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Full text of "Le Musée du Conservatoire national de musique: Catalogue raisonné des ..."

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LE MUSÉE 



DU 



CONSERVATOIRE NATIONAL 



DE MUSIQUE 



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PARIS 
TYPOaRAPHIE KIRMIN-DIDOT FRÈRES, FILS ET Ci« 

56, RUK JACOB, 56 



LE MUSÉE 



DU 



CONSERVATOIRE NATIONAL 



DE MUSIQUE 



CATALOGUE RAISONNÉ 



DES»INSTRUMENTS DE CETTE COLLECTION 



PAR 



GUSTAVE CHOUQUET 

conaBavATiuR du musée 



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PARIS 

LIBRAIRIE FIRMIN-DIDOT FRÈRES, FILS ET C^* 

56, RUK JACOB, 56 

1875 



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La musique est un art auquel aucun peuple, même sau- 
vage, ne se montre insensible et ne saurait par conséquent 
demeurer complètement étranger. Elle puise tous ses moyens 
d'expression et d'effet à ces trois sources inépuisables : la 
mélodie, le rhythme et l'harmonie. Tant qu'elle n'existe 
encore qu'à l'état rudimentaire, une mélodie sans déve- 
loppement lui suffit, scandée plutôt qu'accompagnée par des 
bruits réguliers ou des sons cadencés. Mais, quand elle ne se 
contente plus d'un chant monotone ou nûf , d'un refrain sur 
lequel on puisse marcher au pas ou danser en mesure ; quand 
elle devient concertante et qu'elle cherche à combiner des 
accords harmonieux, elle appelle alors à son secours les in- 
ventions les plus ingénieuses, et à la voix humaine elle 
ajoute peu à peu, pour la soutenir ou pour rivaliser avec 
elle, toutes sortes de voix artificielles. 

Ainsi le chant vocal à une seule partie, les chœurs à 
l'unisson et les rhjrthmes simples représentent en musique 
la nature et l'enfance de l'art ; les instruments et Tharmonie 
sont le fruit du génie de l'homme et marquent les progrès 
de la civilisation. 

On ne peut donc étudier l'histoire générale de la musique 
sans analyser les airs populaires de chaque contrée sans 
chercher à se rendre compte des causes qui dnt fait imaginer 
successivement les instruments à percussion, les instruments à 
vent et les instruments à cordes. Aussi dans un Conservatoire 
où l'on a souci non-seulement de former des virtuoses, mais 
encore d'inspirer aux jeunes gens studieux le goût d'une 



— VI — 



instruction étendue, a-t-on soin de placer, à côté de la Bi- 
bliothèque, un Musée d'instruments tant anciens que mo- 
dernes. Nous croyons inutile de nommer ici les villes qui 
possèdent des collections de ce genre ; nous nous contente- 
rons de rappeler que la Convention nationale, en promul- 
guant la loi du 3 août 1798 (16 thermidor an III), qui orga- 
nisait à Paris le Conservatoire de musique, décida qu'on 
doterait cet établissement d'une Bibliothèque « composée 
d'une collection complète des partitions et ouvrages relatifs 
à la musique, et d'une collection d'instruments antiques ou 
étrangers et de ceux à nos usages qui peuvent par leur perfec- 
tion set^vir de modèles » . 

Malheureusement cette École, installée dans Thôtel des 
Menus-Plaisirs, s'y trouva, dès le principe, logée fort à 
Fétroit, et il en résulta que le beau programme qu'on vient 
de lire ne fut pas rigoureusement suivi. On fonda, il est 
vrai, une Bibliothèque qui renferma bientôt plusieurs fonds 
importants et qui est devenue maintenant Tune des plus 
complètes en ce genre que l'on puisse citer ; mais il s'écoula 
bien des années avant qu'il fût question de créer un Musée 
d'instruments de musique. Au mois de mars 1861, une cir- 
constance favorable perqiit enfin au gouvernement de réa- 
liser en partie le plan tracé par les législateurs de 1795 et 
d'enrichir le Conservatoire de nouveaux trésors artistiques. 
Un de nos compositeurs populaires, Louis Clapisson, avait 
rassemblé avec autant de goût que de patience 230 instru- 
ments et objets de haute curiosité qui formaient une pré- 
cieuse collection d'amateur. Il vendit à l'État ces 330 pièces, 
qui aujourd'hui -nous semblent intéressantes à double titre, 
et, comme on voulut lui épargner le chagrin de ne les plus 
civoir sous les yeux, on le nomma conservateur de ce nais- 
sant Musée, dont l'installation définitive et l'inauguration 
solennelle eurent lieu le 20 novembre 1864. 



— VII — 



On ne comptait alors, dans les deux salles construites 
pour les recevoir, que les 230 numéros du cabinet de Louis 
Clapisson et les iS3 pièces provenant de plusieurs de nos 
établissements publics ou de dons d'amateurs généreux, ac- 
ceptés conformément aux instructions ministérielles du 
27 juillet 4864. Pendant les dix-huit mois qui s'écoulèrent à 
partir de l'ouverture du Musée jusqu'au jour où Hector 
Berlioz fut nommé à la place de son collègue de l'Institut^ 
mort si prématurément, dix-sept instruments furent offerts 
en présent; mais du 1" mai 1866 au 30 septembre 1871, 
date de la nomination du conservateur actuel, on n'en donna 
que dix, ce qui portait à 380 numéros le nombce des objets 
exposés à cette époque. 

Depuis trois ans, le Musée a reçu des dons fréquents et 
d'une grande valeur. Il & fait, en outre, une acquisition con- 
sidérable : au mois de décembre 1873, il est devenu posses- 
seur de la belle collection de M. le docteur Julien Fau, si 
justement vantée par M. VioUet-le-Duc dans son Diction- 
noire raisonné du mobilier français. Entre autres pièces raris- 
simes qu'on y remarque, il s'en trouve quinze provenant de 
la collection du comte Pietro Correr, héritier des Contarini. 
On sait que Simon Contarini, tour à tour ambassadeur de 
la république de Venise auprès du duc de Savoie, du roi 
d'Espagne Philippe II, du sultan Mahomet III, du pape 
Paul V et de l'empereur Ferdinand I", se faisait accompa- 
gner dans ses ambassades par une bande de musiciens dis- 
tingués. Les instruments choisis par ces virtuoses du sei- 
zième et du dix-septième siècle peuvent donc être considérés 
comme les plus beaux spécimens de la facture instrumentale 
à cette époque. 

Après avoir rappelé comment s'est formé et rapidement 
accru le Musée du Conservatoire, il nous faut indiquer main- 
tenant le plan et le but de ce Catalogue. 



vin — 



On peut classer les instruments de musique de diffé- 
rentes manières, selon qu'on les groupe au point de vue de 
Tart moderne, de la chronologie ou de l'ethnographie. Mais, 
soit qu'on les range d'après les pays, les temps ou les sys- 
tèmes de facture et de tonalité auxquels ils appartiennent, il 
convient toujours de les diviser en trois grandes familles : 
les instruments à cordes, les instruments à vent et les ins- 
truments à percussion. La logique, d'accord avec l'histoire, 
nous force de reconnaître que l'homme, procédant du sim- 
ple au composé, s'est contenté d'instruments à percussion et 
d'instruments à vent fort grossiers avant d'arriver à la con- 
ception des instruments à cordes pincées, frappées ou frot- 
tées, n y aurait un long et bien intéressant ouvrage à écrire 
sur la généalogie des instruments de musique : ce 3ujet 
toutefois dépasse le cadre d'un livret de Musée. Aussi 
n'avons-nous pas cherché dans ce Catalogue à faire étalage 
d'érudition et de philosophie ; nous n'avons visé qu'à être 
clair et précis. Laissant à d'autres le soin de tracer une his- 
toire développée de la facture instrumentale, nous nous 
sommes borné à introduire un peu de méthode dans le clas- 
sement que nous avons adopté et à présenter à nos lecteui*s 
le plus de renseignements utiles et inédits que nous avons 
pu rassembler. 

Dans ce Musée, ornement de la première école de musique 
de France, nous avons réservé la place d'honneur aux ins- 
truments qui sont la plus haute expression de l'art moderne 
et relégué aux arrière-plans les instruments des nations peu 
civiUsées ou étrangères à notre système musical. Par la 
même raison, nous avons placé dans ce Catalogue les ins- 
truments de l'Europe avant ceux de l'Asie, de l'Afrique et 
de l'Amérique ; mais l'ordre dans» lequel nous avons classé 
les instruments exotiques ou sauvages est absolument sem- 
blable à celui que nous avons suivi dans notre première énu- 



— IX -— . 



mératioa, qui se compose de quatre parties consacrées : 
1^ aux instruments à cordes ; V aux instruments à vent ; 
3** aux instruments à percussion ; 4" à tout ce qui se rapporte 
à l'acoustique et aux objets de pure curiosité. 

Cette division symétrique facilitera les points de compa- 
raison et les rapprochements instructifs. 

Instruire, voilà le but auquel nous^ nous sommes efforcé 
d'atteindre. Et si notre livret ne présente pas un plus grand 
intérêt historique, c'est que nos recherches n'ont pas été tou- 
jours couronnées de succès, les bibliothèques d'Italie n'étant 
guère plus riches que les nôtres en fait de documents im- 
primés ou manuscrits sur les luthiers et autres facteurs 
d'instruments. Notre travail aura du moins cet avantage 
d'être le premier de ce genre qu'on ait encore publié en 
France, et, malgré les imperfections et les erreurs de détail 
qu'on y pourra signaler, nous espérons qu'il rendra service 
aux musiciens studieux. En tout cas, il permettra de se ren- 
dre un compte exact des richesses actuelles du Musée et des 
lacunes qu'il nous reste à combler, ayant eu soin de placer à 
la fin de cet opuscule un index des principaux ouvrages où 
l'on trouve des figures d'instruments de musique. Outre un 
choix de ces livres ornés d'images, nous nous proposons de 
former une collection de photographies et de dessins qui 
reproduiront avec une fidélité scrupuleuse l'aspect des ins- 
truments soit anciens, soit modernes, que nous n'aurons pu 
nous procurer ou faire copier* C'est ainsi que , d'année en 
année, se complétera le Musée du Conservatoire et qu'il 
présentera, au point de vue de l'iconographie musicale, de 
la reproduction des instiiunents antiques et des spécimens 
de la facture instrumentale moderne, le plus riche et le plus 
utile des foyers d'étude. 



LISTE DES DONATEURS. 



Balme. 

Batiste (Edouard). 

Bellon. 

Berlioi (Hector). 

Bemardel frères. 

Boieldieu (Adrien). 

Bottée de Toulmon (M*«}. 

Broadwood. 

Brod (M*« TOUTe). 

Broyant. 

Carafa (Michel d*Aubenton}. 

Cattaert. 

CaYaiUé-CoU. 

Chanteloup. 

Cokken (M** Teuve). 

Courtois (Antoine). 

Clapisson (M>« TeuTe). 

Crispin. 

Danprat. 

DauTemé. 

Delisse (Paul). 

Denne-Baron (M>a« Yeuve}. 

Domier (M"*« la baronne). 

Doras. 

Dnfréne (M>** veuve). 

Du Pont, de Bordeaux. 

Paure. 

Fleury (J.) 

Fréville (Eugène). 

Pumouze. 

Gallay (Jules). 

Oand (Adolphe et Eugène). 

Oilson. 

Habeneck (M^e veuve). 

Hérold (Perd.). 



Henfeld (Joseph), de Vienne. 

HetieL 

Jacobson, de Stockholm. 

Janoourt (Eugène). 

Kastner (Georges), 

Kreutzer (Léon). 

Lafleur (Alphonse). 

Lardin. 

Larrey (baron H.). 

Leborgne (Marcel). 

Le Conppey (Pélix). 

Massart. 

Maulaz. 

Meilhan, de Nantes. 

Meyerbeer (M»«). 

Miremont. 

Morderet (M*«), d^Angers. 

Ney (Casimir). 

Nonon (J.). 

Pillaut. 

Pixis (J.-B.). 

Prins (Pierre). 

Roehn. 

Roth, de Strasbourg. 

Sallantin (Jules). 

Sauzay (Ehigène). 

Schœlcher (Victor). 

Strauss. 

Suarec (Francisco de P.). 

ToUot (Julien). 

Triébert (Ch. et Pred ). 

Turquet (Henri). 

Viardot (Mm Pauline). 

Vogt. 

Vuillaume (J.-B.). 



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I 



LE MUSÉE 



DU 



CONSERVATOIRE NATIONAL 



DE MUSIQUE. 



PREMIÈRE PARTIE. 



«»»t — 



SECTION I. 
Instramenti i cordei dei pajs enropèem . 

I. 

INSTRUMENTS A CORDES ET A ARCHET. 

La famille européenne des instruments à cordes frottées par un 
archet se compose de plusieurs branches, dont quelques-unes se 
sont éteintes ou compléteunent transformées. La branche la plus 
intéressante de cette famille est, sans contredit, celle des vioks^ 
parce qu'elle a donné naissance aux trois instruments accordés par 
quintes avec lesquels on a formé le quatuor moderne. Elle est issue 
du crouth à trois cordes, selon F.-J. Fétis, et, par conséquent, d'ori- 
gine européenne; tandis que la branche des rebecsy maintenant 
disparue, descendait du rebab des Orientaux. 

Avant la formation du quatuor moderne, le jeu de violes compre- 
nait une basse de viole, une taille de viole, une haute-contre de 
viole et un dessus de viole. En Italie, la taille et la haute-contre 
ne faisaient qu'un même instrument, et Ton appelait violino piccolo 
alla francese le par-dessus de viole qu'avaient adopté les Français. 
Mais on donnait encore aux violes d'autres noms qui venaient de 
la manière dont on tenait ces instruments. Il y avait la viola da 

i 



2 INSTRUMENTS A CORDES 

gcanba^ ainsi nommée parce qu*elle se posait entre les jambes, 
comme aujourd'hui le violoncelle; la t;û>/a da spolia^ viole-ténor 
que, par suite de sa dimension, l'exécutant était obligé de placer 
sur répaule ; la viole de bras, viola da braccio^ ou viole proprement 
dite, la seule que nous ayons conservée (sous le nom d'alto) avec 
la petite viole ou violino et avec la grande viole ou violone. 

Il y avait, en outre, la viole bâtarde^ qu'on nommait ainsi parce 
qu'elle s'accordait par quintes et par quartes ; la viola pomposa^ 
inventée par J.-Séb. Bach, et qui s'accordait comme notre violon- 
celle, mais qui avait une cinquième corde à l'aigu ; la viola dibor- 
done onbaryton^ sorte de petit violoncelle d'amour; enrm les poches 
ou pochettes, qui ne servaient qu'aux maîtres de danse. 

Du quinzième au dix-septième siècle, les dimensions des violes 
et la manière de les monter ont subi de singulières variations. 
Martin Agricola nous a donné, en 1528, le dessin d'un quatuor 
de petites violes, à tête renversée comme celle des liiths, et mon- 
tées de trois cordes seulement. On trouve aussi dans son précieux 
livre sur la musique instrumentale {Musica insirumentalisy f. xlv) 
l'accord d'un quatuor de violes à quatre cordes et d'un quatuor de 
grandes violes à cinq cordes (la basse en avait six). Au milieu du 
seizième siècle, les violes italiennes étaient montées de six cordes 
qui s'accordaient ainsi : 

Dessus de viole : (clef d'ut !'• ligne) re, fa, mi, ui, sol, ré. 

Alto et ténor : (clef d'ut A* ligne) sol, ré, la, fa, ut, sol. 

Basse de viole : (clef de fa 4« ligne) ré, la, mi, ut, sol, ré. 

Cette manière d'accorder les instruments à archet par deux 
quartes en descendant suivies d'une tierce à laquelle succèdent 
deux autres quartes, est également celle d'accorder plusieurs ins- 
truments à cordes pincées. 

Jean Rousseau, dans son Traité de la viole (1687), nous apprend 
que Sainte-Colombe, vers 1675, ajouta une 7" corde à la viole, 
pour augmenter d'une quarte l'étendue de cet instrument, et intro- 
duisit en France l'usage des « cordes filées d*argent ». 

Les rebecs n'avaient point d'éclisses comme les violes : c'étaient 
des instruments moins perfectionnés et destinés aux musiciens des 
rues ; aussi les luthiers ont-ils dédaigné d'en conserver quelques- 
uns, et est-il impossible d'en retrouver un seul aujourd'hui. 

La rubèbe ou rebelle du moyen âge, qu'on nomma ensuite 7'ebec, 
n'eut d'abord que deux cordes^ comme le rebab populaire des 



DES PAYS EUROPEENS. 3 

Arabes. L*accord de la rubèbe, au treizième siècle, était celui-ci : 
ut, sol d'entre les lignes de la clef de fa V ligne. Le ténor de ru- 
bèbe, monté de trois cordes, s'appelait gigue. Fuis on constitua le 
quatuor de rebecs, et ces bas instruments, qui servaient surtout pour 
la danse, restèrent entre les mains des ménétriers et des chanteurs 
ambulants. La basse des concerts de rebecs était jouée par le 
monocorde ou par la trompette marine, et ce dernier instrumen 
figura longtemps dans la musique des rois de France. 

11 serait trop long d'énumérer ici tous les ouvrages à consulter 
sur la famille des instruments à cordes et à archet ; nous nous con- 
tenterons d'indiquer, parmi les livres qu'on a écrits depuis la no- 
tice de F.-J. Fétis sur Stradivarius, la Note historique sur les 
instruments à archet, les faiseurs et les joueurs instruments de 
M. Vidal, avec gravures de M. Hillemacher (sous presse). 

1. — Violon en écaîUo. 

Ce riche instrument, dont le manche est orné d'incrustations en ivoire el 
en argent, appartient à Tépoque de Louis XIII. II ne porte point de signa- 
ture, mais nous le croyons l'œuvre d*un luthier allemand. (Collection Cla- 
pisson.) 

Le violon (que nous devrions appeler vioUn, puisque ce mot vient de 
violino et que violons ^ en italien, signifie contre-basse) est un instrument 
monté de 4 cordes qui s'accordent par quintes : sol (corde filée), ré, la, mi 
(cordes de boyau). Il a une étendue de près de quatre octaves : du sol au- 
dessous des lignes de la clef de sol jusqu'au mi suraigu. 

Les origines du violon sont encore assez obscures, mais il est certain que 
les luthiers de l'école italienne sont ceux qui ont le plus contribué à perfec- 
tionner cet instrument. Citons d'abord J. Kerlino, Dardelli, Duiffoprugcar, 
Linerolli, Zanetto, Morella, Pézard, Gaspard de Salo et Maggini, qui ont 
rendu célèbre la lutherie de Brescia; nommons ensuite les Amati, qui s'é- 
tablirent à Crémone ; Cappa, P. Grancino et François Rugger, qu'il ne faut 
pas confondre avec J.-B. Rugger de Brescia, tous les trois élèves de Nie. 
Amati ; enfia l'illustre Ant. Stradivarius et le fameux Jos.-Ant. Guamerius 
(cousin germain de Joseph et neveu d'André Guarnerius), qui eurent pour 
émules ou pour élèves Ch. Bergonzi, Dom. Montagnana, Alex. Gagliano, 
L. Guadagnini, Storiom, Jacques Stainer et autres maîtres d'un moindre 
talent. 

Parmi les luthiers français du siècle dernier, nous mentionnerons : Mé- 
dard, de Comble et Panormo, disciples de Stradivarius; Jacq. Boquay, 
Cil Pierray, Gaviniés, L. Guersan, Pique et surtout Nicolas Lupot. 



4 INSTRUMENTS A CORDES 

Nous n'avons point à retracer ici l'histoire du violon, et nous ren- 
voyons les personnes qui désirent étudier à fond les questions de facture 
instrumentale aux ouvrages suivants : 

N.-L. Diehl : Die Geigenmacher der alten italienischen Schulc. Ham- 
burg, 1866. 

F.-J. Fétis : Stradivarius» Paris, 1856. 

E. Folegatti : Il Violino. Bologna, 1873. 

J. Gallay : Les Instruments des Écoles italiennes. Paris, 1872. 

Sandys et Forster : The History ofthe violin, etc. London. 1864. 

Wasielewski : Die Violine und ihre Meister, Leipzig, 1869. 

2. — Petit yiolon en écaille. 

Cet instrument, d'une forme ravissante, est enrichi de filets et d'orne- 
ments en filigrane d'argent. La coquille, la fleur de lis et le groupement 
des initiales qui décorent le fond, tout indique que ce petit violon daCe du 
règne de Louis XIV. Il passe pour avoir appartenu à Lully, mais nous 
doutons qu'il soit de Jacobus Stainer, ainsi que le croyait L. Clapisson. 
Quelle qu'en soit l'origine, c'est une œuvre exquise et faite de main de 
mattre. (Collection Clapisson,) 

3. — Violon allemand en écaille. 

Cette œuvre du luthier de Breslau^ Johannes Roisman, date de 1680. La 
table est enrichie de dessins en or ; la touche est incrustée de pierreries ; 
la tête du manche h les ornements sont en ivoire. 

Ce violon a sans doute appartenu à la chapelle-musique du roi Louis XIV, 
car on y remarque un écusson aux armes de France. (Collection Clapisson») 

4. — Violon français richement orné. 

Au caractère des dessins et du médaillon en or qui l'embellissent, on 
reconnaît que cette belle pièce appartient à l'époque de Louis XIV. (Collec- 
tion Clapisson,) 

5. — Violon de petit format. 

Ce petit violon français date du temps de Louis XIV. (Collection Cla- 
pisson,) 

6. — Touche de yiolon. 
Elle est d'Ânt. Stradivarius. (Don de J,-B, Vuillaume.) 

7. — Violon français. 

Cet instrument est orné de sculptures d'une grande finesse et de pein- 
tures sur fond gris perle, dans le goût de l'école de Watteau. La touche, la 



DES PAYS EUROPEENS. 5 

queue et le médaillon du fond de ce violon sont émaillés en cuivre. {Collec- 
tion Clapisson.] 

8. — Petit modèle de violon. 

L'instrument est en ivoire pointillé d'or. Il est accompagné de son archet 
et de son étui qui porte les initiales P. D. F. (Collection Clapisson.) 

9. — Violon français. 

Cet instrument date du milieu du dix-huitième siècle. L'illustre violo- 
niste-compositeur P. Baillot (Passy, !«' octobre {11\ — Paris, 15 septem- 
bre 1842) s'en est servi pendant quarante-cinq ans pour donner ses leçons 
au Conservatoire, où il a professé depuis le 22 décembre 1795 jusqu'à la 
fin de sa- glorieuse carrière. 

10. — Violon français. 

Il est de Chappuy qui vint s'établir à Paris au milieu du siècle dernier. Le 
célèbre violoniste-compositeur Fr. Habeneck (Mézières, 22 janvier 4781 — 
Paris, 8 février 1849) s'est servi de cet instrument pendant trente-sept ans 
pour faire sa classe au Conservatoire, où il a professé d'abord à titre de 
professeur adjoint de 1808 à 1816, puis comme professeur titulaire du 
l'' janvier 1825 au 1«' octobre 1848. Il avait été nommé inspecteur général 
des classes le 1®' septembre 1831. 

ii. — Viblon à mentonnière ouverte. 

Ce violon, d'une forme originale , est habilement construit ; nous le 
croyons l'œuvre d'un des bons luthiers français du siècle dernier, bien qu'il 
ressemble à un instrument d'origine italienne. (Collection Clapisson.) 

42. — Violon en enivre. 

La table d'harmonie, la touche et la queue sont ornées de dessins origi- 
naux très-finement gravés. Instrument et dessins gravés sont dus au peintre 
Besancenot, qui les a exécutés à. Dijon, l'an 1776. 

13. — Violon français. 

Ce violon ressemble beaucoup à ceux de François-Nicolas Fourrier (Mire- 
court, 5. octobre 1758 — Paris, 1816) connu sous le nom' de Nicolas, de 
Mirecourt. Rodolphe Kreutzer (Versailles, 16 novembre 1766 — Genève, 
6 janvier 1831) s'en est servi pour donner ses leçons au Conservatoire, 
depuis la création de cette école jusqu'au moment où il prit sa retraite 
(1*' janvier 1826). (Don de MM. Kreutzer et Massart.) 

14. —V Violon en faïence. 
Ce violon, en faïence de Deift, a figuré naguère dans la collection de 



6 INSTRUMENTS A CORDES 

M. Aimé Desmottes, de Lille. Il est fort lourd à la main, et la sonorité n*en 
est ni puissante ni agréable ; mais c'est une pièce rarissime et des plus 
curieuses. {Collection Clapisson,) 

15. — Hanche de violon, en faïence. 
{Collection Clapisson,) 

16. — Violon de Piiiae. 

Cet instrument fait, en 4810, pour le père de M. Jules Gallay, est de 
Fr.-L. Pique (Rorei, près Mirecourt, 1758 — Charenton-Saint-Maurice, 
près Paris, 1822). Cet habile luthier s'établit à Paris en 1789, devint four- 
nisseur du Conservatoire et se retira des affaires six ans seulement avant sa 
mort. {Don de M, Jules Gallay,) 

17. — Violon hongroif en marqueterie. 

Il est signé : Karl Ertl. Ce luthier, établi à Presbourg, s'était livré à 
une étude particulière des vernis, dont il savait tirer un parti avantageux. 
{Collection Clapisson.) 

18. — Violon de Viotti. 

Ce violon a la forme d'une guitare, et il est bordé de filets en ivoire et 
ébène qui empêcheraient de le détabler aisément. On ne manquera pas de 
remarquer que les ouïes en sont presque droites. 

Cet instrument, qui s'éloigne des modèles italiens, est Tœuvre du luthier 
François Chanot (Mirecourt, 1787 — Brest, 1823). Cet ancien élève de 
rÉcole polytechnique, plus versé dans la mécanique que dans Tacoustique, 
crut un moment qu'il opérerait une révolution profitable dans Tart de cons- 
truire les violons, et il prit un brevet d'invention pour celui qu'il présenta 
en 1817 à l'approbation de l'Académie des sciences. 

On lit sur la table cette inscription qui rappelle pour quel grand artiste 
Chanot a fait ce violon : 

A VlOTTl 

P. I. T. 

Et, plus bas, ce quatrain enguirlandé de fleurs peintes en grisaille et 
composé en l'honneur du virtuose-compositeur qu'il déclare le premier entre 
tous {Primiero Intrà Tutti) : 

A mes essais dugne sourire ! 
Pais résonner ce nouvean violon ; 

Et Von dira qae d'ApoU<m 
J'ai retroQTÂ Thamionieiise lyre. 



DES PATS EUROPÉENS. 7 

A rîDtérieiir se trouTe ane étiquette écrite de la main du savant Chanot. 
Elle est ainsi conçue : 

Chanot, par breret d'inTention, 21 janvier 1818. 
Paris et Mîrecoort C. I. D. N* 26. 

n est érident que les tentatires de ce luthier ont ouvert à Savart la voi^" 
qu'il a suivie. (Ikm de J.-B. Vwllamne.) 

19. — fialflB triasgolaôra. 

Ce violon trapézoîde a été inventé par le célèbre aconstîden Félix Savart 
(Mési^^, 1791 — Paris, 181^1}, qoi le présenta, en 1819, i Texamen de 
TAcadénûe des scienees. D rappelle la forme qu'avait cet instrument au 
treizième siède. La longueur dn violon Savart est égale à ceDe des violons 
ordinaires ; mais la table est plane, les éelisses sont rectîlignes et les / rem- 
placés par des onvertares rertangriaircs, 

V. Mémmre sur la eonstmctîon des instruments à cordes et à archet. In à 
rAcadénûe des sdenees, le 31 mai 1819, suivi du rapport qui en a «Hé (ait 
aux deux Académies des sdenees et des beaux-arts par MM. Haûj, Cbariea, 
de Prony, Cberabini, Catel, Berton, Bfot, rapporteur; Paris, Deterviile, 
1819. 1 vol. in-8* aiec pbBcfaea. iDmaé pur MM. Gtmd frère%,) 



Cet instrument de forme boarre. K dont la barre est plae^ en dehors, 
a été cons truit sons la dîre^JoB d^ Sirart. Le eorps est en bois de sapin^ 
choisi avec beaoeoiq» de *f>*r\ ft Foo v a é'tmpi^m*^ ajusté on manehe d'an- 
cien violon. 

M. — wisims cafvÉ. 

Comme le préeédeot. e^ ry.yja a é**- f^t^y^i*- pf^'ir •^^rnr sutx expérienee<i 
du savant physicv*n S»tv*, T *st <w h^/f^ d'-rf*:/*-. d*- f/^rme tatrrh! H 
ouvert par derrière. 

Ces deux înstrvmenU dofr^t dater de 1^13 à iH^K 



Ce vîoIoB« orné ^\r^ ♦» r^/**v.*rr>s:^,* »^;i/p*>e, ^tifrine e^^/pe iy>f>' 
veOe, mais peu zjr^^, >- ^ ' f--'., !>>• ** ; -^ie m*/f»i«rrjte tn^'y^9i^ *\9n\ «t 
de rinventm da «--^-r fc^-^^-V. zt. Ta C*.t à P*r.** *^ 1W*. 'OÂUfH/m 



doubles 



8 INSTRUMENTS A CORDES 

24. — Tiolon de Lupot. 

Ce bel et bon instrument, d'une coupe harmonieuse et d'un vernis si 
remarquable, est l'œuFre de Nicolas Lupot (Stuttgard, 1738 — Paris, 1824). 
Fils de François Lupot, qui était élève de Jos. Guarnerius, il s-'établit en 
France avec son père, demeura d'abord à Orléans ; puis il vint se fixer à 
Paris en 4794, et y fonda sa maison en 4798. Nommé luthier de la chapelle 
en 1815, il devint luthier de l'École royale de musique en 1816. Il soignait 
tout particulièrement les instruments que les élèves du Conservatoire rece- 
vaient en prix. Celui-ci a été fait en 1823 et donné à G. Philippe, un des 
bons violonistes sortis de la classe de Baillot, et qui, malheureusement, 
mourut à la fleur de l'&ge. {Don de M, Maulaz.) 

26. — Manche de violon. 

Ce manche provient d-un violon de Lupot, qui a été brisé lorsque le peu- 
jple se précipita dans la chapelle du château des Tuileries, le 29 juillet 1 830. 
(Don de J.'B. Vuillaume.) 

26. — Violon de Gand père. 

Cet instrument de Ch.-Fr. Gand (1788-1845), élève, gendre et successeur 
de Lupot, peut être considéré comme un des meilleurs spécimens du talent 
de cet habile artiste. Luthier du Conservatoire et de la musique du roi, il 
fut chargé, après la révolution de i 830, de refaire les instruments de la 
chapelle des Tuileries, détruits pendant les journées de Juillet. 

27. — Violon de Thibout. 

Ce violon a été coupé par Jacq.-P. Thibout (Caen, 16 septembre 1779 
— Saint-Mandé, 4 décembre 1856). Gabriel-Adolphe Thibout (Paris, 1804- 
1858), fils de cet habile luthier, a terminé ce violon, et il en a écorché le 
vernis d'après le dessin qu'offrait le fond du Joseph Guarnerius de 
Lafont. 

Au-dessous de l'étiquette imprimée, Adolphe Thibout a écrit de sa main : 
Tibi Saint-Léon fecit Thibout, 1856. 

Violoniste et danseur chorégraphe, Saint-Léon étudiait de préférence sur 
cet instrument, vendu au Conservatoire par J.-B. Vuillaume, qui s'est rendu 
acquéreur des violons laissés par l'auteur du ballet le Violon du diable, 

28. — Violon de tonne irrégnlière. 

Il est de Couder frères qui, en 1850, ont pris un brevet pour ce nouveau 
genre de violons. (Collection Clapisson.) 



^•» 



DES PAYS EUROPEENS. 9 

29. — Violon de Jnltien. 

Cet instnimeni, de forme nouvelle et raccourcie, a été imaginé, en i85i, 
par le célèbre luthier J.-B. Vuillaume, à la demande de L.-Ant. Julien, dit 
JuUien (4812-4860). Ce trè&-habile chef d'orchestre et compositeur de mu- 
sique de danse avait beaucoup d'imagination et d'idées excentriques : il 
avait rêvé d'augmenter l'échelle du violon à Faigu. Ce violon nouveau s'ac- 
cordait donc une quarte plus haut que le violon ordinaire, et permettait 
ainsi d'obtenir à la première position les sons qu'on obtient régulièrement 
à la troisième. (Dofi de J.-B. VuiUawne.) 



30. — TioUm fourdiiio. 

Il a été fait à Nuremberg en 4705, ainsi que l'indique une étiquette ma- 
nuscrite, mais le nom du luthier est devenu illisible. ( Collectirm CUi' 
pisscn,) 

3i. — YioloB sanrdÎBO.- 

II est daté de 4738, mais le nom du luthier français qui l'a fait pst eiïairA. 
{Çoilectian Clapissan.) 

32. — fioloB Mardino. 

Le patron n'en est pas gracieux et semble trahir une main un p/'U 
lourde. C'est probablement rœuvre d'un luthier allemand. (Collertim Cla- 
pisson.) 

33. — VioloB sovdiao. 

Cet instrument, qui passe pour avoir apparti=rnu à f^aganini, fui fonu*' 
d'une longue pochette surmontée d'une table de violon. Le manche e«t bi'^ri 
diapasonné. (Colffriian de M. U IF Fou. 

34. — KowriiiBfi et vM«s^ 

Cette sourdine est de Finrention du \\hVm\^Ut J,'Vr, H*t\Um^ Uutrt'ui du 
Conservatoire •!«' prix de 18^, cUs«^ d*f B. Kreutzer,, Baillot, d*nii VArt 
du violon (48^), rend justice à Taut^jr d^ i-MtH invention qui rtritutuit* k 
1832. (Don de M. Eug^^ Gnnd. 



Ces vingt et un arch*-** âkif^ài âti dîx-ii ul*>fr**j fei^'/rUf <d r<'pr^rn^rit/^il 
toutes les fonnes qu'on a *UjriTi*'^^ a i'kn:U*ii d^ v'iolou d«'p»ji*, 0/f<'I»i H 
Tartini jusqu'à Cramer ei T'^j.'V'. OM^fiton f'Uiyin^/n.) 



Ces six archets eauD^^ *< Vw* k f« i ««/^^itiqii^ «//fit du dix-liujt*^r/>/' 
siède. [CoOettim et M. U Ir Wau:, 



10 INSTRUMENTS A CORDES 

37. — Ganne-étui. 
Elle renferme un bel archet de violon du commencement du dix-huitième 
siècle. {CoUecUon Clapisson,) 

38. — ilrchet italien. 

Cet archet à bouton et sans crémaillère passe pour avoir appartenu au 
célèbre violoniste-compositeur Jos. Tartini (1692-1770) ; mais il ressemble 
plutôt aux archets employés par Cramer (Manheim, 1745 — Londres, 
1805), qu'à ceux auxquels reste attaché le nom de Tartini. {Don dn M. Mi- 
remont] 

39. — Archet de Tourte Taind. 

Cet archet est d*une exécution soignée et d*une grande légèreté. U est 
signé : Tovrte £. 

Xavier Tourte Tainé florissait sous Louis XVL II est le fils du fabricant 
d*archets parisien à qui l'on a souvent attribué, mais sans preuves suffi- 
santes, la suppression de la crémaillère et Tinvention de la vis à écrou qui 
fait avancer et reculer la hausse pour tendre le crin à volonté, au moyen 
d'un bouton placé à l'extrémité de la baguette. {Don de M. Miremoni,) 

40. — Archet de Tourte Talnd. 

Beau type des archets de cet habile facteur. {Don de M. Eugène 
Gand,) 

41. — Archet français. 

On l'attribue à tort à Fr. Tourte ; il est de Tourte l'aîné. 

■ 

42. -~ Archet d'Habeneck. 

Cet excellent et très-bel archet est de François Tourte (Paris, 1747- 
1835), que l'on nomma pendant longtemps Tourte le jeune, pour le distin- 
guer de son frère Xavier. On y lit sur la hausse cette inscription : « Offert 
à Habeneck 1°' par les camarades de concerts, 1814. » {Don de M"* veuve 
Habeneck.) 

F.-J. Fétis, sous la dictée de J.-B. Vuillaume, a enregistré les services 
rendus par le fabricant d'archets François Tourte à l'art de jouer du violon, 
qu'Habeneck a cultivé avec tant de succès. (Voir Antoine Stradivari, 
p. 118 à p. 128.) 

43. — Archet de Jaccpies Laflenr. 

Il est remarquable par la cambrure et la légèreté de sa baguette à huit 
pans. La hausse est à recouvrement et ornée d'un écu en naere. Cet archet 



DBS PAYS EUROPÉENS. H 

authentique de toutes pièces est rœuvre de Jacques Lafleur, né à Nancy en 
i756 et mort à t^aris, 32, rue de la Juiverie, en 1832. (Don de MM. A. La- 
fleur et Bahize.) 

44. — Archet de Jos.-R. Lafleur. 

Ce bel archet, complètement authentique et comparable à un François 
Tourte, est l'œuvre de Joseph-René Lafleur (Paris, 9 juin 1872 — Mai- 
sons-Laffitte, 18 février 1874). Violoniste avant de devenir luthier, Joseph 
Lafleur excellait, conune son père, dans la fabrication des archets et a fait 
celui-ci pour Marque, habile professeur de violon. [Don de MM. A. Lafleur 
et Baluze.) 

45. — Archet à baguette aplatie. 

Joseph-R. Lafleur donna cette forme à la baguette, afin de Tempécher 
de fouetter. Peut-être cet archet authentique est-il le seul de ce modèle, 
rinventeur Tayant imaginé à titre d'essai. [Don de MM. A. Lafleur et 
Baluze.) 

46. — Archet en acier. 

La baguette est en acier creux ; de là sa légèreté. Ce genre d'archet a 
été imaginé par J.-B. Vuillaume en 1834. 

47. — Pochette italienne. 

Elle est à bords découpés, comme la basse de viole de P. Zanetto (V. le 
n* 105). On la peut attribuer à Gaspard de Salo, et nous la croyons, en effet, 
de ce luthier célèbre, manche excepté. [Collection de M. le D' Fau.) 

48. — Grande pochette. 

Cette belle pochette, de la fin du seizième siècle, est ornée d'une tête 
originale dont le travail est ravissant. Le fond rappelle la forme d'une rftpe 
à tabac, et de fhies sculptures l'embellissent. Tout l'instrument est enrichi 
d'onyx et d'autres pierres dures. [Collection Clapisson.) 

49. — Pochette en ivoire grayé. 

Elle est ornée d'une tête de faune en ivoire et ébène, et l'on en doit 
remarquer les chevilles enrichies de grenats. Cette belle pièce, dont la 
table est en bois de cèdre, date du commencement du dix-septième siècle ; 
elle porte à l'intérieur l'étiquette de Matheus Sup. Au-dessous du nom de 
l'habile luthier allemand, on peut lire cette indication incomplète : Strafi- 
burg 16 . [Collection Clapisson.) 

50. — ^ Pochette de 1635. 

Elle est en ivoire et en bois de couleur. A l'intérieur on ne peut lire de 
la signature que Ma.... (P. Maggini?) (Collection Clapiseon.) 



12 INSTRUMENTS A CORDES 



51. — Pochette italienne en ébène. 

Le manche se termine par une tête de nègre avec boucles d'oreilleè en 
argent. Cette pochette, du temps de Louis XIII, est ornée d'incrustations, 
dont les dessins ne se reproduisent pas de chaque côté avec une parfaite 
symétrie. (Collection Clapisson.) 

62. — Pochette allemande en écaille de l'Inde. 

Elle appartient aussi à l'époque de Louis XIII, et la volute en est ornée 
d'une ravissante petite tête sculptée. (Collection Clapisson.) 

53. — Pochette en ébène. 

Le fond est à pans coupés avec filets en argent. Cette pochette élégante, 
ornée d'une tête de nègre, a un cachet italien, bien qu'elle soit signée 
d'un nom allemand devenu illisible. Elle date de 1632. (Collection Cla- 
pi88on.) 

» 

54. — Pochette allemande du temps de Louis XIV. 

Le fond de cette pochette est à côtes et enrichi de filets en ivoire. (Col- 
lection Clnpisson.) 

55. — Pochette italienne de forme originale. 

Cette pièce bizarre, dont le dos est en roseaux, est due au luthier bolo- 
nais Vincent Socchi, qui l'a faite en mars 1661. (Collection ClapiMon.) 

56. — Pochette allemande de 1669. 

Le nom du luthier qui a fait cette pochette est devenu illisible. La volute 
du manche est enrichie d'une tête de lion fort bien sculptée. La touche, la 
queue et le fond, en ivoire et en bois de couleur, forment une marqueterie 
d'un beau travail. (Collection Clapisson,) 

57. — Pochette allemande. 

Le fond est à pans coupés avec filets en ivoire, et elle est ornée d'in- 
crustations en nacre de perle. Elle date du dix-septième siècle, mais l'éti- 
quette manuscrite de l'auteur est devenue indéchifirablc. (Collection Cla- 
pisson.) 

58. — Pochette de grand format et en bois sculpté. 

La forme originale et la remarquable exécution de ce bel instrument 
attirent et fixent l'attention des connaisseurs. La tête d'ours qui orne le 
haut du manche est finement sculptée et surmontée d'une couronne ducale. 
(Collection Clapisson,) 



DES PAYS EUROPÉENS. 13 

59. — Pochette italienne à, doe d'ébène. 

Cette pièce élégante et ravissante a ]a forme des anciennes basses de 
viole. EUe est ornée d'incrustations en ivoire d'une heureuse disposition. 
{Collection Clapisson.) 

eo. — Pochette italienne. 

Cette jolie pochette en marqueterie, ivoire et ébène, est du dix-septième 
siècle. (Collection de M, k ly Fou.) 



64. — Grande pochette de 

A en juger seulement par la couleur du vernis, on pourrait croire que 
cette superbe pochette appartient à U période des premiers travaux d'Anl. 
Stradivarius (i 644- 1737) ; mais, à la fermeté du dessin et à Foriginalité de 
la forme de cet instrument, à la coupe merveilleuse des ouïes, à la double 
échancrure des bords, on reconnaît que déjà le célèbre luthier n'imitait plus 
les Amati. Ce bijou date, en eflfet, de 1717, c'est-à-dire des plus bell«» 
années du grand artiste de Crémone. Il fut importé en France par Tarisio, 
qui le vendit à Silvestre, le luthier lyonnais. L. dapisson, qui fut un violo* 
niste distingué avant de devenir un compositeur populaire, acheta c^tte 
pochette en 1858, et il voulut qu*on l'entendit dans Len trois ykotm 
( 16 décembre 1838i, opéra en 3 actes qu'il écrivit pour 1^ débuts du ténor 
Montaubry. Ce fut M. Croisilles qui exé^ruta la jolie gavotte du eomposi' 
teur, et il se fit justement applaudir dans ce solo, dont tous les anciens 
abonnés du théâtre de l'Opéra-Comiqiie ont gardé le plus agréable souve- 
nir. La pochette de Stra/dirarius charma le public et les connaiss'rurs, qui 
lui trouvèrent beaucoup de sonorité et un timbre d'une nature parti<;u.i^;re« 
(Collection Clapi*WH.^ 



•X. — PMkett* iUliMM «i teaa de wàf. 

Elle est de forme pUle. *-a marqiieterie çocfKf**^ de Ih/i* de difréfefit>r* 
couleurs, et enrichie d'in^n^-îtatiof;» en n^/re de p^-rie. A Y ^txUhtuXk de u 
volute on remarque une trtr 'ie fenjne \uktt..r:fî^.u\ vr<j.p*>re et, au m*iie*j 'le 
la table, un corur percé â /--r. Ce*.:e jri-^re. U ufj 'lr>.-,.e»jx travail, e»t Vynl 
à fait intacte. CoUKtiom ^li/iyUi/rn. 

