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LE MUSÉE
DU
CONSERVATOIRE NATIONAL
DE MUSIQUE
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PARIS
TYPOaRAPHIE KIRMIN-DIDOT FRÈRES, FILS ET Ci«
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LE MUSÉE
DU
CONSERVATOIRE NATIONAL
DE MUSIQUE
CATALOGUE RAISONNÉ
DES»INSTRUMENTS DE CETTE COLLECTION
PAR
GUSTAVE CHOUQUET
conaBavATiuR du musée
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PARIS
LIBRAIRIE FIRMIN-DIDOT FRÈRES, FILS ET C^*
56, RUK JACOB, 56
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La musique est un art auquel aucun peuple, même sau-
vage, ne se montre insensible et ne saurait par conséquent
demeurer complètement étranger. Elle puise tous ses moyens
d'expression et d'effet à ces trois sources inépuisables : la
mélodie, le rhythme et l'harmonie. Tant qu'elle n'existe
encore qu'à l'état rudimentaire, une mélodie sans déve-
loppement lui suffit, scandée plutôt qu'accompagnée par des
bruits réguliers ou des sons cadencés. Mais, quand elle ne se
contente plus d'un chant monotone ou nûf , d'un refrain sur
lequel on puisse marcher au pas ou danser en mesure ; quand
elle devient concertante et qu'elle cherche à combiner des
accords harmonieux, elle appelle alors à son secours les in-
ventions les plus ingénieuses, et à la voix humaine elle
ajoute peu à peu, pour la soutenir ou pour rivaliser avec
elle, toutes sortes de voix artificielles.
Ainsi le chant vocal à une seule partie, les chœurs à
l'unisson et les rhjrthmes simples représentent en musique
la nature et l'enfance de l'art ; les instruments et Tharmonie
sont le fruit du génie de l'homme et marquent les progrès
de la civilisation.
On ne peut donc étudier l'histoire générale de la musique
sans analyser les airs populaires de chaque contrée sans
chercher à se rendre compte des causes qui dnt fait imaginer
successivement les instruments à percussion, les instruments à
vent et les instruments à cordes. Aussi dans un Conservatoire
où l'on a souci non-seulement de former des virtuoses, mais
encore d'inspirer aux jeunes gens studieux le goût d'une
— VI —
instruction étendue, a-t-on soin de placer, à côté de la Bi-
bliothèque, un Musée d'instruments tant anciens que mo-
dernes. Nous croyons inutile de nommer ici les villes qui
possèdent des collections de ce genre ; nous nous contente-
rons de rappeler que la Convention nationale, en promul-
guant la loi du 3 août 1798 (16 thermidor an III), qui orga-
nisait à Paris le Conservatoire de musique, décida qu'on
doterait cet établissement d'une Bibliothèque « composée
d'une collection complète des partitions et ouvrages relatifs
à la musique, et d'une collection d'instruments antiques ou
étrangers et de ceux à nos usages qui peuvent par leur perfec-
tion set^vir de modèles » .
Malheureusement cette École, installée dans Thôtel des
Menus-Plaisirs, s'y trouva, dès le principe, logée fort à
Fétroit, et il en résulta que le beau programme qu'on vient
de lire ne fut pas rigoureusement suivi. On fonda, il est
vrai, une Bibliothèque qui renferma bientôt plusieurs fonds
importants et qui est devenue maintenant Tune des plus
complètes en ce genre que l'on puisse citer ; mais il s'écoula
bien des années avant qu'il fût question de créer un Musée
d'instruments de musique. Au mois de mars 1861, une cir-
constance favorable perqiit enfin au gouvernement de réa-
liser en partie le plan tracé par les législateurs de 1795 et
d'enrichir le Conservatoire de nouveaux trésors artistiques.
Un de nos compositeurs populaires, Louis Clapisson, avait
rassemblé avec autant de goût que de patience 230 instru-
ments et objets de haute curiosité qui formaient une pré-
cieuse collection d'amateur. Il vendit à l'État ces 330 pièces,
qui aujourd'hui -nous semblent intéressantes à double titre,
et, comme on voulut lui épargner le chagrin de ne les plus
civoir sous les yeux, on le nomma conservateur de ce nais-
sant Musée, dont l'installation définitive et l'inauguration
solennelle eurent lieu le 20 novembre 1864.
— VII —
On ne comptait alors, dans les deux salles construites
pour les recevoir, que les 230 numéros du cabinet de Louis
Clapisson et les iS3 pièces provenant de plusieurs de nos
établissements publics ou de dons d'amateurs généreux, ac-
ceptés conformément aux instructions ministérielles du
27 juillet 4864. Pendant les dix-huit mois qui s'écoulèrent à
partir de l'ouverture du Musée jusqu'au jour où Hector
Berlioz fut nommé à la place de son collègue de l'Institut^
mort si prématurément, dix-sept instruments furent offerts
en présent; mais du 1" mai 1866 au 30 septembre 1871,
date de la nomination du conservateur actuel, on n'en donna
que dix, ce qui portait à 380 numéros le nombce des objets
exposés à cette époque.
Depuis trois ans, le Musée a reçu des dons fréquents et
d'une grande valeur. Il & fait, en outre, une acquisition con-
sidérable : au mois de décembre 1873, il est devenu posses-
seur de la belle collection de M. le docteur Julien Fau, si
justement vantée par M. VioUet-le-Duc dans son Diction-
noire raisonné du mobilier français. Entre autres pièces raris-
simes qu'on y remarque, il s'en trouve quinze provenant de
la collection du comte Pietro Correr, héritier des Contarini.
On sait que Simon Contarini, tour à tour ambassadeur de
la république de Venise auprès du duc de Savoie, du roi
d'Espagne Philippe II, du sultan Mahomet III, du pape
Paul V et de l'empereur Ferdinand I", se faisait accompa-
gner dans ses ambassades par une bande de musiciens dis-
tingués. Les instruments choisis par ces virtuoses du sei-
zième et du dix-septième siècle peuvent donc être considérés
comme les plus beaux spécimens de la facture instrumentale
à cette époque.
Après avoir rappelé comment s'est formé et rapidement
accru le Musée du Conservatoire, il nous faut indiquer main-
tenant le plan et le but de ce Catalogue.
vin —
On peut classer les instruments de musique de diffé-
rentes manières, selon qu'on les groupe au point de vue de
Tart moderne, de la chronologie ou de l'ethnographie. Mais,
soit qu'on les range d'après les pays, les temps ou les sys-
tèmes de facture et de tonalité auxquels ils appartiennent, il
convient toujours de les diviser en trois grandes familles :
les instruments à cordes, les instruments à vent et les ins-
truments à percussion. La logique, d'accord avec l'histoire,
nous force de reconnaître que l'homme, procédant du sim-
ple au composé, s'est contenté d'instruments à percussion et
d'instruments à vent fort grossiers avant d'arriver à la con-
ception des instruments à cordes pincées, frappées ou frot-
tées, n y aurait un long et bien intéressant ouvrage à écrire
sur la généalogie des instruments de musique : ce 3ujet
toutefois dépasse le cadre d'un livret de Musée. Aussi
n'avons-nous pas cherché dans ce Catalogue à faire étalage
d'érudition et de philosophie ; nous n'avons visé qu'à être
clair et précis. Laissant à d'autres le soin de tracer une his-
toire développée de la facture instrumentale, nous nous
sommes borné à introduire un peu de méthode dans le clas-
sement que nous avons adopté et à présenter à nos lecteui*s
le plus de renseignements utiles et inédits que nous avons
pu rassembler.
Dans ce Musée, ornement de la première école de musique
de France, nous avons réservé la place d'honneur aux ins-
truments qui sont la plus haute expression de l'art moderne
et relégué aux arrière-plans les instruments des nations peu
civiUsées ou étrangères à notre système musical. Par la
même raison, nous avons placé dans ce Catalogue les ins-
truments de l'Europe avant ceux de l'Asie, de l'Afrique et
de l'Amérique ; mais l'ordre dans» lequel nous avons classé
les instruments exotiques ou sauvages est absolument sem-
blable à celui que nous avons suivi dans notre première énu-
— IX -— .
mératioa, qui se compose de quatre parties consacrées :
1^ aux instruments à cordes ; V aux instruments à vent ;
3** aux instruments à percussion ; 4" à tout ce qui se rapporte
à l'acoustique et aux objets de pure curiosité.
Cette division symétrique facilitera les points de compa-
raison et les rapprochements instructifs.
Instruire, voilà le but auquel nous^ nous sommes efforcé
d'atteindre. Et si notre livret ne présente pas un plus grand
intérêt historique, c'est que nos recherches n'ont pas été tou-
jours couronnées de succès, les bibliothèques d'Italie n'étant
guère plus riches que les nôtres en fait de documents im-
primés ou manuscrits sur les luthiers et autres facteurs
d'instruments. Notre travail aura du moins cet avantage
d'être le premier de ce genre qu'on ait encore publié en
France, et, malgré les imperfections et les erreurs de détail
qu'on y pourra signaler, nous espérons qu'il rendra service
aux musiciens studieux. En tout cas, il permettra de se ren-
dre un compte exact des richesses actuelles du Musée et des
lacunes qu'il nous reste à combler, ayant eu soin de placer à
la fin de cet opuscule un index des principaux ouvrages où
l'on trouve des figures d'instruments de musique. Outre un
choix de ces livres ornés d'images, nous nous proposons de
former une collection de photographies et de dessins qui
reproduiront avec une fidélité scrupuleuse l'aspect des ins-
truments soit anciens, soit modernes, que nous n'aurons pu
nous procurer ou faire copier* C'est ainsi que , d'année en
année, se complétera le Musée du Conservatoire et qu'il
présentera, au point de vue de l'iconographie musicale, de
la reproduction des instiiunents antiques et des spécimens
de la facture instrumentale moderne, le plus riche et le plus
utile des foyers d'étude.
LISTE DES DONATEURS.
Balme.
Batiste (Edouard).
Bellon.
Berlioi (Hector).
Bemardel frères.
Boieldieu (Adrien).
Bottée de Toulmon (M*«}.
Broadwood.
Brod (M*« TOUTe).
Broyant.
Carafa (Michel d*Aubenton}.
Cattaert.
CaYaiUé-CoU.
Chanteloup.
Cokken (M** Teuve).
Courtois (Antoine).
Clapisson (M>« TeuTe).
Crispin.
Danprat.
DauTemé.
Delisse (Paul).
Denne-Baron (M>a« Yeuve}.
Domier (M"*« la baronne).
Doras.
Dnfréne (M>** veuve).
Du Pont, de Bordeaux.
Paure.
Fleury (J.)
Fréville (Eugène).
Pumouze.
Gallay (Jules).
Oand (Adolphe et Eugène).
Oilson.
Habeneck (M^e veuve).
Hérold (Perd.).
Henfeld (Joseph), de Vienne.
HetieL
Jacobson, de Stockholm.
Janoourt (Eugène).
Kastner (Georges),
Kreutzer (Léon).
Lafleur (Alphonse).
Lardin.
Larrey (baron H.).
Leborgne (Marcel).
Le Conppey (Pélix).
Massart.
Maulaz.
Meilhan, de Nantes.
Meyerbeer (M»«).
Miremont.
Morderet (M*«), d^Angers.
Ney (Casimir).
Nonon (J.).
Pillaut.
Pixis (J.-B.).
Prins (Pierre).
Roehn.
Roth, de Strasbourg.
Sallantin (Jules).
Sauzay (Ehigène).
Schœlcher (Victor).
Strauss.
Suarec (Francisco de P.).
ToUot (Julien).
Triébert (Ch. et Pred ).
Turquet (Henri).
Viardot (Mm Pauline).
Vogt.
Vuillaume (J.-B.).
' .il
I
LE MUSÉE
DU
CONSERVATOIRE NATIONAL
DE MUSIQUE.
PREMIÈRE PARTIE.
«»»t —
SECTION I.
Instramenti i cordei dei pajs enropèem .
I.
INSTRUMENTS A CORDES ET A ARCHET.
La famille européenne des instruments à cordes frottées par un
archet se compose de plusieurs branches, dont quelques-unes se
sont éteintes ou compléteunent transformées. La branche la plus
intéressante de cette famille est, sans contredit, celle des vioks^
parce qu'elle a donné naissance aux trois instruments accordés par
quintes avec lesquels on a formé le quatuor moderne. Elle est issue
du crouth à trois cordes, selon F.-J. Fétis, et, par conséquent, d'ori-
gine européenne; tandis que la branche des rebecsy maintenant
disparue, descendait du rebab des Orientaux.
Avant la formation du quatuor moderne, le jeu de violes compre-
nait une basse de viole, une taille de viole, une haute-contre de
viole et un dessus de viole. En Italie, la taille et la haute-contre
ne faisaient qu'un même instrument, et Ton appelait violino piccolo
alla francese le par-dessus de viole qu'avaient adopté les Français.
Mais on donnait encore aux violes d'autres noms qui venaient de
la manière dont on tenait ces instruments. Il y avait la viola da
i
2 INSTRUMENTS A CORDES
gcanba^ ainsi nommée parce qu*elle se posait entre les jambes,
comme aujourd'hui le violoncelle; la t;û>/a da spolia^ viole-ténor
que, par suite de sa dimension, l'exécutant était obligé de placer
sur répaule ; la viole de bras, viola da braccio^ ou viole proprement
dite, la seule que nous ayons conservée (sous le nom d'alto) avec
la petite viole ou violino et avec la grande viole ou violone.
Il y avait, en outre, la viole bâtarde^ qu'on nommait ainsi parce
qu'elle s'accordait par quintes et par quartes ; la viola pomposa^
inventée par J.-Séb. Bach, et qui s'accordait comme notre violon-
celle, mais qui avait une cinquième corde à l'aigu ; la viola dibor-
done onbaryton^ sorte de petit violoncelle d'amour; enrm les poches
ou pochettes, qui ne servaient qu'aux maîtres de danse.
Du quinzième au dix-septième siècle, les dimensions des violes
et la manière de les monter ont subi de singulières variations.
Martin Agricola nous a donné, en 1528, le dessin d'un quatuor
de petites violes, à tête renversée comme celle des liiths, et mon-
tées de trois cordes seulement. On trouve aussi dans son précieux
livre sur la musique instrumentale {Musica insirumentalisy f. xlv)
l'accord d'un quatuor de violes à quatre cordes et d'un quatuor de
grandes violes à cinq cordes (la basse en avait six). Au milieu du
seizième siècle, les violes italiennes étaient montées de six cordes
qui s'accordaient ainsi :
Dessus de viole : (clef d'ut !'• ligne) re, fa, mi, ui, sol, ré.
Alto et ténor : (clef d'ut A* ligne) sol, ré, la, fa, ut, sol.
Basse de viole : (clef de fa 4« ligne) ré, la, mi, ut, sol, ré.
Cette manière d'accorder les instruments à archet par deux
quartes en descendant suivies d'une tierce à laquelle succèdent
deux autres quartes, est également celle d'accorder plusieurs ins-
truments à cordes pincées.
Jean Rousseau, dans son Traité de la viole (1687), nous apprend
que Sainte-Colombe, vers 1675, ajouta une 7" corde à la viole,
pour augmenter d'une quarte l'étendue de cet instrument, et intro-
duisit en France l'usage des « cordes filées d*argent ».
Les rebecs n'avaient point d'éclisses comme les violes : c'étaient
des instruments moins perfectionnés et destinés aux musiciens des
rues ; aussi les luthiers ont-ils dédaigné d'en conserver quelques-
uns, et est-il impossible d'en retrouver un seul aujourd'hui.
La rubèbe ou rebelle du moyen âge, qu'on nomma ensuite 7'ebec,
n'eut d'abord que deux cordes^ comme le rebab populaire des
DES PAYS EUROPEENS. 3
Arabes. L*accord de la rubèbe, au treizième siècle, était celui-ci :
ut, sol d'entre les lignes de la clef de fa V ligne. Le ténor de ru-
bèbe, monté de trois cordes, s'appelait gigue. Fuis on constitua le
quatuor de rebecs, et ces bas instruments, qui servaient surtout pour
la danse, restèrent entre les mains des ménétriers et des chanteurs
ambulants. La basse des concerts de rebecs était jouée par le
monocorde ou par la trompette marine, et ce dernier instrumen
figura longtemps dans la musique des rois de France.
11 serait trop long d'énumérer ici tous les ouvrages à consulter
sur la famille des instruments à cordes et à archet ; nous nous con-
tenterons d'indiquer, parmi les livres qu'on a écrits depuis la no-
tice de F.-J. Fétis sur Stradivarius, la Note historique sur les
instruments à archet, les faiseurs et les joueurs instruments de
M. Vidal, avec gravures de M. Hillemacher (sous presse).
1. — Violon en écaîUo.
Ce riche instrument, dont le manche est orné d'incrustations en ivoire el
en argent, appartient à Tépoque de Louis XIII. II ne porte point de signa-
ture, mais nous le croyons l'œuvre d*un luthier allemand. (Collection Cla-
pisson.)
Le violon (que nous devrions appeler vioUn, puisque ce mot vient de
violino et que violons ^ en italien, signifie contre-basse) est un instrument
monté de 4 cordes qui s'accordent par quintes : sol (corde filée), ré, la, mi
(cordes de boyau). Il a une étendue de près de quatre octaves : du sol au-
dessous des lignes de la clef de sol jusqu'au mi suraigu.
Les origines du violon sont encore assez obscures, mais il est certain que
les luthiers de l'école italienne sont ceux qui ont le plus contribué à perfec-
tionner cet instrument. Citons d'abord J. Kerlino, Dardelli, Duiffoprugcar,
Linerolli, Zanetto, Morella, Pézard, Gaspard de Salo et Maggini, qui ont
rendu célèbre la lutherie de Brescia; nommons ensuite les Amati, qui s'é-
tablirent à Crémone ; Cappa, P. Grancino et François Rugger, qu'il ne faut
pas confondre avec J.-B. Rugger de Brescia, tous les trois élèves de Nie.
Amati ; enfia l'illustre Ant. Stradivarius et le fameux Jos.-Ant. Guamerius
(cousin germain de Joseph et neveu d'André Guarnerius), qui eurent pour
émules ou pour élèves Ch. Bergonzi, Dom. Montagnana, Alex. Gagliano,
L. Guadagnini, Storiom, Jacques Stainer et autres maîtres d'un moindre
talent.
Parmi les luthiers français du siècle dernier, nous mentionnerons : Mé-
dard, de Comble et Panormo, disciples de Stradivarius; Jacq. Boquay,
Cil Pierray, Gaviniés, L. Guersan, Pique et surtout Nicolas Lupot.
4 INSTRUMENTS A CORDES
Nous n'avons point à retracer ici l'histoire du violon, et nous ren-
voyons les personnes qui désirent étudier à fond les questions de facture
instrumentale aux ouvrages suivants :
N.-L. Diehl : Die Geigenmacher der alten italienischen Schulc. Ham-
burg, 1866.
F.-J. Fétis : Stradivarius» Paris, 1856.
E. Folegatti : Il Violino. Bologna, 1873.
J. Gallay : Les Instruments des Écoles italiennes. Paris, 1872.
Sandys et Forster : The History ofthe violin, etc. London. 1864.
Wasielewski : Die Violine und ihre Meister, Leipzig, 1869.
2. — Petit yiolon en écaille.
Cet instrument, d'une forme ravissante, est enrichi de filets et d'orne-
ments en filigrane d'argent. La coquille, la fleur de lis et le groupement
des initiales qui décorent le fond, tout indique que ce petit violon daCe du
règne de Louis XIV. Il passe pour avoir appartenu à Lully, mais nous
doutons qu'il soit de Jacobus Stainer, ainsi que le croyait L. Clapisson.
Quelle qu'en soit l'origine, c'est une œuvre exquise et faite de main de
mattre. (Collection Clapisson,)
3. — Violon allemand en écaille.
Cette œuvre du luthier de Breslau^ Johannes Roisman, date de 1680. La
table est enrichie de dessins en or ; la touche est incrustée de pierreries ;
la tête du manche h les ornements sont en ivoire.
Ce violon a sans doute appartenu à la chapelle-musique du roi Louis XIV,
car on y remarque un écusson aux armes de France. (Collection Clapisson»)
4. — Violon français richement orné.
Au caractère des dessins et du médaillon en or qui l'embellissent, on
reconnaît que cette belle pièce appartient à l'époque de Louis XIV. (Collec-
tion Clapisson,)
5. — Violon de petit format.
Ce petit violon français date du temps de Louis XIV. (Collection Cla-
pisson,)
6. — Touche de yiolon.
Elle est d'Ânt. Stradivarius. (Don de J,-B, Vuillaume.)
7. — Violon français.
Cet instrument est orné de sculptures d'une grande finesse et de pein-
tures sur fond gris perle, dans le goût de l'école de Watteau. La touche, la
DES PAYS EUROPEENS. 5
queue et le médaillon du fond de ce violon sont émaillés en cuivre. {Collec-
tion Clapisson.]
8. — Petit modèle de violon.
L'instrument est en ivoire pointillé d'or. Il est accompagné de son archet
et de son étui qui porte les initiales P. D. F. (Collection Clapisson.)
9. — Violon français.
Cet instrument date du milieu du dix-huitième siècle. L'illustre violo-
niste-compositeur P. Baillot (Passy, !«' octobre {11\ — Paris, 15 septem-
bre 1842) s'en est servi pendant quarante-cinq ans pour donner ses leçons
au Conservatoire, où il a professé depuis le 22 décembre 1795 jusqu'à la
fin de sa- glorieuse carrière.
10. — Violon français.
Il est de Chappuy qui vint s'établir à Paris au milieu du siècle dernier. Le
célèbre violoniste-compositeur Fr. Habeneck (Mézières, 22 janvier 4781 —
Paris, 8 février 1849) s'est servi de cet instrument pendant trente-sept ans
pour faire sa classe au Conservatoire, où il a professé d'abord à titre de
professeur adjoint de 1808 à 1816, puis comme professeur titulaire du
l'' janvier 1825 au 1«' octobre 1848. Il avait été nommé inspecteur général
des classes le 1®' septembre 1831.
ii. — Viblon à mentonnière ouverte.
Ce violon, d'une forme originale , est habilement construit ; nous le
croyons l'œuvre d'un des bons luthiers français du siècle dernier, bien qu'il
ressemble à un instrument d'origine italienne. (Collection Clapisson.)
42. — Violon en enivre.
La table d'harmonie, la touche et la queue sont ornées de dessins origi-
naux très-finement gravés. Instrument et dessins gravés sont dus au peintre
Besancenot, qui les a exécutés à. Dijon, l'an 1776.
13. — Violon français.
Ce violon ressemble beaucoup à ceux de François-Nicolas Fourrier (Mire-
court, 5. octobre 1758 — Paris, 1816) connu sous le nom' de Nicolas, de
Mirecourt. Rodolphe Kreutzer (Versailles, 16 novembre 1766 — Genève,
6 janvier 1831) s'en est servi pour donner ses leçons au Conservatoire,
depuis la création de cette école jusqu'au moment où il prit sa retraite
(1*' janvier 1826). (Don de MM. Kreutzer et Massart.)
14. —V Violon en faïence.
Ce violon, en faïence de Deift, a figuré naguère dans la collection de
6 INSTRUMENTS A CORDES
M. Aimé Desmottes, de Lille. Il est fort lourd à la main, et la sonorité n*en
est ni puissante ni agréable ; mais c'est une pièce rarissime et des plus
curieuses. {Collection Clapisson,)
15. — Hanche de violon, en faïence.
{Collection Clapisson,)
16. — Violon de Piiiae.
Cet instrument fait, en 4810, pour le père de M. Jules Gallay, est de
Fr.-L. Pique (Rorei, près Mirecourt, 1758 — Charenton-Saint-Maurice,
près Paris, 1822). Cet habile luthier s'établit à Paris en 1789, devint four-
nisseur du Conservatoire et se retira des affaires six ans seulement avant sa
mort. {Don de M, Jules Gallay,)
17. — Violon hongroif en marqueterie.
Il est signé : Karl Ertl. Ce luthier, établi à Presbourg, s'était livré à
une étude particulière des vernis, dont il savait tirer un parti avantageux.
{Collection Clapisson.)
18. — Violon de Viotti.
Ce violon a la forme d'une guitare, et il est bordé de filets en ivoire et
ébène qui empêcheraient de le détabler aisément. On ne manquera pas de
remarquer que les ouïes en sont presque droites.
Cet instrument, qui s'éloigne des modèles italiens, est Tœuvre du luthier
François Chanot (Mirecourt, 1787 — Brest, 1823). Cet ancien élève de
rÉcole polytechnique, plus versé dans la mécanique que dans Tacoustique,
crut un moment qu'il opérerait une révolution profitable dans Tart de cons-
truire les violons, et il prit un brevet d'invention pour celui qu'il présenta
en 1817 à l'approbation de l'Académie des sciences.
On lit sur la table cette inscription qui rappelle pour quel grand artiste
Chanot a fait ce violon :
A VlOTTl
P. I. T.
Et, plus bas, ce quatrain enguirlandé de fleurs peintes en grisaille et
composé en l'honneur du virtuose-compositeur qu'il déclare le premier entre
tous {Primiero Intrà Tutti) :
A mes essais dugne sourire !
Pais résonner ce nouvean violon ;
Et Von dira qae d'ApoU<m
J'ai retroQTÂ Thamionieiise lyre.
DES PATS EUROPÉENS. 7
A rîDtérieiir se trouTe ane étiquette écrite de la main du savant Chanot.
Elle est ainsi conçue :
Chanot, par breret d'inTention, 21 janvier 1818.
Paris et Mîrecoort C. I. D. N* 26.
n est érident que les tentatires de ce luthier ont ouvert à Savart la voi^"
qu'il a suivie. (Ikm de J.-B. Vwllamne.)
19. — fialflB triasgolaôra.
Ce violon trapézoîde a été inventé par le célèbre aconstîden Félix Savart
(Mési^^, 1791 — Paris, 181^1}, qoi le présenta, en 1819, i Texamen de
TAcadénûe des scienees. D rappelle la forme qu'avait cet instrument au
treizième siède. La longueur dn violon Savart est égale à ceDe des violons
ordinaires ; mais la table est plane, les éelisses sont rectîlignes et les / rem-
placés par des onvertares rertangriaircs,
V. Mémmre sur la eonstmctîon des instruments à cordes et à archet. In à
rAcadénûe des sdenees, le 31 mai 1819, suivi du rapport qui en a «Hé (ait
aux deux Académies des sdenees et des beaux-arts par MM. Haûj, Cbariea,
de Prony, Cberabini, Catel, Berton, Bfot, rapporteur; Paris, Deterviile,
1819. 1 vol. in-8* aiec pbBcfaea. iDmaé pur MM. Gtmd frère%,)
Cet instrument de forme boarre. K dont la barre est plae^ en dehors,
a été cons truit sons la dîre^JoB d^ Sirart. Le eorps est en bois de sapin^
choisi avec beaoeoiq» de *f>*r\ ft Foo v a é'tmpi^m*^ ajusté on manehe d'an-
cien violon.
M. — wisims cafvÉ.
Comme le préeédeot. e^ ry.yja a é**- f^t^y^i*- pf^'ir •^^rnr sutx expérienee<i
du savant physicv*n S»tv*, T *st <w h^/f^ d'-rf*:/*-. d*- f/^rme tatrrh! H
ouvert par derrière.
Ces deux înstrvmenU dofr^t dater de 1^13 à iH^K
Ce vîoIoB« orné ^\r^ ♦» r^/**v.*rr>s:^,* »^;i/p*>e, ^tifrine e^^/pe iy>f>'
veOe, mais peu zjr^^, >- ^ ' f--'., !>>• ** ; -^ie m*/f»i«rrjte tn^'y^9i^ *\9n\ «t
de rinventm da «--^-r fc^-^^-V. zt. Ta C*.t à P*r.** *^ 1W*. 'OÂUfH/m
doubles
8 INSTRUMENTS A CORDES
24. — Tiolon de Lupot.
Ce bel et bon instrument, d'une coupe harmonieuse et d'un vernis si
remarquable, est l'œuFre de Nicolas Lupot (Stuttgard, 1738 — Paris, 1824).
Fils de François Lupot, qui était élève de Jos. Guarnerius, il s-'établit en
France avec son père, demeura d'abord à Orléans ; puis il vint se fixer à
Paris en 4794, et y fonda sa maison en 4798. Nommé luthier de la chapelle
en 1815, il devint luthier de l'École royale de musique en 1816. Il soignait
tout particulièrement les instruments que les élèves du Conservatoire rece-
vaient en prix. Celui-ci a été fait en 1823 et donné à G. Philippe, un des
bons violonistes sortis de la classe de Baillot, et qui, malheureusement,
mourut à la fleur de l'&ge. {Don de M, Maulaz.)
26. — Manche de violon.
Ce manche provient d-un violon de Lupot, qui a été brisé lorsque le peu-
jple se précipita dans la chapelle du château des Tuileries, le 29 juillet 1 830.
(Don de J.'B. Vuillaume.)
26. — Violon de Gand père.
Cet instrument de Ch.-Fr. Gand (1788-1845), élève, gendre et successeur
de Lupot, peut être considéré comme un des meilleurs spécimens du talent
de cet habile artiste. Luthier du Conservatoire et de la musique du roi, il
fut chargé, après la révolution de i 830, de refaire les instruments de la
chapelle des Tuileries, détruits pendant les journées de Juillet.
27. — Violon de Thibout.
Ce violon a été coupé par Jacq.-P. Thibout (Caen, 16 septembre 1779
— Saint-Mandé, 4 décembre 1856). Gabriel-Adolphe Thibout (Paris, 1804-
1858), fils de cet habile luthier, a terminé ce violon, et il en a écorché le
vernis d'après le dessin qu'offrait le fond du Joseph Guarnerius de
Lafont.
Au-dessous de l'étiquette imprimée, Adolphe Thibout a écrit de sa main :
Tibi Saint-Léon fecit Thibout, 1856.
Violoniste et danseur chorégraphe, Saint-Léon étudiait de préférence sur
cet instrument, vendu au Conservatoire par J.-B. Vuillaume, qui s'est rendu
acquéreur des violons laissés par l'auteur du ballet le Violon du diable,
28. — Violon de tonne irrégnlière.
Il est de Couder frères qui, en 1850, ont pris un brevet pour ce nouveau
genre de violons. (Collection Clapisson.)
^•»
DES PAYS EUROPEENS. 9
29. — Violon de Jnltien.
Cet instnimeni, de forme nouvelle et raccourcie, a été imaginé, en i85i,
par le célèbre luthier J.-B. Vuillaume, à la demande de L.-Ant. Julien, dit
JuUien (4812-4860). Ce trè&-habile chef d'orchestre et compositeur de mu-
sique de danse avait beaucoup d'imagination et d'idées excentriques : il
avait rêvé d'augmenter l'échelle du violon à Faigu. Ce violon nouveau s'ac-
cordait donc une quarte plus haut que le violon ordinaire, et permettait
ainsi d'obtenir à la première position les sons qu'on obtient régulièrement
à la troisième. (Dofi de J.-B. VuiUawne.)
30. — TioUm fourdiiio.
Il a été fait à Nuremberg en 4705, ainsi que l'indique une étiquette ma-
nuscrite, mais le nom du luthier est devenu illisible. ( Collectirm CUi'
pisscn,)
3i. — YioloB sanrdÎBO.-
II est daté de 4738, mais le nom du luthier français qui l'a fait pst eiïairA.
{Çoilectian Clapissan.)
32. — fioloB Mardino.
Le patron n'en est pas gracieux et semble trahir une main un p/'U
lourde. C'est probablement rœuvre d'un luthier allemand. (Collertim Cla-
pisson.)
33. — VioloB sovdiao.
Cet instrument, qui passe pour avoir apparti=rnu à f^aganini, fui fonu*'
d'une longue pochette surmontée d'une table de violon. Le manche e«t bi'^ri
diapasonné. (Colffriian de M. U IF Fou.
34. — KowriiiBfi et vM«s^
Cette sourdine est de Finrention du \\hVm\^Ut J,'Vr, H*t\Um^ Uutrt'ui du
Conservatoire •!«' prix de 18^, cUs«^ d*f B. Kreutzer,, Baillot, d*nii VArt
du violon (48^), rend justice à Taut^jr d^ i-MtH invention qui rtritutuit* k
1832. (Don de M. Eug^^ Gnnd.
Ces vingt et un arch*-** âkif^ài âti dîx-ii ul*>fr**j fei^'/rUf <d r<'pr^rn^rit/^il
toutes les fonnes qu'on a *UjriTi*'^^ a i'kn:U*ii d^ v'iolou d«'p»ji*, 0/f<'I»i H
Tartini jusqu'à Cramer ei T'^j.'V'. OM^fiton f'Uiyin^/n.)
Ces six archets eauD^^ *< Vw* k f« i ««/^^itiqii^ «//fit du dix-liujt*^r/>/'
siède. [CoOettim et M. U Ir Wau:,
10 INSTRUMENTS A CORDES
37. — Ganne-étui.
Elle renferme un bel archet de violon du commencement du dix-huitième
siècle. {CoUecUon Clapisson,)
38. — ilrchet italien.
Cet archet à bouton et sans crémaillère passe pour avoir appartenu au
célèbre violoniste-compositeur Jos. Tartini (1692-1770) ; mais il ressemble
plutôt aux archets employés par Cramer (Manheim, 1745 — Londres,
1805), qu'à ceux auxquels reste attaché le nom de Tartini. {Don dn M. Mi-
remont]
39. — Archet de Tourte Taind.
Cet archet est d*une exécution soignée et d*une grande légèreté. U est
signé : Tovrte £.
Xavier Tourte Tainé florissait sous Louis XVL II est le fils du fabricant
d*archets parisien à qui l'on a souvent attribué, mais sans preuves suffi-
santes, la suppression de la crémaillère et Tinvention de la vis à écrou qui
fait avancer et reculer la hausse pour tendre le crin à volonté, au moyen
d'un bouton placé à l'extrémité de la baguette. {Don de M. Miremoni,)
40. — Archet de Tourte Talnd.
Beau type des archets de cet habile facteur. {Don de M. Eugène
Gand,)
41. — Archet français.
On l'attribue à tort à Fr. Tourte ; il est de Tourte l'aîné.
■
42. -~ Archet d'Habeneck.
Cet excellent et très-bel archet est de François Tourte (Paris, 1747-
1835), que l'on nomma pendant longtemps Tourte le jeune, pour le distin-
guer de son frère Xavier. On y lit sur la hausse cette inscription : « Offert
à Habeneck 1°' par les camarades de concerts, 1814. » {Don de M"* veuve
Habeneck.)
F.-J. Fétis, sous la dictée de J.-B. Vuillaume, a enregistré les services
rendus par le fabricant d'archets François Tourte à l'art de jouer du violon,
qu'Habeneck a cultivé avec tant de succès. (Voir Antoine Stradivari,
p. 118 à p. 128.)
43. — Archet de Jaccpies Laflenr.
Il est remarquable par la cambrure et la légèreté de sa baguette à huit
pans. La hausse est à recouvrement et ornée d'un écu en naere. Cet archet
DBS PAYS EUROPÉENS. H
authentique de toutes pièces est rœuvre de Jacques Lafleur, né à Nancy en
i756 et mort à t^aris, 32, rue de la Juiverie, en 1832. (Don de MM. A. La-
fleur et Bahize.)
44. — Archet de Jos.-R. Lafleur.
Ce bel archet, complètement authentique et comparable à un François
Tourte, est l'œuvre de Joseph-René Lafleur (Paris, 9 juin 1872 — Mai-
sons-Laffitte, 18 février 1874). Violoniste avant de devenir luthier, Joseph
Lafleur excellait, conune son père, dans la fabrication des archets et a fait
celui-ci pour Marque, habile professeur de violon. [Don de MM. A. Lafleur
et Baluze.)
45. — Archet à baguette aplatie.
Joseph-R. Lafleur donna cette forme à la baguette, afin de Tempécher
de fouetter. Peut-être cet archet authentique est-il le seul de ce modèle,
rinventeur Tayant imaginé à titre d'essai. [Don de MM. A. Lafleur et
Baluze.)
46. — Archet en acier.
La baguette est en acier creux ; de là sa légèreté. Ce genre d'archet a
été imaginé par J.-B. Vuillaume en 1834.
47. — Pochette italienne.
Elle est à bords découpés, comme la basse de viole de P. Zanetto (V. le
n* 105). On la peut attribuer à Gaspard de Salo, et nous la croyons, en effet,
de ce luthier célèbre, manche excepté. [Collection de M. le D' Fau.)
48. — Grande pochette.
Cette belle pochette, de la fin du seizième siècle, est ornée d'une tête
originale dont le travail est ravissant. Le fond rappelle la forme d'une rftpe
à tabac, et de fhies sculptures l'embellissent. Tout l'instrument est enrichi
d'onyx et d'autres pierres dures. [Collection Clapisson.)
49. — Pochette en ivoire grayé.
Elle est ornée d'une tête de faune en ivoire et ébène, et l'on en doit
remarquer les chevilles enrichies de grenats. Cette belle pièce, dont la
table est en bois de cèdre, date du commencement du dix-septième siècle ;
elle porte à l'intérieur l'étiquette de Matheus Sup. Au-dessous du nom de
l'habile luthier allemand, on peut lire cette indication incomplète : Strafi-
burg 16 . [Collection Clapisson.)
50. — ^ Pochette de 1635.
Elle est en ivoire et en bois de couleur. A l'intérieur on ne peut lire de
la signature que Ma.... (P. Maggini?) (Collection Clapiseon.)
12 INSTRUMENTS A CORDES
51. — Pochette italienne en ébène.
Le manche se termine par une tête de nègre avec boucles d'oreilleè en
argent. Cette pochette, du temps de Louis XIII, est ornée d'incrustations,
dont les dessins ne se reproduisent pas de chaque côté avec une parfaite
symétrie. (Collection Clapisson.)
62. — Pochette allemande en écaille de l'Inde.
Elle appartient aussi à l'époque de Louis XIII, et la volute en est ornée
d'une ravissante petite tête sculptée. (Collection Clapisson.)
53. — Pochette en ébène.
Le fond est à pans coupés avec filets en argent. Cette pochette élégante,
ornée d'une tête de nègre, a un cachet italien, bien qu'elle soit signée
d'un nom allemand devenu illisible. Elle date de 1632. (Collection Cla-
pi88on.)
»
54. — Pochette allemande du temps de Louis XIV.
Le fond de cette pochette est à côtes et enrichi de filets en ivoire. (Col-
lection Clnpisson.)
55. — Pochette italienne de forme originale.
Cette pièce bizarre, dont le dos est en roseaux, est due au luthier bolo-
nais Vincent Socchi, qui l'a faite en mars 1661. (Collection ClapiMon.)
56. — Pochette allemande de 1669.
Le nom du luthier qui a fait cette pochette est devenu illisible. La volute
du manche est enrichie d'une tête de lion fort bien sculptée. La touche, la
queue et le fond, en ivoire et en bois de couleur, forment une marqueterie
d'un beau travail. (Collection Clapisson,)
57. — Pochette allemande.
Le fond est à pans coupés avec filets en ivoire, et elle est ornée d'in-
crustations en nacre de perle. Elle date du dix-septième siècle, mais l'éti-
quette manuscrite de l'auteur est devenue indéchifirablc. (Collection Cla-
pisson.)
58. — Pochette de grand format et en bois sculpté.
La forme originale et la remarquable exécution de ce bel instrument
attirent et fixent l'attention des connaisseurs. La tête d'ours qui orne le
haut du manche est finement sculptée et surmontée d'une couronne ducale.
(Collection Clapisson,)
DES PAYS EUROPÉENS. 13
59. — Pochette italienne à, doe d'ébène.
Cette pièce élégante et ravissante a ]a forme des anciennes basses de
viole. EUe est ornée d'incrustations en ivoire d'une heureuse disposition.
{Collection Clapisson.)
eo. — Pochette italienne.
Cette jolie pochette en marqueterie, ivoire et ébène, est du dix-septième
siècle. (Collection de M, k ly Fou.)
64. — Grande pochette de
A en juger seulement par la couleur du vernis, on pourrait croire que
cette superbe pochette appartient à U période des premiers travaux d'Anl.
Stradivarius (i 644- 1737) ; mais, à la fermeté du dessin et à Foriginalité de
la forme de cet instrument, à la coupe merveilleuse des ouïes, à la double
échancrure des bords, on reconnaît que déjà le célèbre luthier n'imitait plus
les Amati. Ce bijou date, en eflfet, de 1717, c'est-à-dire des plus bell«»
années du grand artiste de Crémone. Il fut importé en France par Tarisio,
qui le vendit à Silvestre, le luthier lyonnais. L. dapisson, qui fut un violo*
niste distingué avant de devenir un compositeur populaire, acheta c^tte
pochette en 1858, et il voulut qu*on l'entendit dans Len trois ykotm
( 16 décembre 1838i, opéra en 3 actes qu'il écrivit pour 1^ débuts du ténor
Montaubry. Ce fut M. Croisilles qui exé^ruta la jolie gavotte du eomposi'
teur, et il se fit justement applaudir dans ce solo, dont tous les anciens
abonnés du théâtre de l'Opéra-Comiqiie ont gardé le plus agréable souve-
nir. La pochette de Stra/dirarius charma le public et les connaiss'rurs, qui
lui trouvèrent beaucoup de sonorité et un timbre d'une nature parti<;u.i^;re«
(Collection Clapi*WH.^
•X. — PMkett* iUliMM «i teaa de wàf.
Elle est de forme pUle. *-a marqiieterie çocfKf**^ de Ih/i* de difréfefit>r*
couleurs, et enrichie d'in^n^-îtatiof;» en n^/re de p^-rie. A Y ^txUhtuXk de u
volute on remarque une trtr 'ie fenjne \uktt..r:fî^.u\ vr<j.p*>re et, au m*iie*j 'le
la table, un corur percé â /--r. Ce*.:e jri-^re. U ufj 'lr>.-,.e»jx travail, e»t Vynl
à fait intacte. CoUKtiom ^li/iyUi/rn.
La pochette est à ru^ti 4'«;iaJ.««: **. ^. .rc.re, Ce^j^ p-^^ee. ior/r de ii//i/>f,'
scHirdîne, est sutvmA reicaf t.ju:,*> fer ^ i^^*M ^U» i*:n»jt, lu^e dAte de .;»
Cette Ïk^ ^jtcrr^J^ ^jCZ a ^>t,c^ H * T*rr..* rtyj^.jf^*. ^f\ Ty/jfXM < ,
1 4 INSTRUMENTS A CORDES
Cet habile luthier, à peu près inconnu de nos jours, était établi à Paris,
cour Saint-Denis de la Chartre. {Don de AT. J. Fleury,)
65. — Pochette anglaise.
