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LE MONDE DES PLANTES
LE
MONDE DES PLANTES
REVUE MENSUELLE
ORGANE DE L'ACADEMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
DIRIGE PAR
Le Professeur H. LÉVEILLÉ
SECRETAIRE PERPETUEL DE L ACADEMIE
TOME V
LE MANS
Imprimerie Edmond MONNOYER
12, Place des Jacobins, 12
1895
Année (2p Série)
N° 71
l" Octobre 1895
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DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
-**f\ — >f — f+
tVi
Directeur : H. MflVŒJIILiI^lj:
Rédacteur en chef : A. ACLOQUE
SOMMAIRE DU N° 71
Académie internationale de Géographie botanique. — Contributions à la llorc de l'Inde
française, H. Lévbillé. — Contributions a la Flore de la Mayenne, H. Lévbillé. —
La reproduction sexuelle des Basidiomycctes, A. A. — Le premier projet de jardin
pittoresque en France. — Sur la vie latente des graines. — De l'emploi populaire des
plantes sauvages en Savnie. — Localités nouvelles pour la flore de Normandie, H. L.
— Evolution de l'organisme muscique (suite), A. Acloquk. — Revue des Sociétés
savantes. — Revue des Revues. — Bibliographie. — Informations.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
18 9 5
ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 fr.
Étranger, Colonies 8 »
SIX MOIS : France 3 -
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Les abonnements partent du 1" Octobre ou du
i" Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
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LONDON
l)ii.\r and C°, Foreign booksellers, 37, Soho
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Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
LE MONDE DES PLANTES
MM.
ARBOST Jos.
BÀLLÉ Emile.
BEAL .1.
BOCQUILLON-LIMOUS1N.
BODINIER ÉM.
De CANDOLLE Cas.
CAPODURO Marius.
CHRISTIAN BAY.
CORREVON II.
DANIEL L.
DEBEAUX (i.
DESCHAMPS Km.
DUPU1S I'.
Est publié avec la Collaboration de
G-ADECEAU ÉM.
GENTIL Amb.
GIARI) A.
GILLOT X.
GONOD n'ARTEMARE.
CRAY Cn.
De 1IELDREICH Th.
HÉRIBAUD Ju.
HISINGER (Baron Ed.)
HITCHCOCK A.-S.
IVANITZKY N.
LE GENDRE Cn.
LE G RAM) Aint.
LETACQ A. L.
LIOTARD P.-V.
MARCAILIIOU n'AVMERIC.
MUELLER (Baron Von)
OLIVIER Ern.
&ENAULD F.
RUUY G.
SADA A.
SPALIKOWSKI Ed.
TRELEASE W.
WHEELER C. F.
Toul ce qui concerne in Direction doit rue adressé à M. II. Léveiué, 104, rue de Flore, Le Mans (Sarthe)
France; — ci ce qui concerne la Rédaction, à M. A. Acloque, à Auxi-Ie-Châleau (Pas-de-Calais) France.
adresser les demandes d'abonnements ci mandats à M. Monnoyë'r, Imprimeur-Editeur, 1*2, place des Jacobins,
Le M;i ii s (Sarlhej France.
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pi>\ au Crédit Lyonnais, i la Société générale.
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temps que les abonnements procurés seront renouvelés,
l.a Librairie médicale el scientifique Jacques Lecuevamer, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pro-
i, de la II uni, imprimée de la Revue, une remise de l!i o sur la plupart des ouvrages qu'ils peuvent
désirer.
5e Année (21? Série)
No 71
Ier Octobre i8ç5
L.E
MONDE DES PLANTES
'Férue Internationale illustrée de 'Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique.
M. F. Lande remercie de sa nomination en
qualité de Membre auxiliaire et joint à sa lettre
une gracieuse offrande dont l'Académie lui est
fort reconnaissante.
M. J. Dorfler remercie de sa nomination
comme Associé libre et M. Respaud de sa no-
mination en qualité de Membre auxiliaire.
ESSAI D'UN CATALOGUE CRITIQUE
Des espèces végétales qui croissent dans les établissements
de l'Inde française
OU CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE L'INDE FRANÇ/TfSE
(Suite)
L'XVIII. — Labtacées.
Anisochilus carnosus Wall.
Anisomeles malabarica Br .
— ovata Br.
Geniosporum prostratum Benth.
Leucas aspera Spr.
— biflora Br.
— linifolia Spr.
— urticasfolia Br.
— angularis Benth. Cit. P.
— stricta Benth.
-f- Mentha piperita L. Cit. I.
Moschosma polystachyum Benth.
Ocimum adscendens Willd.
— basilicum L.
— canum Sims.
— gratissimum L.
— sanctum L.
Origanum Marjorana L. Cit. I.
-f- Coleus aromaticus Benth. Cit. 1.
T. V.
LXIX. — Nyctaginacées.
Bougainvillea spectabilis Hook. Cit. I.
Mirabilis Jalapa L. Cit. I.
Pisonia alba Spanoghe. Cit. I.
— aculeata L.
LXX. — Amarantacées.
Achyranthes aspera L.
^Erua javanica Juss.
— lanata Juss.
— Monsonia Mart.
Alternanthera sessilis Br.
Amarantus atropurpureus Roxb. Cit. I
campestris 'Willd.
spinosus L.
gangeticus L.
tenuifolius WilM*
— polygamus jEjT
viridis L.
Celosia argentea L.
— cristata L. Cit. I.
Allemania albida Br.
Gomphrena globosa L. Cit. I.
LXXI. — Chénopodiacéës.
Basella rubra L.
— Beta vulgaris L. Cit. I.
-\- Chenopodium album L.
— murale L.
Suœda nudiflora Moq.
+ — maritima Dumort.
I.XXII. — PoLYGONACÉES.
Polygonum plebejum Br.
— barbatum L.
— stagninum Haut.
Coccoloba uvifera L. Cit. E.
platyclada Muell. Cit. E.
Antigonon leptopsus Hook. Cit. E.
LXXIII. — Aristolochiacées.
Aristolochia bracteata Re'j .
— indica L.
labiosa Ker. Cit. E.
LXXIV. — PlPÉRACÉES.
Piper betle L. Cit. I.
— niarum L. Cit. I.
LE MONDE DFS PLANTES
I ,XXV. — Lauracées.
Litsœa zeylanica C. et Fr.
LXXVI. — Pro rÉACÉES,
Grevillea robusta Cunn. Cit. E.
LXXVII. — LORANTHAI ÉES.
Roranthus longiflorus Desrouss.
elasticus Desrouss.
Kanneli Sch.
LXXVIII. — Santalacées.
talum album L. Cit. P.
I XXIX. — EUPHORBI.M I I S
ilypha fruticosa Forsk.
— indien L.
Breynia rhamnoides Muell.
Croton tyglium L.
— reticulatum Heyne.
— oblongifolium Roxb.
— aromaticum L.
caudatum Geisel.
— ascidisefolia Lév. (i).
Trewia nudiflora L.
Euphorbia pilulifera L.
— hypericifolia L.
neriifolia L.
— antiquorum L.
— tortilis Rotil.
— peltata Roxb.
— thymifolia Burm. — R.
— tirucalli L.
Hura crepitàns L. Cit. E. — R.
Jatropha curcas L.
— glandulifera Roxb.
Mallotus philippinensis Muell. — R.
Phyllanthus distichus Muell. Cit. I.
emblica L.
— maderaspatensis L,
— niruri L.
— rotundiiolius Klein.
Ricinus communis L. Cit. 1.
I i agia involucrata L.
Claoxylon mercuriale Thw.
Cleistanthus collinus Benth.
I.XXX. — Urticacées.
Artocarpus incisa L. Cit. I.
integrifolia L. Cit. R.
Boehmeria nivea //■<"/.■. et Arn. C\\. 1.
1 annabis sativa L. Cit. I.
Tréma orientalis Blume.
1 icus hispida L.
— bengalensis L.
— religiosa L.
— retusa L.
.cite tbrmc, qui n'est probablement qu'une
variété, montre combien sont variables les espèces
de ce genre.
LXXXI. — Casuarin'aciîes.
Casuarina equisetifoua Forst. Cit. I.
LXXXII. — Conifères.
Thuya orientalis L. Cit. I.
I. XXXI II. — Cycadacées.
Cycas circinalis L. Cit. P. — M.
— revoluta L. Cit. I.
(A suivre.)
II. LÉVEILLÉ.
Contributions à la Flore de la Mayenne
{Suite)
Fumaria média Coutinh. Pontmain :
bords du chemin de Eouvigné, non loin du
bourg, 22 août (H. Léveili.é).
Hypericum hirsutum L. Saint-Georges-
sur-Erve : bois au-dessus des grottes, 26 août
(H. RÉVEILLÉ).
Oxalis acetosella L. Saint-Murtin-de-
Connée : bois du château de Puvz. 25 août
(H. RÉVEILLÉ).
Lathyrus silvestris R. Gare de Ra Cha-
pelle-Anthenaise. 23 août (H. Réveillé).
Rubus idœus I.. Pontmain : carrefour non
loin des Ausquillères, 22 août (H. Réveillé).
Epilobium angustifolium R. Izé : route
de Saint-Martin-de-Connée, 24 août |H. Ré-
VEILl 1 .
Epilobium parviflorum Schreb. variât.
verticillalum. Saint-Denis-d'Anjou : chemin
sablonneux au bord de la Sarthe entre les bacs
de Precigne et de Pincé, 8 juillet (H. I.É-
VE1LLÉ).
Onothera biennis R. Pontmain : bords du
chemin de Rouvigné, non loin du boui>;.
Probablement échappé de cultures, 22 août
lIR RÉVEILLÉ).
Circœa lutetiana R. Saint-Martin-de-
Connée : bois du château de Puvz, 24 août-
Vimarcé : bois de Grilmont, 27 août (H. LÉ-
VF.ILLÉ).
Sedum telephium R. Saint-Martin-de-
Connée : environs du château de Puvz,
24 août; Orthe : environs de la Blanchardière,
23 août (H. RÉVEILLÉ).
Chrysosplenium oppositifolium L. Yi-
marcé : bois de Grilmont, 27 août (II. RÉ-
VF.ILLÉ).
Rubia saxatilis l.cvl. Saint-Gemmes-le-
Robert : Rochard, 26 août (H. Réveillé).
Tanacetum vulgare R. Pontmain : le
Pont-Dom-Guérin, 22 août; Vimarcé, 26 août
1 1 1 . 1 . 1
Sonchus arvensis R. Laval : quai d'Avé-
nières, 23 août (H. Léveili £).
LE MONDE DES PLANTES
Onopordon acanthium L. var. viridifo-
lium Desp. Saint-Denis-d'Anjou : chemins
sablonneux au bord de la Sarthe, depuis Maine-
et-Loire jusqu'au bac de Pince', S juillet
(H. LÉVEILLÉ).
Wahlenbergia hederacea Reich. Pont-
main : bords du chemin de Louvigné, non
loin du bourg, 22 août ; Saint Gemmes-le
Robert : Rochard, 26 août (H. Léveillé).
Lithospermum officinale L. St-Georges-
sur-Erve : environs des grottes, 26 août
(H. Léveili.é). Abondant.
Verbascum nigrum L. Saint-Martin-de
Connée : environs du château de Puyz,
24 août ; Orthe, 25 août ; Pontmain, 22 août;
Bais ; Izé, 24 août (H. Léveillé).
Stachys ambigua Sm. Saint-Martin-de-
Conne'e : Orthe : bords de l'Orthe, 25 août
(H. Léveillé).
Lamium galeobdolon Crantz. Vimarcé :
le bois Grilmônt, 27 août (H. Léveillé).
Calamintha menthœfolia Host. Saint-
Martin-de-Connée : route d'Orthes, ï5 août
(H. Léveili.é.)
Leonurus cardiaca L. Saint-Martin-de-
Connée : environs de La Chapelle, 25 août;
Vimarcé: La Jusseaumière, 27 août.
Lysimachia nemorum L. Vimarcé', le
bois Grilmônt, 27 août (H. Léveillé).
Je dois à la géne'reuse hospitalité de la famille
de Cyresmes qui a mis si gracieusement à ma
disposition ses chevaux et ses voitures d'avoir
pu en quelques jours visiter ce coin de la
Mayenne et y découvrir les espèces rares ou
peu communes énumérées plus haut. Je lui
adresse ici mes meilleurs remerciements.
H. LÉVEILLÉ.
La reproduction sexuelle des Basidio-
mycètes.
M. Dangeard, qui avait précédemment
donné des indications générales sur des phé-
nomènes qui lui paraissent révéler une véri-
table fécondation chez les champignons à
basides, vient de publier un mémoire où il
entre dans le détail de ces phénomènes (1).
La question a une importance telle que nous
ne saurions la passer sous silence : il y a, en
effet, un réel conflit entre les idées proposées
et défendues par M. Dangeard et l'opinion plus
ancienne qui place, d'après la théorie de de
(1) Le Botaniste, 1" août i8g5.
Bary sur la reproduction sexuelle des Ascomy-
cètes, la fécondation à la base du carpophore
tout entier, sur le mycélium lui-même. Nous
nous sommes toujours, jusqu'aujourd'hui,
rallié à cette opinion qui nous a paru légitime
et vraisemblable en raison de l'analogie que
présenterait la fécondation ainsi comprise avec
le phénomène correspondant chez les Musci-
nées et les Cryptogames vasculaires. M. Dan-
geard, avouons-le, ne nous a pas encore
absolument convaincu que nous nous soyons
trompé ; mais comme nous cherchons avant
tout la vérité, il importe que nous fassions
connaître à nos lecteurs les faits sur lesquels
il appuie sa théorie, afin qu'ils puissent l'adop-
ter si ces faits leur paraissent probants.
Voyons d'abord les Protobasidiomycètes.
Ils se relient directement aux Urédinés par
l'intermédiaire des Coleoaporium, leur baside
n'étant qu'une téleutospore à germination im-
médiate, qui reste unicellulaire avant et pen-
dant la fécondation, pour se cloisonner ensuite
intérieurement. Chez la 1 remella mesenterica,
la reproduction sexuelle aurait lieu, en géné-
ral, après la fructification conidienne, et serait
due à l'enchainement des phénomènes sui-
vants.— Les basides se forment dans la couche
corticale, et ne sont autre chose que l'extré-
mité renflée d'hyphes mycéliens qui viennent
s'y ramifier. Les jeunes basides se reconnais-
sent surtout aux caractères du 'protoplasme,
qui y est abondant et dense, et des deux
noyaux, qui ont des dimensions supérieures à
celles des autres noyaux, un contour plus net
et le nucléole bien plus gros.
Les noyaux sont semblables à ceux de
l'oospore des Pézizes; toutefois, il est bien
plus difficile de voir leur origine, et la nature
de leurs relations avec les noyaux sous-jacents
du filament fertile est douteuse. La fusion des
noyaux dans les basides se fait de très bonne
heure; après cette fusion, l'oospore grossit
considérablement, et le noyau sexuel unique
en occupe le centre ; celui-ci a subi aussi
une augmentation notable de volume ; il est
devenu vésiculaire, entouré d'une membrane
nucléaire très délicate, et renferme un très
gros nucléole assez souvent excentrique.
D'après M. Dangeard, la baside n'est donc
autre chose qu'une oospore, et comme chez
les Urédinés et les Ustilaginés, son proto-
plasme renfermant le noyau sexuel doit don-
ner naissance à un nombre déterminé de
sporidies. Seulement, le protoplasme, au lieu
de sortir de l'oospore en promycelium cloi-
sonné, se cloisonne intérieurement : ce qui
constitue un promycelium interne. Après la
division de l'oospore en quatre cellules longi-
A
LE MONDE DES PLANTES
tudinales, chacune des cellules pousse un tube
gerniinatif dans lequel s'engage le proto-
plasme devenu moins dense; le noyau se
trouve entraîné dans le mouvement général
et il change de forme. Quand le tube germi-
natif a atteint la surface du thalle, il donne
naissance a un stérigmate conique qui se
renile en houle, et ce n'est qu'après que la
sporidie a atteint certaines dimensions que le
nucléole et la masse nucléaire, qui paraissent
devenus indépendants, passent dans le stérig-
mate.
Chez les Agaricinés se constate également,
dans les jeunes basides, la présence de deux
noyaux accouplés, qui ne paraissent pas cor-
respondre au premier stade d'une division d'un
noyau primitif unique, mais bien à une fusion
de deux éléments. De même chez les Poly-
porés. Dans Polyporus versicolor, espèce étu-
diée par M. Dangeard, les jeunes basides, à
diamètre très étroit, renferment deux noyaux,
qui sont assez petits, et dont la fusion s'opère
de bonne heure. Quand cette fusion est opé-
rée, on distingue facilement, dans la baside,
les centrosomes, l'un au sommet, l'autre, par-
fois difficilement visible, au-dessous du noyau.
Ils disparaissent lorsque le noyau sexuel se
divise pour former les noyaux des spores.
De ces diverses observations, M. Dangeard
croit pouvoir conclure que l'origine des
noyaux sexuels, la nature des phénomènes de
la fécondation et la germination de l'œuf sont
semblables chez les Champignons supérieurs
et chez les autres Champignons et les Algues.
Dans cette hypothèse, et pour ne pas rompre
les rapports d'analogie qui unissent les mani-
festations physiologiques chez les végétaux,
l'hyménophore contexte n'a sa raison d'être
qu'autant qu'on pourrait l'assimiler, biologi-
quement parlant, au thalle sexué ou secon-
daire des Muscinées, le mycélium correspon-
dant au protonéma. La forme régulière d'un
chapeau d'Agaric et la forme régulière d'une
lige de Polytric< s'expliqueraient de la même
manière, et les deux organes auraient la même
signification, l'un constituant un agrégat
d'oospores à fécondation interne, l'autre une
réunion, au sein d'une cupule spéciale, d'élé-
ments mâles et femelles, archégones et anthé-
ridics. Mais ce qui est difficile a expliquer,
lorsqu'on constate que chez les Mousses il n'y
a ordinairement qu'un seul œuf fécondé dans
chaque inflorescence, c'est le succès, chez les
Champignons, de ces nombreuses féconda-
tions contemporaines et voisines. Après tout,
néanmoins, ce n'est pas chose impossible.
A. A.
Le premier projet de jardin pittoresque
en France.
MM. D. Bois et (i. Gibaui.t nous font con-
naître un projet dû à Bernard Palissy dans
lequel l'imagination du célèbre et infortuné
potier crée un jardin tel « que jamais homme
n'a veu le semblable », le plus beau qui fut
jamais sous le ciel « hormis celui de Paradis
terrestre ». Cependant, dans ce projet si beau,
la nature et le pittoresque n'ont pas une part
bien large, et il se ressent largement des idées
fausses et de pure convention qui régnaient
alors sur les charmes et les plaisirs de la vie
rurale. Ce jardin est carré, établi dans un lieu
plan au bas de quelque colline élevée et ro-
cheuse. A chaque coin, une grotte monumen-
tale, entourée de rochers, garnie en dedans
d'émaux fondus et brillants, dans lesquels les
lézards et langrottes qui entreront dedans se
verront comme en un miroir, recouverte en
dehors de terre plantée d'arbrisseaux à fruits
recherchés des oiseaux. Aux quatre extrémi-
tés de la croisée des a cabinets verds » formés
d'ormes taillés et dirigés de manière à imiter
l'architecture des grottes en maçonnerie. De
tous côtés des « pisseures d'eau » faisant jouer
des flaïols. « qui en leurs gargouillements imi-
teront de bien près les chants des oiseaux et
singulièrement le chant du rossignol. » Et
dans ce jardin compassé on aurait vu, sans
doute, se promener des duchesses déguisées
en bergères, avec des houlettes enrubannées.
Sur la vie latente des graines.
MM. Van Tieghem et Bonnier ont prouvé
expérimentalement que les graines peuvent
vivre un certain temps d'une vie ralentie, pen-
dant laquelle elles continuent de respirer,
mais sans aucune formation d'éléments histo-
logiques nouveaux. Trois lots d'un même
nombre de graines de Pois et de Haricots
furent abandonnés, le premier à l'air libre, le
deuxième dans un tube de verre scellé et ren-
fermant de l'air, le troisième dans un tube
scellé contenant exclusivement de l'acide car-
bonique pur. Au bout de deux ans, les graines
du premier lot avaient sensiblement augmenté
de poids, et elles germèrent toutes ; celles du
deuxièmo lot avaient moins augmenté de
poids, et la proportion des germinations fut
plus faible; celles du troisième lot ne ger-
mèrent pas. et leur poids était resté inva-
riable.
Il est donc évident que les graines avaient
> \ ;.é'
LE MONDE DES PLANTES
continué de vivre d'une vie ralentie, à l'air
lihre comme dans l'air confiné. Mais cette vie
ralentie a-t-elle duré autant que l'expérience,
et n'a-t-elle pas cessé après un certain temps
pour faire place à un arrêt complet de toute
activité vitale, le protoplasme devenant com-
plètement inerte, tout en conservant sa com-
position chimique et sa structure intime? C'est
l'opinion de M. de Candolle, et sa manière
de voir est appuyée sur des observations et
des expériences qui paraissent probantes, et
dont voici un rapide résumé.
Les graines peuvent être soumises, pendant
plusieurs heures de suite, à un froid très
intense, sans perdre leur faculté germinatrice.
Les graines de Pisu»i sativum, Phaseolus vul-
garis, Fœniculum officinale germent très bien
après avoir éprouvé pendant quatre jours une
température de — ioo» c. Or, comme d'après
les recherches de M. Pictet les réactions chi-
miques qui ont lieu aux températures ordi-
naires cessent de se produire aux températures
très basses, il faut admettre que le protoplasme
des graines soumises à un pareil refroidisse-
ment se trouve, pendant la durée des épreuves,
dans un état de complète inertie, ne pouvant
plus ni respirer ni assimiler, pour reprendre
sa vie dès que les conditions de température
et d'humidité redeviennent favorables.
Une expérience plus concluante encore a été
faite par M. de Candolle. Des graines de blé,
avoine, fenouil, sensitive, lobélie, enfermées
dans des capsules en papier d'étain toutes en-
tassées dans une boite en tôle qu'elles rem-
plissaient en entier furent placées dans le
récipient d'un réfrigérateur à air comprimé
appartenant à MM. Sansinena, importateurs de
viandes gelées, à Liverpool. La boite était
dans l'appareil directement placée sur le pas-
sage du courant d'air glacé sortant du réfrigé-
rateur. Les expériences furent commencées
le il mai 1894 pour se terminer le 7 sep-
tembre suivant. Pendant ces cent dix-huit
jours, la machine a fonctionné de neuf à vingt
heures par jour. Les graines retirées de la
boite furent mises à germer sur couche, et
donnèrent les résultats suivants. Presque
toutes celles d'avoine, de blé et de fenouil
levèrent rapidement. Par contre, sur un semis
de 60 graines de sensitive, i3 seulement ont
germé, et un très grand nombre de graines de
lobélie n'ont donné que 10 germinations.
Cette expérience semble permettre de con-
clure que chez les graines à l'état de vie
latente, la vie finit, au bout d'un certain temps,
par s'arrêter complètement. Leur protoplasme,
devenu inerte, peut sans aucunement souffrir,
supporter les plus brusques et les plus grands
abaissements de température, et il est vrai-
semblable que les graines qui périssent dans
cette épreuve sont celles dont le protoplasme,
n'ayant pas atteint l'inertie complète, se trouve
encore à l'état de vie ralentie.
De l'emploi populaire des plantes sau-
vages en Savoie.
Il y a, dans la trop courte étude que M. le
docteur Alfred Chabert vient de publier sous
ce titre, un certain nombre de faits curieux,
racontés d'un style alerte, qui sont bien de
nature à éveiller l'intérêt. Nous ne résistons
point au plaisir d'en citer quelques-uns.
La croyance aux maléfices paraît très ré-
pandue dans les montagnes. Il y a des femmes
qui font profession de jeter des sorts sur les
animaux et les personnes, et d'autres qui ont
la science nécessaire pour détruire l'effet de
ces sorts. Beaucoup de maladies, folie, hys-
térie, scrofule, stérilité, sont, dans l'esprit de
ces crédules populations, attribuées à des
sorts jetés sur les patients et qui ont pour
résultat de troubler leur sang. Quelquefois,
les rusées commères, tout en affichant les
dehors de la plus parfaite inimitié, s'entendent
à merveille pour se renvoyer de l'une à l'autre
les naïfs, aux dépens desquels elles se font des
rentes. Car un maléfice jeté par une sorcière
ne peut être détruit que par une autre.
Si un mendiant se présente pour demander
l'aumône, ou si un étranger fatigué ou de mine
peu avenante vient à passer, vite on ferme la
porte des étables, de peur qu'il ne jette un
sort aux bêtes. « L'auteur de ce travail, dit
M. Chabert en parlant de lui-même, doit
avouer que si, en montant les montagnes, il
passe inaperçu, il n'en est plus de même lors-
qu'il en descend harassé de fatigue, les portes
des étables sont alors précipitamment fermées
avant qu'il n'arrive auprès d'elles. Vires acqui-
rit eundo : parti inoffensif, il revient sorcier!
Effet de l'alpinisme. »
Naturellement, les plantes jouent un grand
rôle dans les pratiques des sorcières de la
montagne; elles sont bonnes à tout, ces pau-
vres plantes : elles guérissent et tuent. Il y en
a, comme le sapin, qui servent d'hygroscope,
ou qui préservent du mauvais œil, des sorts,
des maléfices, de la foudre. Il y en a aussi qui
ont la propriété de déferrer les pieds des
mulets, tout en respectant ceux des chevaux
et des ânes : ainsi, YHippocrepis comosa. Le
gui est partout respecté, et, en dépit des
1 | MnMil DES PLANTES
arrêtés, les fermiers et journaliers om toujours
de bons motifs pour ne pas le détruire.
I es empoisonnements par lus plantes con-
stituent presque toujours la matière sensible
des sorts jetés aux hommes ou aux animaux.
Les graines du Vuratrum album sont em-
ployées avec succès pour tuer les poules; les
racines de VAconilum anthora.ont vite raison
dus porcs, VAciaea spicataei le Taxus baccata
des ruminants, des chevaux, des ânes, des
mulets, les feuilles fraîches de Cynanchum
vincetoxicum, mêlées à du beurre et à du pain,
des chiens. Pour taire accepter aux animaux
les plantes vénéneuses, il faut leur faire subir
une préparation ; on les mêle à leur nourriture
habituelle ou bien on les saupoudre, par
exemple, de sel. Contre l'homme, on a la Bel-
ladone, le Colchique d'automne, le Veratrum
album, l'Aconit, l'Actée, la Jusquiame, la
Digitale, la Morelle, l'Ivraie, la Ciguë, la
Nielle, l'Hellébore, l'Ergot de seigle. Tout,
un arsenal !
Localités nouvelles pour la Flore de
Normandie.
Epilobium angustifolium L. Tranchée
du chemin de fer de Paris à Granville entre
Écouché et les Yveteaux-Fromental (Orne) ;
abondant, iq août (H. Léveii.lé).
Stachys germanica L.Avranches: bords
de la Sée (Manche), 20 août (H. Léveillé).
Évolution de l'organisme muscique
(Suite)
Dans certaines espèces [Funaria, Epheme-
rum), le processus de la segmentation est un
peu moins compliqué. Les anticlines ne se
eut pas, et les périclincs dans chaque
quartier unissent directement la cloison ra-
diale à la portion adjacente de la cloison pri-
mordiale; le résultat de cette segmentation
SÏmplifi ' donne deux assises concentriques
de quatre cellules, l'une externe et périphé-
rique, l'autre interne et axile.
Le premier ou les deux premiers étages de
l'œuf sont destinés à la formation du pédicelle;
aussi leur segmentation est- elle loin d'être
constamment régulière.
Mais la formation des anticlines et des péri-
clincs telle que nous l'avons indiquée est tou-
jours réalisée au-dessus de la deuxième cloison
transversale, à partir de laquelle le paren-
chvme embryonnaire se différencie en cap-
sule.
Après la division des quartiers, l'ébauche de
cette capsule comprend deux assises cylin-
driques : l'une pleine, l'autre creuse et renfer-
mant la première. Dans les cellules du cylindre
central se forment, comme dans les segments
primitifs, des périclincs parallèles à la paroi
externe, de telle manière qu'un second cy-
lindre creux se trouve ainsi différencié, et
emboité dans le premier.
Ce second cylindre est destiné à devenir
l'archéspore ; quant à la partie centrale qu'il
entoure, elle reste stérile et constitue la co-
lumelle.
Le cylindre creux externe continue son évo-
lution; ses éléments prolifèrent et disposent
en plusieurs assises le résultat de leur multi-
plication.
(.4 suivre.) A. Acloque.
Revue des Sociétés savantes.
Académie des Sciences de Paris.
29 juillet i8a5. — Influence lies toxines sur la
descendance, A. Cmarrin. Les animaux imprégnés,
à une époque donnée, par des produits bactériens,
peuvent donner naissance à des rejetons dont la
croissance s'effectue lentement, dont la taille et le
poids demeurent inférieurs, ojuelquefoisde plusd'un
tiers, à la normale, dont les os longs offrent des
épiphyses volumineuses. Les œufs dans lesquels
ont été introduits des produits microbiens donnent
des poulets chétifs. La croissance peut être consi-
dérablement retardée chez les enfants nés de mères
en puissance d'infection streptococcique, scarla-
tineuse, tuberculeuse.
10 août i8g5. — Sur la migration du phosphate
de 'chaux dans les plantes, L. Vaudin. Les sucres
élaborés par les organes foliacés, en se dirigeant
vers l'épi avec les phosphates et les malates alca-
lins, entraînent avec eux les phosphates insolubles;
à mesure qu'ils se transforment en amidon, le phos-
phate de chaux se dépose; en même temps, les
malates se trouvent presque en entier détruits, et
imc partie seulement persiste dans la graine à l'état
de succinates. Pendant la germination et la pre-
mière évolution de la plante, des phénomènes
inverses s'accomplissent, qui transforment l'amidon
en sucre, et produisent des malates qui, avec les
sucres formés, transportent vers la jeune pousse
les phosphates en réserve dans la graine.
Revue des Revues.
Cosmos (n" 547). — Sur la culture du Polygo-
nuni sachalinense comme plante fourragère, Dou-
mi 1 Adanson. M. l)oumet- Adanson s'efforce de
défendre cette Renouée contre les attaques dont
elle est l'objet, et qui prétendent qu'elle n'est bonne
à rien, en tant que plante fourragère. Il attribue
LE MONDE DES PLANTES
le peu de succès des tentatives de culture à ce fait
que, la plante étant très demandée en raison de la
sécheresse, on fut obligé d'avoir recours au « sur-
menage de la multiplication ». c'est-à-dire à des
bouturages et rebouturages successifs qui donnèrent
des jeunes plants en grand nombre, mais sans con-
sistance et sans vigueur, n'ayant encore, au lieu de
racines et de rhizomes, que de menues radicelles.
Le Polygonum ne manque pas de qualités nutri-
tives : il donne à l'analyse 2,66 "/o d'azote, c'est-à-
dire autant que la luzerne et plus que le trèfle
rouge. De plus, il parait qu'il ne devient pas plus
rapidement ligneux que la luzerne, et que, si on
le coupe quand les tiges ont i m. ou i m. 5o de
long, il est assez tendre pour être mangé en entier
par les animaux. La question n'est donc pas élu-
cidée : adhuc sub judice lis est. — (N° 55o). —
Les Agaves, G. de Dubor. — (N° 55 1 ). —Les
racines du ble'. — (N° 555). — Le marquis Gaston
de Saporta, A. Acloque.
Le Naturaliste (i"'août iSgS). — Une glycine
énorme à Rouen, H. Gadkau de Kf.rvii.i.e. —
(i5 août 1895). — La /ternie du chou, A. Vilcoq. Cette
maladie, d'origine parasitaire, produit des déforma-
tions profondes sur les racines, qui se gonflent
comme des racines charnues, et deviennent sem-
blables à des racines de Dahlia; les radicelles dis-
paraissent presque complètement. L'allection est
due à un myxomyicète, Plasmodiophora brassica?,
contre lequel on ne connaît aucun traitement eu rati if
efficace. M. Woronin propose, comme moyens pro-
phylactiques, d'arracher et de détruire radicale-
ment, mais non par l'enfouissement, qui favori-
serait le développement du parasite, tous les choux
atteints; de pratiquer l'alternance des cultures;
d'éliminer avec soin, au moment du repiquage, tous
les jeunes plants qui offriraient des traces de ren-
flement aux racines latérales.
Bulletin de l'herbier Boissier (n° 6). —
A'o/es on tlie herbarium Boissier, Arthur Bennett.
— Remarques sur le Rosa o.xyodon Boiss., F. Cré-
pin. — Globulariaceen-Studien, R.-V. Wettstein.
— De l'emploi populaire des plantes sauvages en
Savoie, Dr Alfred Chabert — (n° 8). — Acanthaceœ
americanœ, G. Lindau. — Une mousse nouvelle
d'Egypte, Jules Amann. M. Amann décrit une nou-
velle espèce de Mousse, Amblystegium burnati, qui
provient de la sakieh (citerne) d'Héliopolis, et dont
la découverte en Egypte est surtout intéressante
par ce double fait qu'elle représente dans ce pays
la seule espèce connue de ce genre, et qu'elle est la
première mousse pleurocarpe trouvée en Egypte.
« Cette très grande rareté des p! eu rocarpes en Egypte,
résultant évidemment de facteurs climatériques,
constitue, dit l'auteur, un fait très intéressant au
' point de vue phytogéographique, et il est fort
curieux de voir cette seule petite espèce se réfugier
(à l'instar de la Vérité) au fond d'une citerne, seule
station qui lui offrît les conditions d'ombre et
d'humidité nécessaires à son existence. La stérilité
complète montre du reste que, là même, elle se
trouve dans des conditions de milieu peu favora-
bles. »
Bulletin de la Société botanique de France
(juillet-août 1890). — Note sur quelques plantes
récoltées en Algérie et probablement adventices,
J.-A. Battandier. — Glanures bryologiques dans la
flore parisienne, Fernand Camus — Recherches sur
la division du noyau cellulaire che^ les végétaux,
Ch. Degagny. — Plantes des cantons de Saint-Gcr-
vais d'Auvergne et de Pontaumur rares ou intéres-
santes pour la flore d'Auvc gne, Montel. Nous rele-
vons dans cette liste : Epilobium spicatum (bois de
Roche près Yillossanges) ; E. collinum Gmel.
(ravins pierreux du Sioulet et de la Sioule); E.
palustre (lieux marécageux!. — Sur le groupement
des espèces en genres dans la tribu des Psittacan-
thees de la famille des Loranthacées, van Tieghem.
Bulletin de la Société d'agriculture, scien-
ces et arts de la Sarthe (2"trim..<p). —Espèces vé-
gétales communes à la France et à VInde, H. Léveillé.
Erythea (août i8u5). — Novitales occidentales,
Edv. L. Gree«e. — .-1 neir Erythronium, Henry
N. BoLANDF.R.
Journal de Botanique (16 juillet i8g5). —
Mylittopsis, nouveau genre d'hymenomycètes hétéro-
basidés. N. Patouii.laru. Ce genre diffère des autres
genres d'Auriculariacés par la forme du réceptacle
et la nature fibiilleuse de la trame. Il offre les carac-
tères suivants : Réceptacle tuberculiforme, gélati-
neux-induré, entièrement formé de fibrilles rayon-
nantes, à hymenium amphigène ; basides droites,
transversalement septées, mêlées à des paraphyses.
Ax-thermal (14 août i8g5). — Le vieux château
de Muntgaillard {Ariègei, A. et H. Marcailhou
d'AvMERic. Dans cette note, MM. Marcailhou
d'Aymeric signalent quelques localités de YAethio-
nema pyrenaieum, trouvé pour la première fois par
M. de Boutigny sur le roc de Montgaillard, près de
Foix : au mont Calâmes, près deSaurat, et au pech
de Foix (Huet, 1881 et 1894); sur les rochers cal-
caires qui dominent la chapelle de Sabart (Mar-
cailhou d'Aymeric, i885); dans les fentes des
rochers calcaires de la montagne de Quié, près
Tarascon-sur-Anège (Mailho, 1886).
Nuovo giornale botanico italiano (n0 5). —
Di alcuni apparecchi di disseminapone nelle A ngios
penne, Lo Forte. -- Morfologia e sviluppo di un
funçjo ayaricino (Tricholoma terreuin), P. Voglino.
Le botaniste \\" août i8g5). — Sur un nouveau
cas remarquable de symbiose, P. -A. Dangeard. 11
s'agit d'une association pour, la vie, non pas à béné-
fice réciproque, comme le serait la problématique
symbiose des Lichens, mais indifférente, entre le
Dacryomyces deliquescens et une Trémellinée qui
unissent leurs hyphes mycéliens et thallins et leurs
fructifications.
Bibliographie.
Musci exotici novi vel minus cogniti,
F. Renauld et .1. Cardot. Ce septième fascicule
contient la description d'un certain nombre d'es-
pèces de l'Inde orientale, du Brésil, de Madagascar,
de Bourbon.
Investigations concern'ng the etiology of
small-pox, .1. Christian Bay. Dans cette étude
très intéressante, M. Christian Bay recherche la
cause première, l'agent responsable de la petite
vérole, et le coupable lui paraît être le Dispora
variolœ, à bâtonnets longs de 0,6 à 1 [jt, larges de
0,2 à o,3 u., à cellules dispores. Il y rattache comme
synonymes Micrococcus vaccina.' et variolœ Cohn,
qui ne lui paraissent être que des cellules de Di-
spora mises en liberté.
Manuel de géographie botanique, Oscar
Drude. Nous sommes heureux de pouvoir signaler
le nouveau fascicule de cet ouvrage important et
d'un intérêt considérable, rempli de documents et
8
1 I MONDE HIS PLANTES
de Faits, et de nature à fournir aux recherches des
points de repère et une hase solide. Nous trouvons
dans cette livraison un tait curieux, la croissance
indéfinie " sses. Dans ces végétaux, ce sont
les mêmes ti-es qui, a différentes reprises, s arrê-
tent et recommencent à croître par leurs sommets
ir leurs rameaux latéraux, hue expérience de
M ReichaRD faite en ' -les sour-
ces calcaires du bassin de Vienne, où l'on trouve
recouvertes ,1e tufs des tiges dépassant plusieurs
pieds a montré que. es ne pouvaient avoir
atteint .:e telles dimensions que par une croissance
tinue de leur axe pendant i.5ooans, et que ces
erêiesorg ie trouvaient par suite aussi âges
que nos' plus vieux arbres. Le livre est rempli
Jobsl semblables qui rendent sa lecture
attrayante et suggestive.
Plantes rares ou nouvelles delà province
d'Aragon (Espagne), O. Debeaux. Les plantes
décrites dans cette liste proviennent des récoltes de
M. Reveri hon en 1894.
Handbook of the Flora of Ceylon, H. Tri-
men. Part- H'- Valerianacese-Balonophoraceae. With
plates LI-LXXV. , ,
Ce troisième volume est en tout digne des précé-
dents La flore de M. Trimes se distingue de la
Flora »f british India de Hooker par une clarté
plus grande et aussi par ses clefs conduisant a
l'analyse des espèces, ciels qui manquent dans la
Florede Hooker. _
Quant au fond, nous trouvons dans la Flore de
Ceylan les espèces de l'Inde méridionale et en géné-
ral les plantes de la zone tropicale.
Toutefois l'île de Cevhin possède des espèces qui
1„\ sont propres et la Florede M. H. Trimen com-
plétant celle de Hooker a sa place marquée dans
toute bibliothèque sérieuse et importante.
Les planches qui accompagnent le texte, dessi-
nées, gravées et coloriées avec le plus grand soin,
donnent une idée suffisante de la Flore d'une île
dont la végétation passe à bon droit pour l'une des
plus luxuriantes du globe. H- I-
Informations.
Notre collègue. M. Lucien Daniel, le sympathi-
que et distingué professeur du collège de Château-
Gontier, bien connu pour ses travaux sur les cham-
pignons et sur la greffe herbacée vient d'être
nommé au lycée de Rennes, en qualité de profes-
seur de sciences naturelles. Nous félicitons M. Lu-
cien llAMH.de cet avancement mérité. Son départ
est une perte pour la Mayenne dont il étudiait la
Flore depuis de longues années.
Notre collègue le professeur Edw. L. Greene a
quitté sa position à la tête du département de la
botanique à l'Université de Californie pour accepter
la chaire de botanique à l'Université catholique
d'Amérique à Washington.
Le professeur Lester F. Ward, le paléobotaniste
de l'Institut Smithsonien de Washington se pro-
pose de visiter durant l'automne la côte du Paci-
fique pour former des collections et examiner cer-
taines localités au pied des montagnes.
C. Cardale Babington vient de mourir à Cam-
bridge à l'âge de S; ans. 11 était connu comme
l'auteur du Manual of british plants qui eut huit
éditions successives.
On annonce comme prochaine l'apparition de la
Flore Synoptique de l'Amérique du Nord restée
inachevée à la mort d'Asa Grav. En ce moment,
le D' RoBi.Nso.N met la dernière main aux Polypé-
tales.
En raison des chaleurs tropicales éprouvées pen-
dant plusieurs jours, le iilas blanc a eu une seconde
fleurai I Sarthe).
Exposition ouvrière nationale de Rouen
en 1896. — A cette Exposition, les ouvrières et
ouvriers, syndiqués ou isolés, pourront participer
sans aucuns frais, tant pour l'emplacement que
pour l'installation particulière des objets exposés.
Les travaux des élèves des cours professionnels et
des écoles d'apprentissage seront acceptés. Les frais
de transport par voie ferrée subiront une réduction
de moitié prix sur le tarif ordinaire. Les objets
exposés seront, sur la demande des intéressés,
vendus sur place, autant que pourra se faire, par
les soins du Comité d'organisation.
11 est ouvert un groupe spécial pour l'économie
sociale, réservé à l'historique et aux moyens d'ac-
tion des syndicats ouvriers, des sociétés coopéra-
tives de production et de consommation, des sociétés
de secours mutuels, de participation du personnel
dans les bénéfices, en un mot, de tous les groupe-
ments ouvriers, mixtes ou non.
Un groupe spécial est consacré à ['hygiène
ouvrière [hygiène des établissements, usines, chan-
tiers, etc. — Habitations à bon marché, etc.)
Enfin, un groupe spécial artistique est réservé
aux artistes.
De nombreux objets d'art, médailles en or, ver-
meil, argent et bronze, seront, avec des diplômes
d'honneur, délivrés aux exposants-lauréats.
P ,ur tous renseignements, éclaircissements, prière
de s'adresser au président «m au secrétaire. Toutes
les correspondances doivent être envoyées au siège
du comité : Exposition ouvrière nationale en 1 Son,
11,4,1 de Ville, à Rouen.
La librairie Dulau and C", ?;, Soho Square,
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i* Année (2e Série]
N" 72
1" Novembre 1895
#H©
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
-**fï — >f 7***-
tV/t
Directeur
Rédacteur en chef : A. ACLOQUE
H. LEVEILLE
SOMMAIRE DU N» 72
Pasteur. — Académie internationale de Géographie botanique. — Les besoins de la
nomenclature botanique, D' Otto Kuntze. — Contributions à la llore de l'Inde fran-
çaise, H. LtvF.ii.Li:. — Remarques sur quelques plantes peu communes du nord de la
Sartbe, H. Léveillé. — Herborisations mayennaises, L. Mercier. — Essais d'inocula-
tion des bactéries des Légumineuses aux Graminées, P. V. Liotard. — Contributions à
la Flore de la Mayenne, H. Lkvku.lé. — Essai sur la llore des rochers et des grottes
de la Seine-Inférieure, Ed. Spalikowskt. — Herborisations sarthoises, 1895, H. LÉ-
VE11.1.É. — Une nouvelle maladie de la pomme de terre, V. L. — Une herborisation au
mont Bessillon, M. Capoduro.— Revue des Revues.— Bibliographie. — Informations.
— Mouvement de la bibliothèque. — Mouvement de l'herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
18 9 5
ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 fr.
Etranger, Colonies 8 •■
SIX MOIS : France 3 »
Étranger, Colonies 4 »
Les u nements partent du Ier Octobre ou du
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Est publié avec la Collaboration de :
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De HELDRE1CH Tu.
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HOU Y G.
SADA A.
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TRELEASE W.
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Tout ce qui concerne la Direction doit être adressé à M. H. Léveillb, 104, rue <le Flore, Le Mans Marthe)
France; — et ce qui concerne la Rédaction, à M. A. Acloque, a Auxi-le-Chàteau (Pas-de-Calais) France.
Adresseï les demandes d'abonnements et mandats à M. Monnoyer, Imprimeur-Éditeur, 12, place des Jacobins,
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5e Année (2e Série)
N° 72
1" Novembre iSç5
LE
MONDE DES PLANTES
T{evue Internationale illustrée de "Botanique.
PASTEUR
Le génie, le grand chre'tien et l'illustre fran-
çais qui fut Pasteur n'est plus. La Science,
la Religion, la France et l'Humanité sont en
deuil devant la tombe où repose l'immortel
savant.
L'Académie internationale de Géographie
botanique prend part au deuil général. Elle
avait décerné à Pasteur la plus haute de ses
récompenses, cette médaille de ire classe que
les cinq premiers savants du globe sont seuls
appelés à recevoir, et le savant modeste avait
été fort sensible à cet honneur. Sitôt la nou-
velle de sa mort parvenue au Secrétariat, le
Secrétaire perpétuel de notre Académie s'est
empressé d'exprimer au nom de celle-ci ses
regrets à la veuve de l'illustre défunt.
Dieu donne à l'humanité un nouveau Pas-
teur !
Les besoins de la nomenclature botanique
C'est au Congrès international tenu à Paris
en 1867 que furent établies les règles de la
nomenclature botanique, grâce à l'initiative
de la Société botanique de France. Cette So-
ciété illustre est donc la mère de ce « Code
parisien », rendu nécessaire par la confusion
qui régnait dans la nomenclature avant cette
époque et parle tort que se causaient mutuel-
lement les auteurs. Il est basé sur le principe
de la priorité, lex prioritatis, qui, par sa jus-
tice indiscutable et son caractère scientifique,
constitue l'unique condition d'une entente
internationale au point de vue de la nomen-
clature botanique. C'est le plus grand mérite
de la Société botanique de France d'avoir fait
du Code parisien un lien commun destiné à
unir tous les botanistes du monde.
Ce code n'a été toutefois, après 1867, appli-
qué que partiellement, et il faut arriver jus-
qu'à ma Revisio generum plantarum (1)
publiée en 1891, pour en trouver une appli-
cation intégrale. Dans cet ouvrage, j'ai apporté
quelques amendements à la règle imposée, de
façon à ne changer que le moins de noms
possible, tout en ayant constamment égard à
l'usage établi. Cette manière de faire m'a
permis d'éviter environ un tiers des change-
(1) Charles Klincksieck, il, rue de Lille, Paris.
T. V.
ments qui, en raison d'un doute ou d'une
impropriété, auraient dû être effectués d'après
le Code parisien de 1867. J'avais à changer
1074 noms de genres, et de ce fait environ
3o.ooo noms d'espèces. « C'est beaucoup,
mais il parait que c'est au plus juste », écrit
à ce sujet M. G. Poirault, dans le Journal
de Botanique de Louis Morot en 1892, sup-
plém., page XX. Le principe de la priorité
pourrait peut-être souffrir encore quelques
exceptions consacrées par l'usage; mais ces
exceptions devraient être fixées par une con-
vention internationale, et non pas arbitraire-
ment. M. Ascherson avait proposé au Congrès
de Gênes, en 1892, un Index inhonestans
renfermant des noms génériques à conserver
malgré la lex prioritatis ; mais le Congrès de
Gênes constitua une Commission internatio-
nale pour l'examen de cette proposition ; ce
qui était une manière de la repousser. Cette
Commission, qui ne fut jamais ni complète,
ni" active, parait aujourd'hui profondément
endormie; son « Bureau » à Berlin a oublié
l'Index inhonestans, et M. Ascherson lui-même
a proposé un nouveau Principium inhonestans
avec violatio juris quœsiti (1) à l'assemblée
(1) Oesterreichische Botanische Zeitschrift, 1 Sg5
34, et 181-182.
10
LE MONDE DES PLANTES
des naturalistes à Vienne en t S95. Cette
assemblée avait voté une motion de confiance
aux membres du 0 Bureau » de Berlin.
MM. Engler et Ascherson, parce qu'ils
avaient promis de réunir un « Congrès de
nomenclature » à Berlin en iSo5 : Congrès
dont il ne fut jamais question ensuite. D'ail-
leurs, il sera tout à fait impossible de réunir
à Berlin un Congrès international, parce que
les autorités du « Bureau j n'ont pas quelque
principe primordial, comme la lex prioritatis,
et parce que leurs projets de nomenclature,
les trois thèses berlinoises acceptées au Con-
grès incompétent de Cènes, n'ayant pas reçu
la consécration de l'expérience, étaient plutôt
mauvais et ne constituaient que des re/or-
mationes in pejus. Cet état de choses laisse
regretter que la nomenclature des Natuerliche
Pflançenfamilien, grand ouvrage presque po-
pulaire, qui ne mentionne pas la publication
des noms des plantes, ne soit pas corrigée
par un Congrès international.
Les autorités botaniques de Kew montrent
autant d'aversion pour un Congrès internatio-
nal qui pourrait amener la réforme de leur
nomenclature, c'est-à-dire de la nomenclature
des Gênera plantarum de Bentham et Hooker
autrement arbitraire que celle des Natuerli-
che P/lanjenfamilien. M. Daydon Jackson a
publié l'Index kewensis aux frais de Darwin
qui souhaitait voir refaire le Nomenclator
plantarum de Steudel. M. Jackson a donné
dans V Index kewensis l'indication de la date
de publication des plantes, mais sans en tirer
aucune conséquence et sans opérer les chan-
gements qu'aurait nécessités la lex prioritatis.
Outre qu'il sera difficile de restituer aux plan-
tes leurs noms légitimes contre ceux de Kew,
M. Jackson, sous la direction de SirJos. Hoo-
ker, a omis les synonymes à leur véritable
place, c'est-à-dire sous les noms spécifiques,
comme ont fait Steudel et les meilleurs
nomenclateurs (1).
En Amérique, aux Etats-Unis, on se préoc-
cupe vivement depuis 1890 de la nomen-
clature botanique. Les botanistes américains
les plus compétents acceptent le Code pari-
sien, à peu de réserves près; toutefois, ils ont
ajouté deux nouveaux principes : Once a
synonym always a synonym et Priority in
place names at ail events ; mais ces principes
n'ont pas été consacrés par l'expérience. Mon
article Nomenclaturstudien dans le Bulletin de
l'Herbier Boissier 1894, 457-498, où je prou-
vais statistiquement dans les paragraphes II et
(1) Journal of botany, 1894, 279.
VI que ces principes nouveaux sont mauvais
si on leur donne un effet rétroactif, provoqua
parmi les botanistes américains une véritable
révolution qui n'est pas encore terminée ( [),
En France, on se préoccupe peu d'une nomen-
clature exacte et juste. Il y a cependant des
exceptions : ainsi, M. Henri Bâillon, qui a
accepté et introduit une nomenclature réfor-
mée basée sur des principes scientifiques.
Ainsi encore deux botanistes qui ont sur la
question des opinions extrêmes : M. Saint-
Lager, qui voudrait remettre en honneur les
noms botaniques classiques des anciens Grecs
et Romains ; et d'autre part M. Le Jolis, qui
est comme M. Ascherson à Berlin, le défen-
seur et l'avocat de la confusion dans la
nomenclature ; comme ce savant, il ne suit
aucun principe primordial et scientifique, et
il ne veut changer aucun des noms connus
par lui depuis sa jeunesse. Il faut lire ses
Remarques sur la nomenclature hepatologique
(1) Lester F. Ward qui avait répondu (') à l'obscur
Haward-Memorandum reproduit par le Journal of
Botany i8g5, 2i3, 216, et par Engler's botan. Jahrb.
XXI Beiblatt n° 5z, prépare un « Nomenclator
plantarum fossilium »; il pense qu'un « Nomen-
clator plantarum omnium » reposant sur la loi de
la priorité et ayant une valeur internationale per-
mettrait généralement de supprimer la citation des
auteurs à la suite du nom des plantes. Il dit d'un
tel (t Nomenclator » : A consummation dcvoutly to
be wished. Mais si l'on veut atteindre le but, il faut
qu'un tel « Nomenclator » soit d'un prix abordable
pour tous les botanistes et horticulteurs. Il n'en est
pas ainsi, par exemple, du Kew-Index, qui ne con-
tient que la moitié des plantes, les Phanérogames,
et coûte S guinées, 210' francs.
Si l'on renonçait à la citation de la première
publication de chaque nom, ce qui sera le fait des
ouvrages spéciaux, le prix serait réduit des deux
tiers, et le « Nomenclator » pourrait être fini dans
le délai voulu. Il n'en coûterait pas moins encore
le tiers d'un ouvrage double du Kew-Index, c'est-à-
dire 140 francs, prix trop élevé encore pour la
majorité des botanistes; de telle manière qu'il fau-
drait réunir une somme considérable pour en faire
une publication désintéressée, qui serait offerte à
ceux qui en auraient besoin moyennant une légère
redevance, ib francs par exemple.
D'après M. Lester F. Ward, le StricklanJian
Code de 1842, élaboré entre autres savants par
Darwin, Bentham, Hooker, reposait sur la loi de la
priorité, et fut exécuté par les zoologistes anglais,
mais non par Bentham et Hooker. Les ornitholo-
gistes américains ont introduit ces règles plus tard,
en 1886, par un catalogue où les noms étaient chan-
gés dans la proportion de qo % (depuis iS5ô, ainsi
que le prouve Ward loc. cit. p. 3 14, pour les cin-
quante premiers genres); après 1886, la proportion
des changements tombe à 1 °/„.
(•) Bulletin of the Torrcy bolanical club, New-York,
I S93, 3oSJ-32o,.
LE MONbE DES PLANTES
I t
et bryologique dans les Mémoires de la Société
des Sciences natur. de Cherbourg, 1 893-1895,
pour apprécier jusqu'où il pousse l'arbitraire
et l'injustice ; ses opinions ont été combattues
par des botanistes suédois et par d'autres (1).
Si M. Le Jolis nous dévoile quelques erreurs
commises, par exemple, par S. O. Lindberg,
nous lui en savons gré ; mais d'ordinaire, il
rejette les noms arbitrairement ; au lieu de
s'appuyer sur des motifs légitimes et scienti-
fiques, il insulte les nomenclateurs conscien-
cieux par ces termes : « Exploitation du nobis ;
nobisisme chronique; nobisité aiguë». La
citation de l'auteur après les noms des espèces
est simplement un renseignement bibliogra-
phique ; si M. Le Jolis la considère, au con-
traire, comme un honneur rendu à l'auteur,
pourquoi n'imite-t-il pas la manière de faire
de la plupart des zoologistes, qui citent tou-
jours le nom de l'auteur qui le premier a
dénommé l'espèce, même dans le cas où cette
espèce est transportée à un autre genre?
M. Le Jolis n'est pas obligé de citer le nom
d'un « arrangeur » avec le nobis de celui-ci.
Les botanistes qui se piquent d'exactitude
citent, dans ce cas, les deux auteurs.
M. Le Jolis semble même prendre à tâche
de justifier la confusion dans la nomenclature.
11 écrit, par exemple, dans les Mëm. Soc. se.
natur.de Cherbourg, 1890, 277 : « Les deux
genres Hookera et Brodiaea de Smith ont
été adoptés et sont devenus classiques. » Or,
voici la vérité : B. Carrington, James Brit-
ton et moi (2) avons prouvé que Salisbury
avait établi, en mars 1808, un genre nouveau
de Liliacée nommé Hookera en l'honneur du
célèbre dessinateur botanique William Hoo-
ker, son collaborateur ; ce genre fut décrit
dans le magnifique ouvrage : The Paradisus
londinensis, t. 98. Sir James Edw. Smith, en
froidavec Salisbury, donnaitquelques semaines
après, mais pour ne le publier que plus tard
encore, le nom de Hookeria à un genre de
Mousse, en l'honneur de Sir William Jackson
Hooker, père de Sir Joseph D. Hooker. Les
Kew-Hooker sont d'une autre famille que le
collaborateur de Salisbury, William Hooker.
Plus tard, Smith changea sans prévenir le
(1) Par exemple, par M.W. Arnell in Botaniska
Notiser, 1893, 1 27-1 5 r, Botanisclies Centralblatt,
LVI, n» 40-41 et Suppl. (Beihefte) i8g3, 492-405 ;
1894, 199-200; 1895, 21-22. Les noms génériques
des Hépatiques de S. F. Gray, rejetés par M. Le
Jolis, sont néanmoins acceptés par presque tous
les hépaticologues compétents en Amérique et en
Europe, sauf en France.
(2) Rev. gen. pi., 711. — Journ. of botany,
1886, 49-53.
nom de Hookera Salisb. en celui de 'Brodiaea
Smith. La cabale de Smith maintient les noms
arbitraires et illégitimes imposés par lui en
l'honneur des Kew-Hooker, et c'est là ce
que M. Le Jolis appelle devenir classique.
Mais un procédé mauvais et arbitraire ne
saurait devenir classique, au moins en matière
de science.
Si M. Le Jolis prétend que la lex prioritalis
n'est qu'accessoire dans le Code parisien, il ne
connaît pas son article 60 sub I et les actes
du Congrès de Paris 1S67, pp. 177-178; la
loi de la priorité est la base du Code parisien;
l'article 3 méconnu parM. Le Jolis pour éluder
la loi de priorité se trouve dans le chapitre
des « Considérations générales et principes
dirigeants », qui doivent servir dans les cas
où les articles des autres chapitres sont en
défaut, ou bien s'il s'élève un doute sur une
question de nomenclature. L'interprétation
du paragraphe 3, telle que la comprend
M. Le Jolis amènerait cette conséquence que
chaque botaniste, pourrait, en fait de nomen-
clature, agir à sa guise; d'où naîtrait une
confusion perpétuelle. Son interprétation va
donc contre l'esprit de ce paragraphe, qui a
précisément pour but essentiel d'éviter la
confusion dans la science.
Quant à M. Saint-Lager, voici quelques-
unes de ses opinions singulières. Il n'autorise
pas :
i° Des substantifs pour les noms spécifi-
ques ; ainsi, Polygonum Bistorta, Hieracium
Pilosella, Teucrium Botiys, Eriophorum
Scheuch^eri, Trifolium Cherleri.
20 Des noms tautologiques (pléonasmes) ;
ainsi, Cressa cretica, Latrœa squamaria, He-
lodes palustris, Melampyrum silvaticum ou
nemorosum, de telle matière qu'il faudrait
éliminer également Aizoon ou Sempervivum,
Avena ou Bromus, Brassica ou Crambe, Apium
ou Selinum, etc.
3° Des noms équivoques ou exprimant une
idée fausse ; ainsi, Avena, Bromus, etc., steri-
lis, Rœmeria hybrida, Trifolium hybridum.
Les noms génériques expriment souvent des
idées fausses.
4° Les barbarismes. Sont alors aussi à reje-
ter : Pulsatilla, Scorzonera, Yucca, Datura,
Ceterach, Coffea, Manihot, Armeria, Tourne-
solia.
De tels principes amèneraient plus de chan-
gements que le principe de la priorité attaqué
par M. Saint-Lager. « A name is a name » ;
voilà la base de toute nomenclature, et per-
sonne ne devrait l'oublier.
Il n'y a, au point de vue de la nomenclature
aucune entente, ni nationale ni internatio-
1 2
LE MONDE DES PLANTES
nalc ; le désaccord est universel. Je ne citerai
pas ici tous les écrits qui ont été publiés depuis
1891 sur la question; ils sont au nombre
d'environ deux cents; et ma « Revisio gène-
rum plantarum » n'en a pas fait naître, en
1892, moins de cinquante-huit li).Il est plus
utile de rechercher les moyens de mettre fin à
ce de'saccord général.
A l'exception des coteries de Berlin, de
Kew-London et de New-York, qui ne veulent
entendre parler d'aucun changement à leurs
nomenclatures, encore qu'elles ne se res-
semblent pas, on réclame partout un autre
Congrès ; mais on n'a pu encore le réaliser.
Un nouveau Congrès international pourrait
certainement mettre fin à cet état de choses
déplorable, à la condition que sa réunion
soit suivie de la publication d'un <■ Nomen-
clator plantarum omnium » élaborés d'après
les principes qu'il aurait adoptés. Mais cela
demande beaucoup de temps, beaucoup de
travail, beaucoup d'argent. 11 serait inutile de
réunir un Congrès qui n'aurait pas de chan-
ces de succès et une valeur internationale.
Or, ces chances de succès seraient nulles du
moment ou l'on ne pourrait publier un « No-
menclator plantarum omnium » aux frais des
Académies, Sociétés et Botanistes qui partici-
peraient au Congrès. Ce remède d'un « Nomen-
clator » universel, proposé par M. von Wett-
stein de Prague (2), est le seul propre à réta-
blir l'entente dans la nomenclature. On y
emploiera peut-être cinquante mille, peut-
être cent mille francs, etau moins cinq années
de travail. Mais l'occasion est favorable, parce
que le commencement du siècle prochain
verra s'achever toute une série d'ouvrages
préliminaires : Jackson, Index kewensis, pour
les phanérogames; Saccardo, Sylloge fungo-
rum \ De Puni, Sylloge algarum ; E. G. Paris,
Index muscorum ; Engler, Natuerliche Pflan-
jenfamilien, etc. Si l'on perd cette occasion
de reviser en 1900 les lois de la nomenclature
et de préparer dès cette époque un 0 Nomen-
clator plantarum omnium », il faudra renon-
cer pour toujours à un accord international
entre les botanistes.
Pour arriver à une élaboration judicieuse
des règles à proposer au Congrès futur qui
se tiendrait à Paris en 1900,11 faudra aussi
consacrer beaucoup de temps aux discussions
internationales préparatoires. La commission
(1) Voyez ma Revisio gen. /•/., III, 1893, et
Botanisclies Ccntvalblatt, LIV, 11" 23-26.
'-sterreieh. Botan. Zeitschrift, 1895, 87.
/. aussi plus haut la même opinion de
M. Lester F. Ward.
internationale, aujourd'hui endormie, avait
employé deux années pour constituer son
bureau et pour rejeter l'Index inhonestans ;
moi, j'employai un ou deux ans pour prouver
que les trois thèses berlinoises et les deux
nouveaux principes américains étaient mauvais
et de nature à augmenter le nombre des noms
à changer. L'emploi du Code parisien est plus
avantageux, au point de vue des noms à chan-
ger, que les formules, usages et principes des
botanistes opposants ou dissidents, du moment
où l'on veut appliquer intégralement ces for-
mules, usages et principes ; c'est ce que j'ai
prouvé suffisamment dans mes « Nomenclatur-
studien » avec application des principes aux
Orchidaceae de M. Pfitzer.
Il nous faut aussi continuer et réformer nos
premières lois en matière de nomenclature,
c'est-à-dire le Code parisien ; mais gardons-
nous bien de le rejeter, car ce serait la porte
ouverte à l'anarchie et à l'incertitude perma-
nente dans la nomenclature. Les proposi-
tions de MM. Engler et Ascherson étaient
partout contraires au Code parisien. Pour en
finir avec les discussions actuelles, qui sont
très désagréables et plus arbitraires et
personnelles qu'objectives, utiles et pratiques,
il sera indispensable de ne tenir aucun compte
des propositions et des opinions qui ne
s'accordent pas avec le Code parisien; cette
règle devra s'appliquer aussi aux propositions
nouvelles dont l'utilité ne sera pas établie
objectivement ou statistiquement.
Il nous faut aussi profiter des fautes qui
ont été commises pour les éviter. L'une de
ces fautes, par exemple, a été de choisir dans
la commission internationale des membres
qui n'avaient aucun intérêt actuel dans la
question. M. James Britten, du British Mu-
séum, m'a écrit avec raison : « It seems a pity
to place in a commission people who, -\vhate-
ver their knovvledge may be, hâve no interest
in the subject and décline to serve. » Je pré-
férerais pour collaborateurs des botanistes
opposants, à la condition que les décisions
soient réservées au Congrès futur, qui sera
ainsi à même d'apprécier le pour et le contre.
Au point de vue des préliminaires qui
devraient préparer le Congrès, je répète quel-
ques communications officieuses de M. Malin-
vaih, secrétaire général de la Société bota-
nique de France (1).
« Il est fâcheux qu'on soit aussi loin de
l'année 1900. L'exposition universelle proje-
(1) Voyez ma lettre circulaire aux botanistes Je
rassemblée des naturalistes à Vienne, 1894, et
Oesterr. bot. Zeit. i8g5, n° 5.
LE MONDE DES PLANTES
i3
tée à Paris pour cette e'poque serait une
excellente occasion de convoquer un congrès
international avec le maximum de chances de
succès. »
« Les questions soumises aux délibérations
du congrès seraient préalablement l'objet
d'une étude approfondie confiée à des bota-
nistes compétents, chaque difficulté étant
traitée dans un Rapport séparé, où l'on trou-
verait un compte rendu impartial des diverses
opinions en présence ainsi que des considéra-
tions sur lesquelles on les appuie. Les princi-
paux de ces Rapports traduits et imprimés au
moins en quatre langues (allemand, anglais,
français, italien) formeraient un Recueil docu-
mentaire dont un exemplaire serait remis
trois mois au plus tard avant la réunion du
congrès à ceux qui seraient appelés à en faire
partie avec voix delibérative. »
« La rédaction d'un Rapport général,
coordonnant et résumant les Rapports parti-
culiers auxquels il servirait d'introduction,
pourrait être confiée à un savant désigné par
ses travaux précédents pour cette élaboration,
par exemple M. Otto Kuntze, auquel, sans
partager toutes ses idées, on ne saurait refu-
ser le mérite de s'être livré à un travail opi-
niâtre et consciencieux concernant les lois de
la nomenclature. »
Le travail d'un rapporteur général du Con-
grès, qui serait en même temps l'auteur du
« Nomenclator plantarum omnium », sera
énorme et de longue durée ; et pour mon
compte je n'accepterais cette charge purement
honorifique qu'à des conditions capables
d'assurer le succès, à la faveur, par exemple,
du programme suivant :
Programme de la Commission prépara-
toire pour la revision du Code parisien au
Congrès de Paris en 1900 :
I. La Société botanique de France nom-
mera le Secrétaire de la Commission, qui aura
jusqu'à 1900 plein pouvoir pour faire tous
les travaux préparatoires nécessaires et qui
recevra de la dite société une indemnité
annuelle de... francs pour les frais d'impres-
sion et de correspondance. (Motif : Il faut
que les charges du Secrétaire de la Commis-
sion soient fixées d'avance, afin qu'elles soient
plus tard indépendantes des résolutions
anonymes ou capables de varier avec le chan-
gement des dignitaires de la Société. M. Ma-
linvaud a montré jusqu'à présent le plus
grand intérêt pour les questions de nomen-
clature, et il les a traitées avec érudition et
en conformité parfaite avec les vues de la
Société botanique de France; toutefois, il me
semble empêché, par des obstacles inconnus,
de mettre en pratique ses projets de réforme
du Code parisien.)
II. Les Sociétés et les instituts botaniques
devront être invités à prendre part non seule-
ment au Congrès de 1900, mais aussi aux
délibérations préparatoires. On pourra y
prendre part soit parle paiement de cotisa-
tions annuelles ou d'une contribution versée
une fois pour toutes, et destinée à couvrir les
frais de la commission, soit par le choix d'un
Rapporteur libre sous la condition de payer
une indemnité de ... francs au moins. Les
cotisations devront être payées au trésorier
de la Société botanique de France. Si les
recettes dépassaient les dépenses, on pourrait
consacrer l'excédent à l'élaboration d'un
«Nomenclator plantarum omnium» sur les
principes adoptés par le Congrès.
III. Les sociétés botaniques et les botanis-
tes devront être en même temps invités à
souscrire d'avance pour ce «Nomenclator »,
soit en exemplaires, soit à fonds perdus pour
son élaboration et son impression. L'élabo-
ration du « Nomenclator » sera faite par moi
honoris causa ; mais il me sera impossible de
me charger de la tâche entière, et il faudra
par suite rétribuer quelques collaborateurs,
ou même un autre auteur si je ne pouvais
arriver à terminer l'ouvrage.
IV. Outre les Rapporteurs libres, on nom-
merait des Rapporteurs honoraires à choisir
parmi les botanistes qui ont déjà publié des
études sur la nomenclature ou tout au moins
qui ont une certaine 'pratique des dénomina-
tions botaniques. On ne choisira dans chaque
pays qu'un Rapporteur honoraire, ou deux
pour les pays plus étendus, où il y a des
opinions opposées. Si les botanistes de chaque
pays ne proposent pas à une majorité
évidente ces Rapporteurs honoraires avant le
icr Juin 1896, le Secrétaire et le Rapporteur
général pourront les choisir d'office, et ils
auront en outre plus tard le droit commun
d'élire des remplaçants ou des auxiliaires
aux Rapporteurs nommés.
V. Le Secrétaire aura pour mission :
i° d'inviter à prendre part au Congrès les
sociétés et les rapporteurs, de se mettre en
relation avec les rapporteurs et le rapporteur
général, auquel toutes les opinions des rap-
porteurs devront être soumises; 2° de faire
imprimer les propositions rédigées, les rap-
ports résumés et le rapport général, selon le
paragraphe VI, et de soumettre tous ces écrits
imprimés au Congrès en 1900; 3° de se mettre
d'accord avec la Société botanique de France
pour tous les détails relatifs au Congrès
de 1900.
'4
LE MONDE DES PLANTES
VI. Le Rnpporteur général aura pour fonc-
tions : i° de rédiger en allemand, en anglais
et en français, toutes les questions et proposi-
tions composées en premier lieu des additions
et corrections publiées depuis 1S67, que le
Secrétaire devrait alors soumettre aux rap-
porteurs; 2° de résumer dans la mesure néces-
saire les opinions des rapporteurs, et de don-
ner son avis motivé sur les propositions
nouvelles faites par les membres de la Com-
mission, afin de permettre au Secrétaire de
faire connaître ces nouvelles propositions avec
l'avis du Rapporteur général ; 3° de rédiger
le rapport général contenant le code prêt à
être soumis au Congrès ; ce code sera rédigé
en allemand, en anglais, en français, et, avec
l'aide d'un rapporteur italien, aussi en italien,
pourvu que celui-ci donne préalablement à
ses compatriotes, une traduction du Codex
emendatus du Dr Otto Kuntze pour servir de
base aux délibérations.
VII. Les Rapporteurs auront pour mission :
i° de donner leur avis sur les questions pro-
posées, soit par lettres et dans une forme aussi
brève et aussi objective que possible, soit
dans des brochures in-8 imprimées à leurs
frais ; si les opinions étaient personnelles et
offensives, le Secrétaire et le Rapporteur gé-
néral auront le droit de supprimer les bro-
chures offensives ou de résumer brièvement
ces opinions, mais en tant qu'elles seraient
objectives ; 20 de fournir leurs rapports dans
l'année, au plus tard six mois après la récep-
tion des questions; ces rapports devront être
écrits en allemand, en anglais, en français ou
en italien ; toutefois ils ne sauraient être four-
nis en italien qu'autant qu'il aura paru d'abord
une traduction du Codex emendatus, ainsi
qu'il est dit au paragraphe VI ; 3° de faire, si
bon leur semble, des propositions nouvelles,
mais conformes au Code parisien et d'une
utilité reconnue.
VIII. On ne prendra en considération ni
les opinions contraires, ni les propositions
nouvelles non conformes avec le Code pari-
sien, et dont l'utilité ne serait pas prouvée
objectivement ou statistiquement.
IX. Des fonctions communes au Secrétaire
et au Rapporteur général sont déjà indiquées
dans les articles IV et VI. — Pour terminer le
» Nomenclator plantarum omnium correctus
secundum Codicem parisiensem futurum anni
1900 », le Dr Otto Kuntze dirigera l'élabora-
tion de ce « Nomenclator », et le Secrétaire
aura le droit de choisir un autre Directeur si
le Dr Otto Kuntze ne finissait pas le travail
en cinq ans, s'il abandonnait la tâche ou s'il
venait à mourir auparavant. Si le Secrétaire
terminait ses fonctions avant la fin de l'ou-
vrage (après 1900), le Directeur en choisirait
un autre.
Les fonds destinés à la publication du
« Nomenclator » et fournis par les académies,
les sociétés, le congrès, les souscriptions indi-
viduelles et peut-être aussi par des gouverne-
ments, devront être déposés chez un banquier,
sous cette réserve que seuls le Secrétaire et
le Directeur du « Nomenclator » pourront en
disposer en droit commun.
Grâce à mes travaux précédents, j'espère
finir ce « Nomenclator » en 1905 ; personne
ne pourrait le finir avant igioau moins. Mais
il serait impossible de mener abonne fin une
telle œuvre sans avoir reçu un code réformé
et les fonds nécessaires.
11 est certain que toute opposition s'éva-
nouit contre ma « Revisio generum planta-
rum », qui est en parfaite conformité avec le
Code parisien de 1867, et dont la nomencla-
ture est déjà pour une bonne part adoptée
dans tout le monde botanique. Mais les cote-
ries continuent à maintenir, chacune suivant
son système, les nomenclatures particulières
des auteurs dirigeants à Berlin, Kew, New-
York, etc., au moins pendant la vie de ces
auteurs. Après leur mort, et grâce au con-
cours d'éminents botanistes, on changera les
nomenclatures particulières, ainsi qu'il est
arrivé dernièrement à Berlin, où trois fois les
« Svstèmes naturels » ont été changés avec
l'avènement d'un nouveau Directeur au Mu-
séum botanique. Pour faire cesser le chaos
qui règne dans la nomenclature, les sociétés
botaniques et les botanistes indépendants ont
le devoir de soutenir, par des souscriptions,
la réalisation d'un « Code réformé 1 et d'un
« Nomenclator correctus ».
La Société botanique de France avait pour-
suivi en iSûyce but élevé d'unir les botanistes
de tous pays par les lois de la nomenclature,
condensées dans le « Code parisien ». La
même société est, en 1895 et jusqu'à la fin de
ce siècle, l'héritière de cette mission civilisa-
trice. Si cette mission n'est pas accomplie, le
chaos qui existera en 1900 dans la botanique
sera définitif. Espérons que les Français de
189D continueront l'œuvre commencée en
1867. Ce n'est pas chose facile; mais si cette
idée rencontre à Paris de la bonne volonté,
il sera possible de rétablir l'accord entre les
botanistes du monde entier par un « Code
parisien réformé » et par un « Nomenclator
plantarum omnium correctus ».
Dr Otto Kuntze
Villa Girola, San Rcmo, Italia.
LE MONDE DES PLANTES
i5
Académie internationale de Géographie
botanique.
Par décision en date du 27 octobre,
MM. Henri Guilhot, R. P. P. Gave sont
nommés membres auxiliaires de l'Académie.
Le Directeur,
Ferd. Renauld.
Le R. P. J. C. Carrier remercie l'Académie
de sa nomination en qualité de membre auxi-
liaire.
MM. les Académiciens sont invités à faire
parvenir le plus tôt possible au Secrétariat
leur vote pour l'élection du nouveau Direc-
teur.
Nous rappelons que, d'après nos statuts, le
Directeur doit être choisi parmi les Académi-
ciens honoraires ou titulaires, et que ceux-ci
ainsi que les Académiciens correspondants ont
seuls droit de prendre part à l'élection.
Nous avons déjà reçu un certain nombre de
votes.
ESSAI D'UN CATALOGUE CRITIQUE
Des espèces végétales qui croissent dans les établissements
de l'Inde française
OU CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE L'INDE FRANÇAISE
(Suite)
LXXXIV. — Hydrocharidacées.
Ottelia alismoides Pers.
+ Vallisneria spiralis L.
Hydrilla verticillata Casp.
Lagarosiphon Roxburghii Benth.
LXXXV. — Orchidacées.
Vanda Roxburghii Br.
Vanilla aromatica Swart^. Cit. E.
LXXXVI. — SCITAMINACÉES.
Musa sapiemum L.
Ravenala madagascariensis Sonner. Cit. E.
Canna indica L.
Curcuma aromatica Salisb,
— longa L. Cit. I.
Zingiber ligulatum Roxb.
— officinale Roxb. Cit. I.
Alpinia Galanga Sw.
Clinogyne virgata Benth.
LXXXVII. — Broméliacées.
Bromelia Ananas L. Cit. I.
LXXXVIII. — DlOSCORÉACÉES.
Dioscorea aculeata L.
— oppositifolia L.
— alata L.
— pentaphylla L.
— globosa Roxb. Cit. I.
LXXXIX. — Liliacées.
+ Allium Cepa L. Cit. I.
Aloe socotrina L.
Yucca aloifolia L. Cit. I.
— gloriosa L. Cit. I.
Asparagus racemosus Willd.
Chlorophytum laxum Br.
Urginea indica Kunth.
— coromandeliana Hook.
— congesta Wight.
XC. — HÉMODORACÉES.
Sansevieria roxburghiana Sch.
XCI. — Amaryllidacées.
Agave americana L. Cit. I.
— • vivipara L. Cit. I.
— mexicana Lam. Cit. P.
Amaryllis purpurea Ait.
Pancratium zeylanicum L.
Crinum asiaticum L.
— defixum Ker.
— ensifolium Roxb.
— latifolium L.
Curculigo orchioides Gœrtn. Cit. P. — R.
XCII. — Xyridacées.
Xyris anceps Lam.
XCIII. — Palmiers.
Areca Catechu L.
Borassus flabellifer L.
Calamus Rotang L.
Cocos nucifera L.
Corypha umbraculifera L. — M.
Elceis guinensis Jacq. Cit. E.
Latania borbonica Lam. Cit. E.
Coryota urens L. Cit. P.
Phcenix acaulis Buch. Cit. P.
— sylvestris Roxb.
— farinifera Roxb.
— humilis Royle. — M.
XCIV. — Pandanacées.
Pandanus fascicularis Lam.
XCV. — Aroïdacées.
Amorphophallus campanulatus Blume. C\t. P.
Synantherias sylvatica Schott.
Theriophorum infaustum N. E. — M.
Caladium bicolor Vent. Cit. E.
Pistia stratiotes L.
Cryptocoryne consobrina Schott.
i6
LE MONDE DES PLANTES
XCVI. — TVPHACÉF.S.
-- Typha angustata Chaub. et Bor.
Colocasia antiquorum Schott.
Rhaphidophora pertusa Schott.
Acorus Calamus L.
XCVII. — Lemnacées. .
Lemna gibba L.
(A suivre)
H. LÉVEILI.É.
Remarques sur quelques plantes peu
communes du nord de la Sarthe.
Outre les espèces rares, durant cette an-
née 180.5, nous avons recueilli les plantes peu
communes suivantes :
Parnassia palustris L. — Cncubalus baccifer
L.— Silène gallica L. — Althcea officinalis L.
— Oxalis Acetosella L. — Rhamnus catkarti-
cus L. — Myriophyllutn verticillatum L. —
Myriophyllutn spicatum L. — Ribes Uva-
crispa L. — Pastinaca sativa L. — Chrysan-
themum Parthenium Pers. — Gnaphalium
sylvaticum L. — Tanacetutn vulgare L. —
Onopordon Acanthium L. — Sonchus arven-
sis L. — Lactuca muralis Koch. — Menyanthes
trifoliata L. — Lithospermum officinale L. —
Hyoscyamus niger L. — Nepeta Cataria L. —
Stachys germanica L. — Teucrinm Chamœ-
drys L. — Utricularia vulgaris L. — Cheno-
podium Bonus - Henricus L. — Euphorbia
stricta L. — Euphorbia dulcis L. — Alisma
natans L. — Epipactis palustris Crantz. —
Potamogeton pusillus L. — P. peclinitus L. —
Cladium Mariscus Br. — Juncus obtusijlo-
rus Ehrh. — Ceterach officinarum Willd.
La Parnassix abonde dans la partie demi-
marécageuse de l'étang de Guéchaussée (Saos-
nes) et dans les friches à Gaubert, à Louvigny.
LeCucubjlus semble peu commun dans l'arron-
dissement de Mamers. L'Althœa officinalis tend
à s'échapper des jardins où il est cultivé. Le
Myriophyllutn verticillatum abondant dans les
fontaines de l'étang de Guéchaussée parait
plus rare dans le Saosnois que le M. spicatum.
Quant au Ribes Uva-crispa, nous l'avons trouvé
ayant toutes les allures d'une plante sponta-
née à Ancinnes dans un chemin creux au-
dessous de Livet à droite de la route de Neuf-
chàtel là où celle-ci traverse une extrémité de
la forêt. Du Pastinaca sativa c'est la variété
sylvestris que nous avons toujours rencontrée
seule ici dans le nord du département où elle
tend à devenir assez commune. Le Chrysan-
themum Parthenium se propage avec assez de
rapidité et on peut prédire qu'à bref délai il
sera complètement naturalisé et aussi commun
que dans la Mayenne où il affecte, dans l'arron-
dissement de Château-Gontier, les allures d'une
espèce indigène. La Jusquiame, plante essen-
tiellement vagabonde, se répand dans ces
parages. A Louvigny elle se maintient près
Beauvais depuis plusieurs années. Il est tou-
tefois juste de reconnaître que les décombres
qu'elle recherche avidement se sont maintenus
aussi. On la trouve pourtant en dehors de
ceux-ci alentour des fermes et dans les haies.
C'est ainsi que nous la connaissons à Livet :
chemin de la Tuilerie et en sortant du bourg,
route de Louvigny ; ainsi qu'aux Mées à la
Métairie, près l'étang de Guéchaussée.
L'Euphorbia stricta L. trouvée par nous à
Saint-Saturnin, aux Hautes-Grues, petit che-
min allant de la ferme à la mare, nous ne
l'avons pas revue dans ces parages. Ne serait-
elle pas moins répandue dans le département
qu'on ne le suppose ? Cette espèce est en effet
rare en Normandie, et rarissime dans la
Mayenne.
H. LÉVEILLÉ.
Herborisations mayennaises.
Arabis perfoliata Lam. Abondant sur les
hauteurs bordant le ruisseau des Deux-Evail-
les, surtout au voisinage de Saint-Ouen-des-
Yallons.
Roripa pyrenaica Spach. Bords de la
Mavenne, au-dessous du bois de Gaudrée.
Camelina sativa Fries. Avesnieres : sur
des décombres.
Lathyrus sylvestris L. Bois de l'Huisse-
rie.
Cicendia filiiormis Delarb. Bords de
l'étang du Gué-de-Selle.
Lycopsis arvensis L. Près du moulin des
Deux-Évailles.
Alisma ranunculoides L. Bords de l'é-
tang de Gué-de-Selle.
Osmunda regalis L. Près du moulin des
Deux-Evailles.
L. Mercier.
Essais d'inooulation des bactéries des
Légumineuses aux Graminées.
Le Bulletin de la Station de l'Illinois si-
gnale les tentatives faites par M. Schneider
en vue de provoquer artificiellement l'appari-
LE MONDE DES PLANTES
'7
tion, sur des espèces différentes de Légumi-
neuses, de nodosités donnant asile aux bacté-
ries fixatrices d'azote. Sa méthode, plus lon-
gue et toute différente de celle employée par
M. Bréal (i) consiste dans la culture pure et
simple de ces bactéries et le répandage dans
le sol des bouillons de culture en contenant.
A cet effet, il fit deux extraits aqueux de
Melilotus alba pour servir de bouillons de
culture : le premier avec les radicelles et leurs
nodosités, l'autre avec les portions supérieures
des tiges et des feuilles. Le liquide obtenu
par la trituration complète de ces organes
était filtré et additionné de 10 grammes d'agar-
agar, chauffé jusqu'à dissolution complète et
filtré à nouveau. Ce mélange était ensuite in-
troduit dans des tubes avec de la peptone, de
la pancréatine, du sel en diverses proportions,
puis ensemencé avec des fragments de tuber-
cules bien développés du Melilotus.
L'extrait des racines s'est montré plus favo-
rable au développement des bactéries (Rhizo-
bium) que l'extrait des parties aériennes, mais
on ne put obtenir une culture pure de la bac-
térie cherchée, le Rhi^obium mutabile.
M. Schneider opéra ensuite la culture des
bactéries du haricot ; il parvint à les faire dé-
velopper dans des extraits de racines de hari-
ricots seuls ou mélangés à des extraits de
maïs. Après plusieurs essais de culture, il les
obtint dans des extraits de maïs seuls, et fit
l'ensemencement du bouillon de culture dans
des pots portant de jeunes plants de maïs et
d'avoine. Après un mois de végétation, on ne
constata la présence d'aucun tubercule, mais
l'examen microscopique fit découvrir qu'un
certain nombre de plants de maïs étaient en-
vahis par le Rhijobium Frankii majus. L'auteur
attribue à la présence de cette bactérie une
heureuse influence sur le développement de
ces plants. Sur l'avoine, rien de semblable n'a
été constaté.
P.-V. Liotard.
Contributions à la Flore de la Mayenne
1895
(Suite)
Helleborus fœtidus L. Cossé-en-Cham-
pagne : route de Bannes, 16 septembre (H. LÉ-
VEILLÉ).
(1) M. Bréal transporte simplement les bactéries
fixatrices d'une plante à l'autre par inoculation di-
recte dans la racine des bactéries renfermées dans
les nodosités.
Hypericum hirsutum L. Bannes : chemin
de Saulges par la Huaudière. (H. Léveillé).
Vitis vinifera L. Cossé-en-Champagne :
route de Bannes, dans les haies. Subsponta-
née {la Mayenne était jadis un pays vinicole),
16 septembre (H. Léveillé).
Rhamnus catharticus L. Saulges : petit
chemin de Bannes (abbé Leveau).
Lythrum hyssopifolium L. Bannes :
petit chemin de Saulges par la Huaudière
(H. Léveillé).
Gircsea lutetiana L. Saulges : près l'ora-
toire de Saint-Cénéré ; ancien chemin de
Saulges à Chemeré, 17 septembre (H. Lé-
veillé).
Myriophyllum spicatum L. Bannes :
étang de la Paunière (H. Léveillé).
Rubia peregrina L. Saulges et Bannes
chemin de la Huaudière (abbé Leveau).
Kentrophyllum lanatum DC. Cossé-en-
Champagne : route de Brûle n, à 2 kilomètres
du bourg, près d'un four à chaux : environs
du four à chaux près le bourg, 16 septembre
(H. Léveillé.)
Onopordon Acanthium L. Cossé-en-
Champagne : route de Brùlon, four à chaux
près du bourg, 16 septembre (H. Léveillé).
Sonchus arvensis L. Gare de Meslay.
Adventice. Ne se maintiendra sans doute pas,
iS septembre (H. Léveillé).
Campanula glomerata L. Thorigné :
rochers et buttes en face de la cave Rochefort.
Indiquée à Saulges parDucLAUxen iSi7(H. L.).
Galamintha menthsefolia Host. Abon-
dant à Cossé-en-Champagne, à Bannes, à
Saulges surtout et à Chemeré, 16-18 septem-
bre (H. LÉVEILLÉ).
Cynoglossum officinale L. Cossé-en-
Champagne : route de Brùlon, four à chaux
près du bourg (H. Léveillé).
Stachys germanica L. Cossé-en-Cham-
pagne : route de Brùlon, 16 septembre (H.
LÉVEILLÉ).
Teucrium Chamœdrys L. Cossé-en-Cham-
pagne : route de Brùlon (abbé Leveau) ; abon-
dant à Saulges et à Thorigné, sur les buttes
et les rochers, aux alentours des caves, 17 sep-
tembre (H. Léveillé).
Teucrium Scordium L. Bannes : pré au
bord du chemin conduisant à la Huaudière
(H. Léveillé). M. Fournier l'avait trouvée en
1845 dans le chemin. — Localité unique pour
la Mayenne. — Il en existe une dizaine de
pieds. 17 septembre.
Buxus sempervirens L. Saulges et Tho-
rigné : abondant sur les buttes et rochers et
autour des caves, 17 septembre (H. Léveillé,.
LE MONDE DES PLANTES
Juniperus communis L. Cossé-en-Cham-
pagne : rochers au bord du Treulon ; Saulges
et Thorigné : abondant sur les buttes, les
rochers et autour des rochers, i~ septembre
ill. LÉVI M
Salix triandra L. Saulges : route de Tho-
rigné, bords d'une mare en sortant du bourg
(H. LÉVEILLÉ).
Elodea canadensis Rich. Saulges et
Thorigné : dans l'Erve (H. Léveillé).
Essai sur la flore des rochers et des
grottes de la Seine-Inférieure.
Les grottes dont je vais parler appartien-
nent, en général, à cette catégorie d'orifices
creusés dans les falaises crayeuses de Nor-
mandie. On sait, en effet, que sur les bords de
la mer et sur les rives de la Seine s'étendent
des roches aux formes pittoresques dont les
flancs tantôt à pic, tantôt ondulés, renferment
souvent des anfractuosités parfois inaccessi-
bles, mais dont quelques-unes, par contre, ont
le privilège d'attirer de nombreux touristes.
Tous les guides ont parlé des falaises d'Etre-
tat, des roches d'Orival, de Saint-Adrien, de
Dieppe, de Caumont. Je mets de côté l'étude
de la flore des falaises marines pour m'occu-
per de celles qui avoisinent la Seine. Avant
de citer les noms des espèces, je dois déclarer
que je me suis puissamment aidé des travaux
et publications de MM. Acloque, V. Martel
et Melbranche.
Lichens. — Endocarpon hepaticum Ach. —
Cladonia cœspitilia Flk. — Cladonia squa-
mosa Hffm. — Collema furvum Ach. —
Collema melœnum Nyl. — Collema pulposum
Ach. — Collema lacerum Ach. — Leptogyum
filiforme Arn. — Lecanora parella Ach. —
Lecidea cupularis Ach. — Opegrapha grumu-
losa Duf. — Peltigera koriçontalis Hffm. —
Verrucaria conoïdea Fr.
Mousses les plus répandues. — Homalia
trichomanoides B. — Hypnum abietinum L.—
H. Schreberi W. — H. rutabulum L. — H.
Striatum Schrb. — H. serpens IL — H. mol-
luscum Hedw. — Dicranum majus Turm. —
Seligeria calcarea B. — S. recurvata B. —
Neckera crispa Hed. — Grimmia pulvinata
Sm. — Weisia verticillata Brid.
Fougères. — Asplenium Ruta-muraria L.
— Polypodium vulgare L. — Scolopendrium
ofiicinarum S\v.
Orchidées. — Orcliis maculata L. — O.
purpurea Huds.
Aroidée. — Arum maculatum L.
Liliacée.— Muscari neglectum (signalée par
M. Coquerel à Elbeuf).
Graminées. — Agrostis canina L. —
Bri^a média L. — Bromus crédits L. — B.
tectorum L. — Poa pratensis L. — Kœleria
cristata Pers.
Dioscorée. — Tanins communis L.
Euphorbiacée. — Euphorbia Lathyris L.
Polygonée. — Rumex Acetosella L.
Silénées — Silène nutans L. — S. g al-
lie a L.
Crucifères. — Cheiranihus Cheiri L. —
Thlaspi mnntanum L.
Violariées. — Viola odorata L, — V. rho-
tomagensis Desf.
Araliacées. — Hedera Hélix L.
Geraniacées. — Géranium sanguineum L.
— G. Robertianum L.
Crassulacées. — Sedum acre L.
Rosacées. — Amœlanchier vulgaris Mœnch.
— Potentilla verna L. — Rubus fruiicosus L.
Epilobiées. — Epilobium montanum L.
Boraginées. — Myosotis palustris L.
Labiées. — Teucrium Chamcedrys L.
Scrophulariées. — Linaria vulgaris
Mœnch.
Verbascées. — Verbascum Thapsus L.
Composées. — Tanacetum vulgare L.
Je n'ai pas la prétention d'avoir indiqué
toutes les plantes qui peuvent avoir pour
habitat les grottes et les roches, mais il me
suffit d'avoir attiré l'attention du lecteur sur
les plus communes et les plus faciles à ren-
contrer.
Ed. Spalikowski.
Herborisations sarthoises, 1895
Nous ne donnons ci-après que les espèces
notées comme rares dans V Inventaire général
des plantes vasculaires de la Sartlie de M. Gen-
til en ajoutant quelques variétés intéressan-
tes :
Ranunculus Lingua L. Saosnes : étang
de Guéchaussée, bords du ruisseau et auprès
des sources (H. Léveillé).
Impatiens glandulifera Royle. Neuf-
chàtel : route des Trois-Ponts, non loin de la
forêt, 16 août (H. Léveillé). Cette espèce
était là échappée de jardin et accidentelle.
Mais nous l'avons vue aux Indes, et connais-
sant la facilité avec laquelle elle se répand,
tout nous fait supposer qu'elle finira par se
naturaliser dans nos régions.
Prunus Mahaleb L. Ancinnes : Des Lo-
ges à la Côtière, abondant (abré Leveau !) ;
route de Neufchàtel; Bourg-le-Roi : chemin
LE MONDE DES PLANTES
'9
d'Ancinnes ; Les Mées; Saosnes ; Louvignv :
route de Livet et d'Ancinnes (H. Léveillé);
Livet : route de Saint- Rémy (abbé Leveau).
M. l'abbé Leveau, qui a le premier reconnu
l'indige'nat de cette plante dans la Sarthe, l'es-
time commune à Livet, Saint-Rémy et aux
environs. De nos propres observations, il
ressort que la plante est assez commune dans
toute la région, et nous croyons avec M. Gen-
til qu'elle est répandue dans tout le Saosnois.
Epilobium angustifolium L. Forêt de
Perseigne : bas de la vallée d'Enfer. Cette
espèce est assez répandue dans la forêt, sans
y être commune (H. Léveillé).
Epilobium roseum Schreb. Saint-Rigo-
mer-des-Bois : proche le presbytère ; Ancin-
nes : route de Bourg-le-Roi ; chemin creux à
la droite de la route de Neufchàtel et de la
forêt au-dessous de Livet ; Livet : petit che-
min au-dessous de la Fosse (H. Léveillé).
Cette espèce se propage rapidement et se
répand de plus en plus.
Epilobium lanceolato X roseum. Ep.
roseo X parviflorum. Ancinnes : chemin
creux à droite de la route de Neufchàtel et de
la forêt, au-dessous de Livet, 4 septembre
(H. LÉVEILLÉ).
Epilobium obscuro X palustre. Forêt de
Perseigne : les Trois-Ponts, ligne du Grand-
Etang (H. LÉVEILLÉ).
Epilobium montanum L. var. collinum
Gmel. Ancinnes : forêt de Perseigne, ligne de
Livet, non loin de l'étang de Vaubezon; che-
min creux à droite de la route de Neufchàtel
et de la forêt, au-dessous de Livet (H. Lé-
veillé).
Epilobium tetragonum L. var. adnalum
Gris. Avessé : route de Brûlon, 16 septembre
(H. LÉVEILLÉ).
Senecio eruciiolius L. Saint-Rigomer-
des-Bois : prés et jeunes bois entre les Bail-
lées et le Grand-Larray (H. Léveillé).
Inula salicina L. Saint- Rigomer- des-
Bois : prairie non loin des Baillées (H. Lé-
veillé).
Achillea Millefolium L. var. atrorubra
Nob. Variété à fleurs d'un rouge foncé. Saint-
Saturnin : le long de la ligne de Rennes, près
du passage à niveau et non loin des Hautes-
Grues (H. LÉVEILLÉ).
Centaurea nigra L. var. lactea Nob.
Variété à fleurs de couleur crème. Neufchà-
tel : chemin du Fourolet à Saint-Rémy-du-
Plain, non loin des Brousses, 5 septembre
(H. LÉVEILLÉ).
Tragopogon porrifolium L. Les Mées :
champ sur la route de l'étang de Guéchaussée,
11 septembre (H. Léveillé). Cette espèce est
sinon spontanée, du moins naturalisée dans la
Sarthe. Voici plusieurs années que nous la
rencontrons dans les champs de la région
comprise entre Rouessé - Fontaine, Saosnes,
Neufchàtel et Saint-Rémy-du-Plain, où elle
n'est pas cultivée.
Campanula glomerata L. Ancinnes : des
Loges à la Côtière ; Saosnes : autour du
souterrain et de l'ancien moulin à vent au
bord de l'étang de Guéchaussée; Saint-Rémy-
du-Plain : route de Louvigny; Louvignv
friches à Gaubert, en face Valbray; Livet
chemin escarpé de Verzé à la Brousse; che
min de Saint-Martin à Valbray. Espèce qui
tend à se propager rapidement et de plus en
plus (H. Léveillé). Une variété que nous
appellerons subacaulis se trouve avec le type
assez communément à Livet, Louvigny et
Saint-Rémy-du-Plain.
Gentiana amarella L. Louvigny : friches
à Gaubert, en face Valbray ; route de Livet ;
Ancinnes : des Loges à la Côtière (H. Lé-
VEILLÉj.
Stachys alpina L. Neufchàtel : petit che-
min derrière la Brousse ; route d'Ancinnes ;
Les Mées : route de l'étang de Guéchaussée
(H. LÉVEILLÉ).
Thymus humifusus Bernh. Cette intéres-
sante variété du Thymus Se rpyllum L. abonde
dans toute la région comprise entre Bourg-le-
Roi, Rouessé-Fontaine, Les Mées, Villaines-
la-Carelle, Neufchàtel et Ancinnes où elle est
excessivement commune (H. Léveillé).
Leonurus Cardiaca L. Saint-Rémy-du-
Plain : près du cimetière |H. Léveilléj.
Chenopodium hybridum L. Neufchàtel :
route des Trois-Ponts, non loin de la forêt
(H. LÉVEILLÉ).
Buxus sempervirens L. Cette plante
plantée en haies à Livet il y a de longues an-
nées se rencontre aussi à Villaines-la-Carelle.
A Louvigny, route des Mées, elle a les allures
d'une plante subspô'htanée. Elle existe depuis
plusieurs siècles dans cette localité (H. Lé-
veillé).
Epipactis latifolia L. Livet : bois des
Brousses et bois des Vignes; Ancinnes : che-
min creux à droite de la route de Neufchàtel
et de la forêt, au-dessous de Livet \H. Lé-
veillé) .
Nous tenons d'un botaniste de la Mayenne,
M. Joseph Daniel, que VAceras anthropo-
phora R. Br. croissait jadis dans le jardin du
presbytère de Poillé où peut-être il se trouve
encore.
20
LE MONDE DES PLANTES
Une nouvelle maladie de la pomme de
terre.
M. Grosjean, inspecteur ge'ne'ral de l'Ensei-
gnement agricole, nous annonce, par la voie
du Bulletin du Ministre de l'Agriculture,
qu'une nouvelle maladie a été observée sur la
Pomme de terre aux Etats-Unis.
Elle serait due à un champignon parasite,
le Macrosporium solanii, très commun sur
d'autres Solanées, notamment le Dalura Stra-
monium (Pomme épineuse) qui abonde parfois
dans les champs de pomme de terre. D'où
utilité de détruire le Dalura.
Le Macrosporium s'attaque aux parties
aériennes de la Pomme de terre, jamais aux
tubercules. On constate généralement son
apparition de très bonne heure, lorsque les
plantes mesurent de 10 à i5 centimètres. Des
taches isolées d'un brun grisâtre, de 2 milli-
mètres de diamètre à peine, apparaissent d'a-
bord sur les feuilles de la base, sous forme de
cercles ou ovales concentriques. Peu à peu,
elles augmentent, s'étendent, prennent une
teinte plus sombre et deviennent confluentes.
L'atteinte est particulièrement plus caracté-
risée sur les bords des folioles.
« Dix ou quinze jours après les premières
attaques, la moitié de la surface des feuilles
est brune ou noirâtre; les portions atteintes
se flétrissent et deviennent cassantes, tandis
que le reste est d'un jaune pâle. Trois semai-
nes ou un mois après, la partie foliacée de la
plante est morte, les tiges demeurent vertes
quelque temps encore, jusqu'au moment où
elles meurent à leur tour. Comme conséquence
naturelle, les tubercules, dès les premières
atteintes de la maladie, sont arrêtés dans leur
développement, et la récolte est, suivant les
cas, ou diminuée ou totalement perdue. »
Cette maladie est absolument distincte de
celle produite par le Phylophthora infestons.
11 y a, dit M. Grosjf.an, une différence bien
tranchée dans le mode d'attaque ainsi que
dans la marche des deux affections. Le Phy-
tophthora attaque les plantes plutôt tardive-
ment, surtout en juillet et août, alors que la
température atteint au moins vingt degrés ; le
Macrosporium, de bonne heure le plus sou-
vent. L'invasion du Phylophthora est soudaine
et rapide, et le cas n'est pas rare où, en un
ou deux jours, des champs de pommes de
terre sont entièrement ravagés par ce para-
site ; l'attaque du Macrosporium est beaucoup
plus lente. Par contre, d'après M. L. Jones,
de la Station agronomique du Vermont, un
temps frais et relativement sec n'entrave pas la
marche du Macrosporium au point où il
entraverait, dans les mêmes conditions, celle
du Phylophthora.
Comme moyens préventifs, on emploiera la
bouillie bordelaise, faible d'abord, à 1 1/2
p. 100 de sulfate de cuivre, en raison de la
délicatesse des jeunes pousses, et l'on forcera
la dose peu à peu. L'application devra en être
faite de meilleure heure que celle donnée
ordinairement contre le Phylophthora. dont
l'apparition est tardive. Aux Etats-Unis, on
mélange à chaque hectolitre de bouillie
23o grammes de vert de Scheele ou arsénite
de cuivre (vert de Paris). Ce traitement devra
être complété par l'incinération des fanes des
champs attaqués.
V. L.
Une herborisation au mont Bessillon
(Var).
Dans les premiers jours de septembre, je me
trouvais à Cotignac, patrie du célèbre bota-
niste Gérard, en compagnie d'un de mes
anciens camarades d'Ecole normale, actuelle-
ment licencié ès-sciences naturelles et grand
amateur de botanique, que j'avais invité à
venir passer quelques jours chez moi dans
l'intention de nous livrer ensemble à de nom-
breuses courses à travers champs. L'époque,
il est vrai, n'était pas des mieux choisies. Elle
était un peu avancée, beaucoup trop même
pour certaines espèces que le soleil avait com-
plètement jaunies et desséchées ; mais pour
plusieurs autres qui commençaient à Deine à
fleurir ou à fructifier, c'était bien le moment
voulu ; et ce ne fut pas en vain que nous cares-
sâmes l'espoir de faire encore quelque heu-
reuse trouvaille, d'autant plus qu'une impor-
tante station botanique, située à deux ou trois
lieues du village, entre Cotignac et Barjols,
recelait à cette époque, au dire d'un amateur
passionné de plantes de la localité, un grand
nombre d'espèces intéressantes et rares, parmi
lesquelles la mandragore.
11 nous offre lui-même, — qui connaît les
lieux, — de nous y conduire, ce que nous
acceptons de gaieté de coeur. Mais soudain, se
ravissant, il nous annonce qu'à son grand
regret, il ne lui sera pas possible de nous
accompagner, parce qu'il doit s'absenter du
pays, dès le lendemain, pour une vingtaine de
jours. Il nous promet quand même son appui
et nous propose de se mettre aussitôt à la
recherche d'un guide. Nous le remercions de
sa bonne volonté et de son extrême obligeance
et lui laissons entendre que quelques indica-
LE MONDE DES PLANTES
21
tions verbales sommaires sur la route à suivre
suffiront pour nous mettre dans l'impossibilité
de nous égarer. C'est ainsi que le 3 septembre
nous mettons notre projet à exécution.
Nous avions à faire l'ascension d'un massif
dont le point culminant, en forme de ballon,
atteint 814 mètres. Et comme cette ascension
eût été des plus pénibles si elle avait dû être
faite en plein jour à cause de la chaleur torride
de cet été sans fin, nous partîmes d'assez bon
matin, vers quatre heures, c'est-à-dire plus
d'une heure avant le lever du soleil, portant
avec nous nos accessoires de botanique, à
l'exception de nos presses portatives qui nous
eussent embarrassés, et quelques provisions
de bouche.
La journée s'annonçait magnifique bien
qu'une petite brise matinale, très fraîche, fouet-
tât le visage et qu'en certains points l'horizon
se montrât brumeux ; mais le reste du ciel
était pur et encore tout étoile; cela nous met-
tait de la joie au cœur, car nous prévoyions
une promenade des plus agréables, une récolte
des plus fructueuses.
Pendant plus d'une heure, nous suivons,
dans une obscurité qui s'efface insensiblement
à mesure que nous avançons, un mauvais che-
min, scabreux et montant, zigzaguant à travers
bois et clairières. Arrivés à l'ermitage Saint-
Joseph où aboutit le chemin, force nous est de
gravir la montagne dont les flancs à demi boi-
sés et en pente relativement douce à cet endroit
devaient faciliter notablement notre ascension.
Mais avant d'aller plus loin, et comme les
dernières rougeurs de l'aurore annoncent de
plus en plus l'apparition prochaine du soleil,
nous nous reposons un instant afin de repren-
dre avec plus de courage et moins de fatigue
notre route, qu'en maints endroits nous allions
être obligés de nous frayer à travers de dan-
gereux précipices et d'inextricables fourrés.
Les quelques minutes pendant lesquelles
nous restons assis sur la lisière du bois, ne
sont pas inutilement employées. Nous consta-
tons déjà autour de nous la présence de quel-
ques espèces peu communes, telles que Glo-
bulariavulgaris qui abonde à la Sainte-Baume
et qui parait être à peu près exclusivement
remplacée sur le littoral par une autre espèce
du même genre, très communément répandue :
Globularia Alypum.
Non loin, quelques tiges desséchées de
Silènes portent encore fièrement l'épi de fruits
demeuré intact. Une d'entre elles possède
encore des fleurs fanées depuis peu. Il ne nous
est guère possible, avec si peu d'éléments,
d'arriver, au moyen de la flore, à la détermi-
nation de l'espèce en litige ; mais à son seul
faciès, à la disposition caractéristique de ses
fleurs sur la tige, à leur nombre et à leur
dimension tout à fait restreinte, nous inclinons
à croire que nous avons affaire à Silène Otites.
D'ailleurs, ce qui paraîtrait confirmer notre
assertion, en partie du moins, c'est que cette
espèce, essentiellement silicicole, comme on le
sait, pousse dans un sol essentiellement sablon-
neux. Autour de nous ce sont des berceaux
de clématites (Clematis Vitalba,C.Flammula)
qui s'offrent à nos yeux ; puis des buissons
épais de Pistacia Lentiscus, P. Terebinthus,
Paliurus aculeatus, Phyllirea angustifolia ,
Calycotome spinosa. Nous allons bientôt com-
mencer notre moisson. Ce petit arrêt de quel-
ques minutes a suffi pour nous reposer et nous
permettre de continuer avec ardeur notre
course ; et tandis que le disque solaire appa-
raît derrière une colline qui borne notre vue,
nous nous allégeons de nos vêtements, afin de
mieux nous couvrir une fois parvenus au som-
met.
Tout en gravissant la montagne à pas lents,
nous récoltons sur le versant qui regarde
Saint-Joseph : Daphne Gnidium, Juniperus
communis, J . phœnicea assez rares et J.Oxyce-
drus plus commun. Puis une petite discussion,
toute scientifique, ne tarde pas à s'élever entre
nous deux au sujet d'une certaine espèce de
Qjiercus qui avait passablement attiré notre
attention en plus d'un endroit déjà. Parmi ces
Quercus, nous distinguons nettement la pré-
sence du Q_. llex, du Q_. coccifera, du Q. sessi-
liflora et en de rares endroits celle du Q. pedun-
culata de Ehrhard qui n'est autre que le Q.
Robur de Linné. Quant au Q_. Suber, si abon-
dant dans les bois du littoral, nous n'avons eu
jusqu'à présent ni l'occasion ni la bonne for-
tune de le rencontrer.
Nous remarquons entre deux espèces voi-
sines Q. Ilex et Q. coccifera une forme inter-
médiaire à feuilles très peu tomenteuses en
dessous, plus grandes et à dents épineuses plus
écartées que dans Q. Ilex. Mon compagnon
pensait que ce n'était là qu'une variété, entre
toutes, du Q. llex, espèce d'ailleurs très poly-
morphe. Quant à moi, je ne partageais point
son avis. Il me parut que cette variété était
suffisamment différenciée du type et que d'au-
tre part elle présentait avec Q. coccifera des
ressemblances si frappantes quant à la matu-
ration bienne des fruits, pour qu'il n'y eût pas
témérité, selon moi, à considérer cette variété
comme une véritable espèce, probablement
Q. Aiqendi de Grenier et Godron qui paraît
être le synonyme de Q.. pseudo-coccifera de
Desfontaines. Bref, dans l'impossibilité de
nous convaincre que nous avions raison à la
1«
II' MONDÉ DES PLAN'ITS
fois l'un et l'autre et sachant, du reste, qu'il
existe assez souvent plus de différences entre
une espèce et une variété qu'entre deux espè-
ces distinctes, nous arrêtâmes là notre dis-
cussion, mais non notre route, ce qui n'eût
pas fait notre affaire.
Entre temps, nous avons cependant recueilli
quelques espèces intéressantes telles que Iberis
linifoiïa qui commençait à fleurir, puis tout
une collection de Germandre'es : Teucrium
Polium, T. aureum, T. Chamaedrys, T. mon-
tanum qui avaient fleuri et probablement une
autre espèce a fleurs jaunes et à feuilles cré-
nelées d'un beau vert luisant sur la face dor-
sale du limbe que nous avons prise pour Teu-
crium flavum. Chemin faisant, nous récoltons
encore Dianthus saxifragus, FumanaSpachii,
Helianthemum alyssoides, H. italicutn, Ulex
provincialis, Carduus pycnocephalus croissant
en compagnie d'une crucifère que nous ne
connaissons pas, Sideritis scordioides, Cata-
nanche cœrulea, Odontites lutea, O. viscosa,
Bupleurum junceum, Peucedanum parisiense,
Althœa hirsuta dont je n'ai malheureusement
trouvé qu'un exemplaire isolé, Centaurea poly-
cephala. C. aspera var. calcitrapo-aspera,
Amelanchier vulgaris, Daphne Laureola, Acer
campestre; sur le sol, rampant enmasse touffue,
Astragalus pentaglottis en fruits; dans les fis-
sures des rochers les plus escarpés, une saxi-
frage en assez mauvais état que nous suppo-
sons être Saxifraga bryoides; çà et là deux
espèces de lin : Limon tenuifolium et L, glan-
dulnsum, rares l'une et l'autre.
Enfin, quand nous atteignons le faîte de la
montagne, notre montre ne marque pas moins
de 8 heures.
Bien qu'aucune brise ne se fit sentir, nous
nous empressons de quitter nos ustensiles,
de nous couvrir et de chercher un abri, à
l'ombre. Mais avant de prendre part au frugal
repas qui doit nous réconforter, nous ne pou-
vons nous empêcher, quoique essoufflés, d'ad-
mirer avec enthousiasme l'immense panorama
qui se déroule sous nos yeux. Au nord, ce
sont les magnifiques plaines de la Durance et
du Verdon enserrées par les ramifications
latérales des Alpes de Provence dont on aper.
çoit assez distinctement, en dépit de la brume,
les crêtes neigeuses se profilant dans le loin-
tain. Au sud, c'est une immense mer de col-
lines et de forêts, un véritable dédale d'éléva-
tions de toutes sortes, s'ent rechoquant dans tous
les sens, depuis l'énorme rocher de Roquebrune
au sud-est jusqu'au puissant massif de la
Sainte-Baume vers le sud-ouest, en compre-
nant entre ces deux points extrêmes toute la
chaîne des Maures, la barre de Saint-Quinit,
le Pilon Saint-Clément (707 m.) les pics de
Canderon et de la Loube 1760 et 83 1 m.) qui
entourent Brignoles, les montagnes de Tou-
lon dont le Condon seul (702 m.) montre sa
pointe. A l'Est, les montagnes de la Cabrière
il 1 3 1 m.), le Pierron (1086 m.), et la pyramide
de Lachens (1713 m.i A l'ouest, la chaine
Sainte-Victoire qui prend naissance à Pour-
rière (Var) et se termine aux environs d'Aix,
et dont l'altitude moyenne varie entre 950 et
1.000 mètres. Enfin, dans la direction nord-
ouest et tout à fait à l'horizon, on peut aper-
cevoir, perdu dans le brouillard, le massif
isolé du xMont Ventoux.
Nous demeurons ainsi un bon quart d'heure
en extase devant ce tableau si vaste que nous
ne pouvons nous lasser d'admirer. Néanmoins
comme la marche a souverainement excité
notre appétit et notre soif, nous choisissons
une place à l'ombre d'un roc et nous servons
notre modeste repas, lequel, suivi d'une heure
de repos et de méditation contemplative, devait
nous dédommager amplement de toutes nos
fatigues.
Vers les dix heures, nous nous apprêtons à
retourner; la chaleur était forte, il est vrai,
mais en somme nous avions à peu près tout
exploré et puis nous n'avions qu'à redescen-
dre, ce qui était moins pénible ; nous allions
donc repartir, anxieux que nous étions de rega-
gner le logis, afin de pouvoir employer notre
après-midi tout à notre aise à mettre nos
glanes sous presse, à établir la liste des espèces
récoltées et à en déterminer quelques-unes sur
la dénomination desquelles nous avions des
doutes.
Nous continuons, tout en revenant sur nos
pas, à faire quelques recherches pour tâcher
de découvrir la fameuse mandragore dont
nous n'aurions jamais soupçonné l'existence
en pareil lieu n'était qu'elle nous avait été
signalée comme plante très rare croissant
dans l'écorce d'un vieux tronc d'arbre : nos
tentatives furent vaines. Comme compensation,
en passant aux environs de Saint-Martin, nous
liâmes connaissance avec une jolie petite
linaire à fleurs jaunes, à feuilles charnues,
Linaria supina qui existe assez abondamment
dans la forêt de la Sainte-Baume.
D'ailleurs, abstraction faite des essences
forestières, fort rares au Bessillon et qui dif-
fèrent de celles que l'on rencontre à la Sainte-
Baume, nous remarquâmes que plus d'une
espèce, comme Primuia ofjicinalis, Linum
glandulosum, Saxifraga bryoides, Globularia
vulgaris, Daphne Laureola, Linaria supina,
Hepatica triloba, Amelanchier vulgaris, etc.,
étaient à la fois communes à ces deux stations
LE MONDE DES PLANTES
20
botaniques et qu'on les trouvait rarement
ailleurs dans la région. Nous en conclûmes
que la flore du Bessillon, quoique incompa-
rablement moins riche et moins variée que
celle de la Sainte-Baume, ne devait pas moins
à cette dernière plus d'un trait de sa propre
physionomie.
Marius Capoduro.
Cotignac, le iS septembre iSg5.
Revus des Revues.
Cosmos (n° 555). — La théorie de révolution
en botanique, Boulay. Cet important mémoire de
M. l'abbé Boulay, présenté au Congrès internatio-
nal des catholiques de Bruxelles en 1894, contient
des vues très larges et très prudentes sur l'évolu-
tion des espèces végétales. L'auteur, qui ne se
décide pas évidemment pour le système darwiniste,
l'admet cependant, en principe et a priori, comme
possible, cette possibilité n'impliquant d'ailleurs
aucune probabilité et ne présentant nullement les
caractères scientifiques qui élèveraient le système
au rang d'un fait indiscutable en le dégageant
nettement des liens de l'hypothèse. Beaucoup d'évo-
lutionnistes, en effet, remettent tout en question
par le tait qu'ils ne peuvent décider si la série
végétale entière dérive d'un type unique ou de
plusieurs formes primordiales. « La plupart, dit
l'auteur, lorsqu'ils sont arrivés jusqu'à un certain
point de leurs déductions, s'arrêtent et biaisent.
Ils disent, par exemple, qu'il ne leur plaît pas
d'examiner si la génération spontanée a fonctionné
une fois ou plusieurs, si elle a produit au début de
nombreuses plantes primitives ou une seule, ou
encore si, toujours active, elle continue à engen-
drer de nouveaux organismes, points de départ du
développement de futures séries végétales. En pro-
diguant tant d'autres hypothèses, ils ont perdu le
droit de s'arrêter à mi-chemin, ils se doivent à eux-
mêmes d'être logiques et d'aller jusqu'au bout. »
Cette indécision n'est pas pour taire accueillir avec
confiance la théorie par les esprits sérieux qui ne
se contentent pas d'hypothèses. Le principe de
l'évolution, appliqué avec logique, ne laisse cepen-
dant pas de doute sur l'opinion à adopter : il oblige
à supposer qu'une plante absolument primitive et
unique a dû précéder toutes les autres. Car si l'on
admet plusieurs types primordiaux, on se retrouve
en présence de ces espèces absolument fixes et
constantes que le transformisme veut éliminer.
D'un autre côté, la solidité du principe primordial
de cette théorie, à savoir que des traits communs
dénotent toujours une origine commune, est mise
en suspicion d'une manière plus frappante encore
dans le système de Naegeli. « Ce botaniste faisait
remarquer très justement que si on attribue à la
génération spontanée le mérite d'avoir réalisé
autrefois les premiers débuts du règne végétal, il
n'y a pas de raison pour supposer qu'elle ait perdu
de son efficacité. Dans sa manière de voir, les
plantes les plus parfaites sont les plus anciennes,
les plus imparfaites sont les plus récentes, le temps
leur ayant manqué jusqu'à ce jour pour atteindre
le point culminant de leur évolution. » Si donc,
comme il est logique de l'admettre, la cristallisa-
tion de la matière en une cellule phyllochlorée et
de nature végétale n'a pas eu lieu une fois pour
toutes, mais s'est réalisée chaque fois que les con-
ditions nécessaires se sont trouvées réunies, il y a
eu autant d'évolutions distinctes que de germes
primitifs, et la progression unique du règne végé-
tal, rêvée et défendue par le transformisme, est
une erreur. D'ailleurs, sa réalisation pratique n'est
nullement révélée parles deux seules preuves d'or-
dre tangible dont elle puisse se réclamer, la varia-
bilité actuelle et les acquisitions de la paléobota-
nique. Les variations offertes par les espèces
contemporaines n'ont jamais la valeur suffisante
pour transformer une espèce en une autre. Par
suite, les transformistes sont obligés, pour étayer
leur théorie, d'introduire un facteur dont ils ne
sont pas à même d'apprécier la valeur, la durée.
« Quand l'évolutionniste dit que le chêne dérive de
l'algue ou que l'algue est capable de devenir quel-
que chose d'aussi différent d'elle-même que l'est un
chêne, il s'appuie uniquement sur de très légères
variations qu'il a constatées dans telle ou telle
espèce de chêne, dans telle ou telle espèce d'algue.
La base étant manifestement insuffisante, il intro-
duit dans son argument un élément nouveau, le
temps, et une hypothèse. La marche du raisonne-
ment devient à peu près celle-ci : les variations
constatées de fait sont sans doute assez restreintes,
mais aussi elles se sont produites dans un inter-
valle relativement court. Si vous admettez que la
variabilité est proportionnelle au temps; si, de
plus, vous accordez un temps suffisamment long,
il est possjble de rendre compte des différences qui
séparent les végétaux les plus disparates. » En réa-
lité, il n'y a là qu'une hypothèse, qui peut être la
vérité comme elle peut être l'erreur, car nous
ignorons quelle est en soi, l'étendue des variations
possibles, et aussi jusqu'où elles peuvent aller en
fonction du temps, notre trop courte existence ne
nous permettant pas d'apprécier l'influence sur la
morphologie végétale d'une longue accumulation
de siècles Quant aux données de la paléontologie,
qui sont d'ailleurs très incomplètes, elles ne révè-
lent en aucun cas l'évolution probable d'un groupe
donné, et si elles montrent la succession nette et
tranchée de plusieurs flores totalement différentes,
elles n'enseignent nullement les relations phylogé-
nétiques qui ont pu servir de trait d'union entre
ces diverses flores. — Les conclusions du mémoire
de M. Boulay sont les suivantes : 1° la création
du règne végétal n'a pas eu lieu subitement, d'un
seul coup, à l'état complet, pour se décompléter
ensuite, comme le pensait de Blainville; 2° nous
n'avons pas la preuve qu'elle se soit faite par l'ap-
parition successive d'espèces nouvelles, à l'état de
germes ou à l'état adulte. Ce mode spécial de créa-
tion est possible; il n'est pas prouvé scientifique-
ment ; 3° l'évolution, à partir d'un ou de plusieurs
types primitifs, comporte une possibilité qui n'est
pas contestable. Mais cette possibilité, considérée en
elle-même, çst vague, indéterminée, dépourvue
également de tout caractère scientifique; 40 l'exa-
men des plantes actuelles laisse cette théorie à
l'état d'hypothèse non démontrée; il n'apporte en
sa faveur que des probabilités très faibles, insuf-
fisantes pour entraîner la conviction; 5" en éta-
blissant la succession des formes végétales dans le
temps, la perfection et la richesse croissante du
règne végétal à mesure que l'on se rapproche des
temps actuels, la paléontologie fournit quelques
indices en faveur de l'évolution. Toutefois, les
documents paléontologiques, trop incomplets et
trop mal conservés, ne permettent pas de recon-
24
I.E MONDE DES PLANTES
naître la dérivation des espèces les unes des autres,
en un mot, de vérifier la théorie de la descen-
dance : 6° la théorie de l'évolution, étant donc très
loin d'être prouvée, constitue un objet de recher-
ches et non un principe de démonstration.
Bulletin de l'herbier Boissier (n° q). —
Herborisations au Costa-Rica, Ad. Tonduz. —
Acanthaceae americanae, G. Lindau. — Les Chae-
tomièes de la Suisse, Jaczewski.
Erythea (septembre i8o5). — Observations on
Puccinia mirabilissima, Walter C. Blasdale.
Journal de botanique (rr septembre i8g5) .
Sur les noyaux des Urédinés, G. Poiraii.t et
Raciborski. — (16 sept.) — Plantes nouvelles de la
flore d'Espagne, A. de Coincv. — Sur les sporanges
pluriloculaires Je /'Aspcrococcuscompressus Griff.,
C. Sauvageau. — Géographie botanique de la
Tunisie, Ed. Bonnet.
Bibliographie.
Travaux géographiques exécutés en Fin-
lande. — Ce volume, publié par la Société de
Géographie de Finlande, à laquelle il fait grand
honneur, expose, dans un article intéressant dû à
la plume de M. J.-P. Norrlin, l'historique du
développement des études botaniques dans cette
région et les progrès constants réalisés dans la
connaissance de sa flore.
Remarquable variété du « Nuphar lu-
teum », Eduard Hisinger. — La variété (pur-
pureo-signata) décrite par M. Hisinger a été trou-
vée pendant l'été de 1894 dans le petit lac Lill-
Myllylanipi. dans le coin méridional delà paroisse
de Yichtis, dans le gouvernement de Nyland, en
Finlande. Elle se reconnaît à ses pétales d'un
rouge sanguin, presque noirs à la marge, jaunes
à l'onglet et vers la base ; le stigmate a son disque
plan, ombiliqué, purpurin, et la marge très entière
jaunâtre.
Histoire physiologique et chimique de
l'air que l'on respire, R. P. C. Carrier. —
Cette brochure, pleine d'intéressantes et utiles
considérations, se termine par une hypothèse qui
présente une certaine importance en biologie
générale, et que nos lecteurs nous sauront gré de
leur faire connaître. La voici textuellement : « Les
savants se sont souvent demandé et se demandent
encore s'il n'a pas pu arriver dans le long passé,
et s'il ne peut pas arriver encore dans un avenir
indéterminé, que l'air atmosphérique subisse
d'une manière ou d'une autre une telle altération
dans les éléments ou les proportions de sa compo-
sition qu'il ait diminué ou éteint, ou qu'il dimi-
nue ou éteigne la vie de certains êtres au profit de
certains autres. Ils s'accordent généralement à
admettre, sur de bonnes et solides raisons, je crois,
que dans les temps antérieurs géologiques, bien
longtemps, des millions d'années avant la création
de l'homme, l'air était tellement surchargé d'a-
cide carbonique que toute vie animale terrestre
était impossible ; mais qu'il était, en cet état
même, extrêmement favorable à la plus luxuriante
et la plus rapide végétation, aidé par un excès
d'humidité chaude; et que ce fut principalement
l'époque carbonifère de l'ère paléozoîque qui vit
cette augmentation extraordinaire de croissance
des plantes monocotylédonées qui ont, en grande
partie, fourni le charbon minéral que l'on extrait
maintenant des entrailles de la terre. Ne pourrait-
on pas trouver là une des causes principales, sinon
l'unique cause, de la disparition totale, à certaines
époques géologiques lointaines, de tout un type
ou même de toute une classe d'animaux ou de
plantes qui n'existent plus maintenant, et depuis
bien longtemps, qu'à l'état de fossiles': Il serait
peut-être téméraire de l'affirmer, mais non de le
croire. »
Mississipi agricultural and mechanical
Collège Experiment Station. Bulletin n° 34.
— Ce fascicule contient la liste des champignons
du Mississipi appartenant aux familles des Urédi-
nés, Ustilaginés, Péronosporés, Chytridiacés, Ery-
siphés, Périsporés, Sphériacés, Hypocréacés, Do-
thidiacés, Hysteriacés, Discomycètes. 11 donne
l'énumération de 353 espèces réparties en ii3 gen-
res.
Informations.
Un lecteur nous apprend qu'il a fait une encre
excellente en pressant des baies de mahonia, sans
l'addition d'aucune autre matière.
Le légume qui a obtenu, à l'Exposition d'Angers,
le premier prix dans la section des plantes pota-
gères, est un potiron pesant y5 kilogs.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du Ie' au 3o septembre.
De la part de MM. F. Renauld (i broch.); J.
Christian Bav (i broch.); A. -S. Hitchcock (1 br.);
R. P. Jos. C. Carrier (5 broch.); Georges Vilie
(5 broch.); Ern. Malinvaud (i vol.); Barcjri Ed.
Hisinger (2 broch., 1 vol.); Federico Philippi
(4 vol.) ; S. -M. Tracv (i broch.).
Nous adressons tous nos remerciements aux
donateurs.
Mouvement de l'Herbier.
M. le D' Otto Kuntze a offert à l'Académie un
important lot d'Onoihéracécs renfermant plusieurs
espèces qui faisaient jusqu'ici défaut dans l'her-
bier, et une espèce ou tout au moins variété nou-
velle dont nous donnerons à bref délai la diagnose.
Du Baron Ed. Hisinger un Epilobium angusti-
folium L. à fleurs blanches; de M. Emile Balle un
Epilobe à stigmate en massue paraissant se rap-
porter au parvijlorum Schreb., probablement un
hybride.
De M. Federico Philippi, de Santiago (Chili\ un
envoi d'une extrême importance ne comprenant
pas moins de 44 espèces ou variétés dont un bon
nombre nouvelles pour l'herbier de l'Académie.
Nous adressons nos meilleurs remerciements
aux donateurs.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEIL.LÉ
Typographie Ed. Monnoyer.
MALADIES NERVEUSES!
Epilepsie, Hystérie, Danse de Saint-Guy,
\Affections de la Moelle épinière, Convulsions,}
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5e Année :2e Série)
N" 73
L<" décembre îsn:;
®M
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
►ft — î£ — -/h*-
Directeur : Ht. LEVEIII.IjE
Rédacteur en chef : A. AGLOQUE.
SOMMAIRE DU N° 73
Maurice Willkomm. — Grand concours. — Académie internationale de Géographie bota-
nique. _ Contributions à la flore de la Saithe, Bonhommet. — La Nielle des blés,
P.-V. Liotaro. — Espèces nouvelles ou très rares pour la Mayenne, Joseph Daniel.
— Les alcaloïdes des Séneçons, V. L. — Excursion dans le département de la
Mayenne, E. MoNr.uni.ON. — Herborisations sartboises, 1S95, H. Léveillé. — Un
abricotier géant, M. Capodubo.— Une forme nouvelle A'Aspidium Filix-mas, H. Lé-
veillé. — Note sur la dispersion du Palypodium Pherjopteris L. aux environs de Dom-
tront, A.-L. Letacq. — Informations. — Bibliographie. — Mouvement de la
bibliothèque. — Mouvement de l'herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
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ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 fr.
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Le Numéro : 50 cent.
i es abonnements partent du iw Octobre ou du
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LE MONDE DES PLANTES
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Est publié avec la Collaboration de
GADECEAU Ém.
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GIARD A.
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TRELEASE W.
YVHEELER C. F.
Tout ce qui concerne la Direction doit être adressé à M. H. Léveili.e, 104, rue de Flore, Le Mans (Sai'tlie)
France : — el ce qui concerne la Rédaction, à M. A. Aclooue, à Auxi-Ie-Château (l'as-de-Calais) France.
Adresser les demandes d'abonnements et mandats à M. Monnoyeu. Imprimeur-Éditeur, 12, place des Jacobins,
Le Mans (Sarihe I rance.
Les abonnés à l'étranger sont instamment priés de faire parvenir le montant de leur abonnement en mandais de
poste internationaux, en chèques ou lettres de change payables au Mans, à la Bancpie de France, au Comptoir
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, à la Société générale.
Lu ab iiirni gratuit sera servi à imite personne qui procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, aussi
longtemps que les abonnements procurés seront renouvelés.
La Librairie médicale et scientifique Jacques Lechevalier, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pro-
duefion de la bande imprimée de la Revue, une remise de 4li »/o sur la plupart des ouvrages qu'ils peuvent
désirer.
5e Année (2e Série)
No 73
l''1 DÉCEMBRE l8o5
LE
MONDE DES PLANTES
T{evuc Internationale illustrée de "Botanique.
Maurice WILLKOMM
ASSOCIE LIBRE DE L'ACADEMIE
Mort au château de Wartenberg prés Nier
Le D1' M. Willkomm était, depuis le i5 juil-
let 1893, membre de notre Acade'mie et titu-
laire de la Médaille scientifique internationale.
C'e'tait un savant modeste et des plus distin-
gués. Il laisse son Prodromus flora; hispanicœ
dont il venait de publier le supplément. Cet
ouvrage fondamental sur la flore d'un pays
fécond en espèces rendra sa mémoire impé-
rissable.
Le Dr Willkomm était professeur à l'Uni-
versité de Prague et ancien directeur du
Jardin botanique de cette ville.
Nous offrons à sa veuve et à sa famille nos
sincères condoléances.
Grand Concours
Collègues, lecteurs, amis, vous avez pu vous
rendre compte, par le nouveau format de la
Revue in-40 à deux colonnes, que nous vou-
lons progresser de plus en plus et améliorer
l'œuvre commencée.
Nous voulons faire encore mieux. Nous
organisons dès maintenant un grand concours
entre les botanistes. En 1901, un prix de
600 francs sera décerné à l'auteur du meilleur
mémoire sur la botanique paru dans Le Monde
des Plantes du 1e1' octobre 1895 au i« sep-
tembre 1900.
Les abonnés du Monde des Plantes seront
les seuls juges du concours, et le prix sera
attribué d'après leurs suffrages.
T. V.
Les mémoires devront être aussi concis
que possible, la Revue ne pouvant accorder
à chacun d'eux qu'une place limitée. Ils seront
exclusivement rédigés en français ou tout au
moins traduits dans cette langue. Les auteurs
sont priés de les adresser à la direction du
Monde des Plantes, 104, rue de Flore, Le
.Mans, Sarthe (France), assez à temps pour
qu'ils puissent paraître dans la période indi-
quée ci-dessus.
La seule condition requise pour concourir
est d'être abonné au Monde des Plantes pen-
dant la durée du concours.
H. LÉVEILLÉ,
Directeur du Monde des Plantes.
Académie internationale de Géographie
botanique.
ÉLECTION DU DIRECTEUR POUR 1S96
Électeurs : 20.
Majorité absolue : 11.
M.William TRELEASE. .. i3 voix. Elu.
Les votes de plusieurs de nos collègues de
l'Inde, de l'Australie et de l'Amérique ne nous
sont pas encore parvenus, mais ne peuvent
rien changer au résultat.
Par décision en date du 18 octobre 1895 :
M. A. Acloque, Associé libre de l'Académie
et rédacteur en chef du Monde des Plantes,
est nommé Secrétaire adjoint de l'Académie.
Le Directeur,
F. Renauld.
Le R. P. P. Gave remercie l'Académie de
'avoir admis au nombre de ses membres.
26
LE MONDE DES PLAN I I S
Contribution à la Flore de la Sarthe,
simple indication en vue de recherches
futures.
Ranunculus gramineus L. Environs de
Mamers.
Pirola minor 1.. Forêt de Perseigne : ravin
sans ruisseau, non loin de La Fresnaye :
Aubigné : bois sur la gauche du chemin de
fer.
Lathrœa Clandestina L. Le Breil.
Calamintha Nepeta Link. Environs de
Saint-Calais
Orchis odoratissima L. Savigné-sous-le-
Lude.
BONHOMMET.
La Nielle des blés
Un fait nouveau dans l'histoire des plantes
vénéneuses , fait qui trouvera certainement
quelques incrédules, nous est signalé dans un
article publié récemment dans le Réveil Agri-
cole par M. P. Pourquier, le distingué Direc-
teur de l'Institut vaccinal de Montpellier.
Les semences de la Nielle des blés (Agro-
stemma Gilhago), dont la toxicité pour le
bétail est affirmée par tous les savants qui font
autorité, serait, si l'on en croit l'auteur de cet
article, une excellente nourriture pour les
moutons.
Le fait est pourtant possible. L'espèce zoo-
ludique joue un rôle des plus importants dans
les causes qui font varier l'activité des plantes
vénéneuses. Le lapin, par exemple, jouit d'une
immunité reconnue à l'égard du violent poison
fourni par la Belladone, l'atropine, alors que
cet alcaloïde végétal possède une action vio-
lente sur l'organisme de l'homme et d'autres
animaux.
C'est au dernier concours delà ville d'Arles
que M. Pourquier a eu l'occasion de voir dis-
tribuer à des moutons des semences de nielle
à raison de ioo kilogrammes par jour, en
deux repas, pour cent dix tètes. Cette nourri-
ture était alternée avec une demi-ration de
glands de chêne préalablement trempés. Il
avait, du reste, cinq ou six ans auparavant,
signalé un fait analogue, observé dans sa pro-
pre ferme sur un troupeau de bêtes ovines qui
recevait, chaque jour, une assez, forte ration
de graines de nielle; mais son affirmation fut
contredite par de nombreux journaux agri-
coles et vétérinaires, et il ne jugea pas pru-
dent de s'obstiner, malgré la realité des faits.
M. A. Giard, le savant professeur à la Sor
bonne, a signalé, à ce sujet, à M. Pourqi 1ER
l'analyse suivante, publiée dans l'un des der-
niers numéros des Connaissances médicales,
d'une étude de M. Lii.lm.ik, savant russe, sur
le pain fait avec la farine de seigle contenant
de la nielle des blés :
« Bien que la nielle soit considérée comme
toxique, il arrive assez souvent, en Russie,
que dans les années où la récolte est mau-
vaise, les paysans font usage de seigle renfer-
mant jusqu'à 10 p. ioo de nielle, sans qu'on
ait constaté aucun accident. Quelquefois, il
arrive même que dans le commerce on ren-
contre des farines contenant jusqu'à 4? ou
60 p. 100 de cette graine étrangère.
» L'auteur s'est demandé d'où provenaient
ces contradictions entre les idées admises et
les faits observés.
0 Si l'on donne à des chiens de la farine
niellée mélangée aux aliments, ces animaux
sont incommodés avec 0 gr. 5o de nielle par
kilogramme de poids vif, correspondant à
o gr. o3 de githagine, principe actif de la
nielle ; mais si on a soin de dessécher la même
farine pendant six heures à l'etuvc à go ou
100 degrés, on n'observe pas de phénomènes
d'intoxication, même avec des doses notable-
ment supérieures à la quantité toxique.
« L'auteur a pris lui-même, en quarante-six
jours, 1,453 grammes de nielle ; le pain fabri-
qué avec une farine a i5 p. 100 de nielle est
amer, et, même avec 20 à 21 p. 100, il n'est
pas toxique.
« C'est que, d'après M. Lebedeff, la chaleur
pendant la cuisson décompose le toxique, au
moins partiellement, ce qui explique pour-
quoi, malgré l'usage de farine de seigle niel-
lée, on n'observe pas de cas d'intoxication. »
Peut-être les semences de nielle employées
pour l'alimentation des ovidés ont-elles subi
une cuisson préalable pour atténuer, sinon
détruire leur action nocive.
M. Pourquier n'en dit rien mais il pourra,
aisément s'en assurer, puisqu'il affirme avoir
connaissance d'un négociant de Marseille qui
en opère la vente au prix de G lr. 5o les cent
kilos.
Voilà un lait qu'il m'a paru intéressant de
signaler aux lecteurs du Monde des Plantes.
P. -Y. LloTAKI).
Espèces nouvelles ou très rares pour la
Mayenne
Nou^ devons toutes les indications suivan-
tes à un botaniste de talent aussi modeste que
LE MONDE DES PLANTES
27
passionné, M. Joseph Daniel, percepteur à
Chemeré-le-Roi, qui herborise avec succès
dans toute la région. Nous le remercions
vivement d'avoir bien voulu nous communi-
quer ses précieuses observations.
Nous diviserons celles-ci en trois parties :
i° Espèces nouvelles ou très rares ; 2,0 Espèces
rares ; 3° Espèces peu communes.
Aconitum Napellus L. Saulges : bords de
l'Erve, près le moulin de Pré. Espèce nouvelle
pour le département.
Linum gallicum L. Route de Chemeré à
Cossé-en-Champagne : entre la Bluterie et la
Navelière, 2? juillet iSq5.
Orlaya grandiflora Hoffm. Thorigné :
près la cave Rochefort, 22 juillet i8q5.
Torilis heterophylla Guss. Saulges : che-
min du bourg à Montguyon, 4 mai iSq5.
Espèce nouvelle pour le département.
Kentrophyllum lanatum DC. Chemeré :
près le Bois-Chauvin.
Barkhausia setosa DC. Chemeré : près
le bourg, chemin de Saint-Pierre, 1S94.
Campanula glomerata L. Thorigné : la
Cité, rive gauche de l'Erve; Saulges : le
Jumeau, 18 juillet 1895.
Melampyrum arvense L. Route de
Forcé à Laval, i5 juin; Saulges : chemin des
Prés à l'Eglandière, 18 juin 1895.
Orobanche améthystes Thuill. Che-
meré : près le bourg, route de Chemeré à
Cossé-en-Champagne, 3o mai 1895. Espèce
nouvelle pour le département.
Orobanche hederse Vauch. Saulges : le
Pont du Gué; Thorigné :*près la cave Roche-
fort.
Ajuga genevensis L. Chemeré : près la
Place. Espèce nouvelle pour le département.
Calamintha officinalis Moench. Saulges ;
Chemeré.
Stachys recta L. Épineux-le-Séguin : le
bourg, sur un mur.
Samolus Valerandi L. Saulges : les Prés.
Amarantus viridis L. Chemeré : jardins,
rues. Espèce nouvelle pour le département.
Narcissus pseudo-Narcissus L. Che-
meré : bois de Staouëly ; Saulges : proche le
moulin de Pré ; Montguyon.
Orchis Simia I.am. Chemeré : prèsThé-
valles.
Garex depauperata Good. Chemeré :
bois de Staouëly, mai iSg5.
Nardurus tenellus Reich. Chemeré : sur
les murs, 1895.
Festuca Myuros L. Chemeré et Saulges :
roches calcaires.
En outre, M. Daniel attend l'année pour les
espèces suivantes, dont les unes ont disparu
et les autres ont besoin d'être révisées. Nous
ne les citons que pour prendre date.
Medicago polycarpa Willd. Espèce nou-
velle pour le département.
Ribes rubrum L.
Torilis nodosa Gasrtn. Espèce nouvelle
pour le département.
Anchusa italica Retz Espèce nouvelle
pour le département.
Lathraea Squammaria L.
Salvia Sclarea L.
Salvia Verbenaca L. Espèce nouvelle pour
le département.
Polygonum mite Schrank. Espèce nou-
velle pour le déparlement.
Les alcaloïdes des Séneçons
Un journal médical anglais ayant signalé cer-
taines parties du genre Séneçon comme remède
populaire contre l'aménorrhée, MM. A. Grand-
val et H. Lajoux ont été amenés à étudier, au
point de vue chimique, les différentes espèces
de Séneçons.
Leurs recherches ont d'abord porté sur le
Senecio vulgaris (Séneçon vulgaire). Ils ont
obtenu un premier alcaloïde, la Sénécionine
repondant à la formule : C18 H2:i Az O6, qui ne
parait pas posséder des réactions bien tran-
chées. Avec l'acide nitrique par exemple, elle
prend une teinte rosée mais la coloration est
très faible et doit être attribuée à la présence
de traces d'un second alcaloïde :1a Sénécine.
La détermination des caractèreset propriétés
chimiques de cette dernière a démontré qu'elle
était absolument différente et distincte de la
Sénécionine. Toutefois la petite quantité dont
MM. Grandval et Lajoux disposaient, ne leur
a pas permis encore d'en effectuer l'analyse
élémentaire.
L'étude du Soiecio Jacobxa (vulgairement
grande Jacobée) a permis de retirer de cette
espèce deux alcaloïdes, l'un soluble dans
l'éther, et l'autre insoluble, dont les caractères
et les réactions sont identiques à ceux de la
sénécionine et de la sénécine retirées du
Séneçon vulgaire.
Voilà donc deux alcaloïdes nouveaux à join-
dre à la moschatine et à l'achilléine, les seuls
retirés jusqu'à ce jour des plantes de la famille
des Composées.
V. L
28
LE MONDE DES PLANTES
Excursions dans le département de la
Mayenne
Pendant les vacances du mois d'août, j'ai
eu l'occasion de faire plusieurs voyages à
bicyclette dans le département de la Mayenne,
qui m'a permis de remarquer en passant
quelques plantes intéressantes. J'ai visité,
notamment au point de vue bryologique plu-
sieurs stations de la vallée de l'Erve : Viviers,
les rochers de St-Pierre-sur-Erve et de
Saulges. Durant quelques instants de recher-
ches, j'y ai constaté, outre les vulgarités que
l'on rencontre à peu près partout, un assez
bon nombre de Mousses remarquables.
Sur quelques talus schisteux de la route de
St-Jean-sur-Erve à St-Pierre, j'ai récolté Des-
matodon nervosus, associé à Barbula cuneifolia
et Pottia intermedia. A St-Pierre-sur-Erve, les
rochers calcaires à droite de la route, derrière
le four à chaux, m'ont fourni :
Dicranella varia, Leptotrichum flexicaule,
Grimmia apocarpa, G. pulvinata, G. orbicu-
laris, Orthotrichum anomahim, Eucalypta
vulgaris, E. streptocarpa, Hypnum chryso-
phyllum, H. molluscum. Sur les rochers égale-
ment calcaires de Saulges, au-dessus d'un
moulin, j'ai constaté, outre la plupart des
espèces précédentes : Barbula sqaarrosa
Funaria calcarea, Hypnum circinatum, Re-
boulia hemispheerica.
A Viviers, sur les talus schisteux près du
bourg, existent Barbula aloides, Leucodon
sciuroides f. falcata. Dans un chemin boueux
à droite de la route de Viviers a N'outré, j'ai
récolté Archidium phascoides et Physcomi-
trella païens. Enfin, dans la forêt de la Grande
Charnie, en allant vers St-Denis d'Orques, le
ruisseau descendant à l'étang d'Etival-en-
Charnie m'a fourni Pterygophyllum lucens;
les endroits marécageux, Sphagnum interme-
dium, associé à d'autres Sphaignes communes
telles que Sphagnnm cymbifolium, S. acuti-
folium, S. subsecundum, et les troncs d'arbres
Ulota crispa, quelques touffes de C Bruchii
et de U. intermedia.
Je possède le catalogue des mousses de la
Mayenne publié par M. lloulbert dans le Bul-
letin de la Société scientifique d'Angers,
XVIIe année. iss;;. — Je ne sais s'il existe
pour ce département d'autres publications
bryologiques postérieures à ce catalogue. Dans
tous les cas, en le consultant, on verra que
les espèces suivantes : Sphagnum intermedium,
Ulota Bruchii. U. intermedia, Physcomitrella
païens, Eucalypta streptocarpa, Leucodon
sciuroides f. falcata, Pterygophyllum lucens,
Hypnum circinatum. Desmatodon nervosus,
Barbula squarrosa, et Leptotrichum Jle.vicaule
n'y figurent pas; peut-être sont-elles nouvelles
pour le département de la Mayenne. — Toutes
les espèces précitées existent dans le départe-
ment de la Sarthe, à l'exception d'une seule>
Hypnum circinatum qui n'y a jamais été
signalée.
Phanérogames.
Verbascum nigrum I.. — Gesures, route de
la Pôoté, août iSq5.
Stachys germanica. I.. — Viviers, route de
N'outré; Ste-Suzanne, route de Viviers, août
iS.i5.
Scirpus fusais L. — Viviers, route deVoutré.à
l'entrée d'un chemin humide au pied de rochers,
août i8o,5.
Erigeron acre !.. — Ste-Suzanne, murs,
août i8o,5.
MoNGUILI.ON.
Herborisations sarthoises, 1895
(Suite)
Helleborus viridis L. Blèves : haie d'un
champ derrière l'Eglise non loin du ruisseau
de l'Autrèche. Spontané? (H. Léveilli I.
Epilobium roseum Schreb. Neufchâtel :
les Baillées (H. Léveillé).
Epilobium tetragonum L. var. aunatum
Gris. La Eresnaye : entre le bourg et le Ché-
douet. (H. Léveillé).
Inula Helenium L. La Fresnaye: chaintres
d'un pré et bords d'un chemin entre le bourg
et le Chédouet ' M. Maclé !).
Senecio erucifolius L. La Fresnaye :
petit chemin de l'étang; Roullée : chemin du
moulin de Roullée (abondant) et route de
Blèves (IL Léveillé).
Chrysanthemum segetum L. Neufchâtel :
les Buttes (IL Léveillé), les Baillées (abbé
Leveau !).
Tanacetum vulgare L. Roullée : bords
de la Sarthe (H. LÉ\ EILLÉ |.
Campanula glomerata L. Yillaines-la-
Carelle : route de Neufchâtel par la foi et.
friches au-dessus du calvaire (11. Léveillé).
Campanula Trachelium L. Aillières :
excavations calcaires en face du château (H.
LÉVEILLÉ).
Gentiana Cruciata L. Yillaines-la-Carel-
le : route de Neufchâtel par la forêt, friches
au-dessus du calvaire (H. LÉVEILLÉ).
Verbascum nigrum L. Beauvais : chemin
conduisant à la route de Mamers, au-dessus
des carrières et vis-à-vis du château de la
Gastine (H. I.i \ i u.i i |.
LE MONDE DES PLANTES
Verbascum thapsiforme Schrad. Neuf-
châtel : les Buttes; Aillières : chemin des
Boularderies au Haut Bouchage (H. Léveillé).
Teucrium Scordium L. Route de Blèves
aux Aulneaux, petit chemin à gauche, bords
d'une douve, en face d'une croix (H. Léveillé).
Utricularia vulgaris L. Etang de La
Fresnaye ((H. Léveillé).
Melissa officinalis L. La Fresnaye : Le
Prieuré (M. Maclé).
Buxus sempervirens L. Aillières : le
Haut Bouchage (H. Léveillé).
On trouve assez communément à La Fres-
naye et à la Roullée le Rhammts catharticus L.
Nasturtium sylvestre R. Br. Saosnes :
bords de l'étang de Guéchaussée(H. Léveillé).
Androsœmum officinale Ail. Luceau :
ravin de Charance (H. Léveillé).
Galium decolorans G. G. Villaines-la-
Carelle (H. Léveillé).
Pimpinella magna L. var dissecta Retz.
Livet : petit chemin de Valbray par St-Martin
(H. LÉVEILLÉ).
Centaurea Scabiosa L. var laevis Corb.
Livet : route d'Ancinnes par Vaubezon (H.
LÉVEILLÉ).
On m'a signalé au rond de Fontaine-Pescé
dans la forêt de Perseigne, une plante dont le
signalement correspond à la diagnose du
Pirola minor.
J'ai trouvé en outre la var. maculatum Desp.
du Lamium Galeobdolon Crantz dans le bois
d'Acacias de Gourtilloles, route d'Alençon à
Ancinnes. Cette variété me parait sans impor-
tance. Quant au Paris quadrifolia L. signalé
déjà au Val dans la partie humide du bois de
Chaumiton, il se trouve aussi dans le bois et
. le taillis voisins du château. •
H. L.
. Un abricotier géant
Il existait, il y a quelques jours à peine, à
Hvères,au quartier de la Font-de-1'Ange, dans
le verger d'un horticulteur renommé, un arbre
qui a eu longtemps son histoire et sa célébrité.
Il vient de disparaître d'une façon qui n'est
pas des moins tragiques.
Cet arbre était un abricotier gigantesque,
dont les branches s'étendaient sur un cercle
d'environ quinze mètres de circonférence ; le
tronc mesurait 2"'70 de tour, et sous son
ombrage vingt-cinq personnes pouvaient faci-
lement trouver un abri contre les ardeurs du
soleil.
De fort loin, pépiniéristes , cultivateurs,
curieux même venaient le visiter, car sa fécon-
dité, parait-il, était demeurée proverbiale.
Il a produit dans une seule saison jusqu'à
4.000 kilogs de fruits dont l'heureux proprié-
taire chargeait plusieurs charrettes à destina-
tion du marché de Toulon. Plusieurs fois sa
récolte a été vendue sur pied 5oo francs. Elle
constituait, comme on le voit, un assez joli
revenu. Les fruits, malgré leur abondance,
étaient d'une grosseur remarquable. Ils appar-
tenaient à l'espèce connue sous le nom de
<; abricot royal ».
Cet arbre avait poussé au hasard d'un
noyau perdu dans la terre. Il avait été repiqué
il y a 70 ans par un oncle du propriétaire qui
vit encore et qui touche à sa quatre-vingt-
septième année.
Dans les premières années de sa replanta-
tion, il se développa en branches et en feuil-
lages ; mais il était d'une désolante stérilité.
Un jour, on le déchaussa pour l'arracher. La
nuit empêcha de terminer ce travail, et le
lendemain matin le propriétaire avait changé
d'idée.
L'abricotier, comme effrayé de cette menace
de mort prématurée, se mit aussitôt à donner
des fruits et se conquit rapidement une répu-
tation qui lui attira des milliers de visiteurs.
Avec l'âge une partie du tronc vint à
s'oblitérer, et une sorte de caverne se creusa
à l'intérieur. Des frelons y firent leur nid. Le
propriétaire résolut de débarrasser l'arbre en
question de ses hôtes incommodes; mais il
eut une assez malencontreuse idée. Il essaya
de les étouffer, le soir, en y allumant du sou-
fre. L'opération terminée, il crut avoir plei-
nement réussi et se retira tranquillement
chez lui, certain qu'il était d'avoir exterminé
une bonne fois pour toutes ces vilains hymé-
noptères.
Malheureusement le feu qui couvait à l'inté-
rieur du creux, activé encore par l'action
d'un violent mistral, consuma l'arbre dans la
nuit. Le lendemain, le propriétaire, à sa
grande stupéfaction, n'en aperçut plus que les
débris de branches et de rameaux à demi
calcinés sur le sol.
M. Capoduro.
Une forme nouvelle d'Aspidium Filix-mas.
La forme dont il s'agit diffère du type par
ses frondes bipinnées à segments ailés à lobes
dentés et bidentés à leur extrémité ; le lobe
inférieur et externe de chaque segment est
semi-auriculé à la base. Quant aux sores,
50
LE MONDE DES PLANTES
bien que leur disposition soit modifiée par
L'anomalie des frondes qui les rend plus dis-
tants les uns des autres, ils sont peu nom-
breux aux deux rangs et à la base des lobes
comme dans le type.
Cette nouvelle forme qui, à première vue,
parait une espèce distincte, n'est même pas
une variété nouvelle. C'est une simple varia-
tion qui montre qu'on ne doit attacher qu'une
minime importance aux partitions des Fou-
gères aussi bien qu'aux anomalies si fréquen-
tes chez les espèces de cette famille.
Nous avons vu un Polypodium vulgare que
ses partitions répétées rapprochaient des
Asplenium exotiques et rendaient méconnais-
sable; nous avons vu tous les passages du
type de cette même espèce à sa variété cam-
bricum. Nous avons remarqué la variation
dœdaleum du Scolopendrium officinale sur des
pieds présentant des frondes normales, et
nous demeurons convaincu qu'il v a là une
nouvelle preuve de l'élasticité spécifique, dans
ce sens que l'espèce varie extrêmement dans
ses propres limites.
La Fougère dont il s'agit aujourd'hui a été
trouvée par M. Joseph Daniel à Saulges
Mayenne), chemin de la Croisnière à Mont-
guyon.
Etant donné qu'il s'agit d'une simple varia-
tion et qu'on a l'habitude de les dénommer
sans doute en vue d'empêcher des botanistes
novices de crier à la nouveauté et de fabriquer
des espèces, nous ne voyons pas pourquoi,
tout en protestant que nous ne la considérons
que comme une variation, nous ne donnerions
pas à la nouvelle forme le nom de Asp. filix-
mas Sw. var.paradoxum Léveillé et J.Daniel.
H. LÉVEILLÉ.
Note sur la dispersion du « Polypodium
Phegopteris » L. aux environs de Dom-
front Orne .
Le Polypodium Phegopteris L. est une fou-
gère de la région subalpine répandue dans le
massif vosgien et les montagnes du centre.
D L Nord-Ouest, elle n'habite que la
Normandie et elle est considérée avec raison
comme une espèce des plus rares.
La .Y uvelle Florede M. Corbière l'indique
à Brotome (Eure , a Vire (Calvados) et à Saint-
Bômer (Ornci, où elle a été observée dans plu-
sieurs endroits parle D1 Perrier et M. Chf.\ a-
LiERjelle a été également recueillie aux Rondes-
- près Tinchebray par M. l'abbé Roi
(Cfr. Catalogue des plantes des environs de
Dom/ront par A. Chevalier : Bulletin Je la
Soc. Linn. de Normandie, i8o3, p. 309 .
Le 27 septembre dernier M. Chevalier me
l'a fait récolter à la Fosse-Artour (Commune
de Rouelle); quelques jours après M. Ch.
Renaut, professeur au collège de Fiers, m'en
a montré plusieurs échantillons, qui pro-
venaient des environs de cette ville. Enfin tout
récemment je l'ai trouvée à Pré-en-Pail
[Mayenne), au pied de rochers humides.
Si l'on remarque que ces différentes localités
de l'Orne, de la Mayenne et du Calvados sont
situées dans un rayon de 3o kilomètres autour
de Domfront, on peut présumer que le P.
Phegopteris existe sur d'autres points de la
région : j'engage donc vivement les botanistes
à le rechercher.
Sa présence dans notre département et sur
nos limites sera une preuve déplus en faveur
du caractère boréal de la flore de l'Orne par
rapport aux contrées qui l'avoisinent (Cfr.
A.-L. Letacq : Considérations sur la géogra-
phie botanique de l'Orne. Annuaire Normand,
l8g5, p. 246-289).
Alençon, le i5 octobre 1 Sy5 .
A.-L. Letacq.
Informations.
— * MM. DiLAuet C°, 37. Soho Square, Londres,
viennent de publier un important catalogue de
Botanique comprenant : Botanique systématique
— Mélanges — Botanique médicale — Biographies
botaniques — Publications périodiques. La maison
Dulau accepte en paiement des petites sommes
les timbres-poste européens ou américains.
3->- On nous informe qu'une mission scienti-
fique française doit s'embarquer pour Madagascar
à l'effet d'en étudier la faune, la flore et le sol et
d'en rapporter des collections.
— v Les relevés publiés par le gouvernement de
l'Inde montrent un total de 2.893 personnes tuées
parles faines, et 21.538 par les serpents, en l'an-
née 1804, chiffres un peu plus élevés que ceux de
i8g3. Le Bengale seul entre pour 1 .6u3 et g. 856
respectivement. En outre, 97.371 têtes de bétail
ont été victimes tant des fauves que des serpents,
contre g 1 .666 en i8g3.
Il est regrettable, en présence de ces chillVes, de
constater que la destruction des bêtes nuisibles a
diminué sensiblement, 13.447 fauves et 102.210
serpents avant été détruits en 1894, contre lii.'iog
et 117.120 respectivement pendant l'année pré-
cédente.
Bibliographie.
Missouri botanical Garden. sixth annual
Report. — Ce nouveau rapport de 1895 est digne
.les précédents tant par les travaux qu'il renferme
LE MONDE DES PLANTES
3l
que par les 62 planches et gravures dont il est
illustré. Contrairement aux précédents, le présent
volume ne renferme pas les publications anniver-
saires du jardin botanique comprenant le sermon
des rieurs et les procès-verbaux des deux banquets
annuels, toutes choses d'un intérêt moins général.
Il n'en contient pas moins 1^4 pages.
Nous trouvons dans les Mémoires scientifiques
la Révision des espèces de Sagiltaria et Lophoto-
carpus, par Jared G.Smith, dont nous avons rendu
compte antérieurement ; Leitneria jloridana par
William Trelease, que nous avons analysée jadis;
Etudes sur la dissémination et la réflexion de la
feuille du Yucca aloifolia et autres espèces par
Herbert J. Webber. L'auteur distingue trois
modes de dissémination correspondant à trois
types de fruits. Aussi distingue-t-il trois groupes
de yuccas : Sarcoyucca, à fruits charnus indéhis-
cents; Clistoyucca, à fruits secs indéhiscents;
Chcenoyucca, à fruits capsulaires, déhiscents.
La section Sarcoyucca renferme, à elle seule,
environ la moitié des espèces connues du genre.
Les animaux frugivores sont les agents probables
de dissémination des espèces de cette section.
Les fruits des autres sections sont les uns roulés
à maturité et finalement brisés, ce qui permet la
sortie des graines, les autres disséminés par l'ac-
tion du vent.
Tant qu'à la réflexion des feuilles, la première
cause doit être attribuée à la relation qui existe
entre la lumière et la croissance de la plante et à
la nécessité de celte réflexion propre à débarrasser
la plante des détritus qui se logeraient infaillible-
ment dans une couronne de feuilles rigides et
dressées.
D'autres causes, telles que la protection des
graines contre l'attaque des animaux et la facilité
plus grande de dissémination expliquent encore la
réflexion des feuilles de Yucca.
Des Notes et observations sur des espèces nou-
velles (Sedum Texanum, Zephryanthes pulchella,
Sagittaria isoetiformis, Eragrostis sporoboloides,
E. grandiflora, E. Beyrichii), ou peu connues par
Jared G. Smith, et des Notes sur la flore des ter-
rasses glaciaires du comté d'Aitchison (Missouri)
terminent le volume.
Parmi les espèces signalées dans ce dernier tra-
vail, nous relevons Gaura parviflora Dougl., G.
coccinea Pursh.
Sur un exemplaire chilien de Pterodela
pedicularia Jj. à nervation doublement
anormale, par Alfred Giard. — De cette note du
distingué professeur à la Sorbonne, note extraite
des Actes de la Société scientifique du Chili et
relative à un Psocide d'ailleurs répandu en Europe,
mais trouvé au Chili sur de vieux ceps de vigne,
nous ne citerons ici que la conclusion :
« Les variations tératologiques de la réticulation
« des ailes des Insectes apparaissent d'une façon
« brusque, en discontinuité avec l'état normal. Si
« elles se maintiennent par hérédité, elles consti-
« tuent des variétés nouvelles, parfois même des
« espèces ou des genres nouveaux, lorsque d'autres
« caractères viennent à se modifier additionnelle-
« ment, de façon à permettre une diagnose diffé-
« rentielle plus complète. Partant de là, certains
« naturalistes ont prétendu que toutes les espèces
0 avaient une semblable origine, et que Faction
0 des facteurs primaires ou secondaires de l'évolu-
« tion, le Lamarkisme et le Darwinisme, devaient
« céder la place à cette nouvelle conception de la
0 descendance des êtres vivants par modifications
« tératologiques discontinues.
«C'est là, pensons-nous, une interprétation
« inexacte et exagérée de faits en eux-mêmes très
« intéressants. La production des espèces par voie
« discontinue demeure un cas particulier, dont
« l'importance peut avoir été méconnue, mais
« qu'il convient cependant de ne pas ériger en loi
ce générale.
« En réalité, les divers types de nervation repré-
« sentent autant d'états d'équilibre stable entre
« lesquels ne peuvent s'établir des passages gra-
'i duels continus. Les formes intermédiaires à ces
« états d'équilibre ne sont pas réalisées parce
« qu'elles ne correspondent pas à des états de
« stabilité suffisante. Pour me servir d'une compa-
« raison triviale, qui fera mieux comprendre ma
« pensée, on ne peut monter la moitié ou une
■ fraction quelconque d'une marche d'escalier.
« Dans des cas semblables, le progrès est forcément
« discontinu, ou, ce qui revient au même, ne se
.1 manifeste que d'une façon discontinue. Mais on
« ne peut tirer de ces faits aucun argument contre
« la tormation des espèces par sélection naturelle ;
« encore moins ne faut-il pas y chercher la solu-
« tion unique et complète des problèmes si com-
te plexes du transformisme. »
Illustrationes plantarum Europse rario-
rum, auctore G. Rouy. Fascicule IL — Nous
n'avons rien à ajouter aux éloges que nous accor-
dions naguère à cette superbe publication qui
immortalisera son auteur. M. Rouv rend à la
science un éminent service en reproduisant par la
photographie des plantes qu'il est difficile, sinon
souvent impossible, de posséder en herbier. La
finesse d'exécution des planches est telle que celles-
ci peuvent supporter l'examen à la loupe.
Nous engageons vivement nos amis des collèges,
musées ou autres institutions à souscrire à cette
œuvre remarquable. 11 paraît par an 4 fascicules et
le prix de chaque fascicule est de 5o francs. Nous
servirons volontiers d'intermédiaire à ceux de nos
lecteurs ou collègues qui voudraient se procurer
ce monument précieux pour l'observation et
l'étude.
Le présent fascicule renferme les planches XXVI
à L. Voici la liste des espèces figurées : Ranun-
culus lacerus Bell.! non Reichb., Draba cuspidata
M. B.!, D. Loiscleurii Boiss., Biscutella montana
Cav., B. rosularis Boiss. et Reut. var. brevifolia
Rouy, Reseda bipinnata Willd., Dianthus nardi-
formis Janka, Cerastium pyrenaicum J. Gay,
Imperaloria angustifolia Bell., Valeriana hispidula
Boiss., Cephalaria balearica Coss., Jasonia cam-
phorata Rouy, Cirsium ligulare Boiss., Centaurea
seridis L., Andryala Rothia Pers., Hieracium
Marislense Rouy, Campanula saxatilis L., Echium
polycaulon Boiss., Gratiola linifolia VahL, Armeria
cantabrica Boiss. et Reut., Plantago minor Fries,
Beta nana Boiss. et Heldr., Euphorbia Broteri
Daveau, Crocus Jmperati Ten., Tulipa platystigma
Jord., Scirpus globifer Welw., Brachypodium sanc-
tion Janka, Cystopteris sudetica A. Br. et Milde.
Index Kewensis plantarum phaneroga-
maiiini, B. Davdon Jackson. — Cet important
travail renfermant par ordre alphabétique toutes
les espèces de plantes phanérogames publiées jus-
qu'à l'année i885, avec leurs synonymes et l'indi-
cation de la région où elles croissent, vient de
prendre fin par l'apparition du fascicule IV qui
renferme également les additions et les corrections.
Espérons voir bientôt ce travail complété par
l'Index des espèces publiées depuis i885 jusqu'à
nos jours.
32
LE MONDE DES PLANTES
Plantas nuevas chilenas Plantes nouvelles
du Chili), par le D1 R.-A. Philippi. Santiago, i^>;-
I es quatre volumes que nous avons sous
les . mt d'uni grande importance pour la
I ! ire ,! i Chili et, au point du vue de la Flore
comparée du globe, pour la Botanique. Ils renfer-
ment les espèces nouvelles découvertes et publiées
ces dernières années. Ces espèces appartiennent
au\ familles suivantes : Crucifères, Bixacées, Vio-
lacées, Polygalées, Malvacées, Malpighiacèes ,
Tropéolées, Oxahdées, Linécs, Zygophyllacèes,
Rhamnées, Anacardiacées, Papilionacées, Césalpi-
nées, Mimosées, Rosacées, Onothéracées, Cactées,
Ribésiacéi . Saxifragacées, Francoacées, Ombelli-
fbres, Loranthacées, Cornacées, Rubiacées, Valé-
rianées . 'Boopidées , Composées , Lobéliacées ,
Campanulaçées, Lentibularièes, Orobanchées, Asclé-
piadées, Genlianées, 'Bignoniacécs. Polemoniacées,
Convolvulacées, Hydrophilacèes, 'Boraginées, La-
biées. On y trouve aussi de nouvelles espèces de
Mesembrianthemum et des espèces inédites appar-
tenant aux familles des tomes II, III et IV de Gay.
La plupart des espèces sont non seulement nou-
velles pour la Flore du Chili, mais pour celle du
globe. Klles ont été nommées par nos savants
collègues le D1 R.-A. Philippi et le professeur Fed.
Philippi. Nous ne pouvons en donner ici la lmigue
éiuimération.
Parmi les genres auxquels sont attribuées de
nouvelles espèces, signalons: Cardamine (i8esp.),
Nasturtium (8 esp.l, Sisymbrium (n esp.), Viola
g esp. ;, Spergularia (i 1 esp.),Spha>ratcea (i i esp.),
Cristaria (2b esp.), Géranium (8 esp.), Oxalis
(ïi esp.), Phaca (16 esp.), Astragalus (g esp.),
Vicia (14 esp.), Adesmia (16 esp.. Càlandrinia
(47 esp.), Ribes (g esp.), Escallonia (8 esp.), Hy-
drocotyle (6 esp.), Ajorella 10 esp.), Pimpinella
(7 esp.), Galium (8 esp.), \'aleriana (11 esp.),
'Boopis [8 esp.), Mutisia (11 esp.), Gochnatia
(8 esp.), Tylloma [8 esp.), Chœtanthera (14 esp.l,
Oriastrum 1 1 esp.), Nassauvia (10 esp.), Triptilium
(g esp.), Leuccria (21 esp.), Hamœanthus (g esp.),
Hypocharis [16 esp.), Erigcron (t<S esp.), Solidago
(8 esp.), Haplopappus (3i esp.), Haplodiscus
iS esp. , Cony\a [28 esp.), 'Baecharis (14 esp.),
Senecio 103 esp..), Gnaphalium [26 esp.), Helio-
tropium (10 esp.), Eriirichium (55 esp.), Stachys
rO-
A noter le nouveau genre Lavidia.
N'omettons pas de signaler la présence au Chili
des Malva silvestris I... M. niexensis Ail., Géra-
nium pusillum 1.., Helosciadium nodijlorum Koch . ,
Sherardia arvensis 1.., Hypochxris glabra L..
y/, radicata I... Cirsium lanceolatum Scop., 7în<-
ne/fa vulgaris L., Lamium amplexicaule L., 7>n-
crium Scorodonia L.
Ces espèces qui ont été récemment découvertes
dans ce p.ivs paraissent y avoir été introduites.
(In a pu voir par la simple énumération des
genres que la flore chilienne offre de nombreuses
analogies avec la Flore européenne et que les
formes végétales qui la composent se rapprochent
beaucoup des nôtres.
Les 0 racées chiliennes comprennent, d'a-
près MM. Philippi, les espèces suivantes: Jussieua
repens L. var. diffusa Forsk., Gayophytum hùmile
Ad. Juss., G. robustum l'h., G. gracile Ph., G. den-
sifolium l'h., Sphœi 1 acuminatum l'h.,
Onothera odorata Jacq., O. glabrescens Ph.,
O. propinqua Spach. var. sparsiflora Gay, O. Ibari
Ph., O. magellanicû l'h.. O. valdiviana l'h., <;,.jV-
(ia Heucki l'h., (i. ambigua Ph., Epilobium acon-
Caguenum l'h.. A', albijlurum l'h., /•.'. pedicellare
Presl. var.?, /•.'. lignosum V. l'h . /•;. ramosttni l'h.,
/v. andinum l'h., 7.". pauciflorum l'h., /•.'. gracile
Ph., /•;. glibcllum Forst.,7-'. junceum Forst.
Nous aumns occasion de nous prononcer sur
toutes ces formes au cours de nos éludes sur les
Onothéracées et de fixer d'abord le nombre des
espèces avant d'en rechercher la dispersion.
11. L.
Excursions botaniques dans les Hautes-
Vallées de la Tarentaise (du g juillet au
ioaoùt 1894), parle R. R. Gave, Rédemptoriste.
Chambéry, i8g5.
Très intéressants récils d'excursions dans un
superbe pays, véritable Eldorado du botaniste, dit
l'auteur. Le distingué botaniste a su mêler dans ces
pages au récit de ses herborisations le charme
d'une narration fidèle et vivante. Nous relevons la
présence en Savoie du Tunica Saxifraga Scop.
L'intrépide marcheur signale bon nombre de Rosa
intéressants, de nombreuses plantes rares et une
variété laciniatum du Jiibes pelrainn. A noter à la
couche de Saint-lion Y Epilobium angustifolium L.
Le R. P. Gave considère VHorminum pyrenaicum
comme spontané dans cette localité. Au lac de
'Lignes, il a eu l'heureuse fortune de découvrir
le Potamogeton marinus L. UEpilobinm Fleicheri
Hochst. trouvé au Val d'Isère n'est pour nous
qu'une variation de 17-.'. Dodonœi Vill. F.n face du
glacier de la Galise, l'auteur signale une variété
no\i\e\\cflosculosiis du Senecio incanus L. A remar-
quer parmi les espèces intéressantes : Juniperus
Sabina L , Cystopteris montana Link., Geum rep-
lans L. Cette dernière a été signalée à l'auteur par
M. l'abbé Chanoux, recteur de l'hospice du Mont-
Saint-Bernard. Au vallon deChavière, nous retrou-
vons Epilobium Fleicheri. Au col de Chavière
croit \'E. alpinum L.
Le travail que nous venons d'analyser succinc-
tement sera un guide précieux pour les botanistes
herborisant dans la Tarentaise. On n'en saurait
taire un meilleur éloge.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du Ier au 3\ octobre :
De la part de MM. R. P. Gave (1 livr.), Joh.
Lange |q broeh.).
Nous adressons tous nos remerciements aux
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lesqu.iles nous lui adressons nos sincères remer-
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5' Année (2° Série]
ISP 74
L" Janvier 1S9G
DES
PLANTES
Revue Inlcrnalionalc illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
IVi
« TSenedidu universa germinantia in lerra
« Domino. »
Dan., ch. III.
Directeur
Rédacteur en chef : A. ACLOQUE
HL LEVEILLE
SOMMAIRE DU N» 74
Bonne année. — "Académie internationale de Géographie botanique. — L'albumine active,
substance de réserve, V. L. — Espèces rares et peu communes pour la Mayenne,
Joseph Daniel. — La fécondation arlilicielie de la vigne et le Millerandagc, P. V.
Liotaud. — La théorie des ancêtres communs. A. A. — Inlluence de la sélection du
grain dans une même variété de blé, V. L. — VEpilobium palustre L. aux environs de
Vire, E. Biui — La greffe bout à bout, V. L. — Onothéracécs de la vallée de la
Garonne, 0. Deueaux. — Un champignon de la vigne, V. L. — L'esprit de routine
dans les campagnes, Cai'opuho. — Evolution de l'organisme niusrique, A. Acloque. —
L'Ortie comme liémostatique„et cicatrisant. — Revue des Sociétés savantes. — Revue
des Revues. — Bibliographie. — Informations. — Mouvement de la bibliothèque. —
Mouvement de l'herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
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ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 I'1'-
— Étranger, Colonies 8 «
SIX MOIS : France 3 »
— ingei . Colonies 4 »
Le Numéro : 50 cent.
du i« Octobre ou du
c chaque an
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
DEPOTS :
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LE MONDE DES PLANTES
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De CANDOLLE Cas.
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CORREVON 11.
DANIEL L.
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Est publié avec la Collaboration de
GADECEAU Ém.
GENTIL Amb.
GIARD A.
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GONOD d'ARTEMARE.
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HISINGER (Baron Ed.)
HITCHCOCK A.-S.
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MARCAILHOU d'AYMERIC.
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SADA A.
SPALIKOWSKI Ed.
TRELEASE W.
WHEELER C. F.
Tout ce qui « n doit être adressé à M. H. Léveillé. 104, rue de Flore, Le Mans (Sarthe)
i : — et ce qui < Rédaction, à M. A. Acloqi e, a Auxi-le-Château (Pas-de-Calais) France.
les demandes d'abonnements et mandats à M. Monnoyeh, Imprimeur-Éditeur, 1-J. place des Jacobins,
Le Mans [Sarthe France.
l'étranger son) instamment prii re parvenir le montant de leur abonnement en mandats de
poste internationaux, en chèques ou lettres de change payables au Mans, à la Banque de France, au Comptoir
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, à la Société générale.
Un abonnement graluil sera servi à toute personne m111 procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, aussj
longtemps que les abonnement seronl renouvelés.
En 1001, un prix de 600 francs sera décerné a l'auteur du meilleur travail sur la botanique paru dans le M
du i" octobre 1805 au !" septembre 1000. Les mémoires devront être aussi concis que possible, cl exclusif
meni rédigés en français. La seule condition i r concourir est d'être abonni'1 au Monde des Plante» pendant la dur
du concours.
La Libraii le el scientifique Jacques Leciievalif.b, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pro-
n de la bande imprimée de la Revue, une remise de 18 o sur la plupart des ouvrages qu'ils peinent
désirer.
5« Année <2« Série)
No 74
i" Janvier i8r6
LE
MONDE DES PLANTES
Trente Internationale illustrée de "Botanique.
Bonne Année !
Au seuil de l'année nouvelle, le Monde des
Plantes souhaite bonheur et prospérité à ses
collaborateurs et à ses lecteurs, en les priant
tous, au nom de la science, de lui continuer
leur concours, tmi seul peut assurer son exis-
tence.
Académie internationale de Géographie
botanique.
L'Académie, la Rédaction du Monde des
Plantes, les titulaires de la Médaille scienti-
fique internalionaleprésenlent leurs meilleurs
vœux d'heureuse année à M. William Tre-
LEASE,leur nouveau directeur pour l'année qui
s'ouvre, et à M. Ferd. Renauld, directeur
sortant, et remercient ce dernier de la façon
dont il a accompli son office.
Par décision, en date du 8 décembre, le
R. P. Sodiro de Quito est nommé associé
libre de l'Académie.
Le Directeur,
Ferd. Renauld. .
Par décision, en date du 1" décembre,
M. B. Souche, Président de la Société bota-
nique des Deux-Sèvres, est nommé membre
auxiliaire de l'Académie.
Le Directeur,
Ferd. Renauld.
En retour des condoléances à eux adressées,
au nonvde l'Académie, par son secrétaire per-
pétuel, Mme Pasteur et ses enfants « remer-
cient profondément M. LÉVEILLE et ses
confrères de l'Académie internationale de Géo-
T. v.
graphie botanique de la part qu'ils ont prise à
leur douleur. »
MEDAILLE SCIENTIFIQUE INTERNATIONALE
Par décision du directeur, prise en Conseil,
en date du 3i décembre iSq5,
Sont promus à la médaille de 2e classe :
MM, Henry Trimen (Ceylan). Handbook of
the Flora of Ceylan.
O. Debeaux (Toulouse). Flore de la
Kabylie du Djurdjura.
Sont nommés titulaires de la médaille de
3e classe :
MM. L. Giraudias (Poitiers). Ensemble de ses
travaux botaniques.
Em. Bodinier (Hong-Kong). Contribu-
tions à la Flore de Chine.
J., de Rusunan (Lez-Plouénan). Contri-
butions à la Flore de France.
Hector Serres (Dax). Ensemble de ses
notes botaniques.
Eugène Niel (Rouen). Travaux sur la
flore de Normandie.
J. Dorfler (Vienne). Contributions à
l'étude des Onothéracées.
Sic. Brogi (Sienne). Travaux d'histoire
naturelle.
Bofill (Barcelone). Ensemble de ses
études.
Christian Bay (Des Moines). Travaux
bactériologiques.
C.-A. Menezes (Funchal). Catalogue des
plantes de Madère.
E. Fiek (Cunnersdorf). Contributions
à l'étude des Onothéracées.
Lester F. Ward (Washington). Guide
to the Flora of Washington et travaux
de paléo-botanique.
Pour le Conseil de l'Académie,
Le Directeur,
Ferd. Renauld.
H
LE MONDE DES IM.ANTES
Pai décision du directeur de l'Académie
pri e en ( i ;eil, en date du f1' janvier 1896,
Est promu à la médaille de 2e classe :
M F'erd. Renaui.d, directeur sortant. Tra-
vaux l)i-\ ologiques.
Pour le Conseil de l'Académie,
Le Directeur,
William Trelease.
OUVRAGES DE M. William TRELEASE
Directeur de l'Académie internationale
de Géographie botanique pour l'année 1896
Comme traducteur :
Poulson : Botanical Microchemistry. i883.
Salomousf.n : Bacteriological Technology.
1889.
Comme co-editeur avec Asj Gray :
Collected botanical Writings of George
Engelmann. 1887.
Comme éditeur :
Wisconsin Horticultural Society. Various
reports.
Missouri botanicalGarden. (iAnnual Reports.
Comme auteur :
Nectar, its nature, occurrence and uses. 1S80.
Many other short papers on pollination of
flowers.
North American Geraniaceœ. 1888.
North Americanspecies of 7 halictrum. 1S86.
North American Linaceœ. 1887.
Synoptical list of N. A. species of Ceans-
thus. 1888.
Revision of North American Ilicineœ and
Celastraceœ. 1889.
North American Rhamnaceœ. 1880.
Species of Epilobium occurring north of
Mexico. 1 89 i .
Species o( Kumex occurring north of Mexico.
Détail illustrations of Yucca and description
ol Agave Engelmanni. 1892.
Further studies of Yucca and their pollina-
tion. 1
North American species of Gayophytum and
/; ,- luvalia. 1
Sugar Maples and Maples in Winter [Acer).
Leitneria floridana. 1 894.
En outre de nombreuses notes sur la bota-
nique systématique.
Preliminary list of the parasitic Fungi of
Wi consin. 1 - ,
Apple scab and leaf blight. 1884.
Spot disease of Strawberry leaves. i885.
The genus Cintractia. 1 885.
The Grape rot. 1 885.
Fungi injurious to grasses and clovers. 1S87.
Morels and Puffballs of Madison (Wiscon-
sin). 1888.
Bacteria from a botanical stand point. 1888.
Species in bacteriology. i^s7.
Certain joogloea' and related Forms. i885.
En outre de nombreuses notes sur les Cham-
pignons, la Tératologie, l'Entomologie, etc.
Comme co-auteur avec W.-G. Farlow :
List of works on North American Funçi.
L'Albumine active, substance de réserve
dans les végétaux.
M. O. Lœw relate, dans le Bulletin du Col-
lège d'Agriculture de Tokyo (Japon), les expé-
riences qu'il a effectuées, en collaboration avec
M. Bokorny, en vue de rechercher la nature
d'une matière protéique en solution chez beau-
coup de plantes, absolument différente des
matières protéiques ordinaires.
M. Lœw a provoqué, dans un très grand
nombre d'organes végétaux, aussi bien chez
les algues que chez les plantes supérieures,
l'apparition de nombreux globules microsco-
piques, incolores et transparents, auxquels il
a donné le nom de protéosomes. Ces globules
peuvent être mis en évidence en immergeant
les plantes dans des solutions très étendues de
caféine ou d'antipyrine. Les spirogyres, algues
filamenteuses communes dans les eaux douces,
dont les cellules conservent assez longtemps
leur vitalité dans ces solutions, conviennent
particulièrement pour ces recherches.
Les protéosomes se trouvent dans toutes les
parties de la cellule, même dans les vacuoles ;
elles se coagulent et deviennent insolubles si
l'on extrait brusquement l'eau qu'elles renfer-
ment.
Elles sont constituées uniquement par de
l'albumine active. M. Lœw l'a démontré en
cultivant des spirogyres dans deux solutions
différentes, l'une contenant de l'azote et l'autre
totalement privée d'azote. Dans la solution
azotée, les algues ont montré par immersion
dans la caféine, après deux ou trois semaines
de culture, un nombre plus élevé de protéoso-
mes qu'au début, tandis que celles placées
dans la solution non azotée n'ont pas signalé
après cette même période de temps, par la
réaction caractéristique, la présence de cette
albumine, mais, au contraire, la transforma-
tion dans la plante de celle qui préexistait
déjà.
LE MONDE DES PLAXTES
30
Au point de vue chimique, cette albumine
active retient mieux l'eau que l'albumine ordi-
naire ou passive ; même coagule'e, elle réduit
les solutions très étendues de nitrate d'argent
et noircit ; elle absorbe l'ammoniaque et
devient insoluble ; elle est influencée par des
solutions de caféine, d'antipyrine, par l'acide
acétique très étendu, les vapeurs d'éther, l'al-
cool à 10 ou 20 p. ioo, caractères que ne pré-
sente pas l'albumine ordinaire.
D'après l'auteur, les protéosomes existent
chez beaucoup de plantes et dans divers or-
ganes, quelquefois seulement à certaines épo-
ques de leur développement, et l'albumine qui
les constitue est utilisée à l'accroissement et à
la multiplication des cellules; elle joue, par
suite, le rôle d'une substance de réserve.
V. L.
Espèces rares pour la Mayenne.
Helleborus fœtidus. L. Chemeré.
Isopyrum thalictroides L. Chemeré;
Saulges.
Corydalis solida Smith. Chemeré ;
Saulges.
Cardamine amara L. Saulges : pré ma-
récageux proche Montguyon.
Cardamine impatiens L. Chemeré : la
petite Haie.
Reseda lutea L. Chemeré.
Gucubalus baccifer L. Saulges : près
Montguyon sur le bord de l'Erve.
Althaea hirsuta L. Chemeré.
Potentilla verna L. Chemeré; Saulges.
Sedum Telephium L. Chemeré.
Rubia peregrina L. Chemeré.
Onopordon Acanthium L. Chemeré ;
Saulges.
Silybum Marianum Caertn. Chemeré :
Erigeron acre L. Chemeré : près Thé-
valles sur les bords de la route.
Inula graveolens Desf. Route de Che-
meré à Cossé-en-Champagne, entre la Blu-
terie et la Navelière.
Lactuca muralis Fries. Chemeré.
Veronica Teucrium L. Chemeré; Saulges.
Ajuga Chamaepitys Schreb. Chemeré.
Buxus sempervirens L. Saulges; Tho-
rigné : la cité.
Colchicum autnmnale L. Saulges : la
Chevalerie.
Orchis viridis Crantz. Chemeré ; Saulges.
Il va bien des années, j'ai trouvé entre
Niort et Lassay le Chrysanthemum segetitm L.
Je compte revoir l'année prochaine les
espèces suivantes pour les vérifier ou en pré-
ciser les localités. Je les signale seulement ici
pour prendre date :
Berberis vulg-aris L. Epilobium roseum
Schreb. Trifolium scabrum L.
Joskph Daniel.
Espèces peu communes pour la Mayenne.
Ranunculus auricomus L. Chemeré :
bois de Staouëlv.
Draba muralis L. Chemeré ; Saulges.
Dianthus prolifer L. Chemeré ; Saulges.
Linum augustifolium Huds. Route de
Chemeré à Cossé-en-Champagne.
Hypericum hirsutum L. Saulges.
Astragalus Glycyphyllos L. Bannes :
route de Saulges.
Trifolium médium L. Chemeré : haie
près le bois de la Forge, 21 juillet j So5 .
Circaea lutetiana L. Saulges.
Sedum elegans Lej. rhemeré; Saulges.
Tordylium maximum L. Chemeré.
Scabiosa Columbaria L. Chemeré •
Saulges.
Gnaphalium germanicum Willd. var.
spathulatum Presl. Chemeré ; Saulges ;
Cossé-en-Champagne.
Lactuca perennis L. Chemeré.
Barhhausia fœtida DC. Chemeré.
Cynoglossum officinale L. Chemeré ;
Cossé-en Champagne.
Lithospermum officinale L. Saulges.
Hyoscyamus niger L. Chemeré ; Saulges.
Verbascum Lychnitis L. var. album
Mill. Chemeré : l'Aubergerie.
Prunella alba Pall. Chemeré.
Calamintba officinalis Mœnch. var. men-
th.efoi.ia Host. Chemeré.
Leonurus Cardiaca L. Chemin de Saulges
à Montguyon. 14 mai 1895.
StachysgermanicaL. Chemeré; Saulges.
Primula variabilis Goup. Chemeré : bois
de Staouëlv.
Plantago média L. Chemeré.
Orchis coriophora L. Saulges.
Ophrys apifera Huds. Chemeré; Saulges.
Ophrys aranifera Huds. Chemeré ;
Saulges.
Setaria verticillata P. B. Chemeré : jar-
dins.
Bromus giganteus L. Chemeré.
Poa rigida L. Chemeré ; Saulges.
Juniperus communis L. Chemeré ;
Saulges.
Ceterach officinarum Wild. Chemeré.
36
LE MONDE DES PLANTES
A revoir l'année prochaine :
Lepidium campestre Br.
Lepidium heterophyllum Benth.
Medicago mininta Lam.
Aspidium aculeainm Swartz. var. angui.are
Kit.
Joseph Daniel.
La Fécondation artificielle de la vigne
et le Millerandage
Nous avons signale, dans le N° G? du Monde
des Plantes, l'intéressant procédé de féconda-
tion artificielle de la vigne, proposé par
M. Jurie pour combattre la coulure. Le même
expérimentateur a publié récemment dans la
Revue de Viticulture les études qu'il a laites
sur le millerandage, les causes, et les moyens
à employer pour remédier, dans une certaine
mesure, à ses conséquences : la petitesse des
grains de la grappe.
Si l'on considère que la fécondation dépend
du l'action réciproque entre les grains pollini-
ques et la sécrétion du suc stigmatique, puis
de la réaction des substances formant le pol-
len et l'ovule, il est évident que l'affinité est
d'autant plus grande que la nature même de
ces molécules est plus différente.
M. Mui.ler de Thurgovie, étudiant l'in-
fluence du développement des graines sur
l'abondance de la chair des fruits, a conclu
que l'absence des pépins dans les fruits n'était
due à un défaut de pollinisation, mais
seulement à une fécondation limitée : le pollen
germe sur le stigmate et pousse son tube
pollinique dans le tissu conducteur du style,
sans toutefois produire une fécondation. Ce
l'ait se produit pour la variété Aspiran, dont
les ovules sont monstrueux et chez qui le
nombre de graines a une influence sur le déve-
loppement de la pulpe : plus il est élevé, plus
la pulpe est abondante.
M. Jurie définit dès lors le Millcrand « le
duit d'une fécondation limitée à l'action
irritante de la germination du pollen sur le
stigmate. »
Dans les cépages à organes femelles atro-
phiés, tels que le Sultanina, les tubes pollini-
ques ne trouvent point d'éléments pour se
combiner, d'où petits grains sans pépins.
Dans ceux dont les organes femelles sont
bien constitués, tels que la Madeleine-Angevine
et le Corinthe, le défaut de fécondation est dû
à la faible différence entre les molécules mâles
du pollen et les molécules femelles de l'ovule-
La preuve est que ces deux cépages, inféconds
avec leur propre pollen, deviennent féconds
avec un pollen étranger. Du pollen de Corinthe
déposé sur des fleurs de chasselas préalable-
ment castrés a donné d'excellents résultats.
L'âge et les conditions atmosphériques,
l'humidité, déterminent le Millcrand, le froid
surtout, en provoquant un arrêt dans la végé-
tation et l'avortement des organes sexuels
femelles; les fleurs restent alors encapuchon-
nées, c'est-à-dire que la corolle est adhérente
aux étamines. Si on soulève le capuchon, le
stigmate, totalement desséché, est couvert de
pollen qui n'a pu germer.
Toutefois, cet encapuchonnement qui. dans
bien des cas, ne donne que des grains avortés,
produit chez la Syrah un heureux effet de
fécondation. M. Jurie en donne ainsi l'explica-
tion : « Sous l'influence de la chaleur, il y a
eu sans doute dichogamie ; la maturité des
organes sexuels femelles de la Syrah a été en
légère avance sur celle des organes mâles; le
style, en s'allongeant, a entraîné anthères et
corolle; la sécrétion visqueuse du stigmate
les a rendues adhérentes, le pollen a été utilisé
dans son entier : de là ces raisins serres,
aux grosses graines, avec de nombreux pé-
pins. »
Ainsi donc, pour avoir de nombreux et
beaux raisins, il faut une fécondation aussi
parfaite que possible. On atténuera le désastre
résultant des phénomènes météorologiques en
plaçant les cépages de première époque de
maturité sur des coteaux s'égouttant bien
et se réchauffant aisément au printemps. Des
pieds mâles à grande inflorescence seront
intercalés dans les lignes pour que le vent
facilite cette fécondation en transportant un
pollen étranger. Pour les raisins de table, on
aura recours aux abris. Avec ces précautions,
les variétés sujettes au millerandage don-
neront de beaux raisins par fécondation arti-
ficielle.
P.-V. Liotard.
La Théorie des ancêtres communs.
M. l'abbé C. L. Guillemet a fait au Con-
grès international des Catholiques, à Bruxelles,
une communication qui est, en quelque sorte,
et appliquée à la série ontologique tout
entière, la contre partie du mémoire de
M Bol'i.ay, que nous avons précédemment
résumé. L'auteur de cette très intéressante
communication, qui intéresse tous les philo-
sophes, tous les penseurs, puisqu'elle s'attaque
au problème mystérieux et presque insoluble
LE MONDE DES PLANTES
37
de l'évolution, s'efforce de prouver que le
fixisme s'appuie, tout aussi bien que l'évolu-
tionnisme, sur un postulat ; que le critérium
de l'espèce invoque' par la the'orie fixiste n'a
rien d'absolu, ou, si on ne lui donne une cer-
taine latitude, conduit à des impossibilite's ;
que le fixisme ne saurait donner une expli-
cation rationnelle, naturelle, de certains faits
révélés par la paléontologie, l'anatomie com-
parée, la tératologie et l'embryogénie.
M. de Quatrefages, qui a rallié autour de
sa personnalité la plupart des fixistes, con-
cède à l'évolutionnisme certains faits acquis,
indéniables ; ainsi : la variabilité générale des
êtres organisés ; la lutte pour l'existence; la
sélection qui s'empare des caractères diffé-
rentiels en jeu dans cette lutte; l'hérédité
accumulée qui les fixe ; l'usage qui les déve-
loppe; le défaut d'exercice qui les réduit, les
atrophie ; et finalement la divergence de plus
en plus grande, à partir du tvpe initial et spé-
cifique, des variétés qui en découlent sous
l'influence de ces divers agents de transfor-
mation.
Mais après ces concessions, arrive l'objec-
tion. « Malheureusement, dit de Quatrefages,
il vient un moment où Darwin semble oublier
le grand fait physiologique de l'infécondité
entre espèces. Tout au moins en méconnait-il
l'importance. Par suite, il confond l'espèce et
la race ; il croit pouvoir conclure de celle-ci à
celle-là. C'est alors qu'il s'égare d'hypothèses
en hypothèses, et en arrive, comme Lamarck,
à nier la réalité de l'espèce, à ne voir dans ce
groupe fondamental qu'une combinaison arti-
ficielle. » L'infécondité entre espèces, voilà
donc le véritable nœud de la question; mais,
en s'en réclamant, les fixistes font intervenir
un point de départ discutable, affirmant dans
le passé et dans l'avenir des faits qui ne sont
constatés que dans le présent et avec de
nombreux degrés intermédiaires; les évolu-
tionnistes, eux, croient pouvoir conclure de
cette gradation actuelle des phénomènes qu'ils
n'étaient pas dans le passé et ne seront pas
dans l'avenir semblables à ce qu'ils sont au-
jourd'hui.
Un fait général conduit rationnellement à
l'interinfécondité, c'est l'affaiblissement du
pouvoir générateur au long des évolutions dans
la même souche: « affaiblissement dans la gé-
nération asexuée aboutissant aux éléments
sexués qui, éléments et individus, sont des
diminués et des incomplets : affaiblissement
des sexués qui, 'd'abord doublement sexués,
finissent par ne l'être valablement que dans un
sens unique ; affaiblissement dans les proches
descendants qui deviennent peu à peu mal
féconds entre eux, et à la longue interstériles,
et réclament des unions latérales où le groupe
se retrempe. » Il est évident qu'avec le temps,
l'accumulation d'une longue suite de siècles,
l'interstérilité a pu devenir absolument cons-
tante, sans qu'on soit en droit de conclure à
la différence spécifique des formes qui ne
peuvent se féconder entre elles, encore que
cette particularité sexuelle les sépare depuis
des milliers d'années : ce qu'aucun de nous
n'est à même d'apprécier. Passons rapidement
sur les données de la paléontologie, qui dé-
montrent la succession de flores et de faunes
totalement différentes, et déposent contre le
fixisme en prouvant que les espèces anciennes
ne sont pas les espèces actuelles, mais ont
les caractères mixtes d'ancêtres communs à
à ces espèces actuelles. Bornons-nous à la
seule objection capitale du fixisme, qui pose à
l'évolutionnisme trois questions: « Où, quand
et pourquoi l'interfécondité qui caractérise les
individus issus d'ancêtres semblables s'est-elle
perdue ? » Où et quand ? Les phénomènes na-
turels ne se localisent pas ainsi, et ne s'opèrent
pas avec une aussi brusque instantanéité : la
nature procède toujours par gradation, par
transitions. Pourquoi ? C'est le secret de la vie.
Demandons seulement à la science le comment
qu'elle peut nous donner, et qui réside dans
l'affaiblissement constaté de la puissance re-
productive quand la fécondation s'opère indé-
finiment entre individus d'une même lignée,
affaiblissement qui peut aller jusqu'à la sté-
rilité complète, d'abord accidentelle, puis
définitive.
Le critérium des espèces, indiqué comme
absolu par M. de Quatrefages et son école,
conduit dans beaucoup de casa des impossi-
bilités ou à l'inconséquence. Les carpelles, les
étamines qui naissent au sein d'une même fleur
ou sur une même plante sont indiscutable-
ment les descendants d'une même graine, pro-
viennent à coup sûr des mêmes ancêtres, et
représentent par suite des individus sexués
aussi proches parents qu'on peut l'être. Or, il
y a des plantes, Corj'dalis cava, par exemple,
où les fleurs restent absolument stériles si
on ne les féconde qu'avec leur propre pollen,
imparfaitement fécondes si elles subissent
l'imprégnation du pollen formé dans d'autres
fleurs sur le même pied, la fécondité parfaite
étant due à l'action du pollen provenant de
pieds différents. Par suite les carpelles et les
étamines nés dans une même fleur ou sur un
même pied de Corydalis cava ne seraient pas,
d'après la théorie fixiste, de la même espèce.
L'interstérilité peut parfaitement se mani-
fester grâce à la disparition des intermédiaires.
38
LE MONDE DES PLANTES
nt quatre variétés ou races de la même
ce, A, B, C, I>. A et D interstériles, mais
rfécondes avec B et C. Si. pour une cause
quelconque, la descendance des intermédiaires
B et C vient à être anéantie, l'interstérilité
de A et I) deviendra constante, invincible, et,
toute trace de filiation ayant disparu, ces
s variétés d'une même espèce repré-
sentent, aux yeux des lixistes, deux es;
distinctes.
La théorie fixiste est incapable, ajoute
M. Guillemet, d'expliquer de nombreux faits
du domaine de la paléontologie, de l'anatomie
comparée et de la tératologie. « Les inductions
évolutionnistes expliquent sans peine par la
descendance d'ancêtres communs ces enchaî-
nements si bien mis en évidence par des
savants spiritualistes et chrétiens, tels que
d'Omalius d'Halloy et Albert Gaudry, et
dont AI. de Nadaillac nous a concédé la
réalité. Le fixisme, au contraire, en est ré-
duit à invoquer une filiation intellectuelle
dans la pensée du Créateur, une sorte d'évo-
lutionnisme idéal. On comprend cela pour
un architecte humain, qui ne peut pas tirer
une cathédrale d'une cathédrale sinon par
imitation. .Mais Celui dont • les dons sont
sans repentance » détruira-t-il sans cesse ce
qu'il a créé pour recréer à nouveau ? Ne pré-
i'erera-t-il pas conserver à ses créatures une
vie renouvelée et rajeunie par une descen-
dance qu'il perfectionnera de génération en
génération, récompensant par l'ascension des
lils la fidélité des progéniteurs à leurs lois
naturelles. »
Le iixisme ne donne pas davantage l'expli-
cation des homologies constantes des organes,
des transitions graduées entre les êtres, de la
persistance, quoique accidentellement ou par
intention inutiles, de parties qui ont une des-
tination spéciale dans des espèces alliées
ou d'autres individus de la même espèce :
l'existence, par exemple, d'un réceptacle sé-
minal chez les femelle:; agames de Phylloxéra,
bien qu'elles ne soient pas destinées a s'ac-
coupler, n En embryogénie, même absence
d'explication fixiste, même simplicité des
explications évolutionnistes. Pour ne citer
qu'un fait, quand on voit la Fissurelle réticulée
(mollusqr offrir successive-
ment cinq formes de la coquille, la coquille-
larvaire plus ou moins naticiforme, puis la
coquille de l'adulte successivement llabelli-
forme. émarginuliforme, rimuliforme, et enfin
fissurellilorme, peut-on refuser la vraisem-
blance à l'opinion qui voit dans les genres
irginule, Rimule, Fissurelle, des descen-
dants d'une même souche, les uns retenant
et perfectionnant comme définitive une forme
qui n'est qu'esquissée et passagère chez les
autres ? »
Voilà, brièvement résumées, les opinions de
M. l'abbé Guillemet. Il ne nous plaît pas de
prendre part au débat. Mais nous avons
tenu, en raison de l'importance philosophique
et morale de ce problème de l'évolution qui
domine l'étude des sciences naturelles, mettre
sous les yeux du lecteur, autant que possible,
toutes les pièces de ce long et difficile procès.
A. A.
Influence de la sélection de l'épi et du
grain dans une même variété de blé.
Personne n'ignore aujourd'hui l'importance
capitale que le choix d'une variété et surtout
la sélection bien conduite de cette même
variété peut avoir sur le rendement en grain
et en paille d'une céiéale.
La sélection porte généralement sur l'épi le
plus beau, se rapprochant le plus du type
ensemencé. M. Florimond Desprez, Directeur
de la Station expérimentale de Capelle (Nord),
qui a obtenu depuis longtemps, avec ce genre
de sélection, des résultats précieux, a voulu le
compléter en l'étendant au grain lui-même.
A cet effet, il a choisi un certain nombre
d'épis, dans un champ d'expériences, de blé
de la récolte de 1S91, et divisé les grains de
ces épis en deux lots : les gros pesant o gr. o58
chacun et les petits du poids moyen de o gr.
o35. Ces grains ont été ensemencés le même
jour, dans un sol bien uniforme, les uns à côté
des autres. Pareille sélection a été faite dans
les récoltes successives de cet ensemencement
obtenues en 1892. iSo3 et 1894. Ces recher-
ches ont été opérées sur cinq espèces de blé
ditférentes : i° le jaune Desprez. épi carré;
20 le rouge Desprez; 3» le blanc a épi rouge ;
4 l'épi carré français très en éventail : 5" l'épi
carré français à épj allongé.
Ces expériences et leurs résultats ont été
publiés par M. Desprez dans le Journal de
l'Agriculture.
La comparaison des rendements obtenus
avec l'ensemencement des gros grains sélec-
tionnés et des petits grains donne en faveur
des gros grains une différence moyenne de
1,076a 1,828 lui. de grain à l'hectare, selon
les variétés, pour les années 1893, 1894,
La sélection continue des épis hâtifs ou
tardifs influe peu sur la précocité de l'espèce;
elle ne produit qu'une avance ou un retard de
LE MONDE DES PLANTES
39
quatre à six jours sur l'époque de matu-
rité'.
Les plus beaux grains du milieu de l'épi
sont ceux qui donnent des produits ayant au
plus haut point les caractères spécifiques de
l'espèce, et les variétés à épillets les plus ser-
rés, les plus rapprochés, produisent toujours
les plus grands rendements.
Cette dernière observation de M. Desprez
l'a amené à tirer cette conséquence, que nous
avons tort d'importer pour semence, en France,
les variétés de blé anglais, qui ont, pour la
plupart, «d£S épis très longs, mais les épillets
peu serrés, nos variétés françaises à épillets
serrés étant bien préférables sous le rapport
de rendement en grain.
De la présence de l'Epilobium palustre L.
aux environs de Vire (Calvados)
Par Emile BALLE
Associé libre et lauréat de l'Académie internationale
de Géographie botanique.
L'Epilobium palustre L. figure au nombre
des espèces communes, dans le Catalogue des
plantes spontanées des environs de Vire (Cal-
vados) par feu M. Richard Dubourg d'Isigny,
travail qui n'est à vrai dire qu'une simple
liste de plantes dressée à la hâte pour les
besoins d'une cause (Réunion des membres
de la Société Linnéenne à Vire), et sans indi-
cations de localités, ce qui le rend à peu près
inutile.
Dans sa nouvelle et excellente Flore de
Normandie, le savant botaniste M. L. Cor-
bière, après avoir décrit l'Epilobium palustre
L., le signale comme se trouvant à Vire d'après
M. Alphonse de Brébisson ; mais il ne fait pas
suivre cette citation d'un point d'exclama-
tion (!) ce qui indique qu'il n'a pas eu sous
les yeux un type virois.
Après deux années de recherches assidues,
nous avons enfin été assez heureux pour ren-
contrer cette plante (qui est loin d'être com-
mune aux environs de Vire) le 2j septembre
1895, sur la lisière de la forêt de Saint-Sever,
sur les bords de la Sienne, lieu dit Blanche
Lande situé sur le territoire de la commune
du Gast, arrondissement de Vire; elle se trou-
vait en compagnie de divers Sphagnum, de
Drosera rotundifolia L. et de Gentiana Pneu-
monanthe L.
M. Dubourg d'Isigny avait-il réellement
trouvé l'Epilobium palustre L. aux environs
de Vire? Nous en cloutons.
i° Cette plante n'est pas citée parmi celles
récoltées dans les deux excursions de la
Société Linnéenne de Normandie, qui eurent
lieu à Vire, l'une en i836 et l'autre en 1866;
de plus elle n'est pas nommée dans l'excur-
sion de cette société, faiteàCondé sur Noireau
(arrondissement de Vire) en 1873.
2° Pour la rédaction de son Catalogue
(mai i836) M. Dubourg d'Isigny s'est servi,
ainsi qu'il le dit, de l'ouvrage du pasteur Duby,
Dotanicon Gallicum. dans lequel le caractère
principal de l'Epilobium palustre L. : «graine
pourvue à sa partie supérieure d'un petit col
portant l'aigrette » ne figure pas. Il a donc bien
pu confondre avec cette espècecertaines formes
de l'Epilobium telragonum L. à tiges munies
de lignes très peu apparentes et à feuilles
lancéolées-linéaires.
L'Epilobium tetragonum L. est une plante
commune et très répandue sur les bords des
cours d'eau qui arrosent l'arrondissement de
Vire.
Enfin 3° il est fort probable que l'Epilobium
palustre L. est une espèce qui n'a jamais été
Commune aux environs de Vire.
Tant qu'à M. de Brébisson il nous paraît
certain qu'il a cité cette plante dans sa Flore
de la Normandie, en la voyant dans le Cata-
logue de M. Dubourg d'Isigny.
De ce qui précède, il résulte qu'avant notre
découverte la présence de l'Epilobium palus-
tre L. était douteuse dans l'arrondissement
de Vire et qu'il existe maintenant dans cet
arrondissement une localité certaine pour
cette Onothéracée.
Nous dirons' en terminant au sujet de
M. Dubourg d'Isigny qui fut un esprit émi-
nemment distingué, que nous n'avons pas
entendu contester son réel savoir, mais hélas :
« Cujusvis hominis est errare. »
E. Balle.
i0' Novembre i8g5.
La greffe bout à bout.
Dans son traité de greffe, M. Aimé Cha.mpin
signale (page 217, fig. 48) un modèle de greffe
qu'il déclare impossible, mais qui a fait, de la
part de M. André Coiffard, du château des
Lesques, près Lesparre (Gironde), l'objet de
nombreux essais que vient de couronner le
succès le plus complet. C'est avec satisfaction
qn'il l'annonce dans le Progrès agricole et
viticole .
M. Coiffard est persuadé que son nouveau
mode de greffage bout à bout remplacera sous
peu tous les autres procédés, dont la réussite
4o
r.E MONDE DES PI V.NTF.S
est souvent bien aléatoire. Voici en quoi il
consiste :
« Le sujet et le greffon sont conservés dans
leur iH/i'i'n'/i'. c p en biseau court; on les
superpose et les juxtapose aussi exactement
que possible et l'on assure leur union à l'aide
d'un petit goujon de lil de fer recuit n° 7,
coupe en biais, pour obtenir une pointe qui
facilite son introduction dans la moelle sans
la dégrader; la greffe à un œil ou à deux sera
coupée à 3 centimètres au-dessus de l'oeil
inférieur. Le fil de fer, long Je 6 centimètres,
entrera par moitié dans le greffon et dans le
sujet. »
Comme on le voit, cette greffe est d'une
exécution prompte, simple et facile, qui n'exige
de la nature qu'une simple petite suture.
Sur cinquante greffes bout-à-bout, effectuées
dans la propriété de M . Paul Roubii hou, qua-
rante-cinq ont, parait-il. si bien réussi qu'exa-
minées une à une, avec un soin minutieux,
aucune n'a été trouvée défectueuse et qu'on
n'a pu constater aucun point de solution de
continuité.
M. Champin lui-même qui, ainsi que nous
l'avons dit au commencement de cet article,
considérait cette greffe comme impossible,
sur le vu de spécimens à lui adressés par
M. Coiffard, n'a pu s'empêcher de constater
les résultats vraiment extraordinaires obte-
nus par ce nouveau procédé de greffage.
La greffe bout à bout réussit sur table, sur
racines ou sur simples boutures. Le greffon à
deux yeux est préférable, parce qu'étant plus
l.ng. il permet et impose une buttée de terré
plus haute, et par suite plus large de base: le
point vulnérable et délicat de la soudure est
dès lors moins exposé à l'action funeste du
vent et du soleil.
1 ne greffe permet parfaitement la stratifi-
cation, et la coupe en biseau a l'avantage d'em-
pêcher le greffon de se déplacer en pivotant
sur son a rf . la stratification est ici facul-
tative, en raison de la rapide et facile exécu-
tion de ce genre de greffe, qui permet non
seulement une économie de main d'oeuvre,
mais aussi une économie de temps. A l'appui
de son dire. M. Coiffard cite l'exemple sui-
vant : I année dernière, dit-il, en juillet,
cinq ouvriers, trois femmes et deux hommes,
tous de première jeunesse, étaient occupés
chez moi à greffer des racines mis en place au
mois de mars précédent Ces porte-greffe
Ri ri étaient distancés de 1 '" 5o sur le
ranq. Je dis à mes ouvriers, qui avaient tous
leurs greffons préparés greffe en fenl
allons partir ensemble ; il est bien entendu
que nous ne négligerons rii bonne
besogne. » De mon côté, j'avais aussi nies
greffons préparés, armés de leur fil de fer, il
ne me restait plus qu'à couper mes porte-
greffe en biseau. Arrivé au bout de mon rang,
l'avais fait trente-trois greffes et mes cinq
greffeurs n'en avaient fait que quarante, soit
huit chacun. Je puis donc dire que j'ai fait
l'ouvrage de quatre. Mais il faut tenir compte
que j'avais soixante-dix-neuf ans, que je ne me
déplaçais pas aussi facilement que cette jeu-
nesse à laquelle je faisais concurrence ; qu'en
outre, pour me mettre à genoux à chaque
greffe, me relever, mes soixante-dix-neuf ans
me pesaient lourdement. Je crois donc qu'un
homme jeune, à ma place, eût fait facilement
l'ouvrage de cinq. »
Dans ces conditions, évidemment, il est
possible de se dispenser de la stratification et
de pouvoir choisir ainsi la meilleure saison
pour effectuer le greffage sans se voir exposé
à opérer trop tôt ou trop tard.
Pour les personnes qu'une greffe aussi
facile, obtenue à l'aide d'un simple couteau au
heu et place de machines ingénieuses, laisse-
rait dans le doute, M. Coiffard conseille de
ne faire cette année qu'un nombre limité de
greffes à titre d'essai. En leur appliquant tous
les petits soins qu'elles nécessitent, on peut
être certain d'obtenir des soudures merveil- •
leuses. L'année suivante, alors absolument
convaincu, on pourra opérer en grand.
MM. Chenivesse frères de Bourg-St-Andéol
(Ardèche), qui ont expérimenté ce système,
rendent compte dans la Revue de Viticulture
des résultats qu'ils en ont obtenus.
Leur essai a porté d'abord sur trois cents
greffes-boutures opérées sur table au commen-
cement de mars et mises en pépinière en avril
seulement. Les porte-greffe étaient exclusi-
vement desRupestris Monticolaet les greffons
desDurifs. lia porté ensuite sur quatre-vingts
Riparias Gloire, plantés en boutures l'année
précédente et greffés sur place en avril avec
des Durifs, des Clairettes et quelques grands
noirs de la Calmette.
Les trois cents greffes-boutures n'accusent
actuellement que 3o " ,, de bonnes reprises.
MM. Chi nivesse attribuent tous les manquants
à ce fait qu'ils ont placé ces a strati-
fication dans le sable au lieu d'en opérer défi-
nitivement la mise en place sans stratification.
Les greffons n'étant fixés aux sujets que par
le goujon, sans aucune ligature, il est arrivé
qu'en retirant ces greffes-boutures du sable, et
maigre toutes les précautions recommandées,
la plupart des assemblages ont été ébranlés et
beaucoup même détruits.
LE MONDE DES PLANTES
4I
Sur les quatre-vingts Riparias, vingt ont été
greffés par l'un des frères Chenivesse avec
tous les soins possibles. On a obtenu vingt
superbes reprises qui n'ont présenté aucun
bourrelet.
Pour les soixante autres, le greffage a été
opéré par un greffeur de profession dans la
pensée et la certitude qu'aucune reprise n'au-
rait lieu. N'étant soumis à aucune surveillance,
il se dispensa de tous les soins recommandés.
Malgré cela, ce lot ne compte que cinq man-
quants que le simple examen fait attribuer à
une mauvaise exécution. Mais toutes les re-
prises présentent un bourrelet au point de
suture.
Les résultats fournis par cette première
expérience ont été si positifs que MM. Cheni-
vesse frères sont absolument résolus :
ic A greffer bout à bout en place une plan-
tation de 10 hectares faite en avril dernier en
Rupestris Monticola authentiques ; 2° à greffer
bout à bout sur table tous les plants qu'ils
mettront en pépinière.
Ils reconnaissent à la greffe Coiffard les
avantages suivants :
i° Opération de la greffe mise à la portée
des ouvriers, même les plus maladroits, et
rapidité quatre à cinq fois supérieure sur celle
des autres systèmes ;
2° Suppression absolue de toute ligature;
3° Perlection de la soudure à toutes les
greffes réussies ;
40 Reprises entièrement assurées si l'opéra-
tion est faite même avec des soins un peu im-
parfaits :
5° Emission de racines au greffon insigni-
fiante ; trois à quatre filets qui, supprimés en
juillet, ne reparaissent plus à la plupart des
plants.
V. L.
Onothéracées de la vallée de la Garonne")
Par M. O. Debeaux
Depuis que l'étude de la famille des Ono-
théracées et de leur distribution géographique
à la surlace du globe, a été proposée aux
recherches de ses divers membres par l'Aca-
démie internationale de géographie botanique,
fondée il y a quatre ans à peine par M. le pro-
(1) Extrait de la Révision des plantes phanéro-
games de la Flore Agcnaisc publiée par la Revue
de botanique, bulletin mensuel de la Société fran-
çaise de botanique, n° de juin i8g5.
fesseur H. Léveillé, de nombreux et remar-
quables travaux ont été produits sur ce sujet.
Plusieurs régions de la France ont été déjà
explorées avec soin, au point de vue de la dif-
fusion des Onothéracées observées dans leurs
limites. Je saisis moi-même l'occasion que
m'offre la Révision de la flore agenaise, pour
mentionner ici toutes les espèces de cette
famille, qui ont été rencontrées dans la vallée
de la Garonne et de ses affluents. Le territoire
ainsi limité comprend les départements de la
Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne, du
Lot-et-Garonne, du Lot, du Gers, des Lan-
des, de la Gironde et de la Dordogne, soit huit
départements occupant la plus grande partie
du Sud-Ouest. Je place en dehors des limites
du bassin de la Garonne, le Tarn et I'Ariège.
Les botanistes méridionaux n'ignorent pas
d'ailleurs que notre distingué collègue, M. M ar-
cailhou d'àymeric, résidant à Ax-les-Ther-
mes, a publié en 1S94, dans le Monde des
Plantes, dirigé par M. H. ^Léveillé, la mono-
graphie complète de toutes les Onothéracées
observées jusqu'à ce jour dans le département
de I'Ariège.
Epilobium rosmarinifolium Hœnke in
Jacq. Collect. II, 5o; Puel, Cat. plant, du Lot,
219; E. angustissimum Bertol. Flor. ital. IV,
292; Saint-Amans Flore agen. 1 56 ; E. Do-
donœi Vill. Hist. pi. Dauph. III, 507, p. p. ;
Lagr.-Fossat FI. du 1 arn-et-Gar. 129; E.
angusti/olium Lamk. non Lin. — Souche vi-
vace, émettant des stolons assez courts ; feuilles
éparses, étroites, linéaires, à peine denticulées;
fleurs grandes, purpurines, à pétales ellipti-
ques-oblongs, atténués à la base, sessiles,
entiers ; tiges de 20 à 3o centim., simples ou
rameuses. — Tarn-et-Garonne, sur les allu-
vions delà Garonne à Malause (Chaub. Lagr.-
Foss.) ; Lot, Causse des Najuts, cant. de
Cahors (Puel).
E. hirsutum L. ; St-Am. /. c. 1 56, var. a
Lin. ; Puel, /. c. 219 ; Lag.-Foss. /. c. 1 3o : E.
aquaticum Thuill. FI. Par. 191 ; E. amplexi-
caule Lamk. Dict. II, 874. — Bords des eaux,
fossés aquatiques ; partout dans le bassin de
la Garonne.
Var. 3 intermedium Laterrade FI. bord. Ed.
4e, p. 181, — Plante très velue, à capsules lai-
neuses. — Indiquée dans les laites, à La
Teste, etc. (Gironde).
E. parviflorum Schreb. Spicil. 146; Puel
l. c. 219; Lag.-Foss. /. c. i3o; Ab. Dupuy
Flor. des stations du Gers, 178; E. pubescens
Roth ; Noul. FI. bass. s.-pyr. 229 ; E. molle
Lamk. ; St-Am. 157. Bords des eaux, fossés
aquatiques ; C. dans toutes les vallées de la
Garonne, du Lot, du Tarn, du Gers, de la
42
LE MONDE DES PLANTES
Dordogne. — Les Landes et la Gironde (Fou-
caud).
Var. fi ternatum St-Am., i?;. — Diffère du
type par ses feuilles verticillées par trois et
non simplement par deux. — Agcn (St-Am.
et Chaubard).
Var. v subglabrum Koch; Puel Cat. plant.
Lot, 2i'r, /.'. rivulare Vahl. — Feuilles glabres
ou presque glabres, ou légèrement pubeseen-
tes à poils rares, apprimés (Puel). — Lot à
Figeac (Puel).
Var. S intermedium Mérat. Fl. Par., Ed. 2",
314; Noul. Fl. bass. s.-Pyr., 220. — Tiges
rameuses; feuilles alternes un peu élargies;
fleurs plus grandes que dans le type. — Tou-
louse, les saussaies de la Garonne (Noulet).
E. palustre L. ; Ab. Dup. FI. des stat. du
Gers, 178; Lloyd et Fouc. FI. de l'Ouest,
Ed. 4''. 1 3 1- — Gers, marais de l'Armagnac
(Dup.); Landes à St-Sever (Léon Dufour) et
tout l'Ouest (Fouc.j; Gir. marais de la Leyre
(Laterr.). — N'existe pas dans les autres dépar-
tements du bassin de la Garonne.
E. montanum Lin.; St-Am., 1?-; Puel
Cat. pi. Lot, 219; Lagr.-Foss. loc. cit., i3o;
Noul. FI. bas. s-Pyr., i3o; Lat. Fl. bord.,
81 : Ch. des Moul. Cat. pi. Dord. î1'' Suppl.
(1849). — Tiges glabres ou pubescentes, cylin-
dracées, sans stolons, simples ou rameuses;
feuilles glabres, ovales-lancéolées, arrondies à
la base, sessiles ou brièvement pétiolées, den-
tées à dents irrégulières, les infér. opposées,
rarement alternes ; stipules lancéolées-aigués,
fleurs petites, rosées, devenant plus foncées à
la fin, à pétales deux fois plus longs que le
calice ; fl. en juin. — Lot-et-Gar. bois sablon-
neux des environs d'Agen à Beauregard (St-
Am.), Ségougnac (L. de Brondeau), Pommaret
I . de Pom.) — Lot à Figeac (Puel); Tarn-
et-Gar. Malause et bords du Tarn à St-Mar-
tin (Lag-Fos.) ; Haute-Gar. bords de l'Ariège
a Venerque Noul.); Landes, bords de l'Adour
à St-Se\ 1 Dufour); Gir. Cénon, près
de Bordeaux (Laterr.); Dord. au Saut de la
Gratusse (Ch. des Moulins).
Var. S collinum Koch Syn. fl. germ. Ed. 2'',
1 - Puel loc. cit., 220; /-.'. collinum Gmel.
Fl. bad. IV.265; Ch. des Moul. Cat. pi. Dord.
loc. cit.. 420. — Rosettes foliaires radicales
non régulièrement quadrangulaires, n'émettant
qu'une seule tige et non plusieurs comme dans
le type montanum : lleurs et feuilles de moitié
plus petites; dents des feuilles plus éloignées,
et pétiol coup plus courts. — l<
1 iors sur les bords du Lot où il est commun
(Puel .
E. lanceolatum in Sebast. et Mauri
Fl. rom.prod., 1 33 (1818) ; Lloyd et Loue. Fl.
de l'Ouest, 1 3 1 ; Ch. des Moul. Add. au Cat.
pi. Dord., 419; F. montanum var. lanceolatum
Koch Syn., Ed. 2», p. p. ; F. nilidum Guépin
Fl. Maine-et-Loire an Host? — Tiges cylit .
dracées, non anguleuses, pubescentes, n'émet-
tant pas de stolons ; rosettes foliaires étalées,
non quadrangulaires ; feuilles lancéolées, en-
tières, les infér. obtuses plus longuement pétio-
lées, cunéiformes à la base et non arrondies ;
fleurs d'un rose pâle, presque blanches sur le
frais, d'un rose plus intense par la dessicca-
tion; stigmate quadrifide. Fl. de juillet à sep-
tembre. — Rare dans les bois sablonneux. —
Lot-et-Gar. Les bois à Beauregard (O. Debx. 1,
Pommaret, près d'Agen (E. de Pom.) ; Gir. à
la limite de la région landaise à Mérignac,
Martillac, etc. (Ch. des Moul.); Dord. sables
granit, à Nontron (Ch. des M.); répandu dans
tout l'Ouest (Fouc).
Obs. La variété angustalum de VF. monta-
num, établie par Saint-Amans loc. cit.. i>-, et
distinguée par ses feuilles étroites, presque
lancéolées, me parait n'être que le type E. lan-
ceolatum, omis par le même auteur dans sa
Flore agenaise.
15. roseum Schreb. Spicil. fl. lips., 147;
Koch S)-n., Ed. 2", p. 267; Puel loc. cit. 220;
Ch. des Moul. loc. cit. 42 1 ; Lloyd et Fouc. loc.
cit. 1 32. — Espèce bien caractérisée par ses
tiges velues, non stolonifères, de 2-4 décim.,
marquées de 2-4lignes saillantes, par ses feuilles
toutes plus ou moinspétiolées, dentées, cunéi-
formes à la base, par ses fleurs très petites d'un
rose pâle. — Bois frais, bords des ruisseaux,
Agen (Chaubard ex ipso in lilteris. — Lot à
Lavernoulie (Pueli ; Dord. à Bergerac (Rev< 1
E. tetragonum Lin. non Koch; St-Am.,
loc. cit., 220; Lag-Fos. loc. cit., i3o; Noul.
loc. cit., 23o; Dup. Fl. Stat. du Gers, 178. —
Bois frais, fossés marécageux; C. dans la val-
lée de la Garonne, de Toulouse à Bordeaux,
et dans le Lot, le Gers, les Landes, la Dor-
1 1 1 II , N F. .
Yar. Robscurum Schreb. Spicil. fl. lips., 147 ;
Soyer-Willem. in obs. plant, de France, 65 ;
Puel loc. cit.. 220; F. virgalum Auct. mult.
non Pries ; F. tetragonum var. p Willd. —
Tiges de 2-5 décim. dressées, simples ou ra-
meuses, munies à la base de stolons filiformes
avec de petites feuilles écartées, pétiolées,
obovées ; feuilles d'un vert foncé, lancéolées.
1 Les espèces dont les noms sont imprimés
dans le texte en caractères gras, sont nouvelles
1 la tlore du Lot-et-Garonne (O.D.)
LE MONDE DES PLANTES
-P
dentées, aiguës, les caulinaires sessiles sou-
vent opposées ; fleurs rosées, dressées ; stig-
mates rapprochés en massue, puis quadrilobés
au sommet (Bor.). — Lieux humides, bords
des ruisseaux. — Lot à Figeac (Puel) ; l'Ouest
(Fouc).
Obs. M. Foucaud est d'avis que \'E. obscu-
rum Schreb. n'est ni une espèce distincte ni
même une bonne variété. C'est une forme de
\'E. tetragonum qui, vivant aux bords des
eaux, présente à la place des rosettes quelques
stolons filiformes à feuilles distantes par
paires. Si la localité vient à se dessécher, ces
stolons ne se montrent plus.
E, Emiiyi F. Schultz Fl. od. bot. \eitg.,
8oG (1844) et Archiv. de la fl. de Fr. et
d'Allem., S7 (1846) et in Archiv. de Flore,
277 (iS3S); Ch. des Moul. Cat. rais.pl. Dord.
Suppl. in Act. Soc. Lin. Bordx. (1849),
p. 421 ; Koch. Sj-n. fl. germ. et helv. Ed. 20,
in Add., p. 1021; Bor. Fl. du Cent., Ed. 3«,
141 ; E. tetragonum var. Lamyi Lag.-Foss.
Fl. Tarn-et-Gar., i3o; F. tetragonum forma
Lamyi Lloyd et Fouc. Fl. de l'Ouest, 1 3a. —
Plante annuelle ou bisannuelle (F. Schultz),
ou vivace (Ch. des Moul.); tiges obscurément
tétragones dans le bas, presque cylindriques
dans le haut, devenant stolonifères aux bords
des eaux, simples ou rameuses, glabres et
légèrement pulvérulentes vers le sommet ;
stolons munis de courtes rosettes de feuilles
obovées-oblongues, pétiolées, et poussant
après la floraison; feuilles glabres, luisantes,
lancéolées, arrondies à la base, les infér. et
les caulinaires sessiles, non décurrentes, den-
ticulées, les super, brièvement pétiolées ;
fleurs terminales dressées, à pétales obovés-
orbiculaires, obtus, émarginés par une fente
très courte, rosés et marqués de la base jus-
qu'au milieu de veines purpurines; capsule
tétragone à angles obtus, pubescente-cendrée;
graines ovales-oblongues, arrondies des deux
côtés, finement ponctuées. — Alluvions des
rivières, bords des eaux ; Lot-f.t-Gar. dans
les bois frais à Pommaret, près d'Agen (E. de
Pom. teste Fr. Schultz); Tarn-et-Gar. à
Saint-Martin, le long du Tarn (Lag.-Foss.) :
Dord. à Lanquais, Manzac (Ch. des Moul.);
Haute-Gar., à Saint-Martin de Lasbordes
(Timbal). — \JE. Lamyi a été signalé égale-
ment dans la Vienne à Limoges (Lamy, De-
lattre, Chaboisseau), dans la Vendée, etc. Il
est répandu dans le Sud-Ouest, mais devient
rare vers l'Est, et ne dépasse guère le centre
de la France.
Onothera biennis L. ; Gr. /oc. cit. I, 584;
St-Am. /. c. 1 5 S ; Noulet Fl. bass. s.-pyr. 23 1.
— Les graviers et les berges des rivières ;
Haute-Gar., rives de la Garonne et de l'A-
riège, Toulouse, Braqueville (DrNoul.); Tarn
et-Gar., sur les bords du Tarn à Montauban
et Moissac (Lagr.-Foss.) ; Lot- et- Car., à
Agen (St-Am. Chaub. O. Debx.); Gironde,
rives de la Garonne à Floirac, aux Douze-
Portes ; Gradignan, près de Bordeaux. Dans
cette dernière localité, l'O. biennis recouvre
des champs entiers (Laterrade); Lot, com. à
Cahors (Puel) ; Gers, sur les bords de l'Adour
et de la Gimone (Ab. Dup.) ; Landes, rives de
l'Adour à Dax, Saint-Sever, Aire (Léon Du-
four), Mont-de-Marsan (E. Perris), Dordogne,
à La Linde, Lanquais, sur les sables de la
Vezère (Ch. des Moulins).
O. siiïivoolens Desf. Tabl. écol. bot.
180; DC. in Prod. III, 46.— Voisin du précé-
dent, mais en différant par ses fleurs du double
plus grandes, très odorantes, à odeur spéciale
de fleur d'oranger, et ses pétales un peu
échancrés, par ses capsules oblongues, de
grosseur égale dans toute leur longueur. —
Plante bisannuelle, un peu velue, à tiges dres-
sées, peu élevées. — Agen, le long de la prise
d'eau du Canal-latéral au-dessus du Pont de
pierre (O. Debx. Juin 1849). — Originaire de
l'Amérique boréale et cultivé dans les jardins,
d'où il s'échappe parfois.
(A suivre).
Un nouveau Champignon des racines de
la vigne
- M. Boyer publie, dans les Annales de
l'École d'Agriculture de Montpellier, un inté-
ressant mémoire sur un nouveau champignon
observé sur le tronc et les racines de porte-
greffes et de vignes greffées qu'il rapporte à
l'Helicobasidium purpureum .
Ce champignon est peu important comme
parasite, mais il est cependant intéressant d'en
connaître les caractères particuliers, tout au
moins pour pouvoir le distinguer de champi-
gnons plus redoutables, tels que ceux du
Pourridié.
Il se manifeste par de larges lames veloutées
et des cordons mycéliens rose violacé, prenant
une teinte plus pâle au moment de la repro-
duction, qui couvrent le tronc et les racines
des vignes envahies.
Il ne parait pas jusqu'ici avoir une action
nuisible sur la végétation. En tous cas, d'après
M. Boyer, il serait facile d'en arrêter l'inva-
sion en déchaussant les souches au mois de
février et les laissant exposées à l'air pendant
quelque temps. V. L.
44
LE MONDE DES PLANTES
L'esprit de routine dans les campagnes.
1 (paraîtrait que. dans bon nombre de loca-
l.tés du Midi, les racines bulbeuses d'une cer-
taine renoncule (R. bulbosus L.) très com-
mune dans les près elles bois. ne demeureraient
pas sans usage pour les braconniers et les cul-
tivateurs ignorants.
Ceux-ci, imbus de préjugés de toutes sortes,
entiches de routine et partant d'erreur, ne sup-
posent pas d'adversaires plus acharnés de leurs
récoltes que les inoffensifs petits oiseaux.
Aussi les voit-on se livrer contre ces derniers
à une guerre continuelle et sans merci et em-
ployer tous les moyens dont il soit possible de
disposer pour arriver à leur destruction.
C'est ainsi que, sans que l'on s'en doute le
moins du monde peut-être, — les bulbes de
la renoncule en question deviennent entre les
mains de ces cultivateurs routiniers et barbares
l'instrument puissant de leurs injustes repré-
sailles à l'égard de ces malheureuses petites
créatures.
De quelle façon procèdent-ils? Ils triturent
tout simplement les bulbes, très menu, et en
répandent les débris dans les champs et plus
particulièrement dans les lieux où le petit
gibier abonde.
Sans retard, les oiseaux se jettent, parait-il,
avec avidité sur le dangereux appât qui, en
peu de temps, a raison d'eux. Et ce sont alors
de véritables hécatombes dont les braconniers
se réjouissent à l'avance et croient tirer grand
profit.
Pour que la mort soit si rapidement déter-
minée, comme cela m'a été rapporté, il faut
nécessairement que le bulbe contienne un prin-
cipe toxique suffisamment énergique. J'avoue
pourtant que je n'ai jamais connu de propriété
vénéneuse à cette plante. Je voulus en quel-
que sorte me rendre à l'évidence et la curio-
sité me poussa à mâcher un de ces bulbes
auquel je trouvai une saveur acre ; ma langue
s'enfla un peu, mais je ne ressentis pas d'autre
malaise. J'en conclus que, pour vénéneux que
puisse être ce poison, il doit demeurer absolu-
ment sans effet sur l'économie. Mais ce que je
ne m'expliquais pas très facilement, c'était
l'action si prompte qu'il exerçait sur les fatales
victimes de l'impitoyable oiseleur.
Plus d'une fois, j'avais entendu parler de
cette chasse: mais le fait m'avait paru en lui-
même si étrange que j'avais assez de peine à
y ajouter foi bien qu'il n'eût pourtant rien
d'invraisemblable dans le fonds.
Je me permettrai à ce sujet de raconter la
petite aventure suivante survenue incidem-
ment au cours d'une de mes dernières herbo-
risations.
Tandis que je longeais les rives pittoresques
et ombragées de la Cassole, petit aftluent de
gauche de l'Argens, j'aperçus à un endroit
donné un homme des champs, blotti derrière
un fourré, en train de 'surveiller une piste.
Avec un sans-gène impertubable, il me somma
presque, en termes d'ailleurs assez peu cor-
rects, de m 'arrêter un instant avant de conti-
nuer ma route ; puis, d'un geste, il m'invita à
m'approcher de lui et me dit à voix basse le
motif pour lequel il était caché, à l'affût, der-
rière le buisson. J'ai retenu sa phrase que je
traduis à peu près ainsi :
« Le bruit de vos pas, me dit-il, va effrayer
ces canailles de bêtes qu'il faut que je tue sans
pitié ; nos champs ne prospèrent plus, nos ter-
res ne rendent plus rien, nos récoltes sont insi-
gnifiantes. 11 n'y aura bientôt plus moyen de
vivre, et cela à cause de ces vilaines bêtes qui
dévorent tout. » J'essayai de lui démontrer la
fausseté de ses paroles ; je lâchai de le faire
revenir de son erreur en lui prouvant que les
oiseaux, au lieu d'être les ennemis du cultiva-
teur, en sont les auxiliaires de chaque jour,
dévoués et infatigables. Peine perdue, le mal-
heureux ne voulait rien entendre : je catéchi-
sais dans le vide. Persuadé qu'il était d'accom-
plir une bonne œuvre, il me raconta, en détail,
— et. ma foi, je le laissai dire — mais toujours
ami-voix, comment il s'y prenait pour amener
la mort rapide des oiseaux. Ma conscience se
révoltait à chacune de ses phrases et pourtant
je ne l'interrompis plus jusqu'à ce qu'il eût
terminé son récit.
A la fin, outré d'un pareil procédé qu'en
moi-même je trouvais si odieux, je ne pus
m'empëcher de gourmander vertement mon
interlocuteur et je lui fis entendre qu'une telle
pratique était détestable à tous les points de
vue et qu'elle pouvait lui faire encourir une
condamnation sévère. Mais rien ne fit; se sou-
ciant fort peu de ce que je lui dis. il me pria
de parler sur un ton moins haut, je compris
pourquoi. Je pris alors congé de lui et ne né-
gligeai aucune occasion d'effaroucher la nuée
d'oiseaux qui s'était imprudemment abattue
sur l'appât empoisonné. C'est assez dire si, en
le quittant, je dus me trouver dans ses bonnes
grâces.
Ce n'est pas tout. Quelques jours âpre-,
j'appris que mon homme avait narré le tait à
bon nombre de paysans, tous aussi routiniers
que lui. qui n'hésitèrent pas, d'un commun
accord, à déverser sur moi le trop plein de
leur indignation. Je ne serais pas sincère si
je disais que celte marque d'antipathie me
LE MONDE DES PLANTES
45
laissa tout à fait indifférent. Car les circons-
tances en pareil cas me prouvèrent surabon-
damment et, à mon grand regret, jusqu'à quel
point, à l'aurore du xxe siècle, l'esprit de rou-
tine est encore invétéré dans nos campagnes,
malgré tous les moyens actuellement mis en
œuvre pour la diffusion de l'instruction et du
progrès dans les masses populaires.
Il serait à désirer que l'on sévît avec beau-
coup de rigueur contre un braconnage si auda-
cieux, ou plutôt contre une erreur volontaire
si condamnable.
Il serait à désirer également que les Sociétés
protectrices des animaux, fondées dans bien
des localités sur l'initiative et sous le patro-
nage des instituteurs, pussent fonctionner nor-
malement et s'occuper d'une façon toute par-
ticulière, — ce qui est d'ailleurs le but essen-
tiel qu'elles se proposent, — ■ d'une question
aussi importante, et cela dans l'intérêt supé-
rieur de l'agriculture et du bien-être de l'hu-
manité.
Marius Capoduro.
Évolution de l'organisme muscique
[Suite)
Bientôt, dans son épaisseur, apparaît un vide
circulaire, ou lacune aérifère, qui sépare les
deux assises internes du reste du cylindre : ces
deux assises constituent le sac sporifère ex-
terne, les autres forment la paroi de la capsule.
Quant au sac sporifère interne, il est fourni
par la couche externe de la colonne stérile
axile, c'est-à-dire de la columelle.
Nous avons vu quelle est l'évolution de ces
divers éléments du sporogone chez les Sphai-
gnes. Dans le genre Archidium. les cellules-
mères émanent du cylindre central ; elles sont
très peu nombreuses et provoquent à leur
profit la résorption des autres cellules ; la
paroi interne se trouve très réduite et ne com-
prend qu'une seule assise.
Dans les autres mousses, l'évolution du fruit
est typique et se fait absolument suivant le
mode que nous avons décrit; l'archéspore se
forme aux dépens des assises périphériques de
la columelle. et produit des spores dans toutes
ses cellules, dont la paroi se trouve détruite à
la maturité ; en raison de ce processus, la
couche sporifère offre l'aspect d'un cylindre
traversé de part en part par la colonne colu-
mellaire-.
Les deux étages inférieurs de l'embryon
prolifèrent et produisent des éléments allongés
dont la réunion forme le pédicelle qui s'engage
plus ou moins profondément dans le tissu de
la tige sur laquelle s'est différencié L'arché-
gone.
L'accroissement de l'œuf rompt prompte-
ment, par une déchirure circulaire, l'enveloppe
archégonienne qui devient sèche et ruptile, et
se développe en forme de coiffe; cette coiffe
ne tarde pas à s'isoler de l'embryon qu'elle
renferme, et il suffit vers l'époque de la matu-
rité d'un très minime effort pour la détacher.
L'évolution du sporogone reste assez long-
temps stationnaire, mais la maturation se fait
souvent rapidement ; un court espace de temps
suffit pour que le pédicelle, parvenu ;t un cer-
tain degré d'élongation, termine cette élonga-
tion et affecte sa direction caractéristique, et
pour que la capsule, d'abord simple cylindre
sans élégance; se dilate, se courbe, s'incline,
et revête l'aspect qui la distingue selon les es-
pèces. Nous ne suivrons pas le commence-
ment de cette évolution, dont nous avons
indiqué l'ébauche dans les traits qui la ren-
dent intéressante ; son processus est suffisam-
ment révélé par les caractères du fruit parvenu
à maturité, et l'histoire de la genèse de ces
caractères se confon'd avec leur étude anato-
mique.
Comme nous l'avons vu, le pédicelle pro-
vient de l'œuf au même titre que la capsule.
On a quelquefois trouvé, par exemple dans le
genre Meesa, deux sporogones portés par un
même pédicelle. Cette anomalie ne peut s'ex-
pliquer que par la bifurcation de l'étage supé-
rieur de l'embryon, chacune de ses divisions"
évoluant séparément et produisant une cap-
sule. M. Leitgeb voit dans ce phénomène le
retour à un état ancestral, autrefois normal,
aujourd'hui accidentel.
(A suivre). A. Acloque
L'Ortie comme hémostatique
et cicatrisant.
Nous empruntons à la Médecine moderne la note
suivante très intéressante sur un mode de prépa-
ration pharmaceutique et les résultats expérimen-
taux obtenus avec de la poudre d'Urtica nrens.
Cette note a été adressée par M. Marre, étudiant
en médecine à Lyon, qui a fait sur ce sujet une
série d'expériences poursuivies à l'Ecole nationale
vétérinaire de Lyon pendant le premier semestre
de l'année iSg5.
« Persuadé que, parmi les remèdes populaires,
il en est qui, appliqués d'une façon rationnelle à
la thérapeutique courante, peuvent rendre des
services, j'ai voulu chercher quelles sont les pro-
priétés hémostatiques et cicatrisantes de YUrtica
urens. Les paysans du Languedoc, mon pays,
emploient les feuilles et les tiges pilées de cette
plante en cataplasmes pour le traitement d'urgence
1-6
1 I MONDE DES PLANTES
îles plaies de peu d'importance : ils arrêtent ainsi
les hémorrhagies en nappe et obtiennent, sous
istacées, des cicatrisations rapides.
, \; s de nombreux essais, je suis arrivée
obtenir une poudre qui, répandue a la surlace
d'une plaie, aide à la formation rapide du caillot,
amène l'h< us rapidement que le perchlo-
rure de fer et produit, dans tous les cas. une réu-
nion beaucoup plus prompte que celle obtenue par
iS usuels.
« Cette poudre doit être préparée de la I
suivante :
« A. — Faire macérer dans l'alcool 400 gram-
mes de feuilles et de tiges fraîches d'Urtica
mois.
« B. — Piler au mortier i5o grammes de feuilles
et de tiges A'I'rLc.i urens préalablement séchées .1
l'étuve. Passer la poudre ainsi obtenue au tamis
de crin n
« C. — Incorporer la poudre 1! à la liqueur
alcoolique A. Distiller pour récupérer l'alcool.
Achever la dessiccation au bain-marie d'huile à
4 1 -'
« D. — Piler au mortier le résidu: passer au
tamis très tïn. On obtient ainsi la poudre hémo-
statique d'Urtica mois.
.. Une soixantaine d'expériences ont été tentées
sur les animaux. Elles ont été toutes concluantes. La
poudre agit comme poudre inerte d'abord, puis
surtout par ses propriétés astringentes énergiques,
et cette double action concourt à la formation
rapide d un caillot noirâtre, très adhérent, et sous
lequel la cicatrisation marche rapidement.
D tns tous les cas, l'hémostase a été plus rapi-
dement obtenue qu'avec le perchlorure de fer. La
poudre d'Urtica urens est fort peu coûteuse, on
peut l'obtenir partout. Il semble qu'elle puisse
rendre des services comme hémostatique d'urgence
et être employée avec fruit par la médecine vété-
rinaire. »
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 7 octobre i8g5. — Action de l'air sui-
te motif de raisin et sur le vin, Y. Martinand.
L'action de l'air sur le moût de raisin provoque
dation de la matière colorante, la rend inso-
luble et développe des parfums particuliers. Ces
réactions paraissent produites par un ferment
soluble ou diastase, qui contribue au phénomène
de vieillissement des vins, et est probablement la
cause de ce dépôt hàtil de la matière colorante que
l'on constate dans certains vins et des accidents
que l'on désigne sous le nom de easse ou de tourne
sont pas dus au développement de
micro-organismes.
Séance du 4 novembre. — Sur tu fermentation
delà cellulose. D'après M. Y. Omelianski le Bacillus
amylobacter, qu'on a considéré comme le ferment
par excellence de la cellulose, ne serait pas une
espèce unique, mais collective; le savant russe a
réussi à isoler, par une mctlmdc ,1e culture élec-
tive, le terinent propre de la cellulose.
Séance du 11 novembre. — Sur les propriétés de
l'èmulsine des champignons, E. Bourquei B
coup de champignons, surtout de ceux qui se
développent sur les arbres ou le bois mort, ren-
ferment un ferment soluble capable de dédoubler
certains glucosides, comme le l'ait l'èmulsine des
amandes. les deux ferments sont-ils identiques:
Aucun tait certain, jusqu'à présent, n'autorise à
supposer le contraire. — Sur la fixation directe.
par les fibres végétales, de certains oxydes métal-
liques, Bonnet.
Séance du 1 s novembre — Sur une maladie du
prunellier, contractée spontanément par un érable.
En examinant des feuilles d'Acer campestre,
recueillies en octobre 1S0S dans une haie, pics de
Nancy, M. Paul Vuillemin a trouvé sur ces feuilles,
té des périthèces de VUncinula aceris, parasite
ordinaire de cette espèce, les conceptacles d'une
autre forme. VUncinula prunastri, qui se développe
normalement sur le prunellier, et n'attaque
l'érable qu'accidentellement.
Séance du -±5 novembre. — Lj Laccase dans !• s
champignons. Ainsi que l'aétabli M. il. Bertrand',
la laccase, ferment soluble oxydant, existe dans un
grand nombre de plantes phanérogames. I a pré-
sence de ce ferment se décèle dans les tissus par la
coloration bleue qu'il prend sous l'action de la tein-
ture de résine de gaïac. En collaboration avec
M. Bourquelot, M. Bertranu a recherché et
trouvé ce même ferment dans les champi-
gnons.
Revue des Revues.
Le Naturaliste (i« nov. gô . — Les Algues
calcaires, P. Hariot. — (iCT doc. 95). Encore des
champignons comestibles, I'. Hariot. Il s'agit du
Sparassis laminosa, qui, paraît-il, se recommande
aux gourmets par des qualités comestibles très
positives. Cette espèce se présente sous la tonne
de masses plus ou moins volumineuses, charnues,
mais fermes, composées d'une base d'où émergent
des rameaux nombreux, dichotomes, foliacés et
comprimés, non recourbés au sommet.
Cosmos (9 nov. 1895). — Excursion botanique
aux grottes de Saulges et de Saint-Georges
Mayenne . H. Léveillé. M. Léveillé a visité pen-
dant les vacances, au point de vue botanique, les
grottes naturelles situées dans la vallée de l'Erve,
et il a rapporté, tant de ces grottes que de leurs
environs, quantité d'espèces intéressantes, parmi
lesquelles Epilobium angustifolium !.. I.a présence
de VElodea canadensis Rien, a été constatée
dans l'Erve. — Les insectes qui nous mangent,
A. Acloqde.
Botanisk tidsskrift Tome 20, fasc. 1. i\p '.
— Sur une nouvelle espèce de Zygnema avec .i\\-
gospores, Mlle Emma Hallas. Cette espèce a été
trouvée en avril 1894 dans l'île d'Amager près de
Copenhague. Elle se présentait sous la forme d'une
masse grisâtre de la grosseur d'une noix, laquelle
examinée au microscope, se montra en grande partie
composée de longs filaments d'un Zygnema, dont
la plupart des cellules étaient sur le point de fer-
mer des spores sans copulation, c'est-à-dire des
azvgospores. Les cellules végétatives cylindriques
étaient longues de 35 à 100 u et larges.de 1 s a -ou..
Ces cellules s'allongeaient souvent avant de fruc-
tifier et atteignaient jusqu'à 240 u, de longueur.
Puis les deux chromatophores étoiles commençaient
à se diviser: cette bipartition pouvait se répéter
jusqu'à trois fois, ('ne fois les divisions achevées,
le protoplasme se contractait peu à peu vers le centre
de la cellule qui se renfla et devenait grosso modo
subfusiformc. Les deux extrémités de la cellule,
LE MONDE DES PLANTES
47
restées cylindriques, commençaient à se remplir
d'une masse gélatineuse, présentant la réaction de
la cellulose. En dedans de la membrane cellulo-
sique de la spore se formait alors une membrane
moyenne (mesosporium) imprégnée d'une matière
jaune et présentait de nombreuses vacuoles. La
spore développée ressemblait ainsi aux zygospores
des espèces de la section scrobiculatœ de Bary. elle
était d'un brun jaunâtre. Une fois mûres, les spores
restèrent en repos pendant deux mois et demi.
Après ce temps, les spores quittèrent leurs enve-
loppes, flottant librement dans le liquide et aban-
donnant aussi leur membrane externe ou exospo-
rium. Pour la germination le mesosporium, devenu
l'unique enveloppe de !a spire, se fendit latérale-
ment, et par cet issue le contenu s'échappa.
Bulletin da l'Herbier Boissier (n° io). —
Ueber nette und bcmerkens tverthe orientaliscltc
Pflan\enarlen, J. Freyn. — La flore alpine des cal-
caires de la TransCaucasie occidentale, Nicolas
Alboff. — Polygalacex novœ vel parum cognitœ.
R. Chodat.
Bulletin de la Société botanique de
France sept. oct. 93). — Loxania et Ptychostylus,
Ph. van Tieghem. — Subdivision de la section
Eubatus Focke (Rubi fruticosi veri Arrhen.), abbé
Boulay. — Résultats de la culture du Pénicillium
cupricum Trabut, J.-de Seynes. Cette forme de
Pénicillium, qui se développe dans des solutions
de sulfate de cuivre présentant jusqu'à 9, 5 °/„ de
sel cuivrique, et auquel M. Trabut a donné le
nom provisoire de P. cupricum, n'est pas une
espèce autonome, mais un P. glaucum qui a mo-
difié la teinte de ses conidiessous l'influence du sel
de cuivre. Le mycélium qui provient de la germi-
nation de ses spores voit son aptitude à produire
des organes reproducteurs diminuée, non par suite
d'une action spéciale du sulfate, mais en raison de
l'impulsiondonnéeaux phénomènes végétatifs dans
un milieu plus riche que les solutions qui ont servi de
terrain au P. cupricum — Les arum vulgare Luck.
et italicum MM., D. Clos. — Sur la marche de la
gommose dans les Acacias, L. Lutz. Pour étudier
la marche de la gommose, M. Lutz a eu recours
à deux matières colorantes, le rouge neutre de
Cassella, qui se fixe sur la gomme, et le vert acide
JEEE 'Poirrier) qui se fixe sur les éléments cellu-
losiques. Pour observer le début du phénomène, il
faut établir les coupes sur des tiges âgées seule-
ment de quelques semaines, et dans le voisinage
du bourgeon terminal. Ce n'est qu'après la diffé-
renciation secondaire qu'on voit apparaître dans le
cambium une légère coloration rouge violacé, qui
devient rapidement rouge vif. Sur une coupe plus
âgée, on constate que la gommose gagne les tissus
voisins, à la fois vers l'extérieur, envahissant pro-
gressivement l'assise génératrice puis le liber, et
vers l'intérieur, où elle gagne peu à peu par les
rayons médullaires. La paroi primitive des fibres
péricycliques résiste longtemps à la gommose; les
fibres et les vaisseaux situés entre cette zone et le
cambium deviennent un peu gommifères, mais
sans subir aucune modification de structure. La
véritable phase de formation et d'exsudation de la
gomme commence après l'imprégnation complète
des rayons médullaires. — Liste des plantes rares
ou intéressantes des environs de Montfort-l' Amaury
et de la forêt de Rambouillet {Seine-et-Oise,,
Mlle Marguerite Belèze. Nous relevons dans cette
liste : Eptlobium spicatum L. ; E. lanceolatum S. et
M.; E. palustre L. ; E. roseum Schreb. ; E. tetra-
gonum L. var. Lamyi et var. obscurum ; E. monta-
iiinn L. var. collinum.
Journal de botanique (16 oct. 93. j — Sur le
Radaisia, nouveau genre de Myxophycée, C. Sau-
vageau. — Contribution à l'étude de la flore de la
Lorraine, Camille Brunotte. — (icr nov. g3.) Sut-
deux nouvelles espèces de Dermocarpa, C. Sauva-
geau. — Géographie botanique de la Tunisie,
Ed. Bonnet. — fiG nov. 95;. Hétérospermie de cer-
tains Aethionema hétérocarpes, de Coincy. M. de
Coincy a rapporté d'Espagne un intéressant Aethio-
nema hétérocarpe, c'est-à-dire à silicules présentant
une forme différente suivant qu'elles sont plus ou
moinshautsurlagrappe; les inférieurescontiennent
ordinairement deux graines dans chaque loge, les
supérieures étant au contraire presque constam-
ment monospermes, une des loges étant vide et
l'autre ne contenant qu'une graine. Les graines des
silicules oligospermes sont couvertes de petits ma-
melons, et offrent une forme ovale-arrondie, due à
ce fait que la radicule est appliquée exactement
sur le cotylédon intérieur qui présente même une
légère excavation pour le recevoir. Les graines des
silicules monospermes, au contraire, sont lisses et de
plus anguleuses, subtriquètres,la radicule un peu la-
térale s 'écartant des cotylédons. Y: Aethionema d'Es-
pagne qui a servi de base à ces intéressantes consta-
tations est identique à un exemplaire cueilli par
Bourgeau près de Baza que Cosson a étiqueté dans
l'herbier du Muséum Ae. saxatile var. ovalifolium.
— Catalogue des Cryptogames vasculaires et des
Muscinees du nord de la France, L. Géneau de
Lamarlière.
La Revue scientifique du Limousin
(i3 nov. g5). La Société Botanique du Limousin, C
Le Gendre. — De l'aloès, E. Pillault.
La Revue scientifique (3onov. 95). Essai d'une
synthèse idéale de l'individu muscique, A. Acloque.
Si l'on part théoriquement de la cellule unique
primitive qui est l'origine de l'individu muscique,
à quelque réalisation qu'il appartienne, et si on
suit son évolution, on voit que selon les groupes
cette évolution a lieu, pour l'appareil végétatif,
suivant deux modes différents. Le premier mode
est très simple, et il ne se rencontre que dans
quelques espèces plus étroitement unies que les
autres à leurs ancêtres morphologiques immédiats,
les Algues; il n'est autre que la constante prolifé-
ration utriculaire s'opérant toujours dans le même
sens jusqu'au complet développement individuel;
c'est là sa limite, et la forme qui en résulte repré-
sente un thalle. Le second mode, bien plus général, ■
réside dans une déhiscence successive d'organes
emboîtés qui s'épanouissent l'un après l'autre. Ses
variations expliquent les modifications des formes
et leur manière d'être, et il ne limite pas ses effets
à l'individu sexué. Son apparition se place à la
formation du sporogone chez les Hépatiques thal-
loïdes elle date du premier bourgeonnement du
protonéma chez les autres Muscinees, où elle sup-
prime et supplante, jusqu'à la manifestation ultime
de l'activité individuelle, toute tendance con-
traire.
Bibliographie.
Manuel de géographie botanique, D' Oscar
Drude. Livr. S, 9, 10. La publication de ce très
intéressant ouvrage se poursuit, et le nouveau fas-
cicule ne le cède en rien aux précédents. Il est
4§
LE MONDE DES PLANTES
impossible de donner une idée sommaire d'un
tel travail, en raison de l'abondance des docu-
ments qu'il fournit à l'élude. Nous ne pouvons
qu'en faire l'éloge, en disant qu'il est indispensable
à tous ceux qui's'inléressent aux lois de la disper-
sion des espèces végétales.
p , | sl :: qUe r S éfois, I). Clos. Dans cette
étude. M. Clos ne se contente pas d'indiquer les
plus lu Sorézois ; il donne de
remarquables et intéressants aperçus sur les con-
ditions de la végétation selon l'altitude et les diffé-
s qui en résultent au point de vue des flores
] : tles; sur les associations d'espèces, sur l'in-
fluence du sol, l'affinité pour le calcaire, les rela-
tions des espèces constatées avec les flores voi-
sines.
Notice sur la flore populaire des environs d'Alen-
con et de Carrouges [Orne), A. Letai q. Très
intéressante liste des noms vulgaires attribués aux
plantes par les paysans des environs d'Alençon. 11
serait à souhaiter qu'un semblable travail tùt en-
trepris pour tous les départements de la France.
Nous nous ferons un plaisir de publier dans le
Monde des Plantes les renseignements qu'on voudra
bien nous faire parvenir sur cette question qui,
ainsi que le dit M. Letacq, intéresse à la fois la
philologie, la botanique et l'histoire des traditions
locales.
Considérations sur la géographie botanique du
département de l'Orne, A. L. Letacq. Voici un do-
cument important pour la phytogéographie, non
pas seulement en raison des renseignements qu'il
contient, mais aussi parce qu'il peut servir de mo-
dèle aux études qui peuvent être entreprises sur
cotte question. L'auteur a tout interrogé pour arri-
ver à l'explication rationnelle de la répartition des
espèces, aussi bien l'influence du sol, du climat, de
l'exposition, les variations périodiques de la tem-
pérature, les circonstances météorologiques, l'alti-
tude. La flore du département de l'Orne comprend
1084 phanérogames, dont ii5TC, ?3S C, 556 AC,
171 AR, i3o R. et 75 TR. Les espèces les plus ré-
pandues constituent le fonds de la végétation de
l'Orne et des départements voisins; 35o sont ubi-
qaistes, communes dans toute l'Europe et capables
d affronter les froids rigoureux des zones boréales
aussi bien que les régions les plus chaudes de
l'Espagne et de l'Italie; 0,5 appartiennent aux ré-
gions tempérées ; 42 sont décidément occidentales,
1 1 3 nettement méridionales, n'habitant le nord
qu'accidentellement, et 108 au contraire ont des
préférences presque exclusivement septentrionales.
L'auteur donne ensuite un aperçu comparatif vie la
tlure des départements limitrophes par rapport à
e de l'Orne ; le manque de place nous détend
de le suivre dans le détail de cette comparaison;
i citerons seulement ses conclusions : Le Cal-
vados est, des départements voisins, celui dont la
.inble le plus à celle de l'Orne, et la
Sarthe celui dont la végétation s'en éloigne le plus.
L'Orne possède moins d'espèces méridionales que
les départements limitrophes, mais plus d'espèces
boréales ; il n'y a pas cependant compensation
parfaite. La région montagneuse se trouve mieux
représentée dans l'Orne que partout ailleurs dans
le Maine et la Normandie.
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Nous sommes heureux de présenter à nos lecteurs
le nouveau livre de notre sympathique Rédacteur
en chef. Depuis longtemps, étudiants, professeurs
et amateurs réclamaient un ouvrage qui leur per-
mît de déterminer les espèces animales qui habi-
et
mît ae déterminer les espèces animales qi_
tent notre pays. Leur désir est bien près d'être
icé. Ce premier volume renferme tous les
Coléoptères dont la présence a été signalée en
Fiance. Les autres suivront aussi rapidement que
le permettront les difficultés d'une pareille tache;
et on aura entin, sur la zoologie de notre pavs, un
ouvrage complet, très pratique dans sa forme con-
densée et d'un prix relativemeut peu élevé.
Informations.
'— > M. le D' Setchell a remplacé M. Edw. L.
Greene, en qualité de professeur de Botanique à
l'Université de Californie.
— v Parmi les principaux gagnants de notre
Tombola semestrielle du Monde des Plantes, nous
remarquons MM. Otto Kuntze et abbé Letacq
auxquels sont échues des vues photographiques de
l'Inde.
— > Notre collègue M le Dr G. de Lagehheim
vient d'être nommé professeur de botanique et
Directeur de l'Institut de botanique à l'Université
de Stockholm.
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Du /" au3o Novembre.
De la part de MM. Hector Serres (i broch.),
Alkr. Giard (t broch.) Louis Sodiro S. J. (1 vol.),
F. Legeay (i broch.), Johann Lange (i vol.), Levi-
Morenos (2 broch.), B. Sol- hé i broch.), D. Clos
(i broch. ', DrOtto Kuntze (i vol.).
Nous adressons tous nos remerciements aux do-
nateurs.
Mouvement de l'Herbier.
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Midi fort bien préparées. Parmi celles-ci plusieurs
Epilobes et un certain nombre de Renonculacees.
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plantes de Hong-Kong dont bon nombre d'espèces
rares ou nouvelles.
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plaires du rarissime Helipterum exiguum.
De M.jAMiNdes Epilobes de la Sarthe.
De M. Bruneau de Montmédy. un bel envoi
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autres plantes rares parmi lesquelles Orchis sam-
bucina et Orchis pyranudalis.
Nous adressons tous nos remerciements aux gé-
néreux donateurs.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Typographie Ed. Monnoyer.
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is — Typ. Ed. Monnoyei
5e Année (2e Série)
N° 75
1er Février 189G
€)»
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
^$zr
« Tienedicits ttniversa germinjntia in terra
« Domino, s
Dan., ch. m.
Directeur
Rédacteur en chef : A. AGLOQUE
HC. LEVEILLE
SOMMAIRE DU N° 75
Académie internationale de Géographie botanique. — L'Herbier de l'Académie, H. LÉ-
veillé. — Influence exercée par divers agents chimiques sur ia germination, P V.
Lioiabd. — Nouvelle découverte à l'Institut Pasteur. — Onothéracées de la vallée de
la Garonne (suite), 0. Debeaux. — Evolution de l'organisme muscique (suite),
A. Acloque. — Trois Roses nouvelles. — Revue des Sociétés savantes. — Revue
des Revues. — Bibliographie. — Informations. — Mouvement de la bibliothèque. —
Mouvement de l'herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
18 9 6
ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 IV.
— Étranger, Colonies 8 »
SIX MOIS : France 3 »
— l Irai '-nies 4 »
Le Numéro : 50 cent.
Vbonnements partenl du 1" Octobre ou du
invier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
DEPOTS :
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Est publié avec la Collaboration de
GADECEAU Ém.
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GIARD A.
GILLOT X.
GONOD d'ARTEMARE.
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De HELDRE1CH Tu.
HÉRIBAUD Jn.
HISINGER (Baron Ed.)
HITCHCOCK A.-S.
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LE GENDRE Cu.
LE GRAND Amt.
LETACQ A. L.
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MARCAILHOU d'AYMERIC.
MERCIER L.
MONGUILLON E.
MUELLER (Raron Von)
OLIVIER Ern.
RENAULD F.
ROUY G.
SADA A.
SPALIKOWSKI Ed.
TRELEASE W.
WHEELER C. F.
Tout ce qui concerne la Direction doit être adressé à M. II. Léveili.é, lui, rue de Flore, Le Mans (Sarthe)
Fiance ; — et ce qui concerne la Rédaction, à M. A. AciOQUÊ, a Auxi-le-Chàleau (Pas-de-Calais) France.
Adresser les demandes d'abonnements et mandats à M. Monnoyer, Imprimeur-Éditeur, 12, place des Jacobins,
Le Mans (Saillie, Fram e.
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poste internationaux, en chèques ou lettres de change payables au Mans, à la Banque de France, au Comptoir
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, à la Société générale.
Vu abonnement gratuit sera servi à toute personne qui procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, aussi
longtemps que les abonnements procurés seront renouvelés.
En 1901, un prix de 800 francs sera décerné à L'auteur du meilleur travail sur la botanique paru dans le Monde des
Piaules du l« octobre 1893 au Ier septembre 1900. Les mémoires devront être aussi concis que possible, et exclusive-
ment rédigés en français. La seule condition pour concourir est d'être abonné au Monde des Plantes pendant la durée
du concours.
La Librairie médicale et scientifique Jacques Lecbevalieb, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pro-
duction de la bande imprimée de la Revue, une remise de 1U % sur la plupart des ouvrages qu'ils peuvent
désirer.
5« Année (2« Série)
No 75
1" FÉVRIER iScG
LE
MONDE DES PLANTES
Trente Internationale illustrée de "Botanique.
Académie
internationale de
botanique.
Géographie
Par décision en date du 25 décembre 1895,
M. Jean Neyraut est nommé Membre Auxi-
liaire de l'Académie.
Le Directeur,
Ferd. Renauld.
MM. O. Debeaux, Ferd. Renauld, H. Tri-
men remercient de leur promotion et
MM. J. Dôrfler, H. Serres, Em. Bodi-
nier, Sig. Brogi, L. Giraudias, Eug. Niel,
J. de Rusunan, E. Fieck, R. P. Sodiro, Chris-
tian Bay, Bofill, de Menezes, Lester F. Ward
de leur nomination dans la Médaille scien-
tifique internationale.
M. Eugène Niel, Vice-Président de la
Société des Amis des Sciences Naturelles de
Rouen et Associé libre de notre Académie, a
eu la délicate pensée d'offrir à celle-ci la som-
me de 5o francs.
Nous sommes l'interprète de tous nos Col-
lègues en remerciant publiquement ici notre
sympathique et distingué Collègue de son
aimable attention et de ses généreuses étren-
nes.
M. Eug. Gonod d'ARTEMARE, Académicien,
veut bien, lui aussi, adresser comme étrennes à
l'Académie la somme de 20 francs. Nous
remercions également au nom de tous notre
aimable Collègue, qui n'en est pas à son pre-
mier don, de sa générosité.
Notre Directeur sortant M. F'erd. Renauld
vient de voir son Prodrome de la Flore de
Madagascar, des Mascareignes et Comores,
T. V.
présenté au Concours de l'Institut, couronné
par l'Académie des Sciences qui lui a décerné
le prix Montagne.
Nous ne pouvons que nous réjouir de cette
distinction bien méritée dont M. Renauld a
été l'objet alors qu'il était Directeur en exer-
cice de notre Académie et nous croyons être
l'interprète de tous nos Collègues en lui adres-
sant ici nos sincères et bien vives félicitations.
Le Prodrome encore manuscrit sera imprimé
et paraîtra dans le courant de 1896.
L'Herbier de l'Académie
En présence des envois de plantes qui sont
faits de tous côtés à l'Académie, il importe de
prendre une décision. Nous, qui sommes à
même de juger en connaissance de cause,
voici ce que nous proposons à nos Collègues.
Au moment où nous avons donné nos Collec-
tions à l'Académie, elles comprenaient une
collection importante d'Onothéracées, un bon
nombre de Renonculacées, quelques Drosé-
racées, un lot de plantes de Chine, enfin un
herbier du Maine non encore complet.
Aujourd'hui, grâce au concours de nos Col-
lègues et amis, l'Académie possède un fort
riche herbier d'Onothéracées, un herbier très
considérable de Renonculacées, l'herbier pres-
que complet de la flore de Hong-Kong, enfin
un Herbier du Maine prêt à être classé et
presque complet.
Nous croyons qu'il importe à l'Académie de
développer ces divers herbiers sans prétendre
pour le moment à la formation d'un herbier
général qui se formera de lui-même avec le
temps lorsque l'Académie aura terminé l'étude
de la répartition des Onothéracées actuelle-
ment sur le chantier, puis celle des Renoncu-
lacées et qu'elle passera ainsi successivement
aux diverses familles. La succession des her-
biers monographiques donnera avec les années
5
5o
t.E MONDE DES PLANTES
un herbier général dont l'Académie n'a pas
actuellement le temps, l'espace ni les moyens
de poursuivre la réalisation, car elle est avant
tout intéressée à la publication de Monogra-
phies qui nécessitent des collections corres-
pondant a ces mêmes travaux.
Un moyen toutefois de préparer l'avenir
sera d'incorporer à l'herbier du Maine tous
les échantillons des espèces croissant dans
cette province, quelle que soit d'ailleurs la
provenance de ces échantillons. On obtien-
dra un herbier comparatif d'un haut intérêt.
Il sera toujours facile de consulter les Col-
lections de Paris, de Kew ou de Genève. D'ail-
leurs pour les études du moment l'herbier de
l'Académie devra être assez riche pour égaler
ou dépasser même les divers herbiers. C'est
ainsi que, en ce qui concerne les Onothéracées,
l'Académie possède des espèces et variétés qui
font défaut dans les grands herbiers. Elle a
en outre les espèces typiques de Lindheimer,
Schultz, etc.
Quant aux plantes de l'Inde et des autres
contrées du globe, elles seront toujours les
bien venues, car outre que bon nombre" d'entre
elles seront retenues pour les Herbiers mono-
graphiques ou l'Herbier comparatif du Maine,
elles seront fort utiles et même très nécessaires
puisqu'elles permettront les échanges grâce
auxquels l'Académie pourra compléter ses
collections et obtenir les plantes rares pour
son herbier des plantes rares du globe, herbier
aujourd'hui commencé grâce à la générosité
de plusieurs Académiciens.
M. le baron Ferd. von Mueli.er, notre
éminent Collègue, a bien voulu nous adresser :
Helipterum exiguum F. v. M. et Elacanthus
pusillus F. v. M., deux minuscules plantes
rarissimes d'Australie. Il a, nos Collègues et
lecteurs s'en souviennent, préconisé sous le
litre de : Collectio plantarum totins mundi
usquam rarissimarum, édita sub auspiciis
Académies internationalis pkytogeographicce
cenomanensis, la création d'une collection de
plantes rares du globe.
Voici les paroles mêmes du promoteur de
l'entreprise : « Sous ce titre je me permets de
proposer l'édition de fascicules successifs
d'exsiccata, mais seulement de ces espèces
qui sont extrêmement locales, en danger d'être
exterminées, et qui ne sont pas faciles à cul-
tiver pour l'horticulture. On pourrait proba-
blement engager beaucoup de membres de
notre Académie à contribuer à ces collections
universelles en assez grandes quantités pour
avoir une édition de 5oo plantes au moins.
Une telle publication sauvegarderait la con-
servation des plus rares plantes, en tout cas à
l'état d'exsiccata, et en assez grand nombre'
pour que, répandues, elles soient toujours
accessibles aux recherches des savants dans le
monde entier.
« La rareté extrême de ces exemplaires cau-
serait sans doute la vente facile de ces collec-
tions, et le profit augmenterait les ressources
de notre union académique. »
Ajoutons que rien n'empêcherait d'en publier
des lllustr.itiones analogues à celles dont notre
très distingué Collègue, M. G. Rouy. a entre-
pris la publication.
Le vœu de M. von Mueller est aujourd'hui
réalisé. La collection d'exsiccata des plantes
rarissimes du globe est fondée. Nousengageons
très vivement tous nos Collègues, et nous
en comptons à l'heure présente dans tous les
pays du globe, à nous adresser en 5o parts ou
en 5o exemplaires au moins les plantes raris-
simes de leur région, celles qui sont très loca-
lisées, en danger de disparaître, et difficiles à
cultiver.
Nous ferons tous nos efforts pour leur pro-
curer en échange les plantes qu'ils pourront
désirer.
Nous tiendrons nos Collègues, lecteurs et
amis au courant du mouvement de cette inté-
ressante partie de notre herbier qui va créer
un lien plus intime entre tous les membres de
l'Académie, donner un but immédiat à notre
union, répandre d'une façon agréable la pas-
sion de la botanique et permettre à notre Société
de se constituer à peu des frais de grandes
ressources pour l'avenir et pour le but élevé
et reculé que le temps seul lui permettra
d'atteindre.
H. Léveillé.
Influence exercée par divers agents
chimiques sur la germination.
La feuille d'Informations du Ministère de
l'Agriculture signale les essais suivants, rela-
tifs à la germination, entrepris au laboratoire
de Grand-Iouan par MM. Seguin et Pailheret
sur le Ble Victoria, variété qui, en grande
culture, donne les rendements les plus élevés.
Les grains, choisis de façon à avoir un pou-
voir germinatif maximum, ont été placés pen-
dant quatorze heures, a la température de 20°,
dans les tubes d'essais bouchés en contact
avec diverses solutions, la plupart étendues de
façon à contenir i p. 100 de substance.
Après ce trempage, les grains non altérés
ont été essuyés et disposés dans un germoir de
Noble à la température de 20°. Les germes
LE MONDE DES PLANTES
étaient définitivement détruits dans les grains
qui n'avaient pas germé le quatrième jour.
Ces expériences ont abouti aux observations
suivantes :
L'eau de chlore et l'eau de chaux se compor-
tent comme l'eau distillée.
Les acides minéraux retardent la germina-
tion sans diminuer le pouvoir germinatif. On
peut donc utiliser sans crainte ces agents pour
combattre le développement des maladies cryp-
togamiques.
Des acides organiques, les uns sont des poi-
sons violents pour l'embryon, d'autres retar-
dent seulement la germination.
Certains antiseptiques puissants, tels que le
sulfate de fer, le sulfate de cuivre et même des
poisons, comme l'acétate de plomb, permettent
une germination de ioo p. ioo. On n'a donc
pas à redouter l'introduction de ces sels dans
le sol, ainsi que l'a démontré la longue prati-
que du sulfatage.
Des essais faits antérieurement par M.Gode-
froy sur les pommes de terre avec de la
bouillie bordelaise ont montré aussi que les
tubercules peuvent rester immergés pendant
plusieurs jours sans perdre leur faculté ger-
minative.
Les Annales Agronomiques relatent des ex-
périences analogues sur le blé effectuées par
M. A. Bruttinj. Les grains de froment, dont
la variété n'est pas indiquée, étaient mainte-
nus pendant vingt-quatre heures dans des
solutions à i et 2 p. ioo de différents sels, puis
mises germer dans le sol; chaque lot contenait
quinze graines. Après quatre jours, on compta
le nombre de graines germées.
Ce nombre a été de quinze pour le nitrate de
potasse ai et à 2 p. 100 et pour le chlorure
de calcium à 1 p. 100; de quatorze pour le
phosphate de potasse à 1 p. 100 ; de treize pour
le chlorure de sodium et le sulfate de cuivre à
1 p. 100; les solutions à 2 p. 100 de ces deux
derniers sels n'ont donné respectivement que
douze et neuf graines germées. Le chlorure
de mercure aux deux doses a complètement
détruit la faculté germinative des semences.
Vingt-trois substances salines ont été expéri
mentées; nous ne donnons que les plus em-
ployées en agriculture.
P.-V. Liotard.
Nouvelle découverte à l'Institut Pasteur.
Il vient d'être fait, à l'Institut Pasteur, une
découverte qui a pour résultat de triompher
de l'érysipèle et de la fièvre puerpérale. Le
D'' Marmoreck, de l'illustre phalange des
disciples du maître, vient de découvrir la
prophylaxie de ces deux graves maladies.
Cette méthode curative est encore due à l'em-
ploi du sérum.
L'agent de ces deux maladies est un mi-
crobe nommé streptococcus qui produit :
i° dans la peau, l'érysipèle; 20 dans le tissu
cellulaire sous-cutané, le panari et le phleg-
mon : 3° dans le sein maternel après la nais-
sance des enfants, l'infection puerpérale ;
4° dans la gorge, très souvent associé au
bacille de la diphtérie et quelquefois seul, les
angines.
Ce microbe est aussi le principal agent des
affections plus ou moins graves qui compli-
quent la fièvre typhoïde, la fièvre scarlatine,
la variole, la rougeole, etc., et c'est à lui que
sont dus les cas d'infection, après opérations
chirurgicales, rares, il est vrai, depuis l'anti-
sepsie.
Le Dr Marmoreck se sert du sérum des
chevaux (comme pour la diphtérie), pour la
préparation du vaccin sauveur. A l'hôpital
Trousseau où il va chaque jour, il a opéré
déjà des milliers de fois et a toujours réussi.
Pour la diphtérie, il en est de même. Malgré
le sérum de M. Roux, un certain nombre
d'enfants meurent de cette maladie. C'est que,
dit M. le Dr Marmoreck, il y a une complica-
tion causée par le streptococcus. En appli-
quant les deux sérums, les accidents ne se
produisent pas.
Le nouveau sérum s'adresse aussi aux
infections chirurgicales, aux phlegmons, à la
septicémie déterminée par une piqûre au
cours d'une autopsie, etc. Il est absolument
inoffensif. On peut s'en servir chez l'enfant,
chez le vieillard, chez les affaiblis.
Onothéracées de la vallée de la Garonne
Par M. O. Debeaux
(Suite)
Dantiapalustris Petit (1) in Lettres bota-
niques publiées à Namur (1710) ; DC. Prod.
III, 61, non Dupetit-Thouars ; Isnardia palus-
tris Lin. Gen. pi. N° 118 (1742), et Gen. pi.
(1) Petit (François), chirurgien-médecin des
hôpitaux du Roy, membre de l'Académie des scien-
ces de Paris, a publié trois lettres adressées à un
autre médecin de ses amis (Namur, in-4° avec 6
planches, 1710). Dans l'une de ces lettres, il éta-
blit trois genres nouveaux : Dantia, Proven^alia et
Calamus, ainsi que plusieurs espèces nouvelles.
LE MONDE DES PLANTES
N« 4g (1748); St-Am. 72. et auct. mult. ; Lud-
wigia palustris SxvanzObs. botan. 5i 11701)-—
Les marais et les eaux courantes dans la
vallée de la Garonne: Lot-et-Gar.. à Pour-
quières près de Cauzac (St-Am.); Combe-
bonnet près Beauville (Dura.) : marais de Fer-
russac près Puymirol ^um. et O. Debx.);
landes marécageuses au Pont-de-Gorre
(Chaub.), Durance (Ch. Duffour) ; Gers, bords
de l'Adour et marais de l'Armagnac (Dup.) ;
Landes, a Saint-Sever, Mont-de-Marsan (Per-
ris); Gir.,où il est commun (Laterr. ; Dord.,
à Ribérac, Lanoueille, aux bords de la Dor-
dogne, etc. (Ch. des Moulins).
Obs. Dans un Supplément au Catalogue des
plantes de la Dordogne publié en i855 [Actes
de la Société Linnéenne de Bordeaux, XX.
p. 5i-), Ch. des Moulins, ce sagace et si
érudit observateur, relève à son tour, d'après
Moretti, deux erreurs commises par Linné et
Aug. De Candoi.le concernant la synonymie
de Vhnardia palustris. Le professeur Moretti
à Pavie a démontré, en effet, dans une notice
parue en 1 853, que le genre Isnardia, créé par
Linné dans son Gênera plantarum (2e éd. p. 5 1 ,
1742I avait été érigé déjà en genre, sous le
nom de Dantia par le chirurgien Petit, qui
l'avait dédié, en 17 10, à son ami Danti
d'IsNARD (1), dans la forme et l'acception lin-
néennes. En établissant trente-deux ans plus
tard son nouveau genre Isnardia {Gen. plant.
N° 118, 1742), Linné n'ignorait nullement
l'existence du genre Dantia , puisqu'il
le cite comme étant synonyme de son
nouveau genre Isnardia, établi au moyen du
surnom Isnard, dont ce même Danti était
possesseur. Il aurait donc été rationnel et
équitable à la fois, de conserver à notre plante
le nom de Dantia palustris Petit, qui est le
plus ancien, et de reléguer à la synonymie
celui à' Isnardia palustris qui lui est postérieur.
Je dois ajouter que le terme générique Dantia
créé par Petit, a été employé par Guettard.
en 1747. dans ses Observations sur les plantes
des environs d'Étampes, vol. II. p. n5, pour
distinguer par une courte diagnose à la mode
du temps, le Dantia palustris : « Dantia foliis
subovatis pediculatis, lloribus infoliorum alis
sessilibus, [» et qu'en 1 7 s - . Yillars dans son
Histoire des plantes du Dauphiné, vol. II, 3 12,
se sert des termes « Isnardia ou la Dantia »
pour désigner 17. palustris dans la description
de cette plante.
(1) Danti d'Isnard, membre de l'Académie des
sciences île Paris, a écrit plusieurs travaux de bota-
nique descriptive publiés dans les Mémoires de
cette Académie, de 1716 à 1724.
La deuxième erreur est relative à l'auteur du
genre Dantia. Aug. Pyrame De Candoli.e
attribue la création de ce genre (Prod. 111,
p. 61) à Dupetit-Thouars, dans le Nova
gênera madascariensia, ouvrage paru quatre-
vingt-seize ans (près d'un siècle! ) après la
publication par Petit de son Dantia palustris
et auquel Dupetit-Thouars est totalement
étranger.
M. H. E^aillon a reconnu cette même
erreur au sujet de l'auteur du genre Dantia,
dans ses observations sur le D. palustris in
Bull, de la Soc. Linn. de Paris, G décembre
1876. Ce n'est donc point ni Petiver, ni Du-
petit-Thouars, ajoute le célèbre professeur,
à qui nous devons la création du Dantia palus-
tris, mais en réalité au chirurgien Petit.
Linné a eu le grand tort de changer, sans
aucune raison, le nom de Dantia en celui
d'Isnardia, quoique ce dernier terme s'appli-
que au même DANTi-d'IsNARD.
Circaea lutetiana L. ; St-Am. 12; Puel
Cat.pl. Lot. 14. — Les bois et les lieux frais:
C.àAgen, Ratier, Beauregard, Lécussan, Pom-
maret, aux vallons de Naux et de Véronne,
près d'Agen, etc . ; vallée du Lot à Libos, Mon-
sempron. Fumel (Combes), au château de
Biron (Ch. des Moul.); C. dans tous les
départements limitrophes.
Le Dr Puel signale les Circa?a alpina L. et
C. intermedia Ehrh. sur les montagnes qui
dominent la rivière le Celé près de Figeac.
Ces deux espèces pourraient bien se rencon-
trer sur les rives du Lot, dont le Celé est un
affluent.
Trapa natans L. : Puel Cat.pl. Lot, 44;
Lagr.-Foss. FI. Tarn-et-Gar. i52| Laterr.
FI. bord. Ed. 4", i83. — Lot, dans la rivière
l'Ouisse j Puel); Tarn-et-Gar., dans un marais
à Masseras (Mart.-Don.) ; Landes, dans les
étangs de Parrentis. d'Aureillan, de Tarnos,
de GaubetFouc.!,le Leay (Deflers); Gironde,
à Camps et à Coutras, arrondissement de Li-
bourne (Motelay); Dordognf., dans une seule
localité près de Lanquais (Ch. des Moul.). —
Non encore observé dans le Gers et le Lot-
et-Garonne.
Évolution de l'organisme muscique
[Suite)
, § VI. — Sporose.
Le but physiologique de l'évolution du
sporogone est lejaculation des spores. Cette
éjaculation suit de près la parfaite différencia-
tion des cellules filles; elle s'accompagne de
LE MONDE DES PLANTES
53
phénomènes différents suivant qu'on l'étudié
chez les Hépatiques ou chez les Mousses.
Le fruit ne s'offre à découvert que grâce à la
rupture de l'enveloppe archégonienne, qui a
protégé la fécondation sans la recevoir, et au
sein de laquelle s'est différenciée la première
ébauche de l'embryon; cette rupture se fait à
une époque variable.
Elle accompagne, chez les Mousses, la seg-
mentation primordiale de l'œuf, de telle ma-
nière que l'enveloppe se trouve divisée en deux
parties souvent très régulières, l'une intérieure
et restant adhérente à la base de la portion
pédicellaire, l'autre supérieure, plus ou moins
conique, recouvrant comme une coiffe la cap-
sule; tant que les parois de la capsule sont
encore tendres et remplies de phyllochlore, la
coiffe y reste adhérente, ou du moins les deux
organes sont confluents, unis par un contact
intime; mais quand l'enveloppe capsulaire
devient sèche, et que ses cellules se remplis-
sent d'un pigment coloré, la coiffe subit la
même différenciation ; ses cellules éliminent
peu à peu la phyllochlore, et se pressent en
une membrane ruptile d'une légèreté extrême.
Chez les Sphaignes, qui forment à ce point
de vue une exacte transition entre les Mousses
et les Hépatiques, la coiffe protège le dévelop-
pement de l'embryon jusqu'à la presque com-
plète maturité des spores ; à cette époque, elle
se partage en deux hémisphères inégaux, dont
l'un se détache spontanément et met ainsi
à découvert la partie supérieure de la cap-
sule.
Chez les Hépatiques typiques (à l'exception
des Ricciées), l'enveloppe archégonienne forme
une espèce de bourse membraneuse dans la-
quelle le sporogone se différencie entièrement,
avec sa capsule et son pédicelle; à l'approche
de la maturité, le pédicelle s'allonge par un
accroissement presque instantané, et sous
l'effort de cet accroissement la coiffe se rompt,
non plus circulairement, mais apicalement;
elle ne se trouve par suite nullement soulevée
par la capsule, et elle forme une nouvelle en-
veloppe protectrice à la base du pédicelle.
Le premier acte de la déhiscence du sporo-
gone, couronnement et limite de son utilité,
est la chute ou la rupture de la coiffe, selon
les groupes.
(.4 suivre). A. Acloque
Trois Roses nouvelles.
M. le Dr Vergaba, le rosiériste - amateur
bien connu, l'auteur distingué de la Culture
des Rosiers en pois et de la Bibliographie de
la Rose, a été l'objet de distinctions très méri-
tées de la part des rosiéristes, qui lui ont
manifesté ainsi leur gratitude pour les services
rendus à la science des Roses, cette branche
aujourd'hui si importante de l'horticulture.
M. Pierre Guillot, de Lyon, 79, chemin des
Pins, lui a dédié sa rose Mariano Vergara,
très belle nouveauté de la fin de i3a3, arbris-
seau vigoureux à fleurs grandes, pleines,
rouge magenta éclairé de pourpre et de
vermillon, à coloris fixe et très brillant.
M. Pierre Perny, de Nice, rue de France, a
nommé Madame Mariano Vergara une rose,
encore inédite, remarquablement grande, peut-
être la plus grande qu'on ait encore obtenue,
très pleine, d'un jaune saumoné présentant
toutes les nuances possibles, avec les pétales
bordés de rose, rose foncé, rose violet, rose
carminé, la bordure délicatement fondue avec
la couleur foncière. D. Joaquin Aldrufeu, de
Barcelone, Espagne, calle del Bruch, 182, à
donné à une nouvelle rose blanche le nom de
Pépita Çalderon ; c'est le nom de famille de
l'intelligente épouse du Dr Vergara, elle
aussi rosiériste très distinguée. Cette rose a
mérité, et c'est là sa plus haute recomman-
dation, d'être prônée, dans leurs intéressants
catalogues, par MM. Ketten frères, les célè-
bres rosiéristes-publicistes du Luxembourg ;
recommandation qu'elle ne doit qu'à sa beau-
té, et en aucne manière à quelque manoeuvre
intéressée. — Bien que cela s'éloigne un peu
de notre sujet, comme nous aimons à faire
connaître les honnêtes gens et les belles
actions, nous disons en terminant que M. et
Mme Vergara ont fondé à Madrid, de leurs
propres deniers, la première crèche qui ait
existé dans cette ville d'un demi-million d'ha-
bitants, et qu'ils ont organisé la Société des
crèches de la capitale de l'Espagne, société
présidée par Mme Vergara et dirigée par
M. Vergara. L'amour des fleurs conduit
à la charité envers autrui.
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 9 décembre 189D. — La valeur boulan-
gère des farines. D'après M. B. Girard, la tentative
faite récemment, sur l'initiative de certains jour-
naux politiques, pour revenir à l'usage des pains
colorés et compacts d'autrefois, n'a pas sa raison
d'être; en effet, les nouveaux procédés de mouture
sont en tout préférables aux anciens, parce qu'ils
permettent d'éliminer des débris qui n'ont aucune
valeur alimentaire et sont nuisibles à la qualité du
pain. Mangez du pain blanc! — L'analyse du sol
54
LE MONDE DES PLANTES
par les plantes, Lechartier. Chaque espèce de
plante a besoin d'assimiler, pour sa vie normale
et régulière, une quantité déterminée de principes
minéraux qui peut dépasser les proportions moyen-
nes nécessaires à un bon état de santé, mais qui
ne saurait s'abaisser au-dessous d'un certain taux
sans amener un dépérissement de la plante. L'ana-
lyse comparée d'une plante évoluée normalement
et d'un individu de' la même espèce atrophié ou
faible peut par suite, mieux que l'analyse directe
du Sol, renseigner sur les substances minérales qui
font particulièrement défaut à une terre cultivée.
— Expériences sur le blanc de champignon obtenu
par semis en milieu stérilisé. MM. J. Costantin et
!.. Matruchot sont arrivés à obtenir le développe-
ment du champignon de couche par germination
des spores. Ce procédé donne des avantages
importants : il permet la sélection des variétés
cultivées, il assure la production régulière du blanc
en toute saison ; enfin, il donne un moyen ration-
nel de se mettre à l'abri des maladies du blanc. —
Sur la mesure de l'intensité des parfums appliquée
aux recherches biologiques. M. E. Mesnard, dans
ses précédentes recherches, avait fait voir que les
variations que Ton observe dans le dégagement des
odeurs par les plantes peuvent dépendre de l'alter-
nance du jour et de la nuit. D'après ses nouvelles
observations, l'attouchement, comme l'action brus-
que des radiations solaires, provoque dans certains
cas une exagération appréciable dans le dégage-
ment du parfum; et ce phénomène s'explique vrai-
semblablement par une contraction du plasma
cellulaire, facilement irritable, contraction qui
exerce une véritable compression sur les cellules
superficielles de l'organe odoriférant, feuille ou
pétale.
Séance du [6 décembre i8q3. — Etude sur
l'Aspergillus orizae, E. Sorel. Cet Aspergillus,
quand ses organes sont immergés, se transforme
en un Saccharomyces. Les conidies donnent ou un
mycélium stérile, ou un mycélium qui se divise
progressivement par des cloisons en cellules ovales
bourgeonnantes, ou un mycélium rudimentaire
portant de nombreuses cellules ovales. La levure
active, ensemencée dans un nouveau moût, déter-
mine une rapide fermentation, mais ne produit
pas de mycélium. Par contre, si, après avoir
cultivé successivement cette levure dans des moûts
à o gr. to d'acide fluorhydrique anhydre par litre
et constaté qu'elle est pure, on l'ensemence à iù°
sur dur riz gonflé par la vapeur à ioo° et étalé en
iie mince, ce riz s'échauffe, se ramollit, et se
couvre d'un feutrage mvcehen où apparaissent les
fructifications vertes de l'Aspergillus. Le dimor-
phisme parait donc démontré. — Action des diver-
ses radiations du spectre solaire sur la végétation.
M. Flammarion a fait étudiera Juvisy, par M. Ma-
thieu, le développement île plusieurs plantes dans
quatre serres respectivement vitrées de verres
rouges, verts, bleus, soigneusement examinés au
spectroscope; une troisième serre blanche, trans-
parente, a été adjointe aux précédentes comme
type de comparaison. Parmi les nombreux résul-
tats obtenus, M. Flammarion signale à l'Académie
les faits observés sur des sensitives choisies comme
sujet d'expérimentation, précisément à cause de
leur remarquable sensibilité. ce Les sensitives de la
serre rouge ont pris un développement extraordi-
it atteint une taille quinze fois supérieure
a celle des plantes de la serre bleue. Celles-ci sont
restées absolument stationnaires. La lumière rnucc
a produit l'elVet d'un engrais chimique. Ces plantes
ont toutes été soignées également, c'est-à-dire sim-
plement arrosées. La sensibilité de la rouge avait
atteint un tel degré que le plus léger mouvement,
un simple souffle, suffisait pour voir ses folioles se
fermer et ses branches tomber toutes d'une pièce.
De plus, la rouge a fleuri le 24 septembre. La
blanche, au lieu de s'élever, a pris plus de force et
une grande vigueur; elle a montré des boutons
floraux, mais n'a pas fleuri. La sensitive rouge a
un feuillage plus clair que la blanche; celle-ci est
plus pâle que la verte; la bleue est plus foncée.
La différence de température n'a pas été considé-
rable entre les serres; toutefois la blanche est plus
chaude; viennent ensuite la rouge, la verte et la
bleue. L'intensité lumineuse va en décroissant
dans le même ordre, dans une proportion beaucoup
plus grande. » M. Flammarion a observé des phéno-
mènes analogues, mais moins marqués, sur des
géraniums, des fraisiers, des pensées, etc. Les
fraises de la serre bleue n'étaient pas plus avancées
en octobre qu'en mai. — Une nouvelle maladie des
feuilles de mélèze, E. Mer. Cette maladie a pour
agent des filaments mycéliens dont l'attribution est
encore incertaine. Elle ne tue pas l'arbre en une
année, mais gagnant de proche en proche, elle
vient à bout des jeunes sujets en deux ou trois
ans
Revue des Revues.
Le Naturaliste Ier janvier 1890). — La violette,
Benderitter.
Cosmos (n° 570). — Charmeurs et serpents, H.
Léveillé. M. Léveillé pense que l'immunité tra-
ditionnelle que possèdent les charmeurs de ser-
pents indiens ne vient pas de ce que, ayant été
mordus une fois, ils sont devenus réfractaires au
venin, mais plutôt de ce qu'ils s'enduisent du suc
d'une plante pour laquelle les serpents éprouvent
de la répulsion. Ce précieux talisman serait pro-
bablement l'Aristolochia indica.
Bulletin de la Société botanique de
France (nov.-déc. i8g5). — Xote sur l'Historia
stirpium Hclvetiae, Ed. Bonnet. — Note sur le
Cryphaea lamyana Montagne, F. Camus. — Contri-
bution à l'étude du genre Coleosporium.Ed. Fischer.
Les recherches de R. Wolff avaient fait admettre
généralement que Pcridcnnium pini f. acicola était
exclusivement la condition écidienne du Coleospo-
rium senecionis; cependant, MM. Plowrigiit et
Klebahn, ayant séparément tenté la répétition des
expériences de Wolff, sans obtenir le même résul-
tat, furent amenés à croire que ce Peridermium
comprend plusieurs espèces différentes, puisque,
selon leur origine, les spores germent ou ne ger-
ment pas sur les Senecio, et donnent des urédo-
spores sur des plantes bien différentes, telles que
Tussilago, Alectorolophus, Melampyrum. Des
expériences entreprises par M. Fischer de 1892
a [894, il résulte que le Peridermium pini acicolum
comprend au moins 9 espèces distinctes : Perider-
mium oblongisporum Fuck. (forme écidienne de
Coleosporium senecionis l'ers., sur Senecio vulgaris
et sylvaticus) ; P. PlowrightiiKleb.(C. tussilaginis
l'ers., sur Tussilago Earfara); P. Klebahnii Ed.
Fischer C. inulac Kze. sur Inula Vaillantii) ; P.
leri Kleb. (C. sonchi-arvensis Pers.. sur Son-
chus asper, oleraceus, arvensis) ; P. Boudieri (C.
petasitis de By, sur Petasitcs officinalis ; /'. ma-
gnusianum [C. cacaliac DC. sur Adenostyles
LE MONDE DES PLANTES
55
alpina); P. Stahlii Kleb. (C. euphrasiae, sur Alec-
torolophus major); P. Soraueri Kleb. (C. euphrasiae
auct. p. p., sur Melampyrum); P. Rostrupi (C.
campanulae Pers., sur Campamda Trachelium). —
Rapports sur les excursions de la Société. Visite
aux herbiers de Candolle, Delessert, Boissier et
Biirnat, Drake del Castillo. — Rapport sur les
Muscinées récoltées pendant la session extraordi-
naire en Valais, Réchin et Camus. — Rapport sur
les champignons recueillis, E. Boudier et Ed.
Fischer. Nous relevons dans ce rapport quelques
espèces nouvelles dont nous donnons les diagnoses:
Ciliaria nivalis Boudier; coprophile, large d'env.
i cent., rouge orangé plus pâle en dehors et cou-
vert de longs poils bruns; diffère de C. scutellata
par sa couleur plus orangée, ses poils plus longs,
atteignant à la marge 1200 ja, par ses spores plus
grandes, 25-3oXI7->8 u-, finem. verruqueuses à
maturité, et par son habitat sur les bouses (Sim-
plon). Helvella (Leptopodia) alpestris Boud.; cupu-
liforme, pézizoîde, en entier noire à marge blanche,
à hymenium non réfléchi ; diffère du groupe des
H. pulla, atra, peçi^oides par ses spores plus
grandes, 22-25 X 1^ (*> Par son indumentum
velouté entièrem. noir, même sur le stipe, formé
de poils claviformes, 2-3septés, longs de 3o-45 jjt,
non réunis en faisceaux coniques. Exobasidium
vaccinii-uliginosi ; diffère de E. vaccinii par ses
spores plus grandes, ord. 23-27 X8-12 \j., régu-
lières, oblongues, rarem. brusquem. incurvées à
la base, et par ses basides à 2 stérigmates. Gano-
derma valesiacum Boud., se distingue des G. car-
nosum et resinaceum par sa chair blanchâtre
seulem. teintée de fauve vers les tubes, et non
entièrem. fauve ; spores verruqueuses, de 10- 12X7^ •
— Note sur quelques associations de plantes ren-
contrées pendant les excursions dans le Valais, C.
Schroeter. Cette note très intéressante pourrait
servir de modèle à des études analogues sur le
groupement des espèces suivant les conditions
climatériques, la composition chimique ou physi-
que du sol, la variabilité plus ou moins grande de
la météorologie, l'exposition, l'altitude. La géogra-
phie botanique ainsi comprise reposerait sur une
base véritablement rationnelle, et serait beaucoup
plus instructive qu'un simple catalogue des espèces
trouvées. L'auteur désigne chaque association par
le nom de l'espèce dominante, auquel il ajoute le
suffixe etum. Ainsi : Nardetum, Ericetum, Curvu-
letum.
Feuille des jeunes Naturalistes (i'r jan-
vier 1896). — L'Oscillatoria rubescens du lac de
Morat, Moehlenbruck. La coloration rouge de la
nappe du lac de Morat, très appréciable depuis
quelque temps, est due à la présence d'une algue
presque microscopique, Oscillatoria rubescens,
décrite par Haller en 176S. Il est très curieux que
cette plante ne se propage pas dans le lac de Neu-
chàtel, dans lequel se déversent pourtant, par le
canal de la Basse-Broye, les eaux du lac de Morat.
Journal de Botanique (16 déc. :8o5). —
Note sur un Doassansia nouveau, L. Morot.
M. Morot estime que cette forme de Doassansia,
D. intermedia nov. sp., trouvée par lui en août 1894
sur des feuilles d'Alisma ranunculoides, à Cholet
(Maine-et-Loire), est bien distincte du D. alismatis,
et en donne la diagnose suivante : Pustules arron-
dies, brunes, très nombreuses, rapprochées, non
confluentes; sores sphériques, larges de 8o-i35 [/.,
à cellules corticales jaune brun; spores le plus
souv. arrondies, 8- 10 |A, à membrane mince, lisse,
jaunâtre.— (1" janvier 1896) Lichens d'Aix-lcs-
Bains, abbé Hue. Ce travail renferme les diagnoses
de plusieurs espèces nouvelles, Psorotichia Clau-
delii Hue. P. allobrogensis Hue, Leptogium plica-
tile Th. Fries F. subplicatile Hue.— La transmission
des formes ancestrales dans les végétaux, E. Roze.
Bulletin de l'Herbier Boissier (III, 11). —
A revision of the genus Chelidonium, David Prain.
— Vaucheria Schleicheri sp. nov., de Wildeman.
Voici la diagnose de cette nouvelle espèce, trouvée
en Valais, et rangée dans l'herbier Schleicher sous
le nom de Conferva amphibia y lucida ; Monoïque,
à filaments épais, larges de 120-180 (j.. Oogones
latéraux,solitaires,obovoïdes ou globuleux .' sessiles
ou subpédicellés, larges de 280-340 ia ; oospores .'
Anthéridies latérales, sessiles, dressées ou formant
avec le thalle un angle aigu, oblongues-obovoides
ou subpyriformes. Pore apical d'env. 18 ia. Anthé-
ridies de 140-170 X 47-8° (A. — On the genus
Arenaria Linné, Frédéric N. Williams. — Les
Capnodiées de la Suisse, A. Jaczewski. Cette famille
renferme en Suisse le seul genre Capnodittm
Montagne, à mycélium noir, dense, supère, épi-
phylle, en croûte facile à détacher. Condition co-
nidienne très variable, à hyphes libres [Fumago)
ou réunis en Coremium. Pycnides lagenaeformes.
Périthèces pyriformes,oblongs, souv. ramifiés, ^'ou-
vrant apicalement par des valves irrégulières.
Asques ovoïdes ou oblongs ; spores jaunâtres ou
brunes, à cloisons transverses et longitudinales.
3 espèces : C. Footii Berk. et Desm., périthèces ve'us,
asques et spores inconnus, mycélium en ta hes
gélatineuses, noires, confluentes, sur les feuilles
persistantes des arbustes de serre; C. tiliac F.ck.
(C. Persooni auct.), asques ovoïdes, pédicelles, de
32 X 16-18 ia, renfermant 16 spores oblongues,
14X7 \>-, à 3-4 cloisons transv. et ord. 1 longitu fin.;
C. salicinum Montagne (Cladosporium Fumago
Linkj, périthèces charnus, souv. ramifiés, asques
ovoïdes, sessiles, 40-45 X 24 !*, à 6"8 sPores ovo'-
des, brun noir, 22-26 X g-i3 |X, à 3-5 cloisons
transv. avec étranglement et souvent 1 longkud.
— Eine nette Epidendrum-arr, F. KRâNZLiN.
(III, 12;. — Lecanorae et Lecideae australienses ,
novae, J. Mueller.
BO'i
Bibliographif^^Ç^ & d r- ^
Génération spontanée et ferments, C.
Lenormand.
Première liste additionelle à la florule
du canal maritime de la Basse-Loire, E.
Gadeceau.
Nous relevons dans cette liste : Epilobittm hirsu-
tum L. (AC) ; E. tetragonum L. (CC) ; Onothera
suaveolens Desf. (AC).
Recherches sur la miellée, E. Niel.
Nouvelle Flore des Champignons, J.
Costantin et L. Dufour, 2° édition revue et aug-
mentée.
Flore nouvelle de la Chaîne Jurassique
et de la Haute-Savoie, Paul Parmentier. Ce
synopsis, depuis longtemps désiré par les bota-
nistes de la région, est enrichi de toutes les décou-
vertes récemment faites dans les monts Jura par
de consciencieux explorateurs. Suivant résolu-
ment la voie moderne d'une botanique systémati-
56
LE MONDE DES PLANTES
que rationnelle, l'auteur a lenu grand compte de
la subordination des espèces, rattachant les espèces
secondaires ou les races régionales aux types dont
elles procèdent. Ce livre rendra de réels services
aussi b i c : t dans le cabinet pour le classement d'un
herbier que sur le terrain pour la détermination
des ] lantes.
Illustrationes plantarum rariorum Euro-
pae, auctore G. Rouv.
Le troisième fascicule de cette riche et superbe
publication dont la présence s'impose pour toute
bibliothèque sérieuse vient de paraître; Nous
engageons nos collègues, amis et lecteurs à sous-
crire ou à (aire souscrire à ce magnifique travail
et à faire passer les souscriptions par notre inter-
médiaire, l'auteur ayant bien voulu en sa qualité
de membre d'honneur de l'Académie favoriser
celle-ci d'une certaine remise sur les souscriptions
recueillies par son intermédiaire.
Voici les espèces renfermées dans le troisième
recueil de cette magistrale galerie des raretés
européennes : Ranunculus Revelierii Boreau, Silène
Herminii Welw., Lavatera rotundata Laz., Genista
decipiens Spach., Ulex micranthus Lange, Trifo-
lium saroçiense Hazsl., Astragalus hispanicus
Coss., Rubus humulifolius C. A. Mey., Potcntilla
buccoanaClem., Epilobium latifoIiutnL., Saxifraga
paniculata Cav., Arnica alpine Olin., Centaurea
balearica Rodr'iz. ,Hieracium petnvitm Fries.,Oim-
panula laciniaia L., Primula frondosa Janka.,
Erythrœa acutijlora Schott., Linaria Broteri Rouy,
L. Lamarckii Rouy, Staeliys Iva Griseb., Zi^ifara
taurica M. B., Salix pedicellata Desf., Narcissus
etruscus Pari., Luçula grœca Kunth, Spartina
Townsendi Groves.
Informations.
— » A tous les lecteurs du Monde des Plantes
qui en feront la demande à l'administration, 14,
via di Cilta, Siena (Italie), seront envoyés gratuite-
ment pendant 2 mois, à titre d'essai, les périodi-
ques : Rivista italiana di science naturali, et Bollet-
tino del Naturalista.
— >■ Le prochain Congrès de l'Association fran-
çaise pour l'avancement des sciences se tiendra à
Tunis du i« au i5 avril 1896. En dehors des
excursions générales, la 9e section pourra orga-
niser une ou deux courses purement botaniques
pour étudier quelques stations privilégiées de la
flore tunisienne, par exemple les environs d'Ham-
mam -el-I.i fou le Djebel Bou-Kournein. Les études
relatives à la flore de l'Afrique septentrionale, et
plus généralement les travaux de botanique, à
quelque branche qu'ils se rattachent, seront favo-
rablement accueillis. S'adresser pour les rensei-
gnements ou au Secrétaire du Conseil, 28, rue
Serpente, ou au D' Bi iNNET, 1 1, rue Claude-Bernard,
Paris.
&*■ La Feuille des jeunes Naturalistes met au
concours pour ses abonnés, la question suivante :
Caractères de la flore d'une région de l'Europe
occidentale et ses rapports avec la nature du sol.
Les manuscrits devront être remis au plus tard le
1" décembre 1891*.
3?> M. Aci.oqle consentira une réduction sur
le prix de sa Faune de France aux lecteurs du
Monde des Plantes qui lui en feront directement
la demande.
-M.a Nouvelle Agricole dont le sympathique
M. V. Liotabd, un de nos plus actifs collabora-
teurs, est rédacteur, vient ainsi qu'elle l'annonçait
naguère de subir une transformation radicale et
heureuse. Elle change le format journal pour celui
de revue, parait le dimanche au lieu du samedi
avec un minimum de 16 pages et promet à ses
abonnés de nombreuses gravures et un service
d'informations générales.
Nous souhaitons à cette intéressante Revue
Agricole, déjà prospère, un succès sans cesse
grandissant.
-■>- M. Jean Puteaux fils, horticulteur, 6. impasse
du Débarcadère, rivedroitc,Versailles(Seine-et-Oise)
vient de dédier à notre Directeur, en raison de
ses recherches sur les Onothéracées une nouvelle
variété de Fuchsia obtenue de semis et dont la
fleur a une teinte nouvelle.
Cette variété dont nous avons pu apprécier la
beauté et le mérite sera, nous n'en doutons pas,
fort goûtée et recherchée des amateurs.
— >-.M. A. Chatin a été élu Président de la
Société botanique de France pour l'année i8q6 et
M. Maxime Cornu premier vice-président.
S>M. A. Borzi a obtenu le prix Desmazières
pour son ouvrages Studi algologici ; M. Géneau
de Lamarlière préparateur à la Sorbonne,le prix
de La Fons-Mélicocq pour son travail manuscrit :
Distribution géographique des Cryptogames supé-
rieures dans le Xord de la France ; M. B. Renault
le prix T rémont pour ses recherches sur les plan-
tes fossiles; et M. Ch. Baltet une partie du prix
Montyon pour son Ouvrage : l'Horticulture dans
les cinq parties du Monde. Cet ouvrage renferme
plusieurs lacunes. C'est ainsi que l'auteur a passé
sous silence le Jardin d'Horticulture du Mans qui
est un des plus beaux de France.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du 1" au ?/ Décembre.
De la part de MM. Dr Saint-Lager (5 vol. et
1 1 broch.);abbé A. L. Letacq (2 broch.);EM. Gade-
ceau (9 broch.);LESTER F. Ward (i vo1.);Eug. Niel
(3 broch.); Lester F. Ward (i vol. et 10 broch.);
David Hooper (i broch.). Nous adressons tous nos
remerciements aux donateurs et particulièrement
à M. le Dr Saint-Lager.
Mouvement de l'Herbier.
De M. Carlos Azevedo de MENEZES,des Epilobes
de Madère, de M. J. de Ruslnan des plantes pour
l'herbier comparatif du Maine.
Du Baron von Mueller une plante rarissime
d'Australie en très nombreux échantillons : VF.Ia-
canthus pusillus F. V. M.; de M. Gentil un lot de
plantes pour l'herbier du Maine.
Tous nos remerciements aux donateurs. Seul,
parmi les Epilobes européens, V Epilobium latifo-
lium L. manque aux collections de l'Académie.
Celle-ci saura prouver sa reconnaissance à qui le
lui procurera.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Typographie Ed. Monnoyer.
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Le Numéro : 50 cent.
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LE MONDE DES PLANTES
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Est publié avec la Collaboration de :
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WHEELEB G. E.
ce qui concerne la Direction doU être adressé à M. H. Lé veillé, lui. rue de Flore, Le Mans (Sarilie
France; — ci ce qui concerne la Rédaction', à .M. A. Acloque, à Auxi-le-Lhàteau (Pas-de-Calais) France.
Adi d'abonnements et mandats à M. Hohkover, Imprimeur-Éditeur, 12, place des Jacobû
U Mai - Sarihe Frai
l.i - abonnés à l'étranger soin iDstammenl priés de faire parvenir le montant de leur abonnement en mandais
en chèques ou lettres de change payables au Mans, à la Banque de France, au Compl
■ I 1 acompte, au Crédit Lyonnais, à la Société générale.
In abonnement gratuit sera servi à toute personne qui procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, ans
longtemps que lis abonnements pro rit renouvelés.
En lOOt, un prix de rné a l'auteur du meilleur travail sur la botanique paru dans le Mmde
Plante* du I" octobre 1893 au L« septembre 1900. Les mémoires devront être aussi concis que possible, ei exclusive
menl rc'ii,:es m Iran île condition pour concourir est d'être abonné au Monde des Plantes pendant la dur
du concours.
La Librairie médicale el scientifique Jacques Lecbevalier, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pr
(ludion de la bande imprimée de la Revue, une remise de lij °/o sur la plupart des ouvrages qu'ils peuve
désirer.
5e Année (2e Série)
N° 76
1er Mars i8ç6
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de 'Botanique.
Avis
Dans les huit jours qui suivront la récep-
tion du présent numéro, nous ferons opérer à
domicile les recouvrements pour ceux de nos
abonnés français qui n'ont point encore réglé
leur abonnement de l'année courante.
Nous ferons également recouvrer par la
poste en Belgique, Suisse, Roumanie, Hol-
lande, Suède, Allemagne, Luxembourg, Por-
tugal.
Nous prions également nos abonnés et nos
collègues hors de ces pays, surtout ceux qui
n'ont point encore acquitté l'année 1895, de
vouloir bien se mettre en règle en se confor-
mant aux indications insérées sur la couver-
ture ci-contre.
Académie
internationale de
botanique.
Géographie
' Par décision en date du 2 5 février :
M. B. Souche, Président de 1 1 Société bota-
nique des Deux-Sèvres, membre Auxiliaire de
l'Académie, est nommé Associé libre.
Par décision en date du 28 février :
M. Carlos E. Porter, de Valparaiso, est
nommé Associé libre et M, Louis Déan, du
Mans, est nommé Membre Auxiliaire de
l'Académie.
Le Directeur,
William Trelease.
L'année qui vient de s'écouler a infligé de
cruelles pertes à la Médaille scientifique inter-
nationale. C'est ainsi que MM. Pasteur, titu-
laire de la 1" classe, M. de Saporta, titulaire
de la 2e classe et MM. Bâillon, Willkomm,
Vesque,- Lannes et Babington, titulaires de la
3e classe, ont été ravis à la science et à leurs
travaux.
« Evonymus europaeus » à fruits blancs.
Tout le monde connaît {'Evonymus euro-
paeus, il est surtout remarquable à l'automne
parmi les autres arbustes des haies, par ses
fruits d'un beau rose, qui attirent le regard.
Au mois de décembre 1894, j'ai rencontré à
Autheuil, au bord des bois de la Tessonnière
un Evonymus europaeus à capsules d'un blanc
pur. En 1895, j'ai revu plusieurs fois cette
variété, elle a en tout le port et l'aspect de ses
congénères qui croissent à côté, elle n'en dif-
fère que par le fruit.
Autheuil [Orne) janvier 1896.
F. Lande.
Après recherches dans les nombreuses Flores
et les divers Catalogues que nous avons sous la
main, nous ne voyons signalée nulle part la
variété découverte en décembre 1895 par
M. Félicien Lande à Autheuil (Orne), près les
bois de la Tessonnière, variété qui diffère net-
tement du type par ses capsules d'un blanc
pur. On sait que le type a les capsules d'abord
vertes, puis roses ou rouges à la maturité.
Nous donnons à la nouvelle variété le nom
de E. europaeus var. leucocarpos Levl. et F.
Lande. Il existe bien au Maroc un Evonymus
leucocarpos Boj , mais cet Evonymus qui sem-
ble constituer une bonne espèce diffère en
outre du nôtre par d'autres caractères que par
la blancheur de ses capsules. Dans ces condi-
tions, nous ne voyons pas qu'il y ait de con-
fusion possible entre la variété nouvelle et
l'espèce marocaine.
Hector Léveillé.
Un nouveau champignon parasite de la
vigne.
MM. L. Ravaz et Gouirand signalent, dans
la Revue de Viticulture, l'apparition d'un nou-
6
58
LE MONDE DES PLANTES
veau champignon parasite sur les feuilles de
vigne. Sa présence a été constatée sur plu-
sieurs variétés du yitis Vinifera et du V. Can-
ins; mais ce sont surtout le V. Riparia et
le V. Berlandieri qui sont le plus atteints.