La pochette est à ru^ti 4'«;iaJ.««: **. ^. .rc.re, Ce^j^ p-^^ee. ior/r de ii//i/>f,' 
scHirdîne, est sutvmA reicaf t.ju:,*> fer ^ i^^*M ^U» i*:n»jt, lu^e dAte de .;» 



Cette Ïk^ ^jtcrr^J^ ^jCZ a ^>t,c^ H * T*rr..* rtyj^.jf^*. ^f\ Ty/jfXM < , 



1 4 INSTRUMENTS A CORDES 

Cet habile luthier, à peu près inconnu de nos jours, était établi à Paris, 
cour Saint-Denis de la Chartre. {Don de AT. J. Fleury,) 

65. — Pochette anglaise. 

Cette pochette d'assez grand format n'est pas signée, mais on peut l'at- 
tribuer à Betts, luthier anglais du dix-huitième siècle. (Collection Cla- 
pisson.) 

66. — Pochette française. 

On ne manquera pas d'en remarquer la forme guitare, et les quatre 
échancrures , qui donnent aux éclisses un aspect original. (Collection Clor 
pisson,) 

67. -^ Grande pochette en forme de cerf volant. 

La disposition des / de cette pochette rappelle le faire de Gaspard de 
Salo. (Collection Clapisson.) 

68. — Pochette française, tonne violon. 

La volute de cette jolie pochette française est ornée d'une tête finement 
sculptée. (Collection Clapisson.) 

69. — Petit modèle de pooliette de dame. 

Cette petite pochette en ivoire contient un éventail. La touche et la 
queue de cet objet de haute curiosité sont en ébène et en ivoire, formant 
marqueterie. [Collection Clapisson.) 

70« — Pochette française, torme guitare. 

La table en est jolie, et la tête du manche mérite aussi d'être remarquée. 
[Collection Clapisson.) 

71. — Pochette française. 

Cette jolie pochette, qui a la forme d'un violon, est faite de deux mor- 
ceaux seulement, les éclisses tenant au fond de l'instrument. Les / / en 
sont d'une grande élégance. Cette pièce intacte n'est point signée. (Col' 
lection Clapisson,) 

72. — Pochette d'une torme originale. 

Elle est faite aussi de deux morceaux seulement. Le sillet et la disposi- 
tion des ouïes appellent l'attention des amateurs qui ne manqueront pas 
d'admirer le style italien et la pureté de la forme de cette pochette. (Coh 
lection Clapisson.) 



DES PAYS EUROPEENS. 15 

73. — Pochette française. 

Elle a la forme d*une guitare et est faite aussi de deux morceaux seule- 
ment. {Collection Clapisson,) 

74. — Pochette italienne. 

Elle est en ébène^ avec filets d'ivoire. (Collection de M. le B^ Fau.) 

* 75. — Pochette française. 
Elle a la forme d*un violon. (Collection de M. le D' Fau,) 

76. — Pochette italienne. ^ 

Cette jolie pocii^ette est en écaille de Tlnde avec filets en ivoire. Les che- 
villes et la tète sont en ivoire. (Collection Clapisson,) * 

77. — Canne-pochette. 

La pomme d'ivoire, ornée d'une pierre, se dévisse, et l'on peut alors 
enlever une moitié de la partie supérieure de la canne qui forme pochette. 
L'archet est renfermé dans la partie inférieure de cette canne creuse. (Col- 
lectùm Clapisson.) 

78. — Archets de pochette. 

Collection de 8 archets anciens. 

79. — Violon d'amour. 

Ce violon d'amour, à 12 cordes vibrantes, est orné d'une très-jolie tète 
sculptée. Cet instrument français, au long manche, a naguère appartenu 
à P.- Julien Nargeot (né en 1800), second prix de Rome en 1828. Ce chef 
d'orchestre, lorsqu'il était attaché au théâtre des Variétés, a plusieurs 
fois fait entendre ce violon d'amour dans des pièces dont il avait composé 
la musique ; on se souvient surtout de la jolie villanelle qu'il a écrite pour 
les LvHns de Bretagne, pièce de Dumersan. Ce violon s'accordait ainsi : 
mi, Itty ré, la. (Collection de M. le ly Fau.) 

80. — Par-dessus de viole (improprement appelé Qninton). 

Ce riche instrument à 6 cordes, laqué en Chine et dont le manche se ter- 
mine par ime tête d'animal très-bien exécutée, fait honneur à l'ancienne 
lutherie française. Il date de la fin du dix^septième siècle ou du commen- 
cement du dix-huitième. (Collection Clapisson.) 

81. — Par-dessus de viole italien. 

Le fond et les éclisses de ce beau pai'-dessus de viole, qui date du dix- 
huitième siècle, sont en ivoire et en ébène, et cette marqueterie forme 



16 INSTRUMENTS A CORDES 

damier. Le manche est surmonté d'une tête de lion. La table, la voûte, les 
ouïes, tout, dans cet instrument à 6 cordes, révèle la main d'un habile 
luthier. {Collection Clapisson,) 

82. — Par-dessuB de viole français. 

Il est à 5 cordes et de Louis Guersan, qui l'a fait à Paris, en 1747. 
(Don de M» Meilhany de Nantes.) 

83. — Par-dessus de viole français. 

Cet instrument à b cordes, de Louis Guersan, date de 1747. {Donné par 
MM. Gand ftères.) 

• 84. — Par-dessus de viole français. 

Cet instrument à 5 cordes, de Louis Guersan, porte la date de 1751. 
Les éclisses et le fond sont ornés de Ûlets en bois de cèdre ; le manche est 
surmonté d'une tête de femme finement sculptée. {Collection Clapisson.) 

85. — Par-dessus de viole français. 

Autre instrument à 5 cordes du même luthier 'et du même caractère. 
{Collection Clapisson.) 

86. — Par-dessus de viole français. 

Cet instrument à 5 cordes est de François jeune, qui l'a fait en 1755, 
lorequ'il demeurait à Paris, rue de la Juiverie. Il est orné d'une tête 
sculptée qui ne manque pas de caractère, et les éclisses, ainsi que le fond, 
sont à filets en bois de rose. (Don de MM. Gand frères.) 

87. — Par-dessus de viole français. 

Ce par-dessus de viole, à 6 cordes, de Guersan, est daté de 1755. Comme 
les précédents, il est orné de filets en bois de couleur, et le manche en est 
surmonté d'une tête finement sculptée. (Collection Clapisson.) 

88. — Par-dessus de viole. 

Cet instrument, d'un modèle très-pur, est à 7 cordes, et il est orné d'une 
tête à panache, bien sculptée. Ce par-dessus de viole est l'œuvre de Nézot. 
{Collection de M. le D' Fau.) 

89. — Par^dessus de viole français. 

Ce joli instrument marqueté, à 5 cordes, est orné d'une tête sculptée 
et d'un manche dit de La Fille. (Collection de M. le D* Fau.) 

90. — Archet de par^dessus de viole. 

Il est à hausse fixe et du dix-septième siècle. (Don de J.-B. Vuil- 
laume.) 



DES PAYS EUROPÉENS. 17 

9i. — Archet de par-dessus de Tiole. 

II est i hausse manœuvrant avec crémaillère : commencement du dix- 
huitième siècle. {Don de J.-B. VuiUaume.) 

92. — Archet de par-dessus de Tiole. 

Il est à hausse mobile avec bouton en ivoire, et le bas de la baguette 
est orné de cannelures élégantes. Système Tartini. [Don de J.-B, Vull- 
laume.) 

— Archet de par-dessns de viole. 



Il est à hausse en ivoire et repose sur une plaque d^ivoire incrustée dans 
la baguette. 1770. Système Cramer. [Bon de J.-B. VuUlaume.) 

94. _ Viole bâtarde. 

Elle est montée de 6 cordes, a été laquée au Japon et porte la signature 
de Cristofo Giquelier, luthier établi à Paris en 1712, aimée où il a fait cet 
instrument. 

95. — Viole d^amonr allemande. 

Cette belle viole d*amour, à 7 cordes en boyau et à 15 cordes vibrantes, 
est ornée d'une double tête en bois de poirier dont Texécution est remar- 
quable. On doit cet instrument à Mathias Kloz, qui Ta terminé à Mitten- 
wald en 1732. 

96. — Viole d'amour française. 

Cet instrument, è, 7 cordes en boyau et à 6 cordes vibrantes, est du 
luthier Salomon qui était établi à Paris &u milieu du siècle dernier. La tête 
en est finement sculptée. (CoUectûm Clapisson,) 

97. — Viole d'amour. 

Cet instrument, à. 6 cordes en boyau et â 6 cordes vibrantes, est orné de 
filets en marqueterie et d'une jolie tête sculptée. Le vernis en est très- 
beau. [Collection de M. le D' Fau.) 

98. — - Viole d'amour (viola di braccio.) 

Cet instrument offre un ancien modèle très-pur du grand patron des 
dessus dé violes. Il est orné d'une tête sculptée. La disposition des 6 cordes 
vibrantes mérite d'être remarquée. [Collection de M. le D' Fau.) 

99. — Grande viole d'amour (viola di braccio). 

Cet instrument, qui semble de Tielke, mais qui n'est point signé, offre un 
magnifique patron découpé de grand dessus de viole. La touche est mar- 

2 



18 INSTRUMENTS A CORDES 

quetée sur fond d*os ; le manche est orné d*une tête d'Amour ailé et de 
sculptures sur la face postérieure. 

Cette élégante et grande viole d'amour est montée de 7 cordes en boyau, 
auxquelles répondent 44 cordes vibrantes. Il est probable qu'on en jouait 
en la tenant inclinée sur la cuisse. {Collection deM. leiy Pau.) 

100. — Touche de viole. 
Elle est d'Ant. Stradivarius. {Don de J.-B. VuiUaume,) . 

101. — Alto. 

Cet alto est une copie exacte de ceux que Lupot et Gand père avaient 
faits pour la musique de la chapelle des Tuileries. On Ta vu figurer phi- 
sieurs fois aux concerts de la cour, parce qu'outre les instruments de la 
musique de l'Empereur, propriété de l'État, il y en avait de supplémen- 
taires qui étaient la propriété des luthiers de la cour impériale, et qui, par 
suite, ne demeuraient point aux Tuileries. C'est ainsi que cet alto , d'un 
beau modèle, a échappé à l'incendie du palais. {Don de MM. Gand et Ber^ 
nardel frères,) 

L'alto, qui, dans l'orchestre moderne, a remplacé la viole, est monté de 
4 cordes s'accordant une quinte plus bas que celles du violon : vt, sol, 
ré, la.' L'étendue de cet instrument est de trois octaves et une sixte : de 
ïut au-dessous des lignes de la clé de fa troisième ligne , jusqu'au 
deuxième la des lignes additionnelles de la clé de soL ' 

102. — Contralto. 

Cet alto , de forme nouvelle et aux hautes éclisses , a été imaginé par 
J.-B. VuiUaume, en {855. Comme étendue et comme accord , il ne dif- 
fère pas de l'alto ordinaire, mais il possède une plénitude de son très- 
remarquable. {Don de J.-B. VuiUaume.) 

103. ~ Baryton allemand. 

Ce baryton est monté de 6 cordes en boyau et de 18 cordes en laiton. 
Il est de Norbert Bedler, luthier de là cour de Bavière, et daté de WurtJJ- 
bourg, i723. {Collection Besse-Dumas.) 

Comme la viole d'amour, le baryton , qu'on nomme aussi viola di bar- 
donc, ou viola di bordone, est monté de cordes en boyau, que fait vibrer 
Tarchet, et de cordes harmoniques en laiton, placées sous la touche. Le 
nombre de ces deux rangées de cordes a varié : très-souvent, au lieu 
de 6 cordes en boyau, on en comptait 7, cpii s'accordaient de la sorte : 
si grave au-dessous des lignes de la clé de fa, mi, la, ré, fa, si, mi au^ 
dessus des lignes. — Le nombre des cordes de laiton était bien autrement 



DES PAYS EUROPEENS. 19 

variable : de 7 et de il cordes, il s'est élevé progressivement à 16, à 18, 
à 20, à 22, et même à plus encore, s'il faut en croire certains auteurs. 

Le baryton n'a jamais été en faveur qu'en Allemagne , où Ant. Lidl et 
Karl Franz ont cherché à le populariser au siècle dernier. Le prince Nie. 
Esterhazy , qui aimait beaucoup cet instrument et en jouait assez bien , fit 
écrire par Joseph Haydn un grand nombre de morceaux pour le baryton, 
— compositions qui, malheureusement, ne sont pas arrivées jusqu'à, nous. 

104. — Petite basse de viole. 

Cet intéressant et très-curieux instrument à 6 cordes provient de la col- 
lection de l'héritier des Gontarini. Il est du célèbre luthier Gaspard de 
Salo, qui resta établi à Brescia de 1565 à 1615. Le Père Mersenne, dans 
son ouvrage intitulé : Harmonicortim libri XII, a donné le dessin d'une 
petite basse de ce genre, qu'il appelle barbitos major (V. Harmonicorum 
instnanentonim liber prirmiSs p. 44) ; il n'a pas reproduit cette image du 
grand barbiton dans son Harmonie universelle, (Collection de M. le D'Fau,) 

105. — Basse de viole italienne. 

Cette basse de viole à. 6 cordes, rapportée d'Italie par Tarisio, devint 
la propriété de Norblin (1781-1864), qui fut professeur de violoncelle au 
Conservatoire, de 1826 à 1846. Ce virtuose a substitué à la touche origi- 
nale de ce magnifique instrument une touche de violoncelle. 

La Sainte Cécile du Dominiquin est représentée jouant d'un instrument 
de la même forme que celui-ci, qui est d'une très-grande pureté de lignes. 
Le vernis italien en est admirable , et la tête de lion chimérique qui' orne 
le manche est sculptée avec beaucoup d'art. 

Cette basse de viole porte l'étiquette de Pelignino Zanetto, qui l'a faite 
à Brescia, an 1547. Les œuvres de ce très-habile luthier sont rarissimes. 
{Collection de M. le D^ Pau.) 

100. — Petite basse de viole anglaise. 

Le fond et les éclisses sont en bois de cèdre ; la table est ornée d'une 
rosette borgne. Cette basse de viole, montée de 7 cordes, porte la signa- 
ture du luthier Henry Jaye, et date de 1624. {Collection Clapisson.) 

107. — Basse de viole* 

Elle est à 7 cordes, sculptée sur les éclisses et sur le fond. Le chevalet 
est de l'époque. 

Cette belle pièce , des plus rares , offre un modèle original. M. Viollet- 
le-Duc l'a dessinée dans son Dictionnaire raisonné du mobilier français 
(t. II, p. 324), et il déclare qu'elle date de la fin du quinzième siècle ou des 
premières années du seizième siècle ; mais nous la croyons d'une époque 
moins ancienne. Dieulafait, fort habile luthier, y a inscrit son nom en 



20 INSTRUMENTS A CORDES 

i720 : nous doutons que ce soit à titre d'auteur; cette basse de viole nous 
paraît cependant d'origine française. {Collection de M, le D' Fau,) 

108. — Basse de viole. 

Elle est ornée d'une fort jolie tôte sculptée, représentant l'Amour ban- 
dant les yeux d'une femme. 

Cet instrument est monté de 7 cordes ; il n'est pas signé, mais sa coupe 
hardie, son vernis à l'huile et le dessin des ouïes indiquent la main habile 
d'un luthier de la première moitié du dix-huitième siècle, peut-être celle 
de Barack Norman. (Collection Clapisson.) • 

i09. — Basse de viole française. 

Le manche, orné d'une tête de femme, la queue et le chevalet en sont 
sculptés et dorés. Le fond, coupé à sifflet, est à filets en bois de cèdre, de 
même que les éclisses. 

Cet instrument, daté de 4755, est de Benoît Fleury, habile luthier qui 
s'était étabU à Paris et qui occupait un rang honorable dans la corpora- 
tion des luthiers maîtres-jurés-comptables. {Collection Clapisson,) 

110. — Tète de basse de viole. 

Tête de Uon sculptée largement. Fragment du dix-septième siècle. 
111. — Tète d'nn manche de basse de viole. 

Ce fragment de manche provient d'une basse de \dole de Stradivarius. 
Le vernis en est admirable. {Don de J.-JB. Vuillaume.) 

112. — Fragment d'un manche de basse de viole. 

Tète d'Apollon. Fragment d'un instrument français. 

113. — Violoncelle français. 

On peut l'attribuer à Fr. Chanot (1787-1823), car il semble dater de 
i 820 et il reproduit le modèle imaginé par ce savant. {Don de MM. Gand 
et Bemardel frères.) 

Le violoncelle s'accorde comme l'alto , mais à une octave plus bas. Les 
deux plus graves de ses 4 cordes sont filées en laiton. L'étendue de cet 
instrument est de près de quatre octaves : de Vut au-dessous des lignes de 
la clé de fa jusqu'au la au-dessus des lignes de la clé de sol. 

Le violoncelle a été introduit, vers 1710, à l'orchestre de l'Académie de 
musique par J.-B. Struck, dit Batistin. Les frères Saint-Sevin, plus connus 
sous le nom de l'Abbé, Berteau et ses excellents élèves les frères Janson, 
L. Duport et Lamarre, se sont placés à la tête des violoncellistes français. 



DES PAYS EUROPÉENS. 21 

114. — Queues de Tioloncelle. 

Ces deux queues de violoacelle sont d'Ànt. Stradivarius. {Don de J.-B, 
Vitillaume.) 

115. — Queue de violoncelle de Stradivarius. 
L'attache, en corde de boyau, est du temps. {Don de M. Eugène Gand.) 

116. — Sourdine de violoncelle. 

Elle est de Tinvention de J.-F. Bellon. Elle s'attachait à la queue du 
violoncelle, et le pied la faisait agir. {Don de M. Eugène Gand,) 

117. — Contre-basse de viole {vioUme ). 

Cette contre-basse à 4 cordes, coupée à sifflet, est du célèbre Gaspard 
de Salo. Elle a été faite vers 1580, et réparée par M. Bianchi en 1851, 
avant d'appartenir à M. Boulart, puis à M. Faure. (Bon de M. Eawre.) 

Il y a des contre-basses à 3, à 4 et même à 5 cordes. La plus usitée, en 
France et en Italie, est la contre-basse à 3 cordes, qu'on accorde par 
quintes : sol grave, rè, la. La contre-basse à 4 cordes, d'un usage général 
en Allemagne, s'accorde par quartes : mi grave, la, rè, soL Celle à 5 cordes, 
que les Allemands emploient quelquefois, s'accorde ainsi, le plus souvent : 
fa grave, la, rè, fa #, la. — L'étendue générale de cet instrument est de 
deux octaves, au moins : de sol à sol pour la contre-basse à 3 cordes, et de 
mi grave à sol pour celle k 4 cordes. 

118. — Octobasse. 

Cet instrument, haut de 4 mètres, imaginé par J.-B. Vuillaume en 
1849, et perfectionné par lui en 1851 , est monté de 3 cordes {ut, sol, ut). 
Il a quatre notes au grave de plus que la contre-basse ordinaire. 

Les dimensions de l'octobasse ont exigé l'invention d'un mécanisme spé- 
cial : au moyen de leviers, des doigts d'acier viennent se placer sur les 
cordes à la façon d'une barre, en sorte que l'exécutant, dans chaque posi- 
tion du doigt d'acier, a toujours à sa portée trois degrés, dont le deuxième 
est la quinte, et le troisième l'octave de l'autre. L'appareil des leviers est 
fixé au côté droit de l'instrument, et l'on agit sur les bascules à l'aide d'un 
pédalier. 

Il n'existe plus qu'une octobasse comme celle-ci : elle est en Russie. 
{Don de J.-B. VuilUtume.) 

119. — Rebec français. 

Cet instrument de fantaisie .est l'œuvre du très-habile et célèbre luthier 
J.-B. Vuillaume (Mirecourt, 7 octobre 1798 — Paris, 19 février 1875). Il l'a 



22 INSTRUMENTS A CORDES 

exécuté d'après une miniature de manuscrit du quatorzième siècle , qui 
lui appartenait. {Don de J.-B. Vuillaume.) 

120. — Rebec grec. 

Cette sorte de gigue est l'instrument dont se servent, pour accompagner 
leurs chants, les modernes rhapsodes de la Grèce. Les Orientaux appel- 
lent kemangeh ce violon à 3 cordes. (Collection donnée par M. Victor 
Schœkher.) 

121. — Trompette marine. 

Le haut du manche est orné d'une tête de femme élégamment sculptée. 
Le corps de l'instrument forme un cône hexagone très-allongé, sur lequel 
est appliquée une table d'harmonie en sapin. {Collection Clapisson.) 

La trompette marine, aujourd'hui hors d'usage, a figuré dans la musique 
des rois de France jusqu'au commencement du règne de Louis XVI. Elle 
n'a pas toujours été un monocorde, et le P. Mersenne, dans son Harmonie 
universelle, a fort bien expliqué la nature et la construction de cet instru- 
ment, ainsi que les diverses modifications qu'il a subies. Le chevalet, d'or- 
dinaire, ne touche que d'un côté sur la table d'harmonie, et porte, de 
l'autre, sur un petit morceau carré de verre, d'ivoire ou de métal. 

Molière, dans le Bourgeois gentilhomme, s'est spirituellement moqué de 
la trompette marine , dont le son était bruyant et non pas harmonieux, 
comme il le fait dire à M. Jourdain. 

122. — Trompette marine. 

Comme la précédente , elle est d'un grand modèle , mais le corps sur le- 
quel repose la table d'harmonie ne présente que quatre pans. A cet ins- 
trument sont attachées des cordes vibrantes, tendues à l'intérieur, — par- 
ticularité qu'on n'a jamais signalée. {Collection de M. le D' Fau,) 

IL 

INSTRUMENTS A CORDES ET A ROUE, AVEC CLAVIER. 

Vorganistrum est le plus ancien des instruments montés de 
cordes que met en vibration une roue à manivelle. Le savant Ger- 
bert a reproduit la figure de cet instrument. (V. De Cantu et Musicâ 
SQcrâ, t. II, pi. xxxii.) Il ressemblait à une énorme guitare percée 
de deux ouïes et montée de trois cordes qui reposaient sur un 
double chevalet et vibraient sous Faction d'une roue à manivelle ; 
huit touches mobiles, se relevant et s'abaissant à volonté au moyen 



DBS PAYS EUROPEENS. 23 

de chevilles placées du même côté, le long du manche, y servaient 
de clavier. L'organistrum se posait sur les genoux de deux musi- 
ciens, dontTun faisait mouvoir les touches, tandis que Tautre 
tournait la manivelle. 

Dans la vielle, instrument de moins grande dimension que l'or- 
ganistrum, les sons s'obtiennent à Taide d*un clavier dont les tou- 
ches, en s*enfonçant, pressent* les cordes contre une roue enduite 
de colophane et qui fait fonction d'archet, par suite du mouve- 
ment de rotation plus ou moins rapide que lui imprime la ma- 
nivelle. 

Au moyen âge, et dès le onzième siècle^ la vielle, qu'on nommait 
alors chtfonie, était fort répandue en France. Cet instrument truand, 
longtemps abandonné aux aveugles et aux mendiants, fut accueilli 
favorablement à la cour de Henri III, et, sous Louis XIV, il mit en 
réputation Janot et La Roze. Mais c'est au dix-huitième siècle que 
la vielle a joui surtout dans notre pays d'une extrême faveur : 
la Lettre de M. l'abbé Carbassus àU. de *** sxit la mode des instru- 
ments de musique {il^9) ; la Dissertation sur la vielle, de l'abbé 
Terrasson, 1741 ; le Mémoire sur la vielle {Mercure de France, 
juin 1752 et octobre 1757), du virtuose Ch. Bâton; les succès de 
Denguy ; les portraits des vielleurs Michel Leclerc et Ch. Minart, 
gravés par Ingouf ; les sonates, les duos et autres morceaux pour 
' la vielle composés par Baptiste, Boismortier , Chédeville, Ch. 

Bâton, Buterne et Ravet ; les méthodes de vielle de François Bouin 
et de Michel Corrette ; bien d'autres documents encore, jusqu'au 
vaudeville de Fanchon la vielleuse (1803), nous rappellent quelle 
était la vogue de cet instrument au siècle dernier. 

L'étendue du clavier de la vielle est de deux octaves : du sol à 
vide (clef de sol 2* ligne) au sol aigu. Les touches noires servent 
à faire les notes naturelles, et les touches blanches, à jouer les notes 
diésées ou bémolisées. L'instrument s'accorde presque toujours en 
ut ou en sol. 

En 1716, Bâton père, luthier établi à Versailles, fit des vielles 
avec d'anciennes guitares et, en 1720, il en monta sur des corps de 
luth et de théorbe. C'est lui qui ajouta le mi naturel et le fa d'en 
haut à cet instrument. Son fils Charles l'enrichit du /a # à l'aigu ; 
du /a et du /îa 6 au grave. (V. Mercure de France, septembre 1750, 
p. 153.) P. Louvet étendit le clavier jusqu'au sol aigu et contribua 
également aux progrès de la facture des vielles françaises. 



24 INSTRUMENTS A CORDES 

Cet instrument aujourd'hui n*est plus joué en France que par 
des musiciens ambulants, enfants de la Savoie le plus souvent. Il 
en est de même en Italie, où la vielle s'appelle lira rustica, ghironda 
ribeca (rebec à roue), stampella et viola da orbo (viole d'aveugle) ; en 
Allemagne, où on la nomme bauemleyer (lyra rustica), et en An- 
gleterre, où elle a reçu le nom de hurdy-gurdy. 

123. — Vielle française. 

Cette belle vielle , en bois orné de guirlandes gravées et de rosettes dé- 
coupées à jour, date de la fin du seizième siècle. Elle est montée de 
7 cordes : 2 chanterelles, une voix humaine et 4 bourdons. On compte 
26 touches au clavier; elles sont toutes en bois. Instrument intact, mais 
sans nom d'auteur. (Collection Clapisson,) 

9 

124. — Vielle française. 

Ce bel instrument du dix-septième siècle passe pour avoir appartenu à. 
la princesse Adélaïde , fille de Louis XV. Il est en bois de citronnier et de 
buis ; il est orné de dessins sculptés ou découpés à jour, et enrichi de mé- 
daillons en nacre, séparés I^s uns des autres par des turquoises. 5 clie- 
villes, 12 touches en ivoire et 16 touches recouvertes de nacre. [Collection 
Clapisson.) 

125. — Petite vielle française. 

Ce charmant instrument, en bois peint, est orné d'une jolie tète sculptée 
dans le style de la Renaissance. Il est monté de 6 cordes, et le clavier se 
compose de 10 touches en ivoire et de 13 touches en bois pour les notes 
naturelles. Cette pièce n'est point signée. M. Fau la croit du seizième siè- 
cle ; mais nous pensons que cette vielle, peinte et vernie de façon à imiter 
l'écaillé, est contemporaine des succès de Boule et date de 1675 environ. 
(Collection du D' Fau.) 

126. •— Vielle de P. Louvet. 

Elle est en forme de luth, avec filets en bois de rose et de citronnier, et 
ornée d'une jolie tête en buis. A l'intérieur, elle porte cette étiquette : 
« Faite par Pierre Louvet, rue Montmartre, à la Vielle royale. Paris, 
1747, juin. « 6 chevilles, 10 touches en ivoire et 13 en ébène. (Collection 
Clapisson.) 

127. — Vielle française. 

Cette grande vielle , en forme de luth , est de P. Louvet et porte un ca- 
chet armorié. Elle provient de la collection de Sergent , qui fut longtemps 
chef d'orchestre de l'ancien Cirque Franconl et organiste à Saint-Denis. 
6 chevilles, 10 touches en ivoire et 13 en ébène. (Collection de M. le D' Fau.) 



DES PAYS EUROPÉENS. 25 

# 

128. — Vielle de Jean Lonvet. 

Comme la précédente, elle est en forme de luth, avec filets en bois de rose 
et de citronnier, et elle est ornée d'une tête sculptée en buis. 6 chevilles, 
10 touches en ivoire et 12 en ébène. Cette vielle porte une étiquette ma- 
nuscrite ainsi conçue : « Fait par Jean Louvet, rue de la Croix-des-PeUts- 
Champs, près de la petite porte Saint-Honoré, à Paris, 1750. » Cet habile 
luthier était maître-juré comptable. {CoUection Clapisson,) 

129. -— Vielle française. 

Ce bel instrument, accompagné de sa clé en ivoire, est remarquable par 
sa forme guitare, par la richesse de sa marqueterie et par la coupe du 
fond , qui est bombé et à gouttières. U porte le nom et la marque de fa- 
brique de Lambert, le célèbre luthier lorrain qu'on avait surnommé le Char- 
pentier de la liUherie, selon Fétis. 6 chevilles, 10 touches en ivoire el 
13 touches en ébène. {Colleciûm de M. h ly Fau.) 

190. — ^ Petite vielle de dame. 

Ce joli instrument est l'œuvre de Delaunay, qui l'a fait à Paris, en 
1775. Il a la forme d'une petite guitare et il est orné d'une jolie tête et 
d'incrustations d'une grande finesse. Sur la touche on remarque un élé- 
gant médaillon surmonté d'une couronne de vicomtesse et rempli par les 
initiales E. L. 6 chevilles, 10 touches en ivoire et 13 en ébène. {Collection 
Clapissùn,) 

131. — Vielle organisée. 

Elle est à deux jeux, ornée d*une tête sculptée, et porte cette marque 
de fabrique, gravée au feu : « Berge, à Toulouse, 1771. » { Collection de 
Jf. le D' Faii.) 

132. -— Petit modèle d'orphéon. 

Cet instrument de musique a la forme d'un très-petit piano. Il est monté 
de 4 cordes en boyau qui résonnent au moyen d'une chaîne et d'une roue 
faisant fonction d'archet, comme la roue de la vielle. 

Ce petit modèle est renfermé dans une boite en forme de livre riche- 
ment relié, aux initiales du duc Louis de Bourbon. 11 date de 1765 environ. 
{Collection Clapisson.) 

On ignore qui inventa l'orphéon ; mais cet instrument offre plus d'une 
analogie avec Vorchestrino , imaginé par Poulleau, en 1805. 



26 INSTRUMENTS A CORDES 



III. 



INSTRUMENTS A CORDES PINCEES OU FRAPPEES. 

De tous les instruments à cordes, la harpe et la lyre sont vrai- 
semblablement ceux qui remontent à la plus haute antiquité. Les 
monuments égyptiens nous apprennent que la harpe eut d'abord la 
forme d'un arc à 4 cordeë, puis la forme triangulaire, avant de 
présenter les lignes élégantes que reproduit l'instrument moderne, 
doté, en plus, d'une colonne. Quant à la lyre, elle ne varia pas 
moins de forme que la harpe, et l'on y attacha depuis 3 jusqu'à 
18 cordes. Les noms si différents qu'elle reçut chez les Grecs (/yra, 
chelys, cithara, barbiios) prouvent que, dans l'antiquité même, cet 
instrument avait de nombreuses variétés. Quoi qu'il en soit, et sans 
nous égarer ici dans le champ des hypothèses, il est aisé de re- 
connaître que toute la famille des instruments à cordes pincées ou 
frappées procède de la lyre et de la harpe. 

Nous diviserons cette famille en deux branches principales : 
celle des instruments à manche et à sillet dont les cordes se pin- 
cent avec les doigts, avec une plume ou avec un plectre, et celle 
des instruments n'ayant point de manche dont les cordes se pin- 
cent avec les doigts ou se frappent avec un plectre. 

Dans la première figurent deux instruments typiques : le luth et 
la guitare, qui semble avoir emprunté son nom à la cithare à 
manche des Grecs. La lutina, la mandore,la mandoline, le colachon, 
le théorbe et l'archiluth sont des variétés du luth. Le cistre ne par- 
ticipe du luth que par le nombre de ses cordes ; mais il a le fond 
plat, comme la guitare. Le guiterron avait aussi le fond plat, le 
P. Mersenne le dit expressément. Si, comme il y a tout lieu de le 
croire, cet instrument n'est autre que le chitarrone des Italiens, ce 
serait donc à tort qu'au dix-huitième siècle Bonanni et autres écri- 
vains auraient commencé d'appeler l'archiluth un guiterron {chi- 
tarrone). 

Dans la seconde branche, nous distinguerons plus particulière- 
ment la cithare horizontale, le psaltérion et le tympanon. Nous 
pensons que la cithare horizontale (sans mcmche) est un instrument 
beaucoup plus ancien qu'on ne le suppose généralement, et nous 



DBS PAYS EUROPEENS. 27 

ne serions point surpris qu'il rappelât encore par sa forme la ci- 
thare des Grecs. Ce qu'il y a de bien évident, c'est qu'en se com- 
binant la cithare, le psaltérion et le tympanon ont donné naissance 
a la famille des instruments à cordes métalliques et à clavier, dont 
nous aurons à parler dans le chapitre suivant. 

133. — Luth. 

Cet instrument très-simple, mais intact et non restauré, est l'œuvre de 
Jobannes Seclos et date de 1699. U a i 9 chevilles. {CoUection de M. le 
D' Fau.) 

Le luth n'a eu d'abord que 6 rangs de cordes ; mais le Père Mersenne 
nous apprend que, de son temps, cet instrument en avait i 1 , et que même 
on a vu y mettre jusqu'à 15 ou 20 rangs de cordes, au risque de faire écla- 
ter la table d'harmonie. Le manche était divisé en 9 touches, faites avec 
des cordes de boyau. Voici l'accord des 1 1 rangs de cordes : ut (dans les 
lignes de la clef de fa), ré, mi, fa, sol, la, ré (au-dessus des lignes), fa, la, 
ré, fa (chanterelle). On pouvait accorder le luth diatoniquement, comme la 
harpe ou l'épinette, quand on le montait de 15 cordes: alors les 12 plus 
grosses cordes se touchaient à vide, et les 3 plus fines, tant à Vùuoert que 
sur le manchet dit le P. Mersenne. 

Parmi les ouvrages à consulter sur le luth et son histoire, nous citerons 
seulement la Méthode de Perrine (1680) et le livre du célèbre luthiste Em.- 
Théophile Baron (1685-1760) qui est intitulé : Historisch-theoretisch-und 
practische Untersuchung des Instruments der Lauten, Nuremberg. 1727. 

134. -^ Luth. 

Instrument monté de 21 cordes, plus riche que le précédent, mais un peu 
moins ancien et habilement réparé. Le sillet est en ivoire, selon la règle 
ordinaire, et il a aussi sa cheville de supplément. {CoUection de M. le 
V Fau.) 

136. — Lnth allemand. 

Il est du célèbre luthier Sébastien Schelle et daté de Nuremberg, 1727. 
Il a 24 chevilles, et la disposition de la cheville supplémentaire et des che- 
villes auxquelles s'attachent les cordes les plus basses mérite d'être remar- 
quée. {Collection Besse-Dumas,) 

136. — Théorbe allemand. 

Le manche est orné de belles incrustations en ivoire gravé ; le fond est à 
côtes avec filets d'ivoire. Cet instrument porte l'étiquette de Joachim Tielke, 
de Hambourg, 16. .. Il a sans doute été réparé par Ant. Bachmann, étabU 



28 INSTRUMENTS A CORDES 

à Berlin en 4760, et par (nom illisible), en 1806, car tous les deux y ont 
apposé leur étiquette à la suite de celle de J. Tielke. 

A la partie supérieure du manche on remarque iO chevilles auxquelles 
s'attachent les cordes basses, et, au-dessous de la courbure du manche su- 
périeur, 14 autres che\'ille8 destinées à recevoir les cordes en laiton. (Col- 
lection Clapi^son,) 

On ne sait pas positivement de quelle façon s'accordait le théorbe, et, 
d*après les indications que donne le P. Mersenne, il est permis de supposer 
que chaque virtuose le montait selon sa plus grande convenance. Le nombre 
des cordes du luth et du théorbe rendait l'accord de ces deux instruments 
fort compliqué ; aussi Mattheson a-t-il dit plaisamment qu'un luthiste 
âgé de quatre-vingts ans en avait dû passer soixante à bien accorder 
son instrument. 

437. — Théorbe. 

Le manche en est finement sculpté. Pièce intacte et du dix-huitième siècle. 
2 chevillers : 14 chevilles au premier et 10 à celui des cordes graves. (Col- 
leciwn de M. le D' Fmi,) 

138. — Théorbe français. 

Cet instrument à 3 chevillers, dont le fond est à côtes avec filets en bois 
de rose, a la table d'harmonie ornée d'une rosette au-dessous de laquelle 
on Ht : Pique, à Paris. Dans l'intérieur du théorbe on a collé une étiquette 
manuscrite ainsi orthographiée : 

u Picque, luthier, rue Goquillière, au coin de la rue du Bouloy, à Paris. 
1779. )» 

139. — Théorbe français. 

Il est de S.-B, Renault, monté comme le précédent, et orné d'une rosette 
d'un beau travail. (Collection Clapisson,) 

140, — Oécacorde français. 

Cet instrument, qui appartient à la famille des théorbes, est l'œuvre de 
Caron, luthier ordinaire de la reine, établi rue Satory, à Versailles, en 1785, 
année où il le fabriqua. Outre l'étiquette manuscrite qui nous fournit ce 
renseignement, on lit encore : Ciu'ony à Versailles, sur la table d'harmonie, 
qui est ornée d'une rosette aux initiales de Marie- Antoinette. La coquille 
et la forme du manche, ainsi que le mécanisme assez compliqué qui y est 
attaché, méritent de fixer l'attention des connaisseurs. (Don de M. Chan- 
teloup.) 

141. — Petit théorbe français. 

Le fond est à côtes, forme de luth ; un joli filet borde la table et la ro- 



DES PAYS EUROPÉENS. 29 

setle. 2 chevillei-s, l'un de 7 et l'autre de 4 chevilles. (Collection de M. le 

142. •— Théorbe à deux manches. 

Ce petit modèle de théorbe à deux manches est assez élégant ; il est 
d'origine française et moderne. (Collection de M, k D^ Fau.) 

143. - Archiluth italien. 

Ce bel instrument, avec coquille à o6t68, est en ébène et orné de filets en 
ivoire. On compte 12 chevilles au premier cheviller, et il y en a 8 au 
cheviller des cordes basses. Une étiquette manuscrite et authentique porte 
que ce théorbe a été fait à Venise, en 4609, par Martin Kaiser. (Collection 
Clapisson.) 

144. — ArehUnth. 

Ce superbe instrument en ivoire, avec filets d*ébène, a 13 chevilles au pre- 
mier cheviller et 12 chevilles au cheviller des cordes graves. Le manche en 
est orné d'ivoires gravés de la plus grande beauté, représentant des Amours 
et des instruments de musique. Sur la touche on remarque d'autres plaques 
finement gravées : au centre, un écusson aux armes d'Autriche ; à gauche, 
un médaillon tenu par deux enfants et décoré du portrait d'un jeune et 
beau cavalier ; à, droite, un paysage dont le centre est occupé par l'Hélicon 
ou le Parnasse, avec cette devise : Non omnes, qui, sans doute, était celle 
du virtuose de la cour impériale à qui ce riche archiluth appartenait. 
Pièce de la première moitié du dix-septième siècle. (Collection Clapisson,) 

' 145. — Archiluth italien. 

Ce très-bel instrument, à manche réduit, est de Matteo Sellas. La caisse, 
en ivoire et ébène, est à côtes. Le premier cheviller porte 13 chevilles, et 
le cheviller supérieur 8 chevilles, toutes en ivoire. Le manche est enrichi 
d'arabesques, et l'on remarque sur la touche des plaques gravées avec 
finesse. 

L'étui de cet archiluth est garni d'énormes clous de cuivre à tête bombée 
et marqué de ces deux initiales : F. D. (Collection de M, le IK Fau.) 

146. — Archiluth italien. 

Ce magnifique instrument est de Matteo Sellas. La marqueterie d'ivoiie 
sur ébène et les belles plaques d'ivoire gravé disposées dans la longueur 
du manche méritent d'être remarquées. On compte 12 chevilles au premier 
cheviller, et le cheviller des cordes graves en a 16. (Collection de M. k 
IK Fau.) 



30 INSTRUMENTS A CORDES 

147. — Archilnth. 

Ce très-bel instrament, à filets d'ivoire^ est de Matteo Sellas et porte sa 
marque : alla Corona. La volute du manche est fort élégante. Le premier 
cheviller compte 12 chevilles; il n*y en a que 4 au cheviller supérieur. (Col- 
lection de M. le D' Fou,) 

148. — Archilnth. 

Il est à filets d*ivoire et à tète en crosse. Le premier cheviller compte 6 
chevilles, et il y en a 8 au cheviller des cordes graves. Au centre de la rose 
découpée on remarque un lion, et sur la table d'harmonie une ancre double 
qui servait de marque de fabrique à l'auteur, sans doute vénitien, de ce bel 
instrument. (Collection de M. le i)' Fau,) 

149. — Archilnth. 

Ce très-élégant instrument, à, corps de mandoline, est en marqueterie de 
bois sur ivoire. On compte li chevilles au 1" de ses chevillers et 8 au che- 
viller des cordes graves. Il est enrichi sur la touche d'un grand nombre de 
plaques d'ivoire gravé. La crosse du manche porte le nom du luthier Cris- 
tofero Gocko, dont l'étiquette autographe est ainsi conçue : Christopher 
Cocks. AW insegna deW Aquila d'oro. Venetia, 1654. La table est ornée 
d'une jolie rosace sculptée, au centre de laquelle se dessine un aigle à deux 
têtes. (Collection deMleir Fau,) 

150. — Archilnth à dnq chevillers. 

Cet instrument, d'une extrême rareté, est surtout remarquable par la lar- 
geur de son manche et par la disposition des chevillers. Le premier chevil- 
ler compte 44 chevilles ; les trois qui sont placés au-dessus en ont chacun 4 ; 
le cheviller supérieur n'en a plus que deux. Cette belle pièce a été faite à 
Venise, mais n'est point signée. Elle date du dix-septième siècle. (Collection 
de M. le D^ Fou.) 

151» — Mandoline italienne. 

Elle est en ivoire, avec filets en ébène. La tête mérite d'être remarquée, 
Ce bel instrument date du dix-septième siècle et se monte à l'aide de 7 che- 
villes placées sur les côtés du manche : une pour la chanterelle, 2 pour le 
la, 2 pour le ré et 2 pour le soL {Collection Clapisson,) 

Les mandolines se peuvent diviser en deux classes principales : la man- 
doline napolitaine (mandolino) ou mandoline-violon montée de 4 doubles 
cordes s'accordant ainsi : sol (corde filée), ré (corde en cuivre), la (corde en 
acier), mi (corde en boyau) ; et la mandoline milanaise ou mandoline-gui- 
tare, montée de 6 cordes doubles dont voici l'accord : sol, si, mi, la, ré, 



DES PAYS EUROPEENS. 31 

mi. — C'est pour la mandoline napolitaine que Grétry a écrit raccompagne- 
ment de la sérénade de V Amant jaloux et Mozart celui de la sérénade de 
Don Giovannû — Les cordes de la mandoline se pincent avec une plume, 
et, pour préserver la table d'harmonie des égratignures de cette plume, 
les luthiers ont imaginé de la décorer d'une plaque en écaille placée au- 
dessous de la rosette. 

La mandoline a près de trois octaves d'étendue : du sol au-dessous des 
lignes de la clef de so2 jusqu'au mi au-dessus des lignes. Elle ne se doit pas 
confondre avec la mandore ou mandole, espèce de petit luth à coquille 
pansue et à manche court, qui avait i6 cordes de boyau, accordées par 
paires à l'unisson. Lsipandura des Napolitains différait peu de hmandola: 
elle était seulement plus grande et montée de 8 cordes en laiton qui se pin- 
çaient avec un bec de plume. Il ne faut pas nt)n plus confondre la pandw^a 
napolitaine avec la pandore anglaise ; celle-ci était montée de 42 cordes en 
laiton et avait le fond plat, comme le cistre et la bandurria des Es- 
pagnols. ^ 

Parmi les méthodes de mandoline, nous citerons seulement celles de 
Fouquet (Fouchetti) et de Leone. 

152. — Bandurria. 

Cette mandoline espagnole, en marqueterie et montée de 6 doubles cordes, 
diffère de la mandoline milanaise en ce qu'elle a le fond plat, comme la 
guitare. {Collection de M. le D^Fau.) 

163. — Mandoline napolitaine. 

Ce joli instrument, à 4 cordes doubles, est enrichi d'ivoires gravés, {Col- 
kcUon de M. leiy Fau.) 