Cette pochette d'assez grand format n'est pas signée, mais on peut l'at-
tribuer à Betts, luthier anglais du dix-huitième siècle. (Collection Cla-
pisson.)
66. — Pochette française.
On ne manquera pas d'en remarquer la forme guitare, et les quatre
échancrures , qui donnent aux éclisses un aspect original. (Collection Clor
pisson,)
67. -^ Grande pochette en forme de cerf volant.
La disposition des / de cette pochette rappelle le faire de Gaspard de
Salo. (Collection Clapisson.)
68. — Pochette française, tonne violon.
La volute de cette jolie pochette française est ornée d'une tête finement
sculptée. (Collection Clapisson.)
69. — Petit modèle de pooliette de dame.
Cette petite pochette en ivoire contient un éventail. La touche et la
queue de cet objet de haute curiosité sont en ébène et en ivoire, formant
marqueterie. [Collection Clapisson.)
70« — Pochette française, torme guitare.
La table en est jolie, et la tête du manche mérite aussi d'être remarquée.
[Collection Clapisson.)
71. — Pochette française.
Cette jolie pochette, qui a la forme d'un violon, est faite de deux mor-
ceaux seulement, les éclisses tenant au fond de l'instrument. Les / / en
sont d'une grande élégance. Cette pièce intacte n'est point signée. (Col'
lection Clapisson,)
72. — Pochette d'une torme originale.
Elle est faite aussi de deux morceaux seulement. Le sillet et la disposi-
tion des ouïes appellent l'attention des amateurs qui ne manqueront pas
d'admirer le style italien et la pureté de la forme de cette pochette. (Coh
lection Clapisson.)
DES PAYS EUROPEENS. 15
73. — Pochette française.
Elle a la forme d*une guitare et est faite aussi de deux morceaux seule-
ment. {Collection Clapisson,)
74. — Pochette italienne.
Elle est en ébène^ avec filets d'ivoire. (Collection de M. le B^ Fau.)
* 75. — Pochette française.
Elle a la forme d*un violon. (Collection de M. le D' Fau,)
76. — Pochette italienne. ^
Cette jolie pocii^ette est en écaille de Tlnde avec filets en ivoire. Les che-
villes et la tète sont en ivoire. (Collection Clapisson,) *
77. — Canne-pochette.
La pomme d'ivoire, ornée d'une pierre, se dévisse, et l'on peut alors
enlever une moitié de la partie supérieure de la canne qui forme pochette.
L'archet est renfermé dans la partie inférieure de cette canne creuse. (Col-
lectùm Clapisson.)
78. — Archets de pochette.
Collection de 8 archets anciens.
79. — Violon d'amour.
Ce violon d'amour, à 12 cordes vibrantes, est orné d'une très-jolie tète
sculptée. Cet instrument français, au long manche, a naguère appartenu
à P.- Julien Nargeot (né en 1800), second prix de Rome en 1828. Ce chef
d'orchestre, lorsqu'il était attaché au théâtre des Variétés, a plusieurs
fois fait entendre ce violon d'amour dans des pièces dont il avait composé
la musique ; on se souvient surtout de la jolie villanelle qu'il a écrite pour
les LvHns de Bretagne, pièce de Dumersan. Ce violon s'accordait ainsi :
mi, Itty ré, la. (Collection de M. le ly Fau.)
80. — Par-dessus de viole (improprement appelé Qninton).
Ce riche instrument à 6 cordes, laqué en Chine et dont le manche se ter-
mine par ime tête d'animal très-bien exécutée, fait honneur à l'ancienne
lutherie française. Il date de la fin du dix^septième siècle ou du commen-
cement du dix-huitième. (Collection Clapisson.)
81. — Par-dessus de viole italien.
Le fond et les éclisses de ce beau pai'-dessus de viole, qui date du dix-
huitième siècle, sont en ivoire et en ébène, et cette marqueterie forme
16 INSTRUMENTS A CORDES
damier. Le manche est surmonté d'une tête de lion. La table, la voûte, les
ouïes, tout, dans cet instrument à 6 cordes, révèle la main d'un habile
luthier. {Collection Clapisson,)
82. — Par-dessuB de viole français.
Il est à 5 cordes et de Louis Guersan, qui l'a fait à Paris, en 1747.
(Don de M» Meilhany de Nantes.)
83. — Par-dessus de viole français.
Cet instrument à b cordes, de Louis Guersan, date de 1747. {Donné par
MM. Gand ftères.)
• 84. — Par-dessus de viole français.
Cet instrument à 5 cordes, de Louis Guersan, porte la date de 1751.
Les éclisses et le fond sont ornés de Ûlets en bois de cèdre ; le manche est
surmonté d'une tête de femme finement sculptée. {Collection Clapisson.)
85. — Par-dessus de viole français.
Autre instrument à 5 cordes du même luthier 'et du même caractère.
{Collection Clapisson.)
86. — Par-dessus de viole français.
Cet instrument à 5 cordes est de François jeune, qui l'a fait en 1755,
lorequ'il demeurait à Paris, rue de la Juiverie. Il est orné d'une tête
sculptée qui ne manque pas de caractère, et les éclisses, ainsi que le fond,
sont à filets en bois de rose. (Don de MM. Gand frères.)
87. — Par-dessus de viole français.
Ce par-dessus de viole, à 6 cordes, de Guersan, est daté de 1755. Comme
les précédents, il est orné de filets en bois de couleur, et le manche en est
surmonté d'une tête finement sculptée. (Collection Clapisson.)
88. — Par-dessus de viole.
Cet instrument, d'un modèle très-pur, est à 7 cordes, et il est orné d'une
tête à panache, bien sculptée. Ce par-dessus de viole est l'œuvre de Nézot.
{Collection de M. le D' Fau.)
89. — Par^dessus de viole français.
Ce joli instrument marqueté, à 5 cordes, est orné d'une tête sculptée
et d'un manche dit de La Fille. (Collection de M. le D* Fau.)
90. — Archet de par^dessus de viole.
Il est à hausse fixe et du dix-septième siècle. (Don de J.-B. Vuil-
laume.)
DES PAYS EUROPÉENS. 17
9i. — Archet de par-dessus de Tiole.
II est i hausse manœuvrant avec crémaillère : commencement du dix-
huitième siècle. {Don de J.-B. VuiUaume.)
92. — Archet de par-dessus de Tiole.
Il est à hausse mobile avec bouton en ivoire, et le bas de la baguette
est orné de cannelures élégantes. Système Tartini. [Don de J.-B, Vull-
laume.)
— Archet de par-dessns de viole.
Il est à hausse en ivoire et repose sur une plaque d^ivoire incrustée dans
la baguette. 1770. Système Cramer. [Bon de J.-B. VuUlaume.)
94. _ Viole bâtarde.
Elle est montée de 6 cordes, a été laquée au Japon et porte la signature
de Cristofo Giquelier, luthier établi à Paris en 1712, aimée où il a fait cet
instrument.
95. — Viole d^amonr allemande.
Cette belle viole d*amour, à 7 cordes en boyau et à 15 cordes vibrantes,
est ornée d'une double tête en bois de poirier dont Texécution est remar-
quable. On doit cet instrument à Mathias Kloz, qui Ta terminé à Mitten-
wald en 1732.
96. — Viole d'amour française.
Cet instrument, è, 7 cordes en boyau et à 6 cordes vibrantes, est du
luthier Salomon qui était établi à Paris &u milieu du siècle dernier. La tête
en est finement sculptée. (CoUectûm Clapisson,)
97. — Viole d'amour.
Cet instrument, à. 6 cordes en boyau et â 6 cordes vibrantes, est orné de
filets en marqueterie et d'une jolie tête sculptée. Le vernis en est très-
beau. [Collection de M. le D' Fau.)
98. — - Viole d'amour (viola di braccio.)
Cet instrument offre un ancien modèle très-pur du grand patron des
dessus dé violes. Il est orné d'une tête sculptée. La disposition des 6 cordes
vibrantes mérite d'être remarquée. [Collection de M. le D' Fau.)
99. — Grande viole d'amour (viola di braccio).
Cet instrument, qui semble de Tielke, mais qui n'est point signé, offre un
magnifique patron découpé de grand dessus de viole. La touche est mar-
2
18 INSTRUMENTS A CORDES
quetée sur fond d*os ; le manche est orné d*une tête d'Amour ailé et de
sculptures sur la face postérieure.
Cette élégante et grande viole d'amour est montée de 7 cordes en boyau,
auxquelles répondent 44 cordes vibrantes. Il est probable qu'on en jouait
en la tenant inclinée sur la cuisse. {Collection deM. leiy Pau.)
100. — Touche de viole.
Elle est d'Ant. Stradivarius. {Don de J.-B. VuiUaume,) .
101. — Alto.
Cet alto est une copie exacte de ceux que Lupot et Gand père avaient
faits pour la musique de la chapelle des Tuileries. On Ta vu figurer phi-
sieurs fois aux concerts de la cour, parce qu'outre les instruments de la
musique de l'Empereur, propriété de l'État, il y en avait de supplémen-
taires qui étaient la propriété des luthiers de la cour impériale, et qui, par
suite, ne demeuraient point aux Tuileries. C'est ainsi que cet alto , d'un
beau modèle, a échappé à l'incendie du palais. {Don de MM. Gand et Ber^
nardel frères,)
L'alto, qui, dans l'orchestre moderne, a remplacé la viole, est monté de
4 cordes s'accordant une quinte plus bas que celles du violon : vt, sol,
ré, la.' L'étendue de cet instrument est de trois octaves et une sixte : de
ïut au-dessous des lignes de la clé de fa troisième ligne , jusqu'au
deuxième la des lignes additionnelles de la clé de soL '
102. — Contralto.
Cet alto , de forme nouvelle et aux hautes éclisses , a été imaginé par
J.-B. VuiUaume, en {855. Comme étendue et comme accord , il ne dif-
fère pas de l'alto ordinaire, mais il possède une plénitude de son très-
remarquable. {Don de J.-B. VuiUaume.)
103. ~ Baryton allemand.
Ce baryton est monté de 6 cordes en boyau et de 18 cordes en laiton.
Il est de Norbert Bedler, luthier de là cour de Bavière, et daté de WurtJJ-
bourg, i723. {Collection Besse-Dumas.)
Comme la viole d'amour, le baryton , qu'on nomme aussi viola di bar-
donc, ou viola di bordone, est monté de cordes en boyau, que fait vibrer
Tarchet, et de cordes harmoniques en laiton, placées sous la touche. Le
nombre de ces deux rangées de cordes a varié : très-souvent, au lieu
de 6 cordes en boyau, on en comptait 7, cpii s'accordaient de la sorte :
si grave au-dessous des lignes de la clé de fa, mi, la, ré, fa, si, mi au^
dessus des lignes. — Le nombre des cordes de laiton était bien autrement
DES PAYS EUROPEENS. 19
variable : de 7 et de il cordes, il s'est élevé progressivement à 16, à 18,
à 20, à 22, et même à plus encore, s'il faut en croire certains auteurs.
Le baryton n'a jamais été en faveur qu'en Allemagne , où Ant. Lidl et
Karl Franz ont cherché à le populariser au siècle dernier. Le prince Nie.
Esterhazy , qui aimait beaucoup cet instrument et en jouait assez bien , fit
écrire par Joseph Haydn un grand nombre de morceaux pour le baryton,
— compositions qui, malheureusement, ne sont pas arrivées jusqu'à, nous.
104. — Petite basse de viole.
Cet intéressant et très-curieux instrument à 6 cordes provient de la col-
lection de l'héritier des Gontarini. Il est du célèbre luthier Gaspard de
Salo, qui resta établi à Brescia de 1565 à 1615. Le Père Mersenne, dans
son ouvrage intitulé : Harmonicortim libri XII, a donné le dessin d'une
petite basse de ce genre, qu'il appelle barbitos major (V. Harmonicorum
instnanentonim liber prirmiSs p. 44) ; il n'a pas reproduit cette image du
grand barbiton dans son Harmonie universelle, (Collection de M. le D'Fau,)
105. — Basse de viole italienne.
Cette basse de viole à. 6 cordes, rapportée d'Italie par Tarisio, devint
la propriété de Norblin (1781-1864), qui fut professeur de violoncelle au
Conservatoire, de 1826 à 1846. Ce virtuose a substitué à la touche origi-
nale de ce magnifique instrument une touche de violoncelle.
La Sainte Cécile du Dominiquin est représentée jouant d'un instrument
de la même forme que celui-ci, qui est d'une très-grande pureté de lignes.
Le vernis italien en est admirable , et la tête de lion chimérique qui' orne
le manche est sculptée avec beaucoup d'art.
Cette basse de viole porte l'étiquette de Pelignino Zanetto, qui l'a faite
à Brescia, an 1547. Les œuvres de ce très-habile luthier sont rarissimes.
{Collection de M. le D^ Pau.)
100. — Petite basse de viole anglaise.
Le fond et les éclisses sont en bois de cèdre ; la table est ornée d'une
rosette borgne. Cette basse de viole, montée de 7 cordes, porte la signa-
ture du luthier Henry Jaye, et date de 1624. {Collection Clapisson.)
107. — Basse de viole*
Elle est à 7 cordes, sculptée sur les éclisses et sur le fond. Le chevalet
est de l'époque.
Cette belle pièce , des plus rares , offre un modèle original. M. Viollet-
le-Duc l'a dessinée dans son Dictionnaire raisonné du mobilier français
(t. II, p. 324), et il déclare qu'elle date de la fin du quinzième siècle ou des
premières années du seizième siècle ; mais nous la croyons d'une époque
moins ancienne. Dieulafait, fort habile luthier, y a inscrit son nom en
20 INSTRUMENTS A CORDES
i720 : nous doutons que ce soit à titre d'auteur; cette basse de viole nous
paraît cependant d'origine française. {Collection de M, le D' Fau,)
108. — Basse de viole.
Elle est ornée d'une fort jolie tôte sculptée, représentant l'Amour ban-
dant les yeux d'une femme.
Cet instrument est monté de 7 cordes ; il n'est pas signé, mais sa coupe
hardie, son vernis à l'huile et le dessin des ouïes indiquent la main habile
d'un luthier de la première moitié du dix-huitième siècle, peut-être celle
de Barack Norman. (Collection Clapisson.) •
i09. — Basse de viole française.
Le manche, orné d'une tête de femme, la queue et le chevalet en sont
sculptés et dorés. Le fond, coupé à sifflet, est à filets en bois de cèdre, de
même que les éclisses.
Cet instrument, daté de 4755, est de Benoît Fleury, habile luthier qui
s'était étabU à Paris et qui occupait un rang honorable dans la corpora-
tion des luthiers maîtres-jurés-comptables. {Collection Clapisson,)
110. — Tète de basse de viole.
Tête de Uon sculptée largement. Fragment du dix-septième siècle.
111. — Tète d'nn manche de basse de viole.
Ce fragment de manche provient d'une basse de \dole de Stradivarius.
Le vernis en est admirable. {Don de J.-JB. Vuillaume.)
112. — Fragment d'un manche de basse de viole.
Tète d'Apollon. Fragment d'un instrument français.
113. — Violoncelle français.
On peut l'attribuer à Fr. Chanot (1787-1823), car il semble dater de
i 820 et il reproduit le modèle imaginé par ce savant. {Don de MM. Gand
et Bemardel frères.)
Le violoncelle s'accorde comme l'alto , mais à une octave plus bas. Les
deux plus graves de ses 4 cordes sont filées en laiton. L'étendue de cet
instrument est de près de quatre octaves : de Vut au-dessous des lignes de
la clé de fa jusqu'au la au-dessus des lignes de la clé de sol.
Le violoncelle a été introduit, vers 1710, à l'orchestre de l'Académie de
musique par J.-B. Struck, dit Batistin. Les frères Saint-Sevin, plus connus
sous le nom de l'Abbé, Berteau et ses excellents élèves les frères Janson,
L. Duport et Lamarre, se sont placés à la tête des violoncellistes français.
DES PAYS EUROPÉENS. 21
114. — Queues de Tioloncelle.
Ces deux queues de violoacelle sont d'Ànt. Stradivarius. {Don de J.-B,
Vitillaume.)
115. — Queue de violoncelle de Stradivarius.
L'attache, en corde de boyau, est du temps. {Don de M. Eugène Gand.)
116. — Sourdine de violoncelle.
Elle est de Tinvention de J.-F. Bellon. Elle s'attachait à la queue du
violoncelle, et le pied la faisait agir. {Don de M. Eugène Gand,)
117. — Contre-basse de viole {vioUme ).
Cette contre-basse à 4 cordes, coupée à sifflet, est du célèbre Gaspard
de Salo. Elle a été faite vers 1580, et réparée par M. Bianchi en 1851,
avant d'appartenir à M. Boulart, puis à M. Faure. (Bon de M. Eawre.)
Il y a des contre-basses à 3, à 4 et même à 5 cordes. La plus usitée, en
France et en Italie, est la contre-basse à 3 cordes, qu'on accorde par
quintes : sol grave, rè, la. La contre-basse à 4 cordes, d'un usage général
en Allemagne, s'accorde par quartes : mi grave, la, rè, soL Celle à 5 cordes,
que les Allemands emploient quelquefois, s'accorde ainsi, le plus souvent :
fa grave, la, rè, fa #, la. — L'étendue générale de cet instrument est de
deux octaves, au moins : de sol à sol pour la contre-basse à 3 cordes, et de
mi grave à sol pour celle k 4 cordes.
118. — Octobasse.
Cet instrument, haut de 4 mètres, imaginé par J.-B. Vuillaume en
1849, et perfectionné par lui en 1851 , est monté de 3 cordes {ut, sol, ut).
Il a quatre notes au grave de plus que la contre-basse ordinaire.
Les dimensions de l'octobasse ont exigé l'invention d'un mécanisme spé-
cial : au moyen de leviers, des doigts d'acier viennent se placer sur les
cordes à la façon d'une barre, en sorte que l'exécutant, dans chaque posi-
tion du doigt d'acier, a toujours à sa portée trois degrés, dont le deuxième
est la quinte, et le troisième l'octave de l'autre. L'appareil des leviers est
fixé au côté droit de l'instrument, et l'on agit sur les bascules à l'aide d'un
pédalier.
Il n'existe plus qu'une octobasse comme celle-ci : elle est en Russie.
{Don de J.-B. VuilUtume.)
119. — Rebec français.
Cet instrument de fantaisie .est l'œuvre du très-habile et célèbre luthier
J.-B. Vuillaume (Mirecourt, 7 octobre 1798 — Paris, 19 février 1875). Il l'a
22 INSTRUMENTS A CORDES
exécuté d'après une miniature de manuscrit du quatorzième siècle , qui
lui appartenait. {Don de J.-B. Vuillaume.)
120. — Rebec grec.
Cette sorte de gigue est l'instrument dont se servent, pour accompagner
leurs chants, les modernes rhapsodes de la Grèce. Les Orientaux appel-
lent kemangeh ce violon à 3 cordes. (Collection donnée par M. Victor
Schœkher.)
121. — Trompette marine.
Le haut du manche est orné d'une tête de femme élégamment sculptée.
Le corps de l'instrument forme un cône hexagone très-allongé, sur lequel
est appliquée une table d'harmonie en sapin. {Collection Clapisson.)
La trompette marine, aujourd'hui hors d'usage, a figuré dans la musique
des rois de France jusqu'au commencement du règne de Louis XVI. Elle
n'a pas toujours été un monocorde, et le P. Mersenne, dans son Harmonie
universelle, a fort bien expliqué la nature et la construction de cet instru-
ment, ainsi que les diverses modifications qu'il a subies. Le chevalet, d'or-
dinaire, ne touche que d'un côté sur la table d'harmonie, et porte, de
l'autre, sur un petit morceau carré de verre, d'ivoire ou de métal.
Molière, dans le Bourgeois gentilhomme, s'est spirituellement moqué de
la trompette marine , dont le son était bruyant et non pas harmonieux,
comme il le fait dire à M. Jourdain.
122. — Trompette marine.
Comme la précédente , elle est d'un grand modèle , mais le corps sur le-
quel repose la table d'harmonie ne présente que quatre pans. A cet ins-
trument sont attachées des cordes vibrantes, tendues à l'intérieur, — par-
ticularité qu'on n'a jamais signalée. {Collection de M. le D' Fau,)
IL
INSTRUMENTS A CORDES ET A ROUE, AVEC CLAVIER.
Vorganistrum est le plus ancien des instruments montés de
cordes que met en vibration une roue à manivelle. Le savant Ger-
bert a reproduit la figure de cet instrument. (V. De Cantu et Musicâ
SQcrâ, t. II, pi. xxxii.) Il ressemblait à une énorme guitare percée
de deux ouïes et montée de trois cordes qui reposaient sur un
double chevalet et vibraient sous Faction d'une roue à manivelle ;
huit touches mobiles, se relevant et s'abaissant à volonté au moyen
DBS PAYS EUROPEENS. 23
de chevilles placées du même côté, le long du manche, y servaient
de clavier. L'organistrum se posait sur les genoux de deux musi-
ciens, dontTun faisait mouvoir les touches, tandis que Tautre
tournait la manivelle.
Dans la vielle, instrument de moins grande dimension que l'or-
ganistrum, les sons s'obtiennent à Taide d*un clavier dont les tou-
ches, en s*enfonçant, pressent* les cordes contre une roue enduite
de colophane et qui fait fonction d'archet, par suite du mouve-
ment de rotation plus ou moins rapide que lui imprime la ma-
nivelle.
Au moyen âge, et dès le onzième siècle^ la vielle, qu'on nommait
alors chtfonie, était fort répandue en France. Cet instrument truand,
longtemps abandonné aux aveugles et aux mendiants, fut accueilli
favorablement à la cour de Henri III, et, sous Louis XIV, il mit en
réputation Janot et La Roze. Mais c'est au dix-huitième siècle que
la vielle a joui surtout dans notre pays d'une extrême faveur :
la Lettre de M. l'abbé Carbassus àU. de *** sxit la mode des instru-
ments de musique {il^9) ; la Dissertation sur la vielle, de l'abbé
Terrasson, 1741 ; le Mémoire sur la vielle {Mercure de France,
juin 1752 et octobre 1757), du virtuose Ch. Bâton; les succès de
Denguy ; les portraits des vielleurs Michel Leclerc et Ch. Minart,
gravés par Ingouf ; les sonates, les duos et autres morceaux pour
' la vielle composés par Baptiste, Boismortier , Chédeville, Ch.
Bâton, Buterne et Ravet ; les méthodes de vielle de François Bouin
et de Michel Corrette ; bien d'autres documents encore, jusqu'au
vaudeville de Fanchon la vielleuse (1803), nous rappellent quelle
était la vogue de cet instrument au siècle dernier.
L'étendue du clavier de la vielle est de deux octaves : du sol à
vide (clef de sol 2* ligne) au sol aigu. Les touches noires servent
à faire les notes naturelles, et les touches blanches, à jouer les notes
diésées ou bémolisées. L'instrument s'accorde presque toujours en
ut ou en sol.
En 1716, Bâton père, luthier établi à Versailles, fit des vielles
avec d'anciennes guitares et, en 1720, il en monta sur des corps de
luth et de théorbe. C'est lui qui ajouta le mi naturel et le fa d'en
haut à cet instrument. Son fils Charles l'enrichit du /a # à l'aigu ;
du /a et du /îa 6 au grave. (V. Mercure de France, septembre 1750,
p. 153.) P. Louvet étendit le clavier jusqu'au sol aigu et contribua
également aux progrès de la facture des vielles françaises.
24 INSTRUMENTS A CORDES
Cet instrument aujourd'hui n*est plus joué en France que par
des musiciens ambulants, enfants de la Savoie le plus souvent. Il
en est de même en Italie, où la vielle s'appelle lira rustica, ghironda
ribeca (rebec à roue), stampella et viola da orbo (viole d'aveugle) ; en
Allemagne, où on la nomme bauemleyer (lyra rustica), et en An-
gleterre, où elle a reçu le nom de hurdy-gurdy.
123. — Vielle française.
Cette belle vielle , en bois orné de guirlandes gravées et de rosettes dé-
coupées à jour, date de la fin du seizième siècle. Elle est montée de
7 cordes : 2 chanterelles, une voix humaine et 4 bourdons. On compte
26 touches au clavier; elles sont toutes en bois. Instrument intact, mais
sans nom d'auteur. (Collection Clapisson,)
9
124. — Vielle française.
Ce bel instrument du dix-septième siècle passe pour avoir appartenu à.
la princesse Adélaïde , fille de Louis XV. Il est en bois de citronnier et de
buis ; il est orné de dessins sculptés ou découpés à jour, et enrichi de mé-
daillons en nacre, séparés I^s uns des autres par des turquoises. 5 clie-
villes, 12 touches en ivoire et 16 touches recouvertes de nacre. [Collection
Clapisson.)
125. — Petite vielle française.
Ce charmant instrument, en bois peint, est orné d'une jolie tète sculptée
dans le style de la Renaissance. Il est monté de 6 cordes, et le clavier se
compose de 10 touches en ivoire et de 13 touches en bois pour les notes
naturelles. Cette pièce n'est point signée. M. Fau la croit du seizième siè-
cle ; mais nous pensons que cette vielle, peinte et vernie de façon à imiter
l'écaillé, est contemporaine des succès de Boule et date de 1675 environ.
(Collection du D' Fau.)
126. •— Vielle de P. Louvet.
Elle est en forme de luth, avec filets en bois de rose et de citronnier, et
ornée d'une jolie tête en buis. A l'intérieur, elle porte cette étiquette :
« Faite par Pierre Louvet, rue Montmartre, à la Vielle royale. Paris,
1747, juin. « 6 chevilles, 10 touches en ivoire et 13 en ébène. (Collection
Clapisson.)
127. — Vielle française.
Cette grande vielle , en forme de luth , est de P. Louvet et porte un ca-
chet armorié. Elle provient de la collection de Sergent , qui fut longtemps
chef d'orchestre de l'ancien Cirque Franconl et organiste à Saint-Denis.
6 chevilles, 10 touches en ivoire et 13 en ébène. (Collection de M. le D' Fau.)
DES PAYS EUROPÉENS. 25
#
128. — Vielle de Jean Lonvet.
Comme la précédente, elle est en forme de luth, avec filets en bois de rose
et de citronnier, et elle est ornée d'une tête sculptée en buis. 6 chevilles,
10 touches en ivoire et 12 en ébène. Cette vielle porte une étiquette ma-
nuscrite ainsi conçue : « Fait par Jean Louvet, rue de la Croix-des-PeUts-
Champs, près de la petite porte Saint-Honoré, à Paris, 1750. » Cet habile
luthier était maître-juré comptable. {CoUection Clapisson,)
129. -— Vielle française.
Ce bel instrument, accompagné de sa clé en ivoire, est remarquable par
sa forme guitare, par la richesse de sa marqueterie et par la coupe du
fond , qui est bombé et à gouttières. U porte le nom et la marque de fa-
brique de Lambert, le célèbre luthier lorrain qu'on avait surnommé le Char-
pentier de la liUherie, selon Fétis. 6 chevilles, 10 touches en ivoire el
13 touches en ébène. {Colleciûm de M. h ly Fau.)
190. — ^ Petite vielle de dame.
Ce joli instrument est l'œuvre de Delaunay, qui l'a fait à Paris, en
1775. Il a la forme d'une petite guitare et il est orné d'une jolie tête et
d'incrustations d'une grande finesse. Sur la touche on remarque un élé-
gant médaillon surmonté d'une couronne de vicomtesse et rempli par les
initiales E. L. 6 chevilles, 10 touches en ivoire et 13 en ébène. {Collection
Clapissùn,)
131. — Vielle organisée.
Elle est à deux jeux, ornée d*une tête sculptée, et porte cette marque
de fabrique, gravée au feu : « Berge, à Toulouse, 1771. » { Collection de
Jf. le D' Faii.)
132. -— Petit modèle d'orphéon.
Cet instrument de musique a la forme d'un très-petit piano. Il est monté
de 4 cordes en boyau qui résonnent au moyen d'une chaîne et d'une roue
faisant fonction d'archet, comme la roue de la vielle.
Ce petit modèle est renfermé dans une boite en forme de livre riche-
ment relié, aux initiales du duc Louis de Bourbon. 11 date de 1765 environ.
{Collection Clapisson.)
On ignore qui inventa l'orphéon ; mais cet instrument offre plus d'une
analogie avec Vorchestrino , imaginé par Poulleau, en 1805.
26 INSTRUMENTS A CORDES
III.
INSTRUMENTS A CORDES PINCEES OU FRAPPEES.
De tous les instruments à cordes, la harpe et la lyre sont vrai-
semblablement ceux qui remontent à la plus haute antiquité. Les
monuments égyptiens nous apprennent que la harpe eut d'abord la
forme d'un arc à 4 cordeë, puis la forme triangulaire, avant de
présenter les lignes élégantes que reproduit l'instrument moderne,
doté, en plus, d'une colonne. Quant à la lyre, elle ne varia pas
moins de forme que la harpe, et l'on y attacha depuis 3 jusqu'à
18 cordes. Les noms si différents qu'elle reçut chez les Grecs (/yra,
chelys, cithara, barbiios) prouvent que, dans l'antiquité même, cet
instrument avait de nombreuses variétés. Quoi qu'il en soit, et sans
nous égarer ici dans le champ des hypothèses, il est aisé de re-
connaître que toute la famille des instruments à cordes pincées ou
frappées procède de la lyre et de la harpe.
Nous diviserons cette famille en deux branches principales :
celle des instruments à manche et à sillet dont les cordes se pin-
cent avec les doigts, avec une plume ou avec un plectre, et celle
des instruments n'ayant point de manche dont les cordes se pin-
cent avec les doigts ou se frappent avec un plectre.
Dans la première figurent deux instruments typiques : le luth et
la guitare, qui semble avoir emprunté son nom à la cithare à
manche des Grecs. La lutina, la mandore,la mandoline, le colachon,
le théorbe et l'archiluth sont des variétés du luth. Le cistre ne par-
ticipe du luth que par le nombre de ses cordes ; mais il a le fond
plat, comme la guitare. Le guiterron avait aussi le fond plat, le
P. Mersenne le dit expressément. Si, comme il y a tout lieu de le
croire, cet instrument n'est autre que le chitarrone des Italiens, ce
serait donc à tort qu'au dix-huitième siècle Bonanni et autres écri-
vains auraient commencé d'appeler l'archiluth un guiterron {chi-
tarrone).
Dans la seconde branche, nous distinguerons plus particulière-
ment la cithare horizontale, le psaltérion et le tympanon. Nous
pensons que la cithare horizontale (sans mcmche) est un instrument
beaucoup plus ancien qu'on ne le suppose généralement, et nous
DBS PAYS EUROPEENS. 27
ne serions point surpris qu'il rappelât encore par sa forme la ci-
thare des Grecs. Ce qu'il y a de bien évident, c'est qu'en se com-
binant la cithare, le psaltérion et le tympanon ont donné naissance
a la famille des instruments à cordes métalliques et à clavier, dont
nous aurons à parler dans le chapitre suivant.
133. — Luth.
Cet instrument très-simple, mais intact et non restauré, est l'œuvre de
Jobannes Seclos et date de 1699. U a i 9 chevilles. {CoUection de M. le
D' Fau.)
Le luth n'a eu d'abord que 6 rangs de cordes ; mais le Père Mersenne
nous apprend que, de son temps, cet instrument en avait i 1 , et que même
on a vu y mettre jusqu'à 15 ou 20 rangs de cordes, au risque de faire écla-
ter la table d'harmonie. Le manche était divisé en 9 touches, faites avec
des cordes de boyau. Voici l'accord des 1 1 rangs de cordes : ut (dans les
lignes de la clef de fa), ré, mi, fa, sol, la, ré (au-dessus des lignes), fa, la,
ré, fa (chanterelle). On pouvait accorder le luth diatoniquement, comme la
harpe ou l'épinette, quand on le montait de 15 cordes: alors les 12 plus
grosses cordes se touchaient à vide, et les 3 plus fines, tant à Vùuoert que
sur le manchet dit le P. Mersenne.
Parmi les ouvrages à consulter sur le luth et son histoire, nous citerons
seulement la Méthode de Perrine (1680) et le livre du célèbre luthiste Em.-
Théophile Baron (1685-1760) qui est intitulé : Historisch-theoretisch-und
practische Untersuchung des Instruments der Lauten, Nuremberg. 1727.
134. -^ Luth.
Instrument monté de 21 cordes, plus riche que le précédent, mais un peu
moins ancien et habilement réparé. Le sillet est en ivoire, selon la règle
ordinaire, et il a aussi sa cheville de supplément. {CoUection de M. le
V Fau.)
136. — Lnth allemand.
Il est du célèbre luthier Sébastien Schelle et daté de Nuremberg, 1727.
Il a 24 chevilles, et la disposition de la cheville supplémentaire et des che-
villes auxquelles s'attachent les cordes les plus basses mérite d'être remar-
quée. {Collection Besse-Dumas,)
136. — Théorbe allemand.
Le manche est orné de belles incrustations en ivoire gravé ; le fond est à
côtes avec filets d'ivoire. Cet instrument porte l'étiquette de Joachim Tielke,
de Hambourg, 16. .. Il a sans doute été réparé par Ant. Bachmann, étabU
28 INSTRUMENTS A CORDES
à Berlin en 4760, et par (nom illisible), en 1806, car tous les deux y ont
apposé leur étiquette à la suite de celle de J. Tielke.
A la partie supérieure du manche on remarque iO chevilles auxquelles
s'attachent les cordes basses, et, au-dessous de la courbure du manche su-
périeur, 14 autres che\'ille8 destinées à recevoir les cordes en laiton. (Col-
lection Clapi^son,)
On ne sait pas positivement de quelle façon s'accordait le théorbe, et,
d*après les indications que donne le P. Mersenne, il est permis de supposer
que chaque virtuose le montait selon sa plus grande convenance. Le nombre
des cordes du luth et du théorbe rendait l'accord de ces deux instruments
fort compliqué ; aussi Mattheson a-t-il dit plaisamment qu'un luthiste
âgé de quatre-vingts ans en avait dû passer soixante à bien accorder
son instrument.
437. — Théorbe.
Le manche en est finement sculpté. Pièce intacte et du dix-huitième siècle.
2 chevillers : 14 chevilles au premier et 10 à celui des cordes graves. (Col-
leciwn de M. le D' Fmi,)
138. — Théorbe français.
Cet instrument à 3 chevillers, dont le fond est à côtes avec filets en bois
de rose, a la table d'harmonie ornée d'une rosette au-dessous de laquelle
on Ht : Pique, à Paris. Dans l'intérieur du théorbe on a collé une étiquette
manuscrite ainsi orthographiée :
u Picque, luthier, rue Goquillière, au coin de la rue du Bouloy, à Paris.
1779. )»
139. — Théorbe français.
Il est de S.-B, Renault, monté comme le précédent, et orné d'une rosette
d'un beau travail. (Collection Clapisson,)
140, — Oécacorde français.
Cet instrument, qui appartient à la famille des théorbes, est l'œuvre de
Caron, luthier ordinaire de la reine, établi rue Satory, à Versailles, en 1785,
année où il le fabriqua. Outre l'étiquette manuscrite qui nous fournit ce
renseignement, on lit encore : Ciu'ony à Versailles, sur la table d'harmonie,
qui est ornée d'une rosette aux initiales de Marie- Antoinette. La coquille
et la forme du manche, ainsi que le mécanisme assez compliqué qui y est
attaché, méritent de fixer l'attention des connaisseurs. (Don de M. Chan-
teloup.)
141. — Petit théorbe français.
Le fond est à côtes, forme de luth ; un joli filet borde la table et la ro-
DES PAYS EUROPÉENS. 29
setle. 2 chevillei-s, l'un de 7 et l'autre de 4 chevilles. (Collection de M. le
142. •— Théorbe à deux manches.
Ce petit modèle de théorbe à deux manches est assez élégant ; il est
d'origine française et moderne. (Collection de M, k D^ Fau.)
143. - Archiluth italien.
Ce bel instrument, avec coquille à o6t68, est en ébène et orné de filets en
ivoire. On compte 12 chevilles au premier cheviller, et il y en a 8 au
cheviller des cordes basses. Une étiquette manuscrite et authentique porte
que ce théorbe a été fait à Venise, en 4609, par Martin Kaiser. (Collection
Clapisson.)
144. — ArehUnth.
Ce superbe instrument en ivoire, avec filets d*ébène, a 13 chevilles au pre-
mier cheviller et 12 chevilles au cheviller des cordes graves. Le manche en
est orné d'ivoires gravés de la plus grande beauté, représentant des Amours
et des instruments de musique. Sur la touche on remarque d'autres plaques
finement gravées : au centre, un écusson aux armes d'Autriche ; à gauche,
un médaillon tenu par deux enfants et décoré du portrait d'un jeune et
beau cavalier ; à, droite, un paysage dont le centre est occupé par l'Hélicon
ou le Parnasse, avec cette devise : Non omnes, qui, sans doute, était celle
du virtuose de la cour impériale à qui ce riche archiluth appartenait.
Pièce de la première moitié du dix-septième siècle. (Collection Clapisson,)
' 145. — Archiluth italien.
Ce très-bel instrument, à manche réduit, est de Matteo Sellas. La caisse,
en ivoire et ébène, est à côtes. Le premier cheviller porte 13 chevilles, et
le cheviller supérieur 8 chevilles, toutes en ivoire. Le manche est enrichi
d'arabesques, et l'on remarque sur la touche des plaques gravées avec
finesse.
L'étui de cet archiluth est garni d'énormes clous de cuivre à tête bombée
et marqué de ces deux initiales : F. D. (Collection de M, le IK Fau.)
146. — Archiluth italien.
Ce magnifique instrument est de Matteo Sellas. La marqueterie d'ivoiie
sur ébène et les belles plaques d'ivoire gravé disposées dans la longueur
du manche méritent d'être remarquées. On compte 12 chevilles au premier
cheviller, et le cheviller des cordes graves en a 16. (Collection de M. k
IK Fau.)
30 INSTRUMENTS A CORDES
147. — Archilnth.
Ce très-bel instrament, à filets d'ivoire^ est de Matteo Sellas et porte sa
marque : alla Corona. La volute du manche est fort élégante. Le premier
cheviller compte 12 chevilles; il n*y en a que 4 au cheviller supérieur. (Col-
lection de M. le D' Fou,)
148. — Archilnth.
Il est à filets d*ivoire et à tète en crosse. Le premier cheviller compte 6
chevilles, et il y en a 8 au cheviller des cordes graves. Au centre de la rose
découpée on remarque un lion, et sur la table d'harmonie une ancre double
qui servait de marque de fabrique à l'auteur, sans doute vénitien, de ce bel
instrument. (Collection de M. le i)' Fau,)
149. — Archilnth.
Ce très-élégant instrument, à, corps de mandoline, est en marqueterie de
bois sur ivoire. On compte li chevilles au 1" de ses chevillers et 8 au che-
viller des cordes graves. Il est enrichi sur la touche d'un grand nombre de
plaques d'ivoire gravé. La crosse du manche porte le nom du luthier Cris-
tofero Gocko, dont l'étiquette autographe est ainsi conçue : Christopher
Cocks. AW insegna deW Aquila d'oro. Venetia, 1654. La table est ornée
d'une jolie rosace sculptée, au centre de laquelle se dessine un aigle à deux
têtes. (Collection deMleir Fau,)
150. — Archilnth à dnq chevillers.
Cet instrument, d'une extrême rareté, est surtout remarquable par la lar-
geur de son manche et par la disposition des chevillers. Le premier chevil-
ler compte 44 chevilles ; les trois qui sont placés au-dessus en ont chacun 4 ;
le cheviller supérieur n'en a plus que deux. Cette belle pièce a été faite à
Venise, mais n'est point signée. Elle date du dix-septième siècle. (Collection
de M. le D^ Fou.)
151» — Mandoline italienne.
Elle est en ivoire, avec filets en ébène. La tête mérite d'être remarquée,
Ce bel instrument date du dix-septième siècle et se monte à l'aide de 7 che-
villes placées sur les côtés du manche : une pour la chanterelle, 2 pour le
la, 2 pour le ré et 2 pour le soL {Collection Clapisson,)
Les mandolines se peuvent diviser en deux classes principales : la man-
doline napolitaine (mandolino) ou mandoline-violon montée de 4 doubles
cordes s'accordant ainsi : sol (corde filée), ré (corde en cuivre), la (corde en
acier), mi (corde en boyau) ; et la mandoline milanaise ou mandoline-gui-
tare, montée de 6 cordes doubles dont voici l'accord : sol, si, mi, la, ré,
DES PAYS EUROPEENS. 31
mi. — C'est pour la mandoline napolitaine que Grétry a écrit raccompagne-
ment de la sérénade de V Amant jaloux et Mozart celui de la sérénade de
Don Giovannû — Les cordes de la mandoline se pincent avec une plume,
et, pour préserver la table d'harmonie des égratignures de cette plume,
les luthiers ont imaginé de la décorer d'une plaque en écaille placée au-
dessous de la rosette.
La mandoline a près de trois octaves d'étendue : du sol au-dessous des
lignes de la clef de so2 jusqu'au mi au-dessus des lignes. Elle ne se doit pas
confondre avec la mandore ou mandole, espèce de petit luth à coquille
pansue et à manche court, qui avait i6 cordes de boyau, accordées par
paires à l'unisson. Lsipandura des Napolitains différait peu de hmandola:
elle était seulement plus grande et montée de 8 cordes en laiton qui se pin-
çaient avec un bec de plume. Il ne faut pas nt)n plus confondre la pandw^a
napolitaine avec la pandore anglaise ; celle-ci était montée de 42 cordes en
laiton et avait le fond plat, comme le cistre et la bandurria des Es-
pagnols. ^
Parmi les méthodes de mandoline, nous citerons seulement celles de
Fouquet (Fouchetti) et de Leone.
152. — Bandurria.
Cette mandoline espagnole, en marqueterie et montée de 6 doubles cordes,
diffère de la mandoline milanaise en ce qu'elle a le fond plat, comme la
guitare. {Collection de M. le D^Fau.)
163. — Mandoline napolitaine.
