk.  —  Mais  dans  un  récent  travail 
paru  au  Monde  d:s  Plantes  de  juillet  dernier, 
M.  Parmentier  a  magistralement  démontréque 
le  .F.  agraria,  Lag.  rentrait  dans  le  F.  capreo- 
lata  L.  Il  en  est  de  même  du  F.  Gussonii  Boiss. 
qui  rentre  dans  le  F.  muralis,  lequel  n'est  lui- 
même  qu'une  variété  du  F.  capreolata.  M.  Par- 
mentier et  nous  réunissons  sous  le  nom  de 
F.  grammicophylla  Levl.  et  Parm.  les  F.  mi- 
crantha  Lag.  et  parviflora  Lamk. La  Flore  ita- 
lienne comprend  donc,  en  fin  de  compte,  les 
espèces  F.  capreolata  L.,  F.  officinalis  L.. 
F.  grammicophylla  Levl.  et  Parm.  On  n'y 
trouve  par  F.  spicata.  L'auteur  avec  raison  ne 
distingue  pas  spécifiquement  F.  Vaillanlii 
Lois,  du    F.  parviflora  Lamk. 

Tetrameria  fiorale  nell'Ophrys  ara- 
nifera.  L.  Nicotra  (in  Bull.  del.  Soc.  bot. 
ital.,  1807,  n°4.) 

Nota  preventiva  sopra  una  mia  rivista 
critica  délie  specie  italiane  del  génère 
Ranunculus.  G.  Pons  (ibid). 

Notice  sur  les  Roses  recueillies  dans 
la  province  chinoise  du  Shen-si  par  le 
P.  Giuseppe  Giraldi  de  1890  à  1895. 
F.  Crépin  (Ibid.)  —  R.  multiflora  Thunb., 
R.  moschata  Herrm.  R.  micranlha  Crép.  R. 
indicaL.,R.  'Banksiae  R.  Br.,  R.  macrophylla 
Lindl.,  R.  Giraldii  sp.  nov.,  R.  Biondii  ap. 
nov.,  R.  xanthina  Lindl.,  R.  sericea  Lindl. 
R.  microphj'lla  Roxb. 

Sur  la  découverte  de  plusieurs  genres 
et  espèces  nouvelles  pour  la  flore  espa- 
gnole, Gandoger  (in  'Bull,  de  la  Soc.  bot.  de 
France,  t.  XLIII,  p.  681.)  —  De  la  communi- 
cation de  M.  Gandoger,  il  résulte  que  l'Espa- 
gne est  le  paradis  des  botanistes,  ce  qui  n'a 
rien  d'étonnant  si  l'on  considère,  et  la  situa- 
tion géographique  de  ce  pays  et"  l'absence 
presque  complète  de  botanistes  militants  pré- 
cisément sur  les  points  les  plus  riches  de  ce 
beau  pays.  Parmi  les  genres  nouveaux  signa- 
lons le  Neurada  procumbens  L.  nouveau  non 
seulement  pour  l'Espagne,  mais  encore  pour 
l'Europe. 

Note  sur  deux  espèces  nouvelles 
d'Oreorchis  E.  Ach.  Finet  (Ibid  p.  697.)  — 
O.  Fargesii,  O.  unguiculata  (an  gen  nov.  ?) 

Note  sur  une  Cuscute  du  Turkestan 
(C.  Lehmanr.iana  Bunge.)  Max  Cornu.  (Ibid. 
p.  G99.) 

Tableau  analytique  des  Euphrasia  de 
la    flore  française.  Ern.  Malinvaud  (Ibid. 


p.l) 


i .  !■: 


MONDI       DES      PLANTES 


p.  721).  Résumé  au  point  de  vue  des  espèces 

■  de   la    monographie   du    Professeur 

Wettstein.  Nous  faisons  toutes  nos  réserves  au 

sujet  du  nombre  des  espèces  (87    et  nouscrai- 

îs  que  l'auteur  n'ait  trop  sacrifié  à  l'ana- 

cet  écueil  des    monographes     Voici    la 

liste   des  espèces  françaises  : 

/•;.  pectinata  Ten.;  E.  tatarica  Fisch.,  /•.'- 
stricta  Host.,  E.  brevipila  Burn.  et  Gr.,  E. 
nemorosa  (Pers.)  Gremli.,  E.  occidentale 
Wettst.,  E.  cebennensk  B.  Martin.  E.  gracilis 
Pries.,  /•-'.  minima  Jacq.,  E.  Willkommi^ 
Frevn..  E.  hirtella  .lord..  /•.'.  Rostkoviana 
Havne.  /-.'.  campestris  .lord..  /•.'.  montana 
;..  A',  a/pina  Lamk.,  E.  salisburgensis 
Funck. 

Sur  les  Phanérogames  sans  graines 
formant  la  division  des  Inséminées.  Pu. 
Van  Tf.ghem.  (Ibid .  t.  XLIV,  p.  99.) 

Aconits  à  fleurs  jaunes  de  l'Auvergne^ 
E.  Gonod  d'Artemare  (Ibid.  p.  1 3g.) 

Flore   de    l'île  de   Lesbos.    Palé< - 

C.  Candargy  (Ibid  p.  140. 1  —  Espèces  nou- 
velles :  Jwiats  lesbiacus,  Ornithogalum  eury- 
phyllum,  0.  praeumbellatum,  Allium  pruino- 
-11111,  ••/.  compactum,  •/.  aristalum,  -1.  fastï 
giatum,  aî.hirtovaginum,  Tulipa  Theophrasti, 
Chamaemelùm  lesbiacum,  Helichrysum  sul- 
reum. 

Gymnospermicas  de  flora  portugueza. 
li'.l.A.  Henriques  (m  Bol.  Soc.  Broc,  vol 
XIII.  p.  65.) 

As  Liliaceas  de  Portugal.  Ant.  Xav. 
Pereira  Coltinho  (Ibid.  p.  71.) 

Enumeraçao  de  Plantas  colhidas  nas 
illas  de  Cabo  Verde.  J.  A.  Cardoso  (Ibid. 
p.   i3o.) 

Enumération  des  Algues  des  îles  du 
Cap  vert.  E.  Askenasy  (Ibid.  p.  i5o) 

Polygoneae  da  flora  Portugueza.  Joaq. 
I.E  Mariz  llbid.  p.    1  76). 

Cbservacôes  phaenologicas  feitas  em 
Coimbra  em  1894,  95  et  96.  A.  F.  Moller. 
(  Ibid.). 

Contributions  à  la  flore  du  Limousin, 
1,  inod  d'ARTEMARE  in  Rente  scient,  du  Li- 
mousin ^  vol.  V.   n"    54). 

La  Mercuriale  etses  galles,  abbe  Pierre 
in  Rev.  Scient,  du  Bourbonnais  et   du   Cent, 
de  la  Fr.,  n"  1  14.  vol.   Xi. 

Les  champignons  parasites  de  l'homme 
A.  AcLOQUE,  lin  Cosmos  46^  année,  22  mai 
.897.) 

Plantes  hypocaipogées.  V.  Brandicourt 
(Ibid,  26  juin  et  3  juillet  1897.) 

Les  tilleuls  au  point  de  vue  botanique 
sylvicole.    industriel  et    médicinal.    \    1 
Larbalétrier.  (Ibid,  26  Juin.) 


Les  chrysanthèmes.  Origine.  Histoire 
Culture.  R  \.,onin  'Bulletin  delà  Société  d'Hor- 
lie.  de  la  Sarthe,   t.  XIII.   p.  i63 

The  Cape  remedy  for  Dysentery  [Mon- 
sonia  ovata  Cav.  P.  Mac-Owan  (in  Asri- 
cuit.  Jour.  of.  theCape  of  Good  Hopc,  \b  rnay 

|S'.C- 

Le  Stilbum  Buquesti,  Champignon  dé- 
veloppe sur  une  guêpe  in  Naturaliste.  i''.luin 
- 

Les  plantes  dans  l'antiquité  :  légendes 
poésie,  histoire  etc.  N.  Santini  de  Riols 
(Ibid.  i5  juin). 


Revue  des  Sociétés  savantes 

Académie  des  Sciences  de  Paris 

Sur  une  maladie  des  Orchidées  eau 
sée  par  le  Glocsporium  macropus  Sacc.  L. 
Mangin.  {Séance  du  m  mai). 

Signification  de    l'existence  et  de    la 
symétrie  des  appendices  dans  la  mesure 
de  la  gradation  des  espèces  végétales, 
Chatin  [Séance  du  \-  mai). 

Rôle  des  tanins  dans  les  plantes  et 
plus  particulièrement  dans  les  fruits, 
C.  Gerber  ilbid.j 

La  lunure  du  chêne,  E.  Mer  (Ibid.  On 
appelle  lunure  un  ou  deux  anneaux  d'une 
teinte  plus  claire  observés  sur  les  sections 
transversales  des  troncs  du  chêne.  Ces  lunures 
sont  dues  aux  grandes  gelées. 

Les  Bactèriacées  des  bogheads,  B. 
Renault  [Séance  du  8  juin).  Les  bogheads  pro- 
viennent delà  houillification  d'algues  micros- 
copiques. 

Sur  les  principes  actifs  de  quelques 
Aroïdées.Mlle  J.  Chaui.laguet,  A.  Hébert  et 
F.  H eim  (Séance  du  14  juin).  Ces  principes 
sont  :  une  saponine,  une  base  volatile  voisine 
de  la  conicine  et  un  peu  d'acide  cyanhydrique. 

Action  des  sels  minéraux  sur  le  déve- 
loppement et  la  structure  comparée  de 
quelques  Graminées.  C .  Dassonvili.e 
[Séance  du  -j  1  juin  1. 

Sur  un  nouvel  hydrate  de  carbone,  la 
Caroubine.  Jean  Effront.  (Scance  du  5 
juillet).  Extrait  des  graines  de  Ceratonia 
siliqua. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Académie  Internationale  de  géographie 
botanique,  i,  i.S,  25,  4'>  63,  y3,  89, 

io5,  129, 

—  Etat  de  l'Académie 

—  Constitutions  et  Statuts 

A  propos    de  XEvonymus    leucocarpos 

Levl.  et  F.    Lande.   H.L 

B 

Botanistes  et  Paysans,  E.  Gonod  d'Ar- 

TEMARE 

Bouquet  de  Noël,  Victor  Jamin 

c 

Campanula  subacaulis    Levl.     H.  LÉ- 

VEILLÉ 

Cas    de  floraison   précoce.  Dr.    F.  X. 

GlLLOT 

Classifications  établies  depuis  lesgrands 
embranchements  jusqu'aux  simples 
espèces  sur  les  seules  données  de  la 
morphologie  sont  -  elles  confirmées 
ou  infirmées  par  l'anatomie  ?  (Les). 
Paul   Parmentier 

Coin  de  la  Mayenne  (Un).  H.  Léveillé 

Contribution  à  l'étude  des  Fumaria- 
cées.  P.  Parmentier 

Contribution  à  l'étude  du  genre 
«  Ludvigia  »,  Paul   Parmentier 

Contributions  à  la  Flore  cryptogami- 
que  de  la  Sarthe,  V.  Jamin 

Contributions  à  la  Flore  de   la  Sarthe 

1 1 

Contributions  à  l'étude  de  la  Flore  de 
la  Côte-d  Or,  R.  Maire 


Dr.  Perrier  et  la  Flore  de  la  Mayenne 
(Le),  Aug.  Chevalier 


Encore  le  gui  du   chêne,  abbé  Lemée 
Enseignement  de  la  botanique  en  Fran- 
ce dans  les  écoles  et    facultés  de  mé- 
decine, Dr.  Spalikowski 

Epilobes  de  Madère,  H.  Léveillé..,. 


61 
106 


5 
114 


81 


63 
i63 

i3a 


4,  99 

-S  '4' 


Essai  d'un  catalogue  critique  des  espè- 
ces végétales  qui  croissent  dans  les 
établissements  de  l'Inde  ou  Contribu- 
tions à  la  Flore  de  l'Inde  Française, 

H.   LÉVEILLÉ 

Essai  sur  les  noms  patois  des  plantes 
méridionales  les  plus    vulgaires,  M. 

Capoduro i5,  79,  112, 

Expérience  à  tenter 

Exsiccata  Hypodermearum  Galliae 
orientalis,    Decas    secunda    et  tertia, 

R.  Maire  et  F.  Marguery 97, 

Extracteur  de  Colchique,  P.  V.  L10- 
tard 


Flore  de  Chàtellerault  et  de  la  forêt 
de  Chàtellerault,  L.  J.  Grelet 

Flore  de  Riom  (Deux-Sèvres)  L.  J. 
Grelet 

Formes  des  Epilobes  français,  H.  Lé- 
veillé        1  '  o, 

Flore  des  Nilgiris,  H.  Léveillé 89, 


Gênera  analytique  des  champignons 
de  la  France  llasidiospori,  A.  Ac- 
loque 

Gillet  C.  C,  A.  Letacq 

Greffe  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos 
jours  (La),  L.  Daniel,  9,  26,  41,  ;3. 

91,  107 


3i,  52 


S3 


94 


162 

G  6 


2q 


09 

i5i 
1 1  5 


65 
33 


7.  146 


H 


154 

6 


Herborisations  sarthoises    1896-97,    H. 
Léveillé 8,  23,  126,  14 

I 

Influence  du  sujet  sur  le  greffon 

M 

Médaille      scientifique     internationale 

4 

N 

Nomenclature  botanique 

Notes    sur    la    Flore    bryologique     de 
Meudon,  R.  P.  G.  Etoc   


2,    Ibl 


96 


4 
i5ï 


I  i",S 


Il        MONDE       DES       PF.ANTES 


Notes  sur  la  Flore  bryologique  du 
Bois  de  Boulogne,  R.  P.  G.  Etoc...  Si 

Nouvell  s  localités  de  plantes  rares  nu 
peu    communes    pour    la     More     de 

mandie,  I  .  Lande 3i 

O 

Onothéracées  chiliennes,  H.   Léveillé 

89,   i5o 
Onothéracées  françaises,  H.   Léveii  li 

'•   '7-  N4 
Onothéracées  japonaises,  H.  Léveillé 

26,  5  1,   125 
P 

Plantes  cueillies  à  la  limite  extrême 
des  versants  Méditerranéen  et  Océa- 
nien entre     le  col   de    Naurouse   et 

Avignonet,  F.  Combes o5 

Prentiss  Albert  Nelson 24 

Publications  de  Th.  de  Heldreich...  100 

Q 

Quelques  Lichens  rares  ou  nouveaux 
pour  l'Orne  et  la  Normandie.  H.  Oli- 
vier   32 

Quelques  remarques  sur  l'histoire  de 
la  question  du  sexe  chez  les  plantes, 
F.   Kamienski 121,    120 

R 

Recherches  sur  l'Epilohium  nutans 
Schmidt,  P.  Parmentier 32 

Remarques  sur  la  croissance  du  gui 
dans  la  Seine-Inférieure  et  l'Eure 
Ed.  Spalikowski G 

Réunion  de  Botanistes,    H.    Léveillé  53 


S 

Sur  l'auteur  de  la  découverte  du  «  Pel- 
laria  alliacea »  au  Mans.  Une  lettre 
de  l'abbé  Lefrou.  A.  L.  Letacq..... 

Sur  un  fait  de  tératologie  végétale  pré- 
senté parl'«  Arenaria  serpyllifolia  ». 
A.     !..   Letacq  

Sur  une  forme  de  xCampanula  ranun- 
culus  »  IL  Léveillé 

U 

Une  plante  nouvelle  de  la  Chaîne  ju- 
rassique, P.    Parmentier 

V 

Viola  hybride  (F.  Honhometi).  IL  Lé- 
veillé  


83 


1  59 


Erratum 

lians  le  numéro  du    1"   Juillet,    à    l'article: 
Contribution  à    l'étude  des    Fumatiacces,   par 

P.  Parmentier,  genre  Fumaria,  page  1 3g.  au 
lieu  de  :  F .  Vaillantii  a  ses  sépales  plus 
larges  que  la  corolle,  lire  :  a  ses  sépales  plus 
étroits  que  le  pédicelle. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Le  Mans.  —  Tvp.  et  Lith.  Ed.  Monnoyer. —Revues, 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
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nombreux  lecteurs,  et  à  titre  absolument  gratuit, 
à  partir  de  ce  jour,  un  abonnement  de  3  mois  au 
journal  L'Alimentation   universelle  et  l'Agricul- 
ture   internationale,    seul    journal    de    ce    genre 
existant  dans  le  monde  entier. 

En  faire  la  demande  de  notre  part  à  M.  l'admi- 
nistrateur du  Journal,    14,   avenue  de  La  Motte- 
Piquet,  14,  Paris,  qui  s'empressera  d'y  accéder. 

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sirent s'occuper  dès  maintenant  de  la  vente  ou 
de  l'achat  des  poires  et  des  pommes,  de  l'écoule- 
ment de  ces  produits,  recevront,  sur  une  simple 
demande  de  leur  part,  un  abonnement  gratuit  de 
TROIS  MOIS  au  journal  "le  Cidre". 

Chaque  semaine,  il  parait  une  circulaire 
spéciale  donnant  les  cours  des  pommes  et  des 
poires.    - 

Prière  de  s'adresser  immédiatement  et  en  toute 
confiance  à  M.  Eugène  VIMONT,  Directeur 
du  "Cidre",  9,  rue  Lebrun  iGobelins),  Paris. 
Toute  satisfaction  sera  aussitôt  donnée  aux  per- 
sonnes que  les  questions  pomologiques  peuvent 
intéresser. 

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7«  Année  (2eSÉWt: 


N   95 


1"'  Octobre  1897. 


DES 


PLANTES 


licvue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-•trr \f f-+ 


Vt 


SOMMAIRE    DU    N°    95 

Histoire  .de  la  pestion  du  sexe  chez  les  plantes  (suite),  F.  Kamiesski.  —  A  propos  de 
deuj  plantes  de  Madère.  —  Une  tulipe  anormale,  A.  Acloqoi.  —  Cas  de  synstigmatisme 
chez  un  Epilobe.  —  Recherches  anatomiques  et  laxinomiqoes  sur  les  Qnotheracées  elles 
Haloragacees,  P.  P.iiuibstieii.  —  Les  plantes  des  terrains  salés,  A.  FéRET.  —  Biblio— 
graphie    —  Informations.  —  Mouvement  de  la  Bibliothèque  et. de  ['Herbier. 


LE     MANS 


Imprimerie   Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,    12 


1  897 


ACADEMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M. Th.  »e  Heldreich, (Athènes). 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.  LévëhIlé,  Le 
Mans  [Sarthe  . 

Trésorier  '•  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Hte-  Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  II.  Lévèillé,  Ch. 
I.i  Gendre,  <i.  Rooy,  G.  King,  Treub,  R.  A. 
Philippi. 


COMITE  DE  REDACTION 
Monde  des   Plantés 

II.  Lévèillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
taire ;  P.  V.  Liotard,  Rédacteur 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnes  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos   Coli  lonnes,  amis  et  lecteurs 

qui  en  retireront,  espérons-le.  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


Un  abonné  ou  lecteur  du  Journal  connaî 
trait-il  une  localité  des  environ:,  ce  Paris  où 
le  botaniste  soit  certain  de  trouver  le  Daphnè 
Me\ereum  vainement  cherché  par  un  de  nos 
abonnés  dans  le  rayon  d:  la  flore  parisienne 
et  notamment  dans  les  bocquets  de  St-Sym- 
phorien,  près  Beauvais? 

M.  C.-A.  Menezes,  Madère.  —  Je  tiens 
compte  de  votre  lettre  dans  un  article  ci-in- 
clus, en  ce  qui  touche  votre  Brslropogon. 

J'ai  vu  votre  bel  envoi  qui  va  enrichir  nota- 
blement nos  herbiers  monographiques.  Mille 
fois  merci. 

Je  m'occuperai  cet  hiver  d'identifier  votre 
Ranuncuhts  grandi/olius.  Je  puis  vous  dire 
cependant,  dès  à  présent,  que  R.  grandi/olius 
Lowe  =  R.  megaphyllus  Steud.de  Madère.  A'. 
grandi/olius  C.-A  Mey.  étant  une  plante  de  la 
Sibérie  altaïque.  Le  R.  cortusaej blius  Willd. , 
des  iles  Fortunées  et  le  R.  creticus  L.,de  l'île 
de  Crète  sont  considérés  jusqu'ici  comme 
des  espèces  distinctes. 

Lucuma  deliciosa  Planch.  et  Linden,  in 
Revue  horticole  (1870-71),  836,  plante  de  la 
Nouvelle-Grenade. 


Par  contre,  je  ne  trouve  pas  mention  dans 
V Index  Ke  wensis,  l'ouvrage  le  plus  récent, 
donnant  tous  les  noms  d'espèces,  de  bolanum 
Guatemalense  publié,  probablement,  posté- 
rieurement à  i885,  peut  être  dans  la  mime 
Revue. 

Quantaux  variétés  de  Plantage  lanceolala  L. 
on  distingue  couramment,  en  France,  les  va- 
riétés maritima  Gren.  et  Godr.,  tige  munie 
de  poils  appliqués;  feuilles  étroites  couvertes 
de  poils  appliqués;  épi  oblong  ;  Montana 
Gren.  et  Godr.,  plus  grêle,  épi  globuleux; 
puntila  Koch.  ;  lanuginosa  Koch.  :  feuilles 
couvertes  de  longs  poils  laineux,  épi  ovale  ; 
capitata  Ten.  IcapitelLtta  Koch):  forme  naine 
à  feuilles  étroites,  entières,  souvent  laineuses 
à  la  base  ;  épis  subglobuleux  ;  Tirribali  Jord., 
forme  très  robuste  à  épis  cylindriques,  longs 
de  4-8  centimètres.  On  peut  les  placer  par 
ordre  selon  la  longueur  de  l'épi  ou  la  villosité 
des  feuilles,  ad  libitum.  L' Itirsu ta  —  lanugi- 
nosa. Nous  n'avons  pas,  je  crois,  le  longibrac- 
teata.  L'eriopkylla  Desv.  doit  égaler,  vraisem- 
blablement, eriophora Ho  ri  m.  et  l.ink.,  lequel 
égale  lanuginosa  Koch. 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 

—  Étranger,   Colonies... 

Lf.  Numéro  :  i  Franc. 

Les    Abonnements    parlent    du     i"   Octobre   ou    du 

i"  Janvier  de  chaque;  année. 


Toute   personne   qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
1  e  M  ins   Sarthe),  France. 


DEPOTS     : 

NEW- YORK 
PU.  Heinsberger,  16,  First  Avenue. 

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Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    el 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

I  AVAL 

\ug.  Uni  pu,,  quai  Jean-Fouquel   Vieux-Pont). 


LE     MONDE     DES     PLANTES 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 


REVUE     MENSUELLE 


ORGANE  DE  L'ACADÉMIE  INTERNATIONALE  DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


DIRIGE      PAU 


Le     Professeur     H.     LEVEILLE 


SECRETAIRE     PERPETUEL    DE    I.ACUlEMIK 


TOME  VII 


«  J'ai  vu  Dieu,  j'ai  vu  son  passade 
«  et  ses  traces,  et  je  suis  demeure  saisi 
«  et  muet  d'admiration.  Gloire,  lion- 
«  neur,  louange  infinie  à  Celui  dont 
«  l'invisible  bras  balance  l'univers  et 
«  en  perpétue  tous  les  êtres.  « 

Linné. 


LE     MANS 
Imprimerie      Edmond      MONNOYER 

12,   Place  des  Jacobins,    12 


'8^ 


»e  année  (2e  Série) 


No  95 


ie>'  Octobre  1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

"Revue  Internationale  illustrée  de  "Botanique. 


Abbé  Alexandre  MAIlCAÏLHOl]  dAYfflERIC 

Associé  libre  de  l'Académie 
décédé    à    Ax-les-Thermes    (Ariège) 


Nous  donnerons  fin  d'année  une  note  bio- 
graphique sur  cet  excellent  collègue  ainsi  que 
sur  F.  von  Mueller  et  J.-B.  Barla. 

Nous  présentons,  en  attendant,  à  son  frère, 
notre  vaillant  collègue,  nos  sincères  condo- 
léances. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

MM.  les  Membres  de  l'Académie  sont  priés 
de  vouloir  bien  adresser,  avant  le  8  décembre, 
leur  vote  pour  l'élection  du  Directeur  de 
l'Académie  pour  1898. 


Par  décision  en  date  du  29  septembre  1897, 
M.  A.  Féret  de  Manneville-sur-Risle  (Eure) 
et  MM.  les  abbés  Victor  Richard,  de  Vibraye 
(Sarthe),  et  E.  Goulard,  de  Bergerac  (Dor- 
dogne),  sont  nommés  Membres  Auxiliaires  de 
L'Académie. 


Nous  rappelons  que  la  première  séance  de 
l'Académie  aura  lieu  le  4  août  prochain,  au 
Mans,  5G,  rue  de  Flore,  à  8  heures  et  demie 
du  soir. 


M.  R.-A.  Philippi  remercie  le  Directeur  de 
l'Académie  et  celle-ci  de  sa  nomination  en 
qualité  de  Membre  d'Honneur. 


Quelques   remarques  sur   l'histoire  de  la 
question  du  sexe  chez  les  plantes 

PAR 

F.    KAMIENSKI. 
{Suite) 

La  première  moitié  de  notre  siècle  se  dis- 
tingue  par  des  inventions  et  des  découvertes 
d'une  telle  importance,  que,  grâce  à  elles,  les 
sciences  naturelles  et  surtout  les  sciences  bio- 
logiques, furent  poussées  sur  des  voies  toutes 
nouvelles   et  marchèrent  d'un  pas  rapide.   — 
D'une  part,  la  perfection  du  microscope  par  un 
mathématicien  italien  Jean  Baptiste  Amici  (qui 
lui    donna   alors    la   forme    à  peu  près  telle 
qu'il  1  aaujourd'hui),etladoctrinedu  célèbre  bo- 
taniste  Charles  Darwin    font,  sans   contredit, 
époque  dans  les  sciences  biologiques.  —  Non 
seulement  le  microscope  découvrit  un  monde 
tout    nouveau     pour     les      études,    complè- 
tement   inconnu  jusqu'alors    mais    encore    il 
révéla  de  nombreux  phénomènes  vitaux  dans 
leur  variation  la  plus  simple,  en  créant  la  pos- 
sibilité de  les  observer  plus  facilement  et  plus 
exactement.  —  Darwin,  se  basant  sur  les  faits 
connus  jusqu'alors  et  nouvellement  acquis  par 
lui-même,  en  tira  des  conclusions  ingénieuses 
et  éclaira  la  science  d'une  lumière  toute  nou- 
velle.   —    Ayant    démontré   la    variation    des 
formes  organiques  et  introduit  les  agentsfort 
simples,   tels   que  la  sélection  naturelle  et  la 
lutte  pour  l'existence,  il  expliqua  toute  l'his- 
toire  du   développement   des   organismes,   la 
signification   des   organes  à  part,   la   relation 
entre  leur  origine  morphologique  et  leur  fonc- 
tion physiologique,  etc.,  en  un  mot  Darwin  se 
basant  sur  les  données  positives  et  exactes, 
expliqua  ce  qui  était  incompréhensible  jusqu'a- 
lors en  présence  du  dogmegénéralement  admis 
de  la  constance  des  espèces.  Il  écarta  complè- 
tement les  tendances  scholastiques  et  les  spé- 
culations  des   natur-philosophes,  qui  avaient 
fait  jusqu'alors  tant  de  tort  à  la  science. 

En  même  temps  que  Gaertner,  d'autres 
savants  étudiaient  la  question  du  sexe  chez 
les  plantes,  dans  une    autre   voie    cependant. 


'74 


I.K      MONDE      DES      PLAN  I  I  S 


<  leux-là  s'intéressaient  à  l'étude  et  à  la  destinée 
du  pollen  parvenu  au  stigmate. 

Dans  le  siècle  précédent  encore,  il  y  eut 
cette  opinion  générale  que  la  fondation  s'opère 
sur  le  stigmate  avec  l'aide  de  l'éclatement  du 
pollen,  dont  le  contenu  se  mêle  avec  un  liquide 
gluant  qui  se  trouve  sur  le  stigmate.  K 
REUTER,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  et  puis 
Sprengel  se  joignant  à  lui  plus  tard  trouvaient 
que  l'éclatement  du  pollen  était  quelque  chose 
d'innaturel.  Ils  prenaient  les  restes  des  cel- 
lules mères  du  pollen  pour  la  matière  gluante 
sécrétée  par  le  pollen  même,  qui  était  selon 
eux  matière  fécondative.  Ce  n'est  qu'en  i§23, 
qu'AMici,  que  nous  venons  de  citer,  dans  le  but 
d'éprouver  la  valeur  de  son  microscope,  étu 
diant  les  poils  sur  le  stigmate  chez  Porlulacj 
oleracea,  aperçut,  par  hasard,  que  les  grains 
du  pollen  laissent  pousser  des  filaments  longs 
nommés  tubes  polliniques,  qui  pénètrent  dans 
le  tissu  du  stigmate  même.  Quelques  an- 
nées plus  tard  le  botaniste  français.  Adolphe 
Brongniart,  découvrit  que  la  formation  de  ces 
tubes  est  un  fait  général  chez  les  plantes,  et 
exprima  la  supposition  que  ces  tubes  polli- 
niques croissent  vers  le  milieu  du  stigmate, 
éclatent  au  bout  et  font  sortir  la  matière  fécon- 
dative. —  tin  1839,  Amici  qui  se  montra  obser- 
vateur excellent,  rejeta  la  supposition  de  Bron- 
gniart  et  démontia  que  les  tubes  polliniques 
n'éclatent  pas  sur  le  stigmate,  mais  qu'ils  vont 
bien  plus  loin  encore,  car  ils  pénètrent  dans 
l'intérieur  de  l'ovule  par  le  micropyle.  Les 
années  suivantes,  Rooert  Brown  confirma  les 
étudesd'A.Mici,  trouvant  cependant  que  les  fila- 
ments qui  pénètrent  dans  l'ovule  ne  sont  pas 
des  tubes  polliniques,  mais  plutôt  des  poils, 
qui  proviennent  de  l'ovaire  même,  probable- 
ment à  cause  de  la  fécondité  du  stigmate  par 
le  pollen.  —  D'autre  part,  Mathieu-Jacques 
Schleiden,  professeurs  Iéna  en  1837,  publia 
son  ouvrage  sur  la  formation  des  embryons 
chez  les  plantes  in  dans  lequel  il  confirma 
complètement  les  résultats  obtenus  par  AMICI 
en  fondant  une  nouvelle  théorie,  qui  eut  un 
succès  immense.  Schleiden,  se  basant  sur  ses 
observations,  affirme  non  seulement  que  le 
tube  pollinique  atteint  l'ovule,  mais  encore 
pénètre  à  l'intérieur  du  nucelle  de  l'ovaire, 
que  s'élargit,  se  détache  du  reste  du 

tube  pollinique  et  se  développe  eu  embryon. 

Cette  théorie  recule  la  science  du  sexe  chez 
les    plantes    d'un    siècle  en  arrière,    elle    n'est 


1  iden,    Ueber   Bildung  d.  Eichens 

und  Entstehung  des  Embryo  bei  dur  Phanoroga- 
nien  Acta  Adadcmiae  Leopoldino-Carolinae,  1837 


autre  chose,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi, 
qu'une  édition  corrigée  de  la  théorie  d'évolu- 
tion, créée  par  Wolff.  Elle  renverse  complè- 
tement la  théorie  des  organes  mâles  et  femelles 
dans  la  lleur.  Car.  si  le  pollen  ou  plutôt  le 
tube  pollinique  forme  immédiatement  l'em- 
bryon, alors  dans  ce  cas  là,  il  n'est  pas  du 
tout  un  organe  mâle  mais  un  organe  reproduc- 
tif sans  sexe.  Les  ovules,  selon  cette  théorie, 
ne  seraient  pas  non  plus  des  organes  femelles, 
mais  serviraient  seulement  à  garder  l'embryon 
comme  un  corps  tout  à  fait  à  part  dans  le 
genre  des  enfoncements  qui  se  trouvent  sur  la 
peau  du  crapaud  de  Brésil  (Pipa  dorsigera 
dans  lesquels  il  porte  un  certain  temps  ses 
petits.  Il  est  vrai  que  la  théorie  de  Schleiden 
n'exclut  pas  la  théorie  de  la  pollinisation,  car 
l'embryon  formé  au  bout  du  tube  pollinique. 
ne  pourrait  se  former  autre  part  que  dans  l'o- 
vule. Cependant  il  ne  ['eut  être  question  dans 
cette  théorie  du  sexe  mâle  et  femelle  dans 
l'acception  telle  qu'elle  s'admet  dans  le  règne 
animal. 

A  partir  de  ce  moment,  il  se  lit  un  grand 
mouvement  dans  la  science.  Schleiden  trouva 
beaucoup  d'adeptes  à  sa  doctrine.  Ils  tâchaient 
de  la  soutenir  par  de  nombreux  exemple,. 
Maigre  cela  l'infatigable  Amici  lit  entendre  une 
opinion  toute  contraire.  —  Il  avait  observé  en 
1S42  que  dans  l'ovule  de  Cucurbita,  avant  l.i 
pénétration  du  tube  pollinique,  se  trouve 
déjà  le  commencement  de  l'embryon  qui,  après 
s'être  uni  avec  le  tube  pollinique.  n'en  reçoit 
qu'une  partie  du  tube  gluant  qui  s'y  trouve. 

Les  ovules  de  cette  plante  présentent  des 
difficultés  pour  ce  genre  d'études;  aussi  cette 
dernière  découverte  d'AMici  n'eut  pas  toute 
l'influence  qu'elle  méritait.  Mais  peu  de  temps 
après,  en  [846,  Amici  réussit  à  résoudre  cette- 
question  difficile  d'une  manière  remarquable  et 
complète,  se  servant  d'un  excellent  objet  dé- 
monstratif, d'ovules  d'Orchidées.  Ici,  la  décou- 
verte des  vésicules  embryonnaires  faite  par  lui 
pouvait  être  vérifiée  minutieusement.  Ami.  i 
étudia  premièrement  la  structure  et  le  dévelop- 
pement de  l'ovule  et  du  sic  embryonnaire  qui 
se  trouve  dans  l'ovule  avec  les  vésicules,  puis 
le  cours  de  la  fécondation  et  le  développement 
de  l'embryon,  en  un  mot.  il  donna  un  tableau 
le  plus  exact  de  tout  le  procès  d'une  manière 
tellement  complète,  que  pendant  longtemps 
on  n'eut  rien  ;i  y  ajouter. 

L'année  suivante,  le  professeur  de  l'Univer- 
sité de  Tiibingen,  Hugo  von  Mohi  .  confirma 
complètement  les  résultats  obtenus  par  Amici 
quant  à  Ori  uis  Morio  et  en  184g  Guillaume 
HOFMEISTER  exprima  la  même  chose  quant 
aux  autres  plantes,  dans   son  œuvre  célèbre 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


surlanaissancedesembryonschezlesplantes(t) 
expliquée  par  de  nombreux  et  beaux  dessins. 

A  la  même  époque  à  peu  près,  grâce  à  la 
perfection  du  microscope,  les  notions  sur  les 
plantes  cryptogames  devinrent  plus  étendues. 
Les  organes  sexuels  furent  découverts  presque 
dans  tous  les  ordres  plus  importants  de  ces 
plantes,  dont  les  fécondatifs  mâles,  ou, 
ainsi  nommés  spermatozoïdes,  étaient  consi- 
dérés comme  animaux, particulièrement  comme 
infusoires. 

Dans  les  algues  encore, en  i8o3, Jean-Pierre 
Vaucher,  à  Genève,  considère  la  copulation  de 
Spirogyra  dont  les  cellules  mâles  et  femelles 
sont  de  la  même  structure,  comme  acte  fécon- 
datif  de  l'union  sexuelle.  Plus  tardEHRENBERG, 
en  i  S20,  donne  la  même  signification  à  la  copu- 
lation découverte  par  lui-même  chez  le  cham- 
pignon Sj"ygites.  Puis,  Unger  considère  les 
spermatozoïdes  des  Mousses  {Musci)  comme 
organes  mâles. 

La  découverte  des  organes  sexuels  chez  les 
fougères,  par  le  comte  Lesserye-Suminski  (2) 
en  iS_i.S,fut  d'une  plus  grande  importance  en- 
core. Il  trouva  sur  le  prothalle  des  fougères, 
découvert  plus  tôt  par  Naegeli,  des  anthéri- 
dies  avec  des  spermatozoïdes  et  des  arché- 
gones  ;  dans  ces  derniers  se  développait  l'em- 
bryon d'une  nouvelle  fougère.  —  Comme  par- 
tisan de  la  théorie  de  Schleiden,  Lesserye- 
Suminski  croyait  à  tort  que  les  spermatozoïdes 
pénètrent  dans  l'intérieur  de  l'archégone  et 
s'y  développent  en  embryon.  Il  n'en  eut  pas 
moins  de  mérite  cependant,  car  il  indiqua  à 
ses  successeurs  la  voie  où  il  fallait  chercher 
la  fécondation. 

L'ouvrage  de  Hokmeister  (3)  qui  parut  l'an- 
née suivante  fut  un  événement  d'une  grande 
importance  dans  la  littérature  sur  les  plantes 
cryptogames.  Cet  ouvrage  traitait  du  dévelop- 
pement du  fruit  et  de  la  germination..  Ce  cé- 
lèbre observateur  démontra  la  fécondation  chez 
les  Rhijocarpees.  qui  selon  Schleiden  étaient 
considérées  comme  Phanérogames.  Il  trouva 
des  archégones  sur  le  prothalle, qui  produisent 
des  macrospores  considérés  à  tort  comme  pol- 
len. Mais  ce  qui  est  le  plus  important  c'est 
qu'il  démontra  une  analogie  entre  le  dévelop- 
pement des  cryptogames  et  Phanérogames 
ainsi  que  leurs   organes  sexuels.  Il  démontra 


(i)\V.  Hofmeister  Die  Entstehung  des  Embryo 
der  Phanerogamen.  Lepzig,  1849. 

(2)  Lesserye-Su.vinski,  Entwickelungs-geschichte 
der  Farnkràuter.  Berlun,  1848. 

(3)  \V.  Hofmeister.  Fruchtbildung  in  Keimung 
derhbheren  Kryptogamen  etc.  Botanische  Zeitung, 
1849. 


une  identité  morphologique  du  prothalle  de  la 
fougère  avec  le  sporogone  de  la  mousse,  intro- 
duisant de  cette  manière  dans  la  botanique 
l'idée  du  changement  de  générations  inconnu 
jusqu'alors  chez  les  plantes.  11  trouva  de 
même  une  analogie  étroite  entre  la  vésicule 
embryonnaire  de  l'ovule  et  l'œuf  de  l'arché- 
gone dont,  aussi  bien  que  de  la  vésicule,  sort 
une  nouvelle  génération  qui  commence  par 
l'embryon. 

De  cette  manière  Hofmeister  mit  fin  à 
cette  grande  différence  entre  les  Cryptogames 
et  Phanérogames,  différence  qui  se  base  parti- 
culièrement sur  la  structure  et  le  développe- 
ment des  organes  sexuels.  Il  réunit  tous  les 
groupes  des  plantes  en  une  chaîne  non  inter- 
rompue, qui  nous  représente,  selon  les  idées 
d'aujourd'hui,  le  développement  philogéné- 
tique du  règne  végétal. 

Malgré  les  études  célèbres  et  persuasives 
d'AMici,  de  Mohl  et  de  Hofmeister,  la  théo- 
rie de  Schleiden,  ayant  trouvé  un  bon  fonde- 
ment préparé  par  les  natur-philosophes,  se 
développait  de  son  mieux,  et  en  i85o  parut 
l'ouvrage  de  Hermann  Schacht,  (i)  qui  avait 
pour  but  d'élargir  et  d'affirmer  la  théorie  de 
Schleiden.  Ce  qui  est  pis  encore,  cet  ouvrage 
fut  couronné  par  l'Académie  d'Amsterdjm. 
Il  en  parut  une  magnifique  édition,  expliquée 
par  des  tableaux  coloriés,  possédant  toutes 
les  qualités  et  un  seul  défaut  :  l'exposition  de 
l'objet  sous  une  lumière  complètement  fausse. 
11  est  naturel  que  l'ouvrage  de  Schacht  pro- 
voqua une  grande  opposition  du  côté  de  ceux, 
qui  cherchaient  la  vérité.  Il  en  résulta  une 
polémique  très  animée  entre  Schacht  et  les 
adeptes  de  Schleiden  d'un  côté,  et  les  obser- 
vateurs très  estimés  mais  peu  nombreux,  avec 
Hofmeister  en  chef,  de  l'autre.  Enfin  en  1 85G 
et  en  1857  paraissent  deux  ouvrages  fonda- 
mentaux de  Radlkofer  (2),  qui  affirment  com- 
plètement les  observations  d'AMiciet  de  Hof- 
meister et  résolvent  définitivement  cette  ques- 
tion. Peu  de  temps  après,  Schacht  ayant  ob- 
servé plus  exactement  les  ovules  du  Gladio- 
lus  et  d'autres  plantes,  reconnut  son  erreur 
et  Schleiden  se  voyant  vaincu  en  présence 
des  preuves  persuasives,  abandonna  sa  théo- 
rie. 

De  cette  manière,  l'existence  des  vésicules 
embryonnaires  découvertes  par  Amici,  fut  défi- 


(1)  H.    Schacht,    Entwickelungsgeschichte    der 
Pflanzenembryo,  Amsterdam,  i85o. 

(2)  L.  Radlkofer,    Befruchtung   der  Phaneroga- 
men. Leipzig  i856. 

—  Der    Befruchtungsprocess    in    Pflanzenreich. 
Leipzig,  18.S7. 


t?6 


LE      iMONDE      DES       PLANTES 


nitiveraent  prouvée,  ou  pour  dire  autrement, 
on  attribua  aux  plantes  le  sexe  dans  la  même 
acception  qu'aux  animaux.  Il  ne  restait  autre 
chose  que  d'étudier  la  structure  des  cellules 
sexuelles  et  la  minière  de  leur  copulation  ou 
fécondation. 

Selon  la  découverte  d'AMici,  qui  dit  que  le 
tube  pollinique  atteint  le  sac  embryonnaire, 
toutes  les  suppositions  quant  à  l'action  du 
pollen  à  distance,  ou  bien  quant  à  la  fécon- 
dation de  «  aura  seminis  »  qui  cause  la  fécon- 
dation, furent  écartées.  Ensuite,  la  conviction 
devint  générale  que  le  tube  pollinique  agit 
immédiatement  à  cause  de  l'union  avec  la  vé- 
sicule embryonnaire,  et  le  contenu  du  tube 
pollinique  passe  par  la  membrane  et  féconde 
la  cellule  femelle.  Malheureusement,  les  Pha- 
nérogames présentaient  de  si  grandes  diffi- 
cultés techniques  à  la  préparation  que  per- 
sonne pendant  longtemps  ne  fut  en  état 
d'observer  immédiatement  cette  féconda- 
tion. Il  en  fut  autrement  quant  aux  crypto- 
games. 

Ces  plantes-là  qui  étaient  autrefois,  à  cause 
de  leur  petitesse  et  faute  de  microscope,  inac- 
cessibles aux  observations,  présentent  aujour- 
d'hui une  source  de  découvertes  nouvelles  et 
intéressantes.  Le  botaniste,  armé  d'un  micros- 
cope, qui  est  la  clé  de  tous  les  mystères  de  la 
vie  des  plantes,  peut  facilement  reconnaître 
non  seulement  leur  simple  structure,  mais 
encore  étudier  leurs  phénomènes  vitaux  dans 
leur  forme  la  plus  simple.  Surtout  les  algues 
se  conforment  parfaitement  aux  observations 
microscopiques  ;  elles  n'exigent  aucune 
section,  ni  aucune  préparation  spéciale. 
Elles  peuvent  être  tout  simplement  observées 
sur  un  porte-objet  dans  la  même  eau  où 
elles  vivent  et  où  elles  se  développent  dans 
la  nature.  Aussi  l'acte  de  la  fécondation  fut 
observé  bientôt  chez  les  algues. 

Ainsi  en  1845,  Gustave  Thuret  et  en  [846 
Naegeli  observent  les  organes  sexuels  chez 
quelques  algues  marines.  Mais  en  [854 
Thuret  1 1 .1  trouva  chez  certaines  espèces  de 
Fucus  l'union  immédiate  des  spermatozoïdes 
avec  les  œufs,  qui,  en  forme  de  cellules  sphé- 
riques  nues,  sont  fécondés  à  l'extérieur  de  la 
plante.  Thuret,  mêlant  artificiellement  dans 
l'eau  maritime  sous  le  microscope,  les  sperma- 
tozoïdes d'une  espèce  de  Fucus  avec  les  œufs 
de  l'autre  espèce  de  cette  plante,  obtenait  des 
hybrides. Les  années  suivantes  Nathan  Prings- 
heim démontra  que  les  cellules  femelles  chez 
Vaucheria  ne  se  développent  pas  sans  l'aide 
des  spermatozoïdes,  et  il  observa  distincte- 
ment chez  Oedogonium  que  les  fécondatifs 
mâles  pénètrent  dans  l'intérieur    de    l'oogone 


avec  les  œufs  et  étant  nus  s'unissent  inniJaii- 
tement  avec  ces  derniers  (2). 

A  peu  près  en  même  temps,  et  plus  tard, 
dernièrement  encore,  il  y  a  eu  des  publica- 
tions nombreuses,  qui  annonçaient  de  nou- 
velles découvertes  concernant  le  sexe  des  al- 
gues et  des  champignons.  Le  professeur  de 
Breslau  Ferdinand  Cohn,  Antoine  de  Barv, 
Thuret  et  Bornet  en  France  et  Pringsheim 
nommé  plus  haut,  puis  Woronin,  et  beaucoup 
d'autres  contribuèrent  le  plus  au  développe- 
ment de  la  science  sur  les  algues.  Quant  aux 
champignons, citonslesfrèresTui.ASNE  Prings- 
heim mais  surtout  de  Barv,  qu'on  doit  consi- 
dérer comme  créateur  de  la  mycologie  d'au- 
jourd'hui, puis  ses  nombreux  élèves:  Woro- 
nin, Bavanetzkv,  Brekei.d,  Stahl,  Yanézewski 
et  beaucoup  d'autres  savants.  Chez  les  mous- 
ses et  les  fougères,  ce  fut  Edouard  Stkas- 
burger  (3)  qui  le  premier  découvrit  l'union  et 
la  copulation  des  spermatozoïdes  avec  la  cel- 
lule femelle.  Il  observa  de  quelle  minière  les 
spermatozoïdes  pénètrent  dans  l'intérieur  de 
l'archégone  où  ils  atteignent  un  endroit  déter- 
miné, nommé  «  tache  de  fécondation  »  (Em- 
plangnissfleck)  qui  se  trouve  sur  l'œuf,  et 
qu'ensuite,  les  spermatozoïdes  s'unissent  avec 
le  contenu  de  la  cellule  femelle  à  l'endroit  de 
la  tache.  D'autres  observateurs  démontrèrent 
le  procès  analogue  de  la  fécondation  chez  quel- 
ques Cryptogames.  De  sorte  qu'aujourd'hui, 
chez  toutes  les  plantes  cryptogames,  à  l'excep- 
tion de  quelques  plantes  inférieures,  dont  les 
organes  sexuels  n'ont  pas  été  découverts,  et 
qui,  selon  toute  probabilité,  ne  possèdent 
pas  du  tout  d'organes  sexuels, et  à  l'exception 
de  quelques  champignons  et  algues,  qui  exi- 
gent encore  une  étude  plus  exacte,  la  fécon- 
dation consiste  enl'union  matérielle  et  immé- 
diate des  deux  cellules  sexuelles,  qui  ordi- 
nairement sont  nues. 

{A  suivre) 


A  propos  de  deux  plantes  de  Madère 

Il  y  a  environ  un  an,  notre  collègue  et  cor- 
respondant de  Madère,  M.  C.  Azevedo  Mene/es 
nous  adressait  deux  échantillons  de  Bystro- 
pogon  de  Madère  :  l'un  B.  Maderensis  Webb. 
et  Berth.,  répondant  à  la  diagnose  suivante  : 


(1    G.  Thuret.  Sur  la  fécondation  des  Furacées, 

Annales  des  sciences  naturelles.  Botanique,  Sér.  .) 
I  "tue  II  et   III. 

2    Dans  Ls  Jahrbiicher    fur    wissenschaftlichc 
Botanik,  herausgegeben  von  N.  Pringsheim. 

1  ;    E.Strasburger,  Befruchtungd  er  Farnkrâuter 
(Jahrbucher    fur   wisscnschaftliche    Botanik,  Vil 
[869  - 


LE      MONDE       DUS       PLANTES 


'77 


Petit  arbrisseau  de  o,5o  cent,  à  i  mètre  à 
rameaux  hérisses  de  poils  ;  feuilles  ovales,  cré- 
nelées,  glabres,  excepté  su  ries  nervures,  ou  plus 
ou  moins  hérissées;  cymes  à  l'aisselle  des  feuil- 
les supérieures,  un  peu  plus  courtes  que  cel- 
les-ci, longuement  pédonculées,  hérissées,  avec 
une  fleur  solitaire  dans  chaque  dichotomie  ; 
calice  hérissé,  à  dents  lancéolées,  aiguës,  dé- 
passant le  tube  de  la  corolle  ;  corolle  blanche  à 
tube  glabre  intérieurement,  un  peu  pubescent 
extérieurement  dans  sa  partie  supérieure;  éta- 
mines  incluses  ;  style  saillant  ;  stigmate  bifide 
à  divisions  divergentes  inégales. 

L'autre  différait  du  premier  par  ses  cymes 
souvent  plus  longues  que  les  feuilles,  les  di- 
chotomies plus  nombreuses,  les  corolles  vio- 
lettes plus  foncées  à  la  gorge,  deux  des  éta- 
mines  un  peu  saillantes,  la  lèvre  supérieure  de 
la  corolle  plus  émarginée  et  le  style  plus  court 
ne  dépassant  pas  le  calice.  —  Ce  dernier  carac- 
tère nous  semble  un  peu  plus  sérieux  ;  les 
autres  nous  paraissent'  résulter  d'une  simple 
question  de  développement.  C'est  du  plus  ou 
du  moins  qui  n'a  rien  de  tranché.  On  sait  d'ail- 
leurs que  la  couleur  des  fleurs  est  variable 
chez  les  Labiées.  Si  le  caractère  du  style  et 
celui  des  étamines  étaient  constants  chez 
un  nombre  assez  considérable  de  sujets  il 
y  aurait  lieu  à  la  création  non  d'une  variété, 
encore  moins  d'une  espèce  mais  d'une  forme 
que  l'on  pourrait  appeler  B.  Funchalicum  Levl. 
M.  Menezes  joignait  à  son  envoi  des  Echium 
candicans  dont  il  donne  la  description  sui- 
vante plus  fidèle,  du  moins  en  ce  qui  concerne 
les  échantillons  de  Madère,  que  les  diagnoses 
données  jusqu'ici  : 

Arbrisseau  rameux  ;  feuilles  rapprochées, 
lancéolées,  velues,  soyeuses,  blanchâtres,  à 
nervures  pennées  ;  fleurs  en  épis  longuement 
pédoncules,  formant,  par  leur  ensemble,  une 
panicule dense,  ample,  elliptique  ;  divisions  du 
calice  ovales-lancéolées,  hérissées  ;  corolle 
bleue,  marquée  d'une  ligne  blanche  au  milieu 
de  chaque  division  ;  étamines  et  styles  longue- 
ment exserts,  d'une  couleur  purpurine. 

M.  Menezes  n'a  jamais  vu  à  Madère  des  su- 
jets à  fleurs  toutes  blanches. 

„       H.    LÉVEILLE. 

N.  B.  —M.  Menezes  nous  avise,  durant  l'im- 
pression, de  la  constance  des  caractères  de  son 
Bystrnpogon.  Il  y  a  donc  lieu  d'établir  la  forme 
projetée  plus  haut  pour  le  type  à  fleurs  blanches 
dont  ci-dessus  la  diagnose. 


Une  Tulipe  anormale 

Nous  donnons  ci-dessous  la  figure  d'un 
ovaire  de  tulipe  qui  nous  a  été  envoyé  par  un 
de  nos  correspondants  habitant  la  Normandie, 
M.  Féret.  Le  pied  de  tulipe  qui  a  donné  nais- 
sance à  ce  fruit  anormal  avait  produit  une 
fleur  singulière,  dont  tous  les  verticilles  pré- 
sentaient des  anomalies  solidaires. 

Une  des  valves  du  périanthe  externe  était 
partagée  en  deux  zones  très  distinctes  ;  la 
portion  droite,  blanche,  pétaloïde,  d'épais- 
seur médiocre,  était  insérée  normale- 
ment au  sommet  de  la  hampe;  la  portion 
gauche,  au  contraire,  très  nettement  demeurée 
herbacée  et  phylloïde,  s'insérait  quelques  mil- 
limètres au-dessous  de  la  base  de  la  fleur, 
formant  une  décurrence  qui,  entravant  de  ce 
côté  le  développement  de  l'axe,  avait  provoqué 
une  légère  courbure  de  la  partie  apicale. 

La  suture  médiane  de  la  feuille  ovarienne 
correspondant  à  la  valve  périanthaire  défor- 
mée présentait,  comme  le  montre  la  figure, 
une  sorte  d'excroissance  recourbée  sur  l'ovaire 
et  qui,  nous  écrit  M.  Féret,  doit  être  attribuée 
à  une  transformation  de  l'étamine  née  en  ce 
point.  Ce  fait  est  très  important  au  point  de 
de  vue  des  rapports  d'origine  des  faisceaux 
qui  servent  de  charpente  aux  diverses  pièces 
de  la  fleur.  Nous  regrettons  très  vivement  de 
n'avoir  pas  été  à  même  d'étudier  sur  place 
l'organogénie  d'une  fleur  aussi  singulière. 

Entre  la  paroi  externe  de  l'ovaire  et  l'ex- 
croissance arquée  s'étaient  développés  des 
granules  parenchymateux,  d'un  vert  un  peu 
rosé,  irréguliers,  légèrement  bossues,  et  d'une 
contexture  analogue  à  celle  des  jeunes  galles 
dues  aux  piqûres  des  Cynips. 

Une  coupe  transversale  nous  a  montré  que 
la  structure  interne  de  l'ovaire  était  sensible- 
ment normale. 


Ovaire  anormal  de  Tulipe. 

Nous  ne  savons  à  quelle  cause  attribuer 
cette  irrégularité  ;  peut-être  a-t-elle  pour  point 
de  départ  une  lésion  des  tissus,  une  blessure 
faite  par  un  choc,  par  la  tarière  ou  le  rostre 
d'un  insecte. 

A.  Acloque. 


'7« 


]  E      MONDE      DES      PLAN  l  I  : 


Cas  do  Synstigmatisme   chez  un  Epilobe 

Au  premier  abord  ce  titre    ne  dit  rien,  En 
;  comme    on  divise  les  Epilobes  en   deux 
grands  groupes,  l'un  caractérisé  par  le  Schifos- 
tigmalisme    (Epilobes  à  stigmate    quadrifide] 
et  l'autre,  par  le  Synstigmatisme   (Epilobes  à 
stigmate  indivis  ou  en  tête),  il  n'y  a  rien  d'ex 
traordinaire  en  soi  à  ce  qu'un    Epilobe,   ait  le 
stigmate  indivis.  Toutefois,  OÙ  le    cas  devient 
curieux,  c'est  quand  il  se    rencontre   chez    les 
Epilobes    du  groupe  des  Schi^ostigma .  Nous 
l'avons  observe  chez l'E. hirsutum .  Ayant  cul- 
tive   cette    espèce   dans    notre  jardin,  où  elle 
s'était  parfaitement  naturalisée,  nous  avons  vu 
dans  la  même  année,  sur  le  même  pied,  simul- 
tanément et  dans  des  fleurs  parfaitement  déve- 
loppées, des  fleurs  à  stigmate  paraissant  indi- 
vis  et  d'autres  à  stigmate  nettement  quadrifide. 
On  trouvait  également  tous  les  intermédiaires 
sur  le     même  pied.    Il  est    toutefois  juste  d'a- 
jouter que  l'examen,  à  la  loupe  montée,  laissait 
soupçonner    la    division    réelle   des  stigmates 
malgré    leur     cohésion    intime.    Le    fait  n'en 
reste  pas  moins  intéressant   si   l'on    considère 
que    le    caractère  tiré  de  l'indivision  ou   de  la 
division  du  stigmate  est,  chez  les  Epilobes,  un 
caractère  de  premier  ordre,  auquel  est  subor- 
donnée la  division  des  espèces  de  ce  genre  en 
deux  grandes  classes.  11  était  en  outre  à  signa- 
ler parce  qu'il  arrive  souvent  que, chez  les  Epi- 
lobes  à  stigmate  quadrifide,  un  examen  super- 
ficiel, surtout  au  début  de  l'anthèse,  peut  lais- 
ser supposer  une  indivision    du  stigmate   plus 
apparente  que  réelle. 

H  .   Li:vi:n  lé  , 


Recherches  anatomiques  et  taxinomiques 

sur  les 
ONOTHÉRACÉES  et  les  HALORAGACÉES 

Par    P.   PARMENTIER, 
Docteur  ès-sciences 

Dans  un  mémoire  de    longue    haleine  (t)  en 
cours  de    publication,  je  me  suis  proposé  :  1° 
de  rechercher  si    les    caractères     anatomiques 
pourraient  servir  a   diagnostiquer  ces  deux  fa- 
milles et  leurs  genres  respectifs  ;  2"  d'essayer 
de    circonscrire    ces    familles    et   ces     genres 
tout  en   révélant   leurs    affinités  réciproques. 
Mes  recherches  ont  été  couronnées  de  succès^ 


(])  l'.MMfMiiii.  Recherches  anatomiques  et 
taxinimiçhis  sur  les  Onothéracées  et  les  Halo- 
ragacées. (In   Ann.  Sciences  naturelles,   H',  série 

I.    III  ;  r.yl.  :   ,s,,: 


Plus  j'avance  dans  mes  études,  plus  ]C  suis 
pénétré  de  la  place  importante  que  doivent 
occuper  l'anatomie  et  l'histologie  en  Botani- 
que systématique.   Tou'.e  monographie  qui  ne 

sera  pas  basée  sur  la  combinaison  judicieuse 
des  caractères  externes  et  internes  ^\u  végétal, 
sera  fatalement  un  travail  incomplet,  en  butte 
à  la  critique. 

Je  vais,  dans  les  lignes  suivantes,  exposer 
aux  nombreux  lecteurs  du  Monde  des  l'Unî- 
tes, les  principaux  résultats  de  mes  recher- 
ches. 

I.  —  De  la  constance  de    quelques 
caractères  anatomiques 

1?  Cristaux  :  Le  système  de  cristallisation 
de  l'oxalate  de  calcium  est  un  excellent  ca- 
ractère de  famille.  Ce  sel  cristallise  en  raphi- 
des  chez  les  Onothéracées  et  enoursinschez  les 
Haloragacées.  Les  deux  systèmes  se  rencon- 
trent chez  les  Ludwigia  et  Jussiaea  dont  j'ai 
fait  la  sous-famille  des  Ludwigiëes  parmi  les 
Onothéracées . 

Le  milieu  a  exercé  une  action  indéniable 
sur  l'oxalate  de  calcium  et  a  provoqué  sa 
cristallisation  en  raphides,  avec  deux  équiva- 
lents d'eau,  chez  les  Onothéracées  plantes 
aériennes,  puis  en  oursins  avec  6  équivalents 
d'eau  chez  les  Haloragacées  plantes  aqua- 
tiques. Les  deux  systèmes  se  rencontrent  chez 
les  Ludwigiëes  qui,  la  plupart,  sont  des  plan- 
tée amphibies. 

2°  Poils:  Les  poils,  lorqu'ils  existent,  cons- 
tituent un  aussi  bon  critérium  que  les  cristaux.  11 
est  intéressant  de  rappeler  que, plus  un  tissu 
ou  un  appareil  est  important  en  physiologie, 
moins  il  l'est  en  taxinomie.  Ainsi  les  poils  et 
les  cristaux  qui  jouent  un  rôle  très  secondaire 
dans  la  physiologie  de  la  plante,  deviennent 
des  caractères  déterminatifs  de  famille  de  pre- 
mier ordre.  Les  poils  sont  simples  et  t-cell, 
chez  les  Onothéracées  i-sér.  chez  les 
Haloragacées;  i-cell.  ou  i-sér.  chez  les 
Ludwigiëes  Les  poils  1  -  soi.  des  Haloragacées 
jouent  le  rôle  de  flotteurs,  rôle  qu'ils  rem- 
plissent beaucoup  mieux  que  s'ils  étaient 
i-cell.  En  effet,  une  altération  locale  de 
la  paroi  chez  Ces  derniers  anéantirait  la 
fonction,  tandis  que  chez  les  autres,  dont  le 
lumen  est  divisé  en  compartiments  remplis 
d'air,  cette  altération  n'enlève  jamais  totale- 
ment   à  l'organe  cette    fonction, 

3°  Stomates  :  Ont,  dans  le  cas  actuel,  une 
valeur  moindre  en  taxinomie.  Deux  types, 
crucifère  et  renonculacë,  s')  rencontrent  iso- 
lément ou  concurremment,  mais  sans  délimi- 
tation bien  rationnelle.  Les  stomates,  par 
leurs  dimensions,  peuvent  fournirun  caractère 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'79 


spécifique.  Les  plantes  aquatiques  ne  sont  pas 
toujours  de'pourvues  de  stomates  ;  certaines 
même,  quoique  étant  totalement  submergées, 
en  possèdent  sur  les  deux  faces  du  limbe 
(Myriophrllum  scabratum).  L'existence  de 
stomates  sur  les'plantes  aquatiques  submergées 
constitue  un  fait  en  contradiction  avec  les 
conséquences  de  la  méthode  expérimentale, 
qui  tend  à  démontrer  que  ces  appareils  font 
totalement  défaut  sur  les  feuilles  se  dévelop- 
pant dans  l'eau.  Evidemment  ces  stomates 
ne  remplissent  plus  aucune  fonction,  et  leur 
persistance  est  un  phénomène  qui  ne  peut 
être  expliqué  que  par  l'hérédité.  Car,  si  le  mi- 
lieu aqueux  tend  à  faire  disparaître  ces  petits 
appareils  par  adaptation  et  suppression  de 
fonction,  sans  y  parvenir  complètement  et  sans 
altérer  en  quoi  que  ce  soit  la  forme  du  stomate, 
il  faut  bien  admettre  une  autre  cause  plus 
énergique  et  ancestrale  qui  se  traduit  chez  les 
descendants   par  l'hérédité  pure. 

Or,j'ai  démontré,  dans  mon  mémoire, que  les 
Haloragacées  dérivent  des  Ludwigiées,  il  n'est 
donc  pas  extraordinaire  que  les  premiers  pos- 
sèdent encore,  malgré  une  très  longue  adap- 
tation à  un  milieu  contraire,  leurs  caractères 
de  parenté  avec   les  Ludwigiées. 

4°  Tissus  mécaniques  :  Le  péridesme  du  fais- 
ceau de  la  nervure  médiane  n'e-st  jamais 
mécanique,  excepté  chez  Jussiaea  suffruticosa 
var.  octofila,  Ludwigia  sphaerocarpa  et  par- 
fois aussi  Loudonia  aurea.  Mais,  en  revanche, 
les  parenchymes  supérieur  et  inférieur  à  cette 
nervure  sont  ordinairement  très  collenchy- 
matoïdes. 

Le  péricycle  de  la  tige  renferme  générale- 
ment des  ilôts  de  prosenchyme.  S'il  est  des 
exceptions  à  cette  règle,  celle-ci  parait  aussi 
rebelle  à  l'action  du  milieu,  elle  infirme, 
une  fois  de  plus,  l'expérience.  En  effet,  certai- 
nes Onothé racées  et  Haloragacées  ont  unpéri- 
cycle  pourvu  ou  dépourvu  de  fibres  mécani- 
ques. M.  C.  Sauvageau  a  donc  eu  raison  de 
dire  que  «  si  l'influence  du  milieu  est  incon- 
testable, elle   n'est  pas  absolue  » 

D'autres  éléments  mécaniques  peuvent  exis- 
ter seuls  ou  concurremment  avec  ceux  du 
péricycle  dans  la  tige.  Tantôt  les  cellules  du 
parenchyme  cortical,  celle  de  la  périphérie 
surtout,  épaississent  considérablement  leurs 
parois  pour  constituer  du  collenchyme  (Ono- 
thera  brevipes,  Eulobus  californiens,  etc). 
Cet  épaississement  peut  être  un  véritable 
sclérenchy  me  (/Morag-z's  depressa)  .Tantôt  enfin 
des  tissus  mécaniques  secondaires  se  dévelop- 
pent dans  ce  même  parenchyme,  ou  dans  le 
liber  externe,  en  des  points  très  variables,  sous 
formes  de  scléréides   (cellules  scléreuses  tron- 


quées), ou  de  stéréidee  (cellules  très  allongées 
et  fusiformes)  ,  comme  chez  certains  Fuchsia 
et  chez  Hauya  elegans,  Gaura  epilobioides. 

5°  Liber  périmédullaire  de  la  tige  :  L'exis- 
tence d'ilôts  libériens  à  la  partie  périphérique 
de  la  moelle  est  un  caractère  de  famille  ex- 
primé ordinairement  chez  les  Onothéracées 
et  plusieurs  Haloragacées.  Le  liber  est  repré- 
senté par  de  petits  massifs  constitués  par  du 
parenchyme  libérien  et  des  tubes  criblés.  11 
est,  en  général,  immédiatement  en  contact 
avec  le  bois  primaire,  ou  bien  il  peut  en  être 
isolé  par  quelques  cellules  de  la  moelle. 

6°  Plan  ligneux  de  la  tige  :  Constitue  un 
bon  caractère  de  famille.  Dans  les  tiges 
franchement  aériennes,  le  plan  ligneux  du 
bois  secondaire  possède  les  caractères  suivants  : 
Vaisseaux  à  ponctuations  simples  ou  aréolées, 
à  diaphragmes  percés  d'une  seule  et  large  ou- 
verture, disposés  sans  ordre  apparent  dans 
toute  l'épaisseur  du  bois.  Parenchyme  ligneux 
nul.  Fibres  ligneuses  de  largeur  variable, 
à  parois  ordinairement  minces,  disposées  en 
séries  rayonnantes.  Rayons  médullaires  iné- 
gaux et  inégalement  espacés,  ne  comprenant 
jamais  qu'une  seule  file  de  cellules  ovales  (c. 
transversale)  et  rectangulaire,  le  grand  côté 
dirigé  paralèllement  à  l'axe  de  la  tige  (c.  radi- 
ale ). 

Au  contraire,  chez  les  tiges  des  espèces 
aquatiques,  le  cylindre  ligneux  ne  comprend 
que  de  larges  trachées,  en  nombre  réduit, 
disposées  sur  1-2  cercles  plus  ou  moins  concen- 
triques. Les  autres  éléments  du  bois  ont  subi 
une  réduction  correspondante  ;  les  fibres  sont 
plus  larges  et  à  parois  minces  et  les  rayons  mé- 
dullaires, nuls  ou  très  rares. 

7°  Lacunes  aérifères  de  la  tige    cher;  les 
Haloragacées 

Toutes  les  plantes  aquatiques  ont  leurs  tis- 
sus conjonctifs  creusés  de  canaux  ou  de  lacunes 
aérifères.  On  verra  plus  loin  que  j'ai  retenu 
ce  caractère  dans  le  tableau  déterminatif  des 
genres  de  la  famille.  Il  est  cependant  pure- 
ment épharmonique  et  résulte  de  l'adaptation 
au  milieu  physique.  Il  cessera  d'exister,  objec- 
tera-t-on,  dès  que  les  causes  qui  peuvent  le 
produire  auront  elles-mêmes  disparu.  Evi- 
demment, si  l'on  se  place  exclusivement  sur  le 
terrain  de  l'expérience  et  que  l'on  n'envisage 
que  l'action  brutale  du  milieu,  sans  tenir 
compte  des  aptitudes  physiologiques  de  la 
plante,  l'objection  sera  fondée  et  mon  carac- 
tère n'aura  aucune  valeur  sérieuse.  Mais  je 
ferai  observer  qu'un  caractère,  reconnu  éphar- 
monique, peut,  malgré  sa  qualité,  acquérir 
parfois  une  dignité  taxinomique  relativement 
élevée,    lorsqu'il    relève    en   outre   du  régime 


i8o 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


normul  de  la  plante.  Chacun  sait  que  les 
Myriophyllum,  les  Trapa,  les Serpicula,  etc., 
sont  des  plantes  aquatiques  et  qu'on  ne  les 
rencontre  jamais  que  dans  l'eau.  L'existence 
des  lacunes  est  donc  un  caractère  constant  qui 
se  trouve  lié  à  deux  factures  :  ,0  le  genre  de 
vie  de  l'individu  ;  20  le  milieu  aqueux.  Voilà 
pourquoi  j'attache  à  ce  caractère  une  si 
grande  importance.  11  suffit  d'ailleurs,  pour  en 
reconnaître  la  constance,  d'examiner  le  plus 
grand  nomhre  possible  d'échantillons. 

Je  n'ai  pas  à  m'occuper  de  ce  qu'il  advien- 
drait si  l'on  plaçait  quelques-unes  de  ces  Halo- 
ragacées aquatiques  dans  un  milieu  moins 
humide  ou  même  tout  à  fait  sec.  Ce  sont  là 
des  recherches  de  savants,  très  délicates  et  fort 
curieuses,  mais  dont  l'utilité  immédiate  en 
classification  n'est  pas  généralement  recon- 
nue. En  effet,  pour  arriver  à  expliquer  l'action 
d'une  cause  déterminée  sur  les  modifications 
histologiques,  il  importe  tout  d'abord  d'isoler 
cette  cause  en  supprimant  autant  que  possible 
les  autres.  Cette  manière  de  procéder  est 
contraire  à  ce  qui  passe  dans  la  nature,  où  tous 
les  facteurs  ambiants  sont  concomitants  et  s'in- 
fluencent mutuellement. 

J'étudie  donc  la  plante  telle  qu'on  la  ren- 
contre dans  la  nature,  en  concentrant  surtout 
mon  attention  sur  les  individus  recueillis  dans 
les  milieux  variés  où  ils  ont  pu  se  développer 


normalement.  C'est,  je  crois,  le  seul  moyen 
rationnel  de  saisir  le  sens  évolutif  et  la  valeur 
taxinomique  de  chaque  caractère  interne. 

II.  — Division  des  familles  en  sous  famil 
les  et  répartition  respective  des  genres 

Les  Onothéracées  et  les  Haloragacées  sont 
deux  familles  étroitement  affines  et  issues  d'un 
même  groupe  nodal  représenté  parlegenre  Lud- 
wigia.  Sans  entrer  dans  tous  les  détails,  énu- 
mérés  dans  le  mémoire  précité,  qui  m'ont  per- 
mis d'établir  cet  te  généalogie,  je  ferai  néanmoins 
remarquer  que  le  genre  Lndwigia  est  le  seul 
à  posséder  i»  les  raphides  et  les  poils  des  Ono- 
thèracées  ;  les  oursins  et  les  poils  des  Halora- 
gacées. Certains  représentants  du  genre  accu- 
sent déjà,  par  une  spécialisation  naissante,  le 
point  de  départ  de  chaque  famille.  On  y  voit 
aussi  les  poils  i-sér.,  pauci-cellulaires, devenir 
graduellement,  par  réduction,  i-cell.,  tout 
en  conservant  leur  faciès  et  leur  dimension 
normale.  Ce  n'est  donc  pas  sans  des  preuves 
irréfutables  que  j'ai  été  amené  à  considérer 
le  genre  Lndwigia  comme  renfermant  le 
groupe  nodal  des  deux  familles,  tout  en  se 
rapprochant  plus  des  Onothéracées  que  des 
Haloragacées.  Cette  dernière  famille  a  fait  son 
apparition  avant  la  première. 


Tableau  analytique  des  familles  et  sous  familles 


Onothéracées. 


Haloragacées. 


SOl'S-FAMIU.ES 


i .  Ludwigiées  . 
i .  Onothérées . 
i .  Haloragées. 
2.  Gunnérëes. . 


\  Raphides  et  oursins  dans  la  feuille  )  Lndwigia 

I     et  la  tige.  P.iils  l-tell.  n  poils  1-srr )  (incl.Jnssiaea) 

\  Raphides  dans  la  feuille  et  la  tige,  j  Onothéracées 

)     Oursins  nuls.   Poils  i-cell \  (autres  genres) 

S  Oursins  dans  la  feuille  et  la  lice.  I  rr   , 

D     ...  i      r,   -i  ■  l  Haloragacées 

l     Raphides  nuls.  Poils  i-ser )  r 

\  Cristaux  en  oursins   inconstants.  I  Genres  Hippuris 

'     Raphides  nuls. Poilipluriurif's ou  1-cell..,  )  et  Gnnncra 


J'ai  examiné  ensuite  les  séries  et  les  genres 
généralement  admis  pour  m'assurer  si  les  don- 
nées internes  confirmaient  la  classification 
adoptée.  Je  n'ai  certes  pas  néglige  la  mor- 
phologie externe  et  j'ai  maintenu  les  genres 
qu'elle  diagnostiquait,  quand  même  ils  étaient 
insuffisamment  caractérisés  anatomiquement.' 
M. os  je  n'ai  pas  hésité  à  supprimer  ceux  qui 
prêtaient  à  la  critique,  ceux  dont  l'autonomie 
ci. ut  très  discutable  au  point  de  vue  des 
deux  ordres  de  caractères. 

Le   tableau  suivant,  comparé  à  l'ancien  état 


de  choses,  fera  clairement  ressortir   les  modi- 
fications que  j'y  ai  introduites. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  j'ai  ramené 
au  rang  de  sections  les  genres  C.larkia,  Gayo- 
phytum,  Stenosiphon,  Jnssiaca  et  élevé  à  la  di- 
gnité générique  la  section  Schi^ocarpa  du 
genre  Gaura.  Tous  les  genres  conservés  sont 
aussi  bien  caractérisés  parl'anatomie  que  parla 
morphologie.  Quant  à  ceux  de  la  famille  des 
Haloragacées  ils  le  sont  encore  mieux  ainsi 
qu'on  peut  en  juger  par  le  tableau  analytique 
suivant  : 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


l8  I 


Tableau  déterminatif  des  genres. 

A.  Oursins  dans  la  tige, 
f  Parenchyme  cortical  de  la  tige  très   lacu- 
neux. 

*  Cylindre  central    peu    épais    ne    renfer- 
mant que  des  trachées, 
i .  Poils  longs,     i-sér.,  r 
niveau  des  cloisons  : 


Poils    nuls 


non  dilatés    au 
Trapa. 

Myriophyllum. 


'  Prosenchyme  exodermique  et  paren- 
chyme cortical  de  la  tige  palissadique. 
Poils  nuls  :  Loudonia 

'  Prosenchyme    et    parenchyme    palissad. 
nuls.  Poils  î-sér.,  dilatés  au  niveau  des 
cloisons,  rarement  nuls   (feuilles   linéai- 
res). Haloragis. 
"'  Poils  2-3  sériés  ou  en  massif,  ou  i-cell.. 

Gunnera. 


FAMILLES 


SOUS-FAMILLES 


1.  Onothera 


A. 
Onothéracées. 


1.   Onolhérées. 


2.  Ludwigiées.   !   14.  Ludwigia 


2 

Zauscheneria 

3. 

Epilobium 

4- 

Hauya 

5- 

G. 

7  • 

Schizocarva 

8. 

Heterogaura  (?)  (1) 

9- 

Gongylocarpus 

10 

Circae  1 

1 1 

Diplandra  (?) 

12 

I.opezia 

1    "3 

Riesenbachia  (?) 

1.  Euonothera.  2    Taraxia.  3.Megapte- 
[  rium.4'.Meriolix. 5.Hartmannia.6.Cra: 

'  tcricarpium.  7.  Boisduvalia.  8.  Godetia. 
'  j  q.Sphaerostigma.  lo.Blennoderma.  1  1. 
'  Chylisma.  i2.Eulobus.i3.Gayophytum 
\  14.Clark.ia  (iiicl.  Eucharidium). 


Er.cliandra,  Eufuchsia. 
Skinnera. 

Gauridium. 
Stenosiphon. 


Jussiaea. 
Piieurea. 


B .  Haloragacées 


SOUS-FAMILLES 


1 .  Haloragées  . 


2 .   Gannérées  . 


I  . 

2 

3. 

Trapa. 
Haloragis. 
Meionectes  (?). 

4- 

5. 

6. 

Loudonia. 

Myriophyllum. 

Serpicula. 

7  • 
8. 

9- 

Proserpinaca. 

Hippuris. 

Gunnera. 

**  Cylindrecentral  puissant,  avec  vaisseaux 
ponctués  : 

1.  Poils  nuls  ou  courts,  paucicell.,  di- 
latés au  niveau  des  cloisons  :  Serpi- 
cula. 

2,  Poils  nuls.  Fibres  dans  le  liber  delà 
tige  :  Proserpinaca. 

ff  Parenchyme  cortical  non  ou   peu    lacu- 
neux. 


B.  Oursins  nuls. 

f  Tige  anormale.  Parench.  cortical  non   ou 
peu  lacuneux  ;  poils  2-3  sér.  ou  1  cellules. 

Gunnera. 


(i)  Le  signe  (?)  indique  que  je  n'ai  pu  étudier  le 
genre  qui  en  est  affecté,  par  suite  d'un  manque 
absolu  d'échantillons.  Ces  genres  sont  très  petits 
et  ne  renferment  qu'une  espèce. 


[82 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


|    rige    normale.    Poils  nuls.  Parenchyme 
cortical  très  lacuneux.  Hippuris. 

Le  genre  Gunntra  ne  me  paraît  pas  appar- 
tenir à  la   famille  des  Haloragacées.  Le  rhi- 
zome de  ses  représentants  possède  une  struc- 
ture ordinairement  très  anormale.    La    racine 
de  G.  scabra,  en  particulier,  i  enferme  dai 
moelle    des    vaisseaux    de  seconde  formation 
primaire.  Son  pétiole  et  sa  tige  sont    caracté- 
rise's  par  de  très  nombreux  cylindres  centraux 
e'pars  et  fermes,  à  endoderme  propre  (type/**)- 
lystéliqut).    La    tige  de  plusieurs  autres  Gun- 
r.era,  de  même  que  celle  des  Hatoragis,   My- 
riophyllum,  Hippuris,  en  un  mot  celle  de  tous 
ks  autres   représentants  des  deux  familles  est'' 
monoslélique .  Si  à  ces  caractères  anatomiques, 
en    flagrante  contradiction  avec  ceux    rencon- 
trés   dans    les  autres  genres,  on    ajoute    ceux 
tires  de  i'organanographie  externe,    on    com- 
prendra aisément  le   doute  qui    plane    encore 
dans  mon  esprit  au  sujet  de  la  place  accordée 
jusqu'à  ce  jour,  aux  Gunnera  dans  la    famille 
des  Haloragacées. 

La  deuxième  partie  de  mon  mémoire  com- 
prend la  description  morpho-histologique  des 
genres  des  deux  familles.  Enfin  six  planches 
hors  texte  et  un  graphique  résumant  les  prin- 
cipales affinités  génériques  font  ressortir  les 
faits  nouveaux  rencontrés  par  moi  dans  le 
cours  de  mes  recherches,  ainsi  que  les  idées 
originales  que  ces  faits  m'ont  suggérées. 

Baume-les-Dames,  3o  août  1897. 


Les  Plantes  des  terrains  salés 

PAR 

A.  FERET 

IN  I  RODUCTION 

L'étude  du  catalogue  des  plantes  des  terrains 
sales  a  pour  but  de  faire  connaître  les  plantes 
citées  par  des  auteurs  sérieux,  plantes  capables 
de  pouvoir  être  utiles  à  l'industrie,  au  com- 
merce, a  l'agriculture,  etc.  La  question  fores- 
tière du  reboisement  y  trouvera  des  rensei- 
gnements utiles  aussi,  surtout  pour  les  riv  1; 
les  dunes,  landes,  déserts,  avoisinantles  mers 
intérieures,  les  schotts,  les  sebkhas  ou  lacs  sa- 
lés de  l'intérieur  des  terres,  les  lagunes,  etc. 
Parmi  ces  plantes,  une  assez  notable  quantité 
peut  être  considérée  utile,  ou  tout  au  moins 
intéresser  la  Médecine. 

Dans  ces  conditions,  j'aime  à  croire, 
que  tout  en  traitant  brièvement  des  don- 
nées utiles  des  plantes,  toutes  les  branches 
utiles  et  agréables  pourront  être  suffisamment 


passées  en  revue  autant  que  la  forme  catalogue 
peut  laisser  de  latitude  pour  une  semblable 
question. 

Pour  taire  apprécier  l'utilité  des  diverses 
plantes,  je  commence  par  dire  qu'une  grande 
étendue  de  terrains  peut  être  reboisée  avec 
ces  plantes  :  toutes  les  rives  des  lacs  salés  et 
mers  intérieures  avec  îles  essences  étudi 
pai  ce  catalogue.  Mais  il  ne  faut  pas  oublier 
qu'il  faut  mettre  en  comparaison  le  terrain 
et  la  nature  ou  richesse  saline  du  terrain  d'où 
l'on  tirera  la  plante  ou.  à  défaut  de  pied 
propre  à  être  transplanté,  au  moins  le  porte- 
graine. 

Or,  il  me  semble  que.  pour  réussir,  il  vaut 
mieux  prendre  un  porte-graine  dans  un  terrain 
plus  salé  que  celui  à  replanter  que  de  le  tirer 
d'un  terrain  étant  moins  sale,  car  la  plante, 
selon  moi.  se  trouvera  mieux  de  ce  change- 
ment de  terrain  que  si  l'on  opérait  autrement. 
Pour  faire  comparaison  avec  ces  différents 
terrains  il  me  semble  qu'il  faut  commencer  par 
citer  la  nature  de  certains  terrains  et  la  com- 
position ou  degréde  salure  des  différentes  ré- 
gions maritimes. 

A  ce  sujet,  on  peut   citer  E.   Reclus    ou  A. 
Mellion  qui  semble  n'être  qu'un  écho  du  pre- 
mier. Dans  son  étude,  /<.•  Désert,  dans  la  Biblio- 
thèque des    Merveilles.  Mellion    nous  dépeint 
les    déserts  de    la    Mongolie,   du   Touran,  de 
l'Iran,    Arabie  et   Syrie,   d'Egypte,   le  Sahara. 
l'Atacama,  comme  étant  tous  des  terrains  plus 
ou  moins   salins,   souvent  même  certaines  dé- 
pressions immenses  comme  étant  d'anciennes 
mers  intérieures  :  d'autres  contrées  de  certains 
de  ces  déserts  furent  anciennement  habitées  et 
de  tortes  villes  y  étaient  établies.  Or,  puisque 
à  une  époque   ancienne  et    historique   la   vie 
agitait  ces  solitudes  désertes  actuellement,  on 
peut,    il   me    Semble,   arriver  à   régénérer   ces 
contrées  désolées,  parun  reboisement  judicieux 
avec  l'aide  de  plantes  tirées  de  diverses  con- 
trées de    l'univers,    d'essences  utiles  au    point 
de  vue   industriel,  agricole,    commercial,  etc.. 
et  faire  renaître  la  vie,  là  ou  les  guerres,  les  in- 
vasions, les    incendies,    la  destruction    par  le 
lait  de  l'homme  et  la  dent  des  animaux,  ont  peu 
à  peu  formé  le  désert  et  la  solitude. 

L'ensemble  des  deux  questions. terrains  salés 
et  salure  des  mers,  peut  apporter  une  mesure 
imparaisori  utile  pour  faire  œuvre  appré- 
ciable;cequi  ne  sera  pas  utilisable  dans  telle 
partie  de  l'univers  où  la  nature  du  sol  est  plus 
riche  le  sera  dans  telle  autre. 

I  1  question  des  terrains  salés  comme  con- 
trées désertiques  peut  se  résumer  en  peu  de 
mots  :presque  tous. sans  exception,  sont  sales. 
mais  avec  des  variations  de  degrés,  suivant  la 
nature  des  dépots  de  sel  des  anciens  lacs. 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


i83 


On  peut  néanmoins  affirmer  que  leur  compo- 
sition saline  n'est  pas  aussi  complète  que  celle 
de  la  mer,  donc  les  plantes  des  rivages  peu- 
vent fournir  des  éléments  utiles  pour  reboiser 
ces  terrains,  puisque  avec  plus,  on  peut  obte- 
nir moins. 

Je  laisse  dune  de  coté  la  question  des  terrains 
qui  semble  déjà  suffisamment  claire  pour  cher- 
cher la  comparaison  entre  les  différentes 
mers  et  certains  lacs. 

Dans  le  Cosmos  n"  636,  3  avril  1897,  je  trouve 
ce  renseignement. 

11  résulte  d'analyses  diverses  de  différentes 
mers  que  sur  1.000  grammes  d'eau  on  trouve 
en  matières  salines. 

Pour  l'Océan 32  grammes  65 7 

Mer  Méditerranée...       43        —        735 

Mer  Noire 17        —        663 

Mer  d'Azow i  1 S         —         795 

Mer  Caspienne 62         —         042 

Mer  Morte 149         —  3i 

Dans  ces  diverses  matières  le  chlorure  de 
sodium  ou  sel  marin  entre  dans  les  proportions 
suivantes: 

Océan 25  grammes  704 

Méditerranée 29         —         524 

Mer  Noire 14         —        oq5 

—    d'Azow 9        —    6.583 


—  Caspienne 

—  Morte  .... 


—     6.731 


....      1 10         —      

On  a  remarqué  que  la  salure  de  la  mer  est 
moindre  au  pôle  que  vers  l'équateur,  qu'elle 
augmente  en  général  avec  l'éloignement  de  la 
terre  et  avec  la  profondeur  de  l'océan,  que  les 
mers  intérieures,  telles  que  la  Baltique,  la  mer 
Noire,  la  mer  Blanche,  Marmara,  Jaune,  sont 
moins  salées  que  l'Océan.  La  mer  Méditerra- 
née fait  exception  et  cette  différence  est  expli- 
quée par  la  petite  quantité  d'eau  douce  que 
lui  apportent  les  rivières  etqui  serait  inférieure 
à  celle  qu'elle  perd  par  l'évaporation. 

Les  lacs  salés  n'ayant  aucun  issue  comme  la 
mer  Morte,  le  lac  d'Aral,  etc.,  ont  en  général 
un  degré  de  salure  considérable 

Les  eaux  de  la  mer  Morte  sont  dix  fois  plus 
salées  que  celles  de  l'Océan  ;  elles  ont  donné 
I49grammesde  matièressalines  avec  1 10  gram- 
mes de  chlorure  de  sodium. 

Quant  aux  eaux  Artésiennes  du  Sahara  (Le 
désert,  Meli.ion)  d'après  les  analyses  de 
M.  l'ingénieur  Ville  et  de  MM.  Vatonne  et  de 
Marigny,  il  résulterait  que  l'on  y  a  trouvé  par 
litres  de  1  à  3  grammes  de  sulfate  de  chaux 
et  de  magnésie,  plus  quelques  traces  de  chlo- 
rure de  sodium  et  de  magnésium;  ces  propor- 
tions sont  souvent  dépassées.  L'eau  de  l'Oued 
R'hir  en  particulier,  ne  contient  pas  moins  de 
4  à  5  grammes  et  parfois  8  grammes  de  sels 


par  litre.  11  en  est  de  même  des  sources  de 
Dibbela  dans  le  Sahara  oriental  entre  Agadem 
et  Bilma. Toutes  ces  eaux  si  belles  et  si  limpi- 
des du  désert,  sont  de  véritables  eaux  minéra- 
les, presque  toujours  mortelles  pour  les  Euro- 
péens et  inoffensives  pour  les  indigènes. 

L'eau  d  j  l'oasis  d'El-Goléah  fait  seule  excep- 
tion à  la  règle  ;  elle  ne  contient  que  0  gramme 
2377  de  sels  par  litre.  Ajoutons  que  la  plupart 
de  ces  solutions  salines  constamment  surchauf- 
fées par  le  soleil,  sont  en  même  temps  des 
eaux  thermales,  dont  la  température  moyenne- 
est  de  24°4. 

Dans  l'ouvrage  intitulé  :  Un  Million  de  re- 
celtes, tome  I,  colonne  1792,  je  trouve  : 

Un  litre  d'eau  de  mer  contient  en  moyenne  : 
8grammes  à  peine  dechlorure  de  sodium  dans 
le  N.  de  la  Baltique. 
27        —        environ  sur  les  côtes  de  la  Grande 

Bretagne. 
3o        —        et  plus,  dans  la  mer  Méditerranée^ 
90        —         presque  dans  l'océan  Atlantique  . 
sous  la  ligne. 

Maintenant,  jecitelescompositions  suivantes 
d'eaux  de  mer  artificielles,  dont  les  données 
sont  citées  pour  le  service  des  aquariums,  eau* 
artificielles,  dans  lesquelles  vivent  admirable- 
ment les  poissons  de  mer,  car  il  me  semble 
qu'entre  les  plantes  et  les  animaux  on  peut  ad- 
mettre une  certaine  analogie  au  point  de  vue 
vital;  dans  ces  conditions,  les  t:rrains  salins 
ou  salés  pourront,  il  me  semble,  être  compa- 
rés probablement  souvent  par  rapport  à  ces 
diverses  compositions  maritimes  et  marines. 
Eau  artificielle  saline  pour  aquarium  devant 
remplacer  l'eau  de  mer.  (Million  de  recettes  t., 
I.  col.  277). 

Pour  10  litres  d'eau  de  rivière. 

Sel  blanc  ordinaire  ....  270  grammes  60 

Chlorure  de  magnésie. .  36         —         65 

—           potasse....  7—65 

Carbonate  de  chaux  ...  o         —         3 1 

Sulfate  de  chaux 14                       5 

—     de  magnésie. . .  22         —        g5 

bromure  de       —  o         —         3o 

Les  proportions  de  sels,  sulfate  et  chlorure 
doivent  toujours  rester  les  mêmes,  mais  on 
peut  augmenter  ou  diminuer  la  dose  d'eau 
douce,  suivant  que  l'on  veut  obtenir  une  eau 
de  mer  plus  ou  moins  salée  ou  saumâtre.  Pour 
reconnaître  le  degré  de  salure,  on  se  sert  d'un 
aréomètre. 

Autre  recette  d'eau  de  mer  de  Van  den  Cor- 
fut,  I.  col.  1877,  chlorure  de  sodium  7  k.  5oo 
grammes  —  magnésie,  2  k.  5 1 5  gr.  —  calcium 
o  k.  5 1 5.  —  Sulfate  sodique  2  k.  525.  — chlo- 
rure de  potassium  o  k.   060  —  Iodure  de  po- 


■  84 


I.E      MONDE       DES       PLANTES 


tassium    1 5  centigr.  —  bromure  de  potassium 

i3  centigr.  —  sulfydrate  d'ammoniac  5  gouttes. 

Dissolvez  dans  environ  2?o  litres  d'eau  de 
pluie  à  25  centigr. 

Autre  recette  : 

Sel  marin  S  lui.  —  Sulfate  de  soude  cristal- 
lisé, 3  k.  5oo. 

Hydrochlonate  de  chaux. ...     o  k..  700  gr. 
—  de  magnésie.     2    —  090 

Eau  3oo  litres. 

l.ACS  ET  MERS  INTÉRIEURES 

Dans  ce  travail  je  n'ai  pas  l'intention  de  don- 
ner une  liste  complète  de  tous  les  lacs  impor- 
tants que  l'on  pourrait  citer,  je  ne  ferai  que 
citer  quelques  exemples  seulement;  le  degré 
de  salure  me  manque  pour  la  plupart;  je  les 
cite  plutôt  pour  leur  étendue  et  leur  rapport 
avec  la  mer  ;  leur  degré  de  salure  peut  être  le 
même  que  celui  de  la  Méditerranée. 

(.■1  suivre) 


Bibliographie 

Flore  phanérogamique  des  Antilles 
françaises  par  le  R.  P.  Duss,  professeur  au 
Collège  Je  Basse-Terre,  avec  annotations  sur 
l'emploi  des  plantes  par  le  professeur  Edouard 
Heckel. 

La  place  nous  manque  pour  apprécier 
comme  il  le  mérite  ce  remarquable  travail 
dans  lequel  l'auteur  donne  la  description, 
l'emploi  et  l'habitat  de  toutes  les  plantes  de  la 
Martinique  et  de  la  Guadeloupe  ainsi  que 
leurs  noms  en  langue  vulgaire. 

L'Introduction  est  tout  particulièrement 
intéressante  en  ce  qu'elle  renferme  de  pré- 
cieuses considérations  sur  la  géographie  bota- 
nique des  deux  îles,  leur  sol,  leur  climat,  et 
sur  la  dispersion  des  espèces  suivant  les  ré- 
gions :  maritime,  champêtre,  forestière,  de 
transition,  et  supérieure.  L'auteur  indique 
en  quelques  lignes  les  difficultés  d'herborisa- 
tion dans  ces  pays.  Nous  les  connaissons  par 
expérience. 

Son  ouvrage  de  656  p.  gr.  in-8°  comble  une 
lacune.  Il  est  en  vente  a  la  librairie  Protat 
frères,  à  Mâcon.  Nous  lui  souhaitons  le  légi- 
time succès  qu'il  mérite. 

Les  Onothéracées  sont  représentées  aux 
Antilles  françaises  par  Jussieua  svffruticosa  L., 
J.  erecta  !..  et  J.  linifôlia  Vahl. 


Erratum 


Informations. 

Notre  collègue  M.  Fed.  Pmi.irri  vientd  être 
nommé  directeur  du  Musée  National  de  San- 
tiago (Chili),  en  remplacement  de  M.  R.  A. 
Pmi.ipri,  son  père,  notre  éminent  collègue,  que 
l'âge  et  la  cataracte  ont  contraint  à  la  re- 
traite. 

Le  fascicule  II  delà  Bibliographie  botanique 
(C-H)vient  de  paraître  à  la  Librairie  Baillière, 
19,  rue  Hautefeuille.  Paris. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1 5  Juin  au  3  1  Août 

De  la  part  de  MM.  E.  Rigaux  (2  broch.) 
Dr  Ed.  Spalikowski  (1  broch.),.!.  Nkvraut 
(1  broch. J.  L.  Corbière  (1  broch.),  P..  R10- 
met  (2  broch.),  Fedor  Buchoi.tz  (2  broch.). 
D1  X.  Gii.i.ot  (i  broch. 1,  br  Ai.f.  Chabert 
(1  broch.),  P.  Parmentier  (1  broch.  et  1  vol.) 
Protat  pour  le  R.  P.  DUsssf  1  vol.),  H.  Denaiffe 
(2  broch),  I.  D8rfler(2  broch. j,  X.  Vendrely 
(1  broch.),  C  Porter  11  broch.),  P.  Fauvei. 
(1  vol.). 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Dans  notre  dernier  numéro  d'août-septembre 
en  tête  de  l'article  de  M.  Grelet,  page  i5q,  lire 
Flore  de  Rom  et  non  Flore  Je  Riom. 


Mouvement    de  l'Herbier 

De  M.  Kingo  Miyabe  (Japon)  et  du  R.  P. 
Urb.  Faurie  des  échantillons  d'Onothéracées 
japonaises. 

D'importants  envois  nous  sont  en  outre  an- 
noncés par  MM.  William  Trelease  et  Fr.Ka- 

MIENSKt. 

De  M.  L.  CoRnÈRE,  échantillon  en  fruits 
de  'Barbaraea  praecox. 

De  MM.  L.  Mercier  et  Jos.  Daniel,  des 
échantillons  de  plantes  rares  de   la    Mayenne. 

De  M. R. Maire, 25  Puccinées  ou  Ustilaginées. 

De  M.  C.  A.  Menezes,  de  Madère,  un  remar- 
quable envoi  de  Géraniacées  et  Renonculacées. 

Nos  meilleurs  remerciments  aux  donateurs. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


,c  Mans.       Typ.  et  I.ith.  là).  MoNNOVER.  — Revues. 
Journaux,    Ouvrages    scientifiques,    Catalogues 

illustres.  —  Galvanoplastie. 


La  librairie  J.-B.    BXu.likre   et   Fk.s,   iy,  rue 
Hautefeuille  à  Paris,   commence    la    publication 
d'une   BIBLIOGRAPHIE    BOTANIQUE  qui 

paraîtra  en  5   fascicules   mensuels   de  32  pages  à 
2  colonnes.  On  y  trouvera  l'annonce  détaillée,  la 
date  de  publication,   le   nombre  de    pages   et  un 
compte-rendu  ou  un   extrait  de   la  table  des  ma- 
tières des  ouvrages  importants, d'environ  dix  mille 
volumes    et    brochures,    français   et    étrangers, 
anciens  et  modernes,  avec  les  prix  de  vente. 

Le  i«r  fascicule,   comprenant    les   auteurs   des 
lettres  A  à  C,  vient  de  paraître  :   il  sera  adressé 
gratis  à  tous  les  lecteurs  de    ce   journal    qui    en 
feront  la  demande  à  MM.  J.-B.  Baii.liëre  et  Fu.s. 

Les  5  fascicules  seront  adressés  régulièrement 
contre  envoi    de  5o   centimes    en    timbres-poste 
français  ou  étrangers,  pour   frais    d'affranchisse- 
ment. 

CADEAU  A  NOS  LECTEURS 

Dans  le  but  d'être  agréable  à  nos  lecteurs  et  abon- 
nes, nous  venons  d'obtenir  du  Journal  Musical  Paris- 
Piano  la  faveur  d'abonnements  gratuits  offerts  à  titre 
de  réclame. 

Tout  lecteur  qui  enverra  son  adresse  à  M.  le  Direc- 
teur du  Paris-Piano,  2t,  rue  Denfcrt,  Paris,  recevra 
gratuitement,  pendant  trois  mois,  cette  revue  si  pra- 
tique, si  bien  rédigée,  indispensable  à  tous  ceux  qui 
s'occupent  de  musique. 

11  suffira  de  joindre  à  la  lettre  de  demande {3  timbres- 
poste  de  i5  centimes  pour  frais  de  port,  d'envoi  et 
d'emballage. 

Pour  donner  une  idée  de  ce  charmant  cadeau,  qu'il 
nous  suffise  de  rappeler  que  l'abonnement  de  trois 
mois  au  Paris-Piano  renferme  pourenviron  a5  francs 
de  musique  à  prix  marqué  et  que  les  morceaux  restent 
la  propriété  des  abonnes. 

Paris-Piano  est  la  meilleure  bibliothèque  musicale 
irançaise. 

PRIME- A   NOS  LECTEURS 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  offrir  à  nos 
nombreux  lecteurs,  et  à  titre  absolument  gratuit, 
à  partir  de  ce  jour,  un  abonnement  de  3  mois  au 
journal  L' Alimentation   universelle  et  l'Agricul- 
ture   internationale,    seul    journal    de    ce    genre 
existant  dans  le  monde  entier. 

En  faire  la  demande  de  notre  part  à  M.  l'admi- 
nistrateur du  Journal,    14,   avenue  de  La  Motte- 
Piquet,  14,  Paris,  qui  s'empressera  d'y  accéder. 

PRIME   A   NOS  ABONNÉS 

Tous  ceux  de  nos  abonnés  et  lecteurs  qui  dé- 
sirent s'occuper  dès  maintenant  de  la  vente  ou 
de  l'achat  des  poires  et  des  pommes,  de  l'écoule- 
ment de  ces  produits,  recevront,  sur  une  simple- 
demande  de  leur  part,  un  abonnement  gratuit  de 
TROIS  MOIS  au  journal  "le  Cidre". 

Chaque  semaine,  il  paraît  une  circulaire 
spéciale  donnant  les  cours  des  pommes  et  des 
poires. 

Prière  de  s'adresser  immédiatement  et  en  toute 
confiance  à  M.  Eugène  VIMONT,  Directeur 
du  "Cidre",  ç>,  rue  Lebrun  iG'obelins),  Paris. 
Toute  satisfaction  sera  aussitôt  donnée  aux  per- 
sonnes que  les  questions  pomologiques  peuvent 
intéresser. 

Avant  d'acheter  ou  vendre   immeuble  ou   éta- 
blissement industriel  ou  commercial  ! 

Avant  d'emprunter  ou  de  prêter  hypothécaire- 
ment ! 

Avant  de  s'intéresser  d'une  façon   quelconque 
quelconque  dans  une  affaire! 

Avant  de  s'adjoindre  un  associé   ou  comman- 
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PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Moi3 


1 


SOMMAIRE    DU    N»    96 

Académie  internationale  de  Géographie  botanique.  —  Séance  de  l'Académie  du  1  octobre 
1897.  —  Aux  botanistes  de  la  Mayenne.  —  Sur  le  italuxis  pulmtosa  Sw.  observé  à  Gan- 
delain  (Orne)  et  sur  quelques  autres  plantes  trouvées  au  pied  du  Mont  Souprat,  A.-L. 
Lbtacq.  —  Quelques  remarques  sur  l'histoire  de  la  question  du  sexe  chez  les  plantes 
(suite),  F.  Kahishski.  —  Les  plantes  des  terrains  salés  (suite),  A.  Féhet.  —  Un  verbas- 
cum  à  (leurs  rouges.  —  Ombellifères  et  Renonculacées,  A.  Acuxjue.  —  Contributions  à 
la  Flore  cryptogamique  de  la  Sarthe,  1896-1897.  V.  Jàmim.  —Bibliographie.  —Informa- 
tions. —  Ouvrages  offerts  a  la  Bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'Herbier. 


LE     MANS 


Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place   des  Jacobins,    12 


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ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  AI.  Th.  de  Heldreich, (Athènes). 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.  Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe  , 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Hte- Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Tu.  de  Heldreich,  IL  Léveillé,  Ch. 
li  Gendre,  G.  Rouy,  G.  King,  Treub,  R.  A. 
Philippi. 


COMITE  DE  RÉDACTION 
du   Monde  des  Plantes 

11.  Léveillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
t.iire;  P.  V.  Liotard,  Rédacteur 


OFFRES  &  DEMANDES 

Nos  Abonnes  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre- 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


M.  Aug.  Chevalier,  Lille.  —  Le  supplément 
à  la  Flore  de  la  Mayenne,  toujours  en  cours 
de  publication,  vous  sera  adressé  quand  il 
sera  termine  et  réuni  en  tirage  a  part.  —  Pas 
retrouvé  Chenopodiinn  intermedium  dans  la 
Sarthe. 

MM.  Philippi,  Santiago. —  Publication  des 
Onothéracées  chiliennes  traîne  en  longueur 
tout  en  se  poursuivant  lentement:  iS  espèces 
d'Onothéracées  en  42  exemplaires  étant  atten- 
dus prochainement,  il  importe  en  effet  d"en 
tenir  compte  dans  le  travail  en  cours. 

Notre  rédacteur  en  chef,  M.  A.  Acloque 
nous  prie  d'aviser  ses  amis  et  correspondants 
qu'il  a  transporté  son  domicile,  S,  avenue  de 
Villars,  Paris. 

M.  J.  Dôrfler,  Vienne.  —  Il  serait  à  souhai. 
ter  que  dans  la  prochaine  édition  de  votre 
Botaniker-Adressbuch  vous  donniez  une  liste 
séparée  des  Monographes,  ce  qui  rendrait  un 
signalé  service  aux  botanistes  qui  sauraient  à 
qui  s'adresserpourcertainsgenres  déterminés. 

MM.  C.  Porter,  F.  Lande,  V.  Bach,  J.  Gre- 
let.  —  Avons  reçu  votre  cotisation  pour  1898. 
Merci. 


Les  Fils  D'EMILE   DEYROLLL  Lmiteurs 
46,   rue  du   Bac,  Paris 


Précis  d'Anatômie  comparée 

et       de        DISSECTIOIVS 

avec  204  figures  dans  le  texte 

Par  A.  GRUVEL,  docteur  es  sciences 

1  volume  broché,  prix  3  fr.  50  :  franco  3  fr.  75 

La  maison  «  Les  Fils  d'Emile  Deyrolle  » 
vient  d'éditer  un  Précis   d'anatomie  comparée 

et  de  dissections  par  M.  Gruvel,  docteur  es 
sciences,  destiné  plus  spécialement  aux  étu- 
diants de  nos  Facultés  qui  se  destinent  a  la 
carrière  médicale.  Il  sera  également,  un  utile 
auxiliaire  pour  les  jeunes  gens  qui  préparent 
le  certificat  de  Zoologie,  et,  grâce  aux  nom- 
breux détails  pratiques  que  Ion  v  rencontre  à 
chaque  pas,  tous  les  amateurs  d'Histoire  natu- 
relle pourront  le  consulter  utilement. 

Il  leur  sera  ainsi  facile,  seuls  et  sans  autre 
guide  que  ce  petit  livre,  de  se  rendre  un 
compte  exact  de  la  constitution  anatomique 
des  principales  espèces  que  l'on  peut  prendre 
comme  types  des  groupes  Zoologiques. 

Les  Fils  D'EMILE  DEYROLLE.  Editeurs 
46,  rue  du  Bac,   Paris 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 

UN    AN    :    France 

Étranger^    Colonies. . . 

Le  Numéro  :  1  Franc. 
Les    M nements    partent   du     1«  Octobre   ou   du 

1'  '    Janvier    île    Chaque]  année. 


Toute   personne   qui  ne    se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

l'h.  Heinsberger,  15,  Firsl  Avenue. 

LONDON 

Dui.au  and  C",  Foreign  booksellers,  :;:.  Soho 

Square, 

PARIS 
.l.-lt.  l; Aii.i.n  i;i:  et  Fils,  19,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    ci 

scientifique,  "i:t,  pue  Racine. 

LAVAL 
Aug\  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


7e  Année  (2e  Série). 


No  96 


1er  Novembre  1S97. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

'Revue  Internationale  illustrée  de   "Botanique. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

M.  Fed  Philippi  a  été  élu  Académicien 
titulaire. 

MM.  A.  S.  Hitchcock  a  été  élu  Acadé- 
micien correspondant. 

MM.  Johann  Lange  et  H.  de  Vilmorin  sont 
en  ballotage  ayant  obtenu  le  même  nom- 
bre de  voix. 


Nous  prions  les  Académiciens  honorai- 
res, titulaires  et  correspondants  de  vouloir 
bien  au  plus  tôt  envoyer  leur  vote  à  nou- 
veau à  ce  sujet  ainsi  que  pour  l'élection 
d'un  Membre  Correspondant  en  remplace- 
ment de  M.  F.  Philippi  élu  membre  titu- 
laire. 

En  outre  tous  nos  collègues  de  l'Acadé- 
mie, membres  Associés  et  Auxiliairesy  com- 
pris, voudront  bien,  conformément  à  l'art.  II 
de  notre  règlement,  choisir  le  Directeur  par- 
mi les  trois  noms  suivants  à  moins  qu'ils  ne 
veuillent  réélire  notre  Directeur  actuel. 

Candidats  proposés  par  les  Académi- 
ciens : 

MM.  Frère  Héribaud  Jh. 
E.  Gonod  d'Artemare. 
Georges  King. 


Par  décision,  en  date  du  1 5  octobre,  sont 
nommés  Associés  libres  de  l'Académie: 

MM. 
Drake  del  Castillo    (Paris), 
Comte  de  Boissieu  (Paris), 
Arbost  (Thiers),  Puy-de-Dôme, 
Abbé  Lemée  (Foulletourte)  Sarthe, 
Abbé  Letacq  (Alençon)  Orne, 
Bocquillon-Limousin  (Paris). 
de  Rusunan  (Guimilliau),  Finistère, 
Vergara  (Madrid), 
R.  P.  Bodinier,  au  Kouy-Tchéou  (Chine) 


Abbé  Mailho  (St-Girons),  Ariège, 
Menezes  (Funchal),  Madère, 
Abbé  Bach  (Gourdon),  Lot, 
Boudier  (Montmorency),   Seine-et-Oise, 
Lloyd  (Cincinnati),  Ohio, 
R.  P.  Gave  (Contaminé-sur-Arve),  Haute 
Savoie, 

Sénart  (Paris), 
Bureau  (Nantes), 
Chevalier  (Lille), 
Maire  (Dijon). 


Par  décision,    en   date  du    même   jour, 
sont  nommés  Membres  Auxiliaires  de  l'A- 
cadémie : 
MM. 

Bonnaymé  (Belfort), 

Carette  (Paris), 

Démy  (Paris), 

Durand  (Montpellier), 

Deschamps    (Antibes),    Alpes- Maritimes, 

Abbé  Dupuy  (Bordeaux), 

Fournier  (Marseille), 

Abbé  Menu  (Andouillé),  Mayenne, 

R.  P.  Vaniot  (Le  Mans), 

Galle  (Nancy); 

Corroy  (Toulouse), 

Docteur  Lebœuf  (Cahors), 

Madiot  (Jussey),  Haute-Saône, 

Pajot  (St-Jean-des-Monts),  Vendée, 

Rommé  (Sougé-le-Ganelon),  Sarthe, 

Sirot  (Chandernagor)  Inde-Française, 

Soulié  (St-Geniez),  Aveyron, 

Guirimand  (Grenoble),  Indre, 

Serres  (Dax)  Landes, 

Abbé  Nourry  (Mayenne), 

Teillard  (Grabel),  Hérault, 

Bataille-Bertrand  (Alger), 
Daniel  Jh.  (Chemeré)  Mayenne. 
Moog  (Paris). 

Bernichan  (La  Hourre),  Gers, 
Abbé  Guignon  (Velaines-sur-Seine),  Sei- 
ne-et-Marne, 


i86 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


Laborie  (Autcrive),  Gers, 
Fry  (Bonneville),  Haute-Savoie, 
Monguillon  (Ste-Sabine ),  Sarthe, 
Marty  iLanta)  Haute-Garonne, 
Docteur  Ferrfja    Bruxelles), 
Cadix  (Charleville  .  Ardennes, 
Docteur  Duvernoy  (Audincourt),  Doubs, 
Contet  (Haut-Laos),  Cochinchine. 
Le  Directeur. 
Th.  de  Heldreich. 


M.  A.  Feret  remercie  l'Académie  et  son 
Directeur  de  sa  nomination  en  qualité  de 
Membre  Auxiliaire. 


Nous  ferons  recouvrer  sans  frais,  à  do- 
micile, dans  la  première  quinzaine  de  dé- 
cembre les  abonnements  au  Monde  des 
PU  n  tes. 


Tombola  du  Monde  des  Plantes 

Cetteannée, notre  tombola  n'étant  qu'an 
nuelle,  nous  en  avons  avancé  le  tirage  et 
nous  avons  par  contre  augmenté  l'impor- 
tance du  gros  lot.  Au  tirage,  le  gros  lot.  con- 
sistant dans  les  volumes  parus  et  à  paraître 
de  la  Flore  de  France  de  MM.  Rouy  et 
Foucaud,  dans  la  flore  de  Loir-et-Cher  de 
M.  Franchet  et  dans  celle  de  Normandie 
de  M.  Corbière,  a  été  gagné  par  M.  Coil- 
liot  du  Mans.  —  Toutefois,  l'ayant  droit 
avant  cessé  de  verser  sa  cotisation  pour 
1897-08,  la  somme  consacrée  à  l'achat  de 
ces  flores  rentre  dans  les  recettes  impré- 
vues de  l'Académie. 

Les  4  souscripteurs  dont  les  noms  sui- 
vent gagnent  chacun  un  exemplaire  de 
la  3e  édition  delà  Petite  Flore  Mancelle  de 
M.  Gentil  qui  doit  paraître  au  printemps 
prochain  ou  la  nouvelle  Flore  de  Norman- 
die de  M.  Corbière. 

MM.    L.Bruneau   Flore  de  Normandie  . 
Abbé  A.  Letacq  \Flore  Mancelle  . 
Ch.  Legendre   Flore  de  Norman- 
die) 
.1.  Poisson   flore  Mancelle  . 


Séance  du  4  octobre  1897 

I  î'ance  s'ouvre  à  8  h.  1/2  sous  la  Prési- 
dence de  M.  II.  I  éveillé,  Secrétaireperpétuel . 
Tous  les  membres  île    l'Académie  résidant  au 


Mans  et  M.  l'abbé  Lemée  de  Foulletourte 
assistent  à  la  réunion  et  signent  leurs  noms 
sur  le  registre. 

M.  I. éveillé  communique    les  nominations 
et  promotions  ratifiées  par    le    Directeur  de 
l'Académie  et  donne  lecture  Je  diverses  lettres 
du  Frère  HéribaudJh.    accompagnant    l'envoi 
du  Chenopodiuminlermedium  et  de  celle  de  M. 
E.Gonod  d'Artemare, accompagnée  d'une  fleur 
Je  Colchicum  aeslivale  qu'il  regarde  non  comme 
une  espèce  mais  comme  un  C.  autumnale  très 
développé    par    suite  de  cultures  successives 
et   rendu      plus    précoce,   plus   vigoureux    et 
très  pluriflore.  M.  Gentil   fait   remarquer  que 
nous  avons   l'inverse  dans    la    Sarthe  avec    le 
Colchicum  veriuile.  MM.  G.  d'Artemare  et  Héri- 
baud  insistent  pour  que   l'Académie   se    réu- 
nisse   non  au  Mont  Dore  mais  au  Cantal  dont 
la  flore  est  plus    variée.     Les    membres  pré- 
sents sont  d'avis  de  s'en  rapporter  à  ces  deux 
distingués  collègues. 

A  propos  des  Onothéracées,M.Léveillé  main- 
tient l'orthographe  Onothera  parce  que  Linné 
n'a  pas  donné  à  ce  vocable  d'autre  interpré- 
tation que  celle  des  anciens.  Or  les  textes  et 
les  savants  grecs  actuels  (M.  de  Heldreich  notre 
Directeur)  montrent  qu'on  doit  écrire  Ono- 
thera.  En  outre  il  n'est  pas  prouvé  que  VOno- 
thera  biennis  ne  soit  apparu  dans  l'Asie  et  dans 
l'Europe  orientale  qu'après  la  découverte  de 
l'Amérique. 

Le  compte  rendu  des  ouvrages  et  périodi- 
ques prend  un  assez  long  temps. 

Il  résulte  de  la  communication  concernant 
le  budget  de  l'Académie  que  ce  budget,  basé 
sur  les  cotisations  recouvrables,  (déduction 
faite  des  arriérés  et  des  non  valeurs)  s'élève 
à  i5oo  fr.  chiffre  auquel  s'élèvent  également 
les  dépenses. 

M.  le  secrétaire  rappelle  que  pour  l'élection 
du  Directeur  tous  les  membres  de  l'Académie 
ont  un  égal  droit  de  vote  et  donne  commu- 
nication de  la  liste  de  trois  noms  parmi  les- 
quels on  a  choisi  le  Directeur.  M.  Léveillé 
communique  un  assez  long  relevé  d'observa- 
tions botaniques  faites  dans  la  Sarthe  par  di- 
vers botanistes  et  par  lui-même. 

Lecture  est  donnée  de  la  note  de  M.  l'abbé 
Letacq  sur  le  Malaxis  paludosa  dont  l'abon- 
e  à  Pré-en-Pail  n'est  que  relative. 
Les  membres  présents  ayant  apporté  cha- 
cun les  Hieracium  de  leur  herbier,  on  les  exa- 
mine à  tour  de  rôle  ainsi  que  ceux  de  l'herbier 
de  l'Académie  et  ceux  adressés  par  des  bota- 
nistes qui  n'ont  pu  assister  à  la  séance.  La 
conclusion  est  que  le  H.  tridentatum  n'est 
qu'une  variété  à  grosses  dents  saillantes  du 
/■/.  boréale,  ces  deux  formes  pouvant  être  rat- 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


.87 


tachées  ad  libitum  au  H.  sabandum  Auct.  le  ve'ri- 
table  sabandum  L.  paraissant  être  une  forme 
de  H.  boréale  adaptée  aux  montagnes. 

La  séance  est  levée  à  10  h.  1/2. 

La  prochaine  séance  aura  lieu  le  lundi  S  no- 
vembre à  8  h.  1/2  du  soir. 


Aux  botanistes  de  la  Mayenne 

Messieurs  et  chers  collaborateurs 
Je  tiens  à  vous  donner  en  quelques  lignes 
un  aperçu  des  progrès  de  la  botanique  dans 
le  département.  A  l'heure  actuelle  16  botanistes 
résidant  dans  nos  limites  ou  y  faisant  de  fré- 
quentes apparitions  travaillent  activement  à 
l'étude  de  notre  Flore.  MM.  L.  Mercier  (Laval), 
Luc.  Daniel  (Rennes),  Jos.  Daniel  (Chemeré) 
Aug.  Chevalier  (Lille  et  Domfront),  S.  Savouré 
(Mayenne),  Chenu  (Laval),  Geslin  (Laval), 
Evêque  (Chàteau-Gontier),  Rousseau  (Aron). 
Montagu  (Hardanges) ,  Hareau  (Courcité), 
MM.  les  abbés  Nourry,  Rivière  (Mayenne), 
Menu  (Andouillé),  Carré  (Cossé-le-Vivien), 
Letacq  (Alençon).  En  outre  MM .  Ch.  Chédeau, 
Dr  Lambert,  Jardin,  D>'  Chevalier.  U.  Sinner, 
Aug.  Crié,  E.  Monguillon,  L.  Crié,  R.  P.  Va- 
niot,  le  Hir,  Charbonneau,  ont  bien  voulu  nous 
fournir  de  précieux  renseignements. 

On  a  rencontré  un  certain  nombre  d'espèces 

nouvelles    pour   le    département  ;  ce    sont  : 

Ranunculus    hololeucos,    Aconitum     Nâpellus, 

Fumaria  grammicôp Hylla  Levl.  et   Parm.  et 

var.  micrantha,  Arabis  hirsuta,  Neslia  pani- 

culata,  Lepidium  ruderale,  L.  virginicum,  Ibe- 

ris  amara,  Helianthemum  umbëllatum;  Silcne. 

cretica,  S.Armeria,Saginanodosa,Malva  alcea, 

Tilia  parvifolia,  Medicago  falcata.  Lotus  his- 

pidus,  Vicia  villosa,  Rosa  micrantha,   Spiraea 

filipendula,  Hippuris  vulgaris,  Sedum   dasy- 

phyllum,  Ammi  majus,  Bupleurum  rotundi/o- 

lium,  Torilis  nodosa,   T.   heterophylla,   Rubia 

linclorum.    Lonicera  xylosteum,    Valerianel.'a 

Morisonii,X  Erica  Watsoni,  discuta  epilinum, 

Anchusa  italien,  Myosotis  silvatica,  Atropa  Bel- 

ladona,  Sibthorpia  europaea,  Veronica  triphyl- 

los,  Orobanche  amethysiea,  0.  hederae,  Mentha 

rubra,   Ajuga   genevensis,    Salvia    verbenaca, 

Amarantus   retroflexus,     A.    viridis,   Polygo- 

num  mite,  Polamogeton  pectinalus,  Carex  stri- 

gosa,  C.  punctata,    C.   limosa,    C.    elongata, 

C.  umbrosa,  Eriophorum  vaginatum,  Cladium 

Mariscus,  Agrostis  spica-venti,  Bromus  gigan- 

leus,  Botrychium  lunaria,Polypodium  Phegop- 

teris,  Aspidium  Oreopteris,    Marsilea  quadri- 

folia. 

De  nouvelles  localités  pour  les  plantes  rares 
dont  les   noms   suivent  ont    été   par   ailleurs 


découvertes  :  Roripa  pyrenaica,  Kentrophyl- 
lum  lanatum,  Mentha  viridis,  Lathraea  squam- 
maria,  Salvia  sclarea,  Arum  italicum. 

Le  Supplément  à  la  Flore  de  la  Mayenne  en 
cours  de  publication  contiendra  avec  les  indi- 
cations détaillées  de  localités  les  noms  des 
découvreurs. 

Nous  signalons  à  votre  attention  les  espèces 
suivantes  :  Polygonum  mite,  P.  nodosum,Malva 
alcea,  Sibthorpia  europaea,  Coleanthus  subtilis, 
Euphorbia  cyparissias,  Chenopodium  urbicum 
et  Ranunculus  Jluitans  qui  peuvent  être  dé- 
couvertes ou  dont  de  nouvelles  localités 
peuvent  être  indiquées. 

Nous  comptons  commencer  ici  même  la 
publication  de  Contributions  à  la  Flore  de  la 
Mayenne  pour  faire  suite  au  Supplément. 

Nous  avons  pu  vérifier  au  Mans  dans  l'her- 
bier de  M.  A.  Crié,  mis  bienveillamment  à 
notre  disposition,  YAspidium  Oreopteris  de 
Thévalles.  L'échantillon  recueilli  par  Duclaux 
et  portant  son  étiquette  ne  laisse  aucun  doute 
sur  la  parfaite  identité  de  la  plante. 

Nous  avons  découvert  l'herbier  de  M.  l'abbé 
Hachet  de  Hardanges  que  l'on  croyait  perdu 
et  dont  a  hérité  un  de  ses  compagnons  d'herbo- 
risation et  un  de  ses  amis  M.  Montagu  insti- 
tituteur  à  Hardanges  qui  a  recueilli  dans  les 
Champagnes  d'Hardanges  le  rare  'Botrychium 
lunaria.  Après  l'y  avoir  récolté  à  plusieurs 
reprises,  M.  Montagu  l'y  a  cherché  vainement 
en  compagnie  d'autres  botanistes.  Le  fait  n'a 
rien  qui  nous  surprenne.  Dans  la  Sarthe  la 
même  plante  reste  quelques  années  introu- 
vable sans  qu'on  puisse  en  inférer  la  des- 
truction de  la  station. 

Enfin  l'heure  nous  paraît  venue,  pour  créer 
et  fortifier  des  relations  agréables  entre  les 
divers  botanistes  de  la  Mayenne,  les  grouper 
et  promouvoir  plus  largement  l'extension 
des  études  botaniques  dans  la  Mayenne  de 
fonder  une  Société.  Celle-ci,  pour  favoriser 
une  large  compréhension  des  naturalistes,  por- 
terait le  nom  de  Société  des  Naturalistes  de  la 
Mayenne.  Moyennant  une  cotisation  annuelle 
de  dix  francs,  les  Sociétaires  recevraient  un 
Bulletin  rendant  compte  des  travaux  et 
séances  de  la  Société.  Celles-ci  auraient  lieu 
4  fois  l'an.  Il  y  aurait  en  outre  une  excur- 
sion annuelle  avec  déjeuner  en  commun  offert 
aux  Membres  parla  Société. 

Nous  mettrions,  au  moins  dans  lesdébuts,  le 
Monde  des  Plantes,  à  la  disposition  de  la  nou- 
velle Société.  Nous  aurons  d'ailleurs  l'occasion 
de  revenir  sur  ce  projet. 

En  attendant,  honneur  à  l'activité  des  bota- 
nistes mayennais.  11  y  a  beaucoup  à  faire  dans 
le  département.  Les  régions  de  Saint-Aignan" 


IC 


NN 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


sur-Roë,  Daon  et  Bierné  au  sud.  de  Villepaij 
et  Soucé  nu  nord  sont  à  peine  entamées  ou 
même  inconnues.  Nous  les  signalons  spéciale- 
ment à  l'attention  de  nos  collègues  sûr  que 
notre  appel  sera  entendu  et  que  les  explora- 
teurs y  feront  ample  moisson. 


Sur  le  "  Malaxis  paludosa  "  Sw  observé 
à  Gandelain  (Orne)  et  sur  quelques  au- 
tres plantes  trouvées  dans  les  marais 
au  pied  du  Mont  Souprat. 

Lubin-Thorel,  pharmacien  à  Laigle,  mort 
en  1S69,  découvrit  vers  iS55,  le  premieren 
Normandie,  cette  rarissime  espèce  dans  les 
marais  de  la  Trappe.  Trop  souvent  recueillie 
depuis  lors  par  les  nombreux  botanistes  qui 
ont  visité  la  riche  localité,  elle  a  fini  par  dis- 
paraître complètement.  Ces  temps  derniers 
M.  Ménager  l'a  signalée  non  loin  de  là  dans 
la   forêt  de  Saint-Evroult. 

Le  même   botaniste,  explorant  vers   1897  'a 
lande    marécageuse  du    Fourneau   à    Pré-en- 
Pail   (Mayenne),  y  découvrit    de  nouveau    le 
Malaxis.  Cette    localité  située  à    i3oo  mètres 
de  la  gare,  entre  les  routes    de  la  Poôté  et  de 
Gesvres,  est  d'un  accès  facile  des  deux  côtés  : 
deux  ou  trois  heures  suffisent  pour  la  parcou- 
rir et  y  récolter   avec  la    plante    en    question 
nombre   de    Phanérogames   et    de   Muscinées 
intéressantes.  Aussi  est-elle  aujourd'hui  classi- 
que :    j'y    ai    herborisé    avec    mes    amis  MM. 
Henri  Beaudoin,  Léveillé,  Leboucher  et,  il  y  a 
quelques  semaines  encore  j'avais  l'honneur  d'y 
conduire    la    Société  Linnéenne    de  Norman- 
die et  de  faire  recueillir  à  mes  collègues  plu- 
sieurs plantes     rares  et  en    particulier  le  M. 
paludosa  qui  était  le  but  principal  de  notre  ex- 
cursion et  qui  s'y  trouve  toujours  en  abondance. 
Le  marais  du  Fourneau,  qui  repose  sur  les 
Phylladesde  Saint-Lô,est  situé  au  pied  du  pla- 
teau   de    Bel-Event   (400  m.  d'alt.)    qui    n'est 
lui-même    que     la     continuation   des     buttes 
Sainte-Anne   (38;  m.)  et  du  Mont  des    Ava- 
loirs    (417    m.).  Cet    ensemble     de  hauteurs 
dirigé    de    Testa    l'ouest,    sur     une  longueur 
de  10  à    11    kilomètres,  côtoyé  depuis   Saint- 
Denis-sur-Sarthon  jusqu'à    Pré-en-Pail  par  le 
chemin  de  fer  d'Alençon  à  Domfront,  est  con- 
nu dans  le  pays  sous  le  nomde  Mont  Souprat. 
Or,  au  pied  de  ces  collines,  se  voient  à  Buhèru 
et    a  Tinel  sur  Gandelain,   aux   sources  de    la 
Mayenne  sur  la  Lacelle,   à    la    Sourcette    sur 
Pré-en-Pail  des  marécages  assez  étendus,  très 
semblables  à  celui  du  Fourneau  au    point  de 
vue  du    sol  et    de  l'orientation.    On    pouvait 
dès  lors  espérer  d'y  trouver   au  milieu   d'une 


végétation  analogue  l'espèce  si  recherchée 
des  botanistes.  Aussi  depuis  trois  ans  j'avais 
exploré  à  diilerentes  reprises  le  marécage  si- 
tue non  loin  du  moulin  de  Buhéru,  au-dessus 
de  l'ancien  étang  de  Gué-Roncin,  et  cette 
station  inconnue  avant  mes  recherches  m'a- 
vait fourni  quelques  bonnes  espèces,  Epilo- 
biunt  palustre,  Pinguicula  vulgaris,  Spiranthes 
aestivalis,Scirpuscaespitosus,Alopecurusfub>us 
Potytrichum  strictum,  Pterygophyllum  lucens 
Hypnumnitens,  Sphagnum  fimbriatum,  Spha- 
gnœcetiscommunis,  Trichocolea  tomentella  (ij; 
mais  ce  n'est  que  le  2S  Juillet  dernier,  lors 
d'une  excursion  avec  MM.  Hommeys,  Le 
Sénéchal,  Leboucherque  j'ai  réussi  à  découvrir 
quelques  pieds  de  Malaxis,  ce  qui  prouve 
qu'une  localité  peut-être  connue  dans  ses  traits 
généraux,  sans  que  l'étude  en  soit  épuisée. 
Cette  trouvaille,  que  j'ai  eu  soin  de  faire  cons- 
tater par  mes  collègues,  justifiait  mes  prévi- 
sions et  nous  donnait  pour  l'Orne  une  troi- 
sième station  de  M.  paludosa.  Il  ne  croît  pas  au 
milieu  des  sphaignes,  comme  l'indiquent  la 
plupart  des  ouvrages  de  botanique,  mais  sur 
des  plantes  en  décomposition  et  toujours  aux 
endroits  où  l'eau  forme  un  léger  courant. 

C'était  encore  guidé  par  l'espoir  de  le  ren- 
contrer que  le  10  août  je  visitais  les  landes 
de  Tinel,  éloignées  des  précédentes  de  400  m. 
à  peine  et  présentant  d'ailleurs  des  conditions 
identiquesde  terrain, d'altitude  et  d'exposition. 
Mes  recherches  ont  été  infructueuses  ;  j'enai  été 
dédommagé  parla  récolte  d'excellentes  espèces 
telles  que  Drosera  intermedia,  Orchis  albida 
Lvcopodium  inundatum  et  la  plupart  des  plan- 
tes de  Buhèru.  Je  compte  bien  d'ailleurs  ex- 
plorer de  nouveau  ces  marécages, convaincu  que 
là  aussi  je  trouverai  un  jour  où  l'autre  le 
Malaxis, 

Les  résultats  nouveaux  de  ces  différentes 
excursions  seront  publiées  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  d'Horticulture  de  l'Orne  comme 
addition  à  mon  Aperçu  delà  flore  de  l'Arrondis- 
sement d'A  lençon  ;  le  présent  article  n'a  d'autre 
but  que  d'indiquer  aux  botanistes  de  l'Orne  et 
de  la  Mayenne  ces  stations  situées  sur  nos  limi- 
tes communes,  et  où  des  recherches  persévé- 
rantes nous  feront  sans  doute  recueillir  de 
nouvelles  espèces  caractéristiques  de  la  flore 
des  montagnes. 

A.-  L.  Letacq. 


1  Cfr  Aperçu  sur  la  flore  de  l'arrondissement 
d'Alençon  :  Bulletin  de  la  Société  d'horticulture 
de  l'Orne,  !"  semestre,  [8g6tp.  67. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


189 


Quelques   remarques  sur   l'histoire  de  la 
question  du  sexe  chez  les  plantes 

PAR 

F.    KAMIENSKI. 

PROFESSEUR    A    L'UNIVERSITÉ  d'ODESSA 

(Suite) 
Chez  les  Phanérogames,   le  tube  pollinique 
est  toujours  couvert  de  membrane  et  la  vési- 
cule embryonnaire  quoique  en  forme  de  cellule 
nue,  se  trouve  toujours  dans  le  sac  embryon- 
naire ;  de  cette  manière  les  cellules  sexuelles 
sont  séparées  l'une  de  l'autre  parla  membrane 
cellulaire.  Il  en  résulte  que  la  fécondation  chez 
ces  plantes-là  s'opère  d'une  manière  plus  com- 
pliquée,   et  que    l'union    du    contenu  de    ces 
cellules  ne  peut  avoir  lieu  que    par    la   mem- 
brane.   Déjà    Meyen   (i)    et    puis     Hofmeis- 
ter    croyaient    avoir    trouvé-    les    spermato- 
zoïdes au  bout  du    tube    pollinique    chez   les 
Conifères,  mais  on  se  persuada  ensuite  qu'entre 
le  contenu,  qui   se  compose  du  protoplasma 
et  de  noyau    et   quelquefois    aussi   de    grains 
d'amidon  et  de  gouttes  de  substances  grasses, 
on  n'y  trouve  rien  de  plus.  Mais  dernièrement 
la  supposition  de  Meyen  et  de  Hofmeister  fut 
justifiée   par  les   publications   des  botanistes 
japonais  à  Tokio,  des  professeurs  Ikens  (2)  et 
Hirase  (3J,  qui  ont  observé  les  spermatozoïdes 
en  mouvement  qui  se  sont    développés   dans 
les  tubes  polliniques  de  Cycas  revoluta  et  de 
Gink^o   biloba.    Cette  découverte    est     d'une 
grande  importance  dans  la  science.  Elle  rap- 
proche encore  plus  entre  eux  les  deux  grands 
groupes    des  plantes,    savoir  :   les    Phanéro- 
games  et  les    Cryptogames    supérieures    (les 
mousses  et    les   fougères)    que    le  professeur 
Engler  dans  son  système  moderne  a  eu  par- 
faitement raison  de  réunir  en  un  seul  embran- 
chement :  des  Embryophytae.   Ce    lien  orga- 
nique des   Embrophytes  se  présente   comme 
une  excellente  affirmation  des  ingénieuses  ana- 
logies   de   Hofmeister,    mentionnées  ici  plus 
haut,  sur  les  relations  génétiques  des  Crypto- 
games supérieures   aux  Phanérogames.    Elles 
furent  exprimées   même  huit    ans  avant  Dar- 
win. 

Les  années  suivantes  enfin  jusqu'à  nos  jours, 
parmi  la  plupart    des  botanistes,  se   manifeste 


(1).  I.  F.  Meyen.  Neues  System  der  Planzenphy- 
siologie;  Berlin  1837-39. 

(ï)  S.  Ikens  :  Verlliulige  Mittheilung  ûber  die 
Spermatozoïden  bei  Cycas  revoluta  (Botanisches 
Centrabl.  1897  N"  1). 

(  3)  S.  Hirase:  Untersuchungen,  ûber  das  Verhal- 
ten  des  Pollens  vom  Ginkgo  biloba  (Botan.  Cen- 
tralblat,  1897.  N°  2-3). 


un   mouvement   scientifique    qui   a    pour  but 
l'étude  microscopique  des   Cryptogames   infé- 
rieures. Un  petit  nombre  de  botanistes  conti- 
nue l'étude  détaillée  des  organes  sexuels  des 
Phanérogames  aussi   bien  que   l'influence  du 
tube    pollinique    sur    le     sac    embryonnaire. 
Strasburger  qui  est  du  nombre   de   ces  der- 
niers  publie  toute    une    série    d'observations 
exactes  et  pleines  de  mérite  qui  démontrent 
parfaitement  le  lien  génétique   entre   les   Fili- 
cinées  et  les  Gymno  et   Angiospermes    selon 
l'idée  de  Hofmeister,    qu'il  ne  sut  cependant 
apprécier  d'abord  selon  son  vrai  mérite. Stras- 
burger démontra  que  les  «  corpuscules  »  des 
Gymnospermes    correspondent     parfaitement 
aux  archégones  (1).  Chez    les  Angiospermes, 
après  un  examen    minutieux  de  l'histoire  du 
développement  du  sac   embryonnaire,    il    fut 
évident  que  des  trois  vésicules  embryonnaires 
qu'AMici  et  Hofmeister  considéraient  comme 
cellules  femelles,  une   seule    joue    le   rôle  de 
l'œuf  d'où  après  la  fécondation  se  développe 
l'embryon  ;  les  deux  autres  ne  prennent  aucune 
part  à  la  fécondation  (2).  Ces  derniers  nommés 
par  Strasburger  «  synergides  »   l'œuf  et   les 
cellules  antipodes  qui  se  trouvent  à  l'extrémité 
du  sac    embryonnaire,    constituent    les   rudi- 
mentsde  l'archégone  et  du  prothalle  femelle.  — 
Le  sac  embryonnaire    correspond   au  macros- 
pore  des  Cryptogames   supérieures.  De   cette 
manière,  dans  le  sac    embryonnaire    ne    peut 
se  former  qu'un  seul  embryon,  et  lorsqu'il  s'en 
forme    davantage,    comme   par  exemple    chez 
le  Citrus,  le  Cœlebogyne,  etc.  ces  embryons-là 
selon    Strasburger    (3)    se    développent    des 
cellules  voisines  du  nucelle  de  l'ovule,  jouant 
le  rôle  des  bourgeons  adventifs. 

Outre  cela  cet  excellent  observateur  étudia 
aussi  l'histoire  du  développement  des  organes 
sexuels  mâles  chez  les  Angiospermes,  et 
découvrit  dans  les  graines  du  pollen,  ou 
microspores  ,  le  rudiment  du  prothalle 
femelle  sous  la  forme  d'un  seul  noyau  cellu- 
laire végétatif.  Et  comme  le  prothalle  mâle  à 
plusieurs  cellules,  chez  les  Gymnospermes, 
était  déjà  connu,  quoique  la  signification  en 
fût  faussement  expliquée,  grâce  aux  décou- 
vertes de  Strasburger  il  se  trouva  toute  une 
série  de  nouvelles  analogies  qui  démontraient 
.l'origine  commune  des  Gymnospermes  et  des 


(1)  Strasburger  :  Befruchtung  bei  den  Coniferen, 
Iena  1869.  Coniferen  und  Gnetaceen  morph.  Stu- 
die .  Iena.  1872. 

(2).  E.  Strasburger.  Ueber  Befruchtung  und 
Zelltheilung.  Iena  1878. 

(3).  E.  Owielozavodkowosct  ^prawozdanic  Ak 
demi  Umiejztusseiw  Krakowie,  1878). 


I(JO 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


Angiospermes.  Nous  pouvons  dire  la  même 
chose  quant  aux  Cryptogames  supérieures  et 
Gymnospermes,  grâce  aux  études  de  Hof- 
MEisTEit,  comme  nous  l'avons  déjà  mentionné 
plus  haut. 

De  cette  manière   le  microscope    contribua 
souverainement  à  l'éclaircissement  de  la  ques- 
tion   du    procès    sexuel    chez      les     plantes. 
D'autre  part  cependant  la  doctrine  de  Darvin 
jeta    sur    cette    question    une     lumière    plus 
abondante  et  facilita  la    juste  compréhension 
de  la  sexualité.  Les  particularités  de  la  struc- 
ture  de    la  fleur,  découvertes  par    Sprengel, 
ainsi  que  les  mécanismes  de  la  fécondation  et 
le  croisement   des   plantes,    sont  les    résultats 
indispensables  de  la  sélection  naturelle,   dans 
la  lutte  pour  l'existence.  Darwin  faisait  toute 
une  série  d'observations  sur   la    pollinisation 
chez  les  orchidées  (i)  et  chez  les  autres  plantes 
et  vérifiait  les  résultats  obtenus  par  Sprengel 
et  les  autres.  Se  basant  sur  ces  observations, 
il  se  persuada  que  la   formation   des  plantes 
mono  et  dioïques,  ou  ainsi  nommée  dichoga- 
mie,  le  mécanisme  des  fleurs  chez  les    orchi- 
dées et    enfin     l'hétérostylie   découverte  par 
lui-même,  et   les    autres    mécanismes    de  ce 
genre  se  sont  développés  dans    la    lutte  pour 
l'existence  et  servent   à   rendre  plus   difficile, 
ou    quelquefois    à    empêcher    totalement   la 
pollinisation    directe,    causant  de  cette  ma- 
nière le  croisement  de  la    même    espèce,  qui 
est  si  utile  aux  individus.  Darwin(2)  se  basant 
sur  ses  propres  expériences    et    profitant    de 
l'expérience    d'autrui  obtint   un    résultat  très 
important:  que  la  nouvelle  génération  formée 
par  la  voie  du  croisement  est  supérieure  à  la 
génération  formée  par  la  voie  de  la   pollinisa- 
tion directe.   Cette  supériorité  s'exprime   par 
la  grandeur,    le    poids,   la    faculté    de   repro- 
duction et  par  la  faculté  pour  les  autres  fonc- 
tions vitales,  etc.  Dans   la   lutte  pour    l'exis- 
tence,  les   individus  formés  par  la  voie    du 
croisement  vainquent  les  faibles,    qui  doivent 
céder   aux   premiers,  c'est-à-dire  à  ceux  dont 
les  adaptions  au  croisement  sont  plus  com- 
plètes. 

Ayant  découvert  de  nouveaux  chemins  dans 
les  sciences  biologiques  et  jeté  une  lumière 
toute  nouvelle  sur  la  sexualité  chez  les  plantes 
en  particulier,  Darwin  trouva  de  nombreux 
adeptes,  qui  selon  l'exemple  de  leur  maître 
et  selon  son  idée,  étudiaient  la  structure  des 
fleuis,leur  relationavec  les  insectes  et, en  géne'- 


(i).  C.  Darwin  :  Orchids  fertilidised  by  Insectes 
etc.  2  edit.  London.  1^77. 

:  .  C.  Darwin.  Effects  olT  Cros-and  Sell  Fertili- 
sation  in    the  Vegetable    Kingdom.  London  1 


rai    tous  les  genres   de    la    pollinisation.    Ces 
savants  sont  :    I1  I  Iildebrandt,    Her- 

mann.  MutLER  et  les  autres. 

Outre  cela,  la  doctrine  de  Darwin  donna  la 
possibilité  d'expliquer  à  un  certain  point  les 
côtés  sombres  de  la  sexualité,  tels  que  la 
signification  du  sexe  chez  les  plantes,  la  diffé- 
renciation entre  le  sexe  mâle  et  femelle,  la 
nécessité  de  la  fécondation  et  les  autres  doat 
il  ne  put  être  question  auparavant  '  11.  Darwin 
trouvait  que  l'existence  du  sexe  et  la  diffé- 
renciation ne  sont  qu'une  adaptation  plus  aisée 
pour  les  plantes,  car  l'expérience  a  prouvé 
que  dans  la  lutte  pour  l'existence,  les  indi- 
vidus, formés  par  la  voie  du  croisement  des 
parents  plus  éloignés,  ont  la  supériorité  sur 
les  autres  qui  sont  moins  bien  adaptés  aux 
conditions  de  la  vie. 

Si  nous  examinons  de  cette  manière  l'ori- 
gine de  la  différenciation  des  sexes  chez  les 
plantes  au  point  de  vue  philogénétique,  sans 
contredit,  les  plantes  supérieures,  dont  la 
structure  des  organes  sexuels  est  plus  com- 
pliquée proviennent  des  formes  plus  simples 
aux  cellules  sexuelles  qui  diffèrent  peu  ou  pas 
du  tout  l'une  de  l'autre,  et  enfin  ces  der- 
nières proviennent  des  plantes  inférieures 
complètement  dépourvues  d'organes  sexuels. 
Ce  développement  philogénétique  de  la  sexua- 
lité dans  le  monde  végétal,  fait  la  base  du 
système  naturel  du  règne  végétal.  Ce  système, 
grâce  à  Darwin,  parut  sous  une  lumière  plus 
différente  et  prenant  une  direction  juste  fut 
poussé  sur  la  voie  du  développement  régulier. 
On  sait  que  le  système  naturel  qui  nous 
représente  l'arbre  généalogique  du  développe- 
ment du  règne  végétal,  se  base  particulière- 
ment sur  la  structure  des  organes  sexuels,  ce 
qui  les  différencie  du  système  animal,  où  la 
définition  de  la  parenté  mutuelle  dépend  de  la 
structure  et  de  l'histoire  du  développement 
de  tout  le  corps  de  ces  organismes.  La  cause 
de  cette  différence  entre  la  systématique  des 
plantes  et  des  animaux,  je  l'ai  démontrée 
en  1878  (2),  aujourd'hui  je  voudrais  faire 
remarquer  cette  circonstance  que  si  la  systé- 
matique des  plantes  se  distingue  si  prodigieu- 
sement de  celle    des    animaux,    c'est    que    la 


(il.  Jusqu'à  Darwin,  on  trouve  par-ci  par  là 
dans  la  littérature  les  essais  ayant  pour  but  l'ex- 
plication de  la  sexualité  au  point  de  vue  ihéo  - 
rique.  Les  ouvrages  en  cette  matière  de  Radi.kofer 
que  nous  avons  mentionnés,  méritent  une  attention 
particulière. 

(2).  Dr.  Fr.  Kamienski.  Vergleichende  Anatomie 
Primulaceen.  Halle,  1878  (Abhandl.  der 
Naturl",  zu   Halle  Bd.  XIV. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


I9I 


cause  en  provient  de  la  différence  entre  la 
nature  même  des  animaux  et  celle  des  plantes 
en  général. 

Toute  la  vie  de  la  plante,  comme  l'on  sait, 
se  compose    des    deux  fonctions  principales. 
qui  constituent  chacune  à  part  une  idée  scien- 
tifique compliquée.  On   peut  nommer  une  de 
ces  fonctions;    fonction   végétative    qui   com- 
prend l'idée   d'alimentation  et  de  croissance 
et  l'autre    fonction  reproductive  ou  reproduc- 
tion sexuelle.  Il  est  naturel  que  pour  remplir 
ces  fonctions,  il  existe  chez    les    plantes  des 
organes  conformes,   c'est-à-dire  des    organes 
végétatifs  et  reproductifs.  Chez  les  différentes 
plantes  qui  vivent  dans  les   différentes  condi- 
tions de  la  vie,    les    fonctions    végétatives  se 
remplissent    de    différentes    manières.     Par 
exemple  :  l'alimentation    est    différente    dans 
l'eau,  sur  le  sol,  dans  les  endroits  secs  expo- 
sés aux  rayons  du  soleil,  et   encore   différente 
dans  les  endroits  ombragés,    humides,    autre 
enfin  sur  les  hautes  montagnes,    ou  bien  dans 
les  vallées,  etc.  Relativement  aussi,  les  organes 
qui    remplissent     ces     fonctions     varient     et 
s'adaptent  aux  conditions  données  de  la  vie, 
afin  que  la   plante   ne    périsse   dans    la    lutte 
pour  l'existence.  Plus  une  forme  végétale  est 
sujette  pendant  un  grand  nombre  de  généra- 
tions successives  aux  conditions  déterminées 
de  la  vie,  plus   elle  conforme,  grâce   à  la  loi 
de  l'hérédité,   à    ces    conditions    ses   organes 
végétatifs.    De    cette     manière,     les     plantes 
d'origine  différente  ou  bien  celles  qui  appar- 
tiennent aux  différents   groupes    naturels    se 
développant  dans  les  mêmes  conditions  vitales 
trahissent  beaucoup    de    qualités  extérieures 
communes  sous  le  rapport  de  la  forme  et    de 
la    structure   des    organes   végétatifs,    et  vice 
versa  :  les  organes  végétatifs  des    plantes    se 
trouvent  en  relations   de  parenté  très  proche 
(différentes    espèces    du    même    genre)    très 
souvent  ne  se    ressemblent   pas  du  tout.  Les 
organes  reproductifs  ou  sexuels  se  comportent 
tout  autrement.   Ces   organes  existent  dans  la 
plante   pendant    un    temps    relativement   très 
court  à  la    durée  des    organes    végétatifs    qui 
naissent  presque   toujours    dans    les    mêmes 
conditions.  lien  résulte  que  les  organes  repro- 
ductifs ne  subissent  pas  tant  de  changements 
que  les  organes  végétatifs.  Par  exemple,  dans 
la  vie  de  la  plante    pérennelle  de  nos  climats: 
la    fleur   est    un    phénomène  passager,  éphé- 
mère, ne  se  développant  qu'à  une  époque  de 
l'an  déterminée, indépendamment  d'autres  con- 
ditions changeantes  de   la   vie,  tandis  que  les 
organes  végétatifs  doivent  être  le  plus   minu- 
tieusement  adaptés  à  ces  conditions,   parce 
que  ces  derniers  organes  durent  toute   la  vie 


de  la  plante  qui,  même  en  cas  de  circonstances 
peu  favorables  de  la  vie,  n'est  pas  en  état  de 
les  quitter,  ne  possédant  pas  la  faculté  du  mou- 
vement spontané  ainsi  que  les  animaux. 

Ainsi  dans  la  définition  des  parentés  mu- 
tuelles entre  les  plantes,  les  organes  sexuels 
sont  la  source  décisive  des  caractères  forte- 
ment hérités,  ou  caractères  génétifs,  qui 
sont  restés  plus  ou  moins  intacts,  sans  varia- 
tions de  l'adaptation  acquise  plus  tard.  Cette 
vérité  était  connue  depuis  longtemps  surtout 
par  rapport  aux  Phanérogames.  Déjà  les 
premiers  systèmes  naturels,  tels  que  ceux  de 
Jussieu,  d'Endlicher,  de  De  Candoli.e  et 
d'autres  se  basaient  sur  la  structure  des 
organes  reproductifs.  De  nos  jours,  où  grâce 
aux  principes  de  Darwin,  le  système  en 
général  a  acquis  une  signification  toute  diffé- 
rente et  nous  représente  différents  degrés 
de  parentés  des  plantes  plus  ou  moins  proches, 
nous  n'avions  qu'à  taire  de  petites  modifica- 
tions dans  ces  systèmes,  car  ils  se  basaient 
justement  sur  la  structure  des  organes  sexuels. 

Nous  voyons  donc  quelle  importance  ajouta 
à  l'étude  de  la  sexualité  dans  la  systématique 
des  plantes,  la  doctrine  de  Darwin  ;  de  quel 
intérêt  furent  les  études  comparatives  sur  la 
structure  et  sur  l'histoire  du  développement 
des  organes  reproductifs  des  plantes  non  seu- 
lement par  elles-mêmes  mais  encore  relative- 
ment à  la  définition  des  degrés  de  parenté 
mutuelle  des  plantes,  ce  qu'on  ne  rencontre 
pas  à  tel  point  dans  la  systématique  des  ani- 
maux. De  tous  les  observateurs  récents  qui  ont 
travaillé  à  la  question  de  la  sexualité  et  parti- 
culièrement à  la  question  de  l'existence  du 
sexe  chez  les  plantes,  selon  l'idée  de  Darwin, 
Jules  Sachs  se  prononça  le  plus  distinctement 
dans  son  manuel  de  la  physiologie  bota- 
nique (1)  se  basant  sur  ses  propres  travaux  (2) 
et  sur  ceux  de  ses  prédécesseurs.  Sachs  tâche 
de  prouver  que  la  différence  du  sexe  entre  le 
sexe  mâle  et  femelle  se  trouve  en  relation 
étroite  avec  la  différence  matérielle  des  cellules 
sexuelles  et  que  la  fécondation  de  l'œuf  con- 
siste en  addition  à  cet  œuf  d'une  certaine  subs- 
tance qui  lui  manquait  et  dont  la  présence 
est  indispensable  au  développement  continu. 
Comme  les  observations  modernes  ont  prouvé 
que  partout  dans  les  cellules  sexuelles  existe 
le  noyau  qui  joue  le  rôle  principal  pendant  la 
fécondation,  alors  cette  différence  matérielle, 
selon  toute  probabilité,   se  base    sur  la  diffé- 


(1)  J.   Sachs.  "Vorlesungen  ùber  Phlanzenphysio 
logie.  Leipzig;  1882. 

(2)  J.  Sachs.  Stoff  und    Form  der  Pflanzenorgan 
(Arbeiten  der  botan.  Instituts  in  'Wurzburg,  1880) 


igî 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


rence  des  substances  du  noyau  des  cellules 
sexuelles. 

Comme  complément  de  la  théorie  sexuelle 
de  Sachs,  on  peut  regarder  à  un  certain  point 
l'ouvrage  de  Strasburger,  présenté  à  la  séance 
de  la  Société  des  naturalistes  et  des  médecins 
du  Bas-Rhin,  le  4  décembre  1882  (1).  Cet 
observateur  célèbre,  se  basant  sur  ses  propres 
observations  microscopiques,  tâche  de  dé- 
démontrer la  différence  physique  de  la  subs- 
tance de  la  cellule  mâle  et  femelle  qu'il  com- 
pare avec  les  cellules  sexuelles  des  animaux. 
Je  ne  puis  entrer  dans  les  détails  de  la  struc- 
ture des  cellules  sexuelles  et  de  leur  union 
substantielle  ou  du  procès  de  la  fécondation 
selon  les  dernières  données  de  la  science  car 
cette  question  dépasse  déjà  les  limites  de  ma 
tâche.  Ceux  qui  désirent  connaître  mieux  ce 
sujet,  n'ont  qu'à  lire  les  traités  intéressants  de 
Mobius  (2)  et  de  Strasburger  (3)  sur  la  fécon- 
dation. Nous  reviendrons  encore  une  fois  à 
la  signification  de  la  sexualité  dans  la  systé- 
matique des  plantes,  surtout  par  rapport  aux 
Sporophytes  et  nous  verrons  quels  furent  les 
résultats  de  la  science  dans  cette  direction. 

Si  dans  les  observations  des  caractères  géné- 
tifs  des  plantes,  les  organes  sexuels  jouent  un 
rôle  très  important  chez  les  Phanérogames, 
il  est  naturel  d'appliquer  le  même  principe 
aux  Sporophytes,  d'autant  plus  que  ces  der- 
niers comme  nous  avons  vu,  ne  sont  qu'une 
chaîne  interrompue  des  premières  dans  le  sys- 
tème naturel.  —  Cette  opinion  a  été  plus 
d'une  fois  exprimée  par  les  botanistes  du  pre- 
mier rang.  En  1 871,  Ferdinand  Cohn  (4)  pro- 
proposaun  nouveau  système  des  Cr)  ;>i  igames, 
un  système  qui  se  basait  sur  la  structure  des 
organes  sexuels.  Puis  Jules  Sachs  appliqua 
le  même  principe  dans  la  classification  mu- 
tuelle des  Crytogames  dans  la  quatrième  édi- 
tion de  son  manuel  célèbre  de  botanique  (5). 
Dans  le  même  sens  Antoine  i>k  Bary  publia 
son  système  consacrant  le  plus  d'attention 
aux  champignons  et  aux  Algues  [6).  Outre 
cela,  d'autres    observateurs   marchèrent   dans 


(1)  E.  Strasburger.  Ueber  Jen  Befruchtungvor- 
gang  (Sibzungsbericlue  der  Niederrheinischen 
Gesellschatt  furNatur-unJ  Heillkunde,  Bonn,  1882. 

(2)  Mobius  :  Beitrage  zur  Lehre  von  der  Fost- 
pflan/.ung  der  Gewûschsc;  Iena  1 

(3)  E.  Strasburger.  Ueber  Befruchtung  (lahr- 
bûcher  fur  wisscnschaftliche  Botanik.  XXX, 1897. 
Helt  ;/3). 

(4)  Ferdinand  Cohn:  Hedwigia,  1871  et  Berichtc 
der  Schlesiche  Gcsellsch.   [876  et  1879. 

(3).  J.  Sachs  :  Lehrbuch  der  Botanik.  4  auil, 
Leipzig.    1874. 

(6)  Bary:  Zur  Systematic der Thallophyten  (Bo- 
tan.  Zeitung  1887). 


la  même  direction,  mais  les  premiers  essais, 
comme  toujours,  ne  furent  pas  tout-à-fait 
satisfaisants,  surtout  ce  qui  concerne  les  spo- 
rophytes par  excellence,  dans  l'acception  ad- 
pai    l     1  i.ER. 

Les  champignons  et  les  algues  se  rappor- 
tent à  ces  dernières  dans  l'acception  la  plus 
étendue  du  mot.  On  sait,  que  ces  deux  classes 
ne  constituent  pas  des  groupes  naturels  à 
part  et  ne  se  distinguent  que  par  la  présence 
ou  l'absence  de  chlorophylle.  C'est  un  carac- 
tère non  génétique  et  il  est  impossible  de 
déterminer,  en  se  basant  sur  ce  caractère,  la 
parenté  mutuelle  des  plantes  vertes  ou  non 
vertes.  Aujourd'hui  personne  ne  s'avisera 
d'écarter  la  Cuscute  de  la  famille  des  Convol- 
vulacées, YOrobanche  de  la.  famille  des  Oro- 
banchées  et  Neottia  Nidus  avis  L.  de  la  fa- 
mille des  Orchidées  et  les  réunir  en  un  groupe 
naturel,  pour  la  seule  raison  que  ces  plantes- 
là  sont  dépourvues  de  chlorophylle.  Au  con- 
traire, chaque  botaniste  sera  d'avis  que 
VOrobanche,  la  Cuscute  et  la  Neottia  .Xidus 
Avis  L..  sont  liées  phylogenétiquementavec  les 
autres  plantes  vertes  des  familles  indiquées 
plus  haut,  ce  qui  s'exprime  très  distinctement 
dans  la  ressemblance  de  leurs  organes  sexuels. 
Sai  us  dans  son  dernier  ouvrage  (1)  où  il 
tâche  de  fixer  un  rang  d'archi-types,  c'est-à- 
dire  de  types  primitifs  des  plantes,  dont  sont 
descendues  les  formes  végétales  d'aujourd'hui, 
rfaitement  raison  de  dire,  que  les  champi- 
gnons des:endent  des  Algues  qui  renferment 
la  chlorophylle.  11  désigne  tout  bonnement 
quelques-uns  de  ces  rapports  phylogénétiques 
en  disant  que  : 

«  Des  Cyanophycéles  proviennent  les  Schif- 
«  omycètes  ;  on  peut  déterminer  tout  cet  archi- 
«  type  par  un  nom  général  :  Schifopkyta, 
«  comme  on  le  l'ait  depuis  longtemps. 

Des  Rhodophycées  descendent  les  Ascomy- 
es  (ou  bien  au  moins  les  Discomycèles), 
présence  des  procarpe-,  dans  les  deux 
«  groupes  en  est  la  preuve. 

«  Selon  toute  probabilité  des  Siphonées  des- 
«  cendenl  les  Phycomycètes  (2)  ». 

Toutes  ces  relations  de  parenté  se  basent 
sur  la  ressemblance  des  organes  sexuels  qui 
chez  les  Sporophytes  par  excellence  ont  une 
signification  génétique  bien  plus  importante 
encore,  que  chez  les  Embryophytes.  Cela 
parait  si  clair  que  de  la   part  des   spécialistes, 


(1)    J.  Sachs.  Physiologische  Notizen    X    Phylo- 
genctische  Aphorismen  und  uber   innere  Gcstall- 
:  lien    oder   Automorpliosen  Flora,    i8g6 
Hofl    III. 

!     I.  Sai  hs  :  1.  c.  pag.  2o5. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


193 


on  ne  devrait  s'attendre  à  aucun  doute.  Cepen- 
dant dans  la  littérature  botanique  parurent 
dernièrement  des  ouvrages  scientifiques-  où 
l'on  trouve  des  doutes  quant  à  l'existence  du 
sexe  chez  les  champignons  (sauf  des  excep- 
tions peu  nombreuses).  Les  études  classiques 
précédentes  à  ce  sujet  d'ANTOiNE  du  Bary  et 
de  ses  adeptes  sont  oubliées  ou  bien  s'ex- 
pliquent tout  autrement.  Par  exemple,  Bre- 
feld  (i)  Zukal  (2)  et  les  autres  considèrent 
comme  cellules  végétatives  l'organe  femelle 
(procarpe  ou  ascogone)  découvert  par  de  Bary 
Janczewski  et  les  autres.  Cet  organe  donne 
l'origine  aux  types  ascogènes  qui  font  la  par- 
tie principale  du  fruit  des  Ascomycètes.  Le 
trichogyne  trouvé  par  Stahl  chez  les  Lichens, 
nous  représentant  parfaitement  le  rapport 
génétique  entre  les  Ascomycètes  et  les  Rhodo- 
phycées,  Van  Tieghem  (3)  le  considère  comme 
organe  respiratoire  de  ces  plantes,  ne  joignant 
pas  de  preuves  assez  suffisantes  à  l'appui  de 
sa  théorie.  Dernièrement  Zukal  (4)  se  joignit 
à  cette  opinion  sans  motifs  suffisants.  Les 
cellules  mâles  ou  spermaties  sont  considérées 
par  certains  botanistes  comme  spores  végéta- 
tifs. Ces  savants  se  basent  sur  cette  observa- 
tion que  ces  spermaties  germent  dans  les 
milieux  nutritifs  artificiels  et  forment  un 
mycélium.  Mais  si  les  plantes  peuvent  croître 
quelquefois  des  cellules  mâles,  grâce  aux  con- 
ditions spéciales  et  exceptionnelles,  ce  phéno- 
mène s'explique  par  la  parthénogenèse  spé- 
ciale, où  dans  ce  cas  la  cellule  femelle  est 
remplacée  par  la  cellule  mâle.  Enfin  les  grains 
de  pollen,  dont  la  signification  sexuelle  est 
constatée,  germent  et  forment  des  filaments 
longs  et  ramifiés,  dans  les  mêmes  milieux 
nutritifs  artificiels,  comme  on  le  sait  depuis 
longtemps.  (A  suivre) 

Les  Plantes  des  terrains  salés 

par  A.  FERET 

(Suite) 

DÉPARTEMENT 

DES  BOUCHES-DU-RHONE 

(Zone  tempérée  froide) 

Géographie   Ad.    Joanne 

Lavalduc,  près  du  canal  d'Arles,  à  Port-de- 
Bouc. 

Les  eaux  du  lac  de  Lavalduc,  10  mètres 
au-dessous  du  niveau  de  la  mer,   sont  six  fois 


(1).  Brefeld  :  Untersuchungen  ûber  die  Schim- 
melpilze  IV  Heft  et  dans  :  Botan.  Zeitung,   1876. 

(2)  H.  Zukal.  Entwickelungsgeschichtliche  unter- 
suchungen aùs  dem  Gebiete  der  Ascomyceten 
(Sitzungsberichte  der  K.  akad.  der  Wissenschaften 
Wien,  1889,  page  52). 


plus  salées,  que  les  eaux  de  la  mer  (donc  les 
plantes  qui  peuvent  végéter  sinon  pousser  sur 
ses  rives  pourraient  servir  de  porte  graines 
pour  des  rives  moins  salées). 

Vaccaries  ou  Valcarès,  2.5oo  hectares.  An- 
cienne baie  de  la  Méditerranée  en  est  séparé 
par  des  dunes  hautes  de  1  mètre  coupées  de 
petits  chenaux  appelés  asours,  par  lesquels  la 
haute  mer  communique  avec  l'étang  plus  bas 
qu'elle  d'un  mètre. 

Dans  le  voisinage  de  la  côte  s'étendent 
les  sansouirs,  ancien  fond  marin  desséché 
revêtu  d'une  couche  saline  dépourvue  de 
végétation. 

Berre,  22  kilom.  de  long,  6  à  14  de  large, 
72  de  circonférence  et  plus  de  iS.ooo  hectares 
de  superficie,  sa  profondeur  varie  de  3  à  10 
mètres. 

Dans  l'Aude  : 

Etang  de  Sigean,  2. 5oo  hectares,  communi- 
que avec  la  mer.  Sa  longueur  varie  entre  i5 
et  18  kilomètres,  sa  largeur  entre  i.Soomètres 
et  5.5oo;  sa  superficie  totale  est  de  4.500  hec- 
tares, les  salines  établies  autour,  fournissent 
plus  de  2.5oo.ooo  lui.  de  sel. 

Etang  de  la  Palisse,  1.200  hectares. 

Etang  de  Leucate  ou  de  Salses,  8.100  hec- 
tares dont5.Soo  constamment  submergés  et 
2.3oo,  y  compris  la  digue  de  la  mer,  sont  alter- 
nativement couverts  par  les  eaux"  de  la  mer  et 
de  l'étang.  Les  eaux  de  cet  étang  sont  plus 
salées  que  celles  de  la  mer,  grâce  aux  sources 
salines,  la  Font-Estramer  et  la  Font-Dame, 
puis  à  l'évaporation. 

ALGÉRIE 
(Hauts-Plateaux) 

Les  Hauts-plateaux  d'une  altitudeextrêmede 
1 .700  m.,  n'appartiennent  pas  au  Sahara,  mais 
à  l'Algérie  proprement  dite.  Jadis  boisés,  ils 
sont  complètement  dénudés  par  suite  de  l'éle- 
vage séculaire  des  troupeaux  qui  empêchent 
toute  végétation  arborescente  de  s'y  dévelop- 
per. Parmi  les  grands  chotts  de  la  province 
d'Oran,  on  peut  citer  le  chott  El-Gharbi  ou 
occidental  ou  de  l'ouest,  et  le  chott  El-Chergui 
ou  oriental  ou  de  l'est.  Le  premier  est  une 
grande  dépression  qui  a  72  kil.  environ  de 
longueur  sur  8  kil.  de  largeur  moyenne  et  est 
situé  dans  la  partie  occidentale  du  Sahara  al- 
gérien et  se  trouve  séparé  par  la  ligne  de  dé- 
marcation du  Maroc  et  de  l'Algérie. 