164. — Mandoline napolitaine. 

Cet élégant instrument, attribué à Stradivarius (1715), mais qui n'est 
pas, selon nous, de cet illustre luthier, est enrichi d'une belle marqueterie 
en nacre de perle. {CoUection Clai^isson,) 

166. - Mandoline napolitaine. 

Elle est à côtes et ornée de riches incrustations en écaille et en nacre de 
perle. On remarque des instruments de musique, finement gravés, sur le 
médaillon voisin de la rosette. {Collection Clapisson.) 

166. — Mandoline italienne. 

Elle est à côtes, ornée des plus riches incrustations en nacfe de perle et 
d'une couronne royale. La tôte des 13 chevilles de cette mandoline mila- 
naise est enrichie d'uùe pierre imitant le diamant. {Collection Clapisson,) 



32 INSTRUMENTS A CORDES 

157. — Mandoline milanaiio. 

Cet instrument, d'une grande finesse de travail, est enrichi d'incrusta- 
tions en nacre. {Collection Clapisson,) 

158. — Mandoline milanaise. 

Ce petit modèle de mandoline-guitare, à 6 cordes doubles, est l'œuvre de 
Joseph Molinari, et daté de Venise, i762. Le fond de cette belle pièce 
est à côtes, en ivoire et en ébène ; la table est décorée d'une charmante ro- 
sace sculptée. {Collection de M, le D' Fau.) 

159. — Mandoline napolitaine. 

Ce beau spécimen de mandoline à 4 cordes doubles est dû à Joseph Mo- 
linari ; il a fait cet instnunent à Venise, en 1763. {Collection de M. k 
D' Fau.) 

100. — ^andoline milanaise. 

Elle est a côtes, en bois de rose, et le manche à volute carrée est oriié 
d'incrustations en nacre et en ivoire. Cette mandoline élégante est l'œuvre 
du luthier bolonais Jean-Joseph Fontanelli, qui Ta terminée au mois de 
septembre 1771. {Collection Clapisson,) 

161. — Mandoline milanaiie. 

Elle est de la môme forme et du même genre de travail que la précédente. 
J.-Jos. Fontanelli l'a faite en 1772. {Collection Clapisson.) 

162. — - Petite bandnma. 

La partie supérieure du manche et la disposition oblique de plusieurs des 
degrés en cuivre sont à remarquer. {Collection Clapisson,) 

163. — Guitare vénitienne en marqueterie. 

La table de ce bel instrument est décodée dans le goût persan, mais les 
armes de la maison d'Autriche couronnent cette riche marqueterie. Le man- 
che est orné de peintures très-fines, représentant des instruments de mu- 
sique. Cette pièce paraît être de la fin du seizième siècle. {Collection Cla- 
pisson,) 

La guitare, dont l'origine est fort ancienne et orientale, s'appela d'abord 
(juiteme. Depuis le onzième siècle, époque où elle était déjà répandue en 
France, elle a subi diverses modifications. Pendant longtemps, elle n'eut 
que 4 rangs de cordes : celui de la chanterelle était simple et les 3 autres 
étaient doubles. Le manche de l'instrument, ainsi monté de 7 cordes, était 
alors divisé en 8 touches. On fit ensuite des guitares à cinq rangs de dou- 
bles cordes, qui s'accordaient ainsi : ré, sol, ut, mi, la. Ces 10 cordes se 



DES PAYS EUROPÉENS. 33 

réduisaient parfois à 9, parce que certains guitaristes préféraient n'en 
mettre qu'une à la chanterelle. Depuis le milieu du dix-huitième siècle, la 
guitare a 6 cordes ; maintenant 3 de ces cordes sont en boyau et les 
3 autres en soie filée d'argent. En voici l'accord : mi (au-dessous des lignes 
de la clef de /la), la, ré, sol, si, mi. L'étendue de l'instrument est de trois 
octaves : de mi à mi. On n'emploie la guitare que pour accompagner le 
chant, et, bien qu'elle se marie mieux à la voix de soprane qu'à celle du 
ténor, résonnant à la même octave que la partie du chanteur, Rossini l'a 
introduite dans la sérénade du Barbier et Donizetti dans celle de Don Pasquale. 

On a publié une grande quantité de Méthodes de guitare. Les deux plus 
anciennes sont intitulées : El Maestro, par L. Milan, Valencia, 1534, et 
Libro de cifra para tener vihuela. Ce dernier ouvrage est de D. Pisador ; 
il forme aussi un in-folio et date de Salamanca, i552. 

En 1773, Van Hecke ou Vaneck inventa une guitare à 12 cordes qu'il 
appela bissex et publia une méthode pour apprendre à jouer de cet ins- 
trument. 

164. — Chiitare en iToIre graTé. 

Cette guitare française, décorée d'une rosette élégante, est de la pre- 
mière moitié du dix-septième siècle. Elle a les éclisses enrichies d'une suite 
curieuse de sujets de chasse. Sur le manche on voit des personnages jouant 
de divers instruments ; au-dessous de ces figurines, on remarque un mé- 
daillon avec fleurs de lis que couronne cette inscription : G.-C. fecit. {Colleo- 
tùm Clapisson.) 

165. — Guitare du diz-septième siècle. 

Elle est montée de dix cordes et date du temps de Louis XIIL La mar- 
queterie en est remarquable et enrichie de pierres dures de deux couleurs. 
(Collection Clapisson.) 

166. — Ckdtare du dix-septième siècle. 

Elle est en ivoire gravé et ornée de filets en bois de rose. Les sujets 
mythologiques du fond et des écUsses sont finement exécutés. [Collection 
Clapisson.) 

167. — Guitare du dix-septième siècle. 

Cette belle guitare à 10 cordes est ornée de sculptures en ivoire d'un 
très-beau travail. Le modèle des chevilles est d'une grande élégance ; le 
haut du manche présente la forme d'une coquille, et le bas de la touche 
porte un médaillon rempli par ces deux lettres initiales : J. L. Le fond de 
cette pièce, parfaitement conservée, est à côtes et à filets d'ivoire. (CoUcc- 
tion Clapisson.) 

3 



34 INSTRUMENTS A CORDES 

168. — Guitare italienne. 

Elle est du dix-septième siècle. Le fond et les èclisôes sont en ébène et en 
ivoire, formant une riche marqueterie ; le manche, le médaillon de la rosette 
et la queue sont également enrichis d*une marqueterie en ivoire et en 
ébène. 

189. — Guitare en écaille. 

Cette riche et curieuse guitare, montée à 6 cordes, est l'œuvre de 
Voboam, habile luthier qui était établi à Paris en 1693. Le fond de cet ins- 
trument a la forme d'une carapace de tortue ; la tête, les pattes et la queue 
de l'animal sont en émail. (Collection Clapisson.) 

170. — Guitare en marqueterie formant damier. 

Cet instrument, qui date du règne de Louis XIV, est enrichi d'une mar- 
queterie en ivoire, ébène et bois de rose. {CoUectûm Ck^isson.) 

171. — Guitare italienne à donblei côtet. 

La i*osette de cette guitare, à 10 cordes et à côtes d'ivoire et d'ébène, 
mérite une mention particulière. {Collection Clapisson.) 

172. — Gnitare française. 

Le fond et les éclisses sont en écaille avec fleurs de lis en nacre de 
perle. Ce bel instrument est de Boivin, qui Ta fait à Paris, en 1749, pour 
une fille de Louis XV. Ce luthier demeurait alors rue Tiquetonne, et son 
enseigne portait : A la Guitare royale, (Collection Clapisson.) 

173. — Guitare en marqueterie (style Louis ZVI ). 

La marqueterie, en ivoire et en ébène, forme un dessin élégant. Le 
manche se termine par un nœud de ruban très-habilement exécuté. Sur la 
table d'harmonie, au milieu des ornements du cordier, on remarque les 
initiales : G. C. Cet instrument a été donné par le célèbre guitariste Fer- 
dinand Carulli (Naples, 1770 — Paris, 1841) à son fils Gustave, pour lequel 
il a composé sa méthode de guitare. {Collection Clapisson.) 

174. — Guitare française. 
Elle est de Renault et Chastelain. (Don de M. Lardin.) 

175. — Gnitare italienne en marqueterie. 

Cette guitare est remarquable par l'élégance de sa forme, par le style 
grec de sa marqueterie et par l'exécution de sa belle rosette en ivoire 
sculpté. Francesco Silvestri, originaire de Vérone, l'a faite en 1808. (Col- 
lectùm Clapisson.) 



DES PAYS EUROPÉENS. 35 

176. — Lyre-guitare du dix-huitième siôcle. 

Ce bel inslrument, sculpté et doré, appartient à Tépoque de Louis XVI. 
11 est monté de 9 cordes, et les 4 plus graves sont recouvertes d'un fil de 
laiton. (CoUection Clapisscm.) 

177. — Lyre-guitare de Fabry-Garat. 

Cet instrument, sorti des ateliers d'Ignace Pleyel, en 1809, est orné de 
ravissantes figurines de Girodet. Le ténor Fabry-Garat, frère consanguin 
et élève du célèbre chanteur J.-P. Garât, y a fait inscrire son nom. Il chan- 
tait fort agréablement et il a composé des romances qui ont obtenu beau- 
coup de succès. {Collection Clapisson,) 

178. — Chiitare de Paganini et de Berlioi. 

Cette excellente guitare , œuvre de Grobert (Mirecourt, 1794-1869), a été 
prêtée à Paganini par J.-B. Yuillaume, pendant le second séjour que fit à 
Paris l'illustre violoniste génois. J.-B. Vuillaume donna ensuite cet instru- 
ment à Hector Berlioz, qui était guitariste et professait une vive .admi- 
ration pour le talent de Paganini.' — La guitare de Paganini (1784-1840), 
devenue celle de Berlioz (1803-69), porte la signature de ces deux célèbres 
musiciens. (Don de H, Berlioz.) 

179. — Harpe-lyre. 

Cet instrument, inventé en 1827 par Salomon, professeur de guitare 
établi à Besançon, est monté de 21 cordes réparties sur trois manches. Les 
cordes du manche du milieu sont celles de la guitare à 6 cordes et s'accor- 
dent de la même manière. Un des deux autres manches porte 7 cordes 
filées, et le troisième manche 8 cordes en boyau : ces 15 cordes, ajoutées 
à celles de la guitare ordinaire, donnaient à l'instrument une étendue de 
quatre octaves et demie, et permettaient d'obtenir des effets nouveaux. 

180. — Harpe-lyre. 

Elle est , comme la précédente , ornée d'incrustations en nacre finement 
exécutées. 

L'inventeur de cet instrument, Salomon, ne prit son brevet qu'en 1829. 
— Il s'est é^àdemment inspiré de la lyre organisée que Le Dhuy, facteur à 
Goucy-le-Chftteau, imagina en 1806. 

181. — Balalaïka. 

Cette guitare russe, achetée à la vente Soltikoff, est en marqueterie et 
montée de 3 cordes. {Col£ction de M. le D** Fou.) 



3t) INSTRUMENTS A CORDES 

182. — Balalaïka. 

Type ordinaire de la guitare dont jouent les paysans russes. ( Don de 
M, Pillaut.) 

183. — Gistre italien. 

Il en faut remarquer le chevillage sur le manche, qui est d*une rare élé- 
gance. Jolie tête sculptée. Le fond plat est à filets, forme coquille, et Ton 
y lit, gravé au fer chaud : D. P. Jovanni Salvatori; mais ce n'est pas à 
ce luthier, c'est à Maggini que nous attribuons cette pièce ravissante. 
M. Viollet-le-Duc l'a dessinée dans son Dictionnaire du mobilier français^ 
t. II, p. 281. {Collection de M. le D' Fau.) 

Le cistre, qu'au moyen ftge on nommait cithre, par corruption du mot 
cithare, est un instrument fort ancien et qui a une forme particulière. La 
largeur des éclisses va toujours en diminuant depuis la partie du fond à 
laquelle s'adapte le manche, divisé en i8 touches, jusqu'à l'autre extré- 
mité, où s'attache le cordier. Les cordes sont généralement en laiton et se 
pincent avec un petit bout de plume, comme celles de la mandore et de la 
mandoline. Le nombre en a varié : on en mettait d'ordinaire quatre rangs 
aux cistres français, et trois de ces rangç avaient chacun 3 cordes à l'unis- 
son, tandis que l'autre rang n'en avait que 2. Ces quatre chœurs de cordes 
s'accordaient ainsi : ré (clef de sol, deuxième ligne), qui était la chante- 
relle, ut, sol, la. — Les Italiens mettaient le plus souvent 6 doubles cordes 
à leurs cistres, et quelquefois ils montaient cet instrument de neuf ou dix 
rangs de doubles cordes. Voici, d'après le P. Mersenne, l'accord du cistre 
italien à 6 rangs de cordes : la (clef d'ut deuxième ligne), sol, ut, mi, fa, 
ré. Il forme mélodie. — Nous croyons que l'accord a souvent varié ; mais 
l'instrument avait toujours une étendue de trois octaves. 

184. — Gistre iUUen. 

Il est à filets en ivoire, orné d'une rosette fort belle et à six rangs de 
doubles cordes, comme le précédent. Cette pièce remarquable date du dix- 
septième siècle. (Colketion Clapisson,) 

185. — Gistre anglais. 

Il est marqueté, et le manche, sculpté, est orné d*une belle tête. 
9 chevilles pour 4 rangs de doubles cordes et pour la seule corde du 
5ino rang. Cet instrument est l'œuvre de Jones Bocker, qui l'a fait à Lon- 
dres, en i700. M. Viollet-le-Duc en a donné le dessin dans son Diction- 
naire du mobilier français, t. II, p. 280. {Collection de Jtf. le D^ Fau.) 

186. — Gistre en ter. 

La tête, la touche, la rosette et la queue de cet élégant instrument sont 
en cuivre finement découpé et gravé. (Collection Clapisson,) 



DES PAYS EUROPEENS. 37 

i87. — Gistre anglais. 

Il est orné d'une belle rose dorée et à 6 rangs de doubles cordes. ( Col- 
lection de M. le D' Fau.) 

188. — Gistre français. 

Il est à 5 rangs de cordes doubles, enrichi d'incrustations en ivoire et 
en ébène, avec le fond en bois de rose à filets d'ivoire et d'ébène. Gérard 
Deleplanqué a fait cet instrument en 4768. L'étiquette, imprimée, nous 
apprend que ce facteur était établi à Lille, Grande Chaussée, au coin de 
celle des Dominicains. {Collection Clapisson,) 

189. — Gistre irançais. 

Cet instrument, d'un bon modèle, est à fond bombé, et e manche est 
orné d'une tête sculptée. OEuvre d'Hénocq, qui l'a fait en 4769. Ce maître 
luthier demeurait alors à Paris, rue de Seine, faubourg Saint-Germain. 
(Collection de M. le D^ Fau,) 

190. — Gistre. 

Il est de S.-B. Renault et orné d'incrustations en nacre de perle. La 
forme du manche mérite d'être remarquée, et les 1 1 chevilles en fer, qu'on 
tourne avec une clef, servent à monter 4 chœurs de cordes en laiton et 
3 cordes filées en argent. 

191. — Gistre-luth. 

Ce bel instrument, d'une forme élégante, mais inusitée, puisqu'il est à 
coquille, comme un luth, et non à dos plat, comme un cistre, est monté 
de 5 rangs de doubles cordes. Le manche, très-long, est orné d'une tête 
sculptée, et l'on remarque trois fleurs de lis dorées au milieu de la rosace. 
{Collection de M. le D" Fau.) 

192. — Gistre-théorbe français. 

Ce cistre à rouet, par la disposition de son manche et de ses 9 corde ï- 
basses, se rapproche du théorbe. Il est à regretter que le luthier du dix- 
huitième siècle qui a fait cet instrument de fantaisie n'y ait pas inscrit son 
nom. {Collection Clapisson.) 

193. — Gistre-théorbe français. 

Ce cistre-théorbe marqueté a sa cheville de supplément et un manche à 
double icheviller d'un seul morceau. Le 4®*' cheviller a 44 chevilles; celui 
des cordes graves en a 5. Instrument du dix-huitième siècle. {Collection de 
M. le D«" Fau.) 



ns INSTRUMENTS A CORDES 

194. — Cistre-théorbe. 

Cet instrument est de S.-B. Renault, qui Ta fait en i785. Il est à fond 
plat, mais il a 2 chevillers, Tun de W et l'autre de 5 chevilles. L'étiquette 
intérieure porte cette adresse commerciale : Renault et Chastelain, rue de 
Braque, au l**", au coin de la rue Sainte- Avoye^ à Paris, (Collection Cla- 
pifison,) 

195. — Harpe firançaiM. 

Cette harpe, à simple mouvement, dont la console et la colonne sont en 
bois sculpté et doré, date de la Régence. Elle ne porte point de nom de 
facteur. {Collection Clapisson,) 

Connue dès la plus haute antiquité, la harpe, dont le nom moderne se 
rencontre pour la première fois dans le poëme de Fortunatus (1), a d'a- 
bord été un instrument de petites dimensions, qui se pouvait poser sur les 
genoux. Jusqu'au dix-septième siècle, on n'obtenait sur la harpe que des 
intervalles diatoniques. Les tentatives des facteurs tyroliens amenèrent, 
en 1720, le Bavarois Hochbrucker, luthier de Donauworth, à construire 
des harpes qui eurent d'abord 5, puis 7 pédales élevant chaque note 
diatonique d'une gamme quelconque d'un demi-ton. En France, Nader- 
man père et Cousineau perfectionnèrent ce système. Enfin, Sébastien 
Érard, après avoir construit des harpes à fourchettes (1790), imagina, en 
1810, les harpes à double mouvement, qui furent encore perfectionnées par 
Pierre Érard. 

Le nombre des cordes de la harpe a varié beaucoup : à la fin du dix- 
septième siècle, l'étendue de cet instrument n'était encore que de 4 oc- 
taves : de Vut au-dessus des lignes de la clef de fa k Vut au-dessus des 
lignes de la clef de sol. A présent, la harpe porte 46 cordes et comprend 
une échelle de 6 octaves : du second ut grave au-dessous des lignes de la 
clef de /Vi jusqu'au second fa des lignes additionnelles (clef de sol). — Il 
existe un grand nombre de méthodes pour apprendre à jouer de la harpe : 
celles de Cousineau, de G.-P.-A. Gatayes, de Follet, de Bochsa, de Desar- 
gus, de Naderman, de Dizi, de Théod. Labarre et de Prumier sont les plus 
connues. 

. 196. — Harpe française. 

Cette harpe, ornée de riches sculptures et de fleurs en relief, est du fac- 
teur Holtzman, établi à Paris sous le règne de Louis XV. Elle est à simple 
mouvement et à sabots, comme toutes les harpes de ce temps-là. [Collec- 
tion Clapisson.) 

(1) V. Fortunat., Ub. VII, 8. 



DBS PAYS EUROPEENS. 39 

497. — fl«rp« françaiie. 

C'est la harpe de Finfortunée princesse de Lamballe. Ce riche instru- 
ment, dont le vernis Martin est admirable, a été décoré de peintures d'une 
grande finesse par Vien et Bachelier. {CoUection C/opis^on.) 

198. — H«rp« trançaisa. 

C*est une des deux harpes magnifiques que Naderman père exécuta, en 
1780, pour la reine Marie-Antoinette. Elle est à crochets, système auquel 
le nom de Naderman reste attaché. La table de cet instrument est ornée de 
peintures remarquables; la colonne passe avec raison pour un chef-d'œuvre 
de sculpture. Les clefs sont garnies de cailloux-diamants. ( Don de M** ia 
baronne Domier.) 

199. — Harpe française. 

Cette harpe, d'une forme onginale, est de P.-Jos. Cousineau (Paris, 
4753-1824). Harpiste de l'Académie, de 1788 à 1812, luthier de la reine 
Marie-Antoinette, P.-J. Cousineau imagina, dès 1782, de fabriquer des 
harpes avec un double rang de pédales, afin de moduler facilement dans 
tous les tons. Il a puissamment contribué, de même que Sébastien Erard, 
aux progrès de la construction de cet instrument, et on lui doit une méca- 
nique de harpe k plans inclinés, à laquelle son nom est resté attaché. 

200. — Harpe françaiae. 

Cette harpe est remarquable par son état de conservation et par ses 
riches sculptures. La table est ornée de peintures délicieuses, et la belle 
cariatide dorée qui embellit la console mérite une mention spéciale. Cet 
instrument porte le nom de son auteur et cette adresse : Zimmerman, rue 
Xaintonge, n^ 41, à Paris. {Collection de M. le ly Fau.) 

201. — Pettt modèle de harpe. 

Il est sculpté et doré. {Collection Clapisson,) 

202. — Harpe double. 

Elle a la forme d'une lyre, et elle est en bois verni avec filets dorés. Elle 
est montée de 19 cordes de chaque côté, et des boutons placés à la portée 
de la main y tiennent lieu de pédales, élevant ou abaissant comme celles-ci 
les cordes d'un demi-ton. On voit par là que cet instrument, sans doute 
d'origine* ang^se, se rapproche de la harpe ditale, imaginée au commen- 
cement de ce siècle par Edward Light, qui inventa en 1798 la harpe- 
uth. 

203. — Arpanetta. 

L'une des tables d'harmonie est ornée d'une peinture représentant 



40 INSTRUMENTS A CORDES 

Apollon et Marsyas, et la figure du dieu de la musique rappelle les traits 
du roi Louis XIII ; sur l'autre côté, on a peint David et Saùl. 

Cet instrument, à double table d'harmonie, participe de la harpe et du 
psaltérion. Les Allemands le nomment Spitzharfe (harpe pointue) ou encore 
Davidsharfe, bien qu'il soit plus que douteux que la harpe du roi David 
eût cette forme. Les anciens auteurs français appellent Varpaneita des 
Italiens une rote ; mais la rote ordinaire était montée de cordes en boyau, 
de même que la harpe, tandis que la petite rote avait des cordes métalli- 
ques et se jouait avec des griffes en argent qui se passaient aux doigts, 
comme un dé. 

204. — Bûche. 

Elle est de Fleurot, établi au Val d'Ajol. {Collection donnée par M. F. 
Schœlcher.) 

Cet instrument, connu aujourd'hui sous le nom d'épinette des Vosges, 
avait autrefois la forme arrondie d'une bûche. C'est le premier type de la 
cithare horizontale des temps modernes. On en joue maintenant en pinçant 
les cordes avec une plume ; mais autrefois on se servait du pouce de la 
main droite pour pincer les cordes graves, et, de la main gauche, on frappait 
avec un petit b&ton la corde supérieure, affectée à la mélodie. 

205. — Épinette des Vosges. 

Elle ne porte pas de marque de fabrique. 

206. — Cithare autrichienne. 

Cette petite cithare horizontale est montée de 2i cordes seulement. 
(Collection donnée par M, F. Schœlcher,) 

Depuis fort longtemps cette espèce d'instrument, que les Allemands ap- 
pellent Schlagzither, jouit d'une grande faveur en Bavière, en Bohême, en 
Autriche, en Styrie et dans le Tyrol ; on ne peut donc pas le considérer 
comme moderne, mais c'est depuis la seconde moitié du dix-huitième siècle 
qu'on en a perfectionné la construction. Le nombre des cordes varie beau- 
coup ; on en compte 30, le plus souvent ; les 4 placées sur la touche ser- 
vent à jouer les mélodies, et les autres à dessiner l'accompagnement. 

207. — Tympanon italien. 

« 

Ce riche instrument, en bois sculpté et doré, est orné de peintures et 
de glaces. Une émeraude décore le centre des rosettes. Style du temps de 
Louis XIV. (Collection Clapisson.) 

Il ne faut pas confondre cet instrument avec le tympanon des Grecs et 
des Romains, qui était un tambourin. Le tympanon moderne est de forme 



DES PAYS EUROPEENS. 41 

trapézoïde, comme le santir des Persans, et monté de cordes métalliques 
qui se frappent avec deux petits plectres. Le plus souvent on mettait 
2 cordes à l'unisson pour chaque note. L'étendue du tympanon anglais 
{dukimer) était ordinairement de 3 octaves, mais qui n'offraient que les 
intervalles de la gamme diatonique ; en Allemagne, au siècle dernier, le 
tympanon (hackbret) était déjà accordé chromatiquement. Cet instrument 
n'est plus répandu qu'en Hongrie et en Transylvanie. 

208. — Tympanon italien. 

Cet instrument, d'une grande richesse, est orné de peintures, de rosaces 
embellies de turquoises et de glaces en verre de Venise. Époque de 
Louis XIV. (Collection Clapisson,) 

209. — Tympanon français. 

La table d'harmonie est ornée de peintures décoratives qui rappellent lo 
style de Claude Giliot (4673-4722). (Collection Clapisson,) 

210. — Tympanon allemand. 

Ce riche instrument, orné de peintures et muni de ses deux plectres 
d'ivoire, date de la première moitié du dix-huitième siècle. Sur le couvercle 
on a peint un damier. (Collection de M. le D* Fau,) 

211. — Tympanon français. 

La table d'harmonie est décorée de peintures à l'huile représentant des 
fleurs et des oiseaux. Le couvercle de la caisse qui renferme l'instrument 
est garni d'une glace. (Collection Clapisson,) 

212. — Tympanon. 

Les côtés de la caisse sont en laque de Chine du dix-septième siècle, 
mais l'instrument est bien plus moderne. (Collection Clapisson.) 

213. — Tympanon hongrois. 

Ce bel instrument moderne, qu'on a fort remarqué à l'exposition de 
Vienne (4873), est du facteur V.-J. Schunda, établi à Bude-Pesth. La sono- 
rité en est puissante. (Don de M. Jos» Herzfeld, de Vienne.) 

214. — - Grand psaltérion. 

Il est du célèbre facteur de clavecins Pascal Taskin (Liège, vers 4730 — 
Paris, 4793) qui fut garde des instruments du roi depuis 4784 jusqu'à 
4790. De jolies peintures en décorent la table d'harmonie. Le mécanisme 
en est fort ingénieux ; les cordes sont en boyau. 

On ne sait pas exactement quelles étaient la forme et la nature du psalté- 
rion antique, mais l'abbé Gerbert (V. De Cantu et Musicâ sacrd) nous a 



42 INSTRUMENTS A CORDES 

transmis Timage d'un psaltérion carré et d'un psaltérion triangulaire du 
neuvième siècle. Puis, au chftssis qui laissait vide l'espace traversé par les 
cordes, on substitua une caisse plate formant corps sonore et percée 
d'ouïes, comme celle du tympanon. Au douzième siècle, la forme et les 
proportions du psaltérion ont encore varié. L'exécutant fixait ou suspen- 
dait devant lui l'instrument, et il en attaquait les cordes métalliques des 
deux mains, avec les doigts ou avec un plectre. Au seizième siècle, le psal- 
térion n'était guère estimé, selon le dire de Prsetorius ; depuis lors, on n'en 
construisit plus avec des cintrages élégants et légers. 



IV. 



INSTRUBfENTS A CORDES METALLIQUES ET A CLAVIER. 

Le psaltérion et le tympanon, en se combinant avec Tantique 
monocorde, ont donné naissance au clayicythérium, au manicorde, 
à la virginale, à TépineUe, au clavecin et, finalement, au piano, 
c'est-à-dire à toute la famille des instruments à cordes métalliques 
et à clavier. 

Luscinius, dans sa Musurgia (1536), a donné le dessin du davi- 
eytherium, sorte de cithare à clavier, et il a reproduit la figure de 
l'ancien clavicorde, que les écrivains du moyen âge nommaient 
manicorde ou manicordion (en latin numoehordium). Cet instru- 
ment, en usage dès le douzième siècle, était de forme carrée et 
monté d'une seule corde par note. Une languette de cuivre atta- 
chée à l'extrémité de chaque touche du clavier et placée au-des- 
sous de la corde qu'elle était appelée à diviser mathématique- 
ment, en formait tout le mécanisme. Ces languettes de cuivre 
avaient l'inconvénient de ne point laisser les cordes vibrer libre- 
ment: on les remplaça par un mécanisme moins simple, mais 
plus satisfaisant au point de vue de la justesse des sons. Ce nou- 
veau mécanisme consistait en languettes à ressort fixées* dans la 
partie supérieure de petits rodrceaux de bois minces et plats, 
nommés sautereaux; on arma chaque languette d'un bec de plume 
destiné à pincer la corde, et l'on garnit le bord des sautereaux 
d'un petit morceau de drap, afin d'étouffer la vibration des cordes. 
Ce mécanisme est celui de deux instruments qui ne différaient que 



DES PAYS EUROPEENS. 43 

par la forme : de la vtrginak, qui était carrée, et de Vépinette, qui 
ressemblait, dans sa caisse quasi triangulaire, à une harpe couchée 
horizontalement sur une table d*harmonie. 

Le clavecin, à vraiment parler, n*est qu*une épinette agrandie : 
dès le principe, il eut deux cordes à Tunisson pour chacune de ses 
45 notes et des cordes aussi longues que celles des pianos à queue, 
dont la forme, d'ailleurs, est imitée de la sienne. Vers la fin du 
seizième siècle, Hans Ruckers, le menuisier d*Anvers, commença 
de construire des clavecins à double clavier, et il donna à ses ins- 
truments une sonorité plus éclatante et plus forte en ajoutant aux 
deux cordes à Tunisson un 3" rang de cordes plus fines et plus 
courtes que les autres et accordées à une octave au-dessus, — ce 
qui permit de faire entendre trois cordes sur un clavier et une 
seule corde sur Tautre, et de varier par là les effets de sonorité. 
Il porta en outre retendue du clavier à 4 octaves, d'ui à tU, et em- 
ploya des cordes de cuivre pour les notes graves et des cordes 
d'acier pour les sons aigus. Vers 1620, Rigoli, de Florence, ima- 
gina le clavecin vertical, perfectionnement du clavicorde vertical, 
inventé cent ans auparavant. Dans cet instrument, les sautereaux 
tenaiejit au clavier ; ce genre de mécanique est peu favorable à la 
vibration des cordes. 

A la fin du dix-septième siècle, selon J.-P. Pinaroli, don Gioseppe 
Mendini (Joseph Mondini, d'Imola?) se fit avantageusement con- 
naître par ses clavecins montés sur des pieds et ses clavecins por- 
tatifs. De son côté. Marins, en 1700, produisit son clavecin bmé^ 
qui se composait de trois parties se repliant Tune sur l'autre, et, 
en 1716, il soumit à l'approbation de l'Académie des sciences 
quatre clavecins à maillets. Cinq années auparavant, en 1711, Bar- 
tolommeo Cristofori avait exposé à Florence un clavecin où les 
sautereaux étaient remplacés par des marteaux, et, en 1717, 
Schrœter construisit un clavecin dont le mécanisme permettait 
aussi de jouer piano ou fartCf à la volonté de l'exécutant. Cet essai 
de Schrœter fut perfectionné plus tard par Godefroid Silbermann 
(1683-1753) qui contribua puissamment à répandre le piano en 
Allemagne. 

Mais les inventions ingénieuses de Cristofori, Marins et Schrœter 
et la fortune naissante du piano-forté ne firent qu'exciter les fai- 
seurs de clavecins à chercher les moyens de velouter et de varier 
le son de cet instrument. Déjà Richard, vers 1620, avait eu l'idée 



\ 



44 INSTRUMENTS A CORDES 

de remplacer les becs de plume de corbeau par de petites bandes 
de drap, et, à la môme époque, Farini avait substitué des cordes 
de boyau aux cordes métalliques. Au dix-huitième siècle, on essaya 
surtout de varier les nuances en augmentant les rangs des saute- 
reaux : à Taide de pédales ou de boutons que pressait le genou du 
claveciniste, on les mettait en communication avec des ressorts 
qui les écartaient des cordes ou qui les en rapprochaient, de façon 
à produire des sonorités différentes. On imitait ainsi le son de la 
harpe, du luth, delà mandoline, du basson, du hautbois, du violon 
et d'autres instruments ; quand le son obtenu par ce procédé ne 
rappelait le timbre d*aucun instrument connu, on le désignait par 
un nom nouveau : jeu céleste, clavecin angéltque, etc. 

Parmi les facteurs français qui se distinguèrent alors, nous cite- 
rons : Cuisinié, inventeur du clavecin-vielle (1708) ; Thévenard, de 
Bordeaux ; Bellot, Levoir, Weltman, Berger, Virebez ; et, au- 
dessus d'eux, Blanchet, qui sut donner tant de légèreté à ses cla- 
viers ; Pascal Taskin, son élève et fort habile sucesseur ; Péronard 
qui, en même temps que Silbermann, de Strasbourg, construisit 
dos clavecins à double table d'harmonie et avec pédalier. 

Nous ne pouvons songer à mentionner ici tous ceux qui ont tra- 
vaillé à perfectionner le piano ; nous nous contenterons de citer 
nu nombre des plus habiles facteurs de cet instrument : Spaett, 
(le Ratisbonne, mort en 1816 ; Stein, d'Augsbourg (1728-92); Frede- 
rici (1712-79), inventeur des pianos carrés; Hildebrand, de Berlin, 
qui fit des pianos carrés dont les marteaux frappaient les cordes 
en dessus, système de mécanique dont Marins, le premier, conçut 
ridée et que perfectionnèrent plus tard Streicher (Stuttgard, 1761 
— Vienne 1833) ; Petzold et H. Pape (1787-1875) ; les Allemands 
Zumpe, Pohlman, Backer, Kirkman, J. Gieb, qui contribuèrent à 
répandre le piano en Angleterre ; Ch. Dibdin (1745-1814); le poëte 
W. Mason (1725-1797); le Belge J.-Jos. Merlin (1735-1804); 
Broadwood(173M812); Rob. Stodart, Fréd. CoUard, Fr. Panormo 
(1764-1844), qui augmenta l'étendue du clavier à l'aigu ; enfin, en 
France, Séb. Erard (Strasbourg, 5 avril 1752 — La Muette, 5 août 
1831) qui, entre autres inventions, imagina le piano-transpositeur 
et construisit les premiers pianos à queue avec mécanique à double 
échappement; Ignace Pleyel (1757-1831), et Camille Pleyel (1792- 
1855); Roller et Blanchet, H. Herz, Debain et Kriegelstein. 



DES PAYS EUROPÉENS. 45 

215. — fipineite italienne. 

Cette épinette en ébène, ornée de fort élégantes incrustations en ivoire, 
a une étendue de 4 octaves et une note (du mi grave au fa naturel). Elle 
porte sur la barre d'adresse cette inscription : Francisci de Portalupis Ve- 
ronen. opus mdxxhi. {Collection Clapisson.) 

216. — Épinette italienne du dix-septième siècle. 

Cette épinette, d'une étendue de 4 octaves et une note (du mi grave au 
fa), est en marqueterie de bois du plus beau travail. Les deux extrémités 
du clavier, dont les touches noires ont un filet d'ivoire, méritent d'être re- 
marquées : elles sont fermées par des ornements en bois sculpté d'une fort 
heureuse disposition, et les deux petites cariatides qui les supportent 
sont d'une ûnesse et d'une exécution vraiment admirables. (Collection Cla- 
pisson,) 

217. — Petite virginale italienne. 

L'instrument est renfermé dans une boîte à ouvrage formant coffret. Le 
dessus du nécessaire est orné d'un beau médaillon en ivoire sculpté, repré- 
sentant Orphée jouant de la lyre et domptant par la douceur de ses con- 
certs les animaux les plus féroces. La caisse de la virginale est embellie 
d'incrustations en ivoire gravé. L'étendue du clavier est de deux octaves 
trois quarts. 

Cette pièce élégante n'est point signée, mais on Ht autour de la table 
d'harmonie la devise : Sic transit glaria mundi, i617. 

218. — fipinette française. 

Elle a une étendue de 4 octaves et une note, du si grave à, ïut. La table 
est décorée de fleurs peintes à l'huile, les touches à trèfles du clavier sont 
finement découpées, et on lit sur la barre d'adresse : Fait par Richard, à 
Paris, rue du Faon, prés Saint-Nicolas-du-Chardonet, i623. (Collection 
Besse-Dumas.) * 

219. — Épinette italienne du dix-septième siècle. 

La caisse est ornée de ravissantes peintures sur fond d'or, qu'on at- 
tribue à Nicolas Poussin. Ai» milieu de la barre d'adresse, on remarque un 
beau médaillon en ambre gravé. 

Cet instrument, d'une grande richesse, a une étendue de 3 octaves trois 
quarts (du mi à Y ut) ; les armes qui le décorent sont celles de la famille 
d'Orléans. (Collection Clapisson.) 

220. — Épinette française. 

Cette ravissante épinette, ornée de peintures à la gouache d'une grande 
finesse, a une étendue de 4 octaves et une note (du si grave à Yut). La 



46 INSTRUMENTS A CORDES 

caisse est en laque à ligures d'or. Touches à trèfles ; sautereaux à cuir. Ce 
précieux instrument, qui n'a subi aucune réparation, date de 1672 et est 
rœuvre de Philippe Denis. Cet habile facteur était le frère de Jean Denis, 
organiste de Saint-Barthélémy et maître faiseur d'instruments de musique, 
qui publia chez Ballard, en 1650, un Traité de l'accord de l'espinette, petit 
livre bien curieux. (CoUeciion de M. le B' Fau.) 

221. — GlaT«ctii à deux claviers. 

Ce davecin, dont la caisse est en laque ancienne de Chine, date de 1590 
et porte cette inscription : Hans Bûchers me fecU, Antverpm; mais Blan- 
chet en a porté l'étendue primitive de 4 octaves à 5 octaves. 

Hans ou Jean Ruckers, dit le Vieux, est le plus célèbre des facteurs de 
clavecins d'Anvers. Reçu membre de la corporation de Saint-Luc en 1579, 
il mourut vraisemblablement en 1641 ou 1642. 

222. — Clavecin à deux claviert. 

Cet instrument, dont le support et les peintures datent du règne de 
Louis XrV, est l'œuvre de Jean Ruckers, le jeune, qui naquit à Anvers le 
1 5 janvier 1 578 ; mais, comme le précédent, il a été remanié et agrandi, 
puisque l'étendue de ses deux claviers comprend 5 octaves pleines. La 
rosette de la table d'harmonie porte les initiales du célèbre facteur d'An- 
vers, fils de maître, et L. Clapisson croyait que ce clavecin avait été construit 
en 1612. 

Le beau panneau qui décore le devant de l'instrument a été peint par 
Brauwer, ou par Téniers le jeune ; une des peintures qui ornent le dessous 
du couvercle est attribuée à Paul Bril , et l'autre nous paraît digne de 
J. Breughel. {CoUeciion Clapisson,) 

223. — Clavecin du dix-septiime sidde. 

Ce bel instrument, d'une étendue de 4 octaves moins une note, porte la 
date de 1677, et le nom de Faby, facteur originaire de Bologne, mais établi 
en France. Il est enrichi d'incrustations en ivoire gravé sur fond d'ébène, 
du plus admirable travail ; la caisse est en bois de cèdre. (Collection Clor 
pisson,) 

Ce clavecin, dans un parfait état de conservation, a été fait pour le 
comte Hercule Pepoli, filleul de Louis XIV, ainsi que l'indique l'écusson 
à échiquier qui décore le milieu de la barre d'adresse. On sait que Roméo 
Pepoli, au commencement du quatorzième siècle, se forma un parti dit 
de l'Échiquier. 

224. — GlaTedn briié, de Mariof . 

Cet instrument, d'une étendue de 4 octaves et une quinte (de si grave à 
/îa), se divise en trois sections se repliant l'une sur l'autre et se pou- 



DBS PAYS EUROPEENS. 47 

vaut serrer dans un coffret de voyage. Sur la table d'harmonie, richemoit 
décorée, on lit le nom du facteur, et Ton apprend qu'il jouissait d*un 
exclusif T^rwUége du roy. C'est en 4700 que Marins inventa ce clavecin 
portatif, dont les Mémoires de Trévoux de 4703 (p. 4292) ont parlé avec 
éloges. En 4746, il construisit des clavecins & maillets, c'est-à-dire à 
marteaux, et il conçut l'idée de faire frapper les cordes en dessus par ces 
maillets qui remplaçaient les sautereaux et qui permettaient de jouer doux 
ou fort, piano ou forte, {Collection Clapisson,) 

225. — Petit modèle de clavecin. 

La caisse de cet élégant petit modèle de claveciç est en écaille marquetée 
et en ivoire. (Collection Clapisson.) 

226. — Glavicorde de Grétry. 

11 a une étendue de 4 octaves et un ton (d'ut grave à ré). Ce modeste 
instrument fut prêté à Grétry (Liège, 44 février 4844 — Paris, 24 septem- 
bre 4843) par M. de Louet, lors de l'arrivée à Paris du musicien belge. 
Cet illustre compositeur s'en est servi pour écrire ses premiers opéras : 
le Huron (4768), Lucile et le Tableau parlant (4769), le Sylvain et les deux 
Avares (4770), VAmitié à l'épreuve et Zémire et Azor (4774). (Don de 
M. Roekn.) 

Le clavicorde, qui a précédé l'épinette et qui resta encore en usage chez 
les Allemands quand ils avaient déjà renoncé à cellen^i, est déforme carrée. 
Jusque vers 4700, la même corde servit pour une note et son demi-ton 
supérieur, les deux branches de métal qui frappaient la même corde la faisant 
vibrer selon le plus ou moins de longueur qu'elle lui laissait ; maison com- 
prend que la justesse obtenue par ce genre de mécanisme n'était pas irré- 
prochable. Aussi les facteurs de clavicorde du dix-huitième siècle s'effor' 
cèrent-ils d'améliorer la construction de cet instrument : Ch. Lemme, de 
Brunswick, Kràmer, de Gottingue, etWilhelmi, de Cassel, s'y employèrent 
avec succès. 

J.-Séb. Bach et autres éminents compositeurs ont écrit pour le clavi* 
corde, instrument qu'ils affectionnaient. 

227. — Glavicorde allemand. 

f 

Ce clavicorde de voyage, d'une étendue de 4 octaves et demie, est d'un 
facteur de Tiefenbrunn. Il date de 4786 et passe pour avoir appartenu à 
Beethoven. (Don de M. Casimir Ney.) 

228. — Piano de Fard. Hérold. 

Ce petit piano carré d'Érard, à 2 cordes et d'une étendue de 5 octaves, 
porte le n« 7488 et date de 4808. F; Hérold (Paris, 49 janvier 4794 — 



48 INSTRUMENTS A CORDES 

19 janvier 1833) Tavait placé dans son cabinet de travail, chez sa mère, et 
il s'est servi de cet instrument pour écrire Ylllusion (18 juillet 1829), 
Zampa (3 mai 1831), et le Pré aux Clercs (15 décembre 1832). {Don de son 
fils M. F. Hérold.) 

229. — Piano d'Aober. 

Ce piano carré d'Érard, d'une étendue de 5 octaves et demie, est à 
2 cordes et porte le n® 8414. 

D.-E. Auber (Caen, 29 janvier 1782 — Paris, 12 mai 1871) Tacheta le 
17 février 1812, et il le fit transporter au Conservatoire de musique et de 
déclamation lorsqu'il fut nonuné directeur de cet établissement (1842). Que 
de spirituelles comédies lyriques, que de chefs-d'œuvre le maître immortel 
a composés, assis devant ce clavier tout taché d'encre ! Il suffira de 
rappeler ici : 
'Le Maçon, 3 mai 1825 ; 

La Muette de Portici, 29 février 1828 ; 

Fra Diavolo, 8 janvier 1830 ; 

Le Cheval de bronze, 23 mars 1835 ; 

Le Domino noir, 2 décembre 1837 ; 

Les Diamants de la Couronne, 6 mars 1841. 

Mais on peut dire que, jusqu'à la fin de sa longue et glorieuse carrière, 
il s'est servi de ce vieux piano qu'il affectionnait : il l'avait placé dans son 
cabinet de travail, et, chaque fois que le directeur du Conservatoire avait 
un moment de loisir, il en profitait pour demander de fraîches mélodies à 
cet inspirateur de ses premiers opéras et de ses ouvrages les plus aimés. 
{Donné par sa famille.) 

230. — Piano de Boieldiea. 

