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Full text of "Le Naturaliste canadien"

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LIBRARY 


OF 


THE AMERICAN MUSEUM 
OF 


NATURAL HISTORY 


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NATURALISTE CANADIEN 


BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES 


SE RAPPORTANT À L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA 


———00 ——— 
TOME QUARANTE DEUXIÈME 


(VINGT-DEUXIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE) 


————606 


Le chanoine V.-A. HUARD, directeur-propriétaire 


DE —<- 


QUÉBEC 
IMPRIMERIE LAFLAMME 


1915-16 


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NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Juillet 1915 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No 1 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard 


42e ANNEE 


Avec cette livraison, le Vaturaliste canadien commence 
sa quarante-deuxième année d'existence — en pleine pros- 
périté. Qu’avons-nous parfois, en des anniversaires précé- 
dents, parlé de déficit dans sa caisse? Il a, proclamons-le 
bien haut, beaucoup plus d'abonnés qu’il n’en faut pour 
égaliser ses recettes et ses dépenses. Par exemple, il faut 
l’avouer, une grande partie de ses recettes reste obstiné- 
ment dans le porte-monnaie d’un grand nombre de ses 
souscripteurs. Mais, en attendant, nous sommes là pour 
« prêter » à ces oublieux amis ce qu’il faut ; et l’imprimeur 
est payé très fidèlement. Dans ces conditions, il n’y a pas 
de raison pour que le Vaturaliste canadien ne continue 
pas indéfiniment de vivre. N'est-ce pas là de la prospérité 
— du moins'en un certain sens? 


1— Juillet 1915. 


2 LE NATURALISTE CANADIEN 


UNE CHIENNE ILLUSTRE 


Nous avons reçu, 1l y a quelque temps, une circulaire 
qui nous apportait la grande nouvelle que BRONTE Mc- 
CORMICK a été reçue, le 29 mars dernier, membre de la 
National Geographic Society, de Washington. On ne sait 
peut-être pas ce qu'est Bronte McCormick? C'est une 
chienne du Michigan. 

Le cas étant très rare, croyons-nous, de voir un chien 
nommé ‘‘fellow”’ d’une importante société scientifique, 
nous devons appuyer un peu sur cet événement. Et pour 
cela, nous ne saurions mieux faire que de reproduire en 
son entier la circulaire dont il s’agit, et qui est bien un 
document pour l’histoire. Nos lecteurs pouvant tous lire 
l’anglais, nous ne prenons pas la peine de traduire ce texte, 
dont on pourra goûter dans son original toute la saveur. 
Nous devons cependant, avec beaucoup de regret, laisser 
de côté le portrait de l’illustre chienne (sous lequel on lit: 
‘Bronte, Fellow N. G. S.”), et celui de Peary, le décou- 
vreur du Pôle Nord, qui, lui aussi, est un ‘ Fellow Member’. 

Voici la pièce—unique en son genre. 


THE MOST MARVELOUS CANINE EVER ELECTED 
A MEMBER OF THE NATIONAL GEOGRAPHIC 
SOCIETY 


Management 
Wm. À. MCCORMICK 
Steinway Hall.—Chicago. 


BRONTE’S WONDERFUL WORK 


Bronte is the most wonderful dog in the world. She 
has amused, entertained, instructed and mystified thousands 
upon thousands of school children, having already given 
more than two thousand entertainments in public schools. 


UNE CHIENNE ILLUSTRE 3 


College professors and scientists have marveled at her 
wonderful feats of mind reading. There is no trick, 
nothing to deceive in this part of the entertainment. Her 
work is purely mental work. You will have to see in 
order to believe. 

BRONTE’S PEDIGREE 


Bronte is a Scotch collie of the finest type. She was 
born July 29, 1903, in the famous White Oak Farm Collie 
Kennels, at Center Moriches, New York (on Long Island). 
Bronte is a very wonderful dog; she can count money, she 
can count people and tell how many there are in the room 
and how many have glasses on. In addition, subtraction, 
multiplication and division there are but few boys in the 
public schools of today who would stand any show in a 
contest with Bronte. The following sum would be very 
easy for her: Thirty-four times three, divided by two, add 
nine, subtract thirty-two and divide the result by seven. 
Bronte spells many words by barking the number of letters 
in the word. Bronte is a mind-reader and does some 
wonderful work in that art at every performance. 


BRONTE’S INVITATION 


Bronte will be glad to meet members of the National 
Geographic Society in the various towns and cities where 
she entertains, and will be pleased to answer any questions 
and explain her position on the various geographic pheno- 
mena that are being discussed among her fellow members. 
She has travelled 200,000 miles, visiting every state in the 
Union and much of Canada and Mexico. 


A FELLOW MEMBER 


Robert E. Peary, who was retired with the pay of a rear- 
admiral, was given a gold medal for discovering the North 
Pole by the National Geographic Society. 


4 LE NATURALISTE CANADIEN 
« THE NATIONAL GEOGRAPHIC SOCIETY 


« Through the Board of Managers at a meeting held in Wask- 
« 2ngton District of Columbia in the United States of America on 
« {he twenty ninth day of March 1915 has elected Bronte McCor- 
« mick of Anickima, Michigan, a member of that Society. 
«Zn Witness Whereof, this certificate has been signed and 
« presented. 
O. P. AUSTIN, 


Secretary. 


AFFIDAVIT 


The reproduction of the membership certificate which 
states that, through the Board of Managers at a meeting 
held in Washington, District of Columbia, in the United 
States of America, on the twenty-ninth day of March, 1915, 
has elected Bronte McCormick a imember of the National 
Geographic Society is a correct and exact reproduction of 
the original which I have examined and have in my 
possession. 


FRED HIGH, 
City of Chicago, County of Cook, State of Illinois. 


Subscribed and sworn to before me this twelfth day of 
April, 1915. 
CHAS. L. GROBECKER, 
Notary Public. 


SOME SUPPLEMENTARY FACTS 


Along with the certificate Bronte received this informa- 
tion: “On Behalf of the Board of Managers I have much 
pleasure in forwarding your Certificate of Membership in 


UNE CHIENNE ILLUSTRE 5 


the National Geographic Society. I also append a copy 
of the By-Laws of the Society.” 
(Signed) O. P. AUSTIN, 
Secretary. 


By- Laws of the National Geographic Society. 


5. Committee on Membership. 

The Committee on membership shall consist of three 
members, whose duty shall be to inquire as to the eligibi- 
lity of all applicants for membership whose names be 
referred to it, and to report thereon to the Board of Mana- 
gers for its final action. 


FINIS 


When shows her certificate of membership, Bronte only 
smiled at her Master, Wm. A. McCormick, and then barked 
as much as to say : ‘“ Vou may be some Whistler and Bird 
Imitator, but it is my part of the show that gets National 
Recognition. 


S’il arrive que tel lecteur d’esprit étroit s'étonne, à la 
vue du document reproduit, qu’une compagnie sérieuse se 
soit de la sorte associé un quadrupède du Michigan, nous le 
prierons de se rappeler son histoire ancienne. Il y a bien 
déjà, en effet, dix-neuf siècles que l’empereur (Caïus- 
Cæsar-Augustus-Germanicus-Caligula voulut faire nommer 
son cheval consul de Rome. Cela était bien plus fort, et 
nos voisins des Etats-Unis devront imaginer autre chose, 
s’ils veulent absolument ‘battre le record ” en la matière. 


6 LE NATURALISTE CANADIEN 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


(Continué de la page 188 du Volume précédent.) 


CROTANEURON FILICINUM (L.) Roth. 

Trois-Pistoles, Rivage de la mer. 

DICRANELLA HETEROMALLA (L.) Schimp. 

Mont Pilote. Collines de quartzite. 

var. Orthocarpa (Hedw.) C. G. B. 

Notre-Dame du Portage. Abondante aux flancs des 
falaises d’argilites rouges, face à la mer, et fructifiant 
magnifiquement. La var. or{hocarpa paraît être la forme 
alpine ou subalpine de cette mousse ubiquiste. On sait 
que les conditions d'habitat des falaises de la côte équi- 
valent à celles des régions boréales ou de forte altitude. 
Nous en avons ici un exemple de plus. 

DICRANUM BERGERI Bland. 

Rivière-du-Loup. Bois. 
DICRANUM UNDULATUM Ehrh. 

Mont Pilote (Collines de GRAN Lac Témiscouata 
(Bois). Commune. 

DIDYMODON RUBELLUS (Hoffm.) B. &S. 

Trois-Pistoles. Rochers au bord de la mer. Fertile et 
abondante. Peu commune ou peu remarquée dans notre 
Province. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 7 


DREPANOCLADUS CAPILLIFOLIUS Warnst, forma 
fallax. 

Cacouna. Fossés dans les tourbières. En Amérique, 
cette mousse hydrophile paraît bien peu connue des bryo- 
logues. Elle est cependant excessivement abondante aux 
environs de Montréal et forme le fond de vastes marais 
dans la campagne de Longueuil. 


DREPANOCLADUS UNCINATUS (Hedw.) Warnst. 
Trois-Pistoles ; Ile du Gros-Pèlerin. Commune. 


DREPANOCLADUS VERNICOSUS (Lindb.) Warnst. 

Environs du lac Témiscouata. Luxuriants échantil- 
lons de cette mousse qui est assez rare, surtout en dehors 
de l’habitat tourbeux. 


DREPANOCZLADUS WILSONI (Sch.) Roth., forma ? 
Lac Témiscouata. Grande-Anse. En eau peu profonde, 
en marge du Caricetum qui forme le rivage de la baie. 


FONTINALIS GIGANTEA Sulliv. 

Lac Pratt. Forme d’un noir d’ébène. Dans l’ouest de 
la Province, nous la trouvons dans les ruisseaux de 
montagne. 

GRIMMIA APOCARPA (L.) Hedw. 

Ile du Gros-Pèlerin, Rivière-du-Loup. Rochers du 
rivage. Fructifiée. 

HEDWIGIA ALBICANS (Web.) Lindb. 

Mont Pilote. (Collines de quartzite. 
HYLOCOMIUM PROLIFERUM (L.) Lindb. 

Environs du lac Saint-Hubert, et du lac Témiscouata. 
Bois riches. 


HYLOCOMIUM PYRENAICUM (Spruce) Lindb. 
Rivière-du-Loup. Bois Ne paraît -pas commune. 
Distribution plutôt subalpine. 


8 LE NATURALISTE CANADIEN 


HVPNUM CRISTA-CASTRENSIS L. 

Rivière-du-Loup; Lac Témiscouata. (Cette superbe 
Muscinée forme un tapis continu dans les cédrières du 
lac Témiscouata. L'association 7uya-Æypnum-Cornus 
en ce lieu est très remarquable. A la Rivière-du-Loup, 
1. Crista-Castrensis habite les forêts de conifères sur les 
hauteurs cambriennes près de la mer. 


HYPNUM FERTILE Sendt. 

Ile du Gros-Pèlerin ; Rivière-du-Loup ; Saint-Simon 
(Rimouski). Près du rivage de la mer. Belle mousse 
des régions élevées. Peu commune généralement, mais 
paraît répandue ici. 

HVPNUM IMPONENS Hedw. 
Ile du Gros-Pèlerin, Très luxuriante en cet endroit. 


HYPNUM PALLESCENS (Hedw.) B. &S. 
T'rois-Pistoles (rivage de la mer); Ile du Gros-Pèlerin; 
Lac Témiscouata. Encore une Hypnacée des hautes 
altitudes à laquelle le voisinage de la mer fournit des con- 
ditions écologiques équivalentes. Généralement confondue 
avec /7ypnum reptile Mx., dont elle ne serait, d’après cer- 
tains, que la forme alpine. 
LESKEA POLYCARPA Ehrh. 
Ile du Gros-Pèlerin. Commune. 
LEUCODON SCIUROIDES (L.) Schwaegr. 
Ile du Gros-Pèlerin. Assez abondante dans cette loca- 
lité. D'ailleurs récoltée assez rarement. 
MNIUM CUSPIDATUM (L.) Leyss. 
Rivière-du-Loup. Bois. Commune. 
MNIUM PUNCTATUM ELATUM Schimp. 
Rivière-du-Loup. Variété beaucoup plus robuste et 
commune que le type. 
MYURELLA CAREVYANA Sulliv. 
Ile du Gros-Pèlerin. Espèce calcicole et peu commune. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 9 


NECKERA PENNATA (L.) Hedw. 
Mont Pilote (Collines de quartzite) Environs du lac 
Saint-Hubert. 


ORTHOTRICHUM ANOMALUM Hedw. 
Trois-Pistoles. Rivage de la mer. Espèce commune. 


PLILONOTIS FONTANA (L.) Brid. 

Environs du lac Témiscouata. A l'intérieur du pays, 
cette espèce ne quitte guère les stations élevées. 
POHLIA CRUDA (L.) Lindb. 

Ile du Gros-Pèlerin. Associée à A/yurella Careyana 
Sulliv. Espèce subalpine et calcicole. Mentionnée par 
Macoun (12) à la rivière Madeleine (Gaspé). 
POLYTRICHUM COMMUNE L., 


var. uliginosum Hübener. 


Mont Pilote. Collines de quartzite. Basse altitude. 
Cette variété, bien marquée par ses feuilles étalées-réfléchies 
à l’état sec, est caractéristique des lieux tourbeux et des 
hautes altitudes. Elle est considérée comme rare ailleurs 
que dans les montagnes Rocheuses et sur la côte du Paci- 
fique. 

SPHAGNUM CAPILLACEUM (Weill.) Schrank. 

(—S. aeutifolium Ehrh.) Ile du Gros-Pèlerin. 
SPHAGNUM GIRGENSOHNII Russ. 

Rivière-du-Loup. Bois. 

THUIDIUM SCITUM (Beauv.) Aust. 

Lac Témiscouata. A la base des arbres, près du rivage. 
In situ, cette espèce peut se reconnaître par l’apparence 
filiforme de ses tiges. Peu commune, semble-t-il, dans 
l’ouest de la Province. 

ULOTA CRISPA Brid. 
Ile du Gros-Pèlerin. Sur les arbres. 


12. J. Macoun, Catalogue of Canadian Plants, Part VI, 116. 


10 LE NATURALISTE CANADIEN 
HÉPATIQUES 


BLEPHAROSTOMA TRICHOPHYLLUM Dum. 

Rivière-du-Loup. Bois. Cette Hépatique, presque invi- 
sible à l’œil nu, ressemble beaucoup à certaines algues 
d'eau douce. 


FRULLANIA ASAGRAVANA Mont. 

Lac Témiscouata (sur les arbres); Mont Pilote (sur le 
quartzite); Iles Pèlerins (rochers). Cette Frw//ania semble 
exclure les autres espèces dans Témiscouata. Æ Æbora- 
censis, Si répandu dans l’ouest de la Province et les Lau- 
rentides, ne semble pas exister ici. Du moins toutes nos 
récoltes ont à l’analyse donné Æ Asagrayana. (Fig. 0.) ! 

Une pseudo-nervure formée d’une file de cellules colorées 
distingue de suite cette espèce sous le microscope. 

Les Frullania représentent, dans la classe des Hépatiques 
et d’une façon absolument remarquable, le groupe des xéro- 
phytes. Une adaptation extrêmement curieuse, et rare dans 
le monde végétal, leur permet de cohabiter avec les Lichens 
et de se maintenir dans des stations d’une siccité presque 
absolue: rochers dénudés, écorces lisses, etc. Ce n’est pas 
que le tissu de ces plantes diffère de celui des autres hépa- 
tiques ; mais le lobule postérieur de chaque feuille est trans- 
formé en un sac ou utricule susceptible de retenir la rosée 
ou la pluie, de façon que chaque feuille porte avec elle sa 
provision d’eau. Il est à remarquer encore que ce petit 
réservoir est logé entre la feuille et le substratum, dispo- 
sitif destiné à prévenir une évaporation trop rapide. 


LEPIDOZIA REPTANS (L.) Dum. 
Rivière-du-Loup. Bois. 


1. Cette vignette No. 9 ne nous étant pas arrivée au moment de 
mettre sous presse, nous la donnerons seulement le mois prochain. V. C. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA II 


LOPHOZIA BARBATA (Schmid.) Dum. 

Notre-Dame du Portage. Commune dans cette Province, 
surtout dans les forêts de montagne. Espèce bien marquée 
et facile à identifier. 


PLAGIOCHILA ASPLENIOIDES (L.) Dum. 
Lac Témiscouata. Espèce commune et variable. 


PORELLA PLATYPHYLLA (L.) Lindb. 
Mont Pilote (quartzite). Commune. 


PTILIDIUM CILIARE (L.) Nees. 
Mont Pilote (quartzite).. Sur les rochers. 


PTILIDIUM PULCHERRIMUM (Web.) Hampe. 

Mont Pilote ; Lac Saint-Hubert ; Saint-Simon (Rimouski). 
Très commune et en même temps l’une de nos plus jolies 
Hépatiques sous le microscope. On la trouve sur les ro- 
chers et les troncs d’arbres dans les bois. Elle forme aussi 
quelquefois sur l’écorce des bouleaux de capricieux dessins 
à la manière du givre. Plus étroitement appliquée au 
substratum que l’espèce précédente. 

RICCARDIA PINGUIS (L.) S. F. Gray. 

Trois-Pistoles. Sur l’humus dans les bois au bord de la 
mer. Le thalle de cette espèce a de plus fortes dimensions 
que celui des espèces voisines. 


LICHENS 


ALECTORIA JUBATA (L.) Ach. 

Iles Pèlerins. Associée à Usnea dasypoga (Ach.) Nyl. 
CALOPLACA ELEGANS (Link.) Th. Fr. 

Rivière-du-Loup (Anse à Persi). Sur les massifs d’argi- 
lites. Petit lichen d’un rouge orange très vif, très commun 
à proximité de la mer, où il recouvre presque tous les 
rochers en leur donnant une coloration rouillée caractéris- 
tique. (C’est un des rares lichens qui semblent profiter du 


12 LE NATURALISTE CANADIEN 


voisinage des embruns salés. Sur les côtes septentrionales 
de l’Europe, c’est le P/acodium murale qui rouille les ro- 
chers. Les deux pee ont des particularités écologiques 
analogues. - 

CLADONIA ALPESTRIS (L.) Rabenh. 

Cacouna (collines de quartzite); Mont Pilote. Cette 
espèce, à distribution géographique plutôt boréale, est 
voisine de l’ubiquiste C/adonia rangiferima 1. Elle s’en 
distingue cependant sur le terrain par son mode de crois- 
sance en boules blanchâtres. 

CLADONIA COCCIFERA (L.) Hoffm. 

Rivière-du-Loup. Rochers. (— Cladonia cornucopioides 

M1 "Er 
CLADONIA DECORTICATA (FIk.) Spreng. 
Iles Pèlerins. 
CLADONIA FIMBRIATA (L.) Fr. 
var. cornuta Nyl. 
Iles Pèlerins. 
var. f{bula Nyl. 
Rivière-du-Loup. 
var. subcornuta Nyl. 

Rivière-du-Loup. 

Espèce répandue par l’une ou l’autre de ses nombreuses 
variétés dans tout le Canada. 

CLADONIA FOLIACEA (Huds.) Schrad. 
var. alcocornis (Lightf.) Schaer. 

Mont Pilote. KEssentiellement silicicole. Cap Rosier, 
Mont Albert, Gaspé. (Macoun.) 


Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 13 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 


Quelques notes bibliographiques, et distribution géogra- 
Dhique des différentes esbèces. 


PARTIE II 
(Continué de la page 192 du Volume précédent ) 


54e genre 


METABLETUS, Sch.-Goeb. 


Petits coléoptères noirs ressemblant beaucoup aux Ble- 
chrus. Une seule espèce dans notre faune; on la ren- 
contre sous les écorces du pin. Elle fait partie de la faune 
boréale et est assez rare. 

Metabletus americanus : 
Dej. Spec. Col. 5, p. 361. (1820.) 

Habitat: Québer, Ontario, Colombie-Anglaise, Territoires 
de la Baie d'Huson, Manitoba, Terre-Neuve. 


55e genre 
AXINOPALPUS, Lec. 


Petits coléoptères que l’on rencontre très rarement sous 
les écorces des arbres, dans les endroits humides, et au 
printemps sous les pierres le long des clôtures. 

Axinopalpus biplagiatus : 
Dej. Spec.Col. 1, p. 24324825.) 
Habitat: Québec, Ontario, Colombie-Anglaise. 


56e genre 
CALLIDA, Dei. 


Petits coléoptères à couleurs métalliques très brillantes. 
On les rencontre sur les fleurs. Ils sont de nos plus 


14 LE NATURALISTE CANADIEN 


beaux carabiques. Ils ne sont pas communs. Il en existe 
trois espèces dans notre faune. 


Callida decora : | 

Fab. Syst. Elen. 1, p. 181. 
Habitat : Québec. 
Callida punctata : 

Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 4, p. 180. 
Habitat: Québec, Ontario. 
Callida purpurea : 

Say, Trans. Am. Phil. Soc, p. 16. (1823.) 
Habitat: Saskatchewan. 


57e genre 


PLOCHIONUS, Dei. 


Ce genre ressemble beaucoup aux Callida. Une espèce 
daas notre faune. On la trouve dans les endroits humides, 
sous les écorces et autres sortes de débris. Elle est rare. 
Plochionus timidus : | 

Hald. Proc. Acad. Nat. Sc. Phil. 1, p. 208. (1842.) 
Habitat: Alaska. 


58e genre 
PINACODERA, Schaum. 


Petits coléoptères de couleur brune et de forme oblongue. 
Ils sont rares, et se rencontrent sous les écorces et autres 
abris dans les régions sablonneuses. Une espèce dans 
notre faune. 

Pinacodera platicollis : 
Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 14. (1823.) 
Habitat : Québec, Ontario. 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 15 


59e genre 


CYMINDIS, Latr. 


Les espèces de coléoptères de ce genre sont de grosseur 
moyenne et se trouvent sous les feuilles sèches, les pierres, 
les écorces. L'espèce pz/osa se rencontre dans les localités 
sablonneuses:et sèches. Ces insectes ne sont pas rares. 
Cymindis laticollis : 

Say. 

Habitat: Manitoba. 

Cymindis cribricollis : 

Der Spec. Cpl..5, DAaRL. 

Habitat: Québec, Ontario, Manitoba, Territoires du Nord- 
Ouest, Colombie-Anglaise, Territoire de la Baie 
d'Hudson, Saskatchewan, Terre-Neuve, Alberta. 

Cymindis planipennis : 

Lec.'New. Spec. N°: A: Col p:6. (1863-) 

Habitat: Québec, Manitoba, Territoires du Nord-Ouest, 
Alberta. 

Cimindis unicolor : 

Kby. Faun. Bor. Am. 4, p. 14. 

Habitat : Labrador, Ontario. 

Cymindis americana : 

Dej. Spec. Col. 2, p. 446. (1826.) 

Habitat: Ontario, Québec. 

Cymindis pilosa : 

Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 10. (1823.) 
Habitat : Québec, Ontario. 

Cymindis borea lis : 

Lec. New. Spec. N. A. Col., p. 7. (1863.) 
Habitat: Nouvelle-Ecosse, Québec, Ontario, Manitoba. 
Cymindis neglecta : 

Hald. Proc. Acad. Nat. Sc. Phila. 1, p. 298. 
Habitat: Québec, Ontario, Manitoba. 


J0S.-I. BEAULNE. 
(A suivre.) 


16 LE NATURALISTE CANADIEN 


PUBLICATIONS REÇUES 


a 


(Cambridge Zoological Series.) The House-Fly, Musca domesticæ 
Linn. Z{s structure, habits, development, relation lo disease and 
control, by €. Gordon Hewitt, Dominion entomologist of Canada. 
Cambridge, 1914. 

Beau volume cartonné toile in-8°, illustré, de 382 pages. Le Dr 
Hewitt, avec l’autorité qui s'attache à son nom, traite de l'anatomie, de 
la vie et de la propagation de la Mouche commune, de ses dangers 
pour la diffusion des maladies, et des méthodes de la combattre. C’est 
donc un traité complet sur le sujet. Plus de 100 gravures complètent 
le texte de cet ouvrage de grande valeur scientifique. 

Le prix du livre est de 15 sh. Ila été publié en Angleterre. Mais 
on peut se Je procurer chez J. M. Dent & Sons, 27 Melinda street, 
Toronto. 

— (Department of Mines, Canada.) Petroleum and Natural Gas 
Resources of Canada. Vol. 1. Technology and Exploitation. By F. G 
Clapp and others. Ottawa, 1914. 

— Annals of the Missouri Botanical Garden. Vol. II. Nos I & 2. 
Auniversary Proceedings, St. Louis, Mo. 

Splendide volume gd in-8°, de 400 pages, rempli d’études sur divers. 
sujets de botanique. A signaler : ‘A Conspectus of Bacterial Diseases. 
of Plants”, par E. F. Smith. 

—Miscellanea Entomologica, revue entomologique internationale. 
Directeur, M. E. Barthe, 23, rue d'’Alais, Uzès (Gard), France. Publi- 
cation mensuelle, 6 fr. par an. 

Nous recevons le volume XXII, 1914-1915, de cette publication, qui 
nous paraît bien intéressante à tous égards. Elle continue de paraître 
malgré la guerre, et donne la liste de nombreux entomologistes français. 
tués ou blessés dans les combats. 

— Proceedings of U.S. National Museum. Vol. 47, 1915. 

Ce beau et fort volume, abondamment illustré, contient un bon 
nombre d’études sur des sujets de science naturelle, mais rien, à ce qu’il 
semble, quise rapporte particulièrement à l’histoire naturelle du Canada. 

— (Ohio Biological Survey. Bulletin 4.) À review of lhe described 
species of the Order ƻglenoidina Bloch, by L. B. Walton. March. 
1915. 

Les Ænglenoidina sont des organismes microscopiques des eaux. 
douces. 


LE 


NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Aout 1915 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No2 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard 


A LA SOCIÉTÉ ROYALE 


Nos lecteurs se rappellent que, ces années dernières, 
le Vaturaliste canadien a cru qu’il lui appartenait de tra- 
vailler à faire cesser la sorte d'ostracisme qui semblait 
exister dans les deux sections scientifiques de la Société 
Royale, contre les Canadiens-Français de la province de 
Québec. Le résultat de cette tentative, ce fut l'élection 
de deux d’entre nous, M. Faribault, de la Commission géo- 
logique, dans la Section III, et nous-même dans la Section 
IV. 

Mais ce succès relatif, qui a fait entrer deux d’entre nous 
dans les Sections scientifiques, dont chacune compte 50 mem- 
bres, n’était pas pour nous satisfaire. Quand on pense que 
l'Université Laval n'avait et n’a encore aucun représentant 
dans ces sections scientifiques de la Société royale du Cana- 
da! Cela est amusant, à force d’être absurde.— Aussi, notre 
premier soin a été de tâcher de faire cesser cette anomalie. 
L'an dernier, des malentendus, qu’il serait inutile d’ex- 
poser ici, nous ont empêché de présenter ou de faire pré- 
senter des candidats. 

Cette année, nous noussommes repris. Nous avons propo- 


séun membre de l'Université dans la Section IV, dont nous 
2.— Août 1915. 


18 LE NATURALISTE CANADIEN 


faisons partie, et, par nos soins, un autre candidat de Laval 
a été proposé dans la Section III.—Ni l’un ni l’autre n’ont 
été élus. à 

Cela signifie-t-il que les «scientistes» de langue anglaise 
du Canada ne sentent pas combien il est anormal que notre 
unique université française et catholique ve soit pas repré- 
sentée dans le sénat des savants canadiens? On le dirait 
vraiment, étant donné surtout que les qualifications scien- 
tifiques de nos candidats—M. l’abbé H. Simard et M. C.-E. 
Dionne—sont de tout premier ordre, et sont même d’une 
telle valeur que l’on s'étonne de voir que ces savants ne 
font pas encore partie, et depuis longtemps, de la Société 
royale. 

Comme on peut l’imaginer, nous n’allons pas en rester 
là, et nous ferons une nouvelle tentative l’an prochain. 
Nous aurons donc à revenir ici sur le sujet, dans le sens 
que l'événement nous aura indiqué. 


= —— 00! —— 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


(Continuëé de la page 12.) 
(LICHENS) 


Cladonia furcata (Huds.) Schrad. 
var. pinnata (FIk.) Wain. 
Iles Pèlerins. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 19 


Phot, F. M.-V. 
Fig. 8.—Extrémité est du Gros-Pèlerin. Vue prise en regardant 
vers le sud. Les rochers sont les quartzites et les conglo- 
mérats de la formation de Kamouraska ; au centre on 
voit l'affleurement du Sillery sous-jacent. 


Cladonia gracilis (L.) Willd. 
var. gracillima Norrl. 
Rivière-du-Loup (Collines de quartzite); Iles Pèlerins. 
Situations arides. Une forme particulièrement développée 
de cette belle espèce. 


Cladonia rangiferina L.. 
Rivière-du-Loup; Saint-Simon (Rimouski), etc. La plus 
commune des Cladonies. Quand l’air glacial des régions 


20 LE NATURALISTE CANADIEN 


du nord tue toute autre végétation, cette espèce, grâce à sa 
vitalité, dresse encore ses digitations que les grands herbi- 
vores, orignaux, caribous, savent découvrir sous la neige 
et qui constituent la base de leur nourriture. 

Ce lichen fournit, par sa macération avec le sulfate de 
fer (FeO, SO), une teinture rubigineuse (13). 


Cladonia uncialis (L.) Web. & Hoffm. 

Mont Pilote; îles Pèlerins. Macéré quinze jours dans 
l'urine avec de la chaux vive, ce lichen se change en une 
pâte qui, par l’addition d’une solution d’étain, donne une 
teinture d’un gris cendré (14). Mont Albert, Gaspé 
(Macoun). 


Cladonia verticillata Hoffm. 
Rivière-du-Loup; mont Pilote. Rochers. Cosmopolite. 


Gyrophora erosa (Web.) Ach. 
Rivière-du-Loup. Collines de quartzite. 


Gyrophora hyperborea Ach. 
Mont Pilote. Espèce arctique-alpine. ‘l'adoussac (Drum- 
mond) ; Anticosti (Macoun). 


Gyrophora Muhlembergii Ach. 
Rivière-du-Loup. Collines de quartzite. 


Gyrophora vellea (L.) Ach. 

Mont Pilote. Espèce alpine. Macoun ne mentionne 
aucune localité dans l’est du Québec (15). Se trouve sur 
le mont Saint-Hilaire. 


Nephroma arctica (L.) Fr. 
Iles Pèlerins. Espèce essentiellement arctique-alpine. 
Dans cette localité nous avons trouvé des échantillons 


13. À. Acloque, Les Lichens, p. 313. Paris, 1893. 
14. À. Acloque, loc. cit., p. 313. | 
15. J. Macoun, loc. cit. Part VII : 81. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 21 


Fig. 9.—/Ærullania Asagrayana Mont. (P. 10 de la livraison précédente.) 


De gauche à droite : a. Portion de la plante x 15; tige principale vue 
par la face ventrale montrant les utricules aquifères, rameau 
montrant la pseudo-nervure.—Appareil floral x 30; feuilles 
involucrales, involucre et périanthe, les lobes de celui-ci 
portant des élatères retenues par une substance vis- 
queuse ; une élatère x 85. (Les élatères sont des 
sortes de ressorts, qui en se détendant pro- 
jettent au loin les spores de certaines 
Hépatiques.) 


magnifiquement fructifiés, à l'exposition du grand vent du 
large, sur les rochers siliceux. Cette plante était associée 
à d’autres espèces distinctement boréales: Æ/ypnum pal- 
lescens (Hedw.) B. & S., Cornus Suecica L., etc. 


22 LE NATURALISTE CANADIEN 


Tadoussac (Drummond); Sommet du mont Albert, Gaspé; 
Anticosti (Macoun). 


Parmelia physodes (L.) Ach. 
Rivière-du-Loup. Bois de Conifères. 


Parmelia saxatilis (L.) Ach. 

Mont Pilote; [les Pèlerins. 

var. furfuracea Schaer. 

Mont Pilote; Iles Pèlerins. Macoun n'indique aucune 
localité dans le Québec (16). La superstition et la doc- 
trine des signatures firent attribuer durant longtemps à ce 
petit lichen la vertu de combattre efficacement l’épilepsie. 
La plante se vendait fort cher; on la payait jusqu’à 1000 
francs les 30 grammes. Ce qui la rendait si rare et si pré- 
cieuse, c'était la condition imposée, pour réussir, de n’em- 
ployer que des individus développés sur les crânes humains 
exposés à l’air (17). 

Peltigera aphtosa (L.) Hoffm. 

Iles Pèlerins. Avec Vephroma arctica (L.) Fr. C’est à 
l’absurde doctrine des signatures, qui prétendait voir une 
corrélation entre les affections de l’organisme animaliet la 
forme des diverses parties des plantes, que ce lichen doit 
son nom; chargé de sorédies tuberculeuses, il semblait 
tout indiqué comme spécifique des aphtes (18). 


Peltigera canina (L.) Hoffm. 
Iles Pèlerins. 

Peltigera polydactyla (Neck.) Hoffm. 
Lac Témiscouata. Commune. 


Peltigera rufescens (L.) Hoffm. 
Rivière-du-Loup; Lac Témiscouata. Sur les argilites. 


16, J. Macoun, loc. cit., p. 609. 
17. A. Acloque, loc. cit., p. 302. 
18. A. Acloque, loc. cit., p. 301. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 23 


Macoun ne mentionne pas de localité dans le Québec pour 
cette espèce. 
Physcia pitynea Nyl. 
var. pulverulenta (Schrad.) Nyl. 
Rivière-du-Loup. Rochers. Macoun ne donne pas de 
localités dans le Québec. 


Ramalina farinacea (L.) Ach. 

Iles Pèlerins. Espèce connue depuis l'Alaska jusqu’au 
Mexique à l’ouest, et depuis le Labrador jusqu’à la Caro- 
line à l’est (19). Thalle pâle-blanchâtre et jaunâtre, à 
laciniures Jinéaires. Rivière Sainte-Anne-des-Monts 
(Macoun). 

Rhizocarpon geographicum (L.) DC. 
forma lecanorinam FIKk. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi); Sur les argilites rou- 
ges. Thalle d’un vert frais Macoun ne donne qu’une 
seule localité: Grand Manan, N.-B. (Willey). 


Umbilicaria pustulata (L.) Hoffm. 
Mont Pilote. Avec les différentes espèces de Cyrophora. 


Usnea dasypoga (Ach.) Nyl. 

Lac Témiscouata (bois profonds); Iles Pèlerins (rochers 
du rivage). Sur les branches des Conifères. Caractérisée 
par la fibrillosité des thalles. 


PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES 


Abies balsamea (L.) Mill. 

Rivière-du-Loup (mont Pilote) Un des arbres carac- 
téristiques de la forêt climatique. Isolé sur les collines 
de quartzite. 


19. H. J. Howe, Vorth American Species of Ramalina. Bryologist, 
XVII, 2. 


24 LE NATURALISTE CANADIEN 


Acer rubrum L. 

Rivière-du-Loup. Commune. 
Agropyron caninum (L.) Beauv. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Commune. Ce chien- 
dent comprend plusieurs variétés difficiles à séparer. De 
l'étude de Pease & Moore dans Akodora (19°), nous 
extrayons les formes suivantes qui ont des localités connues 
dans la Province: 

A. Caninum (L.) Beau. 

forma pubescens (Scribn. & Sm.) Pease & Moore. 
Rivière Bonaventure, Bic, Elephantis Landing. 


A. Caninum (L.) Beauv. 
var. tenerum (Vasey) Pease & Moore. 
Percé, Mont Albert, Carleton, Rivière Matane, Cap à 
l’Aigle. 
© Mont Elephantis, Saint-Simon (Fr. M.-Victorin). 
A. Caninum (L.) Beauv. 
var. tenerum (Vasey) Pease & Moore. 
forma ciliatum (Scribn. & Sm.) Pease & Moore. 
Baïe des Chaleurs. 
A. Caninum (L.) Beauv. 
var. tenerum (Vasey) Pease & Moore. 
forma Fernaldii (Pease & Moore). 
Cap à l’Aïgle, Percé. 
A. Caninum (L.) Beauv. 
var. latiglume (Scribn. & Sm.) Pease & Moore. 
Labrador. 
A. Caninum (L.) Beauv. 
var. Hornemanni (Koch) Pease & More. 
Mont Albert. 


192. Rhodora, XII, 6I. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 25 


Allium Schoeneprasum L. 
var. sibiricum (L.,.) Hartm. 

Lac Témiscouata. Pointes rocheuses. (Cette espèce, qui 
ne se sépare pas spécifiquement de la Ciboulette de nos 
jardins, est bien indigène au Canada. Elle occupe les 
bords rocheux des rivières du système du Saint-Jean et de la 
Gaspésie. Ses préférences boréales ne lui permettent pas 
de dépasser au sud la région des Grands Lacs. D’après 
Provancher (20), elle serait abondante sur les îles du bas 
Saint-Laurent, montrant ainsi de la tolérance à l’égard du 
chlorure de sodium. 


Alnus incana (L.) Willd. 

Rivière-du-Loup. Lieux humides à l’intérieur. Livrée 
ces dernières années au Puceron lanigère, ce qui rend la 
traversée des marais très désagréable. 


Alnus mollis Fernald. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi) ; Iles Pèlerins. Au 
bord de la mer.—ÆA/nus alnobetula (Ehrh.) K. Koch de la 
nouvelle édition de l’‘“‘Illustrated Flora”. (Cette Aulne 
est développée dans l’Anse-à-Persi suivant une ligne mar- 
quant un ancien rivage, et limite l'expansion de la forêt 
climatique du côté de la mer. 


Alopecurus geniculatus L. 
var. aristulatus T'orr. 

Rivière-du-Loup. A propos de cette espèce et de sa va- 
riété, Fernald remarque (21) que, dans l’est, la variété 
seule semble indigène, le type spécifique paraissant intro- 
duit d'Europe. 

Bic, Petite-Cascapédia, Rivière Dartmouth (Fernald). 


20. Provancher, Abbé L., Ælore canadienne, p. 600. 
21. Fernald, M. L., Gray's Manual, 7th Ed., p. 129. 


F [l Se du 


wnyofystôur WINIULDPEA 
wnipiu | uatut1220 ff) 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 27 


Anaphalis margaritacea (L.) B. &H. 
Rivière-du-Loup; île du Gros Pèlerin. 


Anemone canadensis L. 
Lac Témiscouata. Commune. 


Anemone riparia Fernald. 

Lac Témiscouata. Rochers siluriens au bord des eaux. 
L'“Illustrated Flora ” ne veut considérer cette Anémone 
que comme une race de l’Anémone de Virgine. Pour nous 
qui connaissons bien cette dernière plante, si commune 
dans le sud-est de la Province, nous trouvons les spéci- 
mens du Témiscouata fort distincts, et se rapprochant plu- 
tôt de l’Anémone cylindrique. À. r1paria est commune 
dans le bassin de la rivière Saint-Jean et de là, vers l’est, 
dans toute la Gaspésie. 


Antennaria canadensis Greene. 

Rivière du-Loup. Bois. Commune dans l’est. L'étude 
des Antennaires de notre région n’est encore qu'ébauchée. 
Les espèces sont nombreuses et difficiles à séparer. 


Arabis glabra (L.) Bernh. 

Lac Témiscouata. Schistes siluriens. L’Arabette gla- 
bre, si remarquable par la glaucescence de sa haute tige 
dressée aux siliques étroitement appliquées, semble plutôt 
rare dans la Province. Dans l’est, Fernald ne l’a pas ren- 
contrée, bien qu’ellé soit commune le long du Saint-Jean. 
Dans l’ouest nous l’avons trouvée une seule fois, à Oka 
(Deux-Montagnes). L’herbier de l’Université McGill en 
possède un spécimen venant de la montagne de Montréal. 
Et c’est tout. Provancher en parle comme d’une plante de 
la Baie d'Hudson et des Grands Lacs; Moyen ne paraît 
pas l’avoir vue 2# situ. 


Arenaria laterifiora L. 
Rivière-du-Loup. Commune dans toute la Province. 


28 LE NATURALISTE CANADIEN 


Arenaria peploides L. 
var. robusta Fernald. 

Rivière-du-Loup. (Anse-à-Persi). D’après Fernald: Ca- 
couna. Bic et vers l'Est. 

Plante des sables maritimes à distribution circompolaire 
qui présente certaines variations suivant les régions. Notre 
plante (var. robusta Fernald), a les tiges beaucoup plus 
fortes et succulentes que le type. Fructifie peu ou point 
sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre, fertile à la Rivière- 
du-Loup. 

Synopsis des variétés américaines (22): 

var. maxima Fernald.—Alaska, Terre-Neuve. 
var. diffusa Hornem.—Côte du Pacifique, Washing- 
ton-Alaska. 
var. robusta Fernald.—Côte de l’Atlantique, Sague- 
nay-Virginie. 
Arenaria serpyllifolia L. 
Lac Témiscouata. Voie ferrée. Naturalisée d'Europe. 


Artemisia canadensis Michx. 

Rivière-du-Loup (Grande Chute), Partie abrupte des 
falaises d’argilites calcaires. Espèce calcicole. 

Le feuillage délicat de cette Composée devient remar- 
quablement rigide par la dessiccation. 

Parlant de sa distribution, Macoun (23) écrit: ‘ Along 
sea beaches and on lake shores and by rivers, throughout 
Canada. Ce “throughout Canada” ne doit pas être pris 
d’une manière trop absolue. Pour notre part; nous ne con- 
naissons dans la Province que la localité ci-dessus. Pro- 
vancher (24) donne: Pied du Cap Tourmente, Lac Saint- 


22. Fernald, M. L., Variations of Arenaria peploides. Rhodora, XI, 
109. 

23. Macoun, J., loc. cit., II, 256. 

24. Provancher, Abbé I,., loc. cit , p. 334. 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 29 


Jean. Moyen ne la connaissait pas dans la région mont- 
réalaise. 


Aster longifolius Lam. 

Rivière-du-Loup; Cacouna; Lac Témiscouata. C'est 
l’Astère commune au mois d’août dans le comté de Témis- 
couata, aussi bien à l’intérieur que sur les côtes. Elles 
revêt des formes multiples et pourrait bien être une espèce 
composite. Près de la mer elle est glabre et légèrement 
succulente ; dans la forêt mésoyhytique de l’intérieur, elle 
devient délicate et pubescente. 

Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(À suivre.) 


er 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 


Quelques notes bibliographiques, et distribution géographique 
des différentes espèces. 


PARTIE II 
(Continué de la page 15.) 
60e genre 


APENES, Lec. 


Petits coléoptères de couleur bronze, alliés de près aux 
Cymindis, que l’on rencontre dans les éclaircies des forêts, 
à la base des arbres et des souches. Ils sont très rares. 
Apenes lucidula : 

Dej. Spec. Col. 5, p. 320. 
Habitat : Québec. 


30 LE NATURALISTE CANADIEN 


6le genre 


PENTAGONICA, Schm.-Goeb. 


Les Pentagonica semblent se nourrir de petits insectes 
bolitophages. On les trouve sur les champignons ou sous 
les débris végétaux. Une seule espèce dans notre faune. 
Pentagonica flavipes : 

Lec. Trans. AmwPhil. Soc. 1853, p. 37% 


Habitat: Ontario. 
62e genre 


BRACHYNUS, Web. 


Les Brachines se rencontrent sous les pierres dans les 
lieux secs, et sous les billots dans les endroits humides. 
De bonne heure, le printemps, quelques-unes des espèces 
sont très abondantes et vivent en colonies. Ils ont la 
faculté d'émettre par l’anus, lorsqu'on les saisit, un fluide 
plus ou moins corrosif qui leur sert de défense. Ce fluide, 
au contact de l’air, se change en un gaz qui apparaît 
comme une vapeur blanchâtre, après détonation. Quand 
l’insecte est poursuivi par d’autres insectes de taille plus 
grosse, le ‘‘bombardier” émet une partie du fluide en réserve 
à la face de son ennemi. Le bruit et le gaz déconcertent 
tellement le poursuivant, ou l’ennemi, que le bombardier 
a souvent le temps de s'échapper. Quelques espèces sont 
capables d'émettre ce fluide quatre ou cinq fois de suite. 