I es le ions qu'il détermine sur les feuilles
sont caractérisées par des taches toujours cir-
culaires de 4 à 6 millimètres de diamètre, d'un
vert très pâle au centre, plus foncé sur les
bords, qui s'étendent lentement dans tous les
sens, à la manière d'une tache d'huile. Le cen-
tre prend peu à peu la teinte rousse, puis
brune, des tissus morts. Finalement, les parties
ainsi altérées se déchirent, puis tombent et
laissent à leur place un trou à peu près exac-
tement circulaire.
Les feuilles ne paraissent pas souffrir de
l'action de ce parasite ; elles continuent à s'ac-
croître, atteignent leurs dimensions normales
et ne tombent jamais. Les lésions n'ont été
constatées exclusivement que sur le paren-
chyme, rarement sur les nervures principales
et aucunement sur les raisins.
Sur les taches jeunes, pour observer le mycé-
lium de ce champignon, il faut avoir bien soin
de nettoyer d'abord à l'eau de javelle les coupes
de la feuille. Si on les traite ensuite par le
chloroiodure de zinc, le mycélium se montre
teint en jaune, au milieu des cellules de la
feuille colorées en violet.
Dès que les tissus sont morts, apparaissent
sous forme de petites masses à peu près sphé-
riques, les pyenides ou fructifications, sortes
de bouteilles dans lesquelles s'accumulent les
spores.
Ces pyenides apparaissent au-dessous de
l'épiderme, comme des sphères à enveloppe
d'apparence réticulée, et munies à leur centre
d'une ouverture qui sert de passage pour la
dissémination des spores.
La structure de ces fructifications et celle
des spores ont été attentivement étudiées par
MM. Ravaz et Gouirand. « Les pyenides,
disent-ils, sont à peu près sphériques; leur
diamètre est de 1 10 à 1 25 p en moyenne. L'en-
veloppe de la bouteille est formée de trois ou
quatre assises de cellules; les plus extérieures
un peu épaissies, de teinte brun fauve, les
internes plus minces et incolores. L'assise
interne se prolonge vers le centre par une
partie effilée, sorte de pédicelle (baside) sur
lequel naît la spore. Arrivée ù son complet
développement, celle-ci se détache de son
support, s'entasse avec beaucoup d'autres au
centre de la bouteille, puis, pressée par celles
qui sont encore en voie de formation, sort à
l'extérieur par l'ouverture de la bouteille. 11 y
en a des milliers dans chaque pyenide.
0 Les pyenides sont presque exclusivement
placées dans le tissu en palissade de la feuille;
on juge par là de leur petitesse; leur ouverture
est par suite sur la face supérieure. Les spores
arrivées à maturité sont en général ovoïdes,
mais souvent irrégulières. Elles mesurent 9 à
11 millièmes de millimètre de longueur sur
3-5 de largeur. Elles sont incolores ou hya-
lines; à peine y aperçoit-on quelquefois un
petit point réfringent à chacune de leurs extré-
mités. Elles sont simples généralement ; les
plus longues ont quelquefois une cloison peu
marquée qui les divise en deux.
« Elles germent facilement dansl'eauou dans
un liquide nutritif après s'être renflées et divi-
sées par une cloison. Quelquefois elles n'émet-
tent qu'un seul filament germinateur ; le plus
souvent elles en ont deux, un à chaque extré-
mité. Mises sur des feuilles de vigne attenante
à la souche, elles germent mal dans l'eau ; et
ceci explique sans doute la rareté relative des
lésions. Mais dans un liquide nutritif tel que
du jus de raisin ou du bouillon de Liebig très
étendus, la germination sur les feuilles est
très rapide. On peut ainsi propager artificiel-
lement le champignon. Les filaments germi-
natifs des spores pénètrent dans la feuille
aussi bien par la face supérieure que par la
face inférieure, s'y développent et y forment
même des taches rondes. »
Cette propagation artificielle, du reste, a été
réalisée pratiquement par des inoculations
qu'ont effectuées MM. Ravaz et Gouirand.
Les divers caractères de ce champignon per-
mettent de le ranger dans le genre Phyllo-
Sticta. Mais par ses spores biloculaires quel-
quefois à l'état normal, presque toujours
quand elles germent, il se rapproche du genre
Ascochyta. C'est un type intermédiaire que les
savants auteurs de la découverte ont classé
dans le genre Phyllosticta dont il paraît se
rapprocher le plus. Ils l'ont dédié à M. P.
Viala, le distingué prolesseur de viticulture à
l'Institut National agronomique dont les tra-
vaux sur les parasites de la vigne sont univer-
sellement connus et appréciés, et dénommé
Ph. Vialae (R^ et Gd).
V. L.
Importants variété du « Jussieua repens »
Il y a environ un an, je recevais du R. P.
Emile Bodiniëu, provicaire apostolique du
Kouy-Tchéou, actuellement résidant à Hong-
Kong, passionné collecteur de plantes et notre
sympathique collègue, un spécimen fort inté-
LE MONDE DES PLANTES
59
ressant de Jussieua repens nettement distinct
de tout ce que l'Herbier de l'Académie pos-
sède d'échantillons de cette espèce. Ce spé-
cimen est remarquable par sa tige radicante
munie aux nœuds, à l'origine des rameaux, de
couronnes de vésicules blanches et spongieuses
de forme ovale, accompagnées de petites feuilles
à divisions capillaires. Ce dernier caractère
provient de la suppression du parenchyme des
feuilles inférieures qui se trouvent réduites
aux nervures plus ou moins modifiées, dispo-
sition assez fréquente chez les plantes aqua-
tiques.
Déjà antérieurement, nous avions reçu du
P. Bodinier un échantillon moins bien carac-
térisé, mais de même provenance.
Nous n'hésitons pas à faire de cette forme
remarquable une excellente variété que nous
appelons et caractérisons ainsi :
Jussieua repens L. var. Bodinieri var. nov.
Diffère du type par les couronnes de vésicules
blanches et spongieuses de forme ovale accom-
pagnées de feuilles à divisions capillaires,
situées aux nœuds de la tige radicante; fleurs
blanches comme dans le type avec onglets
jaunes.
Se rapproche beaucoup du/, natans Humb.
et Bonpl. dont elle diffère cependant par ses
feuilles oblongues-obovées et par ses fleurs
pentamères à dix étamines.
Hong-Kong : dans une mare à Kennedy-
Town, 11 juillet 1894 et 20 septembre 1893.
Em. Bodinier legit.
Cette variété présente à nos yeux une grande
importance comme forme de transition entre
le /. repens L. et le J. natans Humb. et
Bonpl.
Cette dernière espèce de la Colombie ou
Nouvelle-Grenade, nous la possédons de Mat-
tagrosso recueillie en juillet 1892 par le Doc-
teur Otto Kuntzf. qui en a offert une part à
l'herbier de l'Académie.
Quant à la variété nouvelle que nous venons
de créer, nous connaissons des botanistes qui
n'eussent pas hésité à en faire une nouvelle
espèce beaucoup plus distincte du J. repens
que ne le sont souvent entre elles les espèces
actuellement regardées comme telles du genre
Jussieua.
Hector Léveillé.
La photographie à travers les corps
opaques.
Il n'est guère question, en ce moment, dans
le Monde Scientifique, que de la découverte
récente, par le Dr Rœntgen de Wurtzbourg,
de la photographie des objets à travers les
corps opaques. Le Monde des Plantes ne doit
pas laisser ignorer, à ses nombreux lecteurs,
ce qu'est cette nouvelle surprise apportée par
la science en cette fin de siècle. Il nous parait
intéressant d'en dire un mot.
Tous ceux qui ont fait quelque peu d'études
physiques connaissent cet appareil dont on
fait un jouet pour les enfants qui se nomme
tube de Geissler. C'est un long tube en verre
soudé aux deux bouts dans lequel on a préala-
blement fait le vide, c'est-à-dire retiré l'air
qu'il contenait.
Le passage d'un courant électrique dans son
intérieur a pour effet d'y produire des lueurs
phosphorescentes d'aspect et de couleurs va-
riables.
Si, dans ces tubes l'on opère le vide d'une
façon presque absolue (tubes de Crookesj, on
constate que l'intérieur reste alors à peu près
obscur et qu'il se produit tout au plus, au
pôle négatif appelé cathode, une très faible
lumière verdàtre constituée par des rayons
étudiés et décrits par le professeur William
Crookes qui les a dénommés rayons catho-
diques.
Cette fluorescence verdàtre est en outre
formée de nombreux rayons invisibles pour
nos yeux, désignés rayons X par le professeur
Rœntgen, qui ont la remarquable propriété de
traverser les corps opaques avec une faci-
lité variable selon l'épaisseur et la nature de
ces corps.
Ces rayons X, ainsi que l'avait signalé, il y
y a quelques années, un savant hongrois,
M. Lenard, impressionnent une plaque pho-
tographique enclose dans une boite métal-
lique hermétiquement fermée.
M. Rœntgen a su utiliser pratiquement ces
curieuses propriétés des rayons invisibles. Ce
savant, ayant interposé entre eux et une
plaque photographique, une main placée der-
rière un écran opaque, a obtenu la photogra-
phie du squelette de la main.
Cette expérience a été renouvelée depuis
par nombre de savants français et étrangers,
notamment par les docteurs Oudin et Bar-
thélémy, de Paris, qui, non seulement ont
obtenu les mêmes résultats, mais encore ont
cherché des applications pratiques de celte
découverte à la thérapeutique chirurgicale,
pour la détermination des maladies et des
lésions des organes internes.
Ils ont présenté récemment à l'Académie
des Sciences la reproduction d'un fémur où
se distinguent aisément les altérations des
couches centrales de l'os ; ils ont montré
6o
I H MONDE DES TLANTES
aussi celle d'une main atteinte d'une affec-
tion tuberculeuse à la première phalange du
doigt médium, indiquant l'étendue de l'affec-
tion sur les parties avoisinantes.
A Londres, l'examen interne d'un marin,
atteint soudainement de paralysie des extré-
mités supérieures et inférieures, a permis de
constater, entre deux vertèbres, la présence
d'un corps étranger. Une incision faite au
point signalé y a fait découvrir la pointe d'un
couteau dont l'extraction a totalement fait
cesser la paralysie.
De Berne, Padoue, Milan, Rome, où de
nombreuses expériences ont été effectuées, on
signale des faits analogues.
M. Perrin, professeur à l'Ecole Normale, a
obtenu à travers un épais châssis de bois et
des écrans de natures diverses, papier, fer, etc. .
l'image d'une foule d'objets, notamment l'ossa-
ture d'un poisson et d'une grenouille.
Le professeur Spiess de Vienne a photo-
graphié devant un public nombreux une
chaine métallique enfermée dans une boîte
en bois et la main d'un ouvrier verrier dans
laquelle il a révélé la place d'un éclat de verre
qu'elle contenait depuis plusieurs années.
A quand les applications à la vie végé-
tale?
Tels sont les faits constatés. Reste leur
explication qu'aucun savant n'a pu encore
donner d'une façon satisfaisante.
P. Y. I.IOTARD.
Sur la miellée.
Dans son remarquable travail Les Nectaires
publié en 1879 dans les Annales des Sciences
Naturelles, M. G. Bonnier avait indiqué l'ori-
gine des miellées (substance sucrée qui
découle des parties végétatives des plantes)
différentes, l'une produite par les Pucerons,
la plus fréquente, et l'autre par le végétal. Un
grand nombre d'entomologistes considèrent
comme exclusive cette dernière origine.
M. Bonnier vient de rendre compte à la
Société de Biologie des recherches qu'il a
effectuées pour établir si réellement la pro-
duction de la substance sucrée n'est due qu'à
cette seule cause.
Les expériences et analyses chimiques effec-
tuées à ce sujet l'ont amené aux conclusions
suivantes :
i° Bien que les Aphidiens et les Coche-
nilles soient le plus souvent la cause de la
miellée, il existe cependant des miellées d'ori-
gine végétale.
20 La production de la miellée des Puce"
rons peut se maintenir pendant toute la
journée et se ralentit pendant la nuit. La
miellée directe se produit au contraire pen-
dant la nuit et cesse ordinairement dans la
journée ; son maximum de production est au
le\ er du jour.
3° Les conditions qui provoquent l'appari-
tion de la miellée végétale sont les nuits fraî-
ches, intercalées entre des journées chaudes
et sèches. L'élévation de l'état hygrométrique
et l'obscurité favorisent la production de la
miellée, toutes les autres conditions restant
égales.
40 On peut provoquer artificiellement la
sortie du liquide sucré par les stomates des
feuilles pouvant produire la miellée, en plon-
geant les branches dans l'eau et en les mettant
à l'obscurité dans de l'air saturé. Dans ces
conditions, les feuilles peuvent produire de la
miellée, alors que les branches restées sur les
mêmes arbres n'en produisent pas.
5° Bien que les abeilles puissent aller re-
cueillir n'importe quelle substance sucrée,
lorsqu'elles n'ont rien de mieux à leur dispo-
sition, elles vont toujours butiner, quand elles
ont le choix, là où la substance sucrée est
la meilleure. Lorsque la floraison des plantes
mellifères est abondante, elles délaissent la
miellée, surtout celle produite par les puce-
rons... Elles y butinent au contraire les jours
où il y a disette de plantes meilifères.
6° La composition chimique des miellées
est très variable. Celle des miellées d'origine
végétale se rapproche plus de la composition
chimique des nectars que celle des miellées
de pucerons.
V. L.
Le genre a Rosa » de la flore agenaise (0
Par M. O. Debeaux
Le genre Rosa. l'un des plus nombreux en
espèces, formes ou variétés souvent affines et
par suite peu faciles à distinguer, n'est pas
encore très exactement connu dans notre
département. Mon savant maître et ami Chau-
bard s'était occupé, il y a plus d'un demi-
siècle, de l'étude des rosiers de l'Agenais, en
vue de la préparation de sa Flore (restée iné-
dite) du bassin de la Garonne (i83o-i845), et
dans laquelle il proposait plusieurs espèces ou
(i) Extrait d'une Revision des fiantes phanéro-
games de la flore agenaise in Rente de botanique,
Bulletin mensuel de la Société française de bota-
nique, numéro de mai :8cj3.
LE MONDE DES PLANTES
61
variétés nouvelles, qui n'ont pu être acquises
à leur auteur. Plus récemment, les deux bota-
nistes agenais bien connus, E. de Pommaret
et M. l'abbé Garroute, ont récolté avec ardeur
les divers rosiers qui croissent aux environs
d'Agen, et dont un grand nombre ont été dis-
tribués par eux dans les Exsiccata de la
Société Dauphinoise, après avoir été soumis
au visa des rhodologistes les plus distingués
de notre époque. J'ai recherché moi-même
avec soin les diverses formes du groupe sem-
pervirens qui abondent dans notre région, et
qui sont décrites en partie comme nouvelles,
dans le 21e Bulletin de la Société agricole et
scientifique des Pyrénées-Orientales (1875).
C'est donc avec l'aide de ces matériaux bien
restreints, que j'ai dressé la liste suivante des
Rosa de la flore agenaise, liste fort incomplète,
sans doute, mais qui ne saurait tarder à s'en-
richir encore, par suite de nouvelles herbori-
sations dans les régions peu explorées du Lot-
et-Garonne (1).
Section I.
SYNSTYLE.E
A. ■ — Sempervircntes
Rosa sempervirens L. ; St.-Am. 2o3 pro
parte; Déséglise Catal. rais. des'Jioses d'Eu-
rope, p. 208 (1876).
Var. a genuina O. Debx. Flore de la Kabylie
du Djurdj., p. 126; Abbé Garroute in Plant .
Soc. Daupli. exsicc, n° 118; R. sempervirens
var. Linnœana Chaub. FI. inéd. bass. Gar.
— Tiges d'abord dressées, puis décombantes ;
folioles ovales-acuminées, presque toujours
glabres, d'un vert brillant en dessus, à pé-
tioles et nervures glabres; fleurs en ombelle
pauciflore, blanches, très peu odorantes; sé-
pales ovales, non glanduleux, brusquement
atténués au sommet en une pointe courte;
(1) La Flore agenaise publiée par Saint-Amans
en 1821 ne fait mention que des espèces suivantes
du genre Rosa : R. sempervirens et 1 var., R.
arvensis et 1 var., R. leucochroa, R. stylosa et
1 var., R. dumetorum, R. villosa, R. canina et
2 var., R. eglanteria, R. rubiginosa, et 2 var., R.
gallica et 1 var. Soit au total 10 espèces et S va-
riétés.
En i83o, dans le Catalogue manuscrit des plantes
de la flore agenaise, élaboré par Chaubard, pour
servir à la 2" édition beaucoup plus complète de
l'œuvre de Saint-Amans, je constate l'indication de
3 espèces nouvelles établies par Chaubard, les
Rosa intermedia, R. mixta et R. obscura, avec de
nombreuses variétés formant un ensemble de
i3 espèces et de 2g variétés, mais dont les formes
nouvelles ne sont suivies d'aucune diagnose. Dans
notre revision actuelle, le genre Rosa est repré-
senté par 43 espèces et 1 1 variétés.
O. D.
styles hérissés; fruit petit, ovoïde, orangé. —
haies des coteaux calcaires: com. autour d'A-
gen. — Fréquent dans les départements limi-
trophes, l'ouest, le centre et le midi de la
France.
Var. fi < :li:uilt:iB'<li.-iii.-i Gandg. Decad.
plant, nov. Decas II, p. 38, et Tab. rhodol.,
n° 65, p. 37, antea R. Amansii Gandg. Decad.
pi. nov. IV, n° 1, non Déséglise, nec Ripart.
— ■ Sous-arbrisseau de 1 met. 3o à 1 met. 80
de haut, non grimpant; tiges couvertes d'ai-
guillons petits, recourbés, épars sur les ra-
meaux florifères; folioles grandes, oblongues,
acuminées, brièvement tronquées à la base,
luisantes, peu glanduleuses sur la côte mé-
diane en dessous, glabres des deux côtés,
simplement dentées; pétioles glabres, acu-
léolés ; stipules petites, étroites, rougeàtres,
à oreillettes acuminées, convergentes ; tube
du calice ovale, parsemé de quelques poils ;
styles réunis en une colonne velue; pétales
blancs; fruit ovale arrondi, tronqué au som-
met, glanduleux, d'un rouge vif. — Les haies
des collines sèches, siliceuses, à Moirax et
Ségougnac, près d'Agen (O. Debx. Aoùt-
septembre 1873).
Var. '{ leptostyla Gandg. Dec. pi. nov.
II, n° 6 (187^), et Tab. rhodol., n" 5. —
Rameaux grêles décombants, munis d'aiguil-
lons minces, subsétacés, nombreux sur les
florifères; folioles petites, oblongues-aigués,
rétrécies à la base, glabres, simplement den-
tées, peu glanduleuses en dessous; stipules
petites à oreillettes divergentes; pédoncules
grêles, un peu hérissés; tube du calice obo-
vale, hispide; sépales glanduleux sur la marge
et dont deux entiers, et trois munis de deux
pinnules de chaque côté; styles glabres, réu-
nis en une colonne grêle, allongée; pétales
blancs; fruit petit, obovale, hispide, atténué
aux deux extrémités, d'un rouge vif et glau-
cescent. — Les haies, près du château d'A-
rasse, commune de Foulayronnes (Abbé Gar-
route).
Var. S afflnior Gandg. Dec. pi. nov. II,
n° 7, et Tab. rhodol., no 8, p. 34. — Très
voisin de la var. leptostyla dont il se dis-
tingue par ses folioles plus grandes, oblongues-
lancéolées, largement cordées à la base, légè-
rement glanduleuses sur la côte médiane, par
ses pétioles moins glanduleux, presque gla-
bres, inermes, par les sépales plus petits, se
prolongeant en une pointe dilatée et à glandes
plus nombreuses sur le dos, par le fruit subo-
vale, d'un rouge foncé à la maturité, glan-
duleux. — Les haies, près du château d'A-
rasse (Ab. Garr.). (-4 suivre).
02
LE MONDE DES PLANTES
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences dî Paris
Séance du 6 janvier 1896. — Mucor et Tricho-
derma, J. Ray. M. R\v fait connaître le résultat
bservations qu'il vient de taire sur l'association
d'un Mucor et d'un Trichoderma, celui-ci vivant
en parasite sur celui-là. Ce parasitisme, qui est
facultatif, détermine des modifications importantes
dans les deux organismes associés. Chez le para-
site, on' constate l'apparition de la structure conti-
nue et la réduction de l'appareil fructifère; chez
l'hôte, l'accroissement du revêtement minéral et la
diminution du nombre des spores.
Séance du i3 janvier. — De la formation des
duramens dans les essences feuillues, Emile Mer.
Le nom de duramen ou bois parfait a été donné à
la région centrale du tronc des arbres apparte-
nant à certaines essences du groupe de celles
dites à bois dur. Il se distingue de l'aubier par
une coloration brune plus ou moins accentuée, la
supériorité de ses qualités industrielles, une pro-
portion moindre de matières albuminoîdes et de
cendres, et surtout une plus grande imprégnation
de tanin. M. Emile Mer a étudié la marche suivie
dans la formation du tanin en se servant des
réactifs microchimiques de cette substance : le
perchlorure de fer et le bichromate de potasse qui
la colorent le premier en bleu, le second en brun.
11 a déduit de ses recherches que le bois parfait du
chêne doit ses qualités à la plus grande quantité
de tanin et surtout à son énergique fixation par les
fibres. Les diverses parties du bois, même des
essences à bois tendre, renferment du tanin. Par
suite, il faut considérer toutes les essences
feuillues comme ayant un bois parfait plus ou
moins caractérisé.
Séance du 20 janvier. — Poids et Composition
de la couverture morte des forets, E. Henry. — Les
déterminations ont été faites sur des peuplements
traités en futaie et exploités en taillis sous futaie
de la forêt domaniale de la Haye près Nancy. Le
poids de la couverture morte dans les taillis sons
futaie oscille autour de 5.5oo kilog. de substance
sèche à l'hectare; mais il atteint 7.000 à 8.000 ki-
log. dans les vieux peuplements de futaie. Les
branches comptent dans ce chiffre pour une part
variant du quart à la moitié.
Les divers principes minéraux que la couver-
ture morte contient par hectare équivalent, en
poids, dans les taillis de 20 ans en sol calcaire de
la forêt, à une fumure de 342 kilog. de cendres
pures avec 22 kilog. 8 d'acide phosphorique,
i5 kilog. 4 de potasse et 1X2 kilog. de chaux, et
dans les taillis de 20 ans en sol argileux, à une
fumure de 1.90 kilog. de cendres " pures avec
28 kilog. 8 d'acide phosphorique, 33 kilog. 3 de
potasse et 11? kilog. de chaux.
Séance du 27 janvier. — Sur l'essence d'ams de
Russie, G. Bouchardat et Tardy. — L'essence
d'anis est constituée presque en totalité par de
l'anéthol; mais dans celle du commerce cet ané-
thol est impur et renferme i p. <•;„ de camphre
anisique C" II"' ()•> de Landolph ou fenchone de
Wallach. Il en a été retiré deux produits. Le pre-
mier, le plus abondant est l'aldéhyde anisique; il
répond à la formule C" 11" Ol et a l'odeur de
foin sec ou d'aubépine. Le second est l'acétone
anisique; sa composition répond à la formule C20
H" O' ou Ci0 H1- O* et a une odeur se rappro-
chant de celle du précédent. Ces deux composés
existent naturellement dans l'essence d'anis de
Russie et dérivent par oxydation de l'estragol ou
de son isomère l'anéthol.
Revue des Revues.
Cosmos (n° 576). — L'empirisme médical aux
Indes, H. Lévejllé. Dans ce très intéressant arti-
cle, notre savant Directeur fait connaître quelques-
unes des recettes utilisées aux Indes contre la
morsure des serpents, entre autres celle des pi-
lules de Tanjorc, dont l'effet répond toujours aux
prévisions, et qui donnent des résultats véritable-
ment surprenants.
La Revue scientifique du Limousin ( 1 5 jan-
vier 1896). — Une maladie des conifères. M. Ar-
sène Brouard signale l'emploi efficace fait du sul-
fate de cuivre contre un champignon avant envahi
les. feuilles de jeunes pins de quatre ans, dans un
semis situé commune de Burgnac (Haute-Vienne).
Le champignon parasite, d'après l'opinion de
M. le D1' Delacroix, était probablement Phoma
pinicola Sacc. (Pycnis pinicola Zopf.).
Le botaniste (10 janvier 1896). — Mémoire
sur les parasites du noyau et du protoplasma. P. A.
Dangeard. 11 nous est impossible de résumer
d'une manière satisfaisante cette longue étude, car
il faudrait tout citer. Nous appellerons seulement
l'attention sur cette idée de l'auteur que- sans
doute la connaissance des parasites nucléaires
jettera un jour sur l'étude des altérations histolo-
giques qu'on constate dans certaines affections de
l'homme et des animaux, le cancer, par exemple.
— Considérations sur les phénomènes de reproduc-
tion che\ les Phycomyc'ctes (Siphomycètcsl, P. A.
Dangeard.
Bulletin de l'Herbier Boissier (IV, 1). —
Musc: Americee septehtrionalis exsiccati, F. Re-
nauld et J. Cardot. — Ueber ncue und bemerkens-
iverthe oriental ische piflan\enarten, J. Ereyn. —
Les Mousses eleistocarpes et le climat du Tessin,
Pascal Conti. M. Conii attribue la grande rareté
des mousses eleistocarpes au Tessin (elles n'y sont
représentées, et dans un petit nombre de localités,
que par Plcuridium subulatum et Pliascum cuspi-
datum) à l'alternance trop brusque d'orales vio-
lents qui ravinent les terres et déplacent les cou-
ches superficielles de l'humus, et de sécheresses
ardentes qui ont vite absorbé, dans les couches
les plus élevées du sol, l'humidité dont les Mousses
ont besoin pour se développer. Cette humidité
persiste bien à quelque distance de la surface, mais
seules les vasculaires, pourvues d'un appareil ra-
diculaire bien évolué, peuvent l'y puiser.
Nuovo giornale botanico italiano (i3 jan-
vier 1896). — Micologia délia provincia senese,
D' Flaminio Tassi. — Apparecchi idrofori di
alcune xerofile délia flora mcditerr.mea, Antonino
Borzi. — Bryologia provincia: Schcn-si sinensis,
Carolo Muli.br. — Contribu^ioni alla Jlora délia
Svifjera italiana, Lentiechia. Nous relevons dans
cette liste : Epilobium angustifolium Koch; E.ros-
marinifolium Mônch. ; E Fleischeri Hochst. ; E.
cullmuin Gmel. ; E. montanum L.
Journal de botanique (iô janvier). — Dicho-
gamie protérandre c/iej le Kentia belmoreana, J.
Daveau. — Lichens d'Aix-les-Bains, abbé Hle. —
LE MONDE DES PLANTES
63
(,er février). — Contribution à l'étude de la Flore
de la Lorraine, Camille Brunotte.
La Nouvelle agricole (ig janvier). — Action
dit froid sur les fèves, M. Dublay.
Boletim da Sociedade broteriana (XII, 2).
— Contribuiçao para 0 estudo da flora cryptoga-
mica dos Açorcs, J. Henriques.
Bullettino délia societa botanica italiana
(janvier i8<>(5). — Sul dimorfismo di naturel paras-
sitaria dei fiori di Convolvulus arvensis L., Massà-
longo.
Bibliographie.
La végétation et les productions horti-
coles des îles Canaries, D. Bois et G. Gibault.
On collections of tertiary plants from the
vicinity of the City of Vancouver, William
D A us ON.
Les Ifs de la Lande-Patry (Orne), A. L.
Letacq.
Lichenes in regione picena et finitimis
lecti, Cesare Grilli.
Select extra-tropical Plants readily eligible
for industrial Culture or Naturalisation, by Baron
Ferd. von Mueller. 9e édition, revue et augmen-
tée.
Ce remarquable et précieux travail intéresse à
la fois la science et la vulgarisation. En faisant
connaître la possibilité d'acclimater les espèces
végétales en dehors de leur aire géographique et
en résumant celle-ci il sera utile aux botanistes.
En donnant le pays d'origine et les usages de ces
mêmes espèces dans l'agriculture, l'industrie et
l'économie domestique il sera d'un précieux se-
cours au point de vue industriel et commercial.
Omnia enim in usus suos creata sunt, porte le titre
de cet ouvrage rappelant avec la Bible que tout a
été créé pour l'usage de l'homme. Le baron von
Mueller s'est appliqué à justifier cette parole en
nous montrant ie parti que l'on tire des végétaux
dans leur pays d'origine et ce qu'en peuvent espé-
rer lespays qui les adoptent. Le travail de l'émi-
nent savant offre donc au premier chef un carac-
tère utilitaire et prouve que les botanistes les
plus distingués savent unir la pratique à la théo-
rie et ne dédaignent pas d'oublier un instant leurs
études spéculatives pour en tirer des applications
susceptibles de rendre à l'humanité les plus si-
gnalés services.
H. L.
Additions et rectifications à la Nouvelle
Flore de Normandie, par M. L. Corbière. E.
Lanier, imprimeur à Caen. Voici un travail qui
intéressera au plus haut point les botanistes de la
Normandie et tous ceux en général qui s'intéres-
sent à la Flore de cette riche province.
En dehors de nombreuses localités nouvelles,
nous y remarquons les espèces ou variétés nou-
velles suivantes :
Fumaria muralis Sond. var. Lebelii Rouy et
F. ; F. officinalis L. var. Wirtgeni Hausskn, Bar-
barea arcuata Rchb. et var. sativa Corb. ; B.
pinnata Lebel ; Erucastrum Pollichii Spenn; Bu-
nias Erucago L. ; Helianthemum Fumana Mill.
Polygala vulgaris L. var. subciliata Corb. Dian-
thus Armcria L. var. Virescens Corb.; Malva
borealis Wall m ; Anthyllis vulgaris var. villosa
Corb. ; Orobus tuberosus var. tenuifolius DC. ;
Rubus danicus Focke ; Rosa graveolens Gren ; (en
outre plusieurs variétés de Rosa) ; Valeriana
sambucifolia Mik. X Cirsium Gerardi Schultz ;
X C. Forsteri Sra. ; Centaurea pratensis Thuill.
var. Kochii F. W. ; Hieracium amplexicaule L.
var. subhirsutl'm Arvet-Touvet ; Crépis tectorum
L. ; Campanula rotundifolia L. var. iiirta Koch.;
var. pulliformis Rouy ! ; Vincetoxicum laxum
GG.; Pulmonaria longifolia Bast. ; X Verbascum
Bastardi Rœm. et Sch.; Veronica prostrata L. ;
Brunella intermedia Link ; X Mentha Schultzii
Boutigny ; X Primula média Peterm. ; C/ienopo-
dium murale L. var. microphyllu.m Boiss.; Gymna-
denia conopsea R. Br. var. densifloraA. Dietr.
X Carex Chevalieri Corb. ; Echinochloa eruci-
formis Rchb.; Anthoxanthum Puelii Lecoq et
Lamotte ; Eragrostis minor Host. ; Polystichum
œmulum var. tripinnatum Corb. ; Chara fragilis
Desv. var. longibracteata A. Br.
Ces espèces n'ont pas toutes la même valeur au
point de vue de leur présence en Normandie,
quelques-unes n'y étant qu'adventices.
Quant au Campanula pulliformis Rouy que nous
avons trouvé et recueilli naguère nous-même en
compagnie de M. Emile Balle qui le possède
dans son herbier, c'est une variété du C. rotundi-
folia, variété d'ailleurs fort distincte par ses
feuilles qui la différencient nettement du type.
H. L.
XXtoptç Ojjtïipwï) . Sous ce titre notre distingué
collègue, M. Th. de Heldreicii, vient de faire pa-
raître une intéressante brochure où suivant pas à
pas les poèmes d'Homère, il recherche quelles sont
ies espèces de plantes signalées par le vieux poète
grée et indique à quel nom spécifique botanique
correspondent ces mêmes espèces.
C'est ainsi qu'une vingtaine de plantes se trou-
vent avoir été nommées ou décrites par le père de
la poésie épique.
Le petit opuscule du Dr Th. de Heldreicii se re-
commande à la fois aux botanistes et aux hellé-
nistes. Les uns et les autres y puiseront d'utiles
connaissances et y trouveront des vues aussi nou-
velles que précieuses.
Correspondance.
Nous recevons du savant professeur a la Sor-
bonne, M. A. Giard, la lettre suivante que nous
nous empressons de reproduire :
Paris, le 12 janvier iSgô.
Monsieur H. Léveillé, Directeur du Monde des
Plantes.
Dans le dernier n° du Monde des Plantes (n' 74
p. 48), à propos de la liste publiée par M. A. Le-
tacq, des noms vulgaires attribués aux plantes par
les paysans des environs d'Alençon, je lis ce vœu
auquel je m'associe volontiers : •
« Il serait à souhaiter qu'un semblable travail
fut entrepris pour tous les départements de la
France. »
Et cette promesse que j'enregistre avec satisfac-
tion :
« Nous nous ferons un plaisir de publier dans
le Monde des Plantes les renseignements qu'on
voudra nous faire parvenir sur cette question qui,
64
LE MONDE DES PLANTES
ainsi que le dit M. Letacq, intéresse a [a Fois la
philologie, la botanique et l'histoire des tradi-
tions locales. »
Je crois utile de rappeler à ce propos, puisque la
plupart des botanistes semblent l'ignorer, qu'un
travail de ce genre a été commencé et publié en
partie par M. E. Rolland (Paris, 2, rue des
Chantiers) dans son journal Variétés bibliogra-
phiques [T. I, nos 5-i 2 février 1889 à décembre 1 890
et t. II, n0! 1 et 2 (Seuls parus\ 1K91 ].
M. E. Rolland qui a fait paraître en 6 volumes
une Faune populaire contenant les noms des ani-
maux, les proverbes et légendes qui les concer-
nent, etc.. avait l'intention de poursuivre le même
travail pour les plantes avec le concours des
abonnés de son journal et de tous les botanistes
de bonne volonté.
La classification adoptée est pour les familles
celle de A. -P. de Candolle (Théorie de la Bota-
nique, iSiglet pourles espèces celle de Nyman (Syl-
loge Flora.' Europeœ, [854-55). Les familles trai-
tées sont celles des Renonculacées, Myristicées,
Ménjspermées, Berberidées, Nymphéacées, Papavé-
racées, Fumariées et Crucifères jusqu'au genre
Draba. — Outre les noms vulgaires en usage
dans un grand nombre de localités françaises,
M. Rolland a enregistré ceux employés en Angle-
terre, en Allemagne, en Russie, etc., et même les
noms arabes et ceux donnés à certaines plantes
par les anciens.
Pour la région Normande en particulier c'est
surtout la Flore populaire de Joret qui parait
avoir été consultée.
Cet excellent travail comprenant pour chaque
espèce la lexicographie et le folklore s'il y a lieu,
répond parfaitement au triple desideratum signalé
par M. Letacq. 11 est à regretter seulement que
l'auteur se soit arrêté en chemin dans sa publica-
tion. Mais ne peut-on espérer qu'il se remettrait
à l'œuvre s'il y était encouragé par les intéressés,
je veux dire par les botanistes, les philologues et
les folkloristes ?
Il m'a semblé que le Monde des Plantes, Revue
scientifique indépendante, était l'organe tout dési-
gné pour accomplir ce sauvetage et que l'Acadé-
mie internationale de Botanique ne manquerait
pas de s'intéresser à l'achèvement d'un pareil mo-
nument d'érudition internationale.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assu-
rance de mes sentiments bien distingués.
Alfred Giard
Professeur à la Sorbonne.
désireront pourront d'ailleurs adresser directement
eux-mêmes le montant de leur souscription.
Communication.
Le Comité régional de la Souscription interna-
tionale pour l'érection à Paris d'un monument à
la mémoire de M. Pasteur, nous adresse un
pressant appel.
Nous nous empressons de transmettre par l'or-
gane de notre Revue cet appel à MM. les Membres
de l'Académie et à tous nos amis et abonnés.
Nous nous chargeons décentraliser les souscrip-
tions qu'ils voudront bien nous transmettre et
nous les ferons parvenir au Président du Comité
régional, M. le Dr Joyetjx-Laffuie professeur et
directeur du laboratoire de Bactériologie à la Fa-
culté des Sciences de Caen auquel ceux qui le
Informations.
3> L'n de nos collègues et correspondant de
Chine, le R. P. Bodinier, nous apprend la mort
au Yunnan du grand collecteur de plantes et pas-
sionné botaniste, le P. Delavay, qui a fourni à
M. Franchet l'occasion et les matériaux de ses
derniers travaux et adressé au Muséum de Paris
près de deux mille espèces entièrement nou-
velles. C'est une grande perte pour la botanique
et pour l'étude de la répartition des espèces à la
surface du globe à laquelle le zélé missionnaire
a apporté un précieux et puissant concours.
. — ► Nous apprenons la mort du DrJ. Mlller, di-
recteur du Jardin botanique de Genève et conser-
vateur de l'Herbier Delessert, décédé le 28 jan-
vier à l'âge de 67 ans.
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Le Mam — Trp. Kd. Monnoyer
ANNÉE 12" Série)
N° 77
l'r Avril 1896
%M&
DES
PLANTES
Revue Internationale il lustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
iV»V»
« Htnedicite unirent* geriuinanlia in ttrrt
« Domino. »
D w., ch. ni.
Directeur
Rédacteur en chef : A. AGLOQUE
H. LEYEILLE
SOMMAIRE DU N° 77
Avis. — Académie internationale de Géographie botanique. — Hommage mérité. —
Tribune du i Monde des Plantes >, C.-E. Porter. — L'Eionymus leucocarpos LEVL.et
F. Lixde dans les Deui-Sèvres, H. L. — La Flore bryologique des environs de
Borne Haute-Loire), P. V. Liotard. — La nomenclature botanique. — Corres-
pondance : Les noms vulgaires des Plantes, E. Olivier. — Exsiccata Uredinearum
et Ustilaginearum Galliae orientais. — Revue des sociétés savantes. — Bibliogra-
phie. — Informations. — Mouvement de la bibliothèque. — Mouvement de l'herbier.
LE MANS
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ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 fr.
— Étrani olonies 8 »
SIX MOIS : France 3 »
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Le Numéro : 50 cent.
Les Abonnements parlent du 1" Octobre ou du
1" Janvier de chaque année.
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Est publié avec la Collaboration de
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WHEELER C. F.
Toul ce qui concerne la Direction doit être adressé à M. II. Léveillé, 10-4, rue de Flore, Le Mans (Saillie)
France ; — et ce qui concerne la Rédaction, à M. A. Acloque, à Auxi-Ie-Chàteau (Pas-de-Calais) France.
Adresser les demandes d'abonnements et mandats à M. Monnoyer, Imprimeur-Éditeur, 12, place des Jacobins,
Le Mans (Sartlie) Fiance. 11 n"est pas envoyé de numéro spécimen gratuit.
Les abonnés à l'étranger sont instamment priés de faire parvenir le montant de leur abonnement en mandats de
poste internationaux, en chèques ou lettres de change payables au Mans, à la banque de France, au Comptoir
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, à la Société générale.
Un abonni tuil sera servi à toute personne qui procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, aussi
longtemps que les abonnements procurés seront renouvelés.
En 1901, un prix de 600 francs sera décerné à l'auteur du meilleur travail sur la botanique paru dans le Momie des
Plantes du 1" octobre lS'.ij au !•' septembre 1900. Les mémoires devront être aussi concis que possible, et exclusive-
ment rédigés en français. La seule condition pour concourir est d'être abonné au Momie des Plantes pendant la durée
du concours.
La Librairie médicale et scientifique Jacques Lecuevalier, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pro
duction de la bande imprimée de la Revue, une remise de lli °/o sur la plupart des ouvrages qu'ils peu'
désirer.
"
5e Année (se Sérikj
No 77
ier Avril iSç6
LE
MONDE DES PLANTES
lievue Internationale illustrée de 'Botanique.
Avis
Nos abonnés ont pu remarquer que cette
année nous avons mis à leur charge les frais
de recouvrement dont nous leur faisions grâce
depuis quatre ans.
Le nombre sans cesse croissant de nos lec-
teurs a nécessité l'adoption de cette mesure
qui sera maintenue dorénavant les années
suivantes, les frais de recouvrement devenant
onéreux par leur multiplication et menaçant
de grever lourdement notre budget au détri-
ment des perfectionnements que nous comp-
tons apporter à la Revue.
Académie internationale de Géographie
botanique.
Par décision, en date du 25 mars, M. Coil-
liot, du Mans, est nommé membre auxiliaire
de l'Académie.
Le Directeur,
William Trelease.
Par décision, en date du 3i mars, M. L.
Bruneau, de Montmédy (Meuse), est nommé
membre auxiliaire de l'Académie.
Le Directeur,
William Trelea.se.
Hommage mérité.
Un de nos collaborateurs, M. Liotard, de
Toulouse, nous annonce qu'une touchante
manifestation a eu lieu le 12 mars, en l'hon-
neur de M. Clos, à l'occasion de l'ouverture
du cours municipal de Botanique, dont l'émi-
nent professeur inaugurait la 41e année.
Aux auditeurs ordinaires des cours s'étaient
joints de nombreux professeurs de la Faculté
des Sciences, de la Faculté mixte de médecine
et de pharmacie, et des délégués de toutes les
Sociétés savantes de Toulouse.
t. v.
M. Clos a fait sa leçon d'ouverture devant
cet auditoire aussi brillant qu'imprévu; des
applaudissements unanimes et de chaleureuses
ovations ont salué l'honorable professeur.
L'Académie internationale de géographie
botanique se fait un devoir et un plaisir d'unir
ses plus vives félicitations à celles qui ont été
témoignées au sympathique savant.
Tribune du Monde des Plantes
Quel est l'ouvrage le plus complet sur les
champignons microscopiques permettant la
détermination précise des moisissures et des
spores? L'ouvrage de Bennett et? Handbook
0/ Cryptogamic Botany est-il assez complet
pour cet objet?
Carlos E. Porter.
Valparaiso (Chili).
L'«Evonymus leuoocarpos » Levl. et F.
Lande dans les Deux-Sèvres
Notre distingué collègue, M. B. Souche,
président de la Société botanique des Deux-
Sèvres, nous informe que VEvonymus euro-
pœus à fruit blanc a été signalé à la Société
botanique des Deux-Sèvres, en 1889, par M. X.
Lévrier. Celui-ci a rencontré la plante à Chà-
tillon-sur-Sèvre (Deux-Sèvres), mais en un
seul endroit. L'arbuste a été vu plusieurs an-
nées de suite avec ses fruits absolument blancs.
A chaque fois, nous apprennent MM. Souche
et Lévrier, des précautions ont été prises
pour empêcher la détérioration du pied : celui-
ci existe encore. Des essais de bouturage ont
été faits, mais ils n'ont pas réussi.
Personne, que nous sachions, n'ayant nomme
cette variété dont l'observation de M. Lévrier
vient corroborer l'existence, et dont M. F.
Lande a pu également remarquer la persistance
66
LE MONDE DES P] A.NTES
dans l'Orne. notre dénomination reste donc va-
lable. Seule la paternité de la découverte se
trouve, nu moins jusqu'à maintenant, remonter
à M.X. Lévrier qui l'a le premier, semble-t-il,
signalée à la Société botanique des Deux-
Sèvres, quoique nous eussions jusqu'à ce jour
ignoré sa communication.
II. !..
La Flore bryologique des environs de
Borne Haute-Loire).
Le village de Borne (750 ni d'altitudei est un
petit chef-lieu de commune situé à 12 kilomè-
tres du Puy, et la première station de chemin
de fer sur la direction du Puy a Clermont-
Ferrand.
Remarquable tout au plus par quelques ves-
tiges d'anciennes grottes, Borne est fréquenté
à certaines époques par un nombre relative-
ment limité d'amateurs de pêche ou de chasse,
parfois aussi par des touristes ou des prome-
neurs se rendant au rustique château de
La Roche-Lambert non loin de là.
.Mais bien peu de botanistes à ma connais
sance, ont exploré ce petit coin de terre creusé
de vallées profondes qui offre une flore des
plus variées que l'on trouve rarement ailleurs.
Pendant les quelques années de mon profes-
sorat à l'Ecole d'agriculture de Nolhac, il m'a
été donné, chaque dimanche, d'explorer cette
région. Jusqu'en 1802. j'avais limité mes
recherches aux phanérogames et aux crypto-
games vasculaires sur lesquels je me propose
de publier plus tard quelques notes. La saison
hivernale, qui compte parfois de belles jour-
nées, mais n'offre au botaniste d'autre végé-
tation que les mousses et les lichens, était
donc pour moi une période inactive.
Je résolus alors, pour donner libre cours à
mes goûts, d'entreprendre la récolte et l'étude
des muscinées pour me spécialiser par la suite
dans cette branche de la science botanique.
Sur les indications et la recommandation de
M Malinvaud, secrétaire général de la Société
botanique de France, j'adressai mes premières
récoltes a M. I'ernand Camus, le distingué
bryologue parisien, qui consentit avec une
gracieuseté sans égale, à m'en effectuer la dé-
termination. Qu'il me permette de lui adresser
ici mes plus vifs remerciements pour les con-
seils et les encouragements qu'il a bien voulu
me donner, je dirai même, qu'il a bien voulu
me prodiguer.
La région de Borne, ainsi que le montre le
plan ci-après, est creusée de deux vallées
orientées du nord au midi. Dans l'une coulent
lentement les eaux de la rivière de Borne, et
dans l'autre celles plus rapides du ruisseau de
Barbouilloux.
1V.A/
^ i
B
h
\, ■ / virons
Borne'
orne »
v"£\
1, |,„\\ uo 000
Cette dernière vallée que j'ai explorée tout
particulièrement, est des plus intéressantes
pour le bryologue. Abritée de tous côtés par
des éminences boisées, et en outre couverte
en grande partie, sur le thalweg de rive gauche,
de prairies irriguées, elle offre, par ces circons-
tances mêmes, qui maintiennent sur cespoints
l'état hygrométrique de l'air très élevé, une
des conditions les plus favorables au bon déve-
loppement des muscinées : une humidité
constante.
C'est au point de jonction des deux vallées,
et par conséquent des deux cours d'eau que
se trouve l'ancien pont de Borne, dont les
joints à mortier de chaux sont couverts parle
Tortula muralis Timm. Je le prendrai comme
point de départ pour suivre, avec le lecteur,
un itinéraire déterminé, de manière à indiquer,
au fur et à mesure, les récoltes qu'il est pos-
sible de faire.
Du pont, on accède à la route nationale
n° 102 de Viviers à Clermont-Ferrand qui
suit, sur près d'un demi-kilomètre, la rive
gauche du ruisseau de Barbouilloux.
Exactement au point d'accès, le talus en
déblai de la route est formé par un conglo-
mérat alluvial composé d'un mélange de
marnessiliceuses et de débris de roches basal-
tiques réunis par un ciment argileux. Dans
les anfractuosités s'abritent plusieurs musci-
nées, notamment le Weisia viridula Brid. et
le Bryum piriforme Hedw. Cette même for-
mation géologique se présente sur la rive
opposée, et précisément au point où elle
affecte une sorte de promontoire, se cache une
mousse très intéressante : le Fabronia pusilla
Radd.
En poursuivant la route dans la direction du
Puy ou pour être plus clair, en se dirigeant
vers Nolhac, on trouve sur la droite un bois
dont la pelouse de la partie supérieure est en-
tièrement constituée par le Dicranum scopa-
rium Hedw, et parsemée de quelques rares
LE MONDE DES PLANTES
67
touffes du Bryum roseum Schreb., tandis qu'à
la partie inférieure sont accumulés de nom-
breux blocs de basalte. C'est dans les joints,
les anfractuosités ou sur la surface de ces der-
niers que croissent, sur un espace très limité :
Bartramia pomiformis Hedw. ; Encalypta
vulgaris Hedw. ;Rhacomitriumcanescens Brid.;
Rh. heterostichum Brid ; Grimmia commutata
Huebn. ; Gr. leucophœa Grev. ; Gr. Schvltfii
Wils. ; G. pulvinata Sm. ; Hedwigia albi-
cans Lindb. ; H. albicans forma Ieucophcea
Schimp., etc.
Sur l'autre côté de la route est également un
bois. Si on le traverse pour rejoindre le ruis-
seau, force est de s'arrêter au bord de rochers
à pic d'où le regard plonge sur une petite
nappe d'eau circulaire que forment en ce point
les eaux du ruisseau de Barbouilloux. On a
tôt fait de descendre pour admirer ce que les
gens du pays appellent le «Gourde la Peirova»
(Gouffre de la Marmite). C'est une excavation
de 3o mètres environ de circonférence creusée
dans la roche volcanique parles eaux du ruis-
seau et entourée sur les côtés par d'énormes
murailles naturelles de basaltes prismatiques.
Ceux-ci recèlent, entre autres muscinées, le
Barbula ruralis Hedw. ; le B. muralis var.
obcordata Schimp., le Leucodon sciuroides
Schw.
Revenons à la route. A une cinquantaine de
mètres du point où nous l'avons quittée,
débouche un chemin rural qui la prolonge
pour ainsi dire. Suivons-le jusqu'au commen-
cement de la rampe à assiette rocailleuse qui
permet l'accès du plateau de Nolhac, exacte-
ment au point où aboutit sur la gauche, un
petit chemin d'exploitation qui permet de
rejoindre le ruisseau de Barbouilloux. C'est à
une dizaine de mètres de là,surle talus rocheux
côté gauche du chemin rural, qu'on pourra
récolter quelques touffes stériles du Bryum
alpinum L. dont la couleur pourpre foncé
tranche singulièrement sur la maigre végéta-
tion qui recouvre ce talus.
Il n'est guère utile de pousser plus loin sa
course ; mieux vaut revenir sur ses pas et s'en-
gager dans le chemin d'exploitation dont il a
été question plus haut. Quelques pas seule-
ment, et on trouvera, sur la gauche, un clapier
basaltique d'une étendue très restreinte, où on
peut détacher de superbes échantillons d'Or-
thotrichum ritpestre Schleich. qui croissent
sur la surface des débris rocheux dont il est
formé.
On peut gravir ensuite le bois montueux à
droite, pour accéder jusqu'au plateau et récol-
ter Hypnum triqiietrum I-., H. rugosum Ehrh.
H. splendens Hedw., Thyidium tamariscinum
Br. Eur., Th. abietinum Br. Eur.
Une ligne très importante à explorer a été omise
dans l'itinéraire que je viens de tracer. Je veux
parler du bord rive gauche du ruisseau de Bar-
bouilloux où nombre de mousses trouvent des
stations les plus favorables ; les unes, l'écorce
des arbres vivants qui croissent le long de ce
cours d'eau ou des bois morts et pourris, les
autres certaines déclivités au fond tourbeux ou
marécageux, etc. Parmi celles recueillies sur
ces diverses stations, je citerai : Hypnum
serpens L. ; H. ccespitosum Wils. ; H. veluli-
num !.. ; Leskea polycarpa Ehrh. ; Leucodon
sciuroides Schw. ; Climacium dendroides Web.
et M. ; Mnium undulatum Neck. ; Bryum
roseum Schreb.
Il n'est possible, évidemment, de donner
dans le rapide itinéraire suivi qu'un aperçu
incomplet des mousses récoltées aux environs
de Borne ; sur bien des points il eut été
nécessaire de s'en écarter. Pour remédier,
dans une certaine mesure, à cette lacune, il me
paraît utile de résumer, dans une liste géné-
rale, toutes celles que j'ai recueillies.
i° Hypnées (1).
Hypnum triqiietrum L. — Bois humide sur
le plateau de Nolhac et vers les rochers en
face de Borne (F).
* H. splendens Hedw. — Bois sur le plateau
de Nolhac (F).
H. cuspidatum L. — Prairies humides des
environs de Nolhac (S).
' H. cupressiforme L. — Murs de clôture à
pierres sèches, nature basaltique, à Borne et
à Nolhac (S).
* H. rugosum Ehrh. — Bois humide sur le
plateau de Nolhac (S).
* H. serpens L. — Troncs d'arbres le long
du ruisseau de Barbouilloux (F).
H. cœspitosum Wih. — Cette espèce occi-
dentale dont la présence dans la Haute-Loire
est très intéressante a été découverte en brins
stériles par M. Camus dans un échantillon de
Leskea polycarpa que j'avais soumis à son
examen. Cet échantillon avait été récolté sur
des troncs d'arbres bordant la partie de rive
gauche du ruisseau de Barbouilloux comprise
(1)* indique les mousses mentionnées dans la
Flore du département de la Haute-Loire par le
Docteur Arnaud (182D) ou le Supplément à cette
flore (i83oJ.
IF). Mousses rencontrées à l'état fertile.
(S). Mousses rencontrées à l'état stérile.
68
t.F MONDE DES PLANTES
entre le vieux pont de Borne et le «Gour de la
Peirowa ».
Je n'ai pu, avec regret, effectuer par la suite
de sérieuses recherches pour retrouver cette
espèce. Son aspect est du reste assez difficile
à saisir pour un débutant auquel il manque le
le coup d'œil, qualité que le temps seul permet
d'acquérir. Je suis absolument persuadé qu'on
la retrouvera, et pour cause, j'ai cru utile de
bien préciser la station du mieux possible.
* Hypnum velutinum L. — Base des troncs
d'arbres à Borne (F).
H. populeum Hedw. — Murs de clôture à
pierres sèches, nature basaltique, prés l'Ecole
de Nolhac (F).
* H. lutescens Huds. — Bord du bois lon-
geant la route nationale n° 102 à l'entrée de
Borne, sur les troncs d'arbres (F).
* Isothecium sericeum Spruce. — Bords du
bois longeant la route entre Borne et Nol-
hac (F).
Climacium dendroides Web. et M. — Rive
gauche du ruisseau de Barbouilloux en amont
du « Gour de la Peirowa» (S).
2° Leskéées.
* Thyidium tamariscinum Br. Eur. — Bois
humide sur le plateau de Nolhac (S).
" T. abietinum Br. Eur. — Même station
que le précédent IS).
* Leskea viticulosa Spruce. — Murs de clô-
ture à Borne. Base des troncs d'arbres bordant
la rive gauche du ruisseau de Barbouilloux (S).
Leskea polycarpa Ehrh. — Troncs d'arbres
de la rive gauche du ruisseau de Barbouil-
loux (F).
3° Fabroniées.
Fabronia pusilla Radd. — Anfractuosités
des rochers formant une sorte de promontoire
à l'angle est de la ligne des grottes à
Borne il .
4" Neckérées.
* Leucodon sciuroides Schw. — Rochers
basaltiques à Borne. Troncs d'arbres sur le
bord du ruisseau de Barbouilloux (S).
5° Bartramiées .
* Bartramia pomiformis Hedw. — Anfrac-
tuosités de blocs basaltiques dans le bois
entre Borne et Nolhac. côté gauche delà route
nationale n° 102 (1) (F).
(1) La route nationale n° 102 étant intitulée de
Vi\icrs à Clermont, le cote gauche de cette route
est à notre droite dans l'itinéraire suivi pour notre
description.
Cette espèce, que j'ai retrouvée sur d'autres
points hors de la région de Borne, me parait
assez commune. C'est sans doute celle indi-
quée par Arnaud dans sa flore (page 9) sous
les synonymes de Bartramia vulgaris 1). C.
et de Bryum pomi forme L. Ce dernier n'est
autre que la plante décrite par Hedwig.
6° Mniées.
* Mnium undulalum Neck. — Rive gauche
du ruisseau de Barbouilloux en amont du
« Gour de la Peirowa » (F).
* Bryum roseum Schreb. — Même station
que le précédent. Bois entre Borne et Nol-
hac (S).
* Bryum argenteum L. — Sur les murs à
Borne et Nolhac, notamment sur un mur de
clôture derrière l'hôtel Gagnaire à Borne (F).
Bryum alpinum L. — Talus côté gauche du
chemin rural de la route nationale n" £02, à
Nolhac (Si.
* Bryum ccespititium L. — Sur les murs de
clôture limitant la route entre Borne et Nol-
hac (F).
* Bryum capillare L. — Banquettes déterre
de la route nationale n° 102 entre Borne et
Nolhac (F).
Bryum piriforma Hedw. — Anfractuosités
des rochers formant talus de la route nationale
n° 102. à la sortie du vieux pont de Borne (F).
7° Encalyptées.
* Encalypta vulgaris Hedw. — Anfractuo-
sités de blocs basaltiques dans les bois entre
Borne et Nolhac (F).
8° Orthotrichées.
Orthotrichum obtusifolium Schrad. —Troncs
d'arbres dans le Jardin de l'Ecole d'agriculture
de Nolhac KS).
Orthotrichum rupestre Schleich. — Clapiers
en amont du « Gour de la Peirowa » limitant
un chemin d'exploitation des bois (F).
Orthotrichum Strumii H. et H. — Clapiers
basaltiques dans les bois de Borne (F).
* Orthotrichum anomalum Hedw. — Mêmes
stations que le précédent (F).
0° Grimmiées (Rhacomitriées).
Rhacomitrium canesceris Rrid. — Clapiers
basaltiques dans les bois, côté gauche de la
route nationale, n" 102 (S).
Rhacomitrium heteroslichum Brid. — Même
station que le précédent S).
Grimmia commutata Hucbn. — Même sta-
tion et sur blocs basaltiques dans un bois près
Manninhac (1) (F).
(1) Village voisin de Nolhac.
LE MONDE DES PLANTES
69
Grimmia ovata Br. Eur. — Rochers basalti-
ques des environs de Borne (F).
Cette espèce a été trouvée par M. Camus
dans un lot de mousses soumis à son examen
et récolté le 3i janvier 1892. Toutefois sa dé-
termination n'a pu être absolument précisée,
ce Grimmia étant trop jeune. C'est une plante
intéressante qu'il conviendra de rechercher.
Grimmia leucophaea Grev. — Rochers basal-
tiques à Borne (F.).
Grimmia Schult^ii Wils. — Clapiers basal-
tiques entre Borne et Nolhac (S).
Grimmia pulvinata Sra. — Blocs basaltiques
à Borne et dans un bois près Marminhac (F).
Grimmia apocarpa Hedw. — Talus perreyé
du chemin de fer à la station de Borne (F).
io° Grimmiées. (Hedwigiées).
Hedwigia albicans Lindb. — Clapiers basal-
tiques des bois de Borne et rochers basalti-
ques entre Borne et Nolhac (S).
Hedwigia albicans forme leucophaea Schimp.
— Rochers basaltiques entre Borne et Nol-
hac (S).
1 1° Trichostomées.
* Barbula ruralis Hedw. — Talus de la
route nouvelle, n° 102 entre Borne et Nolhac
et Anfractuosités des rochers au « Gour de la
Peirowa » (F).
Barbula latifolia Br. Eur. — Base des troncs
d'arbres sur la rive gauche du ruisseau de
Barbouilloux (S).
* Barbula subulata Pal. Beauv. — Sur la
terre dans les bois de Borne (F).
* Barbula muralis Timm. — Parapet du
vieux pont de Borne (F).
Barbula muralis var. obcordata Schimp. —
Rochers basaltiques du « Gour de la Pei-
rowa » (F).
Barbula vinealis Brid. — Talus perreyé du
chemin de fer, à la station de Borne (F).
Barbula unguiculata Hedw. — Talus du
fossé de la route nationale n° 102 entre Borne
et Nolhac (F).
Ceratodon purpureus Brid. — Bords du
chemin rural de la route n° 102 au plateau de
Nolhac (F).
120 Dicranées.
Dicranum scoparium Hedw. Partie supé-
rieure du bois de . Borne, côté gauche de la
route nationale n° 102 (F).
i3° Weisiées.
Weisia viridula Brid. — Anfractuosités des
rochers formant le talus de la route nationale
n° 102 à la sortie du vieux pont de Borne (S).
D'après cette nomenclature, ce sont les
représentants de la région sylvatique moyenne
qui dominent aux environs de Borne. On
trouve cependant quelques muscinées appar-
tenant plus généralement à la zone inférieure,
telles que : Hypnum triquetrum, H. rugo-
sum, Thyidium abietinum, Bryum roseum,
Orthotrichum obtusifolium, Rhacomitrium heie-
rostichum, etc. Mais la trop courte durée de
mes recherches et surtout leur peu d'étendue
ne me permettent pas un examen plus appro-
fondi sur le point si intéressant de la distri-
bution géographique des mousses de cette
région. Je laisse ce soin à d'autres plus com-
pétents que moi qui, par leur situation et leur
ardent amour pour la bryologie, pourront se
livrer à des herborisations suivies et moins
limitées.
Evidemment, la liste que j'ai donnée, bien
que comprenant 5i espèces ou variétés, dont
28 nouvelles pour la Haute-Loire, est fort
incomplète ; elle n'est que le résultat d'une
première année de recherches effectuées tout
particulièrement pour des études de, début,
et il va de soi que le plus grand nombre d'es-
pèces intéressantes m'ont échappé. Néanmoins,
elle donne d'ores et déjà un aperçu de la
richesse bryologique des environs de Borne.
P.-V. Liotard.
La nomenclature botanique
En réponse 'à l'article de M. Kuntze sur
les besoins de la nomenclature botanique,
M. Le Jolis a adressé à M. Malinvaud une
lettre dont nous extrayons les passages sui-
vants :
« Voilà quarante ans, depuis mes Remar-
ques sur la nomenclature algologique publiées
en i855, que je ne cesse de combattre la con-
fusion et le trouble que les résurrectionnistes
apportent dans le langage usuel, et c'est encore
l'objet de mes derniers écrits sur la nomen-
clature des Mousses et des Hépatiques.. . Il est
vrai que je comprends les lois de 1867 tout
autrement que M. O. Kuntze, lequel prétend
que la loi de priorité est la base du « Code
parisien. » Je ne puis admettre ce prétendu
axiome, et voici pourquoi:
«... C'est seulement à l'article i5 du chapi-
tre III que, pour la première fois, il est ques-
tion de la priorité, et cela dans les termes sui-
vants :
« Art. i5. — Chaque groupe de végétaux ne
peut porter dans la science qu'une seule dési-
gnation valable, savoirlaplus ancienne, adop-
tée par Linné, ou donnée par lui ou après lui,
7°
LE MONDE DES PLANTES
.i la condition qu'elle soit conforme aux règles
essentielles de la nomenclature.
i si donc, la loi de priorité' est condi-
tionnelle, et subordonnée à des règles plus
nticlles, c'est-à-dire aux principes diri-
geants proclamés aux articles 3 et 4.
toute évidence, la loi de priorité s'im-
pose rigoureusement à partir de la promulga-
tion des lois de 1867. Mais quand il s'agit
d'en faire une application rétroactive, il con-
vient d'y apporter les plus grands ménage-
ments ; car la substitution d'un vieux nom in-
connu à un nom généralement usité est abso-
lument contraire à l'esprit du Code parisien,
puisqu'elle équivaut à n une création inutile
de noms » et ne peut que c jeter de la confu-
sion dans la science» en en jetant dans son lan.
gage, qui est la nomenclature. »
De son côté, M. Malinvaud estime que la
Société botanique de France n'a assumé, au
point de vue de la nomenclature, aucune obli-
gation particulière; en effet, dit-il, « les lois
de la nomenclature botanique rédigées par
l'illustre Alphonse de Candolle sont deve-
nues, par le fait même de leur discussion
approfondie qui a apporté divers change-
ments au texte primitif, et de leur adoption
par le Congrès de 1867, l'œuvre collective de
cette assemblée internationale ; le mérite et la
responsabilité en reviennent à l'ensemble des
Sociétés compétentes qui y étaient dignement
représentées, et non spécialement à une seule
d'entre elles. »
Les noms vulgaires des plantes
Nous recevons à ce sujet la lettre suivante d'un de
nos collègues :
Monsieur le Directeur,
Comme corollaire à la lettre de M. Giard, insérée
dans le dernier numéro du Monde des Plantes et
relative aux noms vulgaires des plantes, je viens
vous faire savoir i]u'en 1886 j'ai publié à Moulins,
une brochure in-.S de 43 pages intitulée : Flore
populaire de l'Allier. Noms vulgaires et patois des
fiantes en usage dans ce département.
Je partage absolument l'avis du savant professeur
de la Sorbonne et je trouve qu'il y a un intérêt à
la fois philologique et botanique de conserver ces
dénominations qui vont s'oubliant de jour en jour.
Veuillez, etc.
Ernest Olivier,
Directeur de la Revue Scientifique
du Bourbonnais et Ju Centre de la F]
Nous recevons, toujours sur le même sujet, une
lettre de notre savant collègue, le D' Ci. os. N
en donnerons communication aux lecteurs dans
notre prochain numéro. En attendant, ceux-ci
seront heureux d'apprendre que M. E. Rolland,
ainsi qu'il nous l'a fait connaître lui-même, loin
oir renoncé à l'œuvre entreprise, compte faire
paraître d'ici un mois le 1" volume de sa Flore
populaire dont nous donnerons le compte rendu.
Exsiccata Uredinearum et Ustilaginearum
Galliae orientalis
Nous insérons avec plaisir la communication
suivante :
a Sous le titre d' « Exsiccata Uredinearum et Usti-
laginearum Galliae orientalis » nous nous propo-
sons de publier par décades un herbier renfermant
toutes les espèces d'Urédinées et d'L'stilaginées qui
croissent dans les départements suivants :
Bas-Rhin ancien). Jura.
Côte-d'Or. Meurthe (ancienne).
Doubs. Meuse.
Haute-Marne. Moselle (ancienne).
Haut-Rhin l'ancien). Saône-et-Loirc.
Haute-Saône. Vosges,
afin de fournir à l'étude les types bien dénommés
de cette région, et de servir de base à des travaux
sur les champignons microscopiques de l'Est de la
France.
M. P. A. Saccardo, l'illustre auteur du Sylloge,
a bien voulu nous promettre son concours : toutes
les déterminations seront revues par lui.
Les décades paraîtront à époques indéterminées :
chacune sera accompagnée de la liste des espèces,
et s'il y a lieu, des observations faites sur elles.
Notre publication, faite à 3o exemplaires seule-
ment, sera donnée en échange de publications ana-
logues, d'échantillons d'herbier ou d'ouvrages de
botanique. Les personnes qui voudraient acheter
!a publication paieront la décade deux francs, et
la recevront franco. Chaque décade comprendra
10 numéros, plus un nombre variable de bis.
Collaboration. — Une décade sera envoyée franco
à quiconque nous aura fourni deux espèces ou va-
riétés non encore publiées par nous.
Chaque espèce sera accompagnée d'une étiquette
portant mention du nom de la plante, de celui de la
plante nourricière, du stade d'évolution du parasite,
du département, de la localité et de la station, et
enfin de la date de récolte et du nom du collecteur,
et sera représentée par Î5 parts. Les espèces habi-
tant plusieurs plantes nourricières différentes, pu-
bliées une première fois comme parasites sur l'une
d'elles, seront publiées en bis, ter, etc.. lorsqu'elles
seront récoltées sur une ou plusieurs autres plantes.
Les espèces très rares et n'habitant qu'une seule
plante pourront aussi être publiées en bis lors-
qu'elles seront recueillies dans un autre départe-
ment que celui dont elles auront été publiées une
première fois. Seront aussi considérés comme bis
les stades dévolution d'une Urédinée quand celle-
ci n'aura encore été publiée que sous un autre-
stade.
Au lieu de deux numéros nouveaux on pourra
fournir»» numéro ex quatre bis.
Les collaborateurs recevront gratuitement cinq
étiquettes imprimées de l'exsiccata pour leurs
échanges particuliers avec les parts qu'ils pour-
raient avoir récoltées en plus des .?5 parts à four-
nir. Ils sont priés de vouloir bien placer chacune
des 35 parts sur une feuille île papier ou dans un
sachet et de réunir ces parts en un paquet soi-
gneusement étiqueté; nous n'avons pas besoin
d'attirer leur attention sur l'utilité de choisir et de
LE MONDE DES PLANTES
7'
Préparer convenablement les échantillons de ma-
nière à en rendre l'étude sûre et aisée.
Nous osons espérer que les mycologues de l'Est
feront à nos propositions un accueil favorable et
voudront bien apporter leur utile collaboration à
cette œuvre : nous adressons donc nos remercie-
ments anticipés à tous ceux qui nous aideront.
S'adresser à M. R. Maire, 3q, rue Vannerie, à
Dijon. «
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Séance du 10 février. — Mucor et Trichodcrma,
i. Ray. — A la suite d'observations présentées par
M. Paul Vuillemin, au sujet d'un parasitisme
externe voisin du saprophytisme qu'il a constaté
entre le Mucor mucedo et le Trichoderma viride,
M. Ray confirme à nouveau l'exactitude des faits
qui ont fait l'objet de sa communication du 6 jan-
vier. Non seulement il a étudié l'association natu-
relle du Mucor i crustaceus l et du Trichoderma
(voisin du T. viride), mais aussi l'association arti-
ficielle en semant des spores de ce dernier dans
une culture du premier : le Trichoderma pénètre
dans le Mucor et y produit dans la columelle,
un paquet de filaments formant un peloton très
enchevêtré. Il y a en un mot parasitisme et parasi-
tisme interne. C'est chose nouvelle cette association
entre Ascomycètes et Mucorinés. — Sur la Miellée
des feuilles, Gaston Bonnier. — Cette note com-
muniquée également à la Société de Biologie a fait
l'objet d'un article spécial dans notre précédent
numéro. — Sur la signification de la fécondation
che\ les Urédinées, Sappin-Trouffy. — Des études
poursuivies au Laboratoire botanique de la Faculté
des Sciences de Poitiers sur la manière dont se
comporte le noyau dans le cycle complet du déve-
loppement des Urédinées, viennent confirmer l'opi-
nion précédemment émise par M. Sappin-Trouffy,
que chez ces végétaux inférieurs, la fécondation est
absolument comparable à celle des plantes et ani-
maux supérieurs (i). L'auteur démontre en étu-
diant successivement la structure générale du noyau
de la plante, la division du noyau, la fécondation
et la germination de l'œuf, qu'il y a réduction dans
le nombre de chromosomes. Il compare ces phéno-
mènes de réduction à ceux que l'on observe chez les
animaux et les plantes supérieures, en choisissant
des types bien étudiés : le Pyrrochoris apterus pour
les premiers et le Lilium Martagon pour les se-
conds. Chez les Urédinées, les phénomènes de
réduction au lieu de précéder la fécondation, la
suivent, mais l'œuf conserve toujours les pro-
priétés de l'espèce et les transmet intégralement
aux descendants avec le même nombre d'éléments
chromatiques.
Séance du 24 février. — Sur le rendement des
diverses essences de bois en charbon, alcool mé-
thylique et acide acétique, Ernest Barillot. —
Les recherches de laboratoire effectuées par l'au-
teur à l'aide d'un appareil spécial, prouvent qu'il
existe de notables différences entre les rendements
en alcool des différents bois; au point de vue de la
production du charbon, les bois blancs doivent
(I) Voir Le Monde des Plantes du i5 janvier 95, l'article
Recherches sur la Sexualité des Urédinées,
être rejetés. — Sur la Veratrylamine , Henri
MoissAN. — La Veratrylamine est une aminé aro-
matique dérivant du vératrol et obtenue récem-
ment par M. Moissan en effectuant la synthèse
directe de l'eugénol. — Sur l'action combinée de la
lumière et de l'eau dans le dégagement du parfum
des plantes, Eugène Mesnard. — L'auteur démontre
que c'est la lumière et non pas l'oxygène qui est la
principale cause de transformation et de destruc-
tion des substances odorantes; dans beaucoup de
circonstances ces deux agents semblent combiner
leurs efforts. La lumière agit à la fois chimique-
ment et mécaniquement. L'intensité du parfum dé-
pend de l'équilibre qui s'établit à toute heure de la
journée entre la pression de l'eau dans les cellules
qui tend à refouler au dehors les parfums éla-
borés et la lumière qui combat cette turgescence.
Ce fait explique pourquoi dans les contrées de
l'Orient,où il y a trop de lumière et pas assez d'eau,
les plantes sont moins odoriférantes que dans nos
contrées. — Méthode pour prévenir le noircisse-
ment du cidre, Léon Dufour et Lucien Daniel. —
La propriété que possède le cidre de noircir à l'air,
de se /wr, comme on dit vulgairement.est en rela-
tion avec la quantité de tanin qu'il contient. La
présence de substances acides empêchant le bru-
nissement des solutions de tanin, MM. Dufour et
Dvniel ajoutent au cidre des produits de cette
nature (acides malique, citrique, tartrique, etc.).
L'acide citrique est celui qui a donné les meilleurs
résultats. Il s'emploie à la dose de 10 à 5o gr. par
hectolitre suivant la teneur du cidre en tanin et
acides naturels.
Séance du 2 mars 1896. — Oxydation de l'al-
déhyde crotonique, Er. Charon. — En opérant
l'oxydation de l'aldéhyde crotonique à l'aide de
l'oxyde d'argent ou par son simple abandon à l'air,
M. Charon a été amené à conclure que ce corps
était constitué par un produit unique et non un
mélange. — Extraction du rhodinol de l'essence de
pelargonium et de l'essence de roses; identité de ces
deux alcools, Ph. Barbier et L. Bouvlault. — Les
recherches poursuivies par ces deux savants dé-
montrent que la portion principale de l'essence de
Pelargonium odoratissimum est identique au rho-
dinol, alcool extrait par Eckart de l'essence de
roses. C'est un liquide incolore, légèrement hui-
leux, possédant une agréable odeur de rose. Il
répond à la formule Ci0 H20 O. — Sur quelques
Bactériacées de la Pomme de terre, E. Roze. —
L'examen de tubercules portant de petites perfora-
tions subérifiées ont montré à M. Roze que ces
piqûres étaient dues à une bactérie. En étudiant à
de forts grossissements, sur une coupe fraîche,
les cellules formant la zone brunissante qui en-
toure les perforations, il constata que les noyaux
cellulaires étaient remplis de corpuscules. Ceux-ci
extrêmement petits étaient un Micrococcus inco-
lore, à contour ovale-elliptique mesurant à peine
i,2 u, X '/3 ,"■ que l'auteur a dénommé M. nuclei
pour en rappeler la station. M. Roze a observe
dans des tubercules de la variété Richte'rs Impe-
rator une nouvelle espèce de Micrococcus de forme
ovale-elliptique. Cette espèce est incolore et mesure
2 u X ' "•> 'e vert de méthyle la colore en bleu.
Il l'a dénommée M. Imperatoris, en la considérant
comme la véritable cause de la maladie spéciale
de la variété Richter's Imperator. — Les Hyposto-
macèes, nouvelle famille de champignons parasites,
Paul Vuillemin. — L'auteur a découvert deux nou-
veaux champignons parasites dans les aiguilles
de conifères. Le premier, Meria Laricis, est l'agent
LE MONDE DES PLAN II s
d'une maladie du mélèze; le second. Hypostomum
Flichianum, attaque les Pinus austriaca et mon-
tana aux environs de Sens. Par leurs caractères,
ces deux champignons appartiennent à l'ordre des
Ustilaginées; mais tandis que le Meria, par ses
spores légères reproduit fidèlement le type de cet
. ['Hypostomum, par ses organes conserva-
teurs représente un état inférieur de son évolution.
Ils constituent les représentants d'une famille nou-
velle rappelant à certains égards les Ascomycèles
et les Hyphomycètes.
Bibliographie.
Flore nouvelle de la Chaîne Jurassique
et de la Haute-Saône, par Paul Parmentier. —
Nous avons déjà signalé à nos lecteurs l'apparition
de cet excellent ouvrage que vient d'éditer la Société
d'Histoire .Naturelle d'Autun. Il nous a été donné de
le parcouriret de nous rendre compte des heureuses
dispositions adoptées par l'auteur pour faire de
cet ouvrage un manuel éminemment pratique.
L'œuvre de M. Parmentier, un de nos plus savants
professeurs, a du reste reçu la consécration de
botanistes très distin ués, et cela suffit pour en
montrer la valeur. C'est un parfait manuel d'her-
borisations, un vrai guide du botaniste herbori-
sant, écrit pour donner sur le terrain même une
détermination rapide et provisoire des végétaux
qu on rencontre. Ajoutons que le nombre consi-
dérable de formes végétales passées en revue
permet d'étendre l'usage de cette flore à toutes les
régions de la France.
V. L.
Manuel pratique pour le traitement du
Black - Rot, par Gaston Lavergne et Eugène
Marre. — Ce travail contient une étude botanique
lort complète sur le champignon parasite qui pro-
duit le black-Rot, maladie redoutable de la vigne,
qui a causé de terribles ravages en iSo,5. Suivent les
indications pratiques détaillées pour son traite-
ment. Une carte, deux planches coloriées et quinze
ligures en ornent le texte. — Librairie Masson,
120, boulevard Saint-Germain, Paris. — Prix
franco : 2 fr. 70.
Informations.
- >- D'après Deutsche botanischc Monats hefte,
la conservation de la couleur des fleurs en herbier
s'obtient en jetant de l'acide salycilique sur les
Heurs au moment de les mettre sous presse, ou en
imbibant avec une solution alcoolique de cet acide
du papier buvard. L'acide salycilique peut être
remplacé par l'acide borique.
S> A la séance de la Société de botanique et
d'entomologie du Gers, tenue le 5 mars dans la
Bibliothèque de la ville d'Auch, M. Jules Laborie a
présenté un Catalogue des Plantes du Gers avec
les noms patois.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du
au -2i) Février.
De la part de MM. D. Bois (1 broch.) ; Nylander
,2 broch.;; Louis Dean (1 broch.); Félicien Lande
1 broch.); H'= Marcailhou d'Avmeric (3 broch.);
D' X. Gillot (4 broc).
Tous nos remerciements aux donateurs.
Mouvement de l'Herbier.
Nous avons reçu du D' Lange, de Copenhague,
un petit échantillon sans racine de VEpilobium la-
tifolium L. Cet échantillon provient d'Islande.
On sait que cette rare espèce figure dans les lllus-
trationes, de Rouv.
Ainsi donc, grâce au savant botaniste Dr Lange,
notre collègue, l'Herbier de l'Académie possède au'
moins un échantillon de cette espèce boréale et ren-
ferme la collection complète et généralement bien
représentée des Epilobes européens.
De MM. David Hageun et John Kallstram, de
Falun (Suède), par voie d'achat, deux parts admi-
rablement préparées d'Epilolium angustifolium L.
De M. L. Bruneau, de Montmédy, un envoi de
plantes intéressantes destinées à l'herbier compa-
ratif du Maine. Echange.
De V Association pyrénéenne, par voie d'échange,
un superbe envoi de Renonculacées, Droséracées et
Onothéracées, dont les nombreux, rares et impor-
tants représentants bien préparés vont enrichir
considérablement les sections de l'herbier de l'Aca-
démie. Nos félicitations à M. L. Giraudias, notre
collègue, le distingué président de la précieuse
Association.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H LÉVEILLÉ
Typographie Ed. Monnayer.
MALADIES NERVEUSESI
Epilepsie, Hystérie, Danse de Saint-Guy,
lAffeotions de la Moelle épinière, Convulsions, I
I Crises, Vertiges, Eblouissements, Fatigue I
\cêrébrale, Migraine, lnsomnie,Spermatorrhée\
Guérison fréquenta. Soulagement toujours certain
JPar le SIROP de HENRY MUREl
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Ramollissement et la Carra de» os, les Bronchites
chroniques, les Cattrrhes invétérés, la Phtisie tuber-
culeuse à toutes les périodes surtout aux 1" et
i* degrés, où elle a une action décisive Elle est
recommandée aux enfanta faibles, aux
personnes débiles et aux convalescents»
Elle excite l'appétit et facilite la
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J.-B, Baillikre et Fils, 19, rue Hautefeuille,
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LE MONDE DES PLANTES
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ARBOST Jos.
BALLE Emile.
BEÀL J.
B0CQCILL0N-LIM0LS1N.
BODIMER Ém.
De CANDOLLE Cas.
CAPODURO Maries.
CHRISTIAN BAY.
COBBEVON H.
DANIEL L.
DEBEAUX 0.
DESCHAMPS Em.
DEPUIS P.
Est publié avec la Collaboration de
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GIARD A.
GILLOT X.
GONOD D'ARTEMARE.
GRAY Cn.
De HELDREICH Tn.
HÉRIBAUD Jn.
HISINGER (Baron Ed.)
HITCHCOCK A. -S.
IVANITZKY N.
LE GENDRE Cil. '
LE GRAND km.
LETACQ A. L.
LIOTARD P.-V.
MARCA1LH0U d'AYMERIC.
MERCIER L.
M0NGU1LL0N E.
MUELLER (Baron Von)
OLIVIER Ern.
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ROUY G.
SADA A.
SPAL1K0WSKI Ed.
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meiii rédigés en français. La seule condition pour concourir csl d'être abonné au Monde des Plantes pendant la durée
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5° Année (20 Série)
N" 78
1" Mai 1896
LE
MONDE DES PLANTES
%evue Internationale illustrée de Botanique.
LA GREFFE DEPUIS L'ANTIQUITÉ JUSQU'A NOS JOURS
Par L. Daniel
'Docleur-ès-scicnccs, Professeur ait Lycée de 'Rennes
Introduction
En composant cet ouvrage, nous ne nous
sommes nullement dissimulé les difficultés de
notre entreprise.
L'art de la greffe est un de ceux qui ont été
l'objet de recherches en tous sens depuis les temps
les plus reculés jusqu'à nos jours. Et pourtant
il est encore un de ceux qui réservent au prati-
cien et à l'amateur de nombreuses surprises, et
il semble qu'il ait défié les savants, car l'explica-
tion rationnelle et complète de la greffe reste en-
core à trouver.
Il ne peut donc qu'être fructueux pour le sa-
vant et le praticien (quoi qu'on en ait dit, l'un
est le complément de l'autre) de faire des re-
cherches nouvelles, à l'aide de méthodes égale-
ment nouvelles.
Mais cela ne suffit pas. Pour être sûr d'avoir
trouvé des nouveautés, il est indispensable de
connaître tout ce qui a été fait sur un sujet aussi
rebattu et de savoir discerner les observations
sérieuses des observations erronées ou de mau-
vr.ise foi.
Malheureusement, en effet, tout n'est pas cer-
titude dans les connaissances que nous ont lé-
guées nos devanciers. Que de résultats ont été dé-
crits, contestés, affirmés à nouveau par les uns
pour être rejetés par d'autres, sans que l'entente
ait pu définitivement s'établir !
La greffe du Platane est un des exemples les
plus frappants de l'incertitude et de la confusion
qui ont longemps régné dans cette branche de
l'Horticulture. Les Agronomes grecs et latins
considéraient, en effet, le Platane comme l'arbre
Que quibus hospitium prœstent virgulta docebo
Qua; sit adoptivis arbor onusta comis.
Palladius.
le plus propre à la greffe et lui attribuaient les
propriétés les plus merveilleuses.
Les auteurs du xviiic siècle, en particulier
Tschudy, sont tombés dans l'excès contraire en
prétendant que toutes les plantes placées sur cet
arbre périssaient rapidement et qu'il ne suppor-
tait pas même sa propre greffe.
En réalité, nos expériences nous ont prouvé
que, dans notre pays du moins, si la greffe du
Platane est assez difficile à réussir, elle n'est nul-
lement impossible.
On voit par cet exemple (il serait facile d'en
citer bien d'autres du même genre) que dans
beaucoup d'affirmations des Anciens, qui, à pre-
mière vue, paraissent fort exagérées, il peut y
avoir une part de vérité qu'il est utile de déga-
ger.
On ne devrait nier la possibilité des résultats
rapportés par un auteur sérieux, soit d'après ses
propres essais, soit même d'après la tradition,
qu'après avoir répété soigneusement ses expé-
riences en se plaçant dans des conditions aussi
identiques que possible. Encore un résultat né-
gatif n'est-il jamais un critérium absolu.
Combien de greffeurs, en présence de sem-
blables échecs dus à leur inexpérience ou à des
circonstances défavorables qu'ils n'ont pas su
éviter, n'ont-ils pas affirmé hautement l'impos-
sibilité de greffes qui ont été réussies depuis? 11
suffit de citer les greffes herbacées rapportées par
Olivier de Serres et la greffe des Cactées,
qu'on affectait dédaigneusement de prendre au
commencement du xix° siècle pour des boutures !
Pourquoi sans raisons sérieuses refuser aux
autres la conscience dans les recherches et Thon-
74
I E MONDE DES PLANTES
nêteté scientifique dont on est si fier soi-
même?
Mais, nous devons l'avouer, admettre sans
tout ce qui a été écrit sur la greffe se-
rait aussi ridicule que de nier à priori les résul-
tats cités par certains auteurs.
Tout le monde sait que bien des anciens com-
pilateurs ont accepté trop facilement comme réel-
les des fictions poétiques ou se sont laissés eux-
mêmes emporter par leur imagination. Nous
savons aussi par expérience qu'il est bien diffi-
cile de faire certaines vérifications quand les laits
rapportés se réduisent à une simple affirmation
et quand les méthodes employées ne sont pas
indiquées.
Pourtant si la greffe est aujourd'hui encore
imparfaitement connue, ce ne sont pas les tra-
vaux théoriques et pratiques sur ce sujet qui ont
manqué depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.
Il y a bientôt 1900 ans, le naturaliste Pline
disait déjà : « Cette partie de la civilisation est
depuis longtemps arrivée au plus haut point. Les
hommes ont tout essayé .. Depuis longtemps,
on ne trouve plus rien de nouveau... »
Prises à la lettre, les paroles de Pline auraient
dû décourager les chercheurs et supprimer toute
initiative ultérieure. Nous ne nous y arrêterions
pas si elles ne contenaient un enseignement que
devrait soigneusement méditer quiconque s'oc-
cupe de l'art de la greffe avec le désir de le per-
fectionner.
On ne sait pas assez, ou plutôt l'on n'a pas
toujours voulu savoir, que les Anciens avaient
porté l'art de la greffe à un assez haut degré de
perfection. Faute d'avoir lu avec soin les écrits
des Agronomes grecs, latins, arabes et autres,
combien d'auteurs modernes ont pu s'attribuer
l'invention de greffes déjà connues depuis long-
temps : greffes sur racines, greffes sur bouture,
greffes en placage, greffes de boutons à fruits,
grcllé herbacée, etc.
Ce plagiai involontaire (soyons indulgents
pour le plus grand nombre) existait déjà lui-même
du temps de Pline qui le mentionne à propos
de la greffe en écusson.
« Ceux, dit-il, qui favorisent les modernes
prétendent que ce genre de greflc est d'invention
récente, mais on le trouve usité même chez les
anciens Grecs. »
Désireux d'éviter les plagiats que nous venons
de critiquer, nous avons tenu, avant de donner
les résultats de nos recherches personnelles, a
faire un historique aussi complet que possible de
la greffe depuis l'antiquité jusqu'à nos jours (1).
Naturellement, dans cet historique nous ferons
seulement figurer tant au point de vue de la
théorie que de la pratique du greffage, ce qui
nous a paru vraiment neuf et original au moment
on écrivait l'auteur dont nous analyserons le tra-
vail.
Il est bon de faire remarquer encore que les
procédés de greffage décrits pour la première fis
dans les ouvrages des anciens Agronomes n'ont
pas en général été trouvés par eux, soit que les
écrits du véritable inventeur aient été perdus,
soit que l'écrivain ait simplement consigné les
procédés employés dans son pays par les gens
du métier. Or, comme aujourd'hui encore, ces
procédés se transmettaient par tradition ou étaient
enseignés par ceux qui, ayant voyagé dans d'autres
pays, en avaient rapporté des procédés inconnus
chez eux.
Dans ces conditions, ce serait folie de vouloir
fixer l'inventeur de chaque procédé de greffage.
Le but de notre historique sera donc simplement
d'indiquer, dans la mesure du possible, l'évolu-
tion de la greffe.
Après avoir suivi avec soin cette évolution, on
sera surpris que l'art de la greffe ait, depuis
longtemps, fait peu de progrès au point de vue
des procédés. D'ailleurs ce n'est pas dans cet or-
dre d'idées que les progrès peuvent être bien
tranchés et bien utiles. Les procédés actuelle-
ment connus peuvent, avec de légères modifica-
tions suivant les milieux et les plantes, servir à
tous les besoins, à condition de savoir les appli-
quer.
Mais pour cela, il ne faut pas opérer empiri-
quement, comme on l'a toujours fait. C'est la
science qui doit servir de guide.
Or, à ce point de vue, la connaissance des
lois suivant lesquelles se fait la reprise anatomi-
que, les conditions physiologiques qui permettent
ou non de souder deux plantes par la greffe, les
effets produits par des greffes répétées soit direc-
tement sur le greffon, soit plus indirectement
sur la postérité, etc., sont des questions impor-
tantes, ignorées ou peu connues des anciens, et,
avouons-le, trop négligées encore de nos jours.
(1) La longueur et les difficultés d'un semblable-
travail sont telles que, malgré nos efforts pour donner
un historique complet et précis, il peut se faire que
nous ayons commis nous-méme des erreurs ou fait
des oublis. Nous accepterons avec reconnaissance les
critiques et les rectifications qu'on voudra bien nous
adresser.
LE MONDE DES PLANTES
75
Cet historique montrera les premières tenta-
tives d'explication scientifique delà greffe depuis
l'application du microscope à l'anatomie des
plantes ; il précisera ce qui a été fait jusqu'ici dans
cette voie.
L'on ne sera pas surpris que, contrairement à
ce que nous avons fait remarquer pour les pro-
cédés de greffage, l'anatomie et surtout la phy-
siologie delà greffe soient encore insuffisamment
étudiées et que de nombreux progrès restent à
réaliser dans cet ordre d'idées.
Nous serons heureux si notre exposé impartial
provoque chez tous les greffeurs le désir de faire
de nouvelles recherches, suivies et sérieuses, sur
un art dont la pratique intéresse au plus haut
point l'Agriculture comme l'Horticulture, et dont
la théorie complète peut avoir des conséquences
importantes au point de vue de la Biologie gé-
nérale.
HISTORIQUE.
Chapitre I
Origine de la greffe.
« L'origine de la greffe se perd dans la nuit
des temps » : telle est la phrase consacrée que
l'on trouve dans presque tous les traités moder-
nes concernant cette opération.
Il est bien possible, en effet, que la greffe ait
été connue de temps immémorial ; mais on pour-
rait to Jt aussi raisonnablement soutenir l'opinion
contraire, ainsi qu'on va pouvoir s'en convaincre.
Moïse (i) parle, en termes obscurs à force
d'être concis, de la culture des arbres, mais il
ne dit nulle part qu'on doive les greffer (1585
avant J.-C).
Homère (2) décrit les jardins, entre dans beau-
coup de détails sur la culture de la vigne, du poi-
rier, du grenadier, du figuier et de l'olivier,
mais il n'indique pas que la greffé ait été prati-
quée de son temps (ixe ou xc siècle avant J.-C.)
Hésiode (3), le plus ancien des agronomes
grecs, garde le même silence; pourtant, étant
donné le sujet de son poème, il eût dû plus que
(1) Moïse, Lèvitiauc, chap. 19, v. 23 et suiv. —
Quelques commentateurs ont voulu voir dans le terme
obscur de Circoncision, dont il se sert à l'égard des ar-
bres cultivés, l'opération de la greffe (Cahen, par"
exemple). Rien ne paraît justifier cette opinion (cf.
Calmet et la majeure partie des commentateurs de
la Bible).
(2) Homère, Odyssée, Liv. VII, v. 115 et suiv.
(3) Hesiodi Opéra et Dies, latini, in-folio, 1471.
tout autre décrire cette opération (ixc siècle avant
J-C).
On admettra difficilement que ces trois au-
teurs aient pu, s'ils l'avaient connu, négliger de
parler d'un art aussi merveilleux que la greffe,
quand ils décrivaient d'autres opérations moins
importantes.
Toutefois, d'après Manilius (i), le silence
d'HnsioDE ne serait pas concluant, car il aurait
parlé de la greffe dans des ouvrages qui ne sont
pas parvenus jusqu'à nous; c'est évidemment cet
art que Manilius a en vue dans ce passage :
« Atqiie arbusia vagis esseut quod adultéra po-
mis. »
Mais d'autre part, Scaliger prétend que Mani-
lius a confondu les poèmes qui passaient pour
être d'ORPHÉE avec ceux d'HËsiODE, ce qui ferait
remonter l'invention de la greffe au xivc siècle
avant J.-C.
Quoi qu'il en soit, nous donnerons, à titre de
pure curiosité, les diverses hypothèses qui ont
été émises sur l'origine de la greffe.
Théophraste (2), ayant remarqué que des
graines semées accidentellement par les oiseaux
dans les fentes et les creux des arbres donnent
naissance à des plantes tout comme si elles
étaient placées dans le sol. pense que c'est de là
qu'est venue l'idée de la greffe par inoculation.
Pline (3), à propos de la greffé en fente, émet
une idée bien plus invraisemblable. « Un culti-
vateur soigneux, dit-il, voulant donner à sa ca-
bane la palissade d'une haie, enfonça dans du
lierre vif ses pieux pour les préserver de la pour-
riture. Ces pieux, saisi par les lèvres vivantes de
la plaie, puisèrent leur vie à une vie étrangère,
et l'on connut qu'une tige peut tenir lieu de
terre. »
Macrobe (4), trouvant sans doute que l'art de
la greffe est trop beau pour être d'origine hu-
maine, le considère comme un bienfait des dieux
et prétend que c'est Saturne qui l'a montré aux
habitants du Latium.
(A suivre.) L. Daniel.
(i) Manilius, Liv. II, v. 22.
(2) Théophraste, De Causis plantarum, cap. 23,
Lib. II, et cap. 4, Lib. V.
(3) Pline, Histoire naturelle, Liv. XVII, sect. 24.
traduction Nisard.
(4) Macrobe, Saturnales, II, c. 7, 217. — Huic
Deo insertiones surculorum pomorumque educationes
et omnium huiuscemodifertiliumtrib'junt disciplinas...
76
LE MONDE DES PLANTES
Académie internationale de Géo-
graphie botanique.
Par décision, en date du 15 avril, M. R Maire.
de Dijon, est nomme Membre auxiliaire de l'A-
cadémie.
Le Directeur,
William Trklease.
Le lot de notre tombola du Momie des Plan-
qui sera tirée le Ier juillet, consistera dans
les volumes parus et à paraître de la Horc de
France de Rouy et Fotjcaud.
MM. les Académiciens titulaires voudront bien
envoyer au plus tôt, au secrétariat, leurs pro-
positions en vue de la présentation de deux can-
didats à élire comme Académiciens titulaires en
remplacement de MM. les professeurs G. de
Lagerheim et LuigiBoRDi rayés, après avis, pour
non paiement de la cotisation annuelle et si-
lence continu depuis trois ans (1).
MM. Ferd. Rexauld, E. Gonod d'Artemare
et H. LéveillÈ, conformément à l'article XI du
règlement de l'Académie, ont l'honneur de pré-
senter la modification suivante à l'article II du
même règlement ainsi conçu : « Le Directeur
de l'Académie est élu pour un an par les seuls
Académiciens, et n'est pas immédiatement rééli-
gible. »
Ils proposent la rédaction suivante :
Le Directeur de l'Académie est élu pour un an
par tous les membres de l'Académie sur la présen-
tation d'une liste de trois noms choisis par les seuls
Académiciens; il est perpétuellement rééligible.
Ils proposent à l'article Y des statuts l'addition
suivante :
3° 'De former, sous le nom de collectio planta-
KUM TOTIUS ORRIS USO.I AM RARISS1MARUM, EDITA
SUB AUSPICHS ACADEMIE INTERNATIONALE PHYTO-
GEOGRAPHic.ï cenomanensis, une collection des
plantes rarissimes du globe en $0 parts pour chaque
. Les honorables Académiciens, pour justi-
fier leurs propositions, se bornent à signaler
l'union plus intime, la vie plus active qui résul-
terait de son adoption.
En outre, grâce à l'addition de la dernière
partie de la modification au règlement, l'avenir
de l'Académie serait assuré par la continuité de-
là Direction qui ne serait pas interrompue par la
mort soudaine du Directeur ou du Secrétaire
perpétuel.
(1) Nous recevons au dernier moment et dans les
meilleurs termes la démission de M. G. de Lagerheim.
Le Secrétaire de l'Académie se propose, en
outre, d'indiquer prochainement à ses collègues
où en est, au point de vue scientifique, financier
et des relations extérieures, l'Académie, et de
soumettre à tous les Académiciens des projets
d'avenir.
Nous rappelons que tous les Académiciens titu-
laires, correspondants, associés libres, membres d'hon-
neur, auxiliaires, sont appelés à se prononcer sur
l'opportunité et l'admission ou le rejet du nou-
veau texte proposé. Ils voudront bien envoyer
leur vote et leur opinion au secrétariat avant le
I"' juillet prochain.
Rappel d'une note sur Madagascar,
extraite des œuvres complètes du
philosophe et naturaliste Bonnet
de Genève-
Un des plus habiles et des plus infatigables na-
turalistes de notre siècle (1) écrivait ce qui suit
à un de ses intimes amis, en date de l'île de
Bourbon, le 18 avril 1771.
« Quel admirable pays que Madagascar! ce
n'est point dans une course rapide qu'on peut
parvenir à reconnaître ses riches productions :
ce serait l'étude d'une longue suite d'années ;
encore faudrait-il des Académies entières pour
une si abondante moisson.
« C'est à Madagascar qu'est la véritable terre
de promission pour les naturalistes; c'est laque
la nature semble s'être retirée comme dans un
sanctuaire particulier, pour y travailler sur d'au-
tres modèles que ceux auxquels elle s'est asser-
vie dans d'autres contrées. Les formes les plus
insolites et les plus merveilleuses s'y rencontrent
à chaque pas.
« Le Dioscoride du Nord y trouverait de quoi
faire dix éditions, revues et augmentées, de son
Systema naiurœ, et finirait, sans faute, par conve-
nir de bonne foi, qu'on n'a encore soulevé qu'un
coin du voile qui couvre les productions éparses
de la Nature. On ne peut s'empécher, à la vue
des trésors répandus à pleines mains sur cette
terre fertile, de regarder en pitié ces sombres
spéculateurs de cabinet, qui passent leur vie à
forger de vains systèmes, et dont tous les efforts
n'aboutissent qu'à faire des châteaux de cartes.
Ne les comparerions-nous pas à ce fils d'Eole,
dont nous parlent les poètes ? Comme Sisvphe,
ne se rebutteront-ils jamais de rouler le rocher
(1) Commerson.
LE MONDE DES PLANTES
77
du bas d'une montagne en haut, d'où il retombe
sur le champ? Ils devraient savoir cependant
qu'ils n'ont peut-être pas encore un seul genre
déterminé; que tous leurs caractères classiques,
génériques, etc., sont précaires; que toutes les
lignes de démarcation qu'ils ont tracées, s'éva-
nouissent à mesure que les genres et les espèces
intermédiaires comparaissent. Quelle présomp-
tion de prononcer sur le nombre et la qualité des
plantes que peut produire la nature, malgré toutes
les découvertes qui restent à faire! Linneus ne
propose guère que sept à huit mille espèces de
plantes. On prétend que le célèbre Sherarden en
connaissait plus de seize mille ; et un cultivateur
moderne a cru entrevoir le maximum du règne
végétal, en le portant à vingt mille espèces. J'ose
dire cependant que j'en ai déjà fait, à moi seul,
une collection de vingt-cinq mille; et je ne crains
point d'annoncer qu'il en existe au moins quatre
à cinq fois autant sur la surface de la terre : car
je ne puis raisonnablement me flatter d'être par-
venu à en recueillir la quatrième ou la cinquième
partie...
« Un ami a bien voulu me faire un herbier des
plantes de la côte de Coromandel ; je n'en ai pas
reconnu une vingtaine dans VHortus de la côte
de Malabar. Il faut donc regarder tous les sys-
tèmes faits et à faire encore pendant longtemps,
comme autant de procès-verbaux des différents
états de pauvreté où en étaient la science et l'au-
teur à l'époque de son système.
« Le bon Chevalier de l'Étoile polaire me fait
sourire, lorsqu'il nous assure qu'il a fait la voûte
de son édifice. Il me semble le voir au milieu de
toutes les refontes de son Pimix, occupé à re-
monter un modèle delà machine de Marly, dont
on ne lui présenteraient les pièces de rapport
qu'après lui en avoir préalablement soustrait les
neuf dixièmes. Je ne prétends point parla déro-
ger au respect qui lui est dû ; j'ai toujours été un
de ses zélés disciples. » Et Bonnet ajoute : « Ce-
lui qui s'exprimait avec tant de feu et d'agrément,
avait fait le tour du globe, pour accroître nos
connaissances en histoire naturelle. Combien
les amis de la nature ont-ils à regretter qu'une
mort prématurée l'ait enlevé à une science au
perfectionnement de laquelle il avait consacré
tous les moments de sa laborieuse et trop courte
vie ! »
Onagrariées des Deux-Sèvres et de
la Vienne.
Onothera biennis L. — [D.-S.]. — Airvault
(Bonniit). — [Vienne]. — Bords de la Vienne,
depuis Availles-Limousine jusqu'à Chàtellerault
(Delastre). — St-Romain-s-V. ; Vaux-s-V. ; Mon-
dion (Baudin). — Leigné-s-Usseau [Adhumeau).
— Croutelle (Poiraulf). — Vendeuvre, vigne
inculte [Didier). — Bords de la Gartempe, de
Lathus à St-Savin (Violleau, Ménard).
Epilobium spicatum Lamk. — [Vienne] .
— Ouzilly; Scorbé-Clairvault (Delastre). —
St-Christophe CBaudin).
Variété E. latifolium Roth., non L. — La Ro-
che, près Gençay (Delastre").
E. palustre L. — [D.-S.]. — St-Sauveur
(186.1, /. Richard). — Secondigny; Neuvy-
Bouin (1850, Guillon). — [Vienne], — Lathus.
— St-Christophe, lac de Chougne {Baudin).
E. tetragonum L. et ses formes. ■ — Assez
répandu.
E. montanum L. — Assez répandu.
E. lanceolatum. — Assez répandu.
E. parviflorum Schrad. — Répandu.
E. hirsutum L. — Répandu.
Myriophyllum spicatum L. — Assez ré-
pandu.
M. alterniflorum DC. — Assez répandu.
M. verticillatum L. — Assez répandu.
Isnardia palustris L. — Dantia paluslris.
(Petit). — [D.-S.]. — Chambroutet; Cerizay
(f. Richard). — Beaulieu, étang Barou (SattrJ
et Maillard). — Ménigoute. — Soudan (B. Sou-
che). — Amailloux [Guy on). — Fenioux; St-
Martin-du-Fouilloux (Gamin). — Boësse (Viol-
leau). — St-André-s-Sèvre (Régnier). — Lit de
la Vonne, forêt de la Saisine (Gourheault). —
[Vienne]. — Poitiers; St-Benoit; Ozon, com-
mune de Bonneuil-Matours (Delastre). — Lu-
chapt (Violleau, Ménard). — Payroux (Baudin).
Circaea lutetiana L. — Assez répandu ; man-
que dans plusieurs localités.
Hippuris vulgaris L. — [D.-S.]. — Pas-
de-Jeu (/. Richard). — Tourtenay (Luiiet). -
Niort (Guillon). — ■ Mauzé; Bessines; Sansais.
(Sauié). — Lezay (Roufineau). — Clussais (Cail-
lou, p.). — Chizé (Giraudias). - - Availles.
— St-Liguaire (B. Souche). — Deyrancon (D ti-
ret). — [Vienne]. — Poitiers; Gençay; Len-
cloitre (Delastre). — Magné (Tarbazard). La
Grimaudière (Guyon). — Marais du Placin, près
Moncontour (P. Cornuatili). — Usson; St-
78
LE MONDE DES PLANTES
■ndin; Brion; St-Maurice; Couhé [Baudiii).
— Vendeuvre Dià . — Angliers Violhau .
Trapa natans L. D.-S.]. — La Forêt-
s-Sèvre; Cerizay; St-Sauveur; Thouars; Meni-
goute; Fomperron; Beaulieu ; les Forges. -
Parthenay (/anneau . - - St-Loup; Amailloux
Trayes (Guillon). — Vitré s
Maillard). — Noirterre; St-Maurice-la-Fou-
gereuse (Toussaint). — St-Germier; St-Martin-
du-Fouilloux ; Yausseroux: Vasles; la Chapelle-
Bertrand [B. Souche). — La Chapelle- Saint-
Laurent [Betraud). — Fenioux Gamin et
d'Ornano). — Le Busseau Michekt . — Mon-
coutant (E. Marais). — Nueil-s-les-Aubiers
E. Nouelle . — Allonne (Jacquet*. — Saint-
Mard-la-Landc Duvet . — (Vienne). - San-
xay Delastre . -—La Vienne, à Gouex. — La
Puye [Parhayird). — Bords de la Vienne, au-
dessous du château des Ormes [d'Argenson). —
Châtellerault [Didier .
B. Souche.
Évolution de l'organisme muscique.
(Suite.)
La chute de la coiffe varie évidemment avec
le processus évolutif qui en a déterminé la for-
mation. Dans les espèces où son accroissement
est symétrique, c'est-à-dire également propor-
tionnel en tous ses points à l'accroissement de
la capsule, la coiffe prend une forme régulière
qui lui assure une plus grande fixité au sommet
du fruit, qu'elle embrasse complètement par
toute sa marge libre; dans ce es, elle ne se dé-
tache ordinairement que grâce à plusieurs rup-
tures longitudinales intéressant une plus ou moins
grande étendue de son tissu, et permettant aux
bords de s'écarter du fruit.
Au contraire, dans les espèces où son accrois-
sement est asymétrique et unilatéral, elle se
trouve entièrement déjetée d'un seul coté, au
côté opposé correspondant un sinus triangulaire;
dans ce cas. elle est bien moins adhérente au
fruit, qu'elle n'embrasse que par une très mi-
nime partie de son cône terminal.
La coiffe ne se détache pas spontanément ;
mais, quand elle cesse d'adhérer au sporoçone,
il suffit du moindre effort de la pluie ou du vent
pour la faire tomber.
La coiffe des Hépatiques n'est pas caduque.
Elle correspond à peu près, mais avec une dif-
férenciation organique plus parfaite et un mode
de formation différent, à la vaginule des Mousses.
Dans ce groupe, quand la capsule s'élève au-
dessus de ses involucres à la faveur de l'élonga-
tion du pédicelle, elle est presque mûre et par
suite apte à opérer sa déhiscence.
A l'époque de la maturité parfaite cette déhis-
cence se fait spontanément ; il est cependant
facile, un certain temps avant le moment précis,
physiologique, où les spores ont acquis tous
leurs caractères, de la provoquer par une légère
pression, et il est probable que très souvent ce
résultat est atteint par l'intervention des agents
mécaniques.
Quelle est la cause organique de la déhis-
cence, et, comme conséquence inévitable, quel
est son mode?
Les éléments dont se compose la paroi capsu-
laire, dans la plupart des Hépatiques, sont
disposés en séries qui se contournent en une
spirale plus ou moins évidente ; ces séries sont
interrompues par quatre lignes longitudinales
moins résistantes, sutures cellulaires qui partent
d'un point quelconque delà capsule et qui toutes
viennent aboutir à son extrémité libre.
Bien qu'il soit difficile d'être affirmatif dans
une question aussi délicate, peut-être serait-il à
la fois rationnel et conforme à la vérité de consi-
dérer ces quatre sutures comme la trace, sur la
paroi, des cloisons primordiales qui ont découpé
létage supérieur de l'embryon en quatre quar-
tiers cylindriques.
Quoi qu'il en soit, elles représentent le moyen
mis par la nature à la disposition du sporogone
pour projeter ses spores. Si un choc vient à se
produire; si, par les temps humides, le pouvoir
hygrométrique des cellules stériles les gonfle
d'eau jusqu'à provoquer de leur part un effort
expansif contre l'enveloppe générale du fruit, les
sutures céderont, et avec une rapidité qui s'ex-
plique par ce fait que la rupture de la première
cellule détruira la cohésion générale du tissu et
sera, pour les autres cellules, une excitation suf-
fisante pour en provoquer la séparation.
Les cellules externes de la paroi forment,
d'ailleurs, parleur réunion, une membrane douée
d'une tendance générale qui la force à s'écarter,
dès qu'elle le peut et autant qu'elle le peut, de
l'axe du sporogone, à peu prés comme les par-
ties d'une tige fendue en long s'écartent de l'axe
de cette tige.
L'erfort interne et l'effort externe, en se com-
binant, brisent les sutures, et étalent les quatre
portions de l'enveloppe capsulairc en quatre val-
LE MONDE DES PLANTES
79
ves, dont la séparation s'arrête en un point
variable, marqué par une cellule qui limite la
ligne suturale.
Quand les valves sont écartées, quelquefois
elles restent planes, les cellules qui les compo-
sent décrivant une spirale à peine sensible ; mais
plus souvent elles se contournent au point de pren-
dre un aspect filiforme; ce phénomène est évi-
demment provoqué par la disposition spiralée
très accentuée des cellules, dont les séries s'en-
roulent.
Dans les Ricciées, Hépatiques rudimentaires,
il n'y a point d'enveloppe capsulaire proprement
dite, et par suite point de sutures, point de val-
ves ; les spores ne sont mises en liberté que par
la désorganisation du thalle ; dans les Phasca-
cées, Mousses rudimentaires, la paroi capsu-
laire ne comprend pas de sutures, et elle ne
s'ouvre pas spontanément. Mais les sutures re-
deviennent évidentes chez les Mousses typiques,
où elles sont plus nombreuses que chez les
Hépatiques, et où elles offrent une disposition
particulière. Il y en a trois séries superposées, les
deux externes faisant partie de la paroi capsu-
laire, l'interne courant dans la continuation de
l'enveloppe de l'archéspore.
A l'extérieur, la suture est unique, et non lon-
gitudinale, mais circulaire ; elle représente une
ligne de moindre résistance délimitant une
calotte sphérique, apiculée ou non, et fermant
supérieurement l'ouverture de la capsule. Cette
suture venant à céder, par le jeu des cellules de
la paroi et aussi sous l'effort, provoqué par ses
propriétés hygrométriques, de la couche interne
de l'enveloppe, la calotte, ou opercule, tombe,
soit spontanément, soit emportée par le vent.
Les sutures moyennes sont longitudinales ;
elles sont très rarement au nombre de quatre,
comme chez les Hépatiques, plus souvent au
nombre de huit, seize, trente-deux ou soixante-
quatre ; mais elles peuvent être sans doute con-
sidérées comme correspondant aux cloisons
primordiales différenciées dans les disques super-
posés de l'embryon : de cette manière, la mem-
brane qui les renferme ne se diviserait normale-
ment qu'en quatre valves, se subdivisant ensuite
selon les lignes secondaires dedéhiscence qui ne
se différencient point dans les Jungermanniées,
les Andréacées, les Tetraphis.
La rupture des sutures moyennes, provo-
quant l'épanouissement des dents péristomien-
nes externes, ouvre, après la chute de l'oper-
cule, la cavité de la capsule. Cependant, dans
de nombreuses espèces, cette cavité est encore,
en totalité ou en partie, close par la membrane
du sac sporigène externe ; cette membrane,
dans sa partie supérieure, comprend aussi des
sutures, qui se brisent, en raison de l'hygro-
scopicité des portions contextées qu'elles sépa-
rent ; après leur rupture, l'émission des spores
ne rencontre plus d'obstacle.
Chez les Hépatiques, elle se fait brusque-
ment, par l'intervention des cellules stériles
ou élatères qui, en se roulant avec élasticité,
grâce à leurs fibres spirales, au milieu des
amas de spores, les disséminent de tous côtés.
Au moment où les valves se séparent, c'est
comme un nuage de filaments et de globules,
qui tressaillent et s'écartent vivement. Toutes
les élatères ne sont pas projetées avec les
spores; il en est qui restent adhérentes, soit
I au centre de la capsule, soit à l'extrémité des
valves. Il est évident que la différence entre
les unes et les autres, en apparence considéra-
ble au point de vue morphologique, et d'ail-
leurs constante, est très peu importante au
point de vue physiologique : en effet, les
élatères représentant en quelque sorte une
columelle d'éléments stériles, il importe peu
qu'elles se séparent plutôt de l'une que de
l'autre des extrémités de l'axe de la capsule.
L'éjaculation des spores des Mousses n'est
point servie par des éléments particuliers.
Dans les cas où elle s'accomplit avec une
certaine vivacité, elle est sans doute provo-
quée soit par la formation de gaz dus à la
décomposition des parois des cellules mères
et des éléments internes de la capsule, et
expulsant les spores pour se frayer un pas-
sage ; soit, comme il arrive pour les asques
des Discomycètes, par l'introduction brusque
de l'air chassant les spores en bouffées. Dans
les autres cas, l'émission peut être due à des
secousses vives imprimées à la capsule par
des agents mécaniques, par le vent, le vol des
insectes, la chute des feuilles ou à l'hygrosco-
picité des cellules, ou encore simplement à la
direction inclinée ou pendante du fruit. Cette
dernière cause de mise en liberté des spores
est sans doute assez fréquemment active ; car
il est à remarquer qu'un certain nombre de
capsules réfléchies ou horizontales se redres-
sent après la sporose.
A. Acloqve.
So
LE MONDE DES PLANTES
Sur la présence de 1' « Azolla Caro-
liniana » dans la Sarthe.
[1 va environ deux mois, M. Coilliot, notre
collègue, m'apportait une plante recueillie par
lui, près du Mans, chemin de la Rivière. Cette
plante aquatique rappelait les Lemna quant au
port, mais s'en différenciait profondément par
les caractères morphologiques. Je la soumis au
distingué M. Gentl, auteur des principales pu-
blications botaniques sur la flore de la Sarthe.
Cette plante me semblait en effet étrangère,
non seulement à la .flore du Maine, mais en-
core à la flore française. M. Gentil voulut bien
entreprendre une enquête au sujet de l'intro-
duction de la dite plante aux portes du Mans.
Se souvenant que M. Rauot, jardinier chef du
fardin d'horticulture, lui avait parlé d'une
plante américaine introduite au Jardin, il l'in-
terrogea à ce sujet et me communiqua la note
suivante :
a La plante de M. Coilliot est une Azolla
venue d'Amérique, transportée du Jardin bota-
nique de Rennes au Jardin d'horticulture du
Mans par M. Crie père, qui l'a donnée sous le
nom d'A^olla canadensis; transportée ensuite, par
un ouvrier, du Jardin d'horticulture dans le
bassin qui sert de lavoir pour l'hôtel de la Boule-
d'Or, elle est descendue par le ruisseau, jusqu'en
face du lavoir qui se trouve au tournant du che-
min de la rivière. L' Azolla périt chaque année au
Jardin d'horticulture et se maintient près du
lavoir de l'hôtel de la Boule-d'Or. »
A la suite de cette communication, je me li-
vrai à des recherches bibliographiques concer-
nai t la dénomination de notre Azolla. On sait
que les Ayplla forment pour certains botanistes
la petite familles des Azollées, tandis que d'autres
les rattachent à des familles voisines appartenant
d'ailleurs également aux Cryptogames, telles
que Salviniacées ou Rhizocarpées. Le résultat de
mes recherches fut l'identification de notre plante
avecl'^4 lollaCai olinîanaWiïli. , plante du Canada,
seul représentant de la famille dans cette con-
rée.
Les conditions climatériques dans lesquelles
elle vit au Canada font prévoir son acclimatation
probable chez nous. Etant donné que depuis
quatre ans la plante vit et prospère dans sa sta-
tion actuelle et qu'elle a supporté le rigoureux
hiver de 1894-1895, il ne nous parait pas douteux
que cette espèce nouvelle puisse s'acclimater
chez nous dans les eaux tranquilles produites et tra-
versées par un courant d'eau de source à cours per-
sistant et mériter d'ici quelques années une place
dans la flore sarthoise.
Si nos prévisions se réalisent, nous aurons
une plante rare et remarquable de plus, juste-
ment à la même place qu'occupait jadis une au-
tre plante rare aussi, InLathraa Clandestina qui ne
compte pour ainsi dire plus dans la Sarthequ'une
seule localité.
H. Léveii lé.
Les Onothéracées de Madère.
La famille des Onothéracées n'est représentée
à Madère que par quatre espèces d'Ëpilobes qui
font eux-mêmes défaut dans les îles voisines de
Madère ainsi que notre distingué collègue M. Car-
los Azevedo de Menezes a bien voulu s'en assu-
rer.
Les échantillons qu'il nous a bienveillamment
adressés renferment les espèces suivantes :
Epilobium parviflorum Schreb.
Epïlobium lanceolatum Sebast. et Maury.
Epilobium telragonum L., var. Lamyi Schultze.
Lowe, dans son Manuel de la Flore de Madère,
donne la description de quatre espèces : E. par-
viflorum, E. lanceolatum, E. tetragonum, E. obscu-
ruiu.
Sauf pour cette dernière forme qui n'est elle-
même qu'une variété de l'E'. tetragonum et qu'il
a confondue avec la variété voisine Lamyi, les
déterminations de Lowe sont donc exactes.
Haussknecht, dans sa Monographie der G.attung
Epilobium maintient l'E. parviflorum, mais ratta-
che IV:'. tetragonum à l'adnatum (on sait que le
professeur de Weimar a démembré l'E. telra-
gonum linnéen) et l'E. obscurum à l'E. Lamyi.
De l'E. lanceolatum'û fait une nouvelle espèce,
l'E. maderense (Monog. der (nill. Ep., p. 232).
Nous n'avons pas vu autrement que par la figure
de l'ouvrage du distingué professeur les échan-
tillons qui lui ont servi pour créer son espèce,
mais nous avons sous les yeux l'échantillon que
nous a expédié M. de Menezes. Cet échantillon
qui vient de Funchel où le Dr Lemann avait déjà
signalé la présence de l'E. lanceolatum appartient
effectivement a cette espèce et est de plus presque en-
tièrement identique à une forme de cette même
espèce que nous avons rencontrée récemment à
Saint- Picrre-sur-Orthe dans la Mayenne.
Les feuilles inférieures sont nettement pètiolèes; dés
LE MONDE DES PLANTES
81
lors, quand notre distingué collègue et corres-
pondant nous aura fait un nouvel envoi, il nous
sera peut-être possible d'établir que YE. maie-
rense Hausskn. doit rentrer dans la synonymie
déjà assez longue de YE. lanceolatum, espèce ex-
trêmement variable sur laquelle nous aurons lieu
de nous expliquer plus longuement à bref délai.
Voici les indications qui accompagnent les
échantillons que nous avons sous les yeux, ainsi
que la rareté relative des espèces à Madère.
Epilobium parviflorum Schreb., var. subgla-
brum Koch. Madère : rochers humides au-dessus
de ioo mètres. _Très commun C. A. de Menezes
kgit.
Epilobium lanceolatum Seb. et Maury. Ma-
dère : rochers humides et bords des ruisseaux,
au-dessous de i,ooo mètres. Rare. C. A. de Me-
nezes legit.
Epilobium tetragonu m L., var. L a m viSchultze.
Madère : rochers humides dans les montagnes,
entre 1,000 et 1,500 mètres. Très rare. C. A. de
Menezes legit.
On remarquera la variété subglabrum de YE.
parviflorum.
Nous divisons en effet YE. parviflorum en
trois sous-espèces : la forme typique ou£. molle
Lamark; la forme presque glabre E. subglabrum
Koch; et la forme laineuse à inflorescence grêle
E. mollissimum Welw. que nous possédons du
Portugal et de la France.
Nous n'avons point de Madère YE. tetragonum
L. var. adnatum Gris, qui y existe certainement.
H. Leveillé.
Contributions à la Flore Cryptoga-
mique de la Sarthe. 1895-1896.
CHAMPIGNONS
Amanita muscariaL. Amanite tue- mouches.
— Commun un peu partout, surtout dans le voi-
sinage des bouleaux, 10 novembre.
Amanita citrina Sch. Amanite citrine. —
Jupilles. Très répandu ça et là dans la forêt, oc-
tobre et novembre.
Lepiota irrorata Q.. Lépiote à gouttelettes
— Thoiré-sur-Dinan, dans la forêt, Ier novem-
bre.
Lepiota procera Scop. Lépiote élevée vulg.
Potiron. — Un peu partout, 28 octobre. Déli-
cieux.
Lepiota excoriât» Sch. var. mastoidea Fr.
Lépiote excoriée, var. à pied grêle. — Forêt de
Bercé, 28 octobre. Délicieux.
Armillaria mucida Schr. Armillaire vis-
queuse. — Thoiré sur-Dinan, dans la forêt, sur
un tronc de hêtre, 14 novembre.
Armillaria mellea Vahl. Armillaire couleur
de miel. — Commun sur les vieilles souches en-
terrées. Var. maxima Frics. — Thoiré-sur-Dinan,
route du rond de Volumier à l'entrée de la forêt,
10 novembre.
Tricholoma équestre L. Tricholome éques-
tre, var. auratum Paul. — Thoiré-sur-Dinan,
dans la forêt, 15 décembre. Bon.
Tricholoma ionide B. Tricholome pourpré.
— Thoiré-sur-Dinan, dans la forêt, novembre.
La cuisson sur le gril ne lui enlève pas son goût acre
peu agréable, mais il n'est pas vénéneux.
Tricholoma nudum B. Tricholome nu. —
Thoiré-sur-Dinan, fossés et bords des chemins,
20 novembre. Asse\ bon.
Collybia dryophila Fr. Collybie ami du
chêne. — Partout dans la forêt de Bercé, no-
vembre.
Collybia fusipes B. Collybie à pied en fu-
seau. — Thoiré-sur Dinan,surles souches à terre,
dans la forêt, 17 septembre. Très bon de goût,
mais nu peu dur.
Collybia radicataRelh. Collybie à racine. —
Un peu partout dans la forêt de Bercé, 5 novem-
bre.
Laccaria laccata Scop. Laccaria vernissé,
yzi.amethystinaYzill., var. violette. — Thoiré-sur-
Dinan, dans la forêt, 10 novembre.
Clitocybe rivulosa Pers Clytocybe du bord
des routes, var. phyllophylla. —Thoiré-sur-Dinan,
dans la forêt, sur les feuilles, 25 octobre.
Clitocybe geotropa B. Clitocybe géotrope.
— Commun sur le bord des chemins et des
champs, 20 novembre. Très bon, mais devient vite
coriace.
Clitocybe nebularis Batsçh. Clitocybe nébu-
leux. — Saint-Vincent-du-Lorouer, dans la forêt,
sous les hêtres, 10 novembre. Bon, mais un peu
musqué.
Clitocybe viridis Scop. Clitocybe vert. —
Thoiré-sur-Dinan, dans la forêt, Ier novembre.
Très bon, mais conserve un petit goût d'anis.
Mycena fllipes B. Mycène à pied filiforme.
— Thoiré-sur-Dinan, dans la forêt, sur les feuilles
et la mousse, 10 novembre.
Pleurotus ostreatus Jacq. Pleurote en forme
d'huître. — Thoiré-sur- Dinan, dans la forêt, sur
32
LE MONDE DES PLANTES
un chicot de chêne, 2 1 décembre. Bon, maudevient
1 iace.
Hygrophorus eburneus B. Hygrophore
blanc d'ivoire. — Thoiré-sur-Dinan, bords de
la route du rond de Volumier, 22 novembre.
Cantharellus cibarius Pries. Chanterelle co-
mestible. — Commune dans la foret de Bercé à
la fin d'août. Très bon.
Cantharellus aur^nti^cus Wulf. Chanterelle
orangée. — Thoiré-sur-Dinan. foret, près du rond
de Volumier, novembre.
Cantharellus tubaeformis Fr. Chanterelle
en forme de trompette. — Jupilles et Thoiré,
dans la forêt et les taillis, S novembre et 15 jan-
vier.
Lactarius vellereus Fr. Lactaire à toison. —
Thoiré-sur-Dinan, dans la forêt et au bord des
champs, 4 août.
Lactarius zonarius B. Lactaire zone. —
Bords des chemins et des routes, 20 août.
Lactarius theiogalus B. Lactaire à lait jaune
soufre. — Forêt de Bercé, prés le rond Croix-
Veneurs, 19 novembre.
Russula delica Fr. Russule sans lait. —
Thoiré-sur-Dinan, dans la forêt et à La Pilletière,
août.
Russula rubra Fr. Russule rouge. — Bois
en pins-sylvestres au- dessus de la Vallée-Noire et
çà et là dans la forêt de Bercé, 25 décembre.
Russula virescens Sch. Russule verdoyante.
— Thoiré-sur-Dinan, çà et là dans la forêt,
11 septembre. Asse\ bon.
Marasmius rotula Scop. Marasme petite
roue. — Forêt de Bercé, sur les feuilles de chêne,
septembre.
Marasmius Oreades Boit. Marasme d'Oréade.
— Commun dans les prés, août. Très bon.
(A suivre.) Victor Jamin.
Note sur le ■• Sideritis scordioidesL. -
J'ai lu, ces temps derniers , avec un réel plai-
sir, dans la Revue horticole du Bouches- du-
Rboue, organe de la Société d'horticulture et de
botanique de Marseille, un intéressant article de
M. Louis Charrel, sur le Siderith scordioides
« Avons -nous en Provence le Sideritis scordioi-
des ou ne l'avons-nous pas? » se demande l'au-
teur. Castagni et Derbès disent oui, Roux dit
non. CASTAGNE et Derbès donnent cette plante
comme si commune en Provence qu'ils ne pren-
nent pas la peine d'en indiquer les habitats.
Roux ne la signale pas, non plus que ses conti-
nuateurs. Il est vrai que, passant les indications
de CASTAGNE sans les mentionner, il laisse à sup-
poser que son manuscrit offre une lacune sur ce
point, mais présomption grave, son herbier n'en
contient pas venant de Provence.
« Pour aller plus loin. Grenier et Godrok
citent notre plante sur divers points de la région
méditerranéenne, en ne précisant, cependant, que
quelques localités occidentales.
« Nyman l'indique dans la France méridionale
et l'Espagne, mais pour la France, il énonce
seulement quelques-unes des localité de Grenier
et Godron, ce qui porterait à croire qu'elle est
rare, car c'est le seul cas où des habitats précis
soient donnés.
« A priori, on penserait que la plante deLixxK
croit en Provence, car il est notoire qu'elle est
fréquente dans le Gard et l'Hérault, départements
voisins du nôtre, et il est certain que, dans les
Bouches-du-Rhône, on trouve plus d'une loca-
lité jouissant du même climat que celles qui
sont favorisées par la présence connue du Side-
1 itis fi ordioides. »
Cette espèce existe-t-elle réellement en Pro-
vence ou non? Bien que quelques-uns de mes
correspondants du Varet des Basses-Alpes, à qui
j'ai demandé des renseignements au sujet de la
plante en question, m'aient répondu qu'ils n'a-
vaient jamais rencontré cette espèce et qu'elle ne
devait probablement pas exister dans notre ré-
gion, je n'hésite pas à répondre par l'affirmative
à la question que M. Charrel se pose au début
de sa note.
J'ai récolté moi-même le Sideritis scordioides,
dans le département des Bouches-du- Rhône. Je
l'ai aussi récolté dans le Var en compagnie d'un
de mes amis, étudiant en médecine à Marseille,
et nous avons acquis la certitude que cette
espèce, souvent confondue avec le S. hirsuta,
avec lequel, d'ailleurs, — je veux bien le
reconnaître, — elle a de grands rapports, est,
sans nul doute, le Sideritis scordioides L.
Il semblerait que cette affirmation, que d'au-
cuns trouveront peut-être un peu téméraire, dût
infirmer l'assertion de M. Roux qui ne signale
pas ladite plante dans son Catalogue des plantes
de 'Provence et par contre militer en faveur de
l'allégation de MM. Castagnk et Dkrrés.
Tout en rendant ici hommage au mérite in-
contestable de ces messieurs, personnalités mar-
quantes du monde botanique provençal, à leur
LE MONDE DES PLANTES
83
expérience approfondie, à leur savoir étendu, je
me permettrai de dire que je ne partage l'opi-
nion ni de l'un ni des autres, car je trouve qu'il
y a eu peut-être, de part et d'autre, tendance à
l'exagération. Entre ces deux opinions extrêmes,
je crois devoir garder un juste milieu. Ce qu'ily
a de certain, c'est que le S. scordioides L. a été
plus d'une fois et par plus d'un botaniste con-
fondu avec le S. hirsuta L.
« Gili.et et Magne offrent le dessin de notre
Sideritis, mais ils figurent le calice glabre à dents
presque droites, tandis qu'il est réellement velu
dans toute son étendue et que les dents de-
vraient être plus franchement rejetées au dehors
pour répondre aux faits et à la description de
leur propre livre.
« Cusmet Ansberque, poursuit M. Charrel,
font bien pis : ils représentent le calice du
S. scordioides comme légèrement bossu à la base,
tandis que toutes les descriptions assignent cette
bosse à l'hirsuta et que Grenier et Godron
disentformellement «calice non bossu à la base. »
Ils lui donnent le calice glabre dans sa partie in-
férieure, tandis qu'il est velu dans toute son
étendue et ne montrent aucune différence dans
les dents des deux espèces. Leur gravure est
donc très mauvaise sur ce point, n'indiquant
même pas l'inégalité de largeur des dents, seul
caractère que Grenier et Godron veuillent bien
mettre en italiques, c'est-à-dire en opposition,
ainsi que celui de la couleur de la fleur. Il est
clair en un mot que, dans cet ouvrage classi-
que, il y a eu confusion entre les deux espèces
litigieuses. »
J'ai consulté la Flore de France d'Acloque.
Les diagnoses que donne l'auteur de chacune
des espèces me paraissent se rapprocher le plus
de la vérité :
Calice à dents égales, lancéolées, dressées; co-
rolle à peine plus longue que le calice, à lèvre su-
périeure blanche, l'inférieure jaune. S. hirsuta L.
Calice à dents inégales, à la fin très étalées ;
corolle à peine exserte, d'un jaune pâle, à lèvre
supérieure linéaire-oblongue. S. scordioides L.
J'ai donc pu, muni de cette excellente flore,
arriver facilement, et d'une façon certaine, à la
détermination de mon Sideritis. Je reviens à
mon affirmation de tantôt : le S. scordioides existe
en Provence. Mais est-ce à dire qu'il s'y trouve
aussi communément répr.ndu que veulent bien
le dire MM. Castagne et DERBÈsPJe ne le crois
pas, et jusqu'à présent je considère la plante
comme assez rare pour la région. Il esl pourtant
vrai que cette espèce croît assez abondamment
dans les Bouches-du-Rhône, à Rousset et àTrets,
où on la voit pousser au bord des routes et dans
les sables de la rivière de l'Arc. Dans le Var,
j'ai trouvé la même espèce sur les coteaux arides
qui dominent le village de Cotignac ; je ne l'ai
pas rencontrée ailleurs dans ce département, ce
qui me porte à croire que l'espèce n'est pas des
plus communes, mais que M. Roux l'omet à
tort dans son Catalogue. A la saison prochaine
je tâcherai de rechercher de nouveaux habitats
de cette plante intéressante en herborisant sur
une aire de végétation beaucoup plus étendue,
et je ne désespère pas de découvrir quelque nou-
velle localité provençale.
Marius Capoduro.
Six-Fours, le 10 mars 1896.
Une nouvelle station du Pin Laricio
en France, dans le Uard.
Note de M. G. FA BRE présentée par M. BORNET(i)
« L'étude de la répartition des espèces végé-
tales qui ont une aire d'habitation disjointe pré-
sente toujours un réel intérêt parce qu'elle per-
met souvent de saisir sur le vif les causes qui
ont amené le recul de l'espèce et son cantonne-
ment actuel. L'intérêt augmente quand il s'agit
d'un grand végétal arborescent, que les dépréda-
tions de l'homme ont contribué à reléguer en
quelques stations isolées. C'est à ce titre qu'il
convient de signaler une nouvelle station du
Pinus Sal\manni (Dunal).
On sait que cette variété du Pin Laricio n'est
connue jusqu'ici qu'en deux points des Cévennes
du Languedoc : les environs de Bessèges (Gard)
et les montagnes de Saint-Guilhem-le-Désert
[ Hérault). Dans la première localité, le Pin est
répandu sur une aire d'une vingtaine .de kilomè-
tres carrés et y forme des massifs forestiers de
plusieurs centaines d'hectares ; il est, du reste,
exclusivement stationné sur les grès et poudin-
gues de l'étage houiller. Dans la seconde loca-
lité, l'aire est plus réduite ; elle se borne à
10 kilom. 1 et ne comprend guère que la forêt
communale de Saint-Guilhem-le-Désert; la sta-
tion est localisée sur les sables et rochers dolo-
mitiques du terrain jurassique moyen.
(1) Communication à l'Académie des Sciences.
84
LE MONDE DES PLANTES
80 kilomètres en ligne droite sép.irent l'une
de ces stations de l'autre ; pas un seul pied de
Pin Laricio n'avait été signalé jusqu'ici dans ce
long intervalle. Mais nous venons de découvrir
en pleine Cévenne, à 10 kilom. nord d'Anduze,
sur le territoire de la commune de Mialet et aux
environs du col d'Uglas, tout un petit recoin de
70 à 80 hectares d'étendue, où le Pinus Sal^-
manni prospère à l'état spontané. On est là aux
altitudes comprises entre 400 mètres et 500 mé-
trés, sur un sol de grès grossier appartenant au
terrain triasique et sur des pentes fortes, géné-
ralement exposées au sud, qui déversent leurs
eaux torrentielles dans le lit du Gardon. Ces ver-
sants de montagne sont garnis d'une végétation
arbustive ou forestière serrée : Quercus Ilex, Pl-
ans sylvestris, Erica arborai, Sarothamnus scoparius,
etc. ; partout où le sol rocheux a pu être défri-
ché, il a été complanté en châtaigniers.
C'est probablement grâce à l'absence totale de
routes dans ce pays, au relief très âpre, que les
Pins ont pu échapper aux convoitises des pavsans
et subsister jusqu'à ce jour.
Les plus gros, âgés de 70 à 80 ans, n'ont pas
plus de 10 mètres de haut et om,90 de tour; la
grande majorité des pieds est d'âge et de dimen-
sions bien plus modestes, et déjà cependant ils
offrent une cime aplatie touffue, qui annonce un
arrêt complet dans l'accroissement en hauteur.
On retrouve ici les formes en boule ou en pa-
rasol qui sont si caractéristiques sur les rochers
des environs de Bességes et de Saint-Guilhem,
et qui indiquent une adaptation pénible de l'es-
pèce aux mauvaises conditions actuelles de sa
station ; on pourrait en conclure a priori sa faible
résistance aux causes de destruction et une infé-
riorité réelle dans la lutte pour l'existence. On
en aune preuve certaine par le recul considéra-
ble du Pin Laricio de Bességes devant les enva-
hissements du Pin maritime introduit de main
d'homme vers 1840 et doué d'une végétation
rapide et vigoureuse. On peut prévoir que, dans
cette région des Cévennes, une période de deux
siècles au plus suffira pour amener la disparition
complète du Pmus Salimanni, reste déchu de
l'ancienne flore pliocène et quaternaire du Lan-
guedoc.
Revue des Sociétés Savantes.
Académie des Sciences de Paris
Séance du 9 mars i8ç6. — Sur l'essence d'anis de
Russie, G. Pouchardat et Tardy. — Ces deux sa-
vants ont poursuivi leurs recherches sur les produits
constituants de l'essence d'anis de Russie, au sujet
desquels ils avaient fait une première communication
.1 l.i séance du 27 janvier. Ils ont été amenés aux
conclusions suivantes : L'essence d'aras de Russie,
du commerce, renferme une énorme proportion d'ané-
tholC20H'2O3, puis de très petites quantités d'aldéhyde
anisique; d'acé-.one anisique C~oH1004; d'acide ani-
sique; de ^amphre anisique ou fenchone C20Hi6O ;
de divers carbures de formule C3oH21 et enfin de ma-
tières goudronneuses; toutes ces substances atteignant
au plus le vingtième du poids de l'anéthol de l'essence
d'anis de Russie. — Explication de lafieur des Fumariées
d'après son analomie, O. Ligxier. — L'auteur a re-
cherché, par la méthode des coupes successives les
rapports anatomiques qui relient entre elles toutes les
pièc s florales chez les Fumariées. Il a été amené à
conclure que la fleur des plantes de la famille com-
prend cinq verticilles alternes de feuilles opposées. Les
feuilles florales y sont d'autant plus embrassantes
qu'elles sont plus rapprochées du sommet, et elles
présentent une tendance à la trilobation qui est surtout
accusée dans les verticilles supérieurs. L'androcée ne
comprend jamais que deux feuilles, plus ou moins
trilobées, à lobes tous fertiles. Chez VHypecoum, la
trilobation est particulièrement accentuée et se traduit
par un grand éc.irtement des lobes; ce l'ait résulte de
ce que les deux feuilles staminalcs y sont fortement
connées Le pistil est, de même, (orme de deux feuilles
trilobées et connées ; mais ici les lobes sont coahscents
entre eux et les médians sont seuls fertiles.
Séance du 16 mars. — Explication de la fleur des
Crucifères d'après son anatomie, O. Ligxier. — Comme
suite à sa communication précédente sur l'étude ana-
tomique de la fleur des Fumariées, M. Ligxier adresse
une note analogue sur les Crucifères. Des observations
faites par lui il résulte qu'à l'exception de certaines
particularités de structure, les verticilles des deux fa-
milles sont comparables. La fleur des Crucifèies com-
prend 4 verticilles de feuilles opposées et alternes.
L'auteur fait ressortir en outre que les glandes nec-
taritères considérées quelquefois comme des rudiments
de pièces florales avortées, ont une origine nettement
différente de celle des verticilles floraux. En aucun
cas, elles ne représentent des pièces de ces verticilles qui
seraient avortées. — Constitution du Rliodinol, P\i. Bar-
bier et L. Bodveault. — Les recherches poursuivies
en vue de caractériser deux alcools extraits l'un de
l'essencede rose etl'autre de l'essence de pelargonium
ont confirmé l'opinion émise par les auteurs sur l'iden-
tité de ces deux alcods. Ils répondent à la formule
ClnH20O et on peut les désigner indistinctement sous
le nom dcR/.'oi/Wdonnéà l'alcool extrait de l'essence
de rose par Eckart.
Séance du 23 mars. — Sur la végétation dans une
atmosphère viciée par la respiration, Louis Maxgin. —
A la suite de ses recherches sur la composition du
sol dans les plantations des promenades de Paris,
M. Louis Mangin' a été amené à étudier l'influence
exercée par une atmosphère enrichie en acide carbo-
nique, appauvrie en oxygène, sur la végétation. Les
premières expériences ont été effectuées pendant
l'hiver sur des graines et des tubercules soumis, non
plus à une atmosphère artificielle, mais à une atmos-
phère modifiée par la respiration même des sujets, à
l'aide d'un dispositif particulier. Les résultats, absolu-
ment concordants pour les deux natures de semences,
ont démontre qu'au momentdu passage des graines ou
des tubercules de la vie ralentie à la vie active, l'ac-
cumulation de l'acide carbonique et l'appauvrisse-
ment en oxygène provoqusnt, toutes choses égales d'ail-
leurs, une diminution de l'activité respiratoire. 11 y a
LE MONDE DES PLANTES
§5
évidemment, de ce fait, ralentissement notable dans
la croissance. En outre, dans une atmosphère viciée, la
nature des phénomènes d'oxydation est changée, car
le rapport de l'acide carbonique à l'oxygène dts gaz
absorbés ou dégagés augmente chez les individus qui
séjournent dans l'air enrichi en acide carbonique, ap-
pauvri en oxygène. Ce sont les graines oléagineuses
qui ont fourni les écarts les plus grands ; les graines
à réserve amylacée, les topinambours^ à réserve d'i-
nuline, fournissent des rapports moins différents,
quoique variant dans le même sens. M. Mangin se
propose d'étendre ces recherches à un grand nombre
de plantes, et particulièrement aux arbres. — Sur les
débris végétaux et les roches des sondages de la campagne
du Caudan dzns le golfe de Gascogne, Bleicher. — Un
dragage effectué en août 1895 à une profondeur de
950 mètres, par fond de vase sableuse, micacée, à
environ 92k1", 500 de la côte des Landes, a fourni un
fragment de om, 1 3 de long, se rapportant, selon toute
probabilité, au genre Typha. Avec cette tige s'est ren-
contré un second fragment d'une branche d'arbre ap-
partenant au genre Alnus. — Sur l'attribution du
^cxri'VERTEBRARiA. R. Zeiller.. — Les Vertebraria,
type d'un genre de plantes fossiles créé par Royle en
1839, ont été observés dans l'Inde et en Australie, et
récemment par M. Zeiller dans les dépôts permo-tria-
siques du Transvaal. Sur tous ces points, ils sont as-
sociés à de très nombreuses empreintes de Glossopteris.
Grâce à un examen minutieux de divers fossiles, l'au-
teur de cette note affirme que les Vertebraria ne sont
autre chose que les rhizomes des Glossopteris. Ceux-ci,
dont le port les rapproche des Okandra, avaient donc
des rhizomes ailés analogues à ceux du Struthiopteris
germanica. Cette constatation est très importante pour
la connaissance des fougères fossiles qui ont joué un
si grand rôle dans la flore de la fin des temps pri-
maires. — Sur h rhodtnal et sa tranformation en men-
thone, Ph. Barbier et L. Bouvf.ault. — L'oxyda-
tion du rhodinol a donné un liquide bouillant à 93°-
9;»sousio millimètres. Ce liquide, désigné par les au-
teurs sous le nom de rhodinol, possède une assez forte
odeur de menthf, sa composition est exprimée par la
formule Cl0H,8O. De nouvelles recherches ont démon-
tré la présence de la menthone dans les produits
d'oxydation du rhodinol. Cette menthone est due à
une isomération du rhodinal; MM. Barbier et Bou-
veault ont réussi à provoquer cette isomération, ce
qui leur a permis de déterminer la vraie constitution
du rhodinol dont le nom scientifique sera diméthyloc-
ténol. — Les formes de conservation et d'invasion du
parasite du black-rot, A. Prunet. — Jusqu'ici, il
était admis que la propagation du champignon du
blak-rot (Carlia Bidwellii O. Kuntze), est assurée
pendant la belle saison, par des pyenides et des sper-
mogonies, et que sa conservation pendant l'hiver est
duc, pour la plus grande part, à la persistance des
pyenides ; en outre, des sclérotes, formés sur les or-
ganes envahis, auraient aussi une utilité pour con-
server le black-rot d'une année à l'autre, en donnant
naissance à des périthèce-s ou même à des conidies
externes. Les observations faites par M. Prinet lui
ont démontré que les pyenides ne doivent pas être
considérées comme des organes de conservation du
parasite. Cette fonction est normalement dévolue aux
sclérotes, qui se montrent en nombre considérable à
la surface des organes black- rotés sous forme de pe-
tites pustules noires plus ou moins étroitement pres-
sées les unes contre les autres. En outre, contraire-
ment à l'opinion généralement admise, les périthèces
peuvent se former de bonne heure et à une tempé-
rature relativement basse. Des expériences compara-
tives, effectuées en laboratoire et sur des grappes
black-rotées suspendues au jardin d'expériences de la
Station, ont montré à M. Prunet, d'une façon pré-
cise, que dans la transformation des sclérotes en pé-
rithèces, le facteur le plus important n'est pas la
température, mais l'humidité. Il a été amené aussi à
constater ce lait, jusqu'ici ignoré, que les sclérotes
peuvent évoluer en pyenides et même en spermogo-
nies. Il résulte donc que, dans les conditions norma-
les, le parasite du black-rot ne se conserve pendantl'hi-
ver que sous forme de sclérotes qui fournissent au
printemps les appareils sporifères d'invasion. Ceux-ci
peuvent être non seulement des conidiophores ou
des périthèces, mais encore des pyenides ou des sper-
mogonies, et c'est sans doute aux pyenides ou aux
périthèces que sont dues les spores d'invasion. La
destruction des sclérotes est donc très importante, et,
de ce fait, l'incinération des grappes black-rotées doit
être le complément de toute méthode rationnelle du
traitement du black-rot. — Sur deux nouvelles bacté-
riacèes de la pomme de terre, E. Roze. — A la séance
du 2 mars, l'auteur a déjà signalé la présence d'une
bactérie parasite le OtCicrococctts itnperatoris ayant dé-
terminé une altération spéciale de la pomme de terre
Ricbter's Imper ator . La méthode de culture qu'il a
suivie pour reconnaître l'habitat de cette bactérie l'a
amené à constater, dans les tubercules de la même
variété, une nouvelle espèce de Micrococcus absolu-
ment distinct du premier, de forme sphérique, et d'à
peine I !i de diamètre, et auquel il a donné le
nom de V\C. ftavidus, en raison de la couleur jaunâtre
des colonies qu'il forme. Il le considère comme pou-
vant être la cause d'une autre maladie de Yhnperator,
certainement plus rare, car dans tous ses essais de cul-
ture il n'a obtenu cette bactérie que sur un seul tu-
bercule. Une seconde espèce du même genre a été
trouvée sur des tubercules avariés de diverses varié-
tés de pommes de terre, la Violette grosse, la Blatte
RJesen, la Clarine, la Hillntr frithe Kartoffel et sur-
tout la Victor. Les tubercules de ces pommes de
terre étaient attaqués par la maladie anciennement
connue sous le nom de gangrène sèche, attribuable à
une mucédinée, le Fusisporiani Solani. C'est dans le
mycélium de ce dernier champignon parasite qu'ont
été constatées des colonies blanchâtres d'un micrococ-
cus sphérique, extrêmement petit, n'ayant environ
que 2 3 a de diamètre, que M. Roze propose de nom-
mer M. albidtis. Il le considère comme devant pré-
céder, dans les tubercules, l'invasion de mucédinées
dont il faciliterait la pénétration par le ramollissement
des tissus. L'auteur a été amené aussi à constater la
grande influence, non seulement de l'air humide,
mais aussi de l'eau elle-même sur la propagation de
ce Micrococcus Ce fait, dit-il, donne à penser que
la conservation des pommes déterre, pendant l'hiver,
exige des milieux aussi peu humides que possible, si
toutefois elle ne sont pas elles-mêmes déjà préalable-
ment contaminées dans le sol des cultures par ces
Miciococcus.
Séance du 30 mars. — Sur le citronnellal et son iso-
mèrie avec le rhodinal, Ph. Barbier et L. Bouveault.
— L essence de citronnelle {Andropogon nardus) con-
tient une aldéhyde connue sous le nom de citronnel-
lone et répondant à la formule C'OH'SO. Un com-
posé identique a été découvert dans l'essence de mé-
lisse allemande par Semmler qui a fait voir que ces
deux produits étaient constitués par une aldéhyde à
laquelle il a donné le nom de citronnellal. Elle se
retrouve également dans l'essence de l'Eucalyptus ma-
culata, var. citriodora. Les recherches faites par les
auteurs démontrent que le rhodinal est différent du
citronnellal .
86
LE MONDE DES PLANTES
Société de biologie.
Séance du 21 mars. — Actions successives d'un fer-
ment soluble hydratant et d'un jument soluble oxydant.
Em. Bol'rqu'elot. — L'auteur recherche comment
se forme l'aldéhyde salicylique par l'action combinée
des ferments oxydants et hydratants sur une solution
étendue de salici'ne (glucoside de l'alcool salicylique).
Dans une première phase, la salicine est dédou
en glucose et alcool salicylique; dans une seconde,
sous l'influence du ferment oxydant, il absorbe l'oxygène
del'airet donne l'acide salicylique. M. Bourquelot pense
qu'une réaction analogue se produit chez la 5
Ulmaria. On a signalé, en effet, la présence de
la salicine dans la racine de cette plante et l'on
sait que ses fleurs doivent leur odeur à Valdéhyde
salicylique. — Sur la présence dans le Monotropa
ythis d'un glucoside, et sur le ferment soluble de ce
glucoside. Em. Bourquelot. — A la suite de ses
recherches sur la composition de l'écorce de Betula
fe»/a,"écorce officinale dans la pharmacopée des Etats-
Unis. Procter signalait en 1844 dans The An:
journal of Pharmacy, l'existence dans cette ùcorce d'un
glucoside de l'éther méthylsalicylique, qu'il a appelé
aaullhèrine, et d'un ferment soluble de ce glucoside.
Les recherches faites par M. Bourquelot sur l'éther
méthylsalicylique retiré du Monotropa hypopythi s lui ont
montré que" cet éther prend naissance dans le végétal
sous l'action d'un ferment soluble sur le glucoside de
cet éther. Il a, en outre, constaté, dans les racines de
Spirea ulmaria, S. filipendula, S. salicifolia, Polygala se
ne\a et l'écorce du Betula lenta, un ferment hydro-
lysant duglucosidedu .Monotropa. Ces faits laisseraient
supposer que ce glucoside est identique à la gaulthé-
rine de Procter.
Revue des Revues .
Cosmos (n» 579). — L-\< maladies à
dans les cultures industrielles du Midi, A.Larbalëtrier;
— Depuis quelques années, la violette, cultivée en grand
dans le Midi pour les usager de la parfumerie, subit
une décroissance dans sa production, due aux attaques
d'un champignon parasite, le Phyllosticla viola, de la
famille des Sphéroïdes. La maladie débute parmi
petit point blanc cerclé de noir, qui s'étend en tache,
laquelle se dessèche à l'intérieur; le tissu s'altère plus
ou moins profondément, et quelquefois si complète-
ment qu'à la place occupée par le parasite apparaît un
trou circulaire ; les trous deviennent confluents, et la
feuille est bientôt entièrement rongée. Le traitement
à appliquer au mal n'est pas encore bien établi ; d'après
les recherche! de M. L Belle, les composés cuivri-
ques seraient les plus efficaces. Un petit ac.trien nuit
aussi considérablement aux violettes : c'est le Tétra-
nique, dont les piqûres altèrent les feuilles et. par suite,
arrêtent l'évolution normale des fleurs. Contre cet
aranéide, M. B lle conseille l'emploi d'uninsectici ie
composé de 3 kilogrammes de savon noir dur, 3 Kilo-
grammes i : 94 litres d'eau, à projeter au pul-
vérisateur; combiner ce remède avec l'incinération
des feuilles sur lesquelles se trouvent déposés les
œufs des Tétranyques.
Le Naturaliste (1$ mars 1896). Le Rafflesia,
P. Hariot. — Lamiellée. H. Coupin - (i"r avril). —
Déboisement et décadence, F. Regnault. — Le déboise-
ment, au début rapidement opéré par l'incendie, a
d'abord constitué une œuvre civilisatrice : car les cul-
tures ne peuvent progresser que par le recul de la
forêt. Mais cette destruction des arbres, entreprise
en faveur de la civilisation, menace aujourd'hui la
civilisation elle-même. L'arbre prend sa revanche, car
là où il ne croît plus, l'homme s'efface. Les bois jouent
e imp irtant dans le climat et la météorologie
d'une contrée: ils tamisent l'eau des pluies, et la res-
tituent à l'atmosphère et au ruisseau ; de plus, la fraî-
cheur qui règne constamment sous le couvert y dé-
termine un abaissement delà température, lequel pro-
voque la condensation et la précipitation de la va-
peur d'eau en suspension dans l'air. Le nuage qui
reste intact au-dessus du sol brûlé par le soleil crève
en une bienfaisante averse quand il passe sur la torèt.
La plaine s'alimente des rivières qui descendent des
montagnes boisées, et sa fécondité s'en va, à mesure
que le°déboisement des sommets tarit Ips torrents
qui y prennent leur origine. De grandes nations sont
mortes pour n'avoir pas respecté les forêts : car
l'homme ne peut pas vivre où la terre est stérile ;
pour n'en c ter qu'un exemple, l'Espagne, en détrui-
sant ses forêts, a tari ses eaux et du même coup toute
sa puissance. L'Ebre, navigable sous Vespasien depuis
Varia jusqu'à Logrono, ne l'était plus, au commen-
cement du xviic siècle, que jusqu'à Tortose. Le Man-
zanarès est aujourd'hui à sec près de Madrid, en temps
ordinaire. En Aragon, on fait du mortier avec du vin,
moins précieux que l'eau. La densité de la population
.oie correspond exactement à la carte hydrogra-
phique. Le déboisement entraîne la dépopulation,
l'appauvrissement du sol, l'anémie physique et la dé-
chéance intellectuelle. Respectons les forêts. — La
les, E. Benderitter. La
violette est attaquée par des champignons et par des
insectes. Les premiers sont : Puccinta viole, P. agra,
P. Fergussoni, Urocystis viole, Peronospora viole; les
seconds : Cecidomyia affinis et C. viola. Les insectes
qui vivent aux dépens le la violette sans y produire,
demme les Cécidomyies, des galloïdes, sont YOrobitis
cyaneus. L.. coléoptère curculionide, et les chenilles
de nombreux Lépidoptères appartenant aux genres
Argynnis, Melilaa, Emydia, Spih orna, Agrotis, Tri-
t isiis, Uabrynthis, Hadena. — Le M
deliciosa. — /.« Darlingtonia california, P. Hariot.
Cette plante à ascidie a été découverte en 1842 par
le botaniste américain Brackenridge, dans un marais
appartenant à une petite colonie du Haut-Sacrameuto.
Sur le rhizome de cette plante singulière naissent des
feuilles qui peuvent atteindre jusqu'à 50 centimètres
de hauteur; les pétioles sont creux, forment ascidie,
rétrécis en bas et tordus sur leur axe; l'urne, formée
par le pétiole creusé à son sommet, forme un sac à
la base duquel se trouve une ouverture; l'opercule est
divisé en deux lobes étroits, divergents; la face interne
du sac est recouverte de poils coniques, disposés à
rebours; ces poils sont destinés à empêcher l'évasion
des insectes qui pénètrent dans l'ascidie.
Journal de botanique (16 lévrier 1896). —
Note sur le Strepsithalia, nouveau genre Je r:-ee>sporce,
C. SauvaGEAO. Voici les caractères dictinctifs de ce
oenre : Slrepsithalia Bornet. Thailus macuiiformis
endophyticus, e filis articulatis monosiphoniis muco
crelatinoso vaginatis formatus. Fila primaria horizon-
talia incremento indefinito inter cellulas plants 111.1-
tricalis excurrentia, ramosa, hinc inde fila secundana
erecta delinita, clavata vel cylindrica, simplicia aut
basi bis terve furcata, in pulvinulos minutos densos
conTegata, emittentia. Pili ad modum Phaeosporea-
rum'eonfeeti e filis repentibus et a basi filorum verti-
calium provenientes. Sporangia utriusque generis e
cellulis inferiorum filorum nascentia ; unilocularia
ovoida vel pyriformia; plurilocularia filiformia, cylin-
drica, loculis uniseriatis. — (i« mars 1896). —Note
sur une nouvelle espèce de Prototremella Pat., Boudier.
LE MONDE DES PLANTES
§7
Voici les caractères de cette nouvelle espèce, trouvée
à Saint-Denis parmi des immondicesde cette ville : Ré-
ceptacle membraneux, blanchâtre, étalé. épais d'envi-
ron omm, s, formant Jes taches irrégulières larges de
2 à 8 centimètres, à marge très faiblement byssoïde;
hymenium céracé, glaucêscents, prismeux- blanchâtre.
Basides courtes, fermées par le sommet renflé des
filaments; stérigmates 4, ovoïdes, puis coniques-épais
et finalement allongés, flexueux, plus ou moins atté-
nués au sommet, monospores. Spores grandes pour
le genre, fusiformes ou souvent flexueuses, incolores,
aiguës à leurs deux extrémités, longues de 20-28 n,
larges de 5-8. — Lichens d' Aix-les-Rains (suite), Hue.
— (:6 mars 1896). — Les propositions viennoises de
nomenclature commentées par M. Roscoe Pound (trad.
Otto Kuntze).
La Feuille des jeunes naturalistes (icl' mars
1896). — Plantes adventices. Observations faites dans
l'Est en jS6j, Maire.
Bulletin de lHerbier Boissier (février
1896). — Les forêts de la Transcaucasie occidentale,
N. Alboff. — Monographie des Calosphaer ièes de la
Suisse, A. JaczEwski Ges Pyrénomycètes, voisins des
Massariées, offrent pour caractèresdes péri thèces infères
disposés en groupes circulaires ou épars, à ostiole en
rostre cylindrique, plus rarement papilliforme, et des
asques entourés de paraphyses. Ils comprennent les
genres Calosphacria Tulasne, à spores cylindriques,
arquées, et Robesgea Demazières (jt. nnica Dem., sur
les branches mortes). Calosphaeria renferme en Suisse
les espèces suivantes : i° Asques polyspores ; ostiole
rostriiorme : C. dbvallala Otth. ; asques polyspores;
ostiole papilliforme : C. gregaria Nitschke, sur les
arbres à feuilles caduques, C. occulta Otth. ; sur les
Abies; 2° Asques 8spores, en touffe sur un pédicelle
rameux : C. minima Teil. ; asques Sspores, isolés ;
périthèces ayant à la base un terneutum brun épais :
G. Friesii Jacz. ; périthèces sans terneutum : C. prin-
ceps Tul. ; sur Prunus; C. dryina Nitschke, sur Quer-
cus ; C. pusilla Karsten, sur Betula ; C. corylina
Nitschke, sur Corylus. — Analecta australiensia, qua
exponit Dr J. Muller.
La Notarisia (-| 4). — Notes algologiques , de
Wildeman. — Matériaux pour la flore algologique du
département de la Meuse, de Wildeman.
La Revue ariégeoisa (nos 3-4). Une excursion
au Mont-Valier, H. Marcailhou d'Aymeric — (nos 6).
Montcalm et pied' Estais, H. Marcailhou dAymeric.
Nous relevons, dans la flore de cette montagne, les
Epilobicés suivantes : de 700 à 1000 mètres, E. pa-
lustre L. ; de 1700 à 1900 mètres, E. collinum Guel. ;
E. origanijolium Lucke ; de 1500 à 2800 mètres,
E alpinum L.
Bulletin delà Société botanique de France
(janv. et févr. 1896). — Truffe (Terfas) de Chypre, de
Luyme et de la Colle, Ad. Chatin. — Sur quelques
chênes hybrides observés aux environs d'Angers, F. Hy .
Voici le tableau analytique qui permet d'arriver à
la connaissance de ces chênes hybrides et des espèces
au croisement desquels ils sont dus :
I. Ecailles supérieures de la cupule à pointe longue-
ment ligulée et saillante.
A. Ecailles toutes longuement ligulées ; feuilles
recouvertes sur les deux faces de poils étoiles.
— Toxp..
B. Ecailles inégales; feuilles glabesceutes au
moins sur la page supérieure.
1. Pédoncule fructifère court. — + O. Gue-
rangeri.
2. Pédoncule fructifère alongé; pétiole court.
h Q- Rechini.
II. Ecailles supérieures de la cupule brièvement li-
gulées ou triangulaires, peu où pas saillantes.
A. Feuilles couvertes sur les deux faces de longs
poils étoiles.
1. Pétiole allongé ; pédoncule court. 1-
O. Trabuti .
2. Pétiole court; pédoncule allongé. 1-
Q. ande\avensis .
B. Feuilles glabres où poilues en dessous le long
des nervures, ou très finement velues sur la
surface inférieure du limbe.
1. Pétioles au moins aussi longs que les pé-
doncules fructilères courts. — O. sessili-
flora.
2. Pétioles et pédoncules courts. — Q. Bos-
sebovii .
3. Pétioles et pédoncules allongés. — O. Al-
lardi.
4. Pétioles courts ; pédoncules allongés. —
Q. pedunculata.
Nouvelles additions à la flore d' ^Auvergne, Ibëraud J.
— L'épanouissement de la fleur de TOnothera suaveoleus
Des/., E. Roze. A l'inverse d'un très grand nombre
de plantes, dont les fleurs s'ouvrent trop lentement
pour qu'il soit possible de suivre le phénomène dans
tous ses détails, la fleur de cette Onothéracée s'épa-
nouit avec une rapidité remarquable. Cet épanouisse-
ment se fait le soir, les fleurs ne restant ouvertes que
pendant la nuit et une partie de la journée suivante,
pour se flétrir après cet éphémère existence; il est pré-
paré par la déhiscence longitudinale des segments du
calice, qui s'écartent l'un de l'autre à partir de leur
base, et ne restent réunis que par leurs muerons api-
caux; sous la pression intense ue la corolle, ce dernier
obstacle cède, les pétales se déroulent, et les segments
du calice se rabattent rapidement sur le tube. M. Roze
a imaginé quelques' expériences dans le but de recher-
cher la cause et la rapidité de ce phénomène. L'in-
fluence de l'anneau glanduleux qui rétrécit la gorge du
calice, et sur lequel s'insèrent les pétales, lui a paru
très peu importante ; en effet, des lésions pratiquées
dans son épaisseur n'amènent dans l'épanouissement
des segments calicinaux qu'un retard insignifiant. Au
contraire, les deux causes en action dans le phéno-
mène paraissent être, d'un côté, la chaleur du jour,
agissant plus ou moins selon la durée de l'action so-
laire, et d'un autre, l'humidité atmosphérique, provo-
quant concurrement la turgescence des tissus corol-
laires et par suite l'épanouissement de la fleur. Les
observations pe sonnelles de M. Léveillé, notre émi-
nent directeur, l'autorisent à penser que la rapidité
plus ou moins grande de l'épanouissement de la fleur
d'Onothera suaveoleus tient aux variations plus ou moins
grandes de l'état hygrométrique de l'air au moment
du crépuscule, et aux variations de température à ce
même moment par rapport à la température diurne.
— Nouvelles recherches sur la formation du bois parfait,
E. Mer. — Espèces ou localités nouvelles pour le dépar-
tement de la Nièvre, F. Gagnepain. Nous relevons dans
cette liste : Epitobium spicatum, E. palustre, Onolhera
muricata, O. parviflorj, Ismardia palustris . — Recher-
ches sur la division du noyau cellulaire che% les végétaux,
Ch. Degagny.
Bibliographie.
Catalogue des Amélides de Saint- Vaast-
la-Hougue, P. Fauvel.
88
LE MONDE DES PLANTES
Note sur les Crucifères et les arbresexoti-
ques cultivés à Bagnoles-de l'Ornes, A.-L.
LETACQ. Les crucifères cultivés au Parc de la Madeleine
sont : Juniperus commuais L. : J. virginiana L.; China
occidentalis L. , T. a Nutt ;Retino spora quanosa
. Taxoàiun Rich. ; Cryptomeriajabonica
Don. ; C. eh 'ans Veitch. ; Séquoia sempervirens Eudl. ;
Wellinglonia gigantea Lindl ; Cunninghamia sinensis
R. Br.; Tsuçacanadensis Carr. ;Abies balsatnea Mill. ;
Abies grandis Lindl. ; .i. rcoW/ù Lindl. ; .4 pecturata
DC* A. Pinsapo Bois.; /"/c'a a/ta var. caeruUa
Carr.', P. »4"'J Link ; P. oricutalis Carr. ; P. .'.wlsi
Link ; P. morinda Link: /.nr/.v europaa DC. ; CeàViU
Libani Barr. ; Pmh« Cembra L.; Pj»ks Strobus L. ;
P. exce&a Wall. ; P. P«i« Griseb. ; P. Pinaster Sol. :
P. sylvestris L. ; P. LarJwo Poir. ; P. austrica Hon.;
Araucaria imbricata Par.: Cephalotaxus pedunculata
Sieb.; C. drupaxa Sieb. ; 7*a.vi« Jaoata L.
Report in dairying in Australia, A.-C.
Mac Donald.
Suites au Prodromus. T. IX. Bromeliaxae
Carolo Mez.
Une nouvelle espèce dOxytropis, O
Foucaudi, X. Gellot. Voici les caractères de cette
nouvelle espèce : Humilis, caespihosa, villoso-serica,
pilis longioribus albo-lanatis, et in summo pedun-
culo, calicibus leguminibusque pube nigra vestita ;
foliis 9-15 jugis, foliolis approminatis, oblongo-lameola-
tis, subacutis; stipulis, infinie petiolo aduatis, parte
libéra lait lanceolatis, subacutis, neryoso-sariosîs ; pedun-
culis folio paululum superantibus, pauciûoris, racemo
ovato-globoso, 2-6lloro; bracteis lanceolatis, calice
brevioribus ; calice tubuloso, demum legumine rupto,
dentibus lanceolato-luicaribus, tuba quadruple* breviori-
bus; floribus violaces-c<rruleis, vereillo ovato-oblongo
emarginato, aiis obovatis inaqualiter bilobatis, cariua
suboblusa, muteeœ; leguminibus erectis, subpedicellatis,
sed in calice dextitutis carp.phoro, inflatis, ovato-
oblongis, oblique et arcuatim acuminaiis, sutura infe-
riore sulcata, intus semibilocularibus ; seminibus subor-
biculato-reniformis nigro-olivaceis. — 2; juillet-août.
Pyrénées.
Y a t-il antagonisme entre < la greffe» et la
h régénération » ?. Alfred Giard. — A cette ques-
tion. M. Y. Delage répond : oui. « Un Lombric, une
Planaire, dit-il, n'acceptent pas la greffe d'un mor-
ceau détaché, ni même d'ordinaire la simple cicatri-
sation d'une incision. De nombreuses expériences
m'ont appris qu'il y a antagonisme entre la greffe et
la régénération ; les cellu'es de la plaie refusent de
se souder, pour qu'elles peuvent faire autre chose de
mieux, régénérer ce qui manque ; par contre, la greffe
est particulièrement aisée là où l'aptitude à la régéné-
ration fait défaut. Les végétaux, en sont un exemple. »
M. Giard n'adopte pas cette manière de voir :
« Toutes ces expériences personnelles, toutes celles
tentées récemment par divers biologistes me semblent
démontrer au contraire que la greffe s'opère sans dif-
ficulté chez des animaux dont le pouvoir régénateur
est très développé. Et ce n'est pas seulement le
simple raccord d'un morceau détaché qu'on peut réa-
liser, mais on peut obtenir plus ou moins facilement
plusieurs combinaisons autoplastiques, homoplasti-
ques ou même hétéroplastiques. » La greffe autoplas-
tique est la soudure d'une partie empruntée à un
cire vivant sur cet être lui-même; si la greffe et le
sujet appartiennent à des individus de la même es-
pèce, la greffe est homoplastique ; si la partie greffée
est empruntée à une autre espèce que le sujet, la
greffe est hétéroplastique. Les greffes artificielles
s'obtiennent très facilement chez les Synascidies, qui
sont cependant douées d'un pouvoir régénérateur
très actif. « En opérant sur le Lombric, chez lequel
M. Delage déclare n'avoir pu obtenir le greffe d'un
morceau détaché ni même la simple cicatrisation d'une
incisive, deux élèves de Korschelt, H. Rievel et
E. Joest ont obtenu non seulement les greffes auto-
plastiques et homoplastiques les plus variées (soudure
normale, intercalation d'un fragment renversé, sou-
dure de deux extrémités de même nom), mais ils ont
même pu réaliser la greffe hétéroplastique de deux
espèces différentes (Lumbrieiis commuais et L. rubellus,
par exemple. » Quant à l'argument qui présenterait
la facilité de la greffe chez les végétaux comme corré-
lative de leur résistance à la régénération, il n'est pas
complètement exact. La régénération est rendue dif-
ficile dans la série végétale par l'impossibilité où sont
les cellules complètement évoluées de revenir à l'état
embryonnaire, et en outre par l'absence d'éléments
cellulaires migrateurs. Elle n'y est pas cependant in-
connue. Les filaments des Spirogyra qui se greffent
constamment par la conjugaison sont très capables de
régénérer les cellules amputées. Certaines Floridées
offrent même un processus qui tient à la fois de la
greffe et de la régénération. Quand les filaments de
Grijfithsia selarcea ont reçu une blessure, leurs cellules
s'altèrent et périssent sur une certaine étendue.
Considérons un filament dont la partie basilaire et la
partie terminale restées saines sont ainsi séparées par
une partie médiane, réduite au cylindre exierne de
cellulose. On voit que la cellule d'istale de la portion
basilaire et la cellule puximal de la partie terminale
ne tardent pas à proliférer et régénèrent de chaque
côté deux régions vivantes terminées par des ménis-
ques convexes qui vont à la rencontre l'une de l'autre
et finissent par se souder. »
Illustrationes plantarum Europae rario-
rum, auctoreG. Rouy. fasc. IV, planches LXXYI-C.
L'éloge de cette magnifique et monumentale publica-
tion n'est plus à faire. Nous nous bornerons donc à
donner la liste des espèces qui y sont figurées.
Ranuncuhis aconit oides DC; Hcllebrorue cyclopliyllus
Boiss ; chelidanium majus var. jumarifoHum DC Bouy
et Foucaud; Pelrocaptis crassifolia Rouy; silène bra-
chypoda Rouy; Onouis pyrenaica Willk. et Casta; Geum
Billietii Gillot ; Rosa alpicola Rouy; Colladiona Frique-
tra DC; Artemisia crithmifolia L. ! (A. Gayana Bes-
ser); Centaurea kerueriana Janka; Hieracium bamby-
cinum Boiss. et Reut. ; Trepis cœspitosa G. et G. ;
Scoxpncra atigustifolia L ! Hymenonema laconicum Boiss. ;
Pinguicula hngifotta Ram. ; Convalvulus valcntinus
Cav. ; Cclsia cyllenea Boiss. et Heldr. ; Phelip.ce schult^ii
Walp. ; Kochia saxicola Gussi., Frotellaria rhodocauakis
Orph.; Iris sintenisii Janka; Potamogelon subfiavus
Lor. et Barr; Hierochloa patteiflora R. Br. scolopendrium
lobatum Rouy (5. vulgan asplenium mariuum).
Nous ne pouvons qu'engager nos amis à souscrire
à ce beau travail. Nous leur servirons volontiers.
Mouvement de l'Herbier.
De M. J.-B. Barla, de Nice, un envoi de plantesde
cette région dont nous lui sommes fort reconnais-
sants.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉ VEILLÉ
phie Honnoyer.
PETITE FLORE DE LA MAYENNE
Renfermant l'analyse et la description des plantes vasculaires
de ce Département
Avec l'indication de leur distribution géographique à la surface du Globe
1 Volume in-12 de 252 pages 5 francs
LE MONDE DES PLANTES
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La page 100 fr.
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Quart de page 30
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'<" Année (2e Série)
N° 79
1er Juin 1896
«€>»
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
T5&
« Tïenedicitt universa germinantia in terra
t Domino. »
Dan., ch. m.
Directeur : HT EEVEIJLEE
Rédacteur en chef : A. ACLOQUE
SOMMAIRE DU N» 79
La greffe depuis l'antiquité jusqu'à no; jours, L. Daniel. — Académie internationale de
Géographie botanique. — Viola timlcurata, H. L. — Curieuse suppléance. — Les
| Onothéracées japonaises. H. Léveillé. — Recherches sur les Epilobes de France par
M. Paul Parraentier. D' Tt. Gillot. — Bibliographie. —Informations. —Mouve-
ment de la Bibliothèque.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
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UN AN : ! 6 fr.
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Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
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LE MONDE DES PLANTES
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Est publié avec la Collaboration de
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MERCIER L.
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MUELLER Baron Voiï)
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RENAULT) F.
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SADÀ A.
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TfiELEASE W.
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Un abonnement gratuit sera servi/à toute pers< e qui procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, au
longtemps <i'"' les abonnements procurés seronl renouvelés.
Eii 1901, un prix d< d >rni i l'auteur du meilleur travail sur la botanique paru dans le \t>
Plante* du i" o lobre 1893 an l01 septembre (909. Les mémoires devront être aussi concis que possible, el exclus)
m. -i. concourir est S'être ab é au Monde des Plantes pendant la ds
du concours.
La Librairie médicale el scientifique Jacques Lechevalier, 23, rue Racine, ù Paris, fait à nos abonnés, sur p
duction de la bande imprimée de la Revue, une remise de 18% sur la pluparl des ouvrages qu'ils pem
désirer,
5° Année (2e Série)
N° 79
1" Juin 1896
LE
MONDE DES PLANTES
%evue Internationale illustrée de Botanique.
LA GREFFE DEPUIS L'ANTIQUITÉ JUSQU'A NOS JOURS
Par L. Daniel
'Docteur es sciences, Professeur au Lycée de 'Renues
Lucrèce (i) repousse le merveilleux et pense
que « la nature a enseigné elle-même aux hommes
l'art de semer et de greffer. »
S'il nous fallait prendre partie dans ces ques-
Quœ quibus hospitium prœstent virgulta docebo
Quîe sit adoptivis arbor on-sta comis.
(Palladius.)
(Suite.)
rions à l'avis de Lucrèce, et nous attribuerions
comme lui la découverte de la greffe à l'observa-
tion de la nature (2).
Avec la majeure partie des auteurs, il nous
Fig. 1, — Les Châtaigniers du Mont Etna, greffés en approche à une époque très reculée.
tions plus curieuses qu'utiles, nous nous range-
(1) Lucrèce, De nalura rerum, Lib. V, v. 1360.
Àt spécimen satio et insitienis origo
(Ipsa fuit rerum primumNatura creatrix...)
paraît aussi assez probable que cette opération a
(2) Cf. Mémoires de V Académie des Sciences, 17 10 :
H. 79; 1722, M. 129, H. 71; 1728, H. 47 et 49;
1738, M. 265 et 266, 1744, M. 34 et 35 ; et l'Ency-
clopédie Diderot et d' Alembert, article Greffe.
9o
LE MONDE DES PLANTES
commence à être en usage peu après Hésiode,
vers le vl- ou le Ve siècle avant J.-C. (i).
Dès l'instant que l'on ne connaît d'une façon
certaine, ni l'origine de la greffe, ni l'époque de
la découverte de cet art, on ne saurait indiquer
davantage chez quel peuple se sont faits les pre-
miers essais.
On peut, si l'on veut, admettre à ce sujet les
idées de Thouin (2) qui croit que l'art de greffer
a été transmis par les Phéniciens aux Carthagi-
nois et aux Grecs ; ces derniers l'auraient appris
aux Romains, qui l'ont répandu en Europe.
Ces peuples, ayant remarqué dans les bois le
phénomène assez fréquent de la soudure de deux
branches d'un même arbre ou d'arbres différents,
accolées directement ou enroulées, se seraient
empressés d'imiter la nature. Les Égyptiens au-
raient inventé la greffe par approche débranches;
les Carthaginois, la greffe par approche de tiges
écorcées en regard les unes des autres, procédé
dont ils se servaient pour les oliviers, espérant
ainsi en augmenter les dimensions, les faire durer
plus longtemps et leur faire produire un plus
grand nombre de fruits (3).
De même, toujours d'après Thouin, les Chi-
nois, entaillant longitudinalement deux arbres
jusqu'au tiers de leur diamètre, auraient réuni
ces arbres de manière à n'en former qu'un seul
tronc, et pratiqueraient cette opération de temps
immémorial (4).
Ajoutons encore que Palladius (5) prétend
que la première greffe a dû se faire sur la vigne.
(1) C'est aussi l'avis de l'abbé Barthélémy qui con-
naissait à fond ses auteurs grecs : « La surprise du
jeune Anacharsis, dit-il, fut extrême en voyant les
arbres chargés de fruits de différentes espèces et forcés
de se couvrir de productions étrangères à leur nature.
C'est par la greffe qu'on opère ce prodige. » (Voyage
du jeune Anacharsis en Grèce, 589 avant J.-C, t. 17,
chap. LIX.)
(2) Thouin, Monographie des Greffes, Paris, 1821.
— Ouvrage ayant longtemps fait autorité et dont il
sera souvent question ici.
(;) Les célèbres châtaigniers du mont Etna ont été
ainsi greffés à une époque très reculée.
(4) Dans ses Nouveaux mémoires sur l'état pré-
sent de la Chine (Paris, 1692), le P. Le Comte, Jé-
suite, est d'un avis tout différent. Il prétend que les
fruits de la Chine, communs avec les nôtres, ne leur
sont pas comparables, parce que les Chinois n'ont pas
l'art de les enter.
La greffe était de même inconnue aux grandes
Indes et en Perse (Obstrvations astronomiques du P,
Souciiet. t. I. p. 18. — Chardin, t. IV, p. 55), et
dans l'Amérique méridionale (Histoire des Incas, t. II,
p. 33'|. — Bouguer, Voyage au Pérou, p. 63. —
Voyage de Fre~:,r, p. 70 et 105).
(>) Palladics, De re rustica, Lib. XIV7 ; De insitio-
nibus, v. 45 et s.
Comme on le voit, essayer de fixer l'origine
delà greffe, l'inventeur de cet art et, par suite, le
premier peuple chez qui il a été pratiqué, l'arbre
que l'on a d'abord greffé, ce serait bon tout au
plus pour celui qui aurait du temps à perdre
inutilement.
Se débrouille qui pourra dans ce dédale. Pour
nous, nous ne nous attarderons pas davantage à
rechercher la solution d'une énigme indéchiffra-
ble. Nous allons abandonner les hypothèses pour
arriver, avec Aristote, Théophraste et les agrono-
mes latins, aux faits bien démontrés et absolu-
ment certains.
Chapitre II
La greffe chez les Grecs et les Romains.
Pour rendre le travail plus facile à celui qui
désirerait faire par lui-même des recherches sur
la greffe dans les anciens auteurs grecs ou latins
que nous citerons ici, nous allons indiquer les
principaux termes dont se servaient les agrono-
mes de l'antiquité pourdésigner cette opération :
i° Che\ les Grecs (1) •'
£;j.;j"/.a'.7[j.îç, eu.5uW.t5t; (greffe en couronne) ;
eu.<puteta, greffe en fente, eYnevTpi<yu.oç, greffe à
la tarière ; eu,çuTeoa-'.ç, la greffe en général et
quelquefois le greffage; e|M>UTeoû>, e[x<poXXt|<i>,
greffer; evoçOaXuiiÇtOj écussonner; pourécusson-
ner on employait aussi plus rarement les verbes
eu.6aXX<o et e'f/.vr.p:h,> ; 7: eu.çuXiov, le greffon;
î[j.s-j-ïj<)v), le greffage (fente, couronne, tarière).
20 Che\ les Latins :
Inserlio, insertum, insitus, et surtout insitio, le
greffage et la greffe; inserere, greffer; insitum,
la greffe, le greffon: surcuius, calatnus, le gref-
fon; emplastrum, scuiula, l'écusson; scalprum,
l'écussonnoir; scalpellum, le greffoir; inoculatio,
emplastratio, la greffe en écusson ; inoculare, écus-
sonner ; inoculator, le greffeur en écusson ; insî-
tor, le greffeur et aussi le dieu rustique qui prési-
dait aux opérations du jardinage.
Ceci posé, revenons à notre sujet.
Bien qn'HiPPOCRATE (480-360 avant ].-C.)}
d'après Isidore de Séville (2), n'ait pas été étran-
ger à l'opération de la greffe, on peut dire que
les premières données précises sur cet art nous
sont fournies par Aristote (3) (3S4-322 avant
(1) Cf. Henri Estienne, Thésaurus gneca lingua,
Paris, Didot.
(2) De Séville, Origines, Liv. VIII De Rébus rusticis.
(3) Aristote, Deplantis, 1, 6; et De juvénilité, c. m,
p, 465, 18, et ibid., 23.
LE MONDE DES PLANTES
91
J.-C.) Elles sont encore bien incomplètes, car
il indique seulement deux procédés : la greffe en
couronne et la greffe à l'aide de la tarière.
Aristote cite comme pratiquées communé-
ment de son temps les greffes du figuier, de la
vigne, de l'olivier domestique sur l'olivier sau-
vage, du pommier sur le poirier, du mûrier sur
divers arbres, et, en général, des plantes des jar-
dins sur les plantes sauvages.
Un des exemples les plus intéressants parmi
les greffes de ce genre, c'est sans contredit la
greffe de l'armoise cultivée sur l'armoise sau-
vage; on greffait donc déjà des plantes herbacées
du temps d'Aristote, et l'idée de greffer les herbes
n'est donc pas une « invention récente », comme
on l'a prétendu dans ces derniers siècles.
Aristote constate aussi que les greffes, pour
bien réussir, doivent se faire enire végétaux sem-
blables et présentant une certaine analogie. Cette
opinion est encore adoptée aujourd'hui.
Mais Aristote est moins heureux dans ses
considérations philosophiques sur la greffe, qui
sont sans intérêt.
Thèophraste, disciple d'Aristote et son con-
temporain (371-286 avant J.-C), est beaucoup
plus explicite (1) ; cependant, comme son maître,
il est plutôt philosophe que praticien ; il cherche
bien plus à expliquer qu'à décrire une opération
alors bien connue de tout le monde (2). C'est lui
qui mentionne le premier la greffe en écusson,
l'œil étant placé entre deux bourgeons.
Toutefois il donne cependant de forts bons
conseils, qui ont été reproduits par tous les
agronomes et dont la plupart sont encore suivis
aujourd'hui par les greffeurs soigneux.
« Il faut, dit-il, observer la concordance des
sèves et veiller à la similitude des écorces; faire
en sorte, en un mot, que les arbres que l'on greffe
aient la même précocité tant pour la pousse des
feuilles que pour la maturité des fruits (3) et
qu'ils vivent dans des sols semblables.
« Dans un sol léger, il vaut mieux greffer au
printemps, parce qu'il y a peu de sève. Dans un
sol gras et boueux, il vaut mieux greffer à l'au-
tomne, car la sève de printemps serait trop abon-
dante.
(1) Thèophraste, T>e causis plantarum, I, 6, 6; et
ib'id., II, 17, 6.
(2) Divers écrivains de l'époque la citent comme
communément pratiquée de leur temps, et en parti-
culier Démosthènes (585-322 avant J.-C.).
(3) L'inobservance de ces principes a pour consé-
quence de rendre les arbres greffés moins résistants
aux parasites et aux agents extérieurs.
« Il est nécessaire de laisser pleurer la vione
trois jours avant de la greffer (1). Il ne faut pas
mettre la moelle à nu.
« La greffe en écusson doit se faire sur de
jeunes pousses. La pluie lui est nuisible,
lorsqu'elle est, au contraire, très favorable aux
autres greffes. Pour ces dernières, on évite la des-
siccation en les enduisant d'un mélange de fiente
et de poils qu'on ligature (2) et en plaçant dessus
un pot duquel l'eau coule constamment sur la
plaie. »
Au point de vue physiologique, Thèophraste
compare « le tronc de l'arbre-sujet au sol dans
lequel une bouture puise sa nourriture ». Cette
comparaison fort juste a été bien souvent répétée
depuis.
Pour lui la greffe peut non seulement se pra-
tiquer sur les arbres, mais encore sur les herbes,
ou gramens, comme disent les auteurs du moyen
âge. Pour cela, il suffit de « faire une fente au
sujet et d'y insérer la graine de la plante à pro-
pager ». Ce procédé, qui n'est pas une greffe à
proprement parler, était alors désigné par le verbe
ï-'.QTZV.ÇtVI (3).
Si la greffe était fort en honneur chez les an-
ciens Grecs, elle ne l'était pas moins chez les
Latins, qui avaient même donné à l'un de leurs
dieux rustiques le nom à'Insitor ou Greffeur.
(A suivre.)
Académie internationale de Géo-
graphie botanique.
M. David Hooper remercie l'Académie de sa
nomination en qualité de Membre auxiliaire.
Par décision, en date du 10 mai, M. H. Oli-
vier, naturaliste à Bazoches-au-Houlme (Orne),
est nommé Associé libre de l'Académie.
Le Directeur,
William Trelease.
(1) On emploie aujourd'hui un procédé analogue
pour les plantes grasses.
(2) C'est l'onguent de Saint-Fiacre des jardiniers.
(3) Cette opération, décrite depuis par beaucoup
d'auteurs, Columf.lle, Pline, Ibn-al-Âwam, etc., a
dû donner l'idée d'essayer la greffe en fente des ptant-'S
herbacées; c'est elle que Thouin a appelée greffe
Bonnet, dans sa Monographie des greffes, p. 95.
92
LE MONDE DES PLANTÉS
Viola bicalcarata
Herborisant dans l.i Mayenne, en compagnie
d'un botaniste du Mans, M. Coilliot, nous avons
rencontré une curieuse ;forme du Viola canitiaL.
à éperon éperonné.
L'éperon porte en effet à sa partie inférieure
une saillie de i h millimètres, affectant la forme
d'un second éperon. J'ignore si cette iorme a
été rencontrée quelque part ou si jamais elle a été
nommée. Je n'en trouve mention dans aucune
Flore. Je propose pour elle le nom de bicalca-
rata qui indique bien le caractère qui la distingue
du type. Elle est mêlée à ce dernier commun
sur les terrains schisteux de la Mayenne.
Cette curieuse forme a été rencontrée à Viviers -
en-Charnie, route de Sainte-Suzanne. La décou-
verte en est due à mon compagnon d'herborisa-
tion, M. Colliot.
H. Léveillé.
Curieuse suppléance.
M. Hector Serres, de Dax, nous a adressé un
pied de maïs présentant un curieux phénomène
que notre correspondant a pu observer lui même
chez plusieurs autres pieds où le phénomène en
question était encore, nous écrit-il, plus accentué.
Il s'agit de la substitution du fruit dans la fleur
mâle à défaut de la fleur formelle nulle par avor-
tement ou par accident La fleur mâle a donc,
comme nous l'avons bien contasté, produit, en
l'absence de la fleur femelle, la graine dans sa
propre enveloppe.
On sait que le maïs est une plante monoïque
dont les épis mâles sont disposés en particule
terminale et les femelles en épis axillaires. Or,
dans l'exemplaire que nous communique M. Ser-
res, les épis femelles ont avorté et les fleurs mâ-
les de l'épi mâle terminal renferment à la fois
les étamines et le fruit.
Nous avons tenu à signaler ce fait singulier
d'hermaphroditisme dont l'observation est due à
la sagacité de notre sympathique correspondant.
II. Léveii i.i .
Les Ouothéracées Japonaises.
Le R. P. Urbain Faurie ayant divisé son riche
herbier japonais en plusieurs séries, parmi lesfa-
milles qu'il comprenait, nous avons retenu pour
l'herbier de l'Académie Internationale de géo-
graphie botanique celle des Ouothéracées et nous
avons reçu, pour les espèces de cette famille, la
part du déterminateur.
Le Japon renferme les genres suivants d'Ono-
théracées : Onotbera, Epilobium, fussieua, Lud-
wigia, Circaa et Trapa. Dans rémunération qui
va suivre nous procéderons au fur et à mesure
des déterminations, faisant suivre l'indication de
la station et de la localité du numéro de la part
que nous avons sous les yeux, pour qu'on puisse
suivre les déterminations et les contrôler au
besoin ; car, pour ce qui est du genre Epilobium
en particulier, il y règne une confusion énorme
qu'une Monographie récente n'a fait que com-
pliquer en voulant Péclaircir. Nous sommes donc
prêts à accepter le débat qui pourra s'élever au
sujet de nos déterminations dans ce genre diffi-
cile, et, si quelque contestation est soulevée à ce
sujet, nous recevrons avec reconnaissance les ob-
servations qu'on voudra bien nous transmettre,
convaincu que du choc des idées jaillit toujours
la lumière.
Onoihera MennisL. Sapporo, 2 septembre 1 886
— 1 302 — R. P. Urbain Faurie leg.
Cirera alpina L. Montagnes de Shari, 3 juil-
let 1890 — 5504 — R. P. Urbain Faurie leg. —
Otaru, 8 août 18S6 — 1184 — id. leg.
Chwra inlcrmcdia Ehrh. Forêts de Nemuro,
12 juillet 1890 — 55S3 — R. P. Urbain Faurie
leg.
Circaa coràata Royle. Aomori, 9 septembre
1895 -- 1124 — R. P. Urbain Faurie leg.
Circaa quadrisulcata Maximow. Noeji, mi-
juillet 1886 — 983 — Ptaycahine, 24 août
!894 — 13593 — Okumasan, 26 juillet 1894 —
135 13 — Aomori, 4 septembre 1885 — 1016.
Commune dans les villages. R. P. Urbain Faurie
leg.
Jusskua suffrutwosa L. Baie d'Ogtnohama, 16
juin 1889. — 4030 — Kominato, 19 juin 1891
— 1322S — R. P. Urbain Faurie leg.
Ludwigia ovalis Miq. Akita, fossés, 6 septem.
bre 1894. — 1 3776 — Aomori, 4 septembre 1885
_ I04j. _ Matsuyama, 1 3-14 novembre 1893
— 11629 — R. P. Urbain Faurie leg.
Epilobium angustifolium L. Montagnes d'Otaru,
28 juillet 1888 — 2862. — Forma stenophylla :
Sohetsu, lit de la rivière, 23 juillet 1887 —745
— R. P. Urbain Faurie leg.
Epilobium montanum L Forêts d'Abashiri, v-
juillet 1890 — 5395- — Bord du lac de T"VJ'
25 juin 1893— 10166 — R. P. UrbainFaurie leg
LES FRÈRES SIAMOIS (Forêt de Fontainebleau).
-.■ . ■,» , '- -.7. ■■■■+■! .:- <:•- •-.
-<faffi«*tj®Tr"«*tr.-i .- ' - jota*
MILLIE- CHRISTINE f.For<«/ rfe Fontainebleau.).
LE MONDE DES PLANTES
93
Epilobium sertidatum Hausskn. Sommet du
Riishiri, 30 juillet 1892 — 8406 — R. P. Ur-
bain Faurie leg. Nous aurons l'occasion de re-
venir sur cette forme^qui, pour nous, se rattache
en réalité à YE. alpinum. Nous ne croyons pas
qu'il y ait sur le globe plus d'une cinquantaine
d'espèces d'Epilobes. Toutefois le travail de
réduction que nous poursuivons est une œuvre
de patience qui ne peut être accomplie que
preuves en main.
Epilobium Davuricum Fisch. Ile de Kunashiri,
tourbières, 15- août 1892 — 8512 — R. P.
Urbain Faurie leg.
Epilobium nutans Schmidt. Sommet du Ganju,
que possèdent des types spécifiques de l'érudit
monographe Haussknecht.
Epilobium atspitosum e rhizomate tenerrimo,
parvulas rosulas sessiles apice emittente ; caule
longe prostrato et curvato ac basi nudo, tenerrimo,
simplici vel apice ramuloso, teretiusculo, inferne
glabrescente nec conspicue subangulato, superne
et usque ad dimidiam partem pilis brevibus
obsito, média parte lineis pilosis obscure notato,
sat folioso. Foliis pallide viridibus, lucidis,
apeiie petiolalis, inferioribus intermediisque op-
positis, reliquis alternis, margine planis, margi-
nibus non aut vix decurrentibus, glaberrimis aut
raris pilis répandis munitis, integerrimis aut obs-
cure denticulatis, 5-20™™ longis, linearibus an-
gustatis, inferioribus obovatis obtusis exceptis,
vix3-4mm latis; floribus parvis ; alabastris parvis
globoso-ovoideis pubescentibus; capsulis erectis
ac demum curvatis, junioribus pilis sparse obsi-
tis, adulte glabris; 3-3 i/2cm longis, seminibus
ovoideis, vix apice basi autem attenuatis, testa gla-
breseente papillis fere incouspicuis obsita, interdit m
leviter pilis brevissimis in lateribus munita.
Sommet du Ganju, 28 août 1894 — 13652
pro parte — R. P. Urbain Faurie leg.
(A suivre.) H. Léveillé.
Recherches sur les Epilobes de
France,
Par M. Paul PARMENTIER
(Extrait de la Revue générale de botanique, VIII,
janvier et février 18^6, — 28 p. et 3 planches.)
M. P. Parmentier, docteur es sciences et pro-
28 août t892 — 13652 pro parte — R. P. Ur-
bain Faurie leg.
Epilobium Fauriei nov. sp. Renfermé sous le
même numéro que le précédent, cet Epilobe
s'en distingue très nettement, comme on le
verra par la diagnose suivante. Il nous a paru
fort distinct des diverses formes que nous con-
naissons. A-t-il absolument parlant une valeur
spécifique propre? C'est ce que l'avenir nous
apprendra. Il a en tout cas une valeur spécifi-
que, non seulement égale, mais supérieure à celle
fesseur au collège de Baume-les-Dames (Doubs),
vient de publier sur le genre Epilobium un re-
marquable mémoire qui mérite de fixer l'atten-
tion. Actuellement les phytographes ne se con-
tentent plus de cataloguer les plantes d'après
la spécification de caractères morphologiques plus
ou moins différenciés. Frappés de l'inégale valeur
de ces caractères et de leurs variations nombreu-
ses ils ont été conduits à subordonner les groupe-
ments systématiques les uns aux autres et à en
rechercher l'origine commune probable; d'où la
94
LE MONDE DES PLANTES
notation relativement récente, dans les flores,
des espèces nodales, des espèces principales
ou de premier ordre, des espèces de second
ordre ou sous-espèces, des races, formes et
variétés. La morphologie se montrant souvent
insuffisante à fournir un critérium valable pour
rétablissement des espèces légitimes, c'est aux
conditions de végétation, d'adaptation physique,
d'évolution, etc., c'est-à-dire aux caractères bio-
logiques, qu'on a eu recours. Enfin, grâce aux
progrès de la micrographie, c'est dans l'analyse
des tissus qu'on a cherché, en dernier lieu, des
caractères anatomiques, plus intimes, plus cons-
tants, plus stables, pour définir l'espèce dans
une série phylétique.
Il ne faut pas perdre de vue, cependant, que
la botanique systématique doit être à la fois
scientifique et pratique. Au point de vue scienti-
fique, il ne sera pas de trop de toutes les expé-
riences de laboratoire, de toutes les investiga-
tions histologiques, pour éclairer la filiation
des espèces et préciser leurs caractères; mais, au
point de vue pratique, ces études, qui ne seront
jamais à la portée que d'un petit nombre de
savants, devront surtout servir de bases, de point
d'appui, aux différenciations morphologiques.
La flore de l'avenir sera donc celle qui, tout en
faisant la part large à l'anatomie et en se basant
sur elle pour la classification générale, accordera,
en outre, aux caractères biologiques et morpho-
logiques une valeur égale et cherchera à faci-
liter, comme par le passé, mais d'une façon plus
rationnelle et plus certaine. la détermination
des espèces et de leurs groupes subordonnés
par les caractères extérieurs, les plus accessibles
à tous Une semblable entreprise ne peut être
menée à bien que par la collaboration des bota-
nistes herborisants, qui observent les plantes dans
la nature et fournissent les matériaux d'étude,
et des anatomistes qui les étudient à loisir avec
les ressources des laboratoires.
Les études anatomiques appliquées à la classi-
fication se sont, depuis quelques années, singu-
lièrement vulgarisées en France, sous la direction
de maîtres éminents, et grâce à l'impulsion
donnée aux travaux des laboratoires dirigés par
eux. M. Van Tieghem, au Muséum, M. G. Box-
mi i:, à la Sorbonne, etc., leur accordent une
large place dans leur enseignement; le regretté
J. Vesque y a consacré sa vie, et, parmi ses élè-
ves, M. Parmi. \i 1ER, un des plus distingués et
des plus convaincus, poursuit L'œuvre de son
maitre, auquel il a rendu de si touchants hom-
mages (i), en entreprenant la révision des
genres les plus difficiles et les plus polymorphes
de la flore française.
Le genre Epilobium, que M. Parmentier a
étudié dans la Revue de botanique, étude pour
laquelle il a bien voulu m'honorer d'une modeste
collaboration, est riche en espèces affines, su-
jettes à de nombreuses variations, reliées entre
elles par des formes intermédiaires, dont beau-
coup ont été décrites, mais sans preuve aucune,
comme des hybrides. Il suffit de parcourir, à
cet égard, le livre si complet et si. consciencieux
d'HAUSSKNECHT {Monographie der Gattung Epilo-
bium, Iéna, 1884), dont M. Parmentier a cité
des extraits et reproduit le tableau, réduit à la
flore française, des formes supposées hybrides.
Adoptant les grandes subdivisions taxonomi-
ques du genre en deux groupes nodaux, d'ori-
gine ancestrale primitivement unique, mais
depuis longtemps différenciés à la fois par leurs
caractères anatomiques, sect. Chamanerion et
Lysimachion, M. Parmentier a passé en revue
toutes les espèces de la flore française et, pour
chacune d'elles, a analysé les caractères histolo-
giques de la tige, du rhizome, du pédoncule
floral, des feuilles, etc. Les résultats obtenus sont
l'objet (chap. îv, Histoire généalogique des repré-
sentants du genre) de considérations très inté-
ressantes sur les rapports de ces espèces entre
elles, sur leur adaptation aux différents milieux
et les caractères différentiels qui en résultent, et
que, ci l'instar de J. Vesque, M. PARMENTiERappelle
caractères êpharmoniques.
C'est ainsi que l'anatomie confirme entière-
ment les prévisions que, avec un bon nombre de
botanistes, j'avais déjà formulées, pour ma part,
d'après l'examen des plantes vivantes, de la réu-
nion d' Epilobium Fleischeri Hochst., comme race
montagnarde, à E. Dodonai Vill. ; à'E. parvi-
jlorum Schreb. à E. hirsulum L. ; à'E. alpinum
L. à E. ahiuifolium Vill., i'E. obscurum Schreb.
et à'E. Lamyi Schultz S.E. tetragonum, comme
races ou sous-espèces (cf. D. X. Gillot, Les
Onothèracies de Saône-et-Loire cl duMorvan, vaLe
Monde des Piaules, III (1893), P- 320> 582, 413 ;
IV(i894), p. 8 ; et extrait broch. 12 pages).
(1) P. Parmentier, La Botanique systématique et les
théories d M. Vesque, in Mdm. Je la Soc. d'imul. du
Doubs, 1893, broch. 16 pages. — Notice biographi-
que sur Julien Vesque, in Bull, des Se. nat. publie par
n de VAss. annuelle des cirées d,- la Faculté des
sciences de Paris, sous la direction de M. W. Russel,
nov. 1895.
LE MONDE DES PLANTES
95
Ces Épilobes ne devront donc être dorénavant
inscrits dans les flores qu'à la suite des espèces
auxquelles ils sont subordonnés avec une nota-
tion ou une typographie spéciale, suivant la
méthode qui tend de plus en plus à se générali-
ser dans les publications botaniques contempo-
raines, et que, je ne sais pourquoi, M. Parmen-
tier n'a pas mis en usage dans ses descriptions
morphologiques des espèces (loc. cit., chap. vi,
p. 20).
L'anatomie nous révèle de curieuses et impor-
tantes particularités que la morphologie seule eût
été impuissante à nous faire connaître. Ainsi,
à côté de la série pléiotype, très naturelle, E
Diir'hci-montanum-hnceolatum, M . Parmentier
place l'espèce monotype E. coUinam Gmel.,
qu'avec la plupart des Aoristes, et d'après son port
et son apparence extérieure, j'étais disposé à
regarder comme une simple variété d'E. monta-
num L., mais qui en diffère considérablement
par ses caractères anatomiques (mésophylle
homogène dépourvu de palissades, de faible
épaisseur, à cellules centrales occupées par
d'énormes raphides; épiderme foliaire onduleux
et à cuticule lisse; absence de périderme et de
fibres mécaniques dans la tige, etc.), et qui doit
être considérée comme une espèce, dont les
caractères se maintiennent identiques aussi bien
sur les bas coteaux du Morvan que dans les ro-
cailles des montagnes de la Tarentaise, à 1.800
mètres, d'après mes observations et mes
récoltes personnelles. L'E. Lamyi Schultz,
dont la valeur spécifique a été si controver-
sée, et que j'avais regardé comme une simple
variété, petiolulatiim, d'E. îetragomim L. (loc.
cit., p. 8.), en est assez différencié anatomi-
quement pour justifier son maintien comme
k sous-espèce appauvrie, peut-être en voie
d'extinction du précédent, mais conservant bien
son faciès individuel » (Parmentier).
Ces exemples suffisent pour démontrer l'im-
portance et l'utilité du travail de M. Parmentier,
qui se résume daus un tableau que l'auteur a
donné sous forme de graphique {Revue gén. de
bot., VII, pi. I).
La classification de M. Parmentier est donc
fondée surtout surles données anatomiques, mais
il importe également de tenir grand compte des
caractères biologiques, et en particulier des inno-
vations qui différencient des espèces rapprochées
d'ailleurs par leur structure histologique. Mi-
chalet a insisté sur ce sujet dans plusieurs
mémoires importants, et Haussknecht (Monog.,
p. 35) s'en est servi pour établir toute une clas-
sification des espèces européennes. L'E. lauceo-
latum Seb. et Maur., très peu différent d'E.
montanum L., au point de vue anatomique, s'en
distingue cependant beaucoup par ses rosettes de
feuilles radicales, vertes, éparses, étalées, par ses
feuilles caulinaires longuement pétiolées,par ses
pédoncules floraux fortement penchés, et par le
changement de nuances de ses fleurs pendant
l'anthèse. L'E. lanccolatum est, à mon avis, bien
plus éloigné d'E. montanum que E.Duriai Gay,
qui a cependant aussi un système végétatif très
spécial à stolons hypogés, jaunâtres et squameux.
Il en est de même pour les E. hirsulum L , à
stolons plus ou moins allongés et en partie sou-
terrains, et E . parviflorum L., dont les innova-
tions consistent seulement en rosettes de feuilles
épigées. Un des meilleurs caractères distinctifs
des E. alsinifolium Vill. et E. alpinum L. est
également tiré des stolons hypogés, charnus,
blanchâtres, écailleux, et terminés par un bour-
geon bulbiforme, chez l'un, de la souche péren-
nante et des stolons épigés, grêles et garais de
petites feuilles écartées, chez l'autre. Ces modi-
fications ne sont vraisemblablement que des phé-
nomèmes d'adaptation et, si elles suffisent pour
faire considérer, au point de vue actuel, ces deux
Epilobes comme espèces distinctes, elles ne sup-
priment pas la notion de leur étroite parenté.
L'E. palustre L. est une espèce, au contraire, des
plus tranchées par tout l'ensemble de ses carac-
tères.
Il est fort difficile, comme le remarque judi-
cieusement M. Parmentier, dans un groupe
spécifique, de déterminer actuellement quelle
est la forme primitive de l'espèce. C'est ainsi
qu'il a adopté un peu arbitrairement, à cause de
ses tendances moins hélio-xérophiles, E. Duriœi
Gay comme tête du groupe spécifique dont E.
montanum L. est aujourd'hui le représentant à
dispersion géographique la plus étendue. L'é-
tude du genre dans son ensemble et les données
de la géographie botanique ainsi que de la paléon-
tologie peuvent seules nous fixer à cet égard.
Il est possible cependant, à l'aide des éléments
multiples que nous possédons, principalement
de ceux que fournit l'anatomie, d'établir avec
une grande probabilité la série chronologique des
espèces et de leurs formes en les subordonnant
d'après leurs affinités. M. Parmentier a donc eu
tort, dans ses descriptions morphologiques, de
séparer E. obscurum Schreb. des E. Ictragonum
L. etE. Lamyi Schultz, parles E. roseum Schreb.
96
LE MONDE DES PLANTES
et E. trigonum Schk., qui en sont des espèces
dérivées, nu tout aumoins des sous-espèces plus
nettement tranchées.
Je ferai remarquer, en passant, qu'£\ roseum
Schk., par ses souches à rosettes courtes mais
étalées, par ses feuilles nettement pétiolées, ses
fleurs fortement penchées avant l'anthèse et à
nuances changeantes, semble être, dans la série
d'£. tetragonum, l'homologue d'E. lanceolatum
dans la série Montanum-Duriai, d'après la loi des
variations parallèles que j'ai plusieurs fois expo-
sée, et que M. Parmentier appuie de son auto-
rité (Joe. cit., p. 6).
Le nombre des espèces décrites par M. Par-
mentier pourra être modifié par la suite, aug-
menté ou diminué, mais à condition de continuer
à subordonneras formes admises aux types spé-
cifiques principaux. J'admettrais volontiers, par
exemple, entre E. tetragonum L. et E. obscurum
Schreb., une forme de transition qui représente
pour moi E. virgatum Fr. Herb. twrni. ! (G. G. FI.
de Fr. I, p. 578), et surlaquelle j'aidéjàà plusieurs
reprises appelé l'attention [cf. Dr Gillot, Bull,
herb. Boissier I (1863), Append. II, p. 35, et Ono-
théracées de S.- et L.- el du Morvan, p. 9]. J'ai
distribué cette forme litigieuse sous le nom d'E.
obscurum var. virgatum dans les exsiceata de la So-
ciétè pour l'étude de la flore franco-helvétique (1892),
ni 15.1; c'est la var. strictifolia Haussk. (Monog.,
p. iij)! Aujourd'hui je serais tenté de faire d'E.
virgatum Fr. une race stationnelle d'E. tetrago-
num, dont les caractères biologiques et morpho-
logiques établissent le passage d'E. tetragonum à
E. obscurum. Il a le port du premier, la végéta-
tion et l'habitat du second : stolons nombreux,
mais courts, promptement radicants; tiges dres-
sées, simples ou peu rameuses ; feuilles fermes,
lancéolées, finement denticulées, sessiles et
dressées le longde la tige; inflorescence étroite;
fleurs et capsules dressées, etc. (Cf. Dr Gillot,
loc. cit.).
(A suivre .
O. Déblai \
Informations.
~ZZ La Société Botanique et entomologique du Gers
vient de fonder une Société pour l'échange des plantes
sous le titre de Société du Sud-Ouest pour l'échange des
plantes. Le nombre des membres et fixé à ;o. — Tous
nos meilleurs souhaits pour la prospérité de cette nou-
velle Société.
5*2 M. Emile Hebrard, président de la Société
d'Agriculture de la Haute-Garonne, afait, à la séance
du 15 mars du Syndicat Agricole de la Haute-Garonne,
une communication sur les fourrages. Il a donné une
nomenclature, avec les noms patois, des plantes formant
une prairie livréeau hasard de la maturité des graines,
prairie située dans sa propriété de Montplaisir.
5^2 La maison Dulau, 37, Soho Square, Londres,
vient de publier un Catalogue d'ouvrages de géogra-
phie botanique renfermant plus de 4000 titres.
7ZZ La librairie scientifique A. Hermann, 8, rue
delà Sorbonne, Paris, vient de publier un impoitant
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deratum que nous avions jadis exprimé ici et nous
dispense d'entreprendre une œuvre de même nature
à laquelle nous songions. C'est l'indicateur le plus
complet et le plus exact que nous connaissions. Aussi
sommes-nous sûrs de l'excellent accueil qui lui sera
fait par les botanistes.
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J.-B. Baillière et Fils, 19, rue Hautefeuille.
Jacques Lecuevalier, Librairie médicale
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
LE MONDE DES PLANTES
MM.
ARBOST Jos.
BALLE Emile.
BEAL J.
B0CQUILL0N-LIM01S1N.
BODIMER Ëm.
De CANDOLLE Cas.
CAPODURO Marius.
CHRISTIAN BAY.
CORREVON H.
DAJNIEL L.
DEBEAUX 0.
DESCHAMPS Ém.
DUPUIS P.
Est publié avec la Collaboration de :
GADECEAU Ém.
GENTIL Ami;.
G1ARD A.
GILLOT X.
GONOD d'ARTEMARE.
GRAY Cu.
De HELDRE1CH Tu.
HÉR1BAUD Jn.
H1S1NGER (Baron Ed.)
HITCHCOCK A.-S.
1VANITZKY N.
LE GENDRE Cu.
LE GRAND Ami.
LETACQ A. L.
L10TARD P.-V.
MARCAILHOU d'AYMERIC
MERCIER L.
M0NGU1LL0N E.
MUELLER (Baron Von)
OLIVIER Ern.
RENAULD F.
ROUY G.
SADA A.
SPAL1K0WSKI Eo.
TRELEASE W.
WHÈELER C. F.
Tout ce qui concerne la Direction doit èlrc adressé à M. H. LéVEILLÉ, 104, rue de Flore, Le Mans (Saillie
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Un abonnement gratuit sera servi à toute personne qui procurera à la Revue quatre abonnés nouveaux, aussi
longtemps que les abonnements procurés seront renouvelés,
Kn 1901, un prix de» I décerné a l'auteur du meilleur travail sur la botanique paru dans le Monde drs
Plantes du I-' octobre 1883 au i" septembre 1000. Les mémoires devronl être aussi concis que possible, el exclusive
mcnl rédigés en français. La seule condition pour concourir est d'être abonné au Monde des Plantes pendant la duré
du concours.
La Librairie médicale et scientifique Jacques Lechevalier, 23, rue Racine, à Paris, fait à nos abonnés, sur pro-
duction de la bande imprimée de la Revue, une remise de lo », u sur la plupart des ouvrages qu'ils peuvef
désirer.
5« Année (2« Série)
N° 80
i" Juillet i8ç6
LE
MONDE DES PLANTES
Ttevue Internationale illustrée de "Botanique.
LES ONOTHÉRACÉES FRANÇAISES
D'après l'Herbier de l'Académie internationale de Géographie botanique
Par H, Léveillé
Secrétaire perpétuel de ta même Académie
Préambule
La confusion qui règne chez les auteurs au
sujet des Epilobes est infinie, a dit Reichen-
bach, et Soyer exprimant, en peu de mots, la
même pensée, a dit : i Le genre Epilobium
« n'est pas facile. » Seringe a qualifié ce genre
de « très difficile » et a montré qu'il avait
besoin d'une étude nouvelle. « Je n'entrepren-
« drai pas de définir ici les espèces critiques
« du genre, déclarait Michalet, à la rigueur
« elles le sont toutes. » Spach a avoué
n'avoir pu débrouiller ce chaos inextricable, et
l'éminent botaniste Hooker, dans sa « Flore
de la Tasmanie », s'exprime ainsi : « Je dois
« confesser que je n'ai pas une idée claire de
« ce que sont ou ne sont pas les espèces dans
o le genre Epilobium ; après une étude atten-
t tive des formes australes sur le sec, je suis
« absolument incapable de me prononcer sur
« une seule d'entre elles, t
Haussknecht, le distingué monographe du
genre, n'a pas hésité néanmoins à aborder
cette étude ingrate et difficile. Il y a apporté
beaucoup de science, d'érudition, de patience,
et a mis un certain ordre dans ce chaos. Il a
reconnu que l'étude de ce genre était compli-
quée, et ni lui ni M. E. Fiek ne contrediront
aux paroles de leurs devanciers.
Après de tels témoignages, il serait témé-
raire et présomptueux de se dissimuler que
la clarté parfaite est difficile à apporter dans
une confusion plus grande encore que celle
qui règne dans les genres critiques tels que
les Rosa, les Rubus, les Mentha et les Hiera-
cium.
Ce n'est donc pas aujourd'hui que nous
viendrons légiférer et trancher toute question
pendante en indiquant quels sont les vérita-
bles formes spécifiques du genre Epilobium
dans le monde.
S'il plaît à Dieu, ce travail viendra à son
heure, car les matériaux ne nous manquent
pas. Nous avons vu sur le vif et sur le sec bon
nombre d'Epilobes et nous possédons tous
les ouvrages qui peuvent nous guider. D'ail-
leurs, leur consultation nous a donné la plus
parfaite idée du désarroi profond, du désac-
cord formidable qui règne entre les botanistes
au sujet de ce genre litigieux. 11 n'y a pas
peut-être deux Flores d'accord à son sujet.
Aussi, après avoir parcouru les ouvrages les
plus volumineux comme les plus modestes,
nous sommes-nous décidé à consulter seule-
ment le riche herbier de l'Académie et avant
tout la nature. Nous avons dû faire table rase
de tout ce qui a été dit, de tout ce qui a été
écrit avant nous et alors nous nous sommes
trouvé en présence de deux systèmes : l'un
synthétique, l'autre analytique. Dans le premier
il s'agissait d'établir des sections correspon-
dant à la véritable espèce naturelle et dans
lesquelles nous eussions admis un nombre
respectable d'espèces artificielles; dans le
second il fallait avoir le courage d'aller jus-
qu'au bout et, preuves en main, appuyé sur
la consultation de milliers d'échantillons, de
faire machine arrière et de remettre les choses
au point, en distinguant nettement les espèces,
les variétés, les variations, les formes, mais en
réduisant le nombre des types spécifiques et
en nommant même les formes puisque ces
dernières n'ont porté jusqu'ici que des appel-
lations alphabétiques, numériques ou banales,
et qu'il faut éviter pour l'avenir des dénomi-
I nations nouvelles qui ramèneraient une con-
98
LE MONDE DES PLANTES
fusion que nous voulons f.iire cesser1.
i à ce dernier parti que nous nous som-
mes arrêté d;ins ces pages qui ne concernent
que la Flore française, mais qui seront un
premier jalon pour l'avenir et dont nous avons
voulu faire une œuvre consciencieuse et de
bonne foi.
Tandis que Haussknecht, en présence de la
difficulté de distinguer les types, les analysait
dans un but de clarté, dans le mêir.e but et
avec la conviction que nous avons suivi la
nature, nous avons cru devoir synthétiser en
dehors de tout parti pris et de toute concep-
tion systématique, et les lignes que nous allons
tracer auront pour garant authentique et pour
preuve irréfutableles pages mêmes de l'herbier
dont la garde nous est confiée.
Le Mans, 2J Avril \8g6.
Division du Travail
La Flore Française comprend les genres
suivants d'Onothéracées : Epilobium, Onothera,
Ludwigia (Isnardia), Jussieua, Circcea, Trapa.
Chacun de ces genres fera l'objet d'un cha-
pitre. Celui des Epilobium sera le plus long,
tant à raison du nombre plus élevé des espèces
qu'eu égard à la multiplicité des formes et à
la discussion qui accompagnera leur classifi-
cation.
Quand nous aurons élucidé un genre ren-
fermant plusieurs espèces, nous donnerons
dans un tableau synoptique la conclusion de
l'étude à laquelle il aura donné lieu.
Quant aux affinités que présentent entre eux
nos genres français, nous réservons la ques-
tion jusqu'au jour où nous traiterons des Ono-
théracées du globe. Nous suivrons donc pour
cette fois l'ordre d'énumération des genres
indiqué ci-dessus, nous arrêtant fort peu aux
genres bien définis et au genre américain Ono-
thera que nous aurons plus tard l'occasion
d'étudier d'après les échantillons provenant
de son pays d'origine.
Une seule espèce è' Onothera, Y Onothera
tasmanica, parait étrangère au Nouveau Monde
et habite la Tàsmanie.
Nous ne connaissons pas cette espèce que
nous ne possédons pas en herbier et sur
laquelle par conséquent nous ne pouvons
nous prononcer relativement à son degré de
parenté avec ses congénères d'Amérique.
Quant aux dénominations, d'accord avec
MM. Gillotet Saint-Lager, sur l'avis du DrTh.
de Heldreich, d'Athènes, dont la compétence
ne fera doute pour personne, nous écrivons
Onothera et par voie de conséquence nous
donnons à la famille le nom d'Onothéracées.
Dans ce travail restreint à la seule Flore de
France, nous ne pouvons nous occuper de la
division en tribus, division qui ne peut résul-
ter que de l'étude préalable des affinités des
genres de la famille, genres sur lesquels, d'ail-
leurs,tous les botanistes sont loin d'être d'ac-
cord. Nous remplaçons les appellations d'Is-
nardia ou de Dantia par celle de Ludwigia,
d'abord, parce que nous ne voyons aucune
différence générique appréciable entre l'espèce
qualifiée chez nous d'Isnardia paluslris et les
autres espèces de Ludwigia du globe ; ensuite,
parce que la presque unanimité des espèces
voisines de notre espèce française sont rangées
sous l'appellation que nous préconisons et que,
pour la plus grande partie des botanistes, le
nom d'Isnardia ne donne pas naissance à u
nom de famille; enfin, parce que I.inné lui-
même, se corrigeant dans le même volume
où il donnait a la plante le nom d'Isnardia,
préférait lui attribuer celui de Ludwigia
paluslris ( i/53).
Nous excluons de la famille des Onothera-
cées les genres Hippuris et Myriophvllum.
que certains auteurs y rattachent et qui, selon
nous, sont mieux à leur place dans la famille
des Haloragacées.
(A suivre). II. I. ÉVEILLÉ.
(i) L'étude des variations fera l'objet d'un tra-
vail ultérieur. Dans le présent travail nous ne nous
occupons que d^s formes qui par leur constance
méritent réellement d'être distinguées.
Académie international de Géo-
graphie botanique
Election de deux Académiciens
titulaires
Présentés :
MM. H. Lisboa, de Bombay;
Th. de Helureich, d'Athènes ;
Ch. Grav, de Coonoor;
A. Sada, de Pondichéry.
Election de deux Académiciens cor-
respondants
Présentés :
MM. J. Christian Bav, Des Moines ;
Casimir de Candolle, Genève ;
Georges Radde, Tiflis ;
Henri Trimen, Peradeniya (Ceylan).
LE MONDE DES PLANTES
99
Johann Lange, Copenhague ;
Robeit Philippi, Santiago.
MM. les Académiciens honoraires, titulaires
ou correspondants, voudront bien faire par-
venir leur vote avant le i er août au Secrétariat
de l'Académie, concernant ces élections.
Quelques Académiciens restant des années
entières sans donner signe de vie et sans
adresser le montant du pris de l'organe de
l'Académie qui les tient au courant de la vie
de celle-ci, nous avons pensé qu'il était bon
d'établir une sanctionet decomblerune lacune
de nos statuts et règlements. Aussi, sur notre
demande, le Directeur de notre Académie a-t-il
bien voulu porter la décision suivante qui
indique la marche à suivre à l'avenir en pareil
cas, et portera le n° 7 dans l'ordre des déci-
sions.
Décision en date du 30 Juin 1896
La radiation d'un membre de l'Académie est
prononcée par le Directeur quand ledit mem-
bre n'a ni versé de cotisation ni donné signe
de vie depuis 3 ans, ni répondu au triple avis,
le dernier par pli recommandé, lui signifiant
sa radiation prochaine et motivée.
Pour la radiation d'un Académicien, le
Directeur doit en outre consulter les Collègues
de celui-ci et prendre leur avis avant de ren-
dre sa décision.
Le Directeur.
William Trei.ease.
Médaille scientifique Internationale
Par décision prise en conseil en date du
i" juillet 1896,
Sont promus à la médaille de 2e classe :
MM.
Benjamin Daydon Jackson (London) Index
kewensis.
Johann Lange (Copenhague). Services ren-
dus à l'Académie.
Sont nommés titulaires de la médaille de
3« classe.
MM.
N. Alboff (Tiflis). Découvertes botaniques.
R. Maire (Dijon). Ensemble de ses travaux
botaniques.
Carlos E. Porter (Valparaiso). Services
rendus à l'Académie.
Paul Parmentier (Baume-les- Dames). Re-
cherches sur les Epilobes de France.
C. G. Lloyd (Cincinnati). Ensemble de ses
travaux botaniques.
B. Souche (Pamproux). Flore du Haut-
Poitou.
Venance Payot (Chamonix). Recherches
botaniques.
Ed. Spalikovvski (Rouen). Ensemble de ses
travaux botaniques.
Stefan Stefansson (Modruvellir). Ensemble
de ses études botaniques.
Eug. Rolland (Paris). Flore populaire.
H. Olivier (Bazoches-au-Houlme, Orne).
Ensemble de ses travaux sur les lichens.
Le Directeur,
William Trei.ease.
Flore de France
A la suite du tirage du 1er juillet, M. J. Sou-
lié, professeur à Espalion, est l'heureux
gagnant des volumes parus et à paraître de
la Flore de France de MM. RouYet Foucaud.
Les volumes parus lui seront adressés prochai-
nement.
Par décision en date du 21 Juin, le R. P.
Camboué, de Tananarive (Madagascar) est
nommé Associé libre de l'Académie.
Le Directeur,
W. Trelease.
M. R. Maire remercie l'Académie pour sa
nomination de membre Auxiliaire.
A. nos Lecteurs
L'Epilobe figuré en grandeur naturelle
dans notre dernier numéro est E. Fau-
riei.
L'article de M. Gillot a été par errreur
signé O. Debeaux. Nos lecteurs auront rectifié
d'eux-mêmes cette faute typographique.
Dans la note sur le Viola bicalcarata, lire à
la fin M. C011.L10T et non pas Colliot.
Recherches sur les Epilobes de France
On peut résumer, d'après moi, dans le ta-
IOO
LE MONDE DES PLANTES
bleau suivant, les rapports, entre elles, des
espèces d'Epilobium de France :
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O
Q
Il y a lieu d'appeler d'une façon toute parti-
culière l'attention des botanistes français sur
E. nutans SchmiJt, dont M. Parmentier n'a
pas pu avoir à sa disposition des échantillons
authentiques, et qui, mal connu chez nous,
a été confondu tantôt avec E. alsinifolium
Yill., tantôt avec E. alpinum L. Il s'en dis-
tingue par ses graines finement papilleuses,
tandis qu'elles sont lisses dans les deux autres
espèces, par ses capsules pubescentes-cen-
drées, par ses stolons grêles, écailleux à la
base, feuilles au sommet, intermédiaires par
conséquent entre ceux des espèces précéden-
tes, par sa fleur très petite, violacée, très pen-
chée, etc.; mais il semble néanmoins ne cons-
tituer qu'un seul et même groupe spécifique
avec les deux espèces précitées. L'E. milans
Schm. (E. Hornemanm Schr.), qui a aussi des
affinités avec E. palustre L., et que Haus-
sknecht (Monog , p. 141) et Nyman (Go'ftsp . fl ,
Europ. , supp. p. 12 1) admettent comme une
bonne espèce, est répandu dans toute l'Europe
centrale : Bade, Bavière, Bohême, Silésie',
Tyrol, Carinthie, Hongrie, Transylvanie, etc.
Il n'est pas rare en Suisse, mais y a été con-
fondu, comme en France, avec les E. alsini-
folium et E. alpinum. C'est, en effet, sous ces
dénominations erronées qu'Haussknecht en
a relevé seulement quatre localités fran-
çaises : la Grande-Chartreuse (Isère), le Mont-
Pilat (Loirej, les marais d'Aigual (Cévennes),
et la roche de l'Aigle (Ariège). C'est donc une
espèce à rechercher dans nos Alpes Fran-
çaises.
Dr X. GILLOT.
L'Origine d'un nom
Peu de botanistes peut-être savent quelle
est l'origine du nom spécifique de l' Epilobium
roseum. En effet rien ne peut dans la plante
adulte faire deviner d'où lui vient ce nom. Sa
tige est souvent blanche et sa. fleur est ordi»
nairement plutôt blanche que rose. Si l'on
suit au contraire l'évolution de la plante,
depuis sa naissance jusqu'au moment où elle
développe ses rameaux, l'appellation de roseum
lui convient bien. Car les cotylédons ont
leurs nervures roses ; les premières feuilles
ont toutes leurs nervures de même couleur
et commencent à se maculer de la même
nuance. La plante croit et bientôt donne une
tige touffue qui se distingue nettement de
oute autre espèce d'Epilobe par ses feuilles à
nervures rosées, à parenchyme largement
maculé de rose ou de lie de vin1 . La dénomi-
(1) Chez les pieds venus de graine la maculaMon
des feui— es paraît et disparait par intervalles» .
LE MONDE DES PLANTES
IOI
nation parait alors exacte et dès sa croissance,
avant même qu'elle soit fleurie, l'œil exercé
du botaniste peut reconnaître cette belle et
intéressante espèce.
-. . H. L.
Revue des Sociétés Savantes
ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS
Séance du 7 Avril 1896 — Sur un n'j con-
servé depuis plus d'un siècle. Balland. — L'auteur
avait reçu un échantillon de riz que M. Boutroux,
officier d'administration à Amiens, avait rapporté
du Tonkin lorsqu'il était attaché au corps expédi-
tionnaire. Ce riz, non décortiqué, se rapprochant
beaucoup du paddy ordinaire de Cochinchine,
élait conservé depuis plus décent ans à Hué, dans
les magasins d'approvisionnementsdu roi. L'examen
comparatif effectué avec des grains nouveaux a
prouvé que, dans le vieux riz, les matières grasses
seules tendent à disparaître sans que l'acidité soit
sensiblement modifiée. <
Séance du 15 avril. — MM. Ed. Bonnet et
G. Baratte ont déposé le Catalogue raisonné des
plantes vasculaires de la Tunisie. — Application
de la photographie par les rayons de Rôntgen aux
recherches analytiques des matières végétales. Fer-
nand Ranwez. — En appliquant les propriétés des
rayons de Rôntgen pour l'analyse de trois échan-
tillons de satran, l'auteur a obtenu sur une plaque
sensible des impressions variables qui l'ont amené
à constater une falsification. Celle-ci était due au
sulfate de baryte, et sur les épreuves positives on
différenciait parfaitement les stigmates enrobés
parce produit des stigmates non adultérés.
Séance du 20 avril. — Truffes fTerfâs)) de
Mesrata, en Tripolitaine. Ad. Chatin. — L'auteur
a reçu de M. D'Estrées, consul général de France
à Tripoli, deux échantillons de Terfàs, recueillis,
l'un à Defnia, l'autre à "Wadi-Mimon, localités
voisines de Mesrata.
Le premier a été reconnu pour le Terfe\ia Cla-
veryi, et le second pour le T. Metaxasi, espèces
déjà connues. La terre des truffières de la région
de Mesrata est un fin sable jaune, pourvue en assez
forte proportion d'azote, acide phosphorique, po-
tasse, fer. La plante nourrice paraît être un petit
Cistus. A ce dernier propos, M. Chatin, d'après
les nombreux faits constatés, formule la loi sui-
vante : « Les Terfàs ont pour nourrices des herbes
ou de petites espèces sous-ligneuses, et les Truffes
proprement dites (Truffes du Périgord, etc.), des
arbres. »
Sur la mcmbrane^de l'Ectocarpus fulvescens. C.
Sauvageau. — L'auteur a recherché sur l'Ectocar-
pus fulvescens si la constitution de la membrane
des algues phéosporées offrait la complexité signa-
lée pour d'autres végétaux par les récents travaux
de M. Mangin. Il a été amené à conclure que la
membrane de l'E. fulvescens est de nature cellu-
losopectique. La surface extérieure, exclusivement
pectique, probablement avec condensation spéciale,
joue le rôle d'une cuticule; à l'intérieur est un
cylindre, cloisonné par les lamelles moyennes,
qui est fortement, ou peut-être exclusivement pec-
tique; enfin, à l'intérieur de chacun des articles
ainsi délimités, est une paroi, propre à chaque
cellule, où la proportion de cellulose est bien plus
considérable que celle des composés pectiques.
M. Sauvageau penseque ces remarques s'appliquent
à bien d'autres phéosporées.
Sur l'avortement de la racine principale che\ une
espèce du genre Impatiens (L.). Camille Brunotte.
M. Flahaut avait constaté chez le Trapa natans
l'avortement de la racine principale. Pareil fait est
signalé par M. Camille Brunotte chez l'Impatiens
noli-tangere L. La graine mûre de cette espèce
porte à l'une de ses extrémités un petit renflement
qui correspond à la région hypocotylée et radicu-
laire ; mais la racine principale n'existe pas. A la
germination, cette espèce se comporte autrement
que les plantes du même genre. Elle germe très
difficilement dans les cultures ordinaires. Les
premiers phénomènes de la '-ermination se passent
à io ou i5 centim. au-dessous du sol; la graine se
fend à son extrémité pour laisser sortir quatre
racines latérales. Après la germination, à la base
de la tige développée, on distingue parfaitement
ces racines latérales filiformes dont les ébauches
existaient déjà dans la graine ; mais de racine prin-
cipale formant pivot, on n'en voit pas trace. Chez
les autres Balsamines, l'auteur a toujours constaté
la présence de cette dernière ; toutefois, en ce qui
concerne 17. glauduligera, cette racine reste courte,
grêle à son extrémité et paraît n'avoir qu'une durée
restreinte. Il existe eu revanche de nombreuses
racines latérales, ce qui tendrait à prouver que
lorsque celles-ci sont développées, la racine prin-
cipale n'a plus d'importance au point de vue phy-
siologique et tend à disparaître. L'auteur croit
que, chez un certain nombre de plantes où celle-ci
peut avorter, les racines latérales, ou même une
seule racine latérale naissant près du sommet,
paraît prendre la place de la vraie racine princi-
pale.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 18 avril. — Action physiologique
de la Nicouline. Dr Ed. Boinet. — La Nicouline
(C3 H4 O) est une poudre blanche, inodore, sans
saveur et cristallisée extraite par M. Geoffroy du
Robinia Nicou Aublet, légumineuse de la Guyane,
appelée aussi par les indigènes « liane à enivrer
le poisson ». Cette liane, réduite en filasse et agitée
dans l'eau, leur sert à stupéfier et à capturer le
poisson. Les mêmes effets sont produits par une
autre liane de l'Oregon, le Serjania lethalis. Cette
action paraît être attribuable à un principe actif
analogue à la Nicouline. L'auteur a effectué de
nombreuses expériences physiologiques avec la
Nicouline sur des poissons de mer: crabes, lézards,
grenouilles, rats, cobayes, et en déduit d'intéres-
santes conclusions sur ses propriétés hyposthéni-
santes, stupéfiantes et paralysantes.
Revue des Revues
Cosmos (n* 585). — Le traitement par l'Aristo-
loche, H. Léveillé. M. Léveillé fait connaître le
résultat de deux expériences qui tendent à démon-
trer l'action souveraine de l'Aristolochia indica
contre le venin des serpents. Peut-être le sérum
de l'Ichneumon ou Mangouste, ennemi né du ser-
pent, jouirait-il de propriétés immunisantes et
préservatrices ; on pourrait au moins en tenter
102
Ll MONDE DES PLANTES
l'essai. — (n» 588). — Les guêpes entomophages,
A. Acloque.
La Revue scientifique iS avril 1896). — La
notion de l'espèce et la nomenclature, A. Acloque.
Le Naturaliste (i« mai 1896). — Ilcrborisa-
t ions pratiques, I;r X. Gillot. Instructions très
utiles pour la récolte des plantes et les premiers
soins à donner aux échantillons recueillis.
Bulletin de la Société botanique de
France (mars-avril 1896). — Sur la pénétration
lie la Rhifoctone violette dans les racines de Bette-
Rave et de Luzerne, Ed. Prillieux. Pour ces deux
plaines, ce n'est que par les corps miliaires que
les filaments du parasite pénètrent dans l'hôte ; les
filaments mvcéliens ne sauraient traverser les
couches extérieures de l'écorce ; c'est l'action exer-
cée par le tissu du corps miliaire qui presse sur
la cuticule de la racine et pénètre entre les cellu-
les dissociées, qui rend possible l'accès des fila-
ments de la Rhizoctone aux tissus plus vivants de
la plante nourricière. Par suite, les corps miliaires
ne seraient pas des périthèces incomplètement
fermés, ainsi qu'on l'a supposé ; leur ressemblance
avec les périthèces des Sphéries est toute superfi-
cielle ; et leur organisation rappelle plutôt celle
des suçoirs des, Phanérogames parasites. — Recher-
ches sur la division du noyau cellulaire chef les
végétaux, Ch. Degagny.— .\ote sur deux Commé-
lynées de l'Afrique équatoriale. Maxime Cornu. —
Note sur quelques Liliacées de la Chine occiden-
tale, B. Franchet. — Note sur l'Arbre à prières
du monastère de Goumboum, Ed. Blanc. M. Blanc
estime que les caractères thibétains qui dessinent
sur l'écorce de cet arbre des formules pieuses et
même des prières entières, sont dus à une super-
cherie des prêtres, qui en provoqueraient secrète-
ment l'apparition par le frottement sur l'écorce
d'un stylet mousse ou en promenant à queique
distance un fer chaud.
Bulletin de la Société des Sciences natu-
relles de l'Ouest de la France [1" trimestre
1896). — Les Sphaignes de Bretagne, E. Bureau
et F. Camus.
Journal de Botanique (16 avril et 1" mai
1896). — Localisations des principes actifs dans
quelques végétaux, L. Sauvan. — Lichens d'Aix-
les-Bains, Hue.
La Revue scientifique du Limousin (i5
avril 1890). La Taupe, Ch. Le Gendre. En géné-
ral, on donne aux agriculteurs le conseil de res-
pecter la Taupe, qui a la réputation de débarrasser
la terre des redoutables larves du Hanneton, les
insatiables mans dont les mandibules tuent dans
l'œuf les promesses des plus belles récoltes. Or, il
paraîtrait que pour la Taupe le ver blanc est au
ver de terre ce que pour nous le merle est à la
grive; et, comme le ver de terre est éminemment
utile, puisqu'il laboure en tous sens le sol et con-
tribue à son aération, il en résulte que les services
de la Taupe sont très hypothétiques. M. Joyeux-
Laffuie a ouvert un très grand nombre de Taupes
capturées dans des localités où les hannetons sont
très abondants, et dans leur estomac il n'a trouvé
aucune trace des pièces dures et chitineuses qui
auraient révélé l'absorption des vers blancs; en
revanche, les débris de vers de terre y étaient
abondants.
Bulletin de 1 Herbier Boissier (iv, 3). —
Zur Flora Tessins, J. Bornmuller. — Herborisa-
tions au Costa-Rica, Ad. Tondu/. — L'eber nette und
bemerkenfwerthe orientalischc Pflan^en-Arten,
J. Freyn.
Boletim da Sociedade broteriana (i8g5).— .
Umbelliferce.
Nuovo giornale botanico italiano [5aprile
:8g6). — Contribulo allô studio délie Sarcissee
italiane. A. Preda. — Xuova miscellanea teratolo-
gica, C. Massalongo.
Répertoire de Pharmacie 10 février 1896 .—
Recltercltes sur la localisation de la daphmne dans
les Daphne alpina et IJ. Gnidium. L. Sauvan. —
La Daphnine est un glucoside découvert par \ ai -
qielin, dans le Daphne alpina et extraite par
Bver et G.MEi.iN du D. Gnidium. Chauffée au-
dessus de 100° elle se décompose en donnant de
l'ombelliférone. La racine contient très peu de
daphnine. Dans la tige, elle est surtout localisée
dans les premières assises périphériques de l'écorce
et dans les éléments libériens. Elle y est plus
abondante à l'époque de la floraison et de la fruc-
tification. Dans la feuille, sa localisation se mani-
feste dans le pétiole et la nervure principale.
L'épiderme supérieur du limbe en renferme da-
vantage que l'épiderme inférieur. La graine et
surtout le fruit sont les organes végétatifs qui ren-
ferment la plus grande quantité de daphnine. Le
D. alpina est plus riche que le D. Gnidium.
Journal de Pharmacie et de Chimi
(i5 avriD.— Sur l'hydrolyse du raffinosc fmeluosel
par les ferments solublcs. Em. Bourquelot. — Le
raffinosc, découvert, en 1876, par Loiseau, dans
certains sucres de raffinerie, a été retrouvé dans la
betterave, les semences de coton (gossypose), l'orge,
le blé en germination. Il est identique au mélitose
de la manne d'Eucalyptus.
L'auteur a recherché l'action exercée sur ce sucre
par un liquide fermentaire contenant une culture
d'Aspergillus. Ce dernier hydrolyse le raffinosc,
mais les résultats obtenus ne permettent pas de
déterminer la composition exacte du liquide hy-
drolyse.
Des essais comparatifs effectués avec de la levure
de boulanger et de la levure de fermentation basse
ont fourni à peu prés les mêmes résultats ; l'hy-
drolyse a même été un peu plus loin avec cette
dernière.
Bibliographie.
La Vigne du Mont Ida et le Vaccinium.
D' Saint-Lager. — Nous citerons la conclusion de
cette brochure qui témoigne d'une vaste érudi-
tion : '■ Ne voulant pas encourir de nouveau l'ac-
cusation d'être un perturbateur de l'ordre public,
je ne viens pas demander que le nom générique
Vaccinium soit banni de la nomenclature botanique.
On pourra le conserver provisoirement, à côté de
plusieurs autres quiont été détournésde leursigni-
Iication primitive, jusqu'au jour où quelque
réformateur influent parviendra à faire accepter
les appellations Myrtillus niger, M.ruber, M.ulU
ginosus, M. oxycoccus, etc. Cependant, à cause
des motifs développés dans la première partie de
cette étude, j'estime que pour ne pas continuer a
répéter une erreur historique et géographique, il
I.E MONDE DES PLANTES
103
convient de remplacer d'ores et déjà la dénomina-
tion Vaccinium Vitis-idœa par celle de V.Rubrum
Dodoens, Myrtille à fruit rouge. . . Les traductions
des Bucoliques de Virgile, des Tristes d'Ovide, du
Traite d'Architecture de Vitrine, et enfin de l'His-
toire naturelle de Pline, préviendront dorénavant
leurs lecteurs que les deux noms Vaccinium et
Hyacinthus sont synonymes, et désignent la
Liliacée qu'on appelle en français Vaciet ou Ja-
cinthe ou encore Hyacinthe. Heureusement les
traducteurs des ouvrages de l'ancienne latinité ne
se sont pas laissé enchaîner, comme les naturalistes,
par l'absurde convention dite règle de priorité. Ils
ont maintenu entière la liberté de corriger les er-
reurs commises par leurs devanciers. »
Flore populaire ou Histoire naturelle des
Plantes dans leurs rapports avec la linguistique et
le Folklore, par Eugène Rolland. Tome ier. Li-
brairie Rolland, 2, rue des Chantiers, Paris, 1896.
Prix : 6 fr.
Tous nos lecteurs se souviennent du desideratum
exprimé par M. le professeur Giard, à la suite du
compte-rendu d'un travail de M. l'abbé A. L. Le-
tacq ainsi que de la lettre de M. Clos.
Le volume que nous avons sous les yeux vient
donc répondre à ce desideratum et combler une
lacune.
Dans les 272 pages qu'il renferme, l'auteur
donne les noms vulgaires des plantes appartenant
aux familles des plantes comprises entre les Re-
nonculacées et les Crucifères incluses.
La seule liste des Auteurs cités, qui se trouve à
la fin du volume, témoigne de la patiente érudi-
tion du chercheur et du travailleur qu'est M. Rol-
land.
En dehors des ouvrages imprimés, la tradition
orale, les indications des amis et correspondants,
et les documents extraits d'ouvrages peu à la por-
tée de tous, ont permis au distingué tolkloriste de
mènera bien cette première partie de son œuvre.
Souhaitons d'en voir l'achèvement et nous aurons
là un véritable monument d'érudition fort utile à
tous les botanistes du globe et plus spécialement
aux auteurs de flores ou aux amateurs de légendes.
Car celles-ci n'ont point été négligées, au contraire.
D'ailleurs il n'en pouvait être autrement, étant
donné le cours des études del'auteur de ce précieux
travail.
On se rendra compte de l'importance de l'œuvre
quand on saura que les langues suivantes y sont
représentées : Grec ancien, moyen âge et moderne
latin ancien, iroyen âge, de la Renaissance et con-
temporain, Français ancien et moderne avec tous
les patois de la France, de la Suisse romande, du
Pays Wallon, des iles normandes et du val d'Aoste,
Italien, Latin, Espagnol, Portugais, Catalan, Rou-
main, Allemand, Néerlandais (flamand et hollan-
dais), Anglais, Breton et langues celtiques, Langues
Scandinaves, Langues slaves, Langues lithuanien-
nes (lithuanien et letton), Albanais, Tsigane, Bas-
que, Magyar, esthonien, finnois, Arabe, persan,
turc, arménien et autres langues orientales.
En terminant son introduction, M. Rolland fait
appel à de nouveaux collaborateurs pour les volu-
mes suivants de la Flore populaire. Nous avons la
certitude que cet appel sera entendu.
H. L.
Pittonia a séries of botanical papers by Edward
Greene, professor of Botany in the Catholic Uni-
versity of America, Washington. May 1S96.
Nous relevons dans ce numéro les notes suivan-
tes : Nomenclature of the Fullers' Teasel (l'auteur
regarde comme très désirable que l'on reprenne
l'appellation de Dipsacus fullonum pour dénommer
le véritable chardon-Foulon) ; A proposed new
Genus of Cruciferœ . (Sous la dénomination nou-
velle de Sibara, le distingué botaniste américain
réunit six espèces réparties à tort entre différents
genres, à savoir: Cardamine filifolia Greene, Ara-
bis pectinata Greene, Cardamine angclorum, \\'ats
Nasturtium laxum Wats., Sisymbrium Brandegea-
num Rose, Cardamine Palmeri Wats.); New or note-
warthyspecies — xv. (Ranunculus samolifolius, R.
occidentalis var. ultramoutanus, var. Howellii, var.
brevistyhtSjDelphinium cognatum, D. gracilentum,
Khamnus pirifolia, R. betulœfolia, R. anonœfolia,
R. Smithii, Eriogonum densum, E. subalpinum, He-
dysarum occidentale, Potentilla reflexa, P.Hanseni,
P. lactea, P. valida, Prunus Oregana, Ribes la-
sianthum, Solidago ciliosa, Pyrrocoma congcsta,
P. gossypina, Chrysothamnus humilis, C. collinus,
C. linifolius, Erigeron tenuissimus, E. Blochmanœ
Centromadia perennis, Carduus Nevadensis, Ago-
seris dasycarpa, Crépis platyphylla, Phlox alyssi-
folial ; A new Genus of Polemoniacea? (Langloisia
dédié au R. P. A. B. Langlois, à Martinsville,
Louisiane: comprend les anciennes espèces sui-
vantes : Lœselia Matthewsii Gray, Navarretia
Schottii Torr., N. setosissima Torr. and Gray) ;
Some Mexican Eupatoriaceœ (Eupatorium enony-
mifolium, Stevia deltoidea, S. decumbens).
Enumération des Lichens de l'île Anno-
bonpar William Nvi.ander. Ce travail forme un
supplément aux Lichenes insularum Guineensium
du savant lichénologue. Il renferme l'énumération
de 3i espèces dont 14 se retrouvent dans les îles
de San Thomé, do Principe et das Cabras. M. F.
Newton, le collecteur de ces plantes, a visité aussi
l'île des Tortues où il n'a constaté la présence, en
fait de Phanérogames, que d'une seule Cypéracée.
Cœlentérés, Echinodermes, Protozoaires,
par Albert Granger, i vol. de 3y5 pages avec 187
figures dans le texte. Prix : br. 3 fr. 5o, franco
3 fr. 90; cart. 4 fr. 23, franco 4 fr. 70. Librairie
les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris.
L'ouvrage de M. Granger fait partie de l'Histoire
naturelle de la France, encyclopédie à la portée
de tous, dont la Maison Deyrolle poursuit la publi-
cation dans le double but de vulgariser la science
et d'attirer aux études scientifiques de nombreux
adeptes. Le présent volume sera un guide précieux
pour tous ceux qui s'intéressent aux sciences, plus
particulièrement encore pour ceux qui fréquentent
les plages et plus tard il leur rappellera les doux
souvenirs inséparables des recherches faites dans
le domaine de l'histoire naturelle. Les nombreuses
figures du livre aideront beaucoup celui qui l'aura
sous la main, en même temps que les conseils
pour la recherche des animaux dont il traite lui
seront des plus précieux.
Le Jardin de l'Herboriste. Propriétés et
culture des plantes médicinales et des simples, par
H. Correvon, avec 112 figures dans le texte. Genève,
chez l'auteur, 2, rue Dancet ; Paris, O. Doin, édi-
teur, 8, place de l'Odéon.
Notre sympathique collègue poursuit, avec un
zèle infatigable, son œuvre de vulgarisation. Ce
livre s'adresse à tous, mais plus spécialement aux
io4
LE MONIH-: DES PLANTES
personnes qui, possédant un jardin, veulent cul-
tiver chez elles les plantes officinales. L'ouvrage
se divise en deux chapitres : I. Les plantes consi-
dérées comme antiseptiques et hygiéniques; les
fiantes aromatiques et les parfums; — II. Les
plantes officinales de nos champs. Je nos montagnes
et de nos jardins ; leurs propriétés médicales, leur
culture et leur recuire.
L'ouvrage,' élégamment édité, est en outre orné
de gravures qui facilitent la reconnaissance des
espèces.
Plantes adventices. Observations faites dans
l'Est en tSgS, par R. Maire. Notons YEpilobium
rosmarinifo'.ium Haencke et TE. spicatum Lam.
Flore analytique et descriptive des Cryp-
togames cellulaires iMousses, Hépatiques,
Champignons, Lichens, Algues) des environs de
Toulouse. Tableaux dichotomiques pour la déter-
mination facile des espèces, par E. Pée-Laby,
i vol. de 262 p., b francs, librairie Edouard Privât,
4X rue des Tourneurs, Toulouse.
Matériaux pour servir à la Faune des
Vertébrés du département de l'Orne par
M. l'abbé A. L. Letacq. Caen, Henri Delesques,
éditeur.
Intéressante monographie à imiter et qui pour-
rait servir de modèle dans chaque département.
Camphor laaf Oil by David Hoopf.r. Intéres-
sante note sur l'huile de la feuille du Camphrier,
faisant suite aux nombreux et instructifs travaux
de l'auteur, bien placé pour étudier les plantes
utiles et médicinales, dans un pays comme l'Inde
où elles abondent.
Ergebnisse der Durchforechung der Schle-
sischen Phaneregamen flora im Jahre iSqb
zusammengestellt von E. Fiek und Tu. Schcbe. Ce
travail comprend : d'une part, des espèces ou va-
riétés nouvelles pour la Silésie; et d'autre part.
des localités nouvelles de plantes rares ou peu
communes.
Citons parmi les premières : Ranunculus acer
X repens, Figert nov. hybr. Delphi niitm alpinum,
W. Kit. Malcolmia maritima L. Spergularia sa-
Una, Presl . Acer pseudoplatanus L.var. Fieberi
Ortus. Rosa gallica X rubiginosa Reuter, Vi-
burnum Lantana, L. Cnicus benedictus L. CoiîfO.'-
vulus dahuricus Sims., Solarium rostratum Dunal.
Lamium incisum Willd. Carex atrata L. v. rhi-
zogyna Schur, Blechnum Spicant h. var. serratum
Wolloston plus 2 Salix et 4 Polygonum hybrides.
Parmi les espèces dont de nouvelles stations sont
mentionnées, signalons: Rosa alpinaL.,Epilobtum
trigonum Schrank. E. Lamyi T. Sch. E. obscurum
Schreb. etquelques hybrides du même genre, Cir-
cœa intermedia Ehrh. Linnœa borealis L. Orchis
sambucina L. Cephalanthcra rubra L.
Djurjura. Cette Médaille est décernée tous les deux
ans, à la suite du concours scientifique ouvert de-
vant l'Académie pour les meilleurs travaux impri-
mes ou manuscrits soumis à son examen. M. le
Dr Clos était rapporteur du dernier concours. Tou-
tes nos félicitations à notre excellent collègue.
=•> M. James Lloyd, l'auteur de l'excellente
Flore de l'Ouest de la France, vient de mourir à
l'âge de 86 ans.
— ■> M. E. Rolland, 2, rue des Chantiers, Paris,
prépare le deuxième volume de sa Flore populaire.
Il prie les personnes de bonne volonté de vouloir
bien lui envoyer la liste des noms patois des plan-
tes de leur pays.
Informations.
S->- L'Académie des Sciences, Inscriptions et
Belles-Lettres de Toulouse vient de décerner à
M. O. Debeaux, notre savant et sympathiquecollè-
gue, pharmacien principal de l'Armée en retraite
à Toulouse, la Médaille d'Or bisannuelle (de la
valeur de 120 fr.), pour récompenser son ouvrage
récemment publié sur la Flore de la Kabylie du
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du 1" Avril au 3i Mai
(De la part de MM. Hte Marcaillhou d'Avmeric)
(1 broch.);E. Roze (i broch.); abbé A. L. Letacq
(2 broch.); Th. Schube (3 broch.); David Hooper
(i broch.); Dr Otto Kuntze 2 broch.); Aug. Le
Jolis (i broch.); Henri Correvon (i vol.); J.B. Bail-
LIËRE (i VOl.) ; J. DÔRFLER (i Vol.); D' St-LAGER
(1 broch.); E. G. Camus (2 broch.); H. Olivier
(2 vol. 5 broch.); William Nvlander (i broch. ;
Devrolle (i vol.); Th. Schube (1 broch.) ; R. Maike
(2 broc.) ; Edw. L. Greene (i broch.); Eug. Rol-
land (i vol.).
Nous adressons tous nos remerciements aux
donateurs.
Mouvement de l'Herbier.
Du Bun Ferd. von Mueller, 80 spécimens du rare
Prasophyllum despectans, recueilli en avril 1895.
à Western Port (Victoria), par C French J"r.
Sont en outre annoncés deux envois d'Onothéra-
cécs, l'un du R. P. Sodiro de Quito (Onothéracées
équatoriennesl, l'autre de M. Carlos Porter, de
Valparaiso {Onothéracées chiliennes!.
Tous nos remerciements à nos généreux collè-
gues.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Typographie Ed. Monnoyer.
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Renfermant l'analyse et la description des plantes vasculaires
de ce Département
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LE MONDE DES PLANTES
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La page 100 i'r.
Demi-page 50
Quart de page 30
Huitième de page 15
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Au Semestre:
La moitié des prix précédents augmentés
de 10 0/0.
De 1 à 3 mois
La page 10 fr.
Demi-page .... 5
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Par P. CONSTANTIN
Agrégé des sciences naturelles, professeur au lycée de Rennes
I£)ii Vente :
Tome premier, 1 vol. gr. in-8 de 775 pages, illustré de 960 figures 12 ir.
Le Momie des Plantes est une description méthodique, fa-
mille par famille, du règne végétal. L'auteur s'est atlacué à
étudier surtout les plantes qui croissent dans notre pays et,
Sarmi les plantes exotiques, celles qui sont susceptibles
'applications intéressantes. Le lecteur trouvera dans cet ou-
vrage pour chaque famille, chaque genre et chaque espèce, à
côté des caractères botaniques, l'indication de la distribution
géographique du groupe étudié, en même temps que l'exposé
des nombreux services que peuvent rendre les végétaux à la
médecine, à l'alimentation, à l'industrie, à l'agriculture, à
l'horticulture, à la décoration des appartements, etc. Les carac-
tères biologiques, c'est-à-dire les phénomènes intéressants de
la vie des plantes, n'ont pas été oubliés et sont traites avec ie
plus grand soin.
Le plan adopté a le grand avantage ,ie répondre à un
double but. Ceux qui, possédant déjà les premiers éléments de
la botanique.veulcnt étudier dans une plante ses caractères
morphologiques, sa place dans la classification naturelle et ses
véritables affinités, trouveront une description courte mais
exacte de tous les genres. Ceux qui. au contraire, désirent
surtout connaître dans le règne végétal les avantages que
l'homme peut en tirer pour son usage personnel et qui esti-
ment avant tout dans une plante les services qu'elle peut ren-
dre a l'alimentation ou a l'art de guérir, a l'industrie ou à
l'embellissement de nos parterres ou de nos appartements,
trouveront dans cet ouvrage l'exposé, rendu aussi attrayant que
possible, des applications dont sont susceptibles les nombreux
végétaux étudiés.
Tous ceux qui aiment les plantes, et ils sont légion, peuvent
donc lire ce livre avec plaisir et urolit. Le Wondû des Piaules
est d'ailleurs à tous les' points dé -vue au courant des derniers
progrès de la science, et l'auteur s'est inspir ' .lion
des plus récents travaux publiés en France et à l'étranger par
les maîtres incontestés de la botanique.
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5e Année (2e Sérik*
N° 81
1" Août 189G
#ra
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
T5$zr-,
« TitnedUite ititivema germinantij in (erra
k Domino. »
Dan., ch. m.
Directeur :. HT EJBVEIJLIjÉ
Rédacteur en chef : A. ACLOQUE
SOMMAIRE DU N« 81
Académie internationale de Géographie botanique. — Le genre « Rosa » de la llorc ageaaisc
[Suite}, par 0. DEnEiux. — La greffe depuis l'antiquité jusqu'il nos jours (Saile), L. Daniel.
— Notre symbole, H. Léveillé. — Herborisations mayennaises, H. Léveiu.é — Note
sur quelques Mousses des environs du Puy (Haute-Loire), P. V. Liotard. — Revue des
Sociétés Savantes. — Revue des Revues. —Bibliographie. — Informations.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
18 9 6
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. William Trelease, St-Louis
(Missouri).
ire perpétuel : M. H. I.rvniir. Le
Mans (Sarthe).
Tr M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE I, 'ACADEMIE
MM. W. T-reuease, IL Léveilié, Ch. Le
Gendre, G. Rouv, G. King, Treue, Baron E.
von Mueiaer.
COMITE DE RÉDACTION
m M<m Je des Plantes
H. Léveili.é, Directeur ; A. Acloquk, Secré-
taire, Rédacteur en Chef; P. V. Liotard, Ré-
dacteur.
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnés sont priés de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
A Lire attentivement !
TOUJOURS LN AVANT !
Messieurs cl chers Collègues,
Abonnés ou Lecteurs.
Voici bientôt cinq ans que notre Monde des
Plantes existe. Il a conquis sa place parmi les
publications scientifiques du globe. Son exis-
tence est aujourd'hui -.assurée et ses lecteurs
dispersés aux quatre coins du globe sont ré-
pandus dans tous les pays du monde.
Pour arriver à ce résultat, notre Directeur
a dû s'imposer de lourds, d'énormes sacrifi-
ces. D'autre part, il importe de réaliser de nou-
velles et importantes améliorations pour assu-
rer à la Revue une rédaction encore plus soi-
gnée et plus intéressante, et pourluiprocurer
de nouveaux lecteurs.
A DATER D'OCTOBRE PROCHAIN, LA COLLABO-
RATION au Monde des Plantes sera rétribuée
suivant la valeur des manuscrits et d'après le
jugement du Comité de Rédaction. Toutefois,
cette décision n'aura pas d'effet rétroactif et
ne s'appliquera pas aux travaux en cours. En
outre, des tirages à part gratuits pourront
être offerts aux auteurs selon que le Comité
de rédaction le jugera opportun. Pour avoir
droit à ces faveurs, l'abonnement à la Revue
sera requis. Les manuscrits non acceptés se-
ront rendus. Les travaux originaux et inédits
seront acceptés.
On comprendra sans peine que pour faire
face à ces nouvelles charges, il faut que nos
amis concourent aussi à nous apporter leur
part de souscription à l'œuvre commune et
nous avons la douce confiance que pas un de
nos lecteurs ne s'y dérobera.
Aussi, a dater d'octobre prochain, l'abon-
nement sera porté à io francs par an pour la
France et 12 francs pour les autres pays.
Les abonnements de six mois ne seront
plus acceptés et le prix du numéro sera de
1 franc. Il sera fait une révision sévère des
échanges et des numéros gratuits ne seront
envoyés comme spécimens que sur l'indica-
tion de nos lecteurs aux adresses qu'ils vou-
dront bien nous désigner eux-mêmes.
Certains que ces réformes, ce'clamâes par
un certain nombre de botanistes, auront l'ap-
probation générale, nous remercions nos fidè-
les abonnés de leur précieux concours dans
le passé, gage de leur persévérant attachement
dans l'avenir.
La Rédaction.
ABONNEMENTS :
UN AN : France 6 (r.
— Étranger, Colonies 8 ■•
SIX MOIS : France 3 »
Étranger, Colonies 4 •>
Le Numéro : 50 ci a\
Les abonne iris partent du i" Octobre en du
1er Janvier dp chaque année,
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
DEPOTS :
NLW-ïnllK
Ph. Heinsberger, 15, Firsl Avenue.
LONBON
lu i..u ami C", Foreign booksellers, 37, Soho
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PARIS
J.-B. Baiiukke et Fils, 19, rue Ihmlefeuillc.
Jacques Lbcuevajlier, Librairie médicale
scientifique, 23, rne Racine.
LAVAI.
Aug. Goupil, quai Jeati-Fouquct \ ieux- 1
5° Année (2-Série)#
No 81
i" Août iSc6
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de "Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
Modification aux Statuts
La modification à l'Art. II du Règlement
de l'Académie et l'addition à l'Art. V des
Statuts ont été adoptées.
Il suit de là que tous les Membres de
l'Académie, honoraires, titulaires, corres-
pondants, associés libres ou auxiliaires,
concourent par leur vote à la nomination
du Directeur.
Nous invitons nos Collègues à vouloir
bien envoyer à l'Herbier de l'Académie
les plantes rarissimes de leur région, repré-
sentées chacune par 5o exemplaires.
Élections
MM. H. Lisboa et Th. de Heldreich sont
élus Académiciens titulaires.
MM. Casimir de Candolle et J. Christian
Bay sont élus Académiciens correspondants.
Le genre « Rosa » de la flore agenaise
(Suite)
Var. e eordntîfolia Gandg. Dec.pl.
nov. V, n° i (18-5), et Tab. rhodol., n° 12. —
Arbrisseau de 2 met. 5o à 3 met. de haut, à
tiges dressées, flexueuses, non grimpantes,
munies d'aiguillons petits, nulssurles rameaux
florifères; folioles largement obovales, obeor-
dées à la base, atténuées au sommet, légère-
ment glanduleuses en dessus, glabres des deux
côtés, simplement dentées : pétioles aculéolés
velus, peu glanduleux ; stipules à oreillettes
linéaires -divariquées ; pédoncule 1 -3 flore,
hispide ; tube du calice oblong, lisse ; style se
prolongeant en une colonne glabre ; fleurs
blanches, presque inodores, fruit glabre, obo-
vale-oblong, atténué des deux côtés (an. var.
atienuata Chaub. ined. ? ) — Les haies, aux
bords des champs et des chemins à Brax, Gou-
lard, Pommaret, etc, près dAgen (O. Debx.),
au château d'Arasse (Ab. Garr.).
Var. Ç pli 5 Uomegas Gandg. apud. O.
Debx. Descript. d'une csp. nouv. de Rose in 21e
Bull. Soc. agricole et scient, des Pyrénées-
Orient. (1875), et p. i3 du tir. à part ; Gandg.
Tab. rhodol., n" 17. — Folioles grandes, obo-
vales-acuminées, dentées à dents glabres, non
ciliées aux bords, velues seulement en dessous
sur la côte médiane; pétioles munis de quel-
ques poils épars. — Lieux découverts près du
château d'Arasse (Ab. Garr.) ; env. de Ville-
neuve-sur-Lot (A. Guillon).
Obs. Dans ses observations sur les variétés
du R. sempervirens in Primit. monog. rosarum
Fasc. IV, p. 3 14, M. Crépin, le savant rhodo-
logiste de Bruxelles, dit qu'il possède de Vil-
leneuve-sur-Lot un rosier récolté par M. Guil-
lon, lequel constitue une forme intermédiaire
entre les R. sempervirens eiR. scandens. Dans
ce spécimen, la côte médiane des folioles est
peu velue en dessous. Je ne vois que la var.
phyllomegas du R. sempervirens à qui cette
torme pourrait bien se rapporter.
H. scandens Mill. Dict., n° 8; Déségl.
Cat. ros. Eur. in Bull. Soc. roy. bot. Belg.
XVI, p. 209 (1876) ; R. sempervirens var. scan-
dens Ser. in DC. Prod. II, 597. — Tiges
rameuses, grimpantes puis décombantes, pour-
vues d'aiguillons crochus ; folioles oblongues
ou ovales, obtuses, glabres ainsi que les pédi-
celles et les nervures en dessous ; sépales
entiers, glanduleux, hispides; fleurs blanches,
grandes, à odeur suave ; styles hérissés ; disque
ovoïde ou subglobuleux; fruit petit, sphérique,
glanduleux, d'un rouge vif à la maturité. —
Haies, bords des chemins et coteaux exposés
au midi; com. àAgenet dans la plaine de la
Garonne (O. Debx., Ab. Garroute, E. de
Pomm.); se retrouve dans la vallée du Lot à
Penne, Libos Monsempron, Fumel (L. de
Bon., Combes); Tournon, etc. (Dumolin).
Var. 6 heteropoda Gandg. Tabul. rho-
I (II)
LE MONDE DES PLANTES
dol., n" s-, p. 35; R. scandent Garroure apuJ
Soc. Dauph. pi. exsic, n" 117, p. p. non iMill.,
— Diffère de la var. a genuina par ses folioles
obovales-oblongues, glabres des deux cotes,
à pétioles légèrement aculèolés, par ses pédon-
cules allongés (20-jo milliml, lisses à la base
et non totalement glanduleux à la maturité,
par son fruit subglobuleux. — Haies, près du
château d'Arasse (Ab. Garr.l ; bois des Clercs
entre Roquefort et Moncaut (Ch. Duff. |.
Var. y A nii<-i Gandg. Decad. pi. nov. IV,
no 2, et Tab. rhodol, nu 90, p. 35 ; R. scandais
Auct. mult. p. p. — Arbrisseau de 2,5o à
3 met., à tiges flexueuses. grimpantes, couvertes
d'aiguillons grêles très petits, nuls sur les
rameaux fructifères; folioles obovales-oblon-
gues, subtronquées à la base, glabres des
deux côtés, excepté sur la côte médiane, celle-
ci légèrement velue-glanduleuse, simplement
dentées à dents serrées ; pétioles aculèolés,
pubérulents; stipules vertes, à oreillettes diver-
gentes ; pédoncules glanduleux ; tube du calice
obovale-hispide ; fleurs blanches, odorantes ;
styles réunis en une colonne laineuse ; fruit
d'un rouge vineux, ovoïde.
(A suivre) O Debeaux.
La greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
Par L. Daniel (Suite)
Le premier agronome latin qui ait écrit sur
la greffe, c'est Caton le Censeur (234-149
avant J-C.) (il.
Les Grecs, comme nous l'avons vu, avaient
cherché surtout une explication philosophique
de l'opération. Caton, au contraire, est prati-
cien avant tout. Ses descriptions sont, quoi-
que concises, des modèles de clarté et de
précision, et l'on ne saurait mieux faire
aujourd'hui.
Tout d'abord, il décrit la greffe en couronne
[insertio inter corticem et lignum).
» Coupez, dit-il, le scion par une section
un peu oblique (2), afin que l'eau trouve un
écoulement.
« Munissez-vous d'un bâton de bois dur et
bien effilé, ainsi que d'osier grec fendu en
1. Caton le Censeur, Dere rustica, pp. 18 et 19.
2, Ce procédé, décrit par Caton d'une façon gé-
nérale, a été imité depuis dans la grell'e en fente
(greffe Bertemboisei. Plusieurs autres greffes ont
même été, dans divers traités modernes, décrites
1 imnc nouvelles à la suite d'une simple- modifica-
tion de genre.
deux; prenez encore de l'argile ou de la craie,
un peu de sable et de la fiente de bêtes à cor-
nes ; pétrissez le tout jusqu'à consistance
gluante.
• Prenez l'osier fendu, roulez-le sur la
souche coupée, afin que l'écorce ne se déchire
point. Cela fait, vous insérerez le bâton de
bois. Saisissant le greffon, vous lui faites
obliquement une entaille de deux pouces ;
vous retirez le bâton sec que vous aviez
enfoncé et vous insérez à sa place la branche
que vous voulez greffer.
« Appliquez l'écorce contre l'écorce et en-
foncez jusqu'à la partie où commence l'en-
taille.
« Opérez de même pour une deuxième, troi-
sième, quatrième ou tel nombre de greffes que
vous voudrez multiplier. Serrez plus fortement
la branche avec l'osier grec ; enduisez-la avec
ce lut que vous avez pétri jusqu'à l'épaisseur
de trois bons doigts ; couvrez le tout d'une
étoffe spongieuse que vous liez autour de
l'écorce afin qu'elle ne tombe point.
« Entourez le sujet de paille bien ficelée
afin que la gelée ne puisse lui nuire. »
Ce procédé de greffage convient, d'après
Caton, aux figuiers, jux oliviers, aux pommiers,
aux poiriers et à la vigne. Mais comme cette
dernière plante se prête plus difficilement à la
greffe, Caton indique trois autres procé-
dés qui lui sont plus spécialement destinés,
bien qu'on puisse s'en servir avec avantage
pour d'autres plantes.
ire Méthode. — 0 Coupez, dit-il, la tige que
vous voulez greffer, et fendez-la par le milieu
de la cavité médullaire ; insérez dans la fente
les scions que vous aurez taillés en biseau, en
appliquant moelle contre moelle. »
Comme on le voit, il s'agit ici de la greffe
en fente de la vigne \insertio in fissura), que
l'on a souvent appliquée de nos jours dans le
Midi depuis l'invasion du phylloxéra.
2e Méthode. — « Si les deux ceps sont con-
tigus, on prend de chacun une branche que
l'on taille obliquement et que l'on tient collée
l'une contre l'autre à l'aide d'une lanière
d'écorce. »
C'est là une description fort courte, mais
très nette, de la greffe en approche.
3" Méthode. — c Perforez avec une tarière fi )
à souche que vous voulez greffer ; insérez
dans la cavité deux scions de l'espèce que vous
voulez multiplier, après les avoir taillés obli-
(1) C'est la greffe à la tarière, eyx£vt315;ao; des
auteurs grecs.
LE MONDE DES PLANTES
IO7
quement jusqu'à la moelle. Faites
en sorte que les moelles soient en
contact et qu'en les enfonçant les
faces obliques des scions coïncident
l'une sur l'autre dans le trouquel'on
a perforé.
« Donnez à chaque scion une lon-
gueur de deux pieds; couchez-les
dans la terre, relevez-en l'extrémité
vers la souche en les maintenant
dans cette position à l'aide de cros-
settes fixées au milieu de leur lon-
gueur, et couvrez-les de terre.
« Enduisez toutes les parties de
lut bien pétri, liez-les et recouvrez
comme pour les oliviers. i>
Cette greffe à la tarière n'a plus
qu'un intérêt historique, car aujour-
d'hui l'on dispose de procédés bien
supérieurs. Elle est reproduite dans
la plupart des auteurs latins, arabes,
et dans les compilations du moyen
âge. C'est une combinaison de la
greffe et de la marcotte. (1).
Notre Symbole
Au cours des divers travaux que
nous avons publiés en de nombreux
recueils scientifiques, il nous a été
donné de créer des espèces ou des
variétés nouvelles. Les travaux que
nous comptons publier encore con-
tiendront probablement de nouvel-
les diagnoses d'espèces. Jusqu'ici
nous avons fait suivre les créations
nouvelles du symbole Lév., abrégé
de notre nom. Nous avons remarqué
que cette abréviation prêtait à la
confusion. Si l'accent vient par mé-
garde à être omis la confusion de-
vient inévitable. Aussi dorénavant
nous proposons-nous de préférer
l'abréviation Levl. à la précédente
et d'en faire désormais notre symbo-
le. Puisqu'il est question d'espèces
nouvelles, nous présenterons au
lecteur la gravure faite d'après un
dessin de notre distingué Rédacteur
(1) Cette greffe, une des plus usitées
autrefois, a été désignée par Thouin sous
le nom de grefl'e Térence, par une con-
tusion plaisante. Il donne le nom de
Varron à une autre greffe, considérant
TerentiusVarron commedeux personna-
ges distincts. Il n'existe aucun agronome
i o8
LE MONDE DES PLANTES
en chef de notre Epilobium Muellerianum dont
nous donnons à nouveau ici la diagnose pour
qu'on ait à la fois sous les yeux la description
de cette espèce nouvelle et sa représentation.
La gravure de cette espèce australienne n'a
jamais jusqu'ici été publiée.
Epilobium Muellerianum Levl. Species
lignea : caulis gracilis, erectus, simples vel
ramosus, vix pubescens, folia semi-linearia
acutissina, opposita, glabra, brevissimepetio-
lata, nervis beue conspicuis, parum dentibus
acutis munita, 40 ra,n circiter longa ; flores
pallide violacei satmagni et pulchri ; capsulas
cumealice pubescentes ideoque albidi ; pedun-
culis i n>m. circiter longis munita; et 40 ad
jomm' longa;. Petali nervis apparentibus mu-
niti, obeordati, calice duplolongiores;s/i^»!J/<.'
indiviso; semina versus apicem attenuata,
cum testis vix papillosis, sericeis, ut mos est,
pappi paleis munita.
Hector LÉVEILLÉ.
Herborisations Mayennaises
Depuis que nous avons publié notre der-
nière liste, les botanistes de la Mayenne ne
sont pas restés inactifs. La Flore du départe-
ment s'est enrichie d'espèces nouvelles et de
stations nombreuses de plantes rares ou peu
communes. Grâce à MM. l'abbé Nourry, pro-
fesseur de sciences au Petit Séminaire de
Mayenne, Menu, curé d'Averton, E. Monguil-
lon, instituteur à Ste-Sabine (Sarthe), de nom-
breuses recherches ont eu lieu, tandis que
MM. Mercier, professeur au Lycée de Laval,
L. Daniel, aujourd'hui professeur de Sciences
naturelles au Lycée de Rennes, Evèque, pro-
fesseur au Collège de Château-Gontier, ouvriers
de la première heure, continuaient à faire am-
ple moisson.
M. Joseph Daniel, de Chemeré,adepuis deux
ans surtout, enrichi la Flore de nombreuses
découvertes et bien mérité de la botanique
mayennaise qui lui est grandement redevable.
M. E. Rommé, le passionné chercheur de Sougé-
le-Ganelon (Sarthe), dans ses incursions dans
la Mayenne, a apporté lui aussi son contingent
à l'œuvre que nous poursuivons. M. Chédeau,
de Mayenne, nous a signalé de vive voix quel-
ques stations nouvelles de plantes rares et a
latin du nom de Térence. D'ailleurs les erreurs de
ce genre sont assez fréquentes dans la Monographie
des greffes de Thouin. ("est ainsi qu'il a dé, lie
une de ses greffes à Charles et Etienne Liébault
•pour Charles Estienne et Liébault qu'il appelle
aussi les hères Licbaut, etc.
bien voulu nous promettre son concours pour
l'avenir.
M. l'abbé Rivière, professeurau Petit Sémi-
naire de Mayenne, nous a aussi signalé quel-
ques plantes, ainsi que M. Coilliot, professeur
à l'Institution St-Louis. au Mans, qui a été
quelquefois notre compagnon de route. De
notre côté nous avons employé l'hiver dernier
à consulter l'herbier du Petit Séminaire de
Mayenne, où nous avons trouvé d'utiles
indications. M. l'abbé Noirrv, qui l'avait
gracieusement mis à notre disposition, nous a
communiqué, pour les comparer, les espèces
nouvelles ou litigieuses. Nous avons en outre
herborisé personnellement à de nombreuses
reprises dans les diverses régions de la Mayenne,
de préférence dans les moins explorées et
nous avons moissonné de nombreuses obser-
vations. A la fin de cette année nous aurons
pu parcourir assez de pays pour avoir une vue
d'ensemble suffisamment précise de la Flore
du département.
Lerésultatde toutes ces recherches, detoutes
ces explorations, est consigné sur notre exem-
plaire interfolié de la Petite Flore de la Mayen-
ne. Nous avons décidé, en présence des résul-
tats obtenus, de publier tous les deux ans un
supplément à la Flore de la Mayenne renfer-
mant non seulement les espèces et variétés
nouvelles, non seulement les stations récem-
ment découvertes de plantes rares ou peu
communes, mais encore les améliorations
successives que nous comptons apporter aux
éditions futures de la Flore et en outre les
corrections, observations, notes critiques et
indications comparatives qui feront de ce sup-
plément publié d'ici peu un travail d'intérêt
général.
Nous comptons par exemple indiquer, pour
chaque espèce, si elle se trouve ou non dans
les départements limitrophes.
Ce supplément devant commencer à être
publié prochainement, nous avons cru devoir
en informer les botanistes qui y trouveront
plus d'intérêt qu'ils n'en prendraient dans les
listes sèches et arides que nous pourrions pu-
blier et qui feraient double emploi.
Nous prions les botanistes de la Mayenne
de vouloir bien nous communiquer, au plus
tard à la fin de septembre, leurs dernières ob-
servations pour qu'elles puissent trouver place
dans ce prochain travail.
H. LÉVEILLÉ.
LE MONDE DES PLANTES
109
Note sur quelques mousses des environs du
Puy (Haute-Loire). — Travaux publiés
sur la bryologie de ce département.
Mes recherches bryologiques pendant les
3 premiers mois de l'année 1S92 ne se sont pas
exclusivement limitées à la re'colte des mousses
des environs de Borne, mentionnées dans la
notice publiée dernièrement par le Monde des
Piaules. Il était bien rare qu'une journée de
liberté, autant que le temps pouvait le per-
mettre, ne fût consacrée à une petite excur-
sion champêtre aux environs du Puy, en
compagnie d'amis, épris également des beau-
tés de dame nature. Ces courses, peu loin-
taines du reste en raison même de la courte
durée du 'jour h cette époque de l'année,
s'effectuaient presque toujours l'après-midi;
et, lorsque le retour avait lieu d'assez bonne
heure, elles étaient clôturées par un goûter
devenu traditionnel, où la gaité manquait le
moins.
Je dirai tout d'abord que sur les trois points
explorés dont il va être question, une seule
course a été consacrée à la récolte des
mousses. Il convient d'ajouter également
qu'aucune de ces excursions n'était faite exclu-
sivement dans ce but ; aussi le nombre d'es-
pèces récoltées est-il très restreint.
La première course a eu lieu le 3i janvier
1892, à l'Ermitage, hameau de quatre feux
tout au plus, situé à 2 kilom. 1/2 au nord-
ouest du Puy, ainsi nommé parce qu'il fut le
séjour de plusieurs ermites. Ce hameau est
placé au pied d'un petit mamelon dont le
côté sud-est est décoré d'un groupe splen-
dide de colonnes de basalte prismatique d'en-
viron i5 m de haut, simulant des tuyaux
d'orgue, d'où le nom d'Orgues d'Espaly.
Le sol, recouvert ici de gros blocs et de
débris de ces rochers basaltiques, offre peu
de surface à la vie végétative, sauf sur quel-
ques points où se sont accumulés des détritus
suffisamment ténus.
Les mousses y sont très rares ; soit dans
les anfractuosités de ces rochers ou sur leur
surface ; soit sur le sol ou le tronc des deux
ou trois arbres que l'on y rencontre, je n'y ai
cueilli que les quatre espèces suivantes men-
tionnées par Arnaud sur d'autres points des
environs du Puy :
Leucodon sciuroides Schw.
Bryum capillare L.
Eucalyptu vulgaris Hedw.
Barbula ruralis Hedw.
En outre, j'ai récolté VHypnum albicans
Neck. au pied du mur côté nord du magasin
des Ponts ei Chaussées, situé au tiers environ
du trajet du Puy à l'Ermitage.
Une deuxième excursion a été faite le ->o
mars 1892 au lieu dit Bois de Paradis ainsi
dénommé par la raison, je crois, qu'il appar-
tient ou est voisin de propriétés appartenant à
l'Institution des frères de Paradis (Sacré-
Cœur) à Espaly, près Le Puy. Ce bois est situé
a plus de 4 kilomètres du Puy, sur le côté
droit du chemin de grande communication
n» 101 du Puy à Langeac, exactement en face
de la ferme de La Bernarde.
Il couronne un plateau basaltique (740 m.
d'altitude) compris dans l'angle que forme la
rivière de Borne, avec son affluent, le ruisseau
de Farreyrolles. Du côté de la rivière orienté
au nord, il dévale en une pente rapide cons-
tituée par une grande masse d'argiles tertiaires
que recouvrent les laves basaltiques de la
partie supérieure. De nombreux suintements
régnent le long de cette pente boisée et con-
tribuent à y maintenir une fraîcheur perma-
nente.
Le nombre de mousses que j'y ai récoltées
est de 7 seulement ; ce sont :
Hypnum triquetrum L. (1).
Leskea viticulosa Spr.
Polytrichumformorum Hedw.
— piliferum Schreb.
Philonotis fontana Brid.
Bartramia pomiformis Hedw.
Minium undulatum Neck.
Dans ce nombre, on trouve des mousses
caractéristiques des lieux siliceux secs : Poly-
trichum formosum si piliferum, qui croissent
sur certains points découverts de la partie
supérieure de la pente, et des mousses spé-
ciales aux lieux humides: Philonotis fontana
et Minium undulatum, que l'on trouve à la
partie inférieure où s'accumulent les eaux
de suintement. Entre ces deux stations extrê-
mes doit végéter évidemment un assez grand
nombre d'espèces intermédiaires, et il est per-
mis de supposer que le bryologue trouvera sur
ce point un plus grand nombre de mousses
que le chiffre restreint signalé.
De cette liste, seuls, le Philonotis fontana
et le Polytrichum formosum ne sont pas men-
tionnés dans la Flore d'Arnaud.
1. Dans la liste des mousses des environs de
Borne, publiée dans le numéro du 1'' Avril du
Monde des Plantes, l'astérisque a été omis à cetle
espèce qui est mentionnée par le D' Arnaud. Le
nombre d'espèces nouvelles pour la Haute-Loire,
trouvées dans la région de Borne, se réduit par
suite à 27.
1 10
LE MONDE DES PLANTES
Le troisième point explore' est le voisinage
de la ferme de Laval (680 m. d'altitude) à 2 lui.
environ du village de Vais. prèslePuy, et en
particulier le bois y attenant. Ce point, comme
du reste tout le splendide vallon de Vais que
parcourt le ruisseau de Dolaison, est éminem-
ment propice à la végétation des mousses. De
nombreux canaux d'irrigation inondent les
prairies qui bordent les deux rives du ruisseau
et contribuent d'une manière toute spéciale
au maintien de l'humidité de l'air qui circule
dans celte vallée étroite et profonde orientée
du sud-ouest au nord-est.
L'excursion que j'y ai effectuée le 1" mars
1802 m'a permis de récoiter :
Hypnum cupressiforme L.
— serpens L.
— striatum Schreb.
— lutescens Huds.
Nechera complanata Dr. Ettr.
Bryum capillare L.
Orthoirichum anomalum Hedw.
Grimmia Schultjii Wils.
— apocarpa Hedw.
Or, sur ces neuf espèces, deux seulement:
Hypnum striatum et Grimnia Schult^ii ne
sont pas mentionnées dans Arnaud ; mais sur
les sept autres, six sont citées par lui sur
diverses stations aux environs de la ferme de
Bauzit (85o m. d'altitude), située à guère plus
d'un kilomètre de celle de Laval.
Cette dernière indication me parait d'au-
tant plus intéressante à relater, que les deux
listes de mousses publiées par le Dr Arnaud
en 1823 dans la Flore du département de la
Haute-Loire et en 1880 dans le Supplément à
cette Flore, tout en se limitant à la région du
Puy, constituent notamment une vraie mono-
graphie bryologique des environs de la ferme
de Bauzit. En effet, sur 70 espèces citées,
quarante et une, soit plus de la moitié sont
signalées comme croissant dans cette dernière
région.
Si les circonstances m'avaient permis de
mettre mon projet à exécution, je me propo-
sais de faire, l'année suivante, des explora-
tions suivies en but d'étudier tout spéciale-
ment les muscinées de Bauzit. Il eût été alors
possible, par voie de synonymie, de ramener
aux dénominations récentes, avec une quasi
certitude, un grand nombre de mousses citées
par Arnaud sous des noms aujourd'hui
totalement abandonnés, que les auteurs
modernes ne donnent même pas en raison de
leur peu de précision.
La synonymie en bryologie offre des com-
plications inextricables pour tous les auteurs,
tel que le Dr Arnaud, qui ont écrit avant
1860. A cette époque apparut la première édi-
tion du Synopsis de Schimper qui éclaircit
beaucoup cette question et rendit la détermi-
nation des mousses relativement aisée. Dès
lors, pour l'étude des travaux antérieurs à
iSôo, il est indispensable de recourir à l'her-
bier des auteurs, si l'on ne veut s'exposer à
des recherches inutiles ne pouvant fournir
que des indications erronées.
Je n'ai pu savoir ce qu'était devenu l'her-
bier du Dr Arnaud ; mais j'ai eu l'occasion,
en iN(i2, de feuilleter un herbier déposé au
Musée du Puy. Le nombre des mousses est
très restreint et, coïncidence curieuseà noter,
pour toutes celles de la Haute-Loire, les sta-
tions indiquées correspondent à celles don-
nées parle Dr Arnaud.
Ainsi donc, d'après les observations précé-
dentes,'les rapprochements synonymiques que
j'ai faits des espèces mentionnées dans la pré-
sente note et dans celle publiée dernière-
ment sir la tiore bryologique des environs
de Borne, avec les espèces citées dans la
Flore de la Haute-Loire et son Supplément
sous les anciennes dénominations n'ont qu'une
simple valeur statistique et n'offrent, au point
de vue botanique, qu'un intérêt tout à fait
secondaire.
Avant de clore cette note déjà longue, il me
parait utile de signaler une liste de mousses
publiée par M. Isidore Hedde, dans sa remar-
quable Monographie de Ronron parue en
1874, (1). Les neuf espèces citées sont accom-
pagnées d'un texte descriptif qui fait tota-
lement défaut dans la Flore d'Arnaud. La dé-
termination de ces mousses a été confiée par
l'auteur à M. Débat delà Société Linnéenne
de Lyon, auteur de plusieurs ouvrages sur
l'ordre des mousses et notamment d'une Flore
analytique. C'est dire que ce travail offre une
certaine garantie, même en l'absence d'échan-
tillon en herbier.
La Flore du département de la Haute-Loire
et la monographie de Ronzon, sont, h ma
connaissance, les seuls documents portant des
renseignements sur la bryologie de la Haute-
Loire. Comme on vient de le voir, ils se limi-
tent exclusivement à la Flore des environs du
Puy ; mais malheureusement ils n'ont qu'une
valeur scientifique bien relative, le premier
surtout.
P. V. Liotard.
( 1 ) Le Mont Ronzon (790 m d'altitude), à proxi-
mité du Puy, est un mamelon basaltique reposant
sur des calcaires d'eau douce très connus des palé-
ontologistes par ses nombreux restes d'animaux
fossiles.
LE MONDE DES PLANTES
I I I
Revue des Sociétés Savantes
ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS
Séance du 4 mai. — Sur le mais. — M. Bal-
land. — Les recherches de l'auteur ont porté sur
les différentes variétés de mais que l'on rencontre
sur le marché de Paris : mais de Bourgogne, des
Charentes, des Landes, des Etats-Unis, de la Répu-
blique Argentine.de la Russie et de la Roumanie
(maïs du Danube). Il a reconnu que ces produits,
qui se rattachent à de nombreuses variétés différant
entre elles par le poids des grains, leur forme et
leur nuance, présentent une composition chimique
assez uniforme. Les analyses effectuées ont prouvé
que le mais renferme autant d'azote et de cendres
phosphatées que la moyenne des blés français et
trois à quatre fois plus de matières grasses. Il cons-
titue donc un aliment plus complet que le blé, ce
qui justifie son emploi, dans certaines régions,
pour l'alimentation de l'homme et des animaux.
M. Balland, qui a également étudié le germe (em-
bryon) a reconnu que son poids est près de dix
fois plus élevé dans le grain de maïs que dans la
grain de blé. En outre, il y a un peu plus de ma-
tières minérales (phosphates), trois fois plus de
matières grasses et trois fois plus d'azote dans les
germes du maïs que dans les germes du blé. Quant
à l'enveloppe du grain, son poids est un peu plusfai-
blepour le mais que pourle blé et, contrairement à
ce qui existe pour celle de ce dernier, qui est rela-
tivement riche en matières grasses, l'enveloppe du
grain de maïs en contient très peu ; chez ce dernier,
toute l'huile se trouve localisée dans l'embryon.
— Sur la cause première de la maladie de la gale
de la pomme déterre [Potato Scab des Américains/.
E. Roze. — Cette maladie, signalée depuis long-
temps aux Etats-Unis, a fait l'objet d'études savan-
tes qui n'ont pas e ic re mis l'accord sur les para-
sites qui la pro.l lisent : le Docteur Thaxter
l'attribue aune Mucédinée qu'il a désignée sous le
nom d'Oospora scabics ; le Docteur Bolley à un
Bactcrium qu'il n'a pas nommé spécifiquement.
Pour élucider cette question, M. E. Roze a com-
muniqué cette maladie a des tubercules sains
de la variété de primeur Marjolin par simple
contact avec des tubercules contaminés de la
Merveille d'Amérique. Au bout d'un mois, la sur-
face des pommes de terre Marjolin présentait de
petites taches brunâtres. L'examen microscopique
de ces taches fit découvrir à M. Roze la présence
d'un Micrococcus qu'il a été conduit à considérer
comme devant être la cause première de la maladie
en servant pour ainsi dire d'introducteur aux au-
tres parasites. L'action vitale de ce nouveau Micro-
coccus se manifeste de telle façon qu'il semble ne
pouvoir se multiplier sur les tubercules qu'exclu-
sivement aux dépens de leur épiderme. Pour cette
raison, M. Roze l'a dénommé M. pellucidus. Il
parait doué d'une vie latente qui lui permet, non
seulement de se conserver sur les pommes de terre
malades retirées du sol, mais dans ce sol même. La
gale de la pomme de terre serait due à l'action
combinée de mucédinées et de bactéries dont les
premiers développements ont été favorisés par ce
Mie: ococcus pellucidus, qui lui-même a agi par ses
propriétés parasitaires.
Séance du 18 mai. — Signification de l'existence
et de la symétrie de iaxe dans la mesure de la gra-
dation des végétaux. Ad. Chatin. — L'axe propre-
ment dit ou tigellaire, et l'axe descendant ou radi-
culaire présentent au point de vue morphologique
et anatomique des caractères spéciaux suivant la
gradation organique. Chez la Dicotylédones la
tige est unique et produit de l'aisselle des feuilles
des axes secondaires; chez les \1 iio^otyléd mes
elle est souvent composée de plusieurs tiges homo-
logues où les axes secondaires manquent le plus
souvent, par arrêt de développement de bourgeons
axillaires. D'un autre coté, chez les Dicotylédones,
les faisceaux libéro-ligneux ou libro-vasculaires
(phytons) sont symétriquement disposés et séparés,
au moins dans la période primaire de leur déve-
loppement, tandis qu'en général, chez les Monoco-
tylédones ces laisceaux sont multiples et épars et le
système libéro-ligneux se réduit à un seul cordon
axile.Remnrqueimportante signalée parM. Chatin :
les plantes à corps ligneux axile ou central vivent
complètement submergées. Entre ces plantes sub-
mergées et les plantes parasites complètes et d'au-
tre paît entre les demi-parasites et les espèces ou
amphibies ou flottantes existe un curieux parallé-
lisme de dégradation. Les parasites ont des fais-
ceaux distincts, manquant de trachées déroulables,
de chlorophylle, souvent destomates; les plantes
immergées n'ont qu'un cordon ligneux axile, pas
ou peu de trachées, manquent de stomates. Les
demi parasites au contraire, présentent un cercle
libéro-ligneux complet, sont pourvues de trachées,
de chlorophylle et de stomates, caractères qui se
retrouvent tous dans la plupart des plantes semi-
aquatiques. — De son côté, ajoute M. Chatin, la
racine contribue à donner la mesure de la grada-
tion des végétaux : 1° Par son origine : embryon-
naire dans les Dicotylédones et les Monocotylédones,
toujours adventive chez les Acotylédones ;2° par le
nombre : unique dans les Dicotylédones seules, elle
est formée de multiples parties homologues chez
les Monocotylédones; 3" par sa durée : pérennante
dans les Dicotylédones, elle est toujours tempo-
raire chez les Monocotylédones ; 4° par son anato-
mie : ribrovasculaire chez les Dicotylédones, les
Monocotylédones et les Acotylédones supérieures,
elle est simplement cellulaire dansles Acotylédones
inférieures; 5° Par la symétrie des productions
secondaires, les Dicotylédones seules émettant de
leur axe des racines secondaires disposées dans un
ordre symétrique comparableà celui qui préside à
la disposition des feuilles sur la tige. — Sur le bru-
nissement des boutures de la vigne. P. Viala et
L. Ravaz. — Les auteurs ont donné le nom de bru-
nissement à une coloration déterminée dans les
boutures de vignes par une bactérie en forme de
bâtonnets (3 a. sur o [A. 4?) qui, dans certaines
conditions se renflent à l'une de leurs extrémités en
une spore très brillante ( |x. 80). Cette bactérie est
pathogène pour le lapin. Le brunissement des bou-
tures, qui n'est pas une maladie, mais un simple
changement occasionnel des tissus, est caractérisé
par la présence des zones brunes dans le bois qui
s'étendent obliquement, jusqu'à la moelle. Les
aisseaux de cette zone sont complètement obstrués
par une masse dense d'innombrables bactéries ;
celles-ci n'ont pas été observées ni dans la couche
génératrice ni dans les cellules protoplasmiques du
liber et des rayons médullaires. MM. Viala et Ra-
vaz, qui avaient tout d'abord pensé à une maladie
spécifique de la vigne, ont reconnu, à la suite d'i-
noculations dés bactéries'sur des rameaux de divers
cépages et d'immersions de boutures dans des
bouillons de culture de la bactérie, que le brunis-
112
I.E MONDE DES PLANTES
sèment des boutures n'est pas pathogène sur les
vignes en pleine vie active. La bactérie ne s'est dé-
veloppée que dans les vaisseaux à l'état de repos et
ne peut se multiplier lorsque ces organes sont à
l'état de vie active.
Séance du 26 mai. — Etude physiologique des
Cyclamens de Perse. Alex. Hébert et G. Trupfaut.
Des essais effectués en vue d'obtenir sous l'influence
d'une sélection méthodique et d'une culure soignée,
une floraison constante des Cyclamens, sans leur
donner de repos, ont amené MM. Hébert et Truftaut
à constater par l'emploi d'en rais chimiques une
augmentation considérable du poids de matière
végétale élaborée, mais pas dcditférences essentielles
dans la composition des différents organes ni dans
la quantité relative des divers éléments. Aussi bien
en sol riche qu'en sol pauvre, les Cyclamens sont
remarquables parleur pauvreté extrême en acide
phosphorique et leur abondance relative en soude.
L'accroissement résultant de l'emploi des engrais
porte uniquement sur les feuilles; le nombre de
fleurs se trouve diminué proportionnellement.
Pour le cas présent, les méthodes habituellement
employées dans la grande culture ne produisant pas
le résultat cherche sont contraire aux intérêts de
l'horticulteur. — Observations générales sur la
distribution des Algues dans le golfe de Gascogne.
C. Sauvageau. — L'auteur a été amené à conclure
que la flore algologique du nord de l'Espagne
appartient à la même région naturelle que celle de
la Bretagne, et que la Corogne constitue la limite
septentrionale de la Flore hispano-canarienne. Les
grandes Algues brunes ne sont guère représentées
à Biarritz que par les Cystosira et le Saccorhifa
bulbosa ; à noter aussi la variété naine Fucus limi-
taneus du F. platycarpus. En s'éloignant du tond
du golfe, on trouve : Pelvetia canaliculata, Asco-
phyllumnodosum, Fucus platycarpus, F. vesiculosus,
F. sei ratus. Ilimanthalia lorea, Bifurearia tuber-
culata, plusieurs Cystorisa, Chorda filum, Sacco-
rhi^a bulbosa, Laminaria Saccharina, L. flexicaulis
L. et Clousloni. A San Vincente de la Barquera, le
Fucus vesiculosus est représenté par sa forme typi-
que et ses variétés axillaris, evesiculosus, lutarius
et une forme probablement nouvelle dont les fron-
des sont très crépues sur tout leur pourtour. A La
Corogne, le Fucus platycarpus est tantôt herma-
phrodite, tantôt unisexué. Lestipedes Laminaria
Cloustoni est souvent chargé de touffes de RhoJy-
menia palmata. Sur ces mêmes stipes croissenMe
Ptilothamnion Pluma et le Lithàthamnion Lamina-
rue. Les autres espèces remarquables sont le
Nitophyllum Hilliae, le Delesscria sanguinea, le
Polysiphonia fibrillosa, le Rliodoclwrton Jloridulum
(à Biarritz). Parmi les algues très petites, l'auteur
signale la présence à San Vincente du Pilinia ma-
ritnna, qui n'a encore été trouvé qu'au Groenland.
au Spitzberg, à la Nouvelle Zemble et en Norwège.
Le Ptilota clegans est très abondant à Rivadeo et
à la Corogne. Au cap Ortegal qui semble former
une limite marquée entre la flore septentrionale et
la flore occidentale, l'auteur a trouvé le Phyllaria
purpurescens connu seulement à Cadix, au Maroc
et en Algérie, et le Laminaria pallida, très abon-
dant, cité jusqu'ici au Maroc, aux Canaries et au
cap de Bonne-Espérance. Les espèces suivantes lui
ont paru devenir rares ou disparaître vers l'ouest
de l'Espagne : Halopitys pinastroides, Peyssonelia
squamaria, Hypnea musciformis, Laminaria flexi-
caulis, et probablement L. Cloustoni.
(A suivre)
Revue des Revues
Cosmos (no 590). — Les entomocécidies, A.
Acloque. — (n° 5g3). — Les figuiers Je /Inde. II.
Léveille. — (n° 594). — La formule graphique de
l'espèce. A. Acloque. Les caractères à employer
dans la délimitation rigoureuse des espèces sont
ceux qui peuvent se traduire par le dessin au trait,
abstraction faite de toutes les nuances secondaires
qui s'y ajoutent pour en varier l'aspect sans en
modifier la forme essentielle, la coloration, par
exemple, et la vestiture. Une grande partie des
espèces actuellement connues n'ont jamais fait
l'objet d'un dessin, et le seul document qu'on pos-
sède sur leur structure est une description bien ou
mal faite, mais dans tous les cas insuffisante à en
donner une idée accessible aux yeux comme à l'es-
prit. Il serait préférable de remplacer les descrip-
tions par des portraits schématiques, par des syn-
thèses graphiques qui permettraient d'embrasser
d'un seul coup d'oeil les affinités réelles des formes.
— (n* 597), Les métamorphoses des insectes, A.
Acloque.
Bulletin de l'Herbier Boissier (1K96, n' 4)
— La flore littorale du Portugal, .1. Davead. —
Le viviparisme, A. Chabert. — Sur les mycorhiçes
du Listera cordata, R. Chodat et A. Lendner.
Bulletin de la Société botanique de France
(mai). — Plantes nouvelles de l'Arabie méridionale,
A. Deflers. — Un hybride artificiel des Lychnis
diurna et vespertina, F. Gagnepain. M. Gagnepain
a obtenu un hybride de ces deux espèces, en lécon-
dant L. vespertina avecdu pollen prissur L. diurna.
La forme obtenue diffère du père par ses feuilles
ondulées au bord, par ses pétales moins rouges,
plus veinés ; par sa capsule plus lignifiée, à dents
non enroulées à la déhiscence; de la mère par ses
pétales rosés, son anthèse diurne, les dents de la
capsule plus déjetées en dehors, enfin par ses
graines gris violacé et non jaune fauve.
Journal de botanique 'ni mai). —Note sur
VEctocarpus fulvescens Thuret, G. Sauvageau. —
(16 juin). — Le genre Pilonema, P. Hariot.
Bibliographie
Les Cèpes comestibles, L. .1. Grelet. —Ex-
cellente petite brochure, qui permettra de distin-
guer sûrement les espèces auxquelles les gour-
mets peuvent s'adresser sans craindre une fâcheuse
rébellion de leur estomac, compliquée parfois d'ac-
cidents plus graves.
Informations.
Une cinquième édition de la Flore de l'Ouest de
la France de James Lloyd sera publiée prochai-
nement par les soins de notre sympathique collè-
gue, M. Emile Gadeceau, associé libre de notre
Académie et Vice-Président delà Société des Scien-
ces Naturelles de l'Ouest delà France.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »
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Le Monde des Plantes est une description méthodique, fa-
mille par famille, du règne végétal. L'auteur s'est atlaché a
étudier surtout les plantes qui croissent dans notre pays, et,
parmi les plantes exotiques, celles qui sont susceptibles
d'applications intéressantes. Le lecteur trouvera dans cet ou-
vrage pour chaque famille, chaque genre et chaque espèce, à
côté des caractères botaniques, l'indication de la distribution
géographique du groupe étudié, en même temps que l'exposé
des nombreux services que peuvent rendre les végétaux à la
médecine, à l'alimentation, à l'industrie, à l'agriculture, à
l'horticulture, à la décoration des appartements, etc. Les carac-
tère? biologiques, c'est-à-dire les phénomènes intéressants de
la vie des plantes, n'ont pas été oubliés et sont traités avec le
plus grand soin.
Le plan adopté a le grand avantage de répondre à un
double but. Ceux qui, possédant déjà les premiers éléments de
la botanique.veulcnt étudier dans une plante ses caractères
morphologiques, sa place dans la classification naturelle et ses
véritables affinités, trouveront une description courte mais
exacte de tous les genres. Ceux qui au contraire, désiient
surtout connaître dans le règne végétal les avantages nue
l'homme peut en tirer pour son usage personnel et qui esti-
ment avant tout dans une plante les services qu'elle peut ren-
dre à l'alimentation ou à l'art de guérir, a l'industrie ou à
l'embellissement de nos parterres ou de. nos appartements,
trouveront dans cet ouvrage l'exposé, rendu aussi attrayant que
possible, des applications dont sont susceptibles les nombreux
végétaux étudiés.
Tous ceux qui aiment les plantes, et ils sont légion, peuvent
donc lire ce livre avec plaisir et nrolit. Le .1/ "lanles
est d'ailleurs à tous les points dé vue an coura/lt des derniers
progrès de la science, et l'auteur s'est inspiré laction
des plus récents travaux publiés eu France et à l'étranger par-
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RELIURES DIVERSES
5e Année (2e Série)
N° 82
1er Septembre 1896.
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DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
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^,H.e:tA,i0<sc r:
■r 'Benedicite uttii'er.ta germinatttia ht terra
e Domino. »
Dan., cb. m.
Directeur : H. LEVEII^É
Rédacteur en chef : A. AGLOQUE
SOMMAIRE DU N° 82
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, L. Daniel. — Académie internationale de
Géographie botanique. — Les Onagrariécs équatoriennes, Luis Sooino. — Les noms
vulgaires des plantes, D. Clos. — La Greffe des Châtaigniers, E. Mbnault. — La SoIanine
dans Us Pommes de terre, V. L.— Un Succédané du Café, P. V. Liotard.— De l'Influence
du sol sur les plantes indigènes, H. L. — Onothéracées japonaises, H. LÉvEtLLé — Un cas
tératologiquc, H . Léveillé. — Note sur la station du Trapu nalans à Voré, A. L. Letacq.
— Le genre ltosa de la flore agenaise, 0. Dbbeaus. —Revue des Sociétés Savantes. —
Bibliographie. — Informations. — Mouvement de la Bibliothèque. — Mouvement de
l'Herbier. — Table des matières.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
18 9 6
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur: M . William Trelease, St-Louis
(Missouri).
Secrétaire perpétuel : M. II. Léveillé. Le
Mans (Sarthe .
Tre'sorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. W. Trelease. H. Léveillé, Ch. Le
Gendre, G. Rouv, G. King, Treub, Baron F.
von Mueller.
COMITÉ DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
H. Léveillé, Directeur ; A. Acloque, Secre
taire, Rédacteur en Chef; P. V. Liotard, Ré
dacteur.
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ront insérées ici gratuitement chaque mois
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qui en retireront, espérons-le. de l'utilité pou
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Plantes existe. Il a conquis sa place parmi les
publications scientifiques du globe. Son exis-
tence est aujourd'hui assurée et ses lecteurs
dispersés aux quatre coins du globe sont ré-
pandus dans tous les pays du monde.
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a dû s'imposer de lourds, d'énormes sacrifi-
ces. D'autre part, il importe de réaliser de nou-
velles et importantes améliorations pour assu-
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gnée et plus intéressante, et pourluiprocurer
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un certain nombre de botanistes, auront l'ap
probation générale, nous remercions nos lidè
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La Rédaction.
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scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Cm pu., quai Jean-Fouquel Vieux-Pont]
5e Année (2e Série).
No 82
i" Septembre iScô.
LE
MONDE DES PLANTES
T^evue Internationale illustrée de "Botanique.
LA GREFFE DEPUIS L'ANTIQUITE JUSQU'A NOS JOURS
Par L. Daniel {Suite).
Enfin Caton termine par la description de
la greffe en écusson à emporte-pièce (emplas-
Iratio), qui était alors pratiquée sur l'olivier
et le figuier.
« Enlevez avec l'écussonnoir l'écorce du
figuier et de l'olivier sur lesquels vous vous
proposez de greffer. Enlevez pareillement un
morceau d'écorce avec un œil à l'arbre que
vous voulez propager; mettez à la place du
premier celui que vous avez enlevé en dernier
lieu, et faites qu'il recouvre parfaitement la
portion dénudée qui devra avoir trois doigts
et demi de long sur trois de large ; enduisez
de lut et couvrez comme pour les autres
greffes. »
Quant à l'époque à choisir pour greffer,
Caton n'est pas prodigue de détails. Il dit que
l'on doit greffer les poiriers et les pommiers,
pendant cinquante jours, au solstice et à la
vendange. La greffe de l'olivier et du figuier
se pratique au printemps.
0 II faut opérer l'après-midi, quand le vent
du sud ne souffle pas et qu'il n'y a point de
lune. »
C'est la première fois qu'il est fait mention,
dans les auteurs, de l'influence de la lune sur
la greffe, et cette question a depuis joué un
grand rôle dans l'imagination des greffeurs.
Quelque ridicule que puisse paraître ce préjugé,
il persiste encore de nos jours, même chez des
gens qui se croient éclairés.
En résumé, Caton a donc précisé en peu de
mots les connaissances de son temps en ma-
tière de greffage. Sa description de la greffe en
couronne est un modèle du genre. A partir de
cet illustre agronome, on peut dire que les
procédés ordinaires des greffes en couronne, en
fente, en approche, en écusson à emporte-
pièce, sont désormais fixés.
Vers l'époque où s'éteignit Caton, le Cartha-
ginois Magon écrivait en langue punique son
célèbre Traité d'Agriculture, qui n'est pas
parvenu jusqu'à nous et dont nous n'avons
que des traductions plus ou moins écourtées (1)
Denys d'UTiQUE (2) traduisit ce traité en gret
en le réduisant à vingt livres ; Diophanes (3)
abrégea encore cette traduction qu'il réduisit s
six livres.
Diophanes décrivit (sans doute d'après
Magon lui-même) ces fameuses greffes hété-
rogènes, amplifiées encore par les commenta-
teurs du moyen âge. Pour lui, on peut greffer
le figuier sur le mûrier et le platane ; le mû-
rier sur le hêtre, le châtaignier, le poirier, le
pommier sauvage, le térébinthe, etc.
Enfin, chez les Romains, Varron (4), « en-
chérissant sur la brièveté de Diophanes >,
réduisit sa traduction à trois livres. Mais
Varron ne se borna pas à traduire ; il utilisa
Théophraste, Caton, et ajouta à leurs obser-
vations ses remarques personnelles.
C'est Varron qui a signalé le premier l'in-
fluence du sujet sur le greffon, influence dont
il a été depuis souvent question dans les traités
et les compilations où l'on parle de greffe. A
ce titre, il mérite une mention spéciale.
Pour lui, « un greffon fournira des fruits
d'autant meilleurs qu'il sera placé sur un sujet
plus perfectionné lui-même. Il vaut donc mieux
greffer sur franc que sur sauvageon. »
1. Magon vivait au 11e siècle avant J.-C.
2. Denys D'UTiQue vivait aussi au 11e siècle av.
J.-C. — Sa traduction était dédiée au préteur Sex-
tilius.
3. Diophanes de Bithinie vivait vers i5o avant
J.-C. — Son ouvrage était dédié au roi Déjotarus.
4. Varron, le plus savant des Romains (116-26
avant J.-C), Rerum rusticarum de agriculture:, Lib.
I, cap. 1, et Lib. I, cap. xi et xli.
ii4
LE MONDE DES PLANTES
Varron avait en outre remarque « qu'il
vaut mieux greffer au printemps qu'à l'au-
tomne; mais il ne faut pas croire que l'époque
de soit uniforme pour toutes les
plantes.
« Nous devons remarquer, dit-il, que
nombre d'essences d'arbres, qui étaient jadis
greffées au printemps le sont aujourd'hui pen-
dant le solstice d'été ; tel est le figuier. •
Mais il ne tombé pas dans les exagérations
de Diophanes. Il a su remarquer que toutes
les espèces d'arbres ne peuvent se greffer in-
différemment les unes sur les autres : « Le
poirier ne peut se greffer sur le chêne, ni sur
le pommier non plus. »
Ici Varron, comme beaucoup de greffeurs
des temps modernes, s'est trop empressé
de généraliser après ses insuccès. La greffe
du poirier sur pommier réussit quelquefois ;
mais elle est peu pratique.
Il faut signaler, dans ce même ouvrage, la
description d'une nouvelle greffe en appro-
che (11 :
« On a. dit-il, dernièrement imaginé une
nouvelle manière de greffer qui nécessite deux
arbres voisins. Au moyen d'une ouverture
pratiquée dans l'arbre qu'on désire greffer, on
introduit une petite branche attirée de l'arbre
dont on veut avoir le fruit. Cette branche doit
être entaillée des deux côtes, aux points de
contact, avec une serpette, de sorte qu'a l'en-
droit d'où elle sort, son écorce s'adapte par-
faitement à l'écorce qu'elle traverse.
« On aura soin encore que l'extrémité de la
branche entées'élève vers le ciel.
« L'année suivante, lorsque la greffe a bien
pris, on opère sa séparation de l'arbre auquel
elle a d'abord appartenu. »
Malgré sa supériorité et son scepticisme à
l'endroit des résultats merveilleux de la greffe,
Varron admet l'influence de la lune, et il croit,
d'après les augures, que, si l'on place « des
greffes différentes sur un arbre, il sera frappé
par autant de coups de foudre ».
A l'époque où Varron rédigeait son ouvrage
et au siècle suivant, la grelfe fut en honneur
dans toutes les classes de la société, et chez
les Grecs comme chez les Romains.
Virgili: (69-19 avant J.-G.l, le plus grand des
poètes latins, décrivant les travaux champêtres
dans ses Géorgiques (2), ne pouvait oublier un
sujet aussi merveilleux que la greffe. Les
1. C'est la grelfe Virgile de ThouIN, dont ce de. r-
nier attribue l'invention ou mieux la première des-
cription pratique au poêle latin.
2. Vis iili Les Géorgiques, Liv. II, vers ? 5c t
suivants.
greffes hétérogènes de Diophanes lui permi-
rent d'entrer à pleines voiles dans le domaine
de la fantaisie. D'ailleurs, suivant les besoins
du vers, il crée lui-même des greffes fantas-
tiques.
Mais si, au point de vue littéraire, on ne sau-
rait lui en vouloir d'avoir ainsi, dans des vers
inimitables, embelli les faits et poétisé des
erreurs, il faut avouer que, au point de vue
scientifique et pratique, il a rendu un assez
mauvais service en contribuant à répandre
partout ces erreurs.
Virgile nous montre le laboureur domptant
par la greffe l'âpreté des fruits sauvages, le
pommier greffé produisant des poires et
même la cornouille pierreuse se teignant des
couleurs de la prune.
« On greffe, dit-il, la noix franche sur le
triste arbousier; les stériles platanes portent
les rejetons vigoureux du pommier; les hê-
tres, ceux du châtaignier; le frêne blanchit
sous les fleurs du poirier, et l'on voit les porcs
broyer le gland au pied de l'ormeau. »
C'est le cas de s'écrier avec Pline, citant
lui-mêmece passage : « On ne saurait rien ima-
giner de plus fort ! »
Cependant Virgile, mêlant le réel aux fic-
tions poétiques, a décrit une nouvelle espèce
de greffe en écussonqui était en usage de son
temps, bien qu'elle n'eût pas encore été indi-
quée par les précédents auteurs.
t L'inoculation se fait à l'endroit où le
bourgeon, forçant l'écorce, a poussé et rompu
sa mince tunique; dans le nœud lui-même une
petite fente est pratiquée, et l'on y enferme
le bouton d'un arbre étranger qui s'incorpore
à sa nouvelle écorce et qui en boit la sève. »
Ce procédé [inoculatio) dillère surtout du
procédé usité jusqu'alors (emplastratio,éc\isson
à emporte-pièce) par l'insertion de l'écusson
sous l'écorce. C'est celui qui est encore em-
ployé aujourd'hui, mais on ne place plus l'écus-
son dans l'oeil même, mais dans la partie lisse
de l'écorce.
A la même époque, Cicéron (i) appelle la
greffe « le chef-d'œuvre de l'agriculture ».
Lucrèce (2) essaie non seulement d'expli-
quer l'origine de la grelfe, mais il raconte
encore que « les fruits s'améliorent par cette
opération ».
1 . Cicéron ( 1 06-43 avant J.-C), De Senectute,XV:
■1 Nec consitioncs modo délectant, sed etiam insi-
tiones: quibusnihil invenita griculturasollertius.»
2. Lucrèi 1 né vers o5 avant J.-C), De natura
rerum, l.ib. I, v. 210 ; « Et manibus meliores
reddere fétus. . . »
LE MONDE DES PLANTES
I ID
Horace (i) dépeint dans ses vers l'homme
des champs, habile dans l'art de la greffe :
Et d'un arbre émondant le branchage stérile,
Sa main sait y greffer de plus féconds rameaux.
Il montre la joie que l'on éprouve à cueillir
de beaux fruits sur l'arbre que l'on a soi-mê-
me greffé.
Properce (2) raconte que le cultivateur,
après avoir forcé la tige du poirier à porter
des pommes, se hâte de porter à Vertumne
une couronne de fruits.
Ovide (3) considère la greffe comme un re-
mède à l'amour et conseille, quand le temps
de cette opération est venu, d'enter sur la
branche une branche adoptive afin que l'arbre
se couvre d'un feuillage qui n'est pas le sien !
Plutarque (4) au deuxième livre de ses
Propos de table, se demande pourquoi les
arbres résineux sur lesquels l'opération de la
greffe parait devoir être si facile, ne peuvent
être greffés utilement.