Ce piano carré n'a qu'une étendue de 5 octaves et demie. Il est sorti des 
ateliers du Wurtembourgeois J.-G. Freudenthaler (1761-1824), facteur de 
pianos formé à l'école d'Érard. Fr.-Adrien Boieldieu (Rouen, 15 décembre 
1775 — Jarcy, près Paris, 8 octobre 1834) l'acheta en 1823 et il le garda 
jusqu'à, sa mort. Il s'en est servi pour écrire le l^'' acte de Pharamond 
(10 juin 1825), dans lequel se trouve un gracieux chœur de prétresses 
qu'on a chanté souvent aux concerts du Conservatoire. C'est assis devant 
,cct instrument que Boieldieu a composé la Dame blanche (10 décembre 
1825), ce chef-d'œuvre impérissable, et le premier acte de son opéra 
les Deux Nuits (20 mai 1829), la dernière de ses productions lyriques. 
{Don de son fils M, Adrien Boieldieu,) 

231. — Grand piano de Meyerbeer. 

Ce grand piano à 3 cordes, portant le n^ 733, est des facteurs anglais 
Collard, que conseillait l'illustre Clementi (1752-1832). Le pianiste-compo- 



DES PAYS EUROPEENS. 49 

siteur J.-P. Pixis l'acheta en 1828, lors de son voyage à Londres, et il fut 
heureux de le mettre à la disposition de Meyerbeer pendant la longue re- 
traite que fît à Bade l'auteur de Bobert-le-Diable, Tannée qu'il écrivit 
les Huguenots (1835). 

M. J.-B. Pixis, d'accord avec M™» Meyerbeer, a voulu que l'instrument 
dont s'est servi G. Meyerbeer (Berlin, 23 septembre 1791 — Paris, 2 mai 
1864) pour écrire son chef-d'œuvre figur&t à Paris dans le Musée du Con- 
servatoire de musique. A l'intérieur de ce beau piano de concert, on lit 
cette inscription autographe (en allemand) : « Sur ce piano de mon cher 
ami Pierre Pixis qu'il a bien voulu mettre à ma disposition, j'ai composé 
une grande partie de mon opéra les Huguenots, — G. Meyerbeer. » (Don 
de M. Pixis et de Jf^« Meyerbeer.) 

232. — Piano de Garafa. 

Ce piano droit à 2 cordes et d'une étendue de 6 octaves est d'Ignace 
Pleyel et C\ Il porte le n» 2515 et fut acheté en mars 1833. C'est l'instru- 
ment dont Michel Carafa (Naples, 1785 — Paris, 1872) s'est servi pour écrire 
ses derniers ouvrages, y compris son chef-d'œuvre la Prison d'Edimbourg ' 
(20 juillet 1833). Sur le devant de ce pianino se trouve une plaque en 
cuivre sur laquelle on lit : « Piano de Carafa. » Offert au Musée du Conser- 
vatoire de musique par son neveu et fUs adoptif, Michel d'Aubenton 
Carafa. 

233. — Piano de Louis Glapisson. 

Ce piano d'Érard, de forme pentagone et d'une étendue de. 6 octaves 
trois quarts, est à 3 cordes et porte le n^ 14769. 

Louis Clapisson (Naples, 1808 — Paris, 19 mars 1866) en est devenu 
possesseur le 20 janvier 1849, et il s'en est servi pour écrire un grand 
nombre d'opéras, entre autres : la Promise (16 mars 1854) et la Panchon- 
nette (1^' mars 1856). (Don de JK^" veuve Clapisson,) 

234. — - Piano enharmonique et chromatique. 

Cet instrument, imaginé par les savants littérateurs-musiciens Vincent, 
de l'Institut, et Bottée de Toulmon (1797-1850), bibliothécaire du Conser- 
vatoire (1831-50), a été construit par MM. Roller et Blanchet, les habiles 
facteurs de pianos droits et de pianos transpositeurs. Il est à double clavier 
et comprend 2 octaves. Chacun des deux claviers a 15 touches : sur l'un, 
destiné à servir de terme de comparaison, toutes les notes sont fixes et 
rendent les sons de notre système diatonique moderne, ou, plus exacte- 
ment, ceux du genre diatonique ditonique de Ptolémée. Les cordes de 
l'autre clavier, préalablement accordées à l'unisson de celles du premier, 
peuvent, sans changer de tension, varier de longueur dans la partie vi- * 
brante, ce qui permet aux sons rendus de s'élever par degrés continus 

4 



50 INSTRUMENTS A CORDES DES PAYS EUROPEENS. 

depuis l'unisson de la corde immédiatement plus grave jusqu'à celui de la 
oorde immédiatement plus aiguë. Leur variation comprend ainsi, suivant 
les cas, soit un ton et demi, soit deux tons. {Don de JT^® Bottée de 
Toulmon.) 

Le but que s'étaient proposé les érudits Vincent et Bottée de Toulmon 
en imaginant cet instrument, c'était de résoudre la difficulté principale 
que présente la musique des anciens Grecs, d'en reproduire avec exactitude 
les intonations et les intervalles et de démontrer l'existence des genres en- 
harmonique et chromatique. 

(V. Extrait de la séance de l'Académie des inscriptions et belles-lettres 
du i8 décembre i840.) 

Dès le seizième siècle, on avait inventé un instrument du même genre 
que celui-ci. (V. Nie. Vicentino : Uantica musica ridotta alla modeïTia 
pratica, Venise, 1555, in-foL, et, mieux encore, l'ouvrage du même auteur 
intitulé : Descrizione dell' Arciorgano, nel quale si possono eseguire i tre 
generi délia Musica diatonica, cromatica cd enatmonica, — Venezia, 
l£;6i.) 

235. — Orphica. 

Cet instrument à clavier d'une étendue de 3 octaves et demie est monté 
de cordes métalliques. La forme en est assez pittoresque et rappelle celle 
d'une harpe couchée au-dessus d'une boîte carrée à clavier. L'invention de 
VOrphica remonte à 4795; elle est due au Viennois CI. Roliig (1761-1804) 
qui se fit connaître par son talent sur Tharmonica et qui imagina plusieurs 
instruments d'une construction ingénieuse, mais de nulle valeur musicale. 
{Collection Clapisson.) 



SECTION IL 



Instnunents i vent des pays européens. 



I. 



INSTRUMENTS SANS ANCHE, AVEC OU SANS BEC. 

Les Romains donnaient le nom général de fistrda et de calamus 
aux instruments de musique qui ont formé la famille des flûtes et 
la famille des chalumeaux. La première semble celle dont Torigine 
remonte à Fépoque la plus reculée, et la poétique fable de la 
nymphe Syrinx rappelle qu'un musicien amoureux apprit à faire 
chanter les roseaux en écoutant, le long d'une rivière bordée de 
hautes herbes, la voix de la nature^ dans laquelle il croyait recon- 
naître celle de sa bien-aimée. 

Dès la plus haute antiquité, il y eut quatre espèces de flûtes : 
la flûte droite, la flûte traveraière, la flûte à plusieurs tuyaux ou 
flûte de Pan, eUla flûte double. — La branche la plus nombreuse 
et la plus intéressante de cette famille d'instruments est, sans con- 
tredit, celle des flûtes droites qui étaient percées de 3, 6 ou 
9 trous, indépendamment dô eeux des deux extrémités et de Tou- 
veriure latérale appelée lumière. Elles avaient pour embouchure 
une sorte de gros sifflet qui formait la tête de l'instrument et qui 
leur a Valu le nom de flûtes à bec. 

Des flûtes droites à 3 trous^ il nous reste le flûtet des Basques et 
le galoubet des Provençaux ^ et les flûtes à 6 trous placés sur une 
même ligne^ dont une des variétés se nommait l'arigot, ont donné 
naissance au flageolet mddeme. Quant aux flûtes à 9 trous, qu'on 
nommait flûtes douCes ou flûtes d'Angleterre, elles composaient tout 
un système du grave à l'aigu, et elles ont figuré dans leà orchestres 
jusqu'au siècle dernier. 



02 INSTRUMENTS A VENT 

Elles ont été détrônées par la flûte traversière que les Grecs 
désignaient par le mot plagiaulos. Eustache Deschamps en parle 
comme d'un instrument déjà fort répandu au quatorzième siècle. 
La flûte eunuque qui, à vraiment parler, n'est qu'un mirliton, ne 
peut-elle pas être considérée comme l'ancêtre modeste de la flûte 
traversière ? Quoi qu'il en soit, la flûte traversière, de même que 
la flûte à bec, avait un système complet comportant une série d'ins- 
truments congénères dont le timbre et l'étendue étaient gradués 
d'après les règles qu'on suit pour classer les voix. Le fifre était à 
ce système ce que le flageolet était au système des flûtes droites. 
Nous n'avons plus aujourd'hui de basse de flûte traversière, mais 
plusieurs compositeurs ont écrit des passages symphoniques qui 
rappellent les anciens concerts de flûtes, en ce sens que trois flûtes 
s'y font harmonie. 

La flûte de Pan à 7, 9, 12 et 16 tuyaux ofTre d'autant plus d'in- 
térêt au point de vue historique que cet instrumenta très-vraisem- 
blablement donné l'idée de l'orgue. Les plus anciens modèles 
d'orgue, en effet, ressemblent à une grande flûte de Pan munie 
d'un appareil hydraulique ou d'une soufflerie. 

La flûte double des anciens a donné lieu à de bien savantes dis- 
sertations. Nous ne pouvons ici que renvoyer le lecteur aux ou- 
vrages spéciaux, entre autres au livre de Jean Meursius intitulé : 
Colleetanea de Tibiis veterum, Sora, 1641, et à celui de Gaspard 
Bartholin qui a aussi pour titre : De Tibiis veterum^ Rome, 1677, et 
qui renferme des figui'esfort instructives. 

La flûte double, que nous a léguée l'antiquité, a;nspiré l'idée do 
la flûte d'accord ou flûte harmonique^ aujourd'hui délaissée. 

236. — Galoubet en palissandre. 

Ce galoubet, dont le sifflet et les anneaux sont en ivoire, esL percé de 

3 larges trous ovales ayant la même dimension. L'instrument porte le nom 
de G. Lot, surmonté d'une étoile. Cet habile luthier était, en 1752, un des 
cinq maîtres constructeurs d'instruments à vent exerçant dans Paris, et, 
en 1770, il fut nommé maître-juré-comptable de la corporation des faiseurs 
d'instruments. [Collection Clapisson,) 

Le galoubet (du provençal gai, joyeux, et oubet pour atibet, diminutif de 
uuboî, hautbois) est le plus aigu des instruments à vent. Il est en ré, il 
sonne 2 octaves plus haut que la flûte traversière, une octave au-dessus 
de la petite flûte, et il a une étendue de 2 octaves. On parvient avec peine 



DES PAYS EUROPEENS. 53 

à déployer du talent sur cet instrument, parce que la main gauche seule 
sert à le tenir et à le mettre en jeu; il a eu cependant ses virtuoses, et 
J.-N. Carbone! (176i-i804) a publié en 1786 une méthode de tambourin 
et de galoubet. 

237. — Galoubet de Délasse. 
Ce galoubet en ébène a des viroles d'ivoire. (CoUection de Af. le D' Fa . 

23S. — Galoubet en ébène. 

Le sifflet et les anneaux sont en ivoire. Il est percé de deux larges 
trous sur le devant et d'un seul du côté opposé. {Collection Clapisson,) 

239. — Ckdonbet en bois javne. 

Le sifflet et les anneaux sont en ivoire. 

Le nom du facteur est presque effacé ; cependant, avec la loupe, on finit 
par le lire. Il est ainsi disposé : Château 

Minos 

Château Minos, qui était d'origine provençale, vint s'établir à Paris et 
se fit remarquer au théâtre des Variétés amusantes où il était engagé pour 
jouer de la flClte et du tambourin. En 1807, il fut attaché au théâtre du 
Vaudeville en qualité de joueur de galoubet. Ce facteur-virtuose est mort 
en 1819. 

240. — Galonbet en ébène. 
Il a des viroles en ivoire. {Collection de M. le D' Fou.) 

241. — Galoubet on flûtet basqne. 

Ce galoubet à trois trous est en buis et semblable à ceux dont se servent 
ordinairement les joueurs nie tambourin k cordes de Gascogne. {Collection 
de M. le D' Fau.) 

242. — Petit flageolet en ivoire. 

Il est percé de 6 trous et n'a que 1 1 centimètres de longueur, bec com- 
pris. {Collection Clapisson,) 

243. — Petit flageolet en bois. 

Il est assez finement tourné, et de la même dimension que le précédent : 
4 trous sur le devant et 2 trous du côté opposé. {Collection Clapisson.) 

244. — Petit flageolet en ébène. 

Il est long de 17 centimètres, bec compris, et percé de 6 trous dont 
4 par devant. La tête et l'extrémité inférieure de l'instrument sont en 
ivoire. {Collection Clapisson.) 



54 INSTRUMENTS A VENT 

. 245. — Petit flageolet. 

Ce flageolet en bois brun est de ceux dont on se sert pour enseigner à 
chanter aux oiseaux. (Collection de M, le D' Fou.) 

246. — Flageolet en bois. 
Même genre d'instrument. {Colkeiùm de M. le D^ Fau,) 

247. — Petit flageolet en buis. 

Cet instrument à pompe, d'une grande élégance, est Tœuvre de Lecler, 
fils d'un faiseur de clavecins établi à Paris en 1739. Cet habile facteur tra- 
vaillait encore en 1769, et Ton voit qu'au-dessus de son nom il gravait une 
étoile. (Collection Clapision,) 

248. — nageolet en si bémol. 

Le bec et l'anneau sont en corne ; le corps âb l'instrument, percé de 
4 trous par devant et de 2 trous du côté opposé, est en bois de buis. 
{Collection Clapisson,) 

249. — Jeu de flageolets (style Louis XVI.) 

Ces 4 flageolets en ébène, avec bec et garniture en ivoire, sont l'œuvre 
de Tirouvil frère. Us n'ont pas de clefs et sont percés de 4 trous par 
devant et de 2 trous par derrière. Le plus long est en ré; le plus court est 
en la ; les 2 autres sont en fa et en sol. 

Le flageolet est surtout un instrument de musique de danse. Son étendue 
ordinaire est de 2 octaves (du ré des lignes de la clef de sol au 2^ ré des 
lignes additionnelles). Camaud, Buffet et autres facteurs en ont amélioré 
la construction et l'ont doté de clefs assez nombreuses. Il existe des mé- 
tJhodes françaises de flageolet : les plus répandues sont celles de Bousquet, 
de Coumaud et du célèbre virtuose CoUinet. 

250. — Flageolet en ardoise. 

# 

Cet instrument de fantaisie, sculpté avec beaucoup de finesse, est percé 
de 5 trous. Une légère virole en argent, avec lamette s'étendant jusqpi'à 
l'extrémité du sifflet, en garnit l'embouchure. 

251. — Ganne-Flageolét. 

L'instrument est percé de 6 trous dont 4 sur le devant. (Collection Cla- 
pisson,) 

252. — Flageolet à trois corps. 

n est en buis et n'a qu'un seul bec pour les trois corps. Ce curieujç 
instrument porte le nom de son auteur : David, à Dijon. (Collection Besse- 
Uumas.) 



DES PAYS EUROPEENS. 55 

253. ■— Flûte à bec en ivoire. 

Elle eBt en ivoire uni, longue de 36 centimètres, bec compris, et percée 
de 8 trous, dont 6 sur le devant. Point de nom d'auteur, mais pour marque 
de fabrique les lettres i c g, {Collection Besse-Dumas,) 

La flûte à bec, qu*on appelait aussi flûte douce et flûte d'Angleterre, a 
longtemps été en faveur. Le diapason de cet instrument s'étendait depuis 
le fa grave jusqu'au 3« sol du violon. Ce sont des flûtes à bec qui exécu- 
taient les parties de flûte qu'on trouve dans les partitions de Lully et de 
ses contemporains. 

254. — - Flûte douce en ivoire. 

Elle est percée de 8 trous. Les anneaux en sont ornés de petits points 
en ébène imitant des rangées de perles noires. La longueur de l'instru- 
ment, bec compris, est de 47 centimètres. 

255. » Flûte à bec. 

Elle est en bois jaune nuancé et longue de 50 centimètres, bec compris. 
Le bec et la garniture, en ivoire, sont ornés de colliers de perles en ébène. 
Sur le !•' corps supérieur et le 2« corps de cet instrument du temps de 
Louis XIII, on a gravé au feu, entre 4 fleurs de lis, le nom du facteur, qui 
est devenu illisible. {Don de M, Eugène Sauzay,) 

256. — Flûte donce en ivoire. 

Elle est finement sculptée. Le corps du sifflet est orné d'une tête de 
poisson, au-dessous de laquelle s'enroulent des feuilles d'acantbe. Le second 
corps est lisse, percé de 6 trous d'un côté et d'un trou à la partie supé- 
rieure du côté opposé. Le 3<* corps, qui se termine en entonnoir, est supé- 
rieurement gravé et percé d'un trou. 

On remarque sur le 2° corps un écusson et quelques lettres gravées à la 
pointe, à l'état fruste. 

Voici les dimensions exactes de ce bel instrument : 

Longueur totale : O^SO. 

Ck)rps du sifflet : 0,20. 

2« corps : 0,19. 

3« corps : 0,11. 

Diamètre intérieur du 1^' corps 0,019; td., à la base : 0,014. {CoUecHon 
Clapisson.) 

257. — - Flûte douce en ivoire sculpté. 

Elle est en tout semblable à la précédente et, comme elle, provient de la 
collection Soulage. {Collection Clapisson,) 
L'étendue de cet instrument a été indiquée par le P. Mersenne, dans 



56 INSTRUMENTS A VENT 

V Harmonie universelle, et Hotteterre le Romain, dans ses Principes de 
la flûte (Amsterdam, 1710}, a donné aussi la tablature de la flûte & bec. 

268. — Flùta à bec en écailla. 

Elle est longue de 51 centimètres, bec compris. Le bec et la garniture 
sont en ivoire. On lit au-dessous du sifflet le nom de I. Hertz, qui est sur- 
monté d*unc couronne fermée. 

258. — Flûte k bec en écaille. 

Le bec et les anneaux sont en ivoire. Ce bel instrument, long de 52 cen- 
timètres, bec compris, porte au-dessous du sifflet le nom et la marque de 
fabrique de Bressan. 

260. — Flûte donce (en toi). 

Elle est en buis, avec garniture en corne, et longue de 45 centimètres, 
bec compris. (Collection Clapisson,) 

261. — Flûte douce (en fa). 

Elle en buis, longue de 49 centimètres, bec compris, et Tœuvre du fac- 
teur allemand J.-W. Oberlender. (Collection Georges Kastner.) 

262. — Flûte douce (en fa). 

Instrument en buis du môme facteur et long de 50 centimètres, bec com- 
pris. (Collection Clapisson,) 

268. — Flûte douce (en fa). 

Cet instrument en buis a une longueur totale de 49 centimètres. 11 porl^ 
le nom du facteur C. Rykel et celui du célèbre facteur J. Denner (Leipzig, 
1655 — Nuremberg, 1707) qui avait pris pour marque de fabrique un lau- 
rier gravé au feu entre ses deux initiales : I. D. (Collection Cla^ 
pisson.) 

264. — Flûte douce (en fa). 

Elle est en buis et longue de 5* centimètres, bec compris. (Collection 
Clapisson.) 

m 

265. — Flûte douce (en ut). 

Cette flûte en buis, longue de 66 centimètres, bec compris, ne port^ 
point de marque de fabrique, mais nous la croyons d*origine allemande. 
Geo. Kastner en avait fait l'acquisition à Strasbourg. (Collection Cla- 
pisson,) 

266. — Flûte douce. 

« 
Elle est en bois brun, à grosses viroles d'ivoire et percée de 7 trous 



DES PAYS EUROPEENS. 57 

ouverts et d'un trou bouché par une clef à, pattes. Cet instrument, long de 
69 centimètres, bec compris, porte la marque de fabrique et le nom du 
célèbre luthier H. Hotteterre, dont le 3* fils Louis Hotteterre, surnommé le 
Romain à cause du voyage qu'il fit en Italie et de son séjour à Rome, a 
publié une méthode de flûte à bec. (Collection de M. le D' Fau.) 

267. — Flûte douce. 

Elle est en buis, à trois corps avec moulures et garnie d'une clef en 
ou ivre. Cet instrument, long de 69 centimètres, est dû à S. Lener. On re* 
marque au-dessus du nom de ce facteur un ^, signe indiquant sans doulo 
qu'il habitait une ville épiscopale. 

' 268. — Flûte douce (ténor). 

Elle est en bois jaune, faite d'un seul morceau, et percée de 7 trous 
ouverts et d'un trou bouché par une clef à patte. Cet instrument, long de 
72 centimètres, est marqué de 2 feuilles de trèfle, en guise de nom du fac- 
teur (à nous inconnu) qui l'a exécuté. 

La flûte-ténor s'étendait du si b sur la 2* ligne de la clef de fa jusqu'au 
sol entre les lignes de la clef de sol. 

269. — Fragment de flûte à bec en bois. 

Par la nature du dessin et par la beauté de l'exécution, ce corps supé- 
rieur de flûte à bec semble dû à l'habile artiste qui a exécuté les n°* 25G 
et 257. (Collection Clapisson,) 

270. — Fragment de flûte à bec en ébène. 

Cette flûte était fort élégante. Le corps supérieur est enrichi d'incrus- 
tations en argent d'une admirable flnesse. (Collection Clapisson,) 

271. — Ganne-flûte à bec. 

Elle est percée de 7 trous ouverts et d'un trou bouché par une clef en 
cuivre. Le manche de cette canne représente un oiseau et est orné de 
pierres et de perles. (Collection Clapisson.) 

272. — Flûte droite. 

Elle est en bois, longue de 92 centimètres, et percée de 8 trous dont un 
bouché par une clef à pattes. Elle porte pour marque de fabrique une 
feuille de trèfle gravée au feu. Cet instrument semble d'origine allemande 
et du dix-septième siècle. 

273. — Basse de flûte à bec du seisième siècle. 

Cet instrument précieux, et peut-être unique au monde, a la forme d'une 
colonne surmontée d'un chapiteau de H centimètres de diamètre et de 



58 INSTRUMENTS A VENT 

4r centimôtres de hauteur. Le fût de la colonne est haut de 90 centimètres 
et diamétralement large de 9 centimètres dans la partie supérieure, et de 
iO centimètres à l'autre extrémité. Le siphon se trouve placé vers le bas 
d'une belle plaque de cuivre très-finement ciselée. Au cenUe de cette 
plaque ovale, on remarque une couronne de marquis, surmontant un et 
des L croisés. Quatre anges, dont deux jouent de la flûte, ornent la partie 
supérieure et les côtés de cet élégant médaillon. Au-dessous du siphon, 
qui est & 26 centimètres du chapiteau, on remarque une large plaque de 
cuivre, longue de H centimètres et haute de 9; elle empoche de voir une 
échancrure pratiquée dans la colonne de Tinstrument, et les deux trous in- 
térieurs que cachent deux portes carrées sur lesquelles on a gravé Judith 
encore armée du glaive et tenant de l'autre main la tôte d'Holopherne, et 
Lucrèce s'enfonçant un poignard dans le sein. Plus bas encore, sur le 
devant de l'instrument, se trouve une longue caisse acoustique, également 
en cuivre gravé : elle a O'fdS de longueur sur 5 centimôtres de largeur. 
L'ornementation rappelle certains fers caractéristiques des belles reliures d\i 
dernier tiers du seizième siècle. 

Du côté opposé au siphon et au haut de l'instrument, on aperçoit une 
petite boite acoustique, longue de 6 centimètres et large de 5. De ce môme 
côté, et tout en bas, se trouve une autre boîte acoustique recouvrant deux 
clefs : elle a i 3 centimètres de long sur 6 centimètres de largeur. 

C'est entre ces deux bottes placées du côté opposé au siphon, et au 
milieu de la colonne, que sont les 6 trous de cette basse de flûte à bec, 
dont le fabricant avait pour marque spéciale deux fleurs de lis gravées au 
feu. {Collection Clapisson.) 

274. — Basse de flûte à bec. 

Cette flûte basse a une longueur totale de 1 m. 09. Elle est de Rippert, 
qui avait pour marque de fabrique un dauphin gravé au feu. (Collection 
Clapisson.) 

275. — Basse de flûte à bec. 

Elle mesure i mètre 16 et date du règne de Louis XIII, mais elle ne porte 
aucune marque de fabrique. 

276. — Basse de flûte à bec. 

Ce bel instrument & chapeau tourné et à grosses viroles d'ivoire n'a 
qu'une clef. Il est de la même longueur que le précédent, et on le doit au 
célèbre facteur d'instruments à vent de la chambre et de la chapelle du roi 
Louis XIV, Henri Hotteterre, qui mourut à Saint-Germain en 1683. (Col- 
lection de M. le D^ Fau,) 



DES PAYS EUROPEENS. 59 

277. — Batte de fiftte à bec. 

Cette flûte basse est ornée d'une tête de nè^ bien sculptée, en bois de 
chêne. De la bouche de ce nègre sort le siphon ; le bec est en ivoire. 

Le corps supérieur, percé d'un côté de 3 trous, fort distants l'un de 
l'autre, et d'un seul trou, du côté opposé, a 66 centimètres de longueur ; 
le second corps mesure 22 centimètres jusqu'au bourrelet qui supporte la 
clef, et 34 centimètres depuis la def jusqu'à l'extrémité du pavillon. La 
longueur totale de l'instrument, tète comprise, est de i m. 34. 

Le son de cette flûte basse est plein, agréable et doux. 

L'étendue ordinaire de la flûte basse est celle^îi : du fa au-dessous des 
lignes de la clef de fa jusqu'au ré à vide du violon. 

278. — Flûte eunuque. 

Cet instrument, d'une forme élégante et pittoresque, est en bois jaune et 
long de 88 centimètres. D semble dater du temps de Henri III. Pièce 
rarissime. 

Le P. Mersenne nous apprend que, sous Louis XIII, les concerts de 
flûtes eunuques étaient en faveur. 

279. — Mirliton en rosean, avec bonis en ivoire. 
Il est orné d'un joli dessin gravé. (CoUection Clapisson.) 

280. — Fifre en ni. 

Cet instrument en buis, à viroles de cuivre, est l'œuvre d'Adler père, ha- 
bile luthier établi à Paris sous le premier empire. Ce fifre a été oublié chez 
le père de M. Eug. Jancourt à Chftteau-Thierry, après la bataille de Mont- 
mîrail. {Don de M. Eugène Jancourt.) 

Le fifre est d^origine suisse et a longtemps été en usage dans nos musi- 
ques militaires. Cet instrument sans clefs et percé de 6 trous ne résonnait 
pas juste à l'octave supérieure de la flûte, comme VoUavino : il jouait en ré, 
quand l'harmonie était en ut. 

■ 

281. — Fifre en si b de Savary. 

Cet instrument, fabriqué par Savary, est celui dont il joua tant qu'il fit 
partie de la musique des Pupilles de la garde. Premier prix de basson du 
Conservatoire et virtuose attaché à l'orchestre de l'Opéra italien, Savary se 
fit ensuite connaître comme facteur de bassons et s'est acquis en cette 
qualité une réputation méritée d'artiste habile. (Don de M. Jancourt.) 

282. — OtUvino. 

Cette petite flûte est en bois de grenadille et percée de 7 trous, dont un 
bouché par une clef en argent. Cet instrument, avec viroles d'ivoire, porte 



ttO INSTRUMENTS A VENT 

la marque de ses auteurs : Clair, Godfrov aîné. (Don de M, Eugène 
Fréville,) 

On appelle la petite flûte picco/û ou ottaoino. Cette dernière appellation 
indique qu'elle sonne une octave plus haut que la flûte ordinaire, dont elle 
a rétendue. 

283. — Petite flûte en ut, de Tulou. 

Elle est en bois de grenadille et garnie de 4 clefs d argent. Cet ottavifw 
est celui dont se servait M. Moudrux, flûtiste distingué et musicien de la 
ohambre du roi Louis-Philippe, qui mourut à Paris en 1859. Cet artiste 
estimable était chevalier de la Légion d'honneur. (Don de M. Jancourt.) 

284. — Modèle de flûte en la b. 

Cet instrument de Buffet-Crampon, à. l'usage des musiques militaires, 
est en bois, avec viroles d'ivoire et 4 clefs en cuivre. Ce modèle est d'une 
très-grande rareté ; peut-être même est-il devenu unique. (Don de M. 
Jancourt.) 

285. — Flûte tierce. 

Cet instrument, en bois d'ébène avec viroles d'ivoire et 4 clefs d'argent, 
est de Clair, Godfroy aîné. (Don de M. Eugène Fréville, ) 

La flûte tierce sonne une tierce mineure plus haut que la flûte ordinaire : 
son étendue réelle est donc du fa au-dessus de la 1'" ligne de la clef de so/ 
jusqu'au 2^ ut des lignes additionnelles. Cet instrument n'est guère em- 
ployé que dans la musique militaire. 

286. — Flûte traveniére en porcelaine de Saxe. 

» 

Cette flûte en porcelaine blanche est ornée d'une guirlande de fleurs 
peintes s^enroulant d'un bout à l'autre de l'instrument, qui se compose de 
4 corps reliés entre eux par de minces anneaux dorés et qui ne compte 
qu'une seule cleT. Le 1<" de ces corps, celui de l'embouchure, se nomme 
tête ; le 2" s'appelle corps du milieu ; le 3* petit corps, et le 4* patte. (Col- 
lection Clapisson.) 

287. — Flûte en porcelaine de Saxe. 

Elle ressemble à la précédente, mais les peintures en sont moins déli- 
cates et les anneaux dorés pourraient avoir plus d'élégance. (Collection 
Clapisson,) 

La flûte à 7 trous ouverts et à une seule clef resta en usage jusque vers 
1700. Quantz, le maître de flûte du roi de Prusse Frédéric II, avait, il est 
vrai, imaginé de recourir à une seconde clef pour faire sentir la différence 
d'un comma qui se trouve entre le ré # et le mi b ; mais on jugea que cette 



DES PAYS EUROPEENS. 6i 

clef compliquait le mécanisme sans permettre d'arriver a un résultat appré- 
ciable, et Ton y renonça vite. 

288. — Flûte iravernAre du dix-septième siècle. 

Me est en ivoire, ornée de lunes et d'étoiles gravées à la pointe et garnie 
d'une clef en argent. [Collection Clapisson,) 

289. — Flûte en bois et en os. 

Le corps supérieur est en bois et les autres corps sont en os. Cet instru- 
ment n'a qu'une clef et date du temps de Louis XIV. Il est accompagné 
de son corps de rechange. Pièce rare. {Collection de M. le D' Fau,) 

290. -— Flûte en ivoire vert. 

Cette flûte à une clef, accompagnée de son corps de rechange, est de 
Rizey. Le nom de ce facteur est surmonté d'une fleur de Us. {CoUeetUm de 
M. le D' Fau.) 

291. — Canne-Flûte. 

EUe est en bois tourné au tour, imitant les nœuds d'un bambou, avec 
anneaux en corne. 

Au-dessous de la clef qui ferme le 7* trou, on remarque deux larges ou- 
vertures par lesquelles l'air s'échappe. (Collection Clapisson.) 

292. — Flûte traversière en cristal. 

Cette flûte, dont les garnitures sont en argent et dont les 7 clefs sont 
ornées d'améthystes, est l'œuvre de Laurent. Cet habile facteur français 
produisit le 1*^' instrument de cette nature qu'il ait fabriqué, à l'exposition 
de 1806, et ce spécimen de son talent inventif lui valut une médaille d'ar- 
gent de 3<^ classe. [Collection Clapisson,) 

293. — Flûte en cristal. 

La garniture est en argent et les 8 clefs sont embellies d'améthystes. 

Ce riche instrument est de Laurent qui l'a fait en 1820. Ce facteur per- 
fectionna encore en 1834 le système auquel il attacha son nom. [Do7i de 
M, Dorus.) 

294. — Flûte anglaise. 

Elle est en buis bruni et à patte d'wf. OEuvre du facteur anglais Potter, 
de Londres, cette flûte mérite d'être remarquée à cause de ses tampons 
coniques en métal, qui bouchent avec la plus grande précision. (Don de 
M. JancoiiH.) 



62 INSTRUMENTS A VENT 

295. — Flûte française. 

Cette flûte en bois de grenadille, garnie de viroles et de 5 clefs en 
argent, a été faite pour Denne-Baron (Paris, 1804-1865), élève deTulouet 
musicographe distingué. Cet instrument est du facteur Adler. (Don de 
JIftae veuve Denne-Baron.) 

296. — Flûte de J. Nonon. 

Cette flûte en bois de grenadiUe, dont les garnitures et les 6 clefs sont en 
argent, a été faite en 1828 par M. Jacques Nonon. Cet habile luthier, né à 
Metz en 1802, la soumit à l'approbation du célèbre Tulou, qui n'adopta ni 
la clef d'ut, ni la double clef de fa, mais q\\ï s'empressa de reconnaître la 
perfection du travail et les belles qualités de cet instrument. Aussi conçut- 
il aussitôt la pensée de fonder une fabrique de flûtes et résolut-il d'en 
confier la direction à M. J. Nonon, qui de 1831 jusqu'à la fin de l'année 
1853, resta le collaborateur de Tulou. 

Lorsque M. J. Nonon se fut séparé de son ancien associé, il adopta pour 
marque de fabrique une clef de soly Tulou ayant pris pour la sienne 
un rossignol, en souvenir sans doute de ses succès de virtuose dans l'opéra 
de Lebrun. (Don de M. J. Nonon.) 

297. — Flûte de Tulou. 

Elle est on bois de grenadille, à 5 clefs, avec garniture en argent. Tulou 
l'offrit en cadeau à son ami Moudrux, qui en fit son instrument de prédi- 
lection. (Don de M. Jancourt.) 

298. — Flûte en argent (système Boehm). 

Cette flûte à perce cylindrique, dont le tube et le mécanisme sont en 
argent, descend jusqu'au si et a 13 clefs. Elle est signée Louis Lot, qui l'a 
faite en 1872, et porte le n» 1746. 

A l'ancien système de flûtes traversières à clefSi qui est d'invention fran- 
çaise, le capitaine W. Gordon, en 1827, commetiça de substituer un sys- 
tème nouveau, d'après lequel la construction de la flûte devenait vraiment 
rationnelle ; il fit percer les trous à distance égale l'un de l'autre, de façon 
qu'en les ouvrant successivement on pût obtenir une gamme chroma- 
tique très-juste. L'idée de Gordon, exploitée et modifiée par Théobald 
Boehm, donna naissance aux flûtes à anneaux. L'avantage de ces anneaux 
est de permettre à un doigt non-seulement de fermer un trou, mais d'en 
faire ouvrir ou fermer en même temps un ou plusieurs autres : chaque 
doigt peut exercer ainsi une double action. La flûte Boehm, introduite en 
tVance par M. Coehe et rectifiée encore par cet artiste, a résolu le pro- 
blème qui consiste à fermer successivement tous les trous dû tube sonore 



DSS PAYS EUROPÉENS. 63 

dans un ordre régulier pour une gamme descendante et à les ouvrir de la 
même manière pour la gamme ascendante. 

L'étendue deTancienne flûte était de 2 octaves et une quinte (de ré hla); 
la flûte Boehm s'étend de Vut au-dessous des lignes de la clef de 50Z jusqu'au 
second ut des lignes additionnelles et comprend, par conséquent, une échelle 
de 3 octaves. — Il existe un grand nombre de méthodes de flûte. 

290. — Basse de flûte traversiére. 

Cette flûte allemande en buis, avec 3 clefs en cuivre, est Tœuvre de 
J. Bruker. Elle a 1 m. 23 de long; aussi appelait-on d'ordinaire cet ins- 
trument une flûte de 5 pieds. (Don de M, Dorus,) 

300. — - Syrinx. 

Elle est faite de roseaux ; la monture et l'encastrement sont en chêne 
découpé. Cette flûte de Pan, dont l'origine est difficile à déterminer, com- 
prend 2i notes. (Collection Clapisson.) 

La syrinx des anciens se composait le plus souvent de 7 roseaux d'inégale 
longueur, bouchés par en bas. On sait qu'un tuyau bouché résonne une 
octave plus haut qu'un tuyau ouvert de la même dimension. 

301. — Flûte de Pan. 

Les anneaux et les boutons sont en ivoire, la fermeture et la monture 
sont en baleine et en écaille, et les viroles en acier. Cette flûte de Pan, qui 
vraisemblablement date de la 1'*° moitié du dix-huitième siècle, donne 23 
notes. (Collection Clapisson.) 

302. — Flûte d'accord on flûte harmonique. 

Elle est en bois de grenadille, à double embouchure et à double perce^ 
Point de nom de facteur. (Collection Clapissou^) 

Cet instrument, le plus petit de la famille des flûtes à bec, était en grande 
faveur au dix-septième et au dix'huitième siècle ; les femmes elles-mêmes 
apprenaient à en jouer. Ces deux flûtes réunies étaient accordées à la 
tierce. 

308. — Flûte d'accerd en ivoire. 

Elle est d'un seul morceau. Sur le devant, elle est percée de 7 trous â 
double chambre, communiquant aux deux corps de l'instrument. Le côté 
opposé est percé en bas de plusieurs trous dont la disposition méiite d'être 
étudiée, et en haut d'un double trou. 

Cette belle pièce, qui provient de la collection Soulage, est l'œuvre d'An- 



64 INSTRUMENTS A VENT 

ciuti; au-dessous du nom de ce facteur, on lit : Milano, 1722. (Collecti(m 
Clapisson*) 

304. — nûte harmonique en ébène. 

Cet instrument, d'un seul morceau, est garni en argent et porte le nom 
de James, à Paris. {Collection Clapisson,) 

305. — Flûte d'aocord en éb6ne. 

Bien qu'elle soit d*une construction élégante, le facteur ne Ta point 
signée. (CoUection Clapisson.) 

306. — Flûte harmonique. 

Cet instrument en bois est du facteur Walch. (Collection de M. le 
D» Fou.) 



II. 



INSTRUMENTS À ANCHE SANS RESERVOIR D*AIR. 

Selon le Dictionnaire de F Académie des beaux-arts (1), ranche est 
une petite laipe ou languette qui, fixée par une de ses extrémités 
sur un appareil lui servant de support, vibre par Faction de Fair. 
II importe d'établir la différence qui existe entre Tanche battante, 
d'une si grande importance dans Fart musical, et Tanche libre, d'un 
intérêt secondaire. On appelle ia^/an^^^ Tanche dont les vibrations 
produisent des frôlements ou battements contre un obstacle disposé 
à cet effet avec intention. Elle forme avec ses accessoires un petit 
appareil qu*on adapte au tube de certains instruments à vent pour 
y souffler. Isolée de l'instrument dans lequel elle sert à introduire 
l'air et à produire le son, elle ne rend qu'une sorte de cri fort peu 
musical ; le tube sonore modifie donc complètement le diapason^ 
la nature et le caractère du son produit par Tanche battante. 

L'anche libre diffère de Tanche battante en ce que la lame, lors- 
qu'elle est mise en vibration, au lieu de frôler le bec qui lui sert 
de support, s'ajuste dans lu rigole de ce' bec sans en toucher les 
parois : par conséquent, elle vibre librement dans l'air sans ren- 
contrer d'obstacle. 

(1) V. le très-remarquablu article sur ïanclte et sa constructiou publié daus ce dictiuu- 
naire, t. II, p. 33. Nous y avons emprunté plusieurs définitions. 



DES PAYS EUROPEENS. 65 

Voyons maintenant quelles applications on a faites de ces deux 
espèces d*ânchcs si distinctes. 

De tous les instruments à vent se jouant avec les lèvres, les 
instruments à anche battante sont ceux qui offrent le plus de res- 
sources aux compositeurs, au point de vue de la variété des tim- 
bres, de la diversité des inflexions et de Texpression pathé- 
tique. 

Mais il y a deux sortes d*anches battantes : Tanche battante à 
double languette, dont le son se produit par les battements réci- 
proques d'une languette contre Tautre, et Tanche battante à lan- 
guette simple, qui produit le son par ses battements contre les 
parois de son support fixe. Les instruments à vent auxquels on 
adapte une anche battante à double languette sont : les chalumeaux, 
les bombardes, le hautbois et ses dérivés le cor angbis et le 
baryton, les musettes, les cromornes ou tournebouts et les bas- 
sons. L'anche battante à languette simple s'applique à la clarinette 
et aux instruments qui en dérivent, comme le cor de basset, la cla- 
rinette basse, le saxophone, ainsi qu'à certains jeux de Torgue. 
Toutes les branches de cette intéressante famille d'instruments 
n'ont pas également prospéré : quelques-unes même, comme celle 
des chalumeaux allemands, des bombardes et celle des cromornes, 
ont disparu. Denner, en voulant perfectionner l'ancien chalumeau, 
est arrivé à construire la clarinette ; quant aux instruments en 
forme de crosse qu'on nommait cromornes ou tournebouts (en alle- 
mand krummhômer, cors recourbés), et qui servaient de basses aux 
hautbois, ils ont été remplacés dans la seconde moitié du dix-sep- 
tième siècle par les bassons , au timbre si doux et si sympa- 
thique. 

Parmi les instruments à anche libre, nous nous contenterons de 
citer les accordéons et les orgues expressifs de tous genres, dont il 
sera plus amplement question dans le chapitre suivant, consacré 
aux instruments avec réservoir d'air. 

307. — Bombarde soprano. 

Cet instrument en bois, avec garniture en plomb découpé, date du 
dix-huitième siècle et est d'origine bretonne. Il n'a pas de clef et est percé 
de 7 trous. (Collection de M. le D' Fau.) 

La bombarde soprano, que les Italiens appellent aussi piffero pastorale, 
a d'ordinaire une clef et quelquefois 2 clefs. Cet instrument ancien, qui a 

5 



66 INSTRUMENTS A VENT 

donné naissance au hautbois, s'étendait du fa de la clef de sol jusqu'au 
la ou à Vui ai^, selon le nombre des clefs. ^ 

Les bombardes étaient une espèce de hautbois ; elles se jouaient avec une 
anche et formaient un concert complet. Outre la bombarde soprano, il y 
avait la 'petite bombarde, à une clef, s'étendant du sol au-dessous des 
lignes jusqu'au ré ^^ ligne de la clef de sol; le nicolo ou bombarde con- 
tralto, à une clef, dont Téchelle s'étendait de Vut de la clef de fa au sol 
2® ligne de la clef de sol ; la bombarde-ténor qui avait 2 octaves d'étendue 
à partir du sol i^ ligne de la clef de fa ; la bombarde basse à 4 clefs, d'une 
étendue de 2 octaves, d'ti( à ut, et la contre-basse de bombarde ou bombar- 
don, à 4 clefs également et en fa grave. 

308. — Contre-basse de bombarde. 

Ce bel instrument est de Delusse, et date, par conséquent, de 1760 envi- 
ron. Il est long de 2 mètres io, et garni de 9 clefs, dont 5 ont été ajoutées 
après coup. 

La contre-basse de bombarde, que les Italiens nommaient boinbardone, 
était, on le voit, d'une dimensioii bien gênante, et se jouait avec un bocal. 
KUe avait deux octaves d'étendue : du contre fa jusqu'au fa de la 4<^ ligne 
de la clef de fa. Elle a été remplacée dans l'orchestre moderne par le 
contre-basson. 

309. — Chalumeau russe. 

Cet instrument, en écorce de bouleau, est percé de o trous sur le devant 
et d'un 6" trou par derrière. Il se joue avec une anche, comme le haut- 
bois, et rentre par conséquent dans la classe des hautbois rustiques. 

310. '— Musette en ivoire (en sol). 

Ce petit hautbois sans clefs, qu'on appelle habituellement une musette, 
est finement exécuté et percé de 7 trous, dont 6 sur le devant. 11 semble 
dater du temps de Watteau (1684-1721), le peintre riant des scènes cham- 
pêtres, et n'a que 36 centimètres de long, anche non comprise. {Collection 
Besse-Dumas.) 

La musette est généralement en sol comme celle-ci. Il ne faut donc pas la 
confondre avec le hautbois de forêt (nommé par les Italiens oboe piccolo)^ 
(|ui sonne une octave plus haut que le hautbois ordinaire. 