Ce joli instrument, à 4 cordes doubles, est enrichi d'ivoires gravés, {Col-
kcUon de M. leiy Fau.)
164. — Mandoline napolitaine.
Cet élégant instrument, attribué à Stradivarius (1715), mais qui n'est
pas, selon nous, de cet illustre luthier, est enrichi d'une belle marqueterie
en nacre de perle. {CoUection Clai^isson,)
166. - Mandoline napolitaine.
Elle est à côtes et ornée de riches incrustations en écaille et en nacre de
perle. On remarque des instruments de musique, finement gravés, sur le
médaillon voisin de la rosette. {Collection Clapisson.)
166. — Mandoline italienne.
Elle est à côtes, ornée des plus riches incrustations en nacfe de perle et
d'une couronne royale. La tôte des 13 chevilles de cette mandoline mila-
naise est enrichie d'uùe pierre imitant le diamant. {Collection Clapisson,)
32 INSTRUMENTS A CORDES
157. — Mandoline milanaiio.
Cet instrument, d'une grande finesse de travail, est enrichi d'incrusta-
tions en nacre. {Collection Clapisson,)
158. — Mandoline milanaise.
Ce petit modèle de mandoline-guitare, à 6 cordes doubles, est l'œuvre de
Joseph Molinari, et daté de Venise, i762. Le fond de cette belle pièce
est à côtes, en ivoire et en ébène ; la table est décorée d'une charmante ro-
sace sculptée. {Collection de M, le D' Fau.)
159. — Mandoline napolitaine.
Ce beau spécimen de mandoline à 4 cordes doubles est dû à Joseph Mo-
linari ; il a fait cet instnunent à Venise, en 1763. {Collection de M. k
D' Fau.)
100. — ^andoline milanaise.
Elle est a côtes, en bois de rose, et le manche à volute carrée est oriié
d'incrustations en nacre et en ivoire. Cette mandoline élégante est l'œuvre
du luthier bolonais Jean-Joseph Fontanelli, qui Ta terminée au mois de
septembre 1771. {Collection Clapisson,)
161. — Mandoline milanaiie.
Elle est de la môme forme et du même genre de travail que la précédente.
J.-Jos. Fontanelli l'a faite en 1772. {Collection Clapisson.)
162. — - Petite bandnma.
La partie supérieure du manche et la disposition oblique de plusieurs des
degrés en cuivre sont à remarquer. {Collection Clapisson,)
163. — Guitare vénitienne en marqueterie.
La table de ce bel instrument est décodée dans le goût persan, mais les
armes de la maison d'Autriche couronnent cette riche marqueterie. Le man-
che est orné de peintures très-fines, représentant des instruments de mu-
sique. Cette pièce paraît être de la fin du seizième siècle. {Collection Cla-
pisson,)
La guitare, dont l'origine est fort ancienne et orientale, s'appela d'abord
(juiteme. Depuis le onzième siècle, époque où elle était déjà répandue en
France, elle a subi diverses modifications. Pendant longtemps, elle n'eut
que 4 rangs de cordes : celui de la chanterelle était simple et les 3 autres
étaient doubles. Le manche de l'instrument, ainsi monté de 7 cordes, était
alors divisé en 8 touches. On fit ensuite des guitares à cinq rangs de dou-
bles cordes, qui s'accordaient ainsi : ré, sol, ut, mi, la. Ces 10 cordes se
DES PAYS EUROPÉENS. 33
réduisaient parfois à 9, parce que certains guitaristes préféraient n'en
mettre qu'une à la chanterelle. Depuis le milieu du dix-huitième siècle, la
guitare a 6 cordes ; maintenant 3 de ces cordes sont en boyau et les
3 autres en soie filée d'argent. En voici l'accord : mi (au-dessous des lignes
de la clef de /la), la, ré, sol, si, mi. L'étendue de l'instrument est de trois
octaves : de mi à mi. On n'emploie la guitare que pour accompagner le
chant, et, bien qu'elle se marie mieux à la voix de soprane qu'à celle du
ténor, résonnant à la même octave que la partie du chanteur, Rossini l'a
introduite dans la sérénade du Barbier et Donizetti dans celle de Don Pasquale.
On a publié une grande quantité de Méthodes de guitare. Les deux plus
anciennes sont intitulées : El Maestro, par L. Milan, Valencia, 1534, et
Libro de cifra para tener vihuela. Ce dernier ouvrage est de D. Pisador ;
il forme aussi un in-folio et date de Salamanca, i552.
En 1773, Van Hecke ou Vaneck inventa une guitare à 12 cordes qu'il
appela bissex et publia une méthode pour apprendre à jouer de cet ins-
trument.
164. — Chiitare en iToIre graTé.
Cette guitare française, décorée d'une rosette élégante, est de la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Elle a les éclisses enrichies d'une suite
curieuse de sujets de chasse. Sur le manche on voit des personnages jouant
de divers instruments ; au-dessous de ces figurines, on remarque un mé-
daillon avec fleurs de lis que couronne cette inscription : G.-C. fecit. {Colleo-
tùm Clapisson.)
165. — Guitare du diz-septième siècle.
Elle est montée de dix cordes et date du temps de Louis XIIL La mar-
queterie en est remarquable et enrichie de pierres dures de deux couleurs.
(Collection Clapisson.)
166. — Ckdtare du dix-septième siècle.
Elle est en ivoire gravé et ornée de filets en bois de rose. Les sujets
mythologiques du fond et des écUsses sont finement exécutés. [Collection
Clapisson.)
167. — Guitare du dix-septième siècle.
Cette belle guitare à 10 cordes est ornée de sculptures en ivoire d'un
très-beau travail. Le modèle des chevilles est d'une grande élégance ; le
haut du manche présente la forme d'une coquille, et le bas de la touche
porte un médaillon rempli par ces deux lettres initiales : J. L. Le fond de
cette pièce, parfaitement conservée, est à côtes et à filets d'ivoire. (CoUcc-
tion Clapisson.)
3
34 INSTRUMENTS A CORDES
168. — Guitare italienne.
Elle est du dix-septième siècle. Le fond et les èclisôes sont en ébène et en
ivoire, formant une riche marqueterie ; le manche, le médaillon de la rosette
et la queue sont également enrichis d*une marqueterie en ivoire et en
ébène.
189. — Guitare en écaille.
Cette riche et curieuse guitare, montée à 6 cordes, est l'œuvre de
Voboam, habile luthier qui était établi à Paris en 1693. Le fond de cet ins-
trument a la forme d'une carapace de tortue ; la tête, les pattes et la queue
de l'animal sont en émail. (Collection Clapisson.)
170. — Guitare en marqueterie formant damier.
Cet instrument, qui date du règne de Louis XIV, est enrichi d'une mar-
queterie en ivoire, ébène et bois de rose. {CoUectûm Ck^isson.)
171. — Guitare italienne à donblei côtet.
La i*osette de cette guitare, à 10 cordes et à côtes d'ivoire et d'ébène,
mérite une mention particulière. {Collection Clapisson.)
172. — Gnitare française.
Le fond et les éclisses sont en écaille avec fleurs de lis en nacre de
perle. Ce bel instrument est de Boivin, qui Ta fait à Paris, en 1749, pour
une fille de Louis XV. Ce luthier demeurait alors rue Tiquetonne, et son
enseigne portait : A la Guitare royale, (Collection Clapisson.)
173. — Guitare en marqueterie (style Louis ZVI ).
La marqueterie, en ivoire et en ébène, forme un dessin élégant. Le
manche se termine par un nœud de ruban très-habilement exécuté. Sur la
table d'harmonie, au milieu des ornements du cordier, on remarque les
initiales : G. C. Cet instrument a été donné par le célèbre guitariste Fer-
dinand Carulli (Naples, 1770 — Paris, 1841) à son fils Gustave, pour lequel
il a composé sa méthode de guitare. {Collection Clapisson.)
174. — Guitare française.
Elle est de Renault et Chastelain. (Don de M. Lardin.)
175. — Gnitare italienne en marqueterie.
Cette guitare est remarquable par l'élégance de sa forme, par le style
grec de sa marqueterie et par l'exécution de sa belle rosette en ivoire
sculpté. Francesco Silvestri, originaire de Vérone, l'a faite en 1808. (Col-
lectùm Clapisson.)
DES PAYS EUROPÉENS. 35
176. — Lyre-guitare du dix-huitième siôcle.
Ce bel inslrument, sculpté et doré, appartient à Tépoque de Louis XVI.
11 est monté de 9 cordes, et les 4 plus graves sont recouvertes d'un fil de
laiton. (CoUection Clapisscm.)
177. — Lyre-guitare de Fabry-Garat.
Cet instrument, sorti des ateliers d'Ignace Pleyel, en 1809, est orné de
ravissantes figurines de Girodet. Le ténor Fabry-Garat, frère consanguin
et élève du célèbre chanteur J.-P. Garât, y a fait inscrire son nom. Il chan-
tait fort agréablement et il a composé des romances qui ont obtenu beau-
coup de succès. {Collection Clapisson,)
178. — Chiitare de Paganini et de Berlioi.
Cette excellente guitare , œuvre de Grobert (Mirecourt, 1794-1869), a été
prêtée à Paganini par J.-B. Yuillaume, pendant le second séjour que fit à
Paris l'illustre violoniste génois. J.-B. Vuillaume donna ensuite cet instru-
ment à Hector Berlioz, qui était guitariste et professait une vive .admi-
ration pour le talent de Paganini.' — La guitare de Paganini (1784-1840),
devenue celle de Berlioz (1803-69), porte la signature de ces deux célèbres
musiciens. (Don de H, Berlioz.)
179. — Harpe-lyre.
Cet instrument, inventé en 1827 par Salomon, professeur de guitare
établi à Besançon, est monté de 21 cordes réparties sur trois manches. Les
cordes du manche du milieu sont celles de la guitare à 6 cordes et s'accor-
dent de la même manière. Un des deux autres manches porte 7 cordes
filées, et le troisième manche 8 cordes en boyau : ces 15 cordes, ajoutées
à celles de la guitare ordinaire, donnaient à l'instrument une étendue de
quatre octaves et demie, et permettaient d'obtenir des effets nouveaux.
180. — Harpe-lyre.
Elle est , comme la précédente , ornée d'incrustations en nacre finement
exécutées.
L'inventeur de cet instrument, Salomon, ne prit son brevet qu'en 1829.
— Il s'est é^àdemment inspiré de la lyre organisée que Le Dhuy, facteur à
Goucy-le-Chftteau, imagina en 1806.
181. — Balalaïka.
Cette guitare russe, achetée à la vente Soltikoff, est en marqueterie et
montée de 3 cordes. {Col£ction de M. le D** Fou.)
3t) INSTRUMENTS A CORDES
182. — Balalaïka.
Type ordinaire de la guitare dont jouent les paysans russes. ( Don de
M, Pillaut.)
183. — Gistre italien.
Il en faut remarquer le chevillage sur le manche, qui est d*une rare élé-
gance. Jolie tête sculptée. Le fond plat est à filets, forme coquille, et Ton
y lit, gravé au fer chaud : D. P. Jovanni Salvatori; mais ce n'est pas à
ce luthier, c'est à Maggini que nous attribuons cette pièce ravissante.
M. Viollet-le-Duc l'a dessinée dans son Dictionnaire du mobilier français^
t. II, p. 281. {Collection de M. le D' Fau.)
Le cistre, qu'au moyen ftge on nommait cithre, par corruption du mot
cithare, est un instrument fort ancien et qui a une forme particulière. La
largeur des éclisses va toujours en diminuant depuis la partie du fond à
laquelle s'adapte le manche, divisé en i8 touches, jusqu'à l'autre extré-
mité, où s'attache le cordier. Les cordes sont généralement en laiton et se
pincent avec un petit bout de plume, comme celles de la mandore et de la
mandoline. Le nombre en a varié : on en mettait d'ordinaire quatre rangs
aux cistres français, et trois de ces rangç avaient chacun 3 cordes à l'unis-
son, tandis que l'autre rang n'en avait que 2. Ces quatre chœurs de cordes
s'accordaient ainsi : ré (clef de sol, deuxième ligne), qui était la chante-
relle, ut, sol, la. — Les Italiens mettaient le plus souvent 6 doubles cordes
à leurs cistres, et quelquefois ils montaient cet instrument de neuf ou dix
rangs de doubles cordes. Voici, d'après le P. Mersenne, l'accord du cistre
italien à 6 rangs de cordes : la (clef d'ut deuxième ligne), sol, ut, mi, fa,
ré. Il forme mélodie. — Nous croyons que l'accord a souvent varié ; mais
l'instrument avait toujours une étendue de trois octaves.
184. — Gistre iUUen.
Il est à filets en ivoire, orné d'une rosette fort belle et à six rangs de
doubles cordes, comme le précédent. Cette pièce remarquable date du dix-
septième siècle. (Colketion Clapisson,)
185. — Gistre anglais.
Il est marqueté, et le manche, sculpté, est orné d*une belle tête.
9 chevilles pour 4 rangs de doubles cordes et pour la seule corde du
5ino rang. Cet instrument est l'œuvre de Jones Bocker, qui l'a fait à Lon-
dres, en i700. M. Viollet-le-Duc en a donné le dessin dans son Diction-
naire du mobilier français, t. II, p. 280. {Collection de Jtf. le D^ Fau.)
186. — Gistre en ter.
La tête, la touche, la rosette et la queue de cet élégant instrument sont
en cuivre finement découpé et gravé. (Collection Clapisson,)
DES PAYS EUROPEENS. 37
i87. — Gistre anglais.
Il est orné d'une belle rose dorée et à 6 rangs de doubles cordes. ( Col-
lection de M. le D' Fau.)
188. — Gistre français.
Il est à 5 rangs de cordes doubles, enrichi d'incrustations en ivoire et
en ébène, avec le fond en bois de rose à filets d'ivoire et d'ébène. Gérard
Deleplanqué a fait cet instrument en 4768. L'étiquette, imprimée, nous
apprend que ce facteur était établi à Lille, Grande Chaussée, au coin de
celle des Dominicains. {Collection Clapisson,)
189. — Gistre irançais.
Cet instrument, d'un bon modèle, est à fond bombé, et e manche est
orné d'une tête sculptée. OEuvre d'Hénocq, qui l'a fait en 4769. Ce maître
luthier demeurait alors à Paris, rue de Seine, faubourg Saint-Germain.
(Collection de M. le D^ Fau,)
190. — Gistre.
Il est de S.-B. Renault et orné d'incrustations en nacre de perle. La
forme du manche mérite d'être remarquée, et les 1 1 chevilles en fer, qu'on
tourne avec une clef, servent à monter 4 chœurs de cordes en laiton et
3 cordes filées en argent.
191. — Gistre-luth.
Ce bel instrument, d'une forme élégante, mais inusitée, puisqu'il est à
coquille, comme un luth, et non à dos plat, comme un cistre, est monté
de 5 rangs de doubles cordes. Le manche, très-long, est orné d'une tête
sculptée, et l'on remarque trois fleurs de lis dorées au milieu de la rosace.
{Collection de M. le D" Fau.)
192. — Gistre-théorbe français.
Ce cistre à rouet, par la disposition de son manche et de ses 9 corde ï-
basses, se rapproche du théorbe. Il est à regretter que le luthier du dix-
huitième siècle qui a fait cet instrument de fantaisie n'y ait pas inscrit son
nom. {Collection Clapisson.)
193. — Gistre-théorbe français.
Ce cistre-théorbe marqueté a sa cheville de supplément et un manche à
double icheviller d'un seul morceau. Le 4®*' cheviller a 44 chevilles; celui
des cordes graves en a 5. Instrument du dix-huitième siècle. {Collection de
M. le D«" Fau.)
ns INSTRUMENTS A CORDES
194. — Cistre-théorbe.
Cet instrument est de S.-B. Renault, qui Ta fait en i785. Il est à fond
plat, mais il a 2 chevillers, Tun de W et l'autre de 5 chevilles. L'étiquette
intérieure porte cette adresse commerciale : Renault et Chastelain, rue de
Braque, au l**", au coin de la rue Sainte- Avoye^ à Paris, (Collection Cla-
pifison,)
195. — Harpe firançaiM.
Cette harpe, à simple mouvement, dont la console et la colonne sont en
bois sculpté et doré, date de la Régence. Elle ne porte point de nom de
facteur. {Collection Clapisson,)
Connue dès la plus haute antiquité, la harpe, dont le nom moderne se
rencontre pour la première fois dans le poëme de Fortunatus (1), a d'a-
bord été un instrument de petites dimensions, qui se pouvait poser sur les
genoux. Jusqu'au dix-septième siècle, on n'obtenait sur la harpe que des
intervalles diatoniques. Les tentatives des facteurs tyroliens amenèrent,
en 1720, le Bavarois Hochbrucker, luthier de Donauworth, à construire
des harpes qui eurent d'abord 5, puis 7 pédales élevant chaque note
diatonique d'une gamme quelconque d'un demi-ton. En France, Nader-
man père et Cousineau perfectionnèrent ce système. Enfin, Sébastien
Érard, après avoir construit des harpes à fourchettes (1790), imagina, en
1810, les harpes à double mouvement, qui furent encore perfectionnées par
Pierre Érard.
Le nombre des cordes de la harpe a varié beaucoup : à la fin du dix-
septième siècle, l'étendue de cet instrument n'était encore que de 4 oc-
taves : de Vut au-dessus des lignes de la clef de fa k Vut au-dessus des
lignes de la clef de sol. A présent, la harpe porte 46 cordes et comprend
une échelle de 6 octaves : du second ut grave au-dessous des lignes de la
clef de /Vi jusqu'au second fa des lignes additionnelles (clef de sol). — Il
existe un grand nombre de méthodes pour apprendre à jouer de la harpe :
celles de Cousineau, de G.-P.-A. Gatayes, de Follet, de Bochsa, de Desar-
gus, de Naderman, de Dizi, de Théod. Labarre et de Prumier sont les plus
connues.
. 196. — Harpe française.
Cette harpe, ornée de riches sculptures et de fleurs en relief, est du fac-
teur Holtzman, établi à Paris sous le règne de Louis XV. Elle est à simple
mouvement et à sabots, comme toutes les harpes de ce temps-là. [Collec-
tion Clapisson.)
(1) V. Fortunat., Ub. VII, 8.
DBS PAYS EUROPEENS. 39
497. — fl«rp« françaiie.
C'est la harpe de Finfortunée princesse de Lamballe. Ce riche instru-
ment, dont le vernis Martin est admirable, a été décoré de peintures d'une
grande finesse par Vien et Bachelier. {CoUection C/opis^on.)
198. — H«rp« trançaisa.
C*est une des deux harpes magnifiques que Naderman père exécuta, en
1780, pour la reine Marie-Antoinette. Elle est à crochets, système auquel
le nom de Naderman reste attaché. La table de cet instrument est ornée de
peintures remarquables; la colonne passe avec raison pour un chef-d'œuvre
de sculpture. Les clefs sont garnies de cailloux-diamants. ( Don de M** ia
baronne Domier.)
199. — Harpe française.
Cette harpe, d'une forme onginale, est de P.-Jos. Cousineau (Paris,
4753-1824). Harpiste de l'Académie, de 1788 à 1812, luthier de la reine
Marie-Antoinette, P.-J. Cousineau imagina, dès 1782, de fabriquer des
harpes avec un double rang de pédales, afin de moduler facilement dans
tous les tons. Il a puissamment contribué, de même que Sébastien Erard,
aux progrès de la construction de cet instrument, et on lui doit une méca-
nique de harpe k plans inclinés, à laquelle son nom est resté attaché.
200. — Harpe françaiae.
Cette harpe est remarquable par son état de conservation et par ses
riches sculptures. La table est ornée de peintures délicieuses, et la belle
cariatide dorée qui embellit la console mérite une mention spéciale. Cet
instrument porte le nom de son auteur et cette adresse : Zimmerman, rue
Xaintonge, n^ 41, à Paris. {Collection de M. le ly Fau.)
201. — Pettt modèle de harpe.
Il est sculpté et doré. {Collection Clapisson,)
202. — Harpe double.
Elle a la forme d'une lyre, et elle est en bois verni avec filets dorés. Elle
est montée de 19 cordes de chaque côté, et des boutons placés à la portée
de la main y tiennent lieu de pédales, élevant ou abaissant comme celles-ci
les cordes d'un demi-ton. On voit par là que cet instrument, sans doute
d'origine* ang^se, se rapproche de la harpe ditale, imaginée au commen-
cement de ce siècle par Edward Light, qui inventa en 1798 la harpe-
uth.
203. — Arpanetta.
L'une des tables d'harmonie est ornée d'une peinture représentant
40 INSTRUMENTS A CORDES
Apollon et Marsyas, et la figure du dieu de la musique rappelle les traits
du roi Louis XIII ; sur l'autre côté, on a peint David et Saùl.
Cet instrument, à double table d'harmonie, participe de la harpe et du
psaltérion. Les Allemands le nomment Spitzharfe (harpe pointue) ou encore
Davidsharfe, bien qu'il soit plus que douteux que la harpe du roi David
eût cette forme. Les anciens auteurs français appellent Varpaneita des
Italiens une rote ; mais la rote ordinaire était montée de cordes en boyau,
de même que la harpe, tandis que la petite rote avait des cordes métalli-
ques et se jouait avec des griffes en argent qui se passaient aux doigts,
comme un dé.
204. — Bûche.
Elle est de Fleurot, établi au Val d'Ajol. {Collection donnée par M. F.
Schœlcher.)
Cet instrument, connu aujourd'hui sous le nom d'épinette des Vosges,
avait autrefois la forme arrondie d'une bûche. C'est le premier type de la
cithare horizontale des temps modernes. On en joue maintenant en pinçant
les cordes avec une plume ; mais autrefois on se servait du pouce de la
main droite pour pincer les cordes graves, et, de la main gauche, on frappait
avec un petit b&ton la corde supérieure, affectée à la mélodie.
205. — Épinette des Vosges.
Elle ne porte pas de marque de fabrique.
206. — Cithare autrichienne.
Cette petite cithare horizontale est montée de 2i cordes seulement.
(Collection donnée par M, F. Schœlcher,)
Depuis fort longtemps cette espèce d'instrument, que les Allemands ap-
pellent Schlagzither, jouit d'une grande faveur en Bavière, en Bohême, en
Autriche, en Styrie et dans le Tyrol ; on ne peut donc pas le considérer
comme moderne, mais c'est depuis la seconde moitié du dix-huitième siècle
qu'on en a perfectionné la construction. Le nombre des cordes varie beau-
coup ; on en compte 30, le plus souvent ; les 4 placées sur la touche ser-
vent à jouer les mélodies, et les autres à dessiner l'accompagnement.
207. — Tympanon italien.
«
Ce riche instrument, en bois sculpté et doré, est orné de peintures et
de glaces. Une émeraude décore le centre des rosettes. Style du temps de
Louis XIV. (Collection Clapisson.)
Il ne faut pas confondre cet instrument avec le tympanon des Grecs et
des Romains, qui était un tambourin. Le tympanon moderne est de forme
DES PAYS EUROPEENS. 41
trapézoïde, comme le santir des Persans, et monté de cordes métalliques
qui se frappent avec deux petits plectres. Le plus souvent on mettait
2 cordes à l'unisson pour chaque note. L'étendue du tympanon anglais
{dukimer) était ordinairement de 3 octaves, mais qui n'offraient que les
intervalles de la gamme diatonique ; en Allemagne, au siècle dernier, le
tympanon (hackbret) était déjà accordé chromatiquement. Cet instrument
n'est plus répandu qu'en Hongrie et en Transylvanie.
208. — Tympanon italien.
Cet instrument, d'une grande richesse, est orné de peintures, de rosaces
embellies de turquoises et de glaces en verre de Venise. Époque de
Louis XIV. (Collection Clapisson,)
209. — Tympanon français.
La table d'harmonie est ornée de peintures décoratives qui rappellent lo
style de Claude Giliot (4673-4722). (Collection Clapisson,)
210. — Tympanon allemand.
Ce riche instrument, orné de peintures et muni de ses deux plectres
d'ivoire, date de la première moitié du dix-huitième siècle. Sur le couvercle
on a peint un damier. (Collection de M. le D* Fau,)
211. — Tympanon français.
La table d'harmonie est décorée de peintures à l'huile représentant des
fleurs et des oiseaux. Le couvercle de la caisse qui renferme l'instrument
est garni d'une glace. (Collection Clapisson,)
212. — Tympanon.
Les côtés de la caisse sont en laque de Chine du dix-septième siècle,
mais l'instrument est bien plus moderne. (Collection Clapisson.)
213. — Tympanon hongrois.
Ce bel instrument moderne, qu'on a fort remarqué à l'exposition de
Vienne (4873), est du facteur V.-J. Schunda, établi à Bude-Pesth. La sono-
rité en est puissante. (Don de M. Jos» Herzfeld, de Vienne.)
214. — - Grand psaltérion.
Il est du célèbre facteur de clavecins Pascal Taskin (Liège, vers 4730 —
Paris, 4793) qui fut garde des instruments du roi depuis 4784 jusqu'à
4790. De jolies peintures en décorent la table d'harmonie. Le mécanisme
en est fort ingénieux ; les cordes sont en boyau.
On ne sait pas exactement quelles étaient la forme et la nature du psalté-
rion antique, mais l'abbé Gerbert (V. De Cantu et Musicâ sacrd) nous a
42 INSTRUMENTS A CORDES
transmis Timage d'un psaltérion carré et d'un psaltérion triangulaire du
neuvième siècle. Puis, au chftssis qui laissait vide l'espace traversé par les
cordes, on substitua une caisse plate formant corps sonore et percée
d'ouïes, comme celle du tympanon. Au douzième siècle, la forme et les
proportions du psaltérion ont encore varié. L'exécutant fixait ou suspen-
dait devant lui l'instrument, et il en attaquait les cordes métalliques des
deux mains, avec les doigts ou avec un plectre. Au seizième siècle, le psal-
térion n'était guère estimé, selon le dire de Prsetorius ; depuis lors, on n'en
construisit plus avec des cintrages élégants et légers.
IV.
INSTRUBfENTS A CORDES METALLIQUES ET A CLAVIER.
Le psaltérion et le tympanon, en se combinant avec Tantique
monocorde, ont donné naissance au clayicythérium, au manicorde,
à la virginale, à TépineUe, au clavecin et, finalement, au piano,
c'est-à-dire à toute la famille des instruments à cordes métalliques
et à clavier.
Luscinius, dans sa Musurgia (1536), a donné le dessin du davi-
eytherium, sorte de cithare à clavier, et il a reproduit la figure de
l'ancien clavicorde, que les écrivains du moyen âge nommaient
manicorde ou manicordion (en latin numoehordium). Cet instru-
ment, en usage dès le douzième siècle, était de forme carrée et
monté d'une seule corde par note. Une languette de cuivre atta-
chée à l'extrémité de chaque touche du clavier et placée au-des-
sous de la corde qu'elle était appelée à diviser mathématique-
ment, en formait tout le mécanisme. Ces languettes de cuivre
avaient l'inconvénient de ne point laisser les cordes vibrer libre-
ment: on les remplaça par un mécanisme moins simple, mais
plus satisfaisant au point de vue de la justesse des sons. Ce nou-
veau mécanisme consistait en languettes à ressort fixées* dans la
partie supérieure de petits rodrceaux de bois minces et plats,
nommés sautereaux; on arma chaque languette d'un bec de plume
destiné à pincer la corde, et l'on garnit le bord des sautereaux
d'un petit morceau de drap, afin d'étouffer la vibration des cordes.
Ce mécanisme est celui de deux instruments qui ne différaient que
DES PAYS EUROPEENS. 43
par la forme : de la vtrginak, qui était carrée, et de Vépinette, qui
ressemblait, dans sa caisse quasi triangulaire, à une harpe couchée
horizontalement sur une table d*harmonie.
Le clavecin, à vraiment parler, n*est qu*une épinette agrandie :
dès le principe, il eut deux cordes à Tunisson pour chacune de ses
45 notes et des cordes aussi longues que celles des pianos à queue,
dont la forme, d'ailleurs, est imitée de la sienne. Vers la fin du
seizième siècle, Hans Ruckers, le menuisier d*Anvers, commença
de construire des clavecins à double clavier, et il donna à ses ins-
truments une sonorité plus éclatante et plus forte en ajoutant aux
deux cordes à Tunisson un 3" rang de cordes plus fines et plus
courtes que les autres et accordées à une octave au-dessus, — ce
qui permit de faire entendre trois cordes sur un clavier et une
seule corde sur Tautre, et de varier par là les effets de sonorité.
Il porta en outre retendue du clavier à 4 octaves, d'ui à tU, et em-
ploya des cordes de cuivre pour les notes graves et des cordes
d'acier pour les sons aigus. Vers 1620, Rigoli, de Florence, ima-
gina le clavecin vertical, perfectionnement du clavicorde vertical,
inventé cent ans auparavant. Dans cet instrument, les sautereaux
tenaiejit au clavier ; ce genre de mécanique est peu favorable à la
vibration des cordes.
A la fin du dix-septième siècle, selon J.-P. Pinaroli, don Gioseppe
Mendini (Joseph Mondini, d'Imola?) se fit avantageusement con-
naître par ses clavecins montés sur des pieds et ses clavecins por-
tatifs. De son côté. Marins, en 1700, produisit son clavecin bmé^
qui se composait de trois parties se repliant Tune sur l'autre, et,
en 1716, il soumit à l'approbation de l'Académie des sciences
quatre clavecins à maillets. Cinq années auparavant, en 1711, Bar-
tolommeo Cristofori avait exposé à Florence un clavecin où les
sautereaux étaient remplacés par des marteaux, et, en 1717,
Schrœter construisit un clavecin dont le mécanisme permettait
aussi de jouer piano ou fartCf à la volonté de l'exécutant. Cet essai
de Schrœter fut perfectionné plus tard par Godefroid Silbermann
(1683-1753) qui contribua puissamment à répandre le piano en
Allemagne.
Mais les inventions ingénieuses de Cristofori, Marins et Schrœter
et la fortune naissante du piano-forté ne firent qu'exciter les fai-
seurs de clavecins à chercher les moyens de velouter et de varier
le son de cet instrument. Déjà Richard, vers 1620, avait eu l'idée
\
44 INSTRUMENTS A CORDES
de remplacer les becs de plume de corbeau par de petites bandes
de drap, et, à la môme époque, Farini avait substitué des cordes
de boyau aux cordes métalliques. Au dix-huitième siècle, on essaya
surtout de varier les nuances en augmentant les rangs des saute-
reaux : à Taide de pédales ou de boutons que pressait le genou du
claveciniste, on les mettait en communication avec des ressorts
qui les écartaient des cordes ou qui les en rapprochaient, de façon
à produire des sonorités différentes. On imitait ainsi le son de la
harpe, du luth, delà mandoline, du basson, du hautbois, du violon
et d'autres instruments ; quand le son obtenu par ce procédé ne
rappelait le timbre d*aucun instrument connu, on le désignait par
un nom nouveau : jeu céleste, clavecin angéltque, etc.
Parmi les facteurs français qui se distinguèrent alors, nous cite-
rons : Cuisinié, inventeur du clavecin-vielle (1708) ; Thévenard, de
Bordeaux ; Bellot, Levoir, Weltman, Berger, Virebez ; et, au-
dessus d'eux, Blanchet, qui sut donner tant de légèreté à ses cla-
viers ; Pascal Taskin, son élève et fort habile sucesseur ; Péronard
qui, en même temps que Silbermann, de Strasbourg, construisit
dos clavecins à double table d'harmonie et avec pédalier.
Nous ne pouvons songer à mentionner ici tous ceux qui ont tra-
vaillé à perfectionner le piano ; nous nous contenterons de citer
nu nombre des plus habiles facteurs de cet instrument : Spaett,
(le Ratisbonne, mort en 1816 ; Stein, d'Augsbourg (1728-92); Frede-
rici (1712-79), inventeur des pianos carrés; Hildebrand, de Berlin,
qui fit des pianos carrés dont les marteaux frappaient les cordes
en dessus, système de mécanique dont Marins, le premier, conçut
ridée et que perfectionnèrent plus tard Streicher (Stuttgard, 1761
— Vienne 1833) ; Petzold et H. Pape (1787-1875) ; les Allemands
Zumpe, Pohlman, Backer, Kirkman, J. Gieb, qui contribuèrent à
répandre le piano en Angleterre ; Ch. Dibdin (1745-1814); le poëte
W. Mason (1725-1797); le Belge J.-Jos. Merlin (1735-1804);
Broadwood(173M812); Rob. Stodart, Fréd. CoUard, Fr. Panormo
(1764-1844), qui augmenta l'étendue du clavier à l'aigu ; enfin, en
France, Séb. Erard (Strasbourg, 5 avril 1752 — La Muette, 5 août
1831) qui, entre autres inventions, imagina le piano-transpositeur
et construisit les premiers pianos à queue avec mécanique à double
échappement; Ignace Pleyel (1757-1831), et Camille Pleyel (1792-
1855); Roller et Blanchet, H. Herz, Debain et Kriegelstein.
DES PAYS EUROPÉENS. 45
215. — fipineite italienne.
Cette épinette en ébène, ornée de fort élégantes incrustations en ivoire,
a une étendue de 4 octaves et une note (du mi grave au fa naturel). Elle
porte sur la barre d'adresse cette inscription : Francisci de Portalupis Ve-
ronen. opus mdxxhi. {Collection Clapisson.)
216. — Épinette italienne du dix-septième siècle.
Cette épinette, d'une étendue de 4 octaves et une note (du mi grave au
fa), est en marqueterie de bois du plus beau travail. Les deux extrémités
du clavier, dont les touches noires ont un filet d'ivoire, méritent d'être re-
marquées : elles sont fermées par des ornements en bois sculpté d'une fort
heureuse disposition, et les deux petites cariatides qui les supportent
sont d'une ûnesse et d'une exécution vraiment admirables. (Collection Cla-
pisson,)
217. — Petite virginale italienne.
L'instrument est renfermé dans une boîte à ouvrage formant coffret. Le
dessus du nécessaire est orné d'un beau médaillon en ivoire sculpté, repré-
sentant Orphée jouant de la lyre et domptant par la douceur de ses con-
certs les animaux les plus féroces. La caisse de la virginale est embellie
d'incrustations en ivoire gravé. L'étendue du clavier est de deux octaves
trois quarts.
Cette pièce élégante n'est point signée, mais on Ht autour de la table
d'harmonie la devise : Sic transit glaria mundi, i617.
218. — fipinette française.
Elle a une étendue de 4 octaves et une note, du si grave à, ïut. La table
est décorée de fleurs peintes à l'huile, les touches à trèfles du clavier sont
finement découpées, et on lit sur la barre d'adresse : Fait par Richard, à
Paris, rue du Faon, prés Saint-Nicolas-du-Chardonet, i623. (Collection
Besse-Dumas.) *
219. — Épinette italienne du dix-septième siècle.
La caisse est ornée de ravissantes peintures sur fond d'or, qu'on at-
tribue à Nicolas Poussin. Ai» milieu de la barre d'adresse, on remarque un
beau médaillon en ambre gravé.
Cet instrument, d'une grande richesse, a une étendue de 3 octaves trois
quarts (du mi à Y ut) ; les armes qui le décorent sont celles de la famille
d'Orléans. (Collection Clapisson.)
220. — Épinette française.
Cette ravissante épinette, ornée de peintures à la gouache d'une grande
finesse, a une étendue de 4 octaves et une note (du si grave à Yut). La
46 INSTRUMENTS A CORDES
caisse est en laque à ligures d'or. Touches à trèfles ; sautereaux à cuir. Ce
précieux instrument, qui n'a subi aucune réparation, date de 1672 et est
rœuvre de Philippe Denis. Cet habile facteur était le frère de Jean Denis,
organiste de Saint-Barthélémy et maître faiseur d'instruments de musique,
qui publia chez Ballard, en 1650, un Traité de l'accord de l'espinette, petit
livre bien curieux. (CoUeciion de M. le B' Fau.)
221. — GlaT«ctii à deux claviers.
Ce davecin, dont la caisse est en laque ancienne de Chine, date de 1590
et porte cette inscription : Hans Bûchers me fecU, Antverpm; mais Blan-
chet en a porté l'étendue primitive de 4 octaves à 5 octaves.
Hans ou Jean Ruckers, dit le Vieux, est le plus célèbre des facteurs de
clavecins d'Anvers. Reçu membre de la corporation de Saint-Luc en 1579,
il mourut vraisemblablement en 1641 ou 1642.
222. — Clavecin à deux claviert.
Cet instrument, dont le support et les peintures datent du règne de
Louis XrV, est l'œuvre de Jean Ruckers, le jeune, qui naquit à Anvers le
1 5 janvier 1 578 ; mais, comme le précédent, il a été remanié et agrandi,
puisque l'étendue de ses deux claviers comprend 5 octaves pleines. La
rosette de la table d'harmonie porte les initiales du célèbre facteur d'An-
vers, fils de maître, et L. Clapisson croyait que ce clavecin avait été construit
en 1612.
Le beau panneau qui décore le devant de l'instrument a été peint par
Brauwer, ou par Téniers le jeune ; une des peintures qui ornent le dessous
du couvercle est attribuée à Paul Bril , et l'autre nous paraît digne de
J. Breughel. {CoUeciion Clapisson,)
223. — Clavecin du dix-septiime sidde.
Ce bel instrument, d'une étendue de 4 octaves moins une note, porte la
date de 1677, et le nom de Faby, facteur originaire de Bologne, mais établi
en France. Il est enrichi d'incrustations en ivoire gravé sur fond d'ébène,
du plus admirable travail ; la caisse est en bois de cèdre. (Collection Clor
pisson,)
Ce clavecin, dans un parfait état de conservation, a été fait pour le
comte Hercule Pepoli, filleul de Louis XIV, ainsi que l'indique l'écusson
à échiquier qui décore le milieu de la barre d'adresse. On sait que Roméo
Pepoli, au commencement du quatorzième siècle, se forma un parti dit
de l'Échiquier.
224. — GlaTedn briié, de Mariof .
Cet instrument, d'une étendue de 4 octaves et une quinte (de si grave à
/îa), se divise en trois sections se repliant l'une sur l'autre et se pou-
DBS PAYS EUROPEENS. 47
vaut serrer dans un coffret de voyage. Sur la table d'harmonie, richemoit
décorée, on lit le nom du facteur, et Ton apprend qu'il jouissait d*un
exclusif T^rwUége du roy. C'est en 4700 que Marins inventa ce clavecin
portatif, dont les Mémoires de Trévoux de 4703 (p. 4292) ont parlé avec
éloges. En 4746, il construisit des clavecins & maillets, c'est-à-dire à
marteaux, et il conçut l'idée de faire frapper les cordes en dessus par ces
maillets qui remplaçaient les sautereaux et qui permettaient de jouer doux
ou fort, piano ou forte, {Collection Clapisson,)
225. — Petit modèle de clavecin.
La caisse de cet élégant petit modèle de claveciç est en écaille marquetée
et en ivoire. (Collection Clapisson.)
226. — Glavicorde de Grétry.
11 a une étendue de 4 octaves et un ton (d'ut grave à ré). Ce modeste
instrument fut prêté à Grétry (Liège, 44 février 4844 — Paris, 24 septem-
bre 4843) par M. de Louet, lors de l'arrivée à Paris du musicien belge.
Cet illustre compositeur s'en est servi pour écrire ses premiers opéras :
le Huron (4768), Lucile et le Tableau parlant (4769), le Sylvain et les deux
Avares (4770), VAmitié à l'épreuve et Zémire et Azor (4774). (Don de
M. Roekn.)
Le clavicorde, qui a précédé l'épinette et qui resta encore en usage chez
les Allemands quand ils avaient déjà renoncé à cellen^i, est déforme carrée.
Jusque vers 4700, la même corde servit pour une note et son demi-ton
supérieur, les deux branches de métal qui frappaient la même corde la faisant
vibrer selon le plus ou moins de longueur qu'elle lui laissait ; maison com-
prend que la justesse obtenue par ce genre de mécanisme n'était pas irré-
prochable. Aussi les facteurs de clavicorde du dix-huitième siècle s'effor'
cèrent-ils d'améliorer la construction de cet instrument : Ch. Lemme, de
Brunswick, Kràmer, de Gottingue, etWilhelmi, de Cassel, s'y employèrent
avec succès.
J.-Séb. Bach et autres éminents compositeurs ont écrit pour le clavi*
corde, instrument qu'ils affectionnaient.
227. — Glavicorde allemand.
f
Ce clavicorde de voyage, d'une étendue de 4 octaves et demie, est d'un
facteur de Tiefenbrunn. Il date de 4786 et passe pour avoir appartenu à
Beethoven. (Don de M. Casimir Ney.)
228. — Piano de Fard. Hérold.
Ce petit piano carré d'Érard, à 2 cordes et d'une étendue de 5 octaves,
porte le n« 7488 et date de 4808. F; Hérold (Paris, 49 janvier 4794 —
48 INSTRUMENTS A CORDES
19 janvier 1833) Tavait placé dans son cabinet de travail, chez sa mère, et
il s'est servi de cet instrument pour écrire Ylllusion (18 juillet 1829),
Zampa (3 mai 1831), et le Pré aux Clercs (15 décembre 1832). {Don de son
fils M. F. Hérold.)
229. — Piano d'Aober.
Ce piano carré d'Érard, d'une étendue de 5 octaves et demie, est à
2 cordes et porte le n® 8414.
D.-E. Auber (Caen, 29 janvier 1782 — Paris, 12 mai 1871) Tacheta le
17 février 1812, et il le fit transporter au Conservatoire de musique et de
déclamation lorsqu'il fut nonuné directeur de cet établissement (1842). Que
de spirituelles comédies lyriques, que de chefs-d'œuvre le maître immortel
a composés, assis devant ce clavier tout taché d'encre ! Il suffira de
rappeler ici :
'Le Maçon, 3 mai 1825 ;
La Muette de Portici, 29 février 1828 ;
Fra Diavolo, 8 janvier 1830 ;
Le Cheval de bronze, 23 mars 1835 ;
Le Domino noir, 2 décembre 1837 ;
Les Diamants de la Couronne, 6 mars 1841.
Mais on peut dire que, jusqu'à la fin de sa longue et glorieuse carrière,
il s'est servi de ce vieux piano qu'il affectionnait : il l'avait placé dans son
cabinet de travail, et, chaque fois que le directeur du Conservatoire avait
un moment de loisir, il en profitait pour demander de fraîches mélodies à
cet inspirateur de ses premiers opéras et de ses ouvrages les plus aimés.