Il  renferme  en  hiver  sur  divers  points  de  sa 
surface  de  petites  flaques  d'eau   saumâtre  qui 


(3)  Van  Tieghem:  Traité  de  Botanique,  Paris, 
1871,  page  1 166. 

(4)  H.  Zukal:  Morphologische  und  biologische 
Untersuchungen  ûber  die  Flechten  (Sitz.  d.  K. 
Akad.  d.  Wiss.  Wien  1895. 


"1 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


se  dessèchent  en  été  et  abandonnent  une 
croûte  très  mince  de  sel  marin.  Le  fond  en 
est  formé  par  des  sables  qui  poussés  par  les 
vents  ont  produit  de  petites  dunes  couvertes 
d'une  végétation  très  propre  à  l'alimentation 
des  chameaux,  (donc  il  peut  être  planté  avec 
des  essences  maritimes). 

Le  cnott-Ll-Chergui  est  plus  étendu  :  120  à 
l5ok.il.  de  longueur  sur  10  kil.  environ  de 
largeur  moyenne  ;  il  est  situé  ù  iooo  mètres 
d'altitude.  Les  puits  qui  sont  creusés  sur  ses 
bords  donnent  de  l'eau  abondante  mais  d'un 
goût  sulfureux  très  prononcé.  Il  présente  un 
fond  de  sable  quartzeux  recouvert  en  général 
d'une  faible  nappe  d'eau  saumâtre  qui  se  des- 
sèche en  été  et  abandonne  un  mince  dépôt  de 
sel. 

PROVINCE  D'ALGER 

Dans  cette  province  les  chotts  et  lagunes 
salés  sont  désignées  sous  le  nom  de  Zahrez 
ou  Zaghez. 

Le  Zahrez  R'arbi  ou  Gharbi'chott  occidental 
ou  de  l'ouest  est  à  SGo  mètres  d'altitude.  De 
l'ouest  à  l'est  il  mesure  environ  40  kilomètres 
et  dans  sa  plus  grande  largeur  10  kilomètres; 
sa  superficie  est  de  32. 000 hectares.  Le  Zahrez 
Chergui  ou  de  l'est,  est  situé  à  770  mètres  d'al- 
titude suivant  certains  auteurs,  840  suivant 
d'autres,  au  nord  du  précédent  et  séparé  de 
lui  par  une  étendue  de  40  kil  ;  il  a  40  kilo- 
mètres de  long,  sur  14  de  large  et  approxima- 
tivement 5o.ooo  hectares.  Au  fond  de  chacun 
de  ces  lacs  se  forme  pendant  l'été  une  couche 
de  sel  dont  l'épaisseur  moyenne  est  de  33  cen- 
timètres. 

PROVINCE  DE  CONSTANTIN E 

Le  grand  chott  El-IIodna  ou  Saïda  (le  lac 
heureux)  à  5o  kilomètres  est  de  Bou-Saada, 
75.000  hectares,  occupe  le  fond  des  plateaux 
constantinais,est  à  400  mètres  seulement  d'al- 
titude, très  peu  profond,  souvent  à  sec  reçoit 
cependant  au  N.  la  Ksab,  rivière  facile  à  barrer 
dans  le  défilé  du  Kef  Kef-Matr.ik  par  une 
digue  de  25  mètres  de  haut,  permettant  un 
réservoir  de  20  millions  de  mètres  cubes  d'eau 
pour  l'irrigation  des  environs  de  Msila  et  des 
plaines  Hodnéennes.  Au  sud,  il  reçoit  le  Oued 
Melah-Chair,  et  Bou  Saada  ;  celui-ci  baigne 
le  Bordj  de  ce  nom.  Son  bassin  forme  une 
plaine  fertile  qui  fut  bien  cultivée  et  très 
populeuse  sous  les  romains,  notamment  la 
belle  vallée  du  Chair  descendant  du  massif 
de  Bou  Kahil. 

Le  petit  chott  du  Hodna  à  l'est  du  précé- 
dent S5oo  hectares. 

Le  chott  Mel  R'ir  ou  Me]  R'hir  est  le  plus 
remarquable  de  l'Algérie  ainsi   que   les  chotts 


tunisiens  Rharsa  et  Djerid  dont  les  niveaux 
sont  plus  bas  que  le  niveau  de  la  mer  de  20  à 
3o  mètres  :  sa  superficie  est  actuellement  éva- 
luée à  l.ooo  kilomètres  carrés,  mais  serait  por- 
tée au  double  si  sa  cuvette  naturelle  était  inon- 
dée. Son  bassin  seul  présente  une  surface 
blanche  unie  et  miroitante  saupoudrée  de  cris- 
taux de  sel  de  magnésie.  Il  reçoit  comme  tri- 
butaire principal  l'Oued  Djeddi  qui  prend  sa 
source,  vers  1 .5oo  mètres  d'altitude  dans  le  Dje- 
bel Amour,  et  se  jette  dans  le  lacaprès  un  par- 
cours évalué  à  5oo  kilomètres.  Il  est  le  plus 
souvent  à  sec. 

TUNISIE 

Le  chott  Djerid  est  le  plus  grand  lac  de 
toute  l'Afrique  septentrionale.  Son  niveau  est 
inférieur  à  celui  de  la  Méditerranée  ;  il  est 
formé  de  plusieurs  bassins  dénommés  diffé- 
remment. (Chott  Djerid  ou  chott  des  palmes). 
(Chott-el-Fedjedj  ou  des  passages).  Dans  son 
ensemble  cette  immense  dépression  lacustre 
n'a  pas  moins  de  200  kilomètres  de  l'est  à 
l'ouest  et  sa  longueur,  du  nord  au  sud  entre 
les  deux  rives  les  plus  éloignées,  est  de  75  kilo- 
mètres. Il  ne  reste  d'eau  permanente,  disent 
les  riverains,  que  dans  la  partie  centrale  du 
chott-El-Djerid,  mais  cette  nappe  liquide  ne 
se  voit  pas  ;  elle  est  recouverte  d'une  croûte 
saline  qui  la  fait  comparer  par  les  auteurs 
arabes  à  une  feuille  d'argent,  ù  une  glace  de 
cristal,  capable  de  porter  les  hommes  et  les 
animaux  des  caravanes  qui  traversent  le  lac  en 
différents  points  surtout  dans  la  partie  dési- 
gnée chott-Ll-Fedjedj  d'où  lui  vient  son  nom 
(des  passages). 

AFRIQUE 

Parmi  les  lacs  d'Afrique  on  peut  aussi  citer 
le  lac  salé  d'Arsal  [Cosmos  445  p.  2,)  ce  lac  est 
situé  dans  le  désert  d'Obock  à  quelques  kilo- 
mètres de  la  baie  de  Tadjoura.  Sa  superficie 
n'est  que  de  40  kilomètres  carrés  environ.  Il 
se  couvre  d'une  couche  de  sel  presque  pur, 
ayant  3o  centimètres  d'épaisseur.  L'eau  de- 
ce  lac  est  tellement  saturée  de  sel  qu'il  est 
impossible  de  s'y  enfoncer.  Le  fond  est  en 
apparence  formé  d'une  couche  de  sel.  On 
croit  généralement  que  l'alimentation  se  fait 
par  des  sources  qui  jaillissent  au-dessous  du 
fond  du  lac. 

ASIE 

Le  lac  de  Djarataïdabassou  dans  les  déserts 
de  Mongolie    est    cité  par  Mellion  qui  dit  : 

La  partie  la  plus  déclive  du  Trans  Ordoss, 
est  occupée  par  le  lac.  Tout  autour  jusqu'à 
plus  de  cinquante  kilomètres  s'étendent  des 
couches  de  sel  qui  atteignent  souvent  deux  mè" 
très  d'épaisseuretdontla  surface  cristalline  est 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


195 


d'une  telle  pureté  que  les  oiseaux  de  passage 
s'y  abattent  instinctivement,  la  prenant  pour 
une  nappe  d'eau. 

PERSE  OU  IRAN 
En  Perse  le  lac  Ourmiah  qui  mesure  qua- 
vingt  quatre  milles  en  longueur  et  vingt  milles 
de  largeur  a  des  eaux  encore  plus  salées  que 
celles  de  la  mer  Morte.  Cependant  on  y  trouve 
une  petite  espèce  de  Méduse,  mais  ses  eaux  ne 
semblent  pas  contenir  d'asphalte  ni  de  traces 
de  liquides  nuisibles  à  la  vie  animale  :  il  semble 
être  situé  entre  1000  et  3ooo  mètres  d'altitude. 
La  majorité  des  lacs  et  des  terrains  de  la  Perse 
sont  désignés  comme  salins. 

AUSTRALIE 
Les  lacs  Eyre  et  Torrens  qui  occupent  la 
partie  la  plus  basse  du  continent  et  qui  ne 
sont  qu'à  23  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer  forment  de  vastes  nappes  d'eau  salée  peu 
profondes,  plus  semblables  à  des  chotts  qu'à 
des  lacs. 

Conclusions 

De  l'ensemble  de  ces  citations  de  lacs  il  res- 
sort que  les  plantes  qui  peuvent  y  vivre  pour- 
raient à  défaut  de  toute  autre  espèce  servir  en 
d'autres  contrées,  ainsi  la  flore  des  lacs  fran- 
çais pour  des  climats  similaires.  On  connaît 
les  palmiers  de  l'ilot  de  N'  Kal  Faraourl'  situé 
près  delà  rive  méridionale  du  chott  Faraoun, 
palmiers  qui,  dit-on,  furent  plantés,  par  un 
Pharaon,  en  souvenir  de  son  armée  qui  pé- 
rit toute  entière  dans  les  eaux  du  lac  Djerid, 
lors  du  passage  de  cette  armée  si  nom- 
breuse que  les  dalles  de  sel  se  rompirent. 
A  la  place  de  ces  palmiers  existaient  précédem- 
ment des  oliviers.  Nous  voyons  donc  qu'il 
peut  exister  des  plantes  pouvant  être  utilement 
employées  pour  le  reboisement.  Il  est  vrai 
que  ces  palmiers  ne  parviennent  pas  à  mûrir 
leurs  fruits,  mais  les  arbres  ne  sont  pas  seule- 
ment utiles  par  leurs  fruits  et  de  plus  certains 
peuvent  se  propager  par  les  rejetons  ou  par 
éclats  ;  donc  pour  certains  terrains  nous  avons 
une  faible  indication  de  ce  qui  pourrait  être 
tenté,  indication  suffisante  néanmoins. 

Le  but  de  cette  classification  est  de  présen- 
ter sous  un  jour  favorable  une  longue  liste 
permettant  un  choix  judicieux  entre  de  nom- 
breuses espèces  propres  à  reboiser  utilement 
et  agréablement  des  contrées  différentes,  au- 
jourd'hui souvent  désertes  et  improductives. 

CULTURE    ZONALE 

Je  termine  cette  introduction  au  catalogue 

par  la  définition  de  ce   que  je    nomme  culture 

jonale  ou  concentrique.  Je  prends  pour  centre 

la  partie  la  plus  salée   du  lac  ou  le  bord  de  la 


mer  et  formant  ainsi  des  bandes  parallèles  aux 
rives  et  en  m'éloignant  de  ce  centre,  je  plante 
des  arbres  ou  arbustes  pouvant  supporter  un 
degré  de  salure  de  moins  en  moins  prononcée. 
Ainsi  comprise,  cette  culture  se  résume  ainsi: 

ire  Zone.  —  Plantes  des  rivages,  des  lacs 
d'eau  salée  ou  saumâtre,  des  parties  constam- 
ment recouvertes  par  les  marées. 

2e  Zone.  —  Plantes  des  rivages  mais  rare- 
ment recouvertes  par  les  marées  ;  prés  salés. 

3e  Zone.  —  Plantes  des  plages  et  rivages 
plus  éloignés. 

4e  Zone.  —  Plantes  qui  se  trouvent  à  portée 
des  vents  salés  et  des  brumes,  les  dunes. 

En  somme  les  plus  importantes  sont  les 
plantes  des  1"  et  2«  zones. 

Il  est  souvent  très  difficile  de  les  distinguer 

d'après   les    récits   des   auteurs  ;    aussi    je    les 

classe  d'après  les  définitions  et   appréciations 

des  ouvrages  où  je  les  trouve. 

(A  suivre) 


Un  verbascum  à  fleurs  rouges 

Il  y  a  quelque  temps,  un  botaniste  résidant 
actuellement  au  Mans,  le  R.  P.  Vaniot  nous 
soumettait  un  échantillon  d'herbier  que  sur 
l'heure  nous  rapportâmes  au  type  scrofularié. 
Mais  était-ce  un  Vertyscum  ou  un  Digitalis  ? 
Le  port  général  de  la  plante,  sans  exclure  la 
dernière  hypothèse,  faisait  pencher  pour  la 
première  aussi  bien  que  la  foliation.  Nous 
inclinâmes  cependant  vers  la  seconde  sur  la 
description  des  fleurs  que  nous  fit  le  collec- 
teur, les  fleurs  étant  méconnaissables  dans 
l'herbier.  En  effet,  à  notre  connaissance  il 
n'existait  pas  de  Verbascum  à  fleurs  rouges 
dans  nos  limites.  Malgré  le  peu  de  vraisem- 
blance de  sa  présence  chez  nous,  nous 
nous  décidâmes  donc  pour  Digitalis  purpu- 
rascens  qui  pouvait  être  accidentel  dans  les 
parages  du  Mans  où  pourtant  nous  ne  possé- 
dons pas  le  Digitalis  lutea.  Ce  fut  donc  sous 
le  nom  de  Digitalis  purpurascens  que  cette 
forme  fut  signalée  dans  le  Monde  des  Plantes 
du  iermai  1897,  avec  l'indication  suivante  de 
localité:  Le  Mans  :  chemin  des  Hunaudières. 

Cette  année-ci, sur  l'invitation  de  M.  Gentil, 
qui  s'occupe  avec  tant  de  compétence  et  de 
zèle  de  la  flore  sarthoise,  nous  nous  rendîmes 
fi.i  septembre,  en  compagnie  du  R.  P.  Vaniot 
et  de  M.  L.  Déan,  à  l'endroit  où  la  plante 
avait  été  récoltée  l'année  précédente  et  nous 
fûmes  assez  heureux  pour  la  retrouver  repré- 
sentée par  4  exemplaires.  Elle  n'était  autre 
qu'un  Verbascum  blattarioides  à  fleurs  régu- 
lières et  rougeâtres  entremêlées  de  feuilles 
nombreuses.  Sur  les  4  échantillons,  3  présen- 


nj6 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


taient  des  ikurs  normales,  rares  d'ailleurs, 
mêlées  aux  tleurs  rouges  et  paraissaient  pré- 
senter des  rieurs  anormales  sur  des  rameaux 
de  repousse.  Un  échantillon  au  contraire  était 
totalement  anormal  quant  à  ses  fleurs  et 
n'avait  subi  aucune  lésion  occasionnant 
une  repousse.  Enfin  tous  les  échantillons, 
sauf  un,  étaient  remarquablement  micro- 
phylles. 

A  noter  que  les  fleurs  comportaient  5  éta- 
mines  fertiles  et  plusieurs  deux  styles  foliacés. 
Nous  avions  donc  affaire  à  un  phénomène  de 
ession  ou  retour  au  type  foliacé  des 
plus  intéressants.  Il  n'en  reste  pas  moins 
vrai  que  ce  phénomène  constaté  sur  4  pieds 
(dont  l'un  régulièrement  constitué^,  dispersés 
sur  une  centaine  de  mètres  et  deux  années  de 
suite,  était  de  nature  à  être  publié.  Sommes- 
nous  en  présence  d'un  simple  phénomène 
tératologique  d'ordre  purementphysiùl.^ique, 
ou  ce  cas  tératologique  doit-il  être  impute  à 
l'action  de  quelque  insecte  ?  Telle  est  la  ques- 
tion. La  seconde  hypothèse  paraît  le  moins 
plausible.  Nous  allons  semer  la  graine  et  étu- 
dier les  sujets  obtenus.  Peut-être  ainsi  éclair- 

cirons-nous  ce  problème? 

H.  Lkveillé 


Ombellifères  et  Renonculacées 

M.  Chatin  vient  de  commencer  une  série  de 
communications  à  l'Académie  des  sciences, 
dans  lesquelles  il  expose  le  résultat  de  ses 
recherches  sur  le  nombre  et  la  symétrie  des 
faisceaux  fibro-vasculaires,  recherches  entre- 
prises surtout  en  vue  d'établir  par  la  considé- 
ration de  ce  caractère  le  degré  de  perfection- 
nement relatif  des  diverses  familles  végétales. 

Assurément,  il  est  bien  difficile  de  dégager 
des  relations  rigoureusement  vraisemblables 
de  l'examen  d'une  seule  des  parties  dont  se 
compose  cette  chose  complexe  qui  constitue 
l'organisme  végétal.  M.  Chatin  ne  se  dissi- 
mule pas  qu'une  théorie  reposant  sur  cette 
base  unique  serait  bien  chancelante  ;  c'est 
pour  cela  qu'il  présente  surtout  cette  nouvelle 
série  de  recherches  comme  venant  fortifier 
les  conclusions  que  d'autres  laits  lui  ont  pré- 
cédemment permis  d'énoncer. 

En  matière  de  classification,  chacun  accepte 
le  point  de  départ  qui  lui  parait  le  plus  ra- 
tionnel, et  la  valeur  accordée  aux  dilférents 
caractères  a  souvent  pour  mesure  une  appré- 
ciation personnelle  et  subjective,  c'est  dire 
que  les  meilleurs  raisonnements  ne  sauraient 
convaincre  que  ceux  qui  sont  disposés  à  les 
admettre,  et  chez  qui  les  preuves  directes 
affermissent  simplement  la  foi  qu'elles  seraient 
impuissantes  à  donner. 


11  est  donc  possible  que  les  conclusions  de 
M.  Chatin  ne  soient  pas  admises  par  tous  les 
botanistçs,  cependant,  il  nous  parait  difficile 
de  méconnaître  la  valeur  des  arguments,  c'est- 
à-dire  des  faits,  développés  dans  sa  plus  ré- 
cente Communication  à  l'Académie  (1). 

Nous  n'entrerons  pas  dans  le  détail  de  la 
variation  du  nombre  des  faisceaux  du  pétiole 
chez  les  Dycotylées  gamopétales  périgynes, 
qui  font  l'objet  de  cette  Communication;  nous 
nous  bornerons  à  en  dégager  les  enseigne- 
ments que  la  classification  peut  mettre  à 
profit. 

Le  type  unitaire  des  faisceaux  du  pétiole, 
si  général  chez  les  Corolliflores,  est  bien 
moins  respecté  dans  le  groupe  des  Gamopé- 
rigvnes.  A  ce  point  de  vue,  ces  plantes  pour- 
raient se  répartir  en  deux  groupes,  l'un  repré- 
senté par  les  Rubiacées  et  les  Caprifoliacées, 
munies  d  un  seul  faisceau  pétiolaire,  l'autre 
parles  Synanthérées  et  les  familles  satellites, 
munies  toujours  de  faisceaux  multiples. 

Diverses  considérations  viennent  se  greffer 
sur  cette  distinction  primordiale.  Ainsi,  dans 
le  premier  groupe,  le  faisceau  est  généralement 
unique  dès  la  base  chez  les  Rubiacées,  analo- 
gues ainsi  des  Corolliflores  à  fleurs  régulières, 
tandis  que  chez  les  Caprifoliacées  la  conjugal 
son  n'a  lieu  qu'à  un  ou  deux  millimètres  del'ex- 
trême  base,  cette  famille  se  rattachant  ainsi 
aux  Corolliflores  à  fleur  labiée.  Il  est  remar- 
quable que  très  souvent  l'existence  d'un 
faisceau  unique  coïncide  avec  une  foliation 
opposée. 

Lorsque  le  faisceau  est  ainsi  unique  dans  le 
pétiole,  la  nervation  du  limbe  est  pennée;  on 
dirait  en  ce  cas,  pour  employer  l'expression 
de  M.  Chatin,  de  deux  forces  solidaires,  une 
force  de  conjugaison  commandant  une  force 
de  disjonction.  Cette  hypothèse  prend  quel- 
que autorité  si  l'on  considère  que  là  où  il  n'y 
a  pas  eu  conjonction  (Monocotylées,  Ombel- 
lifères), il  n'y  a  pas  de  disjonction  pennée.  Si 
toutefois  la  confluence  totale  des  faisceaux  en 
un  seul  implique  la  nervation  du  limbe, 
en  revanche  il  peut  se  faire,  et  cela  même 
se  rencontre  assez  fréquemment,  qu'une 
nervation  pennée  dérive  d'un  pétiole  à  fais- 
ceaux multiples. 

Une  des  conséquences  les  plus  importantes 
Je  ces  recherches  de  M.  Chatin,  sur  laquelle 
le  savant  botaniste  n'insiste  peut-être  même 
pas  assez,  est  de  rapprocher,  par  ce  caractère 
commun  d'un  pétiole  à  faisceaux  mul- 
tiples, les  Renonculacées,  les  Ombellifères 
et  les  Composées.  Nous    demandons  la    per- 


(t)  Comptes-rendus,  6  septembre  1X97. 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


'97 


mission  de  faire  remarquer  que,  depuis 
plusieurs  anne'es  déjà,  nous  avons  exposé,  en 
faveur  de  ce  rapprochement,  diverses  raisons 
qui  nous  paraissent  assez  bonnes,  et  que  nous 
avons  surtout  tirées  de  l'étude  de  l'organisa- 
tion florale  dans  ces  trois  familles. 

Pour  quiconque  va  au  fond  des  choses,  en 
effet,  la  différence  est  bien  minime  qui  sépare 
le  chaton  de  la  Renoncule,  malgré  l'état  péta- 
loïde  desoninvolucre  (fausse-corolle),  de  l'om- 
belle, par  exemple,  des  Astranées,  où  l'invo- 
lucre  prend  ainsi  une  grande  importance,  et 
qui  ne  diffère  proprement  au  point  de  vue  du 
faciès,  que  par  l'élongation  en  pédoncule  de  la 
base  des  ovaires.  Quant  au  capitule  des  Com- 
posées, c'est  tout  simplement  un  chaton  de 
Renoncule,  dont  les  ovaires,  formés  égale- 
ment aux  dépens  d'un  bourgeon  à  feuille  uni- 
que, indéhiscente  ont  développé  des  envelop- 
pes florales  au  point  où  ils  pouvaient  exclusi- 
vement en  produire,  c'est-à-dire  à  leur  som- 
met. 

Il  serait  sans  doute  facile  d'amplifier  la  pa- 
renté, et  de  trouver  des  rapports  étroits  entre 
les  Renonculacées  et  certaines  Monocotylées, 
les  Alismacées  par  exemple,  que  la  considéra- 
tion d'un  caractère  dont  l'importance  est  sûre- 
ment exagérée  fait  ranger  à  l'autre  extrémité 
du  règne  végétal.  Contentons-nous  pour  au- 
jourd'hui de  souligner  cette  démonstration  des 
affinités  des  Renonculacées  et  des  Ombellifères, 
à  laquelle  M.  Chatin  est  arrivé  par  l'étude  des 
faisceaux  pétiolaires,  et  que  corrobore  l'air  de 
famille  indéniable  rapprochant  les  Renoncules 
à  feuilles  de  gramen  des  rBupleurum  à  nerva- 
tion également  parallèle. 

A.  Acloque 


Contributions  à  la  Flore    cryptogamique 
delà  Sarthe  1896  et  1897. 

(Suite) 

aimanita  solitaria  B.  — Amanite  solitaire. 
Cà  et  là  dans  la  forêt  de  Bercé,  de  mai  en 
septembre  ;  très  variable  de  taille  et  de  colo- 
ris. Assej  bon.  Var.  strobiliformis  Vitt. 
Thoiré-sur-Dinan  :  environ  du  Volumier  ; 
septembre-octobre. 

Ç/l.  Ccesarea  Scop.  —  A.  des  Césars  ou 
Oronge  vraie.  — Thoiré-sur-Dinan  :  route  du 
Volumier,  à  l'entrée  de  la  forêt,  20  sep.  1897. 
Délicieux. 

oA.  phalloïdes  Fr.  —  A.  phalloide.  —Thoiré- 
sur-Dinan  :  route  du  Volumier  ;  Jupilles  : 
sapinière  des  Echerbeaux  et  çà  et  là  dans  la 
forêt. 

a4.  pantherina  DC.  —  Forêt  de  Bercé  : 
chemin  de  la  Croix-Gorgeas. 

cA.  vaginata  B.  —  A.   à  étui.  —  Forêt  de 


Bercé,  route  de  Thoiré  au  Rond  du  Volumier 
juin  et  octobre.  —  Crû  il  a  un  goût  de  noisette 
qu'il  perd  à  la  cuisson.  —  La  var.  cinerea  est 
bien  meilleure  que  la  var.  fulva. 

dé.  Godeyi  G.  —  A.  de  Godey.  —  Thoiré- 
sur-Dinan  :  route  de  Chàteau-du-Loir  au  delà 
de  la  Croix  d'Ormeau  et  route  du  Volumier 
en  face  les  Mialleries,  21  septembre. 

Tricholoma  Georgii  Fr. —  Tricholome  de  la 
Saint-Gaorges  ou  Mousseron.  —  Thoiré-sur- 
Dinan  :  Blanc-Puits,  26  avril.  ^Délicieux. 

Lactarius  laciifluus  Sch.  —  Lactaire  à  lait 
abondant.  —  Forêt  de  Bercé  :  chemin  de  la 
Croix-Gorgeas,  28  juin.  Comestible  mais  d'un 
goût  fort  et  désagréable  au  début. 

L.  deliciosus  L.  —  L.  délicieux.  —  Commun 
dans  les  bois  de  pins  de  la  Sarthe,  pas  rare 
dans  la  forêt  de  Bercé.   Délicieux. 

Rusrula  lepida  Fr.  —  Russule  jolie. —  Forêt 
de  Bercé,  septembre-octobre.  Comestible 
mais  peu  agréable. 

R.  fœtens  Pers.  —  R.  fétide.  —  Forêt  de 
Bercé  :  chemin  de  la  Croix-Georgeas,  i3  juil- 
let. 

R.  heterophylla  Fr.  —  R.  à  feuillets  iné- 
gaux.—  Forêt  de  Bercé,  çà  et  là  sur  les  lignes 
et  à  travers  les  grands  bois  ;  juin-octobre. 

R.  nigricans  B.  —  R.  noirâtre.  —  Forêt  de 
Bercé.  AC.  sept. -octobre. 

Inocybe  cincinnata   Fr.  —  Inocybe    hérissé. 

—  Forêt  de  Bercé:  environs  de  la  Croix- 
Chimbeau,  22  sept.  1897. 

Collybia  clusilis  Fr.  — Collybie  contractile. 

—  Forêt  de  Bercé  sous  les  grands  chênes  :  en- 
virons du  rond  du  Volumier,  i5  octobre. 

C.  velutipes  Curt. —  C.  à  pied  velu.  — Fo- 
rêt de  Bercé  :  en  groupe  sur  les  vieillies  sou- 
ches enterrées,  4  septembre.  Comestible  mais 
médiocre. 

Paxillus  involutus  Bastsch.  —  Paxille  à 
bord  enroulé.  —  Forêt  de  Bercé  :  route  de 
Thoiré  au  rond  du  Volumier,  g  septembre. 
'Bon. 

Coprinus  cometus  FI.  dan.  —  Coprin  à 
chevelure.  —  Thoiré-sur-Dinan  :  jardins  ;  9 
juin. 

Polyporus  frondosus  FI.  dan. —  Polypore 
feuille.  —  Forêt  de  Bercé  :  sur  les  vieux  troncs 
de  hêtre  ;  5  octobre. 

P.  roburneus  Fr.  —  P.  du  chêne.  —  Saint- 
Vincent-du-Lorouer  :  pointe  de  vieux  chênes 

avançant  sur  les  Ventes  :   i«r  août. 

>  ' 

P.  resinosus  Schrad.  —  P.  résineux.  —  Fo- 
rêt de  Bercé  :  entre  les  grosses  racines  d'un 
hêtre  de  la  Vallée-Noire  ;   1"  août. 

Holetus  ftavus  With.  —  Bolet  jaune  clair.  — 
Forêt  de  Bercé  :  au  pied  des  Mélèzes  du  Rond 
Croix- Veneur  ;  9  septembre. 


ig8 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


"23.  aereus  B.  —  B.  bronzé  ;  Cèpe  noir  ; 
Tête  de  nègre,  etc.  —  Forêt  de  Bercé  :  che- 
min de  la  Croix-Gorgeas  et  à  travers  les  bois; 
juin-septembre.  Délicieux  et  plus  ferme  que 
L> .  edulis. 

TJ.  edulis  I!.  var.  reticulalus  Fr.  —  B.  réti- 
cule ;  Cèpe  J'eté.  —  Forêt  de  Bercé  :  sur  les 
bords  des  lignes  et  dans  les  grands  bois  :  20 
juin.  Délicieux. 

CB.  erythropus  Pers.  —  B.  à  pied  rouge. — 
Forêt  de  Bercé  ;  1er  septembre. 

"B.  pachypus  Fr.  —  B.  à  beau  pied.  — 
Forêt  de  Bercé:  chemin  de  la  Croix-Gorgeas  ; 
juin. 

H.  subtomeiitosus  L.  — B.  un  peu  velouté. — 
Thoiré-sur-Dinan  :  chemin  de  la  Petite  Brosse 
et  çà  et  là  dans  la  forêt  ;  22  juin. 

H.  bovinus  Kr.  —  B.  des  Bœufs.  —  Forêt 
de  Bercé  :  sous  les  pins  ;  26  sept.  1897. 

Clavaria  acroporphyrea  Sch.  —  Clavaire  à 
pointes  pourpres.  —  Forêt  de  Bercé  :  chemin 
de  la  Croix  Gorgeas  ;  10  septembre. 

C.  pislillaris  L.  —  C.  en  forme  de  pilon.  — 
Même  localité  ;  10  octobre. 

Craterellus  cornucopioides.  L.  —  Craterelle 
corne  d'abondance.  —  Commun  dans  la  forêt 
de  Bercé  en  septembre  (1S97)  ;  Jupilles  : 
tailles  de  l'Oseras,  20  octobre.  Très  bon. 

Cyathus  hirsutus  Sch.  —  Cyathe  poilu.  — 
Forêt  de  Bercé  :  sur  débris  de  bois  en  décom- 
position ;  26  juillet. 

Ç.  sericeus  Sch.  —  C.  soyeux.  —  Thoiré- 
sur-Dinan  :  dans  ies  champs  de  blé,  sur  les 
vieux  monceaux  de  fumier  et  les  détritus  végé- 
taux en  décomposition,  20  juillet. 

Morchella  esculent.i  B.  —  Morille  comesti- 
ble. —  Mars  et  avril  ;  friches,  ensemencés  en 
trèfle  et  prés  au  voisinage  des  vieux  ormes, 
des  pommiers  en  voie  de  dépérissement  ou 
récemment  arrachés.  Plus  répandue  à  Aubigné 
où  l'on  remarque  deux  formes  distinctes  :  l'une 
noirâtre  assez  compacte  ;  l'autre,  moins  com- 
mune jaunâtre,  parfois  beaucoup  plus  grosse 
mais  plus  creuse.  Cette  dernière  est  moins 
appréciée  parce  qu'elle  se  désagrège  à  la  dessic- 
cation. Toutes  deux  néanmoins  sont  excel- 
lentes. 

Morchella  rimosipes  DC.  —  Morille  à  pied 
ridé.  —  C'est  peut-être  la  même  que  Despor- 
tes dans  sa  Flore,  page  424,  mentionne  sous 
le  nom  de  M.  semilibera  DC,  nom  qui  du 
reste  la  caractérise  assez  bien.  Aubigné  :  au- 
dessous  de  la  Filousière  près  l'arche  des 
Moulins  ;  avril.   Très  bon. 

Helvella  crispa  Fr.  —  Helvelle  crépu.  — 
Jupilles  :  taillis  de  l'Oseras  ;  20  octobre. 
Très  bon.  —  var.  lacunosa  Afzel.  —  II.  la- 
cuneuse.  —  Sur    les  talus  gazonnés  au  voisi- 


nage des  peupliers.  Aubigné  :  chemin  qui 
monte  à  l'ancien  fief  de  Locqué  près  des  Ro- 
siers ;  Coulongé  :  carrefour  des  Dames  ;  avril- 
mai.  Très  bon. 

Verpa digitaliformis  Pers.  —  Verpe  en  for- 
me de  dé.  —  Thoiré-sur-Dinan  :  bords  des 
haies  à  la  Petite-Brosse,  12  avril  1897.  Très 
tendre  mais  fade. 

Leotia  lubrica  Pers.  —  Léotie  visqueuse.  — 
Forêt  de  Bercé,  assez  commun  toute  l'année 
quand  les  hivers  sont  doux  et  les  étés  humi- 
des. 

Victor  Jamin. 


M.  Aug.  Chevallier  nous  signale,  dans  le 
département  du  Nord,  Cirsium  setosum 
M.  Bieb.  et  Chenopodium  opulifolium 
Schrad.,  et  dans  l'Orne  Mimulus  moscha- 
tus  Dougl.  complètement  naturalisé.  Il  nous 
envoie  une  note  sur  ces  plantes  qui  sera  im- 
primée dans  notre  numéro  de  décembre. 


Bibliographie 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire  ce  mois-ci 
que  de  reproduire  le  compte  rendu  des  ou- 
vrages et  publications  de  notre  dernière  séance. 

Signalons  tout  d'abord  les  Botanical  Ob- 
servations on  the  Azores  de  William  Tke- 
lease,  travail  de  220  p.  avec  66  planches.  Pas 
un  Rosa  aux  Açores.  Les  onothéracées,  sont 
représentées  par  Epilobium  molle  Lamk.,  E. 
tetragonum  L.  sous  esp.  Gilloti  {E.  obscurum 
Schreb).  (Nous  aurons  prochainement  l'occa- 
sion d'indiquer  la  place  de  notre  Miguelense 
dans  une  prochaine  révision  des  onothéracées 
portugaises.)  Fuchsia  macrostemma  Ruiz  et 
P.ivon,  Onothera  longiflora  L..  0.  tetraptera 
Cav.,  O.  rosea  Ait.  Mosses  of  the  Azores 
and  of  Madeira  dej.  Cardot.  Ce  travail  de 
7  5  p.  avec  1  1  planches  nous  donne  le  cata- 
logue des  espèces  de  ces  groupes  d'iles.  Re- 
cherches pour  servir  à  l'histoire  natu- 
relle et  à  la  Flore  des  Champignons  du 
Congo  français  par  .1.  de  Slynls,  excellent 
ouvrage  dont  nous  avons  sous  les  veux  le  pre- 
mier fascicule  comprenant  29  pages  et  2  plan- 
ches coloriées  avec  leurs  explications.  Nous 
appelons  sur  cette  œuvre  l'attention  de  nos 
collègues.  La  France  possède  d'importantes 
colonies. Malheureusement,  contrairement  à  ce 
qui  se  pratique  en  Angleterre,  le  gouvernement 
se  préoccupe  peu  ou  point  de  leur  exploration 
scientifique  qu'il  devrait  encourager  morale- 
ment et  pécuniairement.  11  n'en  est  pas  ainsi 
des  colonies  anglaises  dont  l'étude  scientifique 
suit  de  près   la    prise  de  possession.  Honneur 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


199 


donc  aux  savants  français  qui  font  connaître 
les  richesses  scientifiques  des  territoires  où 
flotte  leur  drapeau,  M.  J.  de  Seynes  est  de  ce 
nombre. 

Voici  maintenant  quelques  notes  et  brochu- 
rettes  de  m  oindre  importance.  Note  sur 
deux  plantes  nouvelles  pour  la  France 
(Valerianella  cupulifera  Le  Grand  et  Ophio- 
glossumltisitanicumvar.,britannicum  Le  Grand, 
par  Ant.  Le  Grand.  La  première  est-elle  bien 
une  espèce  ?  Quant  à  la  seconde  l'auteur  ne 
s'est-il  pas  trop  hâté  de  créer  une  variété  sur 
le  vu  d'un  seul  échantillon  fructifère  à  feuilles 
ovales  dont  la  variation  semble  attribuable  à 
la  station  ?  Flora  Sequaniae  exsiccata  ou 
Herbier  de  la  Flore  de  Franche-Comte  pu- 
blié par  M.  J.  Paillot  et  X.  Vendrely,  liste 
des  i5e,  16e,  et  17e  fascicules  suivies  de  notes 
sur  quelques  espèces,  œuvre  excellente  de 
vulgarisation  scientifique,  à  cette  époque  ou 
la  science  devient  une  chose  dont  on  parle 
beaucoup  mais  à  laquelle  on  se  dévoue  fort  peu, 
surtout  parmi  la  jeunesse.  Tel  n'est  pas  le  cas 
d'un  jeune  et  déjà  distingué  savant  M.  Pierre 
Fauvel  dont  nous  recevons  les  Recherches 
sur  les  Ampharétiens  important  mémoire 
de  212  pages,  accompagné  de  25  planches 
noires  ou  coloriées  mais  malheureusement 
étranger  à  la  Botanique.  Pas  absolument 
étranger  mais  mixte  le  Vocabulario  de  His- 
toriaNatural  de  notre  collègue  C.  E,  Porter 
du  Chili. 

Nous  avons  encore  de  Denaiffe. Les  meilleu- 
res variétés  d'orges  et  Valeur  alimentaire  et 
exigences  des  Liliacées  potagères,  et  les  grai- 
nes offertes  en  échange  par  le  Jardin  royal 
botanique  de  Palerme. 

En  outre  quelques  circulaires  relatives  à 
Useful  plants  of  Japon  en  5  vols.  (18  f.  -ji) 
dont  3  vols,  de  planches  remarquables  par 
leur  couleur  locale,  Beitrâge  pir  wissenschaft- 
lichen  Botanik  du  prof.  M.  Funfstuck;  Exsic- 
cata of  the  séquoia  gigantea  Région,  The  Or- 
chid hybrids  de  Geo.    Hansen. 

Parmi  les  publications  périodiques  nous  trou- 
vons dans  le  Bulletin  de  la  Société  botanique 
de  France T.XLIV  p.  145, La  Flore  de  l'île  de 
Lesbos  par  Paléologos  Candargy  ;  Note  sur 
la  flore  des  environs  de  Gonstantinople, 
G.  V.  Aznavour  ;  Sur  un  genre  nouveau 
d'orchidées,  [Arethusantha  bletioides),  Ach. 
Finet  ;  Note  sur  la  structure  des  fruits 
de  l'Argan  du  Maroc  (Argania  side- 
roxylon),  Max.  Cornu  ;  sur  quelques  Fou- 
gères des  dépôts  houillers  d'Asie  Mi- 
neure, R.  Zeiller  ;  Signification  de 
l'existence  et  de  la  symétrie  des  appen- 
dices   dans  la  mesure  de   la    gradation 


des  espèces  végétales,  A.  Chatin  ;  lettre 
de  M.  Gonod  d'Artemare,  concernant  le  rare 
Hieracium  Lamyi  Boreau  retrouvé  par  lui  à 
Bort  (Corrèze).  Dans  la  Feuille  des  Jeunes 
Naturalistes  n»  322,  Tableau  synoptique 
de  la  famille  des  Helvellacées,  L.  Géneau 
de  Lamarlière  ;  sur  les  recherches  de 
Géographie  botanique,  H.  Christ  ;  Les 
zones  botaniques  du  Roussillon.  Ch.  Fi.a- 
hault  (n0  323). 

Dans  le  Bulletin  de  l'herbier  Boissier  T.  V, 
n°8:  Hypericineae  japonicae  a  Rev.  P. 
Urbain  F'aurie  lectae,  Robert  Keller;  Acan- 
thaceae  americanae  et  asiaticae  novae 
vel  minus  cognitae,  G.  Lindau  ;  Les  saxi- 
fragacées  du  Japon,  espèces  et  localités 
nouvelles  pour  la  Flore  du  Japon  d'après  les 
collections  de  M.  l'abbé  Faurie,  Henri  de 
Boissieu  ;  Piperaceae  andreanae,  C.  de 
Candolle  ;  n°  9  :  Hieraciorum  novorum 
descriptiones,  C .  Arvet-Touvet  i'3y  espèces 
auxquelles  conviendrait  mieux  le  nom  de 
formes)  :  Bausteine  zu  einer  Monogra- 
phie der  convolvulaceen  Hans  Hallier  ; 
Plantae  Postianae,  G.  E.  Post  etE.  Autran. 
Dans  le  Journal  de  Botanique,  16  juillet 
1897  :  Isopyrum  et  Coptis  ;  leur  distribu- 
tion géographique,  A.  Franchet  ;  Variation 
du  Géranium  molle  (f.  Guerangeri  Levl.) 
H.  Léveillé. 

Dans  la  Revue  scientifique  du  Limousin  n° 
55.  Au  sujet  du  déplacement  des  étamines 
che\  l'Orchis  montana,  H.  Léveillé. Ce  dépla- 
cement ainsi  que  l'a  depuis  observé  l'au- 
teur de   la  note    est  purement  accidentel. 

Dans  le  Naturaliste,  n°  232  :  l'Aire  d'habitat 
du  Palmier  nain,  Paul  Combes. 

Dans  la  Revue  scientifique  du  Bourbonnais, 
n°  1 1 5:  Vers  la  lumière,  H. Léveillé. L'auteur 
raconte  la  lutte  d'un  Rumex  et  d'un  Aconitum 
qui  pour  parvenir  à  la  lumière  déchirèrent  la 
feuille  d'un  Helianthus  tuberosus.  L'auteur  a 
remarqué  le  même  phénomène  biologique  au 
détriment  d'une  feuille  à' Inula  Helenium. 

Dans  Cosmos,  n°  653,  les  Arbres  divins 
de  l'Inde,  article  reproduit  par  une  Revue 
américaine,  H.  Léveillé  ;  nos  656  et  65(),  le 
repos  hygrométrique  chez  les  Mousses 
et  les  Hépatiques,  A.  Acloque;  n°s  656  et 
657.  Comment  les  fleurs  attirent  les  in- 
sectes, recherches  expérimentales  (du  plus 
haut  intérêt),  3"  partie,   Félix  Plateau. 

Dans  Boletim  da  Sociedade  Broteriana  XIV, 
1897  :  La  Flora  littorale  du  Portugal,  J.  Da 
veau  ;  Gontribuiçao  para  o  estudo  da 
Flora  portuguezaJ.  A.  Henriques  ;  Clave 
para  a  determinaçao  das  Familias  das 
Plantas   phanerogamas.  Franz   Thonner. 


200 


I  r      MONDE      DES      PLANTES 


Excellent  travail  dont  depuis  longtemps 
nous  avions  conçu  l'idée  et  et  que  nous 
sommes  heureux  de  voir  réalise.  II  est  appelé 
à  rendre  de  grands  services.  Il  esta  désirer 
que  cette  clef  dichotomique  soit  traduite 
en  plusieurs  langues  et  notamment  en  latin, 
anglais,  français  et  allemand.  Nous  ne  dou- 
tons pas  que  l'auteur  dans  l'intérêt  de  la 
science     autorise   cette    traduction. 

Science[i6  July  1897  nous  donne  sous  le  titre 
What  are  stipules  ?  le  résume  du  travail  de 
The  nature  and  origin  ofthe  stipules. L'auteur 
apporte  comme  conclusion  de  son  travail  des 
idées  toutes  nouvelles.  Ainsi  il  considère  les 
stipules  comme  un  phénomène  d'atavisme. 
Primitivement  partie  intégrante  de  la  feuille 
elles  ont  fini  par  s'en  détacher  pour  le  plus 
grand  avantage  biologique  de  la  feuille.  Les 
stipules  seraient  donc  chez  les  plantes  qui  en 
sont  douées  une  marque  d'infériorité.  On 
peut  discuter  les  idées  de  l'auteur  mais  le 
compte  rendu  du  travail  de  M.  Tyi.er  fait  par 
M.  Lester  F.  Wabd  n'en  est  pas  moins  at- 
trayant à  lire  tout  entier. 

L'  'Académie  des  Sciences  de  Paris  ne  nous 
fournit  que  quelques  notes  ou  mémoires  tels  : 
sur  la  défense  des  vignes  contre  la  Cochylis 
lépidoptère  nuisible),  P.  Cazeneuve  (séance 
du  12  juillet);  sur  la  germination  des  graines 
de  légumineuses  habitées  par  les  bruches.  Edm. 
Gain;  variations  des  champignons  inférieurs 
sous  l'influence  du  milieu,  Julien  Ray  (séance 
du  i<)  juillet;  sur  le  nombre  et  la  symétrie  des 
faisceaux  liber  o-ltgneux  des  feuilles  dans 
leurs  rapports  arec  la  perfection  organique, 
A.  Chatin,  mémoire  d'une  conclusion  dou- 
teuse aussi  bien  que  celui  du  même  auteur  cité 
ci-dessous;  sur  la  présence  du  Pseudocommis 
vitis  Debray  dans  la  tige  et  les  feuilles  deYEAo- 
dea  canadensis,  Roze;  sur  la  racine  des  Suaeda 
et  des  Salsola,  Georges  Fron  (séance  du  16 
août);  du  nombre  et  de  la  symétrie  des  fais- 
ceaux fibro  vasculaires  dans  la  mesure  de  la 
perfection  organique  des  espèces  végétales,  A, 
Chatin  . 

Lutin  le  'Bulletin  de  V dissociation  pyré- 
néenne pour  l'échange  des  plantes  avec  ses  in- 
téressantes notes  critiques  sur  les  plantes  dis- 
tribuées et  YHerbarium  normale  de  J .  Dor- 
flcr  (centuries  33  et  34)  clôturent  la  nomen- 
clature des  travaux  à  signaler  que  nous  avons 
relevés. 


Informations. 


s->.  M.  Ch.  Le  Gendre  a  employé  avec  suc- 
cès l'essence  de  pétrole  pour  préparer  les 
plantes  grasses  et  dessécher  rapidement  celles 
qui  continuent  à  végéter  sous  presse  ainsi  que 


pour  conserver  le  bleu  des  fleurs.  Nous  avons 
nous-même  utilisé  avec  succès  le  pétrole  ordi- 
naire pour  faire  disparaître  les  moisissures  des 
plantes  et  traiter  celles  attaquées  par  les  in- 
■  .êtes. 

-  >-  M.  Thinault  de  Chinon  vient  d'inventer 
desbougies  à  l'acétylène  éclairant  cinq  fois  plus 
qu'âne  bougie  ordinaire  et  d'un  prix  de  revient 
moindre. 

-v  Nous  avons  appris  la  mort  de  M.  Ra- 
mond  Gontaud  ancien  Président  de  la  Société 
botanique  de  France, décédéà  Neuilly  à  87  ans. 

-v  Le  syndicat  des  libraires  de  France  pé- 
titionne pour  obtenir  une  réduction  des  tarifs 
de  transport  du  papier  destiné  à  imprimer  li- 
vres et  revues.  Nous  faisons  des  vœux  pour 
que  cette  juste  réclamation  aboutisse  au  plus  tôt. 

— >-  Les  élèves  du  Professeur  Ferdinand 
Cohnse  proposent  de  lui  offrir,  le  24  janvier 
1898,  à  l'occasion  de  sa  70e  année,  un  album 
photographique  renfermant  leurs  portraits  et 
leurs  autographes  ainsi  que  ceux  des  amis  du 
savant  Professeur. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque. 

Du  if  Septembre   au  i5   Octobre 
Delà  part  de  MM.  J.  de  Sevnes  (1  fasc.)  ;  W. 
Trelease(i  broch.  et  2  vol.  )  ;  A.  Le   Grand 
(1  br.),';  Deyrolle(i  v.);C.  Paili.artp.  A.  Aclo- 

QUE   (l    Vol.  |. 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement   de  l'Herbier 

De  M.  L.  Corbière  un  superbe  envoi  d'espè- 
ces normandes  en  magnifiques  échantillons 
comprenant  i2j  pages  et  autant  d'espèces  ou 
de  variétés.  Nombreuses  raretés  et  augmen- 
tation de  l'Herbier  comparatif  du  Maine. 

De  M.  Gonod  d'ARTEMARE  un  intéressant 
envoi  d'Epilobes  à  déterminer  et  de  plantes 
pour  l'Herbier  du  Maine. 

Du  Frère  Héribaud  Jhdes  échantillons  frais 
de  Chenopodium  urbicum  L.  var.  intermedium 
Mert  et    Koch. 

De  M.  Aug.  Chevalier  des  échantillons  de 
plantes  rares  pour  le  Maine  entre  autre  Sib- 
thorpia  curopaea 

M.  C  Porter,  de  Valparaiso,  nous  annonce 
l'envoi  prochain  de  18  espèces,  en  42  exem- 
plaires avec  graines  d'Onothéracées  du  Chili  1 
a  fait  un  important  envoi  de  planteschiliennes. 

Nos  meilleurs  remerciementsaux  donateurs. 

Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Le  Mans.  —  Typ.  et  Lith.  Ed.  Monnoykr.  —  Revues, 
(i     rages    scientifiques,    Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplastie. 


La  librairie  J.-B.    Baillikre   et   Fils,   iij,  rue 
Hautefeuille  à  Paris,   commence    la    publication 
d'une   BIBLIOGRAPHIE    BOTANIQUE  qui 

paraîtra  en  5   fascicules   mensuels   de  32  pages  à 
2  colonnes.  On  y  trouvera  l'annonce  détaillée,  la 
date  de  publication,   le   nombre  de   pages   et  un 
compte-rendu  ou  un   extrait  de   la  table  des  ma- 
tières des  ouvrages  importants, d'environ  dix  mille 
volumes    et    brochures,    français   et    étrangers, 
anciens  et  modernes,  avec  les  prix  de  vente. 

Le  Ier  fascicule,   comprenant    les   auteurs   des 
lettres  A  à  C,  vient   de  paraître  :   il   sera  adressé 
gratis  à  tous  les  lecteurs  de    ce   journal    qui    en 
feront  la  demande  à  MM.  J.-B.  Baillierf.  et  Fn.s. 

Les  5  fascicules  seront  adressés  régulièrement 
contre  envoi    de  5o   centimes    en    timbres-poste 
français  ou  étrangers,  pour  frais   d'affranchisse- 
ment. 

CADEAU  A  NOS  LECTEURS 

Dans  le  but  d'être  agréable  à  nos  lecteurs  et  abon- 
nés, nous  venons  d'obtenir  du  Journal  Musical  Paris- 
Piano  la  faveur  d'abonnements  gratuits  offerts  à  titre 
de  réclame. 

Tout  lecteur  qui  enverra  son  adresse  à  M.  le  Direc- 
teur du  Paris-Piano,  21,  rue  Denfert,  Paris,  recevra 
gratuitement,  pendant  trois  mois,  citte  revue  si  pra- 
tique, si  bien  rédigée,  indispensable  à  tous  ceux  qui 
s'occupent  de  musique. 

11  suffira  de  joindre  à  la  lettre  de  demande  ô  timbres- 
poste  de  i5  centimes  pour  frais  de  port,  d'envoi  et 
d'emballage. 

Pour  donner  une  idée  de  ce  charmant  cadeau,  qu'il 
nous  suffise  de  rappeler  que  l'abonnement  de  trois 
mois  au  Paris-  Piano  renferme  pourenviron  -iS  francs 
Je  musique  à  prix  marque  et  que  les  morceaux  restent 
la  propriété  des  abonnes. 

Paris-Piano  est  la  meilleure  bibliothèque  musicale 
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nombreux  lecteurs,  et  à  titre  absolument  gratuit, 
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Tous  ceux  de  nos  abonnés  et  lecteurs  qui  dé- 
sirent s'occuper  des  maintenant  de  la  vente  ou 
de  l'achat  des  poires  et  des  pommes,  de  l'écoule- 
ment de  ces  produits,  recevront,  sur  une  simple 
demande  de  leur  part,  un  abonnement  gratuit  de 
TROIS  MOIS  au  journal  "le  Cidre". 

Chaque  semaine,  il  parait  une  circulaire 
spéciale  donnant  les  cours  des  pommes  et  des 
poires. 

Prière  de  s'adresser  immédiatement  et  en  toute 
confianee  à  M.  Eugène  VIMONT,  Directeur 
•du  "Cidre",  q;  rue  Lebrun  iGobelins),  Paris. 
Toute  satisfaction  sera  aussitôt  donnée  aux  per- 
sonnes que  les  questions  pomologiques  peuvent 
intéresser. 

Avant  d'acheter  ou  vendre   immeuble  ou   éta- 
blissement industriel  ou  commercial  ! 

Avant  d'emprunter  ou  de  prêter  hypothécaire- 
ment ! 

Avant  de  s'intéresser  d'une  façon   quelconque 
quelconque  dans  une  affaire  ! 

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seront  sûrement  tire's 
Dans  ces  tirages  avantageux,  contenanl    selon  I 
prospectus  seulement  i  18.000  liilleis.  leslols  suivants 
doivent  être  l'orcémenl  gagnés  en  7  tirages  dans 
l'espace  de  quelques  mois,  savoir: 
Le  loi  principal  esl  évalué  500.000  marcs. 
1   pnme   I0O.000  marcs 
1    lut  ;i     200.000    — 

oo  noo   — 

75.000  — 

10.0011  — 

65  000  — 

60.000  — 

.'..'..non  — 

:,o.«  m  — 

lo.ooo  —  9959     -  131.  104,  100 

,i  _ 

20.000    — 

en  somme:  39.180  lots  parmi  118.000  billets 

de  sorte  que  le  nombre  des  numéros  gagnants  dé- 

amplement  la  moitié  des  billets  émis. 

Le  loi  principal  du  I"1  tirage  esl  de  m.  50.000; 
celui  du  i  tirage  de  m.  35.000;  :s  m.  60.000; 
1-  m.  65.000;  :»  m.  70  OUI)  ;  0°  m.  73.000;  celui  du 
T«  m  200.00  i  el  avec  la  prime  de  m,  300.000  éven- 
tuellemenl  m.  500  000. 

L'émissi les  billets  se  fait  en  billets  entiers,  demi 

el  quartsde  billets.  Le  demi,  respectivement  le  quart 
de  billet  ne  donne  droit  qu'à  la  moitié,  respectivement 
qu'au  quart  de  la  son i  gagnée  par  le  numéro  du  billet 

J'expédie    les  billets  donnant    droil  au  premier 
tirage,  officiellemcnl  fixé,  aux  prix  nets  de 
francs  7.50  le  billcl  entier 

—  3.75  le  demi  billcl 

—  1.90  le  quarl  de  billet. 

Les  mises  des  tirages  suivants  el  la  distribution 
îles  lots    ur  les  divers  tirages  sonl  indiquées  dans  le 
tus  officiel  qui  sera  gratuitement  expédié  a 
chaque  participant  ainsi  qu'à  ions  ceux  qui  en  feronl 
n.iii  ,  chaque  participanl  reçoit  de  moi  immé- 
diatement après  le  tirage,  la  liste  officielle  des  luis. 
Le  paiement  et  l'envoi  des  sommei  gagnées  se  font 
directement  el  promptemenl  aux  intéressés 
.  la  discrétion  la  plus  absolue. 
-  ►  Chaque  commande  peul  se  faire  en  un  man- 
dat-poste ou  contre  remboursement,  frais  Je  rem- 
bourscmenl    50  i  entimes. 

\  cause  de  l'époque  rapprochée  du  tirage  ou 

d'adresseï  :     ordri    immédiatement,  cepen 
danl  jusqu'au   25  novembre,  en  toute  confiance  à 
Samuel  HECKSCHER  senr. . 

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FLORA  OF  CEYLAN 

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bibliothèques  de  MM.    Duchartre  et    Bâillon. 


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OCCASION 

DICTIONNAIRE  DE  BOTANIQUE 

DE 

BAILLON 
Tomes  I  et  II 


Prix  :    CM>    francs 


7e  Année  (2e  Sémikï 


N"97 


1er  Décembre  1897. 


DES 


PLANTES 


Revue  Internationale  illustrée 


DE  BOTANIQUE 


Paraissant  le  1er  de  chaque  Mois 


-ç$r 


SOMMAIRE    DU    N°    97 

Quelques  remarques  sur  l'histoire  de  la  question  du  sexe  chez  les  plantes  (/in),  F.  Ka- 
HiBHSKr.  —  Les  Onothéracées  chiliennes,  cquatoriennes,  et  des  Açores,  H.  Léveillé. 
—  Deux  plantes  nouvelles  pour  la  Flore  française,  Aug.  Chevaus».  —  Supplément  aux 
Onothéracées  du  bassin  de  la  Haule-Ariege,  Hte.  et  Alex.  Marca.ii.hou  (I'Avmejuc.  — 
Notice  nécrologique  sur  Alex.  Marcailhou  d'Aymeric.  —  Bibliographie.  —  Ouvrages 
offerts  à  la  Bibliothèque.  —Mouvement  de  l'Herbier. 


LE      MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place   des  Jacobins,    12 


1  897 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Th.  de  Heldreich, (Athènes). 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.  Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe  . 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre.  Limoges 
(Hte-  Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Rouv,  G.  King.  Treub,  R.  A. 
Philippi. 


COMITE  DE  REDACTION 
du  Monde  des  Plantes 

H.  Léveillé,  Directeur  ;  A.  Acloque,  Secré- 
taire; P.  V.  Liotard,  Rédacteur 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
ut  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


MM.  Ch.  Legendre,  J.  Neyraut.  Jos.  Daniel, 
R.  Maire,  Mar.  Capoduro.  —  Avons  reçu 
votre  cotisation  Nos  meilleurs  remerciements. 

M.  Bruno  F.  Carreiro.  —  J'ai  reçu  votre 
Epilobium.  C'est  ÏE.  tetragonum  L,,  var. 
Gilloli.  Voir  dans  ce  numéro  mon  article:  les 
Epilobes  des  Açores. 

M.  R.  Maire,  de  Gray  (Haute-Saône),  serait 
très  heureux  que  nos  collègues  hors  Erance, 
ec  en  particulier  MM.  C.  Porter,  Philippi, 
R.  P.  Bodinier,  R.  P.  Sodiro,  R.  P.  Faurie, 
lui  adressent  les  Urédinées,  Ustilaginées  et 
Peronosporacécs  et  champignons  parasites  sur 
les  plantes  de  leurs  régions. 

MM.  H.  Moog  et  Jos.  Daniel.  —  Nous  vous 
faisons  inscrire  sur  l'Annuaire  des  botanistes 
deJ.  DorHer  (Vienne)  où  vous  ne  figurez  pas 
encore. 

R.  P.  D'ùss,  Guadeloupe.  Ai  reçu  échantil- 
lons tout  de  même  en  assez  bon  état.  Sommes 


à  votre  disposition.  Imprimerie  située  au 
Mans  et  très  capable  du  travail  signalé.  Lettre 
d'ici  peu . 

M.  C.-A.  Porter,  Valparaiso.  —  Si  vous 
pouvez  m'adresser,  pour  un  de  mes  amis,  des 
Coléoptères  du  Chili,  et  plus  spécialement  des 
Carabides,  je  vous  en  serai  vivement  recon- 
naissant. 

M.  Victor  Janiin.  —  Votre  champignon  vert 
est  la  Pep^a  aeruginea  dont  le  mycélium 
colore  en  vert  le  bois  mort  qui  sert  de  sup- 
port à  sa  cupule,  d'après  M.  Luc.  Daniel  au- 
quel nous  l'avons  soumis. 

M.  Aug.  Chevalier.  —  Nous  vous  avons 
adressé  le  numéro  d'Octobre.  L'autre  vous 
avait  été  régulièrement  expédié. 

M.  J.  Soulié.  —  Nous  recevrons  avec  plai- 
sir et  reconnaissance  votre  envoi  de  plantes. 
Remerciements  transmis  à  qui  de  droit. 


UN     AN 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 

:    France 

Étranger,    Colonies... 
Le  Numéro  :  1  Franc. 
Les    Abonnements    partent   du     1"  Octobre   ou    du 
i"  Janvier  de  chaque,  année. 


Toute   personne   qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme  réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Ph.  Hbinsbbrgeb,  13,  First  Avenue. 

LONDON 
Dulau  and  C°,  Foreign  booksellers,  37,  Soho 
Square. 

PARIS 

J.-B.  Lîailuiore  et  Fils,  19,  rue  Haulefeuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jeati-Fouquet  (Vieux-Pont). 


je  Année  (2e  Série) 


N°  97 


i*r  Décembre   1897. 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

"Trente  Internationale  illustrée  de   'Botanjaue.  ' 


Nous  rappelons  que  nous  ferons  recouvrer 
sans  frais,  à  domicile,  dans  la  première  quin- 
zaine de  ce  mois,  le  montant  des  abonnements 
pour  1898. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

M.  Henry  Levèque  de  Vilmorin  vient 
d'être  élu  Académicien  correspondant  en  rem- 
placement de  M.  F.  Philippi.  nommé  Acadé- 
micien titulaire. 


Séance  du  7  Novembre 

La  séance  s'ouvre  à  8  h.  1/2  sous  la  Prési- 
dence de  M.  Léveillé  Secrétaire  perpétuel. 
Lecture  est  donnée  des  lettres  de  remercie- 
ments de  MM.  R.  Maire,  A.  Moog,  A.  Feret, 
Jos.  Daniel  et  abbé  Lemée.  Ce  dernier  s'ex- 
cuse en  outre  de  ne  pouvoir  assister  à  la 
séance.  M.  Léveillé  présente  aussi  les  excuses 
du  R.  P.  Vaniot  et  fait  part  des  intéressantes  dé- 
couvertes de  M.  Jos.  Daniel  dans  la  Mayenne. 
On  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance (Cf.  n°  de  janvier  1898).  On  lit  en- 
suite les  contributions  à  la  Flore  de  la  Sarthe 
de  M.  l'abbé  Eto:  au  sujet  desquelles  M.  Gen- 
til fait  de  nombrenses  et  intéressantes  obser- 
vations. 

M.  Léveillé  fait  ensuite  passer  sous  les  yeux 
des  membres  présents  les  diverses  formes  de 
Cerastium  arvense  de  la  Flore  de  France  d'où  il 
résulte  que  dans  le  Maine  c'est  la  variété  an- 
gustifolium  Fenzl.  qui  domine  ordinairement. 
On  fait  ensuite  observer  que  l' Impatiens  par- 
viflora  DC.  n'est  pas  signalée  dans  la  Flore 
de  France  de  MM.  Rouy  et  Foucaud.  Sans 
doute  cette  espèce  ne  paraît  pas  indigène  en 
France  mais  elle  apparaît  souvent  à  l'état  de 
plante  adventice  dans  l'Ouest.  Au  Mans  no- 
tamment, on  l'a  trouvée  naguère  au  pied  de  la 
cathédrale  dans  le  jardin  du  Chapitre  et  elle 
infeste  plusieurs  jardins  du  quartier  St-Vincent 
où  l'on  a  peine  à  s'en  débarrasser.  Peut-être 
à  ce  titre  eût-il  été  bon  de  la  mentionner  en 
note  pour  ne  pas  exposer   les  débutants  à    la 


prendre  (ce  qui  arrive  souvent)  pour  {'Impa- 
tiens Noli-Tangere  L. 

M.  Léveillé  soumet  ensuite  les  Centaurea 
de  l'Herbier  du  Maine  qu'il  a  étudiés  sur  le  vif 
et  sur  le  sec  et  au  sujet  desquels  il  prépare  un 
travail  plus  complet  et  plus  documenté  que- 
son  Essai  sur  les  Centaurea  du  Maine. 

On  rend  ensuite  compte  d'une  note  de  M. 
Aug.  Chevalier  sur  Deux  plantes  nouvelles 
pour  la  Flore  de  France  et  d'une  note  de  M. 
Léveillé  sur  les  formes  de  Y Epilobium  tetra- 
gonum. 

On  procède  alors  au  vote  pour  l'élection 
du  Directeur  de  l'Académie  pour  1898.  On 
proclame  ensuite  le  résultat  actuel  du  scrutin 
résultat  qui  ne  sera  définitif  que  le  6  décem- 
bre. Nos  collègues  qui  veulent  user  de  leur 
droit  n'ont  donc  qu'à  se  hâter  u'adresser  leur 
vote  au  secrétariat  avant  cette  date. 

Electeurs:    122(1) 
Votants  (jusqu'au  8  novembre)  :   64. 

M.  Gonod  d'Artemare   33    voix. 
Frère  Héribaud  Joseph  3i     voix. 

Les  voix  des  retardataires  seront,  on  le  voit, 
prépondérantes.  Avis  aux  intéressés. 

A  ce  sujet  on  décide  que  l'année  prochaine 
des  enveloppes  au  chiffre  de  l'Académie  se- 
ront adressées  à  chacun  des  Membres  avec 
une  carte  contenant  les  trois  noms  proposés. 
Il  suffira  de  rayer  les  noms  des  candidats 
qu'on  jugera  ne  pas  devoir  choisir.  On  pourra 
même  les  rayer  tous  les  trois  et  ajouter  le  nom 
du  candidat  que  l'on  choisira.  La  séance  est 
levée  à  10  heures. 

La  prochaine  séance  aura  lieu  le  lundi  G 
décembre  à  8  h.  1/2.  Ceux  de  nos  Collègues 
qui  le  désireraient  recevront  sur  leur  demande 
et  en  temps  utile  l'ordre  du  jour  de  cette 
séance. 


(1)  Depuis  le  8  novembre  les  voix  se  répartissent 
ainsi:  M.  d'Artemare,  34  voix;Frère  Héribaud  Jh, 
33  voix;  M.  G.  King,  28  voix;  M.  de  Heldreich, 
3  voix, 


•M 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Grosses  Nouvelles 

I  .  de  nos  collègues,  MM.  le  Dr  X.  Gil- 
,.oi  et  11.  Léveillé,  viennent  de  prendre 
l'initiative  de  fonder  une  nouvelle  Société 
de  botanique  à  large  extension,  sous  le  nom 
d'Association  Française  de  Botanique,  et  de 
lancer  une  circulaire  dans  ce  sens. 

Cette  Société,  qui  s'adresse  à  tous  les  amis 
des  plantes,  débutants,  modestes  amateurs, 
professeurs,  curés,  vicaires  et  instituteurs,  est 
fort  bien  conçue.  Nous  aurons  l'occasion  d'en 
reparler  longuement  et  prochainement.  La 
nouvelle  société  ne  saurait  porter  ombrage  à 
l'Académie  internationale  de  Géographie  bota- 
nique ni  à  la  Société  botanique  de  France,  ces 
sociétés  poursuivant,  sur  le  terrain  de  la 
science  pure,  des   buts  spéculatifs  différents. 

Nous  souhaitons,  dès  à  présent,  à  la  Société 
naissante  bon  accueil  et  nous  saluons  en  elle 
une  jeune  sœur. 

D'autre  part,  la  fondation  de  la  Société  des 
Naturalistes  de  la  Mayenne  est  en  bonne  voie. 
De  nombreuses  et  importantes  adhésions  sont 
déjà  parvenues  et  le  succès  ne  parait  pas 
douteux. 

Nous  pouvons  déjà  annoncer  que  la  nou- 
velle société,  composée  de  Membres  d'hon- 
neur, titulaires  et  correspondants,  aux  cotisa- 
tions de  10  francs  et  5  francs,  abaissera  à 
6  francs  sa  cotisation  pour  les  professeurs, 
instituteurs,  curés  et  vicaires,  qu'elle  aura  par 
an  4  réunions,  2  à  Laval,  î  à  Mayenne,  i  à 
Château-Gontier  et  qu'elle  comptera  3  excur- 
sions annuelles,  une  excursion  botanique,  une 
excursion  entomologique  et  une  excursion 
géologique  avec  déjeuner  en  commun. 


Quelques   remarques  sur   l'histoire  de  la 
question  du  sexe  chsz  les  plantes 

PAR 
F.    KAMIENSKI. 

PROFESSEUR    A    L'UNIVERSITÉ   D'ODESSA 

{Suite) 

Favei.(i)    dans    son    manuel  de   mycologie 

récemment  publié,  supprime  presque  tout  ce 
qui  a  été  fait  en  mycologie  quant  à  la  struc- 
ture et  l'histoire  du  développement  des  organes 
sexuels  par  A-  de  Bary  et  ses  élèves.  Ce 
manque  de  respect  envers  des  phénomènes 
incontestables  et  existant  dans  la  science,  nous 
rappelle     les    temps    de    Koelreuter    et   de 


(i    l)r  l'.l'.ivi.i.  :  Vcrgleischendc  Morphologie  der 
Pilze,  Iena,   1892. 


Sprengei..  Aussi  sont  très  consolantes  les 
tendances  de  certains  jeunes  botanistes  afin 
de  restituer  les  faits  depuis  longtemps  connus 
dans  la  science  et  de  donner  de  cette  manière 
la  possibilité  d'appliquer  les  caractères  de  la 
structure  et  de  l'histoire  du  développement 
des  organes  sexuels  dans  la  systématique  des 
sporophytes,  c'est-à-dire  les  principes  qui 
s'appliquent  depuis  longtemps  à  la  systéma- 
tique des  Embryophytes  (1). 

11  faut  avouer,  cependant,  que  chez  une 
grande  quantité  d'Algues  et  surtout  chez  les 
champignons,  les  organes  sexuels  ne  sont  pas 
encore  trouvés  ;  il  est  très  probable  que  chez 
certaines  plantes  inférieures,  les  organes 
sexuels  n'existent  pas  du  tout,  comme  par 
exemple  chez  les  bactéries  ;  chez  les  cham- 
pignons supérieurs  (Basidiomycètes),  qu'on 
doit  considérer  comme  formes  réductives,  les 
organes  sexuels  s'atrophient  à  divers  degrés 
et  cessent  de  remplir  leur  destination.  Une 
seule  réduction  des  organes  sexuels  se  ren- 
contre chez  beaucoup  de  Phanérogames  grâce 
à  la  culture  et  aux  conditions  variées  de 
leur  vie.  Mais  on  peut  espérer  qu'avec  le 
temps  et  relativement  à  la  perfection  des 
méthodes  de  culture  et  d'observations  des 
organismes  inférieurs,  la  science  de  la  bota- 
nique s'enrichira  de  nouvelles  découvertes, 
de  nouveaux  phénomènes  dans  l'histoire  du 
développement  des  sporophytes  et  de  leurs 
organes  reproductifs;  en  se  basant  sur  ceux-ci 
on  pourra  trouver  la  vraie  liaison  phylogé- 
nétique  entre  les  groupes  naturels  de  ces 
plantes. 

Enfin  nous  avons  vu  par  ce  court 
aperçu  historique  à  quel  point  la  science 
du  sexe  chez  les  plantes  se  développait  lente- 
ment pendant  de  longues  années,  comme  elle 
rencontrait  divers  obstacles,  avec  lesquels  il  a 
fallu  lutter,  car  les  phénomènes  une  fois 
découverts  furent  rejetés  et  il  a  fallu  les 
découvrir  de  nouveau. 

Nous  avons  vu  plus  loin  que  pendant  tant 
de  siècles  on  avait  observé  Le  sexe  chez  les 
plantes  mais  on  ne  savait  pas  en  prouver  l'exis- 
tence. Tout  ce  qui  a  été  dit  sur  ce  sujet  dans 
la  littérature  des  temps  passés  n'est  que  la 
théorie  se  rapprochant  souvent  de  la  vérité, 
comme  par  exemple  celle  de  Zaluzansky  et  de 
Grew,  mais  dépourvue  d'expériences  positives 


(1)  En  ce  qui  concerne  la  copulation  du  noyau  chez 
les  champignons  découverte  par  Poiradlt  et  Raci- 
bonsski  (Comptes  rendus,  i5  Jul.  1894  et  Biolog. 
Ccntralhlatt  B.  XVI,  1896,)  l'opinion  sur  ce  pro- 
cès n'a  pas  été  encore  prononcée  dans  la  science. 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


'35 


qui  sont  indispensables  dans  les  sciences   natu- 
relles. 

Ce  fut  Camerarius   le   premier  qui,   à  la  fin 
du  XVII  siècle,  s'avisa  de  prouver  par  la  voie 
expérimentale    l'existence    du   sexe    chez    les 
plantes;  mais,  comme  nous  l'avons  vu,  ses  tra- 
vaux n'eurent   pas    de    résultats    satisfaisants, 
car  la  méthode  expérimentale  de  ces  temps-là 
ne    répondait    pas    à    ce    but.    On    remarque 
depuis  deux    directions    dans    la    science   du 
sexe  chez  les  plantes  ;  l'une  d'elles  se  nomme 
positive  par  excellence,   car   elle  se  base  sur 
l'expérience   et    l'observation    exacte,    l'autre 
fantastique,  dépourvue  de    faits   positifs.    Les 
représentants    de    la     première    furent    outre 
Camerarius,Koelreuter,Sprenge[.,Gaertner, 
Darwin,   Amici,    Hofmeister,    Radkoeer,    de 
Bary,  Stasburger  et  les  autres,  de  la  seconde, 
toute  une    multitude    d'auteurs  de    la  théorie 
d'évolution  dans  ses  formes  les  plus  variées, 
comme   par    exemple    la    nature-philosophie, 
la  théorie  de  Schleiden,  etc.  Ces  deux  direc- 
tions   se    développaient    parallèlement    et    la 
seconde  paralysait  le  développement  régulier 
de  la  science.  Mais,  après  une  lutte  prolongée 
de  ces  deux  directions,  lutte  qui  remonte   aux 
derniers  temps,  l'éternelle  vérité   triompha  et 
quoique    la    question    de   l'existence    du  sexe 
chez  certaines  sporophytes  ne  soit    pas   com- 
plètement   résolue,    les    doutes  passés   repa- 
raissent   de    nouveau.  En  ce  qui  concerne  les 
Embryophytes,   la    question   du    sexe    de   ces 
derniers  doit  être  considérée  comme  complè- 
tement décidée. 

Dans    la  biologie,    pour  observer     un    fait 
vital  plus  compliqué,  il  faut  en  chercher  l'ori- 
gine dans  la  cellule.  La  cellule  végétale  pré- 
sente au  botaniste,  pour  ainsi   dire,    un  objet 
le  plus  commode  où  se  concentrent  toutes  les 
fonctions  vitales  de  la    plante    et,    comme    de 
raison,   la  sexualité.  Aujourd'hui,  nous  savons 
que  l'existence  des  organes  sexuels  supposés 
et  même  leurs  certaines  fonctions  et  relations 
ne  prouvent  pas  encore  l'existence  du  sexe  et 
la  fécondation  chez    les  plantes.  Les   cellules 
sexuelles  et  leur  union   substantielle   peuvent 
nous  le  prouver  seulement.  C'est  justement  le 
caractère    essentiel    du    sexe.     C'est    le    seul 
et  unique  point  de  vue  résistant  à  la  critique 
scientifique;  la  théorie   de  Schleiden  nous  le 
prouve  clairement.  Dans  cette   théorie   juste- 
ment il   ne   manquait  que  l'œuf  pour   qu'elle 
devint  la  vraie  théorie  sexuelle. 

Grâce  à  Strasburger,  nous  sommes  en  état 
d'expliquer  maintenant  la  parthénogenèse  et 
la  polyembryonie  supposées  chez  Çcelebogyne 
et  chez    les    autres  plantes,   où  il    manquait 


justement  la  cellule  mâle  à    la  fécondation   de 
l'œuf  qui  ne   put   se  développer  en  embryon. 

Ainsi,  si  nous  voulons  décider,  qui  le  pre- 
mier a  découvert  le  sexe  chez  les  plantes, 
nous  devons  répondre  que  c'est  celui  qui  le 
premier  a  découvert  les  cellules  sexuelles  et 
leur  union,  c'est-à-dire  l'acte  de  fécondation. 
Ce  fut,  comme  nous  l'avons  vu,  Jean-Baptiste 
Amici  qui  a  découvert  le  sexe  chez  les  Embryo- 
phytes, et  Jean-Pierre  Vaucher  à  Genève 
chez  les  Sporophytes  (Algues). 

Il  résulte  de  tout  ce  que  nous  avons  dit, 
que  l'une  des  principales  questions  de  la  bio- 
logie des  plantes,  c'est-à-dire:   la  question  du 


sexe  sur  lequel  se  base  la  systématique  végé- 
tale, fut  résolue  dernièrement,  et  que  cette 
science,  malgré  son  ancienne  origine,  appar- 
tient aux  sciences  très  modernes,  dont  cer- 
taines branches  se  trouvent  encore  dans  un 
état  élémentaire. 


Onothéracées    chiliennes 

(Suite) 

Avant  de  donner  la  liste  des  Epilobes  du 
Chili  nous  devons  citer  :  Epilubium  Magclla- 
llicurn.  Philip,  et  Haussk.  précédemment  omis 
dans  la  liste  que  nous  avons  publiée  des  Ono- 
théracées chiliennes. 

Voici,  sans  ordre  d'affinité,  les  Epilobes 
que  nous  possédons,  quant  à  présent  du 
Chili: 

Epilobiumleptocarpum  Haussk.  (E.pauci- 
florum  Philippi.).  —  Trapa  in  Araucania,  févr. 
1886:  C.  Rahmer  leg. 

E.  puberulum  Hooket  Arn.  —  Cordillera 
pelada  in  prov.  Valdivia  ;  sub.  E.  pediccllure. 
E.  denticulatum  Ruiz  et  Pav.  —  S.  Juan, 
in  prov.  Valdivia.  Januar  i885  ;  sub.  E.  pube- 
rulum Hook  et  Arn. 

E.  magellanicum  Phil,  et  Haussk.  — 
Shyring  water,  Magellanes,  sub.  E.  Utrago- 
num  L. 

E.  nivale  Mey.  —  Cordillera  de  Colcha- 
gua;  Cordillera  de  Chillan. 

E.  repens  Schlecht.  —  Basios  de  Chillan, 
Januar  1878,  (E.  andinum  Philip.)  Cordillera 
de  Chillan,  1892  [E.  lencllum  Philippi);  valle 
de  las  nieblas,  januar  1877;  sub  A'.  nivaleMey. 
E.  glaucum  Philip,  et  Haussk.—  Alfalfat; 
Januar  1888. 

E.  caesium  Haussk.  —  Concumen  in  prov. 
Aconcagua,  i863;  sub.  E.  Iclragonum  L. 

E.  chilense  Haussk.  [E.  albi/lorum  Philip. 
Mausel)  ;  San  Juan,  prov.  Valdivia  ;  prov,  Col- 
chagua;  décembre  188G;  leg.  Mausel, 


36 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


E.  australe  Poep.    et  Haussk.  —   Fuegia, 

1879,  sub.  E.  lelragonwm  L. 
E.  Bonplandianum  Kunth.  (E.aconcagui- 

niim  Philip.)    —  Andes;  décemb.   i885. 

Nous  n'avons  vu  parmi  les  Epilobes  qui 
nous  ont  été  soumis  ni  E.  densifolium  Haussk. 
ni  E.  andicolum  Haussk.,  ni  les  E.  Meridense, 
Lechleri,  Valdiviense,  du  même  auteur.  En  les 
acceptant  dans  notre  liste  nous  aurions  donc, 
d'après  Haussknecht  16  espèces  d'Epilobes 
au  Chili.  Nous  verrons  bientôt  qu'un  certain 
nombre  d'espèces  sont  facilement  réducti- 
bles. 

Quant  aux  E.  lirjnosum,  E.  ramosum.  E.  gra- 
cile et  E.  nubigenum  de  MM.  Philippi  nous 
n'en  avons  pas  une  idée  suffisamment  adéquate 
pour  pouvoir  nous  prononcer  en  connaissance 
de  cause  sur  leur  valeur.  Nous  serions  heu- 
reux de  les  avoir  ne  fût-ce  qu'en  communica- 
tion. 

Les  E.  glabellum  Forst. etE.  junceum  Forst. 
nous  les  possédons  d'Australie  et  non  du  Chili 
où  ils  sont  vraisemblables. 

Avant  de  continuer  l'étude  des  Onothéra- 
cées  du  Chili,  au  sujet  desquels  nous  avons 
consulté  l'herbier  du  Muséum  de  Paris,  il 
nous  a  paru  intéressant  de  noter  ici  l'impres- 
sion produite  sur  nous  par  divers  échantil- 
lons se  rapportant  à  des  espèces  tantôt  nette- 
ment tranchées,  tantôt  plus  ou  moins  dou- 
teuses et  incertaines. 

Parmi  les  formes  d'Epilobes  considérées 
comme  types  spécifiques,  soit  à  la  suite  de  la 
Monographie  de  Haussknecht,  soit  même  avant 
la  publication  de  celle-ci,  il  en  est  assurément 
qui  sont  indiscutables  ou  du  moins  nous  pa- 
raissent telles. 

Ainsi  E.  Ivteum  Pursh,  à  fleurs  jaunes,  E. 
obeordatum  H.  Gray  à  larges  fleurs  et  à  feuil- 
les obeordées,  E.  microphyllum  Lessonet  A. 
Richard,  à  feuilles  extrêmement  petites  et  à 
ramifications  nombreuses,  E.  pedunculare  A. 
Cunningh  à  feuilles  arrondies  ou  suborbiculai- 
res,  E.  crassum  Hook,  à  feuilles  spathulées  et 
charnues  devenant  coriaces  par  la  dessic- 
cation, E.  nummularifolinm,  A.  Cunningh. 
à  feuilles  et  port  de  Lysimachia  nummularia, 
/.'.  paniculalum  Nuttall.  à  fleurs  en  panicule 
et  à  feuilles  ordinairement  linéaires.  E.  glaber- 
rinnim  Barbey  à  feuilles  glabres,  glauques,  et 
subentières  et  à  port  de  Bupleurum.  E.  suffril- 
ticosum  Nutt.  à  feuilles  petites,  linéaires  et 
glauques  et  à  capsules  souvent  d'un  rose  rou- 
geâtre;  E.  nivale  Meyen  a  feuilles  petites, 
serrées  et  à  tiges  ligneuses  et  rameuses.  En 
dehors  de  là  toutes  les  autres  espèces  nous 
semblent  réductibles  entre  elles. 

On   peut,  croyons-nous,  les   ramener    à  un 


nombre   restreint    de    types  spécifiques . 

L'E.  Haenkeanum  Haussk.,  à  dents  très  nom- 
breuses et  disposées  comme  celles  d'une  scie; 
VE.erosum  Haussk.  à  feuilles  plutôt  érodéesque 
dentées;/.',  conspersum  Hausskn.  à  feuilles 
glauques,  réticulées  en  dessous,  E.trichophyl 
htm  Hausskn.,  très  velu,  à  port  d'HelodeS 
palustris sont  eux-mêmes  sujets  à  caution. 

L'A',  americanum  Hausskn.,  nous  parait 
bien  voisin  d'E.  roseum  Schreb.  malgré  ses 
feuilles  unpcu  moins  longuement  pétiolées;  l'A'. 
saximontanum  Haussk.  est  un  E.  athelesper- 
mum  Levl.  à  graines  papilleuses  ;  VE.minutum 
Lindl.  dont  le  stigmate  aurait  besoin  d'être 
étudié  sur  le  vif  sur  de  nombreux  exemplaires 
se  rapproche  beaucoup  de  l'A',  paniculatum 
dont  il  diffère  toutefois  par  ses  feuilles  pclio- 
lées  et  ses  graines  très  glabres.  L'E.  strietnm 
Mlthlenb.  a  tout  le  port  d'un  E.  palustre  velu 
à  fleurs  droites;  l'E.  Oregonense  Haussk.  est 
un  E.  athelespermum  Levl.  s.  esp.  alpinum  L. 

Nous  ne  voyons  pas  bien  en  quoi  l'E .  Bon- 
plandianum  Kunth.  diffère  de  l'E.  Francisco- 
num  de  Barbey,  la  présence  de  stolons  chez 
le  premier  nous  paraissant  un  caractère  spé- 
cifique très  contestable.  En  outre  ces  deux  es- 
pèces se  rapprochent  beaucoup  de  l'E.  colora- 
tum  Mùhlenb.  qui,  il  est  vrai,  a  les  feuilles  pé- 
tiolées, si  tant  est  que  ce  caractère  variable 
chez  E.  montanum  L.  soit  constant  chez  cette 
dernière. 

L'A'.  Watsoni  Barbey  nous  semble  bien  voi- 
sin des  précédents;  l'E.  glandulosum  Lehm. 
nous  laisse  perplexe  et  doit  comprendre  en 
tout  cas  quelques  autres  espèces  voisines. 

E.  andicolum  Hausskn.  rappelle  la  sous-es- 
pèce Lamyi  Sch.  d'E.  Iclragonum  L.  n'étaient 
ses  fleurs  que  Haussknecht  décrit  comme  d'un 
blanc  pâle  et  penchées.  E.  repens  Schlechtend. 
à  port  d'E.  alpinum  L.  dont  il  n'a  cependant 
pas  la  foliation  nous  parait  mieux  caractérisé 
et  plus  distinct  au  milieu  des  formes  voisines. 
Il  présente  des  graines  papilleuses. 

L'A',  chilense  Hausskn.  a  le  port  d'un  A'. 
montanum  L.  duquel  d'ailleurs  il  diffère  par 
de  nombreux  et  importants   caractères. 

E.  australe  Poepp.  et  Haussk.  a  le  port  de 
l'E.  chilense  Hausskn.  dont  il  se  différencie  par 
sa  souche  émettant  des  rejets  et  ses  feuilles 
souvent  pétiolées.  11  rappelle  ainsi  l'A1,  atheles- 
permum l.e\  1 . 

L'A'.  Brasiliense  Haussk.  à  tiges  dépourvues 
de  lignes  a  le  port  d'un  A.  Iclragonum  L,  a 
feuilles  fortement  dentées  et  comme  surden- 
tées. 

L'A'.  Mexicanum  Schlechtend.  est  un  E.  Ic- 
lragonum L.  à  feuilles  allongées  et  parfois 
élargies. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'il 


Si  nous  passons  aux  formes  asiatiques  : 
L'A',  minuliflorum  Hausskn.  de  l'Herbier 
du  Muséum  de  Paris  rappelle  par  son  aspect  la 
forme  Tourne for ii  Michal.de  VE  letragonum  L. 
Toutefois  VE.  minuliflorum  aurait  la  tige  ar- 
rondie et  de'pourvue  de  lignes;  ses  fleurs  sont 
moins  grandes  que  celles  du  Tourneforti  et  les 
feuilles  sont  pe'tiole'es  dans  l'échantillon  que 
nous  avons  vu. 

L'E.  pseudo-obscurum  Hausskn.  à  stigma- 
tes indivis,  rappelle  par  ailleurs  les  formes  mi- 
crophylles  d'E.  montanum  L.  à  feuilles  pétio- 
lées. 

l-'E.  cylindricum  Don,  est  remarquable  par 
ses  feuilles  nettement  lance'ole'es,  linéaires,  pé- 
tiolées  et  sa  tige  arrondie. 

L'E.  nepalense  Hausskn.  malgré  les  carac- 
tères nettement  différentiels  qui  le  sépare  nous 
a  rappelé  VE.  montanum  L.  et  VE  pseudo-obs- 
curum Hausskn. 

L'E.  laetum  WMich  à  graines  au  contraire 
glabres,  frappe  par  ses  feuilles  de  larges  di- 
mensions et  faiblement  denticulées. 

L'E.  Irichoneurum  Hausskn.  présente  ses 
feuilles  élargies  à  la  base  et  est  couvert  de 
poils  de  tous  côtés.  L'E.  Hookeri  Clarke,  que 
Haussknecht  fait  synonyme  du  précédent,  nous 
a  paru  rappeler  VE.  Irigonum  Schrank,  sauf 
les  lignes  de  la  tige  qui  font  défaut.  L'E.  Kha- 
sianum  Clarke  (E.  pannosum  Hausskn.)  nous 
a  paru,  sauf  l'existence  de  lignes  peu  notables, 
être  un  E.  molle  très  velu.  Des  deux  E.  seri- 
Ceum  du  Muséum  de  Paris  l'un  nous  a  paru  la 
forme  lomenlosum  de  VE.  hirsutum  L.  et 
l'autre  un  intermédiaire  entre  VE.  hirsutum  L. 
et  VE:  molle,  Lamk.,  peut-être  unhybridedes 
deux?  De  ce  dernier  la  forme  veslilum  Benth. 
à  feuilles  presque  linéaires  est  particulière- 
ment remarquable.  L'E.  gemmascens  C.AMey. 
nous  a  semblé  une  sorte  de  roseum  Schreb.  à 
fleurs  plus  grandes.  Il  nous  a  peu  rappelé  la 
figure  de  la  monographie  de  Haussknecht.  L'E 
Royleanum  Hausskn. a  lesfeuilles  ovales-oblon- 
gues  et  médiocres;  VE.  modestum  Hausskn. 
de  l'Herbier  du  Muséum  se  rapproche  comme 
aspect  de  certaines  formes  d'E.  nutans  Schm. 
E.  Slracheyanum  Hausskn.  nous  a  paru  fort 
voisin  de  VE.  montanumL.  dont  l'éloignent 
d'ailleurs  et  les  lignes  de  sa  tige,  et  son  stig- 
mate capité. 

L'E.  sikkimense  Hausskn.  est  une  petite 
plante  à  feuilles  moyennes,  élargies  à  la  base, 
sessiles,  embrassantes,  à  fleurs  médiocres  et  à 
feuilles  opposées. 

L'E.  humile  Willd.  etE.  Gerardianum  Wall, 
de  l'herbier  du  Muséum  sont  synonymes  d'E. 
latifolium  L. 

L'E.  frigidum  Hausskn.  est  une  sorte  d'E. 


japonicum  Hausskn.  de  petite  taille,  à  graines 
glabres. 

L'E.  Amurense  Hausskn.  ressemble  à  un  E. 
montanum  L.  à  stigmate  indivis  et  à  tige  mu- 
nie de   lignes  de  poils. 

E.  decipiens  du  Muséum  ou  propinquum 
Hausskn.  ressemble  à  un  Lamyi  Sch.  sans 
lignes  et  à  feuilles  lancéolées,  linéaires,  obtu- 
ses, atténuées-subsessiles. 

L'E.  hirsutum  Clarke  var.  laetum  Wallich. 
est  la  forme  adenocaulon  Hausskn.  micro- 
phylle  d'E.  hirsutum  L. 

L'E.nervosum  Boiss  et  Buhs.  du  Muséum 
est  un  roseum  Schreb.  Il  semble  mieux  ré- 
pondre au  consimile  Haussk.  qui  d'ailleurs 
se  rapproche  du  roseum,  qu'au  nervosum  qui, 
selon  Haussknecht,  a  les  feuilles  sessiles. 

Enfin  il  existe  au  Muséum  de  Paris  des 
échantillons  d'E.  neriifolium  Levl,  de  Terre- 
Neuve  et  du  Groenland  à  feuilles  tellement 
étroites  qu'ils  constituent  un  intermédiaire  en- 
tre E.  neriifolium  et  E.  romarinifolium  Ha- 
enke.  Linné  qui  réunissait  ces  deux  formes 
pourrait  bien  de  ce  fait  avoir  raison  surtout 
si  l'on  considère  que  dans  les  mêmes  pays  oh 
trouve  E.  neriifolium  type  et  que  l'absence 
d'E.  rosmarinifolium  écarte  toute  idée  et  toute 
possibilité  d'hybridité. 

Par  ce  qui  précède,  nous  ne  voulons  rien 
préjuger;  nous  voulons  seulement  poser  quel, 
ques  jalons  pour  l'avenir.  C'est  un  simple  ré- 
sumé de  nos  impressions  à  la  suite  de  la  con- 
sultation de  plusieurs  herbiers  et  notamment 
de  l'Herbier  du  Muséum  de  Paris.  Ces  im- 
pressions ont  besoin  d'être  contrôlées  par 
une  étude  attentive  et  par  de  nouvelles  et 
concluantes  observations.  Ce  sont  là  de  sim- 
ples aperçus  pris  sur  le  sec  ou  sur  le  vif, 
aperçus  qui,  rappelant  l'aspect  saillant  et  les 
caractères  généraux  des  espèces  sus-indiquées 
valent  mieux  qu'une  sèche  description  si  pré- 
cise soit-elle.  Ceci  posé,  reprenons  l'étude 
des  Onothéracées  chiliennes. 

Si  nous  consultons  Vhidex  Kervensis  nous  y 
relevons  pour  le  Chili  les  espèces  suivantes 
d'Onothera. 

Onolhera  acaulis  Cav. 

—  Agassizia  Steud. 

—  auslra lis  Salisb. 

—  Berteriana  Spach. 

—  brachysepala  Spach. 

—  bracteata   Philip. 

—  cheiranthifolia  Hornem. 

—  chilensis  D.  Dietr. 

—  concinnaD.  Don. 
coquimbensis  C.  Gay. 

—  oerdala  Steud. 

—  Gayana  Steud. 


38 


I I        MONDE       DES       PLANTES 


Onolhcra  grandidentala  Philip. 

—  gultala  Molina. 

—  helerophylla  Steud. 

—  hirta  Link. 

—  hyssopifolia  Molina. 
malacophylla  Spach. 
mendocmensis  Gill. 

—  micranlha  Presl. 
minuliflora  I).  Dietr. 

—  odorata  Jacq. 

—  propinqua  Spach. 

—  ramulosa  Steud. 

—  subulala  Ruiz  et  Pav. 

—  stricto,  Ledeb. 

—  Unella  Cav. 

—  tenuifolia  Cav. 

—  dentata  Cav. 

—  longiflora  L. 

Ce  qui  nous  donnerait,  en  y  ajoutant  les  for- 
mes de  notre  liste  précédente,  42  espèces  pour 
le  Chili.  Il  faut  en  rabattre  beaucoup  de  cette 
extrême  abondance  à' Onothera.  Beaucoup  de 
ces  formes  rentrent  les  unes  dans  les  autres. 
Nous  en  ferons  la  preuve  avec  le  temps.  Dès 
aujourd'hui,  nous  pouvons  dire  que  : 

Onolhcra  acaulis  Cav.  =  0.  triloba  Nutt. 

Nous  possédons  un  échantillon  type  de  ce 
dernier  recueilli  sous  le  n°  522  au  Texas  par 
Lindheimer,  enavril  i85l. 

L'Onothcra  acaulis  Cav.  provient  de  Concep- 
cion  (Chili). 

Godetia Heucki Phil.  =  Onolhcra   rosca  Sol. 
A  été  recueilli  près  de  Santiago  par  M  .  Phi- 

lippi. 

Godetia  tenuifolia  Spach  (Philippi)  —  Ono- 
lhcra tenuifolia  Cav. 

Nous  la  possédons  de  Chillon,  9  février  1S92 
(Otto  Kuntze)  et  de  Los  Angeles  {Philippi). 

Godetia  Gayana  Spach  —  Onolhcra  Gayana 
Steud . 

Cule  in  Araucania,  janv.  1894;  Angol  in 
Araucania,  novembre  1887;  Concepcion,  janv. 
1S91  [Philippi). 

l.'n.  Gayana  Steud  est-il  biendistinct  del'O. 
tenuifolia  Cav?  Nous  ne  saurions  l'affirmer. 

Godetia  ilasycarpa  Philip.  =  Onothera  dasy- 
carpa. 

Cette  espèce,  par  ses  fruits  moins  allongés, 
ses  feuilles  plus  élargies,  se  distingue  des  pré- 
cédentes dont  elle  n'est  peut-être  cependant 
qu'une  variété. 

InproY.  Valdivia  (Philippi). 

Godetia  su Iphurea  Philip.  =  Onothera  sul- 
furea. 

Araucania,  novembre  iSoi   [Philippi). 

A  moins  qu'elle  ne  rentre  dans  0.  tcnella 
Cav,  semble  distincte  par  la  couleur  des  fleurs. 


Les  feuilles  sont  celles  d'à  tenuifolia  oud'O. 
tenella. 

VOnothêra  Valdioiana  Philip.  —Valdivia 
[Philippi),  rentre  certainement  dans  une  au- 
tre espèce  déjà  indiquée.  Nous  la  possé- 
dons du  Japon.  Ce  nous  parait  être  VO.  stricta 
Ledeb.  à  port  de  Lacluca  saligna. 

VOnothêra  longiflora  L.  nous  parait  bien 
la  même  que  celle  que  nous  possédons  de  Gi- 
braltar et  du  Portugal.  Voici  les  localités  pour 
le  Chili: 

Chili  central;  prov.  Colchagua  et  ad  lacum 
Ramo,  prov.  Valdivia  mêlé  avec  0.  Stricta. 

0.  stricla  Ledeb.,  Arauco,  nov.  1891. 

L'O.  propinqua  Spach.  de  Santa  Rqsa,  jan- 
vier 188S  (Philippi)  nous  parait  bien  voisine 
de  VO.  stricta  Ledeb.  En  tous  cas  pour  l'ins- 
tant, comparée  avec  VO.  mollissima  L.  que 
nous  possédons  de  Cordoba  (République  Ar- 
gentine), décembre  1891  [Otto  Kuntze)  elle 
semble  s'en  distinguer  par  le  tube  de  la 
corolle  très  grêle  et  allongé  chez  Onolhera 
mollissima  L.  et  par  la  longueur  de  la 
capsule,  plus  développée  chez  ce  dernier, 
et  peut-être  par  la  coloration  (?)  des  fleurs. 
Toutefois  VO.  mollissima  L.  nous  fait  l'effet 
d'un  0.  longiflora  L.  très  velu. 

Onolhera  coquimbensis  C.  Gay  nous  parait 
bien  distinct  à  première  vue  par  ses  feuilles 
à  dents  nombreuses  et  profondes  et  par  sa 
capsule  munie  de  4  lignes  de  poils  sur  les 
angles  et  que  rend  très  visibles  la  couleur 
marron  du  fruit  qui  tranche  avec  les  lignes  de 
poils  d'un  jaune  verdàtrc  —  Chili  boréal 
[Philippi). 

Onothera  Berteriana  Spach.  —  N'était  la 
coloration  initiale  des  pétales  de  cette  espèce 
et  la  coloration  initiale  de  17J.  propinqua  Spach  , 
qu'il  faudrait  connaître  sûrement  et  qu'il  est 
impossible  de  préjuger  en  herbier,  nous  réuni- 
rions ces  deux  formes.  —  L'O.  Berteriana 
nous  vient  de  Santiago  {Philippi'.  Nous  la 
possédons  aussi  de  Pazo  Cruz,  (République 
Argentine;  1700  m.  janv.  1892.  (Otto  Kuntze). 
Toutefois  ces  dernierséchantillons  rappellent 
par  certains  côtés  0. Stricta  Ledeb. 

0.  foliosa  Philip,  nov.sp.  recueilli  à  El.  pe- 
fion  pi  ope  Pllapet  prov.  Aconcagua  (Philippi) 
parait  avoir  ses  fleurs  très  petites  entêtes  ter- 
minales foliacées,  atteignant  à  peine  les  feuil- 
les florales  et  souvent  plus  courtes  qu'elles. 
L'unique  échantillon  que  nous  possédons  ne 
nous  permet  pas  actuellement  de  décider  si 
cette  forme  correspond  à  une  forme  précé- 
demment nommée. 

l'ne  remarque  ici  s'impose  :  presque  toutes 
les  Onolhera  que  nous  avons  du  Chili  ont  les 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


3.9 


feuilles  à  quelque  chose  près  semblables,  sauf 
l'O.  acaulis  Cav.  (0.  triloba  Nutt.)  et  les  for- 
mes de  l'ancienne  section  Godetia  chez  les- 
quelles elles  sont  de  dimensions  plus  petites. 

GodctiaCavanillesii  Spach.  =  Onothera  tenel- 
la  Cav. 

Nous  posse'dons  de  cette  espèce  plusieurs 
exemplaires  renfermant  le  type  et  des   formes. 

0.  lencila  {Godetia  Cavanillesii) .  —  Prope 
Santiago,  déc.  iSSo.  J.  Crist.  leg. 

f.  alropurpurea  Philip.  —  Salto  S.  Ramsu, 


prope  Santiac 


nov.   1882.  (Philippi). 


f.  umbrosa  Philippi.— Sans  indication  de  lo- 
calité (Philippi)  ;  Valparaiso,  sept.  1894  (CE. 
Porter),  bien  voisin  d'O .dasycarpa. 

Nous  nous  déclarons  incapables  de  saisir 
une  différence  spécifique  entre  0.  lenuifolia 
Cav.  et  0.  lencila  du  même  auteur.  Les  des- 
criptions de  Spach  d'une  part  et  surtout  la 
comparaison  des  échantillons  de  l'herbier,  de 
l'autre,  nous  invitent  à  réunir  les  deux  espèces 
sous  le  nom  de  0.  Spachii  à  laquelle  0.  Gaya- 
na  Steud  devra  probablement  s'adjoindre 
comme  variété  ainsi  que  0.  dasycarpa. 

Boisduvalia  Volcknanni  Philip.  =  Oiiolhem 

Vojkmanm, Ccncepcion  ;  janv.  iS§3  (Philippi). 

Boisduvalia  Tocornalii  Gay  (ou  B.  Rocomalii 

Spach.)   Onothera    Tocornatii.    Bulnes  ;  janv. 

1878.  (Philippi). 

Boisduvalia  combina  Spach  =  Onothera 
continua  Don.  Chili  central  (Philippi). 

Ces  trois  dernières  espèces,  la  dernière  et  la 
première  surtout,  nous  semblent  quant  à  pré- 
sent bien    distinctes. 

Il  nous  manque  les  0.  glabrescens  Philip. 
0.  bracteata,  O.Ibari  et  0.  magellanica  du 
même  auteur. 

D'après  notre  éminent  collègue,  0.  glabres- 
cens  se  rapprocherait  d'O.propinqua  et  d'O.  stric- 
la  (valdiviana)  ;  0.  Ibari  se  rapprocherait  et 
d'O.  longiflora  (0.  stricta  Philip.)  et  d'O.  odo- 
rala  Jacq. 

Nous  avons  recueilli  cette  dernière  plante 
dans  l'Inde,  avons  nous  dit;  elle  y  était  adven- 
tice. Est-elle  bien  distincte  spécifiquement  ? 
Quant  à  0.  Ibari  Philip,  et  0.  magellanica 
du  même  nous  n'avons  pas  vu  ces  plantes  et 
nous  serions  heureux  de  les  avoir  en  commu- 
nication; mais  les  caractères  donnés  dans  leur 
description  respective  ne  nous  "convain- 
quent pas  de  leur  différence  spécifique.  Ils  ne 
sont,  en  définitif,  que  du  plus  ou  du  moins  et 
tiennent  à  l'état  plus  ou  moins  avancé  de  la 
plante.  Nous  croyons  jusqu'à  plus  ample  im- 
formé,  que  l'on  pourrait  réunir  ces  deux  es- 
pèces sous  le  nom  de  0.  Philippiana. 
Quant    au    Godetia  ambigua  qui   doit  sans 


doute  rentrer  dans  le  genre  Onothera  nous  ne 
saurions  nous  prononcer. 

Sphaerostigma  tenuifolium  CGay=Onothera 
chilensis  Dietr.  Prov.  Atacama;  Concon, 
prov.  Aconcagua;  Renca  ;  Ilata,  janv.  1877 
(Philippi);  Valparaiso.  Limache,  octobre  1895 
(0.  E.  Porter). 

Var.  ramossissimum  Philipi  (Sphaerostigma 
ramosissimum  Philippi  pro.specie).  —  Concu- 
men  in  prov.  Aconcagua  (Philippi). 

Bien  que  l'échantillon  de  notre  herbier  soit 
assez  fruste  nous  ne  pouvons  dans  cette  forme 
rameuse  distinguer  une  espèce;  les  fruits  nous 
paraissent  les  mêmes  que  ceux  de  0.  chilensis 
et  les  autres  caractères  se  rapportent  à  ce 
même  type. 

Le  Sphaerostigma  acuminalum  Philippi  = 
Onothera  acuminala  et  se  rapporte  vraisembla- 
blement à  Onothera  chilensis  Dietr. 

Quant  à  la  section  Gayophytum,  morpho- 
phologiquement  aussi  bien  que  anatomique- 
ment,  elle  ne  saurait  se  séparer  du  genre  Ono- 
thera auquel  elle  se  rattache  étroitement  par 
l'intermédiaire  de  la  section  Sphaerostigma. 
Gayophytum  humile  Ad.  Juss.  =  Onothera 
humilis.  Nous  ferons  remarquer  qu'0.  humi- 
lis  Donn.  égalant  0.  pnrpurea  on  peut  sans 
inconvénient  conserver  le  terme  spécifique  du 
Gayophytum  humile,  terme  qui  rend  parfaite- 
ment bien  le  caractère  de  la  plante  qui  est 
vraisemblablement  la  plus  petite  espèce  d'0- 
nothera.  Cordillera  de  Santiago  (Philippi). 

Gayophytum  gracile  Philippi.  =  Onothera 
gracilis  Philippi  et  Levl. 

Ici  même  remarque  quant  à  la  conservation 
du  vocable  gracilis,  l'O.  gracilis  Schrad.  ex 
Kisch.  égalant  0.  pumila.  Las  Mollacas,  prov. 
Aconcagua  (Philippi). 

Gayophytum  robusum  Philip.  =  Onothera 
robusla  Philip,  et  Levl. 

Bien  qu'il  n'existe  pas  d'O.  robusla  en  syno- 
nymie, le  terme  spécifique  serait  cette  fois 
tellement  ironique  que  nous  proposerons  de 
le  remplacer  par  un  autre  si  toutefois  ce  n'est 
pas  cette  plante  à  laquelle  correspondent  un 
des  noms  d'O.  hyssopifolia  Molina  ou  0.  minu- 
liflora  Dietr.  ou  0.  micrantha  Presl.  Valle 
Hermoso,  Cordillera  de  Colchagua  1872 
(Philippi). 

Gayophy lum densifolium  Philip. =  Onothera 
densifolia  Philip,  et  Levl.  Cordillera  de  Talca 
(Philippi). 

Quant  aux  affinités  de  ces  4  dernières  es- 
pèces, 0.  robusla  est  très  voisine  deO.  graci- 
lis ;  0.  humilis  très  proche  de  0.  densifolia; 
celle-ci  n'est  peut-être  qu'une  variété  de  celle-là. 

Nous  ignorons  ce  qu'est  le  Gayophylummi- 
nutum  Philip,  an  0.  Humilis  ? 


40 


I.E       MONDE        DES       PLANTES 


Avant  de  passerle  genre  Fuchsiaen  Revue 
rappelons  la  liste  de  ses  représentants  au 
Chili.  Ce  sont  : 

Fuchsia  spinosa  Presl. 

—  rosea  Ruiz.  et  Pav. 

—  macroslemma  Ruiz.  et   Pav. 

—  Fuchsia  bacillaris  Lindl. 

—  chonotica  Philip. 

A  l'exception  de  ces  deux  dernières  espèces 
nous  possédons  les  autres  en  herbier. 

Fuchsia  spinosa  Presl. 

Quinteros  ;  janv.  1890  ;  Frai  Jorge  prope 
Ovalle  ;  janv.  i883  (Philippi). 

Fuchsia  rosea  Ruiz.  et  Pav.  (F.  tycioides 
Andr.).  Doit  être  réuni  purement  et  simple- 
ment à  l'espèce  précédente. 

Los  Molles,  prov.  Aconcagua,  1862  [Philip- 
pi.) 

Fuchsia  macroslemma  Ruiz.  et  Pa^-.  (F.  ma- 
ycllanica  Lamk.  inclus). 

Cajon  de  Lontué  ;déc.  1S82  (C.  Stolp)  ;Val- 
divia  ;  1890;  Rio  claro,  prov.  Colchagua  ; 
fév.  1891  [F.  Albert)  ;  Calbuco  ;  janv.  [893 
(F.  Albert)  Magellanes  :  aguas  frescas  ;  janv. 
1878  (.Y.  Ibar.  sub  F.  magellanica).  Ercilla  ; 
fév.  1892  [Ollo  Kunlze);  Hualqui,  20  fév. 
1S92  (Otto  Kunlze). 

Varie  à  fleurs  blanches.  F.  albipora  Philippi. 
—  Prov.  Valdivia  1891  (Philippi), 

En  résumé  nous  connaissons  donc  person- 
nellement 2  espèces  de  Fuchsia  au  Chili  1  F. 
spinosa  et  F.  macroslemma.  Si  l'on  y  joint  F. 
bacillaris  et  F.  chonolica  que  nous  ne  con- 
naissons pas  on  obtient  4  espèces  pour  ce 
pays. 

Remarquons  en  terminantque  puisque  nous 
réunissons  le  genre  Gayophytum  au  genre 
Onothera,  si  comme  nous  l'espérons,  on  adop- 
te cette  manière  de  voir,  on  devra  modifier 
les  noms  des  autres  Gayophytum  du  globe 
de  la  façon  suivante  : 

Gayophytum  di/fusum  Torr.  et  Gray  =  Ono- 
lhera di/fusa  Nutt. 

Gayophytum  minutum  Philipp.  =  0.  minu- 
ta. 

Gayophytumpumilum Ser.  Wat?.  _  0.  Wal- 
soni. 

Gayophytum  racemosum  Torr.  et  Gray.  = 
0.  racemosa  Nutt. 

Gayophytum  ramosissimum  Torr.  et  Gray  = 
0.  ramosissima  Nutt. 

Nousnous  bornons  donc  à  restituer  les  noms 
déjà  donnés  par  Nuttall.  sauf  peur  le  Gayo- 
phytum minutum  qui  devient  0.  minuta  sans 
empêchement  de  synonymie  et  pour  le  G.  pu- 
milum.  L'Onolhera  pumilaL. étant  une  espèce 
admise,  nous  ne  croyons  pouvoir  mieux  faire 


que  de  donner  au  G.  pumilum  le  nom  de  son 
auteur. 

Les  Onothéracées  chiliennes  sont  un  sujet 
que  nous  n'avons  pas  épuisé  ;  il  s'en  faut. 
Nous  y  reviendrons  fréquemment  'et  notam- 
ment quand  nous  aurons  reçu  de  Valparaiso 
l'important  envoi  que  nous  a  annoncé  notre 
sympathique  collègue  M.  C.  E.  Porter.  Toute- 
fois il  était  ^important  de  donner  satisfaction 
aux  botanistes  chiliens  en  faisant  un  peu  de 
lumière  sur  les  Onothéracées  de  leur  pavs. 
Nous  ne  saurions  terminer  sans  remercier 
MM.  Rud.  et  Feder.  Philippi  de  leurs  échan- 
tillons et  de  leurs  renseignements,  ainsi  que 
MM.  C.  Porter  et  Otto  Kuntze  auxquels  nous 
sommes  également  redevable  de  l'envoi  de 
plusieurs  plantes  chiliennes. 

H.  Léveillé. 


Les  Onothéracées  de  l'Equateur 

La  famille  des  Onothéracées  est  représentée 
à  l'Equateur  par  les  genres  Epilobium,  Ono- 
lhera, Jussieua  cl  Fuchsia. 

Le  premier  genre  n'y  compte  que  4  espèces. 

E.  denticulatum  Ruiz  et  Pavon. 

E.  repens  Schlechtend. 

E.andicolum  Hausskn. 

E.  Meridense  Hausskn. 

C'est  cette  dernière  espèce  que  le  R.  P. 
Sodiro  le  savant  professeur  de  Quito  signale 
sous  le  nom  de  E.  Bonplandianum  Kunth. 
Nous  ne  préjugeons  pas  ici  la  question  de 
savoir  si  E.  andicolum  et  E.  meridense  sont  de 
légitimes  espèces. 

Les    Onothera    sont  au    nombre  de  12  : 

'Onothera  stricta  Led, 

'Onothera  multicaulis  Ruiz  et  Pav. 

'O.  virgata  Ruiz  et  Pav. 

'O.  diversifolia  Sodiro. 

'O.  Simsiana  Ser. 

'O.  stricta  Ledeb. 

O.  tarqnensis  H.  B.  et  K. 

O.  cuspidata  Steud  ? 

0.  ascendens  Willd. 

O.  dentata.  Ga\ . 

0.  pubescens  Willd. 

0.  Sellowii  Link  et  Otto? 

Ici  encore  nous  ne  préjugeons  rien  de  la 
valeur  des  espèces  dont  plusieurs  sont  cer- 
tainement réductibles.  Toutefois  O.  virgata 
doit,  dès  à  présent,  rentrer  dans  O  rosea  Sol. 
et  O.  diversifolia  Sod,  dans  O.  sinuata  L. 
Nous  possédons  également  de  Bolivie  \'()  Si- 
msiana Ser.  sous  le  nom  de  O.  coccinea. 

Les  espèces  précédées  d'un  astérisque  sont 
dues  à  la  bienveillance  du  R.  P.  Sodiro,  grâce 
auquel  nous  les  possédons  en    herbier.  Cette 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


41 


remarque  s'applique  aux  listes  suivantes. 
Nous  avons  dénommé  O.  amœna,  la  plante 
portant  l'étiquette  libellée  ainsi  :  crescit  in 
altipl.  prp.  Colocollao,  spontel  6  août  1S86, 
A.  Sodiro  S.  J.  leg.  mêlée  à  O.  stricta  Led. 

*  Jussieua  terniflora  Sodiro. 

*  J.  octonervia  Lamk. 

*  J .  suffrulicosa  L.  (J.   oclofila  DC). 

*  J.  peruviana  L.  {J.  macrocarpa  H.  B. 
et  K.) 

*  J.  e recta  L. 

/.  Widdelii  Micheli  ? 

J.  filiformis  Micheli  ? 

J.  Hookeri  Micheli  ? 

J   Martii  Micheli  ? 

J.  pubescens  L.  ? 

J.  quadrangularis  Micheli. 

J.  bonariensis.  Micheli. 

J.  brachycarpa  Micheli  ? 

J.  brachyphylla  Micheli  ? 

J.  Burchellii  Micheli  ? 

J.  densiflora  Micheli  ? 

J.  inclinata  L  ? 

J.  lithospermifolia  Micheli. 

J.  linifolia  Vahl. 

J.  Potamogeton  Micheli. 

J.  sedoides  Humb.  et  Bonpl? 

Telles  sont  les  espèces  de  Jussieua  dont  un 
examen  plus  attentif  nous  permettra  plus  tard 
d'établir  la  valeur  spécifique. 

Quant  aux  Fuchsia  ils  sont  également  abon- 
dants. 

*  Fuchsia  lo.xensis  H.  B.  et  K. 

*  F.  umbrosa  Benth. 

*  F.  sessilifolia  Benth. 

*  F .  ampliata  Benth. 

*  F.  longiflora  Benth. 

*  F.  dependens  Hook. 
F.  apetala  Ruiz  et  Pav. 
F.  silvatica  Benth. 

F.  scabriuscula  Benth. 

F.  insignis  Hemsley. 

F.  spectabilis  Hook. 

Les  espèces  suivies  d'un  (?)  sont  celles  que 
nous  avons  de  bonnes  raisons  (témoignage  de 
nos  correspondants,  conclusions  géographi- 
ques, de  croire  existantes  à  l'Equateur  mais 
nous  n'avons  pas  vu  d'échantillon  de  cette 
provenance. 

La  confusion  qui  règne  dans  le  genre  Ono- 
thera  est  encore  plus  grande  que  celle  qui 
règne  dans  le  genre  Epilobium,  mais  elle  ne 
tient  pas  aux  mêmes  causes.  Pour  le  genre 
Epilobium  la  cause  est  toute  intrinsèque.  Elle 
consiste  dans  la  difficulté  de  délimiter  nette- 
ment les  diverses  espèces,  surtout  étant  donnés 
les  échantillons  incomplets  sur  lesquels  porte 
ordinairement  l'étude. 


Pour  le  genre  Onothera  la  confusion  vient 
plutôt  de  la  synonymie.  En  l'absence  de  mo- 
nographie et  de  descriptions  précises,  chacun 
nomme  ses  espèces  sans  se  préoccuper  de  ce 
qui  a  été  fait  jusqu'alors  et  l'on  arrive  avoir 
deux  et  trois  noms  pour  la  même  plante. 

Pour  le  même  motif  la  confusion  n'est  pas 
moindre  chez  le  genre  Jussieua.  Nous  deman- 
dons à  nos  collègues  et  correspondants  de 
vouloir  bien  nous  aider  à  remettre  un  peu 
d'ordre  dans  ces  genres  et  dans  les  genres 
d'Onothéracées  en  général,  en  nous  adressant 
soit  en  dons  soit  tout  au  moins  en  communi- 
cation les  échantillons  d'Onothéracées  dont 
ils  peuvent  disposer.  Nous  les  leur  retourne- 
rons étudiés  et  étiquetés  après  en  avoir  tiré 
une  description  minutieuse. 

H.   LÉVEILLE. 


Les  Epilobes  des  Açores 

Si  nous  consultons  d'une  part  Haussknecht 
(Monograph.  der  Gatt.  Epilobium)  et  nos  pré- 
cédents travaux  et  de  l'autre  Willliam  Tre- 
lease  :  'Botanical  Observations  on  the  Adores, 
nous  constatons  que  la  flore  épilobienne  des 
Açores,  se  réduit  aux  espèces  suivantes  : 

Epilobium  parviflorum  Schreb. 

Epilobium  obscurum  Schreb. 

Epilobium  Miguelense  Levl. 

Haussnecht  n'indique  aucune  espèce  d'Epi- 
lobes  aux  Açores.  Il  se  borne  à  indiquer  dans 
les  groupes  d'iles  voisins  :  E.  adnatum  Gris. 
(Madère  et  Canaries)  ;  E.  parviflorum  Schreb 
(Iles  Madère,  du  cap  Vert  et  Canaries)  ;  E. 
Maderense Haussnk.  (Iles  Madère  et  Canaries). 
Il  résulte  des  indications  de  Haussknecht  que 
la  présence  de  YE.  parviflorum  Schreb.  était 
toutindiquéeaux  Açores  sans  qu'on  puisse  en 
inférer  la  présence  des  autres  espèces. 

Quand  nous  déterminâmes  les  Onothéracées 
portugaises  qui  nous  furent  soumises  par 
M.  J.  A.  Henriques  de  Coimbra  nous  y  trou- 
vâmes un  échantillon  unique  mais  singulier 
provenant  de  San  Miguel  et  dont  nous  fîmes 
E.  Miguelense   Levl. 

Depuis, M.  le  docteur  Bruno  Silvano  Tavares 
Carreiro  de  Ponta-Delgada,  San  Miguel,  nous 
a  fait  aimablement  un  nouvel  envoi  nombreux 
et  en  parfait  état  des  Epilobes  des  Açores. 
Nous  lui  enexprimonstoute  notre gratitude(i). 


(1)  M.  Bruno  Carreiro  vient  de  nous  adresser  un 
nouvel  envoi  durant  l'impression  de  ces  lignes. 
Cet  envoi  ne  renferme  que  le  seul  E.  tetragonum 
L.,  var.  Gilloti  Levl. 


42 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


Nous  comptions  publier  une  note  sur  ces 
plantes  quand  nos  travaux  sur  les  Onothé- 
racées  françaises  et  chiliennes  seraient  suffi- 
samment avancés. 

Dans  l'intervalle,  M.  William  Trelease, notre 
distingué  collègue, faisait  le  voyage  desAçores 
et  rapportait  de  nombreux  échantillons  re- 
cueillis par  lui  dans  les  diverses  iles  du 
groupe  (Flores,  San  Miguel  etc.)  Il  publiait 
les  espèces  suivantes  : 

Epilobium  parviflorum  Schreb.  —  Flores 
(Trelease);  E  .obscurum  Schreb.  —  San  Miguel 
(W.  Trelease,  Carreiro,  Brown.l 

Or,  en  considérant  attentivement  les  échan- 
tillons que  nous  avons  sous  les  yeux,  nous  y 
trouvons  les  espèces  suivantes. 

Epilobium  tetragonum  L.  s.  esp.  Lamyi 
Schultz.  —  San  Miguel  (B.  T.  Carreiro  leg., 
7  août  1894J 

Epilobium  tetragonum  L.  s.  esp.  Gil- 
loti  Léveillé  (E.  obscurum  Schreb.  p.  p.  E. 
Miguelense  Levl.  in  Le  Monde  des  plantes).  — 
San  Miguel  :  Candelaria,  août  1891  ;  Pico  de 
Carvao  17  août  1894  (B.  T.  Carreiro  leg). 

Nous  n'hésitons  pas,  dans  l'intérêt  de  la 
vérité,  à  sacrifier  notre  E.  Miguelense  et  à  le 
faire  rentrer  dans  la  synonymie.  Si  en  effet 
l'échantillon  type  sur  lequel  repose  notre  des- 
cription semble,  même  encore  maintenant, 
après  comparaison  avec  les  autres  échantillons, 
s'écarter  de  ceux-ci  par  sa  couleur  d'un  jaun 
verdàtre,  par  ses  feuilles  raides  portant  de 
petits  rameaux  naissants  à  leur  aisselle  et  par 
le  peu  de  compressibilité  de  sa  tige,  il  rentre 
certainement  par  son  aspect  général  d;.n; 
l'ancien  obscurum  et  ne  peut  en  être  spécifi- 
quement séparé.  Quant  à  maintenir  notre 
Miguelense  comme  simple  forme  nous  n'y 
voyons  pas  d'utilité. 

Nous  n'avons  pas  reçu  des  Açores  YEpilo- 
bium parviflorum  Schreb.  signalé  par  M.  Tre- 
lease. 

En  résumé,  en  suivant  les  dénominations 
adoptées  par  nous,  la  Flore  des  Açores 
compte  seulement  2  espèces  d'Epilobes  repré- 
sentées la  première  par  une  seule  forme  et  la 
seconde  par  deux   formes  différentes. 

Epilobium  molle  Lamk.  {E.  parviflorum 
Schreb.) 

Epilobium  tetragonum  L.  s.  esp.  Gilloti 
Levl..  (E.  obscurum  Schreb.,  pp.,  E.  Migue- 
lense Levl.)  s.  esp.   Lamyi  Schultz. 

H.    LÉVEILLÉ. 


DEUX    PLANTES   NOUVELLES 

Pour  la  Flore  Française 

Par  Aug     CHEVALIER 

PRÉPARATEUR      DE      BOTANIQUE      A      L'UNIVERSITÉ 
DE   LU  LE 


La  valeur  systématique  des  deux  plantes 
qui  font  l'objet  de  cette  note  est  très  inégale. 
Cirsium  setosum  M.  B.  constitue  seulement 
par  rapport  au  type  très  fréquent  en  France, 
C.  arvense  (Scop.)  Wimm.  une  sous-espèce, 
ou  même  une  de  ces  variétés  bien  fixées  aux- 
quelles MM.  Rouy  et  Foucaud  ont  appliqué 
le  nom  de  forme (1).  Elle  m'a  paru  croître 
spontanément  dans  les  deux  localités  du 
Nord  de    laFrance  où  je  l'ai  rencontrée. 

La  deuxième,  Mimulus  mosckatus  Dougl.  in 
Lindl.,  appartient  à  un  genre  comprenant  une 
cinquantaine  d'espèces  dont  aucune  n'est 
spontanée  en  Europe.  L'une  de  ces  espèces, 
M.  luteus  L.,  est  natularisée  depuis  80  ans 
environ  (2)  dans  quelques  points  de  l'Europe, 
au  bord  des  ruisseaux  ou  des  rivières,  mais 
M.  moschatus  Dougl.  ne  me  parait  pas  avoir 
été  signalé  encore  sur  notre  continent  dans 
des  conditions  semblables.  Je  l'ai  rencontrée 
en  iS.|ô  en  un  point  de  la  Normandie. 

Dans  les  lignes  suivantes,  je  donnerai  la  sy- 
nonymie de  ces  plantes,  leur  description,  leur 
aire  de  dispersion  et  les  localités  où  elles  ont 
été  trouvées  en  France. 

CIRSIUM  SETOSUM  M.  Bieb. 

Cirsium  setosum  M.  Bieb.,  Taur.  Cauc, 
t.  III,  p.  65i  ;  Rchb.,  FI.  Germ.,  p.  287  ;  Ma- 
thieu, FI.  gén.  Belgique,  t.  1,  p.  3oo  (  1 853)  = 
sec.  Rchb.  fil.  (Cnicus  setosum  Besser,  Cat. 
H.  Cremen.  ;  Serratula  setosa  W.,Sp.  III  ; 
Serratula  comrlicata  Schweigg)  =  C.  ar- 
vense Scop.,  var.  integrifolium  Wimm., Grab. 
SU.  :  Rchb.  fil.,  le.  FI.  Germ. ,  t.  XV  (i853), 
p.  68  et  tab.  1  1 1,  sin.  2  [nomine  setosi). 

Caractères  généraux  de  C.  arvense  Scop., 
mais  tige  pricipale  robuste,  non  épineuse,  de 
80  c.  a  1  m.,  très  rameuse;  rameaux  florifères 
grêles,  non  épineux,  naissant  des  le  milieu  de 
la  tige,  donnant  une  large  inflorescence  en  co- 
rymbe  ;  feuilles  toutes  entières,  les  inférieures 
atténuées    en    pétiole    sans    décurrences     épi- 


(1)  Rody  et  Foucaud,  Flore  de  France,  t.  I,  in- 
trod.  p.    M,  l893;  e!  t.    Il,  prêt',   p.   Vil,  1893. 

(2)  Ai. ru.  de  Candolle,  Géographie  botanique 
raisonnée,  Paris,  i855,  p.  709. 

P.  Parmentier,  Une  fiante  nouvelle  de  la  Chaîne 
Jurassique  :  Mimulus  luteus  L.  (Le  Ai.  des  PI., 
i>  ann.,  p.  140,  I.c  Mans,  1897). 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


43 


neuses,  planes  ou  à  peine  ondulées  étroitement 
lancéolées,  aiguës,  bordées  sur  tout  leur  con- 
tour de  fines  soies  nombreuses  ;  les  supérieu- 
res planes  ovales-lancéolées,  ciliées,  termi- 
nées par  une  soie  robuste. 

Cette  rare  variété,  à  dispersion  surtout 
orientale,  a  été  seulement  signalée  dans  la 
Songarie  chinoise,  en  Bohême,  en  Suisse,  à 
Hartenstein  en  Saxe  (Wanckel  sec.  Rchh.)  à 
Grunenwald  dans  le  Luxembourg  (Mathieu). 

Nord,  environs  de  Lille  :  talus  d'un  chemin 
entre  la  Porte  Louis  XIV  et  le  faubourg  de 
Fives  (1),  où  la  plante  m'a  été  montrée  par 
M.  Deblock  qui  l'y  observe  depuis  10  ans! 
bord  d'un  champ  à  Haubourdin  ! 

Obs.  —  Ce  Cirse  ne  doit  pas  être  confondu 
avec  C.  arvense,  var.  mite  Wimm.,  qui  a  les 
feuilles  de  la  tige  principales  sinuées  et  les 
feuilles  raméales  seules  entières. 

Dans  la  plante  de  Fives,  comme  dans  celle 
de  Haubourdin,  les  feuilles  sont  ordinaire- 
ment glabres  inférieurement.  Cependant  quel- 
ques repousses  de  l'année  ayant  les  feuilles 
cachées  dans  les  hautes  herbes  présentent  sur 
la  face  inférieure  des  poils  blancs  unisériés, 
appliqués  et  formant  un  léger  tomentum.  Elles 
tendent  ainsi  vers  la  variété  vestitum  Wimm. 
Grab.  SU.  Cette  variation,  pas  plus  que  la  va- 
riation C.  ARGENTEUM    VeSt.,     du    C.     ARVENSE 

Scop,  ne  saurait  constituer  une  variété  fixe. 
Les  mêmes  rhizomes  peuvent  produire,  sui- 
vant les  conditions  d'humidité  et  d'exposition, 
des  tiges  portant  des  feuilles  dont  la  face  in- 
férieure est  glabre  ou  couverte  d'un  tomentum 
blanc. 

MIMULUS  MOSCHATUS  Dougl.  in  Lindl. 

Mimulus  moschatus  Dougl.  in  Lindl.  Dot. 
Reg.,  t.  1  1 18  ;  Benth.  in  DC.  Prod.  X,  p.  372; 
Le  Maout  et  Decaisne,  FI.  des  jard.  et  des 
champs  ;  Vilmorin-Andrieux,  Les  Fleurs  de 
plaine  terre,  3°  édition,  p.  703. 

Tige  décombante  ramifiée,  de  i5  à  3o  c, 
feuilles  ovales  aiguës,  dentées,  penninerves,  à 
pédoncules  uniflores  grêles,  plus  longs  ou  un 
peu  plus  courts  que  la  feuille  axillante,  calice 
persistant  à  dents  lancéolées-acuminées,  iné- 
gales ;  corolle  jaune  pâle  de  10  à  12  mm.,  bi- 
labiée,  les  3  lobes  inférieurs  munis  à  la  base 
de  poils  jaunâtres  et  striés  de  jaune-orange. 
Plante  exhalant  le  musc,  couverte  de  longs 
poils  blancs  étalés  ou  entremêlés. 


(1)  Je  viens  de  trouver  dans  un  terrain  cultivé, 
près  de  cette  localité  et  sur  plusieurs  points  des 
environsde  Lille, Chenopodium  opuLiFOLiu.MSchrad., 
espèce  nouvelle  pour  la  région  du  Nord  de  la 
France. 


Rapporté  par  l'infortuné  Douglas  de  Fort- 
Vancouver,  sur  les  bords  du  fleuve  Orégon, 
dans  l'Amérique  du  Nord,  ce  mimulus  est  gé- 
néralement cultivé  dans  les  jardins  de  l'Europe 
et  surtout  en  pots,  sur  les  fenêtres  ou  dans  les 
appartements  sous  le  nom  de  Musc. 

Orne,  Sainte-Honorine-la-Guillaume  (route 
des  Tourailles),  abondant  dans  un  ruisselet, 
sur  une  longueur  de  5o  mètres. 

Obs.  —  La  naturalisation  de  cette  plante, 
pasplusquecellede  sa  congénère  M.  luteus  L. 
signalée  récemment  dans  le  Jura  par 
M.  Parmentier,  n'est  facile  à  expliquer.  Les 
graines  de  ces  plantes  sont  très  tenues  et  peu- 
vent flotter  à  la  surface  de  l'eau.  Le  courant 
peut  donc  les  transporter  assez  loin  et  faciliter 
leur  dissémination.  J'ai  ensemencé  cet  été  des 
graines  de  Mimulus  moschatus  dans  un  cris- 
tallisoir  plein  d'eau.  Au  bout  de  5  jours,  les 
graines  commençaient  à  germer  à  la  surface 
du  liquide  et  les  embryons  tombaient  au  fond 
à  mesure  que  s'épanouissaient  leurs  cotylé- 
dons. 

Auo.  CHEVALIER. 


En  publiantl'articleci-dessousdans  notre  Re- 
vue nous  ne  saurions  oublier  qu'un  des  auteurs 
des  lignes  qui  vont  suivre  est  parti  pour  un 
monde  meilleur.  En  rappelant  ce  souvenir  ici 
nous  ne  pouvons  qu'exprimer  nos  regrets  de 
la  perte  prématurée  du  zélé  et  éclairé  botaniste 
que  fut  M.  l'abbé  Alex.  Marcailhou  d'Aymeric 
et  réitérer  nos  sincères  compliments  de  con- 
doléances à  M.  Hippolyte  Marcailhou  d'Ayme- 
ric qui  perd,  non  seulement  un  frère  aimé  et 
vénéré,  mais  aussi  un  inséparable  et  infatiga- 
ble compagnon  d'étude  et  d'herborisation  (1). 

H.  L. 


Supplément  aux  Qnagrariées  du  bassin  de 
la  Haute-Ariège. 

PAR 

Hte    et  Alex.  MARCAILHOU  d'AYMERIC 
Frères. 

Dans  le  numéro  du   ier  mars  1894  du  Mon- 
de des  Plantes    (2)    nous   avons    publié    une 


(1)  Ce  travail  ayant  été  composé  antérieurement  à 
la  publication  de  nos  Onothéracécs  françaises  n'in- 
firme en  rien  ce  travail.  Nous  n'y  avons  fait  que 
deux  changements  en  remplaçant  VE.  obscurumpar 
la  sous-espèce  Gilloti  du  tetragomtm  L.  La  forme 
petiolulata  proposée  par  M.  Gdlot  ainsi  que  les  au- 
tres formes  pétiolées  du  monlunum  rentrent  dans 
notre  E.  Gentilianum,  [E.  dubium  Levl.  p.  p.) 
pour  lequel  nous  maintenons  et  réclamons  la  prio- 
rité comme  forme  constante  bien  caractérisée  du 
montanum.  H.  L. 

(2)  Troisième  année,  n°  35.  p.  2i3-220. 


44 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


étude  sur  les  Onagrariées  Ju  bassin  Je  la 
Haute-Ariège  .  ;ivec  l'indication  des  localités 
des  altitudes  etc..  correspondant  à  nos  exem- 
plaires d'herbier  récoltés  de  1882  à  1894 
exclusivement. 

Depuis  la  publication  de  ce  travail,  notre 
richesse  en  Epilobium  s'est  bien  accrue,  et 
nous  sommes  heureux  de  donner  aujourd'hui1 
un  supplément  qui  renferme  les  espèces  ou 
variétés  nouvelles  pour  le  bassin  de  la  Haute- 
Ariège.  Tous  les  Epilobes  litigieux  ont  été 
revus  et  étudiés  par  M.  le  docteur  X.  Gillot, 
notre  obligeant  collègue,  à  l'aide  de  l'ouvrage 
du  savant  professeur  Haussknecht  [Monogra- 
phie der  gattung  Epilobium  (1),  et  par  compa- 
raison avec  des  spécimens  authentiques  ;  cer- 
taines espèces  critiques,  ont  été  étudiées  ana- 
tomiquement  par  M.  le  Dr  P.  Parmentier, 
docteur  ès-sciences,  distingué  professeur  du 
collège  de  Baume-les-Dames  (Doubs).  qui 
vient  de  publier  dans  la  Revue  générale  de 
Botanique  dirigée  par  M.  G.  Bonnier  (2)  un 
remarquable  article  sur  les  espèces  d'Epilo- 
bium  de  la  flore  française,  étudiées  au  point  de 
vue  anatomique.  L'anatomie  fournit  en  effet 
de  bons  caractères  pour  différencier  les  for- 
mes morphologiques  presque  semblables,  par 
exemple  les  Epilob.  montanum  et  collinum. 

Section    Lysimachion     Tausch.    DC.  prodr. 
3.  p.  41. 

i<"  groupe  :  Systigma  (Hausskn.   per.  error. 

typogr.  Synsligma) 

Stigmates   soudés  ou  rapprochés   en  massue. 

Epilobium  tetragonum  L.  s.  esp.  E.  Gilloti 

Levl.  in  Le  Monde  des  Plantes,  n°*  93-g4,p.i5i. 

(Epilobium  obscurum  Schreb.  (Spic.  Jl.Lips. 

P-    I47-) 

Assez  commun  dans  les  terrains  granitiques 
principalement,  de  660  m.  à  10411  m.  d'alt.  ; 
lieux  pierreux  et  humides  du  vacant  commu- 
nal du  Castelet  (660  m.);  halte  du  chemin  de 
fer  au  Castelet  (670  m.)  sur  les  murs  des 
champs.  Perles,  fossés  de  la  route  près  du 
village  (680  m.);  environs  d'Ax,  rochers  humi- 
des de  la  route  nationale  en  face  du  pont  de  la 
Gailline  ou  pont  d'Espagne  (730  m.)  ;  route 
d'Orgeix,  rochers  du  pas  étroit,  en  face  du 
parc  du  château  (800  m.)  :  Ax  fontaine  de  Ven- 
touse, aux  bords  de  la  route  de  Pointe- 
Couronne  (8o5  m.);  fossés  delà  route  d'Es- 
pagne,  près  de  la  métairie  Astrié  d'Oreille 
(83"  m.)  ;  prairies  marécageuses  à  l'entrée  du 


1 ,23  planches.  Iéna  isvj. 

[ome    VIII  (1896    p.    î3-3g.  Recherches  sur 
les  Epilobes  Je  France. 


village  de  L'Hospitalet  11430  m.)  ;  de  l'Hospi- 
talet  au  pont  Cerda.  lieux  humides  du  che- 
min (1480  m);  foret  du  Llata,  fontaine  de 
Fountorbe  1 1640  m.). 

Suivant  M.  le  docteur  Gillot  «  cette  forme 
remplace  presque  complètement  YE.  tetrago- 
num L.  type  dans  les  terrains  primitifs  de  la 
région  montagneuse  ;  ce  sont  du  reste;  deux 
formes  du  même  groupe  spécifique  reliées 
entre  elles  par  YE.  Parmentieri  Levl.  [E.  vir- 
gatum  Fries)  »  rapprochement  confirmé  par 
l'histologie  (Cf..  P.  Parmentier  loc.  cit. 
p.  39). 

Déjà  en  1804,  dans  sa  j\ onde  du  Tarn  p. 
ib\.  de  Martrin-Donos  avait  fait  une  obser- 
vation analogue  en  disant  de  YE.  obscurum 
Schreb  :  •<  assez  commun  dans  les  terrains 
granitiques  où  il  remplit  en  quelque  sorte  le 
même  rôle  que  YE.  tetragonum  dans  les  ter- 
rains argilo-calcaires  ». 

Nous  ne  possédons  en  effet  YE.  tetragonum 
L.(E.  ajiiatum  Griseb.!  que  de  deux  localités 
situées,  dans  les  terrains  schisteux  ou  argi- 
leux, et  le  long  de  la  voie  ferrée  :  Savignac, 
tranchée  du  chemin  de  fer,  en  aval  de  la  gale- 
rie-tunnel d'Eychenac  (690  m.)  et  rochers 
schisteux  du  Castelet,  près  du  tunnel  du  che- 
min de  fer  (65o  m.) 

Nous  avons  dû  rapporter  à  YE.  Gilloti 
Levl.  nos  exemplaires  dE.  tetragonum  L.  in- 
diqué dans  notre  premier  travail  :  lieux  humi- 
des du  chemin  entre  l'Hospitalet  et  le  pont 
Cerda  (1480  m.). 

Forma  ranwsissima  Hausskn.  monogr.  p. 
11  5. 

Ax, prairie  dite  de  Notre-Dame  aux  bords  de 
l'Ariege  (700  m.)  ;  Mérens,  quartier  de  Soulans 
sous  le  roc  de  Planebatet  11 100  m.). 

Plante  rameuse  dès  la  base, à  rameaux  nom- 
breux, ascendants  ;  puhescence  courte  et  gri- 
sâtre ;  feuilles  inférieures  opposées,  les  su- 
périeurs alternes. 

Forma    putata      Gillot.     —     Route     d'Es- 
pagne,  fontaine    du  Moulinas  (840    m.)    «    me 
parait  une   forme   broutée  à  rameaux    divari- 
-,  en    un  mot  une    forme   tératologique   » 
(docteur  X.  Gilloti. 

Var.  strictifolia  Hausskn.  loc.  cit.  p.  ii5. 
=  E.  virgatum  Pries  !  herb  norm.  mon  sum- 
ma  veget.)  auct  plur.=  E.  obscurum  var.  vir- 
gatum Gillot.  in  liull.  herb.  Boissier,  1  (i8g3) 
App.  11.  p.  35.  Gillot  Onothéracëes  de  Saâne- 
et-Loire  et  du  Morvan  p.  414  du  n°  47  du 
Monde  des  Plantes  de  M.  11.  Léveillé,  fasci- 
cule du  iCl  septembre  1894. 

a  Forme  de  transition  entre  les  E.  tetrago- 
num etobscurum,  ayant  le  port  du  premier  et 


[.E       MONDE       DES       PLANTES 


■P 


la  végétation  du  second  »  (docteur  Gillot  in 
litt.) 

Lieux  pierreux  et  humides  du  vacant  com- 
munal du  Castelet,  près  du  Lagal  (660  m.)  ; 
Savignàc,  talus  humide  de  la  voie  ferrée  près 
du  tunnel  d'Eychenac  (690  m.)  ;  fontaine  du 
Taillé  sous  le  bois  de  ce  nom,  territoire  de 
Montaillou  (i585  m.) 

Epilobium  roseum  Schreb.Spic.fl.Lips.p. 
147.  Cosson  et  Germain.  Atl.  fi.  des  environs 
de  Paris  planche  Xtl  fig.  F.  Ax,  allées  du  ci- 
metière (723  m.)  :  échantillon  douteux  pour  la 
couleur  des  fleurs  sur  le  sec,  mais  bien  carac- 
térisé par  sa  tige  pourvue  de  2-4  lignes  sail- 
lantes par  ses  pétioles  plus  longs  que  dans 
aucune  autre  espèce  etc.  Orgeix  marécages  de 
Bernadel,  rive  gauche  de  l'Ariège,  en  face  de 
l'église  (8o5  m.) 

Epilobium  palustre  L.  forma  minor 
Hausskn.  monogr.  p.  129.  — Pelouses  humi- 
des du  vallon  d'en  Garcias  (à  2.o5o  m.)  Nous 
avions  pris  par  erreur  cette  forme  pour  la  var. 
pilosum  Koch  (var.  pubescens  G.  G.)  de  VE . 
palustre. 

Forma  simplex  Hausskn.  /.  cil  p.  i3o.  — 
forêt  de  Taillé  au  dessus  de  Montaillou 
(ib8om.). 

Forma  ramosa  Hausskn.  /.  cit.  p.  i3o.  — 
Fontaine  du  communal  du  Castelet  (660  m.). 

Forma  latifoha  Hausskn.  /.  cit.  p.  i3o. 
Forêt  de  Llata, fontaine  de  Fountorbe(  1640m.) 

Observ.  Toutes  ces  formes, pour  cette  espèce 
comme  pour  les  autres,  sont  simplement  su- 
bordonnées aux  conditions  extérieures  de  la 
végétation  :  station,  exposition,  humidité  du 
sol  etc..  ;  elles  ne  sont  établies  que  sur  des 
variations  de  taille,  d'inflorescence,  de  déve- 
loppement etc..    (docteur  Gillot   in  litteris) . 

2« groupe  Schizostigma  Hausskn. 

Stigmates  libres  ou  étalés  en  croix. 

Epilobium  hirsutum  L.  Sp.  494.  excl.  var.  S. 
Var.  a.    vulgare  Hausskn,  monogr.  p.  53. 
feuilles  vertes,  glabrescentes,  etc.  prai- 
ries humides  de  Laucate  (660  m.)  limite 
du  canton  d'Ax-les-Thermes. 
Var  y.  villosum.  Hausskn.  loc.  cit.  p.    53. 
feuilles    très  velues,  etc.    .  lieux  humi- 
des près  de  la   scierie    Boyé  à  l'Esqui- 
roulet  (690  m.). 
Var  S.  tomentosum  [Vent)  Boiss.  Hausskn. 
/.  cit.  p.  53  !   feuilles   tomenteuses  sur 
les  deux  faces  etc.. .  Ax,  canal  d'amenée 
du  moulin  du  Couzillou  (705  m.) 
Observ.  Les  localités  indiquées    dans  notre 
premier  travail  sur  les  Onagrariées  du  bassin 
de  la  Haute-Ariège,  sous  le  nom    â'E.  hirsu- 


sutum  se  rapportent  à  ces  deux  dernières  va- 
riétés y.  et  0. 

Epilobium  parviflorum  Schreb.  spic  ri. 
Lips.  146  [1771]  =  E.  molle  Lamk.  dict.  2. 
p.  475  [1786].  E.  hirsutum  p.  L.  sp.  494. 
Cosson  et  Germ.  Atl.  fi.  Paris  pi.  XII.  fig. 
C. 

Var.  alternifolium  =  var.  8.  intermedium 
Bor.fl.  Cent.  éd.  2.  p.  237).  =  E.  interme- 
dium Mérat  et  auct  Gall.  =  E.  molle  var.  ra- 
mosum  Lamk. 

Plante  rameuse  plus  robuste  plus  verte  que 
le  type  ;  feuilles  étalées  oblongues  denticulées 
presque  toutes  alternes,  fleurs  roses  (Boreau 
loc.  cit.)  ;  port  et  feuilles  de  VEpil.  hirsutum 
inflorescence  de  \'E.  parviflorum  (De  Martr. 
FI.  du  Tarn  p.  248). 

Savignàc,  bords  du  canal  du  moulin  du 
Couzillou  (675  m.)  ;  Ax, vacant  sous  le  canal 
d'amenée  de  la  scierie  communale(735  m.). 

Epilobium  montanum  L.  Sp.  494.  Lamk. 
illustr,  t.  p.  178,  fig.  2.  Cosson  et  Germ  Atl. 
fl.  Paris,  pi.  XII  fig.  D.  1-2  ;  Ax,  allées  du 
cimetière  (725  m.)  ;  prairies  de  Mérens  bor- 
dant le  Nabré  (1070  m.). 

Forma  nana  Gillot.  Halte  du  chemin  de  fer 
au  Castelet,  murs  des  champs  près  la  voie 
ferrée  (670  m.). 

Var.  gentiliana  Le vl.  (forma petiolulata  Gillot 
Feuilles  très  nettement  pétiolées  (Gillot)  ;  Ax- 
les-Thermes,  fossés  de  la  route  de  Pointe  - 
Couronne  derrière  la  châtaigneraie  d'Encastel 
(720  m.)  ;  bords  du  ruisseau  de  Condine,  sous 
le  village  de  Vaychis  (85o  m.);  fontaine  du 
Drazet  (1400  m.),  montagnes  de  Prades 
(Ariège.) 

Forma  umbrosa  Hausskn.  monogr.  p.  74. 
feuilles  larges,  molles,  très  sensiblement  pétio- 
lées, surtout  pour  les  feuilles  supérieures,  à 
base  arrondie  mais  non  en  cœur  etc.  (D''  X. 
Gillot).  Pelouses  de  Manseille,  aux  abords  de 
la  maison  forestière  (1660  m.) 

Var.  majus  de  Martr.  fl.  du  Tarn  (1864) 
p.  248  ;  —  fleurs  plus  grandes,  feuilles 
subpétiolées,  largement  arrondies  à  la 
base  ;  plante  de  6-10  décim.  (De  Martr. 
loc.  cit.). 

Environs  d'Ax-les-Thermes,  murs  de  la 
scierie  Boyé  à  l'Esquiroulet  (690  m.)  ;  Ax-les- 
Thermes,  prairie  du  parc  du  Teich,  sous  le 
lac  (725  m.) 

Forma  minor, simplex. Rochers  du  chemin  de 
Carrotch  en  aval  du  pont  du  Lareng  ou  l'Ha- 
reinc)  1020  m.  ;  diffère  de  VE.  collinum 
Gmel.  par  ses  feuilles  plus  molles  moins  den- 
telées, les  fl.  plus  grandes,  l'absence  de  bour- 
geons bulbiformes,  etc. 

E-  collinum  Gmel.  fl.  Bad.4.  p.  265  =  E 


!'•• 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


montanum  L.  var.  collinum  Koch.  G.  G.  = 
E.  montanum  I..  var.  gracile  Cosson  et  Germ. 
loc.  cit.  pi.  XII fig.  D.  3.  =  E.  nitidum  Host 
ri.  austr.   p.  469    1827). 

Forma  umbrosa  Hausskn.  monogr.  p.  84. 
Vieux  chemin  d'Ignaux  sur  la  Bordette(85om).; 
bords  du  chemin  forestier  de  Bonascre  à  Mail- 
seille  (i58o  m.). 

Forma  ramosa  Hausskn.  loc.  cit.  p.84.  Ax-les- 
Thermes,  lieux  pierreux  de  l'ancien  chemin 
du  Colmajou  (700  m.)  ;  vallée  de  la  Lauze, 
bifurcation  des  4  chemins  sous  Môntmijà 
|  i36o  m.). 

Forma  putata  Hausskn.  loc.  cit.  Ax-les- 
Thermes.  bords  du  lac  duparcduTeich(73o  m.) 
Observ.  Ces  diverses  formes  distinguées  par 
M.  le  docteur  Gillot,  avaient  été  précédem- 
ment confondues  par  nous  avec  le  type  colli- 
num.. 

E.  lanceolatum  Sebast  et  Maur.  fl.  rom. 
prodr.  p.    i38.  tab.  I  f.  2.  (1818). 

Forma parvula  Hausskn.  monogr.  p.  gi. 
rochers  du  ruisseau  du  Conlobre  sur  la  gare 
J'Ax-les-Termes  (770  m.);  bois  des  Gout- 
tines,  bords  de  la  route  de  Prades  (1430  m.) 

Forma  umbrosa  Hausskn.  loc.  cit.  Savignac 
bords  du  canal  du  moulin  du  Couzillou 
(675  m.). 

Observ.  Cette  dernière  forme  est  une  de 
celles  qu'on  peut  rattacher  à  l'A",  lanceolatum 
ou  à  l'E  collinum  ou  aussi  à  \'E.  montanum  à 
feuilles  pétiolées  ;  c'est  une  forme  ombreuse 
ou  héliophobe  que  l'anatomie  même  est  im- 
puissante à  distinguer  ;  les  influences  exté- 
rieures, humidité,  obscurité,  arrêtant  ou  mo- 
difiant le  développement  normal  des  tissus. 
(Dr  Gillot   in  litt.) 

Dans  les  Onothéracées  de  la  Saône-et-Loire 
et  du  Morvan  (1)  M.  le  docteur  Gillot  signale 
à  juste  titre  le  rapprochement  qui  existe  entre 
lesE.  montanum,  E.  lanceolatum  et  E.  colli- 
num. Nous  reproduisons  ici  avec  plaisir  les 
lignes  suivantes  :  «  Les  E.  montanum  et  lan- 
ceolatum considérées  dans  leurs  formes  typi- 
ques sont  différents  l'un  de  l'autre  et,  me 
paraissent  devoir  être  décrits  dans  les  flores 
comme  deux  espèces  distinctes.  Ilest  probable 
cependant  qu'ils  ont  une  origine  commune, 
qu'ils  procèdent  d'un  même  type  primitif,  ce 
qui  expliquerait  comme  je  l'ai  déjà  dit,  l'exis- 
tence de  formes  intermédiaires  ou  d'hybrides 
supposés,  qui  seraient  plutôt  des  métis;  et  ce 
sont  ces  formes  qui  par  la  culture  retournent 
au  type  montanum  comme  l'ont  observé  Koch 


{Syn.  cd  3.,  p.  208)  et  le  docteur  Carion 
[Catal.  raisonné  pi.  yascul  dép.  S.  et  L. 
p.  44).  1 

«  Quant  a  \'E.  collinum  Gmel,  il  est  fort  dif- 
ficile à  distinguer  des  formes  basses  et  'rameu- 
ses d'E .  montanum  L.  dont  un  grand  nombre 
d'auteurs  le  considèrent  comme  une  simple 
variété  montagnarde.  Dans  le  Morvan  où  il 
est  rare,  il  a,  par  ses  feuilles  pétiolées,  à  con- 
sistance ferme  glaucescentes,  et  souvent  tein- 
tées de  rouge,  ses  fleurs  petites,  penchées, 
banchâtres.  puis  rosées,  une  grande  ressem- 
blance avec  Y  E .  lanceolatum  et  je  ne  doute 
pas  que  sous  le  nom  d'E.  collinum,  les  Aoris- 
tes n'aient  confondu  des  formes  naines  et 
rameuses  d'E.  montanum  et  d'E.  lanceola- 
tum » . 

L'étude  anatomique  est  venue  apporter,  un 
très  sérieux  critérium  pour  la  distinction  des 
espèces  atfines.  D'après  les  travaux  de  M.  Par- 
n:.entier  «  l'E.  lanceolatum  ne  serait  pas  spé- 
cifiquement distinct  de  l'E.  montanum  L.  tan- 
dis que  l'E.  collinum  Gmel  en  diffère  par  des 
caractères  anatomiques  qualitatifs,  très  nets, 
qui  lui  assignent  le  rang  d'espèce  ».  Ce  sont 
ces  caractères  anatomiques  qui  ont  permis  à 
M.  Parmentier  de  trancher  la  difficulté  pour 
la  détermination  de  quelques  formes  morpho- 
logiquement affines  et  douteuses  du  bassin  de 
la  Haute-Ariège,  qui  lui  ont  été  soumises. 
Nous  renvoyons  pour  les  détails  et  l'exposé 
des  caractères  histologiques  au   savant  travail 

de  M.  Parmentier  (1) 

(A  suivre) 


(i)    Monde  des  Plantes  de  M.   Léveillé    n°    45, 
i«  août  1894,  p.  385-386. 


Nécrologi" 


M.  l'abbé  Alexandre  Marcailhou  d'Aymeric, 
Associé  libre  d2  notre  Académie,  dont  nous 
annoncions  naguère  la  mort  à  nos  lecteur:, 
naquit  a  Ax-les-Thermes  (Ariège),  le  16  août 
i83i),  d'une  famille  aussi  distinguée  par  sa  foi 
et  la  noblesse  de  ses  sentiments  que  par  son 
rang  et  son  origine.  Encore  enfant,  ses  condis- 
ciples l'appelaient  Monseigneur  et  le  public 
applaudissait  à  cette  dénomination. 

Epris  dès  sa  jeunesse  des  grandes  vérités 
chrétiennes,  qui  satisfaisaient  son  intelligence 
et  son  cœur,  il  embrassa  la  carrière  ecclé- 
siastique et  fut  ordonné  prêtre  le  23  mars 
i863.  Successivement  vicaire  de  Foix,  puis 
curé  de  Miglos,  il  devint  aumônier  du  Cou- 
vent des  Religieuses  dominicaines  du  St-Nom- 


(1)  Loc.  cit.   p.  :  2,  62, 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


47 


de-Jésus  à  Ax-les-Thermes,  sa  ville  natale,  et 
y  consacra  durant  26  ans  le  meilleur  de  son 
âme  à  la  formation  chrétienne  des  jeunes  filles. 
C'est  là  que  la  mort,  sous  forme  d'apoplexie, 
est  venue,  le  7  août  1897,  le  frapper  et  non  le 
surprendre  car,  par  une  grâce  du  ciel,  il  avait 
eu  le  pressentiment  de  sa  fin  prochaine  et  s'y 
était  préparé.  Il  était  âgé  seulement  de  58  ans. 
D'autres  [Ax-Thermal  du  14  août  et  Semaine 
catholique  du  diocèse  de  Pamiers  du  i3  août) 
ont  parlé  du  prêtre  et  de  l'homme  privé. 
Nous  laisserons  de  côté,  à  regret,  cette  phase 
de  sa  vie  ;  nous  ne  parlerons  que  du  savant. 

Ce  fut  en  août  1882,  sur  les  instances  de 
M.  A.  Huet,  auteur  du  Catalogue  des  plan- 
tes de  Provence,  [(rédigé  en  collaboration 
avec  Shuttleworth.  etc.),  venu  à  Ax  pour 
prendre  les  bains,  que  l'abbé  Marcailhou 
d'Aymeric  et  son  frère  M.  Hippolyte  Mar- 
cailhou d'Aymeric  prirent  le  goût  de  la  bota- 
nique. Durant  i5  années,  ils  collaborèrent 
ensemble  et,  explorateurs  intrépides,  parcou- 
rurent, de  concert,  le  canton  d'Ax  et  les 
régions  voisines  pour  leur  arracher  leurs 
secrets  et  inventorier  leurs  richesses  bota- 
niques. L'abbé  Marcailhou  d'Aymeric  n'hési- 
tait pas  à  récolter  sur  les  montagnes  des 
milliers  de  plantes  au  prix  des  plus  grandes 
fatigues  et  les  deux  inséparables  les  étu- 
diaient pendant  l'hiver,  au  point  de  vue  des 
formes  et  des  anomalies.  La  mort  a  brisé  ces 
liens  et  cette  union  intime,  si  rare  entre  deux 
frères.  Au  survivant  incombe  la  charge  de  ter- 
miner et  de  faire  paraître  les  travaux  inachevés 
qu'ils  avaient  conçus  et  rédigés  en  collabora- 
tion. 

Botaniste  et  paléographe  l'abbé  Marcailhou 
d'Aymeric  méritait  le  vr  janvier  1894.  la  Mé- 
daille scientifique  internationale  décernée  par 
notre  Académie  pour  ses  travaux  botani- 
ques et  la  médaille  de  vermeil  de  la  Société 
C/lriégeoise  des  sciences,  lettres  et  arts  pour 
ses  travaux  de  paléographie  (concours  de 
1890-91).  Causeur  aimable,  d'un  abord  facile, 
musicien  d'élite,  l'abbé  Marcailhou  d'Aymeric 
fut  l'homme  de  Dieu  et  l'homme  du  peuple. 
Ses  obsèques  ont  été  un  triomphe  et  une 
consolation  pour  sa  noble  et  excellente  fa- 
mille aujourd'hui  représentée  par  M.  C.  Mar- 
cailhou d'Aymeric,  docteur-médecin,  et  con- 
seillergénéral  de  Blidah  (Algérie),  M.  Alphonse 
Marcailhou  d'Aymeric,  pharmacien  militaire 
en  retraite,  docteur-médecin  à  Toulouse, 
M.  Hippolyte  Marcailhou  d'Aymeric,  notre 
collègue  (1),    pharmacien    à  Ax-les-Thermes, 


(i)    A  M.  Hippolyte   Marcailhou  d'Aymeric   fut 
également  décernée  en  même  temps  qu'à  son  frère 


sœur  Zénobie  Marcailhou  d'Aymeric,  supé- 
rieure du  Grand  Hôpital  Saint-André  à  Bor- 
deaux, auxquels  nous  adressons  nos  sincères 
compliments  de  condoléances. 


1°  Publications  botaniques  de  l'abbé 
Marcailhou  d'Aymeric,  en  collabora- 
tion avec  son  frère  H.  Marcailhou 
d-Aymeric. 

Un  Hieracium  nouveau  pour  la  flore  fran- 
çaise (//.  cryptitnthum  Arv.  Touv.  et  Marc. 
d'Aym.).  Rev.  de  bot.  Toulouse  tome  IX.  n» 
Q7,  p.  2Q-3i,  janvier  1891. 

Un  Taraxacum  nouveau  pour  la  flore  fran- 
çaise (7".  hyoseridifolium  Arv.  Touv. et  Marc. 
d'Aym.)  loc.  cit.  tom.  X.  N°  1 1 1,  p.  65o-652, 
mars  1S92. 

L'Erigeron  frigidus  Boiss.,  dans  les  Pyré- 
nées françaises,  (loc.  cit..  N°  iij,  p.  675-680, 
mai  1892). 

Excursion  botanique  au  port  de  Saleix,  can- 
ton de  Vicdessos  (Ariège),  loc.  cit.  XI  n°  122, 
p.  419-431,  février  1893. 

Le  Subularia  aqualica  L.,  les  Isoetes  Bro- 
choni  Motelay  et  lacustris  L.  dans  les  lacs  du 
bassin  de  la  Haute-Ariège  et  du  bassin  limi- 
trophe de  Lanoux  (Pyr.  Or.),  loc.  cit.  tome 
XII.  session  d'Ax  les-Thermes,  p.  3o2-3o8, 
fascicule  144,  publié  en  décembre  1894. 

Une  variété  remarquable  du  Carex  semper- 
virens  Vill.  (C.  sempervirens  var.  aurigerana 
Nob.  et  sa  forme  androgyna.).  loc.  cit.  XII, 
p.   3o8-3ii). 

Catalogue  méthodique  des  phanérogames 
et  des  cryptogames  cellulo-vasculaires  récol- 
tées ou  observées,  dons  le  bassin  de  la  Haute- 
Ariège  (canton  d'Ax-les-Thermes,  Pyr.-Or.  et 
Andorre)  par  les  membres  de  la  Société  fran- 
çaise de  botanique,  pendant  la  session  tenue 
à  Ax-les-Thermes  du  17  au  24  août  1892.  loc. 
cit.   XII.  p.  323-414. 

Les  Onagrariées  du  bassin  de  la  Haute- 
Ariège  (Monde  des  Plantes  3e  année  n°  35. 
1er  mars  1894.  p.  2i3-220. 

Le  vieux  château  de  Montgaillard,  près  de 
Foix  (Ariège).  Histoire,  géologie,  botanique. 
[Ax-Thermal  n°  57,7e  année)  14  août   1895. 

2-   Travaux  botaniques  sous   presse 

Supplément  aux  Onagrariées  du  bassin  de 
la  Haute-Ariége,   par    MM.  A.  et  H.  Marcail- 


pour  leurs  travaux  en  commun  la  Médaille  scien- 
tifique internationale.  Nous  croyons  en  outre  savoir 
que  l'aîné  de  la  famille  prépare  une  biographie 
complète  du  modeste  et  regretté  botaniste. 


r8 


LF.       MONDE       DES       PLANTES 


hou  d'Avmcric    frères  (paraît  dans  ce  numéro 
du  Monde  des  Plantes). 

l'.ogue  raisonne  îles  plantes  fphanéro- 
i  cryptogames)  indigènes  du  bassin 
delà  Haute-Ariège,  avec  carte  hydrographi- 
que et  routière  du  canton  d'Ax-les-Thermes  et 
de  ses  environs  par  MM.  H  et  A.  Marcail- 
hou  d'Aymeric  frères,  (paraîtra  en  1897  et 
1898  dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'histoire 
naturelle  d'Autun). 

3    Travaux  littéraires    de    M.     l'abbé 
Alex.  Marcailhou  d'Aymeric 

Diverses  notes  biographiques  ou  autres  pu- 
bliées dans  la  Semaine  catholique  de  Pamiers, 
ÏAx-Thermal,  etc 

Les  Avalanches  d'Orlu,  d'Ax-les-Thermes, 
etc.  Foix,  i8q5,  imprimerie  Gadrat  aine,  76 
pages. 

Livre  d'Or  de  ma  famille  :  l'Ariégeois  J.  P. 
Aug.  Marcailhou  d'Aymeric  ou  le  dernier  des 
doctrinaires  du  collège  de  l'Esquile  à  Tou- 
louse. (Ouvrage  honoré  d'une  médaille  de 
vermeil,  au  concours  de  1890-91  de  la  Société 
Ariégeoise  des  sciences,  lettres  et  arts). 


Bibliographie 

Flore  de  France  par  Rouy  et  Foucaud, 
tome  IV  par  G.  Rouy.  Comprend  les  Drosé- 
racées,  Monotropacées,  Malvacées,  Linées, 
Géraniacées,  Zygophyllées,  Rutacées,  Fraxi- 
nées,  Sapindacées,  Ilicées,  Célastrinées,  Rham- 
nées,  Simarubées,  Anacardiacées,  [et  une  no- 
table partie  des  Légumineuses  (Anagyris, 
Lupinus,  Adenocarpus,  Laburnum,  Genista, 
Spartium,  L'ie.v.  Erinacea,  Calycotome,  Ono- 
nis,  Anthyllis) .  Nous  ne  pouvons  que  féliciter 
l'auteur  de  la  façon  dont  il  comprend  l'espèce. 
11  lui  donne  avec  raison  une  grande  compréhen- 
sion en  notant  soigneusement  toutes  ses  va- 
riations. C'est  ainsi  qu'il  réduit  VOxalis  stricta 
à  i'O.  corniculata  L.  comme  forme  et  réunit 
sous  le  nom  d'Ononis  vulgaris  Rouy  toutes  les 
formes  de  l'ancien  O.  repens  L.  qui  devient 
une  forme  de  l'espèce  telle  que  la  comprend 
C  raison  le  distingué  botaniste.  De  même 
il  fait  rentrer  le  genre  Sarothamnus  comme 
section  dans  le  genre  Genista.  Les  Cytisus  et 
Argyrolobium  p.p.  sont  également  réunis  à  ce 
genre. 

A  l'exemple  des  grands  botanistes  et  des 
Flores  de  grande  envolée  M.  Rouy  comprend 
largement  les  familles.  Ainsi  les  Balsaminées, 
Oxalidées  et  Coriariées  rentrent  dans  les  Gé- 
raniacées, les  Pirolacées  dans  les    Monotropa- 


cées, les  Tiliacées  dans  les  Malvacées,  les 
Staphylinées  dans  les  Sapindacées.  Souhai- 
tons le  prompt  achèvement  du  monument  que 
MM.  Rouy  et  Foucaud  élèvent  à  la  Science. 
Leur  œuvre  est  de  celles  dont  les  prémices 
font  désirer  la  suite.  C'est  le  meilleur  éloge 
que  nous  puissions  en  faire. 