311. — Musette à clefs. 

Cet instrument en buis, à viroles d'ivoire, est garni de 7 clefs en culvfei 
11 a été construit par Buffet, en 1834, à la demanda d'un amateur distinguéi 
{Don de M, Fumouzc) 

312. — Hautbois rustique. 

11 est en corne d'élan et percé de 7 trous ouverts qui ne sont pas dispo- 
sés selob toutes les règles de Tarti Cette pièce fort rare date vraisembla- 



DES PAYS EUROPEENS. 67 

blement de la fin du seizième siècle et provient de la succession des Con- 
tarini. (CoUectifm de M. le D' Fou.) 

313. — Hautboii en ébène. 

Cet instrument est garni de 2 clefs en argent. La forme en est éléganlc, 
et le contraste que présente le bois d^ébène avec l'ivoire des moulures et 
des pièces d'assemblage nous semble indiquer la main d'un habile fac- 
teur de la fin du règne de Louis XIV ou de la Régence. {Collection Clw- 
piucn.) 

Le hautbois, en usage en France dès le quinzième siècle, n^avait alors 
qu'une octave et une sixte (de l'ut jusqu'au la), Thoinot Arbeau, dans son 
Orckésographie (1580), a décrit les hautbois dont on se servait do son 
temps, et Cambert, dans son opéra de Pomone (i67J), fut le premier qui fil 
briller cet instrument dans l'orchestre. Les frères Besozzi en améliorèrent 
la construction ; mais, en i750, le hautbois n'avait encore que 3 clefs : on 
lui en donna une 4« en i751. Delusse, en 1780, puis Buffet, Triébert, Brod 
et Nonon l'ont perfectionné et en ont fait le plus juste, le plus parfait des 
instruments h anche. L'application des anneaux mobiles date de 1844; 
c'est à Buffet qu'on la doit. 

L'étendue du hautbois est de 2 octaves et une sixte , du si t{ grave du 
violon jusqu'au sol des lignes additionnelles de la clef de sol. Il n'existe 
qu'un petit nombre de méthodes de hautbois. 

814. -— Hautbois. 

Ce riche instrument, d'une élégance exquise, est en ébène. La garniture 
se fait remarquer par la finesse de ses nielles : sur l'iyoire piqué d'or se 
détachent des guirlandes en écaille semées de malachites et autres pierres 
précieuses formant un dessin symétrique dont la légèreté est vraiment 
admirable. 

Ce hautbois est percé de 4 trous et de 2 doubles trous ouverts et mun 
de 3 clefs en vermeil. Il porte le nom de S. Martin qui n'en est pas l'au- 
teur, mais qui sans doute l'a réparé. Sur le pavillon on compte 4 trous 
espacés à distance égale l'un de l'autre. {Collection Clapisson.) 

315. — Hautboii Italien. 

Il est en ivoire, à 8 pans coupés, et garni de 2 clefs en argent. Cette belle 
pièce provient de la collection Soulage : elle est l'œuvre d'Anciuti, qui a 
inscrit son nom sur chaque corps de l'instrument et a marqué qu'il l'a fait 
à Milan (vers 1730). {Collection Clapissoni) 

316; — Hautbois allemand. 
Il est en bois et n'a que 2 clefs. Il porte le nom de celui qui Ta fabriqué j 



68 INSTRUMENTS A VENT 

mais ce nom, surmonté d'une sorte de croix, est devenu illisible. {Collection 
Clapisson.) 

317. — Hautbois da dix-huitième siècle. 

Il est en buis, avec garniture en ivoire, et il a 3 clefs en cuivre. Il porte 
pour marque de fabrique une feuille de trèfle marquée au feu. (Collection 
Clapisson,) 

318. — Hautbois en ivoire uni. 

11 est d*un dessin fort élégant et d'une simplicité du meilleur goût. Cet 
instrument du dix-huitième siècle est garni de 3 clefs en argent. {Collection 
Clapisson,) 

319. «— Hautbois allem^d. 

Ce hautbois à 3 clefs et à 8 corps de rechange porte la marque de fa- 
brique de Grundmann. Le nom de ce facteur est surmonté de deux glaives 
croisés. L'instrument a été acheté à Panormo (Turquie d'Europe). {Collec- 
tion de M. le D' Fau,) 

320. — Hautbois de Sallantin. 

Cet instrument, dû à l'habile Ch. Delusse et transformé en hautbois mo- 
derne, a été légué par Ant. Sallantin (Paris, 1754 — ) à. son neveu 
M. Jules Sallantin, qui en a fait présent au musée du Conservatoire. Ant. 
Sallantin, célèbre virtuose-compositeur, fut professeur au Conservatoire dès 
la création de cette École de musique. Quel talent ne devait-il point avoir, 
puisqu'il exécutait à l'aide de 4 clefs seulement, les traits si difficiles que 
l'on rencontre dans la musique de son temps! {Don de M.-J. Sallantin,) 

"321. — Hautbois de Vegt. 

Il est en buis à viroles d'ivoire et à 4 clefs. Cet instrument, construit par 
Delusse, est le plus ancien de ceux dont le célèbre hautboïste Vogt ait fait 
usage. {Don de M. Bruyant.) 

322. — Hautbois de Vogt. 

Cet instrument de Delusse est en buis avec viroles d'ivoire et il est garni 
de 7 clefs en argent. Il a été clonné au musée par Gustave Vogt (Stras- 
bourg, \% mars 1781 — Paris, 31 mai 1870), professeur adjoint au Conser- 
vatoire à partir de 1802, et professeur titulaire du !«' avril 1816 au 1" no- 
vembre 1853. 

323. — Hautbois français. 

Il est en buis, avec viroles d'ivoire, et garni de 8 clefs en argent. Cet 
instrument est du facteur Fréd. Triébert. 



DES PAYS EUROPÉENS. 69 

324. — Hautbois de Brpd. 

Il est en bois de grenadille, avec garniture et 8 clefs en argent. {Don de 
Jfm» veuve Brod.) 

Henri Brod (Paris, 179d-i839), virtuose et compositeur distingué, a con- 
tribué à perfectionner le hautbois. En allongeant le tube, il construisit des 
instruments qui descendaient jusqu*au si b. Sa Méthode est une des meil- 
leures qu'on ait encore publiées. 

325. — Hautbois de Charles Triébert. 

Il est sorti des ateliers de M. Frédéric Triébert et a été donné au musée 
par cet excellent facteur, né à Paris en 1813. 

Ce bel instrument en bois de violette, et monté de 17 clefs en argent, est 
celui dont s'est constamment servi, depuis 1863 jusqu'à sa mort, Charles 
Triébert (Paris, 1810-1867), habile virtuose, qui a été professeur de hautbois 
au Conser\'atoire pendant les cinq dernières années de sa vie, et facteur 
qui a construit les meilleurs hautbois, au dire même de son rival Barret, le 
célèbre hautboïste anglais. {Don de M. Fréd, Triébert,) 

326. — Haute-contre de hautbois ou hautbois d*amour. * 

. Il est long de 78 centimètres et construit par Winnen, facteur établi à 
Paris et médaillé à l'exposition de 1834. {Collection Clapisson») 

La haute-contre de hautbois, que les Italiens appellent ohoe d'amore, 
descend une tierce mineure plus bas que le desstis de hautbois. 

327. -— Taille de hautbois. 

• 

Cet instrument, long de 84 centimètres, a trois clefs en cuivre. Il porte 
la marque de fabrique de Lindner, luthier d'Augsbourg, qui vivait encore 
en 1820. {Collection de M. le D^ Fau.) 

La taille de hautbois sonnait une quinte plus bas >que le dessus ; il s'é- 
tendait du fa au-dessous du sol grave du violon jusqu'à Vut. Sauf qu'il 
avait un corps droit, ce hautbois en fa était donc un véritable cor 
anglais, 

328. ^ Cor anglais. 

Cet instrument a 2 clefs en cuivre et il est de Grassi, facteur établi à 
Milan dans la secpnde moitié du dix-huitième siècle. {Don de M. Ch» 
Triébert.) 

Le cor anglais, alto du hautbois, a maintenant une étendue de plus de 
2 octaves : du fa au-dessous des lignes de la clef de sol jusqu'au si b au- 
dessus des lignes ; mais les notes extrêmes de cette échelle sont difficiles à 



70 INSTRUMENTS A VENT 

émettre avec justesse. — C'est de 1775 à 1780 que Jos. Ferlendis (Ber- 
game, 1755 — Lisbonne, 18 ) améliora Tancien cor anglais et le rendit h 
peu près tel que nous le voyons aujourd'hui. 

329. — Cor anglais. 

Ce cor anglais, de forme très-curieuse, est orné d'une tête d'animal 
antédiluvien et muni de 2 clefs à pattes ; garniture en cuivre. Cette pièce 
originale semble d'origine anglaise, mais ne porte point de marque de fa- 
brique. (Collection de M, le ly Fau.) 

330. — Cor anglais. 

Cet instrument en bois, à pans coupés, est percé de 4 trous et de 
2 doubles trous ouverts, et de 3 autres trous bouchés par des clefs. Il date 
du dix-huitième siècle. 

331. ^ Cor anglais. 

Cet instrument en cuir noir, à viroles d'ivoire, est percé de 5 trous et 
d'un double trou ouverts, et de 3 trous bouchés par des clefs. {Collectùm de 
M. le D^ Fau.) 

332. — Cor anglais* 

Il est garni de 8 clefs en cuivre et porte la marque de fabrique des fac- 
teurs strasbourgeois Buhner et Keller. (Collection Clapisson.) 

333. — Cor anglais de Yogt. 

Cet instrument, du facteur Triébert, est celui dont Yogt avait coutume 
de se servir. Il a 4 clefs. (Don de M. Bruyant.) 

334. — Baryton. 

Il est long de 83 centimètres, sans le siphon, muni de 2 clefs en cuivre, 
et porte le nom de Bizey gravé au feu. (Collection Besse-Dumas.) 

Le baryton sonne une octave plus bas que le hautbois. 

335. — Baryton do Yogt. 

Cet instrument, construit par Triébert et médaillé à l'exposition de 1827, 
est percé de 11 trous, dont 8 sont bouchés par des clefs, et de 2 doubles 
trous ouverts. (Don de M. Bruyant.) 

336. — Tonmebont ou cromorne. 

Il est en bois jaune, long d'un mètre, et percé de 12 trous dont 2 bou- 
chés par des clefs à coulisses. Cette pièce, une des plus rares du- musée, 
date de la fin du seizième siècle et provient de la succession des Contarini, 
recueillie par le comte P, Correr. (Collection de M. le D' Fau.) 



DES PAYS EUROPÉENS. 7! 

Le son du tournebout n*est pas aussi agréable que celui de la musette, 
dit le P. Mersenne. C'est en Angleterre qu'on fabriquait le mieux cet ins- 
trument pour lequel on composait des morceaux à 4, 5 et 6 parties. La 
taille et la basse du tournebout avaient 4 ou 5 pieds de longueur. Le cro- 
morne a été remplacé dans Torcbestre moderne par le cor anglais. 

837. — Courtaud. 

Cet instrument, devenu rarissime et qu'on nommait aussi cervelaSy n'est, 
à proprement parler, qu'un basson raccourci. Celui-ci est l'œuvre d'un fac- 
teur français qui vivait sous Louis XIIL II se compose d'un morceau de 
bois cylindrique, recouvert de cuir sur lequel on a frappé des fleurs-de-lis, 
et, comme le basson du dix-septième siècle, il a 3 clefs. La disposition des 
trous mérite d'être remarqué^ ; les deux rangées de 3 trous parallèles in- 
diquent qu'on songeait, en ce temps-là, aux gauchers ; en effet, les 3 trous 

6 droite étaient réservés à ceux qui se servaient de la main droite, et les 
3 trous à gauche étaient pour ceux qui préféraient jouer de la main gauche. 
L'intérieur de l'instrument renferme 6 tubes, et l'étendue de ce courtaud 
est de 3 octaves, de Yut k Yut^ diapason actuel. (Acheté à Dijon et prove- 
nant de l'ancienne maîtrise de cette ville.) 

338. — Basson soprano (en fa). 

Il est de Scherer et muni de 4 clefs en cuivre. Cet instrument de fantai- 
sie date du milieu du dix-huitième siècle. {Collection Clapisson,) 

339. — Basson soprano en fa. 

Ce cor anglais, sous forme de basson soprano, est de Delusse ; il a 

7 clefs en cuivre et 'date de la fin du dix-huitième siècle. (Don de M. Eug. 
Jancouri,) 

340. — Basson allemand. 

Cet instrument, d'un* facteur allemand qui n'a point signé son œuvre, a 
5 clefs seulement. Il date de 1760 environ, la 4" clef du basson ayant été 
ajoutée en 1751. {Collection Geo. Kastner et Collection' Clapisson.) 

Le basson, qui tient dans la famille des hautbois le même rang que le 
violoncelle dans le quintette des instruments à cordes et à archet, passe 
pour avoir été inventé en 1539 par Afranio, chanoine de Pavie. Les Ita- 
liens l'appellent fagotto, à cause de la ressemblance que les 3 pièces réunies 
ou démontées de cet instrument offrent avec un fagot, La forme du basson 
a varié beaucoup, et il y avait autrefois tout un groupe de ces instruments, 
composé du basson proprement dit, de la basse de hautbois, du fagot et 
du cenrelas. L'étendue actuelle du basson est de 3 octaves et une quinte : 
du si b au-dessous des lignes de la clef de fa jusqu'au fa de la 5* ligne de 



n 



72 INSTRUMENTS A VENT 

la clef de 50/. Ozy, Blasius et récemment Eug. Jancourt ont publié des mé- 
thodes de basson. 

341. — Basson allemand. 

Il est l'œuvre de Wincweer et n'est garni que de 6 clefs en cuivre. {Col- 
lection Clapisson.) 

342. — Basson allemand. 

Cet instrument, garni de 5 clefs en ivoire et de 2 clefs en cuivre, a été fa- 
briqué en 1779 par Ch.-Aug. Grenser (1720-v. 4805), onclp et maître d'Henri 
Grenser, inventeur de la clarinette basse. Cet habile facteur de la cour de 
Dresde n'a pas peu contribué aux perfectionnements du basson qui, en 
i755, ne comptait encore que 4 clefs (celles de si 6, de. ré et fa graves et 
de la b). {Collection Clapisson») ' 

343. — Basson de Buhner et Keller. 

Ce basson, muni de 43 clefs en cuivre, diffère des instruments sortis des 
ateliers de Savary et autres facteurs français par la place affectée à la clef 
d'ut # grave, par celle de la clef de mi b du médium et de son octave supé- 
rieure, ainsi que par celle de la clef d'ut # du médium et de son octave 
supérieure. 

Buhner et Keller, longtemps établis à Strasbourg, place Kléber, ont dû 
fabriquer ce basson de 1820 à 1825. Ils excellaient dans la facture des ins- 
truments en bois, et l'on peut voir par la perce de celui-ci qu'ils apparte- 
naient à l'école allemande. 

344. — Basson. 

Cet instrument, accompagné de son corps de rechange, est aussi de 
Buhner et Keller, de Strasbourg. {Collection de M. le D' Fau,) 

345. — Basson de Fr. Gebaner. 

Ce basson de l'habile facteur Savary date de 1826 et n'avait primitive- 
ment que 10 clefs. L'éminent virtuose-compositeur Fr. Gebauer (Versailles, 
1773 — Paris, 1845) s'en servit jusqu'en 1835, époque à laquelle cet excel- 
lent professeur du Conservatoire (1824 à 1838) le donna à M. Jancourt, 
son élève favori, qui y fit ajouter la clef de si b, la clef dite de bocal et 
la clef de do #. {Don de M. Jancourt.) 

346. — Contre-basson. 

Il est muni de 6 clefs en cuivre et porte le nom de G. Schuster. 

Le contre-basson sonne une octave plus bas que le basson ordinaire. Il 
s'étend du ré grave jusqu'au la. 



DBS PAYS EUROPÉENS. 73 

347. — Petite clarinette en mi b. 

Elle est garnie de 6 clefs en cuivre et sortie des atelierô d*Amlingue. 
{Don de M. Eug. Jancourt] 

La petite clarinette en mi b, employée dans la musique militaire, s'étend 
du mi b au-dessous des lignes de la clef de sol jusqu'au sol au-dessus des 
lignes additionnelles. 

348. — Petite clarinette en mi b. 

Cette petite clarinette en ébène, avec garniture en melchior, est à an- 
neaux mobiles. Comme les clarinettes en ut, en si et en la, elle a été inven- 
tée, en i843, par MM. Buffet-Crampon et Blancou fils, qui ont donné à 
leur système le nom d'omnitonique, pour le distinguer du système Boehm, 
qu'à, la même époque M. Klosé adaptait à la clarinette. Ce système omni- 
tonique avait pour but de ne rien changer au doigter de la clarinette à 
\ 3 clefs et de perfectionner les fourches de la main gauche et de la main 
droite, tout en simplifiant le doigter du fa # et du si ^ de la main 
droite. 

349. — Clarinette française (en la.) 

Cette clarinette, du très-bon facteur Amlingue, est en buis, avec viroles 
en ivoire et 5 clefs en cuivre. (Collection Clapisson.) 

La clarinette, inventée à Nuremberg vers 1690 par Jean-Christophe 
Denner (Leipzig, 4655 — Nuremberg, 1707), n'avait dans le principe que 
2 clefs {la et si b); on en ajouta, vers i760, une 3® qui donnait le si du 
médium et le mi grave ; puis, une 4^ pour Yut # du médium et le /(( # 
grave ; Jos. Béer (1744-1811) imagina la 5« pour le mi b et le la b grave, 
et X. Lefèvre la 6* pour Vut # ou ré b du chalumeau, et à la 2° octave pour 
le sol # ou la b. Mais, même avec la clarinette à*6 clefs (1791), on était 
obligé de recourir à des corps de rechange pour passer d'un ton dans un 
autre. Iwan MuUer (1781-1834) imagina en 1811 la clarinette à 13 clefs, qu^ 
permettait de jouer dans tous les tons sans change d'instrument. Depuis 
lors la clarinette n'a cessé de se perfectionner, et Buffet y appliqua le sys- 
tème des anneaux mobiles en 1843. 

L'étendue de cet instrument est de 3 octaves et une sixte : du mi au-des- 
sous du sol grave du violon jusqu'à Vut. Parmi les meilleures méthodes do 
clarinette, on peut citer celles de Fréd. Berr et de Klosé. 

350. — Clarinette française. 

Cette clarinette en buis, garnie de 5 clefs en cuivre, est d'Amlingue. 
[Collection Clapisson,) 



T4 INSTRUMENTS A VENT 

351. — Glarinette irançaiM. 

Elle est en tout semblable à la précédente. (Collection Clapisson.) 

362. — Clarinette en ai b. 

Cette autre clarinette d'Amlingue est garnie de 6 clefs en cuivre et d'une 
clef en argent, (Don de M. Jancourt) 

353. «- GlarineUa en nt, 

Elle est aussi d'Amlingue et garnie de 7 clefs en argent. (Don de tf. 
Jancourt,) 

354. — Clarinette française (en fa grave). 

Elle est en buis, à 6 clefs, et fabriquée par M. Raingo, vers iSOO. 

365. — Clarinette de SCavier Lefdvre. 



Cette clarinette en buis est & 13 clefs et date de 1824, époque à laquelle 
J.-X. Lefèvre (Lausanne, 6 mars 1763 — Paris, 9 novembre 1829) adopta 
les perfectionnements apportés à la construction de l'instrument dont il 
jouait d'une façon si remarquable. 

Professeur au Conservatoire de musique, depuis la création de cette 
école jusqu'au mois de février 1825, clarinettiste-solo de l'opéra et musicien 
de la chapelle sous l'Empire et sous la Restauration, J.-X. Lefèvre a écrit 
une bonne méthode de clarinette. 

L'instrument que M. Jancourt a donné au musée lui a été cédé par 
M"« Villeneuve, qui le tenait de son père M. Colombet. Ce clarinettiste- 
amateur de talent en avait fait l'acquisition à la vente après décès du mo- 
bilier de J.-X. Lefèvre. (Don de M. Jancourt») 

356. — Bec de clarinette en cristal taillé. 

Ce genre de bec de clarinette a été imaginé par M. Cattaert vers 1840. 
{Don de Jf. Cattaert,) 

357. — Canne-clarinette. 
L'instrument est k 5 clefs. (Collection Clapisson,) 

358. — Clarinette d*amonr (en la b.) 

Elle est en buis et a 7 clefs en cuivre. Point de nom d'auteur. (Collection 
Geo. Kastner. — Collection Clapisson,) 

La clarinette d'amour sonne une tierce plus bas que la clarinette ordi- 
naire, par suite de la longueur du tube et du bec recourbé de l'ins- 
trument. 



DES PAYS EUROPÉENS, 75 

39$. — GlarineUa d'amour. 

Instrument dû au même facteur inconnu. II est en tout semblable au pré* 
cèdent. (Collection Qeo. Kastner, — Collection Clapisson.) 

360. — Clarinette-alto ou cor de baiiet. 

Gat instrument a 7 clefs en cuivre et se termine par un pavillon en cuivre. 
II a été fabriqué par les facteurs strasbourgeois Buhner et Keller. {ColleC' 
tien Geo. Kastner. — Collection Clapisson.) 

Le cor de basset, que les Italiens appellent como bassetto et les Alle- 
mands basset-hom, sonne une quinte plus bas que la clarinette en ut; aussi 
ne manquait-on jamais de dire autrefois cor de basset en fa, et peut-on 
nommer aujourd'hui cet instrument une clarinette-alto. Il s'étend du fa au- 
dessous des lignes de la clef de fa jusqu'au sol au-dessus des lignes de la 
clef de sol. Le cor de basset passe pour avoir été inventé en i770 à Passau 
(Bavière) ; Lotz, de Presbourg, le perfectionna en 1782. 

361. — Cor de basset allemand. 

Il est de Pfaff. Il a 10 clefs en cuivre et le pavillon, qui est en buis 
comme les corps de l'instrument, a la forme d'une boule. 

362. — Cor de basset allemand. 

Cet instrument, dont le corps est en buis et le pavillon en cuivre, est à 
14 clefs. J.-G. Freyer, de Potsdam, l'a fabriqué. (Collection Geo. Kastner. 
— Collection Clapisson.) 

363. — Harmonica métallique. 

C'est là un jouet d'enfant, bien plutôt qu'un instrument de musique ; mais 
il est intéressant, parce qu'on y voit un ingénieux emploi de l'anche libre. 
A chaque trou correspond une languette de cuivre que le souffle de Texécu* 
tant met en vibration. 

Les Allemands appellent ce petit instrument harmonica de bouche. On en 
attribue l'invention à un Badois (vers i825); mais il était primitivement 
rond de forme et ne contenait que trois anches donnant la tonique, la tierce 
et la quinte. Il est évident que cette application de l'anche libre a été 
inspirée par Vœoline de Kœnigshoven et de Schlimbach et par le physhar- 
monica d'Ant. Hœkei (1821), perfectionné en 1828 par Christian Dietzsous 
le nom à'aérophone. De ces instruments à anches libres sans tuyaux est 
née la famille des accordéons. 



76 INSTRUMENTS A VENT 



III. 



INSTRUMENTS A ANCHES AVEC RESERVOIR D'AIR. 

Il y a deux espèces bien distinctes d'instruments avec réservoir 
d'air : les uns, à anches battantes, se jouent avec les lèvres ; les 
autres, à anches battantes ou à anches libres, se jouent avec les 
doigts de la main et sont munis d'un clavier, souvent même de 
plusieurs claviers. La première branche de cette famille d'instru« 
ments à vent comprend la cornemuse avec tous ses dérivés, tels 
que la musette, la sourdeline et la zampogne ; à la seconde branche 
appartient l'orgue, qui compte plusieurs variétés. 

La cornemuse, d'une antiquité reculée, est-elle d'origine cel- 
tique ? On le pourrait croire, car elle est restée populaire dans la 
basse Bretagne, en Irlande et en Ecosse. Nos anciens poètes l'ap- 
pellent pipe, pibole, chalemelle, chalemie, muse, musette, saco- 
muse, chevrette, vize, loure, et ces appellations différentes dési- 
gnent les parties essentielles de cet instrument, qui se compose 
d'une outre à laquelle on applique des chalumeaux, des hautbois 
ou des cromornes. Le vent s'introduit dans l'outre soit par la 
bouche, soit par un soufflet que le bras gauche du musicien met en 
jeu. Le vent sort par trois chalumeaux qu'on nomme : le grand 
bourdon, le petit bourdon, et la flûte, qui est à anche battante et 
qui, par conséquent, est un véritable hautbois. 

La syrinx et la cornemuse ont vraisemblablement suggéré l'idée 
de l'orgue. L'instrument à tuyaux avec réservoir d'air, que Fr. 
Blanchini appelle organum pneumaticum ressemble, en effet, à un 
orgue auquel il ne manque plus que le clavier, à la place des cha- 
lumeaux percés de trous. (V. De tribus generibus instrumentorum, 
p. il.) Outre l'orgue pneumatique, les anciens ont connu l'orgue 
hydraulique, dans lequel le vent était poussé par la pression de 
l'eau. 

Parmi les orgues à simple clavier des premiers siècles chré- 
tiens, nommons d'abord l'orgue portatif, assez petit pour qu'on 
pût le porter et en jouer tout en marchant; puis, l'orgue positif, 
ainsi appelé parce qu'il fallait le poser sur un meuble ou sur un 
plancher, à cause de ses dimensions ou de son mécanisme. Les 



DES PAYS EUROPEENS. 77 

régales, que les Italiens nommaient aussi regali ou bien encore 
ninfali, sont une espèce de positif. Les orgues d'église, d'une 
grande dimension, ne firent perdre faveur aux orgues portatifs ou 
orgues de chambre, comme on les désignait en Angleterre, qu'à 
partir du moment où Ton commença de les construire avec assez 
d'habileté pour en rendre le clavier facile et les jeux variés. Ce 
n'est point ici qu'on peut écrire l'histoire et donner une descrip- 
tion complète du roi des instruments; nous renvoyons les musi- 
ciens et les lecteurs studieux au grand ouvrage de dom Bédos de 
Celles : tArt du facteur Morgues, Paris, 1766-78. Il nous suffira de 
dire que le grand orgue a 1, 2, 3, 4 ou 5 claviers superposés, sans 
compter celui des pédales, qu'on nomme ainsi parce qu'on en fait 
parler les touches de bois avec les pieds. Les cinq claviers super- 
posés s'appellent : 1® clavier de positif ; 2° de grand orgue ; 3® de 
bombarde ; 4" de récit, et 5» clavier d'écho. Le nombre des tuyaux 
est nécessairement très-variable, et ces tuyaux sont les uns en 
bois, les autres faits d'un mélange d'étain et de plomb. Il y en a de 
construits comme les flûtes à bec, c'est-à-dire à bouche ouverte, et 
d'autres dont l'ouverture supporte une languette de. cuivre ou 
anche. On divise les séries de tuyaux par jeuxy et l'on nomme 
registre le mécanisme à l'aide duquel l'organiste régit ou gouverne 
le vent renfermé dans le sommier, de façon à mettre en vibration 
tel ou tel des jeux à bouche ou des jeux d'anches. Les touches des 
claviers correspondent donc à des soupapes ouvrant et fermant à 
volonté les trous du sommier auquel aboutit l'orifice des tuyaux, 
et les ouvertures pratiquées dans le sommier laissent passer l'air 
que fournit le réservoir, au moyen des soufflets. 

L'étendue de l'orgue dépend de sa dimension, qui se désigne 
par la longueur en pieds du plus grand tuyau de l'instrument, ré^ 
pondant à la note la plus grave du clavier. On dit ordinairement 
un orgue de 32 pieds, un orgue de 16, de 8 ou de 4 pieds. L'orgue 
qui possède, avec le jeu le plus grave qu'on nomme flûte ouverte 
de 32 pieds, la flûte ouverte de 16 pieds, la flûte ouverte de 
8 pieds, le prestant de 4 pieds et la doublette qui sonne à l'octave 
haute de la flûte ouverte de 4 pieds, offre au musicien un clavier 
de 8 octaves d'étendue. 

L'orgue des classes du Conservatoire est un 8 pieds ; celui de la 
grande salle des concerts est un 16 pieds. 

(Nous croyons à peine nécessaire de rappeler qu'un tuyau fermé 



78 INSTRUMENTS A VENT 

a le même son Ibudamenlal qu*un tuyau ouverl de longueur 
double.) 

L'orgue d'église, en dépit de ses jeux multiples qui comprennent 
la voix humaine^ le tremblant doux et le tremblant fort, est un ins- 
trument auquel il manque cependant le moyen d'augmenter ou de 
diminuer graduellement l'intensité du son. Claude Perrault, le pre- 
mier, conçut ridée de rendre l'orgue expressif (\); mais ce ne fut 
qu'après Tinvention du piano organisé par André Stein (17712), et 
qu'après les essais de Séb. Erard pour tirer parti de Tanche libre 
(1795), essais qui excitèrent Tenthousiasme de Grétry (â) ; ce ne fut 
qu'au commencement de ce siècle, en 1810, que Grenié réalisa le 
problème de nuancer le son sur l'orgue. L'orgue expressif, imaginé 
par Grenié et qu'il croyait appelé à prendre place entre le piano et 
le grand orgue, doit être considéré comme le père de Vorgano- 
œoline, de Yseolodicon, de ïadelphone^ de Vadiaphonan et autres ins- 
truments du même genre. Parmi les facteurs qui se sont le plus 
distingués en tirant parti de l'anche libre, citons seulement : 
Reictein, inventeur de Vaélodicon (iS20)j sorte d'harmonica; Buffet, 
créateur des harmonicas métalliques, qu'on a nommés accordéons 
(1847); Cavaillé-Coll, qui exposa en 1834 le poïkilorgue; Mex. 
Debain, qui appela concertina l'orgue expressif qu'il soumit à l'ap- 
probation du public en 1838, et qui fit breveter en 1842, sous le 
nom d'harmonium , celui que le monde entier a maintenant 
adopté. 

Beaucoup de personnes reprochent à l'anche libre de produire 
un son doux et agréable, mais bientôt fatigant : si les instruments 
à anches libres provoquent promptement la lassitude , n'est-ce 
point parce qu'ils agissent avec trop d'énergie sur notre système 

nerveux ? 

• 

364. — • Mbsetta française. 

Celte riche musette date du temps de Louis XIV. Le soufflet en velours 
et le porte-vent sont brodés en argent fin ; les bourdons et la flûte sont en 
ivoire, avec clefs eti argent. {Collection Clapisson.) 

Sous Louis XIV, la musette était un instrument favori, qu'on entendait 

(l) V. les dix livres d'architecture de Vitruvo, etc. Paris, édition de 1674, p. 3«7.' 
[t) V. Mémoire* de Grétry, t. III, p. 424-425. 



DES PAYS EUROPEENS. 79 

dans les concerts de la cour. Il figurait dans Forchestre de la grande écuiie 
et Lully rintroduisit à. Topera. 

Le !•' Traité de musette , par Ch. Borjon, parut à Lyon en 1672; on y 
trouve des indications précieuses relativement à l'histoire et à la construc- 
tion de la cornemuse et de la musette. On confond généralement ces deux 
instruments Tun avec Tautre ; mais, pour ne signaler qu'une différence es- 
sentielle, l'outre de la musette reçoit le vent d'un soufïlet placé sous le 
bras gauche de l'exécutant, tandis que la cornemuse est insufflée par la 
bouche du joueur. 

365. — MuBette française. 

Elle est en ivoire, munie de son soufïlet et de 10 clefs en argent. Sac do 
soie richement brochée, en parfait état de conservation. Cette belle pièce 
date du temps de Louis XIV. {Collection de M. le D' Pau») 

366. -— Musette française. 

Le porte-vent en est richement brodé. Les bourdons et la flûte sont en 
ivoire, avec clefs en argent. L'agrafe est en cuivre doré, avec oniements 
et fleurs-de-lis en acier. Le style et le nombre des clefs de cet instrument 
indiquent qu'il appartient à l'époque de Louis XV. [Collection Clapisson.) 

367. — Musette française. 

Instrument de la même époque que le précédent. Carie Vanloo (Nice, 
1705-1765) l'a possédé, et ce maître brillant l'a reproduit dans son tableau 
représentant la famille de Louis XV, qu'on voit au musée de Versailles. 
(Collection Clapisson,) 

368. — Fragment d'nne musette. 

.Fragment d'un chalumeau à filets d'ébène et d'ivoire. (Collection Cla- 
pisson.) 

369. — Pibroch écossais. 

11 est en buis, avec viroles en ivoire et garniture en cuivre. Il est muni 
de son souffleta 

En langue gaélique, cet instrument s'appelle piob nUior^ et^ dans le pays 
de Galles, il se nomme pibau; de là, le nom de pibroch, que nous avons 
adopté. {Collection Clapisson.) 

3?0. — Musette écossaise. 

Elle est en \(i\ii semblable à la précédente. {Collection Chpissoni) 

« 
371. — Cornemuse du Nivernais. 

Le portant^ le grand bourdon, le petit bourdon et la flûte de cette belle 



80 INSTRUMENTS A VENT 

cornemuse sont enrichis de jolis ornements en étain découpé. (Collection 
Clapisson.) 

372. — Gomemiise du Nivernais. 

Elle est de tous points semblable à la précédente et, comme elle, dans 
un parfait état de conservation. (Collection Clapisson,) 

373. ~ Gomemuse du Nivernais. 

Le chalumeau et les bourdons sont ornés d'incrustations en étain. Sac 
de velours d'Utrecht jaune. (Collection de M, le D^ Fau,) 

374. — Gomamufle d'Auvergne. 

Le chalumeau et les bourdons de cette cornemuse ont des viroles 
d'ivoire; le sac est en velours rouge. (Collection de M. le D^ Fau.) 

376. — Gomemuse d'Auvergne. 

Chalumeau et bourdons en ébène à viroles d'ivoire ; sac de velours jaune. 
(Collection de M. le D' Fau,) ^ 

376. — Régale à vent. 

On appelait naguère de ce nom un petit jeu d'anches qui se plaçait sur 
une table. C'était, ainsi qu'on en peut juger par cette pièce rarissime, un 
petit orgue positif. Il se compose d'un jeu de trompette dont les tuyaux 
sont si courts qu'ils n'ont, pour ainsi dire, que l'anche ; — ce qui permettait, 
comme on le voit, de renfermer dans un livre faisant fonction de soufflet 
un jeu complet de régale. 

Celui-ci, dont le clavier a une étendue de 4 octaves, date des dernières 
années du seizième siècle. Il a été fait en Allemagne, où ce genre d'orgues 
a longtemps joui d'une grande faveur, surtout pour accompagner le chant 
dans les églises. 

PrsDtorius a donné le dessin de cet instrument, et il attribue l'invention 
(les régales à vent à. un moine qu'if ne nomme point (V. Syntagma musi- 
ciim, t. II, p. 73) ; mais comme, dès la seconde moitié du neuvième siècle, 
les Allemands avaient des orgues et savaient les construire, peut-être exis- 
tait-il de ces petits orgues positifs avant le seizième siècle. 

377. — - Deux tuyaux d'orgue. 

Ces deux tuyaux datent du seizième siècle. Ils décoraient l'ancien orgue 
de l'abbaye de Poligny (Jura). Ils étaient placés dans le milieu des plates 
faces de la montre du positif. (Don de M, A. Cavaillé-ColL) 



DES PAYS EUROPEENS. 81 



IV. 



INSTRUMENTS A VENT AYANT UNE EMBOUCHURE. 

En musique le moi embouchure a deux acceptions : on l'applique 
à la manière dont on embouche certains instruments à vent, et à 
cette partie mobile de quelques instruments à vent que Texécutant 
pose contre ses lèvres pour introduire Tair dans le tube sonore. 
Nous avons parlé des instruments ayant un bec ou une anche : il 
nous reste à classer ceux dont Tembouchure, en ivoire ou en métal, 
a la forme d'un petit entonnoir. 

Cette famille d'instruments à embouchure presque toujours mo 
bile est assez nombreuse. On la peut diviser en deux branches : 
celle des instruments en bois, qui comprend les cornets à bouquin^ 
les serpents et le basson russe, et celle des instruments en cuivre 
représentée par les trompes et les cors, les trompettes, les bugles, 
les cornets avec ou sans pistons, la buccine, la saquebute, le 
buccin, les trombones, les ophicléides, le bombardon, le bass- 
tuba, ainsi que par les saxhorns et autres instruments imaginés 
par Adolphe Sax, facteur ingénieux, mais ennemi du bois et du 
timbre particulier qui caractérise les hautbois, les clarinettes et les 
bassons de nos anciennes musiques militaires. La première de ces 
deux branches n'offre guère d'intérêt musical ; on peut même la 
considérer comme à peu près éteinte, en France tout au moins, où 
les cornets à bouquin fixe ou mobile ont cessé d'être en usage dès 
le dix-huitième siècle, où le serpent a été remplacé par l'ophi- 
cléide et où le bass-tuba a été préféré avec raison au basson russe. 

La branche des instruments en cuivre, dont la voix s'élève avec 
tant d'éclat dans l'orchestre du dix-neuvième siècle, n'a vu dispa- 
raître que l'antique buccine et le moderne buccin. La buccine et la 
saquebute du moyen âge^ sorte de trompettes dont la tige était 
repliée sur elle-même, avaient entre elles une grande ressemblance : 
ces deux instruments ont amené la création du trombone, qui les a 
remplacés. Le buccin de nos anciennes musiques militaires était 
une espèce de trombone qui se distinguait des autres par un pavil- 
lon taillé en forme de gueule de serpent. Si la famille des instru- 
ments en cuivre a plutôt augmenté que diminué, elle a perdu de 





82 INSTRUMENTS A VENT 

son ancien caractère depuis qu'on a doté de pistons les cors, les 
trompettes et les trombones. Les progrès de la facture instru- 
mentale ne sauraient se nier ; mais ils ont été pcu*fois obtenus en 
altérant lé timbre des instruments à vent, circonstance regrettable 
à tous les points de vue. 

378. — Dessin de cornet italien. 

11 est en bois recouvert de cuir et percé de 7 trous. Le corps de Tinstru- 
ment, orné d'arabesques dorées, a la forme d'un serpent avec tête aplatie 
et gueule ouverte. Cette très-belle pièce date du seizième siècle et provient 
de la collection du comte Pietro Gorrer, héritier des Contarini. (Colleciian 
de M. le D^ Fau.) 

Le cornet de cette espèce, que les Italiens appellent cometto curvo, que 
les Allemands nomment zinke et que nous connaissons en France sous le 
nom de cornet à bouquin, était un instrument favori au seizième et au dix- 
septième siècle. Le P. Mersenne parle des concerts de cornets (à 4 et 5 
parties) que l'on formait de son temps, et il vante fort le mérite du cor- 
nettiste Quiclet, musicien de la chambre du roi Louis XIII, et le talent de 
Sourin, virtuose d'Avignon. L'étendue du dessus de cornet était d'une 
seizième, à partir de ïut de la clef d'tit 1'" ligne. La longueur de l'instru- 
ment était d'un pied trois quarts, dit le P. Mersenne. La taille avait le 
même nombre de trous que le dessus de cornet, mais un des 7 trous était 
bouché par une clef. La basse de cornet, longue de 4 pieds, avait aussi 
une clef et l'étendue d'une neuvième. 

379. — Dessus de cornet. 

Cet instrument en cuir noir, avec léte d'animal dont la gueule ouverte 
forme pavillon, semble de la fin du seizième siècle et de fabrique anglaise. 
M. VioUetrle-Duc l'a dessiné dans son Dictionnaire raisonné du Mobilier 
français (t. II, p. 271) ; mais c'est sans doute par suite d'une erreur typo- 
graphique qu'il l'y appelle une flûte. {Collection de M. le D^Fau*) 

380. ~ Dessus de cornet ft bouquin. 

11 est en bois recouvert de cuir à pans coupés, et percé de 8 trous, dont 
7 sur le devant. Cet instrument date du commencement du dix-septième 
siècle. {Collection Besse-Dumas,) 

L'étendue du cornet percé de 7 tfous sur le devant est la même que celui 
qui en avait seulement 6 ; mais les instruilients ayant cette disposition sont 
devenus fort rares , 



DBS PAYS EUROPEENS. 83 



381. — Dessus de cornet italien. 

Ce cornet du dix-septième siècle, en cuir noir et à pans, a une courbe 
élégante. Il provient de la collection du comte P. Correr. {Collection de 
M.leiy Fau,) 

382. — Dessus do cornet à bouquin. 

Il est en bois, à pans coupés et façonnés, percé de 7 trous dont 6 sur le 
devant, et de forme presque droite. Dix-septième siècle. (Collection Cla- 
pisson.) 

383. — Dessus de comot en ivoire. 

Ce cornet italien est à pans coupés^ ornés et gravés ; 7 trous dont 6 sur 
le devant. Pièce du temps de Louis XIII. (Collection Clapisson,) 

384. — Dessus de cornet en ivoire. 

U est du même genre et de la même époque que le précédent ; mais il est 
muni de son bouquin (bocal), ce qui le rend fort précieux, car ces sortes 
d'embouchures sont devenues on ne peut plus rares. (Don de M. Jacobson, 
de Stockholm.) 

386. — Dessus de cornet italien. 

Il est en ivoire, à pans coupés et à facettes. Cette pièce, d'un beau tra- 
vail, a été achetée à Naples par M. Fayet qui Fa donnée à L. Clapisson. 
(Collection Clapisson.) 

386. — Dessus de cornet en ivoire. 

Pièce Italienne en tout semblable à la précédente. Même origine. (Collec- 
tion Clapisson.) 

387. — Gros cornet en S. 

Ce gros cornet trapu, en cuir noir et à. double jeu de trous, est long de 
80 centimètres. Il date du commencement du dix-septième siècle et provient 
de la succession des Contarini. C'est une pièce des plus rares. (Collection 
de M. le D' Fau.) 

388. — Taille de cornet en S. 

Ce cornet- ténor, en cuir noir et à pans, a 107 centimètres de long. 11 
date des premières années du dix-septième siècle et provient de la collec- 
tion du comte P. Correr. Autre pièce des plus rares. (Collection de M. le 
D' FaiL) 



84 INSTRUMENTS A VENT 

389. — Serpent italien. 

Il est en bois recouvert de cuir et orné d'arabesques dorées. Cette pièce 
magnifique date du seizième siècle. [Collection Clapisson.) 

Le serpent, vraie basse de cornet à bouquin, doit son nom à la forme 
qu*on a donnée à cet instrument pour en diminuer la longueur du tube 
sonore. L*abbé Lebeuf en attribue l'invention (1590) à Edme Guillaume, 
chanoine de la cathédrale d'Auxerre et économe de l'illustre Jacques Amyot. 
Cette date de i 590 a été adoptée par tous les musicographes ; mais nous la 
croyons erronée, et Edme Guillaume, selon nous, n'est probablement que 
l'introducteur en France du serpent, que les Italiens semblent avoir connu 
et fabriqué avec une habileté remarquable dès le milieu du seizième 
siècle. 

Le serpent a une étendue de 3 octaves et une tierce : du si b au-dessous 
des lignes de la clef de fa jusqu'au ré de la 4® ligne de la clef de sol, 

390. — Serpent italien. 

Ce serpent, d'une forme inusitée, originale et très-élégante, semble dater 
du seizième siècle et provient de la collection du comte P. Correr. Il est 
armé de clefs, ce qui prouve que Ri^bo ne fut pas le premier à en doter 
cet instrument. Pièce historique et capitale. {Collection de M. k D' Fau.) 

39i. — Serpent ordinaire. 

Ce serpent sans clefs date du dix-huitième siècle et est antérieur aux 
améliorations introduites en 1780 dans la perce et la construction de cet 
instrument par Rigibo, artiste attaché à la musique de l'église Saint-Pierre, 
à Lille. 

392. — Serpent sans clefs. 

Il est en tout pareil au précédent. Ce type est celui dont on se servait gé- 
néralement en France, dans les églises catholiques, pour accompagner le 
plain-chant. Le son de cet instrument est puissant, mais rauque ; la jus- 
tesse n'en est pas irréprochable. 