Diodore de Sicile (5) visitant File de Corfou,
constate qu'on y trouve peu de vignes et d'oli-
viers greffés.
La greffe était si bien alors une opération
usuelle que les écrivains religieux eux-mêmes
parlent de cet art.
Saint Paul, dans son épître aux Romains,
voulant montrer que les Gentils n'ont été appe-
lés à la connaissance de la religion qu'après
les Juifs, compare ceux-ci au sujet et les Gen-
tils au greffon qui puise dans un vieux tronc
une nourriture étrangère (6).
Laissons les littérateure sacrés ou profanes
pour reveniravec Columelle aux agriculteurs.
Columelle (7) complète les notions prati-
ques fournies par ses devanciers, et donne lui-
même de bons conseils.
1. Hora.c.e(64-j avant J.-C), Epodes, livre V :
«Ut gaudet insitiva decerpens pyra. » — Ode II,
Les Gaietés champêtres :
Inutilesve falce ramos imputans
Feliciores inserit, etc.
2. Properce (32-14 avant J.-C). — Liv. tv,
Chant 11 :
Insitor hic solvit pomosa vota corona,
Cum pirus invito stipite mala tulit.
3. Ovide (43 av. - 18 ap. J.-C), De remedio amo-
ris, lib. I.
Venerit insitio. Fac ramum ramus adoptet, net-
que peregrinis arbor operta comis ! fissaque adop-
tivas accipit arbor opes...
a. Plutarque (5o-i3o, ap. J.-C).
5. Diodore de Sicile, Libri v, xvi.
6. Saint Paul, Épître aux Romains.
7. Coiumelle (vivait sous les règnes d'Auguste
et de Tibère), De re rustica, lib. V, 11.
Pour lui, un arbre greffé fructifie mieux
qu'une bouture (1).
« L'arbre qui fournit le greffon doit être jeu-
ne et fertile, et avoir beaucoup de nœuds.
« Il faut prendre les greffes, âgées d'un an,
sur le côté de l'arbre tourné au lever du soleil
et bien intactes.
« On doit couper le sujet à l'endroit le plus
lisse et ragréer la plaie du sujet et du greffon
avec un instrument bien tranchant.
a Le nombre des greffons, dans la greffe en
couronne, sera proportionné à la grosseur de
l'arbre, et on laissera entre chacun d'eux un
intervalle de quatre doigts environ.
« Lorsqu'on greffe en écusson, on déligature
au bout de vingt-et-un jours.
« Quand on veut greffer en fente un petit
arbre, il vaut mieux le greffer près du sol et
entasser de la terre autour de la greffe. Cela
contribuera à le défendre parfaitement contre
les vents et la chaleur.
« La fente ne doit pas avoir plus de trois
doigts de longueur : si elle est trop longue, or.
la ligature avec de l'osier ou mieux avec du
jonc.
a Le greffon doit être entaillé de trois
doigts.
n Enfin, il y a des personnes qui font une
ouverture avec la scie sur le tronc de l'arbre
pour y introduire les greffons et ragréent avec
un bistouri bien aiguisé la partie qu'ils ont
ainsi sciée poury ajuster ensuite les greffons. »
C'est évidemment de la greffe en incrustation
qu'il s'agit ici, procédé dont l'invention a été
attribuée à tort aux auteurs modernes.
Mais Columelle est moins heureux quand il
décrit un procédé personnel pour faire toutes
sortes de greffes.
« 11 faut, dit-il, planter au pied d'un olivier
un jeune figuier auquel on coupe la tige au
collet de la racine, puis entaillant la cime de
l'olivier des deux côtés, l'insérer dans le figuier
préalablement préparé comme pour la greffe
en fente.
« A la quatrième année, on sèvre l'olivier qui
doit être soudé au figuier. »
Nous démontrerons plus tard que, dans de
semblables greffes, la soudure peut se faire,
mais la mort du greffon résulte infailliblement
du sevrage.
1. Nous avons vérifié nous-même la justesse
de cette observation. Les boutures de certaines
variétés de pommiers vigoureux donnent naissance
à desarbres de haute taille, donnant de magnifiques
pousses et peu de fruits. Mais le cas n'a pas la
généralité que lui suppose Columelle ; les arbres
peu vigoureux bouturés fructifient fort bien.
nG
LE MONDE DES PLANTES
Une ;.utre partie intéressante du travail de
Coi.umelle, ce sont les détails qu'il donne sur
la culture et le greffage de la vigne, détails
qu'il est bon de rappeler aujourd'hui où le
greffme de la vigne a pris une si grande impor-
tance, grâce au Phylloxéra.
« Julius Atticus(i), dit-il, permettait de gref-
fer la vigne en toute saison, dès l'instant que
l'on dispose de sarment qui ne soit pas encore
entré en sève. Or, il vaut mieux greffer au prin-
temps, caria plaie se cicatrise mal en hiver à
cause du froid qui brûle les nouveaux tissus ou
en empêche la formation.
« Il faut greffer par un temps doux, en l'ab-
sence de vent, et couper les greffons par un
vent du midi. On prendra des greffons bien
ronds, à moelle ferme et non spongieuse, à
entre-nœuds très courts.
« La greffe à la tarière est moins usitée que
la greffe en fente.
On peut greffer la vigne hors de terre ou
en terre. Dans ce dernier cas, on enterre la
greffe jusqu'à la cime. Si la greffe est faiteau-
dessus du sol, on enduit la plaie d'un lut et
l'on recouvre de mousse pour la garantir du
soleil etdes pluies. Il faut éviter de blesser la
moelle. »
Columelle entre ensuite dans d'assez longs
détails sur les précautions à prendre pour
éviter l'affranchissement du greffon.
« Il recommande, pour la greffe à la tarière,
une tarière nouvelle qu'il a inventée et qu'il
appelle «tarière gauloise»(2).
Il conseille « de greffer du raisin noir
dans les lieux secs et arides et du raisin blanc
dans les lieux humides. »
« Pour faire produire à un cep de vigne des
raisins de couleur ou de goût différents, il
suffit de réunir dans un tuyau plusieurs bran-
ches appartenant à des vignes différentes. »
Ce mode de greffe en approche a été rappelé
bien des fois depuis par les auteurs qui ont
écrit sur la greffe.
Columelle, comme Caton, croit à l'influen-
ce de la lune, mais il veut, lui, que l'on greffe
pendant le croissant. Cette opinion a encore
de nos jours de nombreux partisans, quelque
surprenant que cela puisse paraître. Beaucoup
de greffeurs s'imaginent que les greffes faites
en croissant poussent mieux !
Columelle connaissait t'écusson à œil dor.
mant qui doit se faire aux calendes d'août et
de septembre.
i. Agronome latin qui avait écrit tout spécialc-
■nent sur la Vigne.
2. Ce serait, parait-il, le villcbrequin actuel.
« Il a lu, dit-il, dans Bolus de Mendesium
qu'en greffant la graine de concombre dans
la moelle de ronce ou de férule, ces plantes
ainsi entées, donnent des concombres même
pendant les froids (i). »
Enfin il précise lesépoques auquelles on doit
faire la greffe des divers arbres.
« Le cerisier, le jujubier, l'amandier, le
pêcher se greffent aux ides de janvier ou en
décembre, mais c'est le mois de février qui est
le plus favorable tant pour la vigne que pour
les arbres.
« On écussonne d'avril à juin (écusson à œil
poussant) et en septembre (écusson à œil
dormant). »
Avec Pline (2) les légendes et les fictions
poétiques prennent trop souvent le pas sur la
raison. Dans beaucoup de parties de son
Histoire naturelle, il a reproduit sans contrôle
tout ce qu'on a écrit avant lui sur un sujet
donné. Aussi il ne faut pas être surpris d'y voir
vérité et erreurs mêlées.
Compilateur infatigable et en même temps
très érudit, on ne sait ce qui, dans Pline, doit
le plus étonner ou de sa crédulité ou de l'éten-
due de ses connaissances. C'est à lui seul une
bibliothèque disparate, véritable Encyclopédie,
très précieuse en ce sens qu'elle est un résumé
fidèle des connaissances scientifiques aussi bien
que des préjugés des Anciens à son époque
(siècle d'Auguste).
La partie de son Histoire naturelle relative
à la greffe contient plusieurs idées neuves,
puisées sans aucun doute dans les écrits
d'auteurs dont les noms figurent au début de
son livre, mais dont les travaux ne sont pa
parvenus jusqu'à nous.
Cette partie, assez étendue, est sans contredit
1 . Ce procédé, déjà décrit par Théophraste d'un e
façon générale, a été essayé à nouveau de noe
jours, naturellement sans succès; on le retrouve
dans Pline et c'est évidemment lui qui a donné
l'idée de la greffe herbacée actuelle. Pline déclare
que par ce moyen « on peut enter les herbes des
jardins». Ses traducteurs sont plus affirmatifs en-
core : Du Pinet {Histoire naturelle de Pline, Lyon,
D4>), intitule le passage de Pline «Moyen d'enter
les herbes comme les arbres », et J. Hardouin
[Histoire naturelle de Pline, Leipzig, 1787) raconte
que les Grecs se servaient de trois verbes diffé-
rents pour désigner les différentes greffes hof-
Ooc/iJLtçEtv, pour écussonner; I^uteÔscv, pour gref-
fer les arbres; Éri57r£ipsiv, pour greffer les herbes.
La greffe des herbes n'est donc point une inven-
tion récente, et Tschudy n'en est point l'inven-
teur : il l'a simplement remise en honneur (Voir
plus loin P. de Ciescens, Olivier de Serres, etc).
2. Pline, Histoire naturelle, Livre xvn, c. 22 et
S II i V .
LE MONDE DES PLANTES
II7
une des meilleures de son ouvrage et elle
mérite une analyse spéciale.
Pline signale tout d'abord un nouveau pro-
cédé de greffe en approche (ablactatio), où l'on
entaille les arbres jusqu'à l'étui médullaire (1),
donne quelques préceptes nouveaux surle choix
des greffons dans les greffes en couronnée! en
fente.
« Le greffon, dit-il, doit être sur le point
de pousser et doit promettre de produire dans
l'année même. a
C'est, comme on le voit, la greffe des bou-
tons à fruit que tous les auteurs récents consi-
dèrent comme ayant été trouvée seulement au
commencement de ce siècle (2).
0 On comptera sur la réussite d'une greffe
en fente si la moelle du greffon est mise en
contact avec le bois et l'écorce du sauvageon.
Cela vaut mieux que de l'accoler en dehors,
écorce contre écorce.»
Pline veut évidemment parler ici de l'inser-
tion oblique du greffon, que quelques greffeurs
appliquent encore de nos jours, bien que ce
soit une pratique vicieuse.
11 décrit ensuite minutieusement les précau-
tions à prendre pour la taille du greffon, opé-
ration qui ne doit jamais se faire au grand
air.
Il faut éviter de décoller les écorces du sau-
vageon ou du greffon, et, lorsqu'on enfonce ce
dernier, se garder de froncer l'écorce.
Aussi doit-on choisir ses greffes au moment
où elles ne sont ni trop en sève, ni trop sèches.
Dans le premier cas l'écorce se détache facile-
ment, dans le second, le greffon ne s'humecte
pas et la reprise ne peut avoir lieu.
Il faut enfoncer le greffon avec les deux
mains à la fois, parce que, en agissant en
même temps, elles exercent un effort moindre
et se modèrent réciproquement.
La fente du sauvageon ne doit être ni trop
ouverte, ni pas assez, car, dans ce dernier cas,
elle chasserait le greffon ou le tuerait par
compression.
i . Voir Thouin, Monographie des Greffes, p. 28:
greffe Agricola.
2. Cf.Dupuv, Traitédela greffe; Baltet, l'Art de
greffer, etc. Dupuy attribue l'invention de la
greffe des boutons à Cabanis. Or, le passage de
Pline n'était pas inconnu au 18e siècle. Adanson,
dans ses Familles des Plantes, p. 68, Paris, 1763,
dit formellement que, du temps de Pline « on gref-
fait en écusson des yeux ou boutons à fleurs pour
avoir du fruit dans la saison même où l'on avait
greffé ».
Ce procédé avait d'ailleurs été essayé par M. de
Ressons, en 1716, pour les fruits à noyau (Cf. Mé-
moires de l'Académie des Sciences, p. 195, 1716);
on le retrouve indiqué dans le Dictionnaire
économique de Chomel, édition de 1740, etc.
Quelques personnes marquent la fente sur le
sauvageon avec une serpe et lient le bord du
tronc avec de l'osier, puis elles enfoncent le
coin. Les liens empêchent le tronc de s'ouvrir
trop.
La greffe en couronne est préférable à la
greffe en fente pour un gros sauvageon.
« Il y a beaucoup d'avantages à greffer près
du sol si l'état des nœuds et du tronc le per-
met.» Puis Pline ajoute un peu plus loin •*
« On greffe les végétaux domestiques sur les
racines des végétaux sauvages.»
Voici donc encore une sorte de greffe, la
greffe sur racines, qui était bien connue des
Anciens (1) et dont les auteurs modernes attri-
buent l'invention à Agricola (2).
D'après Pline, « certains végétaux peuvent
être plantés et greffés le même jour.»
Il y a plus d'une réserve à faire sur ce point.
La pratique nous a démontré que beaucoup
de végétaux meurent quand on les greffe et
transplante en même temps. D'autres suppor-
tent fort bien cette double secousse. D'ailleurs
la réussite ou l'insuccès sont sous l'étroite dé-
pendance de la saison et des conditions clima-
tériques, ainsi que nous l'avons démontré (3).
1 Les greffons ne doivent pas sortir de plus
de six doigts hors du sauvageon. Au greffon
de la vigne, on laisse seulement deux yeux.
« Si l'on veut transporter à une certaine
distance les greffons des arbres à fruits, on
pense que le meilleur moyen de les conserver,
c'est de les ficher dans des raves. On les con-
serve encore en les mettant auprès d'un ruis-
seau ou d'un étang, entre deux tuiles creuses
lutées aux deux bouts avec de la terre. Les
greffons de vignes se gardent dans des trous
secs ; on les couvre de paille, puis de terre,
tout en laissant passer les sommités. »
On ne fait pas autrement aujourd'hui.
Vient ensuite la description des greffes en
écusson qui n'offre rien de bien nouveau, puis
cet intéressant passage :
n Quelques-uns ont essayé sur la vigne un
procédé intermédiaire entre la greffe en écus-
son et la greffe en fente ; ils ont enlevé sur la
1. Palladius, un peu plus tard, rappelle ce pro-
cédé, et après avoir fait remarquer la facile réus-
site des greffes faites au collet du sujet, il ajoute
qu' « il y a des personnes qui greffent l'olivier sur
ses racines mêmes, et le transplantent après qu'il a
pris ».
2. Cf. Thouin, loc. cit. p. 57. — Vôchting, Ueber
Transplantation, Tubingen, 1892, etc., etc.
(3) L. Daniel, Recherches anatomiques sur les Gref-
fes herbacées et ligneuses, in-8., 1 10 p., avec 3 plan-
ches doubles et figures dans le Texte ^Bulletin de la
Société scientifique et médicale de Rennes, i?~'
nS
I.E MONDE DES PLANTES
vigne mcre un lambeau d'écorce, et sur le côté
mis à nu, ils ont fixé un scion. »
Il ne peut être question ici, à notre avis du
moins, de la greffe en approche en tête; autre-
ment ce procédé ne serait pas intermédiaire
entre l'écusson et la greffe en fente, mais bien
entre l'écusson et la greffe en approche. Le
scion étant séparé, il s'agit évidemment d'une
sorte de greffe, soit en placage, soit peut-être
d'une greffe de coté sousl'écorce, procédés dont
la découverte se trouve encore ainsi attri-
buée à tort aux auteurs modernes (i).
« Quelques végétaux se greffent de toutes les
façons, par exemple le figuier et le grenadier.
La vigne ne reçoit pas les écussons, non plus
que les arbres dont l'écorce est mince, caduque
et fendillée.
n Les greffes en écusson sont de toutes les
greffes celles qui sont les moins solides et sont
emportées très promptement, même par un
vent léger.
« Enfin, ajoute Pline, il ne faut pas oublier
un fait unique. Corellius, chevalier romain,
greffa dans le territoire de Naples un chutai-
gner avec un scion pris sur l'arbre même, ce qui
produisit la châtaigne qui porte son nom
et qui est renommée.
« Dans la suite, Etereius, affranchi, greffa
de nouveau le châtaignier corellien. Voici les
différences qui en ont résulté : le corellien
produit davantage .Tétéréien produit des fruits
meilleurs.»
Ces deux faits, aussi curieux que précis,
montrent bien l'influence de la greffe sur l'a-
mélioration des fruits. Cette question n'était
pas neuve déjà du temps de Pline, puisque les
auteurs grecs et Varronen avaient parlé. Mais
ils n'avai&nt cité aucun fait à l'appui de leurs
affirmations, et c'est ce qui fait l'originalité
des documents de Pline.
Un autre phénomène très intéressant cité
par celui-ci a rapport à l'influence des milieux
sur la réussite des greffes, influence constatée
de nos jours (2), ce qui démontre une fois de
plus la justesse des observations rapportées
par l'écrivain latin.
" Aux environs de Rome, dit-il, les châtai-
gniers et les cerisiers ne viennent qu'à grande
peine, le pêcher et l'amandier ne se greffent
que difficilement dans le territoire de Tuscu-
lum, tandis que celui de Terracine en pré-
sente des forêts entières. »
1. Cf. Thouin, loc.cit.; Baltët, etc.
2. A. Carrière. Influence des milieux sur la
éussite des gretlés (Revue horticole, 1S84, p. 336).
Il nous apprend encore que le mûrier est
l'arbre sur lequel l'industrie humaine a le
moins gagné. Point de variétés, point de modi-
fications par la greffe : on n'est parvenu qu'à
faire grossir le fruit.
Ces observations sont fort justes et elles
démontrent bien que l'influence réciproque du
sujet et du greffon ne s'exerce pas avec une
égale intensité sur toutes les plantes comme
je l'ai démontré par ailleurs (1).
Mais c'est sur ce sujet même des modifica-
tions produite», par la greffe sur les fruits des
jardins que Pline se laisse aller à des écarts
d'imagination incroyables.
Non content decroire avec Columelle à l'in-
fluence de la lune et aux foudres de Varron et
de Virgile, il affirme sérieusement que le
pommiergreffé sur mûrier produit des pommes
couleur sang ; que le prunier greffé sur nover
donne deâ prunes-noix ; sur le pommier, des
des prunes-pommes, etc., etc. !
En lisant ces passages de Pline, on n'est
nullement surpris de le voir s'écrier avec
admiration :
« Cette partie de la civilisation est depuis
longtemps arrivée au plus haut point : les hom-
mes ont tout essaye !
Il est bien certain que si l'art de la greffe
est encore loin d'être de nos jours arrivé à la
perfection, il n'en avait pas moins atteint chez
les Anciens un grand développement et il était
beaucoup plus avancé que les écrivains mo-
dernes ont essayé de le faire croire. L'analyse
que nous venons de faire de l'oeuvre de Pline
suffit à le démontrer.
Il nous reste encore à parler ici de quelques
écrivains latins dont les auteurs du moyen-
âge nous ont conservé des extraits: Didy-
me, qui, dans ses Géorgiques, expose les
préceptes à suivre pour greffer et surtout
Florentinus, qui non-seulement donne ces
mêmes préceptes, mais qui constate le premier
que non-seulement les arbres greffés s'amélio-
rent quant à la beauté et à la bonté des fruits,
mais aussi pour la précocité de leurs produits.
C'est aussi Florentinus qui rapporte cette
fable de la vigne laxàtive et unguentifère,
si souvent mentionnée dans les Auteurs du
Moyen-Age. Pour obtenir des raisins odorants
Ji\ersement colorés ou avant la propriété des
1. F.. Daniel. Influence du sujet sur la postérité
du greffon Le Monde des Plantes, 1894 ; ^rellc
du l'Aubergine sur la Tomate .Bulletin delà So-
ciété scientifique cl médicale de Rennes); La
gretlé des Choux cabus (ibid. 1896); Influence du
porte-grelTe sur le grelTon ; hybrides de greilc
(L'année biologique, 189b) ;ete.
LE MONDE DES PLANTES
119
divers médicaments, il suffit, dit-il, d'enlever
la moelle du sujet dans la greffe en fente ordi-
naire, puis de remplacer cette moelle par les
aromates, couleurs ou médicaments que l'on
désire faire passer dans le greffon. (1)
Pendant presque quatre siècles, nous ne
trouvons plus aucun écrit nouveau où il soit
question de la greffe.
C'est seulement vers la fin du iv« siècle après
J.-C que Palladius (2), fils d'un préfet des
Gaules et originaire de Poitiers, composa son
Traité d'Agriculture, où il parle longuement
de la greffe.
Bien qu'à l'imitation de Pline, il ait surtout
compilé, Palladius a trouvé moyen d'indiquer
plusieurs faits nouveaux qu'il avait puisés dans
les ouvrages de Gargilius Martialis.
C'est ainsi qu'il préconise un excellent sys-
tème de greffe en fente, très en faveur au-
jourd'hui,
« Il y a. dit-il, des personnes qui enfoncent
au milieu de l'arbre qu'ils veulent greffer, une
petite branche râtissée des deux côtés et d'une
grosseur proportionnée à celle de l'arbre dans
toute sa circonférence. »
C'est la greffe actuelle sur scions d'un an,
qui donne de si bons résultats.
Palladius nous apprend que l'époque du
greffage varie suivant les climats. Puis il pré-
cise mieux que ses prédécesseurs les temps de
chaque greffe : s on doit greffer en juin le
néflier sur pommier et pommier : le cormier
sur coignassier et épine blanche ; en janvier, le
pêcher sur l'amandier et le prunier. L'abrico-
tier et le pêcher précoce se greffent sur le
prunier seul ».
Il faut greffer le prunier avant qu'il ne jette
sa gomme : il accepte pour sujet le pêcher ou
se greffe sur lui-même.
« Le cerisier peut se greffer en janvier. Mais
on peut le greffer en novembre, et même en
octobre, d'après certains auteurs. On le greffe
soit en fente, soit en couronne. »
Il s'agit évidemment ici de la greffe d'automne
dont Thouin attribue l'invention à Rast-
Maupas, ou greffe du cerisier en octobre,
appliquée pour la première fois, selon Baltet,
par Bertin en i833.
A propos de la vigne, Palladius indique un
procédé que ne néglige jamais le greffeur qui
veut réussir : « il faut, dit-il, laisser au greffon
trois boutons, et enfoncer le dernier bouton
1. C'est la greffe Constantin César de Thouin
(Monographie des greffes).
2. Palladius, De re ruitica , cap. De Insitione
dans le cep-sujet de façon à ce qu'il y soit
incorporé ».
Pour conserver les bonnes espèces d'olivier
si le plant venait à être incendié, il indique un
moyen : il suffit de «faire des boutures au fond
d'une fosse, puis de de les greffer après leur
reprise, à moins qu'on ne les ait mises enterre
toutes greffées».
C'est évidemment de la greffe sur boutures
qu'il s'agit, car il est impossible que Palla-
dius pari 2 de boutures greffées l'année précé-
dente. Voici donc encore une sorte de greffe,
dont l'invention a été attribuée aux moder-
nes (1) et qu'il faut restituer aux anciens.
« En juillet et août, ajoute-t-il plus loin,
on peut greffer (inserere) le citronnier et le
poirier dans les terrains arrosés. »
Malheureusement, Palladius a négligé de
donner l'état du greffon que l'on doit em-
ployer. Comme il peut se faire que ce greffon
ait été conservé sans végéter à l'aide du pro-
cédé indiqué par Pline, on ne saurait affirmer
ici qu'il s'agit bien de la greffe des arbres à
l'état herbacé.
C'est lui qui précise le plus nettement des
agronomes latins la greffe en écusson à œil
poussant, dans laquelle on coupe la tête du
sujet après avoir posé plusieurs écussons.
Cette opération se fait sur le pêcher en avril,
mai et juin. (A Suivre).
L. Daniel.
Académie internationale de Géographie
botanique
Par décision en date du 3o août, M. Paul
Parmentier, de Baume-les Dames (Doubs),
est nommé Associé libre de l'Académie.
Bien que la collation de la Médaille scien-
tifique internationale soitabsolument gratuite,
M. H. Olivier a cru devoir couvrir par une
gracieuse offrande les frais que l'Académie
prend à sa charge. Nous l'en remercions bien
vivement.
MM. de Heldreich et H. Lisboa remercient
l'Académie de leur élection en qualité d'Aca-
démiciens titulaires.
MM. B. Daydon Jackson, Johann Lange,
Eug. Rolland, Paul Parmentier, Ed. Spa-
1. Cet auteur avait écrit sur les arbres et les
jardins.
120
LE MONDE DES PLANTES
likowski, R. Maire, B. Souche, 11. Olivier,
V. Pavot; Carlos E. Porter, remercient
l'Académie et son Directeur de leur avoir
conféré la .Médaille scientifique ou de leur
promotion.
M. H. Olivier remercie de sa nomination
en qualité d'associé libre.
Les Onagrariées Équatoriennes
Monsieur le Directeur,
Les Onagrariées forment à l'Equateur.
comme dans l'Europe centrale, une famille
pe-j nombreuse que l'on peut compter plutôt
entre les plus pauvres qu'entre les plus riches,
tant en genres comme en espèces.
Des premiers, nous neconnaissonsà l'Equa-
teur que quatre : Epilobîum, Oenothera, Jus-
sieua et Fuchsia, représentés par environ
trente espèces, quoique nous ne doutons guère
que ce nombre s'augmentera beaucoup à me-
sure qu'on explore les vastes régions qui res-
tent encore inconnues pour la Botanique.
Ce petit ensemble résulte des deux éléments
assez hétérogènes, non pas organographique-
ment, puisque, comme la majeure partie de
cette famille, il est formé de types décidément
uniformes, mais par rapport à leur origine et
distribution géographique.
Les deux premiers peuvent dans leur ensem-
ble n'être considérés que comme des hôtes à
l'Equateur. En effet, la majeure partie de leurs
espèces réside dans les régions extra-tropi-
cales, et, conformément à cette espèce d'ins-
tinct générique, ils vivent même à l'Equateur
dans des lieux dont les conditions climatolo-
giques se conforment mieux à celles dans les-
quelles vivent la majeure partie de leurs
congénères : à savoir, dans la haute plaine
interandine.
Pour en venir aux particularités, le G. Epi-
lobium, qui dans l'Europe centrale constitue
lui seul le noyau principal de cette famille, a
dans l'Equateur une seule espèce connue. \'E.
bonplandianum H. B. K. Sa résidence princi-
pale, et, parait-il, primitive, sont les ruisseaux
et lieux marécageux de la haute plaine. Mais
de là, en suivant les cours d'eau, et aidé par
l'excellent moyen de diffusion dont sont pour-
vues ses graines, il monte d'un côté jusqu'à
peu pressa limite de la végétation phanéroga-
mique andine, à plus de 4.000 mètres, et des-
cend de l'autre jusqu'à 1.000 m. et même plus
bas. Il se conforme parfaitement avec les varia-
tions de température moyenne qui se présen-
tent entre ces deux extrêmes, et peuvent être
calculées à lOcentigr. au moins. Nous voyons
donc comment, jusqu'à un certain point, \ E.
bonplandianum H. B. K. souffre aussi des
climats différents comme toutes les autres es-
pèces de ce genre presque cosmopolite.
Le genre Onothera a son quartier principal
dans les régions extratropicales occidentales
du nouveau monde. 11 ne faut donc pas s'é-
tonner si même à l'Equateur ses espèces sont
un peu nombreuses puisqu'on en connaît jus-
qu'à présent sept ou huit. La région interan-
dine dans laquelle elles vivent, les pourvoit,
grâce à son élévation, de conditions analogues
a celles que possèdent, àcause de leur latitude,
les espèces situées hors des tropiques.
Les genres Jussieuaet Fuchsia représentent
l'élément que nous pourrions presque appeler
ici l'élément national de cette famille, si nous
ne considérons pas seulement ses limites po-
litiques, mais aussi ses conditions géographi-
ques et climatologiques. Cet élément, en mê-
me temps qu'il abonde en nombre, représente
le type local le plus individualisé de ente fa-
mille.
Quant à sa distribution relative, il est digne
de remarque que ces deux genres se partagent
presque en parties égales le territoire de la
République.
Le Jussieua, comme genre plus propre de
la région tropicale, préfère la zone inférieure
ou chaude. Il montre une tendance évidente
pour les endroits humides et marécageux. Il
réside surtout premièrement dans les vastes
plaines du littoral, fréquemment submergées
par les inondations des rivières où le limon
argileux conserve longtemps les mares d'eau :
en second lieu sur les rives peu élevées de ces
mêmes cours d'eau couvertes et ombragées de
La végétation exubérante des tropiques ; enfin
Je long de ces rivières et de leurs innombra-
bles ramifications il s'avance jusqu'à la limite
supérieure delà région que, eu égard à l'ana-
logie de sa température, l'on peut nommer
sous-tropicale (1 .5oo— 1 .8oo">.).
On connaît déjà une quinzaine d'espèces
qui appartiennent à ce genre, mais, comme
la région dans laquelle elles vivent est si peu
explorée, il est fort probable qu'il doit y en
avoir encore beaucoup d'autres inconnues.
La majeure partie se compose de plantes
herbacées ou sous-arbrisseaux d'une taille
réduite. Nous n'en avons rencontré qu'une
seule qui possède les caractères d'un vrai ar-
buste et qui, à la façon d'une liane grimpante
et s'aidant des arbres, s'élève à plusieurs mè-
tres en hauteur.
Les plantes de ce genre recherchent avide-
LE MONDE DES PLANTES
I 2 I
ment l'humidité, comme le manifestent non
seulement les conditions du sol où elles
croissent, mais encore le volume et la struc-
ture spongieuse des racines et de la partie
inférieure de la tige. Cette organisation leur
sert aussi d'organe de flottation, dans les cas
où le niveau de l'eau s'élevant dans les endroits
où elles vivent, elles demeureraient plus ou
moins submergées. Mais il est évident que tel
n'est pas l'unique objet de cette singulière
structure, cir elle se montre aussi dans la
partie de la plante couchée par terre de l'es-
pèce à port d'arbuste que je viens de nommer
et qui, contrairement à ses congénères, vit
dans des terrains relativement secs de l'inté-
rieur des forêts.
Le genre Fuchsia abonde surtout dans la
zone compris-' entre deux mille et trois mille
mètres au-dessus du niveau de la mer. Tou-
tefois il n'est pas rare d'en rencontrer des
espèces, que nous pourrions appeler d'arrière-
garde, qui descendent jusqu'à se confondre
avec les exemplaires du Jussieua qui s'élèvent
davantage, tandis que d'autres plus auda-
cieuses vont se mêler avec les derniers arbris-
seaux de la région andine. La plupart se con-
tentent de l'humidité atmosphérique toujours
relativement abondante dans les forêts où
elles croissent, sans avoir besoin d'une humi-
dité excessive du sol et même la fuyant. Quel-
ques-unes plus avides d'humidité choisissent
les endroits les plus sombres des forêts ;
d'autres préfèrent les collines et les endroits
élevés où l'air se renouvelle plus facilement.
Parmi celles qui descendent à un niveau
inférieur nous pouvons citer la F. apetala
R. et P. et la F. longiflora Benth. Cette der-
nière est remarquable par la grandeur de ses
fleurs et par ses feuilles marbrées. Toutes
deux se trouvent déjà à la hauteur de 1.200 m,
et la seconde s'élève jusqu'à 2.400 m.
Suivent la F. sessilifolia Benth., la silvatica
Benth., et la scabriuscula Benth., qui habitent
depuis 1.400 à 2.S00 mètres et préfèrent des
lieux plus humides et ombragés.
Dès la partie supérieure de ce^te dernière
zone se présentent la F. umbrosa Benth. et la
F. dependens H. K. et la F. ampliata Benth..
Les deux premières continuent jusqu'à 3.400 m.
et la troisième jusqu'à 3. 600 m., le point le
plus élevé où nous l'avons trouvée près du
marais de Papallacta. Il faut remarquer que
ces deux dernières espèces sont les plus belles
si nous en retranchons la F. longiflora, dont
la fleur obtient de plus grandes proportions
et des teintes plus vives.
Inutile de dire que plusieurs circonstances
locales, comme un climat plus ou moins sec
ou aéré et les conditions du terrain, font
varier dans chacune d'elles la limite de la
hauteur où on les trouve.
Voilà, M. le Directeur, ce que mes connais-
sances actuelles me permettent de dire sur le
nombre, la distribution et les habitudes des
Onagrariées équatoriennes.
Luis Sodiro s. j.
CORRESPONDANCE
Les noms vulgaires des Plantes
Monsieur et honoré Confrère.
Dans le n° 74 du Monde des Plantes, à l'oc-
casion d'une Notice de M. A. Letacq, vous
exprimez le vœu que les noms vulgaires des
plantes soient désormais recueillis dans cha-
que département comme le voulait de Candolle
et vous n'avez pas tardé à recevoir l'assenti-
ment de M. Alfred Giard (ibid. n° 76).
Voilà plus de trente ans que je m'attache à
rassembler et à comparer toutes les dénomi-
nations de ce genre données par divers auteurs
de flores locales ou d'opuscules afférents à la
matière, sollicitant même le concours de mes
correspondants. Mais comment publier un
gros volume qui n'aurait peut-être pas même
pour lui la faveur des botanistes ? M. Giard
nous apprend qu'une semblable tentative de
la part de M. Rolland n'a pas eu de suite. (1).
Je l'ai regretté, comme mon savant con-
frère, car ce travail dont j'avais connaissance,
avait une grande conformité avec le mien.
Seulement il comprenait en outre les noms
vulgaires anglais, allemands, russes, etc., tan-
dis que, natif du midi de la France je m'étais
efforcé d'abord de recueillir les noms patois
des plantes de cette région, étendant ensuite mes
investigations, d'un côté aux parties centrale
et septentrionale de notre patrie, de l'autre à
l'Italie et à l'Espagne. Les résultats que j'at-
tendais, au point de vue étymologique, de cette
longue compilation, n'ont pas été aussi satis-
faisants que je l'espérais.
Veuillez agréer, etc.
D. CLOS.
La Greffe des Châtaigniers.
La Semaine nationale d'Agriculture a été
saisie de l'intéressante question du greffage du
(1) On a pu voir dans le n° 77 du Monde des
Plantes que la tentative de M. Rolland allait
aboutir, et depuis lors le 1" volume de la hlore
populaire de M. Rolland a paru (N. de la R.).
[22
LE MONDE DES PLANTES
châtaignier à l'une de ses dernières séances.
Voici la note que nous recevons à ce sujet de
M. Ernest Menault, le très distingué Inspec-
teur général d'agriculture.
. Depuis une quarantaine d'années, le châ-
taignier est, commi on sait, atteint d'une
maladie qui cause des dégâts considérables.
Préoccupé de cette situation, M. Quintaa, dé-
puté des Basses-Pyrénées, a pensé que, si l'on
pouvait détendre la vigne du phylloxéra en
employant des porte-greffes résistants, on
pourrait peut-être enrayer la maladie des châ-
taigniers en leur donnant le chêne pour porte-
greffes.
t Après des tâtonnements qui ont duré huit
années, il a réussi, dans sa propriété de
Portret (Basses-Pyrénées), à obtenir des châ-
taigniers greffés sur chêne, dont la vigueur est
supérieure â celle des châtaigniers ordinaires.
Voici comment il convient de procéder : la
greffe doit être faite sur un jeune chêne de la
grosseur du poignet ; on doit choisir de pré-
férence un chêne rouvre présentant une peau
blanche, tigrée et lisse, qu'on reconnaît facile-
ment à la couleur rougeâtre des feuilles nais-
santes. M. Quintaa a obtenu un premier
succès en 1S93; puis les greffes de 1S94 et
1893 ont réussi.
« Le greffage a eu lieu dans la première
quinzaine de mai, alors que la végétation du
châtaignier n'est pas encore trop avancée. Le
chêne lui-même entre en végétation et la sève
se présente dans les meilleures conditions
pour le greffon. Le système employé a été celui
de la greffe en couronne. M.André a fait obser-
ver qu'on a tenté, il y a longtemps, la greffe du
châtaignier sur le chêne ; mais on a dû y re-
noncer dans la pratique, tellement était faible
la proportion des réussites. Il y en a cependant
des exemples. Ainsi, au jardin botanique de
Dijon, on remarque un châtaignier de 40 cent,
environ de diamètre, montrant une grande
vigueur. Du pied de l'arbre on voit, chaque
année, partir des rejetons de chêne, tandis
que les branches, les feuilles et les fruits sont
ceux du châtaignier.
0 II y a longtemps, a ajouté M. André, que
les pépiniéristes, les arboriculteurs ont cher-
ché à obtenir des greffages qui permettraient
de cultiver des châtaigniers sur des sols
calcaires. E. Mlnault.
Inspecteur général d'agriculture.»
terre et auquel on attribue divers empoisonne-
ments occasionnés par les tubercules, M. G.
Meyera entrepris sous la direction du profes-
seur Schmiedebf.ro, de Strasbourg, une série
de dosages avant et pendant la .germination.
Il a été amené â constater que la dose de
solanine normalement contenue dans la
pomme de terre cuite ou crue s'élève à envi-
ron o gr. 044 par kilogramme. Examinés en
juillet et août, ces mêmes tubercules en ren-
fermaient o gr. 23'J. La germination en cave
avait fait varier celte proportion de ogr 09 à
o gr. 1 12, pour une période s'étendant de mars
a juillet. Les germes en renfermaient, suivant
leur longueur (jusqu'à 10 centim.), de 5.o3 à
2. 72 p. 100.
Des recherches physiologiques effectuées
ensuite sur des lapins et des chiens, ont lait
ressortir qu'un empoisonnement n'est possible
qu'au cas où la solanine contenue dans la
pomme de terre viendrait à atteindre, par
suite de circonstances particulières, des pro-
portions très élevées.
V. L.
La Solanine dans les pommes de terre.
Pour déterminer le taux de solanine, alca-
oïde végétal existant dans les pommes de
Dn Succédané du Café.
Il y a déjà longtemps que l'on cherche à
remplacer par des graines indigènes le café,
dont le prix est très élevé. Successivement on
a eu recours à des grains torréfiés d'avoine,
de seigle, de la pistache de terre, etc., des ra-
cines "d'une chicorée améliorée, connue sous
le nom de chicorée à café.
Plus récemment l'Astragale café [Astragalus
bœticus) et les lupins à fleurs bleues >Lupinus
varius et angustifolius) ont été recommandes ;
mais ces plantes n'ont pas offert toutes les
qualités désirables.
Dernièrement, j'ai reçu de l'importante mai-
son Denaiffe, de Carignan (Ardennes) quel-
ques semences d'une plante légumineuse qui
se consomme depuis plusieurs siècles en
Scandinavie, en mélange avec le café.
Le lupin grand bleu, à grain praliné iLuyi-
nus hirsutus ou pilosus), que représente la
figure 12, est une plante rustique, possédant
les qualités du café, venant à maturité dans
toute la Erance et pouvant être torréfiée et
facilement réduite en poudre.
11 est bien évident que les graines de cette
plante à laquelle a été donné le nom de Suc-
cédané café, sont loin d'avoir le goût et le par-
fum du moka ou d'autres cafés de choix dont
la consommation est faite par un public res-
treint; mais il est, parait-il, meilleur que les
LE MONDE DES PLANTES
I 23
cafés ordinaires achetés par la plupart des
consommateurs.
En Scandinavie, où on le fait entrer pour
deux tiers dans le café, on assure qu'il en
possède les qualités hygiéniques et constitue
et le temps, l'on peut égousser de suite à la
main ou au fléau, puis on laisse quelques
jours sécher au soleil sur des toiles. C'est sur
une toile que l'égrenage doit être effectué
pour que le grain soit exempt de corps
étrangers; on le vanne, si besoin est,
comme les autres grains. Lorsque les
gousses ne sont pas cueillies en temps
utile, elles éclatent et le grain est perdu.
La plante atteint, selon la nature et le
degré de fertilité du sol, une hauteur de
cinquante à soixante-dix centimètres,
produitun joli feuillage étoile, surmonté
pendant environ deux mois de magni-
fiques fleurs bleues très ornementales.
Elle joint donc la beauté à l'utilité.
P. V. Liotard.
Lupinus hirsutus.
nne boisson nutritive, rafraîchissante et toni-
que. Ces dernières qualités peuvent évidem-
ment le faire rechercher et apprécier, au mo-
ment des grandes chaleurs, surtout par les ou-
vriers employés aux travaux des champs.
Si l'on considère que d'un côté la culture du
Succédané café n'offre aucune difficulté, et que
d'un autre la préparation desgrains ne demande
aucun matériel particulier, il est facile de se
rendre compte de l'économie que les per-
sonnes de condition modeste pourront réaliser
par l'achat d'un peu moins de café et la pro-
duction d'une partie à bas prix.
Le Succédané café est une plante éminem-
ment calcifuge, c'est-à-dire qu'elle ne pros-
père pas en sol calcaire. Elle préfère les sols
de consistance moyenne. Le semis s'opère de
mars à mai, selon la température et le climat,
les lignes à cinquante ou soixante centimètres
l'une de l'autre, les grains dans les lignes à
vingt-cinq ou quarante centimètres, selon la
fertilité du sol : on les recouvre de trois à
quatre centimètres de terre.
La plante met généralement quatre mois à
former son grain. On reconnaît sa maturité
au dessèchement de la gousse, à sa couleur,
qui passe du vert au marron, et aussi au tou-
cher : elle menace de se briser lorsqu'on la
presse. Chaque jour, dès le matin, on doit
cueillir les gousses mûres que, selon leur état
De l'influence du sol sur les plantes
indigènes
Il y a un an je plantais dans un coin
de mon jardin certaines Orchidées indi-
gènes en vue de recherches phytogra-
phiques et morphologiques et j'y joignais
certaines espèces telles que Stacliys
ambigUa, Sedum elegans, et de nom-
breux Epilobium. Parmi ces deux espèces
se glissèrent deux bulbes de Scilla nutans et
deux pieds de Ranunculus Ficaria. Ces deux
plantes en une seule année sans culture aucune
et laissées à elles mêmes se sont multipliées
avec une rapidité prodigieuse.
La Scilla nutans a donné naissance à plus
de 20 pieds nouveaux avec de belles grappes
de larges fleurs. On ne compte pas moins de
10-12 fleurs par grappe en moyenne et ces
fleurs indigènes font concurrence aux pieds
dégénérés des Jacinthes cultivées.
Quant au Ficaria sa diffusion a été plus
rapide peut-être. Les 2 pieds originaux ont
par voie de reproduction séminale cette fois
donné naissance à 24 pieds nouveaux dont
toutes les fleurs sans exception sont devenues
d'elles mêmes totalement doubles pendant
que les feuilles marbrées de blanc se modi-
fiaient à lobes tellement divergents que le
pourtour de la feuille affecte presque exacte-
ment la forme triangulaire, le sommet du
triangle étant néanmoins largement obtus.
Ces faits nous ont paru assez intéressants
et assez probants pour montrer à quelles varia-
tions peut donner lieu l'influence du sol en
dehors de l'influence des agents extérieurs.
Le sol où se sont produites ces variations est
mi-calcaire, mi-siliceux ; il n'est ni trop hu-
mide, ni trop sec. C'est de la bonne terre de
1 -4
LE MONDE DES PLANTES
jardin et rien de plus. Une même espèce,
comme je l'ai fréquemment constaté par ail-
leurs au cours de mes nombreuses herborisa-
tions, peut donc varier suivant le terrain et
les variations qui en résultent ne méritent pas
le nom de variétés qui leur est souvent
attribue .
La taille elle-même peut être affectée, quand
le sol est propice, dans d'énormes proportions.
M. Gentil, botaniste ardent et de grand
talent, nous racontait, qu'ayant planté le
Se Jum Telephium en bonne terre il avait obtenu
des exemplaires ayant un mètre de haut et des
feuilles quasi larges comme la main.
Il est bon de s'inspirer de ces faits quand
on est appelé à étudier les formes d'une espèce,
autrement on se perd dans des détails qui ont
un certain intérêt pour des études monogra-
phiques, mais qui sont sans conclusion pra-
tique et dépourvus d'intérêt général au point
de vue de l'avancement des sciences.
H. L.
Onothéracées Japonaises
Epilobium cephalostigma.HAUSSK. Haya-
shine, 24 août 1894 — 1 35 3 1 — R. P. Urbain
Faulie leg.
Epilobium nervosum, boiss, et buhse. —
Sommet du Ganju, 2S août 1894 — 1 3668 —
R. P. Urbain Faurie.
Epilobium japonicum , haussk. Tosa,
18 novembre 1893 — 1 1 793 — R. P. Urbain
Faurie leg.
Epilobium himalayense, haussk. —
Sommet du Ganju, 12 août 1890 — 5922 —
R. P. Urbain Faurieleg.
Nous continuons à suivre pour les détermi-
nations Féruditemonographie de Haussknecht
mais nous n'acceptons la valeur de ces espèces
que sous bénéfice d'inventaire.
Trapa bispinosa. roxb. Kochi ; marais,
19 novembre 1893 — 11876 — R. P. Urbain
Faurie leg.
Trapa bispinosa, roxb. var. incisa Wall.
M irais de Shibecha (Yezo), 27 juin 1890. —
■■ — Uratrawa, étangs, 25 juillet i8q3 —
10:74 — R. P. Urbain Faurie leg.
Trapa natans. L. Sapporo, 3o août 1888
— 3064 — R. P. Urbain Farie leg.
Trapa natans, L. var. incisa, var. nov. Se
distingue du type par ses feuilles incisées et
non simplement dentées. Est au 7'. natans ce
que la variété incisa Wall est au T. bispinosa
Roxb, Akita, 6 septembre 1894 — 1 J777 —
R. P. Urbain Faurie leg.
H. LÉVEILLÉ.
(A suivre)
Un cas tèratologique
M. Ed. Rommé, de Sougé-le-Ganelon (Sar-
the), nous adressait le 3o avril dernier de
curieux échantillons de Senecio vulgaris L.
récoltés dans les champs à St-Léonard-des-
Bois, près le village de la Bruyère, où notre
correspondant a pu en observer une grande
quantité.
Ces échantillons sont remarquables par la
couleur blanchâtre et lactée de toute la plante
et aussi par la grosseur des capitules dont les
ravons sont doublés.
Nous n'avons trouvé nulle part le signale-
ment de cette forme qui résulte, croyons-nous,
d'un cas tèratologique qui a déterminé, outre
l'albinisme de la plante sur laquelle tranchent
vivement les extrémitésnoiràtres des bractées,
un accroissement anormal des capitules. Aussi
proposons-nous pour cette forme le nom de
teratoleucos.
Hector Léveillé.
Not9 sur la station du "Trapa natans" L.
à Voré. près Rémalard Orne
Ue Trapa natans, appelé vulgairement dans
le Centre et l'Ouest de la France châtaigne
d'eau, marron cornu, à cause de la forme et de
la saveur de son fruit, est une espèce de l'Eu-
rope tempérée, qui, dans notre région, ne dé-
passe pas les collines de Normandie. Commune
en Maine-et-Loire, encore assez répandue aux
environs de Chàteau-Gontier , de la Flèche
et de Saint-Calais, elle devient rare au-desssus
du parallèle du Mans. M. Gillet l'a recueillie
non loin d'Alençon, mais dans la Mayenne, à
l'étang de La Poôté.
La seule localité normande du T. natans
connue jusqu'à ce jour était l'étang de Beslais,
à Saint-Siméon, sur la limite de l'Orne et de
la Mavenne. Je viens d'en découvrir une se-
conde': c'est la pièce d'eau du parc de Voré,
près Rémalard. à 3 ou 400 mètres au-dessous
du château ; le T. natans d'un côté, le Poly-
gonum amphibium de l'autre, en couvre en-
tièrement la surface.
J'aurai bientôt l'occasion de donner une
description détaillée de la végétation du parc,
de ses arbres magnifiques que j'ai visités le
LE MONDE DES PLANTES
125
21 juillet dernier avec la Socie'té d'horticul-
ture de l'Orne ; niais tout d'abord j'ai cru devoir
signaler cette nouvelle localité du T. natans
qui est une de nos plantes les plus rares et
encore inconnue dans l'arrondissement de
Mortagne.
Alençon, 23 Juillet 1S96.
A.-L. Letacq.
Le genre a Rosa » de la flore agenaise
{Suite)
Haies, aux bords des chemins, autour du vil-
lage de Brax, près d'Agen. (O. Debx.).
Obs. L'Ami dont il est question ici, n'est
autre que l'auteur de la découverte de ce
rosier aux environs d'Agen. Je saisis cette
occasion, pour témoigner de nouveau à
M. Gandoger mes plus sincères remercie-
ments, bien motivés d'ailleurs par cette gra-
cieuse dédicace de sa part.
R. prostrata DC. Cat. hort. Monsp., 108
( 1 S 1 3 ) ; Déségl. Cat. rais. Ros. Eur. loc. cit.,
210; Garroute apud Soc. Daup. pi. exsic,
n° 1 1 5 (1874); R. arvensis var. prostrata Ser.
in DC. Prod. II, 597; R. sempervirens var.
prostrata Desvaux Journ. bot. II, p. n3 ( 1 8 1 3).
— Tiges couchées sur le sol; folioles assez
petites, ovales-aiguës, persistantes, glabres ;
calice à divisions un peu pinnatifides, glandu-
leuses ; réceptacle ovoïde; styles glabres,
longs, non soudés en colonne ; fruit d'un
rouge vif, ovoïde-oblong. — Lieux secs, bords
des bois ; Cambes , au bois de Darel (O.
Debx.), près du château d'Arasse (Ab. Garr.,
Ch. Duff.) ; landes sèches à Sos (A. Capg.).
— Com. dans le midi de la France, à Mont-
pellier, Perpignan ; rare dans l'Ouest (Fouc);
se retrouve dans la Corse, l'Espagne, l'Italie,
l'Algérie, etc.
(A suivre). O. Debeaux.
Revue des Sociétés Savantes
ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS
Séance du 26 mai 1896 (Suite). — Sur une
nouvelle oxydase ou ferment soluble oxydant d'ori-
gine végétale. G. Bertrand. — La coloration rouge,
puis noire, que prend le suc de betteraves par son
contact avec l'air est due à l'oxydation de la tyro-
sine sous l'influence d'un ferment soluble. C'est à
cette même cause qu'il faut attribuer également la
coloration d'autres sucs végétaux, comme ceux des
tubercules de dahlia ou de pomme de terre, du
Russula nigricans Bull, etc. M. Bertrand, dont on
connaît les travaux de recherches sur les ferments
oxydants végétaux, notamment sur la laccase, a
pensé, selon toute probabilité, que la tyrosine était
accompagnée d'un oxydant particulier qu'il a
appelé tyrosinase. Ce ferment existe non seulement
chez le Dahlia, la Betterave, etc., mais encore chez
plusieurs champignons dépourvus de tyrosine, tels
que les Russula. Des expériences ont établi en
effet : 1° que le noircissement de la tyrosine est dû
à une oxydase, et 2° que cette oxydase ditfère de
celle de l'arbre à laque (laccase). Cette dernière
n'est donc pas le seul ferment oxydant soluble qui
existe chez les végétaux; mais elle doit être regar-
dée, au contraire, comme le type d'une série de
substances analogues. C'est pour ce motif que M.
Bertrand a adopté le nom générique d'oxydases
pour désigner ces substances. — Sur quelques bac-
téries dévoniennes. B. Renault. — L'étude d'une
section transversale d'un bois À\Aporoxylon primi-
genium provenant des préparations de la collection
Unger acquises pour le Muséum, a permis à l'au-
teur de constater, à la place occupée primitivement
par les parois des trachéides, un grand nombre de
corps sphériques teintés de rouge mesurant, quand
ils ne sont pas déformés, 2 |A, 2 à 3 |jl. Il a donné
le nom de Micrococcus devonicus A a cette espèce
qui avait pour fonction de détruire les couches
dépaississement. Sur d'autres préparations on dis-
tingue fréquemment d'autres corps sphériques
plus petits) mesurant o [A 5 à 1 [J-, rouges ou noirs
disséminés sur l'épaisseur des parois des trachéi-
des, ou disposés sur la tranche des membranes
moyennes. Il a reçu le nom de Microccus devoni-
cus B; sa fonction était de détruire les membranes
moyennes.
Bibliographie
Histoire des Magnoliacées, par Paul Par-
mentier. 1896. Nous voudrions avoir plus d'espace
pour rendre compte de celte consciencieuse mono-
graphie d'un anatomisle de grand talent. Toute
fois, ainsi que le dit M. Julien Vesque dans la
préface de cette remarquable étude, M. Parmen-
tier n'est pas exclusif et c'est de l'anatomie et de
la morphologie également consultées et comparées
entre elles qu'il dégage ses conclusions. Il range
autour d'une espèce ou d'un groupe d'espèces
affines constituant en groupe nodal les diverses
espèces qui s'y rattachent par leurs caractères
morphologiques. Il arrive ensuite à dresser l'arbre
généalogique des espèces d'un genre et à repré-
senter nettement ainsi les affinités ou les diffé-
renciations des divers types spécifiques.
Voici le plan suivi par l'auteur dans son tra-
vail, plan qui permettra d'apprécier toute l'éten-
due de cet important mémoire :
Première Partie: i° Distribution géographique
des Magnoliacées avec carte. 2. Synthèse des
résultats : a) Caractères généraux de la famille ;
b) Discussion de ces caractères : c) Caractères ana-
tomiques constants de la famille ; d) Caractères
anatomiques de tribus et de genres ; e) Histoire
des tribus réunies, déduite des caractères morpho-
logiques et anatomiques combinés ; f) Histoire
des tribus et de leurs genres respectifs. 3. Affinités
delà famille. 4. Culture et utilité des Magnolia-
cées.
Deuxième Partie : 1. Analyse des espèces : al
[26
LE MONDE DES PLANTES
_»/,,. .. ... idron i esp.) c) Illi-
cj,„„ Drimys 16 esp. e) Schiçandra
Kadsura 4 esp. g) Canella 1 esp.)
h) Cinnamodendron (1 esp. i Cinnamosma (1 esp.
2. Description 1 genres et d'une espèce cri-
tique. . Détermination morpho-histologique des
tribus, des genres et des espèces. M. Parmentier
exclut des Magnol iacecs les Euptelea et Trocho-
dendronei constate les affinités qui existent entre-
les Magnoliacées et les Dillénéacées, les Anonacées
et lesCalycanthées. Voici les espèces nouvelles qu'il
a été amené à créer au cours de son travail :
Magnolia ovata, M glabra, M. membranai 1 t,
M. keliophila, M. xçrophila, M. ferruginea,
M. echinina, M. fasciculata, M. intermedia,
M. longistyla, M. velutina, M. philippinensis,
Talauma inflata, T. javanica, Michelia glabra,
M. calcuttensis, Manglietia pilosa, Drimys xero-
phila, D. Muelleri, D. vascularis, Schiçandra ova-
lifolia, Kadsura acuminata. Quatre planches met-
tent sous les yeux les principaux détails anato-
miques et une carte donne la dispersion géogra-
phique des espèces à la surface du globe. Le tra-
vail de M. Parmentier est un de ceux qui font
progresser la science et font en outre honneur a
leur auteur.
H. L.
Biologiske Aster og Racer of. E Rostrup
(in Journal de botanique de Copenhague 1896 .
Contributions mycologiques (VI) pour
l'année [894 par E. Rostrup (loc. cit).
Lille Vildmose od dens Végétation. O. G.
Petersen (loc. cit).
Bornholm Ka Hieracier [Hieracia Bornhol-
miensia) K. O. E. Su nstrom. loc. cit.
Note sur quelques Urédinées et Ustilagi-
nées parasites sur LES PLANTES Cl'L'l IVFLS.
Dégâts; moyens Je destruction. R. Maire (in La
Presse Grayloise 1 8g5 ,
Notes sur les Isoetes du Centre de la
France; la classification de la section des Amphi-
bies et sur les herborisations de i8g5 en Beriy.
A. Le Grand.
Sur des bactériacées de la pomme de
terre, par M. E. Roze.
Sur une nouvelle bactériacée de la
pomme de terre par M. E. Roze.
Critical Notes ou certain Violets. — Stu-
dies in the Compositae. New or notewor-
thy species. — XVI. En. L. Greene (in Tilto-
nia June 1896 .
Economie botany of southeastern Alaska
by M. W. Gorm in loc. cit.}
La cause première de la maladie de la
gale de la pomme de terre [Potato Scab) des
Américains par M. E. Roze.
Le parasite de l'Ecaillé Martre. A. Giard
(in Revue de viticulture).
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savantes et la Revue des Revies pour donner une
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décès de son regretté et savant Président Bâillon,
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tinuer la publication de ses travaux. Toutefois
elle a pris les déterminations suivantes:
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annuelle de 10 francs et reçoivent gratuitement
toutes les publications de la Société.
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compte est réglé tous les trimestres par les soins
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perbe envoi d'Onothéracées équatoriennes appar-
tenant surtout aux genres Jussieua, Onothera,
Fuchsia. Du Baron F. von Mueller, plusieurs cen-
taines d'échantillons du rare Leptorynchos tenui-
Joints. F. V. M., rcueilli en 1896, a Port-Philip,
pai Ch. French. jun. Du H. P. Faurie une cin-
quantaine d'échantillons d'espèces japonaises ap-
partenant aux genres Drosera, Hippuris, Callitri-
clic. Myriophyllum, Haloragis, Ammama.your la
détermination. De M. Carlos E. Porter, de Val-
paraiso (Chili . un envoi fort intéressant de Cryp-
togameset Phanérogames delà région qu'il habite
Tous nos remerciements aux donateurs.
Le Directeur-Gérant du <. Monde des Plantes ».
H. LÉVEILLÉ
TABLE DES MATIÈRES
29
-H
*7
Abricotier géant, M. Capoduro
Académie Internationale de géographie
botanique, 1, i5, a5, 33, 49, bj, 65, 76, 91,
Albumine active, substance de réserve dans
les végétaux, V. L
Alcaloïdes des Séneçons, V. L
B
Besoins de la nomenclature botanique, Dr
OttO KUNTZE
Bibliographies, 7, 24, 3o, 47, 55, 63, 71,
87, 96, 102, 1 12,
Cas tératologique, H. Léveillé 124
Contribution à la Flore de la Sarthe,
simple indication en vue de recherches
futures, BONHOM-MET 26
Contributions à la More cryptogamique de
la Sarthe, V. Jamin Si
Contributions à la tlore de la Mayenne,
H. Léveillé 2, 17
Contributions à la flore de l'Inde française,
H. LÉVEILLÉ I, l5
Curieuse suppliance, H. Léveillé 92
Emploi populaire des plantes sauvages en
Savoie
Espèces nouvelles ou très rares pour la
Mayenne 26
Espèces peu communes pour la Ma-
yenne, Joseph Daniel 35
Espèces rares pour la Mayenne, Joseph
Daniel 35
Esprit de routine dans les campagnes,
M. Capoduro 44
Essai d'inoculation des bactéries des légu-
mineuses aux graminées, P. V. L10-
tard • • ■ ■ : 6
Essai d'un catalogue critique des espèces
végétales qui croissent dans les éta-
blissements de l'Inde française, H.
Léveillé i;'3
Essai sur la flore des rochers et des grottes
de la Seine-inférieure, Ed. Spalikowski. 18
Evolution de l'organisme muscique, A.
Acloque 6, 45, 52, 78
Evonymusleucocarpos dans les Deux-Sèvres. 65
Excursions dans le département de la
Mayenne, E. Monguillon 2j
Exsicata Uredinearum et Ustilaginearum
Galliae orientalis
F
Fécondation artificielle de la Vigne et Mil-
lerandage
Flore bryologique des environs de Borne,
P. V, Liotard
Forme nouvelle d'Aspidium Filix-mas, H.
Léveillé
36
66
Genre Rosa de la flore agenaise, Debeaux 60, io5
Greffe bout à bout, V. L , 3g
Greffe (la) depuis l'antiquité jusqu'à nos
jours, L. Daniel 73, 89, 106, Il3
Greffe des châtaigniers, Menault 121
H
Herbier de l'Académie, H. Léveillé
Herborisation au mont Besillon (Var),
M . Capoduro
Herborisations mayennaises, H. Léveillé.
Herborisations mayennaises, L Mercier..
Herborisations saithoises
Hommage mérité
49
20
108
16
18
65
58
38
I
Importante variété du Jussieua repens,
H. Léveillé
Influence de la sélection de l'épi et du
grain dans une même variété de Blé
Influence du sol sur les plantes indigènes,
H. L •
Influence exercée par divers agents chimi-
ques sur la germination, P. V. Liotard. .
Localités nouvelles pour la flore de Nor-
mandie 6
M
Maurice Willkomra :3
Miellée Oo
N
Nielle des blés, P. V. Liotard 26
Nomenclature botanique 9> 69
[28
LE MONDE DES PLANTES
Noms vulgaires des plantes 63, 70, 121
Note sur l'a dispersion du Polypopium Phc-
gopteris aux environs de Domlront,
Lktu:.j 3o
Note sur la station du Trapa natans à Voré,
Letacq ' 24
Note sur le Sideritis scordioides, M. Capo-
DURO S:
Note surquelqucs mousses des enviions du
Puy, P. V. Liotard 109
Notre svmhole, H. Léveillé 107
Nouveau champignon des racines de la
\ igné, V. L....' •••■ 43
Nouveau champignon parasite de la Vigne b-j
Nouvelle découverte à l'Institut Pasteur... 5i
Nouvelle maladie de la Pomme de terre,
V. L 20
Nouvelle station du Pin Laricioen France,
dans le Gard, G. Fabre 83
O
Onagrariées des Deux-Sèvres et de la
Vienne. B. Souche 77
Onograriées équatoriennes, L. Sodiro.... 120
Onothéracées de la vallée de la Garonne,
O. Debeaux 4') 5i
Onothéracées de Madère, H. Léveillé 80
Onothéracées françaises d'après l'herbier de
l'Académie, H. Léveillé 97
Onothéracées japonaises, H. Léveillé 92,124
Origine d'un nom, H. L 100
Ortie comme hémostatique et cicatrisant... 40
P
Pasteur 9
Photographie à travers les corps opaques,
P. V. Liotard 59
Premier projet de Jardin pittoresque en
France 4
Présence de l'Azolla caroliniana dans la
Sarthc. H. Léveillé 80
Présence de l'F.pilobium palustre aux envi-
rons de Vire, E. Balle 3q
R
Rappel d'une note sur Madagascar, extraite
des Œuvres complètes du philosophe et
naturaliste Bonnet, de Genève 76
Recherches sur les Epilobes de France, par
M. Parmentier, Dr X. Gii.lot q3, 99
Remarques sur quelques plantes peu com-
munes du nord de la Sarthe, H. Léveillé 16
Reproduction sexuelle des Basidiomycètes,
A. A 3
Revue des Revues, 6, 23, 46, 54, 62, 86, 101, 112
Revue des Sociétés savantes, 6, 46, 53, 62,
71, 84. toi, I 10, 125
Solaninedans les Pommes de terre, V. L.
Succédané du café, Liotard
Sur la miellée, V. L
T
Théorie des ancêtres communs, A. A
Trois roses nouvelles
V
Vie latente des graines
Viola bicalcarata, H. Léveillé
w
Willkomm
122
122
60
36
53
4
92
«*»
Le Mans. — Typ. Ed. Monnoyer.
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Le Momie des Piaules est une description méthodique, fa-
mille par famille, du règne végétal. L'auteur s'est attaché a
étudier surtout les plantes qui croissent dans notre pays, et,
parmi les plantes erotiques, celles qui sont susceptibles
d'applications intéressantes. Le lecteur trouvera dans cet ou-
vrage pour chaque famille, chaque genre et chaque espèce, h
côté des caractères botaniques, l'indication de la distribution
géographique du groupe étudié, en même temps que l'exposé
des nombreux services que peuvent rendre les végétaux à la
médecine, a l'alimentation, à l'industrie, à l'agriculture, a
l'horticulture, a la décoration des appartements, etc. Les carac-
tères biologiques, c'est-à-dire les pheuomènefi intéressants de
la vie des plantes, n'ont pas été oubliés et sont traités avec le
plus grand soin.
Le plan adopté a le grand avantage ,1e répondre à un
double but. Ceux qui, possédant déjà les premiers éléments de
la botanique.veulent étudier dans une plante ses caractères
morphologiques, sa place dans la classiliration naturelle et ses
véritables affinités, trouveront une description courte mais
exacte de tous les genres. Ceux qui, au contraire, désirent
surtout connaître dans le règne végétal les avantages que
l'homme peut en tirer pour son usage personnel et qui esti-
ment avant tout dans une plante les services qu'elle peut ren-
dre à l'alimentation ou à l'art de guérir, a l'industrie ou à
l'embellissement de nos parterres ou de nos appartements,
trouveront dans cet ouvrage l'exposé, rendu aussi attrayant que
possible, des applications dont sunt susceptibles les nombreux
végétaux étudiés.
Tous ceux qui aiment les plantes, et ils sont légion, peuvent
donc lire ce livre avec plaisir et nrolit. Le Monde des Plantes
est d'ailleurs à tous les points de vue au courant des derniers
progrès de la science, et l'auteur s'est inspire pour sa rédaction
îles plus récents travaux publiés en France et a l'étranger par
les maîtres incontestés de la botanique.
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PVE LIURES DIVERSES
LE MONDE DES PLANTES
LE
MONDE DES PLANTES
REVUE MENSUELLE
ORGANE DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
dirigé: par
Le Professeur H. LÉVEILLÉ
SECRETAIRE PERPETUEL DE L ACADEMIE
TOME VI
« J'ai vu Dieu, j'ai vu son passage
« et ses traces, et je suis demeuré saisi
« et muet d'admiration. Gloire, hon-
o neur, louange infinie à Celui dont
u l'invisible bras balance l'univers et
« en perpétue tous les êtres. »
Linné.
LE MANS
Imprimerie Edmond MONNOYER
12, Place des Jacobins, 12
1896
0e Année (2e Série)
N° 83
1er Octobre 1896.
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DES
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Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
~*&?
<z cBenedicite univers* germinantia in ter va
c Domino,
Dan., ch. ni. »
Directeur : H. LÉVEILLÉ
Rédacteur en chef : A. ACLOQUE
SOMMAIRE DU N° 83
Académie internationale de Géographie botanique. — Les Onolhéracées françaises, Genre
Epitcbium, H. Léveillé — La Nomenclature botanique. — Contributions à la Flore
cryptogamique de la Surthe (1895-1896), Champignons [Suite). — Botanistes et pavsans,
E. G. D'A.— Un viola hybride, H. Léveillé.— Remarques sur la croissance du gui
dans la Seine-Inférieure et l'Eure, Ed. Spalikowski.— Les Epilobes de Madère,H. Lé-
veillé. — Sur une forme du Campannla raptivculiis L., H. Léveillé. — Herborisations
Sarthoiscs, 1896, H. Léveillé. — Informations. — Bibliographie. — Ouvrages offerts à
la Bibliothèque. — Mouvement de l'Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des ■ Jacobins, 12
1 896
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. William Trelease, St-Louis
i Missouri).
Secrétaire perpétuel ■■ M. IL Leveillé, Le
Mans (Sarthe).
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADÉMIE
MM. W. Trelease. H. L éveillé, Ch. Le
Gendre, G. Rouy, G. King, Treub, Baron F.
VOn MUEI.LLR.
COMITE DE REDACTION
du Monde des Plantes
H. Leveillé, Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire, Rédacteur en Chef; P. V. Liotard, Ré-
dacteur.
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ront insérés ici gratuitement chaque mois.
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qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
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ayant coûté 2 5o fr., etn'ayant pas servi? Tiroirs
pour 25o œufs. Ecrire : A. A., 3a, boulevard
Garibaldi, Paris.
— M. R. Maire, Semécourt. — Merci pour
votre article, qui passera prochainement.
— Z. M. 362.— En effet, la Flore des Cham-
pignons de Costantin et Dufour, excellente et
suffisamment complète pour les Hyménomycè-
tes, ne remplit plus pour les Ascomycètes le
but qu'on pourrait lui demander. Nous nous
proposons de combler, au moins en partie,
cette lacune, et de publier successivement,
dans le Monde des Plantes, des tableaux ana-
lytiques permettant d'arriveràla détermination
des Champignons à asques. En attendant, vous
pourriez consulter utilement YEnchiridion
fungorum du Dr Lucien Quélet, chez Doin, 8,
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— A. G. — La Flore de France de M. Aclo-
que coûte 12 fr. 5o chez l'éditeur. Mais l'au-
teur fait aux personnes qui s'adressent direc-
tement à lui une remise appréciable.
D. — Nous vous indiquons : Anatomie et
physiologie végétales, par J. Guibf.rt, Victor
Retaux, éditeur.
_ M. Blanchard, La Porte-dc-1'Ile. — Je
vous remercie beaucoup du spécimen de Del-
phiniunicardiopetalum que vous m'avez envoyé.
ABONNEMENTS :
UN AN : France 10 lr.
_ Étranger, Colonies 12 >•
Le Numéro : 1 Franc.
aïs parlent tin 1er Octobre ou du
[or janvier de chaque an
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Il y a, en effet, dans ma Flore, un certain
nombre de lacunes ; et je vous avoue que plu-
sieurs d'entre elles sont voulues. J'ai même un
regret à ce sujet, c'est de n'avoir pas sup-
primé sans pitié quantité de formes qui n'ont
une réalité spécifique que dans l'imagination
de leurs créateurs. Telles de ces formes ne
sont parfois que de pures variations locales.
Mais il est des préjugés auxquels il faut sa-
voir sacrifier, encore que la conscience vous
tourmente d'un secret remords. — Je vous
demande pardon de ne pas vous offrir une
solution à la question que vons soulevez rela-
tivement à la forme et à la composition de la
corolle. Mais l'interprétation que j'ai donnée
à différentes reprises dans le Naturaliste, dans
le Cosmos, dans le Monde des Plantes et dans
la Revue Rose, du processus évolutif de la
fleur, ou plutôt du chaton, dans les Renoncu-
lacées, me parait assez différente de votre ma-
nière de voir ; n'étant pas d'accord sur les prin-
cipes, nous nous entendrions difficilement sur
les conséquences. — Je manque de la compé-
tence nécessaire pour vous indiquer le remède
à l'imperfection de vos épreuves photographi-
ques; mais je crois qu'un spécialiste pourra
facilement vous indiquer ce remède.
.4. Acloque.
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J.-B. Bailmère et Fils, Ifl, rue Huulcfeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale e|
scientifique, -i:t, rue Racine.
LAVAL
. Goupil, quai Jean-Fouquel Vieux-Ponl
6° Annkf. (2e Série)
N° 83
l" Octobre i8r>fi.
LE
MONDE DES PLANTES
T^evue Internationale illustrée de 'Botanique.
Aoadémie internationale de Géographie
botanique
Par décision en date du 29 septembre 1896,
M. Maurice Beaufreton est nommé Membre
Auxiliaire de l'Académie.
Le Directeur,
William Trei.ease.
LES ONOTHERACEES FRANÇAISES
GENRE EPILOBIUM
Le genre Epilobium a été divisé en deux
grandes sections. La première comprend les
Epilobes à souche vivace, n'émettant jamais
de rejets destinés à former de nouvelles
plantes. Les espèces de cette section ont toutes
leurs feuilles ordinairement éparses ; chez
elles le calice est profondément 4— partit, à
sépales ouverts et divergents et à tube à peu
près nul; les étamines sont unisériées, penchées,
dilatées à la base ; le style également penché
est presque toujours pubescent à la base ; son
stigmate est quadrifide et à lobes réfléchis.
Les fleurs sont largement ouvertes. Cette sec-
tion, à laquelle on a donné le nom de Chamae
nerion, n'est représentée chez nous en France
que par deux espèces : E. neriifolium nobis
(E. spicatum Lam.); E. rosmarinifolium Jacq.
La seconde section que l'on a dénommée
Lysimachion se distingue de la première
parce que les espèces qu'elle renferme ont la
souche annuelle, mais se perpétuant toutefois
au moyen de rejets qui forment de nouvelles
plantes. Chez elles les feuilles inférieures sont
opposées ; le calice 4 — fide a ses sépales
dressés ou presque droits ; il est presque cam-
panule ; les étamines sont bisériéeset droites.
Le style, également droit, est glabre à la base ;
son stigmate est quadrifide ou en massue.
Les fleurs sontinfundibuliformes. Lesespèces,
admises par nous, et faisant partie de cette
section, sont, pour la France: E. parviflorum
Schreb., E. hirsutumL.,E. montanum L.,E.
Irigonum Schrank., E. roseum Schreb., E. te-
tragonum L., E. palustre L., E. alpinum. L.
La Flore de France comprend donc en tout
10 espèces d'Epilobes. Bien que nous ayons
avant tout suivi et consulté la nature, nous
n'affirmerions même pas avec assurance que
les E. rosmarinifolium Jaqc , E. parviftorum
Schreb., E. trigonum Schranck, soient de vé-
ritables espèces ; toutefois, nous basant sur
l'observation des faits, nous n'avons pas en
main la preuve de leur non-valeur et jusqu'à
plus ample informé, nous admettons leur exis-
tence.
TABLEAU DICHOTOMIQUF DES ESPÈCES
j Fleurs à pétales étalés 2.
I Fleurs infundibuliformes 3.
1 Feuilles linéaires E. rosmarinifolium.
{ Feuilles oblongues lan-
( céolées E . neriifolium .
Stigmate quadrifide a.
Stigmate indivis en massue 6.
Feuilles toutes sessiles ou presque sessiles 5.
Feui lies plus ou moins pétiolées.E.mOHfrtiiimi.
Feuilles caulinaires à petites
dents, fleurs petites E. molle.
Feuilles caulinaires amplexi-
caules; fleurs grandes E. hirsutum.
Tiges cylindriques, dépour-
vues de lignes E. palustre.
Tiges anguleuses, pourvues
de lignes au moins au bas 7.
Plante stolonifère 8.
Plante non stolonifère q.
Graines papilleuses. . E. tetragonum Var.
Gilloti.
Graines glabres .... E. athelespermum.
Feu il les sessiles ou brièvement péliolées 10.
Feuilles longuement pétiolées,
au moins les inférieures... E. roseum.
LE MONDE DES PLANTES
Feuilles 3-4 ternées, rarement
\ opposées E.trigonum.
"' J FcuilJesalterncs,lesinférieurcs
f onoosées E. tetragonum.
opposée
Epilobcs à fleurs à pétales étales
Epilobium neriifolium
Synonymie : E. angustifolium L. pro parte,
E. spiçatum Lam.
Discussion.
Linné a réuni sous le même nom YE. an-
gustifolium à feuilles oblongues lancéolées et
YE. rosmarinifolium à feuilles linéaires.
Peut-être avait-il raison, car il existe une
forme d'E. angustifolium à feuilles linéaires
lancéolées (/. stenophylla d'Hausskneçht) et
uneautreforme d'E. rosmarinifolium à feuilles
élar"ies (/. platyphylla d'Hausskneçht) qui
constituent deux formes intermédiaires.
Quoiqu'il en soit du jour où l'on eut divisé
YE. angustifolium L. en deux espèces par la
distinction de YE. rosmarinifolium Haenke,
l'espèce cessa de répondre à la conception
que Linné s'en était faite et l'appellation an-
gustifolium devint d'autant plus un non sens
v que YE. latifolium L., espèce boréale, a les
feuilles beaucoup moins grandes, absolu-
ment parlant, que YE. angustifolium, et que
l'appellation angustifolium eût dû échoir à
' \'E. rosmarinifolium.
D'autre part, à l'heure actuelle, les Flores ont
les unes conservé le nom d'E. angustifolium L.,
les autres préféré celui d'E- spiçatum Lam.,
plus imagé et qui a l'avantage de correspondre
au sectionnement du type linéen. Toutefois
YE. rosmarinifolium mérite tout autant le nom
de spiçatum que la plante à laquelle Larrjark,
après d'autres d'ailleurs, a imposé ce nom.
Aussi, puisque après la divisionde Yangustifo-
lium linnéen le nom de spiçatum eût dû préva-
loir, que d'une part il n'a pas prévalu bien
qu'antérieur (1742) et que de l'autre il ne ca-
ractérise pas suffisamment notre espèce, pro-
posons-nous celui de neriifolium qui a d'un
côté, l'avantage de peindre bien la plante à la-
quelle le vulgaire a donné d'ailleurs le nom
populaire de laurijr de Saint-Antoine et de la
distinguer nettement de ce qui n'est pas elle,
et de l'autre aura peut-être la chance de
grouper avec le temps tous les botanistes sur
un même nom, accord difficile, nous en con-
venons, mais non pas impossible.
Que devient alors la loi de priorité ? Grande
question. Adhuc sub judice lis est. Nous tom-
bons sur un terrain brûlant sur lequel MM. L.
Jolis et Otto Kuntze combattent depuis long-
temps.
L'heure nous semble propice pour faire
connaître notre manière de voir en peu de
mots.
Pour nous, en règle générale, la loi de prio-
rité doit prévaloir, mais comme il n'y a jamais
de règle générale sans exception, comme la
langue botanique ne doit pas être une langue
morte etpartant immuable, il faut tenir compte
d'un facteur important, c'est-à-dire du consen-
tement universel ou quasi universel des bota-
nistes. Or, quand un nom est universellement
admis, il doit être adopté jusqu'au jour où un
nom nouveau, soit par la suite des temps, soit
par l'autorité de son auteur, a prévalu à son
tour. Toutefois, il faut être sobre de créations,
sans quoi on assisterait à un bouleversement
complet et regrettable de la nomenclature. En
un mot, de même qu'une langue se modifie
par l'usage, la nomenclature botanique doit,
a notre humble avis, pouvoir se modifier
aussi, les Sociétés botaniques du globe et les
principaux botanistes sanctionnant de leur
autorité l'usage qui tend à s'introduire ou au
contraire le réprouvant.
Diagnose.
Souche vivace ; tige ronde ou auguleuse,
anguleuse, droite ou ascendante, simple ou
rarement rameuse, souvent rougeâtre, glabre
ou velue ou mèmefurfuraeée; feuilles éparses,
paraissant parfois opposées ou verticiliées,
sessiles ou brièvement pétiolées, arrondies ou
atténuées à la base, oblongues-lancéolées ou
linéaires-lancéolées, acuminées ou cuspidées,
parfois décurrentes sur les pétioles, à bords
roulés et assez souvent ondulés, variant de 1/2
cent, à 4 cent, de larg., longues de 2 décimè-
tres et plus, denticulées ou entières ; d'un vert
plus ou moins vif en dessus, glauques en des-
sous et à nervures saillantes ; les riorales dé-
croissant jusqu'au sommet, lancéolées, linéai-
res-lancéolées ou subulées, réfléchies ; épi
terminal, multiflore, pyramidal, plus ou moins
allongé, ordinairement feuillu à la base et
pourvu de bractées au sommet ; fleurs grandes
et belles atteignant trois centimètres de dia-
mètre ; purpurines, rarement blanches ; péta-
les obovales, entiers, assez souvent légèrement
émarginés, parfois ondulés-crénelés ; calice à
d.ivisipns linéaires-lancéolées, élargies, rou-
geâtres extérieurement, légèrement pubes-
centes, plus courtes que les pétales, les éga-
lant parfois ; étamines à filets convergents,
dilatés à la base, déclinés ; style décliné, pu-
bescent vers sa base, rarement glabre, dépas-
LE MONDE DES PLANTES.
3
sant les étamines après l'anthèse, réfléchi
ensuite; capsules assez épaisses, souvent rou-
geâtres, couvertes d'un duvet court et serré
parfois d'un blanc cendré ; graines roussâtres,
oblongues, atténuées aux deux extrémités, ter-
minées en pointe à la base, très glabres ;
aigrette d'un blanc sale. — Juin-octobre.
Hab. — Bois, lieux montueux, voisinage des
carrières, tranchées et remblais des chemins
de fer. — Espèce indifférente au terrain. Ré-
pandu dans presque toute la F'rance ; se réfu-
gie sur les montagnes dans le Midi; manque
dans le Sud-Ouest.
Aire géogr. — Europe; Islande ; Asie occi-
dentale, Indes, Sibérie, Chine, Japon ; Amé-
rique du Nord ; Madère, Canaries.
Bien que la diagnose précédente montre de
nombreuses variations dans le type et que
Haussknecht ait distingué dans sa Monogra-
phie (Monographie der Gattung Epilobium)
plusieurs formes de \'E. neriifolium, nous n'en
voyons aucune assez importante et nous n'en
possédons en herbier aucune assez saillante
pour mériter d'être distinguée comme variété.
La plus remarquable serait la forme sténo-
phylla, intermédiaire entre l'espèce que nous
venons de décrire et une des formes de l'es-
pèce suivante. Les feuilles de cette forme,
larges seulement de 5-8 millimètres, établissent
une sorte de transition entre YE. neriifo-
lium et 1-2?. rosmarinifolium.
Epilobium rosmarinifolium Haenke.
Synonymie : E . Dodonœi Vill.
Discussion.
Cette espèce est dénommée par les uns
E. Dodonœi Vil., par les autres E. rosma-
rinifolium Haenke in Jacq. Cette dernière
appellation nous semble la plus répan-
due. Bien que Haussknecht ait adopté la
première, la seconde nous paraît devoir pré-
valoir, d'autant qu'elle rend plus fidèlement
l'aspect de la plante qui se différencie au pre-
mier abord de l'espèce précédente par ses
feuilles ordinairement linéaires, parfois linéai-
res-lancéolées.
Diagnose .
Souche vivace, sous-frutescente. Tige droite
ou ascendante, subligneuse à la base, sim-
ple ou rameuse, arrondie, légèrement pu-
bescente, glabrescente et presque luisante
à la base, souvent rougeâtre ; feuilles épar-
ses, denses, rigides et assez épaisses, li-
néaires ou linéaires-lancéolées, sessiles ou
subsessiles, très entières ou denticulécs, cal-
leuses au sommet ou mucronulées, souvent
tachées de noir, longues de 2-6 centimètres,
ne dépassant pas 5 millimètres, glabres ou
velues ou même blanches-tomenteuses ; épi
terminal à inflorescence lâche, ordinairement
allongé, muni de bractées jusqu'au sommet ;
fleurs belles, atteignant 3 centimètres de dia-
mètre , d'un rose gai, rarement blanches ; pé-
tales oblongs-obovales ou elliptiques-oblangs
(les 2 inférieurs plus étroits), entiers au som-
met, parfois légèrement émarginés, dépassant
le calice ; calice à divisions, lancéolées-linéai-
res, rougeàtres, recouvertes d'une pubescence
courte et serrée, blanchâtre sur le tube; éta-
mines à filets d'un rose pâle, à anthères d'un
roux cendré ; style plus court ou plus long que
les étamines, velu dans son tiers inférieur, dé-
cliné après la fécondation ; stigmate 4-fide, 5
divisions d'abord conniventes puis réfléchies ;
capsules blanches-tomenteuses dans leur jeu-
nesse, rougissant et devenant avec l'âge cou-
vertes d'une pubescence courte et serrée ;
graines oblongues, atténuées aux deux extré-
mités, longuement toutefois à la base, légère-
ment papilleuses.
— Juillet-septembre.
Hab. — Bords des torrents et des rivières.
— Semble préférer le calcaire et particulière-
ment le Jurassique. Est, midi et sud-est de la
France, remonte jusque vers Clermont-Fer-
rand.
Aire géogr. — Europe Moyenne; Caucase
et Transcaucasie, Asie Mineure.
Haussknecht fait avec raison de \'E. Fleis-
chéri Hochst. une variété de VE. rosmarinifo-
lium. Nous le suivrons dans cette voie.
Var. Fleischeri Hochst. Se distingue du
type par son style de moitié plus court que
les étamines, pubescent blanchâtre jusqu'au
point où il s'infléchit et par ses feuilles plus
larges ordinairement.
Hab. Régions granitiques et schisteuses des
Alpes.
Deux formes :
a) stenophylla à feuilles étroitement linéai-
res aigiies, larges de 1 à 3 millimètres.
b) plalyphylla à feuilles élargies en leur
milieu, obtuses, larges de 5-6 millimètres.
C'est cette dernière forme qui établit une tran-
sition entre E. neriifolium et E. rosmarinifo-
lium. Nous la possédons des Hautes-Alpes et
spécialement du Mont Genève.
Quant à la forme canescens, la seule inté-
ressante parmi les diverses formes de YE.
rosmarinifolium, nous l'avons en herbier pro-
venant de la région littorale du midi de la
France : Nice, vallon de Saint-André; prove-
nant de l'herbier Barla.
(A Suivre). H. Léveillé.
LE MONUIi DES PLANTES
La Nomenclature botanique
En réponse à la lettre de M. Le Jolis,
M. Otto Kuntze a adressé aux membres de la
Socie'té botanique de France une circulaire
dont nous extrayons ce qui suit :
« L'opinion de M. Le Jolis, que la loi de
priorité ne doit pas être rétroactive, est erro-
née et à rejeter par les arguments suivants :
ii) Cette opinion est une contradictio in
adjecto.
2.) Elle est contre les articles 60 et i3 du
Code Parisien ; ce dernier article dit claire-
ment de commencer avec Linné. La condition
dont il parle, était interprétée dans le com-
mentaire de l'art. i5 du texte prépare pour les
Lois par Alph. de Candolle (Paris 1867, V.
Masson et fils) comme suit : « Nous disons en
botanique ; ainsi le même nom peut être em-
ployé, selon nous, dans les 2 règnes. Ceci est
contraire à l'une des règles de Linné, mais il
faut remonter pour cette question au principe
fondamental (art. 3) de toute nomenclature,
qui est d'éviter les erreurs, les ambiguïtés, les
confusions. Y a-t-il confusion possible quand
un groupe de plantes est nommé comme un
groupe d'animaux ? Evidemment non. » La
commission et le Congrès éliminèrent les 2
mots en botanique parce qu'ils étaient syno-
nymes avec de végétaux de l'art. i5 et le
rédacteur des Lois, Alph. de Candolle, élimina
en conséquence le commentaire des mots en
botanique. On connaît, par suite, l'interpré-
tation exacte de l'art. i5, et de la condition,
dont personne ne doutait publiquement, sinon
M. Le Jolis et 3 ou 4 de ses imitateurs.
La prétention de M. Le Jolis, partagée
maintenant par M. Malinvaud, que la loi de
priorité ne doit pas être la base du Code Pari-
sien, est aussi en contradiction avec les Actes
du Congrès de 1867, p. 177-178, où Alph. de
Candolle disait de la Commission des Lois :
« Nous avons eu la satisfaction de nous trouver
d'accord sur la grande majorité des articles,
et, ce qui est plus important, sur les principes
fondamentaux en pareille matière, notamment
sur la loi de priorité, qui est la base la plus
solide de toute nomenclature. » En effet, si on
se reporte à la page- 188 des Actes du Congrès,
on voit que l'art. i5 a été adopte sans qu'au-
cun membre ait demandé une restriction
quelconque à l'application de cet article fonda-
mental. Alph. de Candolle, qui connaissait
bien l'esprit de la Loi, puisqu'il en était le
père, a constaté avec une vive satisfaction
(Nouv. Remarques, p. 3 et 4), que les membres
du Congrès géologique international, réunis à
Bologne en 1S81, ont unanimement admis que
« la Loi de priorité est le vrai fondement de
la nomenclature, et que pour lui donner plus
de force, il est nécessaire de supprimer les
exceptions et dérogations à cette Loi ». En
outre, le Code Parisien, dans l'art. <">o (1), qui
est obligatoire, exige rigoureusement de re-
jeter tous les noms appliqués pour des' noms
antérieurs valables .
Contributions à la Flore cryptogamique
de la Sarthe 1895-1896)
CHAmpiGi\01VS
(Suite)
Lentinus tigrinus B. Lentine tigré. —
Thoiré-sur-Dinan : tronc de pommier à la Pe-
tite Brosse, 10 août.
Pholiota adiposa Fr. Pholiote adipeux. —
Saint-Yinccr.t-du-Lorouer : en touffe sur un
tronc de hêtre, 21 octobre.
Pholiota squarrosa M'ùll. Pholiote écaiU
leu.v. — Saint-Pierre-du-Lorouer : dans la
forêt, en groupe au pied des arbres, 19 octobre.
Pholiota Paxillus Fr. Pholiote Paxillus.
— Thoiré-sur-Dinan : dans une allée de la
forêt, en groupe sur une souche enterrée, icr
novembre.
Pholiota mutabilis Sch. Pholiote chan-
geant.— Forêt de Bercé, sur une souche, au-
dessus de la Vallée Noire, 14 novembre. Très
bon.
Cortinarius salor Fr. Cortinaire couleur
de mer. — Thoiré-sur-Dinan : dans la forêt,
3 novembre.
Gcrtinarius elatior Pers. Cortinaire éle-
vée. — Thoiré-sur-Dinan : dans la forêt, 14
novembre.
Hebeloma crustuliniforme, B. Yar.
minor. Hebelome é chaude. — Jupilles : bois
en pin silvestre de la Pilletière, i°r novembre.
Psalliota arvensis Sch Psalliote des
jachères. — Pelouseset prés. Trouvé un exem-
plaire de 32 centimètres de diamètre, venu
dans un endroit chargé de matière fécale,
1 5 juillet. Très bon.
Psalliota campestris L. "Psalliote des
1. Là on peut aussi lire que la Société bota-
nique de France est déjà une fois intervenue pour
sauver le Code Parisien d'un grand péril ; niais
aujourd'hui les périls soin plus grands par le
«Comité de Merlin » anarcliistiqueet par deux régies
particulières des Américains. Ces deux règles de
Britton et Greenc causeraient le changement d'à
peu pies jGooij il' nu s
LE MONDE DES PLANTES
champs. — Jardins. Sur les vieilles couches.
Tout l'été. Délicieux.
Hypholomahydrophilum B. Hypholome
humide. — Jupilles : en touffes sur les vieux
troncs et racines en de'composition, octobre.
Hypholoma fasciculare Huds. Hypho-
lome en touffes. — Partout sur les couches en
décomposition, octobre-novembre.
Panaeolus fumiputris B. Panœole du fu-
mier. — Sur le crottin de cheval, 16 novembre.
Daedalea biennis B. Dédalée bisannuelle.
— Saint-Pierre-du-Lorouer : allée verte de la
forêt, près le rond du Guignier.
Daedalea quercina L. Dédalée du chêne.
— Saint-Pierre-du-Lorouer : roues et pieux
en chêne de la Vallée Noire.
Trametes rubescens A. et S. Tramèles
rougeâtre. — Sur les arbres de la forêt de
Bercé.
Polyporus sulphureus B. Polypore soufré .
— Thoiré-sur-Dinan : à la Pilletière, tronc de
poirier et dans la forêt, tronc de chêne, août-
septembre.
Polyporus ignarius L. Polypore allume
feu. — Tronc de chêne dans la forêt. Toute
l'année.
Polyporus hispidus B. 'Polypore très
poilu. — Sur vieux pommier et branche de
noyer.
Boletus luteus L. Bolet jaune. — Jupilles :
bois de pin silvestre, près de la Croix-Cham-
beau et à la Pilletière, i«' novembre. d4sse^
bon mais un peu fade .
Boletus edulis B. Bolet comestible. — Vulg.
Cèpe. — Commun dans la forêt, octobre-no-
vembre. (.4 suivre).
Victor Jamin.
Botanistes et Paysans
Les botanistes sont quelquefois exposés
dans leurs herborisations aux insultes et même
aux attaques de paysans brutaux, trop jaloux
de leurs droits de propriétaires.
Tout botaniste un peu vétéran peut se remé-
morer quelques faits analogues aux suivants.
Herborisant, en i852, dans la vallée de
Royat, avec le professeur Henri Lecoq, nous
fùmespoursuivis par un indigène et menacésde
sa bêche pour récolte d'une sauge sur le bord
de son pré.
En 1860, un petit groupe de botanistes dont
je faisais parti, fut épié et suivi à la piste à tra-
vers guérets et chemins creux, pendant plus
de trois kilomètres, par des habitants du pays :
nous fûmes ensuite interrogés ; nous avions
passé, sans le savoir, à proximité d'un village
où plusieurs incendies attribués à la malveil-
lance avaient eu lieu. Nombreux sont les natu-
ralistes qui, pendant et après l'année terrible,
furent arrêtés comme espions et obligés de
montrer patte blanche aux autorités locales.
11 y a quelques années, explorant près
d'Ussel un sol tourbeux et m'étant approché
d'un défrichement récent, pendant que j'ad-
mirais de belles touffes de Trifolium incar-
matum, je fus invectivé par un vieux paysan,
type de l'Homme primitif, à la longue et inculte
barbe. Comme sur son injonction, je franchis-
sais la haie de son petit clos, je fus frappé
traîtreusement d'un coup de bâton. Ayant en
mains un redoutable piolet, j'eusse pu facile-
ment me venger de cette attaque ; j'ai pensé
qu'il était plus sage d'abandonner le champ
de bataille à ce sénile et irresponsable
ennemi.
Le 29 juin dernier, venant du Mont d'Or et
a r rivé à la gare de Laqu eu il le peu avant le départ
du train pour Ussel, je voulus chercher dans
un champ voisin un Sclcranthus, à forme
intéressante^ En m'approchant de ce champ,
je reconnus qu'il était clos par une ronce arti-
ficielle ; pressé de retourner à la gare, je suivis
la lisière du champ et d'une pièce de pommes
de terre que piochaient deux femmes et deux
hommes. L'un d'eux courut à ma rencontre
tenant en main son fessou et en termes d«;s plus
grossiers m'enjoignit de revenir sur mes pas ;
n'ayantpu en quelques mots depolitessecalmer
la violence de ce furieux, je dus lui obéir.
C'était un homme jeune et vigoureux ; il me
suivit quelques instants armé de son outil de
travail et me forçant à me tenir sur mes
gardes. Obligé de faire un détour, je n'arrivai
en gare qu'au moment où le train allait partir,
ayant pu cependant porter plainte au gen-
darme de service de la violence que j'avais
subie.
Il convient au botaniste d'éviter de pareilles
rencontres, le plus souvent le paysan, quoique
défiant de nature, est de bonne composition, il
cause volontiers et se montre curieux de ce
que vous pouvez bien chercher ; mais il se
rencontre parfois des grincheux et des vio-
lents avec lesquels tout discours est peine
perdue. Contre de pareilles brutes il est pru-
dent d'être muni d'une arme défensive pour se
protéger de leur attaque, comme de la dent
d'un mauvais chien.
E. G. d'A.
LE MONDE DES PLANTES
Un Viola hybride
Récemment, au cours d'une visite chez un
ancien botaniste sarthois, j'ai eu occasion de
parcourir son jardin, un vrai petit jardin bota-
nique, où bon nombre d'espèces rares indi-
gènes ont trouve place. Je tenais précisément
à voir entre autres plantes le Violalactea, Sm.
V. lancifolia Thore). Je remarquai, en effet,
cette espèce reconnaissable à ses feuilles
en fer de lance. Or près de là croissaient
quelques touffes de Viola odorata L. Entre
celles-ci et les pieds de Viola lactea je vis
deux pieds dont l'hybridité ne laissait aucun
doute. Bien que je sois en effet fort peu
porté à admettre sans preuve les hybrides, j'ai
toujours reconnu qu'en présence des parents
et sur le terrain même on pouvait affirmer
l'existence d'un hybride. Tel était bien le cas
des deux échantillons que j'avais sous les
yeux, et bien que l'hybridation se soit produite
dans l'enceinte d'un jardin je n'hésite pas
à signaler ce phénomène et à nommer, en le
dédiant au botaniste octogénaire, propriétaire
de ce jardin, M. Bonhommet, cet hybride
dont voici la diagnose différentielle:
Viola Bonhommeti {V. lacteaX. V. odorala).
Tige droite, assez élevée ; feuilles supérieures
en fer de lance : feuilles inférieures cordi-
formes ; stipules presque aussi grandes que
les feuilles, du moins pour celles des feuilles
supérieures.
Cet hybride se rapproche donc du V. lactea
par ses feuilles supérieures et du V. odorata
par ses feuilles inférieures. Ses feuilles infé-
rieures et ses larges stipules le distinguent du
premier, tandis que son port et ses fleurs d'un
bleu lacté le différencient nettement du second.
11. LÉ VEILLÉ
Remarques sur la croissance du gui
dans la Seine-Inférieure et l'Eure
On a tant de fois dit et répété que les
druides coupaient le gui sur les chênes, que
tous en sont persuadés : c'est par hasard que
j'ai eu connaissance des travaux déjà publiés
sur ce sujet par différents auteurs. Entre
autres je signalerai celui de M. l'abbé Letacq :
« Note sur le gui de chêne et sur quelques sta-
tions du gui dans le département de l'Orne. »
Le gui croissant sur le chêne avait déjà été
signalé par le docteur Jousset de Bellème,
puis par M. Delise, à Guipier, par M. Godet
instituteurau Bailleul, enfin M. l'abbé Letacq l'a
observé au hameau des Champs à Saint-Aubin
de Bonneval. \Bull. de la Soc. Linné enne de
Normandie, 4" série 3 vol 1890).
M. Bonncmère, en 1892,8 présenté un échan-
tillon de gui de chêne à la Société d'anthro-
pologie de Paris, et dit qu'en Vendée le gui
de chêne très recherché ne se rencontre plus
guère que dans les parcs privés où il ne peut
être enlevé facilement.
Dans notre département, l'auteur de la
Flore des environs de Rouen, l'a signalé sur
des pommiers, dans les plaines de Bon-
Secours et du Mesnil-Evrard, sur des épines
entre Cailly et le Mesnil l'ermanel (1), mais
pas sur les chênes.
De Brebisson, dans sa flore de Normandie,
dit l'avoir rencontré sur le nerprun, noyer,
faux acacia, rarement sur le chêne.
Enfin M. James Lloyd déclare l'avoir vu
parasite de Lui-même (Flore de l'Ouest de la
France p. 236- 1 868).
Maintes et maintes fois, j'ai rencontré le
Viscum album sur des pommiers et des tilleuls,
mais cinq fois seulement sur des chênes.
Voici le nom des stations.
Forêt de Roumare (Seine-Inférieure), 2 fois.
Chêne aux environs de Vibœuf iScine-
Inférieure).
Bois de Grammont (Eure).
Forêt de la Londe (Eure).
A quoi tient ce dépeuplement heureux t Les
causes en seront longtemps ignorées, et si
cela continue, il faudra, dans vingt ou trente
ans mettre, dans un musée une branche de
chêne nourricière du gui !
Ed. Stalikowski
Les Epilobes de Madère
Un nouvel envoi de notre sympathique Col-
lègue, M. Carlos Azevedo Menezes, me
met à même de revenir sur les Onothéracées
de Madère.
Le premier envoi comprenait les espèces
suivantes : Epilobium parviflorum Schreb.,
E. lanceolatumSchr. et Maur., E. tetragonum,
L. var. Lamyi Schultze.
Cette fois nous avons reçu cinq numéros
qui renferment : Epilobium tetragonum L.
n°i); Epilobium tetragonum L. Var Lamyi
Sch. (n° 3); Epilobium parviflorum (2) Schr.
i. Le Turq.uier-Dei.ongi hamp. — Flore des envi-
rons de Rouen, tome 11. p. .S 20. — 1816.
2. Jusqu'à ce qnc notre travail sur les Epilobes
français soit public, nous suivons en général les
dénominations admises par llaussknccht.
LE MONDE DES PLANTES
n° 4) ; Var. suglabrum Koch., du même (n° 5) ;
Var. Menejesi, Var. nov. du même (nu 2).
11 nous reste à dire quelques mots de ces
différentes parts et à donner l'indication de
leur lieu d'origine.
En somme, deux espèces seulement sont
représentées dans ce récent envoi : E. tetra-
gonum L. et E. parviflorum Schreb.
De \'E. tetragonum nous avons le type et une
seule variété, YE. Làmyi, parfaitement carac-
térisée.
De YE. parviflorum nous avons, outre le
type, deux formes intéressantes. La première,
à larges feuilles, presque glabres, correspond
au subglabrum de Koch que Haussknecht fait
rentrer dans la forme umbrosa du type.
Au premier abord et à première vue, il sem-
blerait qu'il y eût là une excellente variété.
Cependant il n'en est rien. C'est )à une varia-
tion purement accidentelle, tenant d'une part
à la station plus ou moins ombreuse et plus
ou moins aqueuse dans laquelle vit la plante,
en sorte qu'un pied des ubglabrum pourra, par
ses graines, reproduire le type si celles-ci
viennent à germer dans un lieu plus sec et
plus découvert.
La forme Mene^esi, forme nouvelle que nous
dédions au collecteur et expéditeur des plantes
qui font l'objet de cette note, est au contraire
beancoup plus intéressante et mérite vraiment
le nom de variété.
Pour en donner la diagnose il suffit de dire
que c'est un E . obscurum pubescent tomen-
tueux, à tige arrondie, à stigmate quadrilobé
et à feuilles arquées. Grâce à son port, elle
est absolument au parviflorum ce que Yobscu-
rum est au tetragonum.
Voici les indications géographiques ou topo-
graphiques concernant ces espèces et leurs
variétés :
Epilobium tetragonum L. Murs et rochers
humides au-dessous de 1000 m. R. Funchal :
Levada dos Moinhos (C. A. Menezes leg.).
« ipilqbium tctragonuDi L. Var. 'Lamyi
Sch. Rochers humides et bords des courants
d'eau, entre 3oo et i5oo m. surtout dans la ré-
gion montagneuse et boisée. Funchal : Levada
de S. Roque ; Levada do Monte Medonho
(C. A. Menezes leg.).
■ Spilobi 11 m parviflorum Schreb. Bords des
courants d'eau et rochers humides entre 800
et 1 5 00 mètres dans la région boisée de Madère ;
ait. 1000 m., Levada da Ribeira Fui. — R.
(C. A. Menejes leg.).
Epiioiiium pnrviiloi'um Schreb. Variât.
subglabrum Koch. Lieux et rochers humides
au-dessus de 100 mètres. CC. — Funchal (C.
A. Menezes leg.).
1 |.i i.i.i m .1. pai-\ iiloi'iim Schreb. Var. Me-
ne%esi,Vàr. nov. Rocher humide à Levada deS.
Roque,près Funchal, 3oo m. RRR, 20 juin 1896
(C . A. Menezes leg.). Cette forme, que notre
collègue m'envoie pour la première fois, ne
figure pas dans' la Flore de Lowe. M. C. Az.
Menezes la croit extrêmement rare à Madère.
Comme nous l'avons dit plus haut, elle a le
port de YE. obscurum et les feuilles arquées
comme ce dernier, contrairement aux autres
Epilobes de la Flore de Madère. Nous ne
possédons rien de semblable en herbier et
nous n'avons jamais rien vu de semblable
parmi les formes d'E. parviflorum, bien que
des milliers d'échantillons, vifs ou secs, aient
passé par nos mains.
Quant kl'E. lanceolalum, compris dans l'en-
voi précédent, on l'avait recueilli dans les ro-
chers humides etau bord des ruisseaux. au-des-
sous de 1000 m., où M. Menezes le regarde
comme très rare. Il provenait de Levada dos
Moinhos(Funchal), tandisque celuide Lemann
(Cf. Manual Flora ofMadeira, V. I, p. 2G2) ve-
nait de Curral das Freiras, à 1000 m. environ
d'altitude. H. L. ' '
Sur une forme de
« Campanula rapunculus » L.
Herborisant chaque année, depuis déjàassez
longtemps, dans le Saosnois (Sarthe), j'avais
remarqué fort souvent, dans les années plu-
vieuses aussi bien que dans les années sèches,
deux formes fort distinctes de Campanula
rapunculus L., qui, au premier aspect, sem-
blaient par leur port appartenir à deux espèces
différentes.
Cette année j'ai revu avec soin les divers
Campanula de cette région ; j'ai examiné les
uns après les autres des centaines d'exemplai-
res et je me suis convaincu que tous étaient
bien des Campanula rapunculus. Toutefois il
m'a semblé que l'on pouvait à juste titre dis-
tinguer comme variété, à raison de ses carac-
tères constants , la forme à petites fleurs dont
voici d'ailleurs la diagnose :
Campanula rapunculus L. var.
parviflora Levl. Souche à pivot simple ou
double, émettant 1-3 tiges rougeàtres, ve-
lues, comme glanduleuses ; (parfois une seule
tige promptement ramifiée); feuilles caulinai-
res lancéolées ou lancéolées-linéaires ; calice
à dents plus courtes que dans le type, égales
au tube et lancéolées-linéaires ; fleurs d'un
violet foncé ne dépassant guère un centimètre
de diamètre, disposées en grappes spiciformes.
Cette forme que nous avons particulièrement
remarquée à Livet et à Saint-Rémy-du-Plain,
doit se retrouver dans presque tout le Saos-
nois. Elle doit se rencontrer aussi ailleurs.
Nous l'avions, en effet, ' signalée déjà,
sans en donner la diagnose détaillée, dans
notre Flore de Mayenne, p. 124, comme se
rencontrant à Congrier, au sud-ouest de ce
département.
H. LÉVEILLÉ.
LE MONDE DES PLANTES
Herborisations Sarthoises, 1896
onoilu-ra blennla I,. Le Mans : chemin
conduisant à l'Epau, au-delà de Toile-Blanche
(H. LÉVE1LLÉ).
Kr> tliraea Ccntnurlnm PerS . f. Cllbiflora,
Saint-Rémy-du Plain : chemin de Livet, 3 août
(H. 1. ÉVEILLÉ I.
Gentanrea Scabiosa L.f. lœvis. Louvigny :
chemin de Livet. Cette forme à tige lisse et à
appendices de l'involucre brièvement cilie's,
semble assez répandue dans la région (H. LÉ-
veillé).
Caiiipamila glomcrata L. f. SllbclCCtulis.
MC-lée au type et répandue avec lui à St-Rémy-
du-Plain et à Livet ; moins abondante dans
les années sèches. Tige grêle, courbe, parfois
uni (lore, portant ordinairement 2-5 Heurs
et ne dépassant pas io centimètres de hau-
teur (H. LÉVEILLÉ).
Verbascnm nifi'"»'» L., Neufchâtel : Per-
seigne,8 août (H. Léveillé).
Mcliasa ofHcinaiis L. Neufchâtel : Persei-
gne, 8 août (H. Léveileé).
Stactays aipina L. St-Rémy-du-Plain : but-
tes de l'ancien château ; 3 août; Neufchâtel :
en arrivant à Perseigne parles étangs; Ancin-
nes : route de Neufchâtel, près Bialais, 8 août
|H. Léveillé).
stacliys ambigu* Sm. Le Mans : fossés
vis-à-vis de l'abbaye de l'Epau. Mêlé au S.
palustris (H. Léveillé).
Galeopeia Totrahlt L. Var. Borcei Corb.
St-Rémy-du-Plain : buttes de l'ancien châ-
teau, 3 août (H. Léveillé).
Les Gentiana Cruciata L. Phalangium
ramosum Lam. et Calamintha nepeta Link.,
signalés à Perseigne et à Neufchâtel, n'y
existent plus comme nous avons pu nous en
assurer. Ce sont des plantes éminemment cal-
cicoles : or, il n'existe pas de calcaire dans la
commune de Neufchâtel.
Elles ont dû cependant y exister jadis près
du four à chaux de M. Jonaux, four aujour-
d'hui détruit et dont on a peine à reconnaître
l'emplacement. La chaux qu'on y amenait
provenait de Livet, mais les alentours du four
fécondés par la chaux étaient alors propices à
l'alimentation des espèces calcicoles; celles-ci
n'ont pas dû survivre longtemps à la destruc-
tion du four, destruction qui remonte à trente
ans environ.
J'ai pu constater dans la Mayenne le même
phénomène de disparition d'espèces a Bour-
gon, à la suite de la disparition de deux fours
a chaux jadis en activité.
I 1. I.l'\ E'I.I.É.
Informations.
&->■ La Wiener botanischen Tauschanstall vient
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collègue, M. Ignace Dorfleu, son catalogue d'é-
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d'un acte du Congrès, une médaille et un diplôme
de mérite pour sa collection de 1,800 espèces de
la Hore de la province de Québec, proprement et
soigneusement montées et correctement déterminées
et classées avec leurs noms respectifs en latin, en
français et en anglais. Toutes nos félicitations à
notre collègue.
Bibliographie
Flore de France, par G. Rovv et J. Foucaud,
T. III. Ce volume comprend les Yiolariées, Poly-
galacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portula-
cées, Tatnariscinées, Elatinées et Hypéricinées.
Les auteurs, dans cette vaste encyclopédie de la
Flore française, suivent fidèlement la marche
qu'ils ont adoptée dès le principe.
Nous voyons avec plaisir qu'ils poursuivent la
subordination raisonnée des espèces. Citons
comme exemples: Viola lusitanica, (F. lancifolia
Thore, V. laclea Sm.) rattaché au V. canina; L.
folygala serpillacca Weihe réuni au P. vulgare
L. Hypericum linarifolium Vahl ramené à \'H.
humifusum.
Nous n'avons pas à recommander cet ouvrage
qui intéresse au plus haut point tous les bota-
nistes qui s'occupent des phanérogames et nous
faisons à nouveau des vœux pour l'achèvement de
cet important travail.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du 1" au 3r août
De la part de l'Académie royale des Sciences et
Arts de Barcelone (M. Art. Bofill, secrétaire), (2
vol. et 1 broch.) et de MM. E. Roze (3 broch.) ;
R. Maire (i broch.); Lucien Daniel (5 broch J
B. Ferd. von Mueller (2 broch) ; abbé A. L.
Letacq (i broch.)
Nous adressons tous nos remerciements aux do-
nateurs.
Mouvement de l'Herbier
De M. Azevedo Menezes de Funchal (Madère)',
les Epilobes de cette île et des échantillons de
Bystropogon et d'Echium candicans.
M. O. Debeaux nous annonce l'envoi prochain
de VF.pilobium latifolium L. et du Géranium pur-
pureum Y] II.
Nos meilleurs remerciements aux donateurs.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Typographie EJ. Monnoycr.
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Le Monde des l'Ianlrs est une description méthodique, fa-
mille par famille, il» régne végétal. L'auteur s'est attaché à
étudier surtout les plantes .|ui croissent dans notre pays, et,
parmi les plantes evotitpics. celles qui sont susceptibles
d applications intéressantes. Le lecteur trouvera dans cet ou-
vrage pour chaque famille, chaque genre et chaque espace, à
coté des caractères botaniques, l'indication île la distribution
géographique du groupe étudié, en même temps que l'exposé
des nombreux Services que peuvent rendre les végétaux a la
médecine, à l'alimentation, à l'industrie, à l'agriculture, a
l'horticulture, à la décoration des appartements, etc. Les carac-
tères biologiques, c'est-à-dire les phénomènes intéressants de
la vie des plantes, n'ont pas élé oubliés et sont traités avec le
plus grand soin.
Le plan adopté a le grand avantage de répondre à un
double but. Ceux qui. possédant déjà les premiers éléments de
la botanique,veulent étudier dans une plante ses caractères
morphologiques, sa place dans la classification naturelle et ses
véritables affinités, trouveront une description courte mais
exacte de tous ies genres. Ceux qui. au contraire, désirent
surtout connaître dans le règne végétal les avantages que
l'homme peut en tirer pour son usage personnel et qui esti-
ment avant tout dans une plante les services qu'elle peut ren-
dre à l'alimentation ou a l'art de guérir, a l'industrie ou à
l'embellissement de nos parterres ou île nos appartements,
trouveront dans cet ouvrage l'exposé, rendu aussi attrayant que
possible, des applications dont sont susceptibles les i brcuJ
végétaux étudiés.
Tous ceux qui aiment les plantes, et ils sont légion, peuvent
donc lire ce livre avec nlaisir et Drolit. Le Monde 4e& Ptanles
est d'ailleurs a tous les' points dé vue au courant des derniers
progrès de la science, et l'auteur s'est inspiré pour sa rédaction
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La librairie se recommande particulièrement aux personnes qui collectionnent sur les
villes et provinces de France.
G' Année (21' Série)
N° 84
1er Novembre 1890
€)Wi>
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
-*fx — >f — f***-
V*
SOMMAIRE DU N° 84
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à nos jours (Suite), L. DàNtia. — Académie interna-
tionale de Géographie botanique. — Essai sur les noms patois des plantes méridionales
les plus vulgaires, Marius Capoduro. — Contributions à l'étude de la Flore de la
Côte-d'Or, R. Maire. — Les Onothérac'ées françaises, Genre Epitvbium, H. Lévetlliî
— Herborisations Sarthoises, 1896, Prentiss. — Informations. — Mouvement de la
Bibliothèque. — Mouvement de l'Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 896
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. William Trelease, St-Louis
iuri).
re perpétuel M. H. Léveillé, Le
(Sarthe).
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. W. Trelease. H. Léveillé, Ch. Le
Gendre, G. Rouy, G. King, Treob, Baron F.
von Mueller.
COMITE DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
H. I. éveillé, Directeur : A. Acloque, Secré
i\ V. Liotard, Rédacteur.
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnés sont priés de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se
ront insérés ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
OFFRES & DEMANDES
Ainsi que nos lecteurs ont pu s'en rendre
compte parlen0 du ieroctobre, la rédaction du
Momie des Plantes tend à s'orienter vers une
voie nouvelle. A une époque où le public ne
s'intéresse plus guère qu'aux applications uti-
litaires des sciences, il est bon que çà et là
une réaction se fasse, pour permettre aux
esprits d'élite qui ne sont pas atteints par la
dépression générale de communier dans les
régions éthérées de la science pure. Notre
Revue veut devenir un lien entre les bota-
nistes qui considèrent que l'étude des plantes
offra assez de charmes par elle-même pour
qu'on ne soit pas obligé d'empiéter sur le
domaine de ses applications pratiques.
Malheureusement, ainsi conçu, notre plan
restreint évidemment le nombre des lecteurs
aptes à s'intéresser aux travaux que nous
publierons. C'est pourquoi nous faisons un
pressant appel à tous nos amis, les priant
instamment de nous continuer leur aide pécu-
niaire, c'est-à-dire leur abonnement, afin de
nous permettre de vivre et de nous développer,
et ausssi de nous amener des abonnements
nouveaux. C'est au nom de la science que
nous leur demandons de nous apporter ce
concours désintéressé, dont notre éminent
Directeur a donné un si généreux exemple en
consacrant une partie de sa fortune à la créa-
tion du Monde des Plantes.
De notre côté, nous ferons notre possible
pour que leur sacrifice leur paraisse léger
agréable, en ne publiant plus que des travaux
de réelle valeur, et de nature à faire progresser
la science. Et à ce propos, nous faisons ap
à tous les botanistes, à tous les chercheurs,
pour les prier de nous faire part du résulta
de leurs travaux ; nous réservons bon accueil
à tous les mémoires originaux et inédits que
l'on voudra bien nous adresser sur
diverses branches de la botanique.
La Rédaction
MM. Philippi, Santiago. — Nous publierons
prochainement les Onothéracées chiliennes.
— C. A. M. Madère. — Il sera répondu à votr
lettre du iS octobre dans notre numéro
Décembre. Tous nos remerciements pour \otre
précieux envoi qui nous est parvenu en excel-
lent état.
ABONNEMENTS :
UN AN : France 10 fr.
— Étranger, Colonies 12 „
Le Numéro : l Franc.
Les Abonnements partent du 1er Octobre ou du
1" Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
DEPOTS :
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Pli. Heinsberger, 15, Firsl Avenue.
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PARIS
J.-B. Baii.likre et Fils. 19, rue Hautefetiille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
\ii-. Goupil, quai Jean-Fouquel Vieux-Pont
6e Année (20 Série).
N° 84
1er Novembre 1S06
LE
MONDE DES PLANTES
T\evue Internationale illustrée de 'Botanique.
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
(Suite)
Comme la plupart de ses devanciers, Palla-
dius indique une foule de greffes plus que
problématiques. Telles sont les greffes du
noyer sur le prunier, de la vigne sur l'orme,
du pêcher et du châtaignier sur le saule, etc.,
etc. Il raconte sérieusement que le pêcher
greffé sur platane donne des fruits rouges et,
à l'imitation de Pline, il décrit toute une série
de modifications de fruits obtenues par ces
greffes impossibles.
Nous ne citons cette partie de son oeuvre
que pour montrer comment, dans la plupart
des agronomes latins et grecs, les préceptes
les plus sages, les données les plus exactes
peuvent être mélangés aux fables les plus ab-
surdes.
Enfin, il faut encore mentionner ici les deux
procédés de greffage, nouveaux d'après lui,
et qu'il donne, il est vrai, sans en affirmer la
réussite.
Le premier, c'est la greffe dans une perche
de saule courbée en arc et recouverte de terre,
que l'on trouve répétée dans presque tous les
auteurs du moyen-âge (1). C'est une vraie bou-
ture.
Le second est au moins naïf: « En collant
le greffon dans le sujet avec de la glu non dé-
trempée, toutes les greffes prennent avec la
plus grande facilité ! »
Palladius clôt la série des écrivains latins
qui se sont occupés de la greffe ; immédiate-
ment après lui commence le Moyen-Age.
1. Thouin, loc- cit. p. 41. Le procédé Rast-Mau-
pas diffère de la greffe en fente ordinaire en ce
sens qu'on laisse au sujet quelques branches: ces
branches sont supprimées au printemps suivant
après la reprise du greffon.
CHAPITRE III
La Greffe au Moyen-Age (365 à 1453).
Le Moyen-Age est loin d'être fertile en do-
cuments nouveaux sur l'art de la greffe. A
cette époque, où tout ce qui avait trait aux
Sciences et aux Lettres était l'apanage de
quelques rares privilégiés, où l'imitation ser-
vile des Anciens (même dans leurs erreurs)
et la foi aveugle tenaient lieu de tout, on ne
pourrait s'attendre d'ailleurs à voir faire beau-
coup de progrès aux sciences expérimentales.
Magister dixit! Il ne faut pas sortir de là.
Dans ces conditions, l'initiative privée était
annihilée et toute nouveauté devenait une er-
reur.
Pourtant l'art de la greffe semble avoir
moins souffert de cette situation que les au-
tres, car, non seulement il s'est maintenu,
mais encore il a progressé au Moyen-Age,
grâce aux Maures, il est vrai, chez qui, à cette
époque, l'Agriculture fut particulièrement en
honneur.
Les races latines transmirent probablement
aux Gaulois, nos ancêtres, les premières no-
tions sur l'art de la greffe.
Les Gaulois, à leur tour, les passèrent sans
doute aux Francs.
Quoiqu'il en soit de cette filiation, les docu-
ments historiques du temps montrent bien
quelle place importante cet art occupait alors
en agriculture.
A l'époque mérovingienne, la loi salique,
dans ses dispositions relatives aux arbres
fruitiers (1), édicté des peines variées contre
ceux qui voleraient les arbres greffés ou qui
mutileraient les greffes.
Plus tard, Charlemagne se préoccupe lui-
même de cette question, et dans son capitu-
1. Loi salique, Troisième Texte, titre xxvn : de
furtis diversis, art. 8, 9, 10, n et i5. — Quatrième
texte, titre vm : de furtis arborum, art. 1, 2, etc.
10
LE MONDE DES PLANTES
laire De Villis (i), donné en l*an 800, on
trouve ce passage : « Ut unusquisque judex
« per singulos annos ex omni collaboratione
nostra quid... de insitis ex diversis arbo-
us. . . habuerint. »
Vient ensuite une liste des arbres cultives à
ce moment et qui devaient évidemment être
greffes (pommiers, poiriers, pruniers, pêchers,
cerisiers, etc.).
Au siècle suivant, vers l'an 900, l'empereur
d'Orient Constantin Porphvrogénète faisait
rassembler en vingt livres, par Gassianus
Bassus, tous les écrits des agronomes
latins et grecs (2), autrement dit des Géopo-
niques.
Etant donné le but et le plan de l'ouvrage,
une telle compilation ne saurait contenir
beaucoup de choses nouvelles. Nous n'y
avons rien trouvé d'intéressant, à part cette
phrase qui concerne peut-être la greffe her-
bacée des Grenadiers.
« Nous prenons les greffes des autres
arbres avant qu'ils bourgeonnent; pour les
grenadiers, après qu'ils ont bourgeonné ».
Pour trouver quelque chose de vraiment
original, il faut arriver au XI le siècle après
J.- C, époque à laquelle Ibn-ai.-awam écrivait
son très curieux Livre Je l'agriculture, où il
résume, non-seulement les Géophoniques grecs,
mais surtout les ouvrages arabes antérieurs et
en particulier la fameuse Agriculture naba-
théenne (3).
Le livre de l'agriculture contient un très
long et très remarquable exposé de la greffe,
telle qu'on la pratiquait à cette époque. On y
trouve, décrits pour la première fois, nombre
de procédés de greffage considérés comme
d'invention plus réconte et des remarques
très judicieuses sur la pratique de cet art.
C'est Ibn-al-awam qui décrit le premier la
greffe en fente en croix avec quatre greffons
qu'il préconise pour les arbres âgés. La
découverte de cette greffe a été attribuée à la
Quintinye (4).
1. Cf. Dom Martin B u'squet, Recueil des his-
toires des G.mles et de hi France, capitulaire De
\~ilhs, page
1. Constantin C/ESAR, Liv. IV, chap. S'il et VIII,
p. 46.
3. IbN-AB-AwaM, /.:• Livre de I A griculture ,
chap. VIII, p. :^" et su iv., traduction de Clément
Mullet, Paris, 1864. — Ibn-AB-Awam s'est inspire
du Chaldéen Cocemi, dont les ouvrages ne sont
pas parvenus jusqu'à nous.
4, nie se trouve aussi décrite par Olivier de
Serres dans son Théâtre d'Agriculture, t. II. I
Il affirme que la greffe sur racines a été
trouvée par Aboul-KhÀir (i).
D'après Hadj de Grenade et autres, dit-il,
il faut, pour faire cette greffe, creuser tout
autour de l'arbre jusqu'à ce que l'on rencontre
les racines. On les prend de la grosseur que
l'on veut ; on opère la section, puis on relève
un peu et avec précaution les deux bouts sur
chacun desquels on insère des greffes. On
dispose un signe conventionnel et l'on obtient
ainsi un plant tout greffé que l'on pourra
transporter ailleurs.
On peut se servir pour cela de la greffe en
fente ou delà greffe en flûte.
D'après lui, ou peut obtenir très rapidement
les fruits de jeunes plants venus de semis en
les greffant sur des arbres âgés (2).
Il donne de longs détails sur la greffe en
flûte (3) dont il parle comme d'une opération
pratiquée couramment de son temps, tant sur
les tiges que sur les racines. Il assure même
que l'on peut greffer le figuier en flûte indif-
féremment à l'une ou l'autre extrémité de
la racine.
Quand on greffe en flûte sur tige, on fera
bien de protéger le greffon contre le soleil
à l'aide d'un écran.
On assure la réussite de cette greffe en l'en-
tourant d'un onguent gluant fait avec les
racines de Bryone ou d'Arum, 14) ou quand
on arrose (figuier) la partie coupée avec
du lait de figuier.
On avait à cette époque, essayé la greffe
en flûte à œil renversé, puisque d'après Ibn-
al-awam c le résultat est meilleur quand
l'écusson est en position normale » (figuier).
n On peut disposer aussi deux tubes l'un
au-dessus de l'autre, chacun avec un œil. Ils
1. Voir Columelle, Palladius, etc.. — Le pro-
cédé Je greffe à chaque bout d'une racine n'a pas
été repris depuis Ibn-al-Awam.
2. Méthode très importante pour juger de la va-
leur des jeunes semis d'arbres à truits, et que l'on
applique surtout de nos jours aux pommiers et
aux poiriers de nos jardins.
3. La grefle en Hùlc était donc connue avant le
m" siècle après J.-C. Cependant tous les auteurs
modernes la considèrent comme remontant au
plus à la Renaissance.
Le bibliophile Jacob attribue son invention à un
prêtre messin, contemporain de Christophe Colomb.
— Dupetit-Thouars [Notice biographique sur Lan-
dric l'attribue à Postants qui la décrit dans son
poëme e de Hortis Hesperidum », 1 1.96.— La plu-
part des auteurs la font remonter à Pohta, Villa;,
etc., [585. — Elle a été aussi indiquée par LamdRIC
(ti'Soi, par Gorgole de Corne(i533), et par Pierre
de Crescens (i23o-i32o).
4. Réminiscence de Palladius?
LE MONDE DES PLANTES
t I
poussent en même temps, et s'ils produisent
des fruits de couleur différente, chacun le
donnera avec sa nuance propre. »
Pour lever l'anneau destiné à la greffe en
flûte, il indique un procédé singulier.
» 11 faut percer, en prenant toutes précau-
tions, le cylindre de bois avec des tarières de
plus en plus fortes jusqu'à ce que le cylindre
d'écorce reste seul. De cette façon, on n'a
pas besoin de le fendre pour l'enlever et la
reprise se fait mieux ».
Ce procédé nous parait peu pratique,
et c'est sans doute la raison pour laquelle on
ne le retrouve mentionné nulle part depuis.
Nous le donnons à cause de son originalité
même, et pour montrer combien la greffe en
flûte avait, à cette époque, suscitédéjà d'essais
en tous sens.
Ibn-al-awam s'étend aussi longuement sur
les greffes en écusson, sur la greffe de
jeunes scions d'un an et la greffe herba-
cée des Grecs, ETncTtstpeiv, qui tient à la
foisdu semis et de la plantation (1).
La greffe en écusson à emporte-pièce
mérite de nous arrêter à cause des dessins
dont elle est accompagnée et que nous repro-
duisons ici comme les premiers spécimens du
genre, ainsi que les figures de deux instru-
ments servant pour la greffe en couronne
(fig. 5 et 6).
A ce moment, on levait trois sortes d'écus-
sons : l'écusson en forme de feuille de myrte,
(fig. 2) ; l'écusson circulaire, (fig. 3) ; et
l'écusson carré (fig. 4).
■ v ■ , — "™
_^^...
Fig. 2. — Ecusssn Fig. 3. — Ecusson Fig. 4. — Ecusson
en forme de circulaire. carré,
feuille de myrte.
_>
Fig. 5et 6. — Ins-
trumentsdeslinés
à la greffe en cou-
ronne.
Ibn-al-awam consacre un chapitre à « ce
qu'il est nécessaire de savoir pour la pratique
de la greffe ».
1. Voir Théophraste, Pline, etc. ..
Indiquons tout d'abord ce sage précepte :
« dans les greffes, il faut opérer rapidement ;
c'est le plus grand secret du métier ».
« On dit que si l'on greffe un arbre produc-
tif sur un autre arbre qui l'est aussi, le pro-
duit est plus abondant. Cet accroissement de
production est bien visible.
« On ne greffe pas un arbre utile sur un
qui ne l'est pas et réciproquemeut, car on
n'aura qu'un produit peu abondant.
« On ne greffe point sur un sujet faible
ou vieux.
« On ne doit pratiquer la greffe que sur-un
jeune sujet exempt de défauts, vigoureux,
plein de sève et de verdeur. Dans ces condi-
tions, la greffe pousse bien et donne de grands
bénéfices, de même que dans une bonne terre
on voit réussir toutes les espèces de semences
qui lui sont confiées.
« Mais dans la greffe d'un arbre mal pourvu
de sève sur un arbre qui en est riche, quand
la reprise a lieu, on ne voit point l'effet con-
traire se produire, mais la greffe reste faible
et délicate ».
Ces notions n'ont pas toujours une géné-
ralité aussi grande que le pense l'auteur ;
cependant il faut reconnaître qu'elles sont
exactes dans la grande majorité des cas.
« Kastos dit que l'opinion des anciens est
unanime sur ce fait que les arbres riches en
sève, quelle qu'en soit l'espèce, quand ils sont
greffés sur leurs congénères ou des espèces
qui leur conviennent à cause de l'analogie des
sèves, réussissent très bien. Après la reprise,
on voit souvent, dans l'année même, s'élever
des rameaux de 2 m. 3o. Quelquefois on peut
avoir du fruit la première année de greffe.
1 Pour assurer la réussite d'une greffe, on
donne une culture très soignée au sujet pour
lui procurer une sève très abondante.
Si l'on applique sur un sujet, dont la vie
est courte, un arbre dont la vie est longue,
la greffe abrégera la durée de celui-ci et réci-
proquement.
« On lit dans l'Agriculture nabathéenne
que le sujet communique au fruit du greffon
la saveur, le parfum, la beauté de forme, l'aug-
mentation de volume et de précocité qu'il
a en lui. »
Comme on le voit, l'auteur complète sur
ce point les données de Florentinus.
« Si l'on oppose les qualités contraires
du greffon aux qualités contraires du sujet on
peut obtenir cet avantage : c'est que l'arbre
tardif greffé sui une espèce hâtive prend une
condition moyenne entre une maturation pré-
coce et une maturité tardive et vice versa.
« La greffe ne réussit parfaitement que si
l 2
LE MONDE DES PLANTES
les plantes sont de la même espèce ; mais,
dans le cas contraire, la soudure se fait mal
en général; le greffon grossit beaucoup et l'an-
tagonisme entre les deux plantes est mani-
feste (i). Le moyen de conserver le greffon,
c'est de le planter en terre, à moins que l'on
n'ait greffé dans le sol (2).
» J'ai vu, dit encore Ibn-al-awam, la greffe
d'un prunier sur un coignassier î (3) ; le bois
du prunier prit de l'ampleur sans que la tige
du sujet en prît elle-même ; l'un se distinguait
toujours de l'autre (4).
Après avoir donné un excellent résumé de
l'utilité de la greffe, Ibn-al-awam revient sur
les conditions de la réussite de cette opéra-
tion et précise les questions de parenté dont
avaient parlé avant lui les anciens auteurs,
A ce point de vue, il classe les végétaux en
trois groupes :
i° Les arbres oléagineux (olivier, laurier,
lentisque, etc.)
2° Les arbres gommeux (pêcher, cerisier,
abricotier, etc.) ;
3° Les arbres aqueux, qui se divisent eux-
mêmes en deux catégories : a., les arbres
à feuilles caduques (pommier, coignassier, etc);
et b., les arbres à feuilles persistantes (myrte,
cyprès, chêne vert, etc.)
« Aucune espèce de chaque catégorie ne
reprend sur des espèces de catégories diffé-
rentes. Mais la plupart des espèces de même
catégorie se soudent volontiers. Ainsi les
arbres résineux se greffent mutuellement de
l'un à l'autre, etc. (5). »
Les extraits que nous venons de donner suf-
fisent à montrer la valeur de l'ouvrage d' Ibn-
al-awam au point de vue de la greffe. Or cet
auteur est resté jusqu'ici presque complète-
ment inconnu et il n'en est fait mention dans
aucun traité concernant la greffe.
Cependant, malgré l'étendue de ses con-
1. Ce n'est pas autre chose que les Unions har-
moniques ci les Unions inharmoniques deVôcHTiNG,
Ueber Transplantation, Tubingen, 1892.
2. Autrement dit, il faut provoquer l'affranchis-
sement du greffon.
3. Il doit y avoir ici une erreur de traduction,
car cette greffe ne réussit pas.
4. C'est cette expérience que reprendra plus
tard Duhamel.
5. La greffe des Conifères est donc encore une
opération connue depuis longtemps, quoiqu'on dise
le contraire dans tous les ouvrages actuels sur la
greffe
Les Crées et les Latins semblent ne pas l'avoir
connue, car Plutarque, dans son Livre des Propos
de Table, se demande pourquoi les arbres résineux,
sur lesquels l'opération de la greffe parait devoir
être facile, ne peuvent être greffés utilement.
naissances et la sûreté de son raisonnement,
Ibn-al-awam a lui-même admis des erreurs
qui étonneraient de la part de cet auteur, s'il
ne fallait voir dans les greffes hétérogènes
qu'il rapporte de simples boutures obtenues
par la greffe sous terre.
11 sentait si bien lui-même que l'on pourrait
contester les résultats qu'il rapporte, qu'il
s'écrie, non sans apparence de raison, étant
données les multiples circonstances qui in-
fluent sur le succès d'une greffe :
« Si la pensée vous est venue que ces greffes
sont impraticables, elles ne peuvent vous
paraître ainsi qu'à cause du petit nombre
d'essais tentés dans votre pays et du peu
d'avancement de la science. Si c'est votre
ignorance seule qui vous fait juger ainsi, ce
n'est vraiment pas suffisant. Est-il rien de
plus anormal que la greffe du rosier sur
l'amandier, qui pourtant réussit fréquemment
en Espagne ?. . . »
Malheureusement pour la théorie de l'au-
teur arabe, les greffes hétérogènes qu'il
décrit sont autant de greffes-boutures ; il en
donne lui-même la preuve en décrivant très
minutieusement les procédés employés pour
les faire réussir.
Ces procédés avaient été suggérés par
un fait constaté depuis longtemps déjà ;
les greffes, dont on maintient la poupée
humide en humectant l'argile de temps en
temps, réussisent plus facilement que les
autres.
En greffant sous le sol on supprimait l'arro-
sage'de la poupée de la greffe et l'on obtenait
les mêmes résultats.
Ibn-al-awam et ses contemporains avaient
imaginé d'entourer la greffe d'un pot rempli
de terre, quand le niveau de la greffe était
placé au-dessus du sol. Mais, « ayant eu la
curiosité de voir ce qui se passait dans ces
sortes de greffes », il brisa l'un des pots et
constata que le sujet avait pourri au niveau
de la gretfe, tandis que le greffon avait poussé
des racines qui lui aidaient à vivre (1).
Presque à la même époque que l'auteur
arabe, Vincent de Beauvais (iiqo à 1256 ou
1264) expliquait à ses contemporains les pré-
ceptes de la greffe qu'il avait extraits des
auteurs grecs et latins (2). Sa compilation
n'offre rien de nouveau.
1 . On croirait lire la description des essais in fruc-
tueux tentés par Thouin, au Muséum de Pans,
sur les greffes hétérogènes [Loc. cit., p. 94 .
2. Vincent de Beauvais, Bibliolheca mundi scu
speculi majoris Vinceniii Burgundi prœsulis Bello-
vacensis, tomus secundus, liber sextus, cap. 53.
LE MONDE DES PLANTES
T3
Au siècle suivant, Pierre de Crescens
(i23o-i320),dans un style trop souvent obscur,
nous fait assister à des découvertes nou-
velles (i) et donne quelques procèdes inédits.
Rien d'extraordinaire que le tout ait passé
inaperçu, car les travaux de Pierre de Cres-
cens et de ses traducteurs sont comme l'os de
Rabelais : il faut peiner pour en « extraire la
substantificque moelle. »
Son enture « en morceau » n'est autre chose
que la greffe en flûte. C'est lui qui, le premier,
montre que l'on peut faire cette greffe, soit en
coupant la tête du sujet, soit en la conser"
vant (2).
Dans la greffe en fente il recommande de
fendre la tige du sujet d'un côté seulement
quand on veut insérer un seul scion. C'est
un procédé que l'on emploie fréquemment
de nos jours.
Enfin il décrit très nettement la greffe des
végétaux ligneux à l'état herbacé sans qu'il
puisse y avoir doute comme pour les passages
de Palladius ou des Géoponiques.
« J'ai enté, dit-il, des pommiers au com-
mencement d'août, avec des greffes qui étaient
poussées cette année-là, et l'ente vint assez
bien. Pour les protéger, il faut faire ces
entes sous terre. »
Enfin c'est lui qui attribue le premier
au bourrelet causé parla greffe la mise à fruit
plus rapide de la plupart des arbres greffés.
CHAPITRE IV
La Greffe depuis la Renaissance (1453;
jusqu'à la Restauration (1815)
A la fin du XVe et au commencement du
XVIe siècles, la greffe, négligée pendant le
Moyen-Age, en France du moins, reprit un
nouvel essor avec l'imprimerie, qui mit à la
portée d'un plus grand nombre les ouvrages
des Anciens.
L'exemple vint de haut. S'il faut en croire
Olivier de Serres (3) «le roi François entait
lui-même ses fruictiers», et c'était alors si bien
1. Cf. Prouffit^ champestres et ruraulx, traduc-
tion française de l'ouvrage de Pierre de Crescens,
1474, et les ouvrages de Mirzaud, cités dans le cha-
pitre suivant.
2. Ce dernier procédé, c'est la greffe par anneau
d'écorce de Duhamel, et la greffe Jefferson de
Thouin, loc. cit., p. 78.
3. Olivier de Serres, Théâtre d'Agriculture, i6s3.
une opération digne d'un roi que Rabelais (i)
fait aussi, plus ou moins plaisamment, greffer
par Pantagruel «des poires de Bon Christian,
en son jardin de Touraine, sur les rives de la
Loire.»
L'amour du jardinage avait gagné les cour-
tisans eux-mêmes. Le manceau Pierre Belon
fut envoyé par le cardinal du Bellay dans les
pays étrangers pour y rechercher des semences
d'arbres nouveaux et des greffes. Le perfec-
tionnement d'un grand nombre d'arbres frui-
tiers de nos pays date de cette époque (2).
En présence de la faveur dont jouissait la
greffe, les poètes du temps célébrèrent dans
leurs vers celte opération qui change «un bois
de souches sans valeur en un verger d'arbres
de noble lignée». (3)
La Bruvère-Champier (4) lui attribua le
perfectionnement des fruits de nos jardins, et
les compilateurs rassemblèrent, en français
cette fois, une partie de l'œuvre des Anciens
concernant cet art aussi utile qu'agréable.
Charles Estienne (5) publia de nombreux
écrits relatifs aux jardins, puis La Maison Rus-
tique,genre de compilation souvent imité depuis.
A cet ouvrage, il faut faire un reproche. On
y trouve, reproduites sans contrôle, toutes les
erreurs contenues dans les traités des Anciens
Chose plus grave, dans les dernières éditions
de La Maison Rustique (6) l'un des collabo-
rateurs, Liébault, a pillé sans scrupules les
Auteurs contemporains dont il a transporté
dans sa compilation des pages entières de
leurs livres, sans en indiquer la source. Dans
ces conditions, il n'y a rien à tirer de ses
écrits, au point de vue spécial qui nous
occupe.
A la même époque, Quiquf.ran de Beaujeu (7),
1 . Rabelais, Pantagruel, Livre IV, chapitre LIV,
i5u8.
■j.. P. Belon du Mans, Remonstrancesur le deffault
de labour et culture des Plantes, et la cognoissance
d'icelles, contenant la manière d'affranchir et ap-
privoiser les arbres sauvaiges, Paris, i558 ; etc.. .
3. Pontanus, De Hortis Hesperidum, 1496.
4. La Bruyère-Champier, De rc cibaria, p. 584.
« Quod si arborum fructus in deliciis gula; sint,
non omnino natura acceptum referimus, sed inge-
nio hominem, a quo tôt adulteria excogitata in
arborum insitione ».
5. Carolus Stephanus, De Re Hortcnsi libcllus,
Paris, 1539. -— Seminarium et plantarum fructife-
rarum prœsentim arborum quœ post Iiortos conseri
soient, Paris, 1548. — Prœdium rusticum, Paris,
1554.
6. Liébault et Estienne, Maison Rustique, 1564.
7. Quiqueran de Beaujeu, De Laudibus Provin-
cice, 1 55 1. Cet ouvrage a été traduit par F. de
Claret, sous le titre de La Nouvelle Agriculture,
Tournon, 1616.
14
LE MONDE DES PLANTES
BONNEFONDS (l), MlRZAUD (21, GOR .E Dl
Corm (3 , Davy (4), Landric (5), et Porta (6),
publient des livres sur la greffe ou dans les-
quels la greffe tient une bonne place.
Les livres de ces divers auteurs ne valent
guère la peine d'être analysés. On jugera de
l'esprit qui a présidé à la rédaction de la
plupart d'entre eux par l'extrait suivant de
Porta, qui peut servir de type :
• J'ai vu, dit-il, un arbre que j'appelais par
plaisir l'honneur et les délices du jardin où il
était. Il portait des grappes de raisins sans
pépins, toutes sortes de cerises sans noyaux ;
des pèches, des oranges, des noix ; il avait
toujours des rieurs ou des fruits ( Magia
naturalis, lib. 111, cap. XIX, p. 164).»
C'est aussi Porta qui raconte qu'en greffant
les œillets en fente sur la racine de la chicorée
sauvage, on obtient des oeillets à fleurs
bleues, etc.
Mais à côté des copistes servilesdes anciens,
on trouve de fins observateurs de la nature
qui ont opéré eux-mêmes et ne se sont point
laissé entrainer aux exagérations ridicules de
leurs contemporains. Parmi eux, il faut citer
Danv et Landric.
Danvou Davy de Brossard, était originaire
du Mans ; il a publié ses observations dans
un petit opuscule 17) dont la première édition
a paru en l'année \'?±o. Elle est donc anté-
rieure au Prœdium rusticum de Charles Es-
tienne, et ce que les deux ouvrages contien-
nent de commun en fait de nouveau revient
dès lors à Dany.
Telle est la description d'une combinaison
de la greffe en couronne et de la greffe en
fente, destinée aux sujets dont la taille dépasse
la grosseur du bras.
On scie le sujet à deux ou troiy pieds de
1. Bonnefonds, Le Jardinier français.
■1. Mirzaud, De Hortensium arborum insitione
opusculum, Paris et Lyon, 1S60. — Nova et mira
artificia comparandum fructuum. — Epi tome de
la Maison Rustique, l6o5 (contient un Traité sur
la manière d'enter les arbres des jardins, recueilli
de plusieurs auteurs grecs et latins).
3. Gorgole de Corne, Danv, Nicolas du Mi -.m ,
Quatre traites d'Agriculture, Paris, 1S60.
4. Davy de Brossard ou Danv, La manière de
* semer et faire pépinière de sauvageons, enter ton/es
sortes d'arbres et fairevergiers, Paris, i?~2. L'édi-
tion de Lyon date de l'année 1340.
5. Landric, Advertissement et manière d'enter
assurément les arbres en toute saison de l'année,
la vigne sur sou sarment, fiantes sauvageons et
autres. Bordeaux, idSo.
6. Porta, Villa?. '. ., lib. XII, Francofurti, i5u2.
;. Dany, loc. cit., Lyon, 1 140.
terre : on y met trois greffes, deux en fente,
et l'autre entre l'écorce et le bois, du côté le
plus spacieux.
C'est Dany qui parle le premier delà grelle
sur branches, employée pour «les gros arbres
dont le fruit ne convient pas.» et de «l'ente au
bout des branches.»
Il donne des conseils pour le choix des
éeussons, et dit qu'on en peut placer plusieurs
sur le même arbre,
Le cormier ne peut se greffer sur pommier,
poirier et coignier, quoi qu'on l'ait éciit. »
Mais la véritable originalité du livre de
Dany, c'est le passage suivant relatif à l'in-
fluence de la greffe sur le perfectionnement
des lruits :
.1 II est à noter, dit-il, que si les pépinières
sont semées de marc de poires et pommes
franches que aucuns pépins se treuvent qui
amainent arbres lesquelles sont droictes et ont
beau boys comme si elles estaient entées et
sans avoir picquerons, lesquelles si vous les
voulez planter ainsi à la saillie de la bastar-
dière sans jamais les enter amaineront bons
fruitz. non pas proprement semblables aux
fruitz dont sont sortis les pépins, mais d'aultres
sortes nouvelles compétamment bons à menger
et aussi bons à faire cydre que ceux qui seront
des arbres entées.
Et ainsi peult-on multiplier plusieurs sortes
et diversitez de poires et pommes, mais non
pourtant quand vous trouverez quelques
bonnes arbres ainsi venues de pépins, si vous
en voulez augmenter arbres des mesmes,
prenez-en des greffes et les entez.
Car si vous en replantez des pépins, le fruit
s'en changera encores, car le fruit qui vient
d'enter par la greffe retient toujours la forme
du fruit des arbres où on lésa prinses et chan-
gent autant de foys comme on les change. . .»
L'ouvrage de Davy a été réimprimé en 1 5Go
avec trois autres opuscules d'auteurs différents
sous les titres de « Quatre traités utiles et
délectables. »
On trouve dans l'un de ces opuscules quel-
ques bons conseils, entre autres celui de sup-
primer le plus mauvais greffon après la reprise
de la grelle en lente à deux greffons.
D'après le même auteur, la durée des arbres
greffés est moindre, et l'on ente quelquefois à
revers pour obtenir des arbres plus petits.
i.l Suivre)
I.. Daniel.
LE MONDE DES PLANTES
i5
Académie internationale de Géographie
Botanique
Election du Directeur :
Candidats proposés conformément aux sta-
tuts par les Académiciens :
MM. Th. de Heldreich d'Athènes. — Frère
Héribaud Joseph de Clermont-Ferrand. —
G. King de Calcutta.
Nous rappelons en outre que, conformément
à une modification récente de nos statuts, le
Directeur actuel M.W. Trelease de St- Louis
(MissouriJ est rééligible.
Tous les membres de l'Académie, Honoraires
Titulaires, Correspondants, Associés libres ou
Auxiliaires sont appelés pour la première
fois à participer à l'élection du Directeur. Ils
voudront donc bien nous envoyer leur vote
sur carte poste ou sur bulletin blanc, sous
enveloppe fermée sans aucune autreindication.
L'adresse sera ainsi conçue : Le secrétaire
perpétuel de l'Académie internationale de Géo-
graphie botanique, 104, rue de Flore, Le Mans,
(Sarthe).
— France. —
Les votes devront nous parvenir, au plus
tard, le 24 décembre au soir.
Le Secrétaire perpétuel,
II. LÉVEILLÉ.
M. G. Rouy, ancien Directeur et membre
d'honneur de l'Académie, a bien voulu offrir
généreusement à l'Académie pour son organe
la somme de 100 francs. Nous exprimons ici
publiquement toute notre reconnaissance à
notre distingué Collègue.
Par décision, en date du i5 Octobre 1896,
M. Aug Chevalier, Préparateur à la Faculté
des Sciences de Lille, est nommé Membre
Auxiliaire de lAcadémie.
Le Directeur,
William Trelease.
Nousferons recouvrer sans frais, à domicile,
dans la première quinzaine de décembre, les
abonnements au Monde des Plantes.
ESSAI
sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires
PAR
Marius CAPODURO
Membre de l'Académie Internationale de Géographie
Botanique et de l'Association
pour la protection des Plantes
INTRODUCTION
Il a été question à diverses reprises, dans le
Monde des plantes,de l'intérêt que l'on pourrait
retirer au triple point de vue de la botanique,
de la philologie et de l'histoire des traditions
locales, d'une étude sur les noms patois des
plantes.
Des savants autorisés et recommandables,
parmi lesquels M. Giard, le distingué pro-
fesseur de la Sorbonne, M. Ernest Olivier,
Directeur de la Revue scientifique du Bour-
bonnais, se sont associés de tout cœur au vœu
récemment émis à ce sujet par la Rédaction
du Monde des Plantes.
Dans le compte rendu bibliographique où il
est question de la Notice sur la flore populaire
des environs d'Alençon et de Carrouge (Orne)
par M. A. Letacq, nous avons lu et relu
avec plaisir les lignes suivantes : « Il serait à
souhaiter qu'un semblable travail fût entrepris
pour tous les départements de la France. Nous
nous ferons un plaisir de publier dans le Monde
des Plantes les renseignements qu'on voudra
bien nous faire parvenir sur cette question ».
Nous avions déjà entrepris, il y a quelque
temps, bien avant que cette question eût été
agitée dans notre estimable Revue, une sorte
de petit dictionnaire provençal-français des
principales plantes du Midi. A proprement
parler, ce n'était guère qu'une nomenclature
assez sèche, longue et aride, où figurait tout
simplement, en regard du nom vulgaire fran-
çais de telle espèce, la dénomination proven-
çale équivalente.
Nous ne nousproposerons pasde reproduire
ici, ex abrupto, cette liste peu intéressante en
elle-même, trop longue et partant fastidieuse.
Mais l'idée qui nous a été suggérée par ces
quelques lignes nous parait heureuse; et bien
qu'elle diffère essentiellement de celle que
nous nous étions faite au préalable sur un
travail de ce genre, nous la trouvons de beau-
coup préférable : aussi est-ce à un tout autre
point de vue que nous allons nous placer,
et sur d'autres bases que nous allons asseoir
notre modeste ouvrage.
i6
LE MONDE DES PLANTES
Nous tâcherons de condenser en quel-
ques pages ce que nous nous proposons de
présenter à nos lecteurs. Nous ne suivrons
pas l'ordre naturel des familles comme dans
les flores, mais au contraire l'ordre alphabé-
tique parce qu'il nous parait, en la circons-
tance, plus logique, plus rationnel. Nous
figurerons en caractères gras, au milieu de la
ligne, le nom provençal le plus généralement
usité : au-dessous le nom français, et, sous le
nom français, le nom scientifique presque
toujours inconnu de nos bons paysans à cause
de sa physionomie rébarbative et auquel d'ail-
leurs ils n'attachent aucune importance.
Notre travail sera en quelque sorte une
étude comparée des divers noms patois donnés
à une même plante ou à des plantes assez
semblables entre elles quant à l'aspect seule-
ment, non au point de vue botanique, suivant
la région considérée et le dialecte plus ou
moins rapproché du provençal qui se trouve
en usage chez les habitants. Nous n'aurons
pas à nous occuper des plantes rares pour la
raison bien simple que le paysan a rarement
l'occasion de les connaître, encore moins de
leur donner un nom patois ; mais nous aurons
malgré cela environ 25o espèces vulgaires à
passer en revue parce qu'elles croissent un peu
partout, qu'elles sont connues de tous et que
pour ces seuls motifs il n'est pas permis d'en
ignorer les noms patois.
Nous nous attacherons d'une façon toute
particulière à donner autant que possible la
justification de la dénomination qu'elles
portent, les principaux vocables sous lesquels
on les désigne ; nous étudierons spécialement
les étymologies populaires et les étymologies
savantes que nous comparerons entre elles,
pour tâcher d'e'tablir avec le plusdenettetépos-
sible la corrélation plus ou moins étroite qui
relie les unes aux autres. Enfin nous aurons à
rechercher plus d'une fois pourquoi telle déno-
mination, plus généralement usitée, a prévalu
sur telle autre, tombée en désuétude.
Dans cette intention, nous nous sommes
entouré de nombreux documents, de précieux
ouvrages provençaux qui ont partiellement
traité de la matière ; mais, mieux que cela,
nous avons recueilli une foule de renseigne-
ments aussi intéressants qu'utiles, puisés
aux sources les plus certaines, chez les paysans
eux-mêmes, qui nous ont bienveillamment
prêté leur concours et à qui nous nous faisons
un devoir d'offrir ici nos plus vifs remercie-
ments et notre reconnaissance la plus sincère.
Certes, nous ne nous sommes pas dissimulé
un seul instant la difficulté de notre tâche.
Nous avions prévu d'avance les obstacles
que nous pourrions rencontrer dans une
étude semblable qui peut paraître, a priori,
bien moins une besogne ingrate qu'une com-
pilation facile. Toutefois, abstraction faite des
difficultés de toutes sortes que nous avons
eues à surmonter, nous nous estimerions
heureux si nous pouvions acquérir la certi-
tude que le petit travail que nous avons
l'honneur de soumettre à l'attention de nos
lecteurs n'est pas fait pour leur déplaire et
qu'il répond, en partie au moins, à un désir si
souvent exprimé dans le Monde des Plantes*
Nous aimons à reconnaître que cet essai est
fort incomplet et que, tel qu'il se présente, il
offre encore bien des lacunes. Nous espérons
que l'on voudra bien nous aider à les combler-
aussi, dans ce but, accueillerons-nous tou-
jours avec joie les observations ou les
critiques que l'on voudra bien nous adresser
car nous n'avons jamais eu la prétention de
faire une œuvre sans défaut. Mais ce que
nous aimons à rappeler, c'est que nous nous
sommes fait un réel plaisirde répondre au vœu
exprimé dernièrement par des éminents col-
lègues, dans cette même Revue.
Assurément ce ne sera pas là la moindre de
nos satisfactions. Nous avons en quelque
sorte ouvert le feu. A d'autres, maintenant,
plus compétents en la matière et plus autorisés
que nous, à marcher dans la même voie, à
poursuivre et à parachever notre œuvre.
Marius CAPODURO.
Contributions à l'étude de la Flore
de la Côte-d'Or
Quelques excursions que nous avons faites dans
la Côte-d'Or en 1896, nous ont permis d'y rencon-
trer deux espèces intéressantes qui n'y étaient pas
encore signalées. Ces deux espèces sont les sui-
vantes :
i" P otamogeton compressus L. Godr. jl. Lorr,
éd. 2. p. 322. — Nous avons recueilli un rameau
de cette plante dans le canal de Bourgogne à Saint-
Jean-de-Losne.
2° Wolffia arhi%a(L.) Wimm. FI. Schlcs.p. 140
— Lemna arhisaL. — Cette espèce croît abondam-
ment dans une petite mare derrière Saint-.lean-de-
Losne, en compagnie de Lemna trisulca L. et de
Spirodcla polyrlii^a [L.) Schleid. C'est une plantc-
dont l'aire géographique en France était jusqu'ici
exclusivement occidentale: on la connaissait dans
la partie inférieure du bassin de la Loire, parexem-
ple aux environs de Blois, Tours, Angers, Romo
rantin, et jusque dans l'Yonne, mais à notre con-
naissance elle n'avait encore été indiquée nulle part
dans l'Est. Sa constatation à Saint-Jean-de-Losne
vient ajouter une espèce à l'intéressante colonie de
LE MONDE DES PLANTES
17
plantes occidentales qui habite la partie supérieure
du bassin de la Saône, sur les gneiss de la Serre,
et les formations pliocènes, pleistocènes et les allu-
vions récentes de l'ancien lac Bressan, colonie qui
comprend entre autres espèces intéressantes les
Adenocarpus complicatus Gay; Trifolium filiforme
L.; Damasonium Alisma MM.; Potentilla splendens
Ram. ('), etc.
Quoique la Côte-d'Or soit en général fort bien
explorée au point de vue botanique, il est encore
possible d'y trouver quelque chose de nouveau, et
un jour viendra où la révision de la Flore de la
Côte-d'Or de MM. ViALLANNEset d'ARBAUMONT s'im-
posera aux botanistes bourguignons.
Semécourt près Metz
R. Maire.
LES ONOTHERAGEES FRANÇAISES
(Suite)
Epilobes à fleurs infundibuliformes
Epilobes à stigmate quadrifide
Epilobium molle Lam.
Discussion
A l'appellation de Schreber, E parviflorum.
nous préférons celle de Lamarck. Nombre
d'Epilobes sont en effet à petites fleurs et la
dénomination de Schreber ne nous apprend
rien. D'ailleurs, les botanistes sont partagés
à ce sujet et le plus grand nombre semble
pencher pour E. molle. Il est à supposer
que Schreber, en nommant E. parviflorum
cette espèce, a voulu la distinguer de \'E.
hirsutum L. à grandes fleurs, auquel elle était
réunie.
Nous n'oserions affirmer que Ï'E. molle est
une bonne espèce. Toutefois nous l'admettons
jusqu'ici comme distincte, n'ayant pas en
mains les preuves indéniables du passage
d'une espèce à l'autre.
La dénomination de molle caractérise bien
cette forme dont la villosité permet de la re-
connaître à première vue.
Diagnose
Tige droite et redressée, simple ou rameuse,
arrondie et dépourvue de lignes, tantôt couverte
d'un épais tomentum, tantôt mollement velue,
tantôtenfinlégèrementpubescente, munie sou-
vent de poils glanduleux mêlés aux autres ;
(*) Cette espèce existe dans la Bresse, bien qu'elle n'y soit
signalée ni par Michalet, ni par Grenier : notre excellent ami
et collaborateur M. I.angeron, de Dijon, l'a découverte der-
nièrement dans les bois de Ratticr près Aumont (Jura), et
nous en a apporté de beaux échantillons.
| feuilles oblongues-lancéolées, ovales-lancéo-
I lées,ovales-oblongues, ou étroitement lancéo-
lées ; les inférieures brièvement pétiolées ;
les moyennes et les supérieures subitement
arrondies, rarement subcordées, parfois rétré-
cies à leur base, ordinairement sessiles,
parfois subsessiles et atténuées à la base,
pourvues de petites dents écartées, tomen-
teuses, mollement velues ou même glabres-
centes, ordinairement longues d'au moins un
décimètre et larges environ de i-3 centimètres ;
fleurs médiocres à pétales obeordés ou émar-
ginés, d'un rose pâle ou violacées ; inflores-
cence parfois grêle et, dans ce cas fleurs très
petites ; stigmate quadrifide h divisions oblon-
gues-linéaires, dressées-étalées, puis réfléchies ;
dents du calice ovales-lancéolés, légèrement
obtuses ; capsules velues devenant assez sou-
vent glabrescentes et glabres sur les angles ;
graines roussàtres ou noirâtres, obovoïdes,
arrondies au sommet et obtuses à la base, à
tégument chargé de papilles nombreuses.
Juillet-Septembre.
Station. — Lieux humides, marécageux,
bords des sources, des ruisseaux et des riviè-
res. Espèce préférant les calcaires et les sables,
mais non exclusive.
Distribution géographique. — Europe ;
Asie-Mineure ; Syrie ; Chypre ; Mésopotamie ;
Kurdistan; Perse; Afghanistan ; Indes ; Nord
de l'Afrique ; Canaries ; Madère ; îles du Cap
Vert ; Amérique du Nord.
Ce type comprend comme variété distincte :
E. mollissimum Welw. Très reconnaissable
à son tomentum épais, blanchâtre, comme
laineux, à son inflorescence grêle et très rami-
fiée. Nous possédons cette plante du Portugal
où elle fut signalée pour la première fois
dans les Algarves par Welwitsch,et aussi de la
France.
Epilobium hirsutum L.
Diagnose
Souche longuement stolonifère, rameuse et
tortueuse ; tige rameuse, rarement simple,
droite, subanguleuse à la base à cause de la
décurrence des feuilles, arrondie par ailleurs,
velue, parfois tomenteuse, rarement glabres-
cente ; feuilles sessiles amplexicaules, les
moyennes à décurrence foliacée, oblongues,
brièvement atténuées au sommet, oblongues-
lancéolées ou étroitement lancéolées, longue-
ment rétrécies et aiguës au sommet, rarement
ovales ou obovales obtuses, glabrescentes,
mollement velues ou recouvertes d'un tomen-
tum blanchâtre, dentées finement en scie ;
fleurs pourpres, veinées, grandes et belles
en rameau terminal lâche et feuille ; pétales
LE MONDE DES PLANTES
obcordés ou émarginés, munis à leur base
d'un anneau de poils; stigmate quadrifide
à divisions dressées et conniventes avant
l'anthèse, ensuite réfléchies; calice à divi-
sions lancéolées, nervées, brièvement api-
culées, moitié plus courtes que les pétales et
parfois les égalant presque ; capsules épaisses,
glabrescentes, ou velues ou tomenteuses ;
graines roussâtres. obovoïdes, arrondies au
sommet, obtuses à la base, tégument muni de
nombreuses papilles ; aigrette d'un blanc
sale.
Juillet-Septembre.
Station. — Lieux humides et marécageux,
bords des fossés et des ruisseaux. Espèce in-
différente au sol.
Distribution géographique. — Europe ;
Asie; Nord de l'Afrique; Abyssinie ; Canaries;
Afrique Australe; Amérique du Nord (Etats-
Unis ; introduit?).
Nous ne possédons en herbier aucune forme
qui mérite d'être distinguée comme variété
pour la Flore de France. Nous avons un cer-
tain nombre d'exemplaires qui laissent soup-
çonner que \'E. molle pourrait bien n'être
lui-même qu'une sous-espèce del'iT. hirsutum,
sans cependant en fournir la preuve absolue.
Epilobium montanum L.
Diagnose
Souche simple ou traçante émettant des
stolons terminés par un bourgeon subglo-
buleux, jaunâtre et écailleux; tige droite
ou redressée, simple ou rameuse, arrondie,
ordinairement velue, parfois farineuse, sou-
vent rougeâtre ; feuilles variables de forme et
de grandeur, généralement opposées jusqu'à
l'inflorescence, rarement alternes ou ternées ;
plus ou moins longuement pétiolées ; fleurs
médiocres ou petites, parfois assez grandes,
rougeâtres, roses ou blanches, souvent chan-
geantes ; capsules velues, parfois blanchâtres ;
graines grises ou roussâtres, papilleuses, obo-
voïdes et arrondies au sommet ou oblongues
et brièvement atténuées - appendiculées au
sommet.
Discussion
On a pu voir par la précédente diagnose
que nous réunissions en une seule espèce les
E. montanum L., E. lanceolatum Seb. et
Maur., E. collinum Gmel., E Duricei Gay.
Pour ces deux dernières que Haussknecht
a placées sur le même pied d'égalité que
les autres espèces d'Epilobes, nous n'aurons
pas de longues explications à fournir, la plu-
part des botanistes ne les considérant avec
raison que comme des variétés de E. monta-
num. Mais pour l'A", lanceolatum Seb. et Maur.,
admis comme espèce par
a généralité des
botanistes qui (cela ressort dé la consultation
des Flores), pour le plupart, ne le connais-
sent pas, nous aurons à donner les raisons qui
nous portent à en faire une simple sous-espèce
d'E. montanum L.
L'E. collinum a été méconnu par beaucoup
de botanistes et fort mal décrit par la plupart,
à tel point que les diagnoses se contredisent
les unes les autres, et sont le plus souvent en
désaccord avec la Monographie de Haussk-
necht. Les uns se sont appuyés pour le distin-
guer sur ses feuilles toutes opposées jusqu'à
l'inflorescence, mais c'est aussi le caractère du
montanum ; d'autres au contraire ont pré-
tendu qu'il avait toutes les feuilles alternes ;
d'aucuns ont cru le reconnaître à ses feuilles
moitié moins grandes: c'est-là, avouons-le, une
question de plus ou de moins, par conséquent
un caractère peu sérieux ; certains enfin qui
paraissent plus avisés l'ont décrit comme ra-
meux dès la base ; malheureusement il existe
des exemplaires simples ; finalement il ne reste
pour le distinguer du montanum que la peti-
tesse des feuilles, l'ecartement des dents, la
petitesse de ses fleurs et le caractère tiré de
ses boutons subglobuleux-ovoïdes obtus, alors
qu'ils sont ovoïdes et brièvement apiculés
dans le montanum. Ces caractères dont le der-
nier seul parait mieux tranché ne nous
paraissent pas suffisants pour constituer une
espèce.
L'E. collinum se rapprochant beaucoup de
certaines formes â'E. lanceolatum, notre pre-
mière impression était d'en faire une sous-va-
riété du montanum. Le travail savant récent de
M. Parmentier sur les Epilobes de France
établissant que d'importants caractères ana-
tomiques différenciaient cette forme nous a
paru assez décisif pour faire du collinum une
sous-espèce du montanum .
Quant à \'E. Duricei nous trouvons chez lui
deux caractères saillants : la forme des graines
et celle des stolons, qui justifieraient son
admission au rang d'espèce, si l'ensemble de
ses autres caractères et son faciès ne mon-
traient clairement que \'E. Duriœi se rat-
tache intimement au montanum. Toutefois il
est difficile de dire lequel des deux constitue
le type et quelle est la variété. Nous rangerons
le Duriœi comme excellente sous-espèce du
montanum, nous souvenant que ce qui cons-
titue l'espèce, ce n'est pas un ou deux carac-
tères isolés mais l'ensemble des carat ères
qu'elle présente.
L'E. lanceolatum Seb. et Maur., est lui aussi
une sous-espèce de YE. montanum renfermant
à son tour plusieurs formes distinctes, résul-
tant d'adaptation aux milieux.
LE MONDE DES PLANTES
'9
Nous avons en herbier de très nombreux
représentants à'E. lanceolatum. Une étude
attentive des caractères de l'espèce nous a
montre' que finalement en dehors de la cou-
leur changeante des fleurs il n'y avait de
différence que dans la forme des feuilles
cordées ou subcordées à la base chez VE.
montanum, et atténuées à la base chez VE.
lanceolatum. Encore ce caractère est-il loin
d'être absolument constant, puisque nous
avons vu sur un même pied, à'E. montanum
des feuilles affectant ces deux formes. — Il
nous est donc absolument impossible de
séparer VE. lanceolatum du montanum, car si
les types sont nettement tranchés dans leurs
formes extrêmes, on trouve entre eux des
formes intermédiaires qui déroutent la saga-
cité des meilleurs observateurs.
Nous donnerons pour le type et pour les
variétés, l'époque de la fleuraison, la station,
l'habitat, et la distribution géographique.
Epilobium montanum L. Juillet- septembre.
Station. — Forêts, bois, haies et talus.
Distribution géographique. —Europe; Asie.
Une variété : dubium Lf.vl. in Pte Flore de
la Mayenne. Intermédiaire entre la forme
typique de lanceolatum et E. montanum ;
feuilles légèrement atténuées à la base, ovales
ou ovales-oblongues manifestement, quoique
courtement pétiolées ; fleurs non changeantes.
Station. — Lieux frais et ombragés, talus
des bois.
Trois sous-espèces :
E. collinum Gmel. Feuilles très petites ne
dépassant jamais la moitié des dimensions de
celles du type, nettement pétiolées ; tige sou-
vent ramifiée dès la base, parfois simple. Juin
septembre.
Station : rochers arides ; collines ; montagnes;
espèce de préférence silicicole.
Distribution géographique : Groenland; Nor-
vège ; Suède ; Russie ; Allemagne ; France ;
Autriche ; Italie ; Espagne.
E. DURLEiGay. Rhizome rampant etradicant,
émettant des stolons jaunâtres, pourvus d'é-
cailles obtuses et opposées, et souvent ter-
minés par un bourgeon subglobuleux jau-
nâtre et écailleux. Juillet-septembre.
Station. Bois montagneux ; montagnes gra-
nitiques.
Distribution géographique : Vosges ; Jura ;
Massif central ; Alpes ; Pyrénées ; monts des
Asturies de Léon et d'Aragon.
E. lanceolatum Seb.etMaur. Fleurs d'abord
blanches, passant ensuite au rose ; feuilles
atténuées à la base.
Deux variétés très distinctes :
E. macrocatomischum Levl. Tige simple ou
rameuse, b. feuilles inférieures aussi longuement
pétiolées que che$ VE. roseum. Cette forme, que
l'on serait porté à regarder comme un hybride
des E. roseum et E. lanceolatum, n'en est cer-
tainement pas un,
E.tramitum Levl. (E. rupestre Levl. in Pie
Flore de la Mayenne ). Cette forme que nous
avions d'abord nommée rupestre et que nous
songions à dénommer saxatile est mieux
appelée tramitum, ce dernier nom indiquant
mieux sa station dans les sentiers, les petits
chemins creux et sablonneux dont elle habite
les talus. Elle est à la sous-espèce lanceolatum
ce qu'est le collinum au montanum. On la
reconnaît à première vue à ses feuilles, au
moins les supérieures, petites, asseiç longue-
ment pétiolées,$urtout les inférieures et à sa lige
ordinairement ramifiée, tandis que la tige est
le plus souvent simple dans le dubium aussi
bien que dans le lanceolatum type.
La variété lanceolatum et ses formes fleu-
rissent de juin à septembre.
Station : rochers ; talus ; chemins creux ;
espèce plutôt silicicole mais non exclusive.
Distribution géographique. Europe ; Bithy-
nie;montTaurus ; Cilicie ; Imérithie ; Chypre ;
Algérie ; Kabylie et Djurdjura; Madère.
Epilobes à stigmate en massue.
Ce groupe comprend pour nous les cinq
espèces suivantes :
E. trigonum Schrank ; E. roseum Schreb ;
E. tetragonum L. ; E. palustre L. E. atheles-
permum.
Epilobium trigonum Schrank
Diagnose
Souche émettant des bourgeons presque
bulbiformes ; tige robuste, simple, rarement
ramifiée au sommet, arrondie et glabrescente
à la base, munie à sa partie inférieure de 2 à 4
lignes de poils ; velue partout à sa partie
supérieure et pubescente glanduleuse dans
l'inflorescence : feuilles ternées ou même qua-
ternées, à l'exception des supérieures, parfois
seulement opposées çà et là, connées-engaî-
nantes à la base ; les florales alternes ; feuilles
inférieures plus petites, glabrescentes, ovales-
oblongues, obtuses, brièvement denticulées,
rétrécies insensiblement en pétiole et parais-
sant même pétiolées, les moyennes arrondies
à la base, sessiles-amplexicaules, ovales lancéo-
lées ou oblongues-lanceolées, aiguës ou atté-
nuées au sommet, munies de dents calleuses
assez espacées, pubescentes seulement sur les
bords et sur les nervures ; fleurs disposées
en paniculepeu allongée, blanches d'abord
et légèrement penchées, puis d'un rose-lilas ;
pétales obeordés, étroitement et profondément
20
LE MONDE DES PLANTES
incises, d'une longueur double environ de celle
du calice : stigmate cylindrique, atténué à ses
2 extrémités; capsules dresse'es, robustes et
pubescentes ; graines roussâtres, fusiformes,
brièvement atténuées à la base, munies au som-
met, par le prolongement du tégument, d'un
appendice pellucide; tégument légèrement pa-
pilleux, aigrette d'un blanc sale. Juillet-sep-
tembre. Cette espèce qui, comme port, comme
aspect, rappelle beaucoup VE. montanum, en
diffère en résumé par son stigmateen massue,
les lignes de poils de sa lige et la pubescence
restreinte de ses feuilles.
Station : Prés humides et bords des ruis-
seaux de la région alpine.
Distribution géographique. Montagnes de
l'Europe moyenne et méridionale.
Celte espèce nous paraît jusqu'ici fort dis-
tincte. Elle tient, dans le groupe des Epilobes
à stigmate en massue, la place que tient VE.
montanum dans celui des Epilobes à stigmate
quadrifide et relie par ses affinités avec le pré-
cédent le second groupe au premier.
Epilobium roseum Schreb.
Peu d'Epilobes ont été aussi mal décrits et
aussi malconnus par lagénéralité desauteurs.
Il s'en est trouvé pour affirmer que VE. roseum
était difficile à distinguer. L'E. roseum est très
distinct sur le sec et bien plus encore sur le
vif. Il tient dans le groupe qui nous occupe
la place de la sous-espèce lanceolatum dans le
groupe précédent. Aussi, bien que nous le con-
sidérions actuellement comme spécifiquement
distinct, si jamais il venait à être réuni à, une
autre espèce, c'est probablement, malgré les
apparences premières, à VE. trigonum qu'il
faudrait le rattacher.
Diagnose
Souche émettant des rosettes de feuilles
courtes; tige droite ou ascendante, simple
ou rameuse, plus 'ou moins tétragone, mar-
quée dans sa moitié inférieure de 2 lignes
glabres et dans sa partie supérieure de 4
lignes de poils, glabre inférieurement, pubes-
cente dans le haut, couverte dans l'inflores-
cence d'une pubescence serrée et cendrée,
glanduleuse ; feuilles maculées de rose ou de
lie de vin dans leur jeunesse, opposées, sauf
les supérieures, d'un vert pâle, réticulées,
fermes ou flasques, les inférieures glabres, les
supérieures pubescentes aux bords et sur
les nervures, souvent rougeâtres en dessous
sur les nervures, réticulées sur le vif par la
saillit' des nervures; les inférieures ovales ou
oblongues, à dents écartées, subarrondies à
la base, brusquement contractées en pétiole
canaliculé, longuement pétiolées, surtout celles
de la tige; les moyennes plus longues, oblon-
gues, elliptiques, très entières et en coin à la
base, rétrécies en pétiole plus court, briève-
ment atténuées au sommet, plus aiguës, den-
tées en scie à dents calleuses et inégalement
réparties ; les supérieures lancéolées ellipti-
ques, aiguës, rétrécies peu à peu au sommet,
fleurs en panicule lâche et multiflorc, fleurs pe-
tites,d'abord blanches et penchées, puis roses,
à veines plus colorées, pétales incisés un peu
plus longs que le calice ; calice à divisions lan-
céolées aiguës, pubescentes et parfois rou-
geâtres ; stigmate obovale claviforme, dilaté
au sommet, atténué peu à peu à la base ; cap-
sules pubescentes cendrées ; graines d'un
gris roussâtre, cylindriques-obovoïdes, obtu-
ses ou à peine atténuées à la base, arrondies
au sommet ; tégument papilleux. — Juillet-
octobre.
Station. — Fossés, lieux humides, bords des
mares, des ruisseaux, des sources, marécages,
pied des murs et des rochers humides, jardins.
Espèce plutôt calcicole.
Distribution géographique. — Europe ; Syrie;
Liban.
Epilobium tetragonum L .
Discussion
Sous ce nom nous réunissons les espèces
suivantes : E. obscurum Schreb., E. virga-
tum Fries, E. Lamyi Schultz, E. adnatum
Gris., E. Tourneforti Michalet.
Rien de plus complexe ni de plus variable
que VE. tetragonum. Là, la confusion règne en
maîtresse. Quand on commence l'étude de
cette forme on se trouve en présence d'un
véritable chaos. La consultation des flores
devient inutile tant les contradictions et les
erreurs y fourmillent. Nous comprenons fort
bien que not re distingué collègue H aussknecht,
partisan de l'école analytique et de plus mo-
nographe, ait cédé à la séduction qui entraîne
trop de monographes et désespérant de dé-
brouiller une telle confusion ait dans un but
de clarté, louable assurément, distingué spé-
cifiquement de nombreuses formes.
Quant à nous, après avoir manié, observé et
étudié, tant sur le sec que sur le vif des cen-
taines et des centaines d'échantillons, nous
nions absolument qu'il soit possible de déli-
miter nettement ces diverses formes entre les-
quelles nous avons trouvé tous les intermé-
diaires et finalement nous les considérons
comme autant d'exemples d'adaptation au mi-
lieu du tvpe linnéen E. tetragonum, dont le
stipe est excessivement variable suivant les
stations variées qu'occupent ces formes.
Voici la diagnose de l'espèce ainsi élargie,
LE MONDE DES PLANTES
2 1
telle que nous la concevons ; nous donnerons
ensuite la diagnose des varie'te's et les indica-
tions qui les concernent.
Diagnose
Souches émettant des rosettes de feuilles
et parfois des stolons allongés et filiformes
feuilles dans toute leur longueur ; tige
dressée, ascendante ou couchée radicante
à la base, simple ou rameuse, parfois rougeâtre,
munie de 2 ou de 4 lignes glabres saillantes
ou de 2 ou 4 lignes de poils, glabre inférieu-
rement, au moins en dehors des lignes, pubes-
cente dans sa partie supérieure ; feuilles va-
riables de taille, sessiles ou brièvement pétio-
lées, opposées ou alternes ; fleurs petites ou
assez grandes, roses, d'un rose lilas, ou d'un
pourpre violet, pétales incisés, obcordés ou
brièvement émarginés ; stigmate claviforme ;
capsules velues ou pubescentes, parfois gla-
brescentes, velues dansleur jeunesse ; graines
obovoïdes, arrondies au sommet, brusque-
ment atténuées quoique obtuses à la base,
parfois légèrement aplanies au sommet, à
tégument papilleux. — Juin-octobre.
Distribution géographique. — Répandu sous
ses diverses formes dans les cinq parties du
monde. Quatre sous-espèces: E. Gilloti, E.
Lamyi, E. Parmentieri. E . Tourneforti.
Sous le nom de Gilloti nous réunissons les
E. obscurum Schreb. et E. virgatum Fries. On
sait la confusion extrême qui règne entre ces
deux formes que beaucoup de botanistes ont
réunies et quenous-même confondions jusqu'à
ces derniers temps. Toutefois nous avons en
herbier une forme qui est le véritable virgatum
de Fries, et qui nous parait devoir être distin-
guée. Il y a peu de temps notre distingué col-
lègue, M. Gillot, qui_s'est beaucoup occupé des
Epilobes, écrivait les lignes suivantes (Mon-
de des Plantes, t. v. p. 96) : Aujourd'hui je se-
rais tenté de faire d'E. virgatum Fr. une race
stationnelle d'E. tetragonum dont les caractères
biologiques et morphologiques établissent le
passage d'E. tetragonum àE. obscurum. Aussi
sommes nous heureux de dédier à M. Gillot,
notre distingué collègue et ami, Jette sous-
espèce qui mettant fin à un malentendu géné-
ral réunira deux formes voisines que nous dis-
tinguerons comme suit :
E. Gilloti Levl. Souche produisant des
stolons grêles, souvent nombreux, portant de
petites feuilles opposées, distantes pétiolulées.
Station. — Marécages, tourbières, fossés
humides ou fangeux, bois humides ou maré-
cageux, bords des sources et des ruisseaux
dans les lieux montueux, rochers humides.
Distribution géographique. — Europe ; Al-
gérie; Madère.
Deux variétés.
E. lucidum Levl. Plante glabre, couchée,
radicante ; stolons allongés ; feuilles étroites
très luisantes sur le vif, translucides et d'un
aspect légèrement huileux après dessiccation
(ce caractère qui se retrouve chez VE. Gilloti en
général est très sensible chez cette forme et la
fait distinguer à première vue) ; feuilles obscu-
rément dentées ou à dents presques nulles;
tiges à lignes peu visibles, subarrondies ; fleurs
souvent d'un blanc rosé.
Station. — Tourbières, lieux marécageux,
bois humides.
E. virgatum Fries. Stolons courts, promp-
tement radicants; tiges dressées, simples ou
rameuses: feuilles fermes, lancéolées, fine-
ment dentelées, sessiles et dressées le long de
la tige; inflorescence étroite; fleur et capsules
dressées.
E. Lamyi Schultz. Plante d'un vert glauque;
tige munie de 2 ou 4 lignes de poils et souvent
rougeâtre ; feuilles brièvement, mais manifes-
tement pétiolées, au moins celle des rameaux,
souvent petites, à dents ordinairement petites
et écartées, parfois sessiles mais atténuées à
la base ; rosettes de la souche parfois per-
sistantes jusqu'à la floraison.
Station. — Lieux pierreux, collines sablon-
neuses, forêts rocailleuses.
Distribution géographique. — Suède ; Nor-
vège; Grande-Bretagne; Allemagne; Belgi-
que ; France ; Suisse ; Espagne ; Portugal ;
Italie ; Autriche ; Serbie ; Roumélie ; Grèce ;
Russie ; Asie-Mineure; Madère.
E. Parmentieri. Sous-espèce à feuilles très
étroites d'un vert pâle, dentées en scie, décrois-
sant peu à peu de la base au sommet acuminé ;
plante simple ou rameuse pouvant atteindre jus»
qu'à 2 mètres de haut et très facile à confon-
dre à première vue avec VE. palustre, avec
lequel elle estsouvent mélangée. S'en distingue
nettement toutefois par les lignes saillantes
continues de sa tige et par ^ses feuilles presque
toutes alternes, à bords jamais roulés,
ainsi que par l'absence de stolons filiformes
terminés par un bourgeon écailleux.
Haussknecht, l'érudit monographe du genre,
ayant remplacé VE. tetragonum typique par
\'E. adnatum Gris., nous devons à notre tour,
en rétablissant VE. tetragonum tel que Linné
l'a entendu, supprimer VE. adnatum tel que
l'entendaient Grisebach et Haussknecht. Nous
dédions notre nouvelle sous-espèce à M. P.
Parmentier, qui a fait une si consciencieuse
étude des Epilobes français et qui a bien voulu
22
LE MONDE I1RS PLANTES
nous prêter en maintes circonstances son pré-
cieux concours.
Station. — Tourbières; fossés humides; pied
des rochers humides ; bois marécageux et
ombragés.
Distribution géographique. — Europe ; Asie
septentrionale et occidentale ; nord et sud de
l'Afrique ?
E. Tourneforti Michalct. Fleurs belles,
assez grandes, d'un pourpre violet, pétales une
fois plus longs que les sépales ; feuilles auri-
culées à la base ou à décurrence foliacée.
Station. — Bord des fossés ; lieux herbeux
humides.
Distribution géographique. — France (Mar-
seille : au Rouet; Corse: (Bonifacioj ; Por-
tugal ; (Estramadure) ;Espagne ; Aragon ; An-
dalousie ; Iles Baléares ; Italie (Sardaigne ; Si-
cile) ; Syrie ; Liban ; Algérie ; Maroc.
La tige robuste et ses lignes saillantes ailées,
ses feuilles moins longues etmoins aiguës sont
de fort mauvais caractères qui ne permettraient
pas même de distinguer YE. Tourneforti
commevariété. Restentsesfleursplusgrandes et
ses feuilles auriculées ou à décurrence foliacée.
Ces deux caractères peuvent suffire pour cons-
tituer une bonne sous-espèce mais non pas une
espèce. Quant à la graine, la seule différence
qu'elle présente est d'être applanie assez lar-
gement au sommet. Ce caractère est difficile à
voir sur le sec alors que les graines, comme
celles du reste de la plupart des autres Epilobes
présentent une face concave, creusée en
nacelle, résultat de la dessiccation.
Epilobium palustre L.
Espèce nettement distincte bien que très
variable dans les limites de l'espèce. Toutefois
ses diverses formes, extrêmement instables, ne
peuvent constituer chez nous des variétés sé-
rieuses.
Diagnose
Souche émettant des stolons filiformes,
allongés, munis dans leur longueur de petites
écailles caduques disposées par paires, et
terminés par un bourgeon bulbiforme ;
tige dressée ou ascendante , simple ou
rameuse, petite ou très élevée (près de deux
mètres), cylindrique et dépourvue de lignes,
ou munie çà et là de quelques petites décur-
rences non continues, glabre ordinairement à
sa partie inférieure, pubescente dans le haut :
feuilles opposées sauf les florales, sessiles,
oblongues-lancéolécs ou lancéolées-linéaires,
ou même étroitement linéaires, très entières,
rétrécies en coin à la base, élargies au milieu,
rétrécics peu à peu au sommet, calleuses et
obtuses, rarement aigués au sommet, glabres-
centes ou pubescentes sur les bords et sur la
nervure médiane, à bords roules, de taille
variable ; Heurs petites, li las, violettes ou
blanches, blanches ordinairement et penchées
avant l'anthèse ; pétales émarginés ; sti-
gmate obovale-claviforme ; capsules pubes-
centes au moins sur les angles ; graines fusi-
formes, atténuées-aigués à la base, brièvement
atténuées et terminées par une sorte d'appen-
dice papillcux au sommet, à tégument papil-
le u x . — Juillet- octobre.
Station. — Marécages tourbeux; tourbières ;
prairies fangeuses ; fossés et forêts fangeuses.
Espèce préférant les sols siliceux ou argileux.
Distribution géographique. — Europe ; Cau-
case ; Asie Mineure ; nord de la Perse ; Sibérie;
Kamtschatka ; Dahurie; Altaï; Mongolie;
Thibet; Indes ; nord de l'Amérique; Labrador;
Groenland.
Epilobium athelespermum
Sous ce nom nous réunissons YE. anagalli-
difolium Lam. et E. alsinefolium Vill., c'est-à-
dire que nous revenons à la conception du
type linnéen. Mais alors, nous objectera-t-on,
pourquoi ne pas prendre la dénomination, con-
sacrée par le temps et l'usage, de E. alpinum L. ?
Parce que, répondrons-nous, par l'étude des
caractères morphologiques et par nos obser-
vations comparatives sur l'influence des mi lieux,
nous sommes arrivé à ce résultat de voir
dans YE. alpinum, non plus le type de l'espèce,
mais une forme des hauts sommets résultant
de son appropriation à cette station et au
milieu qu'elle y rencontre. M. P. Parmentier
[Recherches sur les Epilobes, in Revue Géné-
rale de Botanique, t. VIII. Extrait p. 14) est
arrivé aux mêmes conclusions que nous par
l'étude des caractères anatomiques. Voici ses
propres paroles : « Ces deux Epilobes ont les
« graines glabres, la tige pourvue de lignes
« manifestement décurrentes. Les autres carac-
« tères différentiels sont de faible valeur, et
0 si l'on examine les nombreuses formes inter-
« médiaires entre ces deux plantes, on constate
« facilement qu'il y a lieu de les réduire en
« une seulecspèce représentée par YE. alsine-
« folium ; 1, 'autre, E. alpinum, n'en estquï m:
■c race régionale.» Race montagnarde, comme
le même auteur l'appelle d'ailleurs plus loin,
conviendrait mieux que race régionale si l'on
considère que YE. alsinefolium est confiné en
Europe, alors que YE. alpinum habite en outre
l'Asie et l'Amérique.
Quoi qu'il en soit, nous nous associons plei-
nement aux conclusions de M. Parmentier et
nous étions arrivé au même résultat avant
d'avoir lu son remarquable travail.
LE MONDE DES PLANTES
23
L'appellation d'E. leiospermum eût parfai-
tement caractérisé notre espèce puisque seule,
dans le groupe des Epilobes à stigmate en
massue elle présente ce caractère d'avoir les
graines glabres et dépourvues de papilles.
Mais ce nom a été donné par Haussknecht à
une espèce asiatique du Thibet et du Cumaon,
et, quelle que soit la valeur de celle-ci, nous
sommes obligé de donner à la nôtre une autre
dénomination, celle de athelespermum (sans
papilles).
On comprendra sans peine que nous ne
puissions continuer à appeler alpinum une
espèce dont \' alpinum n'est pour nous qu'une
variété et d'autre part nous ne pouvons donner
le nom ni d'E. origanifolium Lam., ni d'E.
alsinefolium Vil]., puisque ces auteurs ont
consacré ces noms à des formes spéciales de
VE. alpinum linnéen. D'ailleurs le mal ne sera
pas plus grand, car d'une part les botanistes
sont, au sujet de ces noms, divisés en deux
fractions d'égal nombre et d'égale importance et
notre Epilobe, d'autre part, n'a pas plus des
feuilles d'Origamtm que des feuilles d'Alsine.
Quant à l'appellation d'E. anagallidifolinm
Lam., elle rentre dans la synonymie puisque
elle désigne Yalpinum typique de Linné, qui
lui-même devient une variété de l'espèce telle
que nous la concevons.
{A Suivre) H. Léveillé.
Herborisations Sarthoises, 1896
Silène Armeria L. Le Mans : Sainte-Croix ; che-
min de La Solitude, 27 juin. '.(H. Léveillé).
Lychnis Corouaria D. C. Le Mans : Sainte-Croix ;
chemin de La Solitude, 27 juin. Echappé de jardin
(H. Léveillé).
Vitis vinifera L. Le Mans : route de Paris et che-
min deL'Epau,çà et là dans les haies. (H. Léveillé).
Ononis repens L. Var. mitis Diard. Domfront :
butte du Camp Romain, 18 juin (H. Léveillé).
Vicia cracca L. Var. incana Diard. Domfront :
butte du Camp Romain (H. Léveillé rt Coilliot).
Rubus glandulosus Bell, Thoiré-sur-Dinan : fo-
rêt de Bercé (V. Jamin).
Rubus caesius L. flore semi-pleno. Le Mans :
Sainte-Croix ; chemin de La Solitude, haies des
champs entre les routes de l'Eventail et de Prémar-
tine ; Yvré-1'Evêque; Noyers etFoucauge; Dom-
front: butte duCamp Romain (H. Léveillé).
Chrysanthemum parthenium Sm. Le Mans :
route de Paris et çà et là autour de la ville. Cette
espèce tend à se répandre comme dans la Mayenne.
Initia salicina L. Domfront : chemin près la
gare à droite de la ligne, au pied de la butte, voi-
sine du Camp Romain, sur laquelle elle abonde,
18 juin (H. Léveillé).
Senecio erucifolius L. Même localité que la pré-
cédente.
Mentha citrata. Ehrh. Thoiré-sur-Dinan : natu-
ralisée autour des habitations (V. Jamin).
Thymus humifusus Bernh. Domfront : butte du
camp Romain, iSjuin (H. léveillé).
Prunella alba Pall. J'ai trouvé à Domfront, au
Camp Romain, tous les intermédiaires entre cette
forme et P. vulgaris. Le seul caractère qui les sé-
pare est tiré des cornes, droite ou arquée, qui ter-
minent les filets des étamines. encore ce caractère
ne me semble-t-il pas constant. Les caractères tirés
des feuilles plus ou moins allongées à la base
de l'épi et des feuilles plus ou moins pinnatifides,
est certainement variable comme j'ai pu m'en as-
surer. La P. alba n'est donc qu'une variété de la
P. vulgaris, variété particulière aux terrains cal-
caires, présentant la couleur tantôt blanche, tantôt
bleue ou bleuâtre (P. cœrulea Desp.), tantôt rose
ou rosée ou rougeàtre (P. rosea nobis).
Ophrys apifera Huds. J'ai trouvé à Domfront,
au Camp Romain, un échantillon ayant les sépales,
ou divisions extérieures du périanthe, blancs et non
pas roses, ce qui donnait aux fleurs la couleur
blanche comme couleur dominante, 18 juin,
(H. LÉVEILLÉ).
Elodea canadensis Rich. Le Mans : canal des
Planches (L. Déan).
Festuca uniglumis Sol. Thoiré-sur-Dinan : dans
les champs (V. Jamin).
Ranunculus Lenormandi Sch. Le Mans : fossé à
gauche du pont de l'Abattoir (Coilliot) ; Che-
miré-en-Charnie : landes humides avoisinant le
chemin d'Etival, 7 mai (Coilliot); Etival-en-Char-
nie : près d'un ruisseau, à la limite du départe-
ment, dans le chemin des Baillées (Léveillé).
Ranunculus tricophyllus Chaix. Var. radians Re-
vel. Chemiré en-Charnie: ruisseau et fossé aquati-
que, dans un pré, près du pont, en descendant à la
forêt, 7 mai (Coilliot et Léveillé). Le R. radians
se trouve là avec ses deux formes aquatique et ter-
restre.
Viola canina L. Répandu dans le massif de la
forêt de Perseigne et aux abords de celle-ci (H. Lé-
veillé) ; commun à Chemiré-en-Charnie (Coilliot
et Léveillé). Cette espècedoit être assez commune
dans tous les terrains schisteux de la Sarthe (H. L.).
Vicia lathyroides L. Le Mans : terrains vagues
près des Angevinières, 3o avril (Coilliot).
Silybum marianum Gaertn. Yvré-1'Evêque : près
le bourg, 26 mars (Coilliot et Léveillé).
Calendula arvensis L. Le Mans : vallée d'Yvré,
talus de la route d'Yvré, 26 mars (Coilliot et Lé-
veillé).
Petasites fragrans Presl. Cette plante, qui croît
chemin de l'Eventail, au Mans, en face le cimetière
Sainte-Croix, se rencontre aussi chemin d'Isaac,
Ier avril (Coilliot et Léveillé).
Erica ciliaris L. Etival-en-Charnie : à la limite
du département ; Chemiré-en-Charnie, 2 mai,
(H. Léveillé).
Vaccinium myrtillus L. Forêt de Bercé, depuis
Pruillé-le-Chétif jusqu'à Chahaignes (V. Jamin).
Vinca major L. Le Mans : L'Epau; chemin du
24
LE MONDE DES PLANTES
moulin à l'abbaye, dans la haie. Spontané; (H. LÉ-
VEILLÉ).
Veronica montana L. Forêt de Bercé (V. Jamin).
Aspidium fragile Sw. Nogent-sur-Loir : talus
d'un fossé à droite de la route du château de la
Motte, à I.aunay, 9 avril (V. Jamin).
Epilobium angustifolium L. Ancinnes : forêt de
Perscigne, ligne de Livet, avant et après le rond
de Fontaine-Pesée, g août (H. Léveillé).
/Egopodium podagraria L. Saint-Rémy-du-
Plain : petit chemin entre la Hutellerie et les Parcs
Aubert, 12 août ( H. Léveillé).
Galium verum L. Var. decolorans G. G. Livet :
Valbray, 3o août (H. Léveillé).
Centaurea solstitialis L. Saint-Paterne. Saint-
Gilles (Ledoucher).
Hyoscyamus niger L. Saint-Rigomer, autour de
l'église, 3i août (H. Léveillé).
Amarantus retroflexus L. Le Mans : route de
Paris ; l'Epau, près Toile-Blanche, 20 octobre
(H. Léveillé).
Chenopodium intermedium Mert. et Koch. Livet :
jardins. 23 août (H. Léveillé).
Chenopodium hybridum L. Livet : La Chatterie,
29 août. (H. Léveillé).
Blitum polymorphum Mey. Livet : étang de Val-
bray, quand l'eau est basse, 29 août (H. Léveillé).
Epipactis latifolia Ail. Ancinnes : forêt de Per-
seigne, ligne de Livet, près le rond de Fontaine-
Pesée, 9 août (H. Léveillé).
Correspondance de l'Agence américaine du
" Monde des Plantes ", Ph. Heinsberger ,
Botaniste-Naturaliste à New- York.
In memoriam
Ville d'ithaca (Etat-libre de New-York, Etats-
Unis).
le 14 août 1896.
Le Professeur Albert Nelson Pkentiss est mort
aujourd'hui. En i863, lorsque la Cornell Univer-
sité- fut fondée, le professeur Prentiss fut nommé
professeur de la section de Botanique, d'Arbori-
culture et d'Horticulture. lia occupé cette place
durant vingt-trois ans, jusqu'à sa mort. Sous sa
direction plusieurs milliers d'étudiants ont étudié
la botanique ; plusieurs centaines lui sont rede-
vables de leurs titres de docteurs en botanique et
un bon nombre sont devenus des botanistes dis-
tingués.
En 1870,1e professeur Prentiss, fit un voyage
scientifique d'exploration au Brésil, comme guide
de la Cornell Univcrsity Exploring Expédition.
Au cours de ce voyage scientifique, le professeur
Prentiss a découvert de nombreuses plantes nou-
velles dont il a donné la description.
En 1871, il écrivit un ouvrage sur « le mode de
distribution naturelle des plantes sur la surface de
U terre, » (The mode of the natural distribution
of Plants over the surface ofthe Earth.) Ce travail
important reçut le premier prix (Walker) offert par
la Boston Society of natural II istory.
Les Botanistes des Etats-Unis, perdent dans le
professeur Prentiss un ami et un guide et le monde
un savant qui a mérité le nom de Magister supe-
rior botanicus.
Informations.
S>-> L'éminent mycologue Claude Casimir Gillet,
néà Dormans (Marne) le 19 mai 1X06, vétérinaire
principal de l'armée en retraite, chevalier de la
Légion d'honneur, membre de plusieurs sociétés
savantes, coauteur de la Xouvelle Flore Française
et auteur du merveilleux ouvrage : Les Champi-
gnons de France ,vient de mourir à ALençon (Orne),
dans sa 91» année. Notre | Académie lui avait dé-
cerné une de ses médailles.
H.L.
s.> La librairie J.-B. Baillière de Paris (19, rue
Hautet'euille) a publié récemment un catalogue
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japonaises (suite) H. Léveillé. — Conlribution à l'étude du genre Ludwigia, Paul Par-
mentier.— Quelques lichens rares ou nouveaux pour l'Orne et la Normandie. H. Olivier.
— Sur un fait de tératologie présenté par Y Arcnaria serpillifolia, L., A.-L. Letacq. —
L'extracteur de Colchique, P.-V. Liotard. — Nouvelles localités de plantes rares ou peu
communes pour la Flore de Normandie, F. Lande. — Le docteur Perrier et la Flore de
la Mayenne, Aug. Chevalier. — Recherches sur YEpilobium nutans Schm. P. Par-
iiENiiER. — C.-C. Gillet. — Bibliographie. — Informations. — Revue des Sociétés
savantes. — Revue des Revues. — Mouvement de la Bibliothèque. — Mouvement de
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contre le volume déjà paru : J Dorfler. Bota-
nist's Directory.
M. Ch. Porter. — Reçu votre note biblio-
graphique qui passera en février. — Envoyez-
nous tous les deux mois notices semblables.—
L'auteur de l'ouvrage accepterait vraisem-
blablement lui-même l'échange proposé.
K. N. Chine. — Nous publierons les noms
des souscripteurs qui sont trop en retard pour
l'envoi de leur cotisation et qui n'ont pas ré-
pondu à nos réclamations.
M. C. A . M. Madère. — Malgré nos re-
cherches dans nos nombreux catalogues nous
n'avons pas trouvé indiqué l'ouvrage de
F. Sauer. Il ne doit donc pas être facile à se
procurer. Cependant vous pourriez vous
adresser avec espoir de succès à l'un ou l'au-
tre de nos dépositaires de Paris qui vous le
cherchera. Il existe d'autres ouvrages sur les
Canaries que nous pourrons vous signaler,
mais qui tout en étant plus détaillés sont
peut-être moins complets comme énuméra-
tion des espèces. Votre Cyperus est à l'étude.
Nos travaux en cours sur les Onothéracées ne
nous ont pas permis d'en faire examen com-
paratif suffisant. A bientôt une réponse.
R. S. Paris. — Il est temps d'envoyer votre
vote pour l'élection de notre nouveau Direc-
teur.
Ph. H. New-York. — Reçu votre travail
qui paraîtra en son temps.
A. C. Instituteur. — Votre Centaurea n'est
autre que le Melitensis.
M. L. D. Rennes. — Nous n'avons encore
pu faire, faute de temps, les recherches à la
bibliothèque. Nous allons y penser.
J. P. Hort. Versailles. — Voici deux adres-
ses : A. Sada, Pondichéry (Inde Française) et
R. P. Faurie, Hakodaté, (Japon). Nous leur
écrirons de notre côté.
ABONNEMENTS :
UN AN : France 10 lr.
— Étranger, Colonies 12 „
Le Numéro : 1 Franc.
Les Abonnements partenl du l" Octobre ou du
1" Janvier île chaque aimée.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. Heinsberger, 15, First Avenue.
lo'ndon
Dulau and C", Foreign booksellers, 37, Soho
Square.
PARIS
J.-B. Bahxiere et Fils, 1!), rue Hautcfeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
G» Année (20 Série).
No 85
er DÉCEMBRE iSyG
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de "Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
Par décision, en date du i5 novembre,
M. Marius Capoduro membre Auxiliaire est
nommé Associé libre de l'Académie.
Le Directeur,
William Trelease.
Aux lecteurs du " Monde des Plantes "
Messieurs et chers Collègues,
11 y a tantôt cinq ans passés que sur le som-
met des Nilgiris, dans une humble chambre
de Coonoor, nous fondions Le Monde des
Plantes. Deux mois plus tard la première
souscription nous venait de Pondichéry.
C'était celle d'un de nos Collègues. Dès
décembre 1891, nous concevions le projet de
fonder l'Académie internationale de Géogra-
phie botanique et, en avril 1892, celle-ci deve-
nait une réalité. Le 10 juin 1893, la Médaille
scientifique était instituée.
Restait à consolider et à développer ces di-
verses institutions en laissant de coté de beaux
et hardis projets qui seront peut-être réalisés
plus tard. Longtemps la Revue chercha-sa voie,
tout en se consacrant plus spécialement à la
Géographie botanique. Il y eut des tâtonne-
ments. On hésita entre la science pure et la vul-
garisation. On eut la pensée de mêler l'agréa-
ble au sérieux. De là la publication de voyages,
accompagnés de gravures, publication qui
semble ne pas avoir intéressé, et qui ne saurait
être reprise qu'à la demande d'un grand nom-
bre de lecteurs. Sur ces entrefaites, avec le
temps, de nombreux souscripteurs se grou-
paient autour de la Revue ; l'Académie distri-
buait ses médailles aux botanistes méritants.
Les quelques places libres ne seront accordées
à l'avenir qu'avec un contrôle de plus en plus
sévère ce qui rehaussera d'autant la valeur de
cette distinction.
Par suite des occupations multiples et des
tributs à payer à la maladie, durant la dernière
année, il y eut des tâtonnements et des hésita-
tions. Aujourd'hui nous croyons avoir compris
la pensée du plus grand nombre et être en
parfaite communion d'idées avec nos lecteurs.
Aussi sommes-nous heureux, en les remerciant
de leur aimable et fidèle concours pour le
passé, de leur tracer à grands traits notre pro-
gramme de demain.
LE MONDE DES PLANTES
rmais chaque numéro de la revue com-
portera un minimum de iô pages ainsi dis-
tribue :
i» des articles originaux inédits d'impor-
tance générale ;
2° des articles d'importance locale ;
3° revue des sociétés savantes ;
4° revue des revues originales de botanique ;
Une importance et une extension plus
grande seront données à ces dernières parties,
dont sera chargé un rédacteur spécial ;
5° informations et bibliographie, etc.
Nous avons le projet d'organiser, chaque
année, une réunion de tous nos Collègues et
lecteurs, agrémentée d'une herborisation en
commun qui permettra d'échanger les idées et
de progresser de plus en plus. — Enfin nous
espérons être en mesure, avec le temps.de dis-
tribuer à nos souscripteurs, par voie de tirage
au sort, certaines plantes dont il aurait été fait
mention dans la Revue.
Le Directeur du Monde des Plantes
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
[Suite]
Landric connaissait sans doute le travail de
Dany, car il conseille comme lui, au lieu de
greffer les gros arbres sur le tronc, ce qui laisse
une plaie longue à cicatriser, de les enter sur
les branches, ce qui permet d'obtenir du fruit
dès la seconde année de greffe.
Mais il fournit lui-même son contingent
d'observations nouvelles.
On doit à Landric la première description
de la greffe en flûte avec lanières dont Thouin
attribue l'invention à Duhamel ( greffe de
Faune ). Il conseille de greffer en fente à l'au-
tomne les arbres dont le fruit est mûr in.
La greffe du pêcher surcerisier était connue
de son temps, mais, d'après lui, « ellealedéfaut
de ne pas durer longtemps ». C'est ce que
nous avons vérifié nous-même en répétant
cette greffe.
« On peut, suivant les circonstances, prendre
comme anton du bois dé l'année ou du bois de
deux ans. »
Landric mérite une mention toute spéciale
pour avoir le premier cherché à se rendre
compte de la manière dont se fait la soudure
dans la greffe.
« Aucuns, dit-il, scient le corps de l'arbre, les
i. Voir Pai.i.adius, à propos de la greffe d'au-
tomne du Cerisier.
autres le coupent avec une serpe, ce qui
revient, tout à un... On a plus tost fait avec
la scie ; aucuns ont voulu dire que la scie
ardait (i) l'escorce... Je dis que cela n'y fait
rien, parce que l'escorce ne le bois ne se repren-
nent jamais avec l'anton, mais la peau ou
escorce qui croist et enfle du pied de l'arbre
qui seunist aveque l'anton, couvre le tout et
soubz icelle prend accroissement, se faisant
corps du dit pie, non que le bois sié se joigne
avec le dit anton, ains demeure mort. Je dis
cela pour l'avoir expérimenté. »
On voit par ce passage combien Landric
dépassait son siècle. 11 met en évidence que les
bois ne jouent aucun rôle dans la reprise ana-
tomique, et il combat le préjugé ridicule de la
brûlure par la scie, qui régnait encore au com-
mencement de ce siècle.
Il n'approuve pas davantage l'observation
des phases de la lune dans la greffe.
« J'ai, raconte-t-il, ceuilli les greffes en tel
quartier delà lune que je me trouvais ... Au
mesme instant les alois anter, lesquels sont
venus aussi beaux et portant autant de fruicts
aussi tôst et aussi bons que les autres. . .»
Landric termine son court opuscule par le
curieux distique suivant :
Qui de bons grefes antera,
Bon fruicts il en rapportera.
Peu de temps après Landric, Olivier de
Serres (2) composait son fameux « Théâtre
d'Agriculture ».
A ce moment, l'agriculture jouissait de toutes
les faveurs royales : Henri IV lisait à table
Olivier de Serres, et le fameux Sully consta-
tait officiellement que « pâturage et labourage
sont les mamelles de l'Etat. »
L'ouvrage d'OLiviER de Serres, dans les
parties qui concernent la greffe, présente
encore plus d'une erreur reproduite d'après
les Anciens, mais il contient aussi des données
originales très intéressantes. [A suivre).
L. Daniel.
Les Onothéracées Japonaises
[Suite et fin)
En terminant la détermination des échan-
tillons soumis à mon examen, jamais, peut-être,
1. Brûlait.
2. Olivier de Serres, Théâtre d'Agriculture . La
première édition date de l'an 1600.
LE MONDE DES PLANTES
27
je ne me suis mieux rendu compte de la diffi-
culté' de discerner les espèces dans un genre
critique. Il est extrêmement difficile, pour ne
pas dire mate'riellement impossible au déter-
minateur, étant donné d'une part le grand
nombre d'espèces admises par Haussknecht et
d'autre part étant donnée l'extrême variabilité
des types spécifiques du genre Epilobium de
ne pas être amené à créer de nouvelles formes.
L'étude des Epilobes français nous a fait
passer entre les mains les échantillons les plus
dissemblables d'une même espèce. Nul doute
qu'il n'en soit de même pour les Epilobes des
autres régions du globe. Malgré ces variations
innombrables des types nous avons tenu à faire
rentrer tous nos échantillons dans les espèces
déjà admises, bien convaincu que celles-ci
sont déjà réductibles à un nombre assez res
treint. Car, si parmi les espèces admises par
le monographe d'outre-Rhin, certaines pré-
sentent des caractères spécifiques indiscu-
tables, nombre d'autres, comme nous espérons
le prouver plus tard, rentrent, tant au point de
vue anatomique qu'au point de vue morpho-
logique, dans des types nettement définis dont
elles ne sont que des dérivations adaptées à
des milieux variés.
Nous avons eu à lutter, au cours de notre
étude, contre des difficultés matérielles pro-
venant du nombre restreint d'échantillons,
souvent uniques, de leur état plus ou moins
fruste et aussi de l'absence de tel ou tel organe.
Voici quelles sont les dénominations des
dernières parts qui nous restaient à examiner:
Epilobium roseum Schreb.— Rebunshiri,
i3 octobre 1894.— 13.894. — R, P. Urb.
Faurie leg.
E. Wattianum Hausskn. — Kattasan,
i3 juillet 1894. — 13.399. — R. P. Urb.
Faurie leg.
E. pseudo-obscurum Hausskn. — Iwagi-
san,2i juillet 1886; 5 septembre 18S9. — 1040
et 4704. — R. P. Urb, Faurie leg.
E. laetum Wallich. — Shirosaki, 16 juillet
i885. — 682. — R. P. Urb. Faurie leg.
E. japonicum Hausskn. — Tsurugizan ;
5 septembre 1894. — 13.799. — R. P. Urb.
Faurie leg.
E. pyrricholophum Franch. et Savatier. —
Tosa, 18 novembre 1893. — 1 1.793. — R. P.
Urb. Faurie leg. — Publié sous le nom de E.
japonicum (Monde des plantes du ier septembre
1896^ par suite d'une permutation d'étiquette.
E. calycinum Hausskn. — Environs d'Ao-
mori, 23 juillet 1886; Hakodaté, 17 octobre
1886. — 1071 et 3 186.— R. P. Urbain Faurie
leg.
Graines oblongues, d'un brun roussâtre.
arrondies, appendiculées au sommet, atténuées
peu à peu et aiguës à la base, longues environ
d'un millimètre, abondamment couvertes de
papilles. (Haussknecht, dans sa monographie,
ne donne pas la description des graines de
cette espèce.)
E. leiophyllum Hausskn. — Tsuru-
gizan, au pied des glaciers, 20 juillet 1894.—
13426. — R. P. Urb. Faurie leg. —Cette
plante pourrait être une espèce nouvelle ?
(A suivre) H. Léveillé.
Contribution à l'étude du genre
« Ludwigia » (Onothéracées)
M. H. Léveillé, dans un travail en cours de
publication sur les Onothéracées françaises(i),
remplace les appellations à'isnardia ou de
Danlia par celle de Ludwigia, en indiquant les
raisons pour lesquelles il opère cette substi-
tution. Ayant eu plusieurs fois l'occasion d'é-
tudier des espèces et des genres de cette inté-
ressante famille, j'ai voulu m'assurer si l'ana-
tomie se prêtait à cette modification et s'il n'y
avait pas lieu de maintenir les genres Isnardia
et Ludwigia. M. H. Léveillé a bien voulu
m'envoyer de nombreux échantillons secs
pour cette étude, je lui en exprime toute ma
reconnaissance.
Les caractères anatomiques fournis par la
tige et la feuille des Ludwigia confirment
pleinement l'appréciation que j'avais exprimée
dans un récent mémoire (2) concernant 17s-
nardia palustris. Je disais que le genre Isnar-
dia pouvait être considéré comme un genre
de transition qui rattache les Haloragacées
aux Onothéracées, sans le distraire cependant
de cette dernière famille. Or les espèces du
genre Ludwigia renferment les mêmes carac-
tères anatomiques essentiels que YIsnardia.
Toutes possèdent les raphides des Onothéra-
cées et les oursins des Haloragacées (excepté
L. parvijlora et alternifolia) ; toutes portent
aussi les larges poils aigus des Onothera,
Circaea, etc. et deux (L. alternifolia et
sphaerocarpa) des poils 1 - sériés , 2-3cell.,
rappelant ceux du genre Trapa qui appartient
sans nul doute aux Haloragacées.
(1) H. Léveillé. — Les Onothéracées françaises
(Le Monde des Plantes, n' 80, p. 98).
(2) P. Parmentier. — Du rôle de V anatomie pour
la détermination des plantes critiques et liti-
gieuses (Ann. Sc.Natur. 70 série, p. 34; 1896).
2 S
LE MONDE DES PLAN I ES
Si je cite surtout la structure des poils et
les formes cristallines, c'est à cause de l'impor-
tance taxinomique de ces deux caractères,
importance qu'aucun anatomiste sérieux ne
saurait méconnaître aujourd'hui. A ce qui
précède, l'on peut ajouter encore l'existence de
stomates sur les deux épidémies foliaires,
leur mode unique de développement. la nature
et l'épaisseur relative des épidémies, l'absence
de tissu mécanique extra libérien dans la
nervure médiane (exe. L. sphaerocarpa) et le
pétiole, le siège de formation du périderme
dans la tige, enfin l'absence d'oursins chez
tous les autres genres des Onothéracées.
Au point de vue morphologique, il n'est
guère possible, ce me semble, de saisir des
caractères suffisamment constants et tranches
pour distinguer les Ludwigia de VIsnardia.
11 y a donc lieu, pour se conformer à l'exac-
titude des faits, de se rattacher à l'opinion de
M. Léveillé.
Passant ensuite à l'étude comparative des
divers Ludwigia que j'ai eus à ma disposition,
j'estime qu'il est nécessaire d'opérer quelques
réductions spécifiques.
Entre le Ludwigia palustris L., provenant
de la Colonie du Cap et VIsnardia palustris
provenant des bords de l'Arroux (Saône-et-
Loire), il n'existe aucune différence anatomi-
que de nature à permettre de considérer ces
deux plantes comme deux espèces distinctes.
Toutes deux possèdentdes oursins et des raphi-
des, des poils i cell. en quantité variable, une
hélio-xérophilie sensiblement égale, les mêmes
aptitudes de milieu. L'I. palustris a l'épider-
me foliaire inférieur onduleux, tandis que cet
épiderme est recticurviligne chez L. palustris.
Ce caractère n'est pas purement qualitatif, il
est plutôt épharmonique et conséquemment
peut très bien varier chez la même espèce ré-
coltée dans des milieux différents. Le méso-
phylle des deux plantes précitées a une épais-
seur oscillant entre 70 et Sojji, des palissades
larges, disposées sur une seule assise et rem-
plissant environ la moitié de l'épaisseur du
mésophylle. Le parenchyme cortical de la tige
est très lacuneux et le plan ligneux est iden-
tique ; le périderme et la zone mécanique
extra libérienne font défaut. Quant à l'obser-
vation d'un liber interne, mentionnée dans
un précédent mémoire (1) au sujet de VIsnar-
dia palustris, et des doutes que j'avais émis
sur le véritable caractère de ce tissu, croyant
y avoir rencontré des tubes criblés et des
cellules compagnes, ce qui révélerait un liber
1 I'. Paruentier. loc. cit., p. 35.
interne, il y a lieu de la modifier et de ne
voir qu'un parenchyme endoxvlaire qui peut
se réduire beaucoup chez /.. palustris ou
se retrouver mieux développé ailleurs (L.
ovalis Miq.).
1.7. palustris, se confondant spécifique-
ment avec le L. palustris. doit être supprimé
de la Flore et rentrer dans le genre Ludwigia
sous cette dernière appellation.
A l'espèce précédente (L. palustris L.) se
rattachent, à titre de simples variétés, les
L. natans LU. et L. ovalis Miq. En effet, les
caractères qualitatifs anatomiques de ces
deux plantes sont rigoureusement les mêmes
que ceux de l'espèce relative. Elles ne s'en
distinguent, la première, que par des épi-
dermes foliaires un peu moins épais, l'ab-
sence complète de poils, une abondance plus
grande de cellules cristalligènes et les deux
assises périphériques du parenchyme cortical
de la tige fortement collenchymatoïdes. La
seconde, (L. ovalis), est aussi presque glabre ;
on ne rencontre sur la face inférieure du
limbe que quelques petits poils i-cell.. la
plupart capités et très élargis à la base ; son
épiderme inférieur est onduleux ; le méso-
phylle est beaucoup plus épais lioo jx. au lieu
de 70 — 80) ; le parenchyme cortical de la
tige est moins lacuneux. Les oursins de ces
deux formes sont plus volumineux que ceux
du L. palustris. L'on peut considérer les
!.. natans et ovalis comme desL. palustris plus
hélio-xérophiles, et ce malgré le milieu aqueux
où ces plantes croissent ordinairement. Si
l'on consulte ensuite les caractères organo-
graphiques de ces trois plantes, on constate
qu'ils confirment admirablement la classifi-
cation établie par l'anatomie.
Le L. parvijlora Roxb. est une seconde
e-pece parfaitement caractérisée i° par l'exis-
tence exclusive de raphides dans la feuille et
la tige, 2" par son périderme issu du liber
secondaire, entouré extérieurement d'une
couronne mécanique péricyclique, discon-
tinue et pourvue seulement de 1-2 assises
de fibres à lumen plus ou moins étroit. Cette
espèce se rapproche plus des Onothéracées
vraies que des Haloragacées ; elle contribue
à relier les Ludwigia à la première famille :
1" par ses raphides, 2" par l'absence d'oursins,
3° par ses poils 1 - cell. courts et robustes,
40 par son périderme caulinaire, 5° enfin par
le plan ligneux du bois secondaire de la tige.
Le parenchyme cortical de cette dernière est
aussi creusé de nombreuses et larges lacunes.
La diagnose donnée par Roxburgh de son
L. parvijlora ne répond pas a l'échantillon
que j'ai sous les yeux et, pour ce motif,
LE MONDE DES PLANTES
29
M. H L. éveillé propose de nommer cette
espèce L. tetragona.
Les deux espèces suivantes, L. alterni-
folia L. et sphaerocarpa Eli., parfaitement
distinctes, pourraient constituer un sous-
genre à cause de leurs nombreux et longs poils
1 -sériés qui les rapprochent particulièrement
du genre Trapa, c'est-à-dire des Haloraga-
cées. Ces poils offrent une preuve nouvelle
en faveur du caractère transitoire que j'ai
assigné au genre Ludwigia.
Le L. cilternifolia est héliophobe ; son méso-
phylle, d'une épaisseur de 67 u., est dépourvu
de palissades et d'oursins ; on n'y rencontre
que des raphides ; les épidermes sont pourvus
de poils i-cell., courts et de poils i-sériés,
2-3 cell., plus longs. Le parenchymecortical
de la tige est collenchymatoïde, surtout
dans sa moitié externe ; les cellules de l'autre
moitié sont écrasées et irrégulières. La zone
mécanique et le périderme s'y rencontrent
comme chez le L. parviflora. Les cellules du
liège, ainsi que celles des rayons médullaires
sont très allongées dans le sens de l'axe de la
tige ; les vaisseaux du bois secondaire sont
pourvus de larges ponctuations simples et ont
leurs diaphragmes percés d'une seule et large
ouverture ovale ou circulaire. Ces mêmes
vaisseaux sont disposés sans ordre apparent
dans l'épaisseur totale du cylindre central ; le
parenchyme ligneux fait défaut et les fibres
ligneuses, à parois lisses, sans ponctuations,
sont placées en séries rayonnantes. Les rayons
médullaires ne comprennent jamais qu'une
seule assise de cellules : telle est la structure
du bois secondaire qui répond bien au plan
ligneux des Onothéracées.
La dernière espèce, L. sphaerocarpa, se
rapproche encore davantage du genre Trapa
à cause : i° de ses poils i-sériés et 2° de ses
oursins. Les autres caractères : poils i-cell.
et raphides ; stomates sur les deux épidermes
foliaires ; couronne mécanique extra-libé-
rienne dans la tige y figurent également. Le
périderme fait défaut ( allure épharmonique )
ainsi que les lacunes du parenchyme cortical.
Le faisceau libéro-ligneux de la nervure
médiane est exceptionnellement renforcé exté-
rieurement d'un arc mécanique ouvert en
haut. Cette espèce est très héliophile.
En résumé, les six plantes étudiées par moi
peuvent être décrites dans les Flores dans
l'ordre suivant :
i° Ludwigia parviflora Roxb. = L. tetra-
gona Levl.
•2.0 L. PALUSTRIS L. = Isnardia palustris L.
VAR S — L. NATANS ElL.
VAR V — L. OVALIS MlQ.
3° L. AI.TERNIFOLIA L.
4° L. SPHAEROCARPA ElL.
rBaume-les-rDames,i 7 octobre 1896
P. Parmentier
Sur un fait de tératologie végétale
présenté par
1' " Arenaria ssrpyllifolia L. "
Moquin Tandon dans ses Eléments de
Tératologie végétale, p. 89, a décrit sous le
nom de Géantisme cet état d'une plante ou
d'un arbre dont toutes les parties présentent
une augmentation générale ou une taille au-
dessus de la normale.
Quelques phytographes ont même donné
à ces particularités le nom de variétés et les
ont appelées gigantea, ma.vima, etc., ce quia
souvent donné lieu à des méprises, car les
mêmes dénominations sont employées pour les
espèces normales d'un genre quelconque, qui
offrent naturellement de grandes dimensions.
Ces formes gigantesques sont des phénomènes
pu rement accidentels, dus le plus souvent a
la station, qui fournit aux plantes un excès de
nourriture. Magnitudo mutatura copia alimenli
in plantis non minus quam in animalibus, a dit
Linné.
Or un pied &' Arenaria serpyllifolia que j'ai
récemment observé à Alençon rentre dans
cette catégorie et me parait à cause de ses di-
mensions véritablement phénoménales devoir
être signalé aux botanistes. La tige a pu don-
ner des rameaux en nombre suffisant pour
couvrir un cercle de 43 centimètres de diamè-
tre et former un -oussin régulier très dense
ayant 6 à 7 centimètres d'épaisseur. Un calcul
approximatif m'a fait estimer le nombre des
fleurs à plus de 5. 000. Presque toutes sont
p 'rvenues à maturité. Cet exemplaiied'^. ser-
1 llifolia a été déposé au Musée d'Alençon.
A.-L. Letacq.
L'Extracteur de Colchique
Je crois absolument superflu de faire connaître
aux lecteurs du Monde des Plantes cette plante
qu'on nomme Colchique d'automne {Colchicum
autumnale L.). Mais je leur signalerai un instru-
ment récemment fabriqué par l'importante maison
de graineterie C. Denaiffe de Carignan (Ardennes),
3o
LE MONDE DES l'I.ANTF.S
pour permettre aux agriculteurs de se débarrasser
aisément et rapidement de cette plante nuisible à
leurs prairies.
Cet extracteur, dit la note que j'ai devant les
yeux, se compose d'unetige en fer rond terminée
en forme de pique à la partie inférieure et munie
d'une poignée transversale à l'autre extrémité. A
i) centimètres au-dessus de la poinle inférieure,
est ajustée une petite fourche ou grille à trois
dents, susceptible île se relever et de se rabattre
verticalement sur la tige. A 3o centimètres au-
dessus de l'axe de cette fourche, la tige est con-
tournée en L: très fermé, consolidé par une bague.
Cette partie contournée qui n'est pas indiquée
sur la gravure ci-contre, sert à indiquer la pro-
fondeur à laquelle il faut enfoncer l'instrument et
On lait ensuite exécuter un demi-tour à l'extrac-
teur {fig. 3). Pendant ce mouvement la fourche
qui était relevée sur la lige afin de faciliter la pé-
nétration, se place horizontalement sous l'oignon.
11 ne teste plus alors qu'à le retirer.
Cet instrument me parait destiné non pas exclu-
sivement à extraire les bulbes de Colchique, mais
aussi les bulbes de toutes plantes. Il peut facile-
ment remplacer la houlette du botaniste, lorsqu'il
s'agit de récolter des plantes à racines charnues,
qui, souvent profondément enfoncées dans la
terre, se retirent rarement sans blessure ou d'une
façon complète. Dans tous les cas sa pénétration
dans le sol est plus aisée et exige moins d'efforts
que la houlette.
Dans ce but, il serait à désirer que cet extrac-
TigA.\
^g#feM^^<4t-'
à donner un point d'appui pour s'aider par la
pression des pieds dans les sols très résistants.
L'extracteur étant placé droit, la fourche tournée
du côte opposé à l'ognon ou bulbe du colchique
{fig, i) est enfoncé verticalement à environ 35
centimètres [fig. -■) an" 1ue 'a fourche se trouve
en dessous de la profondeur la plus grande à
la piellc se trouvent les ognons.
tcur fut transformé en canne de touriste assez
légère tout en étant très solide. Je ne sais si les
inventeurs préoccupés d'abord des avantages que
l'agriculteur peut retirer de leur instrument, qui
me paraît très pratique, ont songé également à en
faire profiter aussi les botanistes. Dans tous les
cas cela me paraît facile.
I'. Y. LIOTARD,
LE MONDE DES PLANTES
3t
Nouvelles localités de plantes rares ou peu
communes pour la flore de Normandie
Cardamine amara L. — Autheuil et Tourouvre,
bords de la Commauche.
Erysimum cheiranthoides L. — Autheuil, lieux
cultivés.
Parnassia palustris L. — Feings, lieux maré-
cageux près les bois du Valdieu.
Silène nutans L. — Autheuil, dans un champ de
trèfle près la Véronnière (8 juin i8q5), probable-
ment introduit.
Saponaria vaccaria L. — Feings, Autheuil, çà
et là dans les lieux cultivés.
Tilia parviflora Ehrh. — Autheuil, Feings,
Longny et sans doute ailleurs, çà et là dans les
les haies et les bois.
Rhamnus catharticus L. — Autheuil et envi-
rons, commun dans les haies et les bois.
Trifolium médium L. — Tourouvre, coteau boisé
près la Barbinière.
Rubus idœus L. — Feings, haies et bois du Val-
dieu près des étangs de la Vigne.
Vicia lutla L. Autheuil, dans un champ près
de la Véronnière ; semble introduit.
Asperula odorata L. — Autheuil, bois du
Valdieu.
Dipsacus pilosl's L. — Autheuil et Tourouvre,
bords de la Commanche.
Senecio aquaticus Huds. — Feings, prairie hu-
mide entre le Grand Boulay et la limite d'Au-
theuil.
Cirsium eriophorum Scop. — Autheuil, terrains
calcaires.
Campanula glomerata L. — Autheuil, talus cal-
caires, aux haies des Forges.
Carpinus Betulus L. — Autheuil et environs,
bois et haies ; très commun.
Epipactis latifolia AU. — Autheuil, lieux in-
cultes et ombragés des terrains argilo-siliceux.
Setaria glauca PB.— Feings, Autheuil, lieux
cultivés.
Digitaria filiformis Kcel. — Feings, Autheuil,
lieux cultivés des terrains siliceux ; commun.
C'est par erreur que les plantes suivantes ont
été indiquées à Autheuil ou aux environs.
Galium saxatile
huila britarinica
Stachys germanica
Digitaria sansuinalis
Enfin le Cephalanthera grandiflora a sans doute
été confondu avec le C. rubra ; je vérifierai le fait
en saison.
Autheuil (Orne), février 1896.
F. LANDE.
Le Dr Perrier et la Flore de la Mayenne
« Les pérégrinations d'un naturaliste sont inscrites
« toutes entières dans ses collections. »
J, Morière fNot. biogr. sur le
£>• Perrier, p. 1 1 (1).
Les études faites dans ces dernières années sur
la botanique mayennaise ne citent pas les travaux
du Dr Perrier, l'un des botanistes qui connurent
le mieux la Flore de l'arrondissement de Mayenne.
Né à Lassay, le 3o septembre 1809, il y mourut
le 11 décembre 1S66.
Après avoir soutenu sa thèse de doctorat (2) en
r 835, devant la Faculté de Médecine de Paris, Al-
fred Perrier vint exercer la médecine à Caen où
son grand-père maternel, De Roussel (1748-1812)
professeur à l'Université de cette ville et auteur de
la Flore du Calvados et des terrains adjacents
(1806) avait longtemps enseigné la Médecine et la
Botanique.
Alfred Perrier se lia bien vite avec les botanis-
tes du Calvados qui formaient alors une véritable
pléiade de naturalistes: René Lenormand, Alphonse
de Brébisson, le professeur Morière, Durand-Du-
quesnay, pour ne citer que les noms les plus con-
nus.
L'entomologie et la paléontologie normande com-
me la botanique furent ses études favorites.
Fixé à Caen, il allait tous les étés passer ses va-
cances à Lassay (Mayenne), à Saint-Bômer prés
Domfront (Orne) et aux environs de Chambois près
Vimoutiers (Orne).
Chaque année il revenait de ces localités avec
d'abondantes moissons.
Collaborateur actif de Brébisson, il fit connaître
dans la Flore de Normandie ses découvertes, même
celles qu'il avait faites dans le Canton de Lassay.
Ainsi des plantes qui appartiennent à la Flore
du.Maine furent signalées « sur les confins de la
Normandie ».
Les landes de Malingue, en particulier, situées
sur la commune de Melleray fournirent plusieurs
raretés consignées sur la Flore de Normandie avec
la mention : Loré(3).
Comme l'illustre auteur de l'ancienne Flore de
Normandie, j'y ai été trompé à mon tour, et j'ai
indiqué dans un récent catalogue de plantes Dom-
frôntaises, quelques espèces qui ne se trouvent
que dans la Mayenne.
Ayant eu l'occasion de faire dernièrement, une
(1) Cf. J. Morière: Notice biographique sur le Docteur
Perrier {TSull. '_Soc. Linn. Norm. 1867.).
Aug. Chevalier : Catalogue des plantes vasculaires de
l'arrondissement de Domfront avec notescritiques et observa-
lions biologiques. (Bull. Soc. Linn Norm. iSg3 p. 100).
(2) A. Perrier : Considérations sur l'angine tonsillairc
périodique suivies de quelques propositions médicales. (Thèse
présentée et soutenue à la Faculté de médecine de Paris le
23 août ii>35) Paris, Didot le-Jeune, 1835.
(3)Loré est une commune de l'Orne séparée de Melleray par
la rivière la Mayenne.
32
I.E MONDE I1KS PLANTES
révision de l'Herbier Perrier conserve; à la Galerie
botanique .le la Faculté des sciences de Caen
lardin des plantes), j'ai noté avec soin les loca-
lités de l.i Mayenne et c'est cette liste déplantes
raies que j'ai l'honneur de présenter aux lecteurs
du Monde des /'Laites.
[à suivre .
Aug. CHEVALIER,
Préparateur de Botanique
à la Faculté des Sciences de Lille.
Quelques Lichens rares ou nouveaux pour
l'Orne et la Normandie.
Parmelia exasperatula. Nyland.-in Hueadd.
n° 3o6 ; Oliv. Etude sur les Parmelia de la Flore
Française, p. 21.
Stérile. La superficie du thalle est garnie de petits
lobules finement découpés qui le distinguent faci-
lement de son voisin le Parmelia exasperata,
Bazoches-au-Houlme (Orne), sur un pin. Egale-
ment sur plusieurs plaques d'ardoises avec un
thalle très mince, juillet iSq3. Nouveau pour la
Normandie.
Parmelia Isidiotyla. Nyland.-in Hue add.
n° 8oS ; Oliv. Etude sur les Parm. p. 24.
F'crtile. Le thalle est recouvert d'une épaisse
couche d'isidium cendré-olive, verruqueux, et
blanchissant au frottement. Insensible aux réactifs.
Sur les rochers schisteux de St-Clément à Rabo-
danges (Orne), septembre 1895. Nouveau pour
la Normandie.
Parmelia perrugata. Nyland. Lich. Pyrén.-Or.
observatis novis p. 5. Magnifiques échantillons sur
les ardoises du château de la Foulonnerie à Ba-
zoches-au-Houlme. Voisin de Parmelia prolixa,
mais à laciniures thallines fortement ridées
tranvcrsalcment et à spermaties plus courtes. Ega-
lement nouveau pour la Normandie.
Bacidia incompta (Borr.;. Th. Fries, Lich.
Scandin, p. 36 1 .
Lspéce très rare. Son habitat ordinaire est
l'écorce des vieux arbres, ormes surtout, .le l'ai
récoltée en septembre dernier à Bazoches, sur le
bois, a l'intérieur d'un vieux chêne.
Rhizocarpon geminatum l.v . Th. Fries.
Lich. Scandin. p. 638 ; Lecidea geminata. Xvland.
Lich. Scand. p. 234. Le thalle un peu épaissi
forme sur les ardoises de petites plaques arron-
dies, très nettement déterminées; chaque thèque
contient deux spores seulement, qui mesurent
35, 5oX'6.3°- Château de la Foulonnerie à Ba-
zoehes-au Houlme. Va pas encore été signalé en
Normandie. — Septembre i.Scp.
Catilaria synothea (A ch.). Th. Fries. Lich.
Scand. p. 577. Lecidea denigrata Nyland. Lich.
Lapp. Orient, p. 14 | .
.le n'ai rencontré cette rare espèce que deux lois
dans l'Orne : à Autheuil et à Champcerie, sur de
vieilles lisses en bois, et toujours en petite quan-
tité.
Verrucaria Lecideoides Mass,. Kœrbg.
Parerg. Lichenol. p. 376.
Rencontré en petite quantité sur les pierres
calcaires tendres d'un mur au bourg de Bazoches.
au -Houlme. Octobre i8o,5. Nouveau pour le dé-
partement et très rare pour la Normandie.
Leptogium microphylloid.es. Nyl. Synops.,
p. 121.
Bazoches-au-Houlme. Sur le bois, à l'intérieur
d'un vieux chêne, où il était mélangé au Bacidia
incompta. Nouveau pour le Département.
Arthonia varians. Nyland. Lich. Scand. p.
260. Celidium varians. Arnold. Lichenol. fragmente.
xvi. p. 18.
Rochers du Plantis à Bazoches-au-Houlme
Rencontré sur les apothécies du Lecanora glau-
coma où il vit en parasite. N'a pas encore été si-
gnalé dans notre Département.
Je mentionnerai encore comme rare pour notre
contrée Le Lecidea latypea (Ach,). Nyland. Lich.
Scand, p. 217, tandis qu'au contraire sa variété
Latypiza se rencontre asse/ fréquemment sur
les schistes à fleur de terreà Bazoches-au-Houlme,
Mesnil-Vin, etc. La différence entre les deux con-
siste surtout dans la réaction ; Latypea marque :
thalle K. (C) + rouge-orangé ; et Latypiza K (C) —
c. t d. est complètement insensible.
H. OLIVIER.
Recherches sur l'Epilobium nutans
Schmidt(l)
Je viens, grâce à l'obligeance de M. Léveillé,
d'avoir l'occasion d'examiner deux échantillons
authentiques d'il, nutans, récoltés par le bota-
niste E. Fiek, l'un près d'Elbjall (Silésie), 1
1 260 "'. d'altitude, l'autre dans la haute Silésie,
à i3qo m. ; tous deux croissaient en terrain
granitique, le long des ruisseaux, ou sur le
bord des sources. Ces deux échantillons res-
semblent beaucoup à \'E. alpinum L. par le
port, les dimensions et la majorité des carac-
tères morphologiques. C'est donc avec raison
que M. le Dr Uillot, après avoir cité les carac-
tères qui distinguent cet Epilobe des E. alsi-
ne/olium et alpinum, l'ait remarquer que tous
trois « ne semblent constituer qu'un seul et
même groupe (2) ».
L'anatomie vient corroborer cette manière
de voir. h'E. nutans est caractérisé, sans diffé-
rence appréciable sur les deux spécimens, par
les épidermes foliaires onduleux, a très larges
cellules, par le mésophylle presque homogène,
les palissages, très larges, étant a peine deux
lois plus longues que larges et remplissant le
tiers environ de l'épaisseur du mésophylle ; par
la structure du parenchyme cortical delà tige
(1) P. Parmentif.r. — Recherches sur les Kpi-
lobes de France (In Rev.Gén. de Ilot. t. VIII. p.23.)
('.) D' Gii.lot. — Recherches sur- /ex Epilobi
France travail analytique), Le Monde des Plantes
n" 80, p. 100, 1S11G.
LE MONDE DES PLANTES
55
dont les cellules, grandes, sont faiblement col-
lenchymatoïdes dans le tiers externe ; enfin,
par l'absence de fibres mécaniques extra-libé-
riennes et de périderme. Ces caractères, je le
répète, se maintiennent sur les deux échantil-
lons récoltés à des altitudes différentes de
i3o mètres.
Les affinités de VE. nutans avec ses deux
congénères sont attestées : i° par l'absence de
poils sur la feuille ; 2° la nature des épidermes
foliaires ; 3° l'absence d'arc mécanique extra
libérien dans la nervure médiane ; 40 la struc-
ture identique du parenchyme cortical de
cette même nervure (excepté E. alsinefolium);
5° l'existence de poils rares et de même struc-
ture sur la tige ; 6° l'absence de périderme et le
plan ligneux du cylindre central.
Les affinités anatomiques avec \'E. palustre
sont beaucoup moins nettes que les précédentes.
On peut considérer VE. nutans comme une
race hygrophile de YE. alsinefolium, au même
titre que VE. alpinum ; je dirai même que si
ce n'était le caractère tiré des graines, j'en
ferais une variété de ce dernier.
i3 novembre 1896.
P. Parmentier.
Notice sur C.-C. Gillet
Claude-Casimir Gillet, Chevalier de la légion
d'honneur, vétérinaire principal en retraite, dont
le'nom est bien connu des botanistes français, est
décédé le Ier septembre dernier à Alençon, qu'il
habitait depuis 184S. Il était âgé de 90 ans.
Né à Dormans (Marne) le 19. Mai 1806, le jeune
Gillet entrait comme élève militaire en 1823 à
l'Ecole d'Alfort où il se fit remarquer par son ar-
deur pour le travail et une véritable passion pour
l'histoire naturelle. Dés ce moment aussi il se
montrait peintre et dessinateur très habile.
En i83o, il assistait à la prise d'Alger, et après
un séjour de quatre ans dans notre colonie, il fut
envoyé en garnison successivement à Joigny, Lyon,
Saint-Germain-en-Laye, Verdun, Sedan, Valen-
ciennes, Thionville. Dans ces différents postes, sans
négliger ses devoirs professionnels pour lesquels il
fut toujours assidu et dévoué, il employait ses loi-
sirs à collectionner des plantes et des insectes.
Sa nomination dans l'ordre de la Légion d'Hon-
neur est de 1847.
Venu l'année suivante à Alençon, M. Gillet se
consacre presque sans réserve à la botanique. C'est
là qu'il compose ses deux principaux ouvrages, la
Nouvelle Flore française et les Champignons de
France, qui feront vivre son nom dans la posté-
rité.
Le premier paru, en 1860, devint presque aussi-
tôt le Vade-Mecum des amateurs de plantes. Ses
nombreuses planches chargées de dessins, qui se
recommandent a la fois et par l'élégance de l'exé-
cution et par l'exactitude des détails anatomiques,
ses descriptions concises qui mettent en relief les
caractères spécifiques les plus saillants, leur dispo-
sition en clefs dichotomiques, l'indication des pro-
priétés et des principaux usages des végétaux, des
notes sur leur distribution géographique, l'étymo-
logie des noms, et tout cela condensé dans un vo-
lume de 7 à 800 pages, lui gagnèrent bientôt tous
les suffrages. 11 est aujourd'hui classique et son
succès ne fait que s'affirmer de jour en jour ; les
sept éditions qui se sont suivies à de courts inter-
valles, témoignent hautement la faveur qu'il a re-
çue du public et sont la meilleure preuve de sa
valeur et de son utilité.
Les premières livraisons des Champignons de
France parurent en 1874, et la publication s'en
est continuée sans interruption jusqu'à la mort de
l'auteur. 11 a donné les Hyménomycètes et les
Discomycètes (texte et planches) et 48 pi. seulement
des Gasteromycètes.
Le texte a été rédigé avec le plus grand soin. La
classification etla synonymie sont celles de Pries ;
une clé analytique facilite les déterminations; dans
les descriptions l'auteur insiste particulièrement
sur les caractères faciles à observer, visibles à l'œil
nu ou à l'aide d'une simple loupe, telles que la
forme et la couleur du chapeau, des feuillets,
du pied, du collier, les qualités de la chair. Des
notes sur les stations préférées de chaque espèce,
l'époque de sa croissance, ses propriétés, et s'il
est nécessaire, ses usages dans l'économie domes-
tique s'ajoutent aux premières indications.
Mais ce qui fait avant tout le succès si légitime
de l'ouvrage de M. Gillet ce sont les 800 planches
dessinées et coloriées à la main d'après nature par
l'auteur lui-même, et qu'aucun ouvrage mycolo-
gique n'a surpassées pour la beauté, la finesse, la
parfaite exactitude des détails de l'organisation et
du coloris.
M. Gillet était le modèle du savant aimable,
complaisant et affectueux pour ses confrères. Sa
modestie, sa droiture, son extrême bonté, l'urba-
nité de ses manières l'avaient rendu sympathique
à tous.
11 a travaillé jusqu'à la fin de sa vie et quelques
semaines encore avant de mourir, il dessinait pour
son ouvrage.
La mort ne l'a point surpris ; il s'y est préparé
en vrai chrétien et c'est dans les sentiments de la
foi la plus vive qu'il a rendu le dernier soupir.
A.-L. Letacq.
Bibliographie
Illustrationes plantarum Europae ra-
riorum. auctore G. Rouy. Fascicule V.
Le présent fascicule, digne des précé-
dents, renferme les espèces suivantes : 77m-
lictrum médium Jacq ; Thalictrum gallicum
Rouy et Fouc. forma T. silaifolium Jord :
Delphinium emarginatum Presl. ;Mathiola gla-
bra DC. ; Coincya rupestris Rouy; Hype-
ricitm corsicitm Steud. ; Géranium lanugino-
sum Lamk. ; Cytisus absinthoides Janka ;
Medicago apennina Woods ; Vicia Tiarba-
ptee Ten. et Guss ; Saxi/raga catalaunica
34
LE MONDE DES PLANTES
Boiss. et Reut.,- Thapsia minor Hoffgg.
et Link. ; Daucus lopadusanus Ten. \Conopo-
diwn Richteri Rouy ; Scabiosa macropoda
Cosi.i : Senecioauricula Bourg.; Cirsium bour-
gœamim Willk. ;CarduusuncinàtusM.B. ;Ser-
ratula alcala Coss. ; Centaurea marschallana
Spr. ; Hieracium scapigerum Boiss. et Hcldr. ;
Digilalis purpurascens Roth. ; Anarrhinum cor-
sicum Jord. et Fourr. ; Teucrium lancifolium
Boiss : Nepeta lusitanica Rouy.
Plantas nuevas Chilenas r. a. philippi.
Ce travail qui est extrait des annales
de l'Université du Chili et qui fait suite à de
précédents volumes témoigne, comme eux,
de la merveilleuse richesse de la flore chilienne.
Il renferme des espèces nouvelles, tant pour la
flore du Chili, que pourla flore du globe, appar-
tenant aux familles suivantes : Verbenacécs, So-
lanacées, Nolanacées, Scrofulariacées.Plumba-
ginées,Plantaginées, Nyctaginées. Chénopodia-
cées, Polygonacées, Lauracées, Santalacées,
Thyméléacées, Aristolochiacées, Euphorbia-
cées,Pipéracées,BétuIacées,Cupulifères,Gnétu-
cées,Cupressinées, Naïadacées,Cératophy liées.
Ne pouvant donner l'énumération complète
de toutes les espèces, nous nous bornerons a
la liste des genres, en faisant suivre ceux-ci du
chiffre des espèces ; Verbena (16) ; Ihryo-
thamnus gen. nov. ; Lippia (q) ; Fabiana (6) :
Nicotiana (i3); Solarium (19) ; Himeranthus :
Jaborosa ; Latua ; Phrodus (3) ; Lycium (10) :
Nolana (i5) ; Alona (8) ; Osteocarpus {'.
Dolia 17) ; Verbascum (6) ; Veronica (9) Bud-
dleia : Gerardia ; Mimulus (2) ; tLuphrasia
7 ; Schi^anthus (i5); Calceolaria (40) : Arme-
riez (?) ; Littorella ; Plantago (33) ; Allionia ;
Oxybaphus (2) ; Chenopodium (9) ; Ambrina
(3 1; Roubieva; Hlitum; Atriplex (11); Salkornia
(2) ,■ Suaeda (5) ; Polygonum (9) ; Muklen-
beckia (2); Rumex 12) ; Chorijanthe ( 1 11 ;
Lastarriaea (41 ; Pcrsea (2) ; Cryptocaya :
Un-odes ; Daphne (2) ; Aristolochia ; Ett-
pliorbia (9) ; ilve//rtmtagen. nov. ; Peperomia;
Aluns : Fagus (5) ; Ephedra 4) : Libocedrus :
Potamogeton (5) ; Zostera ; Ruppia ; Cera-
iophyllum.
Les lichens des environs de Paris.
PARIS par William Nylander. Excellent
travail d'un auteur dont l'éloge n'est plus à
faire. Dans sa prélace, M. Nylander, après
avoir énergiquement protesté contre la sym-
biose des Lichens avec les algues, rappelle-
les ouvrages, d'ailleurs incomplets, de ses
devanciers, et les listes publiées par lui-
même dans diverses revues. Suit l'énu-
mération des espèces. On n'en compte pas
moins de : 444. L'ouvrage de l'émincnt liché-
nologue vient combler heureusement une
regrettable lacune et servira de manuel à ceux
qui seront désireux d'étudier les intéressants
végétaux dont il traite.
Flora of British India. Sir J. D. IIoo-
ker. Part XXL
Ce fascicule est consacré aux Graminées. Il
renferme les cinq tribus suivantes : Panicées,
Oryzées, Zoysiées, Andropogonées, Phalari-
dées et s'arrête aux Agrostidées. comprenant
ainsi 60 genres sur les i.5o environ que ren-
ferme la flore de l'Inde.
Du rôle de l'anatomie pour la distinc-
tion des espèces critiques ou litigieuses
par M. Paul Parmenthk.
Fort intéressante étude qui serait à repro-
duire tout entière.
L'auteur, après avoir donné les conclusions
qui se dégagent de l'analyse des formes cri-
tiques ou litigieuses et défini l'espèce (l'en-
semble des végétaux qui ne diffèrent entre eux,
que par la nature qualitative des caractères
épharmoniques) démontre l'importance de
l'anatomie en faisant l'examen de quelques
plantes critiques ou litigieuses. Parmi celles-
ci, il rattache VHypericum linarifolium Yahl à
l'H. humifusum L. auquel il rapporte aussi //.
australe Ten. Il réunit à l'Epilobium monta-
numL. E.lanceolalum. Seb. et Maur II ramène
YE. alpinum L. à E. alsinefolium Vill. Il fait
de YErigeron unifiorus L. une race station-
nelle, alpestre, de 1' E. alpinum L. Il nie que
les Cirsium anglicum Lob. etC. bulbosum D C.
soient deux espèces distinctes, et fait du C.
fitîpendulum Lange une race régionale du
dernier. Il prouve que le Ruiner palustris
Sm. est un hybride des R. maritimus et R.
conglomeratus. Il détache le genre Trapa des
Onothéracées pour le rattacher aux Haloraga-
cées et exclut enfin le groupe des Euptelea de
la famille des Magnoliacées.
La greffe. Sous ce titre nous réunissons
les excellents travaux de M Lucien Daniel
dont nous allons successivement donner les
titres et les conclusions :
Du CHOIX DES GREFFONS DANS LA GREFFE DES
arbres fruitiers. Conclusions i°. Au point de
vue théorique général, il est faux que tout
rameau soit apte à reprendre de suite, par la
greffe en fente, le géotropisme négatif qu'il a
perdu. Le poirier au moins fait exception.
20 Au point de vue pratique, il faut toujours
choisir les greffons sur les branches verticales
et non sur les branches retombantes.
Note sur la greffe des arbres fruitiers.
Conclusions : Dans la culture des fruits de
pressoir, il faut établir soi-même sa pépinière
pour pouvoir facilement surveiller ses arbres
LE MONDE DES PLANTES
35
et noter avec soin les époques de pousse tant
printanière qu'estivale; noter aussi leur vi-
gueur relative ;
Greffer sur ces arbres des variétés ayant
avec eux une analogie aussi parfaite que pos-
sible en tant que pousse et vigueur.
La greffe des choux cabus.
Conclusions :
i°. L'attaque des parasites vis-à-vis des
plantes greffées est d'autant plus vive que les
deux plantes souffrent plus dans leur rapport ;
2° La greffe n'empêche pas toujours la for-
mation de la pomme dans les choux ; il y a
au moins exception pour les choux nantais et
les choux de Tours ;
3» L'influence directe du sujet sur les
greffons se manifeste très nettement par un
changement de forme dans la pomme du greffon;
4° Cette influence varie suivant les plantes
considérées et ne se manifeste pas avec la
même intensité sur tous les individus d'une
même variété.
Greffe de l'aubergine sur la tomate.
Conclusions :
L'influence directe du sujet sur la posté-
rité du greffon peut varier considérablement
suivant la nature respective du sujet et du
greffon.
Elle passe évidemment par un maximum et
un minimum entre lesquels se trouvent beau-
coup d'intermédiaires.
Au point de vue de la création d'espèces
nouvelles et de leur fixation par le semis la
détermination du degré de cette influence
présente un grand intérêt.
Recherches anatomiques sur les
greffes herbacées et ligneuses par
Lucien Daniel. Ce travail est consacré tout
entier à l'étude du mécanisme de la
reprise anatomique de la greffe. L'auteur,
ainsi qu'il nous le déclare lui-même, nous
montre dans ce livre de 104 pages, enrichi de
trois planches, comment se développent gref-
fon et sujet, depuis le début de l'opération
jusqu'à la séparation de l'association ou jus-
qu'à la reprise définitive. Après un historique
bien documenté de la question, M. Daniel
entre en plein dans son sujet et nous montre
que la soudure, dans la greffe, est une 'régéné-
ration circonscrite, et comprend 2 phases prin-
cipales, qui sont une union provisoire et une
union définitive. Il étudie ensuite les cas qui
peuvent se présenter dans l'une et l'autre
de ces phases et démontre qu'il y a influence
réciproque entre le sujet et le greffon. Nous
ne pouvons donner ici, faute de place, toutes
les conclusions de l'auteur qui sont d'ordre
anatomique et physiologique.
Disons seulement qu'au point de vue ana-
tomique on distingue trois stades successifs
dans l'union provisoire. i° La réunion gros-
sière des deux plantes à l'aide de la substance
unissante. 20 La résorption partielle de la sub-
sistance unissante. 3° La formation de méris-
tèmes locaux indépendants des couches géné-
ratrices normales. Quant à l'union définitive
elle comprend 2 stades principaux. i° La for-
mation de tissus cellulaires; 20 La différencia-
tion des vaisseaux et des tubes criblés avec
formation de liège et de phelloderme protec-
teur.— Plusieurs figures de coupes anato-
miques éclaircissent le texte de cet important
travail.
Missouri botanical garden. Septième
rapport annuel.
Richement illustré comme les précédents et
renfermant entre autres, la photographie du
Victoria regia, ce volume comprend la mono-
graphie des Juglandacées des Etats-Unis par
William Trelease, travail accompagné de
25 superbes planches. Nous y relevons en
outre : A study of the Agaves of the United
States by A. Isabel Mulford (38 planches) ;
the ligulate Wolfias of the United States, by
Charles Henry Thompson (3 planches) ; the
Sturtevant prelinnean library, William Tre-
lease.
Flore de Vendée par J. J. Douteau.
Petit volume très portatif, édité, au prix de
3 francs, par l'Institut international de biblio-
graphie scientifique, 14, Boulevard Saint-Ger-
main, Paris. Cette flore qui ne comprend que
les tableaux dichotomiques de plantes vascu-
laires permet la détermination des plantes sur
place. Toutefois, nous exprimerons nos re-
grets d'y voir passées sous silence les localités
si intéressantes pour un département tel que
la Vendée.
Manuel pratique de culture fourra-
gère par Clément et Henri Denaiffe (Cari-
gnan,' Ardennes).
Sérieux ouvrage, fort précieux pour qui
s'occupe de culture. La première partie traite
de l'utilité des prairies, de l'influence des cli-
mats, des sols favorables, de la classification
pratique des terrains, des plantes caractéris-
tiques des terrains, de l'épuisement du sol des
prairies, de l'analyse botanique, etc.
La seconde moitié renferme la liste des
espèces fourragères, la plupart figurées, et
parmi lesquelles les Graminées et les Légumi-
neuses tiennent les premiers rangs. Nous y
remarquons les nouveautés telles que Lathy-
rus silvestris amélioré par Wagner, Sym-
phytum asperrimum, Polygonum, sachali-
nense. Les autres parties de l'ouvrage sont
LE MONDE DES PLANTES
consacrées aux principales plantes nuisibles
aux prairies, à l'ensilage et à la sidéfation.
Des tableaux pratiques terminent l'ouvrage et
permettent de se rendre compte des résultats
obtenus, de la digestibilité des aliments et de
leur teneur en azote.
Erypheae of Kansas. Loua i . Waters.
Grasses of Kansas. a. s. Hitchcock.
Aperçu sur la Flore de l'arrondisse-
ment d'Alençon par M. L'Abbé A. L. la -
tacq. Travail qui s'impose non seulement
aux botanistes de l'Orne mais à ceux des
départements limitrophes.
Notice sur la constitution géologique
et la Flore des étangs du Mortier et des
Rablais iSarthe) par M. l'abbé A. I.. Letacq,
extrait du Bulletin de la Société d'Agriculture
Sciences et Ans de la Sarthe.
Contributions à l'étude de la Flore de
la Haute-Saône par René Maire (extrait du
Bulletin de la Société d'Etudes des Sciences
naturelles de la Haute-Saône.) Intéressant
travail qui fait désirer d'en voir la suite.
Quel nom doit porter l'Erythraea dif-
fusa Woods ? par Aug. Le Jolis. L'auteur
conclut à l'adoption du nom de E. portensis
Brot.
Additional list of Mississippi Fungi.
S. M. Tracv and F*. S. Earle.
Botany (Phanerogams andvascular crypto-
gans). Baron F. Von Mueller, and Prof.
RALrH Tate.
Majiual of pratical orchard work at
the cape (Cap de Bonne-Espérance.) P. Mai:
OwAN AND EUSTACE PlLLANS.
Report on wheat growing and agri-
culture generally in Australia.New zea-
land and Tasmania. By Walder Hanse
and J. 1). J. Visser.
Les Clématites. Etude sur les espaces et
variétés cultivées. Dr. J. L. Le Bêle. In Bul-
letin de la société d'Horticulture de la Sarthe.
Le Musée du collège Saint-Laurent.
Joseph C Carrier C. S. C. in Revue Cana-
dienne.
Sur les matières colorantes du Maqui.
L. E. MourguES, m Actes de la Société scien-
tifique du Chili.
De la existencia des iodo en el co-
chayuyo i l'Urvillieautilis.) Pablo Martens
et Francisco Servat libid.)
Contributions mycologiques par E.
Rostrup, in Journal de botanique de Copen-
hague.
Hieracia Bornholmiensia of K. O. F.
Si ENSTROM. libid.)
Informations.
- ► M. Trécul, membrede l'Académie des Sciences
de Paris, vient de mourir, à l'âge de 78 ans.
B> Flore cryptogamique de Rabenhorst
Tome V. Les Characées d'Allemagne, d'Australie
et de la Suisse, parle Dr Walter Migula. Ouvrage
édité en allemand à Leipzig, 1896. Parait par
livraison (11-12) à 3 francs l'une.
Ed. Kummer, à Leipzig.
~ >■ Pour paraître fin décembre dans les A nnales
de l'Institut colonial de Marseille et en un volume
de 5 àGoopagesenviron: la Flore de la Guadeloupe
et de la Martinique, par le R. P. Duss, professeur
d'histoire naturelle au collège de la Basse-Terre
(Guadeloupe), ouvrage qui sera augmenté de notes
relatives à l'emploi de ces plantes parle professeur
Heckel.
L'ouvrage que les souscripteurs pourront dés
à présent demander au prix de 16 francs, plus
0 fr. 85, pour les frais d'envoi, sera mis en vente
au prix de 20 francs, après apparition. L'encaisse-
ment pour les souscriptions dans les paysoù s'opère
le recouvrement postal se fera à domicile, huit jours
après l'envoi de l'ouvrage.
Adresser les demandes à M. le Directeur des
Annales de l'Institut colonial, 63, boulevard des
Dames, Marseille, (Bouches-du-Rhône).
Revue des Sociétés savantes
Académie des sciences de Paris
Séance du 19 octobre i8i_iô. — Nouvelles obser-
vations sur les bactériacées de la pomme de terre,
E, Roze. Si, en été, par une température supé-
rieure à 20°, on laisse des tubercules sains plongés
dans l'eau pendant un jour ou deux, ils sont très
souvent envahis par le Bacillus amylobacter ; ce
bacille continue à se développer même si on retire
les tubercules de l'eau, et bientôt il ne reste plus
de ceux-ci que l'enveloppe épidermique, le paren-
chyme étant détruit par la fermentation butyrique
M. Roze a obtenu sur un tubercule de la variété
négresse à demi plongé dans l'eau, un mucus
bleuâtre constitué par le micrococcus albidus, qui
avait emprunté sa coloration spéciale au pigment
violet foncé du tubercule attaqué. Ayant à sa .lis-
position ce microcoque pur et associé au bacille,
M. Roze a pu faire des expériences comparatives
sur l'action de ces deux parasites. Dans l'envahis-
sement par le micrococcus albidus seul, les cellules
prirent seulement une légère teinte brunâtre; les
membranes et les grains île fécule furent respectés.
L'action du microcoque associé au bacille lut
plus rapide ; la pénétration eut lieu peu après la
fixation des cellules îles deux parasites ; dix jours
après, il ne restait plus, comme unique vestige
des cellules envahies, .pie de petits amasdegrai
île fécule qui [étaient tissures, soit au milieu.
LE MONIiF. DES PLANTES
37
soit sur les bords. — Nouvelles remarques sur le
Kérosène slialc de la Nouvelle-Galles du Sud,
Bertrand. Le Kérosène shale s'est formé de la
même manière dans ses divers gisements. L'agent
spécial de sa formation est partout une algue bul-
laire et flottante de l'ordre des Volvocinées, le
Reinschia australis. Le boghead australien est un
exemple de couche charbonneuse produite par
l'accumulation d'une seule espèce d'algue. Il n'y
a mélange d'espèces que dans la seule localité de
Doughboy-Hollow, où une autre algue gélatineuse
et flottante, le Pila australis, s'ajoute au Reinschia
dans la faible proportion de 9 pour 100. Les
thalles des Reinschia sont descendus de la surface
de l'eau, où ils vivaient, sur le fond, englobés dans
une gelée brune chargée de corps coccoïdes. Au mo-
ment de la formation des grandes couches du
boghead, il y a eu descente, en masse et par nappes,
de la matière végétale flottante. La transformation de
la gélose des Reinschia en carbures d'hydrogène
ne paraît pas devoir être attribuée à un travail
bactérien ; les seules traces que l'on puisse relever
d'une activité bactérienne sont des cannelures
creusées dans le thalle, du vivant de la plante.
Revue des Revues
Bulletin de la Société botanique de
France (juillet-août 1896). — Quelques conclu-
sions d'un travail sur les Loranthinées, Van
Tieghesi. De ses observations patiemment pour-
suivies depuis trois ans, M. Van Tieghem peut
aujourd'hui dégager quelques conclusions inté-
ressant, les unes les caractères généraux, les autres
la classification des Loranthinées. Ce groupe est
formé, on le sait, de plantes ligneuses vertes,
vivant en parasites sur les axes aériens des arbres
dicotylédones et gymnospermes, où elles enfoncent
des suçoirs diversement conformés. Chlorophyllées,
et aptes par suite, à décomposer l'acide carbonique
de l'air et à opérer la synthèse des hydrates de
carbure, elles ne prennent à leur hôte que l'eau et
les matières minérales nécessaires à l'édification
progressive de leur corps à partir des hydrates de
carbure ; ce ne sont donc que des demi-parasites.
Aussi en est-il quelques-unes qui croissent direc-
tement sur la terre, et d'autres qui croissent indi-
féremment sur le sol ou sur les troncs. On connaît
à l'heure actuelle 63o espèces de Loranthinées.
Dans cette famille, la préfloraison de la corolle,
ou du calice, si la corolle manque, est valvaire ;
les étamines sont en même nombre que les sépales
ou les pétales, dont elles ne sont qu'une dépendance ;
le pistil est infère, et n'offre ordinairement pas
d'ovules, les cellules mères d'endosperme ou d'oos-
phère (sacs embryonnaires) y prenant naissance
soit directement dans l'exoderme du placenta, soit
dans l'exoderme de la face interne du carpelle, si
le placenta fait défaut. Ce caractère très spécial a
une grande importance au point de vue philoso-
phique ; il établit en effet que tout un vaste groupe
de Phanérogames peut très bien former ses œufs
et les développer en embryons, sans avoir besoin
de loger d'abord chacune de ses cellules mères
d'oosphère dans une de ces émergences spéciales
du placenta qui constituent les ovules, et de
transformer ensuite cesovules en autant de graines.
Voici, sous forme de tableau dichotomique, la di-
vision en tribus des Loranthinées telle que l'éta-
blit M. Van Tieghem :
1. Fleur pétalée =*->- 2.
Apétale 3> 8.
2. Corolle gamopétale. Calice isomère a> 3.
Dialypétale B->- 5.
3. Placenta axile. Anthères basifixes :-?> Ely-
tranthées.
Axile. Anthères dorsifixes 3> Loxanthërécs.
Basilaire 3> 4.
4. Anthères oscillantes =»->- Siphanthémccs.
Basilixes Un albumen =H>- Dendrophthoées .
Basifixes. Pas d'albumen W> Actanthées.
5. Calice hétéromère. Placenta central libre.
Anthères oscillantes 3>> Nuytsièes.
Isomère. Placenta axile 3> 6.
Isomère. Placenta basilaire »> 7.
6. Anthères basifixes 3> Tveubellées.
Oscillantes :-S~>- Gaiadendrées.
7. Anthères basifixes 3-> Loranthécs.
Oscillantes, Un albumen 3> Struihanthées .
Oscillantes. Pas d'albumen 3-> Psittacanthées .
8. Placenta central libre 3> 9.
Basilaire. Anthères dorsifixes 9> Viscées.
Basilaire. Anthères basifixes B>> 11.
g. Sacs embryonnaires inclus. Anthères dorsifixes
S» Arceuthobiées .
Exclus »•> 10.
10. Inflorescence normale !&> Ginalloècs.
Anomale, nodale »> Bifariées.
Anomale, internodale S» Phoradcndrées.
11. Un albumen 3->- Erémolépidées.
Pas d'albumen W>- Lépidocératées.
— La structure du pétiole dans les diverses espèces
du genre « Quercus », F. Bossebœuf. La structure
du pétiole des chênes, étudiée par M. Bossebœuf
surplus de ôo espèces, peut se rapporter à deux
types: 1° A la base, les faisceaux libéro-ligneux,
isolés, plus ou moins nombreux, sont rangés sur
une ligne circulaire très aplatie en haut ou sub-
triangulaire. A chacun est adossée une masse de
sclérenchyme. En montant dans le pétiole, ces
faisceaux libéro-ligneux se rapprochent progressi-
vement et constituent un anneau avec bois à l'in-
térieur et couche extérieure de liber, entouré du
péricycle sclérifié. En même temps, les faisceaux
du milieu de la partie supérieure se recourbent
vers le centre en deux prolongements. Finalement,
ces extrémités s'isolent de l'anneau qui se
referme autour d'elles, et constituent un arc
interne avec bois tourné en haut et liber en bas.
2° Les faisceaux libéro-ligneux, isolés à la base,
se rejoignent en un anneau complet aplati en
haut, composé d'une couche de bois interne et d'une
couche de liber, et entouré par le péricycle très
fortement sclérifié ; dans ce deuxième mode on
ne trouve à aucun niveau l'arc interne caractéris
38
LE MONDE DES PLANTES
tique du premier type. — Signification de l'exis-
tence et de l.i symétrie de l'axe dans l.i mesure de
l.i gradation des végétaux, A. Chatin. L'existence
de l'axe dans les végétaux marque une délimita-
tion, une étape très inip >rtante dans la gradation
organique. Les cotylédonées, regardées à bon droit
comme les types culminants de la série végétale,
sont toujours pourvues d'une tige reconnaissable,
même lorsqu'elle est très peu développée et que
les feuilles et Heurs paraissent émaner directement
de la racine. Deux caractères importants séparent
les dicotylées des monocotylées ; dans les pre-
mières, l'axe est unique, et susceptible de se ra-
mifier ; chez les secondes, il se compose ordinai-
rement de plusieurs tiges homologues, et l'avorte-
ment des bourgeons axillaires est presque constant.
La symétrie n'est pas quantité négligeable. Chez
les Dicotylédonées, en effet, type plus élevé en
organisation, les faisceaux libéro-ligneux for-
ment, au moins primitivement, des groupes symé-
triques. Chez les parasites colorés, les faisceaux
ne sont pas disposés en cercle fermé, et il faut voir
là sans doute un phénomène de régression, tra-
duisant une infériorité organique. Chez beaucoup
de Monocotylées et quelques Dicotylées, la dégra-
dation de la tige revêt une forme spéciale, celle
de la réduction du système libéro-ligneux à un
seul cordon axile ; les plantes qui offrent ce carac-
tère vivent toutes submergées. La supériorité des
Dicotylées sur les Monocotylées s'affirme encore par
la comparaison de la structure de l'axe descendant.
Dans les premières, cet axe est d'origine embryon-
naire, toujours simple, pérennante et donnant
naissance à des racines secondaires symétriques.
Chez les Monocotylées, le système radiculaire
se compose de parties homologues multiples,
de durée limitée et se succédant les unes aux
autres, les premières seules d'origine embryon-
naire, les autres toujours adventives. — Sur
une tulipe monstrueuse, L. Lutz. Cette tulipe
résulte de la concrescence de trois tiges florifères
émergeant du centre d'un groupe de cinq caïeux ;
les trois tiges sont disposées dans un même plan,
dételle sorte que leur soudure figure, une tige
plate avec, de chaque côté, deux cannelures longi-
tudinales. L'un des axes se détache à une hauteur
de io cm., mais sa fleur est avortée; les deux autres
se séparent plus haut, et portent chacun une Heur
normale. Les feuilles naissent au même niveau,
et sont également concrescentes ; celles de la
même série forment un seul limbe à 3 pointes. —
Sur une vigne à inflorescence monstrueuse, J. S.\r-
baumont. Cette vigne présente cette anomalie très
curieuse que deux des branches dont elle se com-
pose fructifient normalement, tandis que les inflo-
rescences de la troisième avortent constamment.
L'avortement reconnaît des causes multiples. Les
fleurs conservent leur calice et leurs pétales nor-
malement conformés, mais avec chloranthie ou pé-
talisation, souvent amplifiée, du verticille staminal.
L'ovaire a disparu, remplacé par une petite tige
plus ou moins ramifiée, dont toutes les branches
s'entourent de petites fleurs emboîtées, souvent peu
distinctes. On est donc en présence d'un triple
phénomène tératologique : dimorphisme du pied
mère ; chloranthie des étamines ; prolification exa-
gérée de l'ovaire. — Sur l'organisation florale des
Balanophoracèes, van Tieghem. Ces plantes ont des
fleurs apétales unisexuées. La fleur mâle se com-
pose normalement d'un calice et d'un androcée.
Le calice est ordinairement dialvsépale, quelque-
fois gamosépale, souvent trimére, parfois tétra-
mère. Trimère, il peut être légèrement zygomor-
phe, les deux sépales postérieurs étant unis à la
base et dressés, le 3e libre et pendant. Quelque-
fois il avorte complètement. L'androcée a norma-
lement autant d'étamines que de sépales, super-
posées aux sépales. Lorsque le calice est zygo-
morphe, l'étamine superposée au sépale antérieur
avorte, et les deux autres se soudent à la base.
L'anthère, ordinairement basifixe, quelquefois
dorsifixe et oscillante, rarement sessile, possède
un nombre très variable de loges polliniques. La
fleur se compose normalement d'un calice et d'un
pistil. L'ovaire est infère, le calice concrescent
avec le pistil, trimère et gamosépale, souvent
avorté en totalité ou en partie.
Le Botaniste (juillet 96). — Contribution à l'étude
des Acrasiées, P. -A. Dangeard. Les Acrasiées cons-
tituent un groupe de myxomycètes formant le pas-
sage aux Rhizopodes. Dans ces êtres, le stade zoo-
spore est inconnu, la spore donne naissance à une
amibe qui se segmente un grand nombre de fois;
les myxamibes se réunissent ensuite en différents
points pour constitucrautant de pseudoplasmodes,
dans lesquels chaque individu conserve son indi-
vidualité; il n'y a aucune fusion des éléments en
présence. M. Dangeard a rencontré une forme nette-
ment intermédiaire, qui vient combler une lacune
en permettant de relier directement ces Acrasiées
avec les Rhizopodes amcebiformes. Cet organisme,
qui offre des analogies avec les Copromyxa, a été
rencontré sur de vieilles cultures de crottin de
cheval, formant des taches d'un blanc laiteux, ap-
préciables à l'œil. Au microscope, ces taches se
révélèrent composées d'un grand nombre d'indivi-
dus placés les uns sur les autres, mais sans fusion
des protoplasmes. Les masses plasmodiqucs étant
mises dans l'eau, les amibes deviennent libres et se
déplacent lentement en changeant de forme, un
large lobe incolore se dessinant d'un côté pour
absorber ensuite totalement le protoplasme. Les
myxamibes possèdent une vacuole contractile,
quelquefois deux. Il y a fréquemment pénétration
de bactéries dans le corps; ces bactéries ne sont pas
digérées, elles paraissent plutôt se développer en
parasites et déterminent la mort des amibes. La
multiplication se fait par division. Laissés à eux-
mêmes, les myxamibes réunis en plasmode agrégé
passent à l'état de repos et se transforment en spo-
res, qui forment, non un système régulier, mais des
amas sans caractère défini. Quelques amibes se
placent perpendiculairement au substratum, et
s'étirent en formant un long pédicelle, prenant
ainsi une apparence pyriforme. Le noyau se dis-
tingue déjà nettementsur le vivant, en faisant pas-
ser sous la lamelle une goutte d'hématoxyline de
Bûhmcr. Les kystes se forment par une contraction
du protoplasme, qui s'entoure de deux membra-
LE MONDE DES PLANTES
^9
nés, dont l'exospore se colore en brun. M. Dan-
geard a rencontré quelques amibes renfermant des
germes endogènes et donne ace propos un tableau
des germes endogènes actuellement connus. Nous
croyons faire œuvre utile en le reproduisant :
i° Parasites nucléaires
Formation de sporanges. — Nuclcophaga amoe-
bae (noyau des amibes).
Reproduction par division et bourgeonnement.
— Holospora (noyau et nucléole des Infusoires).
2° Parasites extra-nucléaires
Formation de sporanges. — Sphaerita endogena
(protoplasme des Euglènes et de plusieurs Flagel-
lés).
Reproduction par division. — Micrococcus.
Ajoutons que M. Dangeard désigne ce nouveau
myxomycète par le nom de Sappinia pcdata. —
La reproduction sexuelle dans le « Sphaerotheca
Castagnei », P. A. Dangeard. M. Dangeard, sans
s'appesantir, estime qu'on ne saurait revenir à la
théorie de de Bary (nous avons un faible pour
elle, cependant!, qui place la fécondation chez les
Ascomycètes à la base du réceptacle, etdonne som-
mairement les raisons de son opinion. D'après
lui, l'union des deux noyaux à la base de chacun
des asques est certainement un phénomène en de-
hors des manifestations de la vie végétative : à la
suite de cette fusion, lenoyau sexuel change de ca-
ractère, modifie sa structure, augmente son volu-
me, ne présente plus qu'un nombre déterminé de
bipartitions. — Sur la signification de la féconda-
tion chei les Urèdinées, Sappin-Trouffy. La ré-
duction du nombre des chromosomes est un fait
acquis, et la fécondation des Urèdinées est compa-
rable à celle des plantes et animaux supérieurs.
Le noyau à l'état de repos, possède deux chromo-
somes fusionnés en une seule masse formée de nom-
breux replis chromatiques. La multiplication a liej
à l'extrémité des filaments par division indirecte,
perpendiculairement au grand axe du tube. Lors
de la karyokinèse, au centre du noyau, apparaît
une ligne de substance transparente, partageant la
masse chromatique en deux chromosomes; chacun
s'allonge en une bandelette dont les extrémités se
renflent, tandis que le milieu se contracte et finit
par se rompre. Il en résulte deux couples de chro-
mosomes secondaires, qui se retirent vers les pô-
les, où ils donnent naissance à un noyau-fille. De
la sporidie née du promycelium à l'écidiospore,
chaque extrémité de filament, et par suite chaque
conidie, n'a qu'un noyau ; au contraire, l'écidio-
spore, l'urédospore et la téleutospore ont chacune
deux noyaux d'origine différente. Pendant la fé-
condation, les membranes nucléaires disparaissent,
mais après la fusion il s'en forme une nouvelle
autour du noyau sexuel ; les chromosomes, au
nombre de quatre, s'unissent en un seul filament
nucléaire. L'œuf germe en donnant un promyce-
lium qui produit quatre sporidies; le noyau se
porte au milieu, et subit une bipartition, après la-
quelle la figure karyokinétique ne présente plus
que deux chromosomes. Immédiatement, les no-
yaux de la première génération se divisent à nou-
veau, et par suite la substance chromatique n'aug-
mente pas de volume. La fécondation des Urèdi-
nées n'est donc différenciée de celle des animaux
et des plantes supérieures que par ce fait que la ré-
duction du nombre des^chromosomes et de la subs-
tance chromatique est consécutive à l'acte féconda-
teur. — Une maladie du peuplier dans l'Ouest de la
France, Dangeard. Cette maladie, qui offre pour
symptôme principal la dessiccation progressive de
la cime de l'arbre, doit être imputée à un champi-
gnon chytridiné, à hyphes mycéliens intracellu-
laires, se développant sur les jeunes racines qu'il
détruit (Rhi^ophagus populinus Dang.). — Recher-
ches mycologiques, Sappin-Trouffy. i° Parasites
des Urédinés. M. Sappin-Trouffy n'a encore trou-
vé que deux champignons qui soient réellement
parasites sur les Urédinés: Tubercularia persicina
Ditm. et Darluca filum Cast. Le premier attaque
les écidiospores, l'autre les urédospores et les té-
leutospores. Le Tubercularia est caractérisé par
des conidies naissant une à une au sommet de tu-
bes dressés en touffe serrée au-dessus des concep-
tacles écidiens; ces conidies sont lisses, sphériques,
et forment une poussière violette. Il a été consi-
déré comme une forme conidienne des écidiums
attaqués. Le Darluca filum offre des conidies sem-
blablesà des téleutospores de Puccinie, bicellulaires
et effilées aux deux extrémités. Il est probable que
ce champignon est l'état conidien d'un pyrénomy-
cète, auquel Tulasne donnait le nom de Diplodia
punctata. Le mycélium de ce parasite embrasse tout
le sore, et se fixe sur l'urédiné au moyen de cram-
pons ; il est essentiellement destructeur. 2° Auri-
cularia auricula-Judae L. Ce champignon forme
une très étroite transition entre les Urédinés et les
Protobasidiomycètes; ses basides sont cloisonnées
transversalement comme les téleutospores de Co-
leosporium. On sait que la baside est une oospore
dans laquelle le noyau sexuel se divise immédiate-
ment sans former de promycélium ; les basides
cloisonnées des Protobasidiomycètes forment la
transition, h'auricularia vit sur les troncs de su-
reau ; il offre l'aspect d'une lame gélatineuse auri-
forme. Son thalle est composé d'hyphes ramifiés
et cloisonnés ; entre les cloisons se montrent deux
noyaux souvent réduits à des taches chromatiques.
Ces hyphes pénètrent l'écorce vivante du support,
et viennent former au milieu de la substance géla-
tineuse un réseau à larges mailles; les extérieurs
forment à la face inférieure des poils dressés en ve-
lours, et à la face supérieure l'assise sporifère. Les
basides sont cylindriques ou claviformes ; chacune
possède 2 noyaux, dont la fusion a lieu de bonne
heure; ces cellules mères sont absolument homo-
logues des téleutospores de Coleosporium, et cons-
tituent par suite des probasides ; au moment de
la germination, le noyau sexuel fournit 4 noyaux
secondaires qui s'isolent par 3 cloisons transver-
sales. Chaque cellule produit une sporidie.
Bulletin de l'herbier Boissier (IV, 7). —
Anatomie comparée de la tige et de la feuille des
Trigoniacées et des Chailletiacées, F. Barth. Nous
ne saurions résumer cet important travail, qui corn.
4o
LE MONDE DES PL \\ I I S
prend une grande quantité de faits eux-mêmes très
...usés par l'auteur. Nous appellerons cependant
l'attention sur un point spécial mis en lumière par
M Barth, et de nature à éclairer la question des
inflorescences épiphylles, dont on remarque quel-
ques exemples chez les Chailletiacées. De la répar-
tition relative des faisceaux, M. Barth croit pouvoir
conclure que l'inflorescence épiphylle dans ce
groupe provient du fait que le faisceau gemmaire,
au lieu de se séparer du faisceau foliaire dans la
tige, est entraîné avec lui jusqu'à une certaine hau-
teur ; et déplus que ces plantes ont, au moins vir-
tuellement, la possibilité de développer plusieurs
bourgeons superposés, dont un seul, d'ordinaire,
évolue normalement. — (IV, 8) — Une nouvelle
espèce de Caucalis, A. de Coincy. M. de Coincy a
trouvé en Espagne une forme nouvelle de Caucalis
à laquelle il donne le nom de C. homœophylla, et
les caractères suivants : Plante annuelle de 10-2D
cm., à tige, pétioles et pédoncules couverts de poils
opprimés dirigés en bas. Feuilles à circonscription
oblongue lancéolée, 2-3- pennatiséquées, à derniers
segments ovales, subobtus, entiers ou pennatifides,
longuement pétiolées, à pétiole embrassant. Ombel-
les oppositi foliées, pédonculées, à deux-trois rayons
robustes, anguleux. Involucre nul. Involucelle à
5 folioles, appliquées sur les pédoncules. Calice à
à divisions aiguës, petites. Fleurs rosées ; pétales
inégaux, émarginés-lobulés, hispides. Styles très
courts. Ovaire couvert depoils dressés. Pédoncules
épaissis à maturité. Fruit/ovoïde, de 5X? mm., à côtes
primaires filiformes, sétuleuses, vert très foncé ;
côtes secondaires bien plus larges, à 2-3 rangs
d'aiguillons glochidiés, égalant au moins la largeur
du méricarpe ; commissure linéaire-oblongue, ca-
naliculée ; albumen involuté, profondément canali-
culé ; bandelettes très fines; columelle robuste,
bifide, peu adhérente à maturité.— Monographie
des Tubéracèes de la Suisse, Ja.czewski. Afin de
faciliter la recherche, des espèces françaises de cette
famille, nous croyons faire œuvre utile en repro-
duisant le tableau analytique des espèces de la Suisse:
1. Péridium confluent avec la gléba, qui reste
charnue à maturité '— ► 2.
Dur, distinct de la gléba, qui devient pulvéru-
lente s-> 8.
2. Glèbe composée d'un tissu stérile homogène,
lacuneux. Spores globuleuses échinulées, par 2-S
dans chaque asque =■> Choiromyc.es meandrifor-
mis Vitt.
Composée de 2 tissus stériles distincts. Spores
elliptiques =•> 3.
3. Péridium verruqueux. Spores échinulées
Verruqueux. Spores alvéolées - > 5.
Lisse. Spores échinulées =f> Tubcr rufum Pico.
Lisse. Spores alvéolées 3> 7.
4. Péridium chagriné, rubigineux. Spores jau-
nes s-V T. ferrugineum Vitt.
Verruqueux, à aspérités polygonales. Spores
brunes 1» 5.
5. Péridium noirâtre. Glèbe grise .1 veines rous-
ses =r> T. brumale Vitt.
Noir roux. Glèbe noir violacé ou rougeêtre, à
fines marbrures blanches 3r->- T. melanosporum
Vitt.
6. Verrues du péridium polyédriques, striées en
travers W> T . aestivum Vitt.
Pyramidales, striées en long=?-> T. mesenteri-
cmn Vilt.
7. Péridium blanc tomenteux. Glèbe blanche ou
violacée '=••->- T. Borchii Vitt.
Ochracé ou brun. Gléba jaune fauve B> T. ex-
cavation Vitt.
Rougeàtre. Gléba brune »->■ T.foetidum Vitt.
s. Péridium granuleux, brun très clair :— ■> Ela-
phomyces granulatus Fries.
Jaune brun, à verrues pyramidales s-V E. varie-
gatus Vitt.
— « Cyclostomclla », nouveau genre d'Hêmihys-
te'riés, N. Patouillaud. Voici les caractères de ce
nouveau genre : Stromata foliicola, orbicularia,
dimidiato-scutata, centro adfixa. Perithccia radian-
tia in stromate circulariter disposita, ostiolis hys-
terioideis donata. Sporidia ovata, simplicia, brun-
nea. Mycélium superficiale nullum.
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Du 1" au 3 / octobre.
De la part de MM. F. von Mueller (4 broch,),
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broch.). S. M. Tracv(i broch.). Le Jolis (i broch).
Tous nos remerciements aux donateurs.
Mouvement de l'Herbier
De M. Gentil, des espèces sarthoises.
De M. le baron F. von Mueller, 3o exemplaires
du rare Acianthus caudatus, R. Br. recueillis par
MM. C. Walter et C. French junior.
De M. C. A. Men'ezes des échantillons d'£\ molle
Lam. Var. Menc^esi Le\l. de Madère.
De M. l'abbé IL Olivier un superbe envoi de
200 Lichens.
De M. R. Maire, la i"' décade de ses Exsiccata
Hypodermearum Galliae orientalis.
Nos meilleurs remerciements aux donateurs.
Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Typographie Ed. Monnoycr.
FTÏ.I3VIE: a. isros .a. bo tristes
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Renfermant l'analyse et la description des plantes vasculaires
de ce Département
Avec l'indication de leur distribution géographique à la surface du Globe
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LE MONDE DES PLANTES
TARIF DES ANNONCES :
A l Année:
La -page 100 fr.
Demi-page 50
Quart de page 30
Huitième de page lo
Seizième de page 8
Au Semestre:
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Contenant l'analyse et la description som-
maire des plantes vasculaires de la Sarthe.
Par Amb. GENTIL
Professeur de sciences physiques et naturelles
au Lycée du Mans,
Officier de l'Instruction publique.
Cet ouvrage n'a e'té tiré qu'à un petit nom-
bre d'exemplaires. 1 volume in- 18 Jésus.
5 francs
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. de Heldreich, (Athènes).
re perpétuel • M. H. Léveii.i.é, Le
Mans (Sarthe .
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. W. Trelea.se, H. Léveillé, Ch. Le
Gendre, G. Rouv, G. King, Treub.
COMITE DE RED ACTION
du V/o iie des Plantes ,
H. Lé\ 1:11.1.1c, Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire ; P. V. Liqtard, Rédacteur.
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nous communiquer leurs offres et demandes
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ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
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Pour simplifier notre volumineuse corres-
pondance, nous répondrons dans la Revue aux
lettres moins urgentes. Nous prions nos amis
et correspondants de patienter si la réponse
n'est pas toujours immédiate.
— M. A. B. — Nous recevrons avec plaisir
vos Coléoptères qui feront la joie d'un de nos
amis. Les Coléoptères exotiques nous feront
surtout grand plaisir. Mille remerciements.
— M. Dr G... Autun. — Nous vous prépa-
rons un envoi d'Epilobium Gilloti.
— M. F. L. Autheuil. — Merci de votre
lettre si excellenteet si cordiale. Il sera donné
suite à votre demande dans un de nos pro-
chains numéros.
— M.J. Puteaux. (Versailles, Seine-et-Oise),
recevrait avec reconnaissance les graine s
des plantes que nos amis et lecteurs de l'Amé-
rique, de la Chine, du Japon ou de l'Inde
pourraient lui procurer. La culture de ces
graines permettrait d'obtenir des races et va-
riations nouvelles qui seraient d'un grand in-
térêt et pourrait amener l'acclimatation d'es-
pèces jusque-là délaissées ou inconnues des
horticulteurs.
M. A. C , Bordeaux. — Votre plante est
intéressante ; nous l'étudierons. Elle nous pa-
raît, à première vue, être un Diotis ou une
Sciniolina.
M. C. A. M., Madère. — A bientôt une ré-
ponse pour vos plantes. Nous avons plusieurs
plantes à l'étude. Nous étudierons le tout en-
semble.
M. R. A. — Merci.
M. Aug. Chevallier, préparateur à la Faculté
des Sciences, Lille (Nord), recevra avec plai-
sir et reconnaissance tous les échantillons de
Myricacées que nos collègues voudront bien
lui adresser en vue, de la Monographie de
cette famille.
A tous nos amis, collègues et lecteurs, nos
meilleurs vœux de bonne et heureuse année.
Le Directeur et la Rédaction
du Monde des Plantes.
ABONNEMENTS :
UN AN : France 10 Ir.
— Étranger, Colonies 12 „
Ln Numéro : 1 Franc.
Les Abonnements partent do 1er Octobre ou du
l« Janvier de chaque année.
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sera considérée comme réabonnée.
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Délai' and C°, Foreign booksellers, 37, Sobo
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PARIS
.l.-B. BaILLIÊre cl Fils, 1!>, rue Ilaulefeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, ïili, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
i> Année (2g Série).
No 86
1" Janvier 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
''Revue Internationale illustrée de 'Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
M. le D'' Th. de Heldreich, d'Athènes, est
élu Directeur de l'Académie pour l'anne'e 1S97.
L'Académie, la Rédaction du Monde des
Plantes, les titulaires de la Médaille interna-
tionale, présentent leurs meilleurs vœux
d'heureuse année à M. Th. de Hei.dreich leur
nouveau Directeur, età M. W.Trelease, Direc-
teur sortant, et remercient ce dernier de la
façon dont il a accompli son office.
Médaille scientifique internationale
Par décision prise en Conseil en date du
25 décembre 1896, sont nommés à la 3e classe
de la Médaille scientifique internationnale :
Pour l'ensemble de leurs travaux botaniques:
MM. Ch. Mez (Breslau).
E. Roze (Chatou).
R. P. Duss (Basse-Terre).
Laborie (Auterive).
Rostrup (Copenhague).
L. Grelet (Châtellerault).
Pour services rendus à l'Académie :
A. Durier (Cuddalare).
A. Démy (Paris).
Pour le Conseil de l'Académie,
Le Directeur.
WILLIAM TRELEASE.
Par décision en date du i" janvier 1897,
est promu à la 2e classe de la médaille scien-
tifique, pour ses monographies:
M. William Trelease.
Pour le Conseil de l'Académie,
Le Directeur,
TH. de HELDREICH.
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
(Suite)
Tout d'abord, (et ce n'est pas un mince mé-
rite à cette époque où le culte de l'antiquité
était tel que les erreurs les plus grossières
étaient acceptées par tous, et même augmen-
téespar les amateurs du merveilleux), l'illustre
agronome se montre légèrement sceptique à
l'égard des résultats extraordinaires ressusci-
tes par les compilateurs du siècle précédent.
Mais, comprenant à merveille combien il est
imprudent de heurter de front les idées re-
çues(i), quelque absurdes qu'elles soient, il se
contente de plaisanter finement les travers de
ses contemporains.
Après avoir critiqué les greffes sur chou
des arbres à fruit et la défense que l'on faisait
alors de greffer dans les jours de la semaine
ayant des R, et notamment le mercredi, Oli-
vier de Serres ajoute :
« Aucuns, pour avoir des rozes vertes, en-
tent des roziers blancs sur des lauriers, en per-
sant le tronc de l'arbre et y fourrant à travers
un jetton de rozier (2), croyans que les roziers,
nourris de la substance du tronc de l'arbre,
rapporteront à leurs fleurs la couleur des
feuilles de laurier.
1 Curiosité, dont ferez faire l'expérience,
si la patience de votre jardinier vous en donne
le moyen.... >
C'est dans le même ordre d'idées qu'il parle
plus loin de la greffe des œillets, déjà indiquée
par Porta (3).
« Pourmeslinger et changer les œillets, l'on
(i)Ceux qui émettent une idée nouvelle, disait
Ambroise Paré, sont comme le hibou. Quand les
autres oiseaux l'aperçoivent, ils crient et se jettent
dessus.
(2) Procédé Varron probablement et non procé-
dé Caton.
(3) Sed verior insitio videri posset si per médium
fissis radiculis sylvestris intybi, radices florum
caryophylleorum odore indas et implices ita ut
uniantur et cxruleo flore nascentur : Porta, Vil-
las, 1592.
1-
I.E MONDE DES PLAN I I S
les ente en escusson, en fente aussi ; en ceste
n très rarement ; et, en quelque ma-
nière qu<; ce soit, il est nécessaire d'y apporter
Je la curiosité à cause Je la faiblesse de la
plante.
« Moyennant le quel ordre recouvre-o'i des
œillets verts, insérant sur des lauriers des
jettons d'oeillets blancs : des bleus sur desbu-
glosses ou sur des troncs de chicorée, fais nt
Tenture un peu dans la terre. ...»
Evidemment la majeure partie de ces greffes
donnent des boutures et aucune ne saurait
produire les effets merveilleux indiqués. Nous
les citons pour faire voir combien la greffe
herbacée avait préoccupé les agriculteursavant
Tschudy à qui l'on a attribué la découverte
de la greffe des herbes!
Olivier de Serres donne une foule de conseils
pratiques sur la greffe.
C'est lui qui conseille de greffer les arbres
dans la bastarJière (i), procédé appliqué de-
puis avec raison par beaucoup d'agriculteurs.
En opérant ainsi, on a l'avantage de ne pas
courir la chance de voir manquer la greffe, de
gagner au moins une année, quelquefois deux
ou trois, car il est très rare que les arbres
greffés transplantés ne donnent pas du fruit
presque aussitôt.
Olivier de Serres conseille aussi de « loger
sur un arbre robuste un de faible complexion. »
Il va de soi que ce conseil ne saurait s'appli-
quer d'une façon générale. Il est bon pour les
arbres de plein vent. Mais dans les arbres de
nos jardins, c'est précisément le contraire
qu'il faut faire (greffes de poiriers sur coignas-
sier, de pommiers sur doucin et paradis, etc.!
C'est encore à cet auteur que l'on Joit une
courte description de la surgreife et de ses
avantages.
« Plusieurs, dit-il, ne se contentent d'en-
ter les arbres une seule fois, ains y retour-
nentplusieurs pour faire rapporter aux arbres
truict très précieux.
« Car il est certain que, comme les métaux
se raffinent tant mieux que le plus souvent on
les refond: ainsi les arbres, par réitérés ente-
mens, parviennent à cette perfection de bonté
tant souhaittée pour la production des excel-
lens fruits; mesme, par telle curiosité, les
lruits s'en diversifient et bigearrent avec utile
et plaisante admiration, t
Les procédés conseillés par O. de Serres
sont de deux sortes : il faut, soit greffer en
fente sur scions d'un an, puis regreffer de mê-
me les greffons successivement pendant trois
années de suite; soit combiner la greffe en
( i) Pépinière.
fente avec les greffes en écusson ou en llùte,
ce qui permet de faire deux greffes à la (ois
chaque année.
Le procédé de l'écusson ou de la greffe en
flûte doit être employé pour les fruits à noyau
qui supportent difficilement les autres modes
Je greffage,
« Pour faire de bonnes enteures, est requis
avoir deux choses contraires à la fois, assa-
voir le sauvaigeau advancé et le greffe recule.»
Cet excellent précepte ne saurait être trop
recommanJé. On obtient, en effet, de meilleurs
résultats en coupant les greffons à l'avance et
en les conservant en terre jusqu'au moment
de leur emploi.
O. de Serres conseille encore de prendre
l'ente « es bout des principales branches ».
mais il n'en donne pas la raison (i).
A propos des greffes en écusson, il précise
ce qu'avaient vaguement formulé avant lui
Estienne et Liébault dans leur Maison Rus-
tique ; il recommande d'opérer le soir, « la
frescheur de la prochaine nuict favorisant
l'ouvrage. »
Il indique la façon de lever l'écusson sans
éborgner l'œil, ce qui est une des conditions
fondamentales de la réussite.
On doit écussonnerau nord, parce que l'é-
cusson placé au midi ou à l'occident se dessè-
che sous les rayons du soleil, et est « presque
cuit. " D'ailleurs les écussons placés au nord
sont moins exposés à être décollés par les
vents, puisque le vent du nord les appuie con-
tre le sujet au lieu de les en écarter.
La chute Je la queue Je l'écusson inJiquc la
réussite de l'opération.
Pour éviter que le greffon prenne une mau-
vaise direction, il faut lui donner un tuteur et
le palisser.
Olivier de Serres faisait peu Je cas de la
greffe pour la vigne.
« Ce n'est, dit-il, chose nécessaire d'enter
la vigne : en quoi il y a de la longueur et Je
l'incertitude, non-seulement en la reprinse,
ains aussi en la durée. «
Une des raisons de ce résultat, c'est que le
greffon ne peut recouvrir la plaie du sujet,
«à cause de l'humeur qui suffoque les greffes.»
Pour y remédier, il est toujours nécessaire de
pratiquer sur le sujet une <• incision» par où
s'écoule le liquide en excès.
Les anciens avaient remarqué que « la vigne
ne reprend, entée hors terre, qu'à très grande
difficulté. » Partant de ce fait, O. de Serres
(l) Voir plus loin l'analyse de l'ouvrage intitulé:
Le jardinier solitaire, Paris, 17.11.
LE MONDE DES PLANTES
43
trouve un moyen pour obtenir la réussite cer-
taine du greffage de la vigne.
Pour cela, il suffit d'enter le cep au bout des
sarments, en les provignant. L'on prend pour
cela un greffon exactement de même grosseur
que le sujet. « Le succès en est prodigieux. »
Ce procédé, qui est une combinaison de la
greffe et de la marcotte, n'est plus usité de nos
jours.
0. de Serres s'est préoccupé aussi de fixer
les conditions de parenté que doivent présen-
ter les arbres pour pouvoir être greffés avec
succès.
Pour lui, « chacun doit estre avec son pa-
reil. » Partant de ce principe, il divise les ar-
bres en trois catégories :
« i° les arbres à pépins ^pommier, poi-
rier, etc) ;
2° les arbres à novau (prunier, cerisier, etc; )
3° les arbres à fruict (les autres arbres).
a Les arbres de ces trois catégories ne se
greffent qu'entre espèces de la même catégo-
rie, sauf de rares exceptions. »
Comme on le voit, O. de Serres se rappro-
che quelque peu d'Ibn-al-A\vam. Bien qu'il
ne partage pas ses idées au sujet des greffes
hétérogènes, il n'ose pas les répudier complè-
tement.
Pour que la réaction commencée par Dany
et Landric soit complète, il faut attendre le
siècle suivant.
Peu de temps après la publication du Théâ-
tre d'Agriculture d'O. de Serres, l'anglais
Guillaume Lawson (i) faisait paraître son
Traité des Vergers et du Jardinage.
De cet ouvrage, nous retiendrons seulement
ce qui concerne la greffe des pommiers àcidre.
Lawson pose en principe que :
i° Si on laisse croître les pommiers sans les
greffer et les transplanter, ils peuvent vivre
usqu'à mille ans ;
2° Les pommiers ou transplantés ou greffés ne
peuvent jamais être aussi durables ou aussi
parfaits.
Ces observations suscitèrent en Angleterre
des expériences curieuses, qui, si elles ne tran-
chèrent pas définitivement la question, prou-
vèrent la justesse des observations antérieures
de Dany et d'une partie au moins des affirma-
tions de Lawson.
D'après ces expériences, les pépins de pom-
mes naturelles ont beaucoup de dispositions
à produire la même espèce dont ils sont sortis,
en sorte que c'est la greffe qui altère la qualité
du pépin. Au contraire les pépins de pommes
(i) Guillaume Lawson, Traité des Vergers et du
Jardinage, 1G26.
greffées ne deviennentpastous des sauvageons.
Nous n'avons pas besoin d'insister pour
faire comprendre toute l'importance de sem-
blables observations au point de vue de l'in-
fluence du sujet sur la postérité du greffon.
Quant à la question de la durée des arbres
greflés, il est aujourd'hui bien démontré, à
part quelques rares exceptions, que la greffe
est une opération débilitante, qui expose les
deux plantes aux attaques plus vives des para-
sites animaux et végétaux et les fait mourir
plus promptement (1).
La conclusion de ces faits, c'est que l'on ne
devrait employer la greffe que comme remède
pour perfectionner la qualité des fruits sauva-
ges ou accélérer le rapport des arbres à fruit.
Si donc, dans laculture des pommiers et poi-
riers de plein vent, on cherche l'avantage
actuel, la méthode de greffer est la meilleure
Quand on veut faire le profit de ses descendants,
il vaut mieux ne pas greffer du tout (2), et
planter les jeunes arbres francs de pied que
donnent les semis de pépins, dès l'instant que
le fruit est d'assez bonne qualité pour être
utilisé dans la fabrication du cidre.
11 faut avouer cependant que si l'on avait
suivi à la lettre ces préceptes, la greffe eut subi
un arrêt considérable et nous n'aurions pas
aujourd'hui les fruits perfectionnés que nous
possédons, et qui nous ont été apportés des
pays étrangers, ou proviennent du semis des
pépins venant d'arbres greffés et surgreffés un
grand nombre de fois.
L'exemple donné au XVIe siècle parle man-
ceau Belon continuait en effet à être suivi,
et l'on allait au loin chercher des greffes de
fruits nouveaux. Landric et Olivier de Serres
mentionnent cette coutume, et il faut croire
que le charlatanisme en profitait, car
O. de Serres se moque de la manie de quel-
ques-uns de ses contemporains qui gardaient
leurs secrets pour eux et affirmaient obtenir
leurs espaliers de greffes venues des Indes.
Un poème en vers, publié en 162S sur la
pharmacie et les produits pharmaceutiques (1),
rappelle que :
«L'homme envoie au profonddes plus lointains
[paysj
Pour chercher des greffons de poiriers plus
[exquis] »
(1) L. Daniel, Parasites et plantes greffées (Re-
vue des Sciences naturelles de l'Ouest, 1894) ; La
greffe des Choux Cabus (Bulletin de la Société
scientifique et médicale de l'Ouest, 1896)-; etc.
(2) Cette théorie, assez 'vraisemblable en ce qui
concerne le pommier et le poirier à cidre, a été re-
prise et généralisée par Pasquet dans le Journal
d'Horticulture pratique, 1847, page 462.
(3) Jacques et Paul Contant, pharmaciens de
Poitiers, Second Edcn, page 60, Poitiers, 1628.
44
LE MONDE ni" S l'I.A NI ES
On remarquera ici la première apparition
du mot greffon pour désigner la portion
d'arbre que l'on implante sur le sujet. Une
confusion extrême régnait alors il propos de
la de'signation des parties de la greffe et des
opérations même du greffage.
Les arbres greffés étaient désignés indiffé-
remment par les auteurs sous le nom Rentes (i)
d'empeaux, de greffes : le greffon s'appelait
lui-même greffe, ente, quelquefois anton ; le
sujet était le sauvaigeau, le tronc, etc.
Le terme greffon destiné à faire disparaître
cette confusion, ne devait être accepté qu'au
XIXe siècle (2).
Un peu plus tard Jacques Boyceau écrivait
son traité du jardinage (3), ouvrage remar-
quable à cause des faits nouveaux qu'il con-
tient sur la greffe, et qui est resté jusqu'ici
complètement oublié.
On en pourra juger par les extraits suivants :
« Toutes les façons diverses d'enter dépen-
dent d'un seul secret : poser les écorces des
deux adjoints de telle sorte que la sève mon-
tant (4) aille de l'un à l'autre.
(1) Le mot ente signifie encore un arbre fruitier
grellé, principalement en Normandie et dans le
Maine. Il s'applique spécialement au pommier
(Mayenne).
Au XIIIe siècle, le mot ente était couramment
employé pour greffon ou arbre greffé, d'après
Littré (Dictionnaire p. 1 41 S) et Lacurne deSainte-
Palaye (Dictionnaire historique.de la langue
française, t. v. p. 407.)
Bon ente en bon estoc doit bien fructifier.
(Thomas le martyr, 128.)
Le bon fruict vient de bonne "ente et ainsi du
contraire (Perceforest, I, fol. 'il.)
Dame blonde fresche et gente,
Plus blance que Hors en ente.
Gil. Li Vin, Poét. MSS.)
Si ot coulour rouvelante,
Ausi coume la Hors sur l'ente.
(Mouskes, p. O49.)
En esté chante,
lui yver plor et me gaimante,
Et me desfuel ausi com l'ente
Au premier giel.
(Ruteb. 2'i)
Le mot grefte a prédominé à partir de la fin du
XVIIe siècle, mais ce terme a servi désormais pour
désigner, soit l'opération, soit le grelTon plutôt que
l'arbre ^reile.
(2) Encore est-il loin d'être définitivement
accepté, car beaucoup d'auteurs, à l'imitation des
Allemands, appellent le sujet « le porte-greffe »
et réservent le nom de « greffe n pour le greffon.
Cette désignation ne nous paraît pas heureuse, car
clic laisse subsister la confusion entre l'opération
de la greile et le greffon.
Jai 'i 1 s Boyi 1 u . Traité du Jardinage, Paris
■ 638.
(4) L'auteur ne connait pas encore la distinction
entre la sève brute et la sève élaborée.
« Les deux adjoints venant à se conjoindre
par l'humeur glutineuse de la sève, il se fait
un cilus qui, ayant les porosités moins élar-
gies, la substance se raréfie en passant et mon-
tent les esprits plus subtils qui, fusant le jet
nouveau, y portent moins de terrestre.. »
Boyceau est donc le premier qui ait constaté
un peu vaguement, il est vrai, la dimi-
nution du diamètre des tissus conduc-
teurs au niveau delà greffe, lors de la cicatri-
sation, et cela sans le secours du microscope.
C'estlui qui donnela première description de
la greffe par copulation (5), qu'il désigne sous
le nom de greffe en oreille de lièvre :
t Quand les deux adjoints d'une même
grosseur sont coupés biaisant comme le ferre-
ment d'un menuisier nommé bec d'âne et
appropriés l'un avec l'autre, que les sèves se
joignent partout, vous les liez avec chanvre
ou laine et couvrez avec terre grasse enmême
temps et saison que les autres façons. »
Mais la partie la plus remarquable de son
ouvrage, c'est le chapitre intitule : << du moyen
de conserver, augmenter et changer les qua-
lités des espèces. »
<i Quand on a semé, dit-il, des pépins d'es-
pèces connues, on greffe (sur chaque jeune
plant) des espèces analogues quand on veut
le conserver tel, à moins que l'on ne veuille le
changer et l'on yentremesle des contraires ou
différents.
« Par ce moyen, vous aurez des pommes
plus douces, si le greffe et le tronc sont doux ;
vous les aurez plus blanches ou plus rouges
si les deux sont blancs ou rouges, plus
grosses si les deux soûlaient produire le
fruit gros ; ainsi des autres qualités et des
autres espèces. •*
« L'espèce se maintiendra bien mieux sur la
même espèce que si vous l'entez sur une espè-
ce différente,..
« Comme aussi, quand vous voudrez changer
les saveurs, les couleurs et autres qualités,
avancer ou retarder la production des fruits,
il faudra employer des sujets convenables
a vntre intention.
0 Tenant pour certain, puisque c'est le tronc
qui recueille la substance dont l'arbre est
nourry, et dont est faite la production, qu'il
la prépare à sa nature tant qu'elle demeure
en lui, et qu'elle en participe encore quand
elle est passée au greffe, ayant été en partie
digérée par le premier et parfaite au second.
« Ainsi les deux agents étant divers, diver-
ti) Attribuée par Thouin (Monographie îles
greffes, p. 40) à Kuftner qui l'aurait inventée au
commencemeut du XVIII'' siècle.
I.E MONDE DES PLANTES
45
sifieront le fruit, auxquels tous deux contribue-
ront, et pour cette raison les arbres à pépin
doivent être ente's bas près de terre pour y
laisser tant moins de sauvageon qui rend la
substance qu'il suce amère et aspre selon sa
nature et au contraire des fruits à noyau,
« Plus le tronc sera long, plus grande sera
l'influence du sujet. »
Bien que beaucoup de ces ide'es ne doivent
être accepte'es qu'avec re'serves, l'influence
directe du sujet sur le greffon ne produisant
pas les résultats merveilleux qu'indique l'au-
teur, quelques-unes sont fort justes et com-
plètent heureusement les connaissances nou-
velles que Dawy et Lawson avaient données sur
les effets de la greffe.
J. Boyceau va beaucoup plus loin que ses
devanciers, .et aborde la question de l'influence
de la greffe sur la graine.
« Si vous semez les pépins ou les noyaux
d'un fruit qui aurait été enté sur un sauvageon,
le fruit qui proviendra d'une telle semence
tiendra du sauvageon en partie et en partie
dit franc, gardant toutefois l'espèce à laquelle
apparlient le greffon qui a fourni la graine. »
Il donne ensuite une explication assez sin-
gulière de ce phénomène : « le pt'pin ou le
noyau qui est produit pour continuer l'espèce
participe davantage de toutes les parties de
l'arbre que ne lefait le reste dufruit duquella
nature est changée par la greffe. »
Les exemples, qu'il cite à l'appui de sesdires,
sont très curieux et il y a lieu de s'étonner
que les auteurs récents n'en aient tenu^ucun
compte.
0 J'ai vu, dit-il, un pépin de pomme de
Calville, laquelle est rouge en dedans et en
dehors, et qui provenait d'une greffe sur
Reinette, produire un arbre dont le fruit
rappelait la forme de Calville, mais blanc
partout avec quelques taches rouges sur la
peau. Son goût, son odeur, sa chair, rappe-
laient à la fois le Calville et la Reinette sur
laquelle la première était entée. »
Si J. Boyceau avait eu soin de démontrer
que l'hybridation sexuelle n'était pour rien
dans ce résultat, l'influence indirecte du sujet
sur le greffon était prouvée. Malheureusement,
il est muet à cet égard. Aussi ne peut-on
accepter encore ses affirmations que sous
toutes réserves.
Nous en dirons autant du fait suivant qu'il
rapporte :
« Un pavie,sorte dépêche jaune,avait été enté
sur un pêcher à fruit blanc. Or, un noyau de
ce pavie fournit un pêcher qui produisit un
fruit blanc la première année de fructification
et jaune les années suivantes. »
Ces faits perdent aussi de leur vraisem-
blance quand on voit l'auteur adopter les
fables de prunes et cerises laxatives obtenues
par la greffe sur nerprun, de fruits rouges
obtenus par les greffes sur mûrier, et autres
résultats merveilleux puisés dans les écrits des
Anciens.
11 faut encore citer, dans le Traité du jardi-
nage, la greffe des fruits (1), qui se fait en
incrustation ou par approche, et à l'aide de
laquelle on obtient des fruits doubles et de
deux couleurs.
C'est aussi Boyceau qui a le premier indiqué
la greffe sur germinations, attribuée à Tschudy.
« En contraignant des semences à pousser
ensemble, les jeunes pousses forment un seul
jet, ou si elles poussent séparément, on les
assemble de nouveau. »
Mais l'auteur se trompe, s'il faut s'en rap-
porter à l'état actuel de la science, quand il
a'"firme que par ce moyen « on obtient des
variétés doubles ou l'on fait varier le coloris
des fleurs. »
C'est encore lui qui conseille de faire un
écusson avec deux moitiés de boutons (2). « 11
n'y a qu'un jet et le fruit est de deux couleurs
ou de deux goûts divers. »
Quoique cette observation soit inexacte, il
est juste de rendre à J. Boyceau le mérite
d'avoit décrit un procécé de greffe attribué à
des auteurs plus récents.
C'est au XVIIe siècle que l'on a commencé à
donner les premières gravures, dignes de ce
nom, concernant l'art du greffage.
On trouve dans le bel ouvrage de Ferrari (3)
sur les orangers la figure des greffoirs que
l'on employait de son temps. L'un est repré-
senté, joint à une scie égohine et à une ser-
pette. C'est un instrument fort semblable aux
greffoirs actuels ; sa lame est recourbée de la
même façon, et le manche est garni d'une
petite spatule en ivoire.
Les autres, figurés dans une planche spé-
ciale, ne sont plus fabriqués aujourd'hui,
quoiqu'ils fussent ingénieux et commodes. La
lame ouverte s'appuyait contrôle manche par
une partie élargie en spatule, qui servait à
soulever l'écorce du sujet dans les greffes
en écusson ou en couronne.
L'inconvénient de tels greffoirs, c'était le
noircissement produit sur la spatule d'acier
(1) Greffe Leberriays Thouin, Monographie des
greffes, p. 33.
(2) Greffe Risso, Thouin, ibid, p. 66.
(3) J. • B. Ferrari, Hesperides sive de ' inalorum
aureorum cultura et usu, Liber secundus, p. io5,
Romae, 1646.
I"
LE MONDE des PLANTES
lors de son contact avec la sève, noircisse-
ment qui n'était pas sans influence sur la
réussite finale de l'opération. C'est sans doute
la raison pour laquelle ils n'ont pas été
adoptés.
Lauremberg, quelques années plus tard (i),
Son ouvrage où, à l'imitation des anciens,
il appelle mariage les greffes entre végétaux
semblables et adultère les unions entre plantes
différentes, n'offre rien de nouveau.
Il en est de même du Jardinier hollandais (i),
dont nous ne parlerions pas si cet ouvrage ne
■a
O
figure les greffes en fente (Kg. S), en approche
(fig. 9) en couronne (fïg. 10), et en écusson
(flg 11).
(i)Petiii Laurenobrgii Rostoi iiiENSis Horticultura
Francofurti, 1 0^4.
renfermait de belles planches sur la greffe (2),
(2) .1. van ifer Groen, Le jardinier hollandais,
[669.
(3)Nous tenons à remercier ici M. Laloi, à l'ai-
mable obligeance duquel nous devons d'avoir pu
reproduire ces gravures.
l.E MONDE DES PLANTES
47
pig. g. _ Greffe en approche,
d'après L^URE.UBERG.
|.-,g. s. — Greffe en fente, d'après Lauremberg.
Fig. io. = Greffe en couronne d'après
Lauremberg.
Fi?
— Greffe en ccusson, d'après Lvure.miierg.
que nous avons tenu à reproduire ici. (fig. 12
ii et 14.)
Le microscope, invente1 en 1590, fournitaux
savants un nouveau moyen d'investigation.
Cependant il ne fut pas appliqué de suite à
l'étude de la greffe; c'est seulement après la
fondation de l'Académie des Sciences, en 1666,
que Malpighi(i)etGrew(2) entreprirentlespre.
mières recherches à l'aide de cet instrument.
Mais combien ces premières recherches ana-
tomiques jetèrent peu de clarté sur les phé-
(1) Malpighi, Anatome plantarum, Londini, 1675.
(2) Grew, Anatomie des Plantes, avec l'âme des
Plantes, Leide, i6S5)
48
LE MONDE DES PLANTES
'A . ..,:■■ i
Fig. [2. — Greffe en approche, d'après J. van nui Groi >.
LE MONDE DES PLANTES
49
Fig. i3. — Greffe en fente, d'après J. van der Groen.
LE MONDE DES PLANTES
Flg. i.). — Greffe en écusson, d'après J. van uer Groen.
LE MONDE DES PLANTES
5i
nomènes complexes qui se passent dans les
greffes ! Bien entendu tous les chercheurs de
l'époque s'occupaient exclusivement des végé-
taux ligneux.
Des discussions sans fin eurent lieu au sujet
de la formation annuelle des couches li-
gneuses.
Malpighi croyait que c'était le liber qui
engendrait les couches ligneuses.
Grew n'admettait pas la transformation du
liber en bois, et il faisait émaner les couches
ligneuses du corps même de l'écorce.
Enfin une opinion très ancienne, quoique
non formulée jusqu'alors d'une façon précise,
attribuait la formation du bois à une matière
visqueuse, durcissant par la suite pour four-
nir une nouvelle couche ligneuse. Cette subs-
tance était le « cambium ».
Naturellement l'étude de la cicatrisation des
plaies et celle du bourrelet de la greffe (6)
jouèrent le plus grand rôle dans ces discus-
sions.
Philosophes, physiciens, naturalistes (c'était
tout un à ce moment pourle plus grand bien de
la science), cherchaient à l'envi à se rendre
compte des phénomènes intimes de la vie ani-
male et de la vie végétale.
(.4 Suivre) Luc. DANIEL.