Il existe une grande confusion entre les espèces de ce 
genre, et il est à souhaiter que quelque auteur en fasse une 
division spéciale. 

Pour la classification des espèces de ce genre, les auteurs 
suivants seront très utiles: 

Leconte. —‘Notes on the Species of Brachinus inhabi- 

ting the United States ”, in Proc. Phil. Acad. 
Nat. Sci. p. 523 (1862.) 
Blatchley.—‘Coleoptera of Indiana”, 1910, p. 157. 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 31 


Brachynus Americanus Lec. : 

Proc. Phil. Acad. Nat. Sc. 2, p. 48. (1844.) 
Habitat : Québec, Ontario. 

Brachynus minutus : 

Harr. N. Eng. Farm. 7, p. 117. (1728.) 
Habitat: Québec, Ontario. 

Brachynus perplexus : 

Dej. Spec. Col. 5, p. 426. 
Habitat: Québec, Ontario. 
Brachynus medius : 

Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 4, p. 207. 
Habitat : Ontario, Québec. 

Brachynus cyanipennis : 

Say, Journ. Phil. Acad. Nat. Sc. 3, p. 143. (1823.) 
Habitat: Ontario. 

Brachynus lateralrs : 

Dej. Spec. Col. 5, p. 426. (1829.) 

Habitat: Québec. 
PBrachynus alternans : 

Hé. Sspec. Col. x, p. 310: (4825.) 

Habitat: Ontario. 
Brachynus ballistarius : 

Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 4, p. 190. (1848.) 
Habitat: Ontario, Québec, (Hull, 19, vii, 14, Beaulne.) 
Brachynus fumans : 

Fabr. Syst. Elen., p. 210. (1810.) 

Habitat: Québec, Ontario. 
Brachynus cordicollis : 

Dej. Spec. Col. 2, p. 466. (1826.) 
Habitat: Québec, Ontario. 
Brachynus Tschernikii : 

Mann. Beitrag., p. 184. 

Habitat: Québec. Jos.-I. BEAULNE. 


(A suivre.) 


32 LE NATURALISTE CANADIEN 


PUBLICATIONS REÇUES 


—(Smithsonian Institution.) 4 Monograph of the Foraminifera of the 
North Pacific Ocean. V. Rotaliide, by J. A. Cushman. Washington. 
1915. 

— Bibliography of Canadian Zoology. 1913 (Exclusive of entomo- 
logy ), by E. M. Walker. 

Nous trouvons cette liste intéressante dans la livraison de mars 1915 
(Section IV) des ‘‘ Transactions of the Royal Society of Canada”. Le 
public serait surpris du grand nombre et de la variété des travaux scien- 
tifiques publiés par nos savants canadiens, durant une seule année. 
Malheureusement, nos compatriotes canadiens-français sont à peu près 
absents de cette énumération (1), et cela démontre une fois de plus combien 
l’on se désintéresse chez nous de l’étude des sciences. Quand et par 
quels moyens prendrons-nous la place qui nous appartient sur ce terrain? 

—(Bulletin of the Illinois State Laboratory of Natural History.) 7ke 
Chironomideæ or Midges of Illinois, by John R. Malloch. 1915. 

Cette monographie des moucherons de l’Illinois est un grand volume 
abondamment illustré. 

— Transactions of the Wisconsin Academy of Sciences, Arts and 
Letters. Vol. XVII, Part II, Nos 1-6. 

Très grande variété de travaux scientifiques. 

— (Canada. Department of Mines.) 

Summary Report of the Geological Survey Dept. of Mines for the 
year 1913. Ottawa, 1914. 

Investigation of the Peat Bogs and Peat Industrv of Canada, 1911- 
1912, by A. v. Anrep. Ottawa, 1914. 

Report on the Building and Ornamental Stones of Canada, Vol. II, 
Province of Quebec, by W. A. Parks. Ottawa. 1914. 

The Production of Copper, Gold, Lead, Nickel, Silver, Zinc and other 
metals in Canada. 1913, by G. T. Cartwright. Ottawa, 1914. 

A General Summary of the Mineral Production of Canada, 1913, by 
J. McLeïsh. Ottawa, 1914. 

Annual Report on the NWineral Production of Canada, 1913, by J. 
McLeish. Ottawa, 1914. 

(Museum Bulletin No. 7. Biological Series, No 4.) 

P. A. Taverner, Anew species of Dendragapus (Dendragapus 
Flemingi) from southern Yukon Territory. Ottawa, 1914. 

Ch. Camsell, Géologie et Gisements minéraux de la région mninière 
d'Hedley, C. A. Ottawa, 1914. 


1.—En fait, M. C.-E. Dionne et nous-même sommes les seuls repré- 
sentants du Canada français dans cette liste, qui occupe 15 pages. 


LE 


NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Septembre 1915 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No 3 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard 


HISTOIRE ABRÉGÉE DE LA PUNAISE 


Le docteur Horwarth, directeur du Musée zoologique de 
Budapest et l’un des plus réputés parmi les entomologistes, 
s’est demandé comment l'humanité avait hérité de l’insecte 
connu par les savants sous le nom de C7#ex lectularrus, 
appelé vulgairement punaise des lits. Ces insectes n'ayant 
pas d’aïles, on se demandait comment ils avaient pu parvenir 
jusqu’à nous. 

Le docteur Horwarth a résolu la question. (C’est aux 
chauves-souris que nous devons ce fléau. C’est sur ces ani- 
maux que les punaises ont d’abord vécu en parasites. Elles 
limitaient leur champ d’action au bassin de la Méditer- 
ranée. Puis, les chauves-souris ayant rencontré l’homme 
dans les cavernes et dans les maisons primitives, les 
punaises ont renoncé aux aventures aériennes de leurs 
hôtes ailés, en échange d’une demeure plus sédentaire. 

C’est du moins l’explication rapportée par le Cosmos. 

Les punaises ont si bien prospéré qu’on en connaît ac- 
tuellement vingt espèces, ayant des représentants dans 
toutes les parties du monde. L'Europe est la plus favo- 

3.—Septembre 1915. 


34 LE NATURALISTE CANADIEN 


risée, avec sept espèces différentes... aussi désagréables 
les unes que les autres. 


0 : 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE KXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


(Continuëé de la page 29.) 
(PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES) 


Aster Novii-Belgii L. 

Rivière-du-Loup. Bords rocheux. C'est l’espèce propre 
de la côte de l'Atlantique. Elle est inconnue à l’ouest de 
la Provinc:, où elle est remplacée par Aster Novæ-Angheæ 
L. Voisine dans son habitat avec SoZzdago hispida Mubhl. 
et fleurit en même temps. 


Aster puniceus L. 

Rivière-du-Loup. 
Aster umbellatus Mill. 

Rivière-du-Loup et partout. Commune. 
Atripiex patula L. 

var. hastata (L.) Gray. 

Rivière-du-Loup (Anse -à-Persi); Cacouna. Rivages 

salés, quelquefois aussi près de l’eau douce, commune, 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 35 


Cette Arroche peut être employée comme succédanée des 
épinards. I/efflorescence blanchâtre dont elle est recou- 
verte s’interprète comme un dispositif destiné à réduire 
l’évaporation, limitation nécessitée par la résistance qu’oppo- 
sent à l'absorption les liquides chargés de chlorures. 


Barbarea vulgaris R. Br. 
var. longisiliquosa Carion. 

Rivière-du-Loup. Fernald, qui a attiré l’attention sur 
cette variété (25), dit qu’il ne l’a rencontrée en cette Pro- 
vince qu’aux environs de la ville de Québec. Elle est 
marquée par les caractères suivants: Siliques de 2-3 centi- 
mètres de longueur, fortement appliquées sur l’axe de l’in- 
florescence. Naturalisée depuis Rivière-du-Loup jusqu’au 
Michigan, daus le Missouri et la Virginie. 


Betula alba L. 
var. Cordifolia (Regel.) Ferrnald. 
Saint-Arsène (Collines de quartzite); île du Gros- 
Pèlerin. La variété cordifolia paraît caractériser les sta- 
tions élevées ou boréales. 


Botrychium virginianum (L.) Sw. 
Lac Témiscouata. Bord des bois. 


Bromus ciliatus L. 
Rivière-du-Loup. Bord des chemins. 


Cakile edentula (Bigel.) Hook. 

Cette remarquable Crucifère halophytique, dont les fruits 
articulés sont si curieux, est commune sur les rivages au 
moins depuis la Rivière-du-Loup jusqu’au Golfe. Le sable 
des grèves, pourtant si pauvre en matières nutritives, lui 


25. Fernald, M. L., North American Species of Barbarea. Rhodora, 
IS 170; 


36 LE NATURALISTE CANADIEN 


suffit. Des caractères halophytiques elle possède les sui- 
vants: succulence de la tige, carnosité, dimensions réduites 
des feuilles. Cette plante, bien que caractéristique de l’ha- 
bitat salin, se retrouve sur les bords des Grands Lacs. 
Nous avons hasardé ailleurs une hypothèse au sujet de ce 
fait de géographie botanique (26). I! est probable qu’à 
l’époque Champlain, par suite de l’invasion marine, Îles 
eaux (les Grands Lacs sont devenues saumâtres. Le Ca- 
quilier une fois établi a pu s'accommoder graduellement au 
changement de salure des eaux. On cite un fait analogue 
dans la série animale (27). 

D'après Star (28), le Caquilier présente les particularités 
anatomiques suivantes: Zewrlles : couches extérieures de 
l’épiderme, 4 microns; plusieurs couches de tissu palissadé 
de chaque côté, avec une étroite bande de tissu lacuneux au 
centre; tissu aquifère autour des faisceaux ; stomates sur 
les deux faces; tissu conducteur peu développé. Z77ge: 
épiderme épaissi, cellules extérieures de 10 microns. 


Callitriche palustris L. 
Lac Pratt. Commune. 


Campanula rotundifolia L. 

Rivière-du-Loup ; Cacouna; île du Gros-Pèlerin. Ro- 
chers au bord de la mer. Rare à l’ouest de la Province 
où elle ne semble pas quitter les hauteurs. 


Capsella Bursa-Pastoris (L.) Médic. 
Partout. 


Carex arctata Boott. 
Rivière-du-Loup. Belle espèce, préférant les bois 
rich:s, abondante d’une extrémité de la Province à l’autre. 


—— 


26. Marie-Victorin, Fr., loc. cit. 
27. De Lapparent, A., loc. cit., p. 1678. 
28 Starr, Anatomy of dune plants. Pot. Gaz., 54, 265. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 37 


Carex atrata L. 
var. OVata (Rudge) Boott. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi), (=C. atratiformis 
Britton.) Ce Carex, remarquable par la riche couleur 
pourpre de ses épis staminés, a une distribution géogra- 
phique plutôt boréale. 


Carex canescens L. 
var. disjuncta Fernald. 


Rivière-du-Loup. Commune. Forme à épillets dis- 
tancés. 


Carex flava L. 
Lac Témiscouata. Grèves sabionneuses. 


Carex glareosa Wahl. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Prairies saumâtres, en 
compagnie de €. Vorvegica. Ce Carex essentiellement 
halophytique forme des tapis purs, jaunâtres à maturité. 
Cacouna, Bic (Fernald). Rare ou méconnue dans la 
région. 


Carex Goodenowii J. Gay. 

Cacouna. Prairies au bord de la mer. Distribution 
géographique très étendue dans les régions boréales. 
Gaspé Bassin, rivière Pierre(Macoun); Cacouna(Burgess); 
rivière Mecatina (herbier McGill.) 


Carex hormathodes Fernald. 
Rivière-du-Loup  (Anse-à-Persi). Espèce de création 
récente à préférences halophytiques. 


Carex lanuginosa Michx. 

Lac Témiscouata  (Grande-Anse). Ne se montre plus 
que rarement au delà des eaux du Saint-Jean. Rivière-du- 
Loup, Barachois de Malbaie, Gaspé. (Fernald.) 


38 LE NATURALISTE CANADIEN 


Carex lenticularis Michx. 

Tadoussac. Rivages graveleux d’un petit lac. Semble 
limitée à cet habitat spécial, et, dans cette situation, abon- 
dante dans l’est du Québec: Bic, Riv. Grande-Cascapédia, 
Grande-Rivière de Gaspé, Riv. Darmouth, Riv. Sainte-Anne- 
des-Monts. (Fernald.) Nous ne connaissons pas ce Carex 
dans la région montréalaise. 


Carex leptalea Wahlemb. 

Rivière-du-Loup. ‘Prairies humides. Très commune. 
Dans l’ouest de la Province, semble limitée à l'habitat tour- 
beux. Oka; Saïnt-Jérôme (Terrebonne) (Fr. M.-Victorin); 
Ottawa (Fr. Rolland-Germain.) 


Carex maritima O. F. Müeller. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Abondante sur les 
rivages d’eau salée et les prairies saumâtres, du Labrador 
au Massachusetts. Aussi en Europe. Epis gros et pendants, 
glume longuement aristée, port caractéristique. 


Carex Norvegica Willd. 

Rivière du Loup (Anse-à-Persi). Carex halophytique 
répandu sur les bords du Saint-Laurent. En compagnie de 
Carex glareosa Wahlemb.—Nous donnons pour ce qu’elle 
peut valoir l’observation ou plutôt la mésaventure sui- 
vante. Les souris ont entièrement dévoré l’abondante 
récolte que nous avions faite de cette plante, laissant 
intactes les autres espèces au-dessus et au-dessous dans le 
même paquet. Pourquoi cette préférence? En attendant la 
réponse, avis aux intéressés. 


Carex Oederi Retz. 

Lac Témiscouata. Pointe d’ardoises siluriennes. Ce petit 
Carex appartient à la flore de la vallée de la rivière Saint- 
Jean, d’où il s'étend avec les terrains siluriens jusque dans 
la Gaspésie. Bic (Fernald.) 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 39 


Carex retrorsa Schwein. 
Lac Témiscouata. Grèves sablonneuses. 


Carex retrorsa Schwein. 
var. Robinsonii Fernald. 
Avec la forme typique. 


Carex riparia W. Curtiss. 

Rivière-du-Loup (Tourbières.) Fernald n’avait pas encore 
rencontré cette espèce au nord de la vallée du Saint-Jean. 
Rivière-du-Loup peut être considérée comme sa limite 
extrême au nord. 


Carex rostrata Stokes. 


Lac Témiscouata  (Grande-Anse). En eau peu pro- 
fonde. Commune. 


Carex stricta Lam. 
Rivière-du-Loup (Tourbières). Espèce variable et très 
commune. Comprend les variétés suivantes : 
curtissima Peck. 
angustata (Boott.) Bailey. 
decora Bailey. 
Douglastown, Gaspé Bassin. (Fernald.) 


Carex trisperma Dewey. 
Rivière-du-Loup. Bois marécageux. Commune. Espèce 
très facile à reconnaître. 


Carex vesicaria L. 
Lac Témiscouata (Grande-Anse). Commune. 


Castilleja pallida (L.) Spreng. 
var. septentrionalis (Lindl.) Gray. 
Lac Témiscouata. Très abondante et caractéristique des 
roches siluriennes de cet endroit. Belle Scrofulariacée, 
remarquable par ses bractées pétaloïdes blanchâtres. La 


40 LE NATURALISTE CANADIEN 


Castillégie est commune le long du Saint-Jean et de ses 
affluents, et sur les rivières gaspésiennes: Ristigouche, 
Métapédia, Grande - Cascapédia, Bonaventure, etc. (Fer- 
nald.) 


Catabrosa aquatica (L.) Beauv. 

Cacouna (Prairie saumâtre). Graminée hydrophile qui 
ne semble pas redouter l’action des chlorures. Dans cette 
station croissant avec les Spergulaires halophytiques. 


Cerastium arvense L. 

Rivière-du-Loup. Collines cambriennes. Cette espèce, au 
moins dans sa variété oblongifolium, recherche les cal- 
caires ou la serpentine. Corrélativement, l’analyse des 
cendres du C. arvense accuse une forte teneur en magné- 
sie. Témoin la suivante : 


Sihces#r2 RS 
Alumine et oxyde de fer...18.58% 
CHAUX . . SNS 9.35/ 
Magnéier @. . LL des te 


Bic, Pointe-au-Père, Mont Albert (serpentine), Percé 
(Fernald). 


Chrysoplenium americanum Schwein. 
Rivière-du-Loup. Fréquente. 


Cirsium lanceolatum (L.) Hill. 
Rivière-du-Loup. Bord des chemins et pâturages. 


Coelopleurum actaeifolium (Michx) Coult. & Rose. 
Rivière-du-Loup; N.-D. du Portage. Cette robuste Om- 

bellifère est confinée à l'habitat halophytique et paraît 

avoir été assez mal comprise dans le passé. Macoun (29) 


29. Macoun, J., Catalogue of Canadian Plants, p. 184. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 41 


doute de sa distinction spécifique d'avec Zigusticum 
Scothicum 1. Pour ceux qui ont vu les deux plantes sur 
le terrain, le doute n’est cependant guère possible. C. 
actæifolium est une plante beaucoup plus robuste que Z. 
Scothicum. 


Comandra livida Richards. 

Rivière du-Loup (Collines de quartzite). Rare. Bic, 
Pointe-au-Père et vers l’est (Fernald). Aussi dans Îles 
Laurentides (Fr. M.-Victorin). 


Conioselinum chinense (L.) BSP. 
Cacouna; Trois-Pistoles. Ombellifère commune sur les 
corniches schisteuses du rivage. 


Corallorhiza maculata Raf. 
Rivière du-Loup. Locale. Bic, Percé (Fernald). Paraît 
moins abondante au nord que €. {r1fida Châtelain. 


Corallorhiza trifida Châtelain. 


Rivière-du-Loup. Bois. C’est l'espèce commune dans Îa 
région. 


Cornus canadensis L. 

Rivière-du-Loup; Cacouna; Lac Témiscouata. C’est 
dans les cédrières de ce dernier endroit que le Cornouiller 
du Canada se développe dans toute sa vigueur. Avec une 
mousse, l'Æypnum Crista-Castrensis L., il forme le linceul 
qui recouvre les générations de cèdres morts. Nous lisons, 
dans le récit d'unc herborisation de Northrop au Lac Té- 
miscouata (30), que les Canadiens appellent le fruit de 
cette plante : “ La rouge”. À notre connaissance, le fruit 
du Cornouiller est connu des Canadiens sous le nom de 
“Quatre-Temps” et pas autrement. Il s’agit peut-être d’une 


30. Northrop, John R., Plant notes from Temiscouata County. Bull. 
Zorr. Bot. Club, XIV. 1887. 


42 LE NATURALISTE CANADIEN 


expression locale. Northrop dans un autre écrit (31), rela- 
tif encore au lac Témiscouata, consigne une curieuse ob- 
servation: “Il y avait, dit-il, de grandes étendues de 
Cornus Canadensis, et j'ai noté qu'ici comme ailleurs il 
est imposSible de trouver un seul individu florifère à quatre 
feuilles. Frappé de ce fait en herborisant dans les mon- 
tagnes Blanches, j’en avais fait un point d'observation tout 
cet été; mais après avoir examiné des centaines d’indivi- 
dus, je ne trouve pas d'exception à cette règle.” 


Cornus Suecica L. 

Rivière-du-Loup (Poïnte-à-Persi) ; île du Gros-Pèlerin. 
Sur les corniches de rochers. Aussi dans les mêmes situa- 
tions à Cacouna, à quelques milles plus bas, d’après 
Fernald. 

Cette plante arctique-alpine appartient à la flore propre 
des terrains archéens du Canada et de la Scandinavie. Sa 
présence sur la rive du Saint-Laurent est un fait phytogéo- 
graphique important. Elle établit une fois de plus que les 
falaises de la côte, exposées au vent froid du large, réunissent 
les conditions déterminantes de l'habitat arctique-alpin. 

C’est évidemment le Cornouiller de la Suède que l’abbé 
Moyen avait sous les yeux quand il écrivait, à la page 175 
de la ÆVore du Canada, la note suivante: “Nous avons 
reçu du Labrador deux échantiilons de Cornouiller à in- 
volucre pétaloïde, qui semblent différer notablement du 
C. Canadensis. Chaque rhizome émet plusieurs tiges 
simples de 6-7 pouces de hauteur. Les feuilles de ces 
tiges, au nombre de 4-5 paires, sont toutes opposées et 
deviennent d'autant plus grandes qu’elles sont plus rappro- 
chées des fleurs. Celles-ci qu’entoure l’involucre sont d’un 


31. Northrop, John R., Plant notes from Tadoussac and Zemis- 
couata County. Bull. Torr. Bot Club, XIV. 1890. ; 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 43 


rouge cramoisi, au lieu d’être blanc-verdâtre comme dans 
l'espèce commune.” 


Corydalis sempervirens (L.) Pers. 
Ile du Gros-Pèlerin. 


Crataegus Jonesae Sargent. 

Rivière-du-Loup. Au tournant de la descente qui va à la 
Pointe. Si la détermination conditionnelle de M. Sargent 
est confirmée, cet arbre est nouveau pour le Canada conti- 
nental. L'espèce décrite du Maïne a été retrouvée une 
fois dans le Nouveau-Brunswick. Nous reproduisons ici, 
en la traduisant, la description détaillée de M. Sargent (32): 

Feuilles elliptiques ou ovales, aiguës, se rétrécissant 
graduellement ou à base largement cunéiforme, double- 
ment et irrégulièrement dentées dans la partie supérieure 
(les dents munies de glandes rougeâtres, décidues), généra- 
lement divisées au-dessus du milieu en deux ou trois paires 
de lobes aigus ou acuminés, ayant atteint la moitié de leur 
longueur lors de l’éclosion des fleurs (1ère semaine de juin 
pour le Maine), époque où elles sont membraneuses et 
recouvertes d’une pubescence soyeuse, surtout abondante 
sur les principales nervures de la face inférieure. À ma- 
turité les feuilles sont épaisses et coriaces, vert foncé et 
luisantes supérieurement, de 3-4 pouces de longeur, de 2-3 
pouces de largeur; nervure médiane forte, se ramifiant en 
4-6 paires de nervures primaires et en nervures secondaires 
apparentes; pétioles robustes, ailés vers ie sommet, 
d’abord villeux, puis glabres, lavés de rouge au-dessus du 
milieu, de 112-2 pouces de longueur, souvent tordus à la 
base à la fin de l’été, de manière à présenter la face infé- 
rieure de la feuille à la lumière. Sur les pousses vigou- 
reuses, les feuilles sont généralement plus grossièrement 


32. Sargent, C. S., Wanual of the trees of North America, p. 460. 


44 LE NATURALISTE CANADIEN 


dentées et plus profondément lobées, avec des pétioles 
largement ailés et des stipules arqués, munis de dents 
glanduleuses, pouvant atteindre 1 pouce de longueur. 

Fleurs de 1 pouce de diamètre, à longs pédicelles grêles, 
réunies en corymbes composés, lÂches et tomenteux, les 
lobes larges à la base, se rétrécissant brusquement, allon- 
gés, aigus, entiers et velus; étamines, 10; anthèresgrandes, 
et de couleur rose; style, 2-3, entouré à la base par un 
anneau de pubescence pâle. 

Fruit mûrissant au commencement d'octobre, sur des 
pédicel.es grêles et allongés, en groupes nombreux, glabres 
ou pubérulents, pendants, oblongs ou oblongs-ovales, com- 
pacts et arrondis aux bouts, d’un carmin éclatant, occasion- 
nellement pointus, de 3-1 pouce de longueur, de 34 de 
pouce de largeur; calice persistant, ses lobes allongés et 
élargis s'appliquant étroitement sur le fruit; chair-épaisse, 
jaune, sucrée et pâ'euse; noyaux, 3, rarement 2, épais, 
rétrécis et aigus à la base, gonflés et arrondis, cannelés 
dorsalement, avec une forte saillie médiane de 7/16 de 
pouce de longueur. 

Un arbre pouvant atteindre 20 pieds de hauteur et un 
diamètre de 1 pied, couvert d’une écorce brunâtre et écail- 
leuse, et dont les branches ascendantes ou étalées forment 
une tête large et irrégulière. Rameaux d’abord tomenteux, 
devenant brun orangé, glabres et très luisants durant la 
première saison, et gris pâle l’année suivante, armés de 
fortes épines de 2-3 pouces de longueur, droites ou recour- 
bées, généralement dirigées vers l’insertion de la branche. 


; Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 


———: 00: — 


_ tlnioalts délai DRE 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 45 


LES COLHOPTERES DU CANADA 


Quelques notes bibliographiques, et distribution géographique 
des différentes espèces. 


PARTIE II 
(Continué de la page 31.) 
62e genre 


BRACHYNUS, Web. 


Brachynus pulchellus : 
Blatchley. Col. of Indiana, p. 161. (1910.) 
Habitat: Ontario. 


63e genre 


MISCODERA, Esch. 


Ce sout des carabiques à reflets métalliques très brillants, 
que l’on rencontre sous les pierres et les pièces de bois 
dans les endroits frais et ombragés. Ils émettent un fluide 
qui a une odeur de camphre mélangé de créosote. 

Horn, Trans. Am. Ent. Soc. 1881, 9, p. 168. 
Miscodera arctica : 

Payk. Fn. Suec. 1, p. 85. 
Habitat: Alaska, Ontario, Terre-Neuve. 
Miscodera insignis : 

Mann. 
Habitat: Alaska. 


64e genre 
ZACOTUS, Lec. 


L'espèce de ce genre se rencontre près des petits ruis- 
seaux, dans les forêts épaisses. Une seule espèce dans 


46 LE NATURALISTE CANADIEN 


notre faune. On la trouve dans la partie ouest extrême 
du Canada. 
Zacotus Matthewsii : 
Lec. 
Habitat : Colombie-Anglaise. 


65e genre 
CHLAENIUS, Bon. 


Les Chlénies sont toutes de taille moyenne ou au-dessus, 
plus forte que celle des Amares. Plusieurs sont brillam- 
ment colorées. On les trouve le plus souvent sous les 
bois pourris ou les vieux fumiers, les pierres dans les 
endroits humides où elles se nourissent de vers gris et 
autres insectes. Dans 23 individus disséqués par le Dr 
Forbes, 837 du contenu de l'estomac fut trouvé comme 
étant composé d’origine animale. De cela, 657 était 
d'insectes, principalement de vers gris, larves de Pyrale de 
la pomme et autres formes d’insectes nuisibles. De ce 
qui précède, il résulte que les Chlénies sont les plus utiles 
de nos Carabiques. Elles possèdent presque toutes une odeur 
de fumier pourri fort désagréable, et tellement pénétrante 
qu’il suffit de les toucher pour en avoir les doigts imprégnés 
pendant plus d’une demi-heure. On compte de 20 à 25 
espèces dans notre faune. 

Les principaux auteurs qui traitent de ce genre sont les 
suivants : 


Leconte.— Analytical Table of the Species* of Chlaenius 
tn the Umited States, in Proc. Acad. Nat. Sc. 8, p. 
25, 1856. 

Horn.— Revision of the Species of Chlaenius 1n the 
United States, in Trans. Amer. Ent. Soc. 5, p. 253, 
(1876). 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 47 


Synoptic Table -in Bull/#ÆBrook. Ent. Soc. 4, p. 3, 
(1882). 
Blatchley.— Coleoptera of Indiana, 1910, p. 153. 


Chlaenius viridiformis : 
Esch: Zool. "Atl. 5, p. 27. 
Habitat: Québec. 
 Chlaenius erythropus : 
Germ. Ins. Spec. Nov., p. 11, (1824). 
Habitat: Québec, Ontario. 
Chlaenius fuscicornis : 
Dej. Spec. Col. 5, p. 64. 
Habitat: Québec. 
Chlaenius sericeus : 
Forst. Nov. Spec. Ins. Cent. 1. p. (1771.) 
Habitat: Nouveile-Ecosse, Québec, Ontario, Territoires du 
Nord-Ouest, Manitoba, Alberta. 
Chlaentus laticollis: 
Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 64. (1823.) 
Habitat: Québec. 
Chlaentus diffinis : 
Chand. Bull. Mosc. 3, p. 270. (1856.) 
Habitat: Québec. 
Chlaenus aestivus : 
pay, Lratis. Am. Phil S0E2, 'p. 62. (1823;:) 
Habitat: Québec. 
Chlaenius cumatilis : 
Eec.' Am: Lye: Nat. HIS D. 170. 
Habitat: Québec. 


Jos.-I. BEAULNE. 


(A suivre.) 


48 LE NATURALISTE CANADIEN 


PUBLICATIONS REÇUES 


a 


—(Canada. Department of Mines.) 

A.C. Lawson, Géologie du lac Stleeprock, Ont.—C. B. Walcott, 

Notes sur les fossiles du Calcaire du même. Ottawa, 1915. 

(Notes du Prospecteur. No 1.) W. Malcolm, MVofes sur les minéraux 
contenant du radium. Ottawa, 1914. 

R. W. Ells, Æapport sur la Géologie d'une partie de l'est d'Ontario. 
Ottawa, 1914. 

D. D. Cairnes, Rapport sur une partie des Districts miniers de Conra 
et Whilehorse, Yukon. Ottawa, 1915. 

—PBulletin of the American Museum of Natural History, Nol. 
XXXIII. New Vork. 1914. 

Ce volume contient 43 mémoires sur divers sujets de l’histoire natu- 
relle de l'Amérique . 

— Transactions of the Wisconsin Academy of Sciences, Arts and Let- 
ters. Nol. XVII, Part. I, Nos. 1-6. 

— Proceedings of the California Academy of Sciences. 

Varia. Third & Fourth Series, 1903-1914. 

La P. 1. du vol. 11, 4th Series, est la section X du rapport de l’expé- 
dition de l’Académie aux îles Galapagos, et a pour titre: 74e Gigantic 
Land Tortoises of the Galapagos Archipelago, by J. Van Denburgh. 

— (Ministère des Mines, Canada.) | 

Chs Camsell, Æapport préliminaire sur une partie du District de 
Simtilkameen, C.-B. 1914. 

(Bull. 2.) Gisements de minerais de fer de la mine de Bristol, P. 2.— 
Levé magnélométrique, etc.—Concentration magnétique de minerats. 
1915. 

—Archivos do Museu Nacional do Rio de Janeiro. Vol. XVI. zg11. 

Ce beau et grand volume, illustré, est consacré à la faune des poissons 
du Brésil.—Daté de 1911, il nous est arrivé en 1915. Ce long retard 
n’est peut-être pas étonnant, si l’on considère qu'il portait l’adresse amu- 
sante que voici: ‘‘Cape Rouge, Ontario (Canada).”? 

— Librairie P. Téqui, 82, rue Bonaparte, Paris (Libr. J.-P. Garneau, 
rue Buade, Québec): 

Le Mois des Fruits, par un Religieux de l'Ordre des Frères-Prêcheurs. 
1 vol. in-16 de 356 p. Prix : 1 fr. 25. 

L'Ame de Roland, par M. Battanchon, épisode des guerres de reli- 
pion. Prixé aff 

Allocutions pour les Jeunes Gens, par Paul Lallemand, prêtre de 
l'Oratoire etc. Tre Série geléd!In-12 Prix - 2hfr. 

Matutinaud lit la Bible, par M. l'abbé E. Duplessy, In-8° illustré. 
Prix: 25Îr. 50: 


——— :00 :—- 


LE | | 
NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Octobre 1915 ; 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No 4 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A., Huard 


PROPOS D'ACTUALITÉ 


Nous devons renvoyer à beaucoup plus tard la publi- 
cation d’un article de M. Firmin Letourneau sur la Zr4- 
lure des arbres fruitiers. En effet, d’après des conventions 
solennelles —que jusqu'ici, il est vrai, nous n'avons remplies 
qu'avec une fidélité relative—n ‘ Flore du Témiscouata ?? 
doit avoir la préséance sur toute autre chose et remplir 
presque entièrement nos livraisons de l’année. Disons, en 
passant, qu’il sera fait un tirage à part de cette contribution 
si importante à la botanique de la province de Québec. 


M. Letourneau, que nous venons de nommer et que nos 
lecteurs connaissent déjà, vient de suivre un cours d’ento- 
mologie à Guelph, Ont. Il est aujourd’hui professeur 
d'entomulogie à l’Institut agricole d’'Oka. Que voilà des 
nouveautés chez nous! Suivre un cours d'entomologie, 
enseiguer l’entomologie: cela ne s’est jamais vu parmi 
nous. Saluons donc ces initiatives inespérées, qui démon- 
trent que l’histoire naturelle fait toujours bien quelques 


pas en avant, dans la province de Québec. 
4.—Octobre 1915. 


so LE NATURALISTE CANADIEN 


Il faut toutefois avouer que nous n’avançons encore 
qu'à pas bien lents dans les domaines scientifiques. 

Nous avons sous les yeux, en ce moment, les récentes 
pub'ications du Bureau de Biologie maritime du Canada. 
On sait que cette institution—où nous avons l'honneur 
de représenter l'Université Laval-—-maintient trois stations 
d'études sur l'Atlantique, sur le Pacifique et sur les grands 
lacs, lesquelles sont pourvues de tout le matériel nécessaire 
pour faciliter le travail des naturalistes qui désirent y pour- 
suivre des études biologiques. Eh bien, depuis le nombre 
d'années que ces Stations sont ouvertes tous les étés, pas 
un seul Canadien-Français ne s’y est enregistré parmi les 
travailleurs qui y passent des semaines et des mois chaque 
été! Et, dans les publications annuelles du Bureau, aucun 
des mémoires ne porte la signature d’un Canadien-Frauçais! 
Travaiileurs ou écrivains, tous sont des professeurs ou des 
élèves des universités de langue anglaise du Canada. Cette 
constatation est à nos yeux absolument navrante. Sans 
doute, il ne faut pas conclure de là que nous occupons un 
rang iuférieur dans le domaine intellectuel. Au con- 
traire, nous pouvons dans les hautes sphères de l’intellec- 
tualité, théologie, philosophie, droit, littérature, etc., reven- 
diquer un rang même glorieux. Mais pourquoi laissons- 
nous les races rivales occuper seules le terrain des sciences 
naturelles? Notre infériorité sur ce point ne cient pas à 
notre origine, comme le démontre assez le fait que la 
France compte depuis longtemps des représentants parmi 
fes plus grands naturalistes de tous les pays et de tous les 
temps. Souhaitons qu’un jour vienne où ses fils d'Amé- 
rique aient à cœur d’être fidèles, en ce domaine aussi, à 
‘ses grandes traditions... 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 51 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE KHXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


(Continué de la page 44.) 
(PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES) 


Cypripedium acaule Aït. 

Rivière-du-Loup; ile du Gros-Pèlerin; mont Pilote; ile de 
Cacouna (Penhallow). Bois. Encore en fleur au milieu de 
juillet. 


Cypripedium hirsutum Mill. 

Lac Témiscouata. Bord des bois. Plutôt locale dans la 
Province. Montréal (Holmes) ; Nicolet (Saint-Cyr) ; Oka 
(Dupret et Victorin). 

On sera peut-être surpris d'apprendre que l’on a parfois 
attribué à cette magnifique Orchidacée une action toxique 
analogue à celle de l’'Herbe à la Puce (Rhus toxicodendron) 
(32). Mais cette toxicité nous parait plus que douteuse, et, 
si elle existe, il faut, à plus juste titre encore que pour le 
Sumac vénéneux, recourir à la doctrine commode des idio- 
syncrasies pour expliquer les expériences et les témoignages 
contradictoires. 


32. Bull. Torr. Bol. Club. VI, 15. 1875. 


52 LE NATURALISTE CANADIEN 


Cypripedium parviflorum Salisb. 
var. pubescens (Willd.) Knight. 
Rivière-du-Loup; lac Témiscouata. Bois. Encore en fleur 
à la fin de juillet. On ne rencontre ici que de rares indivi- 


dus de cette belle Orchidacée. Bic, Bonaventure, Gaspé, 
(Fernald). 


Danthonia spicata (L.) Beauv. 

Rivière-du-Loup. Collines de quartzite. Nous avons si- 
gnalé ailleurs (33), le rôle que joue cette plante sur le 
gneiss laurentien. Sur les collines cambriennes de la rive 
sud, elle est beaucoup moins abondante et très différente 
d'aspect. Fernald nous écrit à ce propos : “ À perplexingly 
variable plant; but no one has yet been able to find stable 
characters to divide it upon. ” 


Draba arabisans Michx. 
var. Orthocarpa Fernald et Knowlton. 


Trois-Pistoles (Fr. Rolland-Germain) ; île du Gros-Pèle- 
rin. Variété à fruits non tordus, séparée en 1905 par Fernald 
et Knowlton (34) d'après des spécimens récoltés au Bic. 
L'espèce est répandue depuis les Grands Lacs jusqu'au 
Golfe. Cependant, dans l’ouest de la Province, nous ne la 
trouvons que sur les hauts rochers trappéens du mont Saint- 
Hilaire. La variété parait spéciale au littoral. Labrador, 
Anticosti, Percé, Petite-Rivière (Gaspé), Bic (Fernald). 


Eleocharis palustris (L.) R. &S. 
var. glaucescens (\Willd.) Gray. 


Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Prairies saumâtres. 


33. Marie-Victorin, Fr., Les Galets. Bull. Soc. Géog. de Québec, VII, 
17. 1913 (janvier-février). 
34. Fernald et Knowlton, 2raba incana and allies. Rhodora, VIT, 61. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 53 


Elymus arenarius L.. 
var. Villosus FE. Mever. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Cette Graminée est très 
importante au point de vue écologique. Depuis le Maine jus- 
qu'au Labrador c'est la véritable “ herbe des rivages mari- 
times”. Comme beaucoup d'espèces psammophiles, cette Gra- 
minée a la face supérieure creusée de sillons longitudinaux 
plus ou moins profonds et porte des cellules bulliformes bien 
développées ; on attribue à ces cellules un rôle dans l’enrou- 
lement de la feuille. 

L'identité de cette plante sous la forme où elle croît sur la 
côte atlantique vient d’être établie définitivement par M. H. 
St. John (34a). C’est évidemment cette plante que Pro- 
vancher (34b) avait sous les yeux quand il décrivit comme 
espèce nouvelle Elymus ampliculmis Prov., d'après une ré- 
colte faite à l’Isle-Verte, comté de Témiscouata. Meyer ayant 
distingué déjà en 1830 la plante américaine de la plante euro- 
péenne sous le nom de var. zillosus (34c), le principe de 
priorité ne permettait pas de conserver cette création de 
Provancher. 

Bic, Petit-Métis, Tourelle, etc. (Fernald). 


Empetrum nigrum L. 

Rivière-du-Loup (Pointe-à-Persi) ; ile du Gros-Pélerin; 
mont Pilote. Rochers de la côte. La Camarine noire a donné 
lieu à une intéressante étude de géographie botanique de la 
part de Fernald, étude dont je me contenterai de mentionner 
les conclusions, en y ajoutant quelques remarques. 


34a. St. John, H., Æ/vmus arenarius and its American representa- 
Lives. Rhodora, XVII, 98. 

345. Provancher, abbé L , Ælore canadienne. 11, 706, 1862. 

34c. Meyer, E., P1. Labrador. 20 (1830). 


54 LE NATURALISTE CANADIEN 


Fernald constate d’une part (35) que la Camarine est la 
plus abondante Phanérogame du Labrador, que sa zone de 
distribution coïncide avec l'étendue de terrain archéen connu 
sous le nom de “ Bouclier canadien ”. Il fait ensuite remar- 
quer que la plante manque aux Montagnes Rocheuses (cal- 
caire), et qu'au sud du Saint-Laurent on ne la rencontre que 
dans les endroits où les roches potassiques dominent, et dans 
les tourbières. Il en conclut que la Camarine noire a des pré- 
férences marquées pour la potasse et est essentiellement 
calcifuge. 

Mais est-ce bien la potasse qui fixe la Camarine noire sur 
les roches archéennes et dans les tourbières ? “ Extrêémement 
soluble par elle-même, dit Contejean, la potasse existe en 
grande abondance à l’état de silicate insoluble dans toutes 
les roches feldspathiques; mais, comme elle est absorbée à 
l'état de carbonate et que ce dernier sel se produit lentement, 
et toujours en quantité fort minime, on ne peut guère pré- 
tendre que les roches feldspathiques se trouvent avantagées 
sur toutes les autres, ni qu'elles soient plus riches en potasse 
disponible et assimilable. Les cendres végétales en ren- 
ferment constamment; aussi doit-on admettre qu'il en est 
de cet alcali comme de la silice ; que, dans toute espèce de sol, 
la potasse assimilable se rencontre à peu près en égale pro- 
portion, et que les plantes en trouvent partout suffisamment. 
Nous sommes ainsi conduits à lui refuser toute influence 
spéciale sur la dispersion spontanée des végétaux (36).” 

Notre collaborateur, le fr. Rolland-Germain, nous fait à 
ce sujet l'observation suivante : “ Ce que dit Contejean s’ap- 
plique aux terrains et non pas aux rochers à peu près dénu- 
dés. L’argument que Fernald tire des tourbières ne perd de 


35. Fernald, M. L., Soil Preference of Alpine Plants. Rhodora, IX, 
I9I. 
36. Coaitejean, AÀ., Znfluence du terrain sur la végélation, p. 105. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 55 


ce fait qu’une partie de sa valeur. Quant à l’argument tiré 
des rochers sur lesquels pousse la Camarine, c’est différent: 
Sur les rochers calcaires, je doute fort que l’on trouve de la 
potasse. D'autre part, les racines, grâce à l'humidité atmog- 
phérique, décomposent les roches avec lesquelles elles sont 
en contact immédiat, par l'émission d'acides et de gaz car- 
bonique. La Camarine peut donc prendre la potasse des 
roches feldspathiques et ne peut en trouver sur les rochers 
calcaires. L’argument : “ La Camarine pousse où il y a pré- 
dominance de potasse et ne pousse pas là où elle manque; 
donc, la Camarine a des préférences marquées pour la po* 
tasse ’, tire sa valeur absolue du cas des rochers, et une 
valeur relative du cas des tourbières à cause de la prédomi® 
nance incontestable de la potasse dans la tourbe. ” | 
Des expériences récentes semblent prouvet (37) que les 
sels de potasse et de magnésie, employés séparément, ont un 
effet toxique sur les plantes, mais qu'employés simultané- 
ment et en proportions déterminées, les effets toxiques dis- 
paraissent complètement. , 


Epilobium angustifolium L.. 


: a: 
Commune partout. Rencontré aussi la forme à feéur$ 
blanches. 1 EM 


Epilobium palustre L. gs 
Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Prairies saumatres. 


Epipactis decipiens (Hook.) Ames. ke 

Lac Saint-Hubert. Bois profonds, au cœur des Apalaches 
témiscouatiennes. Cette belle Orchidacée se rencontre deër- 
delà avec Habenaria orbiculata. Bic, rivière Marsouin, mont 
Albert, Percé, Carleton (Fernald). e 


37. Osterhout, Bof. Gaz. 45, 116-124. 


56 LE NATURALISTE CANADIEN 


Equisetum littorale Kuehl. 
. Lac (Témiscouata. Déjà mentionnée au pied du mont 
Wissick, _sur la rive opposée du lac, par Northrop. 


Equisetüm palustre JL. 
: Lac Témiscouata. Bords sablonneux, à la ligne des arbris- 
seaux. 


Equisetum scirpoides Michx. 

Lac Témiscouata. Lieux sourceux, associée à une mousse : 
Philonotis fontana (L.) Brid. Sans fructifications, cette 
espèce peut être facilement confondue avec des formes dé- 
biles d autres Prêles, et c'est pour cela sans doute qu’elle est 
si rarement récoltée. 