393. — Serpent sans clefs. 

Même modèle que les deux précédents. (Collection de M. le D^ Fou.) 

394. — Serpent militaire. 

C'est Piffault, facteur d'instruments établi à Paris rue Bourtibourg, qui, 
en 1806, donna cette nouvelle forme au serpent. 

395. — Serpent militaire. 
Autre serpent Piffault. (Collection de M. le D' Fau.) 



DES PAYS EUROPEENS. 85 

M. VîoUetrle-Duc a commis une erreur singulière en parlant de cet ins- 
trument tout moderne, dont il a donné le dessin. (V. Dictionnaire raisonné 
du Mobilier françaiSy t. Il, p. 324.) 

396. — Serpent de cavalerie. 

Il date du commencement de TEmpire, comme le serpent Piifault. Il est 
d'une forme bien contournée ; mais ces contours étranges et peu favorables 
& l'émission du son permettaient de passer le bras dans l'instrument et d'en 
assurer ainsi la positlbn. {Don de M. Crispin.) 

397. — Serpent militaire. 

Il a 3 clefs en cuivre et un pavillon en l'air ayant la forme d'une tête 
énorme de serpent. Cet instrument date de la Restauration. 

398. — Serpent avec pavillon en cuivre. 

Cet instrument, garni de 4 clefs en cuivre, est du facteur Pezé. (Don de 
M. Hetzel, d'Angers.) 

La forme nouvelle de ce serpent offre de l'analogie avec celle de l'ophi- 
cléide et date, sans doute, de l'époque où ce dernier instrument a été in- 
venté, c'est-à-dire du commencement de la Restauration. 

399. — Serpent Forveille. 

Ce serpent n'a qu'une clef et a été vendu par Rust, établi à Lyon. (Col- 
lection Clapisson,) 

Le facteur Forveille obtint une mention honorable à l'exposition de i823 
pour avoir donné au serpent cette forme nouvelle, qui rappelle celle d'une 
des espèces de basson russe. 

400. — Serpent Forveille. 

Autre type de serpent Forveille; celui-ci a 3 clefs. {Collection Cla- 
pisson.) 

Hermence a publié une méthode de serpent, où sont consignées les amé- 
liorations imaginées par le facteur parisien, qui resta longtemps établi rue 
de la Cerisaie. 

401. — Basse de serpent. 

Cet instrument est en fer battu et la forme de son pavillon lui donne l'as- 
pect d'un immense éteignoir. {Don de M"* Morderet, d'Angers,) 

402. — Ophicléide contre-basse (en fa grave.) 
Ce modèle d'ophicléide contre-basse, imaginé en 4858 par M. Julien 



86 INSTRUMENTS A VENT 

Tollot, compositeur de musique militaire, est le seul qu*il ait fait exécuter. 
Il est en cuivre jaune. {Don de M. Julien Tollot.) 

Cet ophicléide contre-basse en fa grave se joue comme Tophicléide ordi- 
naire ; seulement la clef de si t{ se trouve remplacée par un piston dont le 
rôle est de baisser d'un demi-ton toutes les notes de Tinstrument, qui aune 
étendue de 2 octaves et demie : du fa grave à Vut. 

Il y a plusieurs sortes d'ophicléides, instruments dont le nom signiHe : 
serpent à clefs (du grec opkis^ serpent, et cleis, clet) : Tophicléide alto en 
mi b, qui résonne à Tunisson du trombone alto et dont Tétendue est de 3 oc- 
taves et une tierce, du mi b au-dessous des lignes jusqu'au sol des lignes 
additionnelles de la clef de sol; Tophicléide alto en /Vi, qui a la même éten- 
due ; l'ophicléide basse en ut, qui résonne à Tunisson du basson et s'étend 
du si b au-dessous des lignes de la clef de fa jusqu'à Vut des lignes de la 
clef de sol; l'ophicléide basse en si b, qui a la même étendue, mais résonne 
un ton plus bas que la basse d'harmonie, nom qu'on donne souvent à l'ophi- 
cléide basse en ut ; enfin l'ophicléide contre-basse en fa ou en mi b, qui 
sonne à l'octave basse des ophicléides altos. 

L'invention de l'ophicléide est due à un Hanovrien et remonte au com- 
mencement de ce siècle. Cet instrument fut apporté dans notre pays par 
les musiques allemandes des armées étrangères, en i 81 5. Dès l'année 1819, 
Spontini l'introduisit à l'Opéra, et ce fut Mongin qui en joua dans la fan- 
fare d'Olympie. En 1821, Asté, dit Halary, prit un brevet pour ses ophi- 
cléides à 8 clefs, et Labbaye, presque en même temps, contribua beaucoup 
à perfectionner la basse d' harmonie , qu'il munit de 10 clefs. Depuis lors, 
la facture de ces instruments n'a cessé de se perfectionner. 

Il existe plusieurs méthodes d'ophicléide : celle de Caussinus est fort 
répandue. 

403. — Trompe en faïence. 

Cette belle trompe a la forme d'un. serpent et l'émail en est éclatant. 
(Collection Clapisson,) 

404. — Trompe en faïence italienne. 

Elle a, comme la précédente, la forme d'un serpent et l'émail en est 
presque aussi beau que celui des faïences de Bernard de Palissy. (Collec- 
tion Clapisson.) 

405. — Trompe italienne. 

Elle a aussi la forme d'un serpent à gueule ouverte, mais elle est en fer 
repoussé. Au-dessous de la tête, on lit cette inscription : *** Fecit in Roma, 
4630. (Collection Clapisson.) 



DES PAYS EUROPEENS. 87 

406. — Trompe italienne. 

Elle a la même forme que la précédente, mais on remarque le long du 
tube sonore de larges fleurs-de-lis. Pas de marque de fabrique. {Collection 
Clapisson,) 

407. — Cornet en corne. 

Ce cornet d'appel, dont le pavillon est enrichi de sculptures en relief, 
porte ce nom d'auteur : Andréa, et ce millésime : i420. 

408. — Petit cornet de postillon. 

Ce cornet en fer date du quinzième siècle ; il est en fort bon état de con- 
servation. {Collection Clapisson,) 

409. — Cor d'appel en 1er. 

Il est du seizième siècle et parfaitement conservé. 

410. — Petit cornet de ohaaie. 

Ce petit cor d'appel, à l'usage des dames, est en ivoire sculpté et date 
du dix-septième siècle. Il est orné de sujets de chasse finement exécutés, 
et d'un groupe de tous les instruments de musique qui rappellent les con- 
certs champêtres* et les plaisirs cynégétiques. {Collection Clapisson.) 

411. — Cornet de chasse. 

Ce cornet de dame est en ivoire et orné de rubans sculptés qui s'enrou- 
lent gracieusement. Pièce du dix-septième siècle. 

412. — Grande corne d'appel. 

Cette pièce magnifique, et qui n'a peut^tre point sa pareille au monde, 
date du seizième siècle et provient de la coUectîon du comte P. Correr. On 
l'a coupée dans une défense d'éléphant longue d'un mètre et demi. L'extré- 
trémité fermée de l'instrument est taillée en pointe à 4 pans, comme cer- 
tains fers de lance, et pouvait ainsi servir d'épieu de chasse. {Collection de 
M. le D* Fau,) 

413. — Petit cor en verre de Venise. 

Il est en verre bleu et orné d'un cordon blanc en émail gracieusement 
enroulé. {Collection Clapisson,) 

414. — Petit cor en verre de Venise. 

Il est en verre blanc, avec cordon bleu en émail. {Collection Clapisson,) 



88 INSTRUMENTS A VENT 

415. — Petit cor en cuivre. 

Ce petit cor est enrichi d'ornements gravés et de fleurs-de-lis en cuivre 
doré. On y voit gravé sur le pavillon le nom de Villedieu (Boisset de Ville- 
dieu?). Pièce du dix-septième siècle. {Collection Clapisson.) 

416. — Trompe de chasse, en enivre. 

Les ornements du pavillon semblent indiquer que cet instrument est du 
temps de Louis XIIL {Don de M. Crispin.) 

417. -^ Cor do chasse. 

Cet instrument en cuivre, dû à un facteur français, est aussi du dix- 
septième siècle. {Collection Clapisson.) 

418. — Petite trompe de chasse, en enivre jaune. 

Elle est d'une forme élégante et ornée de dessins très-finement gravés. 
{Collection Clapisson.) 

419. — Gor de chasse. 

Cet instrument, en cuivre rouge bruni, est du facteur anglais William 
Shaw, qui était établi à Londres (Red Lion street, Holborn), à la fin du 
siècle dernier. Ce modèle ancien se rencontre rarement. {Collection de M. le 
D» Fau.) 

Les cors de chasse n'ont point de corps de rechange ; ils sont le plus 
souvent en ut, en ré ou en mi b. C'est un compositeur français, Campra 
(i 660-1744), qui introduisit les cors de chasse à l'Opéra : ils y retentirent 
pour la première fois dans Achille et DéidamiCy le 24 février i735. 

420. — Gor de Danprat. 

Cet instrument en cuivre, avec garniture en argent, est de l'excellent 
facteur Jos. Raoux, qui était établi à Paris dès 1769 et avait quitté la rue 
du Petit-Lion Saint-Sauveur pour habiter 8, rue Serpente, quand il devint 
fournisseur du Conservatoire. Ce cor a été donné en prix à L.-Fr. Dauprat 
(Paris, 1781-1868). Lauréat du Conservatoire en 1798, ce virtuose-compo- 
siteur d'un grand talent fut professeur-adjoint de cor depuis 1802 jusqu'en 
1816 et professeur titulaire à partir du !«' avril 1816 jusqu'au 15 novembre 
1842. {Don de Dauprat,) 

Il y a des cors dans tous les tons, car on obtient ceux qui manquent dans 
l'échelle chromatique au moyen d'une rallonge baissant l'instrument d'un 
demi-ton. On ne peut donc préciser l'étendue du cor qu'en déterminant le 
ton du tube de rechange. Nous renvoyons aux méthodes de cor compo- 
sées par Domnich, Duvernoy, Dauprat, Gallay, Meifred et J. Mohr. 



DES PAYS EUROPEENS. 89 

421. — Canne-cor d'harmonie. 

Ce cor, en mi majeur, est d'une bonne sonorité. Pièce curieuse, bien 
exécutée et fort rare. {Collection Clapisson.) 

422. — Cornet maso. 

Ce cornet en cuivre, aux armes impériales, est en ré. (Collection BessC' 
Dumas.) 

423. — Clairon d'infanterie. 

Lors de la guerre d'Espagne, en 4823, le ministre de la guerre demanda 
aux facteurs d'instruments établis à Paris de fabriquer pour l'infanterie 
française un instrument dont les sons fussent différents de ceux de la 
trompette de cavalerie. Ce clairon est le modèle de ceux que fournit Cour- 
tois frère. (Don de M. Antoine Courtois.) 

Le clairon, véritable bugle simple, est d'ordinaire ^n si b et ne donne 
que cinq notes d'émission facile qui s'écrivent sur la clef de sol : ut au- 
dessous des lignes, sol, ut, mi, sol au-dessus des lignes. Le si b et l'ut à 
l'aigu ne s'obtiennent pas aisément. Le clairon n'a pas de corps de re- 
change, mais on donne à cet instrument ces trois diapasons différents : ut, 
si ïf, mi b. Le clairon en si b, perfectionné dans ses dimensions et percé 
de trous bouchés par 7 clefs, est devenu le type de la nombreuse famille des 
bugles-ophicléides. 

424. — Cornet à pistons de Dnlrêne. 

Cet instrument en argent, à 3 pistons, est de Besson, qui l'a fabriqué 
pour son ami Dufrône, ainsi que l'indique une inscription gravée. Le vir- 
tuose favori des concerts Musard et des concerts du Jardin turc s'est fait 
d'abord entendre sur un cornet à deux pistons : il ne s'est servi de celui-ci 
que dans les dernières années de sa vie. (Don de M"** veuve Du frêne.) 

L'étendue du cornet à 3 pistons est de 2 octaves et une tierce : du sol 
i^'^ ligne de la clef de /Vz jusqu'à Vut des lignes de la clef de sol. Il existe 
des Méthodes de cornet; les plus répandues sont celles de Dufrêne, de 
Dauvemé et d'Arban. 

Dans la plupart des théâtres le cornet a usurpé la place des trompettes, 
avec lesquelles cependant il n'offre guère d'analogie. 

i 425. — Trompette en cnlTre. 

Cette trompette de cavalerie date du temps d'Henri IV. Elle est ornée de 
fieurs-de-lis et Ton remarque, sur le pavillon de cet instrument non signé, 
le portrait du roi au milieu de soleils, de papillons et de fleurs-de-lis. (Col- 
lection Clapisson.) 



90 INSTRUMENTS A VENT 

La trompette a la même étendue à peu près que le cor : 3 octaves, de Vut 
grave & Vut aigu ; mais les tons de rechange permettent de transposer cette 
échelle naturelle sur tous les degrés chromatiques de la gamme. Nous ren- 
voyons, pour tout ce qui concerne cet instrument, avec ou sans clefs, aux 
méthodes spéciales composées par David Buhl, Kresser et Dauvemé. 

426. — Trompette allemande en enivre. 

Les ornements en sont assez riches et gravés en relief. Sur le pavillon 
on lit le nom du célèbre facteur Johan Wilhelm Haas, de Nuremberg, qui 
florissait dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. {Collection Qeo, 
Kasiner. — Collection Clapisson,) 

427. — Trompette en argent. 

Cette belle trompette en ré, dont le corps est en argent et dont le pavil- 
lon, les branches et^ les potences sont en cuivre, est décorée de trophées 
finement ciselés et gravés. On remarque sur le pavillon les armes de la 
maison de Saxe, et on y lit le nom du facteur Riedel, qui a fait cet instru- 
ment en 1755. {Collection Clapisson,) 

42S. — Trompette allemande en enivre. 

Cette trompette de cavalerie est du même style, du même temps et du 
même facteur que la précédente. (Collection de M, Aimé Desmottes, de 
Lille.) 

429. — Trompette en enivre. 

La disposition du tube en est bizarre et paraît contraire aux lois d'une 
bonne sonorité. Les ornmnents du pavillon se font remarquer par leur 
finesse. 

430. — Trompette de cavalerie en la. 

Cette trompette en cuivre, d'un beau modèle et d'une exécution soignée, 
est une des quatre trompettes qu'on entendait dans la cathédrale de Stras- 
bourg, à chaque grande solennité religieuse et musicale. Après la révolu- 
tion de 1790, elle devint la propriété d'une famille d'artistes éteints aujour- 
d'hui et de qui l'acheta M. Charles Roth, facteur d'instruments de musique 
établi à Strasbourg. 

Sur le pavillon de cette trompette on lit : Percival. — London. {Don de 
3f. Charles Roth, de Strasbourg,) 

431. — Trompette de cavalerie en mi b. 

Cette trompette d'honneur, dont la garniture est en argent, est du facteur 



DES PAYS EUROPEENS. 91 

parisien Raoux fils, qui l'a faite en 1800. Elle porte sur le pavillon Tins- 
cription suivante : « Le premier consul au citoyen Kretly, pour s'être dis- 
tingué à la bataille de Marengo. » (14 juin 1800.) 

Dauvemé s'en est servi pendant dix ans à l'Opéra, après y avoir fait 
ajouter tous les corps de rechange nécessaires. {Don de Dauvemé.) 

432. — Trompette en mi b. 

Cette trompette, en usage dans la cavalerie sous Napoléon I^*", est de 
Courtois frères. (Don de M. Ant, Courtois,) 

433. — Trompette circulaire. 

Cette trompette circulaire en cuivre est de Raoux, qui l'a faite en 1820. 
Fr.-A. Dauverné (Paris, 15 février 1800— 4 novembre 1874) qui fut pendant 
35 ans (1«' juin 1833 — i«' janvier 1869), professeur de trompette au Con- 
servatoire, n'a pas joué sur un autre instrument de 1820 à 1826, à l'or- 
chestre de l'Opéra. C'est en 1826 qu'on substitua la trompette droite à la 
trompette circulaire, à l'Académie de musique. {Don de Dauverné.) 

434. — Trompette circnlaire en sol. 

Cette trompette, de Courtois frère, est celle du virtuose Legros, attaché à 
l'orchestre de l'Opéra de 1826 à 1832. {Don de M. Ant CourMs,) 

435. — Trompette d'harmonie en fa. 

Elle est des habiles facteurs Courtois frères. Ce type de trompette, qui 
jouait en fa et en mi b, avait reçu le nom de trompette demi-lune, par suite 
de la forme qu'on lui avait donnée. Cette forme avait été imaginée dans le 
but d'obtenir la gamme chromatique au moyen des sons bouchés. {Don de 
Jf. Ant, Courtois.) 

436. — Trompette anglaise à rotation. 

Elle est en cuivre de deux couleurs et porte la marque de fabrique de 
J. Goodison, qui était établi à Londres, 7, Sherrard street, Golden square. 

437. — Trompette anglaise à rotation. 

Cette trompette en cuivre est de J. Kohler qui l'a faite d'après le système 
de T. Harper. Kohler était établi k Londres, 35, Henrietta street, Covent 
Garden. {Don de Dauverné.) 

438. — Canne-trompette. 

Cette canne-trompette a été imaginée par J.-B. Du Pont (1783-1865), 
inventeur d'un cor d'harmonie omnitonique auquel l'Institut a décerné un 
prix en 1818. (V. le Rapport de Cherubini, lu dans la séance de l'Académie 
des beaux-arts du 21 février 1818.) {Don de M. Du Pont, de Bordeaux.) 






92 INSTRUMENTS A VENT 

439. — Trompette en Terre. 
Elle est sonore et juste. {Collection Clapisson.) 

440. — Petite trompette en ivoire. 

C'est plutôt un jouet et un objet de curiosité qu'un instrument de 
musique. 

441. — Embouchure de trompette gallo-romaine. 

EUe a été trouvée dans les environs du château de Pierrefonds. 

442. — Embonchnre de trompette. 

Elle semble dater du quatorzième siècle. 

443. — Embonchure de trompette. 
Elle est en cuivre rouge et moins ancienne que le n<^ 442. 

444. — Embouçhore de trompette. 

Elle semble dater du temps de Louis XIII, mais dénote un art arriéré. 

445. — Trompette-tuba. 

Cette longue trompette droite, du facteur Adolphe Sax, a servi pour 
la cérémonie des funérailles de Napoléon I®', le 15 décembre i840. 

446. — Basse-trompette. 

Cet instrument en cuivre jaune est de Frichot. Ce facteur, qui était établi 
à Lisieux (Cahrados), Tinventa en 4840. Ce n'est, à proprement parler, 
qu'un perfectionnement du basse-cor, imaginé par Frichot en 4806. 

La basse-trompette se joue au moyen de deux embouchures : Tune, de 
serpent; l'autre, de trompette. Elle est percée de 6 trous et le tube se 
compose de 9 pièces. L'instrument a 4 corps de rechange : le l**" en ut 
naturel bas, le 2« en ut naturel haut, le 3* en ut # (pour les églises), et le 
4« en ré naturel. L'échelle de la basse-tixmipette comprend l'étendue du 
serpent et l'étendue réunie des parties de 2« et de !''« trompette. Le timbre 
de cet instrument a aussi un double caractère, et c'est là sans doute ce qui 
lui a valu son nom. 

447. — Trompette russe. 

Cette grande trompette russe, en cuivre jaune, est enrichie d'ornements 
découpés et gravés. Elle a 4™ 73 de longueur. {Collection Clapisson,) 

448. — Trompette russe. 

Elle est en tout semblable à la précédente. {Collection Clapisson.) 



DBS PAYS EUROPEENS. 93 

449. — Trompette rosse. 

Elle est longue de 1"> 70 et du môme modèle que le n^ Wi et le n^ 448 ; 
mais le corps de Tinstrument est en cuivre rouge et les ornements seuls 
sont en cuivre jaune. {Collection Clapisson.) 

Ces trois grandes trompettes ont été rapportées de Sébastopol. Elles 
servent aux bergers russes pour appeler les troupeaux confiés à leur 
garde. Â cause de leur longueur, elles exigent un souffle puissant. Le son 
en est plein et porte à une grande distance. 

450. — Trombone alto en mi b. 

Cet instrument, dû à Riedloker, facteur établi à Paris rue Porte-foin, 8, 
est celui dont le virtuose Bénard, musicien de l'Académie de musique, 
s'est servi à Torchestre de ce thé&tre depuis 48i6 jusqu'en 1834. {Don de 
M. Ant, Courlois.) 

Il y a quatre espèces de trombones ayant tous une étendue de 2 octaves 
et une sixte. Le trombone soprano, le plus petit et par conséquent le plus 
aigu de tous, est inusité en France. Le trombone alto s'étend du la \^ au- 
dessous des lignes de la clef dJut 3® ligne jusqu'au sol b au-dessus des 
lignes. 

451. — Trombone ténor. 

Ce trombone, à coulisses coniques (cylindriques inégales) et avec orne- 
ments en argent, est sorti des ateliers de Courtois frères. 11 porte sur le 
pavillon, non-seulement l'adresse de ces habiles facteurs d'instruments, 
mais cette inscription : « Premier prix décerné à l'élève Paul Delisse, 
année 1841. » Le lauréat du Conservatoire de musique, en 1841, est de- 
venu depuis 1871 professeur de trombone dans cet établissement et a déjà 
formé plusieurs bons élèves. 

Le trombone ténor sonne une quarte plus bas que le trombone alto : du 
mi t{ au-dessous des lignes de la clef de fa jusqu'au ré b au-dessus des 
lignes de la clef d'ut 4<' ligne. {Don de M. Delisse») 

452. — Trombone basse en mi |^. 

Ce bel instrument, avec manche pour atteindre la 1^ position, date de 
1671 et est fœuvre d'Otto, comme l'indique l'inscription suivante qu on lit 
sur le pavillon : u Gemach. Detlof Otto. Anno 1671. » 

Les traverses des coulisses sont finement gravées et la potence est ornée 
d'une petite figurine pleine de mouvement. On remarquera la disposition 
du pavillon, qui est tourné en l'air, et l'on pourra se convaincre que les 
coulisses sont simples et sans bout à l'intérieur. 



94 INSTRUMENTS A VENT DES PAYS EUROPEENS. 

453. — Trombone basse à coulisses, en sol. 

Ce riche et bel instrument, qui figurait à Texposition de Moscou (i872), 
a valu une médaille d'or à M. Ant. Courtois. {Don de M. Ani. Courtois,) 

Le trombone basse en $ol» très-fatigant à jouer, n'a pas encore été 
adopté par nos compositeurs français ; mais il est employé à l'étranger, et 
on l'entend dans les grands théâtres d'Angleterre, d'Allemagne et de 
Russie. 



SECTION III. 



iMtmnieBts i perensiira des p«js eurepéeiis. 



Le premier moyen que Thomme ait employé pour produire un 
son non vocal a sans doute été le battement des mains Tune contre 
Tautre, et les instruments à percussion sont vraisemblablement 
ceux qui du rhythme le plus élémentaire l'ont conduit à des essais 
de musique véritable. Mais comme les instruments de cette famille 
rendent, à peu d'exceptions près, soit un son indéterminé, soit une 
note unique, ils n'offrent pas beaucoup d'intérêt musical. Le génie 
cependant d'un rien sait faire quelque chose, et il nous serait facile 
de citer des morceaux où le tambour, les timbales, le tam-tam ou 
les cloches jouent un rôle capital et contribuent à un effet ad- 
mirable. 

La famille des instruments à percussion se peut aussi diviser en 
plusieurs branches : celle des tambours, celle des instruments so- 
nores en métal et celle des harmonicas sont les plus importantes 
et les plus faciles à grouper* 

La branche des instruments de percussion à peau teûdue est 
assez nombreuse ) fort ancienne et répandue dans toutes les parties 
du monde. Elle comprend des instruments qui se battent avec des 
baguettes ou qui se fhappent avec la main ; mais le tambour à main 
ou tambourin ne s'est pas toujours joué d^une seule façon^ etle mot 
tambourin lui-même a reçu plusieurs acceptions, avant de garder 
celles qu'on lui donne aujourd'hui. Parmi les tambours militaires 
nous distinguerons ceux qui se sont introduits dans l'orchestre mo« 
derne sous le nom de caisse roulante, de caisse claire et de tim- 
bales. A ce groupe se rattache la grosse cdsse. Les tambours à 
main des anciens sont devenus des tambours de basque, et nous 
appelons tambourins de petits tambours dont la caisse est fort 
allongée et qui se battent avec des baguettes. Nous avons même 






96 INSTRUMENTS A PERCUSSION 

appliqué ce Dom de tambourin à un instrument monté de cordes 
qui se frappent avec un bâton. 

Parmi les instruments à percussion en métal ou en bois qui n*ont 
pas de ton déterminé, nommons d*abord le sistre des anciens, puis 
les grelots, les cymbales, le triangle, le pavillon chinois de nos 
anciennes musiques militaires, les castagnettes, les crécelles, et 
enfin le tam-tam. Les cloches forment un groupe à part, parce que, 
chacune d'elles pouvant rendre un des sons de la gamme, elles se 
prêtent à la formation des carillons. 

Les jeux de cloches et de timbres nous conduisent à parler des 
nstruments formés de lames de bois sonore, de lames ou de globes 
de verre, en un mot, des harmonicas. Les échelettes sont, en effet, 
de véritables harmonicas, et les régales de percussion, les régales 
de bois avec clavier, d'invention flamande, ont précédé les harmo- 
nicas, composés de gobelets ou de lames de verre, imaginés par 
rirlandais Puckeridge, par Franklin, par Rœllig, par Lenormand 
et par Renaudin. L'espèce d'harmonicas où le son s'obtient en pas- 
sant un doigt humide sur le bord mouillé d'un gobelet, ne doit pas 
être classée avec celle des harmonicas dont les lames de verre, 
placées en ligne horizontale et retenues par des fils qui ne les em- 
pêchent pas de vibrer librement, se frappent avec un petit marteau 
de liège : il convient, selon nous, de ranger la première espèce de 
ces harmonicas parmi les curiosités instrumentales dues au frotte- 
ment et de n'accorder qu'à la seconde une place à part parmi les 
instruments à percussion. Mais nous croyons pouvoir affirmer que 
le temps de la grande f&^veur des harmonicas de tous genres a été 
la seconde moitié du dix-huitième siècle : l'invention de Franklin 
date de 1760, et c'est en 1788 que W.-Ch. Muller a publié à Leipzig 
sa méthode d'harmonica. 

464. — Timbales de cavalerie. 

Ces petites timbales, dont les bassins demi-sphériques en cuiyre sont 
ornés de guirlandes repoussées et de fleurs-de-lis, datent de la première 
moitié du dix-septième siècle. Il est rare d'en trouver de complètes ; celles- 
ci ont leurs clefs et leurs supports à sangle. (Collection de M, le D^ Fau») 

Les timbales, d'origine asiatique, furent introduites en Europe par les 
Sarrasins. On les nomma d'abord naquaires ou nacaires. Elles ont cessé 
maintenant d'être en usage dans la cavalerie française ; mais elles jouent 
un rôle musical de plus en plus important dans la symphonie moderne. 



DES PAYS EUROPEENS. 97 

On emploie généralement À Torchestre deux timbales d'inégale grandeur ; 
elles s'accordent au moyen de vis destinées à tendre la peau qui recouvre 
les bassins de cuivre et placées autour de Tinstrument. La plus petite des 
timbales peut s'accorder à l'un des degrés compris entre le si b et le fa des 
lignes de la clef de fa; la plus grande peut donner depuis le fa au-dessous 
des lignes jusqu'à Yut d'entre les lignes de la clef de fa. On choisit presque 
toujours pour les accorder les deux sons correspondant à la tonique et à la 
dominante du morceau ; mais cet accord à la quarte ou à la quinte n'est 
pas obligatoire. Quand on veut obtenir un son doux et velouté, les timba- 
liers se servent de baguettes recouvertes d'une peau souple ou d'une ma- 
tière moelleuse. Dans les marches funèbres ou les morceaux d'une couleur 
sombre et triste, on met un voile sur la peau des timbales : Méhul, dans 
l'ouverture de Stratonice (1792) et Steibelt dans le 3« acte de Roméo et Ju- 
liette (1793) ont, les premiers, tiré parti des timbales voilées. Meyerbeer, 
dans le 2'* acte de Robert-le-Diable, a employé 3 timbales ; il avait même 
écrit primitivement ce solo pour 4 timbales ainsi accordées : ut, sol, ré, 
mi, des lignes de la clef de fa. 

Il existe des méthodes de timbales par Altenburg (i734), Boracchi et 
Georges Kastner. 

456. — Tambour de ProTence, dit tambonriii. 

Sur la caisse de ce gracieux modèle de tambour, on remarque une guir- 
lande et des baguettes finement sculptées. L'instrument est accompagné de 
sa baguette. {Collection de M. le D' Fau.) 

Le tambour de Provence ou tambourin a souvent figuré dans la musique 
lyrique. On l'a même employé avec un tel succès dans les divertissements 
de nos opéras français, qu'on a donné le nom de tambourin à une danse 
théâtrale à 2/4 fort animée, dont la musique imitait les effets du tambourin 
joint au galoubet, ou bien était écrite pour faire valoir ces deux ins- 
truments. 

456. — Tambourin de ProTence. 

Cet instrument date du temps de Louis XIII, et la caisse en est ornée de 
dessins finement sculptés. (Collection Clapisson.) 

457. — Tambourin de Provence. 

La forme en est élégante et la caisse est ornée de filets et d'enjolive- 
ments sculptés d'un travail soigné. [Don de M. Strauss.) 

458. — Tambourin à cordes de Gascoffue. 

11 est d'un style assez riche et date du dix-huitième siècle. 

Le tambourin de Gascogne, comme le tambourin basque, est monté de 



98 INSTRUMENTS A PERCUSSION 

6 cordes accordées en quinte et fîxées par des chevilles à l'extrémité infé- 
rieure de l'instrument. Une ouïe ou rosette se remarque à chaque bout de 
la table d'harmonie. {CoUeetwn Clapisson.) 

459. — Tambourin basque. 

Modèle simple de cet instrument national des Basques. De la mûn droite 
on frappe les cordes avec un bâton recouvert de velours, tandis que de la 
main gauche on joue du galoubet. {Collection de M. le B^ Pau.) 

460. — Tambour de basque. 

Ce grand et bel instrument d'orchestre est orné de peintures. Virole en 
ivoire pour le pouce et clefs. Époque de Louis XVI. {Collection de M. le 
D' Fau.) 

Cet instrument, que nous ont légué les anciens, a toujours été inconnu 
aux Basques, malgré le nom qu'il a reçu de nous. 11 s'emploie fréquenunent 
dans la musique de danse, et l'on en obtient des effets nombreux et 
piquants, ainsi qu'on en pourra juger en consultant la Méthode de tambour 
de basque composée par J. Frey. 

461. — Cymbales. 

Elles sont de petit format, mais finement gravées. {Collection de M. le 
D' Fau.) 

Les cymbales sont ainsi nommées parce que cet instrument de musique 
se compose de deux plaques circulaires d'airain ayant chacune à leur centre 
une petite concavité (du grec kumbdlos, creux). La dimension de ces pla- 
ques est généralement de 33 centimètres de diamètre et de 2 millimètres 
d'épaisseur. Les cymbales des anciens avaient un ton déterminé; celles 
dont nous nous servons appartiennent, au contraire, à la catégorie des 
instruments dont le son n'est pas appréciable. Elles figurent à l'orchestre 
et on les y emploie le plus souvent de concert avec la grosse caisse. Mais, 
isolées de cet instrument bruyant, on en peut obtenir des effets saisissants, 
ainsi que Gluck l'a prouvé dans le chœur des Scythes d'Iphigénie en 
Tauride. 

462. — Pavillon chinoil. 

H est aux armes de Bavière, et les ornements en cuivre qui le décorent 
sont fmement gravés et ciselés. Cet instrument a sans doute appartenu à 
la musique militaire d'un régiment de la garde et date du dix-huitième 
siècle. 

Cet instrument, qu'on appelle aussi chapeau chinois, nous vient d'Asie, 
son nom le dit. A proprement parler, ce n'est qu'un jeu de clochettes. Le 



• DES PAYS EUROPEENS. 9» 

pavillon chinois a figuré dans les musiques militaires de nos régiments 
d'infanterie, et il y accompagnait toujours la partie de grosse caisse. On 
ne s'en sert plus aujourd'hui. 

463. -^ Tam-tam. 

11 a servi à la cérémonie funèbre du retour des restes de Napoléon I^"*, 
le 45 décembre 1840. 

Le tam-tam est d'origine asiatique. U n'y a pas bien longtemps qu'on 
l'emploie avec succès dans la composition musicale : on l'entendit pour la 
première fois à Paris le jour des funérailles de Mirabeau (4 avril 1791), 
Gossec ayant imaginé de se servir de cet instrument pour augmenter l'efTet 
d'une marche funèbre. Plus tard, Spontini, dans la Vestale, montra quel 
parti l'on peut tirer du tam-tam dans les scènes d'un caractère sombre et 
terrible. Ces exemples n'ont point été perdus. 

4d4. — Castagnettes en ivoire. 

Elles datent du seizième siècle et diffèrent essentiellement de. la forme 
qu'on leur donne aujourd'hui, puisqu'il y en a deux paires pour chaque 
main, qu'on les tient par un manche et qu'il suffit de les agiter pour les 
faire résonner. [Collection Clapisson,) 

465. — Castagnettes en buis. 
Elles sont rondes et d'une construction originale. * 

Les castagnettes, qu'on a nommées ainsi parce qu'elles ont la forme d'une 
châtaigne (castanea, châtaigne), sont un instrument fort aimé des Espa- 
gnols et très*souvent employé dans la musique de danse. 

J. Heugel a pubUé une méthode de castagnettes, d'après le système 
de Sala. 

466* ^ Ûastagnettes en bois de palissandre. 

Elles ont la forme que, le plus souvent, on leur donne en France. (Col- 
lection de M. le D' fau,) 

467. — Cla<iuebois« 

Il est eh buis et d'origine itaUenne. Les payâafis hapolitaihs appellent 
det instrument triccorbalUncca. 

Les peintres de genre ont maintes fois reproduit cet instrument dans 
leurs tableaux, et Léopold Robert l'a fait figurer dans sa belle composi^ 
tion des Moissonnewrs, 

468. — Claqneboîs. 

Cet instrument est italien, comme le précédeilt, inais en bois de fer. 



100 INSTRUBIENTS A PERCUSSION 



468. — Sonnette dn soiiiènia siècle. 



Elle est ornée de salamandres et de figures d*aniniaux. Les initiales de 
Técusson sont effacées. Elle sonne le la If. 

470. — Sonnette dn leiiiéme siècle. 
Elle est ornée de figures d'un beau dessin. 

471. — Sonnette dn seisième siècle. 

Elle est ornée de figurines d'une grande finesse. Elle sonne Vut II}. 

472. — Sonnette-flambean. 

473. — Sonnette. 

L'animal qui la surmonte indique qu*elle est d'origine indienne. Elle 
sonne le 9oL 

474. — Qochette italienne. 

Elle sonne le ré t). {Don de Dauvemé,) 

476. -* Ciochette flamande. 

Quand on l'agite, elle met en branle quatre battants : ceux-ci viennent 
frapper contre les parois dentelées des quatre toutes petites cloches 
abritées sous la grande, que seule on aperçoit. {Collection Clapisson,) 

476. — Clochette flamande. 

Elle ressemble de tous points à la précédente ; seulement elle est en 
cuivre, au lieu d'être en bronze argenté. {Collection Clapisson,) 

477. — Petite sonnette. 

Elle est en porcelaine de Saxe, décorée de fleurs. 

476. — Sonnette. 

Elle est aussi en porcelaine de Saxe, et ornée de bouquets de fleurs. 

470. — Chrosse cloche suisse. 

Sur le collier auquel elle est suspendue, on lit la date de 1781, d'un 
côté, et, de l'autre, les initiales P. G. Cette cloche ^onne le soL {Collection 
Clapisson.) 

Les cloches, se pouvant accorder dans un ton quelconque, se prêtent à 
un rôle musical. Avec elles on a fait des carillons, dont quelques-uns sont 
levenus célèbres. L'introduction des cloches au théâtre est de date assez 
récente : Cherubini, à la Vm du l»»" acte d'Êlisa (ITOi), a employé une 



( 






DES PAYS EUROPEENS. m 

cloche qui sonne avec les cors et forme pédale ; Rossini, dans 1^ ^.^ acte de 
Guillaume Tell, a tiré parti du timbre des cloches aiguës (cloche en so/), f^t 
Meyerbeer, de celui des cloches graves (cloches en fa et en ut), dans la 
sc^ne finale et si pathétique du 4® acte des Huguenots. 

480. — Petits grelots antiques. 

Ces cinq grelots sont d'origine gallo-romaine. 

481. — Grelots ciselés. 

Ces trois grelots sont anciens, mais d*époques différentes. 

482. — Trois grelots an bronso. 

Us sont assez gros et décorés d'ornements ciselés. {Collection Claipisson,) 

On emploie quelquefois les grelots dans la musique de danse et dans des 
morceaux pittoresques. Cherubini les a introduits dans le 1*' acte d*Éli$a 
(se. III, marche des muletiers), et ce grand maître a trouvé de nombreux 
imitateurs. 

483. — PfUt jeu de timbrés. 

II se compose de cinq timbres et de deux clochettes ; la monture en est 
pittoresque et rappelle un peu la forme du sistre antique. {Collection 
Besse-Duimas.) 

Le timbre est immobile, sans battant, et se frappe en dehors avec un 
marteau. 

484. — Jen de ambres à oltTior. 

Il est renfermé dans une caisse élégante en marqueterie, style Boule. 
Les touches du clavier sont en écaille et en nacre finement gravée. Ce jeu 
de timbres comprend 2 octaves pleines et une note. 

Cette beUe pièce n'est point signée. Fautril l'attribuer à Nicolaï, qui, en 
1765, construisit uu premier harmonica à clavier d'une précision remar- 
quable ? En tout cas, cet instrument semble dater du temps de Louis XVI, 
et il est antérieur, par conséquent, aux harmonicas de Klein et de Rœllig. 
{Collection Clapisson,) 

Le jeu de timbres s'emploie à l'orchestre, et il est probable que le 
glockensjpiel, introduit par Mozart dans la Flûte magique (1791), était un 
instrument à clavier, comme celui-ci. Adolphe Adam a tiré bon parti de 
c^ite espèce de carillon dans l'ouverture de Si j'étais Aot. 

485. — Harmonica double. 

Il est k double rangée de lames de verre, offrant chacune une étendue de 
trois octaves. 






••• . •• 



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SECTION IV. 

Aooutiqie. — Intrunenti i» muifie digilien. — Kèees 
néeuiqvM. — Guioiités et okjets d'art. 

I 

La musique, art et science à la fois, conduit à Tétude des phé- 
nomènes du son. On peut, il est vrai, devenir un excellent musi- 
cien sans consulter les ouvrages de Mersenne, d*Euler, de Sauveur, 
de Chladni, et sans connaître la Théorie de la perception des sons, 
du savant Helmholtz. De pareils traités, d'ailleurs, ne s'adressent 
point au commun des lecteurs ; mais tous ceux qui aiment à s'ins- 
truire n'hésiteront pas à lire V Acoustique de M. Radau : ce petit 
livre, orné de gravures, enseigne avec clarté les lois de la réson- 
nance, et l'on y apprend à l'aide de quelles méthodes ingénieuses 
M. Kœnig obtient un tracé visible des vibrations du son et 
M. Lissajous est parvenu à comparer entre elles les vibrations 
sonores. 

Nous avons groupé dans cette section IV tout ce qui se rapporte 
à l'acoustique : sonomètres, diapasons, instruments de musique 
singuliers, tels que les harpes éoliennes, les violons de fer et les 
harmonicas à globes de verre dont les bords se frottent avec les 
doigts mouillés. Le pyrophpne, de date toute récente, appartient à 
cette catégorie d'instruments nés, pour ainsi dire, dans le cabinet 
des physiciens. 

486. — Sonomètre de Montu. 

Cet instrument est garni de 8 cordes métalliques, fixées par un bout à 
8 tourillons et, à l'autre extrémité, par des chevilles qui servent à les ac- 
corder. Au-dessous des cordes, 9 petites règles, incrustées dans toute la 
longueur de la table, permettent de changer la place des chevalets. 

Sur les deux côtés de la table sonore, on remarque deux lames de cuivre, 
sur lesquelles sont gravées les subdivisions des deux systèmes de numéra- 
tion décimale et de numération harmonique. 



ACOUSTIQUE. 108 

Aux extrémités de la caisse, on lit ces deux inscriptions latines : 

Naturœ vitœque principium est motus, 
(Le mouvement vibratoire est le principe de la nature et de la vie.) 

A naturx motu mtmca originem habuit. 
(La musique a pour origine la vibration de la nature.) 

Benoit Montu (Turin, 476i — Paris, i8l4) s*est fait connaître par l'in- 
vention d'un instrument compliqué qu'il nomma Sphère harmonique (V. Ar- 
chives des découvertes, Paris, i809, n^ 14), et par un savant mémoire inti- 
tulé : Numération harmonique, ou ÉcheUe d'arithmétique pour servir à 
l'explication des lois de l'harmonie, Paris, 1802, in-4<^. 

487. — Diapason de Deluise. 

Il est en bois de grenadille, avec garniture en ivoire. Monté comme un 
flageolet, il est muni d*une pompe qui se tire à volonté, de façon à pouvoir 
donner telle ou telle note de la gamme, de la en la. Diapason de 1780, ou 
environ. 

Selon Hawkins, le diapason fut inventé par l'Anglais John Shore, en 
1711 ; mais il est certain qu'avant cette époque on employait déjà un ins- 
trument du même genre en Italie : on le nommait corista (choriste). 

488. — Diapason en bids, de Délasse. 

Il est de la môme époque que le précèdent. 

480. — Diapason en buis, de Délasse. 

Ce flageolet-diapason, au moyen d'un tube mobile et mathématiquement 
divisé, permet d'indiquer les sept degrés de la gamme. 

490. — Diapason de 1789. 

Ce diapason est celui de l'abbé Nie. Roze (1745-1819), qui fut bibliothé- 
caire du Conservatoire pendant les douze dernières années de sa vie. Il 
donne le la de la chapelle du Palais de Versailles, en 1789, et ce diapason 
se trouve d'un ton au-dessous du la d'aujourd'hui. 

491. — Diapason en bois de sapin. 

Il est & pompe et donne les notes ut, si, Za, sol. On y a indiqué le diapason 
adopté à la chapelle de Versailles et le diapason de l'Opéra; le premier 
était d'un quart de ton plus élevé que le second. {Collection Clapisson.) 

492. — Diapason de 1812. 

Ce diapason, dont on se servait au Conservatoire en 1812, est d'un cin- 
quième de ton plus bas que le la du diapason actuel. 



104 ACOUSTIQUE. 

493. -— Biapason de 1848. 

Ce diapason, dont on se servait à la chapelle des Tuileries en 1818, n'offre 
presque pas de différence avec celui d'à présent. 

494. — Diapason de 1820. 

Ce diapason, qui donne le 2a, est celui dont on se servait au théâtre 
Feydeau, en 1820. {Don de Dauprat,) 

495. — Diapason de 1820. 

Ce diapason en argent, fabriqué par John Greaves et fils, donne le do, 
{Don de Dauprat.) 

496. — Diapason. 

Il est en ivoire. Il donne le fa # du diapason actuel. {Don de Dauprat.) 

497 ~ Diapason de 1824. 

408. — Diapason en fer. 
Il est surmonté d'une croix. 

499. — Grand diapason nonnal. 

Ce diapason normal, institué en France par un arrêté ministériel du 
16 février 1859, donne le la de 870 vibrations simples, à la température 
de 15». 

Au moyen des expériences ingénieuses qu'a popularisées M. Lissajous, 
on peut aujourd'hui vérifier avec une précision mathématique l'accord des 
diapasons. (V. Lissajous, Étude optique des mouvements vibratoin^es, 
Paris, 1856.) 