Scènesde  laviedes  insectes. par  A.  Aci.o- 
que.  1  vol.  in-8  de  J20  pages  avec  1 7 3  gra- 
vures. Abbeville  C.  Paillart,  éditeur.  Prix  : 
2  fr.   45. 

Nous  sommes  très  heureux  de  présenter  à 
nos  lecteurs  ce  nouvel  ouvrage  dans  un  nou- 
veau genre,  de  notre  sympathique  rédacteur 
en  chef.  En  consentant  à  descendre  des  hau- 
teurs de  la  science  pure  et  à  se  faire  ainsi 
vulgarisateur,  M.  Acloque  a  eu  en  vue  de  pré- 
parer les  jeunes  intelligences  à  recevoir  les 
enseignements  de  l'histoire  naturelle,  de  déci- 
der les  vocations  incertaines,  de  révéler  aux 
enfants  les  sublimes  beautés  de  la  nature  afin 
de  leur  inspirer  le  désir  de  les  étudier.  Sou- 
haitons que  ce  volume,  ainsi  que  reux  qui  le 
suivront  dans  la  même  formule,  aille  entre  les 
mains  de  tous  les  jeunes  gens,;  donnons-le, 
nous  les  fidèles  de  la  science  théorique  et 
désintéressée,  a  lire  autour  de  nous,  afin  qu'il 
se  forme  une  pépinière  de  naturalistes  qui 
conserveront  à  la  France  au  point  de  vue  du 
progrès  des  sciences  biologiques,  ce  premier 
rang  qu'on  lui  dispute  et  qu'on  lui  dénie 
aujourd'hui . 

H.    L. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  1 5  Octobre  au  3  1  Novembre 

De   MM.    H.    Léveillé  (1  broch.l,   G.  Radde 
(2  broch.),  Aug.    Chevalier   (4  br.),    E.   Niel 
(t  br.),   Alf.    Chabert  (i  br.),  H.  Marcailhou 
d'Av.MERic  (  i  br.  ' . 
Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement    de  l'Herbier 

De  M"e  Marguerite  Belèze,  i  ?k  espèces  de 
la  flore  parisienne,  en  particulier  des  environs 
de  Montfort  l'Amaurv  et  de  la  forêt  de  Ram- 
bouillet. 

De  M.  C.  Porter  un  certain  nombre  d'es- 
pèces chiliennes  dont  plusieurs  à  déterminer. 

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Les   Lots 

sont  garantis 

par  l'Etat 


FORTU  !N  E 

Invitation  à    la  participation 

aux  chances  de  gains 

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garantis  par  l'Etat   de  Hambourg 

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11     Millions    349,325    marcs 

seront  sûrement  lires 
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prospectus  seulement  118.000  billets  les  lots  suivants 
doivent  être  forcémeiil  gagnés  en  7   liragei    dan 
l'csnaec  de  quelques  mois,  savoir  : 
Le  loi  principal  esl  évalué  500.000  marcs. 


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:  lot  .i 

1  — 

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2 h 

1 h 

75.01)  i 
70.000 
65.000 
60.000 
55.000 
50.000 
10.000 
HO.  000 
20.000 

en  somme  :  59. 


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5.000    — 

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155    — 

134,  101. 

73,  15,21, 


lui 


180  lots  parmi  118.000  billets 
de  sorte  que  le  nombre  des  numéros  gagnants  dé- 
passe amplement  la  moitié  des  billets  émis. 

Le  lot  principal  du    l"    tirage  esl  de   m,  50.000  ; 

celui  du    2'    lirage  de    m.  55.000;    3     m.  60.000; 

I    m.  B3.000;  S1  m.  70000  ;  8"  m.  75.000;  celui  du 

7«  m.  200. 00J  el  avec  la  prime  de  m.  300.000  éven- 

nenl  m.  500.000. 

t,  émission  des  billets  se  fail  en  billets  entiers,  demi 
et  quarts  de  billets.  Le  demi,  respectivement  le  quart 
de  billet  ne  donne  droit  qu'à  la  moitié,  respectivement 
qu'au  quart  de  la  son :  gagnée  par  le  numéro  du  billet 

J'expédie    les  billets   donnant    droit  au  premier 
lirage,  ofncieHentcnl  lixé  le  16  décembre. aux  prix 
:  Francs  7.50  le  billel  entier 

-  3.75  le  demi  billel 

—  1.90  le  quarl  de  billet. 

des  tirages  suivants  cl  la  distribution 

sur  1rs  divers  tirages  sonl  indiquées  dans  le 

prospectus  officiel  qui  sera  gratuitement  expédié  a 

chaque  participant  ainsi  qu'à  tous  ceux  qui  en  feront 

la  demande.  Chaque  participant  reçoit  de  moi  immê- 

enl  après  te  tirage,  la  liste  officielle  des  lots 

Le  paiement  el  l'envoi  des  sommes  gagnées  se  font 

parmoi  directement  el  promptement  aux  intéressés 

cl  sous  la  discrétion  la  plus  abso 

•   laque  commande  peut  se  faire  en  un  man- 
dat-poste ou  contre  remboursement.  Frais  de  rem- 

menl  :  50  centi s. 

\  cause  ili  cl du  tira  e  on 

est  pi  ii'  d'adresseï  I  ienl    cepen 

n    16  décembre,  en  toute  COnl 
Samuel  HECKSCHER  senr  . 
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12  francs 


7"  Année  (2e  Série] 


N "  98 


1  "■•  Janvier  lS!is. 


DES 


PLANTES 


ORGANE 

DE 


L'ACADÉMIE    INTERNATIONALE 
de  Géographie  Botanique 


ET 


BULLETIN 


DE 


L'ASSOCIATION  FRANÇAISE  DE   BOTANIQUE 


SOMMAIRE  DU  N»  98 
Médaille  scientifique  internationale,  —  Académie  internationale  de  géographie  botanique.  — 
Séance  du  6  décembre  léo7.  —  Plantes  dédiées  au  Fréic  Héribaud  Jh.  —  Publications 
botaniques  du  Frère  Héribaud  Jh.—  Supplément  auxOnolli'-rarées  du  bassin  de  la  H.iulr- 
Ariège,  Hte.  et  Alex.  Maucailhon  d'Aï»BRic.  —  Les  Onothéracécs  françaises,  japo- 
naises, H.  LÉvEinÉ.  —Les  Haloragacées japonaises,  H.  Lkvkillé,  —  Bibliographie.  — 
Revue  des  Revues.  —  Ouvrages  ollerts  à  la  Bibliothèque.  —  Mouvement  de  l'Herbier.— 
Association  française  de  botanique.  —  Notes  de  géographie  botanique  française.  X.  Gil- 
iot.  —  Révision  des  formes  françaises  de  l'Epilobium  letragonum,  H.  Léveillé.  —  Con- 
tributions à  la  Flore  de  l'Orne  et  de  l'Eure-et-Loir.  —  Correspondance  :  Liehens  du  Chili. 
H.  Otivisn.  —  Informations.  —  Herbier. 


LE      MANS 
Imprimerie   Ed.  MONNOYER,  Place    des   Jacobins,    12 


1  89  8 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur:    K"'    Hérii  Jh.,    Clermont- 

Ferrand '(Puy-de-Dôme). 

Secrétaire  perpétuel  ;  M.  II.  Léveillé,  I.e 
M;ins  (Sarthe  . 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Hte-Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Rouv,  G.  King,  Treub,  R.  A. 
Prilippi. 


OFFRES  &  DEMANDES 

Nos  Abonnes  sont  pries  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
ette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


On  céderait,  au  prix  de  8  francs  rendu  franco, 
un  exemplaire  relie  de  Drude,  Géographie 
botanique,  traduction  française,  qui  a  subi 
une  mutilation  à  la  reliure  :  la  pagination  est 
en  partie  coupée;  complet  d'ailleurs.  S'adres- 
ser: J.  Arbost,  i,  rue  de  Lyon,  à  Thiers 
(Puy-de-Dôme). 

M.  A.  L.,  Bourges.  —  Nous  avons  été  sui- 
te point  de  prendre  un  nouveau  format  et  de 
commencer  une  nouvelle  série  avec  le  présent 
numéro,  mais  d'une  part  nous  avions  des  tra- 
vaux en  cours  pour  lesquels  il  a  été  demandé 
des  tirages  à  part,  et,  d'autre  part,  le  coût  du 
nouveau  format  était  supérieur  à  celui  du 
format  actuel,  bien  que  dans  ce  nouveau  for- 
mat la  Revue  renfermât  quelques  milliers  de 
caractères    de    moins   qu'elle    n'en    renferme 


actuellement.  A  l'heure  actuelle  le  Monde  des 
Plantes  n'est  inférieur  à  aucun  Bulletin  de 
même  prix  et  de  même  importance.  Il  ren- 
ferme plus  de  deux  fois  la  quantité  de  texte 
renfermée  dans  le  Naturaliste,  revue  excel- 
lente et  bien  connue  de  vulgarisation. 

M.  A.  S.,  Bordeaux.  —  Vous  pouvez  insérer 
ici  votre  demande.  Nous  sommes  à  votre 
disposition.  Nous  engageons  tous,  nos  col- 
lègues à  nous  adresser  leurs  offres  et  de- 
mandes, c'est  là  une  excellente  façon  de  se 
mettre  en  rapport  entre  eux. 

M.  A.  B..  Paris.  —  La  publicité  de  notre 
Bulletin  est  excellente  et  assurée.  Tous  ceux 
qui  en  ont  usé  ne  peuvent  que  s'en  louer. 
Merci  de  votre  envoi. 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 
UN    AN    :    France 

—  Étranger,     Colonies... 

Le  Numéro  :  l   Franc, 
abonnements    partenl   du     !"   Octobre    ou    du 
!•»  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne   qui   ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme  réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

I'h.  Heinsbi  rgi  r,   15,  Firsl  avenue. 

LONDON 

hi  i  \ i   and   (',".  Foreign  booksellers,  37,  Soho 
Square. 

PARIS 

J.-B.  Baillière  el  Fils,  19,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lecueva]  n  r,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAI, 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  'Vieux-Pont). 


7e  Année  (2e  Série). 


N°  98 


1er  Janvier  i8qS 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe  de   l'Académie   Internationale   de   Géographie    'Botanique 


Médaille  scientifique  internationale 

Par  décision,  prise  en   Conseil,  en   date  du 
3i  décembre  1897,  sont  nommés  à  la  3e  classe 
de  la  Médaille  scientifique  : 
MM.  Letellîer  d'Alençon,  pour  ses  travaux 
géologiques. 
Œhlert  de  Laval,  pour  ses  travaux  géo- 
logiques. 
Rousseau   d'Aron  (Mayenne),  pour    ses 

recherches  botaniques. 
Chédeau  de  Mayenne,  pour  ses  recher- 
ches botaniques. 

Pour  le  Conseil  de  l'Académie, 
Le  Directeur, 
Th.  de  Heldreich. 


Par  décision,  prise  en  Conseil,  du  i«r  jan- 
vier 1898,  est  promu  à  la  20  classe  de  la  Mé- 
daille scientifique  : 

M.  le  D1'  Th.  de  Heldreich,  directeur  sor- 
tant de  l'Aoadémie. 

Pour   le  Conseil    de  l'Académie, 
Le  Directeur, 
Héribaud  Jh. 


Académie  internationale  de  Géographie 
botanique 

Par  décision  en  date  du  25  décembre  1897, 
MM.  Ragot  et  abbé  Leveau,  sont  nommés 
Membres  auxiliaires  de  l'Académie. 

Le  Directeur, 
Th.  de  Heldreich. 


MM.  Jos.  Daniel,  A.  Moog,  R.  P.  Vaniot, 
R.  Maire,  Abbé  Lemée,  Cte  H.  de  Boissieu, 
AbbéEm.  Menu,  J.  Soulié,  Vendrely,  Abbé 
Richard,  remercient  de  leur  nomination  dans 
l'Académie  soit  en  qualité  d'Associés  libres, 
soit  en  qualité  de  Membres  auxiliaires. 


M. -A. -S.  Hitchcock  remercie  de  sa  nomi- 
nation en  qualité  de  Membre  correspondant. 


En  retour,  les  membres  de  l'Académie;  la 
Rédaction  du  Monde  des  Plantes  et  les  titu- 
laires de  la  Médaille  scientifique  offrent  leurs 
meilleurs  vœux  d'heureuse  année  au  nouveau 
Directeur  ainsi  qu'à  M.  Th.  de  Heldreich, 
Directeur  sortant  et  remercient  ce  dernier  de 
la  façon  dont  il  a  rempli  son  office. 


Le  Fr0  Héribaud  Jh.,  remercie  les  mem- 
bres de  l'Académie  de  son  élection  au  Direc- 
torat  pour  1898. 


Séance  du  6  Décembre  1897 

Après  le  dépouillement  de  la  correspondance 
au  cours  duquel  M.  le  Secrétaire  perpétuel, 
Président,  donne  lecture  des  lettres  de  remer- 
ciement du  directeur  de  l'Herbier  royal  de 
Kiew,  de  MM.  Hitchcock,  de  Boissieu  et 
Soulié  et  annonce  que  YHieracium  trouvé  à 
Bort  (Corrèze),  par  M.  d'Artemare,  n'est 
autre  que  \'H.  boréale,  d'après  une  lettre  de 
l'inventeur  dont  il  est  en  partie  donnée  lecture. 
M.  Léveillé  indique  l'origine  et  l'état  actuel 
des  deux  fondations  nouvelles,  l'Association 
française  de  botanique  et  la  Mayenne  scienti- 
fique. Lecture  est  donnée  d'une  très  intéres- 
sante note  résumant  les  travaux  de  M.  Luc. 
Daniel  intitulée  :  Une  nouvelle  conception  de  la 
greffe.  Deux  travaux  sont  ensuite  analysés  : 
Les  Onothéracées  françaises  et  les  Halorava- 
cées japonaises  de  M.  H.   Léveillé. 

On  proclame  ensuite  le  résultat  définitif  du 
vote  pour  l'élection  du  nouveau  Directeur  : 
Electeurs   :    122 
Suffrages  exprimés  :  104 
Fre   Héribaud  Jh.     70  voix    élu 

M.  King 29    — 

M.  de  Heldreich.        5     — ■ 
M.    Gonod    d'Artemare    qui    avait     obtenu 
34  voix  s'était  désisté  en  faveur  du  Fre  Héri- 
baud Jh.   qui   avait  le  plus   grand  nombre  de 
voix  (36  voix). 

M.  H.  Léveillé  informe  ensuite  ses  collè- 
gues présents  de  deux  résolutions  impor- 
tantes : 

i»  Il  est  à  même  d'offrir  table  et  couvert  à 
deux  collègues  pour  chaque  séance  à  la  seule 
condition  qu'on  veuille  bien  retenir  sa  place 
quelques  jours  d'avance. 

20  A  l'occasion  des  nominations  de  janvier 


5o 


LE      MONDi:       DES       PLANTES 


dans  la  Médaille  scientifique,  dont  il  donne 
communication,  il  est  d'avis  qu'une  fois  le 
stock  de  médailles  dont  dispose  l'Académie, 
épuisé,  il  ne  soit  plus  frappé  chaque  année 
qu'une  seule  médaille  en  or  qui  sera  décer- 
née annuellement  au  savant  le  plus  méritant 
ce  qui  accroîtrait  singulièrement  la  valeur  de 
cette  médaille.  Il  demandera  ce  qu'en  pen- 
sent ses  collègues  non  présents  à  la  séance. 

La  prochaine  séance,  en  raison  des  fêtes  du 
jour  de  l'an,  aura  lieu  le  lundi  10  janvier  a 
8  h.  1/2  du  soir. 

Les  membres  de  l'Association  Française  de 
Botanique  peuvent  assister  à  ces  séances. 


Plantes  dédiées  au  F.  Heribaud  Jh. 

Phanérogames. 
Atriplex  Heribaudi  Lamotte. 
Epilobium  Heribaudi  Léveillé. 
Linaria  Heribaudi  G.  Camus. 
Rubus  Heribaudi  Foucaud. 

Cryptogames  vasculaires 
Polystichum  Heribaudi  du  Buysson. 

Muscinées. 
Barbula  Heribaudi  Corbière. 
Archidium  Heribaudi  Renauld. 
Campylopus  Heribaudi  Renauld. 
Brachymenium  Heribaudi  Renauld. 

Algues. 
Melosira  Heribaudi  S.  Brun. 
Navicula  HeribaudiH.  Peragallo. 
Heribaudia  ternaria  H.  Peragallo. 
Heribaudiella  arvernensis  Gomont. 

Champignons. 
Didymella  Heribaudi  Hariot. 

Paléontologie. 
Cladochonus  Heribaudi  A.  Julien. 
Anthozoaire  fossile  du  carbonifère  marin. 


PUBLICATIONS  BOTANIQUES 

DU 

Frère  HERIBAUD  Joseph 

t°  La  flore  du  Puy-de-Dôme  comparée  à 
celle  du  Cantal  (1871 

20  Observations  sur  quelques  Menthes  du 
département  du  Cantal  (1878). 

>rule  des  terrains  arrosés  par  les  eaux 
minérales  de  l'Auvergne  (1878). 

40  Les  plantes  médicinales  de  la  flore  d'Au- 
vergne '  1879). 

5°  La  flore  d'Auvergne  (i883). 

G"  Recherches  sur  les  plantes  parasites  de 
la  flore  d'Auvergne  (1889). 

70  Traité  élémentaire  de  botanique,  com- 
prenant l'organographie,  la  physiologie  elles 
principales  familles  végétales  (1890). 


8»  Supplément  à  la  flore  d'Auvergne  (1891)" 
\: ialj  descriptive  de-  Rubus  du  Pla- 
teau central  1  i  892), 

io"  Application  de  l'électricité  atmosphé- 
rique à  l'agriculture  (1892). 

ii»  La  flore  du  Puv-dc-Dôme  comparée  à 
celle  du  Cantal  (189 

120  Les  Diatomées  d'Auvergne  (1893).  Ou- 
vrage couronné  par  l'Académie  des  Sciences. 

l3°  Influence  de  la  lumière  et  de  l'altitude 
sur    la   striation   des  valves    des    Diatomées 

[1894). 

140  La  truffe  considérée  au  point  de  vue  de 
sa  nature  et  de  sa  culture  et  de  son  impor- 
tance économique  (i8'i' 

1 5°  Recherches  sur  les  Diatomées  fossiles 
des  calcaires  tertiaires  de  l'Auvergne  et  sur 
l'origine  de  ces  terrains  (1897). 

[6°  Les  Muscinées  d'Auvergne  {sous  pressé). 

Divers  articles  publiés  dans  différentes  Re- 
vues scientifiques. 


Supplément  aux  Onagrariées  du  bassin  de 
la  Haute-Ariège. 

PAR 

Hteet   Alex.    MARCAILHOU   d'AYMERIC 

Frères 

(Suite) 

EP1LOBES  HYBRIDES 

Jusqu'à  ce  jour  nous  n'avons  rencontré  dans 
le  bassin  de  la  Haute-Ariège  que  deux  hybri- 
des ou  plutôt  deux  formes  de  transition  déjà 
décrites  ou  énuméréespar  le  savant  professeur 
de  Weimar,  Haussknecht,  dont  nous  avons 
mentionné  la  remarquable  monographie. 

Nousdevonsà  l'obligeance  de  M.  le  docteur 
Gillot,  les  notes  qui  suivent,  sur  ces  intéres- 
sants hybrides  ;  nous  sommes  heureux  de  lui 
en  témoigner  notre  vive  reconnaissance. 

Epilobium  montanumY.obscurum  Hausskn. 
iMonogr.  p.  78.  Fossés  humides  de  la  route 
d'Orgeix,  enlace  du  château  (800  m.). 

«  Cet  hybride  a  reçu  différents  noms,  dont 
on  trouvera  la  bibliographie  détaillée  dans 
l'ouvrage  d'Haussknect  E.  montano-virgatum 
Krause  (i855)  ;  E .  obscuro-montanum  Micha- 
let  (i855)  ;  /-,'.  montano-obscurum  Schultz  ; 
/•.".  virgatum'X.montanum  Hausskn:  /-.'.  aggre- 
gatum  Celak.i,  se  présente  sous  différentes 
formes,  et  doit  être  assez  répandu,  mais  mal 
connu,  dans  les  régions  montagneuses  où 
dent  les  deux  parents.  Nous  croyons 
utile  d'en  donner  la  description  d'après  le 
texte  d'Haussknecht  et  les  exemplaires  que 
nous  avons  sous  les  yeux  : 

«  Souche  courte,  oblique,  radicante,  émet- 
tant à  l'automne    des   rejets    d'abord    courts 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


5l 


en  forme  de  rosettes,  puis  allonge's  de  2  à  3 
centimètres,  stoloniformes,  garnis  de  feuilles, 
les  inférieures  petites,  arrondies,  les  suivantes 
plus  longues,  étroitement  ovales-lancéolées, 
arrondies  au  sommet,  rétrécies  à  la  base,  fine- 
ment denticulées,  teintées  de  rouge  à  la  base, 
d'un  vert  sombre  et  brillant  au  sommet.  Tiges 
simples  ou  rameuses,  pubescentes  surtout  au 
sommet  à  poils  courts,  serrés  et  crépus,  rele- 
vées surtout  à  la  partie  moyenne  de  lignes  dé- 
currentes  plus  ou  moins  prononcées.  Feuilles 
plus  rapprochées  de  celles  d'  E.  montanum, 
ovales  allongées  ou  lancéolées,  pointues,  les 
inférieures  sessiles  ou  subsessiles,  les  supé- 
rieures plus  courtes  à  base  arrondie  mais  con- 
tractée en  un  court  pétiole,  irrégulièrement 
denticulées,à  pubescence  moins  apparente  que 
dans  E.  montanum,  à  dents  plus  petites  et 
plus  espacées,  mais  plus  épaisses  et  plus 
aiguës  que  celles  d'E.  obscurum.  Stigmate 
court,  quadrifide,  à  lobes  connés  ou  faible- 
ment séparés.  Anthères  à  pollen  avorté.  Cap- 
sules finement  pubescentes,  grêles,  à  graines 
souvent  avortées  et  stériles. 

«  Comme  on  le  voit,  cet  Epilobe  tient  le 
milieu  entre  les  E.  obscurum  et  montanum  par 
ses  rejets  stoloniformes  mais  moins  allongés 
que  dans  le  premier,  par  ses  feuilles  courte- 
ment  pétiolées,  à  base  arrondie,  mais  cepen- 
dant plus  atténuées  et  plus  étroites  que  dans 
le  second,  par  son  stigmate  intermédiaire  en- 
tre les  espèces  schizostigmées  et  les  systig- 
mées,  etc. 

«  Les  spécimens  des  environs  d'Ax,  obser- 
vés par  nous,  sont  de  petite  taille,  (i5-20 
centimètres),  et  par  leur  tige  simple  et  raide, 
leur  teinte  rougeâtre,  leurs  feuilles  dressées 
contre  la  tige,  leurs  petites  fleurs,  rappellent 
le  port  d'E.  virgatum  Fr.  qui  n'est  pour  nous 
qu'une  race  ou  forme  d'E.  obscurum  Schreb. 
(E.  obscurum  forma  strictifolia  Hausk.  p.  1 1 5), 
celui-ci  n'étant  également  qu'une  sous-espèce 
d'E.  tetragonum  L.  {E.  adnalum  Griseb.). 
La  plante  d'Ax-les-Thermes  se  rapporte  donc 
aux  formes  hybrides  décrites  sous  les  noms 
d'E.  montanum-virgatum  Krause  in  Jahrerb, 
Schles.  Ges.  (i85i)  p.  8y;  E.  virgatum  X  mon- 
tanum Haussk.  'Beitr.  in  Verh.  Brdbg.  (1  S71) 
XIII  (ex  Haussknecht).  Elle  est  très  voisne 
d'il,  adnatum  X  montanum  Hausskn.  Mortes. 
p.  104;  mais  celui-ci  par  ses  rosettes  cour.es, 
ses  feuilles  plus  étroites,  sessiles,  ses  stigma- 
tes en  massue  etc.  se  rapproche  davantage 
d'E.  adnatum. 

«  M.  P.  Parmentier,  qui  a  bien  voulu  aussi 
étudier  l'hybride  qui  nous  occupe,  a  constaté 
également  que,  si  comme  apparence  morpho- 
logique, il  rappelle  davantage  VE  .tetragonum, 


au  point  de  vue  anatomique  il  possède  des  ca- 
ractères propres  à  la  fois  à  VE.  tetragonum  (y 
compris  les  sous-espèces  E.  obscurum  Schreb. 
et  E.  virgatum  Fr.)  et  à  VE .  montanum,  mais 
tenant  beaucoup  plus  de  ce  dernier  (épidémie, 
mésophylle,  héliophilie,  etc).  Cependant  il 
parait  dépourvu  de  périderme  dans  la  tige, 
quoique  les  E.  tetragonum  et  montanum  en 
aient  un,  mais  il  en  existe  peut-être  "dans  les 
tiges  plus  fortes.  Du  reste  M.  Parmentier 
conclut  aussi  à  l'hybridité  avec  action  prépon- 
dérante d'E.  montanum  (P.  Parmentier  in 
litt.). 

«  Comme  tous  les  hybrides,  surtout  entre 
espèces  très  voisines,  VE.  montanum  X  obs- 
curum doit  se  rencontrer  sous  des  formes  très 
variables.  De  Martrin-Donos,  F/or.  du  Tarn 
(1864)  P-  252,  en  avait  distingué  deux:  E. 
montano-obscurum,  répandu  dans  le  départe- 
ment du  Tarn,  et  E.  obscuro-montanum  plus 
rare. En  France,  Michalet,  Bull.  soc.  bot.  Fran- 
ce, II  (i855)  p.  734  et  Hist.  nat.  Jura,  'Bot. 
p.  338,  et  Grenier,  Rev.  de  la  JL  jurass.  p.  87 
l'avaient  indiqué  à  Marly,  près  Paris  et  dans 
la  forêt  delà  Serre  (Jura),  mais  sans  descrip- 
tion. Focke,  Die  Pjlan^en-Mitschl.  p.  160  et 
Haussknecht,  Monog.  p.  78  en  citent  de  nom- 
breuses localités  de  Scandinavie,  dAllemagne, 
Westphalie,  Saxe,  Thuringe,  d'Autriche,  de 
Bohème,  de  Suisse,  etc. 

«  Il  nous  a  donc  paru  intéressant  d'appeler 
l'attention  sur  cet  hybride  mal  décrit,  peu 
connu  ou  tout  au  moins  peu  recherché  en 
France,  et  qui  se  retrouvera  sans  doute  avec 
les  parents, sur  plusieurs  points  de  notre  terri- 
toire. » 

E.collinumX  lanceolatum  Hausskn. loc.  cit. 
p.  88. 

Lieux  humides  du  plateau  du  col  de  Puy- 
Maurens  (1890  m.),  éboulis  du  rec  del  Maya 
près  de  sa  jonction  avec  l'Ariège  (1950  m.) 

«  D'après  Focke,  Die  Pfl.-Mistchl.  p.  161, 
ex  Haussknecht,  loc.  cit.  p.  88,  c'est  cet  hy- 
bride qui  aurait  été  décrit  en  France  sous  le 
nom  d'E.  Larembergianum  et  Oçanonis  par 
F.  Schultz,  Archives  de  Flore  (i858)p.  273, 
et  d'E.  oreodoxum  par  Gandoger.  Il  a  surtout 
été  rencontré  dans  les  Vosges,  Alsace,  Forêt- 
Noire,  le  Dauphiné  (la  Grave),  le  Rhône,  le 
Tarn,  et  déjà  même  dans  les  Pyrénées:  Mont 
opposé  à  Superbagnères  de  Luchon  (Herb. 
mus.  Par.).    1 


52 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Les  Onothéracées  françaises 

(Suite) 

GENRE  ONOTIIERA 

Le  genre  Onothera  est  représenté  en  France 
par  ..|  espèces  dont  voici  la  description  som- 
maire et  l'habitat  à  l'heure  actuelle.  On  sait 
avec  quelle  facilité  ces  formes  s'implantent 
chez  nous.  Il  est  probable  que  peu  à  peu  de- 
nouvelles  espèces  viendront  accroître  notre 
Flore  tandis  que  celles  que  nous  possédons 
déjà  prendront  une  extension  plus  grande. 

Il  serait  intéressant  au  point  de  vue  géogra- 
phique de  suivre  la  marche  en  avant  de  ces 
plantes  par  comparaison  avec  les  autres  es- 
pèces également  introduites. 

Genre  Onothera  :  Diffère  du  genre  Epilo- 
bium  par  ses  graines  dépourvues  d'aigrette. 
Nous  possédons  à  l'heure  actuelle  :  Onothera 
biennis  L.,  Var.  suaveolens  Desf.  (O.  gran- 
diflora  Sol.)  Var  muricata  L.,  O.  longiflora  L. 
O.  stricta  Ledeb.  O.  rosea  Soland. 

Onothera  biennis  L.— Tige  de  5  à  i5  déci- 
mètres, ordinairement  robuste  et  très  feuillée, 
simple  ou  rameuse,  rude  et  velue  ;  feuilles  pu- 
bescentes,  oblongues,  lancéolées,  entières  ou 
sinuées-denticulées  ;  les  radicalespétiolées,  en 
rosette  ;  les  caulinaires  rétrécies  en  pétiole, 
souvent  subsessiles  ;  fleurs  grandes,  jaunes, 
parfois  légèrement  odorantes, en  long  épi  feuil- 
le, à  pétales  émarginés,  dépassant  les  étami- 
nes  et  égalant  au  maximum  les  deux  tiers  de 
la  longueur  du  tube  du  calice  ;  capsule  ordi- 
nairement velue,  sessile  dressée,  le  plus  sou- 
vent serrée  contre  la  tige.  -  Mai,  septembre. 
—  Lieux  sablonneux  terrains  vagues,  bords 
des  voies  ferrées,  bois.  — Originaire  d'Améri- 
que depuis  nombre  de  siècles. 

Distribution  géographique.  —  Répandue 
sans  être  commune  dans  la  plus  grande  partie 
de  la  France. 

Var.  suaveolens  Desf.  (O.  grandiflora  So- 
land. in  Ait.  i — Plante  plus  robuste  dans  toutes 
ses  parties,  à  fleurs  une  fois  plus  grandes,  très 
odorantes  et  à  pétales  égalant  presque  le  tube 
du  calice.  —  Mai-septembre.  --  Vignes,  lieux 
incultes. 

Distribution  géographique.  —  Ordinaire- 
ment cultivée,  cette  forme  est  en  voie  de  natu- 
ralisation sur  plusieurs  points.  — Vendée; 
Loire-Inférieure  ;  Maine-et-Loire  ;  Indre-et- 
Loire  ;  Nièvre  ;  Cher  ;  Allier:  ça  et  là  en  Nor- 
mandie et  dans  l'extrême  sud  de  la    Sarthc- 

Var.  muricata  L.  —  Plante  de  même  taille 
à  peu  presque  l'O.  biennis, à  (leurs  3  fois  plus 
petites  environ,  à  pétales  2  ou  3  fois  plus 
courts  que  le  tube  du  calice   et    égalant    envi 


ron  les  etamincs;  tiges  rougcâtres'ehargées  de 
tubercules  pilifères  saillants.  Juin-septembre 
—  Bords  des  rivières. 

Distribution  géographique.  —Alsace  ;  Lor- 
raine ;  Vosges  ;  Maine-et-Loire;  Loire  ;  Niè- 
vre ;  Loire-Inférieure  ;  Saône-et-Loire  ;  Puy- 
de-Dôme. 

Onothera  longiflora  L.  (O.  longiflora 
Jacq.)  — Tige  de  5  à  10  décimètres  environ, 
simple,  robuste,  couverte,  ainsi  que  le  reste 
de  la  plante,  de  poils  tuberculeux  ;  feuilles 
épaisses,  à  nervures  saillantes  ;  les  inférieures 
lancéolées  -  oblongues,  atténuées  en  pétiole, 
légèrement  dentées  ;  les  supérieures  oblon- 
gues semi-amplexicaules,  fortement  dentées  ; 
fleurs  d'un  beau  jaune  passant  ensuite  au 
rouge  vineux,  disposées  en  long  épi  lâche  ; 
corolles  et  pétales  échancrés  et  dentés  au 
sommet,  2  ou  3  fois  plus  courts  que  le  tube  du 
calice.  —Mai-septembre.  —  Lieux  sablonneux, 
bords  des  chemins,  décembre.  —  Originaire 
de  la  République  Argentine. 

Distribution  géographique.  —  Landes  ; 
Basses-Pyrénées  :  Angles;  bois  de  Tamarix, 
a  l'entrée  de  la  plage  d'Aruoux  (Gillot)  ;  sables 
entre  Bayonne  et  Boucan  ( Blanchet)  ;  Biarritz 
[Bordére)  ;  in  Herb.  Gillot  1 

Onothera  stricta  Ledeb.  an  O.  stricta 
Steud.  et  striata  Ledeb.  ?  —  Tige  de  6  à  10 
décimètres  dressée,  grêle  et  faible,  simple  ou 
rameuse,  à  peine  pubescente  ;  feuilles  ciliées, 
vaguement  et  lâchement  dentées,  glabres  ou 
glabrescentes,  à  nervure  médiane  saillante  ; 
les  radicales  et  inférieures  allongées,  rétrécies 
en  pétiole  ;  les  supérieures  lancéolées-li- 
néaires, semi-amplexicaules;  fleurs  jaunes, 
passant  ensuite  au  rouge  vineux  et  dis- 
posées en  long  épi  lâche  ;  pétales  échancrés 
plus  longs  que  le  style  et  égalant  à  peine  le 
tube  du  calice  ou  un  peu  plus  courts.  —  Lieux 
sablonneux,  terrains  vagues,  bords  des  che- 
mins. —  Originaire  du  Chili. 

Distribution  géographique .  — Landes  :  Cap- 
lux  ion  ;  Basses-Pyrénées  :  le  Boucan  ;   Biar- 
ritz ;  Bayonne  :    sables    incultes  sur  la  route 
delà    Barre   {D>    Blanchet   in  Herb.    Gillot)] 
l'ointe  Sainte-Anne;    Iris   anglo-normandes; 
Aurigny  ;    Jersey  ;  Calvados  :    dunes  de  Ca- 
bourg  ;    Finistère:    Brest.   Quimpcr;    Loire- 
Inférieure:  le  Pouliguen;  Vendée  :  pointe  de 
l'Aiguillon. 
Onothera  rosea  Soland.  in  Ait.  — Tige  de 
ai    décimètres    environ,    grêle,  flexible,  ra- 
meuse, pubescente;  feuilles  ovales,  dentées  ; 
fleurs  roses,  petites,  à  pétales,  entiers  égalant 
le  Style  :  capsule  pédiccllée,  ovale,  en  massue 
et  présentant  des  angles  saillants.  Mai-septem- 
bre. —  Lieux  incultes,  bord  des    chemins  et 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


53 


des  voies  ferrées.  —  Originaire  du  nord-ouest 
de  l'Amérique  et  du  Pérou. 

Distribution  géographique.  —  Landes  : 
Montgaillard  et  sud  du  département;  Basses- 
Pyrénées  :  Bayonne,  prairie  du  Glain  (Blan- 
che t  in  Herb.  Gillot)  ! 

Nous  avons  recueilli  cette  espèce  dans  l'Inde 
méridionale  sur  le  massif  des  Nilghiris  (Ghat- 
tes  occidentales)  où  elle  croissait  en  compa- 
gnie de  Onothera  odorata  Jacq.  du  Chili  et 
d'Onothera  tetraptera  Cav.  du  Mexique . 

La  plupart  des  Onothera  n'ouvrent  leurs 
fleurs  que  le  soir  vers  6  heures.  Celles-ci 
durent  souvent  l'espace  d'une  seule  nuit. 
GENRE  LUDWIGIA 
Ludwigia  palustris  L.  (1753).  (Ludwigia 
nitida  Spreng.  ;  Isnardia  palustris  L.;  Dantia 
palustris  Petit).  —  Tiges  de  1  à  6  décimètres, 
grêles,  couchées  radicantes  ou  nageantes,  sim- 
ples ou  herbacées, souvent  rougeàtres, rameuses 
glabres,  à  feuilles  entières,  opposées,  épaisses, 
glabres,  oblongues,  suborbiculairesou  spathu- 
lées  ovales,  aiguës,  rétrécies  en  pétiole  ;  fleurs 
verdàtres  à  pétales  nuls  ;  calice  à  limbe  4- 
denté,  persistant,  à  tube  court;  campanule, 
égalant  l'ovaire  ou  le  dépassant  à  peine  ;  4  éta- 
mines  opposées  aux  dents  du  calice  ;  style 
filiforme  ;  stigmate  capiïé  ;  ovaire  adhérent 
au  calice  ;  fleurs  solitaires,  sessiles  ou  subses- 
siles  à  l'aisselle  des  feuilles;  capsule  courte, 
anguleuse  ou  tétragone,  à  4  loges.  —  Juin- 
septembre.—  Lieuxinondés.  fossés  aquatiques, 
ruisseaux,  bords  des  étangs,  marais  tour- 
beux. 

Distribution  géographique.  —  Çà  et  là 
dans  toute  la  France;  assez  rare  ou  peu  com- 
mune dans  l'ouest  et  le  nord,  assez  commune 
dans  l'est  et  le  centre,  devient  rare  ou  même 
très  rare  dans  le  midi  où  elle  manque  sur  cer- 
tains points. 

GENRE   Jl'SSIEUA 
Bien  que  le  genre  Jussieua  semble,  d'après 
les  travaux  récents  de  M.  Parmentier,  rentrer 
dans  le  genre  précédent,  nous  le  maintenons 
jusqu'à  nouvel  ordre. 

Jussieua  repens  L.  —  Var.  diffusa  Forsk. 
(J.grandiflora  Michx.prospeeie). — Tiges  herba- 
cées, radicantes,  souvent  flottantes  ou  même 
rampantes  ou  grimpantes, se  soutenant  surl'eau 
au  moyen  de  petites  vésicules  blanches;  feuilles 
extrêmement  variables  de  largeur,  de  longueur 
et  même  jusqu'à  un  certain  point  de  formes  ; 
généralement  obovales  ou  oblongues,  ou  lan- 
céolées -  oblongues,  ordinairement  obtuses, 
atténuées  en  pétiole,  ordinairement  glabres, 
parfois  pubescentes  ou  velues  ;  pétales  obo- 
vales^ et  parfois  6, de  grandeur  variable;  fleurs 
jaunes  (blanches  à  onglet  jaune  ou  veinées  de 


jaune  chez  le  type)  ;  pédicelles  tantôt  aussi 
longs  que  les  capsules,  tantôt  tout  à  fait  courts  ; 
capsule  linéaire  cylindrique,  ligneuse,  glabre, 
ou  velue  ;  graines  quadrangulaires,  lisses, 
réticulées,  à  testa  blanche  subéreuse.  —  Juillet- 
septembre.  —  Marais,  étangs,  rivières. 

Distribution  géographique.  —  Montpellier  : 
le  Lez  et  la  Mosson,  bouche  du  Rhône. 

Il  n'existe  entre  la  plante  naturalisée  en 
France  et  la  Jussieua  diffusa  Forsk,  si  répandue 
sur  le  globe  et  qui  n'est  elle-même  qu'une 
forme  de  J.  repens  L.,  aucune  différence  non 
seulement  spécifique  mais  pas  même  de  va- 
riété. La  plante  française  présente  les  mêmes 
variations  de  port,  de  forme,  que  ses  représei.- 
tants  des  autres  pays.  C'est  une  plante  émi- 
nemment variable  mais  toujours  par  son 
fruit  identique  à  elle-même. 

Du  reste  en  réunissant  purement  et  sim- 
plement J.  grandiflora  à  /.  repens  nous  ne 
faisons  que  suivre  l'Index  Kewensis  qui  nous 
a  précédé  dans  cette  voie. 

(.4  suivre). 


Onothéracées  japonaises 

APPENDICE. 

Dans  nos  notes  précédentes  sur  les  Onothé- 
racées japonaises  nous  n'avons  signalé  au  Japon 
qu'une  seule  espèce  d'Onothera,  l'O  biennis 
L.  En  compulsant  l'herbier  de  l'Académie 
nous  avons  trouvé  une  Onothera  sans  nom 
à  nous  adressée,  il  y  a  environ  deux  ans,  de 
Hong-Kong,  par  le  R.  P.  Em.  Bodinier  avec 
cette  étiquette  :  Japon  :  Kobé,  9  octobre 
1889  :  le  long  du  chemin  de  fer  de  Kobé  à 
Osaka,  Em .  Bodinier  leg.  Cette  plante  était 
demeurée  mêlée  à  notre  herbier  de  la  Flore 
de  Hong-Kong. 

Evidemment  il  s'agit  là  d'une  espèce  adven- 
tice qui  d'ailleurs  se  répandra  au  Japon  avec 
la  même  facilité  qu'elle  et  ses  congénères  se 
propagent  chez  nous.  C'est  l'O  stricta  Ledeb. 

H.    L. 


Les  Haloragacées  japonaises 

Nous  donnons  ici  les  déterminations  des 
espèces  qui  nous  ont  été  gracieusement  en- 
voyées par  le  collecteur  le  R.  P.  Faurie. 

Toutes  ces  plantes  ont  été  récoltées  par  l'in- 
fatigable missionnaire  en  résidence  ordinaire 
à  Hakodate  (Japon)  qui  a  bien  voulu  nous 
adresser,  comme  pour  les  Onothéracées,  la 
part  du  déterminateur. 

Ainsi  que  le  fait  d'ailleurs  prévoir  d'une 
part  la  situation  géographique  du  Japon  et 
et  d'autre  part  le  milieu  dans  lequel  vivent  les 
Haloragacées,   la  majeure   partie    des  espèces 


-■\ 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


que  nous  avons  à  enregistrer,  appartiennent  à 
notre  flore  européenne  voire  même  à  la  flore 
française. 

Hippuris  vulgaris  L.  —  Rivière  de  Toma- 
komia,  12  juillet  1893.  —  io338.  —  R.  P. 
l'rb.  Faurie  leg. 

Haloragis  micrantha  R.  Br.  ex  Sieb.  et 
Zuc.  —  Aomori,  28  juillet  iS85.  —  769. — 
R.   P.  l'rb.  Faurie  leg. 

Myriophyllum  Ussuriense  Maxim.  (M. 
verticillatum  L.  var.  Ussuriense  Reg.).  — 
Aomori  :  rizières,  25  juin  i885  ;  75?.  —  Cap 
Erimo  :  marais,  22  juillet  i8g3.  —  R.  P. 
Urb.  Faurie  leg. 

Myriophyllum  intermedium  D  C.  — 
Matsuyama  :  ruisseaux,  i5  nov.  i8o3  ;  11733, 
—  1?  et  14  nov.  1893  ;  1  i63S.  —  14  nov.  1893; 
12647.  ~~  Rivière  de  Yubutsu,  i3  juill.  1 S ■  > 3  : 
10377.  —  R-  P-  l'rb.  Faurie  leg. 

Myriophyllum  spicatum  L.  —  Lac  de 
Kushiro,  25  août  1S92  ;  S624.  —  Lac  d'Akan, 
3  août  1893  ;  10724.  —  Rivière  de  Azuma, 
)3  juill.  1893;  io3ôo.  —  Rivière  de  Tomako- 
mai,  12  juill.  i8o3;  ioSSg.  — Var.  murica- 
tum  Maxim.  —  Rivière  de  Sobetsu,  23  juil- 
let 18871  735.  —  R.  P.  Urbain  Faurie  leg. 

Il  est  possible  que  tout  ou  partie  des  échan- 
tillons rapportés  par  nous  au  type  se  rappor- 
tent à  la  variété.  Il  est  difficile  de  se  pro- 
nancer  étant  donné  l'état  peu  avancé  des 
échantillons.  Si  la  variété  murîcatum  est  la 
forme  courante  du  M.  spicatum  L.  aux 
Indes  il  est  à  présumer  qu'il  en  est  de  même 
au  Japon. 

Callitriche  stagnalis  Scop.  —  Lit  de  la 
rivière  de  Kushiro,  10  sept.  1892,  SC96.  — 
Abashiri  :  fossés,  20  août  1892;  8594.  —  lie 
d'Yetorofu,  24  et  25  août  1891  ;  7472.  — 
Aomori,  fin  d'oct,  1880  ;  1  08.  —  Lac  de  Kus- 
hiro, 8  sept.  1892;  8689.  —  Lit  de  la  rivière 
de  Kushiro,  10  sept.  1892,  mêlé  au  suivant; 
8695.  — Shibetcha  :  fontaines,  21  sept.  1889; 
4920.  —  R.  P.  l'rb.  Faurie  leg. 

Callitriche  hamulata  Kutz.  —  Lit  de  la 
rivière  de  Kushiro,  10  sept.  1892;  8692.  — 
R.  P.  L'rb.  Faurie  leg. 

Callitriche  vernalis  Klitz.  —  [C.  hetero- 
phylla  Pursh.)  Feuilles  oblongues-ovales,  lan- 
céolées, obovées,  linéaires  et  capillaires  sur  le 
même  pied.  —  Urakowa,  marais,  25  juill.  1 
10570.  —  Sur  la  route  de  Shibetcha  à  Akkes- 
hi  ieaux  stagnantes),  24  sept.  1889;  4987.  — 
Abashiri,  i«r  oct.  1894;  1 3853.  —  Onomichi. 
11  nov.  1893:  11554.  —  Aomori,  oct.  1 
109.  —  Hakodate,  27  sept.  1S86;  1445.  — 
Plaine  de  Hakodate,  18  août  1887,  mêlé  à  des 
fragments  de  Myryophyllum  ;  3207.  —  Lac 
d'Akan,  3  août  1893;  10726.  —  Sans   indica- 


tion de  localité  et  sans  date,  10379.  —  R-  P- 
l'rb.  Faurie  leg. 

Callitriche  autumnalis  L.  — Tsurugizan  : 
fontaines,  5    sept.    1894;    13790.   —  Akkeshi 
1  '■  imura),    14    août    1893  ;    10862.    —   R.  P. 
Urb.  Faurie  leg. 

Callitriche  japonica  Engelm. —  (C.  verna 
L.  «  terrestris  Franch.  et  Savat.)  —  Kiritan, 
21  août  iSq3;  10007.  — Rivière  de  Yubutsu, 
i3  juill.  1893;  10376.  —  Urakava  :  limon  des 
rivières,  25  juill.  1893;  10571.  —  Akita  :  ri- 
zières, 6  sept.  1894;  13769.  —  R.  P.  Urb. 
Faurie  leg. 

Le  Callitriche  japonica  n'est  en  réalité 
qu'une  forme  microphvlle,  à  pétioles  égalant 
ou  dépassant  même  en  longueur  les  limbes, 
du  C.  verna,  bien  que  son  fruit  à  carène  ailée 
le  rapproche  du  C.  stagnalis. 

D'ailleurs,  à  notre  avis,  il  n'y  a  que  deux 
espèces  de  Callitriche  :  le  C.  verna  L.compre- 
nantlesformesàfruitssessiles  ('.vernalis  Kutz, 
C.  stagnalis  Scop.  C.  obtusangula  Le  Gall  à 
feuilles  ovales  ou  lancéolées  prédominantes)  et 
le  C.  autumnalis  L.  comprenant  C.  hamulata 
Kutz.  C.  truncata  Guss.  et  C.  pedunculata 
DC  lui-même,  à  fruits  en  partie  pédoncules 
et  à  feuilles  linéaires  prédominantes,  encore 
n'est-il  pas  bien  sûr  que  Hudson  n'ait  eu  rai- 
son en  réunissant  toutes  ces  espèces  sous  le 
nom  de  C.  aquatica. 

H.   LÉVEILLÉ. 


Bibliographie 

Précis  d'anatomie  comparée  et  de 
dissection  avec  204  figures  dans  le  texte,  à 
l'usage  des  candidats  au  certificat  des  sciences 
physiques,  chimiques  et  naturelles  par  A. 
Gruvel,  D'  ès-sciences.  —  Chez  les  fils  d'Emile 
Devrolle,   46,  rue  du  Bac,  Paris.  Prix:  3  fr.  5o. 

Excellent  petit  manuel  pouvant  servir  très 
utilement  de  vade-mecum  dans  le  laboratoire 
de  l'étudiant  et  qui  sera  accueilli  avec  faveur, 
cr  vons-nous,  par  ceux  auxquels  il  s'adresse. 
C'est  en  outre  une  œuvre  de  saine  et  utile 
vulgarisation.  Les  éditeurs  sont  en  mesure  de 
fournir  tous  les  appareils  et  instruments  dont 
il  est  question  dans  l'ouvrage. 

Nous  n'insistons  pas  autrement  sur  ce  petit 
volume,  d'ailleurs  étranger  à  la  botanique. 
N  ius  souhaitons  qu'on  fasse  pour  celle-ci  ce 
que  M.  Gruvel  a  tenté    pour  la  zoologie. 

Ce  qu  on  peut  voir  avec  un  petit  mi- 
croscope, par  H.  Coupin,  docteur  ès-scien- 
ces.  Une  brochure  de  120  pages,  avec  dix 
planches  renfermant  ?63  figures  dessinées, 
d'après  nature,  par  l'auteur.  2  francs,  Chari.es 
Mendel,    éditeur,    11S,   rue    d'Assas,  Paris. 

Ainsi  que  le  déclare    l'auteur    dans  sa    Pré- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


55 


face,  cet  ouvrage  n'a  aucune  prétention  scien- 
tifique; il  est  simplement  composé  d'une  série 
d'observations  microscopiques  telles  que  tout 
le  inonde  peut  les  faire  avec  un  instrument 
très  ordinaire.  C'est  le  premier  livre  traitant 
à  ce  point  de  vue  de  vulgarisation  pratique, 
de  l'emploi  du  microscope  et  des  moyens  de 
se  procurer  des  matériaux  d'étude.  Il  sera 
d'une  réelle  utilité  aux  jeunes  botanistes  et  à 
toutes  les  personnes  qui  s'intéressent  aux  mer- 
veilles du  monde  inconnu  des  infiniments 
petits. 

Illustrationes  plantarum  Europae  ra- 
riorum  auctore  G.  Rouy.  Fascicule  VIII. 
Planches  176-200.  Figurent  dans  cette  livrai- 
son :  Dentaria  quinquefolia  M.  B.,  Alyssum 
emarginatum  Rouy,  Reseda  ramosissima  Pourr. 
Ulex  brachyacanthus  Boiss.,  Geum  bulgari- 
cum  Pane,  Mespilus  lobata  Poir.,  Saxifraga 
juniperifolia  Adams.,  S.pseudo-sancta  Janka, 
Anthriscus  hispanicus  Rouv,  Eryngium  terna- 
tum  Poir..  Anthémis  Rouyana  Aznav.,  Arte- 
misia  suavis  Jord.,  Carlina  Nebrodensis  Guss., 
Centaurea filiformis  Viv.,  C.  Cavanillesiana 
Gràells,  Tragopogon  pterodes  Pane,  et  Petr., 
Hieracium  divaricatum  Fries, Swertia  alpestris 
Schur,  Jankea  Heldreichii  Boiss.,  Vevbascum 
humile  Janka,  Stachys  plnmosa  Griseb.,  Eu- 
phorbia  androsaemifnlia  Schousb,,  Tulipa 
baeotica  Boiss.  et  Heldr.,  Serapias  triloba 
Viv.,  5.  Nouletiana  Rouy,  Dupontia psilosan- 
tha  Rupr.,  Ophioglossum  alpinum  Rouy. 

Missouri  Botanical  Gardens,  8»  Rapport 
annuel.  —  Contient  les  travaux  suivants  dont 
nous  avons  déjà  rendu  compte  :  The  mosses 
of  the  Adores,  J.  Cardot  ;  On  some  Mosses 
Collected  in  Madeira  by  William  Trelease  in 
June  1896,  J.  Cardot;  Botanical  Observations 
on  the  Adores.  William  Trelease. -66  planches. 
The  phylogeny  and  Taxonomy  of  An- 
giospenns.  Ch.  E.  Bessey.  Mémoire  lu  à  la 
Société  britanique  d'Amérique  à  sa  troisième 
assemblée  annuelle  à  Toronto  (Canada),  le 
17  août  1897. 

La  Flore  adventive  des  ruines  du  châ- 
teau féodal  de  Domfront,  Aug.  Chevalier. 
Recherches  et  observations  sur  la  Flore 
de  l'arrondissement  de  Domfront  (Orne). 
Plantes  vasculaires  et  Characées.  Aug.  Cheva- 
lier. 

Fortintéressante  étude  monographique àimi- 
ter  pour  les  divers  cantons,  arrondissementsou 
départements  français.  L'auteur  divise  les  es- 
pèces de  la  région  en  trois  catégories  :  1  "plantes 
ubiquistes  ou  au  moins  communes  dans  tout 
le  nord-ouest  de  la  France  35o  ;  20  plantes 
peu  communes  ou  rares  dans  l'ensemble  de  la 
région  du  nord-ouest  de  la   France  (espèces 


caractéristiques),  35o  ;  2"  plantes  naturalisées 
ou  échappées  de  culture  ou  introduites  acci- 
dentellement, i5o.  Avec  M.  le  docteur  X. 
Gillot,  l'auteur  divise  les  plantes  calcicoles  en  : 
calcicoles  proprement  dites  et  en  calciphiles 
ou  feldspathiques  :  les  plantes  rares  de  l'ar- 
rondissement appartiennent  toutes  à  la  2e  ca- 
tégorie. 

Nomenclature  binaire.  La  règle  de 
priorité  devant  l'usage.  Ant.  Le  Grand. 
L'auteur  dans  ces  pages  recherche  quelle  a  été 
la  manière  de  voir  des  principaux  Aoristes  et 
constate  qu'il  existe  un  courant  d'opinion  de 
plus  en  plus  prononcé  en  faveur  de  la  recher- 
che de  la  priorité  des  noms  et  de  la  précision 
dans  l'application  et  que  les  auteurs  qu'il  cite 
font  bon  marché  de  l'usage  et  de  la  tradition. 
Auguste  Broussonnet  et  La  Flore  de 
Montpellier,  F.  Aubouy.  Intéressante  notice 
sur  un  des  principaux  botanistes  Montpellié- 
rains,  suivie  d'une  trentaine  d'observations 
critiques  sur  les  espèces  de  la  région. 

L'Isoetes  de  la  mare  de  Grammont, 
près  Montpellier  (Isoetes  setacea  Delille).  F. 
Aubouy.  Il  résulte  de  cette  note  que  d'après  le 
témoignage  de  l'abbé  Duvernoy  ce  n'est  pas  lui 
mais  MM.  Pélissier  fils  et  Banal  aîné  qui  ont 
découvert  cette  plante  au  bois  de  Grammont. 
Villars  sous  la  Terreur.  Dr  Alfr.  Cha- 
bert.  Intéressante  et  humoristique  étude  sur 
le  botaniste  dauphinois  qui  faillit  payer  de  sa 
tête  la  publication  de  son  Catalogne  des 
substances  végétales  qui  peuvent  servir  à  la 
nourriture  de  l'homme  etc.  Villars  supprima 
Y  s  final  de  son  nom  qui  rappelait  trop  sans 
doute  le  nom  aristocratique  de  Villars.  Il  sem. 
ble  protester  contre  l'abus  du  pain.  On  sait 
en  effet  que  le  Français  mange  beaucoup  plus 
de  pain  que  l'Allemand  et  surtout  que  l'An- 
glais. A  propos  de  Y  Asphodèle,  nous  rappelle- 
rons ici  que  jadis  dans  la  Mayenne,  durant  la 
famine,  on  mangeait  les  racines  de  cette  plante 
qui  en  1709  existait  dans  le  Craonnais  (Cf.  de 
Bodard  :  Chroniques  craonnaises,  p.  367).  De- 
puis cette  époque  la  plante  a  disparu  et  n'a 
jamais  été  retrouvée  dans  la  Mayenne  (Luc. 
Daniel). 

Les  Centaurea  du  Maine.  H .  Léveillé. 
L'auteur  admet  les  formes  suivantes  :  G.  sols- 
titialis,  C.  calcitrapa,  C.cyanus,  C.  Scabiosa, 
C.  nigra,  C.  Jacea,  C.  pratensis.  Travail  ex- 
trait du  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  na- 
turelles d't  l'Ouest. 

Note  sur  le  Clitocybe  cryptarum  Letell. 
Eug.  Niel.  —  Une  belle  planche  donne  le 
faciès  de  ce  champignon  des  caves,  nouveau 
pour  la  Normandie. 


56 


LE       MONDE      DES      PLANTES 


Revue  des  Revues 

Smithsonian  Report,  i8g5.  — Botanical 
work  of  the  British  Association.  W.  T.    Thi- 

SELTO        I  I 

Bulletin  de  l'herbier  Boissier,  1897, 
n°    10.  —  Bryum  Haistii  Schimper,  William 

Barbi  ,  -  no  11  :  Les  Ericacées  du  Japon, 
d'après  les  collections  de  M.  l'abbé  Faurie, 
H.  de  Boissieu  [Rhododendron  trinerve  F  ranch. 
in  horb.  Mus.  Par.  sp.  nova  . 

Nuovo  Giornale  botanico  Italiano,  1897, 
n"  4. —  Contribujione  alla  Briologia  pugliesee 
Sarda.  II.  Sardegna(Comin.e.fm.)  M.Massari. 
Novum  genus  compositarum  {Giraldia  Stapfii 
avec  planche).  Eue.  Baroni. 

Journal  de  Botanique,  1S97,  n»  i5-ii">. 
Contribution  à  l'étude  de  la  Flore  de  la  Lor- 
raine, Cam.  Brunotte.  —  n"  17  :  Le  Malaxis 
paludosa  Sw.  dans  le  Finistère,  Ch.  Picque- 
nard. 

Feuille  des  Jeunes  Naturalistes,  n°  32(3. 
—  Contributions  à  la  flore  cryptogamique  du 
nord  de  la  France  et  plus  spécialement  du  Bas- 
Boulonnais,  I..  Géneau  de  Lamarlière. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  r'e 
France  1897,  séance  du  25  juin  :  Les  Par- 
nassia  de  l'Asie  Orientale,  A  Franchet  (P. 
chinensis,  P.  crassifolia,  P.  setchuenensis,  P. 
monochorifolia,  esp.  nouvelles).  —  Une  forme 
intermédiaire  du  Ranunculus  ophioglossifo- 
lius  {R.  serpens)  H.  Léveillé. 

Rivista  italiana  di  scienza  naturali. 
1S97,  n'  5-6.  —  Flore  estiva  dei  Dintorni  di 
Civita-vecchia.  G.  Parsi. 

Cosmos.  iG  oct.  1897  :  Morphologie  gé- 
nérale des  Lichens,  A.  Aci.oque;  27  novembre: 
Morphologie  générale  des  Muscinées,  A.  Aclo- 

QUE. 

Le  Naturaliste,  i5  octobre  1897  :  Note 
pour  servir  à  l'élude  de  la  mouche  des  orchi- 
dées, Decaux. 

La  Pharmacie  française,  nov.  1807.  — 
Herborisation  de  Pierrefonds-Compiègne,  i3 
juin  1897,  et  dans  la  forêt  de  Montmorency, 
20  juin  1897,  P.  Guérin. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du  i«  au  i5  Décembre 

De  la  part  de  MM.  Luc.  Danjel  (3  br.  .  I  . 
Aubouy  (2  br.;:  Ch.  Mendel  (i  vol.);  Ch.  E. 
Bessev  (i  br  );  Ant.  Le  Grand  (i  br.)  ;  O. 
Debeaux  (i  br.  I. 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Mouvement  de  l'Herbier 

De  M.  Joh.  Lange,  une  centaine  de  plantes 
du  Groenland  dont  un  bon  nombre  recueillies 
p. ii'  Vahl.  Parmi  elles  le  rare  Epilobium  lati- 
folium  L. 

De  M.  Jos.  Daniel,  plusieurs  espèces  rares 
de  la  Mayenne. 

De  M.  l'abbé  DavId,  Erigeron  acris  L.  var. 
serolinus  Weihe.  f.  multiflorus  Mutel. 

De  M.  le  D1'  X.  Gillot  un  fort  important  en- 
voi de  1 36  formes  de  la  Bourgogne  et  du 
Morvan. 

De  M.  Bruno  F.  CarreIro  un  Epilobium  des 
Açores  en  deux  parts. 

De  M.  Ambr.  Gentil,  44  espèces  sarthoises. 

Du  F.  HÉRiBAUDjh.  le  Centanea  nigra  L. 
échantillon  typique. 

Du  H.  P.Duss  les  Onothéracées  de  la  Marti- 
nique et  de  la  Guadeloupe  On  nous  annonce  en 
outre  de  divers  côtés   d'importants  envois. 

Nos  meilleurs  remerciements  aux  dona- 
teurs. 

A  la  suite  de  la  publication  de  notre  travail 
sur  les  Onothéracées  françaises,  nous  avons 
adressé  aux  grands  herbiers,  (herbier  du  mu- 
séum de  Paris,  herbier  de  Kew,  herbier  Bois- 
sier, herbier  de  Saint-Louis,  herbier  Rouvi 
et  à  plusieurs  botanistes,  qui  nous  en  ont  fait 
la  demande,  les  échantillons  des  Epilobes 
français  classés  d'après  notre  étude  de  ce 
genre  difficile. 

Nous  prions  nos  collègues  lecteurs  et  amis 
de  bien  vouloir  nous  adresser  les  Epilobes 
de  leur  région  en  plusieurs  exemplaires.  Nous 
leur  retournerons  soit  une  page  étiquetée  de 
chaque  espèce,  soit  la  détermination  d'après 
les  numéros  d'ordre  des  parts.  Nous  leur  de- 
mandons surtout  les  formes  critiques  ou  de 
transition. 

Faute  d'échantillons  suffisants  disponibles 
(car  nous  conservons  tous  ceux  que  l'on  nous 
remet  pour  la  détermination  provenant  des 
pays  hors  de  I'rance,  ou  ayant  servi  de  base  à 
un  travail),  nous  avons  dû  laisser  dans  nos 
envois  des  lacunes  qui  restent  à  combler. 
C'est  ainsi  que  nous  n'avons  pu  envoyer  à 
Kew  l'E.  trigonum  Schrank,  ni  les  formes 
Duriaei  Gay,  lucidum.  Levl.,  Tourneforti 
Michal,  collinoidcs   Gml.,  milans  Smith. 

L'Herbier  Boissier  a  été  privé  en  outre  de 
la  l'orme  macrocatomischum. 


BULLETIN 

DE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Association  française  de  Botanique 

Le  Mans,  le  i5  décembre  i8g5. 
Monsieur  et  cher  Collègue, 

Nous  avons  formé  le  projet  d'entreprendre 
une  œuvre  de  décentralisation  et  de  vulgarisa- 
tion botanique  pour  laquelle  nous  sollicitons 
le  concours  actif  de  toutes  les  personnes,  et 
elles  sont  nombreuses  en  France,  qu'intéresse 
l'étude  des  plantes. 

Il  y  a  quinze  ans  déjà,  l'initiative  privée 
d'un  modeste  mais  zélé  et  méritant  natura- 
liste, A.  Lucante,  avait  groupé  autour  de  lui 
toute  une  phalange  de  botanistes  français,  et 
il  suffira  de  parcourir  les  treize  volumes 
(1882- iSg5)  de  la  Revue  de  Botanique,  qui  en 
était  l'organe,  pour  apprécier  les  services  ren- 
dus par  la  Société  Française  ae  Botanique, 
dont  il  est  le  fondateur.  La  disparition  de 
cette  Société  a  laissé  dans  le  petit  monde 
botanique  français,  une  lacune  que  nous  dési- 
rons combler.  Sans  doute,  les  Sociétés  sa- 
vantes sont  nombreuses  qui  s'occupent  de 
botanique  ;  mais  les  unes,  vouées  aux  travaux 
de  longue  haleine,  à  la  science  expérimentale, 
aux  publications  exotiques,  etc.,  et  soutenues 
par  des  cotisations  élevées,  ne  sont  à  la  portée 
ni  de  tous  les  savoirs,  ni  de  toutes  les  bour- 
ses ;  les  autres,  disséminées  dans  les  diffé- 
rents départements,  n'ont  aucun  lien  entre 
elles,  et  leurs  publications  intéressantes  et 
utiles,  passent  inaperçues  ou  restent  igno- 
rées. 

Nous  sollicitons,  Monsieur  et  cher  Collè- 
gue, votre  collaboration  pour  la  fondation 
d'une  Société  nouvelle  et  pratique,  principa- 
lement destinée  à  l'étude  mu.uelle  de  la  Flore 
française,  sous  le  nom  d'Association  fran- 
çaise de  Botanique,  à  l'instar  d'associations 
analogues  existant  et  fonctionnant  à  l'étranger 
pour  le  plus  grand  bénéfice  de  la  science. 
Cette  Association  dont  le  siège  social  serait  au 
Mans,  56,  rue  de  Flore,  destinée  à  réunir 
tous  les  botanistes  militants,  non  seulement 
les  savants  de  profession,  mais  les  modestes 
herborisants,  curés  de  campagne,  professeurs, 
instituteurs,  voire  les  simples  amateurs,  se 
propose  les  buts  suivants  : 

i°  Mettre  en  rapport  tous  les  botanistes 
français,  sans  exclure  toutefois  ceux  des  pays 


limitrophes,  isolés  ou   dispersés    sur  tous  les 
points  du  territoire. 

20  Poursuivre,  grâce  au  concours  de  tous» 
l'étude  de  la  flore  française,  tant  phanéroga- 
mique  que  cryptogamique  : 

a,  par  la  création  d'un  herbier  central  et 
commun; 

b,  par  la  fondation  d'une  bibliothèque  dont 
les  ouvrages  pourront  être  mis  à  la  disposi- 
tion des  membres  participants  ; 

c,  par  la  nomination  d'une  commission  d'é- 
tudes chargée  de  déterminer  les  plantes  qui  lui 
seront  soumises  ; 

d,  par  la  pratique  d'échanges  entre  les 
membres,  soit  d'après  une  liste  générale,  soit 
d'après  des  listes  d'oblata  et  desiderata  parti- 
culières  ; 

e,  par  la  mise  à  l'étude,  chaque  année,  d'un 
genre  ou  d'espèces  déterminés  dont  les  spéci- 
mens, recueillis  de  tous  côtés,  seraient  étu- 
diés, contrôlés  et  échangés. 

3°  Convier  les  membres  à  des  excursions  ou 
sessions  botaniques  sur  différents  points  du 
territoire  français,  sessions  dites  de  vacances, 
au  mois  d'août  de  chaque  année,  et  aux  prix 
les  plus  réduits  possibles. 

40  Publier  les  travaux  des  Membres  de  l'As- 
sociation dans  un  journal  à  périodicité  régu- 
lière et  à  bon  marché. 

Le  Monde  des  Plantes,  qui  parait  tous  les 
mois  et  qui  compte  déjà  sept  années  d'exis- 
tence, sera  l'organe  de  l'Association,  en  même 
temps  qu'il  sera  celui  de  l'Académie  interna- 
tionale de  Géographie  botanique,  cette  der- 
nière Institution,  à  membres  limités,  étant 
plus  spécialement  vouée  aux  travaux  de 
science  pure  et  de  botanique  spéculative. 

Nous  espérons  qu'une  simple  cotisation  de 
dix  francs,  accessible  aux  bourses  les  plus 
modestes,  nous  permettra  de  faire  fonctionner 
utilement  l'Association  française  de  Bota- 
nique et  d'assurer  à  chacun  de  ses  membres  le 
service  du  journal  Le  Monde  des  Plantes, 
augmenté  d'importance. 

Pour  cette  œuvre  de  science  nationale,  uti- 
litaire et  pratique,  nous  avons  besoin  du  plus 
grand  nombre  possible  de  collaborateurs  de 
bonne  volonté  :  c'est  pourquoi,  Monsieur  et 
cher  Collègue,  nous  sollicitons  votre  précieux 
concours. 


38 


ASSOCIATION      FRANÇAISE      DE      BOTANIQl  E 


S'il  nous  est  acquis,  comme  nous  en  avons 
l'espoir,  nous  vous  prions  de  vouloir  bien 
signer  la  feuille  d'adhésion  ci-jointe  et  de  l'a- 
dresser à  l'un  de  nous,  avant  le  3i  décembre. 
Dans  le  cas  où  le  nombre  des  adhésions  serait 
suffisant,  l'Association  entrera  en  fonctions  à 
partir  du  l«r  janvier  1898,  d'après  des  statuts 
qui  vous  seront  envoyés  et  soumis,  d'autre 
part,  à  votre  approbation,  en  même  temps  que 
vous  serez  convie  à  élire  un  bureau  choisi  sur 
la  liste  des  membres. 

Dans  l'attente  d'une  prompte  et  favorable 
réponse,  veuillez  agréer,  Monsieur  et  cher 
Collègue,  l'expression  de  nos  meilleurs  senti- 
ments. 

Dr  X.   GILLOT. 

Membre  de  la  Société  botanique  de  France, 
Vice-Président  de  la  Société  d'Histoire  naturelle  d'Autun. 
Ancien  et  dernier   Président  de   la  Société  française 
Je    Botanique, 
-.  Rue  dit  Faubourg  Saint-Andoche,  à  Autun  (Saone-st-l    -y 

H.   LÉVEILLÉ. 

Membre  de  la  Société  botanique  Je  France, 
Secrétaire  perpétuel    de    l'Académie   internationale 
de  Géographie  botanique 
Directeur  du  Monde  des  Plantes 
56,    Rue   de    Fiore  au    Mans    (Sart 

M.  II.  [.éveillé  veut  bien  se  charger  provi- 
soirement des  fonctions  de  secrétaire-tréso- 
rier de  l'Association  et  recevra  dès  mainte- 
nant les  dons  et  cotisations  qu'on  voudra  bien 
lui  envoyer. 

Déjà  nous  avons  reçu  les  différentes  adhé- 
sions de  MM.  G.  Rouy,  Jul.  Foucaud,  L. 
Corbière,  Abbé  Pinard,  Em.  Perceyal.  V. 
Madiot,  H.  St:i>RE.  X.  Vendrei.y,  .1.  Arbost, 
Dr  Le  Bœuf,  Aubouy,  II.  Olivier.  Ant.  Le 
Grand,  J.-M.  Laborie,  Hte  Marcailhou  d'Ay- 
meric,  Chevailler,  Ch.  Ozanon,  Dr  Ant. 
Ma'.ms.  Abbé  IIervier,  R.  Sebille,  Art. 
Bris,  Km.  Château,  G.  Fournier,  Godet, 
Ch.  Copineau,  Mar.  Audin.  P.-V.  Feuilleau- 
bois,  Ch.  Quincv,  Ern.  Olivier.  Abbé  Coste, 
René  Bigeard,  L.  Brevièri  .  A.  I  ug.  Mouil- 
lefarine,  ai'  g  lier,  d1  i. archer,  eug. 
Durand,  Fr.  Gagnepain,  Baron  de  Nanteuil, 
Abbé  G.  Etoc,  R.  Jûurdes,  Ch.  Lallemant, 
S.  F..  Lassimonne,  Abbé  Briquet,  C  Basset, 
H.  Lachot,  Guiliiot,   Ch.  Narcv,  Dr  L.  A.w- 

P.LARD,  GuiI.HOT,L.   BÉGUIN,    P.  IzOARD,  E.   M 

guillon,  \bb  roussAiNT,  Jh.  Bozon,  de  la 
Société  Linnéenne  du  Nord  de  la  France, 
par  M.  SpiNEux,son Trésorier  et  du  Président 
de  la  Société  des  Jeunes  Naturalistes  de  Tour- 
nus.  —  On  nous  annonce  de  nombreux  envois 
de   plantes  et  de  manuscrits. 

Telle  était  la  circulaire  adressée  par  nous 
aux  botanistes  nos  collègues.  Un  bulletin 
d'adhésion  y  était  joint. 

Les  adhésions    nous    sont   parvenues  nom- 


breuses  et  devant  cette  marque  précieuse  de 

sympathie,    nous   ne   pouvons  oublier  que  le 

succès  oblige,  et  que  notre   devise  a  toujours 

i     :    Toujours  mieux   et  toujours  eu  avant. 

Des  ce  jour  le  Monde  des  Plantes,  devient 
l'organe  effectif  de  la  nouvelle  Société  et  porte 
en  sous-titre  :  Bulletin  de  I'Associàtion  fran- 
çaise de  Botanique. 

Deux  parts  égales  seront  laites  dans  chaque 
numéro  :  l'une  pour  V Académie  internationale 
de  géographie  botanique,  l'autre  pourl'-lsso- 
ciation  française  de  Botanique.  11  s'établira 
ainsi  au  point  de  vue  des  travaux,  une  noble 
et  louable  rivalité  entre  les  membres  de  ces 
deux  Sociétés,  les  uns  cultivant  de  préférence 
la  science  pure  et  les  recherches  spéculatives 
et  produisant  des  travaux  didactiques,  les  au- 
tres publiant  des  travaux  d'intérêt  plus  immé- 
diat et  des  notes  plus  pratiques  et  plus  locali- 
sées. 

Le  présent  numéro  est  envoyé  à  tous  les 
adhérents  de  la  nouvelle  Société.  A  ce  nu- 
méro sont  joints  ktitre  gracieux  et  comme  don 
de  joyeux  avènement,  les  trois  numéros  d'oc- 
tobre, novembre  et  décembre  1807  qui  com- 
pléteront pour  eux  le  début  de  l'année  en 
cours.  Nous  envoyons  également  ce  numéro 
en  double  exemplaire  à  ceux  qui  sont  simul- 
tanément membres  de  l'Académie  et  de  l'As- 
sociation française  de  Botanique.  Nous  conti- 
nuerons les  mois  suivants,  à  moins  d'avis  con- 
traire. 

En  outre  le  numéro  de  mars,  le  centième  du 
Monde  des  Plantes  sera,  au  point  de  vue  des 
travaux,  un  numéro  spécimen  qui  donnera 
une  idée  de  ce  que  sera  à  l'avenir  notre  or- 
gane, une  fois  que  nous  serons  débarrassés  des 
charges  et  des  préoccupations  inséparables  de 
toute  fondation  nouvelle. 

En  outre,  en  octobre  180S,  sur  la  demande 
de  plusieurs  de  nos  collègues,  nous  revien- 
drons, si  la  majorité  le  juge  utile,  au  format 
.le  bibliothèque  in-8°,  qui,  d'unepart, convient 
mieux  à  l'organe  de  deux  Sociétés  importan- 
tes, et  qui,  d'autre  part,  se  prête  mieux  aux 
tirages  à  part.  A  partir  de  cette  époque,  nous 
garantirons  également  un  minimum  de  3î 
pages  par  mois. 

Prochainement  aussi  nous  mettrons  à  l'é- 
tude un  genre  de  la  flore  française.  Nous  se- 
rions  d'avis  de  mettre  à  l'étude  le  genre  Or- 
1  m;.  Que  nos  collègues  et  spécialement  les 
auteurs  autorisés  de  la  Flore  de  France,  veuil- 
lent bien  nous  donner  leur  avis  à  ce  sujet. 

Enfin  le  Monde  des  Plantes  devenant  exclu- 
sivement l'organe  de  l'Académie  et  de  l'Asso- 
ciation, il  en  résulte  que  :  i°  la  collaboration 
rétribuée  ;  2"  la  tombola  du  Monde  des  Plantes  : 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


59 


3°  le  concours  à  la  suite  duquel  un  prix  de 
600  francs,  devait  être  décerné  en  1901  à 
l'auteur  du  meilleur  travail  paru  dans  la  Revue 
durant  les  cinq  dernières  années,  sont  et  de- 
meurent SUPPRIMÉS. 

Le  numéro  de  février  du  Monde  des  Plantes 
contiendra  le  projet  de  statuts  de  notre  Asso- 
ciation sur  lequel  chacun  de  nos  collègues 
pourra  donner  en  toute  liberté  son  apprécia- 
tion. 

Nous  enverrons  à  ce  même  moment  à  cha- 
cun, pour  l'élection  du  Bureau,  un  bulletin  de 
vote  accompagné  d'une  enveloppe,  portant 
l'en-tête  de  l'Association.  Chacun  des  membres 
voudra  bien  insérer  son  bulletin  de  vote  dans 
cette  enveloppe  et  la  retourner  au  secrétariat 
dans  le  plus  bref  délai. 

Le  même  numéro  de  février  renfermera  la 
liste  définitive  des  membres  avec  l'indication 
de  leurs  prénoms,  noms,  titres,  qualités  et 
adresses. 

Nous  ferons  opérer  par  la  poste  les  recou- 
vrements des  cotisations  des  membres  de  l'As- 
sociation française  de  Botanique,  dans  la  pre- 
mière quinzaine  de  février,  à  moins  que  nos 
collègues  ne  préfèrent  nous  adresser  eux-mê- 
mes le  montant. 

Quant  aux  tirages  à  part,  en  attendant  la 
modification  du  format,  nous  ferons, ainsi  que 
l'éditeur,ce  que  nous  pourrons  pour  atténuer 
les  frais  résultant  des  remaniements  de  la 
mise  en  page.  Les  tirages  à  part  peuvent  être 
d'ailleurs  exécutés  comme  nous  l'avons  fait 
jusqu'ici  en  in-8°,  pour  les  travaux  peu  étendus 
et  en  in-4  format  du  Bulletin  pour  les  travaux 
de  longue  haleine.  Ceux  qui  en  ont  usé  les 
ont    trouvés  de  leur  goût. 


Notes  de  géographie  botanique  française. 
Dispersion   des  espèces. 

PAR 

Le  Dr  X.  GILLOT. 

En  fondant  ou  plutôt  en  relevant,  sur  de 
nouvelles  bases,  l'Association  française  de 
botanique,  M.  H.  Léveillé  a  entrepris  une 
œuvre  éminemment  utile,  à  laquelle  il  était 
préparé  parla  connaissance  approfondie  des 
flores  françaises  et  exotiques  et  de  la  géo- 
graphie botanique.  Simple  amateur,  mais 
passionné  pour  les  sciences  botaniques,  je 
suis  heureux  de  lui  apporter  un  bien  mo- 
deste mais  dévoué  concours,  et,  je  voudrais 
voir  tous  les  amis  de  la  botanique  française, 
sans  esprit  de  coterie  ni  de  mesquin 
amour-propre,  sans  faux  orgueil  et  sans 
•fausse  humilité,  l'aider   dans   cette  œuvre 


d'études  et  d'assistance  mutuelles  qui  peut 
rendre  les  plus  grands  services  à  la  flore 
française,  si  elle  est  bien  comprise.  J'espère 
le  démontrer  par  quelques  exemples. 

La  végétation  spontanée  de  la  France  est 
actuellement  bien  connue,  sauf  pour  quel- 
ques districts  de  plus  en  plus  restreints 
pour  lesquels  il  y  a  lieu  de  provoquer  les 
recherches,  et  hors  desquels  il  y  a  peu  d'es- 
poir de  rencontrer  des  espèces  nouvelles. 
Mais  il  y  a  lieu  de  passer  au  crible  d'une 
judicieuse  expérience  la  quantité  déformes 
qui,  sous  une  rubrique  spécifique,  encom- 
brent les  flores  locales,  et  ne  sont,  le  plus 
souvent,  que  des  variétés  plus  ou  moins 
fixées,  des  races  régionales  ou  locales,  sui- 
vant leur  domaine  plus  ou  moins  étendu, 
d'espèces  primordiales  auxquelles  il 
s'agit  de  les  rattacher.  Le  sens  ainsi 
largement  compris  de  l'espèce  qui  n'est, 
après  tout,  qu'une  abstraction,  un  groupe- 
ment méthodique  de  formes  identiques  ou 
affines,  ouvre  encore  l'horizon  à  de  mul- 
tiples conceptions,  à  de  nombreux  problè- 
mes. Et,  parmi  eux,  les  observations  de 
géographie  botanique  sontdes  plus  intéres- 
santes et  des  plus  à  la  portée  des  botanistes, 
même  les  moins  savants.  Et  c'est  précisé- 
ment pour  les  résoudre  que  ces  observa- 
tions multiples  et  mises  en  commun  offrent 
d'incontestables  avantages. 

C'est  ainsi  qu'en  France  un  certain  nom- 
bre d'espèces,  plus  ou  moins  répandues 
dans  les  départements  de  l'Ouest,  devien- 
nent de  plus  en  plus  rares  à  mesure  qu'on 
s'avance  vers  l'Est.  Lorsqu'on  y  rencontre, 
et  le  plus  souvent  par  localités  espacées  et 
restreintes,  ces  plantes  plus  particulière- 
ment océaniennes,  il  y  a  lieu  de  rechercher 
leur  origine  et  les  lieux  d'attache  de  ces 
stations  disjointes  à  leur  centre  de  végéta- 
tion. 

VAlisma  ranuncnloïdes  L.,  commune 
dans  toute  la  région  occidentale  de  la 
France  et  en  Sologne,  ne  se  retrouve  plus 
en  deçà  de  la  Loire,  dans  les  départements 
de  l'Est,  et  au  sud  de  Lyon,  que  dans  de 
rares  localités.  Il  a  été  découvert  dans  le 
département  de  Saône-et- Loire,  à  quelques 
années  de  distance,  par  deux  botanistes  zé- 
lés et  bons  observateurs,  qui  l'un  et  l'autre 
se  sont  empressés  d'adhérer  à  V Association 
française  de  botanique.   M.   Ch.   Quincy, 


6o 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


actuellement  secrétaire  de  la  rédaction  du 
Courrici-  de  Saône-et-Loire  à  Chalon-sur- 
Saône,  et  bien  connu  par  ses  études  sur 
la  Flore  adventice  du  Creusât,  l'avait  re- 
cueilli pour  la  première  fois  le  2  5  août 
1886,  aux  environs  de  Montchanin,  le  long 
du  canal  du  Centre,  près  des  ports  où  Von 
remise  les  bateaux  rides.  Bull.  soc.  se. 
nat.  deS-et-L.  1886  p.  22).  Au  mois  d'août 
de  cette  année,  1897,  M.  E.  Château,  ins- 
tituteur à  Bourg-le-Comte,  le  récoltait  abon- 
damment sur  le  territoire  de  sa  commune, 
aux  bords  du  canal  de  Roanne  à  Digoin. 
Si  nous  rapprochons  cette  localité  de  celles 
qu'a  citées  A.  Boreau  (FI.  cent,  de  la  Fr. 
3e  éd.  11  p.  596),  dans  les  départements 
voisins,  de  l'Allier.  Dompierre.  Villeneuve. 
etc.  et  de  la  Nièvre  Dorne,  etc.),  nous 
voyons  qu'elles  sontrelieestrèsdirectement 
entre  elles  par  les  canaux  et  les  affluents 
de  la  Loire,  l'Allier,  la  Bèbre,  etc.  Il  est 
donc  très  probable  que  l'introduction  de 
VAlisma  ranunculoïdes  dans  l'Est  est  due 
au  transport  des  graines  ou  des  rejets  par 
la  batellerie,  et  qu'il  n'a  été  primitivement 
dans  notre  région  qu'à  l'état  d'espèce  ad- 
ventice indigène.  Il  suftitdele  signaler  pour 
le  retrouver  très  probablement  le  long  des 
canaux  ou  des  mares  avoisinantes.  Il  esta 
remarquer  que  dans  tous  nos  départements 
de  l'Est,  on  ne  trouve  que  la  var.  repens 
[Al.  repens  Cav  . 

Il  semble  en  être  de  même  de  Lindcrnia 
gratioloïdes  L.  Ilysanthes  gratioloïdes 
Benth  .  espèce  adventice  exotique,  d'ori- 
gine américaine,  qui  partie  de  Nantes,  où 
elle  arrive  à  supplanter  le  L.pyxidaria  L. 
Lloyd  et  Foucaud,  Fl.de  l'Ouest.  qr  éd. 
(1886.  p.  246),  a  remonte  progressive- 
ment la  Loire,  sans  que  ses  étapes  succes- 
sives aient  été  suffisamment  notées,  et  a 
ete  trouvée  récemment  (icr  août  1897), 
dans  les  relaisséesde  la  Boire,  à  Decize  Niè- 
vre; par  M.  F.  Gagnepain,  instituteur  à 
Cercy-la-Tour.  également  adhérent  à 
l' Association  française  de  botanique,  cher- 
cheur intrépide,  et  par  M.  A.  Legrand, 
autre  adhèrent  de  l'Association,  auteur  de 
la  Flore  du  Berry,  aux  bords  de  la  Loire, 
sur  les  limites  delà  Nièvre  et  du  Cher. 

J'ai  signalé,  en  leur  temps  Bull.  soc. 
bot.  Fr.  XXVIII  1881  p.  2g3,  et  XXIX 
(1882)  sess.extr.  à  Dijon  p.  XXI V),les  par- 


ticularités du  Juncus  tenuisW'WA.  qui.  d'a- 
bord considère  comme  d'origine  améri- 
caine, paraît  trop  répandu  dans  l'Europe 
occidentale  pour  ne  pas  y  être  coté,  actuel- 
lement comme  indigène.  En  France,  il  a 
été  signalé  d'abord  dans  les  départements 
de  l'Ouest,  presqu'en  même  temps  qu'en 
Belgique  et  en  Irlande.  Dans  le  départe- 
mentde  Saône-et-Loire,  il  a  été  découvert, 
et  en  grande  abondance,  aux  environs  de 
Mouthiers-en-Bresse  29 juin,  8  juillet  1881) 
par  M.  R.  Bigeard.  autre  adhérent  de  l'As- 
sociation française  de  botanique  ;  à  Cha- 
lon-sur-Saône, par  M.  Ch.  Quiney  (5  juil- 
let 1S07;,  et  enfin  par  moi-même  à  Mont- 
ceau-les-Mines  22  septembre  1895),  et  à 
Dracv,  Saint-Loup,  près  Autun  ^3  juillet 
1897,  où  iltendà  se  répandresur  les  acco- 
tements humides  du  chemin  de  fer.  M.  .L 
Paillot  l'a  également  récolté  dansleDoubs, 
et  M.  l'abbé  Saintot,  dans  la  Marne,  mais 
il  reste  actuellement  entre  ses  stations  de 
l'Ouest  et  de  l'Est  de  la  France  une  grande 
lacune  qu'il  sera  intéressant  de  combler. 

Deux  autres  plantes  océaniennes  sont 
venues  enrichir  la  florule  du  département 
de  Saône-et-Lo;re,  où  chacune  d'elles  n'a 
été  trouvée  qu  m  une  seule  station  du  Cha- 
rollais  par  M,  Chevalier  instituteur  à 
Grandvaux,  a:t  jellement  a  Saint  Jean-de- 
Trézy;  Ranunculus  ololeucos  Lloyd  :  étang 
de  Vaux,  près  Grandvaux  22  mai  1884  . 
identique  aux  spécimens  de  Fontaine- 
bleau auxquels  il  a  été  comparé  ;  répandu 
dans  l'Ouest,  rare  dans  le  centre  de  la 
France  où  les  stations  du  département  du 
Cher  sont  les  plus  rapprochées  de  la  nôtre, 
et  qui  ne  semble  pas  avoir  été  constate  ail- 
leurs sur  la  rive  droite  delà  Loire.  Il  en  est 
exactement  de  même  d'Arenaria  montana 
L..  espèce  connue  du  Portugal  au  Finis- 
ère,  et  trouvée  sur  les  coteaux  et  les  lan- 
des des  environs  de  Grandvaux  2?  juin 
1884^.  La  présence  sporadique  de  ces  es- 
pèces, en  dehors  de  leur  aire  géographique 
habituelle,  constitue  un  phénomène  de  dis- 
persion d'autant  plus  intéressant  que  ces 
localités  du  département  de  Saône-et-Loire 
sont  encore  inédites  maigre  leur  date  déjà 
ancienne.  L'Association  française  de  bota- 
nique fournirait  aux  chercheurs  isolés,  le 
moyen  de  faire  contrôler  et  connaître  de 
suite  leurs   découvertes. 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


61 


UEuphorbia  hibernica  L.,  rencontre 
dans  la  forêt  de  Marloux,près  Chàlon-sur- 
Saône,  d'où  M.  Jacquin,  pharmacien  à 
Châlon  et  secrétaire  de  la  Société  des  scien- 
ces naturelles  du  département  de  Saône- 
et-Loire,  m'en  a  envoyé  de  beaux  échantil- 
lons (i3  mai  1889),  a  déjà  été  l'objet  d'un 
rapport  antérieur  [Bull.  soc.  se.  nat.  S-et- 
L.  IV  (1889)  p.  232).  Commune  dans  les 
Pyrénées  et  les  montagnes  du  plateau  cen- 
tral, rare  dans  l'Ouest  et  çà  et  là  dans  le 
centre,  cette  Euphorbe,  qui  manque  tota- 
lement aux  Alpes,  au  Jura  et  aux  Vosges, 
paraît  atteindre  en  France  sa  limite  orien- 
tale dans  notre  département,  dans  cette 
station  isolée  et  très  éloignée  des  localités 
les  plus  rapprochées  du  Forez,  de  l'Allier 
et  de  la  Nièvre.  Il  est  à  remarquer  qu'ici 
elle  croîtenplaine,  à  une  altitude  inférieure 
à  200™,  tandis  que  dans  les  montagnes, 
Pyrénées,  Auvergne,  etc.,  elle  atteint  faci- 
lement 1600  mètres. 

Je  rappellerai  encore  que  dans  le  dépar- 
tement de  Saône-et-Loire,  le  Conopodium 
denudatum  Koch,  qui  est  également  consi- 
déré comme  une  espèce  océanienne,  est 
très  rare  (Dr  Carion.  Cat.  pi.  vase.  S.-et-L. 
(  1 86 1)  p.  49,  et  que,  si  sa  présence  sur  les 
montagnes  du  Charollais  s'explique  par  la 
proximité  du  Forez  où  il  est  commun,  il 
faut  franchir  tout  le  département  pour  en 
retrouver  une  toute  petite  station  de  quelques 
mètres  carrés,  où  il  se  maintient  depuis 
longtemps,  grâce  à  la  nature  du  terraingra- 
nitique,- comme  espèce  silicicole  exclusive, 
à  laquelle  les  collines  calcaires  de  la  Côte- 
d'Or  et  de  Saône-et-Loire  opposent  une 
barrière  infranchissable.  En  sol  calcaire,  au 
contraire,  la  Busserole,  Arctostaphyllos 
officinalis  Wimm,  plante  alpine  dont  les 
stations  les  plus  rapprochées  sont  le  Mont- 
Salève  et  le  Reculet,  et  qui  a  été  également 
retrouvée  dans  une  localité  unique  de  la 
Côte-d'Or,  à  Recey,  forme  sur  le  coteau 
d'Etaule,  près  Givry  (arrondissement  de 
Chalon-sur-Saône),  et  à  une  altitude  de 
35o  m.  environ,  une  petite  colonie  com- 
posée de  plusieurs  pieds  garnissant  un  es- 
pace de  dix  à  douze  mètres  carrés,  où  il 
fleurit  et  fructifie  chaque  année,  et  dont  je 
l'ai  reçu  en  beaux  exemplaires.  (A.  Jacquin, 
Ier  mai  1891.) 

Dans  le  Haut-Morvan,  à  Saint-Brisson, 


Nièvre),  le  Vaccinium  vitis  idœa  L.  a  été 
rencontré,  dans  un  bois,  à  600  m.  d'alti- 
tude, par  M.  l'abbé  Garnier,  deNevers,  au 
mois  d'août  1881  ;  habitat  unique  dans  le 
Morvan,  d'une  superficie  de  quinze  mètres 
carrés  seulement,  éloigné  de  plus  de  cent 
kilomètres  de  ses  stations  habituelles,  Fo- 
rez, Vosges,  etc.  L'origine  sporadique  de 
ces  Ericacées  à  baies  comestibles  me  paraît 
due  vraisemblablement  au  transport  des 
graines  par  les  oiseaux,  aidé  par  certaines 
conditions  favorables  et  qu'il  y  aurait  lieu 
de  préciser,  telles  que  migrations  des  oiseaux 
nature  du  sol,  etc. 

On  ne  peut  en  dire  autant  deVAllosorus 
crispus  Bernh.  dont  un  seul  pied  a  été 
trouvé  également  par  M.  l'abbé  Garnier, 
au  mois  d'août  1881,  dans  une  fissure  de 
rocher  granitique  entre  Alignv-en-Morvan 
et  Saint-Brisson  (Nièvre),  vers  65o  m.  d'al- 
titude. Il  y  aurait  à  rechercher  cette  jolie 
fougère  ailleurs  dans  le  Haut-Morvan,  qui 
en  relie  ainsi  les  stations  Vosgiennes  avec 
celles  du  Mont  Pilât  et  des  Cévennes. 

Il  serait  facile  de  multiplier  ces  exemples 
de  dispersion  irrégulière  ou  de  véritable 
disjonction  dans  la  distribution  géographi- 
que des  espèces,  dont  il  sera  très  intéres- 
sant de  rechercher  les  causes,  et  sur  les- 
quelles nous  proposons  d'ouvrir  une  en- 
quête comme  l'a  fait  M.  Géneau  de  Lamar- 
lière  (Feuille  des  j.  nat.  n°  du  ier  juillet 
1897),  pour  quelques  autres  plantes.  C'est 
à  compléter  ainsi  dans  ses  détails  la  géo- 
graphie botanique  de  notre  pays  que  nous 
convions  les  adhérents  de  Y  Association 
française  de  botanique,  dont  tous  les  ren- 
seignements, concentrés  entre  les  mains  de 
M.  H.  Léveillé,  seront  utilisés  et  publiés, 
soit  en  particulier,  soit  dans  un  travail  d'en- 
semble confié  aux  membres  d'un  comité  de 
publication  à  élire  plus  tard. 

Et  pour  préciser  les  recherches,  et  pour 
guider  les  bonnes  volontés,  il  sera  bon,  en 
dehors  des  hasards  heureux  des  excursions, 
de  mettre  plus  spécialement  à  l'étude,  cha- 
que année,  quelques  genres  ou  quelques 
espèces  aux  formes  critiques  et  litigieuses. 
Legenre  Orchis,  proposé  par  M.  Léveillé, 
pourrait  occuperlesherborisations  du  prin- 
temps de  1898,  surtout  en  ce  qui  concerne 
les  formes  hybrides,  si  minutieusement 
étudiées   déjà  par    MM.  Timbal-Lagrave, 


62 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE      BOTANIQUE 


Camus,  Rouy.  etc.  Et  je  saisirai  celle  occa- 
sion de  faire  amende  honorable  d'une  an- 
ne  erreurcommise  à  propos  de  VOrchis 
alata  Fleury.  Dans  une  note  insérée  au 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 
XXVIII  ii 891)  p.  3o;,  je  mettais  en  doute 
l'origine  hybride  de  cette  Orchidée  et  je 
concluais  à  sa  légitimité  spécifique.  Mieux 
informé  aujourd'hui  et  sur  l'origine  des 
hybrides  et  sur  les  particularités  biologi- 
ques de  celui-ci  en  particulier,  je  n'hésite 
plus  à  le  reconnaître  comme  un  bâtard,  X 
Orchis  morioXlaxi/lora,  peut  être  même 
un  bâtard  héréditaire.  Mais  les  singulari- 
tés que  j'ai  signalées  dans  sa  dispersion 
géographique  n'en  persistent  pas  moins  et 
demandent  à  être  élucidées  par  de  nouvel- 
les observations  très  précises  auxquelles 
sont  conviés  tous  nos  collègues. 

La  section  Jacea  du  grand  genre  Cen- 
taurea  renferme  des  formes  automnales 
multiples  dont  l'étude  pourrait  succéder  à 
celle  des  Orchis,  d'autant  plus  que  la  lec- 
ture du  récent  travail  de  M.  H.  Léveillé, 
Essai  sur  les  Centaurea  du  Maine  in  Bull, 
soc.  se.  nat.  Ouest  de  la  France,  VII  1  897 
p.  273  ,  prouve  que  la  conception  desespè- 
ces admises  par  lui,  d'après  ses  observa- 
dans  l'Ouest  de  la  France,  ne  concordent 
exactement  ni  avec  celles  de  l'Est  ni  avec 
celles  du   Midi. 

Ces  propositions  de  la  première  heure 
sont  du  reste  sujettes  à  modification,  et 
simplement  soumises  à  la  discussion  et  à 
l'approbation  des  membres  de  V Association 
française  de  botanique,  auxquels  il  appar- 
tient d'en  substituer  de  meilleures  ! 

Les  considérations  précédentes  peuvent 
s'appliquer  a  la  flore  cryptogamique,  qui, 
moins  connue,  réserve  encore  bien  des  de- 
couvertes  à  faire.  La  géographie  mycolo- 
gique,  par  exemple,  sur  laquelle  cependant 
E.  P.  Fries  a  depuis  longtemps  appelé 
l'attention  (Note  surladistribution  gc'ogra- 
phique  des  champignons,  1857,  trad.  par  M. 
Nylander  dans  les  A nn.  des  se.  nat.  1 858), 
et  malgré  les  travaux  provoqués  depuis 
quelques  années  par  la  Société  mycolo- 
gique  de  France,  est  presque  toute  à  faire, 
et  la  plupart  de  nos  départements  sont  en- 
core inexplorés.  Dans  le  Catalogue  raisonne 
des  champignons  des  environs  d'Autun, 
1891,  le  regretté  capitaine  Lucand  et   moi 


avons  signalé  à  propos  d'espèces  peu  com- 
munes, Mycena  crocata    Schrad),  Maras- 

mius  alliaceus  [Jacq.  .  Cortinarius  topha- 
ceus  Fr..  Xaucoria  badipes  Fr..  Psathyra 
bi/rons  Berkl.,  Hydnum  amicum  Quélet, 

etc.,  les  rapports  entre  la  végétation  fongi- 
que des  Vosges  et  celle  du  Morvan.  Depuis 
cette  époque,  près  de  deux  cents  espèces 
sont  venuess'ajouterà  noslistes,  en  grande 
partie  récoltées  par  M.  l'abbé  Flageolet, 
curé  de  Rigny-sur-Arroux,  M.  R.  Bigeard, 
instituteur  à  Mouthier-en-Bresse.  qui,  tout 
récemment  encore,  signalait  une  espècefort 
rare,  dans  les  bois  calcaires  de  Jully-les- 
Buxy,  le  17  octobre  1897  {Bull.soc.se.  nat. 
S-et-L.  23e  année  1897  p.  1 5g  .  J'aitrouvé 
moi-même,  entre  autres  espèces  curieuses, 
LepiotahelveolaBresad,  le  21  octobre  189?', 
a  Saint-Emiland,prèsAutun.dansuneplan. 
tation  de  vignesaméricainesédiriéepar  mon 
excellent  ami  Ch.  Ozanon  acquis  aussi  des 
la  première  heure  à  l'Association  française 
de  botanique,  et,  comme  les  bois  venus  eux 
du  Midi,  il  est  probable  que  les  spores  de 
celte  espèce,  considérée  jusqu'ici  comme 
méridionale,  ont  été  apportés  avec  les  sar- 
ments. 

On  voit  tout  l'intérêt  que  ces  observa- 
lions  inédites  ou  éparses  dans  une  quantité 
de  publications  locales  gagneraient  à  être 
réunies  et  mieux  connues.  Je  recomman- 
derai, en  terminant,  aux  collectionneurs, 
surtout  aux  novices, d'apporter  à  leurs  no- 
tes la  précision  dans  les  détails,  date  de  la 
récolte,  nature  du  sol,  altitude, exposition, 
et  précision  qui  fait  trop  souvent  défaut,  etc., 
sans  laquelle  il  ne  peut  y  avoir  d'étude 
utile  et  fructueuse. 

Dr  X.   Gillot 


Révision     des      formes     françaises 
de  l'Epilobium  tetragonum. 

Ait  I  NDICI     V.  X   FORMES    DES  EpiLOBES  FRANÇAIS. 

L'année  pluvieuse  1897,  qui  vient  de  s'écou- 
ler, nous  a  permis  de  faire  sur  les  formes  de 
VE.  tetragonum  des  observations  si  nom- 
breuses, si  intéressantes  et  si  décisives  que 
nous  nous  voyons,  avant  d'étudier  les  formes 
du  Professeur  Haussknecht,  contraint  de  re- 
manier la  partie  de  notre  travail  concernant 
VE.  tetragonum. 

Nous  avons,  on  s'en  souvient,  divisé  l'espèec 
linnéenne  en  4  sous-espèces:  E.Gilloti  Lévl., 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


63 


E.  Parmentieri    Lévl.,    E.    Lamyi   Schultz^ 
E.    Tourneforti   Michalet. 

Les  modifications  que  nous  avons  à  appor- 
ter ne  concernent  d'ailleurs  que  les  deux  pre- 
mières sous-espèces  que  nous  allons  pouvoir 
délimiter  rigoureusement  en  même  temps 
que  les  faits  observés,  justifiant  notre  con- 
ception précédente  relative  à  Vobscurum 
Schreb,  détruisent  complètement  cette  pré- 
tendue espèce  formée  des  formes  les  plus 
hétérogènes. 

L'E.  obscurum  Schreb.  comprend  en  effet 
(ap.  Haussknecht)  tous  les  Epilobes  du  groupe 
tetragonum  munis  de  stolons,  qu'ils  soient 
dressés  [E  virgatum  Fries  et  virgatum  auct. 
mult.)  ou  qu'ils  soient  décombants,  couchés, 
rampants,  radicants,  voire  même  palustri- 
formes.  Or,  cette  année,  nous  avons  vu  VE. 
tetragonum  type  et  VE.  Parmentieri  munis 
de  stolons  allongés  et  feuilles  de  telle  sorte 
qu'il  est  absolument  impossible  de  séparer  E. 
adnatum  Gris.  ap.  Hausskn.  de  E.  obscu- 
rum Schreb.  et  que  la  clef  donnée  par  le  Pro- 
fesseur deWeimar  (Monographie  p.  3G.)  con- 
duit à  une  détermination  erronée.  En  outre 
de  distingués  phytographes  auxquels  nous 
avons  fait  voir  nos  échantillons,  sans  être 
spécialistes  pour  les  Epilobes,  un  rosiériste 
en  renom,  entre  autres,  se  refusentà  voir  dans 
E.  tetragonum  L.  (E.  adnatum  Gris.),  à  sto- 
lons rempants,  la  même  sous-espèce  que  notre 
Gilloti.  (E.  obscurum  p.  p.)  sa  forme  lucidum 
y  comprise. 

Dès  lors  nous  avons  à  exclure  de  E.  Gilloti, 
VE.  tetragonum  type  (adnatum  Gris)  à  stolons 
rempants  à  tige  dressée  et  à  feuilles  adnées 
que  nous  appellions  virgatum  Fries  et  dont 
nous  faisions  une  simple  variété  de  notre 
Gilloti. 

En  outre  VE.  virgatum  Fries  non  auct. 
est  si  peu  clair  que  Haussknecht  le  réunit  sans 
le  distinguer,  mais  à  tort,  d'après  ce  qui  pré- 
cède, à  Vobscurum  Schreb.  Quant  aux  autres 
virgatum  Lamark,  Reichenbach,  Sprengel, 
Grenier  et  Godron  ce  sont  des  formes  qui 
rentrent  dans  notre  E.  Gilloti.  Il  importe 
donc  de  préciser  par  un  nom  nouveau  la 
forme  de  VE.  tetragonum  type  à  stolons 
allongés,  qu'elle  soit  accidentelle  ou  non. 

Par  ailleurs  notre  E.  Parmentieri,  présen- 
tant dans  les  années  pluvieuses  et  humides 
les  stolons  du  Gilloti,  ne  correspond  plus  à 
notre  diagnose  ;  ajoutons  que  le  caractère  des 
feuilles  très  étroites  décroissant  graduelle- 
ment de  la  base  au  sommet,  exact  pour  cer- 
taines localités,  ne  se  maintient  pas  dans 
d'autres,  et  peut  d'ailleurs  se  confondre  avec 
certaines   formes  automnales,  tardives.   Nous 


sommes  donc  obligés  de  reporterie  nom  d'E. 
Parmentieri  à  toutes  les  formes  typiques 
d'il,  tetragonum  à  stolons  allongés. 

D'où  la  classification  suivante  pour  les  for- 
mes de  VE.  tetragonum. 


E.    tetragonum  L. 


var.  E.  Parmentieri  Lévl 


I 


S.-esp.  E.  Gilloti.  E.  Lamyi.  E.  Tourneforti. 

var.  lucidum  Lévl. 

E.  Parmentieri.  —  Tige  simple  ou  ra- 
meuse, dressée  ;  feuilles  adnées  ;  souche  émet- 
tant des  stolons  rampants.  Dérive  directement 
du  type. 

E.  Gilloti.  —  Tige  simple  ou  rameuse,  or- 
dinairement décombante,  redressée,  à  feuilles 
souvent  luisantes,  obscurément  dentées,  pétio- 
lées  ou  atténuées  en  pétiole,  non  adnées  (au 
moins  celles  des  rameaux)  ;  translucides  et 
d'un  aspect  légèrement  huileux  après  dessicca- 
tion. 

Var  lucidum  Lévl.  —  Tige  glabre,  couchée, 
rampante,  radicante,  par/ois  palustriforme, 
à  fleurs  souvent  d'un  blanc  rosé  ;  stolons 
nombreux,  allongés  ;  feuilles  très  luisantes 
sur  le  vif. 

E.  Lamyi.  Sch.  —  Plante  d'un  vert  glau- 
que, dressée  ;  tige  munie  de  lignes  de  poils,  et 
non  de  lignes  glabres,  souvent  rougeâtre  ; 
feuilles  (au  moins  celles  des  rameaux)  mani- 
festement pétiolées. 

E.  Tourneforti  Michal.  —  Fleurs  asse$ 
grandes  ;  pétales  une  fois  plus  longs  que  les 
sépales. 

Ainsi  compris,  VE.  tetragonum  nous  paraît 
divisé  en  formes  suffisamment  fixes  pour  qu'a- 
vec un  peu  de  pratique  et  de  coup  d'œil 
on  ne  puisse  s'y  méprendre,  malgré  les  hybri- 
des que  l'on  pourra  rencontrer.  Ceux-ci  ne 
peuvent  être  niés,  mais  ils  ne  sont  pas  aussi 
nombreux  qu'on  veut  bien  le  dire,  sont  assez 
reconnaissables  sur  le  vif  et  se  trouvent  tou- 
jours en  petit  nombre  et  inter  parentes. 

Remarquons  en  terminant  qu'à  l'arrière- 
saison  VE.  tetragonum  a  sa  tige  dépourvue  de 
lignes  et  les  feuilles,  au  moins  les  raméales, 
atténuées  en  pétiole  ou  même  visiblement 
pétiolées. 

Quant  à  la  compressibilité  de  la  tige  chez 
VE.  Gilloti  {E.  obscurum  p.  p.)  c'est  là  un 
caractère  dû  à  la  station  de  la  plante  et  qui 
est  si  peu  constant  que  nous  n'osons  pas  même 
le  faire  entrer  dans  la  diagnose  de  notre  sous- 
espèce. 

Le  Mans,  le  20  octobre  1S97. 

Hector  Léveillé. 


64 


ASSOCIATION       FRANÇAISE,     DE       BOTANIQUE 


Contributions  à   la  flore    de  l'Orne 
et  de  l'Eure-et-Loir. 

M.  le  marquis  de  Cordouë  utilisant  sa  villé- 
giature sur  les  limites  de  ces  deux  départe- 
ments, nous  soumettait  récemment  les  espèces 
suivantes  intéressantes  pour  la  Flore  de  Nor- 
mandie. 

Epilobium  neriifolium  Lévl.  (E .  spica- 

tum  Lamk.)!  — Masles  :  bois  de  la  Galaisière. 

Herniaria  hirsuta  L.  —  Masles  :   grande 

route  de   le  Ferté-Bernard,  près  le  Petit-Bel- 

levue  ! 

Lobelia  urens  L.  Masles  :  bois  de  la 
Galaisière  ! 

Melissa  officinalis  L.  —  Masles:  haies 
des  champs  ! 

Epipactis  latifolia  Ail.  —  Masles  :  abbaye 
des  Clairets  1 

Il  a  rencontré  en  outre  à  la  Chesnelière,  en 
Nogent-le-Rotrou  :  Lactuca  muralis  Fries, 
Anthyllis  vulneraria  L.,  Linaria  minor  Desf., 
Scrofularia  nodosa  L.,  Chondrilla  juncea  L., 
Inula  conyja.  DC,  Echium  vulgare  L.,  Oro- 
banche  rapum  Thuill.,  Lychnis  vespertina 
Sibth.,  Gaieopsis  laJanum  L.,  G.  tetrahit  L., 
Picris  hieracioides  L.,  Linaria  spuria  Mill., 
Chcnopodium  Bonus-  Henricus  L.,  Malva  sil- 
vestris  L.,  Lythrum  Salicaria  L.,  Dianthus 
Armeria  L.,  Stachys  silvatica  L.,  Lysimachia 
nummularia  L.,  Verbascnm  nigrum  L.  et  V. 
blattaria  L . 


Correspondance 

LICHENS  DU  CHILI 

Voici    le    nom  des  lichens  que  vous  m'avez 
adressés  : 

i .  Xanthoria   chrysopthalma  D  C.  Apo- 
thécies  et  parties  jaunes  du  thalle  K  +  rouge 
sang.  Spores  biseptées  1 5X8,0.  Paraphyses  K 
violet. 

2.  Ramalina   calicaris   Ach.  Spores  droi- 
tes, uniseptés  i  5  X  6. 

3.  Xanthoria  parietinas  Ach.  Spores  bisep- 
tées 12, 16  X  9  Thalle  et  apothécies  K-f-  ro 
sang.  Paraphyses  K  -f-  violet.  A  côté  se  trou- 
vent :  i»  quelques  apothécies  de  Lecanora 
angulosa  (Ach.)  spores  simples  ;  disque 
apothécies  C  -|-  jaune.  V  quelques  apothé- 
cies de  Caloplaca  hœmatites  (Chaub.)  Apo- 
thécies rougeâtres,  K  rouge  plus  fonce,  ci 
paraphyses  K       violettes. 

4.  Physcia  leucomela  Duby.  Stérile. 
Thalle  K  ;  jaune;  à  côté,  Physcia  pityrea 
stérile  et  quelques  apothécies  de  Caloplaca 
hœmatites  comme  dans  le  précédent. 

5.  Le  même  que  le  n"  1 . 


6.  Petit  fragment  stérile  de  Usnea  hirta. 
E.  Fries. 

Je  viens  d'avoir  la.  bonne  fortune  de  décou- 
vrir ici  le  Buellia  minutula  Nyland.  Espèce 
nouvelle  pour  l'Ouest  et  le  N. -Ouest  de  la 
France. 

H.  Olivier. 


Informations. 

a»  Notre  collègue  M.  C.  E.  Porter  de  Val- 
paraiso  (Chili),  vient  de  fonder  la  Revista  Chi- 
lena  de  Historia  natural.  Nos  meilleurs  vœux 
de  succès  à  la  nouvelle  publication  et  nos 
compliments  à  son  fondateur. 

->■  Nous  avons  reçu  des  circulaires  annon- 
çant les  divers  ouvrages  suivants  :  Révision  du 
genre  Onopordon.  par  G.  Rouy,  23  pages  de 
texte,  grand  in-8°,  et  25  planches  photogra- 
phiques i3-i8,  prix:  i5  francs;  Bibliothcca 
Botanica;  von  Prof.  Dr  Ch.  Luerssen  et  Dr 
B.  Frank  ;  Orchidaarum  gênera  et  species  ex- 
posuit  Fritz  Kraenzlin  ;  Icônes  plantarum 
Galliœ  rariorum,  Atlas  Iconographique  des 
plantes  rares  de  France  et  de  Corse  par  G. 
Rouy  Fasc.  I.  planches  i-5o,  prix:  i5  francs. 

A  ce  propos,  la  place  dont  nous  disposons 
dans  la  Revue  étant  restreinte,  nous  avertis- 
sons dorénavant  nos  lecteurs,  que  nous  ne 
rendrons  compte  dans  la  Revue  et  n'y  annon- 
cerons que  les  ouvrages  dont  au  moins  un 
exemplaire  sera  adressé  à  la  Bibliothèque  des 
Sociétés,  dont  elle  est  l'organe. 


Herbier 


L'Herbier  de  l'Association  Française  de  Bo- 
tanique, ou  Herbier  de  France,  est  dès  à  pré- 
sent fondé. 

L' 'Académie  internationale  de  Géographie 
botanique,  se  reservant  les  Herbiers  monogra- 
phiques :  Onothëracees,  Haloragacées,  Renon- 
culacées,  Géranium,  et  Erodium,  ainsi  que  les 
Herbiers  des  plantes  rares  du  globe  et  de  la 
flore  de  Hong-Kong,  veut  bien  se  dessaisir  en 
faveur  de  l'Association  française  de  botanique 
de  toutes  les  plantes  de  France  qu'elle  pos- 
sède déjà  et  en  particulier  de  l'Herbier  com- 
paratif du  Maine  qui,  venant  se  fondre  dans 
l'Herbier  de  France,  lui  apportera  un  précieux 
iint. 

L'Herbier  de  France  sera  classé  d'après  la 
Flore  de  MM.  Rouy  et  Foucaud,  et  d'après  les 
travaux  les  plus  récents  des  monographes  au 
fur  et  à  mesure  de  leur  apparition. 

On  annonce  de  divers  côtés  des  envois  qui 
seront  reçus  avec  la  plus  vive  reconnaissance. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


Le  Mans.  —  Typ.  et  Lith.  Ed.  Monnoyer.  — Revues, 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplaties. 


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qui  se  trouve  dans   le    numéro   d'aujourd'hui  de 
notre  gazette  est  bien  inte'ressante.  Cette  maison 
s'est    acquise    une    si    bonne    réputation  par  le 
paiement    prompt    et    discret    des 

montants  gagnés   ici  et  dans  les    environs    que 
nous  prions  tous  nos  lecteurs  de   faire  attention 
à  son  insertion  de  ce  jour. 

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ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur:  F**  Héribaud  Jh.,  Clcrmont- 
Ferrand  (  l 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  II.  Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe). 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Htc-Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  de  Heldreich,  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,   G.  Rouy,  G.  King,  Treub,  R.  A. 

Piiii  îri'i. 


OFFRES  &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnés,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


On  céderait,  au  prix  de  S  francs, rendu  franco, 
un  exemplaire  relié  de  Drude,  Géographie 
botanique,  traduction  française,  qui  a  subi 
une  mutilation  à  la  reliure  ;  la  pagination  est 
en  partie  coupée;  complet  d'ailleurs.  S'adres- 
ser :  J.  Arbost,  i,  rue  de  Lyon,  à  Thiers 
(Puy-de-Dôme). 

M.  C.  DC,  Genève.  —  Nous  avons  prévenu 
votre  désir  relativement  à  la  cotisation  de  1899, 

M.  S.  E.  Lassimonne,  2S,  rue  des  Coute- 
liers, à  Moulins,  achèterait  un  bon  microscope 
d'occasion. 

M.  L.  Brevière,  à  Ambert  (Puy-de-Dôme), 
désire  se  procurer,  soit  au  moyen  d'achat,  soit 
par  voie  d'échange  (il  offre  Muscinées  et 
Lichens),  une  petite  collection  de  champi- 
gnons composée  d'espèces  généralement 
fréquentes. 

M.  le  chan.  D.,  Beaupont.  —  Le  numéro 
donne  satisfaction  au  desideratum  exprimé 
dans  votre  lettre. 

Nous  terminons  dans  ce  numéro  plusieurs 
articles  demeurés  en  souffrance  pour  laisser 
dans  les  numéros  suivants  une  plus  large  place 
à  nos  collègues. 


M.  Em.  PercevaL,  —  Réponse  au  sujet  du 
Daphne  Meçereum  aux  Environs  de  Paris.  — 
«Voici  les  stations  certaines  pour  ma  région  : 
assez  abondant  sur  les  coteaux  calcaires  boisés 
entre  Port-Villez  et  Jenfosse  près  Vernon  : 
bois  humides  et  ravins  de  Port-Villez  ;  Parc 
de  Grumesnil,  près  Ecos.  »    M.  Toussaint. 

M.    Fed.   Trémols,    Barcelone.    —  Thocné 

votre  cotisation.  Merci. 

AVIS 

Nous  ferons  recouvrer  par  la  poste 
dans  la  première  quinzaine  de  ce  mois 
les  cotisations  des  membres  de  l' a  Asso- 
ciation française  de  botanique  »  qui  ne 
nous  les  ont  pas  encore  adressées  et 
celles  des  nouveaux  membres  de  1'  «  Aca. 
demie  internationale  de  Géographie 
botanique  ».  Il  sera  ajouté  0  fr.  50  pour 
les  frais  de  recouvrements. 

Le  Secrétaire-Trésorier. 


UN     AN 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 
France 

Étranger,    Colonies... 

Le  Numéro  :  1  Franc. 

Les    Abonnements    parient   du     i"  Octobre    ou    du 

i"  Janvier  de  chaquej année. 


Toute  personne  qui  ne   se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Ph.  Heinsbergkr,  lo,  First  Avenue. 

LONDON 

Dulau  and   C°,  Foreign  booksellers,  37,  Soho 

Square 

PARIS 
.I.-IL  Baillière  et  Fils,  19,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lechevauer,    Librairie    médicale    et 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


Frère       M  E  R 1 13  A.  TU  D        JOSEPH 

CAUMEI       Iean-Bapti 
,/<•»>■  rfc  l'Académie  internationale    •!•     Géographie    Botanique  pour    r8g& 
Né  a  Pradayrols,  commune  de  Boisseï  .Cantal),  le  4  avril  1S41 

1       .'         i         10NNA         I       I  IN  I  -FERRAND 

LAURÉAT    DE    1.  1N^  riTI 
I    lu    I>E    LA    SOCIÉTÉ    BOTANIQUE    DE    FRANI  I  itMIE    DE    CLERMONT,    DE    II    501   IËTI     NATIO 

I ATIQUES  ET  SCIENCI  '  ■  I,  ETC . 

HEUBRE    BE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANII 


7e  Année  (2e  Série). 


N°  99 


i«r  Février  1898 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe   de   l'Académie  Internationale   de   Géographie   "Botanique 


Etat  de  l'Académie  au  lei  Février  1898 

Directeur 
T.  H.  Frère  HÉRIBAUD  Joseph 

Secrétaire  perpétuel 
M.   Hector  LÉVEILLÉ 

Secrétaire  adjoint 
M.  A.   ACLOQUE,  Associé  libre 

Trésorier 
M.   Charles  LE  GENDRE 

Membres  d'honneur 
MM. 
Georges  Rouy,  (Asnières)  Seine,  France. 
Georges  King,    ^hibpur),  Indes. 
Treub,  (Buitenzorg),  Java. 
R.  A.  Philippi  (Santiago),  Chili. 

Membres  titulaires 
MM. 
Hector  Léveillé,  (Le  Mans),  France. 
E.     Gonod     d'Artemare,    (Ussel),    Corrèze, 

France. 
J.  A.   Henriques,  (Coïmbre),  Portugal. 
He'ribaud  Joseph  (frère), (Clermont-Ferrandi, 

France. 
Baron    Ed.     Hisinger,     (Karis),     Finlande, 

Russie. 
Ch.  Le  Gendre,  (Limoges),  France. 
Ed.  Marçais  (abbé),  (Toulouse),  France. 
Ferd.   Renauld,  (Vesoul),  France. 
Cas.  deCandolle,  (Genève),  Suisse. 
William  Trelease,  (St-Louis),    Etats-Unis. 
Théodore  de  Heldreich,    (Athènes),  Grèce. 
Fed.  Philippi,  (Santiago),  Chili. 

Membres  correspondants 
MM. 
J.  Christian  Bay,  (Des  Moines),  lowa,  Etats- 
Unis. 
A.    S.    Hitchcock,     (Manhattan),     Kansas, 

Etats-Unis. 
Johann   Lange,  (Copenhague),  Danemark. 
H.  L.  de  Vilmorin,  (Paris),  France. 

Associés  libres 
MM. 
O.  Debeaux,  Toulouse, 


A.  Acloque,  Paris. 

Ern.  Olivier,  Moulins. 

Ambroise  Gentil,  Le  Mans. 

G.  Beck,  Vienne  (Autriche). 

Edward  L.  Greene,  Washington. 

Fr.  Kamienski,  Odessa. 

J.  de  Rusunan. 

Georges  Radde,  Tiiîis. 

Emile  Balle,  Vire. 

Clos,  Toulouse. 

Ivanitzky,  Kadnikow,  (Russie). 

H.  Marcailhou  d'Aymeric,  Ax-les-Thermes. 

Louis  Giraudias,  Poitiers. 

L.  H.  Pammel,  Ames  (lowa). 

Xavier  Gillot,  Autun. 

Otto  Kuntze,  San  Remo. 

Eug.  Niel,  Rouen. 

L.  Corbière,  Cherbourg. 

Luc.  Daniel,  Rennes. 

Frédéric  Trémols,  Barcelone. 

Jules  Foucaud,  Rochefort. 

I.  Dorfler,  Vienne  (Autriche). 

R.   P.  Sodiro,  Quito. 

Carlos  E.  Porter,  Valparaiso. 

H.  Olivier,  Bazoches-en-Houlme  (Orne). 

Paul  Parmentier,  Baume-les-Dames. 

Marius  Capoduro,  Six-Fours,  (V 

R.  P.  J.  C.  Carrier,  Montréal. 

Alb.  Gérard,  Rethel  (Ardennes). 

Drake  del  Castillo,  Paris. 

Comte  de  Boissieu,  Paris. 

Arbost,  Thiers  (Puy-de-Dôme). 

Abbé  Lemée,  Foulletourte  (Sarthe). 

Abbé  Letacq,  Alençon. 

Bocquillon-Limousin,  Paris. 

Mar.  Vergara,  Madrid. 

R.  P.  Bodinier,  Kouy-Tchéou. 

Abbé  Mailho,  St-Girons  (Ariège). 

Ménezes,  Funchal. 

Abbé  Bach,  Gourdon  (Lot). 

Boudier,  Montmorency. 

Lloyd,  Cincinnati. 

R.   P.  Gave,    Contaminé-sur-Arve    (Haute- 
Savoie). 
Sénart,  Paris. 
L.  Bureau,  Paris. 
Aug.  Chevalier,  Lille. 


LE       M  ON  DT.      DES       PLANTES 


R.  Maire.  Dijon. 

Westerlund,  Lidkôping,  (Suc 

R.  P.  Pâque,  Namur  (Belgique  . 

L.  Bazot,  Dijon. 

Ch.  Bessey,  Lincoln  (Nebraska). 

Arm.  Faure,  Clermont-Ferrand. 

Membres  auxiliaires 
MM. 
F.  Lande,  Autheuil  (Orne). 

Lecointe,  Evreux. 

Robert,  Verdun. 

Respaud,  Fitou  (Aude  . 

Vendrely,  Champagney  (Haute-Saône). 

Henri  Guilhot,    St-Jean-du-Falga  (Ariège). 

Jean  Neyraut,  Bordeaux. 

Louis  Déan,  Le  Mans. 

(Abbé)  J.  Grelet,  Les  Fosses  (Deux-Sèvres). 

(Abbé)  Etoc,  Neuilly-sur-Seine. 

V.  Payot,  Chamonix. 

Dr  J.  de  Los  Santos,  Paris. 

A.  Feret,  Manneville-sur-Risle  (Eure). 

(Abbé)  V.  Richard,  Vibraye  (Sarthe). 

(Abbé)  E.  Goulard,    Bergerac    (Dordognej. 

Bonnaymé,  Belt'ort. 

Carette,  Paris. 

Durand,  Montpellier. 

Deschamps,  Antibes. 

(Abbé)  Dupuy,  Bordeaux. 

^bbé)  Menu.  Andouillé  [MayenneJ. 
R.P.  Vaniot,  Le  Mans. 
Galle,  Nancy. 
Corroy,  Toulouse. 
Dr  Lebœuf,  Cahors  (Lot). 
M.idiot.  Jussey  (Haute-Saône). 
Pajot,  St-Jean-dc-s-Monts  (Vendée). 
Rommé,  Sougé-le-Ganelon  (Sarthe). 
Sirot,  Chandernagor  [Inde-Franç.  . 
Soulié.  St-Genicz  (Aveyron). 
Guirimand,  Grenoble. 
Serres,  Dax  (Landes). 
Abbé  Nourry.  Mayenne, 

i  rd,  Grabe)  (Hérault). 

Bataille-Bertrand,  Alger. 
Joseph  Daniel,  Chemeré  (Mayenne). 
Moog,  Paris. 

Bernichan,  La  Hourre  (Gers). 
(Abbé)  Guignon,  Yelaines-sur-Seine  iSeinc- 

et- Marne). 
Laborie,  Auterive,  (Gers  . 
Monguillon,  Ste-Sabine  (Sarthe). 
Marty,  Lanta  (Haute-Garonne). 
1  H  Ferrua,  Bruxelles. 
Cadix,  Charleville  (Ardennes). 
Contet,  Laos  (Cochinchinei. 
Ragot,  Le  Mans  (Sarthe). 
Abbé  Leveau,  Livet  (Sarthe). 


Pardécision,  en  date  du  i"  janvier  iSoS, 
MM.  Westerlund  Je  Lidkôping,  (Suède) 
H.  P.  Paque,  de  Namur  (Belgique).  L.  Bazot, 
de  Dijon  (F'rance),  Ch.  E.  Bessey,  professeur  à 
l'Université  de  Nebra  l  i,  Lincoln  lEtats- 
l'nisi.  Arm.  Faure,  de  Clermont-Ferrand. 
sont  nommés  Associés  libres  de  l'Académie. 
Le  Directeur. 

I   .    HÉRIBAUD  Jll. 


Par  décision  du  6  janvier  1898,  M.  Em.  Des- 
champs, Membre   Auxiliaire    de    l'Académie, 
est  nommé  Explorateur  de  l'Académie  durant 
l.i  durée  de  son  voyage    en    Extrême-Orient. 
Le' Directeur, 

Y .  Hi:Rip.Aur>  Jh. 


MM.  de  I1i:i.dreich,  Œhlf.rt,  Letellier, 
Rousseau,  Ch.  Chédeau  remercient  l'Acadé- 
mie de  leur  promotion  ou  nomination  dans 
la  Médaille  Scientifique, 


M.  l'abbé  Richard  remercie    de  sa  nomina- 
tion en  qualité  de  Membre  auxiliaire. 


M.  Emile  Deschamps,  explorateur  de  l'Aca- 
démie, devant  se  rendre,  aux  lins  d'études 
scientifiques,  en  Extrême-Orient,  aux  Indes 
anglaises,  aux  Laquedives.  Maldives,  etc.,  se 
met  à  la  disposition  des  naturalistes  et  des  col- 
lectionneurs qui  désireraient  lui  demander  des 
collections  d'histoire  naturelle,  botanique, 
zoologie,  minéralogie,  lesquelles,  de  quelque 
importance  qu'elles  soient,  seront  envoyées 
au  fur  et  a.  mesure,  au  cours  de  route.  Ecrire  à 
M.  Emile  Deschamps,  i5,  route  de  St-Ger- 
main,  Houilles,  (Seine-et-Oise)  ou  à  la  Direc- 
tion du  Monde  des  Plantes. 


Séance  du  10  Janvier 

Présidence  de  M.  II.  1, éveille,  secrétaire 
perpétuel. 

L'ordre  du  jour  portait  :  r  Dépouillement 
de  la  correspondance  ;  2°  Contributions  à  la 
Flore  delà  Sarthe:  3°  LesCentaureade  l'Ouest 
de  la  France  par  M.  H.  I. éveillé;  40  Les 
Formes  du  Ranuneulus  Flammula  L.  d'après 
l'herbier  de  l'Académie. 

Cet  ordre  du  jour  a  rempli  les  deux  heures 
de  séance.  Lecture  a  été  donnée  d'une  lettre 
de  M.  Casimir  de  Candolle,  remerciant  pour 
sa  nomination  comme  Académicien  titulaire  ; 
on  a  lu  en  outre  une  courte  note  de  M. 
E.  Gonod  d'Artemare,  relative  à  VHieracium 
Lainyi  et  aux  formes  affines. 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


67 


En  réponse  à  une  circulaire  émanant  d'un 
Comité  formé  en  Australie  pour  élever  un 
monument  à  l'illustre  von  Mueller  et  perpé- 
tuer en  outre  son  souvenir  par  une  fondation 
utile,  l'Académie,  se  souvenant  que  von 
Mueller  lui  a  généreusement  naguère  versé 
une  somme  de  450  francs  et  adressé  de  nom- 
breuses plantes  rares  pour  son  herbier  ainsi 
que  des  ouvrages  pour  sa  Bibliothèque,  a 
décidé  dans  cette  séance  d'adresser  au  Tréso- 
rier du  Comité  exécutif  M.  C.  R.  Blackett 
Collège  of  Pharmacy,  Swanston  Street,  à 
Melbourne,  une  modeste,  mais  chaleureuse 
souscription. 

La  séance  a  été  levée  à  10  h.  1/2.  La  pro- 
chaine séance  aura  lieu  le  lundi  7  février  à 
8  h.  1/2  du  soir. 


ESSAI 

sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales  les   plus  vulgaires 

PAR 

Marius  CAPODURO 

Membre  de  l'Académie  internationale  de  Géographie 

Botanique 

et    de    l'Association    pour     la    protection    des     Plantes 

(Suite) 


Bourragi,  Bourragi  fer. 

Bourrache,  Buglosse,  Vipérine. 
Borago,  Anchusa,  Echium 

En  provençal  lou  bourragi,  c'est  la  bourra- 
che, plante  très  commune  dans  nos  régions 
méridionales  et  dont  nul  n'ignore  les  proprié- 
tés béchiques  et  sudorifiques  par    excellence. 

Le  bourragi  fer,  c'est  la  buglosse  (An- 
chusa ilalica  et  A.  officinalis)  probablement 
parce  que  la  plante  ressemble  beaucoup  à  la 
bourrache  véritable  et  que  les  fleurs  en  sont 
des  succédanés. 

Dans  quelques  localités  du  Var,  le  nom  de 
bourragi  fer  est  encore  donné  à  une  borra- 
ginée  sans  usage  et  des  plus  communes  :  l'herbe 
àla  vipère  (Echium  vulgare).  M.  Garcin,  dans 
son  «  Dictionnaire  provençal-français  »  donne 
le  nom  de  bourrigaï  fer  à  V Anchusa  ilalica. 
Nous  ne  voyons  dans  ce  terme  qu'une  altéra- 
tion de  bourragi. 

Bouton  d'argent,  d'or 

Différentes  plantes  énumérées  ci-dessous. 

Plusieurs  plantes  portent  ces  noms  en  rai- 
son de  la  belle  couleur  blanc  d'argent  ou 
jaune  d'or  de  leurs  fleurs. 

Dans  le  Gard  on  donne  surtout  le  nom  de 
bouton  d'argent  à  VAchiUca  plarmica,  tan- 
dis   que  dans   bon   nombre    de    régions  c'est 


plutôt  à  la  matricaire  inodore  ou  à  la  camo- 
mille des  champs  que  ce  nom  s'applique. 

Ailleurs  le  bouton  d'or,  c'est  généralement 
la  renoncule  acre  ou  la  ficaire.  Dans  les 
Bouches-du-Rhône,  ce  terme  désigne  plus 
particulièrement  la  renoncule  rampante.  Selon 
M.  Garcin,  la  plante  connue  sous  le  nom  de 
bouton  d'or  ne  serait  autre    que  la  tanaisie. 

Enfin  dans  les  environs  d'Hyères  et  de  Tou- 
lon YHelychrisum  sloechas  qui  croit  aussi  bien 
dans  les  bois  calcaires  que  dans  les  collines 
siliceuses  du  littoral  est  connue  des  habi. 
tants  sous  la  dénomination  de  bouton  d'or. 

Cabaret 

Cabaret,  rondelle,  oreillette,  oreille  d'homme, 

nard    sauvage. 

(Asarum  Europaeum  L.) 

L'étymologie  scientifique  de  Asarum  vient  de 
A  privatif  et  du  grec  caipoi  j'orne;  je  n'orne  pas, 
fleur  sans  éclat.  Cette  signification  s'explique 
par  ce  fait  que  les  anciens  n'employaient  point 
l'asarum  dans  leurs  guirlandes  ou  couronnes 
de  fleurs  les  jours  de  fête. 

En  patois,  cette  plante  est  appelée  cabaret, 
probablement  parce  qu'autrefois  la  racine  était 
prise  en  infusion  comme  vomitif  par  ceux  qui 
s'étaient  attardés  au  cabaret  et  y  avaient  trop 
bu. 

Cabassudo. 

Centaurée  des  collines. 

Cenlaurea  collina  L . 

Cabassudo  doit  être  un  dérivatif  de  ca- 
besso  qui  signifie  en  provençal  caboche, 
tête,  mémoire,  au  figuré,  et  au  sens  propre  .- 
sorte  de  clou  dont  la  tête  est  grosse  et  en 
pointe  de  diamant  et  qui  sert  à  garnir  les  se- 
melles de  forts  souliers.  Le  mot  français  cabo- 
che équivaut  en  italien  à  capochia,  de  capo, 
petite  tête,  et  du  latin  caput,  tête.  Dans  cha- 
cun de  ces  termes  :  cabassudo,  caboche,  ca- 
pocchia,  caput,  on  retrouve  le  même  radical 
cabo  ou  capo,  signifiant  tête.  Il  est  fait  allu- 
sion, sans  nul  doute,  à  l'involucre  assez  volu- 
mineux et  dur  de  cette  centaurée  que  l'on 
a  comparé,  non  sans  raison,  à  une  tête  de 
caboche.. 

Cano,  Canetto. 
Grand  roseau,  Canne  de  Provence,  Roseau  à 

balais. 
(Arwndo  donax  L.  Phragmiles  communis  Trin.) 

Le  grand  roseau  ou  roseau  à  quenouilles 
est  appelé  en  patois  cano  ;  et  canetto,  ca- 
neou  n'en  sont  que  des  diminutifs  ;  ces  der- 
niers noms  désignent  le  Phragmites  communis 
qui  ressemble  assez  au  roseau  à  quenouilles 
(Arundo  donax)  sans  en  avoir  toutefois  les  di. 
mensions.  Il  abonde  dans  les  lieux  humides 
et  les  marécages. 


08 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


Caoucotripo 

Chardon  étoile. 
{Centaurea  calcitrapa  L.) 

En  fronçais  on  dirait  calcitrappe  ou  chausse- 
trappe;  mot  hybride  forme  du  latin  cals,  talon 
et  du  celtique  trapp,  pii 

i  En  terme  d'art  militaire,  la  chausse-trappe 
était  une  sorte  d'arme  défensive  composée  de 
quatre  pointes  réunies  à  un  centre  commun  ; 
l'usage  de  cette  arme  a  complètement  disparu  ; 
elle  était  employée  comme  obstacle,  on  en 
parsemait  les  avenues  des  retranchements,  les 
passages  par  lesquels  l'ennemi  pouvait  arri- 
ver; on  en  répandait  sur  les  brèches,  les  défi- 
lés et  les  gués  des  rivières.  » 

Le  caoucotripo.   scientifiquement   C< 

itrapa  et  vulgairement  chardon  étoile 
n'est  pas  sans  analogie,  quant  à  l'involucre 
de  la  fleur  et  les  épines  rigides  dont  sont  mu- 
nies quelques-unes  de  ses  bractées,  avec  la 
chausse-trappe  d'autrefois.  D'où  son  nom. 

Caoussido. 

Chardon  hémorroïdal. 
irsium    arvense). 

La  caoussido  ou  encore  cardoun  deïs 
aïs.  plante  très  vivaceet  très  difficile  à  exter- 
miner, pullule  dans  les  vignes  et  les  moissons 
pendant  tout  l'été  :  c'est  l'herbe  de  prédilec- 
tion des  ânes.  Sa  rapide  extension  cause  assez 
de  dommages.  Quand  on  essaie  de  l'arracher 
à  la  main,  les  nombreuses  et  petites  épines 
dont  la  plante  est  recouverte  occasionnent  un 
grand  nombre  de  piqûres  qui,  pour  bénignes 
qu'elles  soient,  n'en  sont  pas  moins  doulou- 
reuses. 

Le  provençal  caoussigar  est  synonyme  de 
blesser  légèrement.  Dès  lors,  on  s'expliquera 
facilement  la  signification  de  caoussido. 

Cardoun 

Plusieurs  synanthérées. 

On  a  compris  sous  la  dénomination  géné- 
rale de  cardoun  un  certain  nombre  de  plantes 
■synanthérées  non  seulement  du  genre  char- 
don mais  encore  de  la  sous-famille  des  cyna- 
rocéphales  à  feuilles  garnies  d'épines  ou  de 
piquants. 

On  donne  le  nom  de  cardouneto   dans   le 

Languedoc,  au  Gynara   cardunculus,    espèce 

cultivée  et  comestible  ;  celui   de    cardounil 

irons  de    Toulouse!   au   Cirsium   acnuh  : 

celui  de  cardousso  (Languedoc)  au  Scolymus 

panir.us;  ceux  de  cardousso.  chardouço. 
cardarineto  au  Carlina  acanthifolia  dont  la 
Heur  desséchée  sert  d'hygromètre  ;  elle  se 
ferme  sous  l'influence  de  la  sécheresse,  se 
rouvre  sous  celle  de  l'humidité. 
■  Une  remarque  a  faire  à  propos  de  ces  diffé- 
rents noms,  c'est  que  l'on   retrouve    toujours 


le    même     radical      celtique    car,    signifiant 
pointe. 

Cebouïado 
Muscari  à  toupet 
[Miisrnri  comosum  L.) 
Une  liliacée  à  fleurs  bleues,  très  commune 
dans  les  champs  du  midi,  au  printemps  :  le 
Muscari  à  toupet,  généralement  appelé  ce- 
bouïado ou  cebouïoun.  porte  encore  les  noms 
de  ciboulado.  couguou.  pénitents  blurs, 
barralets  gros.  Le  bulbe  en  est  assez  volu- 
mineux et  entouré  de  nombreux  bulbilles  dont 
l'ensemble  affecte  la  forme  d'un  oignon  iceboi 
presque  à  s'y  méprendre,  bien  que  le  bulbe  de 
l'oignon  soit  dépourvu  de  bulbilles.  D'où  la 
dénomination  de  cebouïado  dont  la  termi- 
naison iado  nous  parait  avoir  un  sens  péjo- 
ratif équivalant  à  mauvaise  cebo  ou  cebo 
fero.  D'ailleurs  c'est  quelquefois  sous  ce  der- 
nier vocable  que  l'on  désigne  encore  le  Mus- 
cari a  toupet. 

Gourrajolo,  Courreïolo. 

Petit  liseron,  vrillet,  clochette. 
.  (Concolvulus  arvemis. ) 

Le  mot  provençal  courrajolo  dérive  de 
courrejo  ou  courreïo,  qui  signifie  courroie 
et  dont  il  est  un  diminutif.  La  courreïolo  est 
donc  une  petite  courroie.  Tel  est  le  nom  qui 
sert  à  désigner  le  liseron  des  champs,  espèce 
ubiquiste,  très  vivace.  Ce  nom  lui  vient  sans 
doute  de  ce  que  ses  tiges  frêles,  rampant  sur 
la  terre,  ressemblent  à  autant  de  petites  la- 
nières ou  lacets  de  cuir,  en  provençal  cour- 
rejoun. 

Ces  différents   termes   courrajolo.    cour- 
reïo,  courrejoun,    appartiennent  à  la  même 
famille  ;  le  radical  courr  cuir,  du  latin  COrium 
demeurant  le  même  dans  chacun  d'eux. 

Coutelas,  coutello,  coutèou. 
Flambe     d'eau,    iris    des    marais,   iris    jaune, 

glaïeul  des    champs. 
[[ris  pst  udacorus  L.,  Gladiolus  segetum  Gawl. 

Autant  de  noms  provençaux  dont  l'équiva- 
lent français  est  couteau. 

On  appelle  coutelas  l'Iris  pseudacorus  et 
en  général  bon  nombre  d'iris  dont  les  feuilles 
ensiformes  ont  été  comparées  à  des  coutelas. 

Les  noms  de  coutello  coutèou  ont  été 
donnés  au  glaïeul  des  moissons  ((lladiolus 
|ui  a  les  feuilles  assez  semblables  à 
celles  de  l'iris,  bien  que  le  limbe  ait  partout 
la  même  épaisseur  et  que  les  bords  en  soient 
beaucoup  moins  tranchants. 

Max. us  CAPODURO. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Les  Renonculacées,  Géraniacèes  et  Halo- 
ragacées  de  Madère 

Nous  devons  à  l'obligeance  de  notre  Collè- 
gue M.  C.  A.  Menezes,  de  Madère,  les  échan- 
tillons suivants  dont  la  simple  liste,  en  atten- 
dant que  nous  en  poursuivions  l'étude,  ne  sera 
pas  dépourvue  d'intérêt. 

Ranunculus  repens  L.  Curral  dos  Romei- 
ros.  —  CCC. 

Ranunculus  grandifolius  Lour.  var.  minor. 
Love.  Pico  de  Ariciro.  — RRR. 

Ranunculus  grandifolius  var.  major.  Lowe. 
Ribeiro  Frio. —  RR. 

Ranunculus  acer  L.  Pico  do  Infanta.  —  R. 
parviflorus  L.  var.  aculilobus 
Dur.  Fontaine  de  Ribeiro  Frio.    —  R. 

Ranunculus  muricatus  L.  Casa  Branca.  —  C. 
—  Sardous  Crantz,  s.-esp.  trilobus 

Desf.  Neves.  —  RR. 

Géranium  dissection  L.    Monte;    Moinhos. 

—  C. 

Géranium  rotundifolium  L.  Moinhos.  —  CC. 

—  molle  L.  Ribeiro  Frio.  —  R. 

—  lucidum  L.  Rabaçal.  —  RR. 

—  Robertianum  L.(purpureum'V\\\.). 
Curral  dos  Romeiros,  Moinhos  ;  Ribeiro  Frio. 

—  CCC. 

Géranium  anemonaefolium  L'Hérit.  Ribeiro 
Frio.  —  CC. 

Erodium  cicutarium  L'Hérit.  Ribeiro  das 
Calles.  —  RR. 

Erodium  moschatum  L'Hérit.  Moinhos.  — 
CCC. 

Erodium  Botrys  Bertol.  Moinhos.  — CCC. 
—        malacoides  Willd.  Gorgucho.  (Sans 
indication  de  fréquence). 

Erodium  Chium  Willd.  Porto-Santo:  Cam- 
po  de  Baixo.  —  C. 

Callitriche  verna  L.  Choupana.  —  CC. 

H.    L. 


Une  nouvelle  conception  de  la  greffe 

La  greffe  est  un  de  ces  sujets  rebattus  sur 
lesquels  au  premier  abord  on  croirait  que 
tout  a  été  expérimenté,  que  tout  a  été  dit. 

Avec  les  Anciens,  l'imagination  s'était  donné 
libre  carrière.  Ils  avaient  vu  dans  la  greffe  le 
moyen  de  changer  radicalement  la  nature  des 
espèces,  à  tel  point  qu'ils  prétendaient  obtenir 
des  grappes  pleines  d'huile  par  la  greffe  de  la 
vigne  sur  l'olivier(i). 

A  la  suite  d'essais  négatifs  montrant  le  peu 
de  fondement  de  ces  greffes  si  merveilleuses, 
les  Modernes  sont   tombés   dans  l'exagération 


-(i)Cf.  Pline,  Histoire  naturelle,  Livre  XXVII. 


contraire.  Nos  traités  de  botanique  les  plus 
en  vogue  considèrent  la  greffe  comme  «  une 
association  par  juxtaposition  où  chaque  végétal 
conserve  intégralement  tousses  caractères  (i). 

La  science  allemande  était  plus  affirmative 
encore.  Weismann,  le  fameux  auteur  de  la 
théorie  des  déterminants,  nie  l'influence  du 
soma  sur  les  éléments  reproducteurs  (2).  Voch- 
ting  traitait  de  légendes  les  faits  d'influence 
que  l'on  avait  constatés  jusqu'à  ce  jour  (3). 

Et  voici  que  la  question  parait  avoir  com- 
plètement changé  de  face.  Un  savant  français, 
M.  L.  Daniel,  est  arrivé,  à  la  suite  d'une  série 
de  patientes  recherches,  faites  à  l'aide  de  pro- 
cédés originaux,  à  démontrer  nettement  et 
d'une  façon  qui  semble  irréfutable,  que  cette 
influence  existe  bien  réellement,  et  que  dans 
le  cas  particulier  de  la  greffe  comme  dans 
beaucoup  d'autres,  on  a  fait  trop  bon  marché 
de  l'opinion  des  Anciens. 

Lorsqu'on  greffe  une  plante  sur  une  autre 
avec  laquelle  elle  est  susceptible  de  s'unir,  il  y 
a  une  tendance  à  réaction  mutuelle  plus  ou 
moins  accentuée  qui  se  traduit  par  une  modi- 
fication des  formes  ou  des  qualités  des  plantes 
associées. 

Préciser  la  nature  de  cette  influence,  la 
diriger  ensuite  au  besoin,  c'était  un  but  qui 
intéressait  tout  autant  la  science  pure  que  la 
pratique  horticole;  c'est  à  la  solution  de  ces 
questions  que  s'est  attaché  M.  Daniel. 

Exposer  en  détail  les  procédés  qu'il  a  em- 
ployés serait  trop  long  ici  ;  nous  nous  conten- 
terons de  renvoyer  le  lecteur  aux  différents 
mémoires  qu'il    a    publiés    sur    le    sujet    (4). 


(1)  Van  Tieghem,  Traité  de  botanique, Vans,  1891. 

(2)  Weismann.  Essais  sur  l'hérédité,  Paris,  1892. 

(3)  Vochting,  Ueber  Transplantation,  1892  et 
Mémoire  sur  la  greffe  de  l'Helianthus  annuus  et  de 
l'Helianthus  tuberosus,  Berlin  1894. 

(4)  L.  Daniel,  Création  de  variétés  nouvelles  par 
la  greffe  (C.  R.  de  l'Ac.  des  Sciences,  1894)  ;  Re- 
cherches morphologiques  et  physiologiques  sur  la 
greffe  [Revue  générale  de  Botanique,  1894);  Appli- 
cation des  greffes  herbacées  [ibid^;  Influence  du 
sujet  sur  la  postérité  du  greffon  (Le  Monde  des 
Plantes  i8g5):  Recherches  sur  la  greffe  des  Cru- 
cifères (C.  R.  de  l'Ac.  des  Sciences.,  1892)  ;  Re- 
cherches sur  la  transpiration  dans  la  greffe  her- 
bacée (C.R.  Acad.  des  Sciences,  ^92);  Sur  la  greffe 
des  parties  souterraines  des  plantes  (C.  R.  de 
l'Ac.  des  Se.  1891).  Sur  la  greffe  des  plantes  en 
voie  de  geimination)  (C.  R.  de  l'ass.  fr.  pour 
l'Av.  des  Se,  1892J  ;  Greffe  de  l'aubergine  sur  la 
tomate,  Rennes,  i8g5;  Un  nouveau  chou  fourra- 
ger (Rev.  gén.  de  Bot,  1 8g5)  ;  Greffe  des  choux 
Cabus,  Rennes,  1896:  Moyen  pratique  d'obtenir 
la  graine  du  chou-Heur,  Rennes,  1897  ;  Recherches 
anatomiques  sur  les  greffes  herbacées  et  ligneuses, 
Rennes,  1896  ;  Influence  du  sujet  sur  le  greffon  et 
hybrides  de  greffe  (l'année  biolog.  1895)  ;  Parasites 
et  plantes  greffées,  Paris  1894;  Choix  des  greffons 


7° 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Disons  seulement  qu'il  est  arrive  à  des  résul- 
tats extrêmement  intéressants  dont  nos  lec- 
teurs nous  sauront  gré  de  les  entretenir. 

Ces  résultats  concernent  i«  l'influence  du 
sujet  sur  le  greffon  ;  20  l'influence  du  greffon 
sur  le  sujet. 

C'est  ainsi  qu'en  greffant  diverses  solanées 
alimentaires  (aubergines,  piment,  tomate)  sur 
la  tomate  rouge  côtelée  il  a  obtenu  à  la  fois 
sur  un  même  greffon  : 

i°  Avec  l'aubergine  longue  violette,  des 
fruits  dont  les  uns  étaient  pyriformes,  d'autres 
ovoïdes,  et  d'autres  arrondis  côtelés  comme 
ceux  du  sujet,  mais  ayant  conservé  la  couleur 
violette. 

2°  Avec  le  piment  à  fruits  coniques,  des 
fruits  coniques  et  un  fruit  arrondi  côtelé  res- 
semblant sauf  la  couleur,  entièrement  à  celui 
du  sujet.  Ce  fruit  était  aussi  plus  gros  que  les 
autres. 

3°  Avec  la  tomate  jaune  ronde,  à  fruit  petit, 
lisse  et  sphérique,  il  a  obtenu  de  nombreux 
fruits  côtelés  et  aplatis  comme  ceux  du  sujet, 
concurremment  avec  des  fruits  de  forme  nor- 
male. Les  fruits  des  greffons  avaient  tous 
augmenté  sensiblement  de  volume. 

En  greffant  la  carotte  sauvage  sur  la  carotte 
rouge  alimentaire;  il  a  obtenu  ffes  graines 
moitié  plus  grosses. 

La  conclusion  s'impose.  Bien  qu'on  ait  sou- 
tenu le  contraire,  l'influence  de  la  grefle  peut 
se  manifester  par  un  changement  de  forme 
dans  les  fruits  concurremment  avec  le  chan- 
gement de  volume  ou  de  saveur.  En  un  mot, 
il  y  a  dans  la  grefle,  à  considérer  deux 
catégories  de  phénomènes  :  ceux  qui  sont 
d'ordre  physique  comme  le  grossissement  du 
fruit,  et  ceux  qui  sont  d'ordre  biologique 
comme  le  changement  de  forme  imposée  par 
le  sujet  (1). 

L'influence  du  greffon  sur  le  sujet  n'est  pas 
moins  évidente.  M.  Daniel  le  démontre  victo- 
rieusement par  la  greffe  des  Helianthus  (2)  et 
celles  des  Crucifères  (3). 


dans  les  arbres  fruitiers;  La  chématobic  et  les 
greffes  du  pommier  (Le  cidreet  le  poire  :  Influence 
du  sujet  sur  le  greffon  et  réciproquement  (La  po- 
mologie  française,  Lyon  1897);  La  Greffe  de  la 
Pomme  de  terre,  Rennes,  [896;  La  Greffe-mixte 
(C.  R.  de  l'Ac.  des  Se.,  1897);  Quelques  consi- 
dérations théoriques  sur  la  greffe,  Rennes.  [897  : 
La  greffe  des  Solanées  (sous  presse)  ;  Culture  du 
poirier  en  pyramide  pleureuse  (sous  presse),  etc. 

(1)  Voir  L.  Daniel,  Influence  du  sujet  sur  le 
greffon  et  réciproquement  (La  Pomologie française 
Lyon,  1897). 

(2)  L.  Daniel.  Sur  la  greffe  des  Helianthus  (C.  R. 
de  l'Ac.  des  Se.  1897). 

(3)  L.  Daniel,  Recherches  sur  la  greffe, des  Cru- 
cifères, loc.  cit. 


U Helianthus  lœtiflorus.  plante  vivace  à  rhi- 
zhômes  longuement  traçants,  greffé  sur  le 
grand  soleil,  plante  annuelle,  oblige  celui-ci  à 
devenir  complètement  ligneux  et  le  fait  vivre 
au-delà  du  terme  habituel  de  son  existence.  La 
taille  du  soleil  sujet  devient  presque  triple  de 
la  taille  normale, 

Le  même  Helianthus  hvtiflorus  greffé  sur  le 
topinambour,  vivace  comme  lui,  mais  se  tu- 
berculisant  près  de  la  tige  aérienne,  en  masses 
agglomérées,  oblige  le  Topinambour  sujet  à 
former  ses  tubercules  à  l'extrémité  de  rhi- 
zomes ayant  de  un  à  trois  décimètres  de  lon- 
gueur (4). 

l'n  jeune  chou  pomme,  donnant  régulière- 
ment sa  pomme  en  avril,  est  greffé  sur  un 
jeune  navet  qui  devrait  se  tuberculiser  en 
octobre-novembre.  Le  navet  se  forme  seule- 
ment au  mois  d'avril  quand  le  chou  greffon 
lui-même  forme  ses  réserves. 

N'est-ce  pas  aussi  probant  que  possible  et 
l'influence  directe  réciproque  du  sujet  et  du 
greffon  n'est -elle  pas  bien  démontrée  ? 

Mais  ce  n'est  pas  tout,  et  c'est  ici  que 
M.  Daniel  est  sorti  complètement  des  sentiers 
battus.  Il  a  démontré  que  l'influence  ne 
s'exerce  pas  seulement  sur  le  greffon  ou  le 
sujet  eux-mêmes,  mais  encore  sur  leurs  des- 
cendants. Nos  lecteurs  connaissent  déjà  l'in- 
fluence du  sujet  sur  la  postérité  du  greffon, 
puisque  le  Monde  des  Plantes  a  eu  la  bonne 
fortune,  qui  lui  a  fait  plus  d'un  jaloux,  de 
publier  cet  important  mémoire. Nous  n'y  ie- 
viendrions  pas  sans  la  dernière  communica- 
tion de  M.  Daniel  à  l'Académie  des  Sciences  (5). 

Jusqu'ici,  dans  la  greffe,  on  a  évité  f'e  laisser 
au  sujet  des  pousses  feuillées  :  ce  procédé  est 
celui  de  la  greffe  ordinaire,  où  l'influence  ré- 
ciproque du  sujet  et  du  greffon  s'exerce  sur- 
tout par  les  variations  dans  l'arrivée  de  la  sève 
brute  et  les  changements  delà  composition 
causés  par  le  bourrelet  cicatriciel.  La  réac- 
tion des  sèves  élaborées  est  en  général  insi- 
gnifiante. 

M.  Daniel  propose  de  laisser  à  demeure  au 
sujet,  des  pousses  feuillées,  assez  pour  fabri- 
quer lui-même  une  certaine  quantité  de  sève 
élaborée,  pas  assez  pour  tuer  le  greffon.  L'in- 
fluence des  sèves  élaborées,  minimum  dans  la 
greffe  ordinaire,  devient  ici  maximum,  et  les 
effets  du  greffage  ne  sont  plus  les  mêmes  que 
ceux  du  greffage  ordinaire. 

A  ce  procédé  nouveau,  M.  Daniel  donne  le 
nom  de  greffe  mixte.  Avec  la    grefle   mixte,  il 


(4)  D'après  des  notes  inédites  (in  litt.) 

(5)  L.  Daniel    la  Greffe  mixte  (C.  R.)  de  l'Acad. 
des  Sciences  nov.  1897. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


7> 


a  réussi  la  greffe  des  arbres  à  feuilles  cadu- 
ques sur  arbres  à  feuilles  persistantes  (Ceri- 
sier ordinaire  sur  Laurier-Cerise),  considérée 
jusqu'ici  comme  très  difficile,  sinon  impos- 
sible. 

Il  a  pu  séparer  les  faits  d'influence   physique 

du  milieu  (taille,  saveur),  des  faits  d'ordre 
biologique  (caractères  des  variétés),  dans  la 
greffe  du  Haricot  noir  de  Belgique  (nain  et  à 
gousse  tendre)  sur  Haricot  de  Soissons  gros 
(à  rames  et  à  parchemin). 

Cette  séparation  a  son  importance  pratique, 
puisque  les  modifications  de  milieu  amènent 
seules  les  variations  de  taille  (nanisme)  ou  de 
saveur  lorsque  les  modifications  de  forme  et 
de  développement  sont  en  relation  étroite  avec 
les  différences  dans  les  sèves  élaborées.  Le 
greffeur  pourra  pour  ainsi  dire  obtenir  à  vo- 
lonté l'une  ou  l'autre  de  ces  actions  en  em- 
ployant ou  la  greffe  ordinaire  ou  la  greffe 
mixte  pour  obtenir  aussi  des  variétés  nou- 
velles ayant  une  qualité  déterminée,  puisque 
les  variations  de  greffe  se  transmettent  par 
semis  au  moins  en  partie. 

Tous  les  faits  remarquables  que  nous  venons 
rapidement  de  passer  en  revue  jettent  un  jour 
tout  nouveau  sur  l'opération  même  de  la 
greffe  et  ses  applications,  mais  ils  ont  une  por- 
tée plus  haute. 

La  greffe  touche  en  effet  par  plus  d'un  point 
aux  plus  hauts  problèmes  de  la  biologie 
générale  :  hérédité  des  caractères  acquis, 
variabilité,  etc. 

A  ce  titre  les  expériences  de  M.  L.  Daniel 
auront  un  énorme  retentissement  car  elles 
fournissent  contre  la  théorie  de  Weissmann 
un  argument  décisif.  L'influence  du  sujet  sur 
la  postérité  du  greffon  montre  victorieusement 
en  effet  l'action  du  soma  sur  les  éléments 
reproducteurs. 

Nous  savons  que  ces  expériences  sont  très 
appréciées  en  France,  mais  qu'elles  le  sont 
encore  plus  à  l'étranger.  Elles  provoqueront 
bientôt,  nous  en  sommes  sûrs,  dans  l'art  de  la 
greffe,  un  mouvement  en  avant  de  la  science 
pure  et  une  révolution  dans  la  pratique  horti- 
cole. 

H.   LÉVEILLÉ. 


Les  Onothéracées  Françaises 

[Suite  et  Fin) 
GENRE  CIRCAEA 
Circaea  lutetiana  L.  —  Souche  ligneuse 
rampante  ;  stolonifère  ;  tige  de  2  à  6  déci- 
mètres, simple  ou  rameuse;  dressée,  pubes- 
cente  surtout  dans  le  haut  ;  feuilles  opposées, 
longuement  pétiolées,  ovales  ou  ovales  lancéo- 
.lées,  aiguës,  glabres,  glabrescentes,  ou  même 


velues  souvent  luisantes  à  dents  nulles  ou  peu 
marquées,  souvent  tronquées,  échancrées  ou 
cordiformes  à  la  base  ;  fleurs  blanches  ou 
rosées,  disposées  en  grappes  terminales 
lâches  et  effilées,  dressées  ;  pédicelles  velus, 
étalés,  puis  réfléchis,  la  plupart  ordinairement 
sans  bractées  ;  fruit  obovale  piriforme  en 
massue,  couvert  de  longs  poils  crochus,  co- 
riace, indéhiscent,  à  2  loges  monospermes.  — 
Mai-septembre.  —  Lieux  ombragés,  fossés, 
talus,  bois'humides,  pied  des  rochers  humides. 

Distribution  géographique.  —  Répandu  dans 
presque  toute  la  France. 

Var.  interMedia  Ehrh..  (intermedia  Ehrh. 
pr.  specie).  —  Pétales  cunéiformes  et  non 
ou  peu  arrondis  à  la  base,  à  onglet  plus  long 
et  plus  étroit  que  dans  le  type;  pédicelles  des 
fleurs  souvent  munis  de  bractées  sétacées 
feuilles  plus  molles  et  plus  fortement  dentées  ; 
fruit  sub globuleux -obovale  parfois  obovale.  — 
Juin-septembre.  —  Forêts  humides. 

Distribution  géographique.  -—    Côte-d'Or 
Haute-Saône  ;  Vosges  ;  Meurthe-et-Moselle; 
Lorraine  et  Alsace  ;  Ain  ;  Isère  ;  Puy-de-Dôme  ; 
Cantal. 

Nous  avons  vu  un  exemplaire  de  Cir- 
caea provenant  de  Portugal  et  grâce  aux 
fameuses  bractées  sétacées  manquant  soi- 
disant  au  C.  lutetiana  nous  l'avons  rattaché  à 
C. intermedia  et  publié  comme  tel.  Or,  par  son 
port  et  tous  ses  autres  caractères  notre  échan- 
tillon se  rapporte  sans  conteste  au  C.  lutetiana 
type.  Entre  C.  lutetiana  et  C.  intermedia  sauf 
du  plus  ou  du  moins  même  dans  le  fruit  il 
n'existe  pas  d'autre  caractère  distinctif  absolu 
entre  les  deux  formes.  Le  caractère  des  brac- 
tées pouvant,  nous  l'avons  vu,se  retrouver  dans 
le  type,  nous  n'hésitons  pas  à  faire  du  C.  in- 
termedia une  variété  du  C.  alpina  L.  Celui- 
ci,  que  nous  songions  cependant  à  maintenir 
comme  espèce,  n'est  qu'une  forme  adaptée  aux 
montagnes  et  Yintermedia  n'est  qu'une  transi- 
tion du  C.  lutetiana  L.  au  C  alpina  L. 

S. -espèce  alpina  L.  —  Fleurs  à  pédicelles 
souvent  pourvus  de  bractées  sétacées  ;  calice 
à  divisions  ordinairement  glabres  ;  feuilles 
très  fortement  dentées, transparentes,en  cœur; 
pétiole  parfois  plan  en  dessus  et  non  canali- 
culé,  souvent  ailé  ;  fruit  en  massue  allongée, 
étroit  ;  plante  bien  plus  petite  dans  toutes 
ses  parties  que  C.  lutetiana  et  sa  variété.—  Juin- 
août.   —  Forêts  humides  des  montagnes. 

Distribution  géographique.  —  Vosges  ;  Jura  ; 
Alpes  ;  Pyrénées;  mont  Dore  ;  Cantal  ;  Corse. 

Nous  nous  déclarons  incapable  de  distin- 
guer où  finit  le  C.  intermedia  et  où  commence 
le  C.  alpina.  Si  le  C.  alpina  devait  être  main- 
tenu comme  espèce,  on  pourrait  tout  aussi  bien 


72 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


rattacher  le  C.  intermedia  comme  variété  au 
C.  luliliana  qu'au  C.  alpina.  Nous  appelons 
sur  cette  forme  toute  l'attention  des  botanistes 
français,  convaincu  que  des  recherchesattenti- 
ves  pourraient  bien  confirmer  sa  réunion  comme 
sous  espèce  au  C.  lutetiana  dont  le  C.  alpina 
ne  serait  qu'une  forme  montagnarde  adaptée 
h  un  autre  milieu  et  cantonnée  sur  les 
sommets. 

GENRE    EXCLUS 

Nous  excluons  de  la  famille  des  Onothéra- 
cées  le  genre  Trapa  déjà  rattaché  avec  raison 
par  certains  botanistes  (Cosson  et  Germain  de 
Saint-Pierre,  Docteur  Saint-Lager)  à  la  famille 
des  Haloragace'es.  Les  récentes  recherches  de 
M.  P.  Parmentier  ne  sauraient  laisser  subsister 
aucun  doute  à  ce  sujet. 

Le  Mans  3i  octobre  1897. 

Hector    Lcveillé. 


Les  plantes  des  terrains  salés 

PAR 

A.      F  ERET 

{Suite) 


Liste  des  auteurs  consultés 
et  abréviations 

A.  B.=A.  Boreau. —  Flore  du  centre  de  la 
France,   Paris,  1840. 

Boit.=Boitard. —  Traité  de  la  culture  des 
fleurs  et  arbustes  d'agrément  par  V.  Bréant  et 
M.  Boitard. 

Bod.  =  M.  Bodard.  — Cours  de  Botanique 
médicale  comparée,   1S10. 

B.J.  =  Le  bon  Jardinier,  Almanach  pour 
l'année  iSai. 

B.  L.=  H.  BocQUiLLON-LtMOusiN. —  Plantes 
alexitèresde  l'Amérique, 1891.  Etude  des  plan- 
tes alexitères  des  colonies  Françaises,  1893. 
Etude  des  plantes  fébrifuges  des  colonies  fran- 
çaises, 189?. 