Erigeron acris L. 
+: ‘var. asteroides (Andrz.) D. C. 


Lac Témiscouata. Sur les argilites exposées le long des 
coupes dû chemin de fer. Ispèce boréale inconnue, semble-t- 
il, dans la Province en dehors de la Gaspésie. 

Les descriptions que font de cette plante la plupart des 
Flores sont défectueuses en ce qui concerne les capitules. 
“fnsolucre hemisphoric”, dit l'{llustrated Flora(38) ; “Heads 
nearly hemispherical”, lisons-nous dans Gray's Manual(39). 
Or l'examen attentif des spécimens à l’état de nature nous 
montre. les capitules comme étant cylindriques-turbinés. 
L'étude de la plante d'après des spécimens déformés par la 
pression est la cause de cette erreur. Ainsi la figure donnée 
dans ? Iistrated Flora rend fidèlement l’état de nos propres 
ééhantillons après SAR et écrasement des Capitules- 


Bonnier et fa 40). 


38. Britton & Brown, ///us{rated Flora XII, 44r. 
39, Gray's Manual of Botany, 7th Edition, p. 818. 
40. Bonnier & Layens, Ælore comptèle de la France, p. 161. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 57 


Erigeron canadensis L.. 
Lac Témiscouata. Lieux ouverts. 


Erigeron hyssopifolius Michx. 

Gorges de la Rivière-du-Loup. Plante calcicole. Assez 
commune le long des rivières du système du Saint-Jean jus- 
qu'à Gaspé, d’après Fernald. 


Festuca rubra L. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Prairies saumätres. 
Cette Graminée halophytique ne s'éloigne guère de la côte. 
Les individus croissent isolément, et le chaume est filiforme. 
L'espèce comprend plusieurs variétés répandues depuis le Té- 
miscouata jusque dans la Gaspésie. 


Fraxinus nigra Marsh. 

Lac Témiscouata. Bords du lac. Très abondant. 

Le Frène de Pensylvanie, si répandu sur le Silurien de 
certaines parties de la Province, semble faire défaut 1c1. 
Fernald en signale l'existence sur le cours de la rivière Saint- 
Jean à Fort Kent, et croit qu'on pourrait le trouver dans la 
vallée de la Madawaska. 

Sargent (41) dit que le Frène de Pensylvanie, quand ül 
passe à l'ouest des Alleghanys, diminue de taille et devient 
moins fréquent. Nous observons que, sur la rive sud du 
Saint-Laurent, en face de Montréal, le Frêne de Pensylva- 
nie est très abondant et exclut les autres espèces. 


Galium asprellum Michx. 

Rivière-du-Loup. Très rameux et le mieux armé peut-être 
de tous nos Gaillets. Porte des aiguillons recourbés sur les 
tiges, le contour des feuilles et les nervures. Croiît dans les 


4t. Sargent, C. S , Manual of the trees of North America, p. 771. 


58 LE NATURALISTE CANADIEN 


fossés en touffes denses. Les spécimens desséchés doivent 
être soigneusement séparés si l’on ne veut les voir se prendre 
en une masse inextricable. 


Inconnu aux environs de Montréal. Existe dans les Lau- 
rentides, Saint-Raymond (Portneuf). 


Galium Kamtschaticum Steller. 

Lac Saint-Hubert. Bois humides. Cette petite Rubiacée 
boréale est une de nos plus intéressantes trouvailles dans le 
comté de Témiscouata. Fernald ne la connaissait auparavant 
que dans quelques ravins frais du comté de Gaspé. Elle est 
confinée aux régions montagneuses du nord de l’ Amérique 
et de l’Asie. Depuis nous l’avons retrouvée dans les Lauren- 
tides (Comté de Portneuf). 


Galium palustre L. 
Cacouna; Saint-Simon (Rimouski). Sables maritimes. 


Gaylussaccia baccata ( Wang.) C. Koch. 

Rivière-du-Loup. Collines de quartzite. Plante xérophile 
portant un fruit comestible à l’égal du bluet (Vaccinium). 
Fernald dit que cet arbrisseau est abondant sur les îles de 
la Madeleine, mais manque dans la péninsule gaspésienne. 
Cap à l’Aigle (Fernald). Sa distribution générale va de 
Terre-Neuve au Manitoba. 


Gentiana acuta Michx. 

Trois-Pistoles; Saint-Simon (Rimouski). Plante boréale 
calcicole. Sur les rochers de la côte. Facilement méconnue 
en raison de sa petite taille, de ses fleurs peu apparentse, et, 
de plus, par le fait qu’elle mime curieusement le port de 
Halenia deflexa(Sm.) Griseb. En 1891, Penhallow la trouve 
abondante à la Pointe-à-Persi, qu'il appelle Pointe de 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 59 


Cacouna(42). Bic, Côtes de la Gaspésie (Fernald) ; Trois- 
Pistoles (D. A. Watt); Rivière-du-Loup (Thomas) (43). 


Geum macrophyllum Willd. 

Rivière-du-Loup; Cacouna. Cette Benoite remplace au 
nord notre vulgaire G. strictum Aït. On la distingue de cette 
dernière surtout par la grande dimension du lobe terminal 
des feuilles radicales. Très commune dans Témiscouata. 

Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 


——— 00! — 


LES COLHOPTERES DU CANADA 


Quelques notes bibliographiques, et distribution géographique 
des différentes espèces. 


PARTIE II 
(Continué de la page 47.) 
65e genre 


CHLAENIUS, Bon. 


Chlænius prasinus : 

Dei. Spec. Col. 2, p. 345:(1826.) 
Habitat: Québec. 
Chlænius lencoscellis : 

Chev. Col. Mex. 1, p. 71. (1834.) 
Habitat : Québec, Ontario. 


42. Penhalluw, D. P., Ælora of Cacouna. Can. Record of Sci. IV 451 
43. Macoun, J., Catalogue of Canadian Plants, II, 322. 


60 LE NATURALISTE CANADIEN 


Chlænius solitarius : 

Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 65. (1823.) 
Habitat : Québec, Ontario. 
Chlænius Obsoletus : 

Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 5, p. 180. 
Habitat: Québec. 
Chlænius variabilipes : 

Esch.:Z00l At NE. 27: 
Habitat: Québec. 
Chlænius nemoralis : 

Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 65. (1823) 
Habitat: Ontario. Québec. 


Chlænius tricolor : 
De. Spec. Col”2%p, 334. (1826) 
Habitat: Québec, Ontario. 


Chlænius Pennsylvanicus : 
Say, Trans. Ati. Phil, Soc. 2//p' 66 1110229 

Habitat: Québec, Ontario, Territoires du Nord-Ouest, 
Manitoba, Alberta. 


Chlænius impunctifrons : 
Say, Frans. Am. Phil. Sac. 2, p.64 
Habitat: Québec, Ontario. 


Chlænius harpalinus : 
Éseh. Zool.. Atl-5, ps 27. 
Habitat: Colombie-Anglaise. 
Chlænius interruptus : 
Horn, Trans. Am. Ent. Soc. 5, p. 250. 
Habitat: Colombie-Anglaise, Manitoba, Territoires du 
Nord Ouest, Alberta. 
Chlænius niger : 
Rand. Bost. Journ. Nat. Hist. 2, p. 34. 
Habitat: Québec, Ontario, Manitoba, Terre-Neuve. 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 61 


Chlænius alternatus : 
Horn, Trans. Am. Ent. Soc. 1871, p. 327. 
Habitat: Saskatchewan. 


Chlænius purpuricollis : 
Rand. Bost. Journ. Nat. Hist. 2, p. 35. 
Habitat: Manitoba. 


Chlænius tomentosus : 
Der, Spee: Col..2, p. 35% 
Habitat : Québec, Ontario. 


66e genre 
ANOMOGLOSSUS, Chand. 


Les espèces de ce genre ressemblent beaucoup aux Chlé- 
nies. On les rencontre sous toutes sortes de déchets ou débris 
dans les localités humides. 

Les auteurs suivants traitent de ce genre: 


Horn.—In 7rans. Am. Entom. Soc. 5, 1876, pp. 273-274. 
In Bull. Brook. Ent. Soc. 4, p. 29. (1882.) 
Biatchley.— Coleoptera of Indiana, 1910, p. 160. 


Anomoglossus emarginalus : 

Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 62. (1823) 
Habitat : Québec, Ontario. 
Anomoglossus pusillus : 

Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 63. (1823.) 
Habitat: Québec, Ontario. 


67e genre 
BRACHYLOBUS, Chand. 


On rencontre les espèces de ce genre dans les endroits 
sablonneux humides, sur le bord des lacs et des petits cours 
d’eau. 


62 LE NATURALISTE CANADIEN 


Les auteurs suivants traitent de ce genre: 


Horn.—In 7rans. Am. Ent. Soc. 5, pp. 273-274. (1876.) 
In Bull. Brook. Ent. Soc. 4, p. 29. 1882. 
Blatchley.— Coleoptera of Indiana, 1910, p. 170. 
Brachylobus lithophilus ; 
Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2, p. 62. (1823.) 
Habitat: Ontario, Québec. 


68e genre 
LACHNOCREPIS, Lec. 


Les espèces de coléoptères de ce genre se rencontrent sur 
le sable et la vase, sur le bord des ‘lacs, les étangs et les 
cours d’eau. 

Les auteurs suivants traitent de ce genre: 
Horn.— On the Species of Oodes and allied Genera of the 
United States, in Trans. Am. Ent. Soc. 3, pp. 
105-109. (1870.) 
Synoptic Table, in Bull. Brook. Ent. Soc. 4, pp. 
29, 30. (1882.) 
Blatchley.— Coleopters of Fndiana, 1910, pp. 170.171. 


Lachnocrepis baralellus : 
Say, Trans. Amer. Piril. Soc. 4, p. 420. (1837) 
Habitat: Québec, Ontario. 


69e genre 
OODES, Bon. 


Les insectes de ce genre sont de taille moyenne et de 
forme ovalaire. Ils se trouvent d’ordinaire pour la plus 
grande partie sous les pierres et les billots, sur le bord des 
lacs et des étangs. . Ils ont à peu près les mêmes habitudes 
que les Chléuies. 


BIBLIOGRAPHIE 63 


Les principaux auteurs traitant de ce genre sont les 
suivants : 


Horn.— On the species of Oodes and allied Genera of the 
United States, in Trans. Amer. Ent. Soc. 3, pp. 
105 109. (1870). 
Synoptic Table, in Bull. Brook. Ent. Soc. 4, pp. 
29, 36, (1882). 
Blatchley.— Coleoptera of Indiana, 1910, pp. 171-172. 


Oodes amaroides : 
Dej. Spec. Col. 5, p. 674. (1829) 
Habitat: Québec. 


Oodes fluvialis : 
Lec. New Spec. N. À. Col..r, p. 13. (1863.) 
Habitat: Ontario, Québec. 


Oodes elegans: 
Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 5, p. 180. 
Habitat: Québec. 


J0s.-I. BEAULNE. 


(A suivre.) 


—_——, DO —— 


PUBLICATIONS REÇUES 


—AÀ Preliminary List of the Insects of the Province of Quebec.—Part 
II. DIPTERA. Compiled by A. F. Winn and G. Beaulieu. 1915. 

C’est la Société de Protection des plantes qui a entrepris la publication 
d’une liste des espèces entomologiques de la province de Québec. Elle 
a commencé, en 1912, par la liste des Lépidoptères et continue aujourd’hui 
par celle des Diptères. Pour chacune des espèces, on indique en quelle 
localité et par qui sa présence a été constatée. Ces listes seront de la plus 
grande utilité pour les collectionneurs, et nous sommes heureux de men- 
tionner que la publication en a été rendue possible par la bienveillance 
de l'honorable M. Caron, ministre de l'Agriculture de Québec. 


64 LE NATURALISTE CANADIEN 


— Transactions of the Royal Canadian Institute. No 24. May 1915, 
Vol. X, part. 2. Toronto. 

Ce volume, entre plusieurs mémoires scientifiques, contient un travail 
du R. P. Morice, O. M. I., sur les Dénés du Nord-Ouest. 

— An Tllustrated Catalogue of AMERICAN INSECT GALLS, by Millett 
Taylor Thompson. Edited by KE. P. Felt. Nassau, Rensselaer Co , N. Y. 
1915. ? 

Vol. in-4° de 116 pages, dont 21 pages de planches d’illustrations. 

Cet ouvrage posthume est de grande importance, et nous paraît être le 
premier ouvrage publié en Amérique sur les Galles d’insectes. C’est un 
simple catalogue, mais classifié, comportant de brèves descriptions, avec 
indication des plantes intéressées. Seulement, ce n’est pas le premier 
venu qui pourrait tirer graud profit de cette publication toute technique, 
Le grand nombre des illustrations est d’ailleurs d'un grand secours. 

— Rapport de l'Astronome en chef (pour 1909-10). Vol. II et III, 
et cartes. 1915. 

Tout est très intéressant au point de vue scientifique, dans ces deux 
volumes. Mais il nous semble que c’est surtout de géologie et de géogra- 
phie physique qu'il y est question, ce dont nous n’avons pas d’ailleurs 
à nous plaindre. 

—(U. S. National Museum.) 

A. H. Clark, À Monograph of the existing Crinoids. Vol. I, THE 
CoMATULIDS, p. 1. Washington. 1915. 

Volume in-4° de 388 pages, 17 planches hors texte, et 513 gravures dans 
le texte.—On voit par ce sommaire de quelles proportions sera l'œuvre 
entreprise par M. Clark sur les Crinoïdes. 

C. W. Gilmore, Osteology of the armored Dinosauria in the U.S. 
National Museum, with special reference Lo the genus STEGOSAURUS. 
Washington. 1914. Vol. 1n-4° de 136 pages, 37 planches hors texte et 73 
Hlustrations dans le texte. 


D'après les restaurations que l’on en donne en quelques planches, les 
Stegosaurus étaient des animaux de fort grande taille et d’un aspect très 
étrange. 

— (Ministère des Mines. Canada.) 

D.-D. Cairnes, Lapport préliminaire sur les Dépôts .houillers äes riviè- 
res Lewes et Nordenskiold, dans le territoire du Yukon. Ottawa. 1914. 

W. Malcolm, Gisements de Pétrole et de Gaz dans les Provinces du 
Nord-Ouest du Canada. Ottawa. 1915. 

W.-H. Collins. Za Géologie de la division minière de GowGanda. 


— 


LE 


NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Novembre 1915 


VOL.” XLII (VOB, XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No 5 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard 


PRIX D'HISTOIRE NATURELLE 


Nous disions, le mois dernier, qu'il est navrant de voir 
quelle est, dans le domaine des sciences naturelles, l’infé- 
riorité des Canadiens-Françaïis. 

L'un de nos plus distingués compatriotes, avec qui nous 
causions dernièrement de cet état de choses, nous a fourni 
de ce fait une explication qui nous a frappé. ‘L'Histoire 
naturelle ne reçoit pas d'attention chez nous, nous dit-il, 
parce que chez nous elle ne mène à rien. Il n’y a pas de 
carrière chez nous pour les naturalistes ! ” Et cela est vrai. 
—Il y a bien, dans tous nos collèges, des professeurs d’his- 
toire naturelle, mais l’enseignement qu'ils ont à donner 
étant absolument élémentaire, il n’y a pas besoin de ‘“pro- 
fessionnels ” pour s’en acquitter. N'importe quel professeur 
intelligent suffit à la tâche, et la moindre préparation le 
met en état d'enseigner sa matière. Sans compter que 
l'élément ecclésiastique est seul appelé à donner l’ensei- 
gnement dans nos collèges. 

Par contre, chez la population de langue anglaise des 
Etats-Unis et du Canada, où il existe de nombreux établis- 


sements d'éducation supérieure, l’enseignement des sciences, 
5.—Novembre 1915. 


66 LE NATURALISTE CANADIEN 


la tenue des musées et des laboratoires fournit à de nom- 
breux spécialistes une carrière honorable et profitable. Si 
l'on ajoute à ce fait que nos concitoyens de langue anglaise 
font peu de place, dans leurs programmes d’étude, aux 
lettres,aux langues classiques et à la philosophie, on voit 
qu'il leur reste du temps pour s’occuper à fond des études 
scientifiques. Il y a donc chez eux, tout naturellement, 
beaucoup de professeurs de sciences naturelles, et par suite 
beaucoup de spécialistes et d'amateurs. 

Nous somimes bien d'avis que l’on devrait, dans nos pro- 
grammes d'études, et étant donné notre situation particu- 
lière sur ce continent, faire plus large place aux sciences 
naturelles. Le Vaturaliste canadien en a exprimé souvent 
le vœu, au cours de sa longue existence, et nous ne voulons 
pas revenir aujourd’hui sur le sujet,—sinon pour dire que 
nous n’aurons pas chez nous de ‘professionnels ”” des 
sciences naturelles, c'est-à-dire des spécialistes, des natura- 
listes enfin, tant qu’il ne se donnera qu’un enseignement 
aussi élémentaire des sciences naturelles dans nos maisons 
d'éducation secondaire. Et nous ne voyons luire encore, 
avouons-le, aucun indice qui nous permette d’espérer quel- 
que changement prochain en la matière. 

Il faut donc en prendre notre parti, et ne pas s'attendre 
à voir surgir souvent, parmi nous, des naturalistes de pro- 
fession.—Mais pourquoi n’y aurait-il pas chez nous un 
certain nombre d’ amateurs” des sciences naturelles? Si 
l’on savait un peu combien l'étude en est attrayante et 
même passionnante! Sans compter que, s’il y avait des 
‘amateurs, on en verrait bien quelques-uns passer de 
fois à autre au rang des spécialistes. 

Pour attirer là-dessus l'attention de la jeunesse étudiante, 
pour obtenir qu’au moins un certain nombre de jeunes 
cens étudient un peu plus à fond les sciences naturelles 
inscrites au programme scolaire, et dans l'espérance que 


PRIX D'HISTOIRE NATURELLE 67 


de temps en temps il y en aura quelques-uns qui... seront 
pris à l’appât et deviendront au moins des ‘amateurs? 
sérieux: nons avons pensé à ‘fonder’ des prix spéciaux 
d'histoire naturelle dans les institutions qui nous inté- 
ressent de plus près: le séminaire de Québec, notre A/»a 
Mater, et le séminaire de Chicoutimi où nous avons passé 
les vingt-cinq meilleures années de notre carrière. 

D'après une entente qui s’est établie facilement entre 
les autorités de ces maisons et nous-même, nous leur con- 
fions un capital dont l’intérêt permettra de décerner chaque 
année, durant un siècle: à Québec, deux prix de $15 et de 
$10, et à Chicoutimi, un prix de $15. 

Personne ne pouvant prévoir ce que deviendront les 
conditions économiques d’ici à cent années, 1l n’a pas paru 
opportun d'engager pour plus longtemps la responsabilité 
des institutions avec lesquelles nous avons fait ces arran- 
geiments.—Espérons d’ailleurs que, vers l’an 2016, il se 
trouvera bien quélque nouvel... excentrique pour continuer 
ces prix, suivant les conditions de l’époque et en substi- 
tuant—bien entendu—son nom au nôtre dans cette fon- 
dation. 

Il nous aurait été agréable d'étendre à tous les collèges 
de la Province le bénéfice de ces prix annuels. Mais la 
modestie relative de ces récompenses ne nous a pas paru 
justifier l’organisation un peu complexe de concours 
appropriés qui serait nécessaire pour une attribution aussi 
étendue.— Par exemple, nous voulons espérer que les 
autres institutions d'éducation secondaire de la Province 
trouveront facilement, parmi leurs anciens élèves et amis, 
quelque autre fondateur de prix d'histoire naturelle. 

Nous laissons, et pour cause, à nos successeurs dans le 
fauteuil de direction du Vaturaliste canadien, le soin de 
signaler dans les pages de l’avenir les résultats qu'aura pu 

avoir notre humble initiative d'aujourd'hui. Nous la 


e8 LE NATURALISTE CANADIEN 


trouverions bien récompensée, pour notre part, si elle pro- 
voquait de temps en temps la vocation de quelque natu- 
raliste de valeur parmi nos compatriotes canadiens-français. 


———— | 00! —— 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


(Continuëé de la page 50.) 
(PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES) 


@eum rivale L. 

Rivière-du-Loup. Marais. Benoite à fleurs pourpres, à dis- 
tribution plutôt boréale, que nous ne trouvons à l’ouest de 
la Province que dans un coin frais du mont Saint-Hilaire, 
où elle parait être un reliquat de la flore glaciaire. 

Fernald mentionne un hybride de cette espèce avec G. 77a- 
crophyllum, trouvé au Bic (Rimouski) : G. pulchrum Fer- 


nald. 


élaux maritima L. 
var. obtusifoliàa Kernald. 
Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Le Glaux maritime se 
trouve sur tous les rivages salés de l'hémisphère boréal. Ses 
caractères halophytiques sont très marqués. D'après Olsson- 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 69. 


seffer (44), il peut tolérer dans ses tissus un maximum de 
2.7% de chlorure de sodium. La plante américaine différant 
quelque peu dans la forme de ses feuilles du type eurasien, 
Fernald en fait une variété à part. Commune sur le rivage 
du Saint-Laurent dans le comté de Témiscouata. Stérile, elle 
mime Arenaria peploïdes, et ce mimétisme tient surtout aux 
caractères halophytiques communs aux deux plantes. 
Glyceria nervata Trin. 

Rivière-du-Loup. Marais, au voisinage des tourbières. 
Commune. 


Gnaphalium sylvaticum I. 

Environs du lac Pratt. Malgré sa distribution très res- 
treinte : Gaspésie, Provinces Maritimes, nord du Maine, qui 
semblerait indiquer une plante introduite d'Europe, nous 
pensons que Macoun a raison de considérer cette espèce 
comme indigène (45). Parait extrêmement locale dans le 
Témiscouata. 


Habenaria bracteata (Willd.) R. Br. 

Lac Saint-Hubert. Cet Æabenaria, très commun dans 
l’ouest de la Province, est plutôt rare dans l’est. Fernald écrit 
qu'il ne l’a pas rencontré plus au nord et plus à l’est que le 
Maine. Témiscouata est probablement sa limite extrême au 
nord en cette partie de la Province. Mentionnée déjà par 
Thomas. 


Habenaria dilatata (Pursh) Gray. 

Saint-François de Whitworth. Au bord des chemins. Dans 
l'ouest de laProvince ne se retrouve plus que dans les tour- 
bières. Oka (Fr. M.-Victorin). 


44. Olsson-Seffer, Bof. Gaz., 47, 108. 
45. Macoun, J., loc. cit., II, 238. 


70 LE NATURALISTE,CANADIEN 


Habenaria Hookeri Torr. 
Rivière-du-Loup; lac Saint Hubert. Commune dans les 
bois riches. 


Habenaria hyperborea R. Br. 

Rivière-du-Loup. Bois. Les dimensions géantes que cette 
espèce atteint ici (plus de 3 pieds) sont un étonnement pour 
ceux qui, Comme nous, connaissent la forme humble et 
souffreteuse sous laquelle elle se montre sur nos collines mon- 
térégiennes: Mont-Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, etc. 
C’est que cette Orchidacée, malgré les préférences tropicales 
de sa famille, aime les basses températures et les hautes alti- 
tudes. Elle se plaît aussi dans les marais froids caractérisés 
par le cèdre et le méleze. 


Habenaria obtusata (Pursh) Richards. 

Rivière-du-Loup. Voisinant avec les Listères. Cette es- 
pèce est surtout boréale-alpine et descend rarement dans la 
plaine du Saint-Laurent. Commune dans la région apala- 
chienne et dans les Laurentides. 

Nous avons trouvé (Rivière-du-Loup) un spécimen anor- 
mal portant une seconde feuille bien développée vers ie mi- 
lieu de la hampe. 


Habenaria orbiculata (Pursh) Torr. 

Lac Saint-Hubert. Fréquente dans les bois riches. 
Halenia deflexa (Sm.) Griseb. 

Rivière-du-Loup (Pointe-à-Persi). Apparemment com- 
mune depuis le comté d'Aroostook (Maine) jusqu'à Saint- 
Laurent, et vers l’est jusqu'au golfe et à Terre-Neuve 
(Fernald). Comté de Mégantic (Fr. M.-Victorin). 


Hedysarum boreale Nutt. 

Saint-Simon (Rimouski), tout près de la ligne de sépara- 
tion de ce comté d'avec celui de Témiscouata. Sur les con- 
glomérats calcaires. Plante calcicole. Se trouve probable- 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 74 


ment dans les stations analogues sur le rivage de Trois-Pis- 
toles. Rivière Restigouche, Bic, rivières de la Gaspésie 


(Fernald ). 


Heracleum lanatum Michx. 

Rivière-du-Loup; île du Gros-Pèlerin. Très abondante 
dans la région du bas Saint-Laurent, ainsi qu'aux environs 
de Québec. Semble plutôt locale dans l’ouest de la Province. 


Hieracium Canadense Michx. 

Cacouna (Bord des chemins) ; Saint-Simon (Rimouski), 
(sables maritimes). 

Cette espèce polymorphe pourrait bien être quelque peu 
composite. Les spécimens de Saint-Simon ont la glabréité 
et la succulence des halophytes; ceux de Cacouna diffèrent 
beaucoup de la forme qui nous est familière dans l'ouest de 
Québec. 


Hieracium pilosella L 

Rivière-du-Loup. Près du pont Dion. La Piloselle est le 
fléau des Provinces Maritimes. Elle semble s'avancer rapi- 
dement à travers notre Province (46). Abondante déjà dans 
les comtés de Beauce, Portneuf, Québec, etc. 


Hierochloë odorata (L.) Wahlemb. 

Rivière-du-Loup(Anse-à-Persi). Cette Graminée à odeur 
de vanille est l’une des espèces que l’on dénomme vulgai- 
rement ‘ Foin d’odeur”’. Abondante près de la côte, sur 
les montagnes de la Gaspésie, et près des Grands Lacs. 
Distribution générale subalpine. 


Hippuris vulgaris L. 
Lac Témiscouata. Forme émergée. Sur les hauts 
fonds à l’entrée de la Madawaska. 


46. Marie-Victorin, Fr., /mmigration végelale. Nat. Can. 40, 86. 


72 LE NATURALISTE CANADIEN 


Iris setosa Pall. 
var. Canadensis Foster. 


Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Cet Iris est particulier 
au bas Saint-Laurent et à la côte de l’Atlantique. Dans 
l’Anse-à Persi, il croît entremêlé à l’/r2s versicolor, si 
commun dans toute la Province. Quoique les fleurs soient 
à peu près de même nuance, les deux espèces sont fort 
distinctes. 7745 selosa est plus petit, son système foliaire 
beaucoup plus réduit (adaptations halophytiques), et des 
six pièces du périanthe, trois sont réduites à des onglets, 
tandis que les trois autres sont très largement orbiculaires 
(= Zris Kookerii Penny). 

Iris setosa typique ne se trouve qu’en Asie. 


Iris versicolor L. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Voir note sous /r2s 
setosa. Penhallow, qui confond les deux espèces, est amené 
cependant par la diversité des habitats à soupçonner une 
distinction spécifique possible. 


Isoetes ambigua A. Br. 

Lac Pratt. Cette jolie espèce se trouve partout dans ce 
petit lac jusqu’à une profondeur d'environ dix pieds. Elle 
doit sans doute à la limpidité parfaite des eaux de pouvoir 
opérer sa fonction photosynthétique dans de telles con- 
ditions. 

Les espèces du genre /soetes sont très difficiles à iden- 
tifier et demandent l'expérience d’un spécialiste. Il faut 
d’abord que les spécimens soient en état, c’est-à-dire que 
les macrospores soient à maturité. Pour ce qui est de Z. 
ambigua, nous avons dû faire deux voyages au lac Pratt, et 
faire déterminer la plante au Jardin botanique de New- 
Vork. La première récolte avait fait croire à une forme 
non encore décrite ; mais des spécimens plus avancés per- 
mirent de faire la détermination présente. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA Ts 


La nomenclature concernant cette espèce est assez em- 
brouillée. Le status en est actuellemeut comme suit, 
d’après M. N. L. Britton: 

Zsoetes ambigua À. Br.: Engelm. Trans. St. Louis Acad. 
Sci. 14: 380. 1882.=7. Braunirt Durieu, 1864, non Unger 
1851. 


Juncus Balticus \Willd. 
var. littoralis Engelm. 


” 


Rivlère-du-Loup; Trois-Pistoles. Commun dans l’ha- 
bitat halophytique. 


Juncus bufonius L. 
Cacouna. Prairies salées, avec Spergularia Canadensrs 


et Spergularia salina. 


Juncus brevicaudatus (Engelm.) Fernald. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi); Cacouna. Nous remar- 
quons que ce jonc, commun dans toute la Province, mais 
autrefois confondu avec d'autres espèces, affectionne les 
terrains mouillés ou fraîchement remués: labours, fossés, 
remblais, etc. 


Juncus filiformis L. 

Tadoussac. Bords du lac. Commun partout dans la 
province de Québec. Se distingue facilement des espèces 
voisines par sa très longue feuille involucrale, généra- 
lement plus longue que la tige elle-même. 


Juniperus communis L. 
var. depressa Pursh. 
Rivière-du-Loup; N.-D. du Portage Peu fréquent 
dans le comté de Témiscouata, mais très abondant dans 
l’Islet et Kamouraska, comme l’on peut s’en rendre compte 


74 LE NATURALISTE CANADIEN 


en voyageant sur le chemin de fer Intercolouial. Les 
larges buissons déprimés sont caractéristiques. (=. 
sibirica Burgsd.) Aussi en Europe et en Asie. 


Juniperus horizontalis Moench. 

N.-D. du Portage; Cacouna. Rochers de la côte. Espèce 
longtemps confondue avec /. sabina d'Europe. Se tient 
le long des rivages, rampant sur les rochers qu’elle recouvre 


quelquefois entièrement. 
- 


Kalmia angustifolia L. 

Rivière-du-Loup. Tourbières et collines de quartzite. 
Beaucoup plus luxuriante, feuilles plus développées dans 
ce dernier habitat. A remarquer encore l’équivalence des 
deux habitats mentionnés. 


Lathyrus maritimus (L.) Bigel. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). L/une des plantes les 
plus familières de l'habitat halophytique, la Gesse mari- 
time accompagne presque partout au bord de la mer 
l’'Élyme des sables. 

Ses caractères anatomiques sont plus ou inoins gouver- 
nés par la nature spéciale de l'habitat. Le tissu palissadé 
des feuilles est très développé, occupant près de la moitié 
de l'épaisseur du limbe. Cellules épidermiques de la tige 
de 6.2. Vaisseaux de la racine de grandes dimensions 
relatives (47). 


Lathyrus palustris L. 
var. pilosus (Cham.) Ledeb. 
Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Prairies humides en 
dehors de la région saumâtre. 


47. Starr, Anatomy of dune plants. Bot. Gaz., 54, 205. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 75 


Lathyrus pratensis L. 

Rivière-du-Loup. Bord des chemins. Bien établie. 
Cette plante, naturalisée d'Europe, est nouvelle pour la 
province de Québec. (48) 


Ledum Groenlandicum Oeder. 
Rivière-du-Loup. Commune sur les collines de quartzite 
et dans les tourbières. 


Lepidium apetalum Willd. 
Rivière-du-Loup. Talus des chemins de fer. 


Ligusticum Scothicum L.. 

Rivière du-Loup. Cette Ombellifère halophytique est 
commune sur toute la côte, depuis la Rivière-du-Loup, 
vers l’est. On l’appelle vulgairement le ‘ Persil de mer.” 
Il suffit d'en mâcher les feuilles pour se convaincre que ce 
nom n’est pas usurpé. Nous avions cru que l’Anse-à.Persi 
devait son nom au Zzousticum. M. Eug. Rouillard y voit 
plutôt une corruption de ‘ Anse-au-Pourcille”” (marsouin). 
Le Persil de mer suit la côte de l'Atlantique jusque vers la 
latitude de New-York. Aussi en Europe. 


Dimonium Carolinianum (Walt.) Britton. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi); Cacouna. Cette plante, 
que les Anglais nomment ‘ Lavande de mer ” à cause de 
la couleur de ses petites fleurs, est l’unique Plombaginacée 
qui se rencontre dans notre Province. C’est une halophyte 
bien caractérisée. Sa racine, qui peut devenir très grosse, 
contient du tannin. Une section mince, traitée au moyen 
d’une solution de caféine à 17, donne une réaction colloi- 
dale caractéristique. M. J.-F. Clavenger, démonstrateur 
au laboratoire de l’université McGill, nous fait observer 


48. Marie-Victorin, Fr., /Zmmigration végétale. Nat. Can., 40, 86. 


76 LE NATURALISTE CANADIEN 


que, dans Zzmontium Carolinianum, le tannin semble moins 
étroitement combiné avec les autres substances que dans 
certaines plantes hydrophiles examinées à ce point de vue, 
comme Calla palustris et Nymbhæa rubrodisca. 

Il est à rapprocher de ce fait que M. Clavenger n’a pu 
déceler, dans aucune autre des halophytes de la côte témis- 
couatienne, la présence du tannin. Sa/sola Kaïi, Merten- 
sta maritima, Salicornia Europea var. prostrata, Spergu- 
laria Canadensis, ne réagissent aucunement sous l’action de 
la caféine, -des’ sels tdetfer (Fe ?1C1 SURESOMIRRe RS 
bichromate de potasse (KCr ? OT). 

Nous observons que la croissance de Zzmonium Caroli- 
rianum est extrêmement lente. Des échantillons récoltés 
au même endroit à trois semaines d'intervalle se trou- 
vaient à peu près au même point de développement. La 
plante était en pleine floraison à Cacouna vers le milieu 
d'août. Bic, Mont-Louis. (Fernald.) 


Linaria minor (1) Desf. 

Lac: Témiscouata., Sur la voie! ferrée MCette nette 
Linaire, introduite d'Europe, ne paraît pas avoir été signa- 
lée encore dans notre Province. Elle est pourtant d’occur- 
rence assez fréquente dans le Nouveau-Brunswick. 


Linnaea borealis L. 
var. Americana (Forbes) Roehder. 


Rivière-du-Loup. Bois. Commune. 


Listera convallarioides (Sw.) Torr. 

Rivière-du-Loup; Lac Saint-Hubert. Remarquable par 
son lab:lle développé; semble plus boréale dans sa dis 
tribution que Z. cordata. C'est aussi une espèce exclusi- 
vement américaine. 


Listera cordata (L.) R. Br. 
Rivière-du-Loup; Lac Saint-Hubert; Lac Témiscouata. 
Cette jolie petite Orchidacée, dont la distribution semble 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 77 


embrasser l'hémisphère boréal, est rare ou absente aux 
environs de Montréal. 


Lebelia Kalmii L. 
Lac Témiscouata. Rochers siluriensdurivage. Plante 
ealcicole. Assez abondante dans sa station. 


Lonicera coerulea I. 

Ce Chèvrefeuille eurasien présente en Amérique deux 
formes extrêmes récemment séparées par Fernald et 
Wiegand (49). Nous les avons récoltées toutes deux dans 
le Témiscouata. 

var. V/losa (Michx.) T. & G. 

Rivière-du-Loup. Fortement pubescente. C’est la forme 
boréale. Le type de Michaux fut récolté au iac de Cygnes, 
l'une des sources de la rivière Mistassini. Bic; Pointe- 
au-Père. (Fernald.) 

var. calvescens Fernald & Wiegand. 

Rivière du Loup. Glabre ou presque. Pius répandue 
au sud que la variété précédente. Type: Goose Pond, 
Terre-Neuve, 1910. 

Il est à remarquer qu’à la Rivière-du-Loup, où les deux 
variétés cohabitent, la première est confinée aux tour- 
bières, habitat physiologiquement froid. 


Lychnis alba Mill. 

Saint-François de Whitworth. Champs cultivés. Res- 
semble à Sz/ene noctiflora, mais porte cinq styles. Intro- 
duite d'Europe. 


Lycopodium annotinum L. 
Saint-François de Whitwoith. Commune, 


49. Fernall & Wiegand, Rhodora, XII, 209-211. 


78 LE NATURALISTE CANADIEN 


Lycopodium clavatum L. 
Rivière-du-Loup. Commune. 


Lycopodium complanatum LI. 

Rivière du-Loup; environs du lac Témiscouata. Dans 
ce dernier endroit, les pédoncules étaient uniformément 
monostachyés, rappelant la var. Â1bbei Haberer, qui 
néanmoins diffère aussi de la forme typique par ses carac- 
tères végétatifs. Bois de conifères. Peu abondante. 


Lycopodium obscurum L. 
Rivière-du-Loup. Commune. 


Lysimachia punctata L. 

Rivière-du-Loup. Pâturages. Nous avons déjà donné 
quelques notes sur cette Lysimaque nouvellement arrivée 
en cette Province et qui a dû être introduite de France à 
une date lointaine. (50) 


Luzula campestris (L.) DC. 
var. multifiora (Ehrh). Calak. 


Cacouna (Fontaine-Claire). Prairie humide au bord de 
la mer. 


Melampyrum lineare Lam. 

Rivière-du-Loup. Collines de quartzite. Fréquente sur 
les argilites et les rochers magnésiens, ainsi que dans les 
tourbières. (Fernald.) Nous trouvons le Mélampyre aussi 
commun dans le Témiscouata que sur le gneiss laureutien. 
Nous avons dit ailleurs (51) que l’association Danthonie- 
Mélampyre suggérait l’idée d’une symbiose possible. Cette 
association se rencontre encore ici et fortifie la présomption. 


50. Marie-Victorin, Fr., /Zmmigration végétale, Nat. Can., 40, 86. 
51. Marie-Victorin, Fr., Les Galets. Bull. Soc. Géogr. Québec, VII, 21. 


BIBLIOGRAPHIE 79 


Mentha arvensis L. 
var. glabrata (Benth.) Fernald. 


Trois-Pistoles. Embouchure de la rivière. Variété 
boréale propre à l'Amérique et plus répandue que la forme 
typique. 


Menyanthes trifoliata 1. 
Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Prairies tourbeuses. 
En fleur le 9 juillet. Commune. 


Mertensia maritima (L.) S. F. Gray. 

Rivière-du-Loup. Rivages maritimes. Assez commune 
dans son habitat jusque dans la Gaspésie. Bic, Pointe-au- 
Père, Petit-Métis, Sainte-Anne-des-Monts, Tourelle, Mont- 
Louis, etc. (Fernald.) 

Cette Borraginacée halophytique, glabre, glauque, d’un 
vert bleuâtre, ne ressemble à aucune autre plante de cette 
famille. L'influence prépondérante de l'habitat est ici 
évidente. 


Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 
—— 00! — 


PUBLICATIONS REÇUES 


—(U. S. National Museum ) 

Contributions from the U.S. National Museum. Vol. 19. Æ/ora of 
New Mexico, by E. O. Wooton and P. C. Standley. Washington, 1915. 

Ce beau volume, de 794 pages in-8°, contient la description succincte 
d'environ 3000 espèces, ave des clefs dichotomiques pour les reconnaître. 
Et encore il n'yest question que des plantes phanérogames et des crypto- 
games vasculaires. 

À Monograph of the Aolluscan fauna of the Orthaulax pugnax zone 
of the Oligocene of Tampa, Florida, by W, H. Dall. Washington, 1915. 

174 pages de texte, 26 planches hors texte. 


8c LE NATURALISTE CANADIEN 


Annuaire de l'Université Laval pour l'année académique 1915- 
1916. No. 59, Québec, 1915. 

Plusieurs pages très intéressantes de cette publication contiennent la 
description abrégée des précieuses collections d'histoire naturelle du 
musée de l'Université. 

— Summary Reportofihe Geological Survey Department of Mines, 
19147. Ottawa, 1915. 

— Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. 
48e année. Année 1912. Rouen, 1913. à 

Ce volume ne contient que 140 pages, mais l’on y trouve nombre 
sl'observations et de renseignements scientifiques d’un grand interêt. 

—Seventh Annual Report of the Quebec Society for the Prolection 07 
Plants from Insects and Fungous Diseases, 1914-1915. Quebec, 19175. 

L'entomologiste, en notre Province, doit regarder ces rapports annuels 
de la Société de protection des Plantes comme des manuels à consulter 
pour ainsi dire tous les jours, surtout s’il a à s'occuper du côté écono- 
mique de la science. 

—The Ohio State University Bulletin. Ohio Biological Survey. 
Bulletin 5. Vol. Il, No. 1. 

The Ascomyates of Ohio, B. Fink & C. Andrey Richards. June1915. 

Etude technique sur les champignons de l'Ohio. 

— Annals of the Missouri Bolanical Garden, 1, 4.— Nov. 1914. 

Cette livraison s'ouvre avec la description d’une nouvelle espèce de 
Craterellus trouvée au Labrador: €. borealis Burt. 

— Proceedings of the Indiana Academy of Science. 1913. 

Ce volume contient des travaux intéressant bon nombre de branches 
scientifiques diverses, depuis l’hygiène jusqu'à l'étude des champignons. 

—(U. S. National Museum.) Æepor/ for the year ending June 30, 
1914. Washington, 1915. 

(Ministère des Mines. Canada.) : 
J. A. Dresser, Serpentine et roches connexes de la partie méridionale 
de Québec. Ottawa, 1914. 

D D Cairnes, District d'Atllin, C.-A.,et Description de l'exploitation 
minière des Filons. Ottawa 1914. 

H.S. Poole, Æapport sur le lerruin houiller de Pictou, N.-Æ. 
Ottawa. 1914. 

Porter & Durley, Wecherches sur les Charbons du Canada, au point de 
vue de leurs qualités économiques, faites à l'université MeGill. Vel. II. 
Ottawa, 1915. 

— Ropport sommaire de la Division de la Commission géologique du 
ministère des Mines pour 1910. Ottawa. 1912. 


= 


LE 


 NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Décembre 1915 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No 6 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard 


L'ENTOMOLOGISTE FABRE 


Le 12 octobre dernier, le cable transatlantique annonçait 
la mort, arrivée la veille, de Henri Fabre, le célèbre ento- 
mologiste vulgarisateur. Ce simple fait de la peine que l’on 
a prise de traiter le décès d’un entomologiste comme un 
événement digne d'être annoncé d’un bout du monde à 
l’autre, et cela en un temps comme celui que nous vivons 
ces années-ci, montre que Fabre, entré dans la gloire dès 
son vivant, est regardé comme l’un des plus grands hommes 
du siècle. | 

Henri Fabre, né en 1823, dans l'Aveyron, France, est 
décédé dans sa 92e année, _ La mort chrétienne qu’il a eu 
le bonheur de faire nous a vivement réjoui. 

Eu souvenir des quelques relations que nous avons eues 
avec le grand entomologiste et à cause de la gloire qu’il a 
valu à l’étude des insectes, nons voulons consacrer même 
toute cette livraison à un aperçu de sa carrière. L'article 
que nous allons utiliser pour cette fin a paru dans /4 Croix 
(Paris) du 18 octobre. Nous le ferons suivre d’un article 
nécrologique écrit par le curé même de la paroisse de 
M. Fabre. 


6.— Décembre 1915. 


82 LE NATURALISTE CANADIEN 


L'HOMÈRE DES INSECTES 


J.-H. Fabre 


…Celui que Victor Hugoappela “l’Homère des insectes ”? 
vient de fermer pour jamais son regard ‘‘d’observateur 
inimitable” et dort, à l’ombre des noirs cyprès, dans. le 
petit cimetière de Sérignan, près du Ventoux à la cime 
blanche. 


* 
*X * 


J.-H. Fabre était né d’une famille de paysans, dans un 
pauvre village du Rouergue. 