{Donné par sa famille.)
230. — Piano de Boieldiea.
Ce piano carré n'a qu'une étendue de 5 octaves et demie. Il est sorti des
ateliers du Wurtembourgeois J.-G. Freudenthaler (1761-1824), facteur de
pianos formé à l'école d'Érard. Fr.-Adrien Boieldieu (Rouen, 15 décembre
1775 — Jarcy, près Paris, 8 octobre 1834) l'acheta en 1823 et il le garda
jusqu'à, sa mort. Il s'en est servi pour écrire le l^'' acte de Pharamond
(10 juin 1825), dans lequel se trouve un gracieux chœur de prétresses
qu'on a chanté souvent aux concerts du Conservatoire. C'est assis devant
,cct instrument que Boieldieu a composé la Dame blanche (10 décembre
1825), ce chef-d'œuvre impérissable, et le premier acte de son opéra
les Deux Nuits (20 mai 1829), la dernière de ses productions lyriques.
{Don de son fils M, Adrien Boieldieu,)
231. — Grand piano de Meyerbeer.
Ce grand piano à 3 cordes, portant le n^ 733, est des facteurs anglais
Collard, que conseillait l'illustre Clementi (1752-1832). Le pianiste-compo-
DES PAYS EUROPEENS. 49
siteur J.-P. Pixis l'acheta en 1828, lors de son voyage à Londres, et il fut
heureux de le mettre à la disposition de Meyerbeer pendant la longue re-
traite que fît à Bade l'auteur de Bobert-le-Diable, Tannée qu'il écrivit
les Huguenots (1835).
M. J.-B. Pixis, d'accord avec M™» Meyerbeer, a voulu que l'instrument
dont s'est servi G. Meyerbeer (Berlin, 23 septembre 1791 — Paris, 2 mai
1864) pour écrire son chef-d'œuvre figur&t à Paris dans le Musée du Con-
servatoire de musique. A l'intérieur de ce beau piano de concert, on lit
cette inscription autographe (en allemand) : « Sur ce piano de mon cher
ami Pierre Pixis qu'il a bien voulu mettre à ma disposition, j'ai composé
une grande partie de mon opéra les Huguenots, — G. Meyerbeer. » (Don
de M. Pixis et de Jf^« Meyerbeer.)
232. — Piano de Garafa.
Ce piano droit à 2 cordes et d'une étendue de 6 octaves est d'Ignace
Pleyel et C\ Il porte le n» 2515 et fut acheté en mars 1833. C'est l'instru-
ment dont Michel Carafa (Naples, 1785 — Paris, 1872) s'est servi pour écrire
ses derniers ouvrages, y compris son chef-d'œuvre la Prison d'Edimbourg '
(20 juillet 1833). Sur le devant de ce pianino se trouve une plaque en
cuivre sur laquelle on lit : « Piano de Carafa. » Offert au Musée du Conser-
vatoire de musique par son neveu et fUs adoptif, Michel d'Aubenton
Carafa.
233. — Piano de Louis Glapisson.
Ce piano d'Érard, de forme pentagone et d'une étendue de. 6 octaves
trois quarts, est à 3 cordes et porte le n^ 14769.
Louis Clapisson (Naples, 1808 — Paris, 19 mars 1866) en est devenu
possesseur le 20 janvier 1849, et il s'en est servi pour écrire un grand
nombre d'opéras, entre autres : la Promise (16 mars 1854) et la Panchon-
nette (1^' mars 1856). (Don de JK^" veuve Clapisson,)
234. — - Piano enharmonique et chromatique.
Cet instrument, imaginé par les savants littérateurs-musiciens Vincent,
de l'Institut, et Bottée de Toulmon (1797-1850), bibliothécaire du Conser-
vatoire (1831-50), a été construit par MM. Roller et Blanchet, les habiles
facteurs de pianos droits et de pianos transpositeurs. Il est à double clavier
et comprend 2 octaves. Chacun des deux claviers a 15 touches : sur l'un,
destiné à servir de terme de comparaison, toutes les notes sont fixes et
rendent les sons de notre système diatonique moderne, ou, plus exacte-
ment, ceux du genre diatonique ditonique de Ptolémée. Les cordes de
l'autre clavier, préalablement accordées à l'unisson de celles du premier,
peuvent, sans changer de tension, varier de longueur dans la partie vi- *
brante, ce qui permet aux sons rendus de s'élever par degrés continus
4
50 INSTRUMENTS A CORDES DES PAYS EUROPEENS.
depuis l'unisson de la corde immédiatement plus grave jusqu'à celui de la
oorde immédiatement plus aiguë. Leur variation comprend ainsi, suivant
les cas, soit un ton et demi, soit deux tons. {Don de JT^® Bottée de
Toulmon.)
Le but que s'étaient proposé les érudits Vincent et Bottée de Toulmon
en imaginant cet instrument, c'était de résoudre la difficulté principale
que présente la musique des anciens Grecs, d'en reproduire avec exactitude
les intonations et les intervalles et de démontrer l'existence des genres en-
harmonique et chromatique.
(V. Extrait de la séance de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
du i8 décembre i840.)
Dès le seizième siècle, on avait inventé un instrument du même genre
que celui-ci. (V. Nie. Vicentino : Uantica musica ridotta alla modeïTia
pratica, Venise, 1555, in-foL, et, mieux encore, l'ouvrage du même auteur
intitulé : Descrizione dell' Arciorgano, nel quale si possono eseguire i tre
generi délia Musica diatonica, cromatica cd enatmonica, — Venezia,
l£;6i.)
235. — Orphica.
Cet instrument à clavier d'une étendue de 3 octaves et demie est monté
de cordes métalliques. La forme en est assez pittoresque et rappelle celle
d'une harpe couchée au-dessus d'une boîte carrée à clavier. L'invention de
VOrphica remonte à 4795; elle est due au Viennois CI. Roliig (1761-1804)
qui se fit connaître par son talent sur Tharmonica et qui imagina plusieurs
instruments d'une construction ingénieuse, mais de nulle valeur musicale.
{Collection Clapisson.)
SECTION IL
Instnunents i vent des pays européens.
I.
INSTRUMENTS SANS ANCHE, AVEC OU SANS BEC.
Les Romains donnaient le nom général de fistrda et de calamus
aux instruments de musique qui ont formé la famille des flûtes et
la famille des chalumeaux. La première semble celle dont Torigine
remonte à Fépoque la plus reculée, et la poétique fable de la
nymphe Syrinx rappelle qu'un musicien amoureux apprit à faire
chanter les roseaux en écoutant, le long d'une rivière bordée de
hautes herbes, la voix de la nature^ dans laquelle il croyait recon-
naître celle de sa bien-aimée.
Dès la plus haute antiquité, il y eut quatre espèces de flûtes :
la flûte droite, la flûte traveraière, la flûte à plusieurs tuyaux ou
flûte de Pan, eUla flûte double. — La branche la plus nombreuse
et la plus intéressante de cette famille d'instruments est, sans con-
tredit, celle des flûtes droites qui étaient percées de 3, 6 ou
9 trous, indépendamment dô eeux des deux extrémités et de Tou-
veriure latérale appelée lumière. Elles avaient pour embouchure
une sorte de gros sifflet qui formait la tête de l'instrument et qui
leur a Valu le nom de flûtes à bec.
Des flûtes droites à 3 trous^ il nous reste le flûtet des Basques et
le galoubet des Provençaux ^ et les flûtes à 6 trous placés sur une
même ligne^ dont une des variétés se nommait l'arigot, ont donné
naissance au flageolet mddeme. Quant aux flûtes à 9 trous, qu'on
nommait flûtes douCes ou flûtes d'Angleterre, elles composaient tout
un système du grave à l'aigu, et elles ont figuré dans leà orchestres
jusqu'au siècle dernier.
02 INSTRUMENTS A VENT
Elles ont été détrônées par la flûte traversière que les Grecs
désignaient par le mot plagiaulos. Eustache Deschamps en parle
comme d'un instrument déjà fort répandu au quatorzième siècle.
La flûte eunuque qui, à vraiment parler, n'est qu'un mirliton, ne
peut-elle pas être considérée comme l'ancêtre modeste de la flûte
traversière ? Quoi qu'il en soit, la flûte traversière, de même que
la flûte à bec, avait un système complet comportant une série d'ins-
truments congénères dont le timbre et l'étendue étaient gradués
d'après les règles qu'on suit pour classer les voix. Le fifre était à
ce système ce que le flageolet était au système des flûtes droites.
Nous n'avons plus aujourd'hui de basse de flûte traversière, mais
plusieurs compositeurs ont écrit des passages symphoniques qui
rappellent les anciens concerts de flûtes, en ce sens que trois flûtes
s'y font harmonie.
La flûte de Pan à 7, 9, 12 et 16 tuyaux ofTre d'autant plus d'in-
térêt au point de vue historique que cet instrumenta très-vraisem-
blablement donné l'idée de l'orgue. Les plus anciens modèles
d'orgue, en effet, ressemblent à une grande flûte de Pan munie
d'un appareil hydraulique ou d'une soufflerie.
La flûte double des anciens a donné lieu à de bien savantes dis-
sertations. Nous ne pouvons ici que renvoyer le lecteur aux ou-
vrages spéciaux, entre autres au livre de Jean Meursius intitulé :
Colleetanea de Tibiis veterum, Sora, 1641, et à celui de Gaspard
Bartholin qui a aussi pour titre : De Tibiis veterum^ Rome, 1677, et
qui renferme des figui'esfort instructives.
La flûte double, que nous a léguée l'antiquité, a;nspiré l'idée do
la flûte d'accord ou flûte harmonique^ aujourd'hui délaissée.
236. — Galoubet en palissandre.
Ce galoubet, dont le sifflet et les anneaux sont en ivoire, esL percé de
3 larges trous ovales ayant la même dimension. L'instrument porte le nom
de G. Lot, surmonté d'une étoile. Cet habile luthier était, en 1752, un des
cinq maîtres constructeurs d'instruments à vent exerçant dans Paris, et,
en 1770, il fut nommé maître-juré-comptable de la corporation des faiseurs
d'instruments. [Collection Clapisson,)
Le galoubet (du provençal gai, joyeux, et oubet pour atibet, diminutif de
uuboî, hautbois) est le plus aigu des instruments à vent. Il est en ré, il
sonne 2 octaves plus haut que la flûte traversière, une octave au-dessus
de la petite flûte, et il a une étendue de 2 octaves. On parvient avec peine
DES PAYS EUROPEENS. 53
à déployer du talent sur cet instrument, parce que la main gauche seule
sert à le tenir et à le mettre en jeu; il a eu cependant ses virtuoses, et
J.-N. Carbone! (176i-i804) a publié en 1786 une méthode de tambourin
et de galoubet.
237. — Galoubet de Délasse.
Ce galoubet en ébène a des viroles d'ivoire. (CoUection de Af. le D' Fa .
23S. — Galoubet en ébène.
Le sifflet et les anneaux sont en ivoire. Il est percé de deux larges
trous sur le devant et d'un seul du côté opposé. {Collection Clapisson,)
239. — Ckdonbet en bois javne.
Le sifflet et les anneaux sont en ivoire.
Le nom du facteur est presque effacé ; cependant, avec la loupe, on finit
par le lire. Il est ainsi disposé : Château
Minos
Château Minos, qui était d'origine provençale, vint s'établir à Paris et
se fit remarquer au théâtre des Variétés amusantes où il était engagé pour
jouer de la flClte et du tambourin. En 1807, il fut attaché au théâtre du
Vaudeville en qualité de joueur de galoubet. Ce facteur-virtuose est mort
en 1819.
240. — Galonbet en ébène.
Il a des viroles en ivoire. {Collection de M. le D' Fou.)
241. — Galoubet on flûtet basqne.
Ce galoubet à trois trous est en buis et semblable à ceux dont se servent
ordinairement les joueurs nie tambourin k cordes de Gascogne. {Collection
de M. le D' Fau.)
242. — Petit flageolet en ivoire.
Il est percé de 6 trous et n'a que 1 1 centimètres de longueur, bec com-
pris. {Collection Clapisson,)
243. — Petit flageolet en bois.
Il est assez finement tourné, et de la même dimension que le précédent :
4 trous sur le devant et 2 trous du côté opposé. {Collection Clapisson.)
244. — Petit flageolet en ébène.
Il est long de 17 centimètres, bec compris, et percé de 6 trous dont
4 par devant. La tête et l'extrémité inférieure de l'instrument sont en
ivoire. {Collection Clapisson.)
54 INSTRUMENTS A VENT
. 245. — Petit flageolet.
Ce flageolet en bois brun est de ceux dont on se sert pour enseigner à
chanter aux oiseaux. (Collection de M, le D' Fou.)
246. — Flageolet en bois.
Même genre d'instrument. {Colkeiùm de M. le D^ Fau,)
247. — Petit flageolet en buis.
Cet instrument à pompe, d'une grande élégance, est Tœuvre de Lecler,
fils d'un faiseur de clavecins établi à Paris en 1739. Cet habile facteur tra-
vaillait encore en 1769, et Ton voit qu'au-dessus de son nom il gravait une
étoile. (Collection Clapision,)
248. — nageolet en si bémol.
Le bec et l'anneau sont en corne ; le corps âb l'instrument, percé de
4 trous par devant et de 2 trous du côté opposé, est en bois de buis.
{Collection Clapisson,)
249. — Jeu de flageolets (style Louis XVI.)
Ces 4 flageolets en ébène, avec bec et garniture en ivoire, sont l'œuvre
de Tirouvil frère. Us n'ont pas de clefs et sont percés de 4 trous par
devant et de 2 trous par derrière. Le plus long est en ré; le plus court est
en la ; les 2 autres sont en fa et en sol.
Le flageolet est surtout un instrument de musique de danse. Son étendue
ordinaire est de 2 octaves (du ré des lignes de la clef de sol au 2^ ré des
lignes additionnelles). Camaud, Buffet et autres facteurs en ont amélioré
la construction et l'ont doté de clefs assez nombreuses. Il existe des mé-
tJhodes françaises de flageolet : les plus répandues sont celles de Bousquet,
de Coumaud et du célèbre virtuose CoUinet.
250. — Flageolet en ardoise.
#
Cet instrument de fantaisie, sculpté avec beaucoup de finesse, est percé
de 5 trous. Une légère virole en argent, avec lamette s'étendant jusqpi'à
l'extrémité du sifflet, en garnit l'embouchure.
251. — Ganne-Flageolét.
L'instrument est percé de 6 trous dont 4 sur le devant. (Collection Cla-
pisson,)
252. — Flageolet à trois corps.
n est en buis et n'a qu'un seul bec pour les trois corps. Ce curieujç
instrument porte le nom de son auteur : David, à Dijon. (Collection Besse-
Uumas.)
DES PAYS EUROPEENS. 55
253. ■— Flûte à bec en ivoire.
Elle eBt en ivoire uni, longue de 36 centimètres, bec compris, et percée
de 8 trous, dont 6 sur le devant. Point de nom d'auteur, mais pour marque
de fabrique les lettres i c g, {Collection Besse-Dumas,)
La flûte à bec, qu*on appelait aussi flûte douce et flûte d'Angleterre, a
longtemps été en faveur. Le diapason de cet instrument s'étendait depuis
le fa grave jusqu'au 3« sol du violon. Ce sont des flûtes à bec qui exécu-
taient les parties de flûte qu'on trouve dans les partitions de Lully et de
ses contemporains.
254. — - Flûte douce en ivoire.
Elle est percée de 8 trous. Les anneaux en sont ornés de petits points
en ébène imitant des rangées de perles noires. La longueur de l'instru-
ment, bec compris, est de 47 centimètres.
255. » Flûte à bec.
Elle est en bois jaune nuancé et longue de 50 centimètres, bec compris.
Le bec et la garniture, en ivoire, sont ornés de colliers de perles en ébène.
Sur le !•' corps supérieur et le 2« corps de cet instrument du temps de
Louis XIII, on a gravé au feu, entre 4 fleurs de lis, le nom du facteur, qui
est devenu illisible. {Don de M, Eugène Sauzay,)
256. — Flûte donce en ivoire.
Elle est finement sculptée. Le corps du sifflet est orné d'une tête de
poisson, au-dessous de laquelle s'enroulent des feuilles d'acantbe. Le second
corps est lisse, percé de 6 trous d'un côté et d'un trou à la partie supé-
rieure du côté opposé. Le 3<* corps, qui se termine en entonnoir, est supé-
rieurement gravé et percé d'un trou.
On remarque sur le 2° corps un écusson et quelques lettres gravées à la
pointe, à l'état fruste.
Voici les dimensions exactes de ce bel instrument :
Longueur totale : O^SO.
Ck)rps du sifflet : 0,20.
2« corps : 0,19.
3« corps : 0,11.
Diamètre intérieur du 1^' corps 0,019; td., à la base : 0,014. {CoUecHon
Clapisson.)
257. — - Flûte douce en ivoire sculpté.
Elle est en tout semblable à la précédente et, comme elle, provient de la
collection Soulage. {Collection Clapisson,)
L'étendue de cet instrument a été indiquée par le P. Mersenne, dans
56 INSTRUMENTS A VENT
V Harmonie universelle, et Hotteterre le Romain, dans ses Principes de
la flûte (Amsterdam, 1710}, a donné aussi la tablature de la flûte & bec.
268. — Flùta à bec en écailla.
Elle est longue de 51 centimètres, bec compris. Le bec et la garniture
sont en ivoire. On lit au-dessous du sifflet le nom de I. Hertz, qui est sur-
monté d*unc couronne fermée.
258. — Flûte k bec en écaille.
Le bec et les anneaux sont en ivoire. Ce bel instrument, long de 52 cen-
timètres, bec compris, porte au-dessous du sifflet le nom et la marque de
fabrique de Bressan.
260. — Flûte donce (en toi).
Elle est en buis, avec garniture en corne, et longue de 45 centimètres,
bec compris. (Collection Clapisson,)
261. — Flûte douce (en fa).
Elle en buis, longue de 49 centimètres, bec compris, et Tœuvre du fac-
teur allemand J.-W. Oberlender. (Collection Georges Kastner.)
262. — Flûte douce (en fa).
Instrument en buis du môme facteur et long de 50 centimètres, bec com-
pris. (Collection Clapisson,)
268. — Flûte douce (en fa).
Cet instrument en buis a une longueur totale de 49 centimètres. 11 porl^
le nom du facteur C. Rykel et celui du célèbre facteur J. Denner (Leipzig,
1655 — Nuremberg, 1707) qui avait pris pour marque de fabrique un lau-
rier gravé au feu entre ses deux initiales : I. D. (Collection Cla^
pisson.)
264. — Flûte douce (en fa).
Elle est en buis et longue de 5* centimètres, bec compris. (Collection
Clapisson.)
m
265. — Flûte douce (en ut).
Cette flûte en buis, longue de 66 centimètres, bec compris, ne port^
point de marque de fabrique, mais nous la croyons d*origine allemande.
Geo. Kastner en avait fait l'acquisition à Strasbourg. (Collection Cla-
pisson,)
266. — Flûte douce.
«
Elle est en bois brun, à grosses viroles d'ivoire et percée de 7 trous
DES PAYS EUROPEENS. 57
ouverts et d'un trou bouché par une clef à, pattes. Cet instrument, long de
69 centimètres, bec compris, porte la marque de fabrique et le nom du
célèbre luthier H. Hotteterre, dont le 3* fils Louis Hotteterre, surnommé le
Romain à cause du voyage qu'il fit en Italie et de son séjour à Rome, a
publié une méthode de flûte à bec. (Collection de M. le D' Fau.)
267. — Flûte douce.
Elle est en buis, à trois corps avec moulures et garnie d'une clef en
ou ivre. Cet instrument, long de 69 centimètres, est dû à S. Lener. On re*
marque au-dessus du nom de ce facteur un ^, signe indiquant sans doulo
qu'il habitait une ville épiscopale.
' 268. — Flûte douce (ténor).
Elle est en bois jaune, faite d'un seul morceau, et percée de 7 trous
ouverts et d'un trou bouché par une clef à patte. Cet instrument, long de
72 centimètres, est marqué de 2 feuilles de trèfle, en guise de nom du fac-
teur (à nous inconnu) qui l'a exécuté.
La flûte-ténor s'étendait du si b sur la 2* ligne de la clef de fa jusqu'au
sol entre les lignes de la clef de sol.
269. — Fragment de flûte à bec en bois.
Par la nature du dessin et par la beauté de l'exécution, ce corps supé-
rieur de flûte à bec semble dû à l'habile artiste qui a exécuté les n°* 25G
et 257. (Collection Clapisson,)
270. — Fragment de flûte à bec en ébène.
Cette flûte était fort élégante. Le corps supérieur est enrichi d'incrus-
tations en argent d'une admirable flnesse. (Collection Clapisson,)
271. — Ganne-flûte à bec.
Elle est percée de 7 trous ouverts et d'un trou bouché par une clef en
cuivre. Le manche de cette canne représente un oiseau et est orné de
pierres et de perles. (Collection Clapisson.)
272. — Flûte droite.
Elle est en bois, longue de 92 centimètres, et percée de 8 trous dont un
bouché par une clef à pattes. Elle porte pour marque de fabrique une
feuille de trèfle gravée au feu. Cet instrument semble d'origine allemande
et du dix-septième siècle.
273. — Basse de flûte à bec du seisième siècle.
Cet instrument précieux, et peut-être unique au monde, a la forme d'une
colonne surmontée d'un chapiteau de H centimètres de diamètre et de
58 INSTRUMENTS A VENT
4r centimôtres de hauteur. Le fût de la colonne est haut de 90 centimètres
et diamétralement large de 9 centimètres dans la partie supérieure, et de
iO centimètres à l'autre extrémité. Le siphon se trouve placé vers le bas
d'une belle plaque de cuivre très-finement ciselée. Au cenUe de cette
plaque ovale, on remarque une couronne de marquis, surmontant un et
des L croisés. Quatre anges, dont deux jouent de la flûte, ornent la partie
supérieure et les côtés de cet élégant médaillon. Au-dessous du siphon,
qui est & 26 centimètres du chapiteau, on remarque une large plaque de
cuivre, longue de H centimètres et haute de 9; elle empoche de voir une
échancrure pratiquée dans la colonne de Tinstrument, et les deux trous in-
térieurs que cachent deux portes carrées sur lesquelles on a gravé Judith
encore armée du glaive et tenant de l'autre main la tôte d'Holopherne, et
Lucrèce s'enfonçant un poignard dans le sein. Plus bas encore, sur le
devant de l'instrument, se trouve une longue caisse acoustique, également
en cuivre gravé : elle a O'fdS de longueur sur 5 centimôtres de largeur.
L'ornementation rappelle certains fers caractéristiques des belles reliures d\i
dernier tiers du seizième siècle.
Du côté opposé au siphon et au haut de l'instrument, on aperçoit une
petite boite acoustique, longue de 6 centimètres et large de 5. De ce môme
côté, et tout en bas, se trouve une autre boîte acoustique recouvrant deux
clefs : elle a i 3 centimètres de long sur 6 centimètres de largeur.
C'est entre ces deux bottes placées du côté opposé au siphon, et au
milieu de la colonne, que sont les 6 trous de cette basse de flûte à bec,
dont le fabricant avait pour marque spéciale deux fleurs de lis gravées au
feu. {Collection Clapisson.)
274. — Basse de flûte à bec.
Cette flûte basse a une longueur totale de 1 m. 09. Elle est de Rippert,
qui avait pour marque de fabrique un dauphin gravé au feu. (Collection
Clapisson.)
275. — Basse de flûte à bec.
Elle mesure i mètre 16 et date du règne de Louis XIII, mais elle ne porte
aucune marque de fabrique.
276. — Basse de flûte à bec.
Ce bel instrument & chapeau tourné et à grosses viroles d'ivoire n'a
qu'une clef. Il est de la même longueur que le précédent, et on le doit au
célèbre facteur d'instruments à vent de la chambre et de la chapelle du roi
Louis XIV, Henri Hotteterre, qui mourut à Saint-Germain en 1683. (Col-
lection de M. le D^ Fau,)
DES PAYS EUROPEENS. 59
277. — Batte de fiftte à bec.
Cette flûte basse est ornée d'une tête de nè^ bien sculptée, en bois de
chêne. De la bouche de ce nègre sort le siphon ; le bec est en ivoire.
Le corps supérieur, percé d'un côté de 3 trous, fort distants l'un de
l'autre, et d'un seul trou, du côté opposé, a 66 centimètres de longueur ;
le second corps mesure 22 centimètres jusqu'au bourrelet qui supporte la
clef, et 34 centimètres depuis la def jusqu'à l'extrémité du pavillon. La
longueur totale de l'instrument, tète comprise, est de i m. 34.
Le son de cette flûte basse est plein, agréable et doux.
L'étendue ordinaire de la flûte basse est celle^îi : du fa au-dessous des
lignes de la clef de fa jusqu'au ré à vide du violon.
278. — Flûte eunuque.
Cet instrument, d'une forme élégante et pittoresque, est en bois jaune et
long de 88 centimètres. D semble dater du temps de Henri III. Pièce
rarissime.
Le P. Mersenne nous apprend que, sous Louis XIII, les concerts de
flûtes eunuques étaient en faveur.
279. — Mirliton en rosean, avec bonis en ivoire.
Il est orné d'un joli dessin gravé. (CoUection Clapisson.)
280. — Fifre en ni.
Cet instrument en buis, à viroles de cuivre, est l'œuvre d'Adler père, ha-
bile luthier établi à Paris sous le premier empire. Ce fifre a été oublié chez
le père de M. Eug. Jancourt à Chftteau-Thierry, après la bataille de Mont-
mîrail. {Don de M. Eugène Jancourt.)
Le fifre est d^origine suisse et a longtemps été en usage dans nos musi-
ques militaires. Cet instrument sans clefs et percé de 6 trous ne résonnait
pas juste à l'octave supérieure de la flûte, comme VoUavino : il jouait en ré,
quand l'harmonie était en ut.
■
281. — Fifre en si b de Savary.
Cet instrument, fabriqué par Savary, est celui dont il joua tant qu'il fit
partie de la musique des Pupilles de la garde. Premier prix de basson du
Conservatoire et virtuose attaché à l'orchestre de l'Opéra italien, Savary se
fit ensuite connaître comme facteur de bassons et s'est acquis en cette
qualité une réputation méritée d'artiste habile. (Don de M. Jancourt.)
282. — OtUvino.
Cette petite flûte est en bois de grenadille et percée de 7 trous, dont un
bouché par une clef en argent. Cet instrument, avec viroles d'ivoire, porte
ttO INSTRUMENTS A VENT
la marque de ses auteurs : Clair, Godfrov aîné. (Don de M, Eugène
Fréville,)
On appelle la petite flûte picco/û ou ottaoino. Cette dernière appellation
indique qu'elle sonne une octave plus haut que la flûte ordinaire, dont elle
a rétendue.
283. — Petite flûte en ut, de Tulou.
Elle est en bois de grenadille et garnie de 4 clefs d argent. Cet ottavifw
est celui dont se servait M. Moudrux, flûtiste distingué et musicien de la
ohambre du roi Louis-Philippe, qui mourut à Paris en 1859. Cet artiste
estimable était chevalier de la Légion d'honneur. (Don de M. Jancourt.)
284. — Modèle de flûte en la b.
Cet instrument de Buffet-Crampon, à. l'usage des musiques militaires,
est en bois, avec viroles d'ivoire et 4 clefs en cuivre. Ce modèle est d'une
très-grande rareté ; peut-être même est-il devenu unique. (Don de M.
Jancourt.)
285. — Flûte tierce.
Cet instrument, en bois d'ébène avec viroles d'ivoire et 4 clefs d'argent,
est de Clair, Godfroy aîné. (Don de M. Eugène Fréville, )
La flûte tierce sonne une tierce mineure plus haut que la flûte ordinaire :
son étendue réelle est donc du fa au-dessus de la 1'" ligne de la clef de so/
jusqu'au 2^ ut des lignes additionnelles. Cet instrument n'est guère em-
ployé que dans la musique militaire.
286. — Flûte traveniére en porcelaine de Saxe.
»
Cette flûte en porcelaine blanche est ornée d'une guirlande de fleurs
peintes s^enroulant d'un bout à l'autre de l'instrument, qui se compose de
4 corps reliés entre eux par de minces anneaux dorés et qui ne compte
qu'une seule cleT. Le 1<" de ces corps, celui de l'embouchure, se nomme
tête ; le 2" s'appelle corps du milieu ; le 3* petit corps, et le 4* patte. (Col-
lection Clapisson.)
287. — Flûte en porcelaine de Saxe.
Elle ressemble à la précédente, mais les peintures en sont moins déli-
cates et les anneaux dorés pourraient avoir plus d'élégance. (Collection
Clapisson,)
La flûte à 7 trous ouverts et à une seule clef resta en usage jusque vers
1700. Quantz, le maître de flûte du roi de Prusse Frédéric II, avait, il est
vrai, imaginé de recourir à une seconde clef pour faire sentir la différence
d'un comma qui se trouve entre le ré # et le mi b ; mais on jugea que cette
DES PAYS EUROPEENS. 6i
clef compliquait le mécanisme sans permettre d'arriver a un résultat appré-
ciable, et Ton y renonça vite.
288. — Flûte iravernAre du dix-septième siècle.
Me est en ivoire, ornée de lunes et d'étoiles gravées à la pointe et garnie
d'une clef en argent. [Collection Clapisson,)
289. — Flûte en bois et en os.
Le corps supérieur est en bois et les autres corps sont en os. Cet instru-
ment n'a qu'une clef et date du temps de Louis XIV. Il est accompagné
de son corps de rechange. Pièce rare. {Collection de M. le D' Fau,)
290. -— Flûte en ivoire vert.
Cette flûte à une clef, accompagnée de son corps de rechange, est de
Rizey. Le nom de ce facteur est surmonté d'une fleur de Us. {CoUeetUm de
M. le D' Fau.)
291. — Canne-Flûte.
EUe est en bois tourné au tour, imitant les nœuds d'un bambou, avec
anneaux en corne.
Au-dessous de la clef qui ferme le 7* trou, on remarque deux larges ou-
vertures par lesquelles l'air s'échappe. (Collection Clapisson.)
292. — Flûte traversière en cristal.
Cette flûte, dont les garnitures sont en argent et dont les 7 clefs sont
ornées d'améthystes, est l'œuvre de Laurent. Cet habile facteur français
produisit le 1*^' instrument de cette nature qu'il ait fabriqué, à l'exposition
de 1806, et ce spécimen de son talent inventif lui valut une médaille d'ar-
gent de 3<^ classe. [Collection Clapisson,)
293. — Flûte en cristal.
La garniture est en argent et les 8 clefs sont embellies d'améthystes.
Ce riche instrument est de Laurent qui l'a fait en 1820. Ce facteur per-
fectionna encore en 1834 le système auquel il attacha son nom. [Do7i de
M, Dorus.)
294. — Flûte anglaise.
Elle est en buis bruni et à patte d'wf. OEuvre du facteur anglais Potter,
de Londres, cette flûte mérite d'être remarquée à cause de ses tampons
coniques en métal, qui bouchent avec la plus grande précision. (Don de
M. JancoiiH.)
62 INSTRUMENTS A VENT
295. — Flûte française.
Cette flûte en bois de grenadille, garnie de viroles et de 5 clefs en
argent, a été faite pour Denne-Baron (Paris, 1804-1865), élève deTulouet
musicographe distingué. Cet instrument est du facteur Adler. (Don de
JIftae veuve Denne-Baron.)
296. — Flûte de J. Nonon.
Cette flûte en bois de grenadiUe, dont les garnitures et les 6 clefs sont en
argent, a été faite en 1828 par M. Jacques Nonon. Cet habile luthier, né à
Metz en 1802, la soumit à l'approbation du célèbre Tulou, qui n'adopta ni
la clef d'ut, ni la double clef de fa, mais q\\ï s'empressa de reconnaître la
perfection du travail et les belles qualités de cet instrument. Aussi conçut-
il aussitôt la pensée de fonder une fabrique de flûtes et résolut-il d'en
confier la direction à M. J. Nonon, qui de 1831 jusqu'à la fin de l'année
1853, resta le collaborateur de Tulou.
Lorsque M. J. Nonon se fut séparé de son ancien associé, il adopta pour
marque de fabrique une clef de soly Tulou ayant pris pour la sienne
un rossignol, en souvenir sans doute de ses succès de virtuose dans l'opéra
de Lebrun. (Don de M. J. Nonon.)
297. — Flûte de Tulou.
Elle est on bois de grenadille, à 5 clefs, avec garniture en argent. Tulou
l'offrit en cadeau à son ami Moudrux, qui en fit son instrument de prédi-
lection. (Don de M. Jancourt.)
298. — Flûte en argent (système Boehm).
Cette flûte à perce cylindrique, dont le tube et le mécanisme sont en
argent, descend jusqu'au si et a 13 clefs. Elle est signée Louis Lot, qui l'a
faite en 1872, et porte le n» 1746.
A l'ancien système de flûtes traversières à clefSi qui est d'invention fran-
çaise, le capitaine W. Gordon, en 1827, commetiça de substituer un sys-
tème nouveau, d'après lequel la construction de la flûte devenait vraiment
rationnelle ; il fit percer les trous à distance égale l'un de l'autre, de façon
qu'en les ouvrant successivement on pût obtenir une gamme chroma-
tique très-juste. L'idée de Gordon, exploitée et modifiée par Théobald
Boehm, donna naissance aux flûtes à anneaux. L'avantage de ces anneaux
est de permettre à un doigt non-seulement de fermer un trou, mais d'en
faire ouvrir ou fermer en même temps un ou plusieurs autres : chaque
doigt peut exercer ainsi une double action. La flûte Boehm, introduite en
tVance par M. Coehe et rectifiée encore par cet artiste, a résolu le pro-
blème qui consiste à fermer successivement tous les trous dû tube sonore
DSS PAYS EUROPÉENS. 63
dans un ordre régulier pour une gamme descendante et à les ouvrir de la
même manière pour la gamme ascendante.
L'étendue deTancienne flûte était de 2 octaves et une quinte (de ré hla);
la flûte Boehm s'étend de Vut au-dessous des lignes de la clef de 50Z jusqu'au
second ut des lignes additionnelles et comprend, par conséquent, une échelle
de 3 octaves. — Il existe un grand nombre de méthodes de flûte.
290. — Basse de flûte traversiére.
Cette flûte allemande en buis, avec 3 clefs en cuivre, est Tœuvre de
J. Bruker. Elle a 1 m. 23 de long; aussi appelait-on d'ordinaire cet ins-
trument une flûte de 5 pieds. (Don de M, Dorus,)
300. — - Syrinx.
Elle est faite de roseaux ; la monture et l'encastrement sont en chêne
découpé. Cette flûte de Pan, dont l'origine est difficile à déterminer, com-
prend 2i notes. (Collection Clapisson.)
La syrinx des anciens se composait le plus souvent de 7 roseaux d'inégale
longueur, bouchés par en bas. On sait qu'un tuyau bouché résonne une
octave plus haut qu'un tuyau ouvert de la même dimension.
301. — Flûte de Pan.
Les anneaux et les boutons sont en ivoire, la fermeture et la monture
sont en baleine et en écaille, et les viroles en acier. Cette flûte de Pan, qui
vraisemblablement date de la 1'*° moitié du dix-huitième siècle, donne 23
notes. (Collection Clapisson.)
302. — Flûte d'accord on flûte harmonique.
Elle est en bois de grenadille, à double embouchure et à double perce^
Point de nom de facteur. (Collection Clapissou^)
Cet instrument, le plus petit de la famille des flûtes à bec, était en grande
faveur au dix-septième et au dix'huitième siècle ; les femmes elles-mêmes
apprenaient à en jouer. Ces deux flûtes réunies étaient accordées à la
tierce.
308. — Flûte d'accerd en ivoire.
Elle est d'un seul morceau. Sur le devant, elle est percée de 7 trous â
double chambre, communiquant aux deux corps de l'instrument. Le côté
opposé est percé en bas de plusieurs trous dont la disposition méiite d'être
étudiée, et en haut d'un double trou.
Cette belle pièce, qui provient de la collection Soulage, est l'œuvre d'An-
64 INSTRUMENTS A VENT
ciuti; au-dessous du nom de ce facteur, on lit : Milano, 1722. (Collecti(m
Clapisson*)
304. — nûte harmonique en ébène.
Cet instrument, d'un seul morceau, est garni en argent et porte le nom
de James, à Paris. {Collection Clapisson,)
305. — Flûte d'aocord en éb6ne.
Bien qu'elle soit d*une construction élégante, le facteur ne Ta point
signée. (CoUection Clapisson.)
306. — Flûte harmonique.
Cet instrument en bois est du facteur Walch. (Collection de M. le
D» Fou.)
II.
INSTRUMENTS À ANCHE SANS RESERVOIR D*AIR.
Selon le Dictionnaire de F Académie des beaux-arts (1), ranche est
une petite laipe ou languette qui, fixée par une de ses extrémités
sur un appareil lui servant de support, vibre par Faction de Fair.
II importe d'établir la différence qui existe entre Tanche battante,
d'une si grande importance dans Fart musical, et Tanche libre, d'un
intérêt secondaire. On appelle ia^/an^^^ Tanche dont les vibrations
produisent des frôlements ou battements contre un obstacle disposé
à cet effet avec intention. Elle forme avec ses accessoires un petit
appareil qu*on adapte au tube de certains instruments à vent pour
y souffler. Isolée de l'instrument dans lequel elle sert à introduire
l'air et à produire le son, elle ne rend qu'une sorte de cri fort peu
musical ; le tube sonore modifie donc complètement le diapason^
la nature et le caractère du son produit par Tanche battante.
L'anche libre diffère de Tanche battante en ce que la lame, lors-
qu'elle est mise en vibration, au lieu de frôler le bec qui lui sert
de support, s'ajuste dans lu rigole de ce' bec sans en toucher les
parois : par conséquent, elle vibre librement dans l'air sans ren-
contrer d'obstacle.
(1) V. le très-remarquablu article sur ïanclte et sa constructiou publié daus ce dictiuu-
naire, t. II, p. 33. Nous y avons emprunté plusieurs définitions.
DES PAYS EUROPEENS. 65
Voyons maintenant quelles applications on a faites de ces deux
espèces d*ânchcs si distinctes.
De tous les instruments à vent se jouant avec les lèvres, les
instruments à anche battante sont ceux qui offrent le plus de res-
sources aux compositeurs, au point de vue de la variété des tim-
bres, de la diversité des inflexions et de Texpression pathé-
tique.
Mais il y a deux sortes d*anches battantes : Tanche battante à
double languette, dont le son se produit par les battements réci-
proques d'une languette contre Tautre, et Tanche battante à lan-
guette simple, qui produit le son par ses battements contre les
parois de son support fixe. Les instruments à vent auxquels on
adapte une anche battante à double languette sont : les chalumeaux,
les bombardes, le hautbois et ses dérivés le cor angbis et le
baryton, les musettes, les cromornes ou tournebouts et les bas-
sons. L'anche battante à languette simple s'applique à la clarinette
et aux instruments qui en dérivent, comme le cor de basset, la cla-
rinette basse, le saxophone, ainsi qu'à certains jeux de Torgue.
Toutes les branches de cette intéressante famille d'instruments
n'ont pas également prospéré : quelques-unes même, comme celle
des chalumeaux allemands, des bombardes et celle des cromornes,
ont disparu. Denner, en voulant perfectionner l'ancien chalumeau,
est arrivé à construire la clarinette ; quant aux instruments en
forme de crosse qu'on nommait cromornes ou tournebouts (en alle-
mand krummhômer, cors recourbés), et qui servaient de basses aux
hautbois, ils ont été remplacés dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle par les bassons , au timbre si doux et si sympa-
thique.
Parmi les instruments à anche libre, nous nous contenterons de
citer les accordéons et les orgues expressifs de tous genres, dont il
sera plus amplement question dans le chapitre suivant, consacré
aux instruments avec réservoir d'air.
307. — Bombarde soprano.
Cet instrument en bois, avec garniture en plomb découpé, date du
dix-huitième siècle et est d'origine bretonne. Il n'a pas de clef et est percé
de 7 trous. (Collection de M. le D' Fau.)
La bombarde soprano, que les Italiens appellent aussi piffero pastorale,
a d'ordinaire une clef et quelquefois 2 clefs. Cet instrument ancien, qui a
5
66 INSTRUMENTS A VENT
donné naissance au hautbois, s'étendait du fa de la clef de sol jusqu'au
la ou à Vui ai^, selon le nombre des clefs. ^
Les bombardes étaient une espèce de hautbois ; elles se jouaient avec une
anche et formaient un concert complet. Outre la bombarde soprano, il y
avait la 'petite bombarde, à une clef, s'étendant du sol au-dessous des
lignes jusqu'au ré ^^ ligne de la clef de sol; le nicolo ou bombarde con-
tralto, à une clef, dont Téchelle s'étendait de Vut de la clef de fa au sol
2® ligne de la clef de sol ; la bombarde-ténor qui avait 2 octaves d'étendue
à partir du sol i^ ligne de la clef de fa ; la bombarde basse à 4 clefs, d'une
étendue de 2 octaves, d'ti( à ut, et la contre-basse de bombarde ou bombar-
don, à 4 clefs également et en fa grave.
308. — Contre-basse de bombarde.
Ce bel instrument est de Delusse, et date, par conséquent, de 1760 envi-
ron. Il est long de 2 mètres io, et garni de 9 clefs, dont 5 ont été ajoutées
après coup.
La contre-basse de bombarde, que les Italiens nommaient boinbardone,
était, on le voit, d'une dimensioii bien gênante, et se jouait avec un bocal.
KUe avait deux octaves d'étendue : du contre fa jusqu'au fa de la 4<^ ligne
de la clef de fa. Elle a été remplacée dans l'orchestre moderne par le
contre-basson.
309. — Chalumeau russe.
Cet instrument, en écorce de bouleau, est percé de o trous sur le devant
et d'un 6" trou par derrière. Il se joue avec une anche, comme le haut-
bois, et rentre par conséquent dans la classe des hautbois rustiques.
310. '— Musette en ivoire (en sol).
Ce petit hautbois sans clefs, qu'on appelle habituellement une musette,
est finement exécuté et percé de 7 trous, dont 6 sur le devant. 11 semble
dater du temps de Watteau (1684-1721), le peintre riant des scènes cham-
pêtres, et n'a que 36 centimètres de long, anche non comprise. {Collection
Besse-Dumas.)