B.  V.=Bernard-Veri.ot.—  Le  Guide  du  Bo- 
taniste herborisant,  i865. 

Carr.=  M.  E.  A.  Carrière. —  Traité  géné- 
ral des  conifères,  2  vol.  1866. 

Cl.=  Clément.  —  Hygiène  populaire. 

Cos.=  Cosmos. 

DC.=  P.  de  Candolle. —  Les  Liliacées  par 
Redouté. 

D.  N.=J.  Decaisne  et  Ch.  Naudin. —  Manuel 
de  l'Amateur  de  Jardins,  4  vol. 

Dz.=Decourtii.z. — Flore  médicinale  des  An- 
tilles. 

E.  S.=Em.  Sauvaigo. —  Les  cultures  sur  le 
Littoral  de  la  Méditerranée,  1894. 

F.A.=FuséeAudlet.— Flore  de  la  Guyane. 
17.. 


F.  B.=Berthault. —  Les  prairies  naturel- 
les, prairies  de  Fauche. 

G.  d.  S.  P.=Germain  deStPierre.—  Guide 
du  Botaniste.  Dictionnaire  raisonné,  i85i. 

G.  M.=  MM.  Gillet  et  J.  H.  Magne.  - 
Nouvelle  Flore  Française. 

G.  V.  B.=  Grisard  Van  den  Berghe.  —  Les 
palmiers  utiles  et  leurs  allées. 

J.  B.  G.  =  N.  J.  B.  G.  Guibourt.  —  His- 
toire naturelle  des  drogues  simples. 

J.  R.  =  Jules  Roques. 

L.  C.  =  Louis  Castagne. —  Catalogue  des 
plantes  qui  croissent  naturellement  dans  le 
département  des    Bouches-du-Rhône,    1S62. 

Mell.  =  A.  Mellion.  —  Le  désert. 

M.  u.  M.=Maunyde  Mornay. —  Livre  du  Fo" 
restier,  i838. 

M.  D.  P.  =  Monde  des  Plantes. 

M.  D.  R.=Million  de  recette.'.—  Grande  En- 
cyclopédie d'Economie  domestique  et  rurale. 
Directeur,  J.  Trousset. 

Ror.  =  Roret.  —  Manuel  de  l'Ebéniste. 

Red.=Redouté.— Les  plantes  grasses  pein- 
tes par  Redouté  (de  Candolle). 

Saff.  =  Dr  Saffray.  —  Les  remèdes  des 
champs. 

Tr.  =  Trouessart.  De  Calais  à  Bayonne. 

V.  A.=Vilmorin  Andrieux. —  Les  fleurs  de 
pleine  terre,   i863. 

Zan.=R.  P.  Ch.  Saci.eux. —  Essai  de  catalo- 
gue des  plantes  de  Zanzibar,  etc.,  jusqu'à  la 
ligne  de  partage  des  eaux  entre  la  côte  et  les 
grands  lacs. 

XI.V  =  Maison  rustique  du  XIX«  siècle. 
Encyclopédie  d'agriculture  pratique.  M.  C. 
Bailly,  Paris,  i836. 


Académie  des  Sciences  de  Paris 

Séance  du  4  octobre.  —  Du  nombre  et  de 
la  symétrie  des  faisceaux  libérovasculaires du 
pétiole  dans  la  mesure  de  la  gradation  des  r,  _■  1 
taux.  A.  Chatin  ;  Action  de  la  pesanteur  sur 
la  croissance  les  champignons  inférieurs  (cette 
force  retarde  la  croissance).  Julien  Ray.  — 
Si  wce  du  it  octobre:  Sur  l'évolution  des 
tubes  criblés  primaires,  Chauveaud  ;  Influence 
le  la  gelée  printanière  de  iSnj  sur  la  végé- 
tation du  chêne  et  du  hêtre,  E.  Griffon.  — 
Séance  DU  18  octobre  :  Sur  le  poids  molécu- 
laire moyen  de  la  matière  soluble  dans  les 
graines  en  germination.  L.  Maquenne  ; 
Observations  générales  sur  les  avoines. 
Ballanu  —  Séance  du  2?  octobre:  Sur  la 
différenciation  et  le  développement  des  élé- 
ments libériens,  L. Jules  Léger.  —  Séance 
du    2    novembre  :  La  Greffe    mixte,  Luc  Da- 

MET.. 


BULLETIN 

DE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Etat  de  l'Association  au  15  janvier  1898 

Amblard,  (Louis),  Docteur  en  Médecine  mem- 
bre de  la  Société  botanique  de  France,  14 
bis,   rue  Paulin,  Agen  (Lot-et-Garonne). 

Arbost  (Joseph),  Pharmacien,  membre  de  la 
Société  botanique  de  France,  Associé  libre 
de  l'Académie  internationale  de  Géographie 
botanique,  1,  rue  de  Lyon,  Thiers  (Puy-de 
Dôme).  —  Flore  d'Europe. 

Aubouy  (A).  Officier  de  l'Instruction  publique, 
12,  rue  de  la  Gendarmerie,  Montpellier 
(Hérault). 

Audin  (Marius),  Commis-Greffier,  7,  Impasse 
Girié,    Lyon-Monplaisir  (Rhône). 

Basset  (C.)  Instituteur,  Mont,  par  Bourbon- 
Lancy    (Saône-et-Loire). 

Bazot  (Louis  Marie)  Professeur  de  l'Univer- 
sité en  retraite,  Officier  de  l'Instruction  pu- 
blique, membre  de  la  Société  botanique  de 
France,  Associé  libre  de  l'Académie  interna- 
tionale de  Géographie  botanique,  5,  rue  des 
Marmusots,  Dijon  (Côte-d'Or). 

Béguin  ;Louis),  Vallon-en-Sully  (Allier; . 

BigeardI  René),  Instituteur,  Mouthier-en-Bresse 
par  Bellevesvre  (Saône-et-Loire).  —  Outre 
Phanérogames,  Champignons. 

Bozon  (Joseph),  Goligny  (Ain). 

Brevière  (Louis), Conservateur  des  Hypothè- 
ques, Ambert  (Puy-de-Dôme). 

Briquet  (abbé  Paul-Jean-Louis),  Curé-Doyen 
de  Montmirail,  membre  de  la  Société-d'A- 
griculture,  Commerce  Sciences  et  Arts  du 
département  de  la  Marne,  membre  de  la 
Société  d'Hoticultured'Epernay,  ancien  curé 
de  Baye,  Montmirail  (Marne). 

Bris  (Artus),  Ingénieur,  Directeur 'à  la  Société 
de  la  Vieille  Montagne,  membre  de  la  So- 
ciété botanique  de  France,  Chênée  près 
Liège  (Belgique). 

Château  (Emile), Instituteur, Bourg-le-Comte, 
par  Marcigny  (Saône-et-Loire). 

Chevaili.er  (abbé  Jean),  Professeur  au  Petit 
Séminaire, Autun  (Saône-et-Loire).  —  Flore 
d'Europe. 

Copineau  (Charles),  Juge  au  tribunal  civil, 
membre  de  la  Société  botanique  de  France, 
Doullens   (Somme). 

Corbière  (Louis),  Professeur  de  Sciences  na- 
turelles au  Lycée, Lauréat  de  l'institut,  Asso- 
cié libre  de    l'Académie    internationale    de 


Géographie  botanique,  membre  de  la  So- 
ciété Linnénne  de  Normandie,  3o,  rue  Du- 
jardin,  Cherbourg  (Manche). — Outre  Phané- 
rogames, Muscinées. 

Coste  (abbé  Hippolyte),  membre  de  la  So- 
ciété botanique  de  France,  de  l'Association 
rhodologique  française,  curé  de  St-Paul- 
des-Fonts,  par  Saint-Affrique  (Aveyron).  — 
Herbarium    Rosarum. 

Dépallière  (Claude).  Chanoine  titulaire  de 
Carthage,  Chapelain  honoraire  de  S.  S. 
Léon  XIII,  Aumônier  de  l'orphelinat  de 
Beaupont,  par  Coligny  (Ain). 

Durand  (Eugène)Professeur  honoraire  à  l'Ecole 
d'Agriculture  de  Montpellier,  Conservateur 
des  Forêts,  membre  de  la  Société  bota- 
nique de  France,  membre  Auxiliaire  de 
l'Académie  internationale  de  Géographie  bo- 
tanique, 6,  rue  du  Cheval  Blanc,  Montpel- 
lier (Hérault). 

Etoc(R.  P.  Gabriel),  C. S. C.  Professeur  à  N-D 
de  Ste-Croix,  Membre  de  la  Société  bota- 
nique de  France  et  de  l'Académie  inter- 
nationale de  Géographie  botanique,  3o,  ave- 
nue du  Roule,  Neuilly-sur-Seine  (Seine).  — 
Outre  Phanérogames,  Mus:inées, 

Feret  (A.),  à  la  Croix-du-Pin,  Manneville- 
sur-Risle  (Eure). 

Feuili.eaubois  (Pierre-Victor), Officier  retraité, 
Membre  de  la  Société  botanique  de  France, 
206,  rue  Grande,  Fontainebleau  (Seine-et- 
Marne). 

Foucaud  (Julien),  chef  du  Jardin  botanique  de 
la  Marine,  membre  de  l'Académie  interna- 
tionale de  Géographie  botanique,  de  la  So- 
ciété botanique  des  Deux-Sèvres,  Officier  de 
l'Instruction  publique,  Jardin  botanique  de 
Rochefort  (Charente-Inférieure). 

Fournier  (Gustave),  Ancien  Professeur  de 
Sciences  naturelles,  curé  de  Chivres,  par 
Labergement-lez-Seurre  (Côte  d'Or). 

Gagnepain  (François.)  Instituteur,  membre  de 
la  Société  botanique  de  France,  Cercy-la- 
Tour   (Nièvre). 

Gatellier  (abbé  A.),  Supérieur  du  Petit-Sémi- 
naire, Meaux  (Seine-et-Marne). 

Gillot  (Dr  X),  membre  de  la  Société  botani- 
que de  France,  ancien  Président  de  la  So- 
ciété française  de  botanique,  Associé  libre 
de  l'Académie  internationale  de  Géographie 


7) 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


botanique,  5,  rue  du  Faubourg  St-Andoche, 
Autun  (Saône-st-Loire). 
Godi  i     Auguste  Alfred),  Receveur  des  Postes 
et  Télégraphes,  membre  de    la  Société  bo- 
tanique de  France,  3,  rue  d'Allemagne,  Pa- 
ris (Seine) 
Gi  il  ii"i    1  (..Instituteur, membre  auxiliaire  de 
l'Académie     internationale    de    Géographie 
b  't. inique,  Dalou,  par  Yariiles  (Ariège). 
Héribaud  (T.  Il,  1  r.i,  Directeur  de    l'Acadé- 
mie internationale  de  Géographie  botanique, 
Lauréat  de  l'Institut,  Membre  honoraire  de 
la  Société  botanique  de  France,    Professeur 
au  pensionnat  des  Frères,  rue  Godefroy-de- 
Bouillon,Clermont-Ferrandi  Puy-de-Dôme). 
Hervier  (abbé  Joseph),  membre  de  la  Société 
botanique    de  France,   3i,  grande  rue  de  la 
Bourse,  St  Etienne  (Loire), 
II"  i  m  dé  (Jean), Giverny,  par  Vernon  (Eure). 
Izoard  iPierre).  membre    de  l'Institut  de  Car- 
tilage, membre  résidant   de  la    Société  Lin- 
néenne  de    Normandie,  40,  place  des  Peti- 
tes-Boucheries. Caen  (Calvados). 
fouRDES  (Raymond',  Instituteur.  Grandvilliers, 

par  Damville  |Eure). 
Laborie (Jules  Michel),  Expert-géomètre, Maire 
d'Auterrive,  Secrétaire-Trésorier  de  la  So- 
ciété botanique  et  entomologique  du  Gers, 
membre  de  l'Académie  internationale  de 
Géographie  botanique,  Auterrive  près  Auch 
((  l  rsi. — Outre  Phanérogames, Champignons. 
Roses  du  Gers. 
Lachot    (Henry),    Magny-la-Ville,  par  Sémur 

Côte-d'Or). 
Lallemant     (Ch.),    Pharmacien      honoraire, 

l'Arba  près  Alger  (Algérie). 
Larcher  (O.),  Docteur  en  médecine,  membre 
de  la    Société    botanique    de    France,    etc., 
97,  rue    de  Passy,  Paris  (Seinej. 
Lassimonne  (Simon-Etienne),  Membre    de    la 
Société    botanique    de  France,  28,  rue    des 
Couteliers,  Moulin. 
Le  Bœi  1   [Hypolyte),  Docteur  en    médecine, 
membre     de   l'Académie    internationale   de 
graphie  botanique,  Si,  boulevard  Gam- 
betta,  Cahors  (Lot). 
Le  Grand     (Antoine',    Agent-Voyer  en  chef, 
membre  de  la  Société  botanique  de  France, 
?  rue  d'Orléans,  Bourges  (Cher). 
Léveillé  (Augustin-Abel-Hector  .  Professeur, 
Fondateur,  ancien  Directeur    et    Secrétaire 
perpétuel   de    l'Académie    internationale  de 
raphie  botanique,  Lauréat  de  cette  Aca- 
démie, Fondateur  Secrétaire-Chancelier  de 
la  Médaille  scientifique  internationale,  Cor- 
respondant de  l'Académie  royale  des  Scien- 
ces et  Arts  de  Barcelone    pour  la    section 
de  Botanique,  membre  de  la    Société  bota 


nique  de  France,  de  la  Société  des  Sciences 
naturelles    de  l'Ouest   de    la  France,    mem- 
bre d'honneur  de  la     Société    botanique    du 
Limousin    et  de  l'Académie  du  Maine,  Cor- 
respondant   de    la  Société  des    Antiquaires 
de  l'Ouest,  delà  Société  d'Histoire  naturelle 
de    Bombay,  membre  titulaire  de  la  Société 
d'Agriculture,  Science  et  Arts  de  la  Sarthe. 
de    la    Société    d'Horticulture  de  la  Sarthe. 
membre     honoraire    de  la    Société  pour    la 
diffusion  des  Science  physiques  et  naturelles 
et  de  leurs  applications,  Fondateur  et  mem- 
bre  de   la  Mayenne   scientifique,  Fondateur 
et  directeur  du  Monde  des  Plantes,  56,  rue 
de  Flore,  le  Mans  (Sarthe). (Géographie  bota- 
nique; <  )nothéracées,  Renonculacées .  1 
Madiot  (Victor),  Pharmacien, membre  de  l'Aca- 
démie   internationale   de    Géographie   bota- 
nique, Jussey  (Haute  Saône  1. 
Magnin  iD''  Antoine),  Professeur  de  la  Faculté 
des    Sciences,  membre    de    la    Société    bo- 
tanique de  France,  8,  rue  Proudhon, Besan- 
çon  (Doubs). 
Marcailhou    d'Aymeric  (Hippolytei,  Pharma- 
cien, de  2°    classe,  associé  libre  de  l'Ac 
mie  internationale    de    Géographie    botani- 
que,   ancien    Président    de    la     Société    de 
Pharmacie  du    Sud-Ouest,  Ax-les-Thermes 
(Ariègej. 
Marchand  (Pierre  Marie,  Instituteur,  3i,  rue 

de  Dijon,  Creusot  (Saône-et-Loire). 
Monguillon  (Eug.i, Instituteur,  membre  Auxi- 
liaire de  l'Académie  internationale  de  Géo- 
graphie botanique,  Sainte-Sabine,  par  Con- 
lie  (Sarthe  . 
Mouillefarine  (Alexis  -  Eugène  -  Edmond), 
Avoué,    membre   de    la     Société    botanique 
de  France,  46   rue  Ste-Anne,  Paris  (Seine). 
Nanteuil    [Baron    Roger    de,  membre   de    la 
Société    botanique   de  France,  château    du 
Haut-Brizay,    par  l'Ile-Bouchard    (Indre-et- 
Loire). 
Narcv  (Charles),  Professeur   à   l'Ecole    Nor- 
male  de    Bourges,  membre    de   la    Société 
historique     et     scientifique  du  Cher,  1,  rue 
Carolus,    Bourges    (Cher). 
Ouvn  u    Ernest),  Directeur  de  la  Revue  scien- 
tifique   du  Bourbonnais    et  du  Centre  de  la 
France,  membre  titulaire  de  l'Académie  in- 
ternationale    >ie    Géographie    botanique    et 
de     1  Si        té  botanique  de  France,  membre 
correspondant    de  la  Société  botanique  des 
Deux   Sèvres,    10,  cours  de     la    Prélecture. 
Moulins    Uli   :  • 
1  ii  n  u        II'.  Naturaliste. associe  libre  de  l'Aca- 
démie   internationale  de  Géographie    bota- 
nique, Ba/oches-au-Houlme    (Orne). 
Ozanon  iCh).  Membre  de  la  Société  botanique 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


75 


de  France,  St  Emiland,  par  Couches-les 
Mines  (Saône-et-Loire). 

Perceval  (Marius-Emile),  Botaniste  amateur, 
Sous-Chef  de  Bureau  à  la  Préfecture  de 
Police  (Hygiène,  salubrité  '  publique),  29, 
rue    Brézin,  Paris   (Seine). 

Pinard  (abbé  Louis)  Vicaire  de  St-Genitour, 
Le   Blanc    (Indre) 

Quincy  (Charles),  Secrétaire  de  la  Rédaction 
au  Courrier  de  Saône-et-Loire,  18,  rue  de  la 
Fontaine, Chàlon-sur-Saône(Saône-et-Loire). 

Rouy  (Georges),  Secrétaire  du  Syndicat  de  la 
Presse  Parisienne,  ancien  Directeuret  mem- 
bre d'honneur  de  l'Académie  internationale 
de  Géographie  botanique,  Lauréat  de  cette 
Académie,  Ancien  Vice-Président  et  mem- 
bre de  la  Société  botanique  de  France, 
Correspondant  de  l'Académie  royale  des 
Sciences  et  Arts  de  Barcelone  pour  la  sec- 
tion de  Botanique,  Membre  de  la  Commis- 
sion internationale  des  Cartes  géo-bota- 
niques, Membre  d'honneur  ou  corres- 
pondant de  plusieurs  autres  sociétés  savan- 
tes françaises  et  étrangères,  Chevalier  de 
la  Légion  d'Honneur,  officier  d'Académie, 
41,  rue  Parmentier,    Asnières  (Seine). 

Sebille  (abbé  René),  Curé-Archiprètre  d'Issy- 
l'Evêque   (Saône-et-Loire). 

Société  des  Jeunes  Naturalistes  (Président 
de  la),  Tournus  (Saône-et-Loire). 

Société  Linnéenne  du  Nord  de  la  France, 
Amiens    (Somme).  (M.  Spineux,  Trésorier). 

Sudre  (Henri),  Professeur  à  l'Ecole  normale 
d'Instituteurs,  membre  de  la  Société  bo- 
tanique de  France,  officier  d'Académie, 
boulevard    Montebello,  Albi   (Tarn). 

Thériot,  Directeur  de  l'Ecole  normale  supé- 
rieure, Membre  de  la  Société  botanique  de 
France,  i,rue  Dicquemare,Le  Havre  (Seine- 
Inférieure). 

Toussaint  (abbé  Anatole),  membre  de  la  So- 
ciété Linnéenne  de  Normandie, etc.,  Curé  de 
Bois-Jérôme,  par  Vernon  (Eure). 

Vendrely  (Xavier),  Pharmacien,  membre  de 
la  Société  botanique  de  France,  Vice-Pré- 
sident de  la  Société  d'Etudes  des  Sciences 
naturelles  de  la  Haute-Saône,  officier  d'Aca- 
démie, Champagney  (Haute-Saône). 

Vidal  (G.),  Membre  de  la  Société  botanique 
de  France,  Plascassiers,  par  Grasse  (Alpes- 
Maritimes). 

Violleau  (abbé  Eugène),  Licencié  es  sciences 
physiques,  Membre  de  la  Société  botanique 
de  France,  de  la  Société  des  Sciences  natu- 
relles de  l'Ouest,  de  la  Société  botanique 
des  Deux-Sèvres,  Professeur  de  sciences 
physiques  et  naturelles  au  séminaire  de 
Montmorillon  (Vienne). 


Communiqué  du  Secrétariat. 

L'idée  de  mettre  à  l'étude  le  genre  Orchis  a 
été  chaleureusement  approuvée  par  plusieurs 
qui  nous  ont  écrit  à  ce  sujet.  Ce  genre  est 
donc  mis  à  l'étude  pour  1898.  Nous  indique- 
rons dans  notre  prochain  numéro  les  ouvrages 
à  consulter  sur  ce  sujet. 

Les  deux  questions  du  format  du  'Bulletin 
et  des  Echanges  sont  réservées  jusqu'à  la  ses- 
sion du  mois  d'août. 

En  réponse  à  plusieurs  lettres  émanant  soit 
de  membres  de  l'Académie  internationale  de 
Géographie  botanique,  soit  de  membres  de 
l'Association  française  de  'Botanique  :  la  dou- 
ble cotisation  de  10  francs,  soit  20  fr.  par  an 
permettant  de  faire  partie  simultanément  de 
ces  deux  sociétés  est  supplémentaire  et  facul- 
tative pour  chaque  membre  de  l'une  des  Asso- 
ciations, elle  donne  droit  au  titre  de  membre 
de  ces  deux  Sociétés  et,  en  outre,  soit  à  la 
réception  du  Bulletin  en  double  exemplaire, 
soit  à  la  réception  gratuite  d'une  Flore  ou 
ouvrage  botanique  paru  dans  l'année  d'une 
valeur  maximum  de  10  fr.  en  librairie. 


Projet  de  Statuts  de  "  l'Association  fran- 
çaise de    Botanique". 

L'Association  française  de  Botanique,  fondée 
le  1"  janvier  1S9S,  a  pour  but  de: 

i°  Mettre  en  rapport  tous  les  botanistes 
français,  sans  exclure  toutefois  ceux  des  pays 
limitrophes,  isolés  ou  dispersés  sur  tous  les 
points  du  territoire. 

20  Poursuivre,  grâce  au  concours  de  tous) 
l'étude  de  la  flore  française,  tant  phanéroga- 
mique  que  cryptogamique  : 

a,  par  la  création  d'un  herbier  central  et 
commun; 

b,  par  la  fondation  d'une  bibliothèque  dont 
les  ouvrages  pourront  être  mis  à  la  disposi- 
tion des  membres  participants  ; 

c,  par  la  nomination  d'une  commission  d'é- 
tudes chargée  de  déterminer  les  plantes  qui  lui 
seront  soumises  et  au  besoin  d'une  commis- 
sion de  publications  chargée  de  centraliser  les 
travaux. 

d,  par  la  pratique  d'échanges  entre  les 
membres,  soit  d'après  une  liste  générale,  soit 
d'après  des  listes  d'oblata  et  desiderata  parti- 
culières, listes  et  exsiccata  centralisés  au  siège 
de  la  Société. 

e,  parla  mise  à  l'étude,  chaque  année,  d'un 
genre  ou  d'espèces  déterminés  dont  les  spéci- 
mens, recueillis  de  tous  côtés,  seraient  étu- 
diés, contrôlés  et  échangés. 

3°  Convier  les  membres  à  des  excursions  ou 


76 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


sessions  botaniques  sur  différents  points  du 
territoire  français,  sessions  dites  de  vacances, 
au  mois  d'août  de  chaque  année,  et  aux  prix 
les  plus  réduits  possibles. 

4°  Publier  les  travaux  des  Membres  de  l'As- 
sociation dans  un  journal  à  périodicité  régu- 
lière et  à  bon  marché. 

II.  Elle  a  pour  organe  Le  Monde  des  Plantes 
bulletin  mensuel  de  l'Association  que  reçoi- 
vent tous  les  membres  en  échange  d'une  coti- 
sation annuelle  de  dix  francs.  Ce  bulletin  est 
dirige  par  le  Secrétaire  de  la  Société  égale- 
ment chargé  de  la  correspondance. 

Les  membres  peuvent  se  libérer  par  antici- 
pation de  toute  cotisation  pour  l'avenir  par 
un  versement  de  î5o  francs  fait  en  une  seule 
fois  ou  par  trois  versements  annuels  ou  suc- 
cessifs de  100  francs. 

III.  Elle  est  administrée  par  un  bureau  for- 
mé d'un  Président,  d'un  Secrétaire-Trésorier 
et  de  cinq  délégués:  un  par  région  (Est,  Ouest, 
Centre,  Sud  et  Nord)  formant  le  Conseil  de 
!  i  Société.  Ce  Conseil  est  rééligible  annuelle- 
ment, par  votes  individuels  soit  en  session 
ou  séance,  soit  par  correspondance. 

IV.  Pour  faire  partie  de  la  Société  il  suffit 
d'être  présenté  par  un  membre  du  bureau, 
d'adhérer  aux  Statuts  et  de  verser  une  cotisa- 
tion annuelle  de  dix  francs. 

V.  La  Société  s'interdit  expressément  toute 
discussion  religieuse  ou  politique  et  publie  les 
travaux  de  ses  membres  sous  leur  propre  res- 
ponsabilité. 

VI.  La  Société  forme  une  Bibliothèque  sous 
la  garde  du  Secrétaire.  Chaque  membre  a 
droit,  sous  sa  responsabilité  et  à  ses  frais,  au 
prêt  des  ouvrages  pour  un  mois  seulement  et 
au  nombre  maximum  de  cinq  volumes  à  la 
fois. 

Cette  bibliothèque  se  compose:  i»des  publi- 
cations périodiques  reçues  en  échange  de  la 
Revue;  2°  des  ouvrages,  brochures,  tirages  à 
part,  etc.,  dont  les  auteurs  ou  possesseurs 
veulent  bien  faire  hommage  à  la  Société. 

VII.  La  Société  institue  un  Comité  d'i 

pour  la  détermination  des  plantes  critiques 
ou  litigieuses  et  aussi  pour  aider  les  jeunes 
botanistes  à  déterminer  leurs  plantes.  Les 
noms  des  membres  de  ce  Comité  sont  publiés 
dans  le  Bulletin, avec  la  spécialité  de  chacun  et 
les  associés  s'entendent  directement  avec  eux. 

VIII.  La  Société  a  son  siège,  son  herbier 
et  sa  bibliothèque  rue  de  Flore.  56,  au  Mans 
(Sarthe) . 


LES     GENTAUREA 


l'Ouest  de  la  France 


Par     nVE.     H.     jT_< 


eillé 


Secrétaire    perpétuel    Je    l'Académie    internationale 

de   Géographie   botanique 

Secrétaire  général  de  l'Association  Française  de  botanique 

Directeur  du  Monde  .i'es  Plantes,  etc. 


DIVISION  DU  TRAVAIL 

Le  genre  Centaurea  compte  4  sections 
représentées  dans  la  Flore  de  l'Ouest.  Ce  sont 
les  sections  Jacea,  Cyanus,  Serii>ia,  Calci- 
trapa,  dont  nous  n'avons  pas  à  apprécier  la 
valeur  ici. 

La  section  Jacea  est  représentée  par  de  nom- 
breuses formes  très  embrouillées  que  nous 
aurons  à  étudier  en  détail.  Ce  sera  la  princi- 
pale partie  du  présent  Mémoire.  Aussi  la  ren- 
voyons-nous à  la  fin  et  faisons-nouspasser  dès 
l'abord  les  trois  autres  sections  au  sujet  des- 
quelles  on  ne  soulève  guère  de  difficultés. 

Pour  les  sections  suivantes  :  Cyanus,  comp- 
tant deux  espèces  (C.  Cyanus  L.  et  C.  sca- 
biosa  L.l,  Seridia,  une  espèce  {C.aspera  I  . 
Calcitrapa,  trois  espèces  (C.  calcitrapa.  L 
Cmelitensis  L.,C.so/siî'/ii7//sL.),nousnous  bor- 
nerons à  donner  les  diagnoses  et  la  distribu- 
tion géographique  dans  l'Ouest  de  la  France 
sauf  un  paragraphe  sur  le  Centaurea  myacan- 
tha  D  C. 

L'étude  de  la  section  Jacea  comprendra  un 
court  préambule,  une  liste  des  ouvrages  con- 
sultés, puis  deux  chapitres  :  l'opinion  des  Au- 
teurs et  les  Faits. 

Viendront  ensuite  les  diagnoses  des  formes 
de  cette  section,  telles  que  nous  les  concevons, 
accompagnées  des  clefs  analytiques  condui- 
sant à  leur  rapide  détermination.  Nous  for- 
mulerons ensuite  nos  Conclusions  après  avoir 
répondu  plus  longuement  et  point  par  point 
aux  objections  que  pourait  faire  naître  l'opinion 
de  Godron.Untableausj/'noptiquedesformes  de 
la  section  Jacea  permettra  de  mieux  saisir  nos 
conclusions  et  résumera  pour  ainsi  dire  le 
travail  sur  les  formes  critiques  de  cette  section. 

Enfin,  on  trouvera  h  la  fin  de  cette  Etude 
la  table  alphabétique  des  formes  passées  en 
revue  ou  citées  dans  le  travail  avec  leur  syno- 
nymie et  le  rem.  i  aux  pages  où  il  en  aura 
été  question. 

Si  nous  avons  amené  la  conviction  dans 
l'esprit  du  lecteur  et  si  nous  avons  pu  met- 
tre un  peu  de  lumière  dans  l'inextricable  con- 
fusion des  formes  de  Centaurea.  et  surtout 
faire   un   peu  plus  aimer   la    Botanique  :  nous 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


77 


serons  amplement   dédommagé  des  peines  et 
fatigues  (i)  que  nous  a  coûtées  ce  travail. 

PREMIÈRE    PARTIE 

Section  Cyanus 
CENTAUREA    CYANUS    L. 

Tige  dressée,  ordinairement  blanchâtre, 
tomenteuse  ;  rameaux  effilés  portant  un  seule 
capitule  :  feuilles  plus  ou  moins  pubescentes. 
d'un  vert  pâle  à  leur  face  supérieure,  blan- 
châtres à  la  face  inférieure,  les  inférieures 
lancéolées,  linéaires,  pétioliées,  lobées  vers 
la  base,  les  supérieures  sessiles,  linéaires  non 
décurrentes.  Involucre  ovoïde,  à  bractées  lan- 
céolées, munies  supérieurement  d'une  mem- 
brane fauve,  brune  ou  noire,  dentée  ciliée  et 
formant  bordure.  Fleurs  bleues,  parfois  ro- 
sées, plus  rarement  blanches  (albiflorus  Desp.) 
celles  de  la  circonférence  longuement  rayon, 
nantes.  Akènes  finement  pubescenrs,  couron- 
nés par  une  aigrette  rousse  ou  rougeâtre 
aussi  longue  que  l'akène. — Annuelle  et  bisan- 
nuelle. —  Mai-septembre. — Commune  dans 
les  terrains  calcaires;  rare  ou  manquant  dans 
les  sols  siliceux. 

Distribution  géographique.  —  Commun  dans 
l'Ouest  de  la  France. 

CENTAUREA     SCABIOSA  L. 

Souche  rampante  portant  au  collet  des 
débris  fibreux  d'anciennes  feuilles;  tige  de  5-6 
décimètres,  dressée,  anguleuse,  simple  ou  ra- 
meuse, parfois  scabre  (C.  vulgaris  Koch);  feuil- 
les pétiolées,  velues  et  rudes,  profondément 
incisées  — pinnatifides,  à  segments  variables, 
présentant  parfois  toutes  les  variétés  de  for- 
mes cur  le  même  pied  (C.yariifolia  Lois);  capi- 
tules solitaires  ou  géminés  au  sommet  de  la 
tige  et  des  rameaux  nus,  assez  gros  ;  involu- 
cres  globuleux  ou  ovoïdes,  à  bractées  bordées 
supérieurement  par  un  appendice  ou  mem- 
brane noirâtre,  munie  de  cils  pâles  parfois 
très  courts  [G.  laevis  Corb.)  décurrente  sur  les 
côtés,  tantôt  obtuse  et  laissant  voir  comme 
dans  le  C.  laevis  la  partie  herbacée  des  brac- 
tées voisines,  tantôt  triangulaire,  très  aiguë,  à 


(i)  Peu  de  genresoffrent  une  aussi  grande  confu- 
sion de  synonymie  que  le  genre  Centaurea.  L'espèce 
d'un  auteur  n'est  souvent  pas  celle  d'un  autre,  et 
à  cet  égard  il  peut  planer  un  doute  sur  la  plupart. 
La  consultation  des  échantillons  mêmes  des  auteurs 
ne  serait  pas  concluante,  les  Centaurea  n'étant 
guère  exactement  déterminables  sur  le  sec  dans  la 
section  Jacea.  Aussi,  avons  nous  plus  d'une  fois 
été  sur  le  point  de  faire  totalement  table  rase. 
Nous  avons  cependant  pu  éviter  d'en  venir  à  cette 
extrémité. 


cils  longs,  cachant  presque  entièrement  cette 
partie  (6'.  triangularis  Corb).  Vivace.  —  Juin- 
octobre.  —  Champs    et    coteaux  calcaires. 

Une  variété  : 

C.  spinulosa  Rochel.  —  Plante  variant  de  5  à 
i5  décim  ;  capitules  médiocres;  pédoncules 
plus  grêles,  allongés;  membrane  scarieuse 
des  bractées  plus  étroite,  linéaire-lancéolée, 
longuement  acuminée,  à  cils  plus  espacés  et 
plus  courts.  Cette  variété  que  Gremli  dans 
sa  Flore  de  Suisse  signale  à  Yvorne,  d'après 
Jaccard,  mêlée  au  type,  n'y  est  certainement 
pas  adventice.  C'est  bel  et  bien  une  variété 
du  ■  C.  scabiosa  L.  Elle  est  assez  peu  vrai- 
semblable dans  l'Ouest  de  la  France. 

Distribution  Géographique.  —  Commune  dans 
l'Ouest  de  la  France. 

Section    Seridia 
CENTAUREA  ASPERA   L. 

Tige  rude  et  anguleuse,  à  rameaux  nom- 
breux étalés  ou  couchés. Feuilles  rudes,  plus 
ou  moins  velues  ;  les  radicales  pétiolées,  lyrées  ; 
les  caulinaires  pinnatifides  ou  sinuées  à  lobes 
mucronés  ;  les  supérieures  linéaires,  dentées 
ouentières.  Fleurs  rosées,  àfleurons  extérieurs 
non  rayonnants,  en  capitules  feuilles,  soli- 
taires au  sommet  de  la  tige  et  des  rameaux  ; 
pédoncules  renflés.  Involucre  ovoïde,  glabre 
ou  velu;  bractées  appliquées,  à  appendices  éta- 
lés recourbés,  digités,  à  4-5  épines  jaunâtres 
ourougeâtres,  subégales, deux  fois  pluscourtes 
que  la  bractée.  Akènes  aigrettes.  —  Vivace. 
—  Juin-septembre.  —  Sables  et  lieux  pierreux 
de  la  région  maritime. 

Distribution  géographique. —  Commune  ou 
assez  commune  jusqu'à  la  Loire-Inférieure  ; 
très  rare  dans  ce  département  (la  Bernerie); 
rare  dans  l'Ile-et-Vilaine  (Dinard)  ;  et  dans 
les  Côtes-du-Nordf  S'-Lunaire);accidentelleçà 
et  là  dans  les  ports  de  mer  de  la  Bretagne  ; 
introduit  à  Merville  (Calvados)  et  à  Bouillon 
(Manche)  localités  où  on  n'en  a  observé  qu'une 
seule  touffe. 

Section  Calcitrapa 

CENTAUREA  SOLSTITIALIS  L. 

Tige  dressée  de  1-4  décim.  ailée  parla  décur- 
rence  des  feuilles,  souvent  blanchâtre-to- 
menteuse,  à  rameaux  nombreux,  raides  et  éta- 
lés, feuilles  blanches  tomenteuses,  rudes  sur 
les  bords,  comme  épineuses  au  sommet  ;  les 
inférieures  pétiolées,  lyrées  pinnatifides;les  su- 
périeures entières,  linéaires  ou  lancéolées-liné- 
aires. Capitules  solitaires  au  sommet  de  la 
tige  et  des  rameaux,  à  involucre  ovoïde  ou  glo« 
buleux  conique  ;   bractées  appliquées,   imbri- 


ASSOCIATION       FRANÇAISE      DE       BOTANIQUE 


quées,  d'un  vert  pâle,  pubescentes,  laineuses  sur 
je  dos,  à  appendice  pâle  à  b--  épines  grêles, 
subégales,  la  terminale  plus  développée  et 
devenant  dans  les  bractées  supérieures  un  dard 
robuste,  étalé,  jaune,  non  canaliculéà  la  base  et 
muni  de  chaque  côté  de  2-3  petites  épines 
très  courtes  ;  fleurs  jaunes  non  glanduleuses  ; 
celles  de  la  circonférence  non  rayonnantes, 
mais  plus  courtes  au  contraire  que  celles  du 
disque  ;  akènes  petits,  glabres,  grisâtres,  lui- 
sants, obovoïdes,  comprimés  :  ceux  du  centre 
à  aigrette  blanche  double  de  leur  longueur  ; 
ceux  delà  circonférence  alophes.  Bisannuelle. 
—  Juin-septembre.  —  Champs,  spécialement 
dans  les  luzernières  où  elle  est  ordinairement 
adventice  et  ne  se  maintient  pas. 

Distribution  géographique.  —  Charente-In- 
férieure :  Saujon  ;  Loire-Inférieure  :  Le 
Pouliguen  ;  Côtes-du-Nord  :  St-Brieuc,  St- 
Lunaire  ;  Ilee-et-Vilaine  :  Rennes,  Bains.  Ça 
et  là  en  Normandie,  mais  vagabonde;  Sarthe  : 
St-Paterne  et  çà  et  là;  Mayenne:  Château- 
Gontier,  Loigné,  Ampoigné,  Voutré,  Chatte- 
moue  ;  Landes  :  Aire;  Gironde:  Langon. 
Illats. 

CENTAUREA  MELITENSIS    I. 

Tige  dressée  de  10  décim.,  rude,  élancée, 
étroitement  ailée  par  la  décurrence  des  feuilles, 
à  rameaux  dressés,  étalés  ;  feuilles  vertes  ou 
grisâtres,  souvent  d'un  vert  fonce,  un  peu  rudes, 
pubescentes,  aranéeuses  dans  le  jeune  âge  ; 
les  inférieures  lyrées  pinnatifides  ;  les  supé- 
rieures linéaires,  ou  linéaires  oblongues,  den- 
tées ou  entières,  sessiles,  mucronées  ;  capitules 
les  uns  solitaires  ou  rapprochés  par  2-3  au 
sommet  des  rameaux,  entourés  de  feuilles  flo- 
rales aussi  longues  que  les  involucres  ;  les  au- 
tres portés  sur  de  très  courts  rameaux,  le 
long  de  la  tige  et  dépassés  par  les  feuilles 
axillaires  ;  quelquefois  1-2  subsessiles  à  Tais- 
selle  des  feuilles  radicales  ;  capitule  ovoïde, 
globuleux,  plus  ou  moins  aranéeu\  :  bractées 
imbriquées  d'un  vert  jaunâtre,  terminées  par 
un  appendice  épineux  peu  piquant,  jaunâtre. 
souvent  d'un  rouge  brun  et  un  peu  concave  à 
la  base  du  côté  interne,  très  étalé  et  plus  long 
que  la  bractée,  pennatipartit,  muni  dans  sa 
moitié  inférieure,  de  chaque  côté,  de  3  épines 
écartées;  bractées  internes  souvent  rougeâtres 
au  sommet:  fleurs  jaunes,  glanduleuses,  toutes 
égales  ;  akènes  grisâtres,  luisants,  légèrement 
pubescents,  à  aigrette  blanche  ou  fauve  un  peu 
plus  courte  qu'eux,  parfois  les  égalant.  —  An- 
nuelle.— Juin,  août  — Terrains  vagues.  Adven- 
tice dans  l'Ouest. 

Distribution  géographique.  —  Seine-infé- 
rieuhi    :  Fécamp  ;  Eure:   Giverny  :  Manxhe  ; 


Cherbourg.  A  fait  jadis  au  Mans  une  appari- 
tion accidentelle  dans  la  cour  du  Lvcée. 

CENTAUREA  CALCITRAPA  L. 

Tige  dressée,  velue,  buissonnante,  de  2-4 
décim.,  à  rameaux  nombreux  étalés  ;  feuilles 
velues,  molles,  vertes,  non  décurrentes  ;  les 
inférieures  en  rosette,  pétiolées,  pinnatiparti- 
tes,  à  segments  linéaires,  dentés  ou  incises- 
dentés  ou  entiers,  apiculés  ;  les  supérieures 
sessiles,  linéaires,  ordinairement  entières  ; 
capitules  solitaires,  terminaux  et  axillaires, 
subsessiles  ou  à  courts  pédoncules,  naissant  au- 
dessus  des  bifurcations  de  la  tige  ou  le  long 
des  rameaux,  entoures  de  feuilles  florales  ; 
involure  ovoïde  glabre  :  bractées  imbriquées 
d'un  vert  jaunâtre,  très  coriaces,  contractées 
sous  l'appendice  ;  appendice  pâle  et  pinné  à 
5--  épines,  la  terminale  en  forme  de  dard  ro- 
buste, très  piquant,  jaune  ou  rougeâtre,  très 
étalé,  plus  long  que  l'involucre,  canaliculéà  sa 
base  àlafa'ce  interne,  muni  à  la  base  de  chaque 
côté  de  2-3  petites  épines  étalées.  Fleurs  pur- 
purines, parfois  blanches,  [albiflora  Desp.)  ; 
les  extérieures  non  rayonnantes  ;  akènes  obo- 
voïdes, comprimés,  petits,  luisants  blanchâtres 
marbrés  de  brun,  dépourvus  d'aigrette.  Bisan- 
nuelle. —  Juin-Octobre.  —  Lieux  arides,  ter 
rains  vagues,  bords  des  'chemins,  surtout  sur 
les  sols  calcaires  ou  argileux. 

Disribution  géographique.  —  Commun  dans 
la  région  maritime  ;  A.  C.  dans  l'intérieur; 
rare  dans  les  terrains  primaires  de  la  Breta- 
gne, de  la  Normandie  et  de  la  Mayenne. 

C.  my-acantha  DC.  (C.  calcitrapoïdes  Thuill. 
pro  specie  ;  C.  myacanlha  DC.  GG.  pro  specie, 
C.  brevispina  Grenier^'ro  variet).  —  Tige  grêle, 
glabrescente  ;  appendice  très  étalé  recourbé, 
a  épines  peu  inégales,  courtes,  rudimentaires, 
arquées  en  dehors  ;  la  division  terminale  de 
l'épine  à  peine  plus  longue  que  les  divisions 
latérales. 

Centaurea   Myacantha  DC. 

<i  Centaurea  calycibus  subduplicato-spinosis, 
foliis  amplexicaulibus  lanceolatis  indivisis  ser- 

ralis.  —  Centaurée  à  calices  garnis  de  petites 
épines  sur  deux  rangées,  dont  une  est  peu 
sensible.  Feuilles  amplexicaules  lancéolées, 
sans  divisions  et  dentées  en  scie.  Fleurs  rou- 
ges :  en  juillet  et  août,  se  trouve  sur  le  bord 
des  fossés  et  des  murailles.  »  Telle  est  la  des- 
cription donnée  par  Thuillier  de  cette  forme 
appelée  par  lui  calcitrapoïdes  et  que  l'Index 
Kewensis  réunit  avec  raison  au  C.  calcitrapa 
L.,  mais  qu'il  faut  simplement  distinguer 
comme  variation  accidentelle.  Le  R.  P.  Va- 
niot  a  rencontré  cette  forme  à  Poitiers  mêlée 


ASSOCIATION-       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


79 


au  tvpe.  Si  nous  en   croyons  ce  botaniste,   la 
plante  trouvée   dans  un  autre  milieu  pourrait 
être  prise    pour  une    espèce    différente.    C'est 
sans   doute  pour  cela  que   Lamark  et  de  Can- 
dolle,  dans    leur  Flore  française  (IV.  p.  101), 
en  ont  fait  bien    à  tort   une  bonne   espèce    et 
ont  été  suivis  par  Grenier  et  Godron,  puis  par 
Gillet  et  Magne.    Grenier  donne  cette    plante 
sous  le  nom  de  C.  calcitrapa,  var.  brevispina, 
La  dénomination  de  myacantha  reproduite  par 
Cosson    et  Germain  dans  leur  Flore  des  envi- 
rons de  Paris,    doit  être   préférée  à  celle    de 
calcitrapoïdes  parce  ce    que  c'est  sous  ce  nom 
que  Vaillant  l'a  distinguée  le  premier  par  cette 
phrase  de  son  herbier  :  Myacanthos  vulgaris 
multiflorus.    capitula     longo    gracili   brevibus 
aculeis  munito;  et  surtout  parce  que  le  véritable 
calcitrapoïdes  L.  est  une  plante  du  Caucase  et 
de  l'Asie-Mineure  que  Lamark  et  de  Candolle 
indiquaient  à  tort   comme    croissant   dans    le 
midi  de  la  France  et  avec   laquelle  ils  confon- 
daient un  hybride  des  C.  calcitrapa' et  C.    as 
pera.  L.    A  ce    propos    Timbal-Lagrave   a  vu 
dans  le  myacantha    un   hybride    des  C.  calci- 
trapa et  C.  serotina  sans  pouvoir  jamais  obtenir 
autre  chose    des   graines    que   des    calcitrapa 
ou  quelques    myacantha.    Le    myacantha   est 
une  plante  qui  semble  peu  constante  dans  ses 
localités  et    paraît  se   trouver  peu  abondante 
à  la  fois,  plutôt  par  pieds  isolés  ;    mais    nous 
croyons  plutôt,  avec    M.    Franchet,  que   c'est 
là    une    forme  accidentelle    comme  le    genre 
Centaurea  en  offre  tant  à  l'observation. 

Le  C.  myacantha  parait  n'avoir  été  signalé 
nulle  part  jusqu'ici  dans  la  région  de  l'Ouest 
proprement  dite  ;  le  R.  P.  Vaniot  semble 
l'avoir  rencontré  à  Poitiers  pour  la  première 
fois.  Il  a  par  contre  été  observé  en  Loir-et- 
Cher  à  Huisseau-en-Beauce,  près  la  route  de 
Tours,  par  M.  Noue!,  où  on  ne  l'a  vu  qu'une 
seule  fois.  Il  a  été  trouvé  jadis,  toujours  acci- 
tellement,  à  la  Mulatière  près  de  Lyon,  à  Cris- 
sey,  près  Dôle,  et  dans  la  Flore  parisienne  à 
Oulins,  Vincennes  et  Versailles. 

(A  suivre) 


Herborisations  Sarthoises  (1896-1897) 

Ranunculus flammula  L.  —  var.  ophio- 
glossioides  Levl.  —  Piacé  :  chemin  de  la  gare 
fossé  sur  la  gauche.  — .  Forme  à  feuilles  radi- 
cales épaisses,  nettement  cordiformes  et  à 
carpelles  parfois  couverts  de  tubercules  blancs. 
—  Ne  se  distingue  morphologiquement  de 
R.  ophio glossifolhis  Vill.  que  par  ses  fleurs  un 
peu  plus  grandes  et  luisantes  tandis  qu'elles 
sont  chez  cette  dernière  espèce  petites  et 
ternes. 


Ranunculus  Lenormandi  Sch. — Rouessé- 
Vassé  :  chemin  des  buttes  de  Frette  et  Le 
Grez  :  route  de  St-Pierre-sur-Orthe  (A  Gen- 
tit.  et  H.  Léveillé). 

Fumaria  grammicophylla  Levl.  et 
Parm.  f.  Vaillantii  Lois.  —  Pont-de-Gennes  : 
chemin  conduisant  de  la  station  à  la  route  de 
Paris,  6  juillet  ((H.  Léveillé  et  R.  P.  Vaniot). 
Nasturtium  silvestre  Br.  —  Le  Mans  : 
nouvelle  route  d'Arnage,  20  juillet  (H.  LÉ- 
veilé  et  R.  P.  Vaniot).  f.  rivulare  Chàteau- 
du-Loir  :  gare,  entre  les  rails  (H.  Léveillé  et 
A.  Gentil). 

Diplotaxis  muralis  DC.  —  Château-du- 
Loir,  Goulard,  abondant  sur  les  murs  et  au- 
tour des  caves,  11  juillet  (H.  Léveillé.) 
ainsi  que  dans  les  vignes  et  champs  du 
côté  de  Goulard  et  Coëmont  (H.  Léveillé 
et  A.  Gentil). 

Impatiens  glanduligera  Royle.  —  Yvré- 
l'Evèque  :  les  Noyers,  ile  de  l'Huisne,  21  juil- 
let ;  subspontanée  (H.  Léveillé). 

Dianthuscarthusianorum.— Château-du- 
Loir:  sur  la  voie  (H.  Léveillé  et  A.  Gentil). 
Vicia  villosa  Roth.  —  Le  Mans,  SteCroix  : 
entrée  du  chemin  de  la  Cornue  par  la  route 
de  l'Eventail,  dans  les  moissons, (H.  Léveillé). 
Cette  espèce,  découverte  par  nous,  dans  la 
Sarthe,  s'y    propagera  vraisemblablement. 

Ononis  spinosa  L.  —  Chérancé:  prai- 
ries de  Loigné  (H.  Léveillé  et  abbé  G.  Etoc). 
Vivoin  :  route  de  Juillé,  au-delà  du  ruisseau 
de  la  Planche  (A.  Gentil  et  H.   Léveillé). 

Trifolium  hybridum  L.  —  Thoiré-sur- 
Dinan  :  pièce  du  Chêne- Vert,  naturalisé,  i5 
juillet  (Victor  Jamin).  Espèce  introduite 
dans  les  cultures  voisines. 

Verbarcum  thapsiforme  Schr.  —  Route 
de  Challes  à  Loudon,  6  juillet  (H.  Léveillé.) 
Mulsanne  :  les  Hunaudières  (L.  Déan  et  R. 
P.  Vaniot). 

Dipsacus  pilosus  L.  Le  Mans  :  les  Hom- 
melets,  route  de  Sargé,  près  de  la  mare  (abbés 
G.  Etoc  et  V.Richard)  ;  Sainte-Croix  :  entrée 
du  chemin  de  Pecquenardière  (Beaufreton). 
Calendula  arvensis  L.  —  Chàteau-du- 
Loir:  Goulard  (H.  Léveillé,  i  i  juillet);  Yvré- 
l'Évêque  :  champ  sur  la  butte  du  Luart,  12 
novembre  (H.  Léveillé). 

Amarantus  retroflexus  L.  —  Le  Mans  ; 
Avenue  de  Paris  entre  le  Carmel  et  le  port  de 
l'Epau,  21  juillet  (H.  Léveillé)  ;  Epau  (H.  Lé- 
veillé); Yvré-1'Evêque  :  près  la  gare  (H.  Lé- 
veillé ;)  Mulsanne  :  les  Hunaudières  (A.  Gen- 
til). 

Allium  sphaerocephalum  L.  —  Ardenay: 
chemin  de  la  Butte  et  route  de  Parigné,  6  juil- 
let (R.  P.  Vaniot  et  H.  Léveillé). 


NO 


LSSOCIATION       l  RANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


Nayas  major  Ail.  —  Yvré-1'Evêque  :  Epau, 
près  de  l'Abbaye  (H.  Léveillé). 

Eragrostis  megastachya  Link.  —  Le 
Mans:  l'Angevinière  (Coilliot). 

M.  Monguillon  a  revu  en  outre  à  La  Feuil 
1ère,  près  Arçonnay.  là  où  Duterte  les  avait 
signalés:  Genista  sagittalis   L..    Tetragonolo- 
bus  siliquosus  Roth  et  Inula  salicina  L. 

Trifolium  resupinatum  L.  —  Le  Mans 
route  de  Laval,  à  4  kilomètres  de  la  ville, 
talus  sur  la  gauche  de  la  route,  au  delà  de 
Tusculan.S  juillet  (H.  Léveillé). 

Epilobium  roseum  Schreb.  —  Grand- 
champ  :  Fleurs,  bord  de  la  Bienne  (H.  Le- 
veillé  et  abbé  G.  Etoc);  Sillé-le-Guillaume  : 
rue  de  Mayenne  (H.  Léveillé  et  A.  Gentii  . 
Le  Mans  :  Sainte-Croix,  chemin  de  Malpalu 
et  chemin  de  Pecquenardière  (octobre)  ;  che- 
min allant  de  la  route  d'Alençon  à  Moulin- 
aux-Moines.  Introduit   en   1896  (A.  Coyaud  . 

Onothera  suaveolens  Desf.  —  Château- 
du-Loir  :  Goulard,  naturalisée,    11  juillet  (H. 

LÉVEILLÉ). 

BupleurumtenuissimumL.--Bethon:sur 

la  droite  du  chemin  de  Chérizay,  entre  les 
Barres  et  les  Rochers  près  du  croisement  des 
chemins  'E.  Monguillon). 

Seseli  montanum  L.  —  Thoiré-sous-Con- 
tensor  :  les  Caves.  Quelques  milliers  de  pieds 
(H.   Lé\ei 

Campanula  rotundif olia  L. —  Le  Mans: 
Pontlieue,  chemin  de  Pied-Sec;  près  du  pont 
de  la  ligne  de  Tours  (H.  Léveillé  et  R.  P. 
Yaniot). 

Lepidium  latifolium  L.  —  Thoiré-sur- 
Dinan  :  jardin  du  Chêne-Vert,  où  il  se  main- 
tient, sans  se  répandre,  depuis  70  ans  environ. 
[V.  Jamin)  3  octobre  1897. 

Silybum  Marianum  Gaertn.  —  Le  Mans  : 
chemin  des  Sablons  à  l'Epau,  parc  à  moutons 
sur    la    droite,   après     Robinson,    12    octobre 
//.  Léveillé). 

Erica    ciliaris   !..    —    Beaumont-1'ied-de- 
Bœuf:  route  de  Tours  au  Mans,  16  septembre 
3  |  V.  Jamin  . 

Selinum  carvifolia  L.  —  Le  Mans  ,  che- 
min de  l'Eventail,  fossés  de  l'Eventail  1  s< , 5  et 
1897  [R.  P.   Vaniot   ! 

Barkhausia  setosa  DC.  —  Le  Mans  :  Parc 
du  collège  Sainte-Croix  (R.  P.  Vaniot).  Chà- 
teau-du-Loir  :  fossé  de  la  route  de  Coêmont 
sur  la  droite  en  quittant  la  ville  (H.  Léveillé 
et  A.  Gentil). 

Lactuca  saligna  L.  —  Château-du-Loir  ; 
vignes  à  Goulard,   au   delà  de  Sébastopol    en 


allant   vers   Coêmont    (H.    Léveillé    et    A. 

Gentil!  . 

Hieracium  boréale  Frics.  --  Yvré  :  entre 
Noyers  et  les  Arches  H.  Léveillé).  Le  Mans: 
Saint-Biaise  iR.  P.  Vaniot). 

Campanula  glomerata  L.— Saint-Pierre- 
des-Bois  ;  Loué-en-Champagne  ;  Longnes  ; 
Bernay  ;  Cures  ;  Domfront-en-Champagne 
S .  Savouré). 

Erica  ciliaris  L.  — Jupilles  :  forêt  de  Ber- 
cé, ligne  de  la  ^Croix-Chambeau  du  22  sep- 
tembre 1897    Y.  Jamin)  . 

Orobanche  galii  Vauch.  —  Chàteau-du- 
Loir  :  pré  sur  la  route  de  Coêmont  (H.  Lé- 
veillé et  A.  Gentil). 

Leonurus  cardiaca  L.  —  Le  Mans  :  Asile 
des  aliénés  (Leroux  inherb.). 
Polypodium  vulgare  L.,  var.  cambricum 

L.  —  Route  de  Sargé  aux  Oiseliers,  non  loin 
de  la  route  de  Bonnétable,  près  Le  Mans. 
17  janvier  1898. 


M.  le  1)'  X.  Gillot,  non  content  de  fonder 
['Association  française  de  'Botanique,  a  bien 
voulu,  à  l'occasion  des  étrennes,  mettre  dans 
le  berceau  de  la  jeune  Société  un  billet  de 
100  francs.  Nous  lui  en  exprimorîs  ici  toute 
notre  vive  reconnaissance. 

Le  Secrétaire- Trésorier . 


Correspondance 

Avant  que  ne  commencent  les  herborisationSj 
ne  pourrait-on  pas  publier  dans  le  Monde  des 
Plantes  la  liste  des  plantes  particulières  à  sa 
région  ou  rares  dans  les  autres,  que  chacun 
peut  récolter  facilement  dans  l'année  .J  Cette 
liste,  réduite  à  quelques  bonnes  espèces,  to  à 
12  par  exemple,  ne  saurait  occuper  une  grande 
place  dans  le  journal,  et  chacun,  d'après  les 
demandes,  pourrait  récolter  à  coup  sur. 

Jh.  Bozon. 

Excellente  idée  que  nous  soumettons  à  l'ap- 
}■>■•  dation  de  nos  collègues  en  leur  demandant 
de  vouloir  bien  la  réaliser.  —  H.  L. 


Le  Directeur-Gérant  Ju  «  Mondé  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


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que    la   prime  lui   soit  envoyée   sous  pli 
recommandé,  devra  ajouter  25  c.  au  mandat). 
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cune ou  une  annonce  de  8  lignes. 


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LA     RÉDACTION 

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annonce,  a  droit  à  une  annonce  de  même  gran- 
deur dans  les  Petites  Affiches  du   Timbrophile, 
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Hautefeuille,  a  Paris,  commence  la   publication 
dune    BIBLIOGRAPHIE     BOTA. 
^'Ql'-:  qui  paraîtra  en  5  fascicules  mensuels 
!  colonnes.  On  y  trouvera  l'annonce 
liée,  la  date  de  publication,  le    nombre    de 
et  un  compte-rendu  ou    un    extrait  de   la 
table  des  matières  des  ouvrages  importants   d'en- 
viron dix  mille  volumes  et  brochures,  français  et 
étrangers,  anciens  et  modernes,  avec  les  brix  de 
vente.  ' 

comprenant  .les  auteurs  des 
lettres  A  a  C,  vient  de  paraître  :  il  sera  adressé 
grahs  atous  les  lecteurs  de  ce  journal  qui  en  fe- 
ront la  de,  MM.  J.-B.  BAiLLiÈRKet  Fils 
Les  5  U[  """  adressés  régulièrement 
«irnei  en  timbres-poste 
français    ou    étrangers,    pour   frais   d'affranchis- 


7e  Année  (2eSÉRiK! 


N"  100 


1"  Mars  1898. 


*®ïf® 


DES 


PLANTES 


ORGANE 

DE 


L' 


ACADÉMIE    INTERNATIONALE 
de  Géographie  Botanique 


ET 


BULLETIN 


DE 


L'ASSOCIATION  FRANÇAISE  DE    BOTANIQUE 


SOMMAIRE    DU    N»    100 

Académie  internationale  de  géographie  bolani«|ue.  —  Un  lichen  de  Hong-Kong,  H.  Olivier.  — 
Séance  du  7  février.  —  Coup  d'oeil  sur  les  Pyrénées,  L.-J.  Gbelet.  —  Les  plantes  des 
terrains  salés  (suite),  A.  Ferkt.—  Nécrologie.  —  De  VHieracium  Lamtji  Schullz,  E.  Gonoo 
d'Aiitesiaue.  —  Liste  supplémentaire  des  membres  de  l'Association  française  de  botanique- 

—  Notes  additionnelles  au  catalogue  de  la  Flore  des  Pyrénées-Orientales,  A.  Lec.iu.ni> 

—  Orchis  alata  Fleury,  morphologie  et  anatomie,  X.  Gillot.  —  Le  ISiseulella  lucklu 
DC.  acquis  à  la  Flore  française.  H.  MmcAiiHou  d'Ayhemc.  —  Oblala.  —Herborisa- 
tions  parisiennes.   —   Notes   géographiques  et  Extraits  de  la  correspondance. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,   12 


18  9  8 


ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

III  Jh.,    Clcrmont- 

Ferrand  (Puy-d 

M.   II.    Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe  . 

:  M.    Ch.    Le  Gendre,   Limoges 
(Hte-Vien 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 

MM.  Th.  di  Hi  i  dri  ich,  II.  Léveili  i '.  Ch. 
Le  Gendre,  G.  Roi  >.  G.  King,  Treub,  k.  A. 
Philippi. 


OFFRES   &  DEMANDES 

Nos  Abonnés  sont  priés  de  vouloir  bien 
nous  communiquer  leurs  offres  et  demandes 
et  leurs  demandes  de  renseignements  qui  se- 
ront insérées  ici  gratuitement  chaque  mois. 
De  cette  façon  il  s'établira  des  relations  entre 
tous  nos  Collègues  abonnes,  amis  et  lecteurs 
qui  en  retireront,  espérons-le,  de  l'utilité  pour 
leurs  travaux  et  leurs  recherches. 


OFFRES     &     DEMANDES 


M.  S.  E.   Lassimonne,    28,  rue    des  Coute- 
liers, à  Moulins,  achèterait  un  bon  microscope 
-ion. 
M.  I  .  Brevière,  à  Ambert  (Puy-de-Dôme), 

désire  se  procurer,  soit  au  moyen  d'achat,  soit 
par  voie  d'échange  (il  offre  Museinées  et 
Lichens),  une  petite  collection  de  champi- 
gnons composée  d'espèces  généralement 
fréquentes. 

M.  Gagnepain,  Instituteur  à  Cercy-la-Tour 
(Nièvre),  ayant  étudié  la  végétation  adventice 
de  nombreuses  aires  de  carbonisation  et  ayant 
ouï  dire  qu'il  existait  un  travail  analogue  sur 
cette  matière  désirerait  en  prendre  connais- 
sance. 11  prie  donc  les  botanistes  qui  le  pos- 
séderaient ouïe  connaîtraient  de  le  lui  adresser 
en  communication  ou  tout  au  moins  de  lui 
indiquer  le  titre  exact  de  cet  ouvrage  sur  les 
<  Places  à  fourneaux  • . 

Que  nos  collègues  veuillent  bien  nous  excu- 
ser si  nous  tardons  parfois  à  leur  répondre 
ou    si    n<  lies    obligé   de   le    faire   en 

hâte  sur  une  carte  postale.  —  C'est  le  temps 
quinous  fait  absolument  défaut.  En  outre  nous 
nous  reservons  de  répondre  ici  aux  questions 
d'intérêt  général..  H.    !.. 


Nous  serions  reconnaissants  à  nos  collègues 
de  vouloir  bien  nous  adresser  les  noms  des  bo- 
tanistes qui,  à  leur  connaissance,  seraient  sus- 
ceptibles de  faire  partie  de  notre  Association. 

H.   L. 

M.  A.  S.  Hit.,  Manhattan.  — Avons  reçu 
cotisation.  Merci. 

A  céder  au  prix  de  20  fr.  rendu  franco,  un 
exemplaire  relié  de  la  Flore  du  Centre  de  Bu- 
reau, première  édition,  1840, 2  vol.  in-8°,  exem- 
plaire en  très  bon  état,  épuisé  et  rare,  ayant 
appartenu  à  Mgr  Paul  Naudo,  archevêque 
d'Avignon.  S'adressera  M.  Hte  Marcailhou 
d'Aymeric,  pharmacien  de  première  classe  à 
Ax-les-Thermes  (Ariège), 

M. Thériot, Directeur  de  i'école  primaire  su- 
périeure, Le  Havre,  désire  des  mousses  exo- 
tiques pour  la  détermination  et  entrer  en  rela- 
tions à  ce  sujet  avec  nos  collègues  dAsie,  d'A- 
frique, d'Amérique  et  d'Océanie.  Nous  appe- 
lons sur  sa  demande  toute  l'attention  de  nos 
collègues  spécialement  de  MM:  Treup.,  Por- 
ter, Philippi,  RP.  Urb.  Faurie,  Bodinier, 
Sodiro,  Duss,  etc. 


10  fi 


ABONNEMENTS  : 

UN    AN    :     France 

Etranger,   Colonies. . . 
I.i    Ni  mi  ru  :  l  Franc. 
its    parlent   iln     1*'   Oclobrc    ou    du 

Chaque    aune. 


Toute   personne   qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Réda^-  rue  de  Flore, 

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Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  -i:t,  rue  Racine. 

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Ang.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet   Vieux-Pont). 


3VI.      A7Villia.m      TRELEASE 

Directeur  Je  l'Académie  internationale  Je  Géographie  botanique  en   1806 

DIRE*  MHS    BOTANIQUE    DE  SAINT-LOUIS  (MISSOURI) 


7e  Année  (28  Série). 


N°  100 


ier  Mars   1898 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe  de   l'Académie   Internationale   de   Géographie    'Botanique 


Académie  intei  nationale  de  Géographie 
botanique 

Par  décision,  en  date  du  9  février  1898,  MM. 
J.-B.  M.  Biélawski  Naturaliste  et  Chevalier 
de  la  Légion  d'Honneur  à  Issoire  (Puy-de- 
Dôme)  ;  Fie  Sennen,  à  Prades  (Pyrénées-Orien- 
tales) ;  R.  P.  Duss,  à  Basse-Terre  (Guade- 
loupe), et  abbé  Oliva,  à  Monza  (Italie),  sont 
nommés  dissociés  libres  de  l'Académie. 
Le  Directeur, 

F.  Héribaud  Jh. 


Radiation 


M.  Nicolas  Ivanitzky,  à  Kanidkow, 
Gouvernement  de  Wologda  (Russie),  débi- 
teur de  plusieurs  années  de  cotisations  im- 
payées envers  l'Académie  et  dûment  averti, 
est  rayé  des  listes  de  celle-ci  conformé- 
ment aux  statuts  (Décisions,  art.  7.) 
Le  Directeur, 
F.  Héribaud  Jh. 

Messieurs  et  chers  Collègues, 

Le  présent  numéro  est  le  centième  du  Monde 
des  Plantes  notre  organe.  A  cette  occasion  exa- 
minons en  quelques  lignes  le  passé,  le  présent 
et  l'avenir  de  notre  œuvre. 

Fondé  en  août  1891,  sur  les  sommets  en- 
chanteurs des  Nilgiris  (Ghattes  Occidentales) 
dans  l'Inde,  le  Monde  des  Plantes  eut  ses  pre- 
miers numéros  consacrés  en  majeure  partie  à 
la  flore  de  ce  beau  pays.  Le  1 er  décembre  1 89 1 , 
aux  Indes, nous  fondions  Y  Académie  internatio- 
nale de  Géographie  botanique  qui  ne  comprit 
tout  d'abord  que  des  Membres  d'honneur,  des 
Membres  titulaires  et  des  Membres  correspon- 
dants. Les  cadres  rapidement  remplis,  il  fallut 
y  ajouter  des  Associés  libres  et  enfin  des  Mem- 
bres auxiliaires.  Entre  temps,  le  10  juin  1893, 
la  Médaille  scientifique  était  fondée.  Nous 
avions  à  notre  tête  le  regretté  et  illustre  Von 
Mueller  auquel  sa  patrie  d'adoption  élève  un 
monument  bien  mérité  et  digne  de  lui. 

A  diverses  reprises  la  Revue  chercha  sa  voie 


avant  de  prendre  une  orientation  décisive.  On 
y  publia  même  des  voyages  dans  l'espoir  chi- 
mérique d'attirer  un  plus  grand  nombre  de 
lecteurs.  Les  illustrations  grevèrent  fortement 
le  budget  et  notre  attente  fut  déçue.  Il  fallut 
supprimer  une  publication  onéreuse  et  peu 
scientifique.  C'est  alors  que  notre  organe  se 
plaça  résolument  sur  le  terrain  de  la  science 
pure  et  réussit  à  y  obtenir  une  place  honorable 
et  à  s'y  imposer  de  telle  sorte  que  le  succès 
alla  toujours  en  grandissant. 

Cependant  on  nous  sollicitait  de  relever  la 
Société  française  de  Botaniquesur  de  nouvelles 
bases.  C'est  ce  que  nous  avons  fait.  La  nou- 
velle Société, déjà  prospère  (80  membres), s'est 
placée  sur  un  terrain  plus  restreint  en  limitant 
ses  études  à  la  Flore  de  France  (champ  vaste 
pourtant,  car  que  de  coins  inexplorés  et  tota- 
lement inconnus  dans  notre  pays,  que  de 
plantes  qui  vivent  sur  leur  réputation,  c'est-à- 
dire  qui  ne  sont  rares  que  faute  d'observa- 
tions;, et  en  poursuivant  la  formation  d'un  her- 
bier de  France  et  d'une  bibliothèque. 

Quel  que  soit  l'avenir  de  notre  jeune  sœur 
nous  lui  avons  ménagé  grandement  la  place 
et  nous  lui  avons  cédé  comme  don  de  joyeux 
avènement,  les  plantes  françaises  de  notre  her- 
bier, non  comprises  dans  lesherbiers  monogra- 
phiques ou  dans  l'herbier  des  espèces  rares  de 
l'Académie. 

La  fondation  de  la  nouvelle  Société  n'a  nui 
en  aucune  façon  à  notre  union  Académique 
qui,  à  l'heure  présente,  reçoit  de  chaleureuses 
adhésions  de  l'étranger  et  de  la  France  même. 
Un  nombre  restreint  d'Académiciens  ont 
bien  voulu,  pour  nous  être  agréables,  donner 
leur  nom  à  l'Association  nouvelle  et  consti- 
tuent ainsi  un  lien  entre  les  deux  Sociétés^qui, 
tout  en  ayant  le  même  organe,  seront  distinctes 
nettement  l'une  de  l'autre. 

Jaloux  de  notre  indépendance  et  forts  de 
notre  internationalité,  caractères  précieux  que 
nulle  société  ne  partage  avec  nous  au  même 
degré,  tout  en  entretenant  avec  les  pouvoirs 
publicsles  relations  les  meilleures,  nous  avons, 
sur  l'avis  même  de  hautes  personnalités  poli- 
tiques, conservé    notre    liberté     et     nous    ne 


LE      MONDE       DES       PLA  N  I  I 


onsnul  avantage,  pour  h 
àrechen  idministrative  d'une 

Académie  qui,  pai       ■    I  rançais,  a       n 

siège  l.i  où  est  son  Directeur,  c'e  -  hier 

.1  Melbourne,  Saint-Louis  ou  Athènes,  aujour- 
d'hui en  France,  et  demain  à  Genève  ou  ailleurs. 
Si  jamais  un  capital  nous  était  assur 
serait  peut-être  venue  de  reprendre  des  démar- 
s  pour  lesquelles  nous  sommes  sûrs  de  la 
bienveillance  que  nous  ont  témoignée  à  plu- 
sieurs reprises,  préfets,  députés,  sénateurs  et 
ministres. 

Donc, sans  subvention  d'aucune  sorte,  nous 
vivons  et  nous  progressons.  L'Association 
française  de  Botanique,  exclusivement  françai  se, 
n'a  pas  les  mêmes  motifs  que  nous  d'observer 
la  même  reserve.  Il  nous  plaît  de  rendregrâc  :s 
à  Dieu  pour  le  passé,  pour  ces  s£pt  années 
bientôt  écoulées  d'existence  et  nous  espérons 
que  de  même  que  la  Providence  nous  a  secondes 
dans  le  passé  elle  ne  nous  fera  pas  défaut  dans 
l'avenir. 

A  l'occasion  de  l'apparition  du  centième 
numéro  de  l'organe  de  notre  chère  Académie, 
nous  sommes  heureux  de  porter  à  la  connais- 
sance de  nos  distingués  collègues,  les  déci- 
sii  ins  suivantes  qui  ne  pourront,  croyons-nous, 
que  leur  être  agréables. 

En  retour,  nous  leur  demandons  de  vouloir 
bien  exercer  autour  d'eux  la  propagande  la 
plus  active  au  point  de  vue  du  recrutement 
de:,  adhérents. 

Décisions   importantes. 

Par  décisions,  en  date  du   11    février  1898, 

nonobstant  toute  décision    contraire  et  sur  la 

demande  du  nombre  requis  des    Membres  de 

lémie,  nous  arrêtons  ce  qui  suit  : 

Le  nombre  de      I      triés  libres   est  porté  de 

1  loo  et  celui  des  Membres  auxiliaires    de 

■  membre  de  l'Académie  a  droit. 
sa  propre  responsabilité  et  à  ses  frais,  au 
des  ouvrages  de  la  Bibliothèque,  pour  quatre 
mois  et  au  nombre  maximum  de  trois  ouvra- 
ges à  la  lois.  Les  membres  de  l'Académie  peu- 
vent aussi,  moyennant  un  droit  fixe  de 
dix      centimes      par    p  air    copie 

pas>  luvragesouderevuequi  pourraient 

leur  être  utiles  pour  leurs  travaux,  —  'Toute 
nouvelle  communiquée  par  lettre  au  Secréta- 
riat telle  que  :  dons  importants  faits  aux  éta- 
blissent iques,  nominations,  déplace- 
ments o  i  botanistes,  fondations  bota- 
niq:  tges  OU  d'explorations 
te,  donne  droit  à  l'expéditeur  au 
remboursement  du  doi  irtdesal  1 

lue  année  un  certain  nombi 
seront  mises  a  l'étude  selon    les   diverses    ré- 


du  globe.   Les  membres  de  ces  régions 
en  seront  avises  a  l'avance  et  devront,  chacun 
en   ce  qui  les  concerne,  (autant  que  cela   leur 
possible),   fournir  avec    des    échantillons 
de  c  i,     les    renseignements    sur    leur 

dispersion,  de  telle  sorte,  que  la  carte  de  dis- 
tribution île  ces  espèces  puisse  être  dressée  à 
la  fin  de  l'année  et  paraître  dans  le  numéro  de 
1  mbre  du  Monde  des  Plantes.  —  En  outre 
des  échanges  de  plantes  auront  lieu  chaque 
année  entre  les  membres  de  l'Académie  d'après 
une  liste  générale  dressée  d'après  des  listes 
particulières,  l.a  liste  générale  sera  au  début 
de  chaque  année  publiée  dans  le  Mande  des 
/'Luîtes.  —  On  facilitera  aux  membres  la  déter- 
mination de  leurs  espèces  qui  seront  soumises 
a  des  spécialistes  ou  à  des  botanistes  qualifiés 
formant  le  Comité  de  détermination  de  l'Ac  1- 
démie. 

Par  le  Directeur 

V.    HÉR1BAUD  Jh, 

Le  Secrétaire  perpétuel 

11.    LÉVEIl  LÉ. 

En  conséquence  de   ce  qui  précède  : 

1"  Que  chacun  des  membres  de  l'Académie 
veuille  bien  nous  donner  son  avis  sur  les  espè- 
ces a  mettre  à  l'étude  pour  1898  et   [899. 

20  Que  chacun  veuille  bien  nous  adresser 
des  Oblata  et  Desiderata. 

3°  Que  ceux  qui  veulent  faire  partie  du 
Comité  de  détermination  veuillent  bien  nous 
en  aviser. 

4°Que  chaque  membre  de  l'Académie  recrute 
un  adhèrent  nouveau  ou  tout  au  moins  nous 
donne  l'adresse  d'un  botaniste  susceptible  de 
le  devenir. 

I  .ors  de  notre  première  et  prochaine  session, 
conformément  aux  statuts,  une  révision  de  ceux- 
ci  era  demandée,  tendant  à  élever  de  12  a  10 
le  nombre  des  Académiciens  titulaires  et  à  aug- 
menter dans  les  mêmes  proportions  celui  des 
membres  d'honneur  et  îles  membres  corres- 
pondants. 

Certains  de    nos   collègues   désireux   de   se 
lire  d'ouvrages  en  double  au  profit  de  notre 
Bibliothèque  désirent  savoir  tout   d'abord  les 
rages  que  nous  possédons.  Nous  leur  don- 
nerons satisfaction  en  publiant  d'ici  peu.  à  rai- 
son  d'une    colonne  par    numéro,  la    liste    des 
et  brochures  de  notre  Bibliothèque. 


Correspondance. 

UN  LICHEN    DE    HONG  KONG 

L'échantillon     contenu     dans    votre    lettre 

11  ;   de  I  long-Kong  et  re- 

1     P.  Era    Bo  linier)  est  le  L'sne.i 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


83 


scabrosa  Ach.  Lichenog  TJniversalis  p.  020. 
On  le  rencontre  quelquefois  chez  nous.  Lich. 
de  l'Ouest  p.  1  5.  (Sarthe  :  rochers  à  Chemiré- 
en-Charnie,  Monguillon).  (Calvados  :  sur  des 
rochers  de  grés,  à  Fourneaux  ) 

H.    Olivier. 


Séance  du  7  Février  1898 

Présidence  de  M.  H.  Léveillé,  secrétaire 
perpétuel. 

L' dissociation  française  de  'Botanique  est 
représentée  par  un  de  ses  membres.  Lecture 
est  donnée  des  noms  des  nouveaux  adhérents 
à  cette  société. 

MM.  Cari  Gustaf  WESTERLUND,de  Lidkôping 
(Suède)  et  Ch.E.  Bessey  de  Lincoln  (Nebraska), 
remercient  de  leur  nomination  en  qualité  d'As- 
sociés libres  et  MM.  Cadix  et  Ragot  de  leur 
nomination  comme  SMembres  auxiliaires. 
M.  Charles  E.  Porter  notre  collègue  vient 
d'être  nommé  Directeur  général  du  Musée 
d'Histoire  naturelle  de  Valparaiso  (Chili). 

A  l'occasion  du  renouvellement  de  leur  coti- 
sation MM.  Gonod  d'Artemare  et  A.  Feret  ont 
bien  voulu  nous  adresser  pour  l'Académie  et  le 
Monde  des  Plantes,  un  don  en  argent.  D'autre 
part,  notre  Directeur,  le  T.  H.  Fr  Héribaud  a 
bien  voulu  contribuer  à  couvrir  la  dépense 
occasionnée  par  la  reproduction  de  son  por- 
trait. 

M.  Mac-Owan  s'excuse  sur  son  âge  avancé 
et  l'état  de  sa  santé  et  avec  regret  nous  adresse, 
malgré  nos  instances,  sa  démission  de  membre 
Associé  libre.  M.  Mac-Owan  était  depuis  plu- 
sieurs années  membre  de  notre  Académie,  à 
laquelle  il  continuera  d'envoyer  l'organe  offi- 
ciel de  son  département.  M.  le  Secrétaire  pré- 
sident annonce  ensuite  la  radiation  motivée 
de  M.  N.  Ivanitzky  et  expose  les  motits  de  cette 
radiation. 

Sont  ensuite  présentés  les  travaux  suivants  : 
Orchis  alata  Fleury  ;  morphologie  et  anato- 
mie,  par  le  D1'  X.  Gili.ot  ;  Notes  addition- 
nelles au  catalogue  de  la  Flore  des  Pyrénées- 
Orientales,  par  M.  A.  le  Grand  ;  Coup  d"œil 
sur  les  Pyrénées  ;  Excursion  au  Vignemale, 
par  M.  L.  i.  Grelet.  Il  est  en  outre  donné 
lecture  de  quelques  notes  extraites  de  la  cor- 
respondance :  VAjOlla  caroliniana  WillJ.  en 
Vendée,  de  M.  Blanchard  ;  Note  géo-bota- 
nique, de  M.  E.  Violleau  ;  un  Lichen  de  Hong- 
■  Kong  de  M.  H.  Olivier. 

On  dresse  ensuite  une  liste  des  espèces  de 
de  la  Sarthe  qui  pourront  être  offertes  en 
échange  durant  l'année  1898.  On   en  trouvera 


plus  loin  l'énumération.  La    séance    est  levée 
à  io  h.  1/2. 

La    prochaine    séance  aura  lieu  le    lundi  7 
mars  à  8  h.  1/2  du  soir  (1). 


Coup  d'oeil  sur  les  Pyrénées 

Excursion  au  Vignemale 

Le  plus  haut  sommet  des  Pyrénées  françaises 

(Altitude    3290    mètres.) 

(3  août  1897) 

CAUTERETS  (altitude    moyenne  932'".) 

LE  LAC  DE  GAUBE   (ait.   1789'",) 

Les  OULETTES  du  VIGNEMALE  (ait.    2197) 

Plantes  récoltées 
de  Cauterets  au  Lac  de  Gaube 

Aquilegia  alpina  L. 
Aleconopsis  cambrica  Vig. 
Cardamine  resedi/olia  L. 
Heliantliemum  vulgare  Gœrtn. 
Reseda  glauca  L. 
Arenaria  trinervia  L. 
Stellaria  aquatica  DC. 
Silène  rupestris  L. 
Spergella  saginoides  Rchb. 
Dianthus  monspessulanus  L. 
Géranium  pyrenaicum  L. 
Géranium  pratense  L. 
Hypericum  'Burseri  Spach. 
Trifolium  alpinum  L. 
Alchemilla  hybrida  L. 
Alchemilla  vitlgaris  L. 
Alchemilla  alpina  L. 
Epilobium  alpinum  L. 
Circaea  intermedia  Ehrh. 
Sedum  dasyphyllum  L. 
Sedum  anglicum  Huds. 
Saxifraga  ai-oides  L. 
Saxifraga  umbrosa  L. 
Angelica  pyrenaea  Spr. 
Astrantia  major  L. 
Sambucus  racemosa  L. 
Galium  vernum  Scop. 
Galium  laeve  Thuil. 
Prenanthes  purpurea  L. 
Picris  pyrenaica  L. 
Leontodon  pyrenaicus  Gouan. 
Carduus  dejloralus  L. 
Carlina  acaulis  L. 
Campanula  pusilla  Haenk. 
Jasione  perennis  L. 
Vaccinium  myrtillus  L. 
Lysimachia  nemorum  L. 


(1)  Parmi  les  travaux  inscrits  pour  cette  séance, 
relevons:  Les  Pedicularis  pyrenaica  Gay,  mixta 
Gren.,  rostratah.  des  Pyrénées  et  leurs  affinités, 
par    Hte    Mascailhou   d'Aymeric. 


MONDE      DES      PLANTES 


Verbascum  nigrum  I .. 
Rhinanthus  hirsuta  Lam. 
Linaria  alpina  DC. 

G    mn. 
Veronica  montana  L. 
Veronica  fruticulosa  L. 
Melampyrum  sylvaticum  L. 
Brunella  grandijlora  Mœnch. 
var.  pyrenaica  GG. 
lïrm  maculatum  L. 
l'h\-mus  linnaeanus  Rchb. 
Calamintha  alpina  Lam. 
Planiago  alpina  L. 
Riuucx  scutatus  L. 
Euphorbia  hyberna  L. 
Thesium  tenuifolium  Rchb. 
Lujula  spicata  DC. 
Calamagrostis  montana  DC. 
Fesluca  duriuscula  L.  forme 
Aspidium  aculeatum   Swartz. 

lonchitis  S\v . 
Cyslopleris  fragilis  Bernh. 
Polypodium  Rhœticum  L. 

—  diyopteris  !.. 
phegopteris  L. 

24dianthum  capillus  Veneris 
aillosurus  crispus  Bernh. 

Plantes  récoltées 
du  Lac  de  Gaube  au  Vignemale 

Ranunculus  alpestris  L. 

platanifolius  L. 
Thalictrum  macrocarpum  Godr. 
alpinum  L. 
ii/um  pyrenaicum  Lam. 
Hutchinsia  alpina  R  .  Br. 
fa  biflora  !.. 
r',7  glauca  L. 
Astrocarpus  sesamoides  Gaj  . 

i  saginoides  Rchb. 
Arenaria  ciliala  L, 

—  venu  L.  var.  nivalis  Fenzl. 
Dianthus  monspessulanus  L. 

—  deltoides  I.. 
Géranium  pratense  I . . 
Trifolium  caespitosum  Reyn. 
Oxytropis  campestris  DC, 

pyrenaica  GG 
I'iVi.t  pyrenaica  Pour. 

ranlhus  perennis    I .. 
Sempervivum  montanum  L. 
Saxijraga  ai^oides  L. 
;  :'.  ),•  ■  I   . 
exarata  Vil] . 
intricata  i 

—  cuneifolia  !.. 
oppositifolia  I .. 

Bupleurum  ranunculoidt 
I  huit. 


Galiumpyrenaicum  Gouan. 
Carduus  carlinoides  Gouan. 
/.  ondoton  autumnale  L.,  var.  alpinum  Gaud  . 
Dormi  icum  glaciale   N  ym . 
•  tdenostyle  albi/rons  Rchb. 
Phyteumo  hemisphaericum   I.. 
Rhododendron  ferrugineum  L. 
Pinguicula  grandiflora  Lam  . 
Primula farinosa  L. 

—  integrifolia.  L. 
Gentiana  campestris  L. 

—  rt'f/i.r  L. 

—  nivalis  L. 
Myosotis  pyrenaica  Pour. 
Veronica  aphylla  L. 

—  bellidioides  L. 
alpina  L . 

—  nummularia  Gouan. 
Euphrasiajninima  Schl . 
Sideritis  pyrenaica  Poir. 
Chenopodium  Bonus-Henricus  L. 
Polyonum  viviparum  L. 
Plantago  alpina  L. 

var.  incana  DC. 

—  média  L.  var.  bruntia  Ten. 
Tofielda  calyculala  Wahl. 
Scirpus  paucijlorus  Lightf. 

caespitosus  L. 
Elyna  spicata  Schrad. 
Carex  decipiens  Gay. 

—  pyrenaica  Wahl. 

—  stellulata  Good . 
ornithopoda  Willd. 

—  sempervirens  Vill. 

—  frigida  Ail. 
Phleum  alpinum  L. 
Nardus  stricta  L. 
Blechnum  spicans  Doth. 
Equisetum  variegatum  Schl. 
Selaginella  spinulosa  A.  Br. 

Ascension    du  Péguère. 

Plantes  récoltées  du    i1-1'    au    7'"'  kilomètre 
du  chemin  forestier  : 

'  lcmùlum  pyrenaicum  I  ,am  . 
Thalictrum  montanum  Wallr. 

■  trahis  turrita   L. 
oArabis  brassicaeformis  Wallr. 
Brassica  montana   DC. 
Dianthus  barbalus  L. 
Hypericum  Richeri  Vill. 
Trifolium  médium  L. 
I'iW.7  orobus  1. . 
Lathyrus  pyrenaicus  Jord. 

idmelanchier  vulgaris  Mœnch. 
Epilobium  spicatum  Lam. 
Sedum  hirsutum  1 .. 
A'//'  '5  alpinum  1 . . 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


85 


Libanotis  daucifolia  Rchb. 

—  Candollei  Lange. 
Laserpitium  latifolium  L. 
Angelica  Raptli  Gouan. 
Lonicera  xylosteum  L. 

—  nigra  L. 
Galium  sylvaticum  L. 

—         rotundifolium  L. 

Gnaphalium  sylvaticum  L.  forme 

Carduus  defloratus  L. 

Mulgedium  Plumieri  DC. 

Crépis  blattarioides  Vill. 

Setiecin  adonidifolius  Lois. 

Carlina  acanthifolia  Ail. 

Arbutus  uva-ursi  L. 

Gentiana  lutea  L. 

Veronica  fruticulosa  L. 

Thymus  lanuginosits  Schk. 

Betonica  alopecuros  L. 

Lamium  maculatum  L. 

Brunella  grandijlora  Mœnch. 

Campanula  linifolia  Lam. 

trachelium  L.  (à  fi.  blanches,) 

Jasione  moutana  L. 

Allium  fallax  Don. 

Polygonatum  verlicillatum  Ail. 

Lupila  maxima  DC. 

Aspidium  aculeatum  Swartz. 

Plantes  récoltées  à  la  base    du   Péguère,  le 
long  des  lacets  allant  à  la   Raillère: 

Anthyllis  Dillenii  Schult. 

Ononis  striata  Gouan. 

Teucrium  pyrenaicum  L. 

I. inaria  origanifolia  DC. 

Vincetoxicum  laxum  Bartl. 

Agropyrum  caninum  Rœm.  et  Sch.var.n'g'i- 
rf»m  Foucaud. 

«  Cet  agropyrum  diffère  du  type  par  son 
«  chaume  plus  robuste,  plus  ferme,  par  son 
«  épi  raide  et  plus  serré,  par  les  arêtes  de  ses 
o  glumelles  inférieures  moins  allongées,  et  par 
«  l'aspect  tout  particulier  que  donne  à  la  plante, 
«  à  l'état  vivant,  sa  teinte  légèrement  viola- 
«  cée.  d  (Bulletin  de  la  Société  Botanique  des 
■  Deux-Sèvres,  année  1892,  page  129.) 
L.  J.  Grelet, 

Membre    de   I  Académie    internationale     de    Géographie 
Botanique  et  de  la  Société  Botanique  des  Deux-Sèvres. 


Les  plantes  des  terrains  salés 

PAR 

A.     F  ER  ET 

[Suite) 

Liste  des  Plantes  pouvant  êti  e  classées 
en  première   zone 

Abies.  Sapins.  Abies  falcata.  —  10  à  12 

mètres,  se  rencontre  seulement  près  des  bords 
de  la  mer,  sur  le  territoire  de  l'Orégon  et  les 
terres  inondées  par  les  marées.  Carr. 


Acouroa  violacea.  —  Violette  Gabrielle 
3  à  4  mètres,  croît  au   bord  des  criques  de  la 
Guyane  où  la  marée  se  fait  sentir.  F.  A. 

Actinostrobus  pyramidalis.  (Conifère). 
—  Arbrisseau  d'Australie,  croit  dans  les  lieux 
sablonneux  et  saumàtres,  le  long  de  la  rivière 
des  Cygnes.  Carr. 

Alaria  esculenta.  —  Genre  d'algue  alimen- 
taire; est  parmi  les  algues  une  des  espèces  co- 
mestibles recherchée  comme  salade.  M.  d.  R. 

Algues.  —  Ces  plantes  se  trouvent  sur  les 
bords  de  la  mer  où  elles  sont  jetées  par  les 
flots,  on  en  cite  plusieurs  espèces  parmi  les- 
quelles les  varech,  fucus,  goémons,  zostères, 
alaria  ;  elles  se  récoltent  en  été  surtout  à  marée 
basse,  principalement  après  les  tempêtes. 

Les  algues  vertes  ou  chlorophycées  pour  la 
plupart  habitent  les  eaux  douces  ;  mais  les  cha- 
ratées  sont  exclusivement  marines.  La  plupart 
des  algues  sont  alimentaires. 

Parmi  les  algues  voir  Ceranium  rubrum, 
Cyanophycées,  Enteromorphe,  Fucus,  Goémon, 
Laminaire,  etc.  M.  D.  R. 

Althenia.  (pet.  ann.  se.  obs.  1.  p.  46 1).  Al- 
thenia  filiformis.  petit  L.  C.  Dans  les  petits 
étangs  de  la  Camargue  ;  étangs  de  Valcarès, 
fleurit  en  juin.  L.  C.  p.  i3g. 

Althaea  officinalis.  —  Althée,  du  grec 
aXOxta,  guérison  (L.  gén.,  839);  L.  sp.,  966.  En 
provençal  Mauvo  blanco.  Maugo  blanco. 

Guimauve  officinale.  Althaea  des  anciens. 

Anacardium  occidentale  L.  —  Tere- 
binthe.  Jussieu.  Noix,  poire,  pomme  d'acajou 
suivant  la  forme,  croit  dans  les  deux  Indes, 
Guyane,  Antilles,  (Zanzibar,  la  côte  depuis  la 
rivière  Roufidji  jusqu'à  Vanga  ;  Mrima-Mvita 
ou  Mombassa,  amou  pour  les  indigènes,  (Zan 
Mbibo  Mkandju).  Dans  les  pays  de  Guinée  sui- 
vant les  localités:  Acaju,  Pis,  Acajou  thea,  Ca- 
chou de  mer;  Cassuvium  rhumphii  ;  Kapa- 
Mava  Rheed.  (Bod.  1.  p.  67).  De  cet  arbre  il 
existe  des  forêts  dans  les  plaines  sablonneuses 
qui  sont  au  bord  de  la  mer  et  qu'on  traverse 
en  allant  de  Courou  à  Sémari. 

Anagallis.  Tournef,  du  grec  avotyeX'zw,  ana- 
guelaô,  je  ris.  Elle  était  considérée  comme  ex- 
citant l'enjouement  et  dissipant  l'hypocondrie 
A.  B.  Notre  mouron  des  champs  qui  fait  périr 
les  oiseaux  est  une  plante  très  suspecte.  (Le 
mouron  à  fleurs  rouge). 

Anagallis  tenella,  mouron  délicat,  lysima- 
chia.  L.  Mant  335.  L.  sp.  211.  10  centimètres 
de  hauteur  environ  :  Etangs  salés  de  Berre, 
Vallon  des  Ouides,  près  Marseille  ;  bords  de 
l'étang  de  Marignane  ;  environs  d'Istres,  pla- 
teau de  Roquehaute.  (L.  C.  p.  104).  Vers  le 
Pouliguen  (Bretagne),  sur  les  bords  de  l'Océan, 
les  plages  les  plus  éloignées  de  la  mer,  serencon- 


LE       MONDE       DES       PI  A.NTES 


îr  quelqu  ipés  par  des  ga 

et  sur  lesquels  on  lctrcuivc.il'..  V.p.  548-574). 
Centre  de  la  France,  etc.,  dans  les  lieux  maré- 
ux  des  terrains  primitifs    ou    sablonneux 
A.  B  . 

Apium  L.  Ache.  du  grec  a-iov,  apionne, 
à  90  centimètres  «  Apium  graveolens.  Ache 
odorante.  (L.  sp  379).  Céleri  des  marais.  Ce'- 
leri  odorant,  céleri  sauvage.  En  provençal  Api; 
bisannuelle.  La  plante  développée  par  la  cul 
ture  fournit  le  céleri  :  prés  humides  ;  prairies 
humides,  marécageuses  du  salées  :  pies  de 
Galleville  (Manche),  les  bords  de  l'Océan, 
Méditerranée.  Cultivée  au  Zanzibar.  Puy-de- 
Dôme.  Archangel,  Wologda,  cultivé  dans  les 
jardins  potagers  —  cultivé  en  Tunisie.  «  (L. 
Castagne.  Zan,  M.  D.  P.,  B.  V.).  L'ache 
n'est  autre  chose  que  le  céleri  à  l'état  sauvage, 
les  feuilles  de  cette  plante  produisent  une 
décoction  qui  sert  à  colorer  en  vert  les  «  bon- 
bons et  les  crèmes.  Les  feuilles  d'ache  mises 
dans  le  potage  lui  donnent  de  la  saveur. 
G.  d.  S.  P. 

Arthracnemum  fruticosum.  Chenopo- 
diacées.  a  été  trouvé  près  de  Montpelliei  et 
en  explorant  la  plage  de  Maguelone  (Hérault), 
les  bords  de  l'Océan  (B.  V.  p.  4LÎ0.  547),  se 
trouve  dans  les  lagunes  de  Zanzibar  (Zan). 

Arenaria,  d'arena  :  sable,  du  lieu  où  elles 
croissent. 

Arenaria  média.  Sabline. 

Arenaria  peploides,  sur  la  plage  duCroi- 
sic  ;  plage  du  cap  Ferret  (Gironde),  etc. 

Arenaria  ciliata  L.  pubescens.  Plantes 
du  gouvernement  d'Arckangel  et  Wologda, 
le  haut  nord,  le  rivage  de  l'Océan  Nowajà 
Zemlja,   Chabarowo.   M.    1).  P.  N°  3<>  p.  281. 

Armeria  maritima.  Armeria,  du  celtique 
mor.   (au  bord  de  la  mer).  Bords  de  l'Océan 
et  Garonne.   (B.    V.    p.  547.   549).  St  Jean  de 
Monts  (M.  D.  P.  N°  u  .  etc. 

Armeria  pubescens  pr<     loboury. 

Armeria  Linkii  pré  salé  de  la  Teste  auprès 
d'une  vase  molle  (B.  \       1    .     1  0). 

Aspericoccus  echinatus   sorte  d'algue)  a 
iuvé  sur  les  bords  de  la   mer,   auprès 
pe   Barfleur  (près  Cherbourg  . 

Astragalus.  du  g,    c   \  tragalos  :  veri 
à  cause  de  la  dispositon  des  fleurs  (B.  .1.  6a5)  : 
autre    y^uxuo    :    glucus,    doux,   mu>.Xov    feuilles 

V.  1 

Astragalus      Astragale.      Astragalus 
Stella  Gouan.  ill.  p.  5o).  DC  Fl.fr.  t. 4p. 
I  >ans   les   lieux   inculte     à    Ro  |uefavour  ;  les 
champs  Châteai 

I  1   Mède,  les  bords  de  1 


C  LI| . 


Astragalus  Bayonensis    I 


phare  du  cap  Ferret,  sur  les  sables  mouvants 
des  bord  d>  l'Océan,  les  deux  Boucaux,  à 
droite  et  .1  gauche  de  l'Adour  (B.  V.  56i.565). 

Ast.  Bœticus.  L.  parmi  les  herbes  des  allées 
marines,  environs  de    Bayonne   il!.   V.    565). 

Ast.  Trayacantha.  lieux  sablonneux  du 
littoral,  anse  de  Coudes  et  la  plage  de  Mon- 
1 1  edi m  il..  C.  1. 

Astragallus Mellion  dans  les  dé- 
serts de  l'Arabie  et  Syrie,  cite  une  astragale 
aux  boules  hérissées,  particulière  aux  déserts 
de   Jim  1. 

Quelle  est  cette  espèce  ,?  ne  devrait-elle  pas 
être  classée  en  première   zone. 

Astrocaryum  lacaule  .  palmier  nain. 

Au  Brésil  se  nommelu,  à  la  Guyane  :  Conana, 
croit  dans  les  sables  de  la  barre  du  Rio  Negro 
et  de  la  Guyane.   F.  A. 

Atriplex  halimus.  !..  Ai  roche  de  mer, 
pourpier  de  mer  (Chénopodiacées), en  Provençal 
Bouissoun  de  mar.  Au  pied  du  plateau  de  Ro- 
quehaule  ;dans  les  sables  maritimes,  croit  avec 
vigueur  dans  les  terrains  des  régions  mariti- 
mes imprégnées  de  sel;  aux  salins  de  Villeroi, 
plage  de  Cette.  (L.  C.  i3i  1.  Est  signalé  par  A. 
Mellion  parmi  les  terres  salées  de  i  Sebkas  du 
Sahara,  y  est  connu  sous  le  nom  de  Gucthaf; 
est  regarde  en  Algérie  comme  un  bon  four- 
rage, les  bestiaux  le  broutent  aux  époques  des 
sécheresses:  c'est  le  Gnetal  des  Arabes  —  lui 
Algérie  dans  la  plaine  de  l'Habra,  il  est  nommé 
lall  (F.  B.  p.  1271.  —  Employé  comme  clôture 
et  pour  arrêter  les  sables  au  bord  de  l'Océan. 

Atriplex  hastata.  L.  sp.  1494  :  a  été  sou- 
vent confondue  avec  At.  microsperma  ;  se  dis- 
tingue à  ses  lobes  calicinaux,  larges  et  bordés 
de  longuesdentssubulées  et  rayonnantes. 

A.  crassifolia  (C.  A.  Mey  in  Ledeb.  11.  ait. 
4.  p.  309).  Les  bords  de  la  mer  ;  fleurit  en 
août  septembre  sur  la  plage  de  l'Océan,  bassin 
d'Arcachon,sur  le  terrain  sablonneux  qui  sépare 
les  maisons  du  bassin  ;  sables  maritimes:  Lords 
de  la  Garonne  et  Océan  (B.  V.  56o.56î  568.574) 
au  pied  du  plateau  de  Roquehaute,  dans  les 
sables  maritimes  de  la  Méditerranée,  il!.  V. 
et  L.  C.   1 3 1 

A.  patula,  arroche étalée  (L  sp.  1  pi  \<. Atri- 
plex angustifolia  Smith.  Duby.  20890  cm., 
d.ms  les  décombre  .  b  >rds  des  murs,  champs, 
haies.  C.  C.  Observation  :  elle  varie  dans 
les    champ,    pierreux,    à     tiges    courtes    COU- 

ou  feuille  >  linéaii      •  tr  lites  et  entières: 
1    d  mis   cet  état  l'Arroche   littoralis.  Dub. 

Orl,   m      I on   I...  erreur  répétée  dans  les 

floi    5  françaises;  le  véritable  A.  Littoralis.  L. 

i    i  valves  du  fruit  dentées  ei   paraît    pro 
aux    1   gii  'H  -  mai  itime      (A.   B.  t.  2,  p.    190 
Marais  salants  près  du    Croisic  sur  le  terrain 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


87 


sablonneux  qui  sépare  les  maisons  du  bassin 
d'Arcachon,  habite  toute  la  région  jusqu'à  Kola 
et  Solowetsk  (gouvernement  d'Archangel). 
(B.  V.  549.  562.  L.  C.  1 3  1 .  M.  D.  P.  5i.  p.  35). 

A.  portulacoides,  sur  la  plage  de  Mague- 
lonne  près  Montpellier  ;  marais  salants  du 
Croisic,  sur  les  digues  protégeant  la  Cros- 
nière  (Bretagne),  chaussée  des  marais  salants, 
vers  Beauvoir  et  la  Guérinière  ;  plage  du  cap 
Ferret,  sur  le  terrain  sablonneux  qui  sépare 
les  maisons  du  bassin  dArcachon  ;  plage  des 
Souzeaux,  (ile  de  Noirmoutier)  St  Jean-de- 
Monts  (Vendée)  (B.  V.'p.  .po.  549.  55o.  555. 
552.  56o.  562  et'M.  D.  P.  N»  12.) 

A.  rosea.  (L.sp.  149?)  les  lieux  incultes  fin 
de  juillet  à  sept.  (L.G.  p.  1 3 1  ),  plage  des  Sou- 
zeaux (ile  de  Noirmoutiers),  (B.  V.  p.   555). 

A.  salina  variété  de  panda  :  dans  les  marais 
salants  du  Croisic  (B.  V.  p.  549). 

(A  suivre.)  A.  Feret 


Nécrologie 

Nous  apprenons  la  mort  de  M.  N.  Alboff- 
Botaniste-Explorateur  pour  le  compte  de 
l'Herbier  Boissier  et  d'un  consortium  de  bo- 
tanistes. M.  Alboff  qui  avait  à  plusieurs  re- 
prises exploré  le  Caucase,  d'où  il  avait  rap- 
porté de  très  importantes  collections,  étudia 
celles-ci  lui-même  et  publia  sur  ces  matériaux 
d'étude  absolument  originaux  des  travaux  très 
appréciés  dans  le  Bulletin  de  l'Herbier  Bois- 
sier. Attaché  depuis  peu  en  qualité  de  direc- 
teur de  la  section  botanique  au  Musée  de  la 
Plata  (République  Argentine),  il  est  mort  à 
l'hôpital  de  cette  ville. 

L'Herbier  Boissier  avait  réclamé  pour  lui 
la  Médaille  scientifique  qui  lui  fut  décernée  le 
icr  juillet  1896. 

H.    L. 


•'  De  l'hieracium  "  Lamyi  Schultz 

En  1896,  j'avais  cru  retrouver  dans  un  bois 
près  de  Bon,  sous  les  orgues  basaltiques,  et 
en  1897;  sur  la  colline  de  Charluz  près  d'Ussel 
(Corrèze),  le  rare  Hieracium  Lamyi  Schultz 
(Boreau  FI.  du  C.  Ed.  3  p.  395). 

A  cette  occasion,  j'avais  envoyé  des  spéci- 
mens de  ces  hieracium  à  plusieurs  de  nos 
distingués  collègues,  notamment  MM.  Arvet- 
Touvet,  Rouy,  Hervier,  Sudre,  etc.;  de  leurs 
.  études  et  observations  on  peut  tirer  les  con- 
clusions suivantes  : 


i°  V Hieracium  du  bois  de  Bort  n'est  pas 
VH.  Lamyi  Sch  ;  il  serait,  d'après  M.  Sudre, 
VHieracium  dumosum  Jord.  (Groupe  boréale 
Fr.)  forme  :  H.  propinquum   Sudre. 

20  L'Hieracium  de  Charluz  serait  : 

VH.  scabiosum  Sudre  (inédit),  Gr.  boréale, 
var.  pilosuni  Sudre. 

3°  L'Hieracium  Hervieri  Arv.  T.  est  une 
plante  différente  de  VH.  Lamyi,  n'appar- 
tenant pas  à  la  même  section  ;  on  doit  rap- 
porter à  VHervieri  les  localités  :  Loire,  Var 
et  Angleterre. 

40  Les  Hieracium  hirsutum  Bernh.  Lamyi 
Bor  .et  basai ticum  Rouy  (inédit)  appartiennent 
au  même  groupe  :  hirsutum. 

5°  Il  est  probable  qu'un  hieracium  récolté 
dans  le  Tarn  par  M.  Sudre,  et  reconnu  par 
M.  Bouvet  d'Angers  comme  identique  à  la 
plante  de  l'herbier  Boreau,  est  bien  en  effet 
le  H.  Lamyi    Sch. 

60  L'Hieracium  Lamyi  Sch.  devra  de  nou- 
veau être  recherché  dans  les  bois  Bort,  et 
probablement  il  y  sera  retrouvé, 

Relativement  à  l'étude  des  Hieracium  voici 
ce  que  m'écrit  M.    Arvet-Touvet  : 

L'expérience  dans  ce  genre  qui  dépasse  en 
dilficultés  tout  ce  qu'on  peut  imaginer  ne 
peut  s'acquérir  que  par  l'étude  approfondie 
(je  ne  dis  pas  minutieuse)  et  la  comparaison 
d'innombrables  échantillons  des  provenances 
les  plus  diverses  !  Jusque  là,  que  de  concep- 
tions chimériques,  que  d'illusions,  que  d'er- 
reurs !  !  même  avec  la  plus  entière  bonne  foi. 

Ce  jugement  sur  l'étude  des  Hieracium  émis 
par  un  botaniste  aussi  autorisé  peut  aisément 
s'appliquer  à  bien  d'autres  genres  et  notam- 
ment au  genre  Epilobium. 

E.  Gonod  d'Artemare. 

Depuis  l'envoi  de  ma  note  j'ai  appris  que 
M.  Rouy,  ayant  photographié  à  Angers  V Hie- 
racium Lamyi  de  l'herbier  Boreau,  avait 
déclaré  que  la  plante  du  Tarn  présentait 
quelques  différences  avec  celle  de  la  Corrèze. 
Elle  lui  est  affine,  mais  VH.  Lamyi  est  encore 
à  trouver  ! 

M.  Sudre  estime  que  la  plante  du  Tarn  doit, 
dans  ce  cas,  conserver  son  nom  :  Hieracium 
Chevallieri  Timb.  et  Marchais. 


BULLETIN 

DE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Liste    supplémentaire  des    Membres  de 
l'Association  française  de  Botanique 

MM  Bestei  (F.),  Président  de  la  Société 
d'histoire  naturelle  des  Ardennes,  Professeur 
à  l'Ecole  normale,  Charleville  (Ardennes). 

Bourguignon  (Maurice),  Secrétaire  de  la 
Société  d'histoire  naturelle  des  Ardennes,  4, 
rue  Dubois-Crancé,  Charleville  (Ardennes). 

Duquesne,  Le  Prieuré,  Saint  Philhert-sur- 
Risle  lEure). 

Faure  (Alphonse),  Instituteur  suppléant  dé- 
partemental à  Gap,  (Hautes-Alpes). 

GALLET(abbéC),  curé  de  Bellou-sur-Huisne 
(Orne). 

Girod  (Louis)  Directeur  d'École  normale, 
(iap,  (Hautes-Alpes). 

G  inod  d'Artemare  (Eug.),  Membre  titu- 
laire de  l'Académie  internationale  de  Géogra- 
phie botanique,  membre  à  vie  de  la  Société 
botanique  de  France,  membre  d'honneur  de  la 
Société  botanique  du  Limousin,  membre  de 
l'Académie  des  Sciences,  Belles  -  Lettres 
et  Arts  de  Clermont-Ferrand,  de  la  Société 
d'Emulation  de  l'Auvergne  et  de  plusieurs 
autres  sociétés  savantes  ;  ex-secrétaire  et  lau- 
réat du  Conseil  de  la  Société  française  d'hy- 
giène, ex-pharmacien  en  chef  des  hôpitaux  de 
Clermont,  inspecteur  des  Pharmacies,  Ussel 
(Corrèze;  (Flore  d'Europe). 

Lachenaud  (Georges),  Archiviste  de  la  So- 
ciété botanique  du  Limousin,  4,  rue  Péti- 
niaud-Beaupeyrot,    Limoges.  (Haute-Vienne). 

Montel,  Propriétaire,  Biollet,  par  Charen- 
sat  (Puy-de-Dôme). 

Rigal  (André),  28,  Quai  Louis-Blanc,  Le 
Mans  (Sartl 

Réi  hin  (abbé),  membre  de  la  Société  bota- 
nique de  France,  professeur  de  Science:;,  Ins 
titution  Saint-Paul,  Mam;rs  (Sarthe). 

Rossi  H.  de),  Anceaumeville  par  Monville 
(Seine-Inférieure). 

ibbé  Gustave),  Curé,  Oudiru 
par  Vign         II  mte-Marne  . 

Nous  avons  en  outre  à  rectifier  l'adresse  sui- 
vante dans   laquelle  s'était  glissée  une  erreur: 
'■■  1  lippol)  ti   .   Phar- 

macien   de    première     classe,  associe  libre  de 
iémie  internationale  de  Géographie  bota- 


nique, ancien  président  de  la  Société  de  Phar- 
macie du  Sud-Ouest,  membre  de  plusieurs 
autres  Sociétés  savantes,  Ax-les-Thermes 
(Ariège). 


Messieurs  et  chers  Collègues, 

11  importe  de  vous  faire  connaître  d'abord 
pourquoi  nous  ne  vous  avons  pas,  comme  nous 
vous  l'avions  précédemment  annoncé,  adressé 
de  bulletins  de  vote  en  février  et  en  second 
lieu  de  vous  soumettre  diverses  observations 
qui  nous  ont  été  adressées  relativement  au  pro- 
jet de  statuts  parus  dans  le  dernier  bulletin. 
Les  deux  questions  sont  connexes  comme  vous 
le  verrez.  Toutefois  nous  pouvons  affirmer  que 
le  bureau  de  l'Association  sera  élu  et  en  me- 
sure d'entrer  en   fonction  pour   Pâques. 

Un  certain  nombre  d'adhésions  nous  étant 
parvenues  après  la  publication  de  la  première 
liste  des  membres,  nous  avons  dû  publier  ici 
une  liste  supplémentaire  et  nous  ne  pouvions 
avant  la  communication  de  cette  liste  procéder 
à  des  élections  sur  une  liste  de  membres  in- 
complète en  laissant  de  côté  les  nouveaux  ad- 
hérents. 

D'ailleurs,  ainsi  qu'on  le  verra,  les  princi- 
pales observations  portent  sur  la  composition 
du  Bureau.  Nous  ne  pouvions  donc  songer  à 
faire  élire  celui-ci  avant  qu'on  se  fût  mis 
d'accord  sur  sa  composition. 

Nous  grouperons  sous  les  chefs  suivants  les 
remarques  que  l'on  nous  a  faites  et  les  obser- 
vations ou  objections  qui  nous  ont  été  adres- 
sées et  que  nous  sommes  heureux  de  provo- 
quer. Nous  les  voudrions  aussi  nombreuses 
que  possible.  Nous  désirerions  que  l'on  nous 
signalât  ce  que  l'on  trouve  bien,  ce  que  l'on 
trouve  mal,  ce  que  l'on  désire.  Malheureu- 
sement le  plus  grand  nombre  se  renferment 
dans  une  regrettable  abstention. 

Le  Bulletin.  — Toutes  les  lettres  reçues  à 
ce  sujet  sont  unanimes  à  réclamer  le  retour  au 
format  in  8°  de  bibliothèque  et  à  nous  annon  • 
cer  de  nombreux  et  importants  travaux  dès 
que  nous  l'aurons  repris,  ce  qui  se  fera  au  mois 

d'oCTOBRE. 

Un  de  nos  plus  distingués  collègues  réclame 
la  séparation  complète  des  Revues,  ignorant 
d'ailleurs  notre  pro|et  de  changement  de  for- 
mat dont  nous  l'avons  avisé  depuis. 


ASSOCIATION'       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


En  principe  nous  ne  sommes  pas  opposé  à 
la  séparation  totale  des  deux  Bulletins.  Nous 
y  faisons  simplement  les  trois  objections  sui- 
vantes de  façon  à  ce  que  nos  collègues  puis- 
sent juger  en  connaissance  de  cause  :  i°  la 
question  financière.  Sera-t-il  possible  avec  les 
seules  cotisations  des  80  membres  de  l'Asso- 
ciation et  même  avec  des  subventions,  possibles 
dans  l'avenir  mais  toujours  précaires,  de  laire 
face  aux  frais  du  Bulletin,  à  ceux  de  la  cor- 
respondance plus  élevés  qu'on  ne  le  suppose 
et  enfin  à  ceux  d'entretien  de  l'Herbieret  delà 
Bibliothèque  ? —  20  En  ce  moment  les  mem- 
bres de  VAssociation  française  de  botanique 
profitent  des  travaux  des  membres  de  VAca- 
démie  internationale  de  Géographie  botanique 
et  notamment  de  la  partie  bibliographique  de 
la  Revue  ce  qui  n'existera  plus  en  cas  de  sépa- 
ration. L'Académie  qui  a  vécu  jusqu'ici  avec  ses 
seules  ressources  et  voit  augmenter  de  plus 
en  plus  le  nombre  de  ses  membres  dispose 
d'un  budget  juste  double  de  celui  de  la  nou- 
velle Association  ,  3°  les  membres  de  l'Asso- 
ciation française  sont  admis  aux  séances  men- 
suelles de  l'Académie  qui  dorénavant  sont  les 
séances  en  commun  des  deux  Sociétés  et, comme 
conclusion,  l'Académie  serait  heureuse  de  faire 
profiter  les  membres  de  la  jeune  société  de  sa 
bibliothèque  déjà  riche  etcomprenant  plusieurs 
milliers  de  volumes  ou  de  brochures,  ce  qui 
ne  pourra  exister  du  jour  où  les  Bulletins 
seront  séparés. 

Enfin  rappelons-nous  que  l'union  fait  la 
force  et  que  du  reste  les  deux  associations 
peuvent  vivre  côte  à  côte  tout  en  restant  fort 
distinctes.  Avec  les  deux  Sociétés  réunies,  le 
Bulletin  peut,  avec  le  nouveau  format,  espérer 
48  ou  60  pages  par  mois  au  bout  de  quelque 
temps,  et  32  au  minimum  pour  débuter.  Si  la 
séparation  est  prononcée  l'Académie  conser- 
vera jusqu'à  nouvel  ordre  sa  revue  telle  qu'elle 
est  et  la  nouvelle  Société  ne  pourra  guère  dé- 
passer un  minimum  de  16  pages  par  mois. 

Sous  la  réserve  de  ces  observations,  nous 
nous  tenons  à  la  disposition  de  nos  collègues 
et  attendons  leur  verdict  prêt  à  faire  ce  qu'ils 
décideront. 

Au  moment  de  mettre  sous  presse,  on  nous 
propose  un  moyen  terme  :  imprimer  sous  la 
couverture  du  Monde  des  Plantes  le  Bulletin 
sur  une  feuille  spéciale  et  avec  pagination 
distincte  de  celle  de  l'Académie.  Cette  réforme 
peut  être  réalisée  dès  octobre. 

Constitution  du  bureau.  —  On  réclame 
la  suppression  des  délégués  par  régions  et  on 
demande  un  bureau  formé  d'un  Président,  de 
deux  Vice-Présidents,  d'un  Secrétaire  général, 
d'un  Trésorier    et    de  7  membres  du  Conseil 


choisis  indifféremment  parmi  les  membres  de 
l'Association.  Le  Président,  nous  écrit-on, 
devrait-être  un  botaniste  connu  pour  ses  tra- 
vaux en  systématique  et  jouissant  d'une  in- 
fluence personnelle  et  les  deux  Vice-Prési- 
dents des  botanistes  distingués.  Nos  collègues 
n'auront  à  ce  sujet  que  l'embarras  du  choix. 
Nous  n'avons  à  soulever  aucune  objection 
concernant  cette  conception  du  bureau  qui 
nous  paraît  désirable. 

Sessions  botaniques.  —  On  demande  éga- 
lement que  les  sessions  ne  soient  pas  limitées 
au  mois  d'août.  Pourvu  qu'elles  aient  lieu 
durant  les  vacances  nous  ne  voyons  pas  en  effet 
de  difficulté  à  ce  qu'elles  aient  lieu  plutôt 
dans  un  mois  que  dans  l'autre. —  Pour  ces  ses- 
sions nous  espérons  les  réductions  habituelles 
de  la  bienveillance  éclairée  des  grandes  Com- 
pagnies. C'est  au  Président  qu'incombera  la 
tâche  de  faire  des  démarches  dans  ce  sens  dès 
qu'il  sera  élu. 

Travaux.  —  On  exprime  le  désir   que    les 

principaux  travaux  soient  des  monographies, 
par  exemple  des  révisions  de  sections  ou  de 
genres.  A  propos  des  genres  mis  à  l'étude  on 
demande  qu'on  suive  un  ordre  déterminé  dans 
cette  étude. Prisa  l'improviste, cette  année, nous 
avons  mis  à  l'étude  le  genre  Orchis.  On  pourra 
consulter  avec  fruit  sur  ce  genre  les  travaux 
suivants  (nous  ne  citons   que  les  principaux)  : 

Orchidacearum  gênera  et  species  exposuit 
Fritz  Kraenzlin,  Mayer  et  Millier,  Prinz  Louis 
Ferdinand  strassse,  2,  Berlin  W. 

G.  Bari.a.  —  Flore  illustrée  de  Nice  et  des 
Alpes-Maritimes,  Iconographie  des  Orchidées, 
Nice,  1868. 

E.  G.  Camus.  —  Monographie  des  Orchidées 
de  France  (avec  vol.  de  planches),  Lechevalier, 
Paris. 

Amb.  Gentil.  —  Orchidées  de  la  Sarthe  (in. 
Bull.  Soc.  d'Agr.  Se.  et  Arts  de  la  Sarthe). 

Desiderata  divers.  —  Les  autres  obser- 
vations concernent  les  tirages  à  part  gratuits, 
les  échanges,  le  Comité  d'étude.  Les  deux  pre- 
mières questions  viendront  lors  de  notre  ses- 
sion. Deux  ou  trois  de  nos  collègues  se  sont 
déjà   fait  inscrire    au    futur  Comité  d'Etudes. 

Si  chacun  de  nos  collègues  veut  bien  faire 
autour  lui  un  peu  de  propagande,  ne  trouvât-il 
qu'un  seul  nouveau  membre,  d'ici  peu  le 
nombre  des  adhérents  aura  doublé  et  la  solu- 
tion de  certaines  questions  en  sera  singulière- 
ment facilitée. 

Le  Secrétaire. 

H.     LÉVEILLÉ. 


qo 


ASSOC.I  \T1<>\       FRANÇAISE      DE      BOTANIQUE 


Erratum 

N"  de  février  p.  80,  aux  Herborisations  sar- 
thoises:  au  lieu  de  Selium  carvifolia  L.  lire 
Peucedanum  carvifolium  Vill. 


NOTES  ADDITIONNELLES 

.-m  Catalogue 

de  la  Flore  des  Pyrénées-Orientales 


PAR 

M   A.    LEGRAND 


Le  Catalogue  de  la  Flore  des  Pyrénées- 
Orientales  de  M.  G.  Gautier  comble  une 
importante  lacune.  Voilà  un  travail  précis, 
consciencieux,  aussi  complet  que  le  per- 
mettentles  recherches  poursuivies  depuis 
plus  d'un  siècle  dans  ce  beau  département 
le  plus  riche  au  point  de  vue  botanique. 
Alors  que  la  Flore  de  l'Hérault  compte 
2.o65  espèces,  celle  des  Alpes-Maritimes 
environ  2450,  le  Catalogue  qui  vient  de  pa- 
raître, étale  à  nos  yeux  le  tableau  de  2700 
plantes  phanérogames  et  cryptogames 
vasculaires.  Cet  important  ouvrage,  pour 
être  exact,  pour  refléter  la  vérité,  inhérente 
à  toute  œuvre  scientifique,  comportait  un 
sérieux  contrôle  des  publications  précé- 
dentes. L'auteur  a  dû  non  seulement  rec- 
tifier les  erreurs,  mais  procéder  à  des  éli- 
minations nombreuses.  De  quel  secours 
en  effet  peut  être  l'indigeste  accumulation 
de  faits  rassemblés  si  souvent  sans  preuves, 
dans  les  trois  gros  volumes  de  Companyo 
sur  l'Histoire  naturelle  des  Pyrénées- 
Orientales  ?  Que  Ton  comparele  conscien- 
cieux travail  de  notre  ami  M.  G.  Gautier 
avec  cette  volumineuse  compilation  et  l'on 
aura  la  mesure  de  la  fantaisie  qui  règne  dans 
celle-ci.  Les  Renonculacées  seules  donnent 
lieu  à  une  quinzaine  d'éliminations  :  que 
l'on  juge  du  reste  !  Dans  de  pareilles  con- 
ditions il  n'y  avait  qu'à  faire  table  rase 
des  documents  donnés  par  Companyo  et 
c'est  ce  qu'a  sagement  résolu  M.  Gautier. 

Les  travaux  de  cette  nature,  rédigés  à  la 
légère  et  de  souvenir,  sont  heureusement 
rares  :  à  ce  point  de  vue,  les  flores  de 
Delarbre  et  de  Companyo  seront  sévère- 
ment jugées. 

Il  est  regrettable  pourtant  qu'aucun   bo- 


taniste n'ait  édifié  ses  confrères  sur  la  va- 
leur de  l'herbier  Companyo,  que  j'ai  vu  en 
1 863,  au  musée  de  Perpignan,  et  qui  m'a 
paru  médiocrement  important. 

Quoiqu'il  en  soit  voilà  un  pays  bien  con- 
nu maintenant  et  dont  l'inventaire  botani- 
que sera  peu  à  peu  complété  par  les  inves- 
tigations futures.  Leurs  résultats  ne  modi- 
fieront d'ailleurs  pas  sensiblement  les 
caractères  de  la  Flore,  si  bien  tracés  par 
M.  Flahault  dans  l'exposé  des  régions  na- 
turelles de  cette  végétation  riche  et  variée. 

Quelques  points  du  Roussillon  cepen- 
dant semblent  devoir  appeler  un  complé- 
ment d'informations.  Les  voyageurs  qui 
dirigent  par  làleurs  excursions,  choisissent 
non  sans  raison  les  parties  montagneuses  : 
ce  sont  les  plus  riches  en  espèces  rares  et 
même  spéciales,  mais  il  me  semble  que  le 
littoral,  entre  Leucate  et  Saint-Cyprien  a 
été  un  peu  négligé.  Comment  expliquer  en 
en  effet  que  des  espèces  répandues  sur  le 
littoral  de  l'Hérault  et  qui  viennent  jus- 
qu'à Leucale,  au  nord  de  l'étang  de  Salses, 
assis  comme  on  sait,  partie  sur  l'Aude, 
partie  sur  les  Pyrénées-Orientales,  n'aient 
pas  été  constatées  en  deçà  ? 

Ainsi  j'ai  récolté  dans  l'Aude,  au  nord 
de  l'étang  de  Salses,  à  proximité  par  consé- 
quent de  la  limite  des  Pyrénées-Orientales, 
Mathiola  sinuata,  Kœleria  villosa,  Chlora 
imper/oliata,  Spergularia  atheniensis  qui 
manquent  au  Catalogue  de  M.  Gautier.  .Te 
m'imagine  qu'une  exploration  plus  com- 
plète des  sables  littoraux,  par  exemple  ceux 
qui  séparent  de  la  mer  les  grands  étangs 
deSalses  et  de  Saint-Nazaire,  ménage  quel- 
ques surprises  :  c'est  dans  ces  parages  que 
je  signale  deux  espèces  omisesdans  le  Cata- 
logue. 

Mes  deux  années  d'herborisations  dans 
les  Pyrénées-Orientales,  bien  lointaines 
helas  !  1862  et  1 863)  me  permettent  quel- 
ques additions,  qui  ne  seront  peut-être  pas 
dépourvues  d'intérêt  et  sont  toutes  consta- 
tées par  les  spécimens  de  mon  herbier.  Ces 
indications  ne  se  réfèrent  du  reste  qu'à  des 
espèces  nouvelles  ou  signalées  R  ou  RR  ; 
je  m'abstiendrai  de  parler  des  autres,  pour 
lesquelles  cependant  j'aurais  d'assez  nom- 
breuses localités  à  mentionner. 

Malcolmia  af ricana  R.  |Br.  M.  Gautier 
ne  signale  cette  espèce  qu'à    Perpignan  et 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


91 


avec  doute.  Je  l'ai  récoltée  à  Baixas  età  Ri- 
vesaltes,'  où  elle  ne  semblait  pas  absolu- 
ment rare. 

Sisymbriumruncinatum  Lag.  var.  hirsu- 
tum  Coss. —  M.  Gautier,  comme  d'ailleurs 
la  Flore  de  MM.  Rouy  et  Foucaud,  ne  ci- 
tent cette  sous-espèce  qu'à  une  seule  loca- 
lité, d'après  Massot,  entre  Notre-Dame  de 
Pena  et  Estagel  :  je  l'ai  récoltée  dans  la 
même  région  le  long  de  la  route  entre  Es- 
pira  etCase  de  Pena,  Ier mai  1862  ! 

Cistus  crispusL.  —  Bords   de    l'Agly  à 

Rivesaltes,  ave  C.  laiirifolius  L. 

Sagina  pyrenaica  Rouy.  —  Pla  —  Guil- 
hem,  lieux  tourbeux. 

Anthyllis  cytisoides  L.  —  Garriques 
près  de  la  Font-Estramer,  en  allant  sur 
Fitou,  vers  la  limite  des  deux  départe- 
ments, 14  juin  1 863  ! —  Mon  carnet  d'ex- 
cursions indique  aussi  :  Vallon  de  Sainte- 
Catherine  à  Baixas  (25  mai  1862), 'mais  en 
l'absence  d'échantillon  conservé,  cette  lo- 
calité, d'ailleurs  peu  éloignée  de  N.-D.  de 
Pena,  devra  être  vérifiée. 

Medicago  apiculataW.  var.  confiais  K. 
—  Rivesaltes  ! 

Astragalussesameus  L. — Bordsd'un  che- 
min entre  Rivesaltes  et  Peyrestortes,25mai 
1862  !  —  M.  Gautier  n'indique  que  la  seule 
localité  de  N.-D.  de  Pena. 

Lathyrus  annitus  L.  —  Rivesaltes,  avril 
1862  ! 

Vicia  pyrenaica  Pourr.  —  Pic  deCosta  — 
Bona  à  Font-nègre,  12  juillet  1862  ! 

Hemiaria  cinerea  DC.  — Rivesaltes  ! 

Bicpleurum  glaucum  Rob.  et  Cast.  — 
N'est  indiqué  par  M.  Gautier  qu'à  Canet 
d'après  Gren.  et  Godr. —  Je  l'ai  récolté  en 
abondance  à  Salses  le  14  juin  1 863  ! 

Observation.  —  J'ai  autrefois  critiqué 
le  nom  de  semicompositiim  L.  attribué 
comme  princeps  à  cette  espèce  {Bull, 
soc.  bot.  de  France x.  XXXVII  p.  67,  et  t. 
XXXVIII,  p.  73).  M.  Briquet,  dans  sa  ré- 
cente monographie  des  Buplèvres  des  Alpes- 
Maritimes,  m'a  tait  l'honneur  de  discu- 
ter cette  opinion  et  conclut  au  maintien 
du  nom  linnéen,  s'appuyant  sur  l'exac- 
titude de  la  diagnose  et  ajoutant  que  «  de 
«  tous  les  Buplèvres  décrits  par  Linné, 
«  c'est  en  effet  le  B.  semicompositiim 
«  (glaucum)  qui  se  rapproche  le  plus  du 
«  groupe  odontites.»  Je  ne  partage  pas  cette 


manière  de  voir.  Le  B.  semicomposi- 
tiim L.  devait  être  extrêmement  rapproché 
de  Y  Odontites  pour  que  Linné  ait  pu  dire 
ajfinc  Odontiti  vel  tamen  pro  varietate 
assumendum.  A  quel  botaniste  viendrait  la 
pensée  que  l'espèce,  qui  nous  occupe,  pour- 
rait être  prise  pour  une  variété  de  {'Odon- 
tites ?  Il  est  évident  que  les  plantes  nom- 
mées aujourd'hui  B.  Odontites  et  B.  semi- 
compositiim, dit  M.  Battandierdans  la  flore 
d'Algérie  (2e  appendice  p.  XI),  ne  se  ressem- 
blent aucunement.  Au  contraire  la  similitude 
de  port  et  d'aspect  avec  le  tenuissimum  est 
telle  qu'un  botaniste  inexpérimenté  pourrait 
y  voir  une  formejtrès  réduite  de  cedernier  ; 
c'estce  qui  m'arriva  à  Salses  en  1 863.  Ces 
deux  Buplèvres  ont  d'intimes  rapports  que 
DeCandolle(Fl.deFrance,t.V,p.  5 1 5)  a  con- 
firmés en  disant  du  glaucum  «  cette  espèce  à 
«  beaucoup  de  rapports  avec  le  Buplèvre 
«  menu  et  particulièrement  avec  sa  var.  (V» 

La  très  courte  diagnoselinnéenneest-elle 
de  nature  à  dissiper  tous  les  doutes  ? 
La  voici  :  umbellis  compositis  simulque 
simplicibus  (Spec.  Ed.  III,  p.  342),  sans 
aucune  réféience.  Elle  s'applique  tout  au- 
tant au  B.  tenuissimum.  Il  est  vrai  que  dans 
Ain.  acad.  la  diagnose  ci-dessus  de  5  mots 
est  complétée  par  quelques  lignes  inco- 
lores, dont  M.  Briquet  retient  cette  phrase 
«  umbellœ  compositœ  radiis  5  et  involucra 
5  phyllo  longit.  umbellœ.  »,  caractères 
d'une  exactitude  douteuse  en  ce  qui  con- 
cerne la  longueur  des  folioles  de  l'involu- 
cre,  comme  le  nombre  des  rayons. 

Et  pour  comble  d'incertitude,  De  Can- 
dolle  fait  deux  espèces  des  B.  glaucum  et 
semicompositiim  qu'il  décrit  séparément. 
Il  dit  de  ce  dernier,  t.  iv  p.  35o,  «  Cette 
espèce  ressemble  beaucoup  à  la  précédente 
«  (Odontites)  età  la  suivante  {tenuissimum}  » 
tandis,  qu'ainsi  que  je  l'ai  rappelé,  il  rappro- 
che le  glaucum  du  tenuissimum  :  c'est  la 
confusion  complète.  Loiseleur-Deslong- 
champs  et  Duby  n'ont  fait  que  propager 
la  confusion  en  imitant  De  Candolle  et 
décrivant  deux  espèces  (Flora  gall.x.  1, 
p.  197  et  Botanicon  gall.  t.  1,  p.  225)  (1). 


([)  On  ne  s'explique  pas  que  deux  auteurs  ré" 
cents,  Nymann  (Conspectus  Florœ  Eur.)  et  Ar- 
cangeli  [Compendio  délia  Flora  Italiana)  aient 
perpétué  les  errements  de  DC. 


92 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


M  Briquet  aurait  apporté  quelque  lu- 
mière, s'il  avait  bien  voulu  faire  connaître 
les  plantes  qui,  dans  l'herb.  DC,  repré- 
sentent ces  deux  prétendues  espèces  semi- 
npositum  et  glaucum. 
Quant  aux  courtes,  insuffisantes,  et  in- 
signifiantes diagnoses  linnéennes,  tous  les 
phytographes  savent  le  peu  de  cas  qu'on 
en  peut  faire  (i). 

I  es  objections  de  mon  honore  contra- 
dicteur sont  donc  loin  d'être  probantes.  Je 
suis  disposé  à  respecter  les  noms  princeps. 
mais  à  la  condition  qu'ils  ne  donnent  lieu 
à  aucune  équivoque,  à  aucune  ambiguïté', 
qu'ils  s'imposent  par  l'évidence.  Tel  n'est 
pas  le  cas  du  Buplevrum  semicompositum. 
Inulaviscosa  Ait.  —  Rivesaltes  ! 
Pulicaria  sicula  Moris,  —  Pia,  pr.  Rive. 
saltcs  ! 

Carlina  lanata  L.  —  M  .  Gautier  ne  l'in- 
dique d'une  façon  certaine  que  dans  les 
Corbières  à  Vingrau.  Je  l'ai  rencontré  en 
abondance  et  récolté  dans  les  pâturages 
maritimes  du  Barcarès  en  juillet  1862  ! 

Cirsium  crinitum  Boiss.  — J'en  possède 
un  bel  échantillon,  qui  m'a  été  donné  par 
le  Dr  Companyo,  comme  provenant  de 
Saint- La  urent-de-Cerdans. 

Cynanchum  acutum  L.  —  Indiqué  aux 
étangs  de  Saint-Cyprien  et  de  Sain t-Nazaire, 
je  l'ai  récolté  à  Saleilles,  6  septembre 
i863  ! 
Convolvulus  lineatus  L.— Indiqué  RR.; 
I  mde  au  Mas-de-la-Garrigue  pr.  Rive- 
saltes !  ainsi  qu'a  I.eiicate  ! 

Heliotropium  supinumh.  --  En  abon- 
dance aux  bords  de  l'étang  de  Saint- 
Nazaire,  le  6  septembre,  [863  !  Cette  es- 
pèce manque  au  Catalogue  de  M.Gautier. 
Symphitum  tuberosum  L.  —  Fréquent 
dans  les  lieux  humides  de  la  pépinière  de 
Perpignan,  où  l'indique  d'ailleurs  Com- 
panyo. 

Preslia  cervina  Fresen.  —  Bords  du 
ruisseau  de  Saleilles  pr.  Perpignan,  6  sep- 
tembre 1 863  !  Marais  du   Grau  de  la  Mas- 


1  part  ave  1  aison  le  Dr 
S.  Lager,  les  diagnoses  Linnéennes  valent  surtout 
par  les  références  qui  les  accompagnent  cl 
lesquelles  il  serait  le  plus  souvent  impossible  d'a- 
la  clef  de  la  nomenclature  bin  iminale  Je 
Linné. 


sane,   leg.   Warion,  in  Malinvd,    Menthœ 
exsicc.  n""  199  et  200. 

Cyclamen  repandum  Sibth.  —  Indiqué 
d'après  Lapeyrouse  à  Saint-Antoine-dc- 
Galamus,  où  l'a  retrouvé  le  capitaine  Ga- 
lant, qui  me  l'a  envoyé  en  1857.  MM. 
Loret  et  Barrandor,,  Fl.de  Monlpcl.  éd. 
II,  p.  3 18,  rapportent  au  C.  balearicum 
Willk.  la  plante  de  Saint-Paul-de-Fe- 
nouillèdes,  qui  est  peut-être  la  même  loca- 
lité autrement  désignée. 

Globularia  vulgaris  L.  vàr.  brevicaulis 
Nob.  (G.  Willkommii  Nym.  Var.).  —  Ro- 
chers de  la  Tour  de  Mir  a  Prats-de-Moll, 
1  1  juillet  1862.  —  Je  n'ai  trouvé  que  des 
échantillons  nains,  à  capitules  très  briève- 
ment pédoncules,  à  pédoncules  nuls  ou 
longs  de  1  à  2  centimètres.  Les  feuilles 
sont  mutiques,  entières  ou  échancrêes 
non  cartilagineuses  ;les  lobes  du  calice  très 
allongés  sont  caractéristiques  :  cette  espèce 
manque   à  la  Flore  de  M.  Gautier. 

Suaeda  splendens  G.  G.—  Salines  du 
Barcarès,  3  août  1861  !  Cette  espèce  man- 
que au  Catalogue  de  M.  Gautier. 

Euphorbia  Esula  L.  —  Pia,  près  Rive- 
saltes, lieux  humides,  6  mai,  1862  !  —  M. 
Gautier  n'indique  que  la  seule  localité  de 
Banyuls.  Il  est  singulier  que  cette  espèce, 
commune  dans  l'Hérault,  soit  aussi  rare 
dans  les  Pyrénées  Orientales.  La  plante  de 
Pia  a  les  feuilles  plus  larges  que  celle  de 
l'Hérault,  reçue  de  Loret  :  elles  atteignent 
8  à  iomm.  de  largeur,  sur  3  à  5  centimètres 
de  longueur.  Boreau  et  Grenier  ont  vu  ma 
plante  sans  lui  assigner  un  nom  parti- 
culier. 

Euphorbia  chamaesyce  L.  —  Sables  du 
Réart,  pr.  Perpignan. 

Asphodelus  fistulosus  L.  —  Rochers  de 
l'ermitage  de  N.-D.  de  Pena,  où  il  m'a 
paru  rare,  16  avril  1 8 6 3  !  Je  l'ai  reçu  de 
Port-Vendres  de  M.  Neyraut.  Cependant 
M.  Gautier  ne  l'indique  qu'à  Perpignan. 

Bellevalia  romana  Rcb.  —  Etang  de 
Saint-Nazaire,,  26  avril  1 863  !  localité 
citée  par  Companyo. 

Allium polyanthum  R.  S.  — Abondant 
dans  les  vignes  de  Pia,  pr.  Rivesaltes,  en 
mai  1  862  ! 

Cyperus  rotundus  L.  —  M.  Gautier  ne 
l'indique  qu'à  Perpignan,  où  il  abonde  en 
effet  aux  bords  de  la  Tet.  Mes  notes   d'ex- 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


93 


cursions   le    mentionnent  à    Rivesaltes    au 
Mas-de-la-Garrigue  d'où  je  l'ai  distribué. 

Imperata  arundinacea  Cyr.  —  Rivesal- 
tes, rives  de  l'Agly,  pr.  du  pont,  9  juin 
1862  ! 

Polypogon  maritimum  Willd.  —  Etang 
de  Salses. 

Avena  bromoides  Gouan.  —  Rivesaltes. 

Melica  Bauhini  Ail.  —  Rochers  de 
N.-D.  de  Pena. 

Eragrostis  megtasachya  Lk.  Perpignan, 
champs  sablonneux. 

Aira  caryophyllea  L.  var.  curta  Nob. 
Aira  curta  Jord.  !  — Coteaux  de  Rivesal- 
tes, 2S  avril  1862  !  Cette  variété  très  nota- 
ble n'est  pas  signalée  dans  le  catalogue  de 
M.  Gautier. 

Hieracium  pseudo-cerinthe  K.  —  Ro- 
chers de  la  Tour-de-Mir  à  Prats-de-Mollo. 
J'ai  donné  précédemment  ces  indications; 
j'ajoute  que  M .  Arvet-Touvet  a  rapporté  mes 
spécimens  à  son  H.  Berardianum,  forme  à 
peine  distincte,  selon  moi,  du  Pseudo-ce- 
rinthe. 

A.   Le  Grand. 


ORGHIS    ALATA    Fleury 
Morphologie  et  anatomie 

PAR   LE 

Dr  X     GILLOT 

Les  services  rendus  par  l'anatomie  vé- 
gétale à  la  systématique  sont  incontestables, 
et  le  seraient  bien  davantage  si  la  pratique 
de  l'histologie  n'exigeait  pas  de  longues 
études  préalables,  l'habitude  du  micros- 
cope, un  outillage  spécial  et  un  temps  con- 
sidérable à  y  consacrer.  J'ai  déjà  insisté  à 
plusieurs  reprises  (1)  sur  l'immense  utilité 
que  rendraient  à  la  science  des  rapports 
plus  fréquents  entre  les  botanistes  des- 
cripteurs et  les  anatomistes,  ces  derniers 
cherchant  à  éclairer,  par  les  affinités  ouïes 
dissemblances  de  leur  structure  intime,  la 
valeur  des  espèces  et  des  formescritiques  ou 
litigieuses  que  la  morphologie  seule  n'ar- 
rive pas  à  classer.  Ce  serait  un  des  résultats 
les  plus  utiles  et  les  plus  désirables  qu'on 


(1)  Le  Monde  des  Plantes  V.  (juin-juillet  1806) 
p  ■  g'i,  99.  Bulletin  de  la  Société  botanique' de 
France,  XLIV  (1897).  p     32b. 


puisse  attendre  de  V Association  française 
de  botanique  que  de  mettre  en  rapport  les 
différentes  catégories  de  botanistes,  et  nous 
espérons  bien  que  quelques  savants  de  la- 
boratoire, abandonnant  de  temps  en  temps 
l'étude  des  flores  exotiques  qui  les  ab- 
sorbe, voudront  bien  s'occuper  de  la  flore 
française  et  apporter  aux  observations  de 
leurs  collègues  herborisants  le  concourset 
les  lumières  de  leur  science  micrographi- 
que. L'exemple  en  a  déjà  été  donné  avec 
le  plus  grand  succès,  en  particulier  par 
un  de  nos  anatomistes  les  plus  travailleurs 
et  les  plus  distingués,  M.  P.  Parmentier, 
qui  a  bien  voulu  accepter,  à  plusieurs  re- 
prises ma  modeste  collaboration,  et  qui  étu- 
diant,avec  son  habileté  technique,  quelques 
plantes  françaises  provenant  soit  de  mes 
récoltes  à  l'état  frais,  soit  de  mon  herbier 
et  de  celui  de  mon  ami  Ch.  Ozanon,  a 
contribué  à  fixer  la  science  au  sujet  de  ces 
espèces  litigieuses  (1).  Il  ne  manque  pas 
dans  nos  laboratoires  de  jeunes  anatomistes 
pour  entreprendre  des  études  analogues 
sur  les  matériaux  qu'il  pourraient  désirer 
et  qu'il  sera  facile  de  leur  fournir  des  diffé- 
rents points  du  pays.  On  peut  leur  pro- 
mettre d'en  retirer  honneur  et  profit  s'ils 
veulent  bien  se  mettre  également  à  la 
disposition  de  leurs  collègues. 

C'est  ainsi  que  M.  Parmentier,  qui  s'est 
acquis  par  ses  travaux  anatomiques  une 
notoriété  légitime  et  déjà  très  considérable 
dans  le  monde  scientifique,  continue  d'ana- 
lyser avec  la  même  compétence,  le  même 
soin,  et  une  obligeance  inépuisable,  les 
plantes    litigieuses  qui   lui   sont  soumises. 

Parmi  celles  qu'il  a  bien  voulu  étudier 
sur  ma  demande,  au  cours  de  l'année  der- 
nière, figurent  le  R.  palustris  Sm.  [R.  ma- 
ritimus  X  conglomérats),  dont  la  nature 
hybride,  soupçonnée  d'après  les  caractères 
morphologiques  et  biologiques  a  été  victo- 
rieusement confirmée  par  l'anatomie  (Dr 
X.  Gillot  et  P.  Parmentier.  L'anatomie 
végétale  et  la  botanique  systématique,  na- 
ture hybride  du  Rumex  palustris  Sm.  in 


(1)  P.  Parmentier.  Recherches  sur  les  Epilobes 
de  France  in  Revue  gén.  de  Bot.  VIII  (janvier- 
lévrier  1896).  Du  rôle  de  l'anatomie  pour  la  dis- 
tinction des  espèces  critiques  ou  litigieuses  in  Ann. 
se.  nat.  7°  série  Botanique  (1896). 


'.'I 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUI 


Bull. soc. bot. France, t.XLIV  1897  p. 325  : 
et  Y  Orchis  alata  Fleury,  qui  a  fourni  ma- 
tière à  des  observations  analogues,  ap- 
portera un  premier  élément  au  programme 
proposé  par  M.  il.  Léveillé  à  ['Associa- 
tion française  de  botanique  pour  l'étude  du 
genre  Orchis. 

J'ai  rappelé  dans  le  dernier  n°  du  Monde 
desPlantes  t.  VII,  n"  98,  1"  janvier  1898, 
p.  02  que  cet  Orchis  alata  avait  été,  il  y  a 
quelques  années,  de  ma  pan.  l'objet  d'une 
note  publiée  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
botanique  de  France  (t.  XXV III  [891  p. 
307).  A  eette  époque,  trappe  de  la  disper- 
sion étendue  de  cet  Orchis,  dont  j'avais 
relevé  une  cinquantaine  de  localités  répar- 
ties dans  différents  départements,  de  son 
abondance  danscertainesstations  où  il  croît 
souvent  en  plus  grande  quantité  que  les 
O.  morio  et  0.  laxiflora,  parfois  même  en 
l'absence  immédiate  d'un  de  ceux-ci.  et  de 
son  évidente  fertilité,  j'avais  émis  des  doutes 
sur  sa  nature  hybride  et  j'étais  dispose  à 
le  considérer  comme  une  forme  d'un 
groupe  spécifique  comprenant  les  Orchis 
morio  L.,  alata  Fleury,  laxiflora  Lamk. 
palustris  Jacq.,  etc.,  avec  de  nombreuses 
variations.  Cette  opinion  a  été  générale- 
ment combattue,  et  la  plupart  des  argu- 
ments invoqués  par  moi  ont  pu  être  rétor- 
qués contre  ma  propre  thèse;  et  cela  avec 
tant  de  raison  que  je  suis  aujourd'hui 
entièrement  converti  a  l'idée  de  l'origine 
bâtarde  d'O.  alata  :  et  j'éprouve  autant  de 
satisfaction  a  confesser  mon  erreur  et  a  la 
rectifier  qu'à  signaler  un  fait  nouveau. 

.le  n'ai  pas  a  refaire  la  description  d'O. 
alata  Fleury,  qu'on  trouve  dans  toutes  les 
flores  et  notamment  dans  l'article  cite  plus 
haut  loc.cit.  p.  3i2  .  Les  variations  obser- 
dans  le  port  de  la  plante,  la  taille,  les 
feuilles  et  hs  fleurs,  dont  j'ai  dressé  le  ta- 
bleau, et  qui  se  rapprochent  davantage,  les 
unes  d'O.  morio  1...  les  autres  do.  laxi- 
flora Lamk..  s'expliquent  en  cas  d'hybri- 
dation, par  l'influence  plus  ou  moins  pré- 
pondérante de  l'un  des    parents.  Ht  si  j'ai 

nalé   l'existence  en    grandi     abondance, 
d'O.  alata   dans   les  ,      ,,ù    l'un    des 

Pa,L  lait  faire  défaut,  comme  dans 

les  pics  de  Corcassey  a  Givry-près-1'Or- 
bize  Saône-et-Loire),  où  j'aj  rencontré 
seulement     l'O.     marin    en      société     avec 


<>.  alata,  il  faut  bien  avouer  que  l'O.  laxi- 
flora croit  à  deux  kilomètres  seulement  de 
la,  dans  les  prairies  marécageuses  des 
bords  de  l'Orbize;  et  ce  que  nous  savons 
du  transport  facile  du  pollen  des  Orchidées 
par  les  insectes,  en  particulier  les  Hymé- 
noptères au  vol  puissant,  explique  suffi- 
samment la  fécondation  croisée  a  une 
distance  atissi  peu  considérable. 

J'ai  pu.  d'autre  pan.  constater  des  rela- 
tions si  étroites  entre  <>.  alata  et  ses  pa- 
rents, que  le  doute  n'était  plus  guère- 
possible.  Ainsi  dans  un  important  envoi 
qui  m'a  été  obligeamment  fait  par  M.  R. 
Bigeard,  de  Mouthier-en-Bresse,  membre 
de  l'Association  française  de  botanique, 
j'ai  observé  une  touffe  de  trois  Orchis. 
deux  O.  laxiflora  presque  typiques,  et  un 
O.  alata  des  mieux  caractérisés,  aux  tu- 
hercules  étroitement  accoles,  enchevêtrés 
et  paraissant  bien  provenir  tous  d'un  même 
semis.  Dans  ce  cas.  c'est  l'O.  laxiflora 
qui  parait  avoir  été  le  porte-graine,  et  en 
effet  l'échantillon  d'O.  alata.  à  la  tige  élan- 
cée, aux  fleurs  un  peu  espacées,  au  label 
a  peine  tacheté  s'en  rapprochait  davan- 
tage. Dans  les  Orchis  de  la  vallée  de  l'(  >r- 
bize,  au  contraire,  l'éloignement  û'O.laxi- 
flora dn'utdivL-  supposer  que  c 'est l'O. morio 
qui  a  ete  fécondé  accidentellement  et  a 
fourni  l'origine  maternelle  des  hybrides, 
qui  se  différencient  des  précédents  par  une 
taille  moindre,  des  épis  plus  serrés,  des 
fleurs  a  sépales  latéraux  moins  étalés,  à 
label  plus  largement  marqué  de  blanc 
et  maculé.  On  aurait  donc  dans  un  cas  l'O. 
laxiflora  X  morio,  et  dans  l'autre  l'O.  mo- 
no X  laxiflora. 

Quant  à  la  fréquence  d'O.  alata.  soit 
comme  localités,  soit  comme  individus, 
elle  n'a  rien  non  plus  de  surprenant  si  l'on 
considère  les  affinités  morphologiques  et 
biologiques  desO.  morio  et  laxiflora,  qui, 
très  distincts  comme  espèces  actuelles, 
sont  cependant  très  rapproches  dans  la 
série  phylétique.  L'hybridation  a  donc 
d'autant  plus  de  chances  de  s'opérer  entre 
espèces  ties  voisines  ;  les  bâtards  qui  en 
résultent  peuvent  être  plus  ou  moins  fer- 
tiles, se  croiser  de  nouveau  avec  les  pa- 
rents et  constitue)  ainsi  des  hybrides 
bâtards  héréditaires  ou  métis  à  différents 
degrés.    C'est    probablement     même  par  la 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


formation  de  ces  hybrides  fertiles  et  leur 
fixation  définitive,  que  se  sont  constituées 
quelques-unes  de  nos  espèces  actuelles,  au 
point  même  de  supplanter  les  formes  an- 
cestrales,  phénomène  dont  l'horticulture 
nous  fournit  plus  d'un  exemple  et  que 
M.  E.  G.  Camus  a  signalé  chez  les  Orchi- 
dées sous  le  nom  de  races  végétales  spon- 
tanées (Monog.  des  Orchidées  de  France, 
P.  3). 

Pour  lever  tous  les  doutes  qui  pourraieut 
encore  subsister,  j'ai  prié  mon  savant  ami, 
M.  P.  Parmentier,  de  vouloir  bien  me 
prêter  le  concours  de  sa  science  expéri- 
mentée. Il  a  bien  voulu  soumettre  à  l'ana- 
lyse histologique  un  certain  nombre  d'é- 
chantillons frais  des  O.  morio,  alata  et 
laxiflora,  récoltés  à  Mouthier-en-Bresse, 
et  a  consigné  le  résultat  de  ses  constata- 
tions dans  la  note  suivante: 

«  Les  caractères  anatomiques  diffèrent 
peu  entre  les  espèces  O.  morio  et  O.  laxi- 
flora.  Les  cellules  de  l'épiderme  supérieur 
de  la  feuille  sont  recticurvilignes  ou  po- 
lygonales, généralement  à  grand  axe  dirigé 
dans  le  sens  de  la  longueur  de  la  feuille, 
aussi  longues  que  larges  ou  deux  fois 
plus  longues  que  larges.  Ces  mêmes  cel- 
lules sont  beaucoup  plus  grandes  (3-4  fois) 
chez  O.  laxiflora.  et  celles  de  l'épiderme 
inférieur,  moins  larges  et  orientées  de  la 
même  façon,  ont  une  longueur  égale.  Les 
stomates,  dépourvus  de  cellules  annexes, 
car  l'initiale  devient  immédiatement,  sans 
division  ultérieure,  la  cellule-mère  du  sto- 
mate, sont  abondants  sur  l'épiderme  infé- 
rieur et  nuls  sur  le  supérieur  ;  ils  ont  sen- 
siblement même  longueur  et  sont  tous 
orientés  suivant  les  nervures  foliaires. 
L'épiderme  supérieur  est  ordinairement 
trois  fois  plus  épais  que  l'inférieur,  ;  sa  cu- 
ticule est  très  mince  et  recouvre  directe- 
ment la  couche  cellulosique  de  la  face 
externe  des  cellules,  sans  couches  cuticul- 
laires  intermédiaires.  Le  mésophylle  est 
homogène,  sans  palissades  ;  il  comprend 
6-7  assises  de  cellules  arrondies,  isodia- 
métriques  chez  O.  morio,  ou  ovales  à 
grand  axe  horizontal  dans  les  deux  assises 
supérieures  chez  O.  laxiflora.  Ces  cellu- 
les renferment  toutes  de  la  chlorophylle, 
surtout  dans  la  moitié  supérieure  du  méso- 
phylle. Il  existe  en  outre,  vers  le  milieu, et 


assez  clairsemées,  de  grosses  "S&gll'a  les 
claires  à  raphides.  Ces  cristaux  d'oxalat^- 
calcium  sont  assez  nombreux  dans  la  tige 
et  la  feuille  d'O.  morio,  assez  rares  dansla 
feuille  et  parfois  nuls  dans  la  tige  d'O. 
laxiflora.  Les  stomates  sont  dépourvus  de 
chlorophylle. 

«  La  tige  ne  présente  pas  de  différences 
caractéristiques  dans  les  deux  cas. 

«  L'axe  floral  renferme  12-1 3  faisceaux 
libéro-ligneux  sur  un  seul  cercle, sans  tissu 
mécanique  extra-libérien  ;  la  moelle  est 
presque  complètement  résorbée  et  a  fait 
place  à  une  large  lacune  aérifère.  Le  pa- 
renchyme cortical,  chlorophyllien  dans  sa 
moitié  externe,  comprend  8-9  assises  de 
cellules  arrondies  et  méatiques,  ayant  sen- 
siblement même  diamètre  chez  Y  O.  morio 
depuis  l'exoderme  jusqu'au  péricycle  in- 
clusivement. Chez  l'O.  laxiflora,  les  cel- 
lules péricycliques,  ainsi  que  les  plus  in- 
ternes du  parenchyme  cortical,  sont  beau- 
coup plus  larges  que  les  autres  qui  leur 
sont  extérieures  dans  le  parenchyme  cor- 
tical. 

«  Les  grains  de  pollen  d'O.  morio  sont 
groupés  par  tétrades  dans  les  masses  pol- 
Iiniques,  tandis  que,  chez  O.  laxiflora, 
ces  mêmes  grains  paraissent  réunis  deux 
à  deux  dans  les  mêmes  masses.  L'exine 
offre  même  structure,  celle  d'être  finement 
granuleuse. 

«Si  l'on  rapprocheO.  alatades  O.  morio 
et  laxiflora,  on  constate  qu'aucun  carac- 
tère anatomique  ne  lui  est  absolument 
propre,  et  que  tous  résultent  de  la  juxtapo- 
sition, en  proportions  variables,  des  carac- 
tères respectifs  des  deux  autres.  C'est  ainsi 
queses  épidermes  foliaires  peuvent  se  con- 
fondre par  la  forme  et  les  dimensions  de 
leurs  cellules  avec  ceux  d'O.  laxiflora.  Son 
mésophylle  homogène  a  ses  cellules  ar- 
rondies comme  dans  O.  morio.  Son  axe  flo- 
ral, de  forme  heptagonale,  rappelle  assez 
exactement  celui  d'O.  morio,  soit  par  son 
faciès  externe,  soit  par  les  cellules  arron- 
dies et  sensiblement  égales  du  parenchyme 
cortical  et  du  péricycle.  Quant  aux  grains 
de  pollen,  ils  sont  unis  par  tétrades  dans 
les  pollinies comme  ceux  d'O.  morio.  Les 
cristaux  paraissent  nuls  dans  la  tige. 

«  Si  à  ces  divers  caractères  on  ajoute  la 
faible  abondance    du  pollen    dans    les  an- 


.,.-. 


VSSOI  [ATION    I  RAN(   USE    I>1     loi  VNIQUI 


thères  d'O.  alata.  on  pourra  d'une  part, 
établir  son  hybriditité,  et,  d'autre  part  ses 
liens  de  |  avec  O. morio  et  laxiflora. 

Ht  .ne  0.  <7/<7^7  est  bien  un  hybride 
issu  du  croisement  des  deux  Orchis  précé- 
dents, avec  action  prépondérante  du  pre- 
m  i  e  r . 

«  En  terminant,  je  ferai  remarquer  que 
ces  caractères  distinctifs  des  0.  morio  et 
laxiflora  sont  si  peu  nombreux  et  si  peu 
spécifiques,  qu'il  pourrait  bien  se  faire  que 
ces  deux  plantes  ne  soient  que  de  simples 
sous-espèces  d'un  même  type.  11  faudrait 
faire  l'étude  de  tous  les  réprésentants  du 
genre  pour  élucider  eette  hypothèse.  » 

Les  observations  de  M.  Parmentier  con- 
firment donc,  en  la  précisant,  l'opinion  que 
m'avait  suggérée  l'étude  des  caractères 
morphologiques  et  biologiques  d'O.  alata 
sur  les  rapprochements  des  O.  morio  et 
laxiflora  an  point  de  vue  delà  phylogénie, 
par  conséquent  sur  leur  facilite  de  se  croi- 
ser, sur  l'hybridité  certaine  d'O.  alata  et 
sur  les  variations  presque  indéfinies  de  ces 
hybrides.  C'est  évidemment  l'une  de  ces 
variations,  plus  rapprochées  d'O.  morio 
et  découverte  à  Yseure  près  Moulins  ("Allier) 
qui  a  été  décrite  sous  le  nom  d'O.  alati- 
flora  Lassimonne  [Revue  scientifique  du 
Bourbonnais  et  du  centre  de  la  France,  VI 
(i8o3)  p.  5-  ;  et  E.  G.  Camus,  Monog. 
des  Orchidées  de  France,  p.  6i  .  MM.E.G. 
Camus  et  Lassimonne  ont  également  cons- 
taté la  grande  tendaneequ'ont  les  0.  mo- 
rio et  laxiflora  a  s'bybrider  et  à  donner 
des  produits  te  tiles  et  variables.  Le  pre- 
mier de  ces  auteursa  soin  d'avertir  quel'O. 
alata,  photographié  par  luidansson  Atlas, 
pi.  XXV,  représente  seulement  une-de  ces 
formes,  et  le  second  a  remarque  que  la 
forme  O.  laxiflora  ■  marin  O.  morio  — 
laxiflora  Reut.  est  plus  commune  que  la 
forme  O.  morio  laxiflora  O.  laxifloro- 
morio  .  Il  est  donc  ires  difficile,  pour  ne 
pas  dire  impossible,  de  déterminer  la  plu- 
i  du  temps,  et  surtout  en  herbier,  et 
sans  renseignements  suffisants,  le  rôle  des 
parents  :  c'est  pourquoi  il  me  parait  préfé- 
rable de  continuer  à  réunir  toutes  ces  for- 
mes sous  le  vocable  général  de  X  O.  alata 
Fleury    i 

Jecrois.  eneflet,  avec  MM.  de  Candolle 
Malinvaud,  etc.,  qu'il  est  opportun  de  renon- 


cer actuellement  à  la  nomenclature  des  hy- 
brides adoptée  par  Schiede  et  approuvée 
par  le  Congrès  international  de  botanique 
tenu  à  Paris  en  1867,  dans  laquelleon  met- 
tait en  premier  lieu  le  nom  de  la  plante 
pollinifère  avec  la  désinence  i  ou  <»,  et  d'a- 
dopter, de  préférence,  si  l'on  veut  employer 
.les  formules  composées,  celles  usitées  par 
les  horticulteurs  et  les  viticulteurs,  qui  re- 
lient la  plante  mère  inscrite  la  première 
par  le  signe  avec  la  plante  fécondante, 
(E.  Malinvaud  Question  de  nomenclature, 
in  Journal  de  botanique  de  L.  Morot,  XI 
■  1807)  p.  257,  et  Bull.  soc.  bol.  France, 
XL1II  (1896)  p.  274).  C'est  ainsi  que  l'hy- 
bride résultant  de  la  fécondation  probable 
d'O.  laxiflora  par  O.  morio  serait  designé 
par  la  formule  O.  laxiflora  X  morio,  au 
lieu  d'O.  morio-laxiflora,  d'après  la  no- 
menclature de  Schiede.  Cette  règle  vient 
du  reste  d'être  modifiée,  dans  les  termes 
suivants,  par  les  auteurs  allemands  qui 
veulent  même  l'imposer  dans  la  science  : 
o  Pour  désigner  les  hybrides  on  relie 
directement  parle  signe  X  les  noms  spéci- 
iiques  des  parents  dans  leur  ordre  alpha- 
bétique, par  exemple  Cirsium  palustre 
X  rivulare.  Il  n'y  a  pas  à  établir  de  diffé- 
rence entrela  place  du  nom  du  père  et  celle 
lu  nom  de  la  mère.  Nous  ne  regardons  pas 
la  nomenclature  binaire  comme  conve- 
nant aux  hvbrides.  »  {Règles  de  nomencla- 
ture pour  les  botanistes  attachés  au  jardin 
botanique  du  musée  royal  de  Berlin  par 
\.  Engler, etc.,trad.in  Bull.herb.  Boissier 
V  1807  p.  773.  et  in  Journal  de  botani- 
que deL.  Morot  \I  1897) p.  332,  art.  12). 
M.  John  Briquet  [Bull.  herb.  Boissier, 
(ibid.  p.  777.  .dont  je  partage  entièrement 
l'opinion,  recommande  au  contraire,  com- 
me l'a  déjà  fait  M.  E.  G.  Camus  [Monog. 
Orchid.  France,  p.  3;,  de  désigner  les 
hvbrides  par  un  nom  simple,  lato  sensu, 
tel  une.       Orchis  alata  b'icurv. Cette  nota- 


1    l .  "  tes  Gadeceau  {Bull.  soc.  bot. 

1  ance,  WXtY  iss;  p.  11  ;  1  amus,  Monogr. 
Orchid.  France,  y.  5g  1,  qui  a  été  regardé  tantôt 
comme  un  O.  morio  X  palus  tris,  tantôt  comme  un 
O.  coriophora  ^alata,  et  plus  probablement  cnûn 
comme  un  O.  fragrans  X  palustris  (Camus,  Atlas 
pi.  XXIV  .  paraîtun  autre  hybride  voisin  d'O. alata, 
mais  i'-  -  différent,  eulement  .1   Bourg- 

f-en-Reti!  Loire-Inférieure),  par  M.  Lajunchère. 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


97 


non  n  entraîne  aucune  contusion,  ne  pré- 
juge rien,  et  permet  au  contraire  de  préci- 
ser, en  sous-ordre  et  à  l'aide  de  formules 
de  noms  conjugués,  les  différentes  formes 
hybrides,  quand  on  peut  en  établir  la  filia- 
tion d'une  façon  un  peu  certaine,  soit  par 
l'observation  directe,  soit  par  l'expérimenta- 
tion. 

DrX.  Gillot. 


Le  BISGUTELLA  LUCIDA  DC. 

acquis  à  la  Flore  française 

PAR 

M.  Ht.:    MARCAILHOU    n'AYMERIC 

Pharmacien  de  ir«  Classe 
Membre    et     Lauréat    de    plusieurs    Sociétés    savantes 


MM.  Rouy  et  Foucaùd,  d.ins  leur  Flore  de 
France,  tome  n  (i8o5)  p.  107  (en  note  1) 
disent  au  sujet  du  Biscutella  lucida  DC,  (B 
laevigata  L.  var.  glabra  Gaud.)  :  «  il  a  été 
indiqué  en  France  ;  nous  n'avons  pu  en  voir 
un  seul  exemplaire  »  (1).  Cette  plante,  ajou- 
tent-ils, du  Tyrol,  de  la  Bavière,  de  la  Suisse 
méridionale,  et  de  l'Italie  septentrionale  et 
centrale  se  reconnaît  à  ses  feuilles  glabres, 
luisantes,  la  plupart  radicales,  oblongues  ou 
linéaires  oblongues,  ses  silicules  glabres.  A 
rechercherdans  nos  Alpes  ;  il  a  été  indiqué  au 
mont  Viso  par  M.    Gaudoger.  »  —  (2). 