Dans l'enquête provoquée par le gouvernement français en 1858, on a 
constaté que le diapason de l'Opéra de Paris, qui donnait 808 vibrations 
par seconde en 1699, 846 en 1810, 871 en 1830, était arrivé à en donner 
895 en 1858. Celui de la musique des guides, à Bruxelles, s'élevait même 
à 911 vibrations. On vit par là que l'élévation progressive du diapason 
depuis plus d'un siècle n'était due ni aux chanteurs, qui sont naturellement 
portés à se ménager, ni aux compositeurs qui ont intérêt à ne point forcer 
la voix de leurs interprètes, mais aux facteurs d'instruments à vent qui sont 
enclins à élever le ton de leurs instruments afin d'en rendre le son plus 
brillant. 

500. — Boite de diapasons anglais. 

Cette boîte renferme 3 diapasons en acier, qui portent la marque de 
fabrique : John Broadwnod and Sons, London, 1862. Ils donnent le do. 
(Don de MM, Broadwood.) 



INSTRUMENTS. SINGULIERS. 10& 

i 

I 501. — Inatrumeiit à vibrations prodaites par le chant. 

[ En soufflant dans cet instrument en buis, on imite le cor de chasse. 

{Collection de M. le D' Fau.) 

502. — Ckdmbardes sur leur bois. * 

La rebube, vulgairement appelée guimbarde, est d'origine montagnarde. 
C'est plutôt un jouet d'enfant qu'un instrument de musique ; mais la guim- 
barde unitonique offre cependant de l'intérêt au point de vue des origines 
de Tanche libre, la -tige de la guimbarde, que le doigt met en vibration, 
faisant fonction d'anche. {Collection de M. le D' Fau.) 

503. — Violon de fer. 

Il est demi-circulaire et comprend une échelle de 3 octaves. {Collection 
Clapisson,) 

Les branches en fer ou en acier de cette sorte de violons-harmonicas 
résonnent mieux sous l'archet, quand la mèche est en crin noir et non en 
crin blanc. 

504. — Violon de fer. 
Il forme tympanon. {Collection Clapisson,) 

Cet instrument, que les Allemands appellent nagel-harmonika ^ et les 
Anglais nail-violin^ passe pour avoir été inventé vers le milieu du dix-hui- 
lième siècle par Johann Wilde, qui vivait alors à Saint-Pétersbourg. 

505. — Violon de fer. 

La forme en est circulaire, comme celle du n^ 504, et sur la table d'har- 
monie on a tendu les cordes d'un tympanon. {Collection Clapisson,) 

506. — Harmonica de Franklin. 

Il se compose d'un cylindre sur lequel sont assujettis des globes de 
verre, de dimensions proportionnées aux sons qu'ils doivent rendre. Le 
cylindre, renfermé dans une caisse, est placé horizontalement sur deux 
pieds : il tourne au moyen d'une roue que l'exécutant met en mouvement 
au moyen d'une pédale. 

Cette sorte d'harmonica fut imaginée par Franklin en 1760, et fournit à 
H. Klein (i756-i832) l'idée de son harmonica à clavier, qu'il a décrit, en 
1798, dans la Gfuette de Bade, et en juin 1799, dans la Gazette générale de 
musique de Leipzig (l'« année, p. 675-679). 

507. — Harmonica métallique. 

Cet instrument, qui offre une si frappante analogie avec le zanze des 



106 OBJETS DE CURIOSITE. 

nègres d'Afrique, se compose de 50 lames d'acier qu'on met en vibration 
par la pression des doigts. Clagget, de Londres, passe pour Tavoir inventé 
vers 1780. 

508. — Crécelle. 

* 

Cette crécelle en ivoire et en ébène est ornée d'une couronne royale ; les 
fleurs de lis et les dauphins en bronze doré qui la décorent, semblent indi- 
quer qu'elle a servi de jouet à un Dauphin. (Colledion Clapisson.) 

509. — Boite à musique. 

Elle repose sur un trépied élégant, en fer forgé et doré. {ColkcHon 
Clapisson.) 

510. — Sexinette irançaiae. 

La boîte en est ornée de peintures sur fond bleu. Cette serinette date du 
règne de Louis XVI et joue six airs français en vogue au siècle dernier. 
{Don de Jf»» Achille Jubinal.) 

Le nom de serinette s'applique à un très-petit orgue à cylindre, À l'aide 
duquel on apprend à chanter aux serins. On appelle merline l'orgue à 
cylindre, un peu plus fort que la serinette, avec lequel on instruit les 
merles. 

511. — Petite serinette française. 

Elle est renfermée dans une boîte qui a la forme d'un livre et fournit un 
répertoire de six airs populaires. (Collection Clapisson.) 

512. — Main harmonique. 

Elle est en marbre et d'origine italienne. {Don de M, Bellon,) 

On attribue généralement à Gui d'Ârezzo (Guido Aretinus, onzième siècle) 
l'invention de la main musicale, bien que les écrits du moine de Pompose 
no renferment aucune afQrmation à ce sujet. 

Ce qui est certain, c'est qu'après la substitution du système hexacordal 
au système tétracordal des Grecs, on imagina d'enseigner la solmisation par 
l'hexacorde et par les mua.nces, à l'aide de la main harmonique. Cette 
théorie et cette méthode, d'une complication extrême, n'ont été abandon- 
nées qu'à la fin du siècle dernier. 

On trouve l'image et l'explication de la main harmonique dans un grand 
nombre d'ouvrages, et le bibliothécaire Jean Gosselin, mort en 1604, a 
publié en 1571 un in-folio intitulé : la Main harmonique^ ou les principes 
de musique ancienne et moderne. Son contemporain Louis Bourgeois est le 
premier qui ait démontré le grave inconvénient de mêler les trois genres 
par bémol, par bécarre et par nature, et qui ait proposé d'abandonner la 



OBJETS DE CURIOSITE. 107 

méthode de la main musicale ; mais, tout en signalant l*abus des muances, 
il n*aperçut pas la possibilité de faire disparaître ces difficultés en ajoutant 
une 7<> syUabe aux 6 syllabes depuis longtemps adoptées. (V. L. Bourgeois, 
k Broict Chemin de musique, Genève ou Lyon, 1550. In-8«.) 

513. — Tablean musical. 

Ce tableau fort curieux, à colonnes mobiles, est en ivoire gravé et date 
du milieu du siècle dernier. (Collection Clapisson.) 

514. — Métronome de Maeliel. 

Modèle primitif du métronome que Léonard Maeizel (Ratisbonne, 1776 
— Vienne, 1855) inventa en 1815. Il en avait emprunté l'idée première au 
Hollandais Winkel. Ce type rudimentaire permet de voir que le mécanisme 
aussi simple qu'ingénieux de cet instrument est fondé sur la propriété du 
pendule : chaque oscillation du balancier sert à mesurer et à marquer la 
durée des sons. 

515. — Métronome de Maelsel. 

Modèle définitif de cet instrument : Le balancier est enfermé dans une 
petite boîte en forme de pyramide. On en accélère ou Ton en ralentit les 
oscillations en déplaçant un poids mobile. 

516. — Bftton de mesure d'Habeneck. 

C'est avec ce bâton de mesure que le célèbre chef d'orchestre de l'Opéra 
et de la Société des concerts du Conservatoire conduisit, aux Tuileries, 
les concerts de la cour. (Don de M. Leborçine.) 

517. — Pupitre en faïence de Délit. 

Le dessin qui le décore en augmente encore la valeur : il représente un 
concert d'amateurs. Cette belle pièce de faïence est un objet de haute cu- 
riosité des plus rares. 

518. — Canne-pupitre de mueique. 

Le pupitre est en fer damasquiné or, avec fleurs de lis. Ce travail, d'une 
remarquable légèreté d'exécution, porte la signature de Boulanger, qui 
était établi à SaintrÉtienne sous le règne de Louis XVL (Collection Cla- 
pisson.) 

519. — Collection de rosettes. 

Ces 12 rosaces et rosettes ont décoré des clavecins, des basses de violes, 
des guitares et autres instruments à cordes ; elles datent du dix-septième et 
du dix-huitième siècle. 



] 



108 OBJETS DE CURIOSITÉ. 

520. — GoUoetioB de elés. 

La plupart de ces clés de clavecin et de harpe sont d'une forme élégante 
et d'une exécution soignée. 

62i. — Conf cience de lathier. 

A cause de sa forme, on appelle aussi cet objet de curiosité un violon. 



SECONDE PARTIE. 



SECTION I. 



iBftnmmts i ooides des payi bob eBropéeBi. 



I. 



INSTRUMENTS A GORDBS ET A ARCHE1\ 

Selon P.-J. Fétis, les instruments à cordes des peuples de TOc- 
cident leur viennent de TOrient, et Tarchet est originaire de Tlnde. 
^ D^autres musicographes érudits, convaincus que ni les Égyptiens 
ni les Grecs de l'antiquité n'ont connu les instruments à archet^ 
déclarent, au contraire, qu'il faut les considérer comme une inven- 
tion européenne. Mais de quelque manière que se soit formée la 
famille des instruments à cordes, à manche et à archet, qu'elle ait 
pris naissance en Asie ou en Europe, il nous paraît certain que 
l'origine en est postérieure au temps où se forma la famille des 
instruments à cordes pincées. S'il sufQt de comparer le ravanas* 
tron, l'omerti et le saroh de l'Inde, les rebabs ou les kemangehs 
d'Afrique et d'Asie, avec les violes et les violons des luthiers ita- 
liens, allemands ou français, pour reconnaître que les instruments 
composant notre quatuor moderne appartiennent à des systèmes 
de facture instrumentale fort différents de ceux des Orientaux, 
on peut cependant établir des rapprochements instructifs entre les 
rebabs sans éclisses et les rebecs du moyen âge, et se demander 
si le rebab à éclisses n'a pas fait imaginer à Savart son violon 
Irapézoïde. 

Au point de vue musical, nous nous bornons à faire remarquer 
que les instruments à archet des Arabes et des Asiatiques offrent 



110 INSTRUMENTS A CORDES 

peu de ressources et servent surtout à soutenir la voix, tandis que 
ceux des Européens jouent le premier rôle dans la symphonie et 
sont éminemment propres à la virtuosité. 

522. — Ravanastron. 

Le corps cylindrique de cet instrument, monté de 2 cordes, a une lon- 
gueur de 11 centimètres et un diamètre de o centimètres. Il est ouvert 
d'un côté, et, de Tautre, couvert d*un morceau de peau de serpent boa qui 
forme table d*harmonie. La baguette de Tarchet est en bambou. {Don de 
Jf»» Pauline *Viardot) 

Sonnerat, dans son Voyage aux Indes orientales et à la Chine, nous 
apprend que le ravanastron doit son nom à Ravana, le célèbre géant hindou 
à dix têtes qui enleva Tlle de Ceylan à son frère Couvera. De Tlnde cet 
•instrument est passé en Chine, où il s'appelle r'jenn , selon Huttner. 
(V. Staunton, Voyage dans rintcrieur de la Chine, etc., traduit par Cas- 
tera, t. V, p. 230.) 

523. ^ Ravanastron. 

Le corps de Finstrument^ qui ressemble à un petit maillet, est en bois de 
sycomore. {Collection de M. le D^ Fou.) 

624. — Saroh. 

Cet instrument, monté de 3 cordes, est taillé dans un bloc de bois ; le 
manche en est orné d'un oiseau assez bien sculpté. Une peau de gazelle 
préparée et collée sur les bords de la caisse sonore forme taJ)le d'harmonie. 
{Collection de M. le D** Fau.) 

On confond souvent le saroh avec la sarungie. Le premier de ces instru- 
ments, d'une coupe si originale et si pittoresque, n'a jamais que 3 ou au 
plus 4 cordes de boyau, selon Willard, ou de soie, selon Ouseley^ tandis 
que la sarungie, outre ses 3 ou 4 cordes de boyau, est montée de 5^ de 11 
et même de 13 cordes métalliques. Le musée de Kensington et le musée 
indien à Londres nous ont permis de constater que le nombre des cordes 
vibrantes de la sarungie est assez variable, tout comme l'était celui de nos 
anciennes violes d'amour et des barytons. F.-J. Fétîs n'hésite pas à décla- 
rer que l'idée des instruments iV archet et à double espèce de corde? 
appartient à l'Hindoustan. (V. Histoire générale de la musique, t. II i 
p. 298.) 

(25. — Saroh; 

Il est aussi monté de 3 cordes. Le bois n'en est pas verni. {Collection 
hess&'DutnaSi) 



DES PAYS NON EUROPÉENS. 111 

A en juger par les mesures qu*a indiquées Fétis, les deux instruments 
du musée du Conservatoire sont d'une dimension un peu moins grande que 
celle des sarohs fabriqués k Patna. (V. Uist. gén, de la mus», t. II, p. 296.) 

626. — Kemangeh a'goui. 

Il y a plusieurs variétés de kemangeh : le nom de kemangeh a'gouz se 
donne à la plus ancienne. Les Orientaux jouent de cet instrument monté de 
2 cordes, en crins noirs de cheval, assis et en le plaçant devant eux, comme 
nous tiendrions un violoncelle. {Collection donnée par M. V. Schœkher.) 

527. — Rebab algérien. 

Il est à 3 cordes et n'a point de pied comme le kemangeh a'gouz. Il dif- 
fère encore de ce dernier instrument en ce que le corps forme un trapèze 
dont le sommet est parallèle à la base et dont les côtés sont égaux. 
[Collection donnée par M. V. Schœlcher,) 

528. — Rebab-el-moganny. 

Ce violon algérien est monté de 2 cordes, et enrichi d'ornements en 
cuivre découpé. Il se joue avec un archet qui a la forme d'un arc. {Collec- 
tion Clapisson.) 

Cet instrument de musique primitive et populaire sert à guider ou à 
soutenir la voix. Les Arabes appellent rebab-el-moganny, ou rebab de 
chanteur,, celui qui est monté de 2 cordes, et ils nomment rebab-ech-chaér, 
ou rebab de poëte, leur violon à une corde, qui sert à empêcher la voix des 
narrateurs ou improvisateurs de monter et de sortir du ton. 

529. — Rebab-ol-moganny. 

Il est orné de la même manière que le n° 528. {Collection Clapisson,) 

Ce violon des Arabes diffère complètement par sa forme et par ses di< 
mendions de celui des Asiatiques et des Égyptiens. Il n'a guère que Je tiers 
de la longueur du febab dont on fait Usage en Asie, et il se pose sur le 
genou. Cet instrument, d'une origine fort ancienne^ rentre, oh le voit, dans 
la famille des kemangeh si bien décrite par Villoteau et par F.-J. Fétis* 
(V. Description de l'Egypte, t. XIII, édition in-8«, et Histoire générale de 
la musique, t. II, chap. x.) 

530. — Rebab javanaië. 

Ce bel instrument ancien, dont la garniture en ivoire indique l'origine^ 
rappelle par sa forme le kemangeh des Persans et des Arabes. L'archet en 
est très-court et d'une forme remarquable. Spécimen curieux. {Collection de 
M. le D' Fau.) 



112 ' INSTRUMENTS A CORDES 

Même à Java, il est difficile de se procurer des rebabs faits avec soin : 
ces inslruments sont devenus d*une grande rareté et coûtent fort cher.* 



II. 
INSTRUMENTS A CORDES ET A ROUE, AVEC CLAVIER. 

Les peuples de Tantiquité ne semblent pas avoir inventé des 
instruments à cordes avec roue faisant fonction d'archet, et jus- 
qu'à ce jour on n'a point découvert, hors de l'Europe, un instru- 
ment de musique du genre des vielles. 

m. 

INSTRUMENTS A CORDES PINCEES OU FRAPPÉES. 

Les instruments à cordes pincées sont en usage dans les cinq 
parties du globe, et le plus répandu de tous est, sans contredit, 
la harpe. On la voit à l'état rudimentaire en Afrique, au Mexique 
et dans l'Océanie ; en Egypte, et dès la plus haute antiquité, elle 
eut à peu près la forme que nous lui donnons aujourd'hui , nous 
l'avons déjà dit ; mais il est à remarquer que cet instrument, après 
avoir joui d'une grande faveur chez les anciens Assyriens, les 
Perses et les Hindous, ne se rencontre plus maintenant dans toute 
l'Asie occidentale, sauf la Turquie, et semble n'avoir jamais péné- 
tré en Chine ni au Japon. On la retrouve cependant dans la pres- 
qu'île de rindo-Chine et sous un aspect des plus pittoresques. 
(V. le n? 5di.) Il est aisé, par cet exemple, de se rendre compte 
de l'intérêt que présenterait, au point de vue ethnographique, une 
histoire de la facture instrumentale ; seulement, que de problèmes 
difficiles à résoudre ! que de questions à peu près insolubles à se 
poser I Sachons gré à F.-J. Fétis d'avoir résumé, dans son Histoire 
générale de la Musique^ presque toutes les notions acquises jusqu'à 
ce jour sur un sujet encore nouveau et parfois si énigmatique, 
et contentons-nous de présenter ici de courtes remarques gé- 
nérales. 

La lyre, que les Égyptiens, les Hébreux et les Assyriens ont 
connue, est arrivée jusqu'à nous par les Grecs. Nous inclinons à 
penser que cet instrument eut toujours deux formes bien dis* 



DES PAYS NON EUROPEENS. 113 

tiûctes : l*une toute rustique et populaire ; Tautre, plus régulière, 
plus savante et classique, pour ainsi dire. Il est certain que la lyre 
des paysans de la Grèce moderne ne ressemble guère à celle dont 
nous voyons Timage sur les médailles antiques ou sur les vases de 
Pompéia, et Ton peut se demander si le kissar des Berbers et 
quelques instruments à cordes pincées montés sur des roseaux, 
nstruments de forme irrégulière et qu'on trouve à Java et dans la 
Polynésie, ne sont point une sorte de lyre champêtre? 

Les instruments à cordes pincées, ayant un manche, sont com^ 
muns aux pays primitifs comme aux nations les plus civili- 
sées. Véoud des Arabes et des Asiatiques nous offre le type du 
luth des Européens ; quinze cents ans avant Tère chrétienne, les 
Égyptiens jouaient d'un instrument semblable au tambourah des 
modernes Orientaux, instrument dont la forme présente beaucoup 
d'analogie avec celle du colachon. Comme le plus souvent on s'est 
servi d'une courge ou d'une calebasse pour faire la caisse sonore 
de ces divers genres d'instruments à cordes pincées et qu'on s'est 
contenté de tendre une peau par dessus, il en résulte qu'ils n'ont 
point d'éclisses : c'est par là que les guitares des peuples sau- 
vages et des Asiatiques difTèrent de notre guitare européenne. Les 
Chinois et les Japonais possèdent néanmoins une sorte de mando- 
line à trois cordes aux hautes éclisses ; mais elle ne nous paraît 
pas une invention originale et pourrait bien être de date peu 
ancienne. 

Les instruments à cordes frappées remontent, au contraire, à 
des temps fort reculés. Les Assyriens et les Hébreux ont connu, 
sous des noms divers, ce que nous avons appelé des tympanons. 

En résumé, l'Asie possède une grande variété d'instruments à 
cordes pincées soit avec les doigts, soit avec des griffes en argent, 
ou frappées avec un plectre. L'Inde et l'île de Madagascar présen- 
tent surtout des types fort curieux et qui ne ressemblent en au- 
cune façon aux instruments imaginés en Chine et au Japon. 

531. — Harpe birmane. 

Elle a 43 cordes, et le corps de Tinstrument ressemble à une barque 
pontée. 

Fétîs appelle cet instrument soum et dit qu'il est monté de cordes métal- 
liques ; mais les écrivains anglais le nomment soung et prétendent qu'on y 
attache des cordes de soie. Les harpes du royaume d*Ava que nous avons 

8 



114 INSTRUMENTS A CORDES 

vues à Londres sont, en effet, montées de cordes de soie, comme la plupart 
des instruments chinois. La longueur du soung varie de 2 à 4 pieds 
anglais. Cet instrument, dont le son est fort agréable, s*acoorde diatonique- 
ment, en suivant Tordre des notes de la gamme : la corde la plus basse est 
le la d'entre les lignes de la def de fa, et la corde la plus élevée, le fa 
d'entre les lignes de la clef de soL 



t. — Sonng. 
Beau modèle et instrument ancien. {Collection deM. lelP Fou.) 

S33. — Boulon (harpe africaine). 

Cette harpe des nègres de la Sénégambie est montée de 10 cordes de 
boyau, retenues par de longues chevilles. Celle-ci, ornée d*une tête en bois 
sculpté, offre un type très-pur de cette espèce de harpes. (Collection 
donnée par M. F. Schodcher.) 

On a remarqué avec raison que les régions centrales de TAfrique ne 
semblent connaître, en fait de musique instrumentale, que les instruments 
à percussion et les instruments à cordes pincées. Les harpes de 5, 7, 8, 
10 et même 18 cordes y sont en grande faveur. (V. à ce sujet Mungo-Park^ 
Voyages dans les contrées intérieures de VAfHque, traduit par Castera, en 
180a, et Dernier Voyage, Paris, 1820; ainsi que le livre du missionnaire 
S.-W. Koelle intitulé : ùutlines ofaOrammar ofihe Vei kmguage.) 

634. — Mauga (harpe du Congo). 

Elle est à o cordes et le corps de Tinstrument a la forme d'un bateau 
ponté. Cette harpe est fort répandue dans les royaumes que traverse le 
Zaïre ou Congo : celle-ci vient d*un pays situé au haut du fleuve. (CollecÈian 
donnée par M. Schœkker,) 

536. — Nanga (harpe du Gabon). 

Cette hai'pe à 5 cordes, semblable à la précédente, est en grande faveur 
chez les nègres de la Guinée septentrionale ou supérieure, pays qu'on ap- 
pelle aussi Ouankara. Celle-ci a été achetée en 1847 à Gabon même, comp- 
toir fortifié en 1841. (Collection donnée par M. Sehœlcher,) 

636. — Tambourah. 

11 est en bois de courbaril et monté de 3 cordes, beux morceaux de peau 
de serpent boa, collés sur les éclisses, remplissent les fonctions de dos et 
de table d*hartnonie. 

Fétis reconnaissait dans cet instrument la première idée arienne des 
organes sonores à cordes pincées et le prototype de Tinstrument du même 



DES PAYS NOiN EUROPEENS. 115 

genre qu'on voit reproduit si souvent dans les antiquités égyptiennes. 11 
l'accorde ainsi : la au-dessous des lignes, mi, la de la clef de soL 

Cette sorte de tambourah ne se trouve plus aujourd'hui qu'entre les 
mains des plus infimes musiciens ambulants de Tlnde. De ce pays il a passé 
en Chine, où il a reçu le nom de samm-jinn ou sann-hinn. (Don de M^^ Pau- 
line Viardot.) 

537. — Sann-hinn. 

Cet instrument favori des Chinois est monté de 3 cordes de soie qui s'ac- 
cordent par quartes (ut au-dessous des lignes, fa, sib des lignes de la clef 
de sol). (Collection de M. le D^ Fau,) 

638. ^ Petit modèle de tamm-sinn. 

Cet élégant modèle réduit de samm-sinn est en laque du Japon d'une 
grande finesse. On voit que cet instrument favori des Japonaises est le 
même que le sann-hinn des Chinois. L'accord en est variable : ut au-des- 
sous des lignes, fa, ut; ou bien : ut, sol, ut; ou encore : ut, fa, si b. 
(Collection de M. le D' Fau.) 

639. — Petit modèle de gamm-tinn. 

Le corps en est de forme carrée et l'instrument a un pied, oomme s'il 
devait poser par terre et se jouer avec un archet, à la façon du kemangeh 
a'gouz des Arabes. (Collection Clapisson,) 

640. — Tanbour bouiourk. 

Cet instrument est marqueté et d'un modèle élégant. (Collection de M» le 
D' Fau.) 

D'après Villoteau, le tanbour bouzourk, qui est d'origine persane, a 
6 chevilles, 6 cordes et 25 touches ; mais le nombre des- cordes et des cases 
sur le manche, dans ces grandes mandolines, est variable. Les dimensions 
du tanbour offrent aussi des différences fort sensibles. 

64i. -- Tanbolir bovsonrk. 

Cette grande mandoline est toute simple et a été achetée en Turquie^ 
(Collection donnée par Jf. 7. Schœkher.) ^ 

642. — Tanbour bonlghary. 

Cette mandoline bulgare, qde Villoteau a si exactement décrite, est d'ori- 
gine asiatique. Par la forme du corps sonore, elle ressemble tout à fait au 
tanbour chargy, mais en petit. (V. Description de VÈgypte, édition in-8<^j 
tome XIII, page 275.) (Don de J.-JB. VuiUawne.) 



Ii6 INSTRUMENTS A CORDES 

543. — Ganibry. 

Il est monté de 3 cordes. Cette sorte de tanbour est fort en usage parmi 
es noirs de TAIgérie. {Collection donnée par M. V. Schcslcher.) 

644. — Tanbovr malgache. 
Il est monté de 3 cordes. {Don de M. Gilson.) 

546. -^ Ghikara de Bénarès. 

Les cinq chevilles qui tendent les cordes de cette guitare indienne ont 
leurs trous percés dans le haut du manche : trois au côté gauche et deux 
sur la partie plane, dans le plan de la table. {Collection de M. le D' Fau.) 

546. — Kuitra d'Algérie. 

Cette grande guitare à 4 cordes doubles, d'un usage général parmi les 
Arabes de TAlgérie, est à coquille do luth et non pas à fond plat. Le haut du 
manche en est légèrement renversé, comme celui de la mandore. La table 
d'harmonie en est décorée d'une large rose. {Don de h^B, VuUlaume,) 

647. — Banjo américain. 

Il est monté de 5 cordes. {Collection de M» le D^ Fau.) 

648. ~ Banjo en marqueterie de boif . 

Ce riche instrument est de fabrique anglaise. Il est monté de 7 cordes* 
{Don de M. Francisco de P. Suarez,) 

Le banjo, guitare rustique des nègres d'Amérique, dérive-t-il de la bania 
que des noirs de la Sénégambie auraient importée aux Antilles et aux États- 
Unis ? Quoi qu'il en soit, cet instrument s'est perfectionné beaucoup, depuis 
que les Christy's Minstrels l'ont mis à. la mode. On a même publié des 
méthodes de Banjo, et Gottschalk a intitulé le Banjo un de ses morceaux 
de piano les plus brillants et les plus caractéristiques. 

549. — - Bania d'Haïti. 

Cette sorte de guitare, montée de 4 cordes et d'une forme très-pitto^ 
resque, est d'un usage général parmi les nègres de Saint-Domingue. {Col- 
lection donnée par M, V. Schœlcher.) 

550. — Petite Guitare mexicaine. 
Collection donnée par Jtf . V. Schœlcher. 

551. — Guitare des Mandingues. 

Elle est à cinq cordes. M. Schœlcher en a fait l'acquisition en octobre 
1847, au comptoir d'Albreda, situé sur le fleuve de Gambie. On sait que la 



DES PAYS NON EUROPEENS. 117 

France a cédé cette possession aux Anglais en 1856, en écliange d*un droit 
de conunerce à Tembouchure du fleuve Saint-John. (Collection donnée par 
M, V. Schœlcher.) 

552. — Guitare des Mandingues. 

Autre exemplaire de ce genre d'instruments, fort en usage au Sénégal et 
le long des bords de la Gambie. (Collection donnée par M. V. Schœlchei\} 

553. — Guitare africaine. 

Cette autre guitare nègre vient du Koasta, et eUe est en usage dans tout 
le haut Sénégal. (Collection donnée par M. V. Schœlcher.) 

554. — Kasso. 

Cette sorte de guitare, qui vient de la Gambie, est montée de cordes végé- 
tales. Le fond de l'instrument est fait d'une calebasse et une peau bien 
tendue sert de table d'harmonie. (Collection donnée par M, F. Schœlcher.) 

555. — Kasso du Sénégal. 

Autre exemplaire de cet instrument nègre, plus remarquable par sa forme 
pittoresque que par une éclatante sonorité. (Collection donnée par AT. V. 
Sehœkher,) 

556. — Guitare nègre. 

Comme le tambourah indien, cet instrument africain est monté de trois 
cordes. (Collection donnée par M, V. Schœlcher.) 

557. — Marouvané. 

Cet instrument singulier, que les Malgaches appellent aussi valiha, ne 
peut être classé parmi les harpes ou parmi les guitares, puisqu'il n'a ni 
cadre ni manche ; les cordes en sont faites avec les fibres mêmes du bambou. 
On les accorde au moyen de sillets mobiles. Elles sont au nombre de sept, 
quand le marouvané n'en a que d'un côté; il y en a jusqu'à treize, lorsqu'elles 
sont prises dans toute la circonférence de l'instrument. Le marouvané a des 
sons agréables ; il se place debout sur les genoux de l'exécutant, qui le fait 
tourner sous ses doigts. (Don de M. Gilson.) 

558. — Sonsounou malais. 

Cet instrument, dont le corps est formé d'un bambou, ressemble au ma- 
rouvané en ce qu'il s'accorde au moyen de sillets mobiles ; mais les cordes 
ne sont pas prises à même les fibres du bois, et le nombre en varie. (Don de 
jfme Pauline Viardot.) 

Il semble que les instruments à peu près semblables au marouvané 



118 INSTRUMENTS A CORDES 

soient d'invention malgache, et que de Madagascar ils aient passé dans la 
Malaisie. 

559. — Tou-kinn on yout-konmi. 

Cet instrument chinois, de forme circulaire, se compose de deux tables 
d'érable posées sur des tasseaux et réunies par une éclisse en courbaril. 
Il est monté de 3 cordes de s#ie, s'accordant par paires à la quinte : fa, ut, 
des lignes de la clef de soL On ne manquera pas de remarquer qu'il n'a pas 
d'ouïes. Les cordes se pincent avec l'ongle ou avec un plectre de bois ou de 
métal. (V. G. Tradescant Lay, The Chinese as they are. Londres, 4841.) 
(Collection de M. le D' Fau,) 

560. — Tou-kinn on yont-komm. 

Autre spécimen de cet instrument chinois, que certains écrivains anglais 
appellent à tort moon guitar, puisqu'il ne se joue pas comme la guitare, 
mais avec un plectre. {Don de Jf"® Pauline Viardot) 

661. -- Pipa. 

Cet instrument favori des Chinoises est monté de 4 cordes de soie qui 
s'accordent ainsi : ut au-dessous des lignes^ fa, sol, ut des lignes de la clef 
de sol. Le corps de l'instrument est formé d'une seule pièce de bois, dans 
laquelle s'ajuste la table d'harmonie, qui n'a point d'ouïes. {Collection de 
M, le D' Fau.) 

La pipa des Chinois, à laquelle bien des auteurs français ont donné des 
noms erronés, est une sorte de luth qui ressemble tout à fait à la biva des 
Japonais : cependant les bivas que nous avons vues à Londres ont des 
ouïes. L'un et l'autre instrument se jouent avec un plectre. 

562. — Taki-koto. 

€ét instrument, qui ressemble beaucoup au ché des Chinois, est monté de 
\ 3 cordes de soie qu'on accorde au moyen de petits chevalets mobiles, et 
dans l'ordre chromatique suivant, selon le voyageur hollandais Meijlan : du 
sol des lignes au sol au-dessus des lignes de la clef de sol. On enjoué en se 
passant aux doigts de petits dés qui se terminent par une sorte d'ongle 
d'ivoire. Le taki-goto est l'instrument des aristocratiques Japonaises. (Co/- 
lection de M. le T)-* Fau,) 

563. — Taki-koto. 

Petit modèle de cet instrument japonais ; il y manque plusieurs chevalets. 
(Collection de M, le D' Fau,) 



DES PAYS NON EUROPEENS. 119 

IV. 
INSTRUMENTS A CORDES BfÉTALLIQUES ET A CLAVIER. 

Les anciens n'ont pas connu cette famille d'instruments, qui 
semble d'origine européenne et dénote un art fort avancé. 



SECTION II. 



Instruments i Tent des pays nm européens. 



I. 



INSTRUMENTS SANS ANCHE, AVEC OU SANS BEC, 

Nous avons déjà dit que, dès la plus haute antiquité, on a connu 
quatre espèces de flûtes : la flûte droite, la flûte traversière, la 
flûte de Pan et la flûte double. Cette famille d'instruments se re- 
trouve, plus ou moins complète, dans chaque partie du globe. 

564. — Pito. 

Ce flageolet de l'Amérique centrale est en terre cuite, percé de 4 trous 
seulement et long de 20 centimètres. 

Les Péruviens et les Mexicains semblent n'avoir fait primitivement usage 
que d'instruments à vent et d'instruments à percussion ; aujourd'hui en- 
core, il est bien rare de rencontrer sur l'immense étendue des pays 
que ces peuples habitaient un instrument à cordes, si grossier qu'il soit. 
Dans la partie de l'Afrique où les Européens n'ont encore introduit ni 
leurs arts ni leur industrie, ce sont, au contraire, les instruments à cordes 
qui prédominent. 

566. — Pito. 

Il est en tout semblable au précédent , mais long de 20 centimètres et 
demi. 

566. — Hnayllaca. 

Cet instrument en os, fait d'une seule pièce et long de 30 centimètres, est 
percé de 4 larges trous, assez espacés l'un de l'autre sur le devant, et d'un 
cinquième trou rapproché du bec, placé du côté opposé et beaucoup plus 
petit. (Collection Clapisson,) 

Nous ne sommes pas certain du nom qu'il conviendrait de donner à cet ins- 



INSTRUMENTS A VENT DES PAYS NON EUROPEENS. 121 

irument ; mais il appartient évidemment à la famille des flageolets et des 
flûtes à bec. 

567. — Flageolet égyptien. 

Il est percé de 6 trous par devant et d'un septième par derrière. [Collection 
donnée par M. V. Schœlcher.) 

668. — Souifarah. 

Cette flûte droite est en roseau et percée de 5 trous. Elle se joue par un 
sifflet, comme l'ancienne flûte à bec. Cet instrument est fort répandu en 
Algérie et celui-ci a été acheté à Gonstantine. {Don de M. Félix Le 
CotJ^ppey.) 

Villoteau parle de l'étendue et de la variété des sons de la souffarah ; 
il s'étonne qu'un instrument si simple ait une échelle chromatique de deux 
octaves et puisse rendre d'une façon irès-distincte des nuances de sons fort 
rapprochés (des quarts de ton). 

569. - Souffarah. 

Cette flûte arabe, achetée en Algérie, est percée de 6 trous. {Golketion 
donnée par M, V. Schœleker,) 

570. — Guosba ou Oosba. 
Cette flûte est percée de 5 trous. (Collection donnée par M. V. Schœlcher.) 

571. — Djaouak. 

Cette petite flûte arabe est en roseau et percée de 7 trous. Les sons de 
cet instrument rappellent ceux du flageolet. (Don de M. Dorus.) 

572. — Flûte malgache. 

Elle est faite avec un roseau et percée de 3 trous seulement. On la tient 
comme un hautbois, et les flûtistes habiles de Madagascar en tirent des 
sons fort agréables. (Don de M. Gilson,) 

573. — Petite flûte turque. 

Cette petite flûte, qui se joue comme un hautbois, est en roseau et percée 
de 6 trous. Les bergers de la Turquie d'Asie en tirent un habile parti. 
(Collection donnée par M. V. Schœlcher,) 

574. — Flûte turque. 

Cette grande flûte, qui se joue aussi à la façon du hautbois, est percée de 
7 trous sur le devant et d'un trou du côté opposé. Elle a été achetée à 
Smyme, etl'^n en trouve do semblables en Bulgarie. (Collection donnée par 
M, y. Schœlcher.) 



122 INSTRUMENTS A VENT 

675. — Flûte amérioaine. 

Cette flûte primitive, en roseau, est garnie d'une corde finement tressée. 
{Don de M. Doms.) 

576. — Flûte américaine. 

Autre flûte en roseau et d'un caractère primitif. 

577. — Flûte mencaine. 

Elle est en roseau et percée aussi d'une façon bien rudimentaire. {Collec- 
tion donnée par M. V. Schœkher.) 

578. — FlûU africaine. 

Elle n'est percée que de é trous, outre celui de l'embouchure. {CoUection 
donnée par M. V. Schœkker.) 

579. — Flûte-harpe. 

Cet instrument, d'origine africaine, est fait avec le bois d'une canne k 
sucre. L^ nègres s'en serrent tout à la fois comme d'une flûte traversière 
et d'une harpe à 3 cordes. {Collection donnée par M. V. Schodcher.) 

580. — Flûte traTcrsière des Chinois. 

La tête de cet instrument est en ivoire ; on y a gravé & la pointe des per- 
sonnages au milieu d'un paysage. Le corps de la flûte est formé d'un 
roseau d'une espèce particulière, renforcé de distance en distance par des 
anneaux de fil bien lisse qui sont vernis admirablement. 

On remarquera que cette flûte est percée de 16 trous : celui qui est le 
plus voisin de Fembouchure est destiné à recevoir une pellicule aussi fine 
que la pelure de nos oignons, qu'on prend à la moelle du bambou et que 
l'on mouille au moment de la fixer. {Collection Clapisson*) 

De Guignes reproche à cette grande flûte chinoise d'être un instrument 
criard. (V. Voyage à Péking, t. Il, p. 318.) 

581. — Flûte chinoise moderne. 

Instrument semblable au précédent. {Collection Clapisson,) 

Les Chinois appellent cet instrument ty, La longueur du grand ty varie 
d'un ou deux centimètres ; celui-ci a 0™69 ; le n^ 580 n'en eompte que 68, 
et F.-J. Fétis fixe à 0™70 la longueur ordinaire du grand ty ei k 0"»54 celle 
du petit ty. 

Le diamètre intérieur n'est point non plus toujours le même, et nous 
avons constaté dans la perce de ces instruments des variations d'un milli- 
mètre, et quelquefois même de deux millimètres. Le diamètre de la partie 



DES PAYS NON EUROPEENS. 123 

voisine de la tète est toujours plus large que celui de la partie infé- 
rieure. 

682. ~ Grand ty. 

Les deux extrémités de l'instrument sont en ivoire sur lequel on a gravé 
à la pointe des personnages et des paysages. (Y. pour la tablature du 
grand ty : Fétis, Histoire générale de la musique, 1. 1, p. 70.) 

683. — Ty. 

Cette flûte chinoise, à deux embouchures, est en bambou. Le corps de 
l'instrument est orné d'inscriptions. (Collection deM. lejy Fou.) 

684. — Zummarah. 

Cette flûte égyptienne est formée de deux roseaux d'égale longueur et 
percés chacun de 6 trous. {Collection donnée par M. F. Schœleher.) 

686. — Zimunarah. 

Autre flûte égyptienne, également formée de deux roseaux ajustés l'un 
contre l'autre, mais percés chacun de 5 trous seulement. {Collection donnée 
par M. y. Schœlcker:) 



II. 



INSTRUMENTS A ANCHE SANS RESERVOIR D'AIR. 

m 

Le hautbois pastoral a, nous n'en doutons pas, été connu des 
anciens Égyptiens. Les instruments recueillis au musée de Leyde 
et BxiBrMsh Muséum nous en fournissent la preuve. Le chalumeau 
et le hautbois se retrouvent en Asie, aussi bien qu'au Pérou, et les 
types en sont très-variés. 

686. — Hautbois cochinchinois. 

Cet instrument est percé de 8 trous, dont 7 sont équidistants et placés 
sur le devant. Il résonne au moyen d'une anche. (Don de M^* Pauline 
Viardot.) 

687. — Hautbois cochinchinoii. 

11 est en tout semblable au précédent, mais de dimensions plus petites. 
(Don de M»* Pauline Viardot,) 



124 INSTRUMENTS A VENT 

5$8. — Samr (hautbois manresquo). 

Il est percé de 7 trous par devant et d*un huitième trou par derrière. 
{Collection Clapisson,) 

Cet instrument, très-répandu parmi les Arabes, se retrouve en Perse, 
où on l'appelle zouma ou zùumay. 



III. 



INSTRUMENTS A ANCHES AVEC RÉSERVOIR D*AIR. 

La cornemuse, que les Romains nommaient tibia utrtctUarù 
(flûte à outre), a-t-elle été connue longtemps avant l'ère chré- 
tienne ? Nous le supposons, car la sumphonia des Hébreux devait 
être, à en juger par le nom, à peu près le même instrument que la 
zampogna des paysans calabrais. Quoi qu'il en soit, il est certain 
que les musettes avec réservoir d'air résonnent depuis plus de 
deux mille ans dans Tlnde, et que le nay ambanah des Persans, 
comme la saukkaràh des Arabes, n'est autre chose qu'une corne- 
muse ; les instruments de ce genre ne sont pas cependant très- 
communs hors de l'Europe, et Ton n'en a point trouvé de modèles 
primitifs en Amérique, lors de la découverte de ce continent. 

Le plus ancien des jeux d'orgue à anches libres est certainement 
le cheng des Chinois, instrument ingénieux, fort original et véritable 
orgue portatif. Quant à l'orgue avec clavier, nous n'osons affirmer 
que les Hébreux lui aient donné le nom de magrépha. Nous savons 
seulement par Pindare que Pallas inventa une flûte qu'elle appela 
« rinstrument à plusieurs têtes » et que les sons de cette flûte 
s'échappaient à travers un mince airain et des roseaux. Avant 
Ctésibius d'Alexandrie, inventeur de Vhydraule, les anciens ont 
donc eu des orgues; mais en vain chercherait-on des instruments 
de cette famille parmi les peuples sauvages ou les nations étran 
gères au système musical des Européens. Au Pérou^ cependant, 
les Incas construisaient une sorte de syrinx tantôt à un rang et 
tantôt à deux rangs de tuyaux; ils la nommaient Attayra-/)wAMra, et 
l'on en peut voir des modèles au British Muséum et au musée de 
Berlin. Cet instrument n'a point de clavier et rentre par consé- 
quent dans la catégorie des flûtes de Pan ; seulement, dans la 



DES PAYS NON EUROPÉENS. 125 

huayra'puhura du British Mtiseum, il y a un rang de 7 tuyaux 
ouverts et un autre rang de 7 tuyaux bouchés : cet emploi des 
tuyaux bouchés, comme dans la construction de Torgue, ne saurait 
passer inaperçu. 

589. — Ghang. 

Cet instrument original, sorte d'orgue portatif, a été inventé fort ancien- 
nement par les Chinois. Il est formé de la partie inférieure d'une calebasse, 
qui sert de réservoir pour le vent et qui est percée de trous dans les- 
quels on ajuste des tuyaux de bambou , dont le nombre varie suivant 
l'étendue qu'on veut donner à l'instrument. Ce cheng a 17 tuyaux, et il est 
long de 0™4r5. On y remarque un trou carré en ivoire, destiné à recevoir le 
tube par lequel le musicien souffle et fournit le vent nécessaire à la pro- 
duction des sons. C'est à la languette ou anche libre du cheng que les Eu- 
ropéens sont redevables de Vorgue expressif. Le facteur d'orgues Kratzen- 
stein, qui était établi à Saint-Pétersbourg sous Catherine II, passe pour 
avoir eu, le premier , l'idée de mettre à profit l'invention chinoise , et 
G.-Jos. Grenié (1756-1837) en fit l'application chez nous en 1810. 

590. — Cheng. 

Il a 17 tuyaux, comme le précédent; mais la garniture en est plus riche. 
{Collection de M. le D'Pau.) 

59i. — Orgne chinois. 

Cet orgue, construit en Chine et offert en 1858 au prince impérial par 
Tempereur du Céleste empire, est remarquable surtout comme travail d'ébé- 
nisterie. Il semble imité d'un harmonium de Debain; mais c'est par une 
manivelle fixée au côté droit de l'instrument et non avec les pieds qu'agit 
la soufflerie. Les tuyaux sont faits avec des bambous, et par leur disposition 
ils ressemblent à une vaste syrinx placée sur un sommier. 

592. — - Khèn (orgna siamois). 