La musette est généralement en sol comme celle-ci. Il ne faut donc pas la
confondre avec le hautbois de forêt (nommé par les Italiens oboe piccolo)^
(|ui sonne une octave plus haut que le hautbois ordinaire.
311. — Musette à clefs.
Cet instrument en buis, à viroles d'ivoire, est garni de 7 clefs en culvfei
11 a été construit par Buffet, en 1834, à la demanda d'un amateur distinguéi
{Don de M, Fumouzc)
312. — Hautbois rustique.
11 est en corne d'élan et percé de 7 trous ouverts qui ne sont pas dispo-
sés selob toutes les règles de Tarti Cette pièce fort rare date vraisembla-
DES PAYS EUROPEENS. 67
blement de la fin du seizième siècle et provient de la succession des Con-
tarini. (CoUectifm de M. le D' Fou.)
313. — Hautboii en ébène.
Cet instrument est garni de 2 clefs en argent. La forme en est éléganlc,
et le contraste que présente le bois d^ébène avec l'ivoire des moulures et
des pièces d'assemblage nous semble indiquer la main d'un habile fac-
teur de la fin du règne de Louis XIV ou de la Régence. {Collection Clw-
piucn.)
Le hautbois, en usage en France dès le quinzième siècle, n^avait alors
qu'une octave et une sixte (de l'ut jusqu'au la), Thoinot Arbeau, dans son
Orckésographie (1580), a décrit les hautbois dont on se servait do son
temps, et Cambert, dans son opéra de Pomone (i67J), fut le premier qui fil
briller cet instrument dans l'orchestre. Les frères Besozzi en améliorèrent
la construction ; mais, en i750, le hautbois n'avait encore que 3 clefs : on
lui en donna une 4« en i751. Delusse, en 1780, puis Buffet, Triébert, Brod
et Nonon l'ont perfectionné et en ont fait le plus juste, le plus parfait des
instruments h anche. L'application des anneaux mobiles date de 1844;
c'est à Buffet qu'on la doit.
L'étendue du hautbois est de 2 octaves et une sixte , du si t{ grave du
violon jusqu'au sol des lignes additionnelles de la clef de sol. Il n'existe
qu'un petit nombre de méthodes de hautbois.
814. -— Hautbois.
Ce riche instrument, d'une élégance exquise, est en ébène. La garniture
se fait remarquer par la finesse de ses nielles : sur l'iyoire piqué d'or se
détachent des guirlandes en écaille semées de malachites et autres pierres
précieuses formant un dessin symétrique dont la légèreté est vraiment
admirable.
Ce hautbois est percé de 4 trous et de 2 doubles trous ouverts et mun
de 3 clefs en vermeil. Il porte le nom de S. Martin qui n'en est pas l'au-
teur, mais qui sans doute l'a réparé. Sur le pavillon on compte 4 trous
espacés à distance égale l'un de l'autre. {Collection Clapisson.)
315. — Hautboii Italien.
Il est en ivoire, à 8 pans coupés, et garni de 2 clefs en argent. Cette belle
pièce provient de la collection Soulage : elle est l'œuvre d'Anciuti, qui a
inscrit son nom sur chaque corps de l'instrument et a marqué qu'il l'a fait
à Milan (vers 1730). {Collection Clapissoni)
316; — Hautbois allemand.
Il est en bois et n'a que 2 clefs. Il porte le nom de celui qui Ta fabriqué j
68 INSTRUMENTS A VENT
mais ce nom, surmonté d'une sorte de croix, est devenu illisible. {Collection
Clapisson.)
317. — Hautbois da dix-huitième siècle.
Il est en buis, avec garniture en ivoire, et il a 3 clefs en cuivre. Il porte
pour marque de fabrique une feuille de trèfle marquée au feu. (Collection
Clapisson,)
318. — Hautbois en ivoire uni.
11 est d*un dessin fort élégant et d'une simplicité du meilleur goût. Cet
instrument du dix-huitième siècle est garni de 3 clefs en argent. {Collection
Clapisson,)
319. «— Hautbois allem^d.
Ce hautbois à 3 clefs et à 8 corps de rechange porte la marque de fa-
brique de Grundmann. Le nom de ce facteur est surmonté de deux glaives
croisés. L'instrument a été acheté à Panormo (Turquie d'Europe). {Collec-
tion de M. le D' Fau,)
320. — Hautbois de Sallantin.
Cet instrument, dû à l'habile Ch. Delusse et transformé en hautbois mo-
derne, a été légué par Ant. Sallantin (Paris, 1754 — ) à. son neveu
M. Jules Sallantin, qui en a fait présent au musée du Conservatoire. Ant.
Sallantin, célèbre virtuose-compositeur, fut professeur au Conservatoire dès
la création de cette École de musique. Quel talent ne devait-il point avoir,
puisqu'il exécutait à l'aide de 4 clefs seulement, les traits si difficiles que
l'on rencontre dans la musique de son temps! {Don de M.-J. Sallantin,)
"321. — Hautbois de Vegt.
Il est en buis à viroles d'ivoire et à 4 clefs. Cet instrument, construit par
Delusse, est le plus ancien de ceux dont le célèbre hautboïste Vogt ait fait
usage. {Don de M. Bruyant.)
322. — Hautbois de Vogt.
Cet instrument de Delusse est en buis avec viroles d'ivoire et il est garni
de 7 clefs en argent. Il a été clonné au musée par Gustave Vogt (Stras-
bourg, \% mars 1781 — Paris, 31 mai 1870), professeur adjoint au Conser-
vatoire à partir de 1802, et professeur titulaire du !«' avril 1816 au 1" no-
vembre 1853.
323. — Hautbois français.
Il est en buis, avec viroles d'ivoire, et garni de 8 clefs en argent. Cet
instrument est du facteur Fréd. Triébert.
DES PAYS EUROPÉENS. 69
324. — Hautbois de Brpd.
Il est en bois de grenadille, avec garniture et 8 clefs en argent. {Don de
Jfm» veuve Brod.)
Henri Brod (Paris, 179d-i839), virtuose et compositeur distingué, a con-
tribué à perfectionner le hautbois. En allongeant le tube, il construisit des
instruments qui descendaient jusqu*au si b. Sa Méthode est une des meil-
leures qu'on ait encore publiées.
325. — Hautbois de Charles Triébert.
Il est sorti des ateliers de M. Frédéric Triébert et a été donné au musée
par cet excellent facteur, né à Paris en 1813.
Ce bel instrument en bois de violette, et monté de 17 clefs en argent, est
celui dont s'est constamment servi, depuis 1863 jusqu'à sa mort, Charles
Triébert (Paris, 1810-1867), habile virtuose, qui a été professeur de hautbois
au Conser\'atoire pendant les cinq dernières années de sa vie, et facteur
qui a construit les meilleurs hautbois, au dire même de son rival Barret, le
célèbre hautboïste anglais. {Don de M. Fréd, Triébert,)
326. — Haute-contre de hautbois ou hautbois d*amour. *
. Il est long de 78 centimètres et construit par Winnen, facteur établi à
Paris et médaillé à l'exposition de 1834. {Collection Clapisson»)
La haute-contre de hautbois, que les Italiens appellent ohoe d'amore,
descend une tierce mineure plus bas que le desstis de hautbois.
327. -— Taille de hautbois.
•
Cet instrument, long de 84 centimètres, a trois clefs en cuivre. Il porte
la marque de fabrique de Lindner, luthier d'Augsbourg, qui vivait encore
en 1820. {Collection de M. le D^ Fau.)
La taille de hautbois sonnait une quinte plus bas >que le dessus ; il s'é-
tendait du fa au-dessous du sol grave du violon jusqu'à Vut. Sauf qu'il
avait un corps droit, ce hautbois en fa était donc un véritable cor
anglais,
328. ^ Cor anglais.
Cet instrument a 2 clefs en cuivre et il est de Grassi, facteur établi à
Milan dans la secpnde moitié du dix-huitième siècle. {Don de M. Ch»
Triébert.)
Le cor anglais, alto du hautbois, a maintenant une étendue de plus de
2 octaves : du fa au-dessous des lignes de la clef de sol jusqu'au si b au-
dessus des lignes ; mais les notes extrêmes de cette échelle sont difficiles à
70 INSTRUMENTS A VENT
émettre avec justesse. — C'est de 1775 à 1780 que Jos. Ferlendis (Ber-
game, 1755 — Lisbonne, 18 ) améliora Tancien cor anglais et le rendit h
peu près tel que nous le voyons aujourd'hui.
329. — Cor anglais.
Ce cor anglais, de forme très-curieuse, est orné d'une tête d'animal
antédiluvien et muni de 2 clefs à pattes ; garniture en cuivre. Cette pièce
originale semble d'origine anglaise, mais ne porte point de marque de fa-
brique. (Collection de M, le ly Fau.)
330. — Cor anglais.
Cet instrument en bois, à pans coupés, est percé de 4 trous et de
2 doubles trous ouverts, et de 3 autres trous bouchés par des clefs. Il date
du dix-huitième siècle.
331. ^ Cor anglais.
Cet instrument en cuir noir, à viroles d'ivoire, est percé de 5 trous et
d'un double trou ouverts, et de 3 trous bouchés par des clefs. {Collectùm de
M. le D^ Fau.)
332. — Cor anglais*
Il est garni de 8 clefs en cuivre et porte la marque de fabrique des fac-
teurs strasbourgeois Buhner et Keller. (Collection Clapisson.)
333. — Cor anglais de Yogt.
Cet instrument, du facteur Triébert, est celui dont Yogt avait coutume
de se servir. Il a 4 clefs. (Don de M. Bruyant.)
334. — Baryton.
Il est long de 83 centimètres, sans le siphon, muni de 2 clefs en cuivre,
et porte le nom de Bizey gravé au feu. (Collection Besse-Dumas.)
Le baryton sonne une octave plus bas que le hautbois.
335. — Baryton do Yogt.
Cet instrument, construit par Triébert et médaillé à l'exposition de 1827,
est percé de 11 trous, dont 8 sont bouchés par des clefs, et de 2 doubles
trous ouverts. (Don de M. Bruyant.)
336. — Tonmebont ou cromorne.
Il est en bois jaune, long d'un mètre, et percé de 12 trous dont 2 bou-
chés par des clefs à coulisses. Cette pièce, une des plus rares du- musée,
date de la fin du seizième siècle et provient de la succession des Contarini,
recueillie par le comte P, Correr. (Collection de M. le D' Fau.)
DES PAYS EUROPÉENS. 7!
Le son du tournebout n*est pas aussi agréable que celui de la musette,
dit le P. Mersenne. C'est en Angleterre qu'on fabriquait le mieux cet ins-
trument pour lequel on composait des morceaux à 4, 5 et 6 parties. La
taille et la basse du tournebout avaient 4 ou 5 pieds de longueur. Le cro-
morne a été remplacé dans Torcbestre moderne par le cor anglais.
837. — Courtaud.
Cet instrument, devenu rarissime et qu'on nommait aussi cervelaSy n'est,
à proprement parler, qu'un basson raccourci. Celui-ci est l'œuvre d'un fac-
teur français qui vivait sous Louis XIIL II se compose d'un morceau de
bois cylindrique, recouvert de cuir sur lequel on a frappé des fleurs-de-lis,
et, comme le basson du dix-septième siècle, il a 3 clefs. La disposition des
trous mérite d'être remarqué^ ; les deux rangées de 3 trous parallèles in-
diquent qu'on songeait, en ce temps-là, aux gauchers ; en effet, les 3 trous
6 droite étaient réservés à ceux qui se servaient de la main droite, et les
3 trous à gauche étaient pour ceux qui préféraient jouer de la main gauche.
L'intérieur de l'instrument renferme 6 tubes, et l'étendue de ce courtaud
est de 3 octaves, de Yut k Yut^ diapason actuel. (Acheté à Dijon et prove-
nant de l'ancienne maîtrise de cette ville.)
338. — Basson soprano (en fa).
Il est de Scherer et muni de 4 clefs en cuivre. Cet instrument de fantai-
sie date du milieu du dix-huitième siècle. {Collection Clapisson,)
339. — Basson soprano en fa.
Ce cor anglais, sous forme de basson soprano, est de Delusse ; il a
7 clefs en cuivre et 'date de la fin du dix-huitième siècle. (Don de M. Eug.
Jancouri,)
340. — Basson allemand.
Cet instrument, d'un* facteur allemand qui n'a point signé son œuvre, a
5 clefs seulement. Il date de 1760 environ, la 4" clef du basson ayant été
ajoutée en 1751. {Collection Geo. Kastner et Collection' Clapisson.)
Le basson, qui tient dans la famille des hautbois le même rang que le
violoncelle dans le quintette des instruments à cordes et à archet, passe
pour avoir été inventé en 1539 par Afranio, chanoine de Pavie. Les Ita-
liens l'appellent fagotto, à cause de la ressemblance que les 3 pièces réunies
ou démontées de cet instrument offrent avec un fagot, La forme du basson
a varié beaucoup, et il y avait autrefois tout un groupe de ces instruments,
composé du basson proprement dit, de la basse de hautbois, du fagot et
du cenrelas. L'étendue actuelle du basson est de 3 octaves et une quinte :
du si b au-dessous des lignes de la clef de fa jusqu'au fa de la 5* ligne de
n
72 INSTRUMENTS A VENT
la clef de 50/. Ozy, Blasius et récemment Eug. Jancourt ont publié des mé-
thodes de basson.
341. — Basson allemand.
Il est l'œuvre de Wincweer et n'est garni que de 6 clefs en cuivre. {Col-
lection Clapisson.)
342. — Basson allemand.
Cet instrument, garni de 5 clefs en ivoire et de 2 clefs en cuivre, a été fa-
briqué en 1779 par Ch.-Aug. Grenser (1720-v. 4805), onclp et maître d'Henri
Grenser, inventeur de la clarinette basse. Cet habile facteur de la cour de
Dresde n'a pas peu contribué aux perfectionnements du basson qui, en
i755, ne comptait encore que 4 clefs (celles de si 6, de. ré et fa graves et
de la b). {Collection Clapisson») '
343. — Basson de Buhner et Keller.
Ce basson, muni de 43 clefs en cuivre, diffère des instruments sortis des
ateliers de Savary et autres facteurs français par la place affectée à la clef
d'ut # grave, par celle de la clef de mi b du médium et de son octave supé-
rieure, ainsi que par celle de la clef d'ut # du médium et de son octave
supérieure.
Buhner et Keller, longtemps établis à Strasbourg, place Kléber, ont dû
fabriquer ce basson de 1820 à 1825. Ils excellaient dans la facture des ins-
truments en bois, et l'on peut voir par la perce de celui-ci qu'ils apparte-
naient à l'école allemande.
344. — Basson.
Cet instrument, accompagné de son corps de rechange, est aussi de
Buhner et Keller, de Strasbourg. {Collection de M. le D' Fau,)
345. — Basson de Fr. Gebaner.
Ce basson de l'habile facteur Savary date de 1826 et n'avait primitive-
ment que 10 clefs. L'éminent virtuose-compositeur Fr. Gebauer (Versailles,
1773 — Paris, 1845) s'en servit jusqu'en 1835, époque à laquelle cet excel-
lent professeur du Conservatoire (1824 à 1838) le donna à M. Jancourt,
son élève favori, qui y fit ajouter la clef de si b, la clef dite de bocal et
la clef de do #. {Don de M. Jancourt.)
346. — Contre-basson.
Il est muni de 6 clefs en cuivre et porte le nom de G. Schuster.
Le contre-basson sonne une octave plus bas que le basson ordinaire. Il
s'étend du ré grave jusqu'au la.
DBS PAYS EUROPÉENS. 73
347. — Petite clarinette en mi b.
Elle est garnie de 6 clefs en cuivre et sortie des atelierô d*Amlingue.
{Don de M. Eug. Jancourt]
La petite clarinette en mi b, employée dans la musique militaire, s'étend
du mi b au-dessous des lignes de la clef de sol jusqu'au sol au-dessus des
lignes additionnelles.
348. — Petite clarinette en mi b.
Cette petite clarinette en ébène, avec garniture en melchior, est à an-
neaux mobiles. Comme les clarinettes en ut, en si et en la, elle a été inven-
tée, en i843, par MM. Buffet-Crampon et Blancou fils, qui ont donné à
leur système le nom d'omnitonique, pour le distinguer du système Boehm,
qu'à, la même époque M. Klosé adaptait à la clarinette. Ce système omni-
tonique avait pour but de ne rien changer au doigter de la clarinette à
\ 3 clefs et de perfectionner les fourches de la main gauche et de la main
droite, tout en simplifiant le doigter du fa # et du si ^ de la main
droite.
349. — Clarinette française (en la.)
Cette clarinette, du très-bon facteur Amlingue, est en buis, avec viroles
en ivoire et 5 clefs en cuivre. (Collection Clapisson.)
La clarinette, inventée à Nuremberg vers 1690 par Jean-Christophe
Denner (Leipzig, 4655 — Nuremberg, 1707), n'avait dans le principe que
2 clefs {la et si b); on en ajouta, vers i760, une 3® qui donnait le si du
médium et le mi grave ; puis, une 4^ pour Yut # du médium et le /(( #
grave ; Jos. Béer (1744-1811) imagina la 5« pour le mi b et le la b grave,
et X. Lefèvre la 6* pour Vut # ou ré b du chalumeau, et à la 2° octave pour
le sol # ou la b. Mais, même avec la clarinette à*6 clefs (1791), on était
obligé de recourir à des corps de rechange pour passer d'un ton dans un
autre. Iwan MuUer (1781-1834) imagina en 1811 la clarinette à 13 clefs, qu^
permettait de jouer dans tous les tons sans change d'instrument. Depuis
lors la clarinette n'a cessé de se perfectionner, et Buffet y appliqua le sys-
tème des anneaux mobiles en 1843.
L'étendue de cet instrument est de 3 octaves et une sixte : du mi au-des-
sous du sol grave du violon jusqu'à Vut. Parmi les meilleures méthodes do
clarinette, on peut citer celles de Fréd. Berr et de Klosé.
350. — Clarinette française.
Cette clarinette en buis, garnie de 5 clefs en cuivre, est d'Amlingue.
[Collection Clapisson,)
T4 INSTRUMENTS A VENT
351. — Glarinette irançaiM.
Elle est en tout semblable à la précédente. (Collection Clapisson.)
362. — Clarinette en ai b.
Cette autre clarinette d'Amlingue est garnie de 6 clefs en cuivre et d'une
clef en argent, (Don de M. Jancourt)
353. «- GlarineUa en nt,
Elle est aussi d'Amlingue et garnie de 7 clefs en argent. (Don de tf.
Jancourt,)
354. — Clarinette française (en fa grave).
Elle est en buis, à 6 clefs, et fabriquée par M. Raingo, vers iSOO.
365. — Clarinette de SCavier Lefdvre.
Cette clarinette en buis est & 13 clefs et date de 1824, époque à laquelle
J.-X. Lefèvre (Lausanne, 6 mars 1763 — Paris, 9 novembre 1829) adopta
les perfectionnements apportés à la construction de l'instrument dont il
jouait d'une façon si remarquable.
Professeur au Conservatoire de musique, depuis la création de cette
école jusqu'au mois de février 1825, clarinettiste-solo de l'opéra et musicien
de la chapelle sous l'Empire et sous la Restauration, J.-X. Lefèvre a écrit
une bonne méthode de clarinette.
L'instrument que M. Jancourt a donné au musée lui a été cédé par
M"« Villeneuve, qui le tenait de son père M. Colombet. Ce clarinettiste-
amateur de talent en avait fait l'acquisition à la vente après décès du mo-
bilier de J.-X. Lefèvre. (Don de M. Jancourt»)
356. — Bec de clarinette en cristal taillé.
Ce genre de bec de clarinette a été imaginé par M. Cattaert vers 1840.
{Don de Jf. Cattaert,)
357. — Canne-clarinette.
L'instrument est k 5 clefs. (Collection Clapisson,)
358. — Clarinette d*amonr (en la b.)
Elle est en buis et a 7 clefs en cuivre. Point de nom d'auteur. (Collection
Geo. Kastner. — Collection Clapisson,)
La clarinette d'amour sonne une tierce plus bas que la clarinette ordi-
naire, par suite de la longueur du tube et du bec recourbé de l'ins-
trument.
DES PAYS EUROPÉENS, 75
39$. — GlarineUa d'amour.
Instrument dû au même facteur inconnu. II est en tout semblable au pré*
cèdent. (Collection Qeo. Kastner, — Collection Clapisson.)
360. — Clarinette-alto ou cor de baiiet.
Gat instrument a 7 clefs en cuivre et se termine par un pavillon en cuivre.
II a été fabriqué par les facteurs strasbourgeois Buhner et Keller. {ColleC'
tien Geo. Kastner. — Collection Clapisson.)
Le cor de basset, que les Italiens appellent como bassetto et les Alle-
mands basset-hom, sonne une quinte plus bas que la clarinette en ut; aussi
ne manquait-on jamais de dire autrefois cor de basset en fa, et peut-on
nommer aujourd'hui cet instrument une clarinette-alto. Il s'étend du fa au-
dessous des lignes de la clef de fa jusqu'au sol au-dessus des lignes de la
clef de sol. Le cor de basset passe pour avoir été inventé en i770 à Passau
(Bavière) ; Lotz, de Presbourg, le perfectionna en 1782.
361. — Cor de basset allemand.
Il est de Pfaff. Il a 10 clefs en cuivre et le pavillon, qui est en buis
comme les corps de l'instrument, a la forme d'une boule.
362. — Cor de basset allemand.
Cet instrument, dont le corps est en buis et le pavillon en cuivre, est à
14 clefs. J.-G. Freyer, de Potsdam, l'a fabriqué. (Collection Geo. Kastner.
— Collection Clapisson.)
363. — Harmonica métallique.
C'est là un jouet d'enfant, bien plutôt qu'un instrument de musique ; mais
il est intéressant, parce qu'on y voit un ingénieux emploi de l'anche libre.
A chaque trou correspond une languette de cuivre que le souffle de Texécu*
tant met en vibration.
Les Allemands appellent ce petit instrument harmonica de bouche. On en
attribue l'invention à un Badois (vers i825); mais il était primitivement
rond de forme et ne contenait que trois anches donnant la tonique, la tierce
et la quinte. Il est évident que cette application de l'anche libre a été
inspirée par Vœoline de Kœnigshoven et de Schlimbach et par le physhar-
monica d'Ant. Hœkei (1821), perfectionné en 1828 par Christian Dietzsous
le nom à'aérophone. De ces instruments à anches libres sans tuyaux est
née la famille des accordéons.
76 INSTRUMENTS A VENT
III.
INSTRUMENTS A ANCHES AVEC RESERVOIR D'AIR.
Il y a deux espèces bien distinctes d'instruments avec réservoir
d'air : les uns, à anches battantes, se jouent avec les lèvres ; les
autres, à anches battantes ou à anches libres, se jouent avec les
doigts de la main et sont munis d'un clavier, souvent même de
plusieurs claviers. La première branche de cette famille d'instru«
ments à vent comprend la cornemuse avec tous ses dérivés, tels
que la musette, la sourdeline et la zampogne ; à la seconde branche
appartient l'orgue, qui compte plusieurs variétés.
La cornemuse, d'une antiquité reculée, est-elle d'origine cel-
tique ? On le pourrait croire, car elle est restée populaire dans la
basse Bretagne, en Irlande et en Ecosse. Nos anciens poètes l'ap-
pellent pipe, pibole, chalemelle, chalemie, muse, musette, saco-
muse, chevrette, vize, loure, et ces appellations différentes dési-
gnent les parties essentielles de cet instrument, qui se compose
d'une outre à laquelle on applique des chalumeaux, des hautbois
ou des cromornes. Le vent s'introduit dans l'outre soit par la
bouche, soit par un soufflet que le bras gauche du musicien met en
jeu. Le vent sort par trois chalumeaux qu'on nomme : le grand
bourdon, le petit bourdon, et la flûte, qui est à anche battante et
qui, par conséquent, est un véritable hautbois.
La syrinx et la cornemuse ont vraisemblablement suggéré l'idée
de l'orgue. L'instrument à tuyaux avec réservoir d'air, que Fr.
Blanchini appelle organum pneumaticum ressemble, en effet, à un
orgue auquel il ne manque plus que le clavier, à la place des cha-
lumeaux percés de trous. (V. De tribus generibus instrumentorum,
p. il.) Outre l'orgue pneumatique, les anciens ont connu l'orgue
hydraulique, dans lequel le vent était poussé par la pression de
l'eau.
Parmi les orgues à simple clavier des premiers siècles chré-
tiens, nommons d'abord l'orgue portatif, assez petit pour qu'on
pût le porter et en jouer tout en marchant; puis, l'orgue positif,
ainsi appelé parce qu'il fallait le poser sur un meuble ou sur un
plancher, à cause de ses dimensions ou de son mécanisme. Les
DES PAYS EUROPEENS. 77
régales, que les Italiens nommaient aussi regali ou bien encore
ninfali, sont une espèce de positif. Les orgues d'église, d'une
grande dimension, ne firent perdre faveur aux orgues portatifs ou
orgues de chambre, comme on les désignait en Angleterre, qu'à
partir du moment où Ton commença de les construire avec assez
d'habileté pour en rendre le clavier facile et les jeux variés. Ce
n'est point ici qu'on peut écrire l'histoire et donner une descrip-
tion complète du roi des instruments; nous renvoyons les musi-
ciens et les lecteurs studieux au grand ouvrage de dom Bédos de
Celles : tArt du facteur Morgues, Paris, 1766-78. Il nous suffira de
dire que le grand orgue a 1, 2, 3, 4 ou 5 claviers superposés, sans
compter celui des pédales, qu'on nomme ainsi parce qu'on en fait
parler les touches de bois avec les pieds. Les cinq claviers super-
posés s'appellent : 1® clavier de positif ; 2° de grand orgue ; 3® de
bombarde ; 4" de récit, et 5» clavier d'écho. Le nombre des tuyaux
est nécessairement très-variable, et ces tuyaux sont les uns en
bois, les autres faits d'un mélange d'étain et de plomb. Il y en a de
construits comme les flûtes à bec, c'est-à-dire à bouche ouverte, et
d'autres dont l'ouverture supporte une languette de. cuivre ou
anche. On divise les séries de tuyaux par jeuxy et l'on nomme
registre le mécanisme à l'aide duquel l'organiste régit ou gouverne
le vent renfermé dans le sommier, de façon à mettre en vibration
tel ou tel des jeux à bouche ou des jeux d'anches. Les touches des
claviers correspondent donc à des soupapes ouvrant et fermant à
volonté les trous du sommier auquel aboutit l'orifice des tuyaux,
et les ouvertures pratiquées dans le sommier laissent passer l'air
que fournit le réservoir, au moyen des soufflets.
L'étendue de l'orgue dépend de sa dimension, qui se désigne
par la longueur en pieds du plus grand tuyau de l'instrument, ré^
pondant à la note la plus grave du clavier. On dit ordinairement
un orgue de 32 pieds, un orgue de 16, de 8 ou de 4 pieds. L'orgue
qui possède, avec le jeu le plus grave qu'on nomme flûte ouverte
de 32 pieds, la flûte ouverte de 16 pieds, la flûte ouverte de
8 pieds, le prestant de 4 pieds et la doublette qui sonne à l'octave
haute de la flûte ouverte de 4 pieds, offre au musicien un clavier
de 8 octaves d'étendue.
L'orgue des classes du Conservatoire est un 8 pieds ; celui de la
grande salle des concerts est un 16 pieds.
(Nous croyons à peine nécessaire de rappeler qu'un tuyau fermé
78 INSTRUMENTS A VENT
a le même son Ibudamenlal qu*un tuyau ouverl de longueur
double.)
L'orgue d'église, en dépit de ses jeux multiples qui comprennent
la voix humaine^ le tremblant doux et le tremblant fort, est un ins-
trument auquel il manque cependant le moyen d'augmenter ou de
diminuer graduellement l'intensité du son. Claude Perrault, le pre-
mier, conçut ridée de rendre l'orgue expressif (\); mais ce ne fut
qu'après Tinvention du piano organisé par André Stein (17712), et
qu'après les essais de Séb. Erard pour tirer parti de Tanche libre
(1795), essais qui excitèrent Tenthousiasme de Grétry (â) ; ce ne fut
qu'au commencement de ce siècle, en 1810, que Grenié réalisa le
problème de nuancer le son sur l'orgue. L'orgue expressif, imaginé
par Grenié et qu'il croyait appelé à prendre place entre le piano et
le grand orgue, doit être considéré comme le père de Vorgano-
œoline, de Yseolodicon, de ïadelphone^ de Vadiaphonan et autres ins-
truments du même genre. Parmi les facteurs qui se sont le plus
distingués en tirant parti de l'anche libre, citons seulement :
Reictein, inventeur de Vaélodicon (iS20)j sorte d'harmonica; Buffet,
créateur des harmonicas métalliques, qu'on a nommés accordéons
(1847); Cavaillé-Coll, qui exposa en 1834 le poïkilorgue; Mex.
Debain, qui appela concertina l'orgue expressif qu'il soumit à l'ap-
probation du public en 1838, et qui fit breveter en 1842, sous le
nom d'harmonium , celui que le monde entier a maintenant
adopté.
Beaucoup de personnes reprochent à l'anche libre de produire
un son doux et agréable, mais bientôt fatigant : si les instruments
à anches libres provoquent promptement la lassitude , n'est-ce
point parce qu'ils agissent avec trop d'énergie sur notre système
nerveux ?
•
364. — • Mbsetta française.
Celte riche musette date du temps de Louis XIV. Le soufflet en velours
et le porte-vent sont brodés en argent fin ; les bourdons et la flûte sont en
ivoire, avec clefs eti argent. {Collection Clapisson.)
Sous Louis XIV, la musette était un instrument favori, qu'on entendait
(l) V. les dix livres d'architecture de Vitruvo, etc. Paris, édition de 1674, p. 3«7.'
[t) V. Mémoire* de Grétry, t. III, p. 424-425.
DES PAYS EUROPEENS. 79
dans les concerts de la cour. Il figurait dans Forchestre de la grande écuiie
et Lully rintroduisit à. Topera.
Le !•' Traité de musette , par Ch. Borjon, parut à Lyon en 1672; on y
trouve des indications précieuses relativement à l'histoire et à la construc-
tion de la cornemuse et de la musette. On confond généralement ces deux
instruments Tun avec Tautre ; mais, pour ne signaler qu'une différence es-
sentielle, l'outre de la musette reçoit le vent d'un soufïlet placé sous le
bras gauche de l'exécutant, tandis que la cornemuse est insufflée par la
bouche du joueur.
365. — MuBette française.
Elle est en ivoire, munie de son soufïlet et de 10 clefs en argent. Sac do
soie richement brochée, en parfait état de conservation. Cette belle pièce
date du temps de Louis XIV. {Collection de M. le D' Pau»)
366. -— Musette française.
Le porte-vent en est richement brodé. Les bourdons et la flûte sont en
ivoire, avec clefs en argent. L'agrafe est en cuivre doré, avec oniements
et fleurs-de-lis en acier. Le style et le nombre des clefs de cet instrument
indiquent qu'il appartient à l'époque de Louis XV. [Collection Clapisson.)
367. — Musette française.
Instrument de la même époque que le précédent. Carie Vanloo (Nice,
1705-1765) l'a possédé, et ce maître brillant l'a reproduit dans son tableau
représentant la famille de Louis XV, qu'on voit au musée de Versailles.
(Collection Clapisson,)
368. — Fragment d'nne musette.
.Fragment d'un chalumeau à filets d'ébène et d'ivoire. (Collection Cla-
pisson.)
369. — Pibroch écossais.
11 est en buis, avec viroles en ivoire et garniture en cuivre. Il est muni
de son souffleta
En langue gaélique, cet instrument s'appelle piob nUior^ et^ dans le pays
de Galles, il se nomme pibau; de là, le nom de pibroch, que nous avons
adopté. {Collection Clapisson.)
3?0. — Musette écossaise.
Elle est en \(i\ii semblable à la précédente. {Collection Chpissoni)
«
371. — Cornemuse du Nivernais.
Le portant^ le grand bourdon, le petit bourdon et la flûte de cette belle
80 INSTRUMENTS A VENT
cornemuse sont enrichis de jolis ornements en étain découpé. (Collection
Clapisson.)
372. — Gomemiise du Nivernais.
Elle est de tous points semblable à la précédente et, comme elle, dans
un parfait état de conservation. (Collection Clapisson,)
373. ~ Gomemuse du Nivernais.
Le chalumeau et les bourdons sont ornés d'incrustations en étain. Sac
de velours d'Utrecht jaune. (Collection de M, le D^ Fau,)
374. — Gomamufle d'Auvergne.
Le chalumeau et les bourdons de cette cornemuse ont des viroles
d'ivoire; le sac est en velours rouge. (Collection de M. le D^ Fau.)
376. — Gomemuse d'Auvergne.
Chalumeau et bourdons en ébène à viroles d'ivoire ; sac de velours jaune.
(Collection de M. le D' Fau,) ^
376. — Régale à vent.
On appelait naguère de ce nom un petit jeu d'anches qui se plaçait sur
une table. C'était, ainsi qu'on en peut juger par cette pièce rarissime, un
petit orgue positif. Il se compose d'un jeu de trompette dont les tuyaux
sont si courts qu'ils n'ont, pour ainsi dire, que l'anche ; — ce qui permettait,
comme on le voit, de renfermer dans un livre faisant fonction de soufflet
un jeu complet de régale.
Celui-ci, dont le clavier a une étendue de 4 octaves, date des dernières
années du seizième siècle. Il a été fait en Allemagne, où ce genre d'orgues
a longtemps joui d'une grande faveur, surtout pour accompagner le chant
dans les églises.
PrsDtorius a donné le dessin de cet instrument, et il attribue l'invention
(les régales à vent à. un moine qu'if ne nomme point (V. Syntagma musi-
ciim, t. II, p. 73) ; mais comme, dès la seconde moitié du neuvième siècle,
les Allemands avaient des orgues et savaient les construire, peut-être exis-
tait-il de ces petits orgues positifs avant le seizième siècle.
377. — - Deux tuyaux d'orgue.
Ces deux tuyaux datent du seizième siècle. Ils décoraient l'ancien orgue
de l'abbaye de Poligny (Jura). Ils étaient placés dans le milieu des plates
faces de la montre du positif. (Don de M, A. Cavaillé-ColL)
DES PAYS EUROPEENS. 81
IV.
INSTRUMENTS A VENT AYANT UNE EMBOUCHURE.
En musique le moi embouchure a deux acceptions : on l'applique
à la manière dont on embouche certains instruments à vent, et à
cette partie mobile de quelques instruments à vent que Texécutant
pose contre ses lèvres pour introduire Tair dans le tube sonore.
Nous avons parlé des instruments ayant un bec ou une anche : il
nous reste à classer ceux dont Tembouchure, en ivoire ou en métal,
a la forme d'un petit entonnoir.
Cette famille d'instruments à embouchure presque toujours mo
bile est assez nombreuse. On la peut diviser en deux branches :
celle des instruments en bois, qui comprend les cornets à bouquin^
les serpents et le basson russe, et celle des instruments en cuivre
représentée par les trompes et les cors, les trompettes, les bugles,
les cornets avec ou sans pistons, la buccine, la saquebute, le
buccin, les trombones, les ophicléides, le bombardon, le bass-
tuba, ainsi que par les saxhorns et autres instruments imaginés
par Adolphe Sax, facteur ingénieux, mais ennemi du bois et du
timbre particulier qui caractérise les hautbois, les clarinettes et les
bassons de nos anciennes musiques militaires. La première de ces
deux branches n'offre guère d'intérêt musical ; on peut même la
considérer comme à peu près éteinte, en France tout au moins, où
les cornets à bouquin fixe ou mobile ont cessé d'être en usage dès
le dix-huitième siècle, où le serpent a été remplacé par l'ophi-
cléide et où le bass-tuba a été préféré avec raison au basson russe.
La branche des instruments en cuivre, dont la voix s'élève avec
tant d'éclat dans l'orchestre du dix-neuvième siècle, n'a vu dispa-
raître que l'antique buccine et le moderne buccin. La buccine et la
saquebute du moyen âge^ sorte de trompettes dont la tige était
repliée sur elle-même, avaient entre elles une grande ressemblance :
ces deux instruments ont amené la création du trombone, qui les a
remplacés. Le buccin de nos anciennes musiques militaires était
une espèce de trombone qui se distinguait des autres par un pavil-
lon taillé en forme de gueule de serpent. Si la famille des instru-
ments en cuivre a plutôt augmenté que diminué, elle a perdu de
82 INSTRUMENTS A VENT
son ancien caractère depuis qu'on a doté de pistons les cors, les
trompettes et les trombones. Les progrès de la facture instru-
mentale ne sauraient se nier ; mais ils ont été pcu*fois obtenus en
altérant lé timbre des instruments à vent, circonstance regrettable
à tous les points de vue.
378. — Dessin de cornet italien.
11 est en bois recouvert de cuir et percé de 7 trous. Le corps de Tinstru-
ment, orné d'arabesques dorées, a la forme d'un serpent avec tête aplatie
et gueule ouverte. Cette très-belle pièce date du seizième siècle et provient
de la collection du comte Pietro Gorrer, héritier des Contarini. (Colleciian
de M. le D^ Fau.)
Le cornet de cette espèce, que les Italiens appellent cometto curvo, que
les Allemands nomment zinke et que nous connaissons en France sous le
nom de cornet à bouquin, était un instrument favori au seizième et au dix-
septième siècle. Le P. Mersenne parle des concerts de cornets (à 4 et 5
parties) que l'on formait de son temps, et il vante fort le mérite du cor-
nettiste Quiclet, musicien de la chambre du roi Louis XIII, et le talent de
Sourin, virtuose d'Avignon. L'étendue du dessus de cornet était d'une
seizième, à partir de ïut de la clef d'tit 1'" ligne. La longueur de l'instru-
ment était d'un pied trois quarts, dit le P. Mersenne. La taille avait le
même nombre de trous que le dessus de cornet, mais un des 7 trous était
bouché par une clef. La basse de cornet, longue de 4 pieds, avait aussi
une clef et l'étendue d'une neuvième.
379. — Dessus de cornet.
Cet instrument en cuir noir, avec léte d'animal dont la gueule ouverte
forme pavillon, semble de la fin du seizième siècle et de fabrique anglaise.
M. VioUetrle-Duc l'a dessiné dans son Dictionnaire raisonné du Mobilier
français (t. II, p. 271) ; mais c'est sans doute par suite d'une erreur typo-
graphique qu'il l'y appelle une flûte. {Collection de M. le D^Fau*)
380. ~ Dessus de cornet ft bouquin.
11 est en bois recouvert de cuir à pans coupés, et percé de 8 trous, dont
7 sur le devant. Cet instrument date du commencement du dix-septième
siècle. {Collection Besse-Dumas,)
L'étendue du cornet percé de 7 tfous sur le devant est la même que celui
qui en avait seulement 6 ; mais les instruilients ayant cette disposition sont
devenus fort rares ,
DBS PAYS EUROPEENS. 83
381. — Dessus de cornet italien.
Ce cornet du dix-septième siècle, en cuir noir et à pans, a une courbe
élégante. Il provient de la collection du comte P. Correr. {Collection de
M.leiy Fau,)
382. — Dessus do cornet à bouquin.
Il est en bois, à pans coupés et façonnés, percé de 7 trous dont 6 sur le
devant, et de forme presque droite. Dix-septième siècle. (Collection Cla-
pisson.)
383. — Dessus de comot en ivoire.
Ce cornet italien est à pans coupés^ ornés et gravés ; 7 trous dont 6 sur
le devant. Pièce du temps de Louis XIII. (Collection Clapisson,)
384. — Dessus de cornet en ivoire.
U est du même genre et de la même époque que le précédent ; mais il est
muni de son bouquin (bocal), ce qui le rend fort précieux, car ces sortes
d'embouchures sont devenues on ne peut plus rares. (Don de M. Jacobson,
de Stockholm.)
386. — Dessus de cornet italien.
Il est en ivoire, à pans coupés et à facettes. Cette pièce, d'un beau tra-
vail, a été achetée à Naples par M. Fayet qui Fa donnée à L. Clapisson.
(Collection Clapisson.)
386. — Dessus de cornet en ivoire.
Pièce Italienne en tout semblable à la précédente. Même origine. (Collec-
tion Clapisson.)
387. — Gros cornet en S.
Ce gros cornet trapu, en cuir noir et à. double jeu de trous, est long de
80 centimètres. Il date du commencement du dix-septième siècle et provient
de la succession des Contarini. C'est une pièce des plus rares. (Collection
de M. le D' Fau.)
388. — Taille de cornet en S.
Ce cornet- ténor, en cuir noir et à pans, a 107 centimètres de long. 11
date des premières années du dix-septième siècle et provient de la collec-
tion du comte P. Correr. Autre pièce des plus rares. (Collection de M. le
D' FaiL)
84 INSTRUMENTS A VENT
389. — Serpent italien.
Il est en bois recouvert de cuir et orné d'arabesques dorées. Cette pièce
magnifique date du seizième siècle. [Collection Clapisson.)
Le serpent, vraie basse de cornet à bouquin, doit son nom à la forme
qu*on a donnée à cet instrument pour en diminuer la longueur du tube
sonore. L*abbé Lebeuf en attribue l'invention (1590) à Edme Guillaume,
chanoine de la cathédrale d'Auxerre et économe de l'illustre Jacques Amyot.
Cette date de i 590 a été adoptée par tous les musicographes ; mais nous la
croyons erronée, et Edme Guillaume, selon nous, n'est probablement que
l'introducteur en France du serpent, que les Italiens semblent avoir connu
et fabriqué avec une habileté remarquable dès le milieu du seizième
siècle.
Le serpent a une étendue de 3 octaves et une tierce : du si b au-dessous
des lignes de la clef de fa jusqu'au ré de la 4® ligne de la clef de sol,
390. — Serpent italien.
Ce serpent, d'une forme inusitée, originale et très-élégante, semble dater
du seizième siècle et provient de la collection du comte P. Correr. Il est
armé de clefs, ce qui prouve que Ri^bo ne fut pas le premier à en doter
cet instrument. Pièce historique et capitale. {Collection de M. k D' Fau.)
39i. — Serpent ordinaire.