Nous  sommes  heureux  de  pouvoir  donner, 
avec  certitude,  l'existence  de  cette  plante 
dans  notre  bassin  de  la  Haute  Ariège,  sur  les 
confins  de  la  riche  contrée  du  Llaurenti  et  du 
Capsir.  Ces  deux  régions  botaniques  sont 
bien  connues  depuis  les  savants  travaux 
du  D''  Jeanbernat  et  du  pharmacien  Timbal- 
Lagrave  (3). 


(1)  Les  savants  auteurs  de  la  Flore  de  France 
font  sans  doute  allusion  à  l'indication  douteuse  de 
cette  plante  dans  le  Val  d'Eyne,  par  V.  Reboud, 
chirurgien  militaire  qui  a  herborisé  pendant  l'été 
de  184g,  en  compagnie  de  l'abbé  Guinand,  dans 
les  environs  de  Mont-Louis  (Pyr.-Or.),et  commu- 
niqué ses  herborisations  à  F.  Schultz,  directeur  des 
Archives  de  la  Flore  de  France  et  d'Allemagne. 
M.  G.  Gautier,  dans  son  récent  Catalogne  rai- 
sonné de  la  Flore  des  Pyrénées-Orientales  (tSqS) 
p.  87,  indique  avec  un  point  d'interrogation  le  B. 
lucida  DC.  comme  RR.  à  la  Vallée  d'Eyne  d'après 
Reboud  ? 

(2)  Le  Mont  Viso,  un  des  principaux  sommets 
des  Alpes,  atteint  38_|Om  d'altitude  ;  i!  est  situé 
dans  la  province  Italienne  de  Coni  (Piémont),  sur 
la  limite  du  département  français  des  Hautes-Alpes. 

(3)  Le  Massif  du  Llaurenti  ancien  Donnezan, 
canton  de  Quérigut  (Ariège).  Bull.  Soc.  se.  phys, 
et  nat.  Toulouse,  III,  (1876)  p.  1Q7-624.  Le  Capsir, 
canton  de  Mont-Louis  (Pyr.-Or.)  Topographie, 
géologie,  botanique.  —  ibidem  (avec  20  pi.  du  D1' 
Bucquoy)  VI  (1886)  p.   37-283, 


Voici  l'énumération  des  localités  où  le  Bis- 
cutella lucida  DC.  a  été  récolté  par  notre 
regretté  frère,  (notre  collaborateur  assidu 
depuis  plus  de  1  5  années)  : 

Ariège  :  porteille  de  Baxouillade  (2420'" 
d'alt.),  Sarrat  de  la  Goumeto  (Petit  Vallon)  de 
Baxouillade  (2190'")  et  sous  le  Roc-Blanc, 
versant  d'Orlu  (2o8om)  3i  juillet  1889;  pas  de 
Campras  (2280  m.)  plateau  de  Campras,  domi- 
nant le  Llaurenti  (2475"')  et  sommet  du 
pic  de  Campras(2554m  Et-major)  i<s>'  août  1S89. 

D'après  M.  J.  Foucaud  qui  a  vérifié  som- 
mairement, au  mois  d'août  1897,  tous  les  'Bis. 
cutella  de  notre  herbier,  nos  exemplaires  de 
B.  lucida  DC.  lui  ont  paru,  au  premier 
aspect,  se  rapporter  à  une  forme  glabre  du 
B.  pyrenaica  bot.  plur.  non  Huet.  du  Par.(B. 
brevifolia  Rouy  et  Fouc),  que  nous  possé- 
dons également  en  herbier  et  qui  croit  dans 
la  même  contrée  et  souvent  à  côté  du  B. 
lucida  DC. 

Pour  lever  tout  doute  sur  la  détermination 
de  cette  espèce,  nous  avons  prié  M.  le  Dr 
Gillot  de  nous  adresser  la  description  du  Bis- 
cutella lucida  DC,  et  avons  envoyé  deux  exem- 
plaires de  notre  herbier  à  M.  G.  Rouy  le 
3  décembre  1897,  en  le  priant  de  les  compa- 
rer avec  des  échantillons  authentiques  de  cette 
plante. 

Voici  la  réponse  de  M.  Rouy,  à  la  date  du 
9  janvier  1S98  :  «  Votre  Biscutella  du  plateau 
de  Campras  (2475"')  est  bien  le  B.  lucida  DC. 

semblable    à  mes  exemplaires  d'herbier 

Les  Biscutella  de  la  Flore  de  France  ont  été 
rédigés  par  moi,  qui  me  suis  occupé  de  ce 
genre  depuis  1874.  » 

Notre  plante  est  donc  bien  acquise  à  la  flore 
française. 

Pour  terminer,  cette  note,  nous  reprodui- 
rons in-extenso  la  description  du  B.  lucida  DC. 
d'après  l'auteur  même  de  l'espèce,  et  celle 
donnée  par  Gaudin,  qui  considère  le  B.  lucida 
DC.  comme  une  variété  glabra  du  fi, 
laevigata  L. 

De   Candolle    :    Regni   vegetabilis  Systeiua 
nalurale,  tome  n  (1821)  p.  414. 
18.  Biscutella  lucida. 

B.  siliculis  glabris,  laevibus,  foliis  glabris 

plerumque  radicalibus  oblongis. 
B.  lucida  DC  !  diss  n°  20  t.  7. 

ix    foliis    inferioribus  dentatis  [B.  lucida 

Balb.  1  hort.  taur.). 
fj  foliis  omnibus  integris(Jonthlaspi  alys- 
soidesangustif.  luteum  Barr.  ic.  t.25^)t 
(Thlaspidium  montanum  angustifo- 
liumglabrum  Tourne/,  inst.  21  5.  Barr. 
obs.  n"  J70)  (B.  subspathulala  Lam. 
dict .  3  p.  020). 


iCt.Vl  ION    FRAN(    V.IS1      M      BCH  Wlol  1 


Hab.  in  montibus  Umbri        :   \     uni   Barr.] 

distinctissima    glabritie    ci    habitu 
nitid  inferiora    in    petiolum 

attenuata,  apice  latiora  et  obtusa,  superi 
sessilia  oblongua  acuta,  inferiora  in  var.  % 
denticulata,  superiora  semper  intégra,  omnia 
glabra,  intima  tamen  ad  apicem  dentium  et 
ad  basin  folii  pilis  paucis  rigidisque  ciliata. 
Fructificatio  B.  laevigalae. 

Gaudin  Flora  helvetica  t  p.  235. 

II.  Biscutella   laevigata  glabra,  foliis  integris 

subdentatisve    glaberrimis    subciliatis   car- 

nosis. 

B.   glabra    Mur.    Bot.     Val.     55,  Clairv. 

Man.  iiO. 
B.    lucida  DC.    Syst.    2.  p.  411  disserl. 
n»  20t.  7  ;  Prodr.\  p.  i83  11"   18,  Balb. 
hort.  laur.  (DC),  Barr.  ic.  254. 
i2.  laevigata  b .  glaberrima Thomas  Schl. 
e\sic. 
Radix  gracilis,  tenera.longa-caulis  semipe- 
dalis,  dodrantalis,  glaberrimus.   Folia  brevius 
petiolata,   oblonga,    vix  ultra  2-4  lineas    lata, 
inferne    sensim    angustata,    apice    obtusa  et 
quasi  callosa,  costa  nitida,  alba   lataque    per- 
cussa,   subcarnosa,  utrinque    glaberrima,  sed 
sœpe  pilis  rigidis  ad  petiolum  magis  numero- 
sis  ciliata,  vulgo    parum     profunde     dentata, 
omnia     tamen    quandoque    intégra  ;    caulina 
remota  pauca,  linearia  et  valde  minores  quam- 
prioris  [B.  laevigatae  vulgaris),  ceterum  ejus- 
dem  fabricae.Siliculaemagnae,permaturationem 
saepius    violacco-tincta.-.  praecipue  marginem 
versus    venulis      elevatis,     anastomosantibus 
reticulataj.    Semen    punctis  minutis  contiens 
notatu  m  (1).\ 

Hab.  in  summis  Alpibus  australibus  infre- 
quens.Primumhancceplantam  in  M.Sempronio 
ad  moles  glaciales  Kaltwass  her,  deinile 

in  .1/.  Furca  di  'Bosco  supra  Pommât  obser- 
vavi.  In  M.  Gothardo  Amicis.  Em.  Thomas 
PI.  julio  et  augusto  2.-. 

Ax-les-Thermes,  20  février  1 


Oblata 

M.  II.  LÉVEILLÉ  pourra  offrir  durant 
l'an;.  à  ses  collègues,   d'après  leurs  de- 

siderata, les  espèces  suivantes  en  sou  nom  et 
au  nom  de  ses  C  illègues  de  la  Sarthe  : 

Astrocarpus  Clusii   Gay.     .1.   purpui 

Helianthemum  alyssoides  Vent. 
Helianthemum  umbellatum   Mill. 
Arenaria  mont  an  a  !.. 
Vicia  villosa   Roth. 
Lathyrus  angiilatus  L. 


Prunus  Padus  L. 

—       Mahaleb.  L. 
Epilobium  roseum  Schreb. 
Corrigiola  littoralis  L. 
Illecebrum  verticillatum  1  . 
'Anthémis  mixta  I-. 
o4mo$eris  minima  Kock. 
Campanula    glomerata    L.    var.   subacaulis 
I.evl. 
Erica  ciliaris  L. 
Gentiana  amarella  L. 
Tulipa  silveslris  L. 
.Wirtheciitm  ossifragum  Iluds. 
Polygonatum  vulgare  Desf. 
Narcissus  poeticus  L. 
Anthoxantum  Puelii  Lam.  et  Lee. 
Bromus  maximus  Desf. 
Ophioglossum  vulgatum  L. 
Polypodium  vulgare  L.  x:\v.cambricum  I.. 
Equisetum  hiemale  L. 


M.  E.  CHATEAU,  instituteur  à  Bourg-le- 
Comte  par  Marcigny  (Saône-et- Loire),  récol- 
tera sur  demande  les  espèces  suivantes  et  en- 
verra liste  plus  complète. 

Ranunculus  chaerophyllos  L. 

Sisymbrium  sophia  \ .. 

•Asterocarpus  Clusii  Gay. 

Drosera  rotundifolia  L. 

Parnassia  palustris  L. 

Impatiens  noli  tangere  I. 

Sedum  cepaea  L. 

QAdoxa  moschalcllina  L. 

Campanula  patula  L. 

Hottonia  palustris  L. 

cAsclepias  cornuti  DC. 

Plantago  arenaria  W.  et   K. 

CArmeria  plantaginea  Willd. 

Passerina  annua  Spreng. 

Butomus  umbellatus  !.. 

Xallisneria  spiralis  !.. 

Crucianella  angusti/olia  L. 

Cyperus  /'uscus  L. 

Carex  maxima  Scop. 

Equisetum   maximum  Lam. 


M.  LOI  IS   BÉGUIN  pourra   récolter  cette 
année  ou  même  fournir  de  suite    à   nos    collè- 
gues   les     espèces     suivantes,  rares     pour    le 
B    urbonnais,  dont  quelques  unes  même  sont 
îles  pour  celte  région. 
■iplenium  Brcunii  Retz. 

1  Ivvcncum  audrosaemum 

Comarum  palustre 

l 'mbilicus  pendulinus 

Chrysosplenium  oppositifolium 

Wahlenbergia  hederacea 

Pinguicula  lusitanica 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


99 


Lithospermumpurpureo-caeruleum 
Linaria  Pelisseriana 
Butomus  umbellatus 
Valissneria  spiralis 
Loroglossum  hircinum 
Orchis  purpurea  Huds. 
Ophrys  àraçhnites 
Listera  ovata 
Spiranthes  aestivatis 
autumnalis 
Iris  foetidissima 
Scilla  lilio-hyacinthus 
Ornithogalum  pyrenaicum 
Narthecium  qssifragum 
Orobus  niger. 


M.  GAGNEPAIN,  instituteur  à  Cercy-la- 
Tour  (Nièvre)  met  à  la  disposition  de  nos  col- 
lègues pour  la  prochaine  récolte  de  10  à  20 
parts  des  espèces  suivantes  : 

Hiscutella  controversa  Bor. 

Lepidium  virginicum  !.. 

Rosa  .Eduensis  Déségl .  et  Gil. 

Crucianella  angustifolia  L. 

Stenactis  annua  Nées. 

Anthémis  collina  Jord. 

Cdmbrosia  artemisiaefolia  L. 

X  Salix  Pontederana  Schl . 

X     —    Seringeana  Gaud. 

Carex  Pairaei  F.  Schultz. 
11  peut  ajouter  : 

Lindernia  gratioloides  Lloyd. 
—        pyxidaria  Ail. 

X  Melandrium  album  Çx  rubrum^  (de  ses 
expériences). 


Plantes  de  l'Auxois 

(Arrondissement    de    Semur  (Côte  d'Or). 

Offertes  aux  amateurs  :  il  suffit  d'adresse1" 
les  demandes  avant  la  floraison  à  M.  Henri 
Lachot  botaniste  à  Magny-la-Ville,  par  Semur, 
(Côte  d'Or). 

Thaliclrum  minus  L. 
Adonis  aeslivalis  L. 

—     flammea  Jacq. 
Ranunculus  hederaceus  L. 
aconitifolius  L. 
—  arvensis  L.  var  inermis 

Isopyrum  lhaliciroides  L. 
Oxalis  slricta  L. 
Géranium  lucidum  L. 

—         pyrenaicum  L. 
Drosera  rotundifolia  L. 
Parnassia  palustris  L. 
Pyrola  rotundifolia  L 
Nymphaea  alba  L. 
Papaver  argemone  L. 


Corydalis  solida  Sm. 
Cheiranlhus  Cheiri  L. 
Arabis  arenosa  Scop. 
Camelinu  saliva  Crantz. 
Neslia  paniculata  Desv. 
Astragalus  glycyphyllos  1.. 
Trifolium  filiforme  L. 

—  agrarium  L. 
■icabrum  1.. 

—  élegans  Sav. 

—  ochroleucum  I.. 

—  fragiferum  L. 

—  hybridum  L. 
Vicia  lulca 

—    Ervilia  Willd. 
Orobus  luberosus  L. 
Omithopus  perpusillus  L. 
Hippocrepis  comosa  L. 
Sclerantluts  perennis  L. 

—  annuus  L. 
Sedum  villosum  L 

—  Boloniensc  Lois. 

—  elegans  Lej. 

—  re/lexum  L. 
Umbilicus  pendulinus  DC. 
Cerasus  Padus  DC. 
Fragaria  clalior  Ehrh. 
Comarum  palustre  L. 
Potenlilla  argentea,  L. 
Epilobium  rosmarinifolium  Haenck. 

—  spicalum  Lmk. 
Circaea  Luteliana  L. 
Sanicula  Europaea  L. 
Ptycholis  helerophylla  Koch. 
Carum  car  m  !.. 

—  bulbocaslanum  Koch. 
Seseli  monlanum  L. 
Coniumfnaculatum  L. 
Orlai/a  grandiflora  Hoffm. 
Turgenia  lalifolia  HoffYn . 
Caucalis  daucoides  L. 
Saxifraga  granulata  !.. 
Primula  elalior  Jacq. 
Centunculus  miniums  L. 
Gentiana ciliata  L. 
Cicendia  filiformis  Delarb. 
Erylhraca  pulchellu  Fries. 
Myosotis  sylvatica  Hoffm. 
Veronica  acinifelia  L. 
Scrofularia  alala  Gilib. 
Linaria  Elaline  Desf. 

—  cymbalaria  Mill. 
Orobanche  Hederae  Duby. 
Melissa  officinalis  L. 
Nepela  Cataria  L. 

(4  suivre) 


I  00 


0CIATI0N    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Herborisations  parisiennes 

M.  Bureau,  professeur  de  Botanique  au 
Muséum  d'Histoire  Naturelle,  a  fait,  le  di- 
manche 1 3  février,  à  Versailles,  sa  première 
herborisation  de  l'année. 

Strictement  limitées  à  l'enceinte  du  parc  de 
Trianon,  les  recherches  ont  donne  néanmoins 
des  résultats  assez  intéressants.  Le  Galanthus 
nivalis  a  été  trouvé  partout  en  très  grande 
abondance;  il  y  en  avait  en  certains  endroits 
de  véritables  tapis.  Du  cote  du  Hameau,  le 
long  d'un  vieux  mur  sur  le  faite  duquel  pous- 
sent avec  vigueur  le  Polypodium  vulgare,  les 
Cdsplenium  Trichomanes  et  Ruta  Muraria,  on 
a  recueilli  quelques  Eranthis  hyemalis  et  Pc- 
tasites  vulgaris,  et,  dans  le  verger,  Veronica 
persica  —  L'Eranthis  a  été  retrouve  un  peu 
plus  loin  sur  une  pelouse  voisine  du  Grand- 
Rocher.  On  a  constaté  avec  regret  qu'il  se  ra- 
réfie de  plus  en  plus  dans  le  parc  de  Trianon 
et  qu'il  est  appelé  a  en  disparaître  bientôt. 

Enfin,  autour  du  théâtre  de  Marie-Antoi- 
nette, on  a  récolté,  dans  les  rochers.  Daphne 
Laureola  et,  sur   les  murs,    Corydalis    lutea. 

La  journée  s'est  terminée  par  une  visite  a 
l'Ecole  d'Horticulture  et  d'Arboriculture  de 
Versailles,  dont  le  distingué  directeur.  M. 
Nano,  a  fait  les  honneurs  avec  une  bonne 
grâce  et  un  empressement  dont  il  a  été  chaleu- 
reusement remercié.  E.  P. 


Notes  géographiques. 

Extraites  de  la  correspondance. 
L'Onothera  suaveolens  Desf.  commence  à  se 

répandre  dans  le  département  de  la  Vienne  ; 
je  la  trouve  depuis  quelques  années  sur  les 
bords  de  la  Benaise  à  la  Trémouille.  Je  ne 
l'ai  pas  encore  rencontrée  sur  les  rives  de  la 
Gartempe  où  YOnothera  biennis  est  assez 
commune. 

Je  puis  vous  signaler  une  autre  plante  nou- 
velle pour  la  Vienne.  Vailisma  parnassifolium 
L.  Je  l'ai  trouvée  à  la  lin  de  juillet  [896  dans 
les  deux  communes  de  Journet  et  Sillars 
(Vienne).  E-   Violleau. 

Extraits  delà  correspondance 

L'     Azolla  caroliniana  »  en  Vendée. 

Un  .l;»/;.i,  échappé  comme  celui  de  la  Sar- 
the  d'une  culture  de  jardin  botanique  (Bor- 
deaux], s'est  tellement  répandu  dans  nos  con- 
trées qu'il  v  détruira  fatalement  les  Lemna  et 
sans  doute  d'autres  plantes  aquatiques.  Pour 
s  donner  une  idée  de  sa  multiplication  je 
-  citerai  ce  simple  fait:  l'été  dernier,  j'en 
avais  jeté  une  poignée  dans  un  cours  d'eau  où 


il  n'existait  pas  encore  et  au|ourd'hui  sur  une 
longueur  de  5  à  600  mètres,  le  dit  cours  d'eau 
en  est  complètement  couvert.  Cet    A^olla  est 


'Ajolla  caroliniana  Willd 


Blanchard. 


L'  <•  Isoetes  lacustris  L.  0  en  Corrèze 

Vous  trouverez  ci-inclus  un  échantillon 
d' 'Isoetes  lacustris  L.  que  j'ai  rencontré  l'an 
dernier  à  Grefteuille,  commune  de  Champa- 
gnac-la-Noaille  (Corrèze),  dans  un  ruisseau  à 
fond  très  tourbeux,  altitude  570  mètres  envi- 
ron. —  M.  Gonod  d'Artemare  à  qui  j'en  avais 
envoyé  un  échantillon  m'a  dit  que  c'était  la 
première  fois  que  cet  Isoetes  était  signalé 
dans  son  département. 

LACHENAL  D. 

Anomalies  et  cas    tératologiques 

J'ai  recueilli  l'an  dernier  dans  un  champ  de 
colza  des  sommités  fleuries  dans  lesquelles 
toutes  les  parties  de  la  rieur  étaient  foliacées 
même  les  carpelles.  Cette  monstruosité  sem- 
blait produite  par  l'action  d'un  puceron,  car 
c'étaient  les  pieds  principalement  attaqués 
par  cet  insecte  qui  offraient  ce  cas  tératologi- 
que.  Je  vous  en  envoie  un  échantillon,  ainsi 
que  quelques  autres  monstruosités  :  Taraxa- 
cum  officinale  à  hampe  aplatie  élargie  et  2-ca- 
pitée,  Ranunculus  repens  (?)  à  fleurs  doubles  et 
l'intéressant  épi  de  Salvia  pratensis  à  calice 
double  et  triple  et  à  corolle  nulle,  ainsi  qu'un 
Bellis  perennis  à  hampe  très  allongée  et  à  ro- 
sette surélevée  au-dessus  delà  terre. 

Blanchard. 

Prêt  mutuel  d'ouvrages. 

Nos  collègues  pourraient  se  prêter  mutuel- 
lement les  ouvrages  possédés.  Pour  moi,  j'of- 
fre à  mes  collègues  : 

Tournefort:  Institutions  rei  herbariae,  un 
vol.  texte  et  2  vol.de  gravures  très  bien  faites. 

Sauzé  et  Maillard:  Flore  des  Deux-Sèvres, 
avec  nombreuses  notes  au  crayon  d'un  ama- 
teur inconnu  (localités  et  même  espèces  nou- 
velles). Pourrait  intéresser  des  amateurs  des 
Deux-Sèvres. 

Lamark  et  m:  Candole:  Flore  française  en 
5  volumes. 

Li.ovn:  Flore  de  l'Ouest,  4/'  édition. 

Le  Maout  et  DeCaisne:  Flore  élémentaire 
des  jardins  et  des  champs. 

Blanchard. 

Négociant  à  la  Porte-de-1'Ile,  par  Maillczais  (Vendée). 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Mondé  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 

Le  Mans.  —  Typ.  et  Lith.  Ed.  Monnoyer.  —  Revues, 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplastie. 


La  Revue  scientifique  du  Limousin 

JOURNAL  MKNSUF.L 

Organe  de  la  Société  Botanique  du  Limousin 

(Société  d'études  scientifiques) 

Droit  d'entrée,  i  fr.  —  Cotation  annuelle,  ô  fr. 

CH.  LE  GENDRE,  DIRECTEUR  ET  PRÉSIDENT 

LIMOGES 

/.ï,  Place  du  Champ  de  Foire 

Cette  Société  accorde  son  concours  et  son  appui  ù 
tous  ceux  de  ses  membres,  quel  que  soit  leur  domi- 
cile, qui  travailleront  à  l'organisation  de  Comité»  et 
de  Musées  cantonaux,  l'idéal  des  institutions  d'éduca- 
tion et  d'instruction  populaire. 


A     VEMDRE 

FIGURES  PEINTES 

DE 

G  fa.  a  m  jpi  g- no  ri  a   cLe  la  F'r'an.ce 

Suites  à  l'Iconographie  de  li.tlliard 

Par    feu    le    Capitaine    L.     LUCAND 

il  fascicules  complets  plus  bo  planches  séparées 
au  total  335  planches 

Prix  net  :    VOO  froncs 

DERNIER      EXEMPLAIRE      DISPONIBLE 

S'adresser  à  M.  le  Dr  Gîli.ot,  5,  rue  du    Fau- 
bourg-Saint-Andoche,  Autun  (Saône-et-Loire). 


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Les  Six  Premières  Années 

DU 

MONDE    DES    PLANTES 

(Collection  complète) 

Prix  :  50  fr. 

Net  :  40  francs  pour  nos  Collègues 


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Les  Années  I,  III,  IV,  V.  VI 

DU 

MONDE    DES     PLANTES 

[Collection   incomplète) 

Prix  :  36  fr. 

Net  :  30  francs  pour   nos  Collègues 


URÉDINÈES,    USTILAGINÉES, 
PÉRONOSPORÉES 


Nos  collègues  d'Asie,  d'Afrique,  d'Amérique 
et  d'Oce'anie  sont  invite'sà  adresser  ces  champi- 
gnons   inférieurs  de  leur  pays  à  M.  R.  Maire, 
et  à  entrer  en  relations  directes  avec  lui. 
i,  Grande-Rue.  Nancy  (Meurthe-et-Moselle) 


MUSCINÉES 


Nos  collègues  d'Asie,  d'Afrique,  d'Amérique 
et  d'Océanie  sont  invités  à  adresser  les  Musci- 
nées  de  leur  pays  à  M.  Thériot,  Directeur  de 
l'école  primaire  supérieure,  i,  rue  Dicquemare, 
Le  Havre  (Seine-Inférieure),  et  à  entrer  en 
relations  avec  lui. 


LICHENS 


Nos  collègues  d'Asie,  d'Afrique,  d'Amérique 
et  d'Océanie  sont  invités  à  adresser  les  Lichens 
de  leur  pays  à  M.  H.  Olivier,  Naturaliste, 
Bazoches-au-Houlme  (Orne)  et  a  entrer  en  rela- 
tions directes  avec  lui. 


ONOTHÉRACÉES,  RENONCULACÉES 


Nos  collègues  d'Asie,  d'Afrique,  d'Amérique 
et  d'Océanie  sont  invités  à  adresser  les  plantes 
de  ces  familles  de  leur  région  à  M.  H.  Lé- 
veillé,  5C,  rue  de  Flore.  Le  Mans  (Sarthe). 


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1 1  à  une  prime  de  20  timbres  tous  différents  du 
Luxembourg  d'une  valeur,  d'après  le  cata- 
logue Sent'  1897,  de  fr.  2.00.  (Quiconque  de- 
sire  que  la  prime  lui  soit  envoyée  sous  pli 
recommandé,  devra  ajouter  25  c.  au  mandat). 

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N.  B.  —  'l'uni  journal  qui  reproduit  cette 
annonce,  adroit  à  une  annonce  de  même  gran- 
deur dan-  les  Petites  Afin  lies  du  Timbrophile, 
Supplément  du  Moniteur  du  collectionneur. 

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MYRICACKES,  ARABIACEES 


Nos  collègues,  d'Asie,  d'Afrique,  d'Amérique 
et  d'Océanie  sont  invités  à  adresser  des  échan- 
tillons des  espèces  de  cette  famille  à  M.  Aug, 
Chevalier,  4?,  rue  Censier,  Paris,  et  à  se 
mettre  en  relations  directes  avec  lui. 


La  librairie  J.-B.  Baili.ikue  et  Fils,  19,  rue 
Hautefeuille,  a  Paris,  commence  la  publication 
d'une  BIBLIOGRAPHIE  BOTA- 
NIQUE qui  paraîtra  en  5  fascicules  mensuels 
de  3a  pages  à  2  colonnes.  On  y  trouvera  l'annonce 
détaillée,  la  date  de  publication,  le  nombre  de 
pages  et  un  compte-rendu  ou  un  extrait  de  la 
table  des  matières  des  ouvrages  importants,  d'en- 
viron dix  mille  volumes  et  brochures,  français  et 
étrangers,  anciens  et  modernes,  avec  les  prix  de 
Vente. 

Le  i«  fascicule,  comprenant  les  auteurs  des 
lettres  A  à  C,  vient  de  paraître:  il  sera  adressé 
gratis  a  tous  les  lecteurs  de  ce  journal  qui  en  fe- 
ront la  demande  a  MM.  J.-B.  Baili.iiuu:  et  Fils. 

Les  5  fascicules  seront  adressés  régulièrement 
contre  envoi  de  5o  centimes  en  timbres-poste 
(rinçais  ou  étrangers,  pour  frais  d'affranchis- 
sement. 


6e  Année  (2e  Sêrik) 


N»  101 


1"  Avril  1898 


mMWM 


DES 


PLANTES 

ORGANE 

DE 

L'ACADÉMIE    INTERNATIONALE 
de  Géographie  Botanique 


ET 


BULLETIN 


DE 


L'ASSOCIATION  FRANÇAISE  DE    BOTANIQUE 


SOMMAIRE    DU    N°    101 

Séance  du  7  mars.  —Les  Pedicularis  pyrenaica,  Gay,  mixte  Gren.,  roslrala  L.  des  Pyré- 
nées et  leurs  affinités,  H.  Màucauhou  d'Aïhbhic.  —  Sur  une  fascic  présentée  par  le 
Salix  alba  L.,  A.-L.  Letjcq.  —  Liste  supplémentaire  des  Membres  de  l'Association 
française  de  Botanique.  —Extraits  de  la  Correspondance.—  Classilicatiou  raisonnée 
des  Cenlaurea  de  la  section  Jacea,  G.  Rouï.  —  La  Flore  du  bois  de  Meudoni 
E.  Pebceval. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place   des  Jacobins,   12 


1898 


Liste  des  plantes  que  je  puis  récolter  facile- 
mentet  en  grand  nombre. 

Joseph  Bozon,   à    Coligny   (Ain). 

o.4chillca  ptarmica  L. 
QAllium  ursinum  L. 
Anémone  ranunculoides  L. 
Adoxa  moschatellina  L. 
D  CArabis  turrita  L. 
D  Aster  amellits  L. 
cAtropa  belladona  L . 
D  Biscutella  laevigata  L. 
Cerastium  tomentosum  Lam. 


D  Chlora perfoliata  L. 
Cohvàllarià  maialis  L. 
Alopecurus  utriculatus  Pers. 
Reseda  phyteuma  L. 
Epilobium  rosmarinifolium  Haenk. 
Polygala  amara  G.  G. 
Linaria  Italica  G.  G. 
Sf/pa  pennata  L. 

Rumex  sematus  L. 

(X  suivre) 

Prière  de  m'indiquerde  suite  lés  espèces  et 
les  nombres  de  parts  à  centurier. 

Les  espèces  précédées  d'un  D  sont  dispo- 
nibles dès  à  présent. 


Correspondance. 


Pour  pouvoir  prendre  place  dans  le  n°  du 
mois  suivant  les  manuscrits  doivent  parvenir 
au  Secrétariat  avant  le  10  du  mois  ou  au  plus 
tard  à  cette  dernière  date. 

F.  Gagnepain.  —  Végétation  calamicole  et 
murale  des  environs  de  CerCy-la-Tour.  Tirage 
à  part  réduit  à  l5  exemplaires. 

Chaque    brochure,    in-S°,  6S  p.  Prix  2  fr. 

En  vente  chez  l'auteur  à  Cercy-la-Tour 
(Nièvre). 

Abbé  A. -L.  L.,  Alençon.  —  Reçu  mandat. 
Merci. 


A  CEDER,  BELLE  OCCASION 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France 

Tomes  1  à  42.  Paris  18 54-1895  :  41  volumes 
gr.  in-S»  avec  planches.  Les  i5  premiers 
reliés.  —  Prix  :  2-5  francs. 

Nota.  —  Les  collections  complètes,  d'oc- 
casion, sont  difficiles  à  se  procurer,  et  les 
libraires  détenteurs  ne  les  cèdent  pas  à  moins 
de  11  francs  le  volume,  ce  qui  représente  pour 
ai  volumes  (y  compris  les  tomes  4  et  i5 
épuisés)  45o  francs  au  minimum,  au  lieu  de 
275  francs. 

S'adresser  à  M.  H.  Léveillé,  56,  rue  de 
Flore,  au  Mars  (Sarthe). 


Demande  de  plantes 

Galliue  mediac  flora  exsiccata 

Plusieurs  de  nos  collègues  offrent  des  plan- 
tes pour  1898.  Je  recevrai  avec  reconnais- 
sance en  une  dizaine  de  parts  les  plantes  les 
plus  intéressantes  de  la  Nièvre,  du  Cher,  de 
la  Saône-et-Loire,  de  la  Loire  et  du  Puy-de- 
Dôme. 

Ces  parts  seront  destinées  à  être  distribuées 
dans  «  Galliue  mediac  flora  exsiccata.  > 

Cette  publication  comprend  les  espèces  et 
formes  principales  delà  flore  du  centre  de  la 
France.  Elle  est  commencée  depuis  plusieurs 
années  déjà,  et  a  reçu  de  précieux  encourage- 
ments. Elle  est  offerte  aux  botanistes  français 
et  étrangers,  par  deux  centuries  environ  par 
an  contre  nombre  égal  de  plantes,  à  raison 
d'une  part  seulement  par  espèce  ou  forme  re- 
marquable. 

A  chaque  correspondant  est  affecté  un  nu- 
méro de  série,  et  dans  chaque  série  ce  nu- 
méro de  distribution  est  donné  à  chaque 
part.  J'espère  compléter  ce  travail  par  la  pu- 
blication d'un  ouvrage  sur  la  Flore  du  Centre 
de  la  France  qui  sera  offert  à  mes  correspon- 
dants. 

Toute  proposition  ou  demande  concernant 
Galliae  mediac  Flora  exsiccata  doit  être  adres- 
sée à  M.  S.  E.  Lassimonne,  Buffet  de  la  Gare 
de  Moulins,  Allier,  France. 

S.  E.  Lassimonne. 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 

—  Etranger,   Colonies... 

Le  Numéro  :  1  Franc. 

Les    Abonnements    partent   du     1"   Octobre    ou    du 

1"  Janvier  de  chaque  année. 


Toute  personne  qui  ne    se   désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 

NEW- YORK 

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J.-B.  Bailliere  et  Fils,  19,  rue  Haute-feuille. 
Jacques    Lechevalier,    Librairie    médicale    et 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

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Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont). 


IVI.      le     D'     Tin.      de     HELDREICH 

1,11 1     •'<  ••    JARDINS    BOTANIQUES    D*A  I  lu 

Directeur  de  VoAcadémie  International*  de  Géograj  lanique  en   r8g7 


7»  Année  (2«  Série). 


No  101 


ior  Avril  iS 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe  de   l'Académie   Internationale   de   Géographie    "Botanique 


Séance  du  7  Mars  1898 

Présidence  de  M.  H.  Léveillé,  secrétaire 
perpétuel. 

Il  est  procédé  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance. Le  T.  H.  Fr«  Sennen,  de  Prades 
et  le  R.  P.  Pàque  de  Namur,  remercient  de 
leur  nomination  en  qualité  d'Associés  libres 
de  l'Académie. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  ;  la  photogra- 
phie de  M.  E.  Autran,  conservateur  de  l'Her- 
bier Boissier,  notre  sympathique  collègue  et 
les  ouvrages  suivants  :  Révision  de  la  Flore 
Agcnaise  suivie  de  la  Flore  du  Lot-et-Garonne 
par  M.  O.  Debeaux,  vol.  de  649  pages,  au  su- 
jet duquel  M.  Gentil  fait  quelques  remarques 
en  ce  qui  concerne  le  genre  Rosa  ;  Grundzûge 
der  geographisch-morphologischen  méthode  der 
Pflanzen  systemalik,  par  le  Dr  R.  Von  Wetts- 
tein  offert  par  l'éditeur  Gustave  Fischer 
d'Iéna  ;  Vallée  de  la  Couze  de  Chaudefour  par 
M.  J.  B.  M.  Biélawski  ;  Contribution  à  la 
Flore  de  l'Andorre  par  M.  Hte  Marcailhou 
d'Aymeric  ;  Index  Desmidiacearum  citaliom- 
bus  locupletissimus  algue  Bibliographia,  auc- 
tore  C.  F.  O.  Norsdstedt,  ouvrage  in-40  de 
210  pages  offert  par  l'auteur  à  la  bibliothèque 
de  ï Association  française  de  Botanique. 

Lecture  est  ensuite  donnée  des  lettres  de 
MM.  Parmentier  annonçant  qu'il  vient  de  ter- 
miner ses  recherches  sur  les  Roses.  11  annonce 
en  outre  l'envoi  prochain  d'un  travail  a  Une 
nouvelle  théorie  de  l'espèce  végétale  »  avec  note 
additionnelle  et  son  intention  de  commencer 
l'étude  du  genre  Saiix.  Il  serait  reconnaissant  à 
ceux  de  nos  collègues  qui  pourraient  lui  pro- 
curer des  échantillons  nombreux,  variés  et  au. 
thcntiques  ;  De  M.  Guirimand  demandant 
quels  sont  les  noms  vulgaires  dans  le  Maine 
de  l'Ai  Hum  schoenoprasum  entré  dans  la  culture 
potagère.  Cette  plante  vulgairement  dénommée 
dans  le  Maine  Civt  s,  Fines  herbes,  Ciboulette, 
porterait  dans  l'Isère,  où,  elle  est  spontanée,  le 
nom  populaire  de  Pouretle  ;  du  R.  P.  Paque 
annonçant  l'envoi  d'un  certain  nombre  de  ses 
publication    pour  la  bibliothèque,  de  l'Acadé- 


mie; de  M.  G.  Rouy,  signalant  l'existence  du 
Centaurea  myacantha  à  Dijon. 

Les  travaux  suivants  sont  ensuite  lus  ou 
analysés  : 

Classification  raisonnée  des  Centaurea  de  la 
section  Jacea  par  M.  G.  Rouy;  La  Flore  du 
Bois  de  Meudon  par  M.  Em.  Perceval;  Les 
Pedicularis  pyrenaica  Gay,  mixta  Gren,  ros- 
trala  L.  des  Pyrénées  et  leurs  affinités  par  M. 
Hte  Marcailhou  d'Aymeric  ;  Les  réactifs  chi- 
miques en  Lichénologie  par  M.  H.   Olivier. 

Lecture  est  ensuite  donnée  des  extraits  de 
la  correspondance  de  MM.  Lachenaud,  et  A. 
Feret.  On  signale  les  oblala  de  MM.  Jh.  Bo- 
ron,  Girod,  Lachenaud,  Alph.  Faure  et  les 
envois  faits  aux  herbiers  par  MM.  Savouré, 
Laborie,  Lachenaud,  Ant.  le  Grand,  J-  A. 
Henriques,  O.  Debeaux.  De  courtes  contri- 
butions à  la  Flore  mycologique  du  Maine  sont 
enfin  signalées. 

La  séance  est  levée  à  10  h.  1/2.  La  pro- 
chaine séance  aura  lieu  le  lundi,  4  avril.  Par- 
mi les  travaux  inscrits  pour  cette  prochaine 
séance  relevons  les  Onothera  du  globe  par  M. 
H.  Léveillé. 


Oblata  de  M.  L.  J.  Grelet  curé  des  Fosses 
parChizé  (Deux-Sèvres).  Adresser  les  deman- 
des avant  la  floraison. 

Ophrys  aranifera  Huds. 

—  arachnites  Hoff. 

—  api  fera  Huds. 

—  scolopax  Cav. 

—  musci/era  Huds. 
Aceras  anthropophora  R.  Br. 
Neottia  nidus-avis  Rich. 
Cephalanthera  rubra  Rich. 
Pterotheca  nemausensis  Cass. 
Asiragalus  purpureus  Lamk. 
Monotropa  hypopilhys  L. 
Odontites  lutea  Rchb. 


1  02 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Les     PEDICULARIS     PYRENAICA    Gay, 

MIXTAGren.,ROSTRATAL., 

des    Pyrénées   et  leurs  affinités. 

PAR 

M.    H 10    MARCAILUOU    n'AYMERIC 

Pharmacien  de  ira  Classe 
Membre    et    Lauréat    de    plusieurs    Sociétés    savantes 


§  i.  —  DESCRIPTION.  GENERALITES,  etc. 
Dans  notre  Catalogue  général  des  plantes 
phanérogames  et  crytogames  cellulo-vasculai- 
res,  observées  ou  récoltées  par  les  membres 
de  la  Société  française  de  Botanique,  dans  le 
bassin  de  la  haute  Ariège,  nous  avons  pu- 
blié, à  la  suite  de  judicieuses  observations  de 
M.  le  D''  X.  Gillot,  une  note  sur  les  Pedicula- 
ris  pyrenaica  Gay, mixta  Gren., rostrata  L.(i); 
nous  venons  cette  lois,  attirer  l'attention  des 
botanistes  sur  ces  trois  pédiculaires,  dont  les 
deux  premières  sont   spéciales  aux  Pyrénées. 

I.  —  PEDICULARIS    PYRENAICA  Gay. 

Cette  espèce  est  nettement  caractérisée  par 
son  auteur,  Jacques  Gay,  dans  son  Corona 
Endressiana  pyrenaica  paru  en  i832  (2).  Voici 
sa  diagnose  : 

a  i-3  caulis,  caulibusspithamaeis  altioribus- 
que,  adscendentibus,  glabris,  multifloris;  foiiis 
bipinnatifidis,  pinnulis  inciso-dentatis,  flora- 
libus  persistentibus  ;  petiolis  margine  facieque 
lanatis,  caulinis  in  lineam  lanatam  decurren- 
tibus  ;  rloribus  subsessilibus  ;  calyce  campanu- 
lato,  basi  rotundato,  tubo  glaberrimo  nigro- 
venoso  ;  corollœ  tubo  intùs  ad  filamentorum 
originem  longedenséque  barbato,  pilis  erectis; 
filamentis  inferioribus  dense  barbatis.  » 

Elle  est  assez  commune  dans  les  régions 
des  pâturages  subalpins  et  alpins  de  toute  la 
chaîne  des  Pyrénées,  mais  on  rencontre  quel- 
quefois des  échantillons  douteux  «  dont  la 
tête  s'allonge  parfois  après  la  floraison,  de 
manière  à  présenter  un  épi  lâche  de  3  à  4  pou- 
ces de  long  »  (3) .  Nous  avons  récolté  des  exem- 
plaires ainsi  disposés,  dans  quelques  localités 
du  bassin  de  la  haute  Ariège  et  sur  le  ver- 
sant espagnol  ou  méridional  du  pic  de  Sau- 
vegarde (à  2.G3o  m.)  au  N.-E  du  port  de 
Vénasque. 

La    Société    Dauphinoise     pour    l'échange 


(1)  Revue  de  Botanique  tome  XII,  (1894), 
p.  383-384  (p.  143-14Û  du  tirage  à  part  de 
la  session  à  Ax-les-Thermes    du    17   au  24  août 

,8f>2'- 

(2)  Ami.  des  Se.    nat .  1"  série,  vol.  XX\  I  p.  210 

et  suiv.  ;  la  description    latine  que  nous  reprodui- 
sons est  aux  pages  21  5  et  21  G. 

(3)  J.  Gay.  loc  cit.,  p.  21 3. 


des  plantes  a  distribué  en  1S75  la  Pedicularis 

pyrenaica  Gay  sous  le  nu  53 1  et  avec  l'éti- 
quette suivante:  «  Gavarnie  (Htes-Pvr.),  pâtu- 
rages, terrains  granitiques,  fl.  21  juin.  fr.  24 
août  1874.  Burnat.  » 

11.  PEDICULARIS      MIXTA     Gren 

(P.   spieata  Marc.   d'Aym.). 

Cette  plante,  moins  connue  que  la  précé- 
dente et  que  certains  auteurs  (11  réunissent 
avec  la  P.  pyrenaica  comme  var.  [i  (?)  lasioca- 
lij.v,  et  que  d'autres  (2)  considèrent  comme 
une  sous-espèce,  a  été  décrite  par  Grenier 
dans  les  Archives  de  la  Flore  de  France  et 
d'Allemagne  de  F.  Schultz  (i853)  p.  270,  sur 
des  échantillons  récoltés  par  lui  «  en  [835  à  la 
montagne  de  Castanèze  et  du  revers  espagnol 
du  port  de  Vénasque  »  et  surtout  sur  des 
exemplaires  rapportés  en  i852  «  du  pied  du 
Mont-Né  de  Cauterets  par  M.  de  Jouflroy.  » 

Après  avoir  indiqué  les  principaux  carac- 
tères qui  permettent  de  la  distinguer  des  Pedi- 
cularis pyrenaica.  rostrata,  incarnata  et  ceni- 
sia  (3),  Grenier  donne  une  diagnose  de  sa 
Pedicularis  mixta,  que  nous  reproduisons  in- 

extenso  : 

«  i-3 caulis, caulibusspitham£eis,altioribusque 

adscendentibus,  villosis,  multifloris  (  1 2-20  fl.); 
loliis  bipinnatifidis,  pinnulis  inciso-dentatis, 
floralibus  persistentibus;  petiolis  facie  lanatis, 
margine  vix  ciliatis  ;  caulinis  minime  aut  obs- 
cure piloso-decurrentibus  ;  floribus  pedun- 
culo  calycis  tubum  subœquante  insidentibus, 
in  spicam  longam  laxam  et  lanatam  abeuntibus; 
calyce  campanulato,  basi  rotundato  lanato  ; 
corollae  tubo  intùs  ad  filamentorum  originem 
piloso,  pilis  erectis  ;  filamentis  inferioribus 
laxè  villosis.  » 

Cette  diagnose,  amplifiée,  est  reproduite  en 
français  dans  la  flore  des  Pyrénées  de  Phi- 
lippe, tome  II  (i85g),  p.  123  ! 

Malgré  cela,  la  P.  mixta  Gren.  a  été  long- 
temps méconnue,  et  c'est  grâce  aux  intéres- 
sants travaux  de  MM.  L.  Leresche  et  E.  Le- 
vier, botanistes  suisses,  que  les  caractères  dif- 
férentiels entre  les  P.  pyrenaica  Gay,  et  mixta 
Gren.  ont  été  mis  au  grand  jour.  Les  deux 
savants  botanistes  précités  avaient  accompa- 
gné   l'illustre  Boissier,  pendant   deux  années 


(1  Gr.et  Oodr.Fl.de  Fr.  II.  (1832)  p.  617;  Willk. 
et  Lange  Prod.  fl.  hisp.  11  (1870). p.  (3io.Il  est  vrai 
d'ajouter  que  ces  auteurs  ont  eu  le  soupçon  qu'il 
était  ici  question  d'une  forme  ayant  plus  de  valeur 
qu'une  variété  puisqu'ils  ont  fait  suivre  les  mots 
var.  S  d'un  point  d'interrogation, 

Nyman,  Conspectus  fiorx    Europcae   p.  553- 

(3)  On  sait  aujourd'hui  que  les  Pedicularis  incar- 
nata Jacq.  et  eemsia  Gaud,  sont  spéciales  aux 
Alpes  Ju  Dauphiné  et  de  la  Savoie. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


103 


consécutives,  dans  ses  voyages  en  Espagne  et 
en  Portugal  ;  ils  ont  publié,  en  18S1,  le  résul- 
tat de  leurs  herborisations  (1). 

Dans  leur  note  sur  les  Pedicularis pyrenaîca 
et  mixta,  ils  prouvent  qu'il  est  impossible  de 
confondre,  à  première  vue,    ces  deux  plantes. 

Leurs  principales  différences  d'après  M.  Le- 
resche  (2),  consistent  : 

t  Dans  la  direction  des  tiges  qui  sont  ascen- 
dantes à  la  base  et  plus  ou  moins  arquées  de 
là  jusqu'au  sommet,  dans  la  Pedicularis  pyre- 
naica  Gay,  tandis  qu'elles  sont  coudées  à  la 
base  et  se  relèvent  de  suite  pour  devenir  stric- 
tes de  là  jusqu'au  sommet  dans  la  Pedicularis 
mixta  Grenier. 

«  20  La  disposition  des  fleurs  réunies  sous 
forme  de  corymbe  ou  de  capitule,  au  sommet 
des  tiges,  jusqu'au  nombre  de  huit,  plus  sou- 
vent moins,  rarement  davantage  dans  la  P. 
pyrenaica;  tandis  qu'elles  sont  disposées  en 
un  long  épi  qui  occupe  la  moitié  supérieure 
de  la  tige  et  compte  i5  à  20  et  quelquefois  une 
trentaine  de  fleurs  dans  la  P.  mixta. 

t  3°  La  grandeur  et  la  forme  de  la  corolle 
d'un  tiers  plus  petite  avec  la  lèvre  supérieure 
fortement  arcuato-oncinée  et  le  bec  plus  pointu, 
la  couleur  plus  foncée  dans  la  P.  mixta  que 
dans  la  P.  pyrenaica. 

«  4°  Tout  l'épi  floral  est,  dans  la  P. mixta, 
recouvert  d'un  indûment  laineux,  vaguement 
répandu  sur  les  feuilles  florales,  les  pédicelles, 
les  calices  et  les  parties  de  la  tige  à  laquelle 
adhèrent  les  fleurs.  La  P.  pyrenaica  est  glabre 
sauf  quelques  poils  à  la  base  des  feuilles  d'où 
partent  des  lignes  pubescentes  qui  descendent 
tout  le  long  de  la  tige. 

«  Le  nom  de  P.  mixta  pourrait  faire  croire 
à  une  hybridité  qui  n'existe  pas.  A  supposer 
qu'on  voulut  prendre  la  P.  pyrenaica  pour 
un  de  ses  parents,  on  ne  saurait  où  prendre 
l'autre.  Ces  deux  plantes  ne  croissent  pas  en- 
semble. Outre  l'extrémité  supérieure  de  la 
vallée  de  l'Ebre  où  j'ai  cueilli  la  mixta  et  Cu- 
ravacas  d'où  M.  Boissier  l'a  rapportée,  nous 
l'avons  récoltée,  MM.  Boissier,  Reuter  et  moi 
(plus  belle  que  nulle  part  ailleurs)  dans  les 
prairies  alpines  de  Formigal  au-dessus  de 
Sallent,  Pyrénées  de  Panticôsa,  un  peu  au- 
dessous  de  la  frontière  de  France,  le  28  juin 
1871,  dans  des  pâturages  humides.  »  (Leres- 
che.) 

Comme  le  fait  justement  remarquer  M.  Le- 
resche  le  nom  vague  de  mixta  nous  parait  im- 


(1)  Deux  excursions  botaniques,  dans  le  Nord  de 
V Espagne  et  le  Portugal  en  1878  et  187g. Lausanne. 
Georges  Bridcl  éditeur,  in-8,  196  pages  et  9  plan. 
ches,  1881. 

(2)  Loc.  cit. p.  187. 


propre  et  il  vaudrait  mieux  lui  donner  celui 
de  P.  spicata  Marc.  d'Aym.  qui  al'avantage  de 
rappeler  la  disposition  des  fleurs  en  un  long 
épi  occupant  souvent  la  moitié  supérieure  de 
la  tige  (1). 

Contrairement  à  l'opinion  de  M.  Leresche 
les  Pedicularis  pyrenaica  et  mixta,  croissent 
quelquefois  (dans  la  bassin  de  In  haute  Ariège 
du  moins),  ensemble  et  aux  mêmes  altitudes 
en  de  nombreuses  localités  qu'il  serait  trop 
long  d'énumérer.  Il  nous  suffira  de  dire  que 
nous  possédons  en  herbier  ces  deux  plantes 
de  plus  de  trente  localités  différentes. 

La  Pedicularis  mixta  Gren.  (P.  spicata 
Marc.  d'Aym.)  est  répandue  dans  les  régions 
subalpine  et  alpine  de  toute  la  chaîne  des 
Pyrénées.  On  la  rencontre  même  quelquefois 
dans  la  zone  nivale  (2.800  m.  et  plus  haut). 

Cette  plante  existe  dans  les  herbiers  pyré- 
néens sous  divers  noms,  parce  qu'elle  a  été 
mal  étudiée,  faute  de  description  suffisante 
dans  la  Flore  de  France  de  Grenier  et  Godron. 
Nous  avons  voulu  la  vérifier  dans  l'herbier 
Timbal,  au  musée  d'histoire  naturelle  de  Tou- 
louse et  voici  le  résultat  de  nos  investigations, 
en  plaçant  notre    opinion    entre  crochets    []. 

N°  26  de  l'herbier  Timbal-Lagrave.  —  Pe- 
dicularis mixta  Grenier. 

Montné  de  Cauterets  (Htes-Pyr.)  2  août  iS53; 
Philippe  [bien  nommé  !]. 

Héas  (Htes-Pyr.)  juillet  18G9  '■>  Bordère.  — 
[bien  nommé  !]. 

Montagne  de  Nohèdes  (Pyr.-Or.)autour  du 
lac  étoile,  juillet  1S74  ;  De  Martrin.  —  [C'est 
la  P.  pyrenaica  Gay  1] 

In  paludosis  regionis  alpinas  ad  i.5oom. 
lecta  prope  Cauterets  (Htes.-Pyr.)  die  20 
august.  anno  1876;  SManucl  Companyo  de  la 
Societas  botanica  barcinonensis  [exemplaires 
bien  nommés  !] 

Sous  le  nom  de  Ped.  pyrenaica  Gay  (n°  3  de 
l'herbier),  Timbal-Lagrave  a  classé  quelques 
exemplaires  de  P.  mixta  Gren.  bien  caracté- 
risés et  provenant  des  Pyrénées  françaises  et 
espagnoles. 

Voici  maintenant  l'opinion  de  quelques  bo- 
tanistes compétents  : 

M.  Anatole  Guillon  (d'Angoulême)  qui  a 
beaucoup  herborisé  aux  Pyrénées  de  i85o  à 
1893,  nous  écrit  à  la  date  du  8  février  1897: 
«  J'ai  en  herbier  de  nombreux  échantillons  de 


(1)  Nous  sommes  sur  ce  point,  d'accord  avec 
Picot  de  Lapeyrouse,  qui  dans  son  Hist.  Abr.  des 
pi.  des  Pyr.  (181  3),  p.  349,  avait  entrevu  la  plante 
en  question,  en  indiquant  au  port  de  Pail- 
lères  une  var,  p.  de  la  P.  roStrata  L.  caractérisée 
ainsi  :  t  Spicata,  floribus  inferionbus  distantibus  ; 
calycibus  arachnoideis.  » 


|04 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


Pedicularis  pyrenaica  ;  je   citerai  les  suivants 

avec  leurs  localités Quant  à  la  var.   lasio- 

calyx  G.  et  Gr.  (P.  mixta  Gren.)  je  n'en  ai 
qu'un  échantillon  que  j'ai  cru  pouvoir  rappor- 
ter à  cette  variété  ;  ses  calices  sont  très  lai- 
neux, etc..  ». 

M.  G.  Gautier  (de  Narbonne),  oui  vient  de 
publier  un  intéressant  Catalogue  de  la  Flore 
des  Pyrénées-Orientales  (1)  où  il  considère  à 
tort,  selon  nous,  la  V .  mixta,  comme  une 
variété  delà  Pedicularis  pyrenaica  Gayf  i)  nous" 
écrit  à  la  date  du  14  février  1897  :  •  La  Pedi- 
cularis mixta  est  plus  commune  dans  la  région 
des  Pyrénées-Orientales  et  du  Capsir  que  la 
P.  pyrenaica  ;  elle  abonde  notamment  dans  le 
Confient,  le  massif  de  Madrés,  le  Canigou, 
la  Cerdagne  ;  je  ne  parle  pas  des  massifs  con- 
finant à  l'Andorre  et  à  l'Ariège  que  vous  con- 
naissez mieux  que  moi ». 

M.  l'abbé  .Michel  Gandoger  nous  dit  dans  sa 
lettre  du  19  juillet  1897:  «  Je  possède  dans 
mon  herbier  la  Pedicularis  mixta  Gren.  des 
localités  suivantes:  Htes-Pyr.,  Cauterets(Bor- 
dère;  Campanyo,  Gandoger);  Gèdre  (Bordère, 
Grenier  1  2  exempl.  authentiques  signés  de 
lui  1)  ;  pic-du-Midi-de-Bigorre  (Gandoger).  Ces 
localités  sont  très  sûres,  parce  que  mes  échan- 
tillons ont  été  sérieusement  étudiés  pour  mon 
Flora  Europae  où  je  les  cite  à  la  page  i5o  du 
tome  XVIII.  C'est,  selon  moi,  une  espèce  bien 
caractérisée...  » 

III.    -  PEDICULARIS    ROSTRATA  L. 

La  Pedicularis  rostrata  L.  a  été  décrite  par 
Linné  dans  son  Species  plantarum  (2e  édition 
1762)  p.  845,  et  figurée  par  Jacquin  dans  ses 
Flora;  Austriacœ  icônes,  t.2o5. 

Linné  la  définit  ainsi  :  «  P.  caule  simplici 
adscendente;  foliis  pinnatis,  pinnis  pinnatifidis 
dentatis  ;  calycibus  quinquefidis  cristatis,  co- 
rollœ  galeà  uncinato-acuminatà  truncatâ. 
(Willd.  Linnœi  Species  plant.  3,  p.  216).» 

Cette  définition  trop  vague,  trop  incomplète 
a  été  reprise  par  J.  Gay,  dans  son  Corona 
Endressiana  pyrenaica  et  nous  sommes  heu- 
reux de  reproduire  ici  sa  diagnose  (3)  : 

«  P.  multicaulis,  caulibus,  digitalibus  pros- 
tratis,  paucifloris,  petiolisque  glabris  vel  pu- 
bescentibus  ;  foliis  pinnatifidis,  pinnis  inciso- 
dentatis,  floralibus  deciduis  ;  pedicellis  graci- 
libus,  inferioribus  elongatis  patulis  ;  calyce 
oblongo-campanulato,  basi  attenuato,  tubo 
glabro   vel  pubescente  ;   corollœ    tubo    intùs 


(i)  t  vol.  in-8  de  53o  pages.  —  Perpignan,  1898. 
(2)  Loc.cit.  p.  333. 

(3j  Ann.    Se  Nat.    vol.  XXIV,    1"   série  (i83j). 
p.  ai5. 


glaberrimo  ;  filamentis    inferioribus  laxè  bar- 
batis.  • 

J.  Gay  dit  aussi  (1)  en  parlant  de  cette 
plante  :  0  elle  est  fort  rare  dans  cette  chaîne 
de  montagnes  (les  Pyrénées) Je  l'ai  ob- 
servée au  port  d'Oo elle  croit  aussi  au    pic 

du  Midi  de  Bigorrc.on  ne  la  trouve  jamaisau- 
dessous  de  onze  cents  toises  d'élévation  (2I. 
C'est  le  P  rostratate\  qu'ilcroitau  Mont  Cenis, 
au  Petit  et  au  Grand  Saint-Bernard,  au  col 
du  Bonhomme,  à  Chamounix  et  a  Zermaten. 
Je  cite  les  localités  d'où  je  possède  des  échan- 
tillons et  j'exclus  à  dessein  les  Alpes  d'Au- 
triche, parce  que  la  plante  de  cette  dernière 
contrée  ne  me  paraît  pas  parfaitement  identi- 
que avec  la  nôtre  et  que  le  défaut  de  matériaux 
suffisamment  nombreux  ne  m'a  pas  encore 
permis  de  la  juger  en  connaissance  de  cause. 
Quant  au  P.  rostrata  de  la  Suisse;  de  la  Sa- 
voie et  des  Pyrénées,  il  est  remarquable  par 
ses  tiges  nombreuses,  couchées,  longues  au 
plus  de  quatre  pouces,  pubescentes  sur  tout 
leur  contour.  Les  feuilles  sont  pinnatifides,  à 
lobes  simplement  incisés  et  à  pétioles  presque 
entièrement  glabres.  Chaque  tige  est  terminée 
par  un  petit  nombre  de  fleurs  rapprochées  en 
tête,  les  inférieures  souvent  un  peu  écartées  et 
supportées  par  des  pédicelles  allongés,  grêles 
et  ouverts  à  angle  aigu.  Le  calice  est  étroit, 
aminci  à  la  base,  plutôt  cylindrique  que  cam- 
panule, glabre  ou,  plus  souvent,  légèrement 
pubescent.  Le  corolle  est  glabre  tant  à  l'inté- 
rieur qu'à  l'extérieur,  et  les  filaments  infé- 
rieurs sont  très  médiocrement  barbus  au-des- 
sus du  milieu.  « 

Une  espèce  aussi  nettement  caractérisée  ne 
pouvait  donc  être  confondue  avec  ses  congé- 
nères ;  c'est  cependant  ce  qui  est  arrivé  fré- 
quemment à  la  majeure  partie  des  botanistes 
qui  ont  herborisé  dans  les  Pyrénées  et  ont 
confondu  la  P.  rostrata  avec  des  pieds  rabou- 
gris ou  mal  développés  de  P.  pyrenaica  Gay. 
En  efiet  M.  A.  Guillon  dans  sa  lettre  du 
8  février  1897,  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
nous  écrit  : 

t  II  n'est  pas  toujours  très  aisé  de  distin- 
guer les  deux  espèces  P.  pyrenaica  et  ros- 
trata; j'ai  été  parfoisembarrassé,  des  confrères 
l'ont  aussi  été,  et  aujourd'hui  plus  que  jamais 
je  le  suis,  car  l'état  de  ma  vue  ne  permet  plus 
surtout  sur  le  sec,  de  disséquer  et  d'examiner 
certaines  parties  de  la  plante.  Le  P.  pyre- 
naica est  toujours  plus  grand  et  dressé  ;  le  P. 
rostrata  est  plus  court,  couché  et  redressé  ;  il 


(1)  Loc.  cit.,  p.  210—21 1 . 

(s)  Ce  qui    correspond  à   2142   mètres  ;  la    toise 
vaut  exactement  1  m.  948. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


io5 


est  aussi  plus  grêle,  les  tiges  sont  glabres  sauf 
quelques  petites  lignes  de  poils  courts  ;  les 
fleurs  sont  en  cymes  plus  courtes,  moins  den- 
ses, moins  nombreuses,  que  dans  le  P. pyrenai- 
ca. En  somme  les  deux  plantes  sont  assez  dis- 
tinctes par  le  port  et  le  faciès,  mais  il  faudrait 
voir  si  les  tubes  de  la  corolle  sont  glabres  ou 
velus  à  l'intérieur  et  je  ne  le  puis...  Le  P. 
pyrenaica  est  assez  commun  dans  les  Pyré- 
ne'es,  mais  le  P.  rostrata  y  est  rare  je 
crois  ?  >. 

Zetterstedt  (i)  l'indique  comme  :  «  pas  rare 
sur  les  pelouses  de  la  région  alpine  inférieure 
(2.3oo-2.8oo  m.)  :  port  de  la  Fraiche,  au  som- 
met ;  port  de  Vénasque  au  niveau  des  4  lacs, 
rare  ;  aux  glaciers  de  la  Maladetta  ;  port  de  la 
Glère,  au  sommet,  assez  abondant  ;  pic  du 
Midi,  au  sommet.  Port  de  la  Picade  ;  Cau 
d'Espade  (Lap.).  Montagnes  de  Barèges  ;  pic 
d'Arbizon  (Philippe). 

Willkomm  et  Lange  (2)  la  signalent  :  «  in 
rupibus  reg.  alp.  et  subalp.,  hispan.,  boréal., 
passim  :  Catal.  (Prats  de  Mollô),  Cambreda- 
zes,  Val  d'Eynes  (Gr.  et  Godr  1)  NuriafSalv.) 
montes  de  Cerdana,  Ribas,  Surroca,  Peguera 
(Costa  !)  :  Arag.  (monte  Izas,  Sobel,  Formigal 
de  Sallent,  Ass,  Maladetta  ;  hospicio  de 
Vénasque,  puerto  de  Vénasque,  Pena-Alba 
(Pourr  1)  (ubi  ?).  p. de  la  Picade,  de  la  Fraiche, 
pas  d'Escalette  (Zett.  !  Costa,  Lange  1)  int. 
Bacibéet  Castanesa  (Timb.  Lagr.)  ; 

Hab.  quoque  in  Pyrenaeis  Galliae,  Alpibus 
Gall.  Helv.  et  Germ. 

M.  J.  Vallot,  dans  son  Guide  du  botaniste  et 
du  Géologue  dans  la  région  de  Cauterets,  (3) 
la  signale  (p.  2  58)  «  dans  la  région  alpine  supé- 
rieure: Péterneille  ;  lacs  d'Estom-Soubiran  —  ; 
dans  la  région  glaciale  :  Hourquette  d'Ossone  : 
Chabarron  ;  grande  Fâche  ;  Frondellia  ;  col 
et  pic  d'Estom-Soubiran  ;  Ardiden  j. 

M.  G.  Gautier  dans  son  Catalogue  raisonné 
de  la  flore  des  Pyrénées-Orientales,  p.  332 
l'indique  :  «  RR.  pâturages,  bois,  zones  du 
sapin  et  du  pin  à  crochet  :  vallée  du  Tech  ,  à 
Prats  de-Mollo,  sur  la  fount  de  l'Ouillat;  Con- 
fient, montagnes  de  Mosset  ;  Cerdagne,  val 
d'Eynes,  Cambredases.  » 

Malgré  nos  actives  recherches  dans  le  bassin 
de  la  haute  Ariège,  nous  n'avons  point  trouvé 
un  seul  exemplaire  de  Pedicularis  rostrata  L., 
Nous  la  possédons  cependant  en  herbier  de 
la  montagne  de  Castanèze  (Aragon)  2.  5oo  m. 
environ,  où    Timbal-Lagrave  l'a    récoltée  le 


(1)  Plant,    vascul.    des  Pyr.  princip.   (1857)    p. 
206. 

(2)  Prodr.  flor.  lusp.,  II  (1870)  p.  610. 

(3)  1  vol.  in-12  (1886), Pau, libr.  Cazaux,  et  Paris, 
libr.  Jacques  Lechevallier;  33o  pages. 


16  juillet  i863, — et  de  diverses  localités  alpi- 
nes delà  chaîne  des  Alpes  :  Mont-Viso,  prai- 
ries escarpées  (2.55o  m.),  leg.  Reverchon, 
5  sept.  1868;  la  Chenalette,  au  Grand  Saint- 
Bernard  (Suisse)  à  2.600  m.  leg.  N.  Roux 
16  sept.  1892  ;  sources  de  l'Arc  (Savoie)  à 
2.3oo  m.  environ, Saoût  1893,  leg.  D'Gillot(\). 

Tous  ces  exemplaires  sont  caractérisés  par 
leurs  tiges  naines,  grêles,  couchées,  recourbées, 
leurs  fleurs  lâches,  peu  nombreuses  (i-3),  leurs 
pédoncules  aussi  longs,  et  même  2-3  fois  plus 
longs  que  le  calice,  etc..  ;  Ils  appartiennent 
tous  aux  régions  alpine  et  nivale  —  ce  qui 
nous  donne  un  certain  doute  sur  les  localités 
pyrénéennes  citées  exceptionnellement  dansla 
région  subalpine,  où  cette  plante  est  indiquée. 

L'herbier  Timbal-Lagrave  dont  nous  avons 
déjà  parle  renferme  sous  le  nom  deP.  rostrata, 
les  échantillons  suivants,  des  Pyrénées  et  des 
Alpes  : 

Pic-du-Midi-de-Barèges —  1843.  leg.  Viollet; 
montagne  de  Castanèze  (Aragon)  16  juillet 
1 863,  leg.  Timbal-Lagrave  ;  cirque  de  Trou- 
mouse  sur  Héas,  juin  1 865,  leg.  Miègeville 
[exemple,  douteux,  à  cause  de  leurs  fleurs 
faiblement  pédicellées]. 

In  monte  Griemsula  et  Mont  Cenis,  à  la 
Ronche,  juillet  1845,  D1'  Lagger  ;  Alpes  Cen- 
trales et  Orientales  de  la  Suisse  ;  col  de  la 
Bernina  (canton  des  Grisons)  7,600  pieds  s. 
m.  rochers  de  schistes-micacés, août  i85oleg. 
H.  Christ  ;  col  de  Malrif  (Briançonnais)  août 
1 856.  leg.  ai.  Gacogne. 

Les  exemplaires,  des  localités  ci-après,  dé- 
nommés P.  rostrata  L.  par  Timbal-Lagrave  se 
rapportent  sûrement  à  la  P. pyrenaica  Gay  !  : 
pic  de  Ger,  près  les  Eaux-Bonnes  (B-Pyr.) 
août  1868,  leg.  Timbal-Lagrave  ;  prairies  en 
montant  à  Font-Romeu  (Pyr. -Or.)  6  juil- 
let 1872,  leg.  Timbal-Lagrave. 

L'herbier  de  M.  A.  Guillon  renferme  la  T. 
rostrata  des  localités  suivantes  :  montagne  de 
Gourzy  sur  les  Eaux-Bonnes  (B.-Pyr.)  7  sept. 
1840,  leg.  Cosson  ;  Combe  de  Savine,  Mont- 
Cenis,  3  août  1 863,  leg.  Cosson  ;  port  de  la 
Glère  (Pyr.  Cent.)  21  juillet  i863,  leg.  A.Guil. 
Ion  (la  P.  pyrenaica  a  été  récoltée  le  même 
jour,  à  la  même  localité).  La  Grave  (H. -Alp.) 
août  1869,  leg.  A.  Guillon,  Cambredaze  près 
Montlouis(Pyr.-Or.)8  août  1896.  leg.  A.  Guil- 
lon ;  pic-du-Midi-de-Bigorre,  6  août  1884.  leg. 
A.  Guillon,  etc.. 


(1)  La  Société  Dauphinoise  a  distribué  en  1873. 
sous  le  n°  1781,  la  P.  rostrata  L.  des  environs  de 
cette  même  localité  :  «  Bonneval  en  Mauiienne 
(Savoie)  rochers  granitiques  et  pâturages  humides 
près  des  sources  de  l'Arc,  ait.  23oo  m.  28  juillet 
1872.  E.  Didier.  » 


ioô 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


D'après  l'exposé  que  nous  venons  de  faire, 
nous  concluerons  que  la  'Pedicularis  rostrata 
1      •       .  est  rare  dans  les  Pyrénées. 

?  2.  -  AFFINITÉ  ENTRE  LES  PEDICU- 
S    ROSTRATA    L.,    PYRENAICA 
Gay  et  M1XTA  Grenier. 

allons  d'abord  examiner  à  quelles 
de  Pedicularis,  les  botanistes  qui  ont 
herborisé  dans  les  Pyrénées,  avant  J.  Gay  et 
<  lier,  avaient  rapporté  les  échantillons  qui 
ttachaient  aux  Pedicularis  pyrenaica  et 
mixta  :  nous  étudierons  ensuite  les  affinités 
qui  existent  entre  ces  deux  espèces  et  la  P. 
rostrata  L 

Picot  de  Lapeyrouse  dans  son  Hist.  Abr.  des 
pi.  P_v-r.(i8l3),  p.  348-349,  n  'ii.  décrit  succin- 
tement  la  Pedicularis  rostrata  L.  d'après  le 
texte  de  Willdenow,  Linnaei  sp.  plant.  3  p. 
2111  et  lui  donne  deux  variétés  :  «  p  spieata. 
floribus  inferioribus  distantibus  :  calycibus 
arachnoideis,  au  port  de  Pailleras  ;  -,.  multi- 
1  hirsuta,  radice  arnplà  fusiformi,  au  pic  de 
Midi,  au  Cau  d'Espade  ». 

La  première  variété  n'est  autre  selon  nous 
que  la  plante  nommée  en  iS53  P.  mixta  par 
Grenier;  elle  devrait  s'appeler  plutôt  P.  spi- 
cala  Marc.  d'Aym.:  la  deuxième  nous  parait 
devoir  rentrer  dans  la  précédente. 

Au  sujet  de  sa  Pedicularis  pyrenaica,  J . 
Gay,  dans  le  Corona  Endressiana  pyrenaica 
dit  (1)  :  «  Lapeyrouse  avait  eu  sans  doute 
cette  plante  sous  les  yeux  lorsqu'il  a  enregistré 
comme  plantes  pyrénéennes  le  P.  gyroflexa 
Vill.  et  le  P.  incarnata  L.,  car  les  espèces  de 
ce  nom  n'ont  point  encore  été  observées  dans 
les  Pyrénées,  et  elles  n'ont  d'affinité  plus  ou 
moins  prochaine  qu'avec  la  forme  dont  il  est 
ici  question  ».  Et  il  ajoute  :  «  Ce  que  je  dis 
des  P.  Gyroflexa  et  incarnata  de  la  Flore  des 
Pyrénées  s'applique  avec  bien  plus  de  certi- 
tude aux  P.  rostrata  B  et  y  Lapeyr.,  o4br, 
Pyr.  p.  340.  M.  Steven  connaissait  notre 
plante  lorsqu'il  a  publié  sa  belle  monographie 
des  Pédiculaires  et  il  en  a  parlé  (p.  37)  comme 
d'un  P.  rostrata  à  rieurs  sessiles,  ordinaire- 
ment réunies  en  tête.  Notre  plante  est  effecti- 
vement très  voisine  du  P.  rostrata.  tel  que  je 
l'ai  caractérisé  ci-dessus  ;  mais  il  est  impossible 
de  le  considérer  comme  une  simple  variété. 
et  c'est  elle  que  je  propose  d'élever  en  rang 
d'espèce  sous  le  nom  de  P.  pyrenaica. . .  • 

D'après  ce  qui  précède,  on  voit  clairement 
que  J.  Gay  avait  confondu  avec  sa  T.  pyre- 
naica, les  var  p  et  y  de  Lapeyrouse  ;  comme 
nous  l'avons  démontré  plus  haut  ;  ces  variétés 


(1)  Ann.  Se.  nat-  i"  série  XXVI,  p.  212. 


s'appliquent  àla  P.imjrfaGren.,  espèce  mécon- 
nue par  J.  Gay. 

L'illustre  De  Candolle  dans  sa  flore 
Française  tome  II le  (1)  p,  4S1,  n°  2.438 
décrit  la  Pedicularis  rostrata  L.  en  lui  attri- 
buant :  •  un  calice  hérissé  de  poils  blancs  » 
ctère  qui  convient  àla  P. gyroflexa  Vill. 
D  ph.  II  p.  426  t.  9)  des  Alpes  qu'il  donne 
a\  ec  doute  comme  var  p  ?  de  la  P.  rostrata  et 
aussi  à  la  P.  mixta  Gren.des  Pyrénées, Il  indique 
la  P.  rostrata  «  dans  les  prairies  peu  humides 
des  hautes  montagnes;  dans  les  Pyrénées  et 
les  Alpes  ». 

Sous  le  n"  2.439,  p.  4S 1,  De  Candolle  décrit 
sommairement  la  P.  gyroflexa  Villd,  «  cette 
espèce,  dit-il,  que  j'ai  reçue  tantôt  sous  le  nom 
de  gyroflexa,  tantôt  sous  celui  de  rostrata,  ne 
me  parait  distinguée  de  la  précédente  que  par 
t  alices  glabres  et  non  hérissés  de  poils. 
Elle  croit  de  même  dans  les  prairies  un  peu 
humides  des  Alpes  et  des  Pvrénées  r...  » 

Les  caractères  ci-dessus  indiqués  convien- 
nent bien  àla  P.  pyrenaica  Gay  ;  nous  savons 
d'ailleurs  que  la  P.  gyroflexa  Willd..  Gaud., 
(non  Vill.),  est  une  plante  spéciale  àla  Suisse, 
au  Piémont,  à  la  Lombardie,  au  Tessin  et  au 
Tyrol. 

G.  Bentham  dans  son  Catalogue  des  plantes 
indigènes  des  Pyrénées  et  du  Bas  Languedoc  {2) 
mentionne  àla  page  110,  dans  la  liste  des 
Pédiculaires,  c  P.  rostrata  L.  Pyr.  élevées  et 
sa  var.  p.  calycibus  hirsutis.  =  P.  gyroflexa 
Vill  =  P.  incarnata  Lap.,  —  Pyr.  élevées  ». 
Ce  botaniste  a  donc  confondu  avec  le  tvpe 
rostrata,  la  P.  pyrenaica  Gay  et  avec  la  variété 
p.,  la  P.  mixta  Gren. 

En  terminant  ce  travail  nous  essaierons  de 
résoudre  les  deux  questions  : 

i°  Existe-t-il  des  affinités  entre  les  Pedicula- 
ris rostrata  L., pyrenaica  Gay  et   mixta  Gren. 

20  Les  Pedicularis  pyrenaica  Gay  et  mixta 
Gren.,  sont-elles  spéciales  aux  Pvrénées  ou 
dérivées  de  certaines  espèces  des  Alpes  ? 

D'après  nos  multiples  observations  la  P. 
mixta  est  bien  plus  distincte  de  la  P.  rostrata 
que  la  P.  pyrenaica  elle-même, et  nous  sommes 
disposés  à  voir  dans  la  P.  rostata  L.,  l'espèce 
type  du  Nord  et  des  Alpes  et  dans  les  P. 
pyrenaica  et  mixta,  les  sous-espèces  ou  races 
locales  de  cette  espèce,  ce  qui  explique  la  dif- 
ficulté de  classer  certains  spécimens. 

Quelques  exemplaires  de  P.  pyrenaica,  se 
rapprochent  en  effet  delà  P. rostrata  des  Alpes 
bien  caractériséecependant  par  ses  tiges, grêles 

(1)  3'  édition,  i8i5. 

(2)  Brochure  in-8°  de  128  pages.  Paris.  Mme  Hu- 
zard,  imprimeur-libraire  (1826). 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


IO7 


glabres  et  couche'es,  mais  surtout  par  ses 
rieurs  pe'dicellées  ;  on  distingue  seulement  ces 
exemplaires  intermédiaires,  à  leur  apparence 
plus  robuste,  à  leurs  fleurs  en  épi  plus  serré 
plus  nombreuses,  et  kpeu  près  sessiles. 

De  plus,  nous  partageons  l'opinion  de  G. 
Reichenbach  fils,  dans  ses  Icônes  florae  Germ. 
et  Helv.  Ce  distingué  botaniste  phytographe 
après  avoir  décrit  àla  page  79  de  ses  Icônes  (2) 
la  Pedicularis  rostrata  et  figuré  cette  plante 
sous  le  nom  de  var.  a  genuinak  la  planche  121 
fig.  1,  lui  attribue  une  seconde  variété  b. 
Jacquinii  ainsi  caractérisée  :  «  omnibus  parti- 
bus  major,  caule  nunc  arcuato  ascendente, 
calyce  nunc  magis  glabro.  P.  Jacquinii  Koch. 
Deutschl.  FI.  IV.  363  St.  H.  20.  Jacq.  Austr. 
2o5.  Labium  in  hacvidetur  saèpius  ciliatum, 
ac  in  précédente  ». 

Puis  il  ajoute  :  «  Ab  hac  mihi  non  videtur 
recedere  T.  pyrenaica  Gay.  Ann.  Se.  nat.  Par. 
Ser.  1.  V.  26  p.  210.  Character  a  pilîs  tubi  de- 
promptus  nil  valet,  uti  jam  egregie  monuit 
Cl.  Bentham.  Nam  hi  pili  vulgari  nostra  planta 
saepissime  ofFenduntur.  Specimina  multa  lecta 
a  viris  Rugel,  Endress,  Duchartre,  Aunier, 
Bordère,  Jordan,  Boissier,  Reuter  seriem  con- 
tinuant offerunt.  Dentés  alios  integros,  alios 
sectos.quales  etiaminP.  rostata  etinhacindi- 
cant  cl.  Grenier  et  Godron  non  reperi.  Dens 
dorsalis  saepe  quidem  minus  est  sectus,  sec 
semper  dentés  humiles  mihi  quidem  obtulit...» 
G.  Reichenbach  indique  ensuite  la  P.  ros- 
trata  L.  var.  genuina  «  in  summis  jugis 
«  Sabaudiae,  Pedemontii,  Helvetiae.  In  Austria 
«  vix  occurrere  videtur.  »  et  la  var.  Jacquinii: 
«  mère  austriaca  videtur  et  pedemontana  ». 
Cette  dernière  variété  est  représentée  à  la 
planche  121  Fig.  II  de  ses  Icônes  ;  elle  res- 
semble bien  en  effet  au  P.  pyrenaica  Gay. 

Nous  avons  voulu  connaître  encore  l'avis  de 
M.  le  Dr  X.  Gillot,  dont  les  conseils  et  l'expé- 
rience nous  sont  si  précieux.  Voici  sa  ré- 
ponse :  «  Je  possède  la  T.  Jacquinii  du  Tyrol  ; 
je  l'ai  comparé  avec  la  P.  pyrenaica  Gay  que 
je  tiens  de  Bordère  et  de  M.  Guillon  ;  je  n'y 
ai  pas  trouvé  la  moindre  différence.  Comme 
Reichenbach  et  comme  vous,  je  crois  donc  que 
les  P.  pyrenaica  Gay  et  Jacquinii  Koch,  sont 
une  seule  et  même  plante  et  qu'il  faut  les  consi- 
dérer comme  variété  de  la  P.  rostrata  (quiest 
l'espèce  principale)  variété  plus  robuste,  à 
tiges  plus  dressées,  à  feuilles  plus  larges,  à 
segments  dilatés  et  plus  sensiblement  décur- 
rents  sur  les  râchis,  à  fleurs  subsessiles  etc. .  » 
Telles  sont  aussi  nos  conclusions. 

Ax-les-I hermes,  25 février  i8g8. 
(2)  tome  XX  (1862). 


Ons. —  Le  nom  Pedicularis,  créé  par  Tournefort 
en  1719  (Inst.  reiherb.,  p.  171,  t.  77)  étant  féminin 
puisqu'on  a  tait  accorder  avec  lui  les  adjectifs 
rostrata,  pyrenaica,  mixta,  etc.,  nous  avons  à 
à  l'exemple  de  De  Candolle  (FI.  fr.  3°  édit.,  t.  III), 
et  de  MM.  I.eresche  et  Levier  (op.  -cit.),  cru 
plus  correct  d'écrire  dans  notre  travail  la  Pedicu- 
laris que  le  Pedicularis.  Mais  nousavons  maintenu 
dans  toute  son  intégrité  les  textes  cités  de  J.  Gay 
et  de  Grenier,  et  les  passages  de  la    lettre    de    M 


A.    Guillon. 


H.  M.  d'Ayh. 


Sur  une  fascie  présentée  par  le   SALIX 
ALBA  L. 

On  sait  que  la  fascie  est  cet  état  tératologi- 
que,  dans  lequel  les  organes  caulinaires  adop- 
tent une  forme  aplatie  substituée  à  la  forme 
cylindrique  ou  prismatique  des  tiges  norma- 
les. J'ai  rencontré  l'année  dernière  à  Bérus 
(Sarthe)  Primula  officinalis  Jacq.  et  Jasione 
montana  L.  affectés  de  cette  anomalie,  mais 
ce  qui  est  plus  rare,  je  l'ai  vue  récemment  à 
Alençon  sur  une  espèce  ligneuse  le  S.  alba  L. 
Cet  arbre  montre  une  pousse  de  deux  ans 
changée,  sur  une  longueur  de  om6o,  en  un  ru- 
ban de  om.  04  de  large;  ce  ruban  strié  dans  le 
sens  vertical,  couvert  de  bourgeons  de  feuil- 
les régulièrement  distribuées,  tordu  sans  doute 
par  suite  du  développement  inégal  des  deux 
faces,  se  divise  en  deux  parties  à  l'extrémité, 
et,  loin  de  périrpar  épuisement  comme  la  plu- 
part des  branches  fasciées,  continue  à  vivre, 
mais  en  perdant  la  forme  aplatie  pour  revenir 
à  l'état  normal. 

A,  L.   Letacq. 


Réponse  à  M.  Gagnepain.  —  La  Flore  des 
Ronds  D3  Charbonniers,  D. -A.  Godron  (Jlora 
juvenalis,  2°  édition,  1864)  a  déjà  signalé 
l'apparition  fréquente  de  plantes  adventices 
sur  les  ronds  des  charbonniers  dans  les  bois, 
et  autour  des  bergeries  dans  les  montagnes. 
J'ai  fait  connaître  récemment  ("Bull.  Soc. 
Linn.  Norm.,  5°  série,  1er  volume  1897,  p.  19) 
l'une  des  causes  de  ces  apparitions:  le  trans- 
port des  graines  par  les  chaussures  !  A  cette 
cause,  il  convient  d'en  ajouter  une  autre  : 
le  transport  des  graines  des  phanérogames 
ou  des  spores  des  cryptogames  par  le  vent  ou 
les  animaux.  Ces  semences,  trouvant  dans  la 
terre  calcinée  un  milieu  exempt  de  bactéries, 
germent  souvent  plus  facilement  que  partout 
ailleurs.  Ensuite,  se  trouvant  dans  un  milieu 
où  la  concurrence  vitale  est  encore  nulle,  elles 
prennent  un  développement  exhubérant.  Puis 
lorsque  la  lutte  commence,  les  espèces  de  la 
forêt  ,  mieux  adaptées  pour  la  soutenir, 
finissent  par  reconquérir  l'espace  occupé 
d'abord  par  les  plantes  adventices. 

Aug.   Chevalier. 


BULLETIN 

DE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Liste    supplémentaire   des   Membres    de 
l'Association  Française  de  Botanique 

MM.  Bianchard  (Th.),  Négociant  à  la 
Porte-de-1'Ile,  par  Maillezais  (Vendée). 

Bourdot  (Hubert),  Externat  Saint-Michel, 
rue  Achille  Roche,  Moulins  (Allier). 

Gautier  (Gaston),  Membre  de  la  Société 
botanique  de  France,  6,  rue  de  la  Poste, 
Narbonne  (Aude). 

Ormezzano  (Q),  Entrepreneur,  Marcigny 
(Saône-et-Loire). 

Puech  (Hippolyte),  Instituteur  Honoraire, 
Officier  d'Académie,  Tournemire  (Aveyron  . 

Renaudet  (Georges),  Etudiant  en  Pharma- 
cie, Le  Blanc  (Indre). 

Schodduyn  (Abbé),  Professeur  à  l'Institution 
Saint-Winoc,  Bergues  (Nord). 

Vuaillat  (Abbé  E.),  Curé  de  Cressia,  par 
Orgelet  (Jura). 


Contributions  à  la  Flore  mycologique 
du  Maine 

Lepiota  proceraPevs.  —Forêt  de  Perseignc. 

—  PC.    (H.    LÉVEILLÉ). 

Cantharellus  cibarius  Fr.  —  Forêt    de  Per- 
seigne.  —  C.  —  (H.   Léveillé) 
Boletus  cdulis  Bull.  — Forêt    de  Perseignc. 

—  CC.  —  (H.  Léveillé). 

Holetus  aereus  Bull.  —Forêt  de    Perseigne. 

—  AC.  — (H.  Léveillé). 

Boletus  luteus  L.  —  Rouessé-Vassé  (Sarthet 
sommet  des  buttes  de  Frette  et  Vimarcé  (Ma- 
yenne) :  route  de  Rouessé,  abondant  |A.  Gen- 
Tii.l  !  Mayenne  :  enclos  du  Petit  Séminaire 
(abbé  Nourry).  —  R. 

Boletus  bovinus  Vr.  —  Mtilsanne  :  les  Hu- 
naudières.  —  (A.  Gentil)  !  —  AC. 

Boletus  versipellis  Fr.  —  Rouessé-Vassé  ; 
le  Grez  (Sarthe). —  Vimarcé  (Mayenne!.  — 
(A.   Gentil)  !  — AC. 

Clavaria  coralloides  Bull.  —  Forêt  de  Per- 
seigne. —  AC.  —  (H.    LÉVE1LLÉL 

Clavaria  amethyslina  Bull,  —  Forêt  de  Per- 
seigne —  AC.  —  (H.  Léveili  i  i . 

iic/.   rdon pratense  Pers    Forêt  de  !\     ei 
gne  C.  —  (H.  Léveilléj. 


Lycoperdon   piri/onne     Bull.     —    Forêt  de 
Perseigne  — C— (H.    Léveillé). 

Geaster     pectinatus     Pers.    —     Hardanges 
(Mayenne).  —  R.  — (E.  Montagus). 

H.  L. 


Genre  CENTADREA. 


Nous  avons  la  bonne  fortune  de  publier  un 
travail  de  notre  éminent  collègue  et  ami 
M.  G.  Rouy,  auteur  de  la  Flore  de  France, 
sur  les  Centaurea.  Aussi  suspendons-nous 
immédiatement  la  publication  de  notre  pro- 
pre travail  sur  ce  genre  critique,  notre 
travail  étant  plus  restreint  et  n'ayant  ni 
l'étendue  ni  la  compréhension  de  celui  de 
notre  excellent  collègue,  dont  la  compétence 
est  bien  connue  pour  ce  qui  touche  non  seu- 
lement à  la  Flore  de  France  mais  encore  à  celle 
d'Europe.  Nous  sommes  aussi  heureux  d'an- 
noncer à  cette  occasion  que  M.  Rouy,  déjà 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et  officier 
d'Académie,  vient  de  recevoir,  à  la  dernière 
promotion,  la  rosette  d'officier  de  l'Instruction 
publique.  Nous  le  félicitons  bien  vivement  de 
cette  nomination  méritée  dont  l'honneur  re- 
jaillit sur  V Académie  internationale  de  géogra- 
phie botanique,  dont  il  est  membre  d'honneur, 
et  sur  l'Association  française  de  botanique, 
dont  il  est  titulaire.  H.   L. 


Classification  raisonnée  des  CENTAUREA 

De     la     section    JACBA 

PAR 

Gr.     Rouy, 

La  section  jacea  du  genre  Centaurea  a 
depuis  longtemps  exercé  la  sagacité  des  bota- 
nistes, mais  jusqu'à  présent  aucun  travail 
d'ensemble  ne  parait  avoir  été  publié  sur  ce 
difficile  sujet,  chaque  auteur  s'étant  borné  à 
étudier  les  espèces  de  sa  propre  région  sans 
faire  mention  d'une  comparaison  quelconque 
avec  toutes  les  autres  espèces  de  la  section. 
I'  >  cm  résulté,  d'après  la  conception  n 
.ill.r  i.  e  que  les  .lUlcurs  régionaux  se  li- 
saient de  ces  Centaurea   et  d'après  l'opinion 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE   BOTANIQUE 


109 


de  chacun  d'eux  sur  les  diagnoses  prin- 
ceps  (non  comparatives  et  d'ailleurs  souvent 
fort  courtes)  des  diverses  espèces,  il  en  est 
résulté,  dis-je,  une  confusion  excessive  et  une 
synonymie  des  plus  embrouillées.  Possédant 
la  totalité  (sauf  deux)  des  espèces,  formes  ou 
variétés  de  la  section  Jacea  (1),  souvent  aussi 
les  exemplaires  authentiques,  ayant  pu  dès 
lors  les  étudier  à  loisir  et  les  comparer  entre 
elles  et  au  texte  même  des  auteurs,  j'ai  pensé 
qu'il  y  aurait  quelque  utilité  à  publier  le 
groupement  rationnel  que  j'ai  établi  dans  mes 
collections  à  la  suite  d'un  examen  compa- 
ratif minutieux.  Sans  entrer  ici  dans  trop  de 
détails,  et  dans  de  longues  descriptions,  je  me 
bornerai  à  donner  les  caractères  différentiels 
des  formes  et  des  variétés  et  à  présenter 
quelques  observations  à  l'appui  de  ma  manière 
de  voir. 

GENRE    CENTAUREA    L. 

Section  Jacea  (Cass.  et  auct.,  entend.)    Rouy 

Calathides  subglobuleuses,  ovales,  ou  oblon- 
gues;  appendices  des  écailles  non  décurrents, 
inermes,  les  inférieurs,  au  moins,  bilobés, 
frangés,  subciliés  ou  pectinés-ciliés.  Achaines 
oblongs  ;  hile  nul. 

Tableau  dichotomique  des  espèces. 

Appendices  orbiculaires,  concaves,   dres- 

Isés,  au  moins  les  inférieurs  frangés  ou 
lacérés,  (non  pectines  ciliés),  cachant  en- 
tièrement les  écailles  ;  achaines  sans  ai- 
grette    2 
Appendices  plans,  au  moins  les  inférieurs 
pectinés-ciliés 3 

1  Appendices  nettement  concaves,  larges, 
subcucullés  au  sommet,  dressés  mais  non 
étroitement  appliqués,  peu  et  largement 
Ifrangés  ;  plante  pubescente-blanchâtre  ; 
lfloraison  tardive C.  amdra  L. 

2<  ■ 

j  Appendices  plus  petits,  à  peine  concaves, 
Inon  cucullésau  sommet,  appliqués,  à  bords 
[moins  scarieux-blanchàtres  et  ±  profondé- 
Iment  frangés  ou  lacérés  ;plante±verte;  flo- 
\raison  estivale C.  Jacea  L, 


(1).  —  On  sait  que  l'herbier  Rouy  est,  à  l'heure 
actuelle,  l'un  des  plus  riches  qui  existent  au  point 
de  vue  de  la  flore  de  l'Europe  (255. 000  parts),  autre- 
ment dit  l'un  de  ceux  où  manquent  le  moins  d'es- 
pèces européennes  d'après  le  Conspectus  ftorœ 
Europœce de Nyman.  Sur  notre  demande.  M.  Rouy 
nous  a  informé  que  16  espèces  seulement  lui  fai- 
saient encore  défaut  sur  les  174  Ceniaurea  que 
mentionne  le  Conspectus.  Cette  indication  suffit  à 
montrer  la  valeur  qu'il  convient  d'attribuer  à  une 
classaient  on  basée  sur  l'étude  de  documents  de 
comparaison  aussi  importants.  (A'ore  de  la  Direc- 
tion.) 


Appendices  inférieurs  arqués  en  dehors 
ou  étalés,  non  appliqués,  allongés,  étroi- 
tement lancéolés  ou  linéaires-acuminés,  ne 
cachant  pas  entièrement  les  écailles....     4 

Appendices  inférieurs  dressés  ou  appli- 
qués (plus  rarement  étalés  subarqués  au 
sommet  et  alors  très  petits,  triangulaires 
ou  ovales-lancéolés  brièvement  ciliés)...     5 

Achaines  dépourvus  d'aigrette  ;  appen- 
dices inférieurs  arqués  en  dehors  à  cils  à 
peine  plus  longs  que  la  largeur  de  l'appen- 
dice       C.  microptilon  G.   et  G. 

41  Achaines  pourvus  d'une  aigrette  ;  appen- 
dices inférieurs  seulement  un  peu  étalés 
ascendants,  non  arqués  en  dehors,  à  cils 
2-3  fois  plus  longs  que  la  largeur  de  l'ap- 
pendice      C.  Debeauxii  G.  et  G. 

Achaines  pourvus  d'une  aigrette  ;  appen- 
dices cachant  entièrement  l'écaillé,  ovales  ou 
lancéolés,  les  inférieurs  et  les  moyens  lon- 
guement ciliés-pectinés  à  cils  plumeux,  les 
5(moyens  2-4  fois  plus  longs  que  la  largeur 
de  l'appendice C.  nigra  L. 

Achaines     le    plus     souvent    dépourvus 
d'aigrette  ;  appendices  à  cils  jamais  2-4  fois 
plus  longs  que  la  largeur  de  l'appendice. .     6 
Calathides  plus  ou  moins    grosses,  sub- 
globuleuses, à  appendices  larges   couvrant 

fiiles  écailles C .  pratensis  Thuill. 

Calathides  médiocres,   ovales,   à  appen- 
dices  petits,    courts,    écartés,    laissant   les 

écailles  à   découvert 7 

Achaines  dépourvus   d'aigrette  ou  munis 

lau  sommet  de  quelques   petits  poils    rudi- 

mentaires  ;  feuilles    jamais   lyrées-pinnati- 

7  fides C.    nigrescens  Willd. 

I  Achaines  munis  d'une  aigrette  longue  ; 
[feuilles  caulinaires  inférieures  lyrées-pinna- 
tifîdes C.   Derventana  Vis.  et  Pane. 

L—  C.  AMARA  L.Spec,  1292  (1);  Reichb. 
Icon.  Germ.,  XV,  t.  753,/.  de.vtr. 

a.  genuina  Nob.  —  Plante  de  2-8  décim.,  à 
rameaux  grêles,  allongés,  raides,  étalés  ; 
feuilles  pubescentes,  blanchâtres,  les  supé- 
rieures assez  courtes,  largement  linéaires,  les 
ultimes,  bractéales  ou  non,  n'atteignant  pas 
la  moitié  de  la  calathide  ovale-subglobuleuse. 


(1)  Linné  caractérise  ainsi  son  C.  amara  :  t  C.cal. 
scariosis,  caul.  decumbentibus,  fol.  lanceolatis  inte- 
gerrimis.  Cyanus  repens  Lob.  ic.  458...  latifolius 
Bauh.  pin.,  274.  —  Var.  |3  :  Jacea  saxatilis,  longo 
incano,  angusto  helichrysi  cretici  folio.  Bocc.  mus. 
3i,  t.   17.  —  Habitat  in  Italia,  Monspelïî.  r.  ». 

Le  C.  amara  m'a  été  envoyé  par  quelques  bota- 
nistes sous  les  noms  de  C.  Duboisii  Bot.,  Jacea 
L. ,  splend  ns  L.,  alba  Lois.  —On  peut  voir  parla 
quelles  confusions  existent  dans  les  herbiers. 


1  10 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


S.-var.  Loiseleurii  Rouy  (pro  varietate), 
in  Bull.  Soc.  bot.  France,  XXXV.  p.  XC  et  CL; 
C.alba  Loisel.  Fl.  Gall.,  IL  p.  209,  non  L.  ; 
C.  Timbali  M;irtr-Don.  PL  crit.  Tarn,?.  3i, 
FI.  Tarn,  p.  382  ;  C.  vireiorum  Jord.  ap.  B'11. 
FL  Gall.  ci  Germ,  a"  3629.  —  Appendices  en 
majeure  partie  ou  entièrement   blanchâtres. 

S.-var. fulvescens  Nob.  —  Appendices  en 
majeure  partie  fauves   ou  brunâtres. 

fi.  nana  Duby  'Bot.  Gall.,  I,  p.  289;  DC. 
Prodr.,  VI,  p.  570.—  Plante  deô-i5  centi- 
mètres, monocc:phale  ;  feuilles  étroitement 
linéaires,  les  ultimes,  bractéales,  n'atteignant 
pas  la  moitié  de  la  calathide  ovale-subglobu- 
leuse. 

Y-  linearifolia  DC.  FI.  Fr.,  IV,  p.  490; 
Duby  Bot.' Gall.,  I,  p.  289;  C.  amara  [i. 
angusti/olia  DC.  Proie,  VI,  p.  3jo  ;  Lamotte 
Prodr.  fl.  pi.  central,  p.  432.  —  Piante  de 
2-4  décim.  à  rameaux  grêles,  raides.  assez 
courts;  feuilles  supérieures  linéaires,  les  ul- 
times, bractéales,  atteignant  ou  dépassant 
même  la  moitié  de  la  calathide  ovale. 

8.  bracteata  DC.  Prodr.,  VI,  p.  570;  Ces. 
Pass.  Gib.  Comp.fl.  liai.,  p.  492;  G.  brac- 
teata Scop.  Délie,  fl.  et  faun.  insubr.,  p.  17, 
t.  9;  Bert.  Rar.  pi  Ital.,  dec.  I.  p.  23,  n"Q.— 
Plante  de  2-5  décimètres  à  rameaux  grêles, 
îaides,  assez  courts;  feuilles  supérieures  linéai- 
res, les  ultimes,  bractéales,  atteignant  ou  dé- 
passant même  la  moitié  de  la  calathide  ovale. 

Hab.  :  Europe  méridionale  et  austro-orien- 
tale ;  Arménie  ;  Algérie. 

Cinq  formes  : 

1.  —  C.  Wei.deniana  Reichb.  Jl.  excurso- 
ria,  p.  21 3.  hon.  Germ..,  XV,  t.  753,  /.  sinistr. 

Hab.  Ilalmatie. 

Obs.  Distinct  du  type  par  les  calathides  oblon- 
gues,  une  fois  plus  petites,  les  feuilles  plus  épaisses 
et  plus  courtes. 

2.  —  C.  DRACUNCUUFOUA  Dufour  in  Ann. 
se.  nal.,  XXIII,  p  157,  Bull.  Soc.  bot.  Fr., 
VII,  p.  348;  Reichb.  Icon.  Germ. ,XV,t.755, 
f.  3;  Willk.et  Lge.  Prodr.fi.  Hisp.,  II, p.  166; 
C.  amara  varî  dracunculifolia  DC.  Prodr..  VI, 
p.  D70  ;  C.  Jacea  var  decumbens  Vv'illk.  /'/. 
Hisp.  exsicc,  n°  489. 

H. il).  :  Espagne:  prov.  de  Valencia!  [exempt. 
Dufour.);  France  méridionale:  Pyrénées-Orien- 
tales 1 

Obs.  Calathides  ovales-oblongues;  feuilles  gla- 
bres, étroites,  linéaires-allongées  ;  tiges  décom- 
bantes,  simples  ou  rameuses. 

3.  —  C.  SAXicoi-A  Nob.;  C.  amara  var  saxi- 
cola  Rouy  in  Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  XXIX.  p.  347. 

Hab.  :  France  :  Allemagne. 

a.  genuina  Nob.  —  Feuilles  radicales  ellip- 


tiques-oblongues,  les  caulinaires  lancéolées. 

p.  angustifolia  Nob.  ;  C.  angusti/olia  Sa- 
gorski  ap.  Magn.  Fl.  selecta,  n"223i,  non 
Schrank.  —  Feuilles  radicales  lancéolées,  les 
caulinéaires  linéaires,  souvent  très  étroites. 

Obs.  Diffère  duC  amara  type  par:  Tiges  courtes 
(2-1 5  centim.),  peu  ou  point  rameuses  :  feuilles 
vertes  et  plus  larges;  calathides  ovales,  presque 
une  fois  plus  petites,  a  appendices  des  écailles 
plus  foncés  ;  du  C.  Gaudini  Boiss.  et  Reut.  par  : 
Taille  réduite  ;  calathides  une  fois  plus  petites  ; 
écailles  étroitement  appliquées  à  appendices  sen- 
siblement plus  foncés,  noirâtres  au   sommet. 

4  —  C.  Gaudini  Boiss.  et  Reut.  ap.  Boiss. 
Diagn.  pi.  Orient.,  scr.  II,  fasc.  3,  p.  70  ;  C. 
amara  Gaud.  Fl    Helv.,  V,  p.  403  ; 

Hab.  :  Italie  septentrionale . 

Obs. —  Se  distingue  du  C.  amara  par:  Calathides 
plus  gonflées,  à  appendices  moins  appliqués,  plus 
étalés  et  plus  cueillies  au  sommet  ;  taille  plus  basse 
(5-2D  centimètres). 

5.  —  C.  approximata  Gven.ap.  F.  Schultz 
Herb.  norm.,  nov.  ser.,  n°  536  ;  Billot  Fl. 
Gall.  et  Germ.,  ^2646/5;  C.  amara  Thuill. 
Fl.  Par.,  éd.  2  p.  445  |i)  ;  C.  Jacea  $.  fimbril- 
lala  Lamotte  Prodr.  fl.plat.  central,  p.   4-33. 

Hab.  :  France  orientale  et  centrale  ;  Europe 
centrale  ;  (etc.  ï) —  Forme  encore  peu  connue; 
à  rechercher. 

Obs.  —  Plante  assez  élevée  (4-6  décimètres), 
dressée  ou  ascendante,  très  rameuse,  à  rameaux 
élancés  ;  feuilles  presque  tomentauses,  d'un  gris 
blanchâtre,  fermes,  lancéolées  ou  linéaires-lancéo- 
lées, lâchement  dentées,  les  supérieures  entières; 
calathides  de  grosseur  moyenne,  subglobuleuses,  à 
appendices  les  plus  inférieurs  seuls  un  peu  fendus 
irrégulièrement  mais  non  laciniés  ;  appendices 
biunàtresà  bords  blanchâtres.  Le  C.  approximata 
a  été  distribué  aussi  sous  les  noms  de  C.  amaraL., 
Jacea  forma  nigrescens  F.  Schultz,  Gaudini  B.  et 
R.,  serotina  Bor.,  Jacea  L. 

II.  —  C.  JACEA  L.  Spec,  1293  ;  Icon.  fl. 
Dan.,  t.  5 19  ;  C.  Jacea  a.  genuina  et  fi.  vul- 
garisKoch  Synopsis,  éd.  2,  p.   469. 

a.  Linnœana  Nob. —  Exsicc.  :  Reliq.  Maill., 
n°  [336!  —  Feuilles  caulinaires  relativement 
courtes,  lancéolées-aiguës,  les  supérieures 
ncuminées. 

[}.  longifolia  Schultz  Bip.  111  herb.  Rouy  — 
Feuilles  lancéolées-aiguës,  allongées. 

y.    tomentosa     Aschers.    in    herb.    Rouy  — 


(1)  Thuillier  classe  son  C.  amara  parmi  les  es- 
pèces à  «  écailles  du  calice  arides  et  raboteuses 
(calycinis  squamis  aridis  scariosisjt.  Son  C*.  amara 
ne  saurait  donc  être,  en  aucune  façon,  synonyme, 
comme  l'ont  voulu  plusieurs  auteurs,  du  C.  ser<>- 
ton  Bor.,  lequel  appartient,  comme  forme,  au 
C.  pratensis Thuill.,  du  groupe  des  Centaurées  à 
«  écailles  du  calice  ciliées  et  dentées  en  scies» 
|   (Jhuill.,/.  c,  p.  h3). 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE   BOTANIQUE 


I  I  I 


Feuilles  comme  dans  «.,  les  supérieures  pour- 
tant moins  aeuminées,  toutes  pubescentes 
blanchâtres  ;  port  du  C.  amara. 

Hab.  :  Presque  toute  l'Europe  ;  Caucase, 
Sibérie  occidentale  ;  Ollgérie  (très  rare). 

Sept  formes  : 

i.  —  C.  majuscula  Rouy  —  Feuilles  gran- 
des, elliptiques-lancéolées,  aiguës,  plus  ou 
moins  dentées,  les  ultimes,  bractéales,  ellipti- 
ques-lancéolées, plus  longues  que  les  cala- 
thides  ;  plante  robuste  de  5-8  décim.,  à  tiges 
fortes,  rameuses  dans  leur  tiers  supérieur,  à 
rameaux  assez  courts  ;  appendices  des  écailles 
noirâtres  peu  frangés  ;  forme  des  montagnes, 
à  port  de  C.  Endressi. 

Hab.  —  France  :  Puy-de-Dôme  :  Mont- 
Dore  (Ozanon)  ;  Autriche  :  mont  Senmering 
(K.  'Rjchter).—  A  rechercher. 

2.  —  C.  Godeti  Rouy  —  Feuilles  épaisses, 
grandes,  ovales-lancéolées,  obtuses  ou  obtu- 
siuscules-mucronées,  entières  ;  les  ultimes, 
bractéales,  lancéolées,  plus  longues  que  les 
calathides  ;  plante  robuste  de  7-10  décim., 
pubescente-scabre,  à  tige  épaisse,  rameuse,  à 
rameaux  allongés,  eux-mêmes  longuement  bi- 
furques ;  appendices  des  écailles  fauves,  peu 
frangés. 

Hab.  France  :  Vaucluse  :  prairies  à  Orange 
(Godet).  —  A  rechercher  ailleurs. 

3.  —  C.  Schrankii  Rouy  ;  C.  Jacea  var.  an- 
gustifolia  Schrank  Bayern  fi,  II, p.  3/6. — 
Exsicc.  :  Billot  Jl.  G  ail.  etGerm.,  a"  806  ter; 
Magn.F/.  selecta,  n°  223o.  —  Feuilles  assez 
courtes,  étroites,  presque  toutes  linéaires, 
aiguës,  entières,  les  ultimes,  bractéales,  ne 
dépassant  pas  les  calathides  ;  plante  de  4-7 
décim.,  pubescente-grisâtre,  plus  ou  moins 
rameuse,  parfois  très  rameuse,  à  rameaux 
grêles,  allongés,  simples,  ou  plus  rarement  bi- 
furques ;  appendice  des  écailles  d'un  fauve 
brunâtre,  peu  frangés. 

Hab.  — Europe  centrale  (plaines  et  coteaux) 
et  méridionale  (basses  montagnes). 

4.  —  C.  DEciPiENsThuill.  FI.  Paris.,  éd.  2, 
p.  445,  (1).  —  Distinct  du  C.  Jacea  type,  et  des 
trois  formes  précédentes,  par  les  écailles  fim- 
briées  plus  nombreuses  et  plus  profondément 
laciniées,  à  lanières  plus  fines. 


(1)  La  diagnose  latine  de  Thuillier  (loc.  cit.)  pa- 
raît incompréhensible,  deux  ou  trois  mots  ayant 
été  oubliés  ;  mais  d'après  la  brève  diagnose  fran- 
çaise qu'il  d'jnne,  et  surtout  d'après  la  place  qu'il 
lui  attribue  (avec  les  C.  Jacea  et  amara),  il  semble 
impossible  de  rapportersonC.  decipiens  au  C.  mi- 
croptilon  G.  et  G.,  comme  l'ont  pensé  quelques 
botanistes. 


a.  Duboisii  Nob.  ;  C  Duboisii  Boreau  FI. 
centre,  éd.  3,  p.  35o  ;  C.  decumbens  Pers. 
Synopsis.  II,  p.  483  ;  C.  Jacea  var.  gracilis 
Boreau  FI.  centre,  éd.  2,  p.  293  ;  Rhaponli- 
cum  serotinum  Dubois  FI.  d'Orléans,  n°  87.S. 
—  Feuilles  étroites,  assez  courtes,  entières 
ou  lâchement  dentées,  linéaires-lancéolées  ; 
calathides  relativement  petites. 

p.  Reichenbachii  Nob.  ;  6'.  decipiens  Reichb. 
Icnn.  crit.,  f.  985  ;  C.  Jacea  v.  lacera  Koch 
Synopsis,  éd.  2,  p.  469.—  Feuilles  plus  allon- 
gées, lancéolées-linéaires,  à  dents  plus  gran- 
des ;  calathides  un  peu  plus  grosses,  presque 
semblables  à  celles  du  C.  Jacea  type. 

Y-  sublacera  Schur.  Enum. pi. Transs.,  p. 402; 
C.  Jacea  S.  crispo-fimbriata  Koch,  /.  c,  p. 
468.  —  Feuilles  et  calathides  de  p\  mais  ap- 
pendices à  lanières  plus  fines  et   crispées. 

S.  latifolia  Nob.  ;  C.  Lamyi  Lamotte 
Prodr.fl.  plat,  central,  p.  433.  —Feuilles 
elliptiques-mucronées  ou  sublancéolées,  en- 
tières ou  à  peine  dentées  à  la  base  ;  appendi- 
ces comme  dans  a. 

Hab.  — Europe,  surtout  occidentale  et  cen- 
trale. 

5.  —  C.  recognita  Rouy  ;  C.  Jacea  S.  commu- 
tata  Koch  Synopsis,  éd.  2,  p.  469,  non  C.  com- 
mutata  Timb.  —  Calathides  subglobuleuses  ; 
écailles  presque  toutes  à  appendices  d'un 
fauve  plus  ou  moins  foncé,  profondément  fran- 
gés, à  franges  fines,  régulières,  presque  égales. 

Hab.  —  Angleterre  ;  France  ;  Espagne. 

6.  —  C.  Ruscinonensis  Boiss.  T)iagn.  pi. 
Orient.,  ser.  II,  lasc.  3,  p.  70  ;  C.  nemophilla 
Jord.  ap.  Billot  FI.  G  ail.  et  Germ.,  n°  3628  ; 
C.  TimbaliT'xmb.  in  herb.  Rouy,  non  Martr.- 
Don.  —  Plante  élevée,  très  rameuse  ;  feuilles 
de  la  var.  (3.  du  C.  decipiens  Thuill.  ;  calathi- 
des subglobuleuses  ;  appendices  des  écailles 
inférieures  lancéolés,  d'un  fauve  pâle,  pour- 
vus de  lanières  très  fines,  presque  régulières, 
assez  semblable  à  des  cils. 

Hab.  —  France  :  Rhône  :  Lyon  (Jordan)  ; 
Pyrénées-Orientales  :  Port-Vendres  (Huet  du 
Pavillon)  ;  Tarn-et-Garonne  :  Grizolles  (Tim- 
bal).  — (etc.?).  —A  rechercher  dans  tout  le 
midi  de  la  France. 

7.  —  C.  Ropalon  Pomel  Nouv.  mater,  fl. 
Allant.,  p.  25  ;  Batt.et  Trab.  Fl.  d'Algérie,  p. 
4q3.  —  Diffère  du  C.  Ruscinonensis  par  :  Ca- 
lathides ovales-oblongues,  atténuées  à  la  base 
(et  non  arrondies-subombiliquées)  ;  appendi- 
ces des  écailles  inférieures  et  moyennes  fine- 
ment laciniés,  subciliés. 

Hab.  — Algérie,  très  rare  :  marais  de  la 
Rassauta  près  Alger.  —  Existait  aussi  jadis  à 
Maison-Carrée  et  à  Miliana. 


112 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Obs.  —  Ces  deux  dernières  formes  sont  particu- 
lièrement intéressantes  parce  qu"elles  établissent 
presque  le  passage  entre  le  C.  Jacea  L.  et  le  C. 
pratensis  Thuill. 

III.— C.  NIGRESCENS  Willd.Spec,  III, p. 

2288,  Enum.  hort.  Berol.,  p.  926;  Koch  Sy- 
nopsis, éd.  2,  p.  4C9  ;  A.  Kern.  Schedae  fl. 
Austr.-Hung.  I,  p.  8i-85  ;  Beck  Fl.  N.- 
Œsterr.,  p.  1262;  C.  Kochii  F.  Schultz  Arch. 
fl.  Jr.  et Alletn.,  p.  226-227. 

a.  Kochii  Nob.  ;  C.  transalpina  Schleich. 
ap.  DC.  Trodr.,  VI,  p.  571.  non  Reichb.  f.  ; 
C.  dubia  Suter  Fl.Helv.,  II,  p.  202, non  Gmel.  ; 
G.niçrrescens  a.  transalpina  Koch,  Le,  p. 469; 
C.  nigrescens  a.  typica  Beck  Fl.  N.-Oester., 
p.  1262  (p.' p.)  —  Exsicc.  :  F.  Schultz  Herb. 
norm. ,  n°  882.  —  Appendices  petits,  trian- 
gulaires, écartés  les  uns  des  autres,  laissant 
les  écailles  longuement  découvertes,  les  infé- 
rieurs presque  appliqués,  les  moyens  appli- 
qués. 

S.  -  var.  microchoeta  Borb.  in  Oesterr. 
bot.  Zeit.,  ann.  1S78,  p.  364.  —  Achaines  sur- 
montés de  quelques  poils  courts  formant  une 
sorte  d'aigrette  rudimentaire. 

p.  Vochinensis  Koch,  /.  c,  p.  469  (excl. 
syn.  C.  salicifoliœ  DC.)  ;  C.  Vochinensis  Bernh. 
ap.  Reichb.  Fl.  excurs.  p.  214  ;  Reichb.  f. 
Icon.  Germ.,  XV,  t  jb~  ;  Hal.  et  Braun 
Nachtr.,  p.  84  ;  C.  nigrescens  oc.  typica 
Beck,/.  c,  p.  1262  (p.p.).  —  Appendices 
plus  étroits  et  un  peu  plus  allongés,  ovales- 
lancéolés,  écartés,  laissant  les  écailles  longue- 
ment découvertes,  les  inférieurs  et  les  moyens 
plus  ou  moins  étalés,  parfois  même  presque 
arqués  au  sommet,  les   supérieurs    appliqués. 

•(■  Candollei  Koch,  /.  c,  p.  470  ;  C.  tran- 
salpina Reichb.  Icon.  Germ.,  XV,  t.  7.'6,  non 
Schleich.  ap.  DC.  ;  C.  nigrescens  [S.  Candol- 
lei et  Y-  praticola  Beck.,  /.  c. ,  p.  12(12.  —  Ap- 
pendices un  peu  plus  gros  que  dans  a.  et  p., 
mais  à  cils  aussi  courts  ;  les  inférieurs  ovales- 
triangulaires,  étalés,  à  bords  touchant  presque 
ceux  des  appendices  voisins,  les  moyens 
presque  semblables  aux  inférieurs,  peu  écar- 
tés, les  supérieurs  seuls    longuement  écartés. 

Hab.  — Europe  centrale,  de  la  Savoie  à  la 
Transylvanie. 

Deux  formes  : 

1.  —  C.  Nkapoutana  Boiss.  [pro  specie), 
Diagn.  pi.  Orient.,  ser.  II,  fasc.  3,  p.  72.  — 
Diffère  du  type  par:  Puhescence  blanchâtre 
de  toute  la  plante  ;  touilles  caulinaires 
moyennes  subsessiles,  sinuées-dentées  ou  pin- 
1  mlobées,  les  supérieures  largement  amplexi- 
c. iules  :  calathides  de  moitié  plus  grandes. 

Hab.  —  Italie  méridionale  :  environs  de 
Naples  [de  Heldreich,  'Boissier). 


2.  —  C.  salicifolia  MB.  (pro  specie),  Jl . 
Taur.-Cauc,  II,  p.  343  ;  Boiss.  Jl.  Orient.. 
III,  p.  63o  ;  C.  integrifolia  Tausch  in  Jlora, 
ann.  1828,  II,  p.  4^5.  —  Se  distingue  du  type, 
et  surtout  de  la  var.  Candollei  dont  il  se  rap- 
proche le  plus,  par  :  Appendices  petits  (comme 
dans  les  var.  Kochii  et  Vochinensis),  plus 
étroits,  (lancéolés-acuminésj,  nombreux,  les 
inférieurs  subimbriqués,  tous  à  cils  un  peu 
plus  longs  que  la  largeur  de  l'appendice  ; 
achaines  munis  d'une  très  courte  aigrette  ; 
plante  robuste  de  8-10  décim.,  à  tige  épaisse, 
2-3-furquée  vers  le  sommet;  feuilles  nombreu- 
ses, grandes,  lancéolées  ou  largement  lancéo- 
lées. 

Hab.  —  La^istan,  Arménie,  Caucase  ;  Tran- 
sylvanie. 

IV.  —  C.  DERVEN  FANA  Vis.  et  Pane.  PC 
Serb.,dec.  il,  p.  10,  tab.  i5;  Boiss.  Jl. Orient. , 
III,  p.  G29. 

Hab.  —  Macédoine  septentrionale  ;  Serbie 
occidentale  ;  Herzégovine. 

V.  —  C.  PRATENSIS  Thuill.  Jl.  Paris.,  éd' 
2,  p.  444  ;  Boreau  Jl.  centre,  éd.  3,  p.  35t. 

Obs.  —  Le  C.  pratensis  Thuill.  m'a  été  adressé 
sous  les  noms  de  C.  Jacea  L.,  nigra  L.,  decipieits 
Thuill.,  microptilon  G.  et  G.,  Debéauxii  G.  et  G., 
Kochii  F.  Schultz  —  C'est  une  espèce  très  poly- 
morphe, tendant  par  ses  diverses  formes  vers  les 
C.  Jacea,  nigra.  microptilon  et  nigrescens. \assi  je 
crois  utile  de  donner  ici  un  tableau  dichotomique 
des  formes   de   celte  espèce. 


Achaines  munis  d'une  aigrette 2 

Achaines  dépourvus  d'aigrettes 4 

Appendices  inférieurs  et  moyens  à  dis- 
que triangulaire-lancéolé;  feuilles  cauli- 
naires supérieures  largement  ovales,  gran- 
des, amplexicaules;  feuilles  radicales  et 
inférieures  profondément  sinuées  ou 
presque  pinnatifides. 

C .  brevipappa  B.  et  R. 

Appendices  inférieurs  et  moyens  à  dis- 
que large,  ovale-arrondi  ou  suborbicu- 
laire 3 

Appendices  inférieurs  et  moyens  à  cils 
allongés  et  égalant  environ  le  diamètre  du 
disque  orbiculaire  ;  feuilles  caulinaires 
supérieures  largement  ovales,  grandes, 
amplexicaules;  feuilles  radicales  entières. 
C.  Carpe .'ana  B.  et  R. 

Appendices  inférieurs  et  moyens  à  cils 
courts,  égalant  environ  la  moitié  de  la 
largeur  du  disque  ovale-arrondi;  feuilles 
caulinaires  supérieures  petites,  lancéolées, 
non  amplexicaules;  feuilles  radicales  ly- 
rées C.  Cassia  Boiss  . 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


n3 


Appendices  échelonnés,  nettement  dis- 
tincts, à  disque  central  noirâtre,  ovale 
dans  les  appendices  infe'rieurs,  subglobu- 
leux dans  les  moyens,  à  cils  égalant  envi- 
ron son  diamètre C.  gradata  Rouy 

Appendices  inférieurs  et  moyens  non 
échelonnés,  se  recouvrant  au  moins  par 
les  bords;  à  disque  central  elliptique-lan- 
céolé ou   lancéolé 5 

Appendices  fauves  ou  à  peine  brunâtres, 
les  inférieurs  et  les  moyens  à  disque  à  peu 
près  de  même  forme,  elliptique  ou  ovale- 
lancéolé,  muni  de  cils  à  peine  plus  longs 
que  sa  largeur C.  serotina  Bor. 

Appendices  noirâtres  ou  d'un  brun  foncé, 

les  inférieurs  à  disque    lancéolé,    muni  de 

cils   i  ou  2  fois  plus  longs  que  sa  largeur. 

C.  pratensis  Thuill.  (sensu  stricto) 

i.  — C.  pratensis  Thuill.  (sensu  stricto).  — 
Exsicc.  :  F.  Schultz  Jl.  Gall.  et  Germ., 
n°  467. 

Hab.  —  Presque  toute  l'Europe,  surtout 
centrale  et  occidentale. 

2.  —  C.  serotina  Boreau  \pro  specie),  FI. 
centre,  éd.  3,  p.  35o.  —  Exsicc.  :  Billot  FI.  Gall. 
et  Germ.  n0<  264  quater,  2074  et  2094  bis; 
Soc.  Rochel,  n°  2880;  Magn.  FI.  selecta,  n°  891  ; 
Reverch.  PL  de  Corse,  ann.  1879,  n°  204. 

p.  pallida  Nob„. ;  C.  rivularis  Brot.  FI. 
Lusit.,  p.  367;  C. pratensis  Hofig.  et  Lk.  FI. 
Portug.,  p.  22?,;  C.  nigra  var.  pallida  Lange 
Pug.,  p.  134;  Willk.  et  Lge.  Prodr.fl.  Hisp., 
II,  p.  i6$;C.  fulva  Huetdu  Pavillon  Descript. 
pi.  nouv.  Pyrénées,  p.  5.  — Appendices  des 
écailles  d'un  fauve  clair  ou  presque  blonds,  les 
internes  blanchâtres. 

Hab.  —  Europe  occidentale  (de  la  Scandi- 
navie au  Portugal);  Corse;  CtArménie  (sec. 
Boiss.);  la  var.  p.  :  Portugal,  Espagne  occi- 
dentale et  septentrionale  ;  Pyrénées  françaises 
et  espagnoles  ;  Maroc  (herb.  Rouy). 

3.  — C.  gradata  Rouy;C.  Kochii  bot.  non- 
null.,  non  F.  Schultz  —  Exsicc:  Magn. Flora 
selecta,  n°  3042  ;  Soc.    Rochel-,  n°  2881. 

p.  pallescens  Nob.  —  Exsicc.:  Magn.  Flora 
selecta,  n°  5g5.  —  Appendices  à  disque  d'un 
fauve  brunâtre  muni  de  cils  blonds  (alors  que 
dans  le  type  ils  ont  un  disque  noir  muni  de 
cils  bruns)  ;  calathides  ordinairement  un  peu 
plus  petites. 

Hab.  —  Europe  occidentale;  la  var.  p.: 
France  orientale  et  centrale;  (etc?). 

4.  —  C.  brevipappa  Boiss.  et  Reut.  (pro 
specie),  ap.  Boiss.  Diagn.  pi.  Orient.,  ser.  II, 
fasc.  3,  p.  71 . 


Hab.— Piémont  septentrional  et  Suisse  méri- 
dionale. 

5-  —  C.  Cassia  Boiss.  [pro  specie),  FI. 
Orient.,   III,  p.  629. 

Hnb.  —  Syrie  septentrionale. 

6.  C.  Carpetana  Boiss.  et  Reut.  (pro  specie), 
Pugillus,  p.  65;  Willk.  et  I.ge.  Prodr.fl.  Hisp., 
Il,    p.  164. 

a.  genuina  Nob.  —  Plante  de  6  à  7  décimè- 
tres; calathides  relativement  grosses  (un  peu 
plus  grosses  que  celles  du  C.  Jacea)  ;  appen- 
dices d'un  fauve  brunâtre. 

P-  microcephala  Nob.  —  Plante  plus  grêle 
(25  à  35  centimètres)  ;  calathidesde  moitié  plus 
petites  ;  appendices  bruns. 

Hab.  —  Espagne  centrale  et  septentrionale  ; 
Pyrénées  centrales  ;  la  var.  p.  :  Pyrénées  oc- 
cidentales. 

VI.—  C.  MICROPTILON  Godr.  et  Gren.  FI. 
Fr.  II,  p.  242  ;  C.  nigrescens  p.  intermedia 
Gaud.  FI.  Helv.,  V,  p.  3?7;  C.  Gri^ollensis 
Timb.i'n.  herb.  Rouy  (fleurs  de  la  circonférence 
rayonnantes)  (1).  — Exsicc:  Billot  Jl.  Gall. 
et  Germ.,  n°  1020.  —  Calathides  assez  petites; 
feuilles  supérieures  plus  ou  moins  étroitement 
linéaires,  les  caulinaires  inférieures  lancéolées 
ou  lancéolées  linéaire.?. 

Hab.  Presque  toute  la  France. 

Obs.  I.  —  Reichenbach  l'a  indiqué  en  Silésie, 
Schuren  Transylvanie  ;  mais  nous  n'avons  vu  d'Al- 
lemagne et  d'Autriche-Hongrie  que  la  forme  C. 
Berheri,  d'ailleurs  non  encore  distinguée  au  mo- 
ment où  Reichenbach  et  Schur  ont  publié  leurs 
indications. 

Obs.  II.  —  Le  C.  indurata  Janka  (in  Flora,  ann. 
i858,  p.  444)  a  été  rapporté  par  Nyman  (Consp. 
fl.  Europ.,  p.  422)  au  C.  microptilon.  C'est  là  une 
erreur;  d'après  nos  exemplaires  authentiques  de 
cette  plante,  elle  est  à  classer  dans  le  groupe  des 
C.  Austriaca  etPhrygia  par  ses  appendices  du 
péricline  réfléchis. 

Une  forme  : 

C.  Berheri  F.  Gérard  (pro  var.),  Notes  pi. 
Vosges,  p.  94.  —  Calathides  plus  grosses  que 
dans  le  C.  microptilon  type;  feuilles  supérieu- 
res lancéolées,  oblongues  ou  même  elliptiques, 
les  caulinaires  inférieures  largement  lancéo- 
lées ou  ovales-lancéolées,  plus  grandes. 

Hab.  —  France  orientale  et  centrale  ;  Aile- 
magne  ;  Autriche-Hongrie  (tic.  ?). 


(1)  Presque  toutes  les  espèces  ou  formes  de  la 
section  Jacea  se  présentent  tantôt  à  fleurs  de  la 
circonférence  stériles  et  rayonnantes,  tantôt  à  fleurs 
toutes  tubuleuses  fertiles.  On  peut  donc  admettre, 
lorsqu'il  y  a  lieu,  pour  chacune  de  ces  plantes  une 
s.-var.  radiata  et  une  s. -var.  tubulosa. 


H4 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


VIII.  —  C.  DEBEAUXII  Godr.  et  Gren. 
Fl.  deFr.,  IL  p.  24?  ;  Willk.  et  Lge.  Prodr. 
fl.  Hisp.,  H,  r-  l65  !  Debeaux  FI.  Agen., 
p.   1 65 . 

a.  macrocephala  de  Pommard  ap.  F. 
Scïraîtz  Arch.  de  FI.,  p.  23i,  Deb.,  I.  c,  p. 
165.  _  Exsicc.  :  F.  Schultz  Herb.  norm., 
n"  8  ;  Magn.  Jl.  sel.,  n°  8043  ;  Soc.  et.  fl. 
franco-helv.,  n»  5oi.  —  Calathides  subcylin- 
driques, relativement  grosses  ;  plante  de  6- 10 
décim.  ;  feuilles  inférieures  sinuées-dentées, 
les  moyennes  et  les  supérieures  étroitement 
lancéolées,  entières. 

S.-var.  mutabilis  Nob.  ;  C.  ntutabilis  Saint- 
Amans  in  Mcm.  Mus.  kist.  nat.  Paris,  I.  p.  477, 
t.  24,  Fl.  Agen.,  p.  3c".  1 ,  Tiouq.,  t.  t">  ;  DC. 
Prodr.,  VI,  p.  572  ;  Noulet  Fl .  souS-pyr., 
p.  363  ;  C.  nigro-solsticialis  Godr.  et  Gren.  F/. 
/•>.,  II,  p.  244  ;  C.  Debeauxii  X  sohticialis  de 
Pommaret  a/>.  F.  Schultz,  Archives  de  Jlore, 
p.  29.  —  Calathides  variant  du  blanc  rosé  au 
jaune  plus  ou  moins  pâle,  sans  aucune  action 
du  C.  solstiacilis  (Debeaux  fl.  Agen.,  p.  167 
et  432). 

6.  microcephala  Deb.  ap.  Billot  Jl.  Gall. 
et  Germ  exsicc.,  n"  i-oj.  —  Calathides  un  peu 
plus  petites  (i),  plus  nombreuses  ;  plante  de 
2-3  décim.,  plus  feuillée;  feuilles  comme  dans 
oc,  mais  plus  petites. 

y.  subpinnatijida  Chaub.  Jl.  inéd.  Basse- 
Garonne;  Deb.,/.C,  p.  166.  —  Caractères  de 
a.  mais  feuilles  caulinaires  inférieures  et 
moyennes  plus  ou  moins  profondément 
sinuées-lobées. 

Hab.  —  Sud-Ouest  de  la  France,  depuis  et 
y  compris  la  Charente-Inférieure  ;  Pyrénées  ; 
Espagne  septentrionale-occidentale. 

Une  sous-espèce  : 

C.  Nevadensis  Boiss.  et  Reut.  [pro  specie), 
ap,  Boiss.  Diagn.  pi.  Orient.,  ser.  II,  fasc.  3, 
p.  ;  1  ;Willk. et  Lge, Prodr.fl.Hisp., II, p.  164; 
C.  inuloides  Willk.  Suppl.  Prodr.  fl.  Hisp., 
p.  96,  non  Fisch.  —  Exsicc.  :  Porta  et  Rigo 
Jter  Hisp.  I,  ann.  1879,  n°  28S  ;  lier  Hisp. 
IV,  ann.  180,5,  n°  283. 

Hab.  —  Espagne  ;  Sierra  Nevada  ;  sierra  de 
Alfacar. 

VIII.  —  C.  NIGRA  L.  Spec,  1288  ;  Godr. 
et  Gren.  Jl.  Jr.,  II,  p.  243  ;  et  auct.  plur.  ; 
C.  conglomérat.-!  C.-A.  Mey.  Beitr.,  V,  p.  44  ; 
C.  obscura  Jord.  ap.  Billot  Arch.,  p.  320  : 
Boreau  Jl.  centre,  éd.  3,  p.  352  (2).  —  Cala- 


(1)  M.  Debeaux  (Fl.  Agen.,  p.  168)  dit  :  2-3  fois 
plus  petites  :  mais  il  y  a  évidemment  là  un  peu 
d'exagération  du  caractère  précité. 

(2)  Cette  plante  est  bien  le  vrai  C.  nigra  de 
Linné  qui  la  caractérise  comme  suit  :  «  C.  cal.  ci- 
liatis,  squamula  ovata,  ciliis  capillaribus  erectis». 


thides  globuleuses  ;  appendices  suborbiculai- 
res  ou  ovales  à  disque  elliptique  ou  ovale- 
lancéolé. 

R.Endressi  Hochstt.  et  Steud.  {pro  specie, 
ap.  Endress  PI  Pyren.  e.vsicc.  ;  Lamotte 
Prodr.  fl.  plat,  central,  p.  433  ;  C.  Phrygia 
l.apeyr.  Hist.  abr.,  p.  5S-.  non  L.  ;  C.  coronata 
Lamy  in  Comptes-rendus  congrès  Guéret,  ann. 
i865,  p.  94.  —  Exsicc.  :  Magn.  Jl.  selccta, 
n°8qo  (p.p.)  II).  —  Plante  plus  robuste,  à  tiges 
plus  épaisses,  plus  feuillées  ;  feuilles  plus 
grandes  et  plus  allongées. 

y.minor  Nob.1  —  Exsicc.  :  Soc.  Dauph.. 
n°  3366.—  Plante  basse  (25-35  centim.),  à 
tige  grêle,  simple,  monocéphale  ;  calathides 
deux  fois  plus  petites. 

Hab.  —  Portugal  :  Espagne  septentrionale  ; 
Jrance  :  Allemagne  :  Angleterre  ;  Belgique  ; 
Hollande;  Suisse  ;  Italie  septentrionale  :  Nor- 
vège. 

Une  forme  : 

C.  nemorai.is  Jord.  Pugillus,  p.  l04;Willk. 
et  Lge.  Prodr.fl.Hisp.,  II,  p.  164.  —  Exsicc.  : 
Bill.  Jl.  Gall.  el  Germ.,  n°s  808,  bis,  ter  et 
quater  ;  F.  Schultz  Herb.  norm.,  nov.  ser., 
n°535,  ;  Soc.  Dauph.,  n»  1267.  —  Calathides 
ovoïdes  ;  appendices  elliptiques  à  disque  étroi- 
tement lancéolé. 

8  pallens  Nob.  :  C.  nigra  B.  pallens  Koch, 
Synopsis,  éd.  2,  p.  472  ;  C.  consimilis  Boreau 
Jl.  du  centre,  éd.  3,  p.  395.  —  Exsicc.  : 
Baenitz  Herb.  Europ.,  ann.  18S2  (Alsat.)  ; 
Magn.  Jl.  selecla,  n"  89.  —  Appendices  des 
écailles  un  peu  étalés,  surtout  les  inférieurs, 
tous  d'un  fauve  pâle  ou  presque  blonds. 

Hab.  —  Espagne  septentrionale  ;  Jrance  ; 
Allemagne  occidentale. 

Hybrides  (entre  les  espèces  de  la  section 
Jacea  et  de  la  section  Phrygia,  ayant  le  port 
des  espèces  de  la  section  Jaceaj; 

1.  —  X  C.  EXTRANEABeck  Jl.  N.-Oesterr., 
p.  1263  ;  6'.  Jacea  X  nigrescens  Beck. 

2.  —  X  C.  spuria  A.  Kerner  in  Oeslerr. 
bot.Zeit.,  ann.  1872,  p.  5i  ;  C.  amara  X  ste- 
nolepis  A.  Kern. 

3.  _  X  C.  Michaeli  Beck.  Jl.  N.-Oesterr., 
p.  1261  ;  C.  spuria  F. -M.  Muellner  i";i  herb., 
non  A.  Kern.  ;  C.  Jacea  X  slenolepis  A. 
Kern. 

4.— XC.  Sciaphila  Yukot. Pleme  sucvjetakah 

(1)  La  part  que  j'ai  en  herbier  comprend  un 
pied  de  cette  variété  Endressi  et  un  autre  pied 
appartenant  au  C.  decipiens  Thuill.  S  lalifolia 
Nob.  ;  c'est  la  plante  que  Lamotte  a  nommée  C. 
Lamyi  (Prod..  fl.  plat,  central,  p.  433),  et  qui  ne 
parait  nullement  être  hybride. 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


Il5 


(Compositae),  p.  Si  ;  C.  stenolepis  X  nigres- 
cens  Vukot. 

Hab.  (des  4  hybrides  ci-dessus) .  —  Autriche- 
Hongrie. 

5.  _  x  C.  cirrhata  Reichb.  Jl.  excurs., 
p.  214,  Icon.  crit.,  XII,  t.  i2<)5,  Icon  .  Germ., 
XIV,  t.  762,  f,  2;  C.  Rhaelica  Moritzi  Graub., 
:S38;  C.  Morit^iana  Heg.  et  Heer  Jl.  Hel- 
vetica.  —  Exsicc.  :  Bill,  no  3i3i;  C.  Jacea  X 
nervosa  Perr.  et  Song.  (Cf.  Chabert  in  Bull. 
Soc.  bot.  Jr.,  XXXI,  p.  369.). 

Hab.  —  Savoie  ;  Suisse  méridionale  ;  Pié- 
mont ;  Lombar  dit  ;  Tyrol. 


La  Flore  du  bois  de  Meudon 

Il  y  a  quelques  cinquante  ans,  le  parisien 
intelligent,  désireux  de  consacrer  ses  loisirs 
dominicaux  au  culte  de  la  nature,  n'avait  qu'à 
franchir  le  fossé  des  fortifications  pour  trouver 
dans  les  bois  de  Boulogne  et  de  Vincennes, 
deux  vastes  champs  ^'herborisations  intéres- 
santes. 

Avant  leur  transformation  en  parcs  anglais, 
c'est-à-dire  leur  destruction,  par  M.  Alphand, 
ces  deux  stations  réservaient  au  botaniste 
un  assez  grand  nombre  de  surprises  agréa- 
bles. Les  Oroban:hes  et  les  Orchidées, 
sans  y  abonder,  se  rencontraient  néanmoins 
dans  le  bois  de  Vincennes,  où  l'on  voyaitaussi, 
outre  plusieurs  Carex  peu  communs,  les 
Scilla  bi/olia,  Iris  foetidissima,  Cucubctlus  bac- 
ciferus,  Doronicum  plantagineum,  Prismato- 
carpus-hybridus,  Physalis  alkekengi,  etc. . . 
Le  bois  de  Boulogne  offrait  :  Thalictrum 
minus  et  lucidum,  Anémone  pulsatilla,  Helian- 
themum  guttatum,  Spiraea  filipendula,  Montia 
rivularis,  Tillaca  muscosa,Sedum  sexangulare, 
Asperugo  procumbens,  des  Orchidées,  des 
Liliacées,  des  Cypéracées,  le  tout  aujourd'hui 
disparu,  grâce  aux  promeneurs  et  aux  ingé- 
nieurs de  la  Ville  qui  leur  ont  montré  le  che- 
min. 

Il  est  bien  rare,  actuellement,  que  le  bota- 
niste trouve  quelque  récolte  fructueuse  à  faire 
dans  un  rayon  de  25  kilomètres  aux  environs 
de  Paris. 

Les  principales  stations  de  plantes  de  notre 
Flore  ont  été,  depuis  1870,  absolument  dévas- 
tées, soit  par  le  morcellement  et  la  mise  en 
vente  des  terrains  domaniaux  de  la  forêt  de 
Bondy  (1),  soit  par  des  travaux  de  vicinalité 
ou  des  constructions  d'habitations  de  plaisance, 
soit  enfin  par  le  dessèchement  des  marais  et 
des  étangs  ou  par  le  déboisement  des  proprié- 
tés de  l'Etat. 

Les  forêts  de  Saint-Germain,  de  Montmo- 
rency et  de  Meudon  sont  à  peu  près  les  seuls 
endroits   où  l'on    puisse    encore   herboriser, 


dans  le   voisinage  immédiat    de    Paris,    sans 
revenir  complètement  bredouille. 

Encore  le  bois  de  Meudon,  par  suite  des 
coupes  qu'on  vient  d'y  pratiquer,  des  routes 
dont  on  l'a  sillonné  et  du  chemin  de  fer  dont 
on  s'apprête  à  le  traverser,  est-il  destiné,  lui 
aussi,  à  être,  à  brève  échéance,  déserté  par 
tous  ceux  qu'y  attiraient  la  beauté  de  ses  sites, 
la  richesse  et  la  variété  de  sa  végétation. 

Avant  que  cette  localité  botanique  ait  été 
complètement  sacrifiée  à  l'utilitarisme  contem- 
porain, qu'il  me  soit  permis  de  lui  dire  un 
adieu,  en  exposant  brièvement  les  découver- 
tes qu'on  pouvait  y  faire  et  que  j'y  ai  faites  moi- 
même. 

Plusieurs  auteurs  onfpublié  des  «  Guides  « 
destinés  à  diriger  les  botanistes  dans  leurs 
herborisations  aux  environs  de  Paris  et  à  leur 
indiquer,  d'une  manière  aussi  précise  que  pos- 
sible, les  localités  où  ils  peuvent  être  sûrs  de 
recueillir  les  plantes  les  moins  communes  de 
la  Flore.  Les  plus  connus  de  ces  ouvrages 
sont  ceux  de  M.  Verlot  et  de  MM.  Jules  Dal- 
mon  et  Camille  Gras.  Celui-ci  remonte  à  l'an- 
née 1877  et  n'est  plus  d'actualité  ;  quant  à 
celui-là,  quoique  relativement  récent  puisque 
la  première  édition  date  de  1886,  ilpréparerait 
les  plus  grosses  déceptions  aux  botanistes  qui 
se  fieraient  à  ses  indications. 

C'est  en  vain,  en  effet,  qu'on  chercherait 
aujourd'hui,  dans  la  forêt  de  Meudon  :  Aqui- 
le<*ia  vulgaris,  Thalictrum  lucidum,  Genista 
anglica,  Ophioglossum  vulgatum,  Lomaria  spi- 
cant,  etc., etc.,  qu'on  y  rencontrait  encore  il  y 
a  i5  ans.  Après  avoir  exploré  la  forêt  dans 
tous  les  sens  pendant  4  ans,  je  crois  pouvoir 
affirmer  que  ces  espèces  en  ont  complètement 
disparu. 

Les  seules  parties  qui  présentent  aujour- 
d'hui quelque  intérêt  au  point  de  vue  botani- 
que sont  :  le  marécage  de  Trivaux,  l'étang  de 
Villebon,  l'étang  Vert  et  le  fossé  du  carrefour 

de  Vélizy. 

Au  marécage  de  Trivaux  qui  s'étend  du 
carrefour  de  la  Garenne  à  l'avenue  de  Trivaux, 
en  contre-bas  de  la  route  de  la  Patte  d'Oie, 
j'ai  rencontré  :  Impatiens  noli-tangere  (1896), 
Scutellaria  minor,  Samolus  Valerandi,  Hydro- 
cotyle  vulgaris,  Valeriana  dioica,  Cirsium 
hybridum  et  anglicum,  Pedicularis  palustris 
(1896)  Rhammts  frangula,  Vibumum  opu- 
lus,  Epipactis  palustris  {1896),  oAthyrium 
filix  foemina,  Juncus  tenageia,  Carex  pulica- 
ris  et  pseudo-Cyperus,  Cype  rus  fusais. 

(1)  Les  acquéreurs  de  ces  terrains  se  sont  pres- 
que tousclos  ;  ceuxqui  n'ont  pas  de  clôture,  défen- 
dent sous  peine  de  poursuites  judiciaires,  l'accès 
de  leurs  propriétés. 


I  IÔ 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


Dans  un  autre  marais  situé  entre  l'étang  de 
Trivaux  et  le  parc  d'aérostation  militaire  de 
Chalais,  |'ai  perdu  plusieurs  heures  à  cher- 
cher :  Thalictrum  lucidum,  Ophioglossum 
vulgatum,  Lomaria  spicans,  Getiista  anglica, 
Ulex  nanus,  qui  s*y  développaient  jadis  avec 
vigueur  ;  mais,  sur  les  bords  du  ruisseau 
dans  lequel  s'écoule  le  trop  plein  des  eaux  de 
l'étang,  j'ai  découvert  :  «  Primula  elatior, 
Lychnis  floscuculi,  alnagallis  tenella  (1896), 
Oxalis  acetosella,  plusieurs  Cirsium,  Adoxa 
moschatellina,  Ribcs  rubrum  et  Viburnum  opu- 
lus . 

Pourse  rendre  de  l'étang  de  Trivaux  à  celui 
de  Villebon,  le  touriste  suit  une  allée  qui 
monte  rapidement  et  que  bordent  de  hautes 
futaies,  les  plus  belles  peut-être  qu'il  soit  pos- 
sible d'admirer  aux  portes  de  Paris  ;  mais  à 
cette  pittoresque  avenue  «  faite  à  souhait  pour 
le  plaisir  des  yeux  »  le  botaniste  préfère,  au 
printemps  surtout,  une  vallée  marécageuse 
coupée  par  un  ruisselet  qui  paraît  faire  com- 
muniquer entre  eux  les  deux  étangs  et  qui 
traverse  le  chemin  vicinal  de  Meudon  à  la 
ferme  de  Trivaux. 

Là,  nous  retrouvons  les  Primula  elatior, 
Oxalis  acetosella,  Adoxa  moschatellina  et  la 
plupart  des  Carcx  des  tourbières  de  Meudon. 
Sur  les  pentes  qui  descendent  vers  ce  val,  au- 
dessous  de  l'allée  montueuse  dont  il  est  ques- 
tion plus  haut,  j'ai  recueilli  l'an  dernier,  une 
superbe  touffe  à'Isopyrum  thalictroides,  cette 
rareté  de  la  flore  parisienne,  dont  personne 
n'avait  encore  signalé  la  présence  en  cet  en- 
droit. 

Arrivés  à  l'étang  de  Villebon,  nous  limitons 
nos  recherches  à  la  rive  gauche,  où  nous 
voyons  les  eaux  couvertes  de  Trapa  natans  ; 
sur  le  lit  même  de  l'étang  et  complètement 
submergée,  nous  apercevons  la  <■  Nitella  trans- 
itions »,  Characée  assez  rare  qui  doit  proba- 
blement à  la  difficulté  qu'on  éprouve  à  l'at- 
teindre de  végéter  toujours  à  cette  place  ;  sur 
les  bords  sablonneux,  plusieurs  Carex,  des 
Juncus,  notamment  le  Juncus  tenageia  (1896) 
et  le  Peplis  portula  (très  abondant)  ;  sur  la 
pelouse  qui  fait  suite  :  les  Veronica  scutellata 
et  sa  variétéglanduloso-pubescente  (V.  parmu- 
larià)  ;  —  Lycopus  europaèus,  Sattellaria 
minor,  Mentha  aquatica,  Ranunculits  flam- 
mula  ;  et  sur  la  colline  boisée  qui  domine  l'Er- 
mitage :  Circaea  lutetiana  et  Galeobdolon  lu- 
teuni. 

Il  est  inutile  de  s'attarder  à  chercher,  aux 
environs  de  la  Tour,  les  «  Hesperis  matrona- 
lis  et  c4conitum  napellus,  qu'on  y  avait  natu- 
turaiisés.  Ils  n'y  sont  plus  depuis  plusieurs 
années.    Disparu   également  \'c4spidium  acu- 


leatum  qui  croissait  en  touffes  compactes  dans 
le  fossé  qui  borde  la  route  conduisant  de  Vil- 
lebon au  carrefour  de  la  Patte  d'Oie. 

Peut-être  les  spores  des  anciens  sujets 
accomplissent-elles  en  ce  moment  leur  lent 
travail  de  germination  sous  la  terre  et  dresse- 
ront-elles bientôt  leurs  frondes  en  forme  de 
faulx  dans  les  parages  qu'habitaient  leurs  ancê- 
tres. Je  l'espère,  mais  je  n'ose  y  compter. 

(.4  suivre)  Emile  Percf.val. 


Oblata 

Plantes  de  la  Cote  d'Or.  Région  du  Val  de 
Saône. 

L'abbé  G.  Fournier  (curé  de  Chivres,  par 
Labergement-lès-Seurre)  pourra  récolter  cette 
année  ou  même  fournir  de  suite  à  ses  collègues 
les  espèces  suivantes  : 

Myosurus  minimus  L 

Lepidium  graminifolium  L. 
Stellaria  glauca  With. 
Cerastium  erectum  C.  et  G. 
Elatine  alsinastrum  L. 
Vicia  lutea  L. 

Peucedanum   oreoselinum  Mœnch. 
Œnanthe  silai/olia  Bieb. 
Chamomilla  nobilis  Godr. 
Xanthium  strumarium  L. 
Grammica  bidentis  Loureiro  =  Cuscutabiden- 
tis  Berthiot. 

Veronica  acinifolia  L. 
—        montana  L. 
Lamium  hybridum  Vill. 
Scutellaria  hastifolia  L. 
Damasonium  stellatum  Pers. 
Hydrocharis  morsus-ranœ  L. 
Fritillaria  ineleagris  L. 
Gallium  acutangulum  Schrad. 
Crypsis  alopecuroides  Schrad. 
Carex  brijoides  L. 

M.  l'abbé  G.  Fournier  peut  en  outre  offrir 
une  vingtaine  de  parts  de  Draba   aîfoides  L. 

var.  montana  K.,  cueilli  par  lui  il  y  a  quel- 
ques années  sur  les  rochers  calcaires  de  la 
Côte -d'Or. 


Le  Directeur-Gérant  du  «  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


Le  Mans.  —  Typ.  et  Lith.  Ed.  Monnoyer.  — Revues, 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplastie. 


M.  Alph.  FAURE,  Instituteur  suppléant 
départemental  à  Gap  (Hautes-Alpes)  offre  à  ses 
collègues  les  espèces  suivantes  du  Lautaret  et 
des  environs  de  Gap  qu'il  est  à  même  de  ré- 
colter si  elles  étaient  demandées  par  eux. 

Anémone  Halleri 
Clematis  recta 
Delphinium  fissum 
Papaver  alpinum 
Silène  paradoxa 

—  Vallesiaca 
Hypericum  hyssopifolium 
Géranium  argenteum 
Astragalus  austriacus 

—  helminthocarpos 
Oxytropis  Joetida 

—  lapponica 
Geum  heterocarpum 
Potentilla  cinerea 
Cnidium  apioides 
Asperula  Taurina 
Valerianella  cupulifera  Le  Grand. 
Carduus  spiniger 

—  aurosicus 
Gnaphalium  Norvegicum 
Leucanthemum  pallens 
Lactuca  Chaixii 
Verbascum  Boerhavii 
Cerinthe  auriculata 
Pedicularis  cenisia 

—  Barrelieri 
Salix  myrsinites 
Lilium  croceum 
Allium  rotundum 

—  strictum 

—  victorialis 

—  narcissiflorum 

Carex  hordeistichos 

—  bicolor 
Juncus  arcticus 


Oblata  de  M.  l'abbé  L.  Pinard  vicaire  à 
St.-Genitour  Le  Blanc  (Indre).  Adresser  les 
demandes  avant  la  floraison 

Teesdalia  Iberis  DC. 
Arenaria  montana  L. 
Tri/olium  subterraneum  L. 
Genista  anglica  L. 
Ornithopus  perpusillus  L. 
Lepidium  ruderale  L. 
Fragaria  elatior  Ehrh. 
—       collina  Ehrh. 


Linosyris  vulgaris  DC. 
Adoxa  moschatellina  L . 
Plantago  coronopus  L. 
Euphorbia  angulata  Jacq. 
Scolopendrium  officinale  Sm. 
Ceterach  officinale  Willd. 
Mibora  verna  Desr. 
Draba  muralis   L. 


Oblata  de  M.  Lachenaud,  4,  rue  Pétiniaud- 
Beaupeyrat,  Limoges. 

Corydalis  claviculata  DC. 

Dianthus  Carllutsianorum  b  congestus  Godr. 

Silène  rupicola  Bor. 

Sagina  subulata  Wimm. 

Trifolium  subterraneum  L. 

Agrimonia  odorata  L. 

Œnanthe  pimpinelloides  L . 

Dronicum  austriacum  Jacq. 

Wahlenbsrgia  hederacea  Rchb 

Euphorbia  angulata  Jacq. 

Orchis  coriophora  L. 

Ophrys  fusca  Link. 

Potamogeton  Berchtoldi  Ficher. 

Asplenium  lanceolatum  Huds. 


Ranunculus  Seguieri  Willd-. 
Anémone  montana  Hoppe. 
Arabis  alpestris  Schl. 
Iberis  Aurosica  Chaix. 
Lepidium  pratense  Serre. 
Genista  radia'a  Scop. 
CAstragalus  alopecuroides  L. 
Heracleum  minimum  Lamk. 
Centaurea  Seuseana  Chaix. 
Serratula  heterophylla  Desf. 
Artemisia  incanescens  Jord. 
Fraxinus  monophylla  Desf. 
Androsace  Chaixii  G.  G. 
Gentiana  angustifolia  Per.  et  Song. 
Echinospermum  deflexum  Lehm. 
Nepeta  nuda  L. 
Thesium  montanum  Ehrh. 
Fritillaria  Delphinensis  Gren. 
Nigritella  suaveolens 
Carex  limosa  L. 

—  Buxbaumii  Wahl. 
C/îira  média  Gouan. 

—  brigantiaca  Will. 
oAvena  setacea  Will. 

M.  Girod, 
à  Gap.  Hautes  Alpes. 


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Luxembourg  d'une  valeur,  d'après  le  cata- 
logue Senf  1897,  de  fr.  2.00.  (Quiconque  dé- 
sire que  la  prime  lui  soit  envoyée  sous  pli 
recommandé,  devra  ajouter  25  c.  au  mandat). 

2)  à  deux  annonces  gratuites  de  4  lignes  cha- 
cune ou  une  annonce  de  8  lignes. 


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LA     RÉDACTION 

Joseph  Schoch,  l'i,rite  Wallis,  à  Luxembourg-gare 
N.  B.  —  Tout  journal  qui  reproduit  cette 
annonce,  adroit  à  une  annonce  de  même  gran- 
deur dans  les  Petites  Affiches  du  Timbrophile, 
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La  Revue  scientifique  du  Limousin 

JOURNAL  MENSUEL 

Organe  de  la  Société  Botanique  du  Limousin 

(Société  d'études  scientifiques) 

Droit  d'entrée,  2  fr.  —  Cotisation  annuelle,  ô  fr. 

CH.  LE  GENDRE,  DIRECTEUR  ET  PRESIDENT 

LIMOGES 

tS,  Place  du  Champ  de  Foire 

Cette  Société  accorde  son  concours  et  son  appui  à 
tous  ceux  de  ses  membres,  quel  que  soit  leur  domi- 
cile, qui  travailleront  à  l'organisation  de  Comités  et 
de  Musées  cantonaux,  l'idéal  des  institutions  d'éduca- 
tion et  d'instruction  populaire. 


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S'adresser  à  M.  le  Dr  Gillot,  5,  rue  du    Fau- 
bourg-Saint-Andoche,  Autun  (Saône-et-Loire). 


Année  (2e  Série) 


N°  102 


1er  Mai  1898 


«#îl© 


DES 


PLANTES 


ORGANE 

DE 


L'ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
de  Géographie  Botanique 


ET 


BULLETIN 


DE 


L'ASSOCIATION  FRANÇAISE  DE    BOTANIQUE 


SOMMAIRE     DU     No     102 

Exsiceata  hypoiemeamm  Gulliae  orientais,  R.  Maire  et  F.  MARGUERv.-Observations  sur 
la  Flore  du  mara.sde  l'Egrenne,  pris  Dorafront,  k.-L.  LgTAcy.  -  Elections  de  l'Asso- 
ciatiou  française  de  botanique.  -  Les  réactifs  chimiques  en  Lichénologie,  H.  Olivier  - 
La  Flore  du  bois  de  Meudon  {suite),  E.  Perceval.  -  Les  plantes  des  terrains  salés 
[suite),  A.  Feret.  -  Bibliographie.  -  Oblata.  -  Mouvement  des  Bibliothèque  et  des 
Herbiers.  —  Errata. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,   12 


1898 


Association  française  de  Botanique. 

ACADEMIE     INTERNATIONALE 

DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 

Président  :  M.  Rouv,  41,  rue    Parmentier, 
Asnières  (Seine). 

Directeur  :    F"   Héribaud    Jh.,    Clermont- 
Ferrand  (Puy-de-Dôme). 

Vice- Président  :  MM.   Corbière,  Foucaud, 
Magnin. 

Secrétaire  perpétuel  ;  M.   H.    Léveillé.  Le 
Mans  ( Sarthe  1. 

Secrétaire  général  :  M.  H.  Léveillé,  56,  rue 
de  Flore.   Le  Mans  (Sarthe). 

Trésorier  :  M.     Eug.    Gonod    d'Artemare, 

Fssel-sur-Sarsonne  (Corrèze). 

Trésorier  :   M.   Ch.    Le  Gendre,   Limoges 
(Hte-Vienne). 

CONSEIL   DE  L'ACADÉMIE 

Membres  du    Conseil    :    MM.    Gillot,  Le 
Grand,  abbé  Coste,  Ern.   Olivier,    Thériot, 

MM.  Th.  de  Heldreich,  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,   G.  Rouy,  G.  King,  Treub,  R.  A. 

abbé  Réchin,  Gast.  Gautier,  Sudre. 

PmLirpi. 

OFFRES     &     DEMANDES 


Le  R.  P.  Urbain  Faurie  missionnaire  à 
Hakodate  (Japon  se  met  à  la  disposition  des 
monographes  pour  leur  fournir  les  espèces  du 
Japon  qu'ils  peuvent  désirer.  En  outre,  il  est 
prêt  à  fournir  en  belles  et  bonnes  parts, 
moyennant  la  somme  de  45  francs  la  centurie 
rendue  à  Marseille,  les  espèces  du  Japon  et  à 
faciliter  à  qui  le  désirera  la  composition  d'un 
herbier  presque  complet  de  la  Flore  japonaise. 
Ces  plantes  sont  nommées  par  lui  d'après  les 
les  travaux  de  ses  monographes.  Lui  adresser 
les  demandes. 

MM.  Thériot,  Olivier  (h.)  Maire,  Cheva- 
lier (Aug).  —  Avons  transmis  vos  desiderata 
au  R.  P.  Faurie  et  au  R.  P.  Bodinier. 

Que  nos  collègues  veuillent  bien  excuser 
notre  secrétaire  et  ne  pas  lui  tenir  rigueur  si, 
parfois  surmené,  il  tarde  à  leur  répondre. 
Prière  de  vouloir  bien  si  la  réponse  se  faisait 
trop  attendre,  adresser  une  nouvelle  lettre. 

Etant  donnée  l'abondance  de  copie  que  nous 
recevons,  nous  prévenons  que  les  travaux  qui 
nous  sont  adressés  paraîtront  selon  l'ordre  de 
réception,  cette  date  étant  consignée  par  le 
secrétaire  sur  chaque  manuscrit.  Les  auteurs 
ne  pourront  donc  pas  bénéficier  d'un  tour  de 
faveur  pour  leurs  mémoires.  Toutefois  ces 
travaux  pourront  prendre  date  par  leur  pré- 
sentation à  la  séance  qui  se  tient  le  icr  lundi 
de  chaque  mois  au  secrétariat. 


UN     AN 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 
:     France 

—  Étranger,    Colonies. . , 

Lr  Numéro  :  1  Franc. 
Les    Abonnements    parlent    du     i"    Octobre    ou    du 
1er  Janvier   de   chaque   année. 


Toute   personne  qui  ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  5ô,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


Lors  des  élections  pour  le  bureau  de  l'As- 
sociation un  certain  nombre  de  nos  collègues 
nous  ont  retourné  leurs  votes  sous  enveloppe 
affranchie  à  5  centimes.  Bien  que  l'adminis- 
nistration  des  Postes  n'ait  soulevé  aucune 
difficulté  à  ce  sujet, nous  croyons  plus  régulier 
le  retour  des  bulletins  de  vote  affranchis  à 
i5  centimes  ou  à  o  fr.  23  quand  ils  viennent 
de  l'étranger.  Nous  prions  donc  nos  collègues 
de  vouloir  bien  à  l'avenir  se  contormer  a  cette 
règle  qui  évitera  toute  contestation  et  qui 
est  d'ailleurs  d'un  usage  constant  dans  les 
diverses  Sociétés. 

Au  départ,  les  circulaires  ou  bulletins  de 
votes,  classés  comme  questionnaires  peuvent 
circuler  atlranchis  à  o,o5  ce  qui  grève  moins 
lourdement  notre  budget  tandis  que  la  dé- 
pense de  o  fr.  i5  ne  saurait  grever  beaucoup 
celui  de  nos  collègues. 

Nous  signalons  à  nos  collègues,  à  l'occasion 
de  l'étude  que  nous  allons  faire  des  Orchidées 
un  curieux  petit  ouvrage  avec  10  planches 
photographiques  de  P.  Berbigier  intitulé  : 
Flore  des  environs  de  Clamecy.  —  Orchidéesde 
la  France  centrale.  Cet  ouvrage  édité  en  1880 
à  Clamecy,  nous  a  été  signalé  et  adressé  en 
communication  par  M.  Eugène  Gonod  d'Ar- 
temare. Les  photographies  mêmes,  prises  sur 
les  échantillons  d'herbier,  sont  montées  en 
planches. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Ph.  Heinsberger,  '15,  First  Avenue. 
LOiNDON 

Dulau  and  C°,  Forcign  booksellers,  37,  Soho 

Square. 

PARIS 
J.-B.  Baillière  et  Fils,  10,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lèche valieb,    Librairie    médicale    et 

scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 

Aug.  Goupil,  quai  Jean-Fouquet  (Vieux-Pont) 


7«  Année   2e  Série). 


N°  102 


1er  Mai   1808 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe  de   l'Académie   Internationale   de   Géographie    'Botanique 


Par  décision,  en  date  du  23  mars  i8g8, 
M.  Jouve  Instituteur  à  Montmurat,  parMaurs 
(Cantal),  est  nommé  Associé  libre  de  l'Aca- 
démie. 

Le  Directeur, 

F.    HÉRIBAUD  Jh. 


Séance  du  4  Avril  1898 

Présidence  de  M.  H.  Léveillé,  secrétaire 
perpétuel. 

Il  est  procédé  au  dépouillement  de  la  Cor- 
respondance. Parmi  les  ouvrages  offerts  nous 
remarquons  les  suivants  offerts  par  M.  J.  B. 
M.  Biélawsnsi  :  Les  Tourbières  et  la  Tourbe, 
Souvenirs  d'un  petit  fonctionnaire,  le  Plateau 
central  de  la  France  et  l'Auvergne  dans  les 
temps  anciens,  Récits  d'un  Touriste  Auvergnat. 
Les  autres  ouvrages  du  même  auteur  et  ceux 
offerts  par  MM.  Christ,  Hitchcoct,  Le  Grand, 
Gagnepain  seront  analysés  à  la  Biblio- 
graphie. 

On  dépouille  ensuite  le  scrutin  pour  l'élec- 
tion du  Bureau  de  l'Association  française  de 
Botanique,  M.  Rigal  le  plus  jeune  de  nos  col- 
lègues, étant  scrutateur.  On  en  trouvera  plus 
loin  le  résultat. 

M .  Léveillé  présente  ensuite  son  travail  sur 
les  Onothera  du  Globe  travail  dont  la  publication 
commencera  en  octobre  prochain  et  durera 
près  de  trois  années.  Elle  sera  illustrée  d'en- 
viron 5o  planches  en  héliogravure.  Parmi  les 
espèces  nouvelles  citons  :  Onothera  Mandant, 
0.  Barbeyana,  0.  Jonesii,  0.  Aulrani.  L'auteur 
a  opéré  de  nombreuses  réductions  dans  les 
formes  admises  et  n'a  admis  que  les  espèces 
qu'il  regarde  comme  nettement  caractérisées. 
Il  explique  qu'il  a  basé  son  travail  sur  la 
morphologie,  l'étude  anatomique  et  les  carac- 
tères tirés  de  la  graine. 

Lecture  est  ensuite  donnée  des  Observations 
sur  la  Flore  du  marais  de  l'Egrenne  près 
Domfront  de  M.  l'abbé  A.  L.  Letacq,  des 
Exsiccata  Hypodermearum  Galliac  orientalis 
par  MM.  R.  Maire  et  F.  Marguery.  —  La 
séance  est  levée  à  10  h. 

La  prochaine  séance  aura  lieu  le  lundi  2 
mai,  à  8  h.  du  soir. 


Exsiccata  Hypodermearum  Galliae 
orientalis  Decas  quarta. 

PAR 

R.  Maire  et  F.    Marguery. 

Collecteurs:  MM.  F.  Fautrey,  à  Corrom- 
bles  (Côte-d'Or)  ;  A.  Friren,  à  Montigny-les- 
Metz;  F.  Gérard,  à  Dijon;  E.  Mer,  à  Longe- 
mer  (Vosges);  R.  Maire,  à  Nancy  ;  A.  Mosson, 
à  Dijon. 