Cet instrument national des Laotiens se compose d'un nombre pair de 
bambous accouplés, dont les nœuds ont été coupés intérieurement, et qui 
forment comme des tuyaux d'orgue. Le nombre des bambous varie de 10 à 
16; la longueur en est nécessairement inégale et on les attache les uns aux 
autres au moyen d'un bambou plus gros, que les tuyaux traversent perpen- 
diculairement. C'est en bouchant les trous dont chaque tuyau est percé 
qu'on fsdt sortir les sons, et il faut un souffle puissant pour bien remplir cet 
instrument. On est obligé de le tenir incliné, à cause de sa dimension, qui 
atteint jusqu'à 4 mètres de hauteur. Les plus petits khèns, à l'usage des 
enfants, ont un mètre de long. (Don de M, Edouard Batiste.) 



126 INSTRUMENTS A VENT 



IV. 



INSTRUMENTS A VENT AVEC OU SANS EMBOUCHURE MOBILE. 

Les cors et les trompettes, instruments connus dès la plus haute 
antiquité, sont d'un usage universel : ils existent à Tétat rudimen- 
taire chez les sauvages, et Ton en trouve des modèles variés et 
d'une exécution fort satisfaisante en Asie, surtout dans Tlnde et 
dans l'empire birman. 

Le musée du Conservatoire ne possède encore aucun type de 
cette classe d'instruments, si bien représentée au musée de Ken* 
sington et au musée indien, à Londres ; mais on y voit un schofar 
ancien. Bien que dépourvus d'une embouchure mobile ou fixe, 
nous classons les cornes d'appel d'origine asiatique à la suite des 
trompes et des cors de chasse et nous les faisons, en conséquence, 
figurer au nombre des instruments à vent qu'il faut ranger ici. 

593. — Schofar. 

Ce cornet ancien, fait d'une corne de bélier, est enrichi d^ornemeuts line- 
tnent sculptés et couvert d'inscriptions hébraïques. (Collection Clapisson,) 

Le schofar, dont la Bible révèle l'origine fort reculée, est le seul instru^- 
Inent de l'antiquité qui se soit conservé dans le culte mosaïque « U retentit 
encore dans la synagogue, le jour du grand Pardon, pour annoncer la fin 
du jeûne. L'embouchure en est fort difficile< 

Il existait une autre espèce de schofar qu'on appelait kéren (corne) ; tnais 
on ighore en quoi cet instrument différait du schofar ordinaire. Comme le 
tnot kéren, dans les textes hébraïques, est presque toujours suivi de cet 
autre, jobel, il est à supposer qu'on l'employait seulement pour annoncer 
le juMléé 

M4. — fltiphani Indleil. 

U est eh ivdire teinté, et l'einbouchure se trouve sui' le càïjè dé cette corne 
d'appel. {Collection Clapissom) 

Bis. — dliphant. 

11 est àe là tiiétae cduleur rouge&tre et de la même dimension que l'instru- 
inent pfrécédent. 



DES PAYS NON EUROPEENS. 127 

596. — Oliphant iadien. 

Il est en ivoire gravé, jauni par le temps, mais non teinlé. (CoUeciion 
Clapisson.) 

597. — Oliphant en ivoire. 

Il est de grande dimension et de date ancienne. {Collection Clapisson.) 



SECTION III. 



lutramenti i percossion des pays non evopèeiis. 



Dans les pays sauvages de toutes les parties du monde, on 
rhythme une dcmse, une marche guerrière ou une cérémonie reli- 
gieuse au son des instruments à percussion. Les tambours ont sur- 
tout le privilège de parler à l'imagination enfantine des peuples 
non civilisés, et dans TOcéanie, comme dans l'Afrique centrale, on 
en trouve une grande variété. En Asie, les instruments à percus- 
sion métalliques jouissent d'une faveur extrême, et les cymbales, 
les crotales, les clochettes, les gongs sont d'un fréquent usage. 
L'Inde semble avoir donné naissance aux instruments à lames so- 
nores de bois ou de métal; cependant il existe aussi en Afrique des 
harmonicas à lames de bois sonore, et l'un des problèmes les plus 
importants de l'histoire de la musique sera résolu le jour où l'on 
rapportera d'une région encore inexplorée du continent africain un 
balafo primitif : si cet instrument était accordé diatoniquement, 
comme ceux qui nous viennent du Sénégal, n'en pourrait-on pas 
conclure qu'il existe une gamme primitive d'où sont dérivées toutes 
les tonalités connues et pratiquées depuis la plus haute antiquité 
jusqu'à nos jours? Par ce seul exemple, il est aisé de juger des 
services que les voyageurs musiciens sont appelés .à rendre : la 
musique instrumentale, étudiée au point de vue ethnographique, 
est une science qui commence à peine ; mais, grâce aux développe- 
ments du commerce et aux progrès de la navigation, elle ne tar« 
dera pas à provoquer les plus savantes recherches et à nous 
enrichir d'une grande quantité de faits curieux et nouveaux. 

S98. — Daraboukah. 

Le corps de ce tambour égyptien est en terre cuite et ressemble a un 
vase à goulot. Le musicien passe le col de cette sorte d'entonnoir sous le 



INSTRUMENTS A PERCUSSION DES PAYS NON EUROPEENS. 129 

bras gauche et de la main droite il frappe sur la peau du tambour. Cet ins- 
trument, vendu pour ancien, a été acheté au Caire. (Collection donnée par 
M, V. Scho^her.) 

599. — Petit daraboukah. 
Simple jouet d'enfant. (Collection donnée par M. V. ScîUBlcher.) 

600. — Daraboukkeh. 

La partie cylindrique de ce tambour arabe est ornée de peintures et 
d'inscriptions. (Collection donnée par M. 7. Schœlcher,) 

601. — Derbouka. 

Autre tambour arabe, mais plus petit. Il est moderne, comme le précé- 
dent. (Collection donnée par M. Y. Schœlcher.) 

602. — Tambour yolof. * 

Vu par le travers et orné de sa garniture de corde végétale, ce tambour 
ressemble à une cage d'écureuil. Il a été acheté au Sénégal. (Collection 
donnée par M, V, Schœlcher.) 

Ce genre de tambour est fort répandu parmi les Gbiolofs ou Yolofs qui 
occupent le centre de la Sénégambie. 

603. — Tambour des Mandingues. 

Il est d'une forme assez élégante. La caisse très-allongée de cet instru- 
ment ancien porte des dessins gravés. Ce pittoresque tambour a été offert 
à M. V. Schœlcher par le roi de Bar, en échange des présents que ce 
chef avait reçus du voyageur français. (Collection donnée par M. V. Schœl- 
cher.) 

604. — Tambour des Karaibes de la Guyane. 

La caisse en est très-basse de forme. Cet instrument offre un beau type 
du tambour dont se servent les noirs de la Guyane anglaise pour accompa- 
gner leurs danses. Il a été acheté dans l'intérieur de ce pays. (Collection 
donnée par M. V. Schœlcher.) 

605. — Grand tambour kanak. 

U a 1 mètre 70 de hauteur, est posé sur un pied percé à jour et couvert 
d'une peau de tapir. Cet instrument a naguère appartenu à la reine Pomaré. 
Il a été rapporté en France par le célèbre capitaine de vaisseau A.-Jos. 
Bruat, qui fut nommé en 1843 gouverneur des îles Marquises, et qui 
mourut amiral en 1855, après s'être distingué pendant la guerre de Crimée. 

9 



130 INSTRUMENTS A PERCUSSION 

606. — Tchang-kott. 

Ce tambourin japonais en laque a la forme d'un sablier. Au moyen d un 
bâton transversal, on augmente ou diminue le degré de tension de la peau. 
Les Chinois ont un instrument tout à fait semblable à celui-ci. (Collection de 
M. le n^ Fau.) 

607. — Tambourin mauresque. 

La peau est tendue sur un cercle en bois, à la façon du tambour de 
basque. 

608. — Petites cymbales égyptiennes. 

Lesb ayadères se servent habilement de ces petites cymbales et en 
obtiennent des effets piquants. {Collection donnée par M. F. Schœlcher.) 

609. — Petites cymbales. 
Elles sont d'origine chinoise. {Don de M^^ Pauline Viardot.) 

610. —- Tam-tam ou Qong chinois. 

11 a 65 centimètres de diamètre et est d'excellente qualité. Le son étrange 
et lugubre de cet instrument est dû à la combinaison des divers métaux 
qu'on emploie pour le fabriquer et surtout à la trempe de cet alliage. {Col- 
lection Clapiseon.) 

611. — Tam-tam (petit modèle de). 

612. — Tam-tam (petit modèle de). 

613. — Ceinture indienne à cliquettes en cuivre. 

Instrument de musique et objet de curiosité tout à la fois. {Collection 
Clapisson.) 

614. — Cliquettes des côtes de la Chiinèé. 

Elles sont renfermées dans une carapace de tortue* 

616. — Qniaqaia< 

Cette grande crécelle est formée d'une carapace de tortue datis laquelle 
on a mis des caiUouxi {Collection de M. le.L' Fau.) 

616. — Quiaquia. 

11 est en paille finement tressée. (Collection donnée par M, V» Bchodcker. 

M. — Quiaquia d'HaiU. 

Il est en fer-blanc peint et ressemble tout à fait à un jouet d'enfant. (Col- 
lection donnée par M, V* Schœtchet*) 



DES PAYS NON EUROPEENS. 131 

618. — QniaipiiA de SaintrDomingne. 

Le corps de ce jouet caraïbe est sculpté grossièrement.^ {CoUectûm donnée 
par M. V. Schœlcher,) 

619. — Crrelots. 

Les Indiens d'Amérique se servent de ces graines pour en faire des gre- 
lots ou un quiaquia. 

620. — Grelots. 

En tout semblables au précédent numéro. 

621. — Grelots des nègres de la Guyane. 
Collection donnée par M. F. Schœlcher. 

622. — Pata d'Haïti. 

On se sert de cet instrument en bois comme de crotales, le jour des 
ténèbres. {Collection donnée par M. F. ScfuBkher.) 

623. — Zanse du Congo. 

Cet instrument primitif et singulier se compose de vingt étroites lames 
de fer posées au-dessus d'une boite creuse et formant table d'harmonie. 
C'est par la pression des doigts que vibrent ces tiges de métal, disposées 
de façon à présenter une échelle de sons diatoniques. (Collection donnée pm' 
M. V. Schœlcher.) 

624. -^ Zanie. 

Cet instrument a été acheté à un Africain libéré qui s'était établi à 
Sainte-Marie Bathurst. Il n'a que six lames en jonc, mais ces six notes suf- 
fisent aux musiciens nègres pour obtenir des effets doux et plaisants. (Col- 
lection donnée par M. F. Schœlcher,) 

625. — Échelettei. 

Elles se composent de seize lames de bois, et sont mimies de leufs ba« 
guettes à boules d'ivoire. (Don de M* le baron H, Larrej/i) 

626. — Éclle]ettes. 

Elles ont 2i lames et sont d'un grand modèle. (Collection de M, le D' Fau.) 

627. ^ Paire d'échelettes. 

Modèle ordinaire de cet instrument d'origine asiatipue* (Collection Cla^ 
pi$8on.) 



132 INSTRUMENTS A PERCUSSION DES PAYS NON EUROPEENS. 

628. — Balafo du Sénégal. 

li est formé de lames de bois soDore, placées sur des montants en 
bambou : des calebasses creuses correspondant à chaque lame de bols aug- 
mentent le volume des vibrations de cette sorte d'harmonica. L'étendue de 
cet instrument varie selon les lieux et selon le caprice de ceux qui le fabri- 
quent : celui-ci a deux octaves et demie. {Don de M, P. Prins.) 

629. — Pierre sonore. 

Cette pierre sonore, que les Chinois appellent yu^ donne le m» t}. Elle a 
Ja forme d'un poisson et Tomementation en est remarquable. (Collection 
Clapisson.) 

Les Chinois composent, avec les pierres sonores, des séries de tons con- 
formes à leur système musical. Ils donnent à cet instrument, du genre des 
harmonicas, le nom de king. Le marteau avec lequel on frappe les pierres 
taillées et rangées symétriquement est tantôt en métal et tantôt en bois. 



SECTION IV. 



Acovstiqve. — Instmmeats de mudqne siigollen. 



Le musée du Conservatoire est de date encore trop récente pour 
contenir beaucoup de pièces exotiques rentrant dans la catégorie 
des oiiyets de curiosité. Nous nous contentons de rappeler ici que 
la harpe éolienne est connue d*un assez grand nombre de peuples 
sauvages, et nous signalons aux musiciens Tinstrument singulier 
que les Malais nomment angklang. Il forme un pittoresque écha- 
faudage de bambous creux : quand on agite ces tuyaux, ils rendent 
des sons très-intenses en seJlieurtant contre les parois de la rai- 
nure dans laquelle ils se meuvent. Le musée de Lille possède un 
beau spécimen de cet instrument bizarre et encore fort peu connu 
en Europe. 

630. — Harpe éolienne de la Guyane. 

Ce sont les ûbres mêmes du bois qui servent de cordes vibrantes. {ColUe- 
iUm donnée par M. V. Schœkher.) 



INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 



AoRicoLA (Martin). Muska instrumentalU, Wittemberg, 1529, petit in-8*. 

Amiot. Mémoire sur la musique des Chinois. Paris, 1779, in*4o. 

Anonyme. Raccolta di Antichi Strumenti armùfiici conservati nel Liceo musicale 
del commune di Bologna, in-fol. (Texte descriptif et photographies). 

Akbeau (Thoinot). Orchésographie. Langres, 1589. 

Baoghini. De Sistris, eorumqve figuris, Utrecht, 1696. 

Bartholini (Gaspard). De Tibiis veterum, Roma, 1677, in-12. 

Bbdos di Celles. L'Art du facteur d'orgues, Paris, 1766-1778, 3 vol. in-fol. 

Blanchini (Franc). De tribus generibus Instrumentorum. Roma, 1742, in4o. 

BoNANNi (Filippo). Gabinetto armonico pieno (fistromenti sonori, Roma, 1722, 

in-4o. 
— Description des instruments harmoniques. Édition revue et augmentée par 

rabbé H. Ceruti. Rome, 1776, in-4«>. 

Bretagne (F.-P. de). Tractatus de excellentia musica antiqtue Hebréscrum e 
eorum instrumentis. Paris, 1707, in-12. 

BuRNET (D' Ch.). A gênerai History of music. London, 1776, 4 vol. in4o. 

Chausse (M. A. de la). Muséum romanum. Roma, 1660, in-fol. 

Christianowitsgb (Alex.). Esquisse historique de la musique arabe aux temps 
anciens, avec dessins d^instruments» Cologne, 1863, in-fol. 

Coussbmakbr. (E. de). Essai sur les instruments de musique au moyen âge, 
(V. les Annales archéologiques de Didron, t. III, IV, V, VII et IX.) 

Diderot et d*Alembert. Encyclopédie. Paris, 1751-80, 35 vol. in-fol. Un volume 
de planches de lutherie. 

ESnoel (Cari.). A descriptive Catalogue of the musical instruments in the South 
Kensington museunu London, 1870, in-8o. 

La seconde édition, très-luxueuse et considérablement augmentée, a 
paru en 1874. 



1 



136 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 

FÉTXS. Histoire générale de la musigue, Paris, 1869-1874. 

Quatre volumes de cet ouvrage capital ont paru ; le cinquième et dernier 
sera publié prochainement. 

FoRXEL. Allgemeine geschichte der Musik, Leipzig, 1788-1801, 2 vol. in4o. 

Oerbbrt. De Cantu et Musicd sacrd. San-Blasianis, 1774, 2 vol. in-4«. 

Hawkins. a gênerai History ofthe science and practice of m'tmc. LondoUj 1776, 
5 vol. in-4«. 

HopKiNS (Edw^. The Organ, ils history and construction, London, 1855, in-8». 

JoNBS (sir W.). On musical modes of the Hindus. (V. t. VI de ses Œuvres et 
Asiatic Researches, t. III.) 

Dalberg a ^traduit cet essai en allemand sous ce titre : Ueber die Music 
der Indier. Ërfurt, 1802, in-8o (29 planches). 

JoNBs(Edm.). Musical and poeticalrelicks ofthe Welsh bards. London, 1786, in-4<». 

Kastnbr (Geo.). La Harpe d'Éole, Paris, 1856, in-4«. 

— Les Danses des morts. Paris, 1852, in-4o. 

— Les Sirènes, Paris, 1858, in-4». 

— Manuel général de musique militaire. Paris, 1848, in4'*. 

Kazaubr. De tuba stenlorea. Altorf, 1713, in-4*. 

KmcRBR. Musurgia universalis. Roma, 1650, in-fol. 

— Phonurgia nova. Kemptem, 1673, in-fol. 

La Borde (B. de). Essai sur la musique ancienne et moderne. Paris, 1780, 4 vol. 
in-4o (figures et dénominations souvent inexactes). 

La Faob (Adrien de). Histoire générale de la musique et delà danse, Paris, 1844, 
2 vol. in-8® avec atlas (les seuls qui aient paru). 

Lampb (Fréd .-Adolphe). De Cymbalis veterum» Utrecht, 1703, in-12. 

LusciNins. Musurgia. Strasbourg, 1536, in-4*^ oblong. 

Maoius. De TintinnabtUis, Hanovre, 1608, in-12. 

Marpuro. Kritische Einleitung in die Geschichte und Lehrsàtze der alten und 
neuen Musik. Berlin, 1759, in-4*. 

Mbrsbnnb (Marin). Harmonicorum libri XIL Paris, 1636, in-fol. 

— L'Harmonie universelle. Paris, 1627 et 1636, 2 vol. in-fol. 

MoNTFAUCON (Bernard de). L'Antiquité expliquée et représentée en figures. Paris, 
1719-24, 15 vol. in-fol. 

Le troisième volume et le supplément renferment les figures de beau- 
coup d'instruments anciens ; mais on comprend que l'exactitude en pareille 
matière ne saurait être rigoureuse. 

Pplbobr. Visio jovialis, Slesvig, 1666, in4». 

PoNTBOouLAMT (A. de), Orgonographie. Paris, 1861, 2 vol. in-8®. 

Pratobjus. Syntagma musicum. Wolfenbuttel et Wittemberg, 1614-1619. 

Les 42 planches, gravées sur bois, ont été publiées en 1620 et complè- 
tent le deuxième volume. 



INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 137 

SoNNBRAT. Voyage aux Indes orientales et à la Chine, Paris, 1782, 2 vol. in-4' 
et avec additions de Sonnini, 1806, 4 vol. in-8^. 

TiL (Salomon von). Dicht-Sing und Spielkunst Leipzig, 1706, in-4*, 

ViLLOTBAU. Dissertation sur les diverses espèces d^instruments de musique que 
ton remarque parmi les sculptures qui décorent les antiques monuments de 
tÈgypte, 
— Description historique, technique et littéraire des instruments de musique des 
Orientaux, , 

Ces deux essais font partie du grand ouvrage intitulé : Description de 
t Egypte, publié par ordre du gouvernement français. Paris, 1809 et suiv., 
9 vol. in-foL, et Paris, 1821-29, 24 vol. in-8«. 

VniouNO. Musica getutscht und ausgezogen, etc. Bâle, 1511, petit in-4> oblong. 
Luscinius a mis à profit les figures de cet ouvrage. 

Welckbr von Gontbrshausbn. Neu erôffnetes Magazin musikaliseher Tonu^erk- 
zeuge, Pranckfurt, 1855, in-8* (160 figures}. 



. V 



TABLE DES MATIÈRES. 



AooordAoB, 66, 75, 78. 

AcooBtiqae, 102. 

Adolphone, 78. 

Adi&phonon, 78. 

Adler, facteur, 59. 

^oline, 75, 78. 

^odicon, 78. 

Aérophone, 75. 

Afranio, inventaor du basson, 71. 

Agricola (Martin), 2. 

Alto, 2, 18. 

Amati, luthiers, 3, 13. 

Amlingue, facteur, 73, 74. 

Anche battante, 64, 65, 76. 

Anche libre, 64, 65, 75, 76, 78, 124. 

Anciuti, factenr, 64, 67. 

Angklang, 133. 

Archets, 9-11, 15-17, 109. 

Archiluths, 26, 29, 30. 

Ardorgano, 50. 

Arigot (flûte), 51. 

Arpanetta, 39. 

Asté, factenr, 86. 

Auber, 48. 



Bachman, lathier> 27. 

Backer, facteur de pianos, 44. 

BaiUot, 5, 9. 

Balafo, 128, 132. 

Balalaïka, 35, 36. t 

Bandurria, 31, 32. 

Bania, 116. 

Baigo (guitare), 116. 

Bansa, 116. 

Bâïbitos, 19, 26. 

Baron, luthiste, 27. 



Baiyton {viola di tefdons), 2, 18. 

Baryton (hautbois), 65, 70. 

Basse de flûte à bec, 57-59. 

Basse de -viole, 19, 20. 

Basse d'harmonie (ophidéide), 86. 

Basset-hom, 75. 

Basse-trompette, 92. 

Basson, 44, 65, 71, 81. 

Basson russe, 81. 

Bass-tuba, 81. 

Bâton, luthier et vielleur, 23. 

Bâton de mesure, 107. 

Bauemleyer (vielle), 24. 

Bedler, luthier, 18. 

Béer, clarinette, 73. 

BelleviUe, 7. 

BeUon, violoniste, 9, 21. 

Bellot, facteur d'instruments, 44. 

Bénard, trombone, 93. 

Berge, luthier, 25. 

Berger, facteur d'instruments, 44. 

Bergonsi, luthier, 3. 

Berlios, 35. 

Berteau, violoncelliste, 20. 

Besancenot, 5. 

Besoni, haubolstes-facteurs, 67. 

Betts, luthier, 14. 

Blanchi, luthier, 21. 

Bissex, guitare, 33. 

Biva, 118. 

Bisey, facteur, 70. 

Blanchet, facteur de davecins, 44. 

Blanchet, facteur de pianos, 44, 49. 

Blancou, facteur, 73. 

Bocker (Jones), luthier, 36. 

Boehm, facteur,' 62, 73. 

Boiddiea, 48. 



140 



TABLE DES MATIERES. 



Botta à musique, 106. 

BoiTÎn, luthier, 34. 

Bombardée, 65, 66. 

Bombardon, 81. 

Boquay, luthier, 3. 

BorjoD, Joueur de musette, 79. 

Bottée de Toulmon, 49, 50. 

Boulou (harpe), 114. 

Bourgeois (Louis), 106. 

Bressan, facteur, 56. 

Broadvood, facteurs de pianos, 44, 104. 

•Brod, hautboïste-facteur, 67, 69. 

Bruker (J.), facteur, 63. 

Buccin, 81. 

Buccine, 81. 

Bûche, 40. 

Buffet, facteur, 54, 60t 66, 67, 73, 78. 

Bugle, 81, 89. 

Buhner, facteur, 70, 72, 75. 



Caisse olaire, 95. 

Caisse roulante, 85. 

Campra, 88. 

Cannes-instruments, 15, 54, 57, 61 , 74, 89, 91 . 

Canne-pupitre, 107. 

Cappa, luthier, 3. 

Carafa, 49. 

Carbonel (J.-N.), 53. 

Carillon, 96, 101. 

Camaud, facteur, 54. 

Caron, luthier, 28. 

CaruUi, guitariste, 34. 

Castagnettes, 96, 99. 

Cattaert, 74. 

CavaiUé-CoU, facteur d'orgues, 78. 

Cervelas, basson, 71. 

Chalumeau, 51, 65, 66, 76, 123. 

Chanot, luthier, 6, 20. 

Chapeau chinois, 98. 

Ghappuy, luthier, 5. 

ChAteau-Minos, facteur-virtuose, 53. 

Chastelain, luthier, 34, 38. 

Ché, 118. 

Che^s, 26. 

Cheng (orgue portatif), 124, 125. 

Chikara, 116. 

Chifonie (vielle), 23. 

Chitarrone, 26. 

astre, 26, 36, 37. 

Cistre-luth, 37. 

Cistre-théorbe, 37, 38. 

Cithara, 26. 



Cithare à manche, 26. 

Cithare horisontale, 26, 40. 

Clagget, facteur, 106. 

Clair, facteur, 60. 

Clairon, 89. 

Clapisson (Louis), 13, 49. 

Claquebois, 99. 

Clarinette, 65, 73-75, 81. 

Clarinette-alto, 75. 

Clarinette d'amour, 74, 75. 

Clavecin, 43, 46, 47. 

Clavecin angélique, 44. 

Clavecin brisé, 46. 

Clavecin-vielle, 44. 

Clavicorde, 42, 43, 47. 

davicytherium, 42. 

Clefs (collection de), 108. 

démenti, pianiste, 48. 

Cliquettes, 130. 

Cloches, 95, 96. 100. 

Clochettes, 98, 100, 128. 

Coche, flûtiste, 62. 

Cocks ou Cocko, luthier, 30. 

Colachon, 26, 113. 

Collard, facteur de pianos, 44, 48. 

Concertina, 78. 

Conscience de luthier, 106. 

Contralto, de J.-B. Vuillaume, 18. 

Contrebasse de viole, 21. 

Contre-basson, 72. 

Cor, 81. 82, 87-90, 126. 

Cor anglais, 65, 69, 70. 

Cor d'appel, 87. 

Cor de basset, 65, 75. 

Cor de chasse, 88, 105. 

Corelli, violoniste, 9. 

Corista (diapason), 103. 

Corne d'appel, 87. 

Cornemuse, 76, 79, 80, 124. 

Cornet, 89. 

Cornet à bouquin, 81-83, 126. 

Cornet à pistons, 81, 89, 

Cornet de chasse, 87. 

Cometto curvo, 82. 

Como bassetto, 75. 

Couder, luthiers, 8. 

Courtaud (basson), 71. 

Courtois Mres, facteurs, 89, 91, 93, 94. 

Cousineau, facteur de harpes, 38, 39. 

Cramer, violoniste, 9, 10, 17. 

Crampon, facteur, 60. 

CréceUe, 96. 106. 

Cristofori, inventeur du piano, 43. 



TABLE DES MATIERES. 



141 



Croisilles, violoniste, 13. 
Cromome, 65, 70, 76. 
Crotales, 128. 
Croath, 1. 

Cuisinié, facteur, 44. 
Cymbales, 96, 98, 128, 130. 



Daraboukah (tambour), 128, 129. 

Daraboukkefa, 129. 

Dardelll, luthier, 3. 

Dauprat, corniste, 88. 

Dauvemé, trompette, 91. 

David, facteur, 54. 

Davidsharpe (arpanetta), 40. 

Debain, facteur d'instruments, 44, 76. 

Décacorde, 28. 

De Comble, luthier, 3. 

Delaunay, luthier, 25. 

Deleplanque, luthier, 37. 

Delisse, trombone, 93. 

Delusse, facteur d'instruments, 53, 66-68, 

71, 103. 
Denipij, vielleur, 23. 
Denis, faiseurs d'instruments, 46. 
Denne-Baron, 62. 
Denner (J.), facteur, 56, 65, 73. 
Derbouka (tambour), 129. 
Diapason, 102-104. 
Dibdin, facteur de pianos, 44. 
Diets, facteur, 75. 
Dieulafait, luthier, 19. 
Djaouak, 121. 
Duft-ène, comettiste, 89. 
Duiifoprugcar, luthier, 3. 
Dulcimer (tympanon), 41. 
Du Pont, facteur, 91. 
Duport, violoncelliste, 20. 



Ëchelettes, 96, 131. 
Éoud, 113. 
Embouchure, 81, 92. 
Ëpinette, 43, 45. 

ftpinette des Vosges (bûche), 40. 
Erard, facteurs dlnstruments, 38, il, il- 
49, 78. 



Ertl, luthier, 6. 

Faby, faiseur de clavecins, 46. 

Fagotto, basson. 71. 

Parini, facteur d'instruments^ 44, 



Ferlendis, hautboïste, 70. 

Fétis (F.-J.), 1, 3, 10, 109-114, 122. 

Fifre, 52, 59. 

Flageolet, 51, 53, 54, 120, 121. 

Fleurot, luthier, 40. 

Fleury (Benoit), luthier, 20. 

Flûte, 51, 120-122. 

Flûte à bec, 51, 55-59, 121. 

Flûte de Pan, 51, 52, 63, 120. 

Flûte double, 51, 52, 120. 

Flûte eunuque, 52, 59. 

Flûte harmonique, 63, 64. 

Flûte-harpe, 122. 

Flûtet, 51, 53. 

Flûte traversière, 51, 52, 60^ 120, 122, 

123. 
Fontanelli, luthier, 32. 
Forveille, facteur, 85. 
P'ourrier, luthier, 5. 
Franklin, inventeur de lliannonloa, 96, 

106. 
Frans, joueur de baryton, 19. 
Frederici, inventeur des pianos carrés, 44. 
Preudenthaler, facteur de pianos, 48. 
Freyer, facteur, 75. 
Frichot, facteur, 92. 



Gagliano, luthier, 3. 

Galoubet, 51-53, 97, 96. 

Gand, luthiers, 8, 18. 

Ganibry, 116. 

Garât, chanteurs, 35. 

Gaspard de Salo, luthier, 3, 11, 14, 19. 

Gaviniés, luthier, 3. 

Gebauer, basson, 72. 

Ghironda ribeca (vielle), 24. 

Gieb, facteur de pianos, 44. 

Gigue (rebec), 3, 22. 

Giquelier, luthier, 17. 

Godfroy aîné, facteur, 60. 

Gong, 128, 130. 

Goodlson, facteur, 91, 

Gordon, flûtiste, 62. 

Gosba, 121. 

Gosselin (Jean), 106. 

Grancino, luthier, 3, 13. 

Grassi, facteur, 69. 

Grelots, 96, 100, 101, 131. 

Grenié, inventeur de l'orgue expressif, 78. 

Grenser, facteurs, 72. 

Grétry, 47. 

Grobert, luthier, 35. 



142 



TABLE DES MATIERES. 



Grosse caisse, 05, 96, 99. 
Orundmuui, facteur. 68. 
Guadagnini, luthier, 3. 
Guamerius, luthiers, 3, 8. 
Guersan, luthier, 3, 16. 
Gnesba, 121. 
Oui d'Anano, 106. 
GuillauiBe (Bdme), 84. 
Guimbarde, 105. 
Guitare, 26, 32-35, 113, 116, 117. 
Guiterron {ehitarrone), 26. 



Haas, facteur, 90. 

Habeneck, 5, 10, 107. 

Hackbret (tympanon), 41. 

Halary, facteur, 86. 

Harmonica, 96, 101, 102, 103, 128, 132. 

Harmonica métallique, 75, 115. 

Harmonium, 78. 

Harpe, 26, 38, 39, 44, 112-111. 

Harpe ditale, 39. 

Harpe éoUenne, 102, 133. 

Harpe-lyre, 35. 

Hurper, facteur, 91. 

Hautbois. 44, 52, 65-69, 76, 81, 121, 123. 

Hautbois d'amour, 69. 

Hautbois de forât, 66. 

Helmholts, acousticien, 102. 

Hdnocq, luthier, 37. 

Hérold, 47, 48. 

Herte (J.), facteur, 56. 

Hildebrand, facteur de pianos, 44. 

Hochbrucker, luthier, 38. 

Hœkel, facteur, 75. 

Holtcman, facteur de harpes, 38. 

Hotteterre (H.), facteur, 57, ft8. 

Huayllaea, 120. 

Huayra-puhura (syrinx), 124, 125. 

Hurdy-gurdy (vielle), 24* 

Hydraule (orgue), 124. 



Index bibliographique, 135-I3t. 
Instrument à Tibrations produites par le 
chant, 105i 



James, facteur, 64. 
Jancourt, basson, 72. 
Janot, vielleur, 23. 
Janson, violoncellistes, 20. 
Jaye, luthier, 19. 



Jeu céleste, 44. 
Jullien, compositeur, 9. 



Kaiser, luthier, 29. 

Kasso (guitare), 117. 

KeUer, facteur, 70, 72, 75. 

Kemangeh, 22, 109, 111. 

Kéren (schofar), 126. 

Kerlino, luthier de Brescia, 3. 

Khen, (orgue), 125. 

King (harmonica), 132. 

Kissar (lyre), 113. 

lUrkman, facteur de pianos, 44. 

Klein, facteur d'harmonicas, 101, 105. 

Klosé, clarinette, 73. 

Klos (Mathias), luthier, 17. 

Kœnig, acousticien, 102. 

Kœnigshoven, facteur, 75. 

Kohler, facteur, 91. 

Krftmer, facteur de claveciiii», 17. 

Kreutser (Rodolphe), 5, 9. 

Kriegelstein, facteur de pianos, 11. 

Kuitra (guitare), 116. 

Krummhorn, 65. 



Labbaye, facteur, 80. 

L'A.bbé (les frères), violoncellistes, 20. 

Lafleur, luthiers, 10, 11. 

Lamarre, violoncelliste. 20. 

Lambert, luthier, 25. 

La Rose, vieilleur, 23* 

Laurent, facteur, 61. 

Lecler, facteurs, 54. 

Lederc, vielleur, 23. 

Le Dhuy, luthier, 35. 

Lefèvre (Xav.), clarinette t3 7i. 

Legros, trompette, 91. ' 

Lemme, facteur, 47. 

Lener (Si), facteur, S7* 

Lenormandi 96. 

Levoir, facteur, 44. 

Lidl, joueur de baryton, 19. 

Light (Edw.), luthier, 39. 

Lindner, facteur, 69. 

linerolli, luthier, 3. 

Lira rustica, 24. 

Llssajous, acousticien, 102, 104. 

Lot (G. et L.), facteurs, 52, 62. 

Lots, facteur, 75. 

Louvet (Jean), luthier, 25. 

Louyet (Pierre), luthier, 23, 24. 



TABLE DBS liATIBRES. 



143 



Lnlly, 4. 

Lnpot, luthier, 3, 8, 18. 

Lnth, S6, 27, 44, 113. 

Lntina, 26. 

Lyra. 24, 28. 

Lyre, 26, 112, 113. 



Maelsel, 107. 

Maggini, luthier, 3, 11, 36. 

Magrépha, 124. 

Main harmonique, 106. 

Mandela, 31. 

Mandoline, 26, 30-32, 44, 113, 115. 

Mandore, 26. 

Manicorde, 42. 

Marouvané, 117. 

Marias, inventeur du piano, 43, 44, 46, 47. 

Martin, (S.), facteur, 67. 

Mason, facteur de pianos, 44. 

Médard, lutliier, 3. 

Mendini, facteur de daveeins, 43. 

Merlin, facteur de pianos, 44. 

Merline, 106. 

Métronome, 107. 

Meyerbeer, 48, 49. 

Minart, vielleur, 23. 

MirUton, 32, 50. 

Mollnari, luthier, 32. 

Mongin* opliicléide, 86. 

Monochordium, 42. 

Monocorde, 3, 42. 

Montagnana, 3. 

Montu, physicien, 102, 103. 

Morella, 3. 

Moudrux^ flûtiste, 60, 62. 

Muller (Iwan), clarinette, 73. 

Muller (W.-Ch.), joueur d'harmonica, 96. 

Musettes, 65, 66, 76, 78, 79, 124. 



Nacaires (timbales), 96. 
Naderman, facteur de harpes, 38, 39. 
Nagel-harmonika, 106. 
Nail-violin, 106. 
Nanga (harpe), 114. 
Nargeot, violoniste-compositeur, 15. 
Nay ambanah (cornemuse), 124. 
Nicolal, facteur d'hannonicas, 101. 
Ninfali (régales), 77. 
Nonon (J.), facteur, 62, 67. 
Nori>lin, violoncelliste, 19. 
Norman (Barackl, luthier, 20. 



Oberlender, facteur, 56. 

Octobasse, 21. 

Oliphant, 126, 127. 

Omerti, 109. 

Ophidéide, 81, 85, 86. 

Organistrum, 22. 

Orgue, 52, 76-78, 80, 124, 125. 

Orgue expressif, 65, 78, 125. 

Orgue hydraulique, 76. 

Orgue pneumatique, 76. 

Orphéon, 25. 

Orphica, 50. 

Ottavino (petite flûte), 59. 

Otto, facteur, 93. 



Paganini, 9, 35. 

Pandore, 31. 

Pandura, 31. 

Panormo, luthier, 3. 

Panormo, facteur de pianos, 41. 

Pape, facteur de pianos, 44. 

PaiMiessus de viole, 15, 16. 

Pata, 131. 

Pavillon chinois, 96, 96, 99. 

Perrault (Cl.), 78. 

Perrine, luthiste, 27. 

Petsold, facteur de pianos, 44. 

Pésard, luthier, 3. 

Pesé, facteur, 85. 

Pfaff, facteur, 75. 

Physharmonica, 75. 

Piano, 42, 44, 47-49. 

Piano enharmonique et cliromatique, 49, 50é 

Piano organisé, 78. 

Pibau (cornemuse), 79. 

Pibroch, 79. 

Pierray, luthier, 3. 

Pierre sonore, 132. 

Piffault, facteur, 84, 85. 

PifTero pastorale, 65. 

Piob mhor (cornemuse), 79. 

Pipa, 118. 

Pique, luthier, 3, 6, 28. 

Pito (flageolet), ;120. 

Pixis, pianiste, 49. 

Pleyel, facteurs de pianos, 44. 

Poche, 2. 

Pochette, 2, 11-15. 

Pohhnan, facteur de pianos, 44. 

Potkilorgue, 78. 

Potter, facteur, 61. 

Poulleau, facteur, 25. 



\^ 



XABLE DES MATIERES. 



PMUêrioii, ». 41, 4?. 
PDckeridge, 9tL 



Qaants, ftfttitte, eo. 
Qoiaqoia, 130, 131. 
Qoidet, conettiste, 8?. 
QuBton, 15. 



RaiBgo, factsar, 74. 

Bmwx, factenn, 88, 91. 

RATanastran, 108, 110. 

Rebab, 1, 109, 111, Ut. 

Babee, 1, S, 21. », 109. 

BabeDe, 2. 

Régale (orgue), 77, 80. 

Bégalea de percasaioa, 96. 

Reictaia, factaor, 78. 

R'jeoM (raTaaaatroB), 110. 

BimaiMfin, 96. 

Rcaaalt, latkier. », 34, 37, 38. 

Ricard, faiaeiir de daTedas, 43, 45. 

Riedei, fÎKtear, 90. 

Riedioker, fiacteor, 99. 

Rigibo, factear-Tirtnoee, 81. 

Rigoli, faiaear de davedas, 43. 

Rippert, Cactenr, 58. 

RadUg, Hacteor-TÎrtBoae, 50, 96, 101. 

RoisMaa, lothier, 4. 

Roi, luthier, 13. 

RoDar, fadeur de pianoe, 44. 19. 

RiMacea et mettes, 107. 

Rola, 4D. 

Rolb, Cactear, 90. 

Rouaaeaa, Tieliete, 2. 

Ro«» (Fabbé), 103. 

Rabèbe, 2. 

Rn^ers, faiseurs de davedas, 43, 46. 

Rigger (Kra^.)» luthier. X 

Rngger (J.-B.), luthier, 3. 

I^jkel (C), facteur. 56. 



liste, 2. 
1, TÎoloDiste. 8. 
SjumVSériB, violonceUîstes, 2U. 
SaHaatia, hautboïste, 68. 
SakMBon. hrthier, 17. 



nan, 115. 
SaBB-hiuB, 115. 
Saatir, 41. 
Saquebute, 81. 
Saroh, 109-111. 
Sanmgie, 110. 
Santereaux, 42. 
Savait, 7. 

Savaiy, facteur, 50, 72. 
Sax (Adolphe), ftcteur, 81, 9t. 
Saxhorn, 81. 



Schefle, luthier, 27. 

Scherer, facteur, 71. 

ScUagsither (dtharel. 40. 

Schlimbad^ fhcteur, 75. 

SdH>far, 126. 

Schrœter, facteur de daTodns. 13. 

Schunda, £Mteur, 41. 

Sdiuster, facteur, 72. 

Sedos, hithier, 27. 

Sellas, luthier, 29, 30. 

Serguut, orgaaiste, 24. 

Serinette, 106. 

Serpeut, 81. 81. 85^ 

Shav, fSacteur, 8& 

Shote (John), aiauus tk ien, 109. 

SUbetmann. facteur d'instruaMUts, 43, 44. 

Slrestri, tethler, 34. 

Sistre, 96. 

Socchi, hrthier, 12. 

Sonnette, 100. 

SoMMètre, 102. 

Souffarah, 121. 

Soukkarah (c o meM ua e), 124. 

Soum ou aoung (harpe), 113, 114. 

Sourdeline (oomenniae), 76. 

Souidinea, 9, 21. 

iettiste,82. 
, 117. 
Spaett, facteur de ptanoa, 41. 
Spîtiharfe (aipaaetta), 40. 
Staiaer. hithier. 3. 4. 
Stampefla (TieDe), 24. 
Stein, ftcteur de pianos, 44, 78. 
Stodart, facteur de pianos, 44. 
Storioni, luthier. 3. 

Stradivarius, hithier, 3, 13, 18, 30. 21, 31. 
StreidMr, facteur de pianos, 44. 
Stiuch, violoncdliste. 90. 
Sumphonia, 124. 
Sup (Matheus). luthier. 11. 
Sjriax, 51, 63, 76, 124, 125. 



TABLE DES MATIERES. 



U5 



Tablfiatt moBioal, 107. 
TakS-ffoto, 118. 
Tambour, 95, 128, 129. 
Tambourah, 113, 114, 115, 117. 
Tambour de basque, 96, 98. 
Tambourin, 95, 130. 
Tambourin à cordes, 96, 97. 
Tambourin basque, 96. 
Tambourin de Gascogne, 97. 
Tambourin de Provence, 97. 
Tam-tam, 95, 96, 99, 130. 
Tanbour boulghary, 115. 
Tanbour bousourk, 115. 
Tanbour malgache, 116. 
Tartini, violoniste, 9, 10, 17. 
Taskin, facteur de clavecins, 41, 44. 
Tchang-kou (tambourin), 130. 
Tbôorbes, 27-29. 

Thévenard, facteur de davecins, 44. 
Thibout, luthiers, 8. 
Tielke, luthier, 17, 27. 
Timbales, 95-97. 
Timbres, 96, 101. 
Tirouvil frère, facteur, 54. 
Tollot (Julien), 86. 
Tonmebout, 65, 70. 
Tourte, fabricants d'archets, 9-11. 
Triangle, 96. 

Triébert (Ch. et Préd.), hautboïstes-fac- 
teurs, 67-70. 
Trombone, 81, 82, 93, 94. 
Trompe, 81, 86-88. 
Trompette, 81, 82, 8^3, 126. 
Trompette marine, 3, 22. 
Trompette-tuba, 92. 
Tulou, flûtiste, 60, 62. 
Ty (flûte), 122, 123. 
iS'mpanon, 26, 40-42, 105, 113. 



Valiha, 117. 

Van Hecke, guitariste-facteur, 33. 
Vicentino, 50. 
Vielle, 23-25, 112. 
Vielle organisée, 25. 
Vincent, 49, 50. 



Viola da braccio, 2, 17. 

Viola da gamba, 2. 

Viola da orbo, 24. 

Viola da spalla, 2. 

Viola di bordons, 2. 

Viola pomposa, 2. 

Violes (famille des), 1, 2, 109. 

Viole bâtarde, 2, 17. 

Viole d'amour, 17. 

Violin, 3. 

Violino, 1, 2. 

Violon, 3-9, 109. 

Violon-sourdine, 9. 

Violon d'amour, 15. 

Violon de fer, 102, 105. 

Violoncelle, 20, 21. 

Violone (contrebasse), 2, 3, 21. 

Viotti, violoniste, 6. 

Virebes, facteur, 44. 

Virginale, 43, 45. 

Voboam, luthier, 34. 

Vogt, hautboïste, 68, 70. 

VuiUaume (J.-B.), luthier, 10, 11, 21, 35. 



Walch, facteur, 64. 

Weltman, facteur, 44. 

Wilde, violoniste, 105. 

Wilhelmi, facteur de davicordes, 47. 

Wincweer, facteur, 71. 

Winkel, 107. 

Winnen, facteur, 69. 



You-kinn ou yout-komm, 118. 



Zampogne (cornemuse), 76, 124. 

Zamr (hautbois), 124. 

Zanetto, luthier, 3, 11, 19. 

Zanse, 106, 131. 

Zimmerman, facteur de harpes, 39. 

Zinke (cornet), 82. 

Zournay (hautbois), 124. 

Zummarah (flûte), 123. 

Zumpe, facteur de pianos, 44. 



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