Ce serpent sans clefs date du dix-huitième siècle et est antérieur aux
améliorations introduites en 1780 dans la perce et la construction de cet
instrument par Rigibo, artiste attaché à la musique de l'église Saint-Pierre,
à Lille.
392. — Serpent sans clefs.
Il est en tout pareil au précédent. Ce type est celui dont on se servait gé-
néralement en France, dans les églises catholiques, pour accompagner le
plain-chant. Le son de cet instrument est puissant, mais rauque ; la jus-
tesse n'en est pas irréprochable.
393. — Serpent sans clefs.
Même modèle que les deux précédents. (Collection de M. le D^ Fou.)
394. — Serpent militaire.
C'est Piffault, facteur d'instruments établi à Paris rue Bourtibourg, qui,
en 1806, donna cette nouvelle forme au serpent.
395. — Serpent militaire.
Autre serpent Piffault. (Collection de M. le D' Fau.)
DES PAYS EUROPEENS. 85
M. VîoUetrle-Duc a commis une erreur singulière en parlant de cet ins-
trument tout moderne, dont il a donné le dessin. (V. Dictionnaire raisonné
du Mobilier françaiSy t. Il, p. 324.)
396. — Serpent de cavalerie.
Il date du commencement de TEmpire, comme le serpent Piifault. Il est
d'une forme bien contournée ; mais ces contours étranges et peu favorables
& l'émission du son permettaient de passer le bras dans l'instrument et d'en
assurer ainsi la positlbn. {Don de M. Crispin.)
397. — Serpent militaire.
Il a 3 clefs en cuivre et un pavillon en l'air ayant la forme d'une tête
énorme de serpent. Cet instrument date de la Restauration.
398. — Serpent avec pavillon en cuivre.
Cet instrument, garni de 4 clefs en cuivre, est du facteur Pezé. (Don de
M. Hetzel, d'Angers.)
La forme nouvelle de ce serpent offre de l'analogie avec celle de l'ophi-
cléide et date, sans doute, de l'époque où ce dernier instrument a été in-
venté, c'est-à-dire du commencement de la Restauration.
399. — Serpent Forveille.
Ce serpent n'a qu'une clef et a été vendu par Rust, établi à Lyon. (Col-
lection Clapisson,)
Le facteur Forveille obtint une mention honorable à l'exposition de i823
pour avoir donné au serpent cette forme nouvelle, qui rappelle celle d'une
des espèces de basson russe.
400. — Serpent Forveille.
Autre type de serpent Forveille; celui-ci a 3 clefs. {Collection Cla-
pisson.)
Hermence a publié une méthode de serpent, où sont consignées les amé-
liorations imaginées par le facteur parisien, qui resta longtemps établi rue
de la Cerisaie.
401. — Basse de serpent.
Cet instrument est en fer battu et la forme de son pavillon lui donne l'as-
pect d'un immense éteignoir. {Don de M"* Morderet, d'Angers,)
402. — Ophicléide contre-basse (en fa grave.)
Ce modèle d'ophicléide contre-basse, imaginé en 4858 par M. Julien
86 INSTRUMENTS A VENT
Tollot, compositeur de musique militaire, est le seul qu*il ait fait exécuter.
Il est en cuivre jaune. {Don de M. Julien Tollot.)
Cet ophicléide contre-basse en fa grave se joue comme Tophicléide ordi-
naire ; seulement la clef de si t{ se trouve remplacée par un piston dont le
rôle est de baisser d'un demi-ton toutes les notes de Tinstrument, qui aune
étendue de 2 octaves et demie : du fa grave à Vut.
Il y a plusieurs sortes d'ophicléides, instruments dont le nom signiHe :
serpent à clefs (du grec opkis^ serpent, et cleis, clet) : Tophicléide alto en
mi b, qui résonne à Tunisson du trombone alto et dont Tétendue est de 3 oc-
taves et une tierce, du mi b au-dessous des lignes jusqu'au sol des lignes
additionnelles de la clef de sol; Tophicléide alto en /Vi, qui a la même éten-
due ; l'ophicléide basse en ut, qui résonne à Tunisson du basson et s'étend
du si b au-dessous des lignes de la clef de fa jusqu'à Vut des lignes de la
clef de sol; l'ophicléide basse en si b, qui a la même étendue, mais résonne
un ton plus bas que la basse d'harmonie, nom qu'on donne souvent à l'ophi-
cléide basse en ut ; enfin l'ophicléide contre-basse en fa ou en mi b, qui
sonne à l'octave basse des ophicléides altos.
L'invention de l'ophicléide est due à un Hanovrien et remonte au com-
mencement de ce siècle. Cet instrument fut apporté dans notre pays par
les musiques allemandes des armées étrangères, en i 81 5. Dès l'année 1819,
Spontini l'introduisit à l'Opéra, et ce fut Mongin qui en joua dans la fan-
fare d'Olympie. En 1821, Asté, dit Halary, prit un brevet pour ses ophi-
cléides à 8 clefs, et Labbaye, presque en même temps, contribua beaucoup
à perfectionner la basse d' harmonie , qu'il munit de 10 clefs. Depuis lors,
la facture de ces instruments n'a cessé de se perfectionner.
Il existe plusieurs méthodes d'ophicléide : celle de Caussinus est fort
répandue.
403. — Trompe en faïence.
Cette belle trompe a la forme d'un. serpent et l'émail en est éclatant.
(Collection Clapisson,)
404. — Trompe en faïence italienne.
Elle a, comme la précédente, la forme d'un serpent et l'émail en est
presque aussi beau que celui des faïences de Bernard de Palissy. (Collec-
tion Clapisson.)
405. — Trompe italienne.
Elle a aussi la forme d'un serpent à gueule ouverte, mais elle est en fer
repoussé. Au-dessous de la tête, on lit cette inscription : *** Fecit in Roma,
4630. (Collection Clapisson.)
DES PAYS EUROPEENS. 87
406. — Trompe italienne.
Elle a la même forme que la précédente, mais on remarque le long du
tube sonore de larges fleurs-de-lis. Pas de marque de fabrique. {Collection
Clapisson,)
407. — Cornet en corne.
Ce cornet d'appel, dont le pavillon est enrichi de sculptures en relief,
porte ce nom d'auteur : Andréa, et ce millésime : i420.
408. — Petit cornet de postillon.
Ce cornet en fer date du quinzième siècle ; il est en fort bon état de con-
servation. {Collection Clapisson,)
409. — Cor d'appel en 1er.
Il est du seizième siècle et parfaitement conservé.
410. — Petit cornet de ohaaie.
Ce petit cor d'appel, à l'usage des dames, est en ivoire sculpté et date
du dix-septième siècle. Il est orné de sujets de chasse finement exécutés,
et d'un groupe de tous les instruments de musique qui rappellent les con-
certs champêtres* et les plaisirs cynégétiques. {Collection Clapisson.)
411. — Cornet de chasse.
Ce cornet de dame est en ivoire et orné de rubans sculptés qui s'enrou-
lent gracieusement. Pièce du dix-septième siècle.
412. — Grande corne d'appel.
Cette pièce magnifique, et qui n'a peut^tre point sa pareille au monde,
date du seizième siècle et provient de la coUectîon du comte P. Correr. On
l'a coupée dans une défense d'éléphant longue d'un mètre et demi. L'extré-
trémité fermée de l'instrument est taillée en pointe à 4 pans, comme cer-
tains fers de lance, et pouvait ainsi servir d'épieu de chasse. {Collection de
M. le D* Fau,)
413. — Petit cor en verre de Venise.
Il est en verre bleu et orné d'un cordon blanc en émail gracieusement
enroulé. {Collection Clapisson,)
414. — Petit cor en verre de Venise.
Il est en verre blanc, avec cordon bleu en émail. {Collection Clapisson,)
88 INSTRUMENTS A VENT
415. — Petit cor en cuivre.
Ce petit cor est enrichi d'ornements gravés et de fleurs-de-lis en cuivre
doré. On y voit gravé sur le pavillon le nom de Villedieu (Boisset de Ville-
dieu?). Pièce du dix-septième siècle. {Collection Clapisson.)
416. — Trompe de chasse, en enivre.
Les ornements du pavillon semblent indiquer que cet instrument est du
temps de Louis XIIL {Don de M. Crispin.)
417. -^ Cor do chasse.
Cet instrument en cuivre, dû à un facteur français, est aussi du dix-
septième siècle. {Collection Clapisson.)
418. — Petite trompe de chasse, en enivre jaune.
Elle est d'une forme élégante et ornée de dessins très-finement gravés.
{Collection Clapisson.)
419. — Gor de chasse.
Cet instrument, en cuivre rouge bruni, est du facteur anglais William
Shaw, qui était établi à Londres (Red Lion street, Holborn), à la fin du
siècle dernier. Ce modèle ancien se rencontre rarement. {Collection de M. le
D» Fau.)
Les cors de chasse n'ont point de corps de rechange ; ils sont le plus
souvent en ut, en ré ou en mi b. C'est un compositeur français, Campra
(i 660-1744), qui introduisit les cors de chasse à l'Opéra : ils y retentirent
pour la première fois dans Achille et DéidamiCy le 24 février i735.
420. — Gor de Danprat.
Cet instrument en cuivre, avec garniture en argent, est de l'excellent
facteur Jos. Raoux, qui était établi à Paris dès 1769 et avait quitté la rue
du Petit-Lion Saint-Sauveur pour habiter 8, rue Serpente, quand il devint
fournisseur du Conservatoire. Ce cor a été donné en prix à L.-Fr. Dauprat
(Paris, 1781-1868). Lauréat du Conservatoire en 1798, ce virtuose-compo-
siteur d'un grand talent fut professeur-adjoint de cor depuis 1802 jusqu'en
1816 et professeur titulaire à partir du !«' avril 1816 jusqu'au 15 novembre
1842. {Don de Dauprat,)
Il y a des cors dans tous les tons, car on obtient ceux qui manquent dans
l'échelle chromatique au moyen d'une rallonge baissant l'instrument d'un
demi-ton. On ne peut donc préciser l'étendue du cor qu'en déterminant le
ton du tube de rechange. Nous renvoyons aux méthodes de cor compo-
sées par Domnich, Duvernoy, Dauprat, Gallay, Meifred et J. Mohr.
DES PAYS EUROPEENS. 89
421. — Canne-cor d'harmonie.
Ce cor, en mi majeur, est d'une bonne sonorité. Pièce curieuse, bien
exécutée et fort rare. {Collection Clapisson.)
422. — Cornet maso.
Ce cornet en cuivre, aux armes impériales, est en ré. (Collection BessC'
Dumas.)
423. — Clairon d'infanterie.
Lors de la guerre d'Espagne, en 4823, le ministre de la guerre demanda
aux facteurs d'instruments établis à Paris de fabriquer pour l'infanterie
française un instrument dont les sons fussent différents de ceux de la
trompette de cavalerie. Ce clairon est le modèle de ceux que fournit Cour-
tois frère. (Don de M. Antoine Courtois.)
Le clairon, véritable bugle simple, est d'ordinaire ^n si b et ne donne
que cinq notes d'émission facile qui s'écrivent sur la clef de sol : ut au-
dessous des lignes, sol, ut, mi, sol au-dessus des lignes. Le si b et l'ut à
l'aigu ne s'obtiennent pas aisément. Le clairon n'a pas de corps de re-
change, mais on donne à cet instrument ces trois diapasons différents : ut,
si ïf, mi b. Le clairon en si b, perfectionné dans ses dimensions et percé
de trous bouchés par 7 clefs, est devenu le type de la nombreuse famille des
bugles-ophicléides.
424. — Cornet à pistons de Dnlrêne.
Cet instrument en argent, à 3 pistons, est de Besson, qui l'a fabriqué
pour son ami Dufrône, ainsi que l'indique une inscription gravée. Le vir-
tuose favori des concerts Musard et des concerts du Jardin turc s'est fait
d'abord entendre sur un cornet à deux pistons : il ne s'est servi de celui-ci
que dans les dernières années de sa vie. (Don de M"** veuve Du frêne.)
L'étendue du cornet à 3 pistons est de 2 octaves et une tierce : du sol
i^'^ ligne de la clef de /Vz jusqu'à Vut des lignes de la clef de sol. Il existe
des Méthodes de cornet; les plus répandues sont celles de Dufrêne, de
Dauvemé et d'Arban.
Dans la plupart des théâtres le cornet a usurpé la place des trompettes,
avec lesquelles cependant il n'offre guère d'analogie.
i 425. — Trompette en cnlTre.
Cette trompette de cavalerie date du temps d'Henri IV. Elle est ornée de
fieurs-de-lis et Ton remarque, sur le pavillon de cet instrument non signé,
le portrait du roi au milieu de soleils, de papillons et de fleurs-de-lis. (Col-
lection Clapisson.)
90 INSTRUMENTS A VENT
La trompette a la même étendue à peu près que le cor : 3 octaves, de Vut
grave & Vut aigu ; mais les tons de rechange permettent de transposer cette
échelle naturelle sur tous les degrés chromatiques de la gamme. Nous ren-
voyons, pour tout ce qui concerne cet instrument, avec ou sans clefs, aux
méthodes spéciales composées par David Buhl, Kresser et Dauvemé.
426. — Trompette allemande en enivre.
Les ornements en sont assez riches et gravés en relief. Sur le pavillon
on lit le nom du célèbre facteur Johan Wilhelm Haas, de Nuremberg, qui
florissait dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. {Collection Qeo,
Kasiner. — Collection Clapisson,)
427. — Trompette en argent.
Cette belle trompette en ré, dont le corps est en argent et dont le pavil-
lon, les branches et^ les potences sont en cuivre, est décorée de trophées
finement ciselés et gravés. On remarque sur le pavillon les armes de la
maison de Saxe, et on y lit le nom du facteur Riedel, qui a fait cet instru-
ment en 1755. {Collection Clapisson,)
42S. — Trompette allemande en enivre.
Cette trompette de cavalerie est du même style, du même temps et du
même facteur que la précédente. (Collection de M, Aimé Desmottes, de
Lille.)
429. — Trompette en enivre.
La disposition du tube en est bizarre et paraît contraire aux lois d'une
bonne sonorité. Les ornmnents du pavillon se font remarquer par leur
finesse.
430. — Trompette de cavalerie en la.
Cette trompette en cuivre, d'un beau modèle et d'une exécution soignée,
est une des quatre trompettes qu'on entendait dans la cathédrale de Stras-
bourg, à chaque grande solennité religieuse et musicale. Après la révolu-
tion de 1790, elle devint la propriété d'une famille d'artistes éteints aujour-
d'hui et de qui l'acheta M. Charles Roth, facteur d'instruments de musique
établi à Strasbourg.
Sur le pavillon de cette trompette on lit : Percival. — London. {Don de
3f. Charles Roth, de Strasbourg,)
431. — Trompette de cavalerie en mi b.
Cette trompette d'honneur, dont la garniture est en argent, est du facteur
DES PAYS EUROPEENS. 91
parisien Raoux fils, qui l'a faite en 1800. Elle porte sur le pavillon Tins-
cription suivante : « Le premier consul au citoyen Kretly, pour s'être dis-
tingué à la bataille de Marengo. » (14 juin 1800.)
Dauvemé s'en est servi pendant dix ans à l'Opéra, après y avoir fait
ajouter tous les corps de rechange nécessaires. {Don de Dauvemé.)
432. — Trompette en mi b.
Cette trompette, en usage dans la cavalerie sous Napoléon I^*", est de
Courtois frères. (Don de M. Ant, Courtois,)
433. — Trompette circulaire.
Cette trompette circulaire en cuivre est de Raoux, qui l'a faite en 1820.
Fr.-A. Dauverné (Paris, 15 février 1800— 4 novembre 1874) qui fut pendant
35 ans (1«' juin 1833 — i«' janvier 1869), professeur de trompette au Con-
servatoire, n'a pas joué sur un autre instrument de 1820 à 1826, à l'or-
chestre de l'Opéra. C'est en 1826 qu'on substitua la trompette droite à la
trompette circulaire, à l'Académie de musique. {Don de Dauverné.)
434. — Trompette circnlaire en sol.
Cette trompette, de Courtois frère, est celle du virtuose Legros, attaché à
l'orchestre de l'Opéra de 1826 à 1832. {Don de M. Ant CourMs,)
435. — Trompette d'harmonie en fa.
Elle est des habiles facteurs Courtois frères. Ce type de trompette, qui
jouait en fa et en mi b, avait reçu le nom de trompette demi-lune, par suite
de la forme qu'on lui avait donnée. Cette forme avait été imaginée dans le
but d'obtenir la gamme chromatique au moyen des sons bouchés. {Don de
Jf. Ant, Courtois.)
436. — Trompette anglaise à rotation.
Elle est en cuivre de deux couleurs et porte la marque de fabrique de
J. Goodison, qui était établi à Londres, 7, Sherrard street, Golden square.
437. — Trompette anglaise à rotation.
Cette trompette en cuivre est de J. Kohler qui l'a faite d'après le système
de T. Harper. Kohler était établi k Londres, 35, Henrietta street, Covent
Garden. {Don de Dauverné.)
438. — Canne-trompette.
Cette canne-trompette a été imaginée par J.-B. Du Pont (1783-1865),
inventeur d'un cor d'harmonie omnitonique auquel l'Institut a décerné un
prix en 1818. (V. le Rapport de Cherubini, lu dans la séance de l'Académie
des beaux-arts du 21 février 1818.) {Don de M. Du Pont, de Bordeaux.)
92 INSTRUMENTS A VENT
439. — Trompette en Terre.
Elle est sonore et juste. {Collection Clapisson.)
440. — Petite trompette en ivoire.
C'est plutôt un jouet et un objet de curiosité qu'un instrument de
musique.
441. — Embouchure de trompette gallo-romaine.
EUe a été trouvée dans les environs du château de Pierrefonds.
442. — Embonchnre de trompette.
Elle semble dater du quatorzième siècle.
443. — Embonchure de trompette.
Elle est en cuivre rouge et moins ancienne que le n<^ 442.
444. — Embouçhore de trompette.
Elle semble dater du temps de Louis XIII, mais dénote un art arriéré.
445. — Trompette-tuba.
Cette longue trompette droite, du facteur Adolphe Sax, a servi pour
la cérémonie des funérailles de Napoléon I®', le 15 décembre i840.
446. — Basse-trompette.
Cet instrument en cuivre jaune est de Frichot. Ce facteur, qui était établi
à Lisieux (Cahrados), Tinventa en 4840. Ce n'est, à proprement parler,
qu'un perfectionnement du basse-cor, imaginé par Frichot en 4806.
La basse-trompette se joue au moyen de deux embouchures : Tune, de
serpent; l'autre, de trompette. Elle est percée de 6 trous et le tube se
compose de 9 pièces. L'instrument a 4 corps de rechange : le l**" en ut
naturel bas, le 2« en ut naturel haut, le 3* en ut # (pour les églises), et le
4« en ré naturel. L'échelle de la basse-tixmipette comprend l'étendue du
serpent et l'étendue réunie des parties de 2« et de !''« trompette. Le timbre
de cet instrument a aussi un double caractère, et c'est là sans doute ce qui
lui a valu son nom.
447. — Trompette russe.
Cette grande trompette russe, en cuivre jaune, est enrichie d'ornements
découpés et gravés. Elle a 4™ 73 de longueur. {Collection Clapisson,)
448. — Trompette russe.
Elle est en tout semblable à la précédente. {Collection Clapisson.)
DBS PAYS EUROPEENS. 93
449. — Trompette rosse.
Elle est longue de 1"> 70 et du môme modèle que le n^ Wi et le n^ 448 ;
mais le corps de Tinstrument est en cuivre rouge et les ornements seuls
sont en cuivre jaune. {Collection Clapisson.)
Ces trois grandes trompettes ont été rapportées de Sébastopol. Elles
servent aux bergers russes pour appeler les troupeaux confiés à leur
garde. Â cause de leur longueur, elles exigent un souffle puissant. Le son
en est plein et porte à une grande distance.
450. — Trombone alto en mi b.
Cet instrument, dû à Riedloker, facteur établi à Paris rue Porte-foin, 8,
est celui dont le virtuose Bénard, musicien de l'Académie de musique,
s'est servi à Torchestre de ce thé&tre depuis 48i6 jusqu'en 1834. {Don de
M. Ant, Courlois.)
Il y a quatre espèces de trombones ayant tous une étendue de 2 octaves
et une sixte. Le trombone soprano, le plus petit et par conséquent le plus
aigu de tous, est inusité en France. Le trombone alto s'étend du la \^ au-
dessous des lignes de la clef dJut 3® ligne jusqu'au sol b au-dessus des
lignes.
451. — Trombone ténor.
Ce trombone, à coulisses coniques (cylindriques inégales) et avec orne-
ments en argent, est sorti des ateliers de Courtois frères. 11 porte sur le
pavillon, non-seulement l'adresse de ces habiles facteurs d'instruments,
mais cette inscription : « Premier prix décerné à l'élève Paul Delisse,
année 1841. » Le lauréat du Conservatoire de musique, en 1841, est de-
venu depuis 1871 professeur de trombone dans cet établissement et a déjà
formé plusieurs bons élèves.
Le trombone ténor sonne une quarte plus bas que le trombone alto : du
mi t{ au-dessous des lignes de la clef de fa jusqu'au ré b au-dessus des
lignes de la clef d'ut 4<' ligne. {Don de M. Delisse»)
452. — Trombone basse en mi |^.
Ce bel instrument, avec manche pour atteindre la 1^ position, date de
1671 et est fœuvre d'Otto, comme l'indique l'inscription suivante qu on lit
sur le pavillon : u Gemach. Detlof Otto. Anno 1671. »
Les traverses des coulisses sont finement gravées et la potence est ornée
d'une petite figurine pleine de mouvement. On remarquera la disposition
du pavillon, qui est tourné en l'air, et l'on pourra se convaincre que les
coulisses sont simples et sans bout à l'intérieur.
94 INSTRUMENTS A VENT DES PAYS EUROPEENS.
453. — Trombone basse à coulisses, en sol.
Ce riche et bel instrument, qui figurait à Texposition de Moscou (i872),
a valu une médaille d'or à M. Ant. Courtois. {Don de M. Ani. Courtois,)
Le trombone basse en $ol» très-fatigant à jouer, n'a pas encore été
adopté par nos compositeurs français ; mais il est employé à l'étranger, et
on l'entend dans les grands théâtres d'Angleterre, d'Allemagne et de
Russie.
SECTION III.
iMtmnieBts i perensiira des p«js eurepéeiis.
Le premier moyen que Thomme ait employé pour produire un
son non vocal a sans doute été le battement des mains Tune contre
Tautre, et les instruments à percussion sont vraisemblablement
ceux qui du rhythme le plus élémentaire l'ont conduit à des essais
de musique véritable. Mais comme les instruments de cette famille
rendent, à peu d'exceptions près, soit un son indéterminé, soit une
note unique, ils n'offrent pas beaucoup d'intérêt musical. Le génie
cependant d'un rien sait faire quelque chose, et il nous serait facile
de citer des morceaux où le tambour, les timbales, le tam-tam ou
les cloches jouent un rôle capital et contribuent à un effet ad-
mirable.
La famille des instruments à percussion se peut aussi diviser en
plusieurs branches : celle des tambours, celle des instruments so-
nores en métal et celle des harmonicas sont les plus importantes
et les plus faciles à grouper*
La branche des instruments de percussion à peau teûdue est
assez nombreuse ) fort ancienne et répandue dans toutes les parties
du monde. Elle comprend des instruments qui se battent avec des
baguettes ou qui se fhappent avec la main ; mais le tambour à main
ou tambourin ne s'est pas toujours joué d^une seule façon^ etle mot
tambourin lui-même a reçu plusieurs acceptions, avant de garder
celles qu'on lui donne aujourd'hui. Parmi les tambours militaires
nous distinguerons ceux qui se sont introduits dans l'orchestre mo«
derne sous le nom de caisse roulante, de caisse claire et de tim-
bales. A ce groupe se rattache la grosse cdsse. Les tambours à
main des anciens sont devenus des tambours de basque, et nous
appelons tambourins de petits tambours dont la caisse est fort
allongée et qui se battent avec des baguettes. Nous avons même
96 INSTRUMENTS A PERCUSSION
appliqué ce Dom de tambourin à un instrument monté de cordes
qui se frappent avec un bâton.
Parmi les instruments à percussion en métal ou en bois qui n*ont
pas de ton déterminé, nommons d*abord le sistre des anciens, puis
les grelots, les cymbales, le triangle, le pavillon chinois de nos
anciennes musiques militaires, les castagnettes, les crécelles, et
enfin le tam-tam. Les cloches forment un groupe à part, parce que,
chacune d'elles pouvant rendre un des sons de la gamme, elles se
prêtent à la formation des carillons.
Les jeux de cloches et de timbres nous conduisent à parler des
nstruments formés de lames de bois sonore, de lames ou de globes
de verre, en un mot, des harmonicas. Les échelettes sont, en effet,
de véritables harmonicas, et les régales de percussion, les régales
de bois avec clavier, d'invention flamande, ont précédé les harmo-
nicas, composés de gobelets ou de lames de verre, imaginés par
rirlandais Puckeridge, par Franklin, par Rœllig, par Lenormand
et par Renaudin. L'espèce d'harmonicas où le son s'obtient en pas-
sant un doigt humide sur le bord mouillé d'un gobelet, ne doit pas
être classée avec celle des harmonicas dont les lames de verre,
placées en ligne horizontale et retenues par des fils qui ne les em-
pêchent pas de vibrer librement, se frappent avec un petit marteau
de liège : il convient, selon nous, de ranger la première espèce de
ces harmonicas parmi les curiosités instrumentales dues au frotte-
ment et de n'accorder qu'à la seconde une place à part parmi les
instruments à percussion. Mais nous croyons pouvoir affirmer que
le temps de la grande f&^veur des harmonicas de tous genres a été
la seconde moitié du dix-huitième siècle : l'invention de Franklin
date de 1760, et c'est en 1788 que W.-Ch. Muller a publié à Leipzig
sa méthode d'harmonica.
464. — Timbales de cavalerie.
Ces petites timbales, dont les bassins demi-sphériques en cuiyre sont
ornés de guirlandes repoussées et de fleurs-de-lis, datent de la première
moitié du dix-septième siècle. Il est rare d'en trouver de complètes ; celles-
ci ont leurs clefs et leurs supports à sangle. (Collection de M, le D^ Fau»)
Les timbales, d'origine asiatique, furent introduites en Europe par les
Sarrasins. On les nomma d'abord naquaires ou nacaires. Elles ont cessé
maintenant d'être en usage dans la cavalerie française ; mais elles jouent
un rôle musical de plus en plus important dans la symphonie moderne.
DES PAYS EUROPEENS. 97
On emploie généralement À Torchestre deux timbales d'inégale grandeur ;
elles s'accordent au moyen de vis destinées à tendre la peau qui recouvre
les bassins de cuivre et placées autour de Tinstrument. La plus petite des
timbales peut s'accorder à l'un des degrés compris entre le si b et le fa des
lignes de la clef de fa; la plus grande peut donner depuis le fa au-dessous
des lignes jusqu'à Yut d'entre les lignes de la clef de fa. On choisit presque
toujours pour les accorder les deux sons correspondant à la tonique et à la
dominante du morceau ; mais cet accord à la quarte ou à la quinte n'est
pas obligatoire. Quand on veut obtenir un son doux et velouté, les timba-
liers se servent de baguettes recouvertes d'une peau souple ou d'une ma-
tière moelleuse. Dans les marches funèbres ou les morceaux d'une couleur
sombre et triste, on met un voile sur la peau des timbales : Méhul, dans
l'ouverture de Stratonice (1792) et Steibelt dans le 3« acte de Roméo et Ju-
liette (1793) ont, les premiers, tiré parti des timbales voilées. Meyerbeer,
dans le 2'* acte de Robert-le-Diable, a employé 3 timbales ; il avait même
écrit primitivement ce solo pour 4 timbales ainsi accordées : ut, sol, ré,
mi, des lignes de la clef de fa.
Il existe des méthodes de timbales par Altenburg (i734), Boracchi et
Georges Kastner.
456. — Tambour de ProTence, dit tambonriii.
Sur la caisse de ce gracieux modèle de tambour, on remarque une guir-
lande et des baguettes finement sculptées. L'instrument est accompagné de
sa baguette. {Collection de M. le D' Fau.)
Le tambour de Provence ou tambourin a souvent figuré dans la musique
lyrique. On l'a même employé avec un tel succès dans les divertissements
de nos opéras français, qu'on a donné le nom de tambourin à une danse
théâtrale à 2/4 fort animée, dont la musique imitait les effets du tambourin
joint au galoubet, ou bien était écrite pour faire valoir ces deux ins-
truments.
456. — Tambourin de ProTence.
Cet instrument date du temps de Louis XIII, et la caisse en est ornée de
dessins finement sculptés. (Collection Clapisson.)
457. — Tambourin de Provence.
La forme en est élégante et la caisse est ornée de filets et d'enjolive-
ments sculptés d'un travail soigné. [Don de M. Strauss.)
458. — Tambourin à cordes de Gascoffue.
11 est d'un style assez riche et date du dix-huitième siècle.
Le tambourin de Gascogne, comme le tambourin basque, est monté de
98 INSTRUMENTS A PERCUSSION
6 cordes accordées en quinte et fîxées par des chevilles à l'extrémité infé-
rieure de l'instrument. Une ouïe ou rosette se remarque à chaque bout de
la table d'harmonie. {CoUeetwn Clapisson.)
459. — Tambourin basque.
Modèle simple de cet instrument national des Basques. De la mûn droite
on frappe les cordes avec un bâton recouvert de velours, tandis que de la
main gauche on joue du galoubet. {Collection de M. le B^ Pau.)
460. — Tambour de basque.
Ce grand et bel instrument d'orchestre est orné de peintures. Virole en
ivoire pour le pouce et clefs. Époque de Louis XVI. {Collection de M. le
D' Fau.)
Cet instrument, que nous ont légué les anciens, a toujours été inconnu
aux Basques, malgré le nom qu'il a reçu de nous. 11 s'emploie fréquenunent
dans la musique de danse, et l'on en obtient des effets nombreux et
piquants, ainsi qu'on en pourra juger en consultant la Méthode de tambour
de basque composée par J. Frey.
461. — Cymbales.
Elles sont de petit format, mais finement gravées. {Collection de M. le
D' Fau.)
Les cymbales sont ainsi nommées parce que cet instrument de musique
se compose de deux plaques circulaires d'airain ayant chacune à leur centre
une petite concavité (du grec kumbdlos, creux). La dimension de ces pla-
ques est généralement de 33 centimètres de diamètre et de 2 millimètres
d'épaisseur. Les cymbales des anciens avaient un ton déterminé; celles
dont nous nous servons appartiennent, au contraire, à la catégorie des
instruments dont le son n'est pas appréciable. Elles figurent à l'orchestre
et on les y emploie le plus souvent de concert avec la grosse caisse. Mais,
isolées de cet instrument bruyant, on en peut obtenir des effets saisissants,
ainsi que Gluck l'a prouvé dans le chœur des Scythes d'Iphigénie en
Tauride.
462. — Pavillon chinoil.
H est aux armes de Bavière, et les ornements en cuivre qui le décorent
sont fmement gravés et ciselés. Cet instrument a sans doute appartenu à
la musique militaire d'un régiment de la garde et date du dix-huitième
siècle.
Cet instrument, qu'on appelle aussi chapeau chinois, nous vient d'Asie,
son nom le dit. A proprement parler, ce n'est qu'un jeu de clochettes. Le
• DES PAYS EUROPEENS. 9»
pavillon chinois a figuré dans les musiques militaires de nos régiments
d'infanterie, et il y accompagnait toujours la partie de grosse caisse. On
ne s'en sert plus aujourd'hui.
463. -^ Tam-tam.
11 a servi à la cérémonie funèbre du retour des restes de Napoléon I^"*,
le 45 décembre 1840.
Le tam-tam est d'origine asiatique. U n'y a pas bien longtemps qu'on
l'emploie avec succès dans la composition musicale : on l'entendit pour la
première fois à Paris le jour des funérailles de Mirabeau (4 avril 1791),
Gossec ayant imaginé de se servir de cet instrument pour augmenter l'efTet
d'une marche funèbre. Plus tard, Spontini, dans la Vestale, montra quel
parti l'on peut tirer du tam-tam dans les scènes d'un caractère sombre et
terrible. Ces exemples n'ont point été perdus.
4d4. — Castagnettes en ivoire.
Elles datent du seizième siècle et diffèrent essentiellement de. la forme
qu'on leur donne aujourd'hui, puisqu'il y en a deux paires pour chaque
main, qu'on les tient par un manche et qu'il suffit de les agiter pour les
faire résonner. [Collection Clapisson,)
465. — Castagnettes en buis.
Elles sont rondes et d'une construction originale. *
Les castagnettes, qu'on a nommées ainsi parce qu'elles ont la forme d'une
châtaigne (castanea, châtaigne), sont un instrument fort aimé des Espa-
gnols et très*souvent employé dans la musique de danse.
J. Heugel a pubUé une méthode de castagnettes, d'après le système
de Sala.
466* ^ Ûastagnettes en bois de palissandre.
Elles ont la forme que, le plus souvent, on leur donne en France. (Col-
lection de M. le D' fau,)
467. — Cla<iuebois«
Il est eh buis et d'origine itaUenne. Les payâafis hapolitaihs appellent
det instrument triccorbalUncca.
Les peintres de genre ont maintes fois reproduit cet instrument dans
leurs tableaux, et Léopold Robert l'a fait figurer dans sa belle composi^
tion des Moissonnewrs,
468. — Claqneboîs.
Cet instrument est italien, comme le précédeilt, inais en bois de fer.
100 INSTRUBIENTS A PERCUSSION
468. — Sonnette dn soiiiènia siècle.
Elle est ornée de salamandres et de figures d*aniniaux. Les initiales de
Técusson sont effacées. Elle sonne le la If.
470. — Sonnette dn leiiiéme siècle.
Elle est ornée de figures d'un beau dessin.
471. — Sonnette dn seisième siècle.
Elle est ornée de figurines d'une grande finesse. Elle sonne Vut II}.
472. — Sonnette-flambean.
473. — Sonnette.
L'animal qui la surmonte indique qu*elle est d'origine indienne. Elle
sonne le 9oL
474. — Qochette italienne.
Elle sonne le ré t). {Don de Dauvemé,)
476. -* Ciochette flamande.
Quand on l'agite, elle met en branle quatre battants : ceux-ci viennent
frapper contre les parois dentelées des quatre toutes petites cloches
abritées sous la grande, que seule on aperçoit. {Collection Clapisson,)
476. — Clochette flamande.
Elle ressemble de tous points à la précédente ; seulement elle est en
cuivre, au lieu d'être en bronze argenté. {Collection Clapisson,)
477. — Petite sonnette.
Elle est en porcelaine de Saxe, décorée de fleurs.
476. — Sonnette.
Elle est aussi en porcelaine de Saxe, et ornée de bouquets de fleurs.
470. — Chrosse cloche suisse.
Sur le collier auquel elle est suspendue, on lit la date de 1781, d'un
côté, et, de l'autre, les initiales P. G. Cette cloche ^onne le soL {Collection
Clapisson.)
Les cloches, se pouvant accorder dans un ton quelconque, se prêtent à
un rôle musical. Avec elles on a fait des carillons, dont quelques-uns sont
levenus célèbres. L'introduction des cloches au théâtre est de date assez
récente : Cherubini, à la Vm du l»»" acte d'Êlisa (ITOi), a employé une
(
DES PAYS EUROPEENS. m
cloche qui sonne avec les cors et forme pédale ; Rossini, dans 1^ ^.^ acte de
Guillaume Tell, a tiré parti du timbre des cloches aiguës (cloche en so/), f^t
Meyerbeer, de celui des cloches graves (cloches en fa et en ut), dans la
sc^ne finale et si pathétique du 4® acte des Huguenots.
480. — Petits grelots antiques.
Ces cinq grelots sont d'origine gallo-romaine.
481. — Grelots ciselés.
Ces trois grelots sont anciens, mais d*époques différentes.
482. — Trois grelots an bronso.
Us sont assez gros et décorés d'ornements ciselés. {Collection Claipisson,)
On emploie quelquefois les grelots dans la musique de danse et dans des
morceaux pittoresques. Cherubini les a introduits dans le 1*' acte d*Éli$a
(se. III, marche des muletiers), et ce grand maître a trouvé de nombreux
imitateurs.
483. — PfUt jeu de timbrés.
II se compose de cinq timbres et de deux clochettes ; la monture en est
pittoresque et rappelle un peu la forme du sistre antique. {Collection
Besse-Duimas.)
Le timbre est immobile, sans battant, et se frappe en dehors avec un
marteau.
484. — Jen de ambres à oltTior.
Il est renfermé dans une caisse élégante en marqueterie, style Boule.
Les touches du clavier sont en écaille et en nacre finement gravée. Ce jeu
de timbres comprend 2 octaves pleines et une note.
Cette beUe pièce n'est point signée. Fautril l'attribuer à Nicolaï, qui, en
1765, construisit uu premier harmonica à clavier d'une précision remar-
quable ? En tout cas, cet instrument semble dater du temps de Louis XVI,
et il est antérieur, par conséquent, aux harmonicas de Klein et de Rœllig.
{Collection Clapisson,)
Le jeu de timbres s'emploie à l'orchestre, et il est probable que le
glockensjpiel, introduit par Mozart dans la Flûte magique (1791), était un
instrument à clavier, comme celui-ci. Adolphe Adam a tiré bon parti de
c^ite espèce de carillon dans l'ouverture de Si j'étais Aot.
485. — Harmonica double.
Il est k double rangée de lames de verre, offrant chacune une étendue de
trois octaves.
••• . ••
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SECTION IV.
Aooutiqie. — Intrunenti i» muifie digilien. — Kèees
néeuiqvM. — Guioiités et okjets d'art.
I
La musique, art et science à la fois, conduit à Tétude des phé-
nomènes du son. On peut, il est vrai, devenir un excellent musi-
cien sans consulter les ouvrages de Mersenne, d*Euler, de Sauveur,
de Chladni, et sans connaître la Théorie de la perception des sons,
du savant Helmholtz. De pareils traités, d'ailleurs, ne s'adressent
point au commun des lecteurs ; mais tous ceux qui aiment à s'ins-
truire n'hésiteront pas à lire V Acoustique de M. Radau : ce petit
livre, orné de gravures, enseigne avec clarté les lois de la réson-
nance, et l'on y apprend à l'aide de quelles méthodes ingénieuses
M. Kœnig obtient un tracé visible des vibrations du son et
M. Lissajous est parvenu à comparer entre elles les vibrations
sonores.
Nous avons groupé dans cette section IV tout ce qui se rapporte
à l'acoustique : sonomètres, diapasons, instruments de musique
singuliers, tels que les harpes éoliennes, les violons de fer et les
harmonicas à globes de verre dont les bords se frottent avec les
doigts mouillés. Le pyrophpne, de date toute récente, appartient à
cette catégorie d'instruments nés, pour ainsi dire, dans le cabinet
des physiciens.
486. — Sonomètre de Montu.
Cet instrument est garni de 8 cordes métalliques, fixées par un bout à
8 tourillons et, à l'autre extrémité, par des chevilles qui servent à les ac-
corder. Au-dessous des cordes, 9 petites règles, incrustées dans toute la
longueur de la table, permettent de changer la place des chevalets.
Sur les deux côtés de la table sonore, on remarque deux lames de cuivre,
sur lesquelles sont gravées les subdivisions des deux systèmes de numéra-
tion décimale et de numération harmonique.
ACOUSTIQUE. 108
Aux extrémités de la caisse, on lit ces deux inscriptions latines :
Naturœ vitœque principium est motus,
(Le mouvement vibratoire est le principe de la nature et de la vie.)
A naturx motu mtmca originem habuit.
(La musique a pour origine la vibration de la nature.)
Benoit Montu (Turin, 476i — Paris, i8l4) s*est fait connaître par l'in-
vention d'un instrument compliqué qu'il nomma Sphère harmonique (V. Ar-
chives des découvertes, Paris, i809, n^ 14), et par un savant mémoire inti-
tulé : Numération harmonique, ou ÉcheUe d'arithmétique pour servir à
l'explication des lois de l'harmonie, Paris, 1802, in-4<^.
487. — Diapason de Deluise.
Il est en bois de grenadille, avec garniture en ivoire. Monté comme un
flageolet, il est muni d*une pompe qui se tire à volonté, de façon à pouvoir
donner telle ou telle note de la gamme, de la en la. Diapason de 1780, ou
environ.
Selon Hawkins, le diapason fut inventé par l'Anglais John Shore, en
1711 ; mais il est certain qu'avant cette époque on employait déjà un ins-
trument du même genre en Italie : on le nommait corista (choriste).
488. — Diapason en bids, de Délasse.
Il est de la môme époque que le précèdent.
480. — Diapason en buis, de Délasse.
Ce flageolet-diapason, au moyen d'un tube mobile et mathématiquement
divisé, permet d'indiquer les sept degrés de la gamme.
490. — Diapason de 1789.
Ce diapason est celui de l'abbé Nie. Roze (1745-1819), qui fut bibliothé-
caire du Conservatoire pendant les douze dernières années de sa vie. Il
donne le la de la chapelle du Palais de Versailles, en 1789, et ce diapason
se trouve d'un ton au-dessous du la d'aujourd'hui.
491. — Diapason en bois de sapin.
Il est & pompe et donne les notes ut, si, Za, sol. On y a indiqué le diapason
adopté à la chapelle de Versailles et le diapason de l'Opéra; le premier
était d'un quart de ton plus élevé que le second. {Collection Clapisson.)
492. — Diapason de 1812.
Ce diapason, dont on se servait au Conservatoire en 1812, est d'un cin-
quième de ton plus bas que le la du diapason actuel.
104 ACOUSTIQUE.
493. -— Biapason de 1848.
Ce diapason, dont on se servait à la chapelle des Tuileries en 1818, n'offre
presque pas de différence avec celui d'à présent.
494. — Diapason de 1820.
Ce diapason, qui donne le 2a, est celui dont on se servait au théâtre
Feydeau, en 1820. {Don de Dauprat,)
495. — Diapason de 1820.
Ce diapason en argent, fabriqué par John Greaves et fils, donne le do,
{Don de Dauprat.)
496. — Diapason.
Il est en ivoire. Il donne le fa # du diapason actuel. {Don de Dauprat.)
497 ~ Diapason de 1824.
408. — Diapason en fer.
Il est surmonté d'une croix.
499. — Grand diapason nonnal.