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LE      MONDE       DES       PLANTES 


Observations 

Nn  32.  —  Sur  le  Lychnis  alba  Mill.,  l'Usti- 
lag0  ,  i    produit    un    phénomène   très 

curieux,  je  veux  parler  du  développement  des 
étamines  sur  les  pieds  femelles.  Le  filet  de  ces 
étamines  est  normal  mais  les  anthères  sont 
pleines  d'une  poudre  violette  formée  par  les 
spores  du  parasite  :  l'ensemble  est  identique 
à  ce  que  l'on  trouve  chez  les  pieds  mâles.  Ce 
fait,  que  j'ai  eu  l'occasion  de  constater  sur  de 
nombreux  Lychnis  attaqués,  avait  été  déjà 
signalé  par  plusieurs  auteurs,  entre  autres 
MM.  Giard  et  Magnin. 

D'après  Tulasne  l'ovaire  serait  quelquefois 
infecté  :  je  n'ai  jamais  pu  constater  ce  fait  sur 
aucun  des  nombreux  exemplaires  de  Lychnis, 
Saponaria,  Silène,  que  j'ai  eu  sous  les  yeux 
jusqu'à  présent,  (R.  M.) 

No  33.—  Ce  parasite,  indiqué  en  Allemagne 
et  en  France  dans  les  ovaires  des  Polygonum 
convolvulus  et  dumetorum,  n'avait  pas  encore 
été  signalé  sur  P.  aviculare,  sur  lequel  on 
connaissait  par  contre  VUstilago  ulriculosa 
Tul.  (A.  Friren  et  R.  M). 

isjo  35,  —  Voir  les  notices  de  M.  E.  Mer, 
t  Une  nouvelle  maladie  du  Mélèze  »,  C.  R. 
Ac.  16  décembre  i8o>,  et  de  M.  P.  Vuillemin, 
t  Les  Hypostomacées,  nouvelle  famille  de 
Champignons  parasites  ».  Bull.  Soc.  des 
Sciences  de  Nancy,  1806. 

No  37.—  Le  Puccinia  eoronata  Corda  pré- 
sente deux  variétés  caractérisées  par  la  forme 
des  téleutospores.  Dans  l'une  d'elles,  que  nous 
considérons  comme  le  type  de  l'espèce,  la 
téleutospore  est  munie  de  protubérances 
tuberculiformes,  épaisses  et  courtes  ;  c'est 
cette  variété  qui  a  été  figurée  par  Tulasne. 
Dans  l'autre  au  contraire  la  téleutospore  est 
munie  de  véritables  cornes  minces  et  allongées, 
pouvant  atteindre  jusqu'à  12  u  :  c'est 
cette  variété  que  nous  nommons  Puce,  coro- 
nata var.  macrostephana.  En  voici  la  des- 
cription : 

Puccinia  coronata  Corda  var  macrostf.- 
niANA  Fautr.  et  R.  M.  —  Teleustoporis  cytin- 
draceis  vel  davatis,  medio  vix  conslrictulis, 
levibus,  dilute  umbnno-rufis,  pedicetlo  brevis- 
simo  persistente  su/fullis,  apice  comibus  coro- 
ad  instar  slellalo-radiatis,  elongatis,  etiam 
gracilibus,  usque  ad  10-12  y.  longis,  basi  obs- 
curioribus,  vertkc  fere  pellucidis,  praeditis 
soros  atro-brunneos,  densos,  diu  tectos  efl'or- 
mantibus. 

Hab.  —  In  foliis  vaginisque  Trilici  repentis, 
Corromblesl,  Côte-d'Or  [F.  Fautrey)',  Avenae 
salivae,  Vesoul  !,  Haute  Saône  (R.  Maire); 
nec  non  liromi  asperi,   Messigny  à  la  fontaine 


de  Jouvence,  Côte-d'Or  (R.  Maire.)  Voir  Plan- 
che I,  fig.  i  et  2. 


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MANCHE  I.    i-  décade) 
1.  Téleutospores  de  Puccinia  coronata   Corda,  type. 
-2.  Téleutospores  de  P.  coronata  Corda,  var.  macro- 

slephana  Fautr.  et  U.  Maire. 
3.  Spores  A'Aecidium  punctatum  Pers.  germant  sur 

l'eau  au  bout  d'un  jour. 

Vu  la  variabilité  du  Puccinia  coronata 
Corda,  nous  ne  pouvons  faire  de  cette  forme 
qu'une  variété  reliée  probablement  au  type 
par  des  intermédiaires  plus  ou  moins  nom- 
breux. IF.  Fautrey  et  R.  Maire). 

Nc  38.  —  J'ai  récolté  cette  espèce  sur  Ses- 
leria  cacrulea  au  Mont-Afrique  près  Dijon; 
elle  est  donnée  comme  hétéroïque  et  formant 
ses  écidies  sur  Rhamnus  saxatilis  L,  arbuste 
qui  n'a  pas  encore  été  rencontré  en  Bourgo- 
gne et  dont  la  station  la  plus  rapprochée 
parmi  celles  connues  jusqu'ici  se  trouve  sur 
les  rochers  dominant  la  vallée  de  la  Loue,  à 
Cléron  (Doubs),  où  Paillot  le  découvrit  il  y  a 
une  quinzaine  d'années.  Peut  être  Puce.  Ses- 
Icriae  produit-il  aussi  ses  écidies  sur  Rham- 
nus alpina,  qui  abonde  au  Mont-Afrique, 
mais  mes  recherches  dans  ce  sens  n'ont  eu 
qu'un  résultat  négatif.  Il  ne  faudrait  d'ailleurs 
pas  attacher  à  l'écidie  une  trop  grande  impor- 
tance, même  chez  les  Urédinées  hétéroïques  : 
de  l'ensemble  de  mes  observations  je  crois 
pouvoir  induire  que  c'est  le  plus  souvent  un 
stade  facultatif.  11  est  donc  possible  que  le 
Puce.  Sesleriae  soit  privé  en  Bourgogne  de  sa 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


119 


forme   écidienne;  il  y   paraît    d'ailleurs   très 
rare.  (R.   M.) 

N°  40.  —  Ce  parasite  a  été  publié  de  la 
même  localité,  Epoisses  (Côte-d'Or)  dans  les 
Fimgi  exsiccali  praecipue  gallici,  .1°  5609, 
d'après  la  détermination  de  Roumeguère,  sous 
le  nom  de  Peridermium  Conorum  Thiim.  (F. 
Marguery). 

Les  spores  de  cette  espèce  ont  une  orne- 
mentation très  caractéristique  :  elles  sont 
aplaties  en  un  disque  dont  une  des  faces  est 
faiblement  verruqueuse,  tandis  que  l'autre  est 
hérissée  de  bâtonnets  allongés  et  obtus,  extrê- 
mement serrés,  qui  vus  de  face  donnent  à  la 
spore  un  aspect  réticulé.  Ces  bâtonnets  sont 
insérés  dans  des  alvéoles  de  l'épispore;  on  les 
fait  tomber  assez  facilement  par  action  méca- 
nique dans  les  vieilles  spores,  en  tapotant  sur 
une  préparation  préalablement  traitée  à  chaud 
par  le  lactophénol  de  Amann,  et  leur  chute 
laisse  voir  au-dessous  d'eux  l'épispore  alvéolé 
qui  les  supportait.  (R.  M.}. 

Nouvelles  observations  sur  la 
le  décade. 

N°s  8  et  8  bis.  —  L'Aecidium  albescens 
Grev.  est  considéré  par  les  auteurs  comme  le 
stade  écidien  de  Puccinia  Adoxae  Hedw.,  et  je 
croyais  cette  opinion  exacte  quand  j'ai  publié 
cet  Aecidium  dans  la  première  décade  de  ce 
recueil.  Depuis  lors  les  observations  qu'il  m'a 
été  donné  de  faire  ont  fortement  ébranlé  ma 
conviction  à  cet  égard. 

Voici  les  faits  que  j'ai  pu  constater  :  i°  dans 
la  plupart  des  localités  on  trouve  soit  le  Puc- 
cinia seul,  soit  V Aecidium  seul,  et  cela  sur  des 
milliers  d'Adoxa  attaqués  ;  2°  le  Puccinia  est 
un  peu  plus  précoce  que  VAecidium  ;  3°  j'ai 
trouvé  un  pied  d'Adoxa  moschatellina  L  por- 
tant à  la  base  de  sa  tige  et  sur  ses  feuilles  le 
Puccinia,  tandis  que  les  parties  les  plus  jeunes, 
c'est-à-dire  la  hampe  et  les  fleurs  étaient  cou- 
vertes d' Aecidium,  ce  qui  semble  contraire  à 
l'ordre  d'évolution  d'une  Urédinée  autoïque, 
dont  les  écidies  se  développent  d'ordinaire 
avant  les  téleutospores  ;  40  bien  que  les 
auteurs  décrivent  des  urédospores  (Uvedo 
Adoxae  Auer sw.)  je  n'ai  jamais  pu  en  observer 
sur  les  milliers  d'Adoxa  infestés  que  j'ai  pu  exa- 
miner. Il  est  donc  possible  que  l'on  ait  affaire 
ici  à  une  question  rappelant  à  la  fois  celle  de 
Puce.  ThesiiDesv.  (*),  et  celle  de  Puce,  fusca 
Relh  (**). 


(*)  P.  Vuillemin.  —  Etudes  biologiques  sur  les 
Champignons,  (Bull.  Soc.  Scienc.  Nancy,  3"  année, 
n"  4,  avril  1891). 

(**)  Voir  Decas  II,  observations  sur  la  première 
décade,  n°s  10  et  4. 


Peut-être  existe-t-il  deux  espèces  de  Puc- 
cinia sur  YAdoxa  moschatellina  L,  l'une  pos- 
sédant des  urédospores  et  des  téleutospores 
l'autre  n'ayant  que  des  téleutospores:  c'est 
cette  dernière  seule  que  j'ai  observée  dans 
l'Est  et  aux  environs  de  Paris.  Enfin  VAeci- 
dium albescens  Grev.  semble  être  une  forme 
autonome  comme  VAecidium  leucospermum 
DC.  Des  expériences  de  culture,  que  je  n'ai 
malheureusement  pu  faire  pourraient  seules 
résoudre  définitivement  la  question.  (R.  M.). 

N°  10.  —  J'ai  pu  observer  au  printemps  de 
1897  la  germination  des  spores  d' Aecidium 
punctatum  Pers.  Ces  spores  ont  germé  en 
émettant  un  filament  mycélien  plus  ou  moins 
ramifié,  sans  produire  de  promycelium  comme 
les  Endophyllim.  Voir  planche  I.  fig.  3. 
(R.  M.). 

Nouvelles  observations  sur  les  2e 
et  3=  décades. 

N°  11.  —  Nous  avons  pu  suivre  le  dévelop- 
pement des  sores  d'Uslilago  subinclusa  Kôrn. 
(Anthracoidea  subinclusa  Bref.),  dans  les 
utricules  de  Carex  vesicaria  L.  Les  hyphes  du 
parasite  pénètrent  dans  l'ovaire  par  sa  base  au 
moment  de  la  floraison.  Celle-ci  s'accomplit 
régulièrement  :  la  fleur  infectée  ne  se  distingue 
guère  des  autres. 

L'ovaire  est  entièrement  envahi  ;  les  stig- 
mates au  contraire  sont  respectés;  ils  se  des- 
sèchent et  tombent  comme  ceux  d'un  gynécée 
sain. 

L'utricule  de  son  côté  reste  indemne  et  se 
développe  normalement. 

Un  peu  après  la  floraison  les  hyphes  vien- 
nent s'enchevêtrer  à  la  surface  de  l'ovaire  et 
y  former  une  sorte  de  couche  hyméniale.  Ils  se 
renflent  à  leurs  extrémités  en  gélifiant  leurs 
membranes,  de  manière  à  former  une  masse 
blanchâtre  composée  de  globules  très  petits 
disposés  en  chaînettes  plus  ou  moins  irrégu- 
lières et  entourés  d'une  couche  gélatineuse 
épaisse.  Ces  globules  grossissent  peu  à  peu  ; 
pendant  ce  temps  le  phénomène  qui  leur  a 
donné  naissance  continuant  à  se  produire,  de 
nouveaux  globules  repoussent  sans  cesse  les 
anciens  dans  l'espace  compris  entre  l'ovaire  et 
l'utricule.  Cet  espace  se  remplit  de  plus  en 
plus,  gonflant  l'utricule  qui  finit  par  se  fendre 
longitudinalement  en  un  ou  deux  endroits, 
laissant  passer  une  partie  de  la  masse  qui  à 
ce  moment  est  devenue  presque  entièrement 
noire,  chaque  globule  s'étant  en  effet  trans- 
formé derrière  sa  couche  gélifiée  en  un  kyste 
à  épispore  noir-olivacé,  presque  opaque, 
très  verruqueux. 

Au  fur  et   à  mesure  de  la  formation  de  ce 


I  20 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


kvstes,  la  masse  gélifiée  se  résorbe,  de  sorte 
qu'au  moment  de  la  rupture  il  ne  reste  plus 
qu'un  sore  assez  compact,  se  fendillant  sou- 
vent, plus  ou  moins  grossièrement  pulvérulent 
et  noir,  sauf  au  voisinage  de  l'ovaire,  auquel 
les  dernières  générations  de  jeunes  spores 
forment  un  revêtement  blanc.  L'ovaire  per- 
siste jusqu'à  la  maturité,  mais  sans  aucun  de 
ses  caractères  propres:  ce  n'est  qu'un  simple 
amas  de  cellules  hypertrophiées  par  l'action 
du  parasite. 

Ce  développement  est  celui  des  Cintractia, 
comme  l'a  fait  observer  Brefeld  qui  ne  con- 
naissant pas  la  germination  des  spores  de  ce 
dernier  genre  range  provisoirement  l'Uslilago 
subinclusa  et  VU.  caricis  dans  un  nouveau 
genre  Anthracoidea  qu'il  faudra  peut  être  un 
jour  réunir  au  genre  Cintraclia.  I  R.  M.) 

N«  14.  —  L'Uromyces  scutellatus  Lév.  était 
rangé  jusqu'ici  dans  les  Hemiuromyccs,  car 
on  lui  connaissait  seulement  des  téleutos- 
pores  et  des  urédospores.  Nous  avions  déjà 
constaté  depuis  longtemps  la  présence  de 
spermogonies  et  le  considérions  comme  un 
Brachym  ,  quand    l'un  de  nous   a   été 

assez  heureux  pour  observer  près  de  Dijon,  à 
Fénay,  sur  de  nombreux  pieds  d'Euphorbia 
verrucosa,  les  écidies  bien  développées,  en 
même  temps  que  les  spermogonies,  les  uré- 
dospores et  les  téleutospores.  L'Uromyces 
scutellatus  est  donc  un  Auloeuuromyces,  dont 
les  premiers  stades  sont  essentiellement  facul- 
tatifs. Les  spermogonies  sont  cependant  assez 
communes,  mais  il  est  plus  rare  de  trouver 
les  écidies  bien  développées,  et  très  souvent 
ces  deux  stades  manquent  à  la  fois.  (R.  M.  et 
F.  Marguery). 

N°  30.  —  Ce  Cacoma  est  probablement  la 
forme  écidio-spermogonique  de  Mclampsora 
epilca  Thuem.  Ce  Mclampsora  infecte  abon- 
damment le  SaliX  purpurea  dans  certaines 
parties  du  bois  d'Arcelot  près  Dijon,  où  abonde 
au  printemps  le  Cacoma  Ari-italici. 

Il  serait  à  souhaiter  que  des  expériences 
d'infection  viennent  démontrer  indiscutable- 
ment ces  relations  métagénétiques,  Le  Cacoma 
ne  serait  d'ailleurs  qu'un  stade  facultatif  du 
M.  cj'ilea.  car  ce  dernier,  comme  les  autres 
Mclampsora  parait  se  passer  fort  bien  de 
forme  écidio-spermogonique.  (R.  M.) 

Dijon. 
R.  Maire  et  F.  Marguery. 


Observations  sur  la  Flore  du  marais  de 
l'Egrenne  près  Domfront  (Orne). 

M.  le  Dr  Gillot  a  proposé  récemment  de 
diviser  les  plantes  calcicoles  en  deux  caté- 
gories : 

i»  Calcicoles  proprement  dites,  qui  viennent 
ordinairement  sur  les  t.  -  ilcaires  exclu- 

sifs (jurassique,  craie,  etc.    : 

2°  Calciphiles  ou  feldspalhiqu.es,  qui  recher- 
chent aussi  le  calcaire,  mais  en  ont  moins 
besoin,  et  viennent  aussi  bien  sur  les  roches 
anciennes  désagrégées  ayant  contenu  une  fai- 
ble quantité  de  chaux. 

Le  même  auteur  a  donne  le  nom  d'héléroto- 
piijues  aux  colonies  de  plantes  calcicoles  en 
plein  terrain  siliceux  et  réciproquement  (l). 

M.  Auguste  Chevalier  appliquant  ces  prin- 
cipes à  l'arrondissement  de  Domfront,  consti- 
tué au  point  de  vue  géologique  par  des  ter- 
rains anciens,  a  dressé  des  listes  très  intéres- 
santes de  colonies  de  plantes  calciphiles 
croissant  sur  les  décombres,  ou  au  voisinage 
des  calcaires  jurassiques,  ou  encore  sur  des 
roches  anciennes  désagrégées,  dans  la  com- 
position desquelles  entrent  des  feldspaths  à 
base  de  chaux,  comme  les  granités  et  les  dia- 
bases  (2). 

La  flore  des  marais  de  l'Egrenne,  qui  s'é- 
tendent entre  Domfront,  Lonlay  l'Abl 
Rouelle  et  Saint-Mars,  et  comprennent  toute 
la  commune  de  Saint  Gilles,  me  parait  elle 
aussi  former  une  colonie  hétérotopique  de 
piantes  aquatiques  calciphiles.  Ces  marais  qui 
reposent  sur  une  argile  de  formation  lacustre 
locale,  sont  très  différents  des  tourbières  voi- 
sines de  Briouze,  du  Grais,  des  gorges  de  \  il- 
liers.  etc.;  ce  sont  plutôt  des  près  marécageux, 
des  mares,  des  douves  et  des  fossés  remplis 
toute  l'année  par  l'eau  dormante  (3).  On  y 
recueille  entre  autres  :  Batrachium  lularium 
Revl.,  Œnanthe  Phellandrium  Lam.,  OE.fistu- 
losa  L.,  Scutcllaria  aalericulata  L..  Lillorelld 
lacustris  L.,  Callilrichc  verna  Klitz.,  Hydro- 
charis  morsus-ranac  L.,  Polamorjelon pusillus 


1  Dr  Gii.lot  :  Influence  de  la  composition  miné- 
ralogique  du  sol  sur  la  végétation  Bull.  Soc.  Bot. 
de  France  XL1  (1894),  Sess.de  Genève,  p.  XVI- 
XXXV.  —  Botanique  et  Minéralogie  :  Colonies 
végétales  hétér otopiques.  Feuille  des  Jeunes  natu- 
ralistes, Mai-Juin  i8g5,  p.  1  14-1  17. 

(2)  A.  Chevalier  Recherches  et  Observations  sur  la 
flore  de  l'arrondissement  de  Domfront  (Orne)  Bull. 
Soc.  Linn.Norm.  3e  série  i*vol.  1897,  p.  i-5(3,  et 
tir.  à  part. 

(3)  A.  Chevalier  :  Catalogue  des  plantes  vasculai- 
res  de  l'arrondissement  de  Domfont,  lbid.  4*  série 
7«  vol.   1894,  p.  117. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


I  -2  I 


L.,  Lcmma  polyrhiza  L.,  Typha  lalifolia  L., 
Scirpus'fluitans L.,  Gtyceria plicata  Fries.,  G. 
fluitans  R.  Br.  Pilularia  globutiferaL.,  Equi- 
setum  limosum  L.,  Hypnum  fluitans  L.,  H. 
riparium  L.,PhyscomilriumfasciculareB.  E.. 
Nitella  translucens  Ag.,  qui  montrent  bien,  ce 
que  d'ailleurs  j'ai  constaté  en  versantquelques 
gouttes  d'acide  azotique  sur  un  échantillon 
pris  au  Bois-de-Landelle,  que  le  sol  contient 
des  éléments  calcaires. 

Ceux-ci  en  excluent  les  espèces  franchement 
silicoles  caractéristiques  de  nos  marais  tour- 
beux, telles  Drosera  rotundifolia  L.,  D.  in- 
termedia  Hayn.,  Comarum  palustre  L.,  Malaxis 
paludosa  S\v.,  Scirpus  caespilosus  L.,  Eriopho- 
rum  anguslifolium  Roth.,.  Rhyncospora  alba 
Vahl.,  Narthecium  ossifragum  Huds.,  Ca- 
rex  cancscens  L.,  Bryum  pseudotriiptelrum 
Schwcegr.,  etc.,  mais  d'autre  part  la  présence 
de  l'élément  siliceux  ou  une  quantité  de  chaux 
insuffisante  ne  permettent  pas  à  nos  plantes 
calcicoles  les  plus  décidées  comme  Pamassia 
palus  tris  I-.,  Orchis  palus}ris  Jacq.,  Hypnum 
commutjtum  Hedw,,  H.  scorpioides  L.,  de  s'y 
implanter. 

Les  plantes  énumérées  plus  haut  sont  donc 
bien  des  plantes  des  terrains  mixtes,  comme 
les  appelait  dès  182S  notre  illustre  De  Brébis- 
son,  ou  [eldspalhiques  comme  les  nomme 
aujourd'hui  le  Dr  Gillot. 

L'étude  géologique  de  la  contrée  nous  per- 
met d'expliquer  la  présence  du  calcaire  dans 
les  marais  de  l'Egrenne  :  Ils  reposent  sur  un 
terrain  très  récent  formé  par  les  courants 
boueux  des  collines  environnantes  qui  sont 
composées  elles-mêmes  sur  plusieurs  points 
de  granités  et  de  diabases.  Or  les  feldspaths 
des  granités  renfei  ment  de  l'oligoclase  [(Ca, 
Na2)3  AH  Si  9  026],  et  les  diabases  des 
pyroxènes  [(Ca,  Mg,  Fej  Si  O3]  et  de  l'amphi- 
bole [iMg,  Ca,  Fe)  »  Si9  O26]  (1). 

A.-L.  Letacq. 


Bibliographie 

Petite  Flore  Mancelle  contenant  l'ana- 
lyse et  ia  description  sommaire  des  plantes 
vasculaires  de  la  Sarthe,  parAMBR.  Gentil,  3e 
édition.  —  Le  Mans.  Edm.  Monnoyer,  1898. 
Prix  :  3  fr.  5o. 

L'apparition  d'une  Flo:e  est  toujours  un 
événement  dans  le  monde  des  botanistes,  sur- 
tout quand  cette  flore  est  une  œuvre  claire, 
précise  et  consciencieuse. 

Or  telles  sont  incontestablement  les  qualités 


(1)  De  Lappahent,  Précis  de  Minéralogie  p.   171 
et  193. 


de  ce  volume  gracieux  et  élégant  au  point  de 
vue  typographique  comme  toutes  les  œuvres 
éditées  par  l'antique  maison  Monnoyer.  C'est 
le  meilleur  éloge  que  nous  puissions  faire  de 
ce  volume  où  se  trouvent  condensées  les 
données  scientifiques  relatives  aux  espèces 
végétales  de  la  Sarthe.  Le  jour  où  chaque 
département  possédera  une  semblable  Flore 
la  Flore  de  France  sera  définitivement  connue. 

Notre  sympathique  et  savant  collègue  a  eu 
pour  but  de  mettre  entre  les  mains  de  ses 
élèces  un  livre  qui  leur  permît  une  détermi- 
nation exacte  et  facile. 

Ce  but  est  entièrement  rempli  et  même 
dépassé  car  la  Flore  mancelle  ne  sera  pas 
moins  utile,  nous  le  savons  par  une  expérience 
quotidienne,  aux  botanistes  qu'aux  débutants. 
Nous  attendions  cette  3e  édition  avec  une 
vive  impatience  et  nous  lui  prédisons  un  succès 
plus  complet  encore  qu'à  ses  devancières. 
M.  Gentil  n'a  pas  eu  la  prétention  dans  ce 
volume  de  trancher  la  question  de  la  valeur 
des  espèces.  Il  a  simplement  voulu  donner  ré- 
numération  de  toutes  les  formes  sarthoises  de 
quelque  importance.  A  ce  but  il  s'est  fidè- 
lement et  invariablement  attaché.  Toutefois  il 
a  condensé  dans  sa  Flore  son  mémorable 
mémoire  sur  les  Roses  de  la  Sarthe.  Signalons 
en  outre  les  genres  Rubus,  Epilobium  et  Cen- 
taurea  qui  ont  été  l'objet  d'importants  rema- 
niements. Bon  nombre  de  variétés  et  formes 
ont  été  ajoutées  soit  à  la  suite  des  espèces  ou 
comprises  dans  les  diagnoses. 

Cette  3e  édition  s'est  enrichie  des  espèces 
suivantes:  Diplolaxi.ï  viminea  DC,  Cardamine 
parviflora  L.,  Erysimum  orientale  L.,  Berteroa 
incana  DC,  Lepidium  lalifolium  L.,Cerastium 
arvense  L.,  Vicia  villosa  Roth,  Prunus  Maha- 
leb.,  Potentilla  Vaillantii  Nestl,  Jasminum 
frulicans  L.,  Gentiana  germanica  Willd., 
Linaria  arvensis  Desf.,  Orobanche  teucrii 
Holl,  Scutellaria  hastifolia  L.,  Lamiummacu- 
lalum  L.,  Polygonum  nodosum  Pers.,  P.  Bis- 
lorla  L  ,  Alnus  incana  DC. ,Salix  rugosa  Sm.. 
Ornilhogalum  divergens  Bor.,  Muscari  Lelie- 
vrii  Bor.,  Leucoium  aeslivum  L.,  Potamo- 
gelon  trichoides  Cham.,  Nayas  minor  AIL, 
Juncus  anceps  Le  Harpe,  Carex  Davalliana 
Sm.,  C.  leretiuscula  Good.,  C.  canescens  L., 
C.  punctata  Gaud.,C.  gynobasis  Willd.,  Cryp- 
sis  alopecuroides  Scnrad.,  Phleum  Bœhmeri 
Wibel,.4!:e>ia  sulcala  Gay,  Promus  commuta- 
lus  Schrad  ,  Lolium  linicola  Sond.,  Airopsis 
agrostidea  DC. 

Par  contre  des  espèces  ont  été  exclues,  les 
unes  dont  les  localités  semblent  avoir  été  dé- 
truites :  Banunculus  gramineus  L.,  Helian- 
themum  pulverulentum  DC.,Bupleurum  (alca- 


I  22 


LE      MONDE       DES      PLANTES 


tum  I...  Xanthium strumarium  L.,Campanula 
Erinus  I...  Eriophorum  gracile  Koch  ;  les 
autres  admises  par  d'anciens  botanistes  par 
confusion  avec  des  formes  affines,  telle  : 
Maloa  nicaeensis  AH.,  Lappa  tomentosa  Lamk., 
Calaminltl  i  tfepeta  Link.  —  Un  certain  nom- 
bre continuent  à  figurer  dans  la  Flore  avec 
cette  mention  :  incertain  dans  nos  limites. 

I.e  genre  Cerasus  a  été  avec  raison  réuni  au 
genre  l'rnnus  ;  de  même  le  genre  Mains  au 
genre  Pyrns.  Comme  exemple  de  réductions 
signalons  encore  ï'Hieracium  tridentatum 
Fries,  réuni  justement  comme  variété  a  17/. 
boréale  Fries. 

Le  total  des  espèces  mentionnées  dans  cette 
3''  édition  s'élève  à  1.208. 

En  terminant  nous  remercions  notre  aima- 
ble collègue  de  la  part  qu'il  a  bien  voulu 
accorder  à  nos  modestes  travaux  et  à  nos 
observations  personnelles.  Nous  engageons 
tous  ceux  qui  s'occupent  de  Flore  comparée 
et  de  géographie  botanique  à  placer  dans  leur 
bibliothèque  celle  élégante  c-î  portative  publi- 
cation  qu'ils  pourront  toujours  consulter 
avec  fruit. 

11.    !.. 

Index  Dssmidiacearum  citationibus  lo- 
cupletissimus  atque  bibliographia,  auctore 
G.  F.  O.  Nordstedt,  opus  subsidiis  et  ex 
aerario  regni  suecani  et  ex  pecunia  regiae  So- 
cietatis  scient.  Holmiens.  collatis  editum. 
Borntraeger,  Schœneberg  Strass,  17,  Berlin.  A 

Cet  important  ouvrage  in-40  de  3"io  pages 
est  en  effet  un  Index  absolument  nécessaire  à 
ceux  qui  s'occupent  de  l'étude  des  Desmidiees. 

Ecrit  en  latin,  il  s'ouvre  par  une  importante 
bibliographie  qui  ne  comprend  pas  moins  de 
34  grandes  pages  (avec  les  addenda),  Une  page 
est  consacrée  aux  exsiccata  publiés.  L'Index 
comprend  tout  le  reste  de  l'ouvrage  et  est  ter- 
miné par  une  double  table  alphabétique  des 
genres  et  des  espèces. 

Révision  de  la  Flore  agenaise  suivie 
de  la  Flore  du   Lot-et-Garonne  avec    un 

portrait  de  Boudon  de  Saint-Amans  par 
3.  o.  Debeaux.  —  1898.  Vol.  de  647  pages, 
Franco,  10  fr.  chez  l'auteur,  2N,  rue  Saint- 
Lazare,  Toulouse,  Haute-Garonne.  Prix  de 
ir  pour  les  botanistes. 
Cet  important  travail  mériterait  une  longue 
analyse;  malheureusement  la  place  nous  fait 
défaut.  Nous  devrons  donc  nous  borner  à 
dire  que  dans  ce  consciencieux  travail  l'au- 
teur, qui  connaît  à  fond  la  flore  dont  il  parle, 
consacre  des  notices  aux  principaux  bota- 
nistes ses  devanciers  ainsi  qu'aux  botanistes 
qui  ont  contribué  a  faire  connaître  la  flore 
du  Lot-et-Garonne.  Nous  y  relevons  les  noms 


de  MM.  1).  Ci. os,  Amblaru,  nos  collègues- 
Après  un  index  des  abréviations  et  des  prin- 
cipaux ouvrages  consultés,  s'ouvre  l'énumé- 
ration  de  toutes  les  formes  végétales  de  la 
flore  agenaise  comprenant  deux  parties. 

Dans  la  1  ' f  partie  intitulée  :  Additions  et  cor- 
rections delà  flore  agenaise,  notre  savant  col- 
lègue mentionne  les  espèces  ou  variétés  nou- 
velles et  indique  les  corrections  à  faire  en 
donnant  les  raisons  de  ces  corrections.  Cette 
partie  remplie  de  notes  critiques  est  des  plus 
intéressantes.  11  nous  suffira  pour  montrer 
l'importance  de  ce  travail  de  faire  connaître 
que  1  ?  pages  sont  consacrées  aux  Renoncu- 
lacées,  21  au  genre  Rosa,  9  au  genre  Mentha, 
etc. 

Dans  la  2°  partie  intiulée  :  Flore  du  Lot-et- 
Garonne  ou  catalogue  méthodique  des  plantes 
vasculaires  spontanées,  acclimatées  ou  de  gran- 
de culture  et  observées  dans  ce  département, 
M.  Debeaux  donne  une  vue  d'ensemble  de  la 
Flore  du  département  et  montre,  comme  il  le 
dit  lui-même  dans  son  introduction,  sous  une 
forme  condensée,  l'état  actuel  de  la  végétation 
spontanée  du  sol  agenais.  «  Nous  remarquons 
avec  plaisir  que  notre  svmpathique  collègue 
dans  cette  partie,  en  ce  qui  concerne  les  Ono- 
théracées  se  rallie  à  notre  manière  de  voir 
appuyée  par  les  faits  relativement  au  genre 
Ludwigia  et  admet  ce  vocable  au  lieu  de  celui 
de  Isnardia  qui  n'a  pour  lui  ni  l'observation 
ni  même  la  priorité. 

Viennent  ensuite  sous  le  nom  de  Dernières 
additions  et  corrections  de  nouvelles  notes  cri- 
tiques. Enfin  un  aperçu  de  la  géographie 
botanique  du  Lot-et-Garonne  termine  ce  remar- 
quable travail.  Ici  tout  serait  à  citer.  Bornons- 
nous  à  signaler  la  richesse  du  département  du 
Lot-et-Garonne  où  i585  espèces  (Phanérogames 
et  Cryptogames  vasculaires)  constituent  la  vé- 
végétation.  Peu  de  départements  (sauf  les  dé- 
partements nettement  montagneux)  dépassent 
ce  chiffre  supérieur  à  la  moyenne  qui^est  d'en- 
viron 1200  espèces.  L'étude  géographique 
s'appuie  sur  sa  véritable  base,  la  constitution 
géologique  du  sol,  tout  en  tenant  compte  des 
circonstances  de  milieu  et  d'altitude  qui  en 
modifient  l'influence. 

Enfin  un  Appendice  donne  la  Nomenclature 
pat oise  en  idiome  gascon  des  plantes  les  plus 
vulgaires  ou  cultivées  dans  le  Lot-et-Garonne. 
Un  index  alphabétique  des  familles  et  genres 
et  une  table  générale  clôturent  ce  magistral 
ouvrage  qui  est  un  véritable  monument  élevé 
à  la  Flore  agenaise  et  un  des  plus  beaux  tra- 
vaux publiés  sur  la  Flore  de  France. 

Flore  de  l'ouest  de  la  France  par  James 
Llovd,  5'    édition    publiée    par  les    soins  d 


).E      MONDE      DES      PLANTES 


123 


M.  Emile  Gadeceau.  Guisthau  éditeur  5  et  6 
quai  Cassard,  Nantes  ou  Klingssieck,  52,  rue 
des  Ecoles,  Paris.  Prix  6  fr.  5o  cartonné. 'Cette 
édition  tant  attendue  de  la  Flore  de  l'Ouest 
vient  de  paraitre.  Se  conformant  scrupuleuse- 
ment aux  intentions  de  l'auteur  manifestées 
dans  son  testament  dont  quelques  extraits 
sont  insérés  en  tête'de  cette  édition  précédant 
le  portrait  du  défunt,  M.  Gadeceau  a  publié, 
snns  y  rien  changer,  le  manuscrit  du  botaniste 
nantais.  Le  présent  volume  où  Lloyd  fait  ses 
adieux  aux  botanistes,  exprime  sa  dernière 
pensée  et  ses  dernières  conceptions.  Bien 
qu'aussi  volumineux  que  celui  de  l'édition 
précédente  puisqu'il  renferme  460  pages,  alors 
que  cette  dernière  en  contenait  4-56,  il  ne 
contient  pas  les  départements  de  la  Gironde, 
des  Landes  et  du  littoral  des  Basses-Pyré- 
nées. Il  s'ensuit  donc  que 'des  modifications 
et  additions  out  été  faites  par  Lloyd,  spécia- 
lement en  ce  qui  concerne  l'introduction  qui 
de  36  pages  est  portée  à  86  pages.  Un  court 
appendice  final  renferme  une  liste  supplé- 
mentaire partielle  des  observations  faites 
depuis  la  mort  de  Lloyd.  Cette  nouvelle 
addition  sera  accueillie  avec  plaisir  par  les 
botanistes  de  l'Ouest.  Nous  n'exprimons  qu'un 
regret  c'est  que  le  savant  auteur  n'ait  pas  cru 
devoir  intercaler  dans  sa  Flore  des  clefs  con- 
duisant jusqu'à  la  détermination  de  l'espèce 
elle-même. 

De  Vlaamsche  Volksnamen  der  Plan- 
ten  van  België,  Fransch  Vlaanderen  en 
Zuid-Nrtderland  R.  P.  E.  Paque  S.  J. 
Wesmael-Charlier.  Namur,  1896,  —  Ouvrage 
de  569  pages,  illustré  de  très  nombreuses  gra- 
vures et  écrit  en  flamand.  L'auteur  y  donne  les 
noms  populaires  néerlandais  tels  qu'ils  sont 
actuellement  usités  en  Belgique.  Au  point  de 
vue  de  la  botanique  populaire  et  des  noms 
vulgaires  des  plantes,  ce  travail  est  des  plus 
intéressants.  11  ne  peut  qu'être  consulté  avec 
fruit  par  tous  ceux  qu'intéressent  les  noms 
vulgaires.  Le  manuscrit  qui  servit  de  base  pre- 
mière à  ce  travail  fut  couronné  au  concours 
en  1887  par  la  Société  royale  de  Botanique  de 
Belgique.  Parmi  les  travaux  de  notre  sympa- 
thique et  distingué  collègue  nous  relevons  les 
Recherches  pour  servir  à  la  Flore  cryptogami- 
que  de  la  Belgique  et  des  Additions  à  ces 
mêmes  Recherches. 

Explorations.  Contribution  à  la  Flore 
de  l'Andorre.  Ascensions  au  Puigde  Coma 
Pedrosa  (2946  m.)  et  au  Puig  Dels  Pessons 
(2865  m.)  par  Hte  Marcailhou  d'Aymeric.  — 
Notre  intrépide  collègueal'habitude  excellente 
de  rendre  compte  de  ses  excursions  souvent 
périlleuses    dans    les    Pyrénées    dont    depuis 


longtemps  il  étudie  la  Flore.  Le  récit  qu'il 
nous  fait  aujourd'hui  de  ses  ascensions  ne  le 
cède  aucunement  en  intérêt  aux  précédents. 
Les  listes  d'espèces,  qui  ne  sont  pas  d'ailleurs 
des  plantes  vulgaires,  sont  heureusement  cou- 
pées par  le  récit  attachant  des  excursions,  en 
sorte  quel'auteur,tout  en  instruisant,  faitaimer 
la  science  dont  il  est  lui-même,  on  le  sait,  un 
adepte  passionné. 

Vallée  de  la  Couze  de  Chaudefour  par 

J.  B.  M.  Biélanski,  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur.  —  Intéressante  monographie  où 
une  place  a  été  réservée  à  la  Botanique,  mais 
qui  est  avant  tout  un  guide  pour  le  touriste  et 
l'amateur.  Malleval,  Clermont-Ferrand. 

Grundzùge  der  Geographisch-morpho- 
logischen.    Méthode  der  Pflanzensyste- 
matik  von    D'  R.   V.  Wettstein.  —  Ce  nou- 
veau travail   du  Monographe   des    Euphrasia 
est    extrêmement    intéressant  et  est  des  plus 
importants  au  point  de   vue  de  la  Géographie 
botanique.  C'est  un  exposé  des  principes  qui 
président  à  la  systématique  des  Plantes  et  une 
application  de  ces  principes  à  la  distribution 
géographique  des  espèces  et  à  leurs  variations 
morphologiques.  Quatre  figures  généalogiques 
relatives  aux  Globularia.  Gentiana  et  Euphra- 
sia et  sept  cartes  lithographiées  et  en  couleurs 
donnent  d'une  façon  très  claire  et  très  précise 
la   répartition  géographique   des  Gentiana  et 
Euphrasia.  C'est  ainsi  que  nous  comprenons 
des  cartes  géographiques  et    l'auteur  mérite 
les  plus  vives  félicitations  pour  ce  travail  dans 
lequel  il  a  bien   mérité  de  la  Science.  Cet  ou. 
vrage,  écrit  en  allemand,  se   divise   en  quatre 
parties  dont  nous  nous  bornerons  à  indiquer 
les  titres  en  les  traduisant  :    I.  Les  problèmes 
actuels  de  la  Botanique  systématique  et  les  solu- 
tions qu'on  a  cherché  à  y  apporter  jusqu'ici. 
II.   L'insuffisance  de  la  comparaison  morpho- 
logique pour  une  systématique  naturelle  ;  III. 
Les  Méthodes  quipcrmeltentde  se  rendre  compte 
des  rapports    phylogcnitiqiies   des   espèces.  — 
La  méthode  géo-morphologique  ;  IV.    Applica- 
tion de  celte  méthode  à  la  systématique  des  es- 
pèces. —  Iéna,  Gustav  Fischer,  éditeur,  1898; 
prix:  4  marks  =  5  francs. 

Die  Verbreitungder  Gefasspflanzen  in 
Schlesien  nach  déni  gegenwartigen 
Stande  unserer  Kenntnisse  von  Theodor 
Schube.  La  dispersion  des  plantes  adventices 
en  Silésie,  d'après  l'état  actuel  de  nos  connais- 
sances, est  une  autre  œuvre  de  Géo-botanique 
non  moins  recommandable  et  des  plus  intéres- 
santes. Ecrite  en  allemand  comme  la  précé- 
dente, elle  s'impose  à  l'attention  et  à  l'étude 
des  Botanistes  qui  ont  tourné  leurs   préféren- 


1  24 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


l'étude  captivante  de  la  distribution 
géographique  des  espèces.  Une  carte  de  la 
dispersion  des  nombreuses  formes    dont  il  est 

:  s.. ii  termine  cet  ouvrage  de  100  payes. 
I  :  que  cette  carte  puisse  servir  à  noter  la 
répartition  d'un  très  grand  nombre  d'espèce? 
nous  lui  préférons  non  pour  la  précision,  mais 
pour  la  clarté  et  la  facilité  du  coup  d'oeil,  les 
cartes  de  M.  Wettstein,  ce  qui  n'ôte  d'ailleurs 
rien  au  mérite  de  l'œuvre  elle-même  entre- 
prise par  notre  distingué  collègue.  Nous  re- 
connaissons d'ailleurs  que  le  procédé  de  M. 
Schube  est  beaucoup  plus  économique.  Toute 
iméralion  des  espèces  citées  n'a  qu'un  but; 
indiquer  au  moyen  de  chiffres  et  de  lettres 
conventionnels  reproduits  sur  la  carte  finale 
de  ces  plantes.  —  Breslau,  1898, 

s,  Barth  et  Co. 

North    American    Lemnaceae    by   Ch. 
Henry  T  Cette  révision  des  Lem- 

ées  américaines  vivant  au  nord  de  Mexico  est 
extraite  du  neuvième  rapport  annuel  duJardin 
.nique  du  .Missouri.  Après  de  courtes  con" 
les,  l'auteur  donne  une  clef 
analytique  des  espèces.  Celles-ci  sont  au  nom- 
bre de  14.  réparties    entre    les  quatre  genres 
\dela,  /.-  r,  Iffiella,  et  11  01  ■.  1.  Sous 

le  nom  d    !  dyrrhiza  Schl.  nous  re- 

trouvons aotreLemna  polyrrhiza  L.  d'Europe. 
Nous  retrouvons  d'ailleurs  aussi  les  Lemna 
gibba  I...  /. .  trisulea  L.  et  L.  minor  L.  Quatre 
planches  illustrent  cet  intéressant  travail. 


NOTICE  SUR 

M.  J.  LETELLIER 

CONSERVATEUR      DU     MUSÉE      D'HiSTÛIRË 
NATURELLE  D'ALENÇON 

Letelljer  1. Michel-Jacques)  né  à  Marnefer 
(Orne)  le  23  Août  1817,  fut  élevé  à  Gauville, 
où  il  reçut  du  curé  de  la  paroisse  les  premiè- 
res leçons  de  grec  et  de  latin.  Il  entra  à  l'Ecole 
normale  d'Alençon  en  i836.  D'abord  institu- 
teur au  Renouard,  pendant  trois  mois  seule- 
ment, il  [revenait  comme  professeur  à  l'Ecole 
normale  au  commencement  de  l'année  1839 
et  dix  ans  plus  tard  passait  au  Lycée,  où  il 
resta  jusqu'à  l'âge  de  sa  retraite. 

M.  Letellier  avait  la  passion  du  travail 
et  tous  les  loisirs,  que  lui  laissaientses  devoirs 
professionnels,  étaient  en  partie  donnés  à  l'his- 
toire naturelle  I!  s'occupa  longtemps  de  Bota- 
nique, et  explora  notre  région  avec  F.  J.  Labil- 
lardière,Gillet,  Dr  Prévost. Henri  Beaudouin  et 
Duterte  ;  son  herbierse  compose  de  toutes  les 
plantes  phanérogames  du  pays.  Mais  ses  tra- 
vaux les  plus  importants  et  les  plus  nombreux 
ont  traita  la  Géologie  des  environs  d'Alençon 


et  témoignent  de  la  patience  et  de  l'exactitude 
de  ses  observations. 

Il  fut  avec  M.  de  la  Sicotière  le  fondateur 
de   notre  Musée. 

Ii  était  lauréat  de  la  société  Linnéenne  de 
Normandie  (1869  ,  du  Congrès  des  Sociétés 
savantes  à  la  Sorbonne  (187S)  et  de  l'Acadé- 
mie   internationale  de  Géographie    botanique 

- 
M.  Letellier  est  mort  le  jeudi  24  mars,  em- 
.    en  quelques  jours  par  une   fluxion   de 
poitrine  ;  sa  fin  a  été  chrétienne  comme  sa  vie- 

A.  L.  Letacq. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque 

Du    i5    Décembre    i89j  au   ;5    Avril   1S98. 

De    la    part    de    MM.    William    Trelease 

(1  br.),  D.  Clos  (i  br.),  Ch.  H.  Thomson    i  br)., 

E.  Porter  (2  br.),  R.  P.  Carrier  (4  br.), 
A  ;.  Le  Jolis  (2  br.),  Dr  Alex  Zahlbrucknf.r 
(i  broch.i.N.  M.  Glatfelter  (i  br.),  D.  Bois 
(4  broch.i,  Ch.  Molin  (i  vol.),  abbé  Lemée 
'i  vol.,.  Lester  F.  Ward  (i  br.)  A.  Feret 
(1  vol.;,  Georg.  Ramond  (i  br.)  Ai.fr.  Cha- 
bert  (1  br.j,  Fr.  Kamienski  (i  br.)  Mac  Owan 
(i  br.),  Th.  Schube  (i  vol,  et  2  br.),  H.  de 
Boissieu  (4  br.i,  C.  F.  O.  Nordstedt(i  vol.), 
Dr  S'  Lager  (i  br.)  A.  Gentil  (i  br.)  J.  B. 
Biélawski  (1  br.),  Heinrich  (1  br.|,  Hte  Mar- 
cailhou   d'Aymeric    (i  br.),  Gustave   Fischer 

i  vol.),  O.  Debeaux  (i  vol.  et  1  br.),  R.  P. 
Pâque  (1  vol. et  i2br.|.Frc  Sennen  (r  br.),BAiL- 
liére  (i  vol.),  J.  B.  M.  Biélawski  (3  vol.  et 
2  broch.),DrTH.  de  Heldreich  (i  br.),  A. Gen- 
til (i  vol.). 

Mouvement  de  l'Herbier 

De  M.  J.  A.  Henriques  de  Coïmbre  deux 
centuries  de  sa  Flora  Lusitanica  exsiccata. 

De  M.  O.  Debeaux  de  Toulouse  un  impor- 
tant envoi  de  plantes. 

De  l'Association  Pyrénéenne  (M.  L.  Girau- 
d'as  Président),  par  voie  d'échanges,  de  nom- 
breux échantillons  pour  les  herbiers  mono- 
graphiques. 

Du  R.  P.  Urb.  Faurie  de  nouveaux  échan- 
tillons des  Epilobes  du  Japon. 

De     M.     I.     Dortler    de     Vienne    (Société 

d'échange  de  Vienne)  des    échantillons    nom- 

;x  pour   les    herbiers    monographiques    et 

des   plantes  rares    pour    l'herbier   de  France 

c.  ie  à  l'Association  française  de  Botanique. 

De  M.  J.  Foucaud  des  plantes  d'Espagne 
de  Transylvanie,  Russie  et  Portugal. 

1)  1  T.  H.  F'6  Sennen  un  énorme  envoi  de 
bonnes  et  belles  espèces  françaises  dont  une 
part  destinée  à  nos  collections  monographi- 
ques et  l'autre  à  rétrocéder  a  l'Association 
française  de  Bolaniijue  ou  à  offrir  en  échange. 


BULLETIN 

DE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Liste   supplémentaire  des   Membres    de 
l'Association  Française  de  Botanique 

MM.  Delpont  (Justin),  Insthuteur,Montolieu 
(Aude). 

Acloque  (Alexandre),  8,  avenue  de  Villars, 
Paris  (Seine). 

Michelon  (E.)  Allassac  (Corrèze). 

Marie-Gabriel  (Frère),  Institution  N.-D. 
de  Sainte-Croix,  3o,  avenue  du  Roule,  Neuilly- 
sur-Seine  (Seine). 

Brachet  (Flavien),  Instituteur,  St-Andre- 
d'Embrun  (Hautes-Alpes). 


Elections  du  Bureau  pour  1898. 

Electeurs  :  8S.   Votants  :  73. 
Majorité  absolue  :  3y. 

Présidence  : 

M.  Rouy  :  49  voix.  Elu. 

M.  Foucaud  :  10  voix. 

M.  Corbière  :  8  voix. 

M.  Magnin  :  2  voix. 

M.  Gonod  d'Artemare:  2  voix. 

Vice-Présidence. 

MM.  Corbière.        48  voix.  Elu. 


Foucaud  : 
Magnin  : 
Legrand  : 


46  voix.  Elu. 
37  voix.  Elu. 
32  voix. 


Ont  en  outre  obtenu  une  voix  soit  pour  la 
Présidence,  soit  pour  la  Vice-Présidence  : 
Mil.  Sudre,  Ozanon.  abbé  Réchin.  Léveillé,  Ern. 
Olivier,  F™  Héribnud,  Bris,  Gillot. 

Secrétaire  et  Trésorier. 

M.   Léveillé  :  64  voix.  Elu. 

M.  Gonod  d'Artemare  :  64  voix.     — 

Membres  du  Conseil.  Elus. 

MM.  Gillot,  Le  Grand,  abbé  Coste, 
Ern.  Olivier,  Thériot,  abbé  Réchin,  Gast. 
Gautier,  Sudre. 

Ont  en  outre  obtenu  chacun  une  voix 
MM.  Briquet,  Copineau,  abbé  Bourdot  et 
Gentil,  ce  dernier  Associé  libre  de  l'Académie 
internationale  de  géographie  botanique,  mais 
non  membre  de  l'Association. 

En  conséquence  de  ces  votes  le  Bureau  est 
composé  ainsi  qu'il  suit  : 


Président  :  M.  G.  Rouy. 

Vice-Présidents  :  MM.  Corbière,  Foucaud. 
Magnin. 

Secrétaire  Général  :  M.   Léveillé. 

Trésorier  :  M.  Gonod  d'Artemare. 

Membres  du  Conseil  :  MM.  Gillot,  Le 
Grand,  abbé  Coste,  Ern.  Olivier,  Thériot, 
abbé  Réchin,  Gast.  Gautier,  Sudre. 

Session  pour  1898. 

Se  sont  prononcées  pour  : 

Le  Lautaret  (Alpes  du  Dauphiné)  :  22  voix. 

Le  Cantal  (avec  itinérairenouveau):  1 5  voix. 

Le  Jura  :  10  voix. 

Les  Pyrénées  :  9  voix. 

17  votants  n'ont  manifesté  aucune  pré- 
férence. 

En  conséquence,  la  session  aura  lieu  au 
Lautaret  du   i«  au  i5  août. 

Bulletin  de  l'Association. 

Réunion   à   celui   de  l'Académie    mais    avec 
pagination  (table  et  couverture  générale    dis- 
tinctes :  55  voix,    adopté.) 
Etat  actuel  ou  statu  quo  :  1 1  voix.        — 
Séparation  complète  :  5  voix.         — 


Décisions  importantes. 

Nous  avons  l'honneur  de  porter  à  la  con- 
naissance de  nos  confrères  les  décisions  sui- 
vantes prises  à  la  suite  d'une  longue  entrevue 
avec  le  Président  de  notre  Association  et  plu- 
sieurs membres  du  Conseil  : 

i°  A  partir  du  1e1'  juillet  prochain  le  Bulletin 
de  l'Association  sera  totalement  distinct  de 
celui  de  l'Académie  internationale  de  Géogra- 
phie botanique  et  paraîtra  dans  le  format  in-8° 
de  bibliothèque  Toutefois  les  deux  Bulletins 
seront  servis  à  tous  nos  collègues  ou  abonnés 
simultanément  jusqu'au  i<"'  janvier  1899  exclu- 
sivement. A  cette  date  il  faudra  payer  la  dou- 
blecotisation  de  20  fr.  par  an  pour  avoir  droit 
à  la  réception  des  deux    Bulletins. 

2°  Les  annonces  du  Bulletin  de  l'Associa- 
tion seront  exclusivement  réservées  aux  librai- 
ries de  sciences  naturelles,  et  aux  fournisseurs 
d'instruments  rentrant  dans  le  domaine  de  la 
Botanique,  c'est-à-dire  aux  naturalistes,  opti- 
ciens, etc. 


[20 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


secrétaire  général  pour  se  décharger 
d'une  part  considérable  de  besogne  et  pour 
faciliter  les  relations  entre  collègues  engage 
les  sociétaires  à  adresser  de  préférence  aux 
membres  du  Conseil  de  leur  région  les  deman- 
des de  renseignements,  observations  etc.  Ceux- 
ci  les  transmettront  s'il  y  a  lieu  au  secrétariat. 

4°  Il  sera  fait,  sur  la  demande  des  auteurs, 
des  tirages  à  part  à  23  exemplaires  offerts 
gratuitement  par  la  Société,  d'après  un  tarif 
publié  dans  la  Revue, mais  ne  comprenant  pas 
les  remaniements  de  composition  imputables 
aux  auteurs.  Ces  remaniements  ainsi  que  les 
exemplaires  demandés  en  sus  des  25  seront  à  la 
charge  des  auteurs. 

Etude  du  genre  Orehis 

Ni  is  avons  proposé  à  nos  collaborateurs, 
l'étude  du  genre  Orehis,  et  pour  rendre  leurs 
recherches  plus  fructueuses  nous  croyons  utile 
de  leur  donner  quelques  indications. 

Nous  les  engageons  à  relever  avec  soin  les 
localités  des  espèces  intéressantes  de  ce  beau 
genre,  afin  d'en  fixer  la  distribution  géogra- 
phique en  France,  la  nature  du  sol,  l'époque 
et  la  durée  delà  floraison,  les  conditions  qui 
semblent  favoriser  le  développement  de  cer- 
taines espèces,  dont  l'apparition  est,  comme 
on  le  sait,  souvent  irrégulière  et  intermit- 
tente ;  à  rechercher  avec  soin  les  hybrides 
nombreux  non  seulement  entre  les  espèces  du 
genre  mais  avec  celles  des  genres  voisins. 

Nous  rappellerons  que  l'étude  du  genre  et 
de  ses  hvbrides  sera  singulièrement  favorisée 
par  la  Monographie  des  Orchidées  de  France, 
avec  atlas  photographique  publiée  par  M.  E. 
G.  Camus,  Librairie  Lechevalier,  2?,  rue 
Racine,  Paris. 

Nous  recommandons  en  outre  aux  membres 
de  l'Association  française  de  botanique  de  ré- 
colter les  Orehis  avec  le  plus  grand  soin,  de 
noter  sur  le  vif,  au  moment  de  la  récolte,  les 
caractères  fugaces  et  importants:  coloration, 
odeur,  disposition  des  pièces  florales,  etc  ,  de 
dessécher  et  préparer  ces  plantes  avec  soin  et 
d'en  réserver  un  ou  plusieurs  exemplaires 
pour  l'herbier  de  l'Association  ;  en  casde  douie, 
de  soumettre  les  plantes  desséchées  ou.  mieux, 
ntes,  à  l'examen  des  membres  du  Con- 
seil de  leur  région.  Toutes  ces  observations 
seront  publiées  au  fur  et  à  mesure  ou  centra- 
lisées au  secrétariat  général  pour  être  l'objet 
i'un  travail  d'ensemble  ultérieur. 

Les  moindres  faits  bien  observés  peuvent 
avoir  leur  importance;  nous  espérons  que  nos 
sociétaires  répondront  à  notre  appel,  et  nous 
apporteront  leur  abondante  et  utile  collabora- 
tion, dès  le  printemps  actuel. 


Les  réactifs  chimiques  en  Lichcnologie 

Ces  simples  lignes  serviront  de  réponse  à 
une  question  qui  m'a  été  plusieurs  fois  adres- 
sée depuis  quelque  temps,  sur  l'emploi  des 
réactifs  en  lichénologie,  et  la  manière  d'ex- 
primer leuraction. 

Les  réactifs  chimiques,  dont  l'usage  a  été 
découvert  par  le  Dr  Nylander,  rendent  au  li- 
chénologue  de  très  grands  services,  tant  par 
les  colorations  diversesqu'ils  provoquent  chez 
certaines  espèces,  que  par  l'absence  même  de 
toute  coloration  dans  les  autres.  Ils  sont  mê- 
me, on  peut  le  dire,  le  seul  moyen  pratique 
que  nous  ayons  de  déterminer  plusieurs  espè" 
ces  à  peu  près  constamment  stériles  chez 
nous. 

Les  réactifs  les  plus  employés  sont  :  l'iode. 
la  potassecaustique,l'hypoclkorite,  ou  chlorure 
de  chaux,  et  quelquefois  Vacide  nitrique.  En 
voici  la  composition  moyenne  avec  le  signe 
qui  sert  à  les  désigner. 

1  Iode o  5o 

Iode  —  I   <  Iodure  de  potassium..      1 
I  Eau  distillée 25 

Potasse  —  K —  3  gram.  de  potasse  pour 
1  5  d'eau  distillée. 

Chlorure  de  chaux —  Ca  Cl.  ou  plus  sim- 
plement C.  1  gram.  sur  20  d'eau  distillée. 

Acide  nitrique  —  No5  — Celui  du  commerce 
très  concentré. 

Toutefois,  il  ne  saurait  y  avoir  là  rien  d'ab- 
solu. Règle  générale  :  un  bon  réactif  est  celui 
qui  donne  les  colorations  indiquées  par  les 
auteurs.  Il  suffit  donc  de  les  concentrer  jus- 
qu'à ce  que  l'on  soit  arrivé  à  ce  résultat,  et  de 
les  éprouver  ensuite  de  temps  à  autre,  pour 
ne  pas  s'exposer  à  des  mécomptes.  Une  bonne 
solution  de  potasse,  doit  toujours  colorer  en 
rouge  sang  le  Xanthoria  parietina  ;  Le  chlo- 
rure de  chaux  rougit  le  Rocella phycopsis  ;  et 
l'iode  doit  bleuir  la  médulle  des  Lecidea  con- 
fluens,  speira,  Lapicida,  etc.  Le  chlorure  de 
chaux  surtout,  perd  promptement  sa  force  et 
demande  à  être  fréquemment  renouvelé.  On 
peut  le  remplacer  par  la  liqueur  de  Labara- 
que  qui  est  d'un  emploi  plus  facile,  mais,  dans 
certains  cas  critique,  elle  n'a  pas  toujoursune 
force  de  réaction  suffisante. 

L'action  positive  d'un  réactif  sur  une  partie 
quelconque  de  lichen  se  marque  par  -f-  ;  son 
action  négative  par  — .  Le  signe  >  indique 
une  seconde  coloration  qui  succède  à  la  pre- 
mière. Ainsi  thalle  K  +  Jaune  >  rouge  se  lit: 
thalle  d'abord  jauni  par  la  potasse  puis  deve- 
nant rouge  un  peu  après.  Lorsque  deux  signes 
sont  superposés,  par  exemple  T,  ou  ±,  etc. 
le  signe  supérieur  s'applique  à  la  couche  cor- 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


127 


ticale  du  lichen,  et  le  signe  inférieur  à  la  cou- 
che médullaire.  On  est  parfois  obligé  d'appli- 
quer deux  réactifs  immédiatement  l'un  après 
l'autre;  le  second  se  met  alors  entre  (  ),  ainsi  '■ 
Thalle  K  (C)  +  rouge,  indique  que  le  chlo- 
rure de  chaux  doit  être  appliqué  immédiate- 
me.it  après  la  potasse  pour  que  l'effet  se  pro- 
duise. 

Pour  l'étude  de  la  couche  corticale  comme 
pour  le  disque  des  apothécies  il  suffit  d'y  dé- 
poser une  goutte  de  réactif  et  d'examiner  à 
l'oeil  nu  ou  à  la  loupe  l'effet  produit.  Pour  la 
couche  médullaire  on  agit  de  même,aprèsavoir, 
à  l'aide  du  scapel,  enlevé  la  couche  corticale, 
mais  presque  toujours  le  microscope  est  né- 
cessaire pour  constater  la  coloration.  Pour 
l'intérieur  des  apothécies  (gélatine,  thèques, 
paraphyses,  etc.),  après  constatation  faite 
également  sous  le  microscope,  de  la  co- 
loration produite,  il  faut  prolonger  un  peu  son 
examen,  car  souvent  la  coloration  bleue  pro- 
duite par  l'iode,  par  exemple,  se  change  au 
bout  de  quelques  instants  en  une  autre  cou- 
leur, surtout  après  l'enlèvement  de  l'excès  du 
réactif  dans  la  coloration. 

Dans  l'étude  du  thalle  des  collemés  avec 
l'Iode,  voici  le  moyen  que  j'emploie  et  qui  m'a 
toujours  donné  de  bons  résultats. 

Je  dépose  sur  une  lame  de  verre,  dans  une 
goutte  d'iode,  une  très  mince  coupe  transver- 
sale du  thalle,  je  la  recouvre  d'une  autre  lame 
s'appliquant  exactement,  et  j'examine  sous  la 
loupe  ou  au  microscope  l'effet  produit.  Dans 
certains  cas,  tout  le  thalle  est  coloré  en  rouge 
vif  :I  ]T  rouge  ;  d'autrefois  la  couche  corti- 
cale est  seule  affectée;:  I  ±  rouge  ;  enfin  il 
arrive  que  le  thalle  est  insensible  :  I  =.  Il  faut 
alors  laisser  dessécher  la  préparation  avant  de 
de  se  prononcer  car  il  arrive  parfois  que  le 
thalle  ne  se  colore  qu'après  ladessication  de  la 
préparation.  Toute  coloration  faible  incertai- 
ne, lente  à  se  produire,  doit  toujours  être  to- 
talement négligée. 

Un  mot  seulement  en  terminant  sur  les  spores. 
On  les  mesure  ainsi  que  les  autres  organes 
internes,  tels  que  thèques,  paraphyses,  sper- 
maties,  etc. ,  à  l'aide  du  micromètre,  dont  la 
base  est  le  millième  de  millimètre.  Les  pre- 
mières mesures  indiquées  regardent  la  lon- 
gueur, les  secondes  la  largeur  moyenne  de 
l'organe  mesuré.  Ainsi  :  spores  i5,2o  X  6,  7, 

I?,20 

ou  :  — —    se  lisent  dans  un  cas  comme  dans 

6,7  ' 
l'autre  :  spores  ayant  une    longueur   moyenne 
de     i5,      20     millièmes,     sur     une       largeur 
moyenne  de  6,  7,  millièmes. 

H.  Olivier. 


La  Flore  du  bois  de  Meudon 

Derrière  l'Ermitage  et  sur  la  lisière  du  bois, 
s'étendent  des  pelouses  qui  ont  été  l'habitat  de 
la  très  rare  Viola  lancifolia.  Ce  lieu  s'appelle, 
je  ne  sais  pourquoi,  le  carrefour  des  Fainéants. 
A  deux  pas,  sur  la  gauche,  se  trouve  l'étang 
du  Tronchet,  toujours  desséché  à  partir  du 
mois  de  mai  et  qui  manque  absolument  d'eau, 
même  en  hiver,  lorsque  celui-ci  n'est  pas  plu- 
vieux. Un  botaniste  attaché  au  Muséum  m'a 
assuré,  en  mars  1897,  au  cours  d'une  herbo- 
risation dirigée  dans  le  bois  des  Camaldules 
par  M.  Bureau,  qu'on  pouvait  encore  trouver 
YOphioglossum  vulgatum  à  l'étang  du  Tron- 
chet. Je  ne  mets  pas  sa  parole  en  doute, 
mais  ce  que  je  puis  assurer  moi-même  c'est 
que  j'ai  exploré  l'étang  de  long  en  large,  au 
mois  d'août  dernier,  et  que  je  n'y  ai  pas  décou- 
vjri,  au  bout  d'une  heure  de  recherches,  le 
moindre  pied  d'Ophioglossum.  Par  contre,  )'ai 
recueilli,  à  l'extrémité  est,  non  loin  de  l'allée 
qui  aboutit  à  la  Grange-de-Dame-Rose,  le 
Scor^onera  humilis. 

Dans  les  taillis  montueux  et  humides  situés 
en  contrebas  de  l'Avenue  qui  longe  l'étang, 
abondent  les  Digitalis  purpurea,  —  Ranun- 
culus  aurïcomus,  Tainus  communis,  oAdoxa 
moschatellina,  Galeobdolon  luteum,  Q4rum 
maculatum,  Viola  odorata,  hirta  et  canina,Cir- 
caea  lutetiana,  Primula  elatior  et  Sanicula 
europaea;  j'y  ai  aussi  constaté  (1896)  la  pré- 
sence de  quelques  Primula  grandiflora,  espèce 
beaucoup  plus  commune  dans  la  forêt  de 
Bondy. 

Si  l'on  poursuivait  sa  route,  par  le  chemin 
de  ceinture,  vers  le  cimetière  de  Clamart,  on 
recueillerait  dans  les  champs  de  luzerne,  sur 
la  droite,  le  Centaurea  solstitialis  qu'on  trouve 
également  dans  les  vastes  friches  qui  séparent 
le  carrefour  de  la  Patte  d'Oie  de  la  Mare 
Adam  ;  et,  dans  les  moissons,  le  Myosurus 
miniums . 

Mais  il  est  préférable  de  revenir  sur  ses  pas 
et,  après  avoir  dépassé  les  pelouses  de  Ville- 
bon,  de  longer  un  terrain  caillouteux  planté 
seulement  de  petits  sapins  chétifs  et  où  pous- 
sent Gypsophila  muralis  (août  1S96)  Hyperi- 
cum  perforatum  et  humi/usum,  et  plusieurs 
Véroniques.  De  là,  on  gagne,  par  le  chemin  de 
Ceinture  de  Villebon,  l'allée  qui  conduit  aux 
étangs  Vert  et  de  l'Ecrevisse.  Cette  allée  est 
bordée,  à  droite  et  à  gauche,  par  les  Peuce- 
danum  parisiense,  Solidago  virga-aurea, 
Hypericum  pnlchrum  et  Melittis  melissophyl- 
lum.  A  partir  du  carrefour  du  Précipice,  elle 
descend  rapidement,  presque  à  pic  puis  tra- 
verse des  taillis  marécageux  où  l'on  peut  faire 


lli 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


une  ample  récolte  de  Polystichum  filix-mas  et 
spinulosum,  o/lthyriumfilix-foemina,  Lathyrus 
sylvestris  et  Colchicum  autumnale . 

On  arrive  enfin  à  l'Etang  Vert,  ainsi  nommé 
probablement  parce  qu'il  n'est  plus  depuis 
longtemps  qu'une  prairie  marécageuse, 
et  l'on  v  recueille  :  Lychnis  fios-cuculi, 
Hydrocotyle  vulgaris,  'Partiassia  palustris 
(R.  R.j  et  Nephrodium  thelypteris  (C.  C.)  Plus 
bas,  à  l'étang  des  Ecrevisses,  l'exploration  du 
fond  des  eaux  est  seule  intéressante  ,  mais  elle 
très  difficile  sans  embarcation.  A  la  surface, 
surnagent  les  Hydrocharis  morsus-ranae, 
Tolygonum  amphibium  et  hydropiper,  Myrio- 
phyllum  spicatum  et  différents  'Potamogeton , 
Les  bois  voisins  ont  perdu  leurs  Pirola  minor 
et  rotundifolia,  Paris  quadrifolia  et  Lomaria 
spicans  mais  le  Digitalispurpurea  continue  à  y 
pulluler  ainsi  que  le  Melittis  melissophyllum . 

lui  remontant  à  gauche,  entre  le 
étangs,  la  route  dite  de  l'Etang,  on  irait  à 
Vélizy  et,  un  peu  avant  d'arriver  au  carrefour 
de  ce  nom,  on  traverserait  un  large  fossé  sur  le 
talus  duquel  on  trouverait  le  peu  qui  reste  de 
l'Isopyrum  thalictroides .  Cette  espèce  raris- 
sime, autrefois  abondante  en  cet  endroit,  en 
aura  certainement  disparu  dans  deux  ou  trois 
ans  :  et  les  botanistes  qui  emportent,  à  chaque 
printemps,  de  nombreux  pieds  sans  souci  de 
l'avenir,  auront  seuls  à  se  reprocher  cet  acte 
de  vandalisme. 

Les  étangs  d'Ursine  et  de  Brise-Miche  ne 
sont  intéressants  que  par  leur  flore  sous- 
lacustre;  malheureusement  celle-ci  est  inacces- 
sible et  l'on  doit  se  contenter  de  prendre,  sur 
les  bords  de  la  route  qui  les  relie  l'un  a  l'autre 
les  Tlalanlhera  chlorantha,  Listera  ovata, 
Epip.ictis  latifolia  et  Calaminlha  acinos,  ce 
dernier  beaucoup  moins  répandu  aux  envi- 
rons de  Paris  qu'on  ne  le  croit  généralement. 

Quand  j'aurai  ajouté  qu'en  cherchant  bien 
aux  abords  de  la  demi-lune  de  Gaillon,  sur  le 
territoire  de  Viroflay,  on  pourrait  peut  être 
trouver  le  Daphne  Laureola  (j'en  ai  trouvé  un 
pied  au  mois  d'avril  18971,  j'aurai  dresse  la 
liste  des  plantes  les  moins  communes  de  la 
foret  de  Meudon. 

Elle  est  bien  réduite  et  bien  pauvre,  cette 
liste,  lorsqu'on  la  compare  aux  longues  énu- 
mérations  données  par  les  auteurs  de  Flores 
Parisiennes,  antérieurement  a  1878.  Je  sou- 
haiterais qu'elle  fût  incomplète  et  que  d'autres 
botanistes,  mieux  avisés  ou  plus  heureux  que 
moi,  voulussent  bien  réparer  les  omissions  que 
j'ai  pu  commettre  en  publiant  dans  le  1  Monde 
des  'Plantes  »,  le  résultat  de  leurs  recherches 
personnelles. 

Je  compte  bien  que  mon  appel  sera  entendu 


et  que,  pour  satisfaire  au  désir  si  légitime 
exprimé  par  M.  Jh.  Bozon  et  appuyé  par 
notre  sympathique  et  savant  secrétaire,  M.  Lé- 
veillé,  les  botanistes  de  la  région  parisienne 
s'empresseront  de  communiquer  aux  lecteurs 
de  cette  Revue  la  liste  des  «  bonnes  espèces  » 
qu'ils  ont  pu  récolter  dans  la  forêt  de  Meudon, 
jusqu'à  l'année  1S97  inclusivement. 

Emile  PERCEVAL. 

Nota.  —  Il  ne  pouvait  être  question  dans 
Cet  article  que  des  plantes  vasculaires,  les  au- 
tres ayant  déjà  fait  l'objet  de  publications 
récentes,  notamment  les  Muscinées  dont 
M.  l'abbé  Etoc  a  donné,  ici  même,  au  mois  de 
septembre  dernier,  unelistedes  plus  détaillées 

et  des  mieux  étudiées. 

E.  P. 


Bibliographie 

Le  Calendrier  du  Jardinier   amateur. 
Orne  de  101  gravures,  par  Ch.  Molin,  S,  p 
B  '    ■   <"■.  Lyon. 

Ce  petit  ouvrage  |in-S°  broché)  mérite  d'être 
spécialement  recommande  à  toutes  les  per- 
sonnes possédant  un  jardin,  quelque  petitqu'U 
s  lit.  Il  indique  pour  chaque  mois  les  travaux 
a  exécuter,  soit  dans  le  jardin  potager  et  fleu- 
riste soit  dans  le  jardin  fruitier  et  d'agrément  : 
il  donne  aussi  l'énumération  de  tous  les  semis 
en  légumes  et  fleurs  à  faire  sur  couche,  en 
serre  ou  en  pleine   terre. 

Une  petite  note  de  culture  est  consacrée  à 
chaque  espèce  de  légume.  Les  variétés  les 
plus  méritantes  à  cultiver,  ainsi  que  leur  em- 
ploi, sont  signalées.  L'auteur  indique,  pour 
chaque  plante  florale:  sa  durée  lannuelle,bisan- 
nuelle  ou  vivace),  l'emploi  que  l'on  peut  en  faire 
pour  bordures,  massifs,  plate-bandes,  corbeil- 
les ou  potées. 

Le  lecteur  puisera.à  profusion  dans  cet 
intéressant  ouvrage  une  foule  de  notions  sur 
la  culture  simplifiée  de  l'Asperge,  du  Champi- 
gnon comestible,  du  Chrysanthème  (culture 
en  pots  et  intensive  pour  obtenir  de  très 
grandes  fleurs)  ,  du  Dahlia,  de  l'Œillet,  du 
Canna  àgrandes  (leurs,  des Calcêolaires,  Ciné- 
raires,  Cyclamen  et  Primevères  de  Chine. 

Il  contient  aussi  une  liste  des  meilleures  plan- 
tes grimpantes  et  vivacesde  pleineterre;  ildonne 
en  outre  des  notes  très  utiles  sur  la  culture 
des  plantes  eu  appartement  ainsi  que  sur  la 
loi/ii  du  rosier. 

Des  renseignements  très  précieux  sur  les 
meilleurs  fruits  a  cultiver  et  la  manière  de  les 
conserver,  la  création  et  l'entretien  des  pelouses 
et  gazons,  le  soufrage  di  la  vigne,  ta  destruction 
des  insectes,  tels  que  :  courtilières,  pucerons, 
chenilles,    fourmis,  limaçons,    etc.,    font    du 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


129 


Calendrier  du  jardinier  amateur  une  véritable 
petite  encyclopédie  horticole,à  la  fois  théorique 
et  pratique. 

En  un  mot,  c'est  un  ouvrage  d'une  utilité 
incontestable  pour  tous  ceux  qui  s'occupent 
de  jardinage  et  en  particulier  pour  les  ama- 
teurs qui  n'ont  pas  de  jardinier.  Prix  :  1  fr  25  ; 
franco  contre  mandat-poste  de  1  fr.  43. 

Aide-mémoire  de  Botanique  générale, 
anatomie  et  physiologie  végétales,  par  le 
professeur  Henri  Girard,  i  vol.  in- 18  de 
358  pages,  avec  77  figures,  cartonné..     3  fr. 

Librairie  J  B.  Baillière  et  fils,  19,  rue 
Hautefeuille  (près  du  boulevard  Saint-Ger- 
main), à  Paris. 

Le  Manuel  d'histoire  naturelle  du  professeur 
Henri  Girard,  dont  les  neuf  premiers  volumes 
viennent  de  paraitre  et  qui  sera  complet  en 
dix  volumes,  a  pour  objet  de  permettre  aux 
candidats  ayant  à  subir  un  examen  dont  le 
programme  comporte  l'étude  des  sciences 
naturelles,  de  repasser  en  un  temps  très  court, 
les  diverses  questions  qui  peuvent  leur  être 
posées.  L'auteur  de  ces  Aide-mémoire  s'est 
efforcé  d'embrasser,  aussi  brièvement  que 
possible,  mais  sans  rien  omettre,  les  sujets  des 
derniers  programmes. 

Au  début  des  études,  il  permettra  d'acquérir 
rapidement  les  notions  nécessaires  pour  pro- 
fiter des  cours  spéciaux  ou  lire  avec  fruit  les 
traités  complets  ;  à  la  fin  de  l'année,  il  facili- 
tera les  révisions  indispensables  pour  passer 
avec  succès  les  examens. 

Les  trois  premiers  volumes  sont  consacrés 
à  la  Zoologie,  à  Y  Anatomie  comparée  et  à  l'Em- 
bryologie. Les  trois  suivants  sont  consacrés  à 
la  Géologie  à  la  Paléontologie  et  à  la  Minéra- 
logie.  Trois  autres  volumes  sont  réservés  à  la 
Botanique  (Crytogamie,  Phanérogamie,  Ana- 
tomie et  Physiologie  végétales).  Enfin  un  der- 
nier volume  traitera  de  l'Anthropologie. 

Dans  l'Aide  mémoire  de  botanique  générale 
qui  vient  de  paraitre,  l'auteur  s'est  efforcé  de 
condenser  les  vues  de  MM.  les  professeurs 
Van  Tieghem,  G.  Bonnier,  Guignard,  Bureau, 
M.  Cornu,  Daguillon,  Mangin,  G.  Planchon, 
Constantin  (de  Paris),  Gérard  et  Sauvageau 
(de  Lyon),  Leclerc  du  Sablon  (de  Toulouse), 
Millardet  (de  Bordeaux),  Flahaut,  Granel, 
Courchet  (de  Montpellier),  Vuillemin  et  Le- 
monnier  (de  Nancy),  Hérail  (d'Alger),  Heckel 
(de  Marseille),  etc. 


Liste  générale  des  échanges. 

Certaines  espèces  étant  en  nombre  de  parts 
restreint,  se  hâter  de   formuler  les  demandes 
qui  seront   remplies    selon   l'ordre   d'arrivée 
usqu'à  épuisement  des  parts  disponibles. 


Alyssum  edentulum  Wk. 
Dianlhus  pinifotia  Sibth.  et  Sm. 

—       lernatus  Heutt. 
Dorycnium  su/frulicosiim  Vill. 
Gentiana  oblongifolia  Schur. 
Helianlhemum  pilo.ium    Pers.    var.    linea- 
rifolium. 
Hieracium  alpinum.  L, 
Inula  ensifolia  L. 
Onosma  tauricum  Pall. 
Rhododendron  Kotschyi  Sm. 
Carex  canescens  L. 
Le  port  à  la  charge  des  demandeurs. 


Oblata. 

Plantes  de   l'Allier. 

M.  Ernest  Olivier  directeur  de  la  Revue 
scientifique  du,  Bourbonnais  pourra  fournir  à 
ses  collègues  qui  les  lui  demanderont  les  es- 
pèces suivantes  : 

Gaudiniafragilis. 

Gaslridium  lendigerum. 

Epipactis  paluslris. 

Orchis  hircina. 

Euphorbia  hyberna. 

Chenopodium  botrys. 

Stellera  passerina. 

Yeronica  montana. 

Buplevrum  falcatum. 

Buplevrum  lenuissim um . 

Turgenia  lalifolia. 

Ribcs  alpinum. 

Lalhyrus  nissolia, 

Lalhyrus  aphaca . 

Silène  gallica. 

Silène  coinça. 

Naslurtium  pyrenaicuin. 

Myagrum  perfoliatum . 

Neeslia  paniculala. 

Berleroa  incana. 

Delphinium  consolida. 


de  M.  Montel. 

Biollet  par    Charensat   (Puy-de-Dôme). 
Biscutella  laevigata. 
Lepidium  Smithii. 
Dianlhus  silvaticus. 
Géranium  pheum. 

—        silvaticum. 
Rubus  idaeus. 
Alchemilla  vulgaris. 
SeJum  maximum  Sut. 
Ribes  alpinum. 

Chrysosplenium  alternifolium . 
Helosciadium  inundatum . 
Anthriscus  silvestris. 
Sambucus  racemosa 


i3o 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    lîOTANIQUE 


Galium  anglicum  Huds. 
Valeriana  ti  ipteris. 
Arnica  montana. 
Cirsium  anglicum. 
Crépis  paludosa  Mœnch . 
Jasione  perennis. 
Gentiana  lutea. 

—        pneumonanthe . 
Menyanthes  trifoliata. 
Myosotis  Balbisiana  Jord. 
Veronica  verna. 
Stachys  alpina. 
Polygonum  Bistorta. 
Pans  quadrifolia. 
Convallaria  verticillata . 
aUfaianthemum  bifolium . 
Juncus  tenageia. 

—  capitatus. 

—  squarrosus. 
Lu^ula  maxima. 
Scirpus  Jluitaiis. 
Rhyncospora  alba . 
Carex  pulicaris. 

—  teretiuscula . 

—  canescens . 
Panicum  glabrum. 
Polypodium  Dryopteris. 
Asplenium  septentrionale. 
Lycopodium  inundalum . 


Liste  des  Plantes. 


Que  M.  Basset,  instituteur  à  Mont  par 
Bourbon-Lancy  (Saône-et-Loire)  pourra  pro- 
curera ses  collègues  pendant  l'année  1898. 

Bunium  verticUlatum  G.  G. 

Veronica  spicata  L. 

Asterocarpus  Clusi:  Gay. 

Asplenium  septentrionale  Sw. 

Genista  anglica  L. 

Scilla  autumnalis  L. 

Rhynchospora  alba  Vahl. 

Scirpus  ovatus  Roth. 
—         acicularis  L. 

Gentiana  germanicaWUld. 

Senecio  adonidifolius  Lois. 

Comarum  palustre  [,. 

Menyanthes  trifoliata  L. 

Drosera  rolundifolia.  L. 

Corrigiola  littoralis  L. 

Galeopsis  dubia  Leers  {G.  ochroleuca  Lam). 


Plantes  de  l'Auxois 

(Arrondissement   de    Semur  (Côte  d'Or). 

Offertes    aux  amateurs  :  il  suffit    d'adresser 
les  demandes  avant  la  floraison   à  M.    Henri 


Lachot  botaniste  à  Magny-la-Ville,  par  Semur, 
(Côte  d'Or). 

Stachys  arvensis  L. 

—  ambigua  Sm. 
Marrubium  vulgare  L. 
Leonurus  cardiaca  L. 
Teucrium  montanum  L. 

—  Scordium  L. 
Campanula  persicacfolia  L. 
Spécula? ia  hybrida  DC. 
Adoxa  MoschalcUina 
Sambucusracemosa  L. 
Asperula  odorata  L. 
Centranlhus  anguslifolius  DC. 
Dipsacus  pilosus  L. 

Didcns  cernua  L. 
Tanacetum  vulgare  L. 
Pulicaria  vulgaris  Gœrtn. 
Initia  Helenium  L. 
Erigerai  Canadensis  I.. 
Arnica  montana  L. 
Doronicum  austriacum  Jacq. 
Petasiles  vulgaris  Desf. 
Arnoseris  minima  Koch. 
Lactuca  perennis  L. 
Crépis  pulchra  L. 
Chenopodium  urbicum  L 
—  murale  L. 

Urlica  urens  L. 
Thymelaea  Passcrina  G.  et  G. 
Butomus  umbellatus  L. 
Lilium  Mar lagon  L. 
Gagea  arvensis  Schult. 
Allium  ursinum  L. 
Paris  quadrifolia  L. 
Tamus  communis  L. 
Iris  faetidissima  L. 
Narcissus  poeticus  L. 
Leucoium  vernum  L. 
Orchis  Morio  L. 
Triglochin  palustre  L. 
Zannichellia  paluslris  !.. 
Carex  remola  L. 

—  pallesccns  L. 

—  polgrrhiza  Wallr. 

—  tomentosa  L. 
Cyperus  fusais  L. 
Nardus stricta  L. 
Oplismenus  Crus-Galli  Kunth. 
Digitaria  filiformis  Kcsl. 
Alopeeurus  ulriculatus  Pcrs. 
Calamagroslis  Epigeios  Roth. 
Danthonia  dreumbens  DC. 
Ventenala  avenacea  {Avena  tennis  L.) 
Koeteria  cristata  Pers. 

Mi  lira  ciliala  L.  var  Nebrodensis 
Catabrosa  aqualica  PB. 
Bromus  lectorum  L. 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


1 3 1 


Citerach  officinarum  C.  Bauh. 
Pleris  aquilina  L. 
Asplenium  septentrionale  Sw. 
Cystopteris  fragilis  Bernh. 
Equiselum  hyemale  L. 


M.  J.  Bozon,  de  Coligny  (Ain,),  prie  ses  col- 
lègues qui  voudraient  correspondre  avec  lui, 
de  vouloir  bien  lui  demander  sa  liste  d'Oblata  ■ 
il  désire  vivement  avoir  pour  correspondant 
et  co-échangiste  un  ou  plusieurs  botanistes 
habitant  le  midi  de  la  France  et  la  re'gion  mé- 
diterranéenne, ainsi  que  l'Ouest. 


M.  E.  G.  Camus,  pharmacien  en  retraite, 
officier  de  l'Instruction  publique,  199,  rue 
Lecourbe,  prépare  en  ce  moment  un  catalogue 
général  des  hybrides  des  plantes  d'Europe. 
Nous  invitons  nos  confrères  à  vouloir  bien 
lui  transmettre  tous  les  documents  ou  rensei- 
gnements qu'ils  pourraient  lui  fournir  à  ce 
sujet. 


Les  plantes  des  terrains  salés 

PAR 

A.     F  ERET 

(Suite) 

Avicenna  officinalis  L.  —  Palétuvier.  A. 
Zanzibar  Mehu.  Rivages  maritimes.  Indes 
Françaises  (Zan.  M.  il.  P.). 

Azima.  —  Rivages  maritimes  de  Zanzibar. 
(R.  P.  Sacleux). 

Beta  —  Beta  maritima.  —  Poirée  ou 
Bette.  On  en  compte  deux  sortes  :  la  poirée  à 
cardes  a  formes  blanche  et  rouge;  la  poirée 
blonde  qui  se  mange  comme  les  épinards  (M. 
cl.  R.). 

Bruguiera  cylindrica  Blume.  (Rhizopho- 
racée).  Zanzibar  :  Mrima,  où  elle  est  connue 
sous  le  nom  de  Mui;  au  Mvita  ou  Mombassa 
se  nomme  mkisu.  (Zan). 

B.  gymnorisa.  Lamk.  Sorte  de  manglier, 
indigène  au  bord  de  la  mer  dans  les  terrains 
bas  souvent  baignés  par  les  flots.  Les  chinois 
emploient  son  bois  pour  teindre  en  noir.  Ce 
bois  est  riche  en  tannin  et  renferme  en  outre 
une  résine  à  odeur  sulfureuse;  il  est  rougeâtre, 
dur  pesant.  Indes  Orientales,  Antilles,  Cuba 
etc,  (D.  L.). 

Bupleurum.  De  deux  mots  grecs  :  Çouç  et 
7t>supov.  Bœuf  et  côte  à  cause  de  la  disposition 
des  nervures  dans  la  feuille  (B.  J.). 

Bupleurum  tenuissimum  L.  B.  Colum- 
nae,  B.  aristatum  Bartl. 

Carex.  Semble  venir  de  xapx  ou  Karax 
(fossé).  —  Laiches.  — Espèces  ordinairement 
aquatiques. 


Carex  arenaria  L.  Excellent  pour  retenir 
les  sables  des  dunes. 

G.  hispida  Willd.,  G.  extensa,  G.  tri- 
nervis.  C.norvegica,  Willd..  G.  glareosa. 
G  subspathacea.  C.  virescens,  G.  cuspi- 
data,  C.  salina,  C.  maritima,  G.  Œderi. 

Carica  spinosa.  Papayer  sauvage.  Guyane. 
Croit  dans  les  marais  saumâtres.  (F.  A.). 

Carolinea  princeps.  L.  Pachira  aquatica 
(Aublet).  Cacao  sauvage.  Caroline  de  Mahoni. 
Caroline  magnifique.  Coco  sauvage.  (B01- 
tard).  Plante  médicinale. 

Vient  dans  les  endroits  baignés  d'eau  sau- 
mâtre,  son  bois  est  blanc,  mou,  comme  spon- 
gieux ;  les  Gabbés  mangent  les  amandes  cuites 
sous  la  braise. 

(A  suivre.)  A.  Ferrt 


NOTES  DIVERSES 

X  Orchis  alata  et  X?  0.  alatiflora.  —Je 
confirmerai  simplement  l'observation  de  M. 
Gillot  en  ce  qui  concerne  l'origine  hybride  de 
VII.  (data.  Les  circonstances  dans  lesquelles 
j'ai  récolté  plusieurs  fois  cette  plante  aux  en- 
virons de  Moulins  ne  permettent  pas  de  douter 
de  cette  origine.  Elle  croissait  au  milieu  des 
parents,  présentait  des  caractères  communs 
aux  deux  parents,  se  rapprochant  plus  ou 
moins  de  l'un  ou  de  l'autre.  La  floraison  avait 
lieu  avant  la  fin  de  celle  des  0.  morio.  et  vers 
le  commencement  de  celle  des  0.   laxiflora. 

Je  n'indique  pas  0.  alatiflora  comme  étant 
sûrement  hybride  du  groupe  0.  alata,  ne 
connaissant  pas  de  localité  de  l'O.  laxiflora, 
à  moins  de  plusieurs  kilomètres  des  0.  morio 
au  milieu  desquels  j'ai  trouv*  plusieurs  fois, 
et  pendant  plusieurs    années  l'O.    alatiflora. 

L'origine  de  cette  forme  remarquable  sera 
définitivement  fixée  par  une  étude  histologique. 

Nomenclature  des  hybrides .  —  Il  n'est  pas 
inutile  de  remarquer  quelle  confusion  existe 
dans  la  nomenclature  des  hybrides.  D'après 
la  note  de  M.  Gillot  parue  dans  le  n°  du  1er  mars 
1898,  on  observe  que  la  même  plante  peut 
être  désignée  de  deux  manières  absolument 
opposées  et,  je  dirai    même,    contradictoires. 

Ainsi,  0.  morio- laxiflora,  d'après  la  nomen- 
clature de  Siluède  égale  0.  laxiflora  X  morio. 
Il  est  vrai  qu'il  suffit  de  s'entendre;  mais  l'en- 
tente devient  de  plus  en  plus  difficile.  Ne  se- 
rait-il pas  plus  clair  d'employer  toujours  un 
nom  simple,  lato  sensu   tel    que   X  0.    alata? 

Non  seulement  cette  notation  n'entraîne  pas 
la  confusion,  mais  elle  ne  préjuge  rien  de 
l'ordre  des  parents  si  difficile  pour  ne  pas  dire 
impossible  à  fixer  d'après    les    caractères  des 

plantes  observées. 

S.  E.  Lassimonne. 


[32 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Mouvement   de  l'Herbier 

De  M.  L.  Giraudias.  au  nom  de  l'Association 
me,   dix    espèces    en    nombreuses    et 
belles  parts  pour  les  échanges  de  l'Association 
française  de  Botani 

De  M.  Savouré  de  Mayenne  plusieurs  cen- 
taines départs  d'espèces  de  la  Mayenne. 

De  M.  J.  Laborie  des  pores  de  Ustilago  Rei- 
liana  ? 

De  M.  Lachenaud  l'Isoetes  lacustris  et  d'au- 
tres bonnes  plantes  d'herbier. 

De  M.  Ant.  Le  Grand  de  Bourges  un  envoi 
considérable  de  plantes  pour  l'herbier  de 
France. 

De  M.  J.  Foucaud  un  superbe  envoi  de 
plantes  de  France  en  larges  parts  dont  un 
certain  nombre  permettant   des  échanges. 

De  M.  Dei.pont,  l'Isoeles  Duriaei  en  deux 
larges  parts. 

Tous  nos  remerciements  aux  donateurs. 


Ouvrages  offerts  à  la  Bibliothèque. 

Du  i5  mars  au  i5  avril. 

De  la  part  de  MM.  Gagnepain  (i  br.),  Mon- 
tel  (2  broch.l,  Le  Grand  (1  br.),  C.  F.  O. 
Nordstedt  :  Index  Desmidiacearum  citatio- 
nibus  locupletissimus  atque  Bibliographia. 


Errata 

Dans  le  tome  VI  : 

Page  1  J2,a  l'accolade  14  (Clef des  épilobes), 
lire  au  n°  de  renvoi  de  la  seconde  alternative 
i5  au  lieu  de  ;  g  . 

Dans  le  tome  VII  : 

Page  3;,  col.  2,  ligne  5;,  au  lieu  de  -.Index 
Kervensis,    lire    :   Index    Kewensis. 

Page  .17.  col.  2,  ligne  5j  au  lieu  de  :  oerda- 
ta  lire  :  O.  cordata. 

Page4r,  col.  1,  ligne  12,  au  lieu  de  :  ./. 
Widdelii,  lire  :  .1 .   Weddelii. 

Page  43,  col.  2,ligne;4o,  au  lieu  de  :  Haute- 
Ariège,  lire  :  liante  Ariège. 

PaSe  44,  col.  1,  lignes  2  et  10,  au  lieu  de  : 
Haute-Ariège,  lire  :  haute  Ariège. 

Page  45,  col.  2,  ligne  '32,  au  lieu  de  :  ruis- 
seau de  Condine.  lire  :  ruisseau  de    Coudine. 

Page  45,  col.  2,  ligne  52,  au  lieu  de  :  Car- 
rotch,  lire  :  Carroutch. 

(.6,  col.   1,  ligne   23,  au  lieu  de  :  ruis- 
seau de  ConlobreAirc,  ruisseau  de  Coulobre. 

Page  46,  col.  1,  ligne  24,  au  lieu  de  :  Ax- 
les-Termes,  lire  :  Ax-les-Thermes. 


Page  5o.  col.  2,  lignes  24  et  3i,  au  lieu  de: 
Haute- Ariège.  lire   :  haute  Ariège. 
N°  91,  page  122.  col.    2,    ligne    2,  au  lieu  de 
Lalujan.  lire  Zalujan. 
l'âge  122.  col.  2,  ligne  24,  au    lieu   de 
Les,  lire  Che-  les. 
Page  124.  col.   1,  ligne  17  (en  montant), 
au  lieu  de  créateur,  lire    créateur  de 
la  théorie. 

N°  92,  Page  i3i,  col.  1,  ligne24'en  montantl 
au  lieu  de  Les,  lire  Les  savants. 

N°  9?,  Page  174,  col.  1,  ligne  1  5,  (en  montant) 
au  lieu  de  fécondité,  lire  fécondation . 

Page  174,  col.  1,  ligne  l5  (en montant), 
au  lieu  de  pénétre,  lire   qu'il  pénètre. 

Page  174,  col.  2,  ligne  23  (en  mon- 
tant!, au  lieu  de  tube  gluant,  lire 
contenu. 

Page  173,  col.  1,  ligne  23,  au  lieu  de 
Lesserye,  lire  Lesjcjijc. 

Page  175,  col.  1,  ligne  3o,  au  lieu  de 
Lesserye,  lire  Lesjcjyc. 

Page  176,  col.  2,  ligne  17,  au  lieu  de 
cBavanet\ky,  lire  Baranetrky. 

Page  17G,  col.  2,  ligne  17,  au  lieu  de 
Yaneçewski,  lire  Jancjeivshi. 

N°  96.  Page  189,  col.  1,  ligne    21,    au  lieu  de 
Ikens,  lire  lkeno. 
Page   189,  col.  2.  'en  montant),  au  lieu 

de  E.,  lire  E.  Strasburger. 
Page  192,  col.    1,  ligne  20,  au    lieu  de 
Mobius,  lire  Môbius. 

N°  97,   Page  34,  col.  1,  ligne 3    (en  montant), 
au  lieu  de  Favel,  lire   Tavel. 
Page  34.  col.  2,  ligne  3  (en    montant), 
au     lieu   de    Racibonsski,    lire    Raci- 
borski. 

N"  100  Page  84,  col.  1,    ligne  4.   au    lieu  de 

Veronica  Punae,  lire  V.  Ponae. 
Page  84,    col.    2,    ligne  6,  au   lieu  de 

Phyteumo,  lire  Phyteuma. 
Page  84,  col.  2,   ligne  22,   au    lieu    de 

Polyonum,  lire  Polygcnum. 
Page  90,  col.   1,  ligne  2,  au  lieu  de  Se- 

Hum.  lire  :  Selinum. 
Page  97,  col.   1,  ligne   28,    au    lieu    de 

Gaudoger,  lire  Gandoger. 

(A  suivre). 

Le  Directeur-Gérant  du  0  Monde  des  Plantes  », 
H.  LÉVEILLÉ 


Le  Mans.  —  Typ.  et  Lith.  Ed.  Monnoyer.  — Revues 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustrés.  —  Galvanoplastie. 


M.  Delpont  instituteur  a   Montolieu  (Aude) 
offre  à  ses  collègues  les  espèces  suivantes: 

(Demander  avant  la  récolte  :) 

Ranunculus  Bandotii  God.  L. 

—  gramineus. 

—  var.  bulbosus  Timb. 

.  Ranunculus  albicans  Jord. 

—  Sardous  Crantz. 

—  parviflorus  L. 
aiquilegia  collina  Jord. 
Papaver  dubium  L. 

—  argemone  L. 
Fumaria  pallidijïora  Jord. 

—         major  Bad. 
Diplotaxis  erucoides  DC. 
QArabis  stricta  Huds. 

—  turrita  L. 
Sinpubium,  alliaria  Scop. 
Hutchinsia  petraea  R.  M. 
Lepidium  ruderale  L. 

—  graminifolium  L. 
Cistus  albidus  L . 
Ledonia platyphylla  Jord. 
Helianthemum  niloticum  Pers. 

—  salicifolium  Pers. 

(juttatum  Mill. 
Viola  Riviniana  Rchb. 
Arenaria  controversa  Boiss. 
Linum  campanulatum  L. 

—  gallicum  L. 

—  strictum  L. 
Sarothamnus  vulgaris  Wim. 
Cytisus  triflorus   L'Herit. 
Trifolium  Cherleri  L. 

—  Bocconi  Savi. 

—  montanum  L. 

—  glomeratum  L. 
Vicia  Cracca  L- 

—     disperma  DC. 
Orobus  niger  L. 
Hippocrepis  ciliata  Willis. 
Lythrum  hyssopi/olia  L. 
'Buplevrum  rigidum  L. 
Trinia  vulgaris  DC. 
Viburnum  Tinus  L. 
Crucianella  angustifolia  L. 
Valerianella  coronata  DC. 

—  discoidea  Loiâ. 
Erigeron  canadensis  L. 
Senecio  lividus  L. 
o/lrtemisia  camphorata  Vill. 
Leucanthemum  palmatum  Lam. 
7m</tf  montana  L. 

Jasonia  tuberosa  DC. 


Centaurea  alba  Lois.. 

—  paniculata  Lamk. 
Crupina  vulgaris  Cass. 
Cérnoseris  pusilla  Gaertn. 
Hypochaeris  maculata  L. 
Scor^onera  hirsuta  L. 

—  bupk'urifolia  Pouzols. 

Crépis  albida. 
Hieracium  coderianmn  Arv.  et  Gaut. 

—  pallescens  W.  et  K. 
Coris  Monpeliensis  L. 
Linaria  pelisseriana  DC. 
F<?ro?!iea  montana  L. 
Melittis  melissophyllum  L. 
Sideritis  Peyrei  Timb. 
Passerina  thymeka  DC. 
Euphorbia  nicœensis  Ail. 
Mercurialis  tomentosa  L. 
Quercus  coccifera  L. 
Alisma  ranunculoides  L. 
Allium  Moly  L. 

—  moschatumL. 
Simethis  planifolia  GG. 
Jns  graminea  L. 
Orchis  purpurea  Huds. 

—        latifolia  L. 

—  incarnata  L. 

—  bifolia  L. 

—  viridis  Crantz. 
Ophrys  muscifera  Huds. 

—  /î<tea  Cav. 
Vallisneria  spiralis  L. 
Potamogeton  densus  L. 
Juncus  capitatus  Weig. 

—  Tenageia  L. 
Scirpus  gracillimus  Kohts. 
Cûtre.v  Ai/Va  L. 

.    —      ŒJeri  GG. 

—  olbiensis  Jord. 

—  »!i7.vi'»tj  Scop. 

—  humilis  Leyss. 

—  Halleriana  Asso. 

—  Linkii  Schk. 
Sesleria  cœrulea  Ard. 
QAndropogon  Ischœmum  L. 
Eragrostis  major  Host.. 

—  minor  Host. 

Molinia  cœrulea  Mœnch. 
Brachypodium  silvaticum  Rœm.  et  Sch. 
Isoetes  Duriaei  Bory. 


M.  C.  Az.  de  M..., Madère  et  un  autre  corres- 
pondant. —  Par  erreur  votre  lettre  a  été'  insuffi- 
samment affranchie.  Toutes  nos  excuses. 


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Luxembourg  d'une  valeur,  d'après  le  cata- 
logue Senf  f897,  de  fr.  2.00.  (Quiconque  dé- 
sire que  la  prime  lui  soit  envoyée  sous  pli 
recommandé,  devra  ajouter  25  c.  au  mandat;. 

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cune ou  une  annonce  de  8  lignes. 


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LA  RÉDACTION 
Joseph  Schocli.l'i,r]ie  Wallis,  a  Luxembourg -y  are 
N.  B.  —  Tout  journal  qui  reproduit  cette 
annonce,  adroit  à  une  annonce  de  même  gran- 
deur dans  les  Petites  Affiches  du  Timbropliile, 
Supplément  du  Moniteur  du  collectionneur. 

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Envoie  à  toute  demande  2  W°"  GrûtlS 
CHiiii:  fi"""N"3ê?",,  118. Rued'Assas,  Paria.l 


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La  Revue  scientifique  du  Limousin 

JOURNAL  MENSUEL 

Organe  de  la  Société  Botanique  du  Limousin 

(Société  d'étu'es  scientifiques 

Droit  d'entrée,  '2  fr.  —  Cotisation  annuelle,  ô  fr. 

CH.  LE  GENDRE,  DIRECTEUR  ET  PRESIDENT 

LIMOGES 

IS,  Place  du  Champ  de  Foire 

Cette  Société  accorde  son  concours  et  son  appui  à 
tous  ceux  de  ses  membres,  quel  que  soit  leur  domi- 
cile, qui  travailleront  à  l'organisation  de  Comités  et 
de  Musées  cantonaux,  l'idéal  des  institutions  d'éduca- 
tion et  d'instruction  populaire. 

A     YE\DRE 

FIGURES  PEINTES 

DE 

Champignons  dLe  la  ~F"ranoe 

Suites  à  l'Iconographie  de  Bulliard 

Par    feu    le    Capitaine   L.    LUCAND 

1 1  fascicules  complets  plus  6o  planches  se'pare'es 
au  total  335  planches 

Prix  net  :    SÎOO  francs 

DERNIER      EXEMPLAIRE      DISPONIBLE 

S'adresser  à  M.  le  Dr  Gillot,  5,  rue  du    Fau- 
bourg-Saint-Andoche,  Autun  (Saône-et-Loire). 


7e  Année  (2e  Série) 


N°  103-104 


1"  Juin-Juillet  1898 


#M© 


DES 


PLANTES 

ORGANE 

DE 

L'ACADÉMIE    INTERNATIONALE, 
de  Géographie  Botanique 


ET 


BULLETIN 


DE 


L'ASSOCIATION  FRANÇAISE  DE    BOTANIQUE 


SOMMAIRE    DU    N°    103-104 

Fougères  et  Lycopodiacées  d'Orient  et  d'Occident,  H.  L.  —  L'espèce  végétale  en  clas- 
sification naturelle,  P.  Parmentier.  —  Quelques  Cypéracées  d'Extrême-Orient,  H.  L.— 
Sur  un  Gui  à  tige  gigantesque,  A.-L.  Letacq.  —  Pélorie  du  Viola  silveslris.  —Les 
Onothéracées  du  Kansas,  A.  S.  Hitchcock  (72  cartes).  —  Curieuse  anomalie  chez  un 
Primula  oflicinalis,  H.  L.  — Sur  une  (ascie  présentée  par  le  frêne  commun,  A.-L.  Letacq. 
—  Les  plantes  des  terrains  salés  (suite),  A.  Feret.  —  Herborisations  parisiennes,  Emile 
Perceval.  —  Genre  Centaurea,  H.L.  —  Contribution  à  la  Phytologie  médicale  indigène. 
Georges  Rbbaudet.—  Aperçusurles  Muscinées  de  Vernon  et  du  Vexin  (Eure), A.  Tous- 
saint et  Jean  Hoschedé.  —  Oblata. 


LE     MANS 
Imprimerie  Ed.  MONNOYER,  Place  des  Jacobins,   12 


1898 


Association  française  de  Botanique. 


Président  :  M.  Rouy,  41,   rue    Parmentier, 

Asnières  1  Seine). 

Vice- Président  :  MM.  Corbière,  Foucaud, 
Magnin. 

Secrétaire  général  :  M.  H.  Léveillé,  56,  rue 

de  Flore,   Le  Mans  (Sarthel. 

Trésorier  :  M,    Eug.    Gonod    d'Artemare, 

Ussel-sur-Sarsonne  (Corrèze). 

Membres  du  Conseil  :  MM.  Gii.lot,  Le 
Grand,  abbé  Coste,  Ern.  Olivier,  Thériot, 
abbé  Réchin,  Gast.  Gautier,  Sudre. 


ACADEMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur  :  F"  Héribaud  Jh.,  Clermont- 
Ferrand  (Puy-de-Dôme). 

Secrétaire  perpétuel  :  M.  H.  Léveillé.  Le 
Mans  (Sarthe). 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre,  Limoges 
(Hte-  Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 
MM.  Th.  de   Heldreich,  H.  Léveillé,  Ch. 
Le  Gendre,   G.  Rouy,  G.  King,  Treub,  R.  A. 
Philippi. 


OFFRES     &     DEMANDES 


A  nos  Collègues  et  Lecteurs. 

Ceux  de  nos  collègues  ou  lecteurs  qui  de- 
manderont au  Secrétariat  la  Flore  de  la  Sarthe 
de  M.  Gentil  (3e  édition)  et  celle  de  la  Mayenne 
de  M.  Léveillé,  et  en  adesseront  le  montant 
en  mandat-poste,  soit  7  francs  auront  droit  à 
l'envoi  franco  de  ces  deux  volumes. 

M.  E.  Château,  Instituteur  à  Bourg-le-Comte 
par  Marcigny  (Saône-et-Loire),  désire  entrer 
en  correspondance  avec  un  botaniste  herbori- 
sant dans  le  bassin  supérieur  de  la  Loire  et  de 
préférence  sur  les  bords  du  fleuve  ou  des  cours 
d'eau  qu'il  reçoit  avant  d'entrer  en  Saône-et- 
Loire. 

A  céder  ou  à  échanger  contre  tous  ouvrages 
de  botanique  neuf  volumes  du  bulletin  de  la 
Société  botanique  de  France  t.  33  (1886)  à  t. 
41  (1894)  inclusivement). 

S'adresser  :  J.  Arbost,  i,  rue  de  Lyon,  à 
Thiers  (Puy-de-Dôme). 

A  céder  ou  à  échanger  contre  quelques  bonnes 
plantes  du  Midi,  des  Pyrénées    françaises,  de 


l'Ouest  ou    du    Centre 
2e  édition 


Gillet  et  Magne, 
.,  assez  bon  état,  et  Cariot  :  Etude 
des  Fleurs,  vol.  II.  G«  édition  (l'avant-der- 
nière).  Volume  défraichi.  S'adresser  à  M.  H. 
de  Boissieu,  Varambon  par  Pont-d'Ain  (Ain). 


A  céder  les  4  premiers  fascicules  de  YExsic- 
cata  des  Characées  de  Braun  et  de  Rabenhorst. 
S'adresser  :  M.  Ant.  Le  Grand,  4,  rue  d'Or- 
léans, Bourges  (Cher). 

M.  A.  Féret,  à  la  Croix-du-Pin,  Manne- 
ville-sur-Risle  (Eure),  serait  très  reconnaissant 
à  ceux  de  nos  collègues  qui  pourraient  lui 
prêter,  pendant  un  mois,  les  flores  relatives 
aux  régions  suivantes:  Languedoc,  Landes, 
Alpes-Maritimes,  Algérie  et  Maroc. 

La  Circulaire  relative  à  la  session 
du  Lautaret  sera  prochainement 
expédiée  à  tous  nos  Collègues,  les 
Membres  de  l'Académie  y  compris. 
Ceux-ci  pourront  se  joindre  à  l'Asso- 
ciation et  s'ils  sont  suffisamment 
nombreux  on  pourra  tenir  une 
séance  spéciale  de  l'Académie. 


10  fï. 


ABONNEMENTS  : 

UN     AN    :     France 

—  Étranger,    Colonies. . . 

Lf.  Numéro  :  1  Franc. 

Les    Abonnements    parlent   du     l«  Octobre   ou    du 

t,r  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne   qui   ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe),  France. 


DEPOTS    : 
NEW-YORK 
Pli.  Heinsberger,  15,  First  Avenue. 

LONDON 
I >  1  1  \r  .-uid  C°,  Foreign  booksellers,  37,  Soho 
Square. 

PARIS 

J.-B.  Baillière  et  Fils,  19,  rue  Haute  feuille. 
Jacques    Lèche valier,    Librairie   médicale    et 
scientifique,  23,  rue  Racine. 

LAVAL 
Aug.  Goupil,  quai  Jean-Kouquet  (Vieux-Pont). 


7e  Année   2°  Série) 


No   103  104 


i"  Juin   i8qS 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe  de   l'Académie   Internationale   de   Géographie    "Botanique 


Messieurs  et  chers   collègues  et  lecteurs, 

«  Toujours  mieux  et  toujours  en  avant  » 
telle  a  été  de  tout  temps  notre  devise.  Vous 
avez  pu  apprécier  si  elle  a  été  confirmée  par 
les  faits  vous  qui,  depuis  l'origine  ou  depuis 
quelques  années,  nous  avez  soutenu  de  votre 
concours  et  de    votre  constante  sympathie. 

La  fondation  de  l'Association  française  de 
botanique  et  le  désir  bien  naturel  de  celle-ci 
de  posséder  un  organe  distinct  vont  apporter 
à  notre  œuvre  des  modifications  profondes 
qui  seront  tout  à  l'avantage  de  nos  collègues 
de  l'Académie  et  des  lecteurs  du  Monde  des 
Plantes.  Sans  doute  la  réunion  des  deux  Bul- 
letins sous  une  seule  couverture  avait  son  bon 
côté  mais  elle  entraînait  une  injustice  vis-à- 
vis  de  ceux  qui  payant  une  double  cotisation 
ne  recevaient  pas  plus  de  pages  que  ceux  qui 
soldaient  la  cotisation  simple.  Telle  est  la 
cause  principale  qui  nous  a  fait  facilement 
entrer  dans  les  vues  du  Bureau  de  notre  jeune 
sœur  ['Association  française  de  Botanique  qui 
nous  a  fait  le  très  grand  honneur  de  nous 
choisir  pour  son  secrétaire  général. 

De  cette  séparation  des  Bulletins  il  découle 
les  conséquences  suivantes: 

i°  A  partir  du  icr  juillet  les  deux  Bulletins 
deviennent  totalement  distincts  et  le  Bulletin 
de  l'Association  prend  le  format  in-8°. 

2°  Le  Bulletin  de  l'Académie  conserve  son 
format  jusqu'en  octobre  exclusivement,  Il 
prendra  à  cette  date  le  format  in-8  de  biblio- 
thèque réclamé  à  maintes  reprises  par  nos  col- 
lègues comme  plus  pratique  tant  au  point  de 
vue  de  la  bibliothèque  et  de  la  consultation 
qu'au  point  de  vue  des  tirages  à  part. 

3°  Etant  donné  limportance  excep- 
tionnelle de  notre  numéro  de  juin  et 
les  frais  en  résultant  il  ne  sera  pas 
publié  de  Bulletin  de  l'Académie  en 
juillet  et  les  numéros  d'août-septembre 
seront  réunis  en  un  seul  numéro  ren- 
fermant la  bibliographie  en  retard  et 
les  tables. 

40  Tous  nos  collègues  et  abonnés  recevront 
jusqu'en     septembre     inclus   les    deux    Bul- 


letins. Il  sera  ensuite  nécessaire  de  payer 
double  cotisation,  soit  20  francs  par  an,  pour 
recevoir  les  deux  Bulletins. 

5°  Au  icr  janvier  1899  l'organe  de  l'Acadé- 
mie internationale  portera  le  titre  de  Bulletin 
officiel  de  i 'Académie  internationale  de  Géogra- 
phie botanique. 

6°  Cette  séparation  des  deux  Bulletins,  les 
combinaisons  qui  en  résultent  et  l'abondance 
de  la  copie  qui  sont  pour  chacun  d'eux,  aussi 
bien  que  pour  les  Bulletins  d'autres  Sociétés 
savantes, un  obstacle  à  une  bibliographie  com  • 
plète  adéquate  au  mouvement  scientifique, 
nous  ont  inspiré  le  projet  suivant  depuis  long- 
temps caressépar  nous  etréclamé  par  plusieurs 
de  nos  plus  distingués  collègues.  Le  voici. 

PROJET  IMPORTANT. 

Il  s'agit  de  conserver  la  Revue  Le  Monde 
des  Plr.ntes  dans  son  format  actuel  et  d'en  faire 
une  Revue  trimestrielle  internationale  de  Biblio- 
graphie, Prêts,  Renseignements  et  Echanges. 

Voici  comment  nous  comprenons  cette  œu- 
vre appelée,  si  nos  amis  veulent  bien  nous  prê- 
ter leur  concours,  à  un  succès  assuré  tant  elle 
répond  aux  besoins  des  milliers  de  botanistes 
disséminés  sur  la  surface  du  globe. 

La  Revue  aurait  pour  but  : 

i°  De  donner  le  compte-rendu  et  l'analyse 
de  tous  les  ouvrages  de  botanique  de  quelque 
importance  paraissant  dans  le  monde  et  les 
titres  des  divers  opuscules  ou  tirages  à  part 
de  moindre  importance  avec  le  prix  et  le  nom 
de  l'éditeur. 

20  De  publier  le  sommaire  de  toutes  les  Re- 
vues de  botanique  paraissant  dans  les  divers 
pays  et  dans  les  diverses  langues. 

3°  De  prêter  aux  botanistes  sous  leur  res- 
ponsabilité et  à  leurs  frais  les  ouvrages  dont 
ils  pourraient  avoir  besoin. 

4°  De  répondre  aux  demandes  de  renseigne- 
ments émanant  des  botanistes  et  de  les  insé- 
rer au  besoin  dans  la  Revue,  sous  la  rubrique  '. 
Questions  et  réponses. 

5°  D'insérer  tous  les  oblata  et  desiderata  (Offres 
et  demandes  de  plantes)  des  botanistes  disse» 
minés  sur  le  globe. 


1 34 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


Pour  mènera  bien  cette  entreprise  éminem- 
ment utile,  il  est  évident  que  nous  devrons 
appeler  auprès  de  nous  un  aide  actif,  compé- 
tent et  intelligent  qui  puisse  nous  suppléer  et 
devenir  un  autre  nous-même.  Enfin  il  importe 
que  nous  nous  procurions  à  titre  onéreux  ou 
d'échange,  les  diverses  Revues   de  tous  pays. 

Il  est  donc  nécessaire,  pour  débuter,  de 
s'assurer  le  concours  de  400  botanistes,  chif- 
fre minimum.  Nous  prions  nos  collègues  de 
nous  recruter  autour  d'eux  de  nombreux  adhé- 
rents en  faisant  connaitre  notre  projet  qu'une 
circulaire  porte  en  ce  moment  aux  botanistes 
et  de  nous  adresser  leur  adhésion  pour  en  assu- 
rer la  mise  à  exécution. 

Nous  ne  demandons  présentement  qu'un 
simple  engagement  de  verser  le  montant  de 
l'abonnement,  soit  5  francs  par  an.  Si  le  pro- 
jet est  mis  à  exécution,  nous  prierons  alors 
les  adhérents  de  devenir  souscripteurs  en  ver- 
sant le  montant  de  l'abonnement. 

Toutefois  ceux  d'entre  nos  collègues,  abon- 
nés ou  lecteurs,  qui  ont  confiance  en  nous  et 
dans  notre  entreprise,  peuvent  apporter  leurs 
dons  ou  leurs  capitaux  pour  cette  oeuvre  qui, 
bien  conduite,  permet  les  plus  belles  espéran- 
ces en  même  temps  qu'elle  sera  pour  nos  col- 
lègues de  tous  pays  d'une  incontestable  et  per- 
pétuelle utilité. 

H.   LÉVEILLÉ 
Secrétaire    perpétuel  de  l'Académie, 
Secrétaire   général  de  l'Association, 
Directeur  du  Monde   êtes  Piaules. 


Séance  du    2  Mai  1898 

Présidence  de  M.  H.  Léveillé,  secrétaire 

perpétuel. 

MM.  abbé  Lemée  et  Ragot  s'excusent  de  ne 
pouvoir  assister  à  la  séance.  M.  Menezes 
remercie  de  sa  nomination  en  qualité  d'Associé 
libre. 

Après  le  dépouillement  ordinaire  de  la  cor- 
respondance les  travaux  et  notes  suivants  sont 
lus  ou  analysés:  Curieuse  anomalie  chez  un 
Primula  officinalis,  Péloriedela  Viola  silves- 
tris.  Quelques  Cypéracécs  d'Extrême-Orient, 
Fougères  et  Lycopodiacées  d'Orient  et  d'Occident 
par  M.  il.  Li  veillé  :  Sur  un  gui  à  ti«e  gi- 
gantesque observé  a  Voré  près  Rémalard 
(Ornei  par  M.  l'abbé  A.  !..  Letacq  ;  les  Mux- 
cinées  de  Vernon  n  du  Vexin  (Eure)  par 
MM.  Toussaint  et  Hoschedé  ;  les  Onolhêra- 
cces  du  Kansas  par  M.  A.  S.  Hitchcock. 
M.  Léveillé  lait  ressortir  l'importance  de  ce 
dernier  travail  au  point  de  vue  de  la  Géogra- 
phie générale  botanique. 

M.    Léveillé  communique  ensuite   le   résul- 


tat de  ses  recherches  sur  la  Flore  de  la 
Mayenne.  —  Les  divers  travaux  communiqués 
donnent  lieu  à  quelques  observations  intéres- 
santes de  la  part  des  membres  présents  notam- 
ment de  M.  Gentil  et  du  R.  P.  Vaniot. 

La  séance  ouverte  a  S  heures  est  levée  à 
10  h.    1/2. 

La  prochaine  séance  aura  lieu  le  lundi  ô 
juin  à  S  h.  du  soir. 


Fougères  et  Lycopodiacées  d'Orient 
et  d'Occident 

Nous  avons  soumis  à  M.  le  docteur  Christ 
de  Bàle,  le  savant  Président  de  la  Société 
botanique  suisse,  et  spécialiste  pour  ces 
plantes,  les  échantillonsde  notre  herbier  pro- 
venant de  la  Ilote  de  Hong-Kong  et  quelques 
échantillons  originaires  de  la  Guadeloupe, com- 
muniqués pour  la  détermination  par  M.  H. 
de  Boissieu,  notre  sympathique  collègue.  En 
voici  la  liste  d'après  les  déterminations  du 
distingué  monographe. 

Aspidium  setigerum  (Blume  sub  Ckeilanlh, 
Hong-Kong:  rocailles,  29  avril  1894,  sub. 
A.  uliginosum  ?  Kzej;  leg.  /(.  P.  Em.  Bodinier. 
—  835. 

Aspidium  molle  Sw.  —  Hong-Kong  :  murs 
de  soutènement,  3i  août  1804,  sub.  A.soplw- 
roides  r  Sw.  827.  —  rocailles,  29  août  1894. 
82.S.  —  leg.  1t.  P.  Km.  Bodinier. 

Aspidium  latipinnum  Hance.  —  Hong-Kong, 
talus,  berges,  c,  5  sept.  iSqS  ;  leg.  R.  P.  Em. 
Bodinier.  —  824. 

Osmunda  Javanica  Blume.  —  Hong-Kong  : 
Lit  d'un  torrent  à  Chaoo-Ky-Ouan.  14  mars 
1894;  leg.  R.  P.  Em.  Bodinier.  —  399. 

Daoallia  pédala  Sm.  Hong-Kong  :  sommet 
du  mont  Gough  sous  les  rochers,  rare  ;  26 
juin  1895  ;  leg.  R.  P.  Em.  Bodinier;  —   1243. 

Lindsaya  ensifolia  Sw.  —  Hong-Kong:  ro- 
cailles, sous  bois;  29  sept.  1894  :  leg.fl.  P.  Em. 
Bodinier,  —  887. 

Selaginella  suberecta  Bak.  (Fern.  AU.  N. 
i5y).  —  Hong-Kong:  berges  humides  du  tor- 
rent de  Happy  Valley, sous  bois  ;  4  août  1894  ; 

leg.  II.  /'.  Em.  Bodinier.  —  694. 
Blechnum  occidentale  L.  —  La  Guadeloupe  ; 

février   1895. 

Adiantum  tenerum  Sw.  La  Guadeloupe  ; 
février  1895. 

Gleichenia  bipZda  Willd.  —  La  Guadeloupe. 

Gleichenia  subtrisperma  (Fée  sub  Mertensia) 
Christ.   _  La  Guadeloupe. 

Hymenophyllum  polyanthos  Sw.  —  La  Gua- 
deloupe. 

Lyœpodium  cernuum  L.  type.  —  La  Gua- 
deloupe. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


135 


Lycopodium  cernuum  L.  var.  curvatum 
Christ.  —  La  Guadeloupe  :  la  Soufrière  et 
Camp  Jacob,  février,   iSq5. 

H.  L. 


L'ESPÈCE  VÉGÉTALE 

en  classification  naturelle 

PAR 

Paul      I^A.IR.IurESIsrT'IiER 


Les  botanistes  sont  très  loin  d'être  d'accord 
sur  la  définition  de  l'espèce.  Leurs  divergen- 
ces tiennent  surtout  à  ce  que  la  plupart  d'en- 
tre eux  ne  connaissent  la  plante  que  par  ses 
caractères  externes  qui  sont  souvent  trom- 
peurs. Ces  derniers  accusent,  en  effet,  une 
concordance,  une  uniformité  souvent  hérédi- 
taires, même  dans  des  milieux  différents.  C'est, 
en  particulier,  ce  qu'ont  démontré  les  essais 
culturaux  faits  sur  des  roses  par  M.  Jordan. 
«  Toutes  mes  roses,  affirmait-il,  se  reprodui- 
sent intactes,  avec  une  invariabilité  absolue, 
toujours  conformes  aux  échantillons  sur  les- 
quels les  graines  ont  été  prises,  d'après  les 
expériences  que  j'ai  faites  sur  des  formes  très 
nombreuses  (2).  »  Les  caractères,  considérés 
par  M.  Jordan,  sont  devenus  héréditaires  ; 
c'est  là  un  fait  acquis  que  nous  ne  mettrons 
pas  en  doute.  Mais  ces  caractères  sont-ils 
réellement  spécifiques  ?  S'il  s'agit  des  espèces 
de  ce  savant,  le  doute  commence  à  naître,  car 
l'Ecole  multiplicatrice  dont  il  est  le  chef,  s'est 
fait  une  idée  fausse  de  l'espèce. 

Kerner,  de  son  côté,  résout  la  question  taxi- 
nomique  de  l'espèce  en  prenant  comme  base 
l'uniformité,  c'est-à-dire  la  concordance  de 
tous  les  caractères  héréditaires.  Mon  savant  et 
sympathique  collègue,  M.  le  docteur  John 
Briquet,  a,  en  quelques  pages  magistralement 
écrites  (3),  démontré  tout  ce  que  la  définition 
de  Kerner  avait  de  défectueux.  Je  ne  m'y  arrê- 
terai donc  pas. 

Du  Mortier  (4)  croit  que  ce  qui  fait  l'espèce, 
c'est  l'habitus.  «  Toute  espèce,  dit-il,  doit  se 
distinguer  au  premier  coup  d'ceil,  et  il  faut  y 


(1)  La  majeure  partie  de  cette  communication  a 
été  publiée  dans  le  Journal  dî  bot.,  du  16  décem- 
bre 1897. 

(2)  Extrait  d'une  lettre  de  M.  Jordan,  adressée  à 
M.  E.  Burnat,  en  187g. 

(,3)  J.  Briquet  :  Cytises  des  Alpes-Maritimes  ; 
p.  5o;  1894. 

(4)  Du  Mortier  :  Monographie  des  Roses  de  la 
Flore  belge.  (In.  Bull.  Soc.  roy.  de  bot.,  t.  VI,  p.  34; 
.1867). 


rapporter  comme  variétés,  toutes  ces  formes 
qui  ne  se  distinguent  les  unes  des  autres  que 
par  des  caractères  variables  qu'on  retrouve 
dans  chacune  d'elles.  »  Cette  manière  de  voir 
a  beaucoup  d'analogie  avec  le  principe  d'uni- 
formité de  Kerner.  Elle  en  diffère  cependant 
par  l'importance  que  Du  Mortier  attachait  à 
l'influence  du  milieu  quoique  vaguement  expri- 
mée. Dès  lors,  les  caractères  distinctifs  de  l'es- 
pèce cessaient  d'être  exclusivement  hérédi- 
taires. 

«  Deux  espèces  pour  être  distinctes,  nous 
dit  A.  de  Candolle  (1),  doivent  être  nettement 
caractérisées  et  n'être  pas  reliées  par  des  for- 
mes intermédiaires  non  hybrides.  »  Cette  con- 
ception de  l'espèce  répond  à  la  notion  que 
Linné,  lui-même,  avait  de  cette  entité.  Nàgeli 
l'admet  aussi  (2)  et  ajoute  que  les  groupes  qui 
passent  les  uns  dans  les  autres  doivent  être 
considérés  comme  des  sous-espèces  ou  des 
variétés. 

M.  le  docteur  J.  Briquet  (3),  sans  exprimer 
explicitement  sa  préférence  pour  l'une  ou  l'au- 
tre de  ces  définitions  de  l'espèce,  accepte 
néanmoins  celle  qui  correspond  le  plus  exac- 
tement aux  principes  qui  dirigent  ses  recher- 
ches phytographiques,  c'est-à-dire  à  la  défini- 
tion applicable,  le  plus  souvent,  à  la  forme 
linnéenne,  autrement  dit  à  celle  de  De  Can- 
dolle et  de  Nàgeli. 

M.  Clavaud  (4)  admet  deux  catégories  d'es- 
pèces :  i°  les  stirpes  ou  espèces  primaires; 
2°  les  espèces  proprement  dites  qui  ont  une 
valeur  secondaire.  Voici  les  considérations 
auxquelles  se  livre  cet  auteur  pour  justifier 
son  système  : 

«Au-dessous  du  genre  et  de  ses  subdivisions, 
il  y  a  deux  sortes  de  types  dont  il  faut  tenir 
compte  pour  se  conformer  à  la  réalité  :  le 
stirpe  et  l'espèce. 

Le  stirpe  ne  peut  être  confondu  avec  les 
subdivisions  du  genre,  car  il  offre  un  type  un, 
particulier  et  distinct  (quoique  souvent  décom- 
posable),  ce  qui  n'est  pas  le  cas  des  sections 
génériques,  qui  sont  établies  sur  un  ou  deux 
caractères  seulement.  Au  reste,  voici  comment 
je  caractérise  les  deux  ordres  d'unités  que  je 
distingue  : 

i°  Lorsque  entre  deux  types  il  n'y  a  pas  de 
transitions,   c'est-à-dire  lorsqu'il  n'existe  pas 


(1)  A.  DG.  :  La  Phytographie,  p.  96  ;  1880. 

(2)  Nàgeli  :  Dans  E.  Widmer,  Die  europaischen 
Arten  der  Gattung  Primula  (Munich  et  Leipzig, 
p.   1  ;  189 1). 

(3)  J.  Briquet  :  Op.  cit.,  p.   56. 

(4)  Clavaud  :  Flore  de  la  Gironde  (Actes  de  la 
Soc.  linnéenne  de  Bordeaux;  1882). 


i  36 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


dans  la  nature,  entre  les  représentants  purs  de 
l'un  et  de  l'autre,  des  formes  intermédiaires 
où  s'effacent  successivement  les  caractères 
distinctifs  et  les  limites  réciproques  des  deux 
types,  je  donne  à  ceux-ci  le  nom  de  stirpes.  — 
Telles  sont  la  plupart  des  espèces  linnéennes. 

20  Lorsque  deux  types,  d'ailleurs  bien  dis- 
tincts sous  leurs  formes  extrêmes,  présentent 
dans  la  nature  des  formes  de  transition  plus 
ou  moins  nombreuses,  qui  effacent  entre  eux 
toute  limite  précise  et  qui  sont  la  trace 
encore  subsistante  d'une  origine  commune 
entre  les  deux  types  considérés,  ceux-ci  sont 
pour  moi  des  espèces  ou  des  variétés.  —  Ils 
sont  des  espèces,  lorsque  les  descendants  du 
premier,  obtenus  par  semis  successils  dans 
nos  cultures,  ne  reproduisent  jamais  le  second 
et  réciproquement  (i).  —  Ils  sont  des  variétés, 
lorsque  la  culture  amène  tôt  ou  tard  l'un  des 
deux  types  à  rentrer  dans  l'autre. 

Le  Fumaria  capreolata  L.  est  un  stirpe  ;les 
F.  Bastardi,  Boraei,  etc.,  sont  des  espèces 
contenues  dans  ce  même  stirpe.  —  Il  n'y  a 
pas  de  transitions  insensibles  entre  les  formes 
du  F.  capreolata  et  les  autres  stirpes  du  genre  ; 
il  y  en  a,  suivant  moi,  une  série  continue  et 
qu'on  peut  réunir,  entre  les  espèces  dérivées 
que  je  viens  de  citer.  Mais,  comme  les  semis 
successifs  des  graines  de  F.  Bastardi  pur.  par 
exemple,  n'amènent  jamais  un  produit  identi- 
que au  F.  Boraei  type,  ces  deux  formes  ne 
sont  pas  des  variétés  d'une  même  espèce,  mais 
des  espèces  d'un  même  stirpe,  qui  est  le  F. 
capreolata. 

Jemerésumesousuneautre  forme  en  disant: 
l'espèce  a  son  unité  dans  la  filiation  actuelle- 
ment existante;  le  stirpe  ne  tire  la  sienne  que 
de  la  ressemblance  des  éléments  qui  le  compo- 
sent, en  tant  que  cette  ressemblance  est  l'in- 
dice d'une  origine  commune,  c'est-à-dire  d'une 
filiation  qui  a  cesse  actuellement  d'exister. 

Un  stirpe  peut  être  représenté  par  une  espace 
unique  :  Lx.  Fumaria  densifiora  DC,  Ranun- 
culua  divaricatus  Schrank,  ou  par  plusieurs 
espèces,  dont  l'ensemble  le  constitue  :  Ex.  F. 
capreolata  L.,  Ranunculus  aquatilis  L.  ;  mais, 
dans  ce  dernier  cas,  il  est  presque  toujours 
impossible  de  dire  si  l'une  de  ces  espèces  est 
Ki  continuation  d'un  type  primitif  d'où  les 
autres  procèdent,  ou  si,  au  contraire,  ce  type 
primitif  a  disparu,  ne  laissant  après  lui  que  des 
formes  dérivées. 


m)  lien  résulterait  donc,  d'après  M.  Clavaud,  que 
les  formes  de  liosa  dont  parle  plus  haut,  M.  Jor- 
dan seraient  amant  d'espèces  distinctes  —  M.  Cla- 
vaud est  un  peu  trop  affirmatif  cl,  sans  le  vouloir, 
il  devient  jordanien  ! 


A  la  vérité,  le  mot  stirpe  (souche)  est  impro- 
pre quand  il  s'agit  de  ces  types  entiers  et  indé- 
composables qui  ne  sont  représentés  que  par 
une  espèce  unique,  et  qui,  n'ayant  pas  de 
dérivés,  n'ont  aucun  caractère  ancestral.  Aussi 
:. 'est-ce  que  par  extension  que  je  les  désigne 
sous  ce  nom,  et  parce  qu'ils  expriment  des 
unités  de  même  ordre  que  les  stirpes  propre- 
ment dits,  en  ce  sens  qu'ils  ne  sont  réunis, 
ainsi  qu'eux,  par  aucun  intermédiaire  aux 
types  voisins. 

Au  fond,  le  stirpe  proprement  ditn'est,  après 
tout,  qu'un  groupe  d'espèces  ;  mais  le  plus 
étroit  de  tous  les  groupes,  et  tel  qu'à  travers 
les  différences  morphologiques  que  l'examen 
constate,  il  offre  toujours  une  unité  d'aspect 
assez  grande  pour  que  beaucoup  de  botanistes 
ne  veuillent  rien  voir  au-dessous  de  lui  comme 
unité  distincte. 

L'important  avantage  de  la  distinction  que 
j'établis  entre  les  stirpes  et  les  espèces  déri- 
vées, es:  d'exprimer,  quoique  souvent  d'une 
façon  très  imparfaite,  vu  l'état  actuel  de  nos 
connaissances,  les  relations  réciproques  et  les 
valeurs  très  diverses  des  différents  types  qu'on 
se  contente  d'énumérer  à  la  file  dans  les  ouvra- 
ges descriptifs.  » 

De  ce  long  exposé  il  résulte  que  le  stirpe  de 
M.  Clavaud  n'est  autre  chose  que  l'espèce  de 
De  Candolle  et  de  Nàgeli,  la  seule  espèce  vraie 
et  pure,  celle  qui  possède  au  moins  un  carac- 
tère qualitatif,  soit  morphologique,  soit  ana- 
tomique.  Quant  à  l'espèce  secondaire  du  même 
auteur,  elle  n'a  pas  une  autonomie  suffisante 
pour  mériter  cette  dignité,  dès  lors  qu'elle  se 
rattache  à  une  autre  espèce  par  des  formes  de 
passage. 

Si  M.  Clavaud  avait  fait  entrer  en  ligne  de 
compte  toutes  les  données  de  la  plante,  exter- 
nes et  internes,  qui,  dans  le  cas  actuel,  sont 
absolument  indispensables,  il  aurait  pu  recon- 
naître que  les  types  qu'il  qualifie  d'espèces  se 
ressemblent  tous  au  point  de  vue  anatomique 
et  qu'ils  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  des  don- 
nées morphologiques  purement  quantitatives. 
.le  n'en  veux  pour  preuve  que  les  exemples 
cités  par  M.  Clavaud.  LeFumariacapreolata  L. 
est  un  stirpe,  dit-il.  «  Il  n'y  a  pas  de  transi- 
tions insensibles  entre  les  formes  de  cette  Fu- 
meterre  et  les  autres  stirpes  du  genre.  »  Ayant 
moi-même  étudié  sérieusement  la  famille  des 
Fumariacées  (i),  j'ai  reconnu  que  le  F.  capreo- 
lata I..  était  une  bonne  espèce,  bien  caracté- 
risée extérieurement  et  intérieurement.  Quant 


(i)  P.    Parmentiek  :  Contribution    à    l'étude   des 
Fumariacées    (In    Bull.   Le   Monde    des    Plantes, 

n°  92  ;  1897). 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


,37 


aux  F.  Bastardi,  Boraei,  etc.,  ce  ne  sont  que 
des  variétés.  Ce  qui  me  surprend  encore,  c'est 
de  voir  M.  Clavaud  prendre  le  F.  densiflora  DC 
pour  un  stirpe  monotype,  tandis  qu'il  ne  s'agit 
que  d'une  simple  variété  ayant  de  nombreuses 
affinités  avec  les  F.parvifiora  Lam.  et  F.  Vail- 
lantii  Lois.  On  voit  à  quelles  erreurs  peuvent 
entraîner  les  données  morphologiques  lors- 
qu'on n'a  recours  qu'à  elles  pour  la  détermi- 
nation des  types  spécifiques. 

L'espèce  de  M.  Clavaud  n'aura  son  unité 
dans  la  filiation  actuellement  existante  que 
lorsqu'elle  possédera  au  moins  un  caractère 
qui  lui  soit  absolument  propre  ;  cette  condi- 
tion est  inéluctable  ! 

M.  Clavaud  se  heurte  à  une  difficulté,  que 
d'ailleurs  il  ne  résout  pas,  en  disant  que  «  le 
mot  stirpe  (souche)  est  impropre  quand  il  s'a- 
git de  ces  tvpes  entiers  et  indécomposables 
qui  ne  sont  représentés  que  par  une  espèce 
unique,  et  qui,  n'ayant  pas  de  dérivés,  n'ont 
aucun  caractère  ancestral .  »  Il  devait,  il  me 
semble,  créer  un  terme  nouveau  pour  désigner 
ce  type  et  s'il  ne  l'a  pas  fait,  c'est  peut-être 
parce  qu'il  en  ignorait  la  qualité  réelle.  Il  ne 
s'agit  encore  ici  que  d'espèces,  de  ces  espèces 
qui,  soumises  à  des  adaptations  très  spéciales, 
ont  perdu  l'habitude  de  varier  et  se  sont  iso- 
lées de  leurs  congénères.  Si  le  caractère  ances- 
tral de  ces  espèces  fixées  n'est  plus  reconnais- 
sable  extérieurement,  il  se  trouve  toujours 
parfaitement  exprimé  à  l'intérieur  de  la  plante 
(Ex.  Rosa  berberifolia  Pall.) 

Mon  regretté  et  cher  Maître,  J.  Vesque,  a, 
dans  un  mémoire  remarquable  (i)  donné  trois 
définitions  de  l'espèce  considérée  à  trois  stades 
différents.  Les  voici  : 

i°  L'espèce  est  l'ensemble  de  tous  les  végé- 
taux appartenant  à  la  même  division  phylétique 
indivisible,  prise  au  moment  où  les  différen- 
ciations épharmoniques  (2)  commencent  à  s'y 
introduire. 

20  L'espèce  est  l'ensemble  des  végétaux 
appartenant  à  la  même  division  phylétique 
présentant  les  mêmes  organes  épharmoniques 
et  ne  différant  entre  eux  que  par  le  plus  ou 
moins  grand  développement  que  présentent 
ces  organes. 

3°  L'espèce  est  l'ensemble  des  végétaux 
d'une  même  division  phylétique,  présentant 
les  mêmes  organes  épharmoniques  au  même 
degré  de  développement. 


(1)  J.  Vesque  :  L'espèce  végétale  considérée  au 
point  de  vue  de  l'anatomie  comparée  (In  Ann.  Se. 
natur.  VIe  sér.,  t.   1 3,  pp .   5-i  35  ;  1882). 

(2)  Les  caractères  épharmoniques  sont  ceux  qui 
résultent  de  l'adaptation  de  la  plante  au  milieu 
physique. 


L'espèce  végétale  répondant  à  la  première 
définition,  qui  est  la  plus  rationnelle,  équivaut 
à  l'espèce  animale.  Ainsi  envisagée,  elle  peut 
correspondre  à  des  groupes  très  inégaux  en 
botanique,  à  des  genres,  à  des  sous-genres,  ou 
être  la  dernière  expression  d'un  phylum  natu- 
rel et  correspondre  à  l'unité.  C'est  l'espèce 
ancestrale. 

L'espèce  répondant  à  la  seconde  définition 
se  rapproche  le  plus  du  groupe  admis  comme 
espèce  par  l'immense  majorité  des  botanistes 
modernes.  C'est  à  elle  que  Vesque  s'est  ratta- 
ché. 

Quant  à  la  troisième  définition,  elle  est  celle 
de  l'Ecole  jordanienne. 

Pour  fixerles  idées,  je  vais  essayer  de  repré- 
senter, par  un  graphique  idéal,  la  genèse  des 
diverses  entités  taxinomiques  à  partir  de  l'es- 
pèce rationnelle  ou  ancestrale,  puis  j'essaierai 
d'en  dégager  une  définition  précise  et  scienti- 
fique de  l'espèce  végétale. 

Avant  toute  action  épharmonique,  les  indi- 
vidus se  sont  disloqués,  par  la  filiation  pure, 
en  une  foule  de  formes  ultimes  qui  correspon- 
dent à  nos  genres,  sous-genres  et  parfois  aussi 
à  l'espèce  improprement  appelée  linnéenne  par 
les  botanistes.  Il  est  difficile,  dans  l'ensemble 
des  caractères  distinctifs  de  l'espèce  réelle,  de 
dire  quels  sont  ceux  qui  ont  été  produits  par 
la  filiation  pure  ou  par  l'adaptation.  Tous  les 
organes  de  la  plante  doivent  s'adapter.  Ils 
obéissent  à  cette  loi  économique  dans  l'inté- 
rêt même  de  l'individu,  de  sa  vie  et  de  son 
accroissement  numérique.  La  lutte  pourj'e-xis- 
tence  les  contraint  à  s'adapter  soit  au  milieu 
animé,  soit  au  milieu  inerte,  et.à  s'prganiser, 
par  sélection  naturelle,  de.Ja  façon  la  plus 
avantageuse  pour  soutenir 
cette  lutte. 

i 


victorieusement 


Soit  une  espèce  phylétique  et  ancestrale  E, 
considérée  à  l'époque  delà  désarticulation  des 
individus,  c'est-à-dire  avant  toute  influence 
d'adaptation  et  encore  placée  dans  sa  zone 
d'origine.  Peu  à  peu,  sous  l'influence  des 
divers  modes  d'adaptation,  E  revêtira  des  ca- 


38 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ractères  quantitatifs,  externes  et  internes,  qui 
lui  imprimeront  un  nouveau  faciès,  faiblement 
caractérisé  au  début,  mais  qui  pourra  le  deve- 
nir davantage  à  mesure  qu'il  •  s'éloignera  du 
centre  de  désarticulation,  en  passant  succes- 
sivement dans  les  zones  végétatives  graduelle- 
ment différentes,  E2,  E:l, ...  Es.  La  loi  de  dé- 
saglomération  l'obligera  à  effectuer  ce  dépla- 
cement. Ces  adaptations  diverses,  très  peu 
différentes  dans  leur  action  immédiate,  ont 
amené  E  en  Es  dans  un  état  prospère  et  bien 
organisé  pour  l'avenir.  Il  y  fait  souche  de  des- 
cendants nombreux,  ravonnant  dans  cette 
zone  immense  qui  est  l'extrême  limite  de  l'es- 
pèce E  toujours  identique  à  elle-même.  Un  ou 
plusieursde  ces  descendants  franchissent  la  zo- 
ne E8.  On  remarquera  que  les  conditions  natu- 
relles de  cette  zone  extrême  sont  également 
peu  différentes  des  nouvelles  existant  immé- 
diatement en  dehors  d'elle.  Mais,  soit  varia- 
tions plus  ou  moins  rapides  de  température, 
soit  été  plus  sec  ou  hiver  plus  rigoureux,  etc., 
E  résistera  ou  périra.  Dans  la  première  hypo- 
thèse, il  aura  dû  revêtir  des  caractères  propres 
à  lui  donner  cette  résistance.  Il  aura  cessé,  dès 
lors,  d'être  identique  à  lui-même,  et  sera  deve- 
nu E'.  Nous  avons  réalisé  l'espèce  de  Linné, 
de  De  Candolle,  de  Nàgeli  et  de  Vesque. 
Cette  forme  nouvelle  diffère  de  l'espèce  phylé- 
tique  au  moins  par  un  caractère  qualitatif. 
Après  un  temps  plus  ou  moins  long,  ce  carac- 
tère sera  devenu  héréditaire,  grâce  à  son 
adaptation  persistante,  dans  toute  l'airevégéta- 
tive  I  de  E'.  Par  le  même  processus  et  sous 
des  influences  d'une  identité  relative  à  celles 
de  E,  notre  nouvelle  espèce  rayonnera,  à  son 
tour,  dans  toutes  les  directions  et  prospérera 
surtout  dans  la  zone  I  qui  est  celle  de  ses  con- 
ditions moyennes  de  végétation.  La  zone  II, 
qui  l'enveloppe  (i)  et  qui  peut  en  différer  par 
des  reliefs  ou  dépressions  du  sol.  le  voisinage 
des  forêts,  etc.,  comporte  de  nouvelles  in- 
fluences météorologiques  qui  amèneront  des 
modifications,  surtout  morphologiques,  chez 
les  descendants  de  E',  soit  en  augmentant 
leur  revêlement  pileux,  leurs  aiguillons  ou 
acicules  s'ils  en  portent  ordinairement,  soit 
en  restreignant  la  surface  de  la  feuille,  en  aug- 
mentant ou  en  diminuant  la  hauteur  de  la 
tige,  etc.  Dès  lors,  E',  arrivé  en  III  deviendra 
E",    différant   ainsi    de    son    ancêtre   presque 


(t)  Ces  zones  n'impliquentpas,  dans  monesprit, 
l'idée  d'une  surface  plane  et  régulièrement  circu- 
laire :  elle»  doivent  être  comparées  à  une  portion 
de  surface  terrestre  avec  tousses  reliefs  et  dépres- 
sions, [lest  facile  de  concevoir  que  ces  divers  ac- 
cidents naturels  contribuent  puissamment  a  dé- 
truire la  régularité  périphérique  des  dites  zones. 


uniquement  par  des  caractères  morphologi- 
ques quantitatifs.  J'ai  réalisé  l'espèce  secon- 
daire, appelée  par  moi  morphologique,  si  com- 
mune dans  les  grands  genres  de  la  botanique. 
On  reconnaîtra  sans  peine  la  variabilité  de  ses 
caractères  externes,  leur  degré  de  développe- 
ment exprimé  par  un  plus  ou  moins,  et  consé- 
quemment  l'existence  de  moyens  termes,  c'est- 
à-dire  de  formes  intermédiaires  entre  deux 
types  de  même  valeur  taxinomique. 

E"  peut  varier  dans  une  certaine  limite, 
sous  l'influence  de  causes  locales  moins  ac. 
centuées,  de  la  lumière,  d'insolations  plus  ou 
moins  fortes,  de  l'ombre,  de  l'humidité,  de 
périodes  végétatives  plus  rapides,  etc.,  et  va- 
rier au  point  de  vue  quantitatif  en  augmentant, 
par  exemple,  le  nombre  des  assises  palissadi- 
ques  du  mésophylle,  l'épaisseur  des  cuticules 
et  des  parois  mécaniques,  en  enfonçant  ses 
stomates  au-dessous  du  niveau  épidermique 
ou  en  les  portant  plus  haut,  en  en  augmentant 
le  nombre,  tout  en  en  diminuant  la  longueur, 
etc.  .  Autant  de  caractères  qui  se  maintiennent 
assez  bien  dans  le  même  milieu,  mais  qui  dis- 
paraissent totalement  ou  partiellement  dans 
un  autre.  E"pourra  donc  posséder  des  races  (R) 
et  des  variétés  (V);  lesquelles,  à  leur  tour,  à 
la  suite  de  nouveaux  et  faibles  changements 
morphologiques,  pourront  engendrer  de  nou- 
velles variétés,  voir  même  des  variations  (V). 
Une  hypothèse  vient  naturellement  à  l'esprit, 
au  sujet  du  retour  que  E'  pourrait  effectuer 
dans  l'aire  végétative  de  E.  Dans  le  cas  où 
cette  éventualité  se  produirait,  ce  qui  me  pa- 
rait possible,  le  ou  les  caractères  qualitatifs 
distinctifs  de  E'  se  maintiendraient-ils  ?  Je 
n'hésite  pas  à  donner  à  cette  hypothèse  une 
réponse  affirmative.  Ce  ou  ces  caractères  sont 
devenus  héréditaires  grâce  à  l'adaptation  spé- 
ciale et  prolongée  de  E',  adaptation  qu'il  a  dû 
s'imposer  sous  peine  de  disparaître.  Il  n'aura 
d'ailleurs  à  subir  aucune  modification  quali- 
tative, car  il  a  tout  ce  qu'il  lui  est  nécessaire 
pour  vivre  dans  cette  aire  végétative  puis- 
qu'elle est  le  berceau  de  ses  ancêtres. 

Entre  E  et  E'.  de  même  qu'entre  toute  autre 
espèce  équivalente  à  E',  mais  d'une  éphar- 
monie  différente,  il  ne  saurait  y  avoir  de  for- 
mes transitoires,  puisqu'il  est  admis,  sansdis- 
cussion,  qu'il  ne  doit  pas  y  avoir  d'intermé- 
diaires entre  la  présence  et  l'absence  d  un  or- 
gane. Cette  notion  de  l'espèce  répond  pleine- 
mentaux  desideratadela  systématiqueactuelle 
et  je  l'adopte  sans  restriction. 

Les  espèces  de  même  ordre  E',  EM,  E'2,  etc., 
avant  entre  elles  de  nombreuses  affinités,  peu- 
vent engendrer  des  hybrides  lorsqu'elles  se 
trouvent  suffisamment  rapprochées  par  l'adup 


I.E       MONDE       DES       PLANTES 


I  39 


tation.  Les  espèces  morphologiques  E"  peu- 
vent aussi  bien  s'hybrider  entre-elles  qu'avec 
les  espèces  réelles  E'  ;  les  formes  d'ordre  in- 
férieur, auxquelles  elles  donnenten  outre  nais- 
sance, serviront  à  les  réunir  et  à  établir  leurs 
affinités  réciproques.  Ces  espèces  morpholo- 
giques ont  une  valeur  taxinomique  très  inéga- 
le. C'est  ainsi  que  Christ,  voulant  évaluer  le 
degré  d'énergie  et  l'autonomie  des  Roses  en 
particulier,  prétendait  qu'en  attribuant  à  l'une 
de  ces  espèces  la  valeur  10,  une  autre  serait 
représentée  par  5,  une  troisième  par2,etc.,(i). 
Il  va  sans  dire  que  les  moyens  de  détermi- 
nation de  ces  diverses  espèces  sont  directe- 
ment proportionnels  à  leur  coefficient  taxino- 
mique. J'explique  ces  valeurs  inégales  par  l'é- 
volution. Il  est  fort  probable,  en  effet,  qu'une 
espèce  qui  a  pour  coefficient  10  est  plus  an- 
cienne qu'une  autre  à  coefficient  plus  faible. 
Son  antériorité  d'existence  lui  a  permis  d'évo- 
luer plus  longtemps,  de  sélectionner  en  quel- 
que sorte  ses  caractères,  pour  donner  un  re- 
lief plus  saisissant  à  ceux  qui  la  diagnosti- 
quent. Nul  doute  que  dans  l'avenir,  si  des 
représentants  de  E",  voire  même  des  variétés, 
sont  soumis  à  des  adaptations  spéciales,  ils  ne 
deviennent  des  espèces  nouvelles  équivalentes 
à  E'. 

En  résumé,  l'espèce,  telle  qu'on  doit  l'inter- 
préter en  botanique  systématique,  est  l'ensem- 
des  végétaux  d'un  même  phyhtm  qui  possèdent 
les  mêmes  caractères  morphologiques  et  ana- 
tomiques  exprimés  à  des  degrés  différents. 

Elle  n'admet  pas  de  formes  intermédiaires, 
autre  que  des  hybrides,  la  rattachant  à  une 
autre  espèce  de  même  degré  ;  elle  est  le  terme 
d'évolution  de  l'individu  et  la  seule  entité  ri- 
goureusement effective  et  naturelle. 

Les  espèces  vraies  sont  beaucoup  moins 
nombreuses  qu'on  ne  pense.  Cette  vérité  a  été 
trop  souvent  méconnue, c'est  pourquoi  nombre 
de  Aoristes  se  sont  livrés  à  une  pulvérisation 
infinitésimale,  qui  a  jeté  le  désordre  et  l'obscu- 
rité dans  le  groupement  des  fofmes  végétales! 
L'espèce  morphologique  ou  secondaire  n'est 
pas  une  espèce  fixée  ;  elle  comporte  des  for- 
mes transitoires  qui  la  mettent  en  relation  avec 
uneautre  espèce.  L'anatomie  et  la  morpholo- 
gie ne  la  diagnostiquent  que  par  des  caractè- 
res quantitatifs  inconstants  ou  communs  à  plu- 
sieurs types. 

Je  sais  bien  que  la  création  de  l'espèce  mor- 
phologique est  contraire  aux  lois  de  la  nomen- 
clature botanique,  et  cependant  je  n'hésite  pas 


(1)  Dr  Christ.  Le  genre  Rosa  ;  trad.  de  E.  Blr- 
nat,  p.  l'i. 


à  la  maintenir.  A  l'époque  à  laquelle  ces  lois 
ont  été  élaborées  onignorait  encore  l'importan" 
ce  de  l'anatomie  en  classification.  Les  bota- 
nistes avaient  une  idée  inexacte  ou  incomplè- 
te de  l'espèce.  Aujourd'hui  encore  les  carac- 
tères spécifiques,  tirés  exclusivement  de  la 
surface  de  la  plante,  ont  une  valeur  très  va- 
riable. Suivant  certains  auteurs,  ces  caractères 
définissent  très  bien  les  types  spécifiques,  et 
suivant  d'autres,  ils  ont  une  dignité  très  infé- 
rieure. Les  caractères  morphologiques,  étant 
au  même  titre  que  la  plupart  des  caractères 
anatomiques,  sous  la  dépendance  du  milieu 
ambiant,  expliquent  facilement,  par  leur  plas- 
ticité, cette  divergence  d'appréciation. 

Cependant  l'espèce  existe,  c'est  là  un  fait 
indéniable  !  Elle  n'est  plus  une  abstraction 
comme  beaucoup  le  pensent  encore  aujour- 
d'hui, et  sa  distinction  est  facile  à  établir  pour 
peu  que  l'on  sache  interpréter  les  caractères 
taxinomiques,  tant  internes  qu'externes.  La 
définition  qne  j'endonne  permet  delà  circons- 
crire avec  certitude  et  de  reconnaître,  au  grand 
désappointement  de  l'Ecole  dialytique,  que  la 
majorité  des  espèces,  admises  aujourd'hui,  ne 
sont  pas  des  espèces,  mais  de  simples  sous- 
espèces.  Ces  espèces  réduites  par  moi  dans  le 
genre  Rosa,  possédaient  déjà,  pour  la  plupart, 
conformément  aux  lois  de  la  nomenclature, 
des  sous-espèces,  des  variétés,  etc.,  respecti- 
vement caractérisées  par  les  données  externes. 
Ce  serait  donc  jeter  sciemment  un  trouble 
profond  dans  la  hiérarchie  de  ces  formes,  s; 
l'on  n'adoptait  pas  un  terme  spécial  pour  dé- 
signer les  espèces  réduites,  qui,  en  définitive, 
ont  une  valeur  organographique  supérieure 
aux  sous-espèces  proprement  dites.  De  là 
l'expression  nouvelle  «  espèce  morphologique  » 
dont  la  définition  a  été  énoncée  plus  haut. 

En  adoptant  cette  nouvelle  interprétation  de 
l'entité  spécifique,  basée  sur  des  considéra- 
tions rationnelles  et  scientifiques,  on  ne  dé- 
truit rien  de  la  subordination  des  formes  éta- 
blies par  les  Aoristes;  la  comparaison  suivante 
le  fait  clairement  ressortir. 

1.    Espèces  primaires  ou  réelles. 

(Déterminées  à  l'aide    des   caractères 

morphologiques  et  anatomiques). 

2.  Espèces  morpho-  2.  La  plupart  des  es- 
logiques.  pèces  des  Aoristes. 

3.  Sous-espèces mor-  3.  Sous-espèces  pro- 
phologiques.  prement  dites. 

4.  Races.  4.  Races. 

5.  Variétés.  5.  Variétés. 

6.  Variations.  6.  Variations. 

Baume-les-Dames,  i2mars  1S98. 


140 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Quelques  Cypéracées   d'Extrême  Orient 

Nous  avons  soumis  à  Sir  Ch.  Clarke  le 
savant  collaborateur  de  la  Flora  of  Brilish 
India  dont  la  compétence,  particulièrement 
pour  les  Cype'race'es,  est  indiscutable,  les 
échantillons  de  notre  herbier  qui  n'avaient  pas 
été  déterminés.  Notre  éminent  Collègue  a  bien 
voulu  avec  beaucoup  de  bienveillance  et  de 
célérité  nous  nommer  les  plantes  dont  nous 
sommes  heureux  de  donner  ici   la  liste  : 

Mariscus  eyperinus  Vahl.  —  Hong-Kong: 
herbages  marécageux  ;  leg.  R.  P.  Em.  Bodinier 
30  mai  1894. 

Mariscus  albescens  Gaud.  —  Hong-Kong  : 
Aberdeen,  bord  de  la  route,  croit  en  grosses 
touffes,  leg.  /{.  P.  Em.  Bodinier,  a3  mai  1894. 
Cladium jamaiceme  Crantz.  —  Hong-Kong; 
Aberdeen,  dans  la  brousse  au  bord  de  la  mer. 
Tiges  et  feuilles  de  1  à  2  mètres  de  haut  ;  leg. 
R.  P.  Em.  Bodinier.  23  mai   1894. 

Fimbrislylis  monostachya  Hassk.  —  Hong- 
Kong  :  dans  les  herbages,  bord  des  torrents  ; 
leg.  R.  P.Em.  Bodinier,  9  mai    1894. 

Fimbristylis   Thomsonii   Boeck.    —    Hong- 
Kong  :  c.  Bords  de  l'aqueduc,   leg.  R.  P.  Em. 
Bodinier.  6  juin  1894. 
Scirpus  mucronatus  L.  —  Hong-Kong:  Bri- 

tish   Kowlong  ;   dans  un  grand  marécage. 

Croissant  en  touffes.  Tiges  3-gones.  Non  si- 
gnalé dans  la  Flore  ;  leg.  R.  P.  Em.  Bodinier, 
11  septembre  1895.  —  1324. 

Pyereuspolystachyus  Beauv.  —  Hong-Kong: 
herbages  humides  ;  leg.  R.  P.  Em .  Eodinier, 
19  juin  1S94.  —  691. 

Cyperus  rotundus  L.  Hong-Kong:  çà  et  là 
dans  les  herbes  courtes.  Non  signalé  dans  la 
Flore  ;  leg.  II.  P.  Em.  Bodinier,  3  août  1895. 
Cyperus  distant  !..  f.  —  Hong-Kong  :  cul- 
tures, jardins  ;  leg.  R.  p.  Em.  Bodinier,  20  juin 
1894. 

Cyperus  Malaccensis  Lamk.  —  Hong-Kong  : 
marécages  à  la  frontière  anglo-chinoise  (Con- 
tinent), leg.  R.  P.  Em.  Bodinier,  27  juin  1894. 
-  7^- 

Gahnia  trislis  Nées  ;  Hong-Kong  :  bois,  mon- 
tagne, C.  —  Croit  en  très  grosses  touffes 
d'une  vingtaine  de  tiges  ;  leg.  /(.  /'.  Em.  Bodi- 
nier.  21  février  [894.  —  5o5. 

I'<ircx  nexa  Boott.  —  Hong-Kong: 
Gough.  hautes  pentes.  i5oo  pieds;  leg. 
Em.  Bodinier  ;  28  février  1894.  —  5o2. 


mont 


Sur  un  Gui  à  tige  gigantesque  observé  à 

Vore  près  Rémalard 

(Orne) 

Le  Gui,  encore  trop  commun  dans  nos  ré- 
gions, en  dépit  de  tous  les  arrêtés  préfecto- 
raux qui  en  prescrivent  la  destruction,  croi1 
ordinairement  en  touffes  dont  les  tiges  très 
rameuses,  dichotomes,  dépassent  peu  o  m.  3o 
à  o  m.  40  de  longueur.  M.  Touchet,  de  Réma- 
lard, qui  s'occupe  avec  zèle  de  la  flore  et  de 
la  faune  de  la  région  m'en  a  montré  récem- 
ment une  touffe  cueillie  dans  les  bois  de  Voré 
sur  le  Sorbier  des  Oiseaux  (Sorbits  aticupa- 
ria  L.l  et  qui  se  compose  de  dix  branches  à 
peine  ramifiées,  presque  dépourvues  de  feuil- 
les, pendantes  et  mesurant  une  longueur  de 
1  m.  5o  :i  1  m.  -3.  Elles  doivent  être  très 
vieilles,  car  leur  base  est  déjà  envahie  par  un 
Lichen,  Evernia  prunastri  Ach. 

A.-L.  Letacq. 

P. -S.  —  J'ai  trouvé,  le  3  avril  dernier,  une 
touffe  de  gui  sur  un  chêne,  à  Coulonge-sur- 
Sarthe  (Orne). 


Pélorie  du  Viola  silvestris 

Herborisant  aux  alentours  du  Mans,  sur 
la  commune  de  Sargé,  le  R.P.  Vaniot  trouvait 
en  avril  non  loin  du  ruisseau  de  Monnet, 
dans  le  petit  chemin  creux  qui  y  conduit,  un 
échantillon  de  Viola  silvestris  dont  tous  les 
pétales  en  cornet  donnaient  à  la  fleur  un  aspect 
régulier  et  gracieux.  Les  cas  de  Pélorie  sem- 
blant être  rares  chez  les  Viola,  cette  observa- 
tion de  notre  sympathique  collègue  nous  a  pa- 
ru digne  d'une  mention  au  Bulletin. 


Par  décision, ^en  date  du  10  mai,  M.  Alfred 
Estevanne,  notaire  honoraire,  28,  rue  du 
P.erry.  Châtellerault  (Vienne),  présenté  par 
MM.  I..-J.  Grelet  et  H.  Léveillé,  est  nom- 
mé Associé  libre  de  l'Académie. 

Le  Directeur. 

F.  Hkrip.aui,  Jh. 


H.  L. 


LE      MONDE      DES       H.ANTES 


141 


ONAGRACEAE  OF  KANSAS  U.S.A. 

LES  ONOTHÉRACÉES  DU  KANSAS  B.U.A. 

Par    le    Professeur    A.    S.    HITCHCOCK 


The  state  of  Kansas  has  an  arca  of  about 
81.000  square  miles,  or  about  two-fifths  that 
of  France. 

The  western  half  of  the  state  lies  in  the 
Great  Plains,  and  the  eastern  half  is  chiefly 
prairie. The  ecological  plant  geographyso  far  as 
this  order  is  concerned  may  be  summari- 
zed  as  follows  :  Hydrophytes.  Water  plants 
rooted  in  the  soil  (or  in  this  case  often  floa- 
ting  free)  ;  Jussiaea  repens.  Swamp  plants  ; 
Ludwigiae  and  Epilobia.  Xerophytes.  Rock 
végétation  ;  Ocnolhera  linifolia,  0.  Misssou- 
riensis,  0.  Ohialwmensis,  0.  Fremontii,  0. 
Harlwegi  and  var.  Fendleri,  0.  Greggii, 
Stenosiphon  virgatus.  Sand-hill  végétation  ;  0. 
rhombipelala,  0.  sinuata  and  var.  grandiflora, 
0.  pinnotiftda,  0.  serrulala,  Gaura  villosa. 
Prairie  species  :  Oenothera  coronopifolin,  0. 
albicaulis,  O.spcciosa,  0.  serrulala,  Gaura  par- 
viflora,  G.  coccinea.  Mesophytes  Oenothera  bien- 
nis  and  var.  grandi 'ftora,  0.  triloba  and  var. 
parviflora,  0  canescens,  Gaura  biennis,  Cir- 
caea  Luleliana.  Ail  thèse  mesophytes  except 
the  last  hâve  xerophytic  characters  more  or 
less  developed. 

The  accompanying  maps  give  the  distribu- 
tion by  counties  in  Kansas  as  shown  by  spé- 
cimens in  the  herbarium  of  the  Kansas  Agri- 
cultural  Collège,  and  also  in  a  gênerai  way, 
the  distribution  by  states  in  the  United  States 
as  shown  by  a  few  of  the  local  floras  consul- 
ted. 

The  numbers  following  the  habitat  of  the 
various  species  in  the  list  refer  to  sets  o 
exsiccata  entitled  «  Plants  of  Kansas  »  dis- 
tributed  by  the  Department  of  Botany  of  the 
Agricultural  Collège. 

The  nomenclature  adopted  in  Britton  and 
Brown's  Illustrated  Flora  differs  from  the 
appended  list  as  follows  : 

Isnardia  palustris  L.  =  Ludwigia  palus- 
tris  Eli.  ;  Ludwigia  glandulosa  Walt.  =  L. 
cylindrica  Eli.  ;  Jussiaea  diffusa  Forsk.  =  J. 
repens  Sw  «  not  L  ».  ;  Onagra  biennis  Scop. 
i=  Oenothera  biennis  L.  ;  var.  grandiflora 
Small  =  var.    grandiflora  Lindl.  ;   Oenothera 


L'Etat  du  Kansas  a  une  superficie  d'environ 
8 [.000  milles  carre's,  soit  environ  les  2/5  de 
la  France. 