Les Onothéracèes Japonaises
(Suite)
Le genre Jussieua n'a été, que nous sachions,
jusqu'à présent, l'objet d'aucune monographie.
Aussi présente-t-il une inexprimable confu-
sion dont on retrouve la trace jusque dans les
herbiers les plus remarquables par le nombre
et la variété de leurs échantillons. Nous avons
pu nous en assurer. Nous tenterons quelque
jour de débrouiller ce chaos quand nous au-
rons en main les matériaux nécessaires. En
attendant, ne pouvant parvenir à rattacher aux
espèces connues, et pourtant réductibles, les
échantillons des Jussieua Japonaises que nous
avons sous les yeux, nous les distinguons
comme il suit :
Jussieua Parmentieri Spec. nov. — Her-
bacea ; natans, radicans ? ; flexilis ; glabra, sim-
plex aut ramosa, angulata, foliis lanceolatis,
apice obtusiusculis, in petiolumsensim decur-
rentibus ; floribus sessilibus ; capsulis tetra-
(6) Il était tout indiqué d'étudier les greffes faites
entre végétaux dont les bois étaient de couleur
différente, comme l'avaient déjà fait quelques
auteurs (voir ante Ibn-AI-Awam, etc.)
gonis, foliis dimidiobrevioribus. — Matsuyama,
14 nov. 1893. — 11644. — R. P. Urb. Faurie
leg.
Graines d'un brun fauve et clair, nettement
pubescentes, ovoïdes oblongues, contractées
en bec au sommet, tronquées-obtuses à la
base.
Nous dédions cette espèce à M. Parmentier
qui nous a prêté son. concours pour l'étude
anatomique de ces espèces et a reconnu qu'à
ce point de vue, cette plante ne saurait être
confondue avec les suivantes dont elle ne par-
tage pas les besoins physiologiques.
Jussieua japonica Spec. nov. — Caule
fruticoso, erecto, fistuloso, ramoso, glabro,
quadrangulo ; foliis glabris integris, inferio-
ribus ovatis, superioribus confertis utrinque
acuminatis ; floribus sessilibus bracleolatis ;
capsulis tetragonis folia inferiora superanti-
bus, superiora autem aequantibus. — Mat-
suyama, 14 nov. 1893 ; rizières de Kôchi,
19-22 nov. 1893. — 1 1673 et 1 1682. — R, P.
Urb. Faurie leg.
Graines d'un brun fauve et clair, ovoïdes,
striées et légèrement pubescentes, présentant
à la face ventrale une bandelette formée par
le raphé, offrant un bec recourbé au sommet,
arrondies-tronquées à la base.
M. P. Parmentier a constaté qu'au point de
vue anatomique ces deux échantillons ne for-
ment qu'une seule espèce. Au point de vue
morphologique nous les réunissons]également.
Toutefois l'état avancé du n° 1 16"3 ne nous per-
met pas de nous prononcer d'une façon abso-
lue.
Jussieua Fauriei Spec. nov. — Caule her-
baceo, erecto, fistuloso, glabro, quadrangulo,
simplici aut ramoso ; foliis integris late lan-
ceolatis, 6-7 c. m. longis, 1 c. et amplius la-
tis, utrinque acuminatis, basi autem quasi
abrupte in petiolum manifestum contractis ;
floribus sessilibus, tubo calycis longe elon-
gato ; capsulis vix aut obscure tetragonis,
bracteatis, tertiam folii partem vix œquanti-
bus. — Morioka, rizières, 3o août 1890. —
6228. — R. P. Urb. Faurie leg.
Graines brunes, farineuses et pubescentes,
brusquement contractées en pointe au som-
met, atténuées à la base, celle-ci obtuse et
laissant voir la cicatrice enfoncée du hile.
Jussieua Philippiana Spec. nov. — Caule
fruticosulo, erecto, fistuloso, glabro, ramoso ;
foliis integris, anguste lanceolatis, 4cm.
circiter longis, 6 m. m. latis, non aut vix pe-
tiolatis, obtusis ; floribus sessilibus ; capsulis
foliis axillantibus dimidio brevioribus. —
Shirosaki, octobre i8S5. — i333. — R. P.
Urb. Faurie, leg.
52
r.E MONDE DES PLANTES
Graines d'un brun fauve et clair, oblongues,
lisses, atténuées au sommet, obtuses et comme
tronquées à la base, celle-ci parfois comme
appendiculée.
Croit dans les rizières. Noté comme rare
par le collecteur. M. Parmentier tout en rap-
prochant cette forme de la précédente à la-
quelle elle pourrait peut-être se ramener,
estime qu'il y a au moins entre elles diffé-
rence de variété.
Nous dédions cette espèce à l'ami du défunt
von Mueller, le savant Professeur R. A. Phi-
lippi. Directeur du Musée Nationalde Santiago,
ainsi qu'à M. Féd. Philippi, Directeur du Jar-
din botanique et professeur à l'Université de
la même ville, qui nous a aimablement pro-
curé les Onothéracées chiliennes qui seront
l'objet d'une prochaine étude.
Nous avons sous le n" 12a? un échantillon
très fruste et très incomplet se composant
d'une sommité avec cette mention : Kuroishi,
croit dans la ville autour des temples dans les
bois et me parait rare. 22 septembre 1 S ij 5 . —
Ne parvenant pas à identifier cette plante, re-
cueillie par le P. L'rb. Faurie. nous l'avons
soumise à M. P. Parmentier qui a bien
voulu en faire l'étude anatomique et nous a
envoyé à son sujet les lignes suivantes :
« Cette plante n'appartient pas à la famille
des Onothéracées ! Elle en diffère : ;" par l'ab-
sence des formes cristallines caractéristiques;
20 par ses stomates qui appartiennent au tvpe
rubiacé ; 3° parla structure de sa tige (absence
de couronne mécanique et de périderme) ;
40 par l'absence complète de tout système pi-
leux (caractère secondaire). Elle appartient
très probablement à une famille voisine. •>
La présence d'un certain nombre d'espèces
I limalayennes d'Epilobes auJaponn'a rien qui
puisse surprendre, l'Himalaya étant, jusqu'à
un certain point, le trait d'union entre les flores
indo-européenne et sino-japonaise. D'ailleurs
les lois de la distribution géographique des
plantes, tant en altitude qu'en latitude, expli-
quent suffisamment la présence simultanée de
quelques espèces au .lapon et dans l'Inde lli-
malavennc.
En résumé, on connaissait jusqu'ici au Japon
7 espèces d'Epilobes, à savoir :
E. angustifolium L.,;E.glanduIosum Lchm. ;
E. cephalostigma Haussk. ; E. calycinum
Hausskn, ; E. japonicum Haussk. ; E pyrri-
cholophum Franch et Savat, ; E. oligodontum
Haussk.
Dans les échantillons qui nous ont été sou-
mis, nous n'avons pu parvenir à reconnaître
VE. glandulosum et nous n'avons rien trouvé
qui pût s'identifier avec E. oligodontum.
Par contre, nous avons reconnu les espèces
suivantes, nouvelles pour la Flore du Japon.
E. montamtm L. : E. sertulatum Haussk.;
E . Davuricum Fisch. ; E. m/tant Schm. ; E.
Fauriei Levl. : /•". nert'osum Boiss. et Buhse ;
E. Himalayense Haussk. ; E. Wattianum
Haussk. ; E. pseudo-obscurum Haussk. ; E.
laetum Wall.; E. leiophyllum Haussk; E. ro-
seum Schreb.
Le Japon renferme donc, quant à présent,
19 espèces d'Epilobes. Il est présumable que
l'étude anatomique de ces formes restreindra
considérablement le nombre des tvpes spéci-
fiques.
Voici quelles sont les autres Onothéracées
de la Flore japonaise :
Onothera biennis L. ; Ludwigia palustris L.
var. ovalis Miq. ; Jussieua suffruticosa L. ;
./. Parmentieri Levl.; J. Japonica Levl. ;
J . Fauriei Levl. ; J. Philippiana Levl. ; Cir-
caea alpina L.; u. intermedia Ehrh ; C.cordata
Royle ; C. quaârisulcala Maxim.
Quant au genre Trapa, qu'en conséquence
des savantes recherches de M. P. Parmentier il
faut rattacher aux Haloragaeées, il est repré-
senté par les espèces et variétés suivantes ;
Trapa natans L. et var incisa Levl. ; I râpa
bispinosa Roxb. et var incisa Wallr.
Nous croyons bien faire de donner en ter-
minant la clef des Epilobes japonais destinée
a les reconnaître aisément et à première vue
les uns des autres.
1.7 suivre).
H. LEVEILLE.
Le D' Perrier et la Flore de la Mayenne
Liste des plantes rares récoltées
PAR LE Dr PERKIER
dans le département rie la Mayenne
Viola meduanensis Bor. — Lassay. (i863
Viola canina L. — Malingue, (1860 .
Drosera intermedia II. une. — Mayenne.
Helianthemum guttatum M i 1 1 . — Le Frêne
1860).
Cerastium glaucum Biéb. — Le Frêne.
Saponaria officinalis !.. — Le Frêne, |85G
Trifolium subterraneum L. — Le Fresne.
Epilobium palustre L. — Lassay : étang Ju
bois Fron.
Isnardia palustris L. — Lassay : étang du bois
Fron.
Montia rivularis Gmel. — Lassay.
Corrigiola littoralis L. — Le Fresne, (18 16).
Illecebrum verticillatum L.— Le Fresne, 11 856).
Tillaea muscosa [.. — Le Fresne, (i838).
Sedum cepaea L. — Lassay : haies.
Potentilla procumbens Sibtb. — Lassay, ()86a
LE MONDE DES PLANTES
Heliosciadium inundatum Koch. — Malingue.
Hieracium tridentatum I.. — Lassay.
Campanula patula L. — Malingue.
Oxycoccos palustris Pers. — Le Fresne, (i855).
— Malingue, o mélangé à plusieurs plantes
« abondantes en cet endroit : Carex limosa,
« C. hirta, Rhynch. alba, Drosera intermedia,
« D. rotundifolia ». Sphaignes, Aulacomnium
palustre, (iS58).
Erica Watsoni DC. — Le Frêne.
Pedicularis palustris L. (à //. blanches). —
Lassay.
Veronica seutellata L. var.parmularia Poit. et
Turp. — Saint-Frimbault en Lassay, (i853).
Linaria striata L. var. pallida Bréb. — Lassay.
Nepeta cataria L. — Lassay, (non spontané
sans doute).
Mentha pulegium L. — Lassay.
Polygonum minus Ait. — Etangs d'Aron,(i855).
Potamogeton polygonifolius Pourr.— Lassay,
Le Frêne, commun.
Narthecium ossifragum Huds. — Le Erêne.
Juncus erraticus L. — Lassay.
J. pygmaeus Rich. — Etangs d'Aron, (1837).
J. tenageia L. f. — Etangs d'Aron, (1S07).
Cyperus flavesoens L. — Malingue, Aron.
Eriophorum gracile Koch. — Lande de Ma-
lingue, ; 1 85S-:-fi). Aron. (22 mai i858).
Eriophorum vaginatum L. — Lande de Ma-
lingue, (20 mai i858).
Eriophorum angustifolium. — Lassay.
Eleocharis multicaulis Sm. — Le Frêne, Ma-
lingue.
Carex hirta L. — Bords de l'Etang du château
du Frêne.
C. limosa L. — Lande de Malingue, (20 mai
1 858 ; 23 mai 18C0).
C. divulsa Good. — Le Frêne.
C. acuta L. — Lande de Malingue, (186 -i).
C. canescens L. — Lassay, (i858); lande de
Malingue, (1860).
C. elongata L. — Lande de Malingue, (1864).
Echinochloa crus-galli PB. — Aron, (1857).
Polystichum spinulosum DC. — Le Frêne.
Pilularia globulifera L. — Lande de Malingue.
Nitella translucens Ag. — Lassay, commun.
En terminant cette note, je suis heureux d'adres-
ser mes remerciements à M. Lignier, professeur
de botanique à la Faculté des sciences de Caen, qui
avec beaucoup de bienveillance m'a donné de
grandes facilités pour poursuivre ces recherches dans
les belles collections de son laboratoire.
Aug. Chevalier,
Préparateur de botanique a la Faculté des sciences de Lille.
Domfront, (Orne), ]e 14 août 1896.
Réunion de- Botanistes
Suivant leur vieille coutume les botanistes
sarthois et alençonnais se réunissaient le
jeudi 4 juin pour explorer en commun aux en-
virons de Fresnay les buttes de Folton, de la
Cohue, de la Coursure et de Rochàtre et le marais
de Lozier.
Prenaient part à l'excursion MM. Gentil, abbé
Letacq, Beaudoin, Monguillon. Coilliot, Ragot,
Déan, Rommé, et l'auteur de cette note.
En se dirigeant de Fresnay vers les buttes de
Folton et de laCohueon recueillit : Thymus humi-
fusus Bernh, Nardurus tencllus Reich, Poa rigida
L. Lactuca perennis L. ; près de la Chatterie
Géranium pyrenaicum L. ; sur la butte de
Folton : Altlnra hirsuta L., Lithospermum
officinale L., Silène nul ans L., Mcrcuria-
lis perennis L., Teucrium chamœdrys L. ,Buxus
sempervirens L , Asclcpias Vmcetoxicum L.. Ané-
mone Pulsatilla L., Hippocrcpis conwsa L..
Thymus humifusus Bernh., Campanula glome-
rata L., Ceterach officinarum Willd ; entre
les buttes de Folton et de la Cohue la variété Liot-
tardi de ÏHypericum humifusum L., sur la butte
de la Cohue : Silène nutans L., Galium silvestre
Poil., et dans le marais de Lozier : Eriophorum
angustifolium Roth., Cirsium anglicum Lob , la
forme dentata du Cardamine pratensis L., le Par-
nassia palustris L. et V Epipactis palustris Crantz.
non fleuris et le rare Scirpus pauciflorus Light. ,
but de l'excursion.
Après avoir réparé nos forces, le soir nous tra-
versions Fresnay en recueillant sur les rochers au
bord de la Sarthe : Melica Nebrodensis Pari.,
Cheiranthus Cheiri L., sur le chemin de la Cour-
sure : Ceterach officinarum Willd., et près du mou-
lin Lepidium virginicum L., Orobanehe hederae
Vauch.; sur les lierres antiques qui tapissent les
rochers, véritables falaises : Asplenium ruta-mu-
raria L., Veronica teucrium L., Helleborus focti-
dus L.; sur la butte: Orobanehe epithymum D C.
(loc. nov.) enfin sur la butte de Rochàtre: Melica
Nebrodensis Pari., Festuca niyuros L., Oroban-
ehe epithymum L., et sur la route même Seseli
montanum L. Sauf une ou deux, pas de localités
nouvelles de plantes rares pour les phanéroga-
mes.
De leur côté, au cours de cette excursion, MM.
A. L. Letacq et Monguillon récoltaient les Cryp-
togames suivants :
1° Sur le calcaire dolomitique de la Butte de
Folton : Fissidens decipiensFr ; Barbula squarrosa
St., B. cylindrica St., Leptotrichum flexicaule St.
Grimmia apocarpa Fr., G. orbicular.s Fr., Ortho-
tricum cupulatum Fr. , Nekera crispa St., N. com-
ptanata Fr., Pterogonium ornithopodioides. St.,
Hypnum molluscum var. gracile St.
2° Sur la butte de la Cohue : Weisia cirrhata
Fr., Grimmia leucophaea var. brevipila St., Rha-
comitrium heterostichum Fr., Hedwigia ciliata Fr.
3° Dans le marais de Lozier (sur le calcaire),
Bryum bimum St., Hypnum vernicosum St.,
Chara fragilis Fr.
4° Dans le ruisseau de Roussette au pied de la
butte de Folton, Nitella gracilis Fr.
5° Sur la butte delà Coursure: Orthotrichum
diaphanum Fr., Hypnum crassinervium St., H.
circinnatum St. M. Ed. Rommé signalait, en
cours de conversation, la présence d'un Ranuneu-
lus repens à fleurs semi-doubles à Saint-Georges
le-Gaultier.
Hector Léveillé
54
LE MONDE DES PLANTES
Bibliographie
Nouvelle Flore des Lichens, parA. Boistel.
i vol. in-ni de 164 pages, avec 1178 ligures.
Paris, Paul Dupont, 1896. Prix : 6 francs.
S'il vous suffit d'arriver sans fatigue à la déter-
mination des espèces de lichens qui habitent notre
pays, nous vousconseillonsdc vous procurer le livre
de M. Boistel. et d'en faire le vade-mecum de vos
excursions lichénologiques. Au contraire, si vous
avez rêvé une Flore des Lichens qui ne soit pas
simplement un ensemble de tableaux synoptiques
plus ou moins lumineux, mais qui vous donne en
même temps une idée générale de la classification
rationnelle de ces êtres très intéressants, qui vojs
montre, par le choix systématique et la subordi-
nation des caractères, leur enchaînement morpho-
logique, leurs affinités, les transitions reliant leurs
diverses réalisations, nous ne saurions vous
affirmer que ce livre répond à votre idéal. Cette
nécessité où sont les continuateurs du programme
inauguré par M. Bonnier dans sa Nouvelle Flore
de n'employer aucun terme technique, et d'avoir
recours seulement à des caractères très apparents,
faciles à voir, amène ce résultat que les espèces les
plus affines se trouvent arbitrairement séparées,
que les diagnoses n'ont aucune base scientifique,
et que le lecteur, désorienté, est obligé de s'en
remettre complètement à la manière de voir de
l'auteur sur l'appréciation des types spécifiques.
Nous sommes véritablement alfligé de voir des
savants d'une valeur très haute et incontestable
faire ainsi de la science à l'eau de rose, et contri-
buer à tuer le peu de respect qu'inspire encore en
France, à la fin de ce XIX" siècle, la science pure.
Et n'est-il pas pénible de constater que l'Univer-
sité démolit elle-même le monument scientifique
dont elle devrait être la gardienne ? M. Boistel
s'est parfaitement rendu compte du rôle très faux
qui lui était échu ; et pour quiconque parcourt
son livre, comme nous l'avons fait, d'un œil im-
partial, à chaque page se trahit l'effort du savant
tentant de concilier la rigueur des faits avec l'é-
troit programme auquel il était astreint, et qui
lui imposait, suivant l'expression de M. Bonnier
dans sa préface, de « laisser un instant de côté
tout l'attirail compliqué de la science lichénologi-
que ». Combien nous eussions été plus heureux
de trouver précisément dans ce livre, cet « attirail »,
qui ne paraissait pas, aux fondateurs de la liché-
nologic, une superfétation inutile, qui n'eût en
aucune manière éloigné les acheteurs, et qui eût
donné aux lecteurs autre chose qu'un vernis, une
teinture superficielle de science. Nous demandons
bien pardon à M. Boistel de cette critique: elle ne
s'adresse pas précisément au livre lui-même qui
dénote une connaissance des lichens profonde,
étendue, un travail considérable et un vif désir
d'être utile, mais au plan éminemment antiscien-
tifique sur lequel ce livre est construit.
A. A.
Revue des Sociétés savantes
Académie des sciences de Paris
Séance du g novembre t8g6. — Sur l'origine de
la lèpre delà Bette-rave, P. Vuillemw. Cette ma-
ladie, qui menace la culture de la bette-rave en
Algérie, et que M. Trabut a fait connaître en
1894, est caractérisée par des tubercules noueux
apparaissant sur l'emplacement des premières
feuilles cueillies, et formés aux dépens des feuilles
et des bourgeons. Ces déformations sont dues à
un parasite à spores brunes comme celles des Usti-
laginés, et auquel M. Trabut, le considérant
comme nouveau, donna le nom d'Entyloma
leproideum. M. Saccardo en fit, quelque temps
après, VOedomyces leproides. M. Vuillemin a pu
reconnaître que le parasite de la betterave n'est
nullement un nouveau type ustilaginé, mais un
chytridiné déjà connu sous le nom de Cladochy-
trium pulposum Fischer [Physoderma pulposum
Wallroth, 1 8 3 S ) . Ce chytridiné vit sur les espèces
les plus diverse; de Chénopodiées. Kn Silésie,
Schroetcr l'a récolté sur Atriplex patula, sur Che-
nopodium glaucum, rubrum, urbicum. Il est
vraisemblablement transmis aux bettes cultivées
par les Bcta vulgaris, qui abondent en Algérie à
l'état sauvage. — Nouvelles observations sur la ma-
ladie de la gale de la Pomme de terre, E. Roze.
M. Roze a reconnu 3 stades dans le développe-
ment de la gale. Le premier débute constamment
par de petites pustules ponctiformes qui sont
blanchâtres sur les variétés à tubercules rouges,
brunes sur les variétés jaunes et violettes. Le
deuxième est caractérisé par des crevasses brunes,
peu profondes, rayonnant plus ou moins réguliè-
rement autour des pustules. Dans le troisième, ces
crevasses se creusent, s'étendent et quelquefois se
rejoignent de manière à envahir complètement le
tubercule. Les lombrics paraissent être d'actifs
agents de dissémination du Micrococcus pellicidus.
Le Bactcrium bolleyi ne parait pas produire tous
les effets dont on croirait pouvoir l'accuser ; il ne
se trouve que rarement, dans les crevassF.s pro-
fondes, et toujours à l'état de zooglées. Le Micro-
COCCUS pellicidus ne se présente pas ordinairement
en grandes masses ; il traverse les parois cellulai-
res et vit aux dépens du contenu plasmique des
cellules. Un autre cause efficiente avait été signa-
lée comme due à un mucédiné.l'Ocs/'oivj scabies du
Dr Thaxtcr. M. Roze n'a réussi a le découvrir
que sur les tubercules atteints en même temps
par le Rhi^octonc de la pomme de terre.
Séance nu 16 novembre i8gG. — Sur la fixation
de l'azote atmosphérique par l'association des algues
et des bactéries, R. Bouilhac. D'après les
recherches de MM. Berthelot, Hellriegel, Wilfarth
et Winogradsky,on sait que l'azote atmosphérique
peut être fixé par l'intervention desêtres inférieurs.
Cette fixation explique l'enrichissement en azote
des prairies naturelles. MM. Schloesing fils et
Laurent ont reconnu en outre que des sols sur les-
quels s'étaient développées des algues peut-être
mélangées de bactéries, fixaient l'azote de l'at-
mosphère.M. Kossovitch, en cultivantle cystococcus
MONDE DES PLANTES
sur îles milieux divers, les a vus s'enrichir en
azote, grâce aux microbes qu'il y avait introduits.
Mais les expériences de ce savant n'indiquent pas le
rôle direct des bactéries sur le développement
d'une algue telle que le cystococcus. Quelle est dans
ce cas leur action, et dans quelle mesure favori-
sent-elles la végétation de la plante ? M. Bouilhac
a cherché une solution à cette question en expé-
rimentant avec trois algues différents : Schi^otlirix
lardacea, Ulotlirix flaccida, Nostoc punctiforme. Il
est arrivé aux conclusions suivantes: Les deux pre-
mières algues ne peuvent croître en solutions
nutritives exemptes d'azote, même en présence
des bactéries du sol. Mais il en est tout autrement
avec le A'osroc.'Dans ce cas, l'association de cette
algue et des bactéries permet le développement
simultané des deux espèces, et la fixation de
l'azote se produit alors très nettement. La richesse
en azote de cette plante est comparable à celle des
Légumineuses. Comme le nostoc, les bactéries
fixatrices peuvent vivre dans une solution con-
tenant 1/10.000 d'acide arsénique.
Séance du 23 novembre 1896. — Sur la pression
osmotique dans les graines, germées, L. Maquenne.
La première manifestation de l'activité vitale dans
les graines en germination est un gonflement qui
peut produire des effets mécaniques d'une ampleur
considérable, la rupture, par exemple, des parois
d'un vase en verre. Ce gonflement est dû à la
pénétration de l'eau dans l'intérieur de la graine et
à la pression que le liquide exerce sur les parois
des cellules, après s'être emparé des principes
solubles qu'elles contenaient. C'est donc un phéno-
mène d'osmose. Dans les graines germées, comme
dans les plantes adultes, la pression intérieure peut
atteindre une valeur voisine de 10 atmosphères,
suffisante, par suite, à rendre compte des effets
mécaniques résultant du gonflement. — Sur le
développement du Black-rot de la Vigne{Guignardia
Bidwellii), P. Viala. Les conditions de Guignardia
Bidwellii so:it, comme celles de la plupart des
Pyrénomycètes, très complexes et très nombreuses :
Elles comprennent : des pyenides, des spermogo-
nies, des périthèces, des conidiophores, produisant
respectivement des stylospores, des spermaties,
des asques et des conidies, et en outre des sclérotes
simples ou pyenidiens, et des spores mycéliennes
correspondant aux chlamydospores. Ce sont les
stylospores qui jouent le rôle le plus important
dans la propagation de la maladie pendant la végé-
tation de la vigne, ou comme organe de perpétua-
tion, avec les sclérotes et les périthèces, pendant
la mauvaise saison. Les réinvasions annuelles sont
dues au développement d;s périthèces aux dépens
des sclérotes, mais résultent aussi des pyenides
qui ont traversé, intactes, les mois d'hiver, , Les
■ spores durables ne se formant que dans des con-
ditions anormales 'de cultures artificielles. Jus-
qu'à présent on n'avait signalé la production de
conidiophores qu'accidentellement, aux dépens
des sclérotes des grains secs. La grande et désas-
treuse invasion du blackrot, en 1896, dans le
Gers, a permis à M. Viala d'observer les conidio-
phores en très grand nombre et très fréquemment,
et de se rendre compte du rôle important qu';7s
jouent comme organe de propagation rapide et à
distance du parasite, comme cause d'intensité et de
gravité de la maladie dans les conditions de cha-
leur et d'humidité les plus favorables au cham-
pignon — Sur le développement d'un champignon
dans un liquide en mouvement, J. Ray. Pour se
rendre compte, à l'aide des variations des condi-
tions mésologiques, delà valeur des divers carac-
tères d'organisation de champignons intérieurs,
M. Julien Ray a étudié les modifications produites
sur des moisissures cultivées dans un liquide
constamment en mouvement. Des spores deSterig-
matocystis furent semées, les unes dans un ballon
à demi plein de liquide, soumis ensuite pendant
deux mois à un rapide et constant mouvement
d'oscillation, les autres dans un ballon identique,
mais fixe. Celles-ci donnèrent un champignon nor-
mal. Au contraire, dans le ballon mobile, la cul-
ture est formée d'un nombre considérable de
petites masses parfaitement sphéricités, sans cesse
en mouvement, d'aspect cireux, sans fructification
apparente : elles sont de diamètre variable, les
plus grosses ayant 2mm, 5 environ. Leur élasticité
est remarquable : écrasées, elles reprennent immé-
diatement leur forme primitive. Des coupes minces
pratiquées dans ces sphères montrent qu'elles sont
constituées par des filaments enchevêtrés ; à la
limite, tout autour, se voient un certain nombre
de têtes sporifères, portées par de gros filaments.
En résumé le champignon s'est adapté au milieu
anormal qui lui était imposé grâce aux modifica-
tions suivantes : i° forme sphérique des masses
mycéliennes ; 2° résistance plus grande, par l'en-
chevêtrement des hyphes et l'épaississement des
parois : 3° tendance à la structure cellulaire,
par le cloisonnement plus parfait des filaments et
la confluence des noyaux ; 4° apparition plus
rapide de sclérotes mieux différenciés .
Revue des Revues
Bulletin de la Société botanique de Fran-
ce (sept-oct. 1896). — Supplément à la liste des
plantes rares intéressantes des environs de Mont-
fort-l'Amaury et de la forêt de Rambouillet, Mlle
Marguerite Be,.èze. Nous relevons dans cette liste:
Myriophyllum verticillatum D C. ; Oenothera bien-
nis L. ; Epilobium spicatum Lmk, ; E. montanum
L. — Note sur quelques Lotus de la section Tetra-
gonolobus, J. Daveau. Ce travail est complété par
un tableau synoptique destiné à distinguer les es-
pèces de ce groupe: nous le reproduisons sous
forme dichotomique:
1 . Divisions calicinales plus courtes que le tube
cylindrique = 2
Plus longues que le tube campanule = 5
2. Stipules pétiolulées; fleurs rouges = T. Wie-
demanni Boiss.
Sessiles , fleurs jaunes = 3
3. Plantes vivaces; gousses de 5o X 5 mm, bor-
dées de 4 ailes plus étroites que le diamètre de la
gousse = T.siliquosus Roth.
Annuelles; gousses de Z-] X 8 ou 9 mm = 4
4. Ailes au moins aussi larges que le diamètre
du fruit = T. biflorus Desr.
Plus étroites. Pédoncules i-2flores= T. bivoneus
Nym.
56
LE MONDE DES PLANTES
5. Ailes au moins aussi larges que le diamètre du
fruit = 6
Plus étroites, ou nulles = 7
6. Divisions du calice lancéolées = T purpureus
Moench.
Sublinéaires; fleurs plus petites = T palaesti-
nus Boiss.
7. Fleurs jaunes. Plantes à poils dressés ou ap-
pliqués = T. Gussonei Huet.
Rouges. Plante très velue à poils toujours éta-
lés = T Rc;.iicnii Fisch. et May.
Bulletin de la Société des sciences natu-
relles de l'Ouest de la France. (?" trim. tSgfi
— Sur l'Echinomyia fera, E. Marchand. — Noti-
ce surla vie et les travaux de .Limes Lloyd, E. Ga-
deceau. — Xote sur la fleur des crucifères, E. Mar-
chand. L'auteur de cette très intéressante note a
été amené à étudier d'une manière approfondie la
constitution florale des Crucifères par l'examen
d'une fleur anormale de Cheiranthus cheiri, dans
laquelle toutes les étamines avaient pris la forme
carpellaire. Ce cas s'est répété sur soixante-sept
fleurs mises à la disposition de M. Marchand par
M. Gadeceau. Toutes présentaient, plus ou moins
accusées, les altérations suivantes : Le calice était
normal. La corolle offrait un commencement de
transformation. On pouvait constater chez elle un
arrêt de développement. Les pétales étaient repré-
sentés par quatre onglets, à peine dilatés au som-
met; le limbe n'était pas développé. L'androcée
était remplacé par quatre carpelles soudés autour
des deux qu'on observe dans la fleur normale. Les
carpelles correspondant à la paire d'étamines cour-
tes étaient bien développés, et insérés plus basque
les deux placés dans le plan antéro-postérieur.
Chacun de ceux-ci était formé de deux demi-car-
pelles, plus ou moins soudés en long, et dépour-
vus d'ovules sur le bord suturai. Le gynécée était
sensiblement normal. — On sait que la fleur régu-
lière du Cheiranthus comprend les verticilles sui-
vants: calice à quatre sépales distincts, caducs, les
deux latéraux, gibbeux, insérés plus bas que les
deux sépales situés dans le plan antéro-postérieur;
corolle à quatre pétales libres, onguiculés, à lim-
be dilaté, alternes aux sépales; androcée à 6 éta-
mines introrses, libres, tétradynames, les 2 latéra-
les courtes insérées plus bas que les.| longues dispo-
sées par paire dans le plan antéro-postérieur ; gyné-
cée à deux carpelles latéraux, ouverts, soudés par
les bords en un ovaire uniloculaire à 2 placentas pa-
riétaux.— Les opinions les plus contradictoires
ont été émises relativement à l'organogénie de la
Heur des Crucifères. Duchartre exposait ainsi les
deux principales théories en présence : 0 On sait que
deux principales opinions ont été professées relati-
vement à la symétrie de l'androcée des Crucifères ;
l'une consiste à regarder l'androcée comme compre-
nant tvpiquement deux verticilles de 4 étamines
chacun parmi lesquels l'externe serait généralement
réduit aux deux étamineslatérales; l'autre n'admet
dans cette même fleur qu'un seul verticille de 4 éta-
mines, dont 2, l'antérieure et la postérieure, se
montreraient habituellement dédoublées, de ma-
nière adonner les deux paires d'étam in es longues. »
D'après Eichler, la paire de sépales du plan anté-
ro-postérieur se développe la première, le sépale
antérieur d'abord, puis le postérieur; les deux
latéraux apparaissent simultanément ; les 4 pétales
naissent en même temps, alternes avec les sépales;
l'androcée se développe en deux temps : d'abord,
2 gibbosités entières qui donnent naissance aux
étamines courtes, puis 2 autres qui sebilobent en 2
mamelons dont chacun devient une grande éta-
mine. Contre Krause, Chatin et Duchartre, Ei-
chler soutient que jamais les grandes étamines ne
sont dans leur jeunesse opposées aux pétales. La
formule de la Heur, dans cette théorie organogé-
nique, peut s'exprimer ainsi: F = 2 S 4- 2 S'
+ 4P + 2 E -f 2 E'( x 2)+ (2 C°). M. Lignier ex-
plique comme suit la fleur des Crucifères : 0 Les
2 sépales inférieurs ne sont pas, comme on l'admet
ordinairement, vraisemblablement par raison d'al-
ternance, ceux du plan antéro postérieur. Ce sont.
à n'en pas douter, ceux du plan droite-gauche,
c'est-à-dire les sépales gibbeux ; leurs mériphytes
quittent en effet la couronne normale et la tige
bien avant tous les autres. Le 2* verticille comprend
2 mériphytes trifasciculés qui desservent non seu-
lement les 2 petits sépales du plan antéro-posté-
rieur, mais aussi les 4 pétales. Il y a, dans ce fait,
une analogie frappante avec ce qu'on observe dans
les pétales trilobés du verticille supérieur de VHy-
pecoum et dans l'androcée des Fumariées. Les
6 étamines sont desservies par 2 mériphytes seule-
ment. Elles doivent, par suite, être considérées
comme appartenant aux deux feuilles tristaminées,
situées dans le plan transversal ; les étamines
courtes y sont médianes, les longues latérales. Le
gynécée est lui aussi comparable à celui des Fuma-
riées, et comprend, comme le leur, deux feuilles
carpellaires trilobées situées dans le plan antéro-
postérieur, c'est-à-dire alternes avec les deux feuil-
les staminales. 0 Selon M. Lignier, la formule flo-
rale des Crucifères est donc-. Sï,(S + P) 2. E 2. C2.
M. Marchand admet, jusqu'à un certain point, cette
manière de voir, mais incline adonner à la fleur,
5 verticilles binaires et alternes, ce qui conduit à
la formule : F = 2 S + (S" P) [ = 2 S' + 4 P J
+ 2E + 2 E'1 = 4/2] -f ( iC«).
Bulletin de l'herbier Boissier octobre [896),
— Filices novae, Bommer et H. Christ — Fragmenta
monographiae labiatarum, John Briquet.
Journal de botanique ' n"> octobre 1896). — Le
Clonothrix, un nouveau type générique de Cyano-
phycées, E. Roze. Voici les caractères différentiels
de ce nouveau genre : Trichomata elongata, articu-
lata. simplicia vel pseudoramosa, plus mimusve
distincte vaginata. Propagatio cellulis articulorum
disjunctis vel e medio fractarum vaginarum emer-
gentibus. Generatio dubia, ampullis exiguis. apice
evanescenlibus, in quibus plasma ferc hyalinum
primo vacuolas deinde granulos paucos continet.
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Typographie Ed. Mon noyer.
LA REVUE SCIENTIFIQUE DU LIMOUSIN
est l'organe de la Société botanique du Limousin
SOCIETE BOTANIQUE OU LIMOUSIN
Pour être admis dans la Socie'té botanique du Limousin, il suffit d'être pre'senté par deux
membres ou d'en faire la demande au Président. — Le droit d'entrée est de 2 fr. ; la cotisation
est de 3 fr. — Chaque membre reçoit gratuitement la Revue scientifique du Limousin. — La
cotisation est due si le membre titulaire n'a pas envoyé sa démission, par écrit, au Président
avant le Ier janvier. _
La Direction du journal ne prend pas la responsabilité des opinions émises dans les articles signes.
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villes et provinces de France.
5e Année (2e Série)
N° 87
i" Février 1897-
#»
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE ; BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
-*l[\ j£ — f**-
SOMMAIRE DU No 87
Etat de I Académie en 1897. — Constitutions de l'Académie internationale de Géographie
botanique. — Académie internationale de Géographie botanique. —Les Classifications
établies depuis les grands embranchements jusqu'aux simples espèces, sur les seules
données de la morphologie, sont-elles confirmées ou infirmées par l'anatomie * Paul
PiniiENTiEB. — Gênera analytique des Champignons de la France. A. AcLoyue. — Revue
des Sociétés savantes. — Bibliographie. — Informations.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
i 897
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. de Heldreich, (Athènes).
pétue) ; M. II. Lr.vEii.u'. Le
Mans (SartheJ.
■ : M. Ch. Le Gendre. Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. W. Trelease. H. Léveillé, Ch. Le
Gendre, G. Rouy, G. King, Treub.
COMITE DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
II. Léveillé, Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire; P. V. LlOTARD, Rédacteur.
OFFRES & DEMANDES
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nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
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ciens qu'ils peuvent se procurer, au prix de
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servi ? Ecrire A. A., 39, boulevard Garibaldi,
Paris.
Notre Directeur, qu'un deuil cruel vient de
frapper par la perte de sa sœur, en fait part
aux lecteurs du Monde des Plantes et prie ses
correspondants et amis d'excuser le retard
occasionné par ce deuil à sa correspondance.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. HeinsbeRGER, 15, First Avenue.
LONDON
l>ii\i and C", Foreign hooksellers, 37, Sbho
Square.
PARIS
J.-B. B.uu.iè.uE et Fils, 19, nw llautel'euille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAI.
Aug. Goupil, quai Jeàn-Fouquel (Vieux-Ponl
G8 Année (2e Série).
N° 87
Ier FÉVRIER 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
'Férue Internationale illustrée de "Botanique.
M. le Dr Th. de HELDREICH,
Directeur des Jardins Botaniques d'Athènes
Né à Dresde, le 3 mars 1822
Directeur de l'Académie Internationale de Géographie Botanique, pour 1897.
LE MONDE DES PLANTES
59
Etat de l'Académie en 1897
'Directeur.
M. le DrTh.de Heldreich.
Secrétaire perpétuel.
M. Hector Léveillé.
Secrétaire adjoint.
M. A. Acloque, eJssocié libre.
Trésorier.
M. Charles Le Gendre.
Membres d'honneur :
MM.
Georges Rouy. 41 rue Parmentier, Asnières,
(Seine), France. 1er avril 1892;
Georges King, Sheebpore, près Calcutta
(Inde) je'- juin 1892.
Treub, s'Lands plantentuin, Buitenzorg,
Java, icr septembre 1892.
N...
Membres titulaires :
MM.
Hector Léveillé, Le Mans, (Sarthe), 1" dé-
cembre 1891.
Eugène Gonod d'Artemare, Ussel-sur-Sar-
sonne, (Corrèze), France, Ier avril 1892.
J.A. Henriques, Coïmbre (Portugal), ic>' avril
1892.
Héribaud Joseph (Frère), Clermont-Ferrand,
(Puy-de-Dôme), France i" avril 1892.
Baron Ed. Hisinger, Karis, Fagervik, Fin-
lande Russie Ier avril 1892.
Charles Le Gendre, Limoges(Haute-Vienne),
F'rance. icr avril 1892.
Edouard Marçais (abbé), Toulouse (Haute-
Garonne), France, ior avril 1892.
Ferdinand Renauld, Vesoul (Haute-Saône),
France, icr avril 1892.
Andres Posada-Arango, Medellin(Colombie),
17 mai iSq2.
William Trelease, S' Louis (Missouri), Etats-
Unis. 1er juillet 18 )2.
IL Lisboa, Bombay (Inde), icr juin 1892.
Théodore de Heldreich, Athènes (Grèce),
i5 juillet 1893.
Membres correspondants :
MM.
CharlesGray,Coonor, Nilgiris(Inde),i°r avril
1892.
A. Sada, Pondichéry (Inde), j"- avril 1S92.
J. Christian Bay, Des Moines, Iowa, Etats-
Unis 25 août 1892.
Casimir de Candolle, Genève (Suisse), 20
avril 1893.
Associés libres
MM.
W. J. Beal,Michigan,InghamCo, Etats-Unis,
17 septembre 1892.
C. F. Wheeler, Michigan, Ingham Co. Etats-
Unis, 17 septembre 1S92.
O. Debeaux, Toulouse (Haute-Garonne),
France, 17 septembre 1892
Emile Gadeceau, Nantes (Loire-Inférieure),
France, 17 septembre 1892.
David Prain, Sheebpore, près Calcutta,
(Inde), 5 octobre 1892.
Ernest Olivier, Moulins (Allier), France,
25 octobre 1892.
Ph. Heinsberger, New-York (Etats-Unis),
25 septembre 1892.
Eugène Autran, Chambésy, près Genève
(Suisse), 25 décembre 1S92.
Alexandre Acloque, 3o, boulevard Gari-
baldi, Paris, France, 25 Mars iSg3.
A. S. Hitchcock, Manhattan (Kansas, Etats-
Unis), 6 juin i8g3.
Ambroise Gentil, Le Mans (France), 6 juin
1893.
Johann Lange, Copenhague (Danemark),
i5 juillet 1893.
G. Beck, Vienne (Autriche), i5 juillet 1893.
Dawson, Montréal (Canada), i5 juillet i8g3.
Beddome, Londres (Angleterre), 1 5 juillet
1893.
Edward L. Greene, Catholic University of-
Washington, D. C. (Etats-Unis), 1 5 juillet
1893.
Sir Joseph Dalton Hocker, Sunningdale,
(Angleterre), i5 juillet 1893.
Fr. Kamienski, Odessa (Russie), i5 juillet
1893.
John. Macoun, Ottawa (Canada), i5 juillet
1893.
Mac-Owan, Cape-Town (Colonie du Cap),
i5 juillet 1893.
Robert Philippi, Santiago (Chili), i5 juillet
1893.
Georges Radde, Tiflis (Russie), i5 juillet
1893.
Emile Balle, Vire (Calvados), France, ici-
janvier 1SQ4.
Bataline, Saint-Pétersbourg (Russie), 1 er jan-
vier 1S94.
John Briquet, Genève (Suisse), 1er janvier
1894.
Clos, Toulouse (Haute-Garonne), Ier janvier
1894.
Henri Correvon, Genève (Suisse), 1er jan-
vier 1894.
Ivanitzky, Kadnikow (Vologda) Russie, 1er
janvier 1894.
Hippolyte Marcailhou d'Aymeric, Ax-les-
Thermes (Ariège),France,ier janvier 1S94.
Alexandre Marcailhou d'Avmeric(abbé), Ax-
I les-Thermes (Ariège) France, Ie* janvier. 1S94.
6o
LE M ON DR I)FS PLANTES
(>. Lignier, Cacn [Calvados), France, 7
! \ : ier 1 89 j.
Louis Giraudias, Poitiers (Vienne), France,
28 février 1S94.
Jules Bel, Saînt-Sulpice (Tarn), France, 22
mars 1 s.14 .
Federico Philippi, Santiago (Chili), 22 mars
1894.
Henry Lévëque de Vilmorin, 17 rue de
Bellechasse, Paris, (France), 12 avril 1894.
Stefan Stefansson, Modruvellir (Islande),
1 2 avril 1894.
Nicolas Alboff, Tiflis (Russie), 3 mars 1894.
[.. H. Pammel, Ames (Iowa), Etats-Unis'
1 2 mai 1S94.
Georges Mantin. 54. quai de Billy, Paris.
France, 24 juin 1894.
Xavier Gillot, Autun l'Saône-et-Lôire)
France, 14 juillet 1894.
Antoine Le Grand, Bourges (Cher), France,
14 juillet 1894.
Otto Kuntze, Friedenau, près Berlin (Prusse),
1 i juillet 1894.
Julien Foucaud, Rochefort-sur-Mer(France),
i.| juillet 1894.
Ferdinand Cohn, Breslau (Silésie), Prusse,
20 octobre 1894.
Eugène Nicl, Rouen (Seine-Inférieure),
France, 20 octobre
F. Fiek, Cunnersdorf, (Silésie) Prusse, 20
octobre 1894.
L. Corbière, Cherbourg (Manche), France.
25 janvier iSo5.
Lucien Daniel, Rennes (Ille-et- Vilaine),
France, 25 janvier 1895.
Frédéric Trémols, Barcelone (Espagne),
1 3 août i8g5.
J. Dcirller. Vienne (Autriche), i3 août i8g5.
R. P. Sodiro, chaire de Botanique de Quito
(Equateur), 8 décembre 1S9?.
Carlos E. Porter, Casilla 1 108, Valparaiso
(Chili), 28 Février 1896.
11. Olivier, Bazoches-au-Houlme (Orne),
10 mai 1896.
R. P. Camboué, Tananarive (Madagascar),
21 juin 1896.
PaulParmentier, Baume-les-Dames(Douhs .
ioaoût 1896.
Marins Capoduro, Reynier (Var) France,
1 5 novembre 1896.
Membres auxiliaires :
MM.
Joseph Arbost. Thiers (Puy-de-Dôme),
1 rince, 24 juillet 1894.
Lemée(abbé), Foulletourte(Sarthe), France,
2 j juillet 1
A. L. Letacq (abbé).Alençon Orne), France.
J | juillet 1
Bocquillon-Limousin, 2 lis rue Blanche, Paris,
France, 24 juillet 1894.
Joseph de Rusunan,Lez-Plouénan(Finistère),
France 24 juillet 1894.
Mariano Vergara, Plaza de Santa-Barbara 5>
Madrid (Espagne), 24 juille' 1894.
R. P. Emile Bodinier, au Kouy-Tchéou.
(Chinei, 12 octobre 1894.
Hippolyte Coste (abbé), Saint-Paul-des-
Font. (Aveyroni, France. 25 janvier [896.
Pierre Fauvel, Caen (Calvados), France. 25
janvier 1 S 1 , 5 .
P. V. Liotard, Toulouse (Haute-Garonne),
France 25 janvier 1 S > > 5 .
Mailho (abbé), Pamiers (Ariège), 25 janvier
1895.
C. A. Menezes, Funchal (Madère), 2? jan-
vier 1895.
V. Bach (abbé), Gourdon (Lot), France,
1 3 août r-895.
Em. Boudier, Montmorency 1 Seine-et-Oise),
France, i3 août i8g5.
R. P. J. C. Carrier, Montréal (Canada), i3
août 1895.
David Hooper, Ootocamund iNilgiris), Inde-
Anglaise, i3 août iSg5.
C. G. Llovd, Cincinnati (Ohio), Etats-Lnis,
1 3 août 1S95.
F. Lande, Autheuil (Orne), France, i3août
1895.
Lecointe, Evreux (Eure), France, i3 août
[895.
Orzesko, Nice (Alpes-Maritimes), 1 3 août
9:
R.P. Pascal. Merville 1 Nord), France, 1 3 août
1895.
Robert, Clermont-Forrand (Puy-de-Dôme),
i3 août 1895.
Respaud,Fitou(Aude), France, i3août [8g5.
Ed. Spalikowski, Rouen (Seine-Inférieure).
Vendrely, Champagney (Haute-Saône), Fran-
ce. 1 3 août 1895.
Bofill, Barcelone, Callc de los Cortes 297,
(Espagne), 4 septembre 1895.
Henri Guilhot, Saint-Jean-du-Falga (Ariège),
France, 27 octobre [8g5.
R.P. P. Gave, Coutaminé-sur-Arve (Haute-
Savoie), France, 27 octobre iS'p.
Jean Neyraut, Bordeaux (Gironde), France
25 décembre 1895.
Louis Déan, le Mans (Sarthe), France, 28
février 1896.
Coilliot, Le Mans (Sarthe), France, 25 mars
1896.
I „ Bruneau, Montmédy (Meuse), France,
3 1 mars [896.
R. Maire, Dijon (Côte-d'Or), France, 1 5 avril
r8o6
LE MONDE DES PLANTES
61
Maurice Beaufreton (abbé), Le Mans(Sarthe)
France, 29 sept. 1896.
Aug. Chevalier, Lille (Nord), France, i5 oc-
tobre 1896.
J. Grelet (abbé), Les Fosses par Chizé
(Deux-Sèvres), France, 20 janvier 1897.
Etoc (abbé), Neuilly-sur-Seine (Seine),
France 20 janvier 1897.
Venance Payot, Chamonix (Haute-Savoie),
France, 20 janvier 1897.
Constitutions de l'Académie internatio-
nale de Géographie botanique
Statuts
I. — Il est formé, sous le nom à' Académie
internationale de Géographie botanique, une
Société composée de 200 membres, dont
20 portent seuls le titre à' Académiciens ; les
autres se divisent en c4ssociés libres et en
Membres Auxiliaires.
II. — Les Académiciens se divisent en
membres titulaires, membres d'honneur et
membres correspondants. Les premiers sont
au nombre de 12, les seconds au nombre de
4, et les troisièmes également au nombre de 4.
III. — Les membres sont élus à la majorité
des suffrages des membres titulaires. Il ap-
partient toutefois au Directeur nommé pour
l'année, de choisir les Membres d'Honneur.
IV. — Les membres de l'Académie sont élus
à vie. Il en est de même du Secrétaire qui
prend le nom de Secrétaire perpétuel de la
Société.
V. — La Société a pour but : i° de publier
un traité de Géographie botanique accompagné
d'un atlas indiquant quelle est, à la surface du
globe, la répartition des espèces ; 20 de pro-
mouvoir l'étude de la Géographie botanique
au moyen d'herborisations et d'explorations
méthodiques dans les parties du monde encore
inexplorées ou insuffisamment connues au
point de vue botanique; 3°, de former sous le
nom de Collectio plantarum totius orbis us-
quam rarissimaram, édita sub aitspiciis Aca-
miœ internationalis phytogeographia; certo-
manensis une collection des plantes rarissimes
du globe, en 5o parts pour chaque espèce.
VI. — LAcadémie de Géographie botanique,
présidée par chacun de ses membres titulaires
ou d'honneur, élu Directeur à tour de rôle,
admet les botanistes de toute nation et reçoit
volontiers les dons et offrandes.
Elle a son siège là où se trouve le
Directeur en fonction. La seule cotisation
exigée de ses membres est le montant du prix
de la Revue qui sert d'organe à l'Académie;
ils peuvent aussi contribuer par des dons
volontaires à la publication des travaux de
l'Académie.
Le versement d'une somme de 200 francs
effectué en une ou plusieurs fois, en dehors
de la cotisation annuelle, dispense son auteur
du versement ultérieur de toute cotisation et
lui assure l'abonnement à vie à l'organe de
l'Académie. Le donateur d'un capital de
5oo francs est non seulement dispensé du ver-
sement de la cotisation, maisa droit, en outre,
au titre de Membre perpétuel et à la repro-
duction à perpétuité de son nom sur la liste
des membres de l'Académie et sur la couver-
ture de chaque numéro de la Revue.
VII. — Les membres de l'Académie doivent
concourir de toutes leurs forces au but de la
Société et être prêts à fournir, soit par eux-
mêmes, soit indirectement, les renseignements
nécessaires touchant la dispersion des espèces
végétales.
Règlement
Art. I. — LAcadémie internationale de Géo-
graphie botanique a pour organe : t Le Monde
des Plantes. »
Art. II. — Le Directeur de l'Académie est
élu pour un an, par tous les membres de
l'Académie, sur la présentation d'une liste de
3 noms choisis par les seuls Académiciens ; il
est perpétuellement rééligible.
Art. III. — Les membres de l'Académie cor-
respondent entre eux et avec le Secrétaire
perpétuel par la voie postale et par la voie
du Monde des Plantes, organe de la Société.
Art. IV. — Le bureau de la Société est com-
posé du Directeur, du Secrétaire et du Tré-
sorier, ce dernier nommé, pour dix ans, par
le Directeur, sur la présentation du Secré-
taire.
Art. V. — Il sera tenu, s'il est nécessaire,
des réunions à des temps et à des lieux dé-
signés par le Directeur, d'après le vote des
membres de la Société.
Art. VI. — L'Académie a son herbier et sa
bibliothèque qui lui sont propres.
Art. VII. — Par décision du Directeur, il
sera nommé, tous les cinq, ans des délégués,
parmi les Académiciens.
Art. VIII. — Parmi ces délégués, les uns
seront chargés de la réunion des matériaux de
travail, les autres delà consultation des her-
biers, ceux-ci des expéditions scientifiques,
ceux-là des relations avec les sociétés savantes
et enfin d'autres des bibliothèques ou des
muséums.
Art. IX. — Le nombre des délégués, pour
chacune de ces matières, ne pourra dépasser
(>2
LF. MONDE DES PLAN l i S
deux. Il appartiendra au Directeur de donner
des délégations temporaires. La durée maxi-
mum de ces délégations sera d'un an. Les
missions scientifiques ne seront accordées
aux naturalistes explorateurs que d'après le
vote de tous les membres de l'Académie et
sur la proposition du bureau.
Art. X. — L'Académie étant une société
purement scientifique, ne s'occupe que de
questions exclusivement scientifiques con-
cernant la botanique.
Elle s'efforcera d'amener, au point de vue
de la Géographie botanique, une entente entre
les muséums, les sociétés savantes et les bota-
nistes du monde entier. De plus, elle établira
de tous cotés des comités qui auront pour
but l'étude de la botanique pure et appliquée.
Art. XI. — Aucune modification ne pourra
être apportée aux constitutions de l'Académie
(Statuts, Règlements et Décisions antérieurs
à 1898), que sur la proposition de 3 membres
titulaires et d'après le vote des deux tiers des
Académiciens, à quelque titre d'ailleurs qu'ils
appartiennent à l'Académie.
Décision
1. — L'Académie accordera le titre d'As-
socié libre à tout botaniste qui offrira son
concours ou sa collaboration.
Le nombre des Associés libres est fixé à
soixante. C'est parmi les Associés libres que
l'Académie choisira ses membres correspon-
dants. Toutefois un Associé libre pourra
demeurer tel toute sa vie s'il se refuse à faire
partie effectivement de l'Académie.
2. — Les Membres titulaires seront choisis
parmi les Membres correspondants.
Les Membres d'honneur seront pris, soit
parmi les membres titulaires, soit parmi les
botanistes éminents jusque-là étrangers à la
Société.
3. — Les Associés libres seront nommés
par simple décision du Directeur, sur leur
demande ou sur la présentation de l'un des
Académiciens.
4- — L'Académie accordera le titre de
Membre auxiliaire de l'Académie à toute per-
sonne qu'elle voudra honorer.
Le nombre des Membres auxiliaires est fixé
à cent-vingt.
Les Membres auxiliaires seront nommés
sur leur demande ou sur la présentation d'un
Académicien ou d'un Associé libre, par sim-
ple décision du Directeur de l'Académie.
5. — Un diplôme spécial pour les seuls
membres de l'Académie internationale de Géo-
graphie botanique est délivrée tous les mem-
bres de l'Académie qui en font la demande.
Le prix de ce diplôme est fixé à trois francs.
6. — Le Secrétaire perpétuel de l'Académie,
assisté d'un Secrétaire adjoint, choisi parmi
les Associés libres, est chargé de la Direction
du Monde des Plantes, organe de l'Académie.
7. — La radiation d'un Membre de l'Aca-
démie est prononcée par le Directeur, quand le
dit membre n'a ni versé de cotisation ni
donné signe de vie depuis trois ans, ni ré-
pondu au triple avis, le dernier par pli recom-
mandé, lui signifiant sa radiation prochaine
etmotivée. Pour la radiation d'un Académicien
le Directeur doit en outre consulter les col-
lègues de celui-ci et prendre leur avis avant
de rendre sa décision.
8. — En cas de mort du Directeur en exer-
cice ou du refus du Directeur nouvellement
élu d'accepter cette charge, le Directeur de
l'année précédente exercera en son lieu et
place, les fonctions de Directeur, et jouira
des prérogatives attachées à ce titre jusqu'à
l'élection du nouveau titulaire
g. — La dissolution de l'Académie ne pourra
être prononcée que sur la proposition du Bu-
reau en exercice, émettant à ce sujet un avis
unanime et avec l'acquiescement écrit de tous
les Académiciens titulaires.
En cas de dissolution, le Directeur et le
Bureau en exercice ne pourront disposer des
biens de l'Académie qu'en faveur d'une société
botanique reconnue d'utilité publique, et a
la condition expresse que ladite Société assure
l'intégrité de la Bibliothèque et de l'Herbier,
et les mette à la disposition d'un public
savant.
Toutefois, il pourra être dérogé à cette
dernière clause dans le cas où les frais et
dettes existant au moment de la dissolution
nécessiteraient la vente partielle des ouvrages
ou des collections.
Distinctions Honorifiques
I. — Un Conseil composé du Bureau et
des Membres d'honneur de l'Académie con-
fère gratuitement et par décision motivée des
médailles d'or (vermeil), d'argent ou de bronze
réservées aux hommes de science, plus parti-
culièrement aux botanistes qui se sont dis-
tingués, soit par des travaux scientifiques
remarquables, soit par des institutions utiles
à l'avancement des sciences.
II. — Ces médailles, dont la distribution a
lieu le Ier janvier et le 11'1 juillet de chaque
.innée, donnent a leurs titulaires droit au titre
de Lauréats de l'Académie.
III. — l.e nombre des Lauréats est l\\6 à
200 pour le monde entier : dont 5 de la pre-
mière classe. 20 de la seconde, 175 de la troi-
LE MONDE DES PLANTES
63
sième, formant aux yeux de l'Académie un
véritable Ordre scientifique international (1)
IV. — En vertu de précédents et confor-
mément à ce qui se pratique dans diverses
Académies, l'Académie peut conférer par
décret de son Directeur le titre de Docteur de
l'Académie à l'auteur d'une œuvre botanique
importante, sur la demande formelle de ce
dernier, à la suite de l'examen du travail, par
une commission de trois membres et sur l'avis
favorable de son Bureau.
Académie internationale de Géographie
botanique
Nousapprenonsla mort du DocteurTrimen,
Directeur des jardins botaniques de Perade-
niya (Ceylan), Associé libre de notre Acadé-
mie. M. Trimen laisse inachevée une impor-
tante publication : Handbook of the Flora of
Ceylon dont il nous avait fait hommage.
Par décision en date du 20 janvier 1897
MM. l'abbé L.J.Grelet, l'abbéETOcetVENANCE
Payot sont nommés Membres auxiliaires de
l'Académie.
Le Directeur.
Th. de HELDREICH.
Election du Directeur pour 1897.
Electeurs : 122. — Votants : 68.
Majorité absolue : 35.
MM. le Dr de Heldreich 38 voix, élu.
Frère Héribaud 21
William Trelease 9
MM. W. Trelease, Ch. Mez, Duss, Roze,
Laborie, Grelet, Rostrup, Durier, Démy,
remercient l'Académie et son Directeur de
leur avoir conféré la Médaille scientifique.
M. Marius Capoduro remercie de sa nomi-
nation en qualité d'Associé libre.
M. E. Gonod d'Artemare a bien voulu offrir
cette année à l'Académie un don pécuniaire
dont celle-ci lui exprime publiquement sa re-
connaissance.
M. Venance Payot a bien voulu adresser à
l'Académie pour la couvrir de ses frais une
contribution pécuniaire dont nous lui sommes
reconnaissants.
(1) Les degrés de l'Ordre scientifique corres-
pondent aux grades de chevalier, officier et com-
mandeur des ordres souverains.
Les classifications établies depuis les
grands embranchements jusqu'aux sim-
ples espèces, sur les seules données
de la morphologie, sont-elles confirmées
ou infirmées par l'anatomie ?
Il est encore impossible aujourd'hui de pré-
senter à cette question une réponse en tous
pointsaffirmative. Les recherchesanatomiques,
dirigées en vue de la classification, ont trop peu
d'existence et elles ont été l'objet dMnterpré-
tations trop divergentes, pour qu'il soit permis
d'accorder aux données qu'elles fournissent
l'importance qu'elles auront dans l'avenir. Pour
donner à la question posée une réponse géné-
rale et satisfaisante, il faudrait que toutes les
familles végétales, ainsi que leurs représen-
tants respectifs, eussent été passés en revue. Or
on est loin de ce résultat, et bien des années
s'écouleront encore avant qu'il puisse être
publié.
Les anatomistes n'apportent pas dans leurs
recherches taxinomiques la même unité de
vues ni les mêmes interprétations philoso-
phiques et un grand nombre, surtout les mor-
phologistes, sont franchement hostiles à la
science nouvelle ; ils ont essayé de combattre
son droit de cité en publiant des recherches
qu'ils se sont efforcés de généraliser, alors
qu'elles n'embrassaient que des cas particuliers
souvent mal interprétés. Cet antagonisme con-
tribuera à reculer l'époque où les caractères ana-
tomiques, judicieusement intercalés aux don-
nées morphologiques, sélectionnés en quel-
que sorte à la lumière d'une critique logique et
rigoureuse devront produire la classification
vraiment scientifique et naturelle du règne
végétal. Néanmoins, de ce quia déjà été fait, il
est permis de répondre dans un sens très pro-
bant, je dirai même affirmatif, en ce qui con-
cerne les entités taxinomiques inférieures à
l'ordre, c'est-à-dire la famille, la tribu, le genre
et l'espèce.
Pour déduire des recherches histologiques
des règles de classification, il importe d'exa-
miner, avec un soin toujours égal et sans idée
dogmatique préconçue, les espèces sur le plus
grand nombre possible d'échantillons récoltés
dans leurs stations naturelles et dans les cul-
tures spéciales, puis toutes les formes qui se
rattachent organographiquement à cesespèces.
Il ne faut pas oublier, en effet, que la connais-
sance des formes transitoires et des variétés
peut contribuer puissamment à circonscrire
et à définir l'espèce.
L'influence du milieu se répercute indis-
tinctement sur tous les organes de la plante
64
LE MONDE DES PLAN TES
en produisant Jus modifications qui ne sont pas
les mêmes ni exprimées au môme degré, ou,
en d'autres termes, les mêmes causes ne pro-
duisent pas invariablement les mêmes effets.
De là des erreurs d'interprétation faciles à
commettre dont l'effet désastreux en classifi-
cation est encore accentué par l'ignorance
dans laquelle on peut se trouver en ce qui
concerne l'optimum de différenciation d'un or-
gane ou d'un tissu. Il est donc compréhensible
que si, d'une part, on parvient à saisir le sens
évolutif de chaque caractère anatomiqueet que,
d'autre part, on puisse démarquer les limites
extrêmes entre lesquelles ces caractères res-
pectifs peuvent osciller, il sera facile d'établir
le degré taxinomique de chacun d'eux. Cette
étude patiente permettra de reconnaître que
le même caractère ne possède ni la même ex-
pression ni la même valeur dans les divers
groupes naturels. Là, il revêtira la dignité d'un
caractère de famille, ailleurs celle d'un carac-
tère de genre ou enfin simplement celle d'un
caractère d'espèce. Il serait illogique de de-
mander aux données anatomiques plus qu'on
n'exige des caractères organographiques ordi-
naires. C'est à l'anatomiste qu'il appartient
d'établir cette distinction si importante, à
laquelle il n'arrivera, je le répète, qu'en se
donnant la peine de pousser ses investigations
sur le plus grand nombre possible d'échan-
tillons. Les recherches basées sur l'examen
d'un seul individu pour chaque espèce, peuvent
conduire à des indications erronées, surtout
chez les plantes herbacées. Celles-ci, en effet,
ne sont pas toujours identiques à elles-mêmes
dans un milieu donné ; leur développement
ontogénique peut varier quantitativement d'un
sujet à l'autre. Le savant, mis en garde contre
ces effets de milieu, peut, tout en faisant la
part de l'épharmonie, retrouver assez facile-
ment les caractères taxinomiques qui font
l'objet de ses recherches et suivre la filiation
phiiogénique du groupe qu'il étudie.
C'est en opérant de la sorte que de conscien-
cieux savants sont arrivés, malgré les traits
ironiques qu'on leur a décochés, à tirer de
l'anatomie des tissus un ensemble de données
générales très précieuses en systématique,
qu'ils sont parvenus à établir les affinités de
familles, de genres, d'espèces, voire même de
variétés, et à élucider des cas litigieux qui
seraient restés éternellement obscurs avec la
seule organographie !
Je ne citerai que quelques exemples, puisés
parmi cent autres, afin de ne pas donner a cette
question un développement exagéré.
Kn s'appuvant surtout sur le système libêro-
ligneux foliaire, M. O. Lignier est parvenu
à établir la classification vraiment naturelle des
Lécythidacées(i). Les résultats de son remar-
quable travail sont entièrement corroborés par
les caractères externes. L'anatomie des orga-
nes a en outre permis à ce savant de modifier
l'ordre adopté par Brongniart dans la succes-
sion des genres de la famille, et de divise1"
celle-ci, avec une précision rare, en trois
tribus : Lécythidées, Barringloniées, et Na-
poléonées.
Dans un cadre plus large, M. Constant Houl-
bert, est arrivé à montrer comment, en dehors
de toute autre considération, les caractères
du tissu ligneux peuvent fournir des données
générales fort précises et fort étendues sur
les relations qui existent entre les familles du
groupe des Apétales (2).
Si nous jetons ensuiteles yeux sur la thèse
de M. Paul Marié(3), nous constatons que des
structures très inégales correspondent aux
genres et aux espèces dont l'apparence est si
irrégulière. Là, le genre anatomique ne caJre
pas toujours avec le genre morphologique ;
« il est souvent plus compréhensif » et cons-
titue un argument important en faveur des bo-
tanistes qui tendent à diminuer le nombre des
genres.
De 1881 à 1895, mon regretté et cher Maître
J. Vesque publia tour à tour, sur l'Anatomie
systématique, des mémoires spéciaux, des tra-
vaux généraux, des recherches expérimen-
tales, et montra, le cas échéant, la parfaite
concordance qui existe entre les groupes
vraiment naturels et ceux qu'il peut définir par
des caractères anatomiques. La première mo-
nographie anatomique de Vesque comprend
la description presque complète des espèces
de la tribu des Capparées. Par ce travail, le
savant anatomiste avait surtout pour principal
objectif de démontrer que toutes les espèces
authentiques peuvent être définies anatomique-
ment, et de placer, à coté de la diagnose usitée,
les caractères anatomiques infiniment plus
précis, dans le cas actuel, que ceux auxquels
on avait eu recours jusqu'à présent.
L'effet produit par ce mémoire fut considé-
rable ; il donna en quelque sorte l'impulsion
initiale aux études systématiques. En effet.
l'.«n voit aussitôt des savants, de nationalités
diverses, s'engager dans la même voie. Radl-
(1) Octave Lignier : Recherches sur l'anatomie
des h) ;,-.; i/<-.v végétatifs des Léi -. nin>\ lis. (In Bull,
soient, de France et de Belgique ; 1 :
(2) Constant Houlbert : Recherches sur la struc-
ture comparée du bois secondaire dans les Apétales
{Tltisc de Doctorat : tSg '<'..
(3) Paul Marié : Recherches sur /a structure des
Renonculacées (Thèse ,1c Doctorat : 1884).
LE MONDE DES PLANTES
65
kofer étudie plusieurs Capparidées douteuses,
en se servant des clefs dichotomiques que
Vesque a place'es à la suite de chaque genre.
M. Ljungstrom s'occupe des Ericacées ;
M. Jônson, des Protéacées ; M. Hobein, des
Acanthacées ; M. Pirotta, des Oléacées ; M. Gé-
rard, des Pomacées.
C'est à l'aide des caractères anatomiques
que Vesque parvient à démontrer que les Lo-
ganiacées ne peuvent être maintenues telles
que MM . Bentham et Hooker les ont délimitées ;
le genre "Buddleia doit en être écarté, « Grâce
à l'anatomie encore, nous dit mon cher Maître,
je suis parvenu à grouper, à coordonner ou à
subordonner les espèces, de valeur diverses,
des genres Vismia etPsorospermum, qui jus-
qu'alors avaient défié la sagacité des bota-
nistes. » Enfin, il faut lire la monographie des
Guttifères de ce même savant, et parcourir les
25o planches qui y sont annexées, pour com-
prendre le rôle important et souvent prépon-
dérant de l'anatomie en systématique !
Les Magnoliacées, dont j'ai fait l'étude ana-
tomique complète, sont admirablement défi-
nies par les caractères internes. On y ren-
contre des caractères généraux de famille et
des caractères génériques d'une constance
remarquable. Enfin, je suis parvenu à recon-
naître que la tribu des Euptéléées, créée par
Bâillon, qui comprend les genres Euptelea et
Trochodendron, et qui est si mal définie mor-
phologiquement, doit être définitivement
écartée de la famille.
C'est encore l'anatomie qui m'a permis de
distraire le genre Trapa de la famille des Ono-
théracées pour le placer dans celle des Halo-
ragacées à laquelle il appartient indubita-
blement, et aussi de considérer le genre
Ludwigia comme un genre transitoire ratta-
chant ces deux familles ; de supprimer
le genre Isnardia qui fait double emploi
avec le genre précédent; de préciser la valeur
systématique de nombreuses plantes critiques
ou litigieuses appartenant aux Violacées, Hy-
péricacées, Pomacées, Onothéracées, Compo-
sées, Srofulariacées, Polxgonacées, etc. J'ai
pu reconnaître également que les genres qui
composent la famille des Onothéracées, ainsi
que celle des Haloragacées, sont parfaitement
caractérisés anatomiquement. Il en est de
même des espèces du genre Rosa dont je fais
en ce moment l'étude.
M. Colomb est parvenu à dresser une
classification des Fougères de France, en se
basant sur leur étude anatomique et morpho-
logique. Il a spécialement observé et étudié
la forme des faisceaux delà base du pétiole,
qui lui a fourni les cinq types aspidium, poly-
podium, scolopendrium, pteris et osmunda.
Par contre, M. Thouvenin conclut de son étu-
de sur la grande famille des Saxifragacées < ij
qu'il n'y a aucun caractère anatomique qui
soit constant, et qu'il est impossible de donner
à cette famille une diagnose anatomique. Il n'y
a pas lieu de s'en étonner, dit-il, puisqu'on
n'a pu, jusqu'à présent, fournir un résumé
de ses caractères morphologiques sans se heur-
ter aussitôt à de nombreuses exceptions. »
Cette instabilité des caractères anatomiques,
en parfait accord avec la morphologie, tient à
des causes multiples, biologiques, trophiques
et autres, que l'on ne parviendra à éluci-
der qu'en examinant tous les représentants
de la famille, et ce, chacun d'eux, sur le
plus grand nombre d'individus. Néanmoins
M. Thouvenin fait observer que les carac-
tères anatomiques ont au moins autant de va-
leur que les caractères extérieurs pour mar-
quer les affinités ; c'est même grâce à cer-
tains d'entre-eux que les différentes espèces,
étudiées par M. Thouvenin, peuvent être
enchaînées dans une même famille.
M. Paul Vuillemin, dans son remarquable
mémoire sur la subordination des caractères
de la feuille dans le phylum des Anthyllis (2)
reconnaît aussi, malgré l'inconstance de la
structure de l'appareil stomatique, « que l'ap-
préciation des caractères de la feuille n'aurait
sans doute pas permis, à elle seule, de grou-
per d'une façon parfaite les Papilionacées, (je
partage cette opinion), mais qu'elle a suffi
pour introduire des rectifications dans les divi-
sions admises et pour révéler des connexions
inprévues. »
Des quelques exemples qui précèdent, pui-
sés au hasard, il ressort donc clairement que
la connaissance des caractères tirés de l'inti-
mité des tissus, s'impose aujourd'hui et que
l'on doit en encourager la recherche.
0 Plus nous avançons, nous dit avec jus-
tesse notre savant confrère, M. le docteur
John Briquet, plus nous sommes convaincus
que la systématique de l'avenir sera la synthè-
se de la botanique descriptive sous toutes ses
formes, qu'il s'agisse d'anatomie, de morpho-
logie et de physiologie spéciales. Le temps est
proche, où les murailles étroites que l'on s'est
plu à élever autour de l'ancienne phytogra-
phie tomberont de toute part, où il ne sera
plus permis dans les monographies de spécu-
ler sur des êtres dont on ne connaît que la
(1) Maurice Thouvenmn: Recherches sur la struc-
ture des Saxifragacées ;Thèse de doctorat, 1890.)
(2) Thèse de Doctorat ; 1892.
66
Il MONDE DES PLAN I ES
surface, et où la systématique élargie et épurée,
devenant vraiment scientifique, reprendra un
rang égal aux autres branches Je la botanique,
rang qui lui est encore trop souvent dispute 2 1 .
a l'eut dire aujourd'hui que les classi-
fications établies depuis les familles jusqu'aux
simples espèces inclusivement, sont confirmées
par l'anatomie, surtout en ce qui concerne les
groupes naturels bien définis, on ne saurait
soutenir, avec autant d'énergie, qu'il en est de
même pour les ordres, les classes et les embran-
chements. I.'etat actuel de la Science ne nous
permet pas de prévoir s'il sera jamais possible
d'atteindre ce suprême résultat. Certains
grands caractères semblent même se dérober
à nos investigations. Ainsi, la tige des Mono-
cotylédones qui, par sa structure spéciale,
caractérisait si bien les plantes de cet embran.
chement, se retrouve identiquement chez les
Thalictrum (Kenonculacées).
Il peut se faire conséquemment que des
caractères phylétiques auxquels on accordait
une importance capable de définir des classes,
comportent des exceptions qui en réduisent
notablement la valeur. Les recherches futures
nous l'apprendront. Il peut se faire, au con-
traire, je l'espère, que de nouveaux caractères,
d'un ordre très élevé, tirés de l'étude com-
parative des familles, viennent s'ajouter aux
renseignements actuels et confirmer les don-
nées morphologiques. En admettant un ins-
tant que l'anatomie soit impuissante à dia-
gnostiquer les entités taxinomiques d'ordre
élevé, il ne s'ensuit pas pour cela qu'elle
perde quoi que ce soit de son caractère émi-
nemment scientifique. La systématique ne
deviendra véritablement rationnelle qu'autant
qu'elle aura fait appel au concours précieux
de l'anatomie ! Les classifications anciennes,
reconnues encore aujourd'hui, ne sont d'ail-
leurs que des groupements mnémotechniques,
détruisant le lien ininterrompu qui unit tous
les êtres organisés. Le grand Buffon n'a-t-il
pas dit avec raison : « l.a nature n'a ni classes
ni genres, elle ne comprend que des indi-
vidus ; ces genres et ces classes sont l'ouvrage
de notre esprit. j Cet illustre naturaliste reje-
tait aussi la notion de l'espèce comme devant
avoir une existence réelle. Je ne partage pas
cette dernière opinion, car l'entité spécifique
est amplement démontrée par l'anatomie et
l'organographie. Les ressemblances collectives
qui ont servi a opérer les groupements n'im-
pliquent pas toujours aussi une idée de pa-
renté ; c'est pourquoi des espèces, voire même
(2) John Briquet : Etudes sur les Cytises des
Alpes maritimes ; p. VI ; [894.
des genres, sont écartés anatomiquement des
Iles dans lesquelles ils figuraient a tort.
L'anatomie et l'expérience nous apprennent,
en effet, qu'un caractère donne peut fort bien
ne pas se rencontrer chez tous les représen-
tants d'un même phylum, et se reproduire
avec une égale expression, chez des individus
voisins, mais étrangers à ce phylum. Pourquoi
n'en serait-il pas de même en organographie ?
L'anatomie nous éclaire puissamment dans
ces distinctions critiques.
.Malgré ces lacunes et ces desiderata, l'on
ne saurait trop admirer le génie des illustres
botanistes qui, spéculant sur les seules don-
nées morphologiques, parvinrent à établir le
classement, a des degrés divers, de toutes les
espèces du règne végétal, avec une sagacité
si prpfonde, que ce classement peut être,
dans ses grands traits, considéré comme na-
turel, étant presque toujours confirmé par
l'anatomie.
Baume-les-Dames, "janvier 1S97.
PAUL PARMEN LIER.
Gênera analytique
des champignons de la France
BASIDIOSPORI
Tissu hyménial constitué par des basides,
portant ordinairement les spores en nombre
pair, insérées sur des spicules apicaux.
Notre constante préoccupation, en rédi-
geant le tableau analytique des genres des
Basidiomycètes, n'a pas été seulement de
donner les moyens d'arriver à la détermina-
tion de ces genres, mais surtout de les
classer dans l'ordre le plus rapproché de celui
qu'a dû suivre la nature en les réalisant. Bien
que la morphologie générale des Basidiomy-
cètes ait fait l'objet de nos méditations depuis
de longues années, nous devons avouer que
nous n'avons pu encore l'établir sur une base
suffisamment stable, et que l'enchaînement des
types nous échappe. lien est d'ailleurs toujours
ainsi lorsque, abandonnant imprudemment le
fait pour la théorie, on s'efforce de bâtir un
système sur le principe, aujourd'hui démontré,
des affinités ontologiques. La disparition des
intermédiaires, les séries qui imitent, avec
une structure intime toute différente, la
forme extérieure d'une autre réalisation, les
branches latérales qui divergent en certains
points, la difficulté de donner à l'ensemble
un point de départ rationnel, constituent
autant d'obstacles qui introduisent une
bonne part d'hypothèse dans les déductions en
apparence les plus logiques. Notre devoir est
par suite d'avertir que l'évolution des Basidio-
LE MONDE DES PLANTES
^7
mycètes, telle que nous la développons dans
le tableau analytique des genres, nous laisse
ça et là de gros doutes, et que nous ne sau-
rions la donner comme l'expression rigou-
reuse de la vérité.
Si l'on considère que, dans la série crypto-
gamique, la sporification endogène a précédé la
sporification exogène, et si l'on transporte au
sporocarpe ce processus, on est amené à accep-
ter pour réalisation initiale des Basidiomycètes
les Endobasides, chez lesquels les cellules-mères
se différencient à l'intérieur d'un vélum uni-
versel clos en péridium, et ne se déchirant
qu'à la maturité par une destruction d'une
partie de ses tissus. Mais les Endobasides ac-
tuellement connus sont des formes relative-
ment complexes et qui ne donnent qu'une
idée imparfaite de ce qu'a pu être le type pri-
mitif dont ils dérivent. En revanche, on trou-
ve chez les Ectobasides des espèces très
simples, dont toute la différenciation se borne
à produire des cellules-mères à découvert sur
un stratum mycélien. Si donc on admet pour
point de départ des champignons à basides
une forme à péridium clos, il faut supposer
que cette forme, en évoluant d'un côté vers
les Lycoperdes, a en même temps, et de bonne
heure, donné naissance à une série divergente
où le vélum universel, rompu dès la forma-
tion de l'hyménophore, n'a plus qu'une exis-
tence théorique.
La première étape d'une telle série est re-
présentée sûrement par les formes résupinées,
dont le mycélium différencie une croûte sous-
hyméniale donnant naissance à des cellules-
mères qui n'ont aucune tendance spéciale au
point de vue de la direction, et qui sont indif-
féremment catotropes ou anotropes, suivant la
situation du substratum. En combinant avec
cette réalisation très simple la faculté, l'apti-
tude de l'hyménium à former des reliefs, qui,
sans augmenter le volume ou l'étendue du
réceptacle, amplifient la surface sporifère, on
arrive aisément aux différents types d'hymé-
nium qui vont contribuer par une évolution
parallèle à celle de l'hyménophore à différen-
cier les Agaricinés, les Polyporés, les Hydnés.
Le progrès de la forme, en effet, appuyé, basé
sur cet élément qui permet un nombre consi-
dérable de variations morphologiques, et servi
par une tendance catotrope des cellules hy-
méniales, oblige le réceptacle crustaeforme
à s'écarter de son support et le réfléchit en
une sorte de pileus dimidié. Du pileus dimi-
dié au pileus à stipe latéral, puis à stipe excen-
trique et finalement central, le passage s'expli-
que aisément par la tendance esthétique de
la nature, qui constamment ajoute l'élégance
de la forme au strict équilibre entre l'organis-
me et les fonctions.
Une telle évolution serait logique si elle ne
venait se heurter à certaines difficultés qui
naissent de l'étude de l'état jeune de quelques
Hyménomycèles à pileus calycarpe. On
admet généralement aujourd'hui que le déve-
loppement embryonnaire d'une espèce quel-
conque comprend comme phases successives
les caractères définitifs des différents types
dont l'enchaînement a été couronné par l'avè-
nement de cette espèce. Or si l'on compare
l'état jeune des amanites et autres espèces
à pileus calycarpe et l'état définitif de certains
Lycoperdes dont la masse sporifère est traver-
sée par un stipe, on arrive à reconnaître qu'ils
sont construits sur un plan analogue. L'Ama-
nite dériverait par suite du Lycoperde ; et il
nous faudrait intercaler, dans ce progrès évo-
lutif qui va des Stereum aux Agaricinés, un
stade lycoperdoïde. Or, comment relier le
Lycoperde à basides internes au Stereum à
basides externes?
Un seul moyen s'offre à nous pour tourner
cette difficulté : c'est de supposer que l'évo-
lution des Agaricinés, des Polyporés, (peut-
être même des Hydnés) en dépit des analogies
étroites qui relient les différents types de
chacun de ces groupes au point de vue.de la
structure des reliefs hyméniens, a eu deux
origines distinctes, et non pas une seule.
D'un côté, les réceptacles à vélum universel
rompu dès la naissance de l'hyménophore
dériveraient tous, que leur hymenium re-
couvre des lamelles, des pointes ou des tubes,
d'une croûte primitive ; et cette hypothèse
trouverait peut-être un appoint de vraisem-
blance dans ce fait que la substance est, dans
les types les plus simples, coriace ou subé-
reuse, théléphorine, tandis qu'elle ne devient
charnue et succulente que dans les formes
déjà complexes. D'un autre côté, une diffé-
renciation progressive a pu amener le péridium
primitif à substance interne entièrement spo-
rifère au type de péridium à columelle axile.
Déplacez alors l'époque de la déhiscence du
vélum universel, et le chemin se trouve bien
réduit jusqu'à Y Amanite. Un tel processus
évolutif paraîtra sans doute bien paradoxal ;
cependant on pourrait l'étayer sur un détail
de structure auquel on n'a peut-être pas songé
à accorder toute l'importance qu'il com-
porte. Si l'on considère que chez V Amanite et
dans les genres analogues, le stipe n'est nulle-
ment confluent avec le substratum subhymé-
nial, peut-être verra-t-on dans ce fait la trace
d'une organisation ancestrale, dans laquelle la
portion basilaire, stérile, stipitiforme, du
68
LE MONDE DES PLANTES
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LE MONDE DES PLANTES
69
réceptacle, ne traversait en aucune manière le
stratum sporifère. On serait ainsi ramené à la
structure du Lycoperde, qui passe tout aussi
facilement à l'Amanite que le Collybia. Res-,
terait à expliquer comment la forme générale
de l'hyménophore et des reliefs hyméniens a
pu arriver à une si étroite similitude, en par-
tant de deux bases distinctes et en suivant
deux évolutions différentes. On pourrait peut-
être se demander aussi pourquoi les Cortinaires
dont le vélum ne se rompt que tardivement,
n'ont pas le stipe distinct du pileus. On le voit,
c'est la bouteille à l'encre.
Le type clavarioïde nous parait dériver des
formes flabellées émanées de la croûte primi-
tive, et représente en quelque sorte la réali-
sation complète de la tendance de l'hyméno-
phore à s'écarter de son support et de la
tendance de l'hyménium à devenir amphigène.
Nous avons classé à part les divers genres trémel-
loïdes, qui ont pour caractère commun pres-
que constant d'offrirune substance gélatineuse.
Nous croyons que les Basidés à cellules-
mères divisées en pseudo-clinides ont eu une
évolution entièrement distincte, singeant, au
point de vue de la forme extérieure, le progrès
parallèle qui a produit les réalisations thélé-
phoroïde, clavarioïde et hydnoîde. Et c'est
ce qui nous fait moins hésiter à donner
au tvpe pilc'c une double origine, l'analogie
capitale des reliefs hvméniens n'étant que le
fruit, dans cette hypothèse, d'une ressem-
blance fortuite, uniquement due à la similitude
des conditions mésologiques capables d'influer
. plus spécialement sur ce caractère et nulle-
ment nécessaire. On auraitainsi deux exemples
d'une structure sensiblement identique acquise
par des organismes n'ayant pas la même ori-
gine, et réalisés par des moyens très diffé-
rents.
Nous avons essayé de résumer dans le
tableau ci-joint la marche probable des ten-
dances, des réalisations successives ou diver-
gentes qui ont diversifié le groupe des Cham-
pignons à basides. Il se peut que nous nous
soyons trompé complètement ou partielle-
ment. C'est pourquoi nous recevrons avec
plaisir les observations qu'on voudra bien
nous faire, priant en outre les botanistes que
cette question intéresse, de vouloir bien nous
adresser soit des échantillons de basidiomycètes
très jeunes, soit le dessin de coupes longitu-
dinales de ces échantillons. Car c'est de la
comparaison des différents stades parcourus par
l'évolution individuelle des hyménophores que
jaillira la lumière.
(.4 suivre.) A. Acloqjje.
Revue des Sociétés savantes
Académie des sciences de Paris
Séance du 3o novembre 1 89G. Les bactériacées de
la houille. B. Renault. — Les recherches de l'au-
teur ont porté sur des charbons recueillis dans
des gisements variés et à différents niveaux géo-
logiques. Les préparations de houille faites dans
des bois d'Arthfopitus de Saint Etienneetde Com-
mentry qu'il a soumis à l'attention de l'Académie
ont fait voir entre les fibres ligneux et occupant
les rayons cellulaires, des longues bandes plus
claires formées par la réunion d'une infinité de
petits corps sphériques, mesurant les uns o <x 4 à
0 !A 5, les autres atteignant 1 [>■ ;ï 1 [J- 3 isolés ou
réunis en diplocoques et en chaînettes en tout sem-
blables à des microcoques. Ces derniers se rappro-
chent par leurs dimensions et leur habitat du
Micrococcus hymenophagus et ses variétés que
l'on rencontre dans les bois silicifiés de Saint-
Etienne ; mais comme l'identification est impos-
siple pour le moment, M. Renault les désigne sous
le nom de Micrococcus carbo, var. A. var B. ; la
première étant beaucoup plus abondante que la
seconde. Sur certaines préparations, au milieu de
ces deux variétés se rencontrent des bacilles cons-
titués par des bâtonnets de 1 [>■ 5 à 2 \>- de lon-
gueur et o lx 7 de largeur, généralement isolés,
quelquefois couplés par deux, arrondis à leurs
extrémités, sans enveloppe distincte, mais entou
rés, comme les microcoques, d'une bordure
noire au milieu de laquelle ils se détachent comme
de petits cylindres blancs. L'auteur les désigne
sous de Bacillus carbo. De l'ensemble de ses études,
M. Renault conclut que les bactériacées de la
houille ne sont pas les mêmes que celles rencon-
trées dans les végétaux conservés par la silice ou
le carbonate de chaux, et qu'elles n'ont pas été
houillifiéesen même temps que les tissus où elles
se trouvaient. Il ne peut afffirmer si c'est à ces
bactériacées qu'il faut attribuer les transfroma-
tions chimiques qui ont amené la cellulose et ses
variétés à la compositin actuelle des différentes
espèces de houille. Dans la positive il serait néces-
saire d'admettre que leur travail a été arrêté à
des moments divers pour les différents combus
tibles.
Action du nitrate d'ammoniaque sur l'Aspergillus
niger. C. Tanret. — Lorsqu'on double ou triple
la dose du nitrate d'ammoniaque du liquide de
Raulin qui sert couramment à la culture de l'As-
pergillus niger et que de o gr. 25 par ioo ce. on la
porte à o gr. 5o et mieux o gr. 73 en maintenant à
3o°-40° la température du milieu nutritif, les
spores du champignon ne produisent qu'un mycé-
lium qui ne fructifie pas ou à peine, si toutes les
vingt-quatre heures on a soin de remplacer par du
liquide neuf celui que l'aspergillus vient d'épuiser
en partie. Ce mycélium qui n'émet pas de coni-
diophore prolifère beaucoup. A la température de
20° à 22° le nitrate d'ammoniaque, même à. la dose
de 1 gr., n'empêche plus la fructification, il la
ralentit seulement, et, tout en sporulant, iAsper-
gillus continue longtemps à s'accroître. La nutri-
7o
LE MONDE DES PLANTES
tion de l'Aspergillus réduit à la vie mycélienne
compagne de production d'acide nitrique; mai-
an lieu d'acide oxalique comme on en trouve très
souvent lorsque la culture est effectuée sur la
liqueur de Raulin. on observe de l'acide citrique,
qui n'est autre que celui entrant dans la compo-
sition de la liqueur. En présence d'un excès de
nitrate d'ammoniaque, VÀspcrgillus consomme en
partie l'ammoniaque du sel et met ainsi l'acide en
liberté. Cultivé sur la liqueur normale, ce cham-
pignon ne renferme pas d'amidon, tandis qu'il y
en a toujours dans celui dont on a empêché ou
même seulement retardé la sporulation. Cet ami-
don qui est élaboré aussi bien à l'obscurité qu'à la
lumière ne se présente pas sous la forme de grains
comme celui des végétaux supérieurs ; mais sa com-
position chimique est identique. Il ne fait qu'im-
prégner le tissu, où il se trouve à l'état insoluble.
Si \-.':e du 7 décembre. Observations sur le Rlii-
zoetone de la pomme de terre E. Roze. — Cette
maladie des tubercules de pomme de terre, plus
apparente sur les variétés tardives que sur les
hâtives, est caractérisée par la présence, sur leur
surface, de corpuscules noirâtres, reliés entre eux
par des filaments noirs, ti'ès tenus, perceptibles à
la loupe. Ces filaments sont constitués par le
mycélium d'un champignon, et les corpuscules
noirâtres ne sont autres que des sclérotes, organes
de conservation et de reproduction du champi-
gnon. Ce dernier paraît avoir été désigné par
Wallroth, en 1842, sous le nom à'Erisibc subterra-
nea solani. Plus tard, J. Kùhn l'a appelé [Rhizoc-
tonia solani et le considérait comme étant la
cause de la maladie de la gale de la pomme de
terre. M. Roze a constaté que les deux maladies,
Gale et Rizoctone, se montrent souvent associées
sur les mêmes tubercules, bien que s'y déve-
loppant aussi séparément. D'un autre côté, il n'a
reconnu la présence du Oospora scabies du Dr
Thaxtcr que dans des crevasses galeuses où se
montrait le mycélium du Rluzoctonia solani ; les
tubercules galeux étudiés par ce dernier devaient
probablement être plus ou moins couverts de fila-
ments du rhizoetonc. Ces filaments étudiés sur
des pommes de terre non galeuses apparaissent
seulement appliqués sur la; surface épidermique
mais n'y pénètrent pas ; les sclérotes également
n'y adhèrent que faiblement. Il n'en est pas
ainsi lorsque ces filaments rencontrent des pus.
tulcs galeuses ; ils pénètrent alors en se décolorant
dans les cellules mortifiées, se rétrécissent de plus
en plus, si bien que, lorsqu'on les observe dans les
cellules sous-épideriniqucs, ils semblent différer
totalement de ceux de la surface. C'est dans ces
mêmes cellules que se montrent assez rarement
VOospora scabies sous forme de chapelets de sphé-
rules hyalines agglomérées dans une cellule hos-
pitalière et qui représentent des filaments à ren-
flements successifs ampulliformes. Considérant
d'un côté que dans certaines cellules mortifiées
plusieurs de ces filaments très tenus ont paru être
identiquement semblables à ceux du Rhizoctone,
et d'un autre côté, l'absence de tout autre mycé-
lium et le développement concomitant de ces fila-
ments mycéliens nés voisins les uns des autres,
M. Roze émet l'hypothèse que ces chapelets de
sphérules hyalines peuvent être considérées
comme un mode de fructification du RhifoctonicF-
solani.
Sur le nouveau pain Je guerre. Balland. — Les
analyses faites par M. Balland du nouveau pain de
guerre fabriqué avec de la farine tendre, sel et
levure fraîche que l'on vient de substituer dans
l'armée au biscuit de troupe dans lequel n'entraient
ni sel ni levain, ont mis en évidence le fait que la
composition à l'état sec des pains de pur froment
est en rapport direct avec la composition, au même
état, des farines employées à leur fabrication. La
matière azotée et la cellulose s'y retrouvent dans
la même proportion ; les phosphates aussi. En
outre la matière azotée et les phosphates s'y
retrouvent dans des proportions d'autant m s
élevées que les farines sont mieux blutées : à
degré d'hydratation égal, les pains bis sont donc
plus azotés et plus phosphatés et par suite plus
nutritifs que les pains blancs.
Séance du 14 décembre 1 896 . Sur la casse des
vins. — }. Laborde. — L'origine de l'altération des
vins connue sous le nom de casse n'est pas encore
nettement déterminée : mais le mécanisme de
l'action chimique qui produit la décoloration du
vin paraît être dû à une diastase oxydante. L'au-
teur a constaté qu'une source bien plus impor-
tante de diastase oxydante se trouve dans un
champignon bien connu, le Botrytis cinerea. Le
liquide de culture de cette moisissure est en-
tiémement actif sur la matière colorante du vin;
mélangé à volumes égaux avec du vin parfaitement
sain, il détermine, au bout de quatre heures
environ, au conctact de l'air et à la température
ordinaire, une précipitation de la matière colo-
rante avec tous les caractères de la casse. En cul-
tivant le Botrytis cinerea sur des raisins rouges,
la matière colorante était devenue complètement
insoluble avant la fermentation. Le liquide de
culture perd ses propriétés oxydantes par un
chauffage à 85° environ ; mais il suffit de porter
les vins à 700 pour détruire la diastase et les em-
pêcher de se casser.
Sur la formation des réserves non azotées de la
noix et de l'amande. — Leclerc nu Sablon. —
L'auteur a effectué l'analyse de fruits récoltés
jusqu'au moment de leur maturité, à partir des
premiers jours de juin pour les amandes et des
premiers jours de juillet pour les noix, alors
qn'ils avaient à peu prés atteint leurs dimensions
définitives. Il a reconnu que la proportion d'eau,
très considérable lorsque la graine est jeune, dé-
croit rapidement. La quantité d'acides gras est
beaucoup plus grande au commencement qu'à la
fin, ce qui permet, élans une certaine mesure, de
considérer ces produits comme intermédiaires.
Le glucose qui existe en quantité notable dans
les graines jeunes et disparait dans les graines
mûres, doit aussi être considéré comme un pro-
duit de transition. Le sa,. ut défaut dans
'ix jeunes et se forme pendant lamaturation;
il constitue une matière de réserve. Dans les
amandes on constate le contraire. Mais dans les
deux graines, si au lieu de la proportion de
LE MONDE DES PLANTES
71
saccharose on en considère le poids, celui-ci est
plus élevé dans une graine mûre. Sa quantité
augmente pendant la maturation, mais moins vite
que le poids total de la graine. La même série de
aits se reproduit pour les amyloses. Celles-ci doi-
vent donc aussi être considérées comme des ma-
tières de réserve.
Action de quelques substances sur la germination du
Black-Rot. L. Ravaz et G. Gouirand. — C'est à la
station viticole de Cognac que MM. Ravaz et Goui-
rand ont recherché l'action d'un grand nombre de
substances sur la germination des spores du Guignar-
dia Bidivellii, cause du Black-Rot de la vigne. Les
substances expérimentées, comprenant la presque
totalité des métalloïdes et des métaux, des phé-
nols, des essences, des alcaloïdes, etc., ont été
employées en solution dans l'eau de pluie. Les es-
sais faits en goutte suspendue, à la température
de 25 degrés, ont porté surtout sur les stylos-
pores du champignon. D'après les quelques essais
effectués sur les sporidies, celles-ci ont paru se
comporter sensiblement comme les stylospores.
Ces expériences, qui ont nécessité plus de quatre
mille ensemencements, ont permis de constater
les faits suivants : L'acidité du liquide de culture
favorise la germination. Une alcalinité corres-
pondant à 1/ 10,000° d'acide sulfurique l'empêche
complètement. II s'ensuit que les bouillies alcali-
nes ont une action immédiate plus grande que
les bouillies un peu acides. Le cuivre est beau-
coup moins actif contre le Black-Rot que contre
le Mildiou. Le zinc a sensiblement la même action
que le cuivre. Il y aurait lieu de s'assurer si l'as-
sociation de ces deux corps ne donnerait pas de
meilleurs résultats que chacun d'eux séparément.
Le nikel, à faible dose, favorise la germination
des stylospores. Le soufre n'a aucune action. Bien
plus, dans la pratique, en se combinant au cui-
vre, il annihile fréquemmenfl'efficacité des bouil-
lies cupriques.
Séance du 28 Décembre 1896. Un nouveau Mi-
crocoque de la Pomme de terre et les parasites
de ses grains de fécules. E. Roze. — L'attention de
M. Roze a été appelée par M. Delacour sur des
tubercules de la variété Royale attaquée par une
gangrène sèche et qui présentaient un épi-
derme plissé, et à peine bruni, recouvrant un tissu
ferme et résistant. Coupés et placés sous une clo-
che humide, ces tubercules ont offert, sur leur
gangrène noire, l'apparition de très nombreuses
petites sphérules muqueuses, blanchâtres. Celles-
ci étaient des colonies d'un nouveau Microcoque
dont les cellules simples, sphériques, avaient un
diamètre variant de 5 a-à 2 », et les scissipares
de 3 » à 4 »,. L'auteur l'a dénommé Micrococcus
Delacourianus . D'un autre côté en étudiant le dé-
veloppement de la gangrène sèche de la variété
Richter's imptrator, il a constaté que les grains
de fécule respectés par le microcoque particulier à
cette variété, étaient envahis par des parasites
spéciaux vivant à leurs dépens. Ils ne paraissent
appartenir qu'à la classe des Myxomycètes. M.
Roze a désigné ce nouveau genre sous le nom
A'Amylotrogus (rongeur de fécule). Le plasmode
de l'une des espèces de ce genre, VA. discoideus,
conserve sa forme discoïdale aussi bien à la sur-
face des grains de fécules que dans leur intérieur,
où il s'enfonce perpendiculairement au fur et à
mesure qu'il dissout la fécule. Le plasmode de
l'autre espèce, l'A . ramulosus, qui est plus petit,
mais plus coloré en rouge violacé clair que le
précédent, se présente d'abord sous la forme de
disques à la surface des grains, puis, lorsqu'il pé-
nètre dans leur intérieur, il émet des prolonge-
ments dichotomes ou ramuliformes très caracté-
ristiques.
Sur la structure du protoplasma fondamental
dans une espèce de Mortierella. — L. Matruchot.
— La Mucorinée appartenant au genre Mortierella
et voisine de M. reticulata Van Tieghem et Le
Monnier, qui a fait l'objet d'études de la part de
M. Matruchot, présente des filaments mycéliens
rampants grêles, de forme et de calibre assez irré-
guliers. Dans les parties âgées de ces filaments, le
protoplasma a disparu en totalité ou en partie. Là
où il subsiste il est très fortement granuleux sou-
vent bourré de gouttelettes d'huile. Dans les par-
ties plus jeunes, l'auteur, à l'aide d'un colorant
spécial, a constaté une constitution morphologique
très nette du protoplasma fondamental ou cyto-
plasma. Celui-ci est formé i° d'un protoplasma
parfaitement hyalin, indifférent au réactif colorant,
constituant une sorte^de hyaloplasma ; 20 creusés
dans ce hyaloplasma, un certain nombre de Cana-
hcules distincts les uns des autres, remplis d'un
protoplasma très légèrement granuleux, sur lequel
se fixe le colorant. Le nombre de canalicules est
de deux seulement dans les filaments très tenus ;
il y en a 5, ô et même jusqu'à 8 ou 10 dans ceux
plus gros. Ils sont placés côte à côte et forment
dans leur ensemble un réseau à mailles subrec-
tangulaires, jamais de réseau véritable par soudure
ou par anastomose des canalicules entre eux.
L'auteur a reconnu que c'est aux dépens du proto-
plasma des canalicules que se forment les goutte-
lettes d'huile. En outre une observation faite sur
des filaments vivants et qui lui a permis d'exami-
ner avec soin les courants protoplasmiques l'a
conduit à conclure que, dans le mycélium de ce
champignon, la partie circulante du protoplasme
se meut à l'intérieur des canicules. L'observation
des gouttelettesrd'huile se déplaçant dans un cana-
licule a montré aussi que le hyaloplasma n'est pas
un liquide très fluide et présente une certaine ri-
gidité, fait déjà constaté par Pfeffer sur l'hyalo-
plasma des Myxomycètes.
Observations générales sur les blés. — Balland.
Les analyses faites par l'auteur, de 3oo échantil-
lons de blé de provenance authentique et repré-
sentant la qualité moyenne des principaux blés du
marché français, lui ont montré qu'il n'y a pas de
rapport entre les poids moyens des grains et l'es-
sence des blés, ou le poids d'un hectolitre. La
quantit : d'eau n'est pas constante. Il ne paraît pas
y avoir de relations définies entre les matières sa-
lines, l'essence du blé, le poids moyen des grains
et le poids d'un hectolitre. Il en est de même
pour les matières grasses, qui toutefois ont été
72
LE MONDE DES PLANTES
observa en plus fortes proportions dans les Mes
durs. Le rendement des blés en farine panifiable
dépend de leur teneur en matière cellulosique.
Bien que la répartition de ces dernières ne se rat-
tache à aucune donnée générale, on observe cepen-
que les plus fortes quantités de cellulose se
trouvent dans les blés tendres. Il n'y a pas de rela-
tions entre les cendres, la graisse et la cellulose,
ni entre le poids des matières azotées et le poids
moyen des grains ou celui d'un hectolitre, ni
entre les matières azotées et les matières minéra-
les. On remarque toutefois que les blés durs les
plus azotés se rencontrent de préférence dans les
blés dont le poids moyen des grains est peu élevé.
On trouve des blés tendres qui contiennent plus
de matières azotées que des blés durs ; mais, dans
une région déterminée, ces derniers sont généra-
lement plus azotés. La matière amylacée est en
opposition directe avec la matière azotée. Les
grains les plus blancs sont toujours moins azotés
que les grains foncés généralement plus durs. La
composition des blés est étroitement liée au climat,
au sol, et au mode de culture. Pris dans leur en-
semble, les blés de différents pays présentent de
tels écarts de composition que l'on ne peut songer
à les représenter par une formule unique.
Bibliographie
Illustrationes plantarum Europse rario-
rum. auctore G. Rouv.
Voici la liste des espèces figurées dans cette im-
portante publication : Anémone millefoliata l'.ert.,
Epimediiim pubigerum Morr. et Decne , Cheiran-
thus senoneri Heldr. et Sart., Viola valderia AIL,
Silène bergiana Lindm., Erodium littoreum Lém.,
Erodium tenuisectum G. et G.. — E. Jacquinia-
num F. et M. Astragalus physocalyx Fisch.,
Rosa turcica Rouv.. Saxifraga bourgaeana Boiss.
et Rcut., Crinia dufpueri C. G., Galium dacicùm
Rouv., Anthémis cetnensis Schouw., huila ascher-
soniana .lanka., CentaureapannosaD. G., Verbas-
cum xanthopheeniceum Griseb., Celsia barnadesii
Quercus au^andi Grenet Godr., Salix pelo-
ritanà Prestr., Hyacinthus albulus Jord., Narcis-
sus remopolensis Pari., "reins markusii Tin.,
Juncus valvatus Link., Carex costei Rouv., Cata-
i humilis Trin. . . ,
Minéralogie. — Description des minéraux qui
se trouvent en France; / volume avec tS plan-
ches en couleur et 1 19 figures dans le lexte. par
l'ui. Gaubert attaché au Muséum de Paris.
ie forme la 25'' partie de ['Histoire Na-
turelle de la France; il donne la description des
minéraux qui se trouvent en France. 11 est aecom_
r:isné de belles planches en couleurs représentant
un très grand nombre de minéraux. Les traités
de minéralogie sont généralement dépourvus de
ligures en couleur des minéraux; cela s'explique
par la difficulté considérable qu'il y a de repré-
senter la coloration si variée des minéraux, colora-
tion qui varie non seulement avec l'échantillon,
mais aussi avec l'angle d'incidence que font les
rayons lumineux, arrivant à l'observateur, avec
les faces du cristal. Les remarquables planches
qui ornent cet ouvrage rendront les plus grands
services, grâce à leur exécution soignée et à leur
aspect approchant de la nature.
En joignant à cela des descriptions très claires,
basées sur des caractères faciles à reconnaître, cet
ouvrage est appelé au plus grand succès. En vente
chez les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac,
Paris (Seine).
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lume cartonné toile anglaise, 5 fr. j5 ; franco :
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variétés introduites dans la culture et le commerce
horticole depuis cinquante ans (1844-189G , suivie
d'un essai de classement des hybrides ou cléma-
tites à grandes fleurs, par le Dr J. Le Bi:le. Mon-
noyer, éditeur, Le Mans.
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noncer qu'ils en enverront franco jn exemplaire à
toute personne qui leur en fera la demande.
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d'ouvrages scientifiques illustrés, renfermant en
outre les titres des volumes composant la Biblio-
thèque scientifique contemporaine et celle des con-
naissances utiles.
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Prix : 5 fascicules, franco 20 fr. — Les 14 fasc,
franco 5o fr. — Les numéros de cette collection
sont cités dans la Flore de France, de .1/1/. Rouy et
Foucaud. Les 14 fasc. (avec les bis publiés dans
chaque fascicule), renferment 800 parts d'exem-
plaires.
2° Cryptogames. — Fasc. 3e, 4e, 5°, 6% 7°, à 4 fr,
chaque.
Les fasc. 1 et 2 sont épuisés.
Ces 5 fascicules (renfermant un certain nombre
d'espèces des 2 premiers, publiés en bis contien-
nent 180 Mousses, 3o Hépatiques, 53 Lichens. 6
Fungidécs et 5 Algues. De plus 60 (en bis sont
publiées de 2 localités. Il pourra être fait une
réduction pour l'achat des 5 fascicules.
Ces deux collections peuvent également être
échangées contre des collections analogues, nu
d'autres plantes, à monchoix.
v M. Vendrely possède encore quelques exem-
plaires des Centuries 35' à 1 1 ■ J publiées de 1864 à
1869 pai .1. Paillot, comme continuation du Flora
Gallix et Germania? exsiccata de C. Billot. Ren-
ferment chacune, en moyenne, 125 espèces (avec
les plantes en bis .
Prix : 5 francs la Centurie, avec déduction pro-
portionnelle pour les espèces dont les échantillons
pourraient être détériorés. Les 7 Centuries:
lo fi .incs.
Le Directeur-Gérant du 1 Mondé des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Typographie Ed. Monnoyer.
HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE
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Album des Sonatines de Beethoven, franco 1.20 — de 5 fr.
Album des 20 Mélodies célèbres de Gounod, franco 5 » — de 20 fr.
Album des 20 Mélodies célèbres de Victor-Masse, franco 5 » — de 20 fr.
Album des 20 Mélodies célèbres de Bizet, franco 5 » — de 2.. fr
Album des 20 Monologues pour homme, franco „'60 ~ de 2 fr-
Album des' 20 Chansonnettes, franco • ,.. 0.60 — de 2 fr.
Album des 12 monologues pour jeunes filles, franco , 1.50 — de 2 fr.5o
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Directeur : M. Th. de H eldreich. (Athènes).
M. II. Léveillé, Le
: M. Ch. Lf. Gendre, Li
(IIte-\
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. W. Trelease. II. Léveillé. Ch. Le
Gendre, G. Rouy, (j. King, Treùb.
COMITE DE RÉDACTION
Monde des Plantes
II. Lévi n lé, Directeur; A. Ai i oqoe, Secré-
taire; P. V. Liotard., Rédacteur.
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnés sont priés de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le. de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
OFFRES & DEMANDES
Abbé A. L. L., Alençon. — Le Botrychium
lunaria étant d'une part une plante des cal-
caires, et d'autre part la région élevée de La
Lacelle t'Orne) et de Pré-en-Pail (Mayenne)
présentant des analogies de végétation avec
les Flores du Nord et même des espèces com-
munes, le Botrychium signalé, je crois, sur
les terrains siliceux de La Lacelle ne serait-il
pas le B. simplex Ilitch., récemment signalé
par M. Franchet à Malesherbes? Vous avez
vu la plante. Qu'en pensez-vous?
M. Aug. Chevalier, préparateur à la Faculté
des Sciences de Lille, désirerait, outre des
Myricacéés , des échantillons de Brassaia,
Heptapleurum. Aralia, Panax, Pentapànax,
Acanthopanax, Dendropanax, Heteropanax,
Macropanax, et autres Araliacées, particuliè-
ment le Panax Ginseng C. A. Mey du Japon.
M. Aug. Ch., Lille. — Le R. P. Urbain
Faurie, missionnaire apostolique, Kakodate
(Japon), se met volontiers à la disposition des
monographes pour leur procurer les échantil-
lons des espèces japonaises qu'ils peuvent dé-
sirer.
ABONNEMENTS :
UN AN : France 10 fr.
— Étranger, Colonies 12
l.i Numéro : l Franc
: - Abonnements partent du l« Octobre ou du
l« Jai
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
M. C. A. M., Madère. — Le deuil récent
qui nous a frappé a retardé nos études. A
bientôt la réponse concernant les plantes que
vous nous avez adressées.
MM. R. et Fed. Ph., Santiago. — Nous
comptons commencer dans le Numéro d'avril
l'étude des Onothë racées chiliennes, dont une
partie est actuellement soumise à l'étude ana-
tomique. Nous recevrons avec plaisir tous
échantillons de cette famille que vous pourrez
encore nous procurer.
R. P. Carr., Montréal. — Ne nous avez-
vous pas demandé le diplôme de l'Académie :
Nous le tenons à votre disposition sur un mot
de vous si vous ne l'avez pas reçu.
M. R. V. — Il est en meilleure santé. Merci.
R. P. U. F., Japon. — A bientôt la clef des
Epilobes japonais. Nous y pensons.
M. L. B., Paris. — i" Voyez notre supplé-
ment à la Flore de la Mayenne; 2° C'est une
bonne (orme.
M. Fed. Tr., Barcelone. — Nous recevrons
plaisir le relevé des Onothéracées ren-
contrées jusqu'ici dans votre région.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. Heinsberger, 15, Firsl Avenue.
LONDON
IHl.u and C°, Foreign I ksellcrs, 37, -
Squa
- PARIS
J.-B. Bailuère et Fils, 19, rue rlautefeuffle.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale e1
euUOque, :!.;, rue Racine.
LAVAL
Au-. Goupil, quai Jean-Fouquel (Vieux-Ponl
fie Année (2e Série).
N° 88
Ier Mars 1897.
LE
ONDE DES PLANTES
T^evue Internationale illustrée de 'Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
Nous, Directeur de l'Académie,
Considérant qu'il importe que tous les
Membres de l'Académie soient sur le pied
d'une parfaite égalité dans les charges qu'ils
ont à supporter pour le bien de l'Académie,
Considérant que des ressources pécuniaires
sont nécessaires et doivent être suffisantes
pour maintenir l'organe de l'Académie dans
son état actuel et en assurer le développement
progressif et pour accroître l'herbier de
l'Académie,
Vu l'article VI, paragraphe 2, des Statuts,
prenons la décision suivante :
Tous les membres de l 'Académie interna-
tionale de Géographie botanique sont obligés
pour subvenir a l'entretien de la Revue et
de l'Herbier de verser une cotisation an-
nuelle DE 10 FRANCS, UNIFORME] POUR TOUS
LES MEMBRES, QUI LEUR ASSURE LE SERVICE RÉ-
GULIER du Monde des Plantes organe de l'A-
cadémie.
La présente décision portera le n° 10 et
n'aura pas d'effet rétroactif. Elle sera com-
muniquée à tous les Membres de l'Académie.
Le Directeur :
Th. de HELDREICH.
Par le Directeur,
Le Secrétaire perpétuel,
H. LÉVEILLÉ.
sans réponse nous nous verrions dans la
pénible obligation de citer ici les noms des
retardataires.
M. le Dr Th. de HELDREICH remercie les
membres de l'Académie de l'avoir élu
Directeur.
Plusieurs de nos collègues et abonnés à
l'étranger sont en retard dans le règlement de
leur cotisation pour les années écoulées ou
pour l'année courante. Désireux d'établir le
budget exact de l'Académie nous leur faisons
adresser des lettres particulières par les soins
de notre éditeur. Si ces lettres demeuraient
MM. G. Etoc, J. Grelet et V. Pavot re-
mercient l'Académie et son Directeur de leur
nominationen qualité de Membres Auxiliaires.
A partir du 1" octobre prochain, nous ac-
cepterons, pour nos souscripteurs hors
France, le payement en timbres-poste de leur
pays, aux trois conditions suivantes: 1° que
les timbres soient neufs ; z" qu'ils représentent
de hautes valeurs; 3° qu'ils soient en parfait
étal. Ce mode de paiement évitera à nos col-
lègues et abonnés les pertes et ennuis du
change.
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
[Suite]
« Frappés, disait un peu plus tard Fure-
tière (i), de voir une greffe entée sur le tronc
d'un autre arbre porter des fruits d'une nature
différente de ceux du tronc qui la nourrit, ils
attribuaient cet effet à la diversité des pores
de la greffe qui fait changer de figure aux par-
ticules du suc qui passe du tronc dans la
greffe. a
Comme on le voit, l'explication des natura-
listes physiciens d'alors ne vaut pas même celle
de J. Boyceau.
L'anatomie végétale, créée par l'italien Mal-
pighi et l'anglais N. Grew, ne devait être ap-
pliquée à la greffe, d'une façon sérieuse, qu'as-
sez tard en France, par Duhamel du Monceau.
Mais si les anatomistes restaient impuissant
à édifier une théorie acceptable, les horticul-
teurs français ne demeuraient pas inactifs, et
ils surent ramener l'art de la greffe, à une
saine pratique. Parmi ceux-ci, deux surtout
méritent spécialement de nous arrêter ; ce
:\
LE MONDE DES PLANTES
sont : Le Gendre, curé d'Hénonville et La
Quintinye, directeur du potager de Versailles
sous Louis XIV.
Le Gendre (ij,fut un praticien éclairé, bien
que simple amateur. Son ouvrage est remar-
quable à plusieurs points de vue et il n'est pas
connu, comme il mériterait de l'être.
« La greffe en fente, dit-il. est celle qui
réussit le mieux sur les poiriers et les pômiers
francs. Elle est préférable surtout quand on
greffe sur pômier de Paradis, ou le prunier
sur le prunier. L'arbre pousse beaucoup plus
vite que s'il était greffé en écusson. »
Il critique très justement la greffe en cou-
ronne pour les arbres fruitiers.
« La greffe qui se fait entre l'écorce et le
bois, n'est pas si bonne, parce qu'elle est trop
sujette à se rompre aux moindres vents et que
la tige a trop de peine à se recouvrir. »
C'est ce que nous avons maintes fois cons-
taté nous-même dans les greffes en couronne
du. pommier. La plaie se cicatrise moins bien
et beaucoup plus tard, que dans la greffe en
fente.
Le Gendre prétend, que l'écusson doit être
employé de préférence quand on greffe sur
coignassier, et quand il s'agit de greffer les
pêchers, les pavies ou les abricotiers sur le
prunier.
La greffe en écusson, quand il s'agit d'espa-
liers, doit se faire double, maison ne doit pas
poser les écussons à un même niveau, car
quand ils sont placés vis à vis l'un de l'autre,
il est mal aisé de recouper la tête de l'arbre,
entre les deux greffons, et la coupe a plus de
peine à se recouvrir.
C'est aussi dans cet ouvrage, que l'on trouve
la première description bien nette de la greffe
en incrustation, que nous avons vue déjà indi-
quée très sommairement par Columelle.
« Il y a, dit l'auteur, une autre manière de
greffer semblable à celle qui se fait en fente et
qu'on appelle à emporte-pièce, d'autant que
l'on ne fend que très peu la tige, et que l'on
entaille dans le bois la place où mettre la
greffe.
« Cette sorte de greffe se doit pratiquer
principalement sur les gros arbres, parce que
on ne peut pas les fendre entièrement sans les
altérer beaucoup ; et on doit observer en les
greffant de ne pas les étester trop court ni
trop près de la tige, parce qu'ils ont trop de
(i) Le Gendre, curé d'Hénonville, La manière
de cultiver les arbres fruitiers, Paris. 1662. — D'a-
près certains auteurs, Le Gendre serait le pseudo-
nyme d'un haut personnage : c'était l'opinion de
La Quintinye.
peine à se recouvrir, et qu'estant ainsi navrez,
ils meurent très souvent.
« 11 faut encore observer de leur laisse
quelques petites branches par endroits,
au haut de l'arbre, sans les couper, pour
recevoir une partie de la sève. Car lors-
qu'elle vient à monter et qu'au lieu de
rencontrer comme à l'ordinaire de grosses
branches pour se répandre, elle ne trouve plus
que de petites greffes trop faibles pour la
recevoir toute entière, elle les suffoque par
son abondance et les fait mourir.
« Mais aussi, après que les greffes seront
reprises, il faudra, au mois de mars, l'année
suivante, achever d'oster entièrement toutes
les branches que l'on aura laissées, et les cou-
per tout proche le tronc de l'arbre, afin qu'el-
les se recouvrent plus aisément.
n Cette sorte de greffe doit se faire au mois
de février, aussi bien que celle qui se fait en
fente.
« Quand les gros arbres ont l'écorce trop
dure, et le bois trop revesche pour estre entez
il est meilleur de les étester un peu haut pour
leur faire pousser du jeune bois et de nouvel-
les branches sur lesquelles on pourra greffer
dans la troisième année.
« Mais comme on ne peut enter ces gros
arbres que fort haut, et au bout des branches,
il faut mettre des tuteurs aux greffes, car leur
jet est si tendre et si garni de feuilles qu'elles
sont très aisées à rompre au moindre vent. »
Cette description montre l'application d'un
principe dont l'invention a été attribuée par
Thouin à Rast-Maupas (1), qui s'en servait
pour la greffe en fente : la conservation sur le
sujet de branches destinées à pomper l'excès
de sève qui noierait le greffon.
De même, Le Gendre précise la greffe sous
écorce, indiquée assez vaguement par Pline (2),
et attribuée aux modernes.
« Quelques-uns se servent d'une façon de
greffer tout extraordinaire; ils prennent un
bout de branche long de trois doigts du fruit
dont ils veulent greffer; ils l'aiguisent à plat,
et au mois de mars ou d'avril, lorsque les ar-
bres sont en sève, ayant lait une incision en
croix dans le sauvageon, ils y posent la greffe
et la relient avec de la filasse en forme d'écus-
son.
« Cette sorte de greffe ne réussit pas ordi-
nairement. »
Viennent ensuite quelques préceptes géné-
raux et quelques conseils sur le choix des
(1) Thouin, Monographie des greffes, p. 41.
(2) Voir ante l'analyse Je l'œuvre de Pline.
LE MONDE DES PLANTES
7D
greffons qui sont pour la plupart des plus
judicieux.
« Ce que l'on doit observer principalement,
pour toutes sortes de greffes, c'est de les cueil-
lir sur des arbres qui soient en leur année de
rapport, c'est-à-dire beaucoup chargez de fruits
ou de boutons à fruits; car il est certain que
les greffes contiennent en soy les mesmes qua-
Iitéz de l'arbre sur lequel elles sont prises.
Et partant que si l'arbre est en son année de
repos et s'il n'a point de fruit, elles n'en peu-
vent pas estre si bonnes ; et en effet, l'expé-
rience fait connaître que les greffes que l'on
coupe sur les arbres sans fruit n'en rapportent
jamais que fort peu et très rarement.
<( Ce n'est pas que l'on ne puisse quelquefois
prendre des greffes fort bonnes, pour rappor-
ter sur des entes de deux ans, car bien que ces
arbres, n'ayant aucun bouton à fruit pour estre
trop jeunes, ils peuvent estre néanmoins dans
leur année de rapport et ainsi conimuniquer
cette bonne qualité à leurs greffes. Mais comme
on ne peut distinguer l'année de rapport d'avec
celle de repos que par les boutons à fruit, il
est toujours plus asseuré de cueillir les gref-
fes sur les arbres qui en sont chargez. »
La question soulevée ici par Le Gendre est
éminemment intéressante et mériterait d'être
l'objet d'études comparatives sérieuses.
Les auteurs de la Renaissance avaient pré-
conisé pour les greffons les branches de deux
ans. On rejetait en général le scion d'un an.
D'après Le Gendre, « la greffe qui n'est que
du jet de l'année et dont le bois est bien
meur (i), est aussi bonne pour greffer en fente
que celle qui a du vieux bois. Il est vrai que
cette dernière rapporte du fruit plus tôt que
l'autre.
« On peut mesme, en cas de nécessité, et
lorsqu'il n'y a point de greffes de l'année,
couper du bois de deux ans, mais il ne pousse
pas avec tant de vigueur que celui qui est
jeune, et par cette raison aussi il porte du
fruit beaucoup plus tôt. »
Viennent ensuite des conseils sur la manière
de conduire les arbres en pépinière pour for-
mer des sujets vigoureux, capables de rece-
voir utilement les greffes et d'obtenir des ar-
bres en forme de queue de billard, comme on
dit aujourd'hui. Bien que ces conseils soient
pour la plupart excellents, leur rapport avec
la greffe est trop éloigné, pour que nous puis-
sions les reproduire ici en entier. Citons
cependant deux procédés qui sont fort en fa-
veur aujourd'hui chez les pépiniéristes.
« Ceux qui seront curieux d'avoir des pom-
(i) Aoûté, comme on dit aujourd'hui.
miers d'une belle tige et bien droite doivent,
pour enter leurs pépinières prendre des gref-
fes sur de jeunes pommiers de suraut qui
portent de grosses pommes aigres ; d'autant
que ces greffes poussent dès la première année
un jet droit de six à sept pieds de haut et aug-
mentent plus en un an, que les autres en deux,
et ainsi font en quatre ans, des arbres fort gros
et bons à lever pour mettre en place, sur les-
quels deux ans après, on peut greffer les es-
pèces de bonnes pommes que l'on désire
avoir. »
« L'ordre pour greffer les différentes sortes
de fruits dans les pépinières, dépend de l'es-
prit du maistre.
a Le meilleur néanmoins, à mon avis, est
de greffer d'une mesme espèce de fruit une
rangée entière de sauvageons ou une partie ;
mais tout d'une suite, et en mesme temps,
escrire dans un livre le nom des fruits, les
quantitez des pieds d'arbres qui en sont gref-
fez et en quelle rangée ils sont ; et si dans une
mesme il y en a plusieurs entez de différentes
espèces, marquer avec un gros pieu le com-
mencement de chacune, afin que, lorsqu'on
voudra lever un arbre, on ne puisse pas se
tromper à prendre l'espèce qu'on désire. »
Le Gendre avait aussi constaté des faits
d'influence directe du sujet sur le greffon.
« On peut enter, dit-il, les abricotiers en
écusson, sur toutes sortes de pruniers, mais
lorsqu'ils sont greffez sur ceux qui rapportent
les plus grosses prunes blanches, ils produi-
sent de plus beau fruit, d'autant qu'ils retien-
nent quelque chose de leur nature, et par cette
mesme raison, quand ils sont entez sur le
prunier de petit Damas noir, leur fruit est
plus sec, plus ferme et plus propre à confire. »
i Quand on ente sur coignassier, on y place
de grosses espèces, comme les poires de Livre,
de Bon Chrestien d'Esté, et d'autres qui ont
beaucoup de sève...
« Les curieux pourront regreffer sur ces
mesmes arbres des poires de Bon Chrestien
d'Hiveret de Bergamotte pour qu'elles y vien-
nent plus grosses et plus belles. »
Vient ensuite une discussion très intéres-
sante sur les greffes bizarres dont fourmillent
les ouvrages des anciens agronomes et des
auteurs de la Renaissance. Elle mérite d'être
reproduite en entier (i), car elle a été le point
de départ d'un revirement complet vis à vis des
greffes hétérogènes.
(i) Plus d'un plagiaire moderne se l'est d'ailleurs
appropriée, de même qu'on a reproduit . maintes
fois la partie pratique du livre de Le Gendre, sans
en indiquer la source.
76
LE MONDE DES PLANT1
« La curiosité a porté quelques-uns à des
xtraordinaires, et à meslerdes esp
d'arbres entièrement différentes pour faire
produire à la nature des fruits nouveaux et
monstrueux.
« Ils étaient persuadez (i), qu'en faisant
passer une branche de vigne, au travers de la
tige d'un noyer percé d'une tarière, et que
bouchant entièrement l'entrée et la sortie de
ce trou, cette branche prendrait sa nourriture
du noyer, et ainsi pourrait produire des grap-
pes pleines d'huile au lieu de vin.
« Ils croyaient que greffant un rozier sur un
houx ou sur un genest, il rapporterait des
roses vertes ou jaunes : qu'ayant enté la Cal-
ville sur des meuriers noirs et des peschers
sur des coignassiers, ils recueilleraient des
pommes noires et des pesches sans noyau.
« Mais l'expérience leur a fait connaistre
que la nature est très chaste dans ses allian-
ces, très fidelle dans ses productions et qu'elle
ne peut estre débauchée ni corrompue par
aucun artifice.
« En effet, c'est une vaine imagination de
croire que la greffe puisse quitter son espèce
pour prendre celle du pied, sur lequel elle est
entée, parce qu'il est certain, qu'elle n'en tire
que sa nourriture.
« Et comme chacun sçait que les choses qui
sont contraires en soy, travaillent toujours à
se détruire et qu'elles ne peuvent jamais s'unir
parfaitement ensemble, puisque l'union ne
peut estre qu'entre ce qui est de mesme nature
ainsi que chacun peut juger aisément, que les
greffes ne sauraient reprendre ny réussir que
sur les arbres, qui sont d'une mesme espèce
ou qui ont une sève conforme; et l'expérience
fait voir, qu'elles profitent ou qu'elles languis-
sent, selon que la sève de la tige qui les nour-
rit leur est plus ou moins propre.
» C'est pourquoy le poirier ne peut jamais
réussir sur le pommier, ny le pommier sur le
poirier I2), ny les peschers sur les coignassiers.
d'autant que leurs espèces sont entièrement
différentes.
1 Ce n'est pas aussi que le sauvageon et le
pied des arbres qui sont greffez ne communi-
quent en quelque façon leurs qualitez aux
greffes qu'ils portent, mais ils ne leur font
jamais changer d'espèce.
«Les poiriers de Bon Chrestien d'Esté con-
servent toujours leur mesme fruit, mais ils
rapportent de plus grosses poires, à cause
que la sève de ces sortes d'arbres sur lesquels
(r) Cf. Columelle, Palladius, Constantin Ca>
sar, etc..
(2) 'Voir la note concernant la même affirmation
émise par Yarron.
ils sont greffez est très abondante. C'est aussi
par cette r. lis. m que les pesches viennent très
belles sur l'abricotier, que les bigarreaux et
les guignes sont plus grosses sur le merisier
que sur le cerisier; que les griotiers entez sur
le cerisier y réussissent mieux que sur les
bigarrotiers, par le rapport et la conformité
de leur sève.
« Partant, on peut conclure que pour les
greffer il ne faut jamais enter les arbres que
sur ceux qui leur sont propres, comme le
meurier noir de la grosse espèce sur celuv de
la petite espèce, estant certain qu'il y vient
mieux que sur le meurier blanc : l'amandier
sur le prunier Damas noir, l'azerollier sur
l'espine blanche, ou sur le coignassier; les
chesnes verds, se doivent encore pour cette
raison greffer en fente sur les chesnes com-
muns, mais un peu plus tard à cause que leur
sève est plus tardive. »
On voit, par ces passages, que Le Cendre,
n'a pas craint de heurter de front les idées
reçues, en répudiant formellement les idées
de ses devanciers, dans ce qu'elles avaient d'er-
roné.
Son explication du grossissement des fruits
ou de leur changement de qualité parla greffe
est ingénieuse, et n'a d'autre défaut que d'être
trop absolue.
Il est en effet certain que l'abondance et la
nature des sèves du sujet influent considéra-
blement sur la taille et la saveur du fruit,
fourni par un greffon donné. C'est ainsi qu'un
homme exercé arrive facilement à reconnaître
au goût deux poires d'une même espèce, ve-
nues l'une sur franc, l'autre sur coignassier.
Pourquoi faut-il qu'à In louange, nous
soyons obligé d'ajouter la critique ?
Le Gendre, si supérieur aux préjugés, renie
bien les greffes hétérogènes, mais il croit à
l'influence de la lune sur la réussite des gref-
fes et la fructification !
Pour lui, les greffes doivent se faire en
Nouvelle Lune, afin qu'elles poussent avec
plus de vigueur, car il est certain, que si elles
étaient entées en Décours, elles rapporteraient
trop tôt. 1
Quant au moment de cueillir les greffons,
« il est indifférent de les couper en Croissant
ou en Décours, parce qu'au moment où on les
coupe, la sève n'est pas encore en mouve-
ment, s'il s'agit de la greffe en lente en fé-
vrier. »
« Pour les greffes d'esté, elles doivent toutes
se faire en Décours, pour rapporter beaucoup
de fruit. Comme les rameaux ne peuvent se
greffer trop frais, il les faut aussi couper en
Décours. »
LE MONDE DES PLANTES
77
La Quintinye, (1626-16S8), était, sous
Louis XIV, t directeur du potager de Versail-
les et de tous les potagers du roi. » Ce fut un
habile horticulteur ; il fît faire au jardinage
des progrès considérables et, à ce titre, il mé-
ritait bien l'estime de ses contemporains, qui
l'ont considéré comme le « restaurateur de la
greffe » en France.
Or, si l'on compare le livre de La Quinti-
nye (1), et celui de Le Gendre, on est frappé
de voir les nombreux points de ressemblance
qu'ils offrent, surtout dans la partie concernant
la gretfe. Mêmes conclusions sur les greffes
hétérogènes et mêmes idées générales : il y a
donc une question de priorité à débattre entre
ces deux auteurs.
Le livre de Le Gendre a paru en 1CG2, lors-
que le privilège de celui de La Quintinye, im-
primé après la mort de l'auteur, date de 16S9
seulement. Il n'y a donc pas de doute possible.
Au point de vue spécial de la greffe, l'action
de La Quintinye sur son siècle a pu être
bien marquée. Mais cette action s'est bornée
à montrer par son exemple tout le parti que
l'on peut tirer de la greffe dans la culture
des fruitiers de nos jardins potagers, et à
faire pénétrer dans le public les idées du curé
d'Hénonville.
C'est en effet Le Gendre qui, par son ou-
vrage, a guidé les débuts de La Quintinye.
Nous en trouvons la preuve, dans la préface
des Instructions de ce dernier auteur.
« Il est bien vrai, dit-il, que nous avons
beaucoup d'obligation, non-seulement à quel-
ques anciens auteurs, qui ont si solidement
parlé de l'agriculture générale, mais encore à
quelques modernes, qui ont fait part au public
de leurs connaissances particulières.
« Nous sommes surtout redevable à quel-
ques personnes de qualité éminente qui, sous
le nom et sur les mémoires du fameux curé
d'Enonville, ont si poliment écrit de la cul-
ture des arbres fruitiers.
« Ce sont eux dans la vérité qui nous ont
donné les premières vues des principaux or-
nements de nos jardins, aussi bien que celles
du plaisir et du secours que nous retirons de
ceux qui sont bien conduits... »
Dans ces conditions, n'est-il pas juste de
restituer à Le Gendre, ou à ceux qui ont écrit
sous ce pseudonyme, le mérite d'avoir, au
XVIIe siècle, ramené en France l'art de la greffe
à une saine pratique et de l'avoir débarrassé
des légendes dont on l'avait jusqu'alors si com-
plaisamment affublé ?
(1) La Quintinye, Instructions pour les jardins
fruitiers et potagers, Paris, 1756.
La Quintinye a par ailleurs assez de mérites
pour qu'il soit inutile de lui attribuer ceux des
autres, comme l'ont fait, grâce à la situation
élevée qu'il occupait, la majeure partie de ses
contemporains et tous les auteurs qui ont de-
puis écrit sur la greffe en tenant compte des
travaux antérieurs (1).
Si, pour être impartial, nous ne pouvons
partager l'engouement complet du public à
l'égard de La Quintinye, nous ne devons pas
négliger pour cela ce qui lui revient en propre
dans le perfectionnement de l'art de la greffe.
Dans sa prétace, La Quintinye dit qu'il en-
seignera « quel est le plant le plus propre à
recevoir des greffes, telles qu'elles soient,
ainsi que la manière de greffer qui convient
le plus à chaque sorte de fruit et à chaque
sorte de plant, »
Souvent, il est vrai, il se borne à répéter ce
qui a été écrit avant lui, mais il a le mérite
de fournir des exemples précis, auxquels sa
longue pratique et sa profonde connaissance
des arbres fruitiers donnent une grande valeur.
i Si l'arbre est malade, dit-il, à propos du
Bon Chrétien d'hiver, il fera la poire sans pé-
pin, et même si sur cet arbre il y a quelque
branche vigoureuse, comme il arrive assez
souvent, il y aura du pépin dans le fruit qui
(1) Une semblable injustice n'a rien qui doive
étonner. C'est un fait trop fréquent dans l'histoir
des sciences, de voir attribuer à ceux qui occupent
la situation la plus élevée dans leur spécialité, le
mérite de ce qu'ont pu faire leurs devanciers ou
leurs contemporains.
Il s'en faut de beaucoup que, comme dans la
fable de La Fontaine, le geai paré des plumes du
paon soit toujours démasqué.
Ceux qui sont ainsi pillés sont donc: soit les
vieux auteurs, soit les contemporains qui se com-
posent des amateurs ou des subalternes du corsaire
scientifique.
Les morts ne se plaignent pas et pour cause.
Les amateurs dédaignent trop souvent de défendre
leur propre bien, laissant à la postérité le soin de
rétablir les faits. La basse question d'intérêts, la
crainte de la vengeance du puissant du jour, font
que le subalterne volé, désireux de parvenir lui-
même, n'ose se plaindre et gravite dans l'orbite du
voleur.
Celui-ci peut donc le plus souvent se parer sans
crainte du travail et des conceptions des autres.
Non seulement, il sera comblé d'honneurs et de
dignités pendant sa vie, mais, après sa mort, la
postérité qui ne possède que des documents incom-
plets ou trompeurs, acclame le grand homme dis-
paru et consacre définitivement l'injustice.
Combien de réputations surfaites disparaîtraient
ainsi si l'on connaissait les basses intrigues et les
procédés louches qui ont servi à les établir !
7»
LE MONDE DES PLANTES
sera venu sur ce côté vigoureux, quoiqu'il n'y
en ait point dans les poires venues des branches
infirmes. De même, si on prend une branche
infirme et qu'on la greffe heureusement sur
un pied bien sain, il en viendra un arbre vert
et gaillard, à poires vertes, garnies de pépins.
« Le Bon Chre'tien doit être greffe sur coi-
gnassier, car s'il est greffe' sur franc il donne
un fruit tavelé, petit, raboteux, etc.
« Les poires de Beurre', ont comme le Bon
Chrétien d'hiver,des différences de couleur qui
tiennent à l'arbre sur lequel ils sont greffés :
coignassier ou franc auquel vient s'ajouter la
nature du terrain.
« Il en est de même pour toutes les fines
poires d'automne ou d'hiver. »
Voilà donc fixée, d'une façon définitive, à
l'aide d'exemples précis, l'influence directe du
sujet sur les fruits du greffon, que beaucoup
d'auteurs avaient indiquée sans donner d'exem-
ples certains.
La Quintinye, donne aussi d'excellents con-
seils pratiques, sur la manière de lever l'écus-
son, sans éborgner l'œil. Il conseille de lever
cet écusson avec un peu de bois, si l'on est
inexpérimenté, car alors on a plus de chances
de ne pas vider l'œil. C'est aussi cette méthode
que doivent employer ceux qui ont beaucoup
d'arbres à écussonner, parce qu'elle est plus
expéditive.
De son temps, on liait l'écusson avec de la
filasse en terrant bien ferme près le haut de
l'œil, et en lui laissant fort peu de jour. Mais
il est préférable, de se servir de laine, qui
donne un passage plus libre au suc nourricier.
La Quintinye conseille aussi d'employer
comme luts, soit de la terre glaise mêlée d'un
peu de foin, soit d'un mastic composé de poix
noire, grasse, fondue dans un pot de fer ou
de terre, avec un peu de cire jaune. Il faut par
le moyen d'un réchaud portatif, tenir chaude
et liquida cette gomme pour pouvoir l'appli-
quer ensuite avec une spatule de i
La Quintinye, praticien émérite, est moins
heureux quand il aborde la théorie.
Dans ses « Réflexions sur l'a re », il
essaye d'expliquer les phénomènes de la vie
des plantes et la greffe.
Il combat la théorie des pores, telle que la
formulaient les auteurs du temps. Ignorant
par quelle voie les aliments pénétraient dans
la plante, les savants d'alors se demandaient
si le végétal se nourrissait par l'écorce, par
le bois ou par la moelle. Quelques-uns croyaient
que la nutrition s'effectuait exclusivement par
le corps ligneux (i), et basaient leur opinion
(i) Voir Pahfnt, Mémoires de l'Académie des
iris, 1 71 1 .
sur la greffe, qui ne pouvait réussir que si les
bois étaient en contact.
La Quintinye sait que la sève monte entre
l'écorce et le bois, et qu'elle produit la sou-
dure dans la greffe.
Toutefois, il ne veut point entendre parler
de la notion de sève descendante et de circu-
lation qu'on voulait alors introduire dans la
science.
« La preuve, dit-il, réside dans la greffe qui
ne peut, sauf celle de la vigne, reprendre qu'à
la condition de faire coïncider les sèves des
deux plantes ! »
Après avoir rejeté la circulation de la sève,
il répudie aussi une autre idée nouvelle : l'ab-
sorption par le végétal d'un principe de l'air,
que certains auteurs avaient alors observée.
Il en reste à la conception de l'âme végéta-
tive d'Aristote :
« Dans l'endroit où le tronc se joint à la racine.
L'àme fait sa demeure et prend son origine (1). »
Pour lui, c'est ce principe végétatif qui est
la cause de tout !
La Quintinye parle le premier de la prédo-
minance absolue du greffon sur le sujet, érigée
bien à tort en dogme par certains auteurs mo-
dernes, et il le fait d'une façon assez originale.
« Si c'étaient les différences de figure des
pores qui sont vraiment les causes des chan-
gements produits par la greffe, il arriverait
que vraisemblablement le petit nombre (ceux
du greffon), devrait céder au plus grand (ceux
du sujet).
• Cependant voici une occasion (la greffe),
où le grand cède presque honteusement et le
petit à tout l'honneur et l'avantage de son
côté...
« A voir de quelle manière et avec quelle
autorité cette petite greffe se sert avantageu-
sement de la chose même qui serait capab
de la néier et de la détruire, ne semble-t-il
que ce soit un enfant faible et étranger que
l'on vient de mettre à la leste d'une armée qui
combat et dans le temps même qu'elle combat ?.
Cette armée toute nombreuse, toute vigou-
reuse et toute agissante qu'elle était pour un
autre ouvrage, suit aveuglément et sans aucune
répugnance tout ce que cet enfant veut bien
lui ordonner. Mais ce n'est peut-être pas pour
longtemps qu'elle lui obéit : il pourra bien
venir quelque nouveau commandant (la sur-
greffe), qui aura le même avantage sur le der-
nier que celui-ci s'est trouvé avoir dans la
conjecture que nous venons d'expliquer ; et
ainsi cette sève, après avoir passé par les or-
(1) Perrault, de l'Académie française, Idylle à
M. de la Quintinye.
LE MONDE DES PLANTES
79
dres de celuy-ci, deviendra elle-même avec
toute sa nouvelle livre'e l'instrument d'obe'is-
sance et d'exécution d'un autre. »
Si au point de vue scientifique, les idées de
La Quintinye ont peu de valeur, il faut lui
savoir gré d'avoir fait une critique très sensée
de l'influence « des Décours et des Pleines
Lunes, dont nos pauvres jardiniers paraissent
si persuadez », suivant lé proverbe de l'épo-
que :
« Dans la Nouvelle Lune, il faut planter des fleurs
Les semer en Décours, et par cette observance,
On leur procure l'excellence
Et la vivacité des brillantes couleurs. »
« Greffez, dit La Quintinye, en quelque
temps de lune que ce soit, pourvu que vous le
fassiez adroitement et dans les saisons pro-
pres pour chaque greffe, et sur des sujets con-
venables à chaque sorte de fruit, et qu'enfin le
pied soit bon et bien disposé, en sorte qu'il
n'y ait ni trop de sève, ni trop peu, et qu'il ne
soit ni trop fort ni trop faible, vous réussirez
certainement, tout au moins pour la grande
partie, sans que vous puissiez rien imputer à
vous-même, au cas que les greffes aient péri.»
Il faut encore signaler dans l'ouvrage de La
Quintinye, la figure d'un outil destiné à la
grelfe en fente, (fig. i5), que nous avons vu
récemment employé par quelques cultivateurs
de l'ouest, pour la greffe du pommier, et les
dessins des greffoirs, dont on se servait de son
temps.
Ces greffoirs sont assez voisins des greffoirs
actuels. La spatule fait partie du manche d'i-
voire et non de la lame comme dans ceux
qu'avait figurés Ferrari.
Pendant que Le Gendre et la Quintinye
contribuaient ainsi au perfectionnement de
l'horticulture, soit par leurs écrits, soit par
leurs exemples, l'art de la greffe était en faveur,
non dans une cour frivole, mais dans les clas-
ses moyennes de la Société.
La preuve nous en est fournie par La Fon-
taine (i), qui, dans la fable du Vieillard et des
trois jeunes gens, nous montre que l'amateur
ne s'en rapportait pas toujours aux hommes
de l'art, mais se plaisait à exécuter lui-même
ses greffes :
« Le troisième tomba d'un arbre
Que lui-même voulut enter (2) ».
Boileau, d'après Brossette, soignait lui-mê-
me ses pêchers, et répétait à son jardinier les
préceptes de la greffe qu'il tenait du célèbre
La Quintinye.
Mais, en France, on ne retrouve point, au
siècle de Louis XIV, ce zèle pour la culture
et les travaux champêtres, qui illustra le siècle
d'Auguste.
Avec Le Nôtre, dont les parcs merveilleux
firent l'admiration de toute l'Europe, l'utile
céda le pas à l'agréable, à la cour, comme dans
les châteaux. Les guerres nombreuses de l'é-
poque ne permirent pas à l'agriculture et à
l'horticulture de prendre un grand développe-
ment dans les campagnes.
(A suivre) L. Daniel.
ESSAI
sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires
Marius CAPODURO
Membre de l'Académie Internationale de Ge'ographie
Botanique et de l'Association
pour la protection des Plantes
1. — Abelho, Abilho, Aragno.
Ophrys abeille, Ophrys araignée.
(Ophrys apifera Huds. O. aranifera Huds.)
On donne généralement ces noms-là, dans
le midi à deux espèces assez communes d'o-
phrys que l'on trouve dans les bois et les
clairières : Ophrys apifera Huds et O. arani-
fera Huds, en raison de la ressemblance de
leurs fleurs avec l'abeille (en provençalabelho)
ou avec l'araignée (aragno).
2. — Aguyoun.
Aiguille de berger, aiguillette.
(Scandix peelen veneris L.)
Plante très commune dans les champs de
blé de février à mai.
(1) La Fontaine, Fables, Livre XI, VIII.
(2) La Fontaine se sert ici du terme enter, qui
n'était plus alors employé que dans certaines pro-
vinces. Le terme greffer prédominait à Paris, et
aux environs (La Quintinye, Instructions, tome I,
p. :32).
8o
LE MONllK DES PLANTES
On a voulu voir dans le fruit prolongé en
bec de cette petite ombellifère, la forme d'une
aiguille, d'où la dénomination populaire d'à"
guyoun qui est donnée à cette espèce. 11 n'y
ins doute aucune exagération dans une in-
terprétation de ce genre: mais il eût été pré-
férable peut-être d'appeler tout simplement
pigno (peigne le Scandix. Aussi préférons-
nous le nom spécifique savant de Pccten-ve-
neris qui signilîe littéralement peigne de Vénus:
car les bées des fruits assez rapprochés l'un de
l'autre semblent figurer plus exactement les
dents d'un peigne qu'une aiguille véritable.
3. — Amourier.
Mûrier blanc, Mûrier noir.
(Monts alba L., M. nigra, L.)
On cultive ces arbres dans le midi et la
vallée du Rhône presque exclusivement pour
leurs feuilles qui servent de nourriture aux
vers à soie. Le mûrier blanc, dans ce cas, est
préféré au mûrier noir. Quant au fruit, il est
d'une saveur sucrée et agréable ; il forme la
base d'un sirop employé contre les angines ;
il est également comestible mais il ne jouit
peut-être pas des propriétés si souveraines
que M. Bartolin, médecin danois lui attri-
bue dans son ouvrage intitulé Dd medecina
Danorum dômes tica.
Il aflîirme que la Norvège produit des mû-
res qui guérissent radicalement le scorbut et
autres maladies. « On ne se donne pas la
peine, ajoute-t-il, de donner ces mûres aux
malades. On envoie les malades eux-mêmes
dans les bois où elles poussent, afin qu'ils en
mangent tout leur saoul et on les y laisse
jusqu'à ce qu'ils soient guéris. » S'il y a là
quelque exagération, il n'est pas moins vrai
que dans les campagnes on emploie assez fré-
quemment et presque toujours avec succè le
sirop de mûres contre les affections bénignes
de la gorge. De là le nom provençal si pitto-
resque d'amouro dé malaou mûre à l'u
des malades) donné au fruit du mûrier
le distinguer de l'amouro dé roumias ou dé
tirasso (mûre de la ronce, Rubus discolor).
D'après M Blanc, le mûrier serait
naire de Chine. Plus tard, introduit à C
tantinople, la culture se répandit dans tout le
Pi loponèse, aujourd'hui Morée. Il aurait donc
reçu son nom de ce qu'il était très abondant
dans cette partie de la Grèce. Enfin il aurait
été importé en France et en Provence \
XIII
que le nom de morus vient
plutôt du radical celtique mor, noir, ou du
c [xavpoa, dont la signification est la même
tout simplement parce que les fruits du
mûrier ordinaire sont i
4. — Aoureilho d'aï ou d'ase. Aoureilho
de lébré. aoureilho d'homé.
Noms donnés à différentes plantes énutné-
rées ci-dessous.
Un certain nombre de plantes portent ces
différents noms.
f'ans les Bouches-du-Rhône, c'est l'Arum
maculatum que l'on trouve dans les lieux
trais et humides qui est appelé aoureilho
d'aï ou aoureilho d'ase, en raison de la
spathe florale, assez semblable, abstraction
faite de la couleur, à une oreille d'âne.
Dans quelques localités des Basses-Alpes,
pour des raisons bien moins plausibles, le
même nom est donné à d'autres plantes. A
Valensoles, il n'est peut-être personne qui
connaisse la centaurée noire {Centaurea nigra)
sous un autre nom que celui d'aoureilho
d'aï. A Manosque, c'est à la Centaurea >y.î-
biosj que ce nom s'applique ; à Digne, au Léon-
todon autumnalis.
On sera sans doute quelque peu étonné
d'apprendre que la dénomination d'aoureilho
dé lébré est donnée dans le midi, principale-
ment par les populations voisines du littoral,
à plusieurs espèces du genre Statice. Long-
temps nous n'avons vu nous-même aucun
rapport entre cette qualification provençale et
n'importe quel organe de ces plantes. Nous
inclinons à croire maintenant qu'il est peut-
être fait allusion aux trois bractées qui en-
tourent la lleur et dont l'externe et l'interne
sont superposées, tandis que l'intermédiaire
est oblique aux deux autres : l'ensemble simu-
ler, ut [lus ou moins exactemement, — fort
réduites, il est vrai, — les oreilles d'un lièvre
(lébré).
I nfin, une petite aroïdée qui croît dans nos
régions, de novembre à février, l'Arisarum vul-
gare Rchb., vulgairement capuchon, est appe-
lle assez improprement en patois provençal
aoureilho d'homé : caria spathe cylindrique
et tubuleuse dans sa moitié inférieure et en
forme de capuchon au sommet n'a aucune
ressemblance, même lointaine, avec une
oreille d'homme.
5. — Arrapo man.
Gratteron ri.
[Galium aparim L.)
Le Galiunt aparine, commun dans les prés
et les tei . : ainsi désigné en
■ is parce que les aiguillons crochus de la
tige s'accrochent très facilement à la main
[man] lorsqu'on essaye de se débarrasser de
cette mauvaise herbe.
Ltymologiquement, le ternie de arrapo
LE MONDE DES PLANTES
8l
iiun vient du verbe provençal arrapar qui
veut dire accrocher.
Arraparelo .
Garance voyageuse.
{Rubia paregrina L.)
C'est le nom donné à cette espèce de
garance sauvage qui pousse abondamment
dans les lieux broussailleux du midi. Comme
le Galium aparine, elle est munie d'aiguillons
crochus; mais ses tiges sont plus raides, ses
feuilles plus coriaces et elle s'accrocherait
moins facilement aux mains : peut-être est-ce
à cause de cela qu'elle a reçu le nom d'Arra-
parelo qui n'est rien moins, selon nous, qu'un
diminutif d'arrapo man.
7. — Aspergeo îero.
Les orobanches.
Les paysans du midi se servent de cette
expression pour désigner en général les oro-
banches, mais plus particulièrement l'Oro-
banche speciosa, parasite des légumineuses cul-
tivées : fèves, pois, gesces, vesces, lentilles,
etc, sur lesquelles elle se développe à mer-
veille. Il est presque impossible d'en débarras-
ser totalement les champs qui en sont infestés.
Le nom d'aspergeo fero. (il, littéralement
asperge sauvage ou fausse asperge, qui peut
paraître, au premier abord, assez impropre,
n'est pas absolument inexact, si l'on essaye de
se représenter la ressemblance qui existe entre
une orobanche dont les boutons floraux ne
sont point encore épanouis et une jeune pousse
d'asperge.
(A suivre.) Marius Capoduro.
Cas de floraison précoce
Il n'est passans Intérêt de signaler les avances ou
les retards dans les dates de floraison des plantes
vernales et leurs rapports avec la température.
(1) Les particules provençales fero, fer, ou encore
fes se rencontrent assez souvent dans les termes
patois de plantes. Elles signifient littéralement
sauvage, aussi bien en parlant des plantes que des
animaux. Mais la plupart des dictionnaires pro-
vençaux que nous avons pu consulter ajoutent cette
autre acception que nous croyons erronée « Plan-
tes non cultivées et de la même espèce que
celles qui le sont. » Car, si l'on veut bien admettre
quelques rares exceptions, dans la presque totalité
des cas, la particule fer s'applique à des noms de
plantes qui n'ont aucun rapport entre elles. Ainsi
on désigne l'Osyris alba, brus fer, ce qui veut dire
bruyère sauvage. L'osyris est une santalacée, c'est-
à-dire une corolli flore, la bruyère une éricacée,
partant une caliciflore. Il en estde même de balicot
fer, bourragi fer, bachugo fero, etc. Cette seconde
acception donnée au mot fer ne saurait donc être
admise. — M C.
Des observations précises ont déjà été publiées à
cet égard, notamment par M. E. Roze (Retard de la
floraison des plantes prinlannières aux environs de
Paris en ;<S'ij5, in Bull. soc. bot. Fra-ice, XLll
(1893) p. 33o), F. Gagnepain (Dates défloraison
notées en iSg5 pour le département de la Nièvre
in Bull. soc. hort. nov. d'Autun IX US96), Pro-
cès-verbaux des se'ances p . 46) . L'hiver de 1896-
1897, malgré les prévisions pessimistes, est
humide et très doux, tout au moins dans sa pre-
mière partie. AAutun, qui est un des points les
plus froids de la région centrale de la France, le
mois de décembre 1806 a été brumeux avec
quelques pluies et de rares gelées blanches. C'est
à peine si le thermomètre est descendu au dessous
de zéro, à l'époque de Noël, avec une légère
couche de neige.
Les premiers jours de janvier 1897 ont été
marqués par un abaissement brusque de la tem-
pérature tombée à — 5° le 4 janvier, mais pour
remonter aussitôt, si bien qu'aux dates des 8 au
12 janvier le thermomètre, après des nuits sans
gelées, marquait 1 20 et i3° au milieu de la
journée.
11 en est résulté une activité malheureusement
trop précoce dans la végétation, ce qui fait redouter
les eftets désastreux des gelées printannières. Les
bourgeons sont anormalements gonflés, et, à la
date du S janvier, on a pu cueillirsur une pelouse,
à Autun même, un petit bouquet de Viola odorata
L. et de Primula officinalis L. (deux hampes fleuries)
sans compter le Bellis perennis L. fleuri depuis le
mois de décembre. Au 12 janvier, le noisettier,
Corylus avellana L., en pleine floraison dans nos
jardins, répand son pollen sur des stigmates
femelles vraisemblablement appelés à geler après
leur fécondation au détriment de la récolte future,
et le Bois-gentil, Daplinc meçereum L. commence
à ouvrir ses corolles et à pousser ses premières
feuilles (1).
D' F. X. Gillot.
Notes sur la Flore bryologique du Bois
de Boulogne
Parle R. P. G. ETOC, C. S. C.
Professeur à N. - D. de Sainte-Croix,
Neuilly-sur-Seine
En publiant ces quelques notes, je n'ai pas la
prétention d'offrir aux lecteurs du Monde des
plantes le catalogue complet des Muscinées du
Bois de Boulogne ; je présente donc seulement la
liste de mes récoltes cryptogamiques, quitte à
fournir plus tard un supplément, si besoin en est,
pour faire connaître certaines espèces que je n'ai
pas eu la bonne fortune de rencontrer jusqu'ici.
Cette liste n'a qu'un intérêt purement local ; je
n'attribue donc pas à mes récoltes une impor-
tance qu'elles n'ont pas en réalité.
(1) Nous avons trouvé cette année plus de 20 espèces
ayant Ileuri prématurément, tels que CalendulaarvensisL.
Hieracium tridentatttm, etc. (H. L.)
82
I.E MONDE DES PLANTES
Puissent elles être utiles un jour à celui qui se
chargera de dresser la flore bryologique des envi-
rons de Paris. C'est là mon seul désir, c'est aussi
le seul motif qui m'a fait entreprendre mes her-
borisations à travers le Bois de Boulogne.
G. Etoc.
Weisia viridula (Brid.). — Sur la terre et les
murs du Bois. Assez commun .
Dicranum heteromallum (Hedw.). — Dansles
environs du Pré Catelan.
Dicranum scoparium (Hedw.). — Commun
sur la terre et au pied des arbres.
Leucobryum Glaucum ;Hampe).— Une form
rabougrie. Croît sur les bords du réservoir de la
Cascade ; je ne l'ai rencontré qu'à l'état stérile.
Fissidens bryoides (Hedw.). — Sur les pierres
près de la Muette et au dessous de la Cascade.
Bien fructifiée.
Phascumcuspidatum (Hedw).— Bords du lac
St-James.
Pottia truncata (B. E.) — Commun dans le
Bois aux endroits frais.
Ceratodcn purpureus (Brid.). — Dans les
taillis à droite de l'allée des Acacias. Semble rare.
Pleuridium subulatum (B. E.) Dans une
petite ile près du chalet du lac et probablement
ailleurs.
Barbula aloides, (B. E) Sur les murs du
bois derrière le Jardin d'Acclimatation.
Barbula unguiculata (Hedw). Dans les
fossés, sur la terre.
Barbula revoluta (Schw.). — Dans les fossés
des fortifications, près de Passy.
Barbula muralis (Hedw.). — Ça et là sur les
murs et les rochers.
Barbula subulata (Hedw.). — A la base des
rochers, à gauche de la Grande Cascade.
Barbula papillosa (Wills.). — Sur les arbres
des avenues. Toujours stérile.
Barbula lsevipila (Brid.). — Sur quelques
arbres non loin du Champ de courses.
Barbularuralis(Hedw.;. — Bien fructifié sur la
terre, aux alentours de la Cascade.
Barbula ruraliformis (Besch.). — En allant
vers Longchamp. Stérile.
Grimmia apocarpa (Hedw. ). — Sur qi-elquc;,
rochers le long des ruisseaux. Semble rare.
Grimmia orbicularis B. 1 — Récolté par
le Fr. Marie-Gabriel. Abondant ci bien fructifié
sur les rochers de la Grande Cascade.
Grimmia pulvinata (Hir.). -Répandu dans
tout le bois, sur les murs et les rochers.
Orthotrichumcrispum (Hedw.). — Sur quel-
ques arbres des taillis près du l.ac Supérieur
Parait peu abondant.
Orthotrichum leiocarpum B. E.). — Sur
les arbres autour de la Muette.
Orthotrichum affine ^chr.). — Plus com-
mune que le précédent. Se rencontre çà et là sur
les arbres.
Orthotrichum diaphanum (Schr.). Bien
fructifié au pied des arbres derrière le Jardin d'Ac-
climatation et vers la Grande Cascade.
Orthotrichum anomalum Hedw.). —Assez
commun et {bien fructifié sur les murs, et sur
quelques rochers.
Physcomitrium piriforme (Brid,). — Je 1 ai
rencontré en mauvais état, près du Grand Lac en
mars 04.
Funaria hygrometrica 1 Hedw.). — Bien fruc-
tifié sur les bords du lac St-James et dans l'inté-
rieur du Bois.
Bryumnutans (Schr.). — Bien fructifié sur les
rochers de la Grande Cascade.
Bryum argenteum (L). — Très commun par-
tout ; fructifié entre les pavés de l'entrée du Jar-
din d'Acclimatation et dans le jardin lui-même.
Bryum cœspititium (L.). — Assez abondant
dans tous les coins du Bois. Bien Iructitié.
Bryum capillarei L .). — Sur les murs près vie la
porte de Madrid. Fossés des fortifications.
Mniumundulatum (Hedw.).— Très bien fruc-
tifié le long des ruisseaux ; particulièrement abon-
dant près du pré Catelan.
Mnium affine Schw . — Commun dans tout le
Bois ; je n'ai pu les rencontrer fructifié.
Mnium hornum.(L.). —Dans les endroits frais,
au pied des arbres.
Atrichum undulatum (P. B.). — Dans tout le
Bois, sur la terre et au pied des arbres. Très bien
fructifié.
Polytrichum formosum Hedw.).— Le long
de l'allée des Cavaliers, à gauche de l'avenue des
Acacias.
Fontinalis antipyretica(L ).— Dans les ruis-
seaux. Peu abondant en raison du courant très
faible.
Neckera complanata (B. E.) — Sur quelques
arbres. Stérile et peu abondant.
Leucodon sciuroides (Schw.).— Sur les troncs
d'arbres. Toujours stérile.
Leskea subtilis (Hedw.). — Sur plusieurs ar-
bres auprès du Lac St-James. Très bien fructifié.
Espèce rare pour la France.
Leskea sericea (Hedw). — Très commun et
bien Iructitié.
Anomodon viticulosus (11. et T.).— Sur les
arbres, au pied des murs.
Isothecium myurum (Brid.). — Commun et
bien fructifié au pied des arbres.
Hypnum rutabulum (L). — Répandu dans
tous le Bois.
Hypnum tamariscinum Hedw). — Une belle
'orme croit dans les endroits liais, près des ruis-
eaux et sur les rochers près du Grand Lai .
Hypnum velutinum (L.). — Commun sur les
racines des arbres.
Hypnum illecebrum (Schw.). — Sur les pier-
res au bord d'un ruisseau, à côté du réservoir de
la Cascade. Parait peu abondant.
Hypnum myosuroides (L.). — Sur les raci-
nes d'arbres, a côté du tir aux pigeons ci dans
plusieurs autres endroits.
Hypnum striatum (Schreb.). Commun etbien
fructifié dans tous les endroits frais.
Hypnum piliferum (Schr.). — Sur les gazons
des pelouses. Je ne l'ai pas rencontré muni de
capsules.
LE MONDE DES PLANTES
83
Hypnum prœlongum (L.). —Sur la terreau
milieu de l'herbe presque partout dans le Bois ;
je ne l'ai pas trouvé non plus fructifié.
Hypnum confertum (Dictr.). — Sur les ro-
chers des petits ponts autour du Pavillon chinois
Hypnum murale (Hedw.). — Au pied des
murs, près de la porte de Madrid et dans l'inté-
rieur du Jardin d'acclimatation.
Hypnum rusciforme (Weis.).— Bien fructifié
et répandu sous des formes différentes dans toutes
les parties du Bois, à la Grande Cascade et aux
chutes d'eau des petits ruisseaux.
Hypnum denticulatum (L.) — .Sur un tronc
d'arbre au bout de l'avenue des Acacias.
Hypnum silvaticum (L.) Mélangé avec le
précédent au même endroit.
Hypnum serpens (L.). Abondant dans toutes
les parties du Bois ; particulièrement dans les
petits bosquets avoisinant le Jardin d'Acclima-
tation.
Hypnum cupressiforme (L.). — Abondant
avec toutes ses variétés au pied des arbres et des
murs.
Hypnum Schreberi (Wild.). — Sur la terre.
Peu abondant et stérile.
Hypnum purum (L.l. — Commun partout.
Hypnum squarrosum (L.). — Commun dans
les fossés tout autour du Bois.
Sur l'auteur de la découverte du " Peltaria
alliacea L" au Mans
Une lettre de l'abbé Lefrou
Le Peltaria alliacea espèce des montagnes de la
Savoie et du Dauphiné, introduite et naturalisée au
Mans sur de vieilles murailles s'y est maintenue
pendant plus d'un siècle. M. Gentil, le savant
auteur de l'Inventaire des plantes de la Sarthe, l'y
récoltait encore en 1887.
On attribue généralement à Mme Cauvin l'hon-
neur d'avoir la première reconnu l'existence de
cette espèce. Or, en parcourant ces jours derniers,
en vue d'une notice biographique, des lettres de
mon compatriote l'abbé Letrou (i°), bien connu
par ses recherches et ses publications sur la flore
du département de Loir-et-Cher, j'ai remarqué
quelques passages qui doivent modifier l'opinion
des naturalistes sarthois. Le 1 3 janvier 1804, Lefrou
écrivait à son ami et collaborateur Blanchet, méde-
cin à Ménars (L. et Ch.) : « Mme Cauvin ignore-
« rait peut-être encore que le Peltaria alliacea
« vient au Mans, si je ne le lui avais appris le 22 de
« juin i83i.Séglain m'ayant assuré que cette plante
« se trouvait en abondance au Mans, je revins en
« grande partie d'Angers par le Mans, pour m'en
« procurer la certitude. Mme Cauvin n'en savait
« rien alors. » De son côté Pelvet de Vire, écrivait
« au Dr Blanchet : « J'ai fait part à M. Lenormand
(1) Il était originaire du Cercueil, prés Carrouge
(Orne).
« de l'histoire du Peltaria alliacea. Il n'ignorait pas
a que c'était à M. Lefrou qu'en était due la décou-
« verte. Il m'a montré des échantillons qu il tenait
de lui. »
Le Bulletin de la Société d'histoire naturelle de
Loir-et-Cher (n° 4, 1887) a déjà publié ces docu-
ments, mais comme ils intéressent l'histoire de
la botanique dans la Sarthe, j'ai cru utile de les
reproduredans un recueil qui se publie au Mans.
A. L. Letacq.
Encore le Gui du Chêne
Je viens de lire aujourd'hui seulement, 8 dé-
cembre, le numéro du Monde des Plantes du 1"
octobre i8g6.
J'y trouve une note de M. Ed. Spalikowski sur
le gui du chêne, Viscum album (Linné). L'au-
teur de cette note fait remarquer avec raison
combien cette plante, commune sur le pommier
et le peuplier, est rare sur le chêne.
Il est évident que du temps des Gaulois on l'y
trouvait beaucoup plus fréquemment, de nom-
breuses forêts couvrant alors le sol de notre pays ;
et, plus nous irons, plus il sera difficile de le ren-
contrer, surtout maintenant que, dans un grand
nombre de départements, des mesures adminis-
tratives ordonnent la destruction de cette plante
parasite.
Je l'ai cependant rencontré il y a quelques an-
nées sur le Quercus pedunculata (Ehrart), non
dans une forêt, mais dans une petite futaie de
huit ou neuf chênes, au village du Rocher, dans
la commune de Pezé-le-Robert (Sarthe).
Autant que mes souvenirs me permettent de
préciser, il y en avait plusieurs touffes sur la
même branche.
Ayant quitté cette localité il y a un certain temps,
je ne sais s'il y existe encore. Je suis porté à en
douter et voici pourquoi :
Un ancien hongreur du pays qui s'occupait de
soigner non seulement les bêtes mais aussi les
gens, allait, malgré la hauteur de la branche en
cueillir de temps en temps, sans se servir de fau-
cille d'or, croyez-le bien.
J'ai eu occasion un jour de le rencontrer reve-
nant de sa cueillette avec une bonne provision.
Il m'expliqua qu'il s'en servait pour guérir l'épi-
lepsie, après l'avoir réduit en poudre. Réussissait-
il .' il le prétendait, mais je n'ai pas une grande
confiance dans son affirmation.
Selon lui, le gui du pommier ne possède pas
la même vertu.
Je donne cette note pour ce qu'elle vaut, comme
suite à celle de M. Ed. Spalikowski, pensant
qu'elle intéressera peut-être quelques lecteurs du
Monde des Plantes.
Quoique moins rare que sur le chêne, le gui ne
se rencontre cependant pas bien fréquemment sur
l'Aubépine. J'ai eu occasion de l'y trouver plu-
sieurs fois : à la Chapelle-aux-Choux sur la route
de St Germain d'Arcé, à Foulletourte, dans un pe-
tit chemin auprès de la gendarmerie, etc..
L'abbé Lemée.
84
LE MONDE DES PLANTES
Les Onothéracées Françaises
GENRE EPILOBIUM
iteet un)
Diagnose ( i). — Souche émettant des stolons
charnus, blanchâtres, munis d'écaillés oppi
suborbiculaires et termines par un bourgeon
bulbiforme ou produisant de nombreux stolons
feuilles; tige plus ou moins élevée souvent
naine et grêle, simple ou à rameaux naissant
ordinairement dès la base ou de la partie radi-
cante de la base, dressée ou de'combante
ascendante, (souvent tiges nombreuses et
gazonnantes) penchée au sommet au moment
de la lleuraison, munie de lignes de poils,
glabre par ailleurs, souvent rougeâtre ; feuilles
détaille variable, souvent très petites, (/labres,
Us florales parfois pubescentes sur les bords.
asse$ souvent d'apparence huileuse et translu-
cides, ordinairement opposées jusqu'à l'inflo-
rescence, les supérieures par/ois alternes ; à
nervures secondaires souvent peu apparentes,
très entières, denticulées, ou à dents petites,
écartées et irrégulières, obtuses, les moyennes
souvent acuminées, en coin à la base et con-
tractées comme en pétiole, ou toutes plus ou
moins pétiole'es, les inférieures arrondies à
la buse et brusquemeut contractées en pétiole,
les florales souvent aiguës ; fleurs peu nom-
breuses, parfois solitaires, petites ou médiocres,
d'abord blanches et penchées, puis roses ou
d'un lilas violacé '•, pétales émarginés, un tiers
environ plus longs que le calice; stigmate
étroitement claviforme, par/ois émarginé au
sommet ; capsules pubescentes dans leur
jeunesse, puis glabrescentes, devenant lui-
santes et souvent rougeâtres ; graines fusi-
formes d'un roux pâle ou cendré, longuement
atténuées et souvent acuminées à la base, briè-
vement atténuées au sommet en une sorte
d'appendice pellucide plus ou moins alloi
iraent glabre dépourvu de papilles ou trè
rarement chargé de papilles peu visil
nutans). — Juin-septembre.
Nous avons à dessein souligné dans la dia-
gnose les caractères du type pour éviter de
les répéter plus loin.
Station du type. — Montagnes ; plus rare-
ment dans la plaine.
Distribution géographique du type. — Islande;
iles Feroë : Suéde ; Norwège ; Russie ; Grande
Bretagne manque en Irlande) ; Allemagne ;
Transilvanie ; Serbie : Autriche ; Suisse ;
France ; Espagne ; Italie. — Se retrou .
ailleurs.
I »eux sous-espèces :
(!)£■. athelcspcrmum.
E. alpinum L. Tiges simples, petites; feuilles
sessiles ou subsessiles, parfois pétiolées, ob-
tuses ; fleurs petites, rosées ; souche émettant
des stolons.
Station. — Hauts sommets.
Distribution géographique. — Europe ; (man-
que en Irlande) ; Caucase ; Asie Mineure ; Si-
bérie ; Altaï; Japon 5 Amérique arctique et
antarctique: Groenland : Labrador.
E. nutans Schmidt. L'E. nutans ressemble
absolument à \'E. alpinum. dont il ne diffère
que par les graines à tégument légèrement
papilleux. Nous avons un certain nombre
d'échantillons de cette espèce. Mais outre
qu'aucun d'eux ne permet l'observation des
graines, nous ne possédons aucun échantillon
français.
Haussknecht (Monog. der Gattung Epilo-
bium p. 142) signale cette espèce en France à
la Grande Chartreuse, au mont Pilât, au ma-
rais de l'Aigual, dans les Cévennes et dans
les Pyrénées, à la Roche de l'Aigle. Nous se-
rons reconnaissants aux botanistes qui vous
dront bien nous procurer des échantillons en
graines de cette espèce qui ne nous parait pas
bien connue chez nous et a besoin d'y être
ETUIilÉE SUR LE VIF.
M. Parmentier, qui a fait l'étude anato-
mique (1) de cette forme, y voit une race hy-
grophile de ÏE. athelespermum, au mèi
titre que \'E. alpinum, et n'était la papillosité
des graines en ferait une variété de ce der-
nier.
Une variété :
E. collinoides Levl. (E . gemmiferum Bor.,
E. roseum. var. simplex G. G., E.alsinefolium
X roseum Haussk., non E. gemmacens C. A.
M ey.). Curieuse plante, considérée par Haussk-
necht comme hybride entre E. alsinefolium
et E . roseum. ce qui nous parait infiniment
douteux. Nous attendons qu'on veuille bien
nous procurer de nouveaux échantillons de
cette plante pour porter un jugement sur elle-
Nous la rattachons jusqu'ici à ÏE. athelespe-
rmum auquel elle se rapporte par ses graines
glabres mais nous voudrions l'étudier sur le
vif pour pouoir nous prononcer en connais-
sance de cause.
Nous la possédons des Htes Alpes : Larche",
bords de l'Argentière, 1" août 1890. Louis
Guignet legit, ex herb. E. Gonod d'Artemare.
Voici ce que pense, au point de vue anato-
mique. M. Parmentier, auquel nous avo
soumis celte tonne :
Haussknecht doit avoir raison! D'abord au
point de vue morphologique, cette plante a
11) Cf. Monde des Plantes, t VI, p.
LE MONDE DES PLANTES
85
presque tous les caractères d'E. alsinefolium ;
elle n'a pas les graines papilleuses d'E. ro-
seitm.
« Au point de vue anatomique, la plante que
vous me soumettez, se rapproche d'E. alsine-
folium par sa tige (structure du parenchyme
cortical et du bois), et elle tient le milieu
entre E. alsinefolium et roseum pour les ca-
ractères de la feuille (caractères variables pour
la feuille).
« Elle est peu hélio-xérophile. Ses deux
épidémies onduleux et les grandes cellules de
la moitié-interne du parenchyme cortical delà
tige, ainsi que l'absence de fibres mécaniques
à la face interne de ce tissu, servent à l'indi-
vidualiser.
« Elle possède les poils en massue et les
poils aigus verruqueux de E. roseum. Enfin
j'ai vu des échantillons d'E. alsinefolium dont
les palissades étaient aussi larges et pas plus
longues que celles de votre échantillon.
« L'E. alsinefolium porte aussi des poils.
« Je ne puis affirmer le caractère'.hy bride de
votre échantillon, parce qu'il me manque des
données organographiques, mais, dans tous
les cas, je soutiens qu'il est une variété de
E. alsinefolium.
a Nota. Si cette plante était un sclii^ostigma,
j'affirmerais que c'est un E. collinum, dont elle a
presque tous les caractères anatomiques.
Des hybrides, rosettes, "stolons, titrions.
et des variations accidentelles
On ne saurait nier la possibilité des hybri-
dations chez les Epilobes, mais il faut beaucoup
de discrétion, beaucoup d'observation surtout,
pour pouvoir se prononcer sûrement sur l'hy-
bridité d'une plante.
Nous posons en principe que pour affirmer
qu'une forme est un hybride il faut l'avoir
recueillie soi-même au milieu, tout au moins,
à proximité de ses parents. Pour nous, la plus
part des hybrides cachent une véritable igno.
rance. C'est très facile de dire : telle forme
est un hybride ; rien ne tire mieux d'embarras,
mais avant tout il faut être vrai. Eh bien
rien n'est difficile comme de trouver de véri-
tables hybrides ou au moins de les donner
comme tels avec certitude.
Confessons-le nous même : dans des stations
riches en Epilobes de diverses espèces, quand
nous avons trouvé des formes embarrassantes
nous nous somme écrié tout le premier : c'est
un hybride. Parfois nous avions raison puis-
que les parents étaient là sous nos yeux à
côté de forme ambiguë, mais que de fois nous
nous sommes prononcés ainsi à la légère. En
tout cas, sur le sec et en herbier il est impos-
sible de se prononcer de bonne foi sur
l'hybridité d'une forme critique et à plus
forte raison sur les parents qui lui ont donné
naissance.
Quant aux rosettes, stolons et turions rien
de variable comme ces organes chez les Epi-
lobes, outre qu'il n'est pas toujours possi-
ble de se procurer la plante avec ces appen-
dices. En dehors des Epilobes tels que E. kir-
sutum, E. Duriœi, E. palustre, E, trigonum,
E. athelespermum, la présence ou l'absence de
ces organes prouve peu.
Dans E. collinum par exemple ils ne sont pas
constants. Tantôt on peut contaster leur exis-
tense et tantôt ils font défaut. Ils ne sauraient
donc servir de base absolue pour une classi-
fication, si ce n'est pour une classification
artificielle et approximative. Quant aux va-
riations des formes spécifiques elles sont
innombrables. Elles feront l'objet d'une pro-
chaine étude.
La \ariation à feuilles ternées que l'on re-
rouve chez plusieurs espèces d'Epilobes est
curieuse, mais elle est purement accidentelle
comme nous avons pu nous en convaincre et
c'est par erreur de copiste que dans notre
petite Flore de la Mayenne cette variation
ainsi que celle à feuilles alternes du monla-
num ont été mises au même rang que la variété
collinum.
Le tableau synoptique cicontre résumera ce
qui précède et permettra d'embrasser d'un
seul coup d'œil notre classification.
Bibliographie
La Nature et la Vie. — Charles MENDEL
éditeur, 1 1 8 bis, rue d'Asas. — Prix 3.5o.
L'auteur, M. Gabriel Viaud, qui a mené en
faveur du végétarisme une campagne vigoureuse
dont toute la Presse à parlé, y développe en fort
bon style les idées dont il s'est fait le fervent
adepte, ainsi que la théorie si originale des végé-
taux médicamenteux dont il est le créateur.
L'ouvrage se divise en deux parties :
La première expose les principes; la deuxième
les Justine.
Les témoignages qu'il faut à l'auteur, il les
trouve dans une large mesure en glanant à tra-
vers les richesses de notre littérature. Il évoque
nos poètes, nos romanciers, nos historiens et nos
philosophes et, à l'aide d'éloquentes citations les
fait entrer dans un concert d'éloges en faveur du
végétarisme.
M. Viaud prouve, en un mot, que tous nos
grands hommes ont été végétariens, du moins en
principe, et que nous devons l'être, si nous voulons
accroître nos facultés intellectuelles et nous affran-
chir de bien des maladies dont on recherche vai-
nement les causes ailleurs que dans ce qu'il ap-
pelle en mot pittoresque : la Nécrophagie, que
86
LE MONDE DES PLANTES
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nous traduirons par l'expression d'usage de la
viande.
Tout le monde lira cette œuvre sincère, atta-
chante, d'une haute moralité. Sa place est marquée
dans toutes les bibliothèques et surtout entre les
mains des jeunes fiens auxquels il enseignera la
tempérance et la frugalité, au sens propre du mot.
Chlorophylle et chlorose. — Sous ce titre
vient de paraître une brochure que nous ne sau-
rions trop recommander à l'attention des agricul-
teurs. La première partie, consacrée spécialement
à la chlorophylle, en indique la nature, la compo.
sition chimique, le mode de formation, le rôle
dans la vie de la plante ; les trois chapitres con-
LE MONDE DES PLANTES
87
sacrés à ce sujet seront lus avec intérêt par les
Professeurs, les Etudiants et toutes les personnes
avides de soulever un coin du voile qui nous
cache encore les nombreux mystères de la physio-
logie végétale.
La seconde partie essentiellement pratique,
parle de la Chlorose, en énumère les multiples
causes et mentionnent les remèdes à appliquer
selon les cas.
Les viticulteurs et les horticulteurs notamment
tireront grand profit de la lecture des quatre cha-
pitres de cette seconde partie.
Si nous ajoutons que la Société nationale
d'Horticulture de France a couronné ce travail,
nous en aurons d'un seul mot fait le plus bel
éloge et édifié nos lecteurs sur sa réelle valeur.
En vente chez l'auteur, M. Rigaux, Professeur
départemental d'Agriculture, à Mende (Lozère) et
chez les principaux libraires. Prix, franco ■ 1 fr.
en mandat ou en timbres-poste.
Botanical Opportunity (ex Botanical Galette)
William Trelease.
Catalogue des Plantes vasculaires et
spontanées du départemeut de la Vendée,
recueillies par Pontarlier et Marichal, augmenté
de la liste des plantes trouvées jusqu'à ce jour
(Bureaux de la Revue des Sciences Naturelles de
l'Ouest, 14 boulevard St Germain Pans), i8g5. Si
nous signalons cet ouvrage ici c'est qu'il explique
pourquoi M. J. Douteau, dans sa Flore de Vendée,
ne donne pas les localités des plantes contenues,
au contraire, dans ce catalogue. Les deux ouvra-
ges se complètent l'un l'autre.
Notice sur la vie et les travaux de James
Lloyd par Emile Gadeceau, avec portrait et auto-
graphe. (Mellinet, place du Pilori 5, Nantes).
Tableaux synoptiques et analytiques des
Embranchements, Classes, Ordres, Familles et
Genres de la Flore de France pour servir d'intro-
tuction à une Flore de Franche-Comté par X.
Vendrely. 1" partie : embranchements et famil-
les. Travail intéressant et d'érudition qui peut ser-
vir d'introduction à toutes les flores locales, aussi
bien qu'à une flore générale. (Imprimerie Cival.
Vesoul, 1896).
Herborisations aux environs de Cham-
béry par A. Songeon et Dr A Chabert, Imprime-
rie Nouvelle, Chambéry, 189'i.
Recherches sur les végétaux de l'Horli-
culture. Valeur alimentaire et exigence des
choux potagers, par Denaiffe (Carignan, Ar-
dennes).
Les Diatomées de France, par MM. H. et
M. Peragallo. — La publication de cet important
et intéressant travail commencera, dans le Micro-
graphe préparateur, à partir du numéro de janvier
1897.
Des tirages à part paraîtront par fasicules de
quatre planches avec légendes et textes (le texte
par fascicule de seize pages) au prix de 4 francs.
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complet au prix de 100 fr.
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prix de l'abonnement à M. J. TEMPÈRE, direc-
teur du Micrographe Préparateur 16S, rue Saint-
Antoine, Paris.
Notes mycologiques, par E. Niel (Rouen,
imprimerie Paul Leprêtre, 1896.).
Note sur quelques Garex nouveaux ou
rares de la Flore de Normandie, par Eug.
Niel (Rouen, imprimerie Julien Lecerf, 1806.).
Manuel de géographie botanique par le
Dr Oscar Drude, traduit par Georges Poirault.
Livraisons ii-i3, Paul Klincksieck, 5î, rue des
Ecoles, Paris. L'auteur étudie dans ce fascicule
les diverses régions botaniqnes, distingue dans
l'hémisphère deux flores xérophiles et trois flores
semblables dans les régions subtropicales. Somme
toute, l'œuvre du Dr Drude est riche en indica-
tions utiles et sera consultée avec fruit. Nous ne
pouvons ici, où nous accordons la plus large place
aux travaux de géographie botanique, qu'applaudir
à toute entreprise de ce genre. Mais, si grande que
soit l'érudition du savant profetseur, nous sommes
obligé d'avouer qu'il manque à son travail deux
qualités primordiales que l'on imerait à trouver
dans un ouvrage de ce genre: l'enchaînement et la
clarté.
Nous attendons avec impatience la publication
d'un travail que l'un de nos collègues nous
annonce pour igoo, et qui sera le couronnemen
des travaux publiés jusqu'ici c'est-à-dire un
Traité complet et rigoureusement scientifique de
Géographie botanique.
Excursions dans les Pyrénées franco-es-
pagnoles de Salau à Ludion par le Val
d'Arran, par M. Hte Marcailhou D'aymeric.
Dans ces pages on ressent les impressions éprou-
vées par notre intrépide collègue au cours de la
la superbe excursion qu'il a faite en compagnie de
MM. G. Bourgeois et R. Sénat. Cette excursion
racontée avec humour et exactitude se lit avec le
plus vif intérêt. On jugera de la richesse de la
flore par les espèces suivantes rencontrées par les
excursionnistes dans les pâturages de Roumingau
et de Campsaur : Ranuuculus pyrenacus L. var. 6m-
pleurifoliusD C. Anémone vernalis L. Hepatica tri-
loba Chaix., Sagina Linnœi Presl., Alsine verna
Bartl ; Stellaria cerastioides L. Epilobium athe-
lespermum Levl., Paronychia polygonifolia DC,
Gentiana campestris L et var. chlorantha Marc.
d'Aym. ; Gentiana alpina Vill. G. verna L. var
alata Gris ; G. ciliata L., Primula intricata
G. G., P. integrefolia L., Androsace Laggeri Huet
du Pav. etc.,
The greatWorld'sFarm byprof. A. S.Hitch-
cock, (in the Jndustrialisi).
Revue des Revues
Bulletin de l'herbier Boissier (T. IV, n° 11).
— Monographie des Erysiphcs de la Suisse, A.
Jaczewski. Pour faciliter la recherche et l'étude
des espèces ,nous croyons utile de résumer à
l'intention de nos lecteurs les tableaux habilement
dressés par M. Jaczewski pour les espèces de
Suisse :
xs
LE
MONDK DES PLANTES
i. Périthèces bruns ou jaune clair. Asques épars
. Eurotium.
Bruns ou noirs à maturité. Asques confluents,
■.s. lue unique B> 3.
2. Périthèces munis d'appendice. Mycélium
blanc S> 3.
Sans appendices ;— -y 7.
appendices simples, analogues aux hyphes
mycéliens :-?> 5.
Simples ou ramein, bien dictincts des hyphes
mycéliens 3> 4,
Appendices ord. simples, renflés à la base en
ampoule — > Phyllactinia.
Ord. simples qqf. dichotomes, non renflés, re-
courbés en crochets B-y Uncinula.
"Ramifiés-dichotomes — vf>
5. Un seul asque 3-y Sphacrothcca.
Plusieurs asques :^y Erysiphe.
G. Un seul asque B-y Podosphaera.
Plusieurs asques s-y Microsphaera.
7. Périthèces petits. 1 seul asque. Mycélium
brun, toruloïde •— >- Apiosporium.
Plusieurs asques b> 8.
8. Périthèces globuleux. Spores cellulaires
B-y Dimerosporium.
Aplatis, à bord frangé, scutelliformes B-y Mi-
crotyrium.
1. Eurotium Link.
Sur toutes substances humides B-y E. herba-
riorum L K.
2. Sphaerotheca Leveillé.
1. Mycélium très lâche, fugace g-y 2.
Cutinisé.à filaments feutrés B-y tomentesa Otth.
2. Appendices hyalins B-y pannosa W'allr.
Cutinisés, bruns B-y Castagnei Lév.
3. Erysiphe D C.
1 . Appendices hyalins »> 4
Au moins en parties bruns, très longs B-y torti-
lis Fries.
Au moins en partie bruns, assez courts B-y 2.
2. Ilaustotics (crampons fixateurs) lobées By 3.
Non lobées B-y cichoraceum D C.
3. Sur les Labiées B-y galeopsidis DC.
Sur d'autres dicotylées B-y commuais Fries.
4. Asques 2 spores => linkii Lév.
4 — 8 spores B-y i ■
5. Sur les graminées b>- graminis D C.
Sur les dicotylées B-y martii Lév.
4. Phyllactinia Leveillé.
Sur divers arbres et arbrisseaux »-y sujfulta Sacc.
5. Uncinula Leveillé.
1. Appendices 2 — 3 fides. Sur Acer s-y accn'i
Sacc.
Toujours simples B-y 2.
2. Sur Vitis 3-y spiralis P>erke. ctBr.
Sur Ulumus 3-y bivonae Lév.
Sur Salix, Betula, Populus -v salicis Winter,
Sur Prunus spinosa => prunastri Sacc.
6. Podosphaera Kunze.
t. Appendices au plus aussi longs que le dia-
mètre du périthèccB-v oxyacanthae De Bary.
2 fois plus longs, divergents b> myrtillina
Kunze.
2 fois plus longs, i rameaux s'élevant parallèles
-^trijactyla de Bary.
7 Microsphaera Leveillé.
1. Rameaux terminaux des appendices cylin-
driques, droits — y 2.
I 1 aissis ausommet et incurvés en crosse =>3.
2. Asques 2 spon i - - lycii Winter.
4. 6 spores. Sur Astragalus s> astragali Sacc.
4 — 6 — 8 spores. Sur Berberis -v berberidis
Lév.
4 spores. SurLonicera 3> lonicerae Winter.
4—5 spores. Sur Ribes --.- grossulariae Lév.
. Appendices plus courts que le diamètre des
périthèces ~^- 4.
Bien plus longs e-y 5.
4. Périthèces épars, à appendices 5 — 7 fois
dichotomes s-y a/m Winter.
Groupés, à appendices 2—3 fois dichotomes
— -> Ehrenbergii Lév.
5. Sur Evonymus B-y evonymi Sacc.
Sur Rhamnus 3-y divaricata Lév.
8. Apiosporium Kunze.
1. Sur les feuilles de Fagus et llex B-y fumago
Fuckel.
Sur les vieux troncs de Salix s-y salicis Kunze.
Sur les feuilles et branches d'Abies B-y pino-
philum Fuckel.
Sur les feuilles vivantes de Quercus 3-y querci-
colum Fuckel.
Sur les feuilles et rameaux de Rhododendron
3-y rhododendri Fuckel.
Sur les tiges en putréfaction de Bragica b>
brassicae Fuckel.
Sur les feuilles de Plantago 3-y plantaginis
Fûckcl.
9. Dimerosporium Fuckel.
1. Spores hyalines. Sur les plantes ligneuses B-y
pulchrum Sacc.
Opaques, brunes, Sur Veronica —y abjectum
Fuckel.
10. Microthyrium Desmazières.
Périthèces d'un brun mat. Sur les feuilles B-y
microscopicum Desm.
Noir brillant. Sur les sarments de Rubus B-y
rubi Ncssl.
Errata.
Dans le n* 70 du Monde des Plantes, t. V. p. 9»,
lire : Viola silvestris, et non pas : Viola canina,
dans l'article Viola bicalcarata.
Dans le n" 80, p. 100, dans l'article l'Origine
d'un nom, lire: sa tige est souvent verte, au lieu
de : sa tige est souvent blanche.
Dans le n° 83, t. VI, p. r>, à V Hypholoma fasci-
euLire, lire : partout sur les souches, au lieu de :
partout sur les couches; — au Daedalea quercina,
au lieu de : roues et pieux, lisez : troncs et pieux.
Dans le n' 86 [le D' Perrier et la Flore de la
Mayenne), au lieu de : Juncus erraticus L., lisez:
Juncus squarrosus !..
/ .- Directeur-Gérant du » Monde des Plantes »,
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les revues et les journaux, plaquettes, feuilles volantes, gravures, etc., le
tout rigoureusemen re de matières. La maison ne pouvant publier de
catalogue imprimé, vu l'immense quantité de petits articles qui ne sauraient y trouver
place, il sera envoyé des listes manuscrites aux personnes qui en feront la demande.
La librairie se recommande particulièrement aux personnes qui collectionnent sur les
villes et provinces de France.
6* Année (2* Série)
N" 89
l0"- Avril 1897.
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
lytTT
SOMMAIRE DU No 89
Flore des Nilgiris (suite), H. L. — Onolhéracées chiliennes, H. Lévbiué. — La Greffe
depuis l'antiquité jusqu'à nos jours [suite), Luc. Daniel.— Contribution a la Flore de
l'Inde Française, H. L. —Plantes des versants Méditerranéen et Océanien, Fn. Combes.
— Exsiccala Hypodermearnm Oalliae orientalis (suite), R. Maibe. — Contribution à la
Flore cryplogamique de la Sarlhe, V. Jamw. — Publications du Dr de Heldrbich. —
Bibliographie. — Mouvement de la Bibliothèque et de l'Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MON NOYER, Place des Jacobins, 12
1 897
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur . M. Th. de Heldreich, 'Athènes).
tue! M. H. Léveillé, Le
Mans Sarthe).
: M. Ch. Le Gesdre, Limoges
Ht'e-Vicni
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, IL Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouv, (}. Ring. Treob. R. A.
Philippi.
iMITI DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
IL Léveillé, Directeur : A. Acloque, Secré-
taire; P. V. Liotard, Rédacteur.
OFFRES & DEMANDES
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nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues ahonr.es. amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
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MM. Etoc, J. Grelet, V. Pavot. — Nous
vous transmettons les congratulations de notre
Directeur.
M. Abbé F. Neuilly-sur-Seine.
Avons écrit à votre ami.
Merci.
M. Cassiano Conzatti, Oaxaca de Juarez
Mexique). — Vous nous avez adressé sans
doute le Bulletin de l'Association des anciens
élèves de Grignon, année 1896, qui nous est
parvenu avec l'adresse en lambeaux, les tim-
bres et cachets d'Oaxaca d'ailleurs en parfait
état, et des notes postales russes (?! en triple
exemplaire apposées dessus. — Attendons
explications. Bien ficeler les envois à l'avenir
et recommander.
M. A. D. Paris. — L'allocation pour un
article, dépend de la valeur et de l'étendue de
celui-ci. Elle peut donc, contrairement a ce
que vous pensez, dépasser de beaucoup ioo fr.
M. le Dr F... Londres, — Oui si vous
voulez.
M. André C... New-York. — Nous accep-
tons ce que vous demandez.
M. J. Puteaux, horticulteur, 6, Impasse du
Débarcadère, Versailles Seine-et-Oise , met
en vente, à partir du t5 avril prochain.au
prix de 1 fr.5o, le Fuchsia — Hector- Léveillé.
— Cette plante, d'un beau port et d'une vi-
goureuse végétation, est remarquable par sa
fleur très grande et semi-double. Le tube est
long, avec des sépales bien relevés ; la corolle,
d'un rose fonce veine, est de différentes cou-
leurs ou teintes.
M. Monguillon. à Sainte-Sabine, par Conlie
the), France, désire entrer en relations
d'échanges avec des bryologues d'An, érique et
d'Asie. Il peut olfrir en échange 700 ou
Muscinées européennes.
R, P. Carr... Montréal. — Avons retrouvé
\otre lettre, reclamant diplôme. Nous vous
adresserons sous peu celui-ci, actuellement
soumis, à Athènes, à la signature de notre
Directeur.
ABONNEMENTS
UN AN
: France
Étranger, Colonies. .
Le Numéro : i Franc.
10 IV.
I es abonnements partenl du i" Octobre ou du
innée.
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sera considérée comme réabonnée.
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NEW- YORK
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LONDON
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Jacques Lèche valier, Librairie médicale el
ienliûque, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-1 ouquel Vieux-Pont).
6e Année (2e Série).
N° 89
i<>r Avril 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
"Revue Internationale illustrée de "Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
Par décision en date du i3 mars, M. R.
A. Philippi de Santiago (Chili) est nommé
Membre d'Honneur de L'Académie.
Par décision en date du 19 mars, Le R. P.J.
C. Carrier, de Montréal (Canada), est nommé
•Z-lssocié libre de l'Académie.
Le Directeur.
Th. de Heldreich.
Par décision en date du i3 mars, M. le Dr J.
de Los Santos est nommé membre auxiliaire
de l'Académie.
Le Directeur.
Th. de Heldreich.
Les bureaux du Secrétariat de l'Académie
ainsi que les collections et la bibliothèque ci
la direction de la Revue sont transférés, 5G,
rue de Flore. Prière donc d'adresser à cette
nouvelle adresse toutes les communications
et la correspondance.
Flore des Nilgiris
(Inde-Anglaise)
GRAMINÉES.
[Suite.)
Paapalum compactum Roth.
distichum L.
— sanguinale Lamk.
— ternatum Hook. F.
— longiflorum Retz.
— Royleanum Nées.
pedicellare Nées.
— Perrottetii Hook. F.
Isachne kunthiana W. et A.
— miliacea Roth.
— disparTrin.
— Walkeri N. et A.
— Gardneri Benth.
Panicumflavidum Retz.
• — punctatum Burin.
— paspaloides Pers.
— Crus- Galli L.
— colonum L.
— villosum Lamk.
— setigerum Retz.
— semiverticillatum Rottl.
— remotum Retz.
— indicum L.
— curvatum L.
— canaliculacum Nées.
Panicum aequiglume Hook. F.
— montanum Roxb.
— plicatum Lamk.
— pilipes Nées, et A.
— longipes W. et A.
— uncinatum Radd.
Oplismenus undulatifolius Beau v.
— compositus Beauv.
Arundinella setosa Trin.
— Metzii Hochst.
brasiliertsis Radd.
— fuscata Nées.
— Lawsoni Hook. F.
Setaria intermedia Rcem. et Sch.
— viridis Beauv.
Pennisetum Alopecuros Steud.
Pollinia articulata Trin.
— phaeothrix Hack.
— ciliata Trin.
Ischaemum commutatum Hack.
— hirtum Hack.
Apocopis pallida Hook. F.
Arthraxon ciliaris Beauv.
— microphyllus Hochst.
(A suivre) H. Léveii.lé.
Onothéracées chiliennes
PRÉAMBULE.
La situation géographique du Chili laisse
pressentir que la famille des Onothéracées
doit être bien représentée dans ce pays où le
climat et l'altitude d'une partie de la région
favorise l'extension et le développement des
90
LE MONDE DES PLANTES
espèces de cette famille. En effet, le genre
Epilobium y compte un bon nombre d'espèces.
En outre, nous y trouvons des genres incon-
nus en Europe à l'état indigène tels que
Fuchsia, Gayophytum. Un autre genre qui
chez nous ne compte que de rares espèces
plus ou moins naturalisées, Onolhera, est abon-
damment répandu au Chili où ses sections
Sphaerostigma, Boisduvalia et Godetia comp-
tent de nombreuses espèces. Le genre Jus-
sieua n'y possède par contre qu'une unique
espèce.
Tout ce que nous connaissons jusqu'à ce
jour des Onothéracées chiliennes se trouve
consigné dans la Monographie de Hauss-
knecht (i) et dans les Piaules nuevas chilenas
du Dr R. A. Philippi, travail paru dans les
Annales de l'Université du Chili (i8o3).
Nous trouvons dans le travail de Hauss-
knecht les Epilobes suivants admis par lui
comme espèces :
Epilobium nivale Mey.
— densifolium Haussk.
— puberulum II. et A.
denticulatum R. et P.
— andicolum Haussk.
Meridense Haussk.
— Bonplaitdianum Ktk.
Epilobium caesium Haussk.
— australe Popp. et H.
— Lechleri Haussk.
— valdiviense Haussk.
— chilense Haussk.
gtau'cum Ph. et H.
Dans le relevé des espèces du professeur
R. A. Phrlippi, nous trouvons :
Epilobium aconcaguinum l'h.
— albijlorum Ph.1
pedicellare l'resl.
lignosum F. Ph.
— ramosum l'h.
andinum PH.
— pauciflorum Ph.
gracile Ph.
— glabellum Forst.
junceum Forst.. auxquels il con-
vient d'ajouter: E. nubigenum Ph ?
D'autre part, M. Fed. Philippi de Santiago
nous signale F. tetragonum ? I.. E. tenellum
Ph. /:". albijlorum Mausel.
(i) Hausskseciit.
Kpilobium.
- Monographie der Gattunt
Telles sont les diverses formes d'Epilobes
dont nous avons à poursuivre l'étude, à
débrouiller la synonymie et à préciser la
valeur.
Voici en outre la liste des autres Onothé-
racées du Chili :
Jussieua repens I... Var. diffusa Forsk.
Onolhera odorata Jacq ?
— glabrescens l'h.
— propinqua Spach.
— Var. sparsiflora.
Ibari Ph.
— magellanica Ph
valdiviana I>h.
— acaulis Cav.
— foliosa Ph.
— 'Berteriana Spach.
— stricto. Ledeb.
— coquini bensïs Gay.
Deux Onolhera indéterminées.
Sphaerostigma acuminatum Ph.
ienuifolium.
ramosissinum Ph.
Godetia Heucki Ph.
— ambigua Ph.
— Gayana Spach.
— Cavanillesii Spach.
— atropurpurea.
— — umbrosa.
— dasycarpa Ph.
— sulphurea Ph.
— tenuifolia Ph.
Boisduvalia Volckmanni Ph.
Rocomalii Spach.
— concinna Spach.
Gayophytum humile Ad. .lun.
— robuslum Pli.
gracile Ph.
— densifolium Ph.
Fuchsia spinosa Quinter Frai Jorje.
— lycioides Andr.
— macrostemma R. et P.
— Var albiflora (spontan.)
— magellanica Lamk.
Il est bien entendu que dans les précédentes
énumérations nous n'avons suivi aucun ordre
précis et que, par conséquent, on n'y doit
chercher aucun rapprochement prémédité
entre les genres ou entre les espèces.
(à suivre.)
H. LÉVEILLÉ.
LE MONDE DES PLANTES
91
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
(Suite)
Cependant, en mettant à la mode les arbres
et les arbustes d'ornement. Le Nôtre rendit
quand même service à l'art de la greffe, que
l'on avait guère appliquée jusqu'alors qu'aux
arbres fruitiers.
La culture des orangers et des citronniers
prit alors une extension considérable, en Italie
surtout. On chercha, par la greffe et l'hybri-
dation, à propager les espèces les plus méri-
tantes et à en augmenter le nombre.
En 1644, un jardinier de Florence avait
obtenu la fameuse orange Biftxrria, en semant
la graine d'un individu qui avait été primi-
tivement greffé (1).
Le greffon avait péri, et la souche greffée
ayant persisté, avait poussé des rejetons dont
les graines produisirent un arbuste des plus
singuliers.
Il portait en même temps des fleurs, des
feuilles et des fruits identiques à ceux de l'o-
range amère et à ceux du citron de Florence.
Il y avait aussi des fruits mixtes, où les deux
sortes de fruits précédents se trouvaient fon-
dus ensemble ou séparés de diverses manières,
tant au point de vue de la forme que du goût.
Si l'existence d'un semblable phénomène ne
peut-être contestée, il n'en est pas de même
malheureusement de son origine.
Plusieurs auteurs voient dans cette plante
surprenante un cas très remarquable d'in-
fluence du greffon sur le sujet et le regardent
comme un hybride de greffe.
Mais il faut faire ici, comme pour les
pommes et les pêches de J. Boyceau, une
restriction sérieuse. Rien n'indiquant le con-
traire, il est possible que cette forme ait été
produite par une hybridation sexuelle et non
par la greffe.
On ne peut donc considérer raisonna-
blement cette singulière variation, d'origine
douteuse, que comme une indication pour des
recherches ultérieures et non comme un ré-
sultat décisif.
Quelle qu'en soit l'origine, l'obtention d'une
semblable variété ne pouvait que stimuler le
(1) Cf : i° Avis du secret de greffer l'oranger sui-
te citronnier et le citronnier sur l'oranger et d'a-
voir par ce moyen un fruit en partie orange et en
partie citron, Transactions philosophiques de la
Société royale de Londres, 1667 ; — 2° Oranger de
Florence portant à la fois oranges et limons, ibid.,
A. I675, N. 75, art. 4
zèle des amateurs d'orangers. Aussi peut-on
dire que la culture de cette plante atteignit
son apogée à la fin du 17e siècle et au com-
mencement du 18e. L'on arriva à cette époque
à obtenir des résultats remarquables.
Une des plus curieuses expériences faites
sur les orangers fut celle que fit un sieur Doré7
jardinier à Orléans, dont parle Duhamel du
Monceau (1).
Cet habile cultivateur présenta au dauphin
un oranger chargé de cent fruits, la plupart
d'espèces différentes. Pour obtenir ce résultat,
il avait inséré les pédoncules de jeunes oranges
ou citrons sur les jeunes branches de son
oranger. La greffe avait parfaitement réussi ;
les fruits avaient grossi en conservant l'aspect
général et sensiblement les propriétés de là
variété à laquelle ils appartenaient respecti-
vement.
L'oranger du sieur Doré eut un vif succès
à la cour.
La faveur dont les Orangers jouissaient
alors devait amener l'apparition de traités
concernant leur culture.
En dehors du magnifique livre de Ferrari,
dont nous avons déjà parlé, il nous faut si-
gnaler ici deux ouvrages anonymes où l'on
trouve quelques nouveautés en fait de
greffes (2).
Praticiens ou amateurs plutôt que savants,
leurs auteurs donnent souvent de judicieux
conseils, mais ce qu'il faut surtout remarquer,
ce sont les faits qu'ils citent sur les effets de
la greffe et qui sont curieux comme" influence
directe du sujet sur le greffon.
1 On peut, dit l'un d'eux, greffer indifté-
remment les orangers sur les citronniers ou
sur les sauvageons de leur espèce. On ne
gagne rien dans ce renversement à l'égard des
'orangers. Ils poussent plutôt sur sauvageons
de citronniers et de balotins, mais ils sont p lus
sujets à se dépouiller.
« Les Citronniers, au contraire, réussissent
très facilement sur les pommiers d'Adam et
les orangers, et résistent mieux aux injures
du temps et aux froids ».
« On peut aussi greffer les Limoniers sur
Citronniers, le jasmin d'Espagne sur le jasmin
commun, les divers grenadiers entre eux
Si l'on greffe un grenadier doux sur un gre-
nadier aigre, les fruits auront un goût plus
agréable. »
1) Duhamel du mqnclau,Shj- les greffes, mémoires
de l'Académie des Sciences, H. p. 4S, 1728V '
(2) Instructions sur les orangers et les citronniers,
Paris, i685 ; et Nouveau Traite des orangers et
des citronniers, Paris, 1692.
92
I E MONDE I1ES PLAN 1 I s
Comme La Quintinye, l'auteur anonyme du
n Nouveau Traité des Orangers » ne croit pas
à l'influence de la lune sur la greffe : mais,
tant il est vrai que les esprits les plus scep-
tiques ont parfois leurs défaillances, il prétend
que «cette action est nulle parce que les
oranges et les citrons sont les fruits delà cha-
leur du soleil et ses emblèmes : la lune laisse
agir seul ce dernier par respect pour lui. »
Il n'y a pas lieu de s'étonner outre mesure
d'une semblable aberration, quand on la com-
pare à la crédulité de certains savants de
l'époque.
Le fameux Lémery, de l'Académie des
Sciences, ne communiquait-il pas sérieuse-
ment à la docte assemblée dont il faisait par-
tie (i) qu'un de ses amis, curieux du jardi-
nage, avait enté sur un coignassier une bran-
che de prunier, plié la greffe en arc et fait
entrer la pointe dans une autre partie du coi-
gnassier. La greffe avait repris aux deux bouts
mais les branches de prunier issues du som-
met de la greffe donnèrent des prunes à noyau
gros comme un grain de raisin, quand les
prunes venues sur les branches produites par
le gros bout du greffon avaient un noyau ordi-
naire !
Si l'Académie des Sciences, fondée en 1666,
fut à peu près totalement étrangère à la greffe
pendant le siècle de Louis XIV. il n'en est pas
de même de la Société royale de Londres,
fondéeen 1062, sous la sombre administration
deCromwel, par quelques philosophes sou-
cieux avant tout de la recherche de la vérité.
1 Cette société, dit Voltaire (a), travaillait
pour travailler. C'est de son sein que sortirent
les découvertes sur la lumière, sur le prin-
cipe de la gravitation, l'aberration des étoiles
fixes, sur la géométrie transcendante, et cent
autres inventions, qui pourraient, à cet égard.
faire appeler ce siècle « le siècle des Anglais >
aussi bien que celui de Louis XIV. »
Plus d'un fait intéressant la greffe fut alors
signalé à l'étranger et qui ne paraît avoir eu au-
cun retentissement en France. Cette regrettable
indiftérence vint-elle de ce qu'on était alors
plus chauvin qu'aujourd'hui? On était au moins
plus défiant sans doute et l'on ne professait
pas en notre pays le dédain actuel pour les
conceptions françaises et l'admiration irrai-
sonnée pour tout ce qui vient de l'étranger.
Parmi ces faits, il faut citer, outre la fa-
(1) Histoire de l'Académie des Sciences, p. 41,
1704.
Voltaire, Siècle de Louis XIV, ch. XXXI,
1
meuse obtention de la Bijarria dont nous
avons déjà parlé, la découverte de la greffe en
langue par Louis de Totnam Highcross. la
vulgarisation de ta greffe-bouture par Richard
Reed, etc.
Louis de Totnam Highcro - i décrit ainsi
la greffe en langue :
« Prenez un morceau de racine d'un pom-
mier ou d'un poirier, etc. Coupez cette racine
de biais d'environ un pouce et la greffe de
biais de la même manière. Arrangez-vous de
sorte que l'une et l'autre soient coupées d'une
manière bien unie.
« Fendez ensuite la'racine et la greffe d'en-
viron un pouce, insérez-les l'une dans l'autre
afin que la sève de la greffe puisse se joindre
autant que faire se pourra à celle de la racine.
< Enveloppez la jointure d'un peu de
chanvre ; mettez ensuite la racine ainsi greffée
à environ dix à douze pouces de terre au
moins, afin qu'elle ne puisse se découvrir en
aucun temps et qu'elle participe à l'humidité
de la terre.
« La racine dont vous vrtus servez ne doit
pas être moindre que votre greffe, et si elle est
plus grosse, cela n'a pas d'inconvénient. Vous
pourrez alors porter la sève de la racine et de
la greffe d'un seul côté. Il vaut mieux que la
greffe et la racine soient de même grosseur;
alors elles se joindront des deux côtés, mais
cette exactitude n'est pas nécessaire.
Les racines des jeunes arbres sont preté-
rables à celles des vieux, parce qu'elles ad-
mettent plus aisément la sève et nourrissent
mieux la branche que l'on aura greffée.
o Les meilleures racines sont celles qui
viennent de semences ; on peut les tirer de
terre au bout d'une, deux ou trois années sui-
vant leur accroissement Une plante, suivant
sa grosseur, peut donner plusieurs racines. »
C'est au même auteur qu'on doit une appli-
cation pratique ingénieuse de cette sorte de
greffe sur scions d'un an.
Il avait semé sur couches des pépins de
pommes qui lui fournirent des jeunes plants
sur la racine desquels il greffa en langue les
variétés qu'il désirait propager. Il les trans-
planta ensuite et tous portèrent du fruit la
même année.
C'est donc un moyen de faire porter du fruit
au bout d'un an et demi à un jeune arbre
venu de semences. C'est le principe de la
Transactions philosophiques de la Société
royale de Londres, et Collection académique, t. IV
Je la partie étrangère, 1 665 à i683.
LE MONDE DES PLANTES
93
greffe en ramille (1) que Huard appliqua, en
1775, à la culture de l'oranger, et qui lui per-
mit d'obtenir ces orangers nains chargés de
fruits qui furent alors si remarqués à la
cour de Louis XVI.
L'auteur anglais indiquait que l'on pouvait,
dans ce genre de greffes, prendre pour greffon
une branche quelconque, pourvu qu'elle fût
belle, droite, épaisse comme le doigt environ,
et toujours proportionnée à la racine.
De là à employer une branche garnie de
rameaux il n'y avait qu'un pas, le but de la
greffe en ramille étant de faire produire des
fruits à un sujet dès la première année de sa
naissance.
Ces greffes de pommier donnèrent à Louis
de Totnam Highcross un résultat surprenant.
Dans l'année même où il semait les pépins
précédents, il plantait de beaux pommiers de
cinq à six ans. Quatre de ces arbres étant
morts,, on les remplaça par quatre des jeunes
semés précédemment greffés en langue.
Or ceux-ci vinrent plus rapidement et ils
étaient plus gros que lesautres arbres, bien
que ces derniers fussent déjà des arbres quand
les autres n'étaient encore que pépins.
Richard Reed (2), précisant la greffe sur
boutures qu'avait un peu vaguement indiquée
Palladius, démontre qu'en greffant sur une
bouture entièrement dépourvue de racines, on
obtient plus rapidement un bel arbre qu'en
transplantant une greffe après qu'elle a pris
racine.
De nos jours, ce procédé est employé avec
le plus grand succès dans le greffage de la
vigne .
Enfin, pour en finir avec le xvn" siècle,
nous ferons remarquer que les idées de
J. Boyceau avaient fait leur chemin en Angle-
terre, beaucoup mieux qu'en France.
Le Dr Beal (3) admettait avec lui que « après
plusieurs greffes suivies et curieuses, on peut
s'attendre, si l'on met dans du bon terreau
l'amande, la graine ou les pépins donnés par
les greffes, à avoir quelque espèce nouvelle et
mélangée.
Mais dans les diverses publications de cet
auteur, on ne trouve aucun fait nouveau qui
justifie sa manière de voir.
(1) Thouin, loc. cit., p. 49 attribue l'invention
des greffes en ramille aux auteurs modernes,
sans citer aucun nom.
(2) Transactions philosophiques et Collection aca-
démique, partie étrangère, t. IV, pp. 14 et 16.
(3)id. t. IV, p. 10.
CHAPITRE V
La Greffe au XVIIIe siècle
Le xvme siècle commence avec la publi-
cation de la « Maison rustique » de Liger (1),
ouvrage imité des anciennes Maisons rus-
tiques de Charles Estienne.
Les chapitres concernant la greffe pourraient
être signés Le Gendre ou La Quintinye. Les
planches sont des imitations des gravures sur
la greffe parues dans les ouvrages antérieurs
et n'offrent que peu d'intérêt.
On peut en dire autant de l'ouvrage de
l'abbé de Vallemont (2). Cet auteur, loin de
penser comme Le Gendre et La Quintinye
que les Anciens n'ont jamais réussi dans leurs
greffes extraordinaires, aime mieux croire que
ces essais ont quelquefois réussi, mais que
ces arbres entés des rameaux d'une espèce très
éloignée languissaient et ne duraient guère.
Il n'eût pas parlé avec cette assurance, si,
comme devait le faire un peu plus tard Du-
hamel, il avait expérimenté lui-même et cher-
ché à réaliser toutes ces greffes hétérogènes.
Chomel (3) publie en 1709 son « Diction-
naire économique ». On y trouve, çà et là,
quelques passages intéressants.
« Retenez bien, dit-il, cette leçon qui est d'un
habile homme. Quand vous grefferez des
arbres, ne mettez jamais qu'une greffe forte et
courte et qui ait un œil bien gros. Ne greffez
point de ces longues greffes qui ont des yeux
éloignés; cela ne pousse jamais comme fait
une courte greffe et un bon œil. Vous taillerez
le sujet en pied de biche pour que l'eau n'entre
point dans la fente. »
C'est en somme le procédé actuel de la
greffe en fente à un seul scion qui est une des
plus avantageuses pour la greffe du pommier
en pépinière.
« Si l'on emploie la greffe en fente à deux
scions, il faut mettre une bande d'écorce
fraîche' sur la portion de fente comprise entre
les deux greffons, de façon que l'eau n'y puisse
pas entrer. »
Il donne aussi la composition d'un mastic,
avec les proportions exactes de chaque in-
grédient :
« Prenez : 1/2 livre de cire neuve ;
1/2 livre de poix de Bourgogne ;
2 onces de thérébentine com-
mune.
(1) Liger, Maison Rustique, Paris, 1700.
(2) De Vallemont, Curiosités de la nature et de
l'art, Paris, 1705.
(3) Chomel, Dictionnaire économique, Paris,
1709.
9t
LE MONDE DES PLANTES
« Faites fendre le tout dans un pot de terre
vernissé en remuant souvent. Vous laissez
refroidir au moins pendant 12 heures, puis
rompe/ par morceaux en la tenant dans l'eau
tiède l'espace d'une demi-heure, la maniant et
la dérompant entièrement pour être plus facile
à appliquer.
1 \ "US pourrez aussi tremper dans cette
composition delà toile que vous couperez en
formes d'emplâtres propres à la playe de vos
arbres et cela vous épargnera beaucoup de
cette composition. Vous vous servirez aussi
de cette toile pour couvrir la fente entre les
deux greffes pour préserver de l'eau qui nui-
rait à votre greffe. »
Ghomel, simple compilateur et non pra-
ticien, admet sans conteste quelques absur-
dités. 11 veut qu'on « arrose les entes avec des
lavures d'écuelles. Cela les fait avancer extraor-
dinairement et empêche que le fruit ne soit
pierreux, principalement dans les poires de
Bon-Chrétien. »
Un ouvrage anonyme, publié vers la
même époque, le Jardinier solitaire, rappelle,
avec détails cette fois, un fait que nous avons
vu sommairement indiqué déjà par plusieurs
agriculteurs. Il s'agit du choix des greffons
dans les arbres fruitiers.
« Lorsqu'on a besoin de rameaux de poi-
riers, il faut couper ceux qui sont droits et
nullement ceux qui sont venus de côté ou
panchez ; la raison est que la greffe aura la
même situation qu'elle avait sur l'arbre duquel
elle aura été prise.
« Si vous ne pouvez en avoir d'autres que de
penchées, pour lors il ne faudra pas manquer
de ficher en terre un bâton au pied du sau-
vageon pour soutenir le jet de la greffe afin
qu'il devienne droit avec le temps.
« C'est ce que plusieurs jardiniers ne savent
point. »
Si l'art de la greffe, au commencement du
xviii" siècle, ne nous offre aucun progrès bien
nouveau dans la pratique, il n'en est pas de
même en ce qui concerne la théorie : nous
sommes en effet à l'époque où Haies, Bonnet,
Duhamel, etc., vont faire entrer la greffe dans
le domaine expérimental et s'en servir pour
élucider diverses questions d'anatomie et de
physiologie végétales.
A suivre. !.. Daniel.
Essai d'un catalogue critique des espèces
végétales qui croissent dans les éta-
blissements de l'Inde Française, ou
Contribution à la Flore de l'Inde Fran-
çaise.
[Suite)
Lenina polyrhiza L.
— oligorhiza Curz.
XCVIII. — Commélinacées.
Commelina nudiflora L.
— subukita Roth.
— salicifolia Roxb.
benghalensis L.
— paleata Hassk.-M.
undulata Br.
— Kurzii Clarke-.M.
Aneilema paucitlorum Wight. — M.
— vaginatumBr.
Cyanotis cristata Sch.
— vaginata Wight. — M.
Forrestia mollis Hassk.
XC1X. — Flageilariacées.
Flagellaria indica L.
C. — Alismacées.
Alisma reniforme Don.
CI. — Naiadacées.
Aponogeton crispum Thunb.
echinatum Roxb.
Ruppia rostellata Koch.
Naias minor Ail. -M.
Cil. — Cypéracées.
Cyperus procerus Rott.
— pilosus Yahl.
— Iria L.
compressus L.
— llavidus Retz.
— Haspan L.
diffusus Vahl.
— difformis L.
— platystylis Br.
— tuberosus Rottb K.
— distans L.
cuspidatus H. B. et K.
— articulants L.
— arenarius Retz,
tegetiformis Roxb.
usinoides Kunsth.
tegetum Roxb.
zollingeri Steud.
— rotundus L.
— stoloniferus Retz.
— cxaltatus Retz.
— elatus !..
phatyphyllus Rcem. et Sch.
— radiatus Valh.-Ch.
Pycreus polystachyus Beauv.
.E MONDE DES PLANTES
95
Mariscus cyperinus Vahl.
— sieberianus Nées.
— squarrosus Clarke.
— microcephalus Presl.
Eleocharis plantaginea Br.
— acicularis Br.
— chaetaria Rœm. et Sch.
Fimbristylis tetragona Br.
accuminata Vahl.
— polytrichoïdes Vahl.
schœnoides Vahl.
— dipsacea Benth.
— dichotoma Vahl.
— diphylla Vahl.
— aestivalis Vahl.
— ferruginea Vahl.
— compressa Boeck.
— spathacea Roth.-M.
— argentea Vahl.
— monticola Steud.
— quinquangularis Kunth.
miliacea Vahl.
— ■ complanata Link.
— junciformis Kunth.
— monostachya Hassk.
Bulbostylis harbata Kunth.
— capillaris Kunth.
Scirpus supinus L.
— erectus Poir.
— articulatus L.
— mucronatus L.
— littoralis Schrad.
maritimus L.-M.
— grossus L.
— squarrosus L.
Fuirenaglomerata Lam.
— uncinata Kunth.
— umbellata Rottb.
Rhyncospora Wallichiana Kunth.
— Wightiana Steud. -M.
— aurea Vahl.
Remirea maritima Aubl.
Hypolytrum Wigtitianum Bœck.-M.
Scleria pergracilis Kunth.
— lithosperma Siv.
— corymbosa Roxb.
— tessellata Willd.
— annularis Kunth. -M.
— caricina Benth.
— hebecarpa Nées.
— elata Thw.
— oryzoides Presl.
Carex Wightiana Nées.
(.4 suivre.)
H. LÉVEILLE.
Plantes cueillies à la limite extrême des
versants Méditerranéen et Océanien
entre le col de Naurouse et Avignonet.
Lorsque, après avoir dépassé Avignonet, le
botaniste arrive, par la route nationale, à la
limite du de'partement de la Haute-Garonne ;
dès qu'il a franchi le Maïral, petit cours d'eau,
torrent l'hiver, à sec dès les premières cha-
leurs de l'été, avant même d'atteindre Nau-
rouse, point de division des eaux du canal du
Midi, s'il jette un simple regard sur les plantes
qui l'environnent, il est tout surpris de cons-
tater combien déjà la flore du bassin Méditer-
ranéen fait cause commune avec la flore du
bassin sous-Pyrénéen.
Les premières herborisations que j'ai faites,
dans cette contrée, avec M. Paul Fagot,
notaire à Villefranche, aussi savant conchylio-
giste que botaniste expérimenté, m'ont permis
de constater, en effet, la présence, sur ces
coteaux calcaires et dans les bois avoisinants,
de plantes propres à la région méditerranéene
et dont la plupart ne sont pas mentionnées
dans la Flore analytique de la région sous-
Pyrénéenne du Dr Noulet.
Aussi, après avoir fait, cette année, des
excursions en avril, juillet et août, suis-je tout
heureux d'avoir pu déterminer un grand
nombre de plantes étrangères à la flore du
Dr Noulet. Si mes loisirs lé permettent, je me
propose d'étudier d'une façon plus complète
les plantes de cette contrée si intéressante, et
je serai heureux de communiquer à la Science
le résultats de mes recherches.
Entre autres plantes, je citerai :
Allium roseum (L.) — Vignesau nord d'A-
vignonet.
Androsaemum fœtidum(Cast.) — Le long
du ruisseau le Mares, près le Tivoli, au milieu
de ronces et de broussailles. « Cette intéres-
sante Hypéricinée est échappée sans doute de
quelque jardin. »
Asparagus acutifolius (L.) — Friches au
Nord-Ouest d' Avignonet.
Buplevrumprotractum(Lk.),Centaurea
collina(L.),Centaurea scabiosa(L.)— Tous
abondants, champs et vignes, Avignonet.
Colchicum autumnale (L.) — Prairies de
l'Encou, Avignonet.
Carduus hamulosus (Ehrh.) — Décombres
à Avignonet.
Cirsium Monspessulanum (Ail.) — Bois
de Naudet, à Avignonet.
Carduncellus mitissimus (DG.) —
p'riches au Nord d'Avignonet.
Diplotaxis viminea (DC.) — Champs.
vignes, Avignonet.
96
I.i: MONDE DES PLANTES
Dianthus caryophyllus (L.) Vieux murs,
Avignonet.
Helianthemun Spachii (GG.), Helian-
themum fumana(Mill).— Friches des coteaux
du Valès.
Helichrysum Stœchas (DC.) — Friches
des collines, Avignonet.
Hyoscyamus major (Mill.) — Décombres,
Montferrand.
Lavandula latifolia \ "ill. .Microlonchus
salmanticus 1 1)C.) — Abondent sur les friches
des collines, entre Montferrand et Avignonet.
Orchis papilionacea (L.) — Bois de l'A-
gulhou, Avignonet.
Ophrys pseudo- spéculum <DC. i.Ophrys
lutea (Car.» — Clairières du bois de Bel-air.
St-Assiscle.
Ononis minutissima | L.) — Friches au
Nord d'Avignonet.
Ornithogalum Narbonense (L.) — Luzer-
nières d'en Cabos, Mourvilles-Hautes.
Reseda lutea (L.) — Champs au Nord-
Ouest d'Avignonet.
Stachys heraclea (Ail.) — Coteaux à
l'Ouest de Montferrand.
Sedum album (L.j — Sedum dasyphyl-
lum IL.) — Vieux murs, Avignonet.
Stœhelina dubia (L.) — Friches au Valès.
Et enfin les Catananche ccerulea (L.)
Falcaria Rivini (Host) Spergularia rubra
d'ers, i et Teucrium Polium (L.) qui arri-
vent aux portes mêmes de Villefranchë.
La pre'sence de ces plantes méditerranéennes
en ces endroits vient sans doute de ce que cette
zone de l'arrondissement de Ville-franche
quitte les terrains appartenant exclusivement
à l'époque tertiaire, pour occuper des terrains
plus anciens et qui rentrent dans l'étage supé-
rieur de l'Eocène si largement représenté dans
l'Aude.
François Combes,
pharmacien à Villefranchë.
Influence du sujet sur le greffon.
Nous extrayons de la Revue de viticulture la
note suivante :
Il semble, d'après des éludes récentes pu-
bliées ou résumées dans la Revue, que le
greffon et le sujet réagissent quelquefois l'un
sur l'autre au point de produire des modifi-
cations importantes. Les travaux de M. L.
Daniel, surtout, ont mis ces faits en lumière.
Pour la vigne, il ne semble pas. que rien de
pareil ait été observé. Les vignes greffées sur
Riparia, sur Labrusca, etc. ne présentent ni
dans le feuillage, ni dans le goût du fruit, rien
qui appartienne au sujet. De même, jusqu'ici
du moins, le sujet américain ne parait pas
modifié par le greffon.
Ce qui est certain, c'est que tous les sujets
ne font pas également fructifier le greffon. Le
.lacquez, le Vialla, etc, donnent des greffes
peu fertiles ; le Riparia, le Berlandreri, le So-
lonis, portent au contraire, des greffes très
fertiles. La raison de ces différences est d'or-
dre physiologique et, pour cela, assez difficile
à bien préciser. Il est très possible que les diffé-
rences d'affinité jouent ici un. rôle consi-
dérable.
Dans certaines régions de la France, on
semble admettre que la fertilité du greffon est
une conséquence de la fertilité du sujet, et que
ce sont les vignes qui, à l'état sauvage, donnent
le plus de fruits, qui portent aussi les greffes
les plus fertiles. Cette opinion n'est pas nou-
velle ; elle remonte au début de la culture en
grand des vignes américaines en France. Elle
ne résiste pas, à mon avis, à l'examen som-
maire des faits. Le Vialla, l'Herbemont, le
Jacquez sont plus fertiles que le Riparia Gloire
ou que le Riparia grand Glabre, qui ne pro-
duisent pas de raisin, et pourtant ce sont ces
derniers qui assurent la meilleure fructifi-
cation de leurs grelfons. Il semble donc que
cette question soit jugée
Expérience à tenter
Château de Thouacé, par Carquefou (Loire-Infé-
rieure).
Monsieur le Directeur,
Je viens vous apporter un fait de botanique
médicale qui est d'une nature sur laquelle on ne
saurait trop insister. M'occupant beaucoup des
questions de botanique médicale, je conférais, il y
a quelques jours, avec M. d'Argis, conseiller géné-
ral, dont je suis l'hôte en ce moment, de plusieurs
faits intéressants, lorsqu'il m'apprit que la rage
était inconnue dans le pays. Bien des fois il y a
eu des chiens enragés et des personnes mor-
dues ; jamais il n'y a eu de conséquences fâ-
cheuses. 11 va sans dire que je m'informai aussitôt
du remède et j'appris qu'il n'était autre que
la tige souterraine À&VAlisma plantago L., vulgai-
rement nommé Plantain d'eau.
Le dictionnaire botanique de 11. Haillon dit que
la plante a longtemps passé pour un remède
infaillible contre l'hj lro| hobie. .N'y aurait-il pas
lieu défaire des recherches sur certaines proprié-
tés de plantes autrefois signalées et négligées de
nos jours .' J'ai entendu maintes fois affirmer que,
malgré les négations des savants modernes, la
LE MONDE DES PLANTES
97
Grande Consolide (Symphytum officinale L). était
réellement un excellent vulnéraire. Ne pourrait-on
pas l'essayer de nouveau !
Maurice Beaufrkton
Nous sommes absolument de l'avis de notre
correspondant. Nous croyons qu'il y aurait beau-
coup à tenter dans cette voie, car c'est notre opi-
nion bien arrêtée que chaque pays renferme dans
ses plantes les remèdes aux maladies et aux acci-
dents qui peuvent y survenir. Avec de la patience
et en commençant à expérimenter sur les animaux
on arriverait, dans ce champ inexploré, aux plus
merveilleuses découvertes.
H. L.
Exsicoata Hypodermearum Galliae
orientalis. — Decas secunda (1).
Collecteurs : MM. Mosson à Gray, Kieffer à
Bitche, Fautrey à Corrombles (Côte c"Or),
F. Ge'rard à Dijon, Sullerot à Dijon. R. Maire
à Dijon.
Liste des espèces
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Observations.
N» 11. — Cette espèce, qui semble rare,
nous parait bien caractérisée par ses spores
npl ities sur deux faces, parfois presque disci-
formes, olivacées-noiràtres, fortement muri-
quées-verruqueuses, à verrues cylindriques,
hyalines et obtuses au sommet, très irréguliè-
res. Elle détruit complètement l'ovaire et
remplit l'uricule d'une masse assez compacte,
noirâtre ou olivacée-noire qui souvent finit
par le rompre suivant un demi-méridien en
faisant plus ou moins fortement saillie au
dehors. Le parasite n'attaque d'ordinaire
que quelques utricules sur chaque épi. Voir
la fig. î de la pi. I, qui représente les spores
de l'Ustilago subinclusa.
Ce parasite, que le Sylloge fungorum de
Saccardo indique en Allemagne seulement a
été découvert le 14 septembre 1896 au bois
de Woippy près Metz, dans une petite mare
ronde pleine de carex et bordée de Spha-
gnum par MM. A. Friren et R. Maire. Il est
relativement abondant, mais il reste jusqu'ici
excessivement localisé puisqu'il n'a pas été
retrouvé en dehors de cette mare. (R. Maire
et F. Marguery.)
N° 12. — Les sores de l'Uromyces Fica-
rix Lév. ne sont pas toujours hypophylles ;
nous les avons vus, en petite quantité il est
vrai, à la face supérieure. Ils sont quelque-
fois associés aux écidies de l'Uromyces Dacty-
lidis sur les mêmes feuilles. Le pédicelle des
téleutospores est assez épais, court et .hyalin.
Les téleutospores se disséminent très facile-
ment dès les premiers jours d'avril. Ce para-
site, qui empêche d'ordinaire la floraison de
l'individu attaqué, parait répandu et abon-
dant dans la Haute-Saône et la Côte d'Or.
(R. M.)
N° 17. — C'est le véritable P. coronata
Corda qui donne ses écidies sur Rhamnus
frangula; d'après M. Klebahn, les écidies de
de R. cathartica seraient dues à une espèce
voisine, P. coronifera Kleb. Lorsque les éci-
dies se développent sur un jeune rameau, le
thalle produit une forte hypertrophie du paren-
chyme cortical de l'axe dont les ^cellules ne
paraissent pas se multiplier, mais simplement
doubler ou tripler leurs dimensions, gardant
(1) Voir Decas prima, in Feuille des Jeunes Na-
turalistes, 18g6, 1°' octobre, n" 31 2, et la note
Exciccata Uredincarum et Ustilaginearum Galliae
Orientalis, 1. c, i'r avril 1896, n° 3o6, et in Monde
des Plantes, n° 77.
98
LE MONDE DES PLANTES
un noyau très apparent au milieu d'un proto-
plasma plus ou moins abondant. Le cylindre
central reste intact. Le mycélium rampe entre
les cellules sous forme de filaments abondants
qui parfois y pénètrent ou y envoient des
ramifications. Il ne se développent pas en
général de spermogonies sur les jeunes
rameaux, mais seulement sur les feuilles.
Quand les ccidies sont mûres, le parenchyme
cortical périt rapidement, ce qui entraine
généralement la mort de l'axe infeste1. (R. M.)
N° 19. — Ce parasite infeste une touffe
d'Isopyrum thalictroides L. rapportée de la
Combe d'Arcey iCôte d'Or) par un botaniste
bourguignon bien connu. M. P. A. Genty, qui
l'a plantée dans son jardin. Nous l'y avons
récolté, grâce à l'obligeance de M. Genty, à la
fin de mai [896, et quelques jours après, notre
ami et collaborateur M. Sullerot le retrouvait
à la Combe d'Arcey. Cette espèce est donc
bien endémique en Côte d'Or. (R. M.)
A" 5 ter. — La forme des écidies du Pucci-
nia graminis varie souvent sur la même
leuille: quand elles sont réunies en grand
nombre sur un même point, elles sont d'ordi-
naire cupuliformes ou cylindriques très cour-
tes : quand elles sont par petits groupes assez
lâches elles sont très régulièrement cylin-
driques et peuvent atteindre 2 '»"'. de hau-
teur. (R. M.,
%
* b
m,
a
-<a$
Fit;. 1 Ustilago subinclusa Korn; a, spores vues
de face ; b. spores nuls de profil.
Fig. 2 — Téleutosporc anomale de Puccinia lilia-
cearum Dub.
1 ig 3 Téleutospore anomale de Puccinia
liliacearum Dub.
Fig. 4 — Téleutosporc anomale Je Triphrag-
mium Isopj 1 1 Moug.
1 -■ 5 - réleutospore anomale .le Puccinia
malvacearum Mont.
Observations sur la première décade.
N° 7. — Puccinia liliacearum Dub. — Dans
le même sore téleutosporifere nous avons
trouvé des té eutospores lunioculaires abso-
lument semblables à celles des Uromyces. et
une autre à trois loges analogue à une téleu-
tospore de Triphragmium. 1 Planche I. fig.
2 et 3| De même les échantillons de Triphrag-
mium Isopyri publiés sous le n° 19 nous ont
rt une téleutosporc triloculaire où les trois
loges sont disposées en une seule série longi-
tudinale, ce qui la rend semblable à une téleu-
tospore de Phragmidium (fig, 41 ; un sore de
Puccinia Malvacearum nous a fourni une
téleutospore triloculaire rappelant aussi celles
des Phragmidium (fig. 5). Ces faits de térato-
logie, joints à l'existence normale de mésos-
pores c'est-à-dire de téleutospores semblables
à celles des Uromyces, conjointement aux
téleutospores ordinaires dans les sores de cer-
tains Puccinia (P. microsora, P. Porri, etc),
montrent l'étroite parenté qui lie entre eux
les genres Puccinia, Uromyces. Phragmidium.
Triphragmium, etc. Le type primordial parait
avoir été le plus simple, c'est-à-dire le type
Uromyces. Des Uromyces sont dérivés, par
un seul cloisonnement transversal de la téleu-
tospore, les Puccinia, et par un cloisonnement
longitudinal, les Diorchidium. Les Puccinia
par de nouveaux cloisonnements transversaux
ont donné les Phragmidium, qui eux mêmes
ont pu produire les Xcnodochus. Enfin le cloi
sonnement longitudinal de la cellule supé-
rieure de la téleutospore des Puccinia a
donné naissance aux Triphragmium, et de la
multiplication des cloisonnements dans les deux
sens proviennent probablement les Ravenelia
N"s 10 et 4. — Depuis les observations que
nous avons données dans la notice de la pre-
mière décade sur l'Aecidium punctatum et le
Puccinia fusca, nous avons pu constater
que ce dernier paraît difficilement se relier
métagénétiquement à l'Aecidium leucosper-
mum que nous considérions à ce moment,
avec De Toni comme l'aecidium de P. fusca.
L'hypothèse qui nous parait actuellement la
plus probable est celle ci : le P. Fusca, l'Ae-
cidium punctatum et l'A leucospermum sont
trois espèces distinctes.
Voici l'état actuel de la question, d'après
des renseignements qu'ont bien voulu nous
communiquer MM. Géneau de Lamarlière et
Yuillemin.
l° La non-identité des déformations pro-
duites par Aecidium leucospermum et P. fusca,
la rareté ou même le manque du premier sur
de grands infectés par le second (obser-
vations faites par MM.Feuilleaubois et Gène. m
de Lamarlière) la simultanéité ou plus sou-
vent le retard de l'Aecidium sur le Puccinia
LE MONDE DES PLANTES
99
(au printemps de 1896 le Puce, fusca était
déjà mûr au 1" avril près de Gray, tandis que
l'Aecidium leucospermum n'était guère ouvert
que le 20 avril et l'A. punctatum le i5), per-
mettent de mettre en doute les relations mé-
tagénétiques de P. fusca et d'A. leucospermum.
Il paraîtrait d'ailleurs résulter des expériences
d'un auteur anglais que l'Aecidium germerait
et se reproduirait seul comme un Endo-
phyllum.
20 Le mycélium de P. fusca hivernerait dans
les rhizomes d'Anémone nemorosa, ce qui ex-
pliquerait la déformation si profonde des
feuilles qui auraient à subir la présence du
parasite pendant tout le temps de leur déve-
loppement, Il en serait de même de l'Aeci-
dium leucospermum et de toutes les Urédinées
produisant des déformations générales de
l'hôte : Puccinia suaveolens, Endophyllum
Euphorbiae-silvaticae. etc.
3° Magnus suppose que l'Aecidium leucos-
permum fait partie du cycle de développement
d'une espèce inconnue. Soppit assimile aussi
l'A. leucospermum à un Endophyllum, mais
les faits dont cette opinion est appuyée
paraissent insuffisants à M. Vuillemin : les
ensemencements directs n'auraient pas réussi,
et la réapparition d'écidiospores pourrait ré-
sulter de l'apport de germes différents, l'ex-
périence étant faite dans un milieu où la
maladie éclate spontanément.
4° Magnus croit le P. fusca identique au P.
Thalictri.
5° On trouve sur Anémone ranunculoides
le Puccinia singularis Magnus (P. Bàumleri
Lagerheim). On ne sait si cette Puccinia a des
relations métagénétiques avec l'Aecidium
punctatum ; en tous cas jamais nous ne l'avons
observée en Bourgogne où l'on rencontre
assez fréquemment ce dernier. (R. M.)
Nous terminerons cette notice en adressant
nos remerciements à MM. Saccardo, Géneau
de Lamarlière et Vuillemin, qui nous ont été
du plus grand secours pour la publication de
cette décade et en annonçant la publication
prochaine de la 3e décade.
Dijon. R. Maire et F Marguery.
Contributions à la Flore oryptogamique
de la Sarthe 1895-96. - Champignons
Boletus scaber B. Bolet raboteux. — Un peu
partout et dans !a forêt de Bercé, souvent en com-
pagnie de ses deux variétés : aurantius Sow. et
duriusculus, octobre-novembre. Ces trois formes
sont très bon nés, 1 .
Boletus chrysenteron B. Bolet chair jaune. —
Thoiré-sur-Dinan : ça et là dans la forêt 5 no-
vembre. Asse^ bon.
Boletus sanguineus With. Bolet sanguin. —
Saint-Pierre-du-Lorouer : ligne de la Vallée Noire,
1 1 septembre.
Boletus variegatus S\v. Boletus panaché. —
Bois en pin silvestre de la Pilletière, icr no-
vembre.
Fistulina hepatica Huds. Fistuline foie. —
Thoiré-sur-Dinan : souche de chêne sur la route
du rond de Volumier, 2 octobre.
Hydnum repandum L. Hydne bosselé. —
Thoiré-sur-Dinan : ça et là dans la forêt, 22
novembre. Très bon.
Hydnum rufescens. Pers. Hydne roussâtre. —
P.are, avec le précédent dont il n'est peut-être
qu'une variété plus grêle.
Hydnum imbricatum L. Hydne à écailles
imbriquées. — Saint-Pierre-du-Lorouer : coteau en
pin silvestre au dessus de la Vallée Noire, 17
octobre. Bon.
Hydnum auriscalpium L. Hydne cure-
oreille. — Sur les cônes de pin en décomposition.
Saint-Pierre-du-Lorouer : colline en pin silvestre
au-dessus de la Vallée noire, 18 fé\rier.
Hydnum erinaceum B. Hydne hérisson. —
Thoiré-sur-Dinan : dans la forêt, sur un tronc de
chêne, i5 décembre. Rare et délicieux.
Clavaria i lava, Sch. Clavaire jaune. — Assez
répandu dans la forêt de Bercé, 12 novembre.
Très bon.
Clavaria formosa Peis. Clavaire élégant.
Jupilles : dans la forêt, vallée de l'Hermitière.
Phallus impudicus L. Phalle impudique. —
Jupilles : dans la forêt, sous les fougères et les
bruyères, près le rond Nautot, 9 septembre.
Lycoperdon gemmatum FI. dan. Lycoperdon
hérissé de pierreries. — Thoiré-sur-Dinan : assez
répandu dans la forêt, octobre-novembre.
Lycoperdon mammaeiormis Pers. Lyco-
perdon en forme de mamelle. — Thoiré sur-Dinan:
route du rond de Volumier, 5 novembre.
Tremella mesenterica Retz. Trèmelle mésen-
térique. — Saint-Vincent-du-Lorouer ; sur tronc de
chêne abattu dans la forêt, 7 janvier.
Peziza vesiculosa B. Pé^i^e vésiculeuse. — No-
gent-sur-Loir : sur un tas de crottin, 17 décembre.
Peziza coccinea Jacq. Pé^i\e cochenille. —
Commun sur les brindilles dans les haies, à
Aubigné, où elle est connue sous le nom vulgaire
de Coquecigrue.
Peziza aurantia FI. dans Pè\i\e orangée. — -
Thoiré-sur-Dinan : forêt, dans les allées vertes et
au rond de Volumier, devant les loges, 1" novem-
bre. Très bon.
Bulgariainquinans Fr. Bulgarie salissante. —
Forêt de Bercé : sur les troncs de hêtre couchés,
ier novembre.
Victor Jamin.
IOO
LE MONDE DES PLAN 1 I S
Publications de Th. de Heldreich
Directeur de l'Académie pour ; 8 g 1 .
Tre nuove SPECIE DI FIANTE scoverte nella Sici-
scritte ed illustrate con tav. 3 Annali
Accademia degli Aspirant: Naturali di Na-
poli), 1843.
1 eber Griechische Arbutus-Arten fin Flora, bot.
Zeitung, Regensburg), 1844.
INTAR, HlSPANICARUM IN PrOVINCIA
GlENNl NSI iw. is,., i„ A. Bl INI 0 Ll
cum descript. specier. novarum curantibus
l'ii. BarkerWebb et Th.de Heldreich. Pans.
R die neue ai k mis 'ii ["anni \l-,cs Reginae
Amaliae . In Gartenflora. 1860.
ZtlR KsNNTNISS DER GRIECHISCHEN I'avmn. Ibid.,
Descriptiq SPSCIERUll NOVARUM P'ior. GraeC.) in
Appendice ad Catalog. Seminum horti bot.
Atheniensis, 1860.
Ueber Pflanzen der Griechischen, INSBESONDERE
der Attischen Flora, die aïs .
rth sind. In Regel Garten
TuLIPA ORPHANIDEA Boiss. UND DIE TULPEN GrIE-
chenlands [e tab. . Ibid., 1862.
Dts Ni 1 11 •- 1 •. Grii henlands Plantes utiles
de l.t Grèce). Mit besondercr Berùcksichtigung
lier neugriechischen und pelasgischen \
namen. Athcn., 1862 in-8", p. 1 1
EnUKERATIO PLANTARUM QUAS in Cr 11 IESTATE
1846 LEG1T ET OBSERVAVIT Lu. DE II111.DR. In
Raulin, Description physique de l'île de I .
tom. II. avec 18 pi. uuhes représentant les es-
pèces nouvelles, dessinées par Heldreich. Paris,
Glaucium Serpieri Hei.dr. (c. tab.). In Regel Gar-
tenflora, 1 s- ;
Tulipa Hageri Heldr., eine neue Tulpenart der
Griechischen Flora (cum tab. . Ibid.. 187 :
Descrizione di ona nuova speciï di Lotis della
Flora Italiana, In Nuov. Giorn. bot. Ital., ot.
tobre 1873.)
SERTULUM PLANTARUM NOVARU1 IGNITA-
rum Florae Hellenh ,1. 1 lorentiae, 1876.
ZWE1 NEUI PFLANZENARTEN DER JoNISCHEN InSELN.
(In Oesterreich. bot. Zeitschrift, 18
Pi 1 tNZEN- GEOGR VPH1SCHE N i ■ ■
ARTEN i>i-:r euf -. Kl, ira. Ibid.. 1877.
Die Pflanzen der atti^ -:n Calen-
dario FI trae . Publie- comme fasc. V de Momm-
sen (A. Griechische Jahreszeiten. Schleswig
1877.
Ueber Sili Fenzl., ihi . und
ihren Verbreiti rk. In Oesterr. bot.
feitschrift, 1 v
- SYSTEMATtcus Heriurii Th. G. Orpha-
mi.is. Fasc. I, Leguminosac. Florentiae, 1877.
I ■ ' I 1 mi IHRI
\ [-en, Mosknu, 18 8.
La Fauni de i . Grèci Rapport sur les travaux
et recherches zoologiqucs laites en Grèce et
revue sommaire des anir. v trouvent
naturellement ou à l'état de domesticité. I. Ani-
maux vertébrés. Ouvrage publié par ordre du
Ministère de l'Intérieur pour l'Exposition uni-
verselle de Pans en [8 8. Athènes, 18 S
Beitraegh zur Kbnntniss m s \ 1 . und der
raphischen Verbreitung der Rosskastanie
\ culus Hippocastan . des Nussbaums Ju-
glans regia und der Bûche Fagus silvatica).
(In Sitzungsberichten der bot. Vereins derProv.
Brandenburg, XXI.) Berlin, 1879.
EtNl INSEKTENFRESSENDE PfLANZI DER GRIECHISCHEN
I 1 1 ir 1 1 >esterr. bot. Zeitschi
I"eui ru m 1 1 11 i. -\ i\i m 11. sp. Ibid.,
Beiti ig 11 Flora von I pirus. Nach den Samm-
lùngen des Herrn N. K. Chodzes. (In Sitzungs-
ber. des bot. Vereins der Provinz Brandenburg.)
Berlin, 187Q.
Una planta insectivora in Grecia. (In Cronica
cientifica por Raf. Roig y Torres. Barcelona).
1879.
Los Vertebrados de la Fadna de Grecia. Cum
^Addenda''. In Cronica cientifi. p. RoigyTor-
ies. Barcelona. 1879-80.
L'Ai 1 1 AU POINT DE VUE DES CARACTÈRES DE SA
■;. Extrait du Compte rendu sténogr
du Congrès international de Bot ini jue et d'Hor-
ticulture, tenu à Paris du 10 au 24 aoûl [878.
Pai is. 1880.
JoSEF SARTOR] Note biographique'. In Botanisches
Centralblatt 1880.
hys Spreitzenhoferi n. sp.Eine neue Stachys-
Art der griechischen Flora. In Oesterr. botan.
Zeitschr.. 1880.
D' Carl IL Th. Reinhold [Nécrologie). Ibid., 1SS0.
Musinitza. Eine Idylle vom Korax haute mon-
montagne en Etolie). Mit topographischen und
philologisch-dendrologisçhen Bemerkungen. In
.. l>Lilner's Archiv fur rnittel-und neugriech.
Philolo-ie'', Bd. I. Athen., 18S0.
VSRZEII UMss DER BIS Jll.'T AUS DER 7>0aS BEKANN-
n n Pflanzen. Nach ^\cn Sammlungen von
R.Virchowund J. Schmidtund den literarischen
Quellen, zusammengestellt von P. Ascherson,
Th. von Heldreich n. F.Kurt;. In [>' IL Schlie-
mann aIlios", Stadt und Land der Trojaner.
Anhang VI, p. 804-81 ;. Leipzig, 1881.
\ >s, ein griechisches Pflanzenbild.
1 i,: C. Bolle, Ueutscher Garten). 1881.
Ferulastaudi Ferula communis I... In
Verhandl. des botan. Vereins der Prov. Bran-
denburg, XXIII. 1881.
Ein homerischeb Pfi inzenname. (6puo; = Imperata
cylindrica). In Botanisches Centralblatt, 11e 10.
1881
Der Kafer des Propheten Elias. [In Sitzungs-
bericht der Gesellschafi natu 1 forsehender Freun
de in Berlin . 1881.
DlE I ICKMUSFLECHTB DES GRIECHISCHEN ArCHIPELA-
■ 1 - i-' iccella phycopsis Ach.). Ibid., 1SS1.
1 ^ -. Ill rEROPHYLLIE, 11EOBACIITET «El CERA-
rONIA SlLIQUA. Ibid.. 1882,
Flori di l'île de Céphalonie, ou Catalogue des
plantes qui croissent naturellement, etc. Lau
san ne, 1 88 :. âges.
11 UEBER DIE BOTANISCHEN ErGEBNISSI EINER
].E MONDE DES PLANTES
lOI
Berkisung Thessaliens. (In Sitzungsbcrichet
der K. preussischen Akademie der Wissenschaf-
ten, Berlin). t883.
Ilepî lioTavixvi; Ixâpojlâj; Iv 'Attixt). (Annales du
Svllngue „ Parnassos "). i8S3 .
1 1 e p •' 'Voux'ja[ji.o'j (Hyoscyaraus). In lUptootxôv tï)ç
sv 'AOv'vat; <l>c<pao(X£UT!XYÎ; 'ExcusEi'aç. 1884.
Ilspi Auxîaxou (Humulus Lupulus) xai TÎj; xaX-
XtEpYEt'aç aÙToû Iv 'EXXâoi. ( In 'F.XXtjvixîj
l'Eiopyi'a). lSS5.
Be.merkungen ueber die Gattung Mandragora und
Beschreibung einer neuen Art. (In Mitteilun-
gen des Botanischen Vercins fûr Gesammt.
Thûringen. IV). i885.
0. T. 'Opï.avi'Sr,ç coç BotocvixÔç. ^xtaycTOi'a.
Athen., 18S7. (Biographie de Th. Orphanides,
avec portrait.)
Tô AvOoç. (La Fleur. Exposé populaire.) Athènes,
1SS7.
Die Malabaila - Arten der Griechischen Flora.
(In Oesterr. botan. Zeitschrift.) 1S89.
Tô Kpi'vov, (iuStdTopixwî xai faropixtoç. (Sur le Lis.)
Athènes, 1S89.
Beitragzur Flora von Kreta von Dr Franz. Oster-
mcyer (Verhandl. der K. K. zoolog. botan. Ge-
sellsch, in Wien), 1890. (Contient les descrip-
tione des espèces nouvelles Centranthus Sieberi
et Leopoldia Spreitzenhoferi par Th. de Hel-
dreich.)
Ueber CUmpanula anchusiflora und C. tomentosa
der Griechischen Flora. (Botanisches Central-
blat.) 1890.
Note sur une nouvelle espèce de Centaurea
(C. redempta Held.) de l'île de Crête. (Bulle-
tin de la Société bot. de France.) 1890.
Note sur une variété nouvelle ou peu connue de
Lentille [Lens csculcnta Mch. var. microsperma
Heldr.) (Revue des Sciences naturelles appli-
quées, n" i5.) 1890.
'H XXtopiç xoù riapvaaaou. (Flore du mont Par-
nasse.) Extrait des Annales du Syllogue „ Par-
nassos ". Athènes, 1890.
'Il XXiopî; toù IIyiXi'ou. (Note sur la Flore du mont
Pélion, avec description d'une nouvelle espèce
de Verbascum (V. Aphentulium Heldr., dans
le journal Wz'kifyivs.GM, oct. 1891.)
'HpïxXvjÇ Mï]T(7Ô7touXoc. (Nécrologie du professeur
de zoologie H. Mitzopoulos.) 1892.
Ilspi t9)ç Tcr,YT)<r Kpuovépi. (Annales du Syllogue
« Parnassos ».) 1892.
Les Onagracées de la Flore grecque. (Extrait du
« Monde des Plantes ».) Le Mans, 1894.
XXwpiç '0;xr,pixïi (Flore d'Homère). Athènes, 189G.
MeX=Tï] itspl toù napOsvîou <papu*xu'>3ouç ëoTâv»iç
itapâ toîç àp^ai'otç. (Etude sur le « Parthenion »
des anciens. Annales du syllogue « Parnassos ».)
1S96.
Auteur des articles de Botanique dans {'Ency-
clopédie grecque ( AeÇixôv eyxuxXoTtatStxov ) ,
publiée à Athènes par MM. Barth et Hirst, li-
braires-édireurs, vol. I-IV, 1889-1896.
Collaborateur de feu Edm. Boissier dans les
« Diagnoses plantarum Orientalium novarum »,
1844-1859, et dans le « Flora Orientalis», vol.
I-VI et supplém., 1867-1888, pour les espèces
découvertes par Sartori, Heldreich et ses dis-
ciples, signées « Boiss. et Heldr. », ou « Heldr.
et Sart. », ou « Heldr. ». [Le nombre de ces
espèces s'élève à environ Soo.)
Herbarium Graecum normale. Collection de plantes
desséchées de la Flore grecque, publiée par
centuries, avec étiquettes très complètes (im-
primées pour la nouvelle série). Centurie I-VIIt-
1S54-1861, et cent. JX-XIII (nouvelle série)
1 886-1896.
Bibliographie
FLORE DU CHILI
Depuis la fin de l'année dernière, les distingués
Professeurs MM. Karl Reiche, Fed. Johow et Fed.
Philippi, de Santiago de Chile, ont commencé à pu-
blier un ouvrage d'ensemble surnotre Flore, travail
qui se faisait désirer etqu'ils ont exécuté en prenant
pour base l'ouvrage de M. Claude Gay, qui est
l'objet d'une révision critique, et les nombreuses
descriptions de végétaux de ce pays que nos sa-
vantsProfesseurs Philippi ont publiées et publient
encore sous le titre de a Plantas nuevas Chilenas »
dans les k Anales de la Universidad de Cliile ».
Les « Estudios criticos sobre la flora de Cliile »
ou « Flora de Chile » de MM. Reiche, Johow et
Philippi qui sont actuellement en publication dans
les «Anales de la Universidad de Chile », ont pour
objet non seulement les travaux de MM. Gay et
Philippi, mais en même temps la révision des
échantillons du riche herbier Chilien du Musée
National.
La classification en familles et genres adoptée
dans le travail auq ici je fais allusion est celle
de l'ouvrage fondamental moderne: Die Natur-
lichen Pjlanjenfamilien de MM. Engler et Prantl.
Voici la liste des faniillcs et genres, avec indica-
cation du nombre d'espèces de chacune, qui jus-
qu'à présent ont été publiés.
PHANEROGAME
A. — DICOTYLEDONES.
I. — Thalamiflores.
Fam. 1. — RANUNCULACEJE.
1. Anémone L., 7 espèces.
2. Ranunculus L., 26.
3. Amadryas Corners, 3.
4. Myosorus Dill., 1.
5. Caltha. L. 5.
Fam. 2. - MAGNOLIA.CE.Ï
1. Drymis Forst., 1.
Fam. 3, — LACTORIDACE^E
1 . Lactoris 1 espèce.
Fam. 4. — LARDIZABALE^
1 . Lardizabala Decaisne, 1 espèce.
2. Boquila Decaisne, 1.
102
[.E MONDE DES PLANTES
F n. :■. - BERBERIDAGEiE
i. Berberidopsis Hook., i espèce.
?. Berberis L., 28,
Fam. 6. — PAPAVERACEiE
i . Escbscholtzia Cham., i espèce.
2. Argemone Tourn., i.
3. Fumaria L., s.
Fam. r, — CRUCIFERE.
i . Cremolobus D C, 2 espèces.
2. Mennonvillea D C. g.
3. Hexaptera Hook., u.
4. Decaptera Turoz, 1.
3. Lepidium L., 12.
0. Coronopus Gaertn., 1.
7. Tblaspi L., 6.
8. Sisymbrium L.. 2^.
9. Isatis L. 1 .
10. Diplotaxis 1). C. 2.
1 1 . Brassica L. 2.
12. Raphanus L., 1.
1?. Grambe L., 1 .
14. Nasturtium R. Br. 11.
i5. Cardamine L., 29.
16. Dentaria L., 1 .
17. Mathevsia Hook. et Arn. 4.
:8. Schizopetalum Sims., 8.
19. Hutcbinsia R. Br., 1.
20. Capsella D. C. 1 .
21 . Draba L., 14.
22. Aij.il lis Ph. 1 .
23. Descurainia Webb. et Berth., 10.
24. Turritis L. 1 .
2: i. Arabis 1.. 1.
2Ô. Braya Stern. et Hoppe, 1.,
27. Eudema H. B. N. 1.
28. Omisiz Ph. 2.
Fam. 8. — CAPARIDACEJE.
1. Cleonie L., 1 espèce,
Fam. 9. — FLACOURTIACEiE
1 . Azara R. et P., 12.
Fam. 10. CISTACECE
1 Helianthemum Tourn . 2 espèces.
Fam. u. VIOLAGE.t.
1. Iomdium Vent., 2 espèces.
2. Viola L., 53.
Fam. 12. — DROSERACEiE.
1. Drosera L., 2 espèces.
Fam. i3. — POLYGALACEiE
1. Monina R., et P. 4 espèces.
2. Polygala L. 1 <.
Fam. 14 — FRANKENIACE^E
1. Anthobium Ph., 2 espèces.
2. Frankenia L . , 7.
Fam. i5. — CARIOFILACEAE
1 . Silène I... 1 espèce.
2. Melandrium Roehl., ô
3. Gypsophila L., 1 .
4. Stellarial... 7.
5. Cerastium L., 7.
6. Sagina L., 2.
7. Colobanthus Bartl,. -,
S. Alsine Wahlemb., 1.
9. Arenaria L.; 7.
10. Spergula L., 1.
1 1 . Fissa Adams., 20.
12. Drymaria Wild., 3.
' -;- Polycarpum Loeff)., 1.
14. Microphyes Ph.. 2.
i5. Bryopsis Reiche., 1.
iô. Picnophylum Remy ., 2.
17- Corrigiola L., 4.
18. Paronychia Juss., 4.
ii. Acanthonichia Rohrb., r.
20. Scleranthus L., 1.
Fam. 16. — ELATINACEjE
t. Elatine L., 2 espèces.
Fam. 17. — MALVACEiE
1 . Palava Cav., 4.
2. Abutilon Gaertn., 7.
3. Sphaeralcea St Hil., 4.
4. Modiola Much., 1 .
3. Malva I... 7.
<3. Malvastrum A. Gr., 17.
7. Plazianthus Forst , 1.
5. Sida L., 2.
9. Anoda 2.
10. Cristaria Cav.,
Fam. 18. — EL^IOCARPACEjE
i. Crinodrudrum Mol., 2 espèces
2. Aristotelia L'Hérit., 1.
Fam. 19. - EUCRYPHIACEjE
i. Eucryphia Cav., 2 espèces.
Fam. 20. — GUTTIFER^E
1 . Hypericum L., 3.
Fam. 21. — MALPIGHIACE-S:
1. Dimagonum Juss., 2 espèces.
2. Dinemandra Juss., 4.
Fam. 22. — SAPINDACE.E
1. Valenzuelia Bert, 1 espèce.
2. Bridgesia Bert., 1.
3. Llagunoa L., 1 .
Fam. -3. - VITACE^
1. Cissus L., 1 espèce.
Fam. 24. - GERANIACE.Œ
t. Géranium L.. [5 espèces.
2. Erodium L'Hcrit , 4.
3. Viviana Cav., g.
4. Balbisia Cav., 2.
Fam. 25. — TROPAEOLACEiE
i. Tropaeolum 1.., i2 espèces
Fam. 2». — OXALIDACEJE
1. Oxalis L., 90 espèces.
CARLOS E. PORTER
Valparaiso, Agosto 16 de iSgb.
Manuel de Géographie botanique par le
Dr Oscar Dm de, traduit par Georges Poirault.
Livraisons 14-16, Paul Klincksieck, éditeur, 52,
rue- des Ecoles, Paris. Ces livraisons renferment
les Préfaces du Traducteur et île l'Auteur, la fin
de l'ouvrage, les tables et les caries.
Recherches sur les Diatomées des cal-
caires tertiaires de l'Auvergne et sur l'o-
rigine de ces terrains, par le Frère Hkriiiaid
Joseph .
Racines fourragères et choux fourragers.
— Valeur alimentaire et exigences des
LE MONDE DES PLANTES
103
Racines potagères, par Df.naiffe (Imprimerie
Denaiiïe ; Carignan, Ardennes).
XVI. — Pflanzengeographie von Europa,
(Sommaires et Analyses) par Tu. Schube.
Notice biographique sur C. C. Gillet et
liste de ses travaux scientifiques par M. l'abbé A.
L. Letacq, (Alençon, Renaut-de-Broise, éd. 1S96.)
Intorno all'Opera « Les Lichens des envi
rons de Paris, par W. Nvlander e ceonn di
altri lavori di Lichenografia, nota di C. Grilli
(Ext. de Bulletino délia Socicta bot. italiàna.)
Fleurelettes. A Vendrely, Elégante plaquette de
poésies concernant toutes la botanique, les bota-
nistes et les rieurs, dédiées à l'un de nos collègues,
M. X. Vendrely à l'occasion du 60" anniversaire
de sa naissance. Nous étant fait une règle, pour ne
pas créer de précédents de ne jamais publier ici des
poésies, nous regrettons de ne pouvoir citer ici
des vers de ce recueil.
Some Analogies in the Lower Cretaceous
of Europe and America by Lester Frank
Ward. — Cet ouvrage, comme presque tout ce qui
nous vrént des Etats-Unis où la science est en hon-
neur, est illustré de nombreuses gravures et plan-
ches et orné de cartes.
La paléobotanique y tient une large place. Dans
son chapitre intitulé : Comparison of the Potomac
formation of America with the Wealden of En
gland, l'auteur compare les flores fossiles, y dé-
peint les troncs des Cycadées et les caractères des
forêts fossiles.
Après avoir traité du Crétacé d'Italie dont les
traités de Géologie parlent à peine, du mésozoique
du Portugal, M. Ward étudie successivement les
flores jurassique et crétacée de ce dernier pays et
passe en revue les angiospermes considérées par
d'aucuns comme archétypes. Cette partie de son
travail est des plus intéressantes.
Dans ce volume le savant géologue précise bien
des points et ajoute bien des données nouvelles
qui rendent l'étude de ce mémoire indispensable
aux géologues et à ceux qui s'occupent de paléo-
botanique.
PÉRIODIQUES.
Compositae novae e Flora sinensi, A.
Franchet (in Journal de botanique, to« année n"
23, 24 ; 11° année, n° 2.)
Note sur les Araliées des îles de 1 Afrique
occidentale, E. Drake del Castillo (ibid. ir
année, n09 2, 3 et 4.)
Origine exodermique des poils post-sta-
minaux des sépales chez les Santalacées,
Ph. VanTieghem (ibid, 1 ic année.n» 3).
Plantes nouvelles de la flore d'Espagne
(5° note,) Aug. de Coincy (ibid. 11° année, n„ 3 )'
Observations sur quelques Malvacées
(Malva ribifolia Viv., M. fastigiata Cav., M
cretica Cav., M. vivianiana Rouy., M. rotundi-
foha L, L., Lavatera ambigua Coss , non DC,
L. arborea L., L. cretica L., L. bicolor (Shuttlew>
inéd.) Rouy.
Un Stachyshy bride (S.digenea,) (germanicaX
alpina,) Ern. Malinvaud.
Influence du porte-greffe sur le greffon, (in
Revue Scientifique du Bourbonnais).
Révision des plantes phanérogames de
la flore Agenaise par O. Debeaux (in Revue de
Botanique n"' 146-156.)
Les Sphaignes de Bretagne, Eu. Bureau et
F. Camus, (in Bulletin de la Société des Sciences
naturelles de l'Ouest de la France).
Essai d'une révision des Potamots de
France, notamment de ceux de l'Est (Jura Lyon-
nais, Dauphiné,) Ant. Machin, (in Bull, de la
Soc. bot. de France, (XLIII, p. 434).
Observations et expériences sur l'ouver-
ture des fleurs del'Onothera Lamarckiana
Ser ; Louis Planchon (Ibid. p. 455. Nous pensions
certes quand le premier et pour la première fois
nous observions patiemment et Ionguemment l'ou-
verture des fleurs deVOnothera tetrapteraà Conoor
et à Wellington au sommet des Nilgiris (1800
m.) dans l'Inde anglaise et qu'à la suite de ces
observations, nous adressions une note à la
société botanique de France, note lue au Congrès
de 18S9, nous pensions avec raison ouvrir une
voie à des études et observations subséquentes.
Nous ne nous sommes pas trompé. MM. Roze et
Planchon ont l'un après l'autre étudié l'anthèse de
diverses Onothera. M. Planchon précise et détaille
les phases de l'ouverture de la fleur et appuie ces
détails de gravures. Cette partie de son travail n'est
pas sans intérêt. Mais l'étude expérimentale qu'il
a faite est encore plus remarquable. En faisant
varier les influences de radiation lumineuse, de
chaleur et d'humidité, il a pu constater que la
lumière et l'eau jouent les deux principaux rôles
dans l'anthèse des fleurs d'Onothera ; l'eau sur-
tout est un facteur absolument essentiel, et il a
ensuite étudié minutieusement le rôle du calice, et
de la corolle et résume ainsi son travail :
En résumé voici comment les choses semblentse
passer: Au coucher du soleil, un gonflement géné-
ral du bouton et spécialement de la corolle se pro-
duit par afflux de sève. Il est probable que l'abais-
sement de la température (passage du soleil à"
l'ombre) et peut être le changement dans l'état
hygrométrique (peu accentué pourtant chez nous)
diminuent l'évaporation sensiblement.
Dès lors, l'eau absorbée par les racines conti-
nuant à affluer, la turgescence des organes floraux
se produit (voir l'opinion de Dutrochet, cité par
M. Roze.) (Mais il faudrait rechercher ici si quel-
que cause d'ordre vital n'agit pas pour dirigerspé-
cialement lasève ascendante vers les inflorescences.)
Cette congestion amène tous les phénomènes de
l'éclosion. Dès le début les pétales en se gonflant
disjoignent le calice.
Puis l'expansion de la corolle et un commence-
ment de retournement des segments du calice
achèvent la disjonction. -
Pjis le retournement du calice se fait par gon-
flement de la face supérieure du limbe en un point
spécial grâce à une disposition anatomique particu-
lière.
Puis le déroulement et le déplissement de la
io4
I.E MONDE DES PLANTES
corolle se font, toujours par réplétion du limbe et
peut-être un peu grâce au bourrelet.
Enfin l'étalement définitif de la corolle sj fait
par turgescence encore : d'abord des pétales qui
achèvent de se déplisser, ensuite et surtout du
bourrelet dont le bord interne se dilate.
Le travail de M.Planchon, sans résoudre entiè-
rement le problème des mouvements floraux,
constitue un notable progrès dans l'étude expéri-
mentale de ces mouvements. Il nous parait certain
que la généralité des espèces d'Onothera présen-
tent les mêmes phénomènes d'anthése et nous
cmyons devoir à nouveau appeler l'attention de
nos collègues sur la biologie, vraiment digne d'é-
tude, de ce groupe.
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Influence de la température et de l'ali-
ment sur le quotient respiratoire des moi-
sissures, Gerber (séance du 18 janvier .
Nouvelles recherches sur les Amylotro-
gus, E. Roze séance du ier février.)
Sur la maladie de la gomme chez le
Cacaoyer, L. Mangin (Séance du 8 lévrier.)
Sur les diatomées contenues dans les
phosphates de chaux suessoniens, J. Tem-
père ^séance du i3 février.)
Un nouveau type générique de Myxo
mycètes. L. Roze. L'auteur a découvert un myxo-
mycéte, de structure beaucoup plus simple que
tous ceux actuellement connus, sur le mucus des
microcoques issus des gangrènes des tubercules
de pommes de terre. Ce champignon que M. Roze
a appelé Vilmorinella microccorum se présente
sous forme de sphérules très fugaces, larges d'en-
viron 7,<x et peu réfringentes, faisant place, quel-
ques jours après, à d'autres sphérules de forme
globuleuse moins régulière, plus petites, mais plus
réfringentes et renfermant un plasma vacuolaire
très distinct (séance du 22 février.)
Vie latente et plasmatique de certaines
Urédinées.l. Ériksson (séance du icrmars;.
Contribution à la physiologie de la greffe
Influence du porte-greffe sur le greffon
Gustave Rivière et G. Bailhache.
Informations.
-, ► Nous lisons dans la revue scientifique du
Donnais:
Préparation des Crassulacées.— On connaît la
vitalité que possèdent les plantes de la famille des
Crassulacées. Il est très -difficile de les dessécher
et leur préparation pour la mise en herbier doit
se faire dans des conditions spéciales. Voici le
procédé qu'emploie le frère Héribaud Joseph et
qui lui réussit très bien. Les échantillons placés
sur une feuille de papier collé papier de jour-
naux ou papier jaune), sont aspergés de benzine
et mis à dessécher s >us une très légère pression.
Au bout d'un couple de jours on change les
matelas et on asperge de nouveau les rares por-
tions des échantillons qui n'auraient pas été tués
du premier coup. Les sedum, par ce procédé, gar-
dent très bien leurs feuilles, mais il est important
de n'user que d'une pression très légère.
— ■► La librairie Friedlanoer et fils, G, Cars-
trasse ii. de Berlin vient de publier, outre un
bulletin-catalogue périodique d'ouvrages de phy-
sique et d'histoire naturelle, trois catalogues d'ou-
vrages de cryptogamie. Les librairies Hermann
Ulrich (Steglitz, Schùtzeustrassc, 46,) Osw.u d
Weigel (Leipzig. Kônigstrasse t) viennent de
publier aussi leurs catalogues.
- ► MM. Arvid Haglund et John Kâllstrôm,
Falun (Suède) ont publié fin 1896, le catalogue de
plantes conservées de Scandinavie qu'ils mettent
en vente.
- >- M. Gaston Bo.nnier a été élu le 8 mars dur
nier membre de l'Académie des Sciences en rem-
placement de M. Trécul.
- .- M. Georges Ville, professeur de physiologie-
végétale au Muséum est mort le 24 février, âgé de
-?i ans.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du 1" au 3/ Décembre.
De la part de MM. William Treleask i broch.) ;
Th. Schure(i vol.) ; J. Douteau (5 broch. et 1 vol.)
H. Marcailhou d'aymeric (1 broch.); Edw. L.
G ieene (2 broch.) ; A Songeon et A. Chabert
11 broch.) ; X. Vendrely (i vol.) ; A. S. Hitchcock
(2 broch.)
Du i" janvier au 2 S février
De la part de Mell<; M. Beleze (i broch). et de
MM. E. Niel, (3 broch.) P. Fauvei. (2 broch. ),
C. Grilli(i broch.), B. Ri. met 5 broch.), abbé
A. L. Letacq (i broch.), X. Vendrely (i broch. i,
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villes et provinces de France.
6' Année [2« Série]
N" 90
l" Mai 1897.
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DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
W
SOMMAIRE DU N» 90
Quelques explications, La Rédaction. —A propos de l'Evonymus leucocarpos Levl. et Lande,
H, Lbveillé. — Campanula subacaulis Levl., H. Léveillé. — La Greffe depuis l'antiquité
jusqu'à nos jours (mile), Luc. Daniel — Les formes desEpilobes français, H. Léveillé.
— Essai sur les noms patois des plantes méridionales les plus vulgaires (suite), Marius
Capoduho- — Bouquet de Noël, Victor Jamih. — Contribution à la Flore de la Sarthe. —
Flore des Nilgiris (mile), H. Léveiilé. — Flore de Châtellerault et de la forêt de
Chàtellcrault, L.-J. Ghelit. —Bibliographie. — Revue des Revues. — Mouvement de
la Bibliothèque et de l'Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
i 897
ACADEMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. de Heldreich, (Athènes),
pétuel ; M. II. I .évei] il'. Le
the .
Tre'sorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
rHte- Vienne),
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, IL Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouv, G. Kinc, Tueur. R. A.
Philippi.
COMITE DE RÉDACTION
i Monde dés Plantes
M. I.Évi.n : i . Dii cteur;A. ^cloque, Secré-
taire; P. \'. Liotard, Rédacteur
OFFRES & DEMANDES
Nos Aboni ri le voul >ir bien
nmuniquer leui offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, L-spcrni^-lf. lit l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
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annonces notre entière liberté.
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nières pages de notre couverture
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die diplôme d'associé libre.
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doit vous être à présent parvenu.
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reproduire en héliogravure les formes fran-
çaises d'Epilobes créées par nous, telles que
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Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet Vieux-Ponl .
(Ie Année (2e Série).
N° 90
ier Mai 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de 'Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
Par décision en date du 3o avril, M. Alb.
Gérard, de Rethel (Ardennes), est nommé
(Vlssocié libre de l'Académie.
Le Directeur,
Th. de Heldreich.
M. le Dr de Los Santos remercie de sa no-
mination en qualité de Membre auxiliaire ,
Les Académiciens titulaires sont invités à
choisir : i° Un nouvel Académicien titulaire
en remplacement de M. Posada-Arango, de
Medellin (Colombie), démissionnaire pour
cause de santé, et 20 un nouvel Académicien
correspondant.
Adresser les votes au Secrétariat avant le
icr août.
Candidats présentés par le Bureau :
Election d'un Académicien titulaire
MM. Casimir de Candolle et J. Christian
Bay.
Election d'un Académicien correspondant
MM. A. S. Hitchcock, Johann Lange,
Federico Philippi, H. Lévêque de Vilmorin,
Paul Parmentier.
Quelques explications.
Depuis six mois que nous avons appliqué à
la Revue les réformes annoncées, nous avons
reçu de nos amis et lecteurs de nombreuses
lettres et nous avons pu constater que nous
étions avec l'ensemble en parfaite communion
d'idées. On nous a demandé certaines décla-
rations et certains renseignements. Les voici :
La copie n'a jamais fait défaut au Monde des
Plantes depuis sa fondation, et, à lheure ac-
tuelle, nous avons encore, en portefeuille et
dans nos cartons, d'abondants articles. Toute-
fois beaucoup de ces travaux sont des notes
locales ayant un intérêt restreint pour l'en-
semble des lecteurs, ce sont de futurs maté-
riaux pour la géographie botanique. Nous les
ferons passer petit à petit car ce qui intéresse
le plus nos lecteurs ce sont les travaux de
vaste allure, traitant de questions d'intérêt
général. Quand nous aurons trop de notes
locales nous les condenserons dans un seul
numéro pour nous décharger un peu. Pour la
Bibliographie (Livres périodiques, Sociétés
savantes) nous serons souvent obligés de nous
borner à l'énoncé du titre, du travail en indi-
quant l'éditeur ou le n° de la Revue où l'on
pourra le retrouver.
On nous a demandé aussi de préciser les
conditions de la collaboration rétribuée.
i° Pour avoir droit à une rétribution il faut
être abonné au Monde des Plantes depuis 3
ans, ou prendre l'engagement de l'être durant
trois années consécutives.
20 Les notes purement locales (sauf excep-
tion dont le Comité de rédaction est juge) ne
peuvent être l'objet d'une rétribution.
3° La rédaction payée imposant à la Revue
une lourde charge il ne sera plus offert doré-
navant de tirages à part. Les auteurs devront
s'entendre directement avec l'éditeur à ce
sujet.
40 Tout auteur d'une note quelconque,
même locale, aura droit, en cas de non tirage
à part, au nombre d'exemplaires du n° ren-
fermant son travail qu'il voudra bien fixer
lui-même en l'adressant à la Rédaction. Ce
nombre ne pourra toutefois dépasser 3o exem-
plaires.
La Revue continuera de paraître à 16 pages
sauf les cas où un article plus largement
rétribué, ou des gravures coûteuses oblige-
raient la direction à réduire ce nombre.
A l'heure actuelle la Revue mesure en lon-
gueur de colonnes, autant que la plupart des
Revues mensuelles de botanique d'un prix
plus élevé, plus que les Revues de même
lob
LE MONDE DES PLANTES
prix et un mètre de plus qu'un périodique bi-
mensuel de grand format et imprimé en plus
gros caractères.
Nous avons donc fait tout ce que nous
ns pu pour satisfaire nos lecteurs. Nous
n'avons plus qu'à attendre de ceux-ci qu'ils
veuillent bien faire autour d'eux une active
propagande pour nous trouver des adhérents.
Ce sera pour eux le meilleur'moyen de nous
marquer qu'ils estiment la Revue et de ré-
pondre aux nombreux sacrifices que de notre
côté nous avons consentis.
La Rédaction.
A propos de l'Evonymus leucocarpos
Levl. et F. Lande.
Depuis les diverses notes que nous avons
publiées sur cette plante nous avons reçu plu-
sieurs lettres de divers botanistes, M. Viviand-
Morel, directeur du Lyon horticole, nous fait
remarquerque cette forme à fleurs blanches de
l'Evonymus europœus a été mentionnée dans
l'Encyclop. o/the trees'shrubs etc. (London)
et figure dans les catalogues des pépiniéristes
comme arbuste d'ornement cultivé dans beau-
coup de jardins. On le cultive par curiosité,
ajoute-t-il et on le trouve par ci par là dans
les haies.
L'impartialité nous obligeait à signaler les
judicieuses remarques de notre collègue . Tou-
tefois il n'en restait pas moins vrai que, à
notre connaissance, cette forme, en tant que
tonne stable et indigène, n'avait pas été dé-
nommée avant nous et que dans les conditions
où l'a trouvée M. Lande elle méritait d'être
signalée comme une race de l'Evonymus vul-
gaire, race véritable à cause de sa persistance
et dont l'adoption par les horticulteurs n'em-
pêche pas l'indigénat. Mais voici que notre
distingué collègue M. Lange de Copenhague
nous lait observer que depuis plusieurs années
il connaît cette variété qui, dit-il, est aussi
rite dans l'ouvrage de Dippel : Hand-
bookderLaubholj, Lund, II, p. 487 (E.europœa
var leucocarpa). En présence d'une description
antérieure que nous ignorions, nous laissons
a Dippel la paternité de cette variété inté-
ressante et notre appellation, d'ailleurspresque
identique, ne peut que rentrer dans la syno-
nymie.
II. !..
Campanula subacaulis Levl.
C'est dans Le Monde des Plantes du i« no-
vembre 1895, qu'après l'avoir observée pen-
dant quatre années consécutives, et dans des
conditions climatériques fort diverses d'humi-
dité et de sécheresse et en différentes Iocali-
tées où croissait le, type dans des conditions
identiques, j'ai pour la première fois indiqué
cette forme, sans la décrire, de la façon suivan-
te dans une note intitulée : Herborisations
sarthoises, 189 5.
« Une variété que nous appellerons subacau-
lis se trouve avec le type assez communément
à Livet, Louvigny et Saint-Rémy-du-Plain. »
Plus tard, (Monde des Plantes du i0'' octo-
bre 1896) je disais de la même forme mêlée
au type et répandue avec lui à Saint-Rémy-
du-Plain et à Livet : moins abondante dans
les années sèches ; et j'en donnais la descrip-
tion suivante brève et incomplète d'ailleurs :
« tige grêle, courte, parfois uniflore portant
ordinairement de 2 — 5 fleurs et ne dépassant
pas 10 centimètres de hauteur. »
Depuis lors j'ai adressé à divers botanistes
des échantillons de la nouvelle forme bien ca-
ractérisés, et provenant des localités ci-dessus
indiquées et en outre de Thoiré-sous-Conten-
sor où la plante croit en abondance.
De son côté M. Gentil, dans ses contribu-
tions à la flore Sarthoise, relevé des observa-
tions faites en 1896 (in Bull. Soc. d'Agric. Se.
et Arts de la Sarthe) publiait : k Campanula
glomerata L. subacaulis Levl. Forme naine,
pauciflore, ou même uniflore. Mêlée au tvpe
et répandue avec lui à Livet et Saint-Rémy-du-
Plain, abondante à Thoiré-sous-Contensor,
dans les anciennes carrières où au contraire
le type est rare (M. Léveillé). «
D'autre part M. Gonod d'Artemare auquel
j'avais adressé un échantillon de C. subacau-
lis me répondait à la date du 14 décembre
1896 :
« Le Campanula glomerata v. subacaulis, dont
dont vous m'avez envoyé un échantillon fin
octobre, est pour moi une variété naine et
uniflore, du Campanula aggregata Noce, et B.
sous-espèce du C. glomerata L. à feuilles
et pétioles très poilus, rudes ; à fleurs médio-
cres, entourées à leur base de bractées plus
courtes qu'elles. G. Lamotte prod. p. 5oi. »
Après examen de notre herbier, il nous pa-
rait que notre collègue a raison. Resterait à
s'assurer sur le vif si la sous-espèce aggre-
gata est réellement représentée dans la Sarthe
où d'après quelques uns de nos échantillons
d'herbier elle semblerait prédominer dans le
Saosnois. Quoiqu'il en soit, que notre variété
LE MONDE DES PLANTES
IO7
siibacaulis relève directement du Campanula
glomerata L., ou indirectement par le C. ag-
gregata N. et B. nous croyons bon d'en don
ner la diagnose définitive et la dispersion
jusqu'ici connue dans la Sarthe.
Plante naine pauciflore (• — 3 fleurs, rare-
ment 3 — 6), souvent même uniflore, très sou-
vent acaule, à tige, quand elle existe, ne dé-
passant pas 10 centimètres de hauteur, et
présentant rarement des fascicules latéraux de
fleurs à l'aisselle des feuilles. — Croit dans les
anciennes carrières, sur les talus et les buttes
à Livet, Saint-Rémy-du-Plain, Ancinnes et
Thoiré-sous-Contensor : anciennes carrières
à 1.S00 mètres du bourg.
Cette forme, comme nous avons pu nous en
assurer n'est nullement accidentelle. Elle est
persistante, que la saison soit sèche ou plu-
vieuse, que le terrain soit relativement meu-
ble ou absolument rocailleux. Ne pas la con-
fondre avec la forme que nous appelons
comme Haussnecht l'a fait pour les Epilobes
putata, forme qui n'a aucune importance et
qui résulte de ce que le Campanula glomerata
ayant été brouté, il se développe de nouvelles
tiges naines et pauciflores qui affectent abso-
lument l'aspect et le port de notre variété et
se confondent avec elle si l'on ne prend pas
la peine de s'assurer de la présence des res-
tes des tiges primitives tronquées et acciden-
tellement écourtées ou atrophiées, mais tou-
jours bien visibles. Nous possédons en herbier
un certain nombre d'échantillons de cette
forme trompeuse.
H. LÉVEILLÉ.
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
(Suite)
Pourtant, avant de passer aux physiologistes
proprement dits, nous ne pouvons négliger
Agricola, le célèbre médecin de Ratisbonne,
qui ne tut ni praticien, ni naturaliste au sens
propre de ces mots, mais bien plutôt l'alchi-
miste de la greffe et de la bouture.
Le livre d'Agricola renferme des choses in-
téressantes, mais il est regrettable que son
auteur ait jugé bon de les présenter sous un
jour mystérieux, et n'ait pas craint, pour
augmenter le merveilleux, d'y placer des er-
reurs grossières qui l'ont fait traiter de char-
latan par ses contemporains.
On pourra d'ailleurs juger de l'esprit du livre
par son titre général (1) et ceux de certains
chapitres.
Ainsi, après avoir reconnu que la greffe sur
racines est connue depuis plus de mille ans
(ce qui n'a pas empêché Thouin et les auteurs
modernes de lui en attribuer la découverte),
Agricola démontre que c'est un excellent
moyen pour obtenir des racines adventives et
multiplier les plantes.
En somme, ce n'est qu'une application pure
et simple des essais d'Ibn-al-A\vam, mais
Agricola l'intitule pompeusement :
« "Découverte inouïe concernant la multipli-
cation universelle des arbres et arbustes
inventée par Georges-André aigricola, le
2 avril 77 16. »
Voici en quoi consistait ce secret :
« Entés de racines coupées fraîchement sur
des tiges,
« Accommodés-les avec de la momie,
« Il en croistra des arbres parfaits. »
La momie était une sorte de mastic inventé
par l'auteur : il y avait un mastic qu'il em-
ployait à froid : c'était la momie liquide; l'au-
tre s'employait à chaud : c'était la momie
solide.
Mais où Agricola est véritablement observa-
teur et. découvre des choses nouvelles, c'est
quand il remarque que les racines adventives
sortent d'une espèce de calus, et cela qu'il
s'agisse en fait de greffons, t de tiges, de bran-
ches grosses ou petites, de boutons, pousses
ou feuilles. »
Les boutures d'yeux et de feuilles, sur les-
quelles on a fait beaucoup de bruit dans ces
derniers temps, remontent donc à Agricola.
C'est une découverte qu'il faut lui rendre à
la place de celle des greffes sur racines, connue
depuis longtemps, tout comme la greffe sur
racines des arbres fruitiers.
C'est encore à lui que revient le mérite d'a-
voir le premier fait des boutures à rebours en
plantant une branche par son petit bout, et
d'avoir essayé la valeur relative des divers
yeux situés sur une branche donnée.
Pour lui, et le fait demande à être vérifié, il
n'est pas indifférent de choisir pour écusson
l'œil de la base ou celui du sommet d'une
branche.
(1) Agricola G. A., docteur médecin à Riitis-
bonne, L'Agriculture parfaite ou nouvelle décou-
verte touchant la culture et la multiplication des
arbres, des arbustes et des fleurs, ouvrage fort
curieux qui renferme les plus beaux secrets de la
nature pour aider la végétation de toutes sortes
d'arbres et de plantes pour rendre fertile le terroir
le plus ingrat, Amsterdam, 1720.
io8
I.E MONDE DES PI.ANTF.S
En greffant les boutons du sommet, on
obtient un développement anormal et une
pyramide dans laquelle les branches inférieures
sont moins développées que les supérieures.
En greffant les boutons de la base, on
obtient le résultat inverse, c'est-à-dire une
pyramide normale et non renversée.
On trouve dans son ouvrage diverses plan-
ches concernant la greffe, dont l'une repré-
sente les divers instruments et produits
nécessaires dans cette opération.
La trousse complète du greffeur qu'il ap-
pelle o Gibecière à enter » se compose de :
i" Un almanach perpétuel d'ivoire;
2° Une plume à écrire ;
3° Un poinçon à racines ;
4° Un poinçon à écussonner ;
5" Un couteau à écussonner ;
6° Plusieurs couteaux pour tailler et inciser;
7" Un villebrequin creux ;
8° Un couteau exprès pour les fentes ;
0e Un ciseau à enter ;
io° Un petit marteau ;
1 1° Des ciseaux ;
12" Un fuseau avec bandes pour ligaturer ;
i3° Une provision de momie liquide ou so-
lide :
140 Un couteau d'ivoire ;
l5° Un couteau de verre pour écussonner ;
i6° Une petite scie de jardinier;
1 7° Deux compas de fer de Forêtier, à
pointes.
Ces deux instruments destinés à prendre les
épaisseurs relatives du sujet et du greffon,
sont de véritables métrogreffes.
D'autres planches réprésentent les greffes
des comtes, des nobles, des empereurs, qui
ont été reproduites dans la Monographie des
Greffes de Thouin, comme plus propres à
figurer dans l'histoire des greffes que dans la
pratique de cet art, parce qu'elles sont peu
solides.
Nous citerons encore, à titre de simple cu-
riosité, l'hypothèse qu'il émet sur l'origine de
l,i greffe :
■ On sait, dit-il, que c'est une ancienne
coutume, établie parmi beaucoup de peuples,
qu'au i8rjour.de mai les galands vont planter
un arbre verd devant la porte de leurs mai-
tresses. Un homme déjà vieux s'avisa de
faire cette galanterie à sa ménagère qui était
à p u près de son âge ; mais comme il n'était
pas de force à aller lui même couper un arbre
dans la forêt, il se contenta de prendre une
branche qu'il ajusta à un vieil arbre qui était
devant les fenêtres de sa femme : il fit une
fente à l'arbre et y inséra cette branche afin
qu'elle parût en être sortie. Le mois de mai
se passa et, suivant la coutume, on ôta les
mais qui avaient perdu leurs feuillages.
« Celui du bonhomme était au contraire de-
venu plus beau, il s'était tellement uni avec
l'arbre qu'il en tira de quoi se nourrir et de
quoi croistre. On ne parla bientôt plus aux
environs que du mai au bonhomme ; on eut
peine à croire que la chose fut véritable. On
accourut pour le voir et quand on eut remar-
qué que le fait n'était pas seulement vrai
mais encore qu'il n'y avait ri<m que de natu-
rel, on l'imita et on perfectiona un art que le
hasard avait fait trouver. »
Ce conte est ingénieux, mais il n'a qu'un
défaut : c'est que la coutume dont parle Agri-
cola est beaucoup plus récente que l'art de la
greffe.
D'ailleurs Agricola lui-même ne s'en faisait
pas accroire à ce sujet, car il ajoute :
« Le lecteur me fera la justice de croire que
je ne lui donne ce petit conte que pour le
divertir. U est certain que l'art de la greffe est
fort ancien. »
Les découvertes d'Agricola lui avaient sus-
cité beaucoup d'ennemis. C'est une vérité de
tous les âges que l'on jalouse seulement ceux
qui ont du talent et réussissent. On pourrait
fréquemment dire que le mérite de l'individu
est en raison directe du nombre et de l'achar-
nement de ses détracteurs.
Aussi le médecin allemand se plaint-il amè-
rement de ceux qui cherchent à lui nuire.
« Le génie de la plupart, dit-il, est de criti-
quer toutes choses : Nemo placet omnibus,
beaucoup moins un homme qui publie ses
recherches ! »
Pour être juste, il faut dire qu'Agricola, par
sa morgue incroyable, ses exagérations et ses
inexactitudes, prêtait fort le flanc aux attaques
de ses adversaires. Ainsi, après avoir pratiqué
longtemps la greffe, il ne craignait pas de dire
que l'on pouvait greffer le châtaignier sur le
sapin et il affirmait la possibilité des greffes
hétérogènes !
Mais en cela il sacrifiait simplement, comme
beaucoup d'auteurs, à l'esprit de son temps,
où l'amour du merveilleux était à son apogée,
et où les faits naturels, les expériences les
plus simples, revêtaient aux yeux de quicon-
que ne les comprenait pas un air de sorcellerie
quelquefois dangereux pour leur auteur.
Il est vrai que c'était aussi pour beaucoup
le moyen d'arriver à la célébrité.
Laissons les alchimistes pour revenir aux
naturalistes physiciens.
Le botaniste Magnol, en 1709, avait imagi-
né de faire pénétrer dans les plantes, par ab-
sorption, des liqueurs colorées, de même que
1.E MONDE DES PLANTES
IO9
pour étudier le trajet des vaisseaux dans les
animaux, on y injecte des matières colorées
liquides.
Hales (1) essaya de voir avec quelle force
les arbres tirent'1'humidité du sol, et les gref-
fes la sève du sujet: c'est lui qui fit l'expé-
rience, désormais classique, sur la valeur de
la pression qui s'exerce dans un pied de vigne
nouvellement coupé, auquel on adapte un
manomètre rempli de mercure.
Il démontra aussi très nettement que la
sève des plantes circule tout aussi bien de
haut en bas comme de bas en haut. Pour
cela il greffa par approche sur branches trois
arbres voisins, puis il ^déracina celui du mi-
lieu. Ce dernier continua à vivre et à se bien
porter comme s'il était resté dans le sol ; donc
il était nourri par la sève qui descendait des
arbres auxquels il était soudé, et la circula-
tion de la sève était démontrée.
Vers la même époque que Hales, Duhamel
du Monceau (2), commençait ses remarqua-
bles recherches sur la greffe.
Ce qui distingue cet illustre savant de ses
devanciers, c'est d'avoir su sortir l'art de la
greffe de l'empirisme pur et des conceptions
si souvent fantaisistes où il était alors confiné
pour le faire entrer à pleines voiles dans le
domaine expérimental.
S'il dut à sa situation spéciale de pouvoir
faire sur les arbres un nombre considérable
d'essais, il lui reste le grand mérite d'avoir
su les faire avec une précision et une rigueur
scientifiques telles qu'elles peuvent encore au-
jourd'hui servir de modèle.
Ce sera l'éternel honneur de Duhamel d'a-
voir le premier, aussi bien que l'état de la
science le permettait alors, indiqué comment
se fait la cicatrisation des blessures, comment
s'opère la soudure définitive dans les greffes
ligneuses, et quelles sont les conditions géné-
rales de leur reprise.
Pour établir une théorie complète, il ne lui
a manqué peut-être qu'un microscope plus
puissant. Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner
du nombre considérable de plagiaires qui ont
(1) Hales, Statique des végétaux (traduction de
Buffon), Paris, 1735.
(2) Duhimel du Monceau, Physique des arbres,
Paris, 1758. — Dans ce volumineux ouvrage se
trouvent résumées les Notes qu'il a publiées dans
les Mémoires de l'Académie des Sciences: Sur les
greffes, H. 1730, p. 55; De l'importance de l'ana-
logie et des rapports que les arbres doivent avoir
entre eux pour la réussite des greffes et leur durée,
M. 1730, p. 102; M. 173 1 , p. 357 ; Recherches sur
la réunion des plaies des arbres et sur la façon dont
la greffe s'unit au sujet sur lequel on l'applique,
H. p. 70, M. p. 319, 1746.
pillé cet auteur, dans tous les genres, et l'ont
démarqué sans scrupule.
Il suffit de parcourir les traités de physio-
logie végétale et surtout les traités concernant
la greffe pour être édifié à ce sujet. Faut-il
s'en plaindre ? Non.
C'est le sort commun de tous les travaux
sérieux, et une sorte de consécration défini-
tive du génie.
Pour faire toucher du doigt la méthode de
Duhamel, nous ne saurions mieux faire que
de lui laisser la parole.
Dans son premier mémoire sur les gref-
fes (1728), Duhamel, ayant été frappé de l'ana-
logie entre les greffes et les plantes parasites,
débute ainsi :
« Comme les plantes parasites, le guy, par
exemple, s'élèvent de semences sur les arbres
et s'y unissent aussi intimement que les autres
plantes le font avec la terre ou les greffes sur
leur sujet ; comme la position de certains
pieds de guy sur les arbres ressemble fort à
celle des écussons sur leurs sauvageons ; enfin
comme les plantes parasites et les greffés tirent
nécessairement leur nourriture des arbres où
elles sont attachées, j'avais d'abord pensé que
les greffes pourraient bien être des plantes
parasites qu'on élèverait de bouture sur les
arbres, et qu'elles jetaient, comme le guy, des
racines dans l'écorce de leur sujet.
1 Pour vérifier cette conjecture, je fis bouillir
dans l'eau des greffes de pêcher sur prunier,
et ayant enlevé l'écorce qui se détache aussi
aisément du bois que si l'arbre était plein de
sève, la différente couleur des bois du pêcher
d'avec celui du prunier me fit apercevoir très
distinctement la réunion des deux bois qui ne
ressemble en rien à des racines, puisque dans
le premier cas, on voit une union de fibre à
fibre (1)) ce qui me fit penser que la réunion
des greffes devait être plutôt comparée à celle
des plaies des arbres, et je me déterminai à
tourner mes vues de ce côté-là .
« Pour découvrir ce qui se passait dans
l'endroit de l'application, que j'ai reconnu par
mes observations être le seul où se peut opé-
rer tout le mistère, j'ai scié, fendu, coupé et
éclaté une quantité de greffes et écussons.
« J'ai choisi pour ces observations, tantôt
un arbre greffé sur son semblable, comme
pommier sur pommier, etc., tantôt un arbre
greffé sur différentes espèces, comme pêcher
sur prunier, etc., dans l'espérance que le chan-
(1) C'est encore cette expérience qui est le meil-
leur argument à opposer à la théorie des forma-
tions descendantes.
I IO
LE MONDE DES PLANTES
gement des bois serait plus favorable à mes
recherches.
D ins la mesme vue, j'ai encore pris quel-
quefois des arbres dont la greffe était morte
et le sujet vivant ou dont les deux étaient a
moitié- morts ou pourris.
un mot. j'ai pris quantité de précau-
tions que l'on imagine bien qui peuvent venir
à l'esprit de ceux qui font des observations et
qu'il serait trop long et asse's difficile de rap-
porter.
i J'ai toujours reconnu plus ou moins clai-
rement que les fibres de la greffe changent
t italement de direction, se pliant et se repliant
sur elles-mêmes en ziezac et tantôt en formant
plusieurs révolutions d'une manière assez irré-
suilière. »
A suivre.
L. Daniel.
Les formes des Épilobes français
D'après l'herbier de l'Académie inter-
nationale de Géographie botanique
Innombrables sont les variations des formes
spécifiques chez les Epilobes ; la plupart
d'entre elles sont tellement instables qu'il nous
paraît superflu de les nommer à moins qu'on
ne s'amuse à faire pour le genre Epilobium ce
qui a été fait pour les Rosa, Rubiis, Mentha,
Hieracium, dont l'analyse, poussée à ses der-
nières limites, provoque chaque jour un remar-
quable mouvement de synthèse.
Toutefois, certaines formes, non pas tant
par leur constance que par leur fréquence,
et leur large diffusion, méritent de recevoir
une dénomination de peur que des herbori-
sants novices ou des fleuristes méticuleux ne
les érigent imprudemment en variétés, voire
même en espèces, sous prétexte qu'elles n'ont
été ni signalées, ni dénommées. Aussi a ce
p lint de vue trouvons-nous excellente la Flore
de France de MM. Rouy et Foucaud qui
constitue un répertoire complet de toutes les
formes végétales jusqu'ici signalées en France.
; pourquoi, dans le présent travail, qui
comprendra deux parties, nous commencerons
par suivre la méthode de ces distingués au-
teurs, puis nous passerons en revue toutes
les formes signalées par le professeur Haus-
sknecht en donnant surchacunes d'elles notre
appréciation personnelle.
Nous renvoyons pour les diagnoses à notre
travail sur les Otfothéracées françaises ,
I. — NOS FORMES
FLEURS A PÉTALES ÉTALÉS
E. neriifolium Levl. (E. angustifolium
L. p. p. ; E. spicatum Lam.) :
Deux formes :
E. slenophyllum Haussk. — Feuilles linéai-
res lancéolées, larges de 5-8 millimètres. C'est
cette forme qui, avons-nous dit, constitue un
intermédiaire entre \'E. neriifolium et \'E.
rosmarinifolium, à tel point qu'elle a été prise
plusieurs fois pour un hybride de ces deux
espèces. Nous la distinguons à ce titre. Nous
ne la connaissons pas en France où cependant
elle est à rechercher ainsi que la forme sui-
vante.
E. albijlorum Haussk. — Pétales blancs ;
sépales d'un vert pâle.
E. rosmarinifolium Haenke.
Une forme :
E. canescens Sie\{E. Steveni Boiss. in Herb.
Pari — Plante toute couverte de poils blan-
châtres ; feuilles présentant une callosité rous-
sâtre ou noire à leur sommet.
Hab. — Région littorale. — Alpes-Mariti-
mes ; Nice: vallon de St André (J.'Barl.ii.
Var. E. Fleischeri Hochst.
Une forme :
E.platyphyllum Haussk. — Feuilles élargies
au milieu, larges 5-6 millimètres; pétales sou-
vent légèrement obeordés. Forme de transi-
tion entre YE. rosmarinifolium et la forme
slenophyllum de YE. neriifolium.
Hab. — Rochers et moraines du sommet
des Alpes. — Hautes-Alpes : mont Genèvre
(Barthe) ; source du torrent de Verderel au
Villard St Chaftrey (M. Capoduro) ; Haute-
Savoie : ravins entre Brison et le mont Saxon-
net (Timothée).
E hirsutum L.
Quatre formes :
E. incanum Levl. (y villosum Haussk.). —
Tige et ieuilles velues blanchâtres ; tige sou-
vent couverte de poils glanduleux.
Hab. — Région littorale méditerranéenne.
— Alpes-Maritimes : NiceiJ. 7>. eBarla).
E. lanatum Levl. (8 tomentosum Haussk.
E. tomentosum Vent. — Tige et feuilles cou-
vertes d'un épais tomentum blanchâtre-coton-
neux.
A rechercher en France. — Nous possédons
cette forme de Soure (Portugal) recueillie par
M. Moller.
E. nanum Levl. Plante petite dans toutes
ses parties, haute de 2 à 3 décimètres à peine ;
port de YE. molle • fleurs de YE. hirsutum.
Hab. — Graviers, lieux pierreux et rocail-
leux, surtout des terrains calcaires, — Pyrén.-
Orient.: Perpignan: graviers de la Têt. {J.Ney-
LE MONDE DES PLANTES
I 1 I
raut) ; Sarthe : Les Mées : bord de l'e'tang de
Gué-chaussé ! Mayenne : St George-sur-Erve :
carrières avoisinant les grottes !
E. leucanthum Levl. Fleurs blanches.
E. molle Lam (E. parviflorum Schreb.).
Var. E. mollissimum Wehv : Sarthe :
St Re'my-du-Plain : prairie humide sur la
droite de la route de Livet. Localité aujour-
d'hui détruite que nous n'avons pas pour ce
motif comprise dans notre travail sur les Ono-
théracées françaises.
Deux sous variétés :
E. subglabrum Koch. — Tige pubes-
cente ; feuilles presque glabres et vertes. —
Forme commune et répandue en France.
E. menthoides Hausskn. Feuilles presque
rigides, cendrées-blanchâtres sur les deux
faces, parfois ridées-crépues ; tige fortement
velue. — Aussi répandue que la forme précé-
dente.
Quatre formes :
E. alternifolium Levl. Toutes les feuilles
alternes.
E. trifoliatum Hausskn. — Feuilles verticil-
lées par 3, rarement par 4.
E. maritîmum Levl. — Tige grêle et ram-
pante, haute de 1-2 décimètres; feuilles petites
obovales elliptiques et cendrées.
Hab. — Forme des sables maritimes et des
dunes. — Vendée : St Jean de Monts !
E . reptans Levl. Tige rampante et longue-
ment radicante.
Hab. — Marécages, landes humides, lieux
tourbeux, fossés fangeux. Sarthe : St Rémy-
du-Plain : route de Livet! Ancinnes ; forêt de
Perseigne, petit marécage sur la droite de la
ligne du Louvre-Neuchàtel. Forme qui doit-
être assez répandue en France, Elle rappelle un
peu la Var. Meneçesi de Madère.
E. montanum L. — Feuilles brièvement
pétiolées, nettement cordées, souvent subses-
siles.
Une variété
E. dubium Levl. — Nous donnons à nou-
veau la diagnose de cette forme très compré-
hensive et que nous regardons comme l'in-
termédiaire entre E. montanum genuin et
\'E. lanceolatum genuin. Feuilles nettement
pétiolées, ovales ou ovales-oblongues, plus pe-
tites que dans le type, légèrement atténuées à
la base, celle-ci arrondie ou subcordée ; fleurs
jamais changeantes ; plante peu élevée.— Les
petits rameaux feuilles à l'aisselle des feuilles
existent souvent chez cette variété, alors qu'ils
manquent chez certains échantillons d'E. lan-
ceolatum.
Une sous-variété :
E. Gentilianum Levl. — Petite plante,
parfois rameuse dès la base, à feuilles nette-
ment et presque également atténuées aux deux
extrémités, alternes ou opposées ou même
verticillées, jamais cordées à la base. Nous dé-
dions cette variété à M. Gentil le sympathique
et distingué botaniste sarthois.
Station. — Lieux boisés, frais ou couverts,
talus des routes.
Hab. — Sarthe : forêts de Perseigne et de
Bercé. Certainement répandue en France.
Deux formes.
E. glaucescens Hausskn. — Tige et feuilles
glauques. — A rechercher en France. Nous
possédons cette forme du Japon où elle
croit dans les forêts d'Abashiri et au bord du
lac de Toya (R. P. Urb. Faurie).
E. verticillatum Mert. et Koch. — Feuilles
verticillées par 3 ou 4. Nous avons trouvé
cette forme à Chérancé (Sarthe) dans les bois
et à St Pierre-sur-Orthe (Mayenne) sur la
route de Sillé : Elle se rencontre çà et là en
France et doit-être peu constante.
Nous possédons en outre un échantillon d'E.
dubium qui présente un cas tératologique que
nous mentionnons ici a titre de curiosité'
Une piqûre d'insecte répétée au niveau de la
7e et Se paires de feuilles a déterminé l'arrêt
du développement de la plante et la formation
de deux galles. Immédiatement au dessous de
chacune de ces galles s'est développé une in-
florescence grêle et abondante du plus curieux
effet. Cette plante a été recueillie par nous au
bas de la ligne des Grands Houx, près la vallée
d'Enfer, dans la forêt de Perseigne (Sarthe).
Sous-Esp : E. lanceolatum Seb. et Maur.
(E. lanceolatum. Seb. et Maur. pro specie).
Feuilles nettement et longuement lancéolées,
longuement atténuées en pétiole très net à la
base.
Var : E. macrocatomischum Levl (E. à
feuilles inférieures longuement pétiolées).
Var : E. rigidulum var. nov. — Feuilles
légèrement rigides, à nervures très apparentes,
moins longuement pétiolées que oVins la va-
riété précédente, plus épaisses, comme par-
cheminées, les inférieures ordinairement très
obtuses et comme subarrondies au sommet,
à dents saillantes, très prononcées ; feuilles et
tige même parfois rougcâtres. Cette variété
qui nous paraît constante est répandue en
France. Elle est intermédiaire entre la variété
précédente et la variété tramitum Levl.
Hab. — Lieux secs ; bords des chemins.
Une forme :
E.ovatum Levl. — Feuilles petites denticulées,
toutes (sauf parfois les supérieures) obovales-
arrondies aux deux extrémités. Cette forme
est voisine de \'E. tramitum.
I 12
LE MONDE DES PLANTES
Telles sont les formes chez les Epilobes à
stigmate quadrifiJe. Avec la meilleure bonne
volonté du monde nous n'avons pu en trouver
d'autres qui méritassent de fixer l'attention et
d'être dénommées. Encore ferons-nous obser-
ver que nous ne garantissons pas la stabilité
de ces diverses formes et qu'à ce point de
vue nous n'attachons pas au présent mémoire
la même importance, il s'en faut de beaucoup,
qu'à notre précédente révision des Epilobes
français comprise dans le travail en cours sur
les Onothéracées françaises.
Parmi les formes qui précèdent, les plus
sérieuses et les mieux caractérisées, qui nous
semblent constantes dans le milieu qui d'ail-
leurs les crée, sont : E. subglabrum Koch.,
/•.'. menthoides Haussk., E. Gentilianum Levl.
Les variétés : macrocatamischum Levl., E. ri-
gidulum Levl. et E. tramitum Levl. sont elles-
mêmes, selon nous, le résultat de l'adaptation
des formes typiques au milieu.
11 nous reste à voir quelles sont les formes
valables dans le groupe complexe des Epi-
lobes à stigmate indicis.
'.1 suivre)
H. Léveillé.
ESSAI
sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires
PAR
Marius CAPODURO
Membre de l'Académie Internationale de Ge'ographic
Botanique ei de l'Association
pour la protection des Plantes
{Suite.)
8. — Balicot. Balicot fer..
Mercuriale, Vignette, Voireuse, Sambarge,
Cagarelle.
Mercurialis annua L.)
Les noms de balicot. balicot fer sont
donnés à deux plantes bien différentes : le pre-
mier, au basilic [Ocymum basilicum) labiée
tique, cultivée en France dans les jardins:
je second, à la mercuriale {Mercurialis an-
nua) mauvaise plante malheureusement trop
commune dans les champs.
Cette dernière espèce jouit cependant im-
propriétés purgatives et nutritives que ne
scJe pas le basilic ; de plus la mercuriale ré-
pand une odeur désagréable surtout quand on
froisse les feuilles, tandis que le basilic exhale
un parfum des plus délicats. Ce n'est donc
pour aucune de ces raisons que la mercu-
riale est appelée balicot fer ce qui veut dire
basilic sauvage ou faux-basilic, mais peut-être
parce que la plante, abstraction faite des pro-
priétés, de l'odeur, de la famille, n'est pas
absolument sans analogie avec le basilic quant
au port de ses tiges, à la forme de ses feuilles,
en un mot quant au faciès général.
Dans certaines .localités, la mercuriale est
encore appelée babarico. Dans d'autres, c'est
la Psoralea bituminnsa qui est surtout connue
sous le nom de balicot fer. peut-être parce
que cette légumincuse répand une odeur dé-
sagréable aussi pénétrante que celle de la
mercuriale.
o. — Baouco
Plusieurs espèces de graminées.
Plusieurs espèces de graminées sont dési-
gnées sous le nom patois de baouco. suivant
les régions.
Dans la Provence montagneuse ï'Avenci
sempervirens et le Calamagrostis argentea
sont connus indifféremment sous ce nom.
Dans les environs de Marseille et de Tou-
lon, c'est du 'Brachypodium ramosum qu'il
s'agit ; et l'expression provençale de faire la
baouco, bien répandue parmi les populations
rurales, signifie : arracher ou plutôt faucher
à l'aide d'une simple faucille cette petite gra-
minée qui pousse si abondamment partout,
sauf dans les terres cultivées. Elle fournit une
litière très estimée.
Par analogie on a donné le nom de baouco
à plumet à la Stipa pennata dont l'arête,
qui peut atteindre jusqu'à trente centimètres,
est très plumeuse au sommet.
io. — Barbabou.
Barbe-de-bouc, Ratabout
[Tragopogon pratensis L.)
Barbabou. bouchigras. cougureou. sar-
cifi, autant de noms que porte le Trapognn
pratensis. L'étymologie provençale à la même
signification que l'étymologie grecque: Tp-x-;o;,
bouc ; TOrtycùv, barbe. Les aigrettes ressem-
blent à une barbe de bouc.
Cette espèce est quelquefois appelée pin-
cèou, pinceau, le pédoncule qui porte les akè-
nes parvenus à maturité affectant assez exate-
mentla forme d'un pinceau.
A Valensoles (Basses-Alpes), d'après M Hon-
t. le nom de barbabou est donné au Po-
dospermum lacinialum, plante d'ailleurs li es
voisine du genre Tragopogon.
il — Bartalai.
Cirscs et chardons en général.
D'après M. Honnorat, un désignerait sous ce
nom tous les chardons de haute taille.
LE MONDE DES PLANTES
Il3
MM. Amédée de Fontvert et Achintre appel-
lent ainsi plus particulièrement un Cirse très
épineux et d'assez grandes dimensions, qui
croît sur les coteaux arides, le Cirsium
ferox DC. C'est d'ailleurs sous ce seul nom
que le connaissent les paysans des environs
d'Aix-en- Provence.
Néanmoins notre opinion est que la dénomi-
nation de bartalaï ne s'applique pas seule-
ment aux chardons et aux cirses mais encore
à certaines autres composées munies de pi-
quants très raides et très acérés tels que Echi-
nops ritro L.,Silybum marianum Gaertn., Ono-
pordon illyricum L., Picnomon acarna Cass.,
KentrophyUum lanatum D C, Scolymus his-
panicus, Centaurea Caldtrapa, etc.
12. — Bello dé jour.
(Dame de onze heures — Liseron tricolore.)
(Ornithogalum umbellatum — Convolvulus tri-
color L.
La bello dé jour c'est l'ornithogale en om-
belle ou plus vulgairement dame-de-onze
heures ; c'est aussi le liseron tricolore cultivé
dans les jardins et les treillis où il forme d'ad-
mirables berceaux de verdure et de fleurs.
Ces deux plantes n'épanouissent leur corolle
qu'en plein soleil ; elles la referment quand le
jour est sur son déclin.
D'où la dénomination populaire qui leur est
donnée.
i3. — Bello dé nuech.
Belle-de-nuit.
(Mirabilis jalapa)
La bello dé nuech n'est pas une espèce
indigène ; mais comme on la rencontre assez
souvent cultivée dans les jardins et quelque-
fois subspontanée ou échappée des parterres
à l'entour des habitations, il nous a paru in-
téressant de la mentionner ici.
Comme son nom nous l'indique, la fleur de
belle-de-nuit n'ouvre sa corolle qu'à la fin du
jour et se referme le lendemain dès l'aube.
Le moindre rayon de soleil la fait se refer-
mer aussitôt ; s'il pleut pendant le jour ou si le
ciel est couvert, la corolle se maintient ou-
verte, mais alors elle se flétrit en peu de temps,
car le jour, quel qu'il soit, lui est contraire :
ce qui provient de ce que le soleil dessèche et
fait évaporer une humidité qui lui est néces-
saire pour que ses parties soient étalées.