“Tavais de 5 à 6 ans. Pour alléger d’une bouche le 
pauvre ménage, on m'avait confié aux soins de l’aieule pa- 
ternelle: une sainte femme portant l’originale coiffure des 
montagnardes ruthénoises. La maison, isolée parmi les 
genêts et les bruyères, sans voisin aucun bien loïn à la 
ronde, de temps à autre visitée par les loups, était, pour 
elle, l’orbe du monde. A part quelques villages des alen- 
tours où le jour de foire on conduisait les veaux, le reste 
n’était connu, et très vaguement, que par oui-dire. Là, 
dans la solitude, au milieu des oies, des bœufs et des mou- 
tons, s'éveillèrent mes premières lueurs intellectuelles. 
Mon œil, toujours en éveil sur la bête et sur la plante, 
allait à la fleur, allait à l’insecte, comme la piéride va au 
chou et la vanesse au chardon.” 

Le marmouset regardait, s’informait, invité par une 
curiosité dont l’atavisme n’explique pas le secret: en lui se 
développait le germe d’une aptitude inconnue de sa famille, 
en lui s’allumait une étincelle étrangère au foyer des as- 
cendants. 

Il retourna au village, à la maison paternelle: 

(Avec les 7 ans, l'heure est venue d’aller à l’école. 
Je ne pouvais rencontrer mieux : le maître est mon parrain. 


r à Ta 


L'ENTOMOLOGISTE FABRE 83 


‘Comment appellerai-je la salle où je devais faire con- 
naissance avec l’alphabet? … Le terme juste ne se trouverait 
pas : la pièce servait à tout : c'était à la fois école, cuisine, 
chambre à coucher, réfectoire et, par moments, poulailler. 
On ne songeait guère, en ce temps-là, aux palais scolaires!” 

Que va-t-il apprendre à pareille école ? 


“Tout au plus quelques morceaux d'histoire sainte. Et 
l’histoire, la géographie? Nul n’entendit jamais parler de 
cela. Que nous importait que la terre fût ronde ou cubi- 
que! La difficulté de lui faire produire quelque chose n’en 
restait pas moins la même. 

‘ Et la grammaire? Le maître s’en souciait fort peu, 
et nous encore moins! Substantif, indicatif, subjonctif et 
autres termes dn jargon grammatical nous eussent bien 
surpris par leur nouveauté et leur rébarbative tournure. 
Et l’arithmétique?.. On en faisait quelque peu, mais pas 
sous ce nom savant: on appelait cela le calcul. 

‘“ Après tout, notre maître était un excellent homme à 
qui, pour bien mener l’école, il ne manquait qu’une chose: 


le temps. Il nous consacrait le peu de loisir que lui lais- 


saient ses nombreuses fonctions. 

“Notre maître était barbier. De sa main légère, qui 
savait si bien embellir nos pages d’écriture d’un oiseau 
tirebouchonné, il rasait les notabilités de l’endroit : le maire, 
le curé, le notaire. 

‘ Notre maître était sonneur de cloches. Un mariage, un 
baptême, une cérémonie quelconque suspendait la classe. 
Il fallait carillonner. Une menace d’orage nous donnait 
vacances : 1l fallait mettre en branle la grosse cloche pour 
écarter la foudre et la grêle. 

‘Notre maître était chantre au lutrin. De sa voix puis- 
sante il remplissait l’église quand il chantait, à vêpres, le 
Magnificat. 

‘“ Notre maître remontait et réglait l'horloge du village. 


84 LE NATURALISTE CANADIEN 


C'était sa fonction d'honneur. Un coup d’œil donné au 
soleil pour s'informer, à peu près, de l’heure, il montait au 
clocher, ouvrait une grande cage de plancheset se trouvait 
au milieu des roùages d’un grand tourne-broche Cont il 
était seul à connaître les secrets. 

A telle école, que deviendront mes goûts naïssants ? 
En ce milieu ils doivent périr, étouffés pour toujours. Eh 
bien! non: le germe est vivace, il me travaille les veines 
et n’en sortira plus. Il trouve aliment partout, jusque sur 
la couverture de mon alphabet de deux sous. Ily alà une 
rustique image de pigeons que je médite avee bien plus de 
Zéleique je ne tas de anB. C7 

À 10 ans, on le met au collège de Rodez. 

‘Mes fonctions de clergeon, dans la chapelle de l’établis- 
sement, me valent la gratuité de l’internat. Nous sommes 
quatre à surplis blanc, à calotte et soutane rouges. Le plus 
jeune de tous, je suis là comme simple figurant. Je fais 
nombre, ne sachant jamais bien au juste quand il faut agi- 
ter la sonnette et déplacer le missel. Des tremblements 
me prennent lorsque, venus deux de ce côté-c1, deux de ce. 
côté-là, nous nous assemblons avec génuflexion au milieu du 
chœur, pour entamer, à la fin de l'office, le Domine salvum 
Jac regeri. Muet de timidité, je laissais faire les autres. 

‘Puis, brusquement, adieu les études, adieu Tityre et 
Ménalque. La malchance s’abat sur nous. Le pain me- 
nace de manquer à la maison. Et, maintenant, petit, à la 
grâce de Dieu! Dans ce lamentable désarroi, l'amour de 
l'insecte devait sombrer? Nullement. Le souvenir me 
reste de certain hanneton des pins rencontré pour la pre- 
mière fois. Ses panaches antennaires, son élégant semis 
de taches blanches sur fond marron furent un rayon de 
soleil dans les noires misères de la journée. 

‘“ La bonne fortune m’amène à l'Ecole normale primaire 


L'ENTOMOLOGISTE FABRE 85 


de Vaucluse, où je trouve nâtée assurée, châtaignes sèches 
et pois chiches. Frotté d’un peu de latin et d'orthographe, 
j'ai quelque avance sur mes condisciples. J'en profite pour 
débrouiller mes vagues connaissances de la plante et de la 
bête. Tandis qu’autour de moi s’épluche uné dictée, j'exa- 
mine, dans le mystère de mon bureau, le fruit du laurier 
rose, la coque du mufñlier, le dard de la guêpe, l’élytre du 
scarabée. 

‘““Avec cet avant-goût des sciences naturelles, glané;, 
vaille que vaille, à la dérobée, je sortis de l’école, plus 
passionné quetjamais d'insectes et de fleurs. À 

“Et cependant il fallait y renoncer! Le gagne-pain de 
l'avenir, l'instruction à compléter largement l’exigeaient de 
façon impérieuse. L'histoire naturelle ne pouvait me con- 
duire à rien. L/enseignement de cette époque la tenait à 
l'écart comme indigne de s’associer au latin classique. 
Les mathématiques me restaient ; très simples d'outillage : 
un tableau noir, un bâton de craie, quelques livres. 

“Bref, on ‘m'envoie enseigner la physique et la chimie 
au collège d’Ajaccio. Cette fois, la tentation est trop forte. 
La mer pleine de merveilles, la plage où le flot jette de si 


beaux coquillages, le maquis à myrtes, arbousiers et lentis- 


ques, tout ce paradis superbe de nature lutte avec trop 
d'avantages contre le cosinus. Je succombe. Deux parts 
sont faites de mes loisirs. L’une revient aux mathémati- 
ques, base de mon avenir universitaire; l’autre se dépense 
en herborisations, en recherches des choses de la mer. ” 

A Ajaccio, Henri Fabre rencontre Moquin-Tandon, l’il- 
lustre professeur de Toulouse, qui vient étudier la flore du 
pays. 

‘ Ce n’était pas le nomenclateur à mémoire infaillible 
mais le vrai naturaliste aux larges idées, le philosophe qui 
monte des petits détails aux grands aperçus, le littérateur,’ 
le poète qui sait, sur la vérité nue, jeter le magique man- 
teau de la parole imagée. 


86 LE NATURALISTE CANADIEN 


‘_— Laissez là vos mathématiques, me dit-il, personne 
ue prendra intérêt à vos formules. Venez à la bête, à la 
piante, et, si vous avez, comme il me semble, quelque ar- 
deur dans les veines, vous trouverez qui vous écoutera. 

‘ La veille de son départ, il me montra, dans l’eau d’une 
assiette, l'anatomie d’un escargot. À mesure, venaient l’ex- 
plication et le croquis des organes étalés. ” 

Désormais, le flambeau est allumé ; la carrière est ouverte; 
nous verrons avec quelle ardeur inlassable et quelle patiente 
ténacité le patriarche, dont le président de la République 
vint, en 1913, saluer les 00 ans, a su y marcher glorieuse- 
ment. 


Beaucoup d’Avignonnais se souviennent des fameux 
couts libres fondés par J.-H. Fabre, dans l’ancien couvent 
de Saint-Martial. 

Abandonnant les ‘terminologies barbares” et le ‘“jar- 
gon” de ceux ‘qui ne voient le monde que par le petit 
côté”, échappant au chaos des systèmes, à la sécheresse 
des classifications, au fatras d’une science incohérente et 
inaccessible, il voulait démontrer qu’il était possible de 
faire aimer aux esprits les plus simples cette histoire .na- 
turelle que les méthodes officielles d'alors réduisaient à une 
étude aussi fastidieuse que stérile, et où la lettre ‘‘étran- 
glait la vie ”. 

En effet, on vit rarement enseigner avec autant de sim- 
plicité et de pittoresque et avec une méthode aussi ori- 
ginale. 

“Vous éventrez la bête, disait-il aux sectaires de la 
science, et moi je l’étudie vivante; vous en faites un 
objet d'horreur et de pitié, et moi je la fais aimer; vous 
travaillez dans un atelier de torture et de dépècement, 

- j'observe sous le ciel bleu, au chant des cigales ; vous sou- 


L'ENTOMOLOGISTE FABRE 87 


mettez aux réactifs la cellule et le protoplasme, j'étudie 
l'instinct dans ses manifestations les plus élevées ; vous 
scrutez la mort, je contemple la vie.” 

Rien de plus vrai. Aussi Darwin, dans son livre sur 
l'Origine des espèces, l'a-t-il appelé avec admiration: 
‘ l'observateur inimitable ”. 

Son laboratoire est en pleins champs: c’est le bois des 
Issards, le plateau des Angles, un chemin creux de Car- 
pentras, mieux encore, son ‘ harmas ” de Sérignan. Dès 
l'aube, par les matins frileux, à l’heure où l’abeille ‘met 
la tête à la lucarne de sa demeure pour s'informer du 
temps”, il est devant une feuille de térébinthe, l’œil armé 
de la loupe, suivant les lentes manœuvres du puceron, dont 
le suçoir ‘distille savamment ce venin qui fait gonfler 
la feuille et produit ces énormes boursouflures, ces galles 
difformes et monstrueuses où les jeunes passeront leur som- 
mel. ? 

Il s'éveille la nuit ‘pour ne pas manquer le moment où 
la nymphe rompt son maillot ”, où l’aile du criquet ‘com- 
mence à pousser”, sortant de son étui pour s’étaler ‘en 
somptueuse voilure, comme la lingerie de la princesse des 
contes de fées, contenue dans un grain de chènevis ”. 

L'observation pure ne lui suffit pas, car elle ne fournit 
qu’un ‘‘aperçu des choses”. Il est le premzer qui ait su 
faire intervenir l’expérimentation dans cette étude délicate 
de l’insecte. 

Il a le génie de le faire parler, de lui poser des questions 
et de le forcer ainsi à trahir ses plus intimes secrets. 

Pourquoi, par exemple, le fAz/anthe, qui saisit, sur les 
fleurs, l’abeille pour en nourrir ses larves, s’attarde-t-il à lui 
pressurer le jabot? Pour en faire sortir tout le miel, 
dont il fait aussitôt pantagruélique ‘“ripaille”’, au lieu de 
le réserver pour ses petits. L’expérimentation a démontré 


* à M. Fabre que, par une “inversion” bien singulière, le 


88 LE NATURALISTE CANADIEN 


miel, qui est le régal ordinaire du pAz/anthe, est un mortel 
poison pour ses larves. 

Aussi, d’un amas confus de clichés, que les petits savants 
passaient aux poètes, il a fait une véritable science, dont 
les données, fournies par lui, seront peut-être éternelles. 

Avec quel amour il nous décrit chacun de ‘‘ces petits 
êtres auprès desquels on passe sans les voir, au milieu des 
pierres, des ronces, des feuilles mortes” ! 

Une de ses trouvailles les plus célèbres, c’est celle qui - 
concerne le cerceris, sorte de guêpe qui ne se nourrit 
que du suc des fleurs, mais dont la larve demandé des 
chaïirs fraîches et succulentes où palpite encore la vie. 

Cette guêpe dépose son œuf dans un terrier creusé dans 
le sol et dont elle ferme l'entrée pour ne plus la franchir 
jamais. Comme la plupart de ses congénères, avec l’œuf, 
elle a enfermé le gibier qui devra nourrir la larve dès l’ins- 
tant de son éclosion. 

Mais voici la passionnante énigme: si le gibier est mort, 
il se desséchera ou se pourrira avant l’éclosion; sl est 
vivant, il écrasera d’un seul mouvement la débile larve 
qu’un rien [meurtrit. Fabre a trouvé la clé du mystère. 
Quand elle a rencontré sa victime, la guêpe l’a terrassée 
et lui a plongé son dard, non pas en quelque point dont la 
blessure pourrait amener la mort, mais exactement au 
siège des ganglions nerveux, dont le mécanisme invisible 
commande les mouvements. En un clin d'œil, elle a su 
dissocier le système nerveux de la vie végétative d'avec le 
système de la vie de relation. L’insecte va continuer à 
vivre, avec cette étrange prérogative, due précisément à 
son immobilité, de pouvoir conserver assez longtemps la 
vie sans prendre aucune nourriture. 

Et pour rendre le transport encore plus facile et l’immo- 
bilité plus parfaite, elle ajoute aux manœuvres précédentes 
le mâchonnement. Elle emploie ‘‘le procédé connu dans 


L'ENI1OMOLOGISTE FABRE 89 


les laboratoires de physiologie expérimentale : la compres- 
sion du cerveau. Elle agit comme un Flourens qui. 
pesant sur la masse cérébrale, abolit du coup intelligence, 
vouloir, sensibilité, mouvement”. ‘C'est terrible en 
même temps qu'admirable; c'est effrayant de science!” 


*k 
* _* 


Toutes ces choses mystérieuses, il les décrit en poète, cet 
amoureux de la nature à qui la contemplation sert de 
nourriture, et qu’on surprit un jour, entre Nimes et Beau- 
caire, ‘‘après avoir échangé ses derniers liards contre un 
petit volume de poésies de Reboul, étourdissant sa faim en 
s'enivrant des vers du poète ouvrier ”. Il trouve des expres- 
sions exquises pour évoquer à nos yeux les petits œufs fra- 
giles, fines perles d’ambre ou de nickel, délicieux coffrets, 
petits pots d’albâtre translucide qu’on dirait dérobés à la 
vaisselle des fées. 

I] nous fait assister à la scène finale d’une sombre épopée 
en nous décrivant l’agonie du guêpier, lapproche de 
l'hiver. C’est d’abord une sorte d’indifférence et d’inquié- 
tude qui plane ‘sur la cité”, présage ou pressentiment 
d’une catastrophe prochaine. Voici que les nourrices, ‘‘effa- 
rées, farouches, agitées ”, prennent les jeunes en aversion, 
{les neutres extirpant les larves les traînent hors du guê- 
pier””, puis c’est ‘‘la débâcle finale, les infirmes et les 
moribonds, démembrés, vidés, disséqués en tas dans les 
catacombes par les asticots, les mille-pieds et les cloportes. 
Les teignes, enfin, entrant en scène, s’attaquent à l’habi- 
tation elle-même, rongent et font crouler le plancher des. 
étages, jusqu’à ce que tout soit réduit à quelques pincées 
de poussière et à quelques loques de papier gris. 

Fabre est véritablement 1s poète de la science. Je ne 
connais guère que les Géorgiques de Virgile, les Zrttres 

sur la botanique de J.-J. Rousseau, ou Za vie des abeilles 


90 LE NATURALISTE CANADIEN 


de Maeterlinck qui puissent être comparées aux dix mer- 
veilleux volumes de ses Souvenirs entomologiques, sans 
parler du délicieux volume de poésies provençales publié 
chez Roumanille, sous le titre trop modeste d'Œuvrettes 
provençales. 


*k 
*X * 


Naturaliste, poète, Fabre est encore philosophe. Rien 
qu’en étudiant la bête, a-til dit lui-même, ‘‘on découvre 
plus de choses que dans toutes les philosophies.” 

Quand on a constaté les prodiges de prévoyance, de 
précautions, de science employée ‘pour sauvegarder la 
descendance d’un ver”; quand on a admiré la sûreté et la 
précision du sphex, le ‘‘transcendant anatomiste’’, ‘“l’infail- 
lible paralyseur” ; quand, effrayé par l’incroyable fécon- 
dité “d’une mouche grise qui porte 20,000 gerimes dans 
ses flancs ”’, on a reconnu que chaque espèce a ses rivaux, 
dont la mission est de maintenir l'égurlibre, en dévorant 
l'excédent; quand, par l'expérimentation, on s’est assuré 
que l’insecte est incapable de diriger à son gré ses merveil. 
leux talents, qu’ ‘il maçonne, tisse, chasse, poignarde, 
paralyse, sans se rendre le moindre compte des moyens et 
du but”, une question se pose : 

Quelle:est la source de cet instinct qui, ‘‘au moment 
voulu ”, à la minute précise dont l’échéance semble déter- 
minée comme par des arrangements préélablrs, dicte invin- 
ciblement à l’insecte ses prescriptions mystérieuses et 
inflexibles ? 

Sur la clarté diffuse qui s'échappe de la nature, l’athé- 
isme jette le voile sombre du doute où du blasphème, le 
transformisme se contente de déplacer le plan des ténèbres. 

L'ermite de Sérignan, dont l'âme zzactuelle dédaigne de 
chercher ce que l’opinion voudrait que l’on pensât, pour 
constater lumineusement ce qui est, faisait à un visiteur 
cette magnifique réponse : 


L'ENTOMOLOGISTE FABRE OI 


‘“ Après mes 87 ans d'observations et de réflexions, je ne 
puis pas dire que je crois en Dieu: 7e le vois. Sans lui, je 
ne comprends rien: sans lui, tout est ténèbres. 

‘Non seulement, j'ai conservé cette conviction, malgré 
toutes mes études, mais je l’ai aggravée ou améliorée, 
comme vous voudrez. 

‘Toute époque a ses lubies. Je considère l’a/héisme 
comme la /xbze de notre époque. C’est l’nfluenza du 
temps présent. ” 

Et familièrement, il ajoutait: “On m’arracherait la peau 
plutôt que la croyance en Dieu. ” 

Tous les grands penseurs, quoi qu’on dise, furent ou 
devinrent spiritualistes, tous les grands “voyants” virent 
Dieu dans son œuvre. 

Espérons, pour Henri Fabre, qu'après avoir vu Dieu dans 
son œuvre, il le contemple aujourd’hui, face à face, dans 
cette lumière sans déclin que réclamaient pour lui, dans la 
petite église de Sérignan, où il s'arrêta, mardi, pour la der- 
nière fois, ses humbles compatriotes et ses illustres amis. 


J. AUROUZE, 


docteur ès lettres. 


LES DERNIERS JOURS DE L'ENTOMOLOGISTE FABRE 
SA MORT CHRÉTIENNE 


Je ne puis croire que ce soit avec intention que l’on a 
passé sous silence, dans la plupart des journaux, les sen- 
timents religieux et patriotiques du grand homme qui fut 
M. Fabre. ‘Je ne suis ni un impie, ni un sectaire, disait- 
il parfois, et j'ai vu trop de merveilles pour ne pas lever les 
yeux vers l’Auteur de tout cela.” 

Aussi, dès la première atteinte de faiblesse, fit-il appeler 


92 LE NATURALISTE CANADIEN 


le curé de sa paroisse de Sérignan; au reste, depuis quel- 
ques mois, il réclamait souvent ses visites, et il les voulait 
longues. 

On y parlait du bon vieux temps sans doute, des visites 
faites à la montagne de Sérignan à l’heure où sortent les 
insectes, c’est-à-dire au lever du soleil, à l’heure où ils ont 
l'humeur tapageuse, vers 9 et 10 heures, après le déjeuner. 
Il aimait à raconter qu’il s'était perdu dans le petit village 
de Sérignan, mais nous savons que les coteaux boisés du 
pays n'avaient point de détours inconnus du naturaliste. 
Il connaissait les retraites des plus mauvais scorpions et la 
résidence des cétoines ou des scarabées. Quand on lui 
parlait de Paris, il disait: ‘J'y ai passé.—Et qu'y avez- 
vous vu de plus intéressant pour vous? —L'ours Martin. 
— Mais enfin, qu’avez-vous contemplé avec le plus de 
plaisir ?—L’omnibus qui m’a reconduit ici.” Il vivait de 
souvenir dans sa chambre, entouré de soins attentifs 
par sa famille, et spécialement par Mlle Aglaé, sa 
fille aînée, et par une religieuse dont il appréciait lesgran- 
des qualités, le dévouement et la gaieté. 

C’est dans cette modeste chambre, dans la pleine soli 
tude de son harmas qu’il vivait et recevait. De son regard 
vlf et pénétrant, il avait vite discerné à qui il avait affaire. 

S1 son visiteur ou sa visiteuse n’était qu’une tête vide, 
venue par curiosité, pour essayer de s’illuminer près du 
maître, celui-ci avait vite fait, par un silence obstiné, de 
faire voir que le mieux était de se retirer. S'il fallait 
absolument répondre aux questions insidieuses et répétées 
alors, bien volontiers, il décochait le trait malicieux et bien 
français qui enlevait totalement l’envie d’insister encore 
Je ne voudrais pas citer des exemples, je craindrais, en le 
faisant, de rappeler à certaines personnes les fines et mor- 
dantes saillies qu’elles s'étaient attirées en insistant. Ce 
qui l’egayait surtout et faisait passer bien vite les heures 


L'ENTOMOLOGISTE FABRE 93 


pour lui, c’étaient les causeries littéraires; depnis le vieux 
Rabelais, ‘si riche en sel gaulois”, jusqu’à Jean La Fon- 
taine, ‘un artiste pour le style, mais qui n’y connaissait 
rien en bêtes”. (“J'aurais volontiers discuté avec lui”, 
disait-il. 

Tout cela est plus ou moins connu, surtout de ses inti- 
mes. Mais pourquoi, quand on a parlé de cette gloire 
française et provençale, avoir laissé dans l'ombre ses qua- 
lités de cœur, ce bon accueil à tout venant, surtout aux 
soldats revenus du front, blessés ou convalescents? Il pre- 
nait leurs mains dans les siennes, écoutait leurs récits avec 
une attention émue, et souvent des larmes tomhaient de 
ses yeux. 

Il ne voulait pas laisser partir ces braves sans leur offrir 
un verre de son vin, il fallait, ‘“‘turta lou go”, prendre ce 
vin qui n'avait qu’un défaut, celui de s’en aller trop vite. 

Du pays boche, on lui avait demandé l’autorisation de 
traduire ses œuvres, et malgré la somme offerte, il répondit 
il y a deux ans: ‘“ La langue allemande a trop de dureté 
et ternirait mon œuvre. Je m’y oppose absolument.” Il 
aimait aussi à parler de la religion et jamais pour s’en 
moquer ou la déprécier, tout au contraire. Il se faisait lire 
l'Evangile par sa religieuse. Le passage de la rencontre 
des disciples d'Emmaüs avec Notre-Seigneur avait pour 
lui uu attrait spécial, il se le faisait relire. Il aimait à 
s’entretenir de saint Paul qu'il avait lu en latin, en grec et 
en français, et qu’il admirait et aimait tout en l'appelant, 
sans manque de respect, ‘‘ un brasseur d’affaires ””, ‘ l’apôtre 
qui taille à coups de hache ”. 

Quand Mgr l’archevêque d'Avignon venait le voir, il le 
recevait avec plus d’égards que d’autres grands, car il 
voyait en lui le représentant de la religion catholique. 

Dans cette dernière après-midi de sa vie, il n’a voulu et 
n’a reçu auprès de lui, outre sa famille, que sa reli- 


94 LE NATURALISTE CANADIEN 


gieuse, le curé de sa paroïsse et son médecin. Il reçut les 
sacrements avec l’attention et le soin qu’il savait mettre 
aux grandes choses, et à plusieurs reprises ensuite et avec 
effusion il serra la main de son curé, et c’est ainsi que, 
sans souffrance, avec une entière lucidité d’esprit jusqu’à 
la dernière minüte, il passa cette dernière journée sur la 
terre. 

Quand on chassa des écoles les religieuses de Sérignan, 
il fut leur plus ardent défenseur. Jamais, chaque année, 
il n’oublia son offrande pour le denier du culte et pour les 
écoles libres de sa paroisse. 

Lacordaire a dit quelque part que s’il fallait élever une 
statue à la poussière de l’homme, il l’élèverait, plutôt qu’à 
la poussière de son esprit, à la poussière de son cœur. 

Or, chez M. Fabre, le cœur était à la hauteur de l’esprit. 
C'était à dire pour compléter sa gloire. 

13 octobre 1915. 
F. PLISSONNEAU, 
curé à Sérignan (Vaucluse). 


M. HENRI FABRE MEURT A ORANGE 


Le célèbre entomologiste s'éteint à l’âge de 92 ans. 


Orange, France, 12 oct.—M. J.-Henri Fabre, entomolo- 
giste, est mort. Il était né à Saint-Léons (Aveyron), en 1823. 
Il a publié de nombreux ouvrages de science élémentaire 
et de vulgarisation: Histoire de la bûche, Récits sur la vie” 
des plantes, Ravageurs, Récits de l’oncle Paul sur les 
insectes nuisibles, une Botanique, la Plante, Souvenirs 
entomologiques, etc. 


BIBLIOGRAPHIE 95 


“Toute sa vie, Fabre fut un croyant que la science n’a 
jamais éloigné de Dieu, dont il a constaté l’action provi- 
dentielle, action qui se manifeste aussi bien dans les cor- 
puscules infimes que dans les êtres supérieurs. 

“ Nous avons appris avec joie que le grand savant a fait 
dans les dernières heures de sa vie, qui fut noble, féconde 
et sage, le dernier pas vers l’acceptation entière de la 
doctrine catholique, et reçu avec grande piété les derniers 


sacrements. ?? 
(Ze Pèlerin.) 


——— 00! — 


PUBLICATIONS REÇUES 


—y7e Rapport annuel duministère de la Marine et des Pécheries. 1913- 
I4. PÊÈCHERIES. 

11 y a toujours quelque chose d’intéressant à glaner, dans ce Rapport 
annuel, pour le naturaliste. Nous signalerons, dans le dernier Rapport, 
des articles sur les Stations biologiques, sur l’ostréiculture, la piscicul- 
ture, et sur le musée des Pêcheries d'Ottawa. Pour ce qui est de ce der- 
nier sujet, M. A. Halkett, conservateur de ce Musée, donne une liste de 
toutes les espèces de poissons canadiens représentées en ce musée, avec 
quelques observations sur chacune. Nous nous demandons pourquoi on 
ne fait pas un tirage spécial de ce Rapport, qui mérite mieux que de res- 
ter enfoui dans un livre bleu. 

—(U. S. National Museum.) P. Bartsch, Xeport onthe Turton collection 
of South African Marine Mollusks . .. contained in the U.S. National 
Museum. Washington, 1915. 

— Report of the Commissioner of Education. (1913-14.) Vol. I. Was- 
hington, 1915. 

Idem. Vol. II. Washington, 1915. 

—(Proc. of the Calif. Acad. of Sciences.) 

Fauna of the Type Tejon. 

List of the Amphibians and Reptiles of Utah. 

—Almanach Rolland, agricole, commercial et des familles, pour 1916. 
50e année. L’ex., 15 cts; franco, 2o cts. Cie J.-B. Rolland & Fils, 53, 
rue Saint-Sulpice, Montréal. 

Volume de 256 pages, contenant une foule de reuseignements, tarif des 
postes, lois de chasse et de pêche, etc. 


N 


96 LE NATURALISTE CANADIEN 


— Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. 


Vol. 67, p. II. Philadelphia, 1915. 

Nous n’avons pas été peu surpris de trouver, au nombre des mémoires 
qui composent ce volume, un travail en langue française, Cette étude, 
qui est de M. Stanislas Meunier, a pour titre : «Théorie du gneiss et des 
terrains cristallophylliens en général.» 

— Histoire de la Seigneurie de SL-Ours. 

1ère partie. Les origines de la famille et de la Seigneurie, 1330-1785. 
(Par l’abbé A. Couillard-Després.) Montréal, 1915. Vol. gd-in-8° de 346 
pages. Prix : fr.65, chez l’Auteur, à Saint-Ours-sur-Richelieu, P. Q. 

L'auteur, déjà bien connu par la publication antérieure de plusieurs 
travaux d'histoire, entreprend'avec le volume dont on vient delire le titre, 
ut ouvrage qui paraît devoir être étendu. La plupart de ces trois cents 
pages sont émaillées de noms et de dates, et cela est une preuve de la 
peine qu'il a fallu se donxer pour les établir. Aussi nous félicitons gran- 
dement l’écrivain de l’importante contribution à notre histoire nationale 
qu’il vient de commencer, et nous comptons qu'il saura la mener à bonne 
fin. 


[oh © 
NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Janvier 1916 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 7 


Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard 


UNE ‘ SUPPOSITION ” D'OISEAUX 


Le Sixième rapport annuel de la Commission de la Con- 
servation, publié à Ottawa en 1915 en un fort volume in- 
8°, contient un memoire, aussi intéressant qu’opportun, 
sur la protection des oiseaux aquatiques du golfe Saint- 
Laurent. Ce travail a pour auteur M. John M. Clarke, 
directeur du musée de l'Etat à Albany, N..V. Il est illus- 
tré par plusieurs belles planches hors texte, dont l’une 
porte comme indication du sujet les mots suivants :  QUEL- 
QUES MARGAUX, Ile Bonaventure, comté de Gaspé ”.—Or 
il est facile de constater, à première vue, que les oiseaux 
présentés là connue des Margaux sont en réalité des 
Perroquets de mer. 

Qui a commis la bourde scientifique que nous venons 
d'exposer ? | 

L'erreur grossière dont il s’agit a eu pour conséquence 
que notre estimable confrère québecquois, /e Bulletin de la 
Société de Géographie de Québec, a reproduit, en sa livrai- 
son de janvier-février, la même gravure et donc la même 
hérésie ornithologique. 

Et puis—ce qui prouve encore une fois que l’on ne sait 


7.—Janvier 1916. 


O8 LE NATURALISTE CANADIEN 


jamais où l’on aboutira lorsque l’on quitte le droit chemin 
— voilà que la Société de Géographie écrit (en quoi elle a, 
certes, raison) Margaux, qnand la Commission de Conser- 
vation écrivait Margaulx ! Où allons-nous !.. 

Sinous en appelons aux auteurs pour savoir quelle 
orthographe adopter enfin, nous voyons que M. Dionne, 
notre ornithologue classique, n’a pas cru devoir mentionner 
cette dénomination peu élégante de “Margau ”.  Pro- 
vancher, lui, daus le travail sur nos oiseaux qu’il publiait 
dès le 6e volume du WVaturaliste canadien, en 1874, a fort 
bien mentionné le nom vulgaire, ‘ Margau ”, du Cormeran 
ordinaire. Il dit même, à ce sujet, ce qui suit : 

‘ Ce Cormoran, qui est très commun dans le Golfe tout 
l'été et où il fait sa ponte, y est généralement désigné sous 
le nom de Aargau, et cette appellation ne date pas d’hier, 
puisqu'on la voit mentionnée dans les récits de nos pre- 
miers historiens. “En un canton de l’île aux Oiseaux 
“ (route du Canada), dit Sagard, étaient des oiseaux sé 
{ tenant séparés les uns des autres et très difficiles à pren- 
‘“ dre, pour ce qu’ils mordaient comme chiens, et les 
‘“appelait-on Aargaux.” 

Mais enfin, pour revenir au sujet de cette note, le Cor- 
moran, vulgairement dit Margau, est le Phalacrocorax car bo 
(Linn.) Leach, tandis que les oiseaux de la planche donnéé 
par la Commission de la Conservation et parle Pu/letin de là 
Société de Géographie est le Æyratercula arctica (Linn.) 
Schaffer. Qui ne voit l'énorme différence ! On la verra encore 
mieux, si nous disons que le premier atteint jusqu’à 40 pou- 
ces de longueur, tandis que le second ne dépasse guèré 13 
pouces. C'est celui-ci, vulgairement nommé Perroquet de 
mer, qui a le joli nom de Macareux. 

Nous souhaitons que la Commission de la Conservation 
ne commette plus d'erreurs aussi regrettables et ne nous 
présente plus lé Macareux (Perroquet de mer) sous le nom 


" 


AU DOMAINE LAIRET 79 


de“ Margau ” (Cormoran ). Eu tout cas, pour réparer son 


erreur, on ne saurait trop clamer que ce n’est pas du tout 
un 2halacrocorax que représente cette belle gravure de la 
page 118 de son volume de 1915, mais bien un Æra{ercula, 
le Fratercula arctica, autrement dit: le Perroquet de 
mer, | 


ee OO e——— 


L'ORNITHOLOGIE 


AU DOMAINE LAIRET EN 1915 


M. le Directeur du Vafuraliste:canadien, 


- Une. petite chronique, relativement aux oiseaux vus et 
observés au Domaine Lairet en 1915, sera peut-être chose 
intéressante pour vos. lecteurs et pour vous-même. 

En faveur de ceux qui-ne le savent pas, il faut dire, tout 


d’abord, que le Domaine Laïret, traversé par la petite 


rivière de ce même nom, est une fort jolie place de campa- 
gne, quoique renfermée dans les limites de la cité de Québec. 
C'est un endroit assurément propice à l'habitation des 


oiseaux, grâce à une foule de grands arbres qui sont encore 
çà et là dressés sur le terrain, surtout grâce à de nombreux 
-arbrisseaux de toute espèce qui bordent les deux côtés de 


la rivière. 

De bonne heure, au printemps, apparaissent naturelle- 
ment les Moineaux et les Corneilles. Pauvres sujets pour 
commencer. On ne peut dire ici: A tout seigneur tout 
honneur. Les seigneurs n’apparaîtront qu’à la fin. C'était 
chose facile pour les Moineaux de se montrer, puisqu'ils 
hivernent dans le pays, partout où ils sont. On en pet 


“dire autant des Corneilles. Plusieurs nous restent en hivér, 


100 LH NATURALISTE CANADIEN 


et les autres qui ont émigré, n'étant pas moins rustiques, 
nous reviennent bravement en mars et avril. 

Je vous entends medire: Paulo majora canamus. Très 
bien. Mais qu’il me soit permis d’inscrire les noms techni- 
ques de ces deux espèces : chose qui est dans l’ordre, n’est- 
ce pas? et que vous désirez que je fasse pour toutes les 
espèces suivantes. 

Donc la Corneille, le Common Crow des Anglais, est, 
dans le langage savant, le Corbeau d'Amérique, Corvus: 
Americanus, Aud.;.et le Moineau, Æ/ouse Sparrow, est le 
Moineau domestique, Passer domesticus, Briss. 

Puis, avant de lâcher les Moineaux, je tiens à mention- 
ner une observation que j'ai faite, et qui, à mon sens, est 
très importante. Quoique je les aie vus constamment, tout 
l'été, dans le chemin de Charlesbourg et dans les arbres 
attenant à ce chemin, j'ai été frappé du fait que je ne les 
ai pas vus empiéter sur le terrain des autres oiseaux, à quel- 
que distance de la route, et le long de la rivière Lairet. 

Or, j'appelle ceci une circonstance des plus fortunées. 
Car on sait que cestyrans de Moineaux, querelleurs 
et babilleurs, ont la mauvaise réputation de chasser leurs 
congénères de tous les lieux où ils ont pris pied... Ils au- 
raient donc laissé le champ libre, ici au Domaine Lairet, à 
plusieurs petites espèces qui, autrement, auraient déguerpi. 

Voilà un problème intéressant, n’est-1l pas vrai? Ils’agit 
de savoir si les Moineaux, d’une manière générale, exercent 
leur empire, ou plutôt leur tyrannie d'exclusion, unique- 
ment dans les villes et villages, dans les grands chemins 
et dans les bocages avoisinant routes et habitations où ils pul- 
lulent, comme je les vus moi-même, antérieurement, chasser 
les Hirondelles des gouttières des maisons, et les Fauvettes 
des arbres des jardins. Dans l’affirmative, on pourrait 
espérer que, en dehors de ces lieux funestes où règnent les 
Moineaux, les autres espèces de petits oiseaux auraient 


AU DOMAINE LAIRET IOI 


donc la liberté de se maintenir et de se multiplier, ainsi quela 
chose est arrivée, cette année, au Domaine Lairet, à ma 
grande surprise ‘et satisfaction. :Car j'avais bien peur 
d’abord que les: Moineauxne fissent la guerre à toutes les 
petites tribus ailées des alentours et ne les fissent dispa- 
raître; ce qui, n’arrivant point, m’a causé une déception 
sur le bon bord, comme disait une petite fille. 

: Quoi qu'il en soit, après les Corneilles, je ne tardai pas à 
voir arriver le Rossignol, notre cher petit Pinson chanteur 
du Canada, Song Sparrow, Melospiza melodia, Baird, si 
gai, si:vif, si pétillant, inférieur, dit-on, à son congénère 
d'Europe, mais dont nous faisons tout de même nos délices, 
nous Cauadiens. | 

Est-il vrai que ce chantre, aimé des Canadiens, tend à 
disparaître de plus en plus autour des habitations, à cause 
des féroces Moineaux qui lui font la guerre? Sans pou- 
voir affirmer qu’il a été commun, je puis dire que je l’ai 
vu et entendu constamment pendant tout le cours de 
la saison. Plusieurs couples avaïent : dû établir domicile 
dans les bocages avoisinant ma:demeure. Il se taisait 
assez vite le soir; mais le matin, oh! comme: il était à 
l’œuvre de bonne heure, avant le lever du soleil, dès les 
premières lueurs de l’aurore! Ouvrant ma fenêtre à quatre 
heures, même à trois heures du matin, j'étais toujours sûr 
d’être salué et délecté par les notes cristallines de son 
joyeux gazouillement. 

Mais il ne chante pas que le matin et le soir. A toute 
heure de la journée, perché sur un piquet ou sur une 
branche, il fait retentir l’air de ses mélodieuses roulades. 
“Son chant, dit Nuttall, produit sur notre oreille un effet de 
plus en plus harmonieux. Tour à tour gai et rêveur, ses 
notes semblent être tantôt un cri de joie à l’approche des 
beaux jours de l'été, et tantôt un adieu plaintif à la belle 
saison qui s’en va L'oiseau prélude ordinairement par 


102 LE NATURALISTE CANADIEN 


ces notes: Ash, Ash, thé, tè, Ashéti, Ashétri, qu'il accoms : 
page de quelques trilles tremblantes.”’ Bref, notre Rossi- 
gnol est réputé à juste titreun des meilleurs, sinon le meil-. 
leur de tous nos oiseaux musiciens. Il rivalise fort bien 
avec la Flûte, lé Metle et le Goglu. | 

Il fut bientôt suivi du Pinson domestique, l’Oiseau gris 
ordinaire, CAzpping Sparrow, Spizella socialis, Bovap., qui: 
fut très commun et qui m’amusa beaucoup; car du haut 
de ma galerie, au 2e étage, laissant tomber sur le sol des 
miettes de pain, j'en voyais accourir plusieurs pour pren- 
dre part à cette aubaine. Loin de se jeter sur le pain avec: 
avidité, et en se battant les uns les autres, comme auraient 
fait les Moiïineaux, ils y allaient plutôt délicatement, avec 
réserve et respect, comme des petites gens connaissant bien 
le savoir-vivre. Ils se dandinaient longtemps avant d’avoir 
achevé leur pâture. Ils y revenaient même après l'avoir 
abandonnée. 

Eu fait de Pinsons, j'en mentionnerai encore un troi- 
sième, le Pinson de montagne, 7ree Sparrow, Spisella mon- 
ticola, Baird. Il est moins beau et moins attrayant que 
les autres, gazouillant peu, se tenant plusieurs en com- 
pagnie, et se livrant à des ébats très modérés; mais il a le 
mérite d'être resté en place plus longtemps que toutes les 
autres espèces. Cär, à la fin de novembre, j'envoyais encore 
quelques individus parmi les branches desséchées de mes 
arbres: paraissant engourdis par le froid, se blottissant à 
l'abri du vent et se gouflant les plumes pour se réchauffer. 
Ce Piuson est remarquable par le gris cendré à sen près 
uniforme de E partie inférieure de son corps. 


L'abbé F.-X. BURQUE. 


(A suivre.) 


—— :00 :—- 


HISTÉRIDES CAPTURÉS À OTTAWA 103 


HISTÉRIDÉS CAPTURÉS À OTTAWA 
ET DANS LES ENVIRONS 


Les Histéridés forment une famille des plus caractérisées 
parmi les coléoptères. Ils sont tous de faible taille, variant 
de 1. 3 min. à 7 mm. de longueur; et d’un noir. brillant. 
Leurs élytres tronqués laissent les deux derniers segments 
de l'abdomen exposés. Les pattes sont courtes, rétractiles 
et élargies. Dès qu'on saisit ces insectes, la tête s'enfonce 
dans le prothorax, les autennes se cachent dans un sillon 
du prosternum, les pattes se replient sous le corps: ils pa- 
raissent comimne morts. Très probablement Linné leur a 
donné le nom d’‘“‘Hister” (du latin histrio =mimique) à 
cause de l'instinct qu'ont ces insectes de feindre la mort 
lorsqu'ils sont troublés. La plupart vivent daus les décom- 
positions animales ou végétales, soit à l’état larvaire soit à 
l’état adulte. 

Une monographie de cette famille serait des plus néces- 
saires, mais aussi des plus laborïeuses—vu le peu d’atten- 
tion que les quelques rares naturalistes canadiens ont apr 
porté à ce groupe. L'abbé Provancher, dans sa ‘* Petite Fau- 
ne entomologique”’ publiée en 1877, mentionne douze 
espèces comme appartenant à uotre région. Depuis quel- 
ques années, je m'occupe un peu d’entomologie, et les His- 
téridés ont été pour moi d’un intérêt tout particulier. Pour- 
quoi? je ne sais. Ce n’est certes pas à cause du plaisir 
qu'offre au nerf olfactif l'habitat de ces dépurateurs de la 
nature. J'ai capturé à Ottawa et dans les environs vingt- 
six espèces, qui m'ont été déterminées par M. Schwarz, du 
Bureau d'Eutomologie de Washington. C'est ici le lieu de 
remercier cet éminent coléoptérolowue, qui a eu la bienveil- 
lance d'identifier bon nombre de mes captures. 

La famille des Histéridés comorend deux tribus parta- 
gées en 7 geureset comptant 26 espèces. 


104 LE NATURALISTE CANADIEN 


HISTRINI — 
HIsTER Linné. 

3477—Harrisii Kirby. 
3480—interruplus Beauvais. 
3482—mmuntis Erichson. 
3484—cognatus Leconte. . 
3490—abbreviatus Fabricius. 
3486—/fœdatus Leconte. 
3494—depurator Say... 
3505—sedecimstrialus Say. 
3507—bimaculatus Linné. 
3508—Americanus Payk.. 
3510—#ubrlis Leconte. 


PHELISTER Er. 
3515—subrotundus Say. 


PLATYSOMA Payk. 
3519— Carolinus Payk. 
3520—/Zeconter Maxs. 
3524—coarctatus Leconte. 
3525—punctigerum Leconte. 


EPIERUS Er. 
3533—7egularis Beauv, 


DENDROPHILUS Leach. 
3551—punclulatus Say. 


SAPRINI — 
SAPRINUS Er. 
3571—rotundatus Kugel. 
3583 —/ugens Er. 
3585—Pennsylvanicus Payk. 
3590—assimilis Payk. 


UN OISEAU RARE 105 


3592—conformis Leconte. 
3614— sphaeroides Leconte. 
3617—/fraternus Say. 


PLEGADERUS Er. 
3633—transversus Say. 