La  partie  occidentale  de  cet  e'tat  renferme 
de  grandes  plaines  et  la  partie  orientale  com- 
prend surtout  des  prairies.  Au  point  de  vue 
géologique  on  peut  répartir  géographique- 
ment  les  espèces  de  la  façon  suivante  : 

Hydrophyles  Plantes  aquatiques  enraci- 
nées dans  le  sol  (ou  même  flottant  librement): 
Jussieua  repens.  Plantes  des  lieux  humi- 
des :  les  Ludwigia  et  les  Epilobium.  Xéro- 
philes,  Végétation  des  rochers  :  Onolhcra 
linifolia,  0.  Missouriensis,  0.  Oklahomcnsis, 
0.  Fremontii,  0.  Harlwegi  and.  var.  Fendleri, 
0.  Greggii,  Stenosiphon  virgatus.  Végéta- 
tion des  collines  sablonneuses  :  0.  rhom. 
bipelala,  0.  sinnàta  et  var.  granaiflora,  0. 
pinnali/ida,  0.  serrulala,  Gaura  villosa.  Plan- 
tes des  prairies.-  0.  coronopifolia,  0.  albi- 
caulis, O.spcciosa  0.  serrulala,  Gaura  parvi- 
flora, G.  coccinea,  Mesophlles  :  0.  biennis  et 
var.  grandiflora,  0.  triloba  et  var.  parviflora, 
0.  canescens,  Gaura  biennis,  Circaea  lutetiana 
L.  Toutes  les  espèces  mésophiles,  la  dernière 
exceptée,  présentent  des  caractères  des  espè- 
ces xérophiles  plus  ou  moins  développés. 

Les  cartes  qui  figurent  dans  le  texte  don- 
nent :  i°  la  dispersion  par  comtés  dans  le 
Kansas  et  figurent  dans  l'herbier  du  Collège 
Agricole  du  Kansas  et  20  la  distribution  géné- 
rale par  états  aux  Etats-Unis,  d'après  l'indica» 
tion  des  flores  locales. 

Les  numéros  qui  suivent  l'indication  de 
l'habitat  des  diverses  espèces  dans  la  liste  sui- 
vante se  rapportent  aux  exsiccata  distribués 
sous  le  nom  de  «  Plantes  du  Kansas  »  par  le  Dé- 
partement de  la  Botanique  du  Collège  Agricole. 
La  nomenclature  adoptée  dans  la  Flore 
illustrée  de  Britton  et  Brown  diffère  de  celle 
adoptée  ci-après  comme  il  suit  :  Lsnardia  pa- 
lustris L.  =  Luwdigia  palustris  Eli.  Ludwigia 
glandulosa  Walt.  =  L.  cylindrica  Eli.  ;  Jus- 
sieua diffusa  Forsk.  =  J.  repens  Sw.  non  L.  ; 
Onagra  biennis  Scop.  =  Onothera  biennis  L.  ; 
var.    grandiflora     Small.    =   var.  grandiflora 


142 


LE      MONDE      I»ns      PLANTES 


laciniala  Hill  ;  ;  0.  sinuata  L.  :  var.  grandis 
Britton  var,  grandiflora  Vats.;  Anogra  albi- 
coulis  Britton  Onolhera  pinnalifula  Pursh.; 
A.  coronopifolia  Britton  =0-  coronnpifoliti  T. 
nndG..\l.  pallida  Britton  =  ",  albicaulis  Nutt; 
Kneiffia  linifolia  =  0.  linifolia  Nutt.  :  Harl- 
mannià  speciosa  Small  =  0.  speciosa  Nutt.  ; 
Lavauxia  triloba  Spach  =  O.triloba  Nutt.; 
var.  Watsoni  Britton  —  var.  parviflora  Wats.  : 
L.  brachycarpa  Britton  =  0  brachycarpa 
Gray.  ;  Gaurella  guitulala  Small  =  0.  canes- 
cens  Torr.  ;  Mi'i/a/ilcrium  MissouricnsrSpach  = 
0.  âlissouriensis  Sims.  ;  .1/.  Fremonlii  Britton 
=  0.  Fremonlii  Wats.  ;  Galpinsia-Hartwegi 
Britton  =  0  Harlwegi  Benth.  ;  Meriolix  serru- 
lata Walp.=  0.  serrulata  Nutt.  ;  var.  spinulosa 
Small=  var. spinulosa  T.  and  G.;  Slenosiphon 
linifolium  Britton  =  S. virgalus  Spach. 


LIST    OF   SPECIES 

i.  Jussiaea  repens  L.  Spec.  388. 
tat  in  India. 

Ponds  and  bayons.   PI.  Kan.   1 54. 


Hahi- 


2.  Ludwigia  alternifolia  L.  Spec 
Habitat  in  Virginia. 
Swamps  and  wet  places.  PI.  Kan  i5: 


118.— 


LudUH^io,  oACcïtù^oYkx., 


3.     Ludwigia    polycarpa    Short     IV:.  r, 
Translv.  Journ,  Med.  s  :   58 1 . 
Ponds. 


Lind.  0.  laciniala  Hill.  =  0.  sinuata  L.;  var 
grandis  Britton.  :  var.  grandiflora  Wats.  ;  Ano- 
graalbicaulis  Britton.  0.  pinnatiflda  Pursh.; 
Anogra  coronopifolia  Britton.  =  0.  coronopi- 
folia T.  et  G.  ;  Anogra  pallida  Britton.  =  0. 
albicaulis  Nutt.  ;  Kneiffia  linifolia=0.  lini- 
folia Nutt.  :  Hartmannia  speciosa  Small.  =  0. 
speciosa  Nutt.  ;  Lavauxia  triloba  Spach. 
=  0.  triloba  Nutt.  ;  var.  Walsoni  Britton.  = 
var.  parviflora  Wats.  ;  Lavauxia  brachycarpa 
Britton  =  0.  brachycarpa  Gray.  ;  Gaurella 
guitulala  Small.  =  O.canescens  Torr.;  Mcaap- 
terium  Uissouriense  Spach.  =  0.  Missourien- 
sis  Sims.  ;  .)/.  Fremontii  Britton  —  0.  Fre- 
monliiWaxs.;  Galpihsia  Harlwegi  Britton  = 
0.  Hartwegi  Benth.  :  ôleriolixserrulalaWalp. 
t^zO.  serrulata  Nutt.  ;  var.  spinulosa  Small. 
=  var.  spinulosa  T.  et  G.  ;  Slenosiphon  lini- 
folium Britton  =  S.  virgalus  Spach. 

LISTE  DES  ESPÈCES. 
1.  Jussieua  repens  L.  Spec.  388.  —  Ha- 
bite l'Inde. 
Mares  et  étangs 


2     Ludwigia    alternifolia  L.  Spec.   118. 
-  Habite  la  Virginie. 
Lieux  marécageux  et  humides.  PI  Kan.  1 55. 


Ludunc^o.  (xUttu^oVvcx. 

3,  Ludwigia  polycarpa   Short    et     Peter, 
Translv.  Journ.  Med.  V1I1  ;  5Si.  —  Etangs. 


Vwùuno^  ^cAu^oa*  \>a . 


\_U  duo'l  Qf.  (X  ^o\  u^  OOC  |f)  a. 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


143 


4.  Ludwigia  cylindrica  EU.  Bot.  1  :  2  1 3 . 
—  Grows  at  Burtons  Hill,  three  miles  from 
Beaufort  ;  and  found  near  Savannah  by  Dr. 
Baldwin. 

Ponds. 


Lviduûa^Oh  cv^nrvàYvca. . 


5.  Ludwigia  palustris  EU.  Isnanlia  pa- 
lustris L.  Spec.  120. —  Habitat  in  Galliae, 
Alsatiae,  Russiae,   Virginae  fluviis. 

Ponds  and  ditches.  PI.  Kan.  1 56. 


6.  Epilobium  lineare  Muhl.  —  Cat.  39. 
The  second  édition  of  his  catalogue  (1818)  gri- 
ves the  habitat  Pennsylvania  («  Pens  »). 

Springy  places.   PI.  Kan.  ]5y. 


L^ûloVùum  V  vue  ave . 


7.  Epilobium  coloratum  Muhl.  in  Willd. 
Enum.  1  :  41 1.  Habitat  in  Pensylvania.  Spri.igy 
places. 


i»ui*L.. 


4.  Ludwigia  cylindrica  Eli  Bot.  I  ; 
2  1  3.  —  Croit  à  Burton  Hill,  à  trois  milles  de 
Beaufort;  trouvé  près  Savannah  par  le  Dr 
Baldwin. 

Etangs. 


Ludvxi'v^va  tUyVvudntov, . 

5.  Ludwigia  palustris  (L.)  EU.  Isnardia 
palustris  L.  Spec.  120.  —  Habite  la  France, 
l'Alsace,  la  Russie  et  la  Virginie  dans  les  ri- 
vières. 

Etangs  et  fosse's.   PI.  Kan.    i5ô. 


V-uàvwv^'va  \>a\\A'b\>vv*> 


6.  Epilobium  lineare  Muhl.  Cat.  3g.  La 
seconde  édition  de  ce  catalogue  donne  comme 
habitat,  la  Pensylvanie  (Pens.). 

Près  des  sources.  PI.  Kan.    157. 


t^'Açto'wMw  Vuitov  c 


7.   Epilobium  coloratum  Muhl.  in  Wild. 
Enum.   15411.  —  Habite  la  Pensylvanie 
Près  des  sources. 


C/p'Aob\vA.m  ccAovoJCu.w\. 


»4l 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


P.    Epilobium   adenocaulon    Hauss. 
Oest.  Bot.  Zeit.  29  :   1 19. 
Springy  pinces. 


t^Uob\um  adtv\ocau\ov\ 


9.  Oenothera  biennis    L.  Spec.    346.  — 
Habitat  .in  Virginia  unde  1614,  nunc  vulgaris 

Europac. 

Old  fields,  vvaste    places,  roadsides,  K.  PI. 
Kan.  685. 


10.  Yar.  grandiflora  Lindl.  —  Bot.  Reg. 
in.  pi.  1604.  0.  grandiflora  Ait.  Hort.  Kew. 
2  :  2.  —  Nat.  of  North  America.  Introd.  1  778, 
by  John  Fathergill,  M.  1). 

Low  ground.  PI.  Kan.  686. 


C&.Viuvtu*  çsanàv^orok. 


11.  Oenothera  rhombipetala  Nutt.  — 
in  T.  and  G.  FI.  N.  A.  I  :  493.  —  Plains  of  Red 
River,  Arkansas,  Nuttall.  Dr.  Engelman. 
Woods  near    Fort   Gibson,  Dr.  Leavenworth. 

Sandyfields.    PI.  Kan.  687. 


'XxxoUwro.  vUoxwbvV^toAa. 


s.     Epilobium    adenocaulon    Hausskn. 
Oest.  Bot.  Zeit.  XXIX:  119. 

Près  des  sources. 


9.  Onothera  biennis  L.  Spcc.  346.  — 
Habite  la  Virginie  1614,  maintenant  répandu 
en  Europe. 

Champs  en  friche  ;  lieux  secs  ;  bord  des 
routes.  K.  PI.  Kan.  685. 


10.  Yar.  grandiflora  Lindl.  Bot.  Reg.  19. 
pi.  1604.  0.  grandiflora  Ait.  Hort.  Kew.  Il; 
2.  —  Nat.  of  North.  America  Introd.  1778 
par  John.    Fathergill,  M.  D. 

Terrains  plats.  PI.  Kans.  686. 

"T" 


1 1 .   Onothera  rh:mbipetale  Nutt.  in  T. 

et  (1    11.   N.  A.  I  :  493.    —     Plaines   de  la  Ri- 
vière Rouge,  Arkansas,  Nuttal.  I>  Engelman. 
Bois  près  Fort  Gibson,  Dr  Leavenworth. 
Champs  sablonneux.  PI.  Kan.  687. 


Otv\ûMu,ra  rhombi^tta\a. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


«4& 


12.  Oenothera  sinuata  L.  Mant.  2  :  228 
Dry,  especially  sandy  soil.  PI.  Kan.  iSSSmall, 
entire-leaved  forms  are  O.minima  Pursh. 


0CwoW\ç.Ta  sVnwc&ow. 


i3.    Var.    grandiflora,  Wats.  Proc.  Am. 
Acad.  8:  58i .  —  Texas. 
Habitat  of  the  species. 


C&.VuuM&a  Q^awdù\\ova. 


14.   Oenothera  pinnatifida  Nutt.  Gen.  I: 

245  (18 18).  0.  albicaulis  Pursh  FI.  Am.  Sept, 
733(i8i8). —  On  upper  Louisiana.  Bradbury. 
Sandv  soil. 


QCmotVxtTa  ^'muaUV'ào.. 


1  5.  Oenothera  coronopifolia  T .  and  G.  FI. 
N.   A.   1  :4g5.    —   Forks   of  the   Platle,    Dr. 
James. 
Plains.  PI.  Kan.  i63. 


12.  Onothera  sinuata  L.  Mant.   II  ;  228. 
Sols   secs    et   surtout  sablonneux.  PI.  Kan. 
i58. 

Les  formes    petites,  et   à    feuilles    entières 
sont  \'0.  minima  Pursh. 


Qtnothwa  Vw\v*oJC&. . 


i3.    Var.    grandiflora   Wats.    Proc.    Am. 
Acad.  VIII  ;  58 1.  —Texas. 
Habitat  de  l'espèce. 


Ol.sinuaïo.  yanài^ora. 


14.   Onothera  pinnatifida  Nutt.  Gen.  I  ; 

245  (1818).  0.  albicaulis  Pursh.  FI.  Am.  Sept. 
733(1814).  Haute- Louisiane.   Bradbury. 
Sols  sablonneux. 


QlwoU\ua.  coYcmoV^oUix. 


C&xioUu,to»  lpittneJt\\»^. 


i5  Onothera  coronopifolia  T.et  Gr.Fl.N. 
A     [.  4g5,  _  Forks  of  the  Platle,  Dr  James. 
Plaines.  PI.  Kan.  l63. 


Otuothcro.  corowô^oUa . 


146 


LE      MONDE      DES      PLAN  I  ES 


16.  Oenothera  albioaulis  Nutt.  Fras,  Cnt. 
( 1 8 1 3 )  [name  only]  ;  Gen,  1  ;  24?  (1818).  — 
Pursh's  Synonyme  wrong,  2.  p.  2.14  [FI.  Am. 
Sept.  Sec  above].  See  Herbarium  ol'A.  B. 
Lambert,  esq.  Hab.  From  the  river  Platle  to 
the  Northern  Andes.  It  will  be  seen  from  this 
that  the  spécifie  name  albicaulis  should  be 
applied  to  Pursh  plant,  in  which  case  Lin- 
dley  name  Oe.  pallida  (Bot.  Reg.  14:  pi.  1  142) 
may  be  used  for  Nuttals  species. 

Sandy  draws.  PI,  Kan.  1  3 < » . 


OluotWa  attûcauUs. 


17.   Oenothera  linifolia  Nutt  Journ.Acad. 
Phil.  2  :  120. 
Sand  stonebills.  PI.   Kan.  688,  688a. 


18.  Oenothera  speciosa   Nutt.  1.  c.    118. 
Prairie.  PI.  Kan.    160,  iboa. 


19.  Oenothera  triloba  Nutt.  1 
Clay  banks.  PI.  Kan,  1 142. 


118. 


Ç&nottwcft.  UWoha.. 


16.  Onothera  albioaulis  Nutt.  Fras.  Cat. 
(  1 S 1 3)  (le  nom  seulement)  :  Gen.  I;  245  (1818) 
Synonyme  de  Pursh  inexact  ;  II  p.  73s  (FI. 
Am.  Sept.  Cf.  plus  haut).  Cf.  Herb.  de  A.  B. 
Lambert,  esq.  —  Habite  depuis  la  rivière  de 
Platle  jusqu'aux  Andes  septentrionales. 

Il  re'sulte  de  là  que  le  nom  spécifique  lï'nl- 
bicaillis  devrait  être  donne  à  la  plante  de 
Pursh  ;  en  ce  cas  le  nom  de  Lindley,  0.  pal- 
liiln  (Bot.  Reg.  14;  pi.  1  142)  devrait  servira 
l'espèce  de  Nuttal. 

Sols  sablonneux.  PI.  Kan.   i3<). 


17.  Onothera  linifolia  Nutt.  Journ.  Acae 
>hil.  II  ;  120. 
Collines  siliceuses.  PL    Kan.  688,  688  a. 


Ç}£woV,V\cy<x  Vm'\\oY\CL. 


18.   Onothera  speciosa  Nutt.  FI.  c.  [18. 
Prairies.    PI.  Kan.   1G0,  iôo  a. 


QtttoUvtTO.  ^tC\0"â«X. 


19.  Onothera  triloba  Nutt.  1.  c.  118. 
Sols  vaseux  ou  argileux.  PI.  Kan.    1142. 


OLvaoUacvu  tvUotoOk. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


»47 


20.  Var.  parviflora  \Ya:s.  Proc.  Am.Acad. 
12:251.  —  Fréquent  in  buffalo-wallows  in 
the  neighborhood  of  Ellis,  Kansas,  where  it 
has  been  collected  by  Dr.  Louis  Watson. 

Bu  ffalo-wallowsand  canons.  Pl.Kan,  161,161a 


21.  Oenothera  brachycarpa  Grav,  PI. 
Wright,  1  :  70.  —  Between  Western  Texas  and 
El  Paso.—  Hi! 


22.  Oonothera  canescens  Torr.  Frem. 
Rep.  3 1 5  .  — This  species  was  collected  (\ve 
believe)  an  the  upper  waters  of  the  Platle. 

Buffalo-wallows  and.  ditches  on  the  plains. 
PI.  Kan.  162. 


23.  Oenothera  Missouriensis  Sims,  Bot. 
Mag.  pi.  i5()2.  Pursh  who  described  the  plant 
about  the  same  time  under  the  name  Oe.  ma- 
crocarpa  (FI.  Am.  Sept.),  says  his  spécimens 
were  found  on  the  banks  of  the  Mississippi, 
near  St-Louis.  He  further  criticizes  the  spé- 
cifie name  Missouriensis  because  it  never  was 
found  any  where  else,  but  near  St-Louis.  At 
that  time  Missouri  applied  only  to  the  river 
by  that  name. 

Lime-stone  hills.  PI.   Kan,  i63a,   164. 


20.  Var.  parviflora  Wats.  Proc.  Am. 
Acad.  XII;  25 1.  —  Commun  dans  les  ravins 
des  buffles  au  voisinage  d'Ellis,  Kansas,  où  il 
a~été  recueilli  par  le  Dr  LouisjWatson. 

Gorges  et  ravins.  PI.  Kan.   161,   161  a. 


21.  Onothera'  brachycarpa  Gray.  PI. 
Wright.  I.  70.  —  Entre  le  Texas  occidental 
et  El.  Paso.  —  Montagnes  et  collines. 


OLttofcWfc  \ivacU\^c<xv^a. 


22.  Onothera  canescens  Torr.  Frem.  Rep. 
3:5.  —  Cette  espèce  a  été  récoltée,  croyons- 
nous,  dans  le  cours  supérieur  de  la   Platle. 

Ravins  desjbuffles  eLfossés  dans  les  plaines, 
PI.  Kan.   162. 


23.  Onothera  Missouriensis  Sims.  Bot. 
Mag.pl.  1592.  Pursh  qui  décrivit  la  plante  en- 
viron en  même  temps  sous  le  nom  de  0.  ma- 
crocarpa  (FI.  Am.  sept.)  dit  que  ses  échantil- 
lons furent  trouvés  sur  les  rives  du  Mississipi, 
près  St-Louis.  Il  critique  ensuite  le  nom  spé- 
cifique de  Missouriensis  parce  que  «  cette 
plante  ne  fut  jamais  trouvée  ailleurs  qu'à 
St  Louis  ».  A  cette  époque  le  nom  de  Mis- 
souri ne  s'appliquait  qu'à  la  rivière  de  ce  nom. 

Collines  calcaires.  PI.  Kan.    1 63  a,    164. 


QlwoU'u.vft,  \ïU&sounu\si*. 


i4S 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


24.  Oenothera  Oklahomensis  Norton  n. 
sp.  in  Litt. 
Gypsum  hills.  FI.  Kan.  i65  a. 


OUothçja  QktafootainVi 


». 


2?.  Oenothera  Fremontii     Wats.    Proc. 
Am.  Acad.  S:  587.  —  Collected   by  Fremont 

on  his  second  expédition  (localités  not  given), 
by  Dr.  Bigelow  (363)  on  the  Mexican  Boundrv 
Survey  at  Santa-Barbara  in  the  Rio  Grande 
Valley,  and  by  Dr  Parry  on  dry.  chalky  hill. 
sides  near  Smoky  Hill.  Kansas. 
Lime-stone  hills.  PI.  Kan.  i65. 


OtwoWvwaTifcmontVv. 


26.    Oenothera    Hartwegi    Benth. 
Hartw.  5.    Type  locality  Mexican. 
Rocky  hills.  PI.  Kan'  167. 


PI. 


OinoUitvu  HcortuRû^. 


27.  Var  Fendleri  Gray,  PI.  Wright.  2:  58. 
O.  Fendleri  Gray,  PI .  Fendl.  43.—  Sunny  Hill- 
sides,  at  Santa-Fe',  and  on  the  Rio  del  Norte; 
also  (chiefly  a  narrow-leaved  form)  from 
Rock  Creek  eastward  to  the  Cimarron  River. 

Gypsum  hills.   PI.  Kan.  680. 


24.    Onothera    Oklahomensis     Norton, 
n.   sp.  in   Litt. 
Collines  de  gypse.  FI.  Kan.  i65  a. 


25.  Onothera  Fremontii  Wats.  Proc.Àm. 
Acad.  VIII  ;  5àj.  —  Recueilli  par  Fremont  lors 
de  sa  seconde  expédition  (localité'  non  indi- 
quée!, par  le  Dr  Bigelow  (363)  sur  la  frontière 
du  Mexique  à  Santa-Barbara  dans  la  vallée  du 
Rio  Grande  et  par  le  Dr  Parry  sur  le  flanc  des 
collines  sèches  et  crayeuses  près  de  Smoky 
Hill  (Kansas). 

Collines  calcaires,    PI.    Kan.   i65. 


OtttoU\ç,rcx  Tr  uuowtu , 

26.    Onothera     Hartwegi     Benth.     PI. 
Hartw.  5.  —  Habitat   du  type  au  Mexique. 
Collines  rocheuses.  PI.  Kan.    167. 


27.  var.  Fendleri  Gray.  PI.  Wright.  II  ; 
58.  O.  Fendleri  Gray,  PI.  Fendl.  45.  — Coteaux- 
ensoleillés  à  Santa-Fé,  et  bords  du  Rio  del 
Norte  ;  de  Rock  Creek  vers  l'Est  jusqu'à  la 
rivière  Cimarron.  (La  forme  à  feuilles  étroi- 
tes domine  dans  cette  dernière  localité.) 

Collines  de  gypse.  PI.  Kan.  689. 


Otnothua  Hartu>t<\i  Fcndltri. 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


149 


28.  Oenothera  Greggii  Gray,  PI.  Fendl. 
46. —  Hill  Southeast  of  Pelayo.  in  Chihuahua, 
Dr.  Gregg,  May,  1847. 

Rocky  hills.  PI.  Kan.   166. 


Otw<&V\t?o>.  0»  IQ$\ . 


27.  Oenothera  serrulata  Nutt.  Gen.  1  : 
246.  —  From  the  river  Platle  to  the  moun- 
tains.  on  dry  hills. 

Prairie,  rocky  hills  and  sand  hills.  PI.  Kan. 
168. 


Qiv\ofcV\tvfc  wrvuXoto.. 


3o.  Var.  spinulosa  T.  and.  G.  FI.  N.  A.  1  : 
5o2.   — Arkansas,  Nuttall,  Dr.    Leavenworth. 
Prairie, 


Qt.s&rrwloOiOw^iïu^QSQ.. 


3i.  Gaura    biennis  L.    Spec.  —  347. 
Habitat  in  Virginia. 

Fields  ands  waste  places.  PI.  Kan.   1G7. 


28.  Onothcra  Greggii  Gray,  PI.  Fendl.  46. 
—  Colline  au  sud-est  de  Pelayo,  dans  le  Chi- 
huahua, D1'  Gregg,  mai   1847. 

Collines  rocheuses.  PI.   Kans.  166. 


OUQ^wa  Opv^û, 


29.  Onothera  serrulata  Nutt.  Gen.  I  ; 
246.  —  De  la  rivière  Platle  aux  montagnes, 
sur  les  collines  sèches  et  arides. 

Prairies  ;  collines  rocailleuses  et  sablonneu- 
ses. PI.  Kan.  168. 


0>COAÏO>.  tolCAXYVlb  . 


Ç&wothtva  swrutoXa.. 


3o.  Var.   spinulosa  T.  et  Gr.  FI.  N.  A.  I  ; 

5o2.  —  Arkansas,    Nuttall  ;  Dr  Leavenworth. 
Prairies. 


QÉ.Wï-ulaU.  *lpiNu\ôsa. 


3i.  Gaura  biennis  L.  spec.  347. —  Habite 
la  Virginie. 

Champs  et  lieux  vagues.  PI.  Kan.  169. 


Q^CMATO.  b\tY\Y\W 


i5o 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


32  Gaura  parviflora  Dougl.  in.  Hook.  FI 
Bor.  Am.  i.  20S.  —  Sandy  banks  of  the 
Wallawallah  River,  northwest  coast  of.  Amc- 
rica. 

Prairie  and  lie) Js.   PI.  Kan.   170. 


Cyxuvo.  \iavvn^ora . 


33.  Gaura  coccinea  Pursh.  FI.  Am.  Sept. 
^33.  — On  upper  Lousiana,  Bradbury. 
Plains.  PI.   Kan  .    171 . 


34.  Gaura  villosa  Torr.  Am.    Lyc.  N.  Y 
2  :  200. 
Sand  bills.  PI.  Kan.    172. 


C^cxuravHUo'bo». 


35.  Stenosiphon  virgatus  Spach,  Nouv. 
Amm.  Mus.  Par.  4  ;  326  Gaura  linifolia  Nutt. 
in  Long's  Exp.  2  :  100. 

Lime-stone  hills.  PI.  Kan.  173. 


S<LY\Ù^\}\\ÙW  Olt£UtW&. 


32.  Gaura  parviflora  Dougl.  in  Hook. 
FI.  Bor.  Am.  1  :  208.  —  Rives  sablonneuses 
de  la  Wallawallah;  cô'.e  nord-ouest  de  l'A- 
mérique. 

Prairies  et  champs.  PI.    Kan.    170. 


33.  Gaura  coccinea  Pursh,  FI.  Am.  sept. 
733.  —  Haute  Louisiane,  Bradbury. 
Plaines.  PI.  Kan.   171. 


Qoojotq»  cotemto., 


34.  Gaura  villosa  Torr.   Ann.  Lyc.  N.  Y. 
II  ;  200. 

Collines  sablonneuses.    PI.  Kan.   172. 


C^V.VY<X   U'vUùbU, 


35.  Stenosiphon  virgatus  Spach.  Nouv. 
Ann.  Mus.  Par.  IV;  Î26.  G.mrj  linifolia 
Nutt.  in  Longs  Lxp.  II  ;  100. 

Collines  calcaires.  PI.  Kan.  173. 


5tu\osV\>V\ov\  vùrc^xWs. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i  r>  r 


36.  Circaea  Lutetiana  L.  Spec.  9.  —  Ha- 
bitat in  Europae  et  Americae  borealis  nemo- 
ribus. 

Woods,  PI.  Kan.  690. 


CÀrc&.&Q.  LvOûtUootvo». 


Curieuse  anomalie  chez  uu  Primus 
officinalis 

Le  26  avril  1898,  en  excursion  avec  le  R.  P. 
Vaniot,  ce  dernier  récoltait  un  bien  curieux 
pied  de  Primula  officinalis.  L'inflorescence 
était  constituée  de  la  façon  suivante  :  tout 
d'abord  les  bractées  situées  à  plus  d'un  centi- 
mètre au  dessous  des  fleurs;  celles-ci  au  nombre 
de  6,  deux  à  corolle  normale  étroite  et  légè- 
rement tordues, diamétralementopposées  entre 
elles,  et  munies  chacune  d'un  calice  non  fermé 
formant  à  chacune  une  très  large  bractée  ; 
les  quatre  autres  à  calice  commun  vésiculeux, 
ouvert  d'un  côté,  à  segments  très  nombreux 
étroits  et  profondément  divisés  environ  jus- 
qu'à la  moitié  du  tube  ;  une  de  ces  trois  fleurs 
était  rsolée  et  la  corolle  fendue  jusqu'à  sa 
base  laissait  voir  les  étamines  et  le  pistil  ; 
deux  autres  étaient  étroitement  accolées  par 
le  tube  tout  en  ayant  un  limbe  distinct  et  por- 
taient sur  la  face  interne  de  leur  tube  une  autre 
fleur  rudimentaire  réduite  à  un  pétale  en 
forme  d'oreillette  portant  lui-même  à  son 
centre  une  sorte  d'anthère  et  donnant  nais- 
sance sur  sa  face  externe  à  un  appendice  sty- 
liforme.  Nous  avons  cru  bon  de  consigner  ici 
la  description  de  cette  monstruosité  que  nous 
n'avons  jusqu'ici  jamais  observée.  Elle  laisse 
loin  derrière  elle  les  bractées  des  scabiosa  pro- 
duisant des  fleurs  et  formant  des  capitules 
inférieures  caulinaires  et  les  autres  anomalies 
que  l'herborisant  est  habitué  à  rencontrer. 

H.   LÉVEILLÉ. 


36.  Circaea  lutetiana  L.  Spec.  9.  Habite 
l'Europe  et  l'Amérique  boréale  dans  les  bois, 
sons. 

Bois.  PI.   Kan.  690. 


Sur  une  Fascie 
présentée   par   le  Frêne  commun 

J'ai  publié  récemment  (Le  Monde  des  Plan- 
tes, avril  1898)  quelques  indications  sur  la 
fascie  du  saule  blanc.  Ces  phénomènes,  assez 
fréquents  sur  les  plantes  herbacées,  sont  très 
rares  sur  les  espèces  ligneuses  et  par  là  même 


...,-\.s>. 

-L.-r-\H—i 

.;_.i-y-aa; 

CVrta.tch  U\UX\oovfc . 

intéressants  à  décrire.  Moquin-Tandon  n'en 
cite  qu'un  assez  petit  nombre  dans  ses  Élé- 
ments de  tératologie  végétale  et  il  n'indique 
pas  le  frêne.  M.  J.-B.  Gagneraud,  auquel  on 
doit  la  connaissance  d'un  certain  nombre  de 
faits  nouveaux  pour  l'histoire  naturelle  du 
pays,  m'en  a  apporté,  il  y  a  quelques  jours,  un 
spécimen  trouvé  à  Courteilles  près  d'Alençon. 
Il  a  presque  la  forme  d'un  demi-cercle  mesu- 
rant om.  19  de  tour  sur  o  m.  12  de  diamètre, 
les  bourgeons  noirâtres  assez  développés  au 
sommet  des  tiges  forment  une  ligne  ondulée 
ininterrompue  à  l'extrémité  de  la  fascie  ; 
celle-ci  est,  comme  d'habitude,  striée,  canne- 
lée et  un  peu  tordue  ;  la  place  des  bourgeons 
sur  les  tiges  est  normale. 

A.-L.  Letacq. 


Les  plantes  des  terrains  salés  (') 

PAR 

A.     F  ERET 

{Suite) 

Ceranium  rubrum. 

Chlora  du  grec  xXatpou,  claphos,  vert  jau- 
nâtre.» G.  imperfoliata  L.  C.  fragifera. 
G.  galioides. 

Chondrus  polymorphus. 

Cineraria  maritima  L. 

Cladium  Mariscus  R.  Br.    Choin  Maris- 

que . 

Cochlearia  officinalis,  C.  anglica,  C. 
danica,  G.  glastifolia. 

C.  armoricia.  Moutarde  sauvage,  M.  des 
capucins,  des  Allemands,  radis  de  cheval,  cran 
de  Bretagne,  rave  sauvage,  grand  raifort . 
Cette  espèce  qui  au  premier  abord  ne  semble 
pas  maritime  habite  pourtant  des  contrées 
analogues  à  celles  où  croit  le  C.  officinalis. 

Conocarpus  erecta.  Manglier  aquatique, 
M.  à  particule  couleur  de  rouille,  M.  droit, 
M.  gris.  Atteint  environ  10  m.  Antilles  et 
côtes  de  l'Amérique  adjacentes. 


[52 


LE       MONDE      DPIS       PLANTES 


Il  y  a  une  telle  confusion  parmi  les  nomen- 
clatures qu'il  est  bon  d'indiquer  ici  les  espèces 
de  Manglier  : 

i.  Le  Palétuvier  des  Antilles  est  le  Mari- 
nier chandelle.  Khijo/ora  candel  ou  Manglier 
Blanc  ou  raisinier  du  bord  de  la  mer.  8  à  9  m. 

2.  Le  Palétuvier  des  Indes,  Bruguiera 
gymnorisa  Larnk,  4  met.  déjà  cité.  Voir  ce 
mot. 

3.  Le  Manglier  droit  ou  gris  Conocarpus 
erecta    de  Linné  ou  Rkijophora  gymnorhi^a. 

4.  Le  Manglier  blanc,  manglier  bobo,  man- 
glier fou.  Conocarpus  procumbens  de  Linné. 

5.  Le  manglier  blanc  est  le  raisinier  du 
bord  de  la  mer  et  aussi  le  Rkiçophora  candel 
qui  reçoit  une  double  dénomination,  S  à  0  m. 

Le  Cosmos  (n°  538)  cite  le  Manglier  rouge 
Cereiba  ou  Manglier  blanc.  Le  Manglier  noir 
ou  salis  nemmé  quapareiba  par  les  Indiens  et 
Manym  vers  Dadeiro  atteint  10  met.  de  hau- 
teur ;  ses  rameaux  flexibles  tombent  jusqu'à 
terre  et  ils  s'enracinent  d'eux-mêmes  ;  se  re- 
produit ainsi. 

Les  palétuviers,  mangliers,  croissent  sur  les 
grèves  battues  par  les  flots,  les  terrains  va- 
seux des  embouchures  des  fleuves.  DZ. 

Voir  Avicenna,  Bruguiera,  déjà  cités. 

Copernica  cerifera,  a  cire.  Arudaria cerife- 
ra,  Corypha  cerifera,  10  à  i5  met. 

Au  Brésil,  palmier  carnauba.  Carna  huba. 
Carnaubeira  :  dans  la  République  Argentine 
Caranday,  Carondais,  Pahna  nigra. 

Originaire  de  la  partie  septentrionale  du 
Brésil,  se  rencontre  principalement  dans  les 
provinces  de  Ceara,  Rio  grande  du  Nord,  Pi- 
hauhy,  Maranhao,  voisines  de  la  Guyane  : 
Ce  palmier  croît  dans  les  terrains  sablonneux 
et  plus  généralement  dans  les  terrains  salins  ; 
les  vallées,  les  rivages  des  fleuves  lui  convien- 
nent particulièrement.  On  ne  le  voit  pas  sur 
les  hauteurs  ni  même  dans  les  sols  accidentés 
quoiqu'il  persiste  aussi  bien  dans  la  plus  grande 
sécheresse  qu'à  l'invasion  prolongée  des  eaux. 

Le  tronc  fournit  une  fécule  nutritive  sem- 
blable à  celle  du  maïs  et  une  variété  de  sagou 
un  liquide  blanchâtre  et  une  substance  propre 
à  engraisser  les  volailles.  La  pulpe  qui  enve- 
loppe le  fruit  à  sa  maturité  est  sucrée  et  agréa- 
ble au  goût,  l'amande  est  huileuse.  La  grai- 
ne sert  aux  indigènes  comme  succédané  du 
café.  Le  bourgeon  terminal  donne  comme 
celui  de  beaucoup  de  palmiers  un  chou  pal- 
miste recherché. 

Ce  palmier  fournit  encore  vin,  vinaigre, 
sucre,  et  surtout  une    cire    qui  mêlée  avec  du 


suif  sert  à  la  fabrication  d'excellentes  bougies 
ou  de  cierges.  Elle  est  aussi  employée  en  mé- 
lange avec  celle  des  abeilles.  On  retire  encore 
de  la  tige  des  fibres  pour  la  corderie  et  de  la 
combustion  des  feuilles,  delà  potasse.  Le  bois 
inattaquable  aux  insectes  et  à  l'eau,  sert  pour 
les  travaux  tant  intérieurs  qu'extérieurs  et 
son  durarnen  est  utilisé  comme  liège  (DN). 

Crambe  maritime.  Chou  marin.  Les 
feuilles  se  mangent  à  la  manière  des  asperges 
une  fois  qu'on  les  a  fait  blanchir.  De  même 
que  celles-ci  le  plant  des  boutures  fait  en 
février  et  repiqué  deux  ou  trois  mois  plus  tard 
ne  donne  qu'au  bout  de  trois  ans.  Il  produit 
ensuite  durant  une  quinzaine  d'années,  infé- 
rieur en  cela  à  l'asperge. 

Crenea  maritima.  Guyane. 

Cressa  cretica  L. 

Cupressus  thuyoides.  Thuya  occidental. 
Cèdre  blanc,  Arbre  de  vie  (M.  d.  P.  D.  N.). 
Amérique  boréale.  Croit  dans  les  terres  sub- 
mergées, ne  craint  pas  le  séjour  sous  l'eau  de 
mer. 

C.  disticha.  Littoral  du  golfe  du  Mexique. 
Réussit  très  bien  sous  le  climat  de  Paris  si 
sa  taille  est  de  o  m.  5o  au  moment  de  sa 
plantation,  et  sert  a  retenir  la  berge  des 
fleuves. 

G.  macrocarpa  (Hort).  Californie. 

Cupularia  graveolens. 

Cyanophycées.  Algues  primitives  com- 
prenant les  familles  des  Nostacées  et  des  Bac- 
tériacées. 

Cyperus,  du  grecxu7rs;'foç,  cupeyros.  Es- 
pèce à  souche  souvent  huileuse  (huile  aro- 
matique). C.  elegans.  Les  indigènes  de  la 
Jamaïque  en  font  des  chapeaux.  (D.  L.) 
Echinophora  spinosa  L. 
Echites  torulosa.  Liane  Mangle  E.  biflo- 
ra  L.  Antilles  comme  le  précédent  (D.  Z.). 
Son  suc  fournit  un  caoutchouc, 

Enteromorphe  compressa.  Algue  comes- 
tible. Se  mange  additionnée  de  sel,  ou  avec  du 
sagou  et  du  vinaigre  en  salade  ;  ou  grillée 
comme  condiment  ;  ou  au  sucre;  ou  mélangée 
à  la  soupe  aux  fèves,  ou  enfin  confite  dans  le 
vinaigre  comme  les  cornichons. 

A.  Féret. 


(1)  Dans  notre  travail  p,  S;.,  Monde  des  Plan- 
tes, t.  VII,  VA.  rosea  signalé  par  nous  est  VA. 
arenaria  Wood.  =  A.  rosea  II.  île  l'Ouest  non  I... 
VA .  s alina  est  la  var.  du  .1.  paiula  Smith,  non 
I..  Ajouter  à  nolr£  liste  les  .1.  littoralis  et  A. 
pedunculata  !.. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


i53 


Herborisations  Parisiennes. 

La  deuxième  herborisation  de  M.  Bureau, 
professeur  de  botanique  au  Muséum  a  eu  lieu 
le  dimanche  i«'mai,  à  Montigny-Beauchamps 
(Seine-et-Oise). 

On  n'a  pu  explorer,  faute  de  temps,  que  la 
partie  des  bois  situés  à  gauche  de  la  ligne  du 
Nord,  en  allant  vers  Pierrelaye.  11  est  vrai 
que,  dans  les  bois  de  Beauchamps  qui  se  trou- 
vent sur  la  droite,  au  delà  de  la  Chaussée  de 
Jules  César,  entre  Pierrelaye  et  Taverny,  on 
n'aurait  rencontré  que  les  mêmes  espèces,  mais 
en  plus  grande  quantité. 

Au  sortir  de  la  gare,  il  a  fallu  faire  un  assez 
long  détour  et  traverser  des  terres  labourées 
pour  pénétrer  sous  bois,  les  parties  qui  avoi- 
sinent  le  pont  du  chemin  de  fer  étant,  depuis 
cette  année,  entourées  de  clôtures.  C'est  mal- 
heureusement dans  ce  nouvel  enclos  qu'on 
trouve  YOrchis  Morio. 

Voici  la  liste  des  principales  espècesrecueil- 
lies,  à  peu  près  dans  l'ordre  où  elles  ont  été 
rencontrées  : 

Scleranthns  peïennis.  Festuca  tenuifolia. 
Phleum  arenarium.  Alsine  tenuifolia.  Medi- 
cago  lupulina.  Melampyrum  cristatum  (R.i. 
Helianthenum  vulgare  (C.C.).  Anémone  pul- 
satilla  (C.C.).  Erica  cinerea.  Calamagrostis 
Epigeios,  Œnothera  biennis.  Platanthera  chlo- 
ranlha.  Anthyllis  vulneraria,  Saxifraga  tri- 
dactylites  et  granulala.  Géranium  piisillufn, 
Corynephorus  canescens.  (C.C.).  Teesdalia 
nudicaulis  (C.)  Genista  anglica.  Vicia  lathyroi- 
des.  Artemisia  campestris . 

Je  ne  cite,  bien  entendu,  que  les  plantes 
fleuries  et  celles  qui  se  reconnaissent  parfai- 
tement sans  fleurs.  Il  y  en  avait  beaucoup 
d'autres  qui  n'étaient  pas  dans  un  état  de  dé- 
veloppement assez  avancé  pour  être  détermi- 
nées avec  certitude. 

On  a  cherché  aussi,  au  sortir  du  bois,  en 
contrebas  du  talus  du  chemin  de  fer  le  Bo- 
trychium  Lunaria  qui  jadis  y  abondait.  Seul, 
M.  Danguy,  préparateur  au  Muséum,  a  eu  la 
chance  d'en  découvrir  un  petit  pied  bien 
chétif,  et  c'était  probablement  le  dernier. 

En  revanche,  on  a  constaté  que  Y Hippophae 
rhamnoides,  qui  a  été  naturalisé  des  deux  côtés 
de  la  voie  ferrée,  y  croit  aussi  vigoureusement 
que  dans  les  sables  maritimes  d'où  on  l'a  im- 
porté ;  et  on  en  a  logiquement  conclu  que  le 
terrain  sablonneux-siliceux  de  Beauchamps 
se  prêterait  admirablement  à  des  essais  de 
naturalisation   de    beaucoup  n'autres    espèces 


des  régions  maritimes,  principalement  des 
dunes  de  Vendée  et  de  Bretagne,  du  Pas-de- 
Calais  et  du  Nord. 

Emile  Perceval. 


A  l'occasion  de  notre  prochaine  session  au 
Lautaret,  nous  recommandons  à  nos  Collè- 
gues un  opuscule  qui  leur  sera  fort  utile.  Ce 
sont  les  Herborisations  au  Lautaret,  au  Gali- 
bier  et  dans  les  environs.  Petit  Guide  du  Bo- 
taniste herborisant,  par  L.  Flavien  Brachet, 
notre  Collègue,  Instituteur,  qui  a  souvent 
visité  ces  riches  localités. 

Toutes  les  excursions  qui  y  sont  indiquées 
peuvent  se  faire  dans  une  seule  journée,  à 
pied,  avec  l'Hôtel  du  Lautaret  comme  point 
de  concentration. 

En  vente  à  Grenoble,  chez  Xavier  Drevet, 
libraire,  et  à  Briançon,  chez  Chautard,  li- 
braire. 


A  LA  MEMOIRE 

du  Baron  Ferd.  de  MUELLER 

Botaniste  du  Gouvernement  de  Victoria 

«  Tous  les  savants  du  monde  et  tous  les 
amis  personnels  du  Baron,  apprendront  avec 
plaisir  que  ses  exécuteurs  testamentaires  (le 
Red.W.  Potter,  F.R.G.S.;  Alexander  Bùttner, 
M.D.,  F.R.C.S.,  etc;  et  Hermann  Bùttner, 
Esqre.)  s'efforcent  dans  ce  moment  d'élever 
sur  sa  tombe  un  monument  digne  de  son  nom. 
Le  monument  sera  en  granit  gris  de  vingt- 
trois  pieds  de  hauteur,  parfaitement  poli  et 
entouré  d'une  grille  en  fer  ouvré.  Ils  appren- 
dront aussi  avec  plaisir  que  le  volume  supplé- 
mentaire de  la  Flora  Australiensis  du  Baron, 
ouvrage  auquel  il  travaillait  depuis  des  années 
et  préparait  pour  la  Presse  au  moment  de  sa 
mort,  va  être  publié  ainsi  que  deux  volumes 
sur  son  administration  comme  Directeur  des 
Jardins  Botaniques,  comprenant  sa  biogra- 
phie et  la  complète  bibliographie  de  ses  ou- 
vrages. Les  exécuteurs  accepteront  avec 
plaisir  la  communication  des  lettres  du  Baron, 
et  aussi  celle  des  incidents  qui,  dans  sa  vie, 
seraient  jugés  par  ses  amis  dignes  de  figurer 
dans  sa  biographie.  Les  souscriptions  et 
lettres  doivent  être  adressées  au  Rew.  ,W. 
Potter,  "  Vonmueller  '',  Arnold-street,  South 
Yarra,  Victoria,  Australia,  qui  en  accusera 
promptement  réception  par  lettre.  » 


BULLETIN 

DE    L'ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


A  tous  nos  Collègues,  remerciements  du 
Président  et  des  élus  du  Bureau  et  du  Conseil. 

Les  nouvelles  adhésions  seront  consignées 
au  Bulletin  de  Juillet. 

Les  Membres  de  l'Association  qui  n'ont  pas 
encore  versé  leur  cotisation  pour  l'année  en 
cours,  sont  priés  de  vouloir  bien,  pour  éviter 
le  recouvrement  postal,  en  adresser  le  mon- 
tant au  Secrétariat. 

Aux  Statuts  envoyés  à  chacun  des  Membres 
de  l'Association  ont  été  jointes  une  circulaire 
et  une  feuille  d'adhésion  destinées  à  être  dis- 
tribuées par  nos  confrères  à  l'un  de  leurs  amis 
susceptible  de  faire  partie  de  notre  Associa- 
tion. 

Extraits  de  la  Correspondance 

La  découverte  du  Pterotheca  nemausensis 
à  la  Porte-de-1'Ile  (Vendée)  m'a  donné  l'occa- 
sion d'observer  un  cas  assez  curieux.  En  ayant 
récolté  un  individu  au  pied  d'un  mur,  je  n'a- 
vais pu,  malgré  tous  mes  soins,  extraire  de  la 
racine  une  longueur  de  plus  d'un  centimètre. 
Après  l'étude  j'avais  replanté  la  plante  dans 
mon  jardin,  ce  qui  n'avait  pas  été  chose  fa- 
cile, vu  la  sécheresse  de  la  terre  et  le  manque 
de  longueur  de  la  racine.  Après  avoir  souffert, 
la  plante  avait  redressé  ses  capitules  et  sem- 
blait renaître  à  la  vie;  une  moitié  de  la  rosette 
de  feuille  était  recoquillée  mais  d'un  beau 
vert,  lorsque  je  m'aperçus  que  la  racine  n'avait 
aucune  adhérence  avec  le  sol  et  que  la  plante 
devait  se  nourrir  par  ses  feuilles  recoquillées 
et  dont  l'extrémité  était  entrée  en  terre.  Je  re- 
levai ces  feuilles  et  repiquai  la  racine  dans  le 
sol  trempé  de  pluie  en  appuyant  sur  le  collet, 
mais  la  plante  dédaigna  encore  mon  interven- 
tion, car  le  surlendemain  les  choses  se  trou- 
vaient dans  le  même  état  que  précédemment. 
Depuis  ce  jour  la  plante  continue  à  végéter 
ainsi,  les  feuilles,  toujours  du  même  côté  de 
la  rosette,  remplissant  les  fonctions  que  la  ra- 
cine était  incapable  sans  doute  de  remplir; 
elle  a  plusieurs  capitules  en  pleine  floraison 
et  la  souche  continue  à  pousser  de  nouvelles 
hampes. 

Je  crois  bien,  vu  sa  vigueur  relative,  que  la 
plante  vivra  jusqu'à  la  maturité. 

Th.  Blanchard. 


La  note  relative  aux  fasetes  communiquée 
par  M.  A.  L.  Letacq  me  remet  en  mémoire 
une  pareille  observation  de  ce  genre. 

J'ai  rencontré  plusieurs  fois  dans  le  bois  de 
Fontaines  (Vendée)  des  osiers  [Salix  alba  v. 
vitellina  aux  tiges  aplaties,  ainsi  que  des  bran- 
ches de  Fraxinus  excelsior  affectant  la  forme 
de  longs  rubans  plus  ou  moins  tordus.  Le 
frêne  n'ayant  pas  précisément  des  rameaux 
cylindriques,  j'avais  pu  jusqu'ici  n'y  attacher 
aucune  importance.  Le  fait  constitue  bien  ce- 
pendant une  exception  morphologique,  un  état 
tératologique  si  l'on  veut,  et  peut-être  n'était- 
il  pas  inutile  de  la  signaler  à  nouveau  ici. 

L'extrémité  des  branches  ainsi  fasciées,  est 
cylindrique;  à  mesure  que  la  branche  vieillit, 
les  tissus  différenciés  succèdent  aux  méristè- 
mes  primitifs  et  la  forme  aplatie  se  dessine  et 
s'accentue  chaque  jour.  Contrairement  à  ce 
que  semblerait  croire  M.  A.  L.  Letacq,  les 
branches  fasciées  ne  périssent  pas  toujours 
par  épuisement  et  il  est  plus  probable  qu'au 
lieu  de  perdre  leur  forme  aplatie  pour  revenir 
à  l'état  cylindrique,  elles  perdent  au  contraire  . 
leur  forme  anormale  pour  acquérir  en  vieil- 
lissant l'état  de  ruban.  Il  n'y  a  que  l'extrémité 
des  branches  seules,  siège  de  la  croissance  in- 
tercalaire, qui  reste  constamment  cylindrique. 

A.  Montournais  (Vendée)  j'ai  de  même  ren- 
contré des  fascies  sur  le  Lisgusirum  vulgare  L. 
et  le  LiLic  vulgaris  Lam.  (Il  est  bon  de  remar- 
quer que  les  espèces  sus-indiquées  se  rappro- 
chent par  la  facilité  avec  laquelle  on  peut  sé- 
parer l'écorce  du  cylindre  central.  Y  aurait-il, 
dans  la  production  des  fascies,  une  résultante 
des  pressions  respectives  de  l'écorce  et  du  cy- 
lindre central  pendant  leur  croissance?  la  pres- 
sion du  cylindre  central  étant  supérieure  à 
celle  de  l'écorce,  celle-ci  aurait  du  céder  à  l'é- 
nergie de  celui-là.  Dans  l'état  normal  au  con- 
traire il  y  aurait  équilibre  entre  ces  deux 
forces?) 

L'aplatissement  des  organes  caulinaires  est 
assez  rare  chez  les  espèces  ligneuses.  On  le 
retrouve  assez  fréquemment  chez  les  espèces 
herbacées  (i),  notamment  dans    les  plantes  à 


(i)  Nous  l'avons  observé  notamment  chez  les 
Ranuncuhis  repens  et  acer,  le  Leucanthemum  vu!- 
gare  et  chez  d'autres  espèces.  H.  L. 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


155 


tiges  cylindriques  creuses  et  pourvues  de  ca- 
naux lalicifères  (genres  Lactuca,  Tragopngon, 
Taraxacun,Scorjonera).XJn  botaniste  herbori- 
sant devrait  le  signaler  à  mesure  qu'il  le  rencon- 
tre ;  l'ensemble  des  re'sultats  recueillis  jetterait 
un  nouveau  jour  sur  cette  question. 

Georges  Renaudet. 

Au  sujet  du  genre  Onothera  je  crois  devoir 
vous  rappeler  que  j'ai  signalé  depuis  longtemps 
VO.  suaveolens  sur  les  rives  de  la  Garonne  à 
Agen.  J'ai  e'galement  retrouvé  à  Perpignan 
sur  les  anciens  graviers  de  la  Têt,  VO.  rosea 
Sol.  in  Ait.  espèce  signalée  dans  quelques  lo- 
calités de  la  Catalogne  et  que  l'on  connaît 
aussi  des  environs  de  Bayonne  à  l'extrémité 
opposée  de  la  chaîne  des  Pyrénées. 

O.  Debeaux. 

Voici  deux  réflexions  que  me  suggèrent  les 
lettres  reçues. 

i°  Si  j'ai  par  exemple  deux  plantes  à  de- 
mander à  un  botaniste  de  Gap,  deux  autres  à 
un  confrère  de  Vendée,  trois  autres  en  Au- 
vergne, etc.,  et  que  je  me  fasse  envoyer  di- 
rectement ces  plantes  par  les  récoltants,  les 
compagnies  de  chemin  de  fer  seront  les  pre- 
mières à  bénéficier  de  notre  Association,  et 
ce  n'est  peut-être  pas  notre  but.  Voici  ce  que 
je  proposerai:  Qu'au  secrétariat  général  de 
l'Association  (ou  dans  un  autre  local)  chaque 
associé  ait  sa  case  ;  que  les  demandes  soient 
adressées  aux  offrants  directement,  mais  qu'à 
la  fin  de  la  saison,  les  offrants  réunissent  cha- 
cun les  récoltes  demandées  en  un  seul  paquet 
après  les  avoir  convenablement  étiquetées,  et 
marquées  du  nom  de  destinataire  et  qu'ils  en- 
voient chacun  leur  paquet  au  secrétariat  ;  là, 
pourrait  se  faire  le  dépouillement;  les  parts 
de  chacun  étant  faites  et  réunies  en  autant  de 
colis  qu'il  y  aurait  de  demandeurs  seraient  en- 
voyées à  chacun  d'eux,  à  leurs  frais,  bien  en- 
tendus. 

2°  Voici  une  autre  réflexion:  il  me  semble 
qu'en  dressant  des  listes  d'Oblata  (moi  comme 
les  autres)  on  est  toujours  tenté  d'offrir  ce 
qu'il  y  a  de  rare  dans  sa  région  ou  du  moins 
dans  son  département;  je  crois  que  c'est  là 
une  erreur  regrettable,  et  pour  mon  compte 
je  la  réparerai  du  mieux  que  je  pourrai,  l'an 
prochain;  il  vaudrait  mieux  tenir  compte  du 
degré  de  rareté  de  la  plante  en  France,  je 
choisis  au  hasard:  Alyssum  maritimum,  Lam. 
Il  est  très  commun  sur  le  littoral  méditerra- 
néen, et  remonte  dans  l'intérieur  au  moins 
jusqu'à  Nimes  (où  je  l'ai  cueilli)  mais  il  man- 
que bien  ailleurs  ;  que  les  botanistes  proven- 
çaux nous  l'offrent.  —  Au  contraire  le  Carex 


brijoïjes  L.,  est  extrêmement  abondant  dans 
le  val  de  Saône,  il  est  rare  dans  le  Sud-Est 
et  les  Pyrénées;  c'est  une  plante  à  offrir;  enfin 
le  Parietaria  officinalis  DC.  est  rare  chez  moi 
mais  je  sais  qu'il  est  commun  partout  ailleurs, 
je  ne  l'offrirai  pas. 

G.   FOURNIER. 

M.  Fournier  s'excuse  auprès  de  ses  collè- 
gues, dont  il  a  reçu  de  nombreuses  demandes, 
de  n'avoir  pu  répondre  à  leurs  lettres.  Il  n'en 
récolte  pas  moins  les  plantes  objets  de  leurs 
desiderata. 

Genre  Centaurea 

Notre  travail  sur  les  Centaurea  ayant  pris 
date  dans  la  séance  de  l'Académie  du  10  janv. 
1898,  nous  avons  bienveillamment  cédé  le 
pas  à  notre  distingué  Président  M.  Rouy, 
pour  qu'il  publiât  son  intéressant  travail  sur 
les  Centaurea.  Ce  mémoire  documenté  et  très 
complet  pour  les  petites  formes  nous  dispen- 
sera d'aborder  l'étude  et  la  classification  de 
celies-ci.  Toutefois,  comme  nous  n'avons  pas 
la  même  manière  de  voir  que  notre  savant 
Collègue  en  ce  qui  concerne  la  section  Jacea, 
elle-même,  ni  en  ce  qui  touche  aux  grandes 
divisions  et  à  la  classification  des  formes  de 
celle-ci  nous  reprendrons  la  publication  de 
notre  travail  dans  le  numéro  d'août-septembre 
du  Bulletin  de  l'Académie  qui  en  renfermera  la 
fin.  Il  est  le  résultat  consciencieux  de  notre 
étude  sur  le  vif  des  Centaurea  de  la  région  de 
l'Ouest,  et,  suivant  le  proverbe  in  dubiis 
libertas,  aux  botanistes  appartiendra  de   dire 

ubi  veritas. 

H.  L. 


Contribution    à   la  Phytologie   médicale 

indigène 

LA  VELVOTE 

(Linaria  spuria  (Mill.)  et  L.    elatine  (Desf.). 

A  l'heure  où  l'opinion  semble  plus  favora- 
ble aux  plantes  médicinales,  considérées  dans 
leur  ensemble  et  non  plus  exclusivement  dans 
leurs  alcaloïdes  ou  leurs  glucosides,  il  nous 
parait  intéressant  de  faire  connaître  une  obser- 
vation personnelle  sur  l'action  anti-herpétique 
de  la  Velvole (Linaria  spuria  et  L.   elatine). 

M.  Ch.  G....,  forgeron  à  M (Vendée) 

souffrait  depuis  plusieurs  années  d'un  eczéma 
dartreux  localisé  sur  le  tronc,  dans  la  région 
des  côtes  inférieures.  L'affection  était  assez 
bien  caractérisée:  fourmillement  avec  chaleur, 
prurit,  suivis  de  l'apparition  de  petites  vési- 
cules se  desséchant  ou  suppurant  et  donnant 
lieu  à  une  desquamation  épidcrmique  prolon- 


1 56 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


gée  et  souvent  douloureuse.  La  rougeur 
excessive  de  la  peau  qui  l'accompagnait  donne 
tout  lieu  de  croire  qu'on  était  en  présence  de 
cette  variété  connue  sous  le  nom  d'ec^ema 
rubrum. 

De  nombreuses  médications,  tant  internes 
qu'externes,  avaient  été  essayées  pour  dimi- 
nuer ou  enrayer  la  maladie  :  les  tisanes  arriè- 
res, dépuratives,  antiscorbutiques,  les  pom- 
mades mercurielles  et  anti-dartreuses,  les 
lotions  sulfureuses  furent  tour  à  tour  em- 
ployées sans  résultat  appréciable.  L'arséniate 
de  soude  même  et  la  liqueur  de  Fowler  ne 
furent  pas  une  indication  suffisante  comme 
traitement. 

Connaissant  notre  passion  pourla  botanique, 
le  malade  eut  l'idée  de  nous  demander  conseil. 
Après  réflexion,  nous  lui  recommandâmes 
des  applications  de  Velvote,  plante  entière 
pilée,  en  cataplasmes  froids  et  renouvelés  dès 
la  siccité.  Au  bout  d'une  huitaine,  un  mieux 
sensible  se  produisit;  trois  semaines  après,  il 
ne  restait  plus  trace  d'une  affection  ancienne. 
A  peine  à  l'approche  de  la  chaleur  rayonnante 
de  la  forge,  une  légère  rubéfaction,  mais  in- 
dolore et  suivie  d'aucune  vésication. 

En  même  temps  nous  prescrivîmes  à  l'inté- 
rieur une  décoction  concentrée  de  Racines  de 
Uardane  [Lapta  major  (D  C),  à  la  dose  de 
3o  gr.  par  litre  d'eau,  le  tout  réduit  aux  deux 
tiers. 

Aujourd'hui,  l'affection  est  complètement 
disparue;  après  deux  ans  d'absence  des  dartres 
squammeuses,  on  peutinférer  qu'elles  ne  réap- 
paraîtront pas. 

Cette  propriété  anti-dartreuse  de  la  Velvote 
ne  me  semble  pas  avoir  été  signalée.  Parmi 
les  auteurs  que  nous  avons  lus  depuis  à  ce 
sujet.  F.  J.  Cazin  seul  en  fait  mention  contre 
les  affections  cutanées  chroniques,  en  usage 
externe.  Suivant  Lobel  et  Roy,  le  suc  exprimé 
de  cette  plante,  employé  tant  à  l'intérieur  qu'à 
l'extérieur,  arrête  et  guérit  tous  les  ulcères 
chancreux.  N'est-ce  pas  trop  s'avancer,  cette 
fois?  Nous  verrons,  en  terminant,  quelles  autres 
vertus  on  attribue  généralement  à  la  Velvote. 
Faisons  d'abord  plus  ample  connaissance  avec 
cette  plante. 

L'espèce  employée  plus  haut  fut  la  Fausse 
velvote  ou  Linaire  auriculée  (Linaria  spuria)  ; 
on  eût  pu  vraisemblablement  employer  nu 
même  usage  la   Velvote  vraie  (L.  elatine)  c'est 

pourquoi  il  nous  a  plu  de  les  réunir  dans  ce 
modeste  essai.  Ln  voici,  dans  un  tableau  com- 
paratif, la  description  : 


Linaiia  spuria 

Feuilles  ovales  ou  suborbiculaires,  non 
hastées. 

Pédoncules  velus. 

Divisions  du  calice  ovales,  presque  cordi- 
formes. 

Graines  finement  alvéolées. 

Corolle  jaune  noirâtre,  lèvre  supérieure 
violette. 

Linaria  elatine 

Feuilles  inférieures  ovales,  les  moyennes  et 
supérieures  hastées  et  sagittées. 

Pédoncules  glabres. 

Divisions  du  calice  lancéolées. 

Graines  recouvertes  de  côtes  saillantes. 

Corolle  jaune  franc,  lèvre  supérieure  vio- 
lette. 

On  trouve  la  F.  Velvote  ou  Linaire  bâtarde 
dans  les  lieux  cultivés  en  été  et  en  automne  ; 
la  Velvote  vraie  ou  Linaria  elatine  est  com- 
mune dans  les  moissons  de  juillet  en  octobre. 
Il  est  donc  facile  de  se  les  procurer. 

Quant  aux  propriétés  généralement  admises 
de  la  Velvote  les  voici  :  La  saveur  en  est  très 
arrière  ;  son  action  est  surtout  la.vative  ou  pur- 
gative (A.  Bossu,  Cazin,  E.  Fcrrand,  etc.).  On 
la  vantait  autrefois  comme  vulnéraire  etdéter- 
sive,  mais  aucune  observation  ne  semble  avoir 
confirmé  cette  opinion.  L'eau  distillée  de  Vel- 
vote était  appliquée  sur  le  cancer  des  mamel- 
les et  sur  les  ulcères  de  mauvaise  nature. 

En  tout  état  de  cause,  la  Velvote,  si  l'on  en 
juge  par  son  extrême  amertume,  n'est  pas  dé- 
pourvue de  propriétés.  Comme  bien  d'autres 
plantes,  elle  mérite  une  attention  spéciale.  Les 
assertions  des  auteurs  qui  en  ont  parlé  sont 
de  nature  à  provoquer  de  nouvelles  recher- 
ches sur  ses  effets  thérapeutiques;  puissions- 
nous  avoir  contribué,  au  moins  dans  une  fai- 
ble mesure,  à  jeter  un  nouveau  jour  sur  cette 
plante  jusqu'ici  abandonnée. 

Georges  Renaudet, 

Etudiant  eu  Pharmacie. 

Membre  Je  l'Association  française   de  Botanique 

et    de  l'Association  amicale    Jes    Etudiants  en  Pharmacie  de 

li ance. 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


i57 


APERÇU 

sur  les  Muscinées  de  Vernon  (Eure) 
et  du  Vexin. 


MM. 


et 


labbé  A.   TOUSSAINT 
JeanHOSCHEDÉ  (i) 


I.   —  SPHAGNA 

Sphagnum  Dillen . 

i.    S.   cymbifolium    Ehrh.     ;    Schimp.     C. 

—  E.  Foret  de  Vernon  ;  S.-et-O.  Bois  des 
Mares  à  Villers-en-Arthies,  Drocourt,  Enfer 
près  Arthies  etc.  ;  Oise.  Mesnil-Lanceleve'e, 
Sérans  près    Magny-en-Vexin. 

Var.  brachycladnm  Warnst.  —  O.  Marais 
tourbeux  de  Mesnil-Lancelevée,  près  Magny- 
en-Vexin. 

Var.  compactum  Schl.  et  Warnst.  E.  Forêt 
de  Vernon  entre  Bois-Jérôme  et  les  fonds  de 
Tilly. 

Var.  cœrulescens  Corbière.  —  O.  Tourbiè- 
res de  Mesnil-Lancelevée. 

2.  S.  subsecundum   Nées  v.    Es.  ;    Schimp. 

—  a.  molle  Warnst.  —  E.  Forêt  de  Vernon  à 
Bois-Jérôme. 

Var.  intermedium Warnst.  — Même  station. 

3.  S.  acutifolium  Ehrh.  ;  Schimp .  S.-et-O. 
Drocourt,  bois  des  Mares  à  Villers-en-Arthies 
et  environs  d'Arthies  ;  O.  MolHères  de  Sérans, 
Mesnil-Lancelevée. 

Var.  purpureum  Schimp.  —  Mélangé  avec 
le  type. 

II.  —  MUSCI 

I.  —  Mousses  acrocarpes. 
Gymnostomum  Hedw. 
G.  tenue    Schr.  Gyroweissia   tennis  Schr. 

—  E.   Giverny. 

IL  —  Eucladium.    Br.  eur. 

E.  verticillatum  Br.  Eur.  ;  Schimp.  ; 
Weissia  verlicillata  Brid.  —  E.  Forêt  de  Ver- 
non aux  fonds  de  Tilly,  Aubevoye  près  Gail- 
lon  ;  S.-et-O.  Port-Villez,  Jeufosse,  Vétheuil  : 
O.  Mesnil  Lancelevée. 

III.  —  Weissia  Hedw. 

W.  viridula  Hedw.  ;  W.  controverse 
Hedw.  —  C.  C.  —  E.  Giverny,  Bois-Jérôme, 
etc. 


(i)Note.  Nous  ne  donnons  pas  ici  une  flore  com- 
plète de  notre  région,  comme  les  bryologues  le 
remarqueront  à  première  vue,  mais  un  simple  es- 
sai pouvant  servir  de  renseignements  aux  bota- 
nistes. Vernon  et  ses  environs  ont  été  surtout  étu- 
diés. Toutes  nos  espèces  douteuses  ont  été 
soumises  à  M.Corbière  qui  avec  son  amabilité 
bien  connue  et  sa  haute  compétence  nous  a  évité 
toute  erreur 


IV.   —  Dicranoweissia  Lindb. 
D.    cirrata    Lindb.    ;    Schimp.  ;    Weissia 
cirrata  Hedw.  —  R.  —  E.  Giverny,  Grumes- 
nil  près  Ecos. 

V.  —  Dicranella  Schimp. 

i.  D.  rubra  Kindb.  —  E.  Forêt  de  Vernon 
aux  fonds  de  Tilly,  Bois-Jérôme. 

2.    D.     HETEROMALLA   Schimp.    —    C.    —    SUT 

la  terre  dans  les  bois.  —  E.  Forêt  de  Vernon, 
Giverny,  etc. 

VI.  —   Dicranum  Hedw. 

i.  D.  scoparium  Hedw.  ;  Schimp.  —  G.  — 
E.  Forêt  de  Vernon  et  de  Bizy,  Giverny,  etc.  ; 
S.-et-O.  Bois  de  Port-Villez  etc. 

Var.  orthophyllum  Br.  eur.  ;  Boul.  —  E. 
Bois  de  Saint-Just  près  Vernon,  Bois-Jérôme 
Saint-Ouen. 

Var.  recurvatun  Brid.  ;  Schimp.  —  E.  Fo- 
rêt de  Lyons-la-Forêt  aux  environs  de  Lisors. 

2.  D.  Bonjeani  De  Not.  ;  Boul.  —  S.  et  O. 
Bois  de  Port-Villez,  N.  D.  de  la  Mer. 

Var.  juniperifolium  Braithw.  —  C.  —  Sur 
la  terre  dans  les  bois.  —  E.  Forêt  de  Vernon, 
Giverny,   etc. 

3.  D.  majus  Turn.  ;  Schimp.  —  C.  R.  — 
Dans  les  bois.  —  E.  Bois-Jérôme,  Vernonnet 
au  camp  de  César,  Pressagny  le  Val  près 
Vernon;  S.-et-O.  Bois  des  Mares  à  Villers- 
en-Arthies. 

4.  D.  undulatum  Voit.  ;  B.  E.  —  A.  R.  — 
Bois  ombragés  bruyères.  E.  Bois-Jérôme, 
Giverny,  Pressagny-le-Val  ;  S.-et-O.  Port- 
Villez,  Enfer  près  Arthies. 

VII.   —   Campylopus    Brid. 

1.  C.  flexuosus  Brid.;  Schimp.  —  A.  C.  — 
E.  Forêt  de  Vernon,  Bois-Jérôme,  Giverny,  etc. 

2.  C.  i-iRiFORMis  Brid.  ;  C.  turfaceus  Br. 
eur.  —  A.  C.  —  E.  Forêt  de  Vernon,  Bois- 
Jérôme,  Giverny,  etc. 

3.C.  fragii.is  Br.  eur.  ;  Schimp.  —  C. — 
Forêt  de  Vernon,  Vernonnet,  Bois-Jérôme, 
Giverny  etc. 

VIII.  —  Leucobryum  Hampe. 
L.  glaucum  Schimp.  —  C.  C.  —    Bois  hu- 
mides.  Trouvé  bien  fructifié  à  Bizy  près  Ver- 
non, dans  la  forêt  de  Vernon  à   Saulseuse  et  à 
Enfer  près  Arthies. 

IX.  —  Fissidens  Hedw. 

1.  F.  bryoides  Hedw.  ;  Schimp.— C.  C. 
Sur  la  terre  dans  les  bois. 

2.  F.  minutulus  Sulliv.  —  R.  R.  —  E.  sur 
les  rochers  frais  aux  fonds  de  Tilly  dans  la  fo- 
rêt de  Vernon. 

3.  F.  pusillus  Wills.  ;  F.  incurvus,  var. 
pusillus  Husn.  —  E'  Forêt  de  Vernon  au 
camp  de  César. 

4.  F.  crassipes  Wils.  —  E.  Rochers  inon- 
dés dans  l'Epte,  à  Giverny,  Sainte-Geneviève- 


i58 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


les-Gasny;  S.  et  ().  Villez  à  l'embouchure  de 
l'F.pte. 

5.  F.  nrciiMKNS  Fie  Not.  i  Schimp.  —  S.- 
et-O.  Rochers  humides  dans  les  coteaux  de 
Jeufosse  près  Bonnières  et  Port-Villez  au  Gi- 
bet. 

6.  F.  adianthoides  Hedw.  ;  Schimp.  — 
P.  C. —  Marais  de  Giverny,  Sainte-Geneviève, 
Gasny  ;  S.-et-O.  Marais  de  Gommecourt,  Le 
Tremblay  près  Drocourt. 

7.  F.  taxifolius  Hedw.  ;  Schimp.  — C.C. 
—  Sur  la  terre  dans  les  bois  et  les  fossés. 

X. — SeligeriaBr.  etSch. 

1.  S.  fusilla  B.  E.  ;  Weissia  pusilla 
Hedw. —  E.  Sur  les  rochers.  Fonds  de  Tillv. 
camp  de  César  à  Vernonnet.  Vernonnet,  Bois- 
Jérôme  ;  S.-et-O.  Port-Villez  et  Jeufosse  sur 
les  coteaux  et  dans  les  ravins. 

2.  S.  galcarea  B.  E.  ;  Weissia  calcarea 
Hedw.  —  E.    Rochers  calcaires  à   Giverny. 

XL  —  Ceratodon  Brid. 
C.  purporeus  Brid.  ;    Schimp.  —  C.  C.  — 
Toits,  murs,  terre  nue. 

XII.  — Archidium  Brid. 
A.  alternikolium  Schimp.  ;  A.   Phascoïdes 
Brid.  — Chemins  frais,   bruyères    ;    E.  Forêt 
de  Vernon. 

XIII.  —    Ditrichum  Timra. 

1.  D.  flexicaule  Lindb.  ;  Leptotrichum 
Jlexicanle  Hampe  ;  Schimp.  —  A.  C.  —  Co- 
teaux calcaires  secs  ;  E.  Giverny,  Vernonnet 
etc.  ;  S.-et-O.  La  Roche-Guyon,  Chantemesle 
Vetheuil  etc. 

Var.  densum  Schimp.  —  S.-et-O.  Gomme- 
court,  Chantemesle. 

2.  D.  pallidum  Lindb.  ;  Leptotrichum  pal- 
lidum  Hampe  ;  Schimp.  —  E.  Forêt  de  Bizy 
à  Vernon  ;  forêt  de  Pacy-sur-Eure  à  la  Sa- 
blonnière  près  Douains. 

XIV.  —  Acaulon  C.  Mïill. 

A.  muticumC.   M'ùil.  ;   Phascum    muticum 
Schreb.  — A.  C.  —  Sur  la  terre  dans  les  bois 
etc.  ;  E.  Forêt  de  Vernon,  Giverny,  etc. 
XV.  —  Phascum  Schreb. 

1.  P.    cuspidatum    Schreb.   ;    Schimp. 

C.  C.  — Sur  la  terre,    dans   les  champs  et  les 
jardins. 
Var.  Schreberianum  Schimp. —  E.  Giverny. 

2.  P.  bryoides  Diclcs.  — E.  Giverny,  fa- 
laise; S.-et-O.  Sables  de  Limetz. 

3.  P.  curvicollum  Hedw. —  E.  Vernon- 
net au  camp  de  César.  Giverny,  Falaise  ;  S. -et- 
O.  Vallon  boisé  à  Roconval  près  de  la  Roche- 
Guyon. 

XVI.    —  Pleuridium    Brid. 
1.   P.     sueulatum     Rabenh.    ;    Schimp.    — 
C.  C.   Sur  la  terre. 


2.  P.   Ai.TERNiiiH.irM    Rabenh,  ;  Schimp. — 
R.  R.  —  E.  Saint-Marcel  près  Vernon. 
XVII.   —    Pottia  Ehrh. 

1.  P.  cavifoua  Ehrh.  ;  P.  pusilla  Lindb. 
A.  C.  —  E.  Giverny,  Bois-Jérôme,  Sainte- 
Geneviève,  etc. 

2.  P.truncatula  Lindb. ;  P  irunccttct  Furn.  ; 
Schimp. —  E.  Giverny. 

3.  P.  intermedia  Fiirn.  ;  Husn.  —  Sur  la 
terre,  dans  les  champs.  —  E.  Bois-Jérôme,  etc. 

4.  P.  1  anceolata  C.  M'ùll.  —  Sur  la  terre 
dans  les  champs  et  sur  les  rochers.  —  E.  Gi- 
verny, etc  ;  S.-et-O.  Port-Villez,  etc. 

5.  P.  Starkeana  C.  Ml'ill,  var.  minulida 
Corb.  ;  P.  minutula  B.  E.  —  Sur  la  terre  hu- 
mide, dénudéeet  sur  la  vase.  —  E.  Giverny,  etc. 

XVIII    -  Didymodon  Hedw. 
D.  rubellusB.  E.  ;  Schimp.  —  Sur  les  ro- 
chers —  E.  Vernonnet  ;  S.-et-O.  Port-Villez, 
Jeufosse,  etc. 

XIX.  —  Trichostomum  Hedw 
T.    brachydontium    Bruch.   ;   T.     mutabile 
Schimp  E.   Forêt  de  Vernon  à  Bois-Jérôme. 

XX,  —  Barbula  Hedw 

1.  B.  aloides  Furn  ;  Schimp.  —  A  C.  —  Murs, 
rochers  ;  E.  Giverny,  Ste-Geneviève-les-Gasny. 
Bois-Jérôme  etc. 

2.  B.  membranifolia  Hook.  Rochers  secs.  — 
E.  Giverny  sur  les  coteaux  de  Falaise. 

3.  B.  muralis  Timm.  ;  Schimp.  — C  C.  — 
Murs,  rochers,  toits,  etc. 

Var  aestiva   Brid.  —  E.  Giverny. 
Var.  incana  Br.  cur.  —  E.  Pressagny-le-Val 
près  Vernon. 

4.  B.  unguiculata  Hedw.  ;  Schimp —  CC.  — 

5.  B.  fallax  Hedw.;  Schimp. —  St-Gene- 
viève-les-Gasny. 

6.  B.  vinealis  Brid.  ;  Schimp.  — E.  Murs 
du  château  de  Mortemer  près  de  Lisors. 

7.  B.  sinuosa  Braithw.  —  E.  Giverny,  sur 
des  troncs  d'arbres  humides  au  bords  de  l'Epte; 
S.-et-O.  Port-Villez,  Jeufosse. 

8.  B.  revoluta  Brid.  ;  Schwoeg.  —  A  C.  — 
Murs  et  toits  ;  E.  Giverny,    Bois-Jérôme,  etc. 

9.  B.  convoi  ijT.v  Hedw.  ;  Schimp.  —  A  C.  — 
Sur  la  terre,  dans  les  bois  principalement  aux 
endroits  où  l'on  a  fait  du  charbon.  E.  Forêt 
de  Vernon  à  Bois-Jérôme    etc. 

10.  B.  commutata  Jur.-—  Murs  et  rochers. — 
S.-et-O.  Port-Villez  et  Jeufosse  près  Bonniè- 
res. 

1  1.  B.tortuosa  W.  et  M.  —  Sur  les  rochers 
et  la  terre  ;  E.  Forêt  de  Bizy  et  Grand-Val  près 
Vernon. 

12.  B.  squarrosa  Brid.— Sur  la  terre  grave- 
leuse :  E.  Givernv  à  Falaise.  S.-ct-O.  Port- 
Villez  et  Jeufosse, 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


I  59 


i3.  B.  suBULATAPal.  Bcauv.  ;  Schimp—  C.— 
Sur  la  terre  ;  E.  Givemy-Bois-Jérôme  etc. 
S.-et-O.  Gommecourt,  Port-Villez,  etc. 

Var.  dentata  Boul.  —  E.  Pressagny-le-Val 
près  Vernon. 

14.  B.  latifolia  Br.  eur.  —  Sur  les  arbres 
et  les  vieilles  souches  parfois  inondées;  E. 
Bords  del'Epteà  Giverny,  etc;  S.-et-O.  Bords 
de  la  Seine  à  Villez. 

i5.  B.  loevipila.  Br.  eur.;  Schimp.  —  A.  C. 
—  Sur  les  arbres  :  E.  Giverny,  Bois-Jérôme, 
etc. 

16.  B.  ruralis  Hedwig.  ;  Schimp.  —  G.  — 
Sur  les  murs,  les  toits,  les  rochers  et  les 
arbres  ;  E.  Giverny,  Bois-Jérôme, etc.  S.-et-O. 
Port-Villez,  Jeufosse. 

17.  B.  interMedia  Brid.,  *B.  ruralis  var. 
intermedia  Husn.  —  Mêmes  stations  que  le 
précédent.  —  E.  Giverny  ;  S.-et-O.  Port-Villez, 
etc. 

XXI.  —  Cinclidotus  Pal.  Beauv. 
1  C    Brebissonu  Husn.  ;  Barbula  mucronata 
Bridel.  —    Sur    les  troncs    d'arbres    souvent 
'  inondés   des    bords    de  l'Epte  ;    E.    Giverny 
S.-et-O.  Villez. 

2.  G.  riparius  B.  E.  —  Dans  l'Epte  ;  E. 
Giverny,  Sainte-Geneviève-les-Gasny  ;  S.-et-O. 
Villez,  Gommecourt,  Limetz. 

XXII.  —  Grimmia  Ehrh. 

1.  G.  apocarpa  Hedw  ;  Schimp.  —  E.  Gi- 
verny; S.-et-O.  Haute-Isle,  près  la  Roche- 
Guyon. 

2.  G.  crinita  Brid.  —  E.  Bois-Jérôme, 
Aubevoye  près  Gaillon  ;  S.-et-O.  Chantemesle 
près  la  Roche-Guyon. 

3.  G.  montana  Br.  eur.  —  E.  Giverny  sur 
un  toit  en  tuiles. 

4.  G.  orbicularis  Br.  eur.  ;  Schimp.  — 
A.  G.  —  Rochers  calcaires  ;  E.  Vernon,  Gi- 
verny, Falaise,  Sainte-Geneviève  ;  S.  et-O.  La 
Roche-Guyon,   Vétheuil. 

5.  G.  pulvinata  Sm.  ;  Schimp.  —  C.  — 
Sur  les  murs,  les  rochers  et  les  toits. 

Var.   longipila   Husn.  —    E.     Giverny    sur 
les  rochers  calcaires. 
XXIII.  —  Racomitrium  Brid.,  Schimp. 

1.  R.  heterostichum  Brid.  —  E.  Giverny 
sur  les  pierres  siliceuses,  Bois-Jérôme  sur 
les  toits  en  tuiles. 

2.  R.  canescens  Brid.  —  Sur  la  terre  dans 
les  landes  sablonneuses  ;  E.  Giverny,  Bois- 
Jérôme,  Saulseuse  ;  S.-et-O.  Sables  de  Moisson 
près  la  Roche-Guyon. 

Var  ericoïdes  C.  Mull.  ;  Schimp.  —  Avec 
le  type. 

Var.  epilosum  H.  Mull.  —  E.  Bois-Jérôme, 
sur  un  toit  en  tuiles. 

3.  R.  lanuginosum  Brid.  —  E.  Bois-Jérôme, 


dans  la   forêt  de  Vernon  ;   S.-et-O.    Mollières 
de  Sérans  dans  les  bois. 

XXIV.  —  Zygodon  Hook  et  Tayl. 
Z.  viridissimus  Brid.  —  E.  Sur  les  arbres; 
Saulseuse  près  Vernon  ;  S.- et-O.  Port-Villez. 
XXV.  —  Ulota  Mohr. 
U.    Bruchii     Brid.    —  E.    Giverny.    Bois- 
Jérôme  à  la  Ghapelle-Saint-Ouen. 
XXVI.    —    Orthotricum    Hedw.  ;    Schimp. 

1.  O.  anomalum  Hedw.  ;  Schimp.  —  E. 
Giverny;  S.-et-O.  Haute  Isle  près  la  Roche- 
Guyon,   etc. 

2.  O.  cupulatum  Hoffm. —  Sur  les  pierres 
d'un  petit  pont   à  Grand-Val  près  Vernon. 

3.  O.  leiocarpum  Br.  eur.  ;  Schimp.  —Sur 
les  arbres  ;  E.  Giverny,  etc. 

4.  O.  lyellii  Hook  et  Tayl.  —  Sur  les 
arbres;  E.    Giverny. 

5.  O.  affine  Schrad.  —  Sur  les  arbres.  E. 
Giverny,  etc. 

6.  O.  pumilum  Sw.  ;  Schimp.  —  Sur  les 
arbres.  E.  Giverny. 

7.  O.  diaphanum  Schrad.  ;  Schimp.  —  E. 
Giverny  aux  bords  de  l'Epte,   sur  les  arbres. 

XXVU.  —  Encalypta  Schreb. 

1.  E.  vulgaris  Hedw.  —  C.  —  Sur  la  terre 
des  rochers.  E.  Vernonnet  à  Heurgival,  Gi- 
verny, fonds  de  Tilly;  S.-et-O.  Port-Villez. 
Jeufosse,  etc. 

2.  E.  streptocarpa  Hedw.  —  Sur  les  ro- 
chers. E.  Fonds  de  Tilly,  forêt  de  Bizy,  près 
Vernon  ;  S.-et-O.  Port-Villez,  Jeufosse.  Tou- 
jours stérile. 

XXVIII.  —  Ephemerum   Hampe. 

1.  E.  minutissimum  Edb.  —  Sur  la  terre 
dans  les  bois.  E.  Forêt  de  Vernon,  au  camp 
de  César,  forêt  de  Bizy  et  de  Pacy-sur-Eure. 

2.  E.  kecurvifolium  Boul.  —  E.  Giverny. 
Sur  la  terre  nue  dans  une  jeune  coupe. 

XXIX.  —  Physcomitrium   Brid. 

1.  P.  sphoericum  Brid. —  E.  Giverny. 

2.  P.  piriforme Brid.  —  E. Giverny;  S. -et-O. 
Gommecourt. 

XXX.  —   Funaria   Schreb. 

1.  F.  calcarea  Wahlenb.  —  S.-et-O.  Ro- 
chers humides  de  Port-Villez  et   Jeufosse. 

2.  F",  hygrometrica  Hedw.  —  CC.  —  Sur 
la  terre  et  la  vase. 

XXXI.  —  Webera  Hedw.  ;  Schimp. 

1.  W.  nutans  Hedw.  ;  Schimp.  —  E. 
Giverny. 

2.  W.  annotina  Schvoeg.  ;  Schimp.  — ' 
S.-et-O.  Port-Villez,  non  loin  du  Gibet 

3.  W.  carnea  Schimp.  —  E.  Saint-Pierre 
de  Bailleul  sur  les  bords  d'une  source. 

4.  W.  albicans  Schimp.  —  E.  Forêt  de 
Pacy-sur-Eure  à  Douains. 


i6o 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


Schimp.    —   S.-et-O. 
—  E.    Forci  de  Ver- 


XXXII.  —   Brjrum  Dillen;  Schimp. 
i.  B.   capillare  L.  —  CC.  —  Sur  la  terre, 
les  murs,  les  rochers. 

2.  B.  torquescens  Br.  et  Sch.  —  S.-ct-O. 
Rochers  de  Port-Yillez,  près  du  Gibet. 

3.  B.  argenteum  L.  —  C.  —  Sur  la  terre, 
les  murs. 

4.  B.      ATROPURPUREL'M     W'eh.     et    Mohr.    — 

AC.  —    Sur-la  terre  des  murs   et    des  talus. 
S.-et-O.  Drocourt. 

5.  B.  erythrocarpl'm  Schvœz.  ;  Schimp.  ■ — 
Sur  la  terre  sablonneuse  et  l'humus  dans  les 
bruyères.  E.  Giverny,  Falaise,  etc. 

6.  B.  pseudo-triquetrum  Schvœg;  Schimp. 
—  S.-et-O.  Bois  des  Mares  à  Yillers  en 
Arthies. 

7.  B.    pallens    Sw.  ; 
Rochers  de  Bonnières. 

8.  B.  roseum  Schreb 
non  aux  fonds    de  Tilly,  et  Giverny   dans  un 
petit  bois. 

XXXIII.  —  Mnium  L. 

1.  M.  rostratim  Schwoeg.  ;  Schimp.  — 
S.-et-O.  Port-Villez  au  fond  du  ravin. 

2.  M.  'affine  Schur.  ;  Schimp.  —  C.  —  Bois 
ombragés  et  humides,  fossés. 

3.  M.  undulatum  Hedw.  —  C.  Bois  frais 
et  humides.  E.  Bois-Jérôme  etc.  ;  S.-et-O. 
Gonnecourt. 

4.  M.  hornum  L.;  Schimp.  —  C.  —  Bois, 
et   talus.  E.  Forêt  de  Vernon,  etc. 

5.  M.   orthorynchum  Br.   eur.  —  E.  Forêt 
de  Lyons  à  Mortemer  près  Lisors.  Espèce  nuu 
velle  pour  la  Normandie. 

6.  M.  stellare  Hedw  —  S.-et-O.  Ravin 
de  Port-Villez,  Jeufosse  près  Bonnières. 

7.  M.  punctatum  Hedw.  —  E.  Bois-Jérôme 
Saint-Aubin-sur-Gaillon;  S.-et-O.  Port-Villez 
au  fond  du   ravin. 

XXXIV.   —  Aulacomnium  Schwoeg. 

1.  A.  androgynum  Schvoeg.  Sur  la  terre- 
siliceuse  et  les  racines  d'arbres.  E.  Falaise 
près  de  Giverny,  forêt  de    Bizy  près  Vernon. 

2.  A.  palustre  Schwoeg.  ;  Schimp.  —  Parmi 
les  sphaignes  dans  les  marais.  E.  Forêt  de 
Vernon  à  Bois-Jérôme  ;  S.-et-O.  Bois  des 
Mares  à   Villers  en  Arthies. 

XXXV.—  Bartramia    Hedw. 
B.   pomiformis  Hedw.  ;    Schimp.    —   C.   — 
Talus  et  fossés.  E.  Bois -Jérôme,  Giverny,  etc  ; 
S.-et-O.  Gommecourt,  Limetz,  etc. 

Var.  Crispa  Schimp.  ;  Husn.  —  S.-et-O. 
Talus  à  Gommecourt. 

XXXYI.  —  Philonotis  Brid. 
P.    fontana    Brid.    —  Schimp.   —   S.-et-O. 
(.es  Mares  à  Villers-en-Arthies. 

XXXVII.    —  Tetraphis   Hedw. 
T.    pellucida  Hedw.  —  Sur  l'humus   et  les 


vieilles  souches.  S.-et-O.   Buis  de  la  Garenne 
à  Ilazeville  et  à  Lesserville   près  Arthies. 
XXXVIII.    —  Buxbaumia  L. 
B.    APiiYi  i.a  Hall.   —  Sur   la   terre  dénudée 
et  les  talus  dans  les  bois.  —  F.  Forêt  de  Bizv, 
près  Vernon.  (Localité  très  restreinte). 
XXXIX.  —  Diphyscium  Mohr. 
D.   foliosum  Mohr.  ;  Weeb.  —   Sur  la  terre 
dans  les  bois.  E.  Forêt  de  Bizy,  près  Vernon, 
Bois-Jérôme,  forêt  de  Lyons  à  Lisors. 
XL.  —  Atrichum  Pal.  Beauv. 
A.    undulatum  Pal.  Beauv.  —  CC.  —  Bois, 
sur  les  talus. 

XLI.  —  Pogonatum  Pal.  Beauv. 

1.  P.  aloides  P.  Beauv.  —  C.  —  Bords  des 
chemins,  talus,  bruvères.  E.  Bois-.lérô  :  c, 
Giverny,  forêt  de  Bizy  ;  S.-et-O.  Port-Villez, 
Enfer  près  Arthies,  etc. 

Var.lDicksoni  Hook  et  Tayl.  E.  Bois-Jérôme, 
Giverny. 

2.  P.  nanum.  P.  Beaux.  —    E.  —  Giv  my. 

XLII.  Polytrichum  !.. 

1.  P.  piliferum  Schreb.;  Schimp.  —  C.  — 
Talus  découverts  dans  les  bois.  E.  Giverny 
etc;  S.-et-O.  Moisson  près  la  Roche-Guvon, 
Freneuse  :  O.  Sérans, 

2.  P.  junipérinum  Willd.;  Hedw.  —  C.  — 
Dans  les  bois,  sur  les  talus. 

3.  P.  formosum  Hedw.  —  C.  —  Dans  les 
bois.  E.  Giverny,  Bois-Jérôme. 

IL  —  MOUSSES PLEUROCARPES 

XLIII.  —  Fontinalis    L.,  Dillen. 

F.   ANTIPYRET1CA  L.  — Dans  l'Epte. 

V.ir.  gigantea  Husn.  —  Çà  et  là  avec  le 
type. 

XI. IV.—  Cryphaea  Web.  et  Mohr. 

C.  arborea  Lindb.  ;  C.  heteromalla  Mohr.; 
Schimp.  —  Sur  les  arbres.  —  E.  Giverny, 
Ste-Genevièvre-les-Gasny  ;  S.-et-O.  Gomme- 
court. 

XLV.  —  Neckera  Hedw. 

1  N.  crispa  Hedw.  —  A.  C.  —  Coteaux  cal- 
caires, parmi  les  rochers.  E.  Carrières  de 
Vernon  et  forêt  de  Bizy;  S.-et-O.  Port-Yillez» 
Jeufosse,  Vétheuil. 

2.  N.  com pi. an ata  H 'ûben; Schimp.  CC.  —  Sur 
les  coteaux,  au  pied  des  buissons. 
XLVI.  —  Homalia  Brid. 

IL  TRICHOMAI es    Br    et  Sch.   — Sur    les 

troncs  d'arbres.    E.  Fonds  de  Tilly    et  Camp 
de  César,  dans  la  forêt  de  Vernon,  Giverny. 
XLVII.  — Leucodon  Schweg. 

L.  sciuroides  Schwoeg.;  Schimp.  — Sur 
les  troncs  d'arbres  et  les  pierres  F.  Ste-Gene- 
vièvre-les-Gasny ;  S.-et-O.  Limetz,  Gomme- 
court. 


ASSOCIATION       FRANÇAISE       DE       BOTANIQUE 


161 


XLVIII.  —  Antitrichia  Brid. 

A.  curtipendula  Brid.  ;  Schimp.  —  E.  Co- 
teaux de  Giverny.  au  pied  des  buissons.  (Loca- 
lité très  restreinte). 

XLIK.  —  Leskea  Hedw. 

L.pot.YCARPAEhrh  ;  Schimp.  —  Troncs  d'ar- 
bres sur  les  bords  des  rivières  —  Bords  de 
l'Epte  et  de  la  Seine. 

Var.  paludosa  Schimp.  ;  L.paludosa  Hedw. 

—  Troncs  d'arbres  inondés.  E.  Giverny,  etc.  ; 
S.-etO.  Port-Villez,  etc. 

L.  —  Anomodon  Hook.  et  Tayl. 
A.   viticulosus    Hook.  et  Tayl.  ,  Hypnum 
L.  —  CG.  —  Au  pied  des  buissons  et  sur  les 
pierres. 

LI.  —  Thyidium  Br.  eur. 
i.  T.  recognitum  Lindb.  ;  Hypnum    Hedw. 

—  E.  Ste-Genevièvre-les-Gasny,  parc  de  Gru- 
mesnil  près  Ecos  ;  S.-et-O.  Prairies  de  Gom- 
mecourt. 

•2.  T.  tamarisçinum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum 
Hedw.  —  C.  —  Bois  et  coteaux.  — E.  Giverny, 
Falaise,  Ste-Genevièvre,  St-Just  près  Vernon. 

3.  T.  abietinum  Br.  eur.  ;  Hypnum  L.  — 
C.  —  Coteaux  parmi  les  herbes  et  les  buis- 
sons. 

LU.  —  Cylindrothecium  Br.  eur. 

C.  concinnum  Schimp.  ;  Hypnum  De  Not. 
S.-et-O.  Bonnières. 

LUI.  —  Isothecium  Brid. 

1.  myurum    Brid.  ;  Schimp.  ;  Hypnum  Poil. 

—  AC.  —  Bois,  buissons  et  sur  les  pierres. 

LIY.  —  Homalothecium  Br.  eur. 

H.  sericeum  Br.  et  Sch.  ;  Le.-kea  Hedw.  ; 
Hypnum  L.  —  CC.  —  Sur  les  arbres,  les  ro- 
chers et  les  mers. 

LV.  —  Brachythecium  Schimp. 

i.  B.  rivui.are  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum 
Bruch.  —  Sur  les  pierres,  aux  bords  des  riviè- 
res et  des  cascades.  E.  Parc  de  Montigny 
près  Vernon,  Sources  de  St-Marcel  et  de  St- 
Just,  Aubervoye  près  Gaillon. 

2.  B.  rutabulum  Br.  et  Schimp.  ;  Hyp- 
num L.  — ■  CC.  —  Sur  la  terre,  les  pierres  et 
les  arbres. 

3.  B.   At.BiCANs  Br.  et  Sch.;  HypnumNeck. 

—  AC.  — ■  Murs  couverts  en  chaume,  terrains 
siliceux.  E.  Bois-Jérôme,  la  Chapelle-St-Ouen, 
Gasny  ;  S.-et-O.  Sables  de  Moisson  et  de  Fre- 
neuse. 

4.  B.  populeum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum 
Hedw.  —  AC.  —  Sur  les  pierres  et  les  troncs 
d'arbres.  E.  Bois  de  Falaise  près  Giverny  ; 
Bois-Jérôme,  forêt  de  Pacy-sur-Eure  à 
Douains,  St-Aubin-sur-Gaillon. 

5.  B.  velutinum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum  L. 
—  AC.  —  Sur  la  terre,  les  pierres  et  les   sou- 

hes  dans  les  haies  et  les  bois. 


LVI.  — Gamptothecium  Schimp. 
C.    lutescens  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum  Huds. 
—  CC.  —  Lieux  secs  et  pierres. 

LVII.  —  Scleropodium  Br.  eur. 
S.  illecebrum  Br.  etSch.  Hj-pnum  Schwœg- 
Sur  la  terre  et  les  pierres  dans  leslieux  décou- 
verts, haies.  E.  Falaise  près  de  Giverny  et  sans 
doute  ailleurs. 

LVIII.  —  Eurhynchium   Br.  eur 
i.E.  myosuroides  Schimp.  ;  HypnumL.. — 
AC.  —  Sur  la  terre  et  les  souches. 

2.  E.  striatulum  B. eur.:  Hypnum  Spr. —  S.- 
et-O.  Rochers  calcaires  de  Port-Villez. 

3.  E.  striatum  Br.  et  Sch.  Hypnum  Schreb. 

—  CC.  —    Bois  et    haies,   sur  la  terre    et  les 
souches. 

4.  E.  velutinoides  Br.  eur.  —  E.  Pierres 
calcaires  au  camp  de  César  dans  la  forêt  de 
Vernon. —  Espèce  nouvelle  pourla  Normandie. 

5.  E.  piliferum  Br.  et  Schreb.  ;  Hypnum 
Schreb.  —  C.  —  Sur  la  terre  dans  les  bois  et 
les  haies 

ô.    E.    stokesii  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum  Turn. 

—  AC.    —  Lieux   frais    et    ombragés,    sur   la 
terre,  les  souches  et  les  pierres. 

7.  E.  prœlongum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum  L. 

—  CC. —  Champs,  bois   et  haies  sur  la  terre. 
Var.  atrovirens  Schimp.  ;  Hypnum  Swarlpi 

Turn.  —  E.  Giverny. 
Var.  rigidum  Boul.  ;  var.  méridionale  Husn. 

—  Terrains  calcaires,  talus  des  bois.  E.  Bois- 
Jérôme  ;  S.  et  O.  Jeufosse. 

LIX.  —  Rhynchostegium  Br.  eur. 

1 .  R.  curvisetum  Brid.  —  Rochers  humides. 
E.  Parc  de  Grumesnil  près  Ecos  ;  S.  etO. 
Ravin  de  Port-Villez,  Gommecourt. 

2.  R.  algirianum  Lindb.  ;  R.  tenellum  Br. 
et  Sch.  —  AC.  —  Sur  les  pierres  calcaires. 
E.  Bois-Jérôme,  Giverny. 

3.  R.  depressum  Br.  eur.  Hypnum  Bruch. 
Pierres  et  rochers  ombragés.  E.  Fonds  de 
Tillv  et  Camp  de  César  dans  la  forêt  de  Ver- 
non, forêt  de  Lyons  àMortemer  près  Lisors  ; 
S.-et-O.  Ravin  de  Port-Villez. 

4.  R.  confertum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum 
Dicks.  — AC.  —  Lieux  frais  et  ombragés,  sur 
les  pierres,  les  troncs  d'arbres.  E.  Giverny, 
etc.  ;  S.-et-O.  Limetz. 

5.  R.  murale  Br.  et  Sch.  Hypnum  Neck. 
AC.  — Pied  des  murs,  endroits  ombragés.  E. 
Vernonnet,  etc.  ;  S.-et-O.  Port-Villez,  etc. 

6.  R.  rusciforme  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum 
Weis.  —  AC.  —  Dansl'Epte,  sur  les  pierres  et 
les  bois  inondés. 

LX.  —  Thamnium  Br.  eur. 
T.   ALOPECURUMBr.  et  Sch.  ;  Hypnum  L.  — 
Lieux  frais  et  ombragés,  sur  la  terre,  les  sou- 
ches et  les  rochers.  S.-et-O.  Port-Villez,  etc. 


l62 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


LXI.    —  Plagiothecium  Br.  eur 

1.  P.  denticulatum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum 
L.  —  AC.  —  Sur  les  vieilles  souches. 

2.  P.   silvaticum  Br.  et  Sch.  ;  Hypnum  !.. 

—  Même  habitat  que  le  précèdent,  mais  rare, 
E.  St-Aubin-sur-Gaillon. 

3.  P.  silesiacum  Br.  eur.  :   Hypnum  Selig. 

—  Sur  les  troncs   d'arbres    pourris.  S.-et-O. 
Bois  des  Mares  à  Villers-en-Arthies. 

LXII.  —  Amblystegium  Br.  eur. 
i.  A.   serpens   Br.  et  Schr.   Hypnum  I..  — 
CC. —  Lieux  frais  et  ombragés,  sur  les  pierres 
et  les  souches. 

2.  A.  irriguum  Schimp.  ;  Hvpnwn  Hook. 
et  Wils.  —  Sur  les  pierres  au  bord  des  sources 
E.  St-Marcel,  St-.Just,  Montigny  et  parc  de 
Bizy  près  Vernon,  Aubevoye,  St-Aubin-sur- 
Gaillon  ;  S.-et-O.  Vétheuil. 

3.  A.  v.u.lis-cl.uts.e  Brid.  —  Bords  des  fon- 
taines, pierres  dans  les  eaux  courantes.  E. 
Parc  de  Bizv,  près  Vernon. 

Var.  atrovirens  Brid.  ;  var.  fallax  Boul.  H. 
Parc  de  Montigny,  près  Vernon  ;  S.-et-O. 
Sources  de  Chantemesle  prèsla  Roche-Guyon. 

4.  A.  fluviatile  Br.  eur.  ;  Schimp,  ;  H)-p- 
num  Sw.  —  Pierres  inondées  dans  l'Epte.  E 
Giverny.  ;  S.-et-O.   Gommecourt. 

5.  A.  riparium  Br.  eur.  ;  Schimp.  ;  H)-p- 
num  L.  —  AC.  — Pierres  et  bois  humides  sub- 
mergés. 

Var.  subsecundum  Schimp.  —  E.  Bord  des 
mares  dans  la  forêt  de  Pacy-sur-Eure  à  la 
saisonnière  près  Douains. 

6.  A.  filicinum  Lindbl.  ;  Hypnum  I..  — 
AC.  —  Bord  des  sources  et  des  ruisseaux. 

LXIII.  —  Hypnum  E.  ;  Schimp. 

1.  H.  sommerefi.tii  Myr.  —  Au  pied  des 
murs  et  des  rochers.  E.  Bionval  près  Ecos  ; 
S.-et-O.  Entre  Jeufosse  et  Port-Villez. 

2.  H.  chrysophyllum  Brid.  ;  Schimp.  — 
AC.  —  Terrains  calcaires  :  sur  la  terre  cail- 
louteuse parmi  les  herbes,  dans  les  endroits 
secs  ou  humides.  E.  Aubevoye  etc.  S. -et  O. 
Carrières  de  Port-Villez. 

3.  H.  stellatum  Schreb.  ;  Schimp. — AC. — 
Prairies  marécageuses.  S.-et-O.  Gommecourt. 
etc.. 

Var.  protensum  Schimp.  —  E.  Aubevove 
près  Gaillon. 

4.  H.  aduncum  Hedw.  —  E.  —  Marais  de 
Falaise  près  Giverny  et  sans  doute  ailleurs. 

Var.  integrifolium  Boul.  E.  Giverny. 

J-'iirm.i  loevis  Boul.  —  E.  Marcs  de  St-Just 
près  Vernon,  forêt  de  Pacy-sur-Eure  à  la 
Sablonnière,  près  Douains. 

5.  II.  KNEiFFii  Schimp.;  var.  pungens  H. 
M'ùll.  —  E.  Marais  de  Giverny  et  de  Sainte 
Geneviève. 


6.  H.  fluitans  L.  ;  Boul.  —  S.-et-O.  Ma- 
rais de  Limetz. 

7.  il.  commutatum  Hedw.  — AC .  —  Maré- 
cages calcaires,  bords  des  Sources.  E.  Monti- 
gny et  St-Marcel  près  Vernon;  Aubevoye; 
St-Aubin-sur-Gaillon.  S.-et-O.   Vétheuil,  etc. 

P'orme  très  robuste  et  fortement    incrustée. 

—  S.-et-O.  Sources  de  Chantemesle   près  Vé- 
theuil. 

Petite  forme  rabougrie.  —  E.  Aubevoye  près 
Gaillon. 

S.  H.  rugosum  Ehrh.  —  C.  —  Coteaux  cal- 
caires secs,  parmi  les  herbes.  E.  Vernonnet, 
Falaise,  Giverny,  Ste-Geneviève.  S.-et-O.  De- 
là  Roche-Guyon  à  Vétheuil,  Moisson. 

9.  H.  cui'Ressiforme  L.  ;  Schimp.  —  CC.  — 
Toits,  murs,  rochers,  etc. 

Var.  uncinatum  Boul.  —  C. 

Var.  tectorum  Schimp.  —  E.  Giverny,  Bois- 
Jérôme. 

Var.  fili/orme.Brid.  ;  Schimp.  — AC.  —  Sur 
les  arbres. 

Var.  ericetorum  Schimp.  ;  E.  Giverny,  etc  ; 
S.-et-O.  Villers  en  Arthies. 

m.  H.  ahcuatum  Lindb.  ;  Schimp. — AC. — 
Terrains  argileux  frais  ou  humides,  dans  les 
bois  au  bord  des  chemins.  E.  Bois-Jérùme, 
forêt  de  Bizy  près  Vernon,  fotêt  de  Pacy-sur- 
Eure  à  Douains. 

11.  H.  molluscum  Hedw.;  Schimp.  — AC. 

—  Terrains  calcaires,  sur  la  terre  et   les  ro- 
chers. 

Var.  gracile  Boul.  E.  Forêt  de  Bizy,  près 
Vernon. 

Var.  condensation  Schimp.  —  E.  Giverny,  etc, 
S.-et-O.  Port-Villez,  etc. 

Var.  ereclum  Schimp.  —  E.  Carrières  de 
Vernonnet. 

12.  H.  palustre  L.;  Schimp.  —  Rochers 
calcaires  très  humides.  E.  Parc  de  Bizy  près 
Vernon. 

i3.  H.  GuspiriATUM  L.  ;  Schimp.  — CC.  — 
Marécages  et  terrains  numides,  parmi  les  gra- 
minées. 

14.  H.  schreberi  Willd.  ;  Schimp.  —  AC.  — 
Bois  et  bruyères  sur  la  terre.  E.  Giverny,  Ste- 
Geneviève,  etc.  S.  et-O.  Bois  de  Limetz  et  de 
Gommecourt.  Toujours  stérile. 

15.  IL  purum  L.;  Schimp.  —  CC.  — Prai- 
ries, haies,  bois.  Trouvé  bien  fructifié  à  Gi- 
vernj  et  Falaise. 

LXIV.  —  Hylocomium  Br.  eur. 

1.  H.  splendens  Br.  eur.  ;  Schimp.  ;  Hypnum 
Hedw.  —  CC.  —  Bois,  haies,  bruyères;  c.  fr. 
E,  Giverny. 

2.  H.  brevirostre  Br.  eur.  ;  Hypnum  Ehrh. 

—  E.  Fonds  de  Tilly.  S.-et-O.    Le  Tremblay, 
près  Drocourt. 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


i63 


3.  H.  squarrosum  Br.  eur.;  Schimp.  —  AC. 

—  Haies,  bois  et    prés  des    terrains    siliceux; 
c.  fr.  S.-et-O.  Villers  en  Arthies. 

4.  H.  triquetrum  Br.  eur.  ;  Schimp.  —  CC. 
Bois  et  haies  sur  la  terre. 

5.  H.  loreum  Br.  eur.;  Schimp.  —Bois, 
rochers  et  bruyères  des  terrains  siliceux.  E. 
Pressagny  le  Val.  S.-et-O.  Jeufosse  près  Bon- 
nières.  O.  Mesnil  Lancelevée. 

III.  -HEPATICAE 

I.  —  Plagiochila  Dum, 

P.  asplenoides  Dum.;  Jungermannia  L.  — 
AC.  —  Forêts,  bois  et  haies,  sur  la  terre. 

Var.  major  Lindb.  —  E.  Giverny,  Bois-Jé- 
rôme, etc. 

Var.  minor  Lindb.  —  Forêt  de  Vernon  dans 
les  fonds  de  Tilly. 

II.  —  ScapaniaDum. 

1.  S.  compacta  Dum.;  Jungermannia  com- 
pacta L.  —  AC.  —  Sur  la  terre,  aux  bords  des 
chemins  et  dans  les  bois.  E.  Bois-Jérôme,  fo- 
rêt de  Bizy  et  de  Vernon. 

2.  S.  nemorosa  Dum.  ;  Jungermannia  L.  — 
Sur  la  terre  dans  les  bois.  S.-et-O.  Bois  de  la 
Garenne,  près  de  la  ferme  d'Hazeville  à  Enfer 
près  Arthies. 

3.  S.  curta  Dum.;  Jungermannia  Mart.  — 
Sur  la  terre  argileuse  dans  les  bois  aux  bords 
des  chemins.  —  E.  Forêt  de  Vernon    à  Bois. 

III.  — Diplophyllum  Dum. 
D.  albicans  Dum.  ;  Jungermannia  L.  —  AC. 

—  Terrains  siliceux:  bords  des  chemins  dans 
les  bois.  E.  Bois-Jérôme,  Giverny,  etc. 

Var. procumbens  Hook.  —  Sur  la  terre  un 
peu  humide  dans  les  bruyères.  S.-et-O.  Enfer, 
près  Arthies. 

IV.  — Jungermannia  L. 

1.  J.  crenulata  Sm.  ;  L.  —  C.  —  Chemins, 
terres  humides  dans  les  bois  et  bruyères.  E. 
Forêt  de  Vernon  à  Bois-Jérôme.  S.-et-O.  En- 
fer près  Arthies. 

2.  J.  alicuxaris  De  Not.  —  S.-et-O.  Ro- 
chers calcaires  de  Jeufosse  près  Bonnières 
(Nouvelle  espèce  pour  la  région). 

3.  J.  ventricosa  Dicks.  —  Sur  la  terre  si- 
liceuseet  les  bois  pourris,  au  milieu  desmous- 
ses.  E.  Forêt  de  Vernon.  S.-et-O.  Environs 
d'Arthies. 

F.  yemmipara  G.  L.  et  N.  —  Avec  le  type. 

4.  J.  bicrenata  Lindenb.  —  A.  C.  —  Sur 
la  terre  dans  les  bruyères.  E.  Forêt  de  Bizy, 
près  Vernon,  S.-et-O.  Port-Villez. 

5.  J.  incisa  Schrad.  — Sur  les  vieilles  sou- 
ches et  la  terre  des  tourbières.  E.  Au  fond 
d'une  mare  dans  la  forêt  de  Vernon  entre 
Bois-Jérôme  et  les  fonds    de    Tilly.  S.  et  O. 


Bois  de  la  Garenne  sur  un  talus   humide  près 

de  laferme  de  Hazevillle  à  Enfer  près  Arthies. 

V.   —    Cephalozia    Dum.   ;  Mindb. 

1.  C.  divaricata  Dum.  ;  Jungermannia 
Sm.  —  AC.  —  Sur  la  terre,  au  bord  des 
chemins,  dans  les  bois  et  les  bruyères. 

2.  C.  bvssacea  Dum.  var.  globuliferaG.  L. 
et  N.  —  O.  Mollières  de  Sérans. 

3.  C.    bicuspidata  Dum.  ;  Jungermannia  L. 

—  C.  —   Sur  la  terre  sèche  ou    humide. 

4.  C.  connivens  Carringt.  et  Pears.  ;  Jun- 
germannia Dicks.  — ■  Marais  parmi  les  sphai- 
gnes  et  autres  mousses.  O.  Tourbières  de 
Mesnil  -Lancelevée . 

VI.   —    Lophocolea    Dum. 

1.  L.  i.ateralis  Dum.  ;  L.  bidentata    Nées. 

—  CC.  —  Sur  la  terre  dans  les  haies  et  les 
bois. 

Forme  excessivement  grêle.  —  E.  Forêt  de 
Bizy. 

2.  L.  heterophylla  Dum.  ;  Jungerman- 
nia Schrad.  Bois  sur  la  terre  et  les  souches. 
E.  Camp  de  César,  dans  la  forêt  de  Vernon, 
Sainte-Geneviève.  S.  et  O.  Port-Villez,  Jeu- 
fosse. 

VII.  —  Ghiloscyphus  Corda;  Dum. 

Ch.  polyanthos  Corda  ;  Jungermannia 
L.  Prés  et  bois  humides  E.  Saint-Just  près 
Vernon. 

Var.  rivularisNees.  —  Sur  les  pierres  dans 
les  ruisseaux.  E.  Saint-Aubin-sur-Gaillon. 
VIII.  —  KantiaBenn.  et   Gray. 

K.  trichomanis  B.  et  G.  ;  Calypogeia  Cor- 
da. —  AC.  —  Bois,  sur  la  terre  et  les  troncs 
pourris. 

Var.  fissa  Husn.  —  E.  Camp  de  César,  dans 
la  forêt  de  Vernon. 

Var.  Sprengelii  Nées.  ;  Jungermannia 
Sprengelii  Mart.  —  Marécages  parmi  les 
sphaignes  S.-et-O.  Les  Mares  près  Villers-en- 
Arthies. 

IX.  —  Lepidozia  Dum. 

L.  reptans  Dum.  ;  Jungermannia  L.  — Au 
milieu  des  mousses  sur  la  terre  et  les  souches. 
E.  Heurgival  près  Giverny.  S.-et-O.  Port- 
Villez  et  environs  d'Arthies. 

X.  —  Tricholea    Dum. 

T.  tomenteli.a  Dum.  ;  Jungermannia 
Ehrh.  —  Bords  des  ruisseaux  dans  les  ter- 
rains siliceux.  Saint-Aubin-sur-Gaillon. 

XI.  —    Radula   Dum. 

R.     complanata      Dum.    ;     Jungermannia 
L.  —  CC.  — .  Sur  les  pierres  et    les    arbres. 
XII-.    —  Porella.    DM.  ;  Lindb. 
P.  platyphylla    Lindb.  ;  Madothcca  Dum. 

—  C.  — Sur  les  arbres  et  les  rochers.  —  E. 
Giverny,  forêt  de  Vernon  aux  fonds  de  Tilly, 
etc. 


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ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 


XIII.   —  Lejeunea  Lib. 
i.  L.  calcarea    Lib.  —   Rochers    calcaires, 
sur  les  mousses.  S.-et-O.  Port-Villez  près  des 
carrières.  (Nouvelle  pour  notre  région.) 

■2.  L.  serpyllifolia  Lib.  ;  Jungermannia 
Dicks.  —  S.-et-Oise  Ravin  de  Port-Villez,  sur 
les  mousses. 

XIV.    —    Frullania  Raddi. 
1.  F.  dilata  Dum.  ;   Jungermannia    L.  — 
CG.  —  Sur  les  troncs  d'arbres. 

■2.  F.  tamarisci   Dum.  ;    Jungermannia  L. 
-  Sur  les  pierres  et  les  rochers. 

XV.    —  Fossombronia    Raddi. 
F.    pusillaDuiti.  —    Sur    la    terre    fraîche 
dans  les  champs,  seniiersdes  bois.  —  E.  Fo- 
rêt de  Pacy-sur-Eure  à  Douains. 
XVI.  —    Pellia    Raddi. 
P.  epiphylla    Corda.    ;   Jungermannia     I.. 
—  Bord  des  sources,  lieux  ombrage's.  S.-et-O. 
Le  Tremblay  près  Drocourt. 

2.  P.  cai.ycina  Nées.  —  AC  —  Marécages. 
E.  Sainte-Geneviève  et  Giverny  au  bord  de 
l'Epte  ;  Saint-Marcel,  Saint-Just  et  Montigny 
près  Vernon  ;  Aubevoyeprès  Gaillon.  S.-et-O. 
Gommecourt. 

XVII.  —  Metzgeria  Raddi. 
M.   furcata     Dum.  ;    Jungermannia     L.  — 
AC.  —  Sur  troncs  d'arbres.  E.    Sainte-Gene- 
viève, forêt  de  Vernon,  auxfonds  de  Tilly  etc. 
XVIII.  —  Riccardia  Benn.    et  Gray. 
i .  —  R.  pinguis   Benn.  et  Gr 


guis  Dum.  ;  Jungermannia  !..  —  AC.  —  Ma- 
récages,  bords  des  ruisseaux.  E.  Bords  de 
l'Epte  à  Giverny  ;  Saint-Marcel,  Montigny 
près  Vernon,  etc. 

2.  R.  multifida  B.  ut  Gr.  :  Aiicura  multifi. 
Ja  Dum.  ;  Jungermannia  L.  —  Parmi  les 
mousses  dans  les  lieux  très  humides.  E. 
Bois  des  Terriers  à  Sainte-Geneviève  ;  forêt 
de  Vernon  aux  fonds  de  Tilly  ;  forêt  de  Pacy- 
sur-Eure  à  Douains. 

XIX.  —  Sphaerocarpus   Mich. 
S.  terrestris  Sm.  ;   Dum.  —    Sur    la  terre 
fraîche  dans  les  champs.  E.    Bois-Jérôme,  Gi- 
verny, Sainte-Geneviève,  Saint-Marcel    etc. 
XX.  —  Asterella  Pal.  Beauv. 
A.    hemisphaerica  P.    B.  ;    Reboulia  kemis- 
phaerica  Raddi.  —  S.-et-O.    Rochers    ombra- 
gés à  Jeufosse. 

XXI.   —  Marchantia  L. 
M.  polymorpha   L.  —  C.—  Lieux  humides 
bords  des  ruisseaux  et  des  rivières. 
XXII.  —  Riccia  Mich. 
R.  glauca    L.  —  Champs  frais,    en    compa- 
gnie de  Sphaerocarpus  terres/ ris  Sm. 
XXIII.  —  Anthoceros  Mich. 
i.  A.  laevis  L.— Champs  argileux  et  calcai- 
res. E.  Saint-Marcel,  etc. 

2.  A.  punctatus    Boul.  —  AC.  —  Même  ha- 
bitat, que  le  précédent. 


Acaulon 

Amblystegium 

Aneura 

Anomodon 

Anthoceros 

Antitrichia 

Archidium 

Atrichum 

Asterella 

Aulacomnium 

Barbula 

Bartramia 

Brachytecium 

Bryum 

Buxbaumia 

Calypogëia 

Camptothecium 

Campylopus 

Cephalozia 

Ceratodon 

Chiloscyphus 

Cinclidotus 

Cryphoea 

C\  lindrothecium 

Dicranella 

Dicranoweissia 

I  ticranum 

Didymodon 

Dipnyscium 

Diplophyllum 

Dilricnum 

Eucalypta 


Aneura  pin- 
Table  des  Genres 

Ephemerum 

Eucladium 

Eurhynchium 

Fissidens 

Frullania 

Fontinalis 

Fossombronia 

Funaria 

Grimmia 

Gymnostomum 

Gyroweissia 

I  lomalia 

I  lomalothecium 

I  lylocomium 

Hypnum 

Isothecium 

Jungermannia 

Kantia 

Lejeunea 

I  .epidi  >/ia 

Leptotnchum 

Leskea 

I  .eucobryum 

Leucodon 

Lophocolea 

Madotheca 

Marchantia 

Metzgeria 

Mnium 

Neckera 

Orthotrichum 


Pellia 

Phascum 

Philonotis 

Physcomitrium 

Plagiochila 

Plagiothecium 

Pleuridium 

Pogonatum 

Polvtnchum 

Porella 

Pottia 

Racomitrium 

Radula 

Reboulia 

Rhynchostegium 

Ricardia 

Riccia 

Scapania 

Seligeria 
Scleropodium 
Sphagnum 
Sphoerocarpus 

I  eti  aphis 
Tha  mnium 

I  hyidium 
Tricholea 
Trichostoinum 
l  Iota 
Webera 
Weissia 
Zygodon 


Le  Mans.  —  Typographie  Edmond  Monnoyeh. 


Oblata. 

De  M.  Henri  Noël,  botaniste,  17,  rue  de 
France,  à  Nîmes  (Gard),  qui  recevra  avec  plai- 
sir et  reconnaissance,  toutes  les  plantes  que 
ses  collègues  voudront  lui  adresser  afin  de  re- 
constituer son  herbier  qui  a  péri  dans  l'in- 
cendie qui  a  dévoré  l'Exposition  de  Mont- 
pellier. 

Faire  la  demande  avant  la  floraison: 

Clematis  flammula  L. 

Glaucium  luteum  Scop. 

Chelidonium  majus  L. 

Fumaria  ofificinalis  L. 

—  spicata  L. 
Diplotaxis   tenuifolia  Dec. 
Alyssum  calycinum  L. 

—  maritimum  Lamk. 
Cypeola  jonthlaspi  L. 
Biscutella  lœvigata  L. 
Hutchinsia  petroea  R.   Br. 
Lepidium  graminifolium  L. 

—  draba  L. 
Helianthemum  italicum  P. 
Fumana   Spachii  G.   Sod. 
Reseda  phyteuma  L. 

—  lutea  L. 
Silène  italica  Pers. 

—      pratensis  G.  God. 
Dianthus  longicaulis  Ten. 
Géranium  rotundifolium  L. 

—  purpureumWill. 
Erodium  ciconium  Willd. 
Axalis  corniculata  L, 
Tribulus  terrestris   L. 
Ruta  angustifolia  Pers. 
Rhamnus  alaternus  L. 
Pistacia  terebinthus  L. 
Aïlanthus  glandulosa  Desf. 
Spartium  junceum  L. 
Coluter  arborescens  L. 
Psoralea  bituminosa  L. 
Gercis  siliquastrum  L. 
Potentilla  reptans  L. 
Rosa  sepium  Thull. 
Poterium  magnolii  Spach. 
Ecballium  elaterium  Rich. 
Sedum  album  L. 

—  altissimum   L. 
Torilis  nodosa  Goetn. 
Seseli  tortuosum  L. 

—  elatum  L. 
Foeniculum  piperitum  DC. 
Scandix  pecten   veneris  S. 

—  australis  L. 
Eryngium  campestre  L. 
Scabiosa  maritima  L. 
Santolina  chamacyparissus 
Hieraceum  murorum  L. 
var.  pilosissimum  Godr. 


Xantium  spinosum  L. 
Vinca  major  L. 
Convolvulus    arvensis    L. 
Heliotropium  EuropeumL. 
Solanum  nigrum  L. 
Thymus  vulgaris  L. 
Satureia  montana   L. 
Calamintha    nepèta    Link. 
Staehys  recta  L. 
Teucrium   chamaedrys   L. 

—  polium  Lin. 

Globularia  vulgaris  L. 
Euphorbia  characias  L. 
Ornithogalum  umbullatum 
Narcissus  joncifolius  Req. 
Phalaris  canariensis  L. 


De  M.  H.  de  Boissieu  Varambon,  par  Pont- 
d'Ain  (Ain). 

D.    Erysimum  cheiranthoides 

D.  Lepidium  ruderale 

Erucastrum  Pollichii 

Helianthemum  procumbens 

Melilotus  altissima 

Trifolium  hybridum 

Peucedanum  cervaria 

Eryngium  alpinum 

Galium  silvaticum 

Scabiosa  suaveolens 

Gnaphalium  luteo-album 

D.  Aster  Amellus 

Gentiana  germanica 

Scrophularia  canina 

Orobanche  cruenta 
Salvia  glutinosa 

Sideritis  hyssopitolia 

Teucrium  montanum 

Brunella  grandiflora 

D.  Solidago  glabia 

Euphorbia  Gerardiana 
Luzula  maxima 

Carex  maxima 

D  indique  que  la  plante  est  disponible  dès 
maintenant;  prévenir,  pour  les  autres  espèces 
avant  la  floraison. 


M.  L.  Giraudias,  5,  rue  du  Quai,  Quimper, 
Finistère,  enverra  aimablement  une  centurie 
de  plantes  ordinaires  à  ceux  de  nos  collègues 
qui  désireraient  grossir  leur  herbier  d'échan- 
tillons de  diverses  provenances  et  aux  débi- 
tants qui  seront  heureux  de  voir  grossir  le  chil- 
fre  de  leurs  espèces  d'herbier.  Il  ne  réclame 
que  1  fr.  5o  par  centurie  pour  se  couvrir  des 
frais  d'emballage  et  d'envoi. 


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Luxembourg  d'une  valeur,  d'après  le  cata- 
logue Senf  1897,  de  fr.  2.00.  (Quiconque  dé- 
sire que  la  prime  lui  soit  envoyée  sous  pli 
recommandé,  devra  ajouter  25  c.  au  mandat). 

2)  à  deux  annonces  gratuites  de  4  lignes  cha- 
cune ou  une  annonce  de  S  lignes. 


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LA     RÉDACTION 

Joseph  Srhnck.  l'i,rnr  Wallis,  à  Luxembourg-gare 
N.  B.  —  Tout  journal  qui  reproduit  cette 
annonce,  adroit  à  une  annonce  de  même  gran- 
deur dans  les  Petites  Affiches  du  Timbrophile, 
Supplément  du  Moniteur  du  collectionneur, 

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La  Revue  scientifique  du  Limousin 

JOURNAL  MENSUEL 

Organe  de  la  Société  Botanique  du  Limousin 

(Société  d'études  scientifiques 

Droit  d'entrée,  2  fr.  —  Cotisation  annuelle,  3  fr. 

CH.  LE  GENDRE,  DIRECTEUR  ET  PRESIDENT 

LIMOGES 

15,  Place  du   Champ  de  Foire 

Cette  Société  accorde  son  concours  et  son  appui  à 
tous  ceux  île  ses  membres,  quel  que  soit  leur  domi- 
cile, qui  travailleront  à  l'organisation  de  Comités  et 
de  Musées  oantonaux,  l'idéal  des  institutions  d'éduca- 
tion et  d'instruction  populaire. 

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Champignons   cle   la   France 

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Par    feu    le    Capitaine    L.     LUC  AND 

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au  total  335  planches 

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S'adresser  à  M.  le  Dr  GiLLOT,  5,  rue  du    Fau- 
bourg-Saint-Andoche,  Autun  (Saône-et-Loirei. 


7<  Année  [2*  Série) 


N°  105-106 


1"  Aout-Septemrre  1898 


HGMB 


DES 


PLANTES 


ORGA NE 


DE 


L'ACADÉMIE     INTERNATIONALE 
de  Géographie  Botanique 


-%r 


SOMMAIRE    DU    N°    105-106 


Election  de  M.  Clarté.—  Contribution  à  l'étude  des  Cenlaurea,  P.  Parmbntier.  —  Exsir- 
cata  ki/podeniieaniiu  GaHiae  oricnlalis,  R.  Maire.  —  Essai  sur  les  noms  patois  des 
plantes  méridionales  les  plus  vulgaires,  M.  Capoduro. —  Les  Cenlaurea  de  l'Ouest  de  la 
France.  H.  Léveillé. —  Deux  plantes  intéressantes  du  département  de  la  Mavenne, 
Aug.  Chevalier.  —  Lichens  du  Chili,  H.  Olivier.  —  Bibliographie.  —  Deux  mousse* 
de  la  Guadeloupe.  —  Errata.  —  Table  des  matières. 


LE     MANS 
Imprimerie   Ed.  MONNOYER,  Place   des   Jacobins,   12 


1898 


Pour  paraître  dans  le  courant  de  la  8"  année 

sai  monographie  sur  le  genre  Onot fiera, 
par  II.  I  : 

Flore  Je  L'île  de  Kéos.  par  le  Dr  Th.  de 

I  I  ELDREICH. 

Les  muscinées  de  la  Sarthe,  par  E.  Monguil- 

Les  plantes  des  terrains  sales,  par  A.  Feuet. 
Contributions    critiques    a    la    Flore   de    la 
Mayenne,  par  H.  Léveillé. 


ACADEMIE     INTERNATIONALE 
DE  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE 


Directeur:  Fre  II>  kii.ai  i>  Jh.,  Clermont- 
Ferrand  (Puy-de-Dôme). 

Secrétaire  perpétuel  M.  II.  Léveillé,  Le 
Mans  (Sarthe). 

Trésorier  :  M.  Ch.  Le  Gendre.  Limoges 
(Hte-Vienne). 


CONSEIL   DE  L'ACADEMIE 
MM.  Th.  de   Heldreich,  IL  Léveillé,  Ch. 

Le  Gendue,   G.  Rouy,  G.  King,  Treub,   R.  A. 
Phii.ippi. 


OFFRES     &     DEMANDES 


M.  Luc.  Daniel,  professeur  de  Sciences  Na- 
turelles, rue  de  la  Palestine  prolongée,  à  Ren- 
nes (Ille-et-Vilaine),  auteur  de  précieux  et 
importants  travaux  sur  la  Greffe,  recevrait. 
avec  plaisir  et  rcConnaissance.de  nos  Collègues 
hors  France  et  spécialement  en  Chine, au  Japon 
et  en  Amérique,  les  renseignements  sur  la 
greffe  telle  qu'^n  la  pratique  dans  ces  pays, 
et  sur  les  publications  et  dessins  qui  con- 
cernent cet  art  dans  leurs  régions  respectives. 
—  Repondre  à  ce  desideratum  serait  non  seu- 
lement rendre  un  service  personnel  à  notre 
sympathique  Collègue. mais  encore  contribuer 
pratiquement  et  puissamment  au  progrès  de 
nce. 

La  question  de  la  végétation  des  aires  de 
carbonisation  est  très  peu  connue  et  le  tra- 
vail qui  résulterait  de  cette  étude  serait  en- 
tièrement neut. 

Il  compléterait  ce  que  l'on  sait  déjà  des 
végétations  adventices  des  saules,  des  chau- 
mes et  des  murs. 

Il  éclairerait  utilement  une  question  con- 
nexe: la  dispersion  des  espèces  et  par  là 
même  la  géographie  botanique. 

M.  Gagnepain,  instituteur  à  Cercy-la-Tour 
(Nièvre  .  a  déjà  réuni  des  matériaux  nombreux 
pour  l'élaboration  d'un  tel  travail.  Il  désire- 
rait posséder  des  documents  plus  généraux  et 
int  la  France  entière  et  il  fait  appel  à 
l'obligeante  collaboration  de  ses  confrères  du 
Nora,de  VOuest,  de  VEst,  du  Plateau  central, 
de  la  Région  méditerranéenne.  Il  s'agirait  : 

i.  D'explorer  une  quinzaine  de  places  à 
fourneaux  : 

2.  De  dresser  la  liste  des  espèces  qui  y 
croissent  a  l'exclusion  de  celles  qui  ont  per- 
sisté malgré  le 

De  noter   pour   chaque  espèce  le    degré 
de  fréquence,  mentionner   si    elle    se  trouve, 


par    exemple,   i  ou  3  fois    pour  t5  places,  ou 
plus  ou  moins  ; 

4.  l)e  donner  un  aperçu  de  la  nature  du  sol 
de  la  forêt; 

5.  De  donner  l'âge  des  aires  (de  1  à  <~<  ansi. 
Inutile  d'explorer  les  aires  avant  plus  de  6  ans. 

6.  La  distance  des  aires  au  champ  le  plus 
voisin. 

7.  De  donner,  pour  les  espèces  rares,  la 
distance  probable  franchie  par  les  graines. 

Toute  collaboration  donne  droit  a  un  exem- 
plaire de  l'ouvrage,  une  petite  brochure,  et  a 
10  espèces  rares  de  la  Hore  nivernaise.  choi- 
sies dans  une  liste  qui  serait  communiquée 
ultérieurement. 

.M.  Gagnepain,  instituteur  à  Cercy-la-Tour 
(Nièvre),  désire  se  mettre  en  relation  avec 
ceux  de  ses  chers  confrères  qui  herborisent 
fréquemment  aux  bords  de  la  Loire,  en  aval 
de  Sancerre,  afin  d'étudier  avec  eux  la  \ 
tation  du  fleuve  et  le  rôle  de  son  cours  dans 
la  dispersion  des  espèces. 

M.L.  Giraudias,  notre  sympathique  collègue. 
5,  rue  du  Quai,  Quimper  (Finistère  .  enverra 
gracieusement  à  ceux  de  nos  collègues  qui  lui 
en  feront  la  demande,  une  centurie  déplantes 
intéressantes,  contre  1  fr.  5o  par  centurie, 
pour  le  couvrir  des  frais  d'emballage  et  d'en- 
voi. Nous  engageons  non  seulement  les  débu- 
tants mais  les  botanistes  eux-mêmes  à  profiter 
de  cette  bonne  fortune. 

Le  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  et 
Secrétaire  gênerai  de  l'Association,  prie  à  l'a- 
vance ses  collègues  de  l'excuser  si,  durant  les 
mois  d'août  et  de  septembre,  ils  tardent  trop 
a  recevoir  une  réponse  à  leurs  lettres.  Ses  fré- 
quents déplacements  et  ses  absences  parfois 
prolongées  durant  les  vacances,  ne  iui  permet- 
tront guère  de  faire  suivre  utilement  son  cour- 
rier durant  ce  laps  de  temps. 


UN 


10  fr. 


ABONNEMENTS  : 

AN     :     France 

—  Étranger,    Colonies... 

I.i,  Ni  méro  :   1   Franc. 

Les    tboiracmcnls   pari. Mit   un     l«   Octobre   ou   du 

l«'  Janvier  de  chaque  année. 


Toute   personne   qui   ne    se    désabonnera  pas 
sera    considérée    comme   réabonnée. 


Direction  et  Rédaction  :  56,  rue  de  Flore, 
Le  Mans  (Sarthe;     France. 


DEPOTS    : 

NEW-YORK 

l'h.  Heinsberger,   15,  First  Avenue. 

LONDON 
lui  u    and   C°,  Foreign  booksellcrs,   37,  Sono 
Square. 

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J.-B.  Baillière  et  Fils,  lit,  rue  Hautefeuille. 
Jacques    Lèche valier,    Librairie    médicale    et 
scientifique,  -3,  rue  Racine. 

LAVAL 

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7e  Année   |2e  Série). 


N°   105  106 


îer  Août-Septembre 


LE 


MONDE  DES  PLANTES 

Organe  de   l'Académie   Internationale   de   Géographie    "Botanique 


CONTRIBUTION 

A 

L'ETUDE  DES  CENTAUREA 

DE    LA 

Section     Jacea 

Par    PAUL     PARMENTIER 

Docteur  ès-Sciences. 


i°  Le  n°  ioi  du  Monde  des  Plantes  renferme 
une  classification  fort  intéressante  des  Cen- 
taurea  de  la  section  Jacea  due  à  M.  G.  Rouy, 
Ce  savant  observateur  reconnaît  huit  espèces 
dans  la  section, savoir:  C.amaraL.,C.JaciaL., 
C.  nigrescens  Willd.,  C.  Derventana,  Vis. 
et  Pane;  C.  pratensis  Thuill.,  C.  micropti- 
lonG.  G.,  C.  Debeauxii  G.  G.  etC.  nigra  L. 
Il  base  leur  distinction  sur  des  caractères  ti- 
rés exclusivement  des  appendices  des  folioles 
du  péricline,  des  dimensions  des  calathides  et 
de  l'existence  ou  de  l'absence  d'aigrette  sur 
les  akènes.  En  suivant  attentivement  le  ta- 
bleau dichotomique,  placé  en  tête  du  mémoi- 
re, on  remarque  qu'aucun  des  caractères  rete- 
nus par  M.  Rouy,  ne  possède  une  valeur 
réellement  qualitative.  La  forme  d'un  organe, 
le  degré  de  villosité  de  la  plante,  sa  taille,  la 
grosseur  de  la  fleur,  etc.,  ne  sont  pas  des  ca- 
ractères spécifiques,  car  ils  peuvent  compor- 
ter des  états  différents  exprimés  chez  des  in- 
dividus d'une  même  espèce  ou  chez  des  espè- 
ces plus  ou  moins  affines.  Contrairement  à 
l'opinion  de  Dumortier,  l'habilus  est  impuis- 
sant à  diagnostiquer  l'espèce.  Un  observateur 
exercé  distingue  assez  facilement  entre  elles, 
et  au  premier  coup  d'oeil,  la  plupart  des  espè- 
ces des  Aoristes  ;  mais  il  ne  s'ensuit  pas  que 
les  caractères  qui  lui  permettent  d'établir 
cette  distinction  aient  tous  une  dignité  spéci- 
fique. Il  faut,  je  le  répète,  que  ces  caractères 
soient  réellement  qualitatifs  et  non  quantita- 
tifs^). 
La  morphologie  des  Centaurea  est  donc  im- 


(i)  P.  Parmentier  :  L'espèce  végétale  en  classifi- 
ationfln  Bull. Monde  des  Plantes,  i«  juin  1S98). 


puissante  à  définir  ces  derniers,  c'est  pour- 
quoi j'ai  tenu  à  m'assurer  si  l'anatomie  était 
plus  expressive.  Il  n'en  est  rien  !  Les  caractè- 
res internes,  de  même  que  ceux  delà  surface, 
sont  purement  quantitatifs  ;  ils  ne  permet- 
tent pas,  lors  même  qu'on  les  combinerait 
tous,  de  sanctionner  les  espèces  de  M.  Rouy, 
lesquelles  se  ramènent  à  une  seule,  ainsi  que 
je  le  montrerai  plus  loin. 

Il  n'appartient  pas  plus  à  la  morphologie 
qu'à  l'anatomie,  considérée  isolément,  de  dé- 
gager une  espèce  réelle  de  la  foule  des  indi- 
vidus. Le  concours  actif  de  ces  deux  bran- 
ches de  la  science  est  indispensable  ;  mes  lon- 
gues recherches  taxinomiques  le  démontrent 
clairement. 

2°  Caractères  anatomiques  sommaires 
des  espèces   de  M.  Rouy, 

C.  amara  L.  sub  spec.  —  Poils  i-sér.,  com- 
muns sur  les  deux  épidermes  foliaires,  sim- 
ples, ±  déformés  àleur  extrémité,  plus  courts 
sur  les  bords  du  limbe,  à  contenu  incolore. 
Canaux  oléifères  dans  l'endoderme  des  nervu- 
res de  la  feuille,  ainsi  que  dans  l'endoderme 
de  la  tige  et  de  la  racine.  Epidermes  recti- 
curvilignes  et  lisses,  le  supérieur  d'une  épais- 
seur de  25  jj.,  l'intérieur  de  26  [/.  ;  tous  deux 
à  cuticules  de  moyenne  épaisseur.  Stoma- 
tes sur  les  deux  épidermes  ,  d'une  lon- 
gueur maximum  de  35  j/.,  plus  petits  que  les 
cellules  environnantes  ou  égaux  à  elles,  s'ou- 
vrant  au  niveau  épidermique.  Mésophylle  bi- 
facial  ou  subcentnque,  d'une  épaisseur  de 
180  a,  comprenant  6-j  assises  ;  palissades 
très  larges  et  parenchyme  spongieux  lacu- 
neux.  Faisceau  libéro-ligneux  des  nervures 
i-collatér.  et  non  immergé,  renforcé  en  des- 
sus par  un  steréome  endoxylaire  et  en  des- 
sous par  un  péridesme  collenchymatoïde. 
Parenchymes  supérieur  et  inférieur  clairs,  à 
cellules  ±  polygonales  et  collenchymateuses 
sous  les  epidermes. 

Parenchyme  cortical  de  la  tige  composé  de 
8-9  assises  de  cellules,  ;£  allongées  tangen- 
tiellement,  les  3-4   externes  collenchymateu- 


IÔÔ  LE       MONDE       Dt-S       PLANTES 


EXPLICATION    DES    FIGURES 


Fig.  i.  —  Centaurea  Jacea. —  Poil    de  la   feuille,  Gross.  3oo. 

Fig.    2.  —  C.    microptilon.  —  Poil  de  la  feuille.  Gross.  iho. 

Fig.  3.  —  C.  pratensis.  —  Poils  des  bords  du  limbe.  Gross.   if>o. 

Fig.  4.  —  C.    Derventana.  —  Epidémie  supérieur.  Stomates,  st.  Gross.  3oo. 

Fig.  5.  —  C.  nuira.  —  Epiderme  supérieur.  Stomates,  st.  Gross.  3oo. 

Fig.  6.  —  C.  Jacea.—  Nervure  médiane  (c.  transv.)col,  collenchyme;  pcl.  parenchymecortical 
clair;  chl,  chlorenchvme  ;  pr.  prosenchyme  ;  b,  bois  ;  I,  liber;  le,  liber  collenchymatoule  ; 
vs,   vaisseau  sécréteur  ;  fil,  faisceau  libéro-ligneux.  Gross.  90. 

Fig.  7.  —  C.  prateiisis.  —  Tige  (c.  transv.).  pc.  parenchyme  cortical  ;  lp,  liber  primaire 
mécanique.  Les  autres  indications  comme    pour  la  tïg.  6.  Gross.  3oo. 

Fig.  8.  —  Cirsium  bulbosum  DC.  —  Tige  (c.  radialei,  pér.  péricycle  ;  c.  o.  canal  oléifère  :  pc. 
parenchymecortical.  Gross.no. 

Fig.  9.  —Centaurea  Jacea  —  Racine  (c.  transvers  .  zci,  zone  corticale  interne  ;  vs.  vaisseau 
sécréteur  ;  end,    endoderme  ;  pér,    péricycle:  lib,    liber  primaire    Gross.  3oo. 

Fig.  I0.  —  C.  Derventana.  —  Feuille  (c.  transvers  ;  épid,  epiderme  ;  g.  ép,  glande  épider- 
mique  renfermant  deux  gouttes  d'huile.  Gross.    3oo. 


LE      MONDE       DES      PLANTES 


167 


P 


T 


i  I&T)M(dUr    deï 


i68 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ses  ou  chlorophylliennes,  remplacées  dans 
les  cotes  par  un  collenchyme  irrégulier.  Pé- 
ricycle  non  sclérifié.  Liber  primaire  transfor- 
me complètement  en  fibres  mécaniques  épais- 
ses et  blanchâtres.  Parenchyme  ligneux  nul  ; 
vaisseaux  secondaires  à  ponctuation  aréolée 
et  à  diaphragmes  percés  d'une  seule  et  large 
ouverture  ovale  ou  circulaire.  Endoxyle  et 
ravons  médullaires  entièrement  sclérifiés. 
Moelle  non  lacuneuse  à  cellules  polygonales 
et  à  parois  de  moyenne  épaisseur. 

Paquets  de  cellules  scléreuses  courtes  et 
tronquées  à  leurs  extrémités,  dans  la  moelle 
et  la  région  médiane  du  parenchyme  cortical 
de  la  racine. 

C.  Jacea  L.  subspec.  —  Diffère  du  précé- 
dent par  ses  épidermes  foliaires  moins  épais 
(iS  u.),  sescellules  épidermiques  plus  petites, 
des  poils  plus  robustes  et  à  parois  plus  épais- 
ses ;  ses  stomates  plus  nombreux,  des  palis- 
sades moins  larges  et  plus  denses;  le  paren- 
chyme des  nervures  à  cellules  plus  irréguliè- 
res et  le  collenchyme  plus  puissant. 

Il  en  diffère,  dans  la  tige,  par  les  cellules 
épidermiques  plus  petites  (c.  transv.),  la  tein- 
te  jaunâtre  du  stéréome,  le  liber  lacuneux  et 
les  cellulesmédullaires  a  parois  restées  minces. 

C.  nigrescens  Willd.,  var.  iln  précèdent. 
Diffère  de  l'espèce  type  par  son  épiderme  in- 
férieur subonduleux  au  lieu  de  recticurviligne; 
par  son  mésophylle  franchement  bifacial, moins 
épais  (95  jx)  ;  par  l'existence  fréquente  de  la- 
cunes dans  le  parenchyme  corticalMu  pétiole. 

Dans  la  tige,  par  le  collenchyme  exodermi- 
que  moins  développé,  un  épaississement  des 
parois  cellulaires  de  la  partie  médiane  du  pa- 
renchyme cortical  et  par  le  stéréome  à  élé- 
ments blanchâtres. 

C.  pratensis  Thuill.,  sub  spec.  —  Cette 
Centaurée  estmoins  héliophile  mais  plusxéro- 
phile  que  le  C.  Jacea  ;  elle  semble  tenir  le  mi- 
lieu entre  ce  dernier  et  C.amara.  Ses  carac- 
tères anatomiques  sont  essentiellement  varia- 
bles quantitativement,  tout  en  restant  les  mê- 
mes que  ceux  des  sous-espèces  précédentes. 
Les  faisceaux  libéro-ligneux  de  la  tige  sont 
beaucoup  plus  vasculaires. 

Les  C.  Ôebeaiixii,  Dervenlana,  microptilon 
et  nigra,  ramenés  par  moi  au  rang  de  races 
ou  de  variétés  du  C.  pratensis,  diffèrent  de 
ce  dernier  d'une  manière  trop  peu  appré- 
ciable, pour  mériter  une  description  spéciale. 
Leurs  caractères  respectifs  sont  signalés  plus 
loin. 

ajoutant  aux  indications  précédentes  cel- 
les fournies  par  la  morphologie  et  la  biologie, 
on  peut  établir,  de  la  manière  suivante,  les 
liens  de  parenté  des  Centaurea  précités. 


Les  C.  pratensis  Thuill.,  Jacea  L.  et  amara 
L.  sont  trois  sous-especes  très  polymorphes 
d'une  même  espèce  collective  que  j'appellerai 
provisoirement  C.  variahilis.  La  plus  ancien- 
ne des  trois  est  évidemment  C-  pratensis;  elle 
est  la  seule  dont  les  descendants  peuvent  avoir 
les  akènes  surmontés  ou  non  d'une  aigrette. 
Cette  inconstance  n'existe  plus  chez  les  deux 
autres.  Les  caractères  anatomiques  de  C.  pra- 
tensis peuvent  subir  de  plus  amples  variations 
que  ceux  des  C.  Jacea  etamara. 

Ces  derniers  sont  peu  distincts  anatomique- 
ment  ;  j'ajouterai  qu'ils  ne  le  sont  guère  plus 
morphologiquement,  abstraction  faite  de  la 
floraison  estivale  de  C.  Jacea.  Leur  polymor- 
phisme extraordinaire  établit  entre  eux  des 
relations  fort  étroites,  ainsi  qu'entre  C.  pra- 
tensis et  C.  Jacea.  Le  liber  secondaire  de  la 
tige  est  ordinairement  lacuneux  et  les  fibres 
mécaniques  qui  occupent  la  place  du  liber 
primaire  sont  jaunâtres  chez  C.  Jacea,  tandis 
que  chez  C.  amara  et  pratensis,  le  liber  n'est 
pas  lacuneux  et  les  fibres  sont  blanchâtres. 
Mais  ce  sont  là  encore  des  caractères  qui  va- 
rient chez  les  micromorphes  de  ces  types. 
Les  autres  caractères  distinctifs  sont  mention- 
nés dans  les  diagnoses  précédentes. 

Le  C.  microptilon  G.  G.  est  une  variété 
héliophile  de  C.  pratensis, caractérisée  notam- 
ment par  l'absence  d'aigrette  sur  l'akène  et 
par  celle,  assez  fréquente,  d'assises  collenchy- 
mateuses  dans  la  portion  médiane  du  paren- 
chyme cortical  de  la  tige,  ainsi  que  par  un  dé- 
veloppement beaucoup  plus  faible  des  élé- 
ments mécaniques  des  faisceaux  libéro-li- 
gneux de  la  nervure  médiane. 

Le  C.  nigra  L.  est  également  une  variété 
de  C.  pratensis  rentrant  dans  la  série  des  for- 
mes dont  l'akène  est  surmonté  d'une  aigrette. 
.  Il  s'en  distingue  par  l'absence  ordinaire  de 
tissus  mécaniques  nettement  différenciés  en 
dessus  et  en  dessous  du  faisceau  libéro-li- 
gneux principal  de  la  nervure  médiane,  mais 
il  s'en  rapproche  par  les  dimensions  des  sto- 
mates et  des  cellules  épidermiques,  ainsi  que 
par  une  zone  médiane  collenehymateuse  dans 
le  parenchyme  cortical  de  la  tige. 

Le  C.  Debeauxii  G.  G.;  plante  d'Espagne  et 
du  sud-ouest  delà  France, me  parait  être  une 
véritable  race  hélio-xérophile  de  C,  praten- 
sis. dont  elle  possède  tous  les  caractères  ex- 
primés à  un  plus  haut  degré  de  fixité.  Ses 
stomates  et  ses  cellules  épidermiques  foliaires 
sont  plus  petits,  son  mésophylle  subcentrique 
a  les  palissades  plus  denses  ;  les  tissus  méca- 
niques des  faisceaux  foliaires  sont  mieux  dé- 
veloppés, le  liber  de  la  tige  est  lacuneux  et  les 
fibres  péricycliquessont  de  teinte  jaunâtre. 


LE       MONDE       DES       l'LANTES 


169 


Le  C.  Derventana  Vis.  et  Pane,  quia  pour 
habitat  principal  la  Serbie  et  la  Macédoine, 
est  une  nouvelle  et  curieuse  race  de  C.  pra- 
tensis,  caractérisée  notamment  par  ses  poils 
assez  rares,  courts  et  trapus,  ses  dépressions 
épidermiques  glandulifères  de  la  feuille,  ses 
fibres  péridermiques  bien  développées  dans 
le  pétiole  et  son  liber  lacuneux  dans  la  tige. 
Les  autres  caractères  appartiennent  aussi  à 
C.  pralensis. 

Quant  à  C.  nigrescens  Willd.,  j'en  fais  une 
simple  variété,  moins  héliophile  et  plus  hy- 
grophile,  de  C,  Jacea  dont  il  possède  les  prin- 
cipaux caractères  et  s'en  distingue  par  l'épi- 
derme  inférieurde  la  feuille  ordinairement  on- 
duleux,  un  mésophylle  nettement  bifacial  et 
beaucoup  moins  épais,  l'existence  fréquente 
de  petites  lacunes  dans  le  parenchyme  cortical 
du  pétiole  et  les  fibres  péricycliques  de  la  tige 
blanchâtres. 

En  résumé,  les  huit  espèces  de  M.  Rouy 
peuvent  se  grouper  de  la  façon  suivante  : 


o 
if 

a. 


s  s 
<J  u 


E 
-S     « 

*    S 


Q  Q 


H 


^j u 


O  u 


(1)  Cette  espèce  n'est  admise  que  provisoirement. 
Elle  disparaîtrait  probablement  dans  une  mono- 
graphie générale  du  genre. 


4e  Remarques  sur  quelques  caractères 
anatomiques. 

a.  Poils.  —  Il  y  en  a  deux  formes  qui  ré- 
pondent à  la  même  structure  i-sér.  ;  dans 
l'une,  rentrent  les  poils  massifs  et  coniques, 
à  partie  terminale  déprimée  ;  dans  l'autre,  des 
poils  plus  longs  et  à  base  moins  large  ,  sou- 
vent froissés  et  déformés  ;  contenu  incolore 
(fig.  1  et  2).  Les  bords  du  limbe  {fig.  3)  sont 
pourvus  de  poils  nombreux,  courts,  à  parois 
épaisses,  i-sér.,paucicellul.  et  souvent  un  peu 
recourbés  au  sommet. 

b.  Aucune  formation  cristalline  n'a  été 
rencontrée  dans  l'un  quelconque  des  orga- 
nes de  la  plante. 

c.  Stomates.  —  Développement  inconstant. 
Etat  normal  variable.  Le  stomate  peut  être 
entouré  de  trois  cellules  comme  dans  le  type 
crucifère,  ou  de  4  cellules  et  rappeler  très  im- 
parfaitement le  type  rubiacé,  ou  enfin  de  plus 
de  4  cellules  et  répondre  au  type  renonculacé. 
Ce  dernier  est  le  plus  fréquent.  On  peut 
donc  considérer  comme  très  secondaire  la 
valeur  du  caractère  tiré  de  l'appareil  stoma- 
tique  (fig.  4  et  5). 

d.  Mésophylle.  —  Est  également  variable.  Il 
n'est  pas  rare  de  rencontrer  dans  la  même 
feuille  un  mésophylle  bifacial  ou  subcentri- 
que.  C'est  surtout  dansle  voisinage  de  la  ner- 
vure médiane  que  cette  dernière  qualité  se 
manifeste.  J'ajouterai  aussi  que  les  divers 
Centaurea,  étudiés  par  moi,  avaient  ordi- 
nairement leur  mésophylle  subcentrique  dans 
les  feuilles  adultes  et  moyennes. 

e.  Collenchyme.  —  La  nervure  médiane, 
étant  ordinairement  très  saillante  sur  les  deux 
faces  de  la  feuille,  possède,  sous  les  épider- 
mes,  surtout  l'inférieur,  1-2-3  assises  de  cel- 
lules collenchymateuses.  Lorsque  le  périder- 
me  est  resté  mince,  le  liber  devient  collenchy- 
matoïde  dans  ses  assises  externes  L'endoxyle 
du  faisceau  peut  devenir  un  véritable  prosen- 
chyme  à  parois  assez  épaisses  et  à  éléments 
régulièrement  disposés  ou  bien  épaissir  irré- 
gulièrement ses  parois  (fig.   6). 

La  tige  et  le  pédoncule  floral  étant  pentago- 
naux  renferment  nécessairement  dans  leurs 
angles  et  sous  l'épiderme  un  massif  de  collen- 
chyme, mais  ce  massif  est  parfois  très  peu  dé- 
veloppé, même  à  la  base  de  la  tige.  Deux  ou 
trois  assises  médianes  du  parenchyme  corti- 
cal y  suppléent  en  se  plissant  et  en  épaisis- 
sant  considérablement  leurs  parois  par  for- 
mation de  collenchyme  (fig.  7). 

f.  Sclérenchyme.  — -  La  tige  doit  surtout  sa 
résistance  à  la  sclérification  complète  du  liber 
primaire    et    des     rayons    médullaires,    ainsi 


170 


LE       MONDE      LIES      PLANTES 


qu'à  la  grande  épaisseur  des  fibres  ligneuses. 
L'endoxyle  est  complètement  lignifie.  Le  pa- 
renchyme ligneux  est  nul  dans  la  tige. 

Le  parenchyme  cortical  et  la  moelle  de  la 
racine  renferment  des  massifs  de  cellules  sclé- 
reuses,  de  teinte  jaunâtre,  courtes  et  tron- 
quées à  chaque  extrémité  (Coupe  radiale!. 

g.  —  La  lignification  du  bois  de  la  racine 
est  souvent  incomplète. 

h.  —  La  moelle  de  la  tige  etde  la  racine  est 
intacte,  celle  du  pédoncule  floral  est  toujours 
plus  ou  moins  lacuneuse. 

i.  —  Le  système  libéro-ligneux  est  dissocié 
danstous  les  organes  de  laplante,  c'est-à-dire 
qu'il  est  composé  de  faisceaux  distincts  et  de 
puissance  inégale. 

Le  parenchyme  cortical  de  la  tige  renferme 
de  nombreux  petits  faisceaux  foliaires  dont 
j'étudierai  la  trace  dans  un  mémoire  spé- 
cial. 

j.  —  Vaisseaux  et  autres  appareils  oléifères. 
—  L'endoderme  de  tous  les  organes  des  Cen- 
taurea,  quelquefois  aussi  le  liber  de  la  racine, 
renferment  des  canaux  sécréteurs.  Ces  ca- 
nauxsont  dépourvus  de  parois  propres  Ifig.  S), 
leur  contenu  est  une  substance  oléagineuse 
de  teinte  ordinairement  brun  marron.  Dire 
que  ces  canaux  sont  d'origine  endodermique 
n'est  peut-être  pas  très  exact,  en  ce  qui  concer- 
ne particulièrement  les  Cenlaurea.  Ces  ca- 
naux résultent  vraisemblablement  d'un  écar- 
tement  angulaire  et  radial  de  deux  autres  cel- 
lules contiguës  appartenante  l'assise  sus-ja- 
cente  \fig.  g);  ce  qui  produit  un  canal  à  sec- 
tion plus  ou  moins  polygonale.  Les  cellules 
qui  en  constituent  improprement  les  parois 
peuvent  rester  intactes  ou  se  diviser  chacune 
en  deux  ou  plusieurs  autres  par  des  cloisons 
dirigées  suivant  l'axe  du  canal,  mais  non  pa- 
rallèlement à  lui . 

Chez  les  Cirsium,  l'origine  endodermique 
des  canaux  est  attestée  par  ceux  que  l'on  ren- 
contre dans  le  pédoncule  floral  cù  ils  occupent 
exactement  la  place  d'une  cellule  très  agran- 
die \Cirsivm  bulbosum). 

On  ne  rencontre  jamais  de  canaux  oléifères 
au  pôle  ligneux  des  faisceaux  de  la  feuille,  et 
ils  sont  peu  apparents  ou  nuls  dans  la  tige 
des  Erigcron.  Par  contre  ils  sont  bien  déve- 
loppés dans  la  feuille  de  ces  plantes  {E.  117/- 
larsii  Bell.) 

En  examinant  superficiellement  les  épider- 
mes  foliaires  de  la  plupart  des  Centaurea  on 
remarque,  en  des  points  inégalement  espa- 
cés, de  très  larges  cellules  que  l'on  prend,  au 
premier  coup  d'œil,  pour  des  traces  de  poils. 
En  coupe  transversale,  ces  cellules  ne  se  re- 
trouvent plus,  excepté  chez  C.  Derventana  où 


elles  sont  accompagnées  d'un  enfoncement 
très  accentué  de  l'épiderme  [fig.  10).  Leur 
contenu  très  réfringent,  brun  jaunâtre  et  leur 
membrane  propre  indiquent  clairement  qu'il 
s'agit  de  glandes  epidermiques. 

N'ayant  pas  sous  la  main  le  mémoire  de 
M.  P.  Yuillemin  (11,  il  m'est  donc  impossible 
de  reconnaître  si  ces  glandes  sont  compara- 
bles à  celles  dont  parle  ce  savant.  Néanmoins 
leur  rôle  me  parait  être  identique  ;  «  elles 
sont  pour  la  plante,  comme  les  ponctuations 
pour  la  cellule,  un  filtre  destiné  à  laisser 
échapper  certaines  substances  arrêtées  par 
les  organes  ordinaires  de  transpiration,  par 
l'épiderme  stomatique  pour  la  plante,  parla 
membrane  cellulosique  épaisse  pour  l'élément 
parenchymateux  (2)  ». 

Je  tenais  à  mentionner  ces  faits,  concernant 
les  canaux  sécréteurs  et  leur  localisation,  car 
l'appareil  sécréteur  a  une  importance  capitale 
en  classification. 


Je  remercie  sincèrement  M.  Eug.  Autran, 
conservateur  de  l'herbier  BoissieretM.il. 
Léveillé,  secrétaire  de  l'Académie  internatio- 
nale de  géographie  botanique,  pour  les  nom- 
breux matériaux  d'étude  qu'ils  ont  bien  voulu 
m'adresser,  ainsi  que  M.  le  Dr  Th.  de  Hel- 
dreich,  directeur  des  jardins  botaniques  d'A- 
thènes, pour  ses  renseignements  manuscrits. 
Baume-les-Dames,  mai  iSq8. 


Académie    internationale    de   Géographie 
Botanique 

M.  Charles  Baron  Clarke,  ancien  prési- 
dent de  la  Société  Linnéenne  de  Londres,  est 
élu  Membre  Correspondant  de  l'Académie  en 
remplacement  de  M.  Johann  Lange,  de  Co- 
penhague, dont  nous  avons  eu  récemment  à 
déplorer  la  perte. 

Johann  LANGE 

Correspondant    de  l'Académie 
Décédé  à  Copenhague 


1     P.     Yuillemin  :     Recherches   sur     quelques 
glandes    epidermiques.  iln.  An».  Se.  nat,     7*  sér., 
I.  V   ;   1887). 
(2)  P.  Yuillemin  :  Op   cit. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


171 


Exsiccata  Hypodermearum  Galliae 
onentalis    Decas  quinta 

PAR 

1=1 .     ïhaire: 

Collecteurs  :  MM.  F.  Fautrey,  à  Corrom- 
bles  (Côte-d'Or)  ;  A.  Friren,  à  Montigny-les- 
Metz  ;  F.  Gérard,  à  Dijon;  J.  J.  Kieffer,  à 
Bitche  ;   R.  Maire,  à  Nancy;    P.  Vuillemin,  a 

Nancy. 


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Observations 

N°  41.  —  Ce  parasite  a  été  assez  souvent 
confondu  avec  YUslilago  ulriculosa  Tul.,  dont 
il  est  bien  différent  par  ses  kystes  à  épispore 
lisse,  son  pseudopéridium  et  sa  columelle.  Il 
parait  être  plus  répandu  dans  l'Est  de  la 
France  que  VUstilagO  ulriculosa,  (R.  M.). 

N»  42.  —  Le  Tolyposporium  Cocconii  Morini 
n'était  connu  jusqu'ici  que  près  de  Paderno 
dans  l'Italie  du  Nord,  où  Morini  l'avait  décou- 


vert sur  Carex  recurva.  J'ai  été  assez  heureux 
pour  le  rencontrer  le  3o  mai  1896,  sur  les 
feuilles  de  Carex  Hallcviana  Asso,  dans  une 
petite  combe  à  un  kilomètre  environ  au  nord 
de  Messigny  près  Dijon.  Je  l'ai  retrouvé  abon- 
damment dans  la  même  localité  le  10  mai  1897, 
et  quelques  jours  après,  j'en  ai  revu  sur  des 
Carex  Halleriana,  dans  les  rochers  qui  domi- 
nent Val-Suzon- Bas,  à  une  dizaine  de  kilomè- 
tres environ  de  la  première  localité.  Je  n'ai 
pu  retrouver  ce  parasite  sur  d'autres  points  de 
la  Côte-d'Or  ;  M.  Fautrey  dont  la  science  et 
la  sagacité  sont  si  connues  des  mycologues  l'a 
vainement  recherché  dans  l'Auxois  :  il  est  donc 
probable  que  cette  espèce  est  très  localisée. 
Son  habitus  a  beaucoup  d'analogie  avec  celui 
du  Schizonella  melanogramma  Schroet,  qu; 
habite  surtout  les  Carex  digitata  et  ornilho- 
poda  (R.  M.). 

N»  44.  —  J'ai  signalé  pour  la  première  fois 
l'Urocystis  primulicola  Magnus  en  France 
en  1894  (*)  ;  je  l'avais  rencontré  en  1893,  sur 
Primula  elatior  Jacq.,  à  Gray  (Haute-Saône). 
Je  l'ai  retrouvé  depuis  à  Saulny  près  Metz, 
sur  Primula  elatior  (1895/,  et  au  bois  d'Arce- 
lot  près  Dijon,  sur  Primula  officinalis  et  ela- 
tior (1897),  pendant  qu'un  des  plus  éminents 
mycologues  français,  M.  Fautrey,  le  trouvait  à 
Bard-les-Epoisses,  dans  l'Auxois,  région  qui 
grâce  à  lui  est  une  des  mieux  explorées  de  la 
France  au  point  de  vue  mycologique.  Il  est 
probable  que  cette  espèce  est  beaucoup  moins 
rare  qu'elle  le  parait  ;  elle  est  seulement  dif- 
ficile à  trouver,  car  elle  est  d'ordinaire  peu 
abondante  en  ses  localités  et  infecte  l'ovaire 
des  Primula  sans  guère  traduire  sa  présence 
à  l'extérieur. 