Ce diapason normal, institué en France par un arrêté ministériel du
16 février 1859, donne le la de 870 vibrations simples, à la température
de 15».
Au moyen des expériences ingénieuses qu'a popularisées M. Lissajous,
on peut aujourd'hui vérifier avec une précision mathématique l'accord des
diapasons. (V. Lissajous, Étude optique des mouvements vibratoin^es,
Paris, 1856.)
Dans l'enquête provoquée par le gouvernement français en 1858, on a
constaté que le diapason de l'Opéra de Paris, qui donnait 808 vibrations
par seconde en 1699, 846 en 1810, 871 en 1830, était arrivé à en donner
895 en 1858. Celui de la musique des guides, à Bruxelles, s'élevait même
à 911 vibrations. On vit par là que l'élévation progressive du diapason
depuis plus d'un siècle n'était due ni aux chanteurs, qui sont naturellement
portés à se ménager, ni aux compositeurs qui ont intérêt à ne point forcer
la voix de leurs interprètes, mais aux facteurs d'instruments à vent qui sont
enclins à élever le ton de leurs instruments afin d'en rendre le son plus
brillant.
500. — Boite de diapasons anglais.
Cette boîte renferme 3 diapasons en acier, qui portent la marque de
fabrique : John Broadwnod and Sons, London, 1862. Ils donnent le do.
(Don de MM, Broadwood.)
INSTRUMENTS. SINGULIERS. 10&
i
I 501. — Inatrumeiit à vibrations prodaites par le chant.
[ En soufflant dans cet instrument en buis, on imite le cor de chasse.
{Collection de M. le D' Fau.)
502. — Ckdmbardes sur leur bois. *
La rebube, vulgairement appelée guimbarde, est d'origine montagnarde.
C'est plutôt un jouet d'enfant qu'un instrument de musique ; mais la guim-
barde unitonique offre cependant de l'intérêt au point de vue des origines
de Tanche libre, la -tige de la guimbarde, que le doigt met en vibration,
faisant fonction d'anche. {Collection de M. le D' Fau.)
503. — Violon de fer.
Il est demi-circulaire et comprend une échelle de 3 octaves. {Collection
Clapisson,)
Les branches en fer ou en acier de cette sorte de violons-harmonicas
résonnent mieux sous l'archet, quand la mèche est en crin noir et non en
crin blanc.
504. — Violon de fer.
Il forme tympanon. {Collection Clapisson,)
Cet instrument, que les Allemands appellent nagel-harmonika ^ et les
Anglais nail-violin^ passe pour avoir été inventé vers le milieu du dix-hui-
lième siècle par Johann Wilde, qui vivait alors à Saint-Pétersbourg.
505. — Violon de fer.
La forme en est circulaire, comme celle du n^ 504, et sur la table d'har-
monie on a tendu les cordes d'un tympanon. {Collection Clapisson,)
506. — Harmonica de Franklin.
Il se compose d'un cylindre sur lequel sont assujettis des globes de
verre, de dimensions proportionnées aux sons qu'ils doivent rendre. Le
cylindre, renfermé dans une caisse, est placé horizontalement sur deux
pieds : il tourne au moyen d'une roue que l'exécutant met en mouvement
au moyen d'une pédale.
Cette sorte d'harmonica fut imaginée par Franklin en 1760, et fournit à
H. Klein (i756-i832) l'idée de son harmonica à clavier, qu'il a décrit, en
1798, dans la Gfuette de Bade, et en juin 1799, dans la Gazette générale de
musique de Leipzig (l'« année, p. 675-679).
507. — Harmonica métallique.
Cet instrument, qui offre une si frappante analogie avec le zanze des
106 OBJETS DE CURIOSITE.
nègres d'Afrique, se compose de 50 lames d'acier qu'on met en vibration
par la pression des doigts. Clagget, de Londres, passe pour Tavoir inventé
vers 1780.
508. — Crécelle.
*
Cette crécelle en ivoire et en ébène est ornée d'une couronne royale ; les
fleurs de lis et les dauphins en bronze doré qui la décorent, semblent indi-
quer qu'elle a servi de jouet à un Dauphin. (Colledion Clapisson.)
509. — Boite à musique.
Elle repose sur un trépied élégant, en fer forgé et doré. {ColkcHon
Clapisson.)
510. — Sexinette irançaiae.
La boîte en est ornée de peintures sur fond bleu. Cette serinette date du
règne de Louis XVI et joue six airs français en vogue au siècle dernier.
{Don de Jf»» Achille Jubinal.)
Le nom de serinette s'applique à un très-petit orgue à cylindre, À l'aide
duquel on apprend à chanter aux serins. On appelle merline l'orgue à
cylindre, un peu plus fort que la serinette, avec lequel on instruit les
merles.
511. — Petite serinette française.
Elle est renfermée dans une boîte qui a la forme d'un livre et fournit un
répertoire de six airs populaires. (Collection Clapisson.)
512. — Main harmonique.
Elle est en marbre et d'origine italienne. {Don de M, Bellon,)
On attribue généralement à Gui d'Ârezzo (Guido Aretinus, onzième siècle)
l'invention de la main musicale, bien que les écrits du moine de Pompose
no renferment aucune afQrmation à ce sujet.
Ce qui est certain, c'est qu'après la substitution du système hexacordal
au système tétracordal des Grecs, on imagina d'enseigner la solmisation par
l'hexacorde et par les mua.nces, à l'aide de la main harmonique. Cette
théorie et cette méthode, d'une complication extrême, n'ont été abandon-
nées qu'à la fin du siècle dernier.
On trouve l'image et l'explication de la main harmonique dans un grand
nombre d'ouvrages, et le bibliothécaire Jean Gosselin, mort en 1604, a
publié en 1571 un in-folio intitulé : la Main harmonique^ ou les principes
de musique ancienne et moderne. Son contemporain Louis Bourgeois est le
premier qui ait démontré le grave inconvénient de mêler les trois genres
par bémol, par bécarre et par nature, et qui ait proposé d'abandonner la
OBJETS DE CURIOSITE. 107
méthode de la main musicale ; mais, tout en signalant l*abus des muances,
il n*aperçut pas la possibilité de faire disparaître ces difficultés en ajoutant
une 7<> syUabe aux 6 syllabes depuis longtemps adoptées. (V. L. Bourgeois,
k Broict Chemin de musique, Genève ou Lyon, 1550. In-8«.)
513. — Tablean musical.
Ce tableau fort curieux, à colonnes mobiles, est en ivoire gravé et date
du milieu du siècle dernier. (Collection Clapisson.)
514. — Métronome de Maeliel.
Modèle primitif du métronome que Léonard Maeizel (Ratisbonne, 1776
— Vienne, 1855) inventa en 1815. Il en avait emprunté l'idée première au
Hollandais Winkel. Ce type rudimentaire permet de voir que le mécanisme
aussi simple qu'ingénieux de cet instrument est fondé sur la propriété du
pendule : chaque oscillation du balancier sert à mesurer et à marquer la
durée des sons.
515. — Métronome de Maelsel.
Modèle définitif de cet instrument : Le balancier est enfermé dans une
petite boîte en forme de pyramide. On en accélère ou Ton en ralentit les
oscillations en déplaçant un poids mobile.
516. — Bftton de mesure d'Habeneck.
C'est avec ce bâton de mesure que le célèbre chef d'orchestre de l'Opéra
et de la Société des concerts du Conservatoire conduisit, aux Tuileries,
les concerts de la cour. (Don de M. Leborçine.)
517. — Pupitre en faïence de Délit.
Le dessin qui le décore en augmente encore la valeur : il représente un
concert d'amateurs. Cette belle pièce de faïence est un objet de haute cu-
riosité des plus rares.
518. — Canne-pupitre de mueique.
Le pupitre est en fer damasquiné or, avec fleurs de lis. Ce travail, d'une
remarquable légèreté d'exécution, porte la signature de Boulanger, qui
était établi à SaintrÉtienne sous le règne de Louis XVL (Collection Cla-
pisson.)
519. — Collection de rosettes.
Ces 12 rosaces et rosettes ont décoré des clavecins, des basses de violes,
des guitares et autres instruments à cordes ; elles datent du dix-septième et
du dix-huitième siècle.
]
108 OBJETS DE CURIOSITÉ.
520. — GoUoetioB de elés.
La plupart de ces clés de clavecin et de harpe sont d'une forme élégante
et d'une exécution soignée.
62i. — Conf cience de lathier.
A cause de sa forme, on appelle aussi cet objet de curiosité un violon.
SECONDE PARTIE.
SECTION I.
iBftnmmts i ooides des payi bob eBropéeBi.
I.
INSTRUMENTS A GORDBS ET A ARCHE1\
Selon P.-J. Fétis, les instruments à cordes des peuples de TOc-
cident leur viennent de TOrient, et Tarchet est originaire de Tlnde.
^ D^autres musicographes érudits, convaincus que ni les Égyptiens
ni les Grecs de l'antiquité n'ont connu les instruments à archet^
déclarent, au contraire, qu'il faut les considérer comme une inven-
tion européenne. Mais de quelque manière que se soit formée la
famille des instruments à cordes, à manche et à archet, qu'elle ait
pris naissance en Asie ou en Europe, il nous paraît certain que
l'origine en est postérieure au temps où se forma la famille des
instruments à cordes pincées. S'il sufQt de comparer le ravanas*
tron, l'omerti et le saroh de l'Inde, les rebabs ou les kemangehs
d'Afrique et d'Asie, avec les violes et les violons des luthiers ita-
liens, allemands ou français, pour reconnaître que les instruments
composant notre quatuor moderne appartiennent à des systèmes
de facture instrumentale fort différents de ceux des Orientaux,
on peut cependant établir des rapprochements instructifs entre les
rebabs sans éclisses et les rebecs du moyen âge, et se demander
si le rebab à éclisses n'a pas fait imaginer à Savart son violon
Irapézoïde.
Au point de vue musical, nous nous bornons à faire remarquer
que les instruments à archet des Arabes et des Asiatiques offrent
110 INSTRUMENTS A CORDES
peu de ressources et servent surtout à soutenir la voix, tandis que
ceux des Européens jouent le premier rôle dans la symphonie et
sont éminemment propres à la virtuosité.
522. — Ravanastron.
Le corps cylindrique de cet instrument, monté de 2 cordes, a une lon-
gueur de 11 centimètres et un diamètre de o centimètres. Il est ouvert
d'un côté, et, de Tautre, couvert d*un morceau de peau de serpent boa qui
forme table d*harmonie. La baguette de Tarchet est en bambou. {Don de
Jf»» Pauline *Viardot)
Sonnerat, dans son Voyage aux Indes orientales et à la Chine, nous
apprend que le ravanastron doit son nom à Ravana, le célèbre géant hindou
à dix têtes qui enleva Tlle de Ceylan à son frère Couvera. De Tlnde cet
•instrument est passé en Chine, où il s'appelle r'jenn , selon Huttner.
(V. Staunton, Voyage dans rintcrieur de la Chine, etc., traduit par Cas-
tera, t. V, p. 230.)
523. ^ Ravanastron.
Le corps de Finstrument^ qui ressemble à un petit maillet, est en bois de
sycomore. {Collection de M. le D^ Fou.)
624. — Saroh.
Cet instrument, monté de 3 cordes, est taillé dans un bloc de bois ; le
manche en est orné d'un oiseau assez bien sculpté. Une peau de gazelle
préparée et collée sur les bords de la caisse sonore forme taJ)le d'harmonie.
{Collection de M. le D** Fau.)
On confond souvent le saroh avec la sarungie. Le premier de ces instru-
ments, d'une coupe si originale et si pittoresque, n'a jamais que 3 ou au
plus 4 cordes de boyau, selon Willard, ou de soie, selon Ouseley^ tandis
que la sarungie, outre ses 3 ou 4 cordes de boyau, est montée de 5^ de 11
et même de 13 cordes métalliques. Le musée de Kensington et le musée
indien à Londres nous ont permis de constater que le nombre des cordes
vibrantes de la sarungie est assez variable, tout comme l'était celui de nos
anciennes violes d'amour et des barytons. F.-J. Fétîs n'hésite pas à décla-
rer que l'idée des instruments iV archet et à double espèce de corde?
appartient à l'Hindoustan. (V. Histoire générale de la musique, t. II i
p. 298.)
(25. — Saroh;
Il est aussi monté de 3 cordes. Le bois n'en est pas verni. {Collection
hess&'DutnaSi)
DES PAYS NON EUROPÉENS. 111
A en juger par les mesures qu*a indiquées Fétis, les deux instruments
du musée du Conservatoire sont d'une dimension un peu moins grande que
celle des sarohs fabriqués k Patna. (V. Uist. gén, de la mus», t. II, p. 296.)
626. — Kemangeh a'goui.
Il y a plusieurs variétés de kemangeh : le nom de kemangeh a'gouz se
donne à la plus ancienne. Les Orientaux jouent de cet instrument monté de
2 cordes, en crins noirs de cheval, assis et en le plaçant devant eux, comme
nous tiendrions un violoncelle. {Collection donnée par M. V. Schœkher.)
527. — Rebab algérien.
Il est à 3 cordes et n'a point de pied comme le kemangeh a'gouz. Il dif-
fère encore de ce dernier instrument en ce que le corps forme un trapèze
dont le sommet est parallèle à la base et dont les côtés sont égaux.
[Collection donnée par M. V. Schœlcher,)
528. — Rebab-el-moganny.
Ce violon algérien est monté de 2 cordes, et enrichi d'ornements en
cuivre découpé. Il se joue avec un archet qui a la forme d'un arc. {Collec-
tion Clapisson.)
Cet instrument de musique primitive et populaire sert à guider ou à
soutenir la voix. Les Arabes appellent rebab-el-moganny, ou rebab de
chanteur,, celui qui est monté de 2 cordes, et ils nomment rebab-ech-chaér,
ou rebab de poëte, leur violon à une corde, qui sert à empêcher la voix des
narrateurs ou improvisateurs de monter et de sortir du ton.
529. — Rebab-ol-moganny.
Il est orné de la même manière que le n° 528. {Collection Clapisson,)
Ce violon des Arabes diffère complètement par sa forme et par ses di<
mendions de celui des Asiatiques et des Égyptiens. Il n'a guère que Je tiers
de la longueur du febab dont on fait Usage en Asie, et il se pose sur le
genou. Cet instrument, d'une origine fort ancienne^ rentre, oh le voit, dans
la famille des kemangeh si bien décrite par Villoteau et par F.-J. Fétis*
(V. Description de l'Egypte, t. XIII, édition in-8«, et Histoire générale de
la musique, t. II, chap. x.)
530. — Rebab javanaië.
Ce bel instrument ancien, dont la garniture en ivoire indique l'origine^
rappelle par sa forme le kemangeh des Persans et des Arabes. L'archet en
est très-court et d'une forme remarquable. Spécimen curieux. {Collection de
M. le D' Fau.)
112 ' INSTRUMENTS A CORDES
Même à Java, il est difficile de se procurer des rebabs faits avec soin :
ces inslruments sont devenus d*une grande rareté et coûtent fort cher.*
II.
INSTRUMENTS A CORDES ET A ROUE, AVEC CLAVIER.
Les peuples de Tantiquité ne semblent pas avoir inventé des
instruments à cordes avec roue faisant fonction d'archet, et jus-
qu'à ce jour on n'a point découvert, hors de l'Europe, un instru-
ment de musique du genre des vielles.
m.
INSTRUMENTS A CORDES PINCEES OU FRAPPÉES.
Les instruments à cordes pincées sont en usage dans les cinq
parties du globe, et le plus répandu de tous est, sans contredit,
la harpe. On la voit à l'état rudimentaire en Afrique, au Mexique
et dans l'Océanie ; en Egypte, et dès la plus haute antiquité, elle
eut à peu près la forme que nous lui donnons aujourd'hui , nous
l'avons déjà dit ; mais il est à remarquer que cet instrument, après
avoir joui d'une grande faveur chez les anciens Assyriens, les
Perses et les Hindous, ne se rencontre plus maintenant dans toute
l'Asie occidentale, sauf la Turquie, et semble n'avoir jamais péné-
tré en Chine ni au Japon. On la retrouve cependant dans la pres-
qu'île de rindo-Chine et sous un aspect des plus pittoresques.
(V. le n? 5di.) Il est aisé, par cet exemple, de se rendre compte
de l'intérêt que présenterait, au point de vue ethnographique, une
histoire de la facture instrumentale ; seulement, que de problèmes
difficiles à résoudre ! que de questions à peu près insolubles à se
poser I Sachons gré à F.-J. Fétis d'avoir résumé, dans son Histoire
générale de la Musique^ presque toutes les notions acquises jusqu'à
ce jour sur un sujet encore nouveau et parfois si énigmatique,
et contentons-nous de présenter ici de courtes remarques gé-
nérales.
La lyre, que les Égyptiens, les Hébreux et les Assyriens ont
connue, est arrivée jusqu'à nous par les Grecs. Nous inclinons à
penser que cet instrument eut toujours deux formes bien dis*
DES PAYS NON EUROPEENS. 113
tiûctes : l*une toute rustique et populaire ; Tautre, plus régulière,
plus savante et classique, pour ainsi dire. Il est certain que la lyre
des paysans de la Grèce moderne ne ressemble guère à celle dont
nous voyons Timage sur les médailles antiques ou sur les vases de
Pompéia, et Ton peut se demander si le kissar des Berbers et
quelques instruments à cordes pincées montés sur des roseaux,
nstruments de forme irrégulière et qu'on trouve à Java et dans la
Polynésie, ne sont point une sorte de lyre champêtre?
Les instruments à cordes pincées, ayant un manche, sont com^
muns aux pays primitifs comme aux nations les plus civili-
sées. Véoud des Arabes et des Asiatiques nous offre le type du
luth des Européens ; quinze cents ans avant Tère chrétienne, les
Égyptiens jouaient d'un instrument semblable au tambourah des
modernes Orientaux, instrument dont la forme présente beaucoup
d'analogie avec celle du colachon. Comme le plus souvent on s'est
servi d'une courge ou d'une calebasse pour faire la caisse sonore
de ces divers genres d'instruments à cordes pincées et qu'on s'est
contenté de tendre une peau par dessus, il en résulte qu'ils n'ont
point d'éclisses : c'est par là que les guitares des peuples sau-
vages et des Asiatiques difTèrent de notre guitare européenne. Les
Chinois et les Japonais possèdent néanmoins une sorte de mando-
line à trois cordes aux hautes éclisses ; mais elle ne nous paraît
pas une invention originale et pourrait bien être de date peu
ancienne.
Les instruments à cordes frappées remontent, au contraire, à
des temps fort reculés. Les Assyriens et les Hébreux ont connu,
sous des noms divers, ce que nous avons appelé des tympanons.
En résumé, l'Asie possède une grande variété d'instruments à
cordes pincées soit avec les doigts, soit avec des griffes en argent,
ou frappées avec un plectre. L'Inde et l'île de Madagascar présen-
tent surtout des types fort curieux et qui ne ressemblent en au-
cune façon aux instruments imaginés en Chine et au Japon.
531. — Harpe birmane.
Elle a 43 cordes, et le corps de Tinstrument ressemble à une barque
pontée.
Fétîs appelle cet instrument soum et dit qu'il est monté de cordes métal-
liques ; mais les écrivains anglais le nomment soung et prétendent qu'on y
attache des cordes de soie. Les harpes du royaume d*Ava que nous avons
8
114 INSTRUMENTS A CORDES
vues à Londres sont, en effet, montées de cordes de soie, comme la plupart
des instruments chinois. La longueur du soung varie de 2 à 4 pieds
anglais. Cet instrument, dont le son est fort agréable, s*acoorde diatonique-
ment, en suivant Tordre des notes de la gamme : la corde la plus basse est
le la d'entre les lignes de la def de fa, et la corde la plus élevée, le fa
d'entre les lignes de la clef de soL
t. — Sonng.
Beau modèle et instrument ancien. {Collection deM. lelP Fou.)
S33. — Boulon (harpe africaine).
Cette harpe des nègres de la Sénégambie est montée de 10 cordes de
boyau, retenues par de longues chevilles. Celle-ci, ornée d*une tête en bois
sculpté, offre un type très-pur de cette espèce de harpes. (Collection
donnée par M. F. Schodcher.)
On a remarqué avec raison que les régions centrales de TAfrique ne
semblent connaître, en fait de musique instrumentale, que les instruments
à percussion et les instruments à cordes pincées. Les harpes de 5, 7, 8,
10 et même 18 cordes y sont en grande faveur. (V. à ce sujet Mungo-Park^
Voyages dans les contrées intérieures de VAfHque, traduit par Castera, en
180a, et Dernier Voyage, Paris, 1820; ainsi que le livre du missionnaire
S.-W. Koelle intitulé : ùutlines ofaOrammar ofihe Vei kmguage.)
634. — Mauga (harpe du Congo).
Elle est à o cordes et le corps de Tinstrument a la forme d'un bateau
ponté. Cette harpe est fort répandue dans les royaumes que traverse le
Zaïre ou Congo : celle-ci vient d*un pays situé au haut du fleuve. (CollecÈian
donnée par M. Schœkker,)
536. — Nanga (harpe du Gabon).
Cette hai'pe à 5 cordes, semblable à la précédente, est en grande faveur
chez les nègres de la Guinée septentrionale ou supérieure, pays qu'on ap-
pelle aussi Ouankara. Celle-ci a été achetée en 1847 à Gabon même, comp-
toir fortifié en 1841. (Collection donnée par M. Sehœlcher,)
636. — Tambourah.
11 est en bois de courbaril et monté de 3 cordes, beux morceaux de peau
de serpent boa, collés sur les éclisses, remplissent les fonctions de dos et
de table d*hartnonie.
Fétis reconnaissait dans cet instrument la première idée arienne des
organes sonores à cordes pincées et le prototype de Tinstrument du même
DES PAYS NOiN EUROPEENS. 115
genre qu'on voit reproduit si souvent dans les antiquités égyptiennes. 11
l'accorde ainsi : la au-dessous des lignes, mi, la de la clef de soL
Cette sorte de tambourah ne se trouve plus aujourd'hui qu'entre les
mains des plus infimes musiciens ambulants de Tlnde. De ce pays il a passé
en Chine, où il a reçu le nom de samm-jinn ou sann-hinn. (Don de M^^ Pau-
line Viardot.)
537. — Sann-hinn.
Cet instrument favori des Chinois est monté de 3 cordes de soie qui s'ac-
cordent par quartes (ut au-dessous des lignes, fa, sib des lignes de la clef
de sol). (Collection de M. le D^ Fau,)
638. ^ Petit modèle de tamm-sinn.
Cet élégant modèle réduit de samm-sinn est en laque du Japon d'une
grande finesse. On voit que cet instrument favori des Japonaises est le
même que le sann-hinn des Chinois. L'accord en est variable : ut au-des-
sous des lignes, fa, ut; ou bien : ut, sol, ut; ou encore : ut, fa, si b.
(Collection de M. le D' Fau.)
639. — Petit modèle de gamm-tinn.
Le corps en est de forme carrée et l'instrument a un pied, oomme s'il
devait poser par terre et se jouer avec un archet, à la façon du kemangeh
a'gouz des Arabes. (Collection Clapisson,)
640. — Tanbour bouiourk.
Cet instrument est marqueté et d'un modèle élégant. (Collection de M» le
D' Fau.)
D'après Villoteau, le tanbour bouzourk, qui est d'origine persane, a
6 chevilles, 6 cordes et 25 touches ; mais le nombre des- cordes et des cases
sur le manche, dans ces grandes mandolines, est variable. Les dimensions
du tanbour offrent aussi des différences fort sensibles.
64i. -- Tanbolir bovsonrk.
Cette grande mandoline est toute simple et a été achetée en Turquie^
(Collection donnée par Jf. 7. Schœkher.) ^
642. — Tanbour bonlghary.
Cette mandoline bulgare, qde Villoteau a si exactement décrite, est d'ori-
gine asiatique. Par la forme du corps sonore, elle ressemble tout à fait au
tanbour chargy, mais en petit. (V. Description de VÈgypte, édition in-8<^j
tome XIII, page 275.) (Don de J.-JB. VuiUawne.)
Ii6 INSTRUMENTS A CORDES
543. — Ganibry.
Il est monté de 3 cordes. Cette sorte de tanbour est fort en usage parmi
es noirs de TAIgérie. {Collection donnée par M. V. Schcslcher.)
644. — Tanbovr malgache.
Il est monté de 3 cordes. {Don de M. Gilson.)
546. -^ Ghikara de Bénarès.
Les cinq chevilles qui tendent les cordes de cette guitare indienne ont
leurs trous percés dans le haut du manche : trois au côté gauche et deux
sur la partie plane, dans le plan de la table. {Collection de M. le D' Fau.)
546. — Kuitra d'Algérie.
Cette grande guitare à 4 cordes doubles, d'un usage général parmi les
Arabes de TAlgérie, est à coquille do luth et non pas à fond plat. Le haut du
manche en est légèrement renversé, comme celui de la mandore. La table
d'harmonie en est décorée d'une large rose. {Don de h^B, VuUlaume,)
647. — Banjo américain.
Il est monté de 5 cordes. {Collection de M» le D^ Fau.)
648. ~ Banjo en marqueterie de boif .
Ce riche instrument est de fabrique anglaise. Il est monté de 7 cordes*
{Don de M. Francisco de P. Suarez,)
Le banjo, guitare rustique des nègres d'Amérique, dérive-t-il de la bania
que des noirs de la Sénégambie auraient importée aux Antilles et aux États-
Unis ? Quoi qu'il en soit, cet instrument s'est perfectionné beaucoup, depuis
que les Christy's Minstrels l'ont mis à. la mode. On a même publié des
méthodes de Banjo, et Gottschalk a intitulé le Banjo un de ses morceaux
de piano les plus brillants et les plus caractéristiques.
549. — - Bania d'Haïti.
Cette sorte de guitare, montée de 4 cordes et d'une forme très-pitto^
resque, est d'un usage général parmi les nègres de Saint-Domingue. {Col-
lection donnée par M, V. Schœlcher.)
550. — Petite Guitare mexicaine.
Collection donnée par Jtf . V. Schœlcher.
551. — Guitare des Mandingues.
Elle est à cinq cordes. M. Schœlcher en a fait l'acquisition en octobre
1847, au comptoir d'Albreda, situé sur le fleuve de Gambie. On sait que la
DES PAYS NON EUROPEENS. 117
France a cédé cette possession aux Anglais en 1856, en écliange d*un droit
de conunerce à Tembouchure du fleuve Saint-John. (Collection donnée par
M, V. Schœlcher.)
552. — Guitare des Mandingues.
Autre exemplaire de ce genre d'instruments, fort en usage au Sénégal et
le long des bords de la Gambie. (Collection donnée par M. V. Schœlchei\}
553. — Guitare africaine.
Cette autre guitare nègre vient du Koasta, et eUe est en usage dans tout
le haut Sénégal. (Collection donnée par M. V. Schœlcher.)
554. — Kasso.
Cette sorte de guitare, qui vient de la Gambie, est montée de cordes végé-
tales. Le fond de l'instrument est fait d'une calebasse et une peau bien
tendue sert de table d'harmonie. (Collection donnée par M, F. Schœlcher.)
555. — Kasso du Sénégal.
Autre exemplaire de cet instrument nègre, plus remarquable par sa forme
pittoresque que par une éclatante sonorité. (Collection donnée par AT. V.
Sehœkher,)
556. — Guitare nègre.
Comme le tambourah indien, cet instrument africain est monté de trois
cordes. (Collection donnée par M, V. Schœlcher.)
557. — Marouvané.
Cet instrument singulier, que les Malgaches appellent aussi valiha, ne
peut être classé parmi les harpes ou parmi les guitares, puisqu'il n'a ni
cadre ni manche ; les cordes en sont faites avec les fibres mêmes du bambou.
On les accorde au moyen de sillets mobiles. Elles sont au nombre de sept,
quand le marouvané n'en a que d'un côté; il y en a jusqu'à treize, lorsqu'elles
sont prises dans toute la circonférence de l'instrument. Le marouvané a des
sons agréables ; il se place debout sur les genoux de l'exécutant, qui le fait
tourner sous ses doigts. (Don de M. Gilson.)
558. — Sonsounou malais.
Cet instrument, dont le corps est formé d'un bambou, ressemble au ma-
rouvané en ce qu'il s'accorde au moyen de sillets mobiles ; mais les cordes
ne sont pas prises à même les fibres du bois, et le nombre en varie. (Don de
jfme Pauline Viardot.)
Il semble que les instruments à peu près semblables au marouvané
118 INSTRUMENTS A CORDES
soient d'invention malgache, et que de Madagascar ils aient passé dans la
Malaisie.
559. — Tou-kinn on yout-konmi.
Cet instrument chinois, de forme circulaire, se compose de deux tables
d'érable posées sur des tasseaux et réunies par une éclisse en courbaril.
Il est monté de 3 cordes de s#ie, s'accordant par paires à la quinte : fa, ut,
des lignes de la clef de soL On ne manquera pas de remarquer qu'il n'a pas
d'ouïes. Les cordes se pincent avec l'ongle ou avec un plectre de bois ou de
métal. (V. G. Tradescant Lay, The Chinese as they are. Londres, 4841.)
(Collection de M. le D' Fau,)
560. — Tou-kinn on yont-komm.
Autre spécimen de cet instrument chinois, que certains écrivains anglais
appellent à tort moon guitar, puisqu'il ne se joue pas comme la guitare,
mais avec un plectre. {Don de Jf"® Pauline Viardot)
661. -- Pipa.
Cet instrument favori des Chinoises est monté de 4 cordes de soie qui
s'accordent ainsi : ut au-dessous des lignes^ fa, sol, ut des lignes de la clef
de sol. Le corps de l'instrument est formé d'une seule pièce de bois, dans
laquelle s'ajuste la table d'harmonie, qui n'a point d'ouïes. {Collection de
M, le D' Fau.)
La pipa des Chinois, à laquelle bien des auteurs français ont donné des
noms erronés, est une sorte de luth qui ressemble tout à fait à la biva des
Japonais : cependant les bivas que nous avons vues à Londres ont des
ouïes. L'un et l'autre instrument se jouent avec un plectre.
562. — Taki-koto.
€ét instrument, qui ressemble beaucoup au ché des Chinois, est monté de
\ 3 cordes de soie qu'on accorde au moyen de petits chevalets mobiles, et
dans l'ordre chromatique suivant, selon le voyageur hollandais Meijlan : du
sol des lignes au sol au-dessus des lignes de la clef de sol. On enjoué en se
passant aux doigts de petits dés qui se terminent par une sorte d'ongle
d'ivoire. Le taki-goto est l'instrument des aristocratiques Japonaises. (Co/-
lection de M. le T)-* Fau,)
563. — Taki-koto.
Petit modèle de cet instrument japonais ; il y manque plusieurs chevalets.
(Collection de M, le D' Fau,)
DES PAYS NON EUROPEENS. 119
IV.
INSTRUMENTS A CORDES BfÉTALLIQUES ET A CLAVIER.
Les anciens n'ont pas connu cette famille d'instruments, qui
semble d'origine européenne et dénote un art fort avancé.
SECTION II.
Instruments i Tent des pays nm européens.
I.
INSTRUMENTS SANS ANCHE, AVEC OU SANS BEC,
Nous avons déjà dit que, dès la plus haute antiquité, on a connu
quatre espèces de flûtes : la flûte droite, la flûte traversière, la
flûte de Pan et la flûte double. Cette famille d'instruments se re-
trouve, plus ou moins complète, dans chaque partie du globe.
564. — Pito.
Ce flageolet de l'Amérique centrale est en terre cuite, percé de 4 trous
seulement et long de 20 centimètres.
Les Péruviens et les Mexicains semblent n'avoir fait primitivement usage
que d'instruments à vent et d'instruments à percussion ; aujourd'hui en-
core, il est bien rare de rencontrer sur l'immense étendue des pays
que ces peuples habitaient un instrument à cordes, si grossier qu'il soit.
Dans la partie de l'Afrique où les Européens n'ont encore introduit ni
leurs arts ni leur industrie, ce sont, au contraire, les instruments à cordes
qui prédominent.
566. — Pito.
Il est en tout semblable au précédent , mais long de 20 centimètres et
demi.
566. — Hnayllaca.
Cet instrument en os, fait d'une seule pièce et long de 30 centimètres, est
percé de 4 larges trous, assez espacés l'un de l'autre sur le devant, et d'un
cinquième trou rapproché du bec, placé du côté opposé et beaucoup plus
petit. (Collection Clapisson,)
Nous ne sommes pas certain du nom qu'il conviendrait de donner à cet ins-
INSTRUMENTS A VENT DES PAYS NON EUROPEENS. 121
irument ; mais il appartient évidemment à la famille des flageolets et des
flûtes à bec.
567. — Flageolet égyptien.
Il est percé de 6 trous par devant et d'un septième par derrière. [Collection
donnée par M. V. Schœlcher.)
668. — Souifarah.
Cette flûte droite est en roseau et percée de 5 trous. Elle se joue par un
sifflet, comme l'ancienne flûte à bec. Cet instrument est fort répandu en
Algérie et celui-ci a été acheté à Gonstantine. {Don de M. Félix Le
CotJ^ppey.)
Villoteau parle de l'étendue et de la variété des sons de la souffarah ;
il s'étonne qu'un instrument si simple ait une échelle chromatique de deux
octaves et puisse rendre d'une façon irès-distincte des nuances de sons fort
rapprochés (des quarts de ton).
569. - Souffarah.
Cette flûte arabe, achetée en Algérie, est percée de 6 trous. {Golketion
donnée par M, V. Schœleker,)
570. — Guosba ou Oosba.
Cette flûte est percée de 5 trous. (Collection donnée par M. V. Schœlcher.)
571. — Djaouak.
Cette petite flûte arabe est en roseau et percée de 7 trous. Les sons de
cet instrument rappellent ceux du flageolet. (Don de M. Dorus.)
572. — Flûte malgache.
Elle est faite avec un roseau et percée de 3 trous seulement. On la tient
comme un hautbois, et les flûtistes habiles de Madagascar en tirent des
sons fort agréables. (Don de M. Gilson,)
573. — Petite flûte turque.
Cette petite flûte, qui se joue comme un hautbois, est en roseau et percée
de 6 trous. Les bergers de la Turquie d'Asie en tirent un habile parti.
(Collection donnée par M. V. Schœlcher,)
574. — Flûte turque.
Cette grande flûte, qui se joue aussi à la façon du hautbois, est percée de
7 trous sur le devant et d'un trou du côté opposé. Elle a été achetée à
Smyme, etl'^n en trouve do semblables en Bulgarie. (Collection donnée par
M, y. Schœlcher.)
122 INSTRUMENTS A VENT
675. — Flûte amérioaine.
Cette flûte primitive, en roseau, est garnie d'une corde finement tressée.
{Don de M. Doms.)
576. — Flûte américaine.
Autre flûte en roseau et d'un caractère primitif.
577. — Flûte mencaine.
Elle est en roseau et percée aussi d'une façon bien rudimentaire. {Collec-
tion donnée par M. V. Schœkher.)
578. — FlûU africaine.
Elle n'est percée que de é trous, outre celui de l'embouchure. {CoUection
donnée par M. V. Schœkker.)
579. — Flûte-harpe.
Cet instrument, d'origine africaine, est fait avec le bois d'une canne k
sucre. L^ nègres s'en serrent tout à la fois comme d'une flûte traversière
et d'une harpe à 3 cordes. {Collection donnée par M. V. Schodcher.)
580. — Flûte traTcrsière des Chinois.
La tête de cet instrument est en ivoire ; on y a gravé & la pointe des per-
sonnages au milieu d'un paysage. Le corps de la flûte est formé d'un
roseau d'une espèce particulière, renforcé de distance en distance par des
anneaux de fil bien lisse qui sont vernis admirablement.
On remarquera que cette flûte est percée de 16 trous : celui qui est le
plus voisin de Fembouchure est destiné à recevoir une pellicule aussi fine
que la pelure de nos oignons, qu'on prend à la moelle du bambou et que
l'on mouille au moment de la fixer. {Collection Clapisson*)
De Guignes reproche à cette grande flûte chinoise d'être un instrument
criard. (V. Voyage à Péking, t. Il, p. 318.)
581. — Flûte chinoise moderne.
Instrument semblable au précédent. {Collection Clapisson,)
Les Chinois appellent cet instrument ty, La longueur du grand ty varie
d'un ou deux centimètres ; celui-ci a 0™69 ; le n^ 580 n'en eompte que 68,
et F.-J. Fétis fixe à 0™70 la longueur ordinaire du grand ty ei k 0"»54 celle
du petit ty.
Le diamètre intérieur n'est point non plus toujours le même, et nous
avons constaté dans la perce de ces instruments des variations d'un milli-
mètre, et quelquefois même de deux millimètres. Le diamètre de la partie
DES PAYS NON EUROPEENS. 123
voisine de la tète est toujours plus large que celui de la partie infé-
rieure.
682. ~ Grand ty.
Les deux extrémités de l'instrument sont en ivoire sur lequel on a gravé
à la pointe des personnages et des paysages. (Y. pour la tablature du
grand ty : Fétis, Histoire générale de la musique, 1. 1, p. 70.)
683. — Ty.
Cette flûte chinoise, à deux embouchures, est en bambou. Le corps de
l'instrument est orné d'inscriptions. (Collection deM. lejy Fou.)
684. — Zummarah.
Cette flûte égyptienne est formée de deux roseaux d'égale longueur et
percés chacun de 6 trous. {Collection donnée par M. F. Schœleher.)
686. — Zimunarah.
Autre flûte égyptienne, également formée de deux roseaux ajustés l'un
contre l'autre, mais percés chacun de 5 trous seulement. {Collection donnée
par M. y. Schœlcker:)
II.
INSTRUMENTS A ANCHE SANS RESERVOIR D'AIR.
m
Le hautbois pastoral a, nous n'en doutons pas, été connu des
anciens Égyptiens. Les instruments recueillis au musée de Leyde
et BxiBrMsh Muséum nous en fournissent la preuve. Le chalumeau
et le hautbois se retrouvent en Asie, aussi bien qu'au Pérou, et les
types en sont très-variés.
686. — Hautbois cochinchinois.
Cet instrument est percé de 8 trous, dont 7 sont équidistants et placés
sur le devant. Il résonne au moyen d'une anche. (Don de M^* Pauline
Viardot.)
687. — Hautbois cochinchinoii.
11 est en tout semblable au précédent, mais de dimensions plus petites.
(Don de M»* Pauline Viardot,)
124 INSTRUMENTS A VENT
5$8. — Samr (hautbois manresquo).
Il est percé de 7 trous par devant et d*un huitième trou par derrière.
{Collection Clapisson,)
Cet instrument, très-répandu parmi les Arabes, se retrouve en Perse,
où on l'appelle zouma ou zùumay.
III.
INSTRUMENTS A ANCHES AVEC RÉSERVOIR D*AIR.
La cornemuse, que les Romains nommaient tibia utrtctUarù
(flûte à outre), a-t-elle été connue longtemps avant l'ère chré-
tienne ? Nous le supposons, car la sumphonia des Hébreux devait
être, à en juger par le nom, à peu près le même instrument que la
zampogna des paysans calabrais. Quoi qu'il en soit, il est certain
que les musettes avec réservoir d'air résonnent depuis plus de
deux mille ans dans Tlnde, et que le nay ambanah des Persans,
comme la saukkaràh des Arabes, n'est autre chose qu'une corne-
muse ; les instruments de ce genre ne sont pas cependant très-
communs hors de l'Europe, et Ton n'en a point trouvé de modèles
primitifs en Amérique, lors de la découverte de ce continent.
Le plus ancien des jeux d'orgue à anches libres est certainement
le cheng des Chinois, instrument ingénieux, fort original et véritable
orgue portatif. Quant à l'orgue avec clavier, nous n'osons affirmer
que les Hébreux lui aient donné le nom de magrépha. Nous savons
seulement par Pindare que Pallas inventa une flûte qu'elle appela
« rinstrument à plusieurs têtes » et que les sons de cette flûte
s'échappaient à travers un mince airain et des roseaux. Avant
Ctésibius d'Alexandrie, inventeur de Vhydraule, les anciens ont
donc eu des orgues; mais en vain chercherait-on des instruments
de cette famille parmi les peuples sauvages ou les nations étran
gères au système musical des Européens. Au Pérou^ cependant,
les Incas construisaient une sorte de syrinx tantôt à un rang et
tantôt à deux rangs de tuyaux; ils la nommaient Attayra-/)wAMra, et
l'on en peut voir des modèles au British Muséum et au musée de
Berlin. Cet instrument n'a point de clavier et rentre par consé-
quent dans la catégorie des flûtes de Pan ; seulement, dans la
DES PAYS NON EUROPÉENS. 125
huayra'puhura du British Mtiseum, il y a un rang de 7 tuyaux
ouverts et un autre rang de 7 tuyaux bouchés : cet emploi des
tuyaux bouchés, comme dans la construction de Torgue, ne saurait
passer inaperçu.
589. — Ghang.
Cet instrument original, sorte d'orgue portatif, a été inventé fort ancien-
nement par les Chinois. Il est formé de la partie inférieure d'une calebasse,
qui sert de réservoir pour le vent et qui est percée de trous dans les-
quels on ajuste des tuyaux de bambou , dont le nombre varie suivant
l'étendue qu'on veut donner à l'instrument. Ce cheng a 17 tuyaux, et il est
long de 0™4r5. On y remarque un trou carré en ivoire, destiné à recevoir le
tube par lequel le musicien souffle et fournit le vent nécessaire à la pro-
duction des sons. C'est à la languette ou anche libre du cheng que les Eu-
ropéens sont redevables de Vorgue expressif. Le facteur d'orgues Kratzen-
stein, qui était établi à Saint-Pétersbourg sous Catherine II, passe pour
avoir eu, le premier , l'idée de mettre à profit l'invention chinoise , et
G.-Jos. Grenié (1756-1837) en fit l'application chez nous en 1810.
590. — Cheng.
Il a 17 tuyaux, comme le précédent; mais la garniture en est plus riche.
{Collection de M. le D'Pau.)
59i. — Orgne chinois.
Cet orgue, construit en Chine et offert en 1858 au prince impérial par
Tempereur du Céleste empire, est remarquable surtout comme travail d'ébé-
nisterie. Il semble imité d'un harmonium de Debain; mais c'est par une
manivelle fixée au côté droit de l'instrument et non avec les pieds qu'agit
la soufflerie. Les tuyaux sont faits avec des bambous, et par leur disposition
ils ressemblent à une vaste syrinx placée sur un sommier.