Les espèces suivantes sont mentionnées dans la ‘ Petite 
Faune entomologique”’—peut-être les trouverai-je dans mon 
nouveau champ d'observation : Æ/1ster planipes, .margint- 
collis, attenuatus, et Saprinus distinguendus. 


FRÈRE GERMAIN, (1) 
des Ecoles Chrétiennes. 
Académie De La Salle, 
Trois-Rivières, P. Q. 


LUE 


UN OISEAU RARE 


M. Raoul Lavoie, l’un de notre petite phalange de natu- 
ralistes, nous écrivait le 29 décembre dernier : 


‘ Depuis si longtemps que je voyage dans tous les che- 
mins de la province de Québec, ce n'est que ce matin 
que j'ai eu la bonne fortune de voir un vol de cinq 
Gros-Bec à couronne noire, /Zesperiphona vespertina 
Bonap., 3 mâles et 2 femelles, Ils étaient dans les hautes 
branches des érables, près du chemin où nous pass'ons. 
C'était à Saint-Pacôme (Kamouraska), dans un endroit 
qu’on appelle le Lac Saint-Pacôme. Ils voletaient d’une 
branche à l’autre à la manière des Bouvreuils; et le bril- 
lant soleil de 10 h. du matin faisait ressortir le magnifique 
plumage jaune des mâles et le noir éclatant de leur cou- 
ronne.—C'est la première fois que je constate la présence 
de cet oiseau en bas de Québec, depuis vingt-cinq ans que 
je voyage dans cette région.” 


1. Nous souhaitons ici la bienvenue, et avec grand plaisir, à un nou- 
veau collaborateur. RED. 


106 LE NATURALISTE CANADIEN 


LA FLORE DU,TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


_ (Continuëé de la page 79.) 


(PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES) 


Microstylis unifolia (Michx) BSP. 
Ile du Gros-Pèlerin. 


Mitella nuda L. | 
Rivière-du-Loup. Bois. Remplace la Mitrelle à deux 
feuilles qu’on ne voit pas dans le Témiscouata. La Mi- 
trelle nue se rencontre aux environs de Montréal, mais 
elle y est fort rare et méconnue : Maisonneuve (Fr. Anselme). 


Mollugo verticillata. 
Lac Témiscouata. 


Montia lamprosperma Cham. 

Tadoussac. Rochers humides. Espèce boréale-arctique, 
généralement confondue avec 47. fontana, dont elle se 
distingue surtout par des caractères tirés de la graïîne. (Fig. 
11). Sainte-Anne-des-Monts (Allen); Bic, Rivière Dart- 
mouth, Rivière Bonaventure (Fernald). 


Myosotis arvensis L. 
Rivière-du-Loup. Plante introduite. Grande-Rivière, 
Gaspé. ‘(Fernald.) | 


LA FLORE. DU: TÉMISCOUATA 107 


Myosotis laxa Lehm. LR Tr 
Rivière-du-Loup. - Espèce indigène. Bic, Pointe-au- 
Père, et dans toute la Gaspésie. 


Myrica Gale L. é 

Rivière-du-Loup (Pointe à Persi). Ne semble pas redou- 
ter le voisinage de la mer. Commun au bord des eaux 
douces. 


Nemopanthes mucronata (L.) Trel. 
Rivière-du-Loup (Mont Pilote). 


Œnothera muricata L. 

Rivière-du-Loup (Anse à Persi); Saint-Simon (Rimous- 
ki). Déloge ici Œnothera biennis si commune au sud de 
la Province. Penhallow confond (Æ. bzennis avec Œ. mu- 
ricata et c’est pourquoi il cite la première comme très 
répandue sur le rivage du Témiscouata. Œ. muricata est 
l’une des espèces les mieux marquées de ce genre si poly- 
morphe sur lequel les expériences de Hugo de Vries ont 
tant attiré l’attention du monde savant. 

Mgr Léveillé, dans sa monographie du genre ŒÆnothera, 
fait rentrer (Æ. muricata avec plusieurs autres dans la 
“race” Dzennis d'une espère globale : ŒÆ. communs 
Léveillé, laquelle se trouve à inclure ainsi: @Œ. biennis, Œ. 
muricata, Œ. Hookert, Œ. strigosa, Œ. Darviflora, Œ. 
Oakesiana, Œ. cructata, Æ, Lamarckiana etses mutations, . 
Œ, Japonica. Cette réduction d'espèces paraît à beaucoup 
un peu hâtive. La question des mutations n’est pas fermée 
et le genre Œnothera donne encore lieu à de nombreuses 
expériences d'où sortira, espérons-le, quelque lumière. 

Les champions de l’école opposée, l’école multiplicatrice,. 
vont même jusqu’à prétendre que (Æ. biennrs est une espèce 
composite qu’il faudra résoudre en plusieurs autres. 


108 LE NATURALISTE CANADIEN 


Œnothera pumila L. 


Riviere-du-Loup. Locale dans l'Est. Bic, Rimouski. 
(Fernald.) 


Parnassia Caroliniana Michx. 


Lac Témiscouata. Rochers siluriens du rivage. Locale 
et calcicole. 


Pedicularis palustris L. 


Cacouna ; Rivière-du-Loup. Prairies A 2 | Cette 
Pédale. que tous les auteurs nous décrivent comme 
essentiellement glabre, se trouvait dans ces deux stations 
abondamment pubescente. Parasite sur les racines des gra- 
minées, au moins en Europe. ,.Linné croyait la Pédicu- 
laire des marais vulnéraire ; d’autres l’ont signalée comme 
astringente et même très. efficace, dans le traitement des 
ulcères. Elle est très peu employée aujourd’hui (52). 


Picea Mariana (Mill. ) BSP. 
Rivière-du-Loup (Mont Pilote). Isolée sur les collines 
de quartzite. Commune ailleurs. 


Pinus Banksiana Lamb. 

Rivière-du-Loup. Colllines de quartzite. (Ces collines 
siliceuses au profil si curieux qui caractérisent le éambrien 
dans les comtés de Kamouraska, Témiscouata et Rimouski, 
sont elles-mêmes caractérisées par la présence à leur som- 
met du Pin Gris. En dehors de là, il est rare sur la rive 
sud et Fernald ne le trouve qu’aux environs du Bic. Com- 
mun sur la côte nord. Ile de Cacouna (Penhallow). 
(Fig. 12). 


52. Héribaud-Joseph, Fr., Les /’lantes parasites de la Flore d'Au- 
vergne. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 109 


Ÿ Louis PREFONTAINE. 
Fig. 12.—-Pinus Banksiana Lamb. 


Le Pin gris, caractéristique des conditions xérophytiques qu'offrent 
les collines de quartzite de la région de Témiscouata. 


‘110 "LE NATURALISTE CANADIEN 


Plantago boreale Lange. 
Tadoussac. (Crevasses du gneiss laurentien à quelque 
40 pieds au-dessus de la haute;mér. (Ceci n’est probable- 
ment qu’une forme extrêmement réduite du 2. decipiens 
Barneoud. La plante fructifiée peut ne mesurer que deux 
pouces de hauteur. La racine ést grosse relativement et 
paraît faire fonction d’organe de réserve; les feuilles sont 
petites et aciculaires: : Si 2 Boreale n’est pas distinct spé- 
cifiquement de ?. decipiens, on peut le considérer comme 
la forme xérophytique de. cette «espèce, ordinairement ha- 
lophytique. Sur les rochers élevés où il croît, ?. boreale 
est soustrait entièrement à l’action des chlorures marins, 
et c’est pourquoi la carnosité des feuilles est presque nulle. 
Î 
Plantago decipiens Barneoud. 

Rivière-du-Loup (Anse à Persi). Espèce exclusivement 
maritime, très variable dans ses dimensions. Prospère sur 
les vases, sur les rochers. Commune depuis la Rivière-du 
Loup, vers l’est. 


({ 


Poa eminens J. S. Presl. 

Rivière-du-Loup ( Anse à Persi). Ce Paturin géant est 
essentiellement halophytique et porte de grandes et très 
belles inflorescences blanchâtres. (Commune dans son ha- 

bitat. 


Polygonum aviculare L. var. vegetum Ledeb. 

Rivière-du-Loup ( Anse à Persi)}. Variété halophytique 
de l’ubiquiste Renouée des oiseaux. L’azote provenant 
de la décomposition des varechs semble fixer au bord de la 
mer cette singulière association d'espèces communes autour 
des habitations: Se//aria media, Polygonum aviculare, 
Atriplex patula. 


‘BIBLIOGRAPHIE *:$EI 


Polygonum sagittatum L. ) 

Rivière-du-Loup (Anse à PRra L'habitat halophytique 
paraît déformer quelque peu cette plante fauiilière : ‘réduc- 
tion de taille, coloration des feuilles, etc. Bic, New-Cärlisle, 
Gaspé ( Fernald ). 


Populus balsamifera L. | 
Lac Témiscouata. Un dés arbres caractéristiques de la 
région. f 


“ 


Potamogeton epihydrus Raf. 
Lac Pratt. (= 2. Nuttalli Cham. & Schl. Vo. 


Potamogeton heterophyllus Schreb: 
Lac Témiscouata. Variable ét très commune. 


Potentilla anserina L. 
Rivière-du-Loup, ét partout commune sur les rivages. 


Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(À suivre.) 


Vi 


PUBLICATIONS REÇUES 


—43e Rapport annuel du ininistère de la Marine et des Pécheries 
10-11. PÊÉCHERIES. Ottawa, 19r2. 

A signaler dans ce volume; une étude sur les travaux des Stations 
biologiques du Canada, un Rapport sur l’ostréiculture au Canada en 
1910, et le Rapport annuel de M. Halkett sur le Musée des pêcheries du 
Canada. 

— Proceedings of the American Association for the Advancement of 
Science. Washington. 1915 

— Une heure à l'Exposilion antialcoolique. Précis publié par les 
Clercs de Saint-Viateur. Montréal (1915.) 


112 LE NATURALISTE CANADIEN 


—(The Biological Board of Canada.) 

Contributions to Canadian Biology, being studies from the Biological 
Stations of Canada, 1911-14. Fase. I. Marine Biology. Fasc. II. Fresh 
Water Fish and Lake Biology. Ottawa, 1915. 

Investigations into the Natural History of the Herring inthe Atlantic 
waters of Canada, 1914. Preliminary Report No. 1. By Johan Hjort. 
Ottawa, 1915. | 

— Rapport sur les travaux relatifs aux Archives publiques pour l'année 
1913. Ottawa, 1915. 

—(Archives publiques.) Documents relatifs à l’histoire constitution- 
- nelle du Canada. 1791-1818. Ottawa, 1915. 

— Fermes expérimentales, 1914. Vol. I. Ottawa, 1915. 

— Rapport de l’Astronome en chef pour l'année 1910-11. Ottawa. 1915. 

—(Commission géologique.) Géologie de la côte et des fles entre les 
détroits de Géorgie et de la Reine-Charlotte, par J. A. Bancroft. 1915. 

J.J. O'Neil, Montagnes de St. Hilaire (Belœil) et de Rougemont. 
(Québec). 1915. 

— Contributions à la Biologie du Canada basées æur les travaux des 
Stations biologiques du Canada, 1911-1914. Fasc, I. Piologie des mers. 
Ottawa, 1915. : 

Contient des mémoires de grande valeur pue la science canad'enne. 

—(Ministère des Mines, Canada.) 

Rapport sommaire de la Division des Mines Au ministère a Mines. 
1913. Ottawa, 1915. 

Notes géologiques pour la Carte du Bassin de Gaz et de Pétrole de la 
rivière Sheep, Alberta, par D. B. Dowling. Ottawa, 1915. 

Porter et Durley, Recherches sur les Charbons du Canada au point de 
vue de leurs qualités économiques. Vol. III. Ottawa, 1915, 

— Commission de la Conservation, Canada. 

Rapport de la sixième Assemblée annuelle. 1915. 

Les travaux qut nous intéressent le plus dans ce volume sont les mé- 
moires suivants : ‘‘ Protection des Oiseaux aquatiques du Golfe Saint- 
Laurent,” par J.-M. Clarke, et ‘‘ La protection des Oiseaux,’ par C.-G. 
Hewitt. 

—(Bureau of Biological Survey, Washington.) North American Fauna 
No. 38. A Review of the American Moles, H. H. T. Jackson. Was- 
hington, 19:5. À 

— Elementos de Tecnica microscopica y de Histologia vegetal, por el 
Prof. Is. Ochoterena. Fasc. I. San Euis Potosi. 1914. 

—(Ministère des Mines, Canada.) 

Recherches sur les Charbons du Canada au point de vue de leurs qua- 
lités économiques, par Porter & Durley. Vol. I. Ottawa, 1914. 

Monumental ouvrage en six volumes, abondamment pourvu de gra- 
vures et de cartes hors texte. 


ÊE 
NATURAYISTE CANADIEN 


Québec, Février 1916 


VOL. XLIL (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 8 


ENCORE UNE PLAIE !.. 


LA BRULURE 


(Bacillus amylovorus) 


La brûlure, connue par les Anglais sous le nom de 
‘ Pear Blight ”, est la plus terrible desimaladies ravageant 
les vergers des Etats-Unis et d'Ontario. Or, comme ce 
fléau existe aussi dans la province de Québec, nous nous 
faisons un devoir d’en parler aux lecteurs du NATURALISTE 
CANADIEN qui, à leur tour, en parleront à leurs amis. 


Causes de la brûlure : 


La brûlure est une maladie bactérienne attaquant et 
faisant mourir les arbres fruitiers. Or, qu’est-ce qu’une 
maladie bactérienne? Une maladie bactérienne est une 
maladie causée par l’action nocive d’une bactérie. Et, une 
bactérie, qu'est-ce que c’est? Une bactérie est un organisme 
végétal, d’une petitesse extrême, incapable de se nourrir par 
lui-même, mais comptant pour se développer sut la nourri- 
ture toute prête qu’il tiouve dans les tissus des plantes. Or, les. 
plantes, tout comme les animaux, ne peuvent résister à cet 


8.- Février 1916. 


114 LE NATURALISTE CANADIEN 


envahissement d'organismes étrangers. Elles luttent pen- 
dant quelque temps ; mais, rongées de tous côtés, elles 
succombent, deviennent malades et meurent. C’est le cas 
de la brûlure. Voilà pour la cause. 


Origine et distribution de la brûlure : 


La brûlure est d’origine américaine. On la constate 
aujourd’hui non seulement sur tous les points de la répu- 
blique voisine, maïs aussi dans Ontario, surtout dans le 
district de Niagara, renommé pour la culture de ses fruits. 
Nous avons constaté la brûlure dans les vergers d'Oka. 
Elle y a déjà causé des dommages assez considérables. 
Existe-t-elle ailleurs? Je serais porté à répondre affirma- 
tivement. 

La brûlure n’est pas connue en Europe. 


Arbres fruitiers susceplibles d'être attaqués : 


La brûlure exerce ses ravages surtout sur les poiriers. 
C'est pour cette raison que les Anglais lui ont donné le 
nom de ‘ Pear Blight”. 

La brûlure attaque aussi les coings, les ps et 
peut-être aussi les pruniers. 

Elle existe sur différentes plantes indigènes, telles que 
pommier et aubépine. 


Cycle évolutif de la brAlure : 


Les bactéries hivernent dans l’écorce de l’arbre, entre 
la partie saine et la partie malade, Eu d’autres termes, 
les germes de la maladie passent l'hiver 1à où la maladie 
s’est arrêtée iorsque les froids de l’automne sont survenus. 
Ils sont massés à cet endroit et attendent, pour redevenir 
actifs, le départ de la végétation. Au printemps, donc, les 
bactéries deviennent actives, se distribuent avec la sève, 
envahissent de nouveau les cellules de la plante hôte, 


lesquelles sont tuées et désorganisées. Elles sécrètent en 


ENCORE UNE PLAIE 115 


même temps un liquide qui suinte, exsude à travers les 
pores de l’écorce. Ce liquide nouvellement sorti de l’épi. 
derme est blanchâtre, ressemblant à du lait. Cependant, 
une fois exposé à l'air, il devient brun, ambré, élastique, 
gommeux. Il contient des millions de bactéries capables 
de propager la maladie. Il est aussi légèrement sucré. 
Conséquemment, ilattire à lui plusieurs espèces d'insectes. 
Ces derniers, se nourrissant sur ce liquide, se souillent de 
germes, lesquels se collent à leurs maudibules, à leurs 
pattes, etc. En quête de nectar, ils iront ensuite visiter 
les fleurs, y laisseront quelques germes qui, trouvant le 
milieu favorable, se multiplient rapidement, passent dans 
le pédoncule, de là dans les rameaux, branches et tronc. 

Ce sont les fourmis qui, surtout, transportent les germes 
de la brûlure dans les fleurs. D’autres insectes, tels qu’a- 
beilles sauvages et domestiques, y mettent aussi leur ‘nez’. 

Un autre groupe d’insectes qu’on appelle ‘‘suceurs ” 
peuvent aussi inoculer les germes de la brûlure dans les 
jeunes pousses, rameaux et fruits. 


Symptômes de la brûlure : 
(a) Brâlure du tronc. 


Lorsqu'un arbre est attaqué par la brûlure, l’écorce de 
la partie atteinte devient d’un bleu sombre, s’enfle, se ride 
et se fendille. Sous la pression de la main, on dirait qu’elle 
est remplie de bulles d’air. Au printemps, vers l’époque 
de la floraison, un liquide brunâtre (mentionné ci-haut) 
suinte à travers l'écorce et coule parfois le long du tronc. 
Si on enlève l'écorce, on constate que le cambium est 
rayé, bariolé de rouge. Il y a aussi dans le tissu malade 
une surabondance d’eau. Il est même facile, sous la 
pression de la main, d’en extraire des gouttes. 

Bref, la maladie sur le tronc ou les grosses branches 
constitue une espèce de chancre. 


116 LE NATURALISTE CANADIEN 


(b) Pralure des fleurs. 
L'infection des fleurs a lieu durant la floraison et l’on 


constate la maladie une couple de semaines plus tard, alors 
que les petits fruits, à peine formés, se noircissent et 
meurent. 


(c) Brâlure des rameaux. 


Les gourmands, les rameaux, etc., attaqués par la brû- 
lure, uoircissent, deviennent imbibés d’eau; des petites 
gouttes, du liquide mentionné plus haut, apparaissent sur 
l'écorce, laquelle, graduellement, se ride et meurt. La 
maladie pénètre alors dans les feuilles. Ces dernières, 
devenant brunes et comime grillées, ont donné le nom à la 
maladie. Les feuilles tuées par la brûlure ne tombent pas 
sur le sol, mais demeurent dans l'arbre parfois tout l'hiver. 
Elles nese rident, ni ne s'enroulent. Cela est dû à un liquide 
spécial sécrété par les bactéries, durcissant le pédoncule et 
le pirenchyme, leur donnant, pour ainsi dire, un certain 
degré d’élasticité. 

(d) Brlure du fruit. 


Les bactéries peuvent entrer dans le fruit soit par le 
pédoncule, soit par les piqûres d’un insecte portant les 
germes de la maladie. La chair du fruit attaqué jaunit, 
se durcit, et la pelure se ride et noircit De même que 
les feuilles, les fruits tués par la brûlure ne tombent 
pas sur le sol. 

RÉSUMÉ 


Voici les symptômes les plus caractéristiques de la brû- 
lure : 

1° Au printemps, vers l’époque de la floraison, abon- 
dance d’ean dans le tissu malade. Le cambium est rayé 
de rouge, l'écorce est enflée, spongieuse. 

2° Les feuilles noircissent, restent suspendues à leur 


ENCORE UNE PLAIE 117 


pédoncule, qui ne casse pas comme celui d’une feuille morte 
naturellement. 

3° Gouttes d’un liquide ambré suintant à travers 
l'écorce. 

4° Décoloration de l'écorce envahie par les bactéries. 
Elle prend une teinte bleue. 


Moyens de contrôle. 


La brûlure étant de nature bactérienne, les fongicides, 
par le fait même, ne sont d'aucune utilité dans le traitement 
de la maladie. 

Le seul moyen de contrôle consiste à enlever, en temps 
opportun, les chancres et les parties atteintes par la 
maladie. 

En hiver, les bactéries étant massées au même endroit, 
faire une visite dans le verger et enlever, en ayant soin de 
couper au moins quatre ou cinq pouces de bois sain, toutes 
les parties atteintes par la brûlure. 

En été, deux semaines après la floraison, faire une nou- 
velle visite et enlever les fleurs, les rameaux, les gour- 
mands, etc., attaqués par la maladie. En été il est séces- 
satire de couper, afin d’être sûr d’enlever toutes les bac- 
téries, douze à quinze pouces plus bas que la maladie. Il 
vaut mieux en couper trop long que trop court. 

Cette visite doit se faire une fois par semaine, surtout 
si la saison est chaude et humide : car, c’est en de telles 
circonstances que la maladie se développe le plus faci- 
lement et le plus rapidement. 

Les rebuts doiveut être brûlés, surtout ceux enlevés en 
hiver. 


Point important. 


Désinfecter les outils, avant de faire une nouvelle coupe, 
avec du sublimé corrosif (bichlorure de mercure) à raison de 
1 partie de sublimé dans 500 parties d’eau. 


118 LE NATURALISTE CANADIEN 


Le sublimé se vend dans les pharmacies, sous forme de 
petites tablettes. Dans ce cas, une tablette suffit pour une 
pinte d’eau. 

Pour s’en servir, le mettre dans une petite bouteille, et, 
à la place du bouchon, mettre un morceau d’éponge. 
Quand le moment de l’employer est arrivé, il suffit de 
passer l’éponge imbibée sur la lame de l'outil. 

N'oublions pas le sublimé. 


FIRMIN LÉTOURNEAU, B. S$S. AÀ., 
professeur d'Entomologie. 
Institut Agricole d'Oka. 


re 00 


L'ORNITHOLOGIE 
AU DOMAINE LAIRET EN IOIS5 (1) 


(Continuéë de la page 102) 


Après les Pinsons, les Grives. J’en ai quatre à men- 
tionner: deux que j'ai vues et entendues, et deux que je 
n’ai qu’entendues. 

Je me disais: Le Merle ne viendra-t-il pas dans ces 
parages? Il est venu. Deux ou trois couples y ont nichéet 
couvé. C’est la Grive erratique, American Robin, Merula 
migratoria, Sw. & Rich. Charmante vision que celle de 
cet aimable oiseau qui se plaît dans le voisinage des 
hommes, et qui cependant se défie d’eux. Tard le soir et de 
bonne heure le matin, on l’entend chanter d'un air inquiet 
et passionné. Son chant fortet pénétrant semble vibrer de 
tendresse maternelle et d’anxiété à l’égard des chères espé- 
rances qui sont dans le nid. Arrive-t-il que ses œufs sont 


1 ERRATUM. Page 100, livraison précédente, ligne 21, /#7e: batai 
leurs au lieu de babilleurs. 


AU DOMAINE LAIRET 119 


enlevés ou ses petits détruits, oh! c’est alors qu’il fait 
pitié de l’entendre. Ce sont des cris déchirants et de 
longues et douloureuses lamentations. 

“Le Merle, dit notre éminent ornithologiste canadien 
M. C.-E. Dionne, dans son illustre ouvrage Zes Orseaux 
de la Province de Québec, est un des premiers oiseaux qui 
nous arrivent du Sud au printemps, pour ne nous quitter 
que très tard À l’automne. Vers la mi-avril, dès l’aurore 
d'un beau matin, on le voit, perché sur une branche, d’où 
il lance au loin, avec force et vivacité, ses joyeuses notes qui, 
sans être ni belles ni mélodieuses, n’en sont pas moins 
agréables à l'oreille. Qui ne l’a vu, au printemps, par- 
courir en sautillant les terres fraîchement remuées des 
champs et des jardins, et recherchant les larves, et surtout 
les jvers de terre, dont il se nourrit, et qu’il retire adroite- 
ment de leur trou sans les rompre ? ” 

N’ai-je pas entendu la Æ7ñ4e, cette Grive extraordinaire 
qui chante, ou plutôt qui siffle si fort et si bien? Entendons- 
nous. Si vous voulez parler de la vraie Æ/ñte, qui est la 
Grive des bois, Wood Thrush, non, je ne l’ai pas entendue. 
Mais s’il est question de l’autre qui lui ressemble, qui est 
la Grive ‘solitaire, Æermit Thrush, Turdus solitartus, 
Wilson, oh! oui, je l’ai entendue plusieurs fois, mais sans 
la voir. 

La confusion est facile entre les deux espèces, teilement 
facile que non seulement le peuple et les amateurs, mais 
les auteurs eux-mêmes s’y trompent, y compris l’abbé Pro- 
vancher. Or la première, dont le chant l'emporte beaucoup 
sur celui d2 la seconde, est extrêmement rare dans le pays, 
tandis que l’autre y est relativement assez commune. Et, 
d’un autre côté, on n’a point tort d'appeler Æ/A£e aussi la 
Grive solitaire, dont le chant rappelle si bien celui de la 
Grive des bois. 

“La Grive des bois, dit M. C.-E. Dionne, possède un 


120 LH NATURALISTE CANADIEN 


chant qui ne se compose que de quelques notes; mais ces 
notes sont si douces, si pleines de mélodie, qu’elle s'élève 
par elles au-dessus de tous les musiciens ailés de nos bois. 
C'est ordinairement vers le soir que, perchée sur les 
branches les plus élevées d’un arbre, elle fait retentir les 
bois de sa mélodieuse voix.”’—"‘Sa voix, dit Audubon, est 
si puissante, si distincte, si claire et si moelleuse, qu'il est 
impossible qu’elle frappe l'oreille sans que l’esprit ne soit 
en même temps ému. Je ne puis comparer ses effets à ceux 
d'aucun instrument, car je n’en connais pas d’aussi mélo- 
dieux. Elle s’enfle peu à peu, devient plus sonore, puis 
jaillit en gracieuses cadences, et retombe enfin si douce et 
si basse qu’on dirait qu’elle va mourir. ” 

Eh! bien, il faut dire la même chose, quoique d’une 
manière un peu restreinte, de notre //#/e commune, la 
Grive solitaire. J'en ai pour garant le témoignage de mes 
propres oreilles, appuyé sur l’autorité des auteurs. 

Si le chant de cette Grive, dit M. C.-E. Dionne, n’est 
point comparable à celui de la Grive des bois, il a cependant 
uu attrait tout particulier. Quand le matin, dès l’aurore, 
comme le soir au déclin du jour, la Grive solitaire lance 
ses joyeuses notes, on croit entendre les premières roulades 
de la Grive des bois. Sa voix, quoique peu forte, est claire 
et rappelle le timbre argenté de la flûte. Voilà pourquoi 
on donne le nom de Flûte à cet oiseau.” 

Un autre auteur, Samuel, affirme qu’elle chante très 
bien et presque à l’égal de la Grive des bois. “Les habi- 
tudes, dit-il, le chant et les caractères généraux de cette 
Grive sont presque exactement semblables à ceux de la 
Grive des bois. Son chant lui ressemble tellement que j'ai 
toujours cru, en l’entendant, que c'était celui de la Grive 
des bois.” 

Une autre Grive, assez remarquable, que j'ai entendue 
sans la voir, est la Grive de Wilson, Wz/son's 7 hrush, 


Le 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 197 


ÆHylocichla fucescens, Ridgw. La particularité de cette 
Grive est un cri fort, pzou, composé d’une seule note, 
qu'elle fait entendre souvent et qui ressemble, à s’y tromper, 
au cri plaintif d’un petit poulet qui a perdu sa mère et qui 
la cherche. Or, cette Grive se tient cachée, au bord des 
ruisseaux et des rivières, dans l’ombre des buissons les 
plus épais. Voilà pourquoi il est difficile de l’apercevoir. 
Je l'ai peut-être vue passer rapidement comme un trait, à 
travers les branches; mais je n’en suis pas sûr, et quo'que je 
l’aie entendue presque tous les jours, j'aime autant dire 
que je ne l'ai jamais vue. L'abbé Provancher n’a pas 
mentionné cette espèce. Outre son 204 éclatant de petit 
poulet, elle a un chant doux et délicat qui n’est pas à 
dédaigner. ‘ Le chant de cette Grive, dit M. Dionne, rap- 
pelle celui de la Grive des bois; mais il est loin d’être 
aussi varié et aussi riche en mélodie.” 
L'abbé F.-X. BURQUE. 
(A suivre.) 


ot des — ir à 


——— 00 : 
LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


(Continué de la page 111.) 
(PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES) 
Potentilla fruticosa L.. 


Lac Témiscouata. Partout sur les bords. Très joli ar- 
brisseau de la flore arctique-alpine, laquelle, comme l’on 


122 LE NATURALISTE CANADIEN 


sait, est remarquablement uniforme dans l'hémisphère 
boréal. Dans le nord de la Nouvelle-Angleterre, la Poten- 
tille frutescente est, paraît-il, envahissante et nuisible, et 
Fernald dans ses notes lui épingle l'étiquette: ‘“ Common ”. 


Fig. 11.—/Wontia lamprosperma Cham. 
(Cette vignette devrail se trouver à la page 10€) 
Macoun (53) écrit: Common on the rocky margins of the 
rivers and lakes from Labrador and Newfoundland to the 
Pacific, and northward to the Arctic Sea. Besides being 
freqnent in Eastern Canada at low altitudes, it becomes 


53. Macoun, J'MIOC CIE AL ATATE 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 123 


truly alpine in the Rocky Mountains and is found almost 
at the snow line. Also in Groenland. 

En dix années d’herborisation nous n'avons jamais ren- 
contré cette plante daus l’ouest de la Province. Moyen, 
dans sa ‘“ Flore du Canada ”, exprime par un ‘“!” qu’il l’a 
trouvée dans l’île de Montréal. Provancher n’en avait 
aucune connaissance personnelle. Nous croyons que si 
elle existe aux environs de Montréal, elle doit y être fort 
locale. 

La Potentille frutescente est une xérophyte assez bien ca- 
ractérisée par la petitesse des feuilles etleur pubescence 
soyeuse. Ainsi fortement armée contre la transpiration 
rapide et la dessiccation qui en résulte, elle peut braver les 
climats arctiques et les marais froids où la puissance d’ab- 
sorption des racines est ralentie, tout autant que les situa- 
tions arides sur les rochers. 

L'écorce de ce petit arbuste s’enlève par pellicules à la 
manière de Spzraea opulifolia (bois à 7 écorces). Il serait 
intéressant de savoir si cette décortication, caractéristique 
chez certaines espèces, joue un rôle écologique quelconque. 

Penhallow (54) dit avoir trouvé cette espèce près de 
l’Anse à Persi, Rivière-du-Loup. La station semble détruite 
aujourdhui. 


Potentilla palustris (L.) Scop. 


Rivière-du-Loup (Anse à Persi). Plante hydrephile à 
vaste distribution géographique. Cacouna, Bic. (Fernald.) 


Potentilla pectinata Raf. 


Rivière-du-Loup (Anse à Persi). Sur les ardoises cam- 
briennes et les alluvions du littoral depuis cette localité 
jusqu’au Golfe. Bic, Pointe au Père, Rivière Blanche, Tou- 
relle, Mont-Louis, etc. (Fernald.) Cet auteur, dans ‘“Gray’s 
Manual”, ne reconnaît pas cette espèce comine distincte de 


54. Penhallow, D. P., loc. cit., p. 440. 


124 LE NATURALISTE CANADIEN 


P. Pennsylvanica, mais nous croyons qu’il y a assez de diffé- 
rence dans la forme générale de la feuille et surtout dans 
la distribution géographique pour les séparer. (C’est ce 
que fait Britton dans la nouvelle édition de ‘‘l’Illustrated 
Flora.” (55) 


Potentilla tridentata Ait. 


Rivière-du-Loup; Cacouna. Plante à distribution subal- 
pine, abondante sur les rochers exposés et les alluvions au 
bord de la mer dans tout l’est du Canada. A l’intérieur du 
continent, on ne la rencontre plus que sur les bords des 
grands Lacs ou sur les sommets des montagnes. Aux en- 
virons de Montréal, nous n’en connaissons qu’une station 
de quelques pieds carrésau sommet du mont Saint-Hilaire. 
Il s’agit évidemment d’un reste de la flore glaciaire. 


Prenanthes Mainensis Gray. 


Rivière-du-Loup (Ause à Persi) Croissant dans la 
prairie saumâtre avec ?. trrfoliata et P. racemosa. 

Il n’est plus guère possible de douter que ?. Mainensis 
soit un hybride entre ?. érzfoliata et P. racemosa. La des- 
cription originale de Gray se lit ainsi: About two feet high, 
leafy up to and into the panicle; leaves nearly those of 2. 
racemosa, but thinner and less glaucous; the radical ovate, 
commonly with abrupt or rounded base; upper subtending 
clusters of the interrupted narrowthyrsus: heads all droo- 
ping both before and after anthesis, resembling those of the 
following species (7. zzrgata Michx.). Shore of the St. 
John’s River, at St. Francis, North Maine, Prengle. Gro- 
wing with ornear ?. racemosa.—And a looser form of the 
latter ‘very common on the St. John’s River”, Goodale, 
in somewhat between the two; so that this may be a 
hybrid between ?. racemosa and P. serpentarta. (56) Rap- 


55. Britton & Brown, /{{ustraled Flora, XI, 251. 
56. Gray, Asa, Synoptical Flora, 1, 433. 1886. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 125 


pelons qu'à cette époque, 1886, ?. trifoliata était comprise 
dans ?. serpentartia. 

Lorsqu'une étude provisoire nous eût fait reconnaître, 
dans le paquet de Prenanthes de l’Anse à Persi, trois formes 
apparemment distinctes, nous voulûmes profiter de l’au- 
baine pour récolter ces plantes en quantité et en faire une 
étude approfondie. Malheureusement, nous eûmes le désa- 
grément de trouver dès le lendemain la prairie fauchée par 
un riverain évidemment bien intentionné, mais placé à un 
autre point de vue ! 

Les quelques notes qui vont suivre sont dérivées de 
l'étude comparative de 15 individus de ?. racemosa, de 20 
de 2. trifoliata, et de 8 de P. Matïnensrs. 

1° Nous observons d'abord une réduction de taille con- 
sidérable, effet sans doute du milieu semi-halophytique. 
P. racemosa, qui peut atteindre près de 2 im., ne dépasse pas 
ici 30 cm.; 2. /rifoliata, qui va facilement jusqu’à 1.50 m. 
et exceptionnellement jusqu’à 3 m., a ici son maximum à 
32 CIN. 

L'observation familière aux éleveurs, qu’un produit 
hybride est généralement plus vigoureux que chacun des 
deux progéniteurs, se vérifie très clairement ici, ainsi que le 
montrera le tableau de la page suivante. 

La série des spécimens n’est pas assez considérable pour 
montrer bien nettement une courbe de Quetelet; mais l’on 
voit néanmoins que dans la même station ?. Marinensis, 
espèce hybride, dépasse de 637 la taille moyenne des 
espèces-mères. Pour expliquer cette Inxuriance s1 fré- 
quente des hybrides, Tishler et Jost (57) ont récemment 
invoqué l’hypothèse d’une influence toxique qu’une espèce 
exercerait sur l’autre. 

Il est à remarquer aussi que le fruit de ?. Marnensrs 
est légèrement plus long que celui de ?. racemosa, et 


57. Tischler & Jost, Arch Zellsforchung, 1, 33-151, 1908. 


126 LE NATURALISTE CANADIEN 


beaucoup plus long que celui de ?. {r1fol1ata, même chez 
les individus géants. 
TABLEAU COMPARATIF DE LA TAILLE 


DE 
P. racemosa, P. tr1fohata et P. Matnensis 


nt 3 ACEMOSA | trifoliata Mainensis 
en IT Thel É 
Cent. Nombre | Produit | Nombre | Produit || Nombre | Produit 
AR Rs EM 5 4 5 4 5 
1 5 2 30 _- — 
l Z ——— — —— 
(7 2 34 2 34 
18 2 36 - — 
19 2 33 2 38 
20 - — 4 80 
21 2 42 I 21 
22 - — I 22 
23 & x 4 92 
24 3 72 I 24 
25 . — - — 
26 - — 2 52 
27 I 27 = — I 27 
28 - — ] 28 
29 - — ñ 29 I 29 
30 I 30 _ — - — 
31 = = = — = _ 
32 - — I 32 I 32 
SE) = ECTS F GT a M 
34 “ es = F a 
35 à Fr + Le : Se 
36 à = = — I 36 
37 en = Æ a de 
38 2. un = =. I 38 
39 y SF = LS 1 39 
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Total 15 309 20 A52 8 283 
Moyenne 20.6 22.6 35:37 


Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 
(A suivre.) | LL 


PUBLICATIONS REÇUES 127 


PUBLICATIONS REÇUES 


— Rapport sommaire de la Commission géologique du ministère des 
Mines pour 1912. Ottawa, 1915. 

Les chapitres relatifs à la paléontologie, à l'anthropologie et à la bio- 
logie du Canada sont particulièrement intéressants. 

—P.-J. Roy, M. S.R. C. 

Les Conseillers au Conseil souverain de la Nouvelle-France. Ottawa, 
1915. 

La Famille Viennay-Pachot. Yévis, 1915. (Tiré à 100 ex.) 

La Famille Foucaull. Tévis, 1915. 

—Canadian Institute. General Index lo Publications. 1852-1912. 
Toronto, 1914. Prix : $5.00. 

Volume gd in-8° de 518 pp., dont l'intérêt est très grand au point de 
vue de l’histoire et de la science canadienne. Il est inutile d’insister sur 
l’énorme travail que sa préparation a dû coûter. 

—(Ministère de l'Agriculture, Canada.) 

Rapport du Directeur général vélérinaire, 1914. Ottawa, 1915. 

— Fermes expérimentales. Ottawa, 1915. 

Les Rapports de M. Gussow, botaniste officiel, et de M. Hewitt, entomo- 
logiste officiel, renferment toujours des renseignements de grande im- 
portance au point de vue économique. 

—(Bulletin of the University of Kansas, sept. 1915.) Science Bulletin, 
IX; 1-27: 

A signaler : ‘‘ A preliminary report on the Infasoria of Kansas,” par 
Inez Smith. 

—Archivos do Museu Nacional do Rio de Janeiro. Vol. XVI. 1911. 

Ce grand volume, abondamment illustré, contient une partie de la 
faune des poissons du Brésil (e/eutherobranchios aspirophoros), par M. 
Alipio de Miranda Ribeiro. 

— Proceedings of the Academy 2 Natural Sciences of Philadelphia. 
1914, part 3; 1915, part 1. 

Dans le volume de 1915, nous remarquons les travaux suivants : ‘‘ À 
new classification ef the Ophiuroidea,” H. Matsumoto ; ‘‘ A new hypo- 
thesis concerning butterflies,” Ad. M. Fielde. 

— Report of the Commissioner of Education for the year ended June 
30, 1915. Washington, 1915. 

Des 35 chapitres qui composent ce volume compact, nous avons par- 
couru d’abord celui qui a pour titre: ‘‘ Educational Work of American 
Museums," On comprend comment il se fait qu’il y ait si grand nombre 
de naturalistes aux Etats-Unis, quand on voit avec quel soin les enfants 
des écoles sont familiarisés avec les musées. Le chapitre qui traite de 


128 LE NATURALISTE CANADIEN 


l'Education au Canada a aussi retenu notre attention. La question 
scolaire bilingue dans Ontario y est exposée assez longuement. 

— Cours élémentaire de Cosmographie, par l'abbé H. Simard, Québec. 
1916, 2e éd. 

Joli volume cartonné qui, dans le style sobre et clair de l’auteur, 
expose ‘‘la partie élémentaire «le la science des astres.” Tout lecteur 
prendrait grand intérêt à parcourir ee manuel qui traite de phénomènes 
si attachants et dont beaucoup nous touchent de si près. 

— Proceedings of the Indiana Academy of Science. 1914. Indianapolis, 
1915. 

Beaucoup de mémoires sur les différents sujets scientifiques. 

— Transactions of the Kansas Academy of Science. Vol. 27. Topeka. 
1915. 

A signaler : une étude sur l'état présent de la question du cancer. 

— Report of the Botanical Club of Canada for 1906-7 and 1907 &, by 
A. H. MacKay. Ottawa. 1900. 

— Bibliographic Index of American ordovician and silurian fossils. 
Washington. 1915. 

Deux volumes in-8°, de 1522 pp. 

L'auteur de cette monumentale compilalion est M. Ray S. Bassler, con- 
servateur de la section de paléontologie, U. S. National Museum. 

— Proceedings of the U. S. National Museum. Vol. 48. Washington. 
1915. 

Ce volume ne paraît rien contenir qui intéresse particulièrement notre 
faune canadienne. ; 

—(New Vork State Museum.) 

gzoth Report ofthe State Entomologist on Injurious and other iusects 
of the State of New Vork, 1914. Albany, 1915. (19 planches hors texte.} 

Entre autres articles, nous remarquons dans ce volume une Liste des 
Coccide du N. Y. Stite Museum, et la troisième partie d'une étude sur 
les insectes producteurs de galles. Ce travail est d’une hante valeur 
scientifique. 

— Annals of the Missouri Botanical Garden, Vol. II, Nos 3 & 4. Nov. 
1915. 

Parmi d’autres travaux, signalons des études techniques sur les cham- 
pignons de l'Amérique du Nord, et, dans le No. 3, une monagraphie des 
espèces nord-américaines du genre Sexecto. 

— (Canada. Department of Mines.) 

Petroleum and Natural Gas Resources of Canada. Vol. II. Descriptio® 
of occurrences. By Fred. G. Clapp &c. Ottawa. 1915. 

—(Bo'etin del Instituto Geologico de Mexico. No. 32. Mexico. 1913.) 

La Zona Megaseismica Acambay-Tixmadeje, conmovida el 19 now- 
de 1912, estudiada por Fern. Urbina y Heriberto Camacho. 

Vol. in-4°, abondamment illustré. 


ÊE 
NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Mars 1916 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 9 


Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard 


LE CHRYSOPE OÙ LA 
‘MOUCHE AUX YEUX D'OR” 


Nous avons, comme protecteurs des plantes, deux mis- 
sions à remplir : d’abord celle d'étudier avec soin les in- 
sectes, les champignons, les plantes nuisibles et les ma- 
ladies contre lesquelles les bonnes plantes ont besoin d’être 
protégées, puis celle d'étudier les insectes, et les remèdes 
qui sont propres à aider l’homme dans son œuvre de pro- 
tection des plantes. 

Aujourd’hui nous venons causer avec les lecteurs du 
Naturaliste canadien d’un insecte utile, qui est l’ennemi 
acharné de toute une classe d'insectes nuisibles qui font 
beaucoup de tort à une multitude de nos plantes utiles. 
Cet insecte de l’ordre des névroptères, de la famille des 
Hémérobides, appartient au genre Chrysope dont une dou- 
zaine d’espèces se rencontrent dans la province de Québec. 
En voici une forte jolie description donnée dans une 
livraison de Za Nature, revue scientifique française, No. 
du 4 avril 1914, par M. René Merle: 


9.—Mars 1916. 


130 LE NATURALISTE CANADIEN 


‘Les Mouches aux yeux d’or, quel joli nom pour un 
insecte et comme ïil est gracieusement porté par les 
Chrysopes ou Hémérobes, ces petits névroptères au corps 
d’un vert d’émeraude pâle, aux ailes transparentes et iri- 
sées, nervées de vert, et surtout aux yeux, vivants bijoux, 
passant par tous les tons de l'or bruni à l’'émeraude et du 
lapis au plus rouge rubis! Cette vivante merveille ne 
se contente pas d’être belle, elle est bonne aussi pour nous, 
humains, en nous apportant l’aide le plus efficace.” 

D'après Provancher (faune canadienne), les larves des 
Chrysopes vivent à l’air libre sur les plantes, se nourrissent 
de pucerons (aphides) ou de larves de Kermès. L’insecte 
parfait attache ses œufs à des pédicelles longs et grêles qu’il 
fait adhérer aux brindilles et aux feuilles des arbres. 