14. — Bello viando.
Barbotte, Billon, Bisaille, Pesette, Vesce culti-
vée, Vesce d'hiver.
(Vicia saliva L.)
Nom donné dans les environs d'Aix à une
vesce sauvage, commune dans les champs de
blé: Vicia sativa. Les fleurs sont d'un beau
rouge foncé et quelquefois les gousses parve-
nues à maturité portent une tache rougeâtre,
couleur de la viande fraîche et parallèle à la
suture des valves.
Serait-ce pour ce motif que dans bon nom-
bre de localités la vesce d'hiver est appelée
bello viando.
i5. — Blavet, bluret
Bleuet, Casse-lunette, Barbeau, Miroir-de-
Vénus.
Centaurea cyanusL. — Specularia spéculum
C'est généralement sous la dénomination
provençale de bluret ou de blavet qu'est
connu Centaurea cyanus, communément bleuet
ou bluet, à cause de la couleur bleu-céleste
de ses fleurs. Bluret est un diminutif de l'ad-
jectif provençal blur, bleu ; blavet nous pa-
rait être une corruption de bluret. De ce que
le bluet est bleu on en a conclu qu'il fallait
l'appeler bluret ; la raison n'est pas suffisante,
car il ne manque pas de plantes à fleurs
bleues comme le Centaurea cyanus et qui ne
portent pourtant pas ce nom.
Il est vrai qu'à Manosque (Basses Alpes)
ce n'est pas le Centaurea cyanus qu'on con-
naît sous le nom de bluret mais une petite
campanulacée des moissons, vulgairement ap-
pelée Miroir-de-Vénus (Specularia spéculum)
dont les fleurs sont d'un bleu tendre et déli-
cat. A part cette exception, nous ne croyons
pas qu'ailleurs la dénomination de bluret se
soit généralisée à d'autres espèces à fleurs
bleues.
16. — Bouen cardoun
Chardon béni
(Cnicus benedictus L)
Littéralement, bon chardon.
Dans les environs d'Aix, où il abonde, on
ne désigne pas autrement le chardon béni.
(Cnicus benedictus). On sait que les chardons
sont sans utilité en général. Pour quelle rai-
son alors le chardon béni est-il appelé bouen
cardoun? Peut-être parce qu'autrefois — et
actuellement encore dans certaines localités —
il a pu être utilisé comme sudorifique et fé-
brifuge et qu'en cela il serait un peu moins
inutile que les autres chardons.
17. — Boueneïs herbos
Persil
(Petroselinum sativum)
Etymologiquement, persil signifie ache ou
espèce d'ache qui croit dans les lieux pier-
reux, du latin petroselinum. L'étymologie pro-
H4
LE MONDE DES PLANTES
vençale de boueneïs herbos ne se rappro-
che en aucune façon de l'étymologie savante.
Dans le Midi le persil n'est pas connu sous
un autre nom que celui de boueneïs herbos.
La raison en est tout à fait simple. Le persil,
d'un usage presque quotidien dans l'art culi-
naire, possède à un assez haut degré diverses
propriétés qu'il semble emprunter à une foule
d'autres bonnes plantes d'assaisonnement.
18. — Bouens homes
Les Sauges
(Salvia L.)
On a réuni, sous la dénomination générale
de bouens homes, plusieurs sauges. La Sal-
via sclarea porte le nom particulier do bouens
homes blancs, à cause de ses fleurs d'un
bleu très pâle presque blanc. La Salvia pra-
tensis dont les fleurs sont d'un bleu foncé
porte celui de bouens homes blurs.
La dénomination de bouens homes a été
appliquée à ces deux espèces, communes dans
les prairies irriguées, probablement parce
qu'elles émergent au-dessus des autres herbes
et balancent à la moindre brise leurs sommi-
tés fleuries tout comme de petits bonshom-
mes qui exécuteraient des danses plus ou
moins fantastiques.
L'hypothèse est risquée, mais admissi-
ble selon nous.
19. — Boues de la Santo Baoumo
It commun.
[Taxus baccata L.)
Cet arbre constitue une des principales es-
sences forestières qui peuplent la remarquable
forêt de la Ste-Baume ; et comme on ne le re-
trouve pas ailleurs dans les environs, les ha-
bitants des localités circonvoisines lui ont
donné le nom de boues de la Santo-Ba-
oumo.
Par son feuillage sombre et son port, cet ar-
bre est considéré comme l'emblème de la tris-
tesse. La tradition lui attribue toutes sortes
malfaisantes. D'après Théo-
phraste ses feuilles tuent les chevaux qui les
mangent mais épargnent les herbivores rumi-
nants. Le suc des baies de l'if, dit Strabon
servait aux Gaulois pour empoisonner leurs
flèches. César rapporte que Cativulcus, roi
des Eburons, en but pour se donner la mort.
Virgile prétend que les émanations de cet ar-
bre en fleurs sont fatales aux abeilles. Et si
l'on en croit Dioscoride ses fruits donneraient
des diarrhées colliquatives mortelles.
Quant à Pline, il a fait de l'if le symbole
des plantes vénéneuses et prétend que du mot
grec toxicon poisoni descend en ligne directe
le nom latin de l'if (taxus). Ce qu'il y a de cer-
tain, c'est que les propriétés vénéneuses de
l'if ont été de tout temps beaucoup trop exa-
gérées.
20. — Boui blanc
Arroche halime
[Atriplex halimus L.)
C'est probablement une corruption de boues
blanc qui, au sens littéral du mot. veut dire
bois blanc.
Ainsi est appelé 'à Hyères et dans les envi-
rons un arbrisseau de la famille des salsola-
cées, assez commun sur le rivage et quelque-
fois subspontané ou planté à l'intérieur des
terres où il sert de haie: c'est V Atriplex ha-
limus dont les rameaux et les feuilles ont une
teinte blanchâtre assez prononcée, ce qui a
valu d'ailleurs à ce végétal la judicieuse déno-
mination qu'il porte.
21. — Bouléto
Echinope
(Echinops ritro L.)
Bouleto est un diminutif de boulo boule.
C'est le nom sous lequel on désigne Y Echinops
ritro dont les capitules globuleux forment au-
tant de petites boules ou bouléto.
L'étymologie grecque vient de c/tuo;, hé-
risson, l'ensemble des capitules de cette com-
posée donnant quelque peu l'illusion d'un tout
petit hérisson roulé en boule.
L'espèce est très commune dans le Midi.
Dans le département de Vaucluse, on l'appelle
encore espino blanco (épine blanche) parce
que les tiges et le limbe dorsal des feuilles
sont recouverts d'un tomentum blanchâtre.
Marius Capoduro.
(A suivre)
Bouquet de Noël.
Sicetteannéela gelée est presque inconnnue,
par contre, le temps est exceptionnellement
humide. Dés la fin de l'été 1S96 durant l'au-
tomne et le commencement de l'hiver on a vu
des pluies presque journalières; aussi la plus
grande partie des végétaux ont-ils continué de
végéter et même de fleurir. C'est ainsi qu'avant
les quelques petites gelées survenues avant
Noël, j'ai pu récolter le petit bouquet com-
posé de plantes suivantes :
Ranunculus acris et repens L., Fumaria
officinale L., Raphanus, raphanistrum L.,
sinapis arvensis L., Arabis thaliana L., lberis
amara L., Capsella bursa-pastoris D C Viola
arvensis Murr., Stellaria média Smith., Ceras-
tium vulgatum L., Ilex aquifolium L. Ulcx
nanus Smith., Silaus pratrnsis Bess. Sherardia
arvensis L., Scabiosa succisa L., Senecio vul-
LE MONDE DES PLANTES
i 1 5
garis L.. et Jacobxa L., Bellis perennis L.,
Achillea millefolium L., Taraxacum dens-leo-
nis Desf. Picris hieracioïdes L., Leontodon
autumnalis L., Erythrœa centaurium Rich ,
Veronica agrestis L. et sa forme ou variété à
fleurs blanches, Thymus chamcedrys Fries.,
Calamintha acinos Clairv. Stackys arvensis L.,
Latnium purpureum L. et incisum Willd.,
Ajuga Chameepitys Schreb., Primula grandi-
flora Lam. et officinalis Jacq., Stellera passe-
rina Lam., Mercurialis annua L. etc.
Mon bouquet n'était pas composé de plantes
à grand effet, ni bien rares, mais il n'en était
pas moins intéressant pour la fin de décembre
Jamin Victor.
Contributions à la Flore de la Sarthe.
Berberis vulgaris L. Le Mans: Bener
(R. P. Vanïot.)
Fumaria Vaillantii, Lois. Le Mans : parc
de' Sainte-Croix. [R. P. Vaniot).
Fumaria densiflora D C. St- Georges
(H. Léveillé et R. P. Vaniot !]
Cardamine pratensis L. f. dentata Sch.
Le Mans. Rive droite de l'Huisne entre l'Epau
et Bener (R. P. Vaniot !)
Sinapis alba L. Allonnes : près le Moulin
de Chahoué [H. Léveillé)
Géranium pyrenaicum L. Le Mans :
parc de Sainte-Croix. (R. P. Vaniot).
Ononis spinosa L. Le Mans : chemin de
Monthéard, près la voie militaire (R. P. Va-
niot 1) Adventice.
Viola canina L. Yvré-i'Evêque : talus du
Pâtis des Rochers, 22 avril (H. Léveillé et R.
P. Vaniot.)
Peucedanum carvifolium Vill. Le Mans :
prairie à gauche du chemin de Prémartine en
face des pépinières (R. P. Vaniot !)
Galium saxatile L. Le Mans : chemin de
l'Epau par les Sablons, entre ceux-ci et Toile-
Blanche («. P. Vaniot\)
Senecio erucifolius L. Sargé [R. P. Va-
niot !)
Hieracium boréale Fries. Yvré-1'Evêque :
petit chemin de l'Epau au Pâtis du Verger à
l'entrée du chemin (R. P. Vaniot !)
Cuscuta major D C. Le Mans : bords de
l'Huisne entre le port de l'Epau et Bener sur
la Douce-Amère (R. P. Vaniot !)
Digitalis purpuiascens Roth Le Mans :
chemin des Hunaudières (R. P. Vaniot'.)
Mentha viridis L. Le Mans : près le Grand
Cimetière, sur la place voisine (R. P. Vaniot !)
Chenopodium intermedium Mert. et
Koch. Le Mans: parc de Sainte-Croix. (R.
P. Vaniot !)
Allium paniculatum L. Le Mans : parc
de Sainte-Croix dans les haies entre Sainte-
Croix et les champs qui vont en pente vers la
route de Paris (R. P. Vaniot l)
Eragrostismegastachya Link. Le Mans:
Saint-Biaise, près d'un puits, au carrefour des
routes (R. P. Vaniot])
L'auteur de ces observations a eu la gra-
cieuseté de nous communiquer un vieil her-
bier des Cypéracées et Graminées provenant
de l'Administration des Ponts et Chaussées,
complet pour ces familles, dont les représen-
tants sont bien déterminés et remontent à
i855-57. N°us donnerons prochainement la
liste des quelques localités que nous y avons
relevées.
Flore des Nilgiris
(Inde Anglaise.)
GRAMINÉES {Suite).
Apluda varia Hack.
Ophyurus corymbosa Gaertn.
Andropogon longipes Hack.
— Foulkesii Hook. G.
— intermedius Br.
— micranthus Kunth.
— Schmidtii Hook. f.
— serratus Thunb.
— squarrosus L.
— aciculatus Retz.
— wightianus Steud.
— zeylanicus Nées.
— monticola Schult.
— Hackelii Hook. f.
— caricosus L.
— annulatus Forsk.
— contortus L.
— lividus Thw.
Anthistiria cymbaria Roxb.
Iseilema laxum Hack.
Anthoxanthum odoratum L.
H. LÉVEILLÉ.
Flore de Châtellerault et de la Forêt
de Châtellerault (département de la
vienne, 1895-96.)
Aquilegia vulgaris L. — Forêt de Châtelle-
rault (commune de Naintré).
Anémone pulsatilla L. — Forêt de Châtelle-
rault (commune de Naintré).
u6
LE MONDE DES PLANTES
Tkalictrum flavum L. — Pré du Sanital
(Delastre fi. de la Vienne).
Ranunculus triparlitiis DC. — Forêt de Châ-
cellerault (catalogue Poirault) pas retrouvé.
Ranunculus fluitans Lam. — Dans la Vien-
ne.
Ranunculus nemorosus D. C. — Forêt de
Châtellerault.
Ranunculus sceleratus L. — Antoigné.
Fumaria capreolata L. — (cat. Poirault) pas
retrouvé.
Calepina Corvini Desv, — (de Lacroix 1843)
pas retrouvé.
Rapistrutn rugosum L —Lisière de la forêt
de Châtellerault à la Montée rouge.
Rapistrum glabrum Host. — La Montée
rouge.
Teesdalia nudicaulis R. Br. — La Brelan-
dière.
Capsclla rubella Reut. — Route d'Antoigné
à Châtellerault.
Thlaspi arvense L. — Lisière de la forêt à
la Montée rouge.
Lepidium Smithii Hook. — Route de Châtel-
lerault à la Roche-Posay.
Lepidium graminifolium L. — Murs du jar-
din de l'hospice.
Alyssum calycinum L — La Brelandière.
Alyssum incanum L. — La Croix-Piétard.
Draba muralis L. — A C.
Turritis glabra L. — La Brelandière et fo-
rêt de Châtellerault.
Cardamine syîvatica Link. — (de Lacroix
1848) pas retrouvé.
Erysimum perfoliatum Crantz. — Lisière de
la forêt à la Montée rouge.
Tîarbarea intermedia Boreau. — (Delastre,
fl. de la Vienne) pas retrouvé.
"Barbarea patula Fries. — Route de Châ-
tellerault à Oysé.
Nasturtium sylvestre R. Br. — Bords de la
Vienne.
Nasturtium palustre DC. - Route neuve de
Châtellerault à Antoigné.
Sisymbrium sophia L. — (Delastre fl. de la
Vienne) pas retrouvé.
Diplotaxis tenuifolia DC. — Bords de la
Vienne, derrière la manufacture.
'Brassica chciranlhus Vill. — La Brelan-
dière.
Sinapis nigra L. — Bord de la Vienne.
Sinapis incana L. — Forêt de Châtellerault
sur le bord de la route nationale (Delastre fl.
de la Vienne), pas retrouvé.
Camelina sylvestris Wahlr. — Lisière de la
forêt à la Montée rouge.
Helianthemum guttatum Mill. — Forêt.
Helianthemum chamaecistus Mill. — Route de
la Roche-Posay.
Viola canina L. — Forêt et route de St Sau-
veur.
Viola subcarnea Jord. — Antoigné.
Astrocarpus Clusii Gay. — Forêt.
Polygala calcarca Schultz avec une forme
à fleurs roses — prairies, route de Targé.
Gypsophila muralis L. — La Brelandière.
Dianthus carthusianorum L. — bords de la
Vienne et Forêt.
Saponaria vaccaria L. — La Montée rouge.
Cucubalus baccifer L. — Pontillon et haies
de la ligne de Paris-Bordeaux.
Silène gallica L. — La Brelandière.
Silène conica L. — La Brelandière.
Silène armer ia L. — Murs de l'usine à gaz,
échappé des jardins.
Lychnis diurna Sibth. — Forêt.
Spergula vulgaris Bcen. et S. — Autour de
la Forêt.
Spergula pentandra L. — Autour de la Fo-
rêt.
Spergula Morisonii Bor. — (rare).
Arenaria trinervia L.— Forêt.
Holosteum umbellatum L. — J'en ai trouvé
deux pieds à la Brelandière qui avaient les
fleurs doubles et rosées.
Stellaria glauca With. — Le Pin (Delastre
fl. de la Vienne) pas retrouvé.
Cerastium aquaticum L. — bords de la
Vienne.
Cerastium brachypetalum Desp. — A C.
Cerastium arvense L. — Derrière le jardin
de l'hospice.
Polycarpon tetraphyllum L. — (Delastre fl.
de la Vienne) pas retrouvé.
Malva nicceensis L. — (Delastre fl.) pas re-
trouvé.
Hypericum montanum L. — Forêt.
Géranium sanguineum L. — Forêt.
Géranium pyrenaicum L. — Route d'Oysé
en face d'Antoigné (plante nouvelle pour le dé-
partement).
Erodium sabulicolum Jord. — Rouie d'An-
toigné et à Ozon.
Impatiens Soli-Tangere L. — Ruisseau de
Ressant. près Valette.
Oxalis corniculata L. — bords de la Vienne
C C.
Ulex nantis Sm. — Forêt.
Genista sagittalis L.— Forêt.
Medicago falcata L. — Bords de la Vienne
avant Valette.
Medicago Gerardi Willd. — (Delastre fl. de
la Vienne) pas retrouvé.
LE MONDE DES PLANTES
M7
Melilotus alba Des. — (De Lacroix) pas re-
trouvé.
Trifolium Molinerii Balb. — Valette.
Trifolium resupinatum !.. — Bords de la
Vienne au Sanital.
Trifolium strictum Wallds: — La Brelan •
dière.
Trifolium angulatum DG. — Lisière de la
forêt, à la Monte'e rouge (plante nouvelle pour
le département).
Trifolium angustifolium L. — (Poirault) pas
retrouvé.
Trifolium glomeratum L. — (Poirault) pas
retrouvé.
Trifolium gracile Thuil. — La Brelan-
dière.
Trifolium arenivagum Jord. — La Brelan-
dière.
Trifolium maritimum Huds. — Le Sanital.
Astragalus glycyphyllos L. — Forêt route
de Colombiers.
Ornithopus perpusillus L. — La Brelan-
dière.
O. compressus L. — id.
O. ebracteatus Brot. — (Delastre fl. de la
Vienne) pas retrouvé.
Vicia lathyroid.es L. — Piétard (Delastre
fl. de la Vienne) pas retrouvé.
Ervum cassubicum Peter. — Forêt.
Lathyrus Nissolia L. — (Delastre fl. de la
Vienne) pas retrouvé.
Rosa arvensis Huds. — (Poirault) pas re-
trouvé.
Rosa sepium Th. — Route de St Sauveur.
Rosa permixta Déségl. — id.
Rosa bibracteata Bast. (Poirault) pas retrou-
vé.
Potentilla argentea L. Le Sanital et la Bre-
landière.
Onothera biennis L. — Bords de la Vienne.
O. muricata L. — id.
Epilobium montanum L. var. lanceolatum
Seb. et Maur. — Pontillon.
Myriophyllum spicatum L. — Dans la
Vienne, derrière la manufacture.
Ludwigia palustris L. — (Poirault) pas re-
trouvé.
Trapa natans L. — (Didier) pas retrouvé.
Portulaca oleracea L. — Pavés des rues.
Montia minor Gmel. — bords de la Vienne.
Corrigiolâ littoralis L. — La Brelandière.
Scleranthus perennis L. — (Delastre fl. de
la Vienne) pas retrouvé.
Sedum micranthum Bast. — id.
Sedutn elegans Lej. — Bois, au dessus des
Bariollières.
Tillxa muscosa L. — Forêt.
Anethum segetum L. — Lisière de la forêt,
à la Montée rouge (plante nouvelle pour le
département)
Peucedanum gallicum Latour. — Forêt.
Peucedanum Oreoselinum Mœnch. — Forêt.
Tordylium maximum L. — Valette.
Bupleurum falcatum. — Forêt.
Carum verticillatum Koch. — Forêt.
Berula angustifolia Koch. — Dans l'En-
vigne.
Heliosciadium inundatum Koch. — Forêt.
Conopodium denudatum Koch. — La Bre-
landière et forêt.
Petroselinum segetum Koch. — Charlée.
Anthriscus vulgaris Pers. Le Sanital.
Conium maculatum L. — Champs de blé.
Scabiosa praecox Baudin. — Prairies le long
de la ligne de Paris-Bordeaux.
Inula Britannica L. — (catalogue Poirault)
pas retrouvé.
Bidens cernua L. et sa variété radiata.—
(Delastre fl. de la Vienne) pas retrouvé.
Filago arvensis L. — La Brelandière.
Filago montana D C. — La Brelandière.
Gnaphalium luteo-album L. — Bords de la
Vienne.
Tanacetum vulgare L. — Pontillon.
Achillea ptarmica L. — Bords de la Vien-
ne.
Achillea nobilis L. — Route de la Roche-
Posay (plante nouvelle pour le département).
Anthémis mixta L. — (catalogue Poirault),
pas retrouvé.
Anthémis tinctoria L — Route de la Ro-
che-Posay (plante nouvelle pour le départe-
ment.
Senecio sylvaticus L. — Forêt.
Senecio erucae 'olius L. — id.
S. viscosus L. — id.
Artemisia campestris L. — Lisière de la Fo-
rêt.
Carduus crispus L. — Bords de la Vienne.
C. polyanthemos Godr. — Bords de la Vien-
ne (plante nouvelle pour le département).
Lappa major Gaertn. — (Poirault), pas re-
trouvé.
Centaurea aspera L. Lisière de la Forêt à
la Montée Rouge (plante nouvelle pour le dé-
partement — introduite).
Centaurea solstitialis L. — Route neuve
d'Antoigné, (plante nouvelle pour le départe-
ment).
Hypochaeris glabra L. — La Brelandière.
H. maculata L — (Poirault) pas retrouvé.
Scolymus hispanicus L. — (id.) pas retrouvé.
Hieracium sylvaticum M. — Forêt.
Andryala sinuata L. — La Brelandière et
Forêt.
u8
LE MONDE DES PLANTES
Xanthium strumarium L. — PontillonfPoi-
rault . pas retrouvé.
Jasione montana L. C. autour de la forêt.
Phyteuma spicatum L. — Forêt.
Campanula persicifolia L. — Forêt.
Specularia spéculum 1) C. — Moissons au-
tour d'Antoigné.
Calluna vulgatis Salisb. — Forêt.
Erica tetralix L. — Forêt.
Monotropa Hypopitys L. — Forêt.
Utricularia minor L. — (cat. Poirault) pas
retrouvé.
Cynoglossum pictum Ait. — Chemin de Châ-
tellerault à Usseau.
Lycopsis arvensis L. — ■ Valette.
Anchusa officinalis L. — Lisière de la forêt
à la Montée rouge (plante nouvelle pour la
Vienne).
Solanum ochroleucum Bast. — La Grande-
Eau.
Hyoscyamus tliger L. — Environs de None.
Verbascum thapsiforme Schrad. — Bords
de la Vienne.
Verbascum 'Blattaria L. — Croix Piétard.
Verbascum Blattarioides Lam. — Croix Pié-
tard.
Verbascum thapsiformi-blattaria G. G. —
Croix-Piétard.
Linaria Pelisseriana DC. — La Brelan-
dière.
L. praetermissa Delastre — Bords de la
Vienne en allant à Ingrande ;.
L. supina Desf. — La Brelandière.
Veronica p rancox Ail. — La Brelandière et
route d'Antoigné.
Veronica triphyllos L. — La Grande-Eau.
Limosella aquatica I..— (cat. Poirault), pas
retrouvé.
Mentha arvensis L. — Bords de la Vienne.
Mentha parietariaefolia Beck. — Bords de la
Vienne.
Leonurus Cardiaca L. — (cat. Poirault) pas
retrouvé.
Nepeta Cat aria L. — Charlée.
Hyssopus officinalis L. — Murs des jar-
dins de l'hospice.
Lamium album. L. — Derrière le jardin de
l'hospice.
Stachys Germanica L. — Charlée.
Stachys palustris L. — Pontillon.
Scutellaria minor L. — (cat. Poirault) pas re-
trouvé.
Ajuga Genevensis L. — Forêt.
Armeria plantaginea Willd. — F'orêt.
Planlago arenaria W.et K. — F'orêt.
Amaranthus prostratus Balb. — Rues de
a ville.
Polycnemum arrense L. — La Brelandière.
Ckenopodium opulifolium Schrad. — (cat.
Poil Hilti pas retrouvé.
Polygonum Bellardi Ail. — (cat. Poirault),
pas retrouvé.
Euphorbia stricta L. — Bords de la Vienne
en allant ù Antran.
E. dulcis 1 .. — Forêt.
E. Gerardiana Jacq. — Bords de la Vienne
en allant à Antran.
E. Cyparissias L. — Très. C.
Salix undulata Ehr. — Cultivé.
Salix Caprea L. — iCat. Poirault), pas re-
trouvé.
Salix repens L. — Forêt, (cat. Poirault),
pas retrouvé.
Populus canescens Smith. — Forêt.
Bittomus umbellatus L. — Dans la Vienne
derrière la manufacture.
Potamogeton fluitans Roth. — Dans la Vien-
ne.
P. perfoliatus L. — id.
Zannichellia repens Roth. — Dans la Vienne
derrière la manufacture.
Naias major Roth. — Dans la Vienne en al-
lant à Antran.
Naias minor Roth. — id. et derrière la ma-
nufacture.
Epipactis latifolia Ail. — Forêt.
Orchis purpurea Huds. — Charlée (cat. Poi-
raulti, pas retrouvé.
Epipactis atrorubens Hoff. — (cat. Poirault!.
pas retrouvé.
Orchis Simia Lam. — Forêt.
Ophrys api/era Huds. -- Forêt.
Asphodelus sphaerocarpus G G. — Très corn.
Forêt.
Polygonatum vulgare Ail. — Forêt.
P. multifiorum Ail. — Forêt.
Juncus tenageia L. — Bois frais d'Antoigné.
Carex leporina L. — Forêt.
Carex tomen/osa L. — ■ Prairies le long de
la ligne de Paris-Bordeaux.
Phalaris paradoxa L. — Lisière de la forêt
à la Montée Rouge, (plante nouvelle pour la
Vienne,) introduite.
Phalaris brachystachys Link. — Lisière de
la forêt à la Montée Rouge (plante nouvelle
pour la Vienne) id
Anthoxanthum Puelii Lee. et Lam. — Lisiè-
re de la forêt.
Chamagrostis minima L. — La Brelan-
dière.
Polypogon monspeliensis Desf. — Les Tan-
neries.
Phleum arenarium L. — Lisière de la forêt
à la Montée Rouge (plante nouvelle pour la
Vienne) introduite.
LE MONDE DES PLANTES
II9
Phleum tenue Schrad. — Lisière de la forêt,
id. assez abondante et parait se fixer.
Alopecurus utriculatus Pers. — Lisière de
la forêt, à la Montée Rouge (plante nouvelle
pour la Vienne) introduite.
Alopecurus vaginatus Pall. — Lisière de
la forêt, à la Montée Rouge (plante nouvelle
pour la France) introduite.
Echinaria capitata Desf. — (cat. Poirault)
pas retrouvé.
Setaria glauca P.B. — Le long de la Vienne
en allant à Ingrandes.
Digitaria Jîli/ormis Koel. — id.
Andropogon ischœmum L. — La Gornière et
bords de la Vienne.
Calamagrostis epigeios Roth. — La Brelan-
dière.
Agroslis interrupta L. — (cat. Poir.) pas
retrouvé.
Gastridium lendigerum Gaud. — Champs le
long de la Vienne en allant à Ingrandes.
Deschampsia Jlexuosa Gris. — Forêt.
Kœleria cristata Pers. et K. — Lisière de
a forêt.
Glyceria spectabilis M. et K. — Pontillon.
Eragrostis megastachya Link. — Lisière de
la forêt.
Briça minor L. — (Cat. Poirault) pas re-
trouvé.
Cynosurus echinatus L. — Lisière de la fo-
rêt à la Montée Rouge (plante nouvelle pour
la Vienne) introduit.
Vulpia sciuroides Gmel. — Forme — Lisière
de la forêt.
Vulpia geniculata Link. — Lisière de la fo-
rêt à la Montée Rouge (plante nouvelle pour
la Vienne) introduit.
Vulpia bromoides Rchb. — (Cat. Poirault) ;
pas retrouvé.
Bromus giganteus L. — Bords de la Vienne
en allant à Ozon.
Bromus tectorum L. — La Brelandière et
route neuve d'Antoigné.
Bromus ambigens Jord. — La Brelandière.
Bromus arvensis L. — La Brelandière.
Hordeum maritimum With. — Lisière de la
forêt à la Montée Rouge.
L.-J. Grelet,
Membre de l'Académie Internationale de Géogra-
phie Botanique et de la Société Botanique des
Deux.Sèvres.
Bibliographie
Aide-mémoire de Botanique crytogra-
mique, par le professeur Henri Girard, i vol.
in-18 de 284 pages, avec 107 figures, car-
tonné: 3 fr. Le Manuel d'histoire naturelle du
professeur Henri Girard, dont les huit pre-
miers volumes viennent de paraître et qui
sera complet en dix volumes, a pour objet de
permettre aux candidats ayant à subir un exa-
men dont le programme comporte l'étude des
sciences naturelles, de repasser, en un temps
très court, les diverses questions qui peuvent
leur être posées. L'auteur de ces Aide-Mémoire
s'est efforcé d'embrasser, aussi brièvement
que possible, mais sans rien omettre, les sujets
des derniers programmes.
Au début des études, il permettra d'acqué-
rir rapidement les notions nécessaires pour
profiler des cours spéciaux ou lire avec fruit
les traités complets; à la fin deTannée, il faci-
litera les révisions indispensables pour passer
avec succès les examens.
Les trois premiers volumes sont consacrés
à la Zoologie, à YAnatomie comparée et à l'Em-
bryologie. Les trois suivants sont consacrés
à la Géologie, à la Paléontologie et à la Miné-
ralogie. Trois autres volumes sont réservés à
la Botanique (Cryptogamie, Phanérogamie,
Anatomie et Physiologie végétales). Enfin un
dernier volume traitera de lAnthropologie.
Dans Y Aide-Mémoire de Botanique crypto-
gamique qui vient de paraître, l'auteur s'est
efforcé de condenser les vues de MM. les
professeurs Van Tieghem, Bornet, Guignard,
Bonnier, Bureau, Bourquelot, Daguillon,
Mangin, Costantin, Gérard (de Lyon), Leclerc
du Sablon (de Toulouse), Millardet (de Bor-
deaux), Flahaut, Courchet (de Montpellier),
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tingué et sympathique collègue. Dans ce
petit volume, M. Acloque n'a pas cherché à
indiquer, pour enrayer les déprédations des
insectes nuisibles, des remèdes généraux qui
ne peuvent avoir une efficacité réelle que dans
un très petit nombre de cas. Il s'est attaché,
au contraire, à tracer le tableau des mœurs,
delà biologie de chaque espèce, estimant avec
raison que cette notion est la plus sûre base
de la tactique à employer pour détruire les
bestioles malfaisantes. Tous ceux qui ont
quelque motif de se préoccuper des insectes nui-
sibles trouveront dans cet ouvrage, conçu sur
120
LE MONDE DES PLANTES
un plan nouveau et rationnel, les indications,
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tion avait été retardée pour des causes étran-
gères à la science, vient enfin de paraître.
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directement à lui.
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tale. A. Franchet (in Bull, de la Soc. Bot. de
France, t. XL1II, p. 483.)'
Sur un Ornithochilus nouveau do la
Chine Finet, O. "Delavayi) Ascii. Finet (ibid. p.
Les Aconits à fleurs jaunes de la flore de
France. G. Camus (ibid. p. 5 18.J
Quatre sphagnum nouveaux pour la flore
française et liste des espèces françaises du
genre Sphagnum, Km. Bureau et F. Camus (ibid.
p. 5i8.
Note sur le Quassia Af ricana H. Bu. Max.
Cornu [ibid. p. ? i 6.
Sur les phanérogrames à ovule sans
nucelle formant le groupe des Innucellées
ou Santalinées, Ph. Van Tieghem ibid. p. ?)v
Révision du genre Onopordon, G. Rouy
(ibid. p. 577.
Observations afférentes aux Erodiu m cicu-
tarium et praecox et à l'Ecballium elate-
rium, D. Clos (ibid. p. 6o5.
Di una nuova forma Ramularia che vive
sulle foglie di Ilcllcborus fœlidus, G. Massalonco
(in Bullct. dell.soc bot. ItaHana. 1897, p. 29.)
ProdromusBryologiaeBolivianae, K. Mu] 1er
in Nuovo Giornale botanico italiano. 1897. p.. "M
Filices Plantaeque Filicibus affines in
Kien Si septentrionali. provincia impuni si-
nensis, a Rev. Pâtre Josepho Giraldi collectae,
E. Barosi et H. Christ ibid. p. 86.
Beitrage zur Kenntniss der Afrikanischen
Flora suite,. 11. ScHlNZ in Bull, de lllcrb Bois-
sier, t. IX, n° 12)-
Fragmenta Monographiae Labiatarum
4e fasc. (suite et fin) John Briquet (ibid.)
Polygalaceae novae parum cognitae.
Robert Chodat (ibid.)
Notice sur la répartition des phanéro-
games dans le Rhône et dans le port de
Genève. G. Hochreutiner (ibid. t. v, n* 1.)
Herborisations au Costa Rica, Ad. Tondlz
(im ibid).
Classification et distribution des espèces
européennes du genre Mathiola, Pascal
Conti (ibid).
Une nouvelle espèce de Bellevalia (Belle-
valia Freynii) Fr. Fu;RSTER(ibid. t. V, n° 2.)
An undescribed oriental species of Ono-
brychis O. Bellevii David Prain (ibid.)
Hepaticae japonicae. F. Stephani ibid.
Orchidaceae novae. F. Khanzlin (ibid.)
Lesrosesrecueilliesen Thessaliepar M.Paul
Sintenis en 1896, François Crbpin (ibid.
Sur un nouveau Carpolobia [C. macrosta-
chya . K. Chodat ibid.)
Algues pélagiques nouvelles: R. Chodat
(ibid.
Bornholmska Hieracier K. Stentrôm di
Journal de botanique de Soc. bot de Copenhague, t.
XX. p. 22?) .
Contributo alla Flora d'Hipponium, Dr
C. Bisogni (in Rivista italian. di Se. natur. 1896.)
Comment les fleurs attirent les insectes ;
recherches expérimentales, F. Plateau {Cosmos 16,
23, 3o janvier 1897.)
Une forêt de palmiers en Europe, P.
Comres (ibid, 20 mars )
L'Erodium Battandierianum Rouy, espèce
algérienne nouvelle, G. Rouy, Le Naturaliste Ier
janvier 1897.)
La plante dans l'antiquité, Légendes, Poé-
sies Histoire etc. E.N. Santini (ibid Ie' mars.)
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De .M. Giraudias, Directeur de l'Associa-
tion pyrénéenne, et par voie d'échanges, 160
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De M. Saintange Savoure, de Mayenne, une
centaine d'espèces pour l'herbier comparatif
du Maine et les sections monographiques de
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De M. .1. Dorfler de Vienne une cinquan-
taine de parts de Renonculacées. Geraniees
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6* Année [2e Série!
N 91
i"- Juin 1807.
DES
PLANTES
Revue Inlernalionale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
T$F
SOMMAIRE DU N° 91
Quelques remarques sur l'histoire de la question du sexe chez les plantes, F. Kahibnske.
— Supplément aux Onothéracécs japonaises, H. Lévbrlé. — Herborisations Sartlioises
(1896-1807). — Bibliographie. — Revue des Revues. — Revue des Sociétés savantes.
— Informations.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 897
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. de Heldreich, (Athènes).
Secrétaire perpétuel : M. H. Léveillé, Le
Mans (Sarthe .
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
iHte-Yienne).
CONSEIL DE L'ACADÉMIE
MM. Th. de Heldreich, H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouv, G. King, Treub. R. A.
Philippi.
COMITÉ DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
H. Léveillé, Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire; P. V. Liotard, Rédacteur
OFFRES & DEMANDES
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ront insérées ici gratuitement chaque mois.
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dont vous avez les Statuts dans le n<> de février
dernier. Ce titre ne vous imposerait aucune
obligation nouvelle.
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Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. Heixsbep.ger, 13, First Avenue.
LONDON
In lu: and C°, Foreign booksellers, 37, Souo
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Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
G
>ye Année (2e Série)
N° 91
Ier Juin 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de 'Botanique.
Quelques remarques sur l'histoire de la
question du sexe chez les plantes
PAR
F. KAMIENSKI.
Malgré une quantité considérable de travaux
sur les sciences biologiques, travaux qui en
prouvent un progrès rapide, il existe encore
beaucoup de questions, dont le dernier mot
n'a pas été prononcé. La question du sexe
chez les plantes est aussi de ce nombre.
Quelle est l'origine et la signification de la
différence des sexes, différence qui se caracté-
rise d'une manière tellement variée dans la
construction des organes ou individus mâles
ou femelles ? Quelle est la cause de cette diffé-
rence et de cette variation? Pourquoi, pour
créer un individu nouveau, représentant d'une
espèce à part, l'union des deux cellules de sexe
différent, c'est-à-dire la fécondation est inévi-
table, etc. Ce sont-là les questions auxquelles
la science contemporaine ne donne pas de
réponse et qu'il est impossible de prévoir.
L'existence du sexe n'a pas été observée si-
multanément dans tous les organismes et, ac-
tuellement encore, il existe beaucoup d'orga-
nismes dans lesquels l'existence du sexe n'a
pas été constatée.
L'histoire de la question du sexe chez les
animaux remonte aux temps bien éloignés,
tandis que celle des plantes date de nos jours.
Encore dans l'antiquité, dans les livres de
Moïse, il est question du sexe mâle et femelle
chez les animaux. Aujourd'hui où la zoologie
est devenue une des sciences positives moder-
nes, et que grâce àla perfection du microscope,
on se persuada que tout le développement de
l'animal et toutes ses fonctions vitales pro-
viennent d'une cellule, se manifesta la tendan-
ce à l'étude du procès sexuel. Il fut évi-
dent que la différence du sexe chez les ani-
maux se base sur l'apparition de la propriété
qui consiste à créer des cellules sexuelles spé-
ciales douées de différentes qualités.
Les unes de ces cellules ont la fonction de
féconder ce qui caractérise les individus mâles,
ou plutôt les organes mâles; les autres se trou-
vent dans les organes femelles et représentent
les œufs. Les unes et les autres ne peuvent
pas se développer spontanément, cela ne peut
avoir lieu qu'après leur union matérielle ou
fécondative. Alors la cellule féminine, c'est-à-
dire l'œuf, se développe et donne l'origine à
un individu nouveau.
Cette union matérielle des cellules sexuelles
présente un phénomène général dans le règne
animal.
L'histoire du procès sexuel chez les plantes
se présente autrement. Ce n'est que ces der-
niers temps qu'on a constaté définitivement
l'existence du sexe chez les plantes.
L'histoire de la question traitée par nous a
passé par d'intéressantes phases. — Plus d'une
fois la question paraissait être définitivement
résolue ; mais le mouvement régressif de la
science voilait, pour un certain temps, la sim-
ple vérité, jusqu'à ce que les nouvelles études
nous la dévoilassent complètement. Grâce
à ces hésitations aussi fréquentes quant à la
question du sexe chez les plantes, il est diffi-
cile d'indiquer exactement le temps et la per-
sonne du savant qui devrait être considéré
comme le premier qui a découvert le sexe
chez les plantes.
Il existe dans la science l'opinion générale,
surtout après l'apparition de l'œuvre célèbre
de Sachs: Geschichte der Botanik (1875) que
le créateur indiscutable de la science moderne
sur le sexe du règne végétal fut Camerarius
(1691). Mais cette opinion ne peut pas être
complètement justifiée, car vers la fin du XVII
siècle il n'a pas encore été question des cellu-
les en général, et des cellules sexuelles en
particulier; il n'est donc pas étonnant, que la
doctrine de Camerarius put provoquer et pro-
voqua beaucoup d'objections.
Dans la discussion actuelle, me basant sur
les données historiques bien connues, je me
permets de donner une courte 'esquisse des
phases par lesquelles a passé l'histoire du pro-
12 2
LE MONDE DES PLANTES
ces sexuel du règne végétal, et de démontrer
qui. en vérité, devrait être considéré comme
créateur de la science du sexe chez les plantes.
Encore dans l'antiquité on remarquait une
certaine analogie entre le fœtus des animaux
et le fruit des plantes en nommant ce dernier
fructus, maison ne supposait pas qu'il fût le
résultat de l'union sexuelle.
La plus grande autorité de l'école scholas-
tique, Aristoteles n'admit pas l'existence du
sexe non seulement chez les plantes mais en
général chez tous les organismes privés du
mouvement spontané. Selon Aristoteles ce
ne sont que les êtres capables de changer de
place, de se rapprocher et de s'éloigner mu-
tuellement, qui peuvent avoir un sexe. L'i-
dée du sexe, mêlée à celle du mouvement, est
très étrange et non basée, d'autant plus qu'elle
a existé tant de siècles avec de petites modi-
fications. Les savants qui vinrent après, trai-
tèrent pendant un temps très prolongé la ques-
tion du sexe chez les plantes se basant aveu-
glément sur l'autorité d'Aristoteles.
Quelques-uns des disciples d'Aristoteles,
comme Théophraste, donnent la description
des faits très bien connus dans l'antiquité, faits
qui prouvent l'existence du sexe chez les plan-
tes,maisquels qu'ils soient, ils ne renoncent
pas à l'idée de leur maître. En décrivant le
palmier-dattier, Théophraste dit que le palmier
femelle ne donne pas de fruits avant qu'on
n'ait jeté dessus du pollen provenant du pal-
mier mâle, et suppose que beaucoup d'autres
plantes très nombreuses et même peut être
toutes les autres plantes femelles ne sont pas en
état de produire un fruit. Malgré cela, il n'est
pas persuadé de la vérité de sa supposition et
se joint à la doctrine d'Aristoteles. Pline se
prononce encore plus distinctement sur le
sexe des plantes, prenant comme point de dé-
part l'idée fondamentale que toutes les créa-
tures, tous les êtres ont un sexe. En parlant
du palmier-dattier, il considère le pollen
décidément comme matière fécondative,
sans avoir fait d'expériences cependant, il ne
cite aucune de ses observations.
Jusqu'au XVIIIe siècle la question du sexe
chez les plantes n'a pas fait un pas en avant.
Les botanistes contemporains tels que Trcvi-
ranus, Caesalpin et d'autres rejettent positi-
vement l'idée de l'existence du sexe chez les
plantes, soutenant que ce qu'on appelle sexe
mâle et femelle n'est autre chose que la diffé-
rence des plantes entre elles ou de leurs par-
ties seulement, par rapport à leur couleur,
leur forme et leur apparence extérieure (habi-
tus).
Quelques-uns, il est vrai, attribuent la dé-
couverte du sexe des plantes à un botaniste
bohémien Adam Zaluzansky de Laluzan, dont
la doctrine est renfermée dans un ouvrage pu-
blié en 1592 et intitulé « Methodus herbaria,
libri très «..Mais cette opinion n'est pas juste,
ce qu'ont démontré récemment Jules Sachs(t)
dans son histoire de la botanique, et le professeur
à Prague Ladislas Celakowsky dans son ou-
vrage critique des œuvres de Zaluzansky (2).
Zaluzansky n'a fait que réunir tout ce que
ses prédécesseurs avaient mentionné sur le
sexe des plantes, et en forma à peu près une
théorie sans tâcher cependant d'en prouver
la vérité à l'aide d'une seule expérience au
moins.
Zaluzansky considère le fruit de la plante
comme une pousse à part, mais non pas com-
me une partie de la plante ; au contraire, com-
me le tout d'un tout (ut totum ex toto). Il
attribue aux plantes le sexe mâle et femelle
mêlé dans beaucoup de plantes, ainsi que chez
certains animaux, c'est-à-dire se trouvant réuni
dans le même individu. Grâce à cela ces
plantes produisent un fruit spontanément. Les
plantes dont le sexe se trouvepartagé entredes
individus à part, comme dans le palmier-dattier
par exemple, il est indispensable que le fruit
soit saupoudré de pollen. Quoi qu'il en soit,
Zaluzansky ne peut résister à la puissante in-
fluence d'Aristoteles qui se voit partout, non
seulement dans la manière scholastique de
traiter les choses, mais encore dans l'adoption
des idées de ce grand maître de l'antiquité.
Entre autres, Zaluzansky suppose aussi que
la réunion du sexe des plantes provient du
manque de mouvement. Bien étrange est aus-
si la supposition de Zaluzansky que les plan-
tes mâles et femelles forment des espèces à
part. Cette supposition affaiblit de beaucoup
l'importance de toute sa théorie du sexe des
plantes.
La valeur de ce que le savant anglais Nefic-
miah Grew a dit, 90 ans après, dans son Aiu-
tomie des plantes, (3) sur le sexe des plantes
n'a pas plus d'importance. Grew prétend aussi
que les plantes ont deux sexes : le sexe mâle et
le sexe femelle qui se manifestent dans la fleur.
11 explique même que la fécondation s'opère
avec l'aide d'une certaine substance émise par
les étamines. Tout cela, cependant, est dit
fi) D' Julius Sachs : Geschichtc der Botanikvom
XVI lahrhundert bis 1860. Mûnchcn, 187b'.
(2) Dr Lad. Celakowsky : Adam Zaluzansky de
Laluzan vc svém poméru K nance o pohlavi rost-
lin. ri'razc, 1X76.
(3) Grew, Anatomy of plants. London, i68a,
483 plates.
LE MONDE DES PLANTES
123
d'une manière si peu claire et accompagnée
de tant de suppositions fantastiques, que le
lecteur d'aujourd'hui n'e'prouve pas l'impres-
sion d'un traite' scientifique. Quant aux expé-
riments quelconques, dans le but d'appuyer la
vérité', il n'en est même pas question.
Les traités de Zaluzansky, de Grew, de leurs
prédécesseurs et des écrivains contemporains
dans la question du sexe chez les plantes, ne
pouvaient nullement répondre aux exigences
de la vraie science, car toutes les théories les
les plus spirituelles et les plus adroites mais
dépourvues de terrain positif et non baséessur
les expériments exacts ne dépassent jamais
les bornes d'une fantaisie chimérique.
Le professeur de l'Université de Tubingen,
Roudolphe Jacques Camerarius,qui vécut à la
fin du xvne siècle, a très bien compris cela, et
dans son œuvre estimable : " De sexu planta-
rum epistola " éditée en 1 694, a tâché de prouver
l'existence du sexe chez les plantes. D'abord,
il a étudié avec précision la construction des
organes sexuels en fleur, puis il s'occupe d'ex-
périments dans le but de démontrer l'influence
des étamines sur la formation des semences.
Camerarius trouve dans la plupart des plantes,
tout autrement que chez les animaux, les deux
sexes réunis, comme par exemple chez les
limaçons, en ajoutant, que ce qui est une
exception chez les animaux est une règle gé-
nérale chez les plantes. Il y a des plantes
où les étamines et les pistils se trouvent dans
différentes fleurs et même dans différentes
plantes. Ces plantes-là fournissent à Came-
rarius la matière la plus commode, aux opé-
rations ; aussi ses expériments s'y rappor-
tent principalement. Il coupait les fleurs
mâles du Ricinus avant leur épanouissement
ainsi que les stigmates non développés du
maïs ; il élevait séparément les individus
mâles et femelles de Mercuralis etc. Dans
tous ces-cas-là il n'obtenait pas de semences
à cause de l'impossibilité de la fécondation.
Tous ces expériments se distinguent par leur
exactitude, et les conclusions qui en résultent,
par un esprit des sciences naturelles. Camera-
rius comprenait bien qu'il lui était impossi-
ble de résoudre toutes les questions qui se
présentaient. Contre l'habitude de ses prédé-
cesseurs, il n'approfondissait pas la question
difficile et compliquée delà fécondation. — Il
connaissait bien aussi les côtés faibles de sa
doctrine, particulièrement dans son applica-
tion aux Cryptogamae. Certains résultats
de ses expériments ne lui étaient pas assez
clairs, surtout quand il obtint les semences des
plantes qui se trouvaient à l'air au moment où
n e s'attendait pas à les obtenir n'ayant au- I
cune idée du transport du pollen à une plus
ou moins grande distance. Bref, Camerarius
fut très prudent dans ses conclusions ; aussi
s'approchait-il de la vérité scientifique par la
voie inductive qui en est la plus sûre.
Quoique Camerarius ne prouvât pas défini-
tivement l'existence du sexe chez les 'plantes,
cependant c'est lui le premier qui indiqua la
voie par laquelle on pouvait arriver à la solu-
tion de cette question. C'est encore lui qui
prouva au moyen de ses expériments que le
pollen des étamines est indispensable à la
formation des semences.
Quoique le mérite de Camerarius dans la
science soit grand, car c'est lui le premier
qui, ayant rompu avec la philosophie scho-
lastique, indique la vraie voie par laquelle la
science doit marcher pour résoudre la ques-
tion du sexe, la voie des expériences et des
observations immédiates, cependant beau-
coup de temps .s'est écoulé avant qu'on eût
reconnu son mérite. De son temps, les
publications scientifiques ne se répandaient
pas avec la vitesse d'aujourd'hui, aussi les
écrivains, n'étaient pas obligés de prendre
en considération toute la littérature du sujet
eu question et les résultats de leur prédéces-
seurs. Les résultats obtenus par Camerarius
ne furent pas connus de tout le monde, et
peut-être même tus à dessein. Aussi la signi-
fication du pollen et en général l'existence du
sexe chez les plantes, était considérée comme
non terminée.
Peu de temps après Camerarius, en 1700,
un botaniste français bien connu, Joseph Pit-
ton de Tournefort (1) considère d'une manière
très originale la signification physiologique
des parties florales. Selon lui le fruit se forme
spontanément et se nourrit de substances que
lui fournit le pédoncule. Les pétales de la
corolle ne sont autre chose que les intestins
chez l'animal, et servent à la digestion de ces.
aliments, dont les parties inutiles ou excré-
ments, se réunissent dans les sacs polliniques
et en sont éloignées sous forme de pollen.
Cette singulière théorie de Tournefort eut
cependant beaucoup d'adeptes qui, planant
dans le pays des rêves, la modifiaient de diffé-
rentes manières, ne se souciant pas du tout de
l'existence du sexe chez les plantes. Comme
exemple de cette extrême exubérance de la fan-
taisie on peut citer la théorie nommée théorie d'é
volution. Christian Wolf, qui en fut le créateur
(1) Tournefort-Pitton : Institutiones rei . herba-
riae. Editio tertia appendicibus aucta ab Antoniode
Jussieu. Parisiis, Typograghia Regia, 1719.
i 24
LE MONDE DES PLANTES
en 1723, et ses adeptes expliquaient que dans la '
semence se trouve une petite plante munie de
feuilles, de fleurs, de ramifications, etc., qui se
transforme plus tard en grande plante mure.
Cette petite plante, ou embryon, se trouve non
seulement dans chaque semence, mais elle
peut contenir encore des petites plantes
toutes pareilles. Ces embryons-là se trouvent
partout dans l'air en forme de poussière, et
pénètrent dans l'intérieur de la plante, enfin
dans la semence par différentes voies, mais
particulièrement par les racines.
De quelle manière s'opère tout cela, où se
trouvent et d'où viennent ces petites plantes,
quelles pérégrinations elles font, et qu'est-ce
qu'elles deviennent après, on l'expliquait de
mille manières différentes. Aucun cependant
de ces adeptes de la théorie d'évolution n'eut
l'idée de faire le moindre expériment. De ce
temps là, une phraseadroitement tournée avait
bien plus de succès qu'un expériment certain
et persuasif.
Comme on appréciait peu, en général, au
XVIII' siècle, les expériments scientifiques, on
peut se persuader des œuvres des naturalistes
peu connus. Le philosopheallemand Leibnitz,
le botaniste français Vaillant et beaucoup
d'autres croyaient à l'existence du sexe chez
les plantes dans l'acception étroite du mot,
car l'argumentation scholastique dont ils se
servaient n'était pas en état de remplacer leur
foi par la conviction du naturaliste d'aujour-
d'hui.
A la même catégorie des scholastiques ap-
partient aussi Linné auquel on attribue de
grands mérites dans la doctrine du sexe chez
les plantes. Examinons la valeur de ces
mérites.
Linné, à cause de la formation du système
des plantes, nommé par lui système sexuel, est
considéré généralement, sinon comme créa-
teur du sexe chez les plantes, du moins comme
savant qui en a définitivement et positivement
prouvé l'existence. Cependant, ayant examiné
de plus près les principes sur lesquels Linné
appuie son système, nous nous persuadons que
ce système, n'a rien de commun avec le sexe,
car, s'il se base sur les caractères des organes
iexuels des plantes, ce n'est que sur leurs
caractèresexclusivement morphologiques mais
non physiologiques. La quantité des étamines
et des pistils, leur concrétion ou non, leur
longueur relative et autres semblables carac-
tères qui sont la base du système de Linné,
ne se trouvent en aucune dépendance immé-
diate avec leur fonction physiologique, et ce
système ne changerait en rien et ne perdrait
rien du tout de sa valeur, si les étamines et les
pistils n'étaient pas des organes sexuels mais
avaient une destination différente. Par consé-
quent le système de Linné ne concerne nulle-
lement le sexe des plantes, et comme tel il n'a
pas contribué au développement de cette doc-
trine.
Dans ses œuvres botaniques, Linné traite
largement la question du sexe chez les plantes-
L'ouvrage de Vaillant 0 de sexu plantarum « fut
le premier qui éveilla en lui la passion pour
l'étude delà botanique. Linné vante aussi beau-
coup et élève le mérite de Camerarius, affirmant
que c'est lui le premier qui démontra l'exis-
tence du sexe chez les plantes, mais c'est à
peine s'il fait attention à ses arguments basés
sur les expériments. Ces derniers l'intéressent
fort peu ; le jeu des mots et le raisonnement
scholastique attirent toute son attention. 11
explique l'existence du sexe chez les plantes
par l'idée du sexe en général, par le caractère
essentiel de la plante et par l'avis du profes-
seur de Dublin Wiliam Henry Harwey :
« omne vivum ex ovo » considérant cet avis
comme un principe a priori. Linné en conclut
que les plantes étant du nombre omnevivum,
ainsi que les animaux, proviennent de l'œuf,
comprenant par cette expression là la semence
ou la graine. Enfin, dit Linné, l'existence du
sexe chez les plantes, nous désigne le bon sens,
l'expérience quotidienne et les cotylédons, par
conséquent les nouvelles générations de la
plante ne se forment pas uniquement de l'œuf
ou bien de la substance mâle fécondative,
mais simultanément de l'un et de l'autre. Les
hybrides, le bon sens, et l'anatomie en sont
la preuve dit Linné. Que les étamines sont des
organes mâles et que le pollen est une subs-
tance fécondative, le caractère essentiel de la
plante nous le prouve, aussi bien que cette
circonstance que la rieur précède le fruit ;
enfin la place des étamines, le temps, les
anthères, la castration et la construction du
pollen. C'est ainsi que Linné raisonne. On ne
trouve chez lui que des expressions chiméri-
ques, qu'un mélange d'idées, que d'impossibles
analogies. Il n'y a pas le moindre expériment,
ni la moindre observation exacte.
Il en résulte que Linné n'était pas capable
de prouver l'existence d'un fait par la voie
inductive. Aussi n'a-t-il pas de mérite dans
l'étude du sexe des plantes. Il n'était même
pas en état de vérifier les résultats des études
de ses prédécesseurs. Ce qui est d'autant plus
singulier et digne d'attention que les botanistes
contemporains bien moins connus que lui
tâchaient d'étudier de plus près les fonctions,
des étamines et des pistils. Le directeur du
LE MONDE DES PLANTES
125
jardin botanique à Berlin, Gleditsch, et Muller
sont de ce nombre.
Gledistsch publia, en 1 75 i , ses études sur la
fécondation chez les plantes dioïques et prin-
cipalement chez la palme Chamaerops. Cette
palme là était cultivée dans le jardin botani-
que de Berlin, et pendant quelques dizaines
d'années ne portait que des fleurs femelles, ne
produisant jamais de fruits. Gleditsch, ayant
appris qu'à Leipzig se trouvait justement la
même palme aux fleurs mâles, fit venir le
pollen de ces fleurs de Berlin et en féconda les
fleurs femelles. Le résultat en fut étonnant.
La même année encore on obtint des fruits
mûrs et les graines plantées germinaient un
an plus tard au printemps. La manière
d'exposer la chose et le raisonnement de Gle-
ditsch sont tout à fait modernes. C'est, sans
contredit, le meilleur ouvrage sur la féconda-
tion des plantes, qui ait paru depuis Camerarius.
A peu près en même temps, Muller publia
ses expériments sur les tulipes. Il en planta
une certaine quantité dans son jardin, à une
grande distance l'une de l'autre, et en découpa
les étamines des fleurs, immédiatement après
leur épanouissement. Il espérait empêcher de
cette manière la formation du fruit. Il observa
aussi que les abeilles saupoudrées de pollen,
volaient des fleurs à étamines, aux fleurs
sans étamines et en laissaient une partie sur
le stigmate. Il en résulta que les fleurs visi-
tées par les abeilles portèrent des fruits quoi-
qu'elles n'eussent pas d'étamines. C'est pour la
première fois qu'on avait observé que les
insectes jouaient un rôle actif dans la fécon-
dation des plantes.
Les études de Camerarius et celles de ses
successeurs furent à tel point persuasives que
la question de l'existence du sexe chez les
plantes fut complètement décidée, non pour
tous les naturalistes, du moins pour les natu-
ralistes par excellence. Par conséquent, on ne
démontra plus la nécessité de l'action du
pollen sur le stigmate pendant la formation du
fruit, on étudia la manière de cette action et
les propriétés des organes sexuels.
Ce fut Joseph Gottlieb Kœlreuter, professeur
de l'histoire naturelle à Karlsruhe, qui tra-
vailla le plus à ce sujet. Dans son œuvre
célèbre, dont la première partie parut en 1761
et les autres plus tard (1) il contribua le plus,
depuis Camerarius, à l'éclaircissement de cette
question. (A suivre)
1. Y. G. Koelrtuter : Vorlâufige Nachricht von
einigen des Geschlecht der Pflanzen betreffenden
Versuchen und Beobachtungen. Leipzig 1761,
763, 1766.
Supplément aux Onothéracées japonaises
Le Flore japonaise comprenait jusqu'ici d'a-
près Hausshnecht, Franchet et Savatier et
d'après nos récents travaux, les Onothéracées
suivantes :
Onothera biennis L.
Circaea alpina L.
Circaea intermedia Erhr.
Circaea cordata Royle.
Circaea quadrisulcata Maxim.
Ludwigia palustris L. var. ovalis Miq.
Jussieua suffruticosa L.
Jussieua Parmentieri Levl .
Jussieua japonica Levl.
Jussieua Fauriei Levl.
Jussieua Philippiana Levl.
Epilobium neriifolium Levl.
— montanum L.
sertulatum Haussk.
Davuricum Fisch.
— nutans Schm.
Fauriei Levl.
cephalostigma Haussk.
— nervosum Boiss. et Bush.
— japonicum Haussk.
himalayense Haussk.
— roseum Schreb .
— Wattianum Haussk.
— pseudo obscurum Haussk.
— lœtum. Wall.
— pyi richolophum Franch. et
Savat.
— calycinum Haussk.
— leiophyllum Haussk.
— glandulosum Lehm.
— oligodontum Haussk.
Nous devons à l'obligeance d'un botaniste
japonais, M. Kingo-Miyabe, des échantillons
déterminés par lui-même de trois épilobes et
un Jussieua au R. P. Faurie.
Deux des Epilobes sont nouveaux pour la
Flore du Japon. Ce sont Epilobium palus-
tre L., E. consimile Haussk. Le troisième
est l'E. glandulosum Lehm.
Quanta la Jussieuaqui nous est parvenue en
débris nous croyons reconnaître en elle la Jus-
sieua repens L.
Le nombre des Onothéracées du Japon est
donc porté à 3i espèces dont 21 pour les Epi-
lobes. Toutefois le nouvel envoi ne fait que
confirmer notre opinion au sujet de la réduc-
tion des espèces d'Epilobes tant asiatiques
qu'américaines ou océaniennes ou africaines.
Voici l'indication des localités pour les
échantillons qui nous sont récemment par-
venus :
Epilobium palustre L. — Fossés de la
126
LE MONDE DES PLANTES
plaine de Sapporo (Yczo), 23 septembre 1893.
— in herb Kingo-Miyabe.
Epilobium consimile Haussk. — Fukus-
hima. - Miyabe \eg.
Epilobium glandulosum Lehm. — Sap-
ro. - Miyabe leg .
Jussieua repens L. — Hakone, 9 octobre
1890 — 65 1 1 - R. P. Urb. Faurieleg.
H. LÉVEILLÉ.
Herborisations Sarthoises (1896-1897)
FumariaparvifloraLanik.Yvré-l'Evêque:
environs du bois de Monsor (H. Léveillé).
Fumaria Vaillantii Lois. Verneil-le-Ché-
tif: jardins du Point du Jour, 5 juin 1896
(V. Jamin).
Fumaria capreolata L.(type).— Le Mans:
Eventail : petit chemin allant rejoindre la
route de Prémartine, 12 mai (H. Léveillé).
Lepidium Draba L. Le Mans: passage à
niveau de l'Epau. Adventice (R. P. Vaniot).
Viola canina L. — Yvré-1'Evêque : route
montant vers le plateau d'Auvours (H. Lé-
veillé) ; petit chemin longeant la voie ferrée
allant de la halte d'Yvré aux Landes (R. P.
Vaniot).
Lychnis diurna Sibth. — Yvré-PEvêque :
près la halte d'Yvré, à l'entre'e du petit chemin
des Landes. (R. P. Vaniot et H. Léveillé).
Ononis repens L., var mitis Diard :
Rouessé-Fontaine : route d'Ancinnes, près
d'une ancienne carrière ; Livet : route d'An-
cinnes. Cette forme est répandue dans le
département. (H. Léveillé).
Vicia lathyroides L. Yvré : près la gare
et près le nouveau pont (H. Léveillé) ; der-
rière le cimetière (R. P. Vaniot). Yvré-l'Evêque;
route montant vers le plateau d'Auvours
(R. P. Vaniot et II. Léveillé) ; Epau : hau-
teurs dominantTHuisne, 1 1 mai (H. Léveillé).
Lupinus reticulatus Desv. — Yvré-l'E-
vSque : champs longeant la route en montant
vers le plateau d'Auvours et champs en des-
cendant du plateau vers la route de Paris (H.
I riLi.É et R. P. Vaniot).
Anthriscus silvestris Hoffm. Le Mans :
parc de Ste Croix (R. P. Vaniot).
Artemisia campestris. L. Yvré-l'Evêque
entrée de la route de Prémartine, non loin de
la route de Paris, 9 janvier 1807, (H, Lé-
veillé).
Vaccinium myrtillus L. Forêt de Bercé,
dans l'angle formé par la ligne de Chahaigncs
au Chêne l)ésiré et celle de Château-du-Loir
à St-Vineent-du-Lorouer, près le rond du
Clocher; est assez commune sur Pruillé-
l'Eguillé au dessus du Pau, les Brisscttcs jus-
qu'à l'Etang (Y. Jamin).
Vinca major L. Le Mans: route de Paris,
haie sur la droite avant le port de l'Epau ;
subspontané, 12 avril I897 (H. Léveillé).
Bibliographie
Illustrationes plantarum Europae ra-
riorum, auctore G. Rouv. — Fascicule VII.
Espèces figurées : Adonis pyrenaica DC. ;
A. alpina, Rouy et Foucaud ; Arabis lusitanica
Boiss ; Crambe glabrata DC ; Dianihus inter-
medius Boiss ; Lniits tetraphyllus L; Saxi-
frage Jouffrqyi Rouy ; Pastinaca lucida Gouan ;
P. latifolia DC. ; Ptarmica ambrosiaca Boiss
et Heldr. ; Cardopatium Vryonis Heldr. ;Cen-
laurea corymbosa Pourr. ; Cephalorrhyncus
glandulosus Boiss. ; Myosotis Solcirolii Gr.
et Godr. ; Odontites glutinosa Benth. ; Alicro-
meria Thymoides Not.; Thymus micromerioides
Rouy. ; Stalice cumana Ten. ; S. remotispi-
cula Laçait a. ; Euphorbia acanthothamnos
Heldr et Sart. ; Salix pirolifolia Ledeb. ; Scilla
alvesiana Welw. ; Orclus olbiensis Reut. ; O.
Durandi Boiss. et Reut. ; Agroslis filifolia
Link. ; Brachy podium 'Boissiéri Nym.
Excursionsflora fur Oesterreich (mit
Ausschluss von Galizien, Bukowina und Dal-
matien). Mit theilweiser Benutzung des « Bo-
tanischen Excursionbuches » von G. Lorinser,
Verfasst von Dr Karl Fritsch k, k. a. o. Prof.
der system. Bot. an der K. K. Universit. in
Wien. — Vienne, CarlGerold fils, éditeur, I,
Barbaragasse, 2. Prix ; 8 marks, 10 francs, 8
shillings. — 1897.
Cette Flore imprimée en allemand, com-
pacte, bien que d'un format portatif, est non
seulement utile aux botanistes de l'Autriche
(Galicie, Buchovine et Dalmatie incluses) mais
encore elle intéresse tous ceux qui s'élèvent
jusqu'aux études comparatives et s'intéressent
à la Géographie botanique. Son prix modique
évite l'achat d'ouvrages souvent chers ou dif-
ficiles à se procurer.
L'auteur a suivi la classification de Linné.
Pour chacune des classes de cette classifica-
tion, il donne une clef dichotomique con-
duisant au genre. Une clef renfermant les prin-
cipaux caractères de chaque espèce conduit
ensuite à celle-ci. La flore du Dr Fristsch
rappelle donc les tableaux analytiques de la
Flore Parisienne du Dr Bautier, sous un for-
mat plus grand, étant donné le plus grand
nombre d'espèces résultant lui-même de la
vaste étendue de l'empire dont il dépeint la
flore.
LE MONDE DES PLANTES
127
Les indications géographiques très res-
treintes permettent cependant de se rendre
compte de la distribution des espèces rares
dans les principales provinces ou parties de
l'empire.
Nous exprimerons le regret que l'auteur se
soit peut-être trop exclusivement inspiré des
travaux publiés en Allemagne. Son Manuel
n'en demeure pas moins un guide commode
pour les botanistes dans leurs excursions et un
ouvrage à consulter pour l'étude de la disper-
sion des espèces.
Revue de la Flore médicale et vétéri-
naire populaire du Nord de la France
(Aisne, Ardennes, Nord, Oise, Pas-de-Calais,
Seine, Seine-et-Oise, Somme), par L. B.
Riomet. Cette publication parait par fasci-
cules le ier et le 1 5 de chaque mois. Abonne-
ment : 2 fr. 40 par an. L'auteur, un institu-
teur, mérite des éloges en vulgarisant ainsi la
botanique par une publication populaire et
montre la voie à ses confrères qui rendraient
s'ils le voulaient à la science de si utiles ser-
vices en faisant la monographie des régions où
les attache leur devoir professionnel.
Sur quelques plantes rares récoltées
dans le Cher en 1896, et spécialement
sur les Potamogeton, Ant. Le Grand
(Typ. Sire, Bourges.) Notons Carex echinata,
C. Goodnovii, E. paludosa, Scirpus paucifto-
rus, Epilobiitm palustre, Viola elatior, Inula
montana. Les Potamogetons ne comptent pas
moins de 18 formes.
Notice sur les ouvrages scientifiques
de M. Ern. Olivier, Direct de la Rev Se.
du "Bourbonnais, Yves et Francis Pérot.
Des plantes sauvages comestibles de
la Savoie, Dr. Alf. Chabert (e\cBull.Herb.
"Boissier).
Descriptions of the Species of Cyca-
deoidea, or îossil Cycadean trunks. thus
far discovered in the iron ore belt. Po-
tomac formation of Maryland (ex Proceed.
of the biolog. Societ. of Washington).
Sur la disparition de quelques plantes
en Savoie, Dr Alf. Chabert (ex. "Bull. Herb.
"Boissier).
Algae nonnullae in regione Picena
lectaè, C. Grilli (ex. 'Bull. del. Soc. bot.
Ital.) .
Muscineae in regione Picena lectae,
C. Grilli (ibid .).
Lichenes in regione Picena et finiti-
mis lecti, C. Grilli (ibid.).
Revue des Revues
Les procédés graphiques appliqués à la
Géographie botanique L. Blanc (in Bullet.
Soc. bot. deFr. t. XLIV p. 33) — Le système
préconisé par l'auteur, excellent théorique-
ment, nous parait fort compliqué en pratique;
nous lui préférons, et de beaucoup, celui
adopté par M. Gentil pour les cartes géo-
botaniques de la Sarthe, malheureusement
inédites, système dont nous avons jadis parlé
ici.
Le genre Lappa dans la Flore fran-
çaise, E. G. Camus, (ibid. p. 61.)— L'auteur
malheureusement ne fait qu'une simple énu-
mération des espèces dans l'Auvergne d'une
part, et dans la Flore de Paris de l'autre. Il
donne bien l'historique de l'indication de ces
espèces dans les Flores, mais on aimerait
à trouver une conclusion. Ce travail est peut-
être à suivre, bien qu'il n'en porte pas la men-
tion.
Un Botrychium nouveau pour la Flore
de France, A. Franchet (ibid. p. 64.) —
C'est du B. simplex Hitch. trouvé à Males-
herbes qu'il s'agit. Plante à fronde stérile sub-
basilaire, tripartite, à segments très longue-
ment pétiolulés ; toujours assez longuement
pétiolée.
Sur le genre Oreorchis Lindl. E. Ach,
Finet (ibid. p. 69.)
Notes sur quelques plantes rares ou
peu connues de Tahiti, D'Nadeaud (in Jour-
nal de botanique, 16 mars et 1er avril 1897.)
Un Gagea nouveau pour la Flore fran-
çaise, Ern. Malinvaud (ibid. 1er avril). Gagea
foliosa Rœm. et Sch. découvert aux garigues
situées entre Poussan et Bayssan et le Nègre
aux environs de Béziers par le Fr° Sennen et
déterminé par M. Giraudias.
Neue Cousinien des Orients, C. Win-
KLERetJ. BoRMULLER(in Bulletin de l'Herbier
Boissier, mars 1897.)
Bryologia Guatemalensis, Cari. Millier
(ibid.)
Ikaria. Etude botanique, C. J. Forsyth
Mayor et William Barbey (ibid. avril.)
Die Planzenwelt Deutsch-Sudwest-
Afrikas, Hans Schinz (ibid.)
La vie souterraine du Muguet, Henri
Hua (in Feuille des Jeunes naturalistes, mai
1897.)
Sur les Ophioglosses de la Flore de
l'Ouest. Ch. Ménier (in Bullet. Soc. des Se.
Nat. de l'Ouest de la France, 1897, no 1). L'O
vulgatum L. ne peut finalement se distin-
guer d'O. lusitanicum que par les spores,
tuberculeuses chez le premier, lisses au con-
1 traire chez le second. Tous les autres carac-
128
LE MONDE DES PLANTES
tères S'intsujcts à varier, la variété ambiguum
du vulgalum étant intermédiaire entre les deux
espèces.
Etude sur les formes bretonnes appar-
tenant au groupe du Polystichum spi-
nulosum de la Flore de l'Ouest. Cii. Pic-
quenard (ibid.) Les caractères fournis par la
forme et la couleur des écailles, ont, d'après
l'auteur une grande valeur au point de vue de
la détermination des trois formes P. dilatation
Sw., P. spinulosum DC, P. œmulum Corb..
tandis que, au contraire, l'aspect des folioles
n'a que peu d'importance. Il divise en outre
l'œmulun en deux formes : patulum (5-7 déc.
segments principaux aigus ; pennules pen-
dantes), et erectum > i-3 déc. segments princi-
paux subobtus ; pennules coriaces relevées).
Catalogue des Plantes vasculaires
spontanées du département d'Ille-et-
Vilaine, Ch. Picquenard (ibid.). Travail qui
aura un grand intérêt au point de vue de la
flore des départements voisins tels que la
Mayenne.
Flore de Vendée (fin). J. Douteao (in
Rev. des Se. Nat. de l'Ouest i"r décembre
1896.)
Levierella nov. gen. Fabroniacearum
muscorum C. Muller (in 'Bull, délia Soc.
bot. italian. fév. mars 1897.)
Prima contribuzione alla Briologia
romana, A. Beguinot (ibid.)
Prodromus Brylogiae Bolivianae Cont.
cfine) K. Muller {in Nuov. Giorn. bot. italian
apr. 1807.)
Conifères de Chine, L. Beissner (ibid.)
Plantarumnovarum Caucasi Manipulus
alter. S. Sommier et E. Levier (ibid.) Cam-
panula Urotheri, Verbascum Dechyanum, V.
Anatolicum, Celsia atro-violacea, Scrofularia
sprengeriana, Scrofularia mollis, S. caucasica
S. di/fu>a, Veronica glareosa, Calamintka
caucasica, Nepeta caucasica, Milium caucasi-
cuin, Poa Imerctica, Festuca calceolaris, F.
longe aristata.
La Struttura anatomica e la interpre-
tazione morfologica délia perula del
bulbo d'alcune specie del génère Allium.
I. Bai.drati (ibid).
Influence du porte greffe sur le greffon
G. Rivière et G. Bailhache [Cosmos, 24 avril
L'Eucalyptus urnigera, Demargency
{Cosmos, icr mai.)
Les Utriculaires P. Hariot (Le Natura-
liste, i*' mai.)
Myrtillocactus, nuov. gen di Cactaceae,
M. Console (in 'Bollet. del. R. Orto bot. di
Palermo).
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Sur les phanérogames sans graines
formant la division des Inséminées, Van
Tieghem (séance du 22 mars).
Sur les Inséminées sans ovule, for-
mant ta subdivision des Inovulées ou
Loranthinées, Van Tughe.m (séance du 29
mars).
Emission d'eau liquide par les végé-
taux, Maxime Cornu (ibid.). M. Cornu a
étudié cette émission au moyen d'un appareil
enregistreur qu'il a construit (ibid.).
Sur un nouveau mode d'obtention du
parfum des fleurs. Jacques Passy (séance
du 5 avril). Cette obtention a lieu par l'eau.
Recherches sur l'embryogénie de l'ar-
chegone chez les Muscinées, L. Gavot
ibid.).
Interprétation des parties de l'anthère.
Clos (séance du 12 avril).
Sur les Inséminées à nucelle pourvu
d'un seul tégument formant la subdivi-
sion des Unitegminées ou Icacininées,
Van Tieghem (séance du 20 avril 1.
Sur la greffe de 1 Helianthus annuus
et de l'H. laetiflorus, Luc Dan i el libid.).
Sur les Inséminées à nucelle pourvu
de deux téguments, formant la subdivi-
sion des Bitegminées, Van Tieghem (séan-
ce du 26 avril).
Sur une prétendue maladie vermi-
neuse des truffes, I. Chatin (ibid.).
Sur 1 appareil nourricier du i Clado
chytrium pulposum » Paul Vuillemin
(ibid.).
Informations.
=> Nous rappelons que la Direction et Ré-
daction du Monde des Plantes sont transférées
56, rue de Flore, Le Mans (Sarthe).
=?-> M. David Hooper, depuis 12 ans Qui-
nologiste du Gouvernement de Madras, ce
poste étant aboli, vient d'être nommé Conser-
vateur des Sections Artistiques et Economi-
ques de l'Indian Muséum, a. Calcutta.
-> M. Pierre-Bernard-Lazare Verlot, au-
teur du Guide du 'Botaniste Herborisant, est
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Directeur : M. Th. de Heldreich. (Athènes).
Secrétaire perpétuel : M. H. Léveillé, Le
Mans (S irthe).
ricr : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich. H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouy, G. King, Treub. R. A.
Philippi.
COMITÉ DE RÉDACTION
du Monde des Piaules
II. Léveillé, Directeur; A. Acloque, Secré-
taire; i'. Y. Liotaud, Rédacteur
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ront insérées ici gratuitement chaque mois.
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tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
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lecour, Lyon, vient de rééditer, sous une
forme nouvelle, la Botanique de l'abbé Cariot
et du Dr Saint-Lager, tome premier, Ile par-
tie, comprenant les clefs analytiques.
Ces clefs contiennent un plus grand
nombre de caractères diagnostiques et une
juxtaposition horizontale de deux étapes con-
sécutives des diagnoses qui rendront service
aux botanistes.
La librairie Paul Klincksieck, 52, rue des
Ecoles, Paris, ^ient de publier le catalogue
des ouvrages de botanique provenant en ma-
jeure partie des bibliothèques de feu MM.
Brochon et Clavaud.
Synoptical Flora of North America, issued
from the Herbarium of Harvard University.
Le professeur Asa Gray avait publié en deux
fascicules les Gamopétales que l'on peut se
procurer au prix de 12 fr. 5o chez la Cam-
bridge 'Botanical Supply Company. Le Dr
Sereno Watson, puis le Dr B. L. Robinson
continuèrent l'œuvre commencée. Les polypé-
tales doivent former la partie I du volume I.
Le 1er fascicule a paru en octobre 1895. Le
2e fascicule comprenant depuis les Caryophyl-
lacées jusqu'aux Polygalacées incluses, vient
de paraître et est en vente actuellement au
prix de 1 3 fr. 5o. — 1 1 sh. — n marks . — aux
adresses suivantes : American book Company.
New- York, Cincinnati et Chicago. — Cam-
bridge botanical Supply Company, Cambridge
Mass. — William Wesley et Son, 28 Essex
Street, Strand, Londres.— Oswal Weigel, Leip-
zig. — Notre distingué collègue M. 'William
Trelease, directeur des jardins botaniques
de Missouri a été un des principaux collabo-
rateurs à ce volume. — Un troisième fascicule
renfermant les légumineuses est actuellement
en préparation.
La Cambridge Botanical supply Company
prépare également, sous forme de cartes mo-
biles, une Bibliographie de Botanique améri-
caine comprenant tous les ouvrages publiés
jusqu'ici ayant trait à la botanique améri-
caine.
La Société botanique de France tiendra sa
session extraordinaire de 1897 à Barcelonnette
dans les Basses-Alpes. La session s'ouvrira
le i«r août, à 9 h. 1/2 du matin.
10 fr.
ABONNEMENTS :
UN AN ; France
— Étranger, Colonies...
Le Numéro : 1 Franc.
Lea \ ils partent du i" Octobre ou du
i" Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore, .
Le Mans (Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. Hedisbehger, 15, First Avenue.
LONDON
LHjlau and C°, Foreign booksellers, 37, Sono
Square.
PAIll^
J.-B. n.ui.LiknE et Fils, lit, rue Hautefeuille.
Jacques Lecuevalieh, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
6<s Année (2° Série).
N° 92
i«r Juillet 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de 'Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
Le R. P. Carrier, de Montréal, remercie
de sa nomination en qualité d'Q-lssocié libre.
Médaille scientifique internationale
Par décision du Directeur, prise en Conseil,
en date du 29 juin 1897 :
Sont nommés titulaires de la médaille de
3e classe :
MM. B. Riomet (Logny-les-Aubenton). Tra-
vauxde vulgarisation botanique.
Abbé Piedfort (Calais). Nouveau ré-
cepteur télégraphique.
E. Rigaux (Mende). Travaux de vulga-
risation botanique.
Pour le Conseil de l'Académie :
Le Directeur,
Th. de Heldreich.
Quelques remarques sur l'histoire de la
question du sexe chez les plantes
PAR
F. KAMIENSKI.
(Suite)
Koelreuter se basait sur ce simple et im-
portant principe, que si une plante provient de
l'action naturelle de l'organe mâle et femelle,
donc elle doit posséder les caractères communs
du père et de la mère. Pour étudier séparé-
ment les qualités du pollen et principalement
les caractères que le pollen donne à la nou-
velle génération, et séparément celles qui pro-
viennent du pistil, il ne faut pas les chercher
dans les plantes qui proviennent des organes
sexuels d'une seule espèce, mais des deux
espèces différentes, bref il faut les chercher
dans les hybrides, vu que le père et la mère
hybride appartiennent à deux espèces diffé-
rentes, différant l'une de l'autre ; par consé-
quent, si nous traitons la chose théorique-
ment, il en résulte que l'hybride possédant
certains caractères de l'un et de l'autre doit
naturellement différer de ses parents. Ces diffé-
rences-là nous indiquent quels sont les carac-
tères que la plante tient du pollen et ceux
qu'elle tient du pistil.
Avant tout, il a fallu se persuader, à l'aide
des expériments, si les hybrides peuvent exis
ter chez les plantes et quelles sont les limites
de l'hybridation des espèces; ensuite il a fallu
étudier par la voie expérimentale l'influence
du pollen sur le stigmate et vice versa chez
les différentes espèces par rapport aux carac-
tères de l'hybride nouvellement formé.
Koelreuter y réussit fort bien. Pendant de
longues années avec toute l'exactitude du natu-
raliste moderne unie à un amour rare de la
science et une persévérance sans limites, il
croisait les plantes entre elles. Aussi obtint-il
des résultats surprenants.
Le premier hybride que Koelreuter ait
obtenu fut en mariant deux espèces de tabac,
savoir le tabac Nicotiana rustica fécondé par
le pollen du Nicotiana paniculata. Ensuite, il
fit la description de toute une série des plantes
hybrides des genres Nicotiana, Kedmia, Dian-
thus, Matthiola, Hyoscyamus et de beaucoup
d'autres. En croisant de différentes manières
les différentes espèces des plantes et plus d'une
fois entre elles, il obtenaitdesplantes hybrides à
degrés différents, plus ou moins ressemblant
au père ou à la mère. Bref, Koelreuter démon-
tra non seulement la possibilité de l'existence
des plantes hybrides, mais encore l'influence
du pollen d'une espèce différente sur la for-
mation d'une nouvelle génération. Cette dé-
couverte du mélange des propriétés du père et
de la mère dans l'hybride, fut un fait d'une
grande importance dans ces temps-là. Ce fut
une preuve indiscutable, renversant complète-
ment la théorie d'évolution, théorie qui avait
encore une masse d'adeptes. Ce fait introduisit
aussi une certaine désharmonie dans le sys-
tème artificiel de Linné, où chaque espèce
représentait une forme intacte comme une
idée bien fixée et déterminée de la création.
Koelreuter étudiait aussi la manière dont le
i3o
LE MONDE DES PLANTES
pollen parvient au stigmate et se persuada de
la participation des insectes dans cette action.
Il démontra la signification du nectaire et de
certains mécanismes dans les fleurs pendant
le procès de la pollinisation. Enfin, il traita
aussi la question de l'acte de la fécondation
dans l'explication duquel il se montra moins
heureux que dans la production des hybrides.
La substance gluante qui couvre ordinaire-
ment le pollen et qui provient des restes du
tissu maternel du pollen, ce savant la prenait
pour la matière fécondative qui se mêlant
avec une substance pareille aussi gluante, (qui
se trouve sur la surface du stigmate), devait
selon lui féconder le pistil et former à l'inté-
rieur de l'ovaire des semences. Selon Koel-
reuter la fécondation devait avoir lieu sur le
stigmate du pistil.
Enfin ce savant entreprit un calcul très pé-
nible de la substance fécondative nécessaire
à la fécondation d'un pistil, et se persuada que,
par exemple chez Hibiscus venetianus, dans
les étamines d'une fleur se trouvent 4.863
grains du pollen, dont 3o ou Go suffisent tout-
à-fait à la fécondation et à la production de
plus de 3o graines de l'ovaire.
Enfin les études de Koelreuter trouvèrent
une grande quantité d'imitateurs parmi les-
quels Conrad Sprengel contribua le plus au
développement de la science du sexe chez les
plantes. Son oeuvre célèbre (i) dont il ne parut
que la première partie en 1793 (faute de res-
sources) n'a pas été appréciée selon son grand
mérite par ses contemporains. Ce n'est que
quelques dizaines d'années plus tard, que Dar-
win démontra le vrai mérite des observations
de Sprengel, où il trouva une matière im-
mense à l'appui de sa doctrine.
Le mérite principal de Sprengel consiste en
ce qu'il a découvert le croisement général et
universel entre les individus de la même es-
pèce, de même que Koelreuter a démontré le
croisement entre espèces différentes. Autant
le croisement dans le dernier cas n'est que
possible, autant dans le premier il se montre
presque indispensable.
Sprengel découvrit donc la dichogamie c'est-
à-dire : le développement non simultané des
étamines et des pistils en fleur ; ainsi que
toute une série d'applications servant au moyen
de faciliter le transport du pollen d'une fleur
à l'aide des insectes sur le stigmate d'une
autre. Sprengel donne la description très
détaillée de la construction de la fleur, ilexpli-
(1) Conrad Sprengel : Das neuc entdcchte Gc-
heimniss der Natur im Bau und in der Befruch-
lung der Blumen, Berlin, 1793.
que le rôle du nectaire durant le procès de la
pollinisation, la forme et la couleur des diffé-
rentes parties de la fleur, leur grandeur, leur
disposition mutuelle, l'odeur, le temps de leur
développement, etc. Cependant il traite cette
question au point de vue téléologique croyant
voir partout un but déterminé dans la cons-
truction de différentes parties de la fleur.
Selon lui, les nectaires par exemple ont été
créés dans le but de nourrir les insectes.
Chaque petit détail dans la construction de la
fleur a sa destination. Même les insectes exis-
tent afin de faciliter aux fleurs l'hybridation.
En un mot, Sprengel voit partout, même dans
les plus petits détails, l'idée du Créateur qu'il
tâche de deviner. Cette manière de voir est
parfaitement expliquée par le principe de
l'invariabilité des formes principe qui
devient un dogme inébranlable et générale-
ment admis dans ce temps-là, jusqu'à Darwin.
Malgré cela les observations de Sprengel sont
faites avec exactitude, précision et consé-
quence, et le sujet est traité d'une manière si
claire et, si intéressante que, jusqu'à présent
encore, l'ouvrage de Sprengel se lit avec beau-
coup d'intérêt.
Tout ce que nous venons de dire se rap-
porte précisément aux plantes qui possèdent
les fleurs distinctes, c'est-à-dire aux plantes
Phanerogamae. Les Cryptogamae formaient
chez les anciens systématiciens des groupes
renfermant non seulement des plantes de dille-
rentes parentés mais encore certains animaux
de classe inférieure. Ainsi par exemple Caesal-
pinus Ci 583) compte parmi les mousses, entre
autres, les coraux. Un botaniste anglais, Jean
Ray, qui vivait cent ans après, compte parmi
les algues les polypes. Ensuite Linné a réuni
tous les Cryptogamae en une classe, la 24e de
son système artificiel. Il l'a nommée classe
des Cryptogamae qui ne répondaient pas
encore tout-à-fait aux Cryptogamae d'aujour-
d'hui.
Linné ne niait pas la'possibilité de l'existence
du sexe chez les Cryptogames, mais il ne sou-
tenait pas non plus que ces plantes-là possè-
dent un sexe. Les botanistes postérieurs
comme par exemple Joseph Gaertner ou bien
niaient absolument le sexe chez les Crytoga-
mac, ou bien considéraient diverses parties de
la plante comme organes sexuels. Gleichen,
par exemple, prenait pour organes sexuels les
stomates dans les feuilles des fougères, Koel-
reuter l'indusie chez les fougères ; chez
les hyménomycètes, la valve qui couvre tout
le champignon dans sa jeunesse. Schmidel et
Hedvig étaient les plus près de la vérité,
parce qu'ils considéraient comme fleur les
LE MONDE DES PLANTES
ii
archegones et les anthéridies avec les feuilles
qui les couvrent chez les mousses. En tout cas,
ce n'étaient que des suppositions non basées
sur les données positives. Il était impossible
d'exiger autre chose faute de bons microscopes
dans ces temps- là.
Il n'y a pas à s'étonner qu'on ne croyait pas
alors à l'existence du sexe chez les Cryptoga-
mae, mais après les ouvrages aussi sérieux
que ceux de Camerarius, de Koelreuter, de
Sprengel et d'autres qui prouvaient non seule-
ment l'existence du sexe chez les Phaneroga-
mae, mais démontraient aussi certains détails
de la fécondation, il semblait que personne
n'oserait soutenir une opinion contraire.
Il arriva cependant autre chose. Comme au-
paravant la manière scholastique d'étudier
les choses évitait les expériments qui seuls
étaient en état d'éclaircir la question du sexe
chez les plantes, de même au commencement
du siècle courant la philosophie allemande
cultivée par les natur-philosophes, déroutait
la science.
Les précédents qui avaient étudié le sexe
des plantes furent oubliés (cela se rapporte
surtout à Sprengel) et traités par leurs succes-
seurs d'une manière très légère. De nouveaux
savants paraissent : les uns, excellents obser-
vateurs d'autre part, trahissent le manque de
connaissances indispensables et d'expérience
nécessaire dans leurs expériments avec les or-
ganes floraux des plantes; les autres, grâce
aux spéculations philosophiques abstraites,
parviennent aux conclusions complètement
fausses.
Encore en 1786, un philosophe connu Laza-
ro Spallanzani (1) publia le résultat de ses étu-
des qui manquent de justesse et de précision.
Malgré ces défauts elles eurent beaucoup de
succès. Spallanzani faisait des expériments
avec les plantes qui ne pouvaient servir qu'in-
suffisamment aux expériences pareilles, telles
que : les épinards, le chanvre, le mercurialis,
concombres et autres. On savait depuis long-
temps que, fréquemment sur le même individu
des plantes que nous venons de nommer par-
mi les organes femelles ou non loin d'eux, se
forment aussi les fleurs à étamines. Il n'y
a pas à s'étonner que Spallanzani séparant mê-
me les plantes mâles des plantes femelles, ob-
tenait des semences. Les résultats obtenus par
Spallanzani ne furent que des erreurs d'ob-
servation très communes et bien connues au-
paravant.
Les mêmes fautes furent commises par un
savant connu en anatomie des plantes, Jean-
Jacques Bernhardi, ainsi que par le savant
français Girou de Buzareingue, et bien plus
tard encore, en 1887, par Ramisch.
D'autres savants, tels que François-Joseph
Schelver, docteur en médecine, en 1812, et
son élève, Auguste Henschel, en 1820, com-
me natur-philosophes par excellence, blâ-
maient avec plus de succès la science de Ca-
merarius et de Koelreuter. Schelver par la
voie du raisonnement qui lui était propre et
qu'il ne pouvait appuyer sur un fondement
positif, parvint à des résultats impossibles et
ridicules, dont il faisait des conclusions du
même genre. Selon lui, différents organes
des plantes pris séparément ne contribuent
nullement au développement et à la végétation
de la plante. Dans le cas contraire ils de-
vraient tous et toujours se trouver à la fois
dans la plante. Il en résulte que le pollen pro-
venant de l'anthère et ne se trouvant pas tou-
jours sur la plante, est dépourvu de toute ac-
tion sur le pistil, d'autant plus de l'action fé-
condative. Schelver dans ses explications cite
souvent aussi Spallanzani.
Tous ces contes-là eurent tant de succès au-
près des botanistes de ces temps-là, et furent
à tel point admis dans la science, que cer-
tains académiciens crurent devoir donner l'ini-
tiative à la solution de la question du sexe
chez les plantes. Dans ce but l'Académie de
Berlin en i8i9,et plus tard car en i83o l'Aca-
démie de Haarlem publièrent un concours
qui eut pour but la résolution d'une des ques-
tions les plus importantes du sexe chez les
plantes, c'est-à-dire : la possibilité du croise-
ment des plantes et la formation des hybrides.
Cette question là ne fut pas si prompte-
ment résolue, et ce n'est que Charles-Frédé-
ric Gartner, fils de Joseph Gartner, dans ses
deux ouvrages publiées en 1844 et en 1S49
ouvrages qui traitaient des organes sexuels des
plantes et des hybrides (1) qui y donna une ré-
ponse fameuse et tout-à-fait satisfaisante. Il
est vrai qu'avant la publication du concours
de l'Académie de Haarlem, Gartner avait pu-
blié ses articles dans divers journaux sur le
croisement des plantes. Dans les deux ou-
vrages que nous venons de citer, il résume le
résultat d'un travail de vingt et quelques an-
nées sur ce sujet. Les matériaux scientifi-
(1) L. Spallanzani. Expériences pour servir à
l'histoire de la génération des animaux et des
plantes, Genève, 1786.
(1) C. F. Gartner, Versuche und Beobachtun-
gen ûber die Befruchtungsorgane d. Vollkomm.
Gewachse. Stuttgart. 1844.
— Versuche und Beobachtungen ùber die Basc-
tardenzengung in Pflanzenreich. Stuttgart. 1849,
[32
LE MONDE DES PLANTES
ques que Gartner réunit dans la question du
sexe chez les plantes, furent, sans contredit,
les plus riches dans ces temps-là. Il traita le
sujet minutieusement et avec toute la justesse
et toute la précision dont aucun de ses pré-
décesseurs ne fut capable jusqu'alors. Nous
avons ici toute l'anatomic et toute la physio-
logie de la fleur; une description détaillée de
différentes parties de la fleur ainsi que leur
signification, les manières du transport du
pollen sur le stigmate, la participation des in-
sectes dans cette action, des recherches sur
la sensibilité des organes sexuels, etc. En-
suite toute une série, environ 9000 expéri-
ments, sur le croisement des plantes et les nom-
breux hybrides qui en résultent, complètent
le tableau de la science sur le sexe des
plantes de ce temps-là. Gartner était aussi au
courant de toute la littérature botanique con-
cernant l'objet en question. Il analysait criti-
quement les ouvrages de Spallanzani, de
Schelver, de Henschel et d'autres, démon-
trant leurs erreurs et indiquant la cause de
ces erreurs. Il n'y a qu'une chose à lui repro-
cher, c'est qu'il ne sait apprécier Sprengel
selon son vrai mérite, ni profiter de ses
études.
Les ouvrages de Gartner furent d'une gran-
de importance dans la science. Ils démontrè-
rent tout le manque de fondement de la doc-
trine des Natur-philosophes sur le sexe des
plantes, qui dans la première moitié de notre
siècle eurent encore beaucoup de succès et
d'adeptes. Enfin les ouvrages de Gartner per-
suadèrent tout le monde de l'influence indis-
pensable du pollen sur le stigmate pendant
la formation du fruit. Cependant la manière
dont le pollen agit sur les organes femelles de
la fleur, ou pour dire autrement, en quoi con-
siste la fécondation par excellence, fut une
question discutable longtemps encore. La dé-
couverte du microscope résolut définitive-
ment cette question. (A suivre)
Contribution à l'étude des *' Fumariacées "
PAR
P. PARMENTIER
Docteur es-sciences
De nombreux botanistes se sont déjà occu-
pés des Fumariacées DC., surtout au point
de vue de la morphologie externe. Le travail
le plus récent et le plus étendu, concernant
l'anatomie, est dû à M. L. J. Léger (1). Ce
(1) L. J. Léger : Recherches sur l'appareil végé-
tatif des Papavéracées Juss. (Papavéracées et
Fumariacées D C); Thèse de Doctorat, 429 p. ;
.89b).
savant n'a examiné delà famille que les Cory-
dallis solida Sm, C. nobilis Pers., C. clavicu-
lata DC. et Fumaria capreolata L. Ces diver-
ses espèces ont été vues avec le plus grand
soin ; l'étude du parcours des faisceaux dans
le rachis médian, le pétiole et la tige, ainsi que
celle des lâticifères ont été, en particulier,
l'objet de recherches patientes et fort curieu-
ses. L'auteur a reconnu que « le parcours des
faisceaux dans la feuille fournit des caractères
s'étendant au moins à toute la famille (Papa-
véracées Juss.), tandis que celui des faisceaux
de la tige montre une série de transitions in-
sensibles, n'indiquant pas de sections (1). «
Chez Corydallis cava, « malgré le nombre peu
élevé des faisceaux de la tige et la régularité
d'insertion des appendices, le parcours des
traces foliaires ne suit pas une règle complè-
tement schématique (2). Ce qui est à retenir,
c'est que le faisceau médian de la feuille des-
cend seul et libre dans la tige sur la longueur
de deux entre-nœuds, au moins, et marque un
des angles de la tige, tandis que les faisceaux
latéraux de la trace se confondent rapidement
dans des masses anastomotiques marquant
d'autres angles dans l'organe.
•< Nous retrouvons cette distribution très
nettement accusée dans la tige de Fumaria
capreolata. » Chez ce dernier, M. Léger a re-
connu que le parcours des traces foliaires
dans la tige montre une régularité qui n'a
pas été rencontrée précédemment ; chacun
des groupes de faisceaux des angles de la tige
a une constitution bien déterminée. D'un au-
tre côté la trace foliaire a ses branches cons-
tituantes largement séparées les unes des
autres et n'ayant pas chacune une destinée
identique à celle de ses congénères (3)
Il est donc peu probable que l'étude du
parcours des faisceaux libéro-ligneux dans la
feuille et la tige soit d'un grand secours ici
pour la distinction des types spécifiques.
Quant aux lâticifères rencontrés partout
chez les Fumariacées, ils sont d'une recher-
che fort difficile entre des mains mal exercées
et sans le secours de réactifs appropriés. Les
coupes pratiquées sur des échantillons frais
ou secs n'en révèlent aucun de prime abord ;
il faut que ces coupes aient été soumises à
l'action d'une solution concentrée de bichro-
mate de potasse pour déceler les lâticifères
dont le suc est précipité en une matière gra-
nuleuse et ordinairement brune. M. Léger
(1) L. J. Léger : loc. cit.
(2) L. J. Léger : loc. cit. p. 253 et 254.
(3) Léger: loc. cit, p. 188.
I.E MONDE DES PLANTES
133
lésa rencontrés dans le parenchyme lacuneux,
les nervures et le pétiole de la feuille ainsi que
dans la tige. Quelques-uns peuvent avoir leurs
parois sclérifiées et jaunâtres. (C. nobilis, C.
lutea, Fumaria parviflora, etc. ); ils tranchent
alors nettement avec les éléments incolores
voisins. Les chapitres, très étendus, consa-
crés par M. Léger aux Iaticifères et à leur con-
tenu sont à lire en entier.
L'étude comparative morpho-histologique
des divers représentants de la famille n'ayant
pas encore été faite, je vais l'aborder pour les
espèces de la Flore de France.
1° Genre Corydallis.
Dans leur Flore de France, MM. Gillet et
Magne mentionnent les C. cava Schw., C. so-
. lida Smith, C.fabacea D C, C. claviculata D C,
C. lutea DC. et C. enneaphylla D C, avec deux
variétés (integrata God. et pumila Host).
MM. G. Bonnier et G. de Layens ne font
figurer dans leur ouvrage que les C. lutea
D C, claviculata D C et bulbosa D C. Pour ces
botanistes les C. cava, fabacea et solida ne
sont que des sous-espèces de C. bulbosa. Avec
C. enneaphylla ils créent le genre Sarcocapnos.
J'examinerai plus loin ce dernier genre.
C. lutea est une bonne espèce, ses caractè-
res anatomiques sont parfaitement tranchés.
Les épidermes foliaires recticurvilignes ont
leurs cellules très larges. Le mésophylle est
bifacial; le pétiole primaire ne possède ordi-
nairement que trois faisceaux libéro-ligneux
disposés en arc ouvert en haut. La tige ren-
ferme 5-6 faisceaux libéro-ligneux sur un seul
cercle plus ou moins régulier. Le nombre de
ces faisceaux varie avec l'importance de la
tige et le niveau auquel on les étudie. Dans
le parenchyme cortical du pétiole primaire et
de la tige, existent des cellules à parois épais-
ses et jaunâtres qui jouent certainement un
rôle de soutien et qui, d'après M. Léger, ne
sont autre chose que des laticitères. D'assez
nombreux petits cristaux prismatiques d'oxa-
late de calcium (prismes triangulaires, octaè-
dres, mâcles) se rencontrent dans les cellules
du conjonctif cortical de la tige. M. Léger n'a
pu mentionner ce caractère qui fait défaut
dans les espèces étudiées par lui, ou y est
très faiblement exprimé, même sur de longues
coupes axiles [C. solida). Les 2-3 assises péri-
phériques de la tige constituent le paren-
chyme cortical; leurs cellules sont toutes petites
et renferment delà chlorophylle, excepté celles
de l'assise la plus interne, l'endoderme, qui
ordinairement en est dépourvue. Au contact
de l'endoderme débute un parenchyme à cel-
lules beaucoup plus grandes et à parois en
voie de sclérification.
Une question très importante, sur laquelle
je me permets d'appeler l'attention des ana-
tomistes, parce qu'elle laisse encore des dou-
tes dans mon esprit, est celle qui a trait à la
ligne de démarcation entre le parenchyme
cortical et le cylindre central. M. Léger dit
ceci au sujet de C. solida. (i): a Assez sou-
vent, les cellules du tissu conjonctif, au con-
tact de tout le faisceau, se spécialisent par la
présence de nombreux plissements subéreux,
semblables à ceux de l'endoderme de la raci-
ne ; les plissements sont quelquefois localisés
dans une même assise, mais, le plus souvent,
ils se rencontrent dans deux ou trois assises
contiguës.
« Les plissements sont répartis, ou bien sur
le milieu des cloisons cellulaires radicales par
rapport au faisceau, ou bien à la fois sur ces
parois radicales et sur les parois tangentielles.
Dans ce dernier cas, les cadres tangentiels
sont situés d'un même côté des éléments cel-
lulaires, et leur ensemble indique une ligne
continue, entourant le faisceau, et les cadres
radicaux sont situés de part et d'autre de cette
ligne, — dans deux assises par conséquent —
et étançonnent, de chaque côté, les parois tan-
gentielles renforcées.
« Lorsqu'une paroi cellulaire est de grande
étendue, elle peut porter plusieurs plisse-
ments isolés.
« Enfin, d'autres fois, les plissements affec-
tent toutes les parois radiales et tangentielles
de deux ou même trois assises consécutives.
Ce dernier cas ne se retrouve pas sur toute la
périphérie du faisceau, mais plus particulière-
ment vers la pointe ventrale. »
M. Léger se demande quelle est valeur ana-
tomique de ce tissu plissé, et si on doit le con-
sidérer comme représentant l'endoderme? Il
ne le pense pas, parce que, dans tous les cas
précédemment étudiés par lui, le tissu cortical
forme un anneau continu à la périphérie du
cylindre central, et que, dans le cas pré-
sent, la structure de la tige n'est pas suffisam-
ment différente de celle des types qu'il a étu-
diés pour lui permettre de considérer des tis-
sus de régions semblablement placées com-
me ayant une valeur différente dans les deux
cas.
De prime abord, cette interprétation parait
très logique, mais sa déduction par analogie
ne me semble pas satisfaisante, d'autant plus
qu'il existe des cas contraires. Je n'en veux
pour preuve que ce fameux exemple puisé
dans les Haloragacées où le genre Gunnera
{i) Léger: loc. cit. p. 248.
i :>4
LE MONDE DES PLANTES
(si l'on arrive à prouver qu'il fait bien partie
de cette famille) a sa tige polystélique, chaque
stèle ayant un endoderme propre, tandis que
dans tous les autres genres, la tige est mono-
ste'lique, avec endoderme continu comme à
l'ordinaire. 11 est vrai que cette curieuse par-
ticularité tient à ce que les stèles du Gunnera
sont autant de cylindres centraux, mais la
pluralité de ces derniers constitue déjà par
elle-même un singulier phénomène qui trou-
ble profondément l'homogénéité caractéris-
tique des autres genres de la famille des Ha-
loragacées.
C'est pourquoi je ne partage pas complète-
ment la manière de voir de M. Léger, et je
considère les faisceaux libéro-ligneux de la
tige des Corydallis solida, cava et fabacea
comme ayant chacun leur endoderme propre.
Si sur une coupe transversale, au milieu d'un
entre nœud, par exemple, l'on examine atten-
tivement la tige de ces plantes et qu'on la
compare, dans une région homologue, à celle
des C. lutea et claviculata, on constate immé-
diatement des différences assez sensibles. Le
parenchyme cortical des premiers comprend
8-1 i assises de cellules arrondies et méatiques
augmentant insensiblement de diamètre de la
périphérie au centre; ce tissu n'accuse aucune
limite nette avec le cylindre central ; les fais-
ceaux libéro-ligneux y sont inclus et enve-
loppés chacun par un endoderme à parois
plus ou moins plissées, régulièrement continu
ou plus ou moins sinueux; tandis que chez
C. lutea et claviculata, de grandes cellules dé-
butent immédiatement à l'intérieur des 2-3
assises de petites cellules périphériques et
chlorophylliennes. Ces dernières constituent
sans nul doute le parenchyme cortical qui est
très réduit comme on le voit; tandis que le
cylindre central est puissamment développé.
Son péricycle, simple ou multiple (i-2-3 as-
sises de cellules), subit une sclérification plus
ou moins avancée dans son tiers externe envi-
ron, en même temps que le liber primaire se
transforme en fibres mécaniques polygonales
et à parois épaisses. La sclérification libérien-
ne n'offre pas toujours la même expression ;
elle peut être puissante et nettement circons-
crite d'un côté par le liber mou, de l'autre par
l'endoderme lui-même ; c'est ce qui arrive
ordinairement chez les Fumaria. Ou bien le
prosenchyme ne constitue qu'un petit ilôt iso-
lé du liber mou : i° par des éléments plus lar-
ges, à parois minces, également libériens et de
même largeur que les fibres, et 20 de l'endo-
derme par 2-3 assises péricycliques. Nous
nous trouvons donc, à mon avis, en présence
de deux structures parfaitement distinctes, l'une
se rapprochant du type polystélique et l'autre
répondant nettement au type monostélique. Je
n'essaierai pas d'expliquer ici cette anomalie
qui nécessite d'autres recherches que je ne puis
entreprendre en ce moment. Je serais heureux
qu'un savant voulût bien revoir cette question
et me dire si mon interprétation est plausible.
Les vaisseaux du bois de la tige de C. lutca
sont à ponctuations aréolées dans la région
en contact avec le liber. M. Solereder ;li
n'a trouvé que des vaisseaux à ponctuations
simples chez les Papaveracées, ce qui lui a
permis de rapprocher cette famille des Cruci-
fères. 11 est surprenant de voir un savant de
la valeur de M. Solereder tirer une conclu-
sion concernant une famille alors qu'il n'en a
examiné qu'un petit nombre de représentants.
S'il set ait donné la peine d'étudier les C lutca,
claviculata et Fumaria capreolata il aurait
rencontré dans le bois de la base de la tige de
ces plantes de magnifiques vaisseaux à ponc-
tuations aréolées, l'ouverture centrale dirigée
obliquement par rapport au grand axe de l'au-
réole enveloppante.
Corydallis claviculata DC, si curieux par
ses caractères externes, se rapproche beau-
coup de C. lutea au point de vue anatomique,
tout en restant parfaitement distinct spécifi-
quement. Les épidémies foliaires sont à cellu-
les onduleuses, grandes, surtout celles du su-
périeur, et les stomates, d'une longueur moyen-
ne de 22[i, sont très rares ou nuls sur l'épider-
me supérieur; leur contour peut être régulier
ou plus ou moins anguleux, ainsi que cela
arrivechez tous les réprésentants de la famille.
Le pétiole primaire, triédrique, est creuse
supérieurement d'une profonde gouttière ;
il ne renferme ordinairement aussi que 3 fais-
ceaux libéro-ligneux, qui peuvent être pourvus
ou non d'un massif mécanique extra libérien
Les cellules du conjonctif cortical peuvent
conserver leurs parois minces ou les épaissir
par sclérification et du collenchyme existe
dans les angles externes. La tige, ordinaire-
ment quadrangulaire, comprend, au milieu
d'un entre-nœud, 4-6 faisceaux libéro-ligneux.
Les quatre plus gros sont en regard des angles
de l'organe ; les autres, en nombre variable,
sont ordinairement accolés à quelques gros.
Au pôle libérien de ces faisceaux existe un
massif jaunâtre de prosenchyme, plus ou moins
puissant. Les cristaux d'oxalate de calcium
sont très rares ou nuls, et les angles de la
tige, de même que ceux du pétiole primaire,
(1) Solereder (Hans) : Ueber den Systematischen
Werth der Hol^structur bei den Dicotylcdunen .
LE MONDE DES PLANTES
135
sont occupés par du collenchyme. Ainsi qu'on
le verra plus loin, ces deux espèces consti-
tuent le sous-genre Luleae.
Dans une excursion botanique, faite le 29
mars dernier, j'ai rencontré une magnifique
station de Corydallis cava Shweig. et Kœrt.
Les deux tiers des individus étaient à fleurs
purpurines et le reste à fleurs parfaitement
blanches. Ces derniers étaient plus développés
dans toutes leurs parties aériennes que les
premiers. Il me vint alors l'idée de faire l'anato-
mie de la feuille et de la tige de ces divers
échantillons pour m'assurer si aux différences
morphologiques externes correspondaient des
caractères anatomiques permettant d'établir
nettement le degré de parenté de ces formes
Toutes deux offrent partout les mêmes ana-
logies : épidermes foliaires recticurviligne?, à
cellules plutôt petites que larges, d'une épais-
seur moyenne de 21;/.; stomates d'une longueur
maximum de 28-3o[ji., plus petits que les cel-
lules environnantes, s'^uvrant au niveau
épidermique, entourés de 4-5 cellules irrégu-
lièrement disposées (type renonculacé caracté-
risant la famille entière), nombreux sur l'épi-
derme inférieur et très rares ou nuls sur le
supérieur. Mésophylle bifacial, d'une épais-
seur moyenne de 98^.; une seule assise de pa-
lissades sous l'épiderme supérieur remplis-
sant 1/4- 1/3 du mésophylle; parenchyme
spongieux peu lacuneux; faisceau libéro-ligneux
de la nervure médiane simple, non immergé,
péridesme non mécanique. Pétiole secon-
daire renfermant 5-7 faisceaux disposés en cou-
ronne irrégulière ; ceux du pétiole primaire, au
nombre de 8-9, dépourvus de tissu mécanique
extra libérien ; quelques lacunes dans le con-
jonctif médullaire du pétiole primaire. Poils
et cristaux nuls.
Tige : (coupes faites à la base). Epiderme à
cellules petites, cuticule mince ; parenchyme
cortical à cellules rondes, très allongées en
coupe radiale, parois minces, méats petits.
Faisceaux libéro-ligneux î-collatéraux, au
nombre de 1 1 environ, isolés et disposés sur
un seul cercle, limités chacun par un endoder-
me irrégulier et discontinu et muni, sur leur
face ventrale, d'un petit massif de parenchyme
endoxylaire d'origine fasciculaire. Vaisseaux
annelés; fibres ligneuses nulles, remplacées
par d'étroites cellules de parenchyme ligneux ;
puissant massif libérien, péricycle non méca-
nique, moelle lacuneuse.
De cet exposé sommaire, il résulte que C.
cava à fleurs blanches n'est qu'une simple
variation de l'espèce à fleurs purpurines. Ce
phénomène d'albinisme ne se reproduit pas
invariablement chaque année dans une même
station, et il peut très bien arriver qu'aucun
individu n'en soit atteint pendant une ou plu-
sieurs périodes végétatives successives ; son
expression est liée à des causes complexes
fort difficiles à déterminer. Il est cependant
des espèces chez lesquelles ce caractère per-
siste longtemps, je dirai même indéfiniment.
Tel est le cas de Carduus crispus L. que j'ai
rencontré à fleurs blanches plusieurs Bnnées
de suite, peu abondamment il est vrai, non
loin du canal du Rhône au Rhin, sur le terri-
toire de Rochefort (Jura). Il s'agit certaine-
ment ici d'une variété albiflora de l'espèce à
fleurs purpurines, variété assez bien différen-
ciée par les caractères anatomiques.
C. solida Smith est parfaitement caractéri-
sé par les données histologiques. Les cellules
épidermiques de la feuille sont 2-3 fois plus
larges que chez C. cava ; elles ont à peu près
les mêmes dimensions que celles de C. lutea ;
celles de l'épiderme inférieur sont à contours
subonduleux. Les faisceaux libéro-ligneux du
pétiole primaire, au lieu d'être disposés en
couronne plus ou moins fermée supérieure-
ment, sont en arc ouvert en haut et au nom-
bre de 5-7. La tige présente les mêmes carac-
tères, ses faisceaux libéro-ligneux sont au
nombre de 1 2- 1 3 et le parenchyme médul-
laire ne paraît pas lacuneux.
C. solida ne diffère donc du précédent que
par ses cellules épidermiques et la structure
fasciculaire du pétiole. Le premier caractère
n'est pas toujours fixe chez les plantes herba-
cées ou du moins dans plusieurs genres.
Quant au second il est soumis au degré de
développement de l'organe. Un gros pétiole
renferme, chez ces plantes, au même niveau,
plus de faisceaux qu'un grêle. Je ne saurais
donc considérer ces deux Corydalles comme
des espèces distinctes. A mon point de vue, il
ne s'agit que de sous-espèces du type collec-
tif C . bulbosa Pers. Ma manière de voir est
confirmée par M. G. Bonnier qui, dans le Dau-
phiné, sur le mont Saint-Eynard et le mont
Rachais, a recueilli une collection d'échantil-
lons très nombreux intermédiaires entre ces
deux plantes et une troisième (C. fabacea
Pers.; |i)
Le Sarcocapnos enneaphylla DC. (Corydal-
lis enneaphylla DC.) figure dans la Flore de
France de MM. Bonnier et de Layens.
comme type générique. Dans d'autres Flores,
celle de Gillet et Magne par exemple, il est
(1) Bonnier : Observât, sur les Berbéridées, Pa-
pavéracées et Fumariacées de la FI. de France
(in Rev. genér. de bot., t. II, p. 55o.)
i 36
LE MONDE DES PLANTES
considéré comme espèce du genre Corydallis.
Le genre Sarcocapnos a été créé à l'aide d'un
seul caractère un peu saillant, la lignosité de
la base de la tige. Il était donc inté:essant de
rechercher si l'anatomie des organes végéta-
tiis se prêtait au maintien de ce genre.
Les épidermes foliaires du S. enneaphylla
ont leurs cellules très grandes comme celles
des C. lutea et claviculata, et subonduleuses ;
les stomates, d'une longueur moyenne de Soy.,
ovales ou circulaires, se rencontrent sur les
deux épidermes ; le mésophylle est bifacial
avec une assise de palissades sous l'épiderme
supérieur. Le pétiole primaire est sensible-
ment triédrique, il ne renferme que 3 fais-
ceaux libéro-ligneux, sans massif de fibres
mécaniques au pôle libérien. Les conjonctifs
chlorophyllien et clair sont répartis comme
chez les Corydalles, mais toutes les cellules
du conjonctif clair ont leurs parois épaissies,
déteinte jaunâtre et percées de ponctuations
simples. Les faisceaux libéro-ligneux sont en-
veloppés, sur leurs faces latérales et profondes
de 2-3 assises de cellules à parois minces,
tandis que sur leur face externe, au dos du
liber , ces cellules minces sont plus nom-
breuses et constituent un massif qui s'avance
en coin dans le parenchyme scléreux. Dans
la tige, à sa base, la dissociation des faisceaux
libéro-ligneux se réduit notablement ; on
distingue bien encore 9-10 faisceaux, mais
ceux-ci sont soudés, au moins par leur liber,
en 2-3 massifs, sur un seul cercle. Pas de
libres mécaniques à la face externe du liber ;
moelle non lacuneuse, à grandes cellules méa-
tiques et à parois peu épaisses. Les parenchy-
mes chlorophylliens et clair constatés chez
C. lutea et claviculata, existent également dans
S. enneaphylla, pour constituer le paren-
chyme cortical qui alors comprendrait 8-9
assises de cellules, l'endoderme étant repré-
senté par l'assise la plus profonde, séparée
du liber des faisceaux seulement par une
assise péricyclique à cellules petites. Cet en-
doderme ne posède pas de plissements bien
nets. De nombreuses cellules, à section trans-
versale très large, à parois percées de ponc-
tuactions simples en X, sont réparties arbi-
trairement dans les parenchymes médul-
laire et cortical. L'assise exodermique est
régulièrement collenchymatoïde. Les vaisseaux
du bois sont annelés où à ponctuations sim-
ples.
Les caractères que je viens d'énumérer n'é-
tant pas plus importants que ceux retenus dans
la confection des deux autres sous-genres,
j'estime qu'il y a lieu de ramener le S. ennea-
phylla à la dignité sous-générique qui, elle, se
trouve très bien justifiée.
Le genre Corydallis comprend donc trois
sous-genres parfaitement différenciés anato-
miquement et morphologiquement. Le tableau
suivant permettra de saisir plus facilement
leurs caractères respectifs les plus impor-
tants.
I. Sous-genre Luteae. Vaisseaux à ponc-
tuations aréolées dans la tige. Endoderme de
la tige enveloppant complètement le cylindre
central et représenté par l'assise en contact
avec le parenchyme chlorophyllien périphéri-
que. Massif mécanique au pôle libérien des
faisceaux libéro-ligneux. Ordinairement 3
iaisceaux dans le pétiole primaire. Tige non
tuberculeuse.
f. Feuilles sans vrilles; fleurs jaunes. Cris-
taux prismatiques dans les conjonctifs de
la tige. Epidermes foliaires recticurvili-
gnes ; stomates d'une longueur maximum
de 36[* C iutea
ff. Feuilles terminées par des vrilles ;
fleurs d'un blanc jaunâtre. Cristaux
prismatiques nuls. Epidermes fo-
liaires onduleux. Stomates d'une
longueur de 241* C. claviculata .
IL Sous genre Sarcocapnos. Tignes ligneu-
ses à la base. Vaisseaux annelés ou à ponc-
tuations simples. Endoderme de la tige pro-
fond et enveloppant tout le cylindre central.
Massif mécanique nul au pôle libérien des
faisceaux. Nombreuses cellules à ponctuations
obliques et croisées dans les conjonctifs de la
tige. Faisceaux libéro-ligneux du pétiole pri-
maire au nombre de 3. Tiges non tubercu-
1 euses! 5. enneaphylla.
III. Sous genre Bulbosae. Vaisseaux an-
nelés ou à ponctuations simples. Endoderme
propre à chaque faisceau libéro-ligneux dans
la tige. Massif mécanique nul au pôle libérien
des faisceaux. Plus de 3 faisceaux libéro-li-
gneux dans le pétiole primaire. Tige tubercu
leuse C. bulbosa sp.
f . Bractées ordinairement entières et tu-
bercule creux. Cellules épidermiques fo-
liaires relativement petites, recticurvili-
gnes. Faisceaux libéro-ligneux du pétiole
primaire disposés ordinairement en cer
cle C. cava s. sp.
ff . Tubercule plein.
* Bractées ordinairement divisées ;
éperon un peu courbé. Cellules
épidermiques foliaires très grandes
recticurvilignes ou subonduleuses.
Faisceau libéro-ligneux du pétiole
disposés en arc C. solida s. sp .
Bractées entières ou divisées. Epe
LE MONDE DES PLANTES
i37
ron droit et atténué. (Peu distinct
et mal caractérisé par l'anato-
mie) C. fabacea var.
Genre Fumaria
Le genre Fumaria, si nettement tranché du
précédent par ses caractères morphologiques
son fruit, sa graine, etc., l'est également bien
par les données anatomiques. Nous avons ici
une preuve de plus en laveur de l'intervention
efficace de l'anatomie dans la distinction des
genres bien définis et dans l'établissement de
leurs affinités réciproques.
Les cristaux rencontrés chez les Corydalles
se retrouvent chez les Fumaria. Il en est de
même des laticifères mécaniques épars dans
les conjonctifs ; mais le contenu de ces vais-
seaux excréteurs, ainsi que de ceux à parois
minces, n'est pas plus visible sans le secours
du bichromate de potasse. Les ilôts de pro
senchyme extra libérien se sont généralisés ;
ils se rencontrent dans la tige et le pétiole
primaire. Outre cela, le parenchyme cortical
de la tige est devenu collenchymateux au re-
gard des plus gros faisceaux libéro-ligneux,
rappelant par là ce qui se passe dans la tige
des Thaliclrum à couronne fibro-vasculaire
simple (T. alpinum). Le parenchyme cortical
chlorophyllien et le cylindre central se repro-
duisent avec les même caractères que ceux
constatés dans la tige des Corydallis lutea et
claviculata. Les cellules des épidermes foliai-
res sont plus ou moins rectangulaires, le grand
côté dirigé dans le sens de la longueur des
segments du limbe ; les stomates sont beaucoup
plus longs (38(a) et le mésophylle est parfois
subcentrique.
Les caractères communs aux deux genres
sont assez nombreux : Existence de stomates
sur les deux épidermes foliaires ; développe-
ment identique de ces appareils ; cristaux pris
matiques ; tissus mécaniques et disposition
des faisceaux libéro-ligneux dans la tige ;
trois faisceaux dans le pétiole comme dans
les sous-genres Luteae et Sarcocapnos ; latici-
fères dans les organes végétatifs, etc..
Les Aoristes sont loin de s'entendre sur le
nombre des espèces du genre. Certains en
décrivent une douzaine, d'autres sept ou huit.
MM. Bonnier et de Layens en ont réduit le
nombre à cinq. (F. spicata L., parviflora Lan.,
densiflora De, officinalis L. et capreolata L.
Ces auteurs sont plus près de la vérité que
les autres. Sans vouloir faire une réduction
à outrance, ainsi que quelques botanistes l'ont
insinué, je m'efforce seulement de réagir
contre cette tendance fâcheuse consistant à
ériger en espèces des plantes qui ne sont que
de simples variétés. Loin de moi la pensée de
blâmer le botaniste qui étudie et signale cons-
ciencieusement toutes les modifications que
subit la plante soumise aux diverses influences
de milieux ; qui mentionne les races, varié-
tés, variations, etc. La connaissance des mi-
cromorphes est indispensable en taxinomie, car
elle facilite considérablement la détermination
de l'espèce et la fixation des limites entre les-
quelles elle évolue. Il existe, à mon avis, deux
catégories d'espèces (l) : i° l'espèce primor-
diale, improprement appelée linnéenne, qui est
la forme ultime d'un même phylum, celle
dont tous les représentants ne diffèrent entre
eux que par des caractères épharmoniques.
Ex. Thalictrum fœtidum L. individualisé
complètement par la structure de ses poils.
Ces espèces sont assez isolées de leurs voi-
sines ; elles ont peu de liens communs et les
caractères servant à les distinguer sont à
l'abri des influences du milieu. 2° Les espèces
de second ordre, ou espèces morphologiques
qui sont assez bien différenciées par les carac-
tères externes, mais qui ont entre elles de
nombreuses affinités et admettent des formes
de passage. Ces espèces ont une structure
indécise et un faciès général soumis aux phé-
nomènes d'adaptation. Elles sont facilement
reconnaissables dans les milieux identiques,
mais le sont beaucoup moins lorsque des
influences nouvelles agissent sur leurs or-
ganes constitutifs. Les espèces morpholo-
giques sont beaucoup plus nombreuses que
les premières. Le genre Fumaria n'est repré-
senté en France que par ces dernières. Ces
espèces, anatomiquement parlant, convergent
assez bien vers le type polymorphe, F. offici-
nalis L. et n'en diffèrent que par les dimen-
sions des celluLs épidermiques, l'existence ou
l'absence de fibres mécaniques libériennes, de
laticifères à parois épaisses, de lacunes dans
la moelle de la tige, le degré de sclérification
des conjonctifs, etc. On pourrait donc sans
inconvénient subordonner à F. officinalis,
les F. densiflora, parviflora, Vaillantii, si
d'autres considérations morphologiques, tirées
du fruit et des dimensions des segments fo-
liaires, s'y prêtaient aussi bien. On verra plus
loin qu'une conception plus logique m'a décidé
à scinder ces formes de F. officinalis, pour
former une espèce morphologique collective
que M. H. Léveillé et moi désignons sous le
nom de F. grammicophylla Levl. et Parm.
F. spicata L. est une excellente espèce ca-
(1). P. Parmentier : Recherches sur les Thalic-
trum de Francs [In Bull, scient, de France et de
Belgique, t. XXX, p. 108).
i3S
LE MONDE DES PLANTES
ractérisée surtout par son fruit aplati ovale
et acuminé. Les cellules des épidémies foliaires
sont très grandes, recticurvilignes et allongées
dans le sens des segments de la feuille ; elles
sont aussi très convexes extérieurement. Les
stomates d'une longueur de 3t) u., existent sur
les deux pages du limbe. Le mésophylle
est ccntrique ou subccntrique. Les trois fais-
ceaux libéro-ligneux du pétiole primaire sont
ordinairement dépourvus de massif mécanique
à leur pôle libérien ; cet organe, de forme
triédrique, présente un contour très sinu-
soïde, avec des cellules épidermiques très
saillantes en dehors. La tige renferme, dans
un entre-nœud de sa base, jusqu'à 14 faisceaux
libéro-ligneux groupés en cercle, au dos des-
quels s'appuie un liber primaire peu sclérifié
et séparé du parenchyme cortical chloro-
phyllien par l'endoderme incolore. Les angles
de la tige sont occupés par du collenchyme et
la moelle est creusée d'une ou plusieurs
grandes lacunes aérifères. Quelques laticifères
mécaniques sont répandus sans ordre dans le
conjonctif du cylindre central ainsi que de très
rares cristaux prismatiques d'oxalate de cal-
cium.
F. officinalis L. ne diffère du précédent que
par ses cellules épidermiques 3 et 4 fois plus
petites, ses stomates d'une longueur moyenne
de 28-Jo (x, l'abondance relative des cristaux
dans le pétiole et la tige, l'existence d'un
massif de fibres mécaniques dans la moitié ex-
terne du liber et son mésophylle franchement
bifacial.
F. capreolata L. est également bien différen"
ciée par l'anatomie. Ses cellules épidermiques
sont onduleuses et aussi grandes que celles de
F. spicata, ses stomates ont une longueur de
36 [a, son mésophylle est bifacial, son pétiole
ne présente pas supérieurement une gouttière
aussi nettement accusée que dans les espèces
précédentes et sa tige, le plus souvent pentago-
nale et hexagonale, ne renferme que 7-8 fais-
ceaux libéro-ligneux sans lacune médullaire.
Des cristaux (1) et des laticifères mécaniques
existent dans les conjonctifs du pétiole pri-
maire et de la tige ; enfin les vaisseaux du
bois, les plus rapprochés du liber, sont, dans
ce dernier organe, percés de ponctuations
aréolées, tandis que chez les espèces précé-
dentes, ces ponctuations sont simples.
Le parenchyme conjonctif interfasciculairc
est plus ou moins sclérifié à sa périphérie
chez tous les représentants. Je ferai aussi
remarquer que le nombre des faisceaux libéro-
!. M. Léger a mentionné ces cristaux dans son
ouvrage.
ligneux de la tige varie avec la région consi-
dérée. Mes coupes, dans cet organe, ont sur-
tout été faites à sa base, et elles sont les seules
dont je parle dans ce mémoire.
Les autres ,formes du genre sont si peu
différenciées par l'anatomie que je ne crois
pas utile d'énumérer ici leurs caractères dis-
tinctifs. Je les examinerai seulement au point
de vue morphologique.
Le tableau suivant permettra de déterminer
les quatre espèces de la Flore de France :
' Fruit ovale, aplati, entouré d'un bord sail-
) lant F. spicata L.
1 Fruit non entouré d'un rebord
l saillant 2
I Fruit aplati, déprimé, ou tronqué au som-
2 ) met F. officinalis L.
( Fruit arrondi au sommet
/ Feui lies à segments ovales ou élargis ob-
l tus F. capreolata L.
] Feuilles à segments linéaires ou capillai-
( res F. grammicopliylla Levl. et Parm.
Les variétés principales de F. officinalis
sont: F. média DC. F. Wirtgeni Koch et
F. densiflora Pari.
F. média DC. diffère de l'espèce par son
pétiole un peu plus volubile et ses fleurs rose-
pâle, pourpres au sommet.
F. Wirtgeni Koch, s'en distingue par son
fruit aussi large que long et un peu pointu au
sommet.
F. densiflora Pari., par ses grappes denses
et ses feuilles un peu plus étroites.
Les variétés principales de F. capreolata L.
sont F. "Borœi Jord., F. Bastardi Bor., F.
muralis Hamm.,F. agraria Lag., qui, toutes,
sont des formes dégénérées du type.
F. "Borœi se distingue de F. capreolata par
ses pédicelles non recourbés. Mais les formes
voisines, ayant les pédicelles courbés en par-
tie et des différences dans leurs feuilles plus
grandes que celles qui séparent F. "Borœi de
p. capreolata, il s'ensuit que F. "Bastardi et
muralis sont des formes de transition entre
F. "Borœi et l'espèce type.
F. "Borœi est donc caractérisé par ses pédi-
celles fructifères dressés, ses fleurs d'un beau
rose, d'un pourpre foncé au sommet, ses
fruits finement rugueux, à base étroite ne
débordant pas le sommet du pédicellc.
F. Bastardi est très voisin du précédent et
n'en diffère que par ses fleurs plus petites,
blanchâtres ou d'un rose pâle, ses sépales de
moitié plus petits et son fruit débordant le
sommet du pédicelle.
F. agraria se distingue surtout par ses sé-
I pales ovales lancéolés, égalant environ le
LE MONDE DES PLANTES
1 3g
quart de la corolle, son fruit apiculé et légè-
rement bordé.
Les variétés de F. grammicophylla (F. à
feuilles ou à segments linéaires) sont F. mi-
crantha Lag. [densijlora DC), F. parviflora
Lam et F. Vaillantii Lois .
F. micrantha a ses sépales plus larges que
la corolle ou de largeur égale, et les segments
foliaires canaliculés.
F. parviflora a ses sépales plus étroits que
la corolle et ses segments foliaires canaliculés.
F. Vaillantii a ses sépales plus larges que
la corolle et ses segments foliaires plans, non
canaliculés.
En terminant, je crois utile de rappeler le
magnifique travail de notre savant confrère,
M. O Lignier, sur la fleur des Fumariacées (i)
En étudiant la disposition du système libéro-
ligneux ou meriphyte de l'axe floral, M.
Lignier est parvenu à donner l'explication
facile de particularités qui avaient été jusque-là
incomprises ou discutées. La fleur des Fuma-
riacées, comparée à celle des Crucifères, pré-
sente moins de différences qu'on ne le pense.
« Elle est, au contraire, nous dit M. Lignier,
bâtie sur le même plan et les différences ne
consistent qu'en des variantes sans grande
importance. Aussi les formules des bourgeons
floraux de ces deux familles peuvent-elles
être superposées de la façon suivante :
Fumariacées: 2 B, 2S. 2 P, 2 P', 2 E, 2 C (2)
Crucifères : o, o, 2 S, 2 (s' + 2 p), 2 (3 e), 2 c.
Six verticilles de feuilles opposées y al-
ternent régulièrement, les deux verticilles
inférieurs des Crucifères étant avortés ».
Baume-les-Dames, 18 mai 1897.
Nota. Je remercie sincèrement MM. H. Lé-
veillé, Marcailhou d'Aymeric et G. Gautier
pour les magnifiques échantillons de Fuma-
riacées qu'ils ont bien voulu m'adresser.
Une plante nouvelle de la Chaîne
jurassique.
Dès l'hiver dernier, mon excellent ami,
M. Bonnaymé, industriel à Baume-les-Dames'
avait appelé mon attention sur une plante à
1. O. Lignier : Explication de la fleur des Fuma-
riacées d'après son anatomic. (C. R. Acad. des Se,
i) mars iS<)6 et C. R. de /'Afas, Congrès de Car-
tilage 7 iS'gël.
2. Les lettres majuscules B, S, P, E, C, corres-
pondent à chaque feuille florale (bractéale, sépa-
loïde, pétaloïde, staminale ou carpellaire) simple
ou lobée; les lettres minuscules s, p, e, repré-
sentent les lobes de ces feuilles lorsqu'ils sont iso-
lés et caractérisés comme pièces spéciales.
grandes fleurs jaunes croissant abondamment
sur toute la longueur du barrage du Cuisancin
situé en amont de l'importante fabrique de
pipes et de cannes de M. Ropp. Quelques
échantillons secs m'ayant été soumis, j'ai
reconnu aussitôt le Mimulus luteus L.
Je viens de visiter cette magnifique station
qui est en pleine floraison. Les individus,
répartis sur une longueur de plus de cent
mètres, indiquent, par leur abondance, qu'il
s'agit d'une plante parfaitement naturalisée et
dont l'apparition doit remonter à de nom-
breuses années.
Godron, dans sa Flore de Lorraine (1),
signale le M. luteus sur les rives de la Bruche
et des ruisseaux qui s'y jettent, depuis Fra-
mont jusqu'à Molsheim ; dans la vallée de
Wasserbourg, depuis ce village jusque vers
Soultzbach.
Ici, la plante végète, non pas sur les bords
de la rivière, mais en plein barrage, restant
ainsi exposée à l'action d'un courant parfois
très violent dont les eaux sont toujours froides
à cause de la faible distance où cet affluent du
Doubs prend naissance.
Comment cette plante américaine a-t-elle pu
se développer en cet endroit isolé ? Il ne m'est
guère possible de donner une réponse conclu-
ante à cette question. Chacun sait qu'aucun
des représentants du genre Mimulus n'appar-
tient à la Flore de France, que tous sont
exotiques et qu'on ne les cultive sous notre
climat que comme plantes d'ornement. On ne
peut les conserver en pleine terre, pendant
quelques années, qu'à la condition de les
abriter avec soin contre les froids rigoureux
de l'hiver. On voit donc que ce Mimule s'est
parfaitement adapté à son milieu nouveau où,
suivant mon opinion, il s'est fixé très acciden-
tellement. Il doit vraisemblablement provenir
d'un pied cultivé en pot qui est tombé d'une
fenêtre ou a été jeté dans la rivière, puis
entraîné depuis le village de Pont-les-Moulins,
à quatre kilomètres en amont, jusqu'à cet
endroit. Cette opinion me parait seule admis-
sible dans le cas actuel.
D'après Godron, le M. luteus a la corolle
parfaitement_/\™i!t\ La plante que je mentionne
porte une grande tache roux pourpré sur le
lobe moyen inférieur et a la gorge de la
corolle mouchetée de petits points de même
teinte. Les autres caractères morphologiques
externes répondent à la diagnose donnée par
l'auteur ; j'y ajouterai que la tige est couchée,
radicante à la base et que sa portion dressée
(1) 2« édit., t. II, p. 6g.
140
LE MONDE DES PLANTES
varie entre 20 et 70 ccntim. de hauteur, selon
que l'individu se développe en des points
découverts ou abrités par des saules.
Il ne s'agit donc pas du vrai M. luteus, mais
d'une variété de ce type spécifique, qui, par
les macules de sa corolle et sa rusticité, serait
intermédiaire entre M. variegatus Hort. et
M. cupreus Hook.
Baume-les-Dames, 8 juin 1897.
P. Parmentier.
Exsiccata Hypodermearum Galliœ
orientalis. Decas tertia
Collecteurs : MM. A. Friren à Montigny-
les-Metz ; Fautrey à Corrombles (Côte d'Or)
R. Maire, à Di|on.
Liste des espèces
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Observations
23. — Z..7 germination de 1 illetia iritici
\Bjcrk.\ Wint. — Le 17 août 1896 nous avons
semé dans une boite de Pétri sur de l'eau
additionnée de quelques gouttes de purin des
spores de Tilletia triciti récoltées le 10 du
même mois. Parmi les spores ensemencées
les unes tombèrent au fond de la boite et res-
tèrent submergées, tandis que d'autres flot-
taient à la surface. Le 20 août l'exospore des
spores nageantes commençait à se fendre, l'en-
dospore faisait à peine saillie ; le 21 août les
phénomènes s'accentuaient, et enfin le 22
août on voyait quelques tubes sortir des
spores nageantes. Le 23 août ils étaient plus
lorgs, quelques uns atteignaient une longueur
de 85 (A, l'un d'eux présentait une protubérance
latérale qui semblait devoir donner lieu à une
ramification et enfin quelques sporidies isolées
ou accouplées nageaient parmi les spores. Les
spores submergées commençaient à peine à
déchirer leur exospore.
Le 24 août on voit quelques spores nageantes
munies d'un promycélium court et non cloi-
sonné terminé par une couronne de 8 spori-
dies, le plus grand nombre de spores sur la
surface porte un promycélium très allongé
atteignant 1 65 [x et cloisonné. La cellule ter-
minale de ce promycélium paraît seule vi-
vante, elle est remplie d'un protoplasma gra-
nuleux se colorant en jaune vif par l'iode et
renferme à sa base une grande vacuole ; sur
quelques exemplaires on lui voit une ramifi-
cation latérale. Les autres cellules paraissent
absolument vides et ne se colorent pas par
l'iode ; leurs cloisons se détachent avec la plus
grande netteté : le nombre de ces cloisons
varie de 1 à 8. On voit en outre à la surface
de l'eau quelques sporidies germant ; les spo-
ridies isolées produisant directement une ou
deux sporidies secondaires par renflement
termina], ou latéral, les sporidies accouplées
émettant un tube excessivement grêle, ter-
minal, atteignant 80 u- et renflé à son extré-
mité en une ou deux sporidies secondait es,
ou bien germant comme les sporidies isolées.
Le 2t"i août, on voit quelques uns des pro-
mycélium cloisonnés se terminer par une cou-
ronne de sporidies. On voit nager de nom-
breuses sporidies isolées ou accouplées deux
à deux et même trois à trois. Les spores les
plus avancées du fond présentent un promy-
célium assez long, non cloisonné : elles ne
prendront pas plus de développement par la
suite et mourront sans avoir produit de spo-
ridies.
I>u 29 août au 3 septembre on voit à la sur-
face quelques sporidies secondaires se rem-
LE MONDE DES PLANTES
141
plir de vacuoles et germer en produisant un
tube très fin et assez court, ou bien en se
divisant en cellules minuscules.
Ces résultats concordent assez bien avec
p spores émettant un promycélium cloisonné,
en v vacuole de la cellule vivante.
sp sporidies en germination produisant des
sporidies secondaires.
psp spores émettant un promycélium cloisonné
terminé par une couronne de 8 sporidies.
psps spore émettant un promycélium simple
avec sporidies.
sps sporidies secondaires en germination.
0 50 100 H
Echelle
MM
ceux de Brefeld et montrent la nécessité d'une
aération abondante pour l'évolution du pro-
célium et des sporidies du Tilletia.
Les sporidies se colorent vivement par le
le violet de méthyle, le promycélium se teinte
de violet pâle. Si l'on fait agir avec précau-
tion d'abord la fuchsine puis le violet de
méthyle, l'exospore est colorée en rouge, le
promycélium en violet pâle et les sporidies en
violet foncé.
La planche I montre les principales phases
de la germination de Tilletia tritici. (R. M).
N° 24. — L'Uromyces praeminens Lév. est
souvent confondu avec l'U. scutellatus, il s'en
distinguepar ses soresplus grands, bruns roui,
non nettement délimités et souvent confluents,
par l'absence d'urédospores et par ses téleu-
tospores verruqueuses. Il est plus commun en
Bourgogne que l'U. scutellatus et apparaît
plus tôt que lui. (R. M.)
N° 27. — Nous avons pu vérifier les asser-
tions de M. Vuillemin relativement à cette
espèce (Bull, des séances de la soc. Sciences
de Nancy, 3e année. n° 4, avril 1891). Le P.
Desvauxii, abondant sur le Rudemont près de
Novéant-sur-Moselle, y infecte surtout The-
sium humifusun, stérilisant et modifiant la
plupart des pousses, dont le sommet se couvre
dès avril d'écidies dont le pseudo-péridium
atteint 1 mm. de longueur. En automne les
parties les plus jeunes des pousses portent
encore des écidies, mais leur pseudo-péri-
dium est devenu presque rudimentaire ; les
parties plus âgées portent en même temps des
téleutospores. Nous n'avons pu trouver d'uré-
dospores.
Le même Puccinia croissait aussi sur The-
sium alpinum L.
A. Friren et R. M.
N° 28. — Le Puccinia Swertia; Wint, qui à
notre connaissance n'avait pas encore été
signalé en France a été découvert par nous le
8 juin 1896 dans les tourbières de la forêt de
Chàtillon à Leuglay et à la Combe-Noire du
Val-des-Choues sous sa forme écidienne. Les
écidies que nous avons trouvées correspondent
parfaitement à la description de celles du
Puce. Swertias et ne concordent pas avec
celles de l'Aecidium Swertiaj Opiz, qui d'a-
près M. Winter appartiendrait à une espèce
différente (R. M.)
Plusieurs décades, entièrement récoltées
paraîtront probablement dans le courant de
de l'année.
Dijon. R. Maire et F. Marguery.
Contribution à la Flore de la Sarthe
D'après un vieil Herbier des Ponts et
Chaussées.
Juncus pygmaeus Thuill. Le Mans : cham-
bres d'emprunt du chemin de fer.
Juncus squarrosus L. Le Mans: prairie des
Angevinières.
Scirpus caespitosus L. Mulsanne : étang des
Hunaudières.
Eriophorum vaginatum L. Mulsanne : les
Hunaudières, 1857.
Carex caespitosa Good. La Milesse : prés
entre le bourg et Maule.
Carex binervis Sm. La Chapelle-Saint-Fray :
bords du ruisseau de la Courbe.
Carex laevigata Sm. Saint-Saturnin : près
Maule.
Carex filiformis L. Mulsanne : étang des
Hunaudières.
Alopecurus geniculatus L.,Sous-Esp. bul-
bosus L. Brûlon.
M2
LE MONDE DES PLANTES
Airj c.iespilosa L. Le Mans : Epau, chemin
du Gué, Préfortier.
rostis megastachya Link. Le Mans :
chemin de fer près del'Epau.
Festuca arundinacea Schreb. Le Mans :
écluse des Planches.
Herborisations Sarthoises 1896-1897)
Ranunculus sceleratus L. — Le Mans :
mare derrière la Cornue, au bout du chemin
de Pecquenardière. Station remarquable par
ses nombreux échantillons atteignant tous de
2 à 4 centimètres de diamètre à la base de
leurs tiges [R. P. Vaniot!).
Lepidium Draba L. — Le Mans : le long
du chemin de Pied-Sec, dans les moissons
closes, abondant, 25 mai (H. Léveillé et R. P.
Vaniot).
Berteroa incana DC. — Le Mans: près
des magasins à fourrages (R. P. Vaniot et H.
Léveillé) .
Viola canina L. — Yvré-1'Evêque : petit
chemin des Landes, non loin du pont sur le
chemin de fer, (H. Léveillé) ; petits chemins
aux alentours de l'étang de Bordebeurre et
talus de la route de Changé (.4. Coyaud) 1
Ribes uva-crispa L. — Le Mans : route
de l'Eventail, au milieu des taillis (H. Léveillé).
Vicia villosa Roth. — Le Mans : Saint-
Biaise, bords d'un champ, 2 juin (H. Léveillé).
Vicia lathyroides L. — Yvré-1'Evêque :
petit chemin des Landes, avant et après le
pont sur le chemin de fer, iS mai; Le Mans:
terrains vagues autour du polygone, 25 mai
iH. Léveillé].
Lupinus reticulatus Desv. — Le Mans :
près des Batignolles, icr juin (Coilliot).
Epilobium roseum Schreb. — Saint-Ju-
iien-en-Champagne (H. Léveillé).
Rhinanthus hirsuta L. — Yvré-1'Evêque :
petit chemin conduisant de l'étang de Borde-
beurre à la route de Changé, 18 mai (A.
Coyaud) !
Orobanche Galii Vauch. — Le Mans :
Saint-Biaise, talus sablonneux et argileux de
la route en allant vers le Carrefour, 2 juin
IH. Léveillé}.
Orobanche ramosa L. — Le Mans : Saint-
Pavace : La Mue, 26 mai (L. Déan).
Physalis alkekengiL. Thoiré-sur-Dinan :
haie d'un pré au-dessous des caves de Beau-
geais, 3o septembre 189G (V. Jamin).
Verbascum nigrum. L. Thoiré-sous-Con-
tensor : route de Louvigny ; Les Mées : route
de Courgains (H. Léveillé).
Veronica montana L. Assez répandue
dans les clairières humides et sur l'accotement
des lignes ; surtout celles de desserte de la forêt
de Bercé, de Grammont à Chahaignes ; Saint-
Pierre-du-Lorouer : ligne du Clocher au rond
Croix-Veneur (V. Jamin).
Euphrasia officinalis 1.. Yar gracilis. Fries
t. umbrosa. Plante d'un vert blanchâtre. Livet.
Buttes derrière le cimetière (H. Léveillé).
Mentha silvestris. L. Fiée : au-dessous
de Sainte-Cécile, 5 septembre 1896 (Y. Jamim.
Mentha piperita L. Coulongé : bord de la
route qui va des Maisons- Rouges à Sarcé au-
dessous de la Picrie 10 août 1896 (V. Jamin).
Thymus serpyllum L. Yar. humifusus
Bernh. Thoiré-sous-Contensor; Grandchamp;
Rouessé-Fontaine; Saint-Calez; René (H. Lt>
VEILLÉ).
Chenopodium hybridum L. Saint-Remv
du-Plain: Verzé (H. Léveillé).
Salix cinerea L. à chatons androgyns. Le
Mans: l'Epau allée du moulin (R. P. Vaniot).
Asparagus officinalis L. Yvré-1'Evêque :
Noyers : bords de la fausse rivière de Fou-
cauges (H. Léveillé).
Phalaris canariensis L. Jupilles : cul-
tures près de la Chauvinière, 7 septembre
1896. — Adventice (V. Jamin).
Aira uliginosa W'eihe. Verneil-le-Chétif :
à 1 entrée de la foret de Bercé, bord d'une mare
a gauche, sur la ligne de Saint-Hubert, 26 mai
(V. Jamin.)
Avena pratensis. L. Beaumont-Pied-de-
Bœuf : entrée de la forêt de Bercé et à l'em-
branchement de la route de Verneil-le-Chétif
sur la grande route du Mans à Tours, 29 mai
1896 1 Y. Jamin).
Equisetum telmateya Th. Var serotinum
a, Braun. Tige stérile terminée par un épi.
Fossé au dessus de la Collinière, 26 mai 1896.
Le très petit nombre d'exemplaires mêlé au
type me font penser que nous avons plutôt
affaire à un état accidentel qu'à une variété
bien constante. (V. Jamin).
Une remarque concernant les Anthiscus.
On trouve chez VA. silvestris et l'A cerefo-
Hum des ombelles terminales mêlées à des
ombelles latérales; en outre aucun caractère ne
peut être tiré de l'ombelle sessile ou longue-
ment pédonculée. Nous avons vu en effet chez
l'A. cerefolium, sur un seul et même pied, des
ombelles sessiles et d'autres longuement pé-
donculées.
Bibliographie
Exposé systématique et description
des Lichens de l'ouest et du nord-ouest
de la France, (Normandie, Bretagne, Anjou,
Maine, Vendée), par l'abbé H. Olivier. Chez
LE MONDE DES PLANTES
143
l'auteur à Bazoches au Houlme (Orne) ou
chez Klincksieck, 5z, rue des Ecoles, Paris.
Magistral travail qui, dans le monde savant,
où l'auteur n'est pas un inconnu, lui assurera
une place à côté des plus éminents spécia-
listes.— Cet ouvrage grand in-8, de 352 pages,
comprend une Petite Glossologie Hellénique,
la liste des auteurs le plus fréquemment cités,
la classification générale synoptique, le tableau
analytique des genres décrits dans ce volume,
tableau des plus précieux et des plus prati-
ques, enfin l'exposé systématique suivi de la
table alphabétique. Désormais ceux qui vou-
dront aborder l'étude des lichens dans nos
régions, auront un guide qui leur permettra
de se reconnaître, de déterminer les espèces
qu'ils rencontreront et de savoir s'ils se trou-
vent en présence d'une localité voire même
d'une espèce nouvelle pour la région. — C'est
bien mériter de la science que d'entreprendre
une œuvre pareille, de la mener à bonne fin et
de combler une lacune regrettable qui existait
pour cette branche de la botanique. Toutes
nos félicitations à notre collègue.
Supplément aux Lichens des environs
de Paris par William Nylander. Schmidt,
Paris-Montrouge. Cet opuscule de l'illustre
savant a pour but de corriger et d'ajouter et
aussi de modifier la classification en détachant
des Lécano-Lécidés les sous-tribus Pertusariei
et Thelotremei pour les placer après la sous-
tribu Lecidei en qualité de tribus distinctes.
La table synoptique corrigée des espèces se
trouve à la fin du travail.
Histoire des Roses indigènes de la
Sarthe par Ambr. Gentil. Edm. Monnoyer.
Le Mans. — Ce travail n'est pas seulement un
historique, c'est une œuvre d'étude, d'obser-
vation et de patientes recherches. C'est plus en-
core. C'est en effet la classification raisonnée
et définitive du genre Rosa dans la Sarthe et
non seulement dans la Sarthe mais bien au-
delà. Car cet ouvrage a une portée plus gran-
de, les espèces de Rosa de la Sarthe se retrou-
vant ailleurs. Notre sympathique collègue,
après une discussion critique et rigoureuse
des formes de Rosa, arrive à cette conclusion
que la Sarthe renferme neuf espèces de Rosa
qui sont : R. arvensis Huds. R.stylaris Gentil,
(R. brevistj'la DC, R. Dcsvauxii Desp. non
Baker, R. stylosa Crép. p. m. p. non Desv.),
R. canina L. R. subeinerea Gentil (collina Desp.
non DC. nec Jacq. dont le R. stylosa Desv.
fait partie, rentrant dans la simple forme his-
pidula), R. rubiginosa L., R. micrantha Sm.,
R. sepium Thuill. R. tomentosa Sm. R. pim-
pinellifolia L. M. Gentil pense même que ces
neuf espèces sont encore réductibles et que si
pour une flore restreinte il est plus avanta-
geux de les maintenir séparées, pour un tra-
vail d'ensemble sur le genre Rosa il serait
plus exact de n'admettre que cinq espèces :
R. arvensis Huds., R. canina L., R. rubiginosa
L., R. tomentosa Sm.etR. pimpinellifoha L. —
Tant il est vrai que l'analyse faite sans idées
préconçues ramène à une synthèse des for-
mes qui fait mieux ressortir les entités spéci-
fiques. C'est ainsi que naguère l'abbé Boulay,
arrivait pour les Rubus, dans l'étude desquels
il fait autorité, à un résultat analogue. — Au
cours de son travail M. Gentil étudie le fameux
R. macrantha Desp. qui n'existe plus nulle
part et n'a existé nulle part à l'état spontané
si ce n'est peut-être à La Flèche où, seul, l'a vu
dans un buisson Lemeunier son inventeur.
L'espace nous manque ici pour indiquer les
subdivisions et les groupes admis par l'auteur,
ainsi que les variétés telles que le beau R. 'Be-
loniana Desp. forme indigène à fleurs semi-
doubles et d'un rose vif.
Explorations. Première ascension du
Pic de Serrère (291 1 ■") limite de la France
et de l'Andorre par Hte Marcailhou d'Ay-
meric. — D. Bérot, Bagnères-de-Bigorre. —
Intéressant récit fait par notre intrépide collè-
gue de sa hardie ascension sur un pic vierge
encore. Prenaient part à l'excursion M. H.
Guilhot, un de nos collègues, M. Olive Bap-
tiste d'Ax-les-Thermes, le guide Salvaing Pierre
et de Lasalle Barthélémy. La lecture de cette
pittoresque et dangereuse excursion empoigne
le lecteur qui croit voir nos collègues dans les
passages critiques où ils s'aventurent. La plu-
part des espèces végétales rencontrées par les
excursionnistes sont celles du Maine auxquel-
les cependant se mêlent un nombre notable
d'espèces méridionales. Toutefois de 23oo à
2400 mètres la flore n'est plus la même. Silène
bryoides, Cardamine alpina, Sedum alpestre,
Hieracium nanum, Gnaphalium supinum, Gen-
tiana alpina, Juncus trifidus, Allosurus cris-
pus s'offrent à nos explorateurs, ainsi que Pi-
nus uncinata et Rhododendron ferrugineum.
Nous ne pouvons donner ici la liste des espè-
ces signalées de 2400 à 2820 mètres. Notons
seulement, sur le pic de Serrère même, de 2400
à 291 1 mètres, Silène exscapa, oAlsineverna v.
alpina, Cerastium lanatum, Draba frigida,
D. a/finis, Epilobium athelespermum (E. alpi-
num), Saxifraga muscoides v. moschata, Leu-
canthenum alpinum v. roseum, Jasione hu-
milis, Gcntiana nivalis, Soldanelld alpina,
Plantago alpina, Armeria alpina v. nana,
Festuca alpina .
Recherches sur les Thalictrum de
France par Paul Parmentier. Paris, Klinc-
144
LE MONDE DES PLANTES
ksieck, ?2 ruedes Ecoles ; Dulau à Londres et
Friedlander N. W. Carlstrasse il, Berlin. —
On connaît les superbes travaux anatomiques
de l'auteur et quel jour lumineux ses recher-
ches ont jeté dans les genres critiques et liti-
gieux pour que nous n'ayons pas à faire l'éloge
de ce nouveau mémoire dont nous allons nous
borner à donner l'analyse succincte et à ré-
sumer les conclusions. — Ce travail après une
courte Préface, et une Bibliographie traite de
la valeur taxinomique des caractères organo-
graphiques, de la constance des caractères ana-
tomiques, des caractères génériques, des espè-
ces du genre, de l'histoire des espèces et formes
dérivées déduite de la combinaison des carac-
tères morphologiques et anatomiques, donne
la description sommaire des espèces du genre
Thalictrum.Deux planches précédées de leur
explication clôturent le mémoire. En résumé
l'auteur admet les sept espèces suivantes :
T. fœtidum L., T. minus L., T.flavum, L.,
T- alpinum L., T. macrocarpum Gren., T.
tuberosum L., T. aquilegifolium L. Il est à
remarquer que ces espèces, sauf une, sont des
espèceslinnéennes. Preuve indéniable dugénie
de Linné qui avait le sens de l'espèce et dont
les plus consciencieux travaux modernes ne
font que rehausser l'éclat. M. Parmentier est
appelé par ses travaux a jeter la lumière sur
d'autres genres féconds en espèces critiques ou
litigieuses. Après avoir étudié les Epilobium
les Fumaria, les Rosa et les Thalictrum, il lui
reste encore pour n'en citer que quelques-uns
les Rubus,les Mentha,\esHieracium,les "Barba-
raea, les Ononis, et les Ranunculus aquatiques.
Informations.
i»-»- M. Geo. F. Atkinson professeur de Bo-
tanique à la Cornell University, Ithaca, N. Y.
Etats-Unis, se propose d'écrire un ouvrage
historique sur la Morphologie expérimentale
des Plantes. Il prie tous ceux qui auraient fait
quelque travail ou quelque expérience à ce
sujet, c'est-à-dire obtenu des modifications
dans les diverses parties de la plante, fait par
exemple varier le nombre des étamines, expé-
rimenté la nutrition artificielle etc. etc., et
ceux qui auraient des photographies ou des-
sins à l'appui, de vouloir bien lui communiquer
ces pièces ou le résultat de leurs recherches,
observations ou expériences.
»> Nous apprenons la mort d'un botaniste
qui fut un grand savant et un grand chrétien,
M. Alexis Jordan, décédé à Lyon, le 7 février
dernier dans sa $'}• année. — Bien que nous
n'appartenions pas à l'école jordanienne dont
nous n'admettons pas les tendances, école dont
les disciples ont d'ailleurs exagéré les princi-
pes du maître, il nous plaît de reconnaître que
si le savant qui vient de disparaître eut sou-
vent le tort de regarder comme des entités
spécifiques des formes qui ne sont que des
races, il n'en est pas moins vrai qu'il a eu le
grand mérite et la rare patience de se livrer à
l'étude minutieuse et approfondie des formes
végétales comme aucun botaniste ne l'avait
peut-être fait avant lui. Jordan fut un intrépide
chercheur et un observateur de premier
ordre.
»> La librairie Jacques Lechevalier, 23 rue
Racine, Paris, vient de faire paraître son nou-
veau catalogue trimestriel de livres anciens et
modernes de Botanique.
»> La Société botanique du Limousin, dont
M. le Gendre notre sympathique collègue est
Président, entre dans une phase nouvelle. En
ajoutant à son titre celui de Société d'études
scientifiques, elle étend son action et son do-
maine et se propose de créer à Limoges et
dans les divers cantons des jardins botaniques,
•des musées et des champs d'expérience can-
tonaux, des expositions permanentes dans cha-
que canton. Le jardin botanique de Limoges
devra comprendre en outre un jardin zoologi-
que, une pépinière, un champ d'expérience
pour la grande culture, des laboratoires, des
salles de cours, de conférences, de collections
etc., Toutes nos félicitations à notre distingué
collègue pour sa persévérante et intelligente
initiative et nos meilleurs souhaits pour qu'il
trouve avec le succès des aides et des imita-
teurs (H. L.).
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du 1 5 Avril au 3 1 Mai
De la part de MM. Alf. Chabert (i broch.),
Cesare Grilli (4 broc), B. Riomet(2 broch.),
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tique, si bien rédigée, indispensable à tous ceux qui
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N" 93-94
1er Aoi r-ScrTEMBRE 489"
DE?
PLANTES
llcvuc Inlei'iialioiialc illuslirc
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
W
SOMMAIRE DES N°* 93 94
Académie internationale de Géographie botanique. — Réunions de l'Académie. — La
Grellc depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, L. Dambl. — Onothéracécs chiliennes,
H. LivuLtÉ. —Les formes des Epilobes français, H. LÉvEiLLi. — De l'ehseigneracni
de la botanique on France dans les Ecoles cl Facultés de médecine. D'Ed. Sfalikowski.
— Notes sur la Flore bryologique de Meudon, G. Kroe. — Flore de Riom (Dciix-
Sevns) 1893-1B94, L.-J. Gbelbt.— Herborisations Satthmscs 0896-1837). .-*■ Ess;n sur
les noms patois des plantes méridionales les plus vulgaires, Marins Capotoro". — Un
coin de la Mayenne. H, Léveii.u'. — Bibliographie. — Revue des Revues . — Revue des
Sociétés savantes. — Table des matières
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 897
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. de Heldreich, (Athènes).
M. 11. 1 .évkii lé, Le
M. Ch. Le Gendre, Limoges
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. reich, H. Léveillé, Ch.
.F. Gendre, G. Rouy, (j. King. Treub, R. A.
■"h iiirri .
COMITE DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
II. I Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire ; i'. V. Lioxard, Rédacteur
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnés sont pries de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnes, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
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Le Supplément général au Prodrome Je la
Flore de Toscane de T. Caruel publié par le
l)r Eue Baroni. est en vente au prix de 2 fr. 2 3
nu siège de le Société botanique italienne,
19 via Romana, Firenze (Florence), Italie. —
On accorde îo 00 de remise aux libraires.
Vient de paraître chez Borntraeger, éditeur,
Schbnebergérst, 17 a, à Berlin, Lehrbu'ch der
Ôiologhchen PJlan^erigéographie, par le Dr
Eue Warming, directeur des Jardins bota-
niques de Copenhague. Prix: 10 francs.
M. C. Az. Menezes. — Funchal. — J'ai revu
vos plantes. — Je ne trouve pas de différence
assez notable entre vos deux échantillons de
Bystropogon maderensis, pour distinguer le
n" 1, même comme forme. Il n'y a, selon moi,
qu'une question de plus ou de moins. Le n° 2
est plus développé, et tous les caractères diffé-
rentiels que vous me signalez sont corrélatifs
de ce développement qui ne mériterait qu'on
en tint compte que si des pieds nombreux
présentaient durant plusieurs années de suite
ces mêmes caractères. — Quant à VEchium
çandicans, la description que vous en donnez
mérite d'être publiée. — 'Bystropogon et
Echium seront l'objet d'une note dans le
M>nde des Plantes, fin d'année. — Votre
Cvperus me paraît en effet appartenir à la
section des Rolundi. Ne pouvant parvenir à
l'identifier avec une certitude absolue, je
l'adresse à un spécialiste, — Mes excuses pour
le retard apporté à vous répondre.
M. C. A. Menezes. — Madère. — Votre
Cyperus, contrôlé gracieusement à Kew par le
Directeur des Jardins botaniques, est le Cypc-
rus rotundus L. fere typica, fide M. C. B.
Clarke qui prépare une monographie de ce
eenre.
UN
10 IV.
ABONNEMENTS :
AN : France
— Étranger, Colonies. . .
Le Numéro : 1 Franc.
Lcv \i icrtienis parlcw du I" Octobre ou du
tanvier de chauue n e.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédact rue de 1
Le M nce.
DEPOTS :
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PARIS
J.-B. Baillibbe et Fils. 19, rue Hautefeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine
LAVAL
,\ug. Goupil, quai Jean-Fouquel Vieux-Ponl .
fa Année (2e Série).
No- 93 94
iër Août-Septembre 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
Trente Internationale illustrée de 'Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
ELECTIONS.
Ont été élus : M. C. de Canooi.le, Académi-
cien titulaire, par 1 1 suffrages sur i5 votants;
M. Fed. Phii.ippi, Académicien correspondant,
par 8 suffrages sur i5 votants.
Les Académiciens titulaires sont invités à
choisir : i« un nouvel Académicien titulaire
en remplacement de notre sympathique et
distingué collègue, M. Lisboa décédé récem-
ment à Bombay. L'Académie exprime à sa
veuve ses plus sincèies condoléances. — 20
deux Académiciens correspondants en rempla-
cement de MM. Ch. Gray et A. Sada rayés
conformément aux Statuts. Adresser les votes
au Secrétariat avant le i«r novembre.
CANDIDATS PRÉSENTÉS PAR LE
BUREAU :
Election d'un Académicien titulaire
MM. J. Christian Bay, Fed. Philippi
Election d'un Académicien
correspondant
MM. A. S. Hitchock, Iohann Lange, H. de
Vilmorin, Paul Parmentier.
ros d'août et de septembre qui terminent
la 6e année du Monde des Plantes.
MM. E. Rigaux, B. Riomet et abbé Alf.
Piedfort remercient l'Académie de leur avoir
conféré sa médaille scientifique.
M. H. Léveillé, prie ses collègues et corres-
pondants de l'excuser s'il ne répond pas tou-
jours rapidement aux lettres qu'ils lui adres-
seraient en août et en septembre, des fréquents
changements de résidence dus à ses courses
botaniques l'obligeant à ne pas faire suivre
régulièrement son courrier durant ces deux
mois.
A l'occasion des vacances, et à raison
de la campagne d'herborisation entre-
prise par notre Directeur, nous réunis-
sons en un seul numéro nos deux numé-
Réunions de l'Académie
Les soucis du déménagement et de l'instal-
lation dans un nouveau local n'ont pas per-
mis à notre Secrétaire, occupé du transfert de
la Bibliothèque et de l'Herbier, de s'occuper
d'organiser dès cette année une réunion
annuelle-de l'Académie. Mais nous pouvons
dès maintenant donner l'assurance à nos col-
lègues qu'en 1898, la réunion générale de
l'Académie aura lieu en août ou en septembre
au Mont-Dore ou aux Pyrénées. Ces réunions
annuelles se poursuivront ensuite sans inter-
ruption.
En outre, des réunions ordinaires auront
lieu à dater d'octobre prochain, au siège de la
Bibliothèque et de l'Herbier, 56, rue de Flore
Le Mans, le premier lundi de chaque
mois (les mois d'août et septembre exceptés)
à 8 h. 1/2 du soir. II en sera rendu compte
dans le Monde des Plantes.
Nous avons pu également établir notre pre-
mier budget qui sera soumis le 4 octobre à
l'approbation de nos collègues présents à notre
première séance.
-v Nous avons eu la bonne fortune de
recevoir à la Bibliothèque et à l'herbier de l'A-
cadémie la visite de l'un de nos distingués et
sympathiques collègues M. Eug. Gonod d'AR-
temare et de nous entretenir avec lui des
intérêts de notre Société durant les trop courts
instants qu'il a passés au Mans. — 11 a fait
don à l'herbier d'un certain nombre de plantes
qui enrichiront notre herbier monographique.
3-> Nous avons appri; que M. Julien
Crosnier d'Orléans prépare un supplément à
son catalogue de plantes vasculaires du dépar-
tement du Loiret. Toutes nos félicitations à
notre laborieux et aimable Collègue qui, mal-
gré son âge avancé, cultive avec un rare talent
la science à laquelle nous avons consacré notre
existence.
LF. MONDE DES PLANTES
La Greffe depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours
[Suite]
J'ai encore souvent remarqué entre là
ifc et le sujet un petit intervalle rempli
d'une substance plus rare que le reste et ap-
prochant en quelque façon de la nature de la
moelle.
« .le me tlatte queceux qui ont quelque con-
naissance de la structure des glandes trouve-
ront comme moi ici quelque chose qui appro-
che de leur méchanique et ne refuseront point
de reconnaître dans la greffe un viscère nou-
veau qui peut en quelque chose changer la
nature de la greffe ou plutôt la qualité de ses
productions. »
Comme on le voit, Duhamel accepte au tic-
but les idées de ses prédécesseurs. Les phy-
siciens considéraient en effet le bourrelet, sur
lequel J. Boyceau avait appelé l'attention,
comme une glande végétale, une sorte de filtre,
analogue à ceux qu'ils prétendaient exister
dans la queue des fruits et qui avaient pour
mission de rendre douce dans le fruit la sève
amère fournie par la tige et les feuilles.
Dans son mémoire de ijSo-ijji, ce n'est
plus ce petit intervalle analogue à la moelle
qu'il considère comme une glande végétale,
mais bien l'ensemble du bourrelet avec son
changement de direction dans les fibres et l'en-
tortillement des vaisseaux.
Il croit alors que cette espèce de ganglion
joint son action à l'altération que la sève doit
souffrir en passant d'une espèce d'arbre à
l'autre et aux modifications produites par le
mélange des sèves.
Aussi va-t-il entreprendre plus sérieusement
encore l'étude de ce bourrelet, et il fait alors
une longue série d'expériences sur la cicatri-
sation des plaies, dont nous donnerons seule-
ment les résultats généraux.
Il constate le premier que si, à l'air libre,
un bourrelet apparait à la partie supérieure
d'une plaie, ce bourrelet est beaucoup plus
épais si l'on soustrait la plaie au contact de
l'air extérieur, tandis qu'il se dessèche vite
sous l'influence de la chaleur et de la séche-
resse.
11 était dès lors amené à rechercher les
movens d'empêcher la dessiccation. Les on-
guents tant vantés par Agricola et les anciens
agronomes étaient tout indiqués, mais il ne
s'en contenta pas et en fit de nouveaux.
Duhamel montra qu'il n'est pas indifférent
de se servir de toutes sortes de substances,
mais qu'il faut faire un choix parmi elles.
11 faut éviter les corps gras (graisses), les
caustiques (potasse), les absorbants (chaux) et
les spiritueux salins (sel ammoniac volatil).
On doit employer les substances balsami-
ques qui empêchent la dessiccation des plaies
sans corroder les tissus, qui les défendent de
la pluie et du contact de l'air, à condition
toutefois qu'elles ne durcissent pas trop pour
nuire au développement du bourrelet.
L'n des meilleurs onguents, c'est l'onguent
de Saint-Fiacre, recommandé par les an-
ciens 1 1 1.
C'est au cours de ces recherches sur la ci-
catrisation des plaies que Duhamel reconnut
le rôle passif joué par les bois anciens dans la
cicatrisation des plaies. Celles-ci se ferment
exclusivement à l'aide d'une substance grenue,
tendre et herbacée qui parait émaner du
liber.
^ C'est ce qu'il vérifia par l'étude attentive de
l'e'cusson de pêcher placé sur le prunier. La
couleur différente du bois de l'écusson et du
bois du sujet permettait facilement de recon-
naître la part qui revenait à chacun d'eux dans
la cicatrisation commune.
Or l'écusson de pêcher, cueilli au bout de
quatre à cinq .mois n'avait contracté aucune
adhérence par la surface intérieure de son
bois ancien avec le bois du prunier.
En laissant du bois sur la face interne de
l'écusson (procédé de l'écusson boisé), ce bois
meurt sans avoir fourni aucune production.
Malgré ces résultats caractéristiques. Du-
hamel, ayant dans certains cas négligé de
gratter les productions cambiales adhérentes
aux bois anciens du sujet, vit dans ces points
se former une nouvelle écorce.
Il avait placé dans un vase de verre une
portion de tige dénudée, mais dont la surface
du bois n'avait pas entièrement été grattée.
Or, en suivant attentivement et régulière-
ment les progrès de la cicatrisation, il remar-
qua que la nouvelle écorce était très raboteuse;
que les couches formées, blanches d'abord."
devenaient grisâtres, puis vertes au bout de
dix jours.
Mais, ce qui lui parut le plus singulier, c'est
que ces productions se formaient quelquefois
à la surface même des bois anciens, comme
si elles émanaient directement du bois lui-
même en dehors du cambium.
Il n'osa plus dès lors émettre une opinion
aussi ferme sur le rôle des bois anciens dans
la cicatrisation, et il conclut ainsi :
i" La partie restée vive de l'écorce peut r :
former une nouvelle écorce :
i i Voir C.iton le Censeur.
LE MONDE DES PLANTES
'47
2" L'écorce peut, indépendamment du bois,
faire des productions ligneuses ;
3° Les couches corticales extérieures au
liber restent toujours corticales sans jamais
se transformer en bois ;
4° Le bois peut produire une écorce nou-
velle.
Toutefois Duhamel avoue ne pas se rendre
compte pourquoi ce dernier fait n'est pas
général, pourquoi la greffe d'un lambeau
d'écorce suffisamment étendu produit une
roulure et pourquoi les bois ainsi roulés ne
se réunissent jamais et restent isolés.
Aussi avoue-t-il, avec une modestie qu'on
ne saurait trop louer, que ses expériences ne
lui paraissent pas avoir dissipé tous les nuages
qui entourent la question.
Duhamel n'avait pas songé que le cylindre
ligneux comprenait non seulement du bois,
mais encore du parenchyme vivant.
Après avoir étudié les phénomènes géné-
• raux de la cicatrisation des blessures, Duha-
mel cherche à en appliquer les caractères à la
greffe, dans un travail nouveau où il n'est
plus question cette fois de l'assimilation du
bourrelet à une glande végétale.
Ses recherches portent d'abord sur les
greffes en fente et sur les greffes en couronne,
et il décrit longuement les procédés d'union
du sujet et du greffon.
Au bout de trois semaines, tous les vides
produits par l'opération se remplissent d'une
substance tendre et herbacée, absolument sem-
blable à celle qui se produit dans la cicatri-
sation des plaies ordinaires.
Plus tard un bourrelet s'étend sur toute la
surface de la plaie pour la recouvrir. Mais
quoique le bois primitif du greffon soit en
contact avec celui du sujet, jamais ces deux
bois ne se réunissent l'un à l'autre, comme
Landric l'avait déjà démontré, mais ils se des-
sèchent et meurent par la suite.
La réunion se fait exclusivement par le cam-
bium qui paraît transsuder d'entre le bois et
l'écorce et qui se transforme plustard en bois,
dont les vaisseaux ne s'abouchent pas bout à
bout, mais, s'unissent par différents points.
Les productions cambiales sont fournies à
la fois par le sujet et par le greffon, ainsi qu'on
peut s'en assurer en greffant des pêchers à
bois jaune sur des pruniers à bois rouge (i).
(!) C'est cette expérience qui est encore le meil-
leur argument employé contre les théories ulté-
rieures de l'accroissement par formations descen-
dantes, soutenues longtemps par certains botanistes
(théorie de La Hibe, Erasme Darwin et du Petit-
Thouars sur V individualité des bourgeons; théorie
de l'individualité des feuilles d'AGARDH, et théorie
des phytons de Gaudichaud.
Mais ces tissus ne sont pas les seuls qui
puissent se souder. Les écorces peuvent aussi
s'unir intimement quand elles sont jeunes.
Mais arrivées au terme complet de leur déve-
loppement, elles sont incapables de s'unir.
Au cours de ses recherches anatomiques
sur les écussons non boisés qu'on introduit
sous la peau du sujet, Duhamel vit, dit-il,
assez fréquemment les bois anciens du sujet
s'unir directement aux bois nouveaux fournis
par le greffon.
Ce résultat qui parait surprenant au premier
abord et semble démontrer, comme son expé-
rience de la cicatrisation sous verre, que le
bois peut produire des méristèmes, augmenta
l'incertitude de Duhamel au sujet du rôle du
bois et ne put être expliqué par lui d'une
façon satisfaisante.
Pour nous, il peut être dû à deux causes
différentes : ou bien la réunion est le fait d'un
méristème de l'Union provisoire (2) produit
par les rayons médullaires ; ou bien elle est
due à ce que, au moment de l'opération, le
sujet n'était pas encore ou n'était plus suffi-
samment en sève pour que l'écorce ait pu se
détacher nettement du bois. Une portion de
la couche génératrice était suffisamment diffé-
renciée pour que les tissus jeunes soient res-
tés adhérents au bois voisin.
Rien d'étonnant que ces méristèmes se soient
ensuite reliés intimement aux tissus cicatriciels
dont on ne peut plus les distinguer après la
réussite de l'opération. Comme ils adhèrent,
dans ces conditions, aux bois anciens sans so-
lution de continuité, l'observateur peut croire
qu'ils en sont émanés directement.
Duhamelavaitconstatéaussi quela substance
herbacée cicatricielle se transforme à la longue
en bois. Les écorces ne deviennent semblables
à l'écorce normale qu'au bout de la 3e année,
et quelquefois cela n'arrive jamais. Mais lors-
que ce phénomène se produit, l'analogie de-
vient si parfaite qu'on ne peut plus distin-
guer le point d'union.
Est-ce le sujet ou le greffon qui produisent
cette substance herbacée, ou bien vient-elle
des deux à la fois ? Elle vient des deux à la fois
si la reprise doit être complète.
Au point de vue pratique, Duhamel cherche
à démontrer ce que Le Gendre avait déjà
avancé avant lui, c'est-à-dire :
i° Que les arbres de toute espèce ne peuvent
indifféremment se réunir par la greffe;
20 Que la greffe peut servir à conserver une
espèce, mais ne peut produire, comme on l'a
cru, de nouvelles espèces.
(2) Consulter L. Daniel, Recherches anatomiques
sur les greffes herbacées et ligneuses, Rennes, 1896.
i4§
LE MONDl IH.S IM.A.\Ti:i
Bien que ce dernier principe soit pose par
Duhamel d'une façon trop absolue, nous expo-
serons impartialement les raisons de ce savant,
que le lecteur puisse juger en connais-
le cause.
Duhamel avait fait un très grand nombre de
greffes, les unes ordinaires, les autres extra-
ordinaires. Malheureusement, il ne nous en a
pas conserve: tout le détail, ce qui oblige à s'en
rapporter à ses affirmations générales sans
pouvoir effectuer aucun contrôle.
Le résultat de ces expériences lui prouva
que Le Gendre avait raison et que la soudure
ne peut se faire entre les plantes de familles
différentes.
Les greffes extraordinaires qu'il avait tentées
eu se servant de tous les moyens alors connus
ne réussirent jamais, d'une façon complète,
mais elles se comportèrent différemment sui-
vant les cas.
Les unes périrent de suite, et ce fut le plus
grand nombre, comme exemple, Duhamel cite
la greffe du prunier sur l'orme.
D'autres restèrent vertes sans fournir aucune
production.
Quelques-unes poussèrent pendant la pre-
mière sève et moururent à la seconde, après
un semblant de réussite. C'est ainsi que se
comportèrent les greffes de poirier sur orme,
charme ou érable, de mûrier sur orme ou sur
figuier, et un grand nombre d'autres que l'au-
teur « ne cite pas, » dit-il.
Enfin quelques-unes, peu nombreuses, vé-
curent un, deux ou même trois ans, mais fini-
rent par périr, comme l'amandier sur le pru-
nier et vice-versa.
Duhamel voulut voir, pour les trois premiè-
res catégories de greffes, quelle était, dans
l'insuccès final, la part relative du sujet et du
greffon.
Il trouva que c'était tantôt le greffon qui en-
traînait la mort du sujet; tantôt, au contraire,
c'était le sujet qui faisait périr le greffon.
« Si l'on cherche, dit-il, les raisons de ces
faits dans l'anatotnie de ces greffes, on trou-
vera par l'examen particulier des sujets qu'ils
n'ont eu qu'une légère communication par le
moyen de quelques fibres qui leur ont fourni
assez de nourriture pour les entretenir dans
leur verdure, même pour leur faire produire
quelques bourgeons dans le temps de la grande
sève. Le reste des fibres, qui assés souvent
sont en plus grand nombre sera noir, desséché
ou plutôt abreuvé, tantôt de gomme et tantôt
d'une sève corrompue, qui est presque de la
boue, ce qui n'arrive que par la disproportion
des vaisseaux ou la différente qualité des li-
queurs, obstacles évidents à l'union parfaite
Je toutes les fibres et à l'introduction de la
sève qui n'ayant pu enfiler les vaisseaux de
la greffe, a du nécessairement séjourner et se
■npre dans l'endroit de l'application. »
Comme on le voit, les explications de Duha-
mel se ressentent de l'insuffisance des connais-
sances physiologiques et anatomiques d'alors.
Dans la majeure partie des greffes qu'il cite,
l'union est simplement cellulaire : c'est la
phase que nous avons désignée sous le nom
d'Union provisoire, par opposition a l'Union
définitive, essentiellement vasculaire.
Le résultat le plus curieux cité par Duhamel,
à propos de ses insuccès, est sans contredit
celui du prunier greffé sur amandier et réci-
proquement.
Le premier était resté faible tandis que l'a-
mandier avait donné un gros bourrelet.
Pour notre auteur, cela est dû à la croissan-
ce plus rapide de l'amandier et à la différence
d'entrée en végétation des deux plantes.
Dans le premier cas, le sujet est affamé par
la greffe ; dans le second, l'effet produit est
inverse ; le greffon meurt de réplétionet d'en-
gorgement au lieu de mourir d'inanition.
Quant à la gomme qui existe fréquemment
dans ces sortes de greffes, elle est due à l'excès
de sève qui se fait jour au dehors et se trans-
forme en gomme par dessiccation à l'air.
Duhamel, avant essayé Tenture dans une
perche de saule dont parle Columelle, cons-
tata qu'il n'y a pas de soudure entre le sujet
et le greffon, et que l'on obtient toujours une
bouture.
Ici, son affirmation est trop absolue : il v a
bien, en effet, une bouture finale, mais il peut,
suivant les cas, se produire ou non une sou-
dure provisoire entre les deux plantes.
II démontre ensuite l'inanité de la pratique
qui consiste à insérer fe~;r;-£i;£!v .dansl'écorce,
des grains de blé ou d'avoine, s'imaginant.
comme les anciens, que leurs racines nourri-
raient le greffon ou la bouture.
Nous n'aurions pas même parlé de ces pra-
tiques absurdes si quelques jardiniers et ama-
teurs peu éclairés n'y ajoutaient encore foi,
ainsi qu'à la réussite des écussons d'arbres
placés sur choux.
De l'ensemble de ces expériences, Duhamel
conclut que, pour que la greffe réussisse et
s'incorpore au sujet, il faut qu'il y ait entre
les deux plantes une analogie aussi parfaite
que possible.
C'est encore ce fameux principe de l'analogie,
posépar Aristote.ettoujours répété depuis, sans
qu'on l'ait jamais défini d'une façon suffisante,
et que l'on ait précisé complètement les lois
physiques sur lesquelles il repose.
LE MONDE DES PLANTES
'49
Pour Duhamel, l'analogie entre le sujet et
le greffon consiste en partie dans un certain
nombre de rapports dont les plu s essentiel s sont:
i° Une ressemblance suffisante entre le grain
de leur bois, leur pesanteur relative, leur du-
reté, leur force, leur facilité à se plier ou à se entre la greffe et le sujet ce sont dès
casser net ; entre la qualité de leurs sucs gom-
meux, laiteux ou résineux, etc. ; entre leurs
saveurs et odeurs insipides, douces suaves
acides, acres, caustiques, aromatiques, arriè-
res, fétides etc. ;
2° Que les temps de leur sève, de leur fleu-
raison et de la maturation de leurs fruits
soient les mêmes ;
3° Que la végétation soit à peu près égale en
vigueur dans le sujet et le greffon ;
4° Que la grandeur soit à peu près la même,
ou au moins proportionnée entre les deux
plantes. De là dépend leur durée tout autant
que de l'égalité dans la force de leur végé-
tation.
Nous ferons à ces conclusions toujours la
même objection : elles sont trop générales et
l'expérience ne leurdonne pas toujours raison.
Pourquoi, par exemple, le poirier réussit-il
si bien sur coignassier quand l'inverse n'a pas
lieu avec la même facilité ? On ne peut objec-
ter que l'analogie, telle que l'a définie Duha-
mel, ait varié beaucoup.
On sait aussi que l'on peut avec succès
greffer des plantes ligneuses sur des plantes
herbacées, comme la Pivoine en arbre sur la
Pivoine herbacée, par exemple, et la diffé-
rence des saveurs, odeurs ou autres produits
n'est pas toujours un obstacle radical à la
réussite d'une greffe ; pas plus que la taille ou
la différence de végétation.
Duhamel a remarqué comme Lawson, que les
arbres greffés durent moins longtemps que les
francs, venus de semis. Cette question lui
fournit la matière d'une discussion très-inté-
ressante sur l'utilité de la greffe en général et
sur les applications qu'elle comporte.
« On sait que les arbres vigoureux poussent
à bois sans donner de fruit : c'est un fait bien
connu. Quand leur fougue est passée, ils fleu-
rissent, mais les fleurs nouent rarement. Cela
n'a lieu que quand ils ont perdu leur premiè-
re vigueur. »
IL peut donc, suivant les cas, être avanta-
geux de réduire leur vigueur, ou de la res-
pecter.
j « Affaiblir au contraire les poiriers ou les
pommiers greffés sur sauvageon par des greffes
réitérées (i), ou par l'interposition de quel-
ques espèces moins analogues au poirier, ou
simplement en évitant l'analogie trop parfaite
prati-
ques par lesquelles on peut réduire les arbres
trop vigoureux et les déterminer à porter plus
rapidement du fruit.
" Quand on a un arbre faible, il ne faut pas
le greffer, ou si on te greffe, il faut tendre à
l'analogie la plus parfaite entre les deux plantes.
C'est ainsi que certaines espèces de poires ne
doivent jamais être greffées sur coignassier
mais seulement sur sauvageon. »
« C'est en cela que consistait, ajoute- t-il, le
secret du Jardinier Solitaire pour obtenir de
beaux arbres.
« Enfin, on pourrait se proposer d'affran-
chir plus promptement les fruits, ou en multi-
pliant le nœud de la greffe et occasionnant
ainsi un mélange de sève qui probablement
peut produire l'affranchissement, ou du moins
en essayant de le rendre plus compact, plus
serré et par conséquent plus efficace. »
11 revient aussi sur une autre question im-
portante en arboriculture, celle de l'influence
des milieux sur la réussite des greffes.
D'accord avec La Quintinye, il constate que
les greffes de poirier sur l'épine blanche ne
réussissent pas dans toutes les sortes de ter-
res, pas plus d'ailleurs que celles sur coignas-
sier.
Ce dernier arbre, planté dans une terre
maigre, ne fournit jamais assez de sève au
poirier. Dans une terre sablonneuse et légère,
il donne une quantité de petites racines « ve-
lues et menues » qui ne peuvent subsister long-
temps, les superficielles étant brûlées par le
soleil. Dans les terrains humides, on court
risque de voir les racines fort tendres du coi-
gnassier mangées par les courtilières et les
vers blancs.
« Greffons donc sur sauvageon, dit-il, mais
là se trouve un autre inconvénient. Le' greffon
acquiert beaucoup de vigueur pousse à bois
et ne donne point de fruit. »
Cela peut se corriger, d'après lui, par la
surgreffe, soit directe entre variétés de même
espèce, soit entre espèces différentes.
« Pour user de ce moyen, il faut donc le
faire avec ménagement et bien connaître le
« Il faut : planter en avenue des arbres qui mode de végétation des espèces que l'on veut
n'ont point été greffés, ou si l'on est obligé de
les greffer, tendre le plus possible à l'analo-
gie la plus parfaite ; c'est se mettre en état
d'avoir des arbres vigoureux et de longue
durée.
unir par la greffe, sans quoi l'on s'expose à
des déceptions. »
En résumé, la greffe se doit pratiquer entre
i. Voir Olivier de Serres.
I ?0
LE MONDE DES PLANTES
arbres avant une analogie parfaite quand on
veut Je beaux arbres et de longue durée :
arb: nt, arbres fruitiers de gra
culture.
En horticulture ce sera l'inverse, puisqu'il
s'agit d'obtenir plus rapidement des fruits.
Ces conclusions sont très vraies, mais on
remarquera toutefois que Duhamel n'avait
pas prévu le cas où le greffon acquiert par la
greffeune vigueur plus grande et résiste mieux
au froid ou aux parasites, ce qui est le cas de
certains orangers et de la vigne.
Enfin Duhamel s'est occupé de la question
de l'amélioration des fruits par la greffe.
Il se range à l'opinion de Le Gendre ; pour
luila greffe est plus propreà conserver l'espèce
ou la variété qu'à la changer, quoi qu'il ne
nie pas que les fruits s'améliorent ou se chan-
gent grâce au bourrelet.
Par conséquent, si la greffe produit des mo-
difications elles sont très limitées et ne sau-
raient jamais atteindre un caractère spécifique,
l'espèce étant invariable.
Si le principe ainsi posé par Duhamel était
exact, le multiplicateur de plantes devrait re-
noncer à tout jamais à produire par la greffe
une variation marquée, et il ne pourrait qu'u-
tiliser les variations accidentelles ou celles
produites par l'hybridation croisée. L'influen-
ce réciproque du sujet sur le greffon n'existe-
rait pas.
Evidemment si l'on se borne surtout à l'in-
fluence directe du gre'ïon et du sujet comme
l'ont fait Duhamel et ses partisans, l'opération
amène bien rarement un changement radical
dans l'une ou l'autre plante, et produit rare-
ment une hybridation totale, •immédiatement
tangible à l'œil le moins exercé, et modifiant
l'espèce au sens propre du mot.
Mais si l'on considère l'influence de la
greffe sur les graines, après une première
opération ou une série de greffes répétées dans
le même sens, on voit qu'il n'en est plus de
même et que les jeunes plantes, issues des
semences des végétaux greffés, produisent
souvent des variétés si différentes de la plante-
mère qu'on se croirait, si l'on n'était prévenu,
en face d'une espèce nouvelle.
Malheureusement l'autorité de Duhamel est
restée presque incontestée jusqu'à nos jours,
et ils sont nombreux encore ceux qui contre
l'évidence même se refusent à admettre l'in-
fluence réciproque du sujet et du greffon.
A suivre.
L. Daniei
Onothéracées Chiliennes
(Suite)
GENRE JUSSISUA
Le genre Jussieua est représente jusqu'ici
au Chili, par une seule espèce : Jussieua
repens L., var diffusa Forsk.
Nous avons donné précédemment l'aire de
dispersion du type et de la variété, l'aire de
celle-ci étant de beaucoup la plus étendue.
Au point de vue morphologique nous étions
fort porté à réunir les deux espèces. J. reyens
L., et /. diffusa Forsk., en une seule, dont la
seconde ne fût qu'une simple variété de la
première. Nous avions même jusqu'ici, dans
nos précédents travaux, écrit dans ce sens et
placé J. diffusa dans la dépendance du J.
repens. La considération de leur aire géogra-
phique si nettement délimitée nous avait, ces
derniers temps, porté à douter de la légitimité
de nos conclusions et nous nous demandions
avec anxiété si l'anatomie n'infirmerait pas nos
déductions morphologiques. Nous avons donc
soumis à notre distingué collègue M. Paul
Parmentier des échantillons certains et bien
caractérisés de J. repens et de ./. diffusa pour
qu'il en fît, sans parti pris, l'examen anato-
mique.
Voici sa réponse :
« L'anatomie ne distingue pas nettement
les J . repens et J. diffusa. Je pense que le
dernier n'est qu'une variétéou plutôt une race
localisée du premier. Les deux types ont
mêmes épidémies, stomates nombreux et
petits, mésophylle franchement bi-facial, com-
prenant 6-7 assises de cellules, la supérieure
transformée en palissades très longues rem-
plissant presque la moitié du mésophylle ;
nombreux raphides dans la feuille et la tige.
Même structure pétiojaire, un seul faiseï
libéro-ligneux en arc, sans tissu mécanique
extra libérien, parenchyme cortical de ce
pétiole creusé de lacunes. Tige identique dans
les deux cas, très lacuneuse dans son paren-
chvme cortical. Cylindre central peu épais,
larges vaisseaux ; autres éléments du bois à
parois minces. Moelle intacte à larges cellules
ou résorbée par places, toujours lacuneuse.
J'ai cherché vainement chez J. diffusa les
cristaux en oursins rencontrés dans les autres
échantillons de J. repens. Il peut se faire
néanmoins qu'il y en ait de très rares. ./.
repens de Java lui-même, n'en possède que
quelques-uns dans son mésophylle. Cette ab-
sence d'oursins chez J. diffusa, si elle a lieu
réellement, ne suffit pas pour élever cette
forme au rang d'espèce. »
Il est donc désormais hors de doute que
r.E MONDE DES PLANTES
.1 I
J. repens L. et J. diffusa Forsk. ne font
qu'un et que/, diffusa est une variété à rieurs
totalement jaunes de J. repens à pétales
blancs avec onglet jaune. Une fois de plus
l'examen anatomique a confirmé nos conclu-
sions morphologiques et a donné la preuve
de son utilité.
Le Chili possède la variété diffusa du /.
repens, le type demeurant cantonné dans l'Asie
orientale et manquant totalement dans les
autres parties du globe.
(à suivre) H. Léveillé.
Les formes des Epilobes français
(Suite.)
Chez les epilobes à stigmate indivis les
formes sont encore plus instables que chez
les espèces à stigmate quadrifide, aussi nous ne
nous y arrêterons pas longuement.
E. trigonum Schrank.
Une forme :
E. fallait Levl. (c. attentif olia Hausskn.).—
Cette forme, rare d'ailleurs, mais qui peut se
rencontrer en France mérite d'être signalée
car elle déroute la sagacité des botanistes.
Cependant, même chez les formes microphylles,
elle ne saurait prêter à la confusion car les
feuilles de l'E. trigonum rappellent celles de
\'E. montanum et non celles de l'E. tetrago~
num et d'ailleurs, la tige de cette -dernière es-
pèce se distingue nettement de celle de l'E.
trigonum en ce qu'elle est anguleuse au moins
dans quelqu'une de ses parties tandis que
celle du trigonum ne présente que des lignes
de poils.
E. roseumSchreb.— Nous n'avons pu obser-
ver jusqu'ici chez cette espèce aucune forme
particulière assez stable ou assez saillante
pour mériter d'être mentionnée ici.
E. tetragonum L. — Feuilles sessiles ou
subsessiles, parfois élargies en leur milieu ;
pas de stolons à la base des tiges.
Quatre sous-espèces :
E. Gilloti Levl. — Souche émettant des
stolons.
Deux variétés :
E. lucidum Levl. — Plante couchée radi-
cante ; feuilles très luisantes, molles, souvent
pétiolées. L'E. Mollerii Levl. de la flore por-
tugaise rentre dans cette variété.
E. virgatum Pries.— Tiges dressées ; feuil-
les sessiles.
E. Lamyi Schultz. — Feuilles manifeste-
ment pétiolées.
Une forme :
E. Henriquesi Levl. — (in Le Monde des
Plantes — Onothéracées portugaises). — For-
me à feuilles très étroites, presque linéaires ;
plante tantôt petite, tantôt élevée et plus ro-
buste, rameuse (E. Heribaudi Levl. /. sténo-
phvlla Haussknecht).
E. Parmentieri Levl. Feuilles très étroites,
décroissant peu à peu de la base au sommet
acuminé ; contractées à la base en un pé-
tiole conné. (E. adnatum Hausskn.).
Une forme :
E. cenomanense Levl. Feuilles un peu moins
étroites que dans E. Parmentieri, mais tou-
jours contractées à la base ; celles de la partie
inférieure de la tige au-dessous ou à la nais-
sance des rameaux élargies comme dans la
forme typique d'E. tetragonum et opposées
entre elles. Nous donnons à cette forme de
transition souvent située dans les parages de
l'E. Parmentieri le nom du pays où nous l'a-
vons remarquée pour la première fois. C'est en
effet dans le Maine, la Sarthe, pays des Céno-
mans, entre Ancinnes et Livet que nous avons
observé et étudié cette forme qui doit se re-
trouver ailleurs et dont E. Parmentieri est
l'expression extrême.
E. Tourneforti Michelet. — Nulle forme
méritant une dénomination.
E. palustre L. — S'il est un épilobe varia-
ble c'est bien celui-ci. Seulement ses varia-
tions sont si instables si fugaces que non seu-
lement elles se présentent dans la même
station mais même sur le même pied. On y
observe aussi des cas curieux de géantisme ou
de nanisme mais contrairement à ce qui à lieu
pour l'E. tetragonum, aux yeux de tout obser-
vateur, l'espèce ne cesse jamais d'être elle mê-
me. Aussi, malgré les innombrables modifica-
tions de ce Protée des Epilobes, ne voyons
nous, dans nos limites, aucune variât ion suscep-
tible de porter un nom qui demain ne serait plus
sien, tant sont éphémères chez nous les modes
d'être accidentels de cette excellente espèce.
E. athelespermutn Levl.
Une variété :
E. collinoides Levl. (E. gemmiferum Bor.)
Une forme :
E. Fieki Levl. Plante à port d'E. athelesper-
mum type (E. alsinefolium Vill.) mais à souche
émettant des stolons feuilles. Nous dédions cette
forme au sympathique M. E. Fiek qui nous a
bienveillamment procuré de nombreux échan
tillons d'Epilobes de Silésie.
Deux sous-espèces.
E. alpinum L. (E. anagallidifolium Lamk.)
Une forme :
E. Heribaudi Levl. — Plante à port d'E.
alpinum mais à feuilles nettement pétiolées,
i 32
LE MONDE DES PLANTES
quelquefois même assez longuement. Mêlée ;'\
la sous-( spèc Nous donnons à cotte forme
le nom du distingué botaniste de Clermont, la
forme del\E\ tetragonum que nous lui avions
précédemment dédiée rentrant dans la syno-
nymie.
E nutans Schm.
Restent deux hybrides dont l'un est pour
nous un E. roseo-molle rencontré entre les pa-
rents à Viviers (Mayenne), route de Sainte-
Suzanne et que pour nous conformer à l'usage
nous appellerons d'un nom unique E. Hel-
dreichianum en l'honneur de l'éminent direc
teur de {'Académie internationale de Géogra-
phie botanique; l'autre est un molleXG'illoti que
nous avons recueilli dans la forêt de Perseigne
(Sarthe). Tige velue ;pasde rejets rampants à
la bise ; feuilles puhescentes, translucides,
comme huileuses après dessiccation, pourvues
a leur aisselle de petits rameaux feuilles. Nous
l'appellerons /•.". Dorflerianum.
Ces deux hybrides ne figurent pas dans la
Monographie de M.Hausskriecht où par contre
on trouve E. persicinum Rchb. (E. molleX
roseum)et£.DacicumBorbas(E.GillotiXmolle).
Nousdonnons ci-après la clef et le tableau
général de toutes les formes d'épilobes précé-
demment décrites.
( Fleurs à pétales étalés 2
( Fleurs infundibuliformes 3
I Feuilles linéaires E. rosmarinifolium (12)
2 Feuilles oblon-
( gués lancéolées E. neriifolium (11)
„\ Stigmate quadrifide 4
( Stigmate indivis en massue 6
/ Feuilles inférieures toutes sessiles ou sub-
\ sessiies S
i Feuilles inférieures plus
\ ou moins pétiolées... E.montanum\ 14)
feuilles caulinairesà petites dents, Heurs
1 petites E. molle (25)
'?■ Feuilles caulinairesam-
I plexicaules ; Heurs
grandes: E. hirsutum i3i)
Tiges cylindriques dépourvues de lignes.
\ E. palustre,
i I ignés anguleuses ou pour-
vues de de lignes 7
Plante stolonifère ou non stolonifère, mais
7 alors petite et d'un vert triste 8
Plante non stolonifère 9
Graines papilleuses E. Gilloli 1 ; 1 .
Graines glabres et
lisses ou graines
papilleuses, mais
plante petite et
délicate desmon-
tagnes E. alhelespermum\ \ 1
OU brièvement
petlo-
10
.5
1 -1/
'4,
1?
7
18 F
/
'9
Feuilles sessiles
lees
Feuilles longuement pétio-
lées au moins les inférieu-
res E. roseum .
Feuilles ternées ou verticillées, rarement
opposées; tige arrondie, munie de lignes
de poils /•;. trigonum (40)
Feuilles alternes, les
inférieures opposées
tige anguleuse E. tetragonum (35)
Feuilles larges de 8 mm.au plus'
/-.'. stenophyllum .
Fleurs blanches E. albiflorum.
Style moitié plus court que les éta-
m i nés 13
St) le n'étant pas moitié plus
court ; plante toute cou-
verte de poils blanchâtres E. canescens
Feuillesl;irgesde2-5""". E. Fleischeri
Feuilles largesde 5-6mm. E. platyphyllum
Fleurs d'abord blanches, penchées, puis
roses 2 t
Fleurs toujours roses, non chan-
geantes 19
Stolons jaunâtres et écailleux à la base des
tiges E.Duriaei
Pas de stolons jaunâtres et
écailleux k',
Fleurs longues de 4-0 mm ; feuilles très
petites E. collinum
Fleurs longues de 8-10 mm ;
feuilles moyennes 17
Feuilles cordées ou subcordées à la
base
Feuilles non cordées à la
base
Feuilles arrondies à la base tige éle-
vée E. dubium
uilles atténuées à la base
et nettement pétiolées ;
plante petite E. Gentilianum
Plante verte 20
Plante glauque E. glaucescens
Feuilles opposées ou alternes
/•.'. montanum
Feuilles verticillées par 3
ou par 4 E. verticillatum
Feuilles très longuement lancéolées ; tige
simple E. lanceolatum
l 'euilles ovales ou ovales-
lancéolées; tige souvent
rameuse 22
feuilles intérieures très longuement pé
tiolées E. macrocatomischum
Feuilles inférieu-
res à pétiole n'é-
tant pas très
long 2 3
lo
18
LE MONDE DES PLANTES
iSâ
E. neriif olium Levl • •
E. rosmarinifolium Haenke.
E. hirsutum L,
E. molle Lamk.
f. stenophifllum Haussk.
variât, albiflorum Haussk.
f. canescens Stev.
var. Fleischeri Hochst. f. plalyphyllum Haussk.
f. incanum Levl.
f. lanatum Levl.
f. nanum Levl.
f. leucanthum Levl.
var. mollissimuni Welvv.
sous-var. subglabrum Koch.
sous-var. menthoid.es Haussk.
f. alternifolium Levl.
f. trifoliatum Haussk.
f. maritimum Levl.
f. reptans Levl.
sous-var. gentilianum Lev
E. montanum L.
var dubium Levl.
sous-var
s.-esp.lanceola!umSeb.eiMauv .!v. rigidulum Levl
[v .tramitumLv S.ovi
f. glaucescens Haussk.
f. verlicillatum Haussk.
,v. macrocalomischum Lv.
[v.tramitumLv.ï.ovatumLv.
f. glaucescens Haussk.
sous-esp. collinum Gmel.
sous-esp. Duriaei Gay.
E. trigonum Schrank
E. roseum Schreb.
E. tetragonum L
f. fallax Levl
E. palustre L.
E. athelespermum Levl.
„.,, . T , ( var. lucidum Levl.
sous-esp. Gillùli Levl.j yar virgatllm pries.
sous-esp. Lamyi Sch. f. Henriquêsi Levl.
sous-esp. Parmentieri Levl. f. cenomanense Levl
sous-esp. Tourneforti Michal.
var. collinoides Levl.
sous-esp. nutans Schm.
sous-esp. alpinum L.
f. Heribaudi Levl.
f. Fieki Levl.
i'}
24
Feuilles à dents saillantes, les inférieures ob-
tuses ou subobtuses au sommet 24
Feuilles petites denticulées,
subaiguës au sommet. .. E. tramitum.
Feuilles toutes obtuses et petites
E. ovatum
Feuilles non toutes obtuses
et de taille moyenne. ... E . rigidulum
I Plante laineuse à inflorescence grêle
l E. mollissimuni
25 Plante pubescente ou
/ blanchâtre mais non
\ laineuse
/ Feuilles glabrescentes planes
26
28
2Q<
E. subglabrum (28)
Feuilles velues 27
Feuilles velues ou tomenteuses, planes
E. molle (28)
Feuilles tomenteuses
blanchâtres, crépues E. menthoïdes (2.8;
Tige radicante à la base ou rampante. 29
Tige ni radicante ni rampante 3o
Tige radicante à la base.. E. reptans
Tige rampante ; feuilles
obovales, plante petite, E. maritimum
1 Feuilles la plupart alternes
\ E. alternifolium
j Feuilles la plupart ver-
\ ticillc'es par 3 ou par4 E. trifoliatum
( Fleurs blanches E. leucanthum
3i'j Fleurs n'e'tant pas blan-
ches.
32
, 1 Plante naine à port d'E.molIe. E. nanum
j Plante éleve'e 33
/ Tige et feuilles velues blanchâtres
\ E. incanum
33;
) Tige et feuilles tomenteuses
V cotonneuses E. lanatum
I Feuilles luisantes ; tiges couche'es radi-
34' cantes E. lucidum
f Tiges dressées E. virgatum
! Feuilles des rameaux nettement pétiolées ;
[ plante d'un vert glauque E. Lamyi (3g)
5; Feuilles sessiles ou sub-
sessiles; plante nonglau-
que 36
i Fleurs belles, assez grandes ; pe'tales
„\ une fois plus longs que les sépales
E. Tourneforti
37
(
Fleurs médiocres.
ID-I
I.I- MONDE DES PLANTES
38'
30
4"
4'
43
44
4*
Feuilles élargies, parfois atténuées à la
base E. telragonum
Feuilles étroites, dé-
croissantgraduel-
lement de la base
au sommet, con-
tractées à la base. E. Parmentieri (58)
l'nutes les feuilles étroites; plante sou-
vent haute, élancée. . . E. Parmentieri
Feuilles inférieures élar-
gies, les supérieures
étroites E. cenomanènse
Feuilles n'atteignant pas 5">m.
E. Henriquesi
Feuilles dépassant 5mm. ■ E. Lamyi
Feuilles opposées ou verticillées
E. irigonum
Feuilles alternes E. fallax
Graines lisses 42
Graines papilleuses /•.". nulans
Souche émettant des stolons écailleux
E. athelespermum
Souche émettant des
stolons feuilles ou
sans stolons 4 \
Souche dépourvue de stolons; plante d'un
vert triste E. collinoides
Souche émettant des sto-
lons feuilles, piante d'un
vert gai 44
Feuilles moyennes acuminées, les florales
aiguës E . Fieki
Toutes les feuilles petites et
obtuses 43
Feuilles sessiles ou subsessiles
E. alpinum
Feuilles toutes ou en partie
nettement pétiolées E. Heribaudi
(à suivre.)
IL LÉVEII.LÉ.
De l'enseignement de la botanique
en France dans les Ecoles et Facultés
de Médecine.
Me sera-t-il permis au nom de tous les bota-
nistes français d'élever une fois la voix libre-
ment, pour parler d'un état de choses qui ne
tend rien moins qu'à compromettre les études
iniques chez une certaine classe de tra-
vailleurs.
Je veux parler de la déplorable façon d'ap-
prendre la botanique dans les Facultés de
Médecine. Je sais qu'il y a des exceptions,
mais en général l'étudiant en médecine n'est
pas assez pénétré de l'importance de l'étude
de cette science. Il est même quelquefois
révoltant de l'entendre s'exprimer sur les
herbes utiles à connaître pour un pharmacien '
Or, ce raisonnement est absolument faux!
Le pharmacien connaît mieux ses plantes que
le médecin, mais il est forcé d'obéir à l'or-
donnance du médecin. Le médecin est res-
ponsable de son ignorance, et précisément
c'est lui qui est trop souvent l'ignorant.
Je sais que je vais paraître un peu vieux jeu,
en plaidant encore une fois la cause des
sciences accessoires en médecine. Mais fran-
chement l'institution du nouveau certificat
d'études physiques, chimiques, et naturelles
ne constitue pas une sérieuse réforme. En un
an, l'élève doit apprendre la physique, la
chimie, l'histoire naturelle. De plus, il y a
trop de physique, et pas assez d'histoire natu-
relle ! Comment voulez -vous que 3 ou 4
heures de cours d'histoire naturelle par se-
maine suffisent à l'élève ?
Généralement le candidat redoute l'examen
de physique et de chimie ; alors il délaisse
l'histoire naturelle qu'il apprendra au dernier
moment et, ma foi, il réussit.
Je pousserai plus loin les choses. Dans
l'histoire naturelle, qu'est-ce que l'élève va
choisir de préférence ? Sans hésiter il s'adon-
nera à la zoologie et particulièrement à l'anato-
mie et à la physiologie, parce qu'il sait que la
médecine repose sur ces deux dernières.
Ensuite il apprend de la botanique juste ce
qu'il lui faut pour ne pas échouer à l'examen,
c'est-à-dire quelques notions d'organogénie,
les représentants des principales familles et
c'est tout.
Est-ce bien sérieux tout cela? Est-ce bien
profitable? Auparavant, les élèves en médecine
avaient encore la ressource du baccalauréat
es sciences restreint qui leur imposait l'étude
des familles des plantes, ils avaient ainsi
quelque teinture de botanique. Mais main-
tenant?
Je vais encore plus loin, l'n élève forcé par
le manque de temps, attrape un manuel de
botanique. Parmi les familles à étudier, il va
s'empresser de prendre celles qui renferment
des plantes médicinales, et tant pis pour les
autres.
Personne jusqu'ici, ce me semble, n'a osé
formuler des desiderata. J'aime à reconnaître
que les professeurs de botanique font de
louables efforts pour exciter leurs élèves. Mais
hélas! que peuvent-ils contre l'apathie?
L'étudiant est un être bizarre qui ne fera
jamais que ce qui lui plait et rien de plus.
Alors comment porter un remède .- Je vou-
drais simplement que la création d'un cours
I.E MONDE DES PLANTES
1 55
de botanique pour les adultes se fit dans chaque
ville un peu importante.
Ce cours serait suivi par les amateurs, les
étudiants de bonne volonté. Ce serait déjà un
petit supplément pour leurs études médicales.
Je souhaiterais de plus que l'on restreignît
un peu le domaine de la physique dont l'im-
portance est moindre en réalité que celle de
la chimie et de l'histoire naturelle, et que
l'on remplaçât ainsi quelques heures de cours
de physique par d'autres concernant l'étude
de la botanique. Enfinpuisque je suis sévère je
le serai jusqu'au bout. Le mode d'examen
est inepte. J'ai en vue principalement celui
d'histologie.
Dans un examen de médecine, le professeur
prépare lui-même son microscope, prend des
coupes toutes faites, les pose sur la platine de
l'instrument et interroge l'élève : « Qu'est-ce
que vous voyez f » L'élève répond plus ou
moins bien. Cela ne prouve pas que cet élève
sache manier un microscope pour étudier la
structure d'une plante. Chose curieuse, une
préparation histologique est imposée à l'exa-
men des pharmaciens ; pourquoi pas aux
médecins ?
Donnez donc à l'élève une feuille cueillie
n'importe où et un microscope dans sa boite,
asseyez-le devant une table et demandez lui
de vous faire voir ce que vous voudrez. Si
l'élève y parvient, je dirai : voilà un candidat
qui connaît son affaire. Mais ce n'est pas
tout. Sur cette préparation faites lui faire une
petite leçon de dix minutes, et puis faites
défiler devant ses yeux une vingtaine de
plantes prises au hasard. Si l'élève répond
bien, recevez-le.
En France, il n'y a rien de tout cela. L'exa-
men de botanique dure cinq minutes : l'exa-
minateur très fier de ses connaissants, se
borne à poser des colles au candidat ; invaria-
blement ces colles ne signifient rien. L'élève
le plus fort est voué à un échec fatal! Ceux
qui écoutent dans la salle notent soigneuse-
ment les colles et, l'an prochain, de nouveaux
candidats se présentent avec un bagage de
colles, mais pas une notion intelligente de
botanique.
Tous ceux qui ont passé par la filière des
examens peuvent certifier que ce que je dis
est exact. Aujourd'hui même on vend des
recueils qui ne renferment que les réponses
aux questions posées par M. un tel ou un tel.
Vraiment n'avais-je pas raison d'appeler l'atten-
tion des botanistes sur ce point.
D1' Ed. Spalikowski
(Acquigny. Eure).
Notes sur la flore bryologique
de Meudon
PAR LE P. G. ÉTOC C.S.C.
Pfokesseur a N.D. de Ste-Croix
(Neuilly-sur-Seine)
Membre de l'Académie Internationale
de Géographie Botanique.
Les environs de Paris ont été étudiés avec
tant de soin, les forêts tant de fois parcourues
par une foule de Botanistes, qu'il nous reste
maintenant peu de choses à connaître ; je
voudrais cependant attirer l'attention des lec-
teurs du Monde des Plantes sur un petit coin
de la forêt de Meudon où j'ai rencontré nom-
bre d'espèces intéressantes.
La constitution géologique du sol dans les
environs de Paris, donne lieu, on le sait, à de
curieuses remarques, sur la distribution géo-
graphique des Plantes à sa surface. Pour les
Muscinées qui nous occupent, nous trouvons
différentes causes à ces variations de distribu-
tion ; les unes sont purement géologiques les
autres agissent sons nos yeux sans que nous
puissions soumettre leurs effets à une analyse
quelconque. Cela vient sans doute de ce que
beaucoup de plantes portent en elles, d'après
leur'nature même, leurs moyens de propaga-
tion. Ces moyens, toutefois, sont soumis à des
influences extérieures, climatériques ou autres,
qui les limitent et les règlent. La nature aussi
peut bien agir directement, et d'une façon qui
nous est inconnue car bien des singularités ou
des défauts d'organisation qui nous embar-
rassent dans l'étude des espèces végétales que
nous voyons aujourd hui, pourraient sans in-
convénient lui être attribués.
La variété des plantes que j'ai récoltées dans
les bois de Meudon, me paraît tenir à l'action
simultanée du terrain et du climat; la nature
des roches, l'humidité et la composition du
sol, l'exposition à la lumière ou à l'ombre, la
présence de nombreux étangs et marais alter-
nant avec des collines boisées, sont autant de
causes physiques et chimiques qui rendent
cette flore très riche en espèces de toute sorte.
Malgré toute ma bonne volonté et les excur-
sions répétées que j'ai pu taire, mon travail
est évidemment incomplet, et n'ajoutera pas
un appoint considérable aux observations et
aux récoltes faites par les bryologues distin-
gués qui m'ont précédé sur le même terrain.
Le Fr. Marie-Gabriel, mon compagnon d'ex-
cursion, me permettra de lui exprimer toute
ma i'ratitude pourla bienveillance aveclaquelle
il a misa ma disposition son ardeur et sa
1 56
LE MONDE DES PLANTES
science dans la recherche et l'étude de nom-
breuses espèces mentionnées dans ce cata-
logue.
G. Etoc.
Systegium crispum. (Schp). — Au bord des
chemins dans la partie haute du bois et sur les
gazons de l'observatoire,
Gymnostomum microstomum iHedw . —
Sur les talus, et dans les clairières du bois ;
parfois associe au Weisia viridula dont il dif-
fère très peu.
Weisia viridula (Brid.). — Très commun
partout, et sur les murs. La variété : Steno-
carpa : ça et là avec le type.
Weisia cirrhata (Hedw). — Sur les toits au
Bas-Meudon et sur un mur auprès du Funi-
culaire de Bellevue.
Weisia vcrticillata (Brid.). — A l'état stérile,
sur les bords d'une fontaine, près de l'Ermi-
tage de Villebon.
Dicranum varivm (Hedw). — Sur la terre
dans le chemin qui descend de l'Ermitage à
l'étang de Villebon. Aussi sur plusieurs autres
points.
Dicranum heteromallum (Hedw.). —Très
commun dans les bois, sur la terre, les talus,
dans les fossés. Des variations très nombreu-
ses se présentent dans cette espèce ; elles por-
tent surtout sur les dimensions de la plante,
la forme des feuilles et la position de la cap-
sule.
Dicranum scoparium (Hedw.). — Plus com-
mun que le précédent, sous des formes très
diverses. Une forme forma brevis croit sur les
hauteurs, dans les endroits secs.
La variété : Paludosiim (Schp.) se trouve
dans le marais de Villebon, à l'état stérile.
Dicranum palustre (Lap.). — Stérile et peu
abondant autour de l'étang des Fonceaux.
Dicranum spurium (Hedw.). — Espèce rare
des terrains siliceux. A l'état stérile, sur la
terre dans les taillis qui bordent le parc d'aé-
rostation. La saison trop peu avancée ne m'a
pas permis de le trouver fructifie.
CampylopUS flexiWSUS (Brid.). — Répandu
un peu partout dans les bois, principalement
dans les endroits découverts.
Campylopus fragilis (B. E.). — Assez com-
mun, mais stérile sur la terre du bois ; plus
abondant auprès de Trivaux.
Leucobryum glaucum Hampe.) — Abondant
et bien fructifié sur div< i : il ., particulière-
ment au pied des arbres. Se rencontre en
touffes épaisses et fertiles, sous bois, près de
Villebon.
Fissidens bryoïdes (Hedw.).— Très commun
et bien fructifié le long des ruisseaux et dans
les fossés.
Fissidens taxifolius (Hedw.).— Assez com-
mun dans le bois et sur les talus du parc d'aé-
rostation.
Fissidens decipiens (de Not.). — Fructifié
sur le chemin des Gardes et au pied d'un mur
au Bas-Meudon.
Fissidens adiantoïdes. (Hedw.). — Tout le
long des ruisseaux du bois et sur plusieurs
sentiers. Bien fructifié.
Phascum mulicum iSchr.). —Dans la prairie
de l'étang des Fonceaux; fructifié souvent.
Phascum cuspidatum (Hedw.). — Sur la
terre humide des champs et des jardins, très
commun et bien fructifié partout.
Phascum bryoïdes (Diks.). — Espèce assez
commune aux environs de Paris, appartenant
aux terrains calcaires ; bien fructifié sur les
talus au bout du chemin des Gardes.
Phascum curvicollum (Hedw.). Au pied
des talus, le long du parc d'aérostation et sur le
chemin de Bellevue.
Phascum alternifotium (Kanlf.). —Commun
et fructifié dans les clairières des bois.
Phascum nitidwm (Hedw. l — Sur la vase de
''étang de Fonceaux et sur une petite mare au
bas de l'allée de l'Ermitage.
Pottia cavifolia (Ehr ). Sur les murs auprès
de la gare et sur les talus.
Pottia truncata (B. E.). — Très commun
partout sur la terre humide des champs et sur
les revers des fossés.
Plante des terrains argileux, ou siliceux,
remplacée dans les calcaires par le Pottia cari-
folia.
PottialanceolatafC.Mael.). — Assez commune
au bord des chemins. Espèce des terrains cal-
caires. Je n'ai pas rencontré ici le Didymodon
rubellus iB. E.). — Sur un rocher au-des-
sous du Funiculaire en descendant vers la
gare.
Dydimodon luridus (Horw.) — Qui semble
cependant assez commun aux environs de
Paris.
Ceratodon purpureus. (Brid.). — Très com-
mun partout, dans les bois au bord des che-
mins, sur les murs. Espèce polymorphe habi-
tant aussi bien les terrains calcaires que les
siliceux purs.
Archidium alternifolium (Schp.). — Assez
commun sur la terre argileuse des petits che-
mins dans les bois.
Leplolrichum flexicaule (Hampe.). - Espèce
calcicole : se rencontre souvent sur les terrains
incultes et caillouteux parfois associé au :
Rhacomitrium canescens. Toujours stérile.
Leplolrichum pallidum (Hampe.). — Paraît
peu commun. Fructifié dans les bruyères au-
tour de l'Ermitage.
LE MONDE DES PLANTES
i5-
Barbula ambigua (B. E.) En plusieurs en-
droits sur les murs et les talus.
Barbula aloides (B. E. ). — Moins commun
que le précédent ; fructifie sur les murs des
jardins à Meudon.
Barbula unguiculata (Hedw.l.— Espèce très
variable et de tous ks terrains. Se rencontre
partout.
Barbula fallax (Hedw.). —Assez commune
sur la terre et les murs.
Barbula vincalis (Brid.). — Espèce calci-
cole ; abondante au-dessus des carrières du
Bas-Meudon.
Barbula convoluta (Hedw.). — Communie
dans les taillis et jusque sur les places de
Meudon.
Barbula rcvolula (Schw.). — Très voisine
de la précédente, mais beaucoup moins ré-
pandue; sur quelques murs auprèsde l'Obser-
vatoire.
Barbula sr/uarrosa (de Not.). — Stérile et
peu abondant, sur les tas de décombres au
bords du chemin des Gardes.
Barbula muralis (Hedw.). — Abondant
partout, sur les murs, les toits.
La Var. Incana moins commune.
Barbula subulata (Hedw.). — Bien fructifié
dans les haies à la lisière des bois.
Barbula papillosa (Wils.). —Abondant mais
toujours stérile sur certains arbres de l'allée
de TObservatoire.
Barbula locvipita (Brid.). — Sur quelques
arbres avec Barbula papillosa.
Barbula ruralis (Hedw.j. — Très commun
sur les toits, et le long des chemins.
Barbula ruraliformis (Besch.). — Abondant
mais stérile sur les murs du chemin des Gardes.
En plusieurs autres endroits.
Grimmia apocarpa(Hedvc). — Peu abondant
sur quelques rochers, dans le Haut-Meudon
et dans l'intérieur du bois.
Grimmia crinila (Brid.). —Espèce particu-
lière aux terrains calcaires. Fructifié sur les
murs le long des quais de la Seine. Parait
manquer dans le Haut-Meudon.
Grimmia orbicularis (B.E.). — Plusieurs
échantillons d'un Grimmia, recueillis sur les
murs me paraissent appartenir à cette espèce ;
malheureusement l'absence de nombreux ca-
ractères ne m'a pas permis d'étudier suffisam-
ment cette plante, pour la présenter comme
un échantillon authentique du G. orbicularis.
Grimmia pulvinala (Sm.). — Très commun
partout sous des formes très diverses.
Rhacomilrium canesceus (Brid.i. — Assez
commun mais sans fructifications dans les
bruyères des bois. C'est le seul. Rhacomi-
lrium : que j'ai rencontré dans cette partie des
environs de Paris. Tous les autres et VHcd-
wigia ciliata (Hedw.), qui les accompagne
abondent sur plusieurs autres points, notam-
ment dans la forêt de Fontainebleau aux
gorges de Franchard.
Zggodon viridissimus (Brid.). — Sur les ar-
bres dans les bois. Stérile.
Orthotrichum crispum (Hedw.). —Commun
et bien fructifié sur les arbres.
Orthotrichum Lyellii (H. et Tayl.). — Sur
quelques arbres au bord de la Seine.
Orthotrichum leiocarpum{h. E). — Même
station que le précédent.
Orthotrichum a [fine (Schr.). — Sur les ar-
bres des avenues et des bois, sous des formes
très diverses.
Orthotrichum tenelltnn (Bruch). — Sur tes
arbres de la terrasse ; fructifié.
Orthotrichum aiaphanum (Sch.). — Sur les
arbres des jardins à gauche du chemin des
Gardes et sur les peupliers près du lavoir de
l'étang de Villebon.
Tctraphis peliucida (Hedw.). — Au pied de
quelques arbres dans la partie marécageuse du
bois. Sans fructification.
Eucahjpla vulgaris (B. E.). — Sur les murs
et les talus dans le Haut-Meudon.
Ephemerum serratum (Hampe). — Sur la
vase dans la prairie des Fonceaux.
Physcomitrium piriforme (Brid.)( — Etang
des Fonceaux et dans plusieurs endroits le
long des ruisseaux.
Physcomitrium fasciculare (B. E.). — Sur le
revers des fossés au passage à niveau de
la gare.
Funaria hygromelrica (Hedw.). — Très
commun et très bien fructifié le long des che-
mins, au pied des murs et dans les clairières
des bois.
Bryum nutans (Schr.). — Sur les talus des
petits chemins au-dessus de la Seine.
Bryum argcnleum (L.|. — Commun partout,
même entre les pavés des rues.
Bryum erythrocarpum (Schw.). Dans les
bruyères en allant vers Bellevue.
Bryum alpiaum (L.). — Quelques touffes
stériles dans le haut des bois.
Bryum exspitilium (L.). — Assez commun
sur les murs et sur la terre.
Bryum capillare (B. E). — Plus commun
que le précédent et aux mêmes stations. Sou-
vent accompagné de sa variété cuspidatum.
Mnium undulalum (Hedw.). — Commun et
bien fructifié dans les endroits frais. En touffes
abondantes le long des ruisseaux.
Mnium affine fSchw.). — Assez commun au
milieu des herbes dans les bois. Stérile.
Mnium hornum (L.). — Abonde partout au
i 38
l ! M0ND1 DES l'i \ \ i i à
pied des arbres et sur les talus le long dus
routes
Mnium punctatum (B. E.). — Auprès d'un
petit pont non loin de l'étang des Fonceaux.
•omnium androgynum (Schw.) Assez
commun dans les endroits humides des bois.
Presque toujours garni de pseudopodes.
Bartramia [oui, nui (Brid.) — Une petite
forme stérile croit sur les rigoles et les fossés
auprès des étangs.
Bartramia pomiformis (Hedw.). — Fructifie
bien au bord des chemins et sur les talus en
tant vers Clamart.
Itrichum angustatum (B. E.). — Espèce
rare, en très bel état de fructification au.
dessus d'une carrière près du parc d'aérostation.
Se rencontre aussi sur quelques autres
points.
Pogonalum nanum iP. B.). — Sur la terre
des talus et dans les éclaircies des taillis;
espèce des terrains siliceux.
Pogonalum aloides (P. B.). - Commun
dans les bruyères et sur les talus souvent au
milieu des Polytrichs.
Polylrichum commune (L.). — Assez com-
mun le long des ruisseaux. Manque dans la
partie supérieure des bois.
Polylrichum formosum (Hedw. — Très
commun partout.
Polylrichum piliferum (Schr.). — Très
commun dans les terrains sablonneux décou-
\erts. Fructifie très bien sur tous les points.
J'ai recherché vainement dans les limites de
Meudon deux plantes intéressantes qui y ont
été signalées, le Diphyscium foliosum (Mohr.i
et le Buxbaumia aphylla (Holl) ; en revanche
je les ai rencontrées en très bon état et assez
abondantes dans la forêt de Fontainebleau.
Fontinalis anlipyrelica (L.) . Commun dans
la Seine, de Billancourt au Ras Meudon. La
variété Gigantea aux mêmes endroits que le
type,
Cryphsea heteromalla (Mohrj. — Sur les
arbres dans le bois des Fonceaux, et sur
l'avenue du château.
Veckera complanata (B. E.). -- Espèce très
variable et presque toujours stérile. Au pied
des arbres, dans les bois et sur quelques
rochers.
Veckera crispa ',Hedw.). — Sur quelques
arbustes auprès du carrefour de la Patte
d'oie. Rabougri et stérile.
Homalia Irichomanoides (B. E.). — Assez
commun sur quelques arbres et sur les pierres,
autour du parc de Chalais.
/ i UCOdon SCÏuroides (Schw.). —Très commun
sur tous les arbres mais presque partout
stérile.
Antitrichia curtipendula (Brid). — Une très
belle forme croit sur les troncs dans les bois
de Villebon en allant \ers Verrières.
Leskea Sericca (Hedw.). — Très commun par-
tout, sur les toits, les murs et les arbres.
Leskea polycarpa [Ehr.). — Au pied de
quelques arbres autour des Etangs et le long
des ruisseaux.
Anomodon viticulosus (H. et T.). — Commun
sur les racines des vieilles souches et au pied
des murs.
Climacium dendroïdes (B. E.). — Sur la
terre au pied des murs qui bordent l'étang de
Chalais. Stérile.
Isothecium myurum. (Brid.). — Alabase des
troncs d'arbres et sur quelques pierres dans
les bois. Espèce présentant de nombreuses
variations.
Thyidium tamariscinum (B. E.). — Sur la
terre et les souches dans les endroits frais.
Fructifie bien.
Thyidium abietinum (B. E.). — Quelques
échantillons stériles au-dessus de la route de
Sèvres
Hypnum lutescens (Huds.). — Sur plusieurs
points dans les haies et les broussailles le long
des chemins.
Hypnum salebroswm iHrTm.t. — Espèce rare
très bien fructifiée sur les bords d'une petite
fontaine près île l'étang de Trivaux.
Ihjpnum albicans (Neck.). — Peu commun
sur la terre, dans les bruyères des hauteurs de
Villebon et au dessus des carrières auprès de
Chaville.
Hypnum rulabulum (L.). —Très commum
partout sur la terre, les pierres et les racines
d'arbres
Hypnum velvlinum (L.). — Commun aussi
et très bien fructifié aux mêmes stations que
le précédent.
Hypnum populeum (Hedw.). — Sur quelques
pierres dans les rigoles et les ruisseaux qui se
déversent dans l'étang de Villebon. Fructifié.
Hypnum plumosum (S\v.). — Dans un ruis-
seau et sous un pont au carrefour d'Auber-
villiers.
Hypnum myoturoides (L.). —Stérile sur la
terre et au pied des murs, en allant du Bas-
Meudon, vers l'étang des Fonceaux.
Hypnum slriatum [Schr.). — Très commun
sur la terre et au pied des souches, dans les
endroits humide-
Hypnum speciosum (Brid.). — Espèce rare
et bien fructifiée sur des racines d'arbres dans
le petit marais de Fleurv.
Ihjpnum prœlongum (L.). — Assez commun
sur la terre et au pied des arbustes dans les
haies.
LE MONDE DES PLANTES
1 5g
Hypnum Stokesii (Turn.). — Çàet là au pied
des murs et sur les pierres dans les bois.
Hypnum lenellum (Dicks.). — Sur l'enduit
des murs dans les rues. Stérile.
Hypnum murale (Hedw.). — Mêmes stations
que le précédent, parait peu répandu.
Hypnum rusciforme (Weis.). — Espèce po-
lymorphe, commune dans les ruisseaux sur
les pierres et sur tous les terrains.
Hypnum alopecurum (L.). — Sur la terre et
les vieilles souches des talus ombragés et
humides.
Hypnum silesiacum (Selig.). — Sur les raci-
nes pourries de quelques arbres, le long du
ruisseau, vers l'étang de Villebon.
Hypnum denticuialum (L.). — Sur la terre
et à la base de troncs d'arbres dans les endroits
marécageux. Assez commun et fertile.
Hypnum serpens (L.). Espèce très variable
et commune partout sur la terre, les pierres et
racines d'arbres.
Hypnum sommerfeltii (Myr.). — Espèce
rare. Sur un pied de sambucus nigra (S.),
sureau, en face de l'étang de Villebon.
Hypnum chrysophyllum (Brid.). — A l'état
stérile sur les pelouses auprès de l'observa-
toire, aussi le long des chemins.
Hypnum stellalum (Schr.). — Dans les prai-
ries marécageuses auprès des étangs.
Hypnum riparium (L.). — Sur les bords de
la Fontaine de Villebon et sur les pierres des
ruisseaux.
Hypnum fluilans (B. E.) — Une forme sté-
rile, allongée et brune, me paraissant apparte-
nir à cette espèce ou à l'une de ses nombreu-
ses variétés, croit auprès de l'étang des Fon-
ceaux.
Hypnum cupressiforme (L.). — Très com-
mun partout. La variété cricelorum, sur la
terre dans les bois ; la var. : tectorum, sur les
murs, et la var. : filiforme, en tiges grêles et
pendantes sur les arbres dans les bois.
Hypnum molluscum (Hedw.). — Cette belle
espèce est commune sur la terre au pied des
murs dans les endroits ombragés.
Hypnum cuspidalum (L.'|. Très commun
partout dans les prairies humides.
Hypnum Schreberi (Wild.).— Assez commun
mais stérile sur la terre sablonneuse dans les
bois et les bruyères.
Hypnum purum (L.). — Très commun par-
tout et bien fructifié.
Hypnum splcndens (Hedw.). — Très com-
mun partout sur les talus dans les bois, sou-
vent associéà d'autres mousses.
Hypnum squarrosum (L.). — Très commun
Une forme beaucoup plus petite que le type
ordinaire croit dans les marais de Fleury.
Hypnum loreum (L.). — Sur la terre dans
les bruyères.
Hypnum triquetrum (L.). — Très commun
mais rarement fructifié.
Hypnum brevirostrum (Ehr.) — Sur les
pierres et les talus des fossés dans les bois.
SPHAIGNES
Sjihngnum cymbifolium (Ehr.). — Commun
dans les marais et les prés humides.
Var. Cùnc,esium (Schp.|. Touffes plus com-
pactes et moins élevées ; au bout de l'étang
des Fonceaux.
Sphagnum subsecundum (N. et H.) — Aux
mêmes endroits que 5. cymbifolium.
Sphagnum aculifoli u m (Ehr.). — Aussi ré-
pandue que les précédentes et aux mêmes
stations.
Les variétés que présentent les sphaignts,
suivant la nature du terrain la profondeur
des marais ou leur état d'humidité ou de sé-
cheresse, sont très nombreuses. Il serait diffi-
cile de les soumettre à une classification ri-
goureuse.
J'avais l'intention de joindre à cette liste
celle des Hépatiques des environs de Paris,
mais la nécessité d'observations multipliées m'a
fait remettre la publication de ce travail à une
date ultérieure.
Beaucoup d'espèces découvertes dans les
savantes herborisations de M. Roze et Bes-
cherelle, particulièrement dans les Hypnacées,
ne sont pas signalées ici, je n'ai pu les retrouver;
mais plus tard, je pourrai si l'occasion se
présente, fournir un supplément pour les ri-
chesses bryologiques de Meudon et de la flore
parisienne que je n'ai pas rencontrées jusqu'à
ce jour.
Flore de Riom (Deux-Sèvres) 1893-1894
Aquilegia vulgaris L. — Les Fontaines.
Delphinium ajacis L. — Moissons.
Caltha palustris L. — Les Fontaines.
Tludiclrum minus L. — Assez commun dans
les champs.
Thalictrum flavum L. — Bords de la Dive
à Mazières.
Adonis flammca Jacq. — Moissons.
Ranunculus trichophyllus Chaix. — Dans
la Dive.
R. aquatilis L. variété homoiophyllus
Lloyd. — Dans la Dive aux Fontaines.
R. chaerophyllos L. — Theil,
R. philonolis Retz. — Mazières.
Papavcr argcmone L. — Moissons, à Jou-
met.
P, dubium L. — Le Bout.
6o
I E MONDE l>FS PLANTES
P. hispidum L. — Le Tuffaut.
Fumaria parviflora Lam. —Moissons.
\[\ irum perfoliatum L. — Çà et là, dans
les champs.
Neslia paniculata Desv. — Çà et là, dans
les champs.
Calepina Corvini. Desv. — Le bout.
Isatis tincloria L. — La Guessonnière et la
Martinière.
Hutchinsia petraea Brown. — Champs pier-
reux.
Alyssum calycinum L — Lieux secs.
Draba muralis L. - Route de Couhé-
Verac.
Cardamine uclicola Jord. — Mazières.
Nasturtium sylvestre R. Br. — Bords de la
Dive.
Sisymbrium supinum L. — Graviers de la
Dive. surtout au pont de la route de Yançay.
Sisymbrium asperum L. — Mazières.
Diplo Iaxis viminea DC. — Chemin neuf de
Chabane.
Viol'i pralensis Koch. — Prairies humides
île Mazières.
Saponaria vaccaria L. — Champs au-dessus
de Chaumepela .
Cucubalus bacciferas L. — Haies, lieux frais.
Spergularia segetalis Fcnzl. — Champs a la
lisière la foret de St-Sauvant.
Spergularia rubra Pers. — Champs à la
lisière de la foret de St-Sauvant.
Holosteum umbellatum L. Forme à tiges
glabres. — La Guessonnière et Joumet.
Cerastium arvense L. — Route de Couhé et
de Messe.
Allhaea cannabina L. — Dans les haies,
route neuve de Chabane.
Hypericum perjoratum L. — Champs.
Hypericum lincolatum Jord. — Champs.
Hypericum monlanum L. — Bois.
Androsaemum officinale Ail. — Bois frais et
aux Héronières, commune de Couhé, non loin
des limites de la commune de Riom.
Géranium pusillum L. — Bords des che-
mins.
U. modestum Jord. id.
Oxalis stricta L. — Theil.
Rhainnus catharlicus L. — Bois.
Qenisla pilosa L. — Bois de la Barauderie
et pré du Tuffaut.
G. sagillalis L. — Bois delà Caillette.
Cylisus supinus L. — Bois de la Caillette.
Ononis nalrix L. — Coteau sec près du
bourg en face du grand pont.
\fedi 'ago ambigua .lord. — La Guessonnière
et le Bout.
Melilolus altissima Lois. — Haies, lieux
frais.
Trifolium resupinatum L. — Mazières.
1.01ns tenuifûlius Reich. — Bords de la Dive.
Istragalus glycyphyllos L.— Bois de la Cail-
lette.
Coronilla ssorpioides Koch. — Route neuve
de Chabane.
I icia cracca L. — Moissons à Joumet.
Ervum tetraspermum L. — Le Fouilloux.
Ervum gracile DC. id.
PiSUm arvense L. — Moissons et haies à la
Caillette.
Lalhyrus sphaericus. Retz. — Cloutiron.
Orobus niger L. — Le Fouilloux,
Orobus albltS L. — Prairies le long de la
Dive.
Fragaria rollinn Ehrh. — Bois de la Gues-
sonnière.
EpiloHum monlanum, s.-esp. lanceolatum
Seb. et Maur. — Murs du parc du Bout.
Cireaea luleliana L. — Lieux frais au Tu-
ffaut.
Herniaria glabra L. et hirsuta L. — Gra-
viers de la Dive.
Sedum minanllutm Bast. — La Coirau-
dière.
Tordylium maximum L. —Haies, de Jour-
met à Mazières.
Pelroselinum segetum Koch. —Mazières,
devant la ferme.
Oenanthe fistulosa. L. — Lit de la Dive.
(inliiini constrictum Chaub.. — Mazières,
prairies.
Inula brilannica L. — Bords de la Dive.
Initia salicina L. — Prairies de Mazières.
Filago gallica L. — Theil.
Achillea plarmica L. — Bords de la Dive.
Scnccio pralensis Richt. — Prairies, le long
de la Dive.
Cirsium anglicum DC. — Prairies de Ma-
zières.
Cenlaurra scabiosa L. — Moissons.
Picris hieracioides L. — Assez commun.
Helminlhia echioides Gaertn. — Mazières.
Tragopogon pratensis L. — Chemin neuf de
Chabane.
Chondrilla juncea L. — Moissons.
Lacluca saligna L. Moissons.
Lacluca perettnis L.— Moissons, à Joumet.
Crépis pulckra L. — Champs secs.
Campanula persicifolia L. —Bois de Chau-
mepela.
Uonolropa hypopilys L. — Lisière de la foret
de St-Sauvant.
Sa moins Valerandi L. — Le Tuffaut,
Vinceloxicum officinale Mœnch.— Commun
dans les champs.
Genliana pneumonanlhe L.— Chabane.
Cynoglossum officinaleL. — Mazières.
LE MONDE DES PLANTES
1O1
Myosotis repens M. et K. — Lit Je la Dive.
Litkospermum officinale L. — Mazières.
Lith. purpureo-caeruleum L. — Bois.
AnchlLSCL ilalica Retz.— Champs.
Echium Wierzbickii Habrt — Le Bout.
Physalis alkekengi L — Le Bout.
Hyosciamus nigcr L. — Le Bout.
Melampyrum cristatum L. — Bois de la
Caillette et la Roche Goupillaud.
Gratiola officinales L. — Bords de la Dive.
Antirrhinum orontium L. — Champs.
Veronica praecox Ail. — La Guessonnière.
V. anagallis L. — Lit de la Dive.
V. anagalloides Guss. — Lit de la Dive.
Orobanche amelhyslea Thuil. — Coteau sec
en face du grand pont.
0. ramosa L. — La Rigaudière.
Lalhraea squanxmaria 1..— Les Fontaines.
Nepeta cataria L. — La Rigaudière.
Stachys cjcrmanica L. — Lieux secs.
Slachys alpina L. — Lisières des bois.
Ajuga gcnecensis L. — La Guessonnière.
Tcucrium scordium L. — Tapisse en été le
lit desséché de la Dive.
Teucrium montanum L. — Bois de la Cail-
lette.
Polycnemum majus Braun. — Route de
Couhé.
Aristolochia clcmatilis L. — Chemin neuf
de Chabane.
Euphorbia plalyphyHos L. — Haies à Ma-
zières.
E, angulata Jacq. — Lisière de la foret de
St-Sauvant.
E. Lathyris L. — Les Barres.
Salix fragilis L. — Bords de la Dive.
Alisma ranunculoides L. — Mazières.
Al. lanceolatum With. — Joumet.
Bulomus umbellalus L. — Chabane.
Galanlhus nivalis L. — Bois de Chante-
grelet.
Epipactis latifolia Ail. — Bois.
Orcliis bifolia L. — Bois de la Caillette.
Orchis paluslris Jacq. — Prairies de Maziè-
res et de Chabane.
0. hircina Sw. — Bords des chemins.
Accrus anlropophora R. Br. — Le Bout.
Rauranita paludosa Grelet (i). — Pré
(t) Rauranita paludosa Grelet : « Fleurs purpu"
rines, presque régulières, réunies 22 environ en
épi lâche ; périgone double, ordinairement à G
divisions à peu près égales, concolores, libres et
peu étalées ; l'extérieur formé de 3 pièces sem-
blables, ovales ou ovales-lancéolées; l'intérieur à
3, souvent à 4 pièces à peu près semblables, ridées,
entières ou légèrement érodées, ne dépassant pas
les divisions extérieures. Ovaire non tordu, ou un
peu contourné au sommet. Bractées nerviées, éga-
lant ou dépassant l'ovaire; les supérieures colorées,
marécageux un peu au-dessous de la métairie
de Mazières (Orchidée trouvéele 14 juin 1895).
Muscari bolryoidcs DC. — ' (Signalé par
Sauzé et Maillard). Pas retrouvé.
Juncus compressus Jacq. — Mazières.
Juncus oblusiflorus Ehrh. — LcTuff'aut.
Juncus rauranensis Sauzé et Maillard (2).
— (Signalé par eux dans les prairies de Ma-
zières.
Juncus striatus Schou. — Je l'ai trouvé
au lieu précis où Sauzé et Maillard avaient si-
gnalé leur Juncus rauranensis et je n'ai vu, à
cet endroit, aucun échantillon ayant les ra-
meaux lisses.
Carex dislicha Huds. — Chabane.
C. divulsa Good. — Bords des chemins.
C. panicea L. — Commune dans la prairie
de Mazières.
C. tomentosa L. — Commun dans la prairie
de Mazières.
Bromus asper L. — Bois humides.
Alopccurus fùlvus Smith et A. gcniculalus
L. — Lit desséché de la Dive.
Briza minor L. Le Bout.
L. J. Grelet,
membre de 1 Académie internationale de Géographie
Botanique et Je la Société Botanique des Deuv-Sèvres.
Herborisations Saithoises (1896-1897)
Glematis viticella — L. Sargé : en voie de
naturalisation dans une haie sur la route du
Mans, au bord du ruisseau du Monnet et non
loin du chemin de St Pavace (H. Léveillé et
R. P. Vaniot). Le Mans : bord du canal des
Planches (L. Déan).
les inférieures longues, foliacées. Feuilles vertes,
lancéolées linéaires, aiguës, canali culées, nerviées,
les deux inférieures courtes et étroites. Tige
droite, raide, feuillée, anguleuse, peu hstuleuse.
Tubercules assez gros, ovoïdes.
(Bulletin de la Société Botanique des Deux-Sèvres,
année 1S94, p. 36 et suivantes).
(1) Juncus rauranensis S. et M. : — «Fleurs d'un
brun foncé, médiocres, 4-10 en glomérules peu
nombreux, sur des rameaux dressés, lisses, for-
mant une anthèle peu étalée. Périgone à divisions
égales, lancéolées, longuement acuminées, dres-
sées.Capsule brune, ovoïde-lancéolée, trigone, lon-
guement atténuée en bec dépassant beaucoup le
périgone. Feuilles cylindracées-comprimées, fistu-
leuses, noueuses. Tiges de 3-5 décim., feinllées,
dressées lisses. Souches à rhizomes traçants.
y juin juillet. » (Flore des Deux-Sèvres par Sau^e
et Maillard, t. 1 1, p. 3ai"J.
Deux plantes nouvelles, pour les Deux-Sèvres,
tiouvées à Riom en 1894 :
Trigonclla corniculata L. — Coteau sec, près du
bourg, en face le grand pont.
Bunias erucago L. — Coteau sec, près du bourg,
en face le grand pont.
I 62
LE M O X D F. DES PLANTES
Fumaria capreolata L. — Le Mans :
Sainte-Croix : chemin de Pecquenardièrej
in K. P. Vaniot).
Géranium pyrenaicum !.. — Le Mans :
route de Paris en lace les Sablons (R. P, Va-
niot .
Impatiens balsamina L. — Le Mans :
jardins du quartier Saint-Vincent et de la rue
de Ballon (Charbonni w I
Oxalis corniculataL.— Le Mans : Sainte-
Croix, à l'extrémité du chemin de Sinault,
4 juillet (S. Savouré et II. Léveij i
Hypericum montanum— L. Saint-Geor-
ges-le-Gaultier (Rousseau).
^gopodium podagraria L.— Le Mans :
Sainte-Croix : chemin de Pecquenardière,
2ô juin (H. Léveillé et R. P. Vaniot).
Erica tetralix L. — f. alba Sweet. — Fo-
rêt de Bercé : aux environs de Saint Hubert.
I' iufreton).
Orobanche galii Vauch. — Le Mans : che-
min de l'Epau, prés Toile Blanche, 12 juin
[H. Léveillé); pré au bord de la Sarthe, au
delà du moulin de Saint-Georges, ïi juin
(H. Léveillé et R. P. Vaniot); pré bordant le
chemin de la vallée de Saint-Biaise, au-dessous
de Saint-Biaise. 3 juillet (A. Gentil et H. I.i -
VEILLÉI.
Scilla autumnalisL. — Saint-Georges-le-
Gaultier (Rousseau 1.
M. Dean a en outre rencontré à l'état de
plantes adventices croissant au Mans : Saint-
Gilles : décombres au milieu des prés de cha-
que côté de la route de Saint-Georges, les es-
pèces suivantes :
Centaurci solstitialis I.., Phalaris canarien-
sis L., Anarrhinum bellidifolium Desf., An-
dryala integrifolia L., Géranium nodosum L.,
Hypericum montanum L. : Cette dernière
espèce croissait dans un chemin gravé avec
des décombres, et avoisinant les prés. Il a en
outre trouvé dans les chaintres d'un champ à
Saint- Pavace 'Bupleurum protractum L. et
Saponaria vaccaria L.
ESSAI
sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires
PAR
Marius CAPODURO
Membre Je 1 Académie Internationale de Géographie
lique et de l'Association
pour la protection des Plantes
• Suite
Bouligoulo
Certains petits champignons
Agaricus
Certains petits champignons domestiques
du genre Agaricus qui poussent au pied ou
sur le tronc de vieux arbres sont ainsi nom-
més dans bien des localités du Midi probable-
ment parce qu'ils ne manquent pas de ressem-
blance avec le nombril, soit par la forme du
chapeau, soit par leur petite dimension.
Or, en provençal le nombril est appelé em-
bourigo. et bouligoulo n'est qu'une altéra-
tion et un diminutif d'embourigo.
Boumbardelier
Sureau Noir
Sambucus nigra L.)
L'étymologie de Sambucus, sureau, a été
souvent contestée. Les uns veulent que Sam-
bucus vienne de Sambuca. instrument de
musique des anciens qui était construit avec
!e bois de sureau. D'autres estiment que sam-
bucus dérive de Sambyx. nom de l'inventeur
de l'instrument. Mais toutes ces étymologies
sont fort douteuses et des plus controversées.
Plus pittoresque est le terme provençal de
boumbardelier sous lequel on désigne assez
souvent le sureau noir et qui répond à une
idée bien nette de l'usage que font les enfants
des tiges de cet arbuste. On sait en effet qu'ils
excellent à confectionner très habilement, en
retirant la moelle, de petites bombardes : en
provençal boumbardélo.
D'où le nom de boumbardelier donné au
sureau noir.
Le sureau est encore assez fréquemment
appelé en patois sambequiè, mais alors ce
n'est pas en particulier au sureau noir que ce
nom s'applique, mais aux différentes espèces
de sureaux.
Boumet dé capelan
(Fusain, bonnet de prêtre, Ail a toupet)
{Evonymus Etiropaeus L. — Muscari
comosum Mil]
Vulgairement dénommé en français bonnet-
de-prêtre, Y Evonymus Europaeus porte le
même nom en provençal. 11 est fait allusion
au fruit charnu dont les quatre ou cinq valves
loculicides, au moment de la déhiscence,
affectent plus ou moins exactement la forme
d'un bonnet de prêtre (capélan).
A Flassans • Var) le nom de bounet dé capé-
lan est donné au muscari à toupet, pour la
même raison.
Bourtoulaigo. Bourtouraïgro.
Pourpier cuit i\ é.
[Portulaca oleracea I ..
C'est le Portulaca oleracea que l'on appelle
bourtoulaigo et encore bourtouraigro,
vocables qui paraissent être une agglutination
des mots boutoun aigro. littéralement bou-
ton aigre.
I.E MONDE DES PLANTES
[63
En effet les jeunes pousses de cette petite
plante que l'on mange en salade, le plus sou-
vent après les avoir fait bouillir ou mace'rer
dans du vinaigre, ont une pointe d'aigreur ou
d'àcreté assez agréable au palais.
Par analogie, on a appelé bourtoulaïgo
dé mar une salsolacée des rivages Obione por-
tulacoides, dont les feuilles, bien que glauques,
se rapprochent plus ou moins du pourpier
comestible.
Bramo fam.
Ibéride à feuilles penne'es.
(Iberis pinnata Gouan)
L'Iberis pinnata, ainsi appelé, porte aussi
les dénominations provençales de blanchoun.
egos, teraspic, mais aucune n'est sans doute
aussi curieuse que celle de bramo fam.
Nous nous sommes longtemps demandé ce
que cette expression qui peut se traduire en
français par cette autre équivalente : qui crie
la faim, criera la famine, pouvaitbien signifier-
Est-ce parce que cette mauvaise crucifère se
propage et se multiplie avec rapidité dans nos
moissons et y cause beaucoup de ravages en se
développant et en épuisant le sol au détri-
ment des céréales cultivées ? Telle est l'hypo-
thèse que nous avons émise et que le simple
récit d'un brave paysan de Rousset
(Bouches-du-Rhône) est venu confirmer.
<r Cette mauvaise herbe, nous dit-il dans sa
langue maternelle, est très commune dans les
blés au mois d'avril et de mai où elle
occasionne de réels dommages et compromet
sérieusement la récolte au point de faire crier
à lafaminesi on ne venait à en débarrasser, en
partie au moins, les champs qu'elle envahit. »
Son petit raisonnement ne manquait pas de
logique et il conclut par ce sorite spécieux
autant que laconique : « le blé donne la
farine, la farine, le pain; sans blé pas de pain
sans pain la famine. »
La dénomination de bramo fam donnée
par les paysans à cette plante est donc pleine-
ment justifiée et mérite d'être retenue.
Bramo vacco.
Colchique d'automne, Tue-chien, Dame-nue
Veilleuse.
(Colchicum autumnale L.)
Encore appelé estranglo chin, le colchi-
que d'automne est plus connu sous le nom de
bramo vacco. C'est une plantï irritante qui
a souvent produit des empoisonnements sur
les petits herbivores.
On prétend que le principe toxique de cette
espèce, peut avoir raison d'un chien, d'un
mouton ou d'une chèvre.
Sur une vache l'effet produit ne serait plus
si prompt ; l'animal éprouverait un malaise
intérieur assez grand qui le pousserait malgré
lui à beugler (bramar). Mais généralement
cette plante n'est pas broutée par les rumi-
nants.
Dans quelques localités, le nom de bramo
vacco est donné à la gratiole, vulgairement
appelé herbe au pauvre homme.
Brus, brugas, brus fer
Les bruyères en général. — Le rouvet.
\Erica — Osyris alba L.)
Ainsi sont dénommées les différentes espè-
ces de bruyères, particulièrement la bruyère
commune. Le terme de brus est peut-être
plus usité. Quant au brus fer ce n'est pas
une bruyère ni même une éricacée; c'est
VOsyris alba, sanlalacée qui abonde le long
des cours d'eau.
Il est probable que l'aspect général de la
plante qui, se rapproche quelque peu du faciès
des bruyères, lui a valu ce nom.
Marius Capoduro.
Un coin de la Mayenne
La publication en cours de notre Supplé-
ment à la Flore de la Mayenne dont le début
à déjà paru et dont ilparaitra une notable partie
le ier janvier prochain (in Bull, de la Soc. d'A-
gric. Sciences et Arts delaSartiie)nous dispense
de donner le compte rendu des herborisations
qui se poursuivent sans relâche dans cet inté-
ressant département et de publier des listes
de plantes rares ou de localités nouvelles.
On nous permettra cependant de faire ex-
ception pour cette fois à raison de l'impor-
tante collecte que nous avons faite en deux
heures environ dans un coin jnsque-!à inex-
ploré de la Mayenne.
Le 27 au matin, nous prenions le bateau à
vapeur qui fait le service entre Angers et
Château-Gontier et après 4 heures de voyage
entre les rives fleuries et pittoresques de la
rivière littéralement bordée des fleurs blan-
ches du Ranunculus diversifolius Gilib, et des
fleurs rouges du Ljchnis diurna Sibth, nous
prenions terre à Daon et nous nous mettions
en quête du Chamagrostis minima Bork. si-
gnalé à Daon, sur le chemin de Querré à 5oo
mètres du bourg, par Duclaux dans le catalo-
gue de i838. Déjà nos recherches précédentes
dans cette localité avaient échoué. Nous
avons cette fois encore recherché minutieuse-
ment et méthodiquement cette plante. Nos
recherches à l'endroit précis et pourtant sa-
blonneux où elle avait indiquée ont été
vaines ; bien que la présence de cette espèce
dans ce seul point où on l'ait indiquée ne soit
I
MONDE DES PLANTES
;i elle existe(? i elle doit y être
fort rare,
Nous avons cependant trouvé sur le vieux
ch( min Je Querré: Silybum marianum Gaertn.
Ranunculus flabellatus Desf., Orchis lati/olia
L., Fumaria 'Boraei .lord. F. Bastardi lier.
Tiarbaraea intermedia Bor. f. recurva Corb.
.l/Y.j caryophyllea L.
La soirée nous réservait heureusement une
compensation. En face de Daon s'élèvent des
hauteurs rocheuses, boisées et ombragées, des-
quelles coulent d'abondantes sources formant
a leur pied un ruisseau qui entretient une
fraîcheur et une humidité constante, station
éminemment favorable à la végétation des
plantes. Ces hauteurs dépendent de Ménil. A
leur pied court le chemin de halage que nous
avons suivi jusqu'à Ménil.
Or sur ces hauteurs ou à leur pied nous
avons trouvé successivement :
Lychnis diurna Sibh. : Doronicum plantagi-
neum L. ; hulula maxima DC. ; Laminai sa
leobdolon Crantz. ; Rubus ideteus L. ; Pyrus
torminalis Ehrh. ; Cardamine silvatica Link,
type, en superbes exemplaires. ; Lepidium cam-
pestre R. Br. ; Corydalis claviculata DC. •'
Melittis melissophyllum. L.; Senecio aquaticus
Huds. type. ; Orchis lati/olia L. ;
Au bord de la rivière :
Salix triandra L. ; Salix fragilis L. ;
Sur le talus voisin :
Cardamine impatiens L.
Dans une mare un peu au delà du moulin de
Fourmusson : Ranunculus diversifolius Gilib.
Entre la mare et la rivière :
Roripa pyrenaica Spach.
Dans la prairie :
Orchis ustulata L.
Malheureusement l'heure avançait et nous
dûmes nous arracheràces parages enchanteurs.
C'est a notre connaissance, après les landes
du moulin du Fourneau en Pré-en-Pail et
celles de Malingue en Melleray, une des loca-
lités les plus riches de la Mayenne. Nous ne
parlons pas en erlct des espèces déjà connues
à Daon, telles, Corydalis solida Smith. Nar-
dnms Lachenalii Godr. etc.,
( >n v ti i iu\ l' selon nous :
Sibthorpia europasa, Ribesrubrum L. Chry-
sosplenium oppositifolium !.. Cardamine ama-
ra I... Paris quadrifolia L., Euphorbia dulcis;
et probablement Eypericum montanum L.
lui tous cas ces dernières espèces doivent y
être l'objet d'attentives recherches.
III .1 \ ruai' .
Bibliographie
Ergebnisse der Durchforschung der
schlesischen Phanerogamen flora im
Zahre 1896, E. Fiek et Tu. Schube.
Recherches anatomiques et taxino-
miques sur le Rosa berberifolia. Pallas.
Hulthemia berberifolia Dmrt.) Paul Parmen-
tier. Il ressort de cette étude que cette plante,
contrairement à l'opinion de M. Crépin et
d'autres nombreux botanistes, doit être rat-
tachée au genre Rosa. Cette espèce, à feuilles
unifoliolées et sans stipules, possède tous les
caractères anatomiques distinctifs du genre.
M. Parmentier propose de créer pour cette
tonne très nettement distincte du genre Ros&
un sous-genre ou subdivision des Extipulees.
M. Parmentier prépare un immense et con-
cluant travail sur les Rosa, travail bien docu-
menté, appuyé de milliers de dessins anato-
miques. Nous en attendons impatiemment
l'apparition.
Noms patois et emploi populaire des
plantes delà Savoie. )>' Ait". Chabert.
Revue de la Flore médicinale et vété-
rinaire populaire du nord de la France.
B. Riomet. La publication de cette œuvre de
vulgarisation se poursuit sans interruption.
Bemerkung zur systematischen Stel-
lung derGattungMeliola. Fedor Bocholtz
(Remarque sur la place du genre Meliola dans
la classification).
Zur Entwickelungeschichte der Tube-
raceen. F. Buchol.tz.
Supplément aux Muscinées du dépar-
tement de la Manche L. Corbière.
Compte rendu botanique de l'excursion
faite le 28 juin 1896 à Salleset à Facture.
,1. Neyraut.
Herbarium normale conditum a F.
S- un, r/. dein continuatum a K. Keck, nunc
editum per J. DSrfler. Schedae ad centu-
riam XXXII.
Notice biographique sur Jean-Lousi
Lucand 1" F. X. Gn.tor.
Horticulture fruitière, potagère et d'a-
Srément. E. Rigaux.
Revue des Revues
Flora del Vallès. D1 l>. Ji inCadi \ u t. in
'Bol. de la real Acad de Cienc.y Art de "Bar-
celone. )
Classification et distribution des es-
pèces européennes du genre Mathiola
(suite». P. Conti : ! in 'Bulletin de l'herbier
Huissier Tome Y. N° 5)
LE MONDE DES PLANTES
l65
Bausteine zu einer monographie der
Convolvulaceen (à suivre). IIans Hai.lier
(ibid.).
Note sur un nouveau Cycadeosper
mum de 1 oxfordien. René Maire (ibid.).
Note sur quelques Potamots rares de
la flore franco- helvétique. Antoine Ma-
gnin (tome V. N° 6)
Une plante myrmécophile nouvelle
[Scaphopelatum Thonneri de Wild. et Th.
Durand). De Wildeman (ibid.).
Gooringia a new genus of Caryophyl-
laceae, Frédéric Williams (ibid.).
Les Saussurea du Japon A. F ranch et,
(Tome V, N" 7.)
Symbolae ad bryologiam Jamaicen
sem. Cari. Mïiller (ibid).
Zweineue Eulophia-Arten. F. Kranzlin ,
(ibid). — (E. Junodiana. E. aured)
Une nouvelle espèce de Momordica du
Sambèse. A. Cogniaux (ibid.) — (M. fas-
ciculata).
Isoyprum et Coptis ; leur distribution
géographique. A. Franchet. (in Journal de
'Botanique, 1 Ie année, nos. 9-1 5).
Second mémoire sur la production
sexueile des Ascomycétes. P. A. Dangeard
(in Le Botaniste 5emc série, F. 6. Année 1897).
Du rôle de l'histologie dans la classi-
fication des spores chez les champignons
P. A. Dangeard (ibid.).
Sur l'embryon des Cypéracées. A Di-
drichsen (in Journal de botanique de Copen-
hague V. 21. F. 1. Année 1897.)
Contribution à la Flore de l'île Jan-
Mayen. Ostenfeld-Hausen (ibid.).
Contributions to the flora of . Iceland.
Th. Holm (ibid.).
Contributions mycologiques. E. Ros-
trup. (ibid.).
Sur l'existence de "cystolithes rudi-
mentaires" silicifiés chez quelques Lo-
ranthacées. F. K. RAVN(ibid.).
Catalogue des plantes vasculaires de
l'Ille-et- Vilaine, Ch. Picquenard (in 'Bull,
de la Société des Sciences, Natur. de l'Ouest de
la France. (Tome 7, n° 2) Nombre d'espèces :
InSd.
Description de deux nouvelles espèces
de Discomycètes du genre Lachnea.,
Boudier (ibid).
Bryologia Provinciae Sehen-si Sinen-
sis.C. MuLLER(in Nuovo. giornal botanico ita-
liano. V. IV. n° 3.)
Sopra due forme nuove di Hemerocal-
lis e sopra alcuni Lilium dello Cina.
E. Baroni (ibid.1.
Considerazioni sul génère Fumaria a
su alcune forme italiane dello stesso. !..
Nicotra (ibid). D'après ce travail la Flore ita-
lienne renferme les espèces suivantes : F. ca
preolata L., F. Gussonii Boiss., F. agraria
Lag., F. officinalis L., F. micranlha Lag., F.
parviflora Lamk. — Mais dans un récent travail
paru au Monde d:s Plantes de juillet dernier,
M. Parmentier a magistralement démontréque
le .F. agraria, Lag. rentrait dans le F. capreo-
lata L. Il en est de même du F. Gussonii Boiss.
qui rentre dans le F. muralis, lequel n'est lui-
même qu'une variété du F. capreolata. M. Par-
mentier et nous réunissons sous le nom de
F. grammicophylla Levl. et Parm. les F. mi-
crantha Lag. et parviflora Lamk. La Flore ita-
lienne comprend donc, en fin de compte, les
espèces F. capreolata L., F. officinalis L..
F. grammicophylla Levl. et Parm. On n'y
trouve par F. spicata. L'auteur avec raison ne
distingue pas spécifiquement F. Vaillanlii
Lois, du F. parviflora Lamk.
Tetrameria fiorale nell'Ophrys ara-
nifera. L. Nicotra (in Bull. del. Soc. bot.
ital., 1807, n°4.)
Nota preventiva sopra una mia rivista
critica délie specie italiane del génère
Ranunculus. G. Pons (ibid).
Notice sur les Roses recueillies dans
la province chinoise du Shen-si par le
P. Giuseppe Giraldi de 1890 à 1895.
F. Crépin (Ibid.) — R. multiflora Thunb.,
R. moschata Herrm. R. micranlha Crép. R.
indicaL.,R. 'Banksiae R. Br., R. macrophylla
Lindl., R. Giraldii sp. nov., R. Biondii ap.
nov., R. xanthina Lindl., R. sericea Lindl.
R. microphj'lla Roxb.
Sur la découverte de plusieurs genres
et espèces nouvelles pour la flore espa-
gnole, Gandoger (in 'Bull, de la Soc. bot. de
France, t. XLIII, p. 681.) — De la communi-
cation de M. Gandoger, il résulte que l'Espa-
gne est le paradis des botanistes, ce qui n'a
rien d'étonnant si l'on considère, et la situa-
tion géographique de ce pays et" l'absence
presque complète de botanistes militants pré-
cisément sur les points les plus riches de ce
beau pays. Parmi les genres nouveaux signa-
lons le Neurada procumbens L. nouveau non
seulement pour l'Espagne, mais encore pour
l'Europe.
Note sur deux espèces nouvelles
d'Oreorchis E. Ach. Finet (Ibid p. 697.) —
O. Fargesii, O. unguiculata (an gen nov. ?)
Note sur une Cuscute du Turkestan
(C. Lehmanr.iana Bunge.) Max Cornu. (Ibid.
p. G99.)
Tableau analytique des Euphrasia de
la flore française. Ern. Malinvaud (Ibid.
p.l)
i . !■:
MONDI DES PLANTES
p. 721). Résumé au point de vue des espèces
■ de la monographie du Professeur
Wettstein. Nous faisons toutes nos réserves au
sujet du nombre des espèces (87 et nouscrai-
îs que l'auteur n'ait trop sacrifié à l'ana-
cet écueil des monographes Voici la
liste des espèces françaises :
/•;. pectinata Ten.; E. tatarica Fisch., /•.'-
stricta Host., E. brevipila Burn. et Gr., E.
nemorosa (Pers.) Gremli., E. occidentale
Wettst., E. cebennensk B. Martin. E. gracilis
Pries., /•-'. minima Jacq., E. Willkommi^
Frevn.. E. hirtella .lord.. /•.'. Rostkoviana
Havne. /-.'. campestris .lord.. /•.'. montana
;.. A', a/pina Lamk., E. salisburgensis
Funck.
Sur les Phanérogames sans graines
formant la division des Inséminées. Pu.
Van Tf.ghem. (Ibid . t. XLIV, p. 99.)
Aconits à fleurs jaunes de l'Auvergne^
E. Gonod d'Artemare (Ibid. p. 1 3g.)
Flore de l'île de Lesbos. Palé< -
C. Candargy (Ibid p. 140. 1 — Espèces nou-
velles : Jwiats lesbiacus, Ornithogalum eury-
phyllum, 0. praeumbellatum, Allium pruino-
-11111, ••/. compactum, •/. aristalum, -1. fastï
giatum, aî.hirtovaginum, Tulipa Theophrasti,
Chamaemelùm lesbiacum, Helichrysum sul-
reum.
Gymnospermicas de flora portugueza.
li'.l.A. Henriques (m Bol. Soc. Broc, vol
XIII. p. 65.)
As Liliaceas de Portugal. Ant. Xav.
Pereira Coltinho (Ibid. p. 71.)
Enumeraçao de Plantas colhidas nas
illas de Cabo Verde. J. A. Cardoso (Ibid.
p. i3o.)
Enumération des Algues des îles du
Cap vert. E. Askenasy (Ibid. p. i5o)
Polygoneae da flora Portugueza. Joaq.
I.E Mariz llbid. p. 1 76).
Cbservacôes phaenologicas feitas em
Coimbra em 1894, 95 et 96. A. F. Moller.
( Ibid.).
Contributions à la flore du Limousin,
1, inod d'ARTEMARE in Rente scient, du Li-
mousin ^ vol. V. n" 54).
La Mercuriale etses galles, abbe Pierre
in Rev. Scient, du Bourbonnais et du Cent,
de la Fr., n" 1 14. vol. Xi.
Les champignons parasites de l'homme
A. AcLOQUE, lin Cosmos 46^ année, 22 mai
.897.)
Plantes hypocaipogées. V. Brandicourt
(Ibid, 26 juin et 3 juillet 1897.)
Les tilleuls au point de vue botanique
sylvicole. industriel et médicinal. \ 1
Larbalétrier. (Ibid, 26 Juin.)
Les chrysanthèmes. Origine. Histoire
Culture. R \.,onin 'Bulletin delà Société d'Hor-
lie. de la Sarthe, t. XIII. p. i63
The Cape remedy for Dysentery [Mon-
sonia ovata Cav. P. Mac-Owan (in Asri-
cuit. Jour. of. theCape of Good Hopc, \b rnay
|S'.C-
Le Stilbum Buquesti, Champignon dé-
veloppe sur une guêpe in Naturaliste. i''.luin
-
Les plantes dans l'antiquité : légendes
poésie, histoire etc. N. Santini de Riols
(Ibid. i5 juin).
Revue des Sociétés savantes
Académie des Sciences de Paris
Sur une maladie des Orchidées eau
sée par le Glocsporium macropus Sacc. L.
Mangin. {Séance du m mai).
Signification de l'existence et de la
symétrie des appendices dans la mesure
de la gradation des espèces végétales,
Chatin [Séance du \- mai).
Rôle des tanins dans les plantes et
plus particulièrement dans les fruits,
C. Gerber ilbid.j
La lunure du chêne, E. Mer (Ibid. On
appelle lunure un ou deux anneaux d'une
teinte plus claire observés sur les sections
transversales des troncs du chêne. Ces lunures
sont dues aux grandes gelées.
Les Bactèriacées des bogheads, B.
Renault [Séance du 8 juin). Les bogheads pro-
viennent delà houillification d'algues micros-
copiques.
Sur les principes actifs de quelques
Aroïdées.Mlle J. Chaui.laguet, A. Hébert et
F. H eim (Séance du 14 juin). Ces principes
sont : une saponine, une base volatile voisine
de la conicine et un peu d'acide cyanhydrique.
Action des sels minéraux sur le déve-
loppement et la structure comparée de
quelques Graminées. C . Dassonvili.e
[Séance du -j 1 juin 1.
Sur un nouvel hydrate de carbone, la
Caroubine. Jean Effront. (Scance du 5
juillet). Extrait des graines de Ceratonia
siliqua.
TABLE DES MATIÈRES
Académie Internationale de géographie
botanique, i, i.S, 25, 4'> 63, y3, 89,
io5, 129,
— Etat de l'Académie
— Constitutions et Statuts
A propos de XEvonymus leucocarpos
Levl. et F. Lande. H.L
B
Botanistes et Paysans, E. Gonod d'Ar-
TEMARE
Bouquet de Noël, Victor Jamin
c
Campanula subacaulis Levl. H. LÉ-
VEILLÉ
Cas de floraison précoce. Dr. F. X.
GlLLOT
Classifications établies depuis lesgrands
embranchements jusqu'aux simples
espèces sur les seules données de la
morphologie sont - elles confirmées
ou infirmées par l'anatomie ? (Les).
Paul Parmentier
Coin de la Mayenne (Un). H. Léveillé
Contribution à l'étude des Fumaria-
cées. P. Parmentier
Contribution à l'étude du genre
« Ludvigia », Paul Parmentier
Contributions à la Flore cryptogami-
que de la Sarthe, V. Jamin
Contributions à la Flore de la Sarthe
1 1
Contributions à l'étude de la Flore de
la Côte-d Or, R. Maire
Dr. Perrier et la Flore de la Mayenne
(Le), Aug. Chevalier
Encore le gui du chêne, abbé Lemée
Enseignement de la botanique en Fran-
ce dans les écoles et facultés de mé-
decine, Dr. Spalikowski
Epilobes de Madère, H. Léveillé..,.
61
106
5
114
81
63
i63
i3a
4, 99
-S '4'
Essai d'un catalogue critique des espè-
ces végétales qui croissent dans les
établissements de l'Inde ou Contribu-
tions à la Flore de l'Inde Française,
H. LÉVEILLÉ
Essai sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires, M.
Capoduro i5, 79, 112,
Expérience à tenter
Exsiccata Hypodermearum Galliae
orientalis, Decas secunda et tertia,
R. Maire et F. Marguery 97,
Extracteur de Colchique, P. V. L10-
tard
Flore de Chàtellerault et de la forêt
de Chàtellerault, L. J. Grelet
Flore de Riom (Deux-Sèvres) L. J.
Grelet
Formes des Epilobes français, H. Lé-
veillé 1 ' o,
Flore des Nilgiris, H. Léveillé 89,
Gênera analytique des champignons
de la France llasidiospori, A. Ac-
loque
Gillet C. C, A. Letacq
Greffe depuis l'antiquité jusqu'à nos
jours (La), L. Daniel, 9, 26, 41, ;3.
91, 107
3i, 52
S3
94
162
G 6
2q
09
i5i
1 1 5
65
33
7. 146
H
154
6
Herborisations sarthoises 1896-97, H.
Léveillé 8, 23, 126, 14
I
Influence du sujet sur le greffon
M
Médaille scientifique internationale
4
N
Nomenclature botanique
Notes sur la Flore bryologique de
Meudon, R. P. G. Etoc
2, Ibl
96
4
i5ï
I i",S
Il MONDE DES PF.ANTES
Notes sur la Flore bryologique du
Bois de Boulogne, R. P. G. Etoc... Si
Nouvell s localités de plantes rares nu
peu communes pour la More de
mandie, I . Lande 3i
O
Onothéracées chiliennes, H. Léveillé
89, i5o
Onothéracées françaises, H. Léveii li
'• '7- N4
Onothéracées japonaises, H. Léveillé
26, 5 1, 125
P
Plantes cueillies à la limite extrême
des versants Méditerranéen et Océa-
nien entre le col de Naurouse et
Avignonet, F. Combes o5
Prentiss Albert Nelson 24
Publications de Th. de Heldreich... 100
Q
Quelques Lichens rares ou nouveaux
pour l'Orne et la Normandie. H. Oli-
vier 32
Quelques remarques sur l'histoire de
la question du sexe chez les plantes,
F. Kamienski 121, 120
R
Recherches sur l'Epilohium nutans
Schmidt, P. Parmentier 32
Remarques sur la croissance du gui
dans la Seine-Inférieure et l'Eure
Ed. Spalikowski G
Réunion de Botanistes, H. Léveillé 53
S
Sur l'auteur de la découverte du « Pel-
laria alliacea » au Mans. Une lettre
de l'abbé Lefrou. A. L. Letacq.....
Sur un fait de tératologie végétale pré-
senté parl'« Arenaria serpyllifolia ».
A. !.. Letacq
Sur une forme de xCampanula ranun-
culus » IL Léveillé
U
Une plante nouvelle de la Chaîne ju-
rassique, P. Parmentier
V
Viola hybride (F. Honhometi). IL Lé-
veillé
83
1 59
Erratum
lians le numéro du 1" Juillet, à l'article:
Contribution à l'étude des Fumatiacces, par
P. Parmentier, genre Fumaria, page 1 3g. au
lieu de : F . Vaillantii a ses sépales plus
larges que la corolle, lire : a ses sépales plus
étroits que le pédicelle.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
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N 95
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DES
PLANTES
licvue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
-•trr \f f-+
Vt
SOMMAIRE DU N° 95
Histoire .de la pestion du sexe chez les plantes (suite), F. Kamiesski. — A propos de
deuj plantes de Madère. — Une tulipe anormale, A. Acloqoi. — Cas de synstigmatisme
chez un Epilobe. — Recherches anatomiques et laxinomiqoes sur les Qnotheracées elles
Haloragacees, P. P.iiuibstieii. — Les plantes des terrains salés, A. FéRET. — Biblio—
graphie — Informations. — Mouvement de la Bibliothèque et. de ['Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 897
ACADEMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. »e Heldreich, (Athènes).
Secrétaire perpétuel : M. H. LévëhIlé, Le
Mans [Sarthe .
Trésorier '• M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, II. Lévèillé, Ch.
I.i Gendre, <i. Rooy, G. King, Treub, R. A.
Philippi.
COMITE DE REDACTION
Monde des Plantés
II. Lévèillé, Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire ; P. V. Liotard, Rédacteur
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnes sont priés de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Coli lonnes, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le. de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
OFFRES & DEMANDES
Un abonné ou lecteur du Journal connaî
trait-il une localité des environ:, ce Paris où
le botaniste soit certain de trouver le Daphnè
Me\ereum vainement cherché par un de nos
abonnés dans le rayon d: la flore parisienne
et notamment dans les bocquets de St-Sym-
phorien, près Beauvais?
M. C.-A. Menezes, Madère. — Je tiens
compte de votre lettre dans un article ci-in-
clus, en ce qui touche votre Brslropogon.
J'ai vu votre bel envoi qui va enrichir nota-
blement nos herbiers monographiques. Mille
fois merci.
Je m'occuperai cet hiver d'identifier votre
Ranuncuhts grandi/olius. Je puis vous dire
cependant, dès à présent, que R. grandi/olius
Lowe = R. megaphyllus Steud.de Madère. A'.
grandi/olius C.-A Mey. étant une plante de la
Sibérie altaïque. Le R. cortusaej blius Willd. ,
des iles Fortunées et le R. creticus L.,de l'île
de Crète sont considérés jusqu'ici comme
des espèces distinctes.
Lucuma deliciosa Planch. et Linden, in
Revue horticole (1870-71), 836, plante de la
Nouvelle-Grenade.
Par contre, je ne trouve pas mention dans
V Index Ke wensis, l'ouvrage le plus récent,
donnant tous les noms d'espèces, de bolanum
Guatemalense publié, probablement, posté-
rieurement à i885, peut être dans la mime
Revue.
Quantaux variétés de Plantage lanceolala L.
on distingue couramment, en France, les va-
riétés maritima Gren. et Godr., tige munie
de poils appliqués; feuilles étroites couvertes
de poils appliqués; épi oblong ; Montana
Gren. et Godr., plus grêle, épi globuleux;
puntila Koch. ; lanuginosa Koch. : feuilles
couvertes de longs poils laineux, épi ovale ;
capitata Ten. IcapitelLtta Koch): forme naine
à feuilles étroites, entières, souvent laineuses
à la base ; épis subglobuleux ; Tirribali Jord.,
forme très robuste à épis cylindriques, longs
de 4-8 centimètres. On peut les placer par
ordre selon la longueur de l'épi ou la villosité
des feuilles, ad libitum. L' Itirsu ta — lanugi-
nosa. Nous n'avons pas, je crois, le longibrac-
teata. L'eriopkylla Desv. doit égaler, vraisem-
blablement, eriophora Ho ri m. et l.ink., lequel
égale lanuginosa Koch.
10 fr.
ABONNEMENTS :
UN AN : France
— Étranger, Colonies...
Lf. Numéro : i Franc.
Les Abonnements parlent du i" Octobre ou du
i" Janvier de chaque; année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
1 e M ins Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW- YORK
PU. Heinsberger, 16, First Avenue.
LONDON
Dri-u and C°, Foreign booksellers, '.>'. Soho
Square.
PARIS
J.-B. Bahxière et Fils, 19, rue Huulefeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale el
scientifique, 23, rue Racine.
I AVAL
\ug. Uni pu,, quai Jean-Fouquel Vieux-Pont).
LE MONDE DES PLANTES
LE
MONDE DES PLANTES
REVUE MENSUELLE
ORGANE DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
DIRIGE PAU
Le Professeur H. LEVEILLE
SECRETAIRE PERPETUEL DE I.ACUlEMIK
TOME VII
« J'ai vu Dieu, j'ai vu son passade
« et ses traces, et je suis demeure saisi
« et muet d'admiration. Gloire, lion-
« neur, louange infinie à Celui dont
« l'invisible bras balance l'univers et
« en perpétue tous les êtres. «
Linné.
LE MANS
Imprimerie Edmond MONNOYER
12, Place des Jacobins, 12
'8^
»e année (2e Série)
No 95
ie>' Octobre 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
"Revue Internationale illustrée de "Botanique.
Abbé Alexandre MAIlCAÏLHOl] dAYfflERIC
Associé libre de l'Académie
décédé à Ax-les-Thermes (Ariège)
Nous donnerons fin d'année une note bio-
graphique sur cet excellent collègue ainsi que
sur F. von Mueller et J.-B. Barla.
Nous présentons, en attendant, à son frère,
notre vaillant collègue, nos sincères condo-
léances.
Académie internationale de Géographie
botanique
MM. les Membres de l'Académie sont priés
de vouloir bien adresser, avant le 8 décembre,
leur vote pour l'élection du Directeur de
l'Académie pour 1898.
Par décision en date du 29 septembre 1897,
M. A. Féret de Manneville-sur-Risle (Eure)
et MM. les abbés Victor Richard, de Vibraye
(Sarthe), et E. Goulard, de Bergerac (Dor-
dogne), sont nommés Membres Auxiliaires de
L'Académie.
Nous rappelons que la première séance de
l'Académie aura lieu le 4 août prochain, au
Mans, 5G, rue de Flore, à 8 heures et demie
du soir.
M. R.-A. Philippi remercie le Directeur de
l'Académie et celle-ci de sa nomination en
qualité de Membre d'Honneur.
Quelques remarques sur l'histoire de la
question du sexe chez les plantes
PAR
F. KAMIENSKI.
{Suite)
La première moitié de notre siècle se dis-
tingue par des inventions et des découvertes
d'une telle importance, que, grâce à elles, les
sciences naturelles et surtout les sciences bio-
logiques, furent poussées sur des voies toutes
nouvelles et marchèrent d'un pas rapide. —
D'une part, la perfection du microscope par un
mathématicien italien Jean Baptiste Amici (qui
lui donna alors la forme à peu près telle
qu'il 1 aaujourd'hui),etladoctrinedu célèbre bo-
taniste Charles Darwin font, sans contredit,
époque dans les sciences biologiques. — Non
seulement le microscope découvrit un monde
tout nouveau pour les études, complè-
tement inconnu jusqu'alors mais encore il
révéla de nombreux phénomènes vitaux dans
leur variation la plus simple, en créant la pos-
sibilité de les observer plus facilement et plus
exactement. — Darwin, se basant sur les faits
connus jusqu'alors et nouvellement acquis par
lui-même, en tira des conclusions ingénieuses
et éclaira la science d'une lumière toute nou-
velle. — Ayant démontré la variation des
formes organiques et introduit les agentsfort
simples, tels que la sélection naturelle et la
lutte pour l'existence, il expliqua toute l'his-
toire du développement des organismes, la
signification des organes à part, la relation
entre leur origine morphologique et leur fonc-
tion physiologique, etc., en un mot Darwin se
basant sur les données positives et exactes,
expliqua ce qui était incompréhensible jusqu'a-
lors en présence du dogmegénéralement admis
de la constance des espèces. Il écarta complè-
tement les tendances scholastiques et les spé-
culations des natur-philosophes, qui avaient
fait jusqu'alors tant de tort à la science.
En même temps que Gaertner, d'autres
savants étudiaient la question du sexe chez
les plantes, dans une autre voie cependant.
'74
I.K MONDE DES PLAN I I S
< leux-là s'intéressaient à l'étude et à la destinée
du pollen parvenu au stigmate.
Dans le siècle précédent encore, il y eut
cette opinion générale que la fondation s'opère
sur le stigmate avec l'aide de l'éclatement du
pollen, dont le contenu se mêle avec un liquide
gluant qui se trouve sur le stigmate. K
REUTER, comme nous l'avons déjà dit, et puis
Sprengel se joignant à lui plus tard trouvaient
que l'éclatement du pollen était quelque chose
d'innaturel. Ils prenaient les restes des cel-
lules mères du pollen pour la matière gluante
sécrétée par le pollen même, qui était selon
eux matière fécondative. Ce n'est qu'en i§23,
qu'AMici, que nous venons de citer, dans le but
d'éprouver la valeur de son microscope, étu
diant les poils sur le stigmate chez Porlulacj
oleracea, aperçut, par hasard, que les grains
du pollen laissent pousser des filaments longs
nommés tubes polliniques, qui pénètrent dans
le tissu du stigmate même. Quelques an-
nées plus tard le botaniste français. Adolphe
Brongniart, découvrit que la formation de ces
tubes est un fait général chez les plantes, et
exprima la supposition que ces tubes polli-
niques croissent vers le milieu du stigmate,
éclatent au bout et font sortir la matière fécon-
dative. — tin 1839, Amici qui se montra obser-
vateur excellent, rejeta la supposition de Bron-
gniart et démontia que les tubes polliniques
n'éclatent pas sur le stigmate, mais qu'ils vont
bien plus loin encore, car ils pénètrent dans
l'intérieur de l'ovule par le micropyle. Les
années suivantes, Rooert Brown confirma les
étudesd'A.Mici, trouvant cependant que les fila-
ments qui pénètrent dans l'ovule ne sont pas
des tubes polliniques, mais plutôt des poils,
qui proviennent de l'ovaire même, probable-
ment à cause de la fécondité du stigmate par
le pollen. — D'autre part, Mathieu-Jacques
Schleiden, professeurs Iéna en 1837, publia
son ouvrage sur la formation des embryons
chez les plantes in dans lequel il confirma
complètement les résultats obtenus par AMICI
en fondant une nouvelle théorie, qui eut un
succès immense. Schleiden, se basant sur ses
observations, affirme non seulement que le
tube pollinique atteint l'ovule, mais encore
pénètre à l'intérieur du nucelle de l'ovaire,
que s'élargit, se détache du reste du
tube pollinique et se développe eu embryon.
Cette théorie recule la science du sexe chez
les plantes d'un siècle en arrière, elle n'est
1 iden, Ueber Bildung d. Eichens
und Entstehung des Embryo bei dur Phanoroga-
nien Acta Adadcmiae Leopoldino-Carolinae, 1837
autre chose, si l'on peut s'exprimer ainsi,
qu'une édition corrigée de la théorie d'évolu-
tion, créée par Wolff. Elle renverse complè-
tement la théorie des organes mâles et femelles
dans la lleur. Car. si le pollen ou plutôt le
tube pollinique forme immédiatement l'em-
bryon, alors dans ce cas là, il n'est pas du
tout un organe mâle mais un organe reproduc-
tif sans sexe. Les ovules, selon cette théorie,
ne seraient pas non plus des organes femelles,
mais serviraient seulement à garder l'embryon
comme un corps tout à fait à part dans le
genre des enfoncements qui se trouvent sur la
peau du crapaud de Brésil (Pipa dorsigera
dans lesquels il porte un certain temps ses
petits. Il est vrai que la théorie de Schleiden
n'exclut pas la théorie de la pollinisation, car
l'embryon formé au bout du tube pollinique.
ne pourrait se former autre part que dans l'o-
vule. Cependant il ne ['eut être question dans
cette théorie du sexe mâle et femelle dans
l'acception telle qu'elle s'admet dans le règne
animal.
A partir de ce moment, il se lit un grand
mouvement dans la science. Schleiden trouva
beaucoup d'adeptes à sa doctrine. Ils tâchaient
de la soutenir par de nombreux exemple,.
Maigre cela l'infatigable Amici lit entendre une
opinion toute contraire. — Il avait observé en
1S42 que dans l'ovule de Cucurbita, avant l.i
pénétration du tube pollinique, se trouve
déjà le commencement de l'embryon qui, après
s'être uni avec le tube pollinique. n'en reçoit
qu'une partie du tube gluant qui s'y trouve.
Les ovules de cette plante présentent des
difficultés pour ce genre d'études; aussi cette
dernière découverte d'AMici n'eut pas toute
l'influence qu'elle méritait. Mais peu de temps
après, en [846, Amici réussit à résoudre cette-
question difficile d'une manière remarquable et
complète, se servant d'un excellent objet dé-
monstratif, d'ovules d'Orchidées. Ici, la décou-
verte des vésicules embryonnaires faite par lui
pouvait être vérifiée minutieusement. Ami. i
étudia premièrement la structure et le dévelop-
pement de l'ovule et du sic embryonnaire qui
se trouve dans l'ovule avec les vésicules, puis
le cours de la fécondation et le développement
de l'embryon, en un mot. il donna un tableau
le plus exact de tout le procès d'une manière
tellement complète, que pendant longtemps
on n'eut rien ;i y ajouter.
L'année suivante, le professeur de l'Univer-
sité de Tiibingen, Hugo von Mohi . confirma
complètement les résultats obtenus par Amici
quant à Ori uis Morio et en 184g Guillaume
HOFMEISTER exprima la même chose quant
aux autres plantes, dans son œuvre célèbre
LE MONDE DES PLANTES
surlanaissancedesembryonschezlesplantes(t)
expliquée par de nombreux et beaux dessins.
A la même époque à peu près, grâce à la
perfection du microscope, les notions sur les
plantes cryptogames devinrent plus étendues.
Les organes sexuels furent découverts presque
dans tous les ordres plus importants de ces
plantes, dont les fécondatifs mâles, ou,
ainsi nommés spermatozoïdes, étaient consi-
dérés comme animaux, particulièrement comme
infusoires.
Dans les algues encore, en i8o3, Jean-Pierre
Vaucher, à Genève, considère la copulation de
Spirogyra dont les cellules mâles et femelles
sont de la même structure, comme acte fécon-
datif de l'union sexuelle. Plus tardEHRENBERG,
en i S20, donne la même signification à la copu-
lation découverte par lui-même chez le cham-
pignon Sj"ygites. Puis, Unger considère les
spermatozoïdes des Mousses {Musci) comme
organes mâles.
La découverte des organes sexuels chez les
fougères, par le comte Lesserye-Suminski (2)
en iS_i.S,fut d'une plus grande importance en-
core. Il trouva sur le prothalle des fougères,
découvert plus tôt par Naegeli, des anthéri-
dies avec des spermatozoïdes et des arché-
gones ; dans ces derniers se développait l'em-
bryon d'une nouvelle fougère. — Comme par-
tisan de la théorie de Schleiden, Lesserye-
Suminski croyait à tort que les spermatozoïdes
pénètrent dans l'intérieur de l'archégone et
s'y développent en embryon. Il n'en eut pas
moins de mérite cependant, car il indiqua à
ses successeurs la voie où il fallait chercher
la fécondation.
L'ouvrage de Hokmeister (3) qui parut l'an-
née suivante fut un événement d'une grande
importance dans la littérature sur les plantes
cryptogames. Cet ouvrage traitait du dévelop-
pement du fruit et de la germination.. Ce cé-
lèbre observateur démontra la fécondation chez
les Rhijocarpees. qui selon Schleiden étaient
considérées comme Phanérogames. Il trouva
des archégones sur le prothalle, qui produisent
des macrospores considérés à tort comme pol-
len. Mais ce qui est le plus important c'est
qu'il démontra une analogie entre le dévelop-
pement des cryptogames et Phanérogames
ainsi que leurs organes sexuels. Il démontra
(i)\V. Hofmeister Die Entstehung des Embryo
der Phanerogamen. Lepzig, 1849.
(2) Lesserye-Su.vinski, Entwickelungs-geschichte
der Farnkràuter. Berlun, 1848.
(3) \V. Hofmeister. Fruchtbildung in Keimung
derhbheren Kryptogamen etc. Botanische Zeitung,
1849.
une identité morphologique du prothalle de la
fougère avec le sporogone de la mousse, intro-
duisant de cette manière dans la botanique
l'idée du changement de générations inconnu
jusqu'alors chez les plantes. 11 trouva de
même une analogie étroite entre la vésicule
embryonnaire de l'ovule et l'œuf de l'arché-
gone dont, aussi bien que de la vésicule, sort
une nouvelle génération qui commence par
l'embryon.
De cette manière Hofmeister mit fin à
cette grande différence entre les Cryptogames
et Phanérogames, différence qui se base parti-
culièrement sur la structure et le développe-
ment des organes sexuels. Il réunit tous les
groupes des plantes en une chaîne non inter-
rompue, qui nous représente, selon les idées
d'aujourd'hui, le développement philogéné-
tique du règne végétal.
Malgré les études célèbres et persuasives
d'AMici, de Mohl et de Hofmeister, la théo-
rie de Schleiden, ayant trouvé un bon fonde-
ment préparé par les natur-philosophes, se
développait de son mieux, et en i85o parut
l'ouvrage de Hermann Schacht, (i) qui avait
pour but d'élargir et d'affirmer la théorie de
Schleiden. Ce qui est pis encore, cet ouvrage
fut couronné par l'Académie d'Amsterdjm.
Il en parut une magnifique édition, expliquée
par des tableaux coloriés, possédant toutes
les qualités et un seul défaut : l'exposition de
l'objet sous une lumière complètement fausse.
11 est naturel que l'ouvrage de Schacht pro-
voqua une grande opposition du côté de ceux,
qui cherchaient la vérité. Il en résulta une
polémique très animée entre Schacht et les
adeptes de Schleiden d'un côté, et les obser-
vateurs très estimés mais peu nombreux, avec
Hofmeister en chef, de l'autre. Enfin en 1 85G
et en 1857 paraissent deux ouvrages fonda-
mentaux de Radlkofer (2), qui affirment com-
plètement les observations d'AMiciet de Hof-
meister et résolvent définitivement cette ques-
tion. Peu de temps après, Schacht ayant ob-
servé plus exactement les ovules du Gladio-
lus et d'autres plantes, reconnut son erreur
et Schleiden se voyant vaincu en présence
des preuves persuasives, abandonna sa théo-
rie.
De cette manière, l'existence des vésicules
embryonnaires découvertes par Amici, fut défi-
(1) H. Schacht, Entwickelungsgeschichte der
Pflanzenembryo, Amsterdam, i85o.
(2) L. Radlkofer, Befruchtung der Phaneroga-
men. Leipzig i856.
— Der Befruchtungsprocess in Pflanzenreich.
Leipzig, 18.S7.
t?6
LE iMONDE DES PLANTES
nitiveraent prouvée, ou pour dire autrement,
on attribua aux plantes le sexe dans la même
acception qu'aux animaux. Il ne restait autre
chose que d'étudier la structure des cellules
sexuelles et la minière de leur copulation ou
fécondation.
Selon la découverte d'AMici, qui dit que le
tube pollinique atteint le sac embryonnaire,
toutes les suppositions quant à l'action du
pollen à distance, ou bien quant à la fécon-
dation de « aura seminis » qui cause la fécon-
dation, furent écartées. Ensuite, la conviction
devint générale que le tube pollinique agit
immédiatement à cause de l'union avec la vé-
sicule embryonnaire, et le contenu du tube
pollinique passe par la membrane et féconde
la cellule femelle. Malheureusement, les Pha-
nérogames présentaient de si grandes diffi-
cultés techniques à la préparation que per-
sonne pendant longtemps ne fut en état
d'observer immédiatement cette féconda-
tion. Il en fut autrement quant aux crypto-
games.
Ces plantes-là qui étaient autrefois, à cause
de leur petitesse et faute de microscope, inac-
cessibles aux observations, présentent aujour-
d'hui une source de découvertes nouvelles et
intéressantes. Le botaniste, armé d'un micros-
cope, qui est la clé de tous les mystères de la
vie des plantes, peut facilement reconnaître
non seulement leur simple structure, mais
encore étudier leurs phénomènes vitaux dans
leur forme la plus simple. Surtout les algues
se conforment parfaitement aux observations
microscopiques ; elles n'exigent aucune
section, ni aucune préparation spéciale.
Elles peuvent être tout simplement observées
sur un porte-objet dans la même eau où
elles vivent et où elles se développent dans
la nature. Aussi l'acte de la fécondation fut
observé bientôt chez les algues.
Ainsi en 1845, Gustave Thuret et en [846
Naegeli observent les organes sexuels chez
quelques algues marines. Mais en [854
Thuret 1 1 .1 trouva chez certaines espèces de
Fucus l'union immédiate des spermatozoïdes
avec les œufs, qui, en forme de cellules sphé-
riques nues, sont fécondés à l'extérieur de la
plante. Thuret, mêlant artificiellement dans
l'eau maritime sous le microscope, les sperma-
tozoïdes d'une espèce de Fucus avec les œufs
de l'autre espèce de cette plante, obtenait des
hybrides. Les années suivantes Nathan Prings-
heim démontra que les cellules femelles chez
Vaucheria ne se développent pas sans l'aide
des spermatozoïdes, et il observa distincte-
ment chez Oedogonium que les fécondatifs
mâles pénètrent dans l'intérieur de l'oogone
avec les œufs et étant nus s'unissent inniJaii-
tement avec ces derniers (2).
A peu près en même temps, et plus tard,
dernièrement encore, il y a eu des publica-
tions nombreuses, qui annonçaient de nou-
velles découvertes concernant le sexe des al-
gues et des champignons. Le professeur de
Breslau Ferdinand Cohn, Antoine de Barv,
Thuret et Bornet en France et Pringsheim
nommé plus haut, puis Woronin, et beaucoup
d'autres contribuèrent le plus au développe-
ment de la science sur les algues. Quant aux
champignons, citonslesfrèresTui.ASNE Prings-
heim mais surtout de Barv, qu'on doit consi-
dérer comme créateur de la mycologie d'au-
jourd'hui, puis ses nombreux élèves: Woro-
nin, Bavanetzkv, Brekei.d, Stahl, Yanézewski
et beaucoup d'autres savants. Chez les mous-
ses et les fougères, ce fut Edouard Stkas-
burger (3) qui le premier découvrit l'union et
la copulation des spermatozoïdes avec la cel-
lule femelle. Il observa de quelle minière les
spermatozoïdes pénètrent dans l'intérieur de
l'archégone où ils atteignent un endroit déter-
miné, nommé « tache de fécondation » (Em-
plangnissfleck) qui se trouve sur l'œuf, et
qu'ensuite, les spermatozoïdes s'unissent avec
le contenu de la cellule femelle à l'endroit de
la tache. D'autres observateurs démontrèrent
le procès analogue de la fécondation chez quel-
ques Cryptogames. De sorte qu'aujourd'hui,
chez toutes les plantes cryptogames, à l'excep-
tion de quelques plantes inférieures, dont les
organes sexuels n'ont pas été découverts, et
qui, selon toute probabilité, ne possèdent
pas du tout d'organes sexuels, et à l'exception
de quelques champignons et algues, qui exi-
gent encore une étude plus exacte, la fécon-
dation consiste enl'union matérielle et immé-
diate des deux cellules sexuelles, qui ordi-
nairement sont nues.
{A suivre)
A propos de deux plantes de Madère
Il y a environ un an, notre collègue et cor-
respondant de Madère, M. C. Azevedo Mene/es
nous adressait deux échantillons de Bystro-
pogon de Madère : l'un B. Maderensis Webb.
et Berth., répondant à la diagnose suivante :
(1 G. Thuret. Sur la fécondation des Furacées,
Annales des sciences naturelles. Botanique, Sér. .)
I "tue II et III.
2 Dans Ls Jahrbiicher fur wissenschaftlichc
Botanik, herausgegeben von N. Pringsheim.
1 ; E.Strasburger, Befruchtungd er Farnkrâuter
(Jahrbucher fur wisscnschaftliche Botanik, Vil
[869 -
LE MONDE DUS PLANTES
'77
Petit arbrisseau de o,5o cent, à i mètre à
rameaux hérisses de poils ; feuilles ovales, cré-
nelées, glabres, excepté su ries nervures, ou plus
ou moins hérissées; cymes à l'aisselle des feuil-
les supérieures, un peu plus courtes que cel-
les-ci, longuement pédonculées, hérissées, avec
une fleur solitaire dans chaque dichotomie ;
calice hérissé, à dents lancéolées, aiguës, dé-
passant le tube de la corolle ; corolle blanche à
tube glabre intérieurement, un peu pubescent
extérieurement dans sa partie supérieure; éta-
mines incluses ; style saillant ; stigmate bifide
à divisions divergentes inégales.
L'autre différait du premier par ses cymes
souvent plus longues que les feuilles, les di-
chotomies plus nombreuses, les corolles vio-
lettes plus foncées à la gorge, deux des éta-
mines un peu saillantes, la lèvre supérieure de
la corolle plus émarginée et le style plus court
ne dépassant pas le calice. — Ce dernier carac-
tère nous semble un peu plus sérieux ; les
autres nous paraissent' résulter d'une simple
question de développement. C'est du plus ou
du moins qui n'a rien de tranché. On sait d'ail-
leurs que la couleur des fleurs est variable
chez les Labiées. Si le caractère du style et
celui des étamines étaient constants chez
un nombre assez considérable de sujets il
y aurait lieu à la création non d'une variété,
encore moins d'une espèce mais d'une forme
que l'on pourrait appeler B. Funchalicum Levl.
M. Menezes joignait à son envoi des Echium
candicans dont il donne la description sui-
vante plus fidèle, du moins en ce qui concerne
les échantillons de Madère, que les diagnoses
données jusqu'ici :
Arbrisseau rameux ; feuilles rapprochées,
lancéolées, velues, soyeuses, blanchâtres, à
nervures pennées ; fleurs en épis longuement
pédoncules, formant, par leur ensemble, une
panicule dense, ample, elliptique ; divisions du
calice ovales-lancéolées, hérissées ; corolle
bleue, marquée d'une ligne blanche au milieu
de chaque division ; étamines et styles longue-
ment exserts, d'une couleur purpurine.
M. Menezes n'a jamais vu à Madère des su-
jets à fleurs toutes blanches.
„ H. LÉVEILLE.
N. B. —M. Menezes nous avise, durant l'im-
pression, de la constance des caractères de son
Bystrnpogon. Il y a donc lieu d'établir la forme
projetée plus haut pour le type à fleurs blanches
dont ci-dessus la diagnose.
Une Tulipe anormale
Nous donnons ci-dessous la figure d'un
ovaire de tulipe qui nous a été envoyé par un
de nos correspondants habitant la Normandie,
M. Féret. Le pied de tulipe qui a donné nais-
sance à ce fruit anormal avait produit une
fleur singulière, dont tous les verticilles pré-
sentaient des anomalies solidaires.
Une des valves du périanthe externe était
partagée en deux zones très distinctes ; la
portion droite, blanche, pétaloïde, d'épais-
seur médiocre, était insérée normale-
ment au sommet de la hampe; la portion
gauche, au contraire, très nettement demeurée
herbacée et phylloïde, s'insérait quelques mil-
limètres au-dessous de la base de la fleur,
formant une décurrence qui, entravant de ce
côté le développement de l'axe, avait provoqué
une légère courbure de la partie apicale.
La suture médiane de la feuille ovarienne
correspondant à la valve périanthaire défor-
mée présentait, comme le montre la figure,
une sorte d'excroissance recourbée sur l'ovaire
et qui, nous écrit M. Féret, doit être attribuée
à une transformation de l'étamine née en ce
point. Ce fait est très important au point de
de vue des rapports d'origine des faisceaux
qui servent de charpente aux diverses pièces
de la fleur. Nous regrettons très vivement de
n'avoir pas été à même d'étudier sur place
l'organogénie d'une fleur aussi singulière.
Entre la paroi externe de l'ovaire et l'ex-
croissance arquée s'étaient développés des
granules parenchymateux, d'un vert un peu
rosé, irréguliers, légèrement bossues, et d'une
contexture analogue à celle des jeunes galles
dues aux piqûres des Cynips.
Une coupe transversale nous a montré que
la structure interne de l'ovaire était sensible-
ment normale.
Ovaire anormal de Tulipe.
Nous ne savons à quelle cause attribuer
cette irrégularité ; peut-être a-t-elle pour point
de départ une lésion des tissus, une blessure
faite par un choc, par la tarière ou le rostre
d'un insecte.
A. Acloque.
'7«
] E MONDE DES PLAN l I :
Cas do Synstigmatisme chez un Epilobe
Au premier abord ce titre ne dit rien, En
; comme on divise les Epilobes en deux
grands groupes, l'un caractérisé par le Schifos-
tigmalisme (Epilobes à stigmate quadrifide]
et l'autre, par le Synstigmatisme (Epilobes à
stigmate indivis ou en tête), il n'y a rien d'ex
traordinaire en soi à ce qu'un Epilobe, ait le
stigmate indivis. Toutefois, OÙ le cas devient
curieux, c'est quand il se rencontre chez les
Epilobes du groupe des Schi^ostigma . Nous
l'avons observe chez l'E. hirsutum . Ayant cul-
tive cette espèce dans notre jardin, où elle
s'était parfaitement naturalisée, nous avons vu
dans la même année, sur le même pied, simul-
tanément et dans des fleurs parfaitement déve-
loppées, des fleurs à stigmate paraissant indi-
vis et d'autres à stigmate nettement quadrifide.
On trouvait également tous les intermédiaires
sur le même pied. Il est toutefois juste d'a-
jouter que l'examen, à la loupe montée, laissait
soupçonner la division réelle des stigmates
malgré leur cohésion intime. Le fait n'en
reste pas moins intéressant si l'on considère
que le caractère tiré de l'indivision ou de la
division du stigmate est, chez les Epilobes, un
caractère de premier ordre, auquel est subor-
donnée la division des espèces de ce genre en
deux grandes classes. 11 était en outre à signa-
ler parce qu'il arrive souvent que, chez les Epi-
lobes à stigmate quadrifide, un examen super-
ficiel, surtout au début de l'anthèse, peut lais-
ser supposer une indivision du stigmate plus
apparente que réelle.
H . Li:vi:n lé ,
Recherches anatomiques et taxinomiques
sur les
ONOTHÉRACÉES et les HALORAGACÉES
Par P. PARMENTIER,
Docteur ès-sciences
Dans un mémoire de longue haleine (t) en
cours de publication, je me suis proposé : 1°
de rechercher si les caractères anatomiques
pourraient servir a diagnostiquer ces deux fa-
milles et leurs genres respectifs ; 2" d'essayer
de circonscrire ces familles et ces genres
tout en révélant leurs affinités réciproques.
Mes recherches ont été couronnées de succès^
(]) l'.MMfMiiii. Recherches anatomiques et
taxinimiçhis sur les Onothéracées et les Halo-
ragacées. (In Ann. Sciences naturelles, H', série
I. III ; r.yl. : ,s,,:
Plus j'avance dans mes études, plus ]C suis
pénétré de la place importante que doivent
occuper l'anatomie et l'histologie en Botani-
que systématique. Tou'.e monographie qui ne
sera pas basée sur la combinaison judicieuse
des caractères externes et internes ^\u végétal,
sera fatalement un travail incomplet, en butte
à la critique.
Je vais, dans les lignes suivantes, exposer
aux nombreux lecteurs du Monde des l'Unî-
tes, les principaux résultats de mes recher-
ches.
I. — De la constance de quelques
caractères anatomiques
1? Cristaux : Le système de cristallisation
de l'oxalate de calcium est un excellent ca-
ractère de famille. Ce sel cristallise en raphi-
des chez les Onothéracées et enoursinschez les
Haloragacées. Les deux systèmes se rencon-
trent chez les Ludwigia et Jussiaea dont j'ai
fait la sous-famille des Ludwigiëes parmi les
Onothéracées .
Le milieu a exercé une action indéniable
sur l'oxalate de calcium et a provoqué sa
cristallisation en raphides, avec deux équiva-
lents d'eau, chez les Onothéracées plantes
aériennes, puis en oursins avec 6 équivalents
d'eau chez les Haloragacées plantes aqua-
tiques. Les deux systèmes se rencontrent chez
les Ludwigiëes qui, la plupart, sont des plan-
tée amphibies.
2° Poils: Les poils, lorqu'ils existent, cons-
tituent un aussi bon critérium que les cristaux. 11
est intéressant de rappeler que, plus un tissu
ou un appareil est important en physiologie,
moins il l'est en taxinomie. Ainsi les poils et
les cristaux qui jouent un rôle très secondaire
dans la physiologie de la plante, deviennent
des caractères déterminatifs de famille de pre-
mier ordre. Les poils sont simples et t-cell,
chez les Onothéracées i-sér. chez les
Haloragacées; i-cell. ou i-sér. chez les
Ludwigiëes Les poils 1 - soi. des Haloragacées
jouent le rôle de flotteurs, rôle qu'ils rem-
plissent beaucoup mieux que s'ils étaient
i-cell. En effet, une altération locale de
la paroi chez Ces derniers anéantirait la
fonction, tandis que chez les autres, dont le
lumen est divisé en compartiments remplis
d'air, cette altération n'enlève jamais totale-
ment à l'organe cette fonction,
3° Stomates : Ont, dans le cas actuel, une
valeur moindre en taxinomie. Deux types,
crucifère et renonculacë, s') rencontrent iso-
lément ou concurremment, mais sans délimi-
tation bien rationnelle. Les stomates, par
leurs dimensions, peuvent fournirun caractère
LE MONDE DES PLANTES
'79
spécifique. Les plantes aquatiques ne sont pas
toujours de'pourvues de stomates ; certaines
même, quoique étant totalement submergées,
en possèdent sur les deux faces du limbe
(Myriophrllum scabratum). L'existence de
stomates sur les'plantes aquatiques submergées
constitue un fait en contradiction avec les
conséquences de la méthode expérimentale,
qui tend à démontrer que ces appareils font
totalement défaut sur les feuilles se dévelop-
pant dans l'eau. Evidemment ces stomates
ne remplissent plus aucune fonction, et leur
persistance est un phénomène qui ne peut
être expliqué que par l'hérédité. Car, si le mi-
lieu aqueux tend à faire disparaître ces petits
appareils par adaptation et suppression de
fonction, sans y parvenir complètement et sans
altérer en quoi que ce soit la forme du stomate,
il faut bien admettre une autre cause plus
énergique et ancestrale qui se traduit chez les
descendants par l'hérédité pure.
Or,j'ai démontré, dans mon mémoire, que les
Haloragacées dérivent des Ludwigiées, il n'est
donc pas extraordinaire que les premiers pos-
sèdent encore, malgré une très longue adap-
tation à un milieu contraire, leurs caractères
de parenté avec les Ludwigiées.
4° Tissus mécaniques : Le péridesme du fais-
ceau de la nervure médiane n'e-st jamais
mécanique, excepté chez Jussiaea suffruticosa
var. octofila, Ludwigia sphaerocarpa et par-
fois aussi Loudonia aurea. Mais, en revanche,
les parenchymes supérieur et inférieur à cette
nervure sont ordinairement très collenchy-
matoïdes.
Le péricycle de la tige renferme générale-
ment des ilôts de prosenchyme. S'il est des
exceptions à cette règle, celle-ci parait aussi
rebelle à l'action du milieu, elle infirme,
une fois de plus, l'expérience. En effet, certai-
nes Onothé racées et Haloragacées ont unpéri-
cycle pourvu ou dépourvu de fibres mécani-
ques. M. C. Sauvageau a donc eu raison de
dire que « si l'influence du milieu est incon-
testable, elle n'est pas absolue »
D'autres éléments mécaniques peuvent exis-
ter seuls ou concurremment avec ceux du
péricycle dans la tige. Tantôt les cellules du
parenchyme cortical, celle de la périphérie
surtout, épaississent considérablement leurs
parois pour constituer du collenchyme (Ono-
thera brevipes, Eulobus californiens, etc).
Cet épaississement peut être un véritable
sclérenchy me (/Morag-z's depressa) .Tantôt enfin
des tissus mécaniques secondaires se dévelop-
pent dans ce même parenchyme, ou dans le
liber externe, en des points très variables, sous
formes de scléréides (cellules scléreuses tron-
quées), ou de stéréidee (cellules très allongées
et fusiformes) , comme chez certains Fuchsia
et chez Hauya elegans, Gaura epilobioides.
5° Liber périmédullaire de la tige : L'exis-
tence d'ilôts libériens à la partie périphérique
de la moelle est un caractère de famille ex-
primé ordinairement chez les Onothéracées
et plusieurs Haloragacées. Le liber est repré-
senté par de petits massifs constitués par du
parenchyme libérien et des tubes criblés. 11
est, en général, immédiatement en contact
avec le bois primaire, ou bien il peut en être
isolé par quelques cellules de la moelle.
6° Plan ligneux de la tige : Constitue un
bon caractère de famille. Dans les tiges
franchement aériennes, le plan ligneux du
bois secondaire possède les caractères suivants :
Vaisseaux à ponctuations simples ou aréolées,
à diaphragmes percés d'une seule et large ou-
verture, disposés sans ordre apparent dans
toute l'épaisseur du bois. Parenchyme ligneux
nul. Fibres ligneuses de largeur variable,
à parois ordinairement minces, disposées en
séries rayonnantes. Rayons médullaires iné-
gaux et inégalement espacés, ne comprenant
jamais qu'une seule file de cellules ovales (c.
transversale) et rectangulaire, le grand côté
dirigé paralèllement à l'axe de la tige (c. radi-
ale ).
Au contraire, chez les tiges des espèces
aquatiques, le cylindre ligneux ne comprend
que de larges trachées, en nombre réduit,
disposées sur 1-2 cercles plus ou moins concen-
triques. Les autres éléments du bois ont subi
une réduction correspondante ; les fibres sont
plus larges et à parois minces et les rayons mé-
dullaires, nuls ou très rares.
7° Lacunes aérifères de la tige cher; les
Haloragacées
Toutes les plantes aquatiques ont leurs tis-
sus conjonctifs creusés de canaux ou de lacunes
aérifères. On verra plus loin que j'ai retenu
ce caractère dans le tableau déterminatif des
genres de la famille. Il est cependant pure-
ment épharmonique et résulte de l'adaptation
au milieu physique. Il cessera d'exister, objec-
tera-t-on, dès que les causes qui peuvent le
produire auront elles-mêmes disparu. Evi-
demment, si l'on se place exclusivement sur le
terrain de l'expérience et que l'on n'envisage
que l'action brutale du milieu, sans tenir
compte des aptitudes physiologiques de la
plante, l'objection sera fondée et mon carac-
tère n'aura aucune valeur sérieuse. Mais je
ferai observer qu'un caractère, reconnu éphar-
monique, peut, malgré sa qualité, acquérir
parfois une dignité taxinomique relativement
élevée, lorsqu'il relève en outre du régime
i8o
I.E MONDE DES PLANTES
normul de la plante. Chacun sait que les
Myriophyllum, les Trapa, les Serpicula, etc.,
sont des plantes aquatiques et qu'on ne les
rencontre jamais que dans l'eau. L'existence
des lacunes est donc un caractère constant qui
se trouve lié à deux factures : ,0 le genre de
vie de l'individu ; 20 le milieu aqueux. Voilà
pourquoi j'attache à ce caractère une si
grande importance. 11 suffit d'ailleurs, pour en
reconnaître la constance, d'examiner le plus
grand nomhre possible d'échantillons.