J'ai  étudié  en  juillet  1897,  la  germination 
des  spores  dans  l'eau.  Du  matériel  récolté  le 
19  juin  et  semé  le  26  juin,  était  en  pleine  ger- 
mination du  1er  juillet  au  5.  Les  spores  cen- 
trales donnent  un  promycélium  court,  ter- 
miné par  2,  3  ou  4  sporidies  acrogènes(Brefeld 
en  donne  3  à  5  ("*),  à  développement  tantôt 
synchrone,  tantôt  successif.  J'ai  observé  la 
conjugaison  en  H,  de  ces  sporidies  encore 
adhérentes  au  promycélium  comme  chez  les 
Tillelia,  mais  ce  phénomène  parait  assez  rare 
chez  ['Urocystis  prïmulicola. 

Les  sporidies  encore  adhérentes  au  promy. 
celium  germent  soit  en  un  court  tube  terminé 
par  une  sporidie  secondaire,  comme  le  décrit 
Brefeld,  qui  figure  même  des  sporidies  tertiai- 


(*)  R.  Maire.  Remarques  sur  la  Flore  grayloise  ; 
in  Feuille  des   jeunes  naturalistes,  1"  février  1894. 

(*')  Brefeld.  Untersuchungen  aus  dem  Gesammt- 
gebiete  der  Mykologie,  XII.  p.  180,  pi.  XI,  (1895). 


I  -1 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


res.  soit  directement  en  un  filament  germinatif 
très  grêle.  Le  plus  souvent,  dans  mes  obser- 
vations, elles  se  détachent  et  flottent  en  liberté 
sur  l'eau  où  elles  germent  de  la  seconde  mani- 
ère indiquée,  pour  cellesqui  restent  adhérentes 
au  promycelium.  Celui-ci  est  toujours  assez 
court  et  parait  n'être  jamais  cloisonne. 

Brefeld  [l.  c),  range  ce  parasite  dans  le 
genre  Tuburcinia,  sous  le  nom  de  T.  primuli- 
CûlaRostrup,  parce  que  d'après  lui  ses  glomé- 
rules  ne  renferment  que  des  spores  fertiles, 
sans  jamais  présenter  de  cellules  stériles  péri- 
phériques comme  ceux  des  Urocystis. 


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Oudem..  soit  classé  par  De  Toni  [*)  dans  les 
Entyloma,  dont  les  spores  ne  germent  pas  sur 
la  plante  vivante,  j'ai  observé  cette  germina- 
tion dans  des  sores  recueillis  sur  des  feuilles 
de  Calendula  offteinalis  en  pleine  végétation. 
La  spore  émet  un  promycelium  court,  cylin- 
drique, non  cloisonné,  terminé  par  des  spori- 
dies  bacillaires,  acrogènes,  verticillées  par 
3  à  5.  La  spore  a  un  noyau  assez  gros  et  un 
cytoplasme  très  vacuole,  présentant  des  tra- 
bécules  irradiant  du  noyau  à  une  couche  pa- 
riétale. La  membrane  fort  épaisse,  se  compose 
de  deux  zones  bien  distinctes  :  l'une  externe, 


PLANCHE  I.  (5=  décade) 
Urocystis  primulicola  Magnus 

1.  Balle  de  kystes  émettant  3 promyceliums  dont  l'un  porte  2  sporidies  à  développement  successif. 

2.  Balles  de  kystes  avec  promycéliums  et  sporidies  à  développement  synchrone. 

3.  Balle  de  kystes  émettant  un  promycélium  portant  des  sporidies  qui  donnent  elles-mêmes  des 

sporidies  secondaires. 

4.  Accouplements  de  sporidies. 

5.  Sporidies  détachées,  nageantes,  dont  deux  germent. 

6.  Sporidie  nageante  formant  une  sporidie  secondaire. 


Sur  tous  les  échantillons  que  j'ai  eu  l'occa- 
sion d'examiner  (sur  Primula  officinalis  et 
elatior).  j'ai  toujours  trouvé  des  spores  stériles 
périphériques,  comme  le  disent  Magnus  (*),  et 
de  Toni  ("*)  ;  il  n'y  a  donc  pis  lieu  de  retirer 
ce  parasite  du  genre  Urocystis  où  il  a  été  placé 
par  son  inventeur  Magnus.  A  moins  d'admettre 
que  le  parasite  de  Primula  fnrinosa  étudié 
par  Brefeld  diffère  de  celui  que  j'ai  observé,  il 
parait  difficile  de  comprendre  son  opinion. 
(R.  M.:.  Voir  planche  I. 

N»  46.  —  Bien  que  ['Entyloma  Calendulae 


(*)  P.  Magnus  ;  Ueber  drei  neue  Pilze  Schle- 
siens,  (1871). 

(*•)  De  Toni;  in  Sacc.  Sylloge  Fungorum,  VII., 
p.  5i7(i888}. 


hyaline,  paraissant  plus  ou  moins  gélifiée, 
l'autre  interne,  résistante,  se  colorant  assez 
fortement  par  le  carmin.  J'ai  observé  quelques 
spores  anormalement  bicellulaires  (R.  M.). 

Mo  47.  _  Les  pieds  de  Thymus  scrpyllum, 
qui  portent  le  parasite,  sont  facilement  recon- 
naissables  à  distance  ;  leurs  rameaux  infectés 
sont  en  effet  raides,  redressés  et  stériles.  Les 
sores  se  forment  surtout  sur  les  tiges  à  l'ais- 
selle des  feuilles.  (A.  l-'riren). 

Le  pédicelle  des  téleutospores  est  assez  fa- 
cilement caduc;  il  est  inséré  d'ordinaire  un 
peu  latéralement.  Chaque  loge  de  la  téleutos- 
pore  conserve  longtemps  ses  deux  noyaux  ,  la 


(*)  De  Toni  :  (.  Ci  p.  192. 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


i73 


fusion  de  ces  noyaux  pour  former  les  deux 
oospores,  se  produit  d'abord  dans  la  loge  su- 
périeure, puis  dans  l'inférieure,  souvent  alors 
que  la  spore  est  déjà  détachée  de  son  pédicelle 
(R.  M.) 

N°  48.  —  Le  Puceinia  Sonchi  Rob.  et  Desm. 
à  typiquement  des  téleutospores  dimor- 
phes; les  unes  uniloculaires  (mésospores), 
les  autres  biloculaires.  Dans  cette  espèce 
les  mésospores  sont  toujours  plus  nombreuses 
que  les  téleutospores  bicellulaires  ;  ces  derniè- 
res peuvent  même  manquer  quelquefois, ainsi 
que  l'ont  constaté  Briard  (*),  Hariot,  Oude- 
mans  ;  et  plus  récemment  Fautrey  et  Rolland, 
qui  ont  donné  à  cette  forme  le  nom  d'Uromyces 
puccinioides  Fautr.  et  Roll.  ("*),  (non  Berk. 
et  Br.,  nec  Rabenh.V  L'Uromyces  puccinioides 
Fautr.  et  Roll.,  ne  diffère  de  Puce.  Sonchi, 
que  par  l'absence  detéleutosporesbicellulaires, 
et  encore  ce  caractère  n'est  pas  stable,  car  sur 
beaucoup  des  échantillons  qu'a  bien  voulu  me 
communiquer  M.  Fautrey,  on  en  trouve  quel- 
ques-unes. 

Ceci  m'a  amené  à  étudier  la  question  taxino- 
mique  de  la  place  à  attribuer  aux  Puceinia  à 
mésospores  et  à  discuter  la  valeur  des  genres 
Uromyces  et  Puceinia. 

Des  Puceinia  à  mésospores 
et  des  genres  Uromyces  et  Puceinia 

L'existence  de  Puceinia  portant  en 
même  temps  des  téleutospores  bicellulaires 
et  unicellulaires ,  et  réunissant  ainsi  ce 
genre  au  genre  Uromyces  a  été  constatée 
depuis  longtemps  déjà, et  les  auteurs  jus- 
qu'à ces  dernières  années  semblent  avoir  tou- 
jours réuni  ces  espèces  aux  autres  Puceinia, 
sans  en  former  de  groupe  à  part,  en  prenant 
comme  critérium  du  genre,  l'existence  de  té- 
leutospores bicellulaires,  même  en  minorité. 
Cette  manière  de  faire  est  évidemment  très 
artificielle  et  devient  difficile  à  appliquer  dans 
les  cas  où  comme  dans  le  Puceinia  Sonchi,  on 
trouve  des  sores  entièrement  dépourvus  de 
spores  bicellulaires. 

Ce  cas  particulier  ayant  mis  en  évidence  la 
défectuosité  du  système  adopté  jusqu'alors, 
quelques  auteurs,  par  exemple  MM.  Fautrey 
et  Rolland,  Briard,  etc.,  ont  mis  en  avant  un 
autre  critérium,  celui  de  la  majorité  :  telle 
espèce  où  les  mésospores  (téleutospores  uni- 
cellulaires),  sont  en  majorité  ou  quelquefois 
même  existent  seules,  devra  prendre  place 
parmi  les  Uromyces,  tandis  que  telle  autre  où 


(•)  Briard.  Supplément  à  la  Flore  mycologique 
de  l'Aube,  p.  19.  L'auteur  cite  Hariot  et  Oudemans. 

(**)  Fautrey  et  Rolland,  in  Revue  Mycologique, 
1S93,  p.   25. 


elles  sont  en  minorité  reste  au  nombre  des 
Puceinia.  Il  y  a  évidemment  un  progrès  dans 
cette  manière  de  voir,  car  il  est  bien  plus  na- 
turel de  séparer  des  autres  Puceinia  des  espè- 
ces comme  Puceinia  Sonchi  ou  P.  microsora, 
qui  ont  toujours  beaucoup  plus  l'apparence 
d'Uromyces  que  celle  de  Puceinia.  Mais  ce 
système  est  toujours  artificiel  et  se  heurte  à 
de  grandes  difficultés,  quand  on  a  affaire  à 
une  espèce  comme  Puceinia  anomala  Ros'r. 
(Puce,  rubigo  vera.  (D.  c.)  Wint.  var.  simpkx 
Korn.),  qui  peut  avoir  depuis  une  unanimité 
de  mésospores  jusqu'à  une  majorité,  et  peut 
être  même  une  unanimité  de  téleutospores  bi- 
cellulaires. 

Frappé  de  ces  inconvénients,  j'eus  d'abord 
l'idée  de  réunir  en  un  genre  distinct,  intermé- 
diaire entre  les  genres  Uromyces  et  Puceinia, 
tous  les  Puceinia  à  mésospores.  Je  nommais 
ce  genre  Gasseria,  le  dédiant  à  un  vieux  bota- 
niste alsacien,  élève  de  Kirschleger,  M.  Gasser, 
dont  les  conseils  me  furent  des  plus  utiles  au 
début  de  mes  études  botaniques  Mais  j'ai 
bientôt  reconnu  le  peu  de  valeur  d'une  telle 
création  générique,  ne  s'appuyant  même  pas 
sur  un  seul  caractère  stable,  et  voici  l'opinion 
à  laquelle  je  suis  arrivé. 

Linné  dit,  qu'un  genre  doit  être  fondé  au 
moins  sur  deux  caractères  stables.  J'admets 
parfaitement  pour  ma  part,  que  l'on  puisse  se 
contenter  d'un  seul,  quand  il  s'agit  de  cham- 
pignons inférieurs,  quoiqu'on  trouve  chez  les 
Urédinées,  bien  des  genres  solidement  établis 
sur  deux  caractères,  surtout  si  l'on  ne  se  con- 
tente pas  de  ceux  de  la  téleutospore  ;  ainsi 
Calyptospora  bien  distinct  de  Melampsora  par 
la  présence  d'écidies  à  pseudopéridium  et  par 
le  cloisonnement  des  téleutospores,  Gymnos- 
porangium  qui  se  sépare  de  Puceinia  par  ses 
sores  téleutosporifères  gélatineux  et  ses  éci- 
dies  \Roestelia).  Or,  si  l'on  compare  les  genres 
Uromyces  et  Puceinia,  leurs  formes  spermogo- 
niques,  écidiennes  et  urédosporiferes  se  trou- 
vent identiques,  et  leurs  formes  téleutospori- 
fères ne  se  séparent  que  par  un  seul  caractère, 
la  présence  ou  l'absence  de  la  cloison.  Si  ce 
dernier  caractère  était  constant,  on  pourrait 
encore  admettre  qu'il  puisse  suffire  à  distin- 
guer lesdeux  genres  ;  or,  j'ai  montré  précédem- 
ment qu'il  était  variable  chez  une  même  es- 
pèce. J'en  arrive  donc,  dût-on  me  traiter  de 
réactionnaire,  à  supprimer  le  genre  Uromyces 
et  à  revenir  à  l'ancienne  conception  du  genre 
Puceinia  de  Persoon  et  de  de  Candolle,  en  en 
éliminant  toutefois  les  Phragmidium  etles  Tri- 
phragnium  qui  y  étaient  compris,  et  qui  sont 
bien  distincts  par  leurs  téleutospores  et  leurs 
écidies  (Caeoma). 


LE       MONDE       DIS       PLANTES 


Reste  à  diviser  le  genre  Pucrinia,  tel  que  je 
l'entends  :  il  est  évident  qu'on  ne  peut  décrire 
pêle-mêle,  tous  les  éléments  qui  le  compo- 
sent. 

Je  propose  de  le  classer  de  la  façon  sui- 
vante :  j'établis  trois  séries  parallèles  :  la  série 
Uromyces  à  téleutospores  unicellulaires,  la 
série  Gasserta  à  téleutospores  dimorphes,  la 
série  Didymopuccinia  à  téleutospores  bicellu- 
laires  ;  je  range  dans  ces  trois  séries  les  espè- 
ces en  groupes  également  parallèles,  et  enfin 
dans  ces  groupes  je  classe  les  espèces  de  telle 
sorte  que  les  espèces  affines  appartenant  à  deux 
séries  différentes  soient  sur  le  même  plan. /e 
classe  les  espèces  qui  comme  Puecinia  Son 
chi  peuvent  appartenir  à  deux  séries,  a  la 
fois  dans  les  deux,  sur  le  même  plan.  Bien  en- 


bles  et  les  mésospores  de  la  première  iden- 
tique .m\  telcuio  pores  de  l.i  deuxième,  à  tel 
point  que,  comparant  ce  fait  avec  celui  de  l'exis- 
tence d'une  forme  Uromyces  chez  Puce.  Son- 
chi,  je  ne  suis  pas  loin  d'admettre  qu'il  y  a  là 
une  seule  et  même  espèce.  Mais  le  Puce.  Porri 
a  quelquefois,  parait-il,  des  écidies,  ce  qui  le 
place  ipso  facto  dans  les  Eugasseria,  tandis  que 
[' Uromyces  ambiguus  Fuel;.,  auquel  on  n'en  a 
encore  pas  vu  jusqu'ici  reste  dans  les  Hemiu- 
romyces. 

Il  y  a  donc  là  quelque  chose  de  défectueux  : 
de  tous  les  groupes  de  Schroter,  le  groupe 
Lepto  parait  seul  être  naturel;  il  est  en  effet 
bien  caractérise  par  la  disparition  totale  de 
stades  spennogoniques,  écidien  et  urédospo- 
rifère,  prouvée  par  le  raccourcissement  de  l'é- 


Groupe   i  . 


Groupe  2. 


Série  A 
Uromyces 

Euuromyces  Schrôt. 
I  a  Autoeuuromyces  Schrôt. 

I  pHeteroeuumyces  Schrôt. 

.  j  Brachyuromyces  Schrôt. 

Hemiuromyces  Schrôl 
l  P.  Dieteliana(Fisch.  ■  Nob. 

/  /■ 


Groupe  3 [P.  ambigua  (DC.)  Nob. 

Sonchi  Rob.  et  Des 
/'.  Hneolata  Desmazières 


Groupe  4. 


Groupe  5. 


Groupe  6 


Uromycopsis  Schrôt. 

/'.  Cacaliae  lu:. 

Microuromyces  Sehrôt. 

\  r  Omilhogali  Le\ .  1  Nob, 

'i  P.  Sol idag inis  Niessl.)Nob. 

l>.  Sciltarum  (Grev.  Baxt. 
\  Leptouromyces  Schrôt. 


SÉRIE    B 

Gasseria 

Eugassena  Nob. 
Auloeugasseria  Nob. 
Puce.  Convolvuli  Cast. 
Heleroeugasseria  N. 
/'.  anomala  Rostr. 

Brachygasseria  N. 
Hemigasseria  N. 
>".  mit  rosora  Kôni. 

/'.  Sonchi  Rob.  et  Dcsm 
/'.  Scirpi  [11; 
I Gasseriopsis  N. 

1  Microgasseria  N. 


Leptogasseria  N. 

/'.  heterospora  R.  et  C. 


Série  C 
Didymopuccinia 

Eupuccinia  Schrôt. 
\utoeupuccinia  Schrôt. 
/'.  luyutensïs  Speg . 
Heterocupuccinia   Schrôl , 
B.  rubigo-vera  Wint. 

Brachypuccinia  Schrôt. 

Hemipuccinia  Schrôt. 
P.  Caricis-stricCae  Dict. 
P.  Allii  Ilud. 

P,  angustata  l'eck . 
Pucciniopsis  Schrôt. 

P.CO a,/ h, m l'rnlaSch. et  Kze. 

Micropuccinia  Schrôl. 
/'    Lojkajana  Thiim. 
/'.  1  irgae  aureae  l.ibert. 
/'.  Tulipae Schrôt. 
Leptopuccinia  Schrôt. 
/'.  Malvacearum  Monl. 


tendu  à  chaque  Uromyces  ne  correspond  pas 
forcément  un  Gasseria  ou  un  Puecinia,  et  ré- 
ciproquement, de  sorte  que  bien  des  casiers 
restent  vides. 

Voici  le  cadre  du  genre  Puecinia  établi  sur 
ce  système,  avec  quelques  exemples  d'espèces 
affines  rapprochées  sur  le  même  plan. 

J'ai  maintenu  provisoirement  dans  chaque 
série  les  groupements  proposés  par  Schroter. 
bien  qu'a  mon  avis  ils  aient  pour  principal 
résultat  d'éloigner  des  espèces  très  voisines 
parce  qu'ils  sont  fondés  sur  la  présence  ou 
l'absence  d'organes  conidiens  le  plus  souvent 
facultatifs.  Je  ne  citerai  qu'un  exemple  :  le 
Puecinia  {Gasseria)  Porri  Wint,  et  VUromyces 
ambiguus  Fuck.,  sont  deux  espèces  extrême- 
ment voisines,  leurs  urédospores  sont  sembla- 


volution  nucléaire  et  la  propriété  qu'ont  les 
téleutospores  de  germer  sur  la  plante  nourri- 
cière vivante. 

Ce  groupe  Lrpto  étant  donc  admis,  il  reste 
.1  classer  l'ensemble  des  autres  groupes  sur 
des  bases  un  peu  moins  sujettes  à  caution  que 
celles  employées  par  Schroter,  ce  qui  malheu- 
reusement  est  rendu  fort  difficile  par  l'imper- 
fection de  nos  connaissances  sur  l'évolution 
de  la  plupart  des  espèces  hétéroïques  et  même 
homoïques.  (R.  M.). 

Cette  cinquième  décade  termine  le  premier 
fascicule  de  V Exsiccata.  Ce  premier  fascicule, 
qui  renferme  bo  numéros  et  12  bis  est  mis  en 
vente  au  prix  de  10  francs,  franco  à  domicile. 

Nancy.  R.  Maire. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


175 


.ESSAI 

sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales  les   plus  vulgaires 

PAR 

Marius  CAPODURO 

Membre  de  l'Académie  internationale  de  Géographie 

Botanique 

et    de    l'Association    pour     la    protection    des     Plantes 

{Suite) 


Dindouliero 

Grande  éclaire 
(Chelidonium  majus  L.) 

Vulgairement  connue  sous  les  noms  de 
Grande  éclaire  ou  de  herbe  de  l'hirondelle,  la 
chélidoine  est  appelée  en  provençal  dindou- 
liero. De  même  que  le  terme  scientifique  de 
/eltotov  signifie  en  grec  hirondelle,  l'expression 
populaire  de  dindouliero  contient  le  mot 
dindouleto  qui  est  l'équivalent  provençal  de 
hirondelle.  Certains  prétendent  que  cette 
plante  est  en  fleur  pendant  tout  le  séjour  des 
hirondelles.  D'autres  croient  que  cette  plante 
est  employée  par  l'hirondelle  pour  rétablir  la 
vue  à  ses  petits  :  c'est  du  moins  une  croyance 
des  anciens  que  la  tradition  nous  a  léguée. 
Le  jus  de  la  chélidoine  est  préconisé  et  quel- 
quefois employé  pour  détruire  les  verrues. 
Etendu  d'eau,  on  en  fait  usage  contre  les 
ophthalmies  :  d'où  le  nom  de  grande  éclaire 
donné  à  cette  plante. 

Engraïsso  pouar 

Lait  d'âne,  liarge,  palais-de-lièvre. 

(Sonchus  oleraceus  L.) 

Littéralement  engraisse  porc,  tel  est  le  nom 

appliqué  à  une  espèce  de  laitron  que  l'on  donne 

à  manger  aux  cochons  qui    le    recherchent  et 

le  dévorent  avec  avidité,  de  préférence  à  toute 

autre  nourriture.  Un  préjugé  populaire   veut 

que  cette  plante,  par   le  seul  fait    qu'elle    est 

très  estimée   des  porcs,  les   engraisse    mieux 

que  tout  ce  qu'on  peut  leur  donner. 

Entrevadis 

Deux  espèces  de  clématites 

(Clematis  vitalba —  C.  flammula) 

Un  des  noms  de  la  clématite  ou  plutôt  de 
deux  espèces  de  clématites  très  connues  dans 
le  midi  et  que  l'on  désigne  encore  sous  les  ter- 
mes de  aoubavit,  herbo  deïs  gus.  Le  mot 
entrevadis  parait  vouloir  dire:  qui  va  entre. 
Il  serait  formé  selon  nous,  de  la  préposition 
entre  et  de  vadis  qui  dériverait  du  verbe  latin 
vadere,  aller,  parce  que  les  rameaux  sarmen- 
teux  de  cette  renonculacée  s'entrelacent  dans 
les  haies  et  les  buissons  avec  d'autres  arbris- 
seaux en  formant  d'admirables  berceaux  de 
verdure  et  de  fleurs. 


Escarpouléto 

Urosperme  fausse-picride 
(Urospermum  picroides  Desf.) 
Le  fruit  de    cette    composée  liguliflore  es 
pourvu  d'un  bec  dilaté  en  vessie  à  la  base  puis 
subitement  filiforme  et  coudé.  Bref  l'ensemble 
de  l'akène  et  du  bec   figure  quelque  peu  une 
petite  escarpolette:    d'où  son  nom  provençal. 

Estello  d'aïgo 

Etoile  du  printemps  —  Etoile  d'eau 
(Callitriche  verna  Kutz) 
Les  callitriques  sont  des  herbes  aquatiques 
croissant  dans  les  eaux  stagnantes.  Une  es- 
pèce commune  dans  nos  régions,  le  Callitri- 
che verna  est  appelée  en  patois  estello 
d  aigo  à  cause  de  ses  feuilles  qui  surnageant 
à  la  surface  des  eaux,  ressemblent,  vues  d'un 
peu  loin,  à  autant  de  petites  étoiles    vertes. 

Estranglo    besti 

Orge  queue-de-souris. 
(Hordeum  murinum  L.) 

Graminée  excessivement  commune  et  sans 
aucune  utilité,  1  estranglo  besti  porte  une 
foule  de  noms  suivant   les  localités. 

A  Marseille  et  dans  les  environs,  l'orge 
queue-de-souris  est  appelé  espigaou,  ce  qui 
signifie  mauvais  épi,  la  terminaison  aou  ayant 
ici  un  sens  absolument  péjoratif,  car  si  l'orge 
cultivée  est  employée  à  divers  usagesiln'e  nest 
pas  de  même  de  cette  méchante  espèce  qui  se 
propage  presque  aussi  facilement  que  le  chien- 
dent et  qu'aucun  herbivore  ne  mange.  On  pré- 
tend que  l'estranglo  besti,  mêlé  au  foin, 
peut,  sinon  étrangler  les  chevaux,  du  moins 
racler  fortement  leur  gosier  et  les  blesser; 
d'où  le  nom  particulier  et  local  de  estranglo 
chivaou  que  l'on  donne  à  cette  plante  dans 
les  environs  de  Cuges  (Bouches-du-Rhône)  sui- 
vant M.  le  Dr  Reymonenq. 

Dans  bien  des  endroits  l'orge  queue-de-sou- 
ris est  encore  appelé  saouto-roubin;  cela 
vient  de  ce  que  les  enfants  se  servent  de  ses 
épis  qu'ils  placent  dans  la  manche  de  leur  che- 
mise, au  contact  de  la  peau  et  qui  grimpent 
jusqu'à  l'épaule  par  petits  soubresauts,  l'aspé- 
rité des  arrêts  des  glumes  facilitant  cette  ascen- 
sion. 

A  Six-fours  (Var)  l'estranglo  besti  est  gé- 
néralement connu  sous  le  nom  de  cage,  casi 
qui  désigne  aussi  le  brome  stérile.  Ailleurs, 
ceux  de  chaissé,  bourguignoun  sont  encore 
usités. 

Faouciho 

Faucille,  Coronille    bigarrée 

(Coronilla  varia) 

C'est  une  coroniLe  qui  n'est  pas  des  plus 
communes  et  que  l'on  cultive  quelquefois  dans 
les  jardins  à    cauce  de    ses  jolies   fleurs'.  Les 


'7" 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


gousses  parvenues  à  maturité  forment  tout 
autant  de  pousses  arquées  en  manière  de  pe- 
tites faucilles. Quelques  autres  espèces  de  coro- 
nilles  portent  aussi  le  même  nom  et  pour  le 
même  motif. 

Ferre   à     chivaou. 

Fer-à-cheval. 
(Hippocrepis  unisiliquosa  L.) 
Les  termes  scientifiques,  patois  et  français 
qui  désignent  l'hippocre'pide  ont  absolument 
la  même  signification.  La  gousse  de  cette 
petite  papilionacée  est  des  plus  curieuses  et  les 
échancrures  qu'elle  porte  ont  été  comparées  à 
un  fer-à-cheval.  Cette  espèce  est  très  commune 
dans  le  Midi. 

Flous  deïs  capouchins. 

Pied  d'alouette  des  champs. 
[Tielph inium  consolida) 
Tel  est  le  nom  donné  au  vulgaire  pied  d'a- 
louette des  champs  à  cause  de  la  forme  des 
fleurs  qui  ressemblent  plus  ou  moins  à  un 
bonnet  de  capucin.  Le  terme  vulgaire  de  dau- 
phinelle  est  sans  doute  mieux  approprie.  Dau- 
phinelle  comme  Delphinium  vient  de  Dauphin 
parce  que  le  bouton  floral  du  pied  d'alouette, 
au  moment  où  il  est  prêt  à  s'épanouir,  a  quel- 
que ressemblance  avec  un  dauphin  tel  que  les 
peintres  le  représentent. 

Frisoun 

Bec  de  cigogne. 
(Erodium  '^malacoides  Willd.) 
Pourquoi  le  nom  de  frisoun  a  t-il  été 
donné  à  l'Erodium  malacoides  '.  Examinons 
la  forme  du  fruit  :  parvenu  à  maturité,  ce  fruit 
se  détache  ;  le  bec  qui  surmonte  l'akène  s'en- 
roule il  ne  tient  plus  à  l'axe  du  fruit  que  par 
son  extrémité.  Ou  bien  encore  lorsqu'on  déta- 
che complètement  ces  akènes  ils  s'enroulent 
en  manière  de  spirale,  en  simulant  une  sorte 
de  ressort  ou  de  copeau,  en  provençal  fri- 
soun. 

Par  analogie  on  a  donné  le  nom  de  gros 
frisoun  a  1  Erodium  ciconium  dont  les 
fruits  sont  tout  simplement  de  dimensions  plus 
grandes  que  ceux  de  l'Erodium  malacoides. 

Galineto. 

Podosperme    découpé. 

(Podospermum   laciniatum  DC.) 

En   provençal    on    désigne  sous  le  nom    de 

galino  une  gallinacée  bien  connue  :  la  poule. 

Le  substantif  galineto  qui  en  dérive  n'en  est 

qu'un    diminutil    et    signifie    par  conséquent 

petite  poule.  Aurait-on    comparé    les    feuilles 

laciniées  de  cette  plante  à  une  patte  de  poule  ? 

C'est  probable  et  nous  ne  voyons    pas  d'autre 

explication  à  donner,  bienque  la  ressemblance 

soit  assez  lointaine. 


Gaou  galin,  gueringuingaou. 

Coquelicot. 
(Papaver   rhaeas  L.) 

Deux  vocables,  parmi  les  nombreux  qui  lui 
sont  attribués,  sous  lesquels  on  désigne  une 
espèce  excessivement  commune  de  pavot  dans 
nos  régions. 

Dans  chacun  de  ces  termes  qui,  par  eux- 
mêmes  ne  signifient  pas  grand'chose  il  y  a  le 
mot  gaou  qui  est  l'équivalent  provençal  de 
coq.  Le  nom  vulgaire  français  de  coquelicot 
renferme  aussi  le  mot  coq  et  ce  nom-là  n'est 
qu'une  onomatopée  synonyme  de  coquerico, 
cri  du  coq.  Les  fleurs  de  cette  plante  étant 
d'un  beau  rouge  on  les  a  comparées  à  la  crête 
du  coq  dont  le  nom  a  passé  à  la  plante. 
Marius  Capoduro. 


Séance  du  lundi  6  juin  1898 

Présidence  Je  M.  H.    Léveillé,    secrétaire 
perpétuel. 

Divers  ouvrages  et  brochures  sont  déposés 
sur  le  bureau  ;  M.  Rigaux  offre  une  brochure 
intitulée  :  Les  maladies  du  cidre,  honorée  d'une 
médaille  d'or  par  la  Société  industrielle  de 
Rouen.  —  Lecture  est  ensuite  donnée  d'une 
lettre  de  M.  Jonathan  Lange  annonçant  la 
mort  de  son  père  au  sujet  duquel  il  nous 
adressera  prochainement  une  notice  nécrolo- 
gique. —  M.  Peltereau,  notre  collègue,  nous 
apprend  ensuite  l'intention  de  la  Société  my- 
cologique  de  France  de  tenir  sa  réunion  extraor- 
dinaire au  Mans  en  octobre  1899. 

Communication  est  donnée  des  circulaires 
du  Rev.  Potter  relatives  au  monument  à  éle- 
ver à  notre  regretté  et  éminent  ancien  Direc- 
teur von  Mueller. 

Les  travaux  suivants  sont  ensuite  lus  ou 
analysés:  Contribution  à  l'étude  des  Centau- 
rea  de  la  section  Jacka  par  M.  P.  Parmentier  ; 
Deux  plantes  intéressantes  de  la  Mayenne 
[Coleanthus  subtilis.Erica  Watsoni)  parM.Auo. 
Chevalier;  Notes  sur  le  genre  [  Orchis  par 
M.  l'abbé  Grelet  ;  Onotheracees,  Haloraca- 
cées,  Lythrariees  et  Droséracées  japonaises 
par  M.  Léveillé  ;  Contribution  à  la  flore  ven- 
déenne par  M.  Blanchard;  Plantes  de  Mont- 
fort  VAmaury  et  de  la  forêt  de  Rambouillet  par 
Mlle  M.  Bell-ze;  Contribution  à  la  /lore  my- 
cologiquc  de  la  Sarthc  par  M.  l'abbé  Réchin  . 
La  séance  est  levée  à  9  h.  3/4. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


•77 


LES     CENTAUREA 


DE 


l'Ouest  de  la  France 


Par     3VT.     H.     Léveillé 

Secrétaire    perpétuel    de    l'Académie    internationale 

de   Géographie   botanique 

Secrétaire  général  de  l'Association  Française  de  botanique 

Directeur  du  Monde  des  Plantes,  etc. 


DEUXIEME  PARTIE 

RÉVISION    DES   CENTAUREA 
du  groupe  Jacea 

PRÉAMBULE 

fl  y  a  quelque  temps  nous  publiions  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  naturelles 
de  l'Ouest  de  la  France  une  première  note  sur 
ce  genre  difficile  et  ardu  (i). 

Depuis  lors,  des  observations  nombreuses  et 
attentives  et  la  comparaison  des  formes, prove- 
nant de  différentes  régions,  sur  le  sec  et  aussi 
sur  le  vif,  nous  ont  amené  à  des  nouvelles 
conclusions;  elles  ont  changé  en  certitude  des 
probabilités  et  nous  ont  permis  de  nous  faire 
des  formes  des  Centaurea  une  idée  sinon 
parfaite,  du  moins  très  nette  et  très  ar- 
rêtée, idée  qui  a  reçu  sa  confirmation  par  les 
milliers  d'échantillons  que  nous  avons  con- 
sultés et  qui  nous  ont  amené  à  constater  des 
transitions  incontestables  entre  les  formes  de 
Centaurea  admises  jusqu'ici. 

Il  est  vrai  que  l'on  pourra  nous  objecter 
l'opinion  de  Uodron,  qui  après  avoir  réuni 
tous  les  Centaurea  appartenant  aux  formes 
Jacea,  amara.  nigrescens,  nigra,  sous  le 
nom  de  C.  vulgaris  dans  la  irc  édition  de  sa 
Flore  de  Lorraine,  revient,  dans  la  2<*  édition, 
à  la  conception  des  formes  telle  qu'elle  est 
admise  aujourd'hui  avec  d'innombrables  va- 
riétés et  une  inexprimable  confusion  des  for- 
mes chez  les  auteurs  des  diverses  Flores. 

L'opinion  de  M.  Godron  étant  basée  uni- 
quement sur  la  persistance  des  formes  ne 
saurait  nous  arrêter.  Car  les  races  ou  variétés 
sont  aussi  persistantes  que  l'espèce.  C'est 
même  en  quoi  elles  se  différencient  des  varia- 
tiens  accidentelles,  trop  souvent  prises  à  tort 
pour  des  variétés.  L'époque  diverse  de  flo- 
raison et  la  cohabitation  même  ne  sont  pas  des 
caractères  spécifiques.  La  nature  du  sol  n'est 
d'ailleurs  pas  le  seul  agent  producteur  des 
adaptations  spécifiques.  La  forme  des  appen- 
dices de  l'involucre  est  loin  d'être  constante  et 
ne  peut  servir  qu'àuneclassification  artificielle. 


(i)  Essai  sur  les  Centaurea  du  Maine,  t.  VII.  fas. 
III.  p.  273,  1897. 


Enfin  les  Centaurea.  forme  nigra  L.,  y  com- 
prise, se  trouvent  sur  les  sols  calcaires  aussi 
bien  que  sur  les  sols  siliceux.  En  attendant 
la  monographie  du  genre  Centaurea  à  la- 
quelle travaille  un  modeste  et  consciencieux 
botaniste  (1),  nous  nous  permettrons  d'expo- 
ser ici  notre  manière  de  voir  définitive  sur  le 
genre  polymorphe  dont  les  espèces  de  l'Ouest 
vont  nous  occuper,  manière  de  voir  qui  est 
chez  nous,  non  plus  une  opinion  plus  ou 
moins  probable,  mais  une  conviction  absolue 
basée  sur  les  faits  et  sur  l'étude  même  de  la 
nature. 

Ouvrages  consultés 

Acloque  (Alex).  —  Flore   de  France. 

Bellynck  (R.  P.).  —  Flore  de  Namur. 

Bonnier  (Gaston)  et  G.  de  Layens.  — 
Flore  de  France. 

Boreau.  —  Flore  du  centre  de  la  France. 

Bouvier  (Louis).  —  Flore  des  Alpes,  de  la 
Suisse  et  de  la  Savoie. 

Cariot  (abbé)  et  Dr  Saint-  Lager.  —  Etude 
des  Fleurs. 

Cariot  (abbé)  et  Dr  Saint-lager.  —  Botani- 
que élémentaire,  descriptive  et  usuelle  ;  Clefs 
analytiques. 

Corbière  (L).  — Nouvelle  Flore  de  Nor- 
mandie. 

Cosson  et  Germain  de  Saint-Pierre. —  Flore 
des  environs  de  Paris. 

Desportes  (N.).  —  Flore  delà  Sarthe  et  de 
la  Mayenne. 

Franchet   (Adr.).  —  Flore  de  Loir-et-Cher. 

Gentil  (Ambr.).  —  Petite  Flore  Mancelle. 
—  Inventaire    général  des 

plantes  vasculaires  de  la  Sarthe. 

Gillet  et  Magne. — Nouvelle  Flore  française. 

Godron. — Flore  de   Lorraine. 

Gremli.  —  Flore  de  Suisse. 

Grenier.  — Flore  delà   chaîne  jurassique. 

Grenier  et  Godron.  —  Flore  de  France. 

Guépin.  —  Flore  de  Maine-et-Loire. 

Héribaud  (Jh.  Frère).  —  Flore  d'Auvergne. 

Hy  (abbé).  —  Tableaux  analytiques  de  la 
Flore  d'Angers. 

Jackson  (J  .  B.  Daydon).  — Index  Kewensis. 

Lamark  et  de  Candolle.  —  Flore  française. 

Legrand  (Ant.).  —  Flore  analytique  du 
Berry . 

Lemaout  et  Decaisne.  —  Flore  des  Jardins 
et  des  Champs. 

Léveillé  (Hector).  —  Petite  flore  de  la 
Mayenne. 


(1)  M.  S.  Savouré,  de  Mayenne,  qui  recevra  avec 
reconnaissance  tous  les  échantillons  de  Centaurea, 
qu'on  voudra  bien  lui  envoyer. 


178 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


Léveillé  (Hector).  —  Essai  sur  les  Centau- 
res du  Maine. 

Lloyd.  —  Flore  de  l'Ouest  de  la  France. 

Mi.kat.   —  Flore  des  Environs  de  Paris. 

Morière  (Brébisson).  —  Flore  de  la  Nor- 
mandie. 

Rouy.  —  Classification  raisonnée  des  Cen- 
taures de  la  section  Jacea. 

Souche  (B.).  —  Flore  du   Haut-Poitou. 

Thuillier.  —  Flore  des  environs  de  Paris. 

LES    OPINIONS  DES  AUTEURS 

Rien  de  plus  variable  que  le  sentiment  des 
botanistes  concernant  les  diverses  formes  de 
Centaurea:  on  peut  les  diviser  en  deux  gran- 
des classes.  Ce  sont  d'abord  les  synthétiques  : 
Godron,  Lloyd,  Lefranc,  Cosson  etGermain- 
de-St-Pierre  et  plus  récemment,  MM.  Bon- 
nier,  l'abbé  Hy,  et  Franchet.  Le  premier  de 
ces  botanistes  réunit  même  toutes  les  formes 
sous  le  nom  de  Centaurea  rulgaris  nom,  qui 
ne  fut  pas  adopté,  l'auteur  s'étant  laissé  im- 
pressionner par  l'autorité  de  de  Candolle  et 
ayant  été  frappé  par  des  caractères  purement 
variables  dans  lesquels  il  crut  voir  une  cer- 
taine valeur  pour  la  classification  des  formes. 
Godron  ne  maintint  donc  pas  sa  dénomina- 
tion dont  nous  nj  trouvons  pas  même  de 
trace  dans  l'Index  Kewensis  récemment  pu- 
blié et  passa  du  système  synthétique  au  sys- 
tème analytique  en  ce  qui  concerne  le  genre 
Centaurea. 

Lloyd,  excellent  observateur  comme  il  l'était, 
sacrifia  à  l'opinion  courante  en  donnant  la 
liste  des  formes  admises,  non  toutefois  sans  la 
faire  suivre  des  lignes  suivantes  qu'il  est  in- 
téressant de  reproduire. 

0  Les  plantes  précédentes  varient  à  tige 
«  naine,  à  feuilles  blanchâtres,  à  involucre 
«  pâle  ;  elles  offrent  des  intermédiaires  d'une 
«  détermination  embarrassante  et  justifient 
«  l'opinion  des  auteurs  qui  les  réunissent 
«  comme  variétés  d'une  même  espèce.  ». 

Lefranc  1  in  Franchet  Flore  de  Loir-et-Cher) 
réunit  Centaurea  pratensis  Thuill.  à  Centau- 
rea Jacea  L. 

Cosson  et  Germain  de  Saint-Pierre,  obser- 
vateurs si  sagaces  et  si  conciencieux.  spécia- 
lement dans  l'étude  des  plantes  critiques, 
n'admettent  qu'une  espèce  C.  Jacea  L.  Leur 
opinion  est  pour  nous  d'un  grand  poids.  On 
verra  plus  loin  si  les  faits  lui  apportent  une 
entière  confirmation.  M.  Gaston  Bonnier  réu- 
nit également  sous  la  même  dénomination  de 
C.  Jacea  L.  toutes  les  autres  formes  de  ce 
groupe  complexe.  M.  l'abbé  Hy,  sans  aller 
aussi  loin,  n'admet  que  deux  espèces  C.  Jacea 
L.   et  C.  nigra  L.  Enfin  M.    Franchet   réunit 


les  C.  amaraL,  et  C.  Jacea  L.  sous  le  nom 
de  C.  amara.  Il  admet  par  ailleurs  le  C.  pra- 
tensis Thuill  et  C.   nigra  L. 

Nous  allons  du  reste  parcourir,  l'une  après 
l'autre,  d'abord  au  point  de  vue  de  l'opinion 
des  auteurs,  ensuite  à  la  lumière  des  faits,  les 
formes  admises,  comme  espèces.  Nous  en 
ferons  ressortir  les  caractères  saillants  de  façon 
à  obtenir  de  chacune  d'elles  une  diagnosepré- 
cise  et  de  là  nous  tirerons  nos  conclusions 
définitives  appuvées  sur  la  double  discussion 
des  opinions  et  des  faits. 

Si  nous  ne  nous  trompons,  on  a  successive- 
ment élevé  au  rang  d'espèces  les  formes  sui- 
vantes :  Centaurea  Jacea  L.,  C.  amara  1..,  C. 
Duboisii  Bor.-.  C.  nigra  L.,  C.  pratensis 
Thuill..  C.  nigrescens  Willd.,  C.  decipiens 
Thuill.,  C.  serotina  Bor.,  C.  microptilon  Godr., 
C .  nemoralis  Jord.,  C.  consimilis  Bor.,  C.  obs- 
cur a  Jord. 

CENTAUREA  JACEA    L. 

Centaurea  calycibus  scariosis,  laccris,  foliis 
lanceolatis — radicalibus  sinuato  dentatis.  ramts 
angulatis.  Centaurée  à  calice  scarieux  et  dé- 
chiré ;  feuilles  lancéolées,  les  radicales  sinuées 
dentées,  rameaux  anguleux.  Telle  est  la  des- 
cription concise  de  Linné. 

La  plupart  des  auteurs  ont  admis  cette  es- 
pèce soit  dans  son  sens  strict,  soit  dans  un 
sens  étendu  et  très  compréhensii. 

Grenier  et  Godron  ont  pris  le  C.  Jacea  dans 
son  sens  restreint.  Boreau,  Frère  Héribaud 
Jh..  Thuillier,  A.  Gentil,  Corbière,  Grenier  et 
Godron  (Flore  de  Lorraine  2°  édition).  Bré- 
bisson  réédité  par  Morière,  Acloque,  Gillet  et 
Magne,  abbé  Cariot  et  Dr  St.-Lager,  Despor- 
tes, Lemaout  et  Decaisne,  ont  été  du  même 
sentiment.  Il  n'est  que  juste  d'ajouter  que  plu- 
sieurs d'entre  eux  ne  possédaient  pas  dans 
le  pays  dont  ils  décrivaient  la  Flore  la  forme 
AMARA,et  n'ont  dès  lors  pu  se  prononcer  en 
connaissance  de  cause.  De  même  Lloyd  et 
Bellynck,  pour  le  même  motif,  sont  muets  sur 
le  C.  Jacea  L,  où  se  bornent  à  signaler  son 
absence. 

Comme  nous  l'avons  vu,  d'autres  auteurs 
donnaient  à  C.  Jacea  une  compréhension  bien 
autrement  large,  soit  en  y  ramenant  toutes  les 
autres  formes,  tels  Cosson  et  Germain  de  St- 
Pierre,  Godron  (Flore  de  Lorraine  ["'édition) 
Bonnier,  soit  en  y  faisant  rentrer  d'autres  for- 
mes. Le  C.  amara  L.  n'est  pour  Mérat,  La- 
mark  et  de  Candolle,  Gremli,  qu'une  variété 
du  C.  Jacea  L.  Franchet  et  nous-même  jus- 
qu'à ce  jour  avons  au  contraire  fait  du  C.  Jacea 
une  variété  de  Tamara. 
D'autres  comprennent  dans  le  C.   Jacea  L. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


'79 


le  C.  pratensis  Thuill.  Tels  l'abbé  Hy,  La- 
mark  et  de  Candolle  etGuépin.  Cette  der- 
nière manière  de  voir  est  à  noter,  car,  si  pour 
ces  excellents  botanistes,  C.  Jacea  L.  =  C. 
pratensis  Thuill.,  ce  dernier  n'étant  qu'une 
simple  variété  du  premier,  il  suffira  de  démon- 
trer que  C.  amara=  C.  Jacea  et  que  C.  nigra 
=:  C.  pratensis  pour  avoir  le  droit  de  con- 
clure, sous  la  réserve  de  l'observation  directe, 
que  C.  Jacea,  C.  amara,  C.  nigra  et  C,  pra- 
tensis avec  leurs  diverses  formes,  étant  égales 
entre  elles,  égalent  une  seule  et  même  espèce, 
ce  qu'il  fallait  démontrer  dirions-nous  en  ma- 
thématiques. 

CENTAUREA  AMARA  L. 

Linné  nous  dit  :  Çentaurea  calycibus  scario- 
sis,  caulibus  decumbentibus,  foliis  lanceolatis 
integerrimis.  Centaurée  à  calice  scarieux,  tiges 
décombantes,  feuilles  lancéolées  très  entières. 
Or,  pour  le  malheur  de  cette  soi-disant  espèce 
les  tiges  ne  sont  pas  toujours  décombantes, 
ni  les  feuilles  toujours  très  entières.  Elles 
sont,  il  est  vrai,  généralement  cotonneuses 
et  blanchâtres,  mais  on  avouera  que,  si  là  se 
bornait  la  différence  spécifique,  ce  serait  une 
maigre  différence  bonne  tout  au  plus  à  diffé- 
rencier une  variété  et  encore.  A  ce  compte 
il  faudrait  différencier  l'Epilobium  canescens 
de  l'espèce  à  laquelle  il  se  rapporte  et  l'ériger 
en  espèce  ce  qui  serait  plaisant. 

Ecoutons  plutôt  Grenier  et  Godron  et  La- 
mark,  et  de  Candolle  :  A  l'exemple  de  Thuillier 
et  de  de  Candolle  nous  considérons  cette 
plante  (à  tiges  ascendantes  ou  dressées)  comme 
étant  le  C.  amara  L  ;  mais  nous  devons  faire 
observer  que  Linné  parait  n'avoir  connu  qu'une 
forme  naine  à  tiges  décombantes.  Cette  forme 
est  commune  à  Montpellier  où  Linné  l'indique 
et  oh  nous  l'avons  observée.  Mais  nous  ne  pouvons 
la  séparer  des  formes  à  tiges  dressées  et  plus 
élevées  qui  se  voient  dans  les  mêmes  lieux  et 
que  de  nombreux  intermédiaires  réunissent  à 
la  forme  linnéenne. 

Nous  avons  souligné  à  dessein  les  paroles 
de  Grenier  et  Godron  qu'on  ne  saurait  taxer 
de  trop  restreindre  le  nombre  des  espèces  car 
ils  pécheraient  plutôt  par  excès  contraire. 

Cette  plante  (C. amara)  n'est  peut-être  qu'une 
variété  de  la  Jacée  nous  disent  à  leur  tour  La- 
mark  et  de  Candolle;  elle  lui  ressemble  en 
effet  par  presque  tous  ses  caractères  et  en  par- 
ticulier par  le  plus  important  de  tous,  savoir, 
les  graines  presque  entièrement  dépourvues 
d'aigrette. 

Ils  donnent  ensuite  des  différences  tirées  de 
la  tige  plus  couchée,  des  feuilles  inférieures, 
entières  ou  simplement  dentées,    des  involu- 


cres  plus  blanchâtres  à  folioles   presque  en- 
tières sur  les  bords. 

On  vient  de  voir  ce  que  pensaient  Grenier  et 
Godron  du  caractère  de  la  tige  couchée:  tous 
ceux  qui  ont  tant  soi  peu  étudié  les  Çentaurea 
savent  ce  qu'il  faut  penser  de  l'intégrité  des 
feuilles  chez  les  espèces  de  ce  genre  éminem- 
ment polymorphe.  Quant  aux  involucres  plus 
blanchâtres, nous  aurons  l'occasion  d'y  revenir 
plus  loin  et  nous  verrons  alors  si  ce  plus  ou 
ce  moins  de  blancheur,  de  scariosité,  et  d'in- 
tégrité des  folioles  est  valable  pour  distinguer 
le  C.  amara  comme  espèce.  Notons  déjà  qu'il 
ne  s'agit  en  somme  que  d'une  simple  question 
de  plus  ou  de  moins. 

Il  est  bon  d'observer  par  ailleurs  que  plu 
sieurs  botanistes  réunissent,  au  C.  amara  L., 
le  C  serotina  Bor.,  tels  Grenier  et  Godron, 
M.  l'abbé  Hy  et  Bouvier;  celui-ci  n'étant  qu'une 
forme  du  C.  pratensis,  comme  nous  l'avons 
indiqué  dans  notre  Essai  sur  les  Çentaurea  du 
Maine,  il  s'ensuit  que  voilà  le  C.  pratensis  de- 
venu lui-même  une  sous-espèce  ou  variété  du 
6'.  amara.  Mais  nous  avons  vu  précédemment 
que  des  botanistes  autorisés  faisaient  du  C. 
pratensis  une  variété  du  C.  Jacea  L.  Deux 
quantités  ou  deux  choses  étant  égales  à  une 
troisième  sont  égales  entre  elles.  Or,  C.  pra- 
tensis égalant  à  la  fois  C.  Jacea  et  C.  amara 
il  s'ensuit  que  C.  amara  =  C.  Jacea.  c.  q.  f.  d. 

Nous  ne  traitons  pas  ici  la  question  de  va- 
riété qui  sera  tranchée  plus  loin.  Il  s'agit  seu- 
lement de  la  qualité  spécifique.  Les  botanistes 
qui  considèrent  le  C .  serotina  comme  variété 
ou  même  un  synonyme  du  C.  amara  sont 
Grenier  et  Godron,  abbé  Cariot   et  S'   Lager. 

Oui  mais,  objectera-t-on,  C.  Jacea  L.  = 
C.  amara  Thuill.  non  L.  En  effet,  Grenier  et 
Godron  parlent  du  C.  serotina  Bor.  Or  Boreau 
lui-même  met  dans  la  synonymie  de  son  sero- 
tina,  C.  amara  Thuill.  non  L.  et  Corbière  re- 
pète avec  grand  soin  la  même  synonymie. 
Donc  votre  conclusion  est  fausse. 

Non,  car  ce  n'est  pas  le  C.  amara  Thuill. 
mais  bien  le  C  amara  L.,  qu'ont  entendu 
désigner  Grenier  et  Godron,  et  Bouvier  et 
surtout  l'abbé  Cariot  et  le    Dr  S'  Lager. 

Supposons  même  qu'il  s'agisse  de  Vamara 
Thuill.  non  L.  et  que  le  C.  amara  Thuill.  ne 
soit  pas  le  C .  amara  L.,  ce  qui  n'est  pas  prou- 
vé, car  rien  ne  s'y  oppose  dans  la  description 
de  Thuill.,  et  Grenier  et  Godron  sont  très  for- 
mels à  ce  sujet,  en  égalante  amara  Thuill. 
à  C.  amara  L.  Nous  allons  reprendre  notre 
argumentation  sur  une  autre  base.  MM.  l'abbé 
Hy  et  Bouvier  réunissent  le  C.  pratensis 
Thuill.  lui-même  à  C.  amara  L.  Or  nous 
avons   vu    précédemment  d'autres  botanistes 


i8o 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


réunir  C.  pratensis  à  C.  Jacea  L.  Donc  C. 
pratensis égale  et  C'.  amara  L.  et  C.  /acea  L. 
D.^nc  C. Jacea    L.  égale  C.  amara  L. 

Remarquons  que  Thuillier  dit  expressément 
de  son  amara  :  feuilles  quelquefois  très  entiè- 
res, celles  de  la  racine  avant  quelquefois  une 
ou  deux  découpures.  Or  dans  le  C.  serotina 
Bor.  les  feuilles  sont  rarement  entières  et  les 
radicales  notamment  sont  presque  toujours 
pinnatifides.  D'ailleurs,  nous  avons  encore 
d'autres  moyens  de  démontrer  plus  directe- 
ment que  le  C.  pratensis  égale  et  C.  Jacea  et 
C.  amara  et  que  par  conséquent  sa  variété 
serotina  rentre  dans  ces  mêmes  formes. 

Contentons-nous  de  remarquer  i»  que  Cos- 
son  et  Germain-de-Saint-Pierre  font  de  C.  se- 
rotina (C  amara  Thuill.)  une  sous-variété  du 
('.  Jacea  L.  ce  qui  est  au  moins  aussi  auda- 
cieux que  de  réunir  le  C .  serotina  directement 
à  Yamara  ;  2°Grenier  dans  sa  Flore  de  Lor- 
raine postérieure  de  treize  ans  (i  865)  à  la  pu- 
blication delà  Flore  de  France  (  i  S  5  2 1  avoue 
que  certaines  formes  de  C.  microptilon  pa- 
raissent se  rapportera  C.  amara. 

M.  l'abbé  H  y  à  la  suite  de  Guépin  et  de 
Lamark  et  de  de  Candolle  réunit,  avons-nous 
vu,  C.  pratensis  à  C, Jacea  L.  Or  ces  derniers 
botanistes  qui  considèient  Yàtnara  comme  une 
variété  du  Jacea  réunissent  à  ce  dernier  com- 
me forme  C.  pratensis  et  C .  decipiens  de 
Thuill.  Donc  quelle  que  soit  l'opinion  qu'on 
se  forme  du  C.  amara  Thuill.,  quel  que  soit 
également  l'avis  certain  de  Thuillier,  que  son 
amara  corresponde  exactement  ou  non  à  celui 
de  Linné,  puisque  d'une  part  des  botanistes 
en  renom  ont  considéré  les  variétés  de  pra- 
tensis comme  pouvant  se  rapporter  tantôt  d'a- 
près les  uns  à  C.  amara,  tantôt  d'après  les  au- 
tres à  C.  Jace.i  L.,  il  s'ensuit  que,  même  au 
point  de  vue  des  auteurs,  même  sans  tenir 
compte  de  ceux  qui  ont  réuni  toutes  les  for- 
mes sous  une  même  dénomination, C. amara  L. 
=  C .  Jacea  L . 

CENTAUREA    PRATENSIS    Thuill. 

Nous  lisons  dans  Thuillier  créateur  de  cette 
forme  (Flore  des  environs  de  Paris  p.  444). 
Çentàurea  calycibus  erectis  et  pappo  nigricante 
terminatis  foliis  lanceolalis  dentato-lyratic. 
Vaill.  Par.  107.  Centaurée  à  folioles  du  calice 
dressés,  terminés  par  une  aigrette  noirâtre  ; 
feuilles  lancéolées,  dentées-lyrées.  Habite 
dans  les  prés,  Fleurs  rouges  :  Juillet-août. 

Parait  n'être  qu'une  variété  de  la  précédente 
(espèce  nigra).  Feuilles  lancéolées  ou  garnies 
de  dents  anguleuses  et  distantes.  Cette  plante 
varie  par  le  plus  ou  moins  de  longueur  et  de 
largeur  de  ses  feuilles,   par   leur  couleur,  par 


leur  circonférence  qui  est  tantôt  entière  et 
tantôt  découpée.  La  couleur  des  écailles  est 
aussi  différente.  11  y  a  des  pieds  où  elles  sont 
terminées  par  des  plumes  noires,  d'autres  par 
des  brunes  ou  des  rousses,  et  d'autres  enfin 
oh  les  écailles  sont  dénuées  de  plumes.  Fleurs 
rouges.  Juillet-août  ;    se  trouve  dans  les  prés. 

Deux  remarquesà  propos  de  cette  diaqnose. 
D'abord  l'auteur  même  de  l'espèce,  ou  plutôt 
celui  qu'à  la  place  de  Vaillant  on  a  considè- 
re comme  l'auteur  de  l'espèce,  avoue  que  sa 
forme  est  une  \ariété  du  C.  nigra  L.  En  se- 
cond lieu  sa  plante  peut  offrir  des  écailles  dé- 
nuées de  cils,  c'est-à-dire  être  un  C.  Jacea,  car 
entre  le  C.  pratensis  et  le  C.  Jacea  il  n'v  a 
nulle  autre  différence  sérieuse  nous  ne  disons 
pas  d'espèce,  mais  même  de  variété. 

Nous  pourrions  nous  arrêter  là  pour  ratta- 
cher sans  plus  tarder  le  C.  pratensis  au  C.  Ja- 
cea L.  et  par  suite  au  C.  amara  L. 

Mais  voyons  l'opinion  des  auteurs.  Elle 
sera  instructive  même  après  celle  décisive  de 
Thuillier  qui  déjà  nous  permet  de  considérer 
le  C.  pratensis  comme  équivalant  au  C.  nigra  L. 

Notons  bien  aussi  qu'il  n'est  pas  question 
dans  la  diagnose  de  Thuillier,  de  la  présence 
ou  de  l'absence  d'aigrette.  L'étude  des  faits 
nous  dira   ultérieurement  pourquoi. 

Réuni  au  C.  Jacea  L.  par  Lamark  et  de 
Candolle,  Bouvier,  à  ï'amara  par  Grenier  et 
Godron,  Cosson  et  Germain,  abbé  Cariot,  et 
Dr  Saint-Lager,  soit  directement  soit  sous  une 
de  ses  formes,  le  C.  pratensis  Thuill.  a  été 
réuni  au  C.  nigra  L.  par  Mérat  qui  paraît 
distinguer  entre  C.  nigra  L.,  et  C.  nigra 
Thuill.  qu'il  réunit  d'ailleurs,  et  par  nous  dans 
notre  Petite  Flore  de  la  Mayenne. 

M.  Souche  réunit  au  contraire  le  C.  nigra 
au  C.  pratensis  comme  variété. 

De  la  consultation  des  auteurs  résulte  donc 
que  d'une  part  le  C.  pratensis  Thuill..  est  rat- 
taché tantôt  au  C.  Jacea  L.  tantôt  au  C.  amara  L. 
tantôt  enfin  au  C.  nigra  L. 

ÇENTAUREA  NIGRA   I 

Au  C.  nigra  L.  se  rapporte  le  C.  nigrescens 
D  C.  non  Willd.,  et  cela  sans  conteste.  C'est 
aussi  avec  raison  en  effet  que  les  auteurs  rat- 
tachent, du  moins  comme  espèce,  C.  pratensis 
à  C.  nigra.  Un  certain  nombre  de  Aoristes 
passent  sous  silence  C.  pratensis  parce  qu'ils 
le  considèrent  comme  partie  intégrante  du 
C.  nigra. 

Linné  dit  de  cette  espèce  :  Calycibus  ciliatis  ; 
squamula  ovata  ;  ciliis-capillaribus  erectis, 
foliis  lyrato-angulatis  ;  floribus  Jlosculosis  . 
Calice  cilié,  écailles  ovales,  cils  capillaires 
dressés  ;  feuilles  lyrées-dentées  ;  fleurs  floscu- 
leuses.  Or  pas  un  de  ces  caractères  qui  ne  con 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ibl 


vienne  aussi  bien  au  C.  pratensis,  même  le 
dernier.  Pour  Linné'  en  effet,  et  avec  raison, 
C.  nigra  comprenait  le  futur  C.  pratensis. 

Nous  \  errons  tout  à  l'heure  que  C.  consimi- 
lis  Bor.  et  C.obscura  Jord  sont  des  formes  se- 
condaires de  C.  nigra.  Or,  si  dans  C.  consimi- 
lis  les  capitules  ne  sont  pas  ordinairement 
rayonnants,  ils  le  sont  chez  C.  obscurci.  Il  est 
vrai  qu'on  pourrait  être  tenté  de  ramener  C. 
consimilis  Bor.  et  C.  obscurci  Jord. à  C.pratensis. 
Certains  l'ont    fait.    Tel  M.  Corbière. 

Mais  le  caractère  tiré  de  l'absence  de  fleu- 
rons rayonnants  chez  C.  nigra  ne  saurait  pré- 
valoir contre  celui  tiré  de  l'existence  ou  de 
l'absence  de  l'aigrette  plus  constant  et  plus 
important,  sans  être  essentiel,  surtout  si  l'on 
considère  que  C-jacea,  C.  amara  et  C.praten- 
sis, peuvent  indifféremment  être  rayonnants 
ou  non. 

En  outre  Cosson  et  Germain  signalent  une 
forme  du  nigra  qu'ils  appellent  radiât  a,  {nigres- 
cens  Mérat).  Avant  d'aborder  l'étude  des  for- 
mes secondaires,  répondons  à  ceux  qui  nous 
reprocheraient  de  n'avoir  tenu  compte  ni  du 
classique  Prodrome  de  de  Candolle  ni  de  Yln- 
dex  Kewensis.  Tous  les  deux  ne  sont  que  des 
énumérations  d'espèces,  l'une  descriptive,  l'au- 
tre purement  de  nomenclature.  Ni  l'un  ni  l'au- 
tre ne  prétendent  à  des  vues  monographiques 
et  encore  moins  à  prononcer  sur  toutes  les 
espèces  litigieuses.  Le  second  ouvrage  indi- 
quant la  classification  suivie  à  Kew  aurait 
peut-être  plus  ces  tendances.  Or  Y  Index  Ke- 
wensis pour  ce  qui  nous  occupe  ne  distingue 
que  4  espèces.  C.jacea,C.  amara  h.,  C. nigra  L. 
C.  nigrescens  Willd.,  et  n'entend  nullement 
trancher  la  question . 

A  remarquer  que  Thuillier  signale  pour  le 
C.  nigra  L.   la  variation  albiflora. 

GENTAUREA     DECIPIENS    Thuill. 

Centaurea  calycibus  ciliatis-setaceis,  lanceo- 
latis,  radicalibus  sinuato-dentatis.  Centaurée 
à  folioles  du  calice  ciliées  sétacées,  lancéolées; 
les  feuilles  radicales  sinuées-dentées.  —  Cen- 
taurée variante.  —  Feuilles  très  étroites,  et 
dentées.  Calice  plus  petit  que  celui  de  l'espè- 
ce précédente,  et  dont  les  écailles,  sont  plus 
arides  et  roussâtres.  Tige  anguleuse  et  char- 
gée de  plusieurs  fleurs  rouges.  Fleurit  en 
juillet  et  août.  Se  trouve  sur  les  montagnes 
arides. 

Cette  fois  Thuillier  est  bien  le  père  de  cette 
forme.  Mais  nous  ne  voyons  rien  dans  sa 
diagnose  qui  justifie  la  création  d'une  espèce. 

Ainsi  ont  pensé  la  majorité  des  auteurs  qui 
réunissent  cette  forme  soit  au  C.  Jacea  L. 
(Lamark   et  de   Candolle),    soit    au   C.  nigra 


L.  (Mérat),  soit  au  C.  pratensis  (Gentil,  Cor- 
bière, Grenier  et  Godron).  Beaucoup  d'autres 
la  passent  simplement  sous  silence.  Seul  Bo- 
reau  la  maintient  au  rang  d'espèce.  Nous- 
mème  avons  fait  de  cette  plante  une  variété  du 
C.  nigra  L.  En  effet  l'aigrette  formée  de  pail- 
lettes de  ses  fruits  la  rapproche  beaucoup 
plus  du  C.  nigra  que  du  C.  pratensis.  Il  est 
toutefois  à  remarquer  que  dans  la  diagnose 
de  Thuillier  il  n'est  pas  question  de  cette  ai- 
grette. Thuillier  en  la  plaçant  près  de  son  C. 
amara  semble  donner  raison  à  ceux  qui  voient 
dans  le  C.  amara  de  cet  auteur,  une  forme 
différente  de  l'espèce  Linnéenne.  et  identifient 
cette  forme  avec  C.  serotina.  Toutefois  les 
feuilles  très  étroites  d'une  part,  et  le  calice 
plus  petit  dont  parle  Thuillier  tendraient  à 
faire  croire  que  c'est  bien  de  Yamara  de  Lin- 
né dont  il  s'agit.  Cette  question  d'ailleurs  est 
de  peu  d'importance  pour  nous  et  ne  peut 
être  éclairée  que  par  les  échantillons  même 
de  Linné  ou  de  Thuillier  attentivement  con- 
frontés. Mérat  rapporte  le  C.  decipiens  au  C. 
nigra  L.  comme  variété.  A  rattacher  égale- 
ment au  C.  decipiens  le  C .  Debeauxii  God.  et 
Gren.  pro  specie  à  capitules  plus  petits  et  à 
appendices  plus  étroits. 

CENTAUREA    NIGRESCENS 

A  peu  près  tous  les  auteurs  sont  d'accord 
pour  faire  de  C.  nigrescens  Willd.,  le  synony- 
me de  C.  pratensis  Thuill.  Seulement  les  uns 
adoptent  le  premier  nom  et  les  autres  le  se- 
cond. Les  partisans  du  premier  nom  sont 
parmi  les  auteurs  que  nous  avons  consultés, 
au  nombre  de  9,  et  ceux  du  second  au  nombre 
de  8. Les  autres  n'en  parlent  pas,  du  moins 
comme  espèces. 

Grenier  et  Godron  font  rentrer  absolument 
dans  cette  espèce  le  C.  decipiens  Thuill.  alors 
qu'ils  érigent  en  espèce  le  C.  microptilon 
Godr.  et  Gren. 

Boreau  le  donne  avec  raison  comme  très 
répandu  dans  l'Ouest,  alors  qu'il  le  dit  A.  R. 
dans  le  centre,  où  selon  lui  le  C.  Jacea  do- 
mine. 

Mérat  distingue  le  C.  nigrescens  du  C.  pra- 
tensis. Il  réunit  le  C.  pratensis  Thuill.  absolu- 
ment au  C.  nigra  L.  et  fait  du  C.  nigrescens 
une  variété  duf.  nigra  L.  Toutefois  le  C.ni- 
grescens  de  Mérat  suivant  Cosson  et  Germain, 
ne  serait  pas  le  C.  nigrescens  Willd.  mais 
bien  ce  qu'ils  appellent  C.  radiata  (C .  nigres- 
cens Mérat)  sous-variété  du  C.  nigra  L.  qui 
n'est   lui-même     qu'une  variété  du  C.  nigra. 

Mérat  distingue  une  variété  du  nigrescens  à 
souche  rameuse  sous  le  nom  de  natta. 

M.  Gentil  rattache  le  C.  nigrescens  au  C. 
pratensis.  M.  Franchet  tout  en  faisant  nigres- 


i8j 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


cens  synonyme  de   pratensis   indique    une  va- 
riété pratensis  de  son  espèce. 

D'après  l'Index  Kewensis  le  C.  nigrescens 
Gren.  et  God.  se  rapporterait  au   C.  Jacea  L. 
bien  que  M.  Le  Grand  dans  sa  Flore  analy- 
tique du  Berry  en  fasse  le    synonyme   du   C. 
pratensis  Thuill.  Ceci  prouve  le  peu  d'accord 
des  auteurs.   C'est  également   à  C.   nigrescens 
Willd.  que  M.  le  Dr  Saint-Lager  rapporte  le  C 
transalpin.!  Schleich.,  du  nord  de  l'Italie,  que 
l'on  trouve    en  France   dans    la    Haute-Mau 
rienne  et  dont  les  écailles    moyennes    présen 
tent  un  appendice  cilié  alors    que   les  écailles 
internes  ont   un    appendice     scarieux-lacéré 
Gremli    subdivise   cette  forme  en  deux,  le  C 
Candollii  Koch..  à  appendices  cachant  l'invo- 
lucre  celui-ci  presque  noir  et  C.  A'oc/n'iSchultz 
[C.  vocchinensis  Bernh.l    à  appendices  petits, 
espacés,    triangulaires,   disposition   qui    rend 
l'involucre  bigarré    de  vert  et  de  noir.  Le  C. 
transalpina  nous  parait  l'équivalent  de  C.  Du- 
boisii  Bor.    duquel    il  parait  très   proche  voi 
sin.  C'est  un  Duboisii  de  montagne. 

L'Index  Kewensis  le  réunit  aussi  directe- 
ment au  nigrescens  Willd. 

CENTAUREA  DUBOISII    Bor. 

Seuls  Boreau.  le  F"  HéribaudJh.  et  MM, 
Corbière  et  Le  Grand  parlent  de  cette  forme. 
Boreau  la  donne  comme  espèce.  Mais  malgré 
les  éminentes  qualités  d'observateur  de  ce 
botaniste  on  sait  ce  que  valent  ses  espèces  et 
nous  avons  vainement  cherché  dans  la  dia- 
gnose  qu'il  donne  de  son  Duboisii  un  caractère 
sérieux.  Il  ne  s'agit  que  de  plus  ou  de  moins. 
Or  on  ne  peut  sur  du  plus  ou  du  moins,  éta- 
blir une  espèce. 

Mieux  inspiré  le  F"  Héribaud  Jh.  fait  du 
Duboisii  une  variété  du  ''  lace  a  L.  en  chan- 
geant toutefois  la  dénomination  de  Boreau  en 
celle  de  gracilis. 

M.  Corbière  fait  également  du  C.  Duboisii 
une  variété  du  C.Jacea  L.  en  faisant  remar- 
quer les  affinités  étroites  qui  rapprochent  cette 
forme  du  C.  amara  L.  et  ne  permettent  pas. 
comme  nous  le  verrons,  de  l'en  séparer. 

M.  Le  Grand  fait  aussi  du  Duboisii  une  dé- 
pendance du  Jacea  L.  et  donne  comme  syno- 
nymie de  cette  forme:  amara  auct.  an  L.  ! 

CENTAUREA    SEROTINA    Bor. 

Nous  avons  vu  que  Boreau  donnait  comme 
synonyme  à  son  serotina  Yamara  Thuill.  non 
L.  La  diagnose  de  Boreau,  tout  en  étant  assez 
explicative,  ne  permet  pas  de  considérer  cette 
forme  comme  une  espèce. 

Aussi  est-ce  avec  grande  majorité  que  les 
auteurs  ont  fait  de  cette  forme  une  variété  ou 
une  sous-espèce  du  C.    pratensis  à  l'exception 


bien  entendu  de  ceux  qui  n'admettent  qu'une 
seule  espèce  C.  Jacea  L. 

Toutefois  Grenier  et  Godron.  nous  l'avons 
vu,  la  réunissent  absolument  au  C .  Jacea  aussi 
bien  que  Bouvier  qui  d'ailleurs  y  réunit  aussi 
le  C.  pratensis.  L'abbé  Hy  agit  de  même,  le 
F"  Héribaud  semble  l'adopter  comme  espèce 
probablement  sur  l'autorité  de  Boreau.  De 
même  Lloyd  et  Brébisson  réédité  par  Morière. 

Quoi  qu'il  eh  soit  de  ces  derniers  auteurs  qui 
reconnaissent  eux-mêmes  que  la  section  Jacea 
du  genre  Centaurea  est  des  plus  embrouillées, 
le  C.  serotina  ne  saurait  être  érigé  en  espèce  et 
doit  suivre  le  sort  du  C.  pratensis. 

CENTAUREA  MICROPTILON  Godr. 

L'extension  de  cette  espèce  a  d'abord  été 
fort  grande  car  si,  comme  le  veut  l'Index 
Kewensis,  le  C.  nigrescens  de  Grenier  et  Go- 
dron se  rapporte  à  C.  Jacea,  il  est  probable 
que  dans  l'esprit  de  ces  auteurs  leur  microp- 
tilon  était  très  compréhensif. 

Grenier,  dans  sa  Flore  de  la  chaîne  Jurassi- 
que, parue  en  i863,  i3  ans  après  l'impression 
du  volume  de  la  Flore  de  France  renfermant 
les  Centaurea,  parait  lui  avoir  porté  le  premier 
coup  qui  d'ailleurs  fut  décisif,  car  jamais  le 
C.  micropiilon  ne  s'en  est  relevé  comme  es-, 
pèce.  11  n'a  pas  vu  le  C.  microptilon  dans  le 
rayon  de  sa  Flore  et  les  échantillons  qu'on  lui 
présente  sous  ce  nom  lui  semblent  se  rappor- 
ter au   C.  amara  L. 

Quoi  qu'il  en  soit,  à  l'exception  de  Boreau 
dont  la  3«  édition  de  la  Flore  du  Centre  fut 
antérieure  à  l'ouvrage  de  Grenier,  tous  les  au- 
teurs déflores  (Brébisson  réédité  par  Morière 
excepté)  ont  considère  le  C.  microptilon 
comme  une  variété  du  C.  pratensis  ou  même 
n'en  ont  pas  parlé,  soit  que  celte  forme  leur 
fût  inconnue,  soit  plutôt  qu'elle  fût  rare  dans 
les  rayons  de  leur  flore  respective. 

M.  Corbière  en  fait  une  forme  grêle  du  C. 
iecipiens  qu'il  rattache  d'ailleurs  au  C.  pra- 
tensis. Nous  avons  dit  ailleurs  que  nous  n'é- 
tions pas  de    l'avis  de  ce  distingué  botaniste. 

L' Index  Kewensis  reunit  le  C  microptilon 
au  C.  nigra  L.  Nous  ne  croyons  pas  avoir  ob- 
servé dans  le  Maine  le  véritable  microptilon 
de  Godron  que  nous  avons  réuni  au  Gentiliana 
forme  du  pratensis  au  contraire  très  répandue 
chez  nous. 

CENTAUREA  CONSIMILIS  Bor. 

Le  C.  consimilis  de  Boreau  a  eu  le  don  de 
passer  inaperçu  pour  la  plupart  des  auteurs 
qui  s'en  sont  lort  peu  préoccupés,  probable- 
ment parce  que  les  diagnoses  de  l'auteur  n'é- 
taient pas  des  plus  claires  et  ne  donnaient 
aucun  caractère    saillant    qui  put  faire  recon- 


LE      MONDE      DES       PLANTES 


183 


naître  cette  nouvelle  espèce  dont  nous  ne 
trouvons  mention  que  chez  MM.  Corbière, 
Lloyd  et  M.  l'abbe'  Hy.  Le  premier  en  t'ait 
une  variété'  du  C.  nemoralis  Jord.  et  les  deux 
autres  une  variété  du  C.  nigra  L.  Qu'on  ne 
se  me'prenne  pas  sur  nos  intentions.  Nous  re- 
connaissons, en  Boreau  comme  en  Jordan, des 
observateurs,  de  premier  ordre  et  des  bota- 
nistes de  grand  talent  auxquels  il  ne  manque 
qu'une  chose  :  le  sens  de  l'espèce  qui  leur  fit 
prendre  pour  telle  de  simples  races  ou  variétés 
ou  formes  au  sens  de  MM.  Rouy  et  Foucaud. 
L'Index  Kewensis  fait  du  C.  consimilis  Bor. 
un  synonyme  de  C.  Jacea  L.  Cela  permet  de 
juger  de  la  confusion  qui  règne  dans  le  genre 
dont  nous  nous  occupons  présentement. 

CENTAUREA  OBSCURA  Jord. 

Nous  trouvons  plus  souvent  mention  du 
C-  obscurci  chez  les  auteurs.  Gremli  en  fait  une 
variété  du  C.  nigra  L.  M.  l'abbé  Hy  abonde 
dans  le  même  sens.  L'abbé  Cariot  et  le  Dr  St- 
Lager  rattachent  absolument  C.  obscurci  Jord. 
non  Bor.  à  C.  nigra  L.  Le  F"  Héribaud  Jh. 
est  également  de  cet  avis,  M.  Corbière  le  rat- 
tache au  C.  nemoralis  Jord.  dont  il  fait  une 
espèce  de  second  ordre. 

Boreau  donne  comme  obscurci  Jord,  une 
espèce  qui  étant  également  le  C.  nigra  Jord, 
non  L.  doit  correspondre,  pensons-nous,  au 
C.  nemoralis  Jord. 

Enfin  {'Index  Kewensis  réunit  Vobscura 
Jord.  au  C.  nigra  L. 

CENTAUREA  NEMORALIS   Jord. 

Donné  par  Gremli  comme  seconde  variété 
du  nigra  L.,  le  C.  nemoralis  Jord.  est  mis 
au  même  rang  que  les  autres  espèces  par 
le  Frère  Héribaud  Jh.  avec  cette  synonymie  : 
C.  nemoralis  Jord  [C.  nigra  auct.  non  L.) 
M.  Corbière  l'admet  comme  espèce  de  second 
ordre.  Boreau  qui  l'identifie  avec  le  C.  ni- 
gra L.  parait  avoir  confondu  cette  forme  avec 
C.  obscura  Jord.  (il  La  synonymie  de  C.  nigra 
Jord.  qu'il  donne  à  son  obscura  semble  jus- 
tifier cette  manière  de  voir. 

'  Lloyd  réunit  absolument  C.  nemoralis  Jord. 
à  C.  nigra  L.  Grenier  l'admet  au  même  rang 
que  les  autres  espèces  et  en  fait  une  plante 
des    terrains     siliceux.      De     même,     l'abbé 


(i)  Il  ressort  d'une  lettre  à  nous  adressée  par  le 
frère  Héribaud  Jh.  que  Boreau  a  réellement  con- 
fondu le  C.  nigra  L.  avec  le  C.  nemoralis  Jord. 
En  Auvergne,  le  C  nigra  L.,  nous  dit  notre  savant 
correspondant,  est  une  plante  montagnarde,  qu'il 
n'a  jamais  rencontrée  au-dessous  de  900  à  1000  m. 
C'est  au  C.  obscura  que  Boreau  eût  dû  plutôt 
identifier  son  C.  nigra  L.  Le  C.  nigra  L.  d'Au- 
vergne a  été  identifié  aux  échantillons  provenant 
de  Suède. 


Cariot  et  le  Dr  St-Lagerqui  donnent  la  même 
synonymie  que  le  Frère  Héribaud.  Le  Dr  St- 
Lager  dans  les  Clefs  analytiques  décrit  ainsi 
cette  forme  :  Involucres  ovoïdes  d'un  brun 
roux,  appendices  linéaires-lancéolés  ;  plante 
de  5-io  décimètres,  à  rameaux  larges  et  étalés- 
dressés.  Le  nigra  L.  au  contraire  a  ses  invo- 
lucres globuleux  d'un  brun  noir,  à  appendices 
largement  ovales  ;  plante  de  2-3  décimètres 
simple  ou  peu  rameuse,  à  rameaux  courts  et 
dressés. 

Qu'il  y  ait  là  une  forme  secondaire  peut- 
être,  une  variété,  soit,  maisune  espèce,  oh  non. 
Nous  avons  vu  tous  ces  caractères  varier  et, 
entre  autres,  nous  avons  rencontré  des  nigra 
dépassant  et  de  beaucoup  les  3  décimètres 
qu'on  lui  impose. 

Rien  n'est  plus  variable  que  la  taille  des 
plantes  et  il  n'est  pas  possible  de  la  faire  entrer 
ni  pour  beaucoup,  ni  même  pour  peu,  dans 
une  diagnose.  L'Index  Kewensis  égale  avec 
raison  le  C.  nemoralis  Jord.,    au  C.  nigra  L. 

Quant  au  Centaurea  nigraJord.,  sauf  Boreau 
qui  donne  à  tort  cette  forme  comme  un  sy- 
nonyme à'obscura  Jord.  et  sauf  Lloyd  qui  en 
fait  une  variété  du  C.  nigra  L.  pprès  avoir 
préalablement  réuni  à  ce  dernier  le  C.  nemora- 
lis Jord.,  personne  n'en  a  parlé  II  est  proba- 
ble que  Lloyd  entendait  par  le  C.  nigra  Jord. 
le  C.  obscura  du  même  auteur. 

Quant  au  C.  nigra  Lamk.  il  faut  d'après 
l'Index  de  Kew  la  rapporter  au  C.  pratensis, 
non  à  celui  de  Thuillier  qui  égale  nigrescens 
Willd,  ni  à  celui  de  Salisbury  qui  égale 
C.  Jacea  L.  mais  sans  doute  à  celui  de  Horne- 
mann  qui  est  d'ailleurs  une  espèce  de  Hongrie 
étrangère  à  notre  Flore  de  France  et  à  plus 
forte  raison  à  la  Flore  de  l'Ouest. 

Nous  passons  également  sous  silence  le 
C.  alba  Lois,  dont  nous  ne  trouvons  pas  men- 
tion dans  l'Index  de  Kew,  nom  qui  doit  très 
vraisemblablement  se  confondre  avec  le 
C.  alba  Suter,  ce  dernier  égalant  C.  amara  L. 
Gillet  et  Magne  donnent  effectivement  Y  alba 
comme  variété  de  C.  amara  L. 

LES     FAITS 

Dans  l'étude  des  faits  nous  allons  reprendre 
une  à  une  les  différentes  formes  en  procédant 
dans  l'ordre  inverse,  c'est-à-dire  en  commen- 
çant par  les  formes  de  moindre  importance 
pour  arriver  jusqu'aux  formes  de  premier 
ordre. 

CENTAUREA   CONSIMILIS    Bor. 

Nous  avons  vu  cette  forme  qui  est  abon- 
damment représentée  dans  le  Maine  et  très 
souvent  mêlée  à  la  forme  suivante  dont  elle 
se  distingue  par  la  couleur  de  ses  fleurs  et   de 


i84 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


ses  appendices.  L'involucre  est  souvent  velu- 
aranéeux  à  la  base.  En  dehors  de  là,  nous  ne 
voyons  pas  d'autre  caractère  qui  puisse  servir 
a  différencier  ces  deux  plantes.  En  outre,  nous 
ne  nous  porterions  pas  garant  de  la  constance 
des  caractères  de  couleur  et  de  villosité  qui 
peuvent  varier  avec  les  années  et  avec  le  sol. 
Aussi  ne  regardons-nous  pas  le  C.  consimilis 
comme  une  véritable  variété,  encore  moins 
comme  une  sous-espèce.  Il  nous  parait  devoir 
se  rapporter  au  C.  nemoralis  auquel  plusieurs 
botanistes,  et  M.  Corbière  en  particulier,  le 
rattachent  avec  infiniment  de  raison. 

CENTAUREA    OBSCURA    Jord 

Forme  également  assez  répandue  dans  le 
Maine  et  mêlée  souvent  à  la  précédente  à  tel 
point  qu'elle  pousse  côte  à  côte  dans  les  prés 
et  dans  les  bois.  Nous  faisons  sur  la  constance 
des  caractères  de  celle-ci  les  mêmes  réserves 
que  pour  sa  voisine.  C'est  surtout  dans  le  nord 
de  la  Sarthe  que  nous  avons  observé  cette 
plante  mêlée  aux  autres  formes,  et  que  nous 
avons  trouvé  entre  elle  et  la  suivante  tous  les 
intermédiaires.  Nous  la  rattachons  également 
au  C.  nemoralis. 

CENTAUREA    NEMORALIS  Jord. 

Le  C.  nemoralis  se  divise  plutôt  en  deux  for- 
mes qu'il  ne  constitue  lui-même  une  forme 
stable.  Tout  Centaurea  aigrette  possédant  des 
appendices  appliqués  cachant  les  bractées  et 
et  ne  présentant  pas  les  caractères  spéciaux 
du  C.  consimilis  ou  du  C.  obscura  est  un  C. 
nemoralis  type.  Malheureusement  pour  le 
type,  non  seulement  il  se  résout  ordinairement 
en  l'une  des  deux  formes  citées  précédem- 
ment, mais  encore  on  trouve  au  point  de  vue 
des  appendices  appliqués  cachant  les  bractées 
de  nombreux  intermédiaires.  Tantôt  ce  sont 
les  appendices  du  haut  qui  sont  appliqués  et 
cachent  les  bractées,  tandis  que  ceux  du  bas 
sont  arqués  en  dehors  et  découvrent  les  brac- 
tées, tantôt  (plus  rarement  il  est  vrai)  c'est  l'in- 
verse. De  telle  sorte  que  l'on  trouve  tous  les 
passages  du  C.  nemoralis  Jord.  au  C.  deci- 
piens  Thuill.  Aussi  ne  faisons  nous  du  C.  ne- 
moralis qu'une  variété  du  C.   nigra    L. 

CENTAUREA  DECIPIENS    Thuill. 

Le  C.  decipiens  n'est  pas  le  C.  decipiens  des 
auteurs,  pas  celui  de  Corbière  en  particu- 
lier. Nous  ne  voyons  pas  que  Thuillier  dans  sa 
diagnose  parle  de  poils  semblables  à  de  peti- 
tes paillettes.  11  se  contente  de  parler  des 
feuilles  plus  étroites  et  des  calices  plus  petits 
que  dans  son  <■'..  amara  et  de  la  tige  portant 
plusieurs  fleurs  rouges.  En  admettant  que  son 


amara  soit  le  serotina  Bor.,  il  eût  dû  différencier 
sondecipiens  en  décrivant  les  appendices  étalés 
arqués  en  dehors  par  opposition  à  ceux  de  C. 
serotina  si  celui-ci  correspond,  comme  certains 
prétendent  à  C.  amara  L. 

En  réalité,  on  ne  sait  pas  au  juste  ce  qu'est 
le  C.  decipiens  Thuill.  En  tous  cas,  l'auteur 
le  place  à  une  telle  distance  du  C.  pratensiseï 
du  C.  nigra  qu'il  est  permis  en  effet  d'y  voir 
un  C.  différent,  une  sorte  de  C.  microptilon 
aigrette.  Nous  croyons  devoir  distinguer  entre 
le  '  .  decipiens  Thuill.  forme  aigrettée  à  ap- 
pendices étalés  découvrant  les  bractées  et  une 
autre  forme  analogue  pour  ses  bractées,  mais 
à  aigrette  pailletée  que  nous  appellerons  C. 
lepidolopha  Lévl.  à  aigrettes  semblables  à  des 
paillettes. 

Nous  mettrons  ces  deux  formes  comme  va- 
riétés du  nigra.  Le  C.  lepidolopha  et  le  '.'.deci- 
piens sont  d'ailleurs  deux  formes  très  voisines 
du  C.  nigra.  On  trouve  entre  elles,  comme 
nous  l'avons  vu,  des  formes  de  transition 
même  sous  le  rapport  des  poils-paillettes  de 
l'aigrette.  Nous  en  avons  rencontré  notam- 
ment à  Livet  (Sarthe)  et  dans  le  voisinage  de 
la  forêt  de  Perseigne,  dans  le  même  départe- 
ment. 

Nous  plaçons  comme  sous-variété  de  (.'.  nigra 
le''.  Debeauxii  Gren.  et  Godr.  qui,  par  ses  ca- 
pitules très  petits  semble  constituer  une  excel- 
lente sous-variété. 

CENTAUREA  SEROTINA  Bor. 

Le  C.  serotina  est  une  forme  du  C.  pratensis 
assez  abondante  dans  le  Maine  et  généralement 
dansl'Ouest.  Elle  se  prolonge  à  l'arrière-saison. 
Souvent  elle  présente  des  feuilles  très  irrégu- 
lières et  très  profondément  divisées.  Elle  se 
différencie  du  type  à  première  vue  par  ses 
appendices  appliqués,  cachant  les  bractées. 
Malheureusement  pour  sa  valeur  spécifique 
nous  avons  vu  les  passages  du  serotina  au 
pratensis,  tout  spécialement  sur  le  calcaire  ju- 
rassique de  l'arrondissement  de  Mamers. 

Nous  ne  pouvons  donc  l'admettre  que 
comme  une  simple  variété  du  pratensis. 

CENTAUREA  MICROPTILON  Godr. 

En  étudiant  les  Centaurea  et  les  diagnoses 
du'',  microptilon  en  particulier,  nous  nous 
sommes  convaincu  que  cette  forme  était  rare. 
I  .'avons-nous  même  exactement  dans  le  Maine? 
Nous  y  avons  vu  sur  les  calcaires  de  St-Rémy- 
du-Plain  et  d'Ancinnes,  des  formes  correspon- 
dant à  peu  près  à  cette  plante,  mais,  nous  ne 
pouvons  certifier  que  c'est  bien  du  C.  mi- 
croptilon qu'il  s'agit. 

Cette  plante  est  si  peu  répandue  dans  l'Est 
que  Grenier  se  refuse  à  accepter  comme    tels 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


185 


les  échantillons  qu'on  lui  présente  sous  ce  nom 
et  les  rapporte  à  C.  amara 

Si  la  forme  que  nous  avons  vue  est  bien  le 
C.  microptilon  c'est  une  forme  grêle  et  apau- 
vrie  d'un  autre  type  plus  courant  chez  nous, 
auquel  nous  avons  donné  le  nom  de  C.  Genti- 
liana. 

GENTAUREA    GENTILIANA  I.évl. 

Le  C.  Gentiliana  renferme  le  C.  microptilon. 
On  le  distingue  du  C.  serotina  à  ses  appendices 
isolés,  arqués  en  dehors,  ne  couvrant  pas  les 
bractées,  et  du  microptilon  à  ses  feuilles  ovales 
et  lancéolées,  entières  ou  sub-entières,  rare- 
ment incisées  età  ses  tiges  plus  robustes.  11  est 
fréquent  dans  le  Maine.  Il  se  distingue  du  pra- 
tensis  type  par  les  appendices  qui  chez  le  pra. 
tensis  couvrent  les  bractées,  au  moins  les  brac- 
tées extérieures.  La  sécheresse  ou  l'humidité 
font  varier  d'ailleurs  ce  caractère  et  comme 
pour  les  formes  du  nigra  nous  avons  trouvé 
dans  une  même  localité  toutes  les  formes  pos- 
sibles du  C.  pratensis  au  C.  microptilon  en 
passant  par  le  C.  Gentiliana. 

GENTAUREA   NIGRA    L. 

Le  C.  nigra  se  distingue  essentiellement  du 
C.  pratensis  par  l'aigrette  de  poils  qui  cou- 
ronne ses  assises  et  qui  dans  notre  Essai  sur 
les  Centaurea  du  Maine  nous  paraissait  un 
caractère  suffisant  de  délimitation. 

On  nous  a  fait  remarquer  depuis  que  chez  les 
Composées,  on  trouvait  souvent,  dans  un  même 
capitule,  des  akènes  aigrettes  et  d'autres  abso- 
lumentalophes, c'est-à-dire  sans  aigrette.  Nous 
le  savions,  mais  nous  n'avions  pas  songé  à  ap- 
pliquer cette  remarque  fort  simple  au  genre 
Centaurea . 

Depuis  lors,  en  effet,  nous  avons  trouvé  des 
Centaurea  nigra  à  akènes  polymorphes  à  ce 
point  de  vue  et  c'est  même  le  cas  général, 
d'après  nos  observations. 

Chez  C.  nigra  en  effet,  les  akènes  du  centre 
des  capitules  sont  bien  munis  d'aigrettes  mais 
ceux  de  la  périphérie  en  sont  complètement 
dépourvus.  Ajoutons  en  outre  que  l'aigrette 
de  quelques  nigra  est   presque  rudimentaire. 

GENTAUREA  PRATENSIS 

Après  ce  que  nous  venons  de  dire,  il  n'y  a 
plus  lieu  de  s'étonner  que  Thuillier  lui-même 
ait  vu  dans  son  pratensis  une  variété  du 
nigra.  J'ai  observé,  en  effet,  certains  échan- 
tillons de  Centaurea  tels  qu'il  était  fort  diffi- 
cile d'apprécier  si  l'on  avait  affaire  à  un  pra- 
tensis ou  à  un  nigra. 

Le  pratensis  a  de  plus  des  ports  bien  diffé- 
rents. Tantôt  il  se  présente  (nous  parlons  du 
type)  avec  des  feuilles  larges  de  3  à  io  cent, 
largement    sinuées-incisées,     tantôt   il    a    les 


fleurs  de  sa  circonférence  longuement  rayon- 
nantes et  les  fleurons  centraux  d'un  blanc 
jaunâtre  ce  qui  donne  au  capitule  un  gracieux 
aspect.  Nous  appellerons  variegata cette  forme 
que  nous  avons  observée  en  Vendée,  à  Chal- 
lans  et  aux  Sables-d'Olonnes.  Tantôt,  au  con- 
traire, les  fleurons  périphériques  sont  peu  ou 
pas  rayonnants.  C'est  cette  dernière  forme 
qui  domine  dans  le  Maine. 

En  outre,  il  n'est  pas  très  rare  que  la  moit'e 
où  au  moins  le  tiers  des  bractées  del'involucre 
soient  lacérées  ou  même  entières  et  non 
pas  régulièrement  pectinées-ciliées.  Rétrécissez 
les  feuilles  de  cette  forme  et  couvrez  les 
d'une  pubescence  un  peu  grisâtre  et  vous 
aurez  un  Duboisii  c'est-à-dire  un  Jacea.  Aussi 
n'est-il  pas  étonnant  que  des  botanistes  auto- 
risés aient  réuni  le  C.  pratensis  au  Jacea  et 
nous  sommes  pleinement  de  leur  avis  car  la 
seule  différence  qu'il  y  ait  en  dernière  ana- 
lyse entre  le  C.  Jacea  L.  et  le  C .  pratensis 
Thuill.,  c'est  que  chez  le  premier  tous  les  ap- 
pendices sont  déchiquetés  ou  entiers  tandis 
qu'ils  doivent  être  chez  le  second  régulière- 
ment pectinés-ciliés.  Théoriquement  et  sur  le 
le  papier  c'est  bien,  mais  en  réalité  on  trouve 
des  Jacea  dont  les  appendices  inférieurs  ou 
extérieurs  sont  régulièrement  pectines  ciliés 
et  des  pratensis  dont  les  appendices  supé- 
rieurs ou  inférieurs  sont  entiers  ou  lacérés. 
Au  moment  où  nous  écrivons  ces  lignes 
(16  novembre  1896)  nous  revenons  d'une  pro- 
menade botanique  au  cours  de  laquelle  nous 
avons  rencontré  Centaurea  pratensis  mêlé  au 
C.  Gentiliana,  C.  decipiens  et  C.  nigra. 
Chose  bizarre  nous  n'avons  pas  rencontré  le 
C.  serotina.  Il  y  aurait  donc  par  parenthèse 
des  formes  plus  tardives  que  la  Centaurée 
tardive  déjà  passée.  Des  C.  pratensis  rappe- 
lant le  C.  Jacea  nous  en  avons  rencontré  à 
plusieurs  reprises  et  nous  avons  vu  par  contre 
des  Jacea  passant  au  C.  pratensis.il  n'y  a  donc 
entre  les  deux  qu'une  différence  du  plus  au 
moins.  C'est  donc  dire  qu'il  n'y  a  pas  de  dis- 
tinction spécifique  entre  ces  deux  formes  et  si 
C.  nigra  =  C.  pratensis  spécifiquement  il 
est  aussi  vrai  de  dire  C. pratensis  =  C.  Jacea. 

Notons  aussi  une  curieuse  variation  obser- 
vée chez  cette  mêmeforme  à  Noyers  sur  Yvré- 
l'Evêque  près  le  Mans.  Encore  qu'elle  soit 
accidentelle,  cette  variation  que  nous  appelle- 
rons striata  est  intéressante.  C'est  un  praten- 
sis dont  les  écailles  sont  striées  régulièrement 
de  rose  et  de  vert,  stries  du  plus  bel  effet.  C'est 
sans  doute  une  forme  d'arrière-saison.  Quant 
au  nom  de  C.  pratensis  que  nous  avons  em- 
ployé jusqu'ici  dans  ce  travail,  car  il  nous  était 
familier, et  dont  la  paternité  doit,  au  témoignage 


■  86 


IF       MONDE       DES       PLANTES 


même  de  Thuillier,  remonter  a  Vaillant  qui 
paraît  être  l'auteur  de  cette  forme,  il  faut  y 
renoncer  car  il  existe  un  C.  pratensis  reconnu 
jusqu'ici  comme  espèce.  C'est  le  C.  pratensis 
Hornem.  de  Hongrie.  Il  pourrait  donc  en 
résulter  une  confusion  et  d'autre  part,  on  l'a 
vu  précédemment,  les  appellations  de  C.  pra- 
tensis et  C.  nigrescens,  ayant  chacune  pour 
elles  un  nombre  égal  d'auteurs,  l'appellation 
de  C.  Jaceoides  aurait  l'avantage  de  ramener 
l'unité  de  dénomination  pour  une  forme  dont 
les  akènes  non  aigrettes  et  les  appendices  su- 
périeurs souvent  entiers  ou  seulement  laciniés 
justifient  on  ne  peut  mieux  l'appellation  de 
jaceoïde. 

CENTAUREA    DUBOISII  Bor. 

Nous  maintenons  à  cette  variété  du  C.  Jacea 
le  nom  de  Boreau.  Non  signalée  jusqu'à  ce 
jour  dans  la  Flore  de  l'Ouest  cette  forme  ne 
parait  pas  non  plus  avoir  été  signalée  dans  la 
Sarthe.  Dans  la  Mayenne  elle  a  été  signalée 
sur  divers  points  et  notamment  à  Pré-en-Pail. 
M.  Corbière  l'indique  à  Domfront  dans  l'Orne 
et  à  Lessay  dans  la  Manche.  Nous  le  possé- 
dons de  Chemeré  (Mayenne). 

S'il  y  avait  le  plus  léger  doute  sur  l'identité 
du  C.  Jacea  L.  et  du  C.  amara  L.  cette  forme 
le  lèverait  immédiatement. 

Nous  nous    déclarons    en  effet  incapables 
de  voir  dans  les  C.   amara  L.    et  C.  Jacea  L. 
deux  espèces  différentes.   Nous  allons  répon- 
dre tout  à  l'heure  à  une   objection    que    nous 
tenons  à  prévenir. 

Nous  considérons  le  C.  "Duboisii  comme 
une  sous  variété  du  C.  Jacea  au  même  titre 
que  le  C.  transalpina de  Schleich. 

Le  C.  Duboisii  est  le  passage  du  C.  Jacea 
auc'.  amara  tout  comme  le  C.  transalpina 
est  le  passage  du  C.  Jacea  au  C.  pratensis 
Thuill.  Le  C.  Duboisii  a  le  port  d'un  amara 
et  le  transalpina  celui  du  Jacea.  Nous  réu- 
nissons ces  deux  formes  et  celles  que  l'on 
pourra  découvrir  dans  les  mêmes  conditions 
sous  le  nom  de  mictolepis,  centaurée  à  écail- 
les diverses  et  nous  en  faisons  une  variété  du 
C.  Jacea  au  même  titre  que  le  C.  amara  L. 

CENTAUREA    AMARA    L. 

Fort  des  opinions  des  auteurs,  fort  des 
échantillons  à' amara  vus  par  nous  et  des  in- 
termédiaires qui  nous  ont  été  montrés  nous  ne 
pouvons  faire  de  C.  amara  L.  qu'une  sous- 
espèce  et  concluons  avec  M.  Franchet  :  «  On 
trouve  entre  les  C.  amara  et  C.  Jacea  des  in- 
termédiaires qui  ne  permettent  pas  de  consi- 
dérer comme  espèces  distinctes  les  C.  amara 
et  C.  Jacea,  ne  différant  en  réalité  que  par  la 
largeur  de  leurs    feuilles  et  la  forme  de  l'ap- 


pendice   des    bractées  plus    arrondi    et  plus 
déchiqueté  dans  le  '.'.  Jacea.  » 
Une  grave  objection  nous  attend. 
Comment  se  fait-il,  nous  dira-t-on,que  vous 
ayez  si  vite  changé  d'opinion,  vous,  qui  il  va 
un  an  à  peine,  écriviez  ceci  : 

o  II  est  possible  que  l'étude  anatomique 
démontre  un  jour  que  le  C.  Jacea  L.  et  le 
C,  amara  L.  ne  forment  qu'une  seule  espèce 
avec  la  forme  Duboisii  Bor.,  à  rameaux  effi- 
lés et  feuilles  linéaires-aiguës,  comme  inter- 
médiaire entre  les  deux  variations  extrêmes. 
D'autres  formes  plus  tranchées  au  premier 
abord  ont  été  ainsi  réduites  plus  tard  avec 
raison.  C'était  même  notre  première  pensée 
de  réunir  ces  deux  formes.  Mais  les  échantil- 
lons de  l'une  et  de  l'autre  provenant  de  la 
même  localité  (Nice  ;  région  littorale)  envoyés 
par  feu  M.  J.  B.  Barla  nous  semblent  si  diffé- 
rents comme  port  et  aspect  au  premier 
abord  que  nous  hésitons  à  réunir  dès  mainte- 
nant ces  deux  formes  dont  la  première  nous 
parait  plus  spéciale  au  nord  et  au  centre  de  la 
France,  tandis  que  la  seconde  [C.  amara' 
parait  plus  répandue  dans  le  midi  et  ne  nous 
est  pas  connue  dans  le  Maine  • . 

La  réponse  est  aisée.  Tout  d'abord  on  nous 
accordera  que  nous  avions  fait  nos  réserves. 

Ensuite  nous  n'avions  alors  en  herbier  que 
des  types  extrêmes.  Depuis  lors  nous  avons 
étudié  les  auteurs  plus  à  fond  d'une  part  et 
de  l'autre  nous  avons  observé,  comparé  et  de 
cette  comparaison  de  Vamara  avec  le  Jacea  y 
compris  le  Duboisii  est  résulté  cette  convic- 
tion que  C.  amara  et  Jacea  ne  forment  qu'une 
seule  et  unique  espèce  que  l'on  rencontre 
quelquefois  dans  les  mêmes  localités,  à  Nice 
par  exemple  où  les  deux  formes  cohabitent. 
Pour  les  Epilobes,  Jussiees  et  les  Onothéres 
il  nous  est  arrivé  souvent  de  considérer  deux 
formes  comme  distinctes  tout  en  réservant  l'a- 
venir,car  nous  avons  pour  habitude  de  marcher 
appuyé  sur  les  faits.  Un  jour  arrive  où  les  in- 
termédiaires nous  amènent  à  conclure  à  la  réu- 
nion nécessaire  des  formes  premièrement  dis- 
tinctes. C'est  ce  qui  nous  est  arrivé  pour  le 
genre  Centaurea  et  notamment  pour  les  deux 
formes  Jacea  et  amara. 

Nous  faisons  donc  rentrer  la  forme  grêle 
dans  la  forme  robuste  c'est  à  dire  le  C.  ama- 
ra dans  C.  iacea  comme  on  a  fait  rentrer  les 
formes'-',  serotina  et  C.  microplilon  dans  les 
formes  C.  pratensis  et  C.  Gentiliana  et  nous 
avons  finalement  C.  Jacea  comme  sous-espèce 
au  même  titre  que  C.  pratensis  Thuill.  et 
C.  niera  L.  Peut-être  même  devrait  on  su- 
bordonner  C.  nigra  L.  a  C.  pratensis  et  ne 
voir  dans  le  nigra  qu'un  pratensis  aigrette. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


GENTAUREA    VARIABILIS 

Reste  le  nom  à  donner  à  l'espèce  suprême 
à  celle  qui  représente  à  elle  seule  la  section 
Jacea.  Ici  deux  noms  en  présence  :  C.  vulgaris 
Godron,  nom  sous  lequel  elles  ont  été  un  mo- 
ment réunies  et  C.  variabilis  nom  qui  con- 
viendrait merveilleusement  à  l'ensemble  des 
espèces  le  jour  où  on  les  réunira,  disions-nous 
dans  notre  Essai  sur  les  Centaurea  du  Maine. 
Nous  écartons  le  premier  pour  deux  raisons  : 
i°  parce  qu'il  n'a  pas  prévalu  et  n'a  pas  même 
laissé  de  trace,  l'auteur  ayant  brusquement  re- 
noncé à  son  opinion  première  ;  2°  parce  que 
toutes  les  formes  de  l'espèce  ne  sont  pas  égale- 
ment vulgaires  ce  qui  surtout  pour  les  auteurs 
de  flores  locales,  amènerait  de  l'embarras  en 
les  obligeant  à  reprendre  les  anciens  noms 
pour  indiquer  clairement  les  formes  répandues 
dans  leur  pays  ou,  s'il  ne  le  faisaient,  ferait 
croire  à  leurs  lecteurs  que  d'une  façon  géné- 
rale toutes  les  formes  sont  banales. 

Il  ne  reste  donc  que  le  nom  de  f .  variabilis 
que  nous  donnons  à  l'espèce  telle  que  nous  la 
connaissons,  c'est-à-dire  avec  ses  trois  groupes 
ou  sous-espèces  Jacea,  Jaceoid.es  et  nigra  et 
leurs  multiples  formes.  Aux  botanistes  de  ra- 
tifier ce  nom  et  notre  conception  de  la  section 
Jacea  du  genre  Centaurea. 

Diagnoses  et  Clefs. 

Centaurea  variabilis  Lévl.  (C.  vulgaris 
Godron.  Flore  de  Lorraine,  i«édit.  —  C.  Jacea 
Cosson  et  Germain  de  St-Pierre,  Bonnier, 
non  L.)  Tige  dressée  ou  décombante,  ordinai- 
rement anguleuse,  simple  ou  rameuse,  glabre, 
glabrescente  ou  velue,  parfois  même  blanchâ- 
tre-tomenteuse  ;  feuilles  tantôt  étroitement 
linéaires-aiguës,  tantôt  largement  ovales,  va- 
riant à  l'infini  entre  ces  deux  formes,,  entières 
ou  sinuées,  dentées,  lobées  ou  incisées-pin- 
natifides,  glabres,  pubescentes  ou  tomenteu- 
ses,  variant  en  largeur  de  2  mm.  à  10  cm. 
et  en  longueur  de  20  mm.  à  3o  cm.  et  plus  ; 
capitules  ordinairement  solitaires  ou  géminés," 
parfois  ternes  au  sommet  des  rameaux  ;  globu 
leux,  subglobuleux  ou  ovoïdes,  blanchâtres, 
jaunâtres,  fauves,  noirâtres  ou  noirs,  ternes 
ou  luisants,  à  appendices  tantôt  entiers,  su- 
borbiculaires,  ovales,  lancéolés  ou  linéaires, 
tantôt  déchiquetés,  tantôt  régulièrement  pec- 
tinés-ciliés,  affectant  parfois  ces  diverses  for- 
mes dans  le  même  capitule  ;  bractées  imbri- 
quées, appliquées  ou  étalées  ou  même  réflé- 
chies et  arquées  en  dehors  ;  fleurs  purpurines, 
roses,  rouges  ou  blanches  ou  jaunâtres  de  cou- 
leur-crème, les  extérieurs  longuement  rayon- 
nantes, ou  au  contraire  peu  ou  pas  rayonnants  ; 
akènes,  pubescents,   glabrescents  ou   glabres, 


tantôt  dépourvus  d'aigrette,  tantôt  munis  d'une 
aigrette  courte  ou  rudimentaire,  parfois,  cou- 
ronnés d'une  aigrette  de  petites  paillettes,  sou- 
vent ceux  du  centre  aigrettes,  et  les  extérieurs 
aiophes  ou  non  aigrettes,  —  Vivace.  —  Mai- 
Novembre. 

Espèce  polymorphe  comprenant  les  sous- 
espèces  distinguées  dans  le  tableau  dichoto- 
mique suivant  : 

Tout  ou  moitié  des  appendices  de  l'invo- 
l       lucre  entiers  ou  déchiquetés ...  C.  Jacea 

1  [  Appendices  de  l'involucre  pour  la 
plupart,  régulièrement  pectines 
ciliés 2 

/  Akènes  du  centre  du  capitule  mu- 

2  nis  d'une  aigrette C.  nigra 

(Akènes  tous  dépourvus  d'aigrette  C.jaceoides 

Centaurea  Jacea  Lévl.  non  L.  —  Forme 
très  polymorphe,  glabre  ou  aranéeuse,  à  tige 
dressée,  décombante  ou  couchée  ;  feuilles  en- 
tières ou  dentées  ou  incisées-pinnatifides  à  la 
base;  capitules  souvent  munis  de  feuilles  flo- 
rales à  leur  base;  bractées  de  l'involucre  à 
appendice  scarieux  blanchâtre,  doré-jaunâtre 
ou  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé,  arrondi  ou 
ovale,  entier  ou  lacinié,  les  appendices  des  brac- 
tées de  la  moitié  inférieure  du  capitule  étant 
parfois  régulièrement  pectines-ciliés  ou  tendant 
à  le  devenir;  fleurs  purpurines,  les  extérieures 
rayonnantes  ou  non.  Akènes  dépourvus  d'ai- 
grette. 

Tableau   dichotomique  des  variétés 
du  C     Jacea. 

,  Appendices  tousentiers  ou  laciniés  2 

1    J  Appendices  des  bractées  inférieures 

pectines  ciliés C.  mictolepis Lévl. 

/  Feuilles  vertes,  élargies, 
1        les     supérieures    lan- 

^  \      céolées C.  Jacea  L. 

1  Feuilles       blanchâtres, 
'       étroites, lessupérieures 

linéaires C.  amara  L. 

C.  mictolepis  Lévl.  —  Appendices  des 
bractées  inférieures  du  capitule  régulièrement 
pectinés-ciliés  ou  tendant  à  le  devenir. 

Deux  sous-variétés  : 

C.  Tkansalpina  Schleich  (pro  specie).  — 
Feuilles  vertes  élargies,  entières  ou  sinuées- 
dentées  ;  capitules  gros  ou  médiocres  comme 
dans  C.  Jacea. 

a  Candollii  Koch.  Appendices  cachant  les 
bractées  ;  son  involucre  presque  noir. 

b  Kochii  F.  Schultz  (C.  vocchinensis  Bernh.) 
Appendices  petits,  espacés,  triangulaires  ;  son 
involucre  bigarré  de  vert  et  de  noir. 

Bien  que  cette  sous-variété  et  ses  deux  va- 
riations n'appartiennent  pas    à  la    Flore    de 


[88 


LE      MONDE       DES       PLANTES 


l'Ouest  de  la  France,  nous  avons  cru  devoir 
les  comprendre  dans  notre  travail  pour  mieux 
indiquer  leur  place  dans  la  section  Jacea. 

C.  Druoisu  Bor.  (prospecte:  ('.  gracilis 
Héribaud  Jh.)  —  Feuilles  grisâtres  ou  blan- 
châtres, étroites,  linéaires-aiguës  ;  capitules 
plutôtpetits  comme  dans  C.  amara.  —  Hab.  — 
Pâturages  secs,  bord  des  chemins.  —  Orne  : 
Domfront;  Manche  :  Lessay  ;  Mayenne  :  Méral, 
Chemeré,  Pré-en-Pail. 

C.  Jacea  !..  {pro  specie—;  C.  Jacea  Franchet 
pro  variet.).  —  Tige  ordinairement  dressée,  à 
rameaux  courts,  fermes,  dressés  ;  feuilles  ver- 
tes, oblongues-lancéolées  ou  lancéolées,  appen- 
dice des  bractées,  arrondi,  lacinié. 

Hab.  —  Prés,  bords  des  bois.  Calvados  : 
Caen,  Mesnil-Mauger  ;  Orne  :  Domfront  ;  Man- 
che :  St  Sauveur-le-Vicomte  :  Sarthe  :  Yvré- 
l'Evêque,  Bazouges,  St-Calais,  Conflans,  Sablé  ; 
Mayenne  :  Chemeré  ;  Loir-lt-Cher  ;  AC. 

C. amara  LApro  specie  ;  C.  amara  Franchet 
pro  variet.).  —  Tige  redressée,  ou  couchée,  à 
rameaux  effilés,  flexibles,  étalés-dressés  ;  feuil- 
les ordinairement  blanches  aranéeuses,  étroi- 
tes, linéaires  ou  lancéolées-linéaires  ;  appen- 
dice des  bractées  entier  ou  fendu  ;  plante  à 
saveur  amère. 

Hab.  —  Terrains  très-secs,  argileux  ou  cal- 
caires. Loir-et-Cher  :  AC 

Centaurea  jaceoides  Lévl.  (C.  pratensis 
Vaill.  in  Thuill., nigrescens  auct.plur.  ) — Forme 
très  polymorphe,  spécialement  dans  ses  feuil- 
les entières  ou  sinuées  ou  lobées  ou  incisées- 
pinnatifides,  larges  de  i-tocm.,  et  dans  ses 
capitules  à  appendices  des  bractées  appliqués 
ou  étalés  et  arqués  en  dehors,  tantôt  orbicu- 
laires-ovales,  tantôt  lancéolés-linéaires  ;  régu- 
lièrement pectines  ciliés,  les  supérieurs  souvent 
entiers  ou  Liciniés  ;  pédoncules  assez  souvent 
renflés  sous  les  capitules  ;  akènes  glabres 
ou  glabrescents  ou  plus  ordinairement  pubes- 
cents.  presque  toujours  dépourvus  d'aigrette 
(les  poils  du  sommet  de  l'akène  simulent  par- 
fois une  fausse  aigrette). 

Tableau     dichotomique  des  variétés 
du  G     jaceoides. 

Bractées    de    l'involucre   cachées    par    les 
.       appendices  appliqués....  2 

1       Bractées  de  l'involucre  non 
/       cachets  par  les  appendices 

réfléchis C.  Gentiliana 

Feuilles  étroites,  les  supé- 
rieures linéaires,  rameaux 

effilés C.  serotina 

Feuilles  larges,  les  supé- 
rieures lancéolées  ,  ra- 
meaux courts C.  nigrescens 


C  Gentiliana  Lévl.  in  Essai  sur  les  Cen- 
taurea du  Maine.  —  Feuilles  entières  ou  sub- 
entières, parfois  dentées,  plus  rarement  inci- 
sées. 

Hab.  —  Bords  des  chemins,  des  champs  et 
des  bois,  prés.  A  C. 

Une  sous-variété. 

C.  microptilon  Godron,G.  G.  {pro  specie). — 
Plante  grêle  à  rameaux  effilés;  feuilles  étroites 
linéaires  :  appendices  étalés,  recourbés,  ne  ca- 
chant pas  les  bractées  au  moins  dans  la  partie 
inférieure  de  l'involucre. 

Hab.  —  Bords  des  chemins  et  des  bois,  lan- 
des. Manche  :  Cherbourg,  Jobourg,  Fermen- 
ville,  Saint- Sauveur-le-Vicomte. 

G.  serotina  Bor.  (prospecte). —  Tige  grêle, 
à  rameaux  effilés  ;  feuilles  étroites,  linéaires  ; 
involueres  assez  petits,  appendices  appliqués 
cachant  les  bractées. 

Hab.    —    Prés    secs,    coteaux,     bords    des 
champs,  surtout  dans  les  terrains   calcaires 
A  C. 

C- nigrescens  W'illd.  et  mult.  auct.  (pro 
specie).  —  Involueres  assez  gros,  bruns,  (C.  ni 
grescens)ou  d'un  brun  jaunâtre  (C.  flavescens 
Lévl  )  ;  ou  si  ries  de  vert  et  de  rose  (C  striata 
Lévl.),  à  bractées,  au  moins  les  extérieures, 
cachées  par  les  appendices.  Fleurs  purpurines, 
rarement  blanches  [albiflora  Desp.),  celles  du 
centre  parfois  blanches  ou  d'un  blanc  rosé 
(C.  variegata  Lévl.). 

Hab.  —  Prés,  pelouses,  talus,  champs  et 
bois  (Cl. 

Centaurea  nigra  L.  (pro  specie).  —  Tige 
dressée;  feuilles  inférieures  ovales  ou  ovales- 
lancéolées,  entières  ou  sinuées-dentées,  rare- 
ment pinnatifïdes  [C.  pinuatiftda  Desp.)  tantôt 
très  largement  ovales  et  allongées  (C.  latifo- 
lia  Desp.),  tantôt  très  étroites  (C.  angustissima 
Desp.);  pédoncules  fortement  renflés  au  des- 
sous des  capitules,  etuniflores,  parfois 2-]  flo- 
res (C.  luxurians  Desp.'.  Involucre  assez  gros, 
à  bractées  totalement  cachées  par  leurs  appen- 
dices bruns  ou  noirâtres  appliqués,  ovales  ou 
lancéolés,  à  cils  au  moins  une  fois  plus  longs 
que  la  largeur  moyenne  de  l'appendice;  fleu- 
rons tous  égaux,  rarement  ceux  de  la  circon- 
férence, stériles,  rayonnants  (c'.  r,iii.7/.i  Cosson 
et  Germain.  C.  nigrescens  Mérat);  fleurs  pur- 
purines ou  d'un  rouge  foncé,  parfois  blanches 
[albiflora  Thuillier,  leucantha  Desp.i,  plus  ra- 
rement jaunâtres,  de  couleur  crème  (C.  lac- 
tea  Lévl.);  akènes  glabres  [C.  leiosperma 
Lévl.  pro  sub  specie),  glabrescents  (C.  glabres- 
cens  Lévl.)  ou  pubescents;  munis  d'une  ai- 
grette de  poils  ou  de  paillettes  ordinairement 
courte. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


l89 


Tableau   dichotomique  des  variétés 
de  C.  nigra 

!  Aigrette  formée   de  paillettes  C.   lepidolo- 
pha    Lévl. 
Aigrette  formée  de  poil  2 

Appendices  applique  cachant 
les  bractées  ;  capi'.ules  assez 

gros C.    nemordlis  Jord. 

Appendices  étalés  ne  cachant 
pas  les  bractées;  capitules 
médiocres C.  decipiens  Thuill . 

C.  lepidolopha  Lévl.  (Ç.  à  aigrette  pail- 
letée) (decipiens  Corb.,  non  Thuil.,  p.  p.).  — 
Akènes  couronnés  de  poils  courts,  inégaux, 
ressemblant  à  de  petites  paillettes  ;  appen- 
dices étalés  réfléchis,  arqués  en  dehors  et  ne 
cachant  pas    les  bractées    voisines. 

Hab.  —  Prés  bois,  bords  des  champs,  P.  C. 
Sarthe  :  Bourg-le-Roi,  Ancinnes,  Livet, 
Rouessé-Fontaine,  Précigné,  Sablé,  Le  Mans! 
Yvré-1'Evêque  ! 

C . nemoralis  Jord . (pro  specie). —  Appendi- 
ces étroitement  lancéolés,  appliqués,  cachant 
complètement  les  bractées  ;  cils  2  ou  3  fois 
plus  longs  que  la  largeur  moyenne  de  l'appen- 
dice ;  fleurs  d'un  rouge  clair  ou  foncé. 

Hab.  —  Bois,  lieux  ombragés.  A  C. 

Deux  sous-variétés  : 

C.  obscura  Jord.  (pro  specie)).  —  Appendi- 
ces largement  ovales  ;  cils  d'un  noir  foncé  ; 
fleurs  d'un  rouge  foncé  A.  C.  —  Très  répan- 
due dans  le  Maine. 

C.  consimilis  Bor.  (pro  specie)-  —  Cils  fau- 
ves ou  blanchâtres  ;  fleurs  d'un  rouge  clair, 
involucres  plus  petits,  aranéeuxà  la  base. 

A.  C.  —  Très  répandue  dans  le  Maine. 

C.  decipiens  Thuillier.  —  Akènes  couron- 
nés d'une  aigrette  de  poils  courts  ;  appendices 
étalés  réfléchis,  au  moins  ceux  du  bas  du  capi- 
tule, et  ne  cachant  pas  les  bractées . 

Hab.  —  Bords  des  champs  et  des  bois. 
A.  C. 

Une  sous-variété. 

C.  Deeeauxii  G.  G.  (pro  specie).  —  Capitules 
environ  moitié  ou  un  tiers  plus  petits  que 
dans  C.  decipiens.  Appendices  lancéolés- 
linéaires. 

Hab.  —  Charente-Inférieure:  Montlieu  ;  Gi- 
ronde: Blanquefort,  Hourtin  ;   Landes:  Bats. 

Opinion  de  Godron 

Voici  ce  que  dit  dans  la  Flore  de  France 
de  Grenier  et  Godron,  t.  II,  p.  242.,  M.  Godron 
pour  expliquer  son  changement  d'opinion  .  Il 
avait,  on  le  sait,  dans  sa  flore  de  Lorraine, 
réuni  toutes  nos  formes  de  la  section  lacea 
sous  le  nom  de  C.  vulgaris.  11   revint  à    une 


conception  différente  et  dans  la  Flore  de  France 
et  dans  la  2e  édition  de  sa  Flore. 

Nous  ne  saurions  nous  dispenser  de  citer 
ses  paroles  pour  répondre  point  par  point  à 
ses  objections  car  nous  ne  voulons  pas  qu'on 
puisse  dire  que  nous  nous  sommes  dérobé  aux 
débats  et  nous  voulons  établir  solidement 
notre  opinion  de  façon  à  faire  partager  notre 
conviction  à  tous  et  la  mettre  à  l'abri  de  toute 
objection  sérieuse. 

«  On  s'étonnera  peut-être  de  nous  voir 
séparer  toutes  les  plantes  précédentes  comme 
espèces  distinctes,  nous  qui,  dans  notre  Flore 
de  Lorraine,  les  avions  réunies  comme  va- 
riétés d'une  même  espèce  et  y  avions  de  plus 
joint  le  C.  nigra.  Mais  depuis  cette  époque, 
nous  les  avons,  tous  les  ans,  observées  avec 
soin  dans  leur  lieu  natal,  et  nous  avons  trouvé 
ces  formes  bien  constantes  faciles  à  distinguer 
au  premier  coup  d'oeil  et  nous  avons  de  plus 
constaté  des  différences  très  notables  dans 
l'époque  de  leur  floraison.  On  ne  peut  attri- 
buer leurs  différences  à  la  nature  du  sol  ;  car 
on  les  trouve  souvent  ensemble  dans  les 
mêmes  lieux.  Le  C.  nigra  seul  nous  a  paru 
exclusif  aux  terrains  siliceux  mais  se  rencontre 
du  reste  dans  des  stations  très  diverses. 

Dans  notre  premier  travail  sur  ces  plantes 
nous  n'avions  pas  attaché  assez  d'importance, 
comme  caractère  spécifique,  à  la  forme  des 
appendices  du  péricline,  et  cependant  c'est 
principalement  sur  les  modifications  de  cet 
organe  que  de  Candolle  a  établi  les  différentes 
sections  du  genre  Centaurea.  Nous  avons  dû 
ici  restituer  à  ces  caractères  toute  leur  valeur  1  • 

Nous  aussi  nous  avons  observé  sur  place  et 
par  milliers  les  Centaurea  et,  loin  de  nous 
pousser  à  les  distinguer,  cette  vue  nous  a  au 
contraire  porté  à  les  rapprocher.  La  constance 
des  formes  accuse  une  race,  une  variété,  mais 
ne  saurait  nécessairement  accuser  une  espèce. 
Quant  à  la  facilité  de  distinguer  ces  formes  au 
premier  coup  d'oeil,  pour  celui  qui  s'en  est 
occupé  spécialement,  oui,  certaines  formes 
sont  suffisamment  caractérisées  pour  qu'il  les 
distingue,  mais  pour  le  commun  des  herbori- 
sants nous  nions  énergiquement  qu'il  puisse 
reconnaître  entre  elles  les  formes  du  C.  pra- 
tensis  à  première  vue  ou  même  distinguer  le 
C .  pratensis  du  G',  nigra  et  surtout  reconnaître 
le  C.  decipiens,  cet  écueil  des  botanistes  les 
plus  exercés. 

Quant  à  la  différence  dans  l'époque  de  leur 
floraison,  elle  tient  à  l'altitude,  à  l'année  plus 
sèche  ou  plus  humide.  C'est  une  plaisanterie 
de  vouloir  en  faire  une  différence  spécifique. 
Est-ce  que  le  Colchicum  aestivale  et  le  C.  ver- 
nale  sont  des  espèces?  et  pourtant  l'un  fleurit 


igo 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


l'été  et  l'autre  au  printemps,  ce  qui  ne  les 
empêche  pas  d'être  des  formes  du  C.  autom- 
nale L. 

Le  i  .  serotina  lui-même,  ainsi  que  le  re- 
marque fort  justement  M.  Franchet,  n'est  pas 
une  forme  plus  tardive  mais  bien  une  forme 
dont  la  durée  se  prolonge  plus  longtemps. 
Le  fait  de  se  rencontrer  dans  les  mêmes  lieux, 
que  Godron  interprète  comme  une  preuve  de 
la  distinction  des  formes  nous  amène  juste- 
ment à  la  conclusion  diamétralement  opposée. 
Nous  avons  vu  aux  environs  du  Mans  sur  un 
terrain  siliceux  C.  pratensis  C.  dtcipiens  et  C. 
nigra  ensemble.  Cela  prouve-t-il  que  ce  soient 
autant  d'espèces  ?  Nullement.  C'est  précisé- 
ment parce  que  l'on  rencontre  ensemble  C. 
calcitrapa  et  C.  myacantha  qu'on  en  conclut 
que  le  second  est,  soit  une  variété  du  premier, 
soit  peut-être  un  hybride,  non  pas  une  espèce 
distincte.  Ainsi  il  faudrait,  pour  être  consé- 
quent, ériger  en  espèce  Veronica  parmularia, 
Epilobium  virgatum,  Campanula  subacaulis  : 
etc.  De  même  pour  bon  nombre  de  formes 
que  l'on  rencontre  justement  ordinairement 
avec  le  type.  Godron  oublie  que  le  sol  n'est 
pas  tout  et  qu'il  ne  joue  pas  seul  un  rôle  dans 
l'établissement  des  races. 

Quant  au  C.  nigra  prétendu  exclusif  aux 
terrains  siliceux,  nous  l'avons,  précisément  en 
maintes  circonstances,  observé  sur  des  ter- 
rains purement  calcaires. 

En  réalité  Godron  s'est  laissé  émouvoir  par 
l'autorité  d'un  savant  illustre,  de  Candolle  ; 
mais  de  Candolle  dans  son  Prodrome  n'a  eu 
d'autre  but  que  de  décrire  et  d'énumérer 
toutes  les  formes  des  plantes  connues  sans 
préjuger  la  question  de  l'espèce.  Bien  des 
formes  citées  par  lui  dans  tous  les  genres 
notamment  dans  les  genres  Epilobium,  Ono- 
ihera  et  Jussieua  ne  sont  pas  des  espèces. 
Ainsi  des  autres.  Il  lui  fallait  bien  un  carac" 
tère  pour  différencier  ses  sections.  Il  a  pris 
la  forme  des  appendices  de  l'involucre.  Et 
comme  précisément  toutes  les  formes  liti- 
gieuses que  nous  venons  d'étudier  font  partie 
de  la  seule  et  même  section  Jacea  où  les 
appendices  varient  de  forme  jusque  chez  la 
même  variété,  l'argumentation  de  Godron  n'est 
pas  valide  et  notre  opinion  n'enlève  rien  à  l'au- 
torité ni  au  prestige  de  l'éminent  botaniste  de 
Suisse. 

Que  reste-t-il  donc  des  arguments  de  Go- 
dron? Rien.  Il  fallait  bien  qu'il  trouvât  un  pré- 
texte à  son  changement  d'opinion,  attribuable 
bien  plus,  croyons-nous,  aux  réclamations 
d'amis  intéressés  au  maintien  de  leurs  formes 
qu'à  l'étude  impartiale  des  faits. 


Conclusions. 

Nos  conclusions  seront   courtes  et  rapides. 

Nul  doute  que  les  C.  consimilis  Bor.  et  C. 
obscura  Jord.  ne  soient  des  firmes  du  nemo- 
ralis  Jord.  et  par  suite  du  C.  niyra  L. 

Le  C.  decipiens  aigrette  se  rattache  mieux  au 
C.  nigra  L.  qu'au  C.  pratensis  Thuill.  Quant 
aux  C.  serotina  Bor.  et  C.  microptilon  Godr. 
ce  sont,  de  l'aveu  des  botanistes  contempo- 
rains, des  formes  du  C.  pratensis  Thuill.  Le 
'  Duboisii  ne  peut  être  qu'une  dépendance 
snit  du  '".  Jacea  L.  soit  du  C.  amara  L.  Res- 
tent donc  les  C.  nigra  L.,  ('.  pratensis  Thuill. 
C,  Jacea  et  C.  amara  L. 

Or  de  nombreux  botanistes  rattachent  le  C. 
pratensis  soit  au  C.  nigra  L.  soit  même  au 
'  .  Jacea  L. 

Cosson  et  Germain  de  Saint-Pierre  et  plus 
récemment  Bonnier  ramènent  C.  pratensis 
et  C.  nigra  à  C.  Ja  fa. 

Il  ne  reste  en  présence  que  C.  Jacea  et 
C.  amara  tous  deux  moins  différencies  que  ne 
le  sont  les  formes  précédemment  réunies  au  C. 
Sacea.  S'appuyant  sur  l'existence  des  intermé- 
diaires. M.  Franchet  dont  nul  ne  niera  la  corn 
pétence.  réunit  en  une  seule  espèce  C.  ama- 
ra L.  et  C.  Jacea  I .. 

Les  faits  donnant  raison  aux  synthétiques, 
il  y  a  lieu  de  considérer  toutes  les  formes 
de  la  section  Jacea  dans  l'ouest  de  la  France 
comme  formant  une  espèce  à  large  envergure 
et  extrêmement  polymorphe. 

Quel  nom  donner  à  cette  unique  espèce  ? 
Pas  celui  de  Jacea  puisque  l'espèce  ainsi  com- 
prise ne  répond  nullement  à  celle  de  Linné 
et  que  d'ailleurs  il  importe  de  conserver  comme 
variété  le  Jacea  linnéen.  Le  nom  de  vulgaris 
proposé,  puis  retiré  hâtivement  par  Godron, 
n'a  jamais  été  sérieusement  adopté  et  ne 
convient  pas  à  une  espèce,  si  variable  soit-elle, 
dont  certaines  formes  sont  rares.  Le  champ 
restant  libre,  nous  proposons  celui  de  varia- 
bilis  qui,  selon, -nous  lui  convient  merveil- 
leusement. 

Table    alphabétique 
des   formes  citées    dans  ce  travail 

Centaurea   alba  Lois. 

—  alba  Suter. 

—  imara  Franchet. 

—  .un  ira  L. 
amara  Thuill. 

—  angustifolia  Schrank 

—  Candollii  Koch. 
consimilis  Bor. 
Debeauxii  GG. 

—  decipiens  Corb. 
decipiens  Thuill. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


I9[ 


Centaurea    Duboisii  Bor. 

—  flavescens  Lévl. 

—  Gaudini  Boiss.  et  Reu't. 

—  Gentiliana   Lévl. 

—  glabrescens  Lévl. 

—  Jacea  L. 

—  Jaceoides  Lévl. 

—  Kochii  Schultz. 

—  leiosperma  Lévl. 

—  lepidolopha  Lévl. 

—  microlepis  Lévl. 

—  microptilon  Godr. 

—  nana  Mérat. 

—  nemoralis  Jord. 

—  nigra  Jord. 

—  nigra  Lamk. 

—  nigra  L. 

—  nigrescens  GG. 

—  nigrescens  Willd. 

—  obscura  Jord. 

—  pratensis  Thuill. 

—  radiata  Goss.  et  Germ. 

—  serotina  Bor. 

—  Timbali  Martr.  Don. 

—  transalpina  Schleich. 

—  variabilis  Lévl. 

—  vocchinensis  Bernh. 

—  vulgaris  Godr. 

Appendice 

Opinion  de  M.  Rouy 

Le  précédent  travail  était  depuis  longtemps 
terminé  et  avait  pris  date  le  10  janvier  1898 
quand  M.  Rouy, notre  éminent  Collègue, publia 
son  étude  intitulée  Classification  raisonnée  des 
Centaurea  de  la  section  Jacea  où  il  reconnaît 
8  espèces  :  C.  amara,  C.  Jacea,  C.  nigrescens 
Willd.  C.  Derventana  Vis.  et  Pane,  C.  praten- 
sis Thuill.,  C.  microptilon  God.  et  Gren., 
C.  Debeauxii  God.    et  Gren.,  et  C.  nigra  L. 

Ce  savant  travail  qui  énumère  les  formes  et 
variétés  de  diverse  importance  nous  a  per- 
mis d'éliminer  du  nôtre  à  peu  près  toutes  les 
formes  minuscules.  Par  ailleurs, fait  sur  lesma- 


tériaux  d'herbier  les  plus  riches,  il  confirme 
le  nôtre  en  ce  que  la  clef  qu'il  donne  des  Cen- 
taurea ne  donne  aucune  limite  certaine  per- 
mettant de  différencier  nettement  entre  elles 
les  espèces  admises  par  M.  Rouy.  Sans  doute 
l'espèce  se  différenciant  au  port,  ensemble  de 
caractères  nettement  reconnaissables  au  coup 
d'œil,  notre  observation  porterait  à  faux  si  l'on 
pouvait  à  l'aspect,  au  port,  reconnaître  les  Cen- 
taurea. Mais  si  les  caractères  donnés  par.  M. 
Rouy  permettent  de  distinguer,  dans  certains 
cas  les  Centaurea  sur  le  sec,  sur  le  vif  il  n'en 
va  pas  de  même,  car  on  trouve  tous  les  pas- 
sages d'une  forme  à  l'autre  L'argument  le 
plus  frappant  que  l'étude  de  notre'  distingué 
collègue  fournisse  à  notre  thèse  d'une  seule 
espèce  vient  de  la  place  qu'il  atribue  au  C.  de- 
cipiens  Thuill.  dont  il  fait  une  forme  du  C.  Ja- 
cea Sien  effet  le  C.  decipiens  est  admis  comme 
forme  du  Jacea,  il  n'y  a  plus  de  motif  de 
maintenir  la  distinction  des  espèces,  mais  il 
faut  bon  gré  mal  gré  accepter  notre  conception 
d'une  espèceunique,  carie  C.  decipiens, avec  ses 
appendices  /rangés,  avec  ses  akènes  aigrettes, 
avec  son  port  grêle  diffère  plus  du  C.  Jacea  L. 
à  appendice  entier  ou  lacéré,  à  akènes  non 
aigrettes  et  à  port  robuste  que  n'en  diffèrent 
les  autres  Centaurea. 

Opinion  de  M.  R.  Maire 

»  En  1895,  j'avais  préparé,  après  quelques 
années  d'études,  un  travail  sur  les  Centaurea 
du  groupe  Jacea  dans  l'Est,  appuyé,  outre  mes 
observations  sur  le  vif,  surune  révision  de  celles 
de  l'Herbier  du  Muséum.  Malheureusement  je 
n'ai  pas  eu  le  temps  de  rédiger  mes  conclusions, 
et  l'ai  encore  bien  moins  maintenant,  où  les 
travaux  de  laboratoire  me  détournent  de  plus 
en  plus  de  la  systématique.  J'admets  une  espèce  : 
C.  vulgaris  Godron,  comprenant  trois  sous- 
espèces  C .  jacea  à  appendices  non  pectines- 
ciliés,  C.nigrescens  Willd.  sensu  lato,  à  appen- 
dices pectinés-ciliés,  C .  nigra  à  akènes  aigret- 
tes. (Ci    les  formes  de  Jacea  et  de  nigrescens). 


Formes  de  C.  Jacea  L. 


Formes  de  C.  nigrescens 


C.  jacea  (type).  —  Type  trapu  à  feuilles  larges. 
\  var.  australis  'le   vrai  C.  amara) 


—  Précoce. 


C.  amara 


Duboisii 


var.  genuina 


type  trapu  C.  pratensis  '  var.  reclinata 

'  var.  pseudo-jacea 

„..„      .  \  G.  serotina 

type  effile  C  nigrescens  .    „    „     , 


J'ai  observé  toutessortes  de  transitions  entre 
toutes  ces  formes.  C.  microptilon  n'est  pour  moi 
qu'une  infime  variété,  pas  même  :  et  je  l'ai  étu- 


etc.  etc. 

diée  sur  le   vif  en  Lorraine,  pays  où  l'espèce 
a  été  créée. 

Cette  opinion    librement  communiquée  par 


192 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


un  observateur  de  valeur  qui  n  avait  connais- 
sance ni  de  notre  travail,  ni  de  celui  de  M. 
Parmentierne  pouvait  manquer  de  nous  rem- 
plir de  joie  car  elle  corroborait  nos  propres 
observations,  nous  enlevant  tout  doute,  et 
était  finalement  pour  nos  recherches  une  con- 
firmation aussi  éclatante  qu'inattendue. 

Fort  de  notre  étude  des  Centaurea  sur  le  vif, 
fort  de  l'opinion  de  Cosson  et  Germain,  de 
Godron  et  de  M.R.  Maire,  notre  excellent  col- 
lègue,fort  enfin  du  remarquable  travail  anatorr.i- 
que  de  M.Parmentier  sur  les  Centaurea.  nous 
livrons  ce  mémoire  à  l'appréciation  des  bota- 
nistes confiant  dans  leur  contrôle  et  dans 
leur  verdict. 


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Deux  plantes  intéressantes  du  département 
de  la  Mayenne. 

Par 
Aug.    CHEVALIER 

i°  Coleanthus  subtilis  Seidel. 

Sur  les  indications  de  M.  Hariot,  j'ai  pu 
examiner  récemment  dans  l'Herbier  de  France 
du  Muséum  plusieurs  exemplaires  de  Colean- 
thus subtilis  Seid.  récoltés  dans  la  Mayenne, 
aux  étangs  d'Aron,  par  M.  L.  Crié  en  octobre 
1880.  Cette  nouvelle  localité  étend  à  un  dé- 
partement de  plus  l'aire  française  de  cette 
remarquable  graminée  jusqu'à  présent  connue 
en  France  dans  l'Anjou  et  les  cinq  départe- 
ments de  la  Bretagne. 

Le  Coleanthus  subtilis  fut  découvert  pour  la 
première  fois  en  France  dans  la  Loire-Infé- 
rieure par  M.  G.  de  l'Isle  en  1 863  et  signalé 
en  1864  par  J.  Lloyd(Bull.  Soc.  Bot.  France 
t.  XI,  séances,  p.  261,  1SG4).  Deux  ans  plus 
tard,  l'abbé  Ravain  le  trouvait  en  Maine-et- 
Loir  (Bull.  Soc.  Bot.  France,  t.  XII,  séances, 
p.  335,  i865).  En  1867,  Lloyd  le  trouvait 
dans  le  Morbihan  et  en  1868,  MM.  Sirodot 
et  Dumée  en  rencontraient  8  localités  dans 
l'Ille-et-Vilaine.  Dans  les  deux  dernières 
éditions  de  la  Flore  de  l'Ouest,  J  .  Lloyd  a  fait 
connaître  d'assez  nombreuses  localités  nou- 
velles en    Bretagne. 

M.  Sirodot  a  publié  en  IS69, (S. Sirodot  :  Le 
Coleanthus  subtilis  dans  le  département  d'Ille- 
et-Vilaine  in  Ann.  Se.  Nat.  Bot.  3e  sér.  t.  v. 
pp.  65-70,  Paris,  1S69),  une  note  très  inté- 
ressante sur  le  Coleanthus  subtilis  et  sur  ses 
stations  d'Ille-et- Vilaine.  Il  a  montré  que  les 
étangs  à  Coleanthus  remplissaient  toujours  les 
conditions  suivantes:  i°  ils  sont  vastes  et  pro- 
fonds ;  20  leur  fond  est  sablonneux  et  nu  ; 
3°  lorsque  le  Coleanthus  apparaît,  leur  niveau 
s'est  abaissé  de  1  m.  5o  à  3  m.  ou  bien  leur 
fond  s'est  complètement  asséché.  Dans  ces 
étangs  la  petite  graminée  apparaît  à  la  fin  de 
l'été  ou  en  automne  sur  les  bords  ou  dans  le 
fond  asséché,  dans  les  endroits  où  existe  un 
sable  fin  mêlé  d'un  peu  de  vase. 

Le  Coleanthus  subtilis  est  actuellement  connu 
en  six  régions  del'Europe  fort  éloignéesles  unes 
des  autres  :  la  Norvège,  l'Autriche,  la  Bohême 
(où  il  .1  été  tmu\  é  d'abord  .la  Moravie, le  Tyrol, 
enfin  le  massif  Breton  en  France.  Si  l'on  ajoute 
à  ces  stations  la  région  de  l'Amour  en  Asie 
et  celle  de  l'Orégon  en  Amérique,  où  on  l'a 
rencontré  aussi,  on  remarque  que  ses  diffé- 
rentes stations  sont  réparties  dans  un  anneau 
situé  autour  et  en  dehors  du  cercle  polaire 
arctique.  La  remarquable  disjonction  des  aires 
de    distribution  de  cette  plante  avait  fait  pen- 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


193 


ser  à  Duval-Jouve  quelle  avait  été  apportée 
en  Bretagne  parles  oiseaux  migrateurs  ('Bull. 
Soc.  "Bot.  France,  t.  XI  se'ances  p.  265).  Les 
conditions  exceptionnelles  où  elle  vit  font  sup- 
poser qu'elle  est  bien  indigène  et  sa  petitesse 
explique  qu'elle  soit  passée  si  longtemps  inaper- 
çue. Nous  lui  avons  consacré  cette  notice  pour 
appeler  sur  elle  l'attention  des  botanistes  her- 
borisants qui  pourront  peut-être  la  rencontrer 
durant  les  années  sèches  autour  de  quelques 
grands  étangs  incomplètement  explorés  dans 
la  Bretagne,  le  Maine,  et  même  la  Normandie. 

2°    Erica  Watsoni  Benth  in  DC. 

L'Herbier  du  Muséum  possède  ce  curieux 
hybride  de  E.  ciliaris  et  E.  tetralix,  récolté 
dans  les  landes  du  Fresne  sur  Champéon  par 
le  Dr  Perrier  en  18G0  Nous  avons  déjà  fait 
connaître  cette  localité,  en  1897,  d'après  l'her- 
bier Perrier  (Monde  des  pi.  t.  v,  p.  53).  En 
1896,  M.  Savouré  en  a  trouvé  une  nouvelle 
station  dans  les  landes  de  Glaintin  sur  St. 
Fraimbault-des-Prière,  à  quelques  kilomètres 
de  Mayenne.  E.  Watsoni  a  été  pendant  long- 
temps connu  seulement  en  Angleterre  et  aux 
environs  de  Falaise.  Nous  le  connaissons  ac- 
tuellement dans  les  départements  suivants  : 

Calvados  (de  Brébisson,  vers  i85o),  Manche 
(abbéTabard,  1870  in  Herb.  Mus.  Paris  .s.  n, 
E.  ciliaris)  ;  Orne  (Chevallier.  1895)  ;  Sarthe 
(abbé  Chevalier,  1897);  Mayenne  (Dr  Perrier, 
1857  ;  Savouré,  1896),  Basses-Pyrénées  (J. 
Richter,  1880  ;  signalé  par  M.  Bonnet). 


Lichens  du    Chili 


1  Cladina  sylvatica  (Hoffm).  Var.  Fissa 
Schœrer.  Enum.  p,  2o3.OHv.Lich  de  l'Ouest 
p.  44.  Podétions  à  aisselles  ouvertes,  rayon- 
nantes, lacérées  ;   K.    (C)  +  Jaunes  — 

2  (a)  Cladonia  fimbriata  Var  lubeiformis 
Ach.  Synopsis,  p. 255.  Oliv.Lich.  de  l'Ouest, 
p.  83  —  Podétions  finement  pulvérulents,  à 
scyphus  régulier,  infundibuliforme  ;  apothé- 
cies  petites,  brun    pâle. 

(b)  f  Denticulata.  Scyphus  principal  bordé 
de  petits  rayons  simples  ou  un  peu  scyphy- 
phères  à  leur  tour. 

3.4.  Neuropogon  Trachycarpus  Stirt. — Nyl. 
Lichenes  Fuegiae.  p.  4.  Thalle  fruticuleux, 
d'environ  3  cent,  ferme,  papilleux  çà  et  là, 
rameux,  hérissé  de  fibrilles  noires  dans  la 
partie  supérieure,  et  pâles  ou  ponctuées  de 
blanc  dans  la  partie  inférieure.  Apothécies 
pâles,  entièrement  couvertes  au  bord  de  cils 
noirs  ou  ponctués  de  blanc  à  la  base.  Spo- 
res hyalines,  Sne.,  simples,  10X7.  Par  l'Iode 
la  Gélatine  hyméniale  bleuit,  puis  brunit 
un  peu.   (Amérique  et  Afrique  australe). 


5.  Sterocaulon  lomentosum.  (E.  Fr.)  Nyl. 
Synops.  p.  243.  Podétions. K+Jaunes.  Espèce 
européenne  assez  répandue.  Elle  se  distin- 
gue de  ses  congénères,  particulièrement  à  un 
tomentum  arachnoïde  très  dense  qui  recouvre 
les  podétions,  surtout  à  la  base,  et  a  ses  squa- 
mes profondémentincisées, crénelées,  et  moins 
nombreuses  d'un  côté  du  podétion.  Les  spo- 
res que  j'ai  vues  mesurent  28,  34  X  3. 

6  Stictina  carpoloma  (Del).  Nyl.  Synops. 
p.  339.  Gonimies  bleuâtres.  Stérile.  Ce  n'est 
pas  le  type,  mais  une  forme  signalée  par 
Nyland  (supra  p.  340)  à  thalle  plus  réticulé 
et  à  sorédies  jaunes  verdâtres,  disposées  le 
long  des  réticulations  comme  dans  le  Stict. 
croccala.  —  Médule  blanche,  K — .  Thalle  lé- 
gèrement tomenteux  en  dessous  et  à  pseudo- 
cvphelles  jaunes.  (Chili,  Nouvelle-Zélande, 
Ile  Bourbon,  Détroit  de  Magellan,  etc.) 

H.  Olivier. 


Bibliographie 

Eléments  de  Botanique  par  Ph.  Van  Tie- 
ghem,  2  vol.  in-12.  —  I.  Botanique  générale 
II,  Botanique  spéciale.  Masson  et  Cie.,  éditeurs 
120  boulevard  St-Germain,  Paris.  3e  édition 
revue  et  augmentée  avec  58o  gravures  dans 
le  texte. 

Cette  nouvelle  édition  affirme  le  succès  de 
cet  ouvrage  où  se  trouvent  condensées  toutes 
les  notions  de  Botanique  développées  dans 
le  Traité  de  botanique  du  même  auteur  qui  a 
eu  les  honneurs  de  la  2e  édition.  La  division 
en  deux  volumes  sous  le  nom  de  Botanique 
générale  et  de  Botanique  spéciale  répond  à  la 
fois  aux  exigences  des  programmes  aussi  bien 
qu'à  la  tendance  à  se  spécialiser,  tendance 
heureuse  qui  devient  de  plus  en  plus  générale. 

L'ouvrage  est, il  n'est  pas  besoin  de  le  dire, 
au  courant  des  derniers  travaux  dont  il  a  été 
tenu  compte.  Pour  notre  part  nous  remar- 
quons avec  plaisir  que  l'auteur  a  adopté  la 
dénomination  d'Onothéracées  au  lieu  de  celles 
d'Onagrariées  tranchant  du  même  coup,  avec 
son  autorité  et  sa  compétence,  la  question  de 
savoir  si  ondoit  écrire  Onothera  ou  Œnothera . 
Séparant  le  genre  Trapa  du  groupe  des  Ono- 
theracées,  il  en  forme  la  famille  des  Trapacées. 
Remarquons  les  Callitrichées  placées  dans 
le  sous-ordre  des  Salicinées.  Les  Cryptogames 
tiennent  dans  l'ouvrage  une  place  notable  et 
la  Géographie  botanique  n'est  pas  oubliée. 
L'étudiant  et  le  botaniste  seront  heureux  de  la 
réédition  de  ces  deux  volumes  adéquats  aux 
progrès  de  la  science  botanique  et  qu'ils  con- 
sulteront    avec     fruit.    Ils    arrivent   d'autant 


'94 


LE      MONDE      DES      PLANTES 


mieux  à  leur  heure  que  les  ouvrages  de 
botaniqueélémentaire  suffisamment  complets 
sont  rares  ou  épuisés. 

Le  point  de  vue  matériel  n'a  pas  été  ou- 
blié. Avec  leurs  tranches  arrondies  et  leur  re- 
liure souple,  ces  deux  volumes  se  présentent 
sous  un  aspect  séduisant  et  flatteur  qui  invite 
à  en  parcourir  le  contenu.  La  3«  édition  est 
certainement  appelée  au  même  succès  que  les 
précédentes. 


Deux  mousses  de  la  Guadeloupe. 

Notre  sympathique  collègue,  M.  de  Boissieu 
nous  ayant  adressé  diverses  espèces  de  la  Gua- 
deloupe,nous  avons,  par  la  bienveillante  entre- 
mise de  M.  Monguillon,  notre  collègue,  tait 
parvenir  deux  échantillons  de  mousses,  qui 
s'y  trouvaient  compris,  au  savant  spécialiste 
allemand  Warnstoff  qui  a  bien  voulu  les  dé- 
terminer comme  suit. 

Sphagnum  Guadelupense  Sch.  —  Guade- 
loupe. (Feuilles  larges  obtuses.) 

Sphagnum  limbatum  Mitt.  —  Guadeloupe. 
Kuilies  aiguës'.  —  Nouveau  pour  les  An- 
tilles. H.  L. 


Cédant  à  nos  instances,  M.  E.  Monguillon 
a  bien  voulu  nous  promettre,  il  y  a  déjà  long- 
temps, un  travail  sur  les  Muscinées  de  la  Sar- 
the  basé  sur  ses  récoltes  personnelles.  Nous 
sommes  heureux  d'en  annoncer  à  nos  collè- 
gues la  prochaine  publication. 

Nous  ne  tarderons  pas  à  publier  non  plus 
nos  Contributions  à  la  Monographie  du  genre 
Onothera. 

ERRATA 

La  pagination  de  la  6e  année  a  été  continuée 
dans  les  n°s  d'octobre  et  de  novembre  appar- 
tenant à  la  -''  année. 

0.7,     col.  t.    ligne    3o,  au  lieu  de  Gau- 
doger,  lisez   Gandin 

Page  97,  col.  2,  ligne  6,  au  lieu  de  Petit- 
Vallon,  lisez  petit  vallon. 

Page  97,  col.  2,  ligne  17,  au  lieu  de  Huel- 
du  Par,  lisez  Huet  du  Par. 

Page  97,  col.  2,  ligne  i?o.  au  lieu  de  diss. 
lisez  dissert. 

Page  98,  col.  1,  ligne  22.  au  lieu  de  longa- 
caulis.  lisez  longa.   Caulis 

Page  98,  col.  1,  ligne  42,  au  lieu  de  Amicis, 
lisez  amiciss. 

Page  io3,  col.  1,  ligne  9.  au  lieu  de  •■..., 
lisez  «  i°. 

Page  104,  col.  1,  au  bas  de  la  page,  au  lieu 
de  XXIV,  lisez  XXVI. 

Page  io5.  col.  1  ligne  38.  au  lieu  de  Ossone, 
lisez  Ossoue. 


Page  io3,  col.   1,   ligne  :-<..  au  lieu  de   Cha 
barron,  lisez  Chabarrou. 

Page  io5,  col.    2.    ligne  28,  au    lieu   de  Dr 
Lagger.  lisez  D'  Lagger. 

Page  io5,  col.  2,  ligne  29,  au  lieu  de  Suisse; 
lisez  Suisse  : 

Page  ioû,  col.  2,  ligne 47,  au  lieu  de  rostata, 
lisez  roslrata. 

Page  107,  col.  1 ,  ligne  u,  au  lieu  de  (2),  lisez 
(I). 

Page  107,  col.  1,  ligne  8,  au  lieu  de  précé- 
dente, lisez  pra?eedente. 

Page  107,  col.   1,  ligne  21,  au  lieu  de  Y.  2Ù. 
lisez  vol.   26. 

Page  107,  col.  1,  ligne  28,  au  lieu  de  rostata, 
lisez  roslrata. 

l'âge  107  col.  1,  ligne  3g,  au  lieu  de  au  P. 
pyrinaica.  lisez  à  la  P.  pyrenaica. 

Page  107,  col.  1,  ligne  i-  au  lieu  de  (2)  lisez 
ÎD. 

Page  107,  col.  2,  ligne  1,  au  lieu  de  nom, 
lisez  genre. 

Page  107  col.  2,  ligne  2,  au  lieu  de  i-iq, 
lisez  1-00. 

Page  107.  col.  2,  ligne  5,  il  faut  effacer  le 
mot  à,  répété  2  fois. 

Page  107,  ligne  9,  au  lieu  de  son  intégrité, 
lisez  leur  intégrité. 

Page  116,  col.  1,  ligne  5r,  au  lieu  de  qui 
domine,  lisez  que  domine. 

Page  116,  col.  1,  ligne  44,  ajoutez:  Montia 
minor  avant  plusieurs  Care.v. 

Page  117.  col.  1,  ligne  Ki.au  lieu  deM.BiÉ- 
lawsssi,  lisez   M.  B1É1.AWSKI. 

Page  117,  col.  1.  ligne  18,  au  lieu  de  M.  Hit- 
chcoct,  lisez  :  M.  Hitchcock. 

Page  123,  col.  2,  ligne  11,  au  lieu  de  M. 
Biéi.anski,  lisez    BlÉLAWSKI. 

Page  i5i.col.  1,  En  titre,  au  lieu  de  chez  un 
Primos,  lisez  chez  un  Primula. 

Page  1 52  col,  2,  ligne  9,  au  lieu    de   Crambe 

MARITIME,   lisez    C.    MARIT1MA. 

Sur  la  couverture  du  numéro  de  juin-juillet, 
•(3e  page) . 

Col.  1,  ligne  18,  au  lieu  de  Çypeola,  lisez 
Clypeola. 

Col.  1,  ligne  20,  au  lieu  de  Hutehinsia  pe- 
troea,  lisez  Hutehinsia  petraea. 

Col.  1,  ligne  38,  au  lieu  de  Allant hu s,  lisez 
Ailanthus, 

Col.  2,  ligne  14,  au  lieu  de  Ornithogalum 
umbullatum,  lisez  O.  umbellatum. 

Col.  2,  ligne  38,  au  lieu  de  Solidago  glabia, 
lisez  S.  glabra. 

Col.  2,  ligne  49,  au  lieu  de  aux  débitants, 
lisez   aux  débutants. 

Col.  2,  ligne  5o,  au  lieu  de  le  chilfre,  lisez 
le  chiffre. 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


IÇ)5 


TABLE    DES    MATIERES 


I.  Académie   internationale 

A 

Académie,  i  (173;,  i5  (i85),     16    (186), 

33,  49,  66,  81,  82,  83, 101,117,  i33,  1 34,   170 
Alboff  (Nicolas),  Nécrologie 87 

B 

Botanistes  de  la  Mayenne  (auxl,  H.   Léveillé. 

■7  ('87) 

c 

Cas  de  systigmatisme  chez  un  Épilobe, 
H.  Léveillé 6  (178) 

Centaurea  de  l'Ouest  delà  France 77,  177 

Contribution  à   l'étude   des   Centaurea, 

Paul  Parmentier 1 G 5 

Contribution  à  la  rlore  cryptogamique 
de  la  Sarthe,  i8q6  et  1897,  Victor 
Jamin • 27  (197) 

Coup  d'œil  sur  les  Pyrénées,  Excursion 
au  Vignemale,  L.  J.  Grelet 83 

Curieuse  anomalie  chez  un  Primula 
officinalis,  H.   Léveillé.  .    i5i 

Cvpéracées  d'Extrême-Orient  (quel- 
ques), H.  Léveillé 


140 


Deux  mousses  de  la  Guadeloupe,  H. 
Léveillé 

Deux  plantes  de  Madère  (a  propos  de), 
H .  Léveillé 4 

Deux  plantes  intéressantes  du  départe- 
ment de  la  Mayenne,  Aug.  Chevalier, 

Deux  plantes  nouvelles  pour  la  Flore 
française,  Aug.  Chevalier 


176) 


192 


Election  du  Directeur  de  l'Académie  .  .         40 

Epilobes  des  Açores,  H.  Léveillé 41 

Essai    sur  les  noms  patois  des  plantes 

méridionales  les  plus  vulgaires,  Mar. 

Capoduro 67,   175 

Etat  de  l'Académie 65 

ExsiccatahypodermearnmGalliaeorien- 

talis,  Decas   quarta  et  Decas    Quinta, 

R.  Maire  et  F.  Marguery 1 17,  170 

F 

Fascie  présentée  par  le  Frêne  commun, 
(sur  une),  A.  L.  Letacq 1 5 1 

Fascie  présentée  par  le  Salix  alba  L. 
(sur  une),  A.  L.  Letacq 107 

Fougères  et  Lycopodiacées  d'Orient  et 
d'Occident,  H  .  Léveillé 134 

G 

Gui  à  tige  gigantesque  observé  à  Voré 
près  Rémalard  (Orne),  (sur  un),  A. 
L.   Letacq 140 


de  Géographie  botanique 

H 

Haloragacées   japonaises  H.  Léveillé.. 
Herborisations  parisiennes,  Em.  Perce- 


53 


i5; 


87 


Hieracium  Lamyi  Schultz,  E.  Gonod 
d'Artemare 

Histoire  de  la  question  du  sexe  chez  les 
plantes  par  F.  Kamienski  (quelques 
remarques  sur  1') 1  (i73),  19  (189),  34 


L'espèce  végétale  en  classification  na- 
turelle,   Paul  Parmentier 

Letellier  (M.  J.),  Nécrologie 

Lichens  du  Chili,  H.  Olivier 

M 

Malaxis paludosa  S\v.  observé  à  Gande- 
lain  (Orne)  et  sur  quelques  autres 
plantes  trouvées  dans  les  marais  au 
pied  du  Mont  Souprat  (sur  le),  abbé 
A    L.   Letacq iS 

Marcailhou  d'Aymeric  (Alexandre),  Né- 
crologie. Travaux. 

Médaille  scientifique,   Nominations.  . . . 

Monde  des  Plantes 

N 

Nouvelle  conception  de  la  Greffe,  H.  Lé- 
veillé  


Observations  sur  la  Flore  des  marais  de 
l'Egrenne  près  Domfront  (Orne)  A. 
Letacq  

Ombellifères  et  Renonculacées,  (A. 
Acloque) 26 

Onothéracees  chiliennes,  H.  Léveillé. 

Onothéracées  de  l'Equateur,  H.  Lé- 
veillé   

Onothéracées  du  Kansas,  Prof.  A.  S. 
Hitchcock 

Onothéracées  françaises,  H.  Léveillé.  5 

Onothéracées  japonaises 

P 

Pedicularis pyrenaica  Gay,  mixta  Gren., 
rostrata  L.  des  Pyrénées  et  leurs  affi- 
nités,  Hte  Marcailhou  d'Aymeric. 

Pélorie  du    Violasilvestris 

Plantes  des  terrains  salés  (les),  A  Fe- 
ret 10  (181),  23  (193),  85,  1 3 1 

R 

Recherches  anat omiqu es  et  taxinomiques 
sur  les  Onothéracées  et  les  Haloraga- 
cées, P.   Parmentier 6 


1 35 

124 
192 


(188) 

46 

49 
1 33 


09 


(196) 
3  5 

40 

141 

2,  71 

53 


102 
140 

,  '5. 


('78; 


iq6 


LE       MONDE       DES       PLANTES 


Renonculacées.  Géraniacées  et  Halora- 
gacées  de  Madère,  H.    Léveillé 


69 


Supplément  aux  Onagrariées  du  Bas- 
sin de  la  Hte-Ariège  par  Htr  et  Alex. 
Marcailhou  d'Aymeric 43,  5o 


Tulipe  anormale  (une),  A.    Aci.oque  55  (177] 


Verbascum  à  fleurs  rouges  (un|,  H.   Lé- 
veillé     25  (iq5) 


GRAVURES 

Ovaire  anormal  de  Tulipe 5  (  1 77) 

Fre  Héribaud  Jh,.  Héliogravure  hors 
texte 65 

M.  William  Trelease,  Héliogravure  hors 
texte 81 

Dr  de  Heldreich,  Héliogravure  hors 
texte 101 

Spores  et  Téleutospores  de    Pucciniées 

119,  172 

Graphique  de   l'espèce 137 

Onothéracées  au  Kansas  et  aux  Etats- 
Unis  72    cartes) 142-151 

Coupes  anatomiques  de  Centaurea [66 


ASSOCIATION    FRANÇAISE    DE    BOTANIQUE 

A  M 


Anomalies    et    cas    tératologiques   Th. 

Blanchard 100 

A^olla  caroliniana  en  Vendée  Th.  Blan- 
chard        100 

B 

Biscutella  lucida  DC.  acquis  à  la  F'iore 
française  (Le),  Hte  Marcailhou  d'Ay- 
meric 97 


Centaurea  de  l'ouest  de  la  France  (Les) 

H.  LÉVEILLÉ 77,     1-y 

Circulaires  pour  fondation 57 

Classification   raisonnée  des  Centaurea 

de  la  section  Jacea,  G.   Rouy 109 

Contributions  à  la  Flore  de  l'Orne  et  de 

l'Eure-et-Loir,  H.  Léveillé 64 

Contributions   à    la  Flore  mycologique 

du  Maine  H.  Léveillé 108 

Contribution   à  la  phytologie   médicale 

de  la  Velvote,  G.  Renaodet 1 55 

E 

Elections 123 

Etat  de   l'Association 74,88,108,125 

F 

Fascies  (Les),  G.  Renaudet 1  34 

Flore  du  bois  de  Meudon  (La)  Em.  Per- 

CEVAI I  I  5,127 

H 
Herborisations  parisiennes,    Em.   Per- 

ceval 1 00 

Herborisations  sarthoises,  H.  Léveillé        79 

I 
Isoeteslacustris  en  Corrèze,  Lachenaud.       100 


Les  plantes  des  terrains  salés,  A.  Feret       i3i 
Lichens  du  Chili,  IL   Olivier 04 


Muscinées  de  Vernon  (Eure)  et  du 
Vexin.  (Aperçu  sur  les),  abbé  A.  Tous- 
saint et  Jean  Hoschedé 1 57 

N 

Notes  additionnelles  au  catalogue  de  la 

Flore  des  Pyrénées-Orientales,   Ant. 

Le     Gkand qo 

Notes  de  géographie  botanique  française  ; 

dispersion  des  espèces,  Dr  X.  Gillot  59 
Notes  diverses  sur  les  Orchidées,  S.  E. 

Lassimonne 1 3 1 


Onothera  biennis  et  suaveolens  et  Alisma 
parnassifolium  dans  la  Vienne,  E.  Viol- 

leau 100 

Onothera  (Dispersion)   O.   Debeaux....        i55 
Orchis  atoi7Fleury,  Morphologie  et  ana- 

tomie  Dr  X.   Gillot 


Pterotheca  ncmausensis  en  Vendée,  Th. 
Blanchard 


Réactifs  chimiques  en  Lichénologie 
(Les)  H.   Olivier 

Revision  des  formes  françaises  de  VEpi- 
lobium  tetragonum  L.  Appendice  aux 
formes    des     Épilobes    français,    H. 

LÉVEILLÉ 


93 


i54 


126 


02 


Le  Secrétaire  perpétuel, 

Gérant  du  Monde  des  Plantes, 

H.  LÉVEILLÉ 


I.e  Mans.  —  Typ.  et  Lith.  Ed.  Monnoyer.  — Revues 
Journaux,  Ouvrages  scientifiques,  Catalogues 
illustres.  —  Galvanoplastie. 


LIBRAIRIE  SCIENTIFIQUE  ET  MÉDICALE 

Jacques    LECHEVALIER 


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CH.  LE  GENDRE,  DIRECTEUR  ET  PRESIDENT 

LIMOGES 

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Cette  Société  accorde  son  concours  et  son  appui  à 
tous  ceux  de  ses  membres,  quel  que  suit  leur  domi- 
cile, qui  travailleront  à  l'organisation  de  Comités  et 
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