Le Chrysope et ses œufs. 


Les Chrysopes, qu’on appelle aussi “ Mouches aux ailes 
de dentelle”, ont le corps mou, tendre, sont tous de cou- 
leur verte plus ou moins foncée. Il n’est pas rare qu’ils 
entrent le soir dans les appartements. Ils ont la faculté 
d'émettre une odeur très désagréable qui suffit souvent 
pour déceler leur présence, lors même qu’on ne les voit pas 
encore. Les larves, pour subir leurs métamorphoses, se filent 
un cocon de soie serrée qu’elles cachent dans les fissures des 
écorces des arbres. 

Ces insectes se rencontrent principalement en juin et 
juillet dans les prairies. Leur vol est lent et pénible. Leurs 
larves’ sont carnivores et vivent de pucerons, de larves de 
Kermès et de Charançons. L’insecte parfait ne consomme 
pas autre chose que les sucs des plantes, et ne saurait en- 


LE CHRYSOPE OU LA ‘ MOUCHE AUX YEUX D'OR’ 131 


dommager celles-ci d’une manière appréciable. L’œuf 
éclôt sept jours après avoir été pondu. L’éclosion opérée, 
la larve vit douze jours. En sortant de l’œuf elle se met 
à chasser et attaque des pucerons de deux fois son volume. 
Elle en dévore trente à quarante par heure. Ces larves 
ont une vilaine apparence. Elles ont le corps aplati, 
ridé, poilu, et leur tête est armée de très fortes mandibules. 
Au bont de douze jours, elles se servent de leur fillière que, 
contrairemeut aux chenilles qui l’ont dans leur bouche, elles 
portent à leur extrémité inférieure, pour se filer un cocon 
presque sphérique qui donnera passage à l’insecte parfait par 
une ouverture fermée d’une sorte de couvercle. La larve 
est tellement vorace que, vers le temps où elle va se changer. 
en chrysalide, elle dévore un puceron par minute, De là 
son surnom de ‘Lion des pucerons ” qu’on lui a donné. 

Une fois renfermée dans son cocon, elle y demeure seize 
jours et eu sort insecte parfait, qui devient presque instanta- 
nément beaucoup plus gros que le cocon qui le contenait. 
Ses ailes s’allongent, s'irisent, son corps se colore, ses yeux 
se dorent, et il s'envole, laissant le cocon vide mais saturé 
de la mauvaise odeur qui s’exhale, tel que dit plus haut, 
de cette bestiole. Sept jours dans l’œuf, douze jours comme 
larve, seize jours passés dans le cocon : cela constitue un 
cycle de cinq semaines pour compléter l’existence de cet 
insecte. Lorsqu'on sait que chaque femelle pond quarante 
œufs par nuit, on peut se rendre compte de la fécondité de 
ce genre d’insectes et combienil mérite notre considération, 
étant donné l’aide efficace qu'il nous apporte pour détruire 
les Aphis, les Kermès et les Charançons. 

Respectons-le donc en proportion de son utilité. 


J.-C. CHAPAIsS. 


1 32 LE NATURALISTE CANADIEN 


L'ORNITHOLOGIE 
AU DOMAINE LAIRET EN 1915 


(Continué de la page 121.) 


Une quatrième Grive que j'ai à mentionnerest la Grive- 
Chat, ou Grive de la Caroline, Catbird, Galeoscoptes Caro- 
Zinensis, Cabauis. J'en ai vu et entendu plusieurs indi- 
vidus. Labbé Provancher dit que ‘cette Grive est à peu 
près inconnue dans les environs de Québec”. M. Dionne 
dit qu’elle est ‘peu commune aux alentours de Québec.”? 
Mais il ajoute qu’il l’a rencontrée assez souvent sur les 
bords de la rivière Lairet et dans les environs de Sainte-Foy. 

Elle a un cri triste et lugubre qui a le malheur de res- 
sembler, à s’y méprendre, au miaulement du chat domes- 
tique, ce qui lui a valu son nom. Mais outre ce cri en- 
nuyeux, elle a un chant particulier, très faible, plein de 
grâce et de douceur. ‘Ses trilles, dit M. Dionne, offrent 
des variations et des tons plus doux que la plupart de ceux 
de nos chantres des bois.” Elle affectionne les endroits 
humides et ombrageux, dans les taillis, sur les bords des 
rivières et des ruisseaux. 

Nous avons plusieurs espèces de Fauvettes dans notre 
Province; mais ce sont presque toutes des espèces rares. 
Il n’est donc pas surprenant que j’en aie une seule à men: 
tionner : celle que l’abbé Provancher qualifie de ‘la plus 
commune et la plus élégante de toutes nos Fauvettes : ” 
la fauvette jaune, Pefrit Oiseau jaune (pour la distinguer de 
l’Orseau jaune proprement dit, qui est le Chardonneret), 
Yellow warbler, Dendroica æstiva, Baird. 

Ce qu’en dit M. Dionne est tout à fait délicieux. ‘ Cette 
jolie Fauvette, une des plus communes, est aussi la plus 
familière, puisqu'elle semble faire ses délices au milieu de 


AU DOMAINE LAIRET 133 


nous... Douée d’une grande activité, elle est sans cesse oc- 
cupée à rechercher des insectes, faisant en même temps re- 
tentir l’air de sa joyeuse chanson... Elle redoute l'approche 
de l’homme; la présence de ce dernier près de son nid la 
rend inquiète ; elle devient plus agitée et fait entendre conti- 
nuellement son petit cri plaintif D2z/ fzé, tant que le danger 
dure. ” 

Oui, c’est bien cela; j'ai pu aisément le constater. Car 
elle a été très commune dans les massifs d'Aubépines 
(Senelliers) dont le rivage est garni, et je l’ai eue sous les 
yeux tout l'été. Spectacle charmant que celui du va-et-vient 
continuel de ce joli Petit Oiseau jaune qui, tout en sau- 
tillant de branche en branche, nous flatte l’oreille de son 
court, mais très doux gazouillis. 

Ce serait la plus petite espèce à mentionner si je n’eusse 
vu l’Oiseau-Mouche, notre bijou en fait d'oiseaux, notre 
Colibri, le seul que nous ayons: Colibri à gorge de rubis, 
Ruby throated Hummingbird, Trochilus colubris, Linn. 
Je ne l’ai pas vu souvent, trois ou quatre fois seulement, 
attiré sans doute par quelques fleurs en pots qui étaient là 
sous les arbres‘ car hélas! il n’y avait pas de jardin pour 
le fixer. Je ne puis me refuser le plaisir de citer ce qu’en 
dit si bien M. Dionne : 

“Notre Colibri est le plus petit et le plus brillant de 
tous nos oiseaux. D'une extrême agilité, il semble ne 
point connaître le repos et voltige sans cesse d’une fleur à 
l’autre, pour se nourrir du suc qu’elles renferment ou des 
petits insectes qui s'y trouvent, et qu’il retire avec sa 
langue extensible et filiforme. Doué d’une grande puis- 
sance dans le vol comparativement à sa petite taille, il se 
transporte d’un endroit à un autre avec une vitesse vrai- 
ment étonnante ; ses petites ailes se meuvent avec tant de 
rapidité qu’elles produisent une espèce de bourdonnement, 
même lorsqu'il passe.” 


134 LE NATURALISTE CANADIEN 


Lecteurs qui voudriez lire quelque chose de bien beau 
au sujet de l’Oiseau-Mouche, permettez-moi de vous ren- 
voyer à la page 253 de l’ouvrage de M. C.-E. Dionne, où 
vous trouverez deux ou trois pages d'Audubon que cite 
amoureusement uotre ornithologiste canadien. Maïs si 
vous désirez voir de vos yeux le tableau admirable que peut 
formerune collection d’au delà de 160 spécimens de Colibris, 
appartenant à toutes les parties du monde et réunis sous 
un seul cadre, je vous dis avec enthousiasme: allez voir 
cette merveille, une des plus grandes merveilles de l’univers, 
chez M. Dionne, à sa résidence privée, 69, rue Saint-Joseph» 
dans Saint-Roch de Québec. Je vous promets double jouis- 
sance: d’abord celle de contempler cette réunion d’incom- 
parables bijoux dont les couleurs vives, éclatantes (sans 
parler des plumages aux formes les plus variées et les plus 
élégantes) surpassent la magnificence de toutes les pierres 
précieuses ; et puis celle de voir avec quel amour et quelle 
admiration et quels transports de joie contenue le passionné 
collectionneur nous parle de ses chers petits êtres qui sont 
pour lui d’un prix inestimable. Et il a mille fois raison. 
Je crois que la collection de M. Dionne, celle des Oiseau x- 
Mouches, et celle des plus beaux oiseaux exotiques dans 
tous les genres, est une des plus magnifiques du monde 
entier. 

Je veux maintenant exposer à vos veux le Jaseur du 
Cèdre, notre Petit Récollet, Cedar W'axwing, Ampbelis ce- 
drorurm, Gray. Soudainement, un matin du mois de mai, 
je vis arriver une bande de ces jolis, très jolis petits oiseaux. 
Graude fut ma surprise aussi bien que ma joie. Car je vis 
qu'ils étaient venus pour rester. Il y en eut une assez nom- 
breuse colonie, Pas farouches du tout. Bien souvent, je 
pus les voir de très près, posés sur ma corde à linge, à pro- 
ximité de ma galerie. Je me donnai même ie plaisir de 
les aider dans la construction de leurs nids. Je mettais sur 


AU DOMAINE LAIRET 135 


la corde des bouts de ficelle molle, des petits paquets de 
ouate ou de guenilles légères comme de la vieille dentelle; 
et ils n'étaient pas lents à s'en emparer. Je les voyais 
s'enfoncer dans le buisson avec ces matériaux favoris. 

D'où leur vient le nom de Récollets? L'abbé Provan- 
cher répond: “C'est sans doute leur huppe qui, par sa 
ressemblance avec le capuchon des Récollets, a porté le 
peuple à leur appliquer le nom de ces bons Franciscains.?? 
L'abbé Provancher continue: ‘Ce Jaseur se rencontre 
souvent par bandes. Lorsqu'il trouve une occasion 
favorable de satisfaire sa gourmandise, il ne paraît pas 
redouter l’approche de l’homme. Si on le force à s'éloigner, 
on le voit revenir une minute après. Nous en avons vu, 
plus d’une fois, s’abattre sur des pommiers, au temps de la 
floraison, et dévorer les fleurs.” Ici, point de déprédations. 
Ils firent bombance aux dépens des insectes, des fleurs et 
des fruits des senelliers. 

Voici ce qu’en dit M. Dionne: ‘Le Jaseur du cèdre a 
un caractère mélancolique et silencieux, ne faisant entendre 
pour tout chant que cette faible note: 27, 21, 22... Au prin- 
temps et en été, lorsque les fruits ne sont pas mûrs, cet 
oiseau se nourrit d'insectes ailés qu’il capture au vol à la 
façon des Moucherolles. Perché sur la branche la plus 
élevée d’un arbre, on peut le voir, tournant lentement la 
tête de tous côtés, inspectant les alentours, afin de décou- 
vrir qnelque proie; et dès qu’un insecte se montre, il se 
lance à sa poursuite, suivant dans l’espace toutes les si- 
nuosités que trace cet insecte dans sa fuite pour échapper à 
son ennemi. Aussitôt qu'il s'en est emparé, il retourne se 
poser d2 nouveau sur la même branche. ” 

Ce tableau est exquis, tant il est vivant. Telles sont 
exactement les mœurs de cet oiseau que j'ai moi-même 
observées. J'ajouterai une autre observation que j'ai faite. 
C'est que le Xécollet ne souffre pas d'être dérangé tant soit 


136 LE NATURALISTE CANADIEN 


peu dans son nid. S’aperçoit-il que son nid est découvert, 
voit-il quelqu'un s’en approcher seulement pour le regarder, 
c'en est assez: il abandonne les œufs qu’il a là et s’en va 
s'établir ailleurs. On ne connaît pas d’oiseau, me dit M. 
Dionne, qui soit aussi sensible que le Jaseur du cèdre sous 
ce rapportt. 

L'abbé F.-X. BURQUE. 


(A suivre.) 
ms 00 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES.) 


(Continué de la page 126.) 


2° Nous n'avons pas observé les feuilles radicales dont 
Gray fait état dans sa description citée plus haut. Mais 
nous notons que les feuilles caulinaires inférieures sont 
longuement rétrécies en un pétiole ailé, lequel atteint 
jusqu’à 10 cm. Ces feuilles ont une tendance à la lobation, 
tendance qui n'arrive le plus souvent à affecter qu’une 
moitié de la feuille, marquant ainsi l’action dominante des 
caractères élémentaires de ?. racemosa sur ceux de 
P, trifoliata. (Fig. 13) 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 137 
P. TRIFOLIATA P. MAINENSIS P RACEMOSA 


Fig. 13.—Etude comparative de Prenanthes trifoliata, de Prenanthes 
racempsa, et de leur hybride Prenanthes Mainensis. 


138 LH NATURALISTE CANADIEN 


DESCRIPTION DE LA FIG. 13 


En haut, les feuilles ; en bas, les bractées correspondantes. Il est à 
remarquer que la feuille de ?”. Mainensis emprunte son con- 
tour général à ?. racemosa et sa lobation à 2. #rifoliata. 

La pubescence de la bractée de ?P. Mainensis est 
aussi évidemment intermédiaire par rap- 
port à celle de ?. {rifoliata et de P. 
racemosa. Feuilles x 1 ; brac- 
tées x 8. 


3° Comme dans les espèces-mères, les feuilles sont 
munies de dents glanduleuses. 

4° La couleur des fleurs ligulées est nettement intermé- 
diaire entre le pourpre pâle de 2. racemosa et le jaune 
paille de ?. {rifoliata. 

5° Les bractées intérieures des capitules ont la même 
forme que celles des espèces-mères ; mais, tandis que dans 
P. trifoliata ces bractées sont rigoureusement glabres, et 
que dans ?. racemosa elles sont recouvertes de longs poils 
rubanés terminés par une petite glande sphérique, la 
plante hybride nous montre une pubescence analogue à 
celle de ? racemosa, mais très clairsemée, résultat évident 
de la fusion de deux caractères opposés. 

La bractée de ?. Mainensis est terminée par une pointe 
obtuse quelque peu fimbriée, portant une série de poils 
cloisonnés très différents de ceux dont nous avons parlé 
plus haut ; ils sont beaucoup plus courts et formés d’une 
seule file de cellules hyalines. Les bractées de 2. racemosa 
et de 2. trifoliala présentent à peu près cette particularité. 

Enfin, les bractées dans 2. racemosa et P. Marinensis 
sont couvertes de papilles tronconiques, inclinées vers la 
pointe de cette bractée. Chaque cellule portant une papiile, 
celles-ci sont très nombreuses: en chiffres ronds, environ 
10,000 par millimètre carré. Aucun des 20 échantillons 
de 2. trifoliata de l’Anse à Persi ne présentait ces papilles. 
Nous en avons trouvé cependant en nombre plus restreint 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 139 


et de forine différente sur un échantillon géant récolté sur 
les îles Pèlerins. 

Ces quelques observations suggèrent que dans le croi- 
sement dont il s’agit les caractères suivants se comportent 
suivant la loi de Mendel: capitules dressés vs capitules 
pendants, bractées papilleuses vs bractées lisses, inflores- 
cence simple vs inflorescence paniculée. 

Nous ne croyons pas que 2. Mainensis ait été avant ce 
jour récolté chez nous, et qu'il puisse y être très fréquent, 
étant donné la distribution géographique et l'habitat dif- 
férent des espèces-mères. Ce n'est qu’exceptionnellement 
que la même station réunira les conditions xérophytiques 
couvenant à ?. /rifoliata et l'humidité que recherche 
PF. racemosa. 


Prenanthes racemosa Michx. 
Rivière-du-Loup (Anse à Persi) Voir notes sous l’es- 
pèce précédente. Ile de Cacouua et rivage (Penhallow). 


Prenanthes trifoliata (Cass.) Fernald. 

Rivière-du-Loup (Anse à Persi). Cette xérophyte no- 
toire, que nous trouvons aussi sur les rochers secs de Ta- 
doussac et des îles Pèlerins, se trouve ici dans un habitat 
d'occasion qui confirme encore la similitude des habitats 
xérophytiques et halophytiques. “Rare ou inconnue à 
l’est du Saguenay; très rare dans la Gaspésie; Douglas- 
town ” (Fernald). Inconnue dans l’ouest du Québec. 


Primula farinosa L. 
var. macropoda Fernald. 
Rivière-du-Loup (Pointe à Persi). Situations exposées. 
Calcicole (d'après Fernaid) et remarquable par son revête- 
ment farineux. 


Pucciniella angustata (R. Br.) Randet Redfeld. 
Rivière-du-Loup (Ause à Persi) Graminée halophy- 


140 LE NATURALISTE CANADIEN 


tique qui, en insérant ses longues racines fibreuses entre 
les feuillets des argilites, contribue à leur désagrégation. 
Commune sur le littoral. 


Pyrola asarifolia Michx. 

Rivière-du-Loup. Bois. Etablie sur les alluvions de 
l'Anse à Persi. Locale dans les bois de l’intérieur. Fer- 
nald la considère comme commune dans les districts cal- 
caires, sur les graviers calcaires ou argileux, depuis la 
vallée de Saint-Jean jusqu’à Gaspé. 


Pyrola elliptica Nutt. 
Rivière-du-Loup. Bois. Entremêlée à ?. asarifolia. 


Pyrola minor L. 
Rivière-du-Loup. Bois élevés. 


Pyrola secunda L. 
Rivière-du-Loup. Bois. 


Ranunculus acris L. 
Partout. 


Ranunculus aquatilis L. 
var. Capillaceus DC. 

Lac Témiscouata (Grande-Anse). Abondante en cet en- 
droit. La Renoncule aquatique dépend principalement du 
substratum pour sa nourriture et non uniquement de l’eau 
comine on l'avait prétendu. Sa racine possède des poils 
absorbants et n’est pas simplement un organe de fixation. 


(58) 


Ranunculus Cymbalaria Pursh. 
Rivière-du-Loup (Anse à Persi). Renoncule halophy- 
tique, commune dans son habitat. 


58. Pond, Raymond H., 74e biological relafions of aquatic plants to 
the substratum. U. S. Fish Commission, Report for 1913. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 141 


Ranunculus repens L. 

Rivière-du-Loup. Bois, où elle affecte une forme quelque 
peu déroutante. D'ailleurs très polymorphe. Passant 
pour indigène dans l’ouest de l’Amérique, elle serait, 
paraît-il, introduite dans l'Est où on la trouve surtout près 
des habitations. Nous la rencontrons cependant dans 
Témiscouata, en des lieux fort sauvages, ce qui est de 
nature à éveiller des doutes sur cette assertion. 


Ranunculus septentronalis Poir. 

Rivière-du-Loup. Abondante dans les bois marécageux. 
Le long des tributaires du Saint-Jean et dans la Gaspésie. 
Bic, Tourelle (Fernald). 


Rhinanthus Crista-Galli L. 

Rivière-du-Loup. Paraît introduite dans l'Est et indigène 
au nord. Comme beauccup de plantes parasites, elle noircit 
facilement en se desséchant. Parce que parasite, elle est 
redoutée eu Europe. ‘La Rhinanthe à petites fleurs 
(Rhinanthus minor Ehrh.=X. Crista-Galli 1.) ne descend 
pas dans la plaine, mais elle est très nuisible aux pâtu- 
rages des montagnes: partout où elle abonde, les Grami. 
nées sont maigres, courtes et s’arrêtent dans leur dévelop- 
pement. 

La première preuve scientifique du parasitisme des Mé- 
lampyres et des Rhinanthes a été donnée en 1847 par De- 
caisne, professeur au Muséum et directeur au Jardin bota- 
nique de Paris. Ce savant observateur, frappé de la beauté 
sauvage de ces plantes, en avait essayé plus d’une fois, 
mais en vain, la culture en parterre. L'idée du parasi- 
tisme se présente dès lors à son esprit comme seule capable 
de rendre compte à la fois de ce double fait : le dépérisse- 
ment inexplicable de ces plantes après leur germination et 
leur pernicieux voisinage si souvent constaté par les culti- 


142 LE NATURALISTE CANADIEN 


vateurs. L'observation directe lui montra effectivement 
que les Mélampyreset les Rhinanthes se fixent aux racines 
des Graminées par de nombreux suçoirs; ces suçoirs ou 
ventouses sont disposés sur les radicelles du parasite et se 
juxtaposent étroitement sur les racines des Graminées qui 
les entretiennent au préjudice de leur santé; le point de 
contact est indiqué par une ampoule. (59) 


Ribes hirtellum Michx. 
var. Saxosum (Hook.) Fernald. 
Ile du Gros-Pèlerin. Après bien des aventures, le nom 
de notre arbuste boréal se lit maintenant comme ci-dessus. 
Ce Groseillier cohabite sur les quarzites des îles Pèlerins 
avec l’iburnum pauciflorum Pylaie. Ile de Cacouna (Pen- 
hallow). 


Rosa blanda Aït. 

Lac Témiscouata. Bords rocheux. Très abondant. En 
pleine floraison le 16 juillet 1913. C’est, par excellence, la 
rose des rivages. Tige dépourvue d’épines. Pointe à Persi 
(Penhallow). 


Rosa nitida Willd. 

Lac Saint-Hubert. Bas-fond, à l'extrémité du lac. Espèce 
hydrophile. D'après Fernald, ce Rosier n’était pas ‘connu, 
dans l'est, au nord du système hydrographique du Saint- 
Jean. -Nous le trouverons assez fréquemment aux environs 
de Montréal. 


Rubus chamaemorus L. 
Rivière-du-Loup (Tourbières). Plante de l'Amérique 
subarctique, commune sur le plateau laurentien, et dont 


59. Héribaud-Joseph, Fr., Zes plantes parasites de la Flore d'Au- 
vergne, p. 45. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 143 


la distribution géographique au sud du Saint-Laurent est 
résumée comme suit par Fernald: ‘Région côtière du 
Maine, du sud du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle- 
Angleterre; points culminants des montagnes Blanches 
du New-Hampshire et des pics adjacents du Maine, in- 
connue sur les autres montagnes de la Nouvelle-Angleterre; 
locale dans les tourbières du Témiscouata et de Rimouski; 
sommet de ‘La Table”, Saint-Fabien, Pointe-au-Père ” 
(60), Isle-Verte (Provancher et Penhallow). 

Le fait que la Ronce Müûrier, plante des rochers arc- 
tiques, ne se retrouve dans Témiscouata et Rimouski que 
dans les tourbières vient à l’appui de cette hypothèse émise 
dépuis assez longtemps déjà et dont la bibliographie est 
considérable, à savoir la similitude physiologique des deux 
habitats. On suppose que les facteurs principaux de cette 
similitude sont: diminution de l’évaporation causée par 
la basse température; drainage insuffisant; absence de 
certaines formes bactériennes. (61) 


Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 


—— :00 :—— 


PUBLICATIONS REÇUES 


— Annuaire statistique. 2e année. Québec. 1915. Publié par le Secré- 
tariat de la Province. 

Cet ouvrage est déjà bien connu dans le pays, et contient une foule 
de renseignements utiles à beaucoup de personnes. Le gouvernement 
de Québec a fait une œuvre bien louable en fondant cet Annuaire, dont 


60. Fernald, M. L., Soil Preferences of Alpine FPlants. Rhodora, IX, 
150. 

61. Cooper, W., 74e Climax Forest of Isle Royale, Lake Superior, 
and its development. Bot. Gaz., 55. Feb. 1913. 


144 LE NATURALISTE CANADIEN 


la préparation si soignée fait beaucoup d'honneur à son auteur, M. G.-E. 
Marquis, chef du Bureau de Statistiques. 

— (Commission of Conservation. Canada.) A//itudes in the Dominion 
of Canada (Second edition), by J. White. Ottawa, 1915. 

Volume de 604 pages in-8°. 

— Annuaire du Canada. 1910. 1912. 1913. 

— Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Tome 68. Bordeaux. 1914. 

Grand volume de près de 600 pages. 

— (Ministère des Mines. Canada.) 

Rapport sommaire de la Commission géologique. 1913. Ottawa, 1915. 

Région de la Carte du Lac Kewagama, Québec, par E. Wilson. Ot- 
tawa. 1915. 

— Guide de l’Arboriculteur. De la culture du pommier, du poirier, 
du pruuier et du cerisier. Par J.-H. Lavoie, I. F. Québec. 1915. 

Cette brochure de 96 pages in-8°, abondamment illustrée, a été publiée 
par le Service d’arboriculture de Québec. Il y est traité des arbres 
fruitiers, nommés dans le sous-titre, de façon claire, simple et très pra- 
tique. Les deux derniers chapitres sont consacrés aux principales ma- 
ladies végétales et aux principaux insectes nuisibles. 

—(Smithsonian Institution.) Xepori on the progress and condition 
of the U.S. National Museum for the year ending lune 30, I915. 

Washington. 1916. 

—Boletin de la Sociedad Geografica de Lima. Ano 1914, trim. I, 2. 
Ano 1915, trim. I, 2. 

— Bulletin of the Illinois State Laboratory of Natural History. Ur- 
bana, Ill. Vol. X-XI, 1915. 

Le vol. XI, art. IT, sept. 1915, contient une étude très étendue, et 
brillammext illustrée, intitulée: ‘‘ An ecological study of prairie and 
forest Invertebrates ””, par Chs C. Adams. 

—48e Rapport annuel de la Direction des Pécheries, 1914-15. Ottawa. 

A signaler : les articles sur les Stations de biologie maritime du Ca- 
nada, et sur le Musée des Pêcheries. 

—Enquêtes sur l'histoire naturelle du Hareng dans les eaux atlan- 
tiques du Canada. 1914. Rapport préliminaire No. 1 par Johan Hjort. 
Ottawa. 1915. 

Les Enquêtes dont il s’agit sont faites par la Commission biologique 
du Canada, et dirigées par M. Hjort, spécialiste de Norvège. 

— Rapport sommaire de la Commission géologique du ministère des 
Mines, 1913. Ottawa 1915. 

Les chapitres sur la botanique et la zoologie sont d’un intérêt parti- 
culier. 

— (Division de l’'Entomologie. Ottawa.) 

Report of the Dominion Entomologist. 1915. 

Report from the Division of Entomology. 1914. 

—(Scientific contributious from the Entom. Branch, Ottawa.) 

J. M. Swaine, Vexw species of the family Ipidæ. P. II. 


a 
NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Avril 1916 


Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard 


LES COLLECTIONS DE PROVANCHER 


Comme tout naturaliste sérieux, l'abbé Provancher avait 
formé des collections d'histoire naturelle. Que sont deve- 
nues ces collections après sa mort, arrivée en 1892? Nous 
pensons que le Vaturaliste canadien n'a jamais donné ce 
renseignement, et nous voulons aujourd’hui réparer cette 
omission. 

Après le décès de l’abbé Provancher, nous entrâmes 
nous-même en négociation avec la succession, pour acquérir 
en bloc la bibliothèque et les collections de notre vénérable 
maître etami. Sous l'inspiration de M. N.-E Dionne. alors 
conservateur de la Bibliothèque de la Province, le gouver- 
nement de Québec fit de son côté des propositions d’achat, 
lesquelles, étant plus avantageuses que les nôtres, furent 
acceptées. Par suite de cette acquisition, la bibliothèque 
de l’abbé Provancher fait aujourd’hui partie de la bibli- 
othèque de la Législature. 

Quant à sa riche collection de Mollusques et à sa 
collection d’Insectes, elles sont conservées telles quelles 
au musée de l’Instruction publique dont nous sommes le 
directeur. De cette façon, il est donc arrivé que, sans 


10.— Avril 1916. 


146 LE NATURALISTE CANADIEN 


en avoir fait l'acquisition, nous pouvons en tirer tout le 
parti que nous voulons.— Pour ce qui est de la collec- 
tion entomologique, nous avons au musée de l’Instruction 
publique deux collections de l’abbé Provancher: l’une qui 
fut acquise, en 1877, par le ministère de l’Agriculture, et 
qui fut le premier noyau du Musée lui-même; l’autre, qui 
fut achetée en 1893 après la mort de son propriétaire, et 
qui a été la dernière qu’il avait constituée.— Entre temps, 
l'abbé Provancher avait vendu une collection d’insectes au 
collège de Lévis, qui la conserve soigneusement.—Nous 
avons soin de laisser telle qu’elle est la collection acquise 
en 1893, parce qu'elle est la plus conforme aux ouvrages 
entomologiques de l'abbé Provancher et permet davantage 
de les utiliser. 

Quant à nous, persounellement, nous avons pu du moins 
acquérir l’herbier de l’abbé Provancher, qui est précieux 
moins par les collections qu’il contient que par le souvenir 
qu'il constitue. Depuis longtemps M. Provancher s'était 
désintéressé de la botanique, absorbé qu'il était par ses 
grands travaux sur notre faune entomologique, qu’il a dû 
même laisser inachevés.—Cet herbier se compose de huit 
cartons gd in-4°, numérotés, dont nous avons possédé sept 
seulement. Pour ce qui est du huitième, qui porte le No 4, 
nous n'avons jamais pu rentrer en possession de ce volume, 
couservé dans certaine institution, laquelle prétend, par la 
plus abracadabrante interprétation d’une parole de l’abbé 
Provancher, que ce volume prêté lui a été donné vérita- 
blement… Quoi qu’il en soit, nous avons cru devoir der- 
nièrement faire don de l’Herbier Provancher à l’Université 
Laval, où il sera à jamais conservé en souvenir de notre 
Linné canadien-français. Et nous comptons bien que, 
quelque jour, le volume IV viendra reprendre sa place dans 
la collection botanique constituée par l’abbé Provancher, 
et que nous regrettons amèrement de voir présentement, 
en une certaine mesure, morcelée et dispersée. 


AU DOMAINE LAIRET 147 


L'ORNITHOLOGIE 
AU DOMAINE LAIRET EN 1915 


(Continué de la page 136.) 


Après le Xécollet qui ressemble aux Moucherolles, voici 
un Moucherolle vrai, le Tyran de la Caroline, 77z4r1 ou 
Batteur de Corbeaux, Kingbird, Tyrannus Carolinensis, 
Baird, ‘‘le plus gros et le plus commun de tous nos Mou- 
cherolles ”, dit M. Dionne. Cependant il n’a pas été com- 
mun au Domaine Lairet. Je l’ai fort bien observé, en difré- 
rentes fois, dans la cime des ormes, et de là s'élançant en 
zigzag à la chasse des insectes, ou en droite ligne, furieux, 
avec de grands cris, à la poursuite des corneilles; mais 
c'était en vérité le même individu qui semblait venir de 
quelque distance où il avait son nid. 

Il justifie parfaitement son titre de Barteur de corbeaux. 
“Qui ne l’a pas vu, dit l'abbé Provancher, fondre sur la cor- 
ueille, la poursuivre très loin au vol, et même s'attacher à 
son dos ”, en la criblant de coups de bec, soit pour l’éloigner 
de sa progéniture, soit pour venger l'enlèvement deses petits. 
Et rien de plus risible que les cris de paon poussés par la 
coruneille, ainsi poursuivie, qui se sauve tant bien que mal 
en faisant d’inutiles plongeons. Qui le croirait, cependant ? 
Ce même Tyran, qui chasse les corneilles, est lui-même 
chassé par le petit oiseau-mouche, qui ne l’endure pas dans 
son canton et finit toujours par l’éloigner. 

Le Tritri, en éloignant les corneilles des basses-cours 
et en consommant beaucoup d’insectes, rend un double 
service aux cultivateurs. (C’est donc un oiseau très utile. 

Un autre oiseau, qu’il m’a fait un plaisir extrême de ren- 
contrer au Domaine Laïret, est le Pic doré, Pivart aux ailes 
jaunes, Flicker, Colaptes auratus, Swain. On l'appelle aussi 
Poule de bois, et on prétend qu’il anuonce la pluie pour le 


148 LE NATUKRALISTE CANADIEN 


lendemain lorsqu'il crie plus fort que de coutume. Il est 
aussi élégant dans son vol et son maintien que brillant par le 
beau jaune doré de ses ailes et les magnifiques taches de sa 
gorge et de sa poitrine. «Le ?rvart, dit M. Dionne, est un 
des plus élégants, en même temps qu’un des plus beaux 
oiseaux de nos bois». C'est folie pure que de tuer un si 
bel oiseau, comme font trop souvent les enfants et les 
jeunes chasseurs qui veulent absolument tuer quelque 
chose. J'en ai tué moi-même étant jeune; maïs je confesse 
ma propre folie que je répare maintenant par mon admi- 
ration et mon amour envers ce noble Pic aussi utile que 
beau. Un couple au moins a dû couver dans mon voisi- 
nage. Très souvent je l’ai vu passer et repasser, ne restant 
pas longtemps à la même place, ayant toujours l’air d’un 
personnage affairé qui ne s'arrête qu’un instant, explorant 
vite un arbre, piquant un ver, et nous informant de sa pré- 
sence par son ramage fort et strident lorsqu'il part. 


Une ou deux fois j'ai vu le Pic chevelu, Pigwe-bors, 
Harry W'oodpecker, Picus villosus, Linn. Il ne faisait que 
passer. Son nid n’était pas dans mon voisinage. Tout à 
sou affaire, il se cramponnait à l'écorce des ormes, la frap- 
pait de son bec pour en faire sortir les insectes et les vers. 
et tout d’un coup il s’envolait au loin sans mot dire, ou en 
poussant à peine un petit cri. ‘Ce Pic, dit M. Dionne 
est peu farouche et se laisse souvent approcher de près; 
mais il a soin de toujours se tenir du côté opposé de l’arbre; 
et si on traverse de son côté, il passe immédiatement de 
l’autre, tout en continuant à rechercher des larves 
d'insectes”. 

C'est le temps de mentionner le Martin Alcyon, A/artin- 
pêcheur, Belted Kingfisher, Ceryle Alcyon, Bonap., qui a 
avec les Pics plusieurs points de ressemblance. ‘Tout le 
monde connaît le Martin-pêcheur, dit M. Dionne; en effet 
il n’y a pas de rivières, de lacs, d’écluses de moulins où on 


AU DOMAINE LAIRET 149 


ne rencontre au moins un couple de ces oiseaux. On le 
voit presque toujours perché sur une branche sèche située 
au-dessus du courant ; attendant là, immobile, qu’un poisson 
se montre à la surface du liquide. Dès qu’il en aperçoit 
un, il va, d’un vol rapide, le chercher sous l’eau et vient le 
déguster sur sa branche. D'autres fois il cherche sa proie en 
voltigeant au-dessus de l’eau, et dès qu’il la voit, il se préci- 
pite sur elle.” Ce bel oiseau est très remarquable par sa 
tête portant uue longue crête et par son plumage d’un blanc 
terne avec taches blanches qui le fait ressembler à un Geaï. 
Sans être commun, je l’ai vu passer et repasser plusieurs 
fois, suivant le cours de la rivière Lairet, faisant retentir 
l’air de son long cri de crécelle, et s’arrêtant sur des chicots 
ou des branches sèches pour guetter les petits poissons et 
les petites grenouilles dont il est friand. 

Un autre splendide oiseau que je fus extrêmement sur- 
pris et joyeux d’apercevoir, deux ou trois fois, sur la grève 
de la petite rivière, est le Quiscale versicolore, Mainate 
bronzé, Purple Grackle, Quiscalus versicolor, VNieïllot, 
tout à fait remarquable par son beau plumage lustré, à 
reflets métalliques de bleu d'acier, dé bronze, de cuivre, de 
vert et de pourpre, et par son bel œil entouré d’un cercle 
d’or. | 

Je n’ai pas encore mentionné d’Hirondelles: est-ce que 
je n’en ai point vu? En vérité, je n’en ai vu qu’une .seule 
espèce, l’ Hirondelle bleue, Purple Martin, Progne purpur ea 
Baie. Un couple de cette belle espèce, non dérangé sans 
doute par les moineaux, couva certainement tout près de 
ma résidence; car j'en vis la couvée tantôt sur la couver 
ture de ma galerie, tantôt sur ma corde à linge, les jeunes 
en train de voler, et les parents, pleins de sollicitude, vol: 
tigeant autour de leurs petits, soit pour leur donner la 
becquée, soit pour les encourager à s’élancer dans l'air. 
“ Cette Hirondelle, dit M. Dionne, est douée d’un grand 


150 LE NATURALISTE CANADIEN 


courage : elle montre beaucoup de ténacité à conquérir ce 
qu’elle croit être son bien. Elle a beaucoup d’antipathie 
pour les oïiseaux de proie, les corneilles, les chats, les 
chiens, etc., qu’elle poursuit de ses cris bruyants”. En 
effet, c’est une espèce criarde. 

Passant aux oiseaux de proie, les Rapaces proprement 
dits, je dirai qu’un soir, au coucher du soleil, en octobre, 
j'aperçus un gros oiseau au vol lourd et silencieux. Il 
vint gauchement se poser dans un orme au bord de la 
rivière. Je reconnus le Grand Duc de Virginie, Great 
horned Owl, Bubo V’irginianus, Bonap. Après quelques 
instants, il se transporta sur un arbre plus petit, tout près 
du chemin de Charlesbourg. Il revint de là à sa première 
place. Je n’avais pas de fusil. Mais le Rapace avait été 
vu par quelqu'un mieux armé. Je vis une jeune fille, sortie 
de la maison voisine, s’avancer doucement au milieu des 
buissons, épauler son arme et tirer. Trop tard malheu- 
reusement ; car comme le coup partait, l’oiseau était déjà 
parti. Je le vis revenir encore une couple de fois. (C'était 
un jeune, en quête de pâture le long de la rivière. Quand. 
il s’'éloignaïit, il se dirigeait du côté de la montagne. 

Ce hibou est de grande taille, a une grosse tête, avec de 
gros yeux de chat et des aïigrettes auriculaires très appa- 
rentes, en forme de cornes. «C’est le plus remarquable de 
nos Hibous, dit M. Dioune, par sa grande taille, ses grands 
yeux jaunes, ainsi que par sa grosse tête ornée de deux 
touffes de plumes. . . Il est nocturne. Et le cri de 4ox 
hou, qu’il fait entendre pendant la nuit, est vraiment 
sinistre. . . Il se tient caché, pendant le jour, dans l’épais- 
seur des bois où il sommeille... Il est très friand des 
oiseaux de basse-cour, et il cause souvent des torts consi- 
dérables aux cultivateurs. ” Maïs ce n’est que le soir et la 
nuit que ses ravages sont à craindre. 

J'ai deux Rapaces diurnes à mentionner: l’Autour à tête 
noire et un Epervier. 


AU DOMAINE LAIRET 151 


L'Autour à tête noire, Awlour commun, American 
Goshawk, Astur atricapillus, Bonap. Plusieurs fois je 
vis ce Rapace voltiger en longs cercles concentriques, 
cherchant à dévorer, guærens quem devoret, soit une vo- 
laille, soit un petit oiseau. C’est le vrai A/angeur de poule, 
encore plus que la Buse à queue rousse. Il est bien connu 
et très redouté pour ses attaques hardies et ses rapines au 
milieu des basses-cours. ‘Il est intrépide et vorace, dit 
M. Dionne; il exerce plus de rapines dans les basses-cours 
et parmi les perdrix qu'aucun autre oiseau de proie; il 
poursuit sa victime jusque sous les yeux du fermier dont 
la présence ne le dérange nullement.” Aux Etats-Unis, à 
Fort Kent, Me, où j'étais curé, un de ces brigands, sous 
mes yeux, fondit un jour comme une flèche sur une de mes 
poules: mais frappant une clôture de fil de fer qu’il ne put 
apercevoir assez vite, il tomba étourdi. Je m'en emparai 
et le gardai vivant plusieurs jours. Ensuite je le tuai et je 
l’empaillai. 

L’Epervier que j'ai vu, quoique je l’aie aperçu plusieurs 
fois se faufilant rapidement à la façon d’un voleur, parmi 
les branches et les buissons, je ne l’ai pas vu assez distinc- 
tement pour déterminer si c’est l’Epervier brun, le vrai 
Emérillon, Sharp-shinned Hawk, qui m'est apparu; ou le 
Faucon des pigeons, que l’on nomme aussi Æméri/llon, 
Pigeon Hawk; ou le Faucon Epervier, Sparrow-Hawk. 
En tout cas, je me disais chaque fois: Tiens! voilà un 
ÆEmérillon. J'incline à croire que c’est la deuxième espèce, 
le Faucon des pigeons, Falco columbartius, Linn., qui a visité 
le Domaine Lairet. Ce petit Faucon, au dire de M. Dionne, 
est très hardi. ‘Il attaque souvent des oiseaux de plus 
forte taille que la sienne; il terrasse même une perdrix; 
il mange aussi de jeunes poulets.” Il se nourrit générale- 
ment de petits oiseaux, de petits mammifères, de gros in- 
sectes, et de pigeons quaud il en peut attraper. 


152 LE NATURALISTE CANADIEN 


Entre les Eperviers et les Hirondelles peuvent trouver 
place les Engoulevents. Je voudrais pouvoir dire que.je 
les ai vus en abondance, comme on les voit en certaines 
saisons et en certains endroits de la province de Québec, 
où ils sont ordinairement très communs. Malheureusement, 
je dois à la vérité de dire que je n’en ai aperçu que de rares 
individus volant dans l'air à la fine course, le soir, au soleil 
couchant, faisant la chasse aux insectes ailés qui constituent 
leur unique nourriture. 

Il ne s’agit ici que de l'espèce Engoulevent popetué, 
Cordeiles popetue, Baird; E. de Virginie, C. l’irgimianus, 
Aud.; E. d'Amérique, C. Americanus, Wilson; notre 
fameux A/angeur de maringouins, Night Hawk; car 
l’autre espèce, Engoulevent criard, le WA1p-poor-wull, est 
excessivement rare. 

Voici le tableau que fait M. Dionne de notre Jangeur 
de maringouins: “Tout le monde connaît cet Engoule- 
vent aux habitudes nocturnes qui se montre le soir, au cré- 
puscule, et même, durant les journées sombres, de bonne 
heure dans l'après-midi. On peut le voir voltiger toute 
la nuit, jetant de temps à autre son cri aigre et perçant. 
À l’aurore, il va se reposer dans les taillis, les troncs d arbres 
vermoulus, ou tout autre endroit obscur.” 


L'abbé F.-X. BURQUE. 
(A suivre.) 


00 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 153 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES. ) 
(Continué de la page 143.) 


Rubus trifiorus Richards. 
Lac Témiscouata. Rochers siluriens du rivage. Forme 
à tiges rampantes très allongées et à feuilles distancées. 


Rumex mexicanus Meisn. 

Rivière-du-Loup; Cacouna (Fontaine Claire). Au bord 
de la mer, sur le sable. Ce grand Rumex qui ne craint pas 
les chlorures nous donne encore un exemple de la corré- 
lation qui existe entre l'habitat halophytique et la réduc- 
tion du système foliaire. Mont-Louis(Fernald). C’est pro- 
bablement cette espèce que Penhallow appelle X. sa/cz/o- 
lius et qu’il dit être très commune sur le rivage. (62) 


Rumex obtusifolius L. | 
N.-D. du Portage. Commune au bord de chemins. Natu- 
ralisée d'Europe. Feuilles obtuses et très grandes. 


Ruppia maritima L. 
var. subcapitata Fernald & Wiegand. 
Cacouna. Variété nouvelle. (63) Semblable à la variété 


62. Penhallow, D. P., loc. cit. 
63. Fernald & NÉ Rhodora XVI : 126. 


154 LH NATURALISTE CANADIEN 


rostrata ; pédoncule après l’anthèse de .04-1.5 ci. de lon- 
gueur; podogynes de 1-6mm, de longueur; carpelles de 2- 
3 mm. de longueur à maturité, ovoides-semilunulés, gon- 
flés à la base et munis d'un bec proéminent et suboblique. 