Je n'ai pas à m'occuper de ce qu'il advien-
drait si l'on plaçait quelques-unes de ces Halo-
ragacées aquatiques dans un milieu moins
humide ou même tout à fait sec. Ce sont là
des recherches de savants, très délicates et fort
curieuses, mais dont l'utilité immédiate en
classification n'est pas généralement recon-
nue. En effet, pour arriver à expliquer l'action
d'une cause déterminée sur les modifications
histologiques, il importe tout d'abord d'isoler
cette cause en supprimant autant que possible
les autres. Cette manière de procéder est
contraire à ce qui passe dans la nature, où tous
les facteurs ambiants sont concomitants et s'in-
fluencent mutuellement.
J'étudie donc la plante telle qu'on la ren-
contre dans la nature, en concentrant surtout
mon attention sur les individus recueillis dans
les milieux variés où ils ont pu se développer
normalement. C'est, je crois, le seul moyen
rationnel de saisir le sens évolutif et la valeur
taxinomique de chaque caractère interne.
II. — Division des familles en sous famil
les et répartition respective des genres
Les Onothéracées et les Haloragacées sont
deux familles étroitement affines et issues d'un
même groupe nodal représenté parlegenre Lud-
wigia. Sans entrer dans tous les détails, énu-
mérés dans le mémoire précité, qui m'ont per-
mis d'établir cet te généalogie, je ferai néanmoins
remarquer que le genre Lndwigia est le seul
à posséder i» les raphides et les poils des Ono-
thèracées ; les oursins et les poils des Halora-
gacées. Certains représentants du genre accu-
sent déjà, par une spécialisation naissante, le
point de départ de chaque famille. On y voit
aussi les poils i-sér., pauci-cellulaires, devenir
graduellement, par réduction, i-cell., tout
en conservant leur faciès et leur dimension
normale. Ce n'est donc pas sans des preuves
irréfutables que j'ai été amené à considérer
le genre Lndwigia comme renfermant le
groupe nodal des deux familles, tout en se
rapprochant plus des Onothéracées que des
Haloragacées. Cette dernière famille a fait son
apparition avant la première.
Tableau analytique des familles et sous familles
Onothéracées.
Haloragacées.
SOl'S-FAMIU.ES
i . Ludwigiées .
i . Onothérées .
i . Haloragées.
2. Gunnérëes. .
\ Raphides et oursins dans la feuille ) Lndwigia
I et la tige. P.iils l-tell. n poils 1-srr ) (incl.Jnssiaea)
\ Raphides dans la feuille et la tige, j Onothéracées
) Oursins nuls. Poils i-cell \ (autres genres)
S Oursins dans la feuille et la lice. I rr ,
D ... i r, -i ■ l Haloragacées
l Raphides nuls. Poils i-ser ) r
\ Cristaux en oursins inconstants. I Genres Hippuris
' Raphides nuls. Poilipluriurif's ou 1-cell.., ) et Gnnncra
J'ai examiné ensuite les séries et les genres
généralement admis pour m'assurer si les don-
nées internes confirmaient la classification
adoptée. Je n'ai certes pas néglige la mor-
phologie externe et j'ai maintenu les genres
qu'elle diagnostiquait, quand même ils étaient
insuffisamment caractérisés anatomiquement.'
M. os je n'ai pas hésité à supprimer ceux qui
prêtaient à la critique, ceux dont l'autonomie
ci. ut très discutable au point de vue des
deux ordres de caractères.
Le tableau suivant, comparé à l'ancien état
de choses, fera clairement ressortir les modi-
fications que j'y ai introduites.
Il résulte de ce qui précède que j'ai ramené
au rang de sections les genres C.larkia, Gayo-
phytum, Stenosiphon, Jnssiaca et élevé à la di-
gnité générique la section Schi^ocarpa du
genre Gaura. Tous les genres conservés sont
aussi bien caractérisés parl'anatomie que parla
morphologie. Quant à ceux de la famille des
Haloragacées ils le sont encore mieux ainsi
qu'on peut en juger par le tableau analytique
suivant :
LE MONDE DES PLANTES
l8 I
Tableau déterminatif des genres.
A. Oursins dans la tige,
f Parenchyme cortical de la tige très lacu-
neux.
* Cylindre central peu épais ne renfer-
mant que des trachées,
i . Poils longs, i-sér., r
niveau des cloisons :
Poils nuls
non dilatés au
Trapa.
Myriophyllum.
' Prosenchyme exodermique et paren-
chyme cortical de la tige palissadique.
Poils nuls : Loudonia
' Prosenchyme et parenchyme palissad.
nuls. Poils î-sér., dilatés au niveau des
cloisons, rarement nuls (feuilles linéai-
res). Haloragis.
"' Poils 2-3 sériés ou en massif, ou i-cell..
Gunnera.
FAMILLES
SOUS-FAMILLES
1. Onothera
A.
Onothéracées.
1. Onolhérées.
2. Ludwigiées. ! 14. Ludwigia
2
Zauscheneria
3.
Epilobium
4-
Hauya
5-
G.
7 •
Schizocarva
8.
Heterogaura (?) (1)
9-
Gongylocarpus
10
Circae 1
1 1
Diplandra (?)
12
I.opezia
1 "3
Riesenbachia (?)
1. Euonothera. 2 Taraxia. 3.Megapte-
[ rium.4'.Meriolix. 5.Hartmannia.6.Cra:
' tcricarpium. 7. Boisduvalia. 8. Godetia.
' j q.Sphaerostigma. lo.Blennoderma. 1 1.
' Chylisma. i2.Eulobus.i3.Gayophytum
\ 14.Clark.ia (iiicl. Eucharidium).
Er.cliandra, Eufuchsia.
Skinnera.
Gauridium.
Stenosiphon.
Jussiaea.
Piieurea.
B . Haloragacées
SOUS-FAMILLES
1 . Haloragées .
2 . Gannérées .
I .
2
3.
Trapa.
Haloragis.
Meionectes (?).
4-
5.
6.
Loudonia.
Myriophyllum.
Serpicula.
7 •
8.
9-
Proserpinaca.
Hippuris.
Gunnera.
** Cylindrecentral puissant, avec vaisseaux
ponctués :
1. Poils nuls ou courts, paucicell., di-
latés au niveau des cloisons : Serpi-
cula.
2, Poils nuls. Fibres dans le liber delà
tige : Proserpinaca.
ff Parenchyme cortical non ou peu lacu-
neux.
B. Oursins nuls.
f Tige anormale. Parench. cortical non ou
peu lacuneux ; poils 2-3 sér. ou 1 cellules.
Gunnera.
(i) Le signe (?) indique que je n'ai pu étudier le
genre qui en est affecté, par suite d'un manque
absolu d'échantillons. Ces genres sont très petits
et ne renferment qu'une espèce.
[82
LE MONDE DES PLANTES
| rige normale. Poils nuls. Parenchyme
cortical très lacuneux. Hippuris.
Le genre Gunntra ne me paraît pas appar-
tenir à la famille des Haloragacées. Le rhi-
zome de ses représentants possède une struc-
ture ordinairement très anormale. La racine
de G. scabra, en particulier, i enferme dai
moelle des vaisseaux de seconde formation
primaire. Son pétiole et sa tige sont caracté-
rise's par de très nombreux cylindres centraux
e'pars et fermes, à endoderme propre (type/**)-
lystéliqut). La tige de plusieurs autres Gun-
r.era, de même que celle des Hatoragis, My-
riophyllum, Hippuris, en un mot celle de tous
ks autres représentants des deux familles est''
monoslélique . Si à ces caractères anatomiques,
en flagrante contradiction avec ceux rencon-
trés dans les autres genres, on ajoute ceux
tires de i'organanographie externe, on com-
prendra aisément le doute qui plane encore
dans mon esprit au sujet de la place accordée
jusqu'à ce jour, aux Gunnera dans la famille
des Haloragacées.
La deuxième partie de mon mémoire com-
prend la description morpho-histologique des
genres des deux familles. Enfin six planches
hors texte et un graphique résumant les prin-
cipales affinités génériques font ressortir les
faits nouveaux rencontrés par moi dans le
cours de mes recherches, ainsi que les idées
originales que ces faits m'ont suggérées.
Baume-les-Dames, 3o août 1897.
Les Plantes des terrains salés
PAR
A. FERET
IN I RODUCTION
L'étude du catalogue des plantes des terrains
sales a pour but de faire connaître les plantes
citées par des auteurs sérieux, plantes capables
de pouvoir être utiles à l'industrie, au com-
merce, a l'agriculture, etc. La question fores-
tière du reboisement y trouvera des rensei-
gnements utiles aussi, surtout pour les riv 1;
les dunes, landes, déserts, avoisinantles mers
intérieures, les schotts, les sebkhas ou lacs sa-
lés de l'intérieur des terres, les lagunes, etc.
Parmi ces plantes, une assez notable quantité
peut être considérée utile, ou tout au moins
intéresser la Médecine.
Dans ces conditions, j'aime à croire,
que tout en traitant brièvement des don-
nées utiles des plantes, toutes les branches
utiles et agréables pourront être suffisamment
passées en revue autant que la forme catalogue
peut laisser de latitude pour une semblable
question.
Pour taire apprécier l'utilité des diverses
plantes, je commence par dire qu'une grande
étendue de terrains peut être reboisée avec
ces plantes : toutes les rives des lacs salés et
mers intérieures avec îles essences étudi
pai ce catalogue. Mais il ne faut pas oublier
qu'il faut mettre en comparaison le terrain
et la nature ou richesse saline du terrain d'où
l'on tirera la plante ou. à défaut de pied
propre à être transplanté, au moins le porte-
graine.
Or, il me semble que. pour réussir, il vaut
mieux prendre un porte-graine dans un terrain
plus salé que celui à replanter que de le tirer
d'un terrain étant moins sale, car la plante,
selon moi. se trouvera mieux de ce change-
ment de terrain que si l'on opérait autrement.
Pour faire comparaison avec ces différents
terrains il me semble qu'il faut commencer par
citer la nature de certains terrains et la com-
position ou degréde salure des différentes ré-
gions maritimes.
A ce sujet, on peut citer E. Reclus ou A.
Mellion qui semble n'être qu'un écho du pre-
mier. Dans son étude, /<.• Désert, dans la Biblio-
thèque des Merveilles. Mellion nous dépeint
les déserts de la Mongolie, du Touran, de
l'Iran, Arabie et Syrie, d'Egypte, le Sahara.
l'Atacama, comme étant tous des terrains plus
ou moins salins, souvent même certaines dé-
pressions immenses comme étant d'anciennes
mers intérieures : d'autres contrées de certains
de ces déserts furent anciennement habitées et
de tortes villes y étaient établies. Or, puisque
à une époque ancienne et historique la vie
agitait ces solitudes désertes actuellement, on
peut, il me Semble, arriver à régénérer ces
contrées désolées, parun reboisement judicieux
avec l'aide de plantes tirées de diverses con-
trées de l'univers, d'essences utiles au point
de vue industriel, agricole, commercial, etc..
et faire renaître la vie, là ou les guerres, les in-
vasions, les incendies, la destruction par le
lait de l'homme et la dent des animaux, ont peu
à peu formé le désert et la solitude.
L'ensemble des deux questions. terrains salés
et salure des mers, peut apporter une mesure
imparaisori utile pour faire œuvre appré-
ciable;cequi ne sera pas utilisable dans telle
partie de l'univers où la nature du sol est plus
riche le sera dans telle autre.
I 1 question des terrains salés comme con-
trées désertiques peut se résumer en peu de
mots :presque tous. sans exception, sont sales.
mais avec des variations de degrés, suivant la
nature des dépots de sel des anciens lacs.
I.E MONDE DES PLANTES
i83
On peut néanmoins affirmer que leur compo-
sition saline n'est pas aussi complète que celle
de la mer, donc les plantes des rivages peu-
vent fournir des éléments utiles pour reboiser
ces terrains, puisque avec plus, on peut obte-
nir moins.
Je laisse dune de coté la question des terrains
qui semble déjà suffisamment claire pour cher-
cher la comparaison entre les différentes
mers et certains lacs.
Dans le Cosmos n" 636, 3 avril 1897, je trouve
ce renseignement.
11 résulte d'analyses diverses de différentes
mers que sur 1.000 grammes d'eau on trouve
en matières salines.
Pour l'Océan 32 grammes 65 7
Mer Méditerranée... 43 — 735
Mer Noire 17 — 663
Mer d'Azow i 1 S — 795
Mer Caspienne 62 — 042
Mer Morte 149 — 3i
Dans ces diverses matières le chlorure de
sodium ou sel marin entre dans les proportions
suivantes:
Océan 25 grammes 704
Méditerranée 29 — 524
Mer Noire 14 — oq5
— d'Azow 9 — 6.583
— Caspienne
— Morte ....
— 6.731
.... 1 10 —
On a remarqué que la salure de la mer est
moindre au pôle que vers l'équateur, qu'elle
augmente en général avec l'éloignement de la
terre et avec la profondeur de l'océan, que les
mers intérieures, telles que la Baltique, la mer
Noire, la mer Blanche, Marmara, Jaune, sont
moins salées que l'Océan. La mer Méditerra-
née fait exception et cette différence est expli-
quée par la petite quantité d'eau douce que
lui apportent les rivières etqui serait inférieure
à celle qu'elle perd par l'évaporation.
Les lacs salés n'ayant aucun issue comme la
mer Morte, le lac d'Aral, etc., ont en général
un degré de salure considérable
Les eaux de la mer Morte sont dix fois plus
salées que celles de l'Océan ; elles ont donné
I49grammesde matièressalines avec 1 10 gram-
mes de chlorure de sodium.
Quant aux eaux Artésiennes du Sahara (Le
désert, Meli.ion) d'après les analyses de
M. l'ingénieur Ville et de MM. Vatonne et de
Marigny, il résulterait que l'on y a trouvé par
litres de 1 à 3 grammes de sulfate de chaux
et de magnésie, plus quelques traces de chlo-
rure de sodium et de magnésium; ces propor-
tions sont souvent dépassées. L'eau de l'Oued
R'hir en particulier, ne contient pas moins de
4 à 5 grammes et parfois 8 grammes de sels
par litre. 11 en est de même des sources de
Dibbela dans le Sahara oriental entre Agadem
et Bilma. Toutes ces eaux si belles et si limpi-
des du désert, sont de véritables eaux minéra-
les, presque toujours mortelles pour les Euro-
péens et inoffensives pour les indigènes.
L'eau d j l'oasis d'El-Goléah fait seule excep-
tion à la règle ; elle ne contient que 0 gramme
2377 de sels par litre. Ajoutons que la plupart
de ces solutions salines constamment surchauf-
fées par le soleil, sont en même temps des
eaux thermales, dont la température moyenne-
est de 24°4.
Dans l'ouvrage intitulé : Un Million de re-
celtes, tome I, colonne 1792, je trouve :
Un litre d'eau de mer contient en moyenne :
8grammes à peine dechlorure de sodium dans
le N. de la Baltique.
27 — environ sur les côtes de la Grande
Bretagne.
3o — et plus, dans la mer Méditerranée^
90 — presque dans l'océan Atlantique .
sous la ligne.
Maintenant, jecitelescompositions suivantes
d'eaux de mer artificielles, dont les données
sont citées pour le service des aquariums, eau*
artificielles, dans lesquelles vivent admirable-
ment les poissons de mer, car il me semble
qu'entre les plantes et les animaux on peut ad-
mettre une certaine analogie au point de vue
vital; dans ces conditions, les t:rrains salins
ou salés pourront, il me semble, être compa-
rés probablement souvent par rapport à ces
diverses compositions maritimes et marines.
Eau artificielle saline pour aquarium devant
remplacer l'eau de mer. (Million de recettes t.,
I. col. 277).
Pour 10 litres d'eau de rivière.
Sel blanc ordinaire .... 270 grammes 60
Chlorure de magnésie. . 36 — 65
— potasse.... 7—65
Carbonate de chaux ... o — 3 1
Sulfate de chaux 14 5
— de magnésie. . . 22 — g5
bromure de — o — 3o
Les proportions de sels, sulfate et chlorure
doivent toujours rester les mêmes, mais on
peut augmenter ou diminuer la dose d'eau
douce, suivant que l'on veut obtenir une eau
de mer plus ou moins salée ou saumâtre. Pour
reconnaître le degré de salure, on se sert d'un
aréomètre.
Autre recette d'eau de mer de Van den Cor-
fut, I. col. 1877, chlorure de sodium 7 k. 5oo
grammes — magnésie, 2 k. 5 1 5 gr. — calcium
o k. 5 1 5. — Sulfate sodique 2 k. 525. — chlo-
rure de potassium o k. 060 — Iodure de po-
■ 84
I.E MONDE DES PLANTES
tassium 1 5 centigr. — bromure de potassium
i3 centigr. — sulfydrate d'ammoniac 5 gouttes.
Dissolvez dans environ 2?o litres d'eau de
pluie à 25 centigr.
Autre recette :
Sel marin S lui. — Sulfate de soude cristal-
lisé, 3 k. 5oo.
Hydrochlonate de chaux. ... o k.. 700 gr.
— de magnésie. 2 — 090
Eau 3oo litres.
l.ACS ET MERS INTÉRIEURES
Dans ce travail je n'ai pas l'intention de don-
ner une liste complète de tous les lacs impor-
tants que l'on pourrait citer, je ne ferai que
citer quelques exemples seulement; le degré
de salure me manque pour la plupart; je les
cite plutôt pour leur étendue et leur rapport
avec la mer ; leur degré de salure peut être le
même que celui de la Méditerranée.
(.■1 suivre)
Bibliographie
Flore phanérogamique des Antilles
françaises par le R. P. Duss, professeur au
Collège Je Basse-Terre, avec annotations sur
l'emploi des plantes par le professeur Edouard
Heckel.
La place nous manque pour apprécier
comme il le mérite ce remarquable travail
dans lequel l'auteur donne la description,
l'emploi et l'habitat de toutes les plantes de la
Martinique et de la Guadeloupe ainsi que
leurs noms en langue vulgaire.
L'Introduction est tout particulièrement
intéressante en ce qu'elle renferme de pré-
cieuses considérations sur la géographie bota-
nique des deux îles, leur sol, leur climat, et
sur la dispersion des espèces suivant les ré-
gions : maritime, champêtre, forestière, de
transition, et supérieure. L'auteur indique
en quelques lignes les difficultés d'herborisa-
tion dans ces pays. Nous les connaissons par
expérience.
Son ouvrage de 656 p. gr. in-8° comble une
lacune. Il est en vente a la librairie Protat
frères, à Mâcon. Nous lui souhaitons le légi-
time succès qu'il mérite.
Les Onothéracées sont représentées aux
Antilles françaises par Jussieua svffruticosa L.,
J. erecta !.. et J. linifôlia Vahl.
Erratum
Informations.
Notre collègue M. Fed. Pmi.irri vientd être
nommé directeur du Musée National de San-
tiago (Chili), en remplacement de M. R. A.
Pmi.ipri, son père, notre éminent collègue, que
l'âge et la cataracte ont contraint à la re-
traite.
Le fascicule II delà Bibliographie botanique
(C-H)vient de paraître à la Librairie Baillière,
19, rue Hautefeuille. Paris.
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Du 1 5 Juin au 3 1 Août
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(2 broch), I. D8rfler(2 broch. j, X. Vendrely
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(1 vol.).
Tous nos remerciements aux donateurs.
Dans notre dernier numéro d'août-septembre
en tête de l'article de M. Grelet, page i5q, lire
Flore de Rom et non Flore Je Riom.
Mouvement de l'Herbier
De M. Kingo Miyabe (Japon) et du R. P.
Urb. Faurie des échantillons d'Onothéracées
japonaises.
D'importants envois nous sont en outre an-
noncés par MM. William Trelease et Fr.Ka-
MIENSKt.
De M. L. CoRnÈRE, échantillon en fruits
de 'Barbaraea praecox.
De MM. L. Mercier et Jos. Daniel, des
échantillons de plantes rares de la Mayenne.
De M. R. Maire, 25 Puccinées ou Ustilaginées.
De M. C. A. Menezes, de Madère, un remar-
quable envoi de Géraniacées et Renonculacées.
Nos meilleurs remerciments aux donateurs.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
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#31®
DES
PLANTES
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DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Moi3
1
SOMMAIRE DU N» 96
Académie internationale de Géographie botanique. — Séance de l'Académie du 1 octobre
1897. — Aux botanistes de la Mayenne. — Sur le italuxis pulmtosa Sw. observé à Gan-
delain (Orne) et sur quelques autres plantes trouvées au pied du Mont Souprat, A.-L.
Lbtacq. — Quelques remarques sur l'histoire de la question du sexe chez les plantes
(suite), F. Kahishski. — Les plantes des terrains salés (suite), A. Féhet. — Un verbas-
cum à (leurs rouges. — Ombellifères et Renonculacées, A. Acuxjue. — Contributions à
la Flore cryptogamique de la Sarthe, 1896-1897. V. Jàmim. —Bibliographie. —Informa-
tions. — Ouvrages offerts a la Bibliothèque. — Mouvement de l'Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 897
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : AI. Th. de Heldreich, (Athènes).
Secrétaire perpétuel : M. H. Léveillé, Le
Mans (Sarthe ,
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Tu. de Heldreich, IL Léveillé, Ch.
li Gendre, G. Rouy, G. King, Treub, R. A.
Philippi.
COMITE DE RÉDACTION
du Monde des Plantes
11. Léveillé, Directeur ; A. Acloque, Secré-
t.iire; P. V. Liotard, Rédacteur
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnes sont priés de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre-
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
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OFFRES & DEMANDES
M. Aug. Chevalier, Lille. — Le supplément
à la Flore de la Mayenne, toujours en cours
de publication, vous sera adressé quand il
sera termine et réuni en tirage a part. — Pas
retrouvé Chenopodiinn intermedium dans la
Sarthe.
MM. Philippi, Santiago. — Publication des
Onothéracées chiliennes traîne en longueur
tout en se poursuivant lentement: iS espèces
d'Onothéracées en 42 exemplaires étant atten-
dus prochainement, il importe en effet d"en
tenir compte dans le travail en cours.
Notre rédacteur en chef, M. A. Acloque
nous prie d'aviser ses amis et correspondants
qu'il a transporté son domicile, S, avenue de
Villars, Paris.
M. J. Dôrfler, Vienne. — Il serait à souhai.
ter que dans la prochaine édition de votre
Botaniker-Adressbuch vous donniez une liste
séparée des Monographes, ce qui rendrait un
signalé service aux botanistes qui sauraient à
qui s'adresserpourcertainsgenres déterminés.
MM. C. Porter, F. Lande, V. Bach, J. Gre-
let. — Avons reçu votre cotisation pour 1898.
Merci.
Les Fils D'EMILE DEYROLLL Lmiteurs
46, rue du Bac, Paris
Précis d'Anatômie comparée
et de DISSECTIOIVS
avec 204 figures dans le texte
Par A. GRUVEL, docteur es sciences
1 volume broché, prix 3 fr. 50 : franco 3 fr. 75
La maison « Les Fils d'Emile Deyrolle »
vient d'éditer un Précis d'anatomie comparée
et de dissections par M. Gruvel, docteur es
sciences, destiné plus spécialement aux étu-
diants de nos Facultés qui se destinent a la
carrière médicale. Il sera également, un utile
auxiliaire pour les jeunes gens qui préparent
le certificat de Zoologie, et, grâce aux nom-
breux détails pratiques que Ion v rencontre à
chaque pas, tous les amateurs d'Histoire natu-
relle pourront le consulter utilement.
Il leur sera ainsi facile, seuls et sans autre
guide que ce petit livre, de se rendre un
compte exact de la constitution anatomique
des principales espèces que l'on peut prendre
comme types des groupes Zoologiques.
Les Fils D'EMILE DEYROLLE. Editeurs
46, rue du Bac, Paris
10 fr.
ABONNEMENTS :
UN AN : France
Étranger^ Colonies. . .
Le Numéro : 1 Franc.
Les M nements partent du 1« Octobre ou du
1' ' Janvier île Chaque] année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW-YORK
l'h. Heinsberger, 15, Firsl Avenue.
LONDON
Dui.au and C", Foreign booksellers, :;:. Soho
Square,
PARIS
.l.-lt. l; Aii.i.n i;i: et Fils, 19, rue Hautefeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale ci
scientifique, "i:t, pue Racine.
LAVAL
Aug\ Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
7e Année (2e Série).
No 96
1er Novembre 1S97.
LE
MONDE DES PLANTES
'Revue Internationale illustrée de "Botanique.
Académie internationale de Géographie
botanique
M. Fed Philippi a été élu Académicien
titulaire.
MM. A. S. Hitchcock a été élu Acadé-
micien correspondant.
MM. Johann Lange et H. de Vilmorin sont
en ballotage ayant obtenu le même nom-
bre de voix.
Nous prions les Académiciens honorai-
res, titulaires et correspondants de vouloir
bien au plus tôt envoyer leur vote à nou-
veau à ce sujet ainsi que pour l'élection
d'un Membre Correspondant en remplace-
ment de M. F. Philippi élu membre titu-
laire.
En outre tous nos collègues de l'Acadé-
mie, membres Associés et Auxiliairesy com-
pris, voudront bien, conformément à l'art. II
de notre règlement, choisir le Directeur par-
mi les trois noms suivants à moins qu'ils ne
veuillent réélire notre Directeur actuel.
Candidats proposés par les Académi-
ciens :
MM. Frère Héribaud Jh.
E. Gonod d'Artemare.
Georges King.
Par décision, en date du 1 5 octobre, sont
nommés Associés libres de l'Académie:
MM.
Drake del Castillo (Paris),
Comte de Boissieu (Paris),
Arbost (Thiers), Puy-de-Dôme,
Abbé Lemée (Foulletourte) Sarthe,
Abbé Letacq (Alençon) Orne,
Bocquillon-Limousin (Paris).
de Rusunan (Guimilliau), Finistère,
Vergara (Madrid),
R. P. Bodinier, au Kouy-Tchéou (Chine)
Abbé Mailho (St-Girons), Ariège,
Menezes (Funchal), Madère,
Abbé Bach (Gourdon), Lot,
Boudier (Montmorency), Seine-et-Oise,
Lloyd (Cincinnati), Ohio,
R. P. Gave (Contaminé-sur-Arve), Haute
Savoie,
Sénart (Paris),
Bureau (Nantes),
Chevalier (Lille),
Maire (Dijon).
Par décision, en date du même jour,
sont nommés Membres Auxiliaires de l'A-
cadémie :
MM.
Bonnaymé (Belfort),
Carette (Paris),
Démy (Paris),
Durand (Montpellier),
Deschamps (Antibes), Alpes- Maritimes,
Abbé Dupuy (Bordeaux),
Fournier (Marseille),
Abbé Menu (Andouillé), Mayenne,
R. P. Vaniot (Le Mans),
Galle (Nancy);
Corroy (Toulouse),
Docteur Lebœuf (Cahors),
Madiot (Jussey), Haute-Saône,
Pajot (St-Jean-des-Monts), Vendée,
Rommé (Sougé-le-Ganelon), Sarthe,
Sirot (Chandernagor) Inde-Française,
Soulié (St-Geniez), Aveyron,
Guirimand (Grenoble), Indre,
Serres (Dax) Landes,
Abbé Nourry (Mayenne),
Teillard (Grabel), Hérault,
Bataille-Bertrand (Alger),
Daniel Jh. (Chemeré) Mayenne.
Moog (Paris).
Bernichan (La Hourre), Gers,
Abbé Guignon (Velaines-sur-Seine), Sei-
ne-et-Marne,
i86
LE MONDE DES PLANTES
Laborie (Autcrive), Gers,
Fry (Bonneville), Haute-Savoie,
Monguillon (Ste-Sabine ), Sarthe,
Marty iLanta) Haute-Garonne,
Docteur Ferrfja Bruxelles),
Cadix (Charleville . Ardennes,
Docteur Duvernoy (Audincourt), Doubs,
Contet (Haut-Laos), Cochinchine.
Le Directeur.
Th. de Heldreich.
M. A. Feret remercie l'Académie et son
Directeur de sa nomination en qualité de
Membre Auxiliaire.
Nous ferons recouvrer sans frais, à do-
micile, dans la première quinzaine de dé-
cembre les abonnements au Monde des
PU n tes.
Tombola du Monde des Plantes
Cetteannée, notre tombola n'étant qu'an
nuelle, nous en avons avancé le tirage et
nous avons par contre augmenté l'impor-
tance du gros lot. Au tirage, le gros lot. con-
sistant dans les volumes parus et à paraître
de la Flore de France de MM. Rouy et
Foucaud, dans la flore de Loir-et-Cher de
M. Franchet et dans celle de Normandie
de M. Corbière, a été gagné par M. Coil-
liot du Mans. — Toutefois, l'ayant droit
avant cessé de verser sa cotisation pour
1897-08, la somme consacrée à l'achat de
ces flores rentre dans les recettes impré-
vues de l'Académie.
Les 4 souscripteurs dont les noms sui-
vent gagnent chacun un exemplaire de
la 3e édition delà Petite Flore Mancelle de
M. Gentil qui doit paraître au printemps
prochain ou la nouvelle Flore de Norman-
die de M. Corbière.
MM. L.Bruneau Flore de Normandie .
Abbé A. Letacq \Flore Mancelle .
Ch. Legendre Flore de Norman-
die)
.1. Poisson flore Mancelle .
Séance du 4 octobre 1897
I î'ance s'ouvre à 8 h. 1/2 sous la Prési-
dence de M. II. I éveillé, Secrétaireperpétuel .
Tous les membres île l'Académie résidant au
Mans et M. l'abbé Lemée de Foulletourte
assistent à la réunion et signent leurs noms
sur le registre.
M. I. éveillé communique les nominations
et promotions ratifiées par le Directeur de
l'Académie et donne lecture Je diverses lettres
du Frère HéribaudJh. accompagnant l'envoi
du Chenopodiuminlermedium et de celle de M.
E.Gonod d'Artemare, accompagnée d'une fleur
Je Colchicum aeslivale qu'il regarde non comme
une espèce mais comme un C. autumnale très
développé par suite de cultures successives
et rendu plus précoce, plus vigoureux et
très pluriflore. M. Gentil fait remarquer que
nous avons l'inverse dans la Sarthe avec le
Colchicum veriuile. MM. G. d'Artemare et Héri-
baud insistent pour que l'Académie se réu-
nisse non au Mont Dore mais au Cantal dont
la flore est plus variée. Les membres pré-
sents sont d'avis de s'en rapporter à ces deux
distingués collègues.
A propos des Onothéracées,M.Léveillé main-
tient l'orthographe Onothera parce que Linné
n'a pas donné à ce vocable d'autre interpré-
tation que celle des anciens. Or les textes et
les savants grecs actuels (M. de Heldreich notre
Directeur) montrent qu'on doit écrire Ono-
thera. En outre il n'est pas prouvé que VOno-
thera biennis ne soit apparu dans l'Asie et dans
l'Europe orientale qu'après la découverte de
l'Amérique.
Le compte rendu des ouvrages et périodi-
ques prend un assez long temps.
Il résulte de la communication concernant
le budget de l'Académie que ce budget, basé
sur les cotisations recouvrables, (déduction
faite des arriérés et des non valeurs) s'élève
à i5oo fr. chiffre auquel s'élèvent également
les dépenses.
M. le secrétaire rappelle que pour l'élection
du Directeur tous les membres de l'Académie
ont un égal droit de vote et donne commu-
nication de la liste de trois noms parmi les-
quels on a choisi le Directeur. M. Léveillé
communique un assez long relevé d'observa-
tions botaniques faites dans la Sarthe par di-
vers botanistes et par lui-même.
Lecture est donnée de la note de M. l'abbé
Letacq sur le Malaxis paludosa dont l'abon-
e à Pré-en-Pail n'est que relative.
Les membres présents ayant apporté cha-
cun les Hieracium de leur herbier, on les exa-
mine à tour de rôle ainsi que ceux de l'herbier
de l'Académie et ceux adressés par des bota-
nistes qui n'ont pu assister à la séance. La
conclusion est que le H. tridentatum n'est
qu'une variété à grosses dents saillantes du
/■/. boréale, ces deux formes pouvant être rat-
LE MONDE DES PLANTES
.87
tachées ad libitum au H. sabandum Auct. le ve'ri-
table sabandum L. paraissant être une forme
de H. boréale adaptée aux montagnes.
La séance est levée à 10 h. 1/2.
La prochaine séance aura lieu le lundi S no-
vembre à 8 h. 1/2 du soir.
Aux botanistes de la Mayenne
Messieurs et chers collaborateurs
Je tiens à vous donner en quelques lignes
un aperçu des progrès de la botanique dans
le département. A l'heure actuelle 16 botanistes
résidant dans nos limites ou y faisant de fré-
quentes apparitions travaillent activement à
l'étude de notre Flore. MM. L. Mercier (Laval),
Luc. Daniel (Rennes), Jos. Daniel (Chemeré)
Aug. Chevalier (Lille et Domfront), S. Savouré
(Mayenne), Chenu (Laval), Geslin (Laval),
Evêque (Chàteau-Gontier), Rousseau (Aron).
Montagu (Hardanges) , Hareau (Courcité),
MM. les abbés Nourry, Rivière (Mayenne),
Menu (Andouillé), Carré (Cossé-le-Vivien),
Letacq (Alençon). En outre MM . Ch. Chédeau,
Dr Lambert, Jardin, D>' Chevalier. U. Sinner,
Aug. Crié, E. Monguillon, L. Crié, R. P. Va-
niot, le Hir, Charbonneau, ont bien voulu nous
fournir de précieux renseignements.
On a rencontré un certain nombre d'espèces
nouvelles pour le département ; ce sont :
Ranunculus hololeucos, Aconitum Nâpellus,
Fumaria grammicôp Hylla Levl. et Parm. et
var. micrantha, Arabis hirsuta, Neslia pani-
culata, Lepidium ruderale, L. virginicum, Ibe-
ris amara, Helianthemum umbëllatum; Silcne.
cretica, S.Armeria,Saginanodosa,Malva alcea,
Tilia parvifolia, Medicago falcata. Lotus his-
pidus, Vicia villosa, Rosa micrantha, Spiraea
filipendula, Hippuris vulgaris, Sedum dasy-
phyllum, Ammi majus, Bupleurum rotundi/o-
lium, Torilis nodosa, T. heterophylla, Rubia
linclorum. Lonicera xylosteum, Valerianel.'a
Morisonii,X Erica Watsoni, discuta epilinum,
Anchusa italien, Myosotis silvatica, Atropa Bel-
ladona, Sibthorpia europaea, Veronica triphyl-
los, Orobanche amethysiea, 0. hederae, Mentha
rubra, Ajuga genevensis, Salvia verbenaca,
Amarantus retroflexus, A. viridis, Polygo-
num mite, Polamogeton pectinalus, Carex stri-
gosa, C. punctata, C. limosa, C. elongata,
C. umbrosa, Eriophorum vaginatum, Cladium
Mariscus, Agrostis spica-venti, Bromus gigan-
leus, Botrychium lunaria,Polypodium Phegop-
teris, Aspidium Oreopteris, Marsilea quadri-
folia.
De nouvelles localités pour les plantes rares
dont les noms suivent ont été par ailleurs
découvertes : Roripa pyrenaica, Kentrophyl-
lum lanatum, Mentha viridis, Lathraea squam-
maria, Salvia sclarea, Arum italicum.
Le Supplément à la Flore de la Mayenne en
cours de publication contiendra avec les indi-
cations détaillées de localités les noms des
découvreurs.
Nous signalons à votre attention les espèces
suivantes : Polygonum mite, P. nodosum,Malva
alcea, Sibthorpia europaea, Coleanthus subtilis,
Euphorbia cyparissias, Chenopodium urbicum
et Ranunculus Jluitans qui peuvent être dé-
couvertes ou dont de nouvelles localités
peuvent être indiquées.
Nous comptons commencer ici même la
publication de Contributions à la Flore de la
Mayenne pour faire suite au Supplément.
Nous avons pu vérifier au Mans dans l'her-
bier de M. A. Crié, mis bienveillamment à
notre disposition, YAspidium Oreopteris de
Thévalles. L'échantillon recueilli par Duclaux
et portant son étiquette ne laisse aucun doute
sur la parfaite identité de la plante.
Nous avons découvert l'herbier de M. l'abbé
Hachet de Hardanges que l'on croyait perdu
et dont a hérité un de ses compagnons d'herbo-
risation et un de ses amis M. Montagu insti-
tituteur à Hardanges qui a recueilli dans les
Champagnes d'Hardanges le rare 'Botrychium
lunaria. Après l'y avoir récolté à plusieurs
reprises, M. Montagu l'y a cherché vainement
en compagnie d'autres botanistes. Le fait n'a
rien qui nous surprenne. Dans la Sarthe la
même plante reste quelques années introu-
vable sans qu'on puisse en inférer la des-
truction de la station.
Enfin l'heure nous paraît venue, pour créer
et fortifier des relations agréables entre les
divers botanistes de la Mayenne, les grouper
et promouvoir plus largement l'extension
des études botaniques dans la Mayenne de
fonder une Société. Celle-ci, pour favoriser
une large compréhension des naturalistes, por-
terait le nom de Société des Naturalistes de la
Mayenne. Moyennant une cotisation annuelle
de dix francs, les Sociétaires recevraient un
Bulletin rendant compte des travaux et
séances de la Société. Celles-ci auraient lieu
4 fois l'an. Il y aurait en outre une excur-
sion annuelle avec déjeuner en commun offert
aux Membres parla Société.
Nous mettrions, au moins dans lesdébuts, le
Monde des Plantes, à la disposition de la nou-
velle Société. Nous aurons d'ailleurs l'occasion
de revenir sur ce projet.
En attendant, honneur à l'activité des bota-
nistes mayennais. 11 y a beaucoup à faire dans
le département. Les régions de Saint-Aignan"
IC
NN
LE MONDE DES PLANTES
sur-Roë, Daon et Bierné au sud. de Villepaij
et Soucé nu nord sont à peine entamées ou
même inconnues. Nous les signalons spéciale-
ment à l'attention de nos collègues sûr que
notre appel sera entendu et que les explora-
teurs y feront ample moisson.
Sur le " Malaxis paludosa " Sw observé
à Gandelain (Orne) et sur quelques au-
tres plantes trouvées dans les marais
au pied du Mont Souprat.
Lubin-Thorel, pharmacien à Laigle, mort
en 1S69, découvrit vers iS55, le premieren
Normandie, cette rarissime espèce dans les
marais de la Trappe. Trop souvent recueillie
depuis lors par les nombreux botanistes qui
ont visité la riche localité, elle a fini par dis-
paraître complètement. Ces temps derniers
M. Ménager l'a signalée non loin de là dans
la forêt de Saint-Evroult.
Le même botaniste, explorant vers 1897 'a
lande marécageuse du Fourneau à Pré-en-
Pail (Mayenne), y découvrit de nouveau le
Malaxis. Cette localité située à i3oo mètres
de la gare, entre les routes de la Poôté et de
Gesvres, est d'un accès facile des deux côtés :
deux ou trois heures suffisent pour la parcou-
rir et y récolter avec la plante en question
nombre de Phanérogames et de Muscinées
intéressantes. Aussi est-elle aujourd'hui classi-
que : j'y ai herborisé avec mes amis MM.
Henri Beaudoin, Léveillé, Leboucher et, il y a
quelques semaines encore j'avais l'honneur d'y
conduire la Société Linnéenne de Norman-
die et de faire recueillir à mes collègues plu-
sieurs plantes rares et en particulier le M.
paludosa qui était le but principal de notre ex-
cursion et qui s'y trouve toujours en abondance.
Le marais du Fourneau, qui repose sur les
Phylladesde Saint-Lô,est situé au pied du pla-
teau de Bel-Event (400 m. d'alt.) qui n'est
lui-même que la continuation des buttes
Sainte-Anne (38; m.) et du Mont des Ava-
loirs (417 m.). Cet ensemble de hauteurs
dirigé de Testa l'ouest, sur une longueur
de 10 à 11 kilomètres, côtoyé depuis Saint-
Denis-sur-Sarthon jusqu'à Pré-en-Pail par le
chemin de fer d'Alençon à Domfront, est con-
nu dans le pays sous le nomde Mont Souprat.
Or, au pied de ces collines, se voient à Buhèru
et a Tinel sur Gandelain, aux sources de la
Mayenne sur la Lacelle, à la Sourcette sur
Pré-en-Pail des marécages assez étendus, très
semblables à celui du Fourneau au point de
vue du sol et de l'orientation. On pouvait
dès lors espérer d'y trouver au milieu d'une
végétation analogue l'espèce si recherchée
des botanistes. Aussi depuis trois ans j'avais
exploré à diilerentes reprises le marécage si-
tue non loin du moulin de Buhéru, au-dessus
de l'ancien étang de Gué-Roncin, et cette
station inconnue avant mes recherches m'a-
vait fourni quelques bonnes espèces, Epilo-
biunt palustre, Pinguicula vulgaris, Spiranthes
aestivalis,Scirpuscaespitosus,Alopecurusfub>us
Potytrichum strictum, Pterygophyllum lucens
Hypnumnitens, Sphagnum fimbriatum, Spha-
gnœcetiscommunis, Trichocolea tomentella (ij;
mais ce n'est que le 2S Juillet dernier, lors
d'une excursion avec MM. Hommeys, Le
Sénéchal, Leboucherque j'ai réussi à découvrir
quelques pieds de Malaxis, ce qui prouve
qu'une localité peut-être connue dans ses traits
généraux, sans que l'étude en soit épuisée.
Cette trouvaille, que j'ai eu soin de faire cons-
tater par mes collègues, justifiait mes prévi-
sions et nous donnait pour l'Orne une troi-
sième station de M. paludosa. Il ne croît pas au
milieu des sphaignes, comme l'indiquent la
plupart des ouvrages de botanique, mais sur
des plantes en décomposition et toujours aux
endroits où l'eau forme un léger courant.
C'était encore guidé par l'espoir de le ren-
contrer que le 10 août je visitais les landes
de Tinel, éloignées des précédentes de 400 m.
à peine et présentant d'ailleurs des conditions
identiquesde terrain, d'altitude et d'exposition.
Mes recherches ont été infructueuses ; j'enai été
dédommagé parla récolte d'excellentes espèces
telles que Drosera intermedia, Orchis albida
Lvcopodium inundatum et la plupart des plan-
tes de Buhèru. Je compte bien d'ailleurs ex-
plorer de nouveau ces marécages, convaincu que
là aussi je trouverai un jour où l'autre le
Malaxis,
Les résultats nouveaux de ces différentes
excursions seront publiées dans le Bulletin de
la Société d'Horticulture de l'Orne comme
addition à mon Aperçu delà flore de l'Arrondis-
sement d'A lençon ; le présent article n'a d'autre
but que d'indiquer aux botanistes de l'Orne et
de la Mayenne ces stations situées sur nos limi-
tes communes, et où des recherches persévé-
rantes nous feront sans doute recueillir de
nouvelles espèces caractéristiques de la flore
des montagnes.
A.- L. Letacq.
1 Cfr Aperçu sur la flore de l'arrondissement
d'Alençon : Bulletin de la Société d'horticulture
de l'Orne, !" semestre, [8g6tp. 67.
LE MONDE DES PLANTES
189
Quelques remarques sur l'histoire de la
question du sexe chez les plantes
PAR
F. KAMIENSKI.
PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ d'ODESSA
(Suite)
Chez les Phanérogames, le tube pollinique
est toujours couvert de membrane et la vési-
cule embryonnaire quoique en forme de cellule
nue, se trouve toujours dans le sac embryon-
naire ; de cette manière les cellules sexuelles
sont séparées l'une de l'autre parla membrane
cellulaire. Il en résulte que la fécondation chez
ces plantes-là s'opère d'une manière plus com-
pliquée, et que l'union du contenu de ces
cellules ne peut avoir lieu que par la mem-
brane. Déjà Meyen (i) et puis Hofmeis-
ter croyaient avoir trouvé- les spermato-
zoïdes au bout du tube pollinique chez les
Conifères, mais on se persuada ensuite qu'entre
le contenu, qui se compose du protoplasma
et de noyau et quelquefois aussi de grains
d'amidon et de gouttes de substances grasses,
on n'y trouve rien de plus. Mais dernièrement
la supposition de Meyen et de Hofmeister fut
justifiée par les publications des botanistes
japonais à Tokio, des professeurs Ikens (2) et
Hirase (3J, qui ont observé les spermatozoïdes
en mouvement qui se sont développés dans
les tubes polliniques de Cycas revoluta et de
Gink^o biloba. Cette découverte est d'une
grande importance dans la science. Elle rap-
proche encore plus entre eux les deux grands
groupes des plantes, savoir : les Phanéro-
games et les Cryptogames supérieures (les
mousses et les fougères) que le professeur
Engler dans son système moderne a eu par-
faitement raison de réunir en un seul embran-
chement : des Embryophytae. Ce lien orga-
nique des Embrophytes se présente comme
une excellente affirmation des ingénieuses ana-
logies de Hofmeister, mentionnées ici plus
haut, sur les relations génétiques des Crypto-
games supérieures aux Phanérogames. Elles
furent exprimées même huit ans avant Dar-
win.
Les années suivantes enfin jusqu'à nos jours,
parmi la plupart des botanistes, se manifeste
(1). I. F. Meyen. Neues System der Planzenphy-
siologie; Berlin 1837-39.
(ï) S. Ikens : Verlliulige Mittheilung ûber die
Spermatozoïden bei Cycas revoluta (Botanisches
Centrabl. 1897 N" 1).
( 3) S. Hirase: Untersuchungen, ûber das Verhal-
ten des Pollens vom Ginkgo biloba (Botan. Cen-
tralblat, 1897. N° 2-3).
un mouvement scientifique qui a pour but
l'étude microscopique des Cryptogames infé-
rieures. Un petit nombre de botanistes conti-
nue l'étude détaillée des organes sexuels des
Phanérogames aussi bien que l'influence du
tube pollinique sur le sac embryonnaire.
Strasburger qui est du nombre de ces der-
niers publie toute une série d'observations
exactes et pleines de mérite qui démontrent
parfaitement le lien génétique entre les Fili-
cinées et les Gymno et Angiospermes selon
l'idée de Hofmeister, qu'il ne sut cependant
apprécier d'abord selon son vrai mérite. Stras-
burger démontra que les « corpuscules » des
Gymnospermes correspondent parfaitement
aux archégones (1). Chez les Angiospermes,
après un examen minutieux de l'histoire du
développement du sac embryonnaire, il fut
évident que des trois vésicules embryonnaires
qu'AMici et Hofmeister considéraient comme
cellules femelles, une seule joue le rôle de
l'œuf d'où après la fécondation se développe
l'embryon ; les deux autres ne prennent aucune
part à la fécondation (2). Ces derniers nommés
par Strasburger « synergides » l'œuf et les
cellules antipodes qui se trouvent à l'extrémité
du sac embryonnaire, constituent les rudi-
mentsde l'archégone et du prothalle femelle. —
Le sac embryonnaire correspond au macros-
pore des Cryptogames supérieures. De cette
manière, dans le sac embryonnaire ne peut
se former qu'un seul embryon, et lorsqu'il s'en
forme davantage, comme par exemple chez
le Citrus, le Cœlebogyne, etc. ces embryons-là
selon Strasburger (3) se développent des
cellules voisines du nucelle de l'ovule, jouant
le rôle des bourgeons adventifs.
Outre cela cet excellent observateur étudia
aussi l'histoire du développement des organes
sexuels mâles chez les Angiospermes, et
découvrit dans les graines du pollen, ou
microspores , le rudiment du prothalle
femelle sous la forme d'un seul noyau cellu-
laire végétatif. Et comme le prothalle mâle à
plusieurs cellules, chez les Gymnospermes,
était déjà connu, quoique la signification en
fût faussement expliquée, grâce aux décou-
vertes de Strasburger il se trouva toute une
série de nouvelles analogies qui démontraient
.l'origine commune des Gymnospermes et des
(1) Strasburger : Befruchtung bei den Coniferen,
Iena 1869. Coniferen und Gnetaceen morph. Stu-
die . Iena. 1872.
(2). E. Strasburger. Ueber Befruchtung und
Zelltheilung. Iena 1878.
(3). E. Owielozavodkowosct ^prawozdanic Ak
demi Umiejztusseiw Krakowie, 1878).
I(JO
LE MONDE DES PLANTES
Angiospermes. Nous pouvons dire la même
chose quant aux Cryptogames supérieures et
Gymnospermes, grâce aux études de Hof-
MEisTEit, comme nous l'avons déjà mentionné
plus haut.
De cette manière le microscope contribua
souverainement à l'éclaircissement de la ques-
tion du procès sexuel chez les plantes.
D'autre part cependant la doctrine de Darvin
jeta sur cette question une lumière plus
abondante et facilita la juste compréhension
de la sexualité. Les particularités de la struc-
ture de la fleur, découvertes par Sprengel,
ainsi que les mécanismes de la fécondation et
le croisement des plantes, sont les résultats
indispensables de la sélection naturelle, dans
la lutte pour l'existence. Darwin faisait toute
une série d'observations sur la pollinisation
chez les orchidées (i) et chez les autres plantes
et vérifiait les résultats obtenus par Sprengel
et les autres. Se basant sur ces observations,
il se persuada que la formation des plantes
mono et dioïques, ou ainsi nommée dichoga-
mie, le mécanisme des fleurs chez les orchi-
dées et enfin l'hétérostylie découverte par
lui-même, et les autres mécanismes de ce
genre se sont développés dans la lutte pour
l'existence et servent à rendre plus difficile,
ou quelquefois à empêcher totalement la
pollinisation directe, causant de cette ma-
nière le croisement de la même espèce, qui
est si utile aux individus. Darwin(2) se basant
sur ses propres expériences et profitant de
l'expérience d'autrui obtint un résultat très
important: que la nouvelle génération formée
par la voie du croisement est supérieure à la
génération formée par la voie de la pollinisa-
tion directe. Cette supériorité s'exprime par
la grandeur, le poids, la faculté de repro-
duction et par la faculté pour les autres fonc-
tions vitales, etc. Dans la lutte pour l'exis-
tence, les individus formés par la voie du
croisement vainquent les faibles, qui doivent
céder aux premiers, c'est-à-dire à ceux dont
les adaptions au croisement sont plus com-
plètes.
Ayant découvert de nouveaux chemins dans
les sciences biologiques et jeté une lumière
toute nouvelle sur la sexualité chez les plantes
en particulier, Darwin trouva de nombreux
adeptes, qui selon l'exemple de leur maître
et selon son idée, étudiaient la structure des
fleuis,leur relationavec les insectes et, en géne'-
(i). C. Darwin : Orchids fertilidised by Insectes
etc. 2 edit. London. 1^77.
: . C. Darwin. Effects olT Cros-and Sell Fertili-
sation in the Vegetable Kingdom. London 1
rai tous les genres de la pollinisation. Ces
savants sont : I1 I Iildebrandt, Her-
mann. MutLER et les autres.
Outre cela, la doctrine de Darwin donna la
possibilité d'expliquer à un certain point les
côtés sombres de la sexualité, tels que la
signification du sexe chez les plantes, la diffé-
renciation entre le sexe mâle et femelle, la
nécessité de la fécondation et les autres doat
il ne put être question auparavant ' 11. Darwin
trouvait que l'existence du sexe et la diffé-
renciation ne sont qu'une adaptation plus aisée
pour les plantes, car l'expérience a prouvé
que dans la lutte pour l'existence, les indi-
vidus, formés par la voie du croisement des
parents plus éloignés, ont la supériorité sur
les autres qui sont moins bien adaptés aux
conditions de la vie.
Si nous examinons de cette manière l'ori-
gine de la différenciation des sexes chez les
plantes au point de vue philogénétique, sans
contredit, les plantes supérieures, dont la
structure des organes sexuels est plus com-
pliquée proviennent des formes plus simples
aux cellules sexuelles qui diffèrent peu ou pas
du tout l'une de l'autre, et enfin ces der-
nières proviennent des plantes inférieures
complètement dépourvues d'organes sexuels.
Ce développement philogénétique de la sexua-
lité dans le monde végétal, fait la base du
système naturel du règne végétal. Ce système,
grâce à Darwin, parut sous une lumière plus
différente et prenant une direction juste fut
poussé sur la voie du développement régulier.
On sait que le système naturel qui nous
représente l'arbre généalogique du développe-
ment du règne végétal, se base particulière-
ment sur la structure des organes sexuels, ce
qui les différencie du système animal, où la
définition de la parenté mutuelle dépend de la
structure et de l'histoire du développement
de tout le corps de ces organismes. La cause
de cette différence entre la systématique des
plantes et des animaux, je l'ai démontrée
en 1878 (2), aujourd'hui je voudrais faire
remarquer cette circonstance que si la systé-
matique des plantes se distingue si prodigieu-
sement de celle des animaux, c'est que la
(il. Jusqu'à Darwin, on trouve par-ci par là
dans la littérature les essais ayant pour but l'ex-
plication de la sexualité au point de vue ihéo -
rique. Les ouvrages en cette matière de Radi.kofer
que nous avons mentionnés, méritent une attention
particulière.
(2). Dr. Fr. Kamienski. Vergleichende Anatomie
Primulaceen. Halle, 1878 (Abhandl. der
Naturl", zu Halle Bd. XIV.
LE MONDE DES PLANTES
I9I
cause en provient de la différence entre la
nature même des animaux et celle des plantes
en général.
Toute la vie de la plante, comme l'on sait,
se compose des deux fonctions principales.
qui constituent chacune à part une idée scien-
tifique compliquée. On peut nommer une de
ces fonctions; fonction végétative qui com-
prend l'idée d'alimentation et de croissance
et l'autre fonction reproductive ou reproduc-
tion sexuelle. Il est naturel que pour remplir
ces fonctions, il existe chez les plantes des
organes conformes, c'est-à-dire des organes
végétatifs et reproductifs. Chez les différentes
plantes qui vivent dans les différentes condi-
tions de la vie, les fonctions végétatives se
remplissent de différentes manières. Par
exemple : l'alimentation est différente dans
l'eau, sur le sol, dans les endroits secs expo-
sés aux rayons du soleil, et encore différente
dans les endroits ombragés, humides, autre
enfin sur les hautes montagnes, ou bien dans
les vallées, etc. Relativement aussi, les organes
qui remplissent ces fonctions varient et
s'adaptent aux conditions données de la vie,
afin que la plante ne périsse dans la lutte
pour l'existence. Plus une forme végétale est
sujette pendant un grand nombre de généra-
tions successives aux conditions déterminées
de la vie, plus elle conforme, grâce à la loi
de l'hérédité, à ces conditions ses organes
végétatifs. De cette manière, les plantes
d'origine différente ou bien celles qui appar-
tiennent aux différents groupes naturels se
développant dans les mêmes conditions vitales
trahissent beaucoup de qualités extérieures
communes sous le rapport de la forme et de
la structure des organes végétatifs, et vice
versa : les organes végétatifs des plantes se
trouvent en relations de parenté très proche
(différentes espèces du même genre) très
souvent ne se ressemblent pas du tout. Les
organes reproductifs ou sexuels se comportent
tout autrement. Ces organes existent dans la
plante pendant un temps relativement très
court à la durée des organes végétatifs qui
naissent presque toujours dans les mêmes
conditions. lien résulte que les organes repro-
ductifs ne subissent pas tant de changements
que les organes végétatifs. Par exemple, dans
la vie de la plante pérennelle de nos climats:
la fleur est un phénomène passager, éphé-
mère, ne se développant qu'à une époque de
l'an déterminée, indépendamment d'autres con-
ditions changeantes de la vie, tandis que les
organes végétatifs doivent être le plus minu-
tieusement adaptés à ces conditions, parce
que ces derniers organes durent toute la vie
de la plante qui, même en cas de circonstances
peu favorables de la vie, n'est pas en état de
les quitter, ne possédant pas la faculté du mou-
vement spontané ainsi que les animaux.
Ainsi dans la définition des parentés mu-
tuelles entre les plantes, les organes sexuels
sont la source décisive des caractères forte-
ment hérités, ou caractères génétifs, qui
sont restés plus ou moins intacts, sans varia-
tions de l'adaptation acquise plus tard. Cette
vérité était connue depuis longtemps surtout
par rapport aux Phanérogames. Déjà les
premiers systèmes naturels, tels que ceux de
Jussieu, d'Endlicher, de De Candoli.e et
d'autres se basaient sur la structure des
organes reproductifs. De nos jours, où grâce
aux principes de Darwin, le système en
général a acquis une signification toute diffé-
rente et nous représente différents degrés
de parentés des plantes plus ou moins proches,
nous n'avions qu'à taire de petites modifica-
tions dans ces systèmes, car ils se basaient
justement sur la structure des organes sexuels.
Nous voyons donc quelle importance ajouta
à l'étude de la sexualité dans la systématique
des plantes, la doctrine de Darwin ; de quel
intérêt furent les études comparatives sur la
structure et sur l'histoire du développement
des organes reproductifs des plantes non seu-
lement par elles-mêmes mais encore relative-
ment à la définition des degrés de parenté
mutuelle des plantes, ce qu'on ne rencontre
pas à tel point dans la systématique des ani-
maux. De tous les observateurs récents qui ont
travaillé à la question de la sexualité et parti-
culièrement à la question de l'existence du
sexe chez les plantes, selon l'idée de Darwin,
Jules Sachs se prononça le plus distinctement
dans son manuel de la physiologie bota-
nique (1) se basant sur ses propres travaux (2)
et sur ceux de ses prédécesseurs. Sachs tâche
de prouver que la différence du sexe entre le
sexe mâle et femelle se trouve en relation
étroite avec la différence matérielle des cellules
sexuelles et que la fécondation de l'œuf con-
siste en addition à cet œuf d'une certaine subs-
tance qui lui manquait et dont la présence
est indispensable au développement continu.
Comme les observations modernes ont prouvé
que partout dans les cellules sexuelles existe
le noyau qui joue le rôle principal pendant la
fécondation, alors cette différence matérielle,
selon toute probabilité, se base sur la diffé-
(1) J. Sachs. "Vorlesungen ùber Phlanzenphysio
logie. Leipzig; 1882.
(2) J. Sachs. Stoff und Form der Pflanzenorgan
(Arbeiten der botan. Instituts in 'Wurzburg, 1880)
igî
LE MONDE DES PLANTES
rence des substances du noyau des cellules
sexuelles.
Comme complément de la théorie sexuelle
de Sachs, on peut regarder à un certain point
l'ouvrage de Strasburger, présenté à la séance
de la Société des naturalistes et des médecins
du Bas-Rhin, le 4 décembre 1882 (1). Cet
observateur célèbre, se basant sur ses propres
observations microscopiques, tâche de dé-
démontrer la différence physique de la subs-
tance de la cellule mâle et femelle qu'il com-
pare avec les cellules sexuelles des animaux.
Je ne puis entrer dans les détails de la struc-
ture des cellules sexuelles et de leur union
substantielle ou du procès de la fécondation
selon les dernières données de la science car
cette question dépasse déjà les limites de ma
tâche. Ceux qui désirent connaître mieux ce
sujet, n'ont qu'à lire les traités intéressants de
Mobius (2) et de Strasburger (3) sur la fécon-
dation. Nous reviendrons encore une fois à
la signification de la sexualité dans la systé-
matique des plantes, surtout par rapport aux
Sporophytes et nous verrons quels furent les
résultats de la science dans cette direction.
Si dans les observations des caractères géné-
tifs des plantes, les organes sexuels jouent un
rôle très important chez les Phanérogames,
il est naturel d'appliquer le même principe
aux Sporophytes, d'autant plus que ces der-
niers comme nous avons vu, ne sont qu'une
chaîne interrompue des premières dans le sys-
tème naturel. — Cette opinion a été plus
d'une fois exprimée par les botanistes du pre-
mier rang. En 1 871, Ferdinand Cohn (4) pro-
proposaun nouveau système des Cr) ;>i igames,
un système qui se basait sur la structure des
organes sexuels. Puis Jules Sachs appliqua
le même principe dans la classification mu-
tuelle des Crytogames dans la quatrième édi-
tion de son manuel célèbre de botanique (5).
Dans le même sens Antoine i>k Bary publia
son système consacrant le plus d'attention
aux champignons et aux Algues [6). Outre
cela, d'autres observateurs marchèrent dans
(1) E. Strasburger. Ueber Jen Befruchtungvor-
gang (Sibzungsbericlue der Niederrheinischen
Gesellschatt furNatur-unJ Heillkunde, Bonn, 1882.
(2) Mobius : Beitrage zur Lehre von der Fost-
pflan/.ung der Gewûschsc; Iena 1
(3) E. Strasburger. Ueber Befruchtung (lahr-
bûcher fur wisscnschaftliche Botanik. XXX, 1897.
Helt ;/3).
(4) Ferdinand Cohn: Hedwigia, 1871 et Berichtc
der Schlesiche Gcsellsch. [876 et 1879.
(3). J. Sachs : Lehrbuch der Botanik. 4 auil,
Leipzig. 1874.
(6) Bary: Zur Systematic der Thallophyten (Bo-
tan. Zeitung 1887).
la même direction, mais les premiers essais,
comme toujours, ne furent pas tout-à-fait
satisfaisants, surtout ce qui concerne les spo-
rophytes par excellence, dans l'acception ad-
pai l 1 i.ER.
Les champignons et les algues se rappor-
tent à ces dernières dans l'acception la plus
étendue du mot. On sait, que ces deux classes
ne constituent pas des groupes naturels à
part et ne se distinguent que par la présence
ou l'absence de chlorophylle. C'est un carac-
tère non génétique et il est impossible de
déterminer, en se basant sur ce caractère, la
parenté mutuelle des plantes vertes ou non
vertes. Aujourd'hui personne ne s'avisera
d'écarter la Cuscute de la famille des Convol-
vulacées, YOrobanche de la. famille des Oro-
banchées et Neottia Nidus avis L. de la fa-
mille des Orchidées et les réunir en un groupe
naturel, pour la seule raison que ces plantes-
là sont dépourvues de chlorophylle. Au con-
traire, chaque botaniste sera d'avis que
VOrobanche, la Cuscute et la Neottia .Xidus
Avis L.. sont liées phylogenétiquementavec les
autres plantes vertes des familles indiquées
plus haut, ce qui s'exprime très distinctement
dans la ressemblance de leurs organes sexuels.
Sai us dans son dernier ouvrage (1) où il
tâche de fixer un rang d'archi-types, c'est-à-
dire de types primitifs des plantes, dont sont
descendues les formes végétales d'aujourd'hui,
rfaitement raison de dire, que les champi-
gnons des:endent des Algues qui renferment
la chlorophylle. 11 désigne tout bonnement
quelques-uns de ces rapports phylogénétiques
en disant que :
« Des Cyanophycéles proviennent les Schif-
« omycètes ; on peut déterminer tout cet archi-
« type par un nom général : Schifopkyta,
« comme on le l'ait depuis longtemps.
Des Rhodophycées descendent les Ascomy-
es (ou bien au moins les Discomycèles),
présence des procarpe-, dans les deux
« groupes en est la preuve.
« Selon toute probabilité des Siphonées des-
« cendenl les Phycomycètes (2) ».
Toutes ces relations de parenté se basent
sur la ressemblance des organes sexuels qui
chez les Sporophytes par excellence ont une
signification génétique bien plus importante
encore, que chez les Embryophytes. Cela
parait si clair que de la part des spécialistes,
(1) J. Sachs. Physiologische Notizen X Phylo-
genctische Aphorismen und uber innere Gcstall-
: lien oder Automorpliosen Flora, i8g6
Hofl III.
! I. Sai hs : 1. c. pag. 2o5.
LE MONDE DES PLANTES
193
on ne devrait s'attendre à aucun doute. Cepen-
dant dans la littérature botanique parurent
dernièrement des ouvrages scientifiques- où
l'on trouve des doutes quant à l'existence du
sexe chez les champignons (sauf des excep-
tions peu nombreuses). Les études classiques
précédentes à ce sujet d'ANTOiNE du Bary et
de ses adeptes sont oubliées ou bien s'ex-
pliquent tout autrement. Par exemple, Bre-
feld (i) Zukal (2) et les autres considèrent
comme cellules végétatives l'organe femelle
(procarpe ou ascogone) découvert par de Bary
Janczewski et les autres. Cet organe donne
l'origine aux types ascogènes qui font la par-
tie principale du fruit des Ascomycètes. Le
trichogyne trouvé par Stahl chez les Lichens,
nous représentant parfaitement le rapport
génétique entre les Ascomycètes et les Rhodo-
phycées, Van Tieghem (3) le considère comme
organe respiratoire de ces plantes, ne joignant
pas de preuves assez suffisantes à l'appui de
sa théorie. Dernièrement Zukal (4) se joignit
à cette opinion sans motifs suffisants. Les
cellules mâles ou spermaties sont considérées
par certains botanistes comme spores végéta-
tifs. Ces savants se basent sur cette observa-
tion que ces spermaties germent dans les
milieux nutritifs artificiels et forment un
mycélium. Mais si les plantes peuvent croître
quelquefois des cellules mâles, grâce aux con-
ditions spéciales et exceptionnelles, ce phéno-
mène s'explique par la parthénogenèse spé-
ciale, où dans ce cas la cellule femelle est
remplacée par la cellule mâle. Enfin les grains
de pollen, dont la signification sexuelle est
constatée, germent et forment des filaments
longs et ramifiés, dans les mêmes milieux
nutritifs artificiels, comme on le sait depuis
longtemps. (A suivre)
Les Plantes des terrains salés
par A. FERET
(Suite)
DÉPARTEMENT
DES BOUCHES-DU-RHONE
(Zone tempérée froide)
Géographie Ad. Joanne
Lavalduc, près du canal d'Arles, à Port-de-
Bouc.
Les eaux du lac de Lavalduc, 10 mètres
au-dessous du niveau de la mer, sont six fois
(1). Brefeld : Untersuchungen ûber die Schim-
melpilze IV Heft et dans : Botan. Zeitung, 1876.
(2) H. Zukal. Entwickelungsgeschichtliche unter-
suchungen aùs dem Gebiete der Ascomyceten
(Sitzungsberichte der K. akad. der Wissenschaften
Wien, 1889, page 52).
plus salées, que les eaux de la mer (donc les
plantes qui peuvent végéter sinon pousser sur
ses rives pourraient servir de porte graines
pour des rives moins salées).
Vaccaries ou Valcarès, 2.5oo hectares. An-
cienne baie de la Méditerranée en est séparé
par des dunes hautes de 1 mètre coupées de
petits chenaux appelés asours, par lesquels la
haute mer communique avec l'étang plus bas
qu'elle d'un mètre.
Dans le voisinage de la côte s'étendent
les sansouirs, ancien fond marin desséché
revêtu d'une couche saline dépourvue de
végétation.
Berre, 22 kilom. de long, 6 à 14 de large,
72 de circonférence et plus de iS.ooo hectares
de superficie, sa profondeur varie de 3 à 10
mètres.
Dans l'Aude :
Etang de Sigean, 2. 5oo hectares, communi-
que avec la mer. Sa longueur varie entre i5
et 18 kilomètres, sa largeur entre i.Soomètres
et 5.5oo; sa superficie totale est de 4.500 hec-
tares, les salines établies autour, fournissent
plus de 2.5oo.ooo lui. de sel.
Etang de la Palisse, 1.200 hectares.
Etang de Leucate ou de Salses, 8.100 hec-
tares dont5.Soo constamment submergés et
2.3oo, y compris la digue de la mer, sont alter-
nativement couverts par les eaux" de la mer et
de l'étang. Les eaux de cet étang sont plus
salées que celles de la mer, grâce aux sources
salines, la Font-Estramer et la Font-Dame,
puis à l'évaporation.
ALGÉRIE
(Hauts-Plateaux)
Les Hauts-plateaux d'une altitudeextrêmede
1 .700 m., n'appartiennent pas au Sahara, mais
à l'Algérie proprement dite. Jadis boisés, ils
sont complètement dénudés par suite de l'éle-
vage séculaire des troupeaux qui empêchent
toute végétation arborescente de s'y dévelop-
per. Parmi les grands chotts de la province
d'Oran, on peut citer le chott El-Gharbi ou
occidental ou de l'ouest, et le chott El-Chergui
ou oriental ou de l'est. Le premier est une
grande dépression qui a 72 kil. environ de
longueur sur 8 kil. de largeur moyenne et est
situé dans la partie occidentale du Sahara al-
gérien et se trouve séparé par la ligne de dé-
marcation du Maroc et de l'Algérie.
Il renferme en hiver sur divers points de sa
surface de petites flaques d'eau saumâtre qui
(3) Van Tieghem: Traité de Botanique, Paris,
1871, page 1 166.
(4) H. Zukal: Morphologische und biologische
Untersuchungen ûber die Flechten (Sitz. d. K.
Akad. d. Wiss. Wien 1895.
"1
LE MONDE DES PLANTES
se dessèchent en été et abandonnent une
croûte très mince de sel marin. Le fond en
est formé par des sables qui poussés par les
vents ont produit de petites dunes couvertes
d'une végétation très propre à l'alimentation
des chameaux, (donc il peut être planté avec
des essences maritimes).
Le cnott-Ll-Chergui est plus étendu : 120 à
l5ok.il. de longueur sur 10 kil. environ de
largeur moyenne ; il est situé ù iooo mètres
d'altitude. Les puits qui sont creusés sur ses
bords donnent de l'eau abondante mais d'un
goût sulfureux très prononcé. Il présente un
fond de sable quartzeux recouvert en général
d'une faible nappe d'eau saumâtre qui se des-
sèche en été et abandonne un mince dépôt de
sel.
PROVINCE D'ALGER
Dans cette province les chotts et lagunes
salés sont désignées sous le nom de Zahrez
ou Zaghez.
Le Zahrez R'arbi ou Gharbi'chott occidental
ou de l'ouest est à SGo mètres d'altitude. De
l'ouest à l'est il mesure environ 40 kilomètres
et dans sa plus grande largeur 10 kilomètres;
sa superficie est de 32. 000 hectares. Le Zahrez
Chergui ou de l'est, est situé à 770 mètres d'al-
titude suivant certains auteurs, 840 suivant
d'autres, au nord du précédent et séparé de
lui par une étendue de 40 kil ; il a 40 kilo-
mètres de long, sur 14 de large et approxima-
tivement 5o.ooo hectares. Au fond de chacun
de ces lacs se forme pendant l'été une couche
de sel dont l'épaisseur moyenne est de 33 cen-
timètres.
PROVINCE DE CONSTANTIN E
Le grand chott El-IIodna ou Saïda (le lac
heureux) à 5o kilomètres est de Bou-Saada,
75.000 hectares, occupe le fond des plateaux
constantinais,est à 400 mètres seulement d'al-
titude, très peu profond, souvent à sec reçoit
cependant au N. la Ksab, rivière facile à barrer
dans le défilé du Kef Kef-Matr.ik par une
digue de 25 mètres de haut, permettant un
réservoir de 20 millions de mètres cubes d'eau
pour l'irrigation des environs de Msila et des
plaines Hodnéennes. Au sud, il reçoit le Oued
Melah-Chair, et Bou Saada ; celui-ci baigne
le Bordj de ce nom. Son bassin forme une
plaine fertile qui fut bien cultivée et très
populeuse sous les romains, notamment la
belle vallée du Chair descendant du massif
de Bou Kahil.
Le petit chott du Hodna à l'est du précé-
dent S5oo hectares.
Le chott Mel R'ir ou Me] R'hir est le plus
remarquable de l'Algérie ainsi que les chotts
tunisiens Rharsa et Djerid dont les niveaux
sont plus bas que le niveau de la mer de 20 à
3o mètres : sa superficie est actuellement éva-
luée à l.ooo kilomètres carrés, mais serait por-
tée au double si sa cuvette naturelle était inon-
dée. Son bassin seul présente une surface
blanche unie et miroitante saupoudrée de cris-
taux de sel de magnésie. Il reçoit comme tri-
butaire principal l'Oued Djeddi qui prend sa
source, vers 1 .5oo mètres d'altitude dans le Dje-
bel Amour, et se jette dans le lacaprès un par-
cours évalué à 5oo kilomètres. Il est le plus
souvent à sec.
TUNISIE
Le chott Djerid est le plus grand lac de
toute l'Afrique septentrionale. Son niveau est
inférieur à celui de la Méditerranée ; il est
formé de plusieurs bassins dénommés diffé-
remment. (Chott Djerid ou chott des palmes).
(Chott-el-Fedjedj ou des passages). Dans son
ensemble cette immense dépression lacustre
n'a pas moins de 200 kilomètres de l'est à
l'ouest et sa longueur, du nord au sud entre
les deux rives les plus éloignées, est de 75 kilo-
mètres. Il ne reste d'eau permanente, disent
les riverains, que dans la partie centrale du
chott-El-Djerid, mais cette nappe liquide ne
se voit pas ; elle est recouverte d'une croûte
saline qui la fait comparer par les auteurs
arabes à une feuille d'argent, ù une glace de
cristal, capable de porter les hommes et les
animaux des caravanes qui traversent le lac en
différents points surtout dans la partie dési-
gnée chott-Ll-Fedjedj d'où lui vient son nom
(des passages).
AFRIQUE
Parmi les lacs d'Afrique on peut aussi citer
le lac salé d'Arsal [Cosmos 445 p. 2,) ce lac est
situé dans le désert d'Obock à quelques kilo-
mètres de la baie de Tadjoura. Sa superficie
n'est que de 40 kilomètres carrés environ. Il
se couvre d'une couche de sel presque pur,
ayant 3o centimètres d'épaisseur. L'eau de-
ce lac est tellement saturée de sel qu'il est
impossible de s'y enfoncer. Le fond est en
apparence formé d'une couche de sel. On
croit généralement que l'alimentation se fait
par des sources qui jaillissent au-dessous du
fond du lac.
ASIE
Le lac de Djarataïdabassou dans les déserts
de Mongolie est cité par Mellion qui dit :
La partie la plus déclive du Trans Ordoss,
est occupée par le lac. Tout autour jusqu'à
plus de cinquante kilomètres s'étendent des
couches de sel qui atteignent souvent deux mè"
très d'épaisseuretdontla surface cristalline est
LE MONDE DES PLANTES
195
d'une telle pureté que les oiseaux de passage
s'y abattent instinctivement, la prenant pour
une nappe d'eau.
PERSE OU IRAN
En Perse le lac Ourmiah qui mesure qua-
vingt quatre milles en longueur et vingt milles
de largeur a des eaux encore plus salées que
celles de la mer Morte. Cependant on y trouve
une petite espèce de Méduse, mais ses eaux ne
semblent pas contenir d'asphalte ni de traces
de liquides nuisibles à la vie animale : il semble
être situé entre 1000 et 3ooo mètres d'altitude.
La majorité des lacs et des terrains de la Perse
sont désignés comme salins.
AUSTRALIE
Les lacs Eyre et Torrens qui occupent la
partie la plus basse du continent et qui ne
sont qu'à 23 mètres au-dessus du niveau de la
mer forment de vastes nappes d'eau salée peu
profondes, plus semblables à des chotts qu'à
des lacs.
Conclusions
De l'ensemble de ces citations de lacs il res-
sort que les plantes qui peuvent y vivre pour-
raient à défaut de toute autre espèce servir en
d'autres contrées, ainsi la flore des lacs fran-
çais pour des climats similaires. On connaît
les palmiers de l'ilot de N' Kal Faraourl' situé
près delà rive méridionale du chott Faraoun,
palmiers qui, dit-on, furent plantés, par un
Pharaon, en souvenir de son armée qui pé-
rit toute entière dans les eaux du lac Djerid,
lors du passage de cette armée si nom-
breuse que les dalles de sel se rompirent.
A la place de ces palmiers existaient précédem-
ment des oliviers. Nous voyons donc qu'il
peut exister des plantes pouvant être utilement
employées pour le reboisement. Il est vrai
que ces palmiers ne parviennent pas à mûrir
leurs fruits, mais les arbres ne sont pas seule-
ment utiles par leurs fruits et de plus certains
peuvent se propager par les rejetons ou par
éclats ; donc pour certains terrains nous avons
une faible indication de ce qui pourrait être
tenté, indication suffisante néanmoins.
Le but de cette classification est de présen-
ter sous un jour favorable une longue liste
permettant un choix judicieux entre de nom-
breuses espèces propres à reboiser utilement
et agréablement des contrées différentes, au-
jourd'hui souvent désertes et improductives.
CULTURE ZONALE
Je termine cette introduction au catalogue
par la définition de ce que je nomme culture
jonale ou concentrique. Je prends pour centre
la partie la plus salée du lac ou le bord de la
mer et formant ainsi des bandes parallèles aux
rives et en m'éloignant de ce centre, je plante
des arbres ou arbustes pouvant supporter un
degré de salure de moins en moins prononcée.
Ainsi comprise, cette culture se résume ainsi:
ire Zone. — Plantes des rivages, des lacs
d'eau salée ou saumâtre, des parties constam-
ment recouvertes par les marées.
2e Zone. — Plantes des rivages mais rare-
ment recouvertes par les marées ; prés salés.
3e Zone. — Plantes des plages et rivages
plus éloignés.
4e Zone. — Plantes qui se trouvent à portée
des vents salés et des brumes, les dunes.
En somme les plus importantes sont les
plantes des 1" et 2« zones.
Il est souvent très difficile de les distinguer
d'après les récits des auteurs ; aussi je les
classe d'après les définitions et appréciations
des ouvrages où je les trouve.
(A suivre)
Un verbascum à fleurs rouges
Il y a quelque temps, un botaniste résidant
actuellement au Mans, le R. P. Vaniot nous
soumettait un échantillon d'herbier que sur
l'heure nous rapportâmes au type scrofularié.
Mais était-ce un Vertyscum ou un Digitalis ?
Le port général de la plante, sans exclure la
dernière hypothèse, faisait pencher pour la
première aussi bien que la foliation. Nous
inclinâmes cependant vers la seconde sur la
description des fleurs que nous fit le collec-
teur, les fleurs étant méconnaissables dans
l'herbier. En effet, à notre connaissance il
n'existait pas de Verbascum à fleurs rouges
dans nos limites. Malgré le peu de vraisem-
blance de sa présence chez nous, nous
nous décidâmes donc pour Digitalis purpu-
rascens qui pouvait être accidentel dans les
parages du Mans où pourtant nous ne possé-
dons pas le Digitalis lutea. Ce fut donc sous
le nom de Digitalis purpurascens que cette
forme fut signalée dans le Monde des Plantes
du iermai 1897, avec l'indication suivante de
localité: Le Mans : chemin des Hunaudières.
Cette année-ci, sur l'invitation de M. Gentil,
qui s'occupe avec tant de compétence et de
zèle de la flore sarthoise, nous nous rendîmes
fi.i septembre, en compagnie du R. P. Vaniot
et de M. L. Déan, à l'endroit où la plante
avait été récoltée l'année précédente et nous
fûmes assez heureux pour la retrouver repré-
sentée par 4 exemplaires. Elle n'était autre
qu'un Verbascum blattarioides à fleurs régu-
lières et rougeâtres entremêlées de feuilles
nombreuses. Sur les 4 échantillons, 3 présen-
nj6
LE MONDE DES PLANTES
taient des ikurs normales, rares d'ailleurs,
mêlées aux tleurs rouges et paraissaient pré-
senter des rieurs anormales sur des rameaux
de repousse. Un échantillon au contraire était
totalement anormal quant à ses fleurs et
n'avait subi aucune lésion occasionnant
une repousse. Enfin tous les échantillons,
sauf un, étaient remarquablement micro-
phylles.
A noter que les fleurs comportaient 5 éta-
mines fertiles et plusieurs deux styles foliacés.
Nous avions donc affaire à un phénomène de
ession ou retour au type foliacé des
plus intéressants. Il n'en reste pas moins
vrai que ce phénomène constaté sur 4 pieds
(dont l'un régulièrement constitué^, dispersés
sur une centaine de mètres et deux années de
suite, était de nature à être publié. Sommes-
nous en présence d'un simple phénomène
tératologique d'ordre purementphysiùl.^ique,
ou ce cas tératologique doit-il être impute à
l'action de quelque insecte ? Telle est la ques-
tion. La seconde hypothèse paraît le moins
plausible. Nous allons semer la graine et étu-
dier les sujets obtenus. Peut-être ainsi éclair-
cirons-nous ce problème?
H. Lkveillé
Ombellifères et Renonculacées
M. Chatin vient de commencer une série de
communications à l'Académie des sciences,
dans lesquelles il expose le résultat de ses
recherches sur le nombre et la symétrie des
faisceaux fibro-vasculaires, recherches entre-
prises surtout en vue d'établir par la considé-
ration de ce caractère le degré de perfection-
nement relatif des diverses familles végétales.
Assurément, il est bien difficile de dégager
des relations rigoureusement vraisemblables
de l'examen d'une seule des parties dont se
compose cette chose complexe qui constitue
l'organisme végétal. M. Chatin ne se dissi-
mule pas qu'une théorie reposant sur cette
base unique serait bien chancelante ; c'est
pour cela qu'il présente surtout cette nouvelle
série de recherches comme venant fortifier
les conclusions que d'autres laits lui ont pré-
cédemment permis d'énoncer.
En matière de classification, chacun accepte
le point de départ qui lui parait le plus ra-
tionnel, et la valeur accordée aux dilférents
caractères a souvent pour mesure une appré-
ciation personnelle et subjective, c'est dire
que les meilleurs raisonnements ne sauraient
convaincre que ceux qui sont disposés à les
admettre, et chez qui les preuves directes
affermissent simplement la foi qu'elles seraient
impuissantes à donner.
11 est donc possible que les conclusions de
M. Chatin ne soient pas admises par tous les
botanistçs, cependant, il nous parait difficile
de méconnaître la valeur des arguments, c'est-
à-dire des faits, développés dans sa plus ré-
cente Communication à l'Académie (1).
Nous n'entrerons pas dans le détail de la
variation du nombre des faisceaux du pétiole
chez les Dycotylées gamopétales périgynes,
qui font l'objet de cette Communication; nous
nous bornerons à en dégager les enseigne-
ments que la classification peut mettre à
profit.
Le type unitaire des faisceaux du pétiole,
si général chez les Corolliflores, est bien
moins respecté dans le groupe des Gamopé-
rigvnes. A ce point de vue, ces plantes pour-
raient se répartir en deux groupes, l'un repré-
senté par les Rubiacées et les Caprifoliacées,
munies d un seul faisceau pétiolaire, l'autre
parles Synanthérées et les familles satellites,
munies toujours de faisceaux multiples.
Diverses considérations viennent se greffer
sur cette distinction primordiale. Ainsi, dans
le premier groupe, le faisceau est généralement
unique dès la base chez les Rubiacées, analo-
gues ainsi des Corolliflores à fleurs régulières,
tandis que chez les Caprifoliacées la conjugal
son n'a lieu qu'à un ou deux millimètres del'ex-
trême base, cette famille se rattachant ainsi
aux Corolliflores à fleur labiée. Il est remar-
quable que très souvent l'existence d'un
faisceau unique coïncide avec une foliation
opposée.
Lorsque le faisceau est ainsi unique dans le
pétiole, la nervation du limbe est pennée; on
dirait en ce cas, pour employer l'expression
de M. Chatin, de deux forces solidaires, une
force de conjugaison commandant une force
de disjonction. Cette hypothèse prend quel-
que autorité si l'on considère que là où il n'y
a pas eu conjonction (Monocotylées, Ombel-
lifères), il n'y a pas de disjonction pennée. Si
toutefois la confluence totale des faisceaux en
un seul implique la nervation du limbe,
en revanche il peut se faire, et cela même
se rencontre assez fréquemment, qu'une
nervation pennée dérive d'un pétiole à fais-
ceaux multiples.
Une des conséquences les plus importantes
Je ces recherches de M. Chatin, sur laquelle
le savant botaniste n'insiste peut-être même
pas assez, est de rapprocher, par ce caractère
commun d'un pétiole à faisceaux mul-
tiples, les Renonculacées, les Ombellifères
et les Composées. Nous demandons la per-
(t) Comptes-rendus, 6 septembre 1X97.
LE MONDE DES PLANTES
'97
mission de faire remarquer que, depuis
plusieurs anne'es déjà, nous avons exposé, en
faveur de ce rapprochement, diverses raisons
qui nous paraissent assez bonnes, et que nous
avons surtout tirées de l'étude de l'organisa-
tion florale dans ces trois familles.
Pour quiconque va au fond des choses, en
effet, la différence est bien minime qui sépare
le chaton de la Renoncule, malgré l'état péta-
loïde desoninvolucre (fausse-corolle), de l'om-
belle, par exemple, des Astranées, où l'invo-
lucre prend ainsi une grande importance, et
qui ne diffère proprement au point de vue du
faciès, que par l'élongation en pédoncule de la
base des ovaires. Quant au capitule des Com-
posées, c'est tout simplement un chaton de
Renoncule, dont les ovaires, formés égale-
ment aux dépens d'un bourgeon à feuille uni-
que, indéhiscente ont développé des envelop-
pes florales au point où ils pouvaient exclusi-
vement en produire, c'est-à-dire à leur som-
met.
Il serait sans doute facile d'amplifier la pa-
renté, et de trouver des rapports étroits entre
les Renonculacées et certaines Monocotylées,
les Alismacées par exemple, que la considéra-
tion d'un caractère dont l'importance est sûre-
ment exagérée fait ranger à l'autre extrémité
du règne végétal. Contentons-nous pour au-
jourd'hui de souligner cette démonstration des
affinités des Renonculacées et des Ombellifères,
à laquelle M. Chatin est arrivé par l'étude des
faisceaux pétiolaires, et que corrobore l'air de
famille indéniable rapprochant les Renoncules
à feuilles de gramen des rBupleurum à nerva-
tion également parallèle.
A. Acloque
Contributions à la Flore cryptogamique
delà Sarthe 1896 et 1897.
(Suite)
aimanita solitaria B. — Amanite solitaire.
Cà et là dans la forêt de Bercé, de mai en
septembre ; très variable de taille et de colo-
ris. Assej bon. Var. strobiliformis Vitt.
Thoiré-sur-Dinan : environ du Volumier ;
septembre-octobre.
Ç/l. Ccesarea Scop. — A. des Césars ou
Oronge vraie. — Thoiré-sur-Dinan : route du
Volumier, à l'entrée de la forêt, 20 sep. 1897.
Délicieux.
oA. phalloïdes Fr. — A. phalloide. —Thoiré-
sur-Dinan : route du Volumier ; Jupilles :
sapinière des Echerbeaux et çà et là dans la
forêt.
a4. pantherina DC. — Forêt de Bercé :
chemin de la Croix-Gorgeas.
cA. vaginata B. — A. à étui. — Forêt de
Bercé, route de Thoiré au Rond du Volumier
juin et octobre. — Crû il a un goût de noisette
qu'il perd à la cuisson. — La var. cinerea est
bien meilleure que la var. fulva.
dé. Godeyi G. — A. de Godey. — Thoiré-
sur-Dinan : route de Chàteau-du-Loir au delà
de la Croix d'Ormeau et route du Volumier
en face les Mialleries, 21 septembre.
Tricholoma Georgii Fr. — Tricholome de la
Saint-Gaorges ou Mousseron. — Thoiré-sur-
Dinan : Blanc-Puits, 26 avril. ^Délicieux.
Lactarius laciifluus Sch. — Lactaire à lait
abondant. — Forêt de Bercé : chemin de la
Croix-Gorgeas, 28 juin. Comestible mais d'un
goût fort et désagréable au début.
L. deliciosus L. — L. délicieux. — Commun
dans les bois de pins de la Sarthe, pas rare
dans la forêt de Bercé. Délicieux.
Rusrula lepida Fr. — Russule jolie. — Forêt
de Bercé, septembre-octobre. Comestible
mais peu agréable.
R. fœtens Pers. — R. fétide. — Forêt de
Bercé : chemin de la Croix-Georgeas, i3 juil-
let.
R. heterophylla Fr. — R. à feuillets iné-
gaux.— Forêt de Bercé, çà et là sur les lignes
et à travers les grands bois ; juin-octobre.
R. nigricans B. — R. noirâtre. — Forêt de
Bercé. AC. sept. -octobre.
Inocybe cincinnata Fr. — Inocybe hérissé.
— Forêt de Bercé: environs de la Croix-
Chimbeau, 22 sept. 1897.
Collybia clusilis Fr. — Collybie contractile.
— Forêt de Bercé sous les grands chênes : en-
virons du rond du Volumier, i5 octobre.
C. velutipes Curt. — C. à pied velu. — Fo-
rêt de Bercé : en groupe sur les vieillies sou-
ches enterrées, 4 septembre. Comestible mais
médiocre.
Paxillus involutus Bastsch. — Paxille à
bord enroulé. — Forêt de Bercé : route de
Thoiré au rond du Volumier, g septembre.
'Bon.
Coprinus cometus FI. dan. — Coprin à
chevelure. — Thoiré-sur-Dinan : jardins ; 9
juin.
Polyporus frondosus FI. dan. — Polypore
feuille. — Forêt de Bercé : sur les vieux troncs
de hêtre ; 5 octobre.
P. roburneus Fr. — P. du chêne. — Saint-
Vincent-du-Lorouer : pointe de vieux chênes
avançant sur les Ventes : i«r août.
> '
P. resinosus Schrad. — P. résineux. — Fo-
rêt de Bercé : entre les grosses racines d'un
hêtre de la Vallée-Noire ; 1" août.
Holetus ftavus With. — Bolet jaune clair. —
Forêt de Bercé : au pied des Mélèzes du Rond
Croix- Veneur ; 9 septembre.
ig8
LE MONDE DES PLANTES
"23. aereus B. — B. bronzé ; Cèpe noir ;
Tête de nègre, etc. — Forêt de Bercé : che-
min de la Croix-Gorgeas et à travers les bois;
juin-septembre. Délicieux et plus ferme que
L> . edulis.
TJ. edulis I!. var. reticulalus Fr. — B. réti-
cule ; Cèpe J'eté. — Forêt de Bercé : sur les
bords des lignes et dans les grands bois : 20
juin. Délicieux.
CB. erythropus Pers. — B. à pied rouge. —
Forêt de Bercé ; 1er septembre.
"B. pachypus Fr. — B. à beau pied. —
Forêt de Bercé: chemin de la Croix-Gorgeas ;
juin.
H. subtomeiitosus L. — B. un peu velouté. —
Thoiré-sur-Dinan : chemin de la Petite Brosse
et çà et là dans la forêt ; 22 juin.
H. bovinus Kr. — B. des Bœufs. — Forêt
de Bercé : sous les pins ; 26 sept. 1897.
Clavaria acroporphyrea Sch. — Clavaire à
pointes pourpres. — Forêt de Bercé : chemin
de la Croix Gorgeas ; 10 septembre.
C. pislillaris L. — C. en forme de pilon. —
Même localité ; 10 octobre.
Craterellus cornucopioides. L. — Craterelle
corne d'abondance. — Commun dans la forêt
de Bercé en septembre (1S97) ; Jupilles :
tailles de l'Oseras, 20 octobre. Très bon.
Cyathus hirsutus Sch. — Cyathe poilu. —
Forêt de Bercé : sur débris de bois en décom-
position ; 26 juillet.
Ç. sericeus Sch. — C. soyeux. — Thoiré-
sur-Dinan : dans ies champs de blé, sur les
vieux monceaux de fumier et les détritus végé-
taux en décomposition, 20 juillet.
Morchella esculent.i B. — Morille comesti-
ble. — Mars et avril ; friches, ensemencés en
trèfle et prés au voisinage des vieux ormes,
des pommiers en voie de dépérissement ou
récemment arrachés. Plus répandue à Aubigné
où l'on remarque deux formes distinctes : l'une
noirâtre assez compacte ; l'autre, moins com-
mune jaunâtre, parfois beaucoup plus grosse
mais plus creuse. Cette dernière est moins
appréciée parce qu'elle se désagrège à la dessic-
cation. Toutes deux néanmoins sont excel-
lentes.
Morchella rimosipes DC. — Morille à pied
ridé. — C'est peut-être la même que Despor-
tes dans sa Flore, page 424, mentionne sous
le nom de M. semilibera DC, nom qui du
reste la caractérise assez bien. Aubigné : au-
dessous de la Filousière près l'arche des
Moulins ; avril. Très bon.
Helvella crispa Fr. — Helvelle crépu. —
Jupilles : taillis de l'Oseras ; 20 octobre.
Très bon. — var. lacunosa Afzel. — II. la-
cuneuse. — Sur les talus gazonnés au voisi-
nage des peupliers. Aubigné : chemin qui
monte à l'ancien fief de Locqué près des Ro-
siers ; Coulongé : carrefour des Dames ; avril-
mai. Très bon.
Verpa digitaliformis Pers. — Verpe en for-
me de dé. — Thoiré-sur-Dinan : bords des
haies à la Petite-Brosse, 12 avril 1897. Très
tendre mais fade.
Leotia lubrica Pers. — Léotie visqueuse. —
Forêt de Bercé, assez commun toute l'année
quand les hivers sont doux et les étés humi-
des.
Victor Jamin.
M. Aug. Chevallier nous signale, dans le
département du Nord, Cirsium setosum
M. Bieb. et Chenopodium opulifolium
Schrad., et dans l'Orne Mimulus moscha-
tus Dougl. complètement naturalisé. Il nous
envoie une note sur ces plantes qui sera im-
primée dans notre numéro de décembre.
Bibliographie
Nous ne pouvons mieux faire ce mois-ci
que de reproduire le compte rendu des ou-
vrages et publications de notre dernière séance.
Signalons tout d'abord les Botanical Ob-
servations on the Azores de William Tke-
lease, travail de 220 p. avec 66 planches. Pas
un Rosa aux Açores. Les onothéracées, sont
représentées par Epilobium molle Lamk., E.
tetragonum L. sous esp. Gilloti {E. obscurum
Schreb). (Nous aurons prochainement l'occa-
sion d'indiquer la place de notre Miguelense
dans une prochaine révision des onothéracées
portugaises.) Fuchsia macrostemma Ruiz et
P.ivon, Onothera longiflora L.. 0. tetraptera
Cav., O. rosea Ait. Mosses of the Azores
and of Madeira dej. Cardot. Ce travail de
7 5 p. avec 1 1 planches nous donne le cata-
logue des espèces de ces groupes d'iles. Re-
cherches pour servir à l'histoire natu-
relle et à la Flore des Champignons du
Congo français par .1. de Slynls, excellent
ouvrage dont nous avons sous les veux le pre-
mier fascicule comprenant 29 pages et 2 plan-
ches coloriées avec leurs explications. Nous
appelons sur cette œuvre l'attention de nos
collègues. La France possède d'importantes
colonies. Malheureusement, contrairement à ce
qui se pratique en Angleterre, le gouvernement
se préoccupe peu ou point de leur exploration
scientifique qu'il devrait encourager morale-
ment et pécuniairement. 11 n'en est pas ainsi
des colonies anglaises dont l'étude scientifique
suit de près la prise de possession. Honneur
LE MONDE DES PLANTES
199
donc aux savants français qui font connaître
les richesses scientifiques des territoires où
flotte leur drapeau, M. J. de Seynes est de ce
nombre.
Voici maintenant quelques notes et brochu-
rettes de m oindre importance. Note sur
deux plantes nouvelles pour la France
(Valerianella cupulifera Le Grand et Ophio-
glossumltisitanicumvar.,britannicum Le Grand,
par Ant. Le Grand. La première est-elle bien
une espèce ? Quant à la seconde l'auteur ne
s'est-il pas trop hâté de créer une variété sur
le vu d'un seul échantillon fructifère à feuilles
ovales dont la variation semble attribuable à
la station ? Flora Sequaniae exsiccata ou
Herbier de la Flore de Franche-Comte pu-
blié par M. J. Paillot et X. Vendrely, liste
des i5e, 16e, et 17e fascicules suivies de notes
sur quelques espèces, œuvre excellente de
vulgarisation scientifique, à cette époque ou
la science devient une chose dont on parle
beaucoup mais à laquelle on se dévoue fort peu,
surtout parmi la jeunesse. Tel n'est pas le cas
d'un jeune et déjà distingué savant M. Pierre
Fauvel dont nous recevons les Recherches
sur les Ampharétiens important mémoire
de 212 pages, accompagné de 25 planches
noires ou coloriées mais malheureusement
étranger à la Botanique. Pas absolument
étranger mais mixte le Vocabulario de His-
toriaNatural de notre collègue C. E, Porter
du Chili.
Nous avons encore de Denaiffe. Les meilleu-
res variétés d'orges et Valeur alimentaire et
exigences des Liliacées potagères, et les grai-
nes offertes en échange par le Jardin royal
botanique de Palerme.
En outre quelques circulaires relatives à
Useful plants of Japon en 5 vols. (18 f. -ji)
dont 3 vols, de planches remarquables par
leur couleur locale, Beitrâge pir wissenschaft-
lichen Botanik du prof. M. Funfstuck; Exsic-
cata of the séquoia gigantea Région, The Or-
chid hybrids de Geo. Hansen.
Parmi les publications périodiques nous trou-
vons dans le Bulletin de la Société botanique
de France T.XLIV p. 145, La Flore de l'île de
Lesbos par Paléologos Candargy ; Note sur
la flore des environs de Gonstantinople,
G. V. Aznavour ; Sur un genre nouveau
d'orchidées, [Arethusantha bletioides), Ach.
Finet ; Note sur la structure des fruits
de l'Argan du Maroc (Argania side-
roxylon), Max. Cornu ; sur quelques Fou-
gères des dépôts houillers d'Asie Mi-
neure, R. Zeiller ; Signification de
l'existence et de la symétrie des appen-
dices dans la mesure de la gradation
des espèces végétales, A. Chatin ; lettre
de M. Gonod d'Artemare, concernant le rare
Hieracium Lamyi Boreau retrouvé par lui à
Bort (Corrèze). Dans la Feuille des Jeunes
Naturalistes n» 322, Tableau synoptique
de la famille des Helvellacées, L. Géneau
de Lamarlière ; sur les recherches de
Géographie botanique, H. Christ ; Les
zones botaniques du Roussillon. Ch. Fi.a-
hault (n0 323).
Dans le Bulletin de l'herbier Boissier T. V,
n°8: Hypericineae japonicae a Rev. P.
Urbain F'aurie lectae, Robert Keller; Acan-
thaceae americanae et asiaticae novae
vel minus cognitae, G. Lindau ; Les saxi-
fragacées du Japon, espèces et localités
nouvelles pour la Flore du Japon d'après les
collections de M. l'abbé Faurie, Henri de
Boissieu ; Piperaceae andreanae, C. de
Candolle ; n° 9 : Hieraciorum novorum
descriptiones, C . Arvet-Touvet i'3y espèces
auxquelles conviendrait mieux le nom de
formes) : Bausteine zu einer Monogra-
phie der convolvulaceen Hans Hallier ;
Plantae Postianae, G. E. Post etE. Autran.
Dans le Journal de Botanique, 16 juillet
1897 : Isopyrum et Coptis ; leur distribu-
tion géographique, A. Franchet ; Variation
du Géranium molle (f. Guerangeri Levl.)
H. Léveillé.
Dans la Revue scientifique du Limousin n°
55. Au sujet du déplacement des étamines
che\ l'Orchis montana, H. Léveillé. Ce dépla-
cement ainsi que l'a depuis observé l'au-
teur de la note est purement accidentel.
Dans le Naturaliste, n° 232 : l'Aire d'habitat
du Palmier nain, Paul Combes.
Dans la Revue scientifique du Bourbonnais,
n° 1 1 5: Vers la lumière, H. Léveillé. L'auteur
raconte la lutte d'un Rumex et d'un Aconitum
qui pour parvenir à la lumière déchirèrent la
feuille d'un Helianthus tuberosus. L'auteur a
remarqué le même phénomène biologique au
détriment d'une feuille à' Inula Helenium.
Dans Cosmos, n° 653, les Arbres divins
de l'Inde, article reproduit par une Revue
américaine, H. Léveillé ; nos 656 et 65(), le
repos hygrométrique chez les Mousses
et les Hépatiques, A. Acloque; n°s 656 et
657. Comment les fleurs attirent les in-
sectes, recherches expérimentales (du plus
haut intérêt), 3" partie, Félix Plateau.
Dans Boletim da Sociedade Broteriana XIV,
1897 : La Flora littorale du Portugal, J. Da
veau ; Gontribuiçao para o estudo da
Flora portuguezaJ. A. Henriques ; Clave
para a determinaçao das Familias das
Plantas phanerogamas. Franz Thonner.
200
I r MONDE DES PLANTES
Excellent travail dont depuis longtemps
nous avions conçu l'idée et et que nous
sommes heureux de voir réalise. II est appelé
à rendre de grands services. Il esta désirer
que cette clef dichotomique soit traduite
en plusieurs langues et notamment en latin,
anglais, français et allemand. Nous ne dou-
tons pas que l'auteur dans l'intérêt de la
science autorise cette traduction.
Science[i6 July 1897 nous donne sous le titre
What are stipules ? le résume du travail de
The nature and origin ofthe stipules. L'auteur
apporte comme conclusion de son travail des
idées toutes nouvelles. Ainsi il considère les
stipules comme un phénomène d'atavisme.
Primitivement partie intégrante de la feuille
elles ont fini par s'en détacher pour le plus
grand avantage biologique de la feuille. Les
stipules seraient donc chez les plantes qui en
sont douées une marque d'infériorité. On
peut discuter les idées de l'auteur mais le
compte rendu du travail de M. Tyi.er fait par
M. Lester F. Wabd n'en est pas moins at-
trayant à lire tout entier.
L' 'Académie des Sciences de Paris ne nous
fournit que quelques notes ou mémoires tels :
sur la défense des vignes contre la Cochylis
lépidoptère nuisible), P. Cazeneuve (séance
du 12 juillet); sur la germination des graines
de légumineuses habitées par les bruches. Edm.
Gain; variations des champignons inférieurs
sous l'influence du milieu, Julien Ray (séance
du i<) juillet; sur le nombre et la symétrie des
faisceaux liber o-ltgneux des feuilles dans
leurs rapports arec la perfection organique,
A. Chatin, mémoire d'une conclusion dou-
teuse aussi bien que celui du même auteur cité
ci-dessous; sur la présence du Pseudocommis
vitis Debray dans la tige et les feuilles deYEAo-
dea canadensis, Roze; sur la racine des Suaeda
et des Salsola, Georges Fron (séance du 16
août); du nombre et de la symétrie des fais-
ceaux fibro vasculaires dans la mesure de la
perfection organique des espèces végétales, A,
Chatin .
Lutin le 'Bulletin de V dissociation pyré-
néenne pour l'échange des plantes avec ses in-
téressantes notes critiques sur les plantes dis-
tribuées et YHerbarium normale de J . Dor-
flcr (centuries 33 et 34) clôturent la nomen-
clature des travaux à signaler que nous avons
relevés.
Informations.
s->. M. Ch. Le Gendre a employé avec suc-
cès l'essence de pétrole pour préparer les
plantes grasses et dessécher rapidement celles
qui continuent à végéter sous presse ainsi que
pour conserver le bleu des fleurs. Nous avons
nous-même utilisé avec succès le pétrole ordi-
naire pour faire disparaître les moisissures des
plantes et traiter celles attaquées par les in-
■ .êtes.
- >- M. Thinault de Chinon vient d'inventer
desbougies à l'acétylène éclairant cinq fois plus
qu'âne bougie ordinaire et d'un prix de revient
moindre.
-v Nous avons appris la mort de M. Ra-
mond Gontaud ancien Président de la Société
botanique de France, décédéà Neuilly à 87 ans.
-v Le syndicat des libraires de France pé-
titionne pour obtenir une réduction des tarifs
de transport du papier destiné à imprimer li-
vres et revues. Nous faisons des vœux pour
que cette juste réclamation aboutisse au plus tôt.
— >- Les élèves du Professeur Ferdinand
Cohnse proposent de lui offrir, le 24 janvier
1898, à l'occasion de sa 70e année, un album
photographique renfermant leurs portraits et
leurs autographes ainsi que ceux des amis du
savant Professeur.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque.
Du if Septembre au i5 Octobre
Delà part de MM. J. de Sevnes (1 fasc.) ; W.
Trelease(i broch. et 2 vol. ) ; A. Le Grand
(1 br.),'; Deyrolle(i v.);C. Paili.artp. A. Aclo-
QUE (l Vol. |.
Tous nos remerciements aux donateurs.
Mouvement de l'Herbier
De M. L. Corbière un superbe envoi d'espè-
ces normandes en magnifiques échantillons
comprenant i2j pages et autant d'espèces ou
de variétés. Nombreuses raretés et augmen-
tation de l'Herbier comparatif du Maine.
De M. Gonod d'ARTEMARE un intéressant
envoi d'Epilobes à déterminer et de plantes
pour l'Herbier du Maine.
Du Frère Héribaud Jhdes échantillons frais
de Chenopodium urbicum L. var. intermedium
Mert et Koch.
De M. Aug. Chevalier des échantillons de
plantes rares pour le Maine entre autre Sib-
thorpia curopaea
M. C Porter, de Valparaiso, nous annonce
l'envoi prochain de 18 espèces, en 42 exem-
plaires avec graines d'Onothéracées du Chili 1
a fait un important envoi de planteschiliennes.
Nos meilleurs remerciementsaux donateurs.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Le Mans. — Typ. et Lith. Ed. Monnoykr. — Revues,
(i rages scientifiques, Catalogues
illustrés. — Galvanoplastie.
La librairie J.-B. Baillikre et Fils, iij, rue
Hautefeuille à Paris, commence la publication
d'une BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE qui
paraîtra en 5 fascicules mensuels de 32 pages à
2 colonnes. On y trouvera l'annonce détaillée, la
date de publication, le nombre de pages et un
compte-rendu ou un extrait de la table des ma-
tières des ouvrages importants, d'environ dix mille
volumes et brochures, français et étrangers,
anciens et modernes, avec les prix de vente.
Le Ier fascicule, comprenant les auteurs des
lettres A à C, vient de paraître : il sera adressé
gratis à tous les lecteurs de ce journal qui en
feront la demande à MM. J.-B. Baillierf. et Fn.s.
Les 5 fascicules seront adressés régulièrement
contre envoi de 5o centimes en timbres-poste
français ou étrangers, pour frais d'affranchisse-
ment.
CADEAU A NOS LECTEURS
Dans le but d'être agréable à nos lecteurs et abon-
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Piano la faveur d'abonnements gratuits offerts à titre
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tique, si bien rédigée, indispensable à tous ceux qui
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sirent s'occuper des maintenant de la vente ou
de l'achat des poires et des pommes, de l'écoule-
ment de ces produits, recevront, sur une simple
demande de leur part, un abonnement gratuit de
TROIS MOIS au journal "le Cidre".
Chaque semaine, il parait une circulaire
spéciale donnant les cours des pommes et des
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Prière de s'adresser immédiatement et en toute
confianee à M. Eugène VIMONT, Directeur
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sonnes que les questions pomologiques peuvent
intéresser.
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blissement industriel ou commercial !
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de sorte que le nombre des numéros gagnants dé-
amplement la moitié des billets émis.
Le loi principal du I"1 tirage esl de m. 50.000;
celui du i tirage de m. 35.000; :s m. 60.000;
1- m. 65.000; :» m. 70 OUI) ; 0° m. 73.000; celui du
T« m 200.00 i el avec la prime de m, 300.000 éven-
tuellemenl m. 500 000.
L'émissi les billets se fait en billets entiers, demi
el quartsde billets. Le demi, respectivement le quart
de billet ne donne droit qu'à la moitié, respectivement
qu'au quart de la son i gagnée par le numéro du billet
J'expédie les billets donnant droil au premier
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francs 7.50 le billcl entier
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7e Année (2e Sémikï
N"97
1er Décembre 1897.
DES
PLANTES
Revue Internationale illustrée
DE BOTANIQUE
Paraissant le 1er de chaque Mois
-ç$r
SOMMAIRE DU N° 97
Quelques remarques sur l'histoire de la question du sexe chez les plantes (/in), F. Ka-
HiBHSKr. — Les Onothéracées chiliennes, cquatoriennes, et des Açores, H. Léveillé.
— Deux plantes nouvelles pour la Flore française, Aug. Chevaus». — Supplément aux
Onothéracées du bassin de la Haule-Ariege, Hte. et Alex. Marca.ii.hou (I'Avmejuc. —
Notice nécrologique sur Alex. Marcailhou d'Aymeric. — Bibliographie. — Ouvrages
offerts à la Bibliothèque. —Mouvement de l'Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 897
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : M. Th. de Heldreich, (Athènes).
Secrétaire perpétuel : M. H. Léveillé, Le
Mans (Sarthe .
Trésorier : M. Ch. Le Gendre. Limoges
(Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouv, G. King. Treub, R. A.
Philippi.
COMITE DE REDACTION
du Monde des Plantes
H. Léveillé, Directeur ; A. Acloque, Secré-
taire; P. V. Liotard, Rédacteur
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnés sont priés de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
ut leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
OFFRES & DEMANDES
MM. Ch. Legendre, J. Neyraut. Jos. Daniel,
R. Maire, Mar. Capoduro. — Avons reçu
votre cotisation Nos meilleurs remerciements.
M. Bruno F. Carreiro. — J'ai reçu votre
Epilobium. C'est ÏE. tetragonum L,, var.
Gilloli. Voir dans ce numéro mon article: les
Epilobes des Açores.
M. R. Maire, de Gray (Haute-Saône), serait
très heureux que nos collègues hors Erance,
ec en particulier MM. C. Porter, Philippi,
R. P. Bodinier, R. P. Sodiro, R. P. Faurie,
lui adressent les Urédinées, Ustilaginées et
Peronosporacécs et champignons parasites sur
les plantes de leurs régions.
MM. H. Moog et Jos. Daniel. — Nous vous
faisons inscrire sur l'Annuaire des botanistes
deJ. DorHer (Vienne) où vous ne figurez pas
encore.
R. P. D'ùss, Guadeloupe. Ai reçu échantil-
lons tout de même en assez bon état. Sommes
à votre disposition. Imprimerie située au
Mans et très capable du travail signalé. Lettre
d'ici peu .
M. C.-A. Porter, Valparaiso. — Si vous
pouvez m'adresser, pour un de mes amis, des
Coléoptères du Chili, et plus spécialement des
Carabides, je vous en serai vivement recon-
naissant.
M. Victor Janiin. — Votre champignon vert
est la Pep^a aeruginea dont le mycélium
colore en vert le bois mort qui sert de sup-
port à sa cupule, d'après M. Luc. Daniel au-
quel nous l'avons soumis.
M. Aug. Chevalier. — Nous vous avons
adressé le numéro d'Octobre. L'autre vous
avait été régulièrement expédié.
M. J. Soulié. — Nous recevrons avec plai-
sir et reconnaissance votre envoi de plantes.
Remerciements transmis à qui de droit.
UN AN
10 fr.
ABONNEMENTS :
: France
Étranger, Colonies...
Le Numéro : 1 Franc.
Les Abonnements partent du 1" Octobre ou du
i" Janvier de chaque, année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. Hbinsbbrgeb, 13, First Avenue.
LONDON
Dulau and C°, Foreign booksellers, 37, Soho
Square.
PARIS
J.-B. Lîailuiore et Fils, 19, rue Haulefeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jeati-Fouquet (Vieux-Pont).
je Année (2e Série)
N° 97
i*r Décembre 1897.
LE
MONDE DES PLANTES
"Trente Internationale illustrée de 'Botanjaue. '
Nous rappelons que nous ferons recouvrer
sans frais, à domicile, dans la première quin-
zaine de ce mois, le montant des abonnements
pour 1898.
Académie internationale de Géographie
botanique
M. Henry Levèque de Vilmorin vient
d'être élu Académicien correspondant en rem-
placement de M. F. Philippi. nommé Acadé-
micien titulaire.
Séance du 7 Novembre
La séance s'ouvre à 8 h. 1/2 sous la Prési-
dence de M. Léveillé Secrétaire perpétuel.
Lecture est donnée des lettres de remercie-
ments de MM. R. Maire, A. Moog, A. Feret,
Jos. Daniel et abbé Lemée. Ce dernier s'ex-
cuse en outre de ne pouvoir assister à la
séance. M. Léveillé présente aussi les excuses
du R. P. Vaniot et fait part des intéressantes dé-
couvertes de M. Jos. Daniel dans la Mayenne.
On procède au dépouillement de la corres-
pondance (Cf. n° de janvier 1898). On lit en-
suite les contributions à la Flore de la Sarthe
de M. l'abbé Eto: au sujet desquelles M. Gen-
til fait de nombrenses et intéressantes obser-
vations.
M. Léveillé fait ensuite passer sous les yeux
des membres présents les diverses formes de
Cerastium arvense de la Flore de France d'où il
résulte que dans le Maine c'est la variété an-
gustifolium Fenzl. qui domine ordinairement.
On fait ensuite observer que l' Impatiens par-
viflora DC. n'est pas signalée dans la Flore
de France de MM. Rouy et Foucaud. Sans
doute cette espèce ne paraît pas indigène en
France mais elle apparaît souvent à l'état de
plante adventice dans l'Ouest. Au Mans no-
tamment, on l'a trouvée naguère au pied de la
cathédrale dans le jardin du Chapitre et elle
infeste plusieurs jardins du quartier St-Vincent
où l'on a peine à s'en débarrasser. Peut-être
à ce titre eût-il été bon de la mentionner en
note pour ne pas exposer les débutants à la
prendre (ce qui arrive souvent) pour {'Impa-
tiens Noli-Tangere L.
M. Léveillé soumet ensuite les Centaurea
de l'Herbier du Maine qu'il a étudiés sur le vif
et sur le sec et au sujet desquels il prépare un
travail plus complet et plus documenté que-
son Essai sur les Centaurea du Maine.
On rend ensuite compte d'une note de M.
Aug. Chevalier sur Deux plantes nouvelles
pour la Flore de France et d'une note de M.
Léveillé sur les formes de Y Epilobium tetra-
gonum.
On procède alors au vote pour l'élection
du Directeur de l'Académie pour 1898. On
proclame ensuite le résultat actuel du scrutin
résultat qui ne sera définitif que le 6 décem-
bre. Nos collègues qui veulent user de leur
droit n'ont donc qu'à se hâter u'adresser leur
vote au secrétariat avant cette date.
Electeurs: 122(1)
Votants (jusqu'au 8 novembre) : 64.
M. Gonod d'Artemare 33 voix.
Frère Héribaud Joseph 3i voix.
Les voix des retardataires seront, on le voit,
prépondérantes. Avis aux intéressés.
A ce sujet on décide que l'année prochaine
des enveloppes au chiffre de l'Académie se-
ront adressées à chacun des Membres avec
une carte contenant les trois noms proposés.
Il suffira de rayer les noms des candidats
qu'on jugera ne pas devoir choisir. On pourra
même les rayer tous les trois et ajouter le nom
du candidat que l'on choisira. La séance est
levée à 10 heures.
La prochaine séance aura lieu le lundi G
décembre à 8 h. 1/2. Ceux de nos Collègues
qui le désireraient recevront sur leur demande
et en temps utile l'ordre du jour de cette
séance.
(1) Depuis le 8 novembre les voix se répartissent
ainsi: M. d'Artemare, 34 voix;Frère Héribaud Jh,
33 voix; M. G. King, 28 voix; M. de Heldreich,
3 voix,
•M
LE MONDE DES PLANTES
Grosses Nouvelles
I . de nos collègues, MM. le Dr X. Gil-
,.oi et 11. Léveillé, viennent de prendre
l'initiative de fonder une nouvelle Société
de botanique à large extension, sous le nom
d'Association Française de Botanique, et de
lancer une circulaire dans ce sens.
Cette Société, qui s'adresse à tous les amis
des plantes, débutants, modestes amateurs,
professeurs, curés, vicaires et instituteurs, est
fort bien conçue. Nous aurons l'occasion d'en
reparler longuement et prochainement. La
nouvelle société ne saurait porter ombrage à
l'Académie internationale de Géographie bota-
nique ni à la Société botanique de France, ces
sociétés poursuivant, sur le terrain de la
science pure, des buts spéculatifs différents.
Nous souhaitons, dès à présent, à la Société
naissante bon accueil et nous saluons en elle
une jeune sœur.
D'autre part, la fondation de la Société des
Naturalistes de la Mayenne est en bonne voie.
De nombreuses et importantes adhésions sont
déjà parvenues et le succès ne parait pas
douteux.
Nous pouvons déjà annoncer que la nou-
velle société, composée de Membres d'hon-
neur, titulaires et correspondants, aux cotisa-
tions de 10 francs et 5 francs, abaissera à
6 francs sa cotisation pour les professeurs,
instituteurs, curés et vicaires, qu'elle aura par
an 4 réunions, 2 à Laval, î à Mayenne, i à
Château-Gontier et qu'elle comptera 3 excur-
sions annuelles, une excursion botanique, une
excursion entomologique et une excursion
géologique avec déjeuner en commun.
Quelques remarques sur l'histoire de la
question du sexe chsz les plantes
PAR
F. KAMIENSKI.
PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ D'ODESSA
{Suite)
Favei.(i) dans son manuel de mycologie
récemment publié, supprime presque tout ce
qui a été fait en mycologie quant à la struc-
ture et l'histoire du développement des organes
sexuels par A- de Bary et ses élèves. Ce
manque de respect envers des phénomènes
incontestables et existant dans la science, nous
rappelle les temps de Koelreuter et de
(i l)r l'.l'.ivi.i. : Vcrgleischendc Morphologie der
Pilze, Iena, 1892.
Sprengei.. Aussi sont très consolantes les
tendances de certains jeunes botanistes afin
de restituer les faits depuis longtemps connus
dans la science et de donner de cette manière
la possibilité d'appliquer les caractères de la
structure et de l'histoire du développement
des organes sexuels dans la systématique des
sporophytes, c'est-à-dire les principes qui
s'appliquent depuis longtemps à la systéma-
tique des Embryophytes (1).
11 faut avouer, cependant, que chez une
grande quantité d'Algues et surtout chez les
champignons, les organes sexuels ne sont pas
encore trouvés ; il est très probable que chez
certaines plantes inférieures, les organes
sexuels n'existent pas du tout, comme par
exemple chez les bactéries ; chez les cham-
pignons supérieurs (Basidiomycètes), qu'on
doit considérer comme formes réductives, les
organes sexuels s'atrophient à divers degrés
et cessent de remplir leur destination. Une
seule réduction des organes sexuels se ren-
contre chez beaucoup de Phanérogames grâce
à la culture et aux conditions variées de
leur vie. Mais on peut espérer qu'avec le
temps et relativement à la perfection des
méthodes de culture et d'observations des
organismes inférieurs, la science de la bota-
nique s'enrichira de nouvelles découvertes,
de nouveaux phénomènes dans l'histoire du
développement des sporophytes et de leurs
organes reproductifs; en se basant sur ceux-ci
on pourra trouver la vraie liaison phylogé-
nétique entre les groupes naturels de ces
plantes.
Enfin nous avons vu par ce court
aperçu historique à quel point la science
du sexe chez les plantes se développait lente-
ment pendant de longues années, comme elle
rencontrait divers obstacles, avec lesquels il a
fallu lutter, car les phénomènes une fois
découverts furent rejetés et il a fallu les
découvrir de nouveau.
Nous avons vu plus loin que pendant tant
de siècles on avait observé Le sexe chez les
plantes mais on ne savait pas en prouver l'exis-
tence. Tout ce qui a été dit sur ce sujet dans
la littérature des temps passés n'est que la
théorie se rapprochant souvent de la vérité,
comme par exemple celle de Zaluzansky et de
Grew, mais dépourvue d'expériences positives
(1) En ce qui concerne la copulation du noyau chez
les champignons découverte par Poiradlt et Raci-
bonsski (Comptes rendus, i5 Jul. 1894 et Biolog.
Ccntralhlatt B. XVI, 1896,) l'opinion sur ce pro-
cès n'a pas été encore prononcée dans la science.
I.E MONDE DES PLANTES
'35
qui sont indispensables dans les sciences natu-
relles.
Ce fut Camerarius le premier qui, à la fin
du XVII siècle, s'avisa de prouver par la voie
expérimentale l'existence du sexe chez les
plantes; mais, comme nous l'avons vu, ses tra-
vaux n'eurent pas de résultats satisfaisants,
car la méthode expérimentale de ces temps-là
ne répondait pas à ce but. On remarque
depuis deux directions dans la science du
sexe chez les plantes ; l'une d'elles se nomme
positive par excellence, car elle se base sur
l'expérience et l'observation exacte, l'autre
fantastique, dépourvue de faits positifs. Les
représentants de la première furent outre
Camerarius,Koelreuter,Sprenge[.,Gaertner,
Darwin, Amici, Hofmeister, Radkoeer, de
Bary, Stasburger et les autres, de la seconde,
toute une multitude d'auteurs de la théorie
d'évolution dans ses formes les plus variées,
comme par exemple la nature-philosophie,
la théorie de Schleiden, etc. Ces deux direc-
tions se développaient parallèlement et la
seconde paralysait le développement régulier
de la science. Mais, après une lutte prolongée
de ces deux directions, lutte qui remonte aux
derniers temps, l'éternelle vérité triompha et
quoique la question de l'existence du sexe
chez certaines sporophytes ne soit pas com-
plètement résolue, les doutes passés repa-
raissent de nouveau. En ce qui concerne les
Embryophytes, la question du sexe de ces
derniers doit être considérée comme complè-
tement décidée.
Dans la biologie, pour observer un fait
vital plus compliqué, il faut en chercher l'ori-
gine dans la cellule. La cellule végétale pré-
sente au botaniste, pour ainsi dire, un objet
le plus commode où se concentrent toutes les
fonctions vitales de la plante et, comme de
raison, la sexualité. Aujourd'hui, nous savons
que l'existence des organes sexuels supposés
et même leurs certaines fonctions et relations
ne prouvent pas encore l'existence du sexe et
la fécondation chez les plantes. Les cellules
sexuelles et leur union substantielle peuvent
nous le prouver seulement. C'est justement le
caractère essentiel du sexe. C'est le seul
et unique point de vue résistant à la critique
scientifique; la théorie de Schleiden nous le
prouve clairement. Dans cette théorie juste-
ment il ne manquait que l'œuf pour qu'elle
devint la vraie théorie sexuelle.
Grâce à Strasburger, nous sommes en état
d'expliquer maintenant la parthénogenèse et
la polyembryonie supposées chez Çcelebogyne
et chez les autres plantes, où il manquait
justement la cellule mâle à la fécondation de
l'œuf qui ne put se développer en embryon.
Ainsi, si nous voulons décider, qui le pre-
mier a découvert le sexe chez les plantes,
nous devons répondre que c'est celui qui le
premier a découvert les cellules sexuelles et
leur union, c'est-à-dire l'acte de fécondation.
Ce fut, comme nous l'avons vu, Jean-Baptiste
Amici qui a découvert le sexe chez les Embryo-
phytes, et Jean-Pierre Vaucher à Genève
chez les Sporophytes (Algues).
Il résulte de tout ce que nous avons dit,
que l'une des principales questions de la bio-
logie des plantes, c'est-à-dire: la question du
sexe sur lequel se base la systématique végé-
tale, fut résolue dernièrement, et que cette
science, malgré son ancienne origine, appar-
tient aux sciences très modernes, dont cer-
taines branches se trouvent encore dans un
état élémentaire.
Onothéracées chiliennes
(Suite)
Avant de donner la liste des Epilobes du
Chili nous devons citer : Epilubium Magclla-
llicurn. Philip, et Haussk. précédemment omis
dans la liste que nous avons publiée des Ono-
théracées chiliennes.
Voici, sans ordre d'affinité, les Epilobes
que nous possédons, quant à présent du
Chili:
Epilobiumleptocarpum Haussk. (E.pauci-
florum Philippi.). — Trapa in Araucania, févr.
1886: C. Rahmer leg.
E. puberulum Hooket Arn. — Cordillera
pelada in prov. Valdivia ; sub. E. pediccllure.
E. denticulatum Ruiz et Pav. — S. Juan,
in prov. Valdivia. Januar i885 ; sub. E. pube-
rulum Hook et Arn.
E. magellanicum Phil, et Haussk. —
Shyring water, Magellanes, sub. E. Utrago-
num L.
E. nivale Mey. — Cordillera de Colcha-
gua; Cordillera de Chillan.
E. repens Schlecht. — Basios de Chillan,
Januar 1878, (E. andinum Philip.) Cordillera
de Chillan, 1892 [E. lencllum Philippi); valle
de las nieblas, januar 1877; sub A'. nivaleMey.
E. glaucum Philip, et Haussk.— Alfalfat;
Januar 1888.
E. caesium Haussk. — Concumen in prov.
Aconcagua, i863; sub. E. Iclragonum L.
E. chilense Haussk. [E. albi/lorum Philip.
Mausel) ; San Juan, prov. Valdivia ; prov, Col-
chagua; décembre 188G; leg. Mausel,
36
LE MONDE DES PLANTES
E. australe Poep. et Haussk. — Fuegia,
1879, sub. E. lelragonwm L.
E. Bonplandianum Kunth. (E.aconcagui-
niim Philip.) — Andes; décemb. i885.
Nous n'avons vu parmi les Epilobes qui
nous ont été soumis ni E. densifolium Haussk.
ni E. andicolum Haussk., ni les E. Meridense,
Lechleri, Valdiviense, du même auteur. En les
acceptant dans notre liste nous aurions donc,
d'après Haussknecht 16 espèces d'Epilobes
au Chili. Nous verrons bientôt qu'un certain
nombre d'espèces sont facilement réducti-
bles.
Quant aux E. lirjnosum, E. ramosum. E. gra-
cile et E. nubigenum de MM. Philippi nous
n'en avons pas une idée suffisamment adéquate
pour pouvoir nous prononcer en connaissance
de cause sur leur valeur. Nous serions heu-
reux de les avoir ne fût-ce qu'en communica-
tion.
Les E. glabellum Forst. etE. junceum Forst.
nous les possédons d'Australie et non du Chili
où ils sont vraisemblables.
Avant de continuer l'étude des Onothéra-
cées du Chili, au sujet desquels nous avons
consulté l'herbier du Muséum de Paris, il
nous a paru intéressant de noter ici l'impres-
sion produite sur nous par divers échantil-
lons se rapportant à des espèces tantôt nette-
ment tranchées, tantôt plus ou moins dou-
teuses et incertaines.
Parmi les formes d'Epilobes considérées
comme types spécifiques, soit à la suite de la
Monographie de Haussknecht, soit même avant
la publication de celle-ci, il en est assurément
qui sont indiscutables ou du moins nous pa-
raissent telles.
Ainsi E. Ivteum Pursh, à fleurs jaunes, E.
obeordatum H. Gray à larges fleurs et à feuil-
les obeordées, E. microphyllum Lessonet A.
Richard, à feuilles extrêmement petites et à
ramifications nombreuses, E. pedunculare A.
Cunningh à feuilles arrondies ou suborbiculai-
res, E. crassum Hook, à feuilles spathulées et
charnues devenant coriaces par la dessic-
cation, E. nummularifolinm, A. Cunningh.
à feuilles et port de Lysimachia nummularia,
/.'. paniculalum Nuttall. à fleurs en panicule
et à feuilles ordinairement linéaires. E. glaber-
rinnim Barbey à feuilles glabres, glauques, et
subentières et à port de Bupleurum. E. suffril-
ticosum Nutt. à feuilles petites, linéaires et
glauques et à capsules souvent d'un rose rou-
geâtre; E. nivale Meyen a feuilles petites,
serrées et à tiges ligneuses et rameuses. En
dehors de là toutes les autres espèces nous
semblent réductibles entre elles.
On peut, croyons-nous, les ramener à un
nombre restreint de types spécifiques .
L'E. Haenkeanum Haussk., à dents très nom-
breuses et disposées comme celles d'une scie;
VE.erosum Haussk. à feuilles plutôt érodéesque
dentées;/.', conspersum Hausskn. à feuilles
glauques, réticulées en dessous, E.trichophyl
htm Hausskn., très velu, à port d'HelodeS
palustris sont eux-mêmes sujets à caution.
L'A', americanum Hausskn., nous parait
bien voisin d'E. roseum Schreb. malgré ses
feuilles unpcu moins longuement pétiolées; l'A'.
saximontanum Haussk. est un E. athelesper-
mum Levl. à graines papilleuses ; VE.minutum
Lindl. dont le stigmate aurait besoin d'être
étudié sur le vif sur de nombreux exemplaires
se rapproche beaucoup de l'A', paniculatum
dont il diffère toutefois par ses feuilles pclio-
lées et ses graines très glabres. L'E. strietnm
Mlthlenb. a tout le port d'un E. palustre velu
à fleurs droites; l'E. Oregonense Haussk. est
un E. athelespermum Levl. s. esp. alpinum L.
Nous ne voyons pas bien en quoi l'E . Bon-
plandianum Kunth. diffère de l'E. Francisco-
num de Barbey, la présence de stolons chez
le premier nous paraissant un caractère spé-
cifique très contestable. En outre ces deux es-
pèces se rapprochent beaucoup de l'E. colora-
tum Mùhlenb. qui, il est vrai, a les feuilles pé-
tiolées, si tant est que ce caractère variable
chez E. montanum L. soit constant chez cette
dernière.
L'A'. Watsoni Barbey nous semble bien voi-
sin des précédents; l'E. glandulosum Lehm.
nous laisse perplexe et doit comprendre en
tout cas quelques autres espèces voisines.
E. andicolum Hausskn. rappelle la sous-es-
pèce Lamyi Sch. d'E. Iclragonum L. n'étaient
ses fleurs que Haussknecht décrit comme d'un
blanc pâle et penchées. E. repens Schlechtend.
à port d'E. alpinum L. dont il n'a cependant
pas la foliation nous parait mieux caractérisé
et plus distinct au milieu des formes voisines.
Il présente des graines papilleuses.
L'A', chilense Hausskn. a le port d'un A'.
montanum L. duquel d'ailleurs il diffère par
de nombreux et importants caractères.
E. australe Poepp. et Haussk. a le port de
l'E. chilense Hausskn. dont il se différencie par
sa souche émettant des rejets et ses feuilles
souvent pétiolées. 11 rappelle ainsi l'A1, atheles-
permum l.e\ 1 .
L'A'. Brasiliense Haussk. à tiges dépourvues
de lignes a le port d'un A. Iclragonum L, a
feuilles fortement dentées et comme surden-
tées.
L'A'. Mexicanum Schlechtend. est un E. Ic-
lragonum L. à feuilles allongées et parfois
élargies.
LE MONDE DES PLANTES
'il
Si nous passons aux formes asiatiques :
L'A', minuliflorum Hausskn. de l'Herbier
du Muséum de Paris rappelle par son aspect la
forme Tourne for ii Michal.de VE letragonum L.
Toutefois VE. minuliflorum aurait la tige ar-
rondie et de'pourvue de lignes; ses fleurs sont
moins grandes que celles du Tourneforti et les
feuilles sont pe'tiole'es dans l'échantillon que
nous avons vu.
L'E. pseudo-obscurum Hausskn. à stigma-
tes indivis, rappelle par ailleurs les formes mi-
crophylles d'E. montanum L. à feuilles pétio-
lées.
l-'E. cylindricum Don, est remarquable par
ses feuilles nettement lance'ole'es, linéaires, pé-
tiolées et sa tige arrondie.
L'E. nepalense Hausskn. malgré les carac-
tères nettement différentiels qui le sépare nous
a rappelé VE. montanum L. et VE pseudo-obs-
curum Hausskn.
L'E. laetum WMich à graines au contraire
glabres, frappe par ses feuilles de larges di-
mensions et faiblement denticulées.
L'E. Irichoneurum Hausskn. présente ses
feuilles élargies à la base et est couvert de
poils de tous côtés. L'E. Hookeri Clarke, que
Haussknecht fait synonyme du précédent, nous
a paru rappeler VE. Irigonum Schrank, sauf
les lignes de la tige qui font défaut. L'E. Kha-
sianum Clarke (E. pannosum Hausskn.) nous
a paru, sauf l'existence de lignes peu notables,
être un E. molle très velu. Des deux E. seri-
Ceum du Muséum de Paris l'un nous a paru la
forme lomenlosum de VE. hirsutum L. et
l'autre un intermédiaire entre VE. hirsutum L.
et VE: molle, Lamk., peut-être unhybridedes
deux? De ce dernier la forme veslilum Benth.
à feuilles presque linéaires est particulière-
ment remarquable. L'E. gemmascens C.AMey.
nous a semblé une sorte de roseum Schreb. à
fleurs plus grandes. Il nous a peu rappelé la
figure de la monographie de Haussknecht. L'E
Royleanum Hausskn. a lesfeuilles ovales-oblon-
gues et médiocres; VE. modestum Hausskn.
de l'Herbier du Muséum se rapproche comme
aspect de certaines formes d'E. nutans Schm.
E. Slracheyanum Hausskn. nous a paru fort
voisin de VE. montanumL. dont l'éloignent
d'ailleurs et les lignes de sa tige, et son stig-
mate capité.
L'E. sikkimense Hausskn. est une petite
plante à feuilles moyennes, élargies à la base,
sessiles, embrassantes, à fleurs médiocres et à
feuilles opposées.
L'E. humile Willd. etE. Gerardianum Wall,
de l'herbier du Muséum sont synonymes d'E.
latifolium L.
L'E. frigidum Hausskn. est une sorte d'E.
japonicum Hausskn. de petite taille, à graines
glabres.
L'E. Amurense Hausskn. ressemble à un E.
montanum L. à stigmate indivis et à tige mu-
nie de lignes de poils.
E. decipiens du Muséum ou propinquum
Hausskn. ressemble à un Lamyi Sch. sans
lignes et à feuilles lancéolées, linéaires, obtu-
ses, atténuées-subsessiles.
L'E. hirsutum Clarke var. laetum Wallich.
est la forme adenocaulon Hausskn. micro-
phylle d'E. hirsutum L.
L'E.nervosum Boiss et Buhs. du Muséum
est un roseum Schreb. Il semble mieux ré-
pondre au consimile Haussk. qui d'ailleurs
se rapproche du roseum, qu'au nervosum qui,
selon Haussknecht, a les feuilles sessiles.
Enfin il existe au Muséum de Paris des
échantillons d'E. neriifolium Levl, de Terre-
Neuve et du Groenland à feuilles tellement
étroites qu'ils constituent un intermédiaire en-
tre E. neriifolium et E. romarinifolium Ha-
enke. Linné qui réunissait ces deux formes
pourrait bien de ce fait avoir raison surtout
si l'on considère que dans les mêmes pays oh
trouve E. neriifolium type et que l'absence
d'E. rosmarinifolium écarte toute idée et toute
possibilité d'hybridité.
Par ce qui précède, nous ne voulons rien
préjuger; nous voulons seulement poser quel,
ques jalons pour l'avenir. C'est un simple ré-
sumé de nos impressions à la suite de la con-
sultation de plusieurs herbiers et notamment
de l'Herbier du Muséum de Paris. Ces im-
pressions ont besoin d'être contrôlées par
une étude attentive et par de nouvelles et
concluantes observations. Ce sont là de sim-
ples aperçus pris sur le sec ou sur le vif,
aperçus qui, rappelant l'aspect saillant et les
caractères généraux des espèces sus-indiquées
valent mieux qu'une sèche description si pré-
cise soit-elle. Ceci posé, reprenons l'étude
des Onothéracées chiliennes.
Si nous consultons Vhidex Kervensis nous y
relevons pour le Chili les espèces suivantes
d'Onothera.
Onolhera acaulis Cav.
— Agassizia Steud.
— auslra lis Salisb.
— Berteriana Spach.
— brachysepala Spach.
— bracteata Philip.
— cheiranthifolia Hornem.
— chilensis D. Dietr.
— concinnaD. Don.
coquimbensis C. Gay.
— oerdala Steud.
— Gayana Steud.
38
I I MONDE DES PLANTES
Onolhcra grandidentala Philip.
— gultala Molina.
— helerophylla Steud.
— hirta Link.
— hyssopifolia Molina.
malacophylla Spach.
mendocmensis Gill.
— micranlha Presl.
minuliflora I). Dietr.
— odorata Jacq.
— propinqua Spach.
— ramulosa Steud.
— subulala Ruiz et Pav.
— stricto, Ledeb.
— Unella Cav.
— tenuifolia Cav.
— dentata Cav.
— longiflora L.
Ce qui nous donnerait, en y ajoutant les for-
mes de notre liste précédente, 42 espèces pour
le Chili. Il faut en rabattre beaucoup de cette
extrême abondance à' Onothera. Beaucoup de
ces formes rentrent les unes dans les autres.
Nous en ferons la preuve avec le temps. Dès
aujourd'hui, nous pouvons dire que :
Onolhcra acaulis Cav. = 0. triloba Nutt.
Nous possédons un échantillon type de ce
dernier recueilli sous le n° 522 au Texas par
Lindheimer, enavril i85l.
L'Onothcra acaulis Cav. provient de Concep-
cion (Chili).
Godetia Heucki Phil. = Onolhcra rosca Sol.
A été recueilli près de Santiago par M . Phi-
lippi.
Godetia tenuifolia Spach (Philippi) — Ono-
lhcra tenuifolia Cav.
Nous la possédons de Chillon, 9 février 1S92
(Otto Kuntze) et de Los Angeles {Philippi).
Godetia Gayana Spach — Onolhcra Gayana
Steud .
Cule in Araucania, janv. 1894; Angol in
Araucania, novembre 1887; Concepcion, janv.
1S91 [Philippi).
l.'n. Gayana Steud est-il biendistinct del'O.
tenuifolia Cav? Nous ne saurions l'affirmer.
Godetia ilasycarpa Philip. = Onothera dasy-
carpa.
Cette espèce, par ses fruits moins allongés,
ses feuilles plus élargies, se distingue des pré-
cédentes dont elle n'est peut-être cependant
qu'une variété.
InproY. Valdivia (Philippi).
Godetia su Iphurea Philip. = Onothera sul-
furea.
Araucania, novembre iSoi [Philippi).
A moins qu'elle ne rentre dans 0. tcnella
Cav, semble distincte par la couleur des fleurs.
Les feuilles sont celles d'à tenuifolia oud'O.
tenella.
VOnothêra Valdioiana Philip. —Valdivia
[Philippi), rentre certainement dans une au-
tre espèce déjà indiquée. Nous la possé-
dons du Japon. Ce nous parait être VO. stricta
Ledeb. à port de Lacluca saligna.
VOnothêra longiflora L. nous parait bien
la même que celle que nous possédons de Gi-
braltar et du Portugal. Voici les localités pour
le Chili:
Chili central; prov. Colchagua et ad lacum
Ramo, prov. Valdivia mêlé avec 0. Stricta.
0. stricla Ledeb., Arauco, nov. 1891.
L'O. propinqua Spach. de Santa Rqsa, jan-
vier 188S (Philippi) nous parait bien voisine
de VO. stricta Ledeb. En tous cas pour l'ins-
tant, comparée avec VO. mollissima L. que
nous possédons de Cordoba (République Ar-
gentine), décembre 1891 [Otto Kuntze) elle
semble s'en distinguer par le tube de la
corolle très grêle et allongé chez Onolhera
mollissima L. et par la longueur de la
capsule, plus développée chez ce dernier,
et peut-être par la coloration (?) des fleurs.
Toutefois VO. mollissima L. nous fait l'effet
d'un 0. longiflora L. très velu.
Onolhera coquimbensis C. Gay nous parait
bien distinct à première vue par ses feuilles
à dents nombreuses et profondes et par sa
capsule munie de 4 lignes de poils sur les
angles et que rend très visibles la couleur
marron du fruit qui tranche avec les lignes de
poils d'un jaune verdàtrc — Chili boréal
[Philippi).
Onothera Berteriana Spach. — N'était la
coloration initiale des pétales de cette espèce
et la coloration initiale de 17J. propinqua Spach ,
qu'il faudrait connaître sûrement et qu'il est
impossible de préjuger en herbier, nous réuni-
rions ces deux formes. — L'O. Berteriana
nous vient de Santiago {Philippi'. Nous la
possédons aussi de Pazo Cruz, (République
Argentine; 1700 m. janv. 1892. (Otto Kuntze).
Toutefois ces dernierséchantillons rappellent
par certains côtés 0. Stricta Ledeb.
0. foliosa Philip, nov.sp. recueilli à El. pe-
fion pi ope Pllapet prov. Aconcagua (Philippi)
parait avoir ses fleurs très petites entêtes ter-
minales foliacées, atteignant à peine les feuil-
les florales et souvent plus courtes qu'elles.
L'unique échantillon que nous possédons ne
nous permet pas actuellement de décider si
cette forme correspond à une forme précé-
demment nommée.
l'ne remarque ici s'impose : presque toutes
les Onolhera que nous avons du Chili ont les
LE MONDE DES PLANTES
3.9
feuilles à quelque chose près semblables, sauf
l'O. acaulis Cav. (0. triloba Nutt.) et les for-
mes de l'ancienne section Godetia chez les-
quelles elles sont de dimensions plus petites.
GodctiaCavanillesii Spach. = Onothera tenel-
la Cav.
Nous posse'dons de cette espèce plusieurs
exemplaires renfermant le type et des formes.
0. lencila {Godetia Cavanillesii) . — Prope
Santiago, déc. iSSo. J. Crist. leg.
f. alropurpurea Philip. — Salto S. Ramsu,
prope Santiac
nov. 1882. (Philippi).
f. umbrosa Philippi.— Sans indication de lo-
calité (Philippi) ; Valparaiso, sept. 1894 (CE.
Porter), bien voisin d'O .dasycarpa.
Nous nous déclarons incapables de saisir
une différence spécifique entre 0. lenuifolia
Cav. et 0. lencila du même auteur. Les des-
criptions de Spach d'une part et surtout la
comparaison des échantillons de l'herbier, de
l'autre, nous invitent à réunir les deux espèces
sous le nom de 0. Spachii à laquelle 0. Gaya-
na Steud devra probablement s'adjoindre
comme variété ainsi que 0. dasycarpa.
Boisduvalia Volcknanni Philip. = Oiiolhem
Vojkmanm, Ccncepcion ; janv. iS§3 (Philippi).
Boisduvalia Tocornalii Gay (ou B. Rocomalii
Spach.) Onothera Tocornatii. Bulnes ; janv.
1878. (Philippi).
Boisduvalia combina Spach = Onothera
continua Don. Chili central (Philippi).
Ces trois dernières espèces, la dernière et la
première surtout, nous semblent quant à pré-
sent bien distinctes.
Il nous manque les 0. glabrescens Philip.
0. bracteata, O.Ibari et 0. magellanica du
même auteur.
D'après notre éminent collègue, 0. glabres-
cens se rapprocherait d'O.propinqua et d'O. stric-
la (valdiviana) ; 0. Ibari se rapprocherait et
d'O. longiflora (0. stricta Philip.) et d'O. odo-
rala Jacq.
Nous avons recueilli cette dernière plante
dans l'Inde, avons nous dit; elle y était adven-
tice. Est-elle bien distincte spécifiquement ?
Quant à 0. Ibari Philip, et 0. magellanica
du même nous n'avons pas vu ces plantes et
nous serions heureux de les avoir en commu-
nication; mais les caractères donnés dans leur
description respective ne nous "convain-
quent pas de leur différence spécifique. Ils ne
sont, en définitif, que du plus ou du moins et
tiennent à l'état plus ou moins avancé de la
plante. Nous croyons jusqu'à plus ample im-
formé, que l'on pourrait réunir ces deux es-
pèces sous le nom de 0. Philippiana.
Quant au Godetia ambigua qui doit sans
doute rentrer dans le genre Onothera nous ne
saurions nous prononcer.
Sphaerostigma tenuifolium CGay=Onothera
chilensis Dietr. Prov. Atacama; Concon,
prov. Aconcagua; Renca ; Ilata, janv. 1877
(Philippi); Valparaiso. Limache, octobre 1895
(0. E. Porter).
Var. ramossissimum Philipi (Sphaerostigma
ramosissimum Philippi pro.specie). — Concu-
men in prov. Aconcagua (Philippi).
Bien que l'échantillon de notre herbier soit
assez fruste nous ne pouvons dans cette forme
rameuse distinguer une espèce; les fruits nous
paraissent les mêmes que ceux de 0. chilensis
et les autres caractères se rapportent à ce
même type.
Le Sphaerostigma acuminalum Philippi =
Onothera acuminala et se rapporte vraisembla-
blement à Onothera chilensis Dietr.
Quant à la section Gayophytum, morpho-
phologiquement aussi bien que anatomique-
ment, elle ne saurait se séparer du genre Ono-
thera auquel elle se rattache étroitement par
l'intermédiaire de la section Sphaerostigma.
Gayophytum humile Ad. Juss. = Onothera
humilis. Nous ferons remarquer qu'0. humi-
lis Donn. égalant 0. pnrpurea on peut sans
inconvénient conserver le terme spécifique du
Gayophytum humile, terme qui rend parfaite-
ment bien le caractère de la plante qui est
vraisemblablement la plus petite espèce d'0-
nothera. Cordillera de Santiago (Philippi).
Gayophytum gracile Philippi. = Onothera
gracilis Philippi et Levl.
Ici même remarque quant à la conservation
du vocable gracilis, l'O. gracilis Schrad. ex
Kisch. égalant 0. pumila. Las Mollacas, prov.
Aconcagua (Philippi).
Gayophytum robusum Philip. = Onothera
robusla Philip, et Levl.
Bien qu'il n'existe pas d'O. robusla en syno-
nymie, le terme spécifique serait cette fois
tellement ironique que nous proposerons de
le remplacer par un autre si toutefois ce n'est
pas cette plante à laquelle correspondent un
des noms d'O. hyssopifolia Molina ou 0. minu-
liflora Dietr. ou 0. micrantha Presl. Valle
Hermoso, Cordillera de Colchagua 1872
(Philippi).
Gayophy lum densifolium Philip. = Onothera
densifolia Philip, et Levl. Cordillera de Talca
(Philippi).
Quant aux affinités de ces 4 dernières es-
pèces, 0. robusla est très voisine deO. graci-
lis ; 0. humilis très proche de 0. densifolia;
celle-ci n'est peut-être qu'une variété de celle-là.
Nous ignorons ce qu'est le Gayophylummi-
nutum Philip, an 0. Humilis ?
40
I.E MONDE DES PLANTES
Avant de passerle genre Fuchsiaen Revue
rappelons la liste de ses représentants au
Chili. Ce sont :
Fuchsia spinosa Presl.
— rosea Ruiz. et Pav.
— macroslemma Ruiz. et Pav.
— Fuchsia bacillaris Lindl.
— chonotica Philip.
A l'exception de ces deux dernières espèces
nous possédons les autres en herbier.
Fuchsia spinosa Presl.
Quinteros ; janv. 1890 ; Frai Jorge prope
Ovalle ; janv. i883 (Philippi).
Fuchsia rosea Ruiz. et Pav. (F. tycioides
Andr.). Doit être réuni purement et simple-
ment à l'espèce précédente.
Los Molles, prov. Aconcagua, 1862 [Philip-
pi.)
Fuchsia macroslemma Ruiz. et Pa^-. (F. ma-
ycllanica Lamk. inclus).
Cajon de Lontué ;déc. 1S82 (C. Stolp) ;Val-
divia ; 1890; Rio claro, prov. Colchagua ;
fév. 1891 [F. Albert) ; Calbuco ; janv. [893
(F. Albert) Magellanes : aguas frescas ; janv.
1878 (.Y. Ibar. sub F. magellanica). Ercilla ;
fév. 1892 [Ollo Kunlze); Hualqui, 20 fév.
1S92 (Otto Kunlze).
Varie à fleurs blanches. F. albipora Philippi.
— Prov. Valdivia 1891 (Philippi),
En résumé nous connaissons donc person-
nellement 2 espèces de Fuchsia au Chili 1 F.
spinosa et F. macroslemma. Si l'on y joint F.
bacillaris et F. chonolica que nous ne con-
naissons pas on obtient 4 espèces pour ce
pays.
Remarquons en terminantque puisque nous
réunissons le genre Gayophytum au genre
Onothera, si comme nous l'espérons, on adop-
te cette manière de voir, on devra modifier
les noms des autres Gayophytum du globe
de la façon suivante :
Gayophytum di/fusum Torr. et Gray = Ono-
lhera di/fusa Nutt.
Gayophytum minutum Philipp. = 0. minu-
ta.
Gayophytumpumilum Ser. Wat?. _ 0. Wal-
soni.
Gayophytum racemosum Torr. et Gray. =
0. racemosa Nutt.
Gayophytum ramosissimum Torr. et Gray =
0. ramosissima Nutt.
Nousnous bornons donc à restituer les noms
déjà donnés par Nuttall. sauf peur le Gayo-
phytum minutum qui devient 0. minuta sans
empêchement de synonymie et pour le G. pu-
milum. L'Onolhera pumilaL. étant une espèce
admise, nous ne croyons pouvoir mieux faire
que de donner au G. pumilum le nom de son
auteur.
Les Onothéracées chiliennes sont un sujet
que nous n'avons pas épuisé ; il s'en faut.
Nous y reviendrons fréquemment 'et notam-
ment quand nous aurons reçu de Valparaiso
l'important envoi que nous a annoncé notre
sympathique collègue M. C. E. Porter. Toute-
fois il était ^important de donner satisfaction
aux botanistes chiliens en faisant un peu de
lumière sur les Onothéracées de leur pavs.
Nous ne saurions terminer sans remercier
MM. Rud. et Feder. Philippi de leurs échan-
tillons et de leurs renseignements, ainsi que
MM. C. Porter et Otto Kuntze auxquels nous
sommes également redevable de l'envoi de
plusieurs plantes chiliennes.
H. Léveillé.
Les Onothéracées de l'Equateur
La famille des Onothéracées est représentée
à l'Equateur par les genres Epilobium, Ono-
lhera, Jussieua cl Fuchsia.
Le premier genre n'y compte que 4 espèces.
E. denticulatum Ruiz et Pavon.
E. repens Schlechtend.
E.andicolum Hausskn.
E. Meridense Hausskn.
C'est cette dernière espèce que le R. P.
Sodiro le savant professeur de Quito signale
sous le nom de E. Bonplandianum Kunth.
Nous ne préjugeons pas ici la question de
savoir si E. andicolum et E. meridense sont de
légitimes espèces.
Les Onothera sont au nombre de 12 :
'Onothera stricta Led,
'Onothera multicaulis Ruiz et Pav.
'O. virgata Ruiz et Pav.
'O. diversifolia Sodiro.
'O. Simsiana Ser.
'O. stricta Ledeb.
O. tarqnensis H. B. et K.
O. cuspidata Steud ?
0. ascendens Willd.
O. dentata. Ga\ .
0. pubescens Willd.
0. Sellowii Link et Otto?
Ici encore nous ne préjugeons rien de la
valeur des espèces dont plusieurs sont cer-
tainement réductibles. Toutefois O. virgata
doit, dès à présent, rentrer dans O rosea Sol.
et O. diversifolia Sod, dans O. sinuata L.
Nous possédons également de Bolivie \'() Si-
msiana Ser. sous le nom de O. coccinea.
Les espèces précédées d'un astérisque sont
dues à la bienveillance du R. P. Sodiro, grâce
auquel nous les possédons en herbier. Cette
LE MONDE DES PLANTES
41
remarque s'applique aux listes suivantes.
Nous avons dénommé O. amœna, la plante
portant l'étiquette libellée ainsi : crescit in
altipl. prp. Colocollao, spontel 6 août 1S86,
A. Sodiro S. J. leg. mêlée à O. stricta Led.
* Jussieua terniflora Sodiro.
* J. octonervia Lamk.
* J . suffrulicosa L. (J. oclofila DC).
* J. peruviana L. {J. macrocarpa H. B.
et K.)
* J. e recta L.
/. Widdelii Micheli ?
J. filiformis Micheli ?
J. Hookeri Micheli ?
J Martii Micheli ?
J. pubescens L. ?
J. quadrangularis Micheli.
J. bonariensis. Micheli.
J. brachycarpa Micheli ?
J. brachyphylla Micheli ?
J. Burchellii Micheli ?
J. densiflora Micheli ?
J. inclinata L ?
J. lithospermifolia Micheli.
J. linifolia Vahl.
J. Potamogeton Micheli.
J. sedoides Humb. et Bonpl?
Telles sont les espèces de Jussieua dont un
examen plus attentif nous permettra plus tard
d'établir la valeur spécifique.
Quant aux Fuchsia ils sont également abon-
dants.
* Fuchsia lo.xensis H. B. et K.
* F. umbrosa Benth.
* F. sessilifolia Benth.
* F . ampliata Benth.
* F. longiflora Benth.
* F. dependens Hook.
F. apetala Ruiz et Pav.
F. silvatica Benth.
F. scabriuscula Benth.
F. insignis Hemsley.
F. spectabilis Hook.
Les espèces suivies d'un (?) sont celles que
nous avons de bonnes raisons (témoignage de
nos correspondants, conclusions géographi-
ques, de croire existantes à l'Equateur mais
nous n'avons pas vu d'échantillon de cette
provenance.
La confusion qui règne dans le genre Ono-
thera est encore plus grande que celle qui
règne dans le genre Epilobium, mais elle ne
tient pas aux mêmes causes. Pour le genre
Epilobium la cause est toute intrinsèque. Elle
consiste dans la difficulté de délimiter nette-
ment les diverses espèces, surtout étant donnés
les échantillons incomplets sur lesquels porte
ordinairement l'étude.
Pour le genre Onothera la confusion vient
plutôt de la synonymie. En l'absence de mo-
nographie et de descriptions précises, chacun
nomme ses espèces sans se préoccuper de ce
qui a été fait jusqu'alors et l'on arrive avoir
deux et trois noms pour la même plante.
Pour le même motif la confusion n'est pas
moindre chez le genre Jussieua. Nous deman-
dons à nos collègues et correspondants de
vouloir bien nous aider à remettre un peu
d'ordre dans ces genres et dans les genres
d'Onothéracées en général, en nous adressant
soit en dons soit tout au moins en communi-
cation les échantillons d'Onothéracées dont
ils peuvent disposer. Nous les leur retourne-
rons étudiés et étiquetés après en avoir tiré
une description minutieuse.
H. LÉVEILLE.
Les Epilobes des Açores
Si nous consultons d'une part Haussknecht
(Monograph. der Gatt. Epilobium) et nos pré-
cédents travaux et de l'autre Willliam Tre-
lease : 'Botanical Observations on the Adores,
nous constatons que la flore épilobienne des
Açores, se réduit aux espèces suivantes :
Epilobium parviflorum Schreb.
Epilobium obscurum Schreb.
Epilobium Miguelense Levl.
Haussnecht n'indique aucune espèce d'Epi-
lobes aux Açores. Il se borne à indiquer dans
les groupes d'iles voisins : E. adnatum Gris.
(Madère et Canaries) ; E. parviflorum Schreb
(Iles Madère, du cap Vert et Canaries) ; E.
Maderense Haussnk. (Iles Madère et Canaries).
Il résulte des indications de Haussknecht que
la présence de YE. parviflorum Schreb. était
toutindiquéeaux Açores sans qu'on puisse en
inférer la présence des autres espèces.
Quand nous déterminâmes les Onothéracées
portugaises qui nous furent soumises par
M. J. A. Henriques de Coimbra nous y trou-
vâmes un échantillon unique mais singulier
provenant de San Miguel et dont nous fîmes
E. Miguelense Levl.
Depuis, M. le docteur Bruno Silvano Tavares
Carreiro de Ponta-Delgada, San Miguel, nous
a fait aimablement un nouvel envoi nombreux
et en parfait état des Epilobes des Açores.
Nous lui enexprimonstoute notre gratitude(i).
(1) M. Bruno Carreiro vient de nous adresser un
nouvel envoi durant l'impression de ces lignes.
Cet envoi ne renferme que le seul E. tetragonum
L., var. Gilloti Levl.
42
LE MONDE DES PLANTES
Nous comptions publier une note sur ces
plantes quand nos travaux sur les Onothé-
racées françaises et chiliennes seraient suffi-
samment avancés.
Dans l'intervalle, M. William Trelease, notre
distingué collègue, faisait le voyage desAçores
et rapportait de nombreux échantillons re-
cueillis par lui dans les diverses iles du
groupe (Flores, San Miguel etc.) Il publiait
les espèces suivantes :
Epilobium parviflorum Schreb. — Flores
(Trelease); E .obscurum Schreb. — San Miguel
(W. Trelease, Carreiro, Brown.l
Or, en considérant attentivement les échan-
tillons que nous avons sous les yeux, nous y
trouvons les espèces suivantes.
Epilobium tetragonum L. s. esp. Lamyi
Schultz. — San Miguel (B. T. Carreiro leg.,
7 août 1894J
Epilobium tetragonum L. s. esp. Gil-
loti Léveillé (E. obscurum Schreb. p. p. E.
Miguelense Levl. in Le Monde des plantes). —
San Miguel : Candelaria, août 1891 ; Pico de
Carvao 17 août 1894 (B. T. Carreiro leg).
Nous n'hésitons pas, dans l'intérêt de la
vérité, à sacrifier notre E. Miguelense et à le
faire rentrer dans la synonymie. Si en effet
l'échantillon type sur lequel repose notre des-
cription semble, même encore maintenant,
après comparaison avec les autres échantillons,
s'écarter de ceux-ci par sa couleur d'un jaun
verdàtre, par ses feuilles raides portant de
petits rameaux naissants à leur aisselle et par
le peu de compressibilité de sa tige, il rentre
certainement par son aspect général d;.n;
l'ancien obscurum et ne peut en être spécifi-
quement séparé. Quant à maintenir notre
Miguelense comme simple forme nous n'y
voyons pas d'utilité.
Nous n'avons pas reçu des Açores YEpilo-
bium parviflorum Schreb. signalé par M. Tre-
lease.
En résumé, en suivant les dénominations
adoptées par nous, la Flore des Açores
compte seulement 2 espèces d'Epilobes repré-
sentées la première par une seule forme et la
seconde par deux formes différentes.
Epilobium molle Lamk. {E. parviflorum
Schreb.)
Epilobium tetragonum L. s. esp. Gilloti
Levl.. (E. obscurum Schreb., pp., E. Migue-
lense Levl.) s. esp. Lamyi Schultz.
H. LÉVEILLÉ.
DEUX PLANTES NOUVELLES
Pour la Flore Française
Par Aug CHEVALIER
PRÉPARATEUR DE BOTANIQUE A L'UNIVERSITÉ
DE LU LE
La valeur systématique des deux plantes
qui font l'objet de cette note est très inégale.
Cirsium setosum M. B. constitue seulement
par rapport au type très fréquent en France,
C. arvense (Scop.) Wimm. une sous-espèce,
ou même une de ces variétés bien fixées aux-
quelles MM. Rouy et Foucaud ont appliqué
le nom de forme (1). Elle m'a paru croître
spontanément dans les deux localités du
Nord de laFrance où je l'ai rencontrée.
La deuxième, Mimulus mosckatus Dougl. in
Lindl., appartient à un genre comprenant une
cinquantaine d'espèces dont aucune n'est
spontanée en Europe. L'une de ces espèces,
M. luteus L., est natularisée depuis 80 ans
environ (2) dans quelques points de l'Europe,
au bord des ruisseaux ou des rivières, mais
M. moschatus Dougl. ne me parait pas avoir
été signalé encore sur notre continent dans
des conditions semblables. Je l'ai rencontrée
en iS.|ô en un point de la Normandie.
Dans les lignes suivantes, je donnerai la sy-
nonymie de ces plantes, leur description, leur
aire de dispersion et les localités où elles ont
été trouvées en France.
CIRSIUM SETOSUM M. Bieb.
Cirsium setosum M. Bieb., Taur. Cauc,
t. III, p. 65i ; Rchb., FI. Germ., p. 287 ; Ma-
thieu, FI. gén. Belgique, t. 1, p. 3oo ( 1 853) =
sec. Rchb. fil. (Cnicus setosum Besser, Cat.
H. Cremen. ; Serratula setosa W.,Sp. III ;
Serratula comrlicata Schweigg) = C. ar-
vense Scop., var. integrifolium Wimm., Grab.
SU. : Rchb. fil., le. FI. Germ. , t. XV (i853),
p. 68 et tab. 1 1 1, sin. 2 [nomine setosi).
Caractères généraux de C. arvense Scop.,
mais tige pricipale robuste, non épineuse, de
80 c. a 1 m., très rameuse; rameaux florifères
grêles, non épineux, naissant des le milieu de
la tige, donnant une large inflorescence en co-
rymbe ; feuilles toutes entières, les inférieures
atténuées en pétiole sans décurrences épi-
(1) Rody et Foucaud, Flore de France, t. I, in-
trod. p. M, l893; e! t. Il, prêt', p. Vil, 1893.
(2) Ai. ru. de Candolle, Géographie botanique
raisonnée, Paris, i855, p. 709.
P. Parmentier, Une fiante nouvelle de la Chaîne
Jurassique : Mimulus luteus L. (Le Ai. des PI.,
i> ann., p. 140, I.c Mans, 1897).
LE MONDE DES PLANTES
43
neuses, planes ou à peine ondulées étroitement
lancéolées, aiguës, bordées sur tout leur con-
tour de fines soies nombreuses ; les supérieu-
res planes ovales-lancéolées, ciliées, termi-
nées par une soie robuste.
Cette rare variété, à dispersion surtout
orientale, a été seulement signalée dans la
Songarie chinoise, en Bohême, en Suisse, à
Hartenstein en Saxe (Wanckel sec. Rchh.) à
Grunenwald dans le Luxembourg (Mathieu).
Nord, environs de Lille : talus d'un chemin
entre la Porte Louis XIV et le faubourg de
Fives (1), où la plante m'a été montrée par
M. Deblock qui l'y observe depuis 10 ans!
bord d'un champ à Haubourdin !
Obs. — Ce Cirse ne doit pas être confondu
avec C. arvense, var. mite Wimm., qui a les
feuilles de la tige principales sinuées et les
feuilles raméales seules entières.
Dans la plante de Fives, comme dans celle
de Haubourdin, les feuilles sont ordinaire-
ment glabres inférieurement. Cependant quel-
ques repousses de l'année ayant les feuilles
cachées dans les hautes herbes présentent sur
la face inférieure des poils blancs unisériés,
appliqués et formant un léger tomentum. Elles
tendent ainsi vers la variété vestitum Wimm.
Grab. SU. Cette variation, pas plus que la va-
riation C. ARGENTEUM VeSt., du C. ARVENSE
Scop, ne saurait constituer une variété fixe.
Les mêmes rhizomes peuvent produire, sui-
vant les conditions d'humidité et d'exposition,
des tiges portant des feuilles dont la face in-
férieure est glabre ou couverte d'un tomentum
blanc.
MIMULUS MOSCHATUS Dougl. in Lindl.
Mimulus moschatus Dougl. in Lindl. Dot.
Reg., t. 1 1 18 ; Benth. in DC. Prod. X, p. 372;
Le Maout et Decaisne, FI. des jard. et des
champs ; Vilmorin-Andrieux, Les Fleurs de
plaine terre, 3° édition, p. 703.
Tige décombante ramifiée, de i5 à 3o c,
feuilles ovales aiguës, dentées, penninerves, à
pédoncules uniflores grêles, plus longs ou un
peu plus courts que la feuille axillante, calice
persistant à dents lancéolées-acuminées, iné-
gales ; corolle jaune pâle de 10 à 12 mm., bi-
labiée, les 3 lobes inférieurs munis à la base
de poils jaunâtres et striés de jaune-orange.
Plante exhalant le musc, couverte de longs
poils blancs étalés ou entremêlés.
(1) Je viens de trouver dans un terrain cultivé,
près de cette localité et sur plusieurs points des
environsde Lille, Chenopodium opuLiFOLiu.MSchrad.,
espèce nouvelle pour la région du Nord de la
France.
Rapporté par l'infortuné Douglas de Fort-
Vancouver, sur les bords du fleuve Orégon,
dans l'Amérique du Nord, ce mimulus est gé-
néralement cultivé dans les jardins de l'Europe
et surtout en pots, sur les fenêtres ou dans les
appartements sous le nom de Musc.
Orne, Sainte-Honorine-la-Guillaume (route
des Tourailles), abondant dans un ruisselet,
sur une longueur de 5o mètres.
Obs. — La naturalisation de cette plante,
pasplusquecellede sa congénère M. luteus L.
signalée récemment dans le Jura par
M. Parmentier, n'est facile à expliquer. Les
graines de ces plantes sont très tenues et peu-
vent flotter à la surface de l'eau. Le courant
peut donc les transporter assez loin et faciliter
leur dissémination. J'ai ensemencé cet été des
graines de Mimulus moschatus dans un cris-
tallisoir plein d'eau. Au bout de 5 jours, les
graines commençaient à germer à la surface
du liquide et les embryons tombaient au fond
à mesure que s'épanouissaient leurs cotylé-
dons.
Auo. CHEVALIER.
En publiantl'articleci-dessousdans notre Re-
vue nous ne saurions oublier qu'un des auteurs
des lignes qui vont suivre est parti pour un
monde meilleur. En rappelant ce souvenir ici
nous ne pouvons qu'exprimer nos regrets de
la perte prématurée du zélé et éclairé botaniste
que fut M. l'abbé Alex. Marcailhou d'Aymeric
et réitérer nos sincères compliments de con-
doléances à M. Hippolyte Marcailhou d'Ayme-
ric qui perd, non seulement un frère aimé et
vénéré, mais aussi un inséparable et infatiga-
ble compagnon d'étude et d'herborisation (1).
H. L.
Supplément aux Qnagrariées du bassin de
la Haute-Ariège.
PAR
Hte et Alex. MARCAILHOU d'AYMERIC
Frères.
Dans le numéro du ier mars 1894 du Mon-
de des Plantes (2) nous avons publié une
(1) Ce travail ayant été composé antérieurement à
la publication de nos Onothéracécs françaises n'in-
firme en rien ce travail. Nous n'y avons fait que
deux changements en remplaçant VE. obscurumpar
la sous-espèce Gilloti du tetragomtm L. La forme
petiolulata proposée par M. Gdlot ainsi que les au-
tres formes pétiolées du monlunum rentrent dans
notre E. Gentilianum, [E. dubium Levl. p. p.)
pour lequel nous maintenons et réclamons la prio-
rité comme forme constante bien caractérisée du
montanum. H. L.
(2) Troisième année, n° 35. p. 2i3-220.
44
LE MONDE DES PLANTES
étude sur les Onagrariées Ju bassin Je la
Haute-Ariège . ;ivec l'indication des localités
des altitudes etc.. correspondant à nos exem-
plaires d'herbier récoltés de 1882 à 1894
exclusivement.
Depuis la publication de ce travail, notre
richesse en Epilobium s'est bien accrue, et
nous sommes heureux de donner aujourd'hui1
un supplément qui renferme les espèces ou
variétés nouvelles pour le bassin de la Haute-
Ariège. Tous les Epilobes litigieux ont été
revus et étudiés par M. le docteur X. Gillot,
notre obligeant collègue, à l'aide de l'ouvrage
du savant professeur Haussknecht [Monogra-
phie der gattung Epilobium (1), et par compa-
raison avec des spécimens authentiques ; cer-
taines espèces critiques, ont été étudiées ana-
tomiquement par M. le Dr P. Parmentier,
docteur ès-sciences, distingué professeur du
collège de Baume-les-Dames (Doubs). qui
vient de publier dans la Revue générale de
Botanique dirigée par M. G. Bonnier (2) un
remarquable article sur les espèces d'Epilo-
bium de la flore française, étudiées au point de
vue anatomique. L'anatomie fournit en effet
de bons caractères pour différencier les for-
mes morphologiques presque semblables, par
exemple les Epilob. montanum et collinum.
Section Lysimachion Tausch. DC. prodr.
3. p. 41.
i<" groupe : Systigma (Hausskn. per. error.
typogr. Synsligma)
Stigmates soudés ou rapprochés en massue.
Epilobium tetragonum L. s. esp. E. Gilloti
Levl. in Le Monde des Plantes, n°* 93-g4,p.i5i.
(Epilobium obscurum Schreb. (Spic. Jl.Lips.
P- I47-)
Assez commun dans les terrains granitiques
principalement, de 660 m. à 10411 m. d'alt. ;
lieux pierreux et humides du vacant commu-
nal du Castelet (660 m.); halte du chemin de
fer au Castelet (670 m.) sur les murs des
champs. Perles, fossés de la route près du
village (680 m.); environs d'Ax, rochers humi-
des de la route nationale en face du pont de la
Gailline ou pont d'Espagne (730 m.) ; route
d'Orgeix, rochers du pas étroit, en face du
parc du château (800 m.) : Ax fontaine de Ven-
touse, aux bords de la route de Pointe-
Couronne (8o5 m.); fossés delà route d'Es-
pagne, près de la métairie Astrié d'Oreille
(83" m.) ; prairies marécageuses à l'entrée du
1 ,23 planches. Iéna isvj.
[ome VIII (1896 p. î3-3g. Recherches sur
les Epilobes Je France.
village de L'Hospitalet 11430 m.) ; de l'Hospi-
talet au pont Cerda. lieux humides du che-
min (1480 m); foret du Llata, fontaine de
Fountorbe 1 1640 m.).
Suivant M. le docteur Gillot « cette forme
remplace presque complètement YE. tetrago-
num L. type dans les terrains primitifs de la
région montagneuse ; ce sont du reste; deux
formes du même groupe spécifique reliées
entre elles par YE. Parmentieri Levl. [E. vir-
gatum Fries) » rapprochement confirmé par
l'histologie (Cf.. P. Parmentier loc. cit.
p. 39).
Déjà en 1804, dans sa j\ onde du Tarn p.
ib\. de Martrin-Donos avait fait une obser-
vation analogue en disant de YE. obscurum
Schreb : •< assez commun dans les terrains
granitiques où il remplit en quelque sorte le
même rôle que YE. tetragonum dans les ter-
rains argilo-calcaires ».
Nous ne possédons en effet YE. tetragonum
L.(E. ajiiatum Griseb.! que de deux localités
situées, dans les terrains schisteux ou argi-
leux, et le long de la voie ferrée : Savignac,
tranchée du chemin de fer, en aval de la gale-
rie-tunnel d'Eychenac (690 m.) et rochers
schisteux du Castelet, près du tunnel du che-
min de fer (65o m.)
Nous avons dû rapporter à YE. Gilloti
Levl. nos exemplaires dE. tetragonum L. in-
diqué dans notre premier travail : lieux humi-
des du chemin entre l'Hospitalet et le pont
Cerda (1480 m.).
Forma ranwsissima Hausskn. monogr. p.
11 5.
Ax, prairie dite de Notre-Dame aux bords de
l'Ariege (700 m.) ; Mérens, quartier de Soulans
sous le roc de Planebatet 11 100 m.).
Plante rameuse dès la base, à rameaux nom-
breux, ascendants ; puhescence courte et gri-
sâtre ; feuilles inférieures opposées, les su-
périeurs alternes.
Forma putata Gillot. — Route d'Es-
pagne, fontaine du Moulinas (840 m.) « me
parait une forme broutée à rameaux divari-
-, en un mot une forme tératologique »
(docteur X. Gilloti.
Var. strictifolia Hausskn. loc. cit. p. ii5.
= E. virgatum Pries ! herb norm. mon sum-
ma veget.) auct plur.= E. obscurum var. vir-
gatum Gillot. in liull. herb. Boissier, 1 (i8g3)
App. 11. p. 35. Gillot Onothéracëes de Saâne-
et-Loire et du Morvan p. 414 du n° 47 du
Monde des Plantes de M. 11. Léveillé, fasci-
cule du iCl septembre 1894.
a Forme de transition entre les E. tetrago-
num etobscurum, ayant le port du premier et
[.E MONDE DES PLANTES
■P
la végétation du second » (docteur Gillot in
litt.)
Lieux pierreux et humides du vacant com-
munal du Castelet, près du Lagal (660 m.) ;
Savignàc, talus humide de la voie ferrée près
du tunnel d'Eychenac (690 m.) ; fontaine du
Taillé sous le bois de ce nom, territoire de
Montaillou (i585 m.)
Epilobium roseum Schreb.Spic.fl.Lips.p.
147. Cosson et Germain. Atl. fi. des environs
de Paris planche Xtl fig. F. Ax, allées du ci-
metière (723 m.) : échantillon douteux pour la
couleur des fleurs sur le sec, mais bien carac-
térisé par sa tige pourvue de 2-4 lignes sail-
lantes par ses pétioles plus longs que dans
aucune autre espèce etc. Orgeix marécages de
Bernadel, rive gauche de l'Ariège, en face de
l'église (8o5 m.)
Epilobium palustre L. forma minor
Hausskn. monogr. p. 129. — Pelouses humi-
des du vallon d'en Garcias (à 2.o5o m.) Nous
avions pris par erreur cette forme pour la var.
pilosum Koch (var. pubescens G. G.) de VE .
palustre.
Forma simplex Hausskn. /. cil p. i3o. —
forêt de Taillé au dessus de Montaillou
(ib8om.).
Forma ramosa Hausskn. /. cit. p. i3o. —
Fontaine du communal du Castelet (660 m.).
Forma latifoha Hausskn. /. cit. p. i3o.
Forêt de Llata, fontaine de Fountorbe( 1640m.)
Observ. Toutes ces formes, pour cette espèce
comme pour les autres, sont simplement su-
bordonnées aux conditions extérieures de la
végétation : station, exposition, humidité du
sol etc.. ; elles ne sont établies que sur des
variations de taille, d'inflorescence, de déve-
loppement etc.. (docteur Gillot in litteris) .
2« groupe Schizostigma Hausskn.
Stigmates libres ou étalés en croix.
Epilobium hirsutum L. Sp. 494. excl. var. S.
Var. a. vulgare Hausskn, monogr. p. 53.
feuilles vertes, glabrescentes, etc. prai-
ries humides de Laucate (660 m.) limite
du canton d'Ax-les-Thermes.
Var y. villosum. Hausskn. loc. cit. p. 53.
feuilles très velues, etc. . lieux humi-
des près de la scierie Boyé à l'Esqui-
roulet (690 m.).
Var S. tomentosum [Vent) Boiss. Hausskn.
/. cit. p. 53 ! feuilles tomenteuses sur
les deux faces etc.. . Ax, canal d'amenée
du moulin du Couzillou (705 m.)
Observ. Les localités indiquées dans notre
premier travail sur les Onagrariées du bassin
de la Haute-Ariège, sous le nom â'E. hirsu-
sutum se rapportent à ces deux dernières va-
riétés y. et 0.
Epilobium parviflorum Schreb. spic ri.
Lips. 146 [1771] = E. molle Lamk. dict. 2.
p. 475 [1786]. E. hirsutum p. L. sp. 494.
Cosson et Germ. Atl. fi. Paris pi. XII. fig.
C.
Var. alternifolium = var. 8. intermedium
Bor.fl. Cent. éd. 2. p. 237). = E. interme-
dium Mérat et auct Gall. = E. molle var. ra-
mosum Lamk.
Plante rameuse plus robuste plus verte que
le type ; feuilles étalées oblongues denticulées
presque toutes alternes, fleurs roses (Boreau
loc. cit.) ; port et feuilles de VEpil. hirsutum
inflorescence de \'E. parviflorum (De Martr.
FI. du Tarn p. 248).
Savignàc, bords du canal du moulin du
Couzillou (675 m.) ; Ax, vacant sous le canal
d'amenée de la scierie communale(735 m.).
Epilobium montanum L. Sp. 494. Lamk.
illustr, t. p. 178, fig. 2. Cosson et Germ Atl.
fl. Paris, pi. XII fig. D. 1-2 ; Ax, allées du
cimetière (725 m.) ; prairies de Mérens bor-
dant le Nabré (1070 m.).
Forma nana Gillot. Halte du chemin de fer
au Castelet, murs des champs près la voie
ferrée (670 m.).
Var. gentiliana Le vl. (forma petiolulata Gillot
Feuilles très nettement pétiolées (Gillot) ; Ax-
les-Thermes, fossés de la route de Pointe -
Couronne derrière la châtaigneraie d'Encastel
(720 m.) ; bords du ruisseau de Condine, sous
le village de Vaychis (85o m.); fontaine du
Drazet (1400 m.), montagnes de Prades
(Ariège.)
Forma umbrosa Hausskn. monogr. p. 74.
feuilles larges, molles, très sensiblement pétio-
lées, surtout pour les feuilles supérieures, à
base arrondie mais non en cœur etc. (D'' X.
Gillot). Pelouses de Manseille, aux abords de
la maison forestière (1660 m.)
Var. majus de Martr. fl. du Tarn (1864)
p. 248 ; — fleurs plus grandes, feuilles
subpétiolées, largement arrondies à la
base ; plante de 6-10 décim. (De Martr.
loc. cit.).
Environs d'Ax-les-Thermes, murs de la
scierie Boyé à l'Esquiroulet (690 m.) ; Ax-les-
Thermes, prairie du parc du Teich, sous le
lac (725 m.)
Forma minor, simplex. Rochers du chemin de
Carrotch en aval du pont du Lareng ou l'Ha-
reinc) 1020 m. ; diffère de VE. collinum
Gmel. par ses feuilles plus molles moins den-
telées, les fl. plus grandes, l'absence de bour-
geons bulbiformes, etc.
E- collinum Gmel. fl. Bad.4. p. 265 = E
!'••
LE MONDE DES PLANTES
montanum L. var. collinum Koch. G. G. =
E. montanum I.. var. gracile Cosson et Germ.
loc. cit. pi. XII fig. D. 3. = E. nitidum Host
ri. austr. p. 469 1827).
Forma umbrosa Hausskn. monogr. p. 84.
Vieux chemin d'Ignaux sur la Bordette(85om).;
bords du chemin forestier de Bonascre à Mail-
seille (i58o m.).
Forma ramosa Hausskn. loc. cit. p.84. Ax-les-
Thermes, lieux pierreux de l'ancien chemin
du Colmajou (700 m.) ; vallée de la Lauze,
bifurcation des 4 chemins sous Môntmijà
| i36o m.).
Forma putata Hausskn. loc. cit. Ax-les-
Thermes. bords du lac duparcduTeich(73o m.)
Observ. Ces diverses formes distinguées par
M. le docteur Gillot, avaient été précédem-
ment confondues par nous avec le type colli-
num..
E. lanceolatum Sebast et Maur. fl. rom.
prodr. p. i38. tab. I f. 2. (1818).
Forma parvula Hausskn. monogr. p. gi.
rochers du ruisseau du Conlobre sur la gare
J'Ax-les-Termes (770 m.); bois des Gout-
tines, bords de la route de Prades (1430 m.)
Forma umbrosa Hausskn. loc. cit. Savignac
bords du canal du moulin du Couzillou
(675 m.).
Observ. Cette dernière forme est une de
celles qu'on peut rattacher à l'A", lanceolatum
ou à l'E collinum ou aussi à \'E. montanum à
feuilles pétiolées ; c'est une forme ombreuse
ou héliophobe que l'anatomie même est im-
puissante à distinguer ; les influences exté-
rieures, humidité, obscurité, arrêtant ou mo-
difiant le développement normal des tissus.
(Dr Gillot in litt.)
Dans les Onothéracées de la Saône-et-Loire
et du Morvan (1) M. le docteur Gillot signale
à juste titre le rapprochement qui existe entre
lesE. montanum, E. lanceolatum et E. colli-
num. Nous reproduisons ici avec plaisir les
lignes suivantes : « Les E. montanum et lan-
ceolatum considérées dans leurs formes typi-
ques sont différents l'un de l'autre et, me
paraissent devoir être décrits dans les flores
comme deux espèces distinctes. Ilest probable
cependant qu'ils ont une origine commune,
qu'ils procèdent d'un même type primitif, ce
qui expliquerait comme je l'ai déjà dit, l'exis-
tence de formes intermédiaires ou d'hybrides
supposés, qui seraient plutôt des métis; et ce
sont ces formes qui par la culture retournent
au type montanum comme l'ont observé Koch
{Syn. cd 3., p. 208) et le docteur Carion
[Catal. raisonné pi. yascul dép. S. et L.
p. 44). 1
« Quant a \'E. collinum Gmel, il est fort dif-
ficile à distinguer des formes basses et 'rameu-
ses d'E . montanum L. dont un grand nombre
d'auteurs le considèrent comme une simple
variété montagnarde. Dans le Morvan où il
est rare, il a, par ses feuilles pétiolées, à con-
sistance ferme glaucescentes, et souvent tein-
tées de rouge, ses fleurs petites, penchées,
banchâtres. puis rosées, une grande ressem-
blance avec Y E . lanceolatum et je ne doute
pas que sous le nom d'E. collinum, les Aoris-
tes n'aient confondu des formes naines et
rameuses d'E. montanum et d'E. lanceola-
tum » .
L'étude anatomique est venue apporter, un
très sérieux critérium pour la distinction des
espèces atfines. D'après les travaux de M. Par-
n:.entier « l'E. lanceolatum ne serait pas spé-
cifiquement distinct de l'E. montanum L. tan-
dis que l'E. collinum Gmel en diffère par des
caractères anatomiques qualitatifs, très nets,
qui lui assignent le rang d'espèce ». Ce sont
ces caractères anatomiques qui ont permis à
M. Parmentier de trancher la difficulté pour
la détermination de quelques formes morpho-
logiquement affines et douteuses du bassin de
la Haute-Ariège, qui lui ont été soumises.
Nous renvoyons pour les détails et l'exposé
des caractères histologiques au savant travail
de M. Parmentier (1)
(A suivre)
(i) Monde des Plantes de M. Léveillé n° 45,
i« août 1894, p. 385-386.
Nécrologi"
M. l'abbé Alexandre Marcailhou d'Aymeric,
Associé libre d2 notre Académie, dont nous
annoncions naguère la mort à nos lecteur:,
naquit a Ax-les-Thermes (Ariège), le 16 août
i83i), d'une famille aussi distinguée par sa foi
et la noblesse de ses sentiments que par son
rang et son origine. Encore enfant, ses condis-
ciples l'appelaient Monseigneur et le public
applaudissait à cette dénomination.
Epris dès sa jeunesse des grandes vérités
chrétiennes, qui satisfaisaient son intelligence
et son cœur, il embrassa la carrière ecclé-
siastique et fut ordonné prêtre le 23 mars
i863. Successivement vicaire de Foix, puis
curé de Miglos, il devint aumônier du Cou-
vent des Religieuses dominicaines du St-Nom-
(1) Loc. cit. p. : 2, 62,
LE MONDE DES PLANTES
47
de-Jésus à Ax-les-Thermes, sa ville natale, et
y consacra durant 26 ans le meilleur de son
âme à la formation chrétienne des jeunes filles.
C'est là que la mort, sous forme d'apoplexie,
est venue, le 7 août 1897, le frapper et non le
surprendre car, par une grâce du ciel, il avait
eu le pressentiment de sa fin prochaine et s'y
était préparé. Il était âgé seulement de 58 ans.
D'autres [Ax-Thermal du 14 août et Semaine
catholique du diocèse de Pamiers du i3 août)
ont parlé du prêtre et de l'homme privé.
Nous laisserons de côté, à regret, cette phase
de sa vie ; nous ne parlerons que du savant.
Ce fut en août 1882, sur les instances de
M. A. Huet, auteur du Catalogue des plan-
tes de Provence, [(rédigé en collaboration
avec Shuttleworth. etc.), venu à Ax pour
prendre les bains, que l'abbé Marcailhou
d'Aymeric et son frère M. Hippolyte Mar-
cailhou d'Aymeric prirent le goût de la bota-
nique. Durant i5 années, ils collaborèrent
ensemble et, explorateurs intrépides, parcou-
rurent, de concert, le canton d'Ax et les
régions voisines pour leur arracher leurs
secrets et inventorier leurs richesses bota-
niques. L'abbé Marcailhou d'Aymeric n'hési-
tait pas à récolter sur les montagnes des
milliers de plantes au prix des plus grandes
fatigues et les deux inséparables les étu-
diaient pendant l'hiver, au point de vue des
formes et des anomalies. La mort a brisé ces
liens et cette union intime, si rare entre deux
frères. Au survivant incombe la charge de ter-
miner et de faire paraître les travaux inachevés
qu'ils avaient conçus et rédigés en collabora-
tion.
Botaniste et paléographe l'abbé Marcailhou
d'Aymeric méritait le vr janvier 1894. la Mé-
daille scientifique internationale décernée par
notre Académie pour ses travaux botani-
ques et la médaille de vermeil de la Société
C/lriégeoise des sciences, lettres et arts pour
ses travaux de paléographie (concours de
1890-91). Causeur aimable, d'un abord facile,
musicien d'élite, l'abbé Marcailhou d'Aymeric
fut l'homme de Dieu et l'homme du peuple.
Ses obsèques ont été un triomphe et une
consolation pour sa noble et excellente fa-
mille aujourd'hui représentée par M. C. Mar-
cailhou d'Aymeric, docteur-médecin, et con-
seillergénéral de Blidah (Algérie), M. Alphonse
Marcailhou d'Aymeric, pharmacien militaire
en retraite, docteur-médecin à Toulouse,
M. Hippolyte Marcailhou d'Aymeric, notre
collègue (1), pharmacien à Ax-les-Thermes,
(i) A M. Hippolyte Marcailhou d'Aymeric fut
également décernée en même temps qu'à son frère
sœur Zénobie Marcailhou d'Aymeric, supé-
rieure du Grand Hôpital Saint-André à Bor-
deaux, auxquels nous adressons nos sincères
compliments de condoléances.
1° Publications botaniques de l'abbé
Marcailhou d'Aymeric, en collabora-
tion avec son frère H. Marcailhou
d-Aymeric.
Un Hieracium nouveau pour la flore fran-
çaise (//. cryptitnthum Arv. Touv. et Marc.
d'Aym.). Rev. de bot. Toulouse tome IX. n»
Q7, p. 2Q-3i, janvier 1891.
Un Taraxacum nouveau pour la flore fran-
çaise (7". hyoseridifolium Arv. Touv. et Marc.
d'Aym.) loc. cit. tom. X. N° 1 1 1, p. 65o-652,
mars 1S92.
L'Erigeron frigidus Boiss., dans les Pyré-
nées françaises, (loc. cit.. N° iij, p. 675-680,
mai 1892).
Excursion botanique au port de Saleix, can-
ton de Vicdessos (Ariège), loc. cit. XI n° 122,
p. 419-431, février 1893.
Le Subularia aqualica L., les Isoetes Bro-
choni Motelay et lacustris L. dans les lacs du
bassin de la Haute-Ariège et du bassin limi-
trophe de Lanoux (Pyr. Or.), loc. cit. tome
XII. session d'Ax les-Thermes, p. 3o2-3o8,
fascicule 144, publié en décembre 1894.
Une variété remarquable du Carex semper-
virens Vill. (C. sempervirens var. aurigerana
Nob. et sa forme androgyna.). loc. cit. XII,
p. 3o8-3ii).
Catalogue méthodique des phanérogames
et des cryptogames cellulo-vasculaires récol-
tées ou observées, dons le bassin de la Haute-
Ariège (canton d'Ax-les-Thermes, Pyr.-Or. et
Andorre) par les membres de la Société fran-
çaise de botanique, pendant la session tenue
à Ax-les-Thermes du 17 au 24 août 1892. loc.
cit. XII. p. 323-414.
Les Onagrariées du bassin de la Haute-
Ariège (Monde des Plantes 3e année n° 35.
1er mars 1894. p. 2i3-220.
Le vieux château de Montgaillard, près de
Foix (Ariège). Histoire, géologie, botanique.
[Ax-Thermal n° 57,7e année) 14 août 1895.
2- Travaux botaniques sous presse
Supplément aux Onagrariées du bassin de
la Haute-Ariége, par MM. A. et H. Marcail-
pour leurs travaux en commun la Médaille scien-
tifique internationale. Nous croyons en outre savoir
que l'aîné de la famille prépare une biographie
complète du modeste et regretté botaniste.
r8
LF. MONDE DES PLANTES
hou d'Avmcric frères (paraît dans ce numéro
du Monde des Plantes).
l'.ogue raisonne îles plantes fphanéro-
i cryptogames) indigènes du bassin
delà Haute-Ariège, avec carte hydrographi-
que et routière du canton d'Ax-les-Thermes et
de ses environs par MM. H et A. Marcail-
hou d'Aymeric frères, (paraîtra en 1897 et
1898 dans le Bulletin de la Société d'histoire
naturelle d'Autun).
3 Travaux littéraires de M. l'abbé
Alex. Marcailhou d'Aymeric
Diverses notes biographiques ou autres pu-
bliées dans la Semaine catholique de Pamiers,
ÏAx-Thermal, etc
Les Avalanches d'Orlu, d'Ax-les-Thermes,
etc. Foix, i8q5, imprimerie Gadrat aine, 76
pages.
Livre d'Or de ma famille : l'Ariégeois J. P.
Aug. Marcailhou d'Aymeric ou le dernier des
doctrinaires du collège de l'Esquile à Tou-
louse. (Ouvrage honoré d'une médaille de
vermeil, au concours de 1890-91 de la Société
Ariégeoise des sciences, lettres et arts).
Bibliographie
Flore de France par Rouy et Foucaud,
tome IV par G. Rouy. Comprend les Drosé-
racées, Monotropacées, Malvacées, Linées,
Géraniacées, Zygophyllées, Rutacées, Fraxi-
nées, Sapindacées, Ilicées, Célastrinées, Rham-
nées, Simarubées, Anacardiacées, [et une no-
table partie des Légumineuses (Anagyris,
Lupinus, Adenocarpus, Laburnum, Genista,
Spartium, L'ie.v. Erinacea, Calycotome, Ono-
nis, Anthyllis) . Nous ne pouvons que féliciter
l'auteur de la façon dont il comprend l'espèce.
11 lui donne avec raison une grande compréhen-
sion en notant soigneusement toutes ses va-
riations. C'est ainsi qu'il réduit VOxalis stricta
à i'O. corniculata L. comme forme et réunit
sous le nom d'Ononis vulgaris Rouy toutes les
formes de l'ancien O. repens L. qui devient
une forme de l'espèce telle que la comprend
C raison le distingué botaniste. De même
il fait rentrer le genre Sarothamnus comme
section dans le genre Genista. Les Cytisus et
Argyrolobium p.p. sont également réunis à ce
genre.
A l'exemple des grands botanistes et des
Flores de grande envolée M. Rouy comprend
largement les familles. Ainsi les Balsaminées,
Oxalidées et Coriariées rentrent dans les Gé-
raniacées, les Pirolacées dans les Monotropa-
cées, les Tiliacées dans les Malvacées, les
Staphylinées dans les Sapindacées. Souhai-
tons le prompt achèvement du monument que
MM. Rouy et Foucaud élèvent à la Science.
Leur œuvre est de celles dont les prémices
font désirer la suite. C'est le meilleur éloge
que nous puissions en faire.
Scènesde laviedes insectes. par A. Aci.o-
que. 1 vol. in-8 de J20 pages avec 1 7 3 gra-
vures. Abbeville C. Paillart, éditeur. Prix :
2 fr. 45.
Nous sommes très heureux de présenter à
nos lecteurs ce nouvel ouvrage dans un nou-
veau genre, de notre sympathique rédacteur
en chef. En consentant à descendre des hau-
teurs de la science pure et à se faire ainsi
vulgarisateur, M. Acloque a eu en vue de pré-
parer les jeunes intelligences à recevoir les
enseignements de l'histoire naturelle, de déci-
der les vocations incertaines, de révéler aux
enfants les sublimes beautés de la nature afin
de leur inspirer le désir de les étudier. Sou-
haitons que ce volume, ainsi que reux qui le
suivront dans la même formule, aille entre les
mains de tous les jeunes gens,; donnons-le,
nous les fidèles de la science théorique et
désintéressée, a lire autour de nous, afin qu'il
se forme une pépinière de naturalistes qui
conserveront à la France au point de vue du
progrès des sciences biologiques, ce premier
rang qu'on lui dispute et qu'on lui dénie
aujourd'hui .
H. L.
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la flore parisienne, en particulier des environs
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DE
L'ACADÉMIE INTERNATIONALE
de Géographie Botanique
ET
BULLETIN
DE
L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
SOMMAIRE DU N» 98
Médaille scientifique internationale, — Académie internationale de géographie botanique. —
Séance du 6 décembre léo7. — Plantes dédiées au Fréic Héribaud Jh. — Publications
botaniques du Frère Héribaud Jh.— Supplément auxOnolli'-rarées du bassin de la H.iulr-
Ariège, Hte. et Alex. Maucailhon d'Aï»BRic. — Les Onothéracécs françaises, japo-
naises, H. LÉvEinÉ. —Les Haloragacées japonaises, H. Lkvkillé, — Bibliographie. —
Revue des Revues. — Ouvrages ollerts à la Bibliothèque. — Mouvement de l'Herbier.—
Association française de botanique. — Notes de géographie botanique française. X. Gil-
iot. — Révision des formes françaises de l'Epilobium letragonum, H. Léveillé. — Con-
tributions à la Flore de l'Orne et de l'Eure-et-Loir. — Correspondance : Liehens du Chili.
H. Otivisn. — Informations. — Herbier.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1 89 8
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur: K"' Hérii Jh., Clermont-
Ferrand '(Puy-de-Dôme).
Secrétaire perpétuel ; M. II. Léveillé, I.e
M;ins (Sarthe .
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouv, G. King, Treub, R. A.
Prilippi.
OFFRES & DEMANDES
Nos Abonnes sont pries de vouloir bien
nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
ette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
OFFRES & DEMANDES
On céderait, au prix de 8 francs rendu franco,
un exemplaire relie de Drude, Géographie
botanique, traduction française, qui a subi
une mutilation à la reliure : la pagination est
en partie coupée; complet d'ailleurs. S'adres-
ser: J. Arbost, i, rue de Lyon, à Thiers
(Puy-de-Dôme).
M. A. L., Bourges. — Nous avons été sui-
te point de prendre un nouveau format et de
commencer une nouvelle série avec le présent
numéro, mais d'une part nous avions des tra-
vaux en cours pour lesquels il a été demandé
des tirages à part, et, d'autre part, le coût du
nouveau format était supérieur à celui du
format actuel, bien que dans ce nouveau for-
mat la Revue renfermât quelques milliers de
caractères de moins qu'elle n'en renferme
actuellement. A l'heure actuelle le Monde des
Plantes n'est inférieur à aucun Bulletin de
même prix et de même importance. Il ren-
ferme plus de deux fois la quantité de texte
renfermée dans le Naturaliste, revue excel-
lente et bien connue de vulgarisation.
M. A. S., Bordeaux. — Vous pouvez insérer
ici votre demande. Nous sommes à votre
disposition. Nous engageons tous, nos col-
lègues à nous adresser leurs offres et de-
mandes, c'est là une excellente façon de se
mettre en rapport entre eux.
M. A. B.. Paris. — La publicité de notre
Bulletin est excellente et assurée. Tous ceux
qui en ont usé ne peuvent que s'en louer.
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sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW-YORK
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LONDON
hi i \ i and (',". Foreign booksellers, 37, Soho
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PARIS
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Jacques Lecueva] n r, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAI,
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet 'Vieux-Pont).
7e Année (2e Série).
N° 98
1er Janvier i8qS
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie 'Botanique
Médaille scientifique internationale
Par décision, prise en Conseil, en date du
3i décembre 1897, sont nommés à la 3e classe
de la Médaille scientifique :
MM. Letellîer d'Alençon, pour ses travaux
géologiques.
Œhlert de Laval, pour ses travaux géo-
logiques.
Rousseau d'Aron (Mayenne), pour ses
recherches botaniques.
Chédeau de Mayenne, pour ses recher-
ches botaniques.
Pour le Conseil de l'Académie,
Le Directeur,
Th. de Heldreich.
Par décision, prise en Conseil, du i«r jan-
vier 1898, est promu à la 20 classe de la Mé-
daille scientifique :
M. le D1' Th. de Heldreich, directeur sor-
tant de l'Aoadémie.
Pour le Conseil de l'Académie,
Le Directeur,
Héribaud Jh.
Académie internationale de Géographie
botanique
Par décision en date du 25 décembre 1897,
MM. Ragot et abbé Leveau, sont nommés
Membres auxiliaires de l'Académie.
Le Directeur,
Th. de Heldreich.
MM. Jos. Daniel, A. Moog, R. P. Vaniot,
R. Maire, Abbé Lemée, Cte H. de Boissieu,
AbbéEm. Menu, J. Soulié, Vendrely, Abbé
Richard, remercient de leur nomination dans
l'Académie soit en qualité d'Associés libres,
soit en qualité de Membres auxiliaires.
M. -A. -S. Hitchcock remercie de sa nomi-
nation en qualité de Membre correspondant.
En retour, les membres de l'Académie; la
Rédaction du Monde des Plantes et les titu-
laires de la Médaille scientifique offrent leurs
meilleurs vœux d'heureuse année au nouveau
Directeur ainsi qu'à M. Th. de Heldreich,
Directeur sortant et remercient ce dernier de
la façon dont il a rempli son office.
Le Fr0 Héribaud Jh., remercie les mem-
bres de l'Académie de son élection au Direc-
torat pour 1898.
Séance du 6 Décembre 1897
Après le dépouillement de la correspondance
au cours duquel M. le Secrétaire perpétuel,
Président, donne lecture des lettres de remer-
ciement du directeur de l'Herbier royal de
Kiew, de MM. Hitchcock, de Boissieu et
Soulié et annonce que YHieracium trouvé à
Bort (Corrèze), par M. d'Artemare, n'est
autre que \'H. boréale, d'après une lettre de
l'inventeur dont il est en partie donnée lecture.
M. Léveillé indique l'origine et l'état actuel
des deux fondations nouvelles, l'Association
française de botanique et la Mayenne scienti-
fique. Lecture est donnée d'une très intéres-
sante note résumant les travaux de M. Luc.
Daniel intitulée : Une nouvelle conception de la
greffe. Deux travaux sont ensuite analysés :
Les Onothéracées françaises et les Halorava-
cées japonaises de M. H. Léveillé.
On proclame ensuite le résultat définitif du
vote pour l'élection du nouveau Directeur :
Electeurs : 122
Suffrages exprimés : 104
Fre Héribaud Jh. 70 voix élu
M. King 29 —
M. de Heldreich. 5 — ■
M. Gonod d'Artemare qui avait obtenu
34 voix s'était désisté en faveur du Fre Héri-
baud Jh. qui avait le plus grand nombre de
voix (36 voix).
M. H. Léveillé informe ensuite ses collè-
gues présents de deux résolutions impor-
tantes :
i» Il est à même d'offrir table et couvert à
deux collègues pour chaque séance à la seule
condition qu'on veuille bien retenir sa place
quelques jours d'avance.
20 A l'occasion des nominations de janvier
5o
LE MONDi: DES PLANTES
dans la Médaille scientifique, dont il donne
communication, il est d'avis qu'une fois le
stock de médailles dont dispose l'Académie,
épuisé, il ne soit plus frappé chaque année
qu'une seule médaille en or qui sera décer-
née annuellement au savant le plus méritant
ce qui accroîtrait singulièrement la valeur de
cette médaille. Il demandera ce qu'en pen-
sent ses collègues non présents à la séance.
La prochaine séance, en raison des fêtes du
jour de l'an, aura lieu le lundi 10 janvier a
8 h. 1/2 du soir.
Les membres de l'Association Française de
Botanique peuvent assister à ces séances.
Plantes dédiées au F. Heribaud Jh.
Phanérogames.
Atriplex Heribaudi Lamotte.
Epilobium Heribaudi Léveillé.
Linaria Heribaudi G. Camus.
Rubus Heribaudi Foucaud.
Cryptogames vasculaires
Polystichum Heribaudi du Buysson.
Muscinées.
Barbula Heribaudi Corbière.
Archidium Heribaudi Renauld.
Campylopus Heribaudi Renauld.
Brachymenium Heribaudi Renauld.
Algues.
Melosira Heribaudi S. Brun.
Navicula HeribaudiH. Peragallo.
Heribaudia ternaria H. Peragallo.
Heribaudiella arvernensis Gomont.
Champignons.
Didymella Heribaudi Hariot.
Paléontologie.
Cladochonus Heribaudi A. Julien.
Anthozoaire fossile du carbonifère marin.
PUBLICATIONS BOTANIQUES
DU
Frère HERIBAUD Joseph
t° La flore du Puy-de-Dôme comparée à
celle du Cantal (1871
20 Observations sur quelques Menthes du
département du Cantal (1878).
>rule des terrains arrosés par les eaux
minérales de l'Auvergne (1878).
40 Les plantes médicinales de la flore d'Au-
vergne ' 1879).
5° La flore d'Auvergne (i883).
G" Recherches sur les plantes parasites de
la flore d'Auvergne (1889).
70 Traité élémentaire de botanique, com-
prenant l'organographie, la physiologie elles
principales familles végétales (1890).
8» Supplément à la flore d'Auvergne (1891)"
\: ialj descriptive de- Rubus du Pla-
teau central 1 i 892),
io" Application de l'électricité atmosphé-
rique à l'agriculture (1892).
ii» La flore du Puv-dc-Dôme comparée à
celle du Cantal (189
120 Les Diatomées d'Auvergne (1893). Ou-
vrage couronné par l'Académie des Sciences.
l3° Influence de la lumière et de l'altitude
sur la striation des valves des Diatomées
[1894).
140 La truffe considérée au point de vue de
sa nature et de sa culture et de son impor-
tance économique (i8'i'
1 5° Recherches sur les Diatomées fossiles
des calcaires tertiaires de l'Auvergne et sur
l'origine de ces terrains (1897).
[6° Les Muscinées d'Auvergne {sous pressé).
Divers articles publiés dans différentes Re-
vues scientifiques.
Supplément aux Onagrariées du bassin de
la Haute-Ariège.
PAR
Hteet Alex. MARCAILHOU d'AYMERIC
Frères
(Suite)
EP1LOBES HYBRIDES
Jusqu'à ce jour nous n'avons rencontré dans
le bassin de la Haute-Ariège que deux hybri-
des ou plutôt deux formes de transition déjà
décrites ou énuméréespar le savant professeur
de Weimar, Haussknecht, dont nous avons
mentionné la remarquable monographie.
Nousdevonsà l'obligeance de M. le docteur
Gillot, les notes qui suivent, sur ces intéres-
sants hybrides ; nous sommes heureux de lui
en témoigner notre vive reconnaissance.
Epilobium montanumY.obscurum Hausskn.
iMonogr. p. 78. Fossés humides de la route
d'Orgeix, enlace du château (800 m.).
« Cet hybride a reçu différents noms, dont
on trouvera la bibliographie détaillée dans
l'ouvrage d'Haussknect E. montano-virgatum
Krause (i855) ; E . obscuro-montanum Micha-
let (i855) ; /-,'. montano-obscurum Schultz ;
/•.". virgatum'X.montanum Hausskn: /-.'. aggre-
gatum Celak.i, se présente sous différentes
formes, et doit être assez répandu, mais mal
connu, dans les régions montagneuses où
dent les deux parents. Nous croyons
utile d'en donner la description d'après le
texte d'Haussknecht et les exemplaires que
nous avons sous les yeux :
« Souche courte, oblique, radicante, émet-
tant à l'automne des rejets d'abord courts
LE MONDE DES PLANTES
5l
en forme de rosettes, puis allonge's de 2 à 3
centimètres, stoloniformes, garnis de feuilles,
les inférieures petites, arrondies, les suivantes
plus longues, étroitement ovales-lancéolées,
arrondies au sommet, rétrécies à la base, fine-
ment denticulées, teintées de rouge à la base,
d'un vert sombre et brillant au sommet. Tiges
simples ou rameuses, pubescentes surtout au
sommet à poils courts, serrés et crépus, rele-
vées surtout à la partie moyenne de lignes dé-
currentes plus ou moins prononcées. Feuilles
plus rapprochées de celles d' E. montanum,
ovales allongées ou lancéolées, pointues, les
inférieures sessiles ou subsessiles, les supé-
rieures plus courtes à base arrondie mais con-
tractée en un court pétiole, irrégulièrement
denticulées,à pubescence moins apparente que
dans E. montanum, à dents plus petites et
plus espacées, mais plus épaisses et plus
aiguës que celles d'E. obscurum. Stigmate
court, quadrifide, à lobes connés ou faible-
ment séparés. Anthères à pollen avorté. Cap-
sules finement pubescentes, grêles, à graines
souvent avortées et stériles.
« Comme on le voit, cet Epilobe tient le
milieu entre les E. obscurum et montanum par
ses rejets stoloniformes mais moins allongés
que dans le premier, par ses feuilles courte-
ment pétiolées, à base arrondie, mais cepen-
dant plus atténuées et plus étroites que dans
le second, par son stigmate intermédiaire en-
tre les espèces schizostigmées et les systig-
mées, etc.
« Les spécimens des environs d'Ax, obser-
vés par nous, sont de petite taille, (i5-20
centimètres), et par leur tige simple et raide,
leur teinte rougeâtre, leurs feuilles dressées
contre la tige, leurs petites fleurs, rappellent
le port d'E. virgatum Fr. qui n'est pour nous
qu'une race ou forme d'E. obscurum Schreb.
(E. obscurum forma strictifolia Hausk. p. 1 1 5),
celui-ci n'étant également qu'une sous-espèce
d'E. tetragonum L. {E. adnalum Griseb.).
La plante d'Ax-les-Thermes se rapporte donc
aux formes hybrides décrites sous les noms
d'E. montanum-virgatum Krause in Jahrerb,
Schles. Ges. (i85i) p. 8y; E. virgatum X mon-
tanum Haussk. 'Beitr. in Verh. Brdbg. (1 S71)
XIII (ex Haussknecht). Elle est très voisne
d'il, adnatum X montanum Hausskn. Mortes.
p. 104; mais celui-ci par ses rosettes cour.es,
ses feuilles plus étroites, sessiles, ses stigma-
tes en massue etc. se rapproche davantage
d'E. adnatum.
« M. P. Parmentier, qui a bien voulu aussi
étudier l'hybride qui nous occupe, a constaté
également que, si comme apparence morpho-
logique, il rappelle davantage VE .tetragonum,
au point de vue anatomique il possède des ca-
ractères propres à la fois à VE. tetragonum (y
compris les sous-espèces E. obscurum Schreb.
et E. virgatum Fr.) et à VE . montanum, mais
tenant beaucoup plus de ce dernier (épidémie,
mésophylle, héliophilie, etc). Cependant il
parait dépourvu de périderme dans la tige,
quoique les E. tetragonum et montanum en
aient un, mais il en existe peut-être "dans les
tiges plus fortes. Du reste M. Parmentier
conclut aussi à l'hybridité avec action prépon-
dérante d'E. montanum (P. Parmentier in
litt.).
« Comme tous les hybrides, surtout entre
espèces très voisines, VE. montanum X obs-
curum doit se rencontrer sous des formes très
variables. De Martrin-Donos, F/or. du Tarn
(1864) P- 252, en avait distingué deux: E.
montano-obscurum, répandu dans le départe-
ment du Tarn, et E. obscuro-montanum plus
rare. En France, Michalet, Bull. soc. bot. Fran-
ce, II (i855) p. 734 et Hist. nat. Jura, 'Bot.
p. 338, et Grenier, Rev. de la JL jurass. p. 87
l'avaient indiqué à Marly, près Paris et dans
la forêt delà Serre (Jura), mais sans descrip-
tion. Focke, Die Pjlan^en-Mitschl. p. 160 et
Haussknecht, Monog. p. 78 en citent de nom-
breuses localités de Scandinavie, dAllemagne,
Westphalie, Saxe, Thuringe, d'Autriche, de
Bohème, de Suisse, etc.
« Il nous a donc paru intéressant d'appeler
l'attention sur cet hybride mal décrit, peu
connu ou tout au moins peu recherché en
France, et qui se retrouvera sans doute avec
les parents, sur plusieurs points de notre terri-
toire. »
E.collinumX lanceolatum Hausskn. loc. cit.
p. 88.
Lieux humides du plateau du col de Puy-
Maurens (1890 m.), éboulis du rec del Maya
près de sa jonction avec l'Ariège (1950 m.)
« D'après Focke, Die Pfl.-Mistchl. p. 161,
ex Haussknecht, loc. cit. p. 88, c'est cet hy-
bride qui aurait été décrit en France sous le
nom d'E. Larembergianum et Oçanonis par
F. Schultz, Archives de Flore (i858)p. 273,
et d'E. oreodoxum par Gandoger. Il a surtout
été rencontré dans les Vosges, Alsace, Forêt-
Noire, le Dauphiné (la Grave), le Rhône, le
Tarn, et déjà même dans les Pyrénées: Mont
opposé à Superbagnères de Luchon (Herb.
mus. Par.). 1
52
LE MONDE DES PLANTES
Les Onothéracées françaises
(Suite)
GENRE ONOTIIERA
Le genre Onothera est représenté en France
par ..| espèces dont voici la description som-
maire et l'habitat à l'heure actuelle. On sait
avec quelle facilité ces formes s'implantent
chez nous. Il est probable que peu à peu de-
nouvelles espèces viendront accroître notre
Flore tandis que celles que nous possédons
déjà prendront une extension plus grande.
Il serait intéressant au point de vue géogra-
phique de suivre la marche en avant de ces
plantes par comparaison avec les autres es-
pèces également introduites.
Genre Onothera : Diffère du genre Epilo-
bium par ses graines dépourvues d'aigrette.
Nous possédons à l'heure actuelle : Onothera
biennis L., Var. suaveolens Desf. (O. gran-
diflora Sol.) Var muricata L., O. longiflora L.
O. stricta Ledeb. O. rosea Soland.
Onothera biennis L.— Tige de 5 à i5 déci-
mètres, ordinairement robuste et très feuillée,
simple ou rameuse, rude et velue ; feuilles pu-
bescentes, oblongues, lancéolées, entières ou
sinuées-denticulées ; les radicalespétiolées, en
rosette ; les caulinaires rétrécies en pétiole,
souvent subsessiles ; fleurs grandes, jaunes,
parfois légèrement odorantes, en long épi feuil-
le, à pétales émarginés, dépassant les étami-
nes et égalant au maximum les deux tiers de
la longueur du tube du calice ; capsule ordi-
nairement velue, sessile dressée, le plus sou-
vent serrée contre la tige. - Mai, septembre.
— Lieux sablonneux terrains vagues, bords
des voies ferrées, bois. — Originaire d'Améri-
que depuis nombre de siècles.
Distribution géographique. — Répandue
sans être commune dans la plus grande partie
de la France.
Var. suaveolens Desf. (O. grandiflora So-
land. in Ait. i — Plante plus robuste dans toutes
ses parties, à fleurs une fois plus grandes, très
odorantes et à pétales égalant presque le tube
du calice. — Mai-septembre. -- Vignes, lieux
incultes.
Distribution géographique. — Ordinaire-
ment cultivée, cette forme est en voie de natu-
ralisation sur plusieurs points. — Vendée;
Loire-Inférieure ; Maine-et-Loire ; Indre-et-
Loire ; Nièvre ; Cher ; Allier: ça et là en Nor-
mandie et dans l'extrême sud de la Sarthc-
Var. muricata L. — Plante de même taille
à peu presque l'O. biennis, à (leurs 3 fois plus
petites environ, à pétales 2 ou 3 fois plus
courts que le tube du calice et égalant envi
ron les etamincs; tiges rougcâtres'ehargées de
tubercules pilifères saillants. Juin-septembre
— Bords des rivières.
Distribution géographique. —Alsace ; Lor-
raine ; Vosges ; Maine-et-Loire; Loire ; Niè-
vre ; Loire-Inférieure ; Saône-et-Loire ; Puy-
de-Dôme.
Onothera longiflora L. (O. longiflora
Jacq.) — Tige de 5 à 10 décimètres environ,
simple, robuste, couverte, ainsi que le reste
de la plante, de poils tuberculeux ; feuilles
épaisses, à nervures saillantes ; les inférieures
lancéolées - oblongues, atténuées en pétiole,
légèrement dentées ; les supérieures oblon-
gues semi-amplexicaules, fortement dentées ;
fleurs d'un beau jaune passant ensuite au
rouge vineux, disposées en long épi lâche ;
corolles et pétales échancrés et dentés au
sommet, 2 ou 3 fois plus courts que le tube du
calice. —Mai-septembre. — Lieux sablonneux,
bords des chemins, décembre. — Originaire
de la République Argentine.
Distribution géographique. — Landes ;
Basses-Pyrénées : Angles; bois de Tamarix,
a l'entrée de la plage d'Aruoux (Gillot) ; sables
entre Bayonne et Boucan ( Blanchet) ; Biarritz
[Bordére) ; in Herb. Gillot 1
Onothera stricta Ledeb. an O. stricta
Steud. et striata Ledeb. ? — Tige de 6 à 10
décimètres dressée, grêle et faible, simple ou
rameuse, à peine pubescente ; feuilles ciliées,
vaguement et lâchement dentées, glabres ou
glabrescentes, à nervure médiane saillante ;
les radicales et inférieures allongées, rétrécies
en pétiole ; les supérieures lancéolées-li-
néaires, semi-amplexicaules; fleurs jaunes,
passant ensuite au rouge vineux et dis-
posées en long épi lâche ; pétales échancrés
plus longs que le style et égalant à peine le
tube du calice ou un peu plus courts. — Lieux
sablonneux, terrains vagues, bords des che-
mins. — Originaire du Chili.
Distribution géographique . — Landes : Cap-
lux ion ; Basses-Pyrénées : le Boucan ; Biar-
ritz ; Bayonne : sables incultes sur la route
delà Barre {D> Blanchet in Herb. Gillot)]
l'ointe Sainte-Anne; Iris anglo-normandes;
Aurigny ; Jersey ; Calvados : dunes de Ca-
bourg ; Finistère: Brest. Quimpcr; Loire-
Inférieure: le Pouliguen; Vendée : pointe de
l'Aiguillon.
Onothera rosea Soland. in Ait. — Tige de
ai décimètres environ, grêle, flexible, ra-
meuse, pubescente; feuilles ovales, dentées ;
fleurs roses, petites, à pétales, entiers égalant
le Style : capsule pédiccllée, ovale, en massue
et présentant des angles saillants. Mai-septem-
bre. — Lieux incultes, bord des chemins et
LE MONDE DES PLANTES
53
des voies ferrées. — Originaire du nord-ouest
de l'Amérique et du Pérou.
Distribution géographique. — Landes :
Montgaillard et sud du département; Basses-
Pyrénées : Bayonne, prairie du Glain (Blan-
che t in Herb. Gillot) !
Nous avons recueilli cette espèce dans l'Inde
méridionale sur le massif des Nilghiris (Ghat-
tes occidentales) où elle croissait en compa-
gnie de Onothera odorata Jacq. du Chili et
d'Onothera tetraptera Cav. du Mexique .
La plupart des Onothera n'ouvrent leurs
fleurs que le soir vers 6 heures. Celles-ci
durent souvent l'espace d'une seule nuit.
GENRE LUDWIGIA
Ludwigia palustris L. (1753). (Ludwigia
nitida Spreng. ; Isnardia palustris L.; Dantia
palustris Petit). — Tiges de 1 à 6 décimètres,
grêles, couchées radicantes ou nageantes, sim-
ples ou herbacées, souvent rougeàtres, rameuses
glabres, à feuilles entières, opposées, épaisses,
glabres, oblongues, suborbiculairesou spathu-
lées ovales, aiguës, rétrécies en pétiole ; fleurs
verdàtres à pétales nuls ; calice à limbe 4-
denté, persistant, à tube court; campanule,
égalant l'ovaire ou le dépassant à peine ; 4 éta-
mines opposées aux dents du calice ; style
filiforme ; stigmate capiïé ; ovaire adhérent
au calice ; fleurs solitaires, sessiles ou subses-
siles à l'aisselle des feuilles; capsule courte,
anguleuse ou tétragone, à 4 loges. — Juin-
septembre.— Lieuxinondés. fossés aquatiques,
ruisseaux, bords des étangs, marais tour-
beux.
Distribution géographique. — Çà et là
dans toute la France; assez rare ou peu com-
mune dans l'ouest et le nord, assez commune
dans l'est et le centre, devient rare ou même
très rare dans le midi où elle manque sur cer-
tains points.
GENRE Jl'SSIEUA
Bien que le genre Jussieua semble, d'après
les travaux récents de M. Parmentier, rentrer
dans le genre précédent, nous le maintenons
jusqu'à nouvel ordre.
Jussieua repens L. — Var. diffusa Forsk.
(J.grandiflora Michx.prospeeie). — Tiges herba-
cées, radicantes, souvent flottantes ou même
rampantes ou grimpantes, se soutenant surl'eau
au moyen de petites vésicules blanches; feuilles
extrêmement variables de largeur, de longueur
et même jusqu'à un certain point de formes ;
généralement obovales ou oblongues, ou lan-
céolées - oblongues, ordinairement obtuses,
atténuées en pétiole, ordinairement glabres,
parfois pubescentes ou velues ; pétales obo-
vales^ et parfois 6, de grandeur variable; fleurs
jaunes (blanches à onglet jaune ou veinées de
jaune chez le type) ; pédicelles tantôt aussi
longs que les capsules, tantôt tout à fait courts ;
capsule linéaire cylindrique, ligneuse, glabre,
ou velue ; graines quadrangulaires, lisses,
réticulées, à testa blanche subéreuse. — Juillet-
septembre. — Marais, étangs, rivières.
Distribution géographique. — Montpellier :
le Lez et la Mosson, bouche du Rhône.
Il n'existe entre la plante naturalisée en
France et la Jussieua diffusa Forsk, si répandue
sur le globe et qui n'est elle-même qu'une
forme de J. repens L., aucune différence non
seulement spécifique mais pas même de va-
riété. La plante française présente les mêmes
variations de port, de forme, que ses représei.-
tants des autres pays. C'est une plante émi-
nemment variable mais toujours par son
fruit identique à elle-même.
Du reste en réunissant purement et sim-
plement J. grandiflora à /. repens nous ne
faisons que suivre l'Index Kewensis qui nous
a précédé dans cette voie.
(.4 suivre).
Onothéracées japonaises
APPENDICE.
Dans nos notes précédentes sur les Onothé-
racées japonaises nous n'avons signalé au Japon
qu'une seule espèce d'Onothera, l'O biennis
L. En compulsant l'herbier de l'Académie
nous avons trouvé une Onothera sans nom
à nous adressée, il y a environ deux ans, de
Hong-Kong, par le R. P. Em. Bodinier avec
cette étiquette : Japon : Kobé, 9 octobre
1889 : le long du chemin de fer de Kobé à
Osaka, Em . Bodinier leg. Cette plante était
demeurée mêlée à notre herbier de la Flore
de Hong-Kong.
Evidemment il s'agit là d'une espèce adven-
tice qui d'ailleurs se répandra au Japon avec
la même facilité qu'elle et ses congénères se
propagent chez nous. C'est l'O stricta Ledeb.
H. L.
Les Haloragacées japonaises
Nous donnons ici les déterminations des
espèces qui nous ont été gracieusement en-
voyées par le collecteur le R. P. Faurie.
Toutes ces plantes ont été récoltées par l'in-
fatigable missionnaire en résidence ordinaire
à Hakodate (Japon) qui a bien voulu nous
adresser, comme pour les Onothéracées, la
part du déterminateur.
Ainsi que le fait d'ailleurs prévoir d'une
part la situation géographique du Japon et
et d'autre part le milieu dans lequel vivent les
Haloragacées, la majeure partie des espèces
-■\
LE MONDE DES PLANTES
que nous avons à enregistrer, appartiennent à
notre flore européenne voire même à la flore
française.
Hippuris vulgaris L. — Rivière de Toma-
komia, 12 juillet 1893. — io338. — R. P.
l'rb. Faurie leg.
Haloragis micrantha R. Br. ex Sieb. et
Zuc. — Aomori, 28 juillet iS85. — 769. —
R. P. l'rb. Faurie leg.
Myriophyllum Ussuriense Maxim. (M.
verticillatum L. var. Ussuriense Reg.). —
Aomori : rizières, 25 juin i885 ; 75?. — Cap
Erimo : marais, 22 juillet i8g3. — R. P.
Urb. Faurie leg.
Myriophyllum intermedium D C. —
Matsuyama : ruisseaux, i5 nov. i8o3 ; 11733,
— 1? et 14 nov. 1893 ; 1 i63S. — 14 nov. 1893;
12647. ~~ Rivière de Yubutsu, i3 juill. 1 S ■ > 3 :
10377. — R- P- l'rb. Faurie leg.
Myriophyllum spicatum L. — Lac de
Kushiro, 25 août 1S92 ; S624. — Lac d'Akan,
3 août 1893 ; 10724. — Rivière de Azuma,
)3 juill. 1893; io3ôo. — Rivière de Tomako-
mai, 12 juill. i8o3; ioSSg. — Var. murica-
tum Maxim. — Rivière de Sobetsu, 23 juil-
let 18871 735. — R. P. Urbain Faurie leg.
Il est possible que tout ou partie des échan-
tillons rapportés par nous au type se rappor-
tent à la variété. Il est difficile de se pro-
nancer étant donné l'état peu avancé des
échantillons. Si la variété murîcatum est la
forme courante du M. spicatum L. aux
Indes il est à présumer qu'il en est de même
au Japon.
Callitriche stagnalis Scop. — Lit de la
rivière de Kushiro, 10 sept. 1892, SC96. —
Abashiri : fossés, 20 août 1892; 8594. — lie
d'Yetorofu, 24 et 25 août 1891 ; 7472. —
Aomori, fin d'oct, 1880 ; 1 08. — Lac de Kus-
hiro, 8 sept. 1892; 8689. — Lit de la rivière
de Kushiro, 10 sept. 1892, mêlé au suivant;
8695. — Shibetcha : fontaines, 21 sept. 1889;
4920. — R. P. l'rb. Faurie leg.
Callitriche hamulata Kutz. — Lit de la
rivière de Kushiro, 10 sept. 1892; 8692. —
R. P. L'rb. Faurie leg.
Callitriche vernalis Klitz. — [C. hetero-
phylla Pursh.) Feuilles oblongues-ovales, lan-
céolées, obovées, linéaires et capillaires sur le
même pied. — Urakowa, marais, 25 juill. 1
10570. — Sur la route de Shibetcha à Akkes-
hi ieaux stagnantes), 24 sept. 1889; 4987. —
Abashiri, i«r oct. 1894; 1 3853. — Onomichi.
11 nov. 1893: 11554. — Aomori, oct. 1
109. — Hakodate, 27 sept. 1S86; 1445. —
Plaine de Hakodate, 18 août 1887, mêlé à des
fragments de Myryophyllum ; 3207. — Lac
d'Akan, 3 août 1893; 10726. — Sans indica-
tion de localité et sans date, 10379. — R- P-
l'rb. Faurie leg.
Callitriche autumnalis L. — Tsurugizan :
fontaines, 5 sept. 1894; 13790. — Akkeshi
1 '■ imura), 14 août 1893 ; 10862. — R. P.
Urb. Faurie leg.
Callitriche japonica Engelm. — (C. verna
L. « terrestris Franch. et Savat.) — Kiritan,
21 août iSq3; 10007. — Rivière de Yubutsu,
i3 juill. 1893; 10376. — Urakava : limon des
rivières, 25 juill. 1893; 10571. — Akita : ri-
zières, 6 sept. 1894; 13769. — R. P. Urb.
Faurie leg.
Le Callitriche japonica n'est en réalité
qu'une forme microphvlle, à pétioles égalant
ou dépassant même en longueur les limbes,
du C. verna, bien que son fruit à carène ailée
le rapproche du C. stagnalis.
D'ailleurs, à notre avis, il n'y a que deux
espèces de Callitriche : le C. verna L.compre-
nantlesformesàfruitssessiles ('.vernalis Kutz,
C. stagnalis Scop. C. obtusangula Le Gall à
feuilles ovales ou lancéolées prédominantes) et
le C. autumnalis L. comprenant C. hamulata
Kutz. C. truncata Guss. et C. pedunculata
DC lui-même, à fruits en partie pédoncules
et à feuilles linéaires prédominantes, encore
n'est-il pas bien sûr que Hudson n'ait eu rai-
son en réunissant toutes ces espèces sous le
nom de C. aquatica.
H. LÉVEILLÉ.
Bibliographie
Précis d'anatomie comparée et de
dissection avec 204 figures dans le texte, à
l'usage des candidats au certificat des sciences
physiques, chimiques et naturelles par A.
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de l'étudiant et qui sera accueilli avec faveur,
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vulgarisation. Les éditeurs sont en mesure de
fournir tous les appareils et instruments dont
il est question dans l'ouvrage.
Nous n'insistons pas autrement sur ce petit
volume, d'ailleurs étranger à la botanique.
N ius souhaitons qu'on fasse pour celle-ci ce
que M. Gruvel a tenté pour la zoologie.
Ce qu on peut voir avec un petit mi-
croscope, par H. Coupin, docteur ès-scien-
ces. Une brochure de 120 pages, avec dix
planches renfermant ?63 figures dessinées,
d'après nature, par l'auteur. 2 francs, Chari.es
Mendel, éditeur, 11S, rue d'Assas, Paris.
Ainsi que le déclare l'auteur dans sa Pré-
LE MONDE DES PLANTES
55
face, cet ouvrage n'a aucune prétention scien-
tifique; il est simplement composé d'une série
d'observations microscopiques telles que tout
le inonde peut les faire avec un instrument
très ordinaire. C'est le premier livre traitant
à ce point de vue de vulgarisation pratique,
de l'emploi du microscope et des moyens de
se procurer des matériaux d'étude. Il sera
d'une réelle utilité aux jeunes botanistes et à
toutes les personnes qui s'intéressent aux mer-
veilles du monde inconnu des infiniments
petits.
Illustrationes plantarum Europae ra-
riorum auctore G. Rouy. Fascicule VIII.
Planches 176-200. Figurent dans cette livrai-
son : Dentaria quinquefolia M. B., Alyssum
emarginatum Rouy, Reseda ramosissima Pourr.
Ulex brachyacanthus Boiss., Geum bulgari-
cum Pane, Mespilus lobata Poir., Saxifraga
juniperifolia Adams., S.pseudo-sancta Janka,
Anthriscus hispanicus Rouv, Eryngium terna-
tum Poir.. Anthémis Rouyana Aznav., Arte-
misia suavis Jord., Carlina Nebrodensis Guss.,
Centaurea filiformis Viv., C. Cavanillesiana
Gràells, Tragopogon pterodes Pane, et Petr.,
Hieracium divaricatum Fries, Swertia alpestris
Schur, Jankea Heldreichii Boiss., Vevbascum
humile Janka, Stachys plnmosa Griseb., Eu-
phorbia androsaemifnlia Schousb,, Tulipa
baeotica Boiss. et Heldr., Serapias triloba
Viv., 5. Nouletiana Rouy, Dupontia psilosan-
tha Rupr., Ophioglossum alpinum Rouy.
Missouri Botanical Gardens, 8» Rapport
annuel. — Contient les travaux suivants dont
nous avons déjà rendu compte : The mosses
of the Adores, J. Cardot ; On some Mosses
Collected in Madeira by William Trelease in
June 1896, J. Cardot; Botanical Observations
on the Adores. William Trelease. -66 planches.
The phylogeny and Taxonomy of An-
giospenns. Ch. E. Bessey. Mémoire lu à la
Société britanique d'Amérique à sa troisième
assemblée annuelle à Toronto (Canada), le
17 août 1897.
La Flore adventive des ruines du châ-
teau féodal de Domfront, Aug. Chevalier.
Recherches et observations sur la Flore
de l'arrondissement de Domfront (Orne).
Plantes vasculaires et Characées. Aug. Cheva-
lier.
Fortintéressante étude monographique àimi-
ter pour les divers cantons, arrondissementsou
départements français. L'auteur divise les es-
pèces de la région en trois catégories : 1 "plantes
ubiquistes ou au moins communes dans tout
le nord-ouest de la France 35o ; 20 plantes
peu communes ou rares dans l'ensemble de la
région du nord-ouest de la France (espèces
caractéristiques), 35o ; 2" plantes naturalisées
ou échappées de culture ou introduites acci-
dentellement, i5o. Avec M. le docteur X.
Gillot, l'auteur divise les plantes calcicoles en :
calcicoles proprement dites et en calciphiles
ou feldspathiques : les plantes rares de l'ar-
rondissement appartiennent toutes à la 2e ca-
tégorie.
Nomenclature binaire. La règle de
priorité devant l'usage. Ant. Le Grand.
L'auteur dans ces pages recherche quelle a été
la manière de voir des principaux Aoristes et
constate qu'il existe un courant d'opinion de
plus en plus prononcé en faveur de la recher-
che de la priorité des noms et de la précision
dans l'application et que les auteurs qu'il cite
font bon marché de l'usage et de la tradition.
Auguste Broussonnet et La Flore de
Montpellier, F. Aubouy. Intéressante notice
sur un des principaux botanistes Montpellié-
rains, suivie d'une trentaine d'observations
critiques sur les espèces de la région.
L'Isoetes de la mare de Grammont,
près Montpellier (Isoetes setacea Delille). F.
Aubouy. Il résulte de cette note que d'après le
témoignage de l'abbé Duvernoy ce n'est pas lui
mais MM. Pélissier fils et Banal aîné qui ont
découvert cette plante au bois de Grammont.
Villars sous la Terreur. Dr Alfr. Cha-
bert. Intéressante et humoristique étude sur
le botaniste dauphinois qui faillit payer de sa
tête la publication de son Catalogne des
substances végétales qui peuvent servir à la
nourriture de l'homme etc. Villars supprima
Y s final de son nom qui rappelait trop sans
doute le nom aristocratique de Villars. Il sem.
ble protester contre l'abus du pain. On sait
en effet que le Français mange beaucoup plus
de pain que l'Allemand et surtout que l'An-
glais. A propos de Y Asphodèle, nous rappelle-
rons ici que jadis dans la Mayenne, durant la
famine, on mangeait les racines de cette plante
qui en 1709 existait dans le Craonnais (Cf. de
Bodard : Chroniques craonnaises, p. 367). De-
puis cette époque la plante a disparu et n'a
jamais été retrouvée dans la Mayenne (Luc.
Daniel).
Les Centaurea du Maine. H . Léveillé.
L'auteur admet les formes suivantes : G. sols-
titialis, C. calcitrapa, C.cyanus, C. Scabiosa,
C. nigra, C. Jacea, C. pratensis. Travail ex-
trait du Bulletin de la Société des sciences na-
turelles d't l'Ouest.
Note sur le Clitocybe cryptarum Letell.
Eug. Niel. — Une belle planche donne le
faciès de ce champignon des caves, nouveau
pour la Normandie.
56
LE MONDE DES PLANTES
Revue des Revues
Smithsonian Report, i8g5. — Botanical
work of the British Association. W. T. Thi-
SELTO I I
Bulletin de l'herbier Boissier, 1897,
n° 10. — Bryum Haistii Schimper, William
Barbi , - no 11 : Les Ericacées du Japon,
d'après les collections de M. l'abbé Faurie,
H. de Boissieu [Rhododendron trinerve F ranch.
in horb. Mus. Par. sp. nova .
Nuovo Giornale botanico Italiano, 1897,
n" 4. — Contribujione alla Briologia pugliesee
Sarda. II. Sardegna(Comin.e.fm.) M.Massari.
Novum genus compositarum {Giraldia Stapfii
avec planche). Eue. Baroni.
Journal de Botanique, 1S97, n» i5-ii">.
Contribution à l'étude de la Flore de la Lor-
raine, Cam. Brunotte. — n" 17 : Le Malaxis
paludosa Sw. dans le Finistère, Ch. Picque-
nard.
Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 32(3.
— Contributions à la flore cryptogamique du
nord de la France et plus spécialement du Bas-
Boulonnais, I.. Géneau de Lamarlière.
Bulletin de la Société botanique r'e
France 1897, séance du 25 juin : Les Par-
nassia de l'Asie Orientale, A Franchet (P.
chinensis, P. crassifolia, P. setchuenensis, P.
monochorifolia, esp. nouvelles). — Une forme
intermédiaire du Ranunculus ophioglossifo-
lius {R. serpens) H. Léveillé.
Rivista italiana di scienza naturali.
1S97, n' 5-6. — Flore estiva dei Dintorni di
Civita-vecchia. G. Parsi.
Cosmos. iG oct. 1897 : Morphologie gé-
nérale des Lichens, A. Aci.oque; 27 novembre:
Morphologie générale des Muscinées, A. Aclo-
QUE.
Le Naturaliste, i5 octobre 1897 : Note
pour servir à l'élude de la mouche des orchi-
dées, Decaux.
La Pharmacie française, nov. 1807. —
Herborisation de Pierrefonds-Compiègne, i3
juin 1897, et dans la forêt de Montmorency,
20 juin 1897, P. Guérin.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du i« au i5 Décembre
De la part de MM. Luc. Danjel (3 br. . I .
Aubouy (2 br.;: Ch. Mendel (i vol.); Ch. E.
Bessev (i br ); Ant. Le Grand (i br.) ; O.
Debeaux (i br. I.
Tous nos remerciements aux donateurs.
Mouvement de l'Herbier
De M. Joh. Lange, une centaine de plantes
du Groenland dont un bon nombre recueillies
p. ii' Vahl. Parmi elles le rare Epilobium lati-
folium L.
De M. Jos. Daniel, plusieurs espèces rares
de la Mayenne.
De M. l'abbé DavId, Erigeron acris L. var.
serolinus Weihe. f. multiflorus Mutel.
De M. le D1' X. Gillot un fort important en-
voi de 1 36 formes de la Bourgogne et du
Morvan.
De M. Bruno F. CarreIro un Epilobium des
Açores en deux parts.
De M. Ambr. Gentil, 44 espèces sarthoises.
Du F. HÉRiBAUDjh. le Centanea nigra L.
échantillon typique.
Du H. P.Duss les Onothéracées de la Marti-
nique et de la Guadeloupe On nous annonce en
outre de divers côtés d'importants envois.
Nos meilleurs remerciements aux dona-
teurs.
A la suite de la publication de notre travail
sur les Onothéracées françaises, nous avons
adressé aux grands herbiers, (herbier du mu-
séum de Paris, herbier de Kew, herbier Bois-
sier, herbier de Saint-Louis, herbier Rouvi
et à plusieurs botanistes, qui nous en ont fait
la demande, les échantillons des Epilobes
français classés d'après notre étude de ce
genre difficile.
Nous prions nos collègues lecteurs et amis
de bien vouloir nous adresser les Epilobes
de leur région en plusieurs exemplaires. Nous
leur retournerons soit une page étiquetée de
chaque espèce, soit la détermination d'après
les numéros d'ordre des parts. Nous leur de-
mandons surtout les formes critiques ou de
transition.
Faute d'échantillons suffisants disponibles
(car nous conservons tous ceux que l'on nous
remet pour la détermination provenant des
pays hors de I'rance, ou ayant servi de base à
un travail), nous avons dû laisser dans nos
envois des lacunes qui restent à combler.
C'est ainsi que nous n'avons pu envoyer à
Kew l'E. trigonum Schrank, ni les formes
Duriaei Gay, lucidum. Levl., Tourneforti
Michal, collinoidcs Gml., milans Smith.
L'Herbier Boissier a été privé en outre de
la l'orme macrocatomischum.
BULLETIN
DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Association française de Botanique
Le Mans, le i5 décembre i8g5.
Monsieur et cher Collègue,
Nous avons formé le projet d'entreprendre
une œuvre de décentralisation et de vulgarisa-
tion botanique pour laquelle nous sollicitons
le concours actif de toutes les personnes, et
elles sont nombreuses en France, qu'intéresse
l'étude des plantes.
Il y a quinze ans déjà, l'initiative privée
d'un modeste mais zélé et méritant natura-
liste, A. Lucante, avait groupé autour de lui
toute une phalange de botanistes français, et
il suffira de parcourir les treize volumes
(1882- iSg5) de la Revue de Botanique, qui en
était l'organe, pour apprécier les services ren-
dus par la Société Française ae Botanique,
dont il est le fondateur. La disparition de
cette Société a laissé dans le petit monde
botanique français, une lacune que nous dési-
rons combler. Sans doute, les Sociétés sa-
vantes sont nombreuses qui s'occupent de
botanique ; mais les unes, vouées aux travaux
de longue haleine, à la science expérimentale,
aux publications exotiques, etc., et soutenues
par des cotisations élevées, ne sont à la portée
ni de tous les savoirs, ni de toutes les bour-
ses ; les autres, disséminées dans les diffé-
rents départements, n'ont aucun lien entre
elles, et leurs publications intéressantes et
utiles, passent inaperçues ou restent igno-
rées.
Nous sollicitons, Monsieur et cher Collè-
gue, votre collaboration pour la fondation
d'une Société nouvelle et pratique, principa-
lement destinée à l'étude mu.uelle de la Flore
française, sous le nom d'Association fran-
çaise de Botanique, à l'instar d'associations
analogues existant et fonctionnant à l'étranger
pour le plus grand bénéfice de la science.
Cette Association dont le siège social serait au
Mans, 56, rue de Flore, destinée à réunir
tous les botanistes militants, non seulement
les savants de profession, mais les modestes
herborisants, curés de campagne, professeurs,
instituteurs, voire les simples amateurs, se
propose les buts suivants :
i° Mettre en rapport tous les botanistes
français, sans exclure toutefois ceux des pays
limitrophes, isolés ou dispersés sur tous les
points du territoire.
20 Poursuivre, grâce au concours de tous»
l'étude de la flore française, tant phanéroga-
mique que cryptogamique :
a, par la création d'un herbier central et
commun;
b, par la fondation d'une bibliothèque dont
les ouvrages pourront être mis à la disposi-
tion des membres participants ;
c, par la nomination d'une commission d'é-
tudes chargée de déterminer les plantes qui lui
seront soumises ;
d, par la pratique d'échanges entre les
membres, soit d'après une liste générale, soit
d'après des listes d'oblata et desiderata parti-
culières ;
e, par la mise à l'étude, chaque année, d'un
genre ou d'espèces déterminés dont les spéci-
mens, recueillis de tous côtés, seraient étu-
diés, contrôlés et échangés.
3° Convier les membres à des excursions ou
sessions botaniques sur différents points du
territoire français, sessions dites de vacances,
au mois d'août de chaque année, et aux prix
les plus réduits possibles.
40 Publier les travaux des Membres de l'As-
sociation dans un journal à périodicité régu-
lière et à bon marché.
Le Monde des Plantes, qui parait tous les
mois et qui compte déjà sept années d'exis-
tence, sera l'organe de l'Association, en même
temps qu'il sera celui de l'Académie interna-
tionale de Géographie botanique, cette der-
nière Institution, à membres limités, étant
plus spécialement vouée aux travaux de
science pure et de botanique spéculative.
Nous espérons qu'une simple cotisation de
dix francs, accessible aux bourses les plus
modestes, nous permettra de faire fonctionner
utilement l'Association française de Bota-
nique et d'assurer à chacun de ses membres le
service du journal Le Monde des Plantes,
augmenté d'importance.
Pour cette œuvre de science nationale, uti-
litaire et pratique, nous avons besoin du plus
grand nombre possible de collaborateurs de
bonne volonté : c'est pourquoi, Monsieur et
cher Collègue, nous sollicitons votre précieux
concours.
38
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQl E
S'il nous est acquis, comme nous en avons
l'espoir, nous vous prions de vouloir bien
signer la feuille d'adhésion ci-jointe et de l'a-
dresser à l'un de nous, avant le 3i décembre.
Dans le cas où le nombre des adhésions serait
suffisant, l'Association entrera en fonctions à
partir du l«r janvier 1898, d'après des statuts
qui vous seront envoyés et soumis, d'autre
part, à votre approbation, en même temps que
vous serez convie à élire un bureau choisi sur
la liste des membres.
Dans l'attente d'une prompte et favorable
réponse, veuillez agréer, Monsieur et cher
Collègue, l'expression de nos meilleurs senti-
ments.
Dr X. GILLOT.
Membre de la Société botanique de France,
Vice-Président de la Société d'Histoire naturelle d'Autun.
Ancien et dernier Président de la Société française
Je Botanique,
-. Rue dit Faubourg Saint-Andoche, à Autun (Saone-st-l -y
H. LÉVEILLÉ.
Membre de la Société botanique Je France,
Secrétaire perpétuel de l'Académie internationale
de Géographie botanique
Directeur du Monde des Plantes
56, Rue de Fiore au Mans (Sart
M. II. [.éveillé veut bien se charger provi-
soirement des fonctions de secrétaire-tréso-
rier de l'Association et recevra dès mainte-
nant les dons et cotisations qu'on voudra bien
lui envoyer.
Déjà nous avons reçu les différentes adhé-
sions de MM. G. Rouy, Jul. Foucaud, L.
Corbière, Abbé Pinard, Em. Perceyal. V.
Madiot, H. St:i>RE. X. Vendrei.y, .1. Arbost,
Dr Le Bœuf, Aubouy, II. Olivier. Ant. Le
Grand, J.-M. Laborie, Hte Marcailhou d'Ay-
meric, Chevailler, Ch. Ozanon, Dr Ant.
Ma'.ms. Abbé IIervier, R. Sebille, Art.
Bris, Km. Château, G. Fournier, Godet,
Ch. Copineau, Mar. Audin. P.-V. Feuilleau-
bois, Ch. Quincv, Ern. Olivier. Abbé Coste,
René Bigeard, L. Brevièri . A. I ug. Mouil-
lefarine, ai' g lier, d1 i. archer, eug.
Durand, Fr. Gagnepain, Baron de Nanteuil,
Abbé G. Etoc, R. Jûurdes, Ch. Lallemant,
S. F.. Lassimonne, Abbé Briquet, C Basset,
H. Lachot, Guiliiot, Ch. Narcv, Dr L. A.w-
P.LARD, GuiI.HOT,L. BÉGUIN, P. IzOARD, E. M
guillon, \bb roussAiNT, Jh. Bozon, de la
Société Linnéenne du Nord de la France,
par M. SpiNEux,son Trésorier et du Président
de la Société des Jeunes Naturalistes de Tour-
nus. — On nous annonce de nombreux envois
de plantes et de manuscrits.
Telle était la circulaire adressée par nous
aux botanistes nos collègues. Un bulletin
d'adhésion y était joint.
Les adhésions nous sont parvenues nom-
breuses et devant cette marque précieuse de
sympathie, nous ne pouvons oublier que le
succès oblige, et que notre devise a toujours
i : Toujours mieux et toujours eu avant.
Des ce jour le Monde des Plantes, devient
l'organe effectif de la nouvelle Société et porte
en sous-titre : Bulletin de I'Associàtion fran-
çaise de Botanique.
Deux parts égales seront laites dans chaque
numéro : l'une pour V Académie internationale
de géographie botanique, l'autre pourl'-lsso-
ciation française de Botanique. 11 s'établira
ainsi au point de vue des travaux, une noble
et louable rivalité entre les membres de ces
deux Sociétés, les uns cultivant de préférence
la science pure et les recherches spéculatives
et produisant des travaux didactiques, les au-
tres publiant des travaux d'intérêt plus immé-
diat et des notes plus pratiques et plus locali-
sées.
Le présent numéro est envoyé à tous les
adhérents de la nouvelle Société. A ce nu-
méro sont joints ktitre gracieux et comme don
de joyeux avènement, les trois numéros d'oc-
tobre, novembre et décembre 1807 qui com-
pléteront pour eux le début de l'année en
cours. Nous envoyons également ce numéro
en double exemplaire à ceux qui sont simul-
tanément membres de l'Académie et de l'As-
sociation française de Botanique. Nous conti-
nuerons les mois suivants, à moins d'avis con-
traire.
En outre le numéro de mars, le centième du
Monde des Plantes sera, au point de vue des
travaux, un numéro spécimen qui donnera
une idée de ce que sera à l'avenir notre or-
gane, une fois que nous serons débarrassés des
charges et des préoccupations inséparables de
toute fondation nouvelle.
En outre, en octobre 180S, sur la demande
de plusieurs de nos collègues, nous revien-
drons, si la majorité le juge utile, au format
.le bibliothèque in-8°, qui, d'unepart, convient
mieux à l'organe de deux Sociétés importan-
tes, et qui, d'autre part, se prête mieux aux
tirages à part. A partir de cette époque, nous
garantirons également un minimum de 3î
pages par mois.
Prochainement aussi nous mettrons à l'é-
tude un genre de la flore française. Nous se-
rions d'avis de mettre à l'étude le genre Or-
1 m;. Que nos collègues et spécialement les
auteurs autorisés de la Flore de France, veuil-
lent bien nous donner leur avis à ce sujet.
Enfin le Monde des Plantes devenant exclu-
sivement l'organe de l'Académie et de l'Asso-
ciation, il en résulte que : i° la collaboration
rétribuée ; 2" la tombola du Monde des Plantes :
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
59
3° le concours à la suite duquel un prix de
600 francs, devait être décerné en 1901 à
l'auteur du meilleur travail paru dans la Revue
durant les cinq dernières années, sont et de-
meurent SUPPRIMÉS.
Le numéro de février du Monde des Plantes
contiendra le projet de statuts de notre Asso-
ciation sur lequel chacun de nos collègues
pourra donner en toute liberté son apprécia-
tion.
Nous enverrons à ce même moment à cha-
cun, pour l'élection du Bureau, un bulletin de
vote accompagné d'une enveloppe, portant
l'en-tête de l'Association. Chacun des membres
voudra bien insérer son bulletin de vote dans
cette enveloppe et la retourner au secrétariat
dans le plus bref délai.
Le même numéro de février renfermera la
liste définitive des membres avec l'indication
de leurs prénoms, noms, titres, qualités et
adresses.
Nous ferons opérer par la poste les recou-
vrements des cotisations des membres de l'As-
sociation française de Botanique, dans la pre-
mière quinzaine de février, à moins que nos
collègues ne préfèrent nous adresser eux-mê-
mes le montant.
Quant aux tirages à part, en attendant la
modification du format, nous ferons, ainsi que
l'éditeur,ce que nous pourrons pour atténuer
les frais résultant des remaniements de la
mise en page. Les tirages à part peuvent être
d'ailleurs exécutés comme nous l'avons fait
jusqu'ici en in-8°, pour les travaux peu étendus
et en in-4 format du Bulletin pour les travaux
de longue haleine. Ceux qui en ont usé les
ont trouvés de leur goût.
Notes de géographie botanique française.
Dispersion des espèces.
PAR
Le Dr X. GILLOT.
En fondant ou plutôt en relevant, sur de
nouvelles bases, l'Association française de
botanique, M. H. Léveillé a entrepris une
œuvre éminemment utile, à laquelle il était
préparé parla connaissance approfondie des
flores françaises et exotiques et de la géo-
graphie botanique. Simple amateur, mais
passionné pour les sciences botaniques, je
suis heureux de lui apporter un bien mo-
deste mais dévoué concours, et, je voudrais
voir tous les amis de la botanique française,
sans esprit de coterie ni de mesquin
amour-propre, sans faux orgueil et sans
•fausse humilité, l'aider dans cette œuvre
d'études et d'assistance mutuelles qui peut
rendre les plus grands services à la flore
française, si elle est bien comprise. J'espère
le démontrer par quelques exemples.
La végétation spontanée de la France est
actuellement bien connue, sauf pour quel-
ques districts de plus en plus restreints
pour lesquels il y a lieu de provoquer les
recherches, et hors desquels il y a peu d'es-
poir de rencontrer des espèces nouvelles.
Mais il y a lieu de passer au crible d'une
judicieuse expérience la quantité déformes
qui, sous une rubrique spécifique, encom-
brent les flores locales, et ne sont, le plus
souvent, que des variétés plus ou moins
fixées, des races régionales ou locales, sui-
vant leur domaine plus ou moins étendu,
d'espèces primordiales auxquelles il
s'agit de les rattacher. Le sens ainsi
largement compris de l'espèce qui n'est,
après tout, qu'une abstraction, un groupe-
ment méthodique de formes identiques ou
affines, ouvre encore l'horizon à de mul-
tiples conceptions, à de nombreux problè-
mes. Et, parmi eux, les observations de
géographie botanique sontdes plus intéres-
santes et des plus à la portée des botanistes,
même les moins savants. Et c'est précisé-
ment pour les résoudre que ces observa-
tions multiples et mises en commun offrent
d'incontestables avantages.
C'est ainsi qu'en France un certain nom-
bre d'espèces, plus ou moins répandues
dans les départements de l'Ouest, devien-
nent de plus en plus rares à mesure qu'on
s'avance vers l'Est. Lorsqu'on y rencontre,
et le plus souvent par localités espacées et
restreintes, ces plantes plus particulière-
ment océaniennes, il y a lieu de rechercher
leur origine et les lieux d'attache de ces
stations disjointes à leur centre de végéta-
tion.
VAlisma ranuncnloïdes L., commune
dans toute la région occidentale de la
France et en Sologne, ne se retrouve plus
en deçà de la Loire, dans les départements
de l'Est, et au sud de Lyon, que dans de
rares localités. Il a été découvert dans le
département de Saône-et- Loire, à quelques
années de distance, par deux botanistes zé-
lés et bons observateurs, qui l'un et l'autre
se sont empressés d'adhérer à V Association
française de botanique. M. Ch. Quincy,
6o
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
actuellement secrétaire de la rédaction du
Courrici- de Saône-et-Loire à Chalon-sur-
Saône, et bien connu par ses études sur
la Flore adventice du Creusât, l'avait re-
cueilli pour la première fois le 2 5 août
1886, aux environs de Montchanin, le long
du canal du Centre, près des ports où Von
remise les bateaux rides. Bull. soc. se.
nat. deS-et-L. 1886 p. 22). Au mois d'août
de cette année, 1897, M. E. Château, ins-
tituteur à Bourg-le-Comte, le récoltait abon-
damment sur le territoire de sa commune,
aux bords du canal de Roanne à Digoin.
Si nous rapprochons cette localité de celles
qu'a citées A. Boreau (FI. cent, de la Fr.
3e éd. 11 p. 596), dans les départements
voisins, de l'Allier. Dompierre. Villeneuve.
etc. et de la Nièvre Dorne, etc.), nous
voyons qu'elles sontrelieestrèsdirectement
entre elles par les canaux et les affluents
de la Loire, l'Allier, la Bèbre, etc. Il est
donc très probable que l'introduction de
VAlisma ranunculoïdes dans l'Est est due
au transport des graines ou des rejets par
la batellerie, et qu'il n'a été primitivement
dans notre région qu'à l'état d'espèce ad-
ventice indigène. Il suftitdele signaler pour
le retrouver très probablement le long des
canaux ou des mares avoisinantes. Il esta
remarquer que dans tous nos départements
de l'Est, on ne trouve que la var. repens
[Al. repens Cav .
Il semble en être de même de Lindcrnia
gratioloïdes L. Ilysanthes gratioloïdes
Benth . espèce adventice exotique, d'ori-
gine américaine, qui partie de Nantes, où
elle arrive à supplanter le L.pyxidaria L.
Lloyd et Foucaud, Fl.de l'Ouest. qr éd.
(1886. p. 246), a remonte progressive-
ment la Loire, sans que ses étapes succes-
sives aient été suffisamment notées, et a
ete trouvée récemment (icr août 1897),
dans les relaisséesde la Boire, à Decize Niè-
vre; par M. F. Gagnepain, instituteur à
Cercy-la-Tour. également adhérent à
l' Association française de botanique, cher-
cheur intrépide, et par M. A. Legrand,
autre adhèrent de l'Association, auteur de
la Flore du Berry, aux bords de la Loire,
sur les limites delà Nièvre et du Cher.
J'ai signalé, en leur temps Bull. soc.
bot. Fr. XXVIII 1881 p. 2g3, et XXIX
(1882) sess.extr. à Dijon p. XXI V),les par-
ticularités du Juncus tenuisW'WA. qui. d'a-
bord considère comme d'origine améri-
caine, paraît trop répandu dans l'Europe
occidentale pour ne pas y être coté, actuel-
lement comme indigène. En France, il a
été signalé d'abord dans les départements
de l'Ouest, presqu'en même temps qu'en
Belgique et en Irlande. Dans le départe-
mentde Saône-et-Loire, il a été découvert,
et en grande abondance, aux environs de
Mouthiers-en-Bresse 29 juin, 8 juillet 1881)
par M. R. Bigeard. autre adhérent de l'As-
sociation française de botanique ; à Cha-
lon-sur-Saône, par M. Ch. Quiney (5 juil-
let 1S07;, et enfin par moi-même à Mont-
ceau-les-Mines 22 septembre 1895), et à
Dracv, Saint-Loup, près Autun ^3 juillet
1897, où iltendà se répandresur les acco-
tements humides du chemin de fer. M. .L
Paillot l'a également récolté dansleDoubs,
et M. l'abbé Saintot, dans la Marne, mais
il reste actuellement entre ses stations de
l'Ouest et de l'Est de la France une grande
lacune qu'il sera intéressant de combler.
Deux autres plantes océaniennes sont
venues enrichir la florule du département
de Saône-et-Lo;re, où chacune d'elles n'a
été trouvée qu m une seule station du Cha-
rollais par M, Chevalier instituteur à
Grandvaux, a:t jellement a Saint Jean-de-
Trézy; Ranunculus ololeucos Lloyd : étang
de Vaux, près Grandvaux 22 mai 1884 .
identique aux spécimens de Fontaine-
bleau auxquels il a été comparé ; répandu
dans l'Ouest, rare dans le centre de la
France où les stations du département du
Cher sont les plus rapprochées de la nôtre,
et qui ne semble pas avoir été constate ail-
leurs sur la rive droite delà Loire. Il en est
exactement de même d'Arenaria montana
L.. espèce connue du Portugal au Finis-
ère, et trouvée sur les coteaux et les lan-
des des environs de Grandvaux 2? juin
1884^. La présence sporadique de ces es-
pèces, en dehors de leur aire géographique
habituelle, constitue un phénomène de dis-
persion d'autant plus intéressant que ces
localités du département de Saône-et-Loire
sont encore inédites maigre leur date déjà
ancienne. L'Association française de bota-
nique fournirait aux chercheurs isolés, le
moyen de faire contrôler et connaître de
suite leurs découvertes.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
61
UEuphorbia hibernica L., rencontre
dans la forêt de Marloux,près Chàlon-sur-
Saône, d'où M. Jacquin, pharmacien à
Châlon et secrétaire de la Société des scien-
ces naturelles du département de Saône-
et-Loire, m'en a envoyé de beaux échantil-
lons (i3 mai 1889), a déjà été l'objet d'un
rapport antérieur [Bull. soc. se. nat. S-et-
L. IV (1889) p. 232). Commune dans les
Pyrénées et les montagnes du plateau cen-
tral, rare dans l'Ouest et çà et là dans le
centre, cette Euphorbe, qui manque tota-
lement aux Alpes, au Jura et aux Vosges,
paraît atteindre en France sa limite orien-
tale dans notre département, dans cette
station isolée et très éloignée des localités
les plus rapprochées du Forez, de l'Allier
et de la Nièvre. Il est à remarquer qu'ici
elle croîtenplaine, à une altitude inférieure
à 200™, tandis que dans les montagnes,
Pyrénées, Auvergne, etc., elle atteint faci-
lement 1600 mètres.
Je rappellerai encore que dans le dépar-
tement de Saône-et-Loire, le Conopodium
denudatum Koch, qui est également consi-
déré comme une espèce océanienne, est
très rare (Dr Carion. Cat. pi. vase. S.-et-L.
( 1 86 1) p. 49, et que, si sa présence sur les
montagnes du Charollais s'explique par la
proximité du Forez où il est commun, il
faut franchir tout le département pour en
retrouver une toute petite station de quelques
mètres carrés, où il se maintient depuis
longtemps, grâce à la nature du terraingra-
nitique,- comme espèce silicicole exclusive,
à laquelle les collines calcaires de la Côte-
d'Or et de Saône-et-Loire opposent une
barrière infranchissable. En sol calcaire, au
contraire, la Busserole, Arctostaphyllos
officinalis Wimm, plante alpine dont les
stations les plus rapprochées sont le Mont-
Salève et le Reculet, et qui a été également
retrouvée dans une localité unique de la
Côte-d'Or, à Recey, forme sur le coteau
d'Etaule, près Givry (arrondissement de
Chalon-sur-Saône), et à une altitude de
35o m. environ, une petite colonie com-
posée de plusieurs pieds garnissant un es-
pace de dix à douze mètres carrés, où il
fleurit et fructifie chaque année, et dont je
l'ai reçu en beaux exemplaires. (A. Jacquin,
Ier mai 1891.)
Dans le Haut-Morvan, à Saint-Brisson,
Nièvre), le Vaccinium vitis idœa L. a été
rencontré, dans un bois, à 600 m. d'alti-
tude, par M. l'abbé Garnier, deNevers, au
mois d'août 1881 ; habitat unique dans le
Morvan, d'une superficie de quinze mètres
carrés seulement, éloigné de plus de cent
kilomètres de ses stations habituelles, Fo-
rez, Vosges, etc. L'origine sporadique de
ces Ericacées à baies comestibles me paraît
due vraisemblablement au transport des
graines par les oiseaux, aidé par certaines
conditions favorables et qu'il y aurait lieu
de préciser, telles que migrations des oiseaux
nature du sol, etc.
On ne peut en dire autant deVAllosorus
crispus Bernh. dont un seul pied a été
trouvé également par M. l'abbé Garnier,
au mois d'août 1881, dans une fissure de
rocher granitique entre Alignv-en-Morvan
et Saint-Brisson (Nièvre), vers 65o m. d'al-
titude. Il y aurait à rechercher cette jolie
fougère ailleurs dans le Haut-Morvan, qui
en relie ainsi les stations Vosgiennes avec
celles du Mont Pilât et des Cévennes.
Il serait facile de multiplier ces exemples
de dispersion irrégulière ou de véritable
disjonction dans la distribution géographi-
que des espèces, dont il sera très intéres-
sant de rechercher les causes, et sur les-
quelles nous proposons d'ouvrir une en-
quête comme l'a fait M. Géneau de Lamar-
lière (Feuille des j. nat. n° du ier juillet
1897), pour quelques autres plantes. C'est
à compléter ainsi dans ses détails la géo-
graphie botanique de notre pays que nous
convions les adhérents de Y Association
française de botanique, dont tous les ren-
seignements, concentrés entre les mains de
M. H. Léveillé, seront utilisés et publiés,
soit en particulier, soit dans un travail d'en-
semble confié aux membres d'un comité de
publication à élire plus tard.
Et pour préciser les recherches, et pour
guider les bonnes volontés, il sera bon, en
dehors des hasards heureux des excursions,
de mettre plus spécialement à l'étude, cha-
que année, quelques genres ou quelques
espèces aux formes critiques et litigieuses.
Legenre Orchis, proposé par M. Léveillé,
pourrait occuperlesherborisations du prin-
temps de 1898, surtout en ce qui concerne
les formes hybrides, si minutieusement
étudiées déjà par MM. Timbal-Lagrave,
62
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Camus, Rouy. etc. Et je saisirai celle occa-
sion de faire amende honorable d'une an-
ne erreurcommise à propos de VOrchis
alata Fleury. Dans une note insérée au
Bulletin de la Société botanique de France.
XXVIII ii 891) p. 3o;, je mettais en doute
l'origine hybride de cette Orchidée et je
concluais à sa légitimité spécifique. Mieux
informé aujourd'hui et sur l'origine des
hybrides et sur les particularités biologi-
ques de celui-ci en particulier, je n'hésite
plus à le reconnaître comme un bâtard, X
Orchis morioXlaxi/lora, peut être même
un bâtard héréditaire. Mais les singulari-
tés que j'ai signalées dans sa dispersion
géographique n'en persistent pas moins et
demandent à être élucidées par de nouvel-
les observations très précises auxquelles
sont conviés tous nos collègues.
La section Jacea du grand genre Cen-
taurea renferme des formes automnales
multiples dont l'étude pourrait succéder à
celle des Orchis, d'autant plus que la lec-
ture du récent travail de M. H. Léveillé,
Essai sur les Centaurea du Maine in Bull,
soc. se. nat. Ouest de la France, VII 1 897
p. 273 , prouve que la conception desespè-
ces admises par lui, d'après ses observa-
dans l'Ouest de la France, ne concordent
exactement ni avec celles de l'Est ni avec
celles du Midi.
Ces propositions de la première heure
sont du reste sujettes à modification, et
simplement soumises à la discussion et à
l'approbation des membres de V Association
française de botanique, auxquels il appar-
tient d'en substituer de meilleures !
Les considérations précédentes peuvent
s'appliquer a la flore cryptogamique, qui,
moins connue, réserve encore bien des de-
couvertes à faire. La géographie mycolo-
gique, par exemple, sur laquelle cependant
E. P. Fries a depuis longtemps appelé
l'attention (Note surladistribution gc'ogra-
phique des champignons, 1857, trad. par M.
Nylander dans les A nn. des se. nat. 1 858),
et malgré les travaux provoqués depuis
quelques années par la Société mycolo-
gique de France, est presque toute à faire,
et la plupart de nos départements sont en-
core inexplorés. Dans le Catalogue raisonne
des champignons des environs d'Autun,
1891, le regretté capitaine Lucand et moi
avons signalé à propos d'espèces peu com-
munes, Mycena crocata Schrad), Maras-
mius alliaceus [Jacq. . Cortinarius topha-
ceus Fr.. Xaucoria badipes Fr.. Psathyra
bi/rons Berkl., Hydnum amicum Quélet,
etc., les rapports entre la végétation fongi-
que des Vosges et celle du Morvan. Depuis
cette époque, près de deux cents espèces
sont venuess'ajouterà noslistes, en grande
partie récoltées par M. l'abbé Flageolet,
curé de Rigny-sur-Arroux, M. R. Bigeard,
instituteur à Mouthier-en-Bresse. qui, tout
récemment encore, signalait une espècefort
rare, dans les bois calcaires de Jully-les-
Buxy, le 17 octobre 1897 {Bull.soc.se. nat.
S-et-L. 23e année 1897 p. 1 5g . J'aitrouvé
moi-même, entre autres espèces curieuses,
LepiotahelveolaBresad, le 21 octobre 189?',
a Saint-Emiland,prèsAutun.dansuneplan.
tation de vignesaméricainesédiriéepar mon
excellent ami Ch. Ozanon acquis aussi des
la première heure à l'Association française
de botanique, et, comme les bois venus eux
du Midi, il est probable que les spores de
celte espèce, considérée jusqu'ici comme
méridionale, ont été apportés avec les sar-
ments.
On voit tout l'intérêt que ces observa-
lions inédites ou éparses dans une quantité
de publications locales gagneraient à être
réunies et mieux connues. Je recomman-
derai, en terminant, aux collectionneurs,
surtout aux novices, d'apporter à leurs no-
tes la précision dans les détails, date de la
récolte, nature du sol, altitude, exposition,
et précision qui fait trop souvent défaut, etc.,
sans laquelle il ne peut y avoir d'étude
utile et fructueuse.
Dr X. Gillot
Révision des formes françaises
de l'Epilobium tetragonum.
Ait I NDICI V. X FORMES DES EpiLOBES FRANÇAIS.
L'année pluvieuse 1897, qui vient de s'écou-
ler, nous a permis de faire sur les formes de
VE. tetragonum des observations si nom-
breuses, si intéressantes et si décisives que
nous nous voyons, avant d'étudier les formes
du Professeur Haussknecht, contraint de re-
manier la partie de notre travail concernant
VE. tetragonum.
Nous avons, on s'en souvient, divisé l'espèec
linnéenne en 4 sous-espèces: E.Gilloti Lévl.,
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
63
E. Parmentieri Lévl., E. Lamyi Schultz^
E. Tourneforti Michalet.
Les modifications que nous avons à appor-
ter ne concernent d'ailleurs que les deux pre-
mières sous-espèces que nous allons pouvoir
délimiter rigoureusement en même temps
que les faits observés, justifiant notre con-
ception précédente relative à Vobscurum
Schreb, détruisent complètement cette pré-
tendue espèce formée des formes les plus
hétérogènes.
L'E. obscurum Schreb. comprend en effet
(ap. Haussknecht) tous les Epilobes du groupe
tetragonum munis de stolons, qu'ils soient
dressés [E virgatum Fries et virgatum auct.
mult.) ou qu'ils soient décombants, couchés,
rampants, radicants, voire même palustri-
formes. Or, cette année, nous avons vu VE.
tetragonum type et VE. Parmentieri munis
de stolons allongés et feuilles de telle sorte
qu'il est absolument impossible de séparer E.
adnatum Gris. ap. Hausskn. de E. obscu-
rum Schreb. et que la clef donnée par le Pro-
fesseur deWeimar (Monographie p. 3G.) con-
duit à une détermination erronée. En outre
de distingués phytographes auxquels nous
avons fait voir nos échantillons, sans être
spécialistes pour les Epilobes, un rosiériste
en renom, entre autres, se refusentà voir dans
E. tetragonum L. (E. adnatum Gris.), à sto-
lons rempants, la même sous-espèce que notre
Gilloti. (E. obscurum p. p.) sa forme lucidum
y comprise.
Dès lors nous avons à exclure de E. Gilloti,
VE. tetragonum type (adnatum Gris) à stolons
rempants à tige dressée et à feuilles adnées
que nous appellions virgatum Fries et dont
nous faisions une simple variété de notre
Gilloti.
En outre VE. virgatum Fries non auct.
est si peu clair que Haussknecht le réunit sans
le distinguer, mais à tort, d'après ce qui pré-
cède, à Vobscurum Schreb. Quant aux autres
virgatum Lamark, Reichenbach, Sprengel,
Grenier et Godron ce sont des formes qui
rentrent dans notre E. Gilloti. Il importe
donc de préciser par un nom nouveau la
forme de VE. tetragonum type à stolons
allongés, qu'elle soit accidentelle ou non.
Par ailleurs notre E. Parmentieri, présen-
tant dans les années pluvieuses et humides
les stolons du Gilloti, ne correspond plus à
notre diagnose ; ajoutons que le caractère des
feuilles très étroites décroissant graduelle-
ment de la base au sommet, exact pour cer-
taines localités, ne se maintient pas dans
d'autres, et peut d'ailleurs se confondre avec
certaines formes automnales, tardives. Nous
sommes donc obligés de reporterie nom d'E.
Parmentieri à toutes les formes typiques
d'il, tetragonum à stolons allongés.
D'où la classification suivante pour les for-
mes de VE. tetragonum.
E. tetragonum L.
var. E. Parmentieri Lévl
I
S.-esp. E. Gilloti. E. Lamyi. E. Tourneforti.
var. lucidum Lévl.
E. Parmentieri. — Tige simple ou ra-
meuse, dressée ; feuilles adnées ; souche émet-
tant des stolons rampants. Dérive directement
du type.
E. Gilloti. — Tige simple ou rameuse, or-
dinairement décombante, redressée, à feuilles
souvent luisantes, obscurément dentées, pétio-
lées ou atténuées en pétiole, non adnées (au
moins celles des rameaux) ; translucides et
d'un aspect légèrement huileux après dessicca-
tion.
Var lucidum Lévl. — Tige glabre, couchée,
rampante, radicante, par/ois palustriforme,
à fleurs souvent d'un blanc rosé ; stolons
nombreux, allongés ; feuilles très luisantes
sur le vif.
E. Lamyi. Sch. — Plante d'un vert glau-
que, dressée ; tige munie de lignes de poils, et
non de lignes glabres, souvent rougeâtre ;
feuilles (au moins celles des rameaux) mani-
festement pétiolées.
E. Tourneforti Michal. — Fleurs asse$
grandes ; pétales une fois plus longs que les
sépales.
Ainsi compris, VE. tetragonum nous paraît
divisé en formes suffisamment fixes pour qu'a-
vec un peu de pratique et de coup d'œil
on ne puisse s'y méprendre, malgré les hybri-
des que l'on pourra rencontrer. Ceux-ci ne
peuvent être niés, mais ils ne sont pas aussi
nombreux qu'on veut bien le dire, sont assez
reconnaissables sur le vif et se trouvent tou-
jours en petit nombre et inter parentes.
Remarquons en terminant qu'à l'arrière-
saison VE. tetragonum a sa tige dépourvue de
lignes et les feuilles, au moins les raméales,
atténuées en pétiole ou même visiblement
pétiolées.
Quant à la compressibilité de la tige chez
VE. Gilloti {E. obscurum p. p.) c'est là un
caractère dû à la station de la plante et qui
est si peu constant que nous n'osons pas même
le faire entrer dans la diagnose de notre sous-
espèce.
Le Mans, le 20 octobre 1S97.
Hector Léveillé.
64
ASSOCIATION FRANÇAISE, DE BOTANIQUE
Contributions à la flore de l'Orne
et de l'Eure-et-Loir.
M. le marquis de Cordouë utilisant sa villé-
giature sur les limites de ces deux départe-
ments, nous soumettait récemment les espèces
suivantes intéressantes pour la Flore de Nor-
mandie.
Epilobium neriifolium Lévl. (E . spica-
tum Lamk.)! — Masles : bois de la Galaisière.
Herniaria hirsuta L. — Masles : grande
route de le Ferté-Bernard, près le Petit-Bel-
levue !
Lobelia urens L. Masles : bois de la
Galaisière !
Melissa officinalis L. — Masles: haies
des champs !
Epipactis latifolia Ail. — Masles : abbaye
des Clairets 1
Il a rencontré en outre à la Chesnelière, en
Nogent-le-Rotrou : Lactuca muralis Fries,
Anthyllis vulneraria L., Linaria minor Desf.,
Scrofularia nodosa L., Chondrilla juncea L.,
Inula conyja. DC, Echium vulgare L., Oro-
banche rapum Thuill., Lychnis vespertina
Sibth., Gaieopsis laJanum L., G. tetrahit L.,
Picris hieracioides L., Linaria spuria Mill.,
Chcnopodium Bonus- Henricus L., Malva sil-
vestris L., Lythrum Salicaria L., Dianthus
Armeria L., Stachys silvatica L., Lysimachia
nummularia L., Verbascnm nigrum L. et V.
blattaria L .
Correspondance
LICHENS DU CHILI
Voici le nom des lichens que vous m'avez
adressés :
i . Xanthoria chrysopthalma D C. Apo-
thécies et parties jaunes du thalle K + rouge
sang. Spores biseptées 1 5X8,0. Paraphyses K
violet.
2. Ramalina calicaris Ach. Spores droi-
tes, uniseptés i 5 X 6.
3. Xanthoria parietinas Ach. Spores bisep-
tées 12, 16 X 9 Thalle et apothécies K-f- ro
sang. Paraphyses K -f- violet. A côté se trou-
vent : i» quelques apothécies de Lecanora
angulosa (Ach.) spores simples ; disque
apothécies C -|- jaune. V quelques apothé-
cies de Caloplaca hœmatites (Chaub.) Apo-
thécies rougeâtres, K rouge plus fonce, ci
paraphyses K violettes.
4. Physcia leucomela Duby. Stérile.
Thalle K ; jaune; à côté, Physcia pityrea
stérile et quelques apothécies de Caloplaca
hœmatites comme dans le précédent.
5. Le même que le n" 1 .
6. Petit fragment stérile de Usnea hirta.
E. Fries.
Je viens d'avoir la. bonne fortune de décou-
vrir ici le Buellia minutula Nyland. Espèce
nouvelle pour l'Ouest et le N. -Ouest de la
France.
H. Olivier.
Informations.
a» Notre collègue M. C. E. Porter de Val-
paraiso (Chili), vient de fonder la Revista Chi-
lena de Historia natural. Nos meilleurs vœux
de succès à la nouvelle publication et nos
compliments à son fondateur.
->■ Nous avons reçu des circulaires annon-
çant les divers ouvrages suivants : Révision du
genre Onopordon. par G. Rouy, 23 pages de
texte, grand in-8°, et 25 planches photogra-
phiques i3-i8, prix: i5 francs; Bibliothcca
Botanica; von Prof. Dr Ch. Luerssen et Dr
B. Frank ; Orchidaarum gênera et species ex-
posuit Fritz Kraenzlin ; Icônes plantarum
Galliœ rariorum, Atlas Iconographique des
plantes rares de France et de Corse par G.
Rouy Fasc. I. planches i-5o, prix: i5 francs.
A ce propos, la place dont nous disposons
dans la Revue étant restreinte, nous avertis-
sons dorénavant nos lecteurs, que nous ne
rendrons compte dans la Revue et n'y annon-
cerons que les ouvrages dont au moins un
exemplaire sera adressé à la Bibliothèque des
Sociétés, dont elle est l'organe.
Herbier
L'Herbier de l'Association Française de Bo-
tanique, ou Herbier de France, est dès à pré-
sent fondé.
L' 'Académie internationale de Géographie
botanique, se reservant les Herbiers monogra-
phiques : Onothëracees, Haloragacées, Renon-
culacées, Géranium, et Erodium, ainsi que les
Herbiers des plantes rares du globe et de la
flore de Hong-Kong, veut bien se dessaisir en
faveur de l'Association française de botanique
de toutes les plantes de France qu'elle pos-
sède déjà et en particulier de l'Herbier com-
paratif du Maine qui, venant se fondre dans
l'Herbier de France, lui apportera un précieux
iint.
L'Herbier de France sera classé d'après la
Flore de MM. Rouy et Foucaud, et d'après les
travaux les plus récents des monographes au
fur et à mesure de leur apparition.
On annonce de divers côtés des envois qui
seront reçus avec la plus vive reconnaissance.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Le Mans. — Typ. et Lith. Ed. Monnoyer. — Revues,
Journaux, Ouvrages scientifiques, Catalogues
illustrés. — Galvanoplaties.
LE
MONDE DES PLANTES
irc année (rare1. 8 francs
A LOUER
12 francs
2e année (épuisée). .....
3e année 6 francs
4e année 6 francs
5e année 6 francs
6e année 10 francs
7" année (en cours de publication)
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L'Annonce de Fortune de Mons
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qui se trouve dans le numéro d'aujourd'hui de
notre gazette est bien inte'ressante. Cette maison
s'est acquise une si bonne réputation par le
paiement prompt et discret des
montants gagnés ici et dans les environs que
nous prions tous nos lecteurs de faire attention
à son insertion de ce jour.
A LOUER
12 francs
A LOUER
12 francs
ACADÉMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur: F** Héribaud Jh., Clcrmont-
Ferrand ( l
Secrétaire perpétuel : M. II. Léveillé, Le
Mans (Sarthe).
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Htc-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouy, G. King, Treub, R. A.
Piiii îri'i.
OFFRES & DEMANDES
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nous communiquer leurs offres et demandes
et leurs demandes de renseignements qui se-
ront insérées ici gratuitement chaque mois.
De cette façon il s'établira des relations entre
tous nos Collègues abonnés, amis et lecteurs
qui en retireront, espérons-le, de l'utilité pour
leurs travaux et leurs recherches.
OFFRES & DEMANDES
On céderait, au prix de S francs, rendu franco,
un exemplaire relié de Drude, Géographie
botanique, traduction française, qui a subi
une mutilation à la reliure ; la pagination est
en partie coupée; complet d'ailleurs. S'adres-
ser : J. Arbost, i, rue de Lyon, à Thiers
(Puy-de-Dôme).
M. C. DC, Genève. — Nous avons prévenu
votre désir relativement à la cotisation de 1899,
M. S. E. Lassimonne, 2S, rue des Coute-
liers, à Moulins, achèterait un bon microscope
d'occasion.
M. L. Brevière, à Ambert (Puy-de-Dôme),
désire se procurer, soit au moyen d'achat, soit
par voie d'échange (il offre Muscinées et
Lichens), une petite collection de champi-
gnons composée d'espèces généralement
fréquentes.
M. le chan. D., Beaupont. — Le numéro
donne satisfaction au desideratum exprimé
dans votre lettre.
Nous terminons dans ce numéro plusieurs
articles demeurés en souffrance pour laisser
dans les numéros suivants une plus large place
à nos collègues.
M. Em. PercevaL, — Réponse au sujet du
Daphne Meçereum aux Environs de Paris. —
«Voici les stations certaines pour ma région :
assez abondant sur les coteaux calcaires boisés
entre Port-Villez et Jenfosse près Vernon :
bois humides et ravins de Port-Villez ; Parc
de Grumesnil, près Ecos. » M. Toussaint.
M. Fed. Trémols, Barcelone. — Thocné
votre cotisation. Merci.
AVIS
Nous ferons recouvrer par la poste
dans la première quinzaine de ce mois
les cotisations des membres de l' a Asso-
ciation française de botanique » qui ne
nous les ont pas encore adressées et
celles des nouveaux membres de 1' « Aca.
demie internationale de Géographie
botanique ». Il sera ajouté 0 fr. 50 pour
les frais de recouvrements.
Le Secrétaire-Trésorier.
UN AN
10 fr.
ABONNEMENTS :
France
Étranger, Colonies...
Le Numéro : 1 Franc.
Les Abonnements parient du i" Octobre ou du
i" Janvier de chaquej année.
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Jacques Lechevauer, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
Frère M E R 1 13 A. TU D JOSEPH
CAUMEI Iean-Bapti
,/<•»>■ rfc l'Académie internationale •!• Géographie Botanique pour r8g&
Né a Pradayrols, commune de Boisseï .Cantal), le 4 avril 1S41
1 .' i 10NNA I I IN I -FERRAND
LAURÉAT DE 1. 1N^ riTI
I lu I>E LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANI I itMIE DE CLERMONT, DE II 501 IËTI NATIO
I ATIQUES ET SCIENCI ' ■ I, ETC .
HEUBRE BE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANII
7e Année (2e Série).
N° 99
i«r Février 1898
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie "Botanique
Etat de l'Académie au lei Février 1898
Directeur
T. H. Frère HÉRIBAUD Joseph
Secrétaire perpétuel
M. Hector LÉVEILLÉ
Secrétaire adjoint
M. A. ACLOQUE, Associé libre
Trésorier
M. Charles LE GENDRE
Membres d'honneur
MM.
Georges Rouy, (Asnières) Seine, France.
Georges King, ^hibpur), Indes.
Treub, (Buitenzorg), Java.
R. A. Philippi (Santiago), Chili.
Membres titulaires
MM.
Hector Léveillé, (Le Mans), France.
E. Gonod d'Artemare, (Ussel), Corrèze,
France.
J. A. Henriques, (Coïmbre), Portugal.
He'ribaud Joseph (frère), (Clermont-Ferrandi,
France.
Baron Ed. Hisinger, (Karis), Finlande,
Russie.
Ch. Le Gendre, (Limoges), France.
Ed. Marçais (abbé), (Toulouse), France.
Ferd. Renauld, (Vesoul), France.
Cas. deCandolle, (Genève), Suisse.
William Trelease, (St-Louis), Etats-Unis.
Théodore de Heldreich, (Athènes), Grèce.
Fed. Philippi, (Santiago), Chili.
Membres correspondants
MM.
J. Christian Bay, (Des Moines), lowa, Etats-
Unis.
A. S. Hitchcock, (Manhattan), Kansas,
Etats-Unis.
Johann Lange, (Copenhague), Danemark.
H. L. de Vilmorin, (Paris), France.
Associés libres
MM.
O. Debeaux, Toulouse,
A. Acloque, Paris.
Ern. Olivier, Moulins.
Ambroise Gentil, Le Mans.
G. Beck, Vienne (Autriche).
Edward L. Greene, Washington.
Fr. Kamienski, Odessa.
J. de Rusunan.
Georges Radde, Tiiîis.
Emile Balle, Vire.
Clos, Toulouse.
Ivanitzky, Kadnikow, (Russie).
H. Marcailhou d'Aymeric, Ax-les-Thermes.
Louis Giraudias, Poitiers.
L. H. Pammel, Ames (lowa).
Xavier Gillot, Autun.
Otto Kuntze, San Remo.
Eug. Niel, Rouen.
L. Corbière, Cherbourg.
Luc. Daniel, Rennes.
Frédéric Trémols, Barcelone.
Jules Foucaud, Rochefort.
I. Dorfler, Vienne (Autriche).
R. P. Sodiro, Quito.
Carlos E. Porter, Valparaiso.
H. Olivier, Bazoches-en-Houlme (Orne).
Paul Parmentier, Baume-les-Dames.
Marius Capoduro, Six-Fours, (V
R. P. J. C. Carrier, Montréal.
Alb. Gérard, Rethel (Ardennes).
Drake del Castillo, Paris.
Comte de Boissieu, Paris.
Arbost, Thiers (Puy-de-Dôme).
Abbé Lemée, Foulletourte (Sarthe).
Abbé Letacq, Alençon.
Bocquillon-Limousin, Paris.
Mar. Vergara, Madrid.
R. P. Bodinier, Kouy-Tchéou.
Abbé Mailho, St-Girons (Ariège).
Ménezes, Funchal.
Abbé Bach, Gourdon (Lot).
Boudier, Montmorency.
Lloyd, Cincinnati.
R. P. Gave, Contaminé-sur-Arve (Haute-
Savoie).
Sénart, Paris.
L. Bureau, Paris.
Aug. Chevalier, Lille.
LE M ON DT. DES PLANTES
R. Maire. Dijon.
Westerlund, Lidkôping, (Suc
R. P. Pâque, Namur (Belgique .
L. Bazot, Dijon.
Ch. Bessey, Lincoln (Nebraska).
Arm. Faure, Clermont-Ferrand.
Membres auxiliaires
MM.
F. Lande, Autheuil (Orne).
Lecointe, Evreux.
Robert, Verdun.
Respaud, Fitou (Aude .
Vendrely, Champagney (Haute-Saône).
Henri Guilhot, St-Jean-du-Falga (Ariège).
Jean Neyraut, Bordeaux.
Louis Déan, Le Mans.
(Abbé) J. Grelet, Les Fosses (Deux-Sèvres).
(Abbé) Etoc, Neuilly-sur-Seine.
V. Payot, Chamonix.
Dr J. de Los Santos, Paris.
A. Feret, Manneville-sur-Risle (Eure).
(Abbé) V. Richard, Vibraye (Sarthe).
(Abbé) E. Goulard, Bergerac (Dordognej.
Bonnaymé, Belt'ort.
Carette, Paris.
Durand, Montpellier.
Deschamps, Antibes.
(Abbé) Dupuy, Bordeaux.
^bbé) Menu. Andouillé [MayenneJ.
R.P. Vaniot, Le Mans.
Galle, Nancy.
Corroy, Toulouse.
Dr Lebœuf, Cahors (Lot).
M.idiot. Jussey (Haute-Saône).
Pajot, St-Jean-dc-s-Monts (Vendée).
Rommé, Sougé-le-Ganelon (Sarthe).
Sirot, Chandernagor [Inde-Franç. .
Soulié. St-Genicz (Aveyron).
Guirimand, Grenoble.
Serres, Dax (Landes).
Abbé Nourry. Mayenne,
i rd, Grabe) (Hérault).
Bataille-Bertrand, Alger.
Joseph Daniel, Chemeré (Mayenne).
Moog, Paris.
Bernichan, La Hourre (Gers).
(Abbé) Guignon, Yelaines-sur-Seine iSeinc-
et- Marne).
Laborie, Auterive, (Gers .
Monguillon, Ste-Sabine (Sarthe).
Marty, Lanta (Haute-Garonne).
1 H Ferrua, Bruxelles.
Cadix, Charleville (Ardennes).
Contet, Laos (Cochinchinei.
Ragot, Le Mans (Sarthe).
Abbé Leveau, Livet (Sarthe).
Pardécision, en date du i" janvier iSoS,
MM. Westerlund Je Lidkôping, (Suède)
H. P. Paque, de Namur (Belgique). L. Bazot,
de Dijon (F'rance), Ch. E. Bessey, professeur à
l'Université de Nebra l i, Lincoln lEtats-
l'nisi. Arm. Faure, de Clermont-Ferrand.
sont nommés Associés libres de l'Académie.
Le Directeur.
I . HÉRIBAUD Jll.
Par décision du 6 janvier 1898, M. Em. Des-
champs, Membre Auxiliaire de l'Académie,
est nommé Explorateur de l'Académie durant
l.i durée de son voyage en Extrême-Orient.
Le' Directeur,
Y . Hi:Rip.Aur> Jh.
MM. de I1i:i.dreich, Œhlf.rt, Letellier,
Rousseau, Ch. Chédeau remercient l'Acadé-
mie de leur promotion ou nomination dans
la Médaille Scientifique,
M. l'abbé Richard remercie de sa nomina-
tion en qualité de Membre auxiliaire.
M. Emile Deschamps, explorateur de l'Aca-
démie, devant se rendre, aux lins d'études
scientifiques, en Extrême-Orient, aux Indes
anglaises, aux Laquedives. Maldives, etc., se
met à la disposition des naturalistes et des col-
lectionneurs qui désireraient lui demander des
collections d'histoire naturelle, botanique,
zoologie, minéralogie, lesquelles, de quelque
importance qu'elles soient, seront envoyées
au fur et a. mesure, au cours de route. Ecrire à
M. Emile Deschamps, i5, route de St-Ger-
main, Houilles, (Seine-et-Oise) ou à la Direc-
tion du Monde des Plantes.
Séance du 10 Janvier
Présidence de M. II. 1, éveille, secrétaire
perpétuel.
L'ordre du jour portait : r Dépouillement
de la correspondance ; 2° Contributions à la
Flore delà Sarthe: 3° LesCentaureade l'Ouest
de la France par M. H. I. éveillé; 40 Les
Formes du Ranuneulus Flammula L. d'après
l'herbier de l'Académie.
Cet ordre du jour a rempli les deux heures
de séance. Lecture a été donnée d'une lettre
de M. Casimir de Candolle, remerciant pour
sa nomination comme Académicien titulaire ;
on a lu en outre une courte note de M.
E. Gonod d'Artemare, relative à VHieracium
Lainyi et aux formes affines.
LE MONDE DES PLANTES
67
En réponse à une circulaire émanant d'un
Comité formé en Australie pour élever un
monument à l'illustre von Mueller et perpé-
tuer en outre son souvenir par une fondation
utile, l'Académie, se souvenant que von
Mueller lui a généreusement naguère versé
une somme de 450 francs et adressé de nom-
breuses plantes rares pour son herbier ainsi
que des ouvrages pour sa Bibliothèque, a
décidé dans cette séance d'adresser au Tréso-
rier du Comité exécutif M. C. R. Blackett
Collège of Pharmacy, Swanston Street, à
Melbourne, une modeste, mais chaleureuse
souscription.
La séance a été levée à 10 h. 1/2. La pro-
chaine séance aura lieu le lundi 7 février à
8 h. 1/2 du soir.
ESSAI
sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires
PAR
Marius CAPODURO
Membre de l'Académie internationale de Géographie
Botanique
et de l'Association pour la protection des Plantes
(Suite)
Bourragi, Bourragi fer.
Bourrache, Buglosse, Vipérine.
Borago, Anchusa, Echium
En provençal lou bourragi, c'est la bourra-
che, plante très commune dans nos régions
méridionales et dont nul n'ignore les proprié-
tés béchiques et sudorifiques par excellence.
Le bourragi fer, c'est la buglosse (An-
chusa ilalica et A. officinalis) probablement
parce que la plante ressemble beaucoup à la
bourrache véritable et que les fleurs en sont
des succédanés.
Dans quelques localités du Var, le nom de
bourragi fer est encore donné à une borra-
ginée sans usage et des plus communes : l'herbe
àla vipère (Echium vulgare). M. Garcin, dans
son « Dictionnaire provençal-français » donne
le nom de bourrigaï fer à V Anchusa ilalica.
Nous ne voyons dans ce terme qu'une altéra-
tion de bourragi.
Bouton d'argent, d'or
Différentes plantes énumérées ci-dessous.
Plusieurs plantes portent ces noms en rai-
son de la belle couleur blanc d'argent ou
jaune d'or de leurs fleurs.
Dans le Gard on donne surtout le nom de
bouton d'argent à VAchiUca plarmica, tan-
dis que dans bon nombre de régions c'est
plutôt à la matricaire inodore ou à la camo-
mille des champs que ce nom s'applique.
Ailleurs le bouton d'or, c'est généralement
la renoncule acre ou la ficaire. Dans les
Bouches-du-Rhône, ce terme désigne plus
particulièrement la renoncule rampante. Selon
M. Garcin, la plante connue sous le nom de
bouton d'or ne serait autre que la tanaisie.
Enfin dans les environs d'Hyères et de Tou-
lon YHelychrisum sloechas qui croit aussi bien
dans les bois calcaires que dans les collines
siliceuses du littoral est connue des habi.
tants sous la dénomination de bouton d'or.
Cabaret
Cabaret, rondelle, oreillette, oreille d'homme,
nard sauvage.
(Asarum Europaeum L.)
L'étymologie scientifique de Asarum vient de
A privatif et du grec caipoi j'orne; je n'orne pas,
fleur sans éclat. Cette signification s'explique
par ce fait que les anciens n'employaient point
l'asarum dans leurs guirlandes ou couronnes
de fleurs les jours de fête.
En patois, cette plante est appelée cabaret,
probablement parce qu'autrefois la racine était
prise en infusion comme vomitif par ceux qui
s'étaient attardés au cabaret et y avaient trop
bu.
Cabassudo.
Centaurée des collines.
Cenlaurea collina L .
Cabassudo doit être un dérivatif de ca-
besso qui signifie en provençal caboche,
tête, mémoire, au figuré, et au sens propre .-
sorte de clou dont la tête est grosse et en
pointe de diamant et qui sert à garnir les se-
melles de forts souliers. Le mot français cabo-
che équivaut en italien à capochia, de capo,
petite tête, et du latin caput, tête. Dans cha-
cun de ces termes : cabassudo, caboche, ca-
pocchia, caput, on retrouve le même radical
cabo ou capo, signifiant tête. Il est fait allu-
sion, sans nul doute, à l'involucre assez volu-
mineux et dur de cette centaurée que l'on
a comparé, non sans raison, à une tête de
caboche..
Cano, Canetto.
Grand roseau, Canne de Provence, Roseau à
balais.
(Arwndo donax L. Phragmiles communis Trin.)
Le grand roseau ou roseau à quenouilles
est appelé en patois cano ; et canetto, ca-
neou n'en sont que des diminutifs ; ces der-
niers noms désignent le Phragmites communis
qui ressemble assez au roseau à quenouilles
(Arundo donax) sans en avoir toutefois les di.
mensions. Il abonde dans les lieux humides
et les marécages.
08
LE MONDE DES PLANTES
Caoucotripo
Chardon étoile.
{Centaurea calcitrapa L.)
En fronçais on dirait calcitrappe ou chausse-
trappe; mot hybride forme du latin cals, talon
et du celtique trapp, pii
i En terme d'art militaire, la chausse-trappe
était une sorte d'arme défensive composée de
quatre pointes réunies à un centre commun ;
l'usage de cette arme a complètement disparu ;
elle était employée comme obstacle, on en
parsemait les avenues des retranchements, les
passages par lesquels l'ennemi pouvait arri-
ver; on en répandait sur les brèches, les défi-
lés et les gués des rivières. »
Le caoucotripo. scientifiquement C<
itrapa et vulgairement chardon étoile
n'est pas sans analogie, quant à l'involucre
de la fleur et les épines rigides dont sont mu-
nies quelques-unes de ses bractées, avec la
chausse-trappe d'autrefois. D'où son nom.
Caoussido.
Chardon hémorroïdal.
irsium arvense).
La caoussido ou encore cardoun deïs
aïs. plante très vivaceet très difficile à exter-
miner, pullule dans les vignes et les moissons
pendant tout l'été : c'est l'herbe de prédilec-
tion des ânes. Sa rapide extension cause assez
de dommages. Quand on essaie de l'arracher
à la main, les nombreuses et petites épines
dont la plante est recouverte occasionnent un
grand nombre de piqûres qui, pour bénignes
qu'elles soient, n'en sont pas moins doulou-
reuses.
Le provençal caoussigar est synonyme de
blesser légèrement. Dès lors, on s'expliquera
facilement la signification de caoussido.
Cardoun
Plusieurs synanthérées.
On a compris sous la dénomination géné-
rale de cardoun un certain nombre de plantes
■synanthérées non seulement du genre char-
don mais encore de la sous-famille des cyna-
rocéphales à feuilles garnies d'épines ou de
piquants.
On donne le nom de cardouneto dans le
Languedoc, au Gynara cardunculus, espèce
cultivée et comestible ; celui de cardounil
irons de Toulouse! au Cirsium acnuh :
celui de cardousso (Languedoc) au Scolymus
panir.us; ceux de cardousso. chardouço.
cardarineto au Carlina acanthifolia dont la
Heur desséchée sert d'hygromètre ; elle se
ferme sous l'influence de la sécheresse, se
rouvre sous celle de l'humidité.
■ Une remarque a faire à propos de ces diffé-
rents noms, c'est que l'on retrouve toujours
le même radical celtique car, signifiant
pointe.
Cebouïado
Muscari à toupet
[Miisrnri comosum L.)
Une liliacée à fleurs bleues, très commune
dans les champs du midi, au printemps : le
Muscari à toupet, généralement appelé ce-
bouïado ou cebouïoun. porte encore les noms
de ciboulado. couguou. pénitents blurs,
barralets gros. Le bulbe en est assez volu-
mineux et entouré de nombreux bulbilles dont
l'ensemble affecte la forme d'un oignon iceboi
presque à s'y méprendre, bien que le bulbe de
l'oignon soit dépourvu de bulbilles. D'où la
dénomination de cebouïado dont la termi-
naison iado nous parait avoir un sens péjo-
ratif équivalant à mauvaise cebo ou cebo
fero. D'ailleurs c'est quelquefois sous ce der-
nier vocable que l'on désigne encore le Mus-
cari a toupet.
Gourrajolo, Courreïolo.
Petit liseron, vrillet, clochette.
. (Concolvulus arvemis. )
Le mot provençal courrajolo dérive de
courrejo ou courreïo, qui signifie courroie
et dont il est un diminutif. La courreïolo est
donc une petite courroie. Tel est le nom qui
sert à désigner le liseron des champs, espèce
ubiquiste, très vivace. Ce nom lui vient sans
doute de ce que ses tiges frêles, rampant sur
la terre, ressemblent à autant de petites la-
nières ou lacets de cuir, en provençal cour-
rejoun.
Ces différents termes courrajolo. cour-
reïo, courrejoun, appartiennent à la même
famille ; le radical courr cuir, du latin COrium
demeurant le même dans chacun d'eux.
Coutelas, coutello, coutèou.
Flambe d'eau, iris des marais, iris jaune,
glaïeul des champs.
[[ris pst udacorus L., Gladiolus segetum Gawl.
Autant de noms provençaux dont l'équiva-
lent français est couteau.
On appelle coutelas l'Iris pseudacorus et
en général bon nombre d'iris dont les feuilles
ensiformes ont été comparées à des coutelas.
Les noms de coutello coutèou ont été
donnés au glaïeul des moissons ((lladiolus
|ui a les feuilles assez semblables à
celles de l'iris, bien que le limbe ait partout
la même épaisseur et que les bords en soient
beaucoup moins tranchants.
Max. us CAPODURO.
LE MONDE DES PLANTES
Les Renonculacées, Géraniacèes et Halo-
ragacées de Madère
Nous devons à l'obligeance de notre Collè-
gue M. C. A. Menezes, de Madère, les échan-
tillons suivants dont la simple liste, en atten-
dant que nous en poursuivions l'étude, ne sera
pas dépourvue d'intérêt.
Ranunculus repens L. Curral dos Romei-
ros. — CCC.
Ranunculus grandifolius Lour. var. minor.
Love. Pico de Ariciro. — RRR.
Ranunculus grandifolius var. major. Lowe.
Ribeiro Frio. — RR.
Ranunculus acer L. Pico do Infanta. — R.
parviflorus L. var. aculilobus
Dur. Fontaine de Ribeiro Frio. — R.
Ranunculus muricatus L. Casa Branca. — C.
— Sardous Crantz, s.-esp. trilobus
Desf. Neves. — RR.
Géranium dissection L. Monte; Moinhos.
— C.
Géranium rotundifolium L. Moinhos. — CC.
— molle L. Ribeiro Frio. — R.
— lucidum L. Rabaçal. — RR.
— Robertianum L.(purpureum'V\\\.).
Curral dos Romeiros, Moinhos ; Ribeiro Frio.
— CCC.
Géranium anemonaefolium L'Hérit. Ribeiro
Frio. — CC.
Erodium cicutarium L'Hérit. Ribeiro das
Calles. — RR.
Erodium moschatum L'Hérit. Moinhos. —
CCC.
Erodium Botrys Bertol. Moinhos. — CCC.
— malacoides Willd. Gorgucho. (Sans
indication de fréquence).
Erodium Chium Willd. Porto-Santo: Cam-
po de Baixo. — C.
Callitriche verna L. Choupana. — CC.
H. L.
Une nouvelle conception de la greffe
La greffe est un de ces sujets rebattus sur
lesquels au premier abord on croirait que
tout a été expérimenté, que tout a été dit.
Avec les Anciens, l'imagination s'était donné
libre carrière. Ils avaient vu dans la greffe le
moyen de changer radicalement la nature des
espèces, à tel point qu'ils prétendaient obtenir
des grappes pleines d'huile par la greffe de la
vigne sur l'olivier(i).
A la suite d'essais négatifs montrant le peu
de fondement de ces greffes si merveilleuses,
les Modernes sont tombés dans l'exagération
-(i)Cf. Pline, Histoire naturelle, Livre XXVII.
contraire. Nos traités de botanique les plus
en vogue considèrent la greffe comme « une
association par juxtaposition où chaque végétal
conserve intégralement tousses caractères (i).
La science allemande était plus affirmative
encore. Weismann, le fameux auteur de la
théorie des déterminants, nie l'influence du
soma sur les éléments reproducteurs (2). Voch-
ting traitait de légendes les faits d'influence
que l'on avait constatés jusqu'à ce jour (3).
Et voici que la question parait avoir com-
plètement changé de face. Un savant français,
M. L. Daniel, est arrivé, à la suite d'une série
de patientes recherches, faites à l'aide de pro-
cédés originaux, à démontrer nettement et
d'une façon qui semble irréfutable, que cette
influence existe bien réellement, et que dans
le cas particulier de la greffe comme dans
beaucoup d'autres, on a fait trop bon marché
de l'opinion des Anciens.
Lorsqu'on greffe une plante sur une autre
avec laquelle elle est susceptible de s'unir, il y
a une tendance à réaction mutuelle plus ou
moins accentuée qui se traduit par une modi-
fication des formes ou des qualités des plantes
associées.
Préciser la nature de cette influence, la
diriger ensuite au besoin, c'était un but qui
intéressait tout autant la science pure que la
pratique horticole; c'est à la solution de ces
questions que s'est attaché M. Daniel.
Exposer en détail les procédés qu'il a em-
ployés serait trop long ici ; nous nous conten-
terons de renvoyer le lecteur aux différents
mémoires qu'il a publiés sur le sujet (4).
(1) Van Tieghem, Traité de botanique, Vans, 1891.
(2) Weismann. Essais sur l'hérédité, Paris, 1892.
(3) Vochting, Ueber Transplantation, 1892 et
Mémoire sur la greffe de l'Helianthus annuus et de
l'Helianthus tuberosus, Berlin 1894.
(4) L. Daniel, Création de variétés nouvelles par
la greffe (C. R. de l'Ac. des Sciences, 1894) ; Re-
cherches morphologiques et physiologiques sur la
greffe [Revue générale de Botanique, 1894); Appli-
cation des greffes herbacées [ibid^; Influence du
sujet sur la postérité du greffon (Le Monde des
Plantes i8g5): Recherches sur la greffe des Cru-
cifères (C. R. de l'Ac. des Sciences., 1892) ; Re-
cherches sur la transpiration dans la greffe her-
bacée (C.R. Acad. des Sciences, ^92); Sur la greffe
des parties souterraines des plantes (C. R. de
l'Ac. des Se. 1891). Sur la greffe des plantes en
voie de geimination) (C. R. de l'ass. fr. pour
l'Av. des Se, 1892J ; Greffe de l'aubergine sur la
tomate, Rennes, i8g5; Un nouveau chou fourra-
ger (Rev. gén. de Bot, 1 8g5) ; Greffe des choux
Cabus, Rennes, 1896: Moyen pratique d'obtenir
la graine du chou-Heur, Rennes, 1897 ; Recherches
anatomiques sur les greffes herbacées et ligneuses,
Rennes, 1896 ; Influence du sujet sur le greffon et
hybrides de greffe (l'année biolog. 1895) ; Parasites
et plantes greffées, Paris 1894; Choix des greffons
7°
LE MONDE DES PLANTES
Disons seulement qu'il est arrive à des résul-
tats extrêmement intéressants dont nos lec-
teurs nous sauront gré de les entretenir.
Ces résultats concernent i« l'influence du
sujet sur le greffon ; 20 l'influence du greffon
sur le sujet.
C'est ainsi qu'en greffant diverses solanées
alimentaires (aubergines, piment, tomate) sur
la tomate rouge côtelée il a obtenu à la fois
sur un même greffon :
i° Avec l'aubergine longue violette, des
fruits dont les uns étaient pyriformes, d'autres
ovoïdes, et d'autres arrondis côtelés comme
ceux du sujet, mais ayant conservé la couleur
violette.
2° Avec le piment à fruits coniques, des
fruits coniques et un fruit arrondi côtelé res-
semblant sauf la couleur, entièrement à celui
du sujet. Ce fruit était aussi plus gros que les
autres.
3° Avec la tomate jaune ronde, à fruit petit,
lisse et sphérique, il a obtenu de nombreux
fruits côtelés et aplatis comme ceux du sujet,
concurremment avec des fruits de forme nor-
male. Les fruits des greffons avaient tous
augmenté sensiblement de volume.
En greffant la carotte sauvage sur la carotte
rouge alimentaire; il a obtenu ffes graines
moitié plus grosses.
La conclusion s'impose. Bien qu'on ait sou-
tenu le contraire, l'influence de la grefle peut
se manifester par un changement de forme
dans les fruits concurremment avec le chan-
gement de volume ou de saveur. En un mot,
il y a dans la grefle, à considérer deux
catégories de phénomènes : ceux qui sont
d'ordre physique comme le grossissement du
fruit, et ceux qui sont d'ordre biologique
comme le changement de forme imposée par
le sujet (1).
L'influence du greffon sur le sujet n'est pas
moins évidente. M. Daniel le démontre victo-
rieusement par la greffe des Helianthus (2) et
celles des Crucifères (3).
dans les arbres fruitiers; La chématobic et les
greffes du pommier (Le cidreet le poire : Influence
du sujet sur le greffon et réciproquement (La po-
mologie française, Lyon 1897); La Greffe de la
Pomme de terre, Rennes, [896; La Greffe-mixte
(C. R. de l'Ac. des Se., 1897); Quelques consi-
dérations théoriques sur la greffe, Rennes. [897 :
La greffe des Solanées (sous presse) ; Culture du
poirier en pyramide pleureuse (sous presse), etc.
(1) Voir L. Daniel, Influence du sujet sur le
greffon et réciproquement (La Pomologie française
Lyon, 1897).
(2) L. Daniel. Sur la greffe des Helianthus (C. R.
de l'Ac. des Se. 1897).
(3) L. Daniel, Recherches sur la greffe, des Cru-
cifères, loc. cit.
U Helianthus lœtiflorus. plante vivace à rhi-
zhômes longuement traçants, greffé sur le
grand soleil, plante annuelle, oblige celui-ci à
devenir complètement ligneux et le fait vivre
au-delà du terme habituel de son existence. La
taille du soleil sujet devient presque triple de
la taille normale,
Le même Helianthus hvtiflorus greffé sur le
topinambour, vivace comme lui, mais se tu-
berculisant près de la tige aérienne, en masses
agglomérées, oblige le Topinambour sujet à
former ses tubercules à l'extrémité de rhi-
zomes ayant de un à trois décimètres de lon-
gueur (4).
l'n jeune chou pomme, donnant régulière-
ment sa pomme en avril, est greffé sur un
jeune navet qui devrait se tuberculiser en
octobre-novembre. Le navet se forme seule-
ment au mois d'avril quand le chou greffon
lui-même forme ses réserves.
N'est-ce pas aussi probant que possible et
l'influence directe réciproque du sujet et du
greffon n'est -elle pas bien démontrée ?
Mais ce n'est pas tout, et c'est ici que
M. Daniel est sorti complètement des sentiers
battus. Il a démontré que l'influence ne
s'exerce pas seulement sur le greffon ou le
sujet eux-mêmes, mais encore sur leurs des-
cendants. Nos lecteurs connaissent déjà l'in-
fluence du sujet sur la postérité du greffon,
puisque le Monde des Plantes a eu la bonne
fortune, qui lui a fait plus d'un jaloux, de
publier cet important mémoire. Nous n'y ie-
viendrions pas sans la dernière communica-
tion de M. Daniel à l'Académie des Sciences (5).
Jusqu'ici, dans la greffe, on a évité f'e laisser
au sujet des pousses feuillées : ce procédé est
celui de la greffe ordinaire, où l'influence ré-
ciproque du sujet et du greffon s'exerce sur-
tout par les variations dans l'arrivée de la sève
brute et les changements delà composition
causés par le bourrelet cicatriciel. La réac-
tion des sèves élaborées est en général insi-
gnifiante.
M. Daniel propose de laisser à demeure au
sujet, des pousses feuillées, assez pour fabri-
quer lui-même une certaine quantité de sève
élaborée, pas assez pour tuer le greffon. L'in-
fluence des sèves élaborées, minimum dans la
greffe ordinaire, devient ici maximum, et les
effets du greffage ne sont plus les mêmes que
ceux du greffage ordinaire.
A ce procédé nouveau, M. Daniel donne le
nom de greffe mixte. Avec la grefle mixte, il
(4) D'après des notes inédites (in litt.)
(5) L. Daniel la Greffe mixte (C. R.) de l'Acad.
des Sciences nov. 1897.
LE MONDE DES PLANTES
7>
a réussi la greffe des arbres à feuilles cadu-
ques sur arbres à feuilles persistantes (Ceri-
sier ordinaire sur Laurier-Cerise), considérée
jusqu'ici comme très difficile, sinon impos-
sible.
Il a pu séparer les faits d'influence physique
du milieu (taille, saveur), des faits d'ordre
biologique (caractères des variétés), dans la
greffe du Haricot noir de Belgique (nain et à
gousse tendre) sur Haricot de Soissons gros
(à rames et à parchemin).
Cette séparation a son importance pratique,
puisque les modifications de milieu amènent
seules les variations de taille (nanisme) ou de
saveur lorsque les modifications de forme et
de développement sont en relation étroite avec
les différences dans les sèves élaborées. Le
greffeur pourra pour ainsi dire obtenir à vo-
lonté l'une ou l'autre de ces actions en em-
ployant ou la greffe ordinaire ou la greffe
mixte pour obtenir aussi des variétés nou-
velles ayant une qualité déterminée, puisque
les variations de greffe se transmettent par
semis au moins en partie.
Tous les faits remarquables que nous venons
rapidement de passer en revue jettent un jour
tout nouveau sur l'opération même de la
greffe et ses applications, mais ils ont une por-
tée plus haute.
La greffe touche en effet par plus d'un point
aux plus hauts problèmes de la biologie
générale : hérédité des caractères acquis,
variabilité, etc.
A ce titre les expériences de M. L. Daniel
auront un énorme retentissement car elles
fournissent contre la théorie de Weissmann
un argument décisif. L'influence du sujet sur
la postérité du greffon montre victorieusement
en effet l'action du soma sur les éléments
reproducteurs.
Nous savons que ces expériences sont très
appréciées en France, mais qu'elles le sont
encore plus à l'étranger. Elles provoqueront
bientôt, nous en sommes sûrs, dans l'art de la
greffe, un mouvement en avant de la science
pure et une révolution dans la pratique horti-
cole.
H. LÉVEILLÉ.
Les Onothéracées Françaises
[Suite et Fin)
GENRE CIRCAEA
Circaea lutetiana L. — Souche ligneuse
rampante ; stolonifère ; tige de 2 à 6 déci-
mètres, simple ou rameuse; dressée, pubes-
cente surtout dans le haut ; feuilles opposées,
longuement pétiolées, ovales ou ovales lancéo-
.lées, aiguës, glabres, glabrescentes, ou même
velues souvent luisantes à dents nulles ou peu
marquées, souvent tronquées, échancrées ou
cordiformes à la base ; fleurs blanches ou
rosées, disposées en grappes terminales
lâches et effilées, dressées ; pédicelles velus,
étalés, puis réfléchis, la plupart ordinairement
sans bractées ; fruit obovale piriforme en
massue, couvert de longs poils crochus, co-
riace, indéhiscent, à 2 loges monospermes. —
Mai-septembre. — Lieux ombragés, fossés,
talus, bois'humides, pied des rochers humides.
Distribution géographique. — Répandu dans
presque toute la France.
Var. interMedia Ehrh.. (intermedia Ehrh.
pr. specie). — Pétales cunéiformes et non
ou peu arrondis à la base, à onglet plus long
et plus étroit que dans le type; pédicelles des
fleurs souvent munis de bractées sétacées
feuilles plus molles et plus fortement dentées ;
fruit sub globuleux -obovale parfois obovale. —
Juin-septembre. — Forêts humides.
Distribution géographique. -— Côte-d'Or
Haute-Saône ; Vosges ; Meurthe-et-Moselle;
Lorraine et Alsace ; Ain ; Isère ; Puy-de-Dôme ;
Cantal.
Nous avons vu un exemplaire de Cir-
caea provenant de Portugal et grâce aux
fameuses bractées sétacées manquant soi-
disant au C. lutetiana nous l'avons rattaché à
C. intermedia et publié comme tel. Or, par son
port et tous ses autres caractères notre échan-
tillon se rapporte sans conteste au C. lutetiana
type. Entre C. lutetiana et C. intermedia sauf
du plus ou du moins même dans le fruit il
n'existe pas d'autre caractère distinctif absolu
entre les deux formes. Le caractère des brac-
tées pouvant, nous l'avons vu,se retrouver dans
le type, nous n'hésitons pas à faire du C. in-
termedia une variété du C. alpina L. Celui-
ci, que nous songions cependant à maintenir
comme espèce, n'est qu'une forme adaptée aux
montagnes et Yintermedia n'est qu'une transi-
tion du C. lutetiana L. au C alpina L.