592. — - Khèn (orgna siamois).
Cet instrument national des Laotiens se compose d'un nombre pair de
bambous accouplés, dont les nœuds ont été coupés intérieurement, et qui
forment comme des tuyaux d'orgue. Le nombre des bambous varie de 10 à
16; la longueur en est nécessairement inégale et on les attache les uns aux
autres au moyen d'un bambou plus gros, que les tuyaux traversent perpen-
diculairement. C'est en bouchant les trous dont chaque tuyau est percé
qu'on fsdt sortir les sons, et il faut un souffle puissant pour bien remplir cet
instrument. On est obligé de le tenir incliné, à cause de sa dimension, qui
atteint jusqu'à 4 mètres de hauteur. Les plus petits khèns, à l'usage des
enfants, ont un mètre de long. (Don de M, Edouard Batiste.)
126 INSTRUMENTS A VENT
IV.
INSTRUMENTS A VENT AVEC OU SANS EMBOUCHURE MOBILE.
Les cors et les trompettes, instruments connus dès la plus haute
antiquité, sont d'un usage universel : ils existent à Tétat rudimen-
taire chez les sauvages, et Ton en trouve des modèles variés et
d'une exécution fort satisfaisante en Asie, surtout dans Tlnde et
dans l'empire birman.
Le musée du Conservatoire ne possède encore aucun type de
cette classe d'instruments, si bien représentée au musée de Ken*
sington et au musée indien, à Londres ; mais on y voit un schofar
ancien. Bien que dépourvus d'une embouchure mobile ou fixe,
nous classons les cornes d'appel d'origine asiatique à la suite des
trompes et des cors de chasse et nous les faisons, en conséquence,
figurer au nombre des instruments à vent qu'il faut ranger ici.
593. — Schofar.
Ce cornet ancien, fait d'une corne de bélier, est enrichi d^ornemeuts line-
tnent sculptés et couvert d'inscriptions hébraïques. (Collection Clapisson,)
Le schofar, dont la Bible révèle l'origine fort reculée, est le seul instru^-
Inent de l'antiquité qui se soit conservé dans le culte mosaïque « U retentit
encore dans la synagogue, le jour du grand Pardon, pour annoncer la fin
du jeûne. L'embouchure en est fort difficile<
Il existait une autre espèce de schofar qu'on appelait kéren (corne) ; tnais
on ighore en quoi cet instrument différait du schofar ordinaire. Comme le
tnot kéren, dans les textes hébraïques, est presque toujours suivi de cet
autre, jobel, il est à supposer qu'on l'employait seulement pour annoncer
le juMléé
M4. — fltiphani Indleil.
U est eh ivdire teinté, et l'einbouchure se trouve sui' le càïjè dé cette corne
d'appel. {Collection Clapissom)
Bis. — dliphant.
11 est àe là tiiétae cduleur rouge&tre et de la même dimension que l'instru-
inent pfrécédent.
DES PAYS NON EUROPEENS. 127
596. — Oliphant iadien.
Il est en ivoire gravé, jauni par le temps, mais non teinlé. (CoUeciion
Clapisson.)
597. — Oliphant en ivoire.
Il est de grande dimension et de date ancienne. {Collection Clapisson.)
SECTION III.
lutramenti i percossion des pays non evopèeiis.
Dans les pays sauvages de toutes les parties du monde, on
rhythme une dcmse, une marche guerrière ou une cérémonie reli-
gieuse au son des instruments à percussion. Les tambours ont sur-
tout le privilège de parler à l'imagination enfantine des peuples
non civilisés, et dans TOcéanie, comme dans l'Afrique centrale, on
en trouve une grande variété. En Asie, les instruments à percus-
sion métalliques jouissent d'une faveur extrême, et les cymbales,
les crotales, les clochettes, les gongs sont d'un fréquent usage.
L'Inde semble avoir donné naissance aux instruments à lames so-
nores de bois ou de métal; cependant il existe aussi en Afrique des
harmonicas à lames de bois sonore, et l'un des problèmes les plus
importants de l'histoire de la musique sera résolu le jour où l'on
rapportera d'une région encore inexplorée du continent africain un
balafo primitif : si cet instrument était accordé diatoniquement,
comme ceux qui nous viennent du Sénégal, n'en pourrait-on pas
conclure qu'il existe une gamme primitive d'où sont dérivées toutes
les tonalités connues et pratiquées depuis la plus haute antiquité
jusqu'à nos jours? Par ce seul exemple, il est aisé de juger des
services que les voyageurs musiciens sont appelés .à rendre : la
musique instrumentale, étudiée au point de vue ethnographique,
est une science qui commence à peine ; mais, grâce aux développe-
ments du commerce et aux progrès de la navigation, elle ne tar«
dera pas à provoquer les plus savantes recherches et à nous
enrichir d'une grande quantité de faits curieux et nouveaux.
S98. — Daraboukah.
Le corps de ce tambour égyptien est en terre cuite et ressemble a un
vase à goulot. Le musicien passe le col de cette sorte d'entonnoir sous le
INSTRUMENTS A PERCUSSION DES PAYS NON EUROPEENS. 129
bras gauche et de la main droite il frappe sur la peau du tambour. Cet ins-
trument, vendu pour ancien, a été acheté au Caire. (Collection donnée par
M, V. Scho^her.)
599. — Petit daraboukah.
Simple jouet d'enfant. (Collection donnée par M. V. ScîUBlcher.)
600. — Daraboukkeh.
La partie cylindrique de ce tambour arabe est ornée de peintures et
d'inscriptions. (Collection donnée par M. 7. Schœlcher,)
601. — Derbouka.
Autre tambour arabe, mais plus petit. Il est moderne, comme le précé-
dent. (Collection donnée par M. Y. Schœlcher.)
602. — Tambour yolof. *
Vu par le travers et orné de sa garniture de corde végétale, ce tambour
ressemble à une cage d'écureuil. Il a été acheté au Sénégal. (Collection
donnée par M, V, Schœlcher.)
Ce genre de tambour est fort répandu parmi les Gbiolofs ou Yolofs qui
occupent le centre de la Sénégambie.
603. — Tambour des Mandingues.
Il est d'une forme assez élégante. La caisse très-allongée de cet instru-
ment ancien porte des dessins gravés. Ce pittoresque tambour a été offert
à M. V. Schœlcher par le roi de Bar, en échange des présents que ce
chef avait reçus du voyageur français. (Collection donnée par M. V. Schœl-
cher.)
604. — Tambour des Karaibes de la Guyane.
La caisse en est très-basse de forme. Cet instrument offre un beau type
du tambour dont se servent les noirs de la Guyane anglaise pour accompa-
gner leurs danses. Il a été acheté dans l'intérieur de ce pays. (Collection
donnée par M. V. Schœlcher.)
605. — Grand tambour kanak.
U a 1 mètre 70 de hauteur, est posé sur un pied percé à jour et couvert
d'une peau de tapir. Cet instrument a naguère appartenu à la reine Pomaré.
Il a été rapporté en France par le célèbre capitaine de vaisseau A.-Jos.
Bruat, qui fut nommé en 1843 gouverneur des îles Marquises, et qui
mourut amiral en 1855, après s'être distingué pendant la guerre de Crimée.
9
130 INSTRUMENTS A PERCUSSION
606. — Tchang-kott.
Ce tambourin japonais en laque a la forme d'un sablier. Au moyen d un
bâton transversal, on augmente ou diminue le degré de tension de la peau.
Les Chinois ont un instrument tout à fait semblable à celui-ci. (Collection de
M. le n^ Fau.)
607. — Tambourin mauresque.
La peau est tendue sur un cercle en bois, à la façon du tambour de
basque.
608. — Petites cymbales égyptiennes.
Lesb ayadères se servent habilement de ces petites cymbales et en
obtiennent des effets piquants. {Collection donnée par M. F. Schœlcher.)
609. — Petites cymbales.
Elles sont d'origine chinoise. {Don de M^^ Pauline Viardot.)
610. —- Tam-tam ou Qong chinois.
11 a 65 centimètres de diamètre et est d'excellente qualité. Le son étrange
et lugubre de cet instrument est dû à la combinaison des divers métaux
qu'on emploie pour le fabriquer et surtout à la trempe de cet alliage. {Col-
lection Clapiseon.)
611. — Tam-tam (petit modèle de).
612. — Tam-tam (petit modèle de).
613. — Ceinture indienne à cliquettes en cuivre.
Instrument de musique et objet de curiosité tout à la fois. {Collection
Clapisson.)
614. — Cliquettes des côtes de la Chiinèé.
Elles sont renfermées dans une carapace de tortue*
616. — Qniaqaia<
Cette grande crécelle est formée d'une carapace de tortue datis laquelle
on a mis des caiUouxi {Collection de M. le.L' Fau.)
616. — Quiaquia.
11 est en paille finement tressée. (Collection donnée par M, V» Bchodcker.
M. — Quiaquia d'HaiU.
Il est en fer-blanc peint et ressemble tout à fait à un jouet d'enfant. (Col-
lection donnée par M, V* Schœtchet*)
DES PAYS NON EUROPEENS. 131
618. — QniaipiiA de SaintrDomingne.
Le corps de ce jouet caraïbe est sculpté grossièrement.^ {CoUectûm donnée
par M. V. Schœlcher,)
619. — Crrelots.
Les Indiens d'Amérique se servent de ces graines pour en faire des gre-
lots ou un quiaquia.
620. — Grelots.
En tout semblables au précédent numéro.
621. — Grelots des nègres de la Guyane.
Collection donnée par M. F. Schœlcher.
622. — Pata d'Haïti.
On se sert de cet instrument en bois comme de crotales, le jour des
ténèbres. {Collection donnée par M. F. ScfuBkher.)
623. — Zanse du Congo.
Cet instrument primitif et singulier se compose de vingt étroites lames
de fer posées au-dessus d'une boite creuse et formant table d'harmonie.
C'est par la pression des doigts que vibrent ces tiges de métal, disposées
de façon à présenter une échelle de sons diatoniques. (Collection donnée pm'
M. V. Schœlcher.)
624. -^ Zanie.
Cet instrument a été acheté à un Africain libéré qui s'était établi à
Sainte-Marie Bathurst. Il n'a que six lames en jonc, mais ces six notes suf-
fisent aux musiciens nègres pour obtenir des effets doux et plaisants. (Col-
lection donnée par M. F. Schœlcher,)
625. — Échelettei.
Elles se composent de seize lames de bois, et sont mimies de leufs ba«
guettes à boules d'ivoire. (Don de M* le baron H, Larrej/i)
626. — Éclle]ettes.
Elles ont 2i lames et sont d'un grand modèle. (Collection de M, le D' Fau.)
627. ^ Paire d'échelettes.
Modèle ordinaire de cet instrument d'origine asiatipue* (Collection Cla^
pi$8on.)
132 INSTRUMENTS A PERCUSSION DES PAYS NON EUROPEENS.
628. — Balafo du Sénégal.
li est formé de lames de bois soDore, placées sur des montants en
bambou : des calebasses creuses correspondant à chaque lame de bols aug-
mentent le volume des vibrations de cette sorte d'harmonica. L'étendue de
cet instrument varie selon les lieux et selon le caprice de ceux qui le fabri-
quent : celui-ci a deux octaves et demie. {Don de M, P. Prins.)
629. — Pierre sonore.
Cette pierre sonore, que les Chinois appellent yu^ donne le m» t}. Elle a
Ja forme d'un poisson et Tomementation en est remarquable. (Collection
Clapisson.)
Les Chinois composent, avec les pierres sonores, des séries de tons con-
formes à leur système musical. Ils donnent à cet instrument, du genre des
harmonicas, le nom de king. Le marteau avec lequel on frappe les pierres
taillées et rangées symétriquement est tantôt en métal et tantôt en bois.
SECTION IV.
Acovstiqve. — Instmmeats de mudqne siigollen.
Le musée du Conservatoire est de date encore trop récente pour
contenir beaucoup de pièces exotiques rentrant dans la catégorie
des oiiyets de curiosité. Nous nous contentons de rappeler ici que
la harpe éolienne est connue d*un assez grand nombre de peuples
sauvages, et nous signalons aux musiciens Tinstrument singulier
que les Malais nomment angklang. Il forme un pittoresque écha-
faudage de bambous creux : quand on agite ces tuyaux, ils rendent
des sons très-intenses en seJlieurtant contre les parois de la rai-
nure dans laquelle ils se meuvent. Le musée de Lille possède un
beau spécimen de cet instrument bizarre et encore fort peu connu
en Europe.
630. — Harpe éolienne de la Guyane.
Ce sont les ûbres mêmes du bois qui servent de cordes vibrantes. {ColUe-
iUm donnée par M. V. Schœkher.)
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE.
AoRicoLA (Martin). Muska instrumentalU, Wittemberg, 1529, petit in-8*.
Amiot. Mémoire sur la musique des Chinois. Paris, 1779, in*4o.
Anonyme. Raccolta di Antichi Strumenti armùfiici conservati nel Liceo musicale
del commune di Bologna, in-fol. (Texte descriptif et photographies).
Akbeau (Thoinot). Orchésographie. Langres, 1589.
Baoghini. De Sistris, eorumqve figuris, Utrecht, 1696.
Bartholini (Gaspard). De Tibiis veterum, Roma, 1677, in-12.
Bbdos di Celles. L'Art du facteur d'orgues, Paris, 1766-1778, 3 vol. in-fol.
Blanchini (Franc). De tribus generibus Instrumentorum. Roma, 1742, in4o.
BoNANNi (Filippo). Gabinetto armonico pieno (fistromenti sonori, Roma, 1722,
in-4o.
— Description des instruments harmoniques. Édition revue et augmentée par
rabbé H. Ceruti. Rome, 1776, in-4«>.
Bretagne (F.-P. de). Tractatus de excellentia musica antiqtue Hebréscrum e
eorum instrumentis. Paris, 1707, in-12.
BuRNET (D' Ch.). A gênerai History of music. London, 1776, 4 vol. in4o.
Chausse (M. A. de la). Muséum romanum. Roma, 1660, in-fol.
Christianowitsgb (Alex.). Esquisse historique de la musique arabe aux temps
anciens, avec dessins d^instruments» Cologne, 1863, in-fol.
Coussbmakbr. (E. de). Essai sur les instruments de musique au moyen âge,
(V. les Annales archéologiques de Didron, t. III, IV, V, VII et IX.)
Diderot et d*Alembert. Encyclopédie. Paris, 1751-80, 35 vol. in-fol. Un volume
de planches de lutherie.
ESnoel (Cari.). A descriptive Catalogue of the musical instruments in the South
Kensington museunu London, 1870, in-8o.
La seconde édition, très-luxueuse et considérablement augmentée, a
paru en 1874.
1
136 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE.
FÉTXS. Histoire générale de la musigue, Paris, 1869-1874.
Quatre volumes de cet ouvrage capital ont paru ; le cinquième et dernier
sera publié prochainement.
FoRXEL. Allgemeine geschichte der Musik, Leipzig, 1788-1801, 2 vol. in4o.
Oerbbrt. De Cantu et Musicd sacrd. San-Blasianis, 1774, 2 vol. in-4«.
Hawkins. a gênerai History ofthe science and practice of m'tmc. LondoUj 1776,
5 vol. in-4«.
HopKiNS (Edw^. The Organ, ils history and construction, London, 1855, in-8».
JoNBS (sir W.). On musical modes of the Hindus. (V. t. VI de ses Œuvres et
Asiatic Researches, t. III.)
Dalberg a ^traduit cet essai en allemand sous ce titre : Ueber die Music
der Indier. Ërfurt, 1802, in-8o (29 planches).
JoNBs(Edm.). Musical and poeticalrelicks ofthe Welsh bards. London, 1786, in-4<».
Kastnbr (Geo.). La Harpe d'Éole, Paris, 1856, in-4«.
— Les Danses des morts. Paris, 1852, in-4o.
— Les Sirènes, Paris, 1858, in-4».
— Manuel général de musique militaire. Paris, 1848, in4'*.
Kazaubr. De tuba stenlorea. Altorf, 1713, in-4*.
KmcRBR. Musurgia universalis. Roma, 1650, in-fol.
— Phonurgia nova. Kemptem, 1673, in-fol.
La Borde (B. de). Essai sur la musique ancienne et moderne. Paris, 1780, 4 vol.
in-4o (figures et dénominations souvent inexactes).
La Faob (Adrien de). Histoire générale de la musique et delà danse, Paris, 1844,
2 vol. in-8® avec atlas (les seuls qui aient paru).
Lampb (Fréd .-Adolphe). De Cymbalis veterum» Utrecht, 1703, in-12.
LusciNins. Musurgia. Strasbourg, 1536, in-4*^ oblong.
Maoius. De TintinnabtUis, Hanovre, 1608, in-12.
Marpuro. Kritische Einleitung in die Geschichte und Lehrsàtze der alten und
neuen Musik. Berlin, 1759, in-4*.
Mbrsbnnb (Marin). Harmonicorum libri XIL Paris, 1636, in-fol.
— L'Harmonie universelle. Paris, 1627 et 1636, 2 vol. in-fol.
MoNTFAUCON (Bernard de). L'Antiquité expliquée et représentée en figures. Paris,
1719-24, 15 vol. in-fol.
Le troisième volume et le supplément renferment les figures de beau-
coup d'instruments anciens ; mais on comprend que l'exactitude en pareille
matière ne saurait être rigoureuse.
Pplbobr. Visio jovialis, Slesvig, 1666, in4».
PoNTBOouLAMT (A. de), Orgonographie. Paris, 1861, 2 vol. in-8®.
Pratobjus. Syntagma musicum. Wolfenbuttel et Wittemberg, 1614-1619.
Les 42 planches, gravées sur bois, ont été publiées en 1620 et complè-
tent le deuxième volume.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 137
SoNNBRAT. Voyage aux Indes orientales et à la Chine, Paris, 1782, 2 vol. in-4'
et avec additions de Sonnini, 1806, 4 vol. in-8^.
TiL (Salomon von). Dicht-Sing und Spielkunst Leipzig, 1706, in-4*,
ViLLOTBAU. Dissertation sur les diverses espèces d^instruments de musique que
ton remarque parmi les sculptures qui décorent les antiques monuments de
tÈgypte,
— Description historique, technique et littéraire des instruments de musique des
Orientaux, ,
Ces deux essais font partie du grand ouvrage intitulé : Description de
t Egypte, publié par ordre du gouvernement français. Paris, 1809 et suiv.,
9 vol. in-foL, et Paris, 1821-29, 24 vol. in-8«.
VniouNO. Musica getutscht und ausgezogen, etc. Bâle, 1511, petit in-4> oblong.
Luscinius a mis à profit les figures de cet ouvrage.
Welckbr von Gontbrshausbn. Neu erôffnetes Magazin musikaliseher Tonu^erk-
zeuge, Pranckfurt, 1855, in-8* (160 figures}.
. V
TABLE DES MATIÈRES.
AooordAoB, 66, 75, 78.
AcooBtiqae, 102.
Adolphone, 78.
Adi&phonon, 78.
Adler, facteur, 59.
^oline, 75, 78.
^odicon, 78.
Aérophone, 75.
Afranio, inventaor du basson, 71.
Agricola (Martin), 2.
Alto, 2, 18.
Amati, luthiers, 3, 13.
Amlingue, facteur, 73, 74.
Anche battante, 64, 65, 76.
Anche libre, 64, 65, 75, 76, 78, 124.
Anciuti, factenr, 64, 67.
Angklang, 133.
Archets, 9-11, 15-17, 109.
Archiluths, 26, 29, 30.
Ardorgano, 50.
Arigot (flûte), 51.
Arpanetta, 39.
Asté, factenr, 86.
Auber, 48.
Bachman, lathier> 27.
Backer, facteur de pianos, 44.
BaiUot, 5, 9.
Balafo, 128, 132.
Balalaïka, 35, 36. t
Bandurria, 31, 32.
Bania, 116.
Baigo (guitare), 116.
Bansa, 116.
Bâïbitos, 19, 26.
Baron, luthiste, 27.
Baiyton {viola di tefdons), 2, 18.
Baryton (hautbois), 65, 70.
Basse de flûte à bec, 57-59.
Basse de -viole, 19, 20.
Basse d'harmonie (ophidéide), 86.
Basset-hom, 75.
Basse-trompette, 92.
Basson, 44, 65, 71, 81.
Basson russe, 81.
Bass-tuba, 81.
Bâton, luthier et vielleur, 23.
Bâton de mesure, 107.
Bauemleyer (vielle), 24.
Bedler, luthier, 18.
Béer, clarinette, 73.
BelleviUe, 7.
BeUon, violoniste, 9, 21.
Bellot, facteur d'instruments, 44.
Bénard, trombone, 93.
Berge, luthier, 25.
Berger, facteur d'instruments, 44.
Bergonsi, luthier, 3.
Berlios, 35.
Berteau, violoncelliste, 20.
Besancenot, 5.
Besoni, haubolstes-facteurs, 67.
Betts, luthier, 14.
Blanchi, luthier, 21.
Bissex, guitare, 33.
Biva, 118.
Bisey, facteur, 70.
Blanchet, facteur de davecins, 44.
Blanchet, facteur de pianos, 44, 49.
Blancou, facteur, 73.
Bocker (Jones), luthier, 36.
Boehm, facteur,' 62, 73.
Boiddiea, 48.
140
TABLE DES MATIERES.
Botta à musique, 106.
BoiTÎn, luthier, 34.
Bombardée, 65, 66.
Bombardon, 81.
Boquay, luthier, 3.
BorjoD, Joueur de musette, 79.
Bottée de Toulmon, 49, 50.
Boulou (harpe), 114.
Bourgeois (Louis), 106.
Bressan, facteur, 56.
Broadvood, facteurs de pianos, 44, 104.
•Brod, hautboïste-facteur, 67, 69.
Bruker (J.), facteur, 63.
Buccin, 81.
Buccine, 81.
Bûche, 40.
Buffet, facteur, 54, 60t 66, 67, 73, 78.
Bugle, 81, 89.
Buhner, facteur, 70, 72, 75.
Caisse olaire, 95.
Caisse roulante, 85.
Campra, 88.
Cannes-instruments, 15, 54, 57, 61 , 74, 89, 91 .
Canne-pupitre, 107.
Cappa, luthier, 3.
Carafa, 49.
Carbonel (J.-N.), 53.
Carillon, 96, 101.
Camaud, facteur, 54.
Caron, luthier, 28.
CaruUi, guitariste, 34.
Castagnettes, 96, 99.
Cattaert, 74.
CavaiUé-CoU, facteur d'orgues, 78.
Cervelas, basson, 71.
Chalumeau, 51, 65, 66, 76, 123.
Chanot, luthier, 6, 20.
Chapeau chinois, 98.
Ghappuy, luthier, 5.
ChAteau-Minos, facteur-virtuose, 53.
Chastelain, luthier, 34, 38.
Ché, 118.
Che^s, 26.
Cheng (orgue portatif), 124, 125.
Chikara, 116.
Chifonie (vielle), 23.
Chitarrone, 26.
astre, 26, 36, 37.
Cistre-luth, 37.
Cistre-théorbe, 37, 38.
Cithara, 26.
Cithare à manche, 26.
Cithare horisontale, 26, 40.
Clagget, facteur, 106.
Clair, facteur, 60.
Clairon, 89.
Clapisson (Louis), 13, 49.
Claquebois, 99.
Clarinette, 65, 73-75, 81.
Clarinette-alto, 75.
Clarinette d'amour, 74, 75.
Clavecin, 43, 46, 47.
Clavecin angélique, 44.
Clavecin brisé, 46.
Clavecin-vielle, 44.
Clavicorde, 42, 43, 47.
davicytherium, 42.
Clefs (collection de), 108.
démenti, pianiste, 48.
Cliquettes, 130.
Cloches, 95, 96. 100.
Clochettes, 98, 100, 128.
Coche, flûtiste, 62.
Cocks ou Cocko, luthier, 30.
Colachon, 26, 113.
Collard, facteur de pianos, 44, 48.
Concertina, 78.
Conscience de luthier, 106.
Contralto, de J.-B. Vuillaume, 18.
Contrebasse de viole, 21.
Contre-basson, 72.
Cor, 81. 82, 87-90, 126.
Cor anglais, 65, 69, 70.
Cor d'appel, 87.
Cor de basset, 65, 75.
Cor de chasse, 88, 105.
Corelli, violoniste, 9.
Corista (diapason), 103.
Corne d'appel, 87.
Cornemuse, 76, 79, 80, 124.
Cornet, 89.
Cornet à bouquin, 81-83, 126.
Cornet à pistons, 81, 89,
Cornet de chasse, 87.
Cometto curvo, 82.
Como bassetto, 75.
Couder, luthiers, 8.
Courtaud (basson), 71.
Courtois Mres, facteurs, 89, 91, 93, 94.
Cousineau, facteur de harpes, 38, 39.
Cramer, violoniste, 9, 10, 17.
Crampon, facteur, 60.
CréceUe, 96. 106.
Cristofori, inventeur du piano, 43.
TABLE DES MATIERES.
141
Croisilles, violoniste, 13.
Cromome, 65, 70, 76.
Crotales, 128.
Croath, 1.
Cuisinié, facteur, 44.
Cymbales, 96, 98, 128, 130.
Daraboukah (tambour), 128, 129.
Daraboukkefa, 129.
Dardelll, luthier, 3.
Dauprat, corniste, 88.
Dauvemé, trompette, 91.
David, facteur, 54.
Davidsharpe (arpanetta), 40.
Debain, facteur d'instruments, 44, 76.
Décacorde, 28.
De Comble, luthier, 3.
Delaunay, luthier, 25.
Deleplanque, luthier, 37.
Delisse, trombone, 93.
Delusse, facteur d'instruments, 53, 66-68,
71, 103.
Denipij, vielleur, 23.
Denis, faiseurs d'instruments, 46.
Denne-Baron, 62.
Denner (J.), facteur, 56, 65, 73.
Derbouka (tambour), 129.
Diapason, 102-104.
Dibdin, facteur de pianos, 44.
Diets, facteur, 75.
Dieulafait, luthier, 19.
Djaouak, 121.
Duft-ène, comettiste, 89.
Duiifoprugcar, luthier, 3.
Dulcimer (tympanon), 41.
Du Pont, facteur, 91.
Duport, violoncelliste, 20.
Ëchelettes, 96, 131.
Éoud, 113.
Embouchure, 81, 92.
Ëpinette, 43, 45.
ftpinette des Vosges (bûche), 40.
Erard, facteurs dlnstruments, 38, il, il-
49, 78.
Ertl, luthier, 6.
Faby, faiseur de clavecins, 46.
Fagotto, basson. 71.
Parini, facteur d'instruments^ 44,
Ferlendis, hautboïste, 70.
Fétis (F.-J.), 1, 3, 10, 109-114, 122.
Fifre, 52, 59.
Flageolet, 51, 53, 54, 120, 121.
Fleurot, luthier, 40.
Fleury (Benoit), luthier, 20.
Flûte, 51, 120-122.
Flûte à bec, 51, 55-59, 121.
Flûte de Pan, 51, 52, 63, 120.
Flûte double, 51, 52, 120.
Flûte eunuque, 52, 59.
Flûte harmonique, 63, 64.
Flûte-harpe, 122.
Flûtet, 51, 53.
Flûte traversière, 51, 52, 60^ 120, 122,
123.
Fontanelli, luthier, 32.
Forveille, facteur, 85.
P'ourrier, luthier, 5.
Franklin, inventeur de lliannonloa, 96,
106.
Frans, joueur de baryton, 19.
Frederici, inventeur des pianos carrés, 44.
Preudenthaler, facteur de pianos, 48.
Freyer, facteur, 75.
Frichot, facteur, 92.
Gagliano, luthier, 3.
Galoubet, 51-53, 97, 96.
Gand, luthiers, 8, 18.
Ganibry, 116.
Garât, chanteurs, 35.
Gaspard de Salo, luthier, 3, 11, 14, 19.
Gaviniés, luthier, 3.
Gebauer, basson, 72.
Ghironda ribeca (vielle), 24.
Gieb, facteur de pianos, 44.
Gigue (rebec), 3, 22.
Giquelier, luthier, 17.
Godfroy aîné, facteur, 60.
Gong, 128, 130.
Goodlson, facteur, 91,
Gordon, flûtiste, 62.
Gosba, 121.
Gosselin (Jean), 106.
Grancino, luthier, 3, 13.
Grassi, facteur, 69.
Grelots, 96, 100, 101, 131.
Grenié, inventeur de l'orgue expressif, 78.
Grenser, facteurs, 72.
Grétry, 47.
Grobert, luthier, 35.
142
TABLE DES MATIERES.
Grosse caisse, 05, 96, 99.
Orundmuui, facteur. 68.
Guadagnini, luthier, 3.
Guamerius, luthiers, 3, 8.
Guersan, luthier, 3, 16.
Gnesba, 121.
Oui d'Anano, 106.
GuillauiBe (Bdme), 84.
Guimbarde, 105.
Guitare, 26, 32-35, 113, 116, 117.
Guiterron {ehitarrone), 26.
Haas, facteur, 90.
Habeneck, 5, 10, 107.
Hackbret (tympanon), 41.
Halary, facteur, 86.
Harmonica, 96, 101, 102, 103, 128, 132.
Harmonica métallique, 75, 115.
Harmonium, 78.
Harpe, 26, 38, 39, 44, 112-111.
Harpe ditale, 39.
Harpe éoUenne, 102, 133.
Harpe-lyre, 35.
Hurper, facteur, 91.
Hautbois. 44, 52, 65-69, 76, 81, 121, 123.
Hautbois d'amour, 69.
Hautbois de forât, 66.
Helmholts, acousticien, 102.
Hdnocq, luthier, 37.
Hérold, 47, 48.
Herte (J.), facteur, 56.
Hildebrand, facteur de pianos, 44.
Hochbrucker, luthier, 38.
Hœkel, facteur, 75.
Holtcman, facteur de harpes, 38.
Hotteterre (H.), facteur, 57, ft8.
Huayllaea, 120.
Huayra-puhura (syrinx), 124, 125.
Hurdy-gurdy (vielle), 24*
Hydraule (orgue), 124.
Index bibliographique, 135-I3t.
Instrument à Tibrations produites par le
chant, 105i
James, facteur, 64.
Jancourt, basson, 72.
Janot, vielleur, 23.
Janson, violoncellistes, 20.
Jaye, luthier, 19.
Jeu céleste, 44.
Jullien, compositeur, 9.
Kaiser, luthier, 29.
Kasso (guitare), 117.
KeUer, facteur, 70, 72, 75.
Kemangeh, 22, 109, 111.
Kéren (schofar), 126.
Kerlino, luthier de Brescia, 3.
Khen, (orgue), 125.
King (harmonica), 132.
Kissar (lyre), 113.
lUrkman, facteur de pianos, 44.
Klein, facteur d'harmonicas, 101, 105.
Klosé, clarinette, 73.
Klos (Mathias), luthier, 17.
Kœnig, acousticien, 102.
Kœnigshoven, facteur, 75.
Kohler, facteur, 91.
Krftmer, facteur de claveciiii», 17.
Kreutser (Rodolphe), 5, 9.
Kriegelstein, facteur de pianos, 11.
Kuitra (guitare), 116.
Krummhorn, 65.
Labbaye, facteur, 80.
L'A.bbé (les frères), violoncellistes, 20.
Lafleur, luthiers, 10, 11.
Lamarre, violoncelliste. 20.
Lambert, luthier, 25.
La Rose, vieilleur, 23*
Laurent, facteur, 61.
Lecler, facteurs, 54.
Lederc, vielleur, 23.
Le Dhuy, luthier, 35.
Lefèvre (Xav.), clarinette t3 7i.
Legros, trompette, 91. '
Lemme, facteur, 47.
Lener (Si), facteur, S7*
Lenormandi 96.
Levoir, facteur, 44.
Lidl, joueur de baryton, 19.
Light (Edw.), luthier, 39.
Lindner, facteur, 69.
linerolli, luthier, 3.
Lira rustica, 24.
Llssajous, acousticien, 102, 104.
Lot (G. et L.), facteurs, 52, 62.
Lots, facteur, 75.
Louvet (Jean), luthier, 25.
Louyet (Pierre), luthier, 23, 24.
TABLE DBS liATIBRES.
143
Lnlly, 4.
Lnpot, luthier, 3, 8, 18.
Lnth, S6, 27, 44, 113.
Lntina, 26.
Lyra. 24, 28.
Lyre, 26, 112, 113.
Maelsel, 107.
Maggini, luthier, 3, 11, 36.
Magrépha, 124.
Main harmonique, 106.
Mandela, 31.
Mandoline, 26, 30-32, 44, 113, 115.
Mandore, 26.
Manicorde, 42.
Marouvané, 117.
Marias, inventeur du piano, 43, 44, 46, 47.
Martin, (S.), facteur, 67.
Mason, facteur de pianos, 44.
Médard, lutliier, 3.
Mendini, facteur de daveeins, 43.
Merlin, facteur de pianos, 44.
Merline, 106.
Métronome, 107.
Meyerbeer, 48, 49.
Minart, vielleur, 23.
MirUton, 32, 50.
Mollnari, luthier, 32.
Mongin* opliicléide, 86.
Monochordium, 42.
Monocorde, 3, 42.
Montagnana, 3.
Montu, physicien, 102, 103.
Morella, 3.
Moudrux^ flûtiste, 60, 62.
Muller (Iwan), clarinette, 73.
Muller (W.-Ch.), joueur d'harmonica, 96.
Musettes, 65, 66, 76, 78, 79, 124.
Nacaires (timbales), 96.
Naderman, facteur de harpes, 38, 39.
Nagel-harmonika, 106.
Nail-violin, 106.
Nanga (harpe), 114.
Nargeot, violoniste-compositeur, 15.
Nay ambanah (cornemuse), 124.
Nicolal, facteur d'hannonicas, 101.
Ninfali (régales), 77.
Nonon (J.), facteur, 62, 67.
Nori>lin, violoncelliste, 19.
Norman (Barackl, luthier, 20.
Oberlender, facteur, 56.
Octobasse, 21.
Oliphant, 126, 127.
Omerti, 109.
Ophidéide, 81, 85, 86.
Organistrum, 22.
Orgue, 52, 76-78, 80, 124, 125.
Orgue expressif, 65, 78, 125.
Orgue hydraulique, 76.
Orgue pneumatique, 76.
Orphéon, 25.
Orphica, 50.
Ottavino (petite flûte), 59.
Otto, facteur, 93.
Paganini, 9, 35.
Pandore, 31.
Pandura, 31.
Panormo, luthier, 3.
Panormo, facteur de pianos, 41.
Pape, facteur de pianos, 44.
PaiMiessus de viole, 15, 16.
Pata, 131.
Pavillon chinois, 96, 96, 99.
Perrault (Cl.), 78.
Perrine, luthiste, 27.
Petsold, facteur de pianos, 44.
Pésard, luthier, 3.
Pesé, facteur, 85.
Pfaff, facteur, 75.
Physharmonica, 75.
Piano, 42, 44, 47-49.
Piano enharmonique et cliromatique, 49, 50é
Piano organisé, 78.
Pibau (cornemuse), 79.
Pibroch, 79.
Pierray, luthier, 3.
Pierre sonore, 132.
Piffault, facteur, 84, 85.
PifTero pastorale, 65.
Piob mhor (cornemuse), 79.
Pipa, 118.
Pique, luthier, 3, 6, 28.
Pito (flageolet), ;120.
Pixis, pianiste, 49.
Pleyel, facteurs de pianos, 44.
Poche, 2.
Pochette, 2, 11-15.
Pohhnan, facteur de pianos, 44.
Potkilorgue, 78.
Potter, facteur, 61.
Poulleau, facteur, 25.
\^
XABLE DES MATIERES.
PMUêrioii, ». 41, 4?.
PDckeridge, 9tL
Qaants, ftfttitte, eo.
Qoiaqoia, 130, 131.
Qoidet, conettiste, 8?.
QuBton, 15.
RaiBgo, factsar, 74.
Bmwx, factenn, 88, 91.
RATanastran, 108, 110.
Rebab, 1, 109, 111, Ut.
Babee, 1, S, 21. », 109.
BabeDe, 2.
Régale (orgue), 77, 80.
Bégalea de percasaioa, 96.
Reictaia, factaor, 78.
R'jeoM (raTaaaatroB), 110.
BimaiMfin, 96.
Rcaaalt, latkier. », 34, 37, 38.
Ricard, faiaeiir de daTedas, 43, 45.
Riedei, fÎKtear, 90.
Riedioker, fiacteor, 99.
Rigibo, factear-Tirtnoee, 81.
Rigoli, faiaear de davedas, 43.
Rippert, Cactenr, 58.
RadUg, Hacteor-TÎrtBoae, 50, 96, 101.
RoisMaa, lothier, 4.
Roi, luthier, 13.
RoDar, fadeur de pianoe, 44. 19.
RiMacea et mettes, 107.
Rola, 4D.
Rolb, Cactear, 90.
Rouaaeaa, Tieliete, 2.
Ro«» (Fabbé), 103.
Rabèbe, 2.
Rn^ers, faiseurs de davedas, 43, 46.
Rigger (Kra^.)» luthier. X
Rngger (J.-B.), luthier, 3.
I^jkel (C), facteur. 56.
liste, 2.
1, TÎoloDiste. 8.
SjumVSériB, violonceUîstes, 2U.
SaHaatia, hautboïste, 68.
SakMBon. hrthier, 17.
nan, 115.
SaBB-hiuB, 115.
Saatir, 41.
Saquebute, 81.
Saroh, 109-111.
Sanmgie, 110.
Santereaux, 42.
Savait, 7.
Savaiy, facteur, 50, 72.
Sax (Adolphe), ftcteur, 81, 9t.
Saxhorn, 81.
Schefle, luthier, 27.
Scherer, facteur, 71.
ScUagsither (dtharel. 40.
Schlimbad^ fhcteur, 75.
SdH>far, 126.
Schrœter, facteur de daTodns. 13.
Schunda, £Mteur, 41.
Sdiuster, facteur, 72.
Sedos, hithier, 27.
Sellas, luthier, 29, 30.
Serguut, orgaaiste, 24.
Serinette, 106.
Serpeut, 81. 81. 85^
Shav, fSacteur, 8&
Shote (John), aiauus tk ien, 109.
SUbetmann. facteur d'instruaMUts, 43, 44.
Slrestri, tethler, 34.
Sistre, 96.
Socchi, hrthier, 12.
Sonnette, 100.
SoMMètre, 102.
Souffarah, 121.
Soukkarah (c o meM ua e), 124.
Soum ou aoung (harpe), 113, 114.
Sourdeline (oomenniae), 76.
Souidinea, 9, 21.
iettiste,82.
, 117.
Spaett, facteur de ptanoa, 41.
Spîtiharfe (aipaaetta), 40.
Staiaer. hithier. 3. 4.
Stampefla (TieDe), 24.
Stein, ftcteur de pianos, 44, 78.
Stodart, facteur de pianos, 44.
Storioni, luthier. 3.
Stradivarius, hithier, 3, 13, 18, 30. 21, 31.
StreidMr, facteur de pianos, 44.
Stiuch, violoncdliste. 90.
Sumphonia, 124.
Sup (Matheus). luthier. 11.
Sjriax, 51, 63, 76, 124, 125.
TABLE DES MATIERES.
U5
Tablfiatt moBioal, 107.
TakS-ffoto, 118.
Tambour, 95, 128, 129.
Tambourah, 113, 114, 115, 117.
Tambour de basque, 96, 98.
Tambourin, 95, 130.
Tambourin à cordes, 96, 97.
Tambourin basque, 96.
Tambourin de Gascogne, 97.
Tambourin de Provence, 97.
Tam-tam, 95, 96, 99, 130.
Tanbour boulghary, 115.
Tanbour bousourk, 115.
Tanbour malgache, 116.
Tartini, violoniste, 9, 10, 17.
Taskin, facteur de clavecins, 41, 44.
Tchang-kou (tambourin), 130.
Tbôorbes, 27-29.
Thévenard, facteur de davecins, 44.
Thibout, luthiers, 8.
Tielke, luthier, 17, 27.
Timbales, 95-97.
Timbres, 96, 101.
Tirouvil frère, facteur, 54.
Tollot (Julien), 86.
Tonmebout, 65, 70.
Tourte, fabricants d'archets, 9-11.
Triangle, 96.
Triébert (Ch. et Préd.), hautboïstes-fac-
teurs, 67-70.
Trombone, 81, 82, 93, 94.
Trompe, 81, 86-88.
Trompette, 81, 82, 8^3, 126.
Trompette marine, 3, 22.
Trompette-tuba, 92.
Tulou, flûtiste, 60, 62.
Ty (flûte), 122, 123.
iS'mpanon, 26, 40-42, 105, 113.
Valiha, 117.
Van Hecke, guitariste-facteur, 33.
Vicentino, 50.
Vielle, 23-25, 112.
Vielle organisée, 25.
Vincent, 49, 50.
Viola da braccio, 2, 17.
Viola da gamba, 2.
Viola da orbo, 24.
Viola da spalla, 2.
Viola di bordons, 2.
Viola pomposa, 2.
Violes (famille des), 1, 2, 109.
Viole bâtarde, 2, 17.
Viole d'amour, 17.
Violin, 3.
Violino, 1, 2.
Violon, 3-9, 109.
Violon-sourdine, 9.
Violon d'amour, 15.
Violon de fer, 102, 105.
Violoncelle, 20, 21.
Violone (contrebasse), 2, 3, 21.
Viotti, violoniste, 6.
Virebes, facteur, 44.
Virginale, 43, 45.
Voboam, luthier, 34.
Vogt, hautboïste, 68, 70.
VuiUaume (J.-B.), luthier, 10, 11, 21, 35.
Walch, facteur, 64.
Weltman, facteur, 44.
Wilde, violoniste, 105.
Wilhelmi, facteur de davicordes, 47.
Wincweer, facteur, 71.
Winkel, 107.
Winnen, facteur, 69.
You-kinn ou yout-komm, 118.
Zampogne (cornemuse), 76, 124.
Zamr (hautbois), 124.
Zanetto, luthier, 3, 11, 19.
Zanse, 106, 131.
Zimmerman, facteur de harpes, 39.
Zinke (cornet), 82.
Zournay (hautbois), 124.
Zummarah (flûte), 123.
Zumpe, facteur de pianos, 44.
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