(Sept-Iles, Robinson, 1907.) 


Sagina nodosa (I,.) Fenzl. 

Rivière-du-Loup (Pointe-à-Persi). Sur les basses falaises 
d’ardoises. Ne tolère le calcaire qn’à faible dose. Cacouna, 
Bic, et vers l’est. (Fernald.) 


Sagina procumbens I. 
Cacouna. Pâturages. Formant des gazons serrés. 


Sagittarlia arifolia Nutt. 

Lac Témiscouata. Sur les hauts-fonds à l’entrée de la 
Madawaska. (Ces hauts-fonds sont le couronnement d’un 
barrage glaciaire qui supporte une association de plantes 
hydrophiles. 


Sagittaria latifolia Willd. 
forma diversifolia (Engelm.) Rob. 
Lac Pratt. Locale dans l'Est jusque dans la Gaspésie. 
Port Daniel (Fernald). R 


Salicornia Europaea L. 
var. prostrata (Pall.) Fernald. 

Rivière-du-Loup; Cacouna. Prairies saumâtres. Assez 
commune le long de la côte sud de la péninsule gaspésienne : 
Carleton, New Carlisle, Douglastown, Gaspé Bassin. Bic. 
(Fernald.) 

La Salicorne, comme son nom l'indique, est une plante 
des terrains salés. La consistance charnue de la tige ainsi 
que la manière dont elle est articulée lui donnent une res- 
semblance frappante avec les membres de certains Arthro- 
podes, insectes ou crustacés. ‘La Salicorne passe souvent 
au rouge à l’automne et donne aux rivages qu’elle recouvre 
une coloration brillante. Il est à remarquer que la Xockza 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 155 


scoparia, si répandue dans nos jardins depuis quelques 
années et qui tourne aussi au rouge à l'automne, habite 
également, à l’état de nature, les rivages marins. 


Salix humilis Marsh. 
Rivière-du-Loup (Mont Pilote). 


Salsola Kali L. 

Rivière-du-Loup. Rivage de la mer. Nous observons 
que de grosses touffes de Soude ne sont enracinées dans le 
sable que par une racine simple d’une extrême ténuité, de 
diamètre beaucoup plus restreint que celui de l’une quel- 
conque des tiges qu’elle nourrit. 


Salsola pestifer A. Nelson. 

Lac Témiscouata. Sur la voie ferrée. C’est le Chardon 
de Russie, mauvaise herbe si envahissante dans l’ouest du 
Canada. Ici peu abondante et souffreteuse. Commence à 
se montrer dans la Province. Près Montréal. (Fr. Rolland.) 


Sanguisorba Canadensis L.. 

Rivière-du-Loup. Prairies basses. Pourquoi cette 
Rosacée, si commune dans la partie moyenne de la Province, 
fait-elle presque complètement défaut autour de Montréal ? 


Sanicula Marilandica L.. 


Bois aux environs du lac Témiscouata. Ile de Cacouna 
(Penhallow). 


Saxifraga Aizoon Jacq. 

Rivière-du-Loup (Grande Chute). Fissures des falaises 
d’argilites. Déjà récoltée il y a longtemps au même endroit 
par Thomas. Plante rare. 


Scirpus Americanus Pers. 

Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Ce Scirpe, bien qu’oc- 
cupant dans sa distribution générale toute l'Amérique 
tempérée, dans les eaux douces ou salées, semble faire défaut 
sur la rive sud du Saint-Laurent. Fernald écrit: “Rare 


156 LE NATURALISTE CANADIEN 


west of the Gulf St. Lawrence. I have no records from 
the South Shore”. Notons que c’est l'espèce commune 
aux environs de Montréal. 


Scirpus campestris Britton. 
var. paludosus (Nelson) Fernald. 

N.-D. du Portage; Trois-Pistoles. Rivages marins. 
Cacouna, Bic, embouchure de la rivière Darmouth, Gas- 
pésie. (Fernald.) 

Cette halophyte se retrouve à l’intérieur du continent 
dans les sols alcalins. Inconnue dans l’ouest de la Province. 


Scirpus Clintonii A. Gray. 

Lac Témiscouata. Pointes Rocheuses. (Croissant en 
compagnie de Carex Œdert Retz. Nouvelle pour la pro- 
vince de Québec. C’est une occupante des rocs et des 
graviers du Saint-Jean et des rivières du Maine. Le Scirpe 
de Clinton est très petit, ses épillets sont isolés. Ressemble 
à première vue à un ÆZ/eocharis. (Fig. 14.) 


Scirpus Hudsonianus (Michx) Fernald. 

Cacouna. Prairies humides. (=Æriophorum alpinum 
L.) Nous croyons que Fernald a raison de séparer cette 
plante du genre Æriophorum qui, par cette utile mutilation, 
devient un groupe plus naturel. (64) Morphologiquement 
intermédiaire entre Scirpus et Eriophorum, la Linaigrette 
des Alpes a causé bien des tracas aux taxinomistes. Palla 
voulut trancher la difficulté en créant le genre 772chophorum 
qui devait renfermer Æ. a/pinum et une autre forme bo- 
réale: Scirpus cæspitosus. Tel que limité par Palla (65), 
le genre 772chophorum avait une forte base morphologique : 
aigrettes ligulées, dépourvues de barbes. Malhenreusement, 
il se trouve que Sczrpus Clintont (que nous venons de dé- 


LS 


couvrir au lac Témiscouata) réunit à un tel degré les 


64. Fernald, M. L., Vorth American Species of Eriophorum. Rho- 
dora VII : 131. 3 
65. Palla, Bot. Zeitung liv. ab. 1, 145, 151. 1896. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 157 


Fig. 14.—Scirpus Clintonii Gray. 


Petit Scirpe de la flore du Saint-Jean, nouveau pour notre flore. 
A.—Epillet et bractée involucrale. 
B.—Akène et aigrette. 


158 LE NATURALISTE CANADIEN 


caractéristiques du genre Scirpus tel qu’accepté par Palla, 
et celles du genre 77zcophorum établi par le même, qu’il 
devient évident que ces caractères ne sont pas concomi- 
tants et que, par conséquent, 7r2ckophorum n’est pas fon- 
dé en nature. 

Fernald conclut que la plante qui fait le sujet de cette 
discussion est un Sczrpus plutôt qu’un Æriophorum. Mais 
comme les règles du Congrès International de Vienne 
exigent la rétention du plus ancien nom spécifique, et que, 
d'autre part, 1l y a déjà un Scrrpus alpinus Schleicher, il est 
nécessaire d'adopter le nom de Michaux(Æ. Audsonianum 
Michx) qui fut donné à une plante clairement identique au 
type linnéen de l’Ærzophorum alpinum. 

Fr. M.-VICTORIN, 
” des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 


—— ‘00 : 


LES COLKHOPTERES DU CANADA 


Quelques notes bibliographiques, et distribution géographique 
des différentes espèces. 
PARTIE II 


(Continué de la page 63.) 


70e genre 


GEOPINUS, Lec. 

La faune canadienne n’a qu’une seule espèce comme re- 
présentant de ce genre. Elle est de taille moyenne et robus- 
te, ce qui lui permet de creuser facilement dans les endroits 
humides et sablonneux. La surface de cet insecte est polie 
et glabre, ce qui s’adapte bien à sa vie souterraine. Elle 
peut être prise en tournant rapidement un billot, particu- 
lièrement en terre de sable. 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 159 


L'auteur suivant traite de ce genre : 

Blatchley.— Coleoptera of Indiana, 1910, p. 174. 

Geopinus incrassatus : 
Dej. Spec. Col. 4, p. 21. (1828.) 

Habitat: Québec, Ontario, Territoires du Nord-Ouest, Al- 
berta, Manitoba. 


71e genre 
NOFHOPUS, 'Lec. 


Une seule espèce dans notre faune; elle est de taille assez 
large et de couleur noire. Je ne connais pas ses mœurs. 
L'auteur suivant traite de ce genre: 
Blatchley.— Coleoptera of Indiana, 1910, pp. 174, 175. 
Nothopus grossus : 
Say, (zabroïdes Lec.). Trans. Am. Phil. Soc. 4, p. 430. 
(1834.) 
Habitat: Québec, Territoires du Nord-Ouest, Colombie- 
Anglaise, Alberta, Manitoba. 


72e genre 
CRATACANTHUS, Dei. 


Une seule espèce dans notre faune. Elle a à peu près 
les mêmes mœurs que les Lebia. 
C. dubrus. 
Beauv. Ins. p. 108. Tab. 15, fig. 7. 
Habitat : Québec. 
73e genre 


PIOSOMA, Lec. 
Une seule espèce dans notre faune. Elle se rencontre 
dans les mêmes endroits que les Harpalus. 
P. setosum. 
Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 4. p. 375. 
Habitat : Québec, Territoires du Nord-Ouest, Saskatchewan, 
Manitoba, Alberta. 


160 LE NATURALISTE CANADIEN 


74e genre 
AGONODERUS, Dei. 

Ces coléoptères, assez petits, de couleur fauve avec taches 
noires, sont assez peu nombreux en espèces ; tous n’en 
comptons que cinquante dans notre faune. On les rencon- 
tre sous toutes sortes de débris dans les jardins et les champs 
en culture. Quelques-unes des espèces hivernent à l’état 
d’adulte, et on les capture en grand nombre dès les 
premiers beaux jours ensoleillés du printemps. On les 
trouve aussi en grand nombre près des lumières électri- 
ques. 

Les ouvrages suivants traitent de ce genre et des genres 
Bradycellus et Stenolophus : 

Leconte.— Votes on the Species of Agonoderus, Erady- 
cellus and Stenolophus inhabiting America, North of Mext- 
co, in Proc. Phil. Acad. Nat. Sc. (1868), pp. 373-382. 

Synoptic Table, in Bill. Brook. Ent. Soc. 6. (1883), 
PP-+ 13, 59, 53- 
Les espèces suivantes se rencontrent dans notre faune : 
A. 2nfuscatus. 
Dei. Spec.:Col./4p. 54. 
Habitat: Ontario. 
A. lineola. 
Fab. (Carabus.) Ent. Syst. 1. p. 155. 
Habitat : Ontario, Québec. 
A. pallipes. 
Fab. Syst. Klen. I. p. 200. 
Habitat: Québec, Ontario, Manitoba, Territoires du Nord- 
Ouest, Alberta. 
A. partiartus. 
Say, Trans. Am. Phil. Soc. 2. p. 90 
Habitat: Ontario. 
A. pauperculus. 
Dej. Spec. Col. 4. p. 453. | 
Habitat: Ontario. J05.-I. BEAULNE. 
(A suivre.) 


LE 28 
NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Mai 1916 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 1 


Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard 


L'ORNITHOLOGIE 
AU DOMAINE LAIRET EN I9OI5 


(Continué de la page 152.) 


Enfin, me voici arrivé aux deux espèces les plus remar- 
quables et les plus intéressantes dont j'ai à vous entretenir, 
les deux espèces qui, par leur importance particulière, 
m'ont inspiré l’idée d'écrire cette chronique, afin de pou- 
voir en parler comme étant le couronnement de tout ce 
qui précède. La première est le Goëland marin, la deux- 
ième est le Gros-Bec à tête noire. Vous avez vu ces deux 
oiseaux au Domaine Lairet? me dira-t-on avec un petit air 
d'incrédulité. — Permettez que je me rengorge pour vous 
dire avec un petit air de triomphe: Maïs oui, je les ai 
vus ! 

Occupons-nous d’abord du premier. 

Vers la fin d'octobre, un soir, à la nuit tombante, j’aper- 
çus un;oiseau mort, un gros, qui flottait sur la rivière, em- 
porté par le courant de la marée haute. J'en fus intrigué. 
Le lendemain matin, il était encore 1à, vis-À-vis de ma 
demeure. En revenant avec la marée basse, il s'était 
accroché dans les branches. Malheureusement, il se trou- 


11.—Mai 1916. 


162 LE NATURALISTE CANADIEN 


vait de l’autre côté. Je l’étudiai longtemps avec ma lu- 
nette. Je résolus de l'avoir à tout prix. Avisant deux 
petits garçons qui passaient par hasard, du bon côté, vis-à- 
vis de moi, je leur criai: Garçons, voulez-vous gagner dix 
sous ?—Oui, Monsieur. — Venez ici. — Ils vinrent. Je leur 
montrai l’oiseau, et leur dis: Jetez-le moi de ce bord-ci, et 
je vous jetterai votre argent. — S'emparant d’une patte 
pour me tirer l’oiseau, la patte leur resta dans les mains. 
L'oiseau était déjà en décomposition. Sur mon conseil, 
ils le prirent par les deux cuisses à la fois, et leur nouvelle 
tentative réussit. 

J'emportai mon trophée. Je n’avais cure de son état 
pitoyable, même de son odeur. Evidemment, j'avais une 
pièce rare entre les mains. C’est tout ce que je considérais. 
J'en étais fier, et j'avais hâte de l'identifier. Le comparant 
avec un spécimen de Goëland argenté que j'ai en ma pos- 
session, je vis que c'était un Goëlaud, maïs un /annant!!! 
Car il mesurait 30 bons pouces de longueur, et me donnait 
au delà de 50 pouces d'envergure. Mes livres établissant 
que le plus gros de nos Goëlandsest le Zarus marinus, je 
me disais: voilà donc mon espèce ! 

Mais, d’un autre côté, la description des livres ne con- 
cordait pas avec le sujet. De cou blanc, point! De man- 
teau noir sur le dos, point! La couleur générale était à peu 
près celle d’un brun d’ardoise, ou bleuâtre ou grisâtre. 
Que signifiait cette anomalie ou cette particularité? Je me 
trouvai en face d’un problème à résoudre. Mon sujet 
n’était pas encore identifié. 

Ne pouvant songer à l’empailler, à cause de son état 
avancé de décomposition, j’en détachai au moins les 2/- 
mas, avant de rejeter le corps; puis j’allai aussitôt consul- 
ter le Musée du Parlement, pour voir si j'y découvrirais 
le type modèle de mon espèce. Je ne le trouvai point. Je 
«courus chez M. C.-E. Dionne, le distingué et affable cura- 


À À 
1 i ! 4 L «a 


AU DOMAINE LAIRHT 163 


teur du Musée de l’Université Laval; je lui décrivis mon 
oiseau ; je lui en montrai les ailes; il me dit et m’assura 
positivement que mon sujet était bel et bien le Zarus ma- 
rinus, Linn., Goëland à manteau noir, Great black-backed 
Gull. Mais voyez donc, lui dis-je, le cou n’est pas blanc, 
et le dos n’est pas noir! —Oh! me répondit-il, c’est que la 
description qui vous a seule occupé est celle de l’adulte 
en son plumage d'été; le plumage des jeunes est différent ; 
même le plumage des adultes n’est pas le même en hiver 
qu’en été; et en toutes lettres j’en fais la remarque dans 
mon ouvrage. — En effet, l'ouvrage de M. Dionne contient 
cette distinction ; et ainsi, à mon grand bonheur, fut résolu 
mon problème. 

Il convient de remarquer ici que cette différence de plu- 
mage entre jeunes et adultes, entre coloration d'été et colo- 
ration d'hiver, se voit également, d’une façon très pronon- 
cée, chez le Goëland argenté, Zarus argentatus, Brunn., 
que M. Dionne me fit voir en ces différents états. Je pour- 
rais bien, sans scrupule, mentionner le Goëland argenté 
parmi les oiseaux du Domaine Lairet: car j'ai vu cette 
espèce, en quantité, au-dessus de la rivière Saint-Charles, 
entre les deux ponts Dorchester et Drouin, à proximité de la 
rivière Lairet, à toutes les époques où l’éperlan est abon- 
dant. Mais passons. 

« Le Goéland marin, dit M. Dionne, est le plus gros et 
le plus puissant de sa famille; et comme il est très vorace, 
on comprend qu’il exerce beaucoup de déprédations parmi 
les jeunes oiseaux de mer et les œufs de ces derniers. »— 
« Dans les hautes régions de l’air, dit Audubon, bien loin 
au-dessus des redoutables écueils qui bordent les côtes: 
désolées du Labrador, plane fièrement sur ses ailes qu’on 
dirait immobiles ce Goéland tyran, semblable à l'aigle, 
tant son vol est calme et majestueux. Déployant son 
immense envergure, il se meut en larges cercles, sans 


164 LH NATURALISTE CANADIEN 


perdre de vue les objets au-dessous de lui; rauques et puis- 
sants, ses cris retentissent et portent l’épouvante en bas, 
parmi les multitudes emplumées. » 

Comment un tel monstre a-t-il pu arriver jusqu’au Do- 
maine Lairet? N'oubliez pas qu’il y est arrivé mort. Il 
faut croire qu’il se sera aventuré jusque dans le port de 
Québec avec les autres Goëlands, qu’il aura été tiré par un 
chasseur incapable de le ramasser, et que sa carcasse, em- 
portée et ballotée par les flots, aura dérivé dans la rivière 
Saint-Charles, et de là dans la rivière Lairet, au gré de la 
marée. L'autorité d'Audubon me justifie d’avoir pensé 
tout d’abord que j'avais un aigle entre les mains, quand 
j'aperçus ce grand oiseau à «immense envergure.» Mais 
l'illusion fut vite dissipée quand je vis que c'était un pal- 
mipède. Donc le Goëland marin a été vu au Domaine 
Lairet! Un chasseur que je rencontrai chez M. Dionne 
m'assura qu’il avait déjà tué un individu de cette espèce, 
en bas de Québec. 

La seconde espèce extraordinaire dont j'ai à vous entre- 
tenir est le Gros-Bec à tête noire, Evening Grosbeak, Hes. 
periphona vespertina, Bonap. J'écris son nom avec facilité, 
mais il n’en fut pas de même dans le commencement. On 
va voir que ce splendide oiseau me causa beaucoup de 
peine pour l'identifier à ma satisfaction. 

C’est le dernier, mais ce n’est pas le moindre. 7%e last, 
but not the least. On pourrait plutôt dire maintenant: 
A tout seigneur tout honneur, puisque je l’ai réservé pour 
le bouquet. Car ne vous y trompez point. Il ne s'agit 
pas ici du Gros-Bec des pins, espèce pourtant très remar 
quable; ni du Gros-Bec à gorge rose, espèce encore plus- 
remarquable; mais du Gros-Bec à tête noire ou à couronne 
noire, espèce éminemment belle et remarquable, que l’abbé 
Provancher n’a pas connue, puisqu'il ne la mentionne pas. 
Vous en jugerez bientôt par vous-même. 


AU DOMAINE LAIRET 165 


Un beau matin, au commencement du mois de novem- 
bre, je me promenais sur ma galerie, en face de la rivière. 
Le temps était calme, le ciel pur, le soleil radieux. Tout- 
à-coup un vo/zer (passez-moi ce mot canadien, bien préfé- 
rable au mot équivoque volée), un vo/ter de magnifiques 
petits oiseaux, aux couleurs éclatantes, fit son apparition 
et s'arrêta juste en face de ma demeure, dans les buissons 
du rivage, alors dénudés de leurs feuilles. Il y en avait 
au moins une quinzaine, peut-être une vingtaine. 

Oh! oh! m'écriai-je, voilà du beau et du nouveau! Je 
n'avais jamais vu réunion de si beaux oiseaux. Je distin- 
guai du noir, du jaune, de l’olive, du rouge et du blanc. 
iCe qui me frappa le plus fut un triangle blanc à la partie 
nférieure des ailes, et un superbe croissant jaune orange à 
la partie inférieure du dos. La tête était à multiples cou- 
leurs. Ils étaient un peu moins gros que des merles. Plu- 
sieurs individus, des femelles évidemment, avaient des 
livrées moins éclatantes. 

Ravi d’admiration, enthousiasmé à la vue de ce spectacle, 
je courus chercher ma lunette et mes jumelles pour mieux 
distinguer les traits caractéristiques de cette espèce. Les 
chers petits étaient en migration. Ils étaient pressés et 
paraissaient avoir faim. Sans cesse en mouvement, ils se 
répandirent partout sur les buissons, et même sur le sol, 
becquetant à qui mieux mieux la curée de cet endroit. 

Oh! combien j'aurais voulu en tenir un. Si j’eusse eu 
un fusil, bien sûr j'aurais eu la cruauté d’en abattre un ou 
deux pour en faire un souvenir. Plût à Dieu que la 
fameuse recette du grain de sel sous la queue eût été moins 
légendaire et plus praticable: je l’aurais certainement 
essayée. Mais j'en fus doublement empêché, d’abord par 
le manque de foi, ce qui ne surprendra personne, et ensuite 
par le fait que les petits oiseaux étaient de l’autre côté de 
la rivière! Il m'aurait fallu tirer le sel de loin avec une 


166 LE NATURALISTE CANADIEN 


arme. Or, je n'avais pas plus le moyen de tirer du sel que 
du plomb! 

Le spectacle dura environ un quart d'heure. Tout-à- 
coup, les chers petits émigrants s’envolèrent et disparurent 
dans leur course, droit vers le sud. 

Je me mis à fouiller mes livres pour l'identification. 
Mais bernique, je ne trouvai rien. J’allai vous trouver, M. 
le Rédacteur, et en même temps consulter le Musée du 
Parlement. Démarche infructueuse. Je me tournai vers 
M. C.-E. Dionne et le Musée de l'Université Laval. C'est 
là que je fus fixé, tant par l'autorité de M. Dionne que par 
plusieurs spécimens empaillés que j'aperçus, à ma grande 
joie, dans les vitrines: car je reconnus, tout de suite, letype 
idéal qui m'était resté gravé dans l'esprit Mon oiseau 
était donc le Gros-Bec à tête noire, espèce très rare, et j'ai 
joui pendant un quart d'heure du plaisir ineffable de voir 
le spectacle encore plus rare d’une bande aussi considé- 
rable en vol de migration; privilège extraordinaire dont 
M. Dionne lui-même n’a jamais joui, comme il me l’avoua 
candidement. 

Qu'on juge de la rareté de cet oiseau par ces paroles de 
M. Dionne: «Le premier qui, à ma connaissance, a fait 
son apparition dans les environs de Québec, fut tué le 11 
mars 1890 à la Jeune-Lorette. Plus tard, le 24 novembre 
1903, quatre individus ont été tués à l’Ange-Gardien ; et, en 
décembre, trois autres ont été abattus à Sainte-Foy. » 

M. Dionne pouvant disposer d’un spécimen empaillé de 
cette espèce, j'en fisimmédiatement l’acquisition. Et main- 
tenant j'ai chez moi, sur mon horloge, ce souvenir tangible 
pour corrober et rafraîchir à tout instant le souvenir imma- 
tériel que garde ma mémoire d’une si rare et si magnifique 
apparition, qui, n'est-ce pas? fut un événement mémorable 
au Domaine Lairet. 

P. S.— Je voudrais bien pouvoir dire que j'ai vu d’au- 
tres espèces réputées communes, telles que le Chardonneret, 


AU DOMAINE LAIRET 167 


le Geai, le Goglu. Malheureusement, ils n'ont pas fré- 
quenté mes parages. Du moins, je ne les ai pas remarqués. 

Au sujet du Goglu, ce charmant oiseau, encore plus 
aimable par son chant sonore que par ses vives couleurs, je 
me demande avec tristesse, hélas! s’il a pu survivre à la 
guerre d’extermination qu’on lui a faite, depuis nombre 
d'années, dans les environs de Québec. La race en est- 
elle exterminée? On m'a dit qu’ils étaient nombreux jadis, 
mais qu’une foule de chasseurs, armés de lignettes, de tré- 
buchets, de gaules munies d’un crin en nœud coulant au 
petit bout, à force de les traquer partout pour les prendre 
et les vendre en qualité d’oiseaux chanteurs en cage, les 
ont tellement décimés qu’il n’en doit plus rester beaucoup, 
si toutefois il en reste encore quelques-uns. 

En terminant cette chronique, je désire protester de 
toutes mes forces, et je suis sûr que vous protesterez avec 
moi, contre une pratique aussi stupide et aussi désastreuse. 


L'abbé F.-X. BURQUE. 


Erratum: Livraison d'avril, page 149, ligne 9e, lisez:... et par son 
plumage d’un bleu terne etc. 


00 


168 LE NATURALISTE CANADIEN 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DÉS ESPÈCES RECUEILLIES 


PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES. 
(Continuë de la page 158.) 


Scirpus nanus Spreng. 

N.-D. du Portage. Petit Scirpe peu apparent sur la vase 
des grèves maritimes, et pour cela, probablement, peu 
récolté. Rivière Saguenay (Burgess). 

Scirpus pedicellatus Fernald. 


Lac Pratt. Grand Scirpe d’un beau vert pâle, voisin de 
Scirpus atrocinctus, espèce méconnue encore, mais qui 
paraît très fréquente dans notre province. 


Scirpus rubrotinctus Fernald. 


Rivière-du-Loup. Marais. Commune. Se distingue assez 
bien sur le terrain des autres Scrpus similaires par le 
rouge foncé des gaines. (—S. wcrocarpus Presl.) 


Scirpus rufus (Hudson) Schrad. 

Rivière-du-Loup (Pointe-à-Persi). Petit Scirpe gazon- 
nant abondant dans les terrains saumâtres. 
Scleranthus annuus L. 


Cacouna. Champs cultivés près de la mer. Peu fré- 
quente. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 169 


Selaginella selaginoides (L.) Link. 


Lac Témiscouata. Rochers siluriens du rivage. Déjà 
signalée en cette région par Northrop. Rare et locale. 


Senecio aureus L. 


Saint-François de Whitworth. Commune à travers la 
chaine apalachienne qui traverse le comté de Témiscouata. 
Vers la mi-juillet, les fleurs voyantes du Séneçon doré sont 
la note dominante de la flore dans la partie la plus élevée 
du comté. 

Senecio aureus I, est une espèce compréhensive dont on 
a déjà détaché S. Balsamitæ, S. discoideus, S. obovatus et 
d’autres. Commune depuis les eaux du Saint-Jean jusqu’à 
Percé (Fernald). 


Senecio Balsamitae Muhl. 


Lac Témiscouata. Pointes rocheuses. Très variable 
suivant l'habitat. Dans la station indiquée il est petit et 
laineux. Sur les alluvions ombragées il devient, paraît-il, 
glabre et plus feuillé. 


Senecio discoideus (Hook.) Britton. 


Rivière-du-Loup; N.-D. du Portage. Beau Séneçon à 
distribution boréale. Semble rechercher les rochers cal- 
caires. Aussi dans les prés. Saint-Fabien, Bic, Sainte-Anne- 
des-Monts, Carleton (Fernald). 


Senecio pseudo-Arnica Less. 


Cacouna; Trois-Pistoles; N.-D. du Portage; Ile du 
Gros-Pèlerin. Rivages graveleux, Cette énorme Com- 
posée est l’une des plantes les plus remarquables du bas 
Saint-Laurent. Habite les rivages maritimes depuis le 
Maine jusqu’à la mer Arctique et l'Alaska. 

Nous avons dans cette Composée des modifications halo- 
phytiques; feuilles charnues, cutinisées, pubescentes-lai- 


170 LE NATURALISTE CANADIEN 


neuses, obovales-spatulées (forme fréquente chez les espèces 
maritimes). 

Bic, Pointe-au-Père, et depuis Métis jusqu’à Tourelle. 
(Fernald.) 


Senecio vulgaris L. 

Rivière-du-Loup. Très commune autour des habita- 
tions. 
Shepherdia Canadensis (1) Nutt. 


Saint-Simon (Rimouski), tout près de la ligne de sépara- 
tion d’avec le comté de Témiscouata. Hauteurs cambriennes. 
Champs. Calcicole, de distribution étendue, maïs locale. 
Bic, côtes et rivières gaspésiennes (Fernald); Lachevro- 
tière, Ile d'Orléans (Saint-Cyr); Québec (Maclagan) (66); 
Ottawa (Fr. Rolland). 


Sisyrinchium angustifolium Mill. 
Rivière-du-Loup  (Anse-à-Persi). Lieux saumâtres. 


Smilacina stellata (L.) Desf. 


Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Sur les alluvions de 
l’ancien rivage. Commune dans son habitat. 


Solidago Canadensis L. 


Partout. 


Solidago hispida Muhl. | 

Lac Témiscouata; Rivière-du-Loup. C’est la Verge 
d’or dominante de la région. Commune surtout sur les 
schistes des bords des rivières. Cette plante nous est 
inconnue à l’ouest de la Province. L'espèce est très 
variable et, dans une étude toute récente (66 bis), Fernald 
a reconnu outre la forme typique quatre variétés bien dis- 
tinctes, dont trois sont nouvelles. 


66. Macoun J., loc. cit., III: 421. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 171 


Solidago hispida Muh]., var. tonsa Fernald, n. var. 


Nos spécimens ont servi à M. Fernald pour la séparation 
de cette variété nouvelle. C’est une forme glabre que 
nous avons trouvée à la Rivière-du-Loup, en haut des 
Grandes-Chutes. Suit la description. 

Caulibus glabris vel sparse puberulis; foliis glabris vel 
glabratis vel subtus ad nervos pilosis margine eciliatis vel 
sparse ciliatis, basilariis oblanceolatis vel anguste obovatis 
1-2. 5 cm. latis plerumque subacutis, caulinis 7-20 infra 
inflorescentiam basilariis similibus gradatim minoribus, 
superioribus 1-6 cm. longis 2-8 mm. latis; panicula thysi- 
formi densa; involucro 3-5 mm. longo. 

Terre-Neuve (Fernald, Wiegand, Kittredge); Anticosti 
(Macoun) ; Rivière-du-Loup (Fr. M.-Victorin, No. 588); 
Nouveau-Brunswick, Chutes Nepisiguit (Fowler). 

Fernald remarque que dans sa forme extrême cette 
variété mime So/zdago erecta Pursh, espèce du Sud, mais 
s’en distingue par le jaune brillant des rayons, et la cou- 
leur plus verte des bractées de l’involucre. 


Solidago rugosa Mill. 
Rivière-du-Loup. Tourbières. 


Solidago sempervirens L. 


Ile du Pèlerin du Milieu. Abondant en cet endroit, et 
d’une remarquable carnosité en raison de la salinité de 
l'habitat. (C'est le seul So/:dago halophytique de notre 
flore. Cette station est à notre connaissance la plus occi- 
dentale encore relevée sur le Saint-Laurent. Passe pour 
répandu dans la Gaspésie. Extrêmement difficile à sécher. 
Penhallow mentionne ce So/zdago comme très abondant 
dans l’Anse-à-Persi. Nous pouvons affirmer avec certitude 
qu’il a complètement disparu de cet endroit. 


Solidago uliginosa Nutt. 
Rivière-du-Loup. Tourbières. 


172 LE NATURALISTE CANADIEN 


Sonchus arvensis L. 


Ile du Gros-Pèlerin; Saint-Simon (Rimouski). Sables 
maritimes, très abondante. | 


Sparganium angustifolium Michx. 


Lac Pratt; Lac l'émiscouata. Rubanier essentiellement 
aquatique, à feuilles excessivement longues et étroites. 
Sparganium diversifolium Graebn., var. acaule (Beeby) Fer- 

nald & Kames. 


Lac Pratt. Revêt des formes plus ou moins luxuriantes 
en cet endroit. La nouvelle édition de l’///ustrated Flora 
donne rang spécifique à cette variété. M. Fernald ne lui 
reconnaît pas de caractères permettaut la séparation des 
deux espèces. 


Spartina glabra Muhi. 


Rivière-du-Loup; Cacouna, etc. Cette Spartine joue, 
un rôle écologique important sur la côte témiscouatienne, 
où elle occupe presque seule les grèves plates sujettes à la 
marée. Ses rhizomes entrelacés contribuent à fixer les 
vases, et les colonies de cette plante, même quand le chaume 
a disparu, forment des îlots proéminents que le battement 
quotidien de la marée ne réussit pas à entamer. 


Spartina Michauxiana Hitchce. 
Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). ‘Herbe à liens”. S'ac- 

commode également bien de l’eau douce et de l’eau salée. 
Commune dans toute la vallée du Saint-Laurent. 


Spartina patens (Aït.) Muhl. 


Ile du Pèlerin du Milieu. Etablie dans une anse. Par 
ailleurs semble peu répandue sur la côte témiscouatienne. 
Joue sur certaines parties du littoral le rôle dévolu ici à 
S. glabra.  Cacouna (Fernald). 


ER TT 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 173 


Spergularia Canadensis (Pers.) Don. 


Rivière-du-Loup  (Anse-à-Persi); N.-D. du Portage; 
Cacouna. Bonne-Espérance (Allen); Anticosti (Macoun); Bic 
(Fernald). Plante halophytique toujours glabre. 


Spergularia salina J. C. Pres. 


Cacouna. Prairie saumâtre. Glabre ou pubescente- 
glanduleuse. La nomenclature des Spergulaires halophy- 
tiques a passé par bien des vicissitudes. Fernald et 
Wiegand ont traité cette question dans ÆAodora (67). 
D'après cette étude, on peut dresser le tableau suivant des 
espèces du bas Saint-Laurent : 

Graines grosses, 1-1. 33 mm. de longueur ; capsule sub- 
globuleuse-ovoïde, deux fois la longueur du calice. 
Partie libre des stipules très courte, tronquée ou api- 
culée. Planteglabre. %$S. Canadensis (Pers.)G. Don. 

Graines petites, o. 5-0. 8. mm. de longueur; capsule 
conique-ovoide égalant ou dépassant très peu le 
calice; partie libre des stipules longuement acu- 
minée. Plante glabre ou pubescente. 

Graines glanduleuses-papilleuses ; bractées su pé- 
rieures de l’inflorescence rudimentaires ou 
nulles. S. salina J. C. Presl. 
Graines unies; bractées supérieures généra- 
lement présentes. 


CS. Zezosperma (Kindb.) Schmidt.] 
Spiranthes Romanzoffiana Cham. 


Cacouna (prairies humides); Lac Témiscouata; Ile du 
Gros-Pèlerin. Cette Spiranthe au parfum si délicat, que 
l’on rencontre partout dans la vallée du Saint-Laurent, est 
très variableïetise-pose comme un continuel point d’inter- 
rogation sous les pas de l’herborisant. M. Oakes Ames, 


67. Fernald M. L., Some new or unrecorded Compositae chiefly from 
Northeastern America. Rhodora XVII : 2. 


174 LE NATURALISTE CANADIEN 


qui a écrit une monographie du genre (68), a disséqué les 
fleurs de centaines de spécimens provenant de stations 
différentes, et n’a pu arriver à établir des lignes de démar- 
cation sérieuses. Et cependant l’espèce paraît bien com- 
posite. 


Stellaria borealis Bigel. 


Lac Saint-Hubert. Bois et clairières. Associée à Galium 
Kamtischaticum. Affecte deux formes bien différentes 
suivaut qu’elle croît à l'ombre ou au soleil. 


Stellaria humifusa Rottb. 


Saint-Jean-Baptiste de l’Ile-Verte. Battures. Commune 
au bord des eaux salées. Feuilles charnues. 


Stellaria media (L.) Cyrill. 


Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Le Mouron des oiseaux 
est l’une des plantes les plus familières autour des habi- 
tations, particulièrement là où coulent les eaux ménagères. 
Au bord de la mer, il se tient sur la ligne des varechs en 
décomposition, voisinant avec ÆAériplex patula I, var. 
hastata, et Polygonum aviculare X,. var. vegetum Ledeb., 
toutes plantes des lieux azotés. 


Streptopus amplexifolius (L.) DC. 


Rivière-du-Loup. Bois. Ile de Cacouna (Penhallow). 
Géant en certains endroits. Rare ou absent dans l’ouest 
de la Province. 


Tofieldia glutinosa (Michx) Pers. 


Lac Témiscouata. Rochers siluriens du rivage. Assez 
abondante. Espèce américaine à distribution boréale- 
alpine. 


68. Fernald & Wiegand, Rhodora XII: 157. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA K75 


Triglochim maritima L. 


Rivière-du-Loup (Anse-à-Persi). Remarquable plante 
halophile. On ne la trouve guère qu’au bord des eaux 
salées, bien que Fernald affirme l’avoir rencontrée sur la 
rivière Saint-Jean à plus de cent milles de son embouchure 
(69). Ressemble à ?/antago decipiens Barneoud. D’après 
Glsson-Seffer (70), peut tolérer 2.17 de chlorure de sodium 
dans ses tissus. La plante présente les particularités ana- 
tomiques suivantes: cellules épidermiques à membrane 
externe assez épaisse ; stomates légèrement enfoncés; tissu 
palissadique périphérique formé de cellules courtes, traversé 
par des canaux aérifères assez petits relativement à ceux 
très grands qui se rencontrent dans le parenchyme central, 
incolore. C’est, comme l’a fait remarquer Warming, une 
structure de plante hygrophile qui contraste avec ce qu’on 
observe d'ordinaire dans les plantes des marais salés. (71) 


Triglochim palustris L. 

Cacouna (Fontaine-Claire);, Saint-Simon (Rimouski). 
Prairies humides. Assez commun dans l’Est. Jamais ren- 
contré dans la région de Montréal. Encore plus lacuneuse 
que l’espèce précédente; les canaux aérifères du centre 
sont énormes et occupent presque toute cette région. 


Trillium cernuum L. 
Rivière-du-Loup. Rare apparemment dans le T'émis- 
couata. 
Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


(A suivre.) 


69. Ames Oakes, Orchidaceae, Fasc. 1. Boston, 1905. 
70. Fernald, M. L. Rhodora, XIII, 113. 
71. Olsson- Seffer, Por, Gaz. 47 : 108. 


176 LE NATURALISTE CANADIEN 


PUBLICATIONS REÇUES 


— Rapport d'enquêles sur les pêcheries des baies d'Hudson et de James 
et leurs tributaires. 1914. Ottawa. 1915. 

L'un de ces Rapports très intéressants est celui de M. Nap.-A. Comeau, 
le fameux trappeur de Godbout, côte Nord. 

— Rapport sommaire de la Commission géologique du ministère des 
Mines. 1914. Ottawa, 1916. 

Une partie considérable de ce Rapport concerne les collections d’his- 
toire naturelle du gouvernement d'Ottawa, et les explorations de spé- 
cialistes en diverses parties du Canada. 

—(Ministère de l'Agriculture. Ottawa.) 

Le Service de l’Entomologie a distribué dernièrement une série de 
brochures importantes : 

Chenilles à tente, J.-M. Swaïine. 1913. 

Les Altises, par A. Gibson. 1913. 

La destruction des Sauterelles dans l'Est du Canada, par A. Gibson. 
1915. 

La Légionnaire, par A. Gibson. 1915. 

Les Vers gris, par À. Gibson. 1915. 

La Mouche de Hesse et la Mouche à scie du blé de l'Ouest, par N. 
Criddle. 1915. 

— Bulletin of the Geological Institution of the University of Upsala. 
1915. 

— Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. 
Vol 167. ÆPMIUTOT6: 

A noter dans ce volume : 

Alexander, New or little known crane-flies from the U.S. and Canada. 

Fowler, Fishes from eastern Canada. Il n’est question dans ce travail, 
pour ce qui est de la province de Québec, que des deux espèces de Truites : 
Salvelinus fjontinalis Mite. et S. alpinus marstoni Garm. 


s 


— Noces d'argent du Mérite agricole à l'Exposition provinciale de 
Québec, 1er sept. 1915. 

Brochure de grand luxe, et du plus grand intérêt pour l’histoire de 
notre agriculture. 

—(Ministère des Mines, Canada.) 

Musée commémoratif Victoria. Bulletin No 1. 1913. Ottawa. 1915. 

Ce bulletin est la traduction française de l'édition anglaise publiée en 
1913. C’est une contribution précieuse à l’histoire naturelle du Canada. 

— Rapport du Surintendant de l'Instruclion publique de la province 
de Québec, pour l’année 1914-15. 

—15e Rapport annuel de l'Association canadienne antituberculose. 1915. 


LE 
NATURALISTE CANADIEN 


Québec, Juin 1916 


VOL. XLII (VOL. XXII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 12 


Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard 


CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE 


MARGAU et GROS-BEC 


En parcourant le No. de janvier dernier du Vaturaliste, 
j'ai remarqué une note au sujet de l'oiseau appelé A/argau, 
où il est dit que ce nom vulgaire s’applique au Cormoran. 
Peut-être est-ce le cas dans certaines localités, attendu 
que le peuple désigne souvent plusieurs espèces d’oiseaux 
sous un même nom vulgaire. Toutefois on voudra bien me 
permettre de donner ici mon opinion, basée sur des rensei- 
gnements obtenus en diverses circonstances, au sujet du 
Margau—|lequel, à mon avis, n’est point le Cormoran, mais 
bien le Fou de Bassan. En effet, ce dernier oiseau m'a 
toujours été nommé du nom de Margau par un bon nown- 
bre de p rsonnes que j'ai vues, qui ont fréquenté ow 
demeuré dans les parages où cet oiseau se voit. 

Lors d’un voyage fait à Gaspé, Percé et dans la baie des 
Chaleurs, où le Fou de Bassan se montre commun, on me 
l’a toujours désigné sous le nom de /argau, ou quelque- 
fois sous celui de Æou, tout simplement par allusion à 
quelques-unes de ses singulières habitudes, et les marins 


du bateau sur lequel je me trouvais le nommaïent ainsi, 
12.—Juin 1916. 


178 LE NATURALISTE CANADIEN 


Le Dr Schmidt, dans son ouvrage sur l’île d’Anticosti, 
à la page 293, le nomme également Margot. Le Dr a 
demeuré pendant plusieurs années sur l'Ile. Aïnsi cet 
oiseau est donc connu là aussi sous cette dénomination. 

Quant au Cormoran, je ne lui connais pas de nom vul- 
gaire ; on l’appelle Cormoran. Voilà ce que je sais de 
l'application de ce nom vulgaire. 

Je profite en même temps de l’occasion de cette note, 
pour signaler ici la présence plus qu’ordinaire d’un oiseau, 
le Gros-Bec à couronne noire, ! qui a toujours été considéré 
comme rare dans la Province, quoiqu'il ne le fût pas ailleurs. 
Mais depuis sept à huit ans il devient chaque hiver de plus 
en plus commun. En effet, depuis cette date, on m'a 
apporté chaque année plusieurs individus pour être natu- 
ralisés pour des amis ou pour des musées en voie de for- 
mation. Mais l'hiver dernier, et surtout cette année, j'en ai 
recu un bon nombre qui ont été tués dans différentes 
paroisses, telles qu’à Saint-Pascal, à Montmagny, dans 
celles des alentours de Québec, puis à Trois-Rivières, à 
Victoriaville, etc., de sorte que j'ai lieu de croire qu’il est 
devenu d’une distribution générale cette année; et d’après 
des renseignements que j'ai pu obtenir, ces oiseaux se 
voyaient par petites bandes de quatre à dix individus 
Ænviron. 

Espérons que ce bel oiseau continuera de nous visiter 
chaque hiver, afin de remplacer dans la forêt et dans nos 
bocages ceux qui les désertent lorsque la belle saison est 
passée. 

Un fait qui me paraît intéressant à noter, c’est que j'ai 
toujours trouvé dans l’estomac de cet oiseau les graines 
d'une seule seule espèce d’arbre, une dicotylédonée, que 


1. Voir, au sujet de cet oiseau, la note de M. Raoul Lavoie, publiée à 
.la page 105 de notre livraison du mois de janvier dernier. N. C. 


CHRONIQUE ORNITHOLOGIQUE 179 


je crois être celles d’une Acérinée. Maïs je ne puis, pour le 
moment du moins, en déterminer l’espèce. Quelque fût 
l'endroit où il a été tué, j'ai invariablement trouvé la 
même espèce de graine. Ceci prouve une préférence toute 
particulière de cet oiseau pour cette graine, et en même 
temps que cette dernière doit être commune. 

On sait que les oiseaux granivores, et celui-ci en est un, 
font entrer dans leur nourriture plusieurs espèces de 
graines et souvent, à l’occasion, des insectes ; mais ce Gros- 
Bec me paraît faire exception à cette 1ègle, au moins pour 
ce que j'ai constaté par ceux que j'ai montés. 