S. -espèce alpina L. — Fleurs à pédicelles
souvent pourvus de bractées sétacées ; calice
à divisions ordinairement glabres ; feuilles
très fortement dentées, transparentes,en cœur;
pétiole parfois plan en dessus et non canali-
culé, souvent ailé ; fruit en massue allongée,
étroit ; plante bien plus petite dans toutes
ses parties que C. lutetiana et sa variété.— Juin-
août. — Forêts humides des montagnes.
Distribution géographique. — Vosges ; Jura ;
Alpes ; Pyrénées; mont Dore ; Cantal ; Corse.
Nous nous déclarons incapable de distin-
guer où finit le C. intermedia et où commence
le C. alpina. Si le C. alpina devait être main-
tenu comme espèce, on pourrait tout aussi bien
72
LE MONDE DES PLANTES
rattacher le C. intermedia comme variété au
C. luliliana qu'au C. alpina. Nous appelons
sur cette forme toute l'attention des botanistes
français, convaincu que des recherchesattenti-
ves pourraient bien confirmer sa réunion comme
sous espèce au C. lutetiana dont le C. alpina
ne serait qu'une forme montagnarde adaptée
h un autre milieu et cantonnée sur les
sommets.
GENRE EXCLUS
Nous excluons de la famille des Onothéra-
cées le genre Trapa déjà rattaché avec raison
par certains botanistes (Cosson et Germain de
Saint-Pierre, Docteur Saint-Lager) à la famille
des Haloragace'es. Les récentes recherches de
M. P. Parmentier ne sauraient laisser subsister
aucun doute à ce sujet.
Le Mans 3i octobre 1897.
Hector Lcveillé.
Les plantes des terrains salés
PAR
A. F ERET
{Suite)
Liste des auteurs consultés
et abréviations
A. B.=A. Boreau. — Flore du centre de la
France, Paris, 1840.
Boit.=Boitard. — Traité de la culture des
fleurs et arbustes d'agrément par V. Bréant et
M. Boitard.
Bod. = M. Bodard. — Cours de Botanique
médicale comparée, 1S10.
B.J. = Le bon Jardinier, Almanach pour
l'année iSai.
B. L.= H. BocQUiLLON-LtMOusiN. — Plantes
alexitèresde l'Amérique, 1891. Etude des plan-
tes alexitères des colonies Françaises, 1893.
Etude des plantes fébrifuges des colonies fran-
çaises, 189?.
B. V.=Bernard-Veri.ot.— Le Guide du Bo-
taniste herborisant, i865.
Carr.= M. E. A. Carrière. — Traité géné-
ral des conifères, 2 vol. 1866.
Cl.= Clément. — Hygiène populaire.
Cos.= Cosmos.
DC.= P. de Candolle. — Les Liliacées par
Redouté.
D. N.=J. Decaisne et Ch. Naudin. — Manuel
de l'Amateur de Jardins, 4 vol.
Dz.=Decourtii.z. — Flore médicinale des An-
tilles.
E. S.=Em. Sauvaigo. — Les cultures sur le
Littoral de la Méditerranée, 1894.
F.A.=FuséeAudlet.— Flore de la Guyane.
17..
F. B.=Berthault. — Les prairies naturel-
les, prairies de Fauche.
G. d. S. P.=Germain deStPierre.— Guide
du Botaniste. Dictionnaire raisonné, i85i.
G. M.= MM. Gillet et J. H. Magne. -
Nouvelle Flore Française.
G. V. B.= Grisard Van den Berghe. — Les
palmiers utiles et leurs allées.
J. B. G. = N. J. B. G. Guibourt. — His-
toire naturelle des drogues simples.
J. R. = Jules Roques.
L. C. = Louis Castagne. — Catalogue des
plantes qui croissent naturellement dans le
département des Bouches-du-Rhône, 1S62.
Mell. = A. Mellion. — Le désert.
M. u. M.=Maunyde Mornay. — Livre du Fo"
restier, i838.
M. D. P. = Monde des Plantes.
M. D. R.=Million de recette.'.— Grande En-
cyclopédie d'Economie domestique et rurale.
Directeur, J. Trousset.
Ror. = Roret. — Manuel de l'Ebéniste.
Red.=Redouté.— Les plantes grasses pein-
tes par Redouté (de Candolle).
Saff. = Dr Saffray. — Les remèdes des
champs.
Tr. = Trouessart. De Calais à Bayonne.
V. A.=Vilmorin Andrieux. — Les fleurs de
pleine terre, i863.
Zan.=R. P. Ch. Saci.eux. — Essai de catalo-
gue des plantes de Zanzibar, etc., jusqu'à la
ligne de partage des eaux entre la côte et les
grands lacs.
XI.V = Maison rustique du XIX« siècle.
Encyclopédie d'agriculture pratique. M. C.
Bailly, Paris, i836.
Académie des Sciences de Paris
Séance du 4 octobre. — Du nombre et de
la symétrie des faisceaux libérovasculaires du
pétiole dans la mesure de la gradation des r, _■ 1
taux. A. Chatin ; Action de la pesanteur sur
la croissance les champignons inférieurs (cette
force retarde la croissance). Julien Ray. —
Si wce du it octobre: Sur l'évolution des
tubes criblés primaires, Chauveaud ; Influence
le la gelée printanière de iSnj sur la végé-
tation du chêne et du hêtre, E. Griffon. —
Séance DU 18 octobre : Sur le poids molécu-
laire moyen de la matière soluble dans les
graines en germination. L. Maquenne ;
Observations générales sur les avoines.
Ballanu — Séance du 2? octobre: Sur la
différenciation et le développement des élé-
ments libériens, L. Jules Léger. — Séance
du 2 novembre : La Greffe mixte, Luc Da-
MET..
BULLETIN
DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Etat de l'Association au 15 janvier 1898
Amblard, (Louis), Docteur en Médecine mem-
bre de la Société botanique de France, 14
bis, rue Paulin, Agen (Lot-et-Garonne).
Arbost (Joseph), Pharmacien, membre de la
Société botanique de France, Associé libre
de l'Académie internationale de Géographie
botanique, 1, rue de Lyon, Thiers (Puy-de
Dôme). — Flore d'Europe.
Aubouy (A). Officier de l'Instruction publique,
12, rue de la Gendarmerie, Montpellier
(Hérault).
Audin (Marius), Commis-Greffier, 7, Impasse
Girié, Lyon-Monplaisir (Rhône).
Basset (C.) Instituteur, Mont, par Bourbon-
Lancy (Saône-et-Loire).
Bazot (Louis Marie) Professeur de l'Univer-
sité en retraite, Officier de l'Instruction pu-
blique, membre de la Société botanique de
France, Associé libre de l'Académie interna-
tionale de Géographie botanique, 5, rue des
Marmusots, Dijon (Côte-d'Or).
Béguin ;Louis), Vallon-en-Sully (Allier; .
BigeardI René), Instituteur, Mouthier-en-Bresse
par Bellevesvre (Saône-et-Loire). — Outre
Phanérogames, Champignons.
Bozon (Joseph), Goligny (Ain).
Brevière (Louis), Conservateur des Hypothè-
ques, Ambert (Puy-de-Dôme).
Briquet (abbé Paul-Jean-Louis), Curé-Doyen
de Montmirail, membre de la Société-d'A-
griculture, Commerce Sciences et Arts du
département de la Marne, membre de la
Société d'Hoticultured'Epernay, ancien curé
de Baye, Montmirail (Marne).
Bris (Artus), Ingénieur, Directeur 'à la Société
de la Vieille Montagne, membre de la So-
ciété botanique de France, Chênée près
Liège (Belgique).
Château (Emile), Instituteur, Bourg-le-Comte,
par Marcigny (Saône-et-Loire).
Chevaili.er (abbé Jean), Professeur au Petit
Séminaire, Autun (Saône-et-Loire). — Flore
d'Europe.
Copineau (Charles), Juge au tribunal civil,
membre de la Société botanique de France,
Doullens (Somme).
Corbière (Louis), Professeur de Sciences na-
turelles au Lycée, Lauréat de l'institut, Asso-
cié libre de l'Académie internationale de
Géographie botanique, membre de la So-
ciété Linnénne de Normandie, 3o, rue Du-
jardin, Cherbourg (Manche). — Outre Phané-
rogames, Muscinées.
Coste (abbé Hippolyte), membre de la So-
ciété botanique de France, de l'Association
rhodologique française, curé de St-Paul-
des-Fonts, par Saint-Affrique (Aveyron). —
Herbarium Rosarum.
Dépallière (Claude). Chanoine titulaire de
Carthage, Chapelain honoraire de S. S.
Léon XIII, Aumônier de l'orphelinat de
Beaupont, par Coligny (Ain).
Durand (Eugène)Professeur honoraire à l'Ecole
d'Agriculture de Montpellier, Conservateur
des Forêts, membre de la Société bota-
nique de France, membre Auxiliaire de
l'Académie internationale de Géographie bo-
tanique, 6, rue du Cheval Blanc, Montpel-
lier (Hérault).
Etoc(R. P. Gabriel), C. S. C. Professeur à N-D
de Ste-Croix, Membre de la Société bota-
nique de France et de l'Académie inter-
nationale de Géographie botanique, 3o, ave-
nue du Roule, Neuilly-sur-Seine (Seine). —
Outre Phanérogames, Mus:inées,
Feret (A.), à la Croix-du-Pin, Manneville-
sur-Risle (Eure).
Feuili.eaubois (Pierre-Victor), Officier retraité,
Membre de la Société botanique de France,
206, rue Grande, Fontainebleau (Seine-et-
Marne).
Foucaud (Julien), chef du Jardin botanique de
la Marine, membre de l'Académie interna-
tionale de Géographie botanique, de la So-
ciété botanique des Deux-Sèvres, Officier de
l'Instruction publique, Jardin botanique de
Rochefort (Charente-Inférieure).
Fournier (Gustave), Ancien Professeur de
Sciences naturelles, curé de Chivres, par
Labergement-lez-Seurre (Côte d'Or).
Gagnepain (François.) Instituteur, membre de
la Société botanique de France, Cercy-la-
Tour (Nièvre).
Gatellier (abbé A.), Supérieur du Petit-Sémi-
naire, Meaux (Seine-et-Marne).
Gillot (Dr X), membre de la Société botani-
que de France, ancien Président de la So-
ciété française de botanique, Associé libre
de l'Académie internationale de Géographie
7)
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
botanique, 5, rue du Faubourg St-Andoche,
Autun (Saône-st-Loire).
Godi i Auguste Alfred), Receveur des Postes
et Télégraphes, membre de la Société bo-
tanique de France, 3, rue d'Allemagne, Pa-
ris (Seine)
Gi il ii"i 1 (..Instituteur, membre auxiliaire de
l'Académie internationale de Géographie
b 't. inique, Dalou, par Yariiles (Ariège).
Héribaud (T. Il, 1 r.i, Directeur de l'Acadé-
mie internationale de Géographie botanique,
Lauréat de l'Institut, Membre honoraire de
la Société botanique de France, Professeur
au pensionnat des Frères, rue Godefroy-de-
Bouillon,Clermont-Ferrandi Puy-de-Dôme).
Hervier (abbé Joseph), membre de la Société
botanique de France, 3i, grande rue de la
Bourse, St Etienne (Loire),
II" i m dé (Jean), Giverny, par Vernon (Eure).
Izoard iPierre). membre de l'Institut de Car-
tilage, membre résidant de la Société Lin-
néenne de Normandie, 40, place des Peti-
tes-Boucheries. Caen (Calvados).
fouRDES (Raymond', Instituteur. Grandvilliers,
par Damville |Eure).
Laborie (Jules Michel), Expert-géomètre, Maire
d'Auterrive, Secrétaire-Trésorier de la So-
ciété botanique et entomologique du Gers,
membre de l'Académie internationale de
Géographie botanique, Auterrive près Auch
(( l rsi. — Outre Phanérogames, Champignons.
Roses du Gers.
Lachot (Henry), Magny-la-Ville, par Sémur
Côte-d'Or).
Lallemant (Ch.), Pharmacien honoraire,
l'Arba près Alger (Algérie).
Larcher (O.), Docteur en médecine, membre
de la Société botanique de France, etc.,
97, rue de Passy, Paris (Seinej.
Lassimonne (Simon-Etienne), Membre de la
Société botanique de France, 28, rue des
Couteliers, Moulin.
Le Bœi 1 [Hypolyte), Docteur en médecine,
membre de l'Académie internationale de
graphie botanique, Si, boulevard Gam-
betta, Cahors (Lot).
Le Grand (Antoine', Agent-Voyer en chef,
membre de la Société botanique de France,
? rue d'Orléans, Bourges (Cher).
Léveillé (Augustin-Abel-Hector . Professeur,
Fondateur, ancien Directeur et Secrétaire
perpétuel de l'Académie internationale de
raphie botanique, Lauréat de cette Aca-
démie, Fondateur Secrétaire-Chancelier de
la Médaille scientifique internationale, Cor-
respondant de l'Académie royale des Scien-
ces et Arts de Barcelone pour la section
de Botanique, membre de la Société bota
nique de France, de la Société des Sciences
naturelles de l'Ouest de la France, mem-
bre d'honneur de la Société botanique du
Limousin et de l'Académie du Maine, Cor-
respondant de la Société des Antiquaires
de l'Ouest, delà Société d'Histoire naturelle
de Bombay, membre titulaire de la Société
d'Agriculture, Science et Arts de la Sarthe.
de la Société d'Horticulture de la Sarthe.
membre honoraire de la Société pour la
diffusion des Science physiques et naturelles
et de leurs applications, Fondateur et mem-
bre de la Mayenne scientifique, Fondateur
et directeur du Monde des Plantes, 56, rue
de Flore, le Mans (Sarthe). (Géographie bota-
nique; < )nothéracées, Renonculacées . 1
Madiot (Victor), Pharmacien, membre de l'Aca-
démie internationale de Géographie bota-
nique, Jussey (Haute Saône 1.
Magnin iD'' Antoine), Professeur de la Faculté
des Sciences, membre de la Société bo-
tanique de France, 8, rue Proudhon, Besan-
çon (Doubs).
Marcailhou d'Aymeric (Hippolytei, Pharma-
cien, de 2° classe, associé libre de l'Ac
mie internationale de Géographie botani-
que, ancien Président de la Société de
Pharmacie du Sud-Ouest, Ax-les-Thermes
(Ariègej.
Marchand (Pierre Marie, Instituteur, 3i, rue
de Dijon, Creusot (Saône-et-Loire).
Monguillon (Eug.i, Instituteur, membre Auxi-
liaire de l'Académie internationale de Géo-
graphie botanique, Sainte-Sabine, par Con-
lie (Sarthe .
Mouillefarine (Alexis - Eugène - Edmond),
Avoué, membre de la Société botanique
de France, 46 rue Ste-Anne, Paris (Seine).
Nanteuil [Baron Roger de, membre de la
Société botanique de France, château du
Haut-Brizay, par l'Ile-Bouchard (Indre-et-
Loire).
Narcv (Charles), Professeur à l'Ecole Nor-
male de Bourges, membre de la Société
historique et scientifique du Cher, 1, rue
Carolus, Bourges (Cher).
Ouvn u Ernest), Directeur de la Revue scien-
tifique du Bourbonnais et du Centre de la
France, membre titulaire de l'Académie in-
ternationale >ie Géographie botanique et
de 1 Si té botanique de France, membre
correspondant de la Société botanique des
Deux Sèvres, 10, cours de la Prélecture.
Moulins Uli : •
1 ii n u II'. Naturaliste. associe libre de l'Aca-
démie internationale de Géographie bota-
nique, Ba/oches-au-Houlme (Orne).
Ozanon iCh). Membre de la Société botanique
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
75
de France, St Emiland, par Couches-les
Mines (Saône-et-Loire).
Perceval (Marius-Emile), Botaniste amateur,
Sous-Chef de Bureau à la Préfecture de
Police (Hygiène, salubrité ' publique), 29,
rue Brézin, Paris (Seine).
Pinard (abbé Louis) Vicaire de St-Genitour,
Le Blanc (Indre)
Quincy (Charles), Secrétaire de la Rédaction
au Courrier de Saône-et-Loire, 18, rue de la
Fontaine, Chàlon-sur-Saône(Saône-et-Loire).
Rouy (Georges), Secrétaire du Syndicat de la
Presse Parisienne, ancien Directeuret mem-
bre d'honneur de l'Académie internationale
de Géographie botanique, Lauréat de cette
Académie, Ancien Vice-Président et mem-
bre de la Société botanique de France,
Correspondant de l'Académie royale des
Sciences et Arts de Barcelone pour la sec-
tion de Botanique, Membre de la Commis-
sion internationale des Cartes géo-bota-
niques, Membre d'honneur ou corres-
pondant de plusieurs autres sociétés savan-
tes françaises et étrangères, Chevalier de
la Légion d'Honneur, officier d'Académie,
41, rue Parmentier, Asnières (Seine).
Sebille (abbé René), Curé-Archiprètre d'Issy-
l'Evêque (Saône-et-Loire).
Société des Jeunes Naturalistes (Président
de la), Tournus (Saône-et-Loire).
Société Linnéenne du Nord de la France,
Amiens (Somme). (M. Spineux, Trésorier).
Sudre (Henri), Professeur à l'Ecole normale
d'Instituteurs, membre de la Société bo-
tanique de France, officier d'Académie,
boulevard Montebello, Albi (Tarn).
Thériot, Directeur de l'Ecole normale supé-
rieure, Membre de la Société botanique de
France, i,rue Dicquemare,Le Havre (Seine-
Inférieure).
Toussaint (abbé Anatole), membre de la So-
ciété Linnéenne de Normandie, etc., Curé de
Bois-Jérôme, par Vernon (Eure).
Vendrely (Xavier), Pharmacien, membre de
la Société botanique de France, Vice-Pré-
sident de la Société d'Etudes des Sciences
naturelles de la Haute-Saône, officier d'Aca-
démie, Champagney (Haute-Saône).
Vidal (G.), Membre de la Société botanique
de France, Plascassiers, par Grasse (Alpes-
Maritimes).
Violleau (abbé Eugène), Licencié es sciences
physiques, Membre de la Société botanique
de France, de la Société des Sciences natu-
relles de l'Ouest, de la Société botanique
des Deux-Sèvres, Professeur de sciences
physiques et naturelles au séminaire de
Montmorillon (Vienne).
Communiqué du Secrétariat.
L'idée de mettre à l'étude le genre Orchis a
été chaleureusement approuvée par plusieurs
qui nous ont écrit à ce sujet. Ce genre est
donc mis à l'étude pour 1898. Nous indique-
rons dans notre prochain numéro les ouvrages
à consulter sur ce sujet.
Les deux questions du format du 'Bulletin
et des Echanges sont réservées jusqu'à la ses-
sion du mois d'août.
En réponse à plusieurs lettres émanant soit
de membres de l'Académie internationale de
Géographie botanique, soit de membres de
l'Association française de 'Botanique : la dou-
ble cotisation de 10 francs, soit 20 fr. par an
permettant de faire partie simultanément de
ces deux sociétés est supplémentaire et facul-
tative pour chaque membre de l'une des Asso-
ciations, elle donne droit au titre de membre
de ces deux Sociétés et, en outre, soit à la
réception du Bulletin en double exemplaire,
soit à la réception gratuite d'une Flore ou
ouvrage botanique paru dans l'année d'une
valeur maximum de 10 fr. en librairie.
Projet de Statuts de " l'Association fran-
çaise de Botanique".
L'Association française de Botanique, fondée
le 1" janvier 1S9S, a pour but de:
i° Mettre en rapport tous les botanistes
français, sans exclure toutefois ceux des pays
limitrophes, isolés ou dispersés sur tous les
points du territoire.
20 Poursuivre, grâce au concours de tous)
l'étude de la flore française, tant phanéroga-
mique que cryptogamique :
a, par la création d'un herbier central et
commun;
b, par la fondation d'une bibliothèque dont
les ouvrages pourront être mis à la disposi-
tion des membres participants ;
c, par la nomination d'une commission d'é-
tudes chargée de déterminer les plantes qui lui
seront soumises et au besoin d'une commis-
sion de publications chargée de centraliser les
travaux.
d, par la pratique d'échanges entre les
membres, soit d'après une liste générale, soit
d'après des listes d'oblata et desiderata parti-
culières, listes et exsiccata centralisés au siège
de la Société.
e, parla mise à l'étude, chaque année, d'un
genre ou d'espèces déterminés dont les spéci-
mens, recueillis de tous côtés, seraient étu-
diés, contrôlés et échangés.
3° Convier les membres à des excursions ou
76
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
sessions botaniques sur différents points du
territoire français, sessions dites de vacances,
au mois d'août de chaque année, et aux prix
les plus réduits possibles.
4° Publier les travaux des Membres de l'As-
sociation dans un journal à périodicité régu-
lière et à bon marché.
II. Elle a pour organe Le Monde des Plantes
bulletin mensuel de l'Association que reçoi-
vent tous les membres en échange d'une coti-
sation annuelle de dix francs. Ce bulletin est
dirige par le Secrétaire de la Société égale-
ment chargé de la correspondance.
Les membres peuvent se libérer par antici-
pation de toute cotisation pour l'avenir par
un versement de î5o francs fait en une seule
fois ou par trois versements annuels ou suc-
cessifs de 100 francs.
III. Elle est administrée par un bureau for-
mé d'un Président, d'un Secrétaire-Trésorier
et de cinq délégués: un par région (Est, Ouest,
Centre, Sud et Nord) formant le Conseil de
! i Société. Ce Conseil est rééligible annuelle-
ment, par votes individuels soit en session
ou séance, soit par correspondance.
IV. Pour faire partie de la Société il suffit
d'être présenté par un membre du bureau,
d'adhérer aux Statuts et de verser une cotisa-
tion annuelle de dix francs.
V. La Société s'interdit expressément toute
discussion religieuse ou politique et publie les
travaux de ses membres sous leur propre res-
ponsabilité.
VI. La Société forme une Bibliothèque sous
la garde du Secrétaire. Chaque membre a
droit, sous sa responsabilité et à ses frais, au
prêt des ouvrages pour un mois seulement et
au nombre maximum de cinq volumes à la
fois.
Cette bibliothèque se compose: i»des publi-
cations périodiques reçues en échange de la
Revue; 2° des ouvrages, brochures, tirages à
part, etc., dont les auteurs ou possesseurs
veulent bien faire hommage à la Société.
VII. La Société institue un Comité d'i
pour la détermination des plantes critiques
ou litigieuses et aussi pour aider les jeunes
botanistes à déterminer leurs plantes. Les
noms des membres de ce Comité sont publiés
dans le Bulletin, avec la spécialité de chacun et
les associés s'entendent directement avec eux.
VIII. La Société a son siège, son herbier
et sa bibliothèque rue de Flore. 56, au Mans
(Sarthe) .
LES GENTAUREA
l'Ouest de la France
Par nVE. H. jT_<
eillé
Secrétaire perpétuel Je l'Académie internationale
de Géographie botanique
Secrétaire général de l'Association Française de botanique
Directeur du Monde .i'es Plantes, etc.
DIVISION DU TRAVAIL
Le genre Centaurea compte 4 sections
représentées dans la Flore de l'Ouest. Ce sont
les sections Jacea, Cyanus, Serii>ia, Calci-
trapa, dont nous n'avons pas à apprécier la
valeur ici.
La section Jacea est représentée par de nom-
breuses formes très embrouillées que nous
aurons à étudier en détail. Ce sera la princi-
pale partie du présent Mémoire. Aussi la ren-
voyons-nous à la fin et faisons-nouspasser dès
l'abord les trois autres sections au sujet des-
quelles on ne soulève guère de difficultés.
Pour les sections suivantes : Cyanus, comp-
tant deux espèces (C. Cyanus L. et C. sca-
biosa L.l, Seridia, une espèce {C.aspera I .
Calcitrapa, trois espèces (C. calcitrapa. L
Cmelitensis L.,C.so/siî'/ii7//sL.),nousnous bor-
nerons à donner les diagnoses et la distribu-
tion géographique dans l'Ouest de la France
sauf un paragraphe sur le Centaurea myacan-
tha D C.
L'étude de la section Jacea comprendra un
court préambule, une liste des ouvrages con-
sultés, puis deux chapitres : l'opinion des Au-
teurs et les Faits.
Viendront ensuite les diagnoses des formes
de cette section, telles que nous les concevons,
accompagnées des clefs analytiques condui-
sant à leur rapide détermination. Nous for-
mulerons ensuite nos Conclusions après avoir
répondu plus longuement et point par point
aux objections que pourait faire naître l'opinion
de Godron.Untableausj/'noptiquedesformes de
la section Jacea permettra de mieux saisir nos
conclusions et résumera pour ainsi dire le
travail sur les formes critiques de cette section.
Enfin, on trouvera h la fin de cette Etude
la table alphabétique des formes passées en
revue ou citées dans le travail avec leur syno-
nymie et le rem. i aux pages où il en aura
été question.
Si nous avons amené la conviction dans
l'esprit du lecteur et si nous avons pu met-
tre un peu de lumière dans l'inextricable con-
fusion des formes de Centaurea. et surtout
faire un peu plus aimer la Botanique : nous
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
77
serons amplement dédommagé des peines et
fatigues (i) que nous a coûtées ce travail.
PREMIÈRE PARTIE
Section Cyanus
CENTAUREA CYANUS L.
Tige dressée, ordinairement blanchâtre,
tomenteuse ; rameaux effilés portant un seule
capitule : feuilles plus ou moins pubescentes.
d'un vert pâle à leur face supérieure, blan-
châtres à la face inférieure, les inférieures
lancéolées, linéaires, pétioliées, lobées vers
la base, les supérieures sessiles, linéaires non
décurrentes. Involucre ovoïde, à bractées lan-
céolées, munies supérieurement d'une mem-
brane fauve, brune ou noire, dentée ciliée et
formant bordure. Fleurs bleues, parfois ro-
sées, plus rarement blanches (albiflorus Desp.)
celles de la circonférence longuement rayon,
nantes. Akènes finement pubescenrs, couron-
nés par une aigrette rousse ou rougeâtre
aussi longue que l'akène. — Annuelle et bisan-
nuelle. — Mai-septembre. — Commune dans
les terrains calcaires; rare ou manquant dans
les sols siliceux.
Distribution géographique. — Commun dans
l'Ouest de la France.
CENTAUREA SCABIOSA L.
Souche rampante portant au collet des
débris fibreux d'anciennes feuilles; tige de 5-6
décimètres, dressée, anguleuse, simple ou ra-
meuse, parfois scabre (C. vulgaris Koch); feuil-
les pétiolées, velues et rudes, profondément
incisées — pinnatifides, à segments variables,
présentant parfois toutes les variétés de for-
mes cur le même pied (C.yariifolia Lois); capi-
tules solitaires ou géminés au sommet de la
tige et des rameaux nus, assez gros ; involu-
cres globuleux ou ovoïdes, à bractées bordées
supérieurement par un appendice ou mem-
brane noirâtre, munie de cils pâles parfois
très courts [G. laevis Corb.) décurrente sur les
côtés, tantôt obtuse et laissant voir comme
dans le C. laevis la partie herbacée des brac-
tées voisines, tantôt triangulaire, très aiguë, à
(i) Peu de genresoffrent une aussi grande confu-
sion de synonymie que le genre Centaurea. L'espèce
d'un auteur n'est souvent pas celle d'un autre, et
à cet égard il peut planer un doute sur la plupart.
La consultation des échantillons mêmes des auteurs
ne serait pas concluante, les Centaurea n'étant
guère exactement déterminables sur le sec dans la
section Jacea. Aussi, avons nous plus d'une fois
été sur le point de faire totalement table rase.
Nous avons cependant pu éviter d'en venir à cette
extrémité.
cils longs, cachant presque entièrement cette
partie (6'. triangularis Corb). Vivace. — Juin-
octobre. — Champs et coteaux calcaires.
Une variété :
C. spinulosa Rochel. — Plante variant de 5 à
i5 décim ; capitules médiocres; pédoncules
plus grêles, allongés; membrane scarieuse
des bractées plus étroite, linéaire-lancéolée,
longuement acuminée, à cils plus espacés et
plus courts. Cette variété que Gremli dans
sa Flore de Suisse signale à Yvorne, d'après
Jaccard, mêlée au type, n'y est certainement
pas adventice. C'est bel et bien une variété
du ■ C. scabiosa L. Elle est assez peu vrai-
semblable dans l'Ouest de la France.
Distribution Géographique. — Commune dans
l'Ouest de la France.
Section Seridia
CENTAUREA ASPERA L.
Tige rude et anguleuse, à rameaux nom-
breux étalés ou couchés. Feuilles rudes, plus
ou moins velues ; les radicales pétiolées, lyrées ;
les caulinaires pinnatifides ou sinuées à lobes
mucronés ; les supérieures linéaires, dentées
ouentières. Fleurs rosées, àfleurons extérieurs
non rayonnants, en capitules feuilles, soli-
taires au sommet de la tige et des rameaux ;
pédoncules renflés. Involucre ovoïde, glabre
ou velu; bractées appliquées, à appendices éta-
lés recourbés, digités, à 4-5 épines jaunâtres
ourougeâtres, subégales, deux fois pluscourtes
que la bractée. Akènes aigrettes. — Vivace.
— Juin-septembre. — Sables et lieux pierreux
de la région maritime.
Distribution géographique. — Commune ou
assez commune jusqu'à la Loire-Inférieure ;
très rare dans ce département (la Bernerie);
rare dans l'Ile-et-Vilaine (Dinard) ; et dans
les Côtes-du-Nordf S'-Lunaire);accidentelleçà
et là dans les ports de mer de la Bretagne ;
introduit à Merville (Calvados) et à Bouillon
(Manche) localités où on n'en a observé qu'une
seule touffe.
Section Calcitrapa
CENTAUREA SOLSTITIALIS L.
Tige dressée de 1-4 décim. ailée parla décur-
rence des feuilles, souvent blanchâtre-to-
menteuse, à rameaux nombreux, raides et éta-
lés, feuilles blanches tomenteuses, rudes sur
les bords, comme épineuses au sommet ; les
inférieures pétiolées, lyrées pinnatifides;les su-
périeures entières, linéaires ou lancéolées-liné-
aires. Capitules solitaires au sommet de la
tige et des rameaux, à involucre ovoïde ou glo«
buleux conique ; bractées appliquées, imbri-
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
quées, d'un vert pâle, pubescentes, laineuses sur
je dos, à appendice pâle à b-- épines grêles,
subégales, la terminale plus développée et
devenant dans les bractées supérieures un dard
robuste, étalé, jaune, non canaliculéà la base et
muni de chaque côté de 2-3 petites épines
très courtes ; fleurs jaunes non glanduleuses ;
celles de la circonférence non rayonnantes,
mais plus courtes au contraire que celles du
disque ; akènes petits, glabres, grisâtres, lui-
sants, obovoïdes, comprimés : ceux du centre
à aigrette blanche double de leur longueur ;
ceux delà circonférence alophes. Bisannuelle.
— Juin-septembre. — Champs, spécialement
dans les luzernières où elle est ordinairement
adventice et ne se maintient pas.
Distribution géographique. — Charente-In-
férieure : Saujon ; Loire-Inférieure : Le
Pouliguen ; Côtes-du-Nord : St-Brieuc, St-
Lunaire ; Ilee-et-Vilaine : Rennes, Bains. Ça
et là en Normandie, mais vagabonde; Sarthe :
St-Paterne et çà et là; Mayenne: Château-
Gontier, Loigné, Ampoigné, Voutré, Chatte-
moue ; Landes : Aire; Gironde: Langon.
Illats.
CENTAUREA MELITENSIS I.
Tige dressée de 10 décim., rude, élancée,
étroitement ailée par la décurrence des feuilles,
à rameaux dressés, étalés ; feuilles vertes ou
grisâtres, souvent d'un vert fonce, un peu rudes,
pubescentes, aranéeuses dans le jeune âge ;
les inférieures lyrées pinnatifides ; les supé-
rieures linéaires, ou linéaires oblongues, den-
tées ou entières, sessiles, mucronées ; capitules
les uns solitaires ou rapprochés par 2-3 au
sommet des rameaux, entourés de feuilles flo-
rales aussi longues que les involucres ; les au-
tres portés sur de très courts rameaux, le
long de la tige et dépassés par les feuilles
axillaires ; quelquefois 1-2 subsessiles à Tais-
selle des feuilles radicales ; capitule ovoïde,
globuleux, plus ou moins aranéeu\ : bractées
imbriquées d'un vert jaunâtre, terminées par
un appendice épineux peu piquant, jaunâtre.
souvent d'un rouge brun et un peu concave à
la base du côté interne, très étalé et plus long
que la bractée, pennatipartit, muni dans sa
moitié inférieure, de chaque côté, de 3 épines
écartées; bractées internes souvent rougeâtres
au sommet: fleurs jaunes, glanduleuses, toutes
égales ; akènes grisâtres, luisants, légèrement
pubescents, à aigrette blanche ou fauve un peu
plus courte qu'eux, parfois les égalant. — An-
nuelle.— Juin, août — Terrains vagues. Adven-
tice dans l'Ouest.
Distribution géographique. — Seine-infé-
rieuhi : Fécamp ; Eure: Giverny : Manxhe ;
Cherbourg. A fait jadis au Mans une appari-
tion accidentelle dans la cour du Lvcée.
CENTAUREA CALCITRAPA L.
Tige dressée, velue, buissonnante, de 2-4
décim., à rameaux nombreux étalés ; feuilles
velues, molles, vertes, non décurrentes ; les
inférieures en rosette, pétiolées, pinnatiparti-
tes, à segments linéaires, dentés ou incises-
dentés ou entiers, apiculés ; les supérieures
sessiles, linéaires, ordinairement entières ;
capitules solitaires, terminaux et axillaires,
subsessiles ou à courts pédoncules, naissant au-
dessus des bifurcations de la tige ou le long
des rameaux, entoures de feuilles florales ;
involure ovoïde glabre : bractées imbriquées
d'un vert jaunâtre, très coriaces, contractées
sous l'appendice ; appendice pâle et pinné à
5-- épines, la terminale en forme de dard ro-
buste, très piquant, jaune ou rougeâtre, très
étalé, plus long que l'involucre, canaliculéà sa
base àlafa'ce interne, muni à la base de chaque
côté de 2-3 petites épines étalées. Fleurs pur-
purines, parfois blanches, [albiflora Desp.) ;
les extérieures non rayonnantes ; akènes obo-
voïdes, comprimés, petits, luisants blanchâtres
marbrés de brun, dépourvus d'aigrette. Bisan-
nuelle. — Juin-Octobre. — Lieux arides, ter
rains vagues, bords des 'chemins, surtout sur
les sols calcaires ou argileux.
Disribution géographique. — Commun dans
la région maritime ; A. C. dans l'intérieur;
rare dans les terrains primaires de la Breta-
gne, de la Normandie et de la Mayenne.
C. my-acantha DC. (C. calcitrapoïdes Thuill.
pro specie ; C. myacanlha DC. GG. pro specie,
C. brevispina Grenier^'ro variet). — Tige grêle,
glabrescente ; appendice très étalé recourbé,
a épines peu inégales, courtes, rudimentaires,
arquées en dehors ; la division terminale de
l'épine à peine plus longue que les divisions
latérales.
Centaurea Myacantha DC.
<i Centaurea calycibus subduplicato-spinosis,
foliis amplexicaulibus lanceolatis indivisis ser-
ralis. — Centaurée à calices garnis de petites
épines sur deux rangées, dont une est peu
sensible. Feuilles amplexicaules lancéolées,
sans divisions et dentées en scie. Fleurs rou-
ges : en juillet et août, se trouve sur le bord
des fossés et des murailles. » Telle est la des-
cription donnée par Thuillier de cette forme
appelée par lui calcitrapoïdes et que l'Index
Kewensis réunit avec raison au C. calcitrapa
L., mais qu'il faut simplement distinguer
comme variation accidentelle. Le R. P. Va-
niot a rencontré cette forme à Poitiers mêlée
ASSOCIATION- FRANÇAISE DE BOTANIQUE
79
au tvpe. Si nous en croyons ce botaniste, la
plante trouvée dans un autre milieu pourrait
être prise pour une espèce différente. C'est
sans doute pour cela que Lamark et de Can-
dolle, dans leur Flore française (IV. p. 101),
en ont fait bien à tort une bonne espèce et
ont été suivis par Grenier et Godron, puis par
Gillet et Magne. Grenier donne cette plante
sous le nom de C. calcitrapa, var. brevispina,
La dénomination de myacantha reproduite par
Cosson et Germain dans leur Flore des envi-
rons de Paris, doit être préférée à celle de
calcitrapoïdes parce ce que c'est sous ce nom
que Vaillant l'a distinguée le premier par cette
phrase de son herbier : Myacanthos vulgaris
multiflorus. capitula longo gracili brevibus
aculeis munito; et surtout parce que le véritable
calcitrapoïdes L. est une plante du Caucase et
de l'Asie-Mineure que Lamark et de Candolle
indiquaient à tort comme croissant dans le
midi de la France et avec laquelle ils confon-
daient un hybride des C. calcitrapa' et C. as
pera. L. A ce propos Timbal-Lagrave a vu
dans le myacantha un hybride des C. calci-
trapa et C. serotina sans pouvoir jamais obtenir
autre chose des graines que des calcitrapa
ou quelques myacantha. Le myacantha est
une plante qui semble peu constante dans ses
localités et paraît se trouver peu abondante
à la fois, plutôt par pieds isolés ; mais nous
croyons plutôt, avec M. Franchet, que c'est
là une forme accidentelle comme le genre
Centaurea en offre tant à l'observation.
Le C. myacantha parait n'avoir été signalé
nulle part jusqu'ici dans la région de l'Ouest
proprement dite ; le R. P. Vaniot semble
l'avoir rencontré à Poitiers pour la première
fois. Il a par contre été observé en Loir-et-
Cher à Huisseau-en-Beauce, près la route de
Tours, par M. Noue!, où on ne l'a vu qu'une
seule fois. Il a été trouvé jadis, toujours acci-
tellement, à la Mulatière près de Lyon, à Cris-
sey, près Dôle, et dans la Flore parisienne à
Oulins, Vincennes et Versailles.
(A suivre)
Herborisations Sarthoises (1896-1897)
Ranunculus flammula L. — var. ophio-
glossioides Levl. — Piacé : chemin de la gare
fossé sur la gauche. — . Forme à feuilles radi-
cales épaisses, nettement cordiformes et à
carpelles parfois couverts de tubercules blancs.
— Ne se distingue morphologiquement de
R. ophio glossifolhis Vill. que par ses fleurs un
peu plus grandes et luisantes tandis qu'elles
sont chez cette dernière espèce petites et
ternes.
Ranunculus Lenormandi Sch. — Rouessé-
Vassé : chemin des buttes de Frette et Le
Grez : route de St-Pierre-sur-Orthe (A Gen-
tit. et H. Léveillé).
Fumaria grammicophylla Levl. et
Parm. f. Vaillantii Lois. — Pont-de-Gennes :
chemin conduisant de la station à la route de
Paris, 6 juillet ((H. Léveillé et R. P. Vaniot).
Nasturtium silvestre Br. — Le Mans :
nouvelle route d'Arnage, 20 juillet (H. LÉ-
veilé et R. P. Vaniot). f. rivulare Chàteau-
du-Loir : gare, entre les rails (H. Léveillé et
A. Gentil).
Diplotaxis muralis DC. — Château-du-
Loir, Goulard, abondant sur les murs et au-
tour des caves, 11 juillet (H. Léveillé.)
ainsi que dans les vignes et champs du
côté de Goulard et Coëmont (H. Léveillé
et A. Gentil).
Impatiens glanduligera Royle. — Yvré-
l'Evèque : les Noyers, ile de l'Huisne, 21 juil-
let ; subspontanée (H. Léveillé).
Dianthuscarthusianorum.— Château-du-
Loir: sur la voie (H. Léveillé et A. Gentil).
Vicia villosa Roth. — Le Mans, SteCroix :
entrée du chemin de la Cornue par la route
de l'Eventail, dans les moissons, (H. Léveillé).
Cette espèce, découverte par nous, dans la
Sarthe, s'y propagera vraisemblablement.
Ononis spinosa L. — Chérancé: prai-
ries de Loigné (H. Léveillé et abbé G. Etoc).
Vivoin : route de Juillé, au-delà du ruisseau
de la Planche (A. Gentil et H. Léveillé).
Trifolium hybridum L. — Thoiré-sur-
Dinan : pièce du Chêne- Vert, naturalisé, i5
juillet (Victor Jamin). Espèce introduite
dans les cultures voisines.
Verbarcum thapsiforme Schr. — Route
de Challes à Loudon, 6 juillet (H. Léveillé.)
Mulsanne : les Hunaudières (L. Déan et R.
P. Vaniot).
Dipsacus pilosus L. Le Mans : les Hom-
melets, route de Sargé, près de la mare (abbés
G. Etoc et V.Richard) ; Sainte-Croix : entrée
du chemin de Pecquenardière (Beaufreton).
Calendula arvensis L. — Chàteau-du-
Loir: Goulard (H. Léveillé, i i juillet); Yvré-
l'Évêque : champ sur la butte du Luart, 12
novembre (H. Léveillé).
Amarantus retroflexus L. — Le Mans ;
Avenue de Paris entre le Carmel et le port de
l'Epau, 21 juillet (H. Léveillé) ; Epau (H. Lé-
veillé); Yvré-1'Evêque : près la gare (H. Lé-
veillé ;) Mulsanne : les Hunaudières (A. Gen-
til).
Allium sphaerocephalum L. — Ardenay:
chemin de la Butte et route de Parigné, 6 juil-
let (R. P. Vaniot et H. Léveillé).
NO
LSSOCIATION l RANÇAISE DE BOTANIQUE
Nayas major Ail. — Yvré-1'Evêque : Epau,
près de l'Abbaye (H. Léveillé).
Eragrostis megastachya Link. — Le
Mans: l'Angevinière (Coilliot).
M. Monguillon a revu en outre à La Feuil
1ère, près Arçonnay. là où Duterte les avait
signalés: Genista sagittalis L.. Tetragonolo-
bus siliquosus Roth et Inula salicina L.
Trifolium resupinatum L. — Le Mans
route de Laval, à 4 kilomètres de la ville,
talus sur la gauche de la route, au delà de
Tusculan.S juillet (H. Léveillé).
Epilobium roseum Schreb. — Grand-
champ : Fleurs, bord de la Bienne (H. Le-
veillé et abbé G. Etoc); Sillé-le-Guillaume :
rue de Mayenne (H. Léveillé et A. Gentii .
Le Mans : Sainte-Croix, chemin de Malpalu
et chemin de Pecquenardière (octobre) ; che-
min allant de la route d'Alençon à Moulin-
aux-Moines. Introduit en 1896 (A. Coyaud .
Onothera suaveolens Desf. — Château-
du-Loir : Goulard, naturalisée, 11 juillet (H.
LÉVEILLÉ).
BupleurumtenuissimumL.--Bethon:sur
la droite du chemin de Chérizay, entre les
Barres et les Rochers près du croisement des
chemins 'E. Monguillon).
Seseli montanum L. — Thoiré-sous-Con-
tensor : les Caves. Quelques milliers de pieds
(H. Lé\ei
Campanula rotundif olia L. — Le Mans:
Pontlieue, chemin de Pied-Sec; près du pont
de la ligne de Tours (H. Léveillé et R. P.
Yaniot).
Lepidium latifolium L. — Thoiré-sur-
Dinan : jardin du Chêne-Vert, où il se main-
tient, sans se répandre, depuis 70 ans environ.
[V. Jamin) 3 octobre 1897.
Silybum Marianum Gaertn. — Le Mans :
chemin des Sablons à l'Epau, parc à moutons
sur la droite, après Robinson, 12 octobre
//. Léveillé).
Erica ciliaris !.. — Beaumont-1'ied-de-
Bœuf: route de Tours au Mans, 16 septembre
3 | V. Jamin .
Selinum carvifolia L. — Le Mans , che-
min de l'Eventail, fossés de l'Eventail 1 s< , 5 et
1897 [R. P. Vaniot !
Barkhausia setosa DC. — Le Mans : Parc
du collège Sainte-Croix (R. P. Vaniot). Chà-
teau-du-Loir : fossé de la route de Coêmont
sur la droite en quittant la ville (H. Léveillé
et A. Gentil).
Lactuca saligna L. — Château-du-Loir ;
vignes à Goulard, au delà de Sébastopol en
allant vers Coêmont (H. Léveillé et A.
Gentil! .
Hieracium boréale Frics. -- Yvré : entre
Noyers et les Arches H. Léveillé). Le Mans:
Saint-Biaise iR. P. Vaniot).
Campanula glomerata L.— Saint-Pierre-
des-Bois ; Loué-en-Champagne ; Longnes ;
Bernay ; Cures ; Domfront-en-Champagne
S . Savouré).
Erica ciliaris L. — Jupilles : forêt de Ber-
cé, ligne de la ^Croix-Chambeau du 22 sep-
tembre 1897 Y. Jamin) .
Orobanche galii Vauch. — Chàteau-du-
Loir : pré sur la route de Coêmont (H. Lé-
veillé et A. Gentil).
Leonurus cardiaca L. — Le Mans : Asile
des aliénés (Leroux inherb.).
Polypodium vulgare L., var. cambricum
L. — Route de Sargé aux Oiseliers, non loin
de la route de Bonnétable, près Le Mans.
17 janvier 1898.
M. le 1)' X. Gillot, non content de fonder
['Association française de 'Botanique, a bien
voulu, à l'occasion des étrennes, mettre dans
le berceau de la jeune Société un billet de
100 francs. Nous lui en exprimorîs ici toute
notre vive reconnaissance.
Le Secrétaire- Trésorier .
Correspondance
Avant que ne commencent les herborisationSj
ne pourrait-on pas publier dans le Monde des
Plantes la liste des plantes particulières à sa
région ou rares dans les autres, que chacun
peut récolter facilement dans l'année .J Cette
liste, réduite à quelques bonnes espèces, to à
12 par exemple, ne saurait occuper une grande
place dans le journal, et chacun, d'après les
demandes, pourrait récolter à coup sur.
Jh. Bozon.
Excellente idée que nous soumettons à l'ap-
}■>■• dation de nos collègues en leur demandant
de vouloir bien la réaliser. — H. L.
Le Directeur-Gérant Ju « Mondé des Plantes »,
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Les 5 U[ """ adressés régulièrement
«irnei en timbres-poste
français ou étrangers, pour frais d'affranchis-
7e Année (2eSÉRiK!
N" 100
1" Mars 1898.
*®ïf®
DES
PLANTES
ORGANE
DE
L'
ACADÉMIE INTERNATIONALE
de Géographie Botanique
ET
BULLETIN
DE
L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
SOMMAIRE DU N» 100
Académie internationale de géographie bolani«|ue. — Un lichen de Hong-Kong, H. Olivier. —
Séance du 7 février. — Coup d'oeil sur les Pyrénées, L.-J. Gbelet. — Les plantes des
terrains salés (suite), A. Ferkt.— Nécrologie. — De VHieracium Lamtji Schullz, E. Gonoo
d'Aiitesiaue. — Liste supplémentaire des membres de l'Association française de botanique-
— Notes additionnelles au catalogue de la Flore des Pyrénées-Orientales, A. Lec.iu.ni>
— Orchis alata Fleury, morphologie et anatomie, X. Gillot. — Le ISiseulella lucklu
DC. acquis à la Flore française. H. MmcAiiHou d'Ayhemc. — Oblala. —Herborisa-
tions parisiennes. — Notes géographiques et Extraits de la correspondance.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
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par voie d'échange (il offre Museinées et
Lichens), une petite collection de champi-
gnons composée d'espèces généralement
fréquentes.
M. Gagnepain, Instituteur à Cercy-la-Tour
(Nièvre), ayant étudié la végétation adventice
de nombreuses aires de carbonisation et ayant
ouï dire qu'il existait un travail analogue sur
cette matière désirerait en prendre connais-
sance. 11 prie donc les botanistes qui le pos-
séderaient ouïe connaîtraient de le lui adresser
en communication ou tout au moins de lui
indiquer le titre exact de cet ouvrage sur les
< Places à fourneaux • .
Que nos collègues veuillent bien nous excu-
ser si nous tardons parfois à leur répondre
ou si n< lies obligé de le faire en
hâte sur une carte postale. — C'est le temps
quinous fait absolument défaut. En outre nous
nous reservons de répondre ici aux questions
d'intérêt général.. H. !..
Nous serions reconnaissants à nos collègues
de vouloir bien nous adresser les noms des bo-
tanistes qui, à leur connaissance, seraient sus-
ceptibles de faire partie de notre Association.
H. L.
M. A. S. Hit., Manhattan. — Avons reçu
cotisation. Merci.
A céder au prix de 20 fr. rendu franco, un
exemplaire relié de la Flore du Centre de Bu-
reau, première édition, 1840, 2 vol. in-8°, exem-
plaire en très bon état, épuisé et rare, ayant
appartenu à Mgr Paul Naudo, archevêque
d'Avignon. S'adressera M. Hte Marcailhou
d'Aymeric, pharmacien de première classe à
Ax-les-Thermes (Ariège),
M. Thériot, Directeur de i'école primaire su-
périeure, Le Havre, désire des mousses exo-
tiques pour la détermination et entrer en rela-
tions à ce sujet avec nos collègues dAsie, d'A-
frique, d'Amérique et d'Océanie. Nous appe-
lons sur sa demande toute l'attention de nos
collègues spécialement de MM: Treup., Por-
ter, Philippi, RP. Urb. Faurie, Bodinier,
Sodiro, Duss, etc.
10 fi
ABONNEMENTS :
UN AN : France
Etranger, Colonies. . .
I.i Ni mi ru : l Franc.
its parlent iln 1*' Oclobrc ou du
Chaque aune.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Réda^- rue de Flore,
l.e M ans iSa ithe
DEPOTS :
NEW-YORK
l'h. Hei.nshehgek, 15, First Avenue.
L0ND0N
In i..M and C°, Foreign booksellers, 3", Solio
Square.
PARIS
.1.1;. Baillière et Fils, 19, rue Hauitefeuille.
Jacques Lechevalier, Librairie médicale et
scientifique, -i:t, rue Racine.
LAVAL
Ang. Goupil, quai Jean-Fouquet Vieux-Pont).
3VI. A7Villia.m TRELEASE
Directeur Je l'Académie internationale Je Géographie botanique en 1806
DIRE* MHS BOTANIQUE DE SAINT-LOUIS (MISSOURI)
7e Année (28 Série).
N° 100
ier Mars 1898
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie 'Botanique
Académie intei nationale de Géographie
botanique
Par décision, en date du 9 février 1898, MM.
J.-B. M. Biélawski Naturaliste et Chevalier
de la Légion d'Honneur à Issoire (Puy-de-
Dôme) ; Fie Sennen, à Prades (Pyrénées-Orien-
tales) ; R. P. Duss, à Basse-Terre (Guade-
loupe), et abbé Oliva, à Monza (Italie), sont
nommés dissociés libres de l'Académie.
Le Directeur,
F. Héribaud Jh.
Radiation
M. Nicolas Ivanitzky, à Kanidkow,
Gouvernement de Wologda (Russie), débi-
teur de plusieurs années de cotisations im-
payées envers l'Académie et dûment averti,
est rayé des listes de celle-ci conformé-
ment aux statuts (Décisions, art. 7.)
Le Directeur,
F. Héribaud Jh.
Messieurs et chers Collègues,
Le présent numéro est le centième du Monde
des Plantes notre organe. A cette occasion exa-
minons en quelques lignes le passé, le présent
et l'avenir de notre œuvre.
Fondé en août 1891, sur les sommets en-
chanteurs des Nilgiris (Ghattes Occidentales)
dans l'Inde, le Monde des Plantes eut ses pre-
miers numéros consacrés en majeure partie à
la flore de ce beau pays. Le 1 er décembre 1 89 1 ,
aux Indes, nous fondions Y Académie internatio-
nale de Géographie botanique qui ne comprit
tout d'abord que des Membres d'honneur, des
Membres titulaires et des Membres correspon-
dants. Les cadres rapidement remplis, il fallut
y ajouter des Associés libres et enfin des Mem-
bres auxiliaires. Entre temps, le 10 juin 1893,
la Médaille scientifique était fondée. Nous
avions à notre tête le regretté et illustre Von
Mueller auquel sa patrie d'adoption élève un
monument bien mérité et digne de lui.
A diverses reprises la Revue chercha sa voie
avant de prendre une orientation décisive. On
y publia même des voyages dans l'espoir chi-
mérique d'attirer un plus grand nombre de
lecteurs. Les illustrations grevèrent fortement
le budget et notre attente fut déçue. Il fallut
supprimer une publication onéreuse et peu
scientifique. C'est alors que notre organe se
plaça résolument sur le terrain de la science
pure et réussit à y obtenir une place honorable
et à s'y imposer de telle sorte que le succès
alla toujours en grandissant.
Cependant on nous sollicitait de relever la
Société française de Botaniquesur de nouvelles
bases. C'est ce que nous avons fait. La nou-
velle Société, déjà prospère (80 membres), s'est
placée sur un terrain plus restreint en limitant
ses études à la Flore de France (champ vaste
pourtant, car que de coins inexplorés et tota-
lement inconnus dans notre pays, que de
plantes qui vivent sur leur réputation, c'est-à-
dire qui ne sont rares que faute d'observa-
tions;, et en poursuivant la formation d'un her-
bier de France et d'une bibliothèque.
Quel que soit l'avenir de notre jeune sœur
nous lui avons ménagé grandement la place
et nous lui avons cédé comme don de joyeux
avènement, les plantes françaises de notre her-
bier, non comprises dans lesherbiers monogra-
phiques ou dans l'herbier des espèces rares de
l'Académie.
La fondation de la nouvelle Société n'a nui
en aucune façon à notre union Académique
qui, à l'heure présente, reçoit de chaleureuses
adhésions de l'étranger et de la France même.
Un nombre restreint d'Académiciens ont
bien voulu, pour nous être agréables, donner
leur nom à l'Association nouvelle et consti-
tuent ainsi un lien entre les deux Sociétés^qui,
tout en ayant le même organe, seront distinctes
nettement l'une de l'autre.
Jaloux de notre indépendance et forts de
notre internationalité, caractères précieux que
nulle société ne partage avec nous au même
degré, tout en entretenant avec les pouvoirs
publicsles relations les meilleures, nous avons,
sur l'avis même de hautes personnalités poli-
tiques, conservé notre liberté et nous ne
LE MONDE DES PLA N I I
onsnul avantage, pour h
àrechen idministrative d'une
Académie qui, pai ■ I rançais, a n
siège l.i où est son Directeur, c'e - hier
.1 Melbourne, Saint-Louis ou Athènes, aujour-
d'hui en France, et demain à Genève ou ailleurs.
Si jamais un capital nous était assur
serait peut-être venue de reprendre des démar-
s pour lesquelles nous sommes sûrs de la
bienveillance que nous ont témoignée à plu-
sieurs reprises, préfets, députés, sénateurs et
ministres.
Donc, sans subvention d'aucune sorte, nous
vivons et nous progressons. L'Association
française de Botanique, exclusivement françai se,
n'a pas les mêmes motifs que nous d'observer
la même reserve. Il nous plaît de rendregrâc :s
à Dieu pour le passé, pour ces s£pt années
bientôt écoulées d'existence et nous espérons
que de même que la Providence nous a secondes
dans le passé elle ne nous fera pas défaut dans
l'avenir.
A l'occasion de l'apparition du centième
numéro de l'organe de notre chère Académie,
nous sommes heureux de porter à la connais-
sance de nos distingués collègues, les déci-
sii ins suivantes qui ne pourront, croyons-nous,
que leur être agréables.
En retour, nous leur demandons de vouloir
bien exercer autour d'eux la propagande la
plus active au point de vue du recrutement
de:, adhérents.
Décisions importantes.
Par décisions, en date du 11 février 1898,
nonobstant toute décision contraire et sur la
demande du nombre requis des Membres de
lémie, nous arrêtons ce qui suit :
Le nombre de I triés libres est porté de
1 loo et celui des Membres auxiliaires de
■ membre de l'Académie a droit.
sa propre responsabilité et à ses frais, au
des ouvrages de la Bibliothèque, pour quatre
mois et au nombre maximum de trois ouvra-
ges à la lois. Les membres de l'Académie peu-
vent aussi, moyennant un droit fixe de
dix centimes par p air copie
pas> luvragesouderevuequi pourraient
leur être utiles pour leurs travaux, — 'Toute
nouvelle communiquée par lettre au Secréta-
riat telle que : dons importants faits aux éta-
blissent iques, nominations, déplace-
ments o i botanistes, fondations bota-
niq: tges OU d'explorations
te, donne droit à l'expéditeur au
remboursement du doi irtdesal 1
lue année un certain nombi
seront mises a l'étude selon les diverses ré-
du globe. Les membres de ces régions
en seront avises a l'avance et devront, chacun
en ce qui les concerne, (autant que cela leur
possible), fournir avec des échantillons
de c i, les renseignements sur leur
dispersion, de telle sorte, que la carte de dis-
tribution île ces espèces puisse être dressée à
la fin de l'année et paraître dans le numéro de
1 mbre du Monde des Plantes. — En outre
des échanges de plantes auront lieu chaque
année entre les membres de l'Académie d'après
une liste générale dressée d'après des listes
particulières, l.a liste générale sera au début
de chaque année publiée dans le Mande des
/'Luîtes. — On facilitera aux membres la déter-
mination de leurs espèces qui seront soumises
a des spécialistes ou à des botanistes qualifiés
formant le Comité de détermination de l'Ac 1-
démie.
Par le Directeur
V. HÉR1BAUD Jh,
Le Secrétaire perpétuel
11. LÉVEIl LÉ.
En conséquence de ce qui précède :
1" Que chacun des membres de l'Académie
veuille bien nous donner son avis sur les espè-
ces a mettre à l'étude pour 1898 et [899.
20 Que chacun veuille bien nous adresser
des Oblata et Desiderata.
3° Que ceux qui veulent faire partie du
Comité de détermination veuillent bien nous
en aviser.
4°Que chaque membre de l'Académie recrute
un adhèrent nouveau ou tout au moins nous
donne l'adresse d'un botaniste susceptible de
le devenir.
I .ors de notre première et prochaine session,
conformément aux statuts, une révision de ceux-
ci era demandée, tendant à élever de 12 a 10
le nombre des Académiciens titulaires et à aug-
menter dans les mêmes proportions celui des
membres d'honneur et îles membres corres-
pondants.
Certains de nos collègues désireux de se
lire d'ouvrages en double au profit de notre
Bibliothèque désirent savoir tout d'abord les
rages que nous possédons. Nous leur don-
nerons satisfaction en publiant d'ici peu. à rai-
son d'une colonne par numéro, la liste des
et brochures de notre Bibliothèque.
Correspondance.
UN LICHEN DE HONG KONG
L'échantillon contenu dans votre lettre
11 ; de I long-Kong et re-
1 P. Era Bo linier) est le L'sne.i
LE MONDE DES PLANTES
83
scabrosa Ach. Lichenog TJniversalis p. 020.
On le rencontre quelquefois chez nous. Lich.
de l'Ouest p. 1 5. (Sarthe : rochers à Chemiré-
en-Charnie, Monguillon). (Calvados : sur des
rochers de grés, à Fourneaux )
H. Olivier.
Séance du 7 Février 1898
Présidence de M. H. Léveillé, secrétaire
perpétuel.
L' dissociation française de 'Botanique est
représentée par un de ses membres. Lecture
est donnée des noms des nouveaux adhérents
à cette société.
MM. Cari Gustaf WESTERLUND,de Lidkôping
(Suède) et Ch.E. Bessey de Lincoln (Nebraska),
remercient de leur nomination en qualité d'As-
sociés libres et MM. Cadix et Ragot de leur
nomination comme SMembres auxiliaires.
M. Charles E. Porter notre collègue vient
d'être nommé Directeur général du Musée
d'Histoire naturelle de Valparaiso (Chili).
A l'occasion du renouvellement de leur coti-
sation MM. Gonod d'Artemare et A. Feret ont
bien voulu nous adresser pour l'Académie et le
Monde des Plantes, un don en argent. D'autre
part, notre Directeur, le T. H. Fr Héribaud a
bien voulu contribuer à couvrir la dépense
occasionnée par la reproduction de son por-
trait.
M. Mac-Owan s'excuse sur son âge avancé
et l'état de sa santé et avec regret nous adresse,
malgré nos instances, sa démission de membre
Associé libre. M. Mac-Owan était depuis plu-
sieurs années membre de notre Académie, à
laquelle il continuera d'envoyer l'organe offi-
ciel de son département. M. le Secrétaire pré-
sident annonce ensuite la radiation motivée
de M. N. Ivanitzky et expose les motits de cette
radiation.
Sont ensuite présentés les travaux suivants :
Orchis alata Fleury ; morphologie et anato-
mie, par le D1' X. Gili.ot ; Notes addition-
nelles au catalogue de la Flore des Pyrénées-
Orientales, par M. A. le Grand ; Coup d"œil
sur les Pyrénées ; Excursion au Vignemale,
par M. L. i. Grelet. Il est en outre donné
lecture de quelques notes extraites de la cor-
respondance : VAjOlla caroliniana WillJ. en
Vendée, de M. Blanchard ; Note géo-bota-
nique, de M. E. Violleau ; un Lichen de Hong-
■ Kong de M. H. Olivier.
On dresse ensuite une liste des espèces de
de la Sarthe qui pourront être offertes en
échange durant l'année 1898. On en trouvera
plus loin l'énumération. La séance est levée
à io h. 1/2.
La prochaine séance aura lieu le lundi 7
mars à 8 h. 1/2 du soir (1).
Coup d'oeil sur les Pyrénées
Excursion au Vignemale
Le plus haut sommet des Pyrénées françaises
(Altitude 3290 mètres.)
(3 août 1897)
CAUTERETS (altitude moyenne 932'".)
LE LAC DE GAUBE (ait. 1789'",)
Les OULETTES du VIGNEMALE (ait. 2197)
Plantes récoltées
de Cauterets au Lac de Gaube
Aquilegia alpina L.
Aleconopsis cambrica Vig.
Cardamine resedi/olia L.
Heliantliemum vulgare Gœrtn.
Reseda glauca L.
Arenaria trinervia L.
Stellaria aquatica DC.
Silène rupestris L.
Spergella saginoides Rchb.
Dianthus monspessulanus L.
Géranium pyrenaicum L.
Géranium pratense L.
Hypericum 'Burseri Spach.
Trifolium alpinum L.
Alchemilla hybrida L.
Alchemilla vitlgaris L.
Alchemilla alpina L.
Epilobium alpinum L.
Circaea intermedia Ehrh.
Sedum dasyphyllum L.
Sedum anglicum Huds.
Saxifraga ai-oides L.
Saxifraga umbrosa L.
Angelica pyrenaea Spr.
Astrantia major L.
Sambucus racemosa L.
Galium vernum Scop.
Galium laeve Thuil.
Prenanthes purpurea L.
Picris pyrenaica L.
Leontodon pyrenaicus Gouan.
Carduus dejloralus L.
Carlina acaulis L.
Campanula pusilla Haenk.
Jasione perennis L.
Vaccinium myrtillus L.
Lysimachia nemorum L.
(1) Parmi les travaux inscrits pour cette séance,
relevons: Les Pedicularis pyrenaica Gay, mixta
Gren., rostratah. des Pyrénées et leurs affinités,
par Hte Mascailhou d'Aymeric.
MONDE DES PLANTES
Verbascum nigrum I ..
Rhinanthus hirsuta Lam.
Linaria alpina DC.
G mn.
Veronica montana L.
Veronica fruticulosa L.
Melampyrum sylvaticum L.
Brunella grandijlora Mœnch.
var. pyrenaica GG.
lïrm maculatum L.
l'h\-mus linnaeanus Rchb.
Calamintha alpina Lam.
Planiago alpina L.
Riuucx scutatus L.
Euphorbia hyberna L.
Thesium tenuifolium Rchb.
Lujula spicata DC.
Calamagrostis montana DC.
Fesluca duriuscula L. forme
Aspidium aculeatum Swartz.
lonchitis S\v .
Cyslopleris fragilis Bernh.
Polypodium Rhœticum L.
— diyopteris !..
phegopteris L.
24dianthum capillus Veneris
aillosurus crispus Bernh.
Plantes récoltées
du Lac de Gaube au Vignemale
Ranunculus alpestris L.
platanifolius L.
Thalictrum macrocarpum Godr.
alpinum L.
ii/um pyrenaicum Lam.
Hutchinsia alpina R . Br.
fa biflora !..
r',7 glauca L.
Astrocarpus sesamoides Gaj .
i saginoides Rchb.
Arenaria ciliala L,
— venu L. var. nivalis Fenzl.
Dianthus monspessulanus L.
— deltoides I..
Géranium pratense I . .
Trifolium caespitosum Reyn.
Oxytropis campestris DC,
pyrenaica GG
I'iVi.t pyrenaica Pour.
ranlhus perennis I ..
Sempervivum montanum L.
Saxijraga ai^oides L.
; :'. ),• ■ I .
exarata Vil] .
intricata i
— cuneifolia !..
oppositifolia I ..
Bupleurum ranunculoidt
I huit.
Galiumpyrenaicum Gouan.
Carduus carlinoides Gouan.
/. ondoton autumnale L., var. alpinum Gaud .
Dormi icum glaciale N ym .
• tdenostyle albi/rons Rchb.
Phyteumo hemisphaericum I..
Rhododendron ferrugineum L.
Pinguicula grandiflora Lam .
Primula farinosa L.
— integrifolia. L.
Gentiana campestris L.
— rt'f/i.r L.
— nivalis L.
Myosotis pyrenaica Pour.
Veronica aphylla L.
— bellidioides L.
alpina L .
— nummularia Gouan.
Euphrasiajninima Schl .
Sideritis pyrenaica Poir.
Chenopodium Bonus-Henricus L.
Polyonum viviparum L.
Plantago alpina L.
var. incana DC.
— média L. var. bruntia Ten.
Tofielda calyculala Wahl.
Scirpus paucijlorus Lightf.
caespitosus L.
Elyna spicata Schrad.
Carex decipiens Gay.
— pyrenaica Wahl.
— stellulata Good .
ornithopoda Willd.
— sempervirens Vill.
— frigida Ail.
Phleum alpinum L.
Nardus stricta L.
Blechnum spicans Doth.
Equisetum variegatum Schl.
Selaginella spinulosa A. Br.
Ascension du Péguère.
Plantes récoltées du i1-1' au 7'"' kilomètre
du chemin forestier :
' lcmùlum pyrenaicum I ,am .
Thalictrum montanum Wallr.
■ trahis turrita L.
oArabis brassicaeformis Wallr.
Brassica montana DC.
Dianthus barbalus L.
Hypericum Richeri Vill.
Trifolium médium L.
I'iW.7 orobus 1. .
Lathyrus pyrenaicus Jord.
idmelanchier vulgaris Mœnch.
Epilobium spicatum Lam.
Sedum hirsutum 1 ..
A'//' '5 alpinum 1 . .
LE MONDE DES PLANTES
85
Libanotis daucifolia Rchb.
— Candollei Lange.
Laserpitium latifolium L.
Angelica Raptli Gouan.
Lonicera xylosteum L.
— nigra L.
Galium sylvaticum L.
— rotundifolium L.
Gnaphalium sylvaticum L. forme
Carduus defloratus L.
Mulgedium Plumieri DC.
Crépis blattarioides Vill.
Setiecin adonidifolius Lois.
Carlina acanthifolia Ail.
Arbutus uva-ursi L.
Gentiana lutea L.
Veronica fruticulosa L.
Thymus lanuginosits Schk.
Betonica alopecuros L.
Lamium maculatum L.
Brunella grandijlora Mœnch.
Campanula linifolia Lam.
trachelium L. (à fi. blanches,)
Jasione moutana L.
Allium fallax Don.
Polygonatum verlicillatum Ail.
Lupila maxima DC.
Aspidium aculeatum Swartz.
Plantes récoltées à la base du Péguère, le
long des lacets allant à la Raillère:
Anthyllis Dillenii Schult.
Ononis striata Gouan.
Teucrium pyrenaicum L.
I. inaria origanifolia DC.
Vincetoxicum laxum Bartl.
Agropyrum caninum Rœm. et Sch.var.n'g'i-
rf»m Foucaud.
« Cet agropyrum diffère du type par son
« chaume plus robuste, plus ferme, par son
« épi raide et plus serré, par les arêtes de ses
o glumelles inférieures moins allongées, et par
« l'aspect tout particulier que donne à la plante,
« à l'état vivant, sa teinte légèrement viola-
« cée. d (Bulletin de la Société Botanique des
■ Deux-Sèvres, année 1892, page 129.)
L. J. Grelet,
Membre de I Académie internationale de Géographie
Botanique et de la Société Botanique des Deux-Sèvres.
Les plantes des terrains salés
PAR
A. F ER ET
[Suite)
Liste des Plantes pouvant êti e classées
en première zone
Abies. Sapins. Abies falcata. — 10 à 12
mètres, se rencontre seulement près des bords
de la mer, sur le territoire de l'Orégon et les
terres inondées par les marées. Carr.
Acouroa violacea. — Violette Gabrielle
3 à 4 mètres, croît au bord des criques de la
Guyane où la marée se fait sentir. F. A.
Actinostrobus pyramidalis. (Conifère).
— Arbrisseau d'Australie, croit dans les lieux
sablonneux et saumàtres, le long de la rivière
des Cygnes. Carr.
Alaria esculenta. — Genre d'algue alimen-
taire; est parmi les algues une des espèces co-
mestibles recherchée comme salade. M. d. R.
Algues. — Ces plantes se trouvent sur les
bords de la mer où elles sont jetées par les
flots, on en cite plusieurs espèces parmi les-
quelles les varech, fucus, goémons, zostères,
alaria ; elles se récoltent en été surtout à marée
basse, principalement après les tempêtes.
Les algues vertes ou chlorophycées pour la
plupart habitent les eaux douces ; mais les cha-
ratées sont exclusivement marines. La plupart
des algues sont alimentaires.
Parmi les algues voir Ceranium rubrum,
Cyanophycées, Enteromorphe, Fucus, Goémon,
Laminaire, etc. M. D. R.
Althenia. (pet. ann. se. obs. 1. p. 46 1). Al-
thenia filiformis. petit L. C. Dans les petits
étangs de la Camargue ; étangs de Valcarès,
fleurit en juin. L. C. p. i3g.
Althaea officinalis. — Althée, du grec
aXOxta, guérison (L. gén., 839); L. sp., 966. En
provençal Mauvo blanco. Maugo blanco.
Guimauve officinale. Althaea des anciens.
Anacardium occidentale L. — Tere-
binthe. Jussieu. Noix, poire, pomme d'acajou
suivant la forme, croit dans les deux Indes,
Guyane, Antilles, (Zanzibar, la côte depuis la
rivière Roufidji jusqu'à Vanga ; Mrima-Mvita
ou Mombassa, amou pour les indigènes, (Zan
Mbibo Mkandju). Dans les pays de Guinée sui-
vant les localités: Acaju, Pis, Acajou thea, Ca-
chou de mer; Cassuvium rhumphii ; Kapa-
Mava Rheed. (Bod. 1. p. 67). De cet arbre il
existe des forêts dans les plaines sablonneuses
qui sont au bord de la mer et qu'on traverse
en allant de Courou à Sémari.
Anagallis. Tournef, du grec avotyeX'zw, ana-
guelaô, je ris. Elle était considérée comme ex-
citant l'enjouement et dissipant l'hypocondrie
A. B. Notre mouron des champs qui fait périr
les oiseaux est une plante très suspecte. (Le
mouron à fleurs rouge).
Anagallis tenella, mouron délicat, lysima-
chia. L. Mant 335. L. sp. 211. 10 centimètres
de hauteur environ : Etangs salés de Berre,
Vallon des Ouides, près Marseille ; bords de
l'étang de Marignane ; environs d'Istres, pla-
teau de Roquehaute. (L. C. p. 104). Vers le
Pouliguen (Bretagne), sur les bords de l'Océan,
les plages les plus éloignées de la mer, serencon-
LE MONDE DES PI A.NTES
îr quelqu ipés par des ga
et sur lesquels on lctrcuivc.il'.. V.p. 548-574).
Centre de la France, etc., dans les lieux maré-
ux des terrains primitifs ou sablonneux
A. B .
Apium L. Ache. du grec a-iov, apionne,
à 90 centimètres « Apium graveolens. Ache
odorante. (L. sp 379). Céleri des marais. Ce'-
leri odorant, céleri sauvage. En provençal Api;
bisannuelle. La plante développée par la cul
ture fournit le céleri : prés humides ; prairies
humides, marécageuses du salées : pies de
Galleville (Manche), les bords de l'Océan,
Méditerranée. Cultivée au Zanzibar. Puy-de-
Dôme. Archangel, Wologda, cultivé dans les
jardins potagers — cultivé en Tunisie. « (L.
Castagne. Zan, M. D. P., B. V.). L'ache
n'est autre chose que le céleri à l'état sauvage,
les feuilles de cette plante produisent une
décoction qui sert à colorer en vert les « bon-
bons et les crèmes. Les feuilles d'ache mises
dans le potage lui donnent de la saveur.
G. d. S. P.
Arthracnemum fruticosum. Chenopo-
diacées. a été trouvé près de Montpelliei et
en explorant la plage de Maguelone (Hérault),
les bords de l'Océan (B. V. p. 4LÎ0. 547), se
trouve dans les lagunes de Zanzibar (Zan).
Arenaria, d'arena : sable, du lieu où elles
croissent.
Arenaria média. Sabline.
Arenaria peploides, sur la plage duCroi-
sic ; plage du cap Ferret (Gironde), etc.
Arenaria ciliata L. pubescens. Plantes
du gouvernement d'Arckangel et Wologda,
le haut nord, le rivage de l'Océan Nowajà
Zemlja, Chabarowo. M. 1). P. N° 3<> p. 281.
Armeria maritima. Armeria, du celtique
mor. (au bord de la mer). Bords de l'Océan
et Garonne. (B. V. p. 547. 549). St Jean de
Monts (M. D. P. N° u . etc.
Armeria pubescens pr< loboury.
Armeria Linkii pré salé de la Teste auprès
d'une vase molle (B. \ 1 . 1 0).
Aspericoccus echinatus sorte d'algue) a
iuvé sur les bords de la mer, auprès
pe Barfleur (près Cherbourg .
Astragalus. du g, c \ tragalos : veri
à cause de la dispositon des fleurs (B. .1. 6a5) :
autre y^uxuo : glucus, doux, mu>.Xov feuilles
V. 1
Astragalus Astragale. Astragalus
Stella Gouan. ill. p. 5o). DC Fl.fr. t. 4p.
I >ans les lieux inculte à Ro |uefavour ; les
champs Châteai
I 1 Mède, les bords de 1
C LI| .
Astragalus Bayonensis I
phare du cap Ferret, sur les sables mouvants
des bord d> l'Océan, les deux Boucaux, à
droite et .1 gauche de l'Adour (B. V. 56i.565).
Ast. Bœticus. L. parmi les herbes des allées
marines, environs de Bayonne il!. V. 565).
Ast. Trayacantha. lieux sablonneux du
littoral, anse de Coudes et la plage de Mon-
1 1 edi m il.. C. 1.
Astragallus Mellion dans les dé-
serts de l'Arabie et Syrie, cite une astragale
aux boules hérissées, particulière aux déserts
de Jim 1.
Quelle est cette espèce ,? ne devrait-elle pas
être classée en première zone.
Astrocaryum lacaule . palmier nain.
Au Brésil se nommelu, à la Guyane : Conana,
croit dans les sables de la barre du Rio Negro
et de la Guyane. F. A.
Atriplex halimus. !.. Ai roche de mer,
pourpier de mer (Chénopodiacées), en Provençal
Bouissoun de mar. Au pied du plateau de Ro-
quehaule ;dans les sables maritimes, croit avec
vigueur dans les terrains des régions mariti-
mes imprégnées de sel; aux salins de Villeroi,
plage de Cette. (L. C. i3i 1. Est signalé par A.
Mellion parmi les terres salées de i Sebkas du
Sahara, y est connu sous le nom de Gucthaf;
est regarde en Algérie comme un bon four-
rage, les bestiaux le broutent aux époques des
sécheresses: c'est le Gnetal des Arabes — lui
Algérie dans la plaine de l'Habra, il est nommé
lall (F. B. p. 1271. — Employé comme clôture
et pour arrêter les sables au bord de l'Océan.
Atriplex hastata. L. sp. 1494 : a été sou-
vent confondue avec At. microsperma ; se dis-
tingue à ses lobes calicinaux, larges et bordés
de longuesdentssubulées et rayonnantes.
A. crassifolia (C. A. Mey in Ledeb. 11. ait.
4. p. 309). Les bords de la mer ; fleurit en
août septembre sur la plage de l'Océan, bassin
d'Arcachon,sur le terrain sablonneux qui sépare
les maisons du bassin ; sables maritimes: Lords
de la Garonne et Océan (B. V. 56o.56î 568.574)
au pied du plateau de Roquehaute, dans les
sables maritimes de la Méditerranée, il!. V.
et L. C. 1 3 1
A. patula, arroche étalée (L sp. 1 pi \<. Atri-
plex angustifolia Smith. Duby. 20890 cm.,
d.ms les décombre . b >rds des murs, champs,
haies. C. C. Observation : elle varie dans
les champ, pierreux, à tiges courtes COU-
ou feuille > linéaii • tr lites et entières:
1 d mis cet état l'Arroche littoralis. Dub.
Orl, m I on I... erreur répétée dans les
floi 5 françaises; le véritable A. Littoralis. L.
i i valves du fruit dentées ei paraît pro
aux 1 gii 'H - mai itime (A. B. t. 2, p. 190
Marais salants près du Croisic sur le terrain
LE MONDE DES PLANTES
87
sablonneux qui sépare les maisons du bassin
d'Arcachon, habite toute la région jusqu'à Kola
et Solowetsk (gouvernement d'Archangel).
(B. V. 549. 562. L. C. 1 3 1 . M. D. P. 5i. p. 35).
A. portulacoides, sur la plage de Mague-
lonne près Montpellier ; marais salants du
Croisic, sur les digues protégeant la Cros-
nière (Bretagne), chaussée des marais salants,
vers Beauvoir et la Guérinière ; plage du cap
Ferret, sur le terrain sablonneux qui sépare
les maisons du bassin dArcachon ; plage des
Souzeaux, (ile de Noirmoutier) St Jean-de-
Monts (Vendée) (B. V.'p. .po. 549. 55o. 555.
552. 56o. 562 et'M. D. P. N» 12.)
A. rosea. (L.sp. 149?) les lieux incultes fin
de juillet à sept. (L.G. p. 1 3 1 ), plage des Sou-
zeaux (ile de Noirmoutiers), (B. V. p. 555).
A. salina variété de panda : dans les marais
salants du Croisic (B. V. p. 549).
(A suivre.) A. Feret
Nécrologie
Nous apprenons la mort de M. N. Alboff-
Botaniste-Explorateur pour le compte de
l'Herbier Boissier et d'un consortium de bo-
tanistes. M. Alboff qui avait à plusieurs re-
prises exploré le Caucase, d'où il avait rap-
porté de très importantes collections, étudia
celles-ci lui-même et publia sur ces matériaux
d'étude absolument originaux des travaux très
appréciés dans le Bulletin de l'Herbier Bois-
sier. Attaché depuis peu en qualité de direc-
teur de la section botanique au Musée de la
Plata (République Argentine), il est mort à
l'hôpital de cette ville.
L'Herbier Boissier avait réclamé pour lui
la Médaille scientifique qui lui fut décernée le
icr juillet 1896.
H. L.
•' De l'hieracium " Lamyi Schultz
En 1896, j'avais cru retrouver dans un bois
près de Bon, sous les orgues basaltiques, et
en 1897; sur la colline de Charluz près d'Ussel
(Corrèze), le rare Hieracium Lamyi Schultz
(Boreau FI. du C. Ed. 3 p. 395).
A cette occasion, j'avais envoyé des spéci-
mens de ces hieracium à plusieurs de nos
distingués collègues, notamment MM. Arvet-
Touvet, Rouy, Hervier, Sudre, etc.; de leurs
. études et observations on peut tirer les con-
clusions suivantes :
i° V Hieracium du bois de Bort n'est pas
VH. Lamyi Sch ; il serait, d'après M. Sudre,
VHieracium dumosum Jord. (Groupe boréale
Fr.) forme : H. propinquum Sudre.
20 L'Hieracium de Charluz serait :
VH. scabiosum Sudre (inédit), Gr. boréale,
var. pilosuni Sudre.
3° L'Hieracium Hervieri Arv. T. est une
plante différente de VH. Lamyi, n'appar-
tenant pas à la même section ; on doit rap-
porter à VHervieri les localités : Loire, Var
et Angleterre.
40 Les Hieracium hirsutum Bernh. Lamyi
Bor .et basai ticum Rouy (inédit) appartiennent
au même groupe : hirsutum.
5° Il est probable qu'un hieracium récolté
dans le Tarn par M. Sudre, et reconnu par
M. Bouvet d'Angers comme identique à la
plante de l'herbier Boreau, est bien en effet
le H. Lamyi Sch.
60 L'Hieracium Lamyi Sch. devra de nou-
veau être recherché dans les bois Bort, et
probablement il y sera retrouvé,
Relativement à l'étude des Hieracium voici
ce que m'écrit M. Arvet-Touvet :
L'expérience dans ce genre qui dépasse en
dilficultés tout ce qu'on peut imaginer ne
peut s'acquérir que par l'étude approfondie
(je ne dis pas minutieuse) et la comparaison
d'innombrables échantillons des provenances
les plus diverses ! Jusque là, que de concep-
tions chimériques, que d'illusions, que d'er-
reurs ! ! même avec la plus entière bonne foi.
Ce jugement sur l'étude des Hieracium émis
par un botaniste aussi autorisé peut aisément
s'appliquer à bien d'autres genres et notam-
ment au genre Epilobium.
E. Gonod d'Artemare.
Depuis l'envoi de ma note j'ai appris que
M. Rouy, ayant photographié à Angers V Hie-
racium Lamyi de l'herbier Boreau, avait
déclaré que la plante du Tarn présentait
quelques différences avec celle de la Corrèze.
Elle lui est affine, mais VH. Lamyi est encore
à trouver !
M. Sudre estime que la plante du Tarn doit,
dans ce cas, conserver son nom : Hieracium
Chevallieri Timb. et Marchais.
BULLETIN
DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Liste supplémentaire des Membres de
l'Association française de Botanique
MM Bestei (F.), Président de la Société
d'histoire naturelle des Ardennes, Professeur
à l'Ecole normale, Charleville (Ardennes).
Bourguignon (Maurice), Secrétaire de la
Société d'histoire naturelle des Ardennes, 4,
rue Dubois-Crancé, Charleville (Ardennes).
Duquesne, Le Prieuré, Saint Philhert-sur-
Risle lEure).
Faure (Alphonse), Instituteur suppléant dé-
partemental à Gap, (Hautes-Alpes).
GALLET(abbéC), curé de Bellou-sur-Huisne
(Orne).
Girod (Louis) Directeur d'École normale,
(iap, (Hautes-Alpes).
G inod d'Artemare (Eug.), Membre titu-
laire de l'Académie internationale de Géogra-
phie botanique, membre à vie de la Société
botanique de France, membre d'honneur de la
Société botanique du Limousin, membre de
l'Académie des Sciences, Belles - Lettres
et Arts de Clermont-Ferrand, de la Société
d'Emulation de l'Auvergne et de plusieurs
autres sociétés savantes ; ex-secrétaire et lau-
réat du Conseil de la Société française d'hy-
giène, ex-pharmacien en chef des hôpitaux de
Clermont, inspecteur des Pharmacies, Ussel
(Corrèze; (Flore d'Europe).
Lachenaud (Georges), Archiviste de la So-
ciété botanique du Limousin, 4, rue Péti-
niaud-Beaupeyrot, Limoges. (Haute-Vienne).
Montel, Propriétaire, Biollet, par Charen-
sat (Puy-de-Dôme).
Rigal (André), 28, Quai Louis-Blanc, Le
Mans (Sartl
Réi hin (abbé), membre de la Société bota-
nique de France, professeur de Science:;, Ins
titution Saint-Paul, Mam;rs (Sarthe).
Rossi H. de), Anceaumeville par Monville
(Seine-Inférieure).
ibbé Gustave), Curé, Oudiru
par Vign II mte-Marne .
Nous avons en outre à rectifier l'adresse sui-
vante dans laquelle s'était glissée une erreur:
'■■ 1 lippol) ti . Phar-
macien de première classe, associe libre de
iémie internationale de Géographie bota-
nique, ancien président de la Société de Phar-
macie du Sud-Ouest, membre de plusieurs
autres Sociétés savantes, Ax-les-Thermes
(Ariège).
Messieurs et chers Collègues,
11 importe de vous faire connaître d'abord
pourquoi nous ne vous avons pas, comme nous
vous l'avions précédemment annoncé, adressé
de bulletins de vote en février et en second
lieu de vous soumettre diverses observations
qui nous ont été adressées relativement au pro-
jet de statuts parus dans le dernier bulletin.
Les deux questions sont connexes comme vous
le verrez. Toutefois nous pouvons affirmer que
le bureau de l'Association sera élu et en me-
sure d'entrer en fonction pour Pâques.
Un certain nombre d'adhésions nous étant
parvenues après la publication de la première
liste des membres, nous avons dû publier ici
une liste supplémentaire et nous ne pouvions
avant la communication de cette liste procéder
à des élections sur une liste de membres in-
complète en laissant de côté les nouveaux ad-
hérents.
D'ailleurs, ainsi qu'on le verra, les princi-
pales observations portent sur la composition
du Bureau. Nous ne pouvions donc songer à
faire élire celui-ci avant qu'on se fût mis
d'accord sur sa composition.
Nous grouperons sous les chefs suivants les
remarques que l'on nous a faites et les obser-
vations ou objections qui nous ont été adres-
sées et que nous sommes heureux de provo-
quer. Nous les voudrions aussi nombreuses
que possible. Nous désirerions que l'on nous
signalât ce que l'on trouve bien, ce que l'on
trouve mal, ce que l'on désire. Malheureu-
sement le plus grand nombre se renferment
dans une regrettable abstention.
Le Bulletin. — Toutes les lettres reçues à
ce sujet sont unanimes à réclamer le retour au
format in 8° de bibliothèque et à nous annon •
cer de nombreux et importants travaux dès
que nous l'aurons repris, ce qui se fera au mois
d'oCTOBRE.
Un de nos plus distingués collègues réclame
la séparation complète des Revues, ignorant
d'ailleurs notre pro|et de changement de for-
mat dont nous l'avons avisé depuis.
ASSOCIATION' FRANÇAISE DE BOTANIQUE
En principe nous ne sommes pas opposé à
la séparation totale des deux Bulletins. Nous
y faisons simplement les trois objections sui-
vantes de façon à ce que nos collègues puis-
sent juger en connaissance de cause : i° la
question financière. Sera-t-il possible avec les
seules cotisations des 80 membres de l'Asso-
ciation et même avec des subventions, possibles
dans l'avenir mais toujours précaires, de laire
face aux frais du Bulletin, à ceux de la cor-
respondance plus élevés qu'on ne le suppose
et enfin à ceux d'entretien de l'Herbieret delà
Bibliothèque ? — 20 En ce moment les mem-
bres de VAssociation française de botanique
profitent des travaux des membres de VAca-
démie internationale de Géographie botanique
et notamment de la partie bibliographique de
la Revue ce qui n'existera plus en cas de sépa-
ration. L'Académie qui a vécu jusqu'ici avec ses
seules ressources et voit augmenter de plus
en plus le nombre de ses membres dispose
d'un budget juste double de celui de la nou-
velle Association , 3° les membres de l'Asso-
ciation française sont admis aux séances men-
suelles de l'Académie qui dorénavant sont les
séances en commun des deux Sociétés et, comme
conclusion, l'Académie serait heureuse de faire
profiter les membres de la jeune société de sa
bibliothèque déjà riche etcomprenant plusieurs
milliers de volumes ou de brochures, ce qui
ne pourra exister du jour où les Bulletins
seront séparés.
Enfin rappelons-nous que l'union fait la
force et que du reste les deux associations
peuvent vivre côte à côte tout en restant fort
distinctes. Avec les deux Sociétés réunies, le
Bulletin peut, avec le nouveau format, espérer
48 ou 60 pages par mois au bout de quelque
temps, et 32 au minimum pour débuter. Si la
séparation est prononcée l'Académie conser-
vera jusqu'à nouvel ordre sa revue telle qu'elle
est et la nouvelle Société ne pourra guère dé-
passer un minimum de 16 pages par mois.
Sous la réserve de ces observations, nous
nous tenons à la disposition de nos collègues
et attendons leur verdict prêt à faire ce qu'ils
décideront.
Au moment de mettre sous presse, on nous
propose un moyen terme : imprimer sous la
couverture du Monde des Plantes le Bulletin
sur une feuille spéciale et avec pagination
distincte de celle de l'Académie. Cette réforme
peut être réalisée dès octobre.
Constitution du bureau. — On réclame
la suppression des délégués par régions et on
demande un bureau formé d'un Président, de
deux Vice-Présidents, d'un Secrétaire général,
d'un Trésorier et de 7 membres du Conseil
choisis indifféremment parmi les membres de
l'Association. Le Président, nous écrit-on,
devrait-être un botaniste connu pour ses tra-
vaux en systématique et jouissant d'une in-
fluence personnelle et les deux Vice-Prési-
dents des botanistes distingués. Nos collègues
n'auront à ce sujet que l'embarras du choix.
Nous n'avons à soulever aucune objection
concernant cette conception du bureau qui
nous paraît désirable.
Sessions botaniques. — On demande éga-
lement que les sessions ne soient pas limitées
au mois d'août. Pourvu qu'elles aient lieu
durant les vacances nous ne voyons pas en effet
de difficulté à ce qu'elles aient lieu plutôt
dans un mois que dans l'autre. — Pour ces ses-
sions nous espérons les réductions habituelles
de la bienveillance éclairée des grandes Com-
pagnies. C'est au Président qu'incombera la
tâche de faire des démarches dans ce sens dès
qu'il sera élu.
Travaux. — On exprime le désir que les
principaux travaux soient des monographies,
par exemple des révisions de sections ou de
genres. A propos des genres mis à l'étude on
demande qu'on suive un ordre déterminé dans
cette étude. Prisa l'improviste, cette année, nous
avons mis à l'étude le genre Orchis. On pourra
consulter avec fruit sur ce genre les travaux
suivants (nous ne citons que les principaux) :
Orchidacearum gênera et species exposuit
Fritz Kraenzlin, Mayer et Millier, Prinz Louis
Ferdinand strassse, 2, Berlin W.
G. Bari.a. — Flore illustrée de Nice et des
Alpes-Maritimes, Iconographie des Orchidées,
Nice, 1868.
E. G. Camus. — Monographie des Orchidées
de France (avec vol. de planches), Lechevalier,
Paris.
Amb. Gentil. — Orchidées de la Sarthe (in.
Bull. Soc. d'Agr. Se. et Arts de la Sarthe).
Desiderata divers. — Les autres obser-
vations concernent les tirages à part gratuits,
les échanges, le Comité d'étude. Les deux pre-
mières questions viendront lors de notre ses-
sion. Deux ou trois de nos collègues se sont
déjà fait inscrire au futur Comité d'Etudes.
Si chacun de nos collègues veut bien faire
autour lui un peu de propagande, ne trouvât-il
qu'un seul nouveau membre, d'ici peu le
nombre des adhérents aura doublé et la solu-
tion de certaines questions en sera singulière-
ment facilitée.
Le Secrétaire.
H. LÉVEILLÉ.
qo
ASSOC.I \T1<>\ FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Erratum
N" de février p. 80, aux Herborisations sar-
thoises: au lieu de Selium carvifolia L. lire
Peucedanum carvifolium Vill.
NOTES ADDITIONNELLES
.-m Catalogue
de la Flore des Pyrénées-Orientales
PAR
M A. LEGRAND
Le Catalogue de la Flore des Pyrénées-
Orientales de M. G. Gautier comble une
importante lacune. Voilà un travail précis,
consciencieux, aussi complet que le per-
mettentles recherches poursuivies depuis
plus d'un siècle dans ce beau département
le plus riche au point de vue botanique.
Alors que la Flore de l'Hérault compte
2.o65 espèces, celle des Alpes-Maritimes
environ 2450, le Catalogue qui vient de pa-
raître, étale à nos yeux le tableau de 2700
plantes phanérogames et cryptogames
vasculaires. Cet important ouvrage, pour
être exact, pour refléter la vérité, inhérente
à toute œuvre scientifique, comportait un
sérieux contrôle des publications précé-
dentes. L'auteur a dû non seulement rec-
tifier les erreurs, mais procéder à des éli-
minations nombreuses. De quel secours
en effet peut être l'indigeste accumulation
de faits rassemblés si souvent sans preuves,
dans les trois gros volumes de Companyo
sur l'Histoire naturelle des Pyrénées-
Orientales ? Que Ton comparele conscien-
cieux travail de notre ami M. G. Gautier
avec cette volumineuse compilation et l'on
aura la mesure de la fantaisie qui règne dans
celle-ci. Les Renonculacées seules donnent
lieu à une quinzaine d'éliminations : que
l'on juge du reste ! Dans de pareilles con-
ditions il n'y avait qu'à faire table rase
des documents donnés par Companyo et
c'est ce qu'a sagement résolu M. Gautier.
Les travaux de cette nature, rédigés à la
légère et de souvenir, sont heureusement
rares : à ce point de vue, les flores de
Delarbre et de Companyo seront sévère-
ment jugées.
Il est regrettable pourtant qu'aucun bo-
taniste n'ait édifié ses confrères sur la va-
leur de l'herbier Companyo, que j'ai vu en
1 863, au musée de Perpignan, et qui m'a
paru médiocrement important.
Quoiqu'il en soit voilà un pays bien con-
nu maintenant et dont l'inventaire botani-
que sera peu à peu complété par les inves-
tigations futures. Leurs résultats ne modi-
fieront d'ailleurs pas sensiblement les
caractères de la Flore, si bien tracés par
M. Flahault dans l'exposé des régions na-
turelles de cette végétation riche et variée.
Quelques points du Roussillon cepen-
dant semblent devoir appeler un complé-
ment d'informations. Les voyageurs qui
dirigent par làleurs excursions, choisissent
non sans raison les parties montagneuses :
ce sont les plus riches en espèces rares et
même spéciales, mais il me semble que le
littoral, entre Leucate et Saint-Cyprien a
été un peu négligé. Comment expliquer en
en effet que des espèces répandues sur le
littoral de l'Hérault et qui viennent jus-
qu'à Leucale, au nord de l'étang de Salses,
assis comme on sait, partie sur l'Aude,
partie sur les Pyrénées-Orientales, n'aient
pas été constatées en deçà ?
Ainsi j'ai récolté dans l'Aude, au nord
de l'étang de Salses, à proximité par consé-
quent de la limite des Pyrénées-Orientales,
Mathiola sinuata, Kœleria villosa, Chlora
imper/oliata, Spergularia atheniensis qui
manquent au Catalogue de M. Gautier. .Te
m'imagine qu'une exploration plus com-
plète des sables littoraux, par exemple ceux
qui séparent de la mer les grands étangs
deSalses et de Saint-Nazaire, ménage quel-
ques surprises : c'est dans ces parages que
je signale deux espèces omisesdans le Cata-
logue.
Mes deux années d'herborisations dans
les Pyrénées-Orientales, bien lointaines
helas ! 1862 et 1 863) me permettent quel-
ques additions, qui ne seront peut-être pas
dépourvues d'intérêt et sont toutes consta-
tées par les spécimens de mon herbier. Ces
indications ne se réfèrent du reste qu'à des
espèces nouvelles ou signalées R ou RR ;
je m'abstiendrai de parler des autres, pour
lesquelles cependant j'aurais d'assez nom-
breuses localités à mentionner.
Malcolmia af ricana R. |Br. M. Gautier
ne signale cette espèce qu'à Perpignan et
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
91
avec doute. Je l'ai récoltée à Baixas età Ri-
vesaltes,' où elle ne semblait pas absolu-
ment rare.
Sisymbriumruncinatum Lag. var. hirsu-
tum Coss. — M. Gautier, comme d'ailleurs
la Flore de MM. Rouy et Foucaud, ne ci-
tent cette sous-espèce qu'à une seule loca-
lité, d'après Massot, entre Notre-Dame de
Pena et Estagel : je l'ai récoltée dans la
même région le long de la route entre Es-
pira etCase de Pena, Ier mai 1862 !
Cistus crispusL. — Bords de l'Agly à
Rivesaltes, ave C. laiirifolius L.
Sagina pyrenaica Rouy. — Pla — Guil-
hem, lieux tourbeux.
Anthyllis cytisoides L. — Garriques
près de la Font-Estramer, en allant sur
Fitou, vers la limite des deux départe-
ments, 14 juin 1 863 ! — Mon carnet d'ex-
cursions indique aussi : Vallon de Sainte-
Catherine à Baixas (25 mai 1862), 'mais en
l'absence d'échantillon conservé, cette lo-
calité, d'ailleurs peu éloignée de N.-D. de
Pena, devra être vérifiée.
Medicago apiculataW. var. confiais K.
— Rivesaltes !
Astragalussesameus L. — Bordsd'un che-
min entre Rivesaltes et Peyrestortes,25mai
1862 ! — M. Gautier n'indique que la seule
localité de N.-D. de Pena.
Lathyrus annitus L. — Rivesaltes, avril
1862 !
Vicia pyrenaica Pourr. — Pic deCosta —
Bona à Font-nègre, 12 juillet 1862 !
Hemiaria cinerea DC. — Rivesaltes !
Bicpleurum glaucum Rob. et Cast. —
N'est indiqué par M. Gautier qu'à Canet
d'après Gren. et Godr. — Je l'ai récolté en
abondance à Salses le 14 juin 1 863 !
Observation. — J'ai autrefois critiqué
le nom de semicompositiim L. attribué
comme princeps à cette espèce {Bull,
soc. bot. de France x. XXXVII p. 67, et t.
XXXVIII, p. 73). M. Briquet, dans sa ré-
cente monographie des Buplèvres des Alpes-
Maritimes, m'a tait l'honneur de discu-
ter cette opinion et conclut au maintien
du nom linnéen, s'appuyant sur l'exac-
titude de la diagnose et ajoutant que « de
« tous les Buplèvres décrits par Linné,
« c'est en effet le B. semicompositiim
« (glaucum) qui se rapproche le plus du
« groupe odontites.» Je ne partage pas cette
manière de voir. Le B. semicomposi-
tiim L. devait être extrêmement rapproché
de Y Odontites pour que Linné ait pu dire
ajfinc Odontiti vel tamen pro varietate
assumendum. A quel botaniste viendrait la
pensée que l'espèce, qui nous occupe, pour-
rait être prise pour une variété de {'Odon-
tites ? Il est évident que les plantes nom-
mées aujourd'hui B. Odontites et B. semi-
compositiim, dit M. Battandierdans la flore
d'Algérie (2e appendice p. XI), ne se ressem-
blent aucunement. Au contraire la similitude
de port et d'aspect avec le tenuissimum est
telle qu'un botaniste inexpérimenté pourrait
y voir une formejtrès réduite de cedernier ;
c'estce qui m'arriva à Salses en 1 863. Ces
deux Buplèvres ont d'intimes rapports que
DeCandolle(Fl.deFrance,t.V,p. 5 1 5) a con-
firmés en disant du glaucum « cette espèce à
« beaucoup de rapports avec le Buplèvre
« menu et particulièrement avec sa var. (V»
La très courte diagnoselinnéenneest-elle
de nature à dissiper tous les doutes ?
La voici : umbellis compositis simulque
simplicibus (Spec. Ed. III, p. 342), sans
aucune réféience. Elle s'applique tout au-
tant au B. tenuissimum. Il est vrai que dans
Ain. acad. la diagnose ci-dessus de 5 mots
est complétée par quelques lignes inco-
lores, dont M. Briquet retient cette phrase
« umbellœ compositœ radiis 5 et involucra
5 phyllo longit. umbellœ. », caractères
d'une exactitude douteuse en ce qui con-
cerne la longueur des folioles de l'involu-
cre, comme le nombre des rayons.
Et pour comble d'incertitude, De Can-
dolle fait deux espèces des B. glaucum et
semicompositiim qu'il décrit séparément.
Il dit de ce dernier, t. iv p. 35o, « Cette
espèce ressemble beaucoup à la précédente
« (Odontites) età la suivante {tenuissimum} »
tandis, qu'ainsi que je l'ai rappelé, il rappro-
che le glaucum du tenuissimum : c'est la
confusion complète. Loiseleur-Deslong-
champs et Duby n'ont fait que propager
la confusion en imitant De Candolle et
décrivant deux espèces (Flora gall.x. 1,
p. 197 et Botanicon gall. t. 1, p. 225) (1).
([) On ne s'explique pas que deux auteurs ré"
cents, Nymann (Conspectus Florœ Eur.) et Ar-
cangeli [Compendio délia Flora Italiana) aient
perpétué les errements de DC.
92
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
M Briquet aurait apporté quelque lu-
mière, s'il avait bien voulu faire connaître
les plantes qui, dans l'herb. DC, repré-
sentent ces deux prétendues espèces semi-
npositum et glaucum.
Quant aux courtes, insuffisantes, et in-
signifiantes diagnoses linnéennes, tous les
phytographes savent le peu de cas qu'on
en peut faire (i).
I es objections de mon honore contra-
dicteur sont donc loin d'être probantes. Je
suis disposé à respecter les noms princeps.
mais à la condition qu'ils ne donnent lieu
à aucune équivoque, à aucune ambiguïté',
qu'ils s'imposent par l'évidence. Tel n'est
pas le cas du Buplevrum semicompositum.
Inulaviscosa Ait. — Rivesaltes !
Pulicaria sicula Moris, — Pia, pr. Rive.
saltcs !
Carlina lanata L. — M . Gautier ne l'in-
dique d'une façon certaine que dans les
Corbières à Vingrau. Je l'ai rencontré en
abondance et récolté dans les pâturages
maritimes du Barcarès en juillet 1862 !
Cirsium crinitum Boiss. — J'en possède
un bel échantillon, qui m'a été donné par
le Dr Companyo, comme provenant de
Saint- La urent-de-Cerdans.
Cynanchum acutum L. — Indiqué aux
étangs de Saint-Cyprien et de Sain t-Nazaire,
je l'ai récolté à Saleilles, 6 septembre
i863 !
Convolvulus lineatus L.— Indiqué RR.;
I mde au Mas-de-la-Garrigue pr. Rive-
saltes ! ainsi qu'a I.eiicate !
Heliotropium supinumh. -- En abon-
dance aux bords de l'étang de Saint-
Nazaire, le 6 septembre, [863 ! Cette es-
pèce manque au Catalogue de M.Gautier.
Symphitum tuberosum L. — Fréquent
dans les lieux humides de la pépinière de
Perpignan, où l'indique d'ailleurs Com-
panyo.
Preslia cervina Fresen. — Bords du
ruisseau de Saleilles pr. Perpignan, 6 sep-
tembre 1 863 ! Marais du Grau de la Mas-
1 part ave 1 aison le Dr
S. Lager, les diagnoses Linnéennes valent surtout
par les références qui les accompagnent cl
lesquelles il serait le plus souvent impossible d'a-
la clef de la nomenclature bin iminale Je
Linné.
sane, leg. Warion, in Malinvd, Menthœ
exsicc. n"" 199 et 200.
Cyclamen repandum Sibth. — Indiqué
d'après Lapeyrouse à Saint-Antoine-dc-
Galamus, où l'a retrouvé le capitaine Ga-
lant, qui me l'a envoyé en 1857. MM.
Loret et Barrandor,, Fl.de Monlpcl. éd.
II, p. 3 18, rapportent au C. balearicum
Willk. la plante de Saint-Paul-de-Fe-
nouillèdes, qui est peut-être la même loca-
lité autrement désignée.
Globularia vulgaris L. vàr. brevicaulis
Nob. (G. Willkommii Nym. Var.). — Ro-
chers de la Tour de Mir a Prats-de-Moll,
1 1 juillet 1862. — Je n'ai trouvé que des
échantillons nains, à capitules très briève-
ment pédoncules, à pédoncules nuls ou
longs de 1 à 2 centimètres. Les feuilles
sont mutiques, entières ou échancrêes
non cartilagineuses ;les lobes du calice très
allongés sont caractéristiques : cette espèce
manque à la Flore de M. Gautier.
Suaeda splendens G. G.— Salines du
Barcarès, 3 août 1861 ! Cette espèce man-
que au Catalogue de M. Gautier.
Euphorbia Esula L. — Pia, près Rive-
saltes, lieux humides, 6 mai, 1862 ! — M.
Gautier n'indique que la seule localité de
Banyuls. Il est singulier que cette espèce,
commune dans l'Hérault, soit aussi rare
dans les Pyrénées Orientales. La plante de
Pia a les feuilles plus larges que celle de
l'Hérault, reçue de Loret : elles atteignent
8 à iomm. de largeur, sur 3 à 5 centimètres
de longueur. Boreau et Grenier ont vu ma
plante sans lui assigner un nom parti-
culier.
Euphorbia chamaesyce L. — Sables du
Réart, pr. Perpignan.
Asphodelus fistulosus L. — Rochers de
l'ermitage de N.-D. de Pena, où il m'a
paru rare, 16 avril 1 8 6 3 ! Je l'ai reçu de
Port-Vendres de M. Neyraut. Cependant
M. Gautier ne l'indique qu'à Perpignan.
Bellevalia romana Rcb. — Etang de
Saint-Nazaire,, 26 avril 1 863 ! localité
citée par Companyo.
Allium polyanthum R. S. — Abondant
dans les vignes de Pia, pr. Rivesaltes, en
mai 1 862 !
Cyperus rotundus L. — M. Gautier ne
l'indique qu'à Perpignan, où il abonde en
effet aux bords de la Tet. Mes notes d'ex-
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
93
cursions le mentionnent à Rivesaltes au
Mas-de-la-Garrigue d'où je l'ai distribué.
Imperata arundinacea Cyr. — Rivesal-
tes, rives de l'Agly, pr. du pont, 9 juin
1862 !
Polypogon maritimum Willd. — Etang
de Salses.
Avena bromoides Gouan. — Rivesaltes.
Melica Bauhini Ail. — Rochers de
N.-D. de Pena.
Eragrostis megtasachya Lk. Perpignan,
champs sablonneux.
Aira caryophyllea L. var. curta Nob.
Aira curta Jord. ! — Coteaux de Rivesal-
tes, 2S avril 1862 ! Cette variété très nota-
ble n'est pas signalée dans le catalogue de
M. Gautier.
Hieracium pseudo-cerinthe K. — Ro-
chers de la Tour-de-Mir à Prats-de-Mollo.
J'ai donné précédemment ces indications;
j'ajoute que M . Arvet-Touvet a rapporté mes
spécimens à son H. Berardianum, forme à
peine distincte, selon moi, du Pseudo-ce-
rinthe.
A. Le Grand.
ORGHIS ALATA Fleury
Morphologie et anatomie
PAR LE
Dr X GILLOT
Les services rendus par l'anatomie vé-
gétale à la systématique sont incontestables,
et le seraient bien davantage si la pratique
de l'histologie n'exigeait pas de longues
études préalables, l'habitude du micros-
cope, un outillage spécial et un temps con-
sidérable à y consacrer. J'ai déjà insisté à
plusieurs reprises (1) sur l'immense utilité
que rendraient à la science des rapports
plus fréquents entre les botanistes des-
cripteurs et les anatomistes, ces derniers
cherchant à éclairer, par les affinités ouïes
dissemblances de leur structure intime, la
valeur des espèces et des formescritiques ou
litigieuses que la morphologie seule n'ar-
rive pas à classer. Ce serait un des résultats
les plus utiles et les plus désirables qu'on
(1) Le Monde des Plantes V. (juin-juillet 1806)
p ■ g'i, 99. Bulletin de la Société botanique' de
France, XLIV (1897). p 32b.
puisse attendre de V Association française
de botanique que de mettre en rapport les
différentes catégories de botanistes, et nous
espérons bien que quelques savants de la-
boratoire, abandonnant de temps en temps
l'étude des flores exotiques qui les ab-
sorbe, voudront bien s'occuper de la flore
française et apporter aux observations de
leurs collègues herborisants le concourset
les lumières de leur science micrographi-
que. L'exemple en a déjà été donné avec
le plus grand succès, en particulier par
un de nos anatomistes les plus travailleurs
et les plus distingués, M. P. Parmentier,
qui a bien voulu accepter, à plusieurs re-
prises ma modeste collaboration, et qui étu-
diant,avec son habileté technique, quelques
plantes françaises provenant soit de mes
récoltes à l'état frais, soit de mon herbier
et de celui de mon ami Ch. Ozanon, a
contribué à fixer la science au sujet de ces
espèces litigieuses (1). Il ne manque pas
dans nos laboratoires de jeunes anatomistes
pour entreprendre des études analogues
sur les matériaux qu'il pourraient désirer
et qu'il sera facile de leur fournir des diffé-
rents points du pays. On peut leur pro-
mettre d'en retirer honneur et profit s'ils
veulent bien se mettre également à la
disposition de leurs collègues.
C'est ainsi que M. Parmentier, qui s'est
acquis par ses travaux anatomiques une
notoriété légitime et déjà très considérable
dans le monde scientifique, continue d'ana-
lyser avec la même compétence, le même
soin, et une obligeance inépuisable, les
plantes litigieuses qui lui sont soumises.
Parmi celles qu'il a bien voulu étudier
sur ma demande, au cours de l'année der-
nière, figurent le R. palustris Sm. [R. ma-
ritimus X conglomérats), dont la nature
hybride, soupçonnée d'après les caractères
morphologiques et biologiques a été victo-
rieusement confirmée par l'anatomie (Dr
X. Gillot et P. Parmentier. L'anatomie
végétale et la botanique systématique, na-
ture hybride du Rumex palustris Sm. in
(1) P. Parmentier. Recherches sur les Epilobes
de France in Revue gén. de Bot. VIII (janvier-
lévrier 1896). Du rôle de l'anatomie pour la dis-
tinction des espèces critiques ou litigieuses in Ann.
se. nat. 7° série Botanique (1896).
'.'I
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUI
Bull. soc. bot. France, t.XLIV 1897 p. 325 :
et Y Orchis alata Fleury, qui a fourni ma-
tière à des observations analogues, ap-
portera un premier élément au programme
proposé par M. il. Léveillé à ['Associa-
tion française de botanique pour l'étude du
genre Orchis.
J'ai rappelé dans le dernier n° du Monde
desPlantes t. VII, n" 98, 1" janvier 1898,
p. 02 que cet Orchis alata avait été, il y a
quelques années, de ma pan. l'objet d'une
note publiée dans le Bulletin de la Société
botanique de France (t. XXV III [891 p.
307). A eette époque, trappe de la disper-
sion étendue de cet Orchis, dont j'avais
relevé une cinquantaine de localités répar-
ties dans différents départements, de son
abondance danscertainesstations où il croît
souvent en plus grande quantité que les
O. morio et 0. laxiflora, parfois même en
l'absence immédiate d'un de ceux-ci. et de
son évidente fertilité, j'avais émis des doutes
sur sa nature hybride et j'étais dispose à
le considérer comme une forme d'un
groupe spécifique comprenant les Orchis
morio L., alata Fleury, laxiflora Lamk.
palustris Jacq., etc., avec de nombreuses
variations. Cette opinion a été générale-
ment combattue, et la plupart des argu-
ments invoqués par moi ont pu être rétor-
qués contre ma propre thèse; et cela avec
tant de raison que je suis aujourd'hui
entièrement converti a l'idée de l'origine
bâtarde d'O. alata : et j'éprouve autant de
satisfaction a confesser mon erreur et a la
rectifier qu'à signaler un fait nouveau.
.le n'ai pas a refaire la description d'O.
alata Fleury, qu'on trouve dans toutes les
flores et notamment dans l'article cite plus
haut loc.cit. p. 3i2 . Les variations obser-
dans le port de la plante, la taille, les
feuilles et hs fleurs, dont j'ai dressé le ta-
bleau, et qui se rapprochent davantage, les
unes d'O. morio 1... les autres do. laxi-
flora Lamk.. s'expliquent en cas d'hybri-
dation, par l'influence plus ou moins pré-
pondérante de l'un des parents. Ht si j'ai
nalé l'existence en grandi abondance,
d'O. alata dans les , ,,ù l'un des
Pa,L lait faire défaut, comme dans
les pics de Corcassey a Givry-près-1'Or-
bize Saône-et-Loire), où j'aj rencontré
seulement l'O. marin en société avec
<>. alata, il faut bien avouer que l'O. laxi-
flora croit à deux kilomètres seulement de
la, dans les prairies marécageuses des
bords de l'Orbize; et ce que nous savons
du transport facile du pollen des Orchidées
par les insectes, en particulier les Hymé-
noptères au vol puissant, explique suffi-
samment la fécondation croisée a une
distance atissi peu considérable.
J'ai pu. d'autre pan. constater des rela-
tions si étroites entre <>. alata et ses pa-
rents, que le doute n'était plus guère-
possible. Ainsi dans un important envoi
qui m'a été obligeamment fait par M. R.
Bigeard, de Mouthier-en-Bresse, membre
de l'Association française de botanique,
j'ai observé une touffe de trois Orchis.
deux O. laxiflora presque typiques, et un
O. alata des mieux caractérisés, aux tu-
hercules étroitement accoles, enchevêtrés
et paraissant bien provenir tous d'un même
semis. Dans ce cas. c'est l'O. laxiflora
qui parait avoir été le porte-graine, et en
effet l'échantillon d'O. alata. à la tige élan-
cée, aux fleurs un peu espacées, au label
a peine tacheté s'en rapprochait davan-
tage. Dans les Orchis de la vallée de l'( >r-
bize, au contraire, l'éloignement û'O.laxi-
flora dn'utdivL- supposer que c 'est l'O. morio
qui a ete fécondé accidentellement et a
fourni l'origine maternelle des hybrides,
qui se différencient des précédents par une
taille moindre, des épis plus serrés, des
fleurs a sépales latéraux moins étalés, à
label plus largement marqué de blanc
et maculé. On aurait donc dans un cas l'O.
laxiflora X morio, et dans l'autre l'O. mo-
no X laxiflora.
Quant à la fréquence d'O. alata. soit
comme localités, soit comme individus,
elle n'a rien non plus de surprenant si l'on
considère les affinités morphologiques et
biologiques desO. morio et laxiflora, qui,
très distincts comme espèces actuelles,
sont cependant très rapproches dans la
série phylétique. L'hybridation a donc
d'autant plus de chances de s'opérer entre
espèces ties voisines ; les bâtards qui en
résultent peuvent être plus ou moins fer-
tiles, se croiser de nouveau avec les pa-
rents et constitue) ainsi des hybrides
bâtards héréditaires ou métis à différents
degrés. C'est probablement même par la
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
formation de ces hybrides fertiles et leur
fixation définitive, que se sont constituées
quelques-unes de nos espèces actuelles, au
point même de supplanter les formes an-
cestrales, phénomène dont l'horticulture
nous fournit plus d'un exemple et que
M. E. G. Camus a signalé chez les Orchi-
dées sous le nom de races végétales spon-
tanées (Monog. des Orchidées de France,
P. 3).
Pour lever tous les doutes qui pourraieut
encore subsister, j'ai prié mon savant ami,
M. P. Parmentier, de vouloir bien me
prêter le concours de sa science expéri-
mentée. Il a bien voulu soumettre à l'ana-
lyse histologique un certain nombre d'é-
chantillons frais des O. morio, alata et
laxiflora, récoltés à Mouthier-en-Bresse,
et a consigné le résultat de ses constata-
tions dans la note suivante:
« Les caractères anatomiques diffèrent
peu entre les espèces O. morio et O. laxi-
flora. Les cellules de l'épiderme supérieur
de la feuille sont recticurvilignes ou po-
lygonales, généralement à grand axe dirigé
dans le sens de la longueur de la feuille,
aussi longues que larges ou deux fois
plus longues que larges. Ces mêmes cel-
lules sont beaucoup plus grandes (3-4 fois)
chez O. laxiflora. et celles de l'épiderme
inférieur, moins larges et orientées de la
même façon, ont une longueur égale. Les
stomates, dépourvus de cellules annexes,
car l'initiale devient immédiatement, sans
division ultérieure, la cellule-mère du sto-
mate, sont abondants sur l'épiderme infé-
rieur et nuls sur le supérieur ; ils ont sen-
siblement même longueur et sont tous
orientés suivant les nervures foliaires.
L'épiderme supérieur est ordinairement
trois fois plus épais que l'inférieur, ; sa cu-
ticule est très mince et recouvre directe-
ment la couche cellulosique de la face
externe des cellules, sans couches cuticul-
laires intermédiaires. Le mésophylle est
homogène, sans palissades ; il comprend
6-7 assises de cellules arrondies, isodia-
métriques chez O. morio, ou ovales à
grand axe horizontal dans les deux assises
supérieures chez O. laxiflora. Ces cellu-
les renferment toutes de la chlorophylle,
surtout dans la moitié supérieure du méso-
phylle. Il existe en outre, vers le milieu, et
assez clairsemées, de grosses "S&gll'a les
claires à raphides. Ces cristaux d'oxalat^-
calcium sont assez nombreux dans la tige
et la feuille d'O. morio, assez rares dansla
feuille et parfois nuls dans la tige d'O.
laxiflora. Les stomates sont dépourvus de
chlorophylle.
« La tige ne présente pas de différences
caractéristiques dans les deux cas.
« L'axe floral renferme 12-1 3 faisceaux
libéro-ligneux sur un seul cercle, sans tissu
mécanique extra-libérien ; la moelle est
presque complètement résorbée et a fait
place à une large lacune aérifère. Le pa-
renchyme cortical, chlorophyllien dans sa
moitié externe, comprend 8-9 assises de
cellules arrondies et méatiques, ayant sen-
siblement même diamètre chez Y O. morio
depuis l'exoderme jusqu'au péricycle in-
clusivement. Chez l'O. laxiflora, les cel-
lules péricycliques, ainsi que les plus in-
ternes du parenchyme cortical, sont beau-
coup plus larges que les autres qui leur
sont extérieures dans le parenchyme cor-
tical.
« Les grains de pollen d'O. morio sont
groupés par tétrades dans les masses pol-
Iiniques, tandis que, chez O. laxiflora,
ces mêmes grains paraissent réunis deux
à deux dans les mêmes masses. L'exine
offre même structure, celle d'être finement
granuleuse.
«Si l'on rapprocheO. alatades O. morio
et laxiflora, on constate qu'aucun carac-
tère anatomique ne lui est absolument
propre, et que tous résultent de la juxtapo-
sition, en proportions variables, des carac-
tères respectifs des deux autres. C'est ainsi
queses épidermes foliaires peuvent se con-
fondre par la forme et les dimensions de
leurs cellules avec ceux d'O. laxiflora. Son
mésophylle homogène a ses cellules ar-
rondies comme dans O. morio. Son axe flo-
ral, de forme heptagonale, rappelle assez
exactement celui d'O. morio, soit par son
faciès externe, soit par les cellules arron-
dies et sensiblement égales du parenchyme
cortical et du péricycle. Quant aux grains
de pollen, ils sont unis par tétrades dans
les pollinies comme ceux d'O. morio. Les
cristaux paraissent nuls dans la tige.
« Si à ces divers caractères on ajoute la
faible abondance du pollen dans les an-
.,.-.
VSSOI [ATION I RAN( USE I>1 loi VNIQUI
thères d'O. alata. on pourra d'une part,
établir son hybriditité, et, d'autre part ses
liens de | avec O. morio et laxiflora.
Ht .ne 0. <7/<7^7 est bien un hybride
issu du croisement des deux Orchis précé-
dents, avec action prépondérante du pre-
m i e r .
« En terminant, je ferai remarquer que
ces caractères distinctifs des 0. morio et
laxiflora sont si peu nombreux et si peu
spécifiques, qu'il pourrait bien se faire que
ces deux plantes ne soient que de simples
sous-espèces d'un même type. 11 faudrait
faire l'étude de tous les réprésentants du
genre pour élucider eette hypothèse. »
Les observations de M. Parmentier con-
firment donc, en la précisant, l'opinion que
m'avait suggérée l'étude des caractères
morphologiques et biologiques d'O. alata
sur les rapprochements des O. morio et
laxiflora an point de vue delà phylogénie,
par conséquent sur leur facilite de se croi-
ser, sur l'hybridité certaine d'O. alata et
sur les variations presque indéfinies de ces
hybrides. C'est évidemment l'une de ces
variations, plus rapprochées d'O. morio
et découverte à Yseure près Moulins ("Allier)
qui a été décrite sous le nom d'O. alati-
flora Lassimonne [Revue scientifique du
Bourbonnais et du centre de la France, VI
(i8o3) p. 5- ; et E. G. Camus, Monog.
des Orchidées de France, p. 6i . MM.E.G.
Camus et Lassimonne ont également cons-
taté la grande tendaneequ'ont les 0. mo-
rio et laxiflora a s'bybrider et à donner
des produits te tiles et variables. Le pre-
mier de ces auteursa soin d'avertir quel'O.
alata, photographié par luidansson Atlas,
pi. XXV, représente seulement une-de ces
formes, et le second a remarque que la
forme O. laxiflora ■ marin O. morio —
laxiflora Reut. est plus commune que la
forme O. morio laxiflora O. laxifloro-
morio . Il est donc ires difficile, pour ne
pas dire impossible, de déterminer la plu-
i du temps, et surtout en herbier, et
sans renseignements suffisants, le rôle des
parents : c'est pourquoi il me parait préfé-
rable de continuer à réunir toutes ces for-
mes sous le vocable général de X O. alata
Fleury i
Jecrois. eneflet, avec MM. de Candolle
Malinvaud, etc., qu'il est opportun de renon-
cer actuellement à la nomenclature des hy-
brides adoptée par Schiede et approuvée
par le Congrès international de botanique
tenu à Paris en 1867, dans laquelleon met-
tait en premier lieu le nom de la plante
pollinifère avec la désinence i ou <», et d'a-
dopter, de préférence, si l'on veut employer
.les formules composées, celles usitées par
les horticulteurs et les viticulteurs, qui re-
lient la plante mère inscrite la première
par le signe avec la plante fécondante,
(E. Malinvaud Question de nomenclature,
in Journal de botanique de L. Morot, XI
■ 1807) p. 257, et Bull. soc. bol. France,
XL1II (1896) p. 274). C'est ainsi que l'hy-
bride résultant de la fécondation probable
d'O. laxiflora par O. morio serait designé
par la formule O. laxiflora X morio, au
lieu d'O. morio-laxiflora, d'après la no-
menclature de Schiede. Cette règle vient
du reste d'être modifiée, dans les termes
suivants, par les auteurs allemands qui
veulent même l'imposer dans la science :
o Pour désigner les hybrides on relie
directement parle signe X les noms spéci-
iiques des parents dans leur ordre alpha-
bétique, par exemple Cirsium palustre
X rivulare. Il n'y a pas à établir de diffé-
rence entrela place du nom du père et celle
lu nom de la mère. Nous ne regardons pas
la nomenclature binaire comme conve-
nant aux hvbrides. » {Règles de nomencla-
ture pour les botanistes attachés au jardin
botanique du musée royal de Berlin par
\. Engler, etc.,trad.in Bull.herb. Boissier
V 1807 p. 773. et in Journal de botani-
que deL. Morot \I 1897) p. 332, art. 12).
M. John Briquet [Bull. herb. Boissier,
(ibid. p. 777. .dont je partage entièrement
l'opinion, recommande au contraire, com-
me l'a déjà fait M. E. G. Camus [Monog.
Orchid. France, p. 3;, de désigner les
hvbrides par un nom simple, lato sensu,
tel une. Orchis alata b'icurv. Cette nota-
1 l . " tes Gadeceau {Bull. soc. bot.
1 ance, WXtY iss; p. 11 ; 1 amus, Monogr.
Orchid. France, y. 5g 1, qui a été regardé tantôt
comme un O. morio X palus tris, tantôt comme un
O. coriophora ^alata, et plus probablement cnûn
comme un O. fragrans X palustris (Camus, Atlas
pi. XXIV . paraîtun autre hybride voisin d'O. alata,
mais i'- - différent, eulement .1 Bourg-
f-en-Reti! Loire-Inférieure), par M. Lajunchère.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
97
non n entraîne aucune contusion, ne pré-
juge rien, et permet au contraire de préci-
ser, en sous-ordre et à l'aide de formules
de noms conjugués, les différentes formes
hybrides, quand on peut en établir la filia-
tion d'une façon un peu certaine, soit par
l'observation directe, soit par l'expérimenta-
tion.
DrX. Gillot.
Le BISGUTELLA LUCIDA DC.
acquis à la Flore française
PAR
M. Ht.: MARCAILHOU n'AYMERIC
Pharmacien de ir« Classe
Membre et Lauréat de plusieurs Sociétés savantes
MM. Rouy et Foucaùd, d.ins leur Flore de
France, tome n (i8o5) p. 107 (en note 1)
disent au sujet du Biscutella lucida DC, (B
laevigata L. var. glabra Gaud.) : « il a été
indiqué en France ; nous n'avons pu en voir
un seul exemplaire » (1). Cette plante, ajou-
tent-ils, du Tyrol, de la Bavière, de la Suisse
méridionale, et de l'Italie septentrionale et
centrale se reconnaît à ses feuilles glabres,
luisantes, la plupart radicales, oblongues ou
linéaires oblongues, ses silicules glabres. A
rechercherdans nos Alpes ; il a été indiqué au
mont Viso par M. Gaudoger. » — (2).
Nous sommes heureux de pouvoir donner,
avec certitude, l'existence de cette plante
dans notre bassin de la Haute Ariège, sur les
confins de la riche contrée du Llaurenti et du
Capsir. Ces deux régions botaniques sont
bien connues depuis les savants travaux
du D'' Jeanbernat et du pharmacien Timbal-
Lagrave (3).
(1) Les savants auteurs de la Flore de France
font sans doute allusion à l'indication douteuse de
cette plante dans le Val d'Eyne, par V. Reboud,
chirurgien militaire qui a herborisé pendant l'été
de 184g, en compagnie de l'abbé Guinand, dans
les environs de Mont-Louis (Pyr.-Or.),et commu-
niqué ses herborisations à F. Schultz, directeur des
Archives de la Flore de France et d'Allemagne.
M. G. Gautier, dans son récent Catalogne rai-
sonné de la Flore des Pyrénées-Orientales (tSqS)
p. 87, indique avec un point d'interrogation le B.
lucida DC. comme RR. à la Vallée d'Eyne d'après
Reboud ?
(2) Le Mont Viso, un des principaux sommets
des Alpes, atteint 38_|Om d'altitude ; i! est situé
dans la province Italienne de Coni (Piémont), sur
la limite du département français des Hautes-Alpes.
(3) Le Massif du Llaurenti ancien Donnezan,
canton de Quérigut (Ariège). Bull. Soc. se. phys,
et nat. Toulouse, III, (1876) p. 1Q7-624. Le Capsir,
canton de Mont-Louis (Pyr.-Or.) Topographie,
géologie, botanique. — ibidem (avec 20 pi. du D1'
Bucquoy) VI (1886) p. 37-283,
Voici l'énumération des localités où le Bis-
cutella lucida DC. a été récolté par notre
regretté frère, (notre collaborateur assidu
depuis plus de 1 5 années) :
Ariège : porteille de Baxouillade (2420'"
d'alt.), Sarrat de la Goumeto (Petit Vallon) de
Baxouillade (2190'") et sous le Roc-Blanc,
versant d'Orlu (2o8om) 3i juillet 1889; pas de
Campras (2280 m.) plateau de Campras, domi-
nant le Llaurenti (2475"') et sommet du
pic de Campras(2554m Et-major) i<s>' août 1S89.
D'après M. J. Foucaud qui a vérifié som-
mairement, au mois d'août 1897, tous les 'Bis.
cutella de notre herbier, nos exemplaires de
B. lucida DC. lui ont paru, au premier
aspect, se rapporter à une forme glabre du
B. pyrenaica bot. plur. non Huet. du Par.(B.
brevifolia Rouy et Fouc), que nous possé-
dons également en herbier et qui croit dans
la même contrée et souvent à côté du B.
lucida DC.
Pour lever tout doute sur la détermination
de cette espèce, nous avons prié M. le Dr
Gillot de nous adresser la description du Bis-
cutella lucida DC, et avons envoyé deux exem-
plaires de notre herbier à M. G. Rouy le
3 décembre 1897, en le priant de les compa-
rer avec des échantillons authentiques de cette
plante.
Voici la réponse de M. Rouy, à la date du
9 janvier 1S98 : « Votre Biscutella du plateau
de Campras (2475"') est bien le B. lucida DC.
semblable à mes exemplaires d'herbier
Les Biscutella de la Flore de France ont été
rédigés par moi, qui me suis occupé de ce
genre depuis 1874. »
Notre plante est donc bien acquise à la flore
française.
Pour terminer, cette note, nous reprodui-
rons in-extenso la description du B. lucida DC.
d'après l'auteur même de l'espèce, et celle
donnée par Gaudin, qui considère le B. lucida
DC. comme une variété glabra du fi,
laevigata L.
De Candolle : Regni vegetabilis Systeiua
nalurale, tome n (1821) p. 414.
18. Biscutella lucida.
B. siliculis glabris, laevibus, foliis glabris
plerumque radicalibus oblongis.
B. lucida DC ! diss n° 20 t. 7.
ix foliis inferioribus dentatis [B. lucida
Balb. 1 hort. taur.).
fj foliis omnibus integris(Jonthlaspi alys-
soidesangustif. luteum Barr. ic. t.25^)t
(Thlaspidium montanum angustifo-
liumglabrum Tourne/, inst. 21 5. Barr.
obs. n" J70) (B. subspathulala Lam.
dict . 3 p. 020).
iCt.Vl ION FRAN( V.IS1 M BCH Wlol 1
Hab. in montibus Umbri : \ uni Barr.]
distinctissima glabritie ci habitu
nitid inferiora in petiolum
attenuata, apice latiora et obtusa, superi
sessilia oblongua acuta, inferiora in var. %
denticulata, superiora semper intégra, omnia
glabra, intima tamen ad apicem dentium et
ad basin folii pilis paucis rigidisque ciliata.
Fructificatio B. laevigalae.
Gaudin Flora helvetica t p. 235.
II. Biscutella laevigata glabra, foliis integris
subdentatisve glaberrimis subciliatis car-
nosis.
B. glabra Mur. Bot. Val. 55, Clairv.
Man. iiO.
B. lucida DC. Syst. 2. p. 411 disserl.
n» 20t. 7 ; Prodr.\ p. i83 11" 18, Balb.
hort. laur. (DC), Barr. ic. 254.
i2. laevigata b . glaberrima Thomas Schl.
e\sic.
Radix gracilis, tenera.longa-caulis semipe-
dalis, dodrantalis, glaberrimus. Folia brevius
petiolata, oblonga, vix ultra 2-4 lineas lata,
inferne sensim angustata, apice obtusa et
quasi callosa, costa nitida, alba lataque per-
cussa, subcarnosa, utrinque glaberrima, sed
sœpe pilis rigidis ad petiolum magis numero-
sis ciliata, vulgo parum profunde dentata,
omnia tamen quandoque intégra ; caulina
remota pauca, linearia et valde minores quam-
prioris [B. laevigatae vulgaris), ceterum ejus-
dem fabricae.Siliculaemagnae,permaturationem
saepius violacco-tincta.-. praecipue marginem
versus venulis elevatis, anastomosantibus
reticulataj. Semen punctis minutis contiens
notatu m (1).\
Hab. in summis Alpibus australibus infre-
quens.Primumhancceplantam in M.Sempronio
ad moles glaciales Kaltwass her, deinile
in .1/. Furca di 'Bosco supra Pommât obser-
vavi. In M. Gothardo Amicis. Em. Thomas
PI. julio et augusto 2.-.
Ax-les-Thermes, 20 février 1
Oblata
M. II. LÉVEILLÉ pourra offrir durant
l'an;. à ses collègues, d'après leurs de-
siderata, les espèces suivantes en sou nom et
au nom de ses C illègues de la Sarthe :
Astrocarpus Clusii Gay. .1. purpui
Helianthemum alyssoides Vent.
Helianthemum umbellatum Mill.
Arenaria mont an a !..
Vicia villosa Roth.
Lathyrus angiilatus L.
Prunus Padus L.
— Mahaleb. L.
Epilobium roseum Schreb.
Corrigiola littoralis L.
Illecebrum verticillatum 1 .
'Anthémis mixta I-.
o4mo$eris minima Kock.
Campanula glomerata L. var. subacaulis
I.evl.
Erica ciliaris L.
Gentiana amarella L.
Tulipa silveslris L.
.Wirtheciitm ossifragum Iluds.
Polygonatum vulgare Desf.
Narcissus poeticus L.
Anthoxantum Puelii Lam. et Lee.
Bromus maximus Desf.
Ophioglossum vulgatum L.
Polypodium vulgare L. x:\v.cambricum I..
Equisetum hiemale L.
M. E. CHATEAU, instituteur à Bourg-le-
Comte par Marcigny (Saône-et- Loire), récol-
tera sur demande les espèces suivantes et en-
verra liste plus complète.
Ranunculus chaerophyllos L.
Sisymbrium sophia \ ..
•Asterocarpus Clusii Gay.
Drosera rotundifolia L.
Parnassia palustris L.
Impatiens noli tangere I.
Sedum cepaea L.
QAdoxa moschalcllina L.
Campanula patula L.
Hottonia palustris L.
cAsclepias cornuti DC.
Plantago arenaria W. et K.
CArmeria plantaginea Willd.
Passerina annua Spreng.
Butomus umbellatus !..
Xallisneria spiralis !..
Crucianella angusti/olia L.
Cyperus /'uscus L.
Carex maxima Scop.
Equisetum maximum Lam.
M. LOI IS BÉGUIN pourra récolter cette
année ou même fournir de suite à nos collè-
gues les espèces suivantes, rares pour le
B urbonnais, dont quelques unes même sont
îles pour celte région.
■iplenium Brcunii Retz.
1 Ivvcncum audrosaemum
Comarum palustre
l 'mbilicus pendulinus
Chrysosplenium oppositifolium
Wahlenbergia hederacea
Pinguicula lusitanica
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
99
Lithospermumpurpureo-caeruleum
Linaria Pelisseriana
Butomus umbellatus
Valissneria spiralis
Loroglossum hircinum
Orchis purpurea Huds.
Ophrys àraçhnites
Listera ovata
Spiranthes aestivatis
autumnalis
Iris foetidissima
Scilla lilio-hyacinthus
Ornithogalum pyrenaicum
Narthecium qssifragum
Orobus niger.
M. GAGNEPAIN, instituteur à Cercy-la-
Tour (Nièvre) met à la disposition de nos col-
lègues pour la prochaine récolte de 10 à 20
parts des espèces suivantes :
Hiscutella controversa Bor.
Lepidium virginicum !..
Rosa .Eduensis Déségl . et Gil.
Crucianella angustifolia L.
Stenactis annua Nées.
Anthémis collina Jord.
Cdmbrosia artemisiaefolia L.
X Salix Pontederana Schl .
X — Seringeana Gaud.
Carex Pairaei F. Schultz.
11 peut ajouter :
Lindernia gratioloides Lloyd.
— pyxidaria Ail.
X Melandrium album Çx rubrum^ (de ses
expériences).
Plantes de l'Auxois
(Arrondissement de Semur (Côte d'Or).
Offertes aux amateurs : il suffit d'adresse1"
les demandes avant la floraison à M. Henri
Lachot botaniste à Magny-la-Ville, par Semur,
(Côte d'Or).
Thaliclrum minus L.
Adonis aeslivalis L.
— flammea Jacq.
Ranunculus hederaceus L.
aconitifolius L.
— arvensis L. var inermis
Isopyrum lhaliciroides L.
Oxalis slricta L.
Géranium lucidum L.
— pyrenaicum L.
Drosera rotundifolia L.
Parnassia palustris L.
Pyrola rotundifolia L
Nymphaea alba L.
Papaver argemone L.
Corydalis solida Sm.
Cheiranlhus Cheiri L.
Arabis arenosa Scop.
Camelinu saliva Crantz.
Neslia paniculata Desv.
Astragalus glycyphyllos 1..
Trifolium filiforme L.
— agrarium L.
■icabrum 1..
— élegans Sav.
— ochroleucum I..
— fragiferum L.
— hybridum L.
Vicia lulca
— Ervilia Willd.
Orobus luberosus L.
Omithopus perpusillus L.
Hippocrepis comosa L.
Sclerantluts perennis L.
— annuus L.
Sedum villosum L
— Boloniensc Lois.
— elegans Lej.
— re/lexum L.
Umbilicus pendulinus DC.
Cerasus Padus DC.
Fragaria clalior Ehrh.
Comarum palustre L.
Potenlilla argentea, L.
Epilobium rosmarinifolium Haenck.
— spicalum Lmk.
Circaea Luteliana L.
Sanicula Europaea L.
Ptycholis helerophylla Koch.
Carum car m !..
— bulbocaslanum Koch.
Seseli monlanum L.
Coniumfnaculatum L.
Orlai/a grandiflora Hoffm.
Turgenia lalifolia HoffYn .
Caucalis daucoides L.
Saxifraga granulata !..
Primula elalior Jacq.
Centunculus miniums L.
Gentiana ciliata L.
Cicendia filiformis Delarb.
Erylhraca pulchellu Fries.
Myosotis sylvatica Hoffm.
Veronica acinifelia L.
Scrofularia alala Gilib.
Linaria Elaline Desf.
— cymbalaria Mill.
Orobanche Hederae Duby.
Melissa officinalis L.
Nepela Cataria L.
(4 suivre)
I 00
0CIATI0N FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Herborisations parisiennes
M. Bureau, professeur de Botanique au
Muséum d'Histoire Naturelle, a fait, le di-
manche 1 3 février, à Versailles, sa première
herborisation de l'année.
Strictement limitées à l'enceinte du parc de
Trianon, les recherches ont donne néanmoins
des résultats assez intéressants. Le Galanthus
nivalis a été trouvé partout en très grande
abondance; il y en avait en certains endroits
de véritables tapis. Du cote du Hameau, le
long d'un vieux mur sur le faite duquel pous-
sent avec vigueur le Polypodium vulgare, les
Cdsplenium Trichomanes et Ruta Muraria, on
a recueilli quelques Eranthis hyemalis et Pc-
tasites vulgaris, et, dans le verger, Veronica
persica — L'Eranthis a été retrouve un peu
plus loin sur une pelouse voisine du Grand-
Rocher. On a constaté avec regret qu'il se ra-
réfie de plus en plus dans le parc de Trianon
et qu'il est appelé a en disparaître bientôt.
Enfin, autour du théâtre de Marie-Antoi-
nette, on a récolté, dans les rochers. Daphne
Laureola et, sur les murs, Corydalis lutea.
La journée s'est terminée par une visite a
l'Ecole d'Horticulture et d'Arboriculture de
Versailles, dont le distingué directeur. M.
Nano, a fait les honneurs avec une bonne
grâce et un empressement dont il a été chaleu-
reusement remercié. E. P.
Notes géographiques.
Extraites de la correspondance.
L'Onothera suaveolens Desf. commence à se
répandre dans le département de la Vienne ;
je la trouve depuis quelques années sur les
bords de la Benaise à la Trémouille. Je ne
l'ai pas encore rencontrée sur les rives de la
Gartempe où YOnothera biennis est assez
commune.
Je puis vous signaler une autre plante nou-
velle pour la Vienne. Vailisma parnassifolium
L. Je l'ai trouvée à la lin de juillet [896 dans
les deux communes de Journet et Sillars
(Vienne). E- Violleau.
Extraits delà correspondance
L' Azolla caroliniana » en Vendée.
Un .l;»/;.i, échappé comme celui de la Sar-
the d'une culture de jardin botanique (Bor-
deaux], s'est tellement répandu dans nos con-
trées qu'il v détruira fatalement les Lemna et
sans doute d'autres plantes aquatiques. Pour
s donner une idée de sa multiplication je
- citerai ce simple fait: l'été dernier, j'en
avais jeté une poignée dans un cours d'eau où
il n'existait pas encore et au|ourd'hui sur une
longueur de 5 à 600 mètres, le dit cours d'eau
en est complètement couvert. Cet A^olla est
'Ajolla caroliniana Willd
Blanchard.
L' <• Isoetes lacustris L. 0 en Corrèze
Vous trouverez ci-inclus un échantillon
d' 'Isoetes lacustris L. que j'ai rencontré l'an
dernier à Grefteuille, commune de Champa-
gnac-la-Noaille (Corrèze), dans un ruisseau à
fond très tourbeux, altitude 570 mètres envi-
ron. — M. Gonod d'Artemare à qui j'en avais
envoyé un échantillon m'a dit que c'était la
première fois que cet Isoetes était signalé
dans son département.
LACHENAL D.
Anomalies et cas tératologiques
J'ai recueilli l'an dernier dans un champ de
colza des sommités fleuries dans lesquelles
toutes les parties de la rieur étaient foliacées
même les carpelles. Cette monstruosité sem-
blait produite par l'action d'un puceron, car
c'étaient les pieds principalement attaqués
par cet insecte qui offraient ce cas tératologi-
que. Je vous en envoie un échantillon, ainsi
que quelques autres monstruosités : Taraxa-
cum officinale à hampe aplatie élargie et 2-ca-
pitée, Ranunculus repens (?) à fleurs doubles et
l'intéressant épi de Salvia pratensis à calice
double et triple et à corolle nulle, ainsi qu'un
Bellis perennis à hampe très allongée et à ro-
sette surélevée au-dessus delà terre.
Blanchard.
Prêt mutuel d'ouvrages.
Nos collègues pourraient se prêter mutuel-
lement les ouvrages possédés. Pour moi, j'of-
fre à mes collègues :
Tournefort: Institutions rei herbariae, un
vol. texte et 2 vol.de gravures très bien faites.
Sauzé et Maillard: Flore des Deux-Sèvres,
avec nombreuses notes au crayon d'un ama-
teur inconnu (localités et même espèces nou-
velles). Pourrait intéresser des amateurs des
Deux-Sèvres.
Lamark et m: Candole: Flore française en
5 volumes.
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Cette Société accorde son concours et son appui ù
tous ceux de ses membres, quel que soit leur domi-
cile, qui travailleront à l'organisation de Comité» et
de Musées cantonaux, l'idéal des institutions d'éduca-
tion et d'instruction populaire.
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et d'Océanie sont invités à adresser les Musci-
nées de leur pays à M. Thériot, Directeur de
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Le Havre (Seine-Inférieure), et à entrer en
relations avec lui.
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et d'Océanie sont invités à adresser les Lichens
de leur pays à M. H. Olivier, Naturaliste,
Bazoches-au-Houlme (Orne) et a entrer en rela-
tions directes avec lui.
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Le i« fascicule, comprenant les auteurs des
lettres A à C, vient de paraître: il sera adressé
gratis a tous les lecteurs de ce journal qui en fe-
ront la demande a MM. J.-B. Baili.iiuu: et Fils.
Les 5 fascicules seront adressés régulièrement
contre envoi de 5o centimes en timbres-poste
(rinçais ou étrangers, pour frais d'affranchis-
sement.
6e Année (2e Sêrik)
N» 101
1" Avril 1898
mMWM
DES
PLANTES
ORGANE
DE
L'ACADÉMIE INTERNATIONALE
de Géographie Botanique
ET
BULLETIN
DE
L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
SOMMAIRE DU N° 101
Séance du 7 mars. —Les Pedicularis pyrenaica, Gay, mixte Gren., roslrala L. des Pyré-
nées et leurs affinités, H. Màucauhou d'Aïhbhic. — Sur une fascic présentée par le
Salix alba L., A.-L. Letjcq. — Liste supplémentaire des Membres de l'Association
française de Botanique. —Extraits de la Correspondance.— Classilicatiou raisonnée
des Cenlaurea de la section Jacea, G. Rouï. — La Flore du bois de Meudoni
E. Pebceval.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1898
Liste des plantes que je puis récolter facile-
mentet en grand nombre.
Joseph Bozon, à Coligny (Ain).
o.4chillca ptarmica L.
QAllium ursinum L.
Anémone ranunculoides L.
Adoxa moschatellina L.
D CArabis turrita L.
D Aster amellits L.
cAtropa belladona L .
D Biscutella laevigata L.
Cerastium tomentosum Lam.
D Chlora perfoliata L.
Cohvàllarià maialis L.
Alopecurus utriculatus Pers.
Reseda phyteuma L.
Epilobium rosmarinifolium Haenk.
Polygala amara G. G.
Linaria Italica G. G.
Sf/pa pennata L.
Rumex sematus L.
(X suivre)
Prière de m'indiquerde suite lés espèces et
les nombres de parts à centurier.
Les espèces précédées d'un D sont dispo-
nibles dès à présent.
Correspondance.
Pour pouvoir prendre place dans le n° du
mois suivant les manuscrits doivent parvenir
au Secrétariat avant le 10 du mois ou au plus
tard à cette dernière date.
F. Gagnepain. — Végétation calamicole et
murale des environs de CerCy-la-Tour. Tirage
à part réduit à l5 exemplaires.
Chaque brochure, in-S°, 6S p. Prix 2 fr.
En vente chez l'auteur à Cercy-la-Tour
(Nièvre).
Abbé A. -L. L., Alençon. — Reçu mandat.
Merci.
A CEDER, BELLE OCCASION
Bulletin de la Société botanique de France
Tomes 1 à 42. Paris 18 54-1895 : 41 volumes
gr. in-S» avec planches. Les i5 premiers
reliés. — Prix : 2-5 francs.
Nota. — Les collections complètes, d'oc-
casion, sont difficiles à se procurer, et les
libraires détenteurs ne les cèdent pas à moins
de 11 francs le volume, ce qui représente pour
ai volumes (y compris les tomes 4 et i5
épuisés) 45o francs au minimum, au lieu de
275 francs.
S'adresser à M. H. Léveillé, 56, rue de
Flore, au Mars (Sarthe).
Demande de plantes
Galliue mediac flora exsiccata
Plusieurs de nos collègues offrent des plan-
tes pour 1898. Je recevrai avec reconnais-
sance en une dizaine de parts les plantes les
plus intéressantes de la Nièvre, du Cher, de
la Saône-et-Loire, de la Loire et du Puy-de-
Dôme.
Ces parts seront destinées à être distribuées
dans « Galliue mediac flora exsiccata. >
Cette publication comprend les espèces et
formes principales delà flore du centre de la
France. Elle est commencée depuis plusieurs
années déjà, et a reçu de précieux encourage-
ments. Elle est offerte aux botanistes français
et étrangers, par deux centuries environ par
an contre nombre égal de plantes, à raison
d'une part seulement par espèce ou forme re-
marquable.
A chaque correspondant est affecté un nu-
méro de série, et dans chaque série ce nu-
méro de distribution est donné à chaque
part. J'espère compléter ce travail par la pu-
blication d'un ouvrage sur la Flore du Centre
de la France qui sera offert à mes correspon-
dants.
Toute proposition ou demande concernant
Galliae mediac Flora exsiccata doit être adres-
sée à M. S. E. Lassimonne, Buffet de la Gare
de Moulins, Allier, France.
S. E. Lassimonne.
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UN AN : France
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Le Numéro : 1 Franc.
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1" Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
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Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
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Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont).
IVI. le D' Tin. de HELDREICH
1,11 1 •'< •• JARDINS BOTANIQUES D*A I lu
Directeur de VoAcadémie International* de Géograj lanique en r8g7
7» Année (2« Série).
No 101
ior Avril iS
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie "Botanique
Séance du 7 Mars 1898
Présidence de M. H. Léveillé, secrétaire
perpétuel.
Il est procédé au dépouillement de la corres-
pondance. Le T. H. Fr« Sennen, de Prades
et le R. P. Pàque de Namur, remercient de
leur nomination en qualité d'Associés libres
de l'Académie.
Sont déposés sur le bureau ; la photogra-
phie de M. E. Autran, conservateur de l'Her-
bier Boissier, notre sympathique collègue et
les ouvrages suivants : Révision de la Flore
Agcnaise suivie de la Flore du Lot-et-Garonne
par M. O. Debeaux, vol. de 649 pages, au su-
jet duquel M. Gentil fait quelques remarques
en ce qui concerne le genre Rosa ; Grundzûge
der geographisch-morphologischen méthode der
Pflanzen systemalik, par le Dr R. Von Wetts-
tein offert par l'éditeur Gustave Fischer
d'Iéna ; Vallée de la Couze de Chaudefour par
M. J. B. M. Biélawski ; Contribution à la
Flore de l'Andorre par M. Hte Marcailhou
d'Aymeric ; Index Desmidiacearum citaliom-
bus locupletissimus algue Bibliographia, auc-
tore C. F. O. Norsdstedt, ouvrage in-40 de
210 pages offert par l'auteur à la bibliothèque
de ï Association française de Botanique.
Lecture est ensuite donnée des lettres de
MM. Parmentier annonçant qu'il vient de ter-
miner ses recherches sur les Roses. 11 annonce
en outre l'envoi prochain d'un travail a Une
nouvelle théorie de l'espèce végétale » avec note
additionnelle et son intention de commencer
l'étude du genre Saiix. Il serait reconnaissant à
ceux de nos collègues qui pourraient lui pro-
curer des échantillons nombreux, variés et au.
thcntiques ; De M. Guirimand demandant
quels sont les noms vulgaires dans le Maine
de l'Ai Hum schoenoprasum entré dans la culture
potagère. Cette plante vulgairement dénommée
dans le Maine Civt s, Fines herbes, Ciboulette,
porterait dans l'Isère, où, elle est spontanée, le
nom populaire de Pouretle ; du R. P. Paque
annonçant l'envoi d'un certain nombre de ses
publication pour la bibliothèque, de l'Acadé-
mie; de M. G. Rouy, signalant l'existence du
Centaurea myacantha à Dijon.
Les travaux suivants sont ensuite lus ou
analysés :
Classification raisonnée des Centaurea de la
section Jacea par M. G. Rouy; La Flore du
Bois de Meudon par M. Em. Perceval; Les
Pedicularis pyrenaica Gay, mixta Gren, ros-
trala L. des Pyrénées et leurs affinités par M.
Hte Marcailhou d'Aymeric ; Les réactifs chi-
miques en Lichénologie par M. H. Olivier.
Lecture est ensuite donnée des extraits de
la correspondance de MM. Lachenaud, et A.
Feret. On signale les oblala de MM. Jh. Bo-
ron, Girod, Lachenaud, Alph. Faure et les
envois faits aux herbiers par MM. Savouré,
Laborie, Lachenaud, Ant. le Grand, J- A.
Henriques, O. Debeaux. De courtes contri-
butions à la Flore mycologique du Maine sont
enfin signalées.
La séance est levée à 10 h. 1/2. La pro-
chaine séance aura lieu le lundi, 4 avril. Par-
mi les travaux inscrits pour cette prochaine
séance relevons les Onothera du globe par M.
H. Léveillé.
Oblata de M. L. J. Grelet curé des Fosses
parChizé (Deux-Sèvres). Adresser les deman-
des avant la floraison.
Ophrys aranifera Huds.
— arachnites Hoff.
— api fera Huds.
— scolopax Cav.
— musci/era Huds.
Aceras anthropophora R. Br.
Neottia nidus-avis Rich.
Cephalanthera rubra Rich.
Pterotheca nemausensis Cass.
Asiragalus purpureus Lamk.
Monotropa hypopilhys L.
Odontites lutea Rchb.
1 02
LE MONDE DES PLANTES
Les PEDICULARIS PYRENAICA Gay,
MIXTAGren.,ROSTRATAL.,
des Pyrénées et leurs affinités.
PAR
M. H 10 MARCAILUOU n'AYMERIC
Pharmacien de ira Classe
Membre et Lauréat de plusieurs Sociétés savantes
§ i. — DESCRIPTION. GENERALITES, etc.
Dans notre Catalogue général des plantes
phanérogames et crytogames cellulo-vasculai-
res, observées ou récoltées par les membres
de la Société française de Botanique, dans le
bassin de la haute Ariège, nous avons pu-
blié, à la suite de judicieuses observations de
M. le D'' X. Gillot, une note sur les Pedicula-
ris pyrenaica Gay, mixta Gren., rostrata L.(i);
nous venons cette lois, attirer l'attention des
botanistes sur ces trois pédiculaires, dont les
deux premières sont spéciales aux Pyrénées.
I. — PEDICULARIS PYRENAICA Gay.
Cette espèce est nettement caractérisée par
son auteur, Jacques Gay, dans son Corona
Endressiana pyrenaica paru en i832 (2). Voici
sa diagnose :
a i-3 caulis, caulibusspithamaeis altioribus-
que, adscendentibus, glabris, multifloris; foiiis
bipinnatifidis, pinnulis inciso-dentatis, flora-
libus persistentibus ; petiolis margine facieque
lanatis, caulinis in lineam lanatam decurren-
tibus ; rloribus subsessilibus ; calyce campanu-
lato, basi rotundato, tubo glaberrimo nigro-
venoso ; corollœ tubo intùs ad filamentorum
originem longedenséque barbato, pilis erectis;
filamentis inferioribus dense barbatis. »
Elle est assez commune dans les régions
des pâturages subalpins et alpins de toute la
chaîne des Pyrénées, mais on rencontre quel-
quefois des échantillons douteux « dont la
tête s'allonge parfois après la floraison, de
manière à présenter un épi lâche de 3 à 4 pou-
ces de long » (3) . Nous avons récolté des exem-
plaires ainsi disposés, dans quelques localités
du bassin de la haute Ariège et sur le ver-
sant espagnol ou méridional du pic de Sau-
vegarde (à 2.G3o m.) au N.-E du port de
Vénasque.
La Société Dauphinoise pour l'échange
(1) Revue de Botanique tome XII, (1894),
p. 383-384 (p. 143-14Û du tirage à part de
la session à Ax-les-Thermes du 17 au 24 août
,8f>2'-
(2) Ami. des Se. nat . 1" série, vol. XX\ I p. 210
et suiv. ; la description latine que nous reprodui-
sons est aux pages 21 5 et 21 G.
(3) J. Gay. loc cit., p. 21 3.
des plantes a distribué en 1S75 la Pedicularis
pyrenaica Gay sous le nu 53 1 et avec l'éti-
quette suivante: « Gavarnie (Htes-Pvr.), pâtu-
rages, terrains granitiques, fl. 21 juin. fr. 24
août 1874. Burnat. »
11. PEDICULARIS MIXTA Gren
(P. spieata Marc. d'Aym.).
Cette plante, moins connue que la précé-
dente et que certains auteurs (11 réunissent
avec la P. pyrenaica comme var. [i (?) lasioca-
lij.v, et que d'autres (2) considèrent comme
une sous-espèce, a été décrite par Grenier
dans les Archives de la Flore de France et
d'Allemagne de F. Schultz (i853) p. 270, sur
des échantillons récoltés par lui « en [835 à la
montagne de Castanèze et du revers espagnol
du port de Vénasque » et surtout sur des
exemplaires rapportés en i852 « du pied du
Mont-Né de Cauterets par M. de Jouflroy. »
Après avoir indiqué les principaux carac-
tères qui permettent de la distinguer des Pedi-
cularis pyrenaica. rostrata, incarnata et ceni-
sia (3), Grenier donne une diagnose de sa
Pedicularis mixta, que nous reproduisons in-
extenso :
« i-3 caulis, caulibusspitham£eis,altioribusque
adscendentibus, villosis, multifloris ( 1 2-20 fl.);
loliis bipinnatifidis, pinnulis inciso-dentatis,
floralibus persistentibus; petiolis facie lanatis,
margine vix ciliatis ; caulinis minime aut obs-
cure piloso-decurrentibus ; floribus pedun-
culo calycis tubum subœquante insidentibus,
in spicam longam laxam et lanatam abeuntibus;
calyce campanulato, basi rotundato lanato ;
corollae tubo intùs ad filamentorum originem
piloso, pilis erectis ; filamentis inferioribus
laxè villosis. »
Cette diagnose, amplifiée, est reproduite en
français dans la flore des Pyrénées de Phi-
lippe, tome II (i85g), p. 123 !
Malgré cela, la P. mixta Gren. a été long-
temps méconnue, et c'est grâce aux intéres-
sants travaux de MM. L. Leresche et E. Le-
vier, botanistes suisses, que les caractères dif-
férentiels entre les P. pyrenaica Gay, et mixta
Gren. ont été mis au grand jour. Les deux
savants botanistes précités avaient accompa-
gné l'illustre Boissier, pendant deux années
(1 Gr.et Oodr.Fl.de Fr. II. (1832) p. 617; Willk.
et Lange Prod. fl. hisp. 11 (1870). p. (3io.Il est vrai
d'ajouter que ces auteurs ont eu le soupçon qu'il
était ici question d'une forme ayant plus de valeur
qu'une variété puisqu'ils ont fait suivre les mots
var. S d'un point d'interrogation,
Nyman, Conspectus fiorx Europcae p. 553-
(3) On sait aujourd'hui que les Pedicularis incar-
nata Jacq. et eemsia Gaud, sont spéciales aux
Alpes Ju Dauphiné et de la Savoie.
LE MONDE DES PLANTES
103
consécutives, dans ses voyages en Espagne et
en Portugal ; ils ont publié, en 18S1, le résul-
tat de leurs herborisations (1).
Dans leur note sur les Pedicularis pyrenaîca
et mixta, ils prouvent qu'il est impossible de
confondre, à première vue, ces deux plantes.
Leurs principales différences d'après M. Le-
resche (2), consistent :
t Dans la direction des tiges qui sont ascen-
dantes à la base et plus ou moins arquées de
là jusqu'au sommet, dans la Pedicularis pyre-
naica Gay, tandis qu'elles sont coudées à la
base et se relèvent de suite pour devenir stric-
tes de là jusqu'au sommet dans la Pedicularis
mixta Grenier.
« 20 La disposition des fleurs réunies sous
forme de corymbe ou de capitule, au sommet
des tiges, jusqu'au nombre de huit, plus sou-
vent moins, rarement davantage dans la P.
pyrenaica; tandis qu'elles sont disposées en
un long épi qui occupe la moitié supérieure
de la tige et compte i5 à 20 et quelquefois une
trentaine de fleurs dans la P. mixta.
t 3° La grandeur et la forme de la corolle
d'un tiers plus petite avec la lèvre supérieure
fortement arcuato-oncinée et le bec plus pointu,
la couleur plus foncée dans la P. mixta que
dans la P. pyrenaica.
« 4° Tout l'épi floral est, dans la P. mixta,
recouvert d'un indûment laineux, vaguement
répandu sur les feuilles florales, les pédicelles,
les calices et les parties de la tige à laquelle
adhèrent les fleurs. La P. pyrenaica est glabre
sauf quelques poils à la base des feuilles d'où
partent des lignes pubescentes qui descendent
tout le long de la tige.
« Le nom de P. mixta pourrait faire croire
à une hybridité qui n'existe pas. A supposer
qu'on voulut prendre la P. pyrenaica pour
un de ses parents, on ne saurait où prendre
l'autre. Ces deux plantes ne croissent pas en-
semble. Outre l'extrémité supérieure de la
vallée de l'Ebre où j'ai cueilli la mixta et Cu-
ravacas d'où M. Boissier l'a rapportée, nous
l'avons récoltée, MM. Boissier, Reuter et moi
(plus belle que nulle part ailleurs) dans les
prairies alpines de Formigal au-dessus de
Sallent, Pyrénées de Panticôsa, un peu au-
dessous de la frontière de France, le 28 juin
1871, dans des pâturages humides. » (Leres-
che.)
Comme le fait justement remarquer M. Le-
resche le nom vague de mixta nous parait im-
(1) Deux excursions botaniques, dans le Nord de
V Espagne et le Portugal en 1878 et 187g. Lausanne.
Georges Bridcl éditeur, in-8, 196 pages et 9 plan.
ches, 1881.
(2) Loc. cit. p. 187.
propre et il vaudrait mieux lui donner celui
de P. spicata Marc. d'Aym. qui al'avantage de
rappeler la disposition des fleurs en un long
épi occupant souvent la moitié supérieure de
la tige (1).
Contrairement à l'opinion de M. Leresche
les Pedicularis pyrenaica et mixta, croissent
quelquefois (dans la bassin de In haute Ariège
du moins), ensemble et aux mêmes altitudes
en de nombreuses localités qu'il serait trop
long d'énumérer. Il nous suffira de dire que
nous possédons en herbier ces deux plantes
de plus de trente localités différentes.
La Pedicularis mixta Gren. (P. spicata
Marc. d'Aym.) est répandue dans les régions
subalpine et alpine de toute la chaîne des
Pyrénées. On la rencontre même quelquefois
dans la zone nivale (2.800 m. et plus haut).
Cette plante existe dans les herbiers pyré-
néens sous divers noms, parce qu'elle a été
mal étudiée, faute de description suffisante
dans la Flore de France de Grenier et Godron.
Nous avons voulu la vérifier dans l'herbier
Timbal, au musée d'histoire naturelle de Tou-
louse et voici le résultat de nos investigations,
en plaçant notre opinion entre crochets [].
N° 26 de l'herbier Timbal-Lagrave. — Pe-
dicularis mixta Grenier.
Montné de Cauterets (Htes-Pyr.) 2 août iS53;
Philippe [bien nommé !].
Héas (Htes-Pyr.) juillet 18G9 '■> Bordère. —
[bien nommé !].
Montagne de Nohèdes (Pyr.-Or.)autour du
lac étoile, juillet 1S74 ; De Martrin. — [C'est
la P. pyrenaica Gay 1]
In paludosis regionis alpinas ad i.5oom.
lecta prope Cauterets (Htes.-Pyr.) die 20
august. anno 1876; SManucl Companyo de la
Societas botanica barcinonensis [exemplaires
bien nommés !]
Sous le nom de Ped. pyrenaica Gay (n° 3 de
l'herbier), Timbal-Lagrave a classé quelques
exemplaires de P. mixta Gren. bien caracté-
risés et provenant des Pyrénées françaises et
espagnoles.
Voici maintenant l'opinion de quelques bo-
tanistes compétents :
M. Anatole Guillon (d'Angoulême) qui a
beaucoup herborisé aux Pyrénées de i85o à
1893, nous écrit à la date du 8 février 1897:
« J'ai en herbier de nombreux échantillons de
(1) Nous sommes sur ce point, d'accord avec
Picot de Lapeyrouse, qui dans son Hist. Abr. des
pi. des Pyr. (181 3), p. 349, avait entrevu la plante
en question, en indiquant au port de Pail-
lères une var, p. de la P. roStrata L. caractérisée
ainsi : t Spicata, floribus inferionbus distantibus ;
calycibus arachnoideis. »
|04
LE MONDE DES PLANTES
Pedicularis pyrenaica ; je citerai les suivants
avec leurs localités Quant à la var. lasio-
calyx G. et Gr. (P. mixta Gren.) je n'en ai
qu'un échantillon que j'ai cru pouvoir rappor-
ter à cette variété ; ses calices sont très lai-
neux, etc.. ».
M. G. Gautier (de Narbonne), oui vient de
publier un intéressant Catalogue de la Flore
des Pyrénées-Orientales (1) où il considère à
tort, selon nous, la V . mixta, comme une
variété delà Pedicularis pyrenaica Gayf i) nous"
écrit à la date du 14 février 1897 : • La Pedi-
cularis mixta est plus commune dans la région
des Pyrénées-Orientales et du Capsir que la
P. pyrenaica ; elle abonde notamment dans le
Confient, le massif de Madrés, le Canigou,
la Cerdagne ; je ne parle pas des massifs con-
finant à l'Andorre et à l'Ariège que vous con-
naissez mieux que moi ».
M. l'abbé .Michel Gandoger nous dit dans sa
lettre du 19 juillet 1897: « Je possède dans
mon herbier la Pedicularis mixta Gren. des
localités suivantes: Htes-Pyr., Cauterets(Bor-
dère; Campanyo, Gandoger); Gèdre (Bordère,
Grenier 1 2 exempl. authentiques signés de
lui 1) ; pic-du-Midi-de-Bigorre (Gandoger). Ces
localités sont très sûres, parce que mes échan-
tillons ont été sérieusement étudiés pour mon
Flora Europae où je les cite à la page i5o du
tome XVIII. C'est, selon moi, une espèce bien
caractérisée... »
III. - PEDICULARIS ROSTRATA L.
La Pedicularis rostrata L. a été décrite par
Linné dans son Species plantarum (2e édition
1762) p. 845, et figurée par Jacquin dans ses
Flora; Austriacœ icônes, t.2o5.
Linné la définit ainsi : « P. caule simplici
adscendente; foliis pinnatis, pinnis pinnatifidis
dentatis ; calycibus quinquefidis cristatis, co-
rollœ galeà uncinato-acuminatà truncatâ.
(Willd. Linnœi Species plant. 3, p. 216).»
Cette définition trop vague, trop incomplète
a été reprise par J. Gay, dans son Corona
Endressiana pyrenaica et nous sommes heu-
reux de reproduire ici sa diagnose (3) :
« P. multicaulis, caulibus, digitalibus pros-
tratis, paucifloris, petiolisque glabris vel pu-
bescentibus ; foliis pinnatifidis, pinnis inciso-
dentatis, floralibus deciduis ; pedicellis graci-
libus, inferioribus elongatis patulis ; calyce
oblongo-campanulato, basi attenuato, tubo
glabro vel pubescente ; corollœ tubo intùs
(i) t vol. in-8 de 53o pages. — Perpignan, 1898.
(2) Loc.cit. p. 333.
(3j Ann. Se Nat. vol. XXIV, 1" série (i83j).
p. ai5.
glaberrimo ; filamentis inferioribus laxè bar-
batis. •
J. Gay dit aussi (1) en parlant de cette
plante : 0 elle est fort rare dans cette chaîne
de montagnes (les Pyrénées) Je l'ai ob-
servée au port d'Oo elle croit aussi au pic
du Midi de Bigorrc.on ne la trouve jamaisau-
dessous de onze cents toises d'élévation (2I.
C'est le P rostratate\ qu'ilcroitau Mont Cenis,
au Petit et au Grand Saint-Bernard, au col
du Bonhomme, à Chamounix et a Zermaten.
Je cite les localités d'où je possède des échan-
tillons et j'exclus à dessein les Alpes d'Au-
triche, parce que la plante de cette dernière
contrée ne me paraît pas parfaitement identi-
que avec la nôtre et que le défaut de matériaux
suffisamment nombreux ne m'a pas encore
permis de la juger en connaissance de cause.
Quant au P. rostrata de la Suisse; de la Sa-
voie et des Pyrénées, il est remarquable par
ses tiges nombreuses, couchées, longues au
plus de quatre pouces, pubescentes sur tout
leur contour. Les feuilles sont pinnatifides, à
lobes simplement incisés et à pétioles presque
entièrement glabres. Chaque tige est terminée
par un petit nombre de fleurs rapprochées en
tête, les inférieures souvent un peu écartées et
supportées par des pédicelles allongés, grêles
et ouverts à angle aigu. Le calice est étroit,
aminci à la base, plutôt cylindrique que cam-
panule, glabre ou, plus souvent, légèrement
pubescent. Le corolle est glabre tant à l'inté-
rieur qu'à l'extérieur, et les filaments infé-
rieurs sont très médiocrement barbus au-des-
sus du milieu. «
Une espèce aussi nettement caractérisée ne
pouvait donc être confondue avec ses congé-
nères ; c'est cependant ce qui est arrivé fré-
quemment à la majeure partie des botanistes
qui ont herborisé dans les Pyrénées et ont
confondu la P. rostrata avec des pieds rabou-
gris ou mal développés de P. pyrenaica Gay.
En efiet M. A. Guillon dans sa lettre du
8 février 1897, dont nous avons déjà parlé,
nous écrit :
t II n'est pas toujours très aisé de distin-
guer les deux espèces P. pyrenaica et ros-
trata; j'ai été parfoisembarrassé, des confrères
l'ont aussi été, et aujourd'hui plus que jamais
je le suis, car l'état de ma vue ne permet plus
surtout sur le sec, de disséquer et d'examiner
certaines parties de la plante. Le P. pyre-
naica est toujours plus grand et dressé ; le P.
rostrata est plus court, couché et redressé ; il
(1) Loc. cit., p. 210—21 1 .
(s) Ce qui correspond à 2142 mètres ; la toise
vaut exactement 1 m. 948.
LE MONDE DES PLANTES
io5
est aussi plus grêle, les tiges sont glabres sauf
quelques petites lignes de poils courts ; les
fleurs sont en cymes plus courtes, moins den-
ses, moins nombreuses, que dans le P. pyrenai-
ca. En somme les deux plantes sont assez dis-
tinctes par le port et le faciès, mais il faudrait
voir si les tubes de la corolle sont glabres ou
velus à l'intérieur et je ne le puis... Le P.
pyrenaica est assez commun dans les Pyré-
ne'es, mais le P. rostrata y est rare je
crois ? >.
Zetterstedt (i) l'indique comme : « pas rare
sur les pelouses de la région alpine inférieure
(2.3oo-2.8oo m.) : port de la Fraiche, au som-
met ; port de Vénasque au niveau des 4 lacs,
rare ; aux glaciers de la Maladetta ; port de la
Glère, au sommet, assez abondant ; pic du
Midi, au sommet. Port de la Picade ; Cau
d'Espade (Lap.). Montagnes de Barèges ; pic
d'Arbizon (Philippe).
Willkomm et Lange (2) la signalent : « in
rupibus reg. alp. et subalp., hispan., boréal.,
passim : Catal. (Prats de Mollô), Cambreda-
zes, Val d'Eynes (Gr. et Godr 1) NuriafSalv.)
montes de Cerdana, Ribas, Surroca, Peguera
(Costa !) : Arag. (monte Izas, Sobel, Formigal
de Sallent, Ass, Maladetta ; hospicio de
Vénasque, puerto de Vénasque, Pena-Alba
(Pourr 1) (ubi ?). p. de la Picade, de la Fraiche,
pas d'Escalette (Zett. ! Costa, Lange 1) int.
Bacibéet Castanesa (Timb. Lagr.) ;
Hab. quoque in Pyrenaeis Galliae, Alpibus
Gall. Helv. et Germ.
M. J. Vallot, dans son Guide du botaniste et
du Géologue dans la région de Cauterets, (3)
la signale (p. 2 58) « dans la région alpine supé-
rieure: Péterneille ; lacs d'Estom-Soubiran — ;
dans la région glaciale : Hourquette d'Ossone :
Chabarron ; grande Fâche ; Frondellia ; col
et pic d'Estom-Soubiran ; Ardiden j.
M. G. Gautier dans son Catalogue raisonné
de la flore des Pyrénées-Orientales, p. 332
l'indique : « RR. pâturages, bois, zones du
sapin et du pin à crochet : vallée du Tech , à
Prats de-Mollo, sur la fount de l'Ouillat; Con-
fient, montagnes de Mosset ; Cerdagne, val
d'Eynes, Cambredases. »
Malgré nos actives recherches dans le bassin
de la haute Ariège, nous n'avons point trouvé
un seul exemplaire de Pedicularis rostrata L.,
Nous la possédons cependant en herbier de
la montagne de Castanèze (Aragon) 2. 5oo m.
environ, où Timbal-Lagrave l'a récoltée le
(1) Plant, vascul. des Pyr. princip. (1857) p.
206.
(2) Prodr. flor. lusp., II (1870) p. 610.
(3) 1 vol. in-12 (1886), Pau, libr. Cazaux, et Paris,
libr. Jacques Lechevallier; 33o pages.
16 juillet i863, — et de diverses localités alpi-
nes delà chaîne des Alpes : Mont-Viso, prai-
ries escarpées (2.55o m.), leg. Reverchon,
5 sept. 1868; la Chenalette, au Grand Saint-
Bernard (Suisse) à 2.600 m. leg. N. Roux
16 sept. 1892 ; sources de l'Arc (Savoie) à
2.3oo m. environ, Saoût 1893, leg. D'Gillot(\).
Tous ces exemplaires sont caractérisés par
leurs tiges naines, grêles, couchées, recourbées,
leurs fleurs lâches, peu nombreuses (i-3), leurs
pédoncules aussi longs, et même 2-3 fois plus
longs que le calice, etc.. ; Ils appartiennent
tous aux régions alpine et nivale — ce qui
nous donne un certain doute sur les localités
pyrénéennes citées exceptionnellement dansla
région subalpine, où cette plante est indiquée.
L'herbier Timbal-Lagrave dont nous avons
déjà parle renferme sous le nom deP. rostrata,
les échantillons suivants, des Pyrénées et des
Alpes :
Pic-du-Midi-de-Barèges — 1843. leg. Viollet;
montagne de Castanèze (Aragon) 16 juillet
1 863, leg. Timbal-Lagrave ; cirque de Trou-
mouse sur Héas, juin 1 865, leg. Miègeville
[exemple, douteux, à cause de leurs fleurs
faiblement pédicellées].
In monte Griemsula et Mont Cenis, à la
Ronche, juillet 1845, D1' Lagger ; Alpes Cen-
trales et Orientales de la Suisse ; col de la
Bernina (canton des Grisons) 7,600 pieds s.
m. rochers de schistes-micacés, août i85oleg.
H. Christ ; col de Malrif (Briançonnais) août
1 856. leg. ai. Gacogne.
Les exemplaires, des localités ci-après, dé-
nommés P. rostrata L. par Timbal-Lagrave se
rapportent sûrement à la P. pyrenaica Gay ! :
pic de Ger, près les Eaux-Bonnes (B-Pyr.)
août 1868, leg. Timbal-Lagrave ; prairies en
montant à Font-Romeu (Pyr. -Or.) 6 juil-
let 1872, leg. Timbal-Lagrave.
L'herbier de M. A. Guillon renferme la T.
rostrata des localités suivantes : montagne de
Gourzy sur les Eaux-Bonnes (B.-Pyr.) 7 sept.
1840, leg. Cosson ; Combe de Savine, Mont-
Cenis, 3 août 1 863, leg. Cosson ; port de la
Glère (Pyr. Cent.) 21 juillet i863, leg. A.Guil.
Ion (la P. pyrenaica a été récoltée le même
jour, à la même localité). La Grave (H. -Alp.)
août 1869, leg. A. Guillon, Cambredaze près
Montlouis(Pyr.-Or.)8 août 1896. leg. A. Guil-
lon ; pic-du-Midi-de-Bigorre, 6 août 1884. leg.
A. Guillon, etc..
(1) La Société Dauphinoise a distribué en 1873.
sous le n° 1781, la P. rostrata L. des environs de
cette même localité : « Bonneval en Mauiienne
(Savoie) rochers granitiques et pâturages humides
près des sources de l'Arc, ait. 23oo m. 28 juillet
1872. E. Didier. »
ioô
LE MONDE DES PLANTES
D'après l'exposé que nous venons de faire,
nous concluerons que la 'Pedicularis rostrata
1 • . est rare dans les Pyrénées.
? 2. - AFFINITÉ ENTRE LES PEDICU-
S ROSTRATA L., PYRENAICA
Gay et M1XTA Grenier.
allons d'abord examiner à quelles
de Pedicularis, les botanistes qui ont
herborisé dans les Pyrénées, avant J. Gay et
< lier, avaient rapporté les échantillons qui
ttachaient aux Pedicularis pyrenaica et
mixta : nous étudierons ensuite les affinités
qui existent entre ces deux espèces et la P.
rostrata L
Picot de Lapeyrouse dans son Hist. Abr. des
pi. P_v-r.(i8l3), p. 348-349, n 'ii. décrit succin-
tement la Pedicularis rostrata L. d'après le
texte de Willdenow, Linnaei sp. plant. 3 p.
2111 et lui donne deux variétés : « p spieata.
floribus inferioribus distantibus : calycibus
arachnoideis, au port de Pailleras ; -,. multi-
1 hirsuta, radice arnplà fusiformi, au pic de
Midi, au Cau d'Espade ».
La première variété n'est autre selon nous
que la plante nommée en iS53 P. mixta par
Grenier; elle devrait s'appeler plutôt P. spi-
cala Marc. d'Aym.: la deuxième nous parait
devoir rentrer dans la précédente.
Au sujet de sa Pedicularis pyrenaica, J .
Gay, dans le Corona Endressiana pyrenaica
dit (1) : « Lapeyrouse avait eu sans doute
cette plante sous les yeux lorsqu'il a enregistré
comme plantes pyrénéennes le P. gyroflexa
Vill. et le P. incarnata L., car les espèces de
ce nom n'ont point encore été observées dans
les Pyrénées, et elles n'ont d'affinité plus ou
moins prochaine qu'avec la forme dont il est
ici question ». Et il ajoute : « Ce que je dis
des P. Gyroflexa et incarnata de la Flore des
Pyrénées s'applique avec bien plus de certi-
tude aux P. rostrata B et y Lapeyr., o4br,
Pyr. p. 340. M. Steven connaissait notre
plante lorsqu'il a publié sa belle monographie
des Pédiculaires et il en a parlé (p. 37) comme
d'un P. rostrata à rieurs sessiles, ordinaire-
ment réunies en tête. Notre plante est effecti-
vement très voisine du P. rostrata. tel que je
l'ai caractérisé ci-dessus ; mais il est impossible
de le considérer comme une simple variété.
et c'est elle que je propose d'élever en rang
d'espèce sous le nom de P. pyrenaica. . . •
D'après ce qui précède, on voit clairement
que J. Gay avait confondu avec sa T. pyre-
naica, les var p et y de Lapeyrouse ; comme
nous l'avons démontré plus haut ; ces variétés
(1) Ann. Se. nat- i" série XXVI, p. 212.
s'appliquent àla P.imjrfaGren., espèce mécon-
nue par J. Gay.
L'illustre De Candolle dans sa flore
Française tome II le (1) p, 4S1, n° 2.438
décrit la Pedicularis rostrata L. en lui attri-
buant : • un calice hérissé de poils blancs »
ctère qui convient àla P. gyroflexa Vill.
D ph. II p. 426 t. 9) des Alpes qu'il donne
a\ ec doute comme var p ? de la P. rostrata et
aussi à la P. mixta Gren.des Pyrénées, Il indique
la P. rostrata « dans les prairies peu humides
des hautes montagnes; dans les Pyrénées et
les Alpes ».
Sous le n" 2.439, p. 4S 1, De Candolle décrit
sommairement la P. gyroflexa Villd, « cette
espèce, dit-il, que j'ai reçue tantôt sous le nom
de gyroflexa, tantôt sous celui de rostrata, ne
me parait distinguée de la précédente que par
t alices glabres et non hérissés de poils.
Elle croit de même dans les prairies un peu
humides des Alpes et des Pvrénées r... »
Les caractères ci-dessus indiqués convien-
nent bien àla P. pyrenaica Gay ; nous savons
d'ailleurs que la P. gyroflexa Willd.. Gaud.,
(non Vill.), est une plante spéciale àla Suisse,
au Piémont, à la Lombardie, au Tessin et au
Tyrol.
G. Bentham dans son Catalogue des plantes
indigènes des Pyrénées et du Bas Languedoc {2)
mentionne àla page 110, dans la liste des
Pédiculaires, c P. rostrata L. Pyr. élevées et
sa var. p. calycibus hirsutis. = P. gyroflexa
Vill = P. incarnata Lap., — Pyr. élevées ».
Ce botaniste a donc confondu avec le tvpe
rostrata, la P. pyrenaica Gay et avec la variété
p., la P. mixta Gren.
En terminant ce travail nous essaierons de
résoudre les deux questions :
i° Existe-t-il des affinités entre les Pedicula-
ris rostrata L., pyrenaica Gay et mixta Gren.
20 Les Pedicularis pyrenaica Gay et mixta
Gren., sont-elles spéciales aux Pvrénées ou
dérivées de certaines espèces des Alpes ?
D'après nos multiples observations la P.
mixta est bien plus distincte de la P. rostrata
que la P. pyrenaica elle-même, et nous sommes
disposés à voir dans la P. rostata L., l'espèce
type du Nord et des Alpes et dans les P.
pyrenaica et mixta, les sous-espèces ou races
locales de cette espèce, ce qui explique la dif-
ficulté de classer certains spécimens.
Quelques exemplaires de P. pyrenaica, se
rapprochent en effet delà P. rostrata des Alpes
bien caractériséecependant par ses tiges, grêles
(1) 3' édition, i8i5.
(2) Brochure in-8° de 128 pages. Paris. Mme Hu-
zard, imprimeur-libraire (1826).
LE MONDE DES PLANTES
IO7
glabres et couche'es, mais surtout par ses
rieurs pe'dicellées ; on distingue seulement ces
exemplaires intermédiaires, à leur apparence
plus robuste, à leurs fleurs en épi plus serré
plus nombreuses, et kpeu près sessiles.
De plus, nous partageons l'opinion de G.
Reichenbach fils, dans ses Icônes florae Germ.
et Helv. Ce distingué botaniste phytographe
après avoir décrit àla page 79 de ses Icônes (2)
la Pedicularis rostrata et figuré cette plante
sous le nom de var. a genuinak la planche 121
fig. 1, lui attribue une seconde variété b.
Jacquinii ainsi caractérisée : « omnibus parti-
bus major, caule nunc arcuato ascendente,
calyce nunc magis glabro. P. Jacquinii Koch.
Deutschl. FI. IV. 363 St. H. 20. Jacq. Austr.
2o5. Labium in hacvidetur saèpius ciliatum,
ac in précédente ».
Puis il ajoute : « Ab hac mihi non videtur
recedere T. pyrenaica Gay. Ann. Se. nat. Par.
Ser. 1. V. 26 p. 210. Character a pilîs tubi de-
promptus nil valet, uti jam egregie monuit
Cl. Bentham. Nam hi pili vulgari nostra planta
saepissime ofFenduntur. Specimina multa lecta
a viris Rugel, Endress, Duchartre, Aunier,
Bordère, Jordan, Boissier, Reuter seriem con-
tinuant offerunt. Dentés alios integros, alios
sectos.quales etiaminP. rostata etinhacindi-
cant cl. Grenier et Godron non reperi. Dens
dorsalis saepe quidem minus est sectus, sec
semper dentés humiles mihi quidem obtulit...»
G. Reichenbach indique ensuite la P. ros-
trata L. var. genuina « in summis jugis
« Sabaudiae, Pedemontii, Helvetiae. In Austria
« vix occurrere videtur. » et la var. Jacquinii:
« mère austriaca videtur et pedemontana ».
Cette dernière variété est représentée à la
planche 121 Fig. II de ses Icônes ; elle res-
semble bien en effet au P. pyrenaica Gay.
Nous avons voulu connaître encore l'avis de
M. le Dr X. Gillot, dont les conseils et l'expé-
rience nous sont si précieux. Voici sa ré-
ponse : « Je possède la T. Jacquinii du Tyrol ;
je l'ai comparé avec la P. pyrenaica Gay que
je tiens de Bordère et de M. Guillon ; je n'y
ai pas trouvé la moindre différence. Comme
Reichenbach et comme vous, je crois donc que
les P. pyrenaica Gay et Jacquinii Koch, sont
une seule et même plante et qu'il faut les consi-
dérer comme variété de la P. rostrata (quiest
l'espèce principale) variété plus robuste, à
tiges plus dressées, à feuilles plus larges, à
segments dilatés et plus sensiblement décur-
rents sur les râchis, à fleurs subsessiles etc. . »
Telles sont aussi nos conclusions.
Ax-les-I hermes, 25 février i8g8.
(2) tome XX (1862).
Ons. — Le nom Pedicularis, créé par Tournefort
en 1719 (Inst. reiherb., p. 171, t. 77) étant féminin
puisqu'on a tait accorder avec lui les adjectifs
rostrata, pyrenaica, mixta, etc., nous avons à
à l'exemple de De Candolle (FI. fr. 3° édit., t. III),
et de MM. I.eresche et Levier (op. -cit.), cru
plus correct d'écrire dans notre travail la Pedicu-
laris que le Pedicularis. Mais nousavons maintenu
dans toute son intégrité les textes cités de J. Gay
et de Grenier, et les passages de la lettre de M
A. Guillon.
H. M. d'Ayh.
Sur une fascie présentée par le SALIX
ALBA L.
On sait que la fascie est cet état tératologi-
que, dans lequel les organes caulinaires adop-
tent une forme aplatie substituée à la forme
cylindrique ou prismatique des tiges norma-
les. J'ai rencontré l'année dernière à Bérus
(Sarthe) Primula officinalis Jacq. et Jasione
montana L. affectés de cette anomalie, mais
ce qui est plus rare, je l'ai vue récemment à
Alençon sur une espèce ligneuse le S. alba L.
Cet arbre montre une pousse de deux ans
changée, sur une longueur de om6o, en un ru-
ban de om. 04 de large; ce ruban strié dans le
sens vertical, couvert de bourgeons de feuil-
les régulièrement distribuées, tordu sans doute
par suite du développement inégal des deux
faces, se divise en deux parties à l'extrémité,
et, loin de périrpar épuisement comme la plu-
part des branches fasciées, continue à vivre,
mais en perdant la forme aplatie pour revenir
à l'état normal.
A, L. Letacq.
Réponse à M. Gagnepain. — La Flore des
Ronds D3 Charbonniers, D. -A. Godron (Jlora
juvenalis, 2° édition, 1864) a déjà signalé
l'apparition fréquente de plantes adventices
sur les ronds des charbonniers dans les bois,
et autour des bergeries dans les montagnes.
J'ai fait connaître récemment ("Bull. Soc.
Linn. Norm., 5° série, 1er volume 1897, p. 19)
l'une des causes de ces apparitions: le trans-
port des graines par les chaussures ! A cette
cause, il convient d'en ajouter une autre :
le transport des graines des phanérogames
ou des spores des cryptogames par le vent ou
les animaux. Ces semences, trouvant dans la
terre calcinée un milieu exempt de bactéries,
germent souvent plus facilement que partout
ailleurs. Ensuite, se trouvant dans un milieu
où la concurrence vitale est encore nulle, elles
prennent un développement exhubérant. Puis
lorsque la lutte commence, les espèces de la
forêt , mieux adaptées pour la soutenir,
finissent par reconquérir l'espace occupé
d'abord par les plantes adventices.
Aug. Chevalier.
BULLETIN
DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Liste supplémentaire des Membres de
l'Association Française de Botanique
MM. Bianchard (Th.), Négociant à la
Porte-de-1'Ile, par Maillezais (Vendée).
Bourdot (Hubert), Externat Saint-Michel,
rue Achille Roche, Moulins (Allier).
Gautier (Gaston), Membre de la Société
botanique de France, 6, rue de la Poste,
Narbonne (Aude).
Ormezzano (Q), Entrepreneur, Marcigny
(Saône-et-Loire).
Puech (Hippolyte), Instituteur Honoraire,
Officier d'Académie, Tournemire (Aveyron .
Renaudet (Georges), Etudiant en Pharma-
cie, Le Blanc (Indre).
Schodduyn (Abbé), Professeur à l'Institution
Saint-Winoc, Bergues (Nord).
Vuaillat (Abbé E.), Curé de Cressia, par
Orgelet (Jura).
Contributions à la Flore mycologique
du Maine
Lepiota proceraPevs. —Forêt de Perseignc.
— PC. (H. LÉVEILLÉ).
Cantharellus cibarius Fr. — Forêt de Per-
seigne. — C. — (H. Léveillé)
Boletus cdulis Bull. — Forêt de Perseignc.
— CC. — (H. Léveillé).
Holetus aereus Bull. —Forêt de Perseigne.
— AC. — (H. Léveillé).
Boletus luteus L. — Rouessé-Vassé (Sarthet
sommet des buttes de Frette et Vimarcé (Ma-
yenne) : route de Rouessé, abondant |A. Gen-
Tii.l ! Mayenne : enclos du Petit Séminaire
(abbé Nourry). — R.
Boletus bovinus Vr. — Mtilsanne : les Hu-
naudières. — (A. Gentil) ! — AC.
Boletus versipellis Fr. — Rouessé-Vassé ;
le Grez (Sarthe). — Vimarcé (Mayenne!. —
(A. Gentil) ! — AC.
Clavaria coralloides Bull. — Forêt de Per-
seigne. — AC. — (H. LÉVE1LLÉL
Clavaria amethyslina Bull, — Forêt de Per-
seigne — AC. — (H. Léveili i i .
iic/. rdon pratense Pers Forêt de !\ ei
gne C. — (H. Léveilléj.
Lycoperdon piri/onne Bull. — Forêt de
Perseigne — C— (H. Léveillé).
Geaster pectinatus Pers. — Hardanges
(Mayenne). — R. — (E. Montagus).
H. L.
Genre CENTADREA.
Nous avons la bonne fortune de publier un
travail de notre éminent collègue et ami
M. G. Rouy, auteur de la Flore de France,
sur les Centaurea. Aussi suspendons-nous
immédiatement la publication de notre pro-
pre travail sur ce genre critique, notre
travail étant plus restreint et n'ayant ni
l'étendue ni la compréhension de celui de
notre excellent collègue, dont la compétence
est bien connue pour ce qui touche non seu-
lement à la Flore de France mais encore à celle
d'Europe. Nous sommes aussi heureux d'an-
noncer à cette occasion que M. Rouy, déjà
chevalier de la Légion d'honneur et officier
d'Académie, vient de recevoir, à la dernière
promotion, la rosette d'officier de l'Instruction
publique. Nous le félicitons bien vivement de
cette nomination méritée dont l'honneur re-
jaillit sur V Académie internationale de géogra-
phie botanique, dont il est membre d'honneur,
et sur l'Association française de botanique,
dont il est titulaire. H. L.
Classification raisonnée des CENTAUREA
De la section JACBA
PAR
Gr. Rouy,
La section jacea du genre Centaurea a
depuis longtemps exercé la sagacité des bota-
nistes, mais jusqu'à présent aucun travail
d'ensemble ne parait avoir été publié sur ce
difficile sujet, chaque auteur s'étant borné à
étudier les espèces de sa propre région sans
faire mention d'une comparaison quelconque
avec toutes les autres espèces de la section.
I' > cm résulté, d'après la conception n
.ill.r i. e que les .lUlcurs régionaux se li-
saient de ces Centaurea et d'après l'opinion
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
109
de chacun d'eux sur les diagnoses prin-
ceps (non comparatives et d'ailleurs souvent
fort courtes) des diverses espèces, il en est
résulté, dis-je, une confusion excessive et une
synonymie des plus embrouillées. Possédant
la totalité (sauf deux) des espèces, formes ou
variétés de la section Jacea (1), souvent aussi
les exemplaires authentiques, ayant pu dès
lors les étudier à loisir et les comparer entre
elles et au texte même des auteurs, j'ai pensé
qu'il y aurait quelque utilité à publier le
groupement rationnel que j'ai établi dans mes
collections à la suite d'un examen compa-
ratif minutieux. Sans entrer ici dans trop de
détails, et dans de longues descriptions, je me
bornerai à donner les caractères différentiels
des formes et des variétés et à présenter
quelques observations à l'appui de ma manière
de voir.
GENRE CENTAUREA L.
Section Jacea (Cass. et auct., entend.) Rouy
Calathides subglobuleuses, ovales, ou oblon-
gues; appendices des écailles non décurrents,
inermes, les inférieurs, au moins, bilobés,
frangés, subciliés ou pectinés-ciliés. Achaines
oblongs ; hile nul.
Tableau dichotomique des espèces.
Appendices orbiculaires, concaves, dres-
Isés, au moins les inférieurs frangés ou
lacérés, (non pectines ciliés), cachant en-
tièrement les écailles ; achaines sans ai-
grette 2
Appendices plans, au moins les inférieurs
pectinés-ciliés 3
1 Appendices nettement concaves, larges,
subcucullés au sommet, dressés mais non
étroitement appliqués, peu et largement
Ifrangés ; plante pubescente-blanchâtre ;
lfloraison tardive C. amdra L.
2< ■
j Appendices plus petits, à peine concaves,
Inon cucullésau sommet, appliqués, à bords
[moins scarieux-blanchàtres et ± profondé-
Iment frangés ou lacérés ;plante±verte; flo-
\raison estivale C. Jacea L,
(1). — On sait que l'herbier Rouy est, à l'heure
actuelle, l'un des plus riches qui existent au point
de vue de la flore de l'Europe (255. 000 parts), autre-
ment dit l'un de ceux où manquent le moins d'es-
pèces européennes d'après le Conspectus ftorœ
Europœce de Nyman. Sur notre demande. M. Rouy
nous a informé que 16 espèces seulement lui fai-
saient encore défaut sur les 174 Ceniaurea que
mentionne le Conspectus. Cette indication suffit à
montrer la valeur qu'il convient d'attribuer à une
classaient on basée sur l'étude de documents de
comparaison aussi importants. (A'ore de la Direc-
tion.)
Appendices inférieurs arqués en dehors
ou étalés, non appliqués, allongés, étroi-
tement lancéolés ou linéaires-acuminés, ne
cachant pas entièrement les écailles.... 4
Appendices inférieurs dressés ou appli-
qués (plus rarement étalés subarqués au
sommet et alors très petits, triangulaires
ou ovales-lancéolés brièvement ciliés)... 5
Achaines dépourvus d'aigrette ; appen-
dices inférieurs arqués en dehors à cils à
peine plus longs que la largeur de l'appen-
dice C. microptilon G. et G.
41 Achaines pourvus d'une aigrette ; appen-
dices inférieurs seulement un peu étalés
ascendants, non arqués en dehors, à cils
2-3 fois plus longs que la largeur de l'ap-
pendice C. Debeauxii G. et G.
Achaines pourvus d'une aigrette ; appen-
dices cachant entièrement l'écaillé, ovales ou
lancéolés, les inférieurs et les moyens lon-
guement ciliés-pectinés à cils plumeux, les
5(moyens 2-4 fois plus longs que la largeur
de l'appendice C. nigra L.
Achaines le plus souvent dépourvus
d'aigrette ; appendices à cils jamais 2-4 fois
plus longs que la largeur de l'appendice. . 6
Calathides plus ou moins grosses, sub-
globuleuses, à appendices larges couvrant
fiiles écailles C . pratensis Thuill.
Calathides médiocres, ovales, à appen-
dices petits, courts, écartés, laissant les
écailles à découvert 7
Achaines dépourvus d'aigrette ou munis
lau sommet de quelques petits poils rudi-
mentaires ; feuilles jamais lyrées-pinnati-
7 fides C. nigrescens Willd.
I Achaines munis d'une aigrette longue ;
[feuilles caulinaires inférieures lyrées-pinna-
tifîdes C. Derventana Vis. et Pane.
L— C. AMARA L.Spec, 1292 (1); Reichb.
Icon. Germ., XV, t. 753,/. de.vtr.
a. genuina Nob. — Plante de 2-8 décim., à
rameaux grêles, allongés, raides, étalés ;
feuilles pubescentes, blanchâtres, les supé-
rieures assez courtes, largement linéaires, les
ultimes, bractéales ou non, n'atteignant pas
la moitié de la calathide ovale-subglobuleuse.
(1) Linné caractérise ainsi son C. amara : t C.cal.
scariosis, caul. decumbentibus, fol. lanceolatis inte-
gerrimis. Cyanus repens Lob. ic. 458... latifolius
Bauh. pin., 274. — Var. |3 : Jacea saxatilis, longo
incano, angusto helichrysi cretici folio. Bocc. mus.
3i, t. 17. — Habitat in Italia, Monspelïî. r. ».
Le C. amara m'a été envoyé par quelques bota-
nistes sous les noms de C. Duboisii Bot., Jacea
L. , splend ns L., alba Lois. —On peut voir parla
quelles confusions existent dans les herbiers.
1 10
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
S.-var. Loiseleurii Rouy (pro varietate),
in Bull. Soc. bot. France, XXXV. p. XC et CL;
C.alba Loisel. Fl. Gall., IL p. 209, non L. ;
C. Timbali M;irtr-Don. PL crit. Tarn,?. 3i,
FI. Tarn, p. 382 ; C. vireiorum Jord. ap. B'11.
FL Gall. ci Germ, a" 3629. — Appendices en
majeure partie ou entièrement blanchâtres.
S.-var. fulvescens Nob. — Appendices en
majeure partie fauves ou brunâtres.
fi. nana Duby 'Bot. Gall., I, p. 289; DC.
Prodr., VI, p. 570.— Plante deô-i5 centi-
mètres, monocc:phale ; feuilles étroitement
linéaires, les ultimes, bractéales, n'atteignant
pas la moitié de la calathide ovale-subglobu-
leuse.
Y- linearifolia DC. FI. Fr., IV, p. 490;
Duby Bot.' Gall., I, p. 289; C. amara [i.
angusti/olia DC. Proie, VI, p. 3jo ; Lamotte
Prodr. fl. pi. central, p. 432. — Piante de
2-4 décim. à rameaux grêles, raides. assez
courts; feuilles supérieures linéaires, les ul-
times, bractéales, atteignant ou dépassant
même la moitié de la calathide ovale.
8. bracteata DC. Prodr., VI, p. 570; Ces.
Pass. Gib. Comp.fl. liai., p. 492; G. brac-
teata Scop. Délie, fl. et faun. insubr., p. 17,
t. 9; Bert. Rar. pi Ital., dec. I. p. 23, n"Q.—
Plante de 2-5 décimètres à rameaux grêles,
îaides, assez courts; feuilles supérieures linéai-
res, les ultimes, bractéales, atteignant ou dé-
passant même la moitié de la calathide ovale.
Hab. : Europe méridionale et austro-orien-
tale ; Arménie ; Algérie.
Cinq formes :
1. — C. Wei.deniana Reichb. Jl. excurso-
ria, p. 21 3. hon. Germ.., XV, t. 753, /. sinistr.
Hab. Ilalmatie.
Obs. Distinct du type par les calathides oblon-
gues, une fois plus petites, les feuilles plus épaisses
et plus courtes.
2. — C. DRACUNCUUFOUA Dufour in Ann.
se. nal., XXIII, p 157, Bull. Soc. bot. Fr.,
VII, p. 348; Reichb. Icon. Germ. ,XV,t.755,
f. 3; Willk.et Lge. Prodr.fi. Hisp., II, p. 166;
C. amara varî dracunculifolia DC. Prodr.. VI,
p. D70 ; C. Jacea var decumbens Vv'illk. /'/.
Hisp. exsicc, n° 489.
H. il). : Espagne: prov. de Valencia! [exempt.
Dufour.); France méridionale: Pyrénées-Orien-
tales 1
Obs. Calathides ovales-oblongues; feuilles gla-
bres, étroites, linéaires-allongées ; tiges décom-
bantes, simples ou rameuses.
3. — C. SAXicoi-A Nob.; C. amara var saxi-
cola Rouy in Bull. Soc. bot. Fr., XXIX. p. 347.
Hab. : France : Allemagne.
a. genuina Nob. — Feuilles radicales ellip-
tiques-oblongues, les caulinaires lancéolées.
p. angustifolia Nob. ; C. angusti/olia Sa-
gorski ap. Magn. Fl. selecta, n"223i, non
Schrank. — Feuilles radicales lancéolées, les
caulinéaires linéaires, souvent très étroites.
Obs. Diffère duC amara type par: Tiges courtes
(2-1 5 centim.), peu ou point rameuses : feuilles
vertes et plus larges; calathides ovales, presque
une fois plus petites, a appendices des écailles
plus foncés ; du C. Gaudini Boiss. et Reut. par :
Taille réduite ; calathides une fois plus petites ;
écailles étroitement appliquées à appendices sen-
siblement plus foncés, noirâtres au sommet.
4 — C. Gaudini Boiss. et Reut. ap. Boiss.
Diagn. pi. Orient., scr. II, fasc. 3, p. 70 ; C.
amara Gaud. Fl Helv., V, p. 403 ;
Hab. : Italie septentrionale .
Obs. — Se distingue du C. amara par: Calathides
plus gonflées, à appendices moins appliqués, plus
étalés et plus cueillies au sommet ; taille plus basse
(5-2D centimètres).
5. — C. approximata Gven.ap. F. Schultz
Herb. norm., nov. ser., n° 536 ; Billot Fl.
Gall. et Germ., ^2646/5; C. amara Thuill.
Fl. Par., éd. 2 p. 445 |i) ; C. Jacea $. fimbril-
lala Lamotte Prodr. fl.plat. central, p. 4-33.
Hab. : France orientale et centrale ; Europe
centrale ; (etc. ï) — Forme encore peu connue;
à rechercher.
Obs. — Plante assez élevée (4-6 décimètres),
dressée ou ascendante, très rameuse, à rameaux
élancés ; feuilles presque tomentauses, d'un gris
blanchâtre, fermes, lancéolées ou linéaires-lancéo-
lées, lâchement dentées, les supérieures entières;
calathides de grosseur moyenne, subglobuleuses, à
appendices les plus inférieurs seuls un peu fendus
irrégulièrement mais non laciniés ; appendices
biunàtresà bords blanchâtres. Le C. approximata
a été distribué aussi sous les noms de C. amaraL.,
Jacea forma nigrescens F. Schultz, Gaudini B. et
R., serotina Bor., Jacea L.
II. — C. JACEA L. Spec, 1293 ; Icon. fl.
Dan., t. 5 19 ; C. Jacea a. genuina et fi. vul-
garisKoch Synopsis, éd. 2, p. 469.
a. Linnœana Nob. — Exsicc. : Reliq. Maill.,
n° [336! — Feuilles caulinaires relativement
courtes, lancéolées-aiguës, les supérieures
ncuminées.
[}. longifolia Schultz Bip. 111 herb. Rouy —
Feuilles lancéolées-aiguës, allongées.
y. tomentosa Aschers. in herb. Rouy —
(1) Thuillier classe son C. amara parmi les es-
pèces à « écailles du calice arides et raboteuses
(calycinis squamis aridis scariosisjt. Son C*. amara
ne saurait donc être, en aucune façon, synonyme,
comme l'ont voulu plusieurs auteurs, du C. ser<>-
ton Bor., lequel appartient, comme forme, au
C. pratensis Thuill., du groupe des Centaurées à
« écailles du calice ciliées et dentées en scies»
| (Jhuill.,/. c, p. h3).
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
I I I
Feuilles comme dans «., les supérieures pour-
tant moins aeuminées, toutes pubescentes
blanchâtres ; port du C. amara.
Hab. : Presque toute l'Europe ; Caucase,
Sibérie occidentale ; Ollgérie (très rare).
Sept formes :
i. — C. majuscula Rouy — Feuilles gran-
des, elliptiques-lancéolées, aiguës, plus ou
moins dentées, les ultimes, bractéales, ellipti-
ques-lancéolées, plus longues que les cala-
thides ; plante robuste de 5-8 décim., à tiges
fortes, rameuses dans leur tiers supérieur, à
rameaux assez courts ; appendices des écailles
noirâtres peu frangés ; forme des montagnes,
à port de C. Endressi.
Hab. — France : Puy-de-Dôme : Mont-
Dore (Ozanon) ; Autriche : mont Senmering
(K. 'Rjchter).— A rechercher.
2. — C. Godeti Rouy — Feuilles épaisses,
grandes, ovales-lancéolées, obtuses ou obtu-
siuscules-mucronées, entières ; les ultimes,
bractéales, lancéolées, plus longues que les
calathides ; plante robuste de 7-10 décim.,
pubescente-scabre, à tige épaisse, rameuse, à
rameaux allongés, eux-mêmes longuement bi-
furques ; appendices des écailles fauves, peu
frangés.
Hab. France : Vaucluse : prairies à Orange
(Godet). — A rechercher ailleurs.
3. — C. Schrankii Rouy ; C. Jacea var. an-
gustifolia Schrank Bayern fi, II, p. 3/6. —
Exsicc. : Billot Jl. G ail. etGerm., a" 806 ter;
Magn.F/. selecta, n° 223o. — Feuilles assez
courtes, étroites, presque toutes linéaires,
aiguës, entières, les ultimes, bractéales, ne
dépassant pas les calathides ; plante de 4-7
décim., pubescente-grisâtre, plus ou moins
rameuse, parfois très rameuse, à rameaux
grêles, allongés, simples, ou plus rarement bi-
furques ; appendice des écailles d'un fauve
brunâtre, peu frangés.
Hab. — Europe centrale (plaines et coteaux)
et méridionale (basses montagnes).
4. — C. DEciPiENsThuill. FI. Paris., éd. 2,
p. 445, (1). — Distinct du C. Jacea type, et des
trois formes précédentes, par les écailles fim-
briées plus nombreuses et plus profondément
laciniées, à lanières plus fines.
(1) La diagnose latine de Thuillier (loc. cit.) pa-
raît incompréhensible, deux ou trois mots ayant
été oubliés ; mais d'après la brève diagnose fran-
çaise qu'il d'jnne, et surtout d'après la place qu'il
lui attribue (avec les C. Jacea et amara), il semble
impossible de rapportersonC. decipiens au C. mi-
croptilon G. et G., comme l'ont pensé quelques
botanistes.
a. Duboisii Nob. ; C Duboisii Boreau FI.
centre, éd. 3, p. 35o ; C. decumbens Pers.
Synopsis. II, p. 483 ; C. Jacea var. gracilis
Boreau FI. centre, éd. 2, p. 293 ; Rhaponli-
cum serotinum Dubois FI. d'Orléans, n° 87.S.
— Feuilles étroites, assez courtes, entières
ou lâchement dentées, linéaires-lancéolées ;
calathides relativement petites.
p. Reichenbachii Nob. ; 6'. decipiens Reichb.
Icnn. crit., f. 985 ; C. Jacea v. lacera Koch
Synopsis, éd. 2, p. 469.— Feuilles plus allon-
gées, lancéolées-linéaires, à dents plus gran-
des ; calathides un peu plus grosses, presque
semblables à celles du C. Jacea type.
Y- sublacera Schur. Enum. pi. Transs., p. 402;
C. Jacea S. crispo-fimbriata Koch, /. c, p.
468. — Feuilles et calathides de p\ mais ap-
pendices à lanières plus fines et crispées.
S. latifolia Nob. ; C. Lamyi Lamotte
Prodr.fl. plat, central, p. 433. —Feuilles
elliptiques-mucronées ou sublancéolées, en-
tières ou à peine dentées à la base ; appendi-
ces comme dans a.
Hab. — Europe, surtout occidentale et cen-
trale.
5. — C. recognita Rouy ; C. Jacea S. commu-
tata Koch Synopsis, éd. 2, p. 469, non C. com-
mutata Timb. — Calathides subglobuleuses ;
écailles presque toutes à appendices d'un
fauve plus ou moins foncé, profondément fran-
gés, à franges fines, régulières, presque égales.
Hab. — Angleterre ; France ; Espagne.
6. — C. Ruscinonensis Boiss. T)iagn. pi.
Orient., ser. II, lasc. 3, p. 70 ; C. nemophilla
Jord. ap. Billot FI. G ail. et Germ., n° 3628 ;
C. TimbaliT'xmb. in herb. Rouy, non Martr.-
Don. — Plante élevée, très rameuse ; feuilles
de la var. (3. du C. decipiens Thuill. ; calathi-
des subglobuleuses ; appendices des écailles
inférieures lancéolés, d'un fauve pâle, pour-
vus de lanières très fines, presque régulières,
assez semblable à des cils.
Hab. — France : Rhône : Lyon (Jordan) ;
Pyrénées-Orientales : Port-Vendres (Huet du
Pavillon) ; Tarn-et-Garonne : Grizolles (Tim-
bal). — (etc.?). —A rechercher dans tout le
midi de la France.
7. — C. Ropalon Pomel Nouv. mater, fl.
Allant., p. 25 ; Batt.et Trab. Fl. d'Algérie, p.
4q3. — Diffère du C. Ruscinonensis par : Ca-
lathides ovales-oblongues, atténuées à la base
(et non arrondies-subombiliquées) ; appendi-
ces des écailles inférieures et moyennes fine-
ment laciniés, subciliés.
Hab. — Algérie, très rare : marais de la
Rassauta près Alger. — Existait aussi jadis à
Maison-Carrée et à Miliana.
112
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Obs. — Ces deux dernières formes sont particu-
lièrement intéressantes parce qu"elles établissent
presque le passage entre le C. Jacea L. et le C.
pratensis Thuill.
III.— C. NIGRESCENS Willd.Spec, III, p.
2288, Enum. hort. Berol., p. 926; Koch Sy-
nopsis, éd. 2, p. 4C9 ; A. Kern. Schedae fl.
Austr.-Hung. I, p. 8i-85 ; Beck Fl. N.-
Œsterr., p. 1262; C. Kochii F. Schultz Arch.
fl. Jr. et Alletn., p. 226-227.
a. Kochii Nob. ; C. transalpina Schleich.
ap. DC. Trodr., VI, p. 571. non Reichb. f. ;
C. dubia Suter Fl.Helv., II, p. 202, non Gmel. ;
G.niçrrescens a. transalpina Koch, Le, p. 469;
C. nigrescens a. typica Beck Fl. N.-Oester.,
p. 1262 (p.' p.) — Exsicc. : F. Schultz Herb.
norm. , n° 882. — Appendices petits, trian-
gulaires, écartés les uns des autres, laissant
les écailles longuement découvertes, les infé-
rieurs presque appliqués, les moyens appli-
qués.
S. - var. microchoeta Borb. in Oesterr.
bot. Zeit., ann. 1S78, p. 364. — Achaines sur-
montés de quelques poils courts formant une
sorte d'aigrette rudimentaire.
p. Vochinensis Koch, /. c, p. 469 (excl.
syn. C. salicifoliœ DC.) ; C. Vochinensis Bernh.
ap. Reichb. Fl. excurs. p. 214 ; Reichb. f.
Icon. Germ., XV, t jb~ ; Hal. et Braun
Nachtr., p. 84 ; C. nigrescens oc. typica
Beck,/. c, p. 1262 (p.p.). — Appendices
plus étroits et un peu plus allongés, ovales-
lancéolés, écartés, laissant les écailles longue-
ment découvertes, les inférieurs et les moyens
plus ou moins étalés, parfois même presque
arqués au sommet, les supérieurs appliqués.
•(■ Candollei Koch, /. c, p. 470 ; C. tran-
salpina Reichb. Icon. Germ., XV, t. 7.'6, non
Schleich. ap. DC. ; C. nigrescens [S. Candol-
lei et Y- praticola Beck., /. c. , p. 12(12. — Ap-
pendices un peu plus gros que dans a. et p.,
mais à cils aussi courts ; les inférieurs ovales-
triangulaires, étalés, à bords touchant presque
ceux des appendices voisins, les moyens
presque semblables aux inférieurs, peu écar-
tés, les supérieurs seuls longuement écartés.
Hab. — Europe centrale, de la Savoie à la
Transylvanie.
Deux formes :
1. — C. Nkapoutana Boiss. [pro specie),
Diagn. pi. Orient., ser. II, fasc. 3, p. 72. —
Diffère du type par: Puhescence blanchâtre
de toute la plante ; touilles caulinaires
moyennes subsessiles, sinuées-dentées ou pin-
1 mlobées, les supérieures largement amplexi-
c. iules : calathides de moitié plus grandes.
Hab. — Italie méridionale : environs de
Naples [de Heldreich, 'Boissier).
2. — C. salicifolia MB. (pro specie), Jl .
Taur.-Cauc, II, p. 343 ; Boiss. Jl. Orient..
III, p. 63o ; C. integrifolia Tausch in Jlora,
ann. 1828, II, p. 4^5. — Se distingue du type,
et surtout de la var. Candollei dont il se rap-
proche le plus, par : Appendices petits (comme
dans les var. Kochii et Vochinensis), plus
étroits, (lancéolés-acuminésj, nombreux, les
inférieurs subimbriqués, tous à cils un peu
plus longs que la largeur de l'appendice ;
achaines munis d'une très courte aigrette ;
plante robuste de 8-10 décim., à tige épaisse,
2-3-furquée vers le sommet; feuilles nombreu-
ses, grandes, lancéolées ou largement lancéo-
lées.
Hab. — La^istan, Arménie, Caucase ; Tran-
sylvanie.
IV. — C. DERVEN FANA Vis. et Pane. PC
Serb.,dec. il, p. 10, tab. i5; Boiss. Jl. Orient. ,
III, p. G29.
Hab. — Macédoine septentrionale ; Serbie
occidentale ; Herzégovine.
V. — C. PRATENSIS Thuill. Jl. Paris., éd'
2, p. 444 ; Boreau Jl. centre, éd. 3, p. 35t.
Obs. — Le C. pratensis Thuill. m'a été adressé
sous les noms de C. Jacea L., nigra L., decipieits
Thuill., microptilon G. et G., Debéauxii G. et G.,
Kochii F. Schultz — C'est une espèce très poly-
morphe, tendant par ses diverses formes vers les
C. Jacea, nigra. microptilon et nigrescens. \assi je
crois utile de donner ici un tableau dichotomique
des formes de celte espèce.
Achaines munis d'une aigrette 2
Achaines dépourvus d'aigrettes 4
Appendices inférieurs et moyens à dis-
que triangulaire-lancéolé; feuilles cauli-
naires supérieures largement ovales, gran-
des, amplexicaules; feuilles radicales et
inférieures profondément sinuées ou
presque pinnatifides.
C . brevipappa B. et R.
Appendices inférieurs et moyens à dis-
que large, ovale-arrondi ou suborbicu-
laire 3
Appendices inférieurs et moyens à cils
allongés et égalant environ le diamètre du
disque orbiculaire ; feuilles caulinaires
supérieures largement ovales, grandes,
amplexicaules; feuilles radicales entières.
C. Carpe .'ana B. et R.
Appendices inférieurs et moyens à cils
courts, égalant environ la moitié de la
largeur du disque ovale-arrondi; feuilles
caulinaires supérieures petites, lancéolées,
non amplexicaules; feuilles radicales ly-
rées C. Cassia Boiss .
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
n3
Appendices échelonnés, nettement dis-
tincts, à disque central noirâtre, ovale
dans les appendices infe'rieurs, subglobu-
leux dans les moyens, à cils égalant envi-
ron son diamètre C. gradata Rouy
Appendices inférieurs et moyens non
échelonnés, se recouvrant au moins par
les bords; à disque central elliptique-lan-
céolé ou lancéolé 5
Appendices fauves ou à peine brunâtres,
les inférieurs et les moyens à disque à peu
près de même forme, elliptique ou ovale-
lancéolé, muni de cils à peine plus longs
que sa largeur C. serotina Bor.
Appendices noirâtres ou d'un brun foncé,
les inférieurs à disque lancéolé, muni de
cils i ou 2 fois plus longs que sa largeur.
C. pratensis Thuill. (sensu stricto)
i. — C. pratensis Thuill. (sensu stricto). —
Exsicc. : F. Schultz Jl. Gall. et Germ.,
n° 467.
Hab. — Presque toute l'Europe, surtout
centrale et occidentale.
2. — C. serotina Boreau \pro specie), FI.
centre, éd. 3, p. 35o. — Exsicc. : Billot FI. Gall.
et Germ. n0< 264 quater, 2074 et 2094 bis;
Soc. Rochel, n° 2880; Magn. FI. selecta, n° 891 ;
Reverch. PL de Corse, ann. 1879, n° 204.
p. pallida Nob„. ; C. rivularis Brot. FI.
Lusit., p. 367; C. pratensis Hofig. et Lk. FI.
Portug., p. 22?,; C. nigra var. pallida Lange
Pug., p. 134; Willk. et Lge. Prodr.fl. Hisp.,
II, p. i6$;C. fulva Huetdu Pavillon Descript.
pi. nouv. Pyrénées, p. 5. — Appendices des
écailles d'un fauve clair ou presque blonds, les
internes blanchâtres.
Hab. — Europe occidentale (de la Scandi-
navie au Portugal); Corse; CtArménie (sec.
Boiss.); la var. p. : Portugal, Espagne occi-
dentale et septentrionale ; Pyrénées françaises
et espagnoles ; Maroc (herb. Rouy).
3. — C. gradata Rouy;C. Kochii bot. non-
null., non F. Schultz — Exsicc: Magn. Flora
selecta, n° 3042 ; Soc. Rochel-, n° 2881.
p. pallescens Nob. — Exsicc.: Magn. Flora
selecta, n° 5g5. — Appendices à disque d'un
fauve brunâtre muni de cils blonds (alors que
dans le type ils ont un disque noir muni de
cils bruns) ; calathides ordinairement un peu
plus petites.
Hab. — Europe occidentale; la var. p.:
France orientale et centrale; (etc?).
4. — C. brevipappa Boiss. et Reut. (pro
specie), ap. Boiss. Diagn. pi. Orient., ser. II,
fasc. 3, p. 71 .
Hab.— Piémont septentrional et Suisse méri-
dionale.
5- — C. Cassia Boiss. [pro specie), FI.
Orient., III, p. 629.
Hnb. — Syrie septentrionale.
6. C. Carpetana Boiss. et Reut. (pro specie),
Pugillus, p. 65; Willk. et I.ge. Prodr.fl. Hisp.,
Il, p. 164.
a. genuina Nob. — Plante de 6 à 7 décimè-
tres; calathides relativement grosses (un peu
plus grosses que celles du C. Jacea) ; appen-
dices d'un fauve brunâtre.
P- microcephala Nob. — Plante plus grêle
(25 à 35 centimètres) ; calathidesde moitié plus
petites ; appendices bruns.
Hab. — Espagne centrale et septentrionale ;
Pyrénées centrales ; la var. p. : Pyrénées oc-
cidentales.
VI.— C. MICROPTILON Godr. et Gren. FI.
Fr. II, p. 242 ; C. nigrescens p. intermedia
Gaud. FI. Helv., V, p. 3?7; C. Gri^ollensis
Timb.i'n. herb. Rouy (fleurs de la circonférence
rayonnantes) (1). — Exsicc: Billot Jl. Gall.
et Germ., n° 1020. — Calathides assez petites;
feuilles supérieures plus ou moins étroitement
linéaires, les caulinaires inférieures lancéolées
ou lancéolées linéaire.?.
Hab. Presque toute la France.
Obs. I. — Reichenbach l'a indiqué en Silésie,
Schuren Transylvanie ; mais nous n'avons vu d'Al-
lemagne et d'Autriche-Hongrie que la forme C.
Berheri, d'ailleurs non encore distinguée au mo-
ment où Reichenbach et Schur ont publié leurs
indications.
Obs. II. — Le C. indurata Janka (in Flora, ann.
i858, p. 444) a été rapporté par Nyman (Consp.
fl. Europ., p. 422) au C. microptilon. C'est là une
erreur; d'après nos exemplaires authentiques de
cette plante, elle est à classer dans le groupe des
C. Austriaca etPhrygia par ses appendices du
péricline réfléchis.
Une forme :
C. Berheri F. Gérard (pro var.), Notes pi.
Vosges, p. 94. — Calathides plus grosses que
dans le C. microptilon type; feuilles supérieu-
res lancéolées, oblongues ou même elliptiques,
les caulinaires inférieures largement lancéo-
lées ou ovales-lancéolées, plus grandes.
Hab. — France orientale et centrale ; Aile-
magne ; Autriche-Hongrie (tic. ?).
(1) Presque toutes les espèces ou formes de la
section Jacea se présentent tantôt à fleurs de la
circonférence stériles et rayonnantes, tantôt à fleurs
toutes tubuleuses fertiles. On peut donc admettre,
lorsqu'il y a lieu, pour chacune de ces plantes une
s.-var. radiata et une s. -var. tubulosa.
H4
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
VIII. — C. DEBEAUXII Godr. et Gren.
Fl. deFr., IL p. 24? ; Willk. et Lge. Prodr.
fl. Hisp., H, r- l65 ! Debeaux FI. Agen.,
p. 1 65 .
a. macrocephala de Pommard ap. F.
Scïraîtz Arch. de FI., p. 23i, Deb., I. c, p.
165. _ Exsicc. : F. Schultz Herb. norm.,
n" 8 ; Magn. Jl. sel., n° 8043 ; Soc. et. fl.
franco-helv., n» 5oi. — Calathides subcylin-
driques, relativement grosses ; plante de 6- 10
décim. ; feuilles inférieures sinuées-dentées,
les moyennes et les supérieures étroitement
lancéolées, entières.
S.-var. mutabilis Nob. ; C. ntutabilis Saint-
Amans in Mcm. Mus. kist. nat. Paris, I. p. 477,
t. 24, Fl. Agen., p. 3c". 1 , Tiouq., t. t"> ; DC.
Prodr., VI, p. 572 ; Noulet Fl . souS-pyr.,
p. 363 ; C. nigro-solsticialis Godr. et Gren. F/.
/•>., II, p. 244 ; C. Debeauxii X sohticialis de
Pommaret a/>. F. Schultz, Archives de Jlore,
p. 29. — Calathides variant du blanc rosé au
jaune plus ou moins pâle, sans aucune action
du C. solstiacilis (Debeaux fl. Agen., p. 167
et 432).
6. microcephala Deb. ap. Billot Jl. Gall.
et Germ exsicc., n" i-oj. — Calathides un peu
plus petites (i), plus nombreuses ; plante de
2-3 décim., plus feuillée; feuilles comme dans
oc, mais plus petites.
y. subpinnatijida Chaub. Jl. inéd. Basse-
Garonne; Deb.,/.C, p. 166. — Caractères de
a. mais feuilles caulinaires inférieures et
moyennes plus ou moins profondément
sinuées-lobées.
Hab. — Sud-Ouest de la France, depuis et
y compris la Charente-Inférieure ; Pyrénées ;
Espagne septentrionale-occidentale.
Une sous-espèce :
C. Nevadensis Boiss. et Reut. [pro specie),
ap, Boiss. Diagn. pi. Orient., ser. II, fasc. 3,
p. ; 1 ;Willk. et Lge, Prodr.fl.Hisp., II, p. 164;
C. inuloides Willk. Suppl. Prodr. fl. Hisp.,
p. 96, non Fisch. — Exsicc. : Porta et Rigo
Jter Hisp. I, ann. 1879, n° 28S ; lier Hisp.
IV, ann. 180,5, n° 283.
Hab. — Espagne ; Sierra Nevada ; sierra de
Alfacar.
VIII. — C. NIGRA L. Spec, 1288 ; Godr.
et Gren. Jl. Jr., II, p. 243 ; et auct. plur. ;
C. conglomérat.-! C.-A. Mey. Beitr., V, p. 44 ;
C. obscura Jord. ap. Billot Arch., p. 320 :
Boreau Jl. centre, éd. 3, p. 352 (2). — Cala-
(1) M. Debeaux (Fl. Agen., p. 168) dit : 2-3 fois
plus petites : mais il y a évidemment là un peu
d'exagération du caractère précité.
(2) Cette plante est bien le vrai C. nigra de
Linné qui la caractérise comme suit : « C. cal. ci-
liatis, squamula ovata, ciliis capillaribus erectis».
thides globuleuses ; appendices suborbiculai-
res ou ovales à disque elliptique ou ovale-
lancéolé.
R.Endressi Hochstt. et Steud. {pro specie,
ap. Endress PI Pyren. e.vsicc. ; Lamotte
Prodr. fl. plat, central, p. 433 ; C. Phrygia
l.apeyr. Hist. abr., p. 5S-. non L. ; C. coronata
Lamy in Comptes-rendus congrès Guéret, ann.
i865, p. 94. — Exsicc. : Magn. Jl. selccta,
n°8qo (p.p.) II). — Plante plus robuste, à tiges
plus épaisses, plus feuillées ; feuilles plus
grandes et plus allongées.
y.minor Nob.1 — Exsicc. : Soc. Dauph..
n° 3366.— Plante basse (25-35 centim.), à
tige grêle, simple, monocéphale ; calathides
deux fois plus petites.
Hab. — Portugal : Espagne septentrionale ;
Jrance : Allemagne : Angleterre ; Belgique ;
Hollande; Suisse ; Italie septentrionale : Nor-
vège.
Une forme :
C. nemorai.is Jord. Pugillus, p. l04;Willk.
et Lge. Prodr.fl.Hisp., II, p. 164. — Exsicc. :
Bill. Jl. Gall. el Germ., n°s 808, bis, ter et
quater ; F. Schultz Herb. norm., nov. ser.,
n°535, ; Soc. Dauph., n» 1267. — Calathides
ovoïdes ; appendices elliptiques à disque étroi-
tement lancéolé.
8 pallens Nob. : C. nigra B. pallens Koch,
Synopsis, éd. 2, p. 472 ; C. consimilis Boreau
Jl. du centre, éd. 3, p. 395. — Exsicc. :
Baenitz Herb. Europ., ann. 18S2 (Alsat.) ;
Magn. Jl. selecla, n" 89. — Appendices des
écailles un peu étalés, surtout les inférieurs,
tous d'un fauve pâle ou presque blonds.
Hab. — Espagne septentrionale ; Jrance ;
Allemagne occidentale.
Hybrides (entre les espèces de la section
Jacea et de la section Phrygia, ayant le port
des espèces de la section Jaceaj;
1. — X C. EXTRANEABeck Jl. N.-Oesterr.,
p. 1263 ; 6'. Jacea X nigrescens Beck.
2. — X C. spuria A. Kerner in Oeslerr.
bot.Zeit., ann. 1872, p. 5i ; C. amara X ste-
nolepis A. Kern.
3. _ X C. Michaeli Beck. Jl. N.-Oesterr.,
p. 1261 ; C. spuria F. -M. Muellner i";i herb.,
non A. Kern. ; C. Jacea X slenolepis A.
Kern.
4.— XC. Sciaphila Yukot. Pleme sucvjetakah
(1) La part que j'ai en herbier comprend un
pied de cette variété Endressi et un autre pied
appartenant au C. decipiens Thuill. S lalifolia
Nob. ; c'est la plante que Lamotte a nommée C.
Lamyi (Prod.. fl. plat, central, p. 433), et qui ne
parait nullement être hybride.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Il5
(Compositae), p. Si ; C. stenolepis X nigres-
cens Vukot.
Hab. (des 4 hybrides ci-dessus) . — Autriche-
Hongrie.
5. _ x C. cirrhata Reichb. Jl. excurs.,
p. 214, Icon. crit., XII, t. i2<)5, Icon . Germ.,
XIV, t. 762, f, 2; C. Rhaelica Moritzi Graub.,
:S38; C. Morit^iana Heg. et Heer Jl. Hel-
vetica. — Exsicc. : Bill, no 3i3i; C. Jacea X
nervosa Perr. et Song. (Cf. Chabert in Bull.
Soc. bot. Jr., XXXI, p. 369.).
Hab. — Savoie ; Suisse méridionale ; Pié-
mont ; Lombar dit ; Tyrol.
La Flore du bois de Meudon
Il y a quelques cinquante ans, le parisien
intelligent, désireux de consacrer ses loisirs
dominicaux au culte de la nature, n'avait qu'à
franchir le fossé des fortifications pour trouver
dans les bois de Boulogne et de Vincennes,
deux vastes champs ^'herborisations intéres-
santes.
Avant leur transformation en parcs anglais,
c'est-à-dire leur destruction, par M. Alphand,
ces deux stations réservaient au botaniste
un assez grand nombre de surprises agréa-
bles. Les Oroban:hes et les Orchidées,
sans y abonder, se rencontraient néanmoins
dans le bois de Vincennes, où l'on voyaitaussi,
outre plusieurs Carex peu communs, les
Scilla bi/olia, Iris foetidissima, Cucubctlus bac-
ciferus, Doronicum plantagineum, Prismato-
carpus-hybridus, Physalis alkekengi, etc. . .
Le bois de Boulogne offrait : Thalictrum
minus et lucidum, Anémone pulsatilla, Helian-
themum guttatum, Spiraea filipendula, Montia
rivularis, Tillaca muscosa,Sedum sexangulare,
Asperugo procumbens, des Orchidées, des
Liliacées, des Cypéracées, le tout aujourd'hui
disparu, grâce aux promeneurs et aux ingé-
nieurs de la Ville qui leur ont montré le che-
min.
Il est bien rare, actuellement, que le bota-
niste trouve quelque récolte fructueuse à faire
dans un rayon de 25 kilomètres aux environs
de Paris.
Les principales stations de plantes de notre
Flore ont été, depuis 1870, absolument dévas-
tées, soit par le morcellement et la mise en
vente des terrains domaniaux de la forêt de
Bondy (1), soit par des travaux de vicinalité
ou des constructions d'habitations de plaisance,
soit enfin par le dessèchement des marais et
des étangs ou par le déboisement des proprié-
tés de l'Etat.
Les forêts de Saint-Germain, de Montmo-
rency et de Meudon sont à peu près les seuls
endroits où l'on puisse encore herboriser,
dans le voisinage immédiat de Paris, sans
revenir complètement bredouille.
Encore le bois de Meudon, par suite des
coupes qu'on vient d'y pratiquer, des routes
dont on l'a sillonné et du chemin de fer dont
on s'apprête à le traverser, est-il destiné, lui
aussi, à être, à brève échéance, déserté par
tous ceux qu'y attiraient la beauté de ses sites,
la richesse et la variété de sa végétation.
Avant que cette localité botanique ait été
complètement sacrifiée à l'utilitarisme contem-
porain, qu'il me soit permis de lui dire un
adieu, en exposant brièvement les découver-
tes qu'on pouvait y faire et que j'y ai faites moi-
même.
Plusieurs auteurs onfpublié des « Guides «
destinés à diriger les botanistes dans leurs
herborisations aux environs de Paris et à leur
indiquer, d'une manière aussi précise que pos-
sible, les localités où ils peuvent être sûrs de
recueillir les plantes les moins communes de
la Flore. Les plus connus de ces ouvrages
sont ceux de M. Verlot et de MM. Jules Dal-
mon et Camille Gras. Celui-ci remonte à l'an-
née 1877 et n'est plus d'actualité ; quant à
celui-là, quoique relativement récent puisque
la première édition date de 1886, ilpréparerait
les plus grosses déceptions aux botanistes qui
se fieraient à ses indications.
C'est en vain, en effet, qu'on chercherait
aujourd'hui, dans la forêt de Meudon : Aqui-
le<*ia vulgaris, Thalictrum lucidum, Genista
anglica, Ophioglossum vulgatum, Lomaria spi-
cant, etc., etc., qu'on y rencontrait encore il y
a i5 ans. Après avoir exploré la forêt dans
tous les sens pendant 4 ans, je crois pouvoir
affirmer que ces espèces en ont complètement
disparu.
Les seules parties qui présentent aujour-
d'hui quelque intérêt au point de vue botani-
que sont : le marécage de Trivaux, l'étang de
Villebon, l'étang Vert et le fossé du carrefour
de Vélizy.
Au marécage de Trivaux qui s'étend du
carrefour de la Garenne à l'avenue de Trivaux,
en contre-bas de la route de la Patte d'Oie,
j'ai rencontré : Impatiens noli-tangere (1896),
Scutellaria minor, Samolus Valerandi, Hydro-
cotyle vulgaris, Valeriana dioica, Cirsium
hybridum et anglicum, Pedicularis palustris
(1896) Rhammts frangula, Vibumum opu-
lus, Epipactis palustris {1896), oAthyrium
filix foemina, Juncus tenageia, Carex pulica-
ris et pseudo-Cyperus, Cype rus fusais.
(1) Les acquéreurs de ces terrains se sont pres-
que tousclos ; ceuxqui n'ont pas de clôture, défen-
dent sous peine de poursuites judiciaires, l'accès
de leurs propriétés.
I IÔ
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Dans un autre marais situé entre l'étang de
Trivaux et le parc d'aérostation militaire de
Chalais, |'ai perdu plusieurs heures à cher-
cher : Thalictrum lucidum, Ophioglossum
vulgatum, Lomaria spicans, Getiista anglica,
Ulex nanus, qui s*y développaient jadis avec
vigueur ; mais, sur les bords du ruisseau
dans lequel s'écoule le trop plein des eaux de
l'étang, j'ai découvert : « Primula elatior,
Lychnis floscuculi, alnagallis tenella (1896),
Oxalis acetosella, plusieurs Cirsium, Adoxa
moschatellina, Ribcs rubrum et Viburnum opu-
lus .
Pourse rendre de l'étang de Trivaux à celui
de Villebon, le touriste suit une allée qui
monte rapidement et que bordent de hautes
futaies, les plus belles peut-être qu'il soit pos-
sible d'admirer aux portes de Paris ; mais à
cette pittoresque avenue « faite à souhait pour
le plaisir des yeux » le botaniste préfère, au
printemps surtout, une vallée marécageuse
coupée par un ruisselet qui paraît faire com-
muniquer entre eux les deux étangs et qui
traverse le chemin vicinal de Meudon à la
ferme de Trivaux.
Là, nous retrouvons les Primula elatior,
Oxalis acetosella, Adoxa moschatellina et la
plupart des Carcx des tourbières de Meudon.
Sur les pentes qui descendent vers ce val, au-
dessous de l'allée montueuse dont il est ques-
tion plus haut, j'ai recueilli l'an dernier, une
superbe touffe à'Isopyrum thalictroides, cette
rareté de la flore parisienne, dont personne
n'avait encore signalé la présence en cet en-
droit.
Arrivés à l'étang de Villebon, nous limitons
nos recherches à la rive gauche, où nous
voyons les eaux couvertes de Trapa natans ;
sur le lit même de l'étang et complètement
submergée, nous apercevons la <■ Nitella trans-
itions », Characée assez rare qui doit proba-
blement à la difficulté qu'on éprouve à l'at-
teindre de végéter toujours à cette place ; sur
les bords sablonneux, plusieurs Carex, des
Juncus, notamment le Juncus tenageia (1896)
et le Peplis portula (très abondant) ; sur la
pelouse qui fait suite : les Veronica scutellata
et sa variétéglanduloso-pubescente (V. parmu-
larià) ; — Lycopus europaèus, Sattellaria
minor, Mentha aquatica, Ranunculits flam-
mula ; et sur la colline boisée qui domine l'Er-
mitage : Circaea lutetiana et Galeobdolon lu-
teuni.
Il est inutile de s'attarder à chercher, aux
environs de la Tour, les « Hesperis matrona-
lis et c4conitum napellus, qu'on y avait natu-
turaiisés. Ils n'y sont plus depuis plusieurs
années. Disparu également \'c4spidium acu-
leatum qui croissait en touffes compactes dans
le fossé qui borde la route conduisant de Vil-
lebon au carrefour de la Patte d'Oie.
Peut-être les spores des anciens sujets
accomplissent-elles en ce moment leur lent
travail de germination sous la terre et dresse-
ront-elles bientôt leurs frondes en forme de
faulx dans les parages qu'habitaient leurs ancê-
tres. Je l'espère, mais je n'ose y compter.
(.4 suivre) Emile Percf.val.
Oblata
Plantes de la Cote d'Or. Région du Val de
Saône.
L'abbé G. Fournier (curé de Chivres, par
Labergement-lès-Seurre) pourra récolter cette
année ou même fournir de suite à ses collègues
les espèces suivantes :
Myosurus minimus L
Lepidium graminifolium L.
Stellaria glauca With.
Cerastium erectum C. et G.
Elatine alsinastrum L.
Vicia lutea L.
Peucedanum oreoselinum Mœnch.
Œnanthe silai/olia Bieb.
Chamomilla nobilis Godr.
Xanthium strumarium L.
Grammica bidentis Loureiro = Cuscutabiden-
tis Berthiot.
Veronica acinifolia L.
— montana L.
Lamium hybridum Vill.
Scutellaria hastifolia L.
Damasonium stellatum Pers.
Hydrocharis morsus-ranœ L.
Fritillaria ineleagris L.
Gallium acutangulum Schrad.
Crypsis alopecuroides Schrad.
Carex brijoides L.
M. l'abbé G. Fournier peut en outre offrir
une vingtaine de parts de Draba aîfoides L.
var. montana K., cueilli par lui il y a quel-
ques années sur les rochers calcaires de la
Côte -d'Or.
Le Directeur-Gérant du « Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Le Mans. — Typ. et Lith. Ed. Monnoyer. — Revues,
Journaux, Ouvrages scientifiques, Catalogues
illustrés. — Galvanoplastie.
M. Alph. FAURE, Instituteur suppléant
départemental à Gap (Hautes-Alpes) offre à ses
collègues les espèces suivantes du Lautaret et
des environs de Gap qu'il est à même de ré-
colter si elles étaient demandées par eux.
Anémone Halleri
Clematis recta
Delphinium fissum
Papaver alpinum
Silène paradoxa
— Vallesiaca
Hypericum hyssopifolium
Géranium argenteum
Astragalus austriacus
— helminthocarpos
Oxytropis Joetida
— lapponica
Geum heterocarpum
Potentilla cinerea
Cnidium apioides
Asperula Taurina
Valerianella cupulifera Le Grand.
Carduus spiniger
— aurosicus
Gnaphalium Norvegicum
Leucanthemum pallens
Lactuca Chaixii
Verbascum Boerhavii
Cerinthe auriculata
Pedicularis cenisia
— Barrelieri
Salix myrsinites
Lilium croceum
Allium rotundum
— strictum
— victorialis
— narcissiflorum
Carex hordeistichos
— bicolor
Juncus arcticus
Oblata de M. l'abbé L. Pinard vicaire à
St.-Genitour Le Blanc (Indre). Adresser les
demandes avant la floraison
Teesdalia Iberis DC.
Arenaria montana L.
Tri/olium subterraneum L.
Genista anglica L.
Ornithopus perpusillus L.
Lepidium ruderale L.
Fragaria elatior Ehrh.
— collina Ehrh.
Linosyris vulgaris DC.
Adoxa moschatellina L .
Plantago coronopus L.
Euphorbia angulata Jacq.
Scolopendrium officinale Sm.
Ceterach officinale Willd.
Mibora verna Desr.
Draba muralis L.
Oblata de M. Lachenaud, 4, rue Pétiniaud-
Beaupeyrat, Limoges.
Corydalis claviculata DC.
Dianthus Carllutsianorum b congestus Godr.
Silène rupicola Bor.
Sagina subulata Wimm.
Trifolium subterraneum L.
Agrimonia odorata L.
Œnanthe pimpinelloides L .
Dronicum austriacum Jacq.
Wahlenbsrgia hederacea Rchb
Euphorbia angulata Jacq.
Orchis coriophora L.
Ophrys fusca Link.
Potamogeton Berchtoldi Ficher.
Asplenium lanceolatum Huds.
Ranunculus Seguieri Willd-.
Anémone montana Hoppe.
Arabis alpestris Schl.
Iberis Aurosica Chaix.
Lepidium pratense Serre.
Genista radia'a Scop.
CAstragalus alopecuroides L.
Heracleum minimum Lamk.
Centaurea Seuseana Chaix.
Serratula heterophylla Desf.
Artemisia incanescens Jord.
Fraxinus monophylla Desf.
Androsace Chaixii G. G.
Gentiana angustifolia Per. et Song.
Echinospermum deflexum Lehm.
Nepeta nuda L.
Thesium montanum Ehrh.
Fritillaria Delphinensis Gren.
Nigritella suaveolens
Carex limosa L.
— Buxbaumii Wahl.
C/îira média Gouan.
— brigantiaca Will.
oAvena setacea Will.
M. Girod,
à Gap. Hautes Alpes.
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sire que la prime lui soit envoyée sous pli
recommandé, devra ajouter 25 c. au mandat).
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La Revue scientifique du Limousin
JOURNAL MENSUEL
Organe de la Société Botanique du Limousin
(Société d'études scientifiques)
Droit d'entrée, 2 fr. — Cotisation annuelle, ô fr.
CH. LE GENDRE, DIRECTEUR ET PRESIDENT
LIMOGES
tS, Place du Champ de Foire
Cette Société accorde son concours et son appui à
tous ceux de ses membres, quel que soit leur domi-
cile, qui travailleront à l'organisation de Comités et
de Musées cantonaux, l'idéal des institutions d'éduca-
tion et d'instruction populaire.
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S'adresser à M. le Dr Gillot, 5, rue du Fau-
bourg-Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire).
Année (2e Série)
N° 102
1er Mai 1898
«#îl©
DES
PLANTES
ORGANE
DE
L'ACADÉMIE INTERNATIONALE
de Géographie Botanique
ET
BULLETIN
DE
L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
SOMMAIRE DU No 102
Exsiceata hypoiemeamm Gulliae orientais, R. Maire et F. MARGUERv.-Observations sur
la Flore du mara.sde l'Egrenne, pris Dorafront, k.-L. LgTAcy. - Elections de l'Asso-
ciatiou française de botanique. - Les réactifs chimiques en Lichénologie, H. Olivier -
La Flore du bois de Meudon {suite), E. Perceval. - Les plantes des terrains salés
[suite), A. Feret. - Bibliographie. - Oblata. - Mouvement des Bibliothèque et des
Herbiers. — Errata.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1898
Association française de Botanique.
ACADEMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Président : M. Rouv, 41, rue Parmentier,
Asnières (Seine).
Directeur : F" Héribaud Jh., Clermont-
Ferrand (Puy-de-Dôme).
Vice- Président : MM. Corbière, Foucaud,
Magnin.
Secrétaire perpétuel ; M. H. Léveillé. Le
Mans ( Sarthe 1.
Secrétaire général : M. H. Léveillé, 56, rue
de Flore. Le Mans (Sarthe).
Trésorier : M. Eug. Gonod d'Artemare,
Fssel-sur-Sarsonne (Corrèze).
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADÉMIE
Membres du Conseil : MM. Gillot, Le
Grand, abbé Coste, Ern. Olivier, Thériot,
MM. Th. de Heldreich, H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouy, G. King, Treub, R. A.
abbé Réchin, Gast. Gautier, Sudre.
PmLirpi.
OFFRES & DEMANDES
Le R. P. Urbain Faurie missionnaire à
Hakodate (Japon se met à la disposition des
monographes pour leur fournir les espèces du
Japon qu'ils peuvent désirer. En outre, il est
prêt à fournir en belles et bonnes parts,
moyennant la somme de 45 francs la centurie
rendue à Marseille, les espèces du Japon et à
faciliter à qui le désirera la composition d'un
herbier presque complet de la Flore japonaise.
Ces plantes sont nommées par lui d'après les
les travaux de ses monographes. Lui adresser
les demandes.
MM. Thériot, Olivier (h.) Maire, Cheva-
lier (Aug). — Avons transmis vos desiderata
au R. P. Faurie et au R. P. Bodinier.
Que nos collègues veuillent bien excuser
notre secrétaire et ne pas lui tenir rigueur si,
parfois surmené, il tarde à leur répondre.
Prière de vouloir bien si la réponse se faisait
trop attendre, adresser une nouvelle lettre.
Etant donnée l'abondance de copie que nous
recevons, nous prévenons que les travaux qui
nous sont adressés paraîtront selon l'ordre de
réception, cette date étant consignée par le
secrétaire sur chaque manuscrit. Les auteurs
ne pourront donc pas bénéficier d'un tour de
faveur pour leurs mémoires. Toutefois ces
travaux pourront prendre date par leur pré-
sentation à la séance qui se tient le icr lundi
de chaque mois au secrétariat.
UN AN
10 fr.
ABONNEMENTS :
: France
— Étranger, Colonies. . ,
Lr Numéro : 1 Franc.
Les Abonnements parlent du i" Octobre ou du
1er Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 5ô, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe), France.
Lors des élections pour le bureau de l'As-
sociation un certain nombre de nos collègues
nous ont retourné leurs votes sous enveloppe
affranchie à 5 centimes. Bien que l'adminis-
nistration des Postes n'ait soulevé aucune
difficulté à ce sujet, nous croyons plus régulier
le retour des bulletins de vote affranchis à
i5 centimes ou à o fr. 23 quand ils viennent
de l'étranger. Nous prions donc nos collègues
de vouloir bien à l'avenir se contormer a cette
règle qui évitera toute contestation et qui
est d'ailleurs d'un usage constant dans les
diverses Sociétés.
Au départ, les circulaires ou bulletins de
votes, classés comme questionnaires peuvent
circuler atlranchis à o,o5 ce qui grève moins
lourdement notre budget tandis que la dé-
pense de o fr. i5 ne saurait grever beaucoup
celui de nos collègues.
Nous signalons à nos collègues, à l'occasion
de l'étude que nous allons faire des Orchidées
un curieux petit ouvrage avec 10 planches
photographiques de P. Berbigier intitulé :
Flore des environs de Clamecy. — Orchidéesde
la France centrale. Cet ouvrage édité en 1880
à Clamecy, nous a été signalé et adressé en
communication par M. Eugène Gonod d'Ar-
temare. Les photographies mêmes, prises sur
les échantillons d'herbier, sont montées en
planches.
DEPOTS :
NEW-YORK
Ph. Heinsberger, '15, First Avenue.
LOiNDON
Dulau and C°, Forcign booksellers, 37, Soho
Square.
PARIS
J.-B. Baillière et Fils, 10, rue Hautefeuille.
Jacques Lèche valieb, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Fouquet (Vieux-Pont)
7« Année 2e Série).
N° 102
1er Mai 1808
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie 'Botanique
Par décision, en date du 23 mars i8g8,
M. Jouve Instituteur à Montmurat, parMaurs
(Cantal), est nommé Associé libre de l'Aca-
démie.
Le Directeur,
F. HÉRIBAUD Jh.
Séance du 4 Avril 1898
Présidence de M. H. Léveillé, secrétaire
perpétuel.
Il est procédé au dépouillement de la Cor-
respondance. Parmi les ouvrages offerts nous
remarquons les suivants offerts par M. J. B.
M. Biélawsnsi : Les Tourbières et la Tourbe,
Souvenirs d'un petit fonctionnaire, le Plateau
central de la France et l'Auvergne dans les
temps anciens, Récits d'un Touriste Auvergnat.
Les autres ouvrages du même auteur et ceux
offerts par MM. Christ, Hitchcoct, Le Grand,
Gagnepain seront analysés à la Biblio-
graphie.
On dépouille ensuite le scrutin pour l'élec-
tion du Bureau de l'Association française de
Botanique, M. Rigal le plus jeune de nos col-
lègues, étant scrutateur. On en trouvera plus
loin le résultat.
M . Léveillé présente ensuite son travail sur
les Onothera du Globe travail dont la publication
commencera en octobre prochain et durera
près de trois années. Elle sera illustrée d'en-
viron 5o planches en héliogravure. Parmi les
espèces nouvelles citons : Onothera Mandant,
0. Barbeyana, 0. Jonesii, 0. Aulrani. L'auteur
a opéré de nombreuses réductions dans les
formes admises et n'a admis que les espèces
qu'il regarde comme nettement caractérisées.
Il explique qu'il a basé son travail sur la
morphologie, l'étude anatomique et les carac-
tères tirés de la graine.
Lecture est ensuite donnée des Observations
sur la Flore du marais de l'Egrenne près
Domfront de M. l'abbé A. L. Letacq, des
Exsiccata Hypodermearum Galliac orientalis
par MM. R. Maire et F. Marguery. — La
séance est levée à 10 h.
La prochaine séance aura lieu le lundi 2
mai, à 8 h. du soir.
Exsiccata Hypodermearum Galliae
orientalis Decas quarta.
PAR
R. Maire et F. Marguery.
Collecteurs: MM. F. Fautrey, à Corrom-
bles (Côte-d'Or) ; A. Friren, à Montigny-les-
Metz; F. Gérard, à Dijon; E. Mer, à Longe-
mer (Vosges); R. Maire, à Nancy ; A. Mosson,
à Dijon.
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LE MONDE DES PLANTES
Observations
Nn 32. — Sur le Lychnis alba Mill., l'Usti-
lag0 , i produit un phénomène très
curieux, je veux parler du développement des
étamines sur les pieds femelles. Le filet de ces
étamines est normal mais les anthères sont
pleines d'une poudre violette formée par les
spores du parasite : l'ensemble est identique
à ce que l'on trouve chez les pieds mâles. Ce
fait, que j'ai eu l'occasion de constater sur de
nombreux Lychnis attaqués, avait été déjà
signalé par plusieurs auteurs, entre autres
MM. Giard et Magnin.
D'après Tulasne l'ovaire serait quelquefois
infecté : je n'ai jamais pu constater ce fait sur
aucun des nombreux exemplaires de Lychnis,
Saponaria, Silène, que j'ai eu sous les yeux
jusqu'à présent, (R. M.)
No 33.— Ce parasite, indiqué en Allemagne
et en France dans les ovaires des Polygonum
convolvulus et dumetorum, n'avait pas encore
été signalé sur P. aviculare, sur lequel on
connaissait par contre VUstilago ulriculosa
Tul. (A. Friren et R. M).
isjo 35, — Voir les notices de M. E. Mer,
t Une nouvelle maladie du Mélèze », C. R.
Ac. 16 décembre i8o>, et de M. P. Vuillemin,
t Les Hypostomacées, nouvelle famille de
Champignons parasites ». Bull. Soc. des
Sciences de Nancy, 1806.
No 37.— Le Puccinia eoronata Corda pré-
sente deux variétés caractérisées par la forme
des téleutospores. Dans l'une d'elles, que nous
considérons comme le type de l'espèce, la
téleutospore est munie de protubérances
tuberculiformes, épaisses et courtes ; c'est
cette variété qui a été figurée par Tulasne.
Dans l'autre au contraire la téleutospore est
munie de véritables cornes minces et allongées,
pouvant atteindre jusqu'à 12 u : c'est
cette variété que nous nommons Puce, coro-
nata var. macrostephana. En voici la des-
cription :
Puccinia coronata Corda var macrostf.-
niANA Fautr. et R. M. — Teleustoporis cytin-
draceis vel davatis, medio vix conslrictulis,
levibus, dilute umbnno-rufis, pedicetlo brevis-
simo persistente su/fullis, apice comibus coro-
ad instar slellalo-radiatis, elongatis, etiam
gracilibus, usque ad 10-12 y. longis, basi obs-
curioribus, vertkc fere pellucidis, praeditis
soros atro-brunneos, densos, diu tectos efl'or-
mantibus.
Hab. — In foliis vaginisque Trilici repentis,
Corromblesl, Côte-d'Or [F. Fautrey)', Avenae
salivae, Vesoul !, Haute Saône (R. Maire);
nec non liromi asperi, Messigny à la fontaine
de Jouvence, Côte-d'Or (R. Maire.) Voir Plan-
che I, fig. i et 2.
»
iO
tD
MANCHE I. i- décade)
1. Téleutospores de Puccinia coronata Corda, type.
-2. Téleutospores de P. coronata Corda, var. macro-
slephana Fautr. et U. Maire.
3. Spores A'Aecidium punctatum Pers. germant sur
l'eau au bout d'un jour.
Vu la variabilité du Puccinia coronata
Corda, nous ne pouvons faire de cette forme
qu'une variété reliée probablement au type
par des intermédiaires plus ou moins nom-
breux. IF. Fautrey et R. Maire).
Nc 38. — J'ai récolté cette espèce sur Ses-
leria cacrulea au Mont-Afrique près Dijon;
elle est donnée comme hétéroïque et formant
ses écidies sur Rhamnus saxatilis L, arbuste
qui n'a pas encore été rencontré en Bourgo-
gne et dont la station la plus rapprochée
parmi celles connues jusqu'ici se trouve sur
les rochers dominant la vallée de la Loue, à
Cléron (Doubs), où Paillot le découvrit il y a
une quinzaine d'années. Peut être Puce. Ses-
Icriae produit-il aussi ses écidies sur Rham-
nus alpina, qui abonde au Mont-Afrique,
mais mes recherches dans ce sens n'ont eu
qu'un résultat négatif. Il ne faudrait d'ailleurs
pas attacher à l'écidie une trop grande impor-
tance, même chez les Urédinées hétéroïques :
de l'ensemble de mes observations je crois
pouvoir induire que c'est le plus souvent un
stade facultatif. 11 est donc possible que le
Puce. Sesleriae soit privé en Bourgogne de sa
LE MONDE DES PLANTES
119
forme écidienne; il y paraît d'ailleurs très
rare. (R. M.)
N° 40. — Ce parasite a été publié de la
même localité, Epoisses (Côte-d'Or) dans les
Fimgi exsiccali praecipue gallici, .1° 5609,
d'après la détermination de Roumeguère, sous
le nom de Peridermium Conorum Thiim. (F.
Marguery).
Les spores de cette espèce ont une orne-
mentation très caractéristique : elles sont
aplaties en un disque dont une des faces est
faiblement verruqueuse, tandis que l'autre est
hérissée de bâtonnets allongés et obtus, extrê-
mement serrés, qui vus de face donnent à la
spore un aspect réticulé. Ces bâtonnets sont
insérés dans des alvéoles de l'épispore; on les
fait tomber assez facilement par action méca-
nique dans les vieilles spores, en tapotant sur
une préparation préalablement traitée à chaud
par le lactophénol de Amann, et leur chute
laisse voir au-dessous d'eux l'épispore alvéolé
qui les supportait. (R. M.}.
Nouvelles observations sur la
le décade.
N°s 8 et 8 bis. — L'Aecidium albescens
Grev. est considéré par les auteurs comme le
stade écidien de Puccinia Adoxae Hedw., et je
croyais cette opinion exacte quand j'ai publié
cet Aecidium dans la première décade de ce
recueil. Depuis lors les observations qu'il m'a
été donné de faire ont fortement ébranlé ma
conviction à cet égard.
Voici les faits que j'ai pu constater : i° dans
la plupart des localités on trouve soit le Puc-
cinia seul, soit V Aecidium seul, et cela sur des
milliers d'Adoxa attaqués ; 2° le Puccinia est
un peu plus précoce que VAecidium ; 3° j'ai
trouvé un pied d'Adoxa moschatellina L por-
tant à la base de sa tige et sur ses feuilles le
Puccinia, tandis que les parties les plus jeunes,
c'est-à-dire la hampe et les fleurs étaient cou-
vertes d' Aecidium, ce qui semble contraire à
l'ordre d'évolution d'une Urédinée autoïque,
dont les écidies se développent d'ordinaire
avant les téleutospores ; 40 bien que les
auteurs décrivent des urédospores (Uvedo
Adoxae Auer sw.) je n'ai jamais pu en observer
sur les milliers d'Adoxa infestés que j'ai pu exa-
miner. Il est donc possible que l'on ait affaire
ici à une question rappelant à la fois celle de
Puce. ThesiiDesv. (*), et celle de Puce, fusca
Relh (**).
(*) P. Vuillemin. — Etudes biologiques sur les
Champignons, (Bull. Soc. Scienc. Nancy, 3" année,
n" 4, avril 1891).
(**) Voir Decas II, observations sur la première
décade, n°s 10 et 4.
Peut-être existe-t-il deux espèces de Puc-
cinia sur YAdoxa moschatellina L, l'une pos-
sédant des urédospores et des téleutospores
l'autre n'ayant que des téleutospores: c'est
cette dernière seule que j'ai observée dans
l'Est et aux environs de Paris. Enfin VAeci-
dium albescens Grev. semble être une forme
autonome comme VAecidium leucospermum
DC. Des expériences de culture, que je n'ai
malheureusement pu faire pourraient seules
résoudre définitivement la question. (R. M.).
N° 10. — J'ai pu observer au printemps de
1897 la germination des spores d' Aecidium
punctatum Pers. Ces spores ont germé en
émettant un filament mycélien plus ou moins
ramifié, sans produire de promycelium comme
les Endophyllim. Voir planche I. fig. 3.
(R. M.).
Nouvelles observations sur les 2e
et 3= décades.
N° 11. — Nous avons pu suivre le dévelop-
pement des sores d'Uslilago subinclusa Kôrn.
(Anthracoidea subinclusa Bref.), dans les
utricules de Carex vesicaria L. Les hyphes du
parasite pénètrent dans l'ovaire par sa base au
moment de la floraison. Celle-ci s'accomplit
régulièrement : la fleur infectée ne se distingue
guère des autres.
L'ovaire est entièrement envahi ; les stig-
mates au contraire sont respectés; ils se des-
sèchent et tombent comme ceux d'un gynécée
sain.
L'utricule de son côté reste indemne et se
développe normalement.
Un peu après la floraison les hyphes vien-
nent s'enchevêtrer à la surface de l'ovaire et
y former une sorte de couche hyméniale. Ils se
renflent à leurs extrémités en gélifiant leurs
membranes, de manière à former une masse
blanchâtre composée de globules très petits
disposés en chaînettes plus ou moins irrégu-
lières et entourés d'une couche gélatineuse
épaisse. Ces globules grossissent peu à peu ;
pendant ce temps le phénomène qui leur a
donné naissance continuant à se produire, de
nouveaux globules repoussent sans cesse les
anciens dans l'espace compris entre l'ovaire et
l'utricule. Cet espace se remplit de plus en
plus, gonflant l'utricule qui finit par se fendre
longitudinalement en un ou deux endroits,
laissant passer une partie de la masse qui à
ce moment est devenue presque entièrement
noire, chaque globule s'étant en effet trans-
formé derrière sa couche gélifiée en un kyste
à épispore noir-olivacé, presque opaque,
très verruqueux.
Au fur et à mesure de la formation de ce
I 20
LE MONDE DES PLANTES
kvstes, la masse gélifiée se résorbe, de sorte
qu'au moment de la rupture il ne reste plus
qu'un sore assez compact, se fendillant sou-
vent, plus ou moins grossièrement pulvérulent
et noir, sauf au voisinage de l'ovaire, auquel
les dernières générations de jeunes spores
forment un revêtement blanc. L'ovaire per-
siste jusqu'à la maturité, mais sans aucun de
ses caractères propres: ce n'est qu'un simple
amas de cellules hypertrophiées par l'action
du parasite.
Ce développement est celui des Cintractia,
comme l'a fait observer Brefeld qui ne con-
naissant pas la germination des spores de ce
dernier genre range provisoirement l'Uslilago
subinclusa et VU. caricis dans un nouveau
genre Anthracoidea qu'il faudra peut être un
jour réunir au genre Cintraclia. I R. M.)
N« 14. — L'Uromyces scutellatus Lév. était
rangé jusqu'ici dans les Hemiuromyccs, car
on lui connaissait seulement des téleutos-
pores et des urédospores. Nous avions déjà
constaté depuis longtemps la présence de
spermogonies et le considérions comme un
Brachym , quand l'un de nous a été
assez heureux pour observer près de Dijon, à
Fénay, sur de nombreux pieds d'Euphorbia
verrucosa, les écidies bien développées, en
même temps que les spermogonies, les uré-
dospores et les téleutospores. L'Uromyces
scutellatus est donc un Auloeuuromyces, dont
les premiers stades sont essentiellement facul-
tatifs. Les spermogonies sont cependant assez
communes, mais il est plus rare de trouver
les écidies bien développées, et très souvent
ces deux stades manquent à la fois. (R. M. et
F. Marguery).
N° 30. — Ce Cacoma est probablement la
forme écidio-spermogonique de Mclampsora
epilca Thuem. Ce Mclampsora infecte abon-
damment le SaliX purpurea dans certaines
parties du bois d'Arcelot près Dijon, où abonde
au printemps le Cacoma Ari-italici.
Il serait à souhaiter que des expériences
d'infection viennent démontrer indiscutable-
ment ces relations métagénétiques, Le Cacoma
ne serait d'ailleurs qu'un stade facultatif du
M. cj'ilea. car ce dernier, comme les autres
Mclampsora parait se passer fort bien de
forme écidio-spermogonique. (R. M.)
Dijon.
R. Maire et F. Marguery.
Observations sur la Flore du marais de
l'Egrenne près Domfront (Orne).
M. le Dr Gillot a proposé récemment de
diviser les plantes calcicoles en deux caté-
gories :
i» Calcicoles proprement dites, qui viennent
ordinairement sur les t. - ilcaires exclu-
sifs (jurassique, craie, etc. :
2° Calciphiles ou feldspalhiqu.es, qui recher-
chent aussi le calcaire, mais en ont moins
besoin, et viennent aussi bien sur les roches
anciennes désagrégées ayant contenu une fai-
ble quantité de chaux.
Le même auteur a donne le nom d'héléroto-
piijues aux colonies de plantes calcicoles en
plein terrain siliceux et réciproquement (l).
M. Auguste Chevalier appliquant ces prin-
cipes à l'arrondissement de Domfront, consti-
tué au point de vue géologique par des ter-
rains anciens, a dressé des listes très intéres-
santes de colonies de plantes calciphiles
croissant sur les décombres, ou au voisinage
des calcaires jurassiques, ou encore sur des
roches anciennes désagrégées, dans la com-
position desquelles entrent des feldspaths à
base de chaux, comme les granités et les dia-
bases (2).
La flore des marais de l'Egrenne, qui s'é-
tendent entre Domfront, Lonlay l'Abl
Rouelle et Saint-Mars, et comprennent toute
la commune de Saint Gilles, me parait elle
aussi former une colonie hétérotopique de
piantes aquatiques calciphiles. Ces marais qui
reposent sur une argile de formation lacustre
locale, sont très différents des tourbières voi-
sines de Briouze, du Grais, des gorges de \ il-
liers. etc.; ce sont plutôt des près marécageux,
des mares, des douves et des fossés remplis
toute l'année par l'eau dormante (3). On y
recueille entre autres : Batrachium lularium
Revl., Œnanthe Phellandrium Lam., OE.fistu-
losa L., Scutcllaria aalericulata L.. Lillorelld
lacustris L., Callilrichc verna Klitz., Hydro-
charis morsus-ranac L., Polamorjelon pusillus
1 Dr Gii.lot : Influence de la composition miné-
ralogique du sol sur la végétation Bull. Soc. Bot.
de France XL1 (1894), Sess.de Genève, p. XVI-
XXXV. — Botanique et Minéralogie : Colonies
végétales hétér otopiques. Feuille des Jeunes natu-
ralistes, Mai-Juin i8g5, p. 1 14-1 17.
(2) A. Chevalier Recherches et Observations sur la
flore de l'arrondissement de Domfront (Orne) Bull.
Soc. Linn.Norm. 3e série i*vol. 1897, p. i-5(3, et
tir. à part.
(3) A. Chevalier : Catalogue des plantes vasculai-
res de l'arrondissement de Domfont, lbid. 4* série
7« vol. 1894, p. 117.
LE MONDE DES PLANTES
I -2 I
L., Lcmma polyrhiza L., Typha lalifolia L.,
Scirpus'fluitans L., Gtyceria plicata Fries., G.
fluitans R. Br. Pilularia globutiferaL., Equi-
setum limosum L., Hypnum fluitans L., H.
riparium L.,PhyscomilriumfasciculareB. E..
Nitella translucens Ag., qui montrent bien, ce
que d'ailleurs j'ai constaté en versantquelques
gouttes d'acide azotique sur un échantillon
pris au Bois-de-Landelle, que le sol contient
des éléments calcaires.
Ceux-ci en excluent les espèces franchement
silicoles caractéristiques de nos marais tour-
beux, telles Drosera rotundifolia L., D. in-
termedia Hayn., Comarum palustre L., Malaxis
paludosa S\v., Scirpus caespilosus L., Eriopho-
rum anguslifolium Roth.,. Rhyncospora alba
Vahl., Narthecium ossifragum Huds., Ca-
rex cancscens L., Bryum pseudotriiptelrum
Schwcegr., etc., mais d'autre part la présence
de l'élément siliceux ou une quantité de chaux
insuffisante ne permettent pas à nos plantes
calcicoles les plus décidées comme Pamassia
palus tris I-., Orchis palus}ris Jacq., Hypnum
commutjtum Hedw,, H. scorpioides L., de s'y
implanter.
Les plantes énumérées plus haut sont donc
bien des plantes des terrains mixtes, comme
les appelait dès 182S notre illustre De Brébis-
son, ou [eldspalhiques comme les nomme
aujourd'hui le Dr Gillot.
L'étude géologique de la contrée nous per-
met d'expliquer la présence du calcaire dans
les marais de l'Egrenne : Ils reposent sur un
terrain très récent formé par les courants
boueux des collines environnantes qui sont
composées elles-mêmes sur plusieurs points
de granités et de diabases. Or les feldspaths
des granités renfei ment de l'oligoclase [(Ca,
Na2)3 AH Si 9 026], et les diabases des
pyroxènes [(Ca, Mg, Fej Si O3] et de l'amphi-
bole [iMg, Ca, Fe) » Si9 O26] (1).
A.-L. Letacq.
Bibliographie
Petite Flore Mancelle contenant l'ana-
lyse et ia description sommaire des plantes
vasculaires de la Sarthe, parAMBR. Gentil, 3e
édition. — Le Mans. Edm. Monnoyer, 1898.
Prix : 3 fr. 5o.
L'apparition d'une Flo:e est toujours un
événement dans le monde des botanistes, sur-
tout quand cette flore est une œuvre claire,
précise et consciencieuse.
Or telles sont incontestablement les qualités
(1) De Lappahent, Précis de Minéralogie p. 171
et 193.
de ce volume gracieux et élégant au point de
vue typographique comme toutes les œuvres
éditées par l'antique maison Monnoyer. C'est
le meilleur éloge que nous puissions faire de
ce volume où se trouvent condensées les
données scientifiques relatives aux espèces
végétales de la Sarthe. Le jour où chaque
département possédera une semblable Flore
la Flore de France sera définitivement connue.
Notre sympathique et savant collègue a eu
pour but de mettre entre les mains de ses
élèces un livre qui leur permît une détermi-
nation exacte et facile.
Ce but est entièrement rempli et même
dépassé car la Flore mancelle ne sera pas
moins utile, nous le savons par une expérience
quotidienne, aux botanistes qu'aux débutants.
Nous attendions cette 3e édition avec une
vive impatience et nous lui prédisons un succès
plus complet encore qu'à ses devancières.
M. Gentil n'a pas eu la prétention dans ce
volume de trancher la question de la valeur
des espèces. Il a simplement voulu donner ré-
numération de toutes les formes sarthoises de
quelque importance. A ce but il s'est fidè-
lement et invariablement attaché. Toutefois il
a condensé dans sa Flore son mémorable
mémoire sur les Roses de la Sarthe. Signalons
en outre les genres Rubus, Epilobium et Cen-
taurea qui ont été l'objet d'importants rema-
niements. Bon nombre de variétés et formes
ont été ajoutées soit à la suite des espèces ou
comprises dans les diagnoses.
Cette 3e édition s'est enrichie des espèces
suivantes: Diplolaxi.ï viminea DC, Cardamine
parviflora L., Erysimum orientale L., Berteroa
incana DC, Lepidium lalifolium L.,Cerastium
arvense L., Vicia villosa Roth, Prunus Maha-
leb., Potentilla Vaillantii Nestl, Jasminum
frulicans L., Gentiana germanica Willd.,
Linaria arvensis Desf., Orobanche teucrii
Holl, Scutellaria hastifolia L., Lamiummacu-
lalum L., Polygonum nodosum Pers., P. Bis-
lorla L , Alnus incana DC. ,Salix rugosa Sm..
Ornilhogalum divergens Bor., Muscari Lelie-
vrii Bor., Leucoium aeslivum L., Potamo-
gelon trichoides Cham., Nayas minor AIL,
Juncus anceps Le Harpe, Carex Davalliana
Sm., C. leretiuscula Good., C. canescens L.,
C. punctata Gaud.,C. gynobasis Willd., Cryp-
sis alopecuroides Scnrad., Phleum Bœhmeri
Wibel,.4!:e>ia sulcala Gay, Promus commuta-
lus Schrad , Lolium linicola Sond., Airopsis
agrostidea DC.
Par contre des espèces ont été exclues, les
unes dont les localités semblent avoir été dé-
truites : Banunculus gramineus L., Helian-
themum pulverulentum DC.,Bupleurum (alca-
I 22
LE MONDE DES PLANTES
tum I... Xanthium strumarium L.,Campanula
Erinus I... Eriophorum gracile Koch ; les
autres admises par d'anciens botanistes par
confusion avec des formes affines, telle :
Maloa nicaeensis AH., Lappa tomentosa Lamk.,
Calaminltl i tfepeta Link. — Un certain nom-
bre continuent à figurer dans la Flore avec
cette mention : incertain dans nos limites.
I.e genre Cerasus a été avec raison réuni au
genre l'rnnus ; de même le genre Mains au
genre Pyrns. Comme exemple de réductions
signalons encore ï'Hieracium tridentatum
Fries, réuni justement comme variété a 17/.
boréale Fries.
Le total des espèces mentionnées dans cette
3'' édition s'élève à 1.208.
En terminant nous remercions notre aima-
ble collègue de la part qu'il a bien voulu
accorder à nos modestes travaux et à nos
observations personnelles. Nous engageons
tous ceux qui s'occupent de Flore comparée
et de géographie botanique à placer dans leur
bibliothèque celle élégante c-î portative publi-
cation qu'ils pourront toujours consulter
avec fruit.
11. !..
Index Dssmidiacearum citationibus lo-
cupletissimus atque bibliographia, auctore
G. F. O. Nordstedt, opus subsidiis et ex
aerario regni suecani et ex pecunia regiae So-
cietatis scient. Holmiens. collatis editum.
Borntraeger, Schœneberg Strass, 17, Berlin. A
Cet important ouvrage in-40 de 3"io pages
est en effet un Index absolument nécessaire à
ceux qui s'occupent de l'étude des Desmidiees.
Ecrit en latin, il s'ouvre par une importante
bibliographie qui ne comprend pas moins de
34 grandes pages (avec les addenda), Une page
est consacrée aux exsiccata publiés. L'Index
comprend tout le reste de l'ouvrage et est ter-
miné par une double table alphabétique des
genres et des espèces.
Révision de la Flore agenaise suivie
de la Flore du Lot-et-Garonne avec un
portrait de Boudon de Saint-Amans par
3. o. Debeaux. — 1898. Vol. de 647 pages,
Franco, 10 fr. chez l'auteur, 2N, rue Saint-
Lazare, Toulouse, Haute-Garonne. Prix de
ir pour les botanistes.
Cet important travail mériterait une longue
analyse; malheureusement la place nous fait
défaut. Nous devrons donc nous borner à
dire que dans ce consciencieux travail l'au-
teur, qui connaît à fond la flore dont il parle,
consacre des notices aux principaux bota-
nistes ses devanciers ainsi qu'aux botanistes
qui ont contribué a faire connaître la flore
du Lot-et-Garonne. Nous y relevons les noms
de MM. 1). Ci. os, Amblaru, nos collègues-
Après un index des abréviations et des prin-
cipaux ouvrages consultés, s'ouvre l'énumé-
ration de toutes les formes végétales de la
flore agenaise comprenant deux parties.
Dans la 1 ' f partie intitulée : Additions et cor-
rections delà flore agenaise, notre savant col-
lègue mentionne les espèces ou variétés nou-
velles et indique les corrections à faire en
donnant les raisons de ces corrections. Cette
partie remplie de notes critiques est des plus
intéressantes. 11 nous suffira pour montrer
l'importance de ce travail de faire connaître
que 1 ? pages sont consacrées aux Renoncu-
lacées, 21 au genre Rosa, 9 au genre Mentha,
etc.
Dans la 2° partie intiulée : Flore du Lot-et-
Garonne ou catalogue méthodique des plantes
vasculaires spontanées, acclimatées ou de gran-
de culture et observées dans ce département,
M. Debeaux donne une vue d'ensemble de la
Flore du département et montre, comme il le
dit lui-même dans son introduction, sous une
forme condensée, l'état actuel de la végétation
spontanée du sol agenais. « Nous remarquons
avec plaisir que notre svmpathique collègue
dans cette partie, en ce qui concerne les Ono-
théracées se rallie à notre manière de voir
appuyée par les faits relativement au genre
Ludwigia et admet ce vocable au lieu de celui
de Isnardia qui n'a pour lui ni l'observation
ni même la priorité.
Viennent ensuite sous le nom de Dernières
additions et corrections de nouvelles notes cri-
tiques. Enfin un aperçu de la géographie
botanique du Lot-et-Garonne termine ce remar-
quable travail. Ici tout serait à citer. Bornons-
nous à signaler la richesse du département du
Lot-et-Garonne où i585 espèces (Phanérogames
et Cryptogames vasculaires) constituent la vé-
végétation. Peu de départements (sauf les dé-
partements nettement montagneux) dépassent
ce chiffre supérieur à la moyenne qui^est d'en-
viron 1200 espèces. L'étude géographique
s'appuie sur sa véritable base, la constitution
géologique du sol, tout en tenant compte des
circonstances de milieu et d'altitude qui en
modifient l'influence.
Enfin un Appendice donne la Nomenclature
pat oise en idiome gascon des plantes les plus
vulgaires ou cultivées dans le Lot-et-Garonne.
Un index alphabétique des familles et genres
et une table générale clôturent ce magistral
ouvrage qui est un véritable monument élevé
à la Flore agenaise et un des plus beaux tra-
vaux publiés sur la Flore de France.
Flore de l'ouest de la France par James
Llovd, 5' édition publiée par les soins d
).E MONDE DES PLANTES
123
M. Emile Gadeceau. Guisthau éditeur 5 et 6
quai Cassard, Nantes ou Klingssieck, 52, rue
des Ecoles, Paris. Prix 6 fr. 5o cartonné. 'Cette
édition tant attendue de la Flore de l'Ouest
vient de paraitre. Se conformant scrupuleuse-
ment aux intentions de l'auteur manifestées
dans son testament dont quelques extraits
sont insérés en tête'de cette édition précédant
le portrait du défunt, M. Gadeceau a publié,
snns y rien changer, le manuscrit du botaniste
nantais. Le présent volume où Lloyd fait ses
adieux aux botanistes, exprime sa dernière
pensée et ses dernières conceptions. Bien
qu'aussi volumineux que celui de l'édition
précédente puisqu'il renferme 460 pages, alors
que cette dernière en contenait 4-56, il ne
contient pas les départements de la Gironde,
des Landes et du littoral des Basses-Pyré-
nées. Il s'ensuit donc que 'des modifications
et additions out été faites par Lloyd, spécia-
lement en ce qui concerne l'introduction qui
de 36 pages est portée à 86 pages. Un court
appendice final renferme une liste supplé-
mentaire partielle des observations faites
depuis la mort de Lloyd. Cette nouvelle
addition sera accueillie avec plaisir par les
botanistes de l'Ouest. Nous n'exprimons qu'un
regret c'est que le savant auteur n'ait pas cru
devoir intercaler dans sa Flore des clefs con-
duisant jusqu'à la détermination de l'espèce
elle-même.
De Vlaamsche Volksnamen der Plan-
ten van België, Fransch Vlaanderen en
Zuid-Nrtderland R. P. E. Paque S. J.
Wesmael-Charlier. Namur, 1896, — Ouvrage
de 569 pages, illustré de très nombreuses gra-
vures et écrit en flamand. L'auteur y donne les
noms populaires néerlandais tels qu'ils sont
actuellement usités en Belgique. Au point de
vue de la botanique populaire et des noms
vulgaires des plantes, ce travail est des plus
intéressants. 11 ne peut qu'être consulté avec
fruit par tous ceux qu'intéressent les noms
vulgaires. Le manuscrit qui servit de base pre-
mière à ce travail fut couronné au concours
en 1887 par la Société royale de Botanique de
Belgique. Parmi les travaux de notre sympa-
thique et distingué collègue nous relevons les
Recherches pour servir à la Flore cryptogami-
que de la Belgique et des Additions à ces
mêmes Recherches.
Explorations. Contribution à la Flore
de l'Andorre. Ascensions au Puigde Coma
Pedrosa (2946 m.) et au Puig Dels Pessons
(2865 m.) par Hte Marcailhou d'Aymeric. —
Notre intrépide collègueal'habitude excellente
de rendre compte de ses excursions souvent
périlleuses dans les Pyrénées dont depuis
longtemps il étudie la Flore. Le récit qu'il
nous fait aujourd'hui de ses ascensions ne le
cède aucunement en intérêt aux précédents.
Les listes d'espèces, qui ne sont pas d'ailleurs
des plantes vulgaires, sont heureusement cou-
pées par le récit attachant des excursions, en
sorte quel'auteur,tout en instruisant, faitaimer
la science dont il est lui-même, on le sait, un
adepte passionné.
Vallée de la Couze de Chaudefour par
J. B. M. Biélanski, chevalier de la Légion
d'honneur. — Intéressante monographie où
une place a été réservée à la Botanique, mais
qui est avant tout un guide pour le touriste et
l'amateur. Malleval, Clermont-Ferrand.
Grundzùge der Geographisch-morpho-
logischen. Méthode der Pflanzensyste-
matik von D' R. V. Wettstein. — Ce nou-
veau travail du Monographe des Euphrasia
est extrêmement intéressant et est des plus
importants au point de vue de la Géographie
botanique. C'est un exposé des principes qui
président à la systématique des Plantes et une
application de ces principes à la distribution
géographique des espèces et à leurs variations
morphologiques. Quatre figures généalogiques
relatives aux Globularia. Gentiana et Euphra-
sia et sept cartes lithographiées et en couleurs
donnent d'une façon très claire et très précise
la répartition géographique des Gentiana et
Euphrasia. C'est ainsi que nous comprenons
des cartes géographiques et l'auteur mérite
les plus vives félicitations pour ce travail dans
lequel il a bien mérité de la Science. Cet ou.
vrage, écrit en allemand, se divise en quatre
parties dont nous nous bornerons à indiquer
les titres en les traduisant : I. Les problèmes
actuels de la Botanique systématique et les solu-
tions qu'on a cherché à y apporter jusqu'ici.
II. L'insuffisance de la comparaison morpho-
logique pour une systématique naturelle ; III.
Les Méthodes quipcrmeltentde se rendre compte
des rapports phylogcnitiqiies des espèces. —
La méthode géo-morphologique ; IV. Applica-
tion de celte méthode à la systématique des es-
pèces. — Iéna, Gustav Fischer, éditeur, 1898;
prix: 4 marks = 5 francs.
Die Verbreitungder Gefasspflanzen in
Schlesien nach déni gegenwartigen
Stande unserer Kenntnisse von Theodor
Schube. La dispersion des plantes adventices
en Silésie, d'après l'état actuel de nos connais-
sances, est une autre œuvre de Géo-botanique
non moins recommandable et des plus intéres-
santes. Ecrite en allemand comme la précé-
dente, elle s'impose à l'attention et à l'étude
des Botanistes qui ont tourné leurs préféren-
1 24
I.E MONDE DES PLANTES
l'étude captivante de la distribution
géographique des espèces. Une carte de la
dispersion des nombreuses formes dont il est
: s.. ii termine cet ouvrage de 100 payes.
I : que cette carte puisse servir à noter la
répartition d'un très grand nombre d'espèce?
nous lui préférons non pour la précision, mais
pour la clarté et la facilité du coup d'oeil, les
cartes de M. Wettstein, ce qui n'ôte d'ailleurs
rien au mérite de l'œuvre elle-même entre-
prise par notre distingué collègue. Nous re-
connaissons d'ailleurs que le procédé de M.
Schube est beaucoup plus économique. Toute
iméralion des espèces citées n'a qu'un but;
indiquer au moyen de chiffres et de lettres
conventionnels reproduits sur la carte finale
de ces plantes. — Breslau, 1898,
s, Barth et Co.
North American Lemnaceae by Ch.
Henry T Cette révision des Lem-
ées américaines vivant au nord de Mexico est
extraite du neuvième rapport annuel duJardin
.nique du .Missouri. Après de courtes con"
les, l'auteur donne une clef
analytique des espèces. Celles-ci sont au nom-
bre de 14. réparties entre les quatre genres
\dela, /.- r, Iffiella, et 11 01 ■. 1. Sous
le nom d ! dyrrhiza Schl. nous re-
trouvons aotreLemna polyrrhiza L. d'Europe.
Nous retrouvons d'ailleurs aussi les Lemna
gibba I... /. . trisulea L. et L. minor L. Quatre
planches illustrent cet intéressant travail.
NOTICE SUR
M. J. LETELLIER
CONSERVATEUR DU MUSÉE D'HiSTÛIRË
NATURELLE D'ALENÇON
Letelljer 1. Michel-Jacques) né à Marnefer
(Orne) le 23 Août 1817, fut élevé à Gauville,
où il reçut du curé de la paroisse les premiè-
res leçons de grec et de latin. Il entra à l'Ecole
normale d'Alençon en i836. D'abord institu-
teur au Renouard, pendant trois mois seule-
ment, il [revenait comme professeur à l'Ecole
normale au commencement de l'année 1839
et dix ans plus tard passait au Lycée, où il
resta jusqu'à l'âge de sa retraite.
M. Letellier avait la passion du travail
et tous les loisirs, que lui laissaientses devoirs
professionnels, étaient en partie donnés à l'his-
toire naturelle I! s'occupa longtemps de Bota-
nique, et explora notre région avec F. J. Labil-
lardière,Gillet, Dr Prévost. Henri Beaudouin et
Duterte ; son herbierse compose de toutes les
plantes phanérogames du pays. Mais ses tra-
vaux les plus importants et les plus nombreux
ont traita la Géologie des environs d'Alençon
et témoignent de la patience et de l'exactitude
de ses observations.
Il fut avec M. de la Sicotière le fondateur
de notre Musée.
Ii était lauréat de la société Linnéenne de
Normandie (1869 , du Congrès des Sociétés
savantes à la Sorbonne (187S) et de l'Acadé-
mie internationale de Géographie botanique
-
M. Letellier est mort le jeudi 24 mars, em-
. en quelques jours par une fluxion de
poitrine ; sa fin a été chrétienne comme sa vie-
A. L. Letacq.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque
Du i5 Décembre i89j au ;5 Avril 1S98.
De la part de MM. William Trelease
(1 br.), D. Clos (i br.), Ch. H. Thomson i br).,
E. Porter (2 br.), R. P. Carrier (4 br.),
A ;. Le Jolis (2 br.), Dr Alex Zahlbrucknf.r
(i broch.i.N. M. Glatfelter (i br.), D. Bois
(4 broch.i, Ch. Molin (i vol.), abbé Lemée
'i vol.,. Lester F. Ward (i br.) A. Feret
(1 vol.;, Georg. Ramond (i br.) Ai.fr. Cha-
bert (1 br.j, Fr. Kamienski (i br.) Mac Owan
(i br.), Th. Schube (i vol, et 2 br.), H. de
Boissieu (4 br.i, C. F. O. Nordstedt(i vol.),
Dr S' Lager (i br.) A. Gentil (i br.) J. B.
Biélawski (1 br.), Heinrich (1 br.|, Hte Mar-
cailhou d'Aymeric (i br.), Gustave Fischer
i vol.), O. Debeaux (i vol. et 1 br.), R. P.
Pâque (1 vol. et i2br.|.Frc Sennen (r br.),BAiL-
liére (i vol.), J. B. M. Biélawski (3 vol. et
2 broch.),DrTH. de Heldreich (i br.), A. Gen-
til (i vol.).
Mouvement de l'Herbier
De M. J. A. Henriques de Coïmbre deux
centuries de sa Flora Lusitanica exsiccata.
De M. O. Debeaux de Toulouse un impor-
tant envoi de plantes.
De l'Association Pyrénéenne (M. L. Girau-
d'as Président), par voie d'échanges, de nom-
breux échantillons pour les herbiers mono-
graphiques.
Du R. P. Urb. Faurie de nouveaux échan-
tillons des Epilobes du Japon.
De M. I. Dortler de Vienne (Société
d'échange de Vienne) des échantillons nom-
;x pour les herbiers monographiques et
des plantes rares pour l'herbier de France
c. ie à l'Association française de Botanique.
De M. J. Foucaud des plantes d'Espagne
de Transylvanie, Russie et Portugal.
1) 1 T. H. F'6 Sennen un énorme envoi de
bonnes et belles espèces françaises dont une
part destinée à nos collections monographi-
ques et l'autre à rétrocéder a l'Association
française de Bolaniijue ou à offrir en échange.
BULLETIN
DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Liste supplémentaire des Membres de
l'Association Française de Botanique
MM. Delpont (Justin), Insthuteur,Montolieu
(Aude).
Acloque (Alexandre), 8, avenue de Villars,
Paris (Seine).
Michelon (E.) Allassac (Corrèze).
Marie-Gabriel (Frère), Institution N.-D.
de Sainte-Croix, 3o, avenue du Roule, Neuilly-
sur-Seine (Seine).
Brachet (Flavien), Instituteur, St-Andre-
d'Embrun (Hautes-Alpes).
Elections du Bureau pour 1898.
Electeurs : 8S. Votants : 73.
Majorité absolue : 3y.
Présidence :
M. Rouy : 49 voix. Elu.
M. Foucaud : 10 voix.
M. Corbière : 8 voix.
M. Magnin : 2 voix.
M. Gonod d'Artemare: 2 voix.
Vice-Présidence.
MM. Corbière. 48 voix. Elu.
Foucaud :
Magnin :
Legrand :
46 voix. Elu.
37 voix. Elu.
32 voix.
Ont en outre obtenu une voix soit pour la
Présidence, soit pour la Vice-Présidence :
Mil. Sudre, Ozanon. abbé Réchin. Léveillé, Ern.
Olivier, F™ Héribnud, Bris, Gillot.
Secrétaire et Trésorier.
M. Léveillé : 64 voix. Elu.
M. Gonod d'Artemare : 64 voix. —
Membres du Conseil. Elus.
MM. Gillot, Le Grand, abbé Coste,
Ern. Olivier, Thériot, abbé Réchin, Gast.
Gautier, Sudre.
Ont en outre obtenu chacun une voix
MM. Briquet, Copineau, abbé Bourdot et
Gentil, ce dernier Associé libre de l'Académie
internationale de géographie botanique, mais
non membre de l'Association.
En conséquence de ces votes le Bureau est
composé ainsi qu'il suit :
Président : M. G. Rouy.
Vice-Présidents : MM. Corbière, Foucaud.
Magnin.
Secrétaire Général : M. Léveillé.
Trésorier : M. Gonod d'Artemare.
Membres du Conseil : MM. Gillot, Le
Grand, abbé Coste, Ern. Olivier, Thériot,
abbé Réchin, Gast. Gautier, Sudre.
Session pour 1898.
Se sont prononcées pour :
Le Lautaret (Alpes du Dauphiné) : 22 voix.
Le Cantal (avec itinérairenouveau): 1 5 voix.
Le Jura : 10 voix.
Les Pyrénées : 9 voix.
17 votants n'ont manifesté aucune pré-
férence.
En conséquence, la session aura lieu au
Lautaret du i« au i5 août.
Bulletin de l'Association.
Réunion à celui de l'Académie mais avec
pagination (table et couverture générale dis-
tinctes : 55 voix, adopté.)
Etat actuel ou statu quo : 1 1 voix. —
Séparation complète : 5 voix. —
Décisions importantes.
Nous avons l'honneur de porter à la con-
naissance de nos confrères les décisions sui-
vantes prises à la suite d'une longue entrevue
avec le Président de notre Association et plu-
sieurs membres du Conseil :
i° A partir du 1e1' juillet prochain le Bulletin
de l'Association sera totalement distinct de
celui de l'Académie internationale de Géogra-
phie botanique et paraîtra dans le format in-8°
de bibliothèque Toutefois les deux Bulletins
seront servis à tous nos collègues ou abonnés
simultanément jusqu'au i<"' janvier 1899 exclu-
sivement. A cette date il faudra payer la dou-
blecotisation de 20 fr. par an pour avoir droit
à la réception des deux Bulletins.
2° Les annonces du Bulletin de l'Associa-
tion seront exclusivement réservées aux librai-
ries de sciences naturelles, et aux fournisseurs
d'instruments rentrant dans le domaine de la
Botanique, c'est-à-dire aux naturalistes, opti-
ciens, etc.
[20
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
secrétaire général pour se décharger
d'une part considérable de besogne et pour
faciliter les relations entre collègues engage
les sociétaires à adresser de préférence aux
membres du Conseil de leur région les deman-
des de renseignements, observations etc. Ceux-
ci les transmettront s'il y a lieu au secrétariat.
4° Il sera fait, sur la demande des auteurs,
des tirages à part à 23 exemplaires offerts
gratuitement par la Société, d'après un tarif
publié dans la Revue, mais ne comprenant pas
les remaniements de composition imputables
aux auteurs. Ces remaniements ainsi que les
exemplaires demandés en sus des 25 seront à la
charge des auteurs.
Etude du genre Orehis
Ni is avons proposé à nos collaborateurs,
l'étude du genre Orehis, et pour rendre leurs
recherches plus fructueuses nous croyons utile
de leur donner quelques indications.
Nous les engageons à relever avec soin les
localités des espèces intéressantes de ce beau
genre, afin d'en fixer la distribution géogra-
phique en France, la nature du sol, l'époque
et la durée delà floraison, les conditions qui
semblent favoriser le développement de cer-
taines espèces, dont l'apparition est, comme
on le sait, souvent irrégulière et intermit-
tente ; à rechercher avec soin les hybrides
nombreux non seulement entre les espèces du
genre mais avec celles des genres voisins.
Nous rappellerons que l'étude du genre et
de ses hvbrides sera singulièrement favorisée
par la Monographie des Orchidées de France,
avec atlas photographique publiée par M. E.
G. Camus, Librairie Lechevalier, 2?, rue
Racine, Paris.
Nous recommandons en outre aux membres
de l'Association française de botanique de ré-
colter les Orehis avec le plus grand soin, de
noter sur le vif, au moment de la récolte, les
caractères fugaces et importants: coloration,
odeur, disposition des pièces florales, etc , de
dessécher et préparer ces plantes avec soin et
d'en réserver un ou plusieurs exemplaires
pour l'herbier de l'Association ; en casde douie,
de soumettre les plantes desséchées ou. mieux,
ntes, à l'examen des membres du Con-
seil de leur région. Toutes ces observations
seront publiées au fur et à mesure ou centra-
lisées au secrétariat général pour être l'objet
i'un travail d'ensemble ultérieur.
Les moindres faits bien observés peuvent
avoir leur importance; nous espérons que nos
sociétaires répondront à notre appel, et nous
apporteront leur abondante et utile collabora-
tion, dès le printemps actuel.
Les réactifs chimiques en Lichcnologie
Ces simples lignes serviront de réponse à
une question qui m'a été plusieurs fois adres-
sée depuis quelque temps, sur l'emploi des
réactifs en lichénologie, et la manière d'ex-
primer leuraction.
Les réactifs chimiques, dont l'usage a été
découvert par le Dr Nylander, rendent au li-
chénologue de très grands services, tant par
les colorations diversesqu'ils provoquent chez
certaines espèces, que par l'absence même de
toute coloration dans les autres. Ils sont mê-
me, on peut le dire, le seul moyen pratique
que nous ayons de déterminer plusieurs espè"
ces à peu près constamment stériles chez
nous.
Les réactifs les plus employés sont : l'iode.
la potassecaustique,l'hypoclkorite, ou chlorure
de chaux, et quelquefois Vacide nitrique. En
voici la composition moyenne avec le signe
qui sert à les désigner.
1 Iode o 5o
Iode — I < Iodure de potassium.. 1
I Eau distillée 25
Potasse — K — 3 gram. de potasse pour
1 5 d'eau distillée.
Chlorure de chaux — Ca Cl. ou plus sim-
plement C. 1 gram. sur 20 d'eau distillée.
Acide nitrique — No5 — Celui du commerce
très concentré.
Toutefois, il ne saurait y avoir là rien d'ab-
solu. Règle générale : un bon réactif est celui
qui donne les colorations indiquées par les
auteurs. Il suffit donc de les concentrer jus-
qu'à ce que l'on soit arrivé à ce résultat, et de
les éprouver ensuite de temps à autre, pour
ne pas s'exposer à des mécomptes. Une bonne
solution de potasse, doit toujours colorer en
rouge sang le Xanthoria parietina ; Le chlo-
rure de chaux rougit le Rocella phycopsis ; et
l'iode doit bleuir la médulle des Lecidea con-
fluens, speira, Lapicida, etc. Le chlorure de
chaux surtout, perd promptement sa force et
demande à être fréquemment renouvelé. On
peut le remplacer par la liqueur de Labara-
que qui est d'un emploi plus facile, mais, dans
certains cas critique, elle n'a pas toujoursune
force de réaction suffisante.
L'action positive d'un réactif sur une partie
quelconque de lichen se marque par -f- ; son
action négative par — . Le signe > indique
une seconde coloration qui succède à la pre-
mière. Ainsi thalle K + Jaune > rouge se lit:
thalle d'abord jauni par la potasse puis deve-
nant rouge un peu après. Lorsque deux signes
sont superposés, par exemple T, ou ±, etc.
le signe supérieur s'applique à la couche cor-
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
127
ticale du lichen, et le signe inférieur à la cou-
che médullaire. On est parfois obligé d'appli-
quer deux réactifs immédiatement l'un après
l'autre; le second se met alors entre ( ), ainsi '■
Thalle K (C) + rouge, indique que le chlo-
rure de chaux doit être appliqué immédiate-
me.it après la potasse pour que l'effet se pro-
duise.
Pour l'étude de la couche corticale comme
pour le disque des apothécies il suffit d'y dé-
poser une goutte de réactif et d'examiner à
l'oeil nu ou à la loupe l'effet produit. Pour la
couche médullaire on agit de même,aprèsavoir,
à l'aide du scapel, enlevé la couche corticale,
mais presque toujours le microscope est né-
cessaire pour constater la coloration. Pour
l'intérieur des apothécies (gélatine, thèques,
paraphyses, etc.), après constatation faite
également sous le microscope, de la co-
loration produite, il faut prolonger un peu son
examen, car souvent la coloration bleue pro-
duite par l'iode, par exemple, se change au
bout de quelques instants en une autre cou-
leur, surtout après l'enlèvement de l'excès du
réactif dans la coloration.
Dans l'étude du thalle des collemés avec
l'Iode, voici le moyen que j'emploie et qui m'a
toujours donné de bons résultats.
Je dépose sur une lame de verre, dans une
goutte d'iode, une très mince coupe transver-
sale du thalle, je la recouvre d'une autre lame
s'appliquant exactement, et j'examine sous la
loupe ou au microscope l'effet produit. Dans
certains cas, tout le thalle est coloré en rouge
vif :I ]T rouge ; d'autrefois la couche corti-
cale est seule affectée;: I ± rouge ; enfin il
arrive que le thalle est insensible : I =. Il faut
alors laisser dessécher la préparation avant de
de se prononcer car il arrive parfois que le
thalle ne se colore qu'après ladessication de la
préparation. Toute coloration faible incertai-
ne, lente à se produire, doit toujours être to-
talement négligée.
Un mot seulement en terminant sur les spores.
On les mesure ainsi que les autres organes
internes, tels que thèques, paraphyses, sper-
maties, etc. , à l'aide du micromètre, dont la
base est le millième de millimètre. Les pre-
mières mesures indiquées regardent la lon-
gueur, les secondes la largeur moyenne de
l'organe mesuré. Ainsi : spores i5,2o X 6, 7,
I?,20
ou : — — se lisent dans un cas comme dans
6,7 '
l'autre : spores ayant une longueur moyenne
de i5, 20 millièmes, sur une largeur
moyenne de 6, 7, millièmes.
H. Olivier.
La Flore du bois de Meudon
Derrière l'Ermitage et sur la lisière du bois,
s'étendent des pelouses qui ont été l'habitat de
la très rare Viola lancifolia. Ce lieu s'appelle,
je ne sais pourquoi, le carrefour des Fainéants.
A deux pas, sur la gauche, se trouve l'étang
du Tronchet, toujours desséché à partir du
mois de mai et qui manque absolument d'eau,
même en hiver, lorsque celui-ci n'est pas plu-
vieux. Un botaniste attaché au Muséum m'a
assuré, en mars 1897, au cours d'une herbo-
risation dirigée dans le bois des Camaldules
par M. Bureau, qu'on pouvait encore trouver
YOphioglossum vulgatum à l'étang du Tron-
chet. Je ne mets pas sa parole en doute,
mais ce que je puis assurer moi-même c'est
que j'ai exploré l'étang de long en large, au
mois d'août dernier, et que je n'y ai pas décou-
vjri, au bout d'une heure de recherches, le
moindre pied d'Ophioglossum. Par contre, )'ai
recueilli, à l'extrémité est, non loin de l'allée
qui aboutit à la Grange-de-Dame-Rose, le
Scor^onera humilis.
Dans les taillis montueux et humides situés
en contrebas de l'Avenue qui longe l'étang,
abondent les Digitalis purpurea, — Ranun-
culus aurïcomus, Tainus communis, oAdoxa
moschatellina, Galeobdolon luteum, Q4rum
maculatum, Viola odorata, hirta et canina,Cir-
caea lutetiana, Primula elatior et Sanicula
europaea; j'y ai aussi constaté (1896) la pré-
sence de quelques Primula grandiflora, espèce
beaucoup plus commune dans la forêt de
Bondy.
Si l'on poursuivait sa route, par le chemin
de ceinture, vers le cimetière de Clamart, on
recueillerait dans les champs de luzerne, sur
la droite, le Centaurea solstitialis qu'on trouve
également dans les vastes friches qui séparent
le carrefour de la Patte d'Oie de la Mare
Adam ; et, dans les moissons, le Myosurus
miniums .
Mais il est préférable de revenir sur ses pas
et, après avoir dépassé les pelouses de Ville-
bon, de longer un terrain caillouteux planté
seulement de petits sapins chétifs et où pous-
sent Gypsophila muralis (août 1S96) Hyperi-
cum perforatum et humi/usum, et plusieurs
Véroniques. De là, on gagne, par le chemin de
Ceinture de Villebon, l'allée qui conduit aux
étangs Vert et de l'Ecrevisse. Cette allée est
bordée, à droite et à gauche, par les Peuce-
danum parisiense, Solidago virga-aurea,
Hypericum pnlchrum et Melittis melissophyl-
lum. A partir du carrefour du Précipice, elle
descend rapidement, presque à pic puis tra-
verse des taillis marécageux où l'on peut faire
lli
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
une ample récolte de Polystichum filix-mas et
spinulosum, o/lthyriumfilix-foemina, Lathyrus
sylvestris et Colchicum autumnale .
On arrive enfin à l'Etang Vert, ainsi nommé
probablement parce qu'il n'est plus depuis
longtemps qu'une prairie marécageuse,
et l'on v recueille : Lychnis fios-cuculi,
Hydrocotyle vulgaris, 'Partiassia palustris
(R. R.j et Nephrodium thelypteris (C. C.) Plus
bas, à l'étang des Ecrevisses, l'exploration du
fond des eaux est seule intéressante , mais elle
très difficile sans embarcation. A la surface,
surnagent les Hydrocharis morsus-ranae,
Tolygonum amphibium et hydropiper, Myrio-
phyllum spicatum et différents 'Potamogeton ,
Les bois voisins ont perdu leurs Pirola minor
et rotundifolia, Paris quadrifolia et Lomaria
spicans mais le Digitalispurpurea continue à y
pulluler ainsi que le Melittis melissophyllum .
lui remontant à gauche, entre le
étangs, la route dite de l'Etang, on irait à
Vélizy et, un peu avant d'arriver au carrefour
de ce nom, on traverserait un large fossé sur le
talus duquel on trouverait le peu qui reste de
l'Isopyrum thalictroides . Cette espèce raris-
sime, autrefois abondante en cet endroit, en
aura certainement disparu dans deux ou trois
ans : et les botanistes qui emportent, à chaque
printemps, de nombreux pieds sans souci de
l'avenir, auront seuls à se reprocher cet acte
de vandalisme.
Les étangs d'Ursine et de Brise-Miche ne
sont intéressants que par leur flore sous-
lacustre; malheureusement celle-ci est inacces-
sible et l'on doit se contenter de prendre, sur
les bords de la route qui les relie l'un a l'autre
les Tlalanlhera chlorantha, Listera ovata,
Epip.ictis latifolia et Calaminlha acinos, ce
dernier beaucoup moins répandu aux envi-
rons de Paris qu'on ne le croit généralement.
Quand j'aurai ajouté qu'en cherchant bien
aux abords de la demi-lune de Gaillon, sur le
territoire de Viroflay, on pourrait peut être
trouver le Daphne Laureola (j'en ai trouvé un
pied au mois d'avril 18971, j'aurai dresse la
liste des plantes les moins communes de la
foret de Meudon.
Elle est bien réduite et bien pauvre, cette
liste, lorsqu'on la compare aux longues énu-
mérations données par les auteurs de Flores
Parisiennes, antérieurement a 1878. Je sou-
haiterais qu'elle fût incomplète et que d'autres
botanistes, mieux avisés ou plus heureux que
moi, voulussent bien réparer les omissions que
j'ai pu commettre en publiant dans le 1 Monde
des 'Plantes », le résultat de leurs recherches
personnelles.
Je compte bien que mon appel sera entendu
et que, pour satisfaire au désir si légitime
exprimé par M. Jh. Bozon et appuyé par
notre sympathique et savant secrétaire, M. Lé-
veillé, les botanistes de la région parisienne
s'empresseront de communiquer aux lecteurs
de cette Revue la liste des « bonnes espèces »
qu'ils ont pu récolter dans la forêt de Meudon,
jusqu'à l'année 1S97 inclusivement.
Emile PERCEVAL.
Nota. — Il ne pouvait être question dans
Cet article que des plantes vasculaires, les au-
tres ayant déjà fait l'objet de publications
récentes, notamment les Muscinées dont
M. l'abbé Etoc a donné, ici même, au mois de
septembre dernier, unelistedes plus détaillées
et des mieux étudiées.
E. P.
Bibliographie
Le Calendrier du Jardinier amateur.
Orne de 101 gravures, par Ch. Molin, S, p
B ' ■ <"■. Lyon.
Ce petit ouvrage |in-S° broché) mérite d'être
spécialement recommande à toutes les per-
sonnes possédant un jardin, quelque petitqu'U
s lit. Il indique pour chaque mois les travaux
a exécuter, soit dans le jardin potager et fleu-
riste soit dans le jardin fruitier et d'agrément :
il donne aussi l'énumération de tous les semis
en légumes et fleurs à faire sur couche, en
serre ou en pleine terre.
Une petite note de culture est consacrée à
chaque espèce de légume. Les variétés les
plus méritantes à cultiver, ainsi que leur em-
ploi, sont signalées. L'auteur indique, pour
chaque plante florale: sa durée lannuelle,bisan-
nuelle ou vivace), l'emploi que l'on peut en faire
pour bordures, massifs, plate-bandes, corbeil-
les ou potées.
Le lecteur puisera.à profusion dans cet
intéressant ouvrage une foule de notions sur
la culture simplifiée de l'Asperge, du Champi-
gnon comestible, du Chrysanthème (culture
en pots et intensive pour obtenir de très
grandes fleurs) , du Dahlia, de l'Œillet, du
Canna àgrandes (leurs, des Calcêolaires, Ciné-
raires, Cyclamen et Primevères de Chine.
Il contient aussi une liste des meilleures plan-
tes grimpantes et vivacesde pleineterre; ildonne
en outre des notes très utiles sur la culture
des plantes eu appartement ainsi que sur la
loi/ii du rosier.
Des renseignements très précieux sur les
meilleurs fruits a cultiver et la manière de les
conserver, la création et l'entretien des pelouses
et gazons, le soufrage di la vigne, ta destruction
des insectes, tels que : courtilières, pucerons,
chenilles, fourmis, limaçons, etc., font du
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
129
Calendrier du jardinier amateur une véritable
petite encyclopédie horticole,à la fois théorique
et pratique.
En un mot, c'est un ouvrage d'une utilité
incontestable pour tous ceux qui s'occupent
de jardinage et en particulier pour les ama-
teurs qui n'ont pas de jardinier. Prix : 1 fr 25 ;
franco contre mandat-poste de 1 fr. 43.
Aide-mémoire de Botanique générale,
anatomie et physiologie végétales, par le
professeur Henri Girard, i vol. in- 18 de
358 pages, avec 77 figures, cartonné.. 3 fr.
Librairie J B. Baillière et fils, 19, rue
Hautefeuille (près du boulevard Saint-Ger-
main), à Paris.
Le Manuel d'histoire naturelle du professeur
Henri Girard, dont les neuf premiers volumes
viennent de paraitre et qui sera complet en
dix volumes, a pour objet de permettre aux
candidats ayant à subir un examen dont le
programme comporte l'étude des sciences
naturelles, de repasser en un temps très court,
les diverses questions qui peuvent leur être
posées. L'auteur de ces Aide-mémoire s'est
efforcé d'embrasser, aussi brièvement que
possible, mais sans rien omettre, les sujets des
derniers programmes.
Au début des études, il permettra d'acquérir
rapidement les notions nécessaires pour pro-
fiter des cours spéciaux ou lire avec fruit les
traités complets ; à la fin de l'année, il facili-
tera les révisions indispensables pour passer
avec succès les examens.
Les trois premiers volumes sont consacrés
à la Zoologie, à Y Anatomie comparée et à l'Em-
bryologie. Les trois suivants sont consacrés à
la Géologie à la Paléontologie et à la Minéra-
logie. Trois autres volumes sont réservés à la
Botanique (Crytogamie, Phanérogamie, Ana-
tomie et Physiologie végétales). Enfin un der-
nier volume traitera de l'Anthropologie.
Dans l'Aide mémoire de botanique générale
qui vient de paraitre, l'auteur s'est efforcé de
condenser les vues de MM. les professeurs
Van Tieghem, G. Bonnier, Guignard, Bureau,
M. Cornu, Daguillon, Mangin, G. Planchon,
Constantin (de Paris), Gérard et Sauvageau
(de Lyon), Leclerc du Sablon (de Toulouse),
Millardet (de Bordeaux), Flahaut, Granel,
Courchet (de Montpellier), Vuillemin et Le-
monnier (de Nancy), Hérail (d'Alger), Heckel
(de Marseille), etc.
Liste générale des échanges.
Certaines espèces étant en nombre de parts
restreint, se hâter de formuler les demandes
qui seront remplies selon l'ordre d'arrivée
usqu'à épuisement des parts disponibles.
Alyssum edentulum Wk.
Dianlhus pinifotia Sibth. et Sm.
— lernatus Heutt.
Dorycnium su/frulicosiim Vill.
Gentiana oblongifolia Schur.
Helianlhemum pilo.ium Pers. var. linea-
rifolium.
Hieracium alpinum. L,
Inula ensifolia L.
Onosma tauricum Pall.
Rhododendron Kotschyi Sm.
Carex canescens L.
Le port à la charge des demandeurs.
Oblata.
Plantes de l'Allier.
M. Ernest Olivier directeur de la Revue
scientifique du, Bourbonnais pourra fournir à
ses collègues qui les lui demanderont les es-
pèces suivantes :
Gaudiniafragilis.
Gaslridium lendigerum.
Epipactis paluslris.
Orchis hircina.
Euphorbia hyberna.
Chenopodium botrys.
Stellera passerina.
Yeronica montana.
Buplevrum falcatum.
Buplevrum lenuissim um .
Turgenia lalifolia.
Ribcs alpinum.
Lalhyrus nissolia,
Lalhyrus aphaca .
Silène gallica.
Silène coinça.
Naslurtium pyrenaicuin.
Myagrum perfoliatum .
Neeslia paniculala.
Berleroa incana.
Delphinium consolida.
de M. Montel.
Biollet par Charensat (Puy-de-Dôme).
Biscutella laevigata.
Lepidium Smithii.
Dianlhus silvaticus.
Géranium pheum.
— silvaticum.
Rubus idaeus.
Alchemilla vulgaris.
SeJum maximum Sut.
Ribes alpinum.
Chrysosplenium alternifolium .
Helosciadium inundatum .
Anthriscus silvestris.
Sambucus racemosa
i3o
ASSOCIATION FRANÇAISE DE lîOTANIQUE
Galium anglicum Huds.
Valeriana ti ipteris.
Arnica montana.
Cirsium anglicum.
Crépis paludosa Mœnch .
Jasione perennis.
Gentiana lutea.
— pneumonanthe .
Menyanthes trifoliata.
Myosotis Balbisiana Jord.
Veronica verna.
Stachys alpina.
Polygonum Bistorta.
Pans quadrifolia.
Convallaria verticillata .
aUfaianthemum bifolium .
Juncus tenageia.
— capitatus.
— squarrosus.
Lu^ula maxima.
Scirpus Jluitaiis.
Rhyncospora alba .
Carex pulicaris.
— teretiuscula .
— canescens .
Panicum glabrum.
Polypodium Dryopteris.
Asplenium septentrionale.
Lycopodium inundalum .
Liste des Plantes.
Que M. Basset, instituteur à Mont par
Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) pourra pro-
curera ses collègues pendant l'année 1898.
Bunium verticUlatum G. G.
Veronica spicata L.
Asterocarpus Clusi: Gay.
Asplenium septentrionale Sw.
Genista anglica L.
Scilla autumnalis L.
Rhynchospora alba Vahl.
Scirpus ovatus Roth.
— acicularis L.
Gentiana germanicaWUld.
Senecio adonidifolius Lois.
Comarum palustre [,.
Menyanthes trifoliata L.
Drosera rolundifolia. L.
Corrigiola littoralis L.
Galeopsis dubia Leers {G. ochroleuca Lam).
Plantes de l'Auxois
(Arrondissement de Semur (Côte d'Or).
Offertes aux amateurs : il suffit d'adresser
les demandes avant la floraison à M. Henri
Lachot botaniste à Magny-la-Ville, par Semur,
(Côte d'Or).
Stachys arvensis L.
— ambigua Sm.
Marrubium vulgare L.
Leonurus cardiaca L.
Teucrium montanum L.
— Scordium L.
Campanula persicacfolia L.
Spécula? ia hybrida DC.
Adoxa MoschalcUina
Sambucusracemosa L.
Asperula odorata L.
Centranlhus anguslifolius DC.
Dipsacus pilosus L.
Didcns cernua L.
Tanacetum vulgare L.
Pulicaria vulgaris Gœrtn.
Initia Helenium L.
Erigerai Canadensis I..
Arnica montana L.
Doronicum austriacum Jacq.
Petasiles vulgaris Desf.
Arnoseris minima Koch.
Lactuca perennis L.
Crépis pulchra L.
Chenopodium urbicum L
— murale L.
Urlica urens L.
Thymelaea Passcrina G. et G.
Butomus umbellatus L.
Lilium Mar lagon L.
Gagea arvensis Schult.
Allium ursinum L.
Paris quadrifolia L.
Tamus communis L.
Iris faetidissima L.
Narcissus poeticus L.
Leucoium vernum L.
Orchis Morio L.
Triglochin palustre L.
Zannichellia paluslris !..
Carex remola L.
— pallesccns L.
— polgrrhiza Wallr.
— tomentosa L.
Cyperus fusais L.
Nardus stricta L.
Oplismenus Crus-Galli Kunth.
Digitaria filiformis Kcsl.
Alopeeurus ulriculatus Pcrs.
Calamagroslis Epigeios Roth.
Danthonia dreumbens DC.
Ventenala avenacea {Avena tennis L.)
Koeteria cristata Pers.
Mi lira ciliala L. var Nebrodensis
Catabrosa aqualica PB.
Bromus lectorum L.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
1 3 1
Citerach officinarum C. Bauh.
Pleris aquilina L.
Asplenium septentrionale Sw.
Cystopteris fragilis Bernh.
Equiselum hyemale L.
M. J. Bozon, de Coligny (Ain,), prie ses col-
lègues qui voudraient correspondre avec lui,
de vouloir bien lui demander sa liste d'Oblata ■
il désire vivement avoir pour correspondant
et co-échangiste un ou plusieurs botanistes
habitant le midi de la France et la re'gion mé-
diterranéenne, ainsi que l'Ouest.
M. E. G. Camus, pharmacien en retraite,
officier de l'Instruction publique, 199, rue
Lecourbe, prépare en ce moment un catalogue
général des hybrides des plantes d'Europe.
Nous invitons nos confrères à vouloir bien
lui transmettre tous les documents ou rensei-
gnements qu'ils pourraient lui fournir à ce
sujet.
Les plantes des terrains salés
PAR
A. F ERET
(Suite)
Avicenna officinalis L. — Palétuvier. A.
Zanzibar Mehu. Rivages maritimes. Indes
Françaises (Zan. M. il. P.).
Azima. — Rivages maritimes de Zanzibar.
(R. P. Sacleux).
Beta — Beta maritima. — Poirée ou
Bette. On en compte deux sortes : la poirée à
cardes a formes blanche et rouge; la poirée
blonde qui se mange comme les épinards (M.
cl. R.).
Bruguiera cylindrica Blume. (Rhizopho-
racée). Zanzibar : Mrima, où elle est connue
sous le nom de Mui; au Mvita ou Mombassa
se nomme mkisu. (Zan).
B. gymnorisa. Lamk. Sorte de manglier,
indigène au bord de la mer dans les terrains
bas souvent baignés par les flots. Les chinois
emploient son bois pour teindre en noir. Ce
bois est riche en tannin et renferme en outre
une résine à odeur sulfureuse; il est rougeâtre,
dur pesant. Indes Orientales, Antilles, Cuba
etc, (D. L.).
Bupleurum. De deux mots grecs : Çouç et
7t>supov. Bœuf et côte à cause de la disposition
des nervures dans la feuille (B. J.).
Bupleurum tenuissimum L. B. Colum-
nae, B. aristatum Bartl.
Carex. Semble venir de xapx ou Karax
(fossé). — Laiches. — Espèces ordinairement
aquatiques.
Carex arenaria L. Excellent pour retenir
les sables des dunes.
G. hispida Willd., G. extensa, G. tri-
nervis. C.norvegica, Willd.. G. glareosa.
G subspathacea. C. virescens, G. cuspi-
data, C. salina, C. maritima, G. Œderi.
Carica spinosa. Papayer sauvage. Guyane.
Croit dans les marais saumâtres. (F. A.).
Carolinea princeps. L. Pachira aquatica
(Aublet). Cacao sauvage. Caroline de Mahoni.
Caroline magnifique. Coco sauvage. (B01-
tard). Plante médicinale.
Vient dans les endroits baignés d'eau sau-
mâtre, son bois est blanc, mou, comme spon-
gieux ; les Gabbés mangent les amandes cuites
sous la braise.
(A suivre.) A. Ferrt
NOTES DIVERSES
X Orchis alata et X? 0. alatiflora. —Je
confirmerai simplement l'observation de M.
Gillot en ce qui concerne l'origine hybride de
VII. (data. Les circonstances dans lesquelles
j'ai récolté plusieurs fois cette plante aux en-
virons de Moulins ne permettent pas de douter
de cette origine. Elle croissait au milieu des
parents, présentait des caractères communs
aux deux parents, se rapprochant plus ou
moins de l'un ou de l'autre. La floraison avait
lieu avant la fin de celle des 0. morio. et vers
le commencement de celle des 0. laxiflora.
Je n'indique pas 0. alatiflora comme étant
sûrement hybride du groupe 0. alata, ne
connaissant pas de localité de l'O. laxiflora,
à moins de plusieurs kilomètres des 0. morio
au milieu desquels j'ai trouv* plusieurs fois,
et pendant plusieurs années l'O. alatiflora.
L'origine de cette forme remarquable sera
définitivement fixée par une étude histologique.
Nomenclature des hybrides . — Il n'est pas
inutile de remarquer quelle confusion existe
dans la nomenclature des hybrides. D'après
la note de M. Gillot parue dans le n° du 1er mars
1898, on observe que la même plante peut
être désignée de deux manières absolument
opposées et, je dirai même, contradictoires.
Ainsi, 0. morio- laxiflora, d'après la nomen-
clature de Siluède égale 0. laxiflora X morio.
Il est vrai qu'il suffit de s'entendre; mais l'en-
tente devient de plus en plus difficile. Ne se-
rait-il pas plus clair d'employer toujours un
nom simple, lato sensu tel que X 0. alata?
Non seulement cette notation n'entraîne pas
la confusion, mais elle ne préjuge rien de
l'ordre des parents si difficile pour ne pas dire
impossible à fixer d'après les caractères des
plantes observées.
S. E. Lassimonne.
[32
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Mouvement de l'Herbier
De M. L. Giraudias. au nom de l'Association
me, dix espèces en nombreuses et
belles parts pour les échanges de l'Association
française de Botani
De M. Savouré de Mayenne plusieurs cen-
taines départs d'espèces de la Mayenne.
De M. J. Laborie des pores de Ustilago Rei-
liana ?
De M. Lachenaud l'Isoetes lacustris et d'au-
tres bonnes plantes d'herbier.
De M. Ant. Le Grand de Bourges un envoi
considérable de plantes pour l'herbier de
France.
De M. J. Foucaud un superbe envoi de
plantes de France en larges parts dont un
certain nombre permettant des échanges.
De M. Dei.pont, l'Isoeles Duriaei en deux
larges parts.
Tous nos remerciements aux donateurs.
Ouvrages offerts à la Bibliothèque.
Du i5 mars au i5 avril.
De la part de MM. Gagnepain (i br.), Mon-
tel (2 broch.l, Le Grand (1 br.), C. F. O.
Nordstedt : Index Desmidiacearum citatio-
nibus locupletissimus atque Bibliographia.
Errata
Dans le tome VI :
Page 1 J2,a l'accolade 14 (Clef des épilobes),
lire au n° de renvoi de la seconde alternative
i5 au lieu de ; g .
Dans le tome VII :
Page 3;, col. 2, ligne 5;, au lieu de -.Index
Kervensis, lire : Index Kewensis.
Page .17. col. 2, ligne 5j au lieu de : oerda-
ta lire : O. cordata.
Page4r, col. 1, ligne 12, au lieu de : ./.
Widdelii, lire : .1 . Weddelii.
Page 43, col. 2,ligne;4o, au lieu de : Haute-
Ariège, lire : liante Ariège.
PaSe 44, col. 1, lignes 2 et 10, au lieu de :
Haute-Ariège, lire : haute Ariège.
Page 45, col. 2, ligne '32, au lieu de : ruis-
seau de Condine. lire : ruisseau de Coudine.
Page 45, col. 2, ligne 52, au lieu de : Car-
rotch, lire : Carroutch.
(.6, col. 1, ligne 23, au lieu de : ruis-
seau de ConlobreAirc, ruisseau de Coulobre.
Page 46, col. 1, ligne 24, au lieu de : Ax-
les-Termes, lire : Ax-les-Thermes.
Page 5o. col. 2, lignes 24 et 3i, au lieu de:
Haute- Ariège. lire : haute Ariège.
N° 91, page 122. col. 2, ligne 2, au lieu de
Lalujan. lire Zalujan.
l'âge 122. col. 2, ligne 24, au lieu de
Les, lire Che- les.
Page 124. col. 1, ligne 17 (en montant),
au lieu de créateur, lire créateur de
la théorie.
N° 92, Page i3i, col. 1, ligne24'en montantl
au lieu de Les, lire Les savants.
N° 9?, Page 174, col. 1, ligne 1 5, (en montant)
au lieu de fécondité, lire fécondation .
Page 174, col. 1, ligne l5 (en montant),
au lieu de pénétre, lire qu'il pénètre.
Page 174, col. 2, ligne 23 (en mon-
tant!, au lieu de tube gluant, lire
contenu.
Page 173, col. 1, ligne 23, au lieu de
Lesserye, lire Lesjcjijc.
Page 175, col. 1, ligne 3o, au lieu de
Lesserye, lire Lesjcjyc.
Page 176, col. 2, ligne 17, au lieu de
cBavanet\ky, lire Baranetrky.
Page 17G, col. 2, ligne 17, au lieu de
Yaneçewski, lire Jancjeivshi.
N° 96. Page 189, col. 1, ligne 21, au lieu de
Ikens, lire lkeno.
Page 189, col. 2. 'en montant), au lieu
de E., lire E. Strasburger.
Page 192, col. 1, ligne 20, au lieu de
Mobius, lire Môbius.
N° 97, Page 34, col. 1, ligne 3 (en montant),
au lieu de Favel, lire Tavel.
Page 34. col. 2, ligne 3 (en montant),
au lieu de Racibonsski, lire Raci-
borski.
N" 100 Page 84, col. 1, ligne 4. au lieu de
Veronica Punae, lire V. Ponae.
Page 84, col. 2, ligne 6, au lieu de
Phyteumo, lire Phyteuma.
Page 84, col. 2, ligne 22, au lieu de
Polyonum, lire Polygcnum.
Page 90, col. 1, ligne 2, au lieu de Se-
Hum. lire : Selinum.
Page 97, col. 1, ligne 28, au lieu de
Gaudoger, lire Gandoger.
(A suivre).
Le Directeur-Gérant du 0 Monde des Plantes »,
H. LÉVEILLÉ
Le Mans. — Typ. et Lith. Ed. Monnoyer. — Revues
Journaux, Ouvrages scientifiques, Catalogues
illustrés. — Galvanoplastie.
M. Delpont instituteur a Montolieu (Aude)
offre à ses collègues les espèces suivantes:
(Demander avant la récolte :)
Ranunculus Bandotii God. L.
— gramineus.
— var. bulbosus Timb.
. Ranunculus albicans Jord.
— Sardous Crantz.
— parviflorus L.
aiquilegia collina Jord.
Papaver dubium L.
— argemone L.
Fumaria pallidijïora Jord.
— major Bad.
Diplotaxis erucoides DC.
QArabis stricta Huds.
— turrita L.
Sinpubium, alliaria Scop.
Hutchinsia petraea R. M.
Lepidium ruderale L.
— graminifolium L.
Cistus albidus L .
Ledonia platyphylla Jord.
Helianthemum niloticum Pers.
— salicifolium Pers.
(juttatum Mill.
Viola Riviniana Rchb.
Arenaria controversa Boiss.
Linum campanulatum L.
— gallicum L.
— strictum L.
Sarothamnus vulgaris Wim.
Cytisus triflorus L'Herit.
Trifolium Cherleri L.
— Bocconi Savi.
— montanum L.
— glomeratum L.
Vicia Cracca L-
— disperma DC.
Orobus niger L.
Hippocrepis ciliata Willis.
Lythrum hyssopi/olia L.
'Buplevrum rigidum L.
Trinia vulgaris DC.
Viburnum Tinus L.
Crucianella angustifolia L.
Valerianella coronata DC.
— discoidea Loiâ.
Erigeron canadensis L.
Senecio lividus L.
o/lrtemisia camphorata Vill.
Leucanthemum palmatum Lam.
7m</tf montana L.
Jasonia tuberosa DC.
Centaurea alba Lois..
— paniculata Lamk.
Crupina vulgaris Cass.
Cérnoseris pusilla Gaertn.
Hypochaeris maculata L.
Scor^onera hirsuta L.
— bupk'urifolia Pouzols.
Crépis albida.
Hieracium coderianmn Arv. et Gaut.
— pallescens W. et K.
Coris Monpeliensis L.
Linaria pelisseriana DC.
F<?ro?!iea montana L.
Melittis melissophyllum L.
Sideritis Peyrei Timb.
Passerina thymeka DC.
Euphorbia nicœensis Ail.
Mercurialis tomentosa L.
Quercus coccifera L.
Alisma ranunculoides L.
Allium Moly L.
— moschatumL.
Simethis planifolia GG.
Jns graminea L.
Orchis purpurea Huds.
— latifolia L.
— incarnata L.
— bifolia L.
— viridis Crantz.
Ophrys muscifera Huds.
— /î<tea Cav.
Vallisneria spiralis L.
Potamogeton densus L.
Juncus capitatus Weig.
— Tenageia L.
Scirpus gracillimus Kohts.
Cûtre.v Ai/Va L.
. — ŒJeri GG.
— olbiensis Jord.
— »!i7.vi'»tj Scop.
— humilis Leyss.
— Halleriana Asso.
— Linkii Schk.
Sesleria cœrulea Ard.
QAndropogon Ischœmum L.
Eragrostis major Host..
— minor Host.
Molinia cœrulea Mœnch.
Brachypodium silvaticum Rœm. et Sch.
Isoetes Duriaei Bory.
M. C. Az. de M..., Madère et un autre corres-
pondant. — Par erreur votre lettre a été' insuffi-
samment affranchie. Toutes nos excuses.
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Envoie à toute demande 2 W°" GrûtlS
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I
La Revue scientifique du Limousin
JOURNAL MENSUEL
Organe de la Société Botanique du Limousin
(Société d'étu'es scientifiques
Droit d'entrée, '2 fr. — Cotisation annuelle, ô fr.
CH. LE GENDRE, DIRECTEUR ET PRESIDENT
LIMOGES
IS, Place du Champ de Foire
Cette Société accorde son concours et son appui à
tous ceux de ses membres, quel que soit leur domi-
cile, qui travailleront à l'organisation de Comités et
de Musées cantonaux, l'idéal des institutions d'éduca-
tion et d'instruction populaire.
A YE\DRE
FIGURES PEINTES
DE
Champignons dLe la ~F"ranoe
Suites à l'Iconographie de Bulliard
Par feu le Capitaine L. LUCAND
1 1 fascicules complets plus 6o planches se'pare'es
au total 335 planches
Prix net : SÎOO francs
DERNIER EXEMPLAIRE DISPONIBLE
S'adresser à M. le Dr Gillot, 5, rue du Fau-
bourg-Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire).
7e Année (2e Série)
N° 103-104
1" Juin-Juillet 1898
#M©
DES
PLANTES
ORGANE
DE
L'ACADÉMIE INTERNATIONALE,
de Géographie Botanique
ET
BULLETIN
DE
L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
SOMMAIRE DU N° 103-104
Fougères et Lycopodiacées d'Orient et d'Occident, H. L. — L'espèce végétale en clas-
sification naturelle, P. Parmentier. — Quelques Cypéracées d'Extrême-Orient, H. L.—
Sur un Gui à tige gigantesque, A.-L. Letacq. — Pélorie du Viola silveslris. —Les
Onothéracées du Kansas, A. S. Hitchcock (72 cartes). — Curieuse anomalie chez un
Primula oflicinalis, H. L. — Sur une (ascie présentée par le frêne commun, A.-L. Letacq.
— Les plantes des terrains salés (suite), A. Feret. — Herborisations parisiennes, Emile
Perceval. — Genre Centaurea, H.L. — Contribution à la Phytologie médicale indigène.
Georges Rbbaudet.— Aperçusurles Muscinées de Vernon et du Vexin (Eure), A. Tous-
saint et Jean Hoschedé. — Oblata.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1898
Association française de Botanique.
Président : M. Rouy, 41, rue Parmentier,
Asnières 1 Seine).
Vice- Président : MM. Corbière, Foucaud,
Magnin.
Secrétaire général : M. H. Léveillé, 56, rue
de Flore, Le Mans (Sarthel.
Trésorier : M, Eug. Gonod d'Artemare,
Ussel-sur-Sarsonne (Corrèze).
Membres du Conseil : MM. Gii.lot, Le
Grand, abbé Coste, Ern. Olivier, Thériot,
abbé Réchin, Gast. Gautier, Sudre.
ACADEMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur : F" Héribaud Jh., Clermont-
Ferrand (Puy-de-Dôme).
Secrétaire perpétuel : M. H. Léveillé. Le
Mans (Sarthe).
Trésorier : M. Ch. Le Gendre, Limoges
(Hte- Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, H. Léveillé, Ch.
Le Gendre, G. Rouy, G. King, Treub, R. A.
Philippi.
OFFRES & DEMANDES
A nos Collègues et Lecteurs.
Ceux de nos collègues ou lecteurs qui de-
manderont au Secrétariat la Flore de la Sarthe
de M. Gentil (3e édition) et celle de la Mayenne
de M. Léveillé, et en adesseront le montant
en mandat-poste, soit 7 francs auront droit à
l'envoi franco de ces deux volumes.
M. E. Château, Instituteur à Bourg-le-Comte
par Marcigny (Saône-et-Loire), désire entrer
en correspondance avec un botaniste herbori-
sant dans le bassin supérieur de la Loire et de
préférence sur les bords du fleuve ou des cours
d'eau qu'il reçoit avant d'entrer en Saône-et-
Loire.
A céder ou à échanger contre tous ouvrages
de botanique neuf volumes du bulletin de la
Société botanique de France t. 33 (1886) à t.
41 (1894) inclusivement).
S'adresser : J. Arbost, i, rue de Lyon, à
Thiers (Puy-de-Dôme).
A céder ou à échanger contre quelques bonnes
plantes du Midi, des Pyrénées françaises, de
l'Ouest ou du Centre
2e édition
Gillet et Magne,
., assez bon état, et Cariot : Etude
des Fleurs, vol. II. G« édition (l'avant-der-
nière). Volume défraichi. S'adresser à M. H.
de Boissieu, Varambon par Pont-d'Ain (Ain).
A céder les 4 premiers fascicules de YExsic-
cata des Characées de Braun et de Rabenhorst.
S'adresser : M. Ant. Le Grand, 4, rue d'Or-
léans, Bourges (Cher).
M. A. Féret, à la Croix-du-Pin, Manne-
ville-sur-Risle (Eure), serait très reconnaissant
à ceux de nos collègues qui pourraient lui
prêter, pendant un mois, les flores relatives
aux régions suivantes: Languedoc, Landes,
Alpes-Maritimes, Algérie et Maroc.
La Circulaire relative à la session
du Lautaret sera prochainement
expédiée à tous nos Collègues, les
Membres de l'Académie y compris.
Ceux-ci pourront se joindre à l'Asso-
ciation et s'ils sont suffisamment
nombreux on pourra tenir une
séance spéciale de l'Académie.
10 fï.
ABONNEMENTS :
UN AN : France
— Étranger, Colonies. . .
Lf. Numéro : 1 Franc.
Les Abonnements parlent du l« Octobre ou du
t,r Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe), France.
DEPOTS :
NEW-YORK
Pli. Heinsberger, 15, First Avenue.
LONDON
I > 1 1 \r .-uid C°, Foreign booksellers, 37, Soho
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Jacques Lèche valier, Librairie médicale et
scientifique, 23, rue Racine.
LAVAL
Aug. Goupil, quai Jean-Kouquet (Vieux-Pont).
7e Année 2° Série)
No 103 104
i" Juin i8qS
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie "Botanique
Messieurs et chers collègues et lecteurs,
« Toujours mieux et toujours en avant »
telle a été de tout temps notre devise. Vous
avez pu apprécier si elle a été confirmée par
les faits vous qui, depuis l'origine ou depuis
quelques années, nous avez soutenu de votre
concours et de votre constante sympathie.
La fondation de l'Association française de
botanique et le désir bien naturel de celle-ci
de posséder un organe distinct vont apporter
à notre œuvre des modifications profondes
qui seront tout à l'avantage de nos collègues
de l'Académie et des lecteurs du Monde des
Plantes. Sans doute la réunion des deux Bul-
letins sous une seule couverture avait son bon
côté mais elle entraînait une injustice vis-à-
vis de ceux qui payant une double cotisation
ne recevaient pas plus de pages que ceux qui
soldaient la cotisation simple. Telle est la
cause principale qui nous a fait facilement
entrer dans les vues du Bureau de notre jeune
sœur ['Association française de Botanique qui
nous a fait le très grand honneur de nous
choisir pour son secrétaire général.
De cette séparation des Bulletins il découle
les conséquences suivantes:
i° A partir du icr juillet les deux Bulletins
deviennent totalement distincts et le Bulletin
de l'Association prend le format in-8°.
2° Le Bulletin de l'Académie conserve son
format jusqu'en octobre exclusivement, Il
prendra à cette date le format in-8 de biblio-
thèque réclamé à maintes reprises par nos col-
lègues comme plus pratique tant au point de
vue de la bibliothèque et de la consultation
qu'au point de vue des tirages à part.
3° Etant donné limportance excep-
tionnelle de notre numéro de juin et
les frais en résultant il ne sera pas
publié de Bulletin de l'Académie en
juillet et les numéros d'août-septembre
seront réunis en un seul numéro ren-
fermant la bibliographie en retard et
les tables.
40 Tous nos collègues et abonnés recevront
jusqu'en septembre inclus les deux Bul-
letins. Il sera ensuite nécessaire de payer
double cotisation, soit 20 francs par an, pour
recevoir les deux Bulletins.
5° Au icr janvier 1899 l'organe de l'Acadé-
mie internationale portera le titre de Bulletin
officiel de i 'Académie internationale de Géogra-
phie botanique.
6° Cette séparation des deux Bulletins, les
combinaisons qui en résultent et l'abondance
de la copie qui sont pour chacun d'eux, aussi
bien que pour les Bulletins d'autres Sociétés
savantes, un obstacle à une bibliographie com •
plète adéquate au mouvement scientifique,
nous ont inspiré le projet suivant depuis long-
temps caressépar nous etréclamé par plusieurs
de nos plus distingués collègues. Le voici.
PROJET IMPORTANT.
Il s'agit de conserver la Revue Le Monde
des Plr.ntes dans son format actuel et d'en faire
une Revue trimestrielle internationale de Biblio-
graphie, Prêts, Renseignements et Echanges.
Voici comment nous comprenons cette œu-
vre appelée, si nos amis veulent bien nous prê-
ter leur concours, à un succès assuré tant elle
répond aux besoins des milliers de botanistes
disséminés sur la surface du globe.
La Revue aurait pour but :
i° De donner le compte-rendu et l'analyse
de tous les ouvrages de botanique de quelque
importance paraissant dans le monde et les
titres des divers opuscules ou tirages à part
de moindre importance avec le prix et le nom
de l'éditeur.
20 De publier le sommaire de toutes les Re-
vues de botanique paraissant dans les divers
pays et dans les diverses langues.
3° De prêter aux botanistes sous leur res-
ponsabilité et à leurs frais les ouvrages dont
ils pourraient avoir besoin.
4° De répondre aux demandes de renseigne-
ments émanant des botanistes et de les insé-
rer au besoin dans la Revue, sous la rubrique '.
Questions et réponses.
5° D'insérer tous les oblata et desiderata (Offres
et demandes de plantes) des botanistes disse»
minés sur le globe.
1 34
I.E MONDE DES PLANTES
Pour mènera bien cette entreprise éminem-
ment utile, il est évident que nous devrons
appeler auprès de nous un aide actif, compé-
tent et intelligent qui puisse nous suppléer et
devenir un autre nous-même. Enfin il importe
que nous nous procurions à titre onéreux ou
d'échange, les diverses Revues de tous pays.
Il est donc nécessaire, pour débuter, de
s'assurer le concours de 400 botanistes, chif-
fre minimum. Nous prions nos collègues de
nous recruter autour d'eux de nombreux adhé-
rents en faisant connaitre notre projet qu'une
circulaire porte en ce moment aux botanistes
et de nous adresser leur adhésion pour en assu-
rer la mise à exécution.
Nous ne demandons présentement qu'un
simple engagement de verser le montant de
l'abonnement, soit 5 francs par an. Si le pro-
jet est mis à exécution, nous prierons alors
les adhérents de devenir souscripteurs en ver-
sant le montant de l'abonnement.
Toutefois ceux d'entre nos collègues, abon-
nés ou lecteurs, qui ont confiance en nous et
dans notre entreprise, peuvent apporter leurs
dons ou leurs capitaux pour cette oeuvre qui,
bien conduite, permet les plus belles espéran-
ces en même temps qu'elle sera pour nos col-
lègues de tous pays d'une incontestable et per-
pétuelle utilité.
H. LÉVEILLÉ
Secrétaire perpétuel de l'Académie,
Secrétaire général de l'Association,
Directeur du Monde êtes Piaules.
Séance du 2 Mai 1898
Présidence de M. H. Léveillé, secrétaire
perpétuel.
MM. abbé Lemée et Ragot s'excusent de ne
pouvoir assister à la séance. M. Menezes
remercie de sa nomination en qualité d'Associé
libre.
Après le dépouillement ordinaire de la cor-
respondance les travaux et notes suivants sont
lus ou analysés: Curieuse anomalie chez un
Primula officinalis, Péloriedela Viola silves-
tris. Quelques Cypéracécs d'Extrême-Orient,
Fougères et Lycopodiacées d'Orient et d'Occident
par M. il. Li veillé : Sur un gui à ti«e gi-
gantesque observé a Voré près Rémalard
(Ornei par M. l'abbé A. !.. Letacq ; les Mux-
cinées de Vernon n du Vexin (Eure) par
MM. Toussaint et Hoschedé ; les Onolhêra-
cces du Kansas par M. A. S. Hitchcock.
M. Léveillé lait ressortir l'importance de ce
dernier travail au point de vue de la Géogra-
phie générale botanique.
M. Léveillé communique ensuite le résul-
tat de ses recherches sur la Flore de la
Mayenne. — Les divers travaux communiqués
donnent lieu à quelques observations intéres-
santes de la part des membres présents notam-
ment de M. Gentil et du R. P. Vaniot.
La séance ouverte a S heures est levée à
10 h. 1/2.
La prochaine séance aura lieu le lundi ô
juin à S h. du soir.
Fougères et Lycopodiacées d'Orient
et d'Occident
Nous avons soumis à M. le docteur Christ
de Bàle, le savant Président de la Société
botanique suisse, et spécialiste pour ces
plantes, les échantillonsde notre herbier pro-
venant de la Ilote de Hong-Kong et quelques
échantillons originaires de la Guadeloupe, com-
muniqués pour la détermination par M. H.
de Boissieu, notre sympathique collègue. En
voici la liste d'après les déterminations du
distingué monographe.
Aspidium setigerum (Blume sub Ckeilanlh,
Hong-Kong: rocailles, 29 avril 1894, sub.
A. uliginosum ? Kzej; leg. /(. P. Em. Bodinier.
— 835.
Aspidium molle Sw. — Hong-Kong : murs
de soutènement, 3i août 1804, sub. A.soplw-
roides r Sw. 827. — rocailles, 29 août 1894.
82.S. — leg. 1t. P. Km. Bodinier.
Aspidium latipinnum Hance. — Hong-Kong,
talus, berges, c, 5 sept. iSqS ; leg. R. P. Em.
Bodinier. — 824.
Osmunda Javanica Blume. — Hong-Kong :
Lit d'un torrent à Chaoo-Ky-Ouan. 14 mars
1894; leg. R. P. Em. Bodinier. — 399.
Daoallia pédala Sm. Hong-Kong : sommet
du mont Gough sous les rochers, rare ; 26
juin 1895 ; leg. R. P. Em. Bodinier; — 1243.
Lindsaya ensifolia Sw. — Hong-Kong: ro-
cailles, sous bois; 29 sept. 1894 : leg.fl. P. Em.
Bodinier, — 887.
Selaginella suberecta Bak. (Fern. AU. N.
i5y). — Hong-Kong: berges humides du tor-
rent de Happy Valley, sous bois ; 4 août 1894 ;
leg. II. /'. Em. Bodinier. — 694.
Blechnum occidentale L. — La Guadeloupe ;
février 1895.
Adiantum tenerum Sw. La Guadeloupe ;
février 1895.
Gleichenia bipZda Willd. — La Guadeloupe.
Gleichenia subtrisperma (Fée sub Mertensia)
Christ. _ La Guadeloupe.
Hymenophyllum polyanthos Sw. — La Gua-
deloupe.
Lyœpodium cernuum L. type. — La Gua-
deloupe.
LE MONDE DES PLANTES
135
Lycopodium cernuum L. var. curvatum
Christ. — La Guadeloupe : la Soufrière et
Camp Jacob, février, iSq5.
H. L.
L'ESPÈCE VÉGÉTALE
en classification naturelle
PAR
Paul I^A.IR.IurESIsrT'IiER
Les botanistes sont très loin d'être d'accord
sur la définition de l'espèce. Leurs divergen-
ces tiennent surtout à ce que la plupart d'en-
tre eux ne connaissent la plante que par ses
caractères externes qui sont souvent trom-
peurs. Ces derniers accusent, en effet, une
concordance, une uniformité souvent hérédi-
taires, même dans des milieux différents. C'est,
en particulier, ce qu'ont démontré les essais
culturaux faits sur des roses par M. Jordan.
« Toutes mes roses, affirmait-il, se reprodui-
sent intactes, avec une invariabilité absolue,
toujours conformes aux échantillons sur les-
quels les graines ont été prises, d'après les
expériences que j'ai faites sur des formes très
nombreuses (2). » Les caractères, considérés
par M. Jordan, sont devenus héréditaires ;
c'est là un fait acquis que nous ne mettrons
pas en doute. Mais ces caractères sont-ils
réellement spécifiques ? S'il s'agit des espèces
de ce savant, le doute commence à naître, car
l'Ecole multiplicatrice dont il est le chef, s'est
fait une idée fausse de l'espèce.
Kerner, de son côté, résout la question taxi-
nomique de l'espèce en prenant comme base
l'uniformité, c'est-à-dire la concordance de
tous les caractères héréditaires. Mon savant et
sympathique collègue, M. le docteur John
Briquet, a, en quelques pages magistralement
écrites (3), démontré tout ce que la définition
de Kerner avait de défectueux. Je ne m'y arrê-
terai donc pas.
Du Mortier (4) croit que ce qui fait l'espèce,
c'est l'habitus. « Toute espèce, dit-il, doit se
distinguer au premier coup d'ceil, et il faut y
(1) La majeure partie de cette communication a
été publiée dans le Journal dî bot., du 16 décem-
bre 1897.
(2) Extrait d'une lettre de M. Jordan, adressée à
M. E. Burnat, en 187g.
(,3) J. Briquet : Cytises des Alpes-Maritimes ;
p. 5o; 1894.
(4) Du Mortier : Monographie des Roses de la
Flore belge. (In. Bull. Soc. roy. de bot., t. VI, p. 34;
.1867).
rapporter comme variétés, toutes ces formes
qui ne se distinguent les unes des autres que
par des caractères variables qu'on retrouve
dans chacune d'elles. » Cette manière de voir
a beaucoup d'analogie avec le principe d'uni-
formité de Kerner. Elle en diffère cependant
par l'importance que Du Mortier attachait à
l'influence du milieu quoique vaguement expri-
mée. Dès lors, les caractères distinctifs de l'es-
pèce cessaient d'être exclusivement hérédi-
taires.
« Deux espèces pour être distinctes, nous
dit A. de Candolle (1), doivent être nettement
caractérisées et n'être pas reliées par des for-
mes intermédiaires non hybrides. » Cette con-
ception de l'espèce répond à la notion que
Linné, lui-même, avait de cette entité. Nàgeli
l'admet aussi (2) et ajoute que les groupes qui
passent les uns dans les autres doivent être
considérés comme des sous-espèces ou des
variétés.
M. le docteur J. Briquet (3), sans exprimer
explicitement sa préférence pour l'une ou l'au-
tre de ces définitions de l'espèce, accepte
néanmoins celle qui correspond le plus exac-
tement aux principes qui dirigent ses recher-
ches phytographiques, c'est-à-dire à la défini-
tion applicable, le plus souvent, à la forme
linnéenne, autrement dit à celle de De Can-
dolle et de Nàgeli.
M. Clavaud (4) admet deux catégories d'es-
pèces : i° les stirpes ou espèces primaires;
2° les espèces proprement dites qui ont une
valeur secondaire. Voici les considérations
auxquelles se livre cet auteur pour justifier
son système :
«Au-dessous du genre et de ses subdivisions,
il y a deux sortes de types dont il faut tenir
compte pour se conformer à la réalité : le
stirpe et l'espèce.
Le stirpe ne peut être confondu avec les
subdivisions du genre, car il offre un type un,
particulier et distinct (quoique souvent décom-
posable), ce qui n'est pas le cas des sections
génériques, qui sont établies sur un ou deux
caractères seulement. Au reste, voici comment
je caractérise les deux ordres d'unités que je
distingue :
i° Lorsque entre deux types il n'y a pas de
transitions, c'est-à-dire lorsqu'il n'existe pas
(1) A. DG. : La Phytographie, p. 96 ; 1880.
(2) Nàgeli : Dans E. Widmer, Die europaischen
Arten der Gattung Primula (Munich et Leipzig,
p. 1 ; 189 1).
(3) J. Briquet : Op. cit., p. 56.
(4) Clavaud : Flore de la Gironde (Actes de la
Soc. linnéenne de Bordeaux; 1882).
i 36
LE MONDE DES PLANTES
dans la nature, entre les représentants purs de
l'un et de l'autre, des formes intermédiaires
où s'effacent successivement les caractères
distinctifs et les limites réciproques des deux
types, je donne à ceux-ci le nom de stirpes. —
Telles sont la plupart des espèces linnéennes.
20 Lorsque deux types, d'ailleurs bien dis-
tincts sous leurs formes extrêmes, présentent
dans la nature des formes de transition plus
ou moins nombreuses, qui effacent entre eux
toute limite précise et qui sont la trace
encore subsistante d'une origine commune
entre les deux types considérés, ceux-ci sont
pour moi des espèces ou des variétés. — Ils
sont des espèces, lorsque les descendants du
premier, obtenus par semis successils dans
nos cultures, ne reproduisent jamais le second
et réciproquement (i). — Ils sont des variétés,
lorsque la culture amène tôt ou tard l'un des
deux types à rentrer dans l'autre.
Le Fumaria capreolata L. est un stirpe ;les
F. Bastardi, Boraei, etc., sont des espèces
contenues dans ce même stirpe. — Il n'y a
pas de transitions insensibles entre les formes
du F. capreolata et les autres stirpes du genre ;
il y en a, suivant moi, une série continue et
qu'on peut réunir, entre les espèces dérivées
que je viens de citer. Mais, comme les semis
successifs des graines de F. Bastardi pur. par
exemple, n'amènent jamais un produit identi-
que au F. Boraei type, ces deux formes ne
sont pas des variétés d'une même espèce, mais
des espèces d'un même stirpe, qui est le F.
capreolata.
Jemerésumesousuneautre forme en disant:
l'espèce a son unité dans la filiation actuelle-
ment existante; le stirpe ne tire la sienne que
de la ressemblance des éléments qui le compo-
sent, en tant que cette ressemblance est l'in-
dice d'une origine commune, c'est-à-dire d'une
filiation qui a cesse actuellement d'exister.
Un stirpe peut être représenté par une espace
unique : Lx. Fumaria densifiora DC, Ranun-
culua divaricatus Schrank, ou par plusieurs
espèces, dont l'ensemble le constitue : Ex. F.
capreolata L., Ranunculus aquatilis L. ; mais,
dans ce dernier cas, il est presque toujours
impossible de dire si l'une de ces espèces est
Ki continuation d'un type primitif d'où les
autres procèdent, ou si, au contraire, ce type
primitif a disparu, ne laissant après lui que des
formes dérivées.
m) lien résulterait donc, d'après M. Clavaud, que
les formes de liosa dont parle plus haut, M. Jor-
dan seraient amant d'espèces distinctes — M. Cla-
vaud est un peu trop affirmatif cl, sans le vouloir,
il devient jordanien !
A la vérité, le mot stirpe (souche) est impro-
pre quand il s'agit de ces types entiers et indé-
composables qui ne sont représentés que par
une espèce unique, et qui, n'ayant pas de
dérivés, n'ont aucun caractère ancestral. Aussi
:. 'est-ce que par extension que je les désigne
sous ce nom, et parce qu'ils expriment des
unités de même ordre que les stirpes propre-
ment dits, en ce sens qu'ils ne sont réunis,
ainsi qu'eux, par aucun intermédiaire aux
types voisins.
Au fond, le stirpe proprement ditn'est, après
tout, qu'un groupe d'espèces ; mais le plus
étroit de tous les groupes, et tel qu'à travers
les différences morphologiques que l'examen
constate, il offre toujours une unité d'aspect
assez grande pour que beaucoup de botanistes
ne veuillent rien voir au-dessous de lui comme
unité distincte.
L'important avantage de la distinction que
j'établis entre les stirpes et les espèces déri-
vées, es: d'exprimer, quoique souvent d'une
façon très imparfaite, vu l'état actuel de nos
connaissances, les relations réciproques et les
valeurs très diverses des différents types qu'on
se contente d'énumérer à la file dans les ouvra-
ges descriptifs. »
De ce long exposé il résulte que le stirpe de
M. Clavaud n'est autre chose que l'espèce de
De Candolle et de Nàgeli, la seule espèce vraie
et pure, celle qui possède au moins un carac-
tère qualitatif, soit morphologique, soit ana-
tomique. Quant à l'espèce secondaire du même
auteur, elle n'a pas une autonomie suffisante
pour mériter cette dignité, dès lors qu'elle se
rattache à une autre espèce par des formes de
passage.
Si M. Clavaud avait fait entrer en ligne de
compte toutes les données de la plante, exter-
nes et internes, qui, dans le cas actuel, sont
absolument indispensables, il aurait pu recon-
naître que les types qu'il qualifie d'espèces se
ressemblent tous au point de vue anatomique
et qu'ils ne diffèrent entre eux que par des don-
nées morphologiques purement quantitatives.
.le n'en veux pour preuve que les exemples
cités par M. Clavaud. LeFumariacapreolata L.
est un stirpe, dit-il. « Il n'y a pas de transi-
tions insensibles entre les formes de cette Fu-
meterre et les autres stirpes du genre. » Ayant
moi-même étudié sérieusement la famille des
Fumariacées (i), j'ai reconnu que le F. capreo-
lata I.. était une bonne espèce, bien caracté-
risée extérieurement et intérieurement. Quant
(i) P. Parmentiek : Contribution à l'étude des
Fumariacées (In Bull. Le Monde des Plantes,
n° 92 ; 1897).
LE MONDE DES PLANTES
,37
aux F. Bastardi, Boraei, etc., ce ne sont que
des variétés. Ce qui me surprend encore, c'est
de voir M. Clavaud prendre le F. densiflora DC
pour un stirpe monotype, tandis qu'il ne s'agit
que d'une simple variété ayant de nombreuses
affinités avec les F.parvifiora Lam. et F. Vail-
lantii Lois. On voit à quelles erreurs peuvent
entraîner les données morphologiques lors-
qu'on n'a recours qu'à elles pour la détermi-
nation des types spécifiques.
L'espèce de M. Clavaud n'aura son unité
dans la filiation actuellement existante que
lorsqu'elle possédera au moins un caractère
qui lui soit absolument propre ; cette condi-
tion est inéluctable !
M. Clavaud se heurte à une difficulté, que
d'ailleurs il ne résout pas, en disant que « le
mot stirpe (souche) est impropre quand il s'a-
git de ces tvpes entiers et indécomposables
qui ne sont représentés que par une espèce
unique, et qui, n'ayant pas de dérivés, n'ont
aucun caractère ancestral . » Il devait, il me
semble, créer un terme nouveau pour désigner
ce type et s'il ne l'a pas fait, c'est peut-être
parce qu'il en ignorait la qualité réelle. Il ne
s'agit encore ici que d'espèces, de ces espèces
qui, soumises à des adaptations très spéciales,
ont perdu l'habitude de varier et se sont iso-
lées de leurs congénères. Si le caractère ances-
tral de ces espèces fixées n'est plus reconnais-
sable extérieurement, il se trouve toujours
parfaitement exprimé à l'intérieur de la plante
(Ex. Rosa berberifolia Pall.)
Mon regretté et cher Maître, J. Vesque, a,
dans un mémoire remarquable (i) donné trois
définitions de l'espèce considérée à trois stades
différents. Les voici :
i° L'espèce est l'ensemble de tous les végé-
taux appartenant à la même division phylétique
indivisible, prise au moment où les différen-
ciations épharmoniques (2) commencent à s'y
introduire.
20 L'espèce est l'ensemble des végétaux
appartenant à la même division phylétique
présentant les mêmes organes épharmoniques
et ne différant entre eux que par le plus ou
moins grand développement que présentent
ces organes.
3° L'espèce est l'ensemble des végétaux
d'une même division phylétique, présentant
les mêmes organes épharmoniques au même
degré de développement.
(1) J. Vesque : L'espèce végétale considérée au
point de vue de l'anatomie comparée (In Ann. Se.
natur. VIe sér., t. 1 3, pp . 5-i 35 ; 1882).
(2) Les caractères épharmoniques sont ceux qui
résultent de l'adaptation de la plante au milieu
physique.
L'espèce végétale répondant à la première
définition, qui est la plus rationnelle, équivaut
à l'espèce animale. Ainsi envisagée, elle peut
correspondre à des groupes très inégaux en
botanique, à des genres, à des sous-genres, ou
être la dernière expression d'un phylum natu-
rel et correspondre à l'unité. C'est l'espèce
ancestrale.
L'espèce répondant à la seconde définition
se rapproche le plus du groupe admis comme
espèce par l'immense majorité des botanistes
modernes. C'est à elle que Vesque s'est ratta-
ché.
Quant à la troisième définition, elle est celle
de l'Ecole jordanienne.
Pour fixerles idées, je vais essayer de repré-
senter, par un graphique idéal, la genèse des
diverses entités taxinomiques à partir de l'es-
pèce rationnelle ou ancestrale, puis j'essaierai
d'en dégager une définition précise et scienti-
fique de l'espèce végétale.
Avant toute action épharmonique, les indi-
vidus se sont disloqués, par la filiation pure,
en une foule de formes ultimes qui correspon-
dent à nos genres, sous-genres et parfois aussi
à l'espèce improprement appelée linnéenne par
les botanistes. Il est difficile, dans l'ensemble
des caractères distinctifs de l'espèce réelle, de
dire quels sont ceux qui ont été produits par
la filiation pure ou par l'adaptation. Tous les
organes de la plante doivent s'adapter. Ils
obéissent à cette loi économique dans l'inté-
rêt même de l'individu, de sa vie et de son
accroissement numérique. La lutte pourj'e-xis-
tence les contraint à s'adapter soit au milieu
animé, soit au milieu inerte, et.à s'prganiser,
par sélection naturelle, de.Ja façon la plus
avantageuse pour soutenir
cette lutte.
i
victorieusement
Soit une espèce phylétique et ancestrale E,
considérée à l'époque delà désarticulation des
individus, c'est-à-dire avant toute influence
d'adaptation et encore placée dans sa zone
d'origine. Peu à peu, sous l'influence des
divers modes d'adaptation, E revêtira des ca-
38
LE MONDE DES PLANTES
ractères quantitatifs, externes et internes, qui
lui imprimeront un nouveau faciès, faiblement
caractérisé au début, mais qui pourra le deve-
nir davantage à mesure qu'il • s'éloignera du
centre de désarticulation, en passant succes-
sivement dans les zones végétatives graduelle-
ment différentes, E2, E:l, ... Es. La loi de dé-
saglomération l'obligera à effectuer ce dépla-
cement. Ces adaptations diverses, très peu
différentes dans leur action immédiate, ont
amené E en Es dans un état prospère et bien
organisé pour l'avenir. Il y fait souche de des-
cendants nombreux, ravonnant dans cette
zone immense qui est l'extrême limite de l'es-
pèce E toujours identique à elle-même. Un ou
plusieursde ces descendants franchissent la zo-
ne E8. On remarquera que les conditions natu-
relles de cette zone extrême sont également
peu différentes des nouvelles existant immé-
diatement en dehors d'elle. Mais, soit varia-
tions plus ou moins rapides de température,
soit été plus sec ou hiver plus rigoureux, etc.,
E résistera ou périra. Dans la première hypo-
thèse, il aura dû revêtir des caractères propres
à lui donner cette résistance. Il aura cessé, dès
lors, d'être identique à lui-même, et sera deve-
nu E'. Nous avons réalisé l'espèce de Linné,
de De Candolle, de Nàgeli et de Vesque.
Cette forme nouvelle diffère de l'espèce phylé-
tique au moins par un caractère qualitatif.
Après un temps plus ou moins long, ce carac-
tère sera devenu héréditaire, grâce à son
adaptation persistante, dans toute l'airevégéta-
tive I de E'. Par le même processus et sous
des influences d'une identité relative à celles
de E, notre nouvelle espèce rayonnera, à son
tour, dans toutes les directions et prospérera
surtout dans la zone I qui est celle de ses con-
ditions moyennes de végétation. La zone II,
qui l'enveloppe (i) et qui peut en différer par
des reliefs ou dépressions du sol. le voisinage
des forêts, etc., comporte de nouvelles in-
fluences météorologiques qui amèneront des
modifications, surtout morphologiques, chez
les descendants de E', soit en augmentant
leur revêlement pileux, leurs aiguillons ou
acicules s'ils en portent ordinairement, soit
en restreignant la surface de la feuille, en aug-
mentant ou en diminuant la hauteur de la
tige, etc. Dès lors, E', arrivé en III deviendra
E", différant ainsi de son ancêtre presque
(t) Ces zones n'impliquentpas, dans monesprit,
l'idée d'une surface plane et régulièrement circu-
laire : elle» doivent être comparées à une portion
de surface terrestre avec tousses reliefs et dépres-
sions, [lest facile de concevoir que ces divers ac-
cidents naturels contribuent puissamment a dé-
truire la régularité périphérique des dites zones.
uniquement par des caractères morphologi-
ques quantitatifs. J'ai réalisé l'espèce secon-
daire, appelée par moi morphologique, si com-
mune dans les grands genres de la botanique.
On reconnaîtra sans peine la variabilité de ses
caractères externes, leur degré de développe-
ment exprimé par un plus ou moins, et consé-
quemment l'existence de moyens termes, c'est-
à-dire de formes intermédiaires entre deux
types de même valeur taxinomique.
E" peut varier dans une certaine limite,
sous l'influence de causes locales moins ac.
centuées, de la lumière, d'insolations plus ou
moins fortes, de l'ombre, de l'humidité, de
périodes végétatives plus rapides, etc., et va-
rier au point de vue quantitatif en augmentant,
par exemple, le nombre des assises palissadi-
ques du mésophylle, l'épaisseur des cuticules
et des parois mécaniques, en enfonçant ses
stomates au-dessous du niveau épidermique
ou en les portant plus haut, en en augmentant
le nombre, tout en en diminuant la longueur,
etc. . Autant de caractères qui se maintiennent
assez bien dans le même milieu, mais qui dis-
paraissent totalement ou partiellement dans
un autre. E"pourra donc posséder des races (R)
et des variétés (V); lesquelles, à leur tour, à
la suite de nouveaux et faibles changements
morphologiques, pourront engendrer de nou-
velles variétés, voir même des variations (V).
Une hypothèse vient naturellement à l'esprit,
au sujet du retour que E' pourrait effectuer
dans l'aire végétative de E. Dans le cas où
cette éventualité se produirait, ce qui me pa-
rait possible, le ou les caractères qualitatifs
distinctifs de E' se maintiendraient-ils ? Je
n'hésite pas à donner à cette hypothèse une
réponse affirmative. Ce ou ces caractères sont
devenus héréditaires grâce à l'adaptation spé-
ciale et prolongée de E', adaptation qu'il a dû
s'imposer sous peine de disparaître. Il n'aura
d'ailleurs à subir aucune modification quali-
tative, car il a tout ce qu'il lui est nécessaire
pour vivre dans cette aire végétative puis-
qu'elle est le berceau de ses ancêtres.
Entre E et E'. de même qu'entre toute autre
espèce équivalente à E', mais d'une éphar-
monie différente, il ne saurait y avoir de for-
mes transitoires, puisqu'il est admis, sansdis-
cussion, qu'il ne doit pas y avoir d'intermé-
diaires entre la présence et l'absence d un or-
gane. Cette notion de l'espèce répond pleine-
mentaux desideratadela systématiqueactuelle
et je l'adopte sans restriction.
Les espèces de même ordre E', EM, E'2, etc.,
avant entre elles de nombreuses affinités, peu-
vent engendrer des hybrides lorsqu'elles se
trouvent suffisamment rapprochées par l'adup
I.E MONDE DES PLANTES
I 39
tation. Les espèces morphologiques E" peu-
vent aussi bien s'hybrider entre-elles qu'avec
les espèces réelles E' ; les formes d'ordre in-
férieur, auxquelles elles donnenten outre nais-
sance, serviront à les réunir et à établir leurs
affinités réciproques. Ces espèces morpholo-
giques ont une valeur taxinomique très inéga-
le. C'est ainsi que Christ, voulant évaluer le
degré d'énergie et l'autonomie des Roses en
particulier, prétendait qu'en attribuant à l'une
de ces espèces la valeur 10, une autre serait
représentée par 5, une troisième par2,etc.,(i).
Il va sans dire que les moyens de détermi-
nation de ces diverses espèces sont directe-
ment proportionnels à leur coefficient taxino-
mique. J'explique ces valeurs inégales par l'é-
volution. Il est fort probable, en effet, qu'une
espèce qui a pour coefficient 10 est plus an-
cienne qu'une autre à coefficient plus faible.
Son antériorité d'existence lui a permis d'évo-
luer plus longtemps, de sélectionner en quel-
que sorte ses caractères, pour donner un re-
lief plus saisissant à ceux qui la diagnosti-
quent. Nul doute que dans l'avenir, si des
représentants de E", voire même des variétés,
sont soumis à des adaptations spéciales, ils ne
deviennent des espèces nouvelles équivalentes
à E'.
En résumé, l'espèce, telle qu'on doit l'inter-
préter en botanique systématique, est l'ensem-
des végétaux d'un même phyhtm qui possèdent
les mêmes caractères morphologiques et ana-
tomiques exprimés à des degrés différents.
Elle n'admet pas de formes intermédiaires,
autre que des hybrides, la rattachant à une
autre espèce de même degré ; elle est le terme
d'évolution de l'individu et la seule entité ri-
goureusement effective et naturelle.
Les espèces vraies sont beaucoup moins
nombreuses qu'on ne pense. Cette vérité a été
trop souvent méconnue, c'est pourquoi nombre
de Aoristes se sont livrés à une pulvérisation
infinitésimale, qui a jeté le désordre et l'obscu-
rité dans le groupement des fofmes végétales!
L'espèce morphologique ou secondaire n'est
pas une espèce fixée ; elle comporte des for-
mes transitoires qui la mettent en relation avec
uneautre espèce. L'anatomie et la morpholo-
gie ne la diagnostiquent que par des caractè-
res quantitatifs inconstants ou communs à plu-
sieurs types.
Je sais bien que la création de l'espèce mor-
phologique est contraire aux lois de la nomen-
clature botanique, et cependant je n'hésite pas
(1) Dr Christ. Le genre Rosa ; trad. de E. Blr-
nat, p. l'i.
à la maintenir. A l'époque à laquelle ces lois
ont été élaborées onignorait encore l'importan"
ce de l'anatomie en classification. Les bota-
nistes avaient une idée inexacte ou incomplè-
te de l'espèce. Aujourd'hui encore les carac-
tères spécifiques, tirés exclusivement de la
surface de la plante, ont une valeur très va-
riable. Suivant certains auteurs, ces caractères
définissent très bien les types spécifiques, et
suivant d'autres, ils ont une dignité très infé-
rieure. Les caractères morphologiques, étant
au même titre que la plupart des caractères
anatomiques, sous la dépendance du milieu
ambiant, expliquent facilement, par leur plas-
ticité, cette divergence d'appréciation.
Cependant l'espèce existe, c'est là un fait
indéniable ! Elle n'est plus une abstraction
comme beaucoup le pensent encore aujour-
d'hui, et sa distinction est facile à établir pour
peu que l'on sache interpréter les caractères
taxinomiques, tant internes qu'externes. La
définition qne j'endonne permet delà circons-
crire avec certitude et de reconnaître, au grand
désappointement de l'Ecole dialytique, que la
majorité des espèces, admises aujourd'hui, ne
sont pas des espèces, mais de simples sous-
espèces. Ces espèces réduites par moi dans le
genre Rosa, possédaient déjà, pour la plupart,
conformément aux lois de la nomenclature,
des sous-espèces, des variétés, etc., respecti-
vement caractérisées par les données externes.
Ce serait donc jeter sciemment un trouble
profond dans la hiérarchie de ces formes, s;
l'on n'adoptait pas un terme spécial pour dé-
signer les espèces réduites, qui, en définitive,
ont une valeur organographique supérieure
aux sous-espèces proprement dites. De là
l'expression nouvelle « espèce morphologique »
dont la définition a été énoncée plus haut.
En adoptant cette nouvelle interprétation de
l'entité spécifique, basée sur des considéra-
tions rationnelles et scientifiques, on ne dé-
truit rien de la subordination des formes éta-
blies par les Aoristes; la comparaison suivante
le fait clairement ressortir.
1. Espèces primaires ou réelles.
(Déterminées à l'aide des caractères
morphologiques et anatomiques).
2. Espèces morpho- 2. La plupart des es-
logiques. pèces des Aoristes.
3. Sous-espèces mor- 3. Sous-espèces pro-
phologiques. prement dites.
4. Races. 4. Races.
5. Variétés. 5. Variétés.
6. Variations. 6. Variations.
Baume-les-Dames, i2mars 1S98.
140
LE MONDE DES PLANTES
Quelques Cypéracées d'Extrême Orient
Nous avons soumis à Sir Ch. Clarke le
savant collaborateur de la Flora of Brilish
India dont la compétence, particulièrement
pour les Cype'race'es, est indiscutable, les
échantillons de notre herbier qui n'avaient pas
été déterminés. Notre éminent Collègue a bien
voulu avec beaucoup de bienveillance et de
célérité nous nommer les plantes dont nous
sommes heureux de donner ici la liste :
Mariscus eyperinus Vahl. — Hong-Kong:
herbages marécageux ; leg. R. P. Em. Bodinier
30 mai 1894.
Mariscus albescens Gaud. — Hong-Kong :
Aberdeen, bord de la route, croit en grosses
touffes, leg. /{. P. Em. Bodinier, a3 mai 1894.
Cladium jamaiceme Crantz. — Hong-Kong;
Aberdeen, dans la brousse au bord de la mer.
Tiges et feuilles de 1 à 2 mètres de haut ; leg.
R. P. Em. Bodinier. 23 mai 1894.
Fimbrislylis monostachya Hassk. — Hong-
Kong : dans les herbages, bord des torrents ;
leg. R. P.Em. Bodinier, 9 mai 1894.
Fimbristylis Thomsonii Boeck. — Hong-
Kong : c. Bords de l'aqueduc, leg. R. P. Em.
Bodinier. 6 juin 1894.
Scirpus mucronatus L. — Hong-Kong: Bri-
tish Kowlong ; dans un grand marécage.
Croissant en touffes. Tiges 3-gones. Non si-
gnalé dans la Flore ; leg. R. P. Em. Bodinier,
11 septembre 1895. — 1324.
Pyereuspolystachyus Beauv. — Hong-Kong:
herbages humides ; leg. R. P. Em . Eodinier,
19 juin 1S94. — 691.
Cyperus rotundus L. Hong-Kong: çà et là
dans les herbes courtes. Non signalé dans la
Flore ; leg. II. P. Em. Bodinier, 3 août 1895.
Cyperus distant !.. f. — Hong-Kong : cul-
tures, jardins ; leg. R. p. Em. Bodinier, 20 juin
1894.
Cyperus Malaccensis Lamk. — Hong-Kong :
marécages à la frontière anglo-chinoise (Con-
tinent), leg. R. P. Em. Bodinier, 27 juin 1894.
- 7^-
Gahnia trislis Nées ; Hong-Kong : bois, mon-
tagne, C. — Croit en très grosses touffes
d'une vingtaine de tiges ; leg. /(. /'. Em. Bodi-
nier. 21 février [894. — 5o5.
I'<ircx nexa Boott. — Hong-Kong:
Gough. hautes pentes. i5oo pieds; leg.
Em. Bodinier ; 28 février 1894. — 5o2.
mont
Sur un Gui à tige gigantesque observé à
Vore près Rémalard
(Orne)
Le Gui, encore trop commun dans nos ré-
gions, en dépit de tous les arrêtés préfecto-
raux qui en prescrivent la destruction, croi1
ordinairement en touffes dont les tiges très
rameuses, dichotomes, dépassent peu o m. 3o
à o m. 40 de longueur. M. Touchet, de Réma-
lard, qui s'occupe avec zèle de la flore et de
la faune de la région m'en a montré récem-
ment une touffe cueillie dans les bois de Voré
sur le Sorbier des Oiseaux (Sorbits aticupa-
ria L.l et qui se compose de dix branches à
peine ramifiées, presque dépourvues de feuil-
les, pendantes et mesurant une longueur de
1 m. 5o :i 1 m. -3. Elles doivent être très
vieilles, car leur base est déjà envahie par un
Lichen, Evernia prunastri Ach.
A.-L. Letacq.
P. -S. — J'ai trouvé, le 3 avril dernier, une
touffe de gui sur un chêne, à Coulonge-sur-
Sarthe (Orne).
Pélorie du Viola silvestris
Herborisant aux alentours du Mans, sur
la commune de Sargé, le R.P. Vaniot trouvait
en avril non loin du ruisseau de Monnet,
dans le petit chemin creux qui y conduit, un
échantillon de Viola silvestris dont tous les
pétales en cornet donnaient à la fleur un aspect
régulier et gracieux. Les cas de Pélorie sem-
blant être rares chez les Viola, cette observa-
tion de notre sympathique collègue nous a pa-
ru digne d'une mention au Bulletin.
Par décision, ^en date du 10 mai, M. Alfred
Estevanne, notaire honoraire, 28, rue du
P.erry. Châtellerault (Vienne), présenté par
MM. I..-J. Grelet et H. Léveillé, est nom-
mé Associé libre de l'Académie.
Le Directeur.
F. Hkrip.aui, Jh.
H. L.
LE MONDE DES H.ANTES
141
ONAGRACEAE OF KANSAS U.S.A.
LES ONOTHÉRACÉES DU KANSAS B.U.A.
Par le Professeur A. S. HITCHCOCK
The state of Kansas has an arca of about
81.000 square miles, or about two-fifths that
of France.
The western half of the state lies in the
Great Plains, and the eastern half is chiefly
prairie. The ecological plant geographyso far as
this order is concerned may be summari-
zed as follows : Hydrophytes. Water plants
rooted in the soil (or in this case often floa-
ting free) ; Jussiaea repens. Swamp plants ;
Ludwigiae and Epilobia. Xerophytes. Rock
végétation ; Ocnolhera linifolia, 0. Misssou-
riensis, 0. Ohialwmensis, 0. Fremontii, 0.
Harlwegi and var. Fendleri, 0. Greggii,
Stenosiphon virgatus. Sand-hill végétation ; 0.
rhombipelala, 0. sinuata and var. grandiflora,
0. pinnotiftda, 0. serrulala, Gaura villosa.
Prairie species : Oenothera coronopifolin, 0.
albicaulis, O.spcciosa, 0. serrulala, Gaura par-
viflora, G. coccinea. Mesophytes Oenothera bien-
nis and var. grandi 'ftora, 0. triloba and var.
parviflora, 0 canescens, Gaura biennis, Cir-
caea Luleliana. Ail thèse mesophytes except
the last hâve xerophytic characters more or
less developed.
The accompanying maps give the distribu-
tion by counties in Kansas as shown by spé-
cimens in the herbarium of the Kansas Agri-
cultural Collège, and also in a gênerai way,
the distribution by states in the United States
as shown by a few of the local floras consul-
ted.
The numbers following the habitat of the
various species in the list refer to sets o
exsiccata entitled « Plants of Kansas » dis-
tributed by the Department of Botany of the
Agricultural Collège.
The nomenclature adopted in Britton and
Brown's Illustrated Flora differs from the
appended list as follows :
Isnardia palustris L. = Ludwigia palus-
tris Eli. ; Ludwigia glandulosa Walt. = L.
cylindrica Eli. ; Jussiaea diffusa Forsk. = J.
repens Sw « not L ». ; Onagra biennis Scop.
i= Oenothera biennis L. ; var. grandiflora
Small = var. grandiflora Lindl. ; Oenothera
L'Etat du Kansas a une superficie d'environ
8 [.000 milles carre's, soit environ les 2/5 de
la France.
La partie occidentale de cet e'tat renferme
de grandes plaines et la partie orientale com-
prend surtout des prairies. Au point de vue
géologique on peut répartir géographique-
ment les espèces de la façon suivante :
Hydrophyles Plantes aquatiques enraci-
nées dans le sol (ou même flottant librement):
Jussieua repens. Plantes des lieux humi-
des : les Ludwigia et les Epilobium. Xéro-
philes, Végétation des rochers : Onolhcra
linifolia, 0. Missouriensis, 0. Oklahomcnsis,
0. Fremontii, 0. Harlwegi and. var. Fendleri,
0. Greggii, Stenosiphon virgatus. Végéta-
tion des collines sablonneuses : 0. rhom.
bipelala, 0. sinnàta et var. granaiflora, 0.
pinnali/ida, 0. serrulala, Gaura villosa. Plan-
tes des prairies.- 0. coronopifolia, 0. albi-
caulis, O.spcciosa 0. serrulala, Gaura parvi-
flora, G. coccinea, Mesophlles : 0. biennis et
var. grandiflora, 0. triloba et var. parviflora,
0. canescens, Gaura biennis, Circaea lutetiana
L. Toutes les espèces mésophiles, la dernière
exceptée, présentent des caractères des espè-
ces xérophiles plus ou moins développés.
Les cartes qui figurent dans le texte don-
nent : i° la dispersion par comtés dans le
Kansas et figurent dans l'herbier du Collège
Agricole du Kansas et 20 la distribution géné-
rale par états aux Etats-Unis, d'après l'indica»
tion des flores locales.
Les numéros qui suivent l'indication de
l'habitat des diverses espèces dans la liste sui-
vante se rapportent aux exsiccata distribués
sous le nom de « Plantes du Kansas » par le Dé-
partement de la Botanique du Collège Agricole.
La nomenclature adoptée dans la Flore
illustrée de Britton et Brown diffère de celle
adoptée ci-après comme il suit : Lsnardia pa-
lustris L. = Luwdigia palustris Eli. Ludwigia
glandulosa Walt. = L. cylindrica Eli. ; Jus-
sieua diffusa Forsk. = J. repens Sw. non L. ;
Onagra biennis Scop. = Onothera biennis L. ;
var. grandiflora Small. = var. grandiflora
142
LE MONDE I»ns PLANTES
laciniala Hill ; ; 0. sinuata L. : var. grandis
Britton var, grandiflora Vats.; Anogra albi-
coulis Britton Onolhera pinnalifula Pursh.;
A. coronopifolia Britton =0- coronnpifoliti T.
nndG..\l. pallida Britton = ", albicaulis Nutt;
Kneiffia linifolia = 0. linifolia Nutt. : Harl-
mannià speciosa Small = 0. speciosa Nutt. ;
Lavauxia triloba Spach = O.triloba Nutt.;
var. Watsoni Britton — var. parviflora Wats. :
L. brachycarpa Britton = 0 brachycarpa
Gray. ; Gaurella guitulala Small = 0. canes-
cens Torr. ; Mi'i/a/ilcrium MissouricnsrSpach =
0. âlissouriensis Sims. ; .1/. Fremonlii Britton
= 0. Fremonlii Wats. ; Galpinsia-Hartwegi
Britton = 0 Harlwegi Benth. ; Meriolix serru-
lata Walp.= 0. serrulata Nutt. ; var. spinulosa
Small= var. spinulosa T. and G.; Slenosiphon
linifolium Britton = S. virgalus Spach.
LIST OF SPECIES
i. Jussiaea repens L. Spec. 388.
tat in India.
Ponds and bayons. PI. Kan. 1 54.
Hahi-
2. Ludwigia alternifolia L. Spec
Habitat in Virginia.
Swamps and wet places. PI. Kan i5:
118.—
LudUH^io, oACcïtù^oYkx.,
3. Ludwigia polycarpa Short IV:. r,
Translv. Journ, Med. s : 58 1 .
Ponds.
Lind. 0. laciniala Hill. = 0. sinuata L.; var
grandis Britton. : var. grandiflora Wats. ; Ano-
graalbicaulis Britton. 0. pinnatiflda Pursh.;
Anogra coronopifolia Britton. = 0. coronopi-
folia T. et G. ; Anogra pallida Britton. = 0.
albicaulis Nutt. ; Kneiffia linifolia=0. lini-
folia Nutt. : Hartmannia speciosa Small. = 0.
speciosa Nutt. ; Lavauxia triloba Spach.
= 0. triloba Nutt. ; var. Walsoni Britton. =
var. parviflora Wats. ; Lavauxia brachycarpa
Britton = 0. brachycarpa Gray. ; Gaurella
guitulala Small. = O.canescens Torr.; Mcaap-
terium Uissouriense Spach. = 0. Missourien-
sis Sims. ; .)/. Fremontii Britton — 0. Fre-
monliiWaxs.; Galpihsia Harlwegi Britton =
0. Hartwegi Benth. : ôleriolixserrulalaWalp.
t^zO. serrulata Nutt. ; var. spinulosa Small.
= var. spinulosa T. et G. ; Slenosiphon lini-
folium Britton = S. virgalus Spach.
LISTE DES ESPÈCES.
1. Jussieua repens L. Spec. 388. — Ha-
bite l'Inde.
Mares et étangs
2 Ludwigia alternifolia L. Spec. 118.
- Habite la Virginie.
Lieux marécageux et humides. PI Kan. 1 55.
Ludunc^o. (xUttu^oVvcx.
3, Ludwigia polycarpa Short et Peter,
Translv. Journ. Med. V1I1 ; 5Si. — Etangs.
Vwùuno^ ^cAu^oa* \>a .
\_U duo'l Qf. (X ^o\ u^ OOC |f) a.
LE MONDE DES PLANTES
143
4. Ludwigia cylindrica EU. Bot. 1 : 2 1 3 .
— Grows at Burtons Hill, three miles from
Beaufort ; and found near Savannah by Dr.
Baldwin.
Ponds.
Lviduûa^Oh cv^nrvàYvca. .
5. Ludwigia palustris EU. Isnanlia pa-
lustris L. Spec. 120. — Habitat in Galliae,
Alsatiae, Russiae, Virginae fluviis.
Ponds and ditches. PI. Kan. 1 56.
6. Epilobium lineare Muhl. — Cat. 39.
The second édition of his catalogue (1818) gri-
ves the habitat Pennsylvania (« Pens »).
Springy places. PI. Kan. ]5y.
L^ûloVùum V vue ave .
7. Epilobium coloratum Muhl. in Willd.
Enum. 1 : 41 1. Habitat in Pensylvania. Spri.igy
places.
i»ui*L..
4. Ludwigia cylindrica Eli Bot. I ;
2 1 3. — Croit à Burton Hill, à trois milles de
Beaufort; trouvé près Savannah par le Dr
Baldwin.
Etangs.
Ludvxi'v^va tUyVvudntov, .
5. Ludwigia palustris (L.) EU. Isnardia
palustris L. Spec. 120. — Habite la France,
l'Alsace, la Russie et la Virginie dans les ri-
vières.
Etangs et fosse's. PI. Kan. i5ô.
V-uàvwv^'va \>a\\A'b\>vv*>
6. Epilobium lineare Muhl. Cat. 3g. La
seconde édition de ce catalogue donne comme
habitat, la Pensylvanie (Pens.).
Près des sources. PI. Kan. 157.
t^'Açto'wMw Vuitov c
7. Epilobium coloratum Muhl. in Wild.
Enum. 15411. — Habite la Pensylvanie
Près des sources.
C/p'Aob\vA.m ccAovoJCu.w\.
»4l
LE MONDE DES PLANTES
P. Epilobium adenocaulon Hauss.
Oest. Bot. Zeit. 29 : 1 19.
Springy pinces.
t^Uob\um adtv\ocau\ov\
9. Oenothera biennis L. Spec. 346. —
Habitat .in Virginia unde 1614, nunc vulgaris
Europac.
Old fields, vvaste places, roadsides, K. PI.
Kan. 685.
10. Yar. grandiflora Lindl. — Bot. Reg.
in. pi. 1604. 0. grandiflora Ait. Hort. Kew.
2 : 2. — Nat. of North America. Introd. 1 778,
by John Fathergill, M. 1).
Low ground. PI. Kan. 686.
C&.Viuvtu* çsanàv^orok.
11. Oenothera rhombipetala Nutt. —
in T. and G. FI. N. A. I : 493. — Plains of Red
River, Arkansas, Nuttall. Dr. Engelman.
Woods near Fort Gibson, Dr. Leavenworth.
Sandyfields. PI. Kan. 687.
'XxxoUwro. vUoxwbvV^toAa.
s. Epilobium adenocaulon Hausskn.
Oest. Bot. Zeit. XXIX: 119.
Près des sources.
9. Onothera biennis L. Spcc. 346. —
Habite la Virginie 1614, maintenant répandu
en Europe.
Champs en friche ; lieux secs ; bord des
routes. K. PI. Kan. 685.
10. Yar. grandiflora Lindl. Bot. Reg. 19.
pi. 1604. 0. grandiflora Ait. Hort. Kew. Il;
2. — Nat. of North. America Introd. 1778
par John. Fathergill, M. D.
Terrains plats. PI. Kans. 686.
"T"
1 1 . Onothera rh:mbipetale Nutt. in T.
et (1 11. N. A. I : 493. — Plaines de la Ri-
vière Rouge, Arkansas, Nuttal. I> Engelman.
Bois près Fort Gibson, Dr Leavenworth.
Champs sablonneux. PI. Kan. 687.
Otv\ûMu,ra rhombi^tta\a.
LE MONDE DES PLANTES
«4&
12. Oenothera sinuata L. Mant. 2 : 228
Dry, especially sandy soil. PI. Kan. iSSSmall,
entire-leaved forms are O.minima Pursh.
0CwoW\ç.Ta sVnwc&ow.
i3. Var. grandiflora, Wats. Proc. Am.
Acad. 8: 58i . — Texas.
Habitat of the species.
C&.VuuM&a Q^awdù\\ova.
14. Oenothera pinnatifida Nutt. Gen. I:
245 (18 18). 0. albicaulis Pursh FI. Am. Sept,
733(i8i8). — On upper Louisiana. Bradbury.
Sandv soil.
QCmotVxtTa ^'muaUV'ào..
1 5. Oenothera coronopifolia T . and G. FI.
N. A. 1 :4g5. — Forks of the Platle, Dr.
James.
Plains. PI. Kan. i63.
12. Onothera sinuata L. Mant. II ; 228.
Sols secs et surtout sablonneux. PI. Kan.
i58.
Les formes petites, et à feuilles entières
sont \'0. minima Pursh.
Qtnothwa Vw\v*oJC&. .
i3. Var. grandiflora Wats. Proc. Am.
Acad. VIII ; 58 1. —Texas.
Habitat de l'espèce.
Ol.sinuaïo. yanài^ora.
14. Onothera pinnatifida Nutt. Gen. I ;
245 (1818). 0. albicaulis Pursh. FI. Am. Sept.
733(1814). Haute- Louisiane. Bradbury.
Sols sablonneux.
QlwoU\ua. coYcmoV^oUix.
C&xioUu,to» lpittneJt\\»^.
i5 Onothera coronopifolia T.et Gr.Fl.N.
A [. 4g5, _ Forks of the Platle, Dr James.
Plaines. PI. Kan. l63.
Otuothcro. corowô^oUa .
146
LE MONDE DES PLAN I ES
16. Oenothera albioaulis Nutt. Fras, Cnt.
( 1 8 1 3 ) [name only] ; Gen, 1 ; 24? (1818). —
Pursh's Synonyme wrong, 2. p. 2.14 [FI. Am.
Sept. Sec above]. See Herbarium ol'A. B.
Lambert, esq. Hab. From the river Platle to
the Northern Andes. It will be seen from this
that the spécifie name albicaulis should be
applied to Pursh plant, in which case Lin-
dley name Oe. pallida (Bot. Reg. 14: pi. 1 142)
may be used for Nuttals species.
Sandy draws. PI, Kan. 1 3 < » .
OluotWa attûcauUs.
17. Oenothera linifolia Nutt Journ.Acad.
Phil. 2 : 120.
Sand stonebills. PI. Kan. 688, 688a.
18. Oenothera speciosa Nutt. 1. c. 118.
Prairie. PI. Kan. 160, iboa.
19. Oenothera triloba Nutt. 1
Clay banks. PI. Kan, 1 142.
118.
Ǭtwcft. UWoha..
16. Onothera albioaulis Nutt. Fras. Cat.
( 1 S 1 3) (le nom seulement) : Gen. I; 245 (1818)
Synonyme de Pursh inexact ; II p. 73s (FI.
Am. Sept. Cf. plus haut). Cf. Herb. de A. B.
Lambert, esq. — Habite depuis la rivière de
Platle jusqu'aux Andes septentrionales.
Il re'sulte de là que le nom spécifique lï'nl-
bicaillis devrait être donne à la plante de
Pursh ; en ce cas le nom de Lindley, 0. pal-
liiln (Bot. Reg. 14; pi. 1 142) devrait servira
l'espèce de Nuttal.
Sols sablonneux. PI. Kan. i3<).
17. Onothera linifolia Nutt. Journ. Acae
>hil. II ; 120.
Collines siliceuses. PL Kan. 688, 688 a.
Ç}£woV,V\cy<x Vm'\\oY\CL.
18. Onothera speciosa Nutt. FI. c. [18.
Prairies. PI. Kan. 1G0, iôo a.
QtttoUvtTO. ^tC\0"â«X.
19. Onothera triloba Nutt. 1. c. 118.
Sols vaseux ou argileux. PI. Kan. 1142.
OLvaoUacvu tvUotoOk.
LE MONDE DES PLANTES
»47
20. Var. parviflora \Ya:s. Proc. Am.Acad.
12:251. — Fréquent in buffalo-wallows in
the neighborhood of Ellis, Kansas, where it
has been collected by Dr. Louis Watson.
Bu ffalo-wallowsand canons. Pl.Kan, 161,161a
21. Oenothera brachycarpa Grav, PI.
Wright, 1 : 70. — Between Western Texas and
El Paso.— Hi!
22. Oonothera canescens Torr. Frem.
Rep. 3 1 5 . — This species was collected (\ve
believe) an the upper waters of the Platle.
Buffalo-wallows and. ditches on the plains.
PI. Kan. 162.
23. Oenothera Missouriensis Sims, Bot.
Mag. pi. i5()2. Pursh who described the plant
about the same time under the name Oe. ma-
crocarpa (FI. Am. Sept.), says his spécimens
were found on the banks of the Mississippi,
near St-Louis. He further criticizes the spé-
cifie name Missouriensis because it never was
found any where else, but near St-Louis. At
that time Missouri applied only to the river
by that name.
Lime-stone hills. PI. Kan, i63a, 164.
20. Var. parviflora Wats. Proc. Am.
Acad. XII; 25 1. — Commun dans les ravins
des buffles au voisinage d'Ellis, Kansas, où il
a~été recueilli par le Dr LouisjWatson.
Gorges et ravins. PI. Kan. 161, 161 a.
21. Onothera' brachycarpa Gray. PI.
Wright. I. 70. — Entre le Texas occidental
et El. Paso. — Montagnes et collines.
OLttofcWfc \ivacU\^c<xv^a.
22. Onothera canescens Torr. Frem. Rep.
3:5. — Cette espèce a été récoltée, croyons-
nous, dans le cours supérieur de la Platle.
Ravins desjbuffles eLfossés dans les plaines,
PI. Kan. 162.
23. Onothera Missouriensis Sims. Bot.
Mag.pl. 1592. Pursh qui décrivit la plante en-
viron en même temps sous le nom de 0. ma-
crocarpa (FI. Am. sept.) dit que ses échantil-
lons furent trouvés sur les rives du Mississipi,
près St-Louis. Il critique ensuite le nom spé-
cifique de Missouriensis parce que « cette
plante ne fut jamais trouvée ailleurs qu'à
St Louis ». A cette époque le nom de Mis-
souri ne s'appliquait qu'à la rivière de ce nom.
Collines calcaires. PI. Kan. 1 63 a, 164.
QlwoU'u.vft, \ïU&sounu\si*.
i4S
LE MONDE DES PLANTES
24. Oenothera Oklahomensis Norton n.
sp. in Litt.
Gypsum hills. FI. Kan. i65 a.
OUothçja QktafootainVi
».
2?. Oenothera Fremontii Wats. Proc.
Am. Acad. S: 587. — Collected by Fremont
on his second expédition (localités not given),
by Dr. Bigelow (363) on the Mexican Boundrv
Survey at Santa-Barbara in the Rio Grande
Valley, and by Dr Parry on dry. chalky hill.
sides near Smoky Hill. Kansas.
Lime-stone hills. PI. Kan. i65.
OtwoWvwaTifcmontVv.
26. Oenothera Hartwegi Benth.
Hartw. 5. Type locality Mexican.
Rocky hills. PI. Kan' 167.
PI.
OinoUitvu HcortuRû^.
27. Var Fendleri Gray, PI. Wright. 2: 58.
O. Fendleri Gray, PI . Fendl. 43.— Sunny Hill-
sides, at Santa-Fe', and on the Rio del Norte;
also (chiefly a narrow-leaved form) from
Rock Creek eastward to the Cimarron River.
Gypsum hills. PI. Kan. 680.
24. Onothera Oklahomensis Norton,
n. sp. in Litt.
Collines de gypse. FI. Kan. i65 a.
25. Onothera Fremontii Wats. Proc.Àm.
Acad. VIII ; 5àj. — Recueilli par Fremont lors
de sa seconde expédition (localité' non indi-
quée!, par le Dr Bigelow (363) sur la frontière
du Mexique à Santa-Barbara dans la vallée du
Rio Grande et par le Dr Parry sur le flanc des
collines sèches et crayeuses près de Smoky
Hill (Kansas).
Collines calcaires, PI. Kan. i65.
OtttoU\ç,rcx Tr uuowtu ,
26. Onothera Hartwegi Benth. PI.
Hartw. 5. — Habitat du type au Mexique.
Collines rocheuses. PI. Kan. 167.
27. var. Fendleri Gray. PI. Wright. II ;
58. O. Fendleri Gray, PI. Fendl. 45. — Coteaux-
ensoleillés à Santa-Fé, et bords du Rio del
Norte ; de Rock Creek vers l'Est jusqu'à la
rivière Cimarron. (La forme à feuilles étroi-
tes domine dans cette dernière localité.)
Collines de gypse. PI. Kan. 689.
Otnothua Hartu>t<\i Fcndltri.
LE MONDE DES PLANTES
149
28. Oenothera Greggii Gray, PI. Fendl.
46. — Hill Southeast of Pelayo. in Chihuahua,
Dr. Gregg, May, 1847.
Rocky hills. PI. Kan. 166.
Otw<&V\t?o>. 0» IQ$\ .
27. Oenothera serrulata Nutt. Gen. 1 :
246. — From the river Platle to the moun-
tains. on dry hills.
Prairie, rocky hills and sand hills. PI. Kan.
168.
Qiv\ofcV\tvfc wrvuXoto..
3o. Var. spinulosa T. and. G. FI. N. A. 1 :
5o2. — Arkansas, Nuttall, Dr. Leavenworth.
Prairie,
Qt.s&rrwloOiOw^iïu^QSQ..
3i. Gaura biennis L. Spec. — 347.
Habitat in Virginia.
Fields ands waste places. PI. Kan. 1G7.
28. Onothcra Greggii Gray, PI. Fendl. 46.
— Colline au sud-est de Pelayo, dans le Chi-
huahua, D1' Gregg, mai 1847.
Collines rocheuses. PI. Kans. 166.
OUQ^wa Opv^û,
29. Onothera serrulata Nutt. Gen. I ;
246. — De la rivière Platle aux montagnes,
sur les collines sèches et arides.
Prairies ; collines rocailleuses et sablonneu-
ses. PI. Kan. 168.
0>COAÏO>. tolCAXYVlb .
Ç&wothtva swrutoXa..
3o. Var. spinulosa T. et Gr. FI. N. A. I ;
5o2. — Arkansas, Nuttall ; Dr Leavenworth.
Prairies.
QÉ.Wï-ulaU. *lpiNu\ôsa.
3i. Gaura biennis L. spec. 347. — Habite
la Virginie.
Champs et lieux vagues. PI. Kan. 169.
Q^CMATO. b\tY\Y\W
i5o
LE MONDE DES PLANTES
32 Gaura parviflora Dougl. in. Hook. FI
Bor. Am. i. 20S. — Sandy banks of the
Wallawallah River, northwest coast of. Amc-
rica.
Prairie and lie) Js. PI. Kan. 170.
Cyxuvo. \iavvn^ora .
33. Gaura coccinea Pursh. FI. Am. Sept.
^33. — On upper Lousiana, Bradbury.
Plains. PI. Kan . 171 .
34. Gaura villosa Torr. Am. Lyc. N. Y
2 : 200.
Sand bills. PI. Kan. 172.
C^cxuravHUo'bo».
35. Stenosiphon virgatus Spach, Nouv.
Amm. Mus. Par. 4 ; 326 Gaura linifolia Nutt.
in Long's Exp. 2 : 100.
Lime-stone hills. PI. Kan. 173.
S<LY\Ù^\}\\ÙW Olt£UtW&.
32. Gaura parviflora Dougl. in Hook.
FI. Bor. Am. 1 : 208. — Rives sablonneuses
de la Wallawallah; cô'.e nord-ouest de l'A-
mérique.
Prairies et champs. PI. Kan. 170.
33. Gaura coccinea Pursh, FI. Am. sept.
733. — Haute Louisiane, Bradbury.
Plaines. PI. Kan. 171.
Qoojotq» cotemto.,
34. Gaura villosa Torr. Ann. Lyc. N. Y.
II ; 200.
Collines sablonneuses. PI. Kan. 172.
C^V.VY<X U'vUùbU,
35. Stenosiphon virgatus Spach. Nouv.
Ann. Mus. Par. IV; Î26. G.mrj linifolia
Nutt. in Longs Lxp. II ; 100.
Collines calcaires. PI. Kan. 173.
5tu\osV\>V\ov\ vùrc^xWs.
LE MONDE DES PLANTES
i r> r
36. Circaea Lutetiana L. Spec. 9. — Ha-
bitat in Europae et Americae borealis nemo-
ribus.
Woods, PI. Kan. 690.
CÀrc&.&Q. LvOûtUootvo».
Curieuse anomalie chez uu Primus
officinalis
Le 26 avril 1898, en excursion avec le R. P.
Vaniot, ce dernier récoltait un bien curieux
pied de Primula officinalis. L'inflorescence
était constituée de la façon suivante : tout
d'abord les bractées situées à plus d'un centi-
mètre au dessous des fleurs; celles-ci au nombre
de 6, deux à corolle normale étroite et légè-
rement tordues, diamétralementopposées entre
elles, et munies chacune d'un calice non fermé
formant à chacune une très large bractée ;
les quatre autres à calice commun vésiculeux,
ouvert d'un côté, à segments très nombreux
étroits et profondément divisés environ jus-
qu'à la moitié du tube ; une de ces trois fleurs
était rsolée et la corolle fendue jusqu'à sa
base laissait voir les étamines et le pistil ;
deux autres étaient étroitement accolées par
le tube tout en ayant un limbe distinct et por-
taient sur la face interne de leur tube une autre
fleur rudimentaire réduite à un pétale en
forme d'oreillette portant lui-même à son
centre une sorte d'anthère et donnant nais-
sance sur sa face externe à un appendice sty-
liforme. Nous avons cru bon de consigner ici
la description de cette monstruosité que nous
n'avons jusqu'ici jamais observée. Elle laisse
loin derrière elle les bractées des scabiosa pro-
duisant des fleurs et formant des capitules
inférieures caulinaires et les autres anomalies
que l'herborisant est habitué à rencontrer.
H. LÉVEILLÉ.
36. Circaea lutetiana L. Spec. 9. Habite
l'Europe et l'Amérique boréale dans les bois,
sons.
Bois. PI. Kan. 690.
Sur une Fascie
présentée par le Frêne commun
J'ai publié récemment (Le Monde des Plan-
tes, avril 1898) quelques indications sur la
fascie du saule blanc. Ces phénomènes, assez
fréquents sur les plantes herbacées, sont très
rares sur les espèces ligneuses et par là même
...,-\.s>.
-L.-r-\H—i
.;_.i-y-aa;
CVrta.tch U\UX\oovfc .
intéressants à décrire. Moquin-Tandon n'en
cite qu'un assez petit nombre dans ses Élé-
ments de tératologie végétale et il n'indique
pas le frêne. M. J.-B. Gagneraud, auquel on
doit la connaissance d'un certain nombre de
faits nouveaux pour l'histoire naturelle du
pays, m'en a apporté, il y a quelques jours, un
spécimen trouvé à Courteilles près d'Alençon.
Il a presque la forme d'un demi-cercle mesu-
rant om. 19 de tour sur o m. 12 de diamètre,
les bourgeons noirâtres assez développés au
sommet des tiges forment une ligne ondulée
ininterrompue à l'extrémité de la fascie ;
celle-ci est, comme d'habitude, striée, canne-
lée et un peu tordue ; la place des bourgeons
sur les tiges est normale.
A.-L. Letacq.
Les plantes des terrains salés (')
PAR
A. F ERET
{Suite)
Ceranium rubrum.
Chlora du grec xXatpou, claphos, vert jau-
nâtre.» G. imperfoliata L. C. fragifera.
G. galioides.
Chondrus polymorphus.
Cineraria maritima L.
Cladium Mariscus R. Br. Choin Maris-
que .
Cochlearia officinalis, C. anglica, C.
danica, G. glastifolia.
C. armoricia. Moutarde sauvage, M. des
capucins, des Allemands, radis de cheval, cran
de Bretagne, rave sauvage, grand raifort .
Cette espèce qui au premier abord ne semble
pas maritime habite pourtant des contrées
analogues à celles où croit le C. officinalis.
Conocarpus erecta. Manglier aquatique,
M. à particule couleur de rouille, M. droit,
M. gris. Atteint environ 10 m. Antilles et
côtes de l'Amérique adjacentes.
[52
LE MONDE DPIS PLANTES
Il y a une telle confusion parmi les nomen-
clatures qu'il est bon d'indiquer ici les espèces
de Manglier :
i. Le Palétuvier des Antilles est le Mari-
nier chandelle. Khijo/ora candel ou Manglier
Blanc ou raisinier du bord de la mer. 8 à 9 m.
2. Le Palétuvier des Indes, Bruguiera
gymnorisa Larnk, 4 met. déjà cité. Voir ce
mot.
3. Le Manglier droit ou gris Conocarpus
erecta de Linné ou Rkijophora gymnorhi^a.
4. Le Manglier blanc, manglier bobo, man-
glier fou. Conocarpus procumbens de Linné.
5. Le manglier blanc est le raisinier du
bord de la mer et aussi le Rkiçophora candel
qui reçoit une double dénomination, S à 0 m.
Le Cosmos (n° 538) cite le Manglier rouge
Cereiba ou Manglier blanc. Le Manglier noir
ou salis nemmé quapareiba par les Indiens et
Manym vers Dadeiro atteint 10 met. de hau-
teur ; ses rameaux flexibles tombent jusqu'à
terre et ils s'enracinent d'eux-mêmes ; se re-
produit ainsi.
Les palétuviers, mangliers, croissent sur les
grèves battues par les flots, les terrains va-
seux des embouchures des fleuves. DZ.
Voir Avicenna, Bruguiera, déjà cités.
Copernica cerifera, a cire. Arudaria cerife-
ra, Corypha cerifera, 10 à i5 met.
Au Brésil, palmier carnauba. Carna huba.
Carnaubeira : dans la République Argentine
Caranday, Carondais, Pahna nigra.
Originaire de la partie septentrionale du
Brésil, se rencontre principalement dans les
provinces de Ceara, Rio grande du Nord, Pi-
hauhy, Maranhao, voisines de la Guyane :
Ce palmier croît dans les terrains sablonneux
et plus généralement dans les terrains salins ;
les vallées, les rivages des fleuves lui convien-
nent particulièrement. On ne le voit pas sur
les hauteurs ni même dans les sols accidentés
quoiqu'il persiste aussi bien dans la plus grande
sécheresse qu'à l'invasion prolongée des eaux.
Le tronc fournit une fécule nutritive sem-
blable à celle du maïs et une variété de sagou
un liquide blanchâtre et une substance propre
à engraisser les volailles. La pulpe qui enve-
loppe le fruit à sa maturité est sucrée et agréa-
ble au goût, l'amande est huileuse. La grai-
ne sert aux indigènes comme succédané du
café. Le bourgeon terminal donne comme
celui de beaucoup de palmiers un chou pal-
miste recherché.
Ce palmier fournit encore vin, vinaigre,
sucre, et surtout une cire qui mêlée avec du
suif sert à la fabrication d'excellentes bougies
ou de cierges. Elle est aussi employée en mé-
lange avec celle des abeilles. On retire encore
de la tige des fibres pour la corderie et de la
combustion des feuilles, delà potasse. Le bois
inattaquable aux insectes et à l'eau, sert pour
les travaux tant intérieurs qu'extérieurs et
son durarnen est utilisé comme liège (DN).
Crambe maritime. Chou marin. Les
feuilles se mangent à la manière des asperges
une fois qu'on les a fait blanchir. De même
que celles-ci le plant des boutures fait en
février et repiqué deux ou trois mois plus tard
ne donne qu'au bout de trois ans. Il produit
ensuite durant une quinzaine d'années, infé-
rieur en cela à l'asperge.
Crenea maritima. Guyane.
Cressa cretica L.
Cupressus thuyoides. Thuya occidental.
Cèdre blanc, Arbre de vie (M. d. P. D. N.).
Amérique boréale. Croit dans les terres sub-
mergées, ne craint pas le séjour sous l'eau de
mer.
C. disticha. Littoral du golfe du Mexique.
Réussit très bien sous le climat de Paris si
sa taille est de o m. 5o au moment de sa
plantation, et sert a retenir la berge des
fleuves.
G. macrocarpa (Hort). Californie.
Cupularia graveolens.
Cyanophycées. Algues primitives com-
prenant les familles des Nostacées et des Bac-
tériacées.
Cyperus, du grecxu7rs;'foç, cupeyros. Es-
pèce à souche souvent huileuse (huile aro-
matique). C. elegans. Les indigènes de la
Jamaïque en font des chapeaux. (D. L.)
Echinophora spinosa L.
Echites torulosa. Liane Mangle E. biflo-
ra L. Antilles comme le précédent (D. Z.).
Son suc fournit un caoutchouc,
Enteromorphe compressa. Algue comes-
tible. Se mange additionnée de sel, ou avec du
sagou et du vinaigre en salade ; ou grillée
comme condiment ; ou au sucre; ou mélangée
à la soupe aux fèves, ou enfin confite dans le
vinaigre comme les cornichons.
A. Féret.
(1) Dans notre travail p, S;., Monde des Plan-
tes, t. VII, VA. rosea signalé par nous est VA.
arenaria Wood. = A. rosea II. île l'Ouest non I...
VA . s alina est la var. du .1. paiula Smith, non
I.. Ajouter à nolr£ liste les .1. littoralis et A.
pedunculata !..
LE MONDE DES PLANTES
i53
Herborisations Parisiennes.
La deuxième herborisation de M. Bureau,
professeur de botanique au Muséum a eu lieu
le dimanche i«'mai, à Montigny-Beauchamps
(Seine-et-Oise).
On n'a pu explorer, faute de temps, que la
partie des bois situés à gauche de la ligne du
Nord, en allant vers Pierrelaye. 11 est vrai
que, dans les bois de Beauchamps qui se trou-
vent sur la droite, au delà de la Chaussée de
Jules César, entre Pierrelaye et Taverny, on
n'aurait rencontré que les mêmes espèces, mais
en plus grande quantité.
Au sortir de la gare, il a fallu faire un assez
long détour et traverser des terres labourées
pour pénétrer sous bois, les parties qui avoi-
sinent le pont du chemin de fer étant, depuis
cette année, entourées de clôtures. C'est mal-
heureusement dans ce nouvel enclos qu'on
trouve YOrchis Morio.
Voici la liste des principales espècesrecueil-
lies, à peu près dans l'ordre où elles ont été
rencontrées :
Scleranthns peïennis. Festuca tenuifolia.
Phleum arenarium. Alsine tenuifolia. Medi-
cago lupulina. Melampyrum cristatum (R.i.
Helianthenum vulgare (C.C.). Anémone pul-
satilla (C.C.). Erica cinerea. Calamagrostis
Epigeios, Œnothera biennis. Platanthera chlo-
ranlha. Anthyllis vulneraria, Saxifraga tri-
dactylites et granulala. Géranium piisillufn,
Corynephorus canescens. (C.C.). Teesdalia
nudicaulis (C.) Genista anglica. Vicia lathyroi-
des. Artemisia campestris .
Je ne cite, bien entendu, que les plantes
fleuries et celles qui se reconnaissent parfai-
tement sans fleurs. Il y en avait beaucoup
d'autres qui n'étaient pas dans un état de dé-
veloppement assez avancé pour être détermi-
nées avec certitude.
On a cherché aussi, au sortir du bois, en
contrebas du talus du chemin de fer le Bo-
trychium Lunaria qui jadis y abondait. Seul,
M. Danguy, préparateur au Muséum, a eu la
chance d'en découvrir un petit pied bien
chétif, et c'était probablement le dernier.
En revanche, on a constaté que Y Hippophae
rhamnoides, qui a été naturalisé des deux côtés
de la voie ferrée, y croit aussi vigoureusement
que dans les sables maritimes d'où on l'a im-
porté ; et on en a logiquement conclu que le
terrain sablonneux-siliceux de Beauchamps
se prêterait admirablement à des essais de
naturalisation de beaucoup n'autres espèces
des régions maritimes, principalement des
dunes de Vendée et de Bretagne, du Pas-de-
Calais et du Nord.
Emile Perceval.
A l'occasion de notre prochaine session au
Lautaret, nous recommandons à nos Collè-
gues un opuscule qui leur sera fort utile. Ce
sont les Herborisations au Lautaret, au Gali-
bier et dans les environs. Petit Guide du Bo-
taniste herborisant, par L. Flavien Brachet,
notre Collègue, Instituteur, qui a souvent
visité ces riches localités.
Toutes les excursions qui y sont indiquées
peuvent se faire dans une seule journée, à
pied, avec l'Hôtel du Lautaret comme point
de concentration.
En vente à Grenoble, chez Xavier Drevet,
libraire, et à Briançon, chez Chautard, li-
braire.
A LA MEMOIRE
du Baron Ferd. de MUELLER
Botaniste du Gouvernement de Victoria
« Tous les savants du monde et tous les
amis personnels du Baron, apprendront avec
plaisir que ses exécuteurs testamentaires (le
Red.W. Potter, F.R.G.S.; Alexander Bùttner,
M.D., F.R.C.S., etc; et Hermann Bùttner,
Esqre.) s'efforcent dans ce moment d'élever
sur sa tombe un monument digne de son nom.
Le monument sera en granit gris de vingt-
trois pieds de hauteur, parfaitement poli et
entouré d'une grille en fer ouvré. Ils appren-
dront aussi avec plaisir que le volume supplé-
mentaire de la Flora Australiensis du Baron,
ouvrage auquel il travaillait depuis des années
et préparait pour la Presse au moment de sa
mort, va être publié ainsi que deux volumes
sur son administration comme Directeur des
Jardins Botaniques, comprenant sa biogra-
phie et la complète bibliographie de ses ou-
vrages. Les exécuteurs accepteront avec
plaisir la communication des lettres du Baron,
et aussi celle des incidents qui, dans sa vie,
seraient jugés par ses amis dignes de figurer
dans sa biographie. Les souscriptions et
lettres doivent être adressées au Rew. ,W.
Potter, " Vonmueller '', Arnold-street, South
Yarra, Victoria, Australia, qui en accusera
promptement réception par lettre. »
BULLETIN
DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
A tous nos Collègues, remerciements du
Président et des élus du Bureau et du Conseil.
Les nouvelles adhésions seront consignées
au Bulletin de Juillet.
Les Membres de l'Association qui n'ont pas
encore versé leur cotisation pour l'année en
cours, sont priés de vouloir bien, pour éviter
le recouvrement postal, en adresser le mon-
tant au Secrétariat.
Aux Statuts envoyés à chacun des Membres
de l'Association ont été jointes une circulaire
et une feuille d'adhésion destinées à être dis-
tribuées par nos confrères à l'un de leurs amis
susceptible de faire partie de notre Associa-
tion.
Extraits de la Correspondance
La découverte du Pterotheca nemausensis
à la Porte-de-1'Ile (Vendée) m'a donné l'occa-
sion d'observer un cas assez curieux. En ayant
récolté un individu au pied d'un mur, je n'a-
vais pu, malgré tous mes soins, extraire de la
racine une longueur de plus d'un centimètre.
Après l'étude j'avais replanté la plante dans
mon jardin, ce qui n'avait pas été chose fa-
cile, vu la sécheresse de la terre et le manque
de longueur de la racine. Après avoir souffert,
la plante avait redressé ses capitules et sem-
blait renaître à la vie; une moitié de la rosette
de feuille était recoquillée mais d'un beau
vert, lorsque je m'aperçus que la racine n'avait
aucune adhérence avec le sol et que la plante
devait se nourrir par ses feuilles recoquillées
et dont l'extrémité était entrée en terre. Je re-
levai ces feuilles et repiquai la racine dans le
sol trempé de pluie en appuyant sur le collet,
mais la plante dédaigna encore mon interven-
tion, car le surlendemain les choses se trou-
vaient dans le même état que précédemment.
Depuis ce jour la plante continue à végéter
ainsi, les feuilles, toujours du même côté de
la rosette, remplissant les fonctions que la ra-
cine était incapable sans doute de remplir;
elle a plusieurs capitules en pleine floraison
et la souche continue à pousser de nouvelles
hampes.
Je crois bien, vu sa vigueur relative, que la
plante vivra jusqu'à la maturité.
Th. Blanchard.
La note relative aux fasetes communiquée
par M. A. L. Letacq me remet en mémoire
une pareille observation de ce genre.
J'ai rencontré plusieurs fois dans le bois de
Fontaines (Vendée) des osiers [Salix alba v.
vitellina aux tiges aplaties, ainsi que des bran-
ches de Fraxinus excelsior affectant la forme
de longs rubans plus ou moins tordus. Le
frêne n'ayant pas précisément des rameaux
cylindriques, j'avais pu jusqu'ici n'y attacher
aucune importance. Le fait constitue bien ce-
pendant une exception morphologique, un état
tératologique si l'on veut, et peut-être n'était-
il pas inutile de la signaler à nouveau ici.
L'extrémité des branches ainsi fasciées, est
cylindrique; à mesure que la branche vieillit,
les tissus différenciés succèdent aux méristè-
mes primitifs et la forme aplatie se dessine et
s'accentue chaque jour. Contrairement à ce
que semblerait croire M. A. L. Letacq, les
branches fasciées ne périssent pas toujours
par épuisement et il est plus probable qu'au
lieu de perdre leur forme aplatie pour revenir
à l'état cylindrique, elles perdent au contraire .
leur forme anormale pour acquérir en vieil-
lissant l'état de ruban. Il n'y a que l'extrémité
des branches seules, siège de la croissance in-
tercalaire, qui reste constamment cylindrique.
A. Montournais (Vendée) j'ai de même ren-
contré des fascies sur le Lisgusirum vulgare L.
et le LiLic vulgaris Lam. (Il est bon de remar-
quer que les espèces sus-indiquées se rappro-
chent par la facilité avec laquelle on peut sé-
parer l'écorce du cylindre central. Y aurait-il,
dans la production des fascies, une résultante
des pressions respectives de l'écorce et du cy-
lindre central pendant leur croissance? la pres-
sion du cylindre central étant supérieure à
celle de l'écorce, celle-ci aurait du céder à l'é-
nergie de celui-là. Dans l'état normal au con-
traire il y aurait équilibre entre ces deux
forces?)
L'aplatissement des organes caulinaires est
assez rare chez les espèces ligneuses. On le
retrouve assez fréquemment chez les espèces
herbacées (i), notamment dans les plantes à
(i) Nous l'avons observé notamment chez les
Ranuncuhis repens et acer, le Leucanthemum vu!-
gare et chez d'autres espèces. H. L.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
155
tiges cylindriques creuses et pourvues de ca-
naux lalicifères (genres Lactuca, Tragopngon,
Taraxacun,Scorjonera).XJn botaniste herbori-
sant devrait le signaler à mesure qu'il le rencon-
tre ; l'ensemble des re'sultats recueillis jetterait
un nouveau jour sur cette question.
Georges Renaudet.
Au sujet du genre Onothera je crois devoir
vous rappeler que j'ai signalé depuis longtemps
VO. suaveolens sur les rives de la Garonne à
Agen. J'ai e'galement retrouvé à Perpignan
sur les anciens graviers de la Têt, VO. rosea
Sol. in Ait. espèce signalée dans quelques lo-
calités de la Catalogne et que l'on connaît
aussi des environs de Bayonne à l'extrémité
opposée de la chaîne des Pyrénées.
O. Debeaux.
Voici deux réflexions que me suggèrent les
lettres reçues.
i° Si j'ai par exemple deux plantes à de-
mander à un botaniste de Gap, deux autres à
un confrère de Vendée, trois autres en Au-
vergne, etc., et que je me fasse envoyer di-
rectement ces plantes par les récoltants, les
compagnies de chemin de fer seront les pre-
mières à bénéficier de notre Association, et
ce n'est peut-être pas notre but. Voici ce que
je proposerai: Qu'au secrétariat général de
l'Association (ou dans un autre local) chaque
associé ait sa case ; que les demandes soient
adressées aux offrants directement, mais qu'à
la fin de la saison, les offrants réunissent cha-
cun les récoltes demandées en un seul paquet
après les avoir convenablement étiquetées, et
marquées du nom de destinataire et qu'ils en-
voient chacun leur paquet au secrétariat ; là,
pourrait se faire le dépouillement; les parts
de chacun étant faites et réunies en autant de
colis qu'il y aurait de demandeurs seraient en-
voyées à chacun d'eux, à leurs frais, bien en-
tendus.
2° Voici une autre réflexion: il me semble
qu'en dressant des listes d'Oblata (moi comme
les autres) on est toujours tenté d'offrir ce
qu'il y a de rare dans sa région ou du moins
dans son département; je crois que c'est là
une erreur regrettable, et pour mon compte
je la réparerai du mieux que je pourrai, l'an
prochain; il vaudrait mieux tenir compte du
degré de rareté de la plante en France, je
choisis au hasard: Alyssum maritimum, Lam.
Il est très commun sur le littoral méditerra-
néen, et remonte dans l'intérieur au moins
jusqu'à Nimes (où je l'ai cueilli) mais il man-
que bien ailleurs ; que les botanistes proven-
çaux nous l'offrent. — Au contraire le Carex
brijoïjes L., est extrêmement abondant dans
le val de Saône, il est rare dans le Sud-Est
et les Pyrénées; c'est une plante à offrir; enfin
le Parietaria officinalis DC. est rare chez moi
mais je sais qu'il est commun partout ailleurs,
je ne l'offrirai pas.
G. FOURNIER.
M. Fournier s'excuse auprès de ses collè-
gues, dont il a reçu de nombreuses demandes,
de n'avoir pu répondre à leurs lettres. Il n'en
récolte pas moins les plantes objets de leurs
desiderata.
Genre Centaurea
Notre travail sur les Centaurea ayant pris
date dans la séance de l'Académie du 10 janv.
1898, nous avons bienveillamment cédé le
pas à notre distingué Président M. Rouy,
pour qu'il publiât son intéressant travail sur
les Centaurea. Ce mémoire documenté et très
complet pour les petites formes nous dispen-
sera d'aborder l'étude et la classification de
celies-ci. Toutefois, comme nous n'avons pas
la même manière de voir que notre savant
Collègue en ce qui concerne la section Jacea,
elle-même, ni en ce qui touche aux grandes
divisions et à la classification des formes de
celle-ci nous reprendrons la publication de
notre travail dans le numéro d'août-septembre
du Bulletin de l'Académie qui en renfermera la
fin. Il est le résultat consciencieux de notre
étude sur le vif des Centaurea de la région de
l'Ouest, et, suivant le proverbe in dubiis
libertas, aux botanistes appartiendra de dire
ubi veritas.
H. L.
Contribution à la Phytologie médicale
indigène
LA VELVOTE
(Linaria spuria (Mill.) et L. elatine (Desf.).
A l'heure où l'opinion semble plus favora-
ble aux plantes médicinales, considérées dans
leur ensemble et non plus exclusivement dans
leurs alcaloïdes ou leurs glucosides, il nous
parait intéressant de faire connaître une obser-
vation personnelle sur l'action anti-herpétique
de la Velvole (Linaria spuria et L. elatine).
M. Ch. G...., forgeron à M (Vendée)
souffrait depuis plusieurs années d'un eczéma
dartreux localisé sur le tronc, dans la région
des côtes inférieures. L'affection était assez
bien caractérisée: fourmillement avec chaleur,
prurit, suivis de l'apparition de petites vési-
cules se desséchant ou suppurant et donnant
lieu à une desquamation épidcrmique prolon-
1 56
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
gée et souvent douloureuse. La rougeur
excessive de la peau qui l'accompagnait donne
tout lieu de croire qu'on était en présence de
cette variété connue sous le nom d'ec^ema
rubrum.
De nombreuses médications, tant internes
qu'externes, avaient été essayées pour dimi-
nuer ou enrayer la maladie : les tisanes arriè-
res, dépuratives, antiscorbutiques, les pom-
mades mercurielles et anti-dartreuses, les
lotions sulfureuses furent tour à tour em-
ployées sans résultat appréciable. L'arséniate
de soude même et la liqueur de Fowler ne
furent pas une indication suffisante comme
traitement.
Connaissant notre passion pourla botanique,
le malade eut l'idée de nous demander conseil.
Après réflexion, nous lui recommandâmes
des applications de Velvote, plante entière
pilée, en cataplasmes froids et renouvelés dès
la siccité. Au bout d'une huitaine, un mieux
sensible se produisit; trois semaines après, il
ne restait plus trace d'une affection ancienne.
A peine à l'approche de la chaleur rayonnante
de la forge, une légère rubéfaction, mais in-
dolore et suivie d'aucune vésication.
En même temps nous prescrivîmes à l'inté-
rieur une décoction concentrée de Racines de
Uardane [Lapta major (D C), à la dose de
3o gr. par litre d'eau, le tout réduit aux deux
tiers.
Aujourd'hui, l'affection est complètement
disparue; après deux ans d'absence des dartres
squammeuses, on peutinférer qu'elles ne réap-
paraîtront pas.
Cette propriété anti-dartreuse de la Velvote
ne me semble pas avoir été signalée. Parmi
les auteurs que nous avons lus depuis à ce
sujet. F. J. Cazin seul en fait mention contre
les affections cutanées chroniques, en usage
externe. Suivant Lobel et Roy, le suc exprimé
de cette plante, employé tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur, arrête et guérit tous les ulcères
chancreux. N'est-ce pas trop s'avancer, cette
fois? Nous verrons, en terminant, quelles autres
vertus on attribue généralement à la Velvote.
Faisons d'abord plus ample connaissance avec
cette plante.
L'espèce employée plus haut fut la Fausse
velvote ou Linaire auriculée (Linaria spuria) ;
on eût pu vraisemblablement employer nu
même usage la Velvote vraie (L. elatine) c'est
pourquoi il nous a plu de les réunir dans ce
modeste essai. Ln voici, dans un tableau com-
paratif, la description :
Linaiia spuria
Feuilles ovales ou suborbiculaires, non
hastées.
Pédoncules velus.
Divisions du calice ovales, presque cordi-
formes.
Graines finement alvéolées.
Corolle jaune noirâtre, lèvre supérieure
violette.
Linaria elatine
Feuilles inférieures ovales, les moyennes et
supérieures hastées et sagittées.
Pédoncules glabres.
Divisions du calice lancéolées.
Graines recouvertes de côtes saillantes.
Corolle jaune franc, lèvre supérieure vio-
lette.
On trouve la F. Velvote ou Linaire bâtarde
dans les lieux cultivés en été et en automne ;
la Velvote vraie ou Linaria elatine est com-
mune dans les moissons de juillet en octobre.
Il est donc facile de se les procurer.
Quant aux propriétés généralement admises
de la Velvote les voici : La saveur en est très
arrière ; son action est surtout la.vative ou pur-
gative (A. Bossu, Cazin, E. Fcrrand, etc.). On
la vantait autrefois comme vulnéraire etdéter-
sive, mais aucune observation ne semble avoir
confirmé cette opinion. L'eau distillée de Vel-
vote était appliquée sur le cancer des mamel-
les et sur les ulcères de mauvaise nature.
En tout état de cause, la Velvote, si l'on en
juge par son extrême amertume, n'est pas dé-
pourvue de propriétés. Comme bien d'autres
plantes, elle mérite une attention spéciale. Les
assertions des auteurs qui en ont parlé sont
de nature à provoquer de nouvelles recher-
ches sur ses effets thérapeutiques; puissions-
nous avoir contribué, au moins dans une fai-
ble mesure, à jeter un nouveau jour sur cette
plante jusqu'ici abandonnée.
Georges Renaudet,
Etudiant eu Pharmacie.
Membre Je l'Association française de Botanique
et de l'Association amicale Jes Etudiants en Pharmacie de
li ance.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
i57
APERÇU
sur les Muscinées de Vernon (Eure)
et du Vexin.
MM.
et
labbé A. TOUSSAINT
JeanHOSCHEDÉ (i)
I. — SPHAGNA
Sphagnum Dillen .
i. S. cymbifolium Ehrh. ; Schimp. C.
— E. Foret de Vernon ; S.-et-O. Bois des
Mares à Villers-en-Arthies, Drocourt, Enfer
près Arthies etc. ; Oise. Mesnil-Lanceleve'e,
Sérans près Magny-en-Vexin.
Var. brachycladnm Warnst. — O. Marais
tourbeux de Mesnil-Lancelevée, près Magny-
en-Vexin.
Var. compactum Schl. et Warnst. E. Forêt
de Vernon entre Bois-Jérôme et les fonds de
Tilly.
Var. cœrulescens Corbière. — O. Tourbiè-
res de Mesnil-Lancelevée.
2. S. subsecundum Nées v. Es. ; Schimp.
— a. molle Warnst. — E. Forêt de Vernon à
Bois-Jérôme.
Var. intermedium Warnst. — Même station.
3. S. acutifolium Ehrh. ; Schimp . S.-et-O.
Drocourt, bois des Mares à Villers-en-Arthies
et environs d'Arthies ; O. MolHères de Sérans,
Mesnil-Lancelevée.
Var. purpureum Schimp. — Mélangé avec
le type.
II. — MUSCI
I. — Mousses acrocarpes.
Gymnostomum Hedw.
G. tenue Schr. Gyroweissia tennis Schr.
— E. Giverny.
IL — Eucladium. Br. eur.
E. verticillatum Br. Eur. ; Schimp. ;
Weissia verlicillata Brid. — E. Forêt de Ver-
non aux fonds de Tilly, Aubevoye près Gail-
lon ; S.-et-O. Port-Villez, Jeufosse, Vétheuil :
O. Mesnil Lancelevée.
III. — Weissia Hedw.
W. viridula Hedw. ; W. controverse
Hedw. — C. C. — E. Giverny, Bois-Jérôme,
etc.
(i)Note. Nous ne donnons pas ici une flore com-
plète de notre région, comme les bryologues le
remarqueront à première vue, mais un simple es-
sai pouvant servir de renseignements aux bota-
nistes. Vernon et ses environs ont été surtout étu-
diés. Toutes nos espèces douteuses ont été
soumises à M.Corbière qui avec son amabilité
bien connue et sa haute compétence nous a évité
toute erreur
IV. — Dicranoweissia Lindb.
D. cirrata Lindb. ; Schimp. ; Weissia
cirrata Hedw. — R. — E. Giverny, Grumes-
nil près Ecos.
V. — Dicranella Schimp.
i. D. rubra Kindb. — E. Forêt de Vernon
aux fonds de Tilly, Bois-Jérôme.
2. D. HETEROMALLA Schimp. — C. — SUT
la terre dans les bois. — E. Forêt de Vernon,
Giverny, etc.
VI. — Dicranum Hedw.
i. D. scoparium Hedw. ; Schimp. — G. —
E. Forêt de Vernon et de Bizy, Giverny, etc. ;
S.-et-O. Bois de Port-Villez etc.
Var. orthophyllum Br. eur. ; Boul. — E.
Bois de Saint-Just près Vernon, Bois-Jérôme
Saint-Ouen.
Var. recurvatun Brid. ; Schimp. — E. Fo-
rêt de Lyons-la-Forêt aux environs de Lisors.
2. D. Bonjeani De Not. ; Boul. — S. et O.
Bois de Port-Villez, N. D. de la Mer.
Var. juniperifolium Braithw. — C. — Sur
la terre dans les bois. — E. Forêt de Vernon,
Giverny, etc.
3. D. majus Turn. ; Schimp. — C. R. —
Dans les bois. — E. Bois-Jérôme, Vernonnet
au camp de César, Pressagny le Val près
Vernon; S.-et-O. Bois des Mares à Villers-
en-Arthies.
4. D. undulatum Voit. ; B. E. — A. R. —
Bois ombragés bruyères. E. Bois-Jérôme,
Giverny, Pressagny-le-Val ; S.-et-O. Port-
Villez, Enfer près Arthies.
VII. — Campylopus Brid.
1. C. flexuosus Brid.; Schimp. — A. C. —
E. Forêt de Vernon, Bois-Jérôme, Giverny, etc.
2. C. i-iRiFORMis Brid. ; C. turfaceus Br.
eur. — A. C. — E. Forêt de Vernon, Bois-
Jérôme, Giverny, etc.
3.C. fragii.is Br. eur. ; Schimp. — C. —
Forêt de Vernon, Vernonnet, Bois-Jérôme,
Giverny etc.
VIII. — Leucobryum Hampe.
L. glaucum Schimp. — C. C. — Bois hu-
mides. Trouvé bien fructifié à Bizy près Ver-
non, dans la forêt de Vernon à Saulseuse et à
Enfer près Arthies.
IX. — Fissidens Hedw.
1. F. bryoides Hedw. ; Schimp.— C. C.
Sur la terre dans les bois.
2. F. minutulus Sulliv. — R. R. — E. sur
les rochers frais aux fonds de Tilly dans la fo-
rêt de Vernon.
3. F. pusillus Wills. ; F. incurvus, var.
pusillus Husn. — E' Forêt de Vernon au
camp de César.
4. F. crassipes Wils. — E. Rochers inon-
dés dans l'Epte, à Giverny, Sainte-Geneviève-
i58
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
les-Gasny; S. et (). Villez à l'embouchure de
l'F.pte.
5. F. nrciiMKNS Fie Not. i Schimp. — S.-
et-O. Rochers humides dans les coteaux de
Jeufosse près Bonnières et Port-Villez au Gi-
bet.
6. F. adianthoides Hedw. ; Schimp. —
P. C. — Marais de Giverny, Sainte-Geneviève,
Gasny ; S.-et-O. Marais de Gommecourt, Le
Tremblay près Drocourt.
7. F. taxifolius Hedw. ; Schimp. — C.C.
— Sur la terre dans les bois et les fossés.
X. — SeligeriaBr. etSch.
1. S. fusilla B. E. ; Weissia pusilla
Hedw. — E. Sur les rochers. Fonds de Tillv.
camp de César à Vernonnet. Vernonnet, Bois-
Jérôme ; S.-et-O. Port-Villez et Jeufosse sur
les coteaux et dans les ravins.
2. S. galcarea B. E. ; Weissia calcarea
Hedw. — E. Rochers calcaires à Giverny.
XL — Ceratodon Brid.
C. purporeus Brid. ; Schimp. — C. C. —
Toits, murs, terre nue.
XII. — Archidium Brid.
A. alternikolium Schimp. ; A. Phascoïdes
Brid. — Chemins frais, bruyères ; E. Forêt
de Vernon.
XIII. — Ditrichum Timra.
1. D. flexicaule Lindb. ; Leptotrichum
Jlexicanle Hampe ; Schimp. — A. C. — Co-
teaux calcaires secs ; E. Giverny, Vernonnet
etc. ; S.-et-O. La Roche-Guyon, Chantemesle
Vetheuil etc.
Var. densum Schimp. — S.-et-O. Gomme-
court, Chantemesle.
2. D. pallidum Lindb. ; Leptotrichum pal-
lidum Hampe ; Schimp. — E. Forêt de Bizy
à Vernon ; forêt de Pacy-sur-Eure à la Sa-
blonnière près Douains.
XIV. — Acaulon C. Mïill.
A. muticumC. M'ùil. ; Phascum muticum
Schreb. — A. C. — Sur la terre dans les bois
etc. ; E. Forêt de Vernon, Giverny, etc.
XV. — Phascum Schreb.
1. P. cuspidatum Schreb. ; Schimp.
C. C. — Sur la terre, dans les champs et les
jardins.
Var. Schreberianum Schimp. — E. Giverny.
2. P. bryoides Diclcs. — E. Giverny, fa-
laise; S.-et-O. Sables de Limetz.
3. P. curvicollum Hedw. — E. Vernon-
net au camp de César. Giverny, Falaise ; S. -et-
O. Vallon boisé à Roconval près de la Roche-
Guyon.
XVI. — Pleuridium Brid.
1. P. sueulatum Rabenh. ; Schimp. —
C. C. Sur la terre.
2. P. Ai.TERNiiiH.irM Rabenh, ; Schimp. —
R. R. — E. Saint-Marcel près Vernon.
XVII. — Pottia Ehrh.
1. P. cavifoua Ehrh. ; P. pusilla Lindb.
A. C. — E. Giverny, Bois-Jérôme, Sainte-
Geneviève, etc.
2. P.truncatula Lindb. ; P irunccttct Furn. ;
Schimp. — E. Giverny.
3. P. intermedia Fiirn. ; Husn. — Sur la
terre, dans les champs. — E. Bois-Jérôme, etc.
4. P. 1 anceolata C. M'ùll. — Sur la terre
dans les champs et sur les rochers. — E. Gi-
verny, etc ; S.-et-O. Port-Villez, etc.
5. P. Starkeana C. Ml'ill, var. minulida
Corb. ; P. minutula B. E. — Sur la terre hu-
mide, dénudéeet sur la vase. — E. Giverny, etc.
XVIII - Didymodon Hedw.
D. rubellusB. E. ; Schimp. — Sur les ro-
chers — E. Vernonnet ; S.-et-O. Port-Villez,
Jeufosse, etc.
XIX. — Trichostomum Hedw
T. brachydontium Bruch. ; T. mutabile
Schimp E. Forêt de Vernon à Bois-Jérôme.
XX, — Barbula Hedw
1. B. aloides Furn ; Schimp. — A C. — Murs,
rochers ; E. Giverny, Ste-Geneviève-les-Gasny.
Bois-Jérôme etc.
2. B. membranifolia Hook. Rochers secs. —
E. Giverny sur les coteaux de Falaise.
3. B. muralis Timm. ; Schimp. — C C. —
Murs, rochers, toits, etc.
Var aestiva Brid. — E. Giverny.
Var. incana Br. cur. — E. Pressagny-le-Val
près Vernon.
4. B. unguiculata Hedw. ; Schimp — CC. —
5. B. fallax Hedw.; Schimp. — St-Gene-
viève-les-Gasny.
6. B. vinealis Brid. ; Schimp. — E. Murs
du château de Mortemer près de Lisors.
7. B. sinuosa Braithw. — E. Giverny, sur
des troncs d'arbres humides au bords de l'Epte;
S.-et-O. Port-Villez, Jeufosse.
8. B. revoluta Brid. ; Schwoeg. — A C. —
Murs et toits ; E. Giverny, Bois-Jérôme, etc.
9. B. convoi ijT.v Hedw. ; Schimp. — A C. —
Sur la terre, dans les bois principalement aux
endroits où l'on a fait du charbon. E. Forêt
de Vernon à Bois-Jérôme etc.
10. B. commutata Jur.-— Murs et rochers. —
S.-et-O. Port-Villez et Jeufosse près Bonniè-
res.
1 1. B.tortuosa W. et M. — Sur les rochers
et la terre ; E. Forêt de Bizy et Grand-Val près
Vernon.
12. B. squarrosa Brid.— Sur la terre grave-
leuse : E. Givernv à Falaise. S.-ct-O. Port-
Villez et Jeufosse,
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
I 59
i3. B. suBULATAPal. Bcauv. ; Schimp— C.—
Sur la terre ; E. Givemy-Bois-Jérôme etc.
S.-et-O. Gommecourt, Port-Villez, etc.
Var. dentata Boul. — E. Pressagny-le-Val
près Vernon.
14. B. latifolia Br. eur. — Sur les arbres
et les vieilles souches parfois inondées; E.
Bords del'Epteà Giverny, etc; S.-et-O. Bords
de la Seine à Villez.
i5. B. loevipila. Br. eur.; Schimp. — A. C.
— Sur les arbres : E. Giverny, Bois-Jérôme,
etc.
16. B. ruralis Hedwig. ; Schimp. — G. —
Sur les murs, les toits, les rochers et les
arbres ; E. Giverny, Bois-Jérôme, etc. S.-et-O.
Port-Villez, Jeufosse.
17. B. interMedia Brid., *B. ruralis var.
intermedia Husn. — Mêmes stations que le
précédent. — E. Giverny ; S.-et-O. Port-Villez,
etc.
XXI. — Cinclidotus Pal. Beauv.
1 C Brebissonu Husn. ; Barbula mucronata
Bridel. — Sur les troncs d'arbres souvent
' inondés des bords de l'Epte ; E. Giverny
S.-et-O. Villez.
2. G. riparius B. E. — Dans l'Epte ; E.
Giverny, Sainte-Geneviève-les-Gasny ; S.-et-O.
Villez, Gommecourt, Limetz.
XXII. — Grimmia Ehrh.
1. G. apocarpa Hedw ; Schimp. — E. Gi-
verny; S.-et-O. Haute-Isle, près la Roche-
Guyon.
2. G. crinita Brid. — E. Bois-Jérôme,
Aubevoye près Gaillon ; S.-et-O. Chantemesle
près la Roche-Guyon.
3. G. montana Br. eur. — E. Giverny sur
un toit en tuiles.
4. G. orbicularis Br. eur. ; Schimp. —
A. G. — Rochers calcaires ; E. Vernon, Gi-
verny, Falaise, Sainte-Geneviève ; S. et-O. La
Roche-Guyon, Vétheuil.
5. G. pulvinata Sm. ; Schimp. — C. —
Sur les murs, les rochers et les toits.
Var. longipila Husn. — E. Giverny sur
les rochers calcaires.
XXIII. — Racomitrium Brid., Schimp.
1. R. heterostichum Brid. — E. Giverny
sur les pierres siliceuses, Bois-Jérôme sur
les toits en tuiles.
2. R. canescens Brid. — Sur la terre dans
les landes sablonneuses ; E. Giverny, Bois-
Jérôme, Saulseuse ; S.-et-O. Sables de Moisson
près la Roche-Guyon.
Var ericoïdes C. Mull. ; Schimp. — Avec
le type.
Var. epilosum H. Mull. — E. Bois-Jérôme,
sur un toit en tuiles.
3. R. lanuginosum Brid. — E. Bois-Jérôme,
dans la forêt de Vernon ; S.-et-O. Mollières
de Sérans dans les bois.
XXIV. — Zygodon Hook et Tayl.
Z. viridissimus Brid. — E. Sur les arbres;
Saulseuse près Vernon ; S.- et-O. Port-Villez.
XXV. — Ulota Mohr.
U. Bruchii Brid. — E. Giverny. Bois-
Jérôme à la Ghapelle-Saint-Ouen.
XXVI. — Orthotricum Hedw. ; Schimp.
1. O. anomalum Hedw. ; Schimp. — E.
Giverny; S.-et-O. Haute Isle près la Roche-
Guyon, etc.
2. O. cupulatum Hoffm. — Sur les pierres
d'un petit pont à Grand-Val près Vernon.
3. O. leiocarpum Br. eur. ; Schimp. —Sur
les arbres ; E. Giverny, etc.
4. O. lyellii Hook et Tayl. — Sur les
arbres; E. Giverny.
5. O. affine Schrad. — Sur les arbres. E.
Giverny, etc.
6. O. pumilum Sw. ; Schimp. — Sur les
arbres. E. Giverny.
7. O. diaphanum Schrad. ; Schimp. — E.
Giverny aux bords de l'Epte, sur les arbres.
XXVU. — Encalypta Schreb.
1. E. vulgaris Hedw. — C. — Sur la terre
des rochers. E. Vernonnet à Heurgival, Gi-
verny, fonds de Tilly; S.-et-O. Port-Villez.
Jeufosse, etc.
2. E. streptocarpa Hedw. — Sur les ro-
chers. E. Fonds de Tilly, forêt de Bizy, près
Vernon ; S.-et-O. Port-Villez, Jeufosse. Tou-
jours stérile.
XXVIII. — Ephemerum Hampe.
1. E. minutissimum Edb. — Sur la terre
dans les bois. E. Forêt de Vernon, au camp
de César, forêt de Bizy et de Pacy-sur-Eure.
2. E. kecurvifolium Boul. — E. Giverny.
Sur la terre nue dans une jeune coupe.
XXIX. — Physcomitrium Brid.
1. P. sphoericum Brid. — E. Giverny.
2. P. piriforme Brid. — E. Giverny; S. -et-O.
Gommecourt.
XXX. — Funaria Schreb.
1. F. calcarea Wahlenb. — S.-et-O. Ro-
chers humides de Port-Villez et Jeufosse.
2. F", hygrometrica Hedw. — CC. — Sur
la terre et la vase.
XXXI. — Webera Hedw. ; Schimp.
1. W. nutans Hedw. ; Schimp. — E.
Giverny.
2. W. annotina Schvoeg. ; Schimp. — '
S.-et-O. Port-Villez, non loin du Gibet
3. W. carnea Schimp. — E. Saint-Pierre
de Bailleul sur les bords d'une source.
4. W. albicans Schimp. — E. Forêt de
Pacy-sur-Eure à Douains.
i6o
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
Schimp. — S.-et-O.
— E. Forci de Ver-
XXXII. — Brjrum Dillen; Schimp.
i. B. capillare L. — CC. — Sur la terre,
les murs, les rochers.
2. B. torquescens Br. et Sch. — S.-ct-O.
Rochers de Port-Yillez, près du Gibet.
3. B. argenteum L. — C. — Sur la terre,
les murs.
4. B. ATROPURPUREL'M W'eh. et Mohr. —
AC. — Sur-la terre des murs et des talus.
S.-et-O. Drocourt.
5. B. erythrocarpl'm Schvœz. ; Schimp. ■ —
Sur la terre sablonneuse et l'humus dans les
bruyères. E. Giverny, Falaise, etc.
6. B. pseudo-triquetrum Schvœg; Schimp.
— S.-et-O. Bois des Mares à Yillers en
Arthies.
7. B. pallens Sw. ;
Rochers de Bonnières.
8. B. roseum Schreb
non aux fonds de Tilly, et Giverny dans un
petit bois.
XXXIII. — Mnium L.
1. M. rostratim Schwoeg. ; Schimp. —
S.-et-O. Port-Villez au fond du ravin.
2. M. 'affine Schur. ; Schimp. — C. — Bois
ombragés et humides, fossés.
3. M. undulatum Hedw. — C. Bois frais
et humides. E. Bois-Jérôme etc. ; S.-et-O.
Gonnecourt.
4. M. hornum L.; Schimp. — C. — Bois,
et talus. E. Forêt de Vernon, etc.
5. M. orthorynchum Br. eur. — E. Forêt
de Lyons à Mortemer près Lisors. Espèce nuu
velle pour la Normandie.
6. M. stellare Hedw — S.-et-O. Ravin
de Port-Villez, Jeufosse près Bonnières.
7. M. punctatum Hedw. — E. Bois-Jérôme
Saint-Aubin-sur-Gaillon; S.-et-O. Port-Villez
au fond du ravin.
XXXIV. — Aulacomnium Schwoeg.
1. A. androgynum Schvoeg. Sur la terre-
siliceuse et les racines d'arbres. E. Falaise
près de Giverny, forêt de Bizy près Vernon.
2. A. palustre Schwoeg. ; Schimp. — Parmi
les sphaignes dans les marais. E. Forêt de
Vernon à Bois-Jérôme ; S.-et-O. Bois des
Mares à Villers en Arthies.
XXXV.— Bartramia Hedw.
B. pomiformis Hedw. ; Schimp. — C. —
Talus et fossés. E. Bois -Jérôme, Giverny, etc ;
S.-et-O. Gommecourt, Limetz, etc.
Var. Crispa Schimp. ; Husn. — S.-et-O.
Talus à Gommecourt.
XXXYI. — Philonotis Brid.
P. fontana Brid. — Schimp. — S.-et-O.
(.es Mares à Villers-en-Arthies.
XXXVII. — Tetraphis Hedw.
T. pellucida Hedw. — Sur l'humus et les
vieilles souches. S.-et-O. Buis de la Garenne
à Ilazeville et à Lesserville près Arthies.
XXXVIII. — Buxbaumia L.
B. APiiYi i.a Hall. — Sur la terre dénudée
et les talus dans les bois. — F. Forêt de Bizv,
près Vernon. (Localité très restreinte).
XXXIX. — Diphyscium Mohr.
D. foliosum Mohr. ; Weeb. — Sur la terre
dans les bois. E. Forêt de Bizy, près Vernon,
Bois-Jérôme, forêt de Lyons à Lisors.
XL. — Atrichum Pal. Beauv.
A. undulatum Pal. Beauv. — CC. — Bois,
sur les talus.
XLI. — Pogonatum Pal. Beauv.
1. P. aloides P. Beauv. — C. — Bords des
chemins, talus, bruvères. E. Bois-.lérô : c,
Giverny, forêt de Bizy ; S.-et-O. Port-Villez,
Enfer près Arthies, etc.
Var.lDicksoni Hook et Tayl. E. Bois-Jérôme,
Giverny.
2. P. nanum. P. Beaux. — E. — Giv my.
XLII. Polytrichum !..
1. P. piliferum Schreb.; Schimp. — C. —
Talus découverts dans les bois. E. Giverny
etc; S.-et-O. Moisson près la Roche-Guvon,
Freneuse : O. Sérans,
2. P. junipérinum Willd.; Hedw. — C. —
Dans les bois, sur les talus.
3. P. formosum Hedw. — C. — Dans les
bois. E. Giverny, Bois-Jérôme.
IL — MOUSSES PLEUROCARPES
XLIII. — Fontinalis L., Dillen.
F. ANTIPYRET1CA L. — Dans l'Epte.
V.ir. gigantea Husn. — Çà et là avec le
type.
XI. IV.— Cryphaea Web. et Mohr.
C. arborea Lindb. ; C. heteromalla Mohr.;
Schimp. — Sur les arbres. — E. Giverny,
Ste-Genevièvre-les-Gasny ; S.-et-O. Gomme-
court.
XLV. — Neckera Hedw.
1 N. crispa Hedw. — A. C. — Coteaux cal-
caires, parmi les rochers. E. Carrières de
Vernon et forêt de Bizy; S.-et-O. Port-Yillez»
Jeufosse, Vétheuil.
2. N. com pi. an ata H 'ûben; Schimp. CC. — Sur
les coteaux, au pied des buissons.
XLVI. — Homalia Brid.
IL TRICHOMAI es Br et Sch. — Sur les
troncs d'arbres. E. Fonds de Tilly et Camp
de César, dans la forêt de Vernon, Giverny.
XLVII. — Leucodon Schweg.
L. sciuroides Schwoeg.; Schimp. — Sur
les troncs d'arbres et les pierres F. Ste-Gene-
vièvre-les-Gasny ; S.-et-O. Limetz, Gomme-
court.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
161
XLVIII. — Antitrichia Brid.
A. curtipendula Brid. ; Schimp. — E. Co-
teaux de Giverny. au pied des buissons. (Loca-
lité très restreinte).
XLIK. — Leskea Hedw.
L.pot.YCARPAEhrh ; Schimp. — Troncs d'ar-
bres sur les bords des rivières — Bords de
l'Epte et de la Seine.
Var. paludosa Schimp. ; L.paludosa Hedw.
— Troncs d'arbres inondés. E. Giverny, etc. ;
S.-etO. Port-Villez, etc.
L. — Anomodon Hook. et Tayl.
A. viticulosus Hook. et Tayl. , Hypnum
L. — CG. — Au pied des buissons et sur les
pierres.
LI. — Thyidium Br. eur.
i. T. recognitum Lindb. ; Hypnum Hedw.
— E. Ste-Genevièvre-les-Gasny, parc de Gru-
mesnil près Ecos ; S.-et-O. Prairies de Gom-
mecourt.
•2. T. tamarisçinum Br. et Sch. ; Hypnum
Hedw. — C. — Bois et coteaux. — E. Giverny,
Falaise, Ste-Genevièvre, St-Just près Vernon.
3. T. abietinum Br. eur. ; Hypnum L. —
C. — Coteaux parmi les herbes et les buis-
sons.
LU. — Cylindrothecium Br. eur.
C. concinnum Schimp. ; Hypnum De Not.
S.-et-O. Bonnières.
LUI. — Isothecium Brid.
1. myurum Brid. ; Schimp. ; Hypnum Poil.
— AC. — Bois, buissons et sur les pierres.
LIY. — Homalothecium Br. eur.
H. sericeum Br. et Sch. ; Le.-kea Hedw. ;
Hypnum L. — CC. — Sur les arbres, les ro-
chers et les mers.
LV. — Brachythecium Schimp.
i. B. rivui.are Br. et Sch. ; Hypnum
Bruch. — Sur les pierres, aux bords des riviè-
res et des cascades. E. Parc de Montigny
près Vernon, Sources de St-Marcel et de St-
Just, Aubervoye près Gaillon.
2. B. rutabulum Br. et Schimp. ; Hyp-
num L. — ■ CC. — Sur la terre, les pierres et
les arbres.
3. B. At.BiCANs Br. et Sch.; HypnumNeck.
— AC. — ■ Murs couverts en chaume, terrains
siliceux. E. Bois-Jérôme, la Chapelle-St-Ouen,
Gasny ; S.-et-O. Sables de Moisson et de Fre-
neuse.
4. B. populeum Br. et Sch. ; Hypnum
Hedw. — AC. — Sur les pierres et les troncs
d'arbres. E. Bois de Falaise près Giverny ;
Bois-Jérôme, forêt de Pacy-sur-Eure à
Douains, St-Aubin-sur-Gaillon.
5. B. velutinum Br. et Sch. ; Hypnum L.
— AC. — Sur la terre, les pierres et les sou-
hes dans les haies et les bois.
LVI. — Gamptothecium Schimp.
C. lutescens Br. et Sch. ; Hypnum Huds.
— CC. — Lieux secs et pierres.
LVII. — Scleropodium Br. eur.
S. illecebrum Br. etSch. Hj-pnum Schwœg-
Sur la terre et les pierres dans leslieux décou-
verts, haies. E. Falaise près de Giverny et sans
doute ailleurs.
LVIII. — Eurhynchium Br. eur
i.E. myosuroides Schimp. ; HypnumL.. —
AC. — Sur la terre et les souches.
2. E. striatulum B. eur.: Hypnum Spr. — S.-
et-O. Rochers calcaires de Port-Villez.
3. E. striatum Br. et Sch. Hypnum Schreb.
— CC. — Bois et haies, sur la terre et les
souches.
4. E. velutinoides Br. eur. — E. Pierres
calcaires au camp de César dans la forêt de
Vernon. — Espèce nouvelle pourla Normandie.
5. E. piliferum Br. et Schreb. ; Hypnum
Schreb. — C. — Sur la terre dans les bois et
les haies
ô. E. stokesii Br. et Sch. ; Hypnum Turn.
— AC. — Lieux frais et ombragés, sur la
terre, les souches et les pierres.
7. E. prœlongum Br. et Sch. ; Hypnum L.
— CC. — Champs, bois et haies sur la terre.
Var. atrovirens Schimp. ; Hypnum Swarlpi
Turn. — E. Giverny.
Var. rigidum Boul. ; var. méridionale Husn.
— Terrains calcaires, talus des bois. E. Bois-
Jérôme ; S. et O. Jeufosse.
LIX. — Rhynchostegium Br. eur.
1 . R. curvisetum Brid. — Rochers humides.
E. Parc de Grumesnil près Ecos ; S. etO.
Ravin de Port-Villez, Gommecourt.
2. R. algirianum Lindb. ; R. tenellum Br.
et Sch. — AC. — Sur les pierres calcaires.
E. Bois-Jérôme, Giverny.
3. R. depressum Br. eur. Hypnum Bruch.
Pierres et rochers ombragés. E. Fonds de
Tillv et Camp de César dans la forêt de Ver-
non, forêt de Lyons àMortemer près Lisors ;
S.-et-O. Ravin de Port-Villez.
4. R. confertum Br. et Sch. ; Hypnum
Dicks. — AC. — Lieux frais et ombragés, sur
les pierres, les troncs d'arbres. E. Giverny,
etc. ; S.-et-O. Limetz.
5. R. murale Br. et Sch. Hypnum Neck.
AC. — Pied des murs, endroits ombragés. E.
Vernonnet, etc. ; S.-et-O. Port-Villez, etc.
6. R. rusciforme Br. et Sch. ; Hypnum
Weis. — AC. — Dansl'Epte, sur les pierres et
les bois inondés.
LX. — Thamnium Br. eur.
T. ALOPECURUMBr. et Sch. ; Hypnum L. —
Lieux frais et ombragés, sur la terre, les sou-
ches et les rochers. S.-et-O. Port-Villez, etc.
l62
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
LXI. — Plagiothecium Br. eur
1. P. denticulatum Br. et Sch. ; Hypnum
L. — AC. — Sur les vieilles souches.
2. P. silvaticum Br. et Sch. ; Hypnum !..
— Même habitat que le précèdent, mais rare,
E. St-Aubin-sur-Gaillon.
3. P. silesiacum Br. eur. : Hypnum Selig.
— Sur les troncs d'arbres pourris. S.-et-O.
Bois des Mares à Villers-en-Arthies.
LXII. — Amblystegium Br. eur.
i. A. serpens Br. et Schr. Hypnum I.. —
CC. — Lieux frais et ombragés, sur les pierres
et les souches.
2. A. irriguum Schimp. ; Hvpnwn Hook.
et Wils. — Sur les pierres au bord des sources
E. St-Marcel, St-.Just, Montigny et parc de
Bizy près Vernon, Aubevoye, St-Aubin-sur-
Gaillon ; S.-et-O. Vétheuil.
3. A. v.u.lis-cl.uts.e Brid. — Bords des fon-
taines, pierres dans les eaux courantes. E.
Parc de Bizv, près Vernon.
Var. atrovirens Brid. ; var. fallax Boul. H.
Parc de Montigny, près Vernon ; S.-et-O.
Sources de Chantemesle prèsla Roche-Guyon.
4. A. fluviatile Br. eur. ; Schimp, ; H)-p-
num Sw. — Pierres inondées dans l'Epte. E
Giverny. ; S.-et-O. Gommecourt.
5. A. riparium Br. eur. ; Schimp. ; H)-p-
num L. — AC. — Pierres et bois humides sub-
mergés.
Var. subsecundum Schimp. — E. Bord des
mares dans la forêt de Pacy-sur-Eure à la
saisonnière près Douains.
6. A. filicinum Lindbl. ; Hypnum I.. —
AC. — Bord des sources et des ruisseaux.
LXIII. — Hypnum E. ; Schimp.
1. H. sommerefi.tii Myr. — Au pied des
murs et des rochers. E. Bionval près Ecos ;
S.-et-O. Entre Jeufosse et Port-Villez.
2. H. chrysophyllum Brid. ; Schimp. —
AC. — Terrains calcaires : sur la terre cail-
louteuse parmi les herbes, dans les endroits
secs ou humides. E. Aubevoye etc. S. -et O.
Carrières de Port-Villez.
3. H. stellatum Schreb. ; Schimp. — AC. —
Prairies marécageuses. S.-et-O. Gommecourt.
etc..
Var. protensum Schimp. — E. Aubevove
près Gaillon.
4. H. aduncum Hedw. — E. — Marais de
Falaise près Giverny et sans doute ailleurs.
Var. integrifolium Boul. E. Giverny.
J-'iirm.i loevis Boul. — E. Marcs de St-Just
près Vernon, forêt de Pacy-sur-Eure à la
Sablonnière, près Douains.
5. II. KNEiFFii Schimp.; var. pungens H.
M'ùll. — E. Marais de Giverny et de Sainte
Geneviève.
6. H. fluitans L. ; Boul. — S.-et-O. Ma-
rais de Limetz.
7. il. commutatum Hedw. — AC . — Maré-
cages calcaires, bords des Sources. E. Monti-
gny et St-Marcel près Vernon; Aubevoye;
St-Aubin-sur-Gaillon. S.-et-O. Vétheuil, etc.
P'orme très robuste et fortement incrustée.
— S.-et-O. Sources de Chantemesle près Vé-
theuil.
Petite forme rabougrie. — E. Aubevoye près
Gaillon.
S. H. rugosum Ehrh. — C. — Coteaux cal-
caires secs, parmi les herbes. E. Vernonnet,
Falaise, Giverny, Ste-Geneviève. S.-et-O. De-
là Roche-Guyon à Vétheuil, Moisson.
9. H. cui'Ressiforme L. ; Schimp. — CC. —
Toits, murs, rochers, etc.
Var. uncinatum Boul. — C.
Var. tectorum Schimp. — E. Giverny, Bois-
Jérôme.
Var. fili/orme.Brid. ; Schimp. — AC. — Sur
les arbres.
Var. ericetorum Schimp. ; E. Giverny, etc ;
S.-et-O. Villers en Arthies.
m. H. ahcuatum Lindb. ; Schimp. — AC. —
Terrains argileux frais ou humides, dans les
bois au bord des chemins. E. Bois-Jérùme,
forêt de Bizy près Vernon, fotêt de Pacy-sur-
Eure à Douains.
11. H. molluscum Hedw.; Schimp. — AC.
— Terrains calcaires, sur la terre et les ro-
chers.
Var. gracile Boul. E. Forêt de Bizy, près
Vernon.
Var. condensation Schimp. — E. Giverny, etc,
S.-et-O. Port-Villez, etc.
Var. ereclum Schimp. — E. Carrières de
Vernonnet.
12. H. palustre L.; Schimp. — Rochers
calcaires très humides. E. Parc de Bizy près
Vernon.
i3. H. GuspiriATUM L. ; Schimp. — CC. —
Marécages et terrains numides, parmi les gra-
minées.
14. H. schreberi Willd. ; Schimp. — AC. —
Bois et bruyères sur la terre. E. Giverny, Ste-
Geneviève, etc. S. et-O. Bois de Limetz et de
Gommecourt. Toujours stérile.
15. IL purum L.; Schimp. — CC. — Prai-
ries, haies, bois. Trouvé bien fructifié à Gi-
vernj et Falaise.
LXIV. — Hylocomium Br. eur.
1. H. splendens Br. eur. ; Schimp. ; Hypnum
Hedw. — CC. — Bois, haies, bruyères; c. fr.
E, Giverny.
2. H. brevirostre Br. eur. ; Hypnum Ehrh.
— E. Fonds de Tilly. S.-et-O. Le Tremblay,
près Drocourt.
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
i63
3. H. squarrosum Br. eur.; Schimp. — AC.
— Haies, bois et prés des terrains siliceux;
c. fr. S.-et-O. Villers en Arthies.
4. H. triquetrum Br. eur. ; Schimp. — CC.
Bois et haies sur la terre.
5. H. loreum Br. eur.; Schimp. —Bois,
rochers et bruyères des terrains siliceux. E.
Pressagny le Val. S.-et-O. Jeufosse près Bon-
nières. O. Mesnil Lancelevée.
III. -HEPATICAE
I. — Plagiochila Dum,
P. asplenoides Dum.; Jungermannia L. —
AC. — Forêts, bois et haies, sur la terre.
Var. major Lindb. — E. Giverny, Bois-Jé-
rôme, etc.
Var. minor Lindb. — Forêt de Vernon dans
les fonds de Tilly.
II. — ScapaniaDum.
1. S. compacta Dum.; Jungermannia com-
pacta L. — AC. — Sur la terre, aux bords des
chemins et dans les bois. E. Bois-Jérôme, fo-
rêt de Bizy et de Vernon.
2. S. nemorosa Dum. ; Jungermannia L. —
Sur la terre dans les bois. S.-et-O. Bois de la
Garenne, près de la ferme d'Hazeville à Enfer
près Arthies.
3. S. curta Dum.; Jungermannia Mart. —
Sur la terre argileuse dans les bois aux bords
des chemins. — E. Forêt de Vernon à Bois.
III. — Diplophyllum Dum.
D. albicans Dum. ; Jungermannia L. — AC.
— Terrains siliceux: bords des chemins dans
les bois. E. Bois-Jérôme, Giverny, etc.
Var. procumbens Hook. — Sur la terre un
peu humide dans les bruyères. S.-et-O. Enfer,
près Arthies.
IV. — Jungermannia L.
1. J. crenulata Sm. ; L. — C. — Chemins,
terres humides dans les bois et bruyères. E.
Forêt de Vernon à Bois-Jérôme. S.-et-O. En-
fer près Arthies.
2. J. alicuxaris De Not. — S.-et-O. Ro-
chers calcaires de Jeufosse près Bonnières
(Nouvelle espèce pour la région).
3. J. ventricosa Dicks. — Sur la terre si-
liceuseet les bois pourris, au milieu desmous-
ses. E. Forêt de Vernon. S.-et-O. Environs
d'Arthies.
F. yemmipara G. L. et N. — Avec le type.
4. J. bicrenata Lindenb. — A. C. — Sur
la terre dans les bruyères. E. Forêt de Bizy,
près Vernon, S.-et-O. Port-Villez.
5. J. incisa Schrad. — Sur les vieilles sou-
ches et la terre des tourbières. E. Au fond
d'une mare dans la forêt de Vernon entre
Bois-Jérôme et les fonds de Tilly. S. et O.
Bois de la Garenne sur un talus humide près
de laferme de Hazevillle à Enfer près Arthies.
V. — Cephalozia Dum. ; Mindb.
1. C. divaricata Dum. ; Jungermannia
Sm. — AC. — Sur la terre, au bord des
chemins, dans les bois et les bruyères.
2. C. bvssacea Dum. var. globuliferaG. L.
et N. — O. Mollières de Sérans.
3. C. bicuspidata Dum. ; Jungermannia L.
— C. — Sur la terre sèche ou humide.
4. C. connivens Carringt. et Pears. ; Jun-
germannia Dicks. — ■ Marais parmi les sphai-
gnes et autres mousses. O. Tourbières de
Mesnil -Lancelevée .
VI. — Lophocolea Dum.
1. L. i.ateralis Dum. ; L. bidentata Nées.
— CC. — Sur la terre dans les haies et les
bois.
Forme excessivement grêle. — E. Forêt de
Bizy.
2. L. heterophylla Dum. ; Jungerman-
nia Schrad. Bois sur la terre et les souches.
E. Camp de César, dans la forêt de Vernon,
Sainte-Geneviève. S. et O. Port-Villez, Jeu-
fosse.
VII. — Ghiloscyphus Corda; Dum.
Ch. polyanthos Corda ; Jungermannia
L. Prés et bois humides E. Saint-Just près
Vernon.
Var. rivularisNees. — Sur les pierres dans
les ruisseaux. E. Saint-Aubin-sur-Gaillon.
VIII. — KantiaBenn. et Gray.
K. trichomanis B. et G. ; Calypogeia Cor-
da. — AC. — Bois, sur la terre et les troncs
pourris.
Var. fissa Husn. — E. Camp de César, dans
la forêt de Vernon.
Var. Sprengelii Nées. ; Jungermannia
Sprengelii Mart. — Marécages parmi les
sphaignes S.-et-O. Les Mares près Villers-en-
Arthies.
IX. — Lepidozia Dum.
L. reptans Dum. ; Jungermannia L. — Au
milieu des mousses sur la terre et les souches.
E. Heurgival près Giverny. S.-et-O. Port-
Villez et environs d'Arthies.
X. — Tricholea Dum.
T. tomenteli.a Dum. ; Jungermannia
Ehrh. — Bords des ruisseaux dans les ter-
rains siliceux. Saint-Aubin-sur-Gaillon.
XI. — Radula Dum.
R. complanata Dum. ; Jungermannia
L. — CC. — . Sur les pierres et les arbres.
XII-. — Porella. DM. ; Lindb.
P. platyphylla Lindb. ; Madothcca Dum.
— C. — Sur les arbres et les rochers. — E.
Giverny, forêt de Vernon aux fonds de Tilly,
etc.
i 6 \
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
XIII. — Lejeunea Lib.
i. L. calcarea Lib. — Rochers calcaires,
sur les mousses. S.-et-O. Port-Villez près des
carrières. (Nouvelle pour notre région.)
■2. L. serpyllifolia Lib. ; Jungermannia
Dicks. — S.-et-Oise Ravin de Port-Villez, sur
les mousses.
XIV. — Frullania Raddi.
1. F. dilata Dum. ; Jungermannia L. —
CG. — Sur les troncs d'arbres.
■2. F. tamarisci Dum. ; Jungermannia L.
- Sur les pierres et les rochers.
XV. — Fossombronia Raddi.
F. pusillaDuiti. — Sur la terre fraîche
dans les champs, seniiersdes bois. — E. Fo-
rêt de Pacy-sur-Eure à Douains.
XVI. — Pellia Raddi.
P. epiphylla Corda. ; Jungermannia I..
— Bord des sources, lieux ombrage's. S.-et-O.
Le Tremblay près Drocourt.
2. P. cai.ycina Nées. — AC — Marécages.
E. Sainte-Geneviève et Giverny au bord de
l'Epte ; Saint-Marcel, Saint-Just et Montigny
près Vernon ; Aubevoyeprès Gaillon. S.-et-O.
Gommecourt.
XVII. — Metzgeria Raddi.
M. furcata Dum. ; Jungermannia L. —
AC. — Sur troncs d'arbres. E. Sainte-Gene-
viève, forêt de Vernon, auxfonds de Tilly etc.
XVIII. — Riccardia Benn. et Gray.
i . — R. pinguis Benn. et Gr
guis Dum. ; Jungermannia !.. — AC. — Ma-
récages, bords des ruisseaux. E. Bords de
l'Epte à Giverny ; Saint-Marcel, Montigny
près Vernon, etc.
2. R. multifida B. ut Gr. : Aiicura multifi.
Ja Dum. ; Jungermannia L. — Parmi les
mousses dans les lieux très humides. E.
Bois des Terriers à Sainte-Geneviève ; forêt
de Vernon aux fonds de Tilly ; forêt de Pacy-
sur-Eure à Douains.
XIX. — Sphaerocarpus Mich.
S. terrestris Sm. ; Dum. — Sur la terre
fraîche dans les champs. E. Bois-Jérôme, Gi-
verny, Sainte-Geneviève, Saint-Marcel etc.
XX. — Asterella Pal. Beauv.
A. hemisphaerica P. B. ; Reboulia kemis-
phaerica Raddi. — S.-et-O. Rochers ombra-
gés à Jeufosse.
XXI. — Marchantia L.
M. polymorpha L. — C.— Lieux humides
bords des ruisseaux et des rivières.
XXII. — Riccia Mich.
R. glauca L. — Champs frais, en compa-
gnie de Sphaerocarpus terres/ ris Sm.
XXIII. — Anthoceros Mich.
i. A. laevis L.— Champs argileux et calcai-
res. E. Saint-Marcel, etc.
2. A. punctatus Boul. — AC. — Même ha-
bitat, que le précédent.
Acaulon
Amblystegium
Aneura
Anomodon
Anthoceros
Antitrichia
Archidium
Atrichum
Asterella
Aulacomnium
Barbula
Bartramia
Brachytecium
Bryum
Buxbaumia
Calypogëia
Camptothecium
Campylopus
Cephalozia
Ceratodon
Chiloscyphus
Cinclidotus
Cryphoea
C\ lindrothecium
Dicranella
Dicranoweissia
I ticranum
Didymodon
Dipnyscium
Diplophyllum
Dilricnum
Eucalypta
Aneura pin-
Table des Genres
Ephemerum
Eucladium
Eurhynchium
Fissidens
Frullania
Fontinalis
Fossombronia
Funaria
Grimmia
Gymnostomum
Gyroweissia
I lomalia
I lomalothecium
I lylocomium
Hypnum
Isothecium
Jungermannia
Kantia
Lejeunea
I .epidi >/ia
Leptotnchum
Leskea
I .eucobryum
Leucodon
Lophocolea
Madotheca
Marchantia
Metzgeria
Mnium
Neckera
Orthotrichum
Pellia
Phascum
Philonotis
Physcomitrium
Plagiochila
Plagiothecium
Pleuridium
Pogonatum
Polvtnchum
Porella
Pottia
Racomitrium
Radula
Reboulia
Rhynchostegium
Ricardia
Riccia
Scapania
Seligeria
Scleropodium
Sphagnum
Sphoerocarpus
I eti aphis
Tha mnium
I hyidium
Tricholea
Trichostoinum
l Iota
Webera
Weissia
Zygodon
Le Mans. — Typographie Edmond Monnoyeh.
Oblata.
De M. Henri Noël, botaniste, 17, rue de
France, à Nîmes (Gard), qui recevra avec plai-
sir et reconnaissance, toutes les plantes que
ses collègues voudront lui adresser afin de re-
constituer son herbier qui a péri dans l'in-
cendie qui a dévoré l'Exposition de Mont-
pellier.
Faire la demande avant la floraison:
Clematis flammula L.
Glaucium luteum Scop.
Chelidonium majus L.
Fumaria ofificinalis L.
— spicata L.
Diplotaxis tenuifolia Dec.
Alyssum calycinum L.
— maritimum Lamk.
Cypeola jonthlaspi L.
Biscutella lœvigata L.
Hutchinsia petroea R. Br.
Lepidium graminifolium L.
— draba L.
Helianthemum italicum P.
Fumana Spachii G. Sod.
Reseda phyteuma L.
— lutea L.
Silène italica Pers.
— pratensis G. God.
Dianthus longicaulis Ten.
Géranium rotundifolium L.
— purpureumWill.
Erodium ciconium Willd.
Axalis corniculata L,
Tribulus terrestris L.
Ruta angustifolia Pers.
Rhamnus alaternus L.
Pistacia terebinthus L.
Aïlanthus glandulosa Desf.
Spartium junceum L.
Coluter arborescens L.
Psoralea bituminosa L.
Gercis siliquastrum L.
Potentilla reptans L.
Rosa sepium Thull.
Poterium magnolii Spach.
Ecballium elaterium Rich.
Sedum album L.
— altissimum L.
Torilis nodosa Goetn.
Seseli tortuosum L.
— elatum L.
Foeniculum piperitum DC.
Scandix pecten veneris S.
— australis L.
Eryngium campestre L.
Scabiosa maritima L.
Santolina chamacyparissus
Hieraceum murorum L.
var. pilosissimum Godr.
Xantium spinosum L.
Vinca major L.
Convolvulus arvensis L.
Heliotropium EuropeumL.
Solanum nigrum L.
Thymus vulgaris L.
Satureia montana L.
Calamintha nepèta Link.
Staehys recta L.
Teucrium chamaedrys L.
— polium Lin.
Globularia vulgaris L.
Euphorbia characias L.
Ornithogalum umbullatum
Narcissus joncifolius Req.
Phalaris canariensis L.
De M. H. de Boissieu Varambon, par Pont-
d'Ain (Ain).
D. Erysimum cheiranthoides
D. Lepidium ruderale
Erucastrum Pollichii
Helianthemum procumbens
Melilotus altissima
Trifolium hybridum
Peucedanum cervaria
Eryngium alpinum
Galium silvaticum
Scabiosa suaveolens
Gnaphalium luteo-album
D. Aster Amellus
Gentiana germanica
Scrophularia canina
Orobanche cruenta
Salvia glutinosa
Sideritis hyssopitolia
Teucrium montanum
Brunella grandiflora
D. Solidago glabia
Euphorbia Gerardiana
Luzula maxima
Carex maxima
D indique que la plante est disponible dès
maintenant; prévenir, pour les autres espèces
avant la floraison.
M. L. Giraudias, 5, rue du Quai, Quimper,
Finistère, enverra aimablement une centurie
de plantes ordinaires à ceux de nos collègues
qui désireraient grossir leur herbier d'échan-
tillons de diverses provenances et aux débi-
tants qui seront heureux de voir grossir le chil-
fre de leurs espèces d'herbier. Il ne réclame
que 1 fr. 5o par centurie pour se couvrir des
frais d'emballage et d'envoi.
PANAMA A LOTS
Tirage le 1 5 juin.
Gros Lot : 98SO.OOO francs
Envoyer - franci pour recevoir un numéro U oplion
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Tirage du 25 juin.
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Gros Lot: IOO.OOO ïranos
Bnvoyer 1 Franc pour recevoir un numéro à option
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N° 105-106
1" Aout-Septemrre 1898
HGMB
DES
PLANTES
ORGA NE
DE
L'ACADÉMIE INTERNATIONALE
de Géographie Botanique
-%r
SOMMAIRE DU N° 105-106
Election de M. Clarté.— Contribution à l'étude des Cenlaurea, P. Parmbntier. — Exsir-
cata ki/podeniieaniiu GaHiae oricnlalis, R. Maire. — Essai sur les noms patois des
plantes méridionales les plus vulgaires, M. Capoduro. — Les Cenlaurea de l'Ouest de la
France. H. Léveillé. — Deux plantes intéressantes du département de la Mavenne,
Aug. Chevalier. — Lichens du Chili, H. Olivier. — Bibliographie. — Deux mousse*
de la Guadeloupe. — Errata. — Table des matières.
LE MANS
Imprimerie Ed. MONNOYER, Place des Jacobins, 12
1898
Pour paraître dans le courant de la 8" année
sai monographie sur le genre Onot fiera,
par II. I :
Flore Je L'île de Kéos. par le Dr Th. de
I I ELDREICH.
Les muscinées de la Sarthe, par E. Monguil-
Les plantes des terrains sales, par A. Feuet.
Contributions critiques a la Flore de la
Mayenne, par H. Léveillé.
ACADEMIE INTERNATIONALE
DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
Directeur: Fre II> kii.ai i> Jh., Clermont-
Ferrand (Puy-de-Dôme).
Secrétaire perpétuel M. II. Léveillé, Le
Mans (Sarthe).
Trésorier : M. Ch. Le Gendre. Limoges
(Hte-Vienne).
CONSEIL DE L'ACADEMIE
MM. Th. de Heldreich, IL Léveillé, Ch.
Le Gendue, G. Rouy, G. King, Treub, R. A.
Phii.ippi.
OFFRES & DEMANDES
M. Luc. Daniel, professeur de Sciences Na-
turelles, rue de la Palestine prolongée, à Ren-
nes (Ille-et-Vilaine), auteur de précieux et
importants travaux sur la Greffe, recevrait.
avec plaisir et rcConnaissance.de nos Collègues
hors France et spécialement en Chine, au Japon
et en Amérique, les renseignements sur la
greffe telle qu'^n la pratique dans ces pays,
et sur les publications et dessins qui con-
cernent cet art dans leurs régions respectives.
— Repondre à ce desideratum serait non seu-
lement rendre un service personnel à notre
sympathique Collègue. mais encore contribuer
pratiquement et puissamment au progrès de
nce.
La question de la végétation des aires de
carbonisation est très peu connue et le tra-
vail qui résulterait de cette étude serait en-
tièrement neut.
Il compléterait ce que l'on sait déjà des
végétations adventices des saules, des chau-
mes et des murs.
Il éclairerait utilement une question con-
nexe: la dispersion des espèces et par là
même la géographie botanique.
M. Gagnepain, instituteur à Cercy-la-Tour
(Nièvre . a déjà réuni des matériaux nombreux
pour l'élaboration d'un tel travail. Il désire-
rait posséder des documents plus généraux et
int la France entière et il fait appel à
l'obligeante collaboration de ses confrères du
Nora,de VOuest, de VEst, du Plateau central,
de la Région méditerranéenne. Il s'agirait :
i. D'explorer une quinzaine de places à
fourneaux :
2. De dresser la liste des espèces qui y
croissent a l'exclusion de celles qui ont per-
sisté malgré le
De noter pour chaque espèce le degré
de fréquence, mentionner si elle se trouve,
par exemple, i ou 3 fois pour t5 places, ou
plus ou moins ;
4. l)e donner un aperçu de la nature du sol
de la forêt;
5. De donner l'âge des aires (de 1 à <~< ansi.
Inutile d'explorer les aires avant plus de 6 ans.
6. La distance des aires au champ le plus
voisin.
7. De donner, pour les espèces rares, la
distance probable franchie par les graines.
Toute collaboration donne droit a un exem-
plaire de l'ouvrage, une petite brochure, et a
10 espèces rares de la Hore nivernaise. choi-
sies dans une liste qui serait communiquée
ultérieurement.
.M. Gagnepain, instituteur à Cercy-la-Tour
(Nièvre), désire se mettre en relation avec
ceux de ses chers confrères qui herborisent
fréquemment aux bords de la Loire, en aval
de Sancerre, afin d'étudier avec eux la \
tation du fleuve et le rôle de son cours dans
la dispersion des espèces.
M.L. Giraudias, notre sympathique collègue.
5, rue du Quai, Quimper (Finistère . enverra
gracieusement à ceux de nos collègues qui lui
en feront la demande, une centurie déplantes
intéressantes, contre 1 fr. 5o par centurie,
pour le couvrir des frais d'emballage et d'en-
voi. Nous engageons non seulement les débu-
tants mais les botanistes eux-mêmes à profiter
de cette bonne fortune.
Le Secrétaire perpétuel de l'Académie et
Secrétaire gênerai de l'Association, prie à l'a-
vance ses collègues de l'excuser si, durant les
mois d'août et de septembre, ils tardent trop
a recevoir une réponse à leurs lettres. Ses fré-
quents déplacements et ses absences parfois
prolongées durant les vacances, ne iui permet-
tront guère de faire suivre utilement son cour-
rier durant ce laps de temps.
UN
10 fr.
ABONNEMENTS :
AN : France
— Étranger, Colonies...
I.i, Ni méro : 1 Franc.
Les tboiracmcnls pari. Mit un l« Octobre ou du
l«' Janvier de chaque année.
Toute personne qui ne se désabonnera pas
sera considérée comme réabonnée.
Direction et Rédaction : 56, rue de Flore,
Le Mans (Sarthe; France.
DEPOTS :
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l'h. Heinsberger, 15, First Avenue.
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7e Année |2e Série).
N° 105 106
îer Août-Septembre
LE
MONDE DES PLANTES
Organe de l'Académie Internationale de Géographie "Botanique
CONTRIBUTION
A
L'ETUDE DES CENTAUREA
DE LA
Section Jacea
Par PAUL PARMENTIER
Docteur ès-Sciences.
i° Le n° ioi du Monde des Plantes renferme
une classification fort intéressante des Cen-
taurea de la section Jacea due à M. G. Rouy,
Ce savant observateur reconnaît huit espèces
dans la section, savoir: C.amaraL.,C.JaciaL.,
C. nigrescens Willd., C. Derventana, Vis.
et Pane; C. pratensis Thuill., C. micropti-
lonG. G., C. Debeauxii G. G. etC. nigra L.
Il base leur distinction sur des caractères ti-
rés exclusivement des appendices des folioles
du péricline, des dimensions des calathides et
de l'existence ou de l'absence d'aigrette sur
les akènes. En suivant attentivement le ta-
bleau dichotomique, placé en tête du mémoi-
re, on remarque qu'aucun des caractères rete-
nus par M. Rouy, ne possède une valeur
réellement qualitative. La forme d'un organe,
le degré de villosité de la plante, sa taille, la
grosseur de la fleur, etc., ne sont pas des ca-
ractères spécifiques, car ils peuvent compor-
ter des états différents exprimés chez des in-
dividus d'une même espèce ou chez des espè-
ces plus ou moins affines. Contrairement à
l'opinion de Dumortier, l'habilus est impuis-
sant à diagnostiquer l'espèce. Un observateur
exercé distingue assez facilement entre elles,
et au premier coup d'oeil, la plupart des espè-
ces des Aoristes ; mais il ne s'ensuit pas que
les caractères qui lui permettent d'établir
cette distinction aient tous une dignité spéci-
fique. Il faut, je le répète, que ces caractères
soient réellement qualitatifs et non quantita-
tifs^).
La morphologie des Centaurea est donc im-
(i) P. Parmentier : L'espèce végétale en classifi-
ationfln Bull. Monde des Plantes, i« juin 1S98).
puissante à définir ces derniers, c'est pour-
quoi j'ai tenu à m'assurer si l'anatomie était
plus expressive. Il n'en est rien ! Les caractè-
res internes, de même que ceux delà surface,
sont purement quantitatifs ; ils ne permet-
tent pas, lors même qu'on les combinerait
tous, de sanctionner les espèces de M. Rouy,
lesquelles se ramènent à une seule, ainsi que
je le montrerai plus loin.
Il n'appartient pas plus à la morphologie
qu'à l'anatomie, considérée isolément, de dé-
gager une espèce réelle de la foule des indi-
vidus. Le concours actif de ces deux bran-
ches de la science est indispensable ; mes lon-
gues recherches taxinomiques le démontrent
clairement.
2° Caractères anatomiques sommaires
des espèces de M. Rouy,
C. amara L. sub spec. — Poils i-sér., com-
muns sur les deux épidermes foliaires, sim-
ples, ± déformés àleur extrémité, plus courts
sur les bords du limbe, à contenu incolore.
Canaux oléifères dans l'endoderme des nervu-
res de la feuille, ainsi que dans l'endoderme
de la tige et de la racine. Epidermes recti-
curvilignes et lisses, le supérieur d'une épais-
seur de 25 jj., l'intérieur de 26 [/. ; tous deux
à cuticules de moyenne épaisseur. Stoma-
tes sur les deux épidermes , d'une lon-
gueur maximum de 35 j/., plus petits que les
cellules environnantes ou égaux à elles, s'ou-
vrant au niveau épidermique. Mésophylle bi-
facial ou subcentnque, d'une épaisseur de
180 a, comprenant 6-j assises ; palissades
très larges et parenchyme spongieux lacu-
neux. Faisceau libéro-ligneux des nervures
i-collatér. et non immergé, renforcé en des-
sus par un steréome endoxylaire et en des-
sous par un péridesme collenchymatoïde.
Parenchymes supérieur et inférieur clairs, à
cellules ± polygonales et collenchymateuses
sous les epidermes.
Parenchyme cortical de la tige composé de
8-9 assises de cellules, ;£ allongées tangen-
tiellement, les 3-4 externes collenchymateu-
IÔÔ LE MONDE Dt-S PLANTES
EXPLICATION DES FIGURES
Fig. i. — Centaurea Jacea. — Poil de la feuille, Gross. 3oo.
Fig. 2. — C. microptilon. — Poil de la feuille. Gross. iho.
Fig. 3. — C. pratensis. — Poils des bords du limbe. Gross. if>o.
Fig. 4. — C. Derventana. — Epidémie supérieur. Stomates, st. Gross. 3oo.
Fig. 5. — C. nuira. — Epiderme supérieur. Stomates, st. Gross. 3oo.
Fig. 6. — C. Jacea.— Nervure médiane (c. transv.)col, collenchyme; pcl. parenchymecortical
clair; chl, chlorenchvme ; pr. prosenchyme ; b, bois ; I, liber; le, liber collenchymatoule ;
vs, vaisseau sécréteur ; fil, faisceau libéro-ligneux. Gross. 90.
Fig. 7. — C. prateiisis. — Tige (c. transv.). pc. parenchyme cortical ; lp, liber primaire
mécanique. Les autres indications comme pour la tïg. 6. Gross. 3oo.
Fig. 8. — Cirsium bulbosum DC. — Tige (c. radialei, pér. péricycle ; c. o. canal oléifère : pc.
parenchymecortical. Gross.no.
Fig. 9. —Centaurea Jacea — Racine (c. transvers . zci, zone corticale interne ; vs. vaisseau
sécréteur ; end, endoderme ; pér, péricycle: lib, liber primaire Gross. 3oo.
Fig. I0. — C. Derventana. — Feuille (c. transvers ; épid, epiderme ; g. ép, glande épider-
mique renfermant deux gouttes d'huile. Gross. 3oo.
LE MONDE DES PLANTES
167
P
T
i I&T)M(dUr deï
i68
LE MONDE DES PLANTES
ses ou chlorophylliennes, remplacées dans
les cotes par un collenchyme irrégulier. Pé-
ricycle non sclérifié. Liber primaire transfor-
me complètement en fibres mécaniques épais-
ses et blanchâtres. Parenchyme ligneux nul ;
vaisseaux secondaires à ponctuation aréolée
et à diaphragmes percés d'une seule et large
ouverture ovale ou circulaire. Endoxyle et
ravons médullaires entièrement sclérifiés.
Moelle non lacuneuse à cellules polygonales
et à parois de moyenne épaisseur.
Paquets de cellules scléreuses courtes et
tronquées à leurs extrémités, dans la moelle
et la région médiane du parenchyme cortical
de la racine.
C. Jacea L. subspec. — Diffère du précé-
dent par ses épidermes foliaires moins épais
(iS u.), sescellules épidermiques plus petites,
des poils plus robustes et à parois plus épais-
ses ; ses stomates plus nombreux, des palis-
sades moins larges et plus denses; le paren-
chyme des nervures à cellules plus irréguliè-
res et le collenchyme plus puissant.
Il en diffère, dans la tige, par les cellules
épidermiques plus petites (c. transv.), la tein-
te jaunâtre du stéréome, le liber lacuneux et
les cellulesmédullaires a parois restées minces.
C. nigrescens Willd., var. iln précèdent.
Diffère de l'espèce type par son épiderme in-
férieur subonduleux au lieu de recticurviligne;
par son mésophylle franchement bifacial, moins
épais (95 jx) ; par l'existence fréquente de la-
cunes dans le parenchyme corticalMu pétiole.
Dans la tige, par le collenchyme exodermi-
que moins développé, un épaississement des
parois cellulaires de la partie médiane du pa-
renchyme cortical et par le stéréome à élé-
ments blanchâtres.
C. pratensis Thuill., sub spec. — Cette
Centaurée estmoins héliophile mais plusxéro-
phile que le C. Jacea ; elle semble tenir le mi-
lieu entre ce dernier et C.amara. Ses carac-
tères anatomiques sont essentiellement varia-
bles quantitativement, tout en restant les mê-
mes que ceux des sous-espèces précédentes.
Les faisceaux libéro-ligneux de la tige sont
beaucoup plus vasculaires.
Les C. Ôebeaiixii, Dervenlana, microptilon
et nigra, ramenés par moi au rang de races
ou de variétés du C. pratensis, diffèrent de
ce dernier d'une manière trop peu appré-
ciable, pour mériter une description spéciale.
Leurs caractères respectifs sont signalés plus
loin.
ajoutant aux indications précédentes cel-
les fournies par la morphologie et la biologie,
on peut établir, de la manière suivante, les
liens de parenté des Centaurea précités.
Les C. pratensis Thuill., Jacea L. et amara
L. sont trois sous-especes très polymorphes
d'une même espèce collective que j'appellerai
provisoirement C. variahilis. La plus ancien-
ne des trois est évidemment C- pratensis; elle
est la seule dont les descendants peuvent avoir
les akènes surmontés ou non d'une aigrette.
Cette inconstance n'existe plus chez les deux
autres. Les caractères anatomiques de C. pra-
tensis peuvent subir de plus amples variations
que ceux des C. Jacea etamara.
Ces derniers sont peu distincts anatomique-
ment ; j'ajouterai qu'ils ne le sont guère plus
morphologiquement, abstraction faite de la
floraison estivale de C. Jacea. Leur polymor-
phisme extraordinaire établit entre eux des
relations fort étroites, ainsi qu'entre C. pra-
tensis et C. Jacea. Le liber secondaire de la
tige est ordinairement lacuneux et les fibres
mécaniques qui occupent la place du liber
primaire sont jaunâtres chez C. Jacea, tandis
que chez C. amara et pratensis, le liber n'est
pas lacuneux et les fibres sont blanchâtres.
Mais ce sont là encore des caractères qui va-
rient chez les micromorphes de ces types.
Les autres caractères distinctifs sont mention-
nés dans les diagnoses précédentes.
Le C. microptilon G. G. est une variété
héliophile de C. pratensis, caractérisée notam-
ment par l'absence d'aigrette sur l'akène et
par celle, assez fréquente, d'assises collenchy-
mateuses dans la portion médiane du paren-
chyme cortical de la tige, ainsi que par un dé-
veloppement beaucoup plus faible des élé-
ments mécaniques des faisceaux libéro-li-
gneux de la nervure médiane.
Le C. nigra L. est également une variété
de C. pratensis rentrant dans la série des for-
mes dont l'akène est surmonté d'une aigrette.
. Il s'en distingue par l'absence ordinaire de
tissus mécaniques nettement différenciés en
dessus et en dessous du faisceau libéro-li-
gneux principal de la nervure médiane, mais
il s'en rapproche par les dimensions des sto-
mates et des cellules épidermiques, ainsi que
par une zone médiane collenehymateuse dans
le parenchyme cortical de la tige.
Le C. Debeauxii G. G.; plante d'Espagne et
du sud-ouest delà France, me parait être une
véritable race hélio-xérophile de C, praten-
sis. dont elle possède tous les caractères ex-
primés à un plus haut degré de fixité. Ses
stomates et ses cellules épidermiques foliaires
sont plus petits, son mésophylle subcentrique
a les palissades plus denses ; les tissus méca-
niques des faisceaux foliaires sont mieux dé-
veloppés, le liber de la tige est lacuneux et les
fibres péricycliquessont de teinte jaunâtre.
LE MONDE DES l'LANTES
169
Le C. Derventana Vis. et Pane, quia pour
habitat principal la Serbie et la Macédoine,
est une nouvelle et curieuse race de C. pra-
tensis, caractérisée notamment par ses poils
assez rares, courts et trapus, ses dépressions
épidermiques glandulifères de la feuille, ses
fibres péridermiques bien développées dans
le pétiole et son liber lacuneux dans la tige.
Les autres caractères appartiennent aussi à
C. pralensis.
Quant à C. nigrescens Willd., j'en fais une
simple variété, moins héliophile et plus hy-
grophile, de C, Jacea dont il possède les prin-
cipaux caractères et s'en distingue par l'épi-
derme inférieurde la feuille ordinairement on-
duleux, un mésophylle nettement bifacial et
beaucoup moins épais, l'existence fréquente
de petites lacunes dans le parenchyme cortical
du pétiole et les fibres péricycliques de la tige
blanchâtres.
En résumé, les huit espèces de M. Rouy
peuvent se grouper de la façon suivante :
o
if
a.
s s
<J u
E
-S «
* S
Q Q
H
^j u
O u
(1) Cette espèce n'est admise que provisoirement.
Elle disparaîtrait probablement dans une mono-
graphie générale du genre.
4e Remarques sur quelques caractères
anatomiques.
a. Poils. — Il y en a deux formes qui ré-
pondent à la même structure i-sér. ; dans
l'une, rentrent les poils massifs et coniques,
à partie terminale déprimée ; dans l'autre, des
poils plus longs et à base moins large , sou-
vent froissés et déformés ; contenu incolore
(fig. 1 et 2). Les bords du limbe {fig. 3) sont
pourvus de poils nombreux, courts, à parois
épaisses, i-sér.,paucicellul. et souvent un peu
recourbés au sommet.
b. Aucune formation cristalline n'a été
rencontrée dans l'un quelconque des orga-
nes de la plante.
c. Stomates. — Développement inconstant.
Etat normal variable. Le stomate peut être
entouré de trois cellules comme dans le type
crucifère, ou de 4 cellules et rappeler très im-
parfaitement le type rubiacé, ou enfin de plus
de 4 cellules et répondre au type renonculacé.
Ce dernier est le plus fréquent. On peut
donc considérer comme très secondaire la
valeur du caractère tiré de l'appareil stoma-
tique (fig. 4 et 5).
d. Mésophylle. — Est également variable. Il
n'est pas rare de rencontrer dans la même
feuille un mésophylle bifacial ou subcentri-
que. C'est surtout dansle voisinage de la ner-
vure médiane que cette dernière qualité se
manifeste. J'ajouterai aussi que les divers
Centaurea, étudiés par moi, avaient ordi-
nairement leur mésophylle subcentrique dans
les feuilles adultes et moyennes.
e. Collenchyme. — La nervure médiane,
étant ordinairement très saillante sur les deux
faces de la feuille, possède, sous les épider-
mes, surtout l'inférieur, 1-2-3 assises de cel-
lules collenchymateuses. Lorsque le périder-
me est resté mince, le liber devient collenchy-
matoïde dans ses assises externes L'endoxyle
du faisceau peut devenir un véritable prosen-
chyme à parois assez épaisses et à éléments
régulièrement disposés ou bien épaissir irré-
gulièrement ses parois (fig. 6).
La tige et le pédoncule floral étant pentago-
naux renferment nécessairement dans leurs
angles et sous l'épiderme un massif de collen-
chyme, mais ce massif est parfois très peu dé-
veloppé, même à la base de la tige. Deux ou
trois assises médianes du parenchyme corti-
cal y suppléent en se plissant et en épaisis-
sant considérablement leurs parois par for-
mation de collenchyme (fig. 7).
f. Sclérenchyme. — - La tige doit surtout sa
résistance à la sclérification complète du liber
primaire et des rayons médullaires, ainsi
170
LE MONDE LIES PLANTES
qu'à la grande épaisseur des fibres ligneuses.
L'endoxyle est complètement lignifie. Le pa-
renchyme ligneux est nul dans la tige.
Le parenchyme cortical et la moelle de la
racine renferment des massifs de cellules sclé-
reuses, de teinte jaunâtre, courtes et tron-
quées à chaque extrémité (Coupe radiale!.
g. — La lignification du bois de la racine
est souvent incomplète.
h. — La moelle de la tige etde la racine est
intacte, celle du pédoncule floral est toujours
plus ou moins lacuneuse.
i. — Le système libéro-ligneux est dissocié
danstous les organes de laplante, c'est-à-dire
qu'il est composé de faisceaux distincts et de
puissance inégale.
Le parenchyme cortical de la tige renferme
de nombreux petits faisceaux foliaires dont
j'étudierai la trace dans un mémoire spé-
cial.
j. — Vaisseaux et autres appareils oléifères.
— L'endoderme de tous les organes des Cen-
taurea, quelquefois aussi le liber de la racine,
renferment des canaux sécréteurs. Ces ca-
nauxsont dépourvus de parois propres Ifig. S),
leur contenu est une substance oléagineuse
de teinte ordinairement brun marron. Dire
que ces canaux sont d'origine endodermique
n'est peut-être pas très exact, en ce qui concer-
ne particulièrement les Cenlaurea. Ces ca-
naux résultent vraisemblablement d'un écar-
tement angulaire et radial de deux autres cel-
lules contiguës appartenante l'assise sus-ja-
cente \fig. g); ce qui produit un canal à sec-
tion plus ou moins polygonale. Les cellules
qui en constituent improprement les parois
peuvent rester intactes ou se diviser chacune
en deux ou plusieurs autres par des cloisons
dirigées suivant l'axe du canal, mais non pa-
rallèlement à lui .
Chez les Cirsium, l'origine endodermique
des canaux est attestée par ceux que l'on ren-
contre dans le pédoncule floral cù ils occupent
exactement la place d'une cellule très agran-
die \Cirsivm bulbosum).
On ne rencontre jamais de canaux oléifères
au pôle ligneux des faisceaux de la feuille, et
ils sont peu apparents ou nuls dans la tige
des Erigcron. Par contre ils sont bien déve-
loppés dans la feuille de ces plantes {E. 117/-
larsii Bell.)
En examinant superficiellement les épider-
mes foliaires de la plupart des Centaurea on
remarque, en des points inégalement espa-
cés, de très larges cellules que l'on prend, au
premier coup d'œil, pour des traces de poils.
En coupe transversale, ces cellules ne se re-
trouvent plus, excepté chez C. Derventana où
elles sont accompagnées d'un enfoncement
très accentué de l'épiderme [fig. 10). Leur
contenu très réfringent, brun jaunâtre et leur
membrane propre indiquent clairement qu'il
s'agit de glandes epidermiques.
N'ayant pas sous la main le mémoire de
M. P. Yuillemin (11, il m'est donc impossible
de reconnaître si ces glandes sont compara-
bles à celles dont parle ce savant. Néanmoins
leur rôle me parait être identique ; « elles
sont pour la plante, comme les ponctuations
pour la cellule, un filtre destiné à laisser
échapper certaines substances arrêtées par
les organes ordinaires de transpiration, par
l'épiderme stomatique pour la plante, parla
membrane cellulosique épaisse pour l'élément
parenchymateux (2) ».
Je tenais à mentionner ces faits, concernant
les canaux sécréteurs et leur localisation, car
l'appareil sécréteur a une importance capitale
en classification.
Je remercie sincèrement M. Eug. Autran,
conservateur de l'herbier BoissieretM.il.
Léveillé, secrétaire de l'Académie internatio-
nale de géographie botanique, pour les nom-
breux matériaux d'étude qu'ils ont bien voulu
m'adresser, ainsi que M. le Dr Th. de Hel-
dreich, directeur des jardins botaniques d'A-
thènes, pour ses renseignements manuscrits.
Baume-les-Dames, mai iSq8.
Académie internationale de Géographie
Botanique
M. Charles Baron Clarke, ancien prési-
dent de la Société Linnéenne de Londres, est
élu Membre Correspondant de l'Académie en
remplacement de M. Johann Lange, de Co-
penhague, dont nous avons eu récemment à
déplorer la perte.
Johann LANGE
Correspondant de l'Académie
Décédé à Copenhague
1 P. Yuillemin : Recherches sur quelques
glandes epidermiques. iln. An». Se. nat, 7* sér.,
I. V ; 1887).
(2) P. Yuillemin : Op cit.
LE MONDE DES PLANTES
171
Exsiccata Hypodermearum Galliae
onentalis Decas quinta
PAR
1=1 . ïhaire:
Collecteurs : MM. F. Fautrey, à Corrom-
bles (Côte-d'Or) ; A. Friren, à Montigny-les-
Metz ; F. Gérard, à Dijon; J. J. Kieffer, à
Bitche ; R. Maire, à Nancy; P. Vuillemin, a
Nancy.
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Observations
N° 41. — Ce parasite a été assez souvent
confondu avec YUslilago ulriculosa Tul., dont
il est bien différent par ses kystes à épispore
lisse, son pseudopéridium et sa columelle. Il
parait être plus répandu dans l'Est de la
France que VUstilagO ulriculosa, (R. M.).
N» 42. — Le Tolyposporium Cocconii Morini
n'était connu jusqu'ici que près de Paderno
dans l'Italie du Nord, où Morini l'avait décou-
vert sur Carex recurva. J'ai été assez heureux
pour le rencontrer le 3o mai 1896, sur les
feuilles de Carex Hallcviana Asso, dans une
petite combe à un kilomètre environ au nord
de Messigny près Dijon. Je l'ai retrouvé abon-
damment dans la même localité le 10 mai 1897,
et quelques jours après, j'en ai revu sur des
Carex Halleriana, dans les rochers qui domi-
nent Val-Suzon- Bas, à une dizaine de kilomè-
tres environ de la première localité. Je n'ai
pu retrouver ce parasite sur d'autres points de
la Côte-d'Or ; M. Fautrey dont la science et
la sagacité sont si connues des mycologues l'a
vainement recherché dans l'Auxois : il est donc
probable que cette espèce est très localisée.
Son habitus a beaucoup d'analogie avec celui
du Schizonella melanogramma Schroet, qu;
habite surtout les Carex digitata et ornilho-
poda (R. M.).
N» 44. — J'ai signalé pour la première fois
l'Urocystis primulicola Magnus en France
en 1894 (*) ; je l'avais rencontré en 1893, sur
Primula elatior Jacq., à Gray (Haute-Saône).
Je l'ai retrouvé depuis à Saulny près Metz,
sur Primula elatior (1895/, et au bois d'Arce-
lot près Dijon, sur Primula officinalis et ela-
tior (1897), pendant qu'un des plus éminents
mycologues français, M. Fautrey, le trouvait à
Bard-les-Epoisses, dans l'Auxois, région qui
grâce à lui est une des mieux explorées de la
France au point de vue mycologique. Il est
probable que cette espèce est beaucoup moins
rare qu'elle le parait ; elle est seulement dif-
ficile à trouver, car elle est d'ordinaire peu
abondante en ses localités et infecte l'ovaire
des Primula sans guère traduire sa présence
à l'extérieur.
J'ai étudié en juillet 1897, la germination
des spores dans l'eau. Du matériel récolté le
19 juin et semé le 26 juin, était en pleine ger-
mination du 1er juillet au 5. Les spores cen-
trales donnent un promycélium court, ter-
miné par 2, 3 ou 4 sporidies acrogènes(Brefeld
en donne 3 à 5 ("*), à développement tantôt
synchrone, tantôt successif. J'ai observé la
conjugaison en H, de ces sporidies encore
adhérentes au promycélium comme chez les
Tillelia, mais ce phénomène parait assez rare
chez ['Urocystis prïmulicola.
Les sporidies encore adhérentes au promy.
celium germent soit en un court tube terminé
par une sporidie secondaire, comme le décrit
Brefeld, qui figure même des sporidies tertiai-
(*) R. Maire. Remarques sur la Flore grayloise ;
in Feuille des jeunes naturalistes, 1" février 1894.
(*') Brefeld. Untersuchungen aus dem Gesammt-
gebiete der Mykologie, XII. p. 180, pi. XI, (1895).
I -1
LE MONDE DES PLANTES
res. soit directement en un filament germinatif
très grêle. Le plus souvent, dans mes obser-
vations, elles se détachent et flottent en liberté
sur l'eau où elles germent de la seconde mani-
ère indiquée, pour cellesqui restent adhérentes
au promycelium. Celui-ci est toujours assez
court et parait n'être jamais cloisonne.
Brefeld [l. c), range ce parasite dans le
genre Tuburcinia, sous le nom de T. primuli-
CûlaRostrup, parce que d'après lui ses glomé-
rules ne renferment que des spores fertiles,
sans jamais présenter de cellules stériles péri-
phériques comme ceux des Urocystis.
%■-
Oudem.. soit classé par De Toni [*) dans les
Entyloma, dont les spores ne germent pas sur
la plante vivante, j'ai observé cette germina-
tion dans des sores recueillis sur des feuilles
de Calendula offteinalis en pleine végétation.
La spore émet un promycelium court, cylin-
drique, non cloisonné, terminé par des spori-
dies bacillaires, acrogènes, verticillées par
3 à 5. La spore a un noyau assez gros et un
cytoplasme très vacuole, présentant des tra-
bécules irradiant du noyau à une couche pa-
riétale. La membrane fort épaisse, se compose
de deux zones bien distinctes : l'une externe,
PLANCHE I. (5= décade)
Urocystis primulicola Magnus
1. Balle de kystes émettant 3 promyceliums dont l'un porte 2 sporidies à développement successif.
2. Balles de kystes avec promycéliums et sporidies à développement synchrone.
3. Balle de kystes émettant un promycélium portant des sporidies qui donnent elles-mêmes des
sporidies secondaires.
4. Accouplements de sporidies.
5. Sporidies détachées, nageantes, dont deux germent.
6. Sporidie nageante formant une sporidie secondaire.
Sur tous les échantillons que j'ai eu l'occa-
sion d'examiner (sur Primula officinalis et
elatior). j'ai toujours trouvé des spores stériles
périphériques, comme le disent Magnus (*), et
de Toni ("*) ; il n'y a donc pis lieu de retirer
ce parasite du genre Urocystis où il a été placé
par son inventeur Magnus. A moins d'admettre
que le parasite de Primula fnrinosa étudié
par Brefeld diffère de celui que j'ai observé, il
parait difficile de comprendre son opinion.
(R. M.:. Voir planche I.
N» 46. — Bien que ['Entyloma Calendulae
(*) P. Magnus ; Ueber drei neue Pilze Schle-
siens, (1871).
(*•) De Toni; in Sacc. Sylloge Fungorum, VII.,
p. 5i7(i888}.
hyaline, paraissant plus ou moins gélifiée,
l'autre interne, résistante, se colorant assez
fortement par le carmin. J'ai observé quelques
spores anormalement bicellulaires (R. M.).
Mo 47. _ Les pieds de Thymus scrpyllum,
qui portent le parasite, sont facilement recon-
naissables à distance ; leurs rameaux infectés
sont en effet raides, redressés et stériles. Les
sores se forment surtout sur les tiges à l'ais-
selle des feuilles. (A. l-'riren).
Le pédicelle des téleutospores est assez fa-
cilement caduc; il est inséré d'ordinaire un
peu latéralement. Chaque loge de la téleutos-
pore conserve longtemps ses deux noyaux , la
(*) De Toni : (. Ci p. 192.
LE MONDE DES PLANTES
i73
fusion de ces noyaux pour former les deux
oospores, se produit d'abord dans la loge su-
périeure, puis dans l'inférieure, souvent alors
que la spore est déjà détachée de son pédicelle
(R. M.)
N° 48. — Le Puceinia Sonchi Rob. et Desm.
à typiquement des téleutospores dimor-
phes; les unes uniloculaires (mésospores),
les autres biloculaires. Dans cette espèce
les mésospores sont toujours plus nombreuses
que les téleutospores bicellulaires ; ces derniè-
res peuvent même manquer quelquefois, ainsi
que l'ont constaté Briard (*), Hariot, Oude-
mans ; et plus récemment Fautrey et Rolland,
qui ont donné à cette forme le nom d'Uromyces
puccinioides Fautr. et Roll. ("*), (non Berk.
et Br., nec Rabenh.V L'Uromyces puccinioides
Fautr. et Roll., ne diffère de Puce. Sonchi,
que par l'absence detéleutosporesbicellulaires,
et encore ce caractère n'est pas stable, car sur
beaucoup des échantillons qu'a bien voulu me
communiquer M. Fautrey, on en trouve quel-
ques-unes.
Ceci m'a amené à étudier la question taxino-
mique de la place à attribuer aux Puceinia à
mésospores et à discuter la valeur des genres
Uromyces et Puceinia.
Des Puceinia à mésospores
et des genres Uromyces et Puceinia
L'existence de Puceinia portant en
même temps des téleutospores bicellulaires
et unicellulaires , et réunissant ainsi ce
genre au genre Uromyces a été constatée
depuis longtemps déjà, et les auteurs jus-
qu'à ces dernières années semblent avoir tou-
jours réuni ces espèces aux autres Puceinia,
sans en former de groupe à part, en prenant
comme critérium du genre, l'existence de té-
leutospores bicellulaires, même en minorité.
Cette manière de faire est évidemment très
artificielle et devient difficile à appliquer dans
les cas où comme dans le Puceinia Sonchi, on
trouve des sores entièrement dépourvus de
spores bicellulaires.
Ce cas particulier ayant mis en évidence la
défectuosité du système adopté jusqu'alors,
quelques auteurs, par exemple MM. Fautrey
et Rolland, Briard, etc., ont mis en avant un
autre critérium, celui de la majorité : telle
espèce où les mésospores (téleutospores uni-
cellulaires), sont en majorité ou quelquefois
même existent seules, devra prendre place
parmi les Uromyces, tandis que telle autre où
(•) Briard. Supplément à la Flore mycologique
de l'Aube, p. 19. L'auteur cite Hariot et Oudemans.
(**) Fautrey et Rolland, in Revue Mycologique,
1S93, p. 25.
elles sont en minorité reste au nombre des
Puceinia. Il y a évidemment un progrès dans
cette manière de voir, car il est bien plus na-
turel de séparer des autres Puceinia des espè-
ces comme Puceinia Sonchi ou P. microsora,
qui ont toujours beaucoup plus l'apparence
d'Uromyces que celle de Puceinia. Mais ce
système est toujours artificiel et se heurte à
de grandes difficultés, quand on a affaire à
une espèce comme Puceinia anomala Ros'r.
(Puce, rubigo vera. (D. c.) Wint. var. simpkx
Korn.), qui peut avoir depuis une unanimité
de mésospores jusqu'à une majorité, et peut
être même une unanimité de téleutospores bi-
cellulaires.
Frappé de ces inconvénients, j'eus d'abord
l'idée de réunir en un genre distinct, intermé-
diaire entre les genres Uromyces et Puceinia,
tous les Puceinia à mésospores. Je nommais
ce genre Gasseria, le dédiant à un vieux bota-
niste alsacien, élève de Kirschleger, M. Gasser,
dont les conseils me furent des plus utiles au
début de mes études botaniques Mais j'ai
bientôt reconnu le peu de valeur d'une telle
création générique, ne s'appuyant même pas
sur un seul caractère stable, et voici l'opinion
à laquelle je suis arrivé.
Linné dit, qu'un genre doit être fondé au
moins sur deux caractères stables. J'admets
parfaitement pour ma part, que l'on puisse se
contenter d'un seul, quand il s'agit de cham-
pignons inférieurs, quoiqu'on trouve chez les
Urédinées, bien des genres solidement établis
sur deux caractères, surtout si l'on ne se con-
tente pas de ceux de la téleutospore ; ainsi
Calyptospora bien distinct de Melampsora par
la présence d'écidies à pseudopéridium et par
le cloisonnement des téleutospores, Gymnos-
porangium qui se sépare de Puceinia par ses
sores téleutosporifères gélatineux et ses éci-
dies \Roestelia). Or, si l'on compare les genres
Uromyces et Puceinia, leurs formes spermogo-
niques, écidiennes et urédosporiferes se trou-
vent identiques, et leurs formes téleutospori-
fères ne se séparent que par un seul caractère,
la présence ou l'absence de la cloison. Si ce
dernier caractère était constant, on pourrait
encore admettre qu'il puisse suffire à distin-
guer lesdeux genres ; or, j'ai montré précédem-
ment qu'il était variable chez une même es-
pèce. J'en arrive donc, dût-on me traiter de
réactionnaire, à supprimer le genre Uromyces
et à revenir à l'ancienne conception du genre
Puceinia de Persoon et de de Candolle, en en
éliminant toutefois les Phragmidium etles Tri-
phragnium qui y étaient compris, et qui sont
bien distincts par leurs téleutospores et leurs
écidies (Caeoma).
LE MONDE DIS PLANTES
Reste à diviser le genre Pucrinia, tel que je
l'entends : il est évident qu'on ne peut décrire
pêle-mêle, tous les éléments qui le compo-
sent.
Je propose de le classer de la façon sui-
vante : j'établis trois séries parallèles : la série
Uromyces à téleutospores unicellulaires, la
série Gasserta à téleutospores dimorphes, la
série Didymopuccinia à téleutospores bicellu-
laires ; je range dans ces trois séries les espè-
ces en groupes également parallèles, et enfin
dans ces groupes je classe les espèces de telle
sorte que les espèces affines appartenant à deux
séries différentes soient sur le même plan. /e
classe les espèces qui comme Puecinia Son
chi peuvent appartenir à deux séries, a la
fois dans les deux, sur le même plan. Bien en-
bles et les mésospores de la première iden-
tique .m\ telcuio pores de l.i deuxième, à tel
point que, comparant ce fait avec celui de l'exis-
tence d'une forme Uromyces chez Puce. Son-
chi, je ne suis pas loin d'admettre qu'il y a là
une seule et même espèce. Mais le Puce. Porri
a quelquefois, parait-il, des écidies, ce qui le
place ipso facto dans les Eugasseria, tandis que
[' Uromyces ambiguus Fuel;., auquel on n'en a
encore pas vu jusqu'ici reste dans les Hemiu-
romyces.
Il y a donc là quelque chose de défectueux :
de tous les groupes de Schroter, le groupe
Lepto parait seul être naturel; il est en effet
bien caractérise par la disparition totale de
stades spennogoniques, écidien et urédospo-
rifère, prouvée par le raccourcissement de l'é-
Groupe i .
Groupe 2.
Série A
Uromyces
Euuromyces Schrôt.
I a Autoeuuromyces Schrôt.
I pHeteroeuumyces Schrôt.
. j Brachyuromyces Schrôt.
Hemiuromyces Schrôl
l P. Dieteliana(Fisch. ■ Nob.
/ /■
Groupe 3 [P. ambigua (DC.) Nob.
Sonchi Rob. et Des
/'. Hneolata Desmazières
Groupe 4.
Groupe 5.
Groupe 6
Uromycopsis Schrôt.
/'. Cacaliae lu:.
Microuromyces Sehrôt.
\ r Omilhogali Le\ . 1 Nob,
'i P. Sol idag inis Niessl.)Nob.
l>. Sciltarum (Grev. Baxt.
\ Leptouromyces Schrôt.
SÉRIE B
Gasseria
Eugassena Nob.
Auloeugasseria Nob.
Puce. Convolvuli Cast.
Heleroeugasseria N.
/'. anomala Rostr.
Brachygasseria N.
Hemigasseria N.
>". mit rosora Kôni.
/'. Sonchi Rob. et Dcsm
/'. Scirpi [11;
I Gasseriopsis N.
1 Microgasseria N.
Leptogasseria N.
/'. heterospora R. et C.
Série C
Didymopuccinia
Eupuccinia Schrôt.
\utoeupuccinia Schrôt.
/'. luyutensïs Speg .
Heterocupuccinia Schrôl ,
B. rubigo-vera Wint.
Brachypuccinia Schrôt.
Hemipuccinia Schrôt.
P. Caricis-stricCae Dict.
P. Allii Ilud.
P, angustata l'eck .
Pucciniopsis Schrôt.
P.CO a,/ h, m l'rnlaSch. et Kze.
Micropuccinia Schrôl.
/' Lojkajana Thiim.
/'. 1 irgae aureae l.ibert.
/'. Tulipae Schrôt.
Leptopuccinia Schrôt.
/'. Malvacearum Monl.
tendu à chaque Uromyces ne correspond pas
forcément un Gasseria ou un Puecinia, et ré-
ciproquement, de sorte que bien des casiers
restent vides.
Voici le cadre du genre Puecinia établi sur
ce système, avec quelques exemples d'espèces
affines rapprochées sur le même plan.
J'ai maintenu provisoirement dans chaque
série les groupements proposés par Schroter.
bien qu'a mon avis ils aient pour principal
résultat d'éloigner des espèces très voisines
parce qu'ils sont fondés sur la présence ou
l'absence d'organes conidiens le plus souvent
facultatifs. Je ne citerai qu'un exemple : le
Puecinia {Gasseria) Porri Wint, et VUromyces
ambiguus Fuck., sont deux espèces extrême-
ment voisines, leurs urédospores sont sembla-
volution nucléaire et la propriété qu'ont les
téleutospores de germer sur la plante nourri-
cière vivante.
Ce groupe Lrpto étant donc admis, il reste
.1 classer l'ensemble des autres groupes sur
des bases un peu moins sujettes à caution que
celles employées par Schroter, ce qui malheu-
reusement est rendu fort difficile par l'imper-
fection de nos connaissances sur l'évolution
de la plupart des espèces hétéroïques et même
homoïques. (R. M.).
Cette cinquième décade termine le premier
fascicule de V Exsiccata. Ce premier fascicule,
qui renferme bo numéros et 12 bis est mis en
vente au prix de 10 francs, franco à domicile.
Nancy. R. Maire.
LE MONDE DES PLANTES
175
.ESSAI
sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires
PAR
Marius CAPODURO
Membre de l'Académie internationale de Géographie
Botanique
et de l'Association pour la protection des Plantes
{Suite)
Dindouliero
Grande éclaire
(Chelidonium majus L.)
Vulgairement connue sous les noms de
Grande éclaire ou de herbe de l'hirondelle, la
chélidoine est appelée en provençal dindou-
liero. De même que le terme scientifique de
/eltotov signifie en grec hirondelle, l'expression
populaire de dindouliero contient le mot
dindouleto qui est l'équivalent provençal de
hirondelle. Certains prétendent que cette
plante est en fleur pendant tout le séjour des
hirondelles. D'autres croient que cette plante
est employée par l'hirondelle pour rétablir la
vue à ses petits : c'est du moins une croyance
des anciens que la tradition nous a léguée.
Le jus de la chélidoine est préconisé et quel-
quefois employé pour détruire les verrues.
Etendu d'eau, on en fait usage contre les
ophthalmies : d'où le nom de grande éclaire
donné à cette plante.
Engraïsso pouar
Lait d'âne, liarge, palais-de-lièvre.
(Sonchus oleraceus L.)
Littéralement engraisse porc, tel est le nom
appliqué à une espèce de laitron que l'on donne
à manger aux cochons qui le recherchent et
le dévorent avec avidité, de préférence à toute
autre nourriture. Un préjugé populaire veut
que cette plante, par le seul fait qu'elle est
très estimée des porcs, les engraisse mieux
que tout ce qu'on peut leur donner.
Entrevadis
Deux espèces de clématites
(Clematis vitalba — C. flammula)
Un des noms de la clématite ou plutôt de
deux espèces de clématites très connues dans
le midi et que l'on désigne encore sous les ter-
mes de aoubavit, herbo deïs gus. Le mot
entrevadis parait vouloir dire: qui va entre.
Il serait formé selon nous, de la préposition
entre et de vadis qui dériverait du verbe latin
vadere, aller, parce que les rameaux sarmen-
teux de cette renonculacée s'entrelacent dans
les haies et les buissons avec d'autres arbris-
seaux en formant d'admirables berceaux de
verdure et de fleurs.
Escarpouléto
Urosperme fausse-picride
(Urospermum picroides Desf.)
Le fruit de cette composée liguliflore es
pourvu d'un bec dilaté en vessie à la base puis
subitement filiforme et coudé. Bref l'ensemble
de l'akène et du bec figure quelque peu une
petite escarpolette: d'où son nom provençal.
Estello d'aïgo
Etoile du printemps — Etoile d'eau
(Callitriche verna Kutz)
Les callitriques sont des herbes aquatiques
croissant dans les eaux stagnantes. Une es-
pèce commune dans nos régions, le Callitri-
che verna est appelée en patois estello
d aigo à cause de ses feuilles qui surnageant
à la surface des eaux, ressemblent, vues d'un
peu loin, à autant de petites étoiles vertes.
Estranglo besti
Orge queue-de-souris.
(Hordeum murinum L.)
Graminée excessivement commune et sans
aucune utilité, 1 estranglo besti porte une
foule de noms suivant les localités.
A Marseille et dans les environs, l'orge
queue-de-souris est appelé espigaou, ce qui
signifie mauvais épi, la terminaison aou ayant
ici un sens absolument péjoratif, car si l'orge
cultivée est employée à divers usagesiln'e nest
pas de même de cette méchante espèce qui se
propage presque aussi facilement que le chien-
dent et qu'aucun herbivore ne mange. On pré-
tend que l'estranglo besti, mêlé au foin,
peut, sinon étrangler les chevaux, du moins
racler fortement leur gosier et les blesser;
d'où le nom particulier et local de estranglo
chivaou que l'on donne à cette plante dans
les environs de Cuges (Bouches-du-Rhône) sui-
vant M. le Dr Reymonenq.
Dans bien des endroits l'orge queue-de-sou-
ris est encore appelé saouto-roubin; cela
vient de ce que les enfants se servent de ses
épis qu'ils placent dans la manche de leur che-
mise, au contact de la peau et qui grimpent
jusqu'à l'épaule par petits soubresauts, l'aspé-
rité des arrêts des glumes facilitant cette ascen-
sion.
A Six-fours (Var) l'estranglo besti est gé-
néralement connu sous le nom de cage, casi
qui désigne aussi le brome stérile. Ailleurs,
ceux de chaissé, bourguignoun sont encore
usités.
Faouciho
Faucille, Coronille bigarrée
(Coronilla varia)
C'est une coroniLe qui n'est pas des plus
communes et que l'on cultive quelquefois dans
les jardins à cauce de ses jolies fleurs'. Les
'7"
LE MONDE DES PLANTES
gousses parvenues à maturité forment tout
autant de pousses arquées en manière de pe-
tites faucilles. Quelques autres espèces de coro-
nilles portent aussi le même nom et pour le
même motif.
Ferre à chivaou.
Fer-à-cheval.
(Hippocrepis unisiliquosa L.)
Les termes scientifiques, patois et français
qui désignent l'hippocre'pide ont absolument
la même signification. La gousse de cette
petite papilionacée est des plus curieuses et les
échancrures qu'elle porte ont été comparées à
un fer-à-cheval. Cette espèce est très commune
dans le Midi.
Flous deïs capouchins.
Pied d'alouette des champs.
[Tielph inium consolida)
Tel est le nom donné au vulgaire pied d'a-
louette des champs à cause de la forme des
fleurs qui ressemblent plus ou moins à un
bonnet de capucin. Le terme vulgaire de dau-
phinelle est sans doute mieux approprie. Dau-
phinelle comme Delphinium vient de Dauphin
parce que le bouton floral du pied d'alouette,
au moment où il est prêt à s'épanouir, a quel-
que ressemblance avec un dauphin tel que les
peintres le représentent.
Frisoun
Bec de cigogne.
(Erodium '^malacoides Willd.)
Pourquoi le nom de frisoun a t-il été
donné à l'Erodium malacoides '. Examinons
la forme du fruit : parvenu à maturité, ce fruit
se détache ; le bec qui surmonte l'akène s'en-
roule il ne tient plus à l'axe du fruit que par
son extrémité. Ou bien encore lorsqu'on déta-
che complètement ces akènes ils s'enroulent
en manière de spirale, en simulant une sorte
de ressort ou de copeau, en provençal fri-
soun.
Par analogie on a donné le nom de gros
frisoun a 1 Erodium ciconium dont les
fruits sont tout simplement de dimensions plus
grandes que ceux de l'Erodium malacoides.
Galineto.
Podosperme découpé.
(Podospermum laciniatum DC.)
En provençal on désigne sous le nom de
galino une gallinacée bien connue : la poule.
Le substantif galineto qui en dérive n'en est
qu'un diminutil et signifie par conséquent
petite poule. Aurait-on comparé les feuilles
laciniées de cette plante à une patte de poule ?
C'est probable et nous ne voyons pas d'autre
explication à donner, bienque la ressemblance
soit assez lointaine.
Gaou galin, gueringuingaou.
Coquelicot.
(Papaver rhaeas L.)
Deux vocables, parmi les nombreux qui lui
sont attribués, sous lesquels on désigne une
espèce excessivement commune de pavot dans
nos régions.
Dans chacun de ces termes qui, par eux-
mêmes ne signifient pas grand'chose il y a le
mot gaou qui est l'équivalent provençal de
coq. Le nom vulgaire français de coquelicot
renferme aussi le mot coq et ce nom-là n'est
qu'une onomatopée synonyme de coquerico,
cri du coq. Les fleurs de cette plante étant
d'un beau rouge on les a comparées à la crête
du coq dont le nom a passé à la plante.
Marius Capoduro.
Séance du lundi 6 juin 1898
Présidence Je M. H. Léveillé, secrétaire
perpétuel.
Divers ouvrages et brochures sont déposés
sur le bureau ; M. Rigaux offre une brochure
intitulée : Les maladies du cidre, honorée d'une
médaille d'or par la Société industrielle de
Rouen. — Lecture est ensuite donnée d'une
lettre de M. Jonathan Lange annonçant la
mort de son père au sujet duquel il nous
adressera prochainement une notice nécrolo-
gique. — M. Peltereau, notre collègue, nous
apprend ensuite l'intention de la Société my-
cologique de France de tenir sa réunion extraor-
dinaire au Mans en octobre 1899.
Communication est donnée des circulaires
du Rev. Potter relatives au monument à éle-
ver à notre regretté et éminent ancien Direc-
teur von Mueller.
Les travaux suivants sont ensuite lus ou
analysés: Contribution à l'étude des Centau-
rea de la section Jacka par M. P. Parmentier ;
Deux plantes intéressantes de la Mayenne
[Coleanthus subtilis.Erica Watsoni) parM.Auo.
Chevalier; Notes sur le genre [ Orchis par
M. l'abbé Grelet ; Onotheracees, Haloraca-
cées, Lythrariees et Droséracées japonaises
par M. Léveillé ; Contribution à la flore ven-
déenne par M. Blanchard; Plantes de Mont-
fort VAmaury et de la forêt de Rambouillet par
Mlle M. Bell-ze; Contribution à la /lore my-
cologiquc de la Sarthc par M. l'abbé Réchin .
La séance est levée à 9 h. 3/4.
LE MONDE DES PLANTES
•77
LES CENTAUREA
DE
l'Ouest de la France
Par 3VT. H. Léveillé
Secrétaire perpétuel de l'Académie internationale
de Géographie botanique
Secrétaire général de l'Association Française de botanique
Directeur du Monde des Plantes, etc.
DEUXIEME PARTIE
RÉVISION DES CENTAUREA
du groupe Jacea
PRÉAMBULE
fl y a quelque temps nous publiions dans le
Bulletin de la Société des Sciences naturelles
de l'Ouest de la France une première note sur
ce genre difficile et ardu (i).
Depuis lors, des observations nombreuses et
attentives et la comparaison des formes, prove-
nant de différentes régions, sur le sec et aussi
sur le vif, nous ont amené à des nouvelles
conclusions; elles ont changé en certitude des
probabilités et nous ont permis de nous faire
des formes des Centaurea une idée sinon
parfaite, du moins très nette et très ar-
rêtée, idée qui a reçu sa confirmation par les
milliers d'échantillons que nous avons con-
sultés et qui nous ont amené à constater des
transitions incontestables entre les formes de
Centaurea admises jusqu'ici.
Il est vrai que l'on pourra nous objecter
l'opinion de Uodron, qui après avoir réuni
tous les Centaurea appartenant aux formes
Jacea, amara. nigrescens, nigra, sous le
nom de C. vulgaris dans la irc édition de sa
Flore de Lorraine, revient, dans la 2<* édition,
à la conception des formes telle qu'elle est
admise aujourd'hui avec d'innombrables va-
riétés et une inexprimable confusion des for-
mes chez les auteurs des diverses Flores.
L'opinion de M. Godron étant basée uni-
quement sur la persistance des formes ne
saurait nous arrêter. Car les races ou variétés
sont aussi persistantes que l'espèce. C'est
même en quoi elles se différencient des varia-
tiens accidentelles, trop souvent prises à tort
pour des variétés. L'époque diverse de flo-
raison et la cohabitation même ne sont pas des
caractères spécifiques. La nature du sol n'est
d'ailleurs pas le seul agent producteur des
adaptations spécifiques. La forme des appen-
dices de l'involucre est loin d'être constante et
ne peut servir qu'àuneclassification artificielle.
(i) Essai sur les Centaurea du Maine, t. VII. fas.
III. p. 273, 1897.
Enfin les Centaurea. forme nigra L., y com-
prise, se trouvent sur les sols calcaires aussi
bien que sur les sols siliceux. En attendant
la monographie du genre Centaurea à la-
quelle travaille un modeste et consciencieux
botaniste (1), nous nous permettrons d'expo-
ser ici notre manière de voir définitive sur le
genre polymorphe dont les espèces de l'Ouest
vont nous occuper, manière de voir qui est
chez nous, non plus une opinion plus ou
moins probable, mais une conviction absolue
basée sur les faits et sur l'étude même de la
nature.
Ouvrages consultés
Acloque (Alex). — Flore de France.
Bellynck (R. P.). — Flore de Namur.
Bonnier (Gaston) et G. de Layens. —
Flore de France.
Boreau. — Flore du centre de la France.
Bouvier (Louis). — Flore des Alpes, de la
Suisse et de la Savoie.
Cariot (abbé) et Dr Saint- Lager. — Etude
des Fleurs.
Cariot (abbé) et Dr Saint-lager. — Botani-
que élémentaire, descriptive et usuelle ; Clefs
analytiques.
Corbière (L). — Nouvelle Flore de Nor-
mandie.
Cosson et Germain de Saint-Pierre. — Flore
des environs de Paris.
Desportes (N.). — Flore delà Sarthe et de
la Mayenne.
Franchet (Adr.). — Flore de Loir-et-Cher.
Gentil (Ambr.). — Petite Flore Mancelle.
— Inventaire général des
plantes vasculaires de la Sarthe.
Gillet et Magne. — Nouvelle Flore française.
Godron. — Flore de Lorraine.
Gremli. — Flore de Suisse.
Grenier. — Flore delà chaîne jurassique.
Grenier et Godron. — Flore de France.
Guépin. — Flore de Maine-et-Loire.
Héribaud (Jh. Frère). — Flore d'Auvergne.
Hy (abbé). — Tableaux analytiques de la
Flore d'Angers.
Jackson (J . B. Daydon). — Index Kewensis.
Lamark et de Candolle. — Flore française.
Legrand (Ant.). — Flore analytique du
Berry .
Lemaout et Decaisne. — Flore des Jardins
et des Champs.
Léveillé (Hector). — Petite flore de la
Mayenne.
(1) M. S. Savouré, de Mayenne, qui recevra avec
reconnaissance tous les échantillons de Centaurea,
qu'on voudra bien lui envoyer.
178
LE MONDE DES PLANTES
Léveillé (Hector). — Essai sur les Centau-
res du Maine.
Lloyd. — Flore de l'Ouest de la France.
Mi.kat. — Flore des Environs de Paris.
Morière (Brébisson). — Flore de la Nor-
mandie.
Rouy. — Classification raisonnée des Cen-
taures de la section Jacea.
Souche (B.). — Flore du Haut-Poitou.
Thuillier. — Flore des environs de Paris.
LES OPINIONS DES AUTEURS
Rien de plus variable que le sentiment des
botanistes concernant les diverses formes de
Centaurea: on peut les diviser en deux gran-
des classes. Ce sont d'abord les synthétiques :
Godron, Lloyd, Lefranc, Cosson etGermain-
de-St-Pierre et plus récemment, MM. Bon-
nier, l'abbé Hy, et Franchet. Le premier de
ces botanistes réunit même toutes les formes
sous le nom de Centaurea rulgaris nom, qui
ne fut pas adopté, l'auteur s'étant laissé im-
pressionner par l'autorité de de Candolle et
ayant été frappé par des caractères purement
variables dans lesquels il crut voir une cer-
taine valeur pour la classification des formes.
Godron ne maintint donc pas sa dénomina-
tion dont nous nj trouvons pas même de
trace dans l'Index Kewensis récemment pu-
blié et passa du système synthétique au sys-
tème analytique en ce qui concerne le genre
Centaurea.
Lloyd, excellent observateur comme il l'était,
sacrifia à l'opinion courante en donnant la
liste des formes admises, non toutefois sans la
faire suivre des lignes suivantes qu'il est in-
téressant de reproduire.
0 Les plantes précédentes varient à tige
« naine, à feuilles blanchâtres, à involucre
« pâle ; elles offrent des intermédiaires d'une
« détermination embarrassante et justifient
« l'opinion des auteurs qui les réunissent
« comme variétés d'une même espèce. ».
Lefranc 1 in Franchet Flore de Loir-et-Cher)
réunit Centaurea pratensis Thuill. à Centau-
rea Jacea L.
Cosson et Germain de Saint-Pierre, obser-
vateurs si sagaces et si conciencieux. spécia-
lement dans l'étude des plantes critiques,
n'admettent qu'une espèce C. Jacea L. Leur
opinion est pour nous d'un grand poids. On
verra plus loin si les faits lui apportent une
entière confirmation. M. Gaston Bonnier réu-
nit également sous la même dénomination de
C. Jacea L. toutes les autres formes de ce
groupe complexe. M. l'abbé Hy, sans aller
aussi loin, n'admet que deux espèces C. Jacea
L. et C. nigra L. Enfin M. Franchet réunit
les C. amaraL, et C. Jacea L. sous le nom
de C. amara. Il admet par ailleurs le C. pra-
tensis Thuill et C. nigra L.
Nous allons du reste parcourir, l'une après
l'autre, d'abord au point de vue de l'opinion
des auteurs, ensuite à la lumière des faits, les
formes admises, comme espèces. Nous en
ferons ressortir les caractères saillants de façon
à obtenir de chacune d'elles une diagnosepré-
cise et de là nous tirerons nos conclusions
définitives appuvées sur la double discussion
des opinions et des faits.
Si nous ne nous trompons, on a successive-
ment élevé au rang d'espèces les formes sui-
vantes : Centaurea Jacea L., C. amara 1.., C.
Duboisii Bor.-. C. nigra L., C. pratensis
Thuill.. C. nigrescens Willd., C. decipiens
Thuill., C. serotina Bor., C. microptilon Godr.,
C . nemoralis Jord., C. consimilis Bor., C. obs-
cur a Jord.
CENTAUREA JACEA L.
Centaurea calycibus scariosis, laccris, foliis
lanceolatis — radicalibus sinuato dentatis. ramts
angulatis. Centaurée à calice scarieux et dé-
chiré ; feuilles lancéolées, les radicales sinuées
dentées, rameaux anguleux. Telle est la des-
cription concise de Linné.
La plupart des auteurs ont admis cette es-
pèce soit dans son sens strict, soit dans un
sens étendu et très compréhensii.
Grenier et Godron ont pris le C. Jacea dans
son sens restreint. Boreau, Frère Héribaud
Jh.. Thuillier, A. Gentil, Corbière, Grenier et
Godron (Flore de Lorraine 2° édition). Bré-
bisson réédité par Morière, Acloque, Gillet et
Magne, abbé Cariot et Dr St.-Lager, Despor-
tes, Lemaout et Decaisne, ont été du même
sentiment. Il n'est que juste d'ajouter que plu-
sieurs d'entre eux ne possédaient pas dans
le pays dont ils décrivaient la Flore la forme
AMARA,et n'ont dès lors pu se prononcer en
connaissance de cause. De même Lloyd et
Bellynck, pour le même motif, sont muets sur
le C. Jacea L, où se bornent à signaler son
absence.
Comme nous l'avons vu, d'autres auteurs
donnaient à C. Jacea une compréhension bien
autrement large, soit en y ramenant toutes les
autres formes, tels Cosson et Germain de St-
Pierre, Godron (Flore de Lorraine ["'édition)
Bonnier, soit en y faisant rentrer d'autres for-
mes. Le C. amara L. n'est pour Mérat, La-
mark et de Candolle, Gremli, qu'une variété
du C. Jacea L. Franchet et nous-même jus-
qu'à ce jour avons au contraire fait du C. Jacea
une variété de Tamara.
D'autres comprennent dans le C. Jacea L.
LE MONDE DES PLANTES
'79
le C. pratensis Thuill. Tels l'abbé Hy, La-
mark et de Candolle etGuépin. Cette der-
nière manière de voir est à noter, car, si pour
ces excellents botanistes, C. Jacea L. = C.
pratensis Thuill., ce dernier n'étant qu'une
simple variété du premier, il suffira de démon-
trer que C. amara= C. Jacea et que C. nigra
=: C. pratensis pour avoir le droit de con-
clure, sous la réserve de l'observation directe,
que C. Jacea, C. amara, C. nigra et C, pra-
tensis avec leurs diverses formes, étant égales
entre elles, égalent une seule et même espèce,
ce qu'il fallait démontrer dirions-nous en ma-
thématiques.
CENTAUREA AMARA L.
Linné nous dit : Çentaurea calycibus scario-
sis, caulibus decumbentibus, foliis lanceolatis
integerrimis. Centaurée à calice scarieux, tiges
décombantes, feuilles lancéolées très entières.
Or, pour le malheur de cette soi-disant espèce
les tiges ne sont pas toujours décombantes,
ni les feuilles toujours très entières. Elles
sont, il est vrai, généralement cotonneuses
et blanchâtres, mais on avouera que, si là se
bornait la différence spécifique, ce serait une
maigre différence bonne tout au plus à diffé-
rencier une variété et encore. A ce compte
il faudrait différencier l'Epilobium canescens
de l'espèce à laquelle il se rapporte et l'ériger
en espèce ce qui serait plaisant.
Ecoutons plutôt Grenier et Godron et La-
mark, et de Candolle : A l'exemple de Thuillier
et de de Candolle nous considérons cette
plante (à tiges ascendantes ou dressées) comme
étant le C. amara L ; mais nous devons faire
observer que Linné parait n'avoir connu qu'une
forme naine à tiges décombantes. Cette forme
est commune à Montpellier où Linné l'indique
et oh nous l'avons observée. Mais nous ne pouvons
la séparer des formes à tiges dressées et plus
élevées qui se voient dans les mêmes lieux et
que de nombreux intermédiaires réunissent à
la forme linnéenne.
Nous avons souligné à dessein les paroles
de Grenier et Godron qu'on ne saurait taxer
de trop restreindre le nombre des espèces car
ils pécheraient plutôt par excès contraire.
Cette plante (C. amara) n'est peut-être qu'une
variété de la Jacée nous disent à leur tour La-
mark et de Candolle; elle lui ressemble en
effet par presque tous ses caractères et en par-
ticulier par le plus important de tous, savoir,
les graines presque entièrement dépourvues
d'aigrette.
Ils donnent ensuite des différences tirées de
la tige plus couchée, des feuilles inférieures,
entières ou simplement dentées, des involu-
cres plus blanchâtres à folioles presque en-
tières sur les bords.
On vient de voir ce que pensaient Grenier et
Godron du caractère de la tige couchée: tous
ceux qui ont tant soi peu étudié les Çentaurea
savent ce qu'il faut penser de l'intégrité des
feuilles chez les espèces de ce genre éminem-
ment polymorphe. Quant aux involucres plus
blanchâtres, nous aurons l'occasion d'y revenir
plus loin et nous verrons alors si ce plus ou
ce moins de blancheur, de scariosité, et d'in-
tégrité des folioles est valable pour distinguer
le C. amara comme espèce. Notons déjà qu'il
ne s'agit en somme que d'une simple question
de plus ou de moins.
Il est bon d'observer par ailleurs que plu
sieurs botanistes réunissent, au C. amara L.,
le C serotina Bor., tels Grenier et Godron,
M. l'abbé Hy et Bouvier; celui-ci n'étant qu'une
forme du C. pratensis, comme nous l'avons
indiqué dans notre Essai sur les Çentaurea du
Maine, il s'ensuit que voilà le C. pratensis de-
venu lui-même une sous-espèce ou variété du
6'. amara. Mais nous avons vu précédemment
que des botanistes autorisés faisaient du C.
pratensis une variété du C. Jacea L. Deux
quantités ou deux choses étant égales à une
troisième sont égales entre elles. Or, C. pra-
tensis égalant à la fois C. Jacea et C. amara
il s'ensuit que C. amara = C. Jacea. c. q. f. d.
Nous ne traitons pas ici la question de va-
riété qui sera tranchée plus loin. Il s'agit seu-
lement de la qualité spécifique. Les botanistes
qui considèrent le C . serotina comme variété
ou même un synonyme du C. amara sont
Grenier et Godron, abbé Cariot et S' Lager.
Oui mais, objectera-t-on, C. Jacea L. =
C. amara Thuill. non L. En effet, Grenier et
Godron parlent du C. serotina Bor. Or Boreau
lui-même met dans la synonymie de son sero-
tina, C. amara Thuill. non L. et Corbière re-
pète avec grand soin la même synonymie.
Donc votre conclusion est fausse.
Non, car ce n'est pas le C. amara Thuill.
mais bien le C amara L., qu'ont entendu
désigner Grenier et Godron, et Bouvier et
surtout l'abbé Cariot et le Dr S' Lager.
Supposons même qu'il s'agisse de Vamara
Thuill. non L. et que le C. amara Thuill. ne
soit pas le C . amara L., ce qui n'est pas prou-
vé, car rien ne s'y oppose dans la description
de Thuill., et Grenier et Godron sont très for-
mels à ce sujet, en égalante amara Thuill.
à C. amara L. Nous allons reprendre notre
argumentation sur une autre base. MM. l'abbé
Hy et Bouvier réunissent le C. pratensis
Thuill. lui-même à C. amara L. Or nous
avons vu précédemment d'autres botanistes
i8o
LE MONDE DES PLANTES
réunir C. pratensis à C. Jacea L. Donc C.
pratensis égale et C'. amara L. et C. /acea L.
D.^nc C. Jacea L. égale C. amara L.
Remarquons que Thuillier dit expressément
de son amara : feuilles quelquefois très entiè-
res, celles de la racine avant quelquefois une
ou deux découpures. Or dans le C. serotina
Bor. les feuilles sont rarement entières et les
radicales notamment sont presque toujours
pinnatifides. D'ailleurs, nous avons encore
d'autres moyens de démontrer plus directe-
ment que le C. pratensis égale et C. Jacea et
C. amara et que par conséquent sa variété
serotina rentre dans ces mêmes formes.
Contentons-nous de remarquer i» que Cos-
son et Germain-de-Saint-Pierre font de C. se-
rotina (C amara Thuill.) une sous-variété du
('. Jacea L. ce qui est au moins aussi auda-
cieux que de réunir le C . serotina directement
à Yamara ; 2°Grenier dans sa Flore de Lor-
raine postérieure de treize ans (i 865) à la pu-
blication delà Flore de France ( i S 5 2 1 avoue
que certaines formes de C. microptilon pa-
raissent se rapportera C. amara.
M. l'abbé H y à la suite de Guépin et de
Lamark et de de Candolle réunit, avons-nous
vu, C. pratensis à C, Jacea L. Or ces derniers
botanistes qui considèient Yàtnara comme une
variété du Jacea réunissent à ce dernier com-
me forme C. pratensis et C . decipiens de
Thuill. Donc quelle que soit l'opinion qu'on
se forme du C. amara Thuill., quel que soit
également l'avis certain de Thuillier, que son
amara corresponde exactement ou non à celui
de Linné, puisque d'une part des botanistes
en renom ont considéré les variétés de pra-
tensis comme pouvant se rapporter tantôt d'a-
près les uns à C. amara, tantôt d'après les au-
tres à C. Jace.i L., il s'ensuit que, même au
point de vue des auteurs, même sans tenir
compte de ceux qui ont réuni toutes les for-
mes sous une même dénomination, C. amara L.
= C . Jacea L .
CENTAUREA PRATENSIS Thuill.
Nous lisons dans Thuillier créateur de cette
forme (Flore des environs de Paris p. 444).
Çentàurea calycibus erectis et pappo nigricante
terminatis foliis lanceolalis dentato-lyratic.
Vaill. Par. 107. Centaurée à folioles du calice
dressés, terminés par une aigrette noirâtre ;
feuilles lancéolées, dentées-lyrées. Habite
dans les prés, Fleurs rouges : Juillet-août.
Parait n'être qu'une variété de la précédente
(espèce nigra). Feuilles lancéolées ou garnies
de dents anguleuses et distantes. Cette plante
varie par le plus ou moins de longueur et de
largeur de ses feuilles, par leur couleur, par
leur circonférence qui est tantôt entière et
tantôt découpée. La couleur des écailles est
aussi différente. 11 y a des pieds où elles sont
terminées par des plumes noires, d'autres par
des brunes ou des rousses, et d'autres enfin
oh les écailles sont dénuées de plumes. Fleurs
rouges. Juillet-août ; se trouve dans les prés.
Deux remarquesà propos de cette diaqnose.
D'abord l'auteur même de l'espèce, ou plutôt
celui qu'à la place de Vaillant on a considè-
re comme l'auteur de l'espèce, avoue que sa
forme est une \ariété du C. nigra L. En se-
cond lieu sa plante peut offrir des écailles dé-
nuées de cils, c'est-à-dire être un C. Jacea, car
entre le C. pratensis et le C. Jacea il n'v a
nulle autre différence sérieuse nous ne disons
pas d'espèce, mais même de variété.
Nous pourrions nous arrêter là pour ratta-
cher sans plus tarder le C. pratensis au C. Ja-
cea L. et par suite au C. amara L.
Mais voyons l'opinion des auteurs. Elle
sera instructive même après celle décisive de
Thuillier qui déjà nous permet de considérer
le C. pratensis comme équivalant au C. nigra L.
Notons bien aussi qu'il n'est pas question
dans la diagnose de Thuillier, de la présence
ou de l'absence d'aigrette. L'étude des faits
nous dira ultérieurement pourquoi.
Réuni au C. Jacea L. par Lamark et de
Candolle, Bouvier, à ï'amara par Grenier et
Godron, Cosson et Germain, abbé Cariot, et
Dr Saint-Lager, soit directement soit sous une
de ses formes, le C. pratensis Thuill. a été
réuni au C. nigra L. par Mérat qui paraît
distinguer entre C. nigra L., et C. nigra
Thuill. qu'il réunit d'ailleurs, et par nous dans
notre Petite Flore de la Mayenne.
M. Souche réunit au contraire le C. nigra
au C. pratensis comme variété.
De la consultation des auteurs résulte donc
que d'une part le C. pratensis Thuill.. est rat-
taché tantôt au C. Jacea L. tantôt au C. amara L.
tantôt enfin au C. nigra L.
ÇENTAUREA NIGRA I
Au C. nigra L. se rapporte le C. nigrescens
D C. non Willd., et cela sans conteste. C'est
aussi avec raison en effet que les auteurs rat-
tachent, du moins comme espèce, C. pratensis
à C. nigra. Un certain nombre de Aoristes
passent sous silence C. pratensis parce qu'ils
le considèrent comme partie intégrante du
C. nigra.
Linné dit de cette espèce : Calycibus ciliatis ;
squamula ovata ; ciliis-capillaribus erectis,
foliis lyrato-angulatis ; floribus Jlosculosis .
Calice cilié, écailles ovales, cils capillaires
dressés ; feuilles lyrées-dentées ; fleurs floscu-
leuses. Or pas un de ces caractères qui ne con
LE MONDE DES PLANTES
ibl
vienne aussi bien au C. pratensis, même le
dernier. Pour Linné' en effet, et avec raison,
C. nigra comprenait le futur C. pratensis.
Nous \ errons tout à l'heure que C. consimi-
lis Bor. et C.obscura Jord sont des formes se-
condaires de C. nigra. Or, si dans C. consimi-
lis les capitules ne sont pas ordinairement
rayonnants, ils le sont chez C. obscurci. Il est
vrai qu'on pourrait être tenté de ramener C.
consimilis Bor. et C. obscurci Jord. à C.pratensis.
Certains l'ont fait. Tel M. Corbière.
Mais le caractère tiré de l'absence de fleu-
rons rayonnants chez C. nigra ne saurait pré-
valoir contre celui tiré de l'existence ou de
l'absence de l'aigrette plus constant et plus
important, sans être essentiel, surtout si l'on
considère que C-jacea, C. amara et C.praten-
sis, peuvent indifféremment être rayonnants
ou non.
En outre Cosson et Germain signalent une
forme du nigra qu'ils appellent radiât a, {nigres-
cens Mérat). Avant d'aborder l'étude des for-
mes secondaires, répondons à ceux qui nous
reprocheraient de n'avoir tenu compte ni du
classique Prodrome de de Candolle ni de Yln-
dex Kewensis. Tous les deux ne sont que des
énumérations d'espèces, l'une descriptive, l'au-
tre purement de nomenclature. Ni l'un ni l'au-
tre ne prétendent à des vues monographiques
et encore moins à prononcer sur toutes les
espèces litigieuses. Le second ouvrage indi-
quant la classification suivie à Kew aurait
peut-être plus ces tendances. Or Y Index Ke-
wensis pour ce qui nous occupe ne distingue
que 4 espèces. C.jacea,C. amara h., C. nigra L.
C. nigrescens Willd., et n'entend nullement
trancher la question .
A remarquer que Thuillier signale pour le
C. nigra L. la variation albiflora.
GENTAUREA DECIPIENS Thuill.
Centaurea calycibus ciliatis-setaceis, lanceo-
latis, radicalibus sinuato-dentatis. Centaurée
à folioles du calice ciliées sétacées, lancéolées;
les feuilles radicales sinuées-dentées. — Cen-
taurée variante. — Feuilles très étroites, et
dentées. Calice plus petit que celui de l'espè-
ce précédente, et dont les écailles, sont plus
arides et roussâtres. Tige anguleuse et char-
gée de plusieurs fleurs rouges. Fleurit en
juillet et août. Se trouve sur les montagnes
arides.
Cette fois Thuillier est bien le père de cette
forme. Mais nous ne voyons rien dans sa
diagnose qui justifie la création d'une espèce.
Ainsi ont pensé la majorité des auteurs qui
réunissent cette forme soit au C. Jacea L.
(Lamark et de Candolle), soit au C. nigra
L. (Mérat), soit au C. pratensis (Gentil, Cor-
bière, Grenier et Godron). Beaucoup d'autres
la passent simplement sous silence. Seul Bo-
reau la maintient au rang d'espèce. Nous-
mème avons fait de cette plante une variété du
C. nigra L. En effet l'aigrette formée de pail-
lettes de ses fruits la rapproche beaucoup
plus du C. nigra que du C. pratensis. Il est
toutefois à remarquer que dans la diagnose
de Thuillier il n'est pas question de cette ai-
grette. Thuillier en la plaçant près de son C.
amara semble donner raison à ceux qui voient
dans le C. amara de cet auteur, une forme
différente de l'espèce Linnéenne. et identifient
cette forme avec C. serotina. Toutefois les
feuilles très étroites d'une part, et le calice
plus petit dont parle Thuillier tendraient à
faire croire que c'est bien de Yamara de Lin-
né dont il s'agit. Cette question d'ailleurs est
de peu d'importance pour nous et ne peut
être éclairée que par les échantillons même
de Linné ou de Thuillier attentivement con-
frontés. Mérat rapporte le C. decipiens au C.
nigra L. comme variété. A rattacher égale-
ment au C. decipiens le C . Debeauxii God. et
Gren. pro specie à capitules plus petits et à
appendices plus étroits.
CENTAUREA NIGRESCENS
A peu près tous les auteurs sont d'accord
pour faire de C. nigrescens Willd., le synony-
me de C. pratensis Thuill. Seulement les uns
adoptent le premier nom et les autres le se-
cond. Les partisans du premier nom sont
parmi les auteurs que nous avons consultés,
au nombre de 9, et ceux du second au nombre
de 8. Les autres n'en parlent pas, du moins
comme espèces.
Grenier et Godron font rentrer absolument
dans cette espèce le C. decipiens Thuill. alors
qu'ils érigent en espèce le C. microptilon
Godr. et Gren.
Boreau le donne avec raison comme très
répandu dans l'Ouest, alors qu'il le dit A. R.
dans le centre, où selon lui le C. Jacea do-
mine.
Mérat distingue le C. nigrescens du C. pra-
tensis. Il réunit le C. pratensis Thuill. absolu-
ment au C. nigra L. et fait du C. nigrescens
une variété duf. nigra L. Toutefois le C.ni-
grescens de Mérat suivant Cosson et Germain,
ne serait pas le C. nigrescens Willd. mais
bien ce qu'ils appellent C. radiata (C . nigres-
cens Mérat) sous-variété du C. nigra L. qui
n'est lui-même qu'une variété du C. nigra.
Mérat distingue une variété du nigrescens à
souche rameuse sous le nom de natta.
M. Gentil rattache le C. nigrescens au C.
pratensis. M. Franchet tout en faisant nigres-
i8j
LE MONDE DES PLANTES
cens synonyme de pratensis indique une va-
riété pratensis de son espèce.
D'après l'Index Kewensis le C. nigrescens
Gren. et God. se rapporterait au C. Jacea L.
bien que M. Le Grand dans sa Flore analy-
tique du Berry en fasse le synonyme du C.
pratensis Thuill. Ceci prouve le peu d'accord
des auteurs. C'est également à C. nigrescens
Willd. que M. le Dr Saint-Lager rapporte le C
transalpin.! Schleich., du nord de l'Italie, que
l'on trouve en France dans la Haute-Mau
rienne et dont les écailles moyennes présen
tent un appendice cilié alors que les écailles
internes ont un appendice scarieux-lacéré
Gremli subdivise cette forme en deux, le C
Candollii Koch.. à appendices cachant l'invo-
lucre celui-ci presque noir et C. A'oc/n'iSchultz
[C. vocchinensis Bernh.l à appendices petits,
espacés, triangulaires, disposition qui rend
l'involucre bigarré de vert et de noir. Le C.
transalpina nous parait l'équivalent de C. Du-
boisii Bor. duquel il parait très proche voi
sin. C'est un Duboisii de montagne.
L'Index Kewensis le réunit aussi directe-
ment au nigrescens Willd.
CENTAUREA DUBOISII Bor.
Seuls Boreau. le F" HéribaudJh. et MM,
Corbière et Le Grand parlent de cette forme.
Boreau la donne comme espèce. Mais malgré
les éminentes qualités d'observateur de ce
botaniste on sait ce que valent ses espèces et
nous avons vainement cherché dans la dia-
gnose qu'il donne de son Duboisii un caractère
sérieux. Il ne s'agit que de plus ou de moins.
Or on ne peut sur du plus ou du moins, éta-
blir une espèce.
Mieux inspiré le F" Héribaud Jh. fait du
Duboisii une variété du '' lace a L. en chan-
geant toutefois la dénomination de Boreau en
celle de gracilis.
M. Corbière fait également du C. Duboisii
une variété du C.Jacea L. en faisant remar-
quer les affinités étroites qui rapprochent cette
forme du C. amara L. et ne permettent pas.
comme nous le verrons, de l'en séparer.
M. Le Grand fait aussi du Duboisii une dé-
pendance du Jacea L. et donne comme syno-
nymie de cette forme: amara auct. an L. !
CENTAUREA SEROTINA Bor.
Nous avons vu que Boreau donnait comme
synonyme à son serotina Yamara Thuill. non
L. La diagnose de Boreau, tout en étant assez
explicative, ne permet pas de considérer cette
forme comme une espèce.
Aussi est-ce avec grande majorité que les
auteurs ont fait de cette forme une variété ou
une sous-espèce du C. pratensis à l'exception
bien entendu de ceux qui n'admettent qu'une
seule espèce C. Jacea L.
Toutefois Grenier et Godron. nous l'avons
vu, la réunissent absolument au C . Jacea aussi
bien que Bouvier qui d'ailleurs y réunit aussi
le C. pratensis. L'abbé Hy agit de même, le
F" Héribaud semble l'adopter comme espèce
probablement sur l'autorité de Boreau. De
même Lloyd et Brébisson réédité par Morière.
Quoi qu'il eh soit de ces derniers auteurs qui
reconnaissent eux-mêmes que la section Jacea
du genre Centaurea est des plus embrouillées,
le C. serotina ne saurait être érigé en espèce et
doit suivre le sort du C. pratensis.
CENTAUREA MICROPTILON Godr.
L'extension de cette espèce a d'abord été
fort grande car si, comme le veut l'Index
Kewensis, le C. nigrescens de Grenier et Go-
dron se rapporte à C. Jacea, il est probable
que dans l'esprit de ces auteurs leur microp-
tilon était très compréhensif.
Grenier, dans sa Flore de la chaîne Jurassi-
que, parue en i863, i3 ans après l'impression
du volume de la Flore de France renfermant
les Centaurea, parait lui avoir porté le premier
coup qui d'ailleurs fut décisif, car jamais le
C. micropiilon ne s'en est relevé comme es-,
pèce. 11 n'a pas vu le C. microptilon dans le
rayon de sa Flore et les échantillons qu'on lui
présente sous ce nom lui semblent se rappor-
ter au C. amara L.
Quoi qu'il en soit, à l'exception de Boreau
dont la 3« édition de la Flore du Centre fut
antérieure à l'ouvrage de Grenier, tous les au-
teurs déflores (Brébisson réédité par Morière
excepté) ont considère le C. microptilon
comme une variété du C. pratensis ou même
n'en ont pas parlé, soit que celte forme leur
fût inconnue, soit plutôt qu'elle fût rare dans
les rayons de leur flore respective.
M. Corbière en fait une forme grêle du C.
iecipiens qu'il rattache d'ailleurs au C. pra-
tensis. Nous avons dit ailleurs que nous n'é-
tions pas de l'avis de ce distingué botaniste.
L' Index Kewensis reunit le C microptilon
au C. nigra L. Nous ne croyons pas avoir ob-
servé dans le Maine le véritable microptilon
de Godron que nous avons réuni au Gentiliana
forme du pratensis au contraire très répandue
chez nous.
CENTAUREA CONSIMILIS Bor.
Le C. consimilis de Boreau a eu le don de
passer inaperçu pour la plupart des auteurs
qui s'en sont lort peu préoccupés, probable-
ment parce que les diagnoses de l'auteur n'é-
taient pas des plus claires et ne donnaient
aucun caractère saillant qui put faire recon-
LE MONDE DES PLANTES
183
naître cette nouvelle espèce dont nous ne
trouvons mention que chez MM. Corbière,
Lloyd et M. l'abbe' Hy. Le premier en t'ait
une variété' du C. nemoralis Jord. et les deux
autres une variété du C. nigra L. Qu'on ne
se me'prenne pas sur nos intentions. Nous re-
connaissons, en Boreau comme en Jordan, des
observateurs, de premier ordre et des bota-
nistes de grand talent auxquels il ne manque
qu'une chose : le sens de l'espèce qui leur fit
prendre pour telle de simples races ou variétés
ou formes au sens de MM. Rouy et Foucaud.
L'Index Kewensis fait du C. consimilis Bor.
un synonyme de C. Jacea L. Cela permet de
juger de la confusion qui règne dans le genre
dont nous nous occupons présentement.
CENTAUREA OBSCURA Jord.
Nous trouvons plus souvent mention du
C- obscurci chez les auteurs. Gremli en fait une
variété du C. nigra L. M. l'abbé Hy abonde
dans le même sens. L'abbé Cariot et le Dr St-
Lager rattachent absolument C. obscurci Jord.
non Bor. à C. nigra L. Le F" Héribaud Jh.
est également de cet avis, M. Corbière le rat-
tache au C. nemoralis Jord. dont il fait une
espèce de second ordre.
Boreau donne comme obscurci Jord, une
espèce qui étant également le C. nigra Jord,
non L. doit correspondre, pensons-nous, au
C. nemoralis Jord.
Enfin {'Index Kewensis réunit Vobscura
Jord. au C. nigra L.
CENTAUREA NEMORALIS Jord.
Donné par Gremli comme seconde variété
du nigra L., le C. nemoralis Jord. est mis
au même rang que les autres espèces par
le Frère Héribaud Jh. avec cette synonymie :
C. nemoralis Jord [C. nigra auct. non L.)
M. Corbière l'admet comme espèce de second
ordre. Boreau qui l'identifie avec le C. ni-
gra L. parait avoir confondu cette forme avec
C. obscura Jord. (il La synonymie de C. nigra
Jord. qu'il donne à son obscura semble jus-
tifier cette manière de voir.
' Lloyd réunit absolument C. nemoralis Jord.
à C. nigra L. Grenier l'admet au même rang
que les autres espèces et en fait une plante
des terrains siliceux. De même, l'abbé
(i) Il ressort d'une lettre à nous adressée par le
frère Héribaud Jh. que Boreau a réellement con-
fondu le C. nigra L. avec le C. nemoralis Jord.
En Auvergne, le C nigra L., nous dit notre savant
correspondant, est une plante montagnarde, qu'il
n'a jamais rencontrée au-dessous de 900 à 1000 m.
C'est au C. obscura que Boreau eût dû plutôt
identifier son C. nigra L. Le C. nigra L. d'Au-
vergne a été identifié aux échantillons provenant
de Suède.
Cariot et le Dr St-Lagerqui donnent la même
synonymie que le Frère Héribaud. Le Dr St-
Lager dans les Clefs analytiques décrit ainsi
cette forme : Involucres ovoïdes d'un brun
roux, appendices linéaires-lancéolés ; plante
de 5-io décimètres, à rameaux larges et étalés-
dressés. Le nigra L. au contraire a ses invo-
lucres globuleux d'un brun noir, à appendices
largement ovales ; plante de 2-3 décimètres
simple ou peu rameuse, à rameaux courts et
dressés.
Qu'il y ait là une forme secondaire peut-
être, une variété, soit, maisune espèce, oh non.
Nous avons vu tous ces caractères varier et,
entre autres, nous avons rencontré des nigra
dépassant et de beaucoup les 3 décimètres
qu'on lui impose.
Rien n'est plus variable que la taille des
plantes et il n'est pas possible de la faire entrer
ni pour beaucoup, ni même pour peu, dans
une diagnose. L'Index Kewensis égale avec
raison le C. nemoralis Jord., au C. nigra L.
Quant au Centaurea nigraJord., sauf Boreau
qui donne à tort cette forme comme un sy-
nonyme à'obscura Jord. et sauf Lloyd qui en
fait une variété du C. nigra L. pprès avoir
préalablement réuni à ce dernier le C. nemora-
lis Jord., personne n'en a parlé II est proba-
ble que Lloyd entendait par le C. nigra Jord.
le C. obscura du même auteur.
Quant au C. nigra Lamk. il faut d'après
l'Index de Kew la rapporter au C. pratensis,
non à celui de Thuillier qui égale nigrescens
Willd, ni à celui de Salisbury qui égale
C. Jacea L. mais sans doute à celui de Horne-
mann qui est d'ailleurs une espèce de Hongrie
étrangère à notre Flore de France et à plus
forte raison à la Flore de l'Ouest.
Nous passons également sous silence le
C. alba Lois, dont nous ne trouvons pas men-
tion dans l'Index de Kew, nom qui doit très
vraisemblablement se confondre avec le
C. alba Suter, ce dernier égalant C. amara L.
Gillet et Magne donnent effectivement Y alba
comme variété de C. amara L.
LES FAITS
Dans l'étude des faits nous allons reprendre
une à une les différentes formes en procédant
dans l'ordre inverse, c'est-à-dire en commen-
çant par les formes de moindre importance
pour arriver jusqu'aux formes de premier
ordre.
CENTAUREA CONSIMILIS Bor.
Nous avons vu cette forme qui est abon-
damment représentée dans le Maine et très
souvent mêlée à la forme suivante dont elle
se distingue par la couleur de ses fleurs et de
i84
LE MONDE DES PLANTES
ses appendices. L'involucre est souvent velu-
aranéeux à la base. En dehors de là, nous ne
voyons pas d'autre caractère qui puisse servir
a différencier ces deux plantes. En outre, nous
ne nous porterions pas garant de la constance
des caractères de couleur et de villosité qui
peuvent varier avec les années et avec le sol.
Aussi ne regardons-nous pas le C. consimilis
comme une véritable variété, encore moins
comme une sous-espèce. Il nous parait devoir
se rapporter au C. nemoralis auquel plusieurs
botanistes, et M. Corbière en particulier, le
rattachent avec infiniment de raison.
CENTAUREA OBSCURA Jord
Forme également assez répandue dans le
Maine et mêlée souvent à la précédente à tel
point qu'elle pousse côte à côte dans les prés
et dans les bois. Nous faisons sur la constance
des caractères de celle-ci les mêmes réserves
que pour sa voisine. C'est surtout dans le nord
de la Sarthe que nous avons observé cette
plante mêlée aux autres formes, et que nous
avons trouvé entre elle et la suivante tous les
intermédiaires. Nous la rattachons également
au C. nemoralis.
CENTAUREA NEMORALIS Jord.
Le C. nemoralis se divise plutôt en deux for-
mes qu'il ne constitue lui-même une forme
stable. Tout Centaurea aigrette possédant des
appendices appliqués cachant les bractées et
et ne présentant pas les caractères spéciaux
du C. consimilis ou du C. obscura est un C.
nemoralis type. Malheureusement pour le
type, non seulement il se résout ordinairement
en l'une des deux formes citées précédem-
ment, mais encore on trouve au point de vue
des appendices appliqués cachant les bractées
de nombreux intermédiaires. Tantôt ce sont
les appendices du haut qui sont appliqués et
cachent les bractées, tandis que ceux du bas
sont arqués en dehors et découvrent les brac-
tées, tantôt (plus rarement il est vrai) c'est l'in-
verse. De telle sorte que l'on trouve tous les
passages du C. nemoralis Jord. au C. deci-
piens Thuill. Aussi ne faisons nous du C. ne-
moralis qu'une variété du C. nigra L.
CENTAUREA DECIPIENS Thuill.
Le C. decipiens n'est pas le C. decipiens des
auteurs, pas celui de Corbière en particu-
lier. Nous ne voyons pas que Thuillier dans sa
diagnose parle de poils semblables à de peti-
tes paillettes. 11 se contente de parler des
feuilles plus étroites et des calices plus petits
que dans son <■'.. amara et de la tige portant
plusieurs fleurs rouges. En admettant que son
amara soit le serotina Bor., il eût dû différencier
sondecipiens en décrivant les appendices étalés
arqués en dehors par opposition à ceux de C.
serotina si celui-ci correspond, comme certains
prétendent à C. amara L.
En réalité, on ne sait pas au juste ce qu'est
le C. decipiens Thuill. En tous cas, l'auteur
le place à une telle distance du C. pratensiseï
du C. nigra qu'il est permis en effet d'y voir
un C. différent, une sorte de C. microptilon
aigrette. Nous croyons devoir distinguer entre
le ' . decipiens Thuill. forme aigrettée à ap-
pendices étalés découvrant les bractées et une
autre forme analogue pour ses bractées, mais
à aigrette pailletée que nous appellerons C.
lepidolopha Lévl. à aigrettes semblables à des
paillettes.
Nous mettrons ces deux formes comme va-
riétés du nigra. Le C. lepidolopha et le '.'.deci-
piens sont d'ailleurs deux formes très voisines
du C. nigra. On trouve entre elles, comme
nous l'avons vu, des formes de transition
même sous le rapport des poils-paillettes de
l'aigrette. Nous en avons rencontré notam-
ment à Livet (Sarthe) et dans le voisinage de
la forêt de Perseigne, dans le même départe-
ment.
Nous plaçons comme sous-variété de (.'. nigra
le''. Debeauxii Gren. et Godr. qui, par ses ca-
pitules très petits semble constituer une excel-
lente sous-variété.
CENTAUREA SEROTINA Bor.
Le C. serotina est une forme du C. pratensis
assez abondante dans le Maine et généralement
dansl'Ouest. Elle se prolonge à l'arrière-saison.
Souvent elle présente des feuilles très irrégu-
lières et très profondément divisées. Elle se
différencie du type à première vue par ses
appendices appliqués, cachant les bractées.
Malheureusement pour sa valeur spécifique
nous avons vu les passages du serotina au
pratensis, tout spécialement sur le calcaire ju-
rassique de l'arrondissement de Mamers.
Nous ne pouvons donc l'admettre que
comme une simple variété du pratensis.
CENTAUREA MICROPTILON Godr.
En étudiant les Centaurea et les diagnoses
du'', microptilon en particulier, nous nous
sommes convaincu que cette forme était rare.
I .'avons-nous même exactement dans le Maine?
Nous y avons vu sur les calcaires de St-Rémy-
du-Plain et d'Ancinnes, des formes correspon-
dant à peu près à cette plante, mais, nous ne
pouvons certifier que c'est bien du C. mi-
croptilon qu'il s'agit.
Cette plante est si peu répandue dans l'Est
que Grenier se refuse à accepter comme tels
LE MONDE DES PLANTES
185
les échantillons qu'on lui présente sous ce nom
et les rapporte à C. amara
Si la forme que nous avons vue est bien le
C. microptilon c'est une forme grêle et apau-
vrie d'un autre type plus courant chez nous,
auquel nous avons donné le nom de C. Genti-
liana.
GENTAUREA GENTILIANA I.évl.
Le C. Gentiliana renferme le C. microptilon.
On le distingue du C. serotina à ses appendices
isolés, arqués en dehors, ne couvrant pas les
bractées, et du microptilon à ses feuilles ovales
et lancéolées, entières ou sub-entières, rare-
ment incisées età ses tiges plus robustes. 11 est
fréquent dans le Maine. Il se distingue du pra-
tensis type par les appendices qui chez le pra.
tensis couvrent les bractées, au moins les brac-
tées extérieures. La sécheresse ou l'humidité
font varier d'ailleurs ce caractère et comme
pour les formes du nigra nous avons trouvé
dans une même localité toutes les formes pos-
sibles du C. pratensis au C. microptilon en
passant par le C. Gentiliana.
GENTAUREA NIGRA L.
Le C. nigra se distingue essentiellement du
C. pratensis par l'aigrette de poils qui cou-
ronne ses assises et qui dans notre Essai sur
les Centaurea du Maine nous paraissait un
caractère suffisant de délimitation.
On nous a fait remarquer depuis que chez les
Composées, on trouvait souvent, dans un même
capitule, des akènes aigrettes et d'autres abso-
lumentalophes, c'est-à-dire sans aigrette. Nous
le savions, mais nous n'avions pas songé à ap-
pliquer cette remarque fort simple au genre
Centaurea .
Depuis lors, en effet, nous avons trouvé des
Centaurea nigra à akènes polymorphes à ce
point de vue et c'est même le cas général,
d'après nos observations.
Chez C. nigra en effet, les akènes du centre
des capitules sont bien munis d'aigrettes mais
ceux de la périphérie en sont complètement
dépourvus. Ajoutons en outre que l'aigrette
de quelques nigra est presque rudimentaire.
GENTAUREA PRATENSIS
Après ce que nous venons de dire, il n'y a
plus lieu de s'étonner que Thuillier lui-même
ait vu dans son pratensis une variété du
nigra. J'ai observé, en effet, certains échan-
tillons de Centaurea tels qu'il était fort diffi-
cile d'apprécier si l'on avait affaire à un pra-
tensis ou à un nigra.
Le pratensis a de plus des ports bien diffé-
rents. Tantôt il se présente (nous parlons du
type) avec des feuilles larges de 3 à io cent,
largement sinuées-incisées, tantôt il a les
fleurs de sa circonférence longuement rayon-
nantes et les fleurons centraux d'un blanc
jaunâtre ce qui donne au capitule un gracieux
aspect. Nous appellerons variegata cette forme
que nous avons observée en Vendée, à Chal-
lans et aux Sables-d'Olonnes. Tantôt, au con-
traire, les fleurons périphériques sont peu ou
pas rayonnants. C'est cette dernière forme
qui domine dans le Maine.
En outre, il n'est pas très rare que la moit'e
où au moins le tiers des bractées del'involucre
soient lacérées ou même entières et non
pas régulièrement pectinées-ciliées. Rétrécissez
les feuilles de cette forme et couvrez les
d'une pubescence un peu grisâtre et vous
aurez un Duboisii c'est-à-dire un Jacea. Aussi
n'est-il pas étonnant que des botanistes auto-
risés aient réuni le C. pratensis au Jacea et
nous sommes pleinement de leur avis car la
seule différence qu'il y ait en dernière ana-
lyse entre le C. Jacea L. et le C . pratensis
Thuill., c'est que chez le premier tous les ap-
pendices sont déchiquetés ou entiers tandis
qu'ils doivent être chez le second régulière-
ment pectinés-ciliés. Théoriquement et sur le
le papier c'est bien, mais en réalité on trouve
des Jacea dont les appendices inférieurs ou
extérieurs sont régulièrement pectines ciliés
et des pratensis dont les appendices supé-
rieurs ou inférieurs sont entiers ou lacérés.
Au moment où nous écrivons ces lignes
(16 novembre 1896) nous revenons d'une pro-
menade botanique au cours de laquelle nous
avons rencontré Centaurea pratensis mêlé au
C. Gentiliana, C. decipiens et C. nigra.
Chose bizarre nous n'avons pas rencontré le
C. serotina. Il y aurait donc par parenthèse
des formes plus tardives que la Centaurée
tardive déjà passée. Des C. pratensis rappe-
lant le C. Jacea nous en avons rencontré à
plusieurs reprises et nous avons vu par contre
des Jacea passant au C. pratensis.il n'y a donc
entre les deux qu'une différence du plus au
moins. C'est donc dire qu'il n'y a pas de dis-
tinction spécifique entre ces deux formes et si
C. nigra = C. pratensis spécifiquement il
est aussi vrai de dire C. pratensis = C. Jacea.
Notons aussi une curieuse variation obser-
vée chez cette mêmeforme à Noyers sur Yvré-
l'Evêque près le Mans. Encore qu'elle soit
accidentelle, cette variation que nous appelle-
rons striata est intéressante. C'est un praten-
sis dont les écailles sont striées régulièrement
de rose et de vert, stries du plus bel effet. C'est
sans doute une forme d'arrière-saison. Quant
au nom de C. pratensis que nous avons em-
ployé jusqu'ici dans ce travail, car il nous était
familier, et dont la paternité doit, au témoignage
■ 86
IF MONDE DES PLANTES
même de Thuillier, remonter a Vaillant qui
paraît être l'auteur de cette forme, il faut y
renoncer car il existe un C. pratensis reconnu
jusqu'ici comme espèce. C'est le C. pratensis
Hornem. de Hongrie. Il pourrait donc en
résulter une confusion et d'autre part, on l'a
vu précédemment, les appellations de C. pra-
tensis et C. nigrescens, ayant chacune pour
elles un nombre égal d'auteurs, l'appellation
de C. Jaceoides aurait l'avantage de ramener
l'unité de dénomination pour une forme dont
les akènes non aigrettes et les appendices su-
périeurs souvent entiers ou seulement laciniés
justifient on ne peut mieux l'appellation de
jaceoïde.
CENTAUREA DUBOISII Bor.
Nous maintenons à cette variété du C. Jacea
le nom de Boreau. Non signalée jusqu'à ce
jour dans la Flore de l'Ouest cette forme ne
parait pas non plus avoir été signalée dans la
Sarthe. Dans la Mayenne elle a été signalée
sur divers points et notamment à Pré-en-Pail.
M. Corbière l'indique à Domfront dans l'Orne
et à Lessay dans la Manche. Nous le possé-
dons de Chemeré (Mayenne).
S'il y avait le plus léger doute sur l'identité
du C. Jacea L. et du C. amara L. cette forme
le lèverait immédiatement.
Nous nous déclarons en effet incapables
de voir dans les C. amara L. et C. Jacea L.
deux espèces différentes. Nous allons répon-
dre tout à l'heure à une objection que nous
tenons à prévenir.
Nous considérons le C. "Duboisii comme
une sous variété du C. Jacea au même titre
que le C. transalpina de Schleich.
Le C. Duboisii est le passage du C. Jacea
auc'. amara tout comme le C. transalpina
est le passage du C. Jacea au C. pratensis
Thuill. Le C. Duboisii a le port d'un amara
et le transalpina celui du Jacea. Nous réu-
nissons ces deux formes et celles que l'on
pourra découvrir dans les mêmes conditions
sous le nom de mictolepis, centaurée à écail-
les diverses et nous en faisons une variété du
C. Jacea au même titre que le C. amara L.
CENTAUREA AMARA L.
Fort des opinions des auteurs, fort des
échantillons à' amara vus par nous et des in-
termédiaires qui nous ont été montrés nous ne
pouvons faire de C. amara L. qu'une sous-
espèce et concluons avec M. Franchet : « On
trouve entre les C. amara et C. Jacea des in-
termédiaires qui ne permettent pas de consi-
dérer comme espèces distinctes les C. amara
et C. Jacea, ne différant en réalité que par la
largeur de leurs feuilles et la forme de l'ap-
pendice des bractées plus arrondi et plus
déchiqueté dans le '.'. Jacea. »
Une grave objection nous attend.
Comment se fait-il, nous dira-t-on,que vous
ayez si vite changé d'opinion, vous, qui il va
un an à peine, écriviez ceci :
o II est possible que l'étude anatomique
démontre un jour que le C. Jacea L. et le
C, amara L. ne forment qu'une seule espèce
avec la forme Duboisii Bor., à rameaux effi-
lés et feuilles linéaires-aiguës, comme inter-
médiaire entre les deux variations extrêmes.
D'autres formes plus tranchées au premier
abord ont été ainsi réduites plus tard avec
raison. C'était même notre première pensée
de réunir ces deux formes. Mais les échantil-
lons de l'une et de l'autre provenant de la
même localité (Nice ; région littorale) envoyés
par feu M. J. B. Barla nous semblent si diffé-
rents comme port et aspect au premier
abord que nous hésitons à réunir dès mainte-
nant ces deux formes dont la première nous
parait plus spéciale au nord et au centre de la
France, tandis que la seconde [C. amara'
parait plus répandue dans le midi et ne nous
est pas connue dans le Maine • .
La réponse est aisée. Tout d'abord on nous
accordera que nous avions fait nos réserves.
Ensuite nous n'avions alors en herbier que
des types extrêmes. Depuis lors nous avons
étudié les auteurs plus à fond d'une part et
de l'autre nous avons observé, comparé et de
cette comparaison de Vamara avec le Jacea y
compris le Duboisii est résulté cette convic-
tion que C. amara et Jacea ne forment qu'une
seule et unique espèce que l'on rencontre
quelquefois dans les mêmes localités, à Nice
par exemple où les deux formes cohabitent.
Pour les Epilobes, Jussiees et les Onothéres
il nous est arrivé souvent de considérer deux
formes comme distinctes tout en réservant l'a-
venir,car nous avons pour habitude de marcher
appuyé sur les faits. Un jour arrive où les in-
termédiaires nous amènent à conclure à la réu-
nion nécessaire des formes premièrement dis-
tinctes. C'est ce qui nous est arrivé pour le
genre Centaurea et notamment pour les deux
formes Jacea et amara.
Nous faisons donc rentrer la forme grêle
dans la forme robuste c'est à dire le C. ama-
ra dans C. iacea comme on a fait rentrer les
formes'-', serotina et C. microplilon dans les
formes C. pratensis et C. Gentiliana et nous
avons finalement C. Jacea comme sous-espèce
au même titre que C. pratensis Thuill. et
C. niera L. Peut-être même devrait on su-
bordonner C. nigra L. a C. pratensis et ne
voir dans le nigra qu'un pratensis aigrette.
LE MONDE DES PLANTES
GENTAUREA VARIABILIS
Reste le nom à donner à l'espèce suprême
à celle qui représente à elle seule la section
Jacea. Ici deux noms en présence : C. vulgaris
Godron, nom sous lequel elles ont été un mo-
ment réunies et C. variabilis nom qui con-
viendrait merveilleusement à l'ensemble des
espèces le jour où on les réunira, disions-nous
dans notre Essai sur les Centaurea du Maine.
Nous écartons le premier pour deux raisons :
i° parce qu'il n'a pas prévalu et n'a pas même
laissé de trace, l'auteur ayant brusquement re-
noncé à son opinion première ; 2° parce que
toutes les formes de l'espèce ne sont pas égale-
ment vulgaires ce qui surtout pour les auteurs
de flores locales, amènerait de l'embarras en
les obligeant à reprendre les anciens noms
pour indiquer clairement les formes répandues
dans leur pays ou, s'il ne le faisaient, ferait
croire à leurs lecteurs que d'une façon géné-
rale toutes les formes sont banales.
Il ne reste donc que le nom de f . variabilis
que nous donnons à l'espèce telle que nous la
connaissons, c'est-à-dire avec ses trois groupes
ou sous-espèces Jacea, Jaceoid.es et nigra et
leurs multiples formes. Aux botanistes de ra-
tifier ce nom et notre conception de la section
Jacea du genre Centaurea.
Diagnoses et Clefs.
Centaurea variabilis Lévl. (C. vulgaris
Godron. Flore de Lorraine, i«édit. — C. Jacea
Cosson et Germain de St-Pierre, Bonnier,
non L.) Tige dressée ou décombante, ordinai-
rement anguleuse, simple ou rameuse, glabre,
glabrescente ou velue, parfois même blanchâ-
tre-tomenteuse ; feuilles tantôt étroitement
linéaires-aiguës, tantôt largement ovales, va-
riant à l'infini entre ces deux formes,, entières
ou sinuées, dentées, lobées ou incisées-pin-
natifides, glabres, pubescentes ou tomenteu-
ses, variant en largeur de 2 mm. à 10 cm.
et en longueur de 20 mm. à 3o cm. et plus ;
capitules ordinairement solitaires ou géminés,"
parfois ternes au sommet des rameaux ; globu
leux, subglobuleux ou ovoïdes, blanchâtres,
jaunâtres, fauves, noirâtres ou noirs, ternes
ou luisants, à appendices tantôt entiers, su-
borbiculaires, ovales, lancéolés ou linéaires,
tantôt déchiquetés, tantôt régulièrement pec-
tinés-ciliés, affectant parfois ces diverses for-
mes dans le même capitule ; bractées imbri-
quées, appliquées ou étalées ou même réflé-
chies et arquées en dehors ; fleurs purpurines,
roses, rouges ou blanches ou jaunâtres de cou-
leur-crème, les extérieurs longuement rayon-
nantes, ou au contraire peu ou pas rayonnants ;
akènes, pubescents, glabrescents ou glabres,
tantôt dépourvus d'aigrette, tantôt munis d'une
aigrette courte ou rudimentaire, parfois, cou-
ronnés d'une aigrette de petites paillettes, sou-
vent ceux du centre aigrettes, et les extérieurs
aiophes ou non aigrettes, — Vivace. — Mai-
Novembre.
Espèce polymorphe comprenant les sous-
espèces distinguées dans le tableau dichoto-
mique suivant :
Tout ou moitié des appendices de l'invo-
l lucre entiers ou déchiquetés ... C. Jacea
1 [ Appendices de l'involucre pour la
plupart, régulièrement pectines
ciliés 2
/ Akènes du centre du capitule mu-
2 nis d'une aigrette C. nigra
(Akènes tous dépourvus d'aigrette C.jaceoides
Centaurea Jacea Lévl. non L. — Forme
très polymorphe, glabre ou aranéeuse, à tige
dressée, décombante ou couchée ; feuilles en-
tières ou dentées ou incisées-pinnatifides à la
base; capitules souvent munis de feuilles flo-
rales à leur base; bractées de l'involucre à
appendice scarieux blanchâtre, doré-jaunâtre
ou d'un brun plus ou moins foncé, arrondi ou
ovale, entier ou lacinié, les appendices des brac-
tées de la moitié inférieure du capitule étant
parfois régulièrement pectines-ciliés ou tendant
à le devenir; fleurs purpurines, les extérieures
rayonnantes ou non. Akènes dépourvus d'ai-
grette.
Tableau dichotomique des variétés
du C Jacea.
, Appendices tousentiers ou laciniés 2
1 J Appendices des bractées inférieures
pectines ciliés C. mictolepis Lévl.
/ Feuilles vertes, élargies,
1 les supérieures lan-
^ \ céolées C. Jacea L.
1 Feuilles blanchâtres,
' étroites, lessupérieures
linéaires C. amara L.
C. mictolepis Lévl. — Appendices des
bractées inférieures du capitule régulièrement
pectinés-ciliés ou tendant à le devenir.
Deux sous-variétés :
C. Tkansalpina Schleich (pro specie). —
Feuilles vertes élargies, entières ou sinuées-
dentées ; capitules gros ou médiocres comme
dans C. Jacea.
a Candollii Koch. Appendices cachant les
bractées ; son involucre presque noir.
b Kochii F. Schultz (C. vocchinensis Bernh.)
Appendices petits, espacés, triangulaires ; son
involucre bigarré de vert et de noir.
Bien que cette sous-variété et ses deux va-
riations n'appartiennent pas à la Flore de
[88
LE MONDE DES PLANTES
l'Ouest de la France, nous avons cru devoir
les comprendre dans notre travail pour mieux
indiquer leur place dans la section Jacea.
C. Druoisu Bor. (prospecte: ('. gracilis
Héribaud Jh.) — Feuilles grisâtres ou blan-
châtres, étroites, linéaires-aiguës ; capitules
plutôtpetits comme dans C. amara. — Hab. —
Pâturages secs, bord des chemins. — Orne :
Domfront; Manche : Lessay ; Mayenne : Méral,
Chemeré, Pré-en-Pail.
C. Jacea !.. {pro specie—; C. Jacea Franchet
pro variet.). — Tige ordinairement dressée, à
rameaux courts, fermes, dressés ; feuilles ver-
tes, oblongues-lancéolées ou lancéolées, appen-
dice des bractées, arrondi, lacinié.
Hab. — Prés, bords des bois. Calvados :
Caen, Mesnil-Mauger ; Orne : Domfront ; Man-
che : St Sauveur-le-Vicomte : Sarthe : Yvré-
l'Evêque, Bazouges, St-Calais, Conflans, Sablé ;
Mayenne : Chemeré ; Loir-lt-Cher ; AC.
C. amara LApro specie ; C. amara Franchet
pro variet.). — Tige redressée, ou couchée, à
rameaux effilés, flexibles, étalés-dressés ; feuil-
les ordinairement blanches aranéeuses, étroi-
tes, linéaires ou lancéolées-linéaires ; appen-
dice des bractées entier ou fendu ; plante à
saveur amère.
Hab. — Terrains très-secs, argileux ou cal-
caires. Loir-et-Cher : AC
Centaurea jaceoides Lévl. (C. pratensis
Vaill. in Thuill., nigrescens auct.plur. ) — Forme
très polymorphe, spécialement dans ses feuil-
les entières ou sinuées ou lobées ou incisées-
pinnatifides, larges de i-tocm., et dans ses
capitules à appendices des bractées appliqués
ou étalés et arqués en dehors, tantôt orbicu-
laires-ovales, tantôt lancéolés-linéaires ; régu-
lièrement pectines ciliés, les supérieurs souvent
entiers ou Liciniés ; pédoncules assez souvent
renflés sous les capitules ; akènes glabres
ou glabrescents ou plus ordinairement pubes-
cents. presque toujours dépourvus d'aigrette
(les poils du sommet de l'akène simulent par-
fois une fausse aigrette).
Tableau dichotomique des variétés
du G jaceoides.
Bractées de l'involucre cachées par les
. appendices appliqués.... 2
1 Bractées de l'involucre non
/ cachets par les appendices
réfléchis C. Gentiliana
Feuilles étroites, les supé-
rieures linéaires, rameaux
effilés C. serotina
Feuilles larges, les supé-
rieures lancéolées , ra-
meaux courts C. nigrescens
C Gentiliana Lévl. in Essai sur les Cen-
taurea du Maine. — Feuilles entières ou sub-
entières, parfois dentées, plus rarement inci-
sées.
Hab. — Bords des chemins, des champs et
des bois, prés. A C.
Une sous-variété.
C. microptilon Godron,G. G. {pro specie). —
Plante grêle à rameaux effilés; feuilles étroites
linéaires : appendices étalés, recourbés, ne ca-
chant pas les bractées au moins dans la partie
inférieure de l'involucre.
Hab. — Bords des chemins et des bois, lan-
des. Manche : Cherbourg, Jobourg, Fermen-
ville, Saint- Sauveur-le-Vicomte.
G. serotina Bor. (prospecte). — Tige grêle,
à rameaux effilés ; feuilles étroites, linéaires ;
involueres assez petits, appendices appliqués
cachant les bractées.
Hab. — Prés secs, coteaux, bords des
champs, surtout dans les terrains calcaires
A C.
C- nigrescens W'illd. et mult. auct. (pro
specie). — Involueres assez gros, bruns, (C. ni
grescens)ou d'un brun jaunâtre (C. flavescens
Lévl ) ; ou si ries de vert et de rose (C striata
Lévl.), à bractées, au moins les extérieures,
cachées par les appendices. Fleurs purpurines,
rarement blanches [albiflora Desp.), celles du
centre parfois blanches ou d'un blanc rosé
(C. variegata Lévl.).
Hab. — Prés, pelouses, talus, champs et
bois (Cl.
Centaurea nigra L. (pro specie). — Tige
dressée; feuilles inférieures ovales ou ovales-
lancéolées, entières ou sinuées-dentées, rare-
ment pinnatifïdes [C. pinuatiftda Desp.) tantôt
très largement ovales et allongées (C. latifo-
lia Desp.), tantôt très étroites (C. angustissima
Desp.); pédoncules fortement renflés au des-
sous des capitules, etuniflores, parfois 2-] flo-
res (C. luxurians Desp.'. Involucre assez gros,
à bractées totalement cachées par leurs appen-
dices bruns ou noirâtres appliqués, ovales ou
lancéolés, à cils au moins une fois plus longs
que la largeur moyenne de l'appendice; fleu-
rons tous égaux, rarement ceux de la circon-
férence, stériles, rayonnants (c'. r,iii.7/.i Cosson
et Germain. C. nigrescens Mérat); fleurs pur-
purines ou d'un rouge foncé, parfois blanches
[albiflora Thuillier, leucantha Desp.i, plus ra-
rement jaunâtres, de couleur crème (C. lac-
tea Lévl.); akènes glabres [C. leiosperma
Lévl. pro sub specie), glabrescents (C. glabres-
cens Lévl.) ou pubescents; munis d'une ai-
grette de poils ou de paillettes ordinairement
courte.
LE MONDE DES PLANTES
l89
Tableau dichotomique des variétés
de C. nigra
! Aigrette formée de paillettes C. lepidolo-
pha Lévl.
Aigrette formée de poil 2
Appendices applique cachant
les bractées ; capi'.ules assez
gros C. nemordlis Jord.
Appendices étalés ne cachant
pas les bractées; capitules
médiocres C. decipiens Thuill .
C. lepidolopha Lévl. (Ç. à aigrette pail-
letée) (decipiens Corb., non Thuil., p. p.). —
Akènes couronnés de poils courts, inégaux,
ressemblant à de petites paillettes ; appen-
dices étalés réfléchis, arqués en dehors et ne
cachant pas les bractées voisines.
Hab. — Prés bois, bords des champs, P. C.
Sarthe : Bourg-le-Roi, Ancinnes, Livet,
Rouessé-Fontaine, Précigné, Sablé, Le Mans!
Yvré-1'Evêque !
C . nemoralis Jord . (pro specie). — Appendi-
ces étroitement lancéolés, appliqués, cachant
complètement les bractées ; cils 2 ou 3 fois
plus longs que la largeur moyenne de l'appen-
dice ; fleurs d'un rouge clair ou foncé.
Hab. — Bois, lieux ombragés. A C.
Deux sous-variétés :
C. obscura Jord. (pro specie)). — Appendi-
ces largement ovales ; cils d'un noir foncé ;
fleurs d'un rouge foncé A. C. — Très répan-
due dans le Maine.
C. consimilis Bor. (pro specie)- — Cils fau-
ves ou blanchâtres ; fleurs d'un rouge clair,
involucres plus petits, aranéeuxà la base.
A. C. — Très répandue dans le Maine.
C. decipiens Thuillier. — Akènes couron-
nés d'une aigrette de poils courts ; appendices
étalés réfléchis, au moins ceux du bas du capi-
tule, et ne cachant pas les bractées .
Hab. — Bords des champs et des bois.
A. C.
Une sous-variété.
C. Deeeauxii G. G. (pro specie). — Capitules
environ moitié ou un tiers plus petits que
dans C. decipiens. Appendices lancéolés-
linéaires.
Hab. — Charente-Inférieure: Montlieu ; Gi-
ronde: Blanquefort, Hourtin ; Landes: Bats.
Opinion de Godron
Voici ce que dit dans la Flore de France
de Grenier et Godron, t. II, p. 242., M. Godron
pour expliquer son changement d'opinion . Il
avait, on le sait, dans sa flore de Lorraine,
réuni toutes nos formes de la section lacea
sous le nom de C. vulgaris. 11 revint à une
conception différente et dans la Flore de France
et dans la 2e édition de sa Flore.
Nous ne saurions nous dispenser de citer
ses paroles pour répondre point par point à
ses objections car nous ne voulons pas qu'on
puisse dire que nous nous sommes dérobé aux
débats et nous voulons établir solidement
notre opinion de façon à faire partager notre
conviction à tous et la mettre à l'abri de toute
objection sérieuse.
« On s'étonnera peut-être de nous voir
séparer toutes les plantes précédentes comme
espèces distinctes, nous qui, dans notre Flore
de Lorraine, les avions réunies comme va-
riétés d'une même espèce et y avions de plus
joint le C. nigra. Mais depuis cette époque,
nous les avons, tous les ans, observées avec
soin dans leur lieu natal, et nous avons trouvé
ces formes bien constantes faciles à distinguer
au premier coup d'oeil et nous avons de plus
constaté des différences très notables dans
l'époque de leur floraison. On ne peut attri-
buer leurs différences à la nature du sol ; car
on les trouve souvent ensemble dans les
mêmes lieux. Le C. nigra seul nous a paru
exclusif aux terrains siliceux mais se rencontre
du reste dans des stations très diverses.
Dans notre premier travail sur ces plantes
nous n'avions pas attaché assez d'importance,
comme caractère spécifique, à la forme des
appendices du péricline, et cependant c'est
principalement sur les modifications de cet
organe que de Candolle a établi les différentes
sections du genre Centaurea. Nous avons dû
ici restituer à ces caractères toute leur valeur 1 •
Nous aussi nous avons observé sur place et
par milliers les Centaurea et, loin de nous
pousser à les distinguer, cette vue nous a au
contraire porté à les rapprocher. La constance
des formes accuse une race, une variété, mais
ne saurait nécessairement accuser une espèce.
Quant à la facilité de distinguer ces formes au
premier coup d'oeil, pour celui qui s'en est
occupé spécialement, oui, certaines formes
sont suffisamment caractérisées pour qu'il les
distingue, mais pour le commun des herbori-
sants nous nions énergiquement qu'il puisse
reconnaître entre elles les formes du C. pra-
tensis à première vue ou même distinguer le
C . pratensis du G', nigra et surtout reconnaître
le C. decipiens, cet écueil des botanistes les
plus exercés.
Quant à la différence dans l'époque de leur
floraison, elle tient à l'altitude, à l'année plus
sèche ou plus humide. C'est une plaisanterie
de vouloir en faire une différence spécifique.
Est-ce que le Colchicum aestivale et le C. ver-
nale sont des espèces? et pourtant l'un fleurit
igo
LE MONDE DES PLANTES
l'été et l'autre au printemps, ce qui ne les
empêche pas d'être des formes du C. autom-
nale L.
Le i . serotina lui-même, ainsi que le re-
marque fort justement M. Franchet, n'est pas
une forme plus tardive mais bien une forme
dont la durée se prolonge plus longtemps.
Le fait de se rencontrer dans les mêmes lieux,
que Godron interprète comme une preuve de
la distinction des formes nous amène juste-
ment à la conclusion diamétralement opposée.
Nous avons vu aux environs du Mans sur un
terrain siliceux C. pratensis C. dtcipiens et C.
nigra ensemble. Cela prouve-t-il que ce soient
autant d'espèces ? Nullement. C'est précisé-
ment parce que l'on rencontre ensemble C.
calcitrapa et C. myacantha qu'on en conclut
que le second est, soit une variété du premier,
soit peut-être un hybride, non pas une espèce
distincte. Ainsi il faudrait, pour être consé-
quent, ériger en espèce Veronica parmularia,
Epilobium virgatum, Campanula subacaulis :
etc. De même pour bon nombre de formes
que l'on rencontre justement ordinairement
avec le type. Godron oublie que le sol n'est
pas tout et qu'il ne joue pas seul un rôle dans
l'établissement des races.
Quant au C. nigra prétendu exclusif aux
terrains siliceux, nous l'avons, précisément en
maintes circonstances, observé sur des ter-
rains purement calcaires.
En réalité Godron s'est laissé émouvoir par
l'autorité d'un savant illustre, de Candolle ;
mais de Candolle dans son Prodrome n'a eu
d'autre but que de décrire et d'énumérer
toutes les formes des plantes connues sans
préjuger la question de l'espèce. Bien des
formes citées par lui dans tous les genres
notamment dans les genres Epilobium, Ono-
ihera et Jussieua ne sont pas des espèces.
Ainsi des autres. Il lui fallait bien un carac"
tère pour différencier ses sections. Il a pris
la forme des appendices de l'involucre. Et
comme précisément toutes les formes liti-
gieuses que nous venons d'étudier font partie
de la seule et même section Jacea où les
appendices varient de forme jusque chez la
même variété, l'argumentation de Godron n'est
pas valide et notre opinion n'enlève rien à l'au-
torité ni au prestige de l'éminent botaniste de
Suisse.
Que reste-t-il donc des arguments de Go-
dron? Rien. Il fallait bien qu'il trouvât un pré-
texte à son changement d'opinion, attribuable
bien plus, croyons-nous, aux réclamations
d'amis intéressés au maintien de leurs formes
qu'à l'étude impartiale des faits.
Conclusions.
Nos conclusions seront courtes et rapides.
Nul doute que les C. consimilis Bor. et C.
obscura Jord. ne soient des firmes du nemo-
ralis Jord. et par suite du C. niyra L.
Le C. decipiens aigrette se rattache mieux au
C. nigra L. qu'au C. pratensis Thuill. Quant
aux C. serotina Bor. et C. microptilon Godr.
ce sont, de l'aveu des botanistes contempo-
rains, des formes du C. pratensis Thuill. Le
' Duboisii ne peut être qu'une dépendance
snit du '". Jacea L. soit du C. amara L. Res-
tent donc les C. nigra L., ('. pratensis Thuill.
C, Jacea et C. amara L.
Or de nombreux botanistes rattachent le C.
pratensis soit au C. nigra L. soit même au
' . Jacea L.
Cosson et Germain de Saint-Pierre et plus
récemment Bonnier ramènent C. pratensis
et C. nigra à C. Ja fa.
Il ne reste en présence que C. Jacea et
C. amara tous deux moins différencies que ne
le sont les formes précédemment réunies au C.
Sacea. S'appuyant sur l'existence des intermé-
diaires. M. Franchet dont nul ne niera la corn
pétence. réunit en une seule espèce C. ama-
ra L. et C. Jacea I ..
Les faits donnant raison aux synthétiques,
il y a lieu de considérer toutes les formes
de la section Jacea dans l'ouest de la France
comme formant une espèce à large envergure
et extrêmement polymorphe.
Quel nom donner à cette unique espèce ?
Pas celui de Jacea puisque l'espèce ainsi com-
prise ne répond nullement à celle de Linné
et que d'ailleurs il importe de conserver comme
variété le Jacea linnéen. Le nom de vulgaris
proposé, puis retiré hâtivement par Godron,
n'a jamais été sérieusement adopté et ne
convient pas à une espèce, si variable soit-elle,
dont certaines formes sont rares. Le champ
restant libre, nous proposons celui de varia-
bilis qui, selon, -nous lui convient merveil-
leusement.
Table alphabétique
des formes citées dans ce travail
Centaurea alba Lois.
— alba Suter.
— imara Franchet.
— .un ira L.
amara Thuill.
— angustifolia Schrank
— Candollii Koch.
consimilis Bor.
Debeauxii GG.
— decipiens Corb.
decipiens Thuill.
LE MONDE DES PLANTES
I9[
Centaurea Duboisii Bor.
— flavescens Lévl.
— Gaudini Boiss. et Reu't.
— Gentiliana Lévl.
— glabrescens Lévl.
— Jacea L.
— Jaceoides Lévl.
— Kochii Schultz.
— leiosperma Lévl.
— lepidolopha Lévl.
— microlepis Lévl.
— microptilon Godr.
— nana Mérat.
— nemoralis Jord.
— nigra Jord.
— nigra Lamk.
— nigra L.
— nigrescens GG.
— nigrescens Willd.
— obscura Jord.
— pratensis Thuill.
— radiata Goss. et Germ.
— serotina Bor.
— Timbali Martr. Don.
— transalpina Schleich.
— variabilis Lévl.
— vocchinensis Bernh.
— vulgaris Godr.
Appendice
Opinion de M. Rouy
Le précédent travail était depuis longtemps
terminé et avait pris date le 10 janvier 1898
quand M. Rouy, notre éminent Collègue, publia
son étude intitulée Classification raisonnée des
Centaurea de la section Jacea où il reconnaît
8 espèces : C. amara, C. Jacea, C. nigrescens
Willd. C. Derventana Vis. et Pane, C. praten-
sis Thuill., C. microptilon God. et Gren.,
C. Debeauxii God. et Gren., et C. nigra L.
Ce savant travail qui énumère les formes et
variétés de diverse importance nous a per-
mis d'éliminer du nôtre à peu près toutes les
formes minuscules. Par ailleurs, fait sur lesma-
tériaux d'herbier les plus riches, il confirme
le nôtre en ce que la clef qu'il donne des Cen-
taurea ne donne aucune limite certaine per-
mettant de différencier nettement entre elles
les espèces admises par M. Rouy. Sans doute
l'espèce se différenciant au port, ensemble de
caractères nettement reconnaissables au coup
d'œil, notre observation porterait à faux si l'on
pouvait à l'aspect, au port, reconnaître les Cen-
taurea. Mais si les caractères donnés par. M.
Rouy permettent de distinguer, dans certains
cas les Centaurea sur le sec, sur le vif il n'en
va pas de même, car on trouve tous les pas-
sages d'une forme à l'autre L'argument le
plus frappant que l'étude de notre' distingué
collègue fournisse à notre thèse d'une seule
espèce vient de la place qu'il atribue au C. de-
cipiens Thuill. dont il fait une forme du C. Ja-
cea Sien effet le C. decipiens est admis comme
forme du Jacea, il n'y a plus de motif de
maintenir la distinction des espèces, mais il
faut bon gré mal gré accepter notre conception
d'une espèceunique, carie C. decipiens, avec ses
appendices /rangés, avec ses akènes aigrettes,
avec son port grêle diffère plus du C. Jacea L.
à appendice entier ou lacéré, à akènes non
aigrettes et à port robuste que n'en diffèrent
les autres Centaurea.
Opinion de M. R. Maire
» En 1895, j'avais préparé, après quelques
années d'études, un travail sur les Centaurea
du groupe Jacea dans l'Est, appuyé, outre mes
observations sur le vif, surune révision de celles
de l'Herbier du Muséum. Malheureusement je
n'ai pas eu le temps de rédiger mes conclusions,
et l'ai encore bien moins maintenant, où les
travaux de laboratoire me détournent de plus
en plus de la systématique. J'admets une espèce :
C. vulgaris Godron, comprenant trois sous-
espèces C . jacea à appendices non pectines-
ciliés, C.nigrescens Willd. sensu lato, à appen-
dices pectinés-ciliés, C . nigra à akènes aigret-
tes. (Ci les formes de Jacea et de nigrescens).
Formes de C. Jacea L.
Formes de C. nigrescens
C. jacea (type). — Type trapu à feuilles larges.
\ var. australis 'le vrai C. amara)
— Précoce.
C. amara
Duboisii
var. genuina
type trapu C. pratensis ' var. reclinata
' var. pseudo-jacea
„..„ . \ G. serotina
type effile C nigrescens . „ „ ,
J'ai observé toutessortes de transitions entre
toutes ces formes. C. microptilon n'est pour moi
qu'une infime variété, pas même : et je l'ai étu-
etc. etc.
diée sur le vif en Lorraine, pays où l'espèce
a été créée.
Cette opinion librement communiquée par
192
LE MONDE DES PLANTES
un observateur de valeur qui n avait connais-
sance ni de notre travail, ni de celui de M.
Parmentierne pouvait manquer de nous rem-
plir de joie car elle corroborait nos propres
observations, nous enlevant tout doute, et
était finalement pour nos recherches une con-
firmation aussi éclatante qu'inattendue.
Fort de notre étude des Centaurea sur le vif,
fort de l'opinion de Cosson et Germain, de
Godron et de M.R. Maire, notre excellent col-
lègue,fort enfin du remarquable travail anatorr.i-
que de M.Parmentier sur les Centaurea. nous
livrons ce mémoire à l'appréciation des bota-
nistes confiant dans leur contrôle et dans
leur verdict.
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Deux plantes intéressantes du département
de la Mayenne.
Par
Aug. CHEVALIER
i° Coleanthus subtilis Seidel.
Sur les indications de M. Hariot, j'ai pu
examiner récemment dans l'Herbier de France
du Muséum plusieurs exemplaires de Colean-
thus subtilis Seid. récoltés dans la Mayenne,
aux étangs d'Aron, par M. L. Crié en octobre
1880. Cette nouvelle localité étend à un dé-
partement de plus l'aire française de cette
remarquable graminée jusqu'à présent connue
en France dans l'Anjou et les cinq départe-
ments de la Bretagne.
Le Coleanthus subtilis fut découvert pour la
première fois en France dans la Loire-Infé-
rieure par M. G. de l'Isle en 1 863 et signalé
en 1864 par J. Lloyd(Bull. Soc. Bot. France
t. XI, séances, p. 261, 1SG4). Deux ans plus
tard, l'abbé Ravain le trouvait en Maine-et-
Loir (Bull. Soc. Bot. France, t. XII, séances,
p. 335, i865). En 1867, Lloyd le trouvait
dans le Morbihan et en 1868, MM. Sirodot
et Dumée en rencontraient 8 localités dans
l'Ille-et-Vilaine. Dans les deux dernières
éditions de la Flore de l'Ouest, J . Lloyd a fait
connaître d'assez nombreuses localités nou-
velles en Bretagne.
M. Sirodot a publié en IS69, (S. Sirodot : Le
Coleanthus subtilis dans le département d'Ille-
et-Vilaine in Ann. Se. Nat. Bot. 3e sér. t. v.
pp. 65-70, Paris, 1S69), une note très inté-
ressante sur le Coleanthus subtilis et sur ses
stations d'Ille-et- Vilaine. Il a montré que les
étangs à Coleanthus remplissaient toujours les
conditions suivantes: i° ils sont vastes et pro-
fonds ; 20 leur fond est sablonneux et nu ;
3° lorsque le Coleanthus apparaît, leur niveau
s'est abaissé de 1 m. 5o à 3 m. ou bien leur
fond s'est complètement asséché. Dans ces
étangs la petite graminée apparaît à la fin de
l'été ou en automne sur les bords ou dans le
fond asséché, dans les endroits où existe un
sable fin mêlé d'un peu de vase.
Le Coleanthus subtilis est actuellement connu
en six régions del'Europe fort éloignéesles unes
des autres : la Norvège, l'Autriche, la Bohême
(où il .1 été tmu\ é d'abord .la Moravie, le Tyrol,
enfin le massif Breton en France. Si l'on ajoute
à ces stations la région de l'Amour en Asie
et celle de l'Orégon en Amérique, où on l'a
rencontré aussi, on remarque que ses diffé-
rentes stations sont réparties dans un anneau
situé autour et en dehors du cercle polaire
arctique. La remarquable disjonction des aires
de distribution de cette plante avait fait pen-
LE MONDE DES PLANTES
193
ser à Duval-Jouve quelle avait été apportée
en Bretagne parles oiseaux migrateurs ('Bull.
Soc. "Bot. France, t. XI se'ances p. 265). Les
conditions exceptionnelles où elle vit font sup-
poser qu'elle est bien indigène et sa petitesse
explique qu'elle soit passée si longtemps inaper-
çue. Nous lui avons consacré cette notice pour
appeler sur elle l'attention des botanistes her-
borisants qui pourront peut-être la rencontrer
durant les années sèches autour de quelques
grands étangs incomplètement explorés dans
la Bretagne, le Maine, et même la Normandie.
2° Erica Watsoni Benth in DC.
L'Herbier du Muséum possède ce curieux
hybride de E. ciliaris et E. tetralix, récolté
dans les landes du Fresne sur Champéon par
le Dr Perrier en 18G0 Nous avons déjà fait
connaître cette localité, en 1897, d'après l'her-
bier Perrier (Monde des pi. t. v, p. 53). En
1896, M. Savouré en a trouvé une nouvelle
station dans les landes de Glaintin sur St.
Fraimbault-des-Prière, à quelques kilomètres
de Mayenne. E. Watsoni a été pendant long-
temps connu seulement en Angleterre et aux
environs de Falaise. Nous le connaissons ac-
tuellement dans les départements suivants :
Calvados (de Brébisson, vers i85o), Manche
(abbéTabard, 1870 in Herb. Mus. Paris .s. n,
E. ciliaris) ; Orne (Chevallier. 1895) ; Sarthe
(abbé Chevalier, 1897); Mayenne (Dr Perrier,
1857 ; Savouré, 1896), Basses-Pyrénées (J.
Richter, 1880 ; signalé par M. Bonnet).
Lichens du Chili
1 Cladina sylvatica (Hoffm). Var. Fissa
Schœrer. Enum. p, 2o3.OHv.Lich de l'Ouest
p. 44. Podétions à aisselles ouvertes, rayon-
nantes, lacérées ; K. (C) + Jaunes —
2 (a) Cladonia fimbriata Var lubeiformis
Ach. Synopsis, p. 255. Oliv.Lich. de l'Ouest,
p. 83 — Podétions finement pulvérulents, à
scyphus régulier, infundibuliforme ; apothé-
cies petites, brun pâle.
(b) f Denticulata. Scyphus principal bordé
de petits rayons simples ou un peu scyphy-
phères à leur tour.
3.4. Neuropogon Trachycarpus Stirt. — Nyl.
Lichenes Fuegiae. p. 4. Thalle fruticuleux,
d'environ 3 cent, ferme, papilleux çà et là,
rameux, hérissé de fibrilles noires dans la
partie supérieure, et pâles ou ponctuées de
blanc dans la partie inférieure. Apothécies
pâles, entièrement couvertes au bord de cils
noirs ou ponctués de blanc à la base. Spo-
res hyalines, Sne., simples, 10X7. Par l'Iode
la Gélatine hyméniale bleuit, puis brunit
un peu. (Amérique et Afrique australe).
5. Sterocaulon lomentosum. (E. Fr.) Nyl.
Synops. p. 243. Podétions. K+Jaunes. Espèce
européenne assez répandue. Elle se distin-
gue de ses congénères, particulièrement à un
tomentum arachnoïde très dense qui recouvre
les podétions, surtout à la base, et a ses squa-
mes profondémentincisées, crénelées, et moins
nombreuses d'un côté du podétion. Les spo-
res que j'ai vues mesurent 28, 34 X 3.
6 Stictina carpoloma (Del). Nyl. Synops.
p. 339. Gonimies bleuâtres. Stérile. Ce n'est
pas le type, mais une forme signalée par
Nyland (supra p. 340) à thalle plus réticulé
et à sorédies jaunes verdâtres, disposées le
long des réticulations comme dans le Stict.
croccala. — Médule blanche, K — . Thalle lé-
gèrement tomenteux en dessous et à pseudo-
cvphelles jaunes. (Chili, Nouvelle-Zélande,
Ile Bourbon, Détroit de Magellan, etc.)
H. Olivier.
Bibliographie
Eléments de Botanique par Ph. Van Tie-
ghem, 2 vol. in-12. — I. Botanique générale
II, Botanique spéciale. Masson et Cie., éditeurs
120 boulevard St-Germain, Paris. 3e édition
revue et augmentée avec 58o gravures dans
le texte.
Cette nouvelle édition affirme le succès de
cet ouvrage où se trouvent condensées toutes
les notions de Botanique développées dans
le Traité de botanique du même auteur qui a
eu les honneurs de la 2e édition. La division
en deux volumes sous le nom de Botanique
générale et de Botanique spéciale répond à la
fois aux exigences des programmes aussi bien
qu'à la tendance à se spécialiser, tendance
heureuse qui devient de plus en plus générale.
L'ouvrage est, il n'est pas besoin de le dire,
au courant des derniers travaux dont il a été
tenu compte. Pour notre part nous remar-
quons avec plaisir que l'auteur a adopté la
dénomination d'Onothéracées au lieu de celles
d'Onagrariées tranchant du même coup, avec
son autorité et sa compétence, la question de
savoir si ondoit écrire Onothera ou Œnothera .
Séparant le genre Trapa du groupe des Ono-
theracées, il en forme la famille des Trapacées.
Remarquons les Callitrichées placées dans
le sous-ordre des Salicinées. Les Cryptogames
tiennent dans l'ouvrage une place notable et
la Géographie botanique n'est pas oubliée.
L'étudiant et le botaniste seront heureux de la
réédition de ces deux volumes adéquats aux
progrès de la science botanique et qu'ils con-
sulteront avec fruit. Ils arrivent d'autant
'94
LE MONDE DES PLANTES
mieux à leur heure que les ouvrages de
botaniqueélémentaire suffisamment complets
sont rares ou épuisés.
Le point de vue matériel n'a pas été ou-
blié. Avec leurs tranches arrondies et leur re-
liure souple, ces deux volumes se présentent
sous un aspect séduisant et flatteur qui invite
à en parcourir le contenu. La 3« édition est
certainement appelée au même succès que les
précédentes.
Deux mousses de la Guadeloupe.
Notre sympathique collègue, M. de Boissieu
nous ayant adressé diverses espèces de la Gua-
deloupe,nous avons, par la bienveillante entre-
mise de M. Monguillon, notre collègue, tait
parvenir deux échantillons de mousses, qui
s'y trouvaient compris, au savant spécialiste
allemand Warnstoff qui a bien voulu les dé-
terminer comme suit.
Sphagnum Guadelupense Sch. — Guade-
loupe. (Feuilles larges obtuses.)
Sphagnum limbatum Mitt. — Guadeloupe.
Kuilies aiguës'. — Nouveau pour les An-
tilles. H. L.
Cédant à nos instances, M. E. Monguillon
a bien voulu nous promettre, il y a déjà long-
temps, un travail sur les Muscinées de la Sar-
the basé sur ses récoltes personnelles. Nous
sommes heureux d'en annoncer à nos collè-
gues la prochaine publication.
Nous ne tarderons pas à publier non plus
nos Contributions à la Monographie du genre
Onothera.
ERRATA
La pagination de la 6e année a été continuée
dans les n°s d'octobre et de novembre appar-
tenant à la -'' année.
0.7, col. t. ligne 3o, au lieu de Gau-
doger, lisez Gandin
Page 97, col. 2, ligne 6, au lieu de Petit-
Vallon, lisez petit vallon.
Page 97, col. 2, ligne 17, au lieu de Huel-
du Par, lisez Huet du Par.
Page 97, col. 2, ligne i?o. au lieu de diss.
lisez dissert.
Page 98, col. 1, ligne 22. au lieu de longa-
caulis. lisez longa. Caulis
Page 98, col. 1, ligne 42, au lieu de Amicis,
lisez amiciss.
Page io3, col. 1, ligne 9. au lieu de •■...,
lisez « i°.
Page 104, col. 1, au bas de la page, au lieu
de XXIV, lisez XXVI.
Page io5. col. 1 ligne 38. au lieu de Ossone,
lisez Ossoue.
Page io3, col. 1, ligne :-<.. au lieu de Cha
barron, lisez Chabarrou.
Page io5, col. 2. ligne 28, au lieu de Dr
Lagger. lisez D' Lagger.
Page io5, col. 2, ligne 29, au lieu de Suisse;
lisez Suisse :
Page ioû, col. 2, ligne 47, au lieu de rostata,
lisez roslrata.
Page 107, col. 1 , ligne u, au lieu de (2), lisez
(I).
Page 107, col. 1, ligne 8, au lieu de précé-
dente, lisez pra?eedente.
Page 107, col. 1, ligne 21, au lieu de Y. 2Ù.
lisez vol. 26.
Page 107, col. 1, ligne 28, au lieu de rostata,
lisez roslrata.
l'âge 107 col. 1, ligne 3g, au lieu de au P.
pyrinaica. lisez à la P. pyrenaica.
Page 107, col. 1, ligne i- au lieu de (2) lisez
ÎD.
Page 107, col. 2, ligne 1, au lieu de nom,
lisez genre.
Page 107 col. 2, ligne 2, au lieu de i-iq,
lisez 1-00.
Page 107. col. 2, ligne 5, il faut effacer le
mot à, répété 2 fois.
Page 107, ligne 9, au lieu de son intégrité,
lisez leur intégrité.
Page 116, col. 1, ligne 5r, au lieu de qui
domine, lisez que domine.
Page 116, col. 1, ligne 44, ajoutez: Montia
minor avant plusieurs Care.v.
Page 117. col. 1, ligne Ki.au lieu deM.BiÉ-
lawsssi, lisez M. B1É1.AWSKI.
Page 117, col. 1. ligne 18, au lieu de M. Hit-
chcoct, lisez : M. Hitchcock.
Page 123, col. 2, ligne 11, au lieu de M.
Biéi.anski, lisez BlÉLAWSKI.
Page i5i.col. 1, En titre, au lieu de chez un
Primos, lisez chez un Primula.
Page 1 52 col, 2, ligne 9, au lieu de Crambe
MARITIME, lisez C. MARIT1MA.
Sur la couverture du numéro de juin-juillet,
•(3e page) .
Col. 1, ligne 18, au lieu de Çypeola, lisez
Clypeola.
Col. 1, ligne 20, au lieu de Hutehinsia pe-
troea, lisez Hutehinsia petraea.
Col. 1, ligne 38, au lieu de Allant hu s, lisez
Ailanthus,
Col. 2, ligne 14, au lieu de Ornithogalum
umbullatum, lisez O. umbellatum.
Col. 2, ligne 38, au lieu de Solidago glabia,
lisez S. glabra.
Col. 2, ligne 49, au lieu de aux débitants,
lisez aux débutants.
Col. 2, ligne 5o, au lieu de le chilfre, lisez
le chiffre.
LE MONDE DES PLANTES
IÇ)5
TABLE DES MATIERES
I. Académie internationale
A
Académie, i (173;, i5 (i85), 16 (186),
33, 49, 66, 81, 82, 83, 101,117, i33, 1 34, 170
Alboff (Nicolas), Nécrologie 87
B
Botanistes de la Mayenne (auxl, H. Léveillé.
■7 ('87)
c
Cas de systigmatisme chez un Épilobe,
H. Léveillé 6 (178)
Centaurea de l'Ouest delà France 77, 177
Contribution à l'étude des Centaurea,
Paul Parmentier 1 G 5
Contribution à la rlore cryptogamique
de la Sarthe, i8q6 et 1897, Victor
Jamin • 27 (197)
Coup d'œil sur les Pyrénées, Excursion
au Vignemale, L. J. Grelet 83
Curieuse anomalie chez un Primula
officinalis, H. Léveillé. . i5i
Cvpéracées d'Extrême-Orient (quel-
ques), H. Léveillé
140
Deux mousses de la Guadeloupe, H.
Léveillé
Deux plantes de Madère (a propos de),
H . Léveillé 4
Deux plantes intéressantes du départe-
ment de la Mayenne, Aug. Chevalier,
Deux plantes nouvelles pour la Flore
française, Aug. Chevalier
176)
192
Election du Directeur de l'Académie . . 40
Epilobes des Açores, H. Léveillé 41
Essai sur les noms patois des plantes
méridionales les plus vulgaires, Mar.
Capoduro 67, 175
Etat de l'Académie 65
ExsiccatahypodermearnmGalliaeorien-
talis, Decas quarta et Decas Quinta,
R. Maire et F. Marguery 1 17, 170
F
Fascie présentée par le Frêne commun,
(sur une), A. L. Letacq 1 5 1
Fascie présentée par le Salix alba L.
(sur une), A. L. Letacq 107
Fougères et Lycopodiacées d'Orient et
d'Occident, H . Léveillé 134
G
Gui à tige gigantesque observé à Voré
près Rémalard (Orne), (sur un), A.
L. Letacq 140
de Géographie botanique
H
Haloragacées japonaises H. Léveillé..
Herborisations parisiennes, Em. Perce-
53
i5;
87
Hieracium Lamyi Schultz, E. Gonod
d'Artemare
Histoire de la question du sexe chez les
plantes par F. Kamienski (quelques
remarques sur 1') 1 (i73), 19 (189), 34
L'espèce végétale en classification na-
turelle, Paul Parmentier
Letellier (M. J.), Nécrologie
Lichens du Chili, H. Olivier
M
Malaxis paludosa S\v. observé à Gande-
lain (Orne) et sur quelques autres
plantes trouvées dans les marais au
pied du Mont Souprat (sur le), abbé
A L. Letacq iS
Marcailhou d'Aymeric (Alexandre), Né-
crologie. Travaux.
Médaille scientifique, Nominations. . . .
Monde des Plantes
N
Nouvelle conception de la Greffe, H. Lé-
veillé
Observations sur la Flore des marais de
l'Egrenne près Domfront (Orne) A.
Letacq
Ombellifères et Renonculacées, (A.
Acloque) 26
Onothéracees chiliennes, H. Léveillé.
Onothéracées de l'Equateur, H. Lé-
veillé
Onothéracées du Kansas, Prof. A. S.
Hitchcock
Onothéracées françaises, H. Léveillé. 5
Onothéracées japonaises
P
Pedicularis pyrenaica Gay, mixta Gren.,
rostrata L. des Pyrénées et leurs affi-
nités, Hte Marcailhou d'Aymeric.
Pélorie du Violasilvestris
Plantes des terrains salés (les), A Fe-
ret 10 (181), 23 (193), 85, 1 3 1
R
Recherches anat omiqu es et taxinomiques
sur les Onothéracées et les Haloraga-
cées, P. Parmentier 6
1 35
124
192
(188)
46
49
1 33
09
(196)
3 5
40
141
2, 71
53
102
140
, '5.
('78;
iq6
LE MONDE DES PLANTES
Renonculacées. Géraniacées et Halora-
gacées de Madère, H. Léveillé
69
Supplément aux Onagrariées du Bas-
sin de la Hte-Ariège par Htr et Alex.
Marcailhou d'Aymeric 43, 5o
Tulipe anormale (une), A. Aci.oque 55 (177]
Verbascum à fleurs rouges (un|, H. Lé-
veillé 25 (iq5)
GRAVURES
Ovaire anormal de Tulipe 5 ( 1 77)
Fre Héribaud Jh,. Héliogravure hors
texte 65
M. William Trelease, Héliogravure hors
texte 81
Dr de Heldreich, Héliogravure hors
texte 101
Spores et Téleutospores de Pucciniées
119, 172
Graphique de l'espèce 137
Onothéracées au Kansas et aux Etats-
Unis 72 cartes) 142-151
Coupes anatomiques de Centaurea [66
ASSOCIATION FRANÇAISE DE BOTANIQUE
A M
Anomalies et cas tératologiques Th.
Blanchard 100
A^olla caroliniana en Vendée Th. Blan-
chard 100
B
Biscutella lucida DC. acquis à la F'iore
française (Le), Hte Marcailhou d'Ay-
meric 97
Centaurea de l'ouest de la France (Les)
H. LÉVEILLÉ 77, 1-y
Circulaires pour fondation 57
Classification raisonnée des Centaurea
de la section Jacea, G. Rouy 109
Contributions à la Flore de l'Orne et de
l'Eure-et-Loir, H. Léveillé 64
Contributions à la Flore mycologique
du Maine H. Léveillé 108
Contribution à la phytologie médicale
de la Velvote, G. Renaodet 1 55
E
Elections 123
Etat de l'Association 74,88,108,125
F
Fascies (Les), G. Renaudet 1 34
Flore du bois de Meudon (La) Em. Per-
CEVAI I I 5,127
H
Herborisations parisiennes, Em. Per-
ceval 1 00
Herborisations sarthoises, H. Léveillé 79
I
Isoeteslacustris en Corrèze, Lachenaud. 100
Les plantes des terrains salés, A. Feret i3i
Lichens du Chili, IL Olivier 04
Muscinées de Vernon (Eure) et du
Vexin. (Aperçu sur les), abbé A. Tous-
saint et Jean Hoschedé 1 57
N
Notes additionnelles au catalogue de la
Flore des Pyrénées-Orientales, Ant.
Le Gkand qo
Notes de géographie botanique française ;
dispersion des espèces, Dr X. Gillot 59
Notes diverses sur les Orchidées, S. E.
Lassimonne 1 3 1
Onothera biennis et suaveolens et Alisma
parnassifolium dans la Vienne, E. Viol-
leau 100
Onothera (Dispersion) O. Debeaux.... i55
Orchis atoi7Fleury, Morphologie et ana-
tomie Dr X. Gillot
Pterotheca ncmausensis en Vendée, Th.
Blanchard
Réactifs chimiques en Lichénologie
(Les) H. Olivier
Revision des formes françaises de VEpi-
lobium tetragonum L. Appendice aux
formes des Épilobes français, H.
LÉVEILLÉ
93
i54
126
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eHii' MENQëL, 118. Rue d'Assas, Paris
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La Revue scientifique du Limousin
JOURNAL MENSUEL
Organe de la Société Botanique du Limousin
[Société d'études scientifiques)
Droit d'entrée, v2 fr. — Cotisation annuelle, 3 fr.
CH. LE GENDRE, DIRECTEUR ET PRESIDENT
LIMOGES
/.)'. Pla<r du Champ de Foire
Cette Société accorde son concours et son appui à
tous ceux de ses membres, quel que suit leur domi-
cile, qui travailleront à l'organisation de Comités et
de Musées cantonaux, l'idéal des institutions d'éduca-
tion et d'instruction populaire.
DE GRANDE IMPORTANCE
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AUX AUTEURS, EDITEURS. LIBRAIRES
Immédiatement après la réception d'un
exemplaire des ouvrages nouveaux
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Physiologie, Zoologie, Botanique, Géographie
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nous annonçons toute une année dans la
Revista Chilena gratuitement le titre, adresse,
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Charles E. Porter,
Directeur de la " Revista Chilena de Historia Natural ".
Casilla mo8 - VALPARAISO (Chili).
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New York Botanlcal Garden Libran
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