Québec, 10 avril 1916. C.-E DIONNE. 


— Sur le même sujet du Gros-Bec à couronne notre, le Fr. 
Marie-V’ictorin nous avait écrit ce qui suit à la date du 
Q Mars : 

Sous le titre de: ‘Un oiseau rare”, M. Raoul Lavoie 
signale l’apparition dans notre Province du Gros-Bec à 
couronve noire (//esperiphona vespertina Bonap.) 

On me permettra de sortir un instant du domaine de la 
botanique pour informer les lecteurs de cette revue que, 
durant la dernière semaine de février et les premiers jours 
de mars, les nombreux arbres, qui font le charme de la ville 
de Longueuil, ont été habités par une légion de ces jolis 
oiseaux qui ont excité une grande curiosité chez les ama- 
tuers toujours nombreux dans les banlieues des grandes 
villes.— L'on a pu observer ici que cet oiseau se nourrissait 
des samares sèches dont les Frênes rouges (Æraxinus 
Pennsylvanica) sont encore garnis en hiver. 

On en voyait à la fois 50 à 60 sur le même arbre; on 
pouvait presque les toucher de la main. Il est à remarquer 
que la visite des Gros-Bec a coïncidé avec le plus gros 
froid de l’hiver. 

Trois spécimens ont été apportés pour le musée du 
Collège, et deux sont déjà montés. 


180 LE NATURALISTE CANADIEN 


Ces oiseaux ont aussi été vus à Boucherville, à six milles 
d’ici. 
Fr. M.-VICTORIN, 
Collège de Longueuil. 


—Le 20 mars, le Rév. F. Crête, c. s. v., de l’Institution 
des Sourds-Muets, de Montréal, nous écrivait : 

Le Vaturaliste de Janvier cite le passage de 5 Gros-Bec à 
couronne noire (//esperiphona vespertina), à Saint-Pacôme 
(Kamouraska). 

Le fait est digne de remarque, assurément, car c’est un 
visiteur rare et accidentel qui nons vient de l’ouest (assure 
M. Chs. W. Nash, biologiste de la province d’'Ontario.) 

Cette année, pourtant, on le rencontre assez fréquemment 
dans diverses parties de notre Province. Jamais, croyons- 
nous, il ne s’est trouvé en telle abondance dans nos parages. 

Outre le cas cité plus haut, 12 ont été tués en Joliette en 
janvier et (février; on en voit souvent à Rigaud; 9 furent 
pris vivants au moyen d’une vulgaire ‘‘lignette ” placée 
sur le toit d’une maison au cœur même de la ville. 

Qu'est-ce qui peut bien nous valoir l’honneur de cette 
visite ? 

EF. CRÉTÉ CS Re 


——. 00: — 


D'AUTRES SOUVENIRS DE PROVANCHER 


“Votre article du Vafuraliste (mois d'avril), à propos des 
collections de l’abbé Provancher, m'a fort intéressé. Pour 
compléter vos renseignements sur les objets scientifiques 
recueillis ou préparés par le fondateur de notre seule revue 
scientifique française, je prends la liberté de vous faire con- 
naître que notre musée possède aussi une ‘relique” du 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 181 


bon abbé Provancher : c’est une table faite de tous les bois 
du Canada et envoyée autrefois à une Exposition de Paris. 
Le Père Carrier a été assez heureux pour se procurer ce 
souvenir historique, que nous considérons comme une des 
meilleures pièces de notre musée. Notre scolasticat, à 
Québec, a eu aussi la bonne chance d’acheter l’autel de 
l’oratoire privé de M. Provancher. J'ai cru vous faire 
plaisir en vous rappelant ces détails que vous connaïssiez 


probablement déjà.” (1) 
Philéas Vanier, c: s. c. 


Collège de Saint-Laurent, près Montréal. 


——— :00 ;—— 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 


RAPPORT SUR UNE NOUVELLE EXPLORATION BOTANIQUE 
DE CE COMTÉ DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 


CHAPITRE QUATRIÈME 


LISTE ANNOTÉE DES ESPÈCES RECUEILLIES 


PHANÉROGAMES ET CRYPTOGAMES VASCULAIRES. 


(Continué de la page 175.) 


Trisetum spicatum (L.) Richter. 


Rivière-du-Loup. Sur les berges d’argilites. Aussi au 
bord des chemins ombragés. S’accommode bien des situa- 
tions calcaires, d’après Fernald. 


1. Nous sommes content de savoir que le musée du Collège de Saint- 
Laurent possède cette pièce remarquable d’ébénisterie, qu’il nous sou- 
vient d'avoir admirée bien des fois, jadis, chez l'abbé Provancher.—#. C . 


182 LE NATURALISTE CANADIEN 


Utricularia intermedia Hayne. 


Lac Saint-Hubert. Fréquente dans les eaux peu pro- 
fondes, où elle se reproduit le plus souvent asexuellement. 
Fleurs rares. 


Vaccinium Vitis-Idaea L. 
var. minus Lodd. 


Rivière-du-Loup (collines de quartzites, et rochers bas 
près du rivage); Cacouna; Ile du Gros-Pèlerin. 

Plante boréale-alpine, à peu près confinée au bouclier 
Laurentien. Sur la rive sud du Saint-Laurent elle ne 
paraît pas s'éloigner de la côte, à moins qu’elle ne s’éta- 
blisse dans les tourbières, sur les montagnes de la Gaspésie 
et sur les points culminants des Adirondacks. 

L'on sait que beaucoup de plantes alpines peuveut se 
maintenir dans les tourbières des basses altitudes, les tour- 
bières constituant un habitat physiologiquement froid et 
sec. 

D'après Fernald, cette petite Vacciniacée préférerait les 
sols potassiques (72). Les riverains appellent les fruits de 
cette plante ‘ Pommes de terre ””, et ont dénommé “Ile aux 
Pommes” une petite île en face de Trois-Pistoles. 


Vaccinium Pennsylvanicum Lam. 


Rivière-du-Loup (Tourbières). Commune. Forme ty- 
pique. Calcifuge. 
Vaccinium Pennsylvanicum L. 
var. angustifolium (Aïit.) Gray. 
Rivière-du-Loup (Tourbières). Forme à feuilles exces- 
sivement réduites, que Fernald nous dit n'avoir rencontrée 


72. Chermezon, Æecherches anatomiques sur les plantes litiorales. Ann. 
Sci, Nat. Sér. IX : 262-263. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 183 


que dans la zone alpine des monts Albert et ‘ La Table ” 
(73). De fait, les grandes tourbières de la Rivière-du-Loup 
supportent une remarquable association de plantes des 
hautes altitudes. 

La nouvelle édition de l’///ustrated Flora réunit, sous 
V”. angustifolium Ait., ce que nous appelons . Pennsylva- 
nicum et sa var. angustifolium. Nous observons en effet 
toutes les formes intermédiaires dans les tourbières de la 
Rivière-du-Loup, mais la forme extrême est si remarquable 
qu’elle mérite mention. 


Vaccinium Pennsylvanicum Lam. 
var. nigrum Wood. 
Rivière-du-Loup (Tourbières). Variété à distribution 
plutôt méridionale. Paraît rare dans l’Est du Québec, puis- 
que Fernald ne la trouve pas dans la Gaspésie. 


Veronica longifolia L. 
Cacouna. Echappée des jardins. 


Viburnum cassinoides L. 
Cacouna. Collines de quartzites. Fréquente en dehors 


du calcaire. Saint-Fabien, Pointe-au-Père, et vers l’est. 
(Fernald.) 


Viburnum paucifiorum Pylaie. 

Ile du Gros-Pèlerin. Cette espèce habite les ravins frais 
des montagnes du Nord, et sa présence est un indice de 
conditions équivalant à l'habitat boréal. Les riverains du 
Témiscouata connaissent l’existence de cet arbuste sur les 
îles Pèlerins, et la récolte qu’ils font de ses fruits est le seul 
motif qui les atttire sur ces rochers déserts. Le nom de 


73. Fernald, M. L, Soi! Preferences of Alpine Plants. Rhodora IX : 
150. 


184 LE NATURALISTE CANADIEN 


Pimbina qu’ils lui donnent s'applique, en d’autres parties 
de la Province, à l’zburnum opulus 1. 

Provancher a écrit (74), au sujet de cette espèce, quelques 
notes intéressantes: ‘Il y avait déjà plus de deux ans que 
nous avions remarqué cette plante sur le ‘chemin des 
Caps”, dans les Laurentides, et nous avions cru de suite 
que c'était l’espèce acerifolium, lorsqu'au mois d'octobre 
dernier nous trouvant au même endroit, nous remarquâmes 
que les fruits, au lieu d’être noirs étaient d’un beau rouge 
pourpre, assez semblables à ceux du ?#mbina ; nous en 
goûtâmes et nous ne trouvâmes presque pas de différence 
avec ces derniers. L’échantillon desséché que nous en 
avions dans notre herbier ne montrant pas en effet d’étami- 
nes saillantes ni d'appendices stipulaires, nous pûmes donc 
nous convaincre que c'était bien l'espèce pauciflorum de 
Pylaie MM. Torrey et Gray qui la décrivent d’après des 
notes à eux fournies par un M. McRae, de Montréal, et 
M Tuckermasn, de Boston, disent qu’ils n’en connaissent pas 
les fruits, les autres botanistes qui ont décrit la plante 
gardent tous le silence à cet égard, nous pouvons donc 
affirmer avec certitude que les fruits sont tels que nous 
les décrivons plus haut (ovales-oblongs, d’un beau rouge, 
juteux). Les cymes étant pauciflores, et quelques fleurs 
manquant encore par avortement, nous avons rarement 
trouvé plus de 3 à 4 fruits à chaque cyme.” 


Viola renifolia Gray. 
var. Brainerdii (Greene) Fernald. 


Rivière-du-Loup; Lac Saint-Hubert. Bois. La violette 
à feuilles réniformes appartient à la flore des bois froids, 
particulièrement des cédrières. La forme typique à feuilles 
pubescentes sur les deux faces ne se rencontre que dans la 
partie méridionale de sa distribution: Michigan, Pensyl- 


74. Provancher, abbé L., Ælore canadienne, p. 288. 


LA FLORE DU TÉMISCOUATA 185 


vanie, etc. La forme du Témiscouata, de la Gaspésie, du 
Labrador, est une variété à feuilles luisantes et glabres, 
dont la distribution est boréale-alpine. D’après Fernald 
(75), au nord du détroit de Belle-Isle elle est abondante 
sur les falaises exposées, en compagnie de plantes arctiques 
notoires: Poa alpina L., Salix vestita Pursh, Cerastium 
alpinum L., Saxifraga cæspitosa 1. Dans les montagnes 
de la péninsule gaspésienne, elle atteint l’altitude de 1100 
mètres sur les calcaires arides et exposés, en compagnie de 
Carex rupestris AI, Dryas integrifolia Vah]l., Pediculartis 
flammea 1... Campanula uniflora 1. 

Dans les montagnes du Colorado, cette forme glabre se re- 
trouve à de hautes altitudes, 2500 mètres, et de là, sur les 
hauteurs, jusqu’au nord de la Colombie-Anglaise. La var. 
Bratner dt, que Brainerd lui-même s’est refusé à reconnaître 
spécifiquement, doit donc être considérée comme une va- 
riété géographique de la très intéressante lola renifolia. 


Woodsia ilvensis (L.) R. Br. 

N.-D. du Portage. Au flanc des falaises d’ardoise expo- 
sées au vent de la mer. Dans l’Est, commune sur les ardoi- 
ses, les quartzites et les calcaires. Rivière-du-Loup, Bic, 
Capucin, Grosse-Roche, Rivière Sainte-Anne-des-Monts, 
etc. (Fernald.) Fréquente sur le gneiss laurentien au nord 
de Montréal. 


Zannichella palustris L. 

Cacouna (Fontaine-Claire). Paraît peu répandue sur le 
rivage de Témiscouata. Les stations de Fernald sont toutes 
dans la Gaspésie : Sainte-Anne-des-Monts, Ile Bonaventure, 
et vers l’est. Habitat de Zos{era marina. 


75. Fernald, M. L., Viola renrfolia and Viola Brainerdii. Rhodora 
XIV : 87. 


186 LE NATURALISTE CANADIEN 


Zizia aurea (L.) Koch. 


Lac Témiscouata. Rochers siluriens au bord du lac. 
Commune dans la vallée du Saint-Jean, et le lac Témiscoua- 
ta semble être sa limite au nord. Nous ne croyons pas que 


l’on ait auparavent signalé cette plante dans l’est de la Pro- 
vince. 


Zostera marina L. 


Cacouna (Fontaine-Claire). Nous ne la trouvons pas 
dans l’ Anse à Persi, où sa place est prise par Spartina glabra 
pour je ne sais quelle raison écologique. 

Cette plante, sous le nom de ‘ Mousse de mer ”, fait l’ob- 
jet d’un certain commerce. 

Provancher dit en parlant de la Zostère: ‘Dans les pays 
du nord, on se sert de cette plante pour couvrir les maisons, 
pour confectionner des matelas, des paillassons, etc. On dit 
même qu’employée en matelas, elle agit hygiéniquement et 
peut fortifier des individus débiles.” (76) Nous ignorons 
où Provancher a puisé ce dernier détail et n’osons pas en 
garantir l’exactitude. 

La biologie de la Zostère a fait l’objet de récentes 
études au Danemark. D'après Ostenfield (77), bien que la 
plante demande l’eau salée, elle prospère aussi bien là où le 
pourcentage de chlorure de sodium est très faible (3/5 7 
--3 1/3 7) que là où il est très élevé. Elle n’envahit que les 
lieux où l'eau est relativement calme, et descend à de plus 
grandes profondeurs en eau claire qu’en eau trouble, pou- 
vant aller jusqu’à 11 mètres là où l’eau est très transparente. 

Très variable, la forme des feuilles paraît affectée davan- 
tage par la nature du fond; sur le sable ferme, elles sont 


76. Provancher, abbé L.., #ore Canadienne, p. 626. 


77. Ostenfield, Æeport of Danish Biological Station, p.62. Copenhague. 
1908, 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 187 


courtes et étroites, tandis que, sur la vase elles AA Eent 
et s’allongent jusqu’à atteindre deux mètres. > 


Zygadenus chloranthus Richards. 

N.-D. du Portage; Trois-Pistoles. Cette liliacée est une 
plante du calcaire, abondante pour cette raison dans la pé- 
ninsule gaspésienne, les montagnes-Rocheuses et les Praïi- 
ries. Dans l’ouest de la province de Québec, elle ne nous 
est pas connue. Rivière-du-Loup, Bic, Petit-Métis, Sainte- 
Anne-des-Monts, etc. (Fernald.) 

Fr. M.-VICTORIN, 
des Ecoles chrétiennes. 


RE 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 


Quelques notes bibliographiques, et distribution géographique 
des différentes espèces. 


PARTIE II 
(Continué de la page 160.) 


75e genre 
DISCODERUS, Lec. 


Les espèces de ce genre se ressemblent de près, et sont 
très difficiles à classifier. 

Les auteurs suivants traitent de ce genre: 
Horn.—Bull. Brook. Ent. Soc. 6. p. 52. 1883. 
Blatchley.— Coleoptera of Indiana (1910), p. 178. 

Nous avons deux espèces de notre faune. 
D. paralellus. 

Hald. Proc. Acad. Nat. Sc. Phil. 1. p. 301. 

Habitat: Colombie-Anglaise, Québec. 


188 LE NATURALISTE CANADIEN 


D. 1mpotens. 
Lec. Journ. Ac. "Nat. Sc. Phil. 4.4p. 14.(x858) 
Habitat: Québec. 


76e genre 
GYNANDROPUS, Dei. 


Petits coléoptères très rares. Ils se rencontrent sous les 
écorces dans les endroits plus ou moins humides. Une 
seule espèce dans notre faune. 

G. hylacrs. 
Say. l[rans. Ar. Phil. Soc. \2.p. 31. 
Habitat: Québec. 


77e genre 
HARPALUS, Latr. 


Coléoptères très nombreux en espèces, et de taille assez 
forte. Ils se trouvent partout sous les billots et les déchets, 
sous les pierres, principalement le long des champs en 
culture. La plupart des espèces sont considérées comme 
utiles; cependant, l’espèce caliginosus, très abondante 
certaines années, fait beaucoup de dommage aux semis de 
graines de trèfle et de mil. Il arrive souvent qu’on en 
voit entrer au vol, le soir, dans les appartements où il y a de 
la lumière. Les grosses lumières électriques parsemées 
dans nos parcs publics les attirent beaucoup. 
Les auteurs suivants traitent de ce genre: 

Leconte.— Votes on 1he Species of Harpalus Inhabiting 
America, North of Mexico, in Proc. Phil. Acad. Nat. 
SC. p. 98-104. (1855.) 

Blatchley.— Coleoptera of Indiana, p 179-187 (1910). 

Les espèces suivantes se rencontrent dans la faune cana- 
dienne : 

1. vulpeculus. 
Say. Trans. Am.Bhil Soc 2p00 
Habitat: Québec, Ontario. 


LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 189 


1. erraticus. 

Say. Trans. Am. Phil. Soc. 2. p. 27. 

Habitat: Québec, Ontario, Territoires du Nord-Ouest, 
Alberta, Manitoba. 

AH. amputatus. 

Say. Tians. Am. Phil. Soc. 4. p. 432. 

Habitat: Québec, Ontario, Territoires du Nord-Ouest, 
Alberta, Colombie-Anglaise, Manitoba, Territoire du 
Yukon. 

Æ. viridæneus. 

Beauv. Ins. p. 108. tab. 7. fig. 8. o. 

Habitat : Nouvelle-Ecosse, Québec, Ontario, Territoires 
du Nord-Ouest, Manitoba, Alberta, Terre-Neuve. 

1. caliginosus. 

Fab. Syst. Elen. 1. p. 188. 

Habitat: Québec, Ontario. 

À. faunus. 

Say. Trans. Am. Phil. Soc. 2. p. 28. (1823.) 

Habitat: Ontario. 

A. vagans. 

Lec. Proc. Phil. Acad. Nat. Sc. p. 102. (1865.) 

Habitat : Québec, Ontario. 

Æ. Pennsylvanicus. 

DeGeer. Ins. 4. p. 108. 

Habitat : Québec, Ontario, Manitoba, Alberta, Territoires 
du Nord-Ouest. 

H. compar. 

Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist.Æ p. 395. 

Habitat: Québec, Ontario. 

1. erythropus. 

Bet Spec. Col. 4. p. 258: 
Habitat: Québec, Ontario. 


19O LE NATURALISTE CANADIEN 


1. megacephalus. 
Lec.Bnn-Lvyc Nr Eist /A\pieor 

Habitat: Québec, Ontario, Labrador. 

IT. fulvilabris. 
Mann: 00 

Habitat: Alaska, Saskatchewan, Ontario, Terre-Neuve, 
Labrador. 

À. jallax. 


Lec: 
Habitat: Ontario, Nouvelle-Ecosse. 


A. pleuriticus. 

Kby. Faun. Bor. Am. 4. p. 41. 

Habitat: Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario, Territoires 
du Nord-Ouest, Manitoba, Alberta, Terre-Neuve. 

FH. herbivagus. 

Say: Trans \ Am. (Phil. Soc2/\p:00: 

Habitat: Labrador, Québec, Ontario, Manitoba, Alberta, 
Territoires du Nord-Ouest et ceux de la baie d'Hud- 
son, Terre-Neuve. 

1. somnulentus. 

DejSpec Col14p: Tr: 
Habitat: Alaska, Manitoba. 
{. ventralis. 
Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 4. p. 390. 

Habitat: Territoires du Nord-Ouest, Alberta, Manitoba. 

1. opacipennis. 

Hald. Proc. Acad: Nat. Sc. Phil. «'p'60n 

Habitat: Ontario. 

1. mtidulus. 

Chand. Bull. Mosc. 4. p. 788. (1843.) 
Habitat: Québec. 
IT. ellipsis. 
Lec. Ann. Lyc. Nat. Hist. 4. p. 400. 
Habitat: Territoires du Nord-Ouest, Manitoba, Alberta. 


BIBLIOGRAPHIE 1OI 


F7. cautus. 
Dej. Spec. Col. 4. p.. 367: 

Habitat: Ontario, Territoires du Nord-Ouest, Alberta, 
Manitoba, Colombie-Anglaise. 


Jos.-I. BEAULNE. 


(A suivre.) 
PUBLICATIONS REÇUES 


— Contributions à la Biologie du Canada basées sur des études faites 
dans les Stations biologiques du Canada. Fasc. II. Poissons d’eau 
douce et Biologie des lacs. 1911-14. Ottawa, 1916. 

Voilà une addition de toute première valeur à l’histoire naturelle du 
Canada, et dont nous avons déjà parlé à l’occasion de l’édition de langue 
anglaise. Mais il est bien regrettable qu'il n’y ait au précieux volume 
aucune sorte d’index pour faciliter les recherches. 

— (Ministère des Mines. Canada.) 

F.G. Speck, 7ème décoratif de la Double Courbe dans l’art des 
Algonquins du Nord-Est. Ottawa. 1915. 

O.-E. Leroy, apport préliminaire sur une partie de la côte princi- 
pale de la Colombie-Brilannique et les îles voisines. Ottawa, 1915. 

J. Keele, Dépôts d'argile et de schistes du Nouveau-Brunswick. 
Ottawa, 1915. 

E. W. Kawkes. ZLa fête ‘‘des invités” des Esquimaux de l'Alaska 
Ottawa, 1915. 

—Pascal Poirier. Voyage aux Iles-Madeleine. 

Cette jolie plaquette de 30 pages in-16, avec carte de l’archipel, est un 
fort agréable récit de voyage, où M. le Sénateur Poirier trace un tableau 
abrégé de la condition de ces îles Madeleine, au point de vue historique, 
religieux, éducationnel et industriel. 

— Bibliography of Canadian Entomology for the year 1914, by Prof. 
C. J. S. Bethune. Ottawa, 1916. 

—(Commission of Conservation. Canada.) 

Dictionary of Altiludes in the Dominion ot Canada (2nd edition), by 
James White. Ottawa, 1916. 

250 pages de noms et de chiffres ! Cela ne se lit pas, mais peut être 
bien utile à consulter à l'occasion. 

— Fish and how to cook it. Issued by the Dept. of the Naval Service 
Ottawa, 1914. 

Une petite brochure illustrée, qui contient.d'importants avis. 

—(Département des Mines. Canada.) 


192 LE NATURALISTE CANADIEN 


A general Summary of the Mineral production of Canada, during 
the year 1911. J. McLeish. Ottawa. 1912. 

Rapport sommaire de la Division de la Commission géologique du 
ministère des Mines pour l’année 1910. Ottawa. 1912. /dem, pour l’an- 
née 1911. Ottawa. 1913. 

Reconnaissance à travers les montagnes Mackenzie (Yukon et Terri- 
toires du Nord-Ouest), par J.Keele. Ottawa, 1914. 

Preliminary Report on the Mineral production of Cauada during the 
year 1911. J. McLleish. Ottawa . 1912. 

Rapport sur la géologie de la montagne Brome, Québec, par J.A. Dres- 
ser. Ottawa. 1912. 

H.S. de Schmid, Mica, its Occurrence, Exploitation, and Uses. Otta 
wa, 1912. 2nd ed. 

Adams et Barlow, Géologie des régions d'Haliburton et Bancroft. 
Ont. Trad. par Em. Dulieux. Ottawa, 1911. 

A. P. Coleman, L'industrie du nickel, particulièrement dans la région 
de Sudbury, Ont. Ottawa. 1915. 

J. Meleish, Lapport annuel de la production minérale du Canada 
durant l'année civile 1913. Ottawa, 1915. 

H. Ries, Dépôts d'argile et de schistes des provinces de l'Ouest, III. 
Ottawa, 1915. 

J. W. W. Spencer, Les Chutes du Niagara. Ottawa, 1915. 

D. D. Cairnes. District de Wheaton (Vukon).Ottawa, 1915. 

H.S. de Schmid, Znvestigation of a reported discovery of Phosphate 
in Alberta. Ottawa, 1916. 

Description of the Laboratories of the Mines Branch of the Dept. of 
Mines. Ottawa, 1916. 


A0: 


TABLE DES MATIERES 


DU VOLUME XLII 


Pages 
PMRTAUNÉE made SERRE. ANR NUE rene le I 
RelChrienne lustres MAR ArECC. OOR a ocniauste 2 
La Flore du Témiscouata (Fr. M.-Victorin)...........,,.......... 
Chapitre IV—Liste annotée des espèces recueillies (swz/e) 
A ae dre ee CIS à» « 6, 18, 34, 51, 68, 106, 121, 136, 153, 168, 181 
Les Coléoptères du Canada (Jos.-I. Beaulne.) (Suwz/e) 

D ele a SR RE et ce: 1920) 45; 50, E09, 107 
Bibliographie ortradet vs 16, 32, 48, 63, 79, 95, 111, 127, 143, 176, 191 
A la Société royale......® RL, CESSE ARE NE 17 
Histoire abrégée de la Punaise. RE ci OO ONE en 33 
Propos d'actualité... - A2 PRE se de SMS Se 49 
Prix d'histoire naturelle: #84. 2... EE ce 65 
L'entomologiste Fabre 270347... ISA SSII SP RE 81 
UE aupposition /" d'oRaenit. CR... seu Visas 97 
L'ornithologie au Domaine Lairet en 1915 (Abbé Burque) 

PAL E CU LEVÉ SC TP... 00) 1101132 47 RO 
Histéridés capturés à Ottawa et dans les environs (Fre Germain).. 103 
MATOS AHITATE au ae de EU. lee cils etant RSA 105 
Hneore ane plaie! ...(F. Letourneaue . ......1......0 4... 113 
Le Chrysope ou la ‘‘ Mouche aux yeux d'or’’ (J.-C. Chapais)..... 129 
es collections de Erovanchet:. "22. .....40.1.. Nr, 145 
Chronique ornithologique (C.-E . Dionne).. RARE Se NT ER 177 


D'antres souvenirs de Provancher.......... 3...) 180 


194 


TABLE ALPHA BF PIORR 


DES PRINCIPAUX NOMS DE FAMILLES, DE GENRES ET 


D'ESPÈCES MENTIONNÉS DANS CE VOLUME 


Abies CR aeet OR 27 1 CRITONOMIA EEE 

ACER uen e ee cale EU NS AO 2 Chlænitis ER rErrEe 
APOHOErUS EN --e MI601| NCHTyYSOPIER IAE EEE 
ABEOY TON LL A AN AUTRE 24 | Cimex lectularius 
Alectoria se re: ERERENETEERS 110] CIS NANTERRE 
ATEN LP AMEN UE Re 251 0Cladoma Re EPS 
ANS US Me clerc AABTÉE 251INCæloplenroin-te°2re 
ATODECUTAS ER RER ETC LIe RE 25 | Colaptes auratus Swain 
Ampelis cedrorum Gray...... 1340 MC 0tTA NC EAN 
AMApDHaMsSE Er ER EURE R ELEC 27 \NComoselinnneErRe re 
Anemone.. LPS 27MIMCorallortza tes 
Anomoglossus ......... ..... 61 | Cordeiles Americanus.. 
Antennaria ..... ik 27 | Cordeiles popetue 
ADENES ANT RUEL UE ES LME SUR 29 | Cordeiles VS 
ATADAS MIEL NEO RE Rep ER 27 |NCCRAUSE ECC 

AÉETATIA 4 ef (AO LE CNS 27 | Corvus Americanus Aud. 
A ÉCISI AS ASE ie ee ele 0.280 MCORVTAAlIS EC" 

STE CR nn le nceeiee 29 340 TACANTNUsS TEE ERrE 
ASHIMATTICAPIIUS MENACE 1514) Crapns. 001000 
ATIDIe UE een mtaoet + 24 ICE on. 00 
ASATO PAÏDUS EPS CNE MEME 13 | CAS. OUT 
Bacillus amylovorus..... ... 113 Ce 

Barbarear REINE 1 35 | DEMO TA... . 
Bean .......... 35 | DÉTMRpIS Flemingi. 
Blepharostoma......... ..... 10 | Dendroica æstiva Baird 
BOOM ERP EE PP ERRE ... 45 \MDendrophiins. . ee 
BrACHylODUS RME ERENS ARRETE 61: |MDICTANENAEEE 
Brachynus eee 30, 45.)  Dicrattitm PP RPERPer 
BIOS CM LINE TOO 350 MDIGymouon: 
BÜbONATEINIANNS" CN UE 1501 |MDINOSANTIAN PACE 
CARTE ANIME ER ERA 351 MDiscoderns PA PPEPEEEE 
Calida sr tt neE As 1341. Draba PS EPRPRRee 
CAMEMOHE TE EE IUL LAN ESS 36 | Drepanocladus ........ 
Galoplacartre SPECTRE D, 110] Fleocharis "Peer 
Campantla me VERRA PER AGNIMElYINNS, EL EPP 
Capsellales te Den LARMES pr 7 20 PEMPELTEIN, CORTE 
Career ne RE RE RE ES 36 |" Englenoidina "21" 
Castilleqa ner eu TER 39! TE DpIerAS M." CERTES 
Cataprosans ie LE PPERCERARRN EUR 40 | Kpilobium ...... 


Cerastiuin... .. 


Cércernts ren 


LE NATURALISTE CANADIEN 


AU MPA ET  - 40 | Epipactis... 
ARENA 88 | Equisetum : A 
Ceryle Alcyon Bonap........ Mir48 INMETISeETON. |: PP 


. ae 52 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


Halcoïcolambarius 23... 151 
OS LE... 57 
HOBAMALSNS IS: PRES. 7 
Fraterculaarctica(Linn.)fchaf- 
LS TNE RÉNSRAPANE :  EERESS 98 
RE Re ou elle à Dee e 57 
Fraxinus Pennsylvauica...... 179 
LE EN LORRAINE 10, 21 
Galeoscoptes Carolinensis Ca- 
DATI ENTRE CRE. 132 
CGI EE ASS CORP RER PS CE 57 
AMDESAGCM: Me M. 58 
ES AE CI SRE LR PAS 58 
LEE EN RSR RE RARE CAE 158 
ET REPARER RER 59, 68 
O3 AS ER CRETE CARPE PIPEN 68 
AUS 2 EU PRES CET « SAR FES 69 
LEE PI LT ERRRIER PAR FRE 69 
EN CMP ELA l'ENA PS ER 7 
CORAN ATODUS.. 4 DU 188 
(IVe) 0) (0 OA RARE SECRETS? 20 
Habenaria....... PART REERE 69 
ÉRIC Ne un (da 70 
TE LD CESR EPP RAS 188 
NI. uen Lo dun 7 
Hédysarum. 0... 00 70 
ÉeMélenm SC re 7 


Hesperiphona vespertina Bo- 


nap.. ..105, 164, 179, 180 
ENORME EUR EE 71 
HerocHloet tata 71 
EDRUTISR SE 2e eme 71 
LR re AL OS A PO EERUES 104 
Hylocichla fucescens Ridg... 121 
ÉÉVIOCOMMAIN - 5 22 Due à do à 7 
ÉD 22. nee lee ee 8 
Hypnum crista-castrensis L.. 41 
11306 ET PRIRENT PARETER 144 
a ER CE 72 
DITS MENT ER EPP 72 

FIRST OR ARR PR RE 73 
DM ÉAETS CN ET, 73 
Kalmia ...... 74 
PAORECIE DIS. Jan 62 
Larus argentatus............. 163 

ie UE C PP PES 162 
ETS TRANS ARR DER 74 
ÉCR  L  sre ou store 75 
DR Rue. does à 75 
RCA TAN 0 2 sa mb à « 10 
BST ET e RRR NREET LERSRE 8 
LPHRONO MES eee oc « 8 
PAS EC TER OL... 75 
PROD NS ds. 75 
RAR EE 0 Lai. 76 
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195 
Apelia.. . SRE 77 
Panicera 47702 LT: CN 77 
Dh oziai LC RE II 
mnla.. enr | 78 
1 at CREME.) AC DIe Ces 77 
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Lysimachia.. 2 78 
Melampyrum. SLT E 
Melospiza melodia Baird... IOI 
Mentha...... De ME OEE 79 
Mivanthes USER CNRS: 79 
MERtensia.,  eNNerr LME 79 
Merula migratoria Sw.& Rich. 118 
Mefibletus.."22%%0% 1 
Mäerostylis "77 See 106 
Miscodera . Le EE 45 
MIA 5. MORE |: CEA 106 
NM ::: 20 EE RATS 
Mot g GRENADE EURE 106 
NERTIA . : SN NN ER 106 
NÉRSOTIS.. IEEE ne 106 
NÉSaica: .: ARC PRET 107 
Mubrella- Reese 8 
NEBKETA. Mn Re eme 9 
Nemopanthes 2277 107 
Nehroma. TR encre 20 
NSMOpus : : 2 SARMAMN ES INARTE 159 
Cihera :0 He 7251 107 
Gees -....1sL RENE Te Ne 62 
Ommotrichum 25cm 9 
Patmella : :: PPRRRNEE FMAPPE 22 
Parnassia: "CR M: te 108 
Passer domesticus Briss ..... 100 
Bedichlaris SR eee 108 
Pelhgera. Men ous 22 
Pentagonica:--.. 30 


Phalacrocorax carbo (Linn.) 


HÉACH ENS RE 98 
PRERELOT 42 UNS PAS MARNE 104 
ÉÉORSEIA 205 CNE Re 23 
PSE ee A 108 
Picus villosus Linn........... 148 
Pifééodera!.7: 1 orme 14 
ÉLCHRR: Re 108 
Piosoma. Os ei 0 rio COR 159 
chili: Lie 2. II 
ÉRIC : 5 CONS I eX 110 
BR OMA.- CSS. 104 
El ierns :: 2: 105 
ee CPP ANRTEET 9 
Plomonus.: Sr? Li: Ter I4 
Ve PRIS EN E ce tuE 110 
É: .  2 r 9 
Polygonum 110 
Eobichunr::32 0240 9 
FORRUS. : ARR ANNE III 
PO: .. Res de II 


196 


LE NATURALISTE CANADIEN 


Potamoseton HET" 111 
POtentila EEE Eee SLT, 127 
Prenanthes... 124, 137) 139 
Btimnia. Aer Ee UR 139 
Progne PUTpUTEA CL C1 2150 149 
PEAR. NEC RRNC EP EES II 
Pucciniella}: OM ET ENTER 139 
Pyrolas. fi) ete ire 140 
Quiscalus versicolor Vieillot.. 149 
Ramalina "rc. 23 
R'ATTIEULUS... 06... ELU 140 
RIRITANTNIS EC EC MEET PE CENT 141 
Rhizacarponu. -{U4.:%. 0/02 23 
RAbesi: 2 06e mec Ne er 142 
RiCCAT AN ee NACRE 
ROSA EE or 0 Rae "L. 142 
RDS TENTE 142, 153 
RATER SAME See CCE NE 153 
RIPPIA er. CEE EE 153 
MALE : 6 dieu EE 154 
Saptttatias Ven 154 
Salicornia .... 154 
SALES MEMOIRE 155 
Salsola ..... . 155 
SAanSiSOTbA 40.221600 155 
SAMU ES Eee ee ee 155 
SADAIDMS ne dcr Se 104 
SARIFTADA NN RTIER . 155 
SRITDUSL EI Le .155, 168 
Scleranthus...... HE INIS 
SITE MEN 169 
SOHECILO: Are Se conne 169 
Shepherdidhi tr ue 170 
Sisyrinchium . 170 


Smilacina 
Solidago 
Sonchus 
Spagnum.... 
Sparganiuin ..... 
Spatta rer 
Spergularia.. 

Spiranthes M I ENRRERRE 
Spizella monticola Baird... 

& socialis Bonap.. 

Stegosaurus 
Stellaria . 
Streptopus 
Thuidium 
Tofieldia' 
Atislochtme 0er 
Trillium 
Trisetum. "CN CRETE 
Trochilus colubris Lins.. 
Tyrannus Carolinensis Baird . 
Ulota . 144214 CHEAP 


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Utricularia. 
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Zostera 
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CANADIEN 


BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTES 


SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE 


DU CANADA 


fondé sn 1868 par l’abbé Provancher 


QUEBEC 
RUE PORT-DAUPHII 


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En Imprimerie | aRLAMME & PROULX, :4, rue Garneau, Québec. 
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SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON 


APerannéers 1. CURARR.. 01e fe cialis CCR “gl I 
Une Chienmmeïillustre: 4. . ..2 2 Ma ER EE 2 
La Flore du Témiscouata, Fr. M.-Victorin (Swzze)....... ET RASE 6 
Les Coléoptères du Canada (Jos.-I. Beaulne) (Swzfe.).............. HE 
Publications rectues #60... . 75e RSR RE 16 


Le NATURALISIE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par 
_ livraison de 16 ou 20 pages in-8°. L L 

Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est 
d'UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays 
de l'Union pustale, IX FRANCS. 

Les reçus d'abonnement seront renfermés dans -la livraison sui- 
vant la date où l’on aura payé. 

On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui 
souscrivent au journal durant l’année reçoivent les nnméros parus 
depuis le commencement du volume. 

La direction entend laisser aux correspondants du journal l’en- 
tière responsabilité de leurs écrits. 

Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’admi- 
uistration du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur- 
propriétaire, M. le chanoine V .-A. Huard, à l’ Archevêché, Québec.— 
Téléphone 1519. 


AGENCE DU “NATURALISTE’” - 


Paris.—MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 
99, Boulevard Raspail, Paris. 


En vente au bureau du Waturaliste : 


— Labrador et Anticosti, par l'abbé Huard, 520 p. in 80, $f1.25 ; franco 


$1.45 pour tous pays. 
—L' Apôtre du Saguenay, par l'abbé Huard, 3e édition, 55 ets franco. 


—Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. 
—Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. 


AMERICAN ENTOMALOGICAL CO. 
55 Stuyvesant Ave., b:voklyn, N. Y. 


Prix- Liste No 6 d'insectes d’ Amérique < utres continents et C'a- 
talogue illustré de fournitures entomologiques, in 80, ?k p. : expé- 
dié pour 10 cts, à retenir sur le premier achat. 

Coustructeurs de meubles et de tiroirs pour collection d'insectes, 
Nouveautés. — Prix modérés.—Articles soignés. 

Geo. Franck, Manager 


14 


Vol XLII (xxir de la 2e série) No. à Québec, Août 1915 


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Imprimerie LAFLAMME & PROULX, 34, rue Garneau, Québec. 


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SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON 
ANASOCIÉEE TOVAlE" SRE. |. NE Re a 1 
. La Flore du Témiscouata, Fr. M.-Victorin (Szzfe)........:2 18 
Les Coléoptères du Canada (Jos.-T. Beaulne) (Syzfe )........ ..... 29 
Publications FÉCHEST + ARE. : Sa PET SE AA | 
: EI AE NE 2 EI ED ES RES 

LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- 
.son Ge 16 ou 20 pages in-8°. 

r Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’'UNE 

t PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union 

à postale, SIX FRANCS. 

Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la 
. date où l’on aura payé. 

On ne péut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- 
crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le 
commencement du volume. - 

. La direction entend laisser aux correspondants du journal l'entière 
responsabilité de leurs écrits. 
1 Toutes ies communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- 
me tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, 
se M. le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. 
TA AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ 
è Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 
99, Boulevard Raspail, Paris. 
En vente au bureau du Naturaliste : 

— Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco 
$1.45 pour tous pays. 

: —L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. 

—Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. 

— Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. 

55, Stuyvesant Âve., Brooklyn, N. Y. 
Ê Prix-Liste No. 6 d'insectes d'Amérique et autres continents et Cata- 
#5 logue illustré de fournitures entomologiques, in 8°, 104 p. : expédié pour 
10 ets, à retenir sur le premier achat. 
ils Constructeurs de meubles et de tiroirs pour collection d'insectes. 
È Nouveautés. — Prix modérés. — Articles soignés. 
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ol. XLII (xx11 de la 2e série) No. 3 Québec, Septembre 1915 


BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTEX 
SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE 


DU CANADA 


fondé 2n 1868 par l’abbé Provancher a 


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QUÉBEC 


RUE PORT-DAUPHIN 


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SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON 


Histoire abrégée de la Punaise .... nd 
La Flore du Témiscouata, Fr. M.-Victorin (Swzie).....: 1234 
Les Coléoptères du Canada (Jos.-T. Beaulne) (Swize ).....:. SES 45 
Publications reçues. 20: . VMC N NN SERRE ER AAA 


LÆ NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- 
son de 16 ou 20 pages in-8°. 

Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE 
PIASTRE par année. — Pour la France et-les autres pays de l’Union 
postale, SIX FRANCS. 

Les reçus d ’abonnement seront rOHFetnÉs dans la livraison suivant la 
date où l’on aura payé. 

On ne peut. s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- 
eriveut au jourral durant l’année recoivent les numéros parus depuis le 
commencement du volume, 

La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière 
responsabilité de leurs écrits. 

Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- 
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, | 
M. le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. 


AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ’ 


Paris. — MM. KR. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 
99, Boulevard Raspail, Paris. 


SERIES EEE TISSU ECS PEN CES 
En vente au bureau du Naturaliste : 


— Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco 
$1.45 pour tous pays. 

—L'’'Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. 

—Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. 

—Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. 


AMERICAN ENTOMOLOGICAL CO. 


55, Stuyvesant Ave., Brooklyn, N. Y. 


Prix-Liste No. 6 d’insectes d'Amérique et autres continents et Cata- 
logue illustré de fournitures entomologiques, in 8°, 104 p. : expédié pour 
10 cts, à retenir sur le premier achat. 

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QUEBEC, 1859-1868, par l’abbé D. Gosselin, curé de Charlésbourg, P. Q. 
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BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTES 
SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE 
DU CANADA 


fandé en 1868 par l’abbé Provancher 


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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- 
son de 16 ou 20 pages in-8°. 

Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’UNE 
PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union 
postale, SIX FRANCS. 

Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la 
date où l’on aura payé. 

On ne peut s’abonner, pour moins d’un an. Les personnes qui sous- 
erivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le 
commencement du volume. 

La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière 
responsabilité de leurs écrits. 

Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- 
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, 
M. le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. 


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Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 
99, Boulevard Raspail, Paris. 


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— Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco 
$1.45 pour tous pays. 

—L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. 

—Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. 

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..lôgue illustré de fournitures entomologiques, in 8°; 104 p. : expédié pour 
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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- 
son de 16 ou 20 pages in-8°. 


Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE. 


PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union 
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Les recus d’abonnement seront CR RES dans la Fra ane la 
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On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- 
crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le 
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La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière 

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Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- 
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, 
M. le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. 


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Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 
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. BULLETIN-DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTES 


SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE 


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fandé en 1868 par l’abbé Provancher 


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SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON 


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L'Homère des insectes... MES AT CN CRE 82 
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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- 
son de 16 ou 20 pages in-8°. 

Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’'UNE 
PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union 
postale, SIX FRANCS. 

Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la 
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On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- 
crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le 
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responsabilité de leurs écrits. 

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tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, 
M. le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec: — Téléphone 1519. 


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SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON 


Le Chrysope ou la ‘Mouche aux yeux d’or”’,(J.-C. Chapais)... .. 129 
L’ornithologie au Domaine Lairet en 1915 (Abbé Burque) Syz/e... 132 
La Flore du Témiscouata (Fr. M.-Victorin) Szzle..............,.… 136 
Bibliographies Eire. Lt ESA ES RE ESERRERRE ST 143 


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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- 


-son de 16 ou 20 pages”in-8°. 


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PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union 
postale; SIX. FRANCS. 

Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la 
date où l’on aura payé. 

On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- 


crivent au journal durant l’année recoivent les numéros parus depuis le 


commencement du volume. 
La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière 
responsabilité de leurs écrits. 0 
Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- 
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, 
M. 1 chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